* M ■^W-^: .*^ ^^ /v^. %0 «Srvjr ■ <• ■3 ^ ■ ï lï ^ m w X V i***» - W.' f ■ '^^^ ^-=- >jf -««p ^^fS& v.^ 'r. HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY OF THE MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY. *xVA'\o^. ^ s. l V ii.-;'i ^' .K- ^^ •^ M »T •< COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — IMPRIMERIE DE GADTIIIEB-Vll.LARS, QUAI DES AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE PACADÉMIE DES SCIENCES PDBLléS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE «L^i» ctate Du <3 p)ulH«t l835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME QUATRE VIAGT-DIX-.\EU VIÈME JUILLliT — DÉCEMBRE 1884. PARIS, GAUTHIER-VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augiislins, 55. 1884 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 7 JUILLET 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE. — Remarquis relatives à la Note de M. Berthot sur les a< lions mutuelles entre les molécules des corps; par M. de Saint- Venant. « Lu formulo {Comptes rendus du 3o juin i884, p. i^^o) (l — x (i) F(x) = Kmm' par laquelle M. Berthot représente l'action répulsive, devenant attractive en passant du positif an négatif qnanil x ]> d, qui est supposée s'exercer entre deux uiolécules m, m' à une distance oc l'une de l'autre, K étant une constante et d la di>lance d'équilibre stable, a b('aucou[) d'analogie avec celle (2) f{r) = lip{-^-^ indiquée incidemment par moi, en 1878, dans une courte note du milieu d'un Mémoire sur la constitution des atomes^ que M. Berthot n'a |)as dû con- ((3) naître, car cet écrit ne figure que dans un Recueil belge [Annales rie la Société scientifique de Bruxelles, année 1877-78, p. 453), el où r, /',, sont (au lieu de t, d) la distance moléculaire et sa valeur d'équilibre, _/(/') dési- gnant l'action attractive qui devient répulsive si /■<^ r^, et p sa plus grande valeur positive ou attractive, répondant à r= roV^j distance au delà de laquelle cette force décroît en tendant vers sa valeur newtonienne, rela- tive aux distances perceptibles. » C'est Poisson qui, après avoir aperçu que sa formule monôme de 1828, à exponentielles, ne pouvait donner que des forces d'un seul sens, re- connut bientôt, sin- une observation de Navier, qu'il fallait absolument représenter l'action moléculaire par une différence de deux ternies tout au moins (pages 6 et i5 de son grand Mémoire du 12 octobre 182g, au XX* Gabier du Journal de l'Ecole Polytechnique). Or c'est une condition que les deux formules ci-dessus remplissent. » Poncelet a ex|)rimé la même chose graphiquement [Introduction à la Mécanique industrielle, iSSg, n" 225 cifig- 45)? ou par la différence des ordonnées, répondant à une même abscisse r, de deux courbes ayant l'une et l'autre pour asymptotes l'axe des distances /' et l'axe des forces. Mais il suppose que ces deux courbes doivent se couper deux fois : or il est aisé de reconnaître, et je crois l'avoir montré déjà dans l'édition annotée de 1864 des Leçons de Navier, à l'Appen lice III, § 16, p. 543, ainsi qu'à l'Appendice V, § 73, p. 739, et aussi à une Note du 3 janvier 1876 [Comptes rendus, p. 33-39), cj'i'n'is seule intersection suffit; car, en con- struisant, comme a fait Poncelet, une troisième courbe (analogue à celle de M. Berthot) avec les difterences de leurs ordonnées, elle coupe l'axe des abscisses r au point r = r^ de nullité d'action, aux environs duquel elle tourne sa concavité vers l'axe des abscisses, ce par quoi j'explique (même Note de 1876) les dilatations d'ensemble, généralement produites par les vibrations calorifiques; puis elle offre un point d'inflexion pouvant expliquer une particularité relative aux environs de la température de li- quéfaction, etc. » M. Berthot, comme on peut voir, va plus loin en fait d'explications des divers phénomènes naturels par sa formule simple (i), qu'il appliqua même, comme l'a tenté Poisson, à des files rectilignes de molécules. » Ces sortes d'expressions e! de couibes, que Boscowich a été le pre- mier à proposer (mais en multipliant trop les intersections avec l'axe des distances), représentent-elles bien les actions telles qu'elles sont el s'exercent? Cela est peu probable. M. Berthot lui-même, tout en faisant ( 7 ) preuve d'habileté analytique, ne présente la sienne que comme pure- ment empirique; et il y aura longtemps là-dessus bien des choses ignorées, de la connaissance desquelles, heureusement, on se passe aujourd'hui dans l'ét.iblissement des formules de l'élasticité, de l'hydraulique interne et même de l'électricité, chose encore plus mystérieuse dans son essence. Mais, en attendant, les recherches et conjectures du génie de celles qui ont ainsi occupé Poisson, Poncelet, et M.Berthot, après Newton [Optique), Gourn Rnigt (cité par Robison pour les répulsions introduites), peuvent être toujours bonnes à poursuivre comme capables de (burnir des possibi- lités d'explications et quelques aperçus utiles. » TllERMOCHlMUi. — Sur l'absorption du chlore par le charbon et iur sa combi- naison avec l'hydrot/ène; par MM. Berthelot et Guntz. « M. Melsens, lors de son dernier séjour à Paris, appela notre attention sur une formation d'acide chlorhydrique, accoinpacjnée d'absorption de cha- leur, qu il avait eu occasion d'observer. C'était en saturant au moyen du chlore gazeux le charbon de bois purifié, puis en faisant agir sur le système l'hydrogène gazeux, condition dans laquelle ilselbrme itiiinédiatement de l'acide chlorhydrique. Or, circonstance [laradoxale, cette combinaison est accompagnée d'un refroidissement. Nous avons répété cette expérience dans le calorimètre, en eu analysant soigneusement les conditions : celles-ci donnent, comme on va le voir, l'explication de l'anomalie. » Mesurons d'abord la chaleur dégagée par l'absorption initiale du chlore. » Nous avons commencé par préparer du carbone pur, afin d'éliminer toute réaction chimique étrangère au phénomène |)rincipal; puis nous l'avons placé dans un vase de verre cylindrique, muni d'un serpentin, le tout disposé dans un calorimètre. Nousavons trouvé, toute réduction faite, que la chaleur liégagée pendant ral)sor|>tion de 35^'', 5 de cidore par le carbone employé s'élevait (deux expériences) à +6^"', 78; soit, pour Cl^: i3c^",57. » Cette valeur est à peu près double des chaleurs de vaporisation du brome et de l'iode liquides, chaleurs qui ne doivent pas beaucoup différer de celle du chlore. La condensation du chlore par le charbon liégageiail donc beaucoup plus de chaleur que sa liquéfaction, résultat conforme d'ailleurs a ce qui arrive pour les autres gaz. » Cependant le chiffre ^,']'i demeure fort au-dessous de la chaleur fie ( 8) formation du gaz chlorhydrique (+ 22,0). Ce n'est donc pas par la con- densation préaLible du chlore sur le charbon que l'on peut expliquer le froid observé dans l'expérienLe de M. Melsens. » Pour nous en rendre compte, nous avons répété celle-ci dans le calo- rimètre, en mesurant la chaleur mise en jeu et en faisant l'analyse des gaz dégagés. » Si l'on dirige de l'hydrogène pur et sec sur le charbon chargé de chlore, il se produit de l'acide chlorhytlrique; quoique la production en soit plus lente que les fumées épaisses produites par les gaz rejetés au de- hors porteraient à le croire. Eu même temps, il se produit un abaissement de température, conformément aux indications de M. Melsens. Mais l'a- nalyse des gaz indique la raison de cette anomalie. Eu effet, ces gaz ne sont pas constitués uniquement par l'acide chlorhydrique pur ou mêlé d'hy- drogène; mais ils renferment aussi une dose considéral)le de chlore, vapo- risé à la faveur des deux autres gaz : c'est la vaporisation de ce gaz qui produit une absorption de chaleur, supérieure au dégagement résultant de la formation de l'acide chlorhydrique. » En fait, nous avons trouvé dans une de nos expériences, par l'analyse complète des produits, que pour un volume de chlore couibiné à l'hy- drogène il y avait 7 volumes du premier gaz vaporisés, tant dans l'acide chlorhydrique formé que dans l'hydrogène excédant. » Or la combinaison de i équivalent de chlore condeusô sur le charbon a du dégager : + 22,0 — 6,8 — -+■ i5^''',2. » La vaporisation de 7 équivalents a dû absorber ; -47,6. » La résultante des deux effets est — 47,6 -4- i5,2 = — 32^='',4 ; chiffre qui s'accorde avec ceux des expériences. » En résumé, dans cette réaction, comme dans toutes les réactions en- dothermiques, l'absorption de chaleur résulte non de l'action chiuiique proprement dite, mais de l'intervention d'une énergie étrangère et même, dans le cas présent, indépendante de l'action proprement dite : nous voulons dire la vaporisation simultanée du chlore condensé sur le charbon. » (9) GÉOGRAPHIE. — Sur le projet de mer intérieure africaine. Note de M. de Lesseps. « Dans la dernière séance de l'Académie, M. Cosson, parlant du projet de mer intérieure africaine, s'est exprimé ainsi : « Devant l'évidence des faits, M. Roudaire a renoncé, il est vrai, à l'hypothèse par la- quelle il considérait les grands chotts de la Tunisie et delà province de Constantine comme représentant la baie de Triton des anciens. Mais, malgré les conclusions défavorables for- mulées par la Commission supérieure pour l'examen du projet de mer intérieure, et malgré les objections faites par les hommes les plus compétents aux projets qu'il a successivement présentés, il persiste à vouloir, par un canal, mettre en communication la Méditerranée et le chott Melghir. » Je demande à l'Académie d'autoriser l'insertion aux Comptes rendus de l'extrait suivant d'une lettre que je viens de recevoir de M. Letourneux. » » M. Cosson, en donnant lecture de cette lettre, accentue particulière- ment le dernier paragraphe, ainsi conçu : « Il y va de l'honneur du gouvernement, non seulement de ne pas protéger l'exécution d'un projet qui serait une cause de ruine et de destruction complète pour le Belad-el-Djerid et le Soûl', mais d'en défendre la mise en train. >. Il est bien entendu que je ne crois pas à la possibilité d'exécution dans les conditions préconisées par M. Roudaire. . . » ■I Je répondrai à M. Cosson : » i" Que M. le lieutenant-colonel Roudaire n'a nullement abandonné la théorie de l'identité du bassin des chotts et de la baie de Triton. Tout récemment encore j'ai déposé sur le bureau de l'Académie une étude qu'il vient de publier et dans laquelle il établit que la thèse de M. Rouire est en désaccord formel avec les textes des auteurs anciens. Mais l'Académie des Sciences ayant déjà examiné la question de la mer intérieure et s'élant pro- noncée favorablement ('), M. Roudaire n'a pas cru devoir abuser de ses instants, en discutant devant elle un problème de Géographie historique qui rentrerait plutôt dans les attributions de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. .) 2° Que la Commission nommée par M. de Freycinet n'a nullement désapprouvé le projet du colonel Roudaire, et qu'elle a au contraire dé- montré ses avantages. Les conclusions proposées par M. Rousseau ont été {') Voir les Comptes rendus de l'Académie des Sciences, séances des 7 et 21 mai 1877. G. R., 1884, 2» Semestre. (T. XCIX, N- 1.) ^ (lo) dp ne pas encourager l'enlreprise, mais la Commission a été bien loin de vouloir s'y opposer, du moment où elle serait formée par des particuliers agissant à leurs risques et périls, et ne demandant ni subvention ni ga- rantie d'intérêt. » Depuis lors des entrepreneurs de travaux publics, avec lequelsj'ai étudié les lieux, ont formé un groupe qui commencerait par construire un port à l'embonchure de l'Oued-Molah, travail dont l'importance n'a pas besoin d'être démontrée, puisque la côte africaine n'offre aucun abri cer- tain de Tunis à Tripoli, sur une étendue d'environ 700'"". >; Je suis en mesure d'affirmer que M. le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, a l'intention de réunir la Commission supérieure, afin qu'elle ait à expliquer si, en conseillant au Gouvernement de ne pas encourager l'entreprise, elle a eu rinlention de l'engager à s'opposer à son exécution. » Or je suis autorisé à déclarer que telle n'a pas été l'opinion de M.Rousseau en proposant la formule qui a été adoptée, et à laquelle je m'étais rallié, conformément à ma pensée de laisser l'exécution de l'entre- prise en dehors du concours financier du Gouvernement. » En terminant, je demande la permission de faire quelques observa- tions au sujet d'un passage de la lettre lue par M. Cosson. L'auteur de ce document craint que le canal creusé dans les collines qui séparent le chott Djerid du chot Rharsa n'ait pour résultat de détruire les sources qui ali- mentent les oasis de Nefta et de Tozeur. La question a été étudiée par la Commission de 1882. MM. Milne Edwards, le général Favé, Tissot, ont pris part à la discussion. Il a été reconnu que ces sources, dont la tempéra- ture est assez élevée, étaient très profondes et que la couche imperméable d'argile où elles reposent ne serait pas atteinte par le canal. Les sondages que M. Roudaire a f;iit exécuter depuis cette époque au seuil de Tozeur, et que j'ai vus fonctionner, ont complètement justifié les prévisions. D'ail- leurs, ainsi que M. Favé l'a fait remarquer, on aurait toujours la ressource de rendre le canal étanche sur les points où cela serait nécessaire. Dans tous les cas, les sondages ont prouvé que, dans toute la partie du canal située dans le chott Djerid, on n'atteindrait pas, à beaucoup près, le fond de la couche d'argile sur laquelle reposent les eaux salées. Ce sont donc ces eaux seules qui seront drainées par le canal, et il n'y a qu'à s'en féliciter. Quant au Souf et au Nefzaoua, ils ne peuvent que gagner à l'exécution du projet. » ( " ) HYGIÈNE. — Sur C épidémie cholérique ; |>ar M. E. Cosson. u L'épidémie cholérique de Toulon et de Marseille, bien qu'elle offre les caractères du choléra asiatique, est heureusement loin de présenter 1m gravité de plusieurs des épidémies antérieures; elle a, dit M. Brouardel, une physionomie spéciale et une bénignité relative. Les germes de la maladie semblent, en raison de l'éloignement des lieux d'où ils ont été importés, avoir perdu de leur intensité et de leur transmissibilité. On peut, à ce point de vue, les comparer aux virus atténués par M. Pasteur et dont il a fait de si admirables applications. ) Les conditions dans lesquelles se produit l'invasion cholérique per- mettent d'espérer que les mesures prises par l'Administration enrayeront le développement du fléau. L'établissement de salles de désinfection pour les voyageurs, leurs bagages et les marchandises provenant des lieux con- taminés, tant dans les gares de départ que dans les gares d'arrivée, aura, sans doute, une efficacité à laquelle contribuera la mise en pratique de l'Instruction adoptée par le Comité d'hygiène publique sur les précau- tions à prendre par les individus à l'état de santé ou en cas de maladie et sur celles à prescrire par les autorités municipales. ') L'importance des mesures prophylactiques, dont maintenant personne ne peut contester tous les avantages, est démontrée d'une manière péremp- toire par une remarquable publication du regretté docteur E.-L Dukerley [Notice sur les mesures de préservation prises à Balna [Algérie) pendant le choléra de 1867 et sur leurs résultais, Paris, 1868, avec une Carte], Dans ce Mémoire, l'auteur expose, avec détail, les mesures de préservation appli- quées à Batna pendant le choléra qui a sévi en Algérie en 1867. " Le i4 juillet, la présence du choléra était constatée dans la subdivi- sion de Batna; du 19 au 21 juillet, aS décès cholériques se produisaient dans la seule tribu des Ouled Amor (Hodna). Le i5 juillet, le choléra avait fait, à Biskra, une première victime, et dés le 18, 66 personnes avaient succombé, tant à l'ambulance qu'en ville et dans les villages de l'oasis. » Le 24 juillet, M. le général Arnaudeau, alors colonel commandant la subdivision de Batna, pour éviter la contagion, organisa à Rsour, sous des tentes isolées, un établissement de quarantaine pour les voyageurs venant de Biskra et des régions limitrophes; en même temps, il créa 18 postes de surveillance, disposés, autour de Batna, en deux lignes concentriques fermées pour interdire l'entrée de la ville à toutes les personnes venant ( 12 ) des pays contaminés. Le territoire protégé par ce double cordon sanitaire, pris dans son ensemble, affectait la forme d'un ovale irrégulier dont le grand axe, sensiblement formé par une section de la route de Constantine à Biskra, était dirigé du nord-est au sud-ouest. Sa longueur de Ksour à Oum-el-Asnam était d'environ 44'""- L'autre axe, d'Aïn-Chellala à Nza- Sdira était d'environ ao'^". C'était donc, en tenant compte des irrégularités de ce périmètre, une aire de près de 800 kilomètres carrés, circonscrite par le cordon sanitaire. .- Le nombre des habitants du territoire protégé était, en territoire civil de 6937, en territoire militaire de 3i 52, soit au total IC089, dont 5243 in- digènes. Dans ce vaste périmètre, 1 1 cas de choléra seulement se sont pro- duits du 24 juillet à la fin de l'épidémie (20-3o octobre), et sur ces 1 1 cas, 17 seulement n'avaient pas été importés du dehors. )) Pendant près de deux mois, Batna et ses annexes sont restés in- vestis ('), et pendant tout le temps que ce système d'isolement a été appli- qué, des mesures analogues furent ordonnées dans les tribus arabes limitrophes. A partir de l'établissement des cordons sanitaires il ne s'est produit aucun cas de choléra, ni parmi les habitants de Batna, ni dans les campements arabes du territoire civil. » Tandis que les Arabes dont les campements étaient établis dans la zone protégée ont été ainsi épargnés par le fléau, le chiffre des décès indigènes dans l'ensemble du cercle de Batna, d'après les renseignements réunis par M. Dukerley, s'élevait à plus de 3ooo pour une population totale de 108229 habitants. — Dans la commune de Sétif, dont l'altitude et les conditions climatériques se rapprochent de celles de Batna, du 23 juillet au 29 septembre, le chiffre des décès cholériques a été de 211 pour une po- pulation de ii5io habitants, soit une mortalité de 1,80 pour 100. — En 1867, le nombre des décès cholériques musulmans a été dans l'ensemble des territoires civils de l'Algérie, sur une population de 19957 1 âmes, de 6521, soit de 3, 26 pour 100. Daus la province d'Alger, le chiffre de la mortalité a atteint jusqu'à 4? 90 pour 100. 1) L'établissement d'un cordon sanitaire a eu, pour le territoire protégé (') Le 20 novembre seulement, on supprima le poste de Nza-Sdira, dontle maintien avait été motivé par la persistance du choléra dans quelques villages de l'Aurès dépendant du caïdatde l'Oued-Abdi. Cependant, à la fin de septembre, pour ne pas priver plus longtemps les habitants de Batna des raisins et des autres produits de l'Aurès, on a délivré pour venir au marché des laissez-passcr individuels à quelques gens des villages reconnus absolument indemnes. ( i3) de Batna, entouré de toutes parts par des populations atteintes par le fléau, une efficacité absolument comparable à celle d'une quarantaine ma- ritime. Ce fait, sur lequel j'ai cru devoir appeler l'attention de l'Acadé- mie, démontre toute l'importance des mesures d'isolement et de désinfec- tion pour éviter la propagation directe de la maladie ainsi que la force d'expansion qu'elle peut acquérir sur les points où l'agglomération des malades constituerait de véritables centres infectieux. » ALGÈBRE. — Sur les équations monothétiquesfparM. Stlvester. i( Dans une Note précédente sur une extension de la loi de Harriot, j'ai eu occasion de considérer les équations dites monotliétiques dont tous les coefficients sont des fonctions d'une seule matrice. Or il y a une circon- stance très intéressante et importante relative aux équations de cette forme qu'il est essentiel de faire connaître; car, à défaut d'une telle explication, le lecteur de la Note citée pourrait facilement être induit dans une erreur très grave. Voici en quoi consiste l'addition à faire. » Supposons que tous les coefficients d'une équation donnée soient des foncliousd'une seule matrice ??i. En appelante: l'inconnue, on peut résoudre l'équation en regardant jc comme fonction de m, et l'on trouvera ainsi «'" racines, en supposant que n soit le degré de l'équation et w l'ordre de m. Ces racines seront parfaitement déterminées : mais on n'a nullement le droit de supposer qu'il n'y a pas d'autres racines qui ne sont pas des fonctions de m, qu'on peut nommer racines aberrantes, et un exemple, des plus simples qu'on puisse imaginer, suffira à démontrer que de telles racines, en effet, existent; je me servirai, pour cet objet, de l'équation en quaternions (ou matrices binaires) x- — px == o. i> En effet, on connaît déjà, a priori, la possibilité de l'existence des racines aberrantes, car l'équation en matrices a;" + ç = o, quand q est une matrice scatar l comme si, par exemple, ^ = j o 7 o 1, possède, on \ (007/ le sait, bien des racines qui ne sont pas scalars et conséquemment ne sont pas des fonctions de q, et, de plus, ces racines contiennent des constantes arbitraires. Comme on va le voir, c'est aussi le cas pour l'équation x^ ~ px = o, qui possède une seule constante. >) Si l'on veut trouver ses racines normales (ou non aberrantes), on n'a qu'à résoudre cette équation comme une équation ordinaire, et l'on trouve ( i4 ) ainsi En nommant /' et s les racines latentes de ;>, on obtient par ma formule d'interpolation (ponr ainsi dire), récemment citée par M. Weyr, X — -{p± /■ ± ^ » 2\' /■ — S S — r J c est-à-dire x ^- o, p, -^ S -^ -^ et il n y a pas d autres racines de ce caractère. Mais sortons de cette restriction arbitraire (produit de la paresse de l'esprit humain, qui se fatigue enfin en voyant sans cesse se reproduire des horizons nouveaux et inattendus), et posons hardiment a S ah y à ' c a où a, |3, y, 5 sont les quantités à déterminer. » Puisqu'on fait abstraction des solutions j? = o, x = p, on sent, en vertu de la troisième loi du mouvement ahjébrique, que x ei x — p auront chacun un degré de nullité (car leur produit possède deux degrés); ainsi, si a + ô = o, on aura x"^ = o, donc aussi px = o, et/j sera aussi une matrice vide, c'est-à-dire qu'on aura ad — bc = o. » La solution pour ce cas (dont, dans ce qui suit, je veux faire abstrac- tion) sera i ac — «M [ a^ ~ ac ) \ étant arbitraire. » Dans tout autre cas, en égalant la raison du second au troisième membre de x- avec la même pour px, on trouve sans difficulté que x sera de la forme — 'k{(i--r) Ib liç - iJ.{a — r) ( '5 ) où rei s sont les racines latentes de p, c'est-à-dire les racines de l'équation r° — (n -i- d)r -t- ad — bc — o. » Alors, en calculant x^ et pjc, et en les égalant terme à terme, on obtient les quatre équations suivantes : X(rf— r)^ ^- libc =hc — a[d—r), b\\[d - r) \- p.{a - r)] = - br, c{\{d — r) H- iJ.[a — /')] = — cr, Ibc -h iJ.{a — r)- = ic — d{a — r). . En écartant le cas spécial pour lequel 6 — o et c = o, on voit (et c'est M. Franklin, de Baltimore, qui le premier s'est aperçu de cette conclusion capitale) que toutes ces équations seront satisfaites avec la seule suppo- sition \ [d - r) + iJ.[a — r) -\- r — o, de sorte qu'une constante reste parfaitement libre dans la solution aberrante de l'équation x'^ — px = o. » Dans le cas où p — , on trouvera facilement les deux solutions déterminées (7 o O O X — et j: = o o o ri a Dans ses Lectures sur les quaternions, Ilamilton n'a pas mis le doigt sur les cas véritablement singuliers des équations quadratiques unilaté- rales. La condition de singularité, c'est-à-dire de la présence de l'un ou de l'autre des cas où une ou plusieurs des trois paires de racines de l'équa- tion px- + qx -V- r—o dis|)araissent ou deviennent indéterminées (c'est- à-dire affectées de constantes arbitraires), peut se résumer dans la seule équation I = o, où I est l'invariant quartique ternaire quadratique (en u, V, w) qui exprime le déterminant d'une matrice up + vq -l- wr. » Par suite de la proposition faite par M. Dcpcy de Lomé dans la séance du 23 juin et renvoyée par l'Académie à l'examen de la Section de Géo- graphie et Navigation, la Section de Géographie et Navigation, après en avoir délibéré, propose à l'Académie de prendre la décision suivante : « L'Académie charge la Section de Géographie et Navigation du soin ( I« ) permanent de rechercher et classer des plans et documents écrits, à l'effet de constituer dans les Archives de l'Académie une collection faisant suite à celle déjà créée par notre conirère l'amiral Paris, sur le matériel naval de diverses parties du monde. » Elle sera intitulée : Collection de documents historiques 5ur le molériel naval, de guerre, de commerce et de plaisance des divers pajs. » La Section de Géographie et Navigation aura à présenter chaque année à l'Académie un relevé de documents nouveaux ajoutés à cette collection dans le courant de l'année. » M. l'amiral Pauis, à la snite de la Communication précédente, invite les membres de l'Académie à visiter la nouvelle galerie qu'il a ouverte au Louvre, dans le Musée de la Marine. Il se tiendra à la disposition de ses Confrères le mardi i5 juillet. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre, pour la Section de Chimie, en remplacement de feu M. Wurlz. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 56, M. Troost obtient 5o suffrages M. Schiitzenberger » 4 " M. Grimaux » i » M. Jungfleisch » i ■' M. Troost, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES LUS. CHIMIE APPLIQUÉE. — Mémoire sur la composition chimique et la valeur ali- mentaire des diverses parties du grain de Jroment. Mémoire de M. Aimé Girard. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) « Les grains des céréales, et les grains du froment surtout, ont été l'objet de recherches nombreuses. Malgré tout cependant, c'est une ques- ( '7 ) lion débattue, aujourd'hui encore, que celle de la meilleure appropriatiou de ces grains à l'alinientalion humaine. Pour les uns, le grain entier y doit concourir; pour d'autres, certaines parties en doivent être rejetées. )) Ces divergences d'opinion m'ont engagé, il y a plusieurs années déjà, à reprendre l'étude de la composition chimique et de la valeur alimentaire du grain de froment considéré non dans son entier, comme l'a fait d'une manière si complète M. Peligot en i85o, mais dans ses diverses parties. » Envisagé au point de vue de la mouture, le grain doit être divisé en trois parties principales : l'enveloppe, le germe et l'amande farineuse. La sépara- tion quantitative de ces trois parties est chose difficile. Je l'ai obtenue cepen- dant à l'aide de tours de main que je décris dans mon Mémoire, et qui, appliqués à des blés très différents, m'ont permis de reconnaître que le grain du froment doit, en moyenne, être considéré comme formé de : 1» Enveloppe, i4,36 pour loo; germe, i ,43; amande farineuse, 84,21, » La structure anatomique de l'enveloppe, esquissée par Fayen, établie par M. Trécul, est, aujourd'hui, bien connue, et l'on sait qu'il y faut dis- tinguer, d'une part les trois membranes du péricarpe, d' une autre les trois téguments propres à la graine : testa, endoplèvre et tégument séminal. » Soumise à l'analyse dans son entier, cette enveloppe se montre riche en matières azotées, grasses et minérales. D'a|)rés mes recherches, la propor- tion de matières azotées s'y élève à 18,75 pour 100, celle des matières grasses à 5, 60 pour loo, celle des matières minérales à 4^68 pour 100. » C'est d'une façon tout inégale, d'ailleurs, que ces matières se répar- tissent entre les divers téguments. [Remploi hous le microscope des réac- tifs habituels, l'analyse immédiate de l'enveloppe entière, l'analyse enfin des membranes successivement séparées les unes des autres, m'ont per- mis d'établir que c'est dans le tégument séminal qu'il faut aller cher- cher le principal gisement des matières azotées, grasses et minérales. On voit ces matières se répartir de la façon suivante entre les divers téguments ; » Péricarpe, 3i ,00 pour lOO comprenant : ligneux non azoté, 2.7,94; matières azotées, 2,4i ; matières minérales, 0,65. » Testa, 7,69 pour 100 comprenant ; matières non azotées, 5,98; matières azotées, I ,^5; matières minérales, 0,46- » Endoplèire et tégument séminal réunis, 61 ,3i pour 100 comprenant : matières cellulo- siques, 36,73; matières azotées, i5,3a; matières grasses, 5, 60; matières minérales, 3,66. I) Des nombres qui précèdent, comme aussi des propriétés spéciales à chacune de ces parties de l'enveloppe, il résulte aussitôt que de la valeur C. K., iSS'i, 2' Semestre. (T. XCIX, N» I.) ■J ( I« ) alimentaire du péricnrpe et du testa, il n'y a pas lieu de se préoccuper sérieusement, mais qu'il convient, au contraire, de donner la plus grande attention à l'endoplèvre et au tégument séminal. Introduits dans le com- post alimentaire, en effet, ceux-ci lui apporteraient une quantité de ma- tières azotées qui ne serait pas moindre que 2 pour 100 du poids du grain. » Cependant les travaux présentés à l'Académie par Mège-Mouriès de i853 à 1860 ne semblent guère militer en faveur de celte introduction. De ces travaux il résulte que dans les cellules du tégument séminal, gît un fer- ment singulier : la céréaline, qui, au cours de la panification, agissant à la fois sur le gluten et l'amidon, détermine, même avec des farines blanches, la production de pains bis, c'est-à-dire colorés, gras, indigestes et aisément altérables. A l'aide d'artifices ingénieux, Mège-Mourièsa cherché à atténuer l'effet de ce ferment, de manière à conserver à l'homme une quantité im- portante de matières azotées, qu'il croyait assimilable pour nos organes. » C'est à une conclusion toute différente que m'a conduit la démonstra- tion certaine de la non-digestibilité pour l'homme de ces matières azotées. » Pour établir ce fait capital, laissant de côté les essais insuffisants de Poggiale et de M. Rathay, j'ai pensé qu'il était nécessaire de recourir à une expérience directe et quantitative de digestion par l'homme de l'enveloppe du grain. Cette expérience, je l'ai faite l'an dernier, et c'est moi-même que j'ai pris comme sujet. En pleine santé, m'astreignant à l'emploi d'aliments liquides ou en poudre fine, mais substantiels, après avoir pris, ainsi que je l'indique dans mon Mémoire, toutes les précautions pour qu'aucune confusion ne fût possible, j'ai ingéré un poids de 56% 693 d'enveloppes en- tières préalablement lavées et séchées et formant un volume de 75*^" en- viron. Pendant cinq jours, à la suite de cette ingestion, les matières ex- crétées ont été soigneusement tamisées, et j'ai ainsi recueilli un poids d'enveloppes entières et inaltérées égal à5^'',i9i. » La proportion de matières digérées n'a donc pu, au maximum, dé- passer 6,7 pour )oo. Si, d'ailleurs, on analyse ces enveloppes, si aux 0,73 pour 100 de matières azotées, aux 8,37 pour 100 de matières miné- raies qu'elles ont perdues, on joint les matières de même sorte qui, so- lubles dans l'eau, en avaient été éliminées avant la mise en expérience, on arrive à reconnaître qu'en somme, l'enveloppe du grain de froment, en traversant l'appareil digestif de l'homme, ne saurait lui apporter comme produits utiles qu'une quantité de matières azotées et de matières miné- rales représentant chacune 4 à 5 millièmes du poids du grain. C'est la, en vérité un gain bien modeste, et lorsqu'on songe que ce gain il le faut payer ( '9 ) parla transformation tle la farine blanche en pain bis, on peut se croire au- torisé à le repousser et à conclure que l'enveloppe du grain de froment doit être rejetée des produits de mouture destinés à la jîanification. » Le germe ne représente que i,43 pour loo du poids du grain; son introduction dans le compost alimentaire ne saurait donc, en aucun cas, avoir la mèuie importance que celle de l'enveloppe. » La composition du germe en fait cependant un produit remarquable ; elle correspond, en moyenne, aux nombres suivants : » Eau, I I ,55 pour loo. " Madères solubles^ 46,22 pour 100 comprenant : matières azotées, 19, 75; matières non azotées, 22,25; matières minérales 4i5o. » Matières insolubles, 42,23 pour 100 comprenant : matières grasses, i2,5o; matières aeotées, 19,32; matières cellulosiques, 9,61; matières minérales, 0,80. » La richesse du germe en matières azotées (42,5 pour 100) et en ma- tières grasses (12, 5o pour 100), le fait reconnu par M. Lucas de la locali- sation dans le germe de l'essence odorante qui communique aux farines leur bouquet en feraient certainement un produit utile si, parmi les matières azotées solubles qu'il contient nefigiuait, en grande quantité, et peut-être à côté de la diastase, la céréaline qui fait le pain bis, si à l'huile qu'on y rencontre n'appartenait la propriété de rancir avec une grande rapidité. » Le germe, siutuul étant donné son faible apport, doit élre, comme l'enveloppe, rejeté des produits destinés à la païufication. » Quant à l'amande farineuse, on la sait entièrement digestible; elle doit y être admise tout entière. » Eu résumé, l'introduction de l'enveloppe et du germe du grain dans les farines |)anifiables n'a qu'une titilité insignifiante et s'accompagne d'in- convénients graves. C'est donc à éliminer ces produits autant que le Itii permettent les moyens mécaniques dont elle dispose, et à réserver pour l'aliinentation humaine l'amande farineuse seule, que doit tendre aujour- d'hui la meunerie. » ANATOMIE. — Nouvelles recherches sttr la struc litre du cerveau et l'agencemenl des fibres blanches de la substance cérébrale. Note de M. J. Luts. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie.) « Les recherches qtie je présente en ce moment à l'Académie sont les ré- sultats de l'emploi de méthodes nouvelles de durcissement de la substance ( 20 ) cérébrnle, immergée successivement clans des bains de bichromate de po- tasse, d'acide phéiiique et d'alcool méthylique. L'emploi de ces différents agents donne à la substance cérébrale une consistance particulière en vertu de laquelle on peut isoler nettement les uns des autres les différents paquets de fibres nerveuses qui les constituentet les disséquer par une sorte de clivage natin-el. Les fibres cérébrales se laissent ainsi isoler aussi nette- ment que si elles étaient des fibres ligneuses. Ces nouveaux procédés de préparation anatomique m'ont amené à formuler les conclusions suivantes au sujet de l'agencement général des fibres du cerveau : » L'ensemble des fibres blanches centrales se réduit à trois systèmes d'éléments fibrillaires : » 1° Un premier système est représenté par une catégorie nettement isolée des fibres blanches qu'en raison de leur direction on peut appeler système des fibres commissuranles. » Les unes relient entre elles les portions homologues de chaque lobe cérébral. Elles sont curvilignes, leurs extrémités plongent dans les régions grises symétriques de chaque lobe et leurs portions médianes restent libres. Ce sont les portions médianes juxtaposées de toutes ces fibres curvilignes qui constituent le corps calleux. » Les autres, appartenant exclusivement à un lobe cérébral, relient les diverses régions de ce lobe. Elles solidarisent ainsi entre eux différents territoires de l'écorce. Parmi ces fibres il faut citer la circonvolution calloso-marginale, qui est effectivement une grande commissure antéro- postérieure; et ce groupe spécial de fibres arciformes que l'on voit en dehors du corps strié et qui unit les unes avec les autres les régions anté- rieures et les régions postérieures du même lobe. » 2" Un deuxième système, qu'en raison de ses connexions on pourrait appeler système de fibres corlico-thalamiques , est constitué par tout un en- semble d'éléments rayonnes qui relie les différents territoires de l'écorce à la couche optique. » Ces fibres, que l'on peut nettement disséquer, depuis leur origine dans l'écorce jusqu'à leur point d'aboutissement central, offrent toutes une di- rection nettement convergente. Elles se groupent au pourtour de la couche optique, comme les rayons d'une roue autour du moyeu. )) Les postérieures se dirigent d'arrière en avant (fibres de Kolliker); les supérieures, de haut en bas (fibres de la couronne de Reil). Les anté- rieures, qui viennent des régions correspondantes de l'écorce, affectent ( 2> ) une ilircction anléro-posférieiire. Elles plongent, pour arriver à leur centre de convergence, direclemenf à fiavers la snl)stance grise du corps strié, qu'elles divisent ainsi en deux segments. Ce sont ces fibres cortico- thalamiques aniérienres, disposées en fascicules slratiliés, que l'on décrit journellement sous la dénomination impropre de capsule inlerne. » Cet ensemble de fibres blanches, une fois qu'elles ont abordé leur centre d'aboutissement, se disposent en filaments grisâtres et vont directe- Dientse perdre, les unes dans les noyaux isolés de la couche optique, 1*^8 autres dans la substance grise centrale qui tapisse les parois du troisième ventricule. » 3° Le troisième système de fibres blanches cérébrales, insuffisamment décrit jusqu'ici, est constitué par une série de fibres blanches, ayant leurs origines communes avec les précédentes au sein des différentes régions grises de l'écorce, et allant se disperser dans la masse du corps strié et celle des noyaux sous-optiques. » En raison de ses connexions, ce système spécial des fibres blanches pourrait être justement dénommé système des fibres cortico-siriées. » Les fibres qui le constituent ont toutes une direction nettement con- vergente. Les postérieures se dirigiMit directement d'arrière en avant, les su- périeures de haut en bas, les antérieures d'avant en arrière. Elles arrivent ainsi par ce mouvement d'ensemble à se grouper comune les branches d'un éventail en dehors du corps strié qu'elles emboitent sous le nom de capsule externe. Une portion d'entre elles constitue les plis convergents de l'insula. n Au point de vue de la terminaison de ce système de fibres dans les régions centrales, ce groupe spécial de fibres offre un grand intérêt. » Tandis qu'une portion d'entre elles va se perdre dans les différents noyaux de la masse même du corps strié, inie autre portion, poursuivant son trajet convergent, va plus profondément et s'épuise successivement en se perdant dans les différents noyaux gris centraux étages de haut en bas, depuis les noyaux rouges de Stiiling jusqu'aux noyaux gris des olives bulbaires ( régions sous-thalamiques). » Il résulte de cette disposition remarquable des fibres blanches cé- rébrales, laquelle jusqu'ici n'a pas frappé l'attention des anatomistes, que les différents territoires de l'écorce sont, non seulement reliés aux noyaux centraux opto-striés, mais encore à toute cette série de petits centres gris, des régions de l'isthme, de la protubérance et du bulbe qui constituent pour elles une série de petits centres d'aboutissement avec lesquels elles se ( 22 ) trouvent en relations directes. La sphère de rayonnement de ces territoires del'écorce est donc ainsi beaucoup plus étendue qu'on ne le suppose gé- néralement. » Ce groupe spécial de fibres descendantes pourrait être appelé groupe des fibres cortico-sous-thniamiques. Ce sont elles qui sont communément décrites en partie sous les dénominations de fibres de r expansion pédon- cidaire. )) La preuve que cet ordre défibres descendantes est bien d'origine céré- brale, c'est que sa masse dans la série des vertébrés est proportionnelle à la masse même des hémis[iliéres cérébraux, et non pas à celle delà moelle épinière; c'est chez l'homme qu'il atteint son aiaxiraum de masse. » Quant au rôle physiologique de chacun de ces systèmes de fibres blanches, il peut être conçu de la façon suivante : » On peut dire que ces fibres transversales ou commissuantes peuvent être considérées comme servant à l'unité d'action des régions homologues de chacun des deux lobes cérébraux. » Les fibres cortico-lhalamiques peuvent être considérées comme les voies de diffusion dans une direction centrifuge, des différents ordres d'in- citations sensorielles irradiées des noyaux gris thalamiques, vers les diffé- rents territoires de l'écorce. » Les fibres cortico-striées, au contraire, peuvent être considérées comme destinées à ramener vers les régions motrices centrales (le corps strié) les incitations à direction centripète conçues dans les différents territoires psycho-moteurs de l'écorce. Ces deux systèmes solidarisés se complètent ainsi et constituent \w couple sensitivo-moteur. » Quant au groupe des fibres cortico-sous-thalamiques, son rôle phy- siologique est encore aussi peu connu que celui des noyaux centraux dans lesquels ses fibres vont se répartir. » MEMOIRES PRESENTES. MM. Demeacx, Gagnage, Moreau, F. Uojic, Sandras soumettent au jugement de l'Académie diverses Communications relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du Prix Bréant.) (^3) CORRESPONDANCE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur des développements qui se rapportent à la dis- tance de deux points et sur quelques propriétés des fonctions sphériques. Note de M. O. Callandreap, présentée par M. Tisserand. « On connaît le bean résultat de Laplace appelé par M. Heine Théorème d'addition des fondions sphériques : soit Z„ ce que devient le polynôme X„(cos0) de Legendre qiiand on remplace cos 9 par on a cosô cosô'-l- sinô sinô' cos(7:' — ;:); Z„ = X„ X;, + — ^ 12b ^ sin Ô sin 0' cos [n' - n) + ^ '•, ^ /4^ ^sin*5sin«ô'cos2(7r'- ::)-[-..., où JC = cosQ et x'= cos5'; ce développement a été étudié en particulier par Jacobi dans un Mémoire célèbre. Je me propose dans cette Note de construire directement des développements de la distance de deux points de la forme ci-dessus, ou même plus généralement des développements où les cosinus des multiples de [n' — tu) seraient remplacés par des polynômes P„[cos(;r' -- tt)], vérifiant une relation récurrente telle que cos(7i' — n) P„ = b„ P„_, ■+- c„P„+, . » Une remarque bien simple conduit à généraliser ainsi la formule de Laplace : si l'on voulait la vérifier, il est facile de voir qu'il suffirait de démontrer l'identité -~^ [ — sin 6' cos 6 -+- cos 0' &\nO cos( n' — n)] — ^\- sinecose'+ cos ô sine' cos (7T' — 7r)] = o, en représentant par Z„ le développement du second membre, et, pour cela, on n'a qu'à ordonner le résultat suivant les cosinus des multiples de tt' — n et à constater que les coefficients composés avec les dérivées de X„ et X'„ sont identiquement nuls; dès lors on peut, en appliquant le même pro- cédé, remplacer les cosinus des multiples p ir les tondions P„. ( '-1 ) » Soit maintenant Y un des développements considérés Y ■-- 1 Y„P„, oti " ' (/./■ dx (II- il.i - le problème consiste à déterminer lesf'onciionsX et X' associées aux quan- tités P, ainsi que les coefficients numériques A. D'après ce qui précède, on égale à zéro le coefficient de P„ dans l'expression -:- [ — sin S' cosô -f- cos 0' sin Q cos (tî' — 7t)1 dô '- " . t)Y T7-,\_ — sin 6 cos 6' + sin 6' cos 6 cos(7r' — n)], ordonnée suivant Po, Pp P^i » On a et la condition mentionnée, c'est-à-dire ^sin0cos5'- ^cosSsinS' + è„^,(%isinCcose'-^'cosesine') -^c„^.,{^^sxuQco,0'-- l^cosesinS') =o, conduit à la suivante : A„sin"+'ôcosesin"+'ô'(« -h i,n) — 7îA„siii"~' Q cos-(5 siii"^' (5'(«, «) — ^„+,A„+| sin"+^5siti"-*"'6'cos(5'(« + 2,72 + 1) — c„_( A„_| sin""*"' (5s!n"-'C' cos(5'(«, /^ — i) = o, en posant, pour abréger l'écriture, » Si les P vérifient la relation récurrente des cosinus d'arcs mnlli|)les, la condition ci-i!essns devra devenir une identité en tenant compte des re- lations entre les dérivées de X et X'; on va supposer généralement, tu ( -^^ ) désignant par g et h des constantes, que X vérifie l'équation linéaire du second ordre , „ , f/'X f/X , „ (x-— O-T-r -f-A'^r-r -1- /'X = o; ^ ' a.c- ° d.c on aura, en différentiant n fois par rapport à x, sin'^^S - (^ + 2«)cos5'^ - [h + ng + «(« - ,)] '^ .. o et de nièaie ^i>'^9'^^ - [g + 2«)cos$' ^^^;^ - [h + «g + n{n - .)J ^- - o; de là, en combinant ces deux équations, sin"^'Ôsin"-^'5'cos5'(« + 2, «4-1) = [/, + ng + ti[n - i)] sin""' 5 sin"^' 0' cos5'(«, « -M ) ; d'une manière analogue, en prenant les deux équations différenlielles ob- tenues en différentiant n — i fois, sin"^' Q COS0 sin"+* Q'[n-\-i, n) _ [„4.2(«- i)]sin"-'9cos^Ôsin''^'6'(«,M) _ \fi 4_ („ _ i)^. + [n " i)[n- 2)"Jsin"-' 0 cos9 sin"^ ' 0'{n - i , «) = o. » En substituant dans la condition trouvée la valeur précédente de sin''^'5sin"-^'Ô'cos(;'(" + 2, « -h i), et comparant à la dernière équation écrite, on voit qu'elles seront compa- tibles en supposant A„ 4- A„+, A„+, f/,-^-/^g + ^^(/^-l)] _ «A,, I ff + 2 1 " — ' ) h + [n — \]s+[n — i][>i c'est-à-dire lorsque la condition, simple et remarquable, g -\- n — 2 <-',i^ri+l sera remplie, et alors les coefficients A se déduiront de A . . fi' + " — 2 G. R., 18S4, 2" 5em«frc. (T. XCIX., N» t.) (26) » Le résultat précédent contient, comme on devait s'y attendre, tout ce qui est relatif à l'addition des fonctions sphériques en général (voir l'Ou- vrage de M. Heine, Handbuch der Kugetfunktionen) . » ANALYSE MATHÉMATIQUE.— Sur tes fonctions Iwlomorphes de genre quelconque . Note de M. E. Cesauo, présentée par M, Hermite. « Considérons une fonction holomorphe, du genre w, à facteur expo- nentiel constant et n'admettant que des racines réelles a,, a^, a^, . . . dif- férentes de zéro. On sait que les racines de la fonction dérivée sont données par l'équation /i qu'il est permis d'écrire ainsi " Z«r'(=-««) " Z«r" n n car, par la définition du genre, la série du second membre est conver- gente. Appelons 2[j. -+- 1 celui des nombres w, w -(- i, qui est impair. Si l'on fait abstraction de ajx racines nulles, l'équation dérivée peut toujours être mise sous la forme ■1.1 = o, n c étant une constante réelle. En remplaçant z par x + if, on obtient n n » La seconde somme étant positive, on doit avoir j- = o. Ainsi, la fonc- tion dérivée a toutes ses racines réelles. D'après cela, la dernière équation de- vient c + S^ IJ-1-1( » Lorsque x croît d'une racine à la racine suivante, le premier membre varie de -t- co à — oo , en décroissant constamment, car sa dérivée est né- gative. Eiitre deux racines consécutives de la Jonction considérée, il existe donc (^7) une racine de la dérivée et une seule. De là on déduit aussi, immédiatement, que la fonction et sa dérivée appartiennent au même genre. Ces théorèmes seront généralisés dans un article qui va paraître dans le Journal de Batta- glini. » M. Hermite ajoute la remarque suivante à la suite de la Communica- tion de M. Cesaro : « L'équation \ — '^— = o, où les quantités a„ sont réelles et rangées par ordre de grandeur, a, comme on sait, toutes ses racines réelles et comprises entre rt„ eta„4.,, lorsque les numérateurs A„ sont de même signe. La dé- monstration que M. Cesaro a donnée de son beau théorème m'a fait re- marquer qu'il en est de même lorsque ce sont les produits A„rt„ qui ont le même signe. Effectivement on peut écrire, après avoir multiplié par n, Z^X — a,^ Z^ A„«« de sorte que l'équation proposée prend la forme ix — a„ " » Eu complétant ainsi la proposition de Félix Chiô, on en conclut le théorème de M. Cesaro, puisque les quantités A„= — ou les produits A^a„ = -7^ seront tous positifs suivant que l'exposant w sera pair ou im- ^ n pair. » GÉODÉSIE. — Sur ta détermination des longitudes dans la région du Caucase. Lettre de M. le général Stebnitski à M. Paye. (( Dans ma Lettre qui a été insérée dans les Comptes rendus, t. XCVII, n° 8, j'avais communiqué les résultats obtenus, en comparant les ampli- tudes des arcs géodésiques et astronomiques, prenant en considération la déviation de la verticale due à l'attraction des masses extérieures du Cau- case. » La comminiication actuelle a pour objet de fournir quelques résul- tats, obtenus en comparant les mêmes éléments relatifs aux longitudes. ( 28 ) » La (léterminalion des longitudes, à l'aide des télégraphes, a été pour- suivie sur une vaste étendue de la Russie, dans le cours des vingt dernières années. Le travail fut accompli en grande partie par les géodésistes de l'État-iMajor général. » En jM'enant pour point de départ l'observatoire de Ponlkova, les dé- terminations télégraphiques furent étendues à l'ouest, par Varsovie, jus- qu'à Vienne, où elles vinrent se relier au réseau général des longitudes de l'Europe, et au nord-ouest, à travers la Finlande, jusqu'à Stockholm. Au sud, elles furent continuées jusqu'à Odessa et Constantino|)le ('), et, à l'est, à travers toute la Sibérie jusqu'aux embouchures de l'Amour et Wladiwo- stow. La détermination du temps, dans les observations en question, se faisait avec des instruments de passage, qui avaient les dimensions sui- vantes : diamètre de l'objectif, 68°"°,07 ; distance focale, 787""",4; agran- dissement, loo (à peu près). » Le passage des étoiles s'observait dans le plan vertical de l'étoile po- laire et était réduit d'après la méthode proposée par le savant astronome de Poulkova, M, Dollen {Die Zeilbeslimmung vermittelst des tmgbaren Durchgangs-Instnimentes im Verticale des Polarsternes, von W, Dollen, 1 874). » La détermination des longitudes ayant été continuée jusqu'à Rosloff (bouches du Don) où vient aboutir le réseau trigonométrique du Caucase qui s'y relie à celui de la Russie du Sud, il était naturel d'entreprendre aussi ce travail au Caucase. Cette nouvelle tâche fut accomplie en 1882 et i883 par les géodésistes de la section caucasienne des topographes mi- litaires, le colonel ^Roulberg et le lieutenant-colonel Gladyscheff. D'après ces déterminations, les différences en longitude entre Rostof et Tiflis sont : (i) Différence astronomique.... o''2o"' 19% ySSzb o%027 = 5''4'56'',37 (2) Différence géodésique d 5°4'45",6i » La différence entre les longitudes astronomiques et géodésiques est donc de 10", 76. (') La différenre en longitude d'Odessa et Constanlinople fut déterminée à l'aide du télégraphe, par moi et par l'astronome de l'observatoire d'Odessa, M. Bloch, en 1879 [Jstron. Nac/ir., t. XCVIII, n" 2349). Pendant le séjour que je fis à Téhéran, où je pus observer avec succès le passage de Vénus, je déterminai, conjointement avec le directeur de l'observatoire de Berlin, M. Fors- ter, à l'aide du télégraphe indo-européen, la différence en longitude de Berlin et de Téhé- ran, et avec le sous-directeur de rol)servatoirc de Poulkova, M. Wagner, celle des lon- gitudes de Téhéran et d'Erivan. Cette dernière ville est un des points de la triangulation Iranstaucasicnne [Astron. Nadir., t. I.XXXVIII, n" 2013). 29 ) » Dans mon MiMuuire sur la déviation du fil à |)loml) due à l'attraction des massifs montagneux du Caucase, inséré dans les publications de l'Aca- démie impériale de Saint-Pétersbourg (iS'yo), l'écart de la verticale à Tiflis a lieu vers l'ouest, et atteint 8", 98. Celte déviation vers l'ouest aug- mente d'autant la longitude à l'est du premier méridien. Introduisant la correction, on obtient pour la différence astronomique des longitudes de Rostof et de Tiflis : (3) 5°4'56',37-8",78 5°4'47',39 ce qui réduit la différence des amplitudes géodésique et astronomique à I", 78 = 0% 119. » Les deux géodésistes déjà cités déterminèrent la différence en lon- gitude de ïiflis et de Bakow à l'aide du télégraphe. (4) Différence astronomique. . . o''2o" iû',5i 1 dz o',oi8 =: 5°2' 37",66 (5) Différence géodc'sique 5"2'4o'',25 » La déviation du fil à plomb à Bakow, déterminée par moi, est de 9", 79 vers l'ouest. I' Appliquant les corrections pour les déviations à Tiflis et à Bakow, c'est-à-dire ajoutant — 9", 74 -I- 8", 98 = — o",76 a la valeur de (4), on ob- ti( nt, pour la vraie valeur de la différence des longitudes astronomiques, (6) 5° 2' 36", 90 ce qui porte la différence des amplitudes géodésiques et astronomiques à 3", 35. » Dans les deux cas que nous venons d'examiner, la prise en considé- ration de la déviation du fd à plomb, due à l'attraction îles masses externes, permet donc d'obtenir des résultais géodésiques plus exacts. M En i883, le colonel Koulberg détermina, à l'aide du pendule à réver- sion de Repsold, la longueur du pendule à secondes dans les localités sui- vantes de la Transcmsasie : Longueurs du pnulule à secoiides, en niillimèlres, réduites au niveau de la mer en se servant en se servant des trois termes des premier Villes. Latitude. de Paris. Altitmle. pour la correction, cttroisièmetermcs. Longitude à lest de Paris. Altitu.Ie. 46" 18' 20" 679'" ,8 47°3o' y' 6'", 6 Schemasc-ha. 4o°37'45" 4(J''i8'2o" 679'" ,8 993,o536 993,1332 Bakow 4o°?-2' o" 47°3"' 9' 6'", 6 993,0070 993,0070 (3o) ÉLECTRICITÉ. — Sur la conductibilité électrique des dissolutions aqueuses très étendues ('). Note de M. E. Bocty, présentée par M. Jamin. « Les sels neutres en dissolution étendue forment, au point de vue de leur conductibilité électrique, un groupe absolument à part. J'ai étudié les dissolutions aqueuses de substances organiques appartenant aux groupes les plus variés : Alcool éthyliqiie, Glucose, Aldéhyde éthylique, Éther ordinaire, Glycérine, Sucre candi ; Acétone; Dichlorhydrine, Érythrite, Phénol; Acétamide, Albumine. Urée; » Toutes ces substances conduisent fort mal. Quelques-unes n'aug- mentent pas sensiblement la conductibilité de l'eau distillée commerciale, même à la dose de tt^ (érythrite, sucres, glycérine) ; celles qui conduisent le mieux résistent encore cinquante à deux cents fois plus que des sels neutres de même équivalent; peut-être ne doivent-elles cette conducti- bilité rudimentaire qu'à des traces d'acides et de sels (aldéhyde, acéta- mide). » Il était particulièrement intéressant d'étudier les alcalis et les acides. Voici les conclusions auxquelles j'ai été conduit : )i Un alcali ou un acide anhydre n'est pas conducteur; un alcali ou un acide hydraté conduit à la manière des sets. Mais un même alcali ou un même acide forme généralement avec l'eau plusieurs combinaisons définies. Il en résulte que la nature de l'électrolyte est susceptible de changer avec la dilution et avec la température : la conductibilité éprouve des variations correspondantes. Telles sont les propositions que j'essayerai d'établir. » 1° Alcalis. — Les alcalis organiques (aniline, toluidine) en dissolu- tion dans l'eau conduisent six cents à huit cents fois plus mal que des sels. L'ammoniaque, qui ne forme pas avec l'eau de combinaison définie, con- duit cent dix fois plus mal qu'un sel de même équivalent. » Au contraire, la potasse, la soude, la lithine, la baryte, la chaux, (') Voir Comptes rendus, t. XCVIII, p. i4o, 365, 'j37 et 908; 21 janvier, 11 février, 3i mars et y avril 1884. ( 3. ) l'oxyde de thalliuin en dissolution aqueuse conduisent bien. Pour la potasse, par exemple, on connaît les hydrates définis KO, HO; KO, 5 HO; 4K0, HO + 2HO. Le rapport de la résistance d'une solution de potasse à une solution de chlorure de potassium de même concentration à la tem- pérature de iS" environ est Concentration 2T0 Taôô ruiTo Résistance 0,893 o,4'4 0,461 » Le coefficient moyeu d'augmentation de la conductibilité de la solu- tion de potasse au tt^ de o à 5o° est de 0,028 par degré. Si l'électrolyte était KO, HO et pouvait être identifié à un sel neutre, le rapport de la ré- sistance de la dissolution de potasse à celle de chlorure de potassium serait 0,752 et le coefficient d'augmentation de la conductibilité avec la tempé- rature serait o, o33. H est donc vraisemblable que, dans les dissolutions très étendues, l'électrolyte n'est pas KO, HO, mais un hydrate plus complexe. » L'étude des autres bases hydratées fournit des résultats analogues. )) 2° Acides. — La conductibilité d'une dissolution aqueuse d'acide ar- sénieux vitreux au -~^ est à peine appréciable. L'acide arsénieux vitreux est anhydre et l'on ne connaît pas de combinaison de l'acide arsénieux avec l'eau. » Les dissolutions d'acide sulfhydrique et d'acide carbonique conduisent respectivement 3io fois moins et i5o fois moins que ne le feraient des sels neutres de même équivalent. A la température et à la pression ordinaire, on n'a obtenu aucune combinaison d'acide carbonique ou d'acide sulfhy- drique avec l'eau. » Au contraire, on a décrit les combinaisons suivantes d'acide sulfureux et d'eau, formées à basse température, S='0* + i4H=0% S^O' + 9H^O% S^O* + H=0-; ces combinaisons sont très instables, une élévation de température les dé- truit. J'ai préparé à la température ordinaire (20'') une dissolution d'acide sulfureux dans l'eau distillée bouillie : cette dissolution, qui ne contenait que des traces à peine appréciables d'acide sulfurique, conduisait aussi bien qu'une dissolution de chlorure de potassium de même concentration, c'est-à-dire seulement 2, 33 fois plus mal qu'un sel neutre de même équiva- lent. Quand on abaisse la température de 20° à 0°, la conductibilité dimi- nue seulement de o,oo85 par degré au lieu de o, o33 comme pour un sel neutre : la formation d'une nouvelle quantité d'hydrate, dissocié à 20°, ( '^2 ) compense donc en partie l'accroissement normal que devrait éprouver la ré- sistance, si la quantité d'électrolyte dissons demeurait invariable. » L'acide sulfurique forme aussi avec l'eau plusieurs hydrates définis. La conductibilité de ses dissolutions étendues varie, avec la dilution, d'une manière complexe et tout à fait anormale. » Ainsi j'ai préparé une dissolution d'acide sulfurique au ^, et j'ai me- suré l'accroissement de résistance qui se produit quand on double la quan- tité d'eau, qu'on la double encore et ainsi de suite. Dilution initiale ... yj jj yvo 2..Tr ïtô Teô' 1920 Tsrô TâTî Accroissement de la résistance ')9'7 ' «Sgi «.867 i,856 1,849 i,854 1,881 1,94^ 2,002 Cet accroissement présente un minimum pour une dilution initiale de j^ environ. » A la limite, une dissolution d'acide sulfurique conduit à peu près trois fois mieux qu'un sel neutre de même équivalent. On expliquerait cette grande conductibilité, et en même temps l'appauvrissement très inégil de la solution d'acide sulfurique aux deux pôles en admettant, comme l'avait proposé M. Bourgoin, que l'électrolyte équivalent à un sel neutre est •5(80% 3H0); mais il me paraît certain que la nature de l'électrolyte change non seulement avec la dilution, mais encore avec la température, car l'ac- croissement moyen de la conductibilité de l'acide sulfurique de 0° à Go" est seulement de 0,0119 par degré au lieu de o,o33 qui est le nombre normal. » Les divers acides minéraux ou organiques fournissent tous les inter- médiaires, de l'acide arsénieux qui ne conduit poitit, à l'acide sulfurique qui conduit trois fois mieux qu'un sel neutre. Les acides borique, pyio- gallique, isolent comme l'acide arsénieux; les acides azotique, chlorhy- drique, picrique conduisent aussi bien que l'acide sulfurique. Les nom- breuses mesures effectuées sur une vingtaine d'acides seront publiées ailleurs avec les détails nécessaires. » Dans la plupart des expériences qui font l'objet de cette Note, j'ai été aidé avec beaucoup de zèle et d'intelligence par un élève ingénieur des télégraphes, M. J. Voisenal. Je saisis l'occasion qui se présente de le re- mercier de son concours dévoué ('). » (') Ce travail a été exécuté au Laboratoire de recherches physiques de la t'acullé des Sciences. ( 33 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur P ncide pliosijhoiHjue anhydre. Note de MM. P.Hau TEFEuiLLE et A. Perrey, ptéseiilée par M. Debray. n Nous établissons clans cette Note l'existence de trois anbydrides phos- phoriqiies : le premier cristallisé, le deuxième amorphe et piilvérident, le troisième amorphe et vitreux, les deux derniers polymères du premier. 1) La cristallisation de l'acide phosphorique anhydre avait été observée déjà par Scliroetler en 1 853, et par Lautemanu en i86o; mais l'existence dephisieurs anhydrides appartenant à des espèces chimiques distinctes n'a- vait point encore été soupçonnée. L'acide phosphoriipie anhydre obtenu par la méthode classique est non pas une substance homogène, mais un mélange d'anhydride cristallisé et d'anhydride anu)rplie pulvérulent. )i Quand ou fait brûler du phosphore dans un tube de verre traversé par un courant d'air sec, on peut constattr : la condensation de l'anhydride cristallisé dans les régions (roides de l'appareil, l'accumulation de l'anhy- dride amorphe pulvérident danslazoue échauffée par la combustion, l'ap- parition de l'aidiydride vitreux sur les points chaudes jusqu'au rouge. 0 L L'aidiyilride phosphorique cristallisé s'obtient par la dislillalion des produits de la combustion complète du [ihosphore. Les cristaux sont trans- parents, incolores et très réfringents; ils possèdeirt la symétrie clinorhom- bique. Selon les conditions de la condensatioir, ils demeurent isolés, se groupent en flocons neigeux, ou s'enchevêtrent err une croûte opaline. » Aune lempér-ature de aSo" environ, la tension de vapeirr de l'anhy- dride cristallisé atteint 760"""; à une température un peu plus élevée, les cristaux se polyméiisent et la tension de vapeur se l'éduit à la tension de ti'aiisformation, c'est-a-dire à quelques millimètres. Aussi la distillation, effectuée avec l'aide d'un corn-ant gazeux, peut-elle à aSo'' être r-apidement conduite; tandis que, à une température un peu plus élevée, elle se ra- lentit beaucoup. » L'anhydride cristallisé, neigeux ou eu croûtes épaisses, donne immé- diatement avec l'eau une solution limpide. Traité dans le calorimètre de M. Berthelot par une lessive de soude, il dégage 44'"'''»58 par équiva- lent, » IL L'anhydride phosphorique amorphe et floconneux, polymère du précédent, se prépare très facilement : il suffît de chaulfer l'anhydride cristallisé à la température de 440"- ^"^ polymérisation, lente vers 3oo°, est rapide dans le bain de vapeur de soufr-e. C. K., 1884, 2' Semestre. (T. Î.CIX, N° 1.) ' ( 34 ) » L'anhydride amorphe est doué d'une moindre volatilité que l'anhy- dride cristalUsé; il reproduit celui-ci parla sublimation. » Il donne au contact de l'eau des grumeaux gélatineux translucides, qui résistent à la dissolution pendant un temps déjà notable si l'échantillon est en flocons légers, pendant plusieurs heures s'il est en masse compacte. Traités dans le calorimètre de M. Berthelot par une lessive de soude, les flocons se dissolvent, après avoir pris l'état gélatineux : ils dégagent 41*^^', 32 par équivalent. » La différence entre les quantités de chaleur dégagées par les deux an- hydrides phosphoriques dans leur transformation finale en un même mé- taphosphate, soit 3^^', 26, mesure la quantité de chaleur dégagée par la polymérisation de l'anhydride cristallisé. » III. L'anhydride phosphorique vitreux prend naissance lorsqu'on porte au ronge naissant (sous une forte tension de vapeur) les deux pre- miers anhydrides. » La solidification de la masse fondue fournit un verre transparent, incolore, qui, lors du refroidissement, se fendille en tous sens avec bruits et lueurs, comme l'acide borique vitreux. Trop fréquemment, l'inégjde contraction du produit et des parois de verre auxquelles il adhère forte- ment amène, pendant ou peu après le refroidissement, la rupture de celles-ci. » L'acide vitreux, chauffé à la température du rouge naissant dans un tube de verre, reproduit par sublimation l'anhydride cristallisé. Sa vola- tilisation est très lente, mais elle est complète : l'anhydride vitreux ne renferme donc aucun élément fixe emprunté au verre pendant la fusion. » La rupture des tubes qui renfermaient nos échantillons nous a privés de ceux-ci avant que nous ayons pu les soumettre à des déterminations calorimétriques. La lenteur extrême de la dissolution de l'anhydride vi- treux aurait, d'ailleurs, eidevé toute précision à des déterminations de ce genre. » IV. L'anhydride phosphorique cristallisé se transforme sous l'in- fluence directe de la chaleur en son polymère amorphe; la transformation est accompagnée, d'après les expériences que nous avons faites sur les deux anhydrides, du dégagement de 3,26 unités de chaleur. » L'acide cyanurique cristallisé n'a pas encore été transformé sous l'in- fluence directe de la chaleur, en son polymère, la cyamélide; la traiisfor- u)atioa serait accompagnée, d'après les expériences que MAI. Troost et ( 35 ) Haiitefeuille ont faites sur les différents acides de la série cyaniqne, du dé- gagement de 3, 20 unités de chaleur ( ' ). » La polymérisation de l'acide cyanurique ne dégage pas moins de cliMlenr que la polymérisation de l'acide phosphoriqne; elle pourrait donc vraisemblablement être réalisée, sous l'influence directe de la chaleur, sans plus de difficulté que celle-ci : on a déjà observé que, sous l'influence d'une température élevée, la proportion de la cyamélide augmente, dans les produits pyrogénés de la décomposition de l'urée, aux dépens de leur teneur en acide cyanurique. » CHIMIE MINÉRALlî. ~ Sur de nouveaux horolungsUtles. Note de M. D. Klein, présentée par M. Friedel. « Quand on traite une solution de paratungstate de sodium pur par de l'acide borique pur (acide borique préparé eu partant du borax, pu- rifié par trois à quatre cristallisations, et de l'acide chlorhydrique pur), l'acide borique se dissout quand on porte la liqueur à l'ébullition. Si l'on prend 3 parties d'acide borique pour 4 *le paratungstate, le liquide ne donne plus de précipité d'acide tunj^istique par l'action des acides miné- raux énergiques (HCl, par exemple). Si alors on arrête l'oprration et qu'on laisse refroidir, l'acide borique cristallise en partie par refroidisse- ment. Eu le séparant à la trompe, concentrant à chaud les eaux mères et séparant les dépôts successifs d'acide borique et de borates qui se forment quand on laisse refroidir les liqueurs, on obtient une eau mère très dense (D = a, 8, environ), tout à fait analogue à celle qu'on obtient par l'action de l'acide borique sur le tungstate neutre de sodiian (voir Comptes rendus, t. XCI, p. 1070), liquide que nous n'avons pu faire cristalliser. » La solution obtenue à l'aide du paratungstate a été abandonnée à la pression ordinaire au-dessus de l'acide sulfurique, par une tempé- rature moyenne de 10° à 12°. Il s'est déposé un sel très soluble, que nous avons purifié par de nouvelles cristallisations dans l'air sec. Ce pro- ( ' ) L'acide cyaniqne liquide, en se transformant en acide cyanurique cristallisé, dégage ^:, >-,■', i4>4 L'acide cyanique liquide, en se transformant en cyamélide, dégage i7>t> L'acide cyanurique cristallisé, en se transformant en cyamélide, dégagerait donc 3,2 (36) (luit n'est autre que le sel que nous avons appelé tuiujsloboiate disodique ; 9TuO%Bo=0%2Na=0,2H20 + roAq (compositioH d'après six analyses). » Ce sel a été décrit dans une Note antérieure {Comptes rendus, t. XCIII, p. 492). » Si, à la solution dont se dépose ce sel, on ajoute une gouite d'acide chlorhydriqne, puis du chlorure de baryum, il se précipite d'abord un dépôt pulvérulent blanc, non encore étudié, puis, pnr concentration et refroi- dissement, un sel en cristaux d'apparence oclaédrique, mais qu'un examen attentif montre appartenir au système rhomboédrique, l'apparence octaé- drique étant produite par une combinaison de rhomboèdres basés, dont nous faisons en ce moment-ci l'étude. Il se dépose ensuite des prismes anorihiques, ce deuxième sel n'est pas stable : par cristallisation, il se trans- forme en un sel octaédrifjue, du système quadratique ( faces yo, m, a'). Ce sel est probahtement le tungstoborate dibary tique 9T11O', Bo-0% 2BaO, 2H^0 -t- i6Aq {loc. cil ). » Le selanorthique ne peut donc être purifié par cristallisation. Il con- tient, à l'état de mélange, une très petite quantité de chlorure de sodium, en proportion variable. Si Ion fait abstraction de cette impureté, sa com- position ré()ond assez bien à la formule ioTuO% Bo^O', 2BaO + i6Aq, formule établie d'après six analyses concordantes. » Nous avons obtenu une seule fois un sel, que nous n'avons pu repro- duire à volonté, et que nous avons décrit dans une Note insérée dans le Bulletin de la Société chimique de Paris : ce sel aurait pour formule loTuO', Bo"0% 2BaO 4- 20 Aq (d'après quatre analyses); mais, comme nous n'avons pu le reproduire à volonté, il nous reste des doutes sur sa véritable nature. » L'eau mère dense dont il a été parlé plus haut, non additionnée d'a- cide chlorhydri(pie, dotuie un dépôt pulvérulent, puis en se concentrant un sel en prismes d'apparence orthorhombique, mais qui est clinorhombique, très voisin du système droit (faces m,g\e' ). Ce sel a la même composition (37 ) centésimale que le sel anortliiqtie; comme lui, il se détruit si on le fait cris- tallisrr. Il est souillé par une très petite quantité de chlorure de sodium. Sa composition est donc exprimée par la même formule que celle du sel anortliique. » Nous continuons nos rcrherclies, et nous espérons pouvoir commu- niquer bientôt de nouveaux résidtat^. )) L'action de l'acide borique sur le piratungstate d'ammonium nous a donné deux nouveaux genres de sels que nous décrirons prochainement. » CHIMIE. -- Sur l'action déshydratanle des sels. Note de M. D. Tommasi. « D'après les belles recherches de M. Grimaux sur la coagulation des corps colloïdaux, il résulterait que « les sels favorisent la coagulation des » subst.inces colloïdales en agissant comme déshydratants ». » Je ferai remarquer, à ce propos, qu'il est des cas où certains sels pro- duisent un effet tout opposé à celui observé par M. Grimaiix, c'est-à-dire qu'ds empêchent d'une manière complète un composé de se déshydrater. Tel est le cas, par exemple, de l'hydrate cuivrique, ainsi qu'il résulte de mes expériences. Eu effet, cet hydrate, chauffé en présence de l'eau, se transforme rapidement en oxyde noir vers 77"; mais, chose remarquable, l'hydrate cuivrique ne se déshydrate plus, même à la ternpératiu e de 100", lorsqu'il est en présence de certains sels. Par contre, il y a d'autres sels qui tendent, par leur présence, à abaisser la température de décom- position de l'hydrate cuivrique. Le Tableau suivant fera mieux saisir l'influence de divers sels sur la température de déshydr.ilation de l'hy- drate cniviique : Terapératuros. Hydnite cuivrique + CO'Na- à 5 pour 100 5o° • -h ClK à 10 pour 100 nx » + NaHO il 10 poiii- 100 n^ » H-H^O 77 » H-C-H'0-,lNa;no pour 100 78 • +SO'Na- à 10 pour 100 ^y » -H NaHO à 1 pour 100 83 » H- Na HO à 0,5 pour 1 00 84 » + BrK à 10 pour 100 85 » ■+- ClO^Iv (solutiou siiturëe) 85 » -1- I IC à I o pour 1 00 86 ( 38 ) Chauffé en présence , de ces solutions, Hydrate cuivrique -t-Cl-Ca a lo pour 100. 1 ,,, , ■' ^ 1 hydratecuivnque ' • SO*Mn a lo pour loo ' ■ Sucre à lo pour i()o(') ne se décompose pas et reste bleu, même à loo". » Dans quelques cas, il suffit d'une trace de certains sels pour empêcher la décomposition de l'hydrate cuivrique. Ainsi, une solution de sulfate de manganèse très diluée, contenant o^'', 3 pour loo de sulfate, possède la pro- priété singulière d'empêcher que l'hydrate cuivrique ne perde son eau, même si l'on fait bouillir la solution. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la perséiie, matière sucrée, analogue à la mannile. Note de MM. A. Muntz et V. Marcano, présentée par M. Berlhelot. « L'Avocatier [Laurus persea) est un arbre de taille moyenne qui est très répandu dans les régions tropicales. Il porte un fruit à péricarpe charnu, riche en huile et une graine d'apparence ligneuse. La graine a été examinée dès i83i par M. Avequin,qui yindiquela présence d'une grande quantité de mannite. M. Melsens, ayant soumis à l'analyse cette mannite de l'Avocatier, lui trouva la même composition élémentaire qu'à celle de la manne. » Nous avons été frappés des différences qui existent entre la mannile delà manne et cellede l'Avocatier, et, ayant soumis cette dernièreà l'étude, nous avons constaté qu'elle constituait une espèce nouvelle, analogue à la mannile. Nous lui avons donné le nom de perséite, qui rappelle son ori- gine. » On la prépare facilement en traitant la graine broyée par de l'alcool bouillant ou par de l'eau contenant un peu de sous-acétate de plomb. Elle cristallise rapidement et peut être obtenue à l'état de pureté par des cris- tallisations répétées dans l'alcool. ( ') L'iiydrate cuivrique qui avait élé chauffé avec hi solution de sucre fut recueilli sur un filtre et fut lavé jusqu'à complète élimination du sucre. Chauffé de nouveau avec l'eau distillée, l'hydrate de cuivre se décomposa vers ']6°~']']''; en outre, l'eau séparée de l'hydrate de cuivre, chauffée pendant quelques minutes avec quelques gouttes d'acide sulfurique et traitée ensuite par le sulfate cuivrique et la potasse, ne donna pas la réaction caractéris- tique du sucre interverti. Ce qui prouve que la stabilité de l'hydrate cuivrique, dans ce cas, ne peut être attribuée à la formation d'un composé spécial de sucre et d'hydrate cuivrique. ( 39 ) » Elle a donné, pour loo. Théorie I- II- pour C'=H"0". M. Melsens. Carbone 39,62 39,68 39,56 89,08 Hydrogène 7,62 7,59 7,69 7,6 » Son point de fusion, qu'on peut prendre très nettement, est situé entre i83°,5 et 184°. Il est donc très différent de celui de la mannite (164" à 164°, 5, pris avec le inétiie thermomètre), et identique avec celui de la dulcite(i83°,5). » La perséite est très soluble dans l'eau chaude; beaucoup moins à froid (6 pour 100 à iS"). » Par la concentration ou par le refroidissement d'une solution chaude, elle se dépose sous la forme d'une masse farineuse qui se prend en mame- lons durs par la dessiccation. » Sa solubilité dans l'alcool froid est très faible; elle augmente avec la température; une solution saturée à l'ébiillitioii abandonne par le refroi- dissement la perséite sous la forme d'aiguilles d'une ténuité extrême, qui forment une masse volumineuse, semblable à celle que produit la mannite dans les mêmes conditions. » On n'a pu obtenir dans aucun cas de cristaux mesurables; en exa- minant au microscope la masse qui se dépose, soit de la solution aqueuse, suit de la solution alcoolique, on voit un enchevêtrement d'aiguilles lon- gues et fines, ayant la forme de prismes droits à base rectangulaire, » Examinée au polarimèlre, même en solution concentrée, elle ne pro- duit aucune déviation de la luuiiére polarisée; mais, en ajoulant du borax à cette solution, on observe une déviation à droite assez sensible. » La perséite, traitée ou non par les acides minéraux étendus, agissant à chaud, est sans action sur les liqueurs cuivriques; elle ne subit pas la fermentation alcoolique proprement dite. » L'acide azotique bouillant la transforme en acide oxalique, sans donner naissance à de l'acide mucique, ce qui la distingue de la dulcite, avec laquelle son point de fusion pourrnit la faire confondre. » Traitée par un mélange d'acide azotique fumant et d'acide sulfurique, elle donne naissance à un composé trinitré qui détone avec violence par le choc. La nitroperséite est peu soluble dans l'alcool froid, assez soluble dans l'alcool bouillant d'où elle se dépose en masse cristalline volumi- neuse. L'éther en dissout de notables proportions. Sa solution dans un mélange d'alcool et d'éther dévie à droite le rayon de la lumière polarisée. ( 4o ) Son pouvoir rotatoire, calculé avec la formule de M. Berthelot, est de + 2",!. » La perséite, chauffée vers aSo", dégage de l'eau, sans se colorer for- tement, et se transforme partiellement en un corps analogue à la inanni- tane. Ses combinaisons et ses propriétés sont d'ailleurs analogues à celles de la mannite. » La proportion de perséite contenue dans la graine, prise à divers degrés de maturité, a varié de 6 à 8 pour loode la matière sèche; mais ce n'est pas dans la graineseulement qu'on la reticontre; le péricarpe charnu et huileux en renferme également, et, suivant le degré de maturité, de i,8 à 6,3 pour loo. Les feuilles de l'Avocatier, sèches, en ont donné près de a pour loo. » On a examiné des fruits pris à divers degrés de maturité en opérant séparément sur le péricarpe et sur la graine; on remarque que dans le fruit tout à fait mûr la proportion de perséite s'est considérablement abaissée, en même temps que la quantité d'huile a augmenté. Ce fait per- mettrait de supposer que la perséite, comme le ferait, suivant RI. S. deLuca, la mannite, pendant la maturation de l'olive, concourt à la formation des corps gras. » Pendant la germination de la graine la perséite disparaît, servant pro- bablement d'élément respiratoire à la jeune plante. » Nous n'avons pas encore pu déterminer la nature du saccharose et du glucose qui existent dans le fruit de l'Avocatier; nous nous occupons de les isoler et de rechercher s'ils ont un rapport de constitution avec la per- séite. Il sera surtout intéressant de voir si leur hydrogénation par l'amal- game de sodium donnera naissance à la perséite. » Le corps dont nous venons de décrire les principaux caractères nous paraît surtout intéressant par son abondance et la facilité de sa préparation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques dérivés du métaxylène. ISote de M. A. CoLSOiV, présentée par M. Friedei. « Le metaxyléne préparé par oxydation du xylène brut a fourni à MM. Radziszew!>ki et Wispek un bibromure fusible à t4o°-i4i°, qu'ils ont rattaché à tort à la métasérie. Leur métaxylène contenait certainement du paraxy lèiie ; car j'ai constaté que deux oxydations successives, suivies cha- cune d'une rectification, ne suffisent même pas pour détruire le paraxylène du carbure brut. J'opérais à l'aide de l'acide azotique étendu de façon que, après la première opération, les * environ du liquide primitif aient ( 4i ) disparu, et que le produit ainsi enrichi soit encore réduit de moitié par la seconde opération. En transformant en bibromure le métaxylène ainsi obtenu, il me restait, après refroidissement, filtration à la trompe et com- pression, un gâteau solide qui, traité par l'éther, se dissolvait en grande partie. La portion insoluble était formée de bibromure de tollylène fusible à 1/(2°- 143°, tandis que l'autre portion, purifiée par crislallisations suc- cessives dans l'éther ou le chlorofurme, donnait un bibromure fusible à ■yô"- 77", très soluble dans ces solvants : c'est le dérivé du métaxylène. » Si l'on tente de purifier le gâteau solide par l'alcool bouillant, on transforme ce corps en produits liquides (éthylines) (' ) et l'on n'obtient que le bibromure de paraxylèiie : ceci expliqué l'erreur dans laquelle sont tombés MM. Radziszewski et Wispek en décrivant comme bromure de métaxylène le dérivé para plus ou moins pur. CH'^Br » Bibromure de méUixylène C'H*Bi ->= C°H^ Cfl-Br" "" ^^ corps se pré- pare facilement en prenant pour point de départ le métaxylène pur que l'on trouve dans le commerce. On opère comme je l'ai indiqué pour le dérivé correspondant de l'orthoxyiène. Lavé à l'élher sur le filtre, il fond à 75'', mais il n'est pas absolument pur, et il est bon de le faire recristalliser dans les pétroles légers ou dans l'alcool à 90°, en évitant, dans ce dernier cas, l'ébullition et un contact j^rolongé. Après trois cristallisations dans ce dernier solvant, le bibromure est en cristaux blancs, sohibles dans l'éther et le chloroforme; solubles à l'ébullition, dans trois fois leur poids de pétrole léger et dans une moindre quantité d'alcool. Il ne pique plus les yeux et fond alors à 77°, i. Sa densité à 0° est 1,734 et 1,61 à 90° (liquide). CIP 011 » Glycol métax/lénique C'H"'0^ = CH- j.„2jj„ — Ce bibromure se sa- ponifie complètement lorsqu'on le met en contact prolongé avec trente fois son poids d'eau bouillante renfermant le carbonate de potasse nécessaire à la neutralisation de l'acide bromhydrique formé. Par évaporation au bain-marie dans le vide, on obtient une masse cristalline qui, reprise par l'éther sec, abandonne à celui-ci tout le glycol formé. Par évaporation lenle, l'éther laisse un liquide huileux, qui ne tarde pas à se prendre en cristaux microscopiques, fusibles à 45°, 5-46", 2, inodores et amers : c'est le glycol métaxylénique. A la température de 12°, il est soluble dans sept {') J'ai déjà siiinalé ce phénomène qui se rappruclie Je la saponifïcatiun des étliers par l'eau. C. R., i88.'|. 2" Semestre. (1. XCIX, R° 1 ) " ( 42 ) fois environ son poids tl'éther; il l'est beaucoup plus dans l'eau, et pré- sente avec ce liquide un phénomène de sursaturatiou remarquable, car il est presque impossible, sans germe, de faire recristalliser ce corps d'une solution aqueuse. » Il reste aussi en surfusion, mais moins longtemps. Sa densité liquide est i,i6 à i8°. » Ce glycol appartient bien à la série du métaxylène, car, oxydé par le permanganate, il donne l'acide isophtalique, caractérisé de la façon sui- vante : corps blanc, fusible au-dessus de 3oo'% sublimable, dont l'éiher niéthylique fond à 62°-63° (d'après Baeyer, entre 64°-65°) et qui, nitré, fournit un sel de baryte rougissant à l'air. » Ce glycol, traité par une solution concentrée d'acide brombydrique, régénère le bibromure fusible à 77°, l'acide clilorliydrique donne le di- chlorure correspondant. » Bichlomre de métaxylène. C"H«C1- =C''H'' ^"'^' — Il s'obtient par l'action de l'acide chlorhydrique en solution concentrée et chaude sur le glycol. On forme ainsi un corps cristallin qui, purifié soit par sublimation, soit par l'éther, fond à 34°, 2. » Comparaison des points de fusion. — Les points de fusion des dérivés des trois xylénes présentent des relations intéressantes : ceux du paraxylène ont déjà été indiqués par M. Grimaux, et mes expériences les ont confir- més. Le Tableau suivant montre que les métadérivés ont le point de fusion le moins élevé, et que le point de fusion de l'un d'eux diffère de 66° de celui du dérivé correspondant de la série para. La série ortho est intermé- diaire (de 48° environ inférieure à la série para et de 18° supérieure à la série meta). Série du de du paraxylène. l'orthoxylène métaxylène. Bichlorure , 00", 5 54° 5 34° 2 Bibromure ,43 94,9 r,,,, Glycol 1,2,5 64,6 46,2 Carbure i6 ? ? » J'ai l'intention de rechercher les points de fusion des trois xylènes eux-mêmes, pour voir s'il y a lieu d'étendre ces relations ('). » (M Ce travail a été fait au laboratoire de M, Grimaux, à l'École Polytechnique. ( 43) CHIMIE ORGANIQUE. — Reclierclies potarimétriques sur la celltuose régénérée des pyroxyles et sur la cellulose soumise à l'action de l'acide sulfurique. Note de M. A. Levallois. « Après avoir observé que la cellulose de provenances les plus diverses exerçait, en solution dans la liqueur auimouiaco-cuivrique, toujours la même action sur le plan de polarisation, il était intéressant de rechercher si les corps obtenus par M. Béchamp, en réduisant les celluloses nitriques par le protochlorure de fer, se comportent comme la cellulose lorsqu'ils sont en dissolution dans le réactif cuivrique. » Les celluloses nitriques qui ont servi à cette étude sont la cellulose trinitrique et le pyroxyle employé dans la préparation du collodion. Ces substances, après une digestion prolongée dans le protochlorure de fer concentré et bouillant et des lavages à l'acide chlorhydrique étendu et à l'eau, ont fourni des pâtes entièrement privées de cellulose nitrée. » Comme il était important de constater qu'il n'existait plus de dérivés nitrés dans les matières obtenues, on a traité de petites parcelles de celles-ci parla potasse concentrée et bouillante; puis, après avoir acidifié par de l'acide sulfurique exempt de nitrites, on a versé dans la liqueur quelques gouttes du réactif de Tromsdorff. Aucune coloration ne se produisit, tandis qu'une très faible quantité de coton nitté jetée dans la solution potassique donnait, par le même réactif, la coloration bleu intense qui caractérise les nitrites. » Ces substances, retirées des celluloses nitrées, se dissolvent très rapi- dement dans la liqueur cuivrique; on compara l'action de cette dissolu- tion sur le plan de polarisation à l'action qu'exerce la cellulose pure du papier dans les mêmes conditions. On trouva : Déviations. Cellulose pure g ,5 Produit retiré de la cellulose 8,5 Produit retiré du pyroxylc du collodion 8,5 » On voit que les déviations sont presque les mêmes; les légères diffé- rences observées peuvent être attribuées en partie à l'hydratation résultant de l'action |)rolongée de l'acide chlorhydrique. Les corps étudiés ont, en effet, l'aspect et les propriétés de l'hydrocellulose. » Ces résultats tendent à établir que, contrairement à la théorie émise par M. Blondeau, le corps que l'on retire des celluloses nitrées est iden- ( 4.^1 ) tique à la cellulose ou plutôt à l'iiydrocelhilose. Les rlifférences d'altéra- bilité, indiquées par ce savant, se rapprochent de celles que l'on observe entre l'iiydrocellulose et la cellulose. » Les celluloses traitées par l'acide sulfurique ont été également étu- diées, lie papier, réduit en poudre, immergé pendant quinze minutes, à la température ordinaire, dans l'acide sulfurique à 66° étendu de son volume d'eau, ne change pas d'aspect. Ayant observé au polarimètre les dissolu- lions que donne, dans la liqueur de Schweizer, la cellulose ainsi immergée dans le liquide acide pendant les temps différents, on a trouvé : Dévialions. o Cellulose pure 9,5 Cellulose immergée pendant une minute 9,5 >> » cinq minutes 8,7 » » quinze minutes 8,7 » Ces notnbies sont très voisins et les différences peuvent encore être attribuées à des commencements d'hydratation de la matière. » On répéta les mêmes observations en se servant d'acide sulfurique à 66, étendu seulement d'un demi-volume d'eau et l'on obtint : Déviations, o Cellulose pure 9,5 Cellulose immergée pendant dix secondes 8,8 » » trente secondes g, 5 » » une minute 9,0 » » cinq minutes 9,0 » » quinze minutes 8,8 » On peut regarder ces résultats comme presque identiques, et cepen- dant, comme l'indique M. Béchamp, l'acide transforme, dès les premiers instants de l'immersion, la cellulose en une masse pâteuse qui, au bout de cinq minutes, est entièrement dissoute. La dissolution acide, versée goutte à goutte dans une grande quantité d'eau, donne naissance à des cellules translucides, très lourdes, qui ne laissent dialyser l'acide qu'elles renfer- ment qu'avec une certaine lenteur. » Si l'on prolonge l'action de l'acide, la solution n'est plus précipitée lorsqu'on la verse dans une grande quantité d'eau et ce n'est qu'au bout de quelques instants que le liquide se trouble. Le précipité peut être formé immédiatement si, au lieu de verser la solution acide dans l'eau, on la verse dans l'alcool. Après de très longs lavages à l'alcool, on obtient, par dessiccation, une substance friable, soluble légèrement dans l'eau et très soluble dans le réactif cuivriqne, mais qui n'agit pas, comme la cellulose normale, sur le plan de polarisation. En effet, tandis que la cellulose du papier donnait une déviation de io°,5, le précipité obtenu par l'alcool, comme il vient d'être indiqué, a produit une déviation de 5", 5. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur (a fabrication du Jitmier de ferme. Deuxième Note de M. P. -P. Deiiérain. « Les nombreuses expériences que j'ai exécutées sur les fermentations du fumier de ferme m'ont conduit à observer quelques faits nouveaux que je demanderai à l'Académie la permission de résumer dans cette seconde Note. M 1. La i>ail/e ne s'oxyde à l'air' que sous l'influence d'un ferment figuré. Si l'on place de la paille, non ensemencée par du jus de fumier, dans un ballon, qu'on l'humecte convenablement et qu'on la maintienne à une température de 4o° environ, puis qu'on fasse passer un courant d'air pur, on observe bientôt un abond;mt dégagement d'acide carbonique; en même temps le liquide se peuple de nombreux vibrions. » Si l'on place de la paille dans des tubes dont quelques-uns sont addi- tionnés de chloroforme, puis qu'on scelle à la lampe et qu'on maintienne à 4o° pendant quelques jours, on trouve que tout l'oxygène a été trans- formé en acide carbonique dans les tubes sans chloroforme; mais qu'au contraire, dans ceux qui en avaient reçu, il ne s'est formé que très peu d'acide carbonique. » Une action chimique énergique, comme celle du carbonate de potasse agissant à ioo°, est impuissante à provoquer l'oxydation de la paille avec formation d'acide carbonique. » 2. Fermentation anaérobie delà paille. — Si la paille renferme un fer- ment aérobie cap:djle de déterminer son oxydation, elle ne paraît pas en général être chargée de ferments anaérobies. M II arrive cependant parfois que, en plaçant delà paille dans un flacon avec des dissolutions étendues de carbonates et de phosphates alcalins, on obtienne de l'acide carbonique et du formène, ou encore que ce dernier gaz soit remplacé par de l'hydrogène; mais très souvent il ne se dégage au- cun gaz, et il est probable que, lorsque la fermentation a lieu, elle est due à la présence fortuite de germes de ferments. La conservation des fourrages (46 ) par ensilage démontre au reste que les végétaux ne renferment pas habi- tuellement des ferments anaérobies bien actifs. « 3. Fermenlalion forménique du fumier de ferme. — Ainsi que je l'ai dit dans ma première Note ('), je n'ai jamais pu extraire du tas de fumier de Grigtion que de l'acide carbonique, de 1 azote et du formène; jamais je n'y ai trouvé d'hydrogène libre. » On reproduit facilement au laboratoire cette fermentation formé- nique; elle dure fort longtemps, plusieurs semaines, à la seule condition d'ouvrir les flacons de temps à autre, comme si le contact de l'air était nécessaire à l'évolution des nombreuses spores que renferme le liquide; cette fermentation ne donne naissance à aucun acide énergique capable de décomposer les carbonates alcalins introduits. Cette fermentation du fumier me paraît être la plus fréquente; c'est au moins celle qui prend n;iissance dans le mode de fabrication suivi à Griguon, car presque toute l'ammo- niaque du purin s'y rencontre à l'état de carbonate; en effet, quand, après avoir distillé le purin sans addition et avoir recueilli un peu plus de i^"' d'azote ammoniacal par litre, on ajoute de la magnésie pour séparer l'am- moniaque retenue par des acides lixes, on n'obtient plus que des quantités insuffisantes. )) 4. Fermentation butyrique du fumier de ferme. — Il arrive parfois que du fumier ou même du crottin de cheval, additionnés de liqueurs alcalines maintenues à [\o°, donnent, au lieu de formène, de l'hydrogène pur ; le liquide présente une réaction acide très nette, due en grande partie à de l'acide butyrique, reconnaissable à la facilité avec laquelle il donne le bu- tyrate d'éthyle, dont l'odeur est caractéristique. » Il m'est arrivé de prélever des échantillons à la partie supérieure du tas de fumier de Grignon, à quelques jours d'intervalle, et de les faire fer- menter en tubes scellés; dans un cas, j'ai obtenu de l'acide carbonique, de l'azote et de l'hydrogène pur; dans l'autre, encore de l'acide carbonique, de l'azote et du formène qui, dans une des fermentations, était pur, et, dans l'autre, renfermait une trace d'hydrogène (-). (') Comptes rendus, t. XCVIII, p. 377. Au moment où j'ai présenté à l'Académie la première Partie de ce travail, j'ignorais que M. U. Gayon s'occupât de la fermentation du fumier et qu'il y eût reconnu comme SI. Reiset (i856), la présence du formène. Si les ré- sultats que M. U. Gayoa avait communiqué à la Société de Bordeaux m'eussent été connus, je n'aurais pas manqué de les rappeler. (-) A l'analyse eudioméirique, la contraction, après la détonation, a été de 2^,9 : il ne s'était formé que i'^^, 3 d'acide carbonique; le formène pur n'aurait déterminé qu'une con- traction de 2", 6. ( 47 ' » La fermentation avec production d'acide est particulièrement fré- quente dans la paille ensemencée, avec quelques gouttes de liquide prove- nant delà trituration du fumier dans l'eau, et il m'est arrivé très souvent de constater la présence du formène dégagé de flacons dont les liquides étaient très acides. Peut-il se produire de l'acide butyrique en même temps qu'il apparaît du formène pur? C'est ce que je recherche en ce moment, mes expériences actuelles ne me permettant pas de l'affirmer. .) 5. Fermentations mixtes. — Il arrive assez rarement qu'on rencontre à la fois dans les gaz de la fermpnt.ilion du formène et de rhydro;;;ène ; quand j'ai trouvé ce mélange, habituellement un des deux gaz dominait beau- coup sur l'autre. » 6. Origine des ferments anaérobies du fumier. — En résumé, on peut observer dans le fumier une fermentation neutre donnant de l'acide car- bonique et du formène et une fermentation acide dans laquelle appa- raissent de l'acide butyrique, tantôt de l'hydrogène, tantôt du formène; or l'étude des fermentations qui se produisent dans le tube digestif des herbivores a conduit récemment M. Tappeiner ( ' ) à y distinguer deux fer- mentations différentes, l'une acide, l'autre neutre; les gaz dégagés sont, outre l'acide carbonique, de l'hydrogène et du formène; les ferments s'at- taquent à la cellulose; leur description se rapporte très bien aux microbes du fumier, et si l'on se rappelle que la paille non ensemencée fermente dif- ficilement, que M. Gayon a reconnu que les microbes du fumier attaquent la cellulose comme ceux de M. Tappeiner, qu'enfin les gaz dégagés sont identiques, il devient probable que les ferments anaérobies du fumier proviennent du tube digestif des animaux et que, suivant leur abondance relative et les conditions dans lesquelles ils sont placés, ils déterminent l'une ou l'autre des fermentations constatées dans le fumier de ferme. » ANATOMIE. — Contribution à l'anatomie comparée des races humaines. Dissec- tion d'un Boscliisman. Note de M. L. Testut, présentée par M. de Qua- trefages. « J'ai disséqué récemment dans le laboratoire d'Anthropologie du Muséum un jeune sujet Boschisman, de 12 a i4 ans, qui m'avait été gra- cieusement confié par MM. de Quatrefages et Hamy, et dont l'étude m'a (') Bulletin de la Société chimique, t. XXXVIII, p. 43. ( 48 ) révélé tonte une série de dispositions anatomiqiies, d'une grande impor- tance au point de vue de l'anatomic comparée des races humaines. » En attendant de publier sur celte étude un travail détaillé, je vais résumer sommairement dans cette Note les principales particularités que m'a offert le système musculaire, en indiquant pour chacune d'elles sa véritable signification en Anthropologie zoologique. » 1° Dans le creux axillaire tout d'abord, j'ai rencontré un petit muscle quadrangulaire qui, se détachant de la face antérieure et du bord inféiieur du tendon du grand dorsal, se portait verticalement en bas, et se termi- nait, o'",o39 au-dessous de son origine, sur la longue portion du triceps. Ce faisceau surnuméraire, que j'appellerai, en raison de ses connexions, faisceau dorso-liicipital, est un vestige manifeste d'une foi'mation iiuiscu- laire qui existe à l'état normal chez un grand nombre de Mammifères, qu'on retrouve notamment chez tous les singes. Je l'ai disséqué pour usa part chez VOrang, le Chimpanzé noir, le Macacm sinicus, le Cercopiihecm fuUginoms, etc. » 1° A la nuque, le trapèze se trouvait réduit à ses faisceaux cervicaux et dorsaux. Quant à sa |)ortion occipitale, elle manquait complètement. Par suite de la disparition de ces derniers faisceaux, l'étendue des inser- tions claviculaires se trouvait considérablement réduite; elle ne mesurait en effet que o", 022. Une pareille disposition se retrouve encore normale- ment dans la série des Maiiunifères où le muscle trapèze est rarement aussi développé et aussi compact que chez l'homme. C'est ainsi que chez les Lémuriens de JVIadagasc.n-, si bien étudiés par M. A. Milne-Edwards, le trapèze n'occupait en hauteur que l'espace compris entre la quatrième cer- vicale et la neuvième dorsale. » 3° Sur les parties latérales du cou, entre le scalène antérieur et le scalène postérieur des anatomies classiques, j'ai rencontré un troisième scalène que j'ai appelé scalène intermédiaire, et qui s'étenJait des tuber- cules antérieurs des sixième et septième cervicales au bord concave de la première côte. Ce peiit faisceau surajouté s'insérait iuimédiafemeiit en arriére de l'artère sous-olavière qu'il séparait ainsi des cordons nerveux du plexus brachial. » Le muscle scalène intermédiaire exisie normalement chez le Gorille, chez VOrang, chez le Gibbon, chez le Papion, chez le Chimpanzé, etc. » 4° Au bras, j'ai observé au-dessous d'un muscle coraco-brachial nor- malemenl con^titllé, un deuxième coraco-brachial plus court [couit caraco- bra(liinl)qu\ se détachait, connue le piécédent, de l'anophyse coraccï le et ( 'i9 ) venait se terminer à la lianleiir chi col de riiumérus sur le tendon 1er mina! du muscle soiis-scapulaire. C'est encore là une disposition simienne. Meckel décrit, en eflet, le court coraco-hrachial chez le Magot, VOuisliti, le Pa- pion, le Callilriclie et VAlèle. J'ai eu l'occasion d'en constater moi-même l'existence chez le Bonnet-chinois e\ plusieurs Cercopitlièqiies. » 5" A la partie postérieure de la cuisse, le mtiscle biceps ou fléchis- seur péronier de la jambe se trouvait renforcé par un faisceau surnumé- raire qui prenait naissance sur le coccyx, au-dessous du grand fessier. Cette origine coccygienne ou caiulale du biceps fémoral manque cliez l'homme et prob:djlement aussi chez tons les Primates, mais elle existe normalement chez un grand nombre d'animaux à longue queue, notam- ment chez les Ruminants, \' Hyène, le Cabiai et le Lapin, où le muscle biceps possède, comme chez notre Boschisman, deux faisceaux distincts insérés, l'un sur l'ischion, l'autre sur Us premières vertèbres caudales. Chez le C/ifl?, ce faisceau caudal constitue un muscle à peu près distinct que j'ai disséqué plusieurs fois et dont on trouve une bonne description dans lOuvrage de Strauss-Durckeim. » 6° A la jambe, le tendon Ici minai du jambier intérieur se bifurquait à o"',07 au-dessus du boril interne du pied. I/iuie des branches de bifur- cation venait se fixer au premier cunéiforme; l'autre s'insérait sur l'exiré- niité postérieure du premier métatarsien. Nous .-avons que chez la plui)art des espèces simiennes le muscle tibial antérieur se trouve divisé de même en deu-& portions plus ou moins distinctes qui viennent se terminer en bas, la première sur le premier cunéiforme, la seconde sur l'extrémité pos- térieure du métatarsien du gros orteil. » 7° A la région dorsale du piel, le faisceau interne du pédieux for- mait un muscle complètement distinct qui, partant du creux calcanéo- astragalipu, venait se terminer en avant, sur l'extrémité postérieure de la première phalange du gros orteil. Voilà encore une disposition simienne manifeste : dans le phis grand nombre d'espèces, en effet, chez le Gorille, le Chimpanzé, VOrang, \e Macacus sinicus, le Cynocephalas maimon, etc., le muscle pédieux (court extenseur des orteils des zootomistes) se divise en deux portions : la portion externe envoie des tendons aux deuxième, troisième et quatrièuie orteils; la portion interne, complètement distincte de la précédente, se dirige très obliquement en dedans et vient se fixer sur la première phalange du gros orteil. Il convient même de décrire séparé- ment ce dernier muscle sous le nom de court extenseur du gros orteil {ex- tensor hallucis brevis de Bischoff). C. H., i8-4, 2' Semestre. (T. XCIX, N» I.'' 7 ( 5o) » Comme on le voit, les formations surnuméraires semblent s'accu- muler comme à plaisir chez notre Boschisman, et toutes, à l'exception d'une seule, qui rappelle une disposition normale chez quelques Ron- geurs et chez quelques Carnivores, toutes, dis-je, reproduisent des dispo- sitions anatomiques que l'on observe normalement et avec la valeur d'un organe type dans les différentes espèces simiennes. Je dois, en terminant, faire remarquer que : » 1° Les particularités anatomiques que m'a offertes le système mus- culaire de mon jeune sujet ne se sont pas toutes rencontrées sur le sujet de même race disséqué en 1867 à Londres par Mûrie et Fiower ; » 2° Par contre, ce dernier sujet a présenté quelques dispositions ana- tomiques spéciales que j'ai vainement cherchées sur le mien ; » 3° Enfin, les diverses anomalies observées jusqu'à ce jour sur les Boschismans, soit par Mûrie et Fiower, soit par moi-même, se sont ren- contrées également sur des sujets appartenant à nos races européennes. » Elles n'ont par conséquent rien de caractéristique; et tout en présen- tant le plus grand intérêt au point de vue de la myologie comparée des races inférieures, tout en dénotant chez ces dernières une certaine ten- dance vers la morphologie simienne, elles ne peuvent nous fournir, pour le moment du moins, que des vues phis ou moins rationnelles, mais tou- jours hypothétiques. Ce n'est que sur des dissections ultérieures, augmen- tant considérablement le nombre des faits, que l'on pourra plus tard asseoir des conclusions définitives. » M. DE QcATREFAGEs, cu présentant la Note de M. le D''Testut, fait ob- server combien elle vient à l'appui des objections qu'il a faites depuis longtemps à la théorie animale des origines de l'homme : « Darwin et ses disciples ont voulu voir dans les anomalies anatomi- ques, qui reproduisent chez nous, d'une façon plus ou moins complète, les dispositions normales chez certains aniuiaux, autant de caractères ataviques témoignant des liens de filiation qui nous rattacheraient aux Mammifères et spécialement aux Singes. Mais, sous peine d'agir avec un arbitraire absolument antiscientifique, ils doivent accepter toutes les anomalies dont il s'agit, comme ayant la même signification. Dès lors, ils sont obligés de placer parmi nos ancêtres tous les animaux dont l'Homme reproduit accidentellement quelque caractère anatomique. De la Note actuelle il lésulle qu'on devrait faire figurer dans cet arbre généalogique, non seule- ment les Singes de tous les types, depuis les Anthropomorphes jusqu'à l'Atèle et an Ouistiti, mais encore des Carnassiers, des Ruminants et des Rongeurs. Les faits publiés antérieurement par M. Testut conduisent même jusqu'aux Serpents. » La loi de caractérisalion permanente, une des plus séduisantes qu'ait formulées Dnrwin, est en désaccord absolu avec celte conséquence. Donc, même en se plaçant au point de vue du transformisme, on ne saurait invo- quer les anomalies dont il s'agit ici comme un argument en faveur de l'ori- gine animale de l'Homme et surtout de son origine simienne. » ZOOLOGIE. — Sur le sous -maxillaire de la mâchoire chez les Insectes broyeurs. Note de M. J. Chatin, présentée par M. A. Milne-Edvvrards. « La mâchoire des Insectes broyeurs se trouve supportée par une pièce basilaire dont l'importance fonctionnelle ne saurait être contestée, mais qui présente un intérêt plus grand encore au point de vue de la morplio- logie comparée des pièces buccales et même des organes appendiculaires considérés d'une façon générale. Cependant c'est à peine si elle a été men- tionnée par quelques auteurs, parmi lesquels on doit citer Kirby et Spence qui la désignaient sous le nom de cardo (charnière), terme rappelant assez heureusement son mode d'articulation ; Brnllé lui a donné le nom de sous- maxillaire que je conserve ici, afin de n'introduire aucun néologisme dans un exposé déjà très chargé de détails. » Pour acquérir une connaissance suffisamment exacte des caractères fondamentaux du sous-maxillaire et des variations qu'il peut offrir, il est indispensable de multiplier convenablement les sujets d'étude et de les choisir avec soin, sans limiter les observations aux quelques espèces vul- gaires qui ont été presque exclusivement étudiées. )) l! Olicjotoma Saundersii peut être pris comme point de départ de cette série de recherches analytiques et comparatives. Son sous-maxillaire est, en effet, assez simple : il se montre sous l'aspect d'une petite pièce déve- loppée transversalement et se relevant légèrement à sa face interne où s'ébauche une saillie qui ne tardera pas à s'accentuer rapidement sur d'autres types. )) Chez VOEdipoda cinerascens, la forme se modifie déjà notablement, en raison surtout de la configuration de la face inférieure. Celle-ci n'est pas seulement destinée à limiter le sous-maxillaire vers sa base, elle doit en- core assurer l'articulation de la mâchoire considérée dans son ensemble : 0. ) le "viii^lynie, à peine représeiilé dans VOlujoloma, par de légères siiuiosilés, détermine ici la formation de profondes cavités articnlaires qtii inipriiiient une physionomie particulière à cetie région du sous-maxillaire. Les ento- niologi!,tes ont depuis longtemps signalé le genre OEdipoda comme l'un de ceux où la mâchoire s'articule le plus solidement avec la tète. Cetle re- marque concorde pleinement, on le voit, avec les résultats de l'analyse anatomique. » L'aspect général subit chez le Declicus verrucivorus de nouveaux chan- eements dont l'orii^ine doit être cherchée dans les faces interne et externe, mais non \Aus sur la face basilaire : chacune des faces latérales débute par une tubérosité inférieure, puis vient une partie moyenne excavée que sur- monte une partie supérieure très saillante, surtout à la face f^xterne. Il tu résulte une forme des plus singulières et qui n epeut être exaclement in- terprétée que lorsqu'on examine le sous-maxillaire isolé, dégagé des parties ambiantes. » Toujours délicate, cetle dissection est particulièrement difficile chez le Gryllus domesthus dont le sons-maxillaire revêt un aspect qui justifie, mieux encore que chez les types précédents, le nom choisi par Rirby 1 1 Spence : les dépressions et les facettes articulaires des faces inférieure et su|)érieure, l'orientation de la pièce et ses rapports, tout concourt à figurer ici une véritable charnière. » L'articulation de la mâchoire se trouve, au contraire, assez faiblement constituée dans le Pliasina Japclus où l'on voit s'effacer plusieurs des ca- ractères propres au Gryllus doiiiesticiis. » Cette tendance s'affirme davantage encore dans le Mantis relicjiosa : le sous-maxillaire, dévelop|)é surtout verticalement, y devient presque anor- mal et se rapproche beaucoup, par sa configuration générale, de certains maxillaires. » Dans la Sauterelle verte [Locusta viridissima), il affirme mieux le double rôle qui lui est assigné : assurer l'articulation de la mâchoire et lui con- stituer une base assez solide pour supporter l'ensemble de l'organe et se- conder ainsi, suppléer même le maxillaire. Aussi la face inférieure s'excavc- t-elle profondément, tandis que les dimensions transversales deviennent plus appréciables. )) Les proportions relatives des différentes parties du sous-maxillaire sont assez profondément modifiées chez V Hydropliilus piceits pour qu'on éprouve quelque difficulté à les reconnaître, surtout dans un examen rapide. La face inférieure est ondu'ée, la face externe assez courte, la face [ ^^' J interne inontie une obliquité marquée et porte une tubérosité qui réclame une attention d'aulMiit plus particulière que cette disposition, indiquée dans VOligoloma Saundersii, etc., tend à se généraliser chez, beaucoup d'autres Insectes broyeurs. a Leurs mandibules remplissent, on le sait, le rôle le plus actif dans la division et la mastication des aliments; mais les mâchoires y concourent également panr une part variable suivant les espèces, et la saillie inférieure de la face interne acquiert à ce point de vue une importance toute spéciale. Elle n'avait pas échappé à Lalreille, qui la mentionne parfois sous le nom de molaire. Ou la retrouve asstz constamment; mais elle offre de fré- quentes modifications : je me borne à indiquer les suivantes. » Chez le Carabus auialm, cette saillie occupe une situation intermé- diaire entre la face inférieure et la face interne; dans le Forticula auricuta- rin, elle devient conique et Hgure une dent lacérante plutôt qu'une dent broyeuse; chez le Blapsproducta, elle semble faire défaut; mais son absence se trouve compensée par une disposition particulière : le sous-maxillaire dépassant notablement le maxillaire, surtout en dedans, la face interne du sous-maxillaire vient faire saillie à la base du maxillaire et peut ainsi remplir, dans sa totalité, le rôle généralement réservé à la c molaire» in- diqui e plus haut. j> Bien que réduites à leurs points essentiels, les descriptions précé- dentes suffisent à montrer, d'une part, tout l'iiuérét qui s'attache à l'élude morphologique du sous-maxillaire et, d'un antre côté, les variations que présente cette pièce trop souvent méconnue et dont l'exacte interprétation est indispensable pour l'élude comparative des organes appendiculaires chez les Arthropodes. » PHYSIOLOGIE vÉcÉTALii:. — Recherches sur la Iransjnralion des végélaux sous les Irojnques. INole de M. V. Maucano, présentée par M. Duchartre. « Depuis Woodward, au xvii* siècle, jusqu'à nos jours, la transpiration des feuilles a élé, de la part de divers savants, l'objet d'études nombreuses et bien connues; mais, malgré le nombre d'ohservations faites eu Europe, le sujet est loin d'être épuisé, surtout en ce qui concerne les climals tro- picaux, où la végétation est placée dans des conditions si différentes de celles des régions tempérées, conditions encore peu étudiées. » J'avais (lé conduit, jiar cette considération, à entreprendre sur la cir- cul.ition de la sève, dans les arbres végétant au voisinage di' l'éqiialeur, des ( 54 ) expériences dont j'ai déjà eu l'honneur de commnniqiier les résultats à l'Académie, dans la séance du 3o juillet i883. Je viens la prier de vouloir bien accueillir le résumé de recherches faites égalemet)t à Caracas (Ve- nezuela) sur réva|)oration de l'eau par les feuilles, recherches qui apportent des faits nouveaux à la discussion et de plus complètent mon précédent travail et en vérifient les conclusions. » Parmi les méthodes connues qui pouvaient s'appliquer à déterminer les pertes par évaporation dans luie plante, j'ai adopté la plus simple, par- tant la plus juste, quand il s'agit d'un phénomène naturel complexe. » Voici en résumé la manière d'opérer : » On prend deux pots à fleur, en matière imperméable, de même nature et de dimensions parfaitement égales : on les remplit d'un poids égal delà même terre rendue homogène. Dans l'un d'eux on place la plante à étudier et on les installe sur les deux plateaux d'une balance en les arrosant d'un même poids d'eau à chaque fois. Il suffit alors de rétablir l'équilibre dans le système, heure par heure, ou à des intervalles plus rapprochés, s'il y a lieu, pour suivre la marche de l'évaporation des feuilles, sans empêcher ni entraver celle de la terre, ce qui est important, puisqu'on connaît l'influence d'iuie pression, même très faible, surl'absorpfion des liquides par les racines. On opère de cette façon dans des conditions tout à fait normale. » Les expériences ont porté sur un Chou, un Avocatier {Lnurits Persea) cultivé dans l'eau, un Colocasia esculenta, un Agave et une touffe de Maïs; elles ont embrassé sans discontinuité une période de six mois. On a tenu compte de l'état hygrométrique de l'air, seule condition météorologique qui ait présenté des variations, les autres (température et pression) étant d'une fixité très grande. » Tout l'ensemble des nombreux résultats obtenus se résume par les faits suivants : » 1° Les plantes sous les tropiques évaporent pendant la nuit (de 6'' du soir à & du matin) une quantité d'eau sensiblement égale à celle qu'elles évaporent lejour('). » 2° L'évaporation pendant le jour a lieu le matin principalement (entre &^ et midi). Elle présente un maximum remarquable par sa constance et sa grandeur qui est la moitié et même souvent les trois quarts de la quan- (') On n'a observé qu'une seule fois une cvaporarion nulle pendant la nnit, celle du jour étant mesurable, quoique très faible. Ce fait, unique dans une série très longue d'obser- vations, s'est j)roduit à la fin d'une journée exceptionnellement pluvieuse. ( 55 ) tité d'eau évaporée pendant les douze heures du jour. Ce maximum a lieu généralement après io'mS" et presque toujours avant midi. A partir du moment de la culminatioti du soleil jusqu'à 6^ du soir, l'évaporation est très faible; il a été impossible d'observer s'il se produit, dans ce dernier cas, un maximum pendant cette période. » 3° L'état hygrométrique de l'air parait sans influence notable sur le phénomène. » Les maxima du matin méritent d'être signalés, parce qu'ils correspon- dent exactement aux niinima des courbes de pression de la sève. Sur ce point j'ai institué des expériences de contrôle direct, dans lesquelles on suivait simultanément la marche d'un petit manomètre implanté sur un arbre et celle de l'évaporation. L'allure des deux courbes est inverse; la tombée brusque du mercure jusqu'à zéro correspond exactement à l'augmen- tation des quantités d'eau évaporées par les feuilles. » L'évaporation nocturne des feuilles constitue un fait qui paraît en con- tradiction avec les résultats obtenus jusqu'à présent par d'autres observa- teurs (Miller, Guettard, Daubeny, Lawes, Sachs, Dehérain) qui ont attri- bué à la lumière seule ou combinée avec la chaleur un effet décisif sur la transpiration végétale. Le fait de la transpiration nocturne, si nettement accusé dans mes expériences, est général pour la végétation intertropicale et expliquerait le phénomène fréquent et si remarquable dont parle M. Boussingault dans l'Economie rurale ('), ouvrage auquel nous emprun- tons les lignes suivantes : •o' « Dans les régions très chaudes, il est rare de bivouaquer dans une clairière, lorsque la nuit est favorable à la radiation, sans entendre l'eau dégoutter continuellement des arbres environnants. » M Et lillustre savant avait déjà pensé à la transpiration des feuilles comme |)ouvant être une des causes du phénomène en question, puisqu'il ajoute : « Il est possible que la transpiration des parties vertes des végétaux vienne s'ajouter à a rosée et augmenter l'intensité du phénomène, etc. » » On peut donc attribuer une partie de cette pluie nocturne au fait de la transpiration des feuilles pendant la nuit, l'eau ainsi versée dans l'atmo- sphère se condensant pour retomber à l'état de gouttes. « (') Vol. Il, [>. 71 S. ( 5() PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sitr iiii iioiivcau (jcure de (jrauiiS du Urraiii houdltr supérieur. Noie de MM. B. Renault et R. Zpjller, présentée par M. Daubrée. « Le nombre des genres de grainrs fossiles découverles surtout à la partie supérieure du terrain houiller est déjà fort considérable et a lieu de surprendre, si on le compare à celui des tiges de la même époque si- gnalées jusqu'ici et auxquelles ces graines variées pourraient se rapporter. » Cependant nous venons en augmenter le nombre, en donnant la description d'un nouveau genre, rencontré à l'état d'empreinte par M. Fayol dans les grès argileux des houillères de Commentry et remarquable par les organes délicats de dissémination qui couronnent l'extrémité micropylaire de la graine chez les différentes espèces rentrant dans ce genre. » Ces graines sont petites, elliptiques sur une coupe longitudinale, cir- culaires ou ovrdes sur une conpe transversale, présentaiU quelquefois un certain iiond)re de crêtes saillantes correspondant à autant de côtes longi- tudinales; dans toutes, le tégument, de faible épaisseur, se continue en dessus par nn organe divisé, lors de la maturité de la graine, en trois ou quatre branches recouvertes de nombreux poils très fins, plus ou moins étalés et parfaitement distincts; l'une des fonctions de celte partie de l'en- veloppe était de permettre à la graine d'être facilement emportée par les vents. » On a déjà signalé (') l'existence de graines silicifiées, contenues dans une sorte d'ovaire incomplet et surmontées d'un appareil disséminaîeur semblable, mais d'une époque plus ancienne, puisqu'elles appartiennent aux couches houillères de Rive-de-Gier. » Les dimensions peu différentes des graines adultes trouvées à l'état d'empreinte à Commentry et de celles plus jeunes conservées par la silice, la faibleépaisseurdu tégument observée chez les unes comme chez les autres, la pré^ence d'un appareil disséminateur an;dogue, sont autant de raisons qui nous engagent à les réunir dans un même genre que nous désignerons sous le nom de Gnelopsis (°). (') Comptes rendus, 5 mars i883. ('-) La pcrsisUnce de l'a|)))ireil disseiniiiateur sur les yiaincs échapj)eos de l'ovaire est le caractère (jui nous conduit à sépari r ces graines du genre Slrphariospcinuim, chez le- quel il n'a, jusqu'à présent du moins, pas été observé. ( 57 ) « Le genre Gnelopsis renferme nctiiellement les Irois espèces sui- vantes : G. elliplica, G. Irigona, G. Iiexagona; la première a été trouvée à l'élat silicifié dans les conglomérats quartzeux de Rive-de-Gier; les deux dernières viennent du terrain houiller de Coinmentry. » Gnelopsis elliplica. — Graines à section transversale elliptique, tégu- ment unique (le faible épaisseur, enveloppe )U(ct7/o/re parcourue par quatre faisceaux vasculaires opposés deux à deux à chaque extrémité du diamètre de l'ellipse et s'élevant de la chalaze jusqu'à la chambre poUinique, où l'on trouve encore des grains de pollen; sac embryotuiaire re-ifermant vers le haut deux corpuscules placés dans le |)!an principal de la gr;iine. » l.esjeunes graines, longues de 2""",5 et larges de i""°,2, sont surmontées d'un appareil disséminateur, d'abord formant entonnoir au moment de la pollinisation, jiuisse divisant plus lard en un certain nombre de branches longues de 5""° à G"" et couvertes de poils. On les trouve encore con- tenues au nombre de deux ou quatre dans une sorte d'ovaire ouvert et entourées complètement de longs poils qui achevaient la protection. Pendant la |)ollinisation,la forme première en entonnoir ou en tube de l'ap- pareil disséminateur permettait aux grains de pollen d'arriver plus sûre- ment à travers les poils dansla cliambre poUinique. L'ovaire incomplet est formé par la soudure partielle de deux bractées à bords supérieurs dentelés et légèrement rejelés en dehors; on trouve dans l'épaisseur du tissu de ces bractées cinq à sept faisceaux vasculaires à trachées internes et s'élevant jusque dans les dentelures. La hauteur de l'ovaire est de 6'°",4 et sa largeur de 3"™, 4; il est terminé iuférieurement par \\n prolongement recourbé qui semble avoir été le point d'attache; le nombre assez considérable d'o- vaires détachés et épars dans le même fragment de silice indique qu'ils étaient réunis par groupe sur un mèms rameau. » Gnelopsis Irigona. — Graines à section transversale marquée à l'exté- rieur de trois crêtes saillantes correspondant à trois côtes longitudinales allant de la chalaze au micropyle, à tégument de faible épaisseur, longues de 4™"" et larges de 2™'°. L'appareil disséminateur forme d'abord au-dessus de 11 graine une petite colonne de o^^.S de longueur, puis se divise en trois branches égales, longues de S^^jS et couvertes de poils déliés. La graine, étant mûre, s'était échappée de la cavité ovarienne. » Gnelopsis liexagona. — Graines à section transversale marquée exté- rieurement de six crêtes saillantes correspondant à six côtes longitudi- nales allant de la chalaze au micropyle, à tégimient de faible épaisseur, longues de 3""" et larges de i"'"','^. L'appareil disséminateur, long de C. R., iSS^i, 2- Semestre. (T. XCIX, N» l.) O ( ^8 ) iS™™, forme d'abord une sorte de tube presque cylindrique qui se résout plus ou moins prompteinent en trois branches; l'une de ces branches se divise à son tour en deux autres à une dist.ince de 12"™ environ à partir de la base; toutes sont couvertes de poils lins et étalés; les branches, dans cette espèce, sont moins écartées que dans celle qui précède. » La présence de corpuscules dans le sac embryonnaire et d'iuie chambre pollinique très visible au sommet du nucelle dans les jeunes graines silici- fiées, jointe à l'existence d'un système vasculaire en dedans du tégument, rapproche ces graines de celles des Cycadées et des Gi^étacées, mais le pro- longement de ce système entre les membranes qui représentent les restes du nucelle, depuis la chalaze jusqu'à la chambre pollinique, ra|>pelle plus |)articnlièrement le genre Gnelum parmi les Gnétacées; quoiqu'il y ait des dilférences sensibles dans les détails d'organisation, nous avons voulu cependant faire allusion aux analogies importantes que nous venons de signaler en désignant ce genre des plus remarquables par le nom de Gnelofjsis ». M. Edm. Becquerel fait hommage à l'Académie, de la part de S. £xc. le Ministre du Japon à Paris, d'une série très intéressante d'observations météorologiques faites à Tokio, depuis août 1882 à août i883. « Les Tableaux, traduits en français, comprennent des observations de pression barométrique, de température, des vents, de l'état du ciel, de l'hygrométrie, et des observations magnétiques. La pression barométrique et la déclinaison magnétique ont été observées jour et nuit, toutes les heures; les autres observations sont faites toutes les trois heures. En outre, des déterminations bien plus fréquentes ont été faites, avec un soin scru- puleux, aux jours et heures prescrits parla Commission polaire internatio- nale; le Tableaux de ces observations spéciales seront transmis à la Com- mission polaire. Le Gouvernement japonais publie un Bulletin météorologique tout à fait semblable à celui que publie notre Bureau central. Ce Bulletin contient chaque jour les renseignements fournis par vingt-deux stations, et est ac- compagné d'une Carie sur laquelle sont tracées les lignes d'égale pression barométrique, de manière à pouvoir en suivre facilement les déplacements d'iui jour à l'autre; les observations de chaque mois sont réunies en un Volume, et plusieurs de ces Volumes sont olferts à l'Académie. » A ces publications est joint un exemplaire des observations publiées par l'Observatoire naval de Tokio, en iS83. ( 59 ) M M. Ed. Becquerel est heureux d'appeler l'attention de l'Académie sur les récents progrès accomplis par le Gouvernement japonais, qui est parvenu à réaliser une installation très complète d'observations météorologiques et magnétiques et qui fait exécuter ces observations avec un zèle et un soin digne de tous les éloges; les renseignements que donneront ces séries d'ob- servations seront certainement très précieux pour l'étude de la Physique du globe. » M. Ch.-V. Zexger transmet à l'Académie des observations sur le nombre et la forme des zones d'absorption présentées par les photographies so- laires, de la fin de mai au milieu de juin i88/(. Parallèlement à ces indica- tions et dans le but d'établir une corrélation entre les variations d'aspect du disque solaire et les phénomènes météorologiques, l'auteur a relevé, pour les jours correspondants de la même période, les données qui se rap- portent aux orages et à la pression barométrique. M. Hauvel communique à l'Académie une courbe des tempéraiures moyennes mensuelles pour l'année i884 à Paris. Cette courbe sera conservée dans les Archives de l'Académie, et la com- paraison des températures annoncées aux températures observées pour les six derniers mois de l'année courante permettra d'apprécier la valeur des idées théoriques qui ont guidé l'auteur dans ses prévisions. A propos des Communications présentées dans la dernière séance sur un bolide observé, dans la soirée du 28 juin, à Concarneau et à Paris, M. Dc- MANS transmet à l'Académie de nouveaux détails sur l'observation du même bolide à Pont-l'Évêque et à Saon, près Bayeux. M. F. (jaukigoc adresse une Note portant pour titre : '< Les métaux dans la substance des plantes ». M. L. HcGO adresse la suite de ses « Recherches sur la forme théorique des corps simples ». A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. J. B. ( 6o ) COMITE SECRET DU 30 JUIN. La Section de Chimie a présenlé, par l'organe de son doyen, M. Chevreul, la liste suivante de candidats à la place vacante dans cette Section par suite du décès de M. Wurtz. Eli première ligne En deuxième ligne En troisième ligne, ex aequo et par lettre alphabétique M. Troost. M. ScilUTZENEERGER. M. Gautier. M. Grimaux. M. Jdngfleisch. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU MARDI 15 JUILLET 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel informe l'Acailéniie que le tome XCVII des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat. M. le Ministre de l'Instrcctiox publique et des Beaux-Arts adresse l'ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection, f.iite par l'Académie, de M. L. Troost, pour remplir la i)!ace laissée vacante dans la Section de Chimie parle décès de M. Wurtz. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Troost prend place parmi ses Confrères. C. R., 1884, 2- Semestre. (T. XCIX, N" 2.) ( 62 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la règle de Newton pour trouver le nombre des racines imaginaires des équations algébiiques numériques; par M. de JONQUIÈRES. « I. Une équation algébrique, rationnelle et numérique, étant donnée, on peut, seion l'objet qu'on se propose : » 1° Avoir besoin de connaître le nombre exact de ses racines imagi- naires, ainsi que leurs valeurs numériques; » 2" Se contenter de savoir si elle en possède; » 3° Vouloir déterminer une limite inférieure du nombre de ces racines. » II. Sturm a, le premier (en 1829), découvert une solution complète de la détermination des racines réelles d'une équation numérique donnée, et de son théorème, justement célèbre, découle la connaissance du nombre exact des racines imaginaires de l'équation. » Si la théorie pure était ici en cause, j'aurais d'autres noms à citer après le sien : MM. Sylvester, pour son beau théorème de iSSg ('); Her- mite, pour ses grands Mémoires de i855 à iSSy, et pour une méthode nouvelle de détermination du nombre des racines réelles, qui en est comme la conclusion (-); Cayley, Brioschi, Kronecker, etc., pour leurs profondes recherches sur les fonctions de Sturm (*); Darboux, pour l'important Mé- moire où il fait ressortir, avec de nombreuses conséquences, le lien qui unit les théorèmes de Sturm, de Sylvester et d'Hermite, en prenant pour point de départ la méthode de ce dernier géomètre, démontrant de la sorte, sans aucune considération de continuité, le théorème de Sturm (*); La- guerre, pour son travail sur les équations numériques, l'un des plus impor- tants et des pi us remarquables parmi tous ceux que je viens de mentionner, (') ÉDoncé dans le Philosophical Magazine (i83g), démontré par Sturm dans le Journal de Mathématiques, t. VII, et par Borchardt dans le tome XII du même Recueil. Il a pour objet de faire connaître l'expression algébrique des fonctions de Sturm en fonction des ra- cines de l'équation. ( ^ ) Journal de Crelle, (^) Les Mémoires de ces illustres savants ont paru dans divers Recueils. M. Hattendorff les a résumés tous dans un Ouvrage récent. On trouve aussi une excellente exposition du théorème de M. Sylvester et des travaux de M. Hermite dans le Cours d'Algèbre supérieure de M. Serret (t. I, 3° édition, p. 58i). (•) Bulletin des Sciences mathématiques, t. VIII (iS^S), p. 56 et 92. ( 63 ) où se trouve une solution différente et nouvelle de ce problème difficile ('). Mais, au point de vue pratique où je me place, le théorème de Stiirm suffit quand il ne s'agit que du nombre des racines imaginaires. Quant à ce qui concerne la séparation et le calcul de ces racines, M. O. Bonnet, prenant pour point de départ le fameux théorème de Cauchy, qui domine toute la théorie des équations {*), a, par un habile mélange de considérations géo- métriques et algébriques, donné une solution, aussi complète qu'élé- gante ['•'), de cette question difficile, dont Cauchy n'avait fait que tracer les grandes lignes, dans une Note faisant suite à ses Leçons sur le Calcul différentiel. n Ces diverses méthodes, qui présentent d'ailleurs des degrés divers dans la facilité de leur application au Calcul numérique, répondent donc complètement à la première des trois questions ci-dessus, et forment la base inébranlable de l'édifice algébrique dans cette partie de la théorie générale des équations. » III. Pour répoudre à la deuxième question, l'Algèbre fournit d'assez nombreux pronostics, dont quelques-uns n'exigent que la simple inspection des signes et des valeurs numériques des coefficients [*). Il y a des cas, selon l'objet qu'on se propose, où ces indications immédiates suffisent; mais il s'en présente d'autres où une plus grande précision est nécessaire, sans qu'il faille néanmoins recourir aux méthodes exactes, mais nécessai- rement moins simples, de la première catégorie. On trouve alors de pré- cieuses ressources parmi celles qui répondent à la troisième question. » IV. Il y en a plusieurs : les unes, dérivées de la Règle des signes de Descartes, et, avant tout, cette Règle elle-même; les autres, fondées, en général, sur la condition à laquelle satisfont les coefficients d'une équa- tion du second degré dont les racines sont imaginaires, combinée avec la nature des signes de ces coefficients. » Parmi ces dernières, la Règle de Newton me paraît occuper le premier ( ' ) Journal de Mathématiques ( 1 883 ) . (*) Sur ce vaste sujet, on peut consulter un intéressant Mémoire de l'abbé Moigno dans e tome V du Journal de Mathématiques ; plusieurs articles de M. Abel Transon dans le tome VII (■2° série) des Nouvelles Annales de Mathématiques, etc. ( ' ) Nouvelles Annales de Mathématiques, t. XII. ('•) Voir les Traités d'Algèbre. M. le professeur Colombier en a réuni plusieurs dans un Mémoire inséré aux Nouvelles Annales de Mathématiques pour i868, etc. Il y a lieu de citer aussi divers travaux de M. Prouhet, de M. Guilmin et du P. Poulain dans les Nouvelles Annales de Mathématiques, ainsi que de M. Faà de Bruno dans le Journal de Liouville. (64) rang. Avant Newton, Du Gua ('), après lui, Campbell (-), Maclaurin ('), Euler (*), et plusieurs géomètres modernes, en ont présenté d'autres, dont plusieurs reposent sur les mêmes principes et semblent n'avoir pour objet que (le la perfectionner. Toutefois, comme elles ne tendent vers ce but qu'en la compliquant plus ou moins, sans en tirer d'ailleurs autre cliose que ce qu'elle donne elle-même, je veux dire une limite inférieure du nombre des racines imaginaires, et qu'en outre elles ne reposent pas sur des démonstrations solides, c'est, en somme, à la règle de Newton qu'il semble convenable de donner la préférence, car elle concilie l'exactitude avec la plus grande simplicité comparative. » En voici l'énoncé, tel que Newton l'a donné dans le chapitre de son Aïilhmetica u?u'uersrt/îs intitulé : « De natura equalionum ». » Règle. — Écrivez la suite des fractions dont les dénominateurs soient les nombres i, i, 3, 4) • • • jusques et y compris m [m marquant le degré de l'équation proposée), et prenez pour leurs numérateurs respectifs les mêmes nombres écrits dans l'ordre inverse. ■> Divisez chacune de ces fractions par celle qui la précède immédiatement, et écrivez les quotients fractionnaires ainsi obtenus au-dessus des termes intermédiaires de l'équation compris entre le premier et le dernier (en ayant soin de tenir compte de ceux de ces termes qui manquent et auxquels vous affecterez le coefficient zéro). » Au-dessous de chacun des termes intermédiaires de l'équation, écrivez le signe -\-, si son carré multiplié par la fraction qui le surmonte est plus grand que le produit des coelficients des termes entre lesquels il est compris (en tenant compte de leurs sij;nes). Écrivez au contraire, le signe — , si le carré dont il s'agit est moindre que ce produit. » Si plusieurs coefiicients nuls se succèdent sans interruption, placez le signe — sous le premier de cette séquence, le signe + sous le deuxième, et ainsi de suite alternative- ment, en ayant soiu toutefois de donner toujours le signe -+- au dernier d'entre eux, si les ternies qui comprennent la séquence ont des signes contraires. » Enfin écrivez le signe + sous le premier et le dernier terme de l'équation. » Autant vous compterez de variations dans cette suite de signes + et — , autant (au moins) l'équation aura de racines imaginaires. » V. Comme les fractions multiplicatrices, dont cette méthode fait usage, peuvent être calculées une fois pour toutes pour chaque valeur de m et réunies dans un tableau dressé à l'avance, on voit que la règle de Newton fournit un moyen simple et rapide de résoudre la question proposée. » Cela étant, on s'étonnerait que, pendant prés d'un siècle, elle soit (') Méinoiies de l'Académie des Sciences; 1741 . (-) Pliilosoj/hical Transuciiuns, n° 404 ; 1726. (3) Ibid., u" 408. (*) Calcul dijféieiuiel d Euler. ( 65 ) tombée dans un tel abandon, qu'on ne la trouve presque jamais citée par les auteurs qui ont publié des travaux originaux sur les équations numé- riques ou des livres destinés à l'enseignement (')» si l'on ne savait que les géomètres du siècle dernier (qui s'en étaient beaucoup occupés) n'en avaient proposé aucune démonstration satisfaisante (Newton d'ailleurs n'en donnant aucune), et que, par suite, il était permis de ne pas oser s'appuyer sur elle pour des recherches exactes. » A la vérité. Newton termine le Chapitre où elle est exposée en disant : Il ptures eiiiin [r^àices impossibiles) (') esse possuut, licet id perrarô eve- NiAT », et cette dernière aifirmation du grand géomètre, aussi connu par sa réserve que par sa modestie, était de nature à en rehausser le crédit. Toutefois comme, en Mathématiques, on veut posséder la certitude, l'abstention que j'ai remarquée était justifiée jusqu'à un plus ample in- formé. « VI. Ce motif n'existe plus depuis que M. Sylvester a démontré la règle de Newton et donné, à cette occasion, un théorème et même deux théorèmes plus généraux. M. Genocchi a fait paraître, en 1867, une démonstration profonde et rigoureuse des théorèmes de M. Sylvester, d'après les principes et en suivant la marche indiquée par l'illustre géo- mètre ('). » Le moment paraît donc venu de tirer la règle de Newton de l'espèce d'oubli dans lequel elle a été laissée si longtemps. Elle mérite d'être con- nue et pratiquée au même titre que sa méthode d'approximation pour l'évaluation des racines, et bien mieux encore, puisque les indications qu'elle donne, sans aucun artifice de calcul, sans aucune préparation (M Sauf M. Genocchi, qui en a donné un énoncé (sous une autre forme que celle de Newton) dans les Nouvelles Jnnales de Mathématiques pour i858, et ([ui l'a démontrée, d'après M. Sylvester, dans un article inséré eu 1867 dans le même Recueil, à l'occasion d'un théorème de cet illustre géomètre, d'où on peut le déduire, M. Laguerre est, à ma connais- sance du moins, le seul géomètre qui l'ait citée « comme étant importante », et qui en ait fait usage dans un Mémoire inséré aux Acta matlicmatica de 1\I. Mittag-Leffler, 4 : 2 (i884). Toutefois on m'informe que M. Petersen la cite dans son Tiaité d'Algèbre. (^) C'est ainsi que Newton les appelle. Avant lui, on disait : falsœ, aujourd'hui on les nomme imaginaires, locution qui ne vaut guère mieux que les deux autres. (^) Nom'elles Annales de Mathématiques (t. VIT, 3° série, 1867 ), p. 5. C'est à des recherches du même genre que celles de M. Sylvester dont il est ici ques- tion que paraissent se rattacher les travaux distingués publiés, en i883, par M. André dans les Annales de l'École Normale et dont les Comptes rendus ont donné un bref résumé. ( 66) pour débarrasser l'équation de ses racines égales, ni autre, souvent même sans aucun calcul écrit, sont toujours rigoureusement vraies. Elle peut rendre d'utiles services. Pour n'en citer qu'un exemple, elle indique, à première vue, que les qtiatre racines d'une équation célèbre, qui joue un rôle essentiel dans le Mémoire de Le Verrier sur la théorie de la planète Uranus('), sont imaginaires, et aurait dispensé l'illustre auteur des cal- culs plus compliqués auxquels il a dû se livrer pour le reconnaître avec certitude. » Ce cas est un de ceux, très fréquents selon Newton, nombreux selon l'expérience qu'on en peut faire, où la limite que la règle fait connaître est aussi le maximum du nombre des racines imaginaires que le degré de l'équation comporte, où, par conséquent, elle donne, non plus seulement une limite inférieure, mais le nombre exact de ces racines. » Vil. Pour justifier plus complètement une préférence définitive en sa faveur, il reste un point à éclaircir : la limite inférieure qu'elle fait con- naître n'est-elle jamais plus basse que celle fournie par la règle de Des- cartes qui, rigoureuse comme elle, a, dans l'application, l'avantage d'une simplicité encore plus grande? » Il me paraît n'exister à cet égard que de fortes présomptions, fondées, d'une part, sur ce que, à ma connaissance du moins, l'expérience con- firme toujours ou sa supériorité très fréquente (-), ou au moins son éga- lité, et, d'autre part, sur la considération suivante : ( ' ) Cette équation est la suivante : 579'jx' + 495 i.r' + 5892 x- -+- 2876 J^ + 6942 = o. L'application de la règle de Newton donne, à vue et sans calcul, la suite des signes qui dénote avec certitude quatre racines imaginaires, dont M. Koralek a calculé les valeurs exactes par une méthode qui lui est propre [Nouvelles Annales, i854). Je n'ignore pas que, dans ce cas, il existe accidentellement des pronostics, très simples aussi, qui conduisent à la même conclusion; mais il est plus sûr d'avoir à sa disposition une règle constante et facile, propre à tous les cas, sans surcharger la mémoire de plusieurs autres qui sont d'une application fortuite, réservant toujours, bien entendu, la méthode de Sturm pour les cas où, la précision absolue étant requise, il arrive que la règle de Newton ne la procure pas. (-) Ainsi, pour l'équation citée plus haut, la règle de Descartes indique la possibilité de quatre racines réelles (négatives), tandis que celle de Newton affirme (ce qui est) qu'elles sont toutes les quatre imaginaires. Je pourrais donner beaucoup d'autres exemples sein- (67 ) » Les indications données par la règle de Descartes reposent seulement sur l'examen des signes des termes de l'équation; celle de Newton fait entrer en ligne de compte, outre ces signes, les valeurs numériques des coefficients, et elle fait intervenir les uns et les autres d'une façon analogue à celle qui sert de critérium démontré pour les équations du second degré. » La conclusion est donc 1res vraisemblable ei probable, mais il faudrait la justifier rigoureusement. Il y a dans cette recherche de quoi tenter utile- ment les géomètres qui cultivent avec succès cette branche de l'Algèbre, et je me permets de la signaler à lein- pénétration. » Dans une prochaine Communication je compléterai, en ce qui con- cerne la découverte de M. Sylvester et d'après des investigations que j'ai pu faire en dernier lieu, les indications historiques, trop brèves, que j'ai données plus haut (VI). Ce sera pour moi une occasion nouvelle d'insister, avec l'appui de cette haute autorité scientifique, sur l'importance de la recherche que je me permets de signaler aux géomètres et sur les diffi- cultés qu'ils doivent s'attendre à y rencontrer. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'équation en matrices px = :vq ; par M. Stlvester. « Soient/^ et q deux matrices de l'ordre oj. » Pour résoudre l'équation px ■= xq, on obtiendra w- équations homo- gènes linéaires entre les co* éléments de l'inconnue x et les éléments de p et àeq, de sorte que, afin que l'équation donnée soit résoluble, les élé- ments de^ et àeq doivent être liés ensemble par une et une seule équa- tion. » Mais, si V équation identique en p est écrite sous la forme pO. ^ B^o^l _^ Qp^-2 ^ , _^. i^ ^ biables. Je me bornerai au suivant. Soit x^ — x'^-)- 3ar* — x^ -t- 3x^ — .r-f- 2 = O l'équation proposée, dont toutes les racines sont imaginaires. La règle de Descartes indique la possibilité de six racines réelles, positives. Celle de New- ton signale, à peu près sans calcul, l'existence de six racines imaginaires. Si l'on voulait recourir à la méthode de Sturm, on serait conduit à des calculs très pénibles, les coeffi- cients de la quatrième seulement des six fonctions à obtenir ayant déjà cinq chiffres chacun . ( 0-^ ) on aura apparemment, en vertu de l'équation p = xqx~\ x(fx-* + B^rry"-' x'^ H- Cx q"'^- x' + . . . H- L = o ou bien B^" Cq' donc les w racines de q seront identiques avec celles de p et, au lieu d'une seule équation, on aura en apparence [au moins) w équations entre les élé- ments de p et deq. » Pour faire disparaître ce paradoxe, il n'y a qu'une seule supposition à faire : c'est que x, sous les suppositions faites, devient inie matrice vide, car alors j:~' n'a plus luie existence actuelle, et l'équation p = xqx~* n'aura pas lieu ; c'est ce qu'on va voir arriver dans te cas général, où px = xq. » Pour fixer les idées, supposons u = i et faisons a b a P \ ¥■ c d ' 7 = 7 .^ , X = V n » En égalant yojj à xq, on obtient les quatre équations simultanées et homogènes entre >., [)., v, tt suivantes : [a — a)l -+- c^j. — |3v + 07r^o, bl -h {d — «)p, -t- ov — pTî = o, — -jl -+- o [J. -{- {a — ^)V + CTT = o, Ol -h yiJ. + èv + (<■/ — S) TT =r O, et conséquemment on aura b^c- -+- [3^7^ — 2bc(iy — 2abcd— la^-jl -+- [bc + ^j"i)[a ■+- d){a. ■+■ l) -bc[a?-h P) - ^.-i{a- -^ d'-) + at{a- ^ d-) ladoà a^ ■ô-— (a -\-d)[a -\-l)[ad-ha.l) = o, ou, en écrivant a + c/ = B, ad— bc = T>, y. -h o = C, ao — /3y = F, (D-F)=+(B-C)(BF-CD) = o; c'est-à-dire, si R est le résultant de X- — Bx + D, X- — Cx -h F, R = o sera la condition générale de la possibilité de satisfaire à l'équation px = xq. » Il est facile de faire voir que ce résultat peut être étendu au cas gé- néral où p et q sont des matrices de l'ordre w : on n'a qu'à démontrer que (69) si une des racines latentes de /j est égale à une àeq, l'équaiion/^a? ^j: 17 est résoluble et de plus, sans que cette condition soit satisfaite, l'équation est irrésohible. Soient donc \^,'k..^ . . ., \, les racines latentes de |3 et /j.,, p.2, . . ., fJ-M de q et supposons que X, = [x, alors ■\ h {p — l,)x = x{q — [J., et l'on peut satisfaire à cette équation en écrivant X={p--l,){p-\,)... {p-\,){q -ix.,)[q - lJ-s)-..{q~ u.^). » Conséquemnient, si les racines latentes de/) et de^ sont les racines des deux formes algébriques X" -h BX""' + . . . + L, X"-)- Cx'*"' + . . . + M, quand R (le résultant de ces deux formes) s'évanouit, le résultant des w^ équations homogènes linéaires obtenues en égalant px = xq s'éva= nouira ; mais Rest indécomposable et du même degré (w^) que ce dernier résultant dans les éléments de p et <^. Conséquemnient les detix résultants (à un facteur numérique près) sont identiques: ce qui démontre que la condition R = o est non pas seulement nécessaire, mais de plus suffisante afin que px = xq soit résoluble. » Pour ce qui regarde la valeur de .r, posons x = UV, où U =(/) ->,)(/) -X3)... (/)-).„); Y = {q-iJ.,){q -iJ.,)...{q- fxj, le seul fait quex contient U comme facteur ou que x contient V comme facteur suffit à constater que x n'est pas seulement vide, mais de plus possède au moins w — r degrés de nullité, c'est-à-dire que tous ses déter- minants mineius du second ordre sont des zéros. » Cela est la conséquence d'un théorème que j'ai démontré dans le John Ilopkins Circular relatif au degré de nullité des combinaisons des fadeurs latenls d'une is)atrice dont le théorème relatif à Véqualion dite identique de Cayley ou de Hamillon n'est qu'un cas particulier, ou pour mieux dire le cas extrême; seulement il faut y ajouter un théorème qui fait partie de ma troisième loi de mouvement algébrique, c'est-à-dire que le degré de nullité d'un facteur ne peut jamais excéder le degré de nullité du produit auquel il appartient. » Nous avons donc complètement résolu le paradoxe qui était à expli- quer. Mais, sur-le-ch;inip, une nouvelle contradiction surgit, car il sendile que nous avons démontré que, dans loul cas sans exception, si px =xq^ jc est nécessairement une matrice vide, ce qui est évidemment faux, ca,. C. R., iSSii, 1° Semestre. ( T. XCIX, N" 'i.) I O (7") on sait bien que, si, « étant de l'ordre rie p el de q, q = \ ip, alors, afin que l'équation px = .vp soit résoluble, il n'est jamais nécessaire que x soit vide. Ainsi, par exemple, pour les matrices binaires, l'équation qx = xq est satisfaite quand x est une fonction quelconque de q, et l'équation qx^ — xq est résoluble, pourvu que ^* soit svalar, en imposant deux conditions (dont une que son carré soit scatar) sur x. Pour lever cette contradiction, revenons au cas où w = 2 et aux équations fondamentales {a — (/.)1 -h c i>. — |3v =0, bl + [d — u)iJ. — /St: =0, — 'fk + [a — o)v — en = o, — Yp. + Av 4- (rf — 0)7: = o. » Certes, si ces équations donnent des valeurs déterminées aux rajiports >., fji, V, 7:, le raisonnement précédent rend certain que x doit être vidé, c'est-à-dire que "kn — p.v = o,mais cette conclusion devient fausse aussitôt que p i'i q sont pris tels que ces rapports deviennent imiéterminés, ce qui arrive quand tous les premiers déterminants mineurs de la matrice a — a c -|3 b {d-a) -/3 -1 0 (rt-C?) c 0 -7 b [d-â) s'évanouissent simultanément. » Dans ce cas, quoique la solution générale qui donne x vide tienne bon, rien n'em!)éche qu'il n'existe d'autres valeurs dea;, c'est-à-dire de ^t pour y K ^ lesquels cela n'est pas vrai. » La matrice écrite en haut doit posséder et possède, en eflét, la propriété remarquable que, en su|)primant une ligne horizontale quelconque et en nommant A, B, C, D les quatre déterminants mineurs de la matrice rectangulaire qui survienr, affectés de signes convenables, la quantité AD — BC contiendra le déterminant complet comme facteur. Il sera peut- être utde, avant de conclure, de doiuier un exemple d'un genre nouveau de subsistance de l'équation px = xq avec une valeur finie du détermi- nant de X. Faisons donc a — c? := o, d — a. ^ o, hc — p-y ^ o, ( 7' ) on aura [a — d)\ -+- cp. — |3v = o, h\ — [ir. = o, — yl + en = o, — yii + hv -h {cl — a)n = o, équations qui n'équivalent qu'à deux, ùl — ^n = o, [a — d)\ -h [cil — ^jv) = o; alors /A — p;: = o, (a — f/)}- + (cp. — |3v) = o, et le déterminant de x, c'est-à-dire Xtt — p.v, aura en général une valeur finie. » NOanNATlONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Minéralogie, en remplacement de feu Law- rence Smith. Au |)reinier tour de scrutin, le nombre des votants étant 29, M. James Hall obtient aS suffrages. M. Domeyko » 6 w M, James Hall, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIIL INDUSTRIELLE. — Deuxième Mémoire sut les farines (suite); par M. Balland. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Conclusions. — 1. La proportion d'eau contenue dans les divers produits des moutures, par cylindres ou par meules, est sensiblement la méiiie. » 2. Il V a une relation constante entre l'état hygrométrique de l'air et le degré d'humidité d'une farine : les farines renferment généralement i à 2 pour 100 d'eau de plus en hiver qu'en été. » 3. La moyenne de l'eau, dans les farines premières du coinmerce, ( 72 ) est (le i4 pour loo; le maximum est de 16 pour 100, et le minimum de 11,10. » Dans les farines des manutentions militaires, le minimum est le même ; mais le maximum n'est que de i3,8o; la moyenne est, par suite, moins élevée : on peut la fixer à 12,80 pour 100. Ces différences proviennent du mouillage dt's blés. Cette opération, qui rend les farines plus blanches, et qu'il importerait de réglementer, n'est pratiquée qu'exceptionnellement dans les meuneries militaires, où l'on s'attache, avant tout, à produire des farines nutritives et de longue et facile conservation. >> M. A. -F. Casanova prie l'Académie de lui fournir des indications sur les meilleures dispositions à adopter pour préserver de la foudre lacalhédnile de Séville, dont il dirige la restauration. (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) M. Xambec adresse une Note relntive à un effet mécanique de la foudre, observé à Saintes le 3 juillet 1 8S4, et à la déplorable habitude, qui s'est en- core conservée dans certaines campagnes, de sonner les cloches pendant les orages. (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) M. le Seckétaire perpétuel signale à l'Académie un nombre considé- rable de Communications adressées, pour la plupart, de diverses villes d'Espagne, sur des remèdes contre le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations des proiabéiances solaires, faites à l'Observatoire royal du Collège romain pendant l'année i883. Lettre de M. P. Tacchini à M. le Président. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats des obser- vations des protubérances solaires, faites pendant l'année i883, à l'Obser- vatoire royal du Collège romain. Les nombres des jours d'observation a été plus petit qu'en 1882, à cause du temps peu favorable en juin, juillet. ( 73) août et septembre. J'ai fait moi-même 80 dt^ssiiis de la chromosphère, M. Chistoni 76 et M. Millosevich 27. Voici les moyennes que j'ai obte- nues pour chaque mois : ""l '' Protubérances. Protiibérancps d'ob- Nombre Hauteur Extension au au 1883. scrvalion. moyen. moyenne. moyenne. bord est. bord ouest. » ° Janvier... 10 9,1 4^,5 3,3 62 29 Février... i3 9,5 ^o,'] 2,9 6i 63 Mars i4 (3,4 47 »2 3,3 60 29 Avril i3 9,8 44iO 2,3 69 58 Mai 18 9,2 47>6 3,1 77 88 Juin II 9,1 44' 7 '»9 4<^ ^^ Juillet 18 11,5 47>3 2,8 io3 io3 Août 16 9,1 45,8 3,0 68 87 Septembre 16 8,0 4'>8 i>7 74 ^4 Octobre.. 21 io,4 42v4 2,3 i36 92 Novembre i5 8,6 4^; 3 2,1 80 49 Décembre. 16 8,7 42,' '■i.2 89 5o » Si l'on compare ces chiffres avec les résultats de l'année précédente, on est conduit à adtnettre que le phénomène des protubérances solaires a été moins important en i883 qu'en 1882, exception faite de l'extension des protubérances, qui a été plus grande en i883. Il est digne de remarque que, tandis que les taches solaires ont été aussi nombreuses pendant le dernier trimestre i883, les protubérances, au contraire, n'ont pas présenté un maximum de fréquence; en novembre et décembre, le nombre est plutôt uu minimum. 11 faut cependant considérer que les deux maxima des protubérances, en juillet et en octobre, correspondent à deux maxima des taches : cela prouve que, au moment de l'explosion générale, les deux phénomènes sont concomitants et que les taches persistent ensuite assez longtemps, tandis que le véritable phénomène éruptif diminue ou même disparaît. Ce que nous pouvons observer dans une tache en particulier, la statistique le révèle aussi dans l'ensemble des observations pour une longue période. » Quant à la distribution et à la fréquence des protubérances dans les différentes zones de chaque hémisphère, j'ai obtenu les chiffres suivants : ( 7A ) Nombre des protubérnnces. Latitude „ ^^ ,, • héliographiqiie. i" trimestre. 2" trimestre. 3' trimestre. 4° l'i'^'îslre. Année. o o 90 + 80 6 1 I I g 80+70 3 3 4 o 'O 70 + 60 5 9 5 3 22 60 + 5o i4 26 82 25 97 5o + 4o 23 34 27 32 116 4o + 3o 32 36 38 35 i4i 3o + 20 4° 4^ 38 52 173 20+10 17 42 32 47 i38 10 G 20 22 35 43 120 o — 10 26 26 37 32 121 10 — 20 87 89 59 52 187 20 — 3o 84 5i 60 48 193 3o ^ 4° • 28 4' ^9 4' '69 4o — 5o . . . 19 25 29 89 112 5o — 60 . 10 18 27 33 88 60 — 70 8 g 25 i4 56 70 — 80 7 12 4 9 ■^^ 80 — 90 o 2 2 4 6 M Pendant toute l'année i883, !a distribution des protubérances s'est donc conservée plus uniforme qu'auparavant, sur une grande étendue à partir de l'équateur solaire, vers le nord comme vers le sud. Ces caractères coïncident avec une période de grande activité, tandis qu'à l'époque du minimum on a observé une zone éqiiatorinle assez large presque dépour- vue de protubérances, et des maxima bien marqués à des latitudes élevées; nous pouvons dire, en effet, que, poiu- l'année i883, il y a eu une grande fréquence des protubérances entre ±60°, que le maximum est peu mar- qué entre ± 10° et ± 3o° et que l'on n'a pas de maxima secondaires vers les pôlt^s. Il me semble donc que le nombre des protubérances n'est pas suflisant, à lui seul, pour caractériser l'époque du maximum d'activité so- laire; mais que l'on doit aussi tenir compte de la distribution, à peu près comme on le fait en Météorologie pour la pluie. Aussi, en considération même de la plus grande extension des protubérances en i883, j'estime que le phénomène des protubérances solaires nous permet de considérer l'activité solaire comme plus giande en i883 qu'en 1882. » J'ajouterai enfin que, pendant l'année 1 883, les protubérances solaires ont été toujours plus fréquentes dans l'hémisphère sud, sans troubler les lois de distribution dans les deux hémisphères. Nous avons donc des épo- ( 75) qiies à deux maxima et des époques à un maxinuim seulement par hémi- sphère : c'est probablement à des conditions analogues de circulation que l'on pourrait attribuer les surélévations constatées sur le contour apparent de Vénus, c'est-à-dire que la planète serait encore à l'état gazeux. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur une auréole muge, observée autour de la Lune. Lettre de M. P. Tacchini à M. le Président. « Rome, i3 juillet 1884. » Le 4 juillet, j'ai observé, au commencement de la nuit, un magnifique halo lunaire; à 9''3o'", la Lune se montrait colorée en rouge, avec une au- réole rougeâtre, dont la largeur était d'un diamètre lunaire à peu près; la teinte était à peu près celle du rouge du enivre. Celte coloration a été également observée par un de mes assistants, M. Lugli, et par d'autres per- sonnes. La hauteur de l'astre était à peu près de 3o°. Les nuages n'ont pas permis de suivre le phénomène après lo**. » Le 5, on a vu un phénomène semblable, mais bien plus faible; le 6, le ciel était voilé; et ensuite le phénomène n'a plus été visible. » Il est intéressant de noterque, pendant les nuits des 4, 5et6, nousavons eu une humidité excessive, à partir de 9'' du soir jusqu'à S'' et 6^ du matin, une saturation presque complète, tandis que, pendant le jour, le degré d'humidité tombait à o, 4o. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un théorème de M. Fuchs. Noie de M. H. Poincaré, présentée par M. Hermite. « M. Fuchs a présenté dernièrement à l'Académie de Berlin un travail où il étudie les conditions pour que les intégrales d'une équation différen- tielle algébrique n'aient qu'un nombre fini de points singuliers qui soient les mêmes pour toutes les intégrales. On comprend aisément quel intérêt il y a à rechercher s'il existe de pareilles équations et à les former, si elles existent. En effet, les procédés qui permettent d'intégrer les écjuations li- néaires par le moyen des fonctions fuchsiennes leur seraient appUcables, et l'on serait ainsi conduit à une classe nouvelle d'équations différentielles intégiabies à l'aide des nouvelles transcendantes. » M. Fuchs donne, pour les équations du premier ordre, les conditions nécessaires et siiffisantes pour que le nombre des points singuliers des in- tégrales soit fini. Il commence ensuite une discussion à laquelle je vou- ( 76) cirais ajouter quelques remarques. Si l'on met l'équation sous la forme et ^i loi) regarde un instant la variable indépendante z comme une con- stante, la relation algébrique entre j- et — aura un certain genre que j ap- pelle p. » Dans le cas oiip = o, M. Fuchs montre que l'équation se ramène à celle de Riccali, et par conséquent aux équations linéaires. Je n'ai rien à ajouter sur ce cas. Si l'on a /; = I, M. Fuchs montre que l'équation peut se ramener à la forme (2) ^ = A„+A,/ + A,/^+A,v/Î^Ô. où les A sont des fonctions de z et où R est un polynôme du quatrième degré < n t dont les coefticienls sont des fonctions de z et qui satisfait à la relation (3) §4-§(A„+A.^ + A,^=)=(B„-f-B,0R. )) Il est possible de simplifier encore cette équation. Posons, en effet, au -t- s /= ^, a, [j, 7 et ô étant des fonctions de z; les équations (2) et (3), où t seia remijlacé par 11, conserveront la même forme; mais on aura pu choisir a, [3, 7 et ô de telle façon que le nouveau polynôme R, ^=11'+ -iCir + i, C élant une fonction de z. Les équations (2) et (3) deviennent alors du . frrr dC ;;r=A,Vl^', ^ = 0, ce qui montre que C, et par conséquent le module des fondions ellijjtiques dérivées du radical \/R, sont des constantes absolues indé[)endantes de z. L'intégration de ces équations se ramène à de simples quadratures. » On peut d'ailleurs arriver au même résultat et poursuivre la discussion jiour le cas de p^ 1, par le moyen suivant. ( 77 ) ^' Soient y^ et /„ les ynleurs d'une intégrale / et de sa dérivée — pour z=: z^; soient ji et ^', les valeurs de cette même intégrale / et de sa dérivée pour z=:z,; il est aisé de voir que y, tit/', sont des fonctions ra- tionnelles dey„ et y^, et réciproquement. Ainsi les deux surfaces de Rie- uianii (*o) f(zo J, %) = o, où Zf, et z, sont regardés comme des constantes, et où les variables sont j" dy , , « 1 1 et —■> ont non seulement même genre, mais encore mêmes modules. Lis modules de la surface de Riemaiin représentée par l 'équation ( i ) sont donc constants et indépcndunts de z. » Cela posé, ou bien la surface S, ne pourra dériver de la surface Sq par une Iransformalion birationnelle que d'un nombre fini de manières; dans ce cas, on pourra déterminer ces transformations, et par conséquent l'inté- grale générale de l'équation (i) par des procédés purement algébriques: cette intégrale sera donc algébricjue; ou bien les deux surfaces poiu'ront dériver l'une de l'autre par une infinité de transformations birationnelles, ce qui signifie que l'une d'elles, Sq par exemple, sera reproduite par une infinité de pareilles transformations. Mais cela ne peut jamais avoir lieu si /) > I . Dans le cas de p = i , on retrouverait d'ailleurs aiséînent le résul- tat énoncé plus haut. » En résumé, on peut tirer du beau théorème de M. Fuchs les consé- quences suivantes, en laissant de côté le cas de y? = o, complètement traité par le savant géomètre de Berlin. « Si les conditions énoncées par M. Fuchs sont remplies pour une équation du premier ordre, et si p ^^ i , t'é(juation est intécjrable par quadratures. Si p'^ i , l'intégrale eil algébrique. » Il serait intéressant de rechercher si, dans le cas des équations d'ordre supérieur, on arrive à des théorèmes analogues, ou si, au contraire, on est conduit à une classe essentiellement nouvelle d'équations intégrables p;ir les fonctions fuchsiennes. » C. R., 1884. 2' Semestre. (T. XCIX., N» S.) I I ( 78 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Distribution du potentiel électruiue dans une plaque rectanguhdre, les électrodes occupant des positions cpielconques. Note de M. Alf. Cuervet ('). « Lemme. — Soit la série _.T4-P+!"i y+'f-i-iiih ''(::>-^)=S'°?TH C '' ■ — 2 COS TT - ?+2n4 e " + e ' — acuSTT dans laquelle n est un nombre entier qui varie depuis — co jusqu'à + oc , a [(x + «')j_(j+p),]' /désignant \/ — i . » Dans cette équation (18), on fera r.tA i 0/ = a bi. W = 2«, q z:z. e ' » I. Plaque rectangulaire limitée par les droites ^ = o, x ^= a, ^= o, y ^= b', les deux électrodes de très petit rayon sont sur une parallèle à la droite jK = o; l'électrode positive, au point a; =: a', y^|3; l'électrode né- gative, au point x' = a, ^= |3. Il L'expression du potentiel en chaque point sera, à un fadeur constant près, (') Voir Comptes rendus, séance tlu 3i mars 1884. ( 79) En effet, chacun des quatre termes de f satisfait séparément à l'équation différentielle fondamentale ;^ + ;?F = ''' le changement de a? en — x, ou de a? en zn — x^ f^il peraïuter le premier avec le deuxième terme, le troisième avec le quatrième; le changement de y en — r, ou de / en 2b — j', fait permuter le premier avec le troisième terme, le deuxième avec le quatrième; donc les courbes définies par l'équa- tion v = const. coupent orthogonaiement les quatre côtés du rectangle. » De plus, pour tous les points du rectangle, v est fini, sauf aux deux points a: = a, 7 = P : alors f = — co , c'est le siège de l'électrode négative ; a? = «', 7 = p : alors y = + 00 , c'est le siège de l'électrode positive. » II. Les deux électrodes sont sur une parallèle au côté x = o; l'élec- trode positive en a', /5'; l'électrode négative en a', /3. » Soit la série it -^^ -t Y -h P acosTT — H— Le potentiel cherché sera, à un facteur constant près, » ni. Les deux électrodes sont en des points quelconques : l'électrode positive est au point a', /3'; l'électrode négative, au point «, |3. On aura, pour le potentiel en chaque point x,y, c'est-à-dire ^-K'I^-^^)*' V -+- h * + « /sN , T? /-^ ~" "• ,. /;\ _i_ iT /■>' *^ P ^(::>-p)+''u:-:-'-f=j+'''v.+f' X -F.e:^-')-F,(;:^,.-.').r,(-^,. f 80 ) ÉLKCTRICITÉ. — Sur la comittclibilité élerlriqiie de Vemi disl'tllée et de la (jlnce. Note (le M. G. Foussereac, présentée par M. Jainin (' ). « 1 . Je me suis proposé d'étudier la résistance électrique de l'eau par la méthode générale de M. Lippmann, et au moyen de l'appareil à quatre branches dont je m'étais servi précédemment dans l'élude des sels fondus (°), La résistance d'une colonne d'eau était comparée avec une ré- sistance connue formée d'un trait de graphite. » J'ai reconnu ainsi que des échantillons provenant de la même usine et préparés dans le même appareil à des jours différents présentent des écarts considérables. I^es résistances spécifiques observées à la tempéra- ture i5° ont été trouvées comprises entre iiSgoo"*"™* et 712500°^™', c'est-à-dire ont varié dans le rapport de i à 6. Ces écarts peuvent être dus : 1° à la dissolution des substances empruntées aux parois des vases; 1° à la dissolution des matières contenues dans l'air; ?>° à l'entraînement des matières dissoutes pendant la distillation. » Pour étudier la première de ces influences, j'ai laissé séjourner l'eau étudiée dans le tube de verre servant à l'expérience. J'ai reconnu ainsi qu'aux températures voisines de i5° il se produisait une diminution de résistance à peu près insensible au bout d'une heure et atteignant ~ de la valeur totale après vingt-quatre heures. Au-dessus de So" la dissolution des sels du verre devient beaucoup plus rapide. A ^5° la résistance varie si vile que les mesures sont presque impossibles. De l'eau portée à cette température et ramenée rapidement à i5° était devenue quatre fois plus conductrice. » J'ai reconnu aussi que de l'eau séjournant dans des vases de platine ouverts subit, grâce à la dissolution des éléments de l'air, tuie diminution lente de résistance. Ces variations devenaient très faibles quand le vase de platine était bouché. » Pour éliminer autant que possible ces causes perturbatrices, j'ai en- trepris, sur le conseil de M. Debray, une série de distillations lentes dans des vases de platine. M. Clément, du laboratoire de l'École Normale, a bien voulu faire pour moi ces opérations avec le plus grand soin. J'ai fait ainsi redisliller de l'eau en présence du permanganate de potasse, puis Ce travail a été fait au Laboratoire de Recherches physiques de la Sorhonne. (' (^) Voir Coin/iles rendus du iG mai 1884. ( «' ) avec de la potasse, enfin avec de la chaux, pour arrêter les substances que l'eau pouvait contenir. J'ai obtenu des résultats variables compris entre les limites mentionnées plus haut. Il me paraît vraisemblMble que des traces des matières ajoutées sont entraînées dans la distillation, car l'eau distillée seule, deux ou trois fois, est encore celle qui m'a fourni les plus grandes résistances, bien que je n'aie pas retrouvé la limite supé- rieure de 712500°^"' déjà citée. Cette limite n'est sans doute qu'un mi- nimum, puisque aucune substance connue ajoutée à l'eau en petite quan- tité n'en augmente la résistance. » 2. En présence de ces résultais, il y avait lieu de rechercher si la présence de traces de matières acides on salines, dans l'atmosphère des laboratoires, en contact avec l'eau pendant la distillation, ne pouvait pas expliquer le désaccord observé. J'ai ajouté des quantités connues et très faibles de chlorure de potassium à une eau distillée de résistance déter- minée, et j'ai vu cette résistance varier de près de 3 pour i millionième de cette substance, et devenir cinq fois plus petite pour i cent-millième. Ainsi, en supposant l'eau parfaitement isolante, l'addition de quantités de ce sel atteignant 2 ou 3 millionièmes suffirait pour lui donner la conductibilité observée. Mais, d'après les expériences de M. Bouty, l'acide chlorhydrique conduit à peu près six fois plus que le chlorure de potassium à poids égaux. Il suffirait donc probablement d'une dose de cet acide égale à ■i-millionième pour produire le même effet. Les traces d'acides ou de sels, contenues dans l'almosphère du laboratoire, peuvent donc expliquer les écarts observés. Ces écarts ne sont dus, sans doute, que pour une faible part à l'acide carbonique, qui, d'après les expériences de M. Bouly, est mé- diocrement conducteur. Enfin l'addition d'une quantité notable de ma- tières organiques ne diminue que très peu la résistance de l'eau. » Il y a lieu de penser que, si l'on parvient à se soustraire aux influences atmosphériques, l'observation de la résistance fournira un moyen délicat de contrôler la pureté de l'eau et d'observer les phénomènes chimiques lents qui se produiraient au sein des liquides. » 3. J'ai étudié l'influence de la température sur la conductibilité de l'eau distillée. Cette étude n'est possible dans un tube de verre qu'aux basses températures, à cause de la dissolution du verre aux températures plus élevées. » Ou sait que la valeur du frottement intérieur de l'eau aux diverses tpmpéraiures varie, d'après Poiseuille, proportionnellement à une expres- sion de la forme } -h nt -{- bt^. ( «2 ) » M. Bonty a reconnu qne le coefficient de variation de la résistance électrique pour les dissolutions salines étendues présente les mêmes termes i-h at; mais que le lerme en i'' est nul ou très petit. J'ai constaté que pour un même écliantillon d'eau distillée, entre o° et 21°, le coefficient de varia- tion de la résistance suit très exactement la formule entière de Poiseuille, c'est-à-dire qu'entre ces limites les résistances de l'eau distillée sont pro- portionnelles aux coefficients de frottement, )) 4. J'ai déterminé les résistances de la glace d'eau distillée en prenant pour électrodes deux lames de platine cylindriques et concentriques. J'ai trouvé ainsi que la résistance devient à peu près i5 000 fois plus grande au moment de la congélation. Les résistances spécifiques ont varié entre 4865 mégohms à — 1° et 5354o mégohms à — 17°. J'ai constaté, d'autre part, que la résistance de la glace éprouve des variations correspondantes à celles de l'eau qui l'a fournie. Un échantillon d'eau delà Ville, 65 fois plus conducteur que l'eau distillée précédente, a fourni une glace 3o à 4o fois plus conductrice. » M. Chevreul, à propos de la Communication précédente de M. Fotisse- reati, fait remarquer qu'il avait signalé, dès i843, le fait de la dissolution progressive des alcalis des vases de verre, dans l'eau que l'on y conserve. Depuis longtemps on n'emploie, dans son laboratoire, que des vases de verre vetl, pour conserver l'eau distillée ou les réactifs dans lesquels la pré- sence de ces alcalis pourrait donner lieu à des causes d'erreurs. CHIMIE. — Sur la purification de Calcool méthylique. Note de MM. J. Regnauld et Villejean, présentée par M. Berihelot. « Il est généralement admis que l'alcool méthylique ne donne pas nais- sance à l'iodoforme sous l'influence combinée de l'iode et des hydrates alcalins. Cependant plusieurs chimistes conservent sur ce sujet des doutes que les travaux de M. Lieben ( ' ) n'ont pas entièrement dissipés. » La revision des propriétés anesthésiques attribuées aux dérivés chlorés du formène, tirant son principal intérêt de la pureté des agents expéri- mentés, nous a conduits à déterminer les caractères fondamentaux de l'hydrate de niéthyle, base de la préparation du chlorure de méthyle {for- mène monochloré). (') Annalen (1er Chcm. und Pli. Supplément, t. VII, p. 228 et 877. ( «^^ ) » Les alcools inéthyliques de rindiislrie, ceux même qu'elle nomme purs, sont assez riches en acétone pour fournir de grandes proportions d'io- doforme cristallisé. Ce fait est l'origine de l'opinion erronée consignée dans une première Note (') de M. Liehen et rectifiée par lui dans une se- conde (-) du même recueil. M. Lieben a obtenu l'alcool mélhyiique pur en traitant par une base l'étber méthyloxalique. » Pour certains échantillons d'alcool méthylique, ce procédé nous a semblé insuffisant : l'alcool régénéré par la réaction de l'hydrate de chaux sur l'oxalate de méthyle cristallisé et complètement essoré renferme encore une certaine proportion d'une substance transformable en iodoforme. Peut-être est-ce de l'acétone retenu par l'éther méthyloxalique cristallisé. Il est également possible que ce soit une petite quantité d'alcool éthylique dérivant, comme l'alcool méthylique, des phénomènes complexes qui accompagnent la distillation des bois en vases clos. Cet alcool sérail trans- formé par l'acide oxalique en oxalate d'éthyle, volatilisé et condensé en même temps que l'oxalate méthylique. » Quelle que soit la valeur de cette supposition, nous avons obtenu, par le procédé suivant, des quantités considérables d'alcool méthylique entiè- rement dépourvu de la propriété de fournir de l'iodoforme. » Dans l'alcool régénéré de l'éther méthyloxalique, on dissout une forte proportion d'iode (envuon j"^, de son poids). A ce liquide, on ajoute peu à peu une solution aqueuse d'hydrate de soude, en quantité suffisante pour produire une décoloration complète et une réaction nettement alca- line. Soumis à une distillation ménagée, ce mélange donne de l'alcool méthylique non transformable en iodoforme et qui, rectifié sur la chaux vive, possède une densité de o,8io à -t- i5°. » Cette opération a pour but de métamorphoser en iodoforme au sein même de l'alcool méthylique toute substance organique étrangère à sa composition, et de détruire sur place l'iodoforme en le convertissant en iodure et formiate alcalin. » Les chimistes qui voudraient répéter ces expériences devront se tenir en garde contre une cause d'erreur : nous voulons parler de l'odeur sa- franée particulière qui se développe au moment où l'on traite par l'iode une solalion aqueuse d'hydrate dépotasse ou de soude. Schœnbein (') a (' ) Loc. cit., p. 228. ('-) Loc. cit., p. 3^7 . ['^) Journal Jtir pi alitisclie Cliemie, t. LXXXIV, p. 385. ( 84 ) proposé, sur l'origine de cette odeur, une explication qui ne saurait être adoptée sans de nouvelles recherches. Si le phénomène dépend de la pré- sence dans les réactifs d'une matière organique et de sa mélaniorphose en iodolornie, la proportion de cette subslance doil être infinitésimale, car nous avons observé cette odeur safranée dans une solution aqueuse obte- nue dans des conditions très spéciales. » L'eau provenait de la distillation à -+- loo" d'une solution de perman- ganate de potasse; l'iode était produit par la réaction du chlore sur la dis- solution d'iodure de potassium fondu et dissous dans cette eau. Enfin la soude était introduite au moment même où elle venait de se solidifier après fusion au rouge. De plus, les vases de verre nécessaires à la réaction avaient été flambés, et le contact de l'air n'avait eu lieu que pendant le temps strictement nécessaire pour exécuter l'expérience. » MINÉRALOGIF:. — Sur im dépôt de salpêtre, dans te voisinage de Cocliahamba [Bolivie). Lettre de M. Sacc à M. le Président. o Cochabamba, i5 mai 1884. » Il existe, à l'est de Cochabamba, près du village d'Araué, un im- mense dépôt salin, que je viens d'analyser; il est formé de : Nitrate potassique 60,70 Borax et traces de sel et eau 80,70 Matières organiques 8,60 100,00 » 11 suffit de dissoudre ce mélange dans l'eau bouillante, pour obtenir, par refroidissement, une abondante cristallisation de salpêtre pur. » Le sol sur lequel repose cette couche saline est brun, et inodori^ quand il est sec; mais, lorsqu'on le mouille, il dégage une forte odeur de carbo- nate et de sulfhydrate d'ammoniaque. Je l'ai trouvé composé de : Résidu incombustible 74» 20 Borax et sels l5,5o Matières organiques, eau et sels aiiuuoniacaux .... 10, 3o 100,00 « Le résidu incombustible est formé d'un sable très fin, et de phosphate de chaux, de magnésie et de fer, dans une énorme proportion. B Cette salpèlrière a donc pris naissance par l'oxydation des selsammo- ( ^-^ ) iliacaiix du sol, en présence de la potasse et de la sonde qu'y apporte la décomposition lente des schistes ardoisiers sur lesquels elle repose, f.e nitrate potassique a monté par capillarité à la surface du fol, tandis que le nitrate de soude déliquescent a été entraîné par les pluies, vers la région sècheet chaude de la côte, où elle a formé le gisement de nitrate de soude actuellement exploité par le Chili, et en forme d'autres. Telle est l'expli- cation naturelle de l'existence du nitrate sodique sur la côte; il provient, en entier, du lavage des salpétrières de la montagne. » Comme on trouve dans ces terrains beaucoup d'ossements fossiles, il est possible que la grande salpêtrière d'Arané, qui peut fournir le nitrate de potasse au monde entier, soit le résultat de la décomposition d'un gi- gantesque dépôt d'animaux antédiluviens. » PHYSIOLOGIE. — De Cnclion du café nu la composition dn santj et les échanges nutritifs. Note de MM. Cocty, Guimaraes et Niobev, présentée par M. Vulpian. « L'un de nous, M. Guimaraes, a fait voir dans deux Communications précédentes que l'adjonction de doses moyennes de café à l'alimentation d'un chien avait pour conséquence d'augmenter d'une façon suivie la quan- tité de viande ingérée et absorbée chaque jour. De nouvelles expériences ayant prouvé à M. Guimaraes que cette augmentation de consommation, facile à constater avec un régime exclusif de viande ou avec un régime mixte, ne reproduisait pas avec des régimes végétaux ou mixtes peu riches en azote, nous avons cherché pourquoi le café augmente les processus d'assimilation d'origine azotée, tandis qu'il laisse intacts ou diniuiue les échanges hydrocarbonés. » Afin de résoudre cette question, laissant décote l'urine, dont l'examen a fourni à d'autres expérimentateurs des résultais contradictoires, nous avons répété pour le café les analyses tlu sang faites par AIM. Couty et d'Arsonval à propos du maté ( Comptes rendus, juin 1882). Plusieurs chiens ont été comparés avant et après l'uigestion du café, dans des conditions diverses, à jeun ou en digestion, nourris de viande, ou nourris de viande et de fécules. Le café a été introduit directement dans le sang ou indirec- tement dans l'estomac : la dose a été unique, massive, 60^'' à loo^"^, ou faible, 40^'' à So^'', et répétée : répétée le même jour, ou plus sou- vent répétée durant six à dix jours, rmjeciion étant alors toujours sto- macale. C. R., 1884, i' SemesCrt.{T. XCVIX, N» 2.) ) 2 ( 86) » L'analyse a toujours porté sur les trois principes dont la recherche est plus précise et la valeur physiologique mieux connue : les gaz, l'urée, le sucre; elle a été faite par les procédés ordinaires, pompe Gréhant, po- tasse, acide pyrogallique pour les gnz; ébullition avec sulfate de soude, décoloration, liqueur titrée de Fehiing pour le sucre, hypobromite de soude récemment préparé pour l'urée. Quelles qu'aient été les conditions de l'expérience, que le sang comparé fût artériel ou veineux, elle a toujours donné les mêmes résultats. L'urée et le sucre ont été augmentés, les gaz du sang diminués. » La diminution des gaz du sang, analogue à celle que l'on observe pour le maté, porte sur l'oxygène et surtout sur l'acide carbonique. Cette diminution est considérable dans les cas où l'usage du café est prolongé six ou huit jours : alors nous avons vu les gaz veineux, par exemple, tom- ber de 62 à 48 ou même 44? ^J'e est notable, ^ à i, si l'on injecte directe- ment dans le sang de l'infusion filtrée; elle reste encore appréciable, quoi- que plus faible, après une injection massive faite dans l'estomac. » L'augmentation du sucre, celle de l'urée sont toujours liées à la di- minution des gaz, mais sans relation fixe dans les proportions des divers phénomènes. » L'augmentation du sucre peut être à peine sensible après les injec- tions uniques; au contraire, elle est très marquée après l'usage prolongé, ce principe pouvant s'élever à i^'',4 et même iS'',8. » L'augmentation de l'urée paraît plus considérable et plus constante, à la condition que l'on attende au moins deux ou trois heures pour faire l'examen comparatif. Même sur les chiens des pays chauds, dont le sang est presque toujours surchargé d'urée, la quantité de cet élément, sous l'influence du café, devient double, triple et quelquefois quadruple par rapporta la quantité primitive, latjuelle est essentiellement variable. » Cet accroissement notable du produit principal de désassimilation des tissus, l'urée, est en rapport avec l'accroissement d'ingestion et d'absorp- tion des aliments azotés, comme aussi il est en rapport avec cet autre fait constaté par M. Guimaraës : les chiens privés de nourriture solide et sou- mis au café meurent plus vite, maigrissent davantage que les mêmes chiens soumis à l'eau simple. » Toutes ces recherches, absolument concordantes, prouvent que le mécanisme d'action du café est beaucoup plus complexe qu'on ne l'avait supposé. » Cette boisson diminue la proportion des gaz du sang et elle ne mo- ( 87 ) difie pas ou diminue aussi la quantité d'aliments hydrocarbonés con- sommés; elle constitue donc, comme on l'a dit, une condition d'épargne ou d'activité moindre pour les combustions les plus simples qui abou- tissent à l'acide carbonique. » Elle constitue au contraire une condition de dépense et d'activité plus grande pour les processus animaux plus complexes et plus utiles de na- ture azotée; augmentant la formation d'urée et la désassimilation, ang- mentant aussi l'assimilation des aliments réparateurs dont la viande est le type, cette substance, prise à dose modérée, maintient parfait l'équilibre des fonctions qui deviennent elles aussi plus actives. La tension du sang, les sécrétions biliaires et salivaires, la température s'accroissent légèrement pendant que les mouvements du cœur et de la respiration deviennent un peu plus fréquents. » Le café est donc un aliment complexe qui agit surtout par les modi- fications intermédiaires imprimées aux |)hénomèties de nutrition et de fonctionnement général; il rend l'organisme capable de consommer et de détruire en plus grande proportion les éléments azotés, et par suite il doit être considéré comme un fournisseur indirect de travail, utile à tous ceux qui ont besoin de beaucoup de forces disponibles. » PHYSIOLOGIE. — La perception des différences successives de l'éclairage. Note (le M. Aug. Charpentier, présentée par M. Vulpian. « Dans une Noie du 26 juillet 1880, je disais qu'il fallait distinguer de la perception des différences de clarté entre deux surfaces contiguës (la seule qu'on ait encore étudiée), la perception des variations de clarté successives d'une même surface, et je rendais compte des résultats que m'avait fournis un commencement d'étude de cette dernière fonction. » J'ai repris dernièrement cette étude à l'aide d'une nouvelle méthode plus précise que la première, méthode que je vais indiquer et grâce à laquelle j'ai pu compléter mes premiers résultats et les rectifier sur plusieurs points. » Un disque de papier translucide ou de verre dépoli est placé au fond du tube oculaire de mon photoplomèlre différentiel. Il est éclairé par devant avec une intensité connue et variable; de plus il reçoit par derrière les rayons d'un graduateur de lumière, de telle sorte que, grâce à cette seconde source, le disque puisse être, à un moment donné, plus éclairé qu'aupa- ravant dans telle proportion qu'on le désire. Or, en avant de cette seconde ( B« ) source de lumière, peut oyciller un écran opaque qui la couvre et la dé- couvre i5o fois par minute. Si la source postérieure est assez intense, l'œil placé au devant de l'appareil percevra sans difficulté des alternatives correspondantes d'augmentation et de diminution de la clarté du disque; au contraire, pour une intensité trop faible de la source postérieure; l'œil n'aura pas conscience de ces variations successives. C'est la limite minimum de l'intensité à donner à la source supplémentaire pour percevoir ces alternatives, qui, rapportée à l'éclairage permanent du papier, donnera la valeur de \a fraction différenlielle successive, et celle-ci sera d'autant plus faible que la perception des différences de clarté sera plus développée, et inversement. » Or, j'ai pu m'assurer que, dans la vision directe, la sensibilité diffé- rentielle successive est la même, toutes choses égales d'ailleurs, que la sen- sibilité différentielle simultanée, que j'ai déjà étudiée dans trois Notes pré- cédentes ('). Si j'ai pu anciennement émettre une autre opinion, c'est que je m'en rapportais, pour cette dernière fonction, à la théorie courante et à la valeur classique de la constante di/férenlielle, que j'ai depuis reconnues fausses. » Or, tout comme cette dernière fonction, la sensibilité différentielle suc- cessive suit les variations de l'éclairage; elles ont toutes deux la même valeur pour un même éclairage et un même objet. A égale intensité luntmeu se des couleurs, la sensibilité différentielle successive est d'autant plus délicate que la couleur est moins réfrangible. A égale intensité chromatique ou visuelle, cette fonction est indépendante de la nature des couleurs. » Ce sont les lois que nous avons déjà établies pour la perception des différences simultanées de l'éclairage. » La seule distinction qui existe entre ces fleux modes de perception différentielle, et elle est très importante, consiste en ce que la perception différentielle simultanée décroît progressivement et notablement du centre à la périphérie delà rétine, tandis que la perception des variations successives conserve sensiblement la même valeur dans toutes les parties du champ visuel et paraît même être un peu plus délicate dans une zone moyenne- ment excentrique de ce dernier (-). » (') Comptes rendus, lo décembre i883, 17 Jéccnibre i883, U) m;\i 1884. ('■') Ce travail a été efléctué au laboratoire de Piiysiqiie médicale de la Faculté de Nancy. ( 89) ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Sur la disùibutioit lopogrnphique des dégénéres- cences secondaires, conséculives aux lésions destnicÙDes des liéniisjthères céré- braux, chez riionime et chez quelques animaux. Note de M. A. Pitres, présentée par M. Charcot. « Les lois qui président au développement des dégénérescences du fais- ceau pyramidal chez l'homme, à la suite des lésions destructives partielles des hémisphères cérébraux, peuvent être formulées de la façon suivante : » 1° Les lésions destructives, même très étendues, des régions non motrices des hémisphères cérébraux ne donnent jamais lieu à des dégéné- rescences descendantes. » 2" Les lésions destructives, même peu étendues, des régions motrices des hémisphères cérébraux (circonvolutions frontale et pariétale ascen- dantes, lobule paracenlrai, faisceaux blancs sous-jacents à ces régions de l'écorce) provoquent toujours, après quelques semaines de survie du sujet, des dégénérescences descendantes du faisceau pyramidal. » 3" Ces dégénérescences suivent, dans l'étage inférieur du pédoncule cérébral, dans la protubérance et dans la pyramide antérieure bulbaire, du côté correspondant à la lésion cérébrale, un trajet invariable qui cor- respond exactement au trajet connu du faisceau pyramidal. Dans la moelle épinière, au-dessous de l'entrecroisement des pyramides, la dégénérescence n'occupe pas invariablement les mêmes régions. Tantôt elle siège exclu- sivement dans le cordon latéral du côté opposé à la lésion cérébrale (Ludwig iùrck), tantôt elle se trouve à la fois dans le cordon latéral du côté oppos ; à la lésion cérébrale et dans la partie la plus interne du cordon antérieur du côté correspondant (Ludwig Tûick), tantôt enfin elle existe dans les deux cordons latéraux (A. Pitres). » J'ai institué une série d'expériences dans le but de rechercher si les dégénérescences secondaires d'origine cérébrale se produisent et se distri- buent chez les animaux d'après les mêmes lois que chez l'homme. La technique de ces expériences est des plus simples. Elle consiste à détruire par abrasion certains points bien déterminés du cerveau, à laisser vivre les animaux pendant un temps assez long pour que les dégénérescences aient acquis tout leur développement (de six a douze mois) et à étudier ensuite, à l'œil nu et au microscope, les différentes parties de l'axe nerveux, au- dessous de la lésion initiale. ( 9° ) » Ces expériences ont fourni les résultats suivants : » A. Chez (es chiens et les chats, les lésions destructives des lobes occipi- taux (régions non excitables) ne provoquent pas de dégénérescences secon- daires, quelle que soit la durée de la survie des animaux. Les lésions destructives des circonvolutions qui avoisinent le sillon crucial (régioiis excitables) donnent lieu, au contraire, à des dégénérescences descendantes très appréciables. » Les parties dégénérées occupent, dans le pédoncule, la protubérance et la pyramide antérieure bulbaire du côté correspondant à la lésion céré- brale un trajet identique à celui qu'elles occupent chez l'homme, et le volume du fiiisceau dégénéré est proportionnellement aussi considérable. Dans la moelle épiniére, le faisceau dégénéré est beaucoup plus grêle qu'il ne l'est chez l'homme. 11 occupe ordinairement le centre du cordon latéral du côté opposé à la lésion cérébrale. » Quelquefois la dégénérescence se trouve dans les deux cordons laté- raux. Jamais la portion interne descordons antérieurs'n'a été trouvée altérée. Ce qui frappe surtout dans l'examen des dégénérescences descendantes chez les chiens et les chats, c'est la gracilité des faisceaux dégénérés dans la moelle épiniére et le volume relativement beaucoup plus considérable des faisceaux dégénérés dans le pédoncule ou la protubérance. » B. Chez les lapins et les cobayes, la destruction des lobes occipitaux ne provoque pas de dégénérescence secondaire. La destruction des régions ex- citables des circonvolutions donne lieu, au contraire, à une dégénérescence descendante qu'il est facile de suivre dans le pédoncule, dans la protubé- rance et dans la pyramide antérieure du côté correspondant. Mais chez ces animaux la dégénérescence ne dépasse pas la partie inférieure du bulbe. Elle ne se propage jamais dans les faisceaux blancs de la moelle épiniére. » C. Chez les picjeons et les poules, l'ablation de la totalité d'un hémi- sphère cérébral ne provoque aucune espèce de dégénérescence descendanle ni dans la moelle allongée, ni dans la moelle épiniére. Il convient de bien spécifier ici que, dans nos expériences, les lobes cérébraux proprement dit sont seuls en question. Toutes les fois que nous avons tenté d'enlever en même temps les lobes optiques, les animaux ont succombé peu de jours après l'opération et à une époque où les dégénérescences n'auraient pas en- core eu le temps de devenir appréciables, si tant est qu'elles aient dû se produire. » De la comparaison des faits précédemment indiqués, il résulte que les communications anatomiques qui unissent le cerveau et la moelle ( 9' ) ne sont pas élablies sur un type uniforme chez tous les vertébrés » Cliez l'homme, une grande partie des fibres qui partent des régions motrices de l'écorce cérébrale se prolongent directement jusque dans la moelle épiiiière, où elles se terminent. Chez Un, les fibres cortico-médullaires directes sont très nombreuses. » Chez le chien et le chat, la miijeure partie des fibres qui partent des régions excitables de l'écorce cérébrale s'arrête dans les noyaux gris de la protubérance et du bulbe, et les fibres cortico-médullaires sont relativement peu abondantes. » Chez le lapin et le cobaye, toutes les fibres qui partent des régions ex- citables des hémisphères cérébraux s'arrêlent dans la protubérance ou le bidbe : il n'y a pas de fibres cortico-médullaires directes. » Enfin, chez les pigeons et les poules, les lobes cérébraux ne sont pas réunis par des faisceaux distincts aux parties sous-j.icentes de l'axe nerveux. // n'y a pas chez eux de faisceau pyramidal, ou tout au moins ce faisceau, s'il existe, na pas son point de départ dans des lobes cérébraux. » Ces différences dans les rapports qui unissent le cerveau aux centres nerveux inférieurs chez l'homme et chez les animaux habituellement em- ployés dans les recherches physiologiques nous paraissent de nature à expliquer un certain nombre des opinions contradictoires, qui ont été émises par les cliniciens d'un côté et par les physiologistes de l'autre, dans la question des localisations cérébrales motrices. » PHYSIQUE DU GLOBIl. — Sur les principaux résultats de l'expédition polaire finlandaise, 1 883-84- Note de M. Selim Lemstrosi, présentée par M. Tresca. « Les observations ont été faites trois fois par jour; le i" et le i5 de chaque mois toutes les cinq minutes; le 8 et le 22, de 8''3o°' à io''3o"', à chaque demi-minute, A Sodaukylà (67° 24', 6 latitude nord, 27°! 7', 3 est de Greenwich), ces observations seront contituiées jusqu'au 22 août i884; à Rultala (GS^ag^S latitude nord, 26°39',4 est), elles ont été commencées le 16 janvier 1884 et finies le 17 mars. » Le courant terrestre. — Ce phénomène avait été étudié de la mi-sep- tembre 1882 jusqu'au i" septembre 1 883, en même temps que les variations magnétiques. Deux conducteurs en fils de cuivre, nord-sud et est-ouest, d'environ 5"^ de longueur, aboutissant à des plaques de platine de i*"", ( 92 ) enfouies à une profondeur de i", 3, étaient installés avec isoloirs télégra- phiques et dans chacun doux on avait interposé un galvanomètre sensible. De nouveaux fils de fer furent employés et les plaques placées à environ a""", 5 plus vers l'ouest et vers le sud. Les anciens conducteurs furent cependant gardés quelque temps pour des comparaisons. » A Kultala l'installation était à peu près la même; seulement les lon- gueurs et les directions étaient un peu différentes ft les plaques étaient placées dans l'eau de la rivière d'Ivalo et de ses affluents. » Avec un électromètre de Mascart, donnant dix-huit divisions poiu- un volt, et avec le galvanomètre, ou a pu éliminer les forces perturbatrices provenant du contact de la polarisation. » 1° Lorsque deux galvanomètres à peu près semblables fin-ent introduiis dans les deux conducteurs est-ouest, près de Sodankylii, situés l'un à s""", 5 plus à l'est que l'autre, les déviations dans les deux galvanomètres se mon- Fig. I. traient presque identiques. Dans la firj. i, la courbe 1 représente les dé- viations dans l'ancien conducteur, et la courbe II celles dans le nouveau. » Chaque centimètre d'abscisse représente deux minutes; chaque cen- timètre d'ordonnée 200' d'arc. 1° La similitude des deux courbes montre que les variations proviennent du courant terrestre et que l'effet des causes perturbatrices est très faible. » 2° Les variations, grandes et nombreuses, surtout dans le courant i 93 ) est-ouest, se montraient, comme précédemment, assez rares à Kultala. Il semble en résulter que le pôle nord de la Terre est entouré d'une ceinture de coiu'ants ferrcsires. » 3" Les variations magnétiques et celles du courant terrestre ont un rapport intime. ' Courants éleclriques de l'air. — Dès le 12 octobre !883, un appareil d'écoulemmt fut installé sur la montagne Kommaltiwaara (i3o™de haut), à 6'"" de la station Sodankylà. L'app;n'eil, rpii occupait une surface de 36/\""i, consistait en un fil de fer, garni, à chaque demi-mètre, de pointes en laiton, et posé en spires rectangidaires à la distance de i'",5. Le fil reposait sur des poteaux munis d'isoloirs à acide sulfurique (Mascarl), attachés solidement à une construction en bois. Un fil isolé conduisait jus- qu'au galvanomètre de la station, » A la station Kultala, quatre appareils, marcjués I, II, III, IV, étaient situés comme l'indique le plan [Jig. 2). Deux fils conduisaient à la station Fie- 2. XORD h 334 mètres a h 324 mètres h 253 mètres a h 246mètre^ Ç) Cobano d' oBservu/ïon et de là à deux plaques de zinc immergées. Les appareils pouvaient être réunis, de différentes manières, avec le galvanomètre par un conunula- teur O". La rivière d'Ivalo est située à environ 160" au-dessus de la mer. I) Les observations fin-ent faites à Sodankylà et à Kultala avec des ap- pareils identiques. On observait d'abord la déviation par le courant, puis on introduisait, dans des directions opposées, im élément Leclanché, qui faisait connaître la force électromotrice en volts. A Sodanhylà le courant observé était d'abord négatif, c'est-à-dire allant de la terre à l'atmosphère. C. K., 1S84, 3° Semestre. (T. XCIX, N° 2.) j3 ( 94) mais il changea quelquefois de direction et resta toujours positif pendant que l'aurore boréale régnait. Des variations ayant même caractère étaient assez nombreuses et souvent assez brusques. Avec les appareils de Kultala, on fit de nombreuses expériences, qui conduisent aux résultats suivants : » 1° Si deux appareils d'écoulement, à peu près semblables et à la même hauteur, sont réunis au galvanomètre, ils ne donnent aucun courant. » 2° L'appareil II, uni à l'appareil I, avec une différence de hauteur de lo", donnait toujours un courant positif, c'est-à-dire de haut en bas, dont la force électromotrice variait considérablement, comme l'indiquent les nombres suivants, exprimés en volt : l8 mars. . 0,1171; 0,1714 20 mars. . 0,1891; 0,3262; o,2632; 0,2632 ig mars.... 0,116!; 0,1 4oo 21 mars. . o,o53o; o,o53o. >; 3° Tout près de la Terre se trouve une couche d'air où la densité électrique est plus grande qu'au-dessous. Avec deux petits appareils mo- biles on constata, par des expériences assez pénibles, que le minimum de densité se trouve entre 3™ et 9°* de hauteur. 0 A partir d'une couche qui se trouve à quelques mètres au-dessus de la Terre, la force électromotrice croît avec la différence de hauteur entre les appareils d'écoulement. Certaines circonstances portent à croire que la force croît plus rapidement que la différence de hauteur. ■1 Elude des phénomènes lumineux. — L'année n'était pas favorable pour des observations de cette espèce. Une température relativement élevée ré- gnait presque toujours; la pluie et la neige tombaient, non en grande quantité, mais presque continuellement. Le nombre des aurores boréales n'était que le dixième du nombre ordinaire, et encore ces aurores ont-elles été faibles, fait assez étonnant au milieu d'une période de maximum. > On sait par l'expérience que les appareils d'écoulement produisent la lumière, tantôt sous forme de lueur diffuse, tantôt sous forme de rayons. » La première forme se montre assez facilement; déjà à Sodankylà on pouvait la constater plusieurs fois sur le Kommattiwaara dans certaines circonstances favorables, parfois avec l'œil nu, plus souvent encore avec le spectroscope. A Rullala la plupart n'étaient visibles qu'avec le spectro- scope, surtout parce qu'il fiiisait, dans les circonstances les plus avanta- geuses, un clair de lune assez vif. » L'expédition étant munie d'une machine électrique de Ifoltz, de nou- velles expériences furent exécutées avec elle, par M. Biese et par moi, les 27 janvier, 3, 4> 6, 7, 8, 12, iG, 20, i!\ février. ( 95 ) i> 1° L'appareil d'écoulement produit en certaines occasions une lumière diffuse qui donne la réaction spectrale de l'aurore polaire. ») 2° Une machine de Hollz, mise en action dans le conducteur, renforce ce phénomène, s'il existe déjà, et peut même le provoquer dans des cir- constances extérieures favorables ; i> 5'^ Le phénomène ne se voit pas à l'oeil nu, si la Lune a une haute in- tensité, mais souvent le spectroscope annonce, même alors, sa présence. ) Les phénomènes lumineux sous forme de rayons exigent des circon- stances extérieures particulières, surtout une température basse et un état barométrique relativement faible, qui ont été bien rares pendant cette année et qui ont apparu le plus souvent en plein clair de lune. Néanmoins, l'un des observateurs, M. Roos, a vu le phénomène au-dessus de l'appa- reil T, le 27 février et le 2 mars, la deuxième fois avec pleine certitude. . En attendant que les trois natures de phénomènes aient été décrites, nous nous bornons à appeler l'attention des physiciens sur le nouveau principe de mesure de l'électricité atmosphérique par l'emploi des appa- reils d'écoulement. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. J- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVBAGBS REÇUS DANS LA SÉANCE DO 7 JUILLET 1884. Notes sur la géologie du département de l'Ariège; par M. Hébert. Lagny, imp. Aurcau, 1884*, in-8°. Sur la position des calcaires de l'Ecliaillon dans la série secondaire; par M. Hkbeut. Lagny, imp. Aureau, 1881 ; opuscule iu-8°. Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Eludes, publiée sous les auspices du Minis- tère de r Instruction publique, section des Sciences naturelles, t.XXVIIet XXVIIL Paris, G. Masson, i884; 2 vol. in-8°. (Deux exemplaires.) Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie conchyliologique; par le D' P. Fischer; fasc. VII. Paris, F. Savy, 1884 ; in-8". ( 9G ) Annales de l'observatoire de Moscou, publiées par le professeur D'' T. Bredi- chin; vol. X, i'"*liv. Moscou, A.. I-ang, i884; in-Zi". Sur la météorite de Ngawi, tombée le 3 octobre i883 dans la partie centrale de l'île de Java; /wrE.-H. Von Baumhauer. Sans lieu ni date; br. in-8''. (Extrait des Archives néerlandaises.) (Présenté par M. Daubrée.) Wealhermass. Impérial meteorocjical obiervalory Jokio, Japan ; march- august i883. Tokio, i884; G fascicules in-4°, avec tableaux, traduits en Irançais, de aoiàt 1882 à août i883. (Présenté par M. E. Becquerel.) Report of the Naval observalory in tlie hydroqraphic departmenl admiralty Tokio ; n° 2, i883, october. Sans lieu ni date; \n-f\°. (Présenté par M. E. Bec- querel.) Àbhandlungen der Kônigliclien Âkademie der Wissenschaften zu Berlin, aus dem Jahre if^83. Berlin, [884; ii>4°- Meteorologicol observations mnde al the honorable east India Company' s maqnelival obseriiatory at Singapore ; by cup. C.-M. Elliott, in the years 184 1- 1845. Madras, i85o; in-4°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 21 JUILLET 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Bertrand présente à l'Académie les deux Notes inédites suivantes d'Jiujiistin Fresnel, qui ont été trouvées au milieu des papiers d'Ampère. Elles ont été signalées par M. Joubert, secrétaire général de la Société de Phy- sique, qui avait été autorisé à faire des recherches dans les nombreux car- tons ou l'Académie a réuni les papiers offerts à l'Institut par les héritiers de Jean-Jacques Ampère, le fils de l'illustre physicien. ÉLECTRICITÉ. — Comparaison de la supposition des courants autour de l'axed'un aimant, avec celle des courants autour de chacpie molécule. Note d'AucusTix Fresnel ('). « Par l'analogie de l'aimantation de chaque anneau de la surface d'un (') Dans son premier Mémoire, Ampère avait expliqué les propriétés de l'aimant |>ar ties courants rircnlaires autour de l'axe; c'est dans un Mémoire lu le i5 janvier 1821 qu'il f,\it mention, pour la première fois, de l'hypothèse des courants parliculaires. Cette hypothèse C. R., 1884, 3« Semestre. (T. XCIX, h' 5 ) 1 4 (98 ) cylindre d'acier placé dans une hélice traversée par un courant, j'avais conclu, clans la supposition des courants autour de l'axe (') : » 1° Que le courant d'un fil conjonctif produirait un autre courant dans un fil d'acier parallèle au premier, el dont les extrémités seraient mises en communication par un conducteur; » 2° Qu'au moyen d'une sorte île polarisation produite dans les parti- cules du fil d'acier par l'action du fil conjonctif, le courant se perpétuerait dans le premier, après que le fil conjonctif aurait cessé d'agir sur lui, de même que les courants se perpétuaient dans le cylindre retiré de l'hélice; M 3° Que si on supprimait la communication entre les deux extrémités du fil d'acier, la polarisation de ses particules ne pouvant plus continuer à produire le courant, il devait se manifester une tension d'électricité opposée à ses deux extrémités, et j'avais conçu sur ce principe l'idée d'un appareil voltaïque composé d'un faisceau de semblables fils. Ces expériences, faites lui avait été suggérée par Fresnel, comme il résulte du fragment suivant, écrit de la main d'Ampère, et qui fait partie des papiers appartenant à l'Académie : « Cette liypothèse (l'hypothèse des courants autour des particules) m'a été communiquée par M. Fresnel, qui trouvait plusieurs avantages à considérer de cette manière les courants électriques de l'aimant. Je m'écarterais trop de mou sujet si je voulais exposer les raisons qui peuvent l'appuyer, celles qui me paraissent rendre plus probable la manière dont j'ai d'abord conçu les courants électriques de l'aimant, telle que je l'ai admise dans le cours de ce Mémoire, et surtout si je voulais examiner une troisième manière de les concevoir, qui, conservant complètement l'analogie des courbes formées dans des perpendiculaires à l'axe d'un aimant, et des lignes qui vont de l'extrémité positive d'un fil conducteur à l'extrémité négative, parallèlement à sa longueur, analogie prouvée jjar un si grand nombre de faits qu'elle m'a, pour la plupart, indiqués d'avance, présentait, pour le calcul de l'action mutuelle de deux courants, la même facilité que l'hypothèse de M. Fresnel, et tendait, en outre, à ramener à un principe unique les attractions et répulsions électriques ordinaires, et celles que j'ai reconnues entre deux courants électriques, en rendant compte de toutes les différences qui semblent établir, entre les uns et les autres, une dissemblance ou même une opposition complète. » Cette troisième hypothèse, que j'avais déduite de quelques faits que j'ai reconnus depuis s'expliquer également bien dans celle que j'expose ici, est d'ailleurs trop éloignée de la manière dont tous les physiciens ont considéré la cause des phénomènes électriques pour qu'on puisse s'y arrêter. Quelle que soit l'opinion qu'on adopte sur de pareils sujets, les faits et les lois auxquelles ces faits sont soumis restent les mêmes, ainsi que les moyens par lesquels il est donné à l'homme d'arriver à la connaissance de ces lois. » ( ' ) Voir la Note de Fresnel, Sur des essais ayant pour but de décomposer l 'eau avec un aimant [Annales de Chimie et de P/ijsitjue, t. XV, p. 219, Cahier d'octobre 1820, et OEut'res de Fresnel, t. ÏI, p. ô^S). ( 99 ) par différents procédés, entre autres par les grenouilles, qui offrent l'é- preuve la plus sensible, n'ont donné aucun résultat. » Dans la théorie des courants autour de chaque molécule, un fil con- jonctif parallèle à un fil d'acier doit produire, autour des molécules de celui-ci, des courants dans le plan passant parles deux fils. Il n'y aura pas de courant longitudinal; des grenouilles interposées entre les deux extré- mités de ce fil ne seront pas affectées; l'eau ne sera pas décomposée, etc. Le fil d'acier ne présentera ensuite aucun signe de magnétisme ; mais, si l'on prenait un tel fil et qu'on le tournât en hélice, de manière que le côté de sa surface qui était en regnrd avec le fil conjonctif se trouvât en dedans ou en dehors de l'hélice, ce fil formerait un aimant dont le sens du ma- gnétisme dépendrait du sens de l'hélice, et du sens dans lequel serait placé le côté du fil d'acier qui était en regard avec le fil conjonctif. » Dans la supposition des courants autour de l'axe, le sens de l'aiman- tation d'une aiguille par l'action d'un aimant cylindrique creux, dans l'in- térieur duquel elle est placne, doit être le même que celui de l'aimant, c'est-à-dire que les deux mêmes pôles de l'aiguille et du cylindre doivent se trouver du même côté. L'expérience de l'aimantation d'une aiguille par une hélice confirme ce résultat. Il faut remarquer qu'il est contraire à ce- lui de la théorie ordinaire du magnétisme. Dans cette théorie, une aiguille placée dans un cylindre creux doit s'aimanter, de manière que ses pôles soient opposées à ceux du cylindre situés du même côté. » D.ins la théorie des courants aulotir de chaque molécule, le sens de Portion de la derniire spire de cette figure. Il faut supposer le fil de retour abc et le fil Si l'on suppose que le décroissement de l'intensité du magnétisme des extrémités des barreaux vers le milieu soit représentée par une logarith- mique (ce qui ne peut être vrai, à la rigueur), l'intensité des courants, à une distance donnée de chaque extrémité, sera proportionnelle à — jd~^ expression dans laquelle c^est la distance entre l'extrémité et le point au- quel on considère l'intensité des courants, l'unité étant la distance entre l'extrémité et le point auquel l'intensité du magnétisme est à l'intensité du magnétisme à l'extrémité : : i '.b. « L'intensité des courants est aussi, dans ce cas, proportionnelle qU f.d à — 7 , a étant l'intensité du magnétisme à l'extrémité, d la distance, a" — i comptée de l'extrémité, à laquelle on considère l'intensité des courants, exprimée par la distance, à laquelle l'intensiié est c, prise pour unité. On peut de même exprimer l'intensité des courants, aux différents points de la longueur du barreau, par une loi quelconque de décroissement de l'inten- sité du magnétisme. Pour concevoir ce décroissement de l'intensité du magnétisme dans la théorie ordinaire, il faut admettre que la décomposition du fluide magné- tique naturel croit en quantité dans les particules, depuis les extrémités des barreaux jusqu'à leur milieu, suivant la même loi que l'intensité des courants dans la théorie électrique. Si l'on suppose que l'intensité du ma- ( 'o1 ) gnétisme décroisse des extrémités vers le milieu, suivant une logarithmique, la quantité de fluide naturel décomposé, à un point quelconque, sera re- présentée par les mêmes expressions que l'intensité des courants, d étant la distance à laquelle on considère la quantité de la décomposition. 5 juin 1821. MÉCANIQUE APPLIQUIÎE. — Etude sur les déformations géométriques, déterminées par récrasemeiit d'un cylindre entre deux plans; par RI. Tresca. « Lorsqu'on écrase un cylindre droit, à base circulaire, dans le sens de son axe, le diamètre des différentes sections transversales augmente en même temps que la hauteur diminue, et l'on pourrait croire que chacune des couches a également contribué à cette augmentation. Il n'en est rien cependant, et l'expérience prouve que les deux bases, en contact avec les cales intermédiaires à l'aide desquelles on détermine l'écrasement, à moins que celles-ci ne soient très polies ou sillonnées de traits parallèles très lisses, contractent à ce contact une adhérence complète qui les empêche de chan- ger de dimensions. » C'est pour cette raison que les couches intermédiaires s'écoulent laté- ralement d'une manière inégale, et nous avons cherché, dans les considé- rations qui suivent, à nous rendre compte géométriquement de ce mode de déformation, qui doit nécessairement être symétrique par rapport à l'axe du cylindre el par rapport à la section transversale, située à égale distance des deux bases. Nous pourrons ainsi nous borner à considérer un quart OM seulement de la section méridienne, dans laquelle les axes de coordonnées coïncideraient respectivement avec l'horizontale de la section moyenne, de rayon Ro, et avec l'axe même du cylindre, de hauteur 2H. » Nous supposerons que le rayon Rj, devient r, sur toute la hauteur du cylindre, lorsque H se trouve réduit à /(, et, en admettant que le volume reste constant, on aura nécessairement, entre ces quatre quantités, la re- lation /■=A = R=II. » Nous diviserons le cylindre en parties égales par des plans horizon- taux comprenant entre eux des tranches de même volume, el chacune de ces tranches, aussi en \\n certain nombre de cylindres annulaires, corres- pondant chacun à la n'™" partie du volume total, ce qui nous permettra ( io5 ) de rechercher, après la déformation, ce que sera devenu chacun de ces volumes partiels. » Le mode de calcul sera absolument le même que celui employé pré- cédemment dans l'étude de la déformation d'un parallélépipède rectangle, avec allongement dans un seul sens ^Comptes rendus^ 29 octobre i883), si ce n'est que les hyperboles telles que lu seront d'un degré supérieur, parce qu'elles devront exprimer que le volume du solide de révolution qu'elles enveloppent reste constant. » I/ en désignant par r, Ro et R, les trois rayons ?il, nm et np, H et // étant comme précédemment la hauteur primitive ON, et la hauteur 0« après l'écrase- ment. » On aura alors Trr^H = Tzr-h + voI.S/mQ 4- voI.Q?/a\9, équation que nous développerons d'une manière analogue à celle qui a été C. R., 1884, 2' Semestre. (T. XCIX, N° 5.) ^^ ( io6 ) utilisée dans l'élude de l'écrasement d'uu parallélépipède 7r/-H = nr-h + nr^h logbyp —^ + -[a.- — ^l)j. Elle se réduit à /■2 H = r- h + /•- h log hy p ^ + (.r- - R ^ ) y, et, par suite de la relation r-h = R,^ J", Kr j = Kj + Ps J loghyp j + (j:= - R;,)/, d'où 1) Cette équation est celle de la logarithmique ip; pour j: = R, elle T> 2 donne j = h, et pour x = R„, loghypj = loghypA -H i — ^• » Les développements dans lesquels nous sommes entrés précédemment nous permettent de ne pas nous arrêter aux détails des calculs, et nous nous bornerons à en indiquer numériquement les résultats pour un cas particu- lier, celui d'un cylindre dont la demi-hauteur primitive est 8, le diamètre 8 également, et dont la hauteur est réduite à moitié, par voie d'écrasement, entre deux plans horizontaux. » Nous diviserons ce demi-cylindre en 8 zones horizontales de hauteur I, et, dans chacun de ces cylindres partiels, nous considérerons trois rayons intermédiaires, p, = 2, fo = 2, 8^, pj = 3,46, p„ = [\, qui défini- ront 3 aiuieaux concentriques de volume égal à celui du cylindre centrai, ce qui produira une division du cylindre primitif en 64 volumes équivalents. » La logarithmique principale R [fig. 2) aura pour équation et son ordonnée, pour le rayon R„ = 4, sera loghypj>- r- loghyp4 + i — 2 = o, 3863, d'où 7 = i,47'53 pour le point t, ( I07 ) M Les quatre tranches horizontales situées au-dessous de ce point auront pour hauteur commune 11,47153 = 0,36788, et les logarithmiques qui doivent former leurs prolongements émergeront à la nouvelle périphérie du cylindre aux hauteurs respectives i, 2, 3, 4- Fin. -. » L'équation générale des trois liyperboies A, H, C sera et, en particulier, Pour A x^/ = 4 X 4 = 16, Pour B .r^j = 8 X 4 = 32, Pour C x-y = 12 X 4 = 48, ce qui, pour x = 4. donne respectivement les valeurs de j y = I pour A, J = 2 pour B, 7=3 pour C. )) I>es ordonnées j,.des horizontales situées au-dessus de gt seront ob- tenues par l'équation générale ( 'o8 ) dans laquelle w est le volume de l'une des 64 parties du volume total divisé par n, soit R= xH = i6x 8 = 128. En y mettant pour n la valeur convenable, on trouve Pour D lôloghyp 7^ = 3 X ^— » d'où j", = t.SSgS; Pour E lôloghyp — = 2 X ^— « d'où y, = 2,4266; Pour F lôloghyp — = i x -5— î d'où j-, = 3, 1080. » Toutes les hauteurs calculées sont ainsi les mêmes que celles du pre- mier exemple prismatique que nous avons considéré, mais les dimensions en largeur ou en rayons sont très différentes. » Nous ferons le calcul complet pour l'une des logarithmiques I, supé- rieure à R; il faut satisfaire à la condition que le volume compris dans l'angle formé par E et I soit égal à 8 volumes partiels, et il suffit pour cela que nous considérions l'une quelconque de ces logarithmiques comme si elle s'était formée en enfonçant coucentriquement un disque île rayon R„ appliqué sur la base supérieure du cylindre. » Si nous désignons par r l'abscisse d'une de ces logarithmiques et par r' l'abscisse du point où elle viendra percer le plan de la base primitive, elle aura pour équation ioghyP7 = ^(^^-R:)- » Pour la courbe I, en particulier, qui correspond à l'horizontale L, il sera facile d'obtenir la valeur de /; nous avons trouvé log^» = l, "r. 2 et par suite /''2 = iR^ + R^' = |r6= 24, d'où r' = 4,9i. » Chacune de ces valeurs étant maintenant connue, l'équation corres- pondante de la logarithmique l'est aussi, et permet de déterminer r pour chacune des valeurs de ^ correspondant aux horizontales qui sont tracées à la suite des hyperboles. Le tracé complet de la figure se trouve ainsi complété par la connaissance de toutes les cotes. f 109 ) » Il y a lien de faire remarquer que, pour des tranches successives d'égale épaisseur, les valeurs de r'^ sont équidistantos. I) La loi logarithmique de la distribution des tranches, après la défor- mation, reste la même que pour le [laralléiépipède, et on la déduit facile- ment de la remarque qui vient d'être faite; elle se traduit {fuj. i) par «p' — «/« _ NO ce qui revient à fip — nm NO — N« » En utilisant l'équation générale des logarithmiques supérieures et en substituant, on trouve immédiatement relation générale entre les deux ordonnées j^t et /„', de la même hurizon- tale, avant et après la déformation. » Pour ya^= H, le second membre est nul, ce qui correspond kj^^i'^ f'i comme l'indique la figure. » Pour jja = A, on arrive simplement à ce qui correspond à la logarithmique principale et à riiorizontaie qui lui sert de base. I) Si l'on voulait obtenir ime relation entre les ordonnées j^^' ^t ja; des deux horizontales primitives y» ^'J'a, après leiu- déplacement, on pourrait écrire immédiatement » Cete loi logarithmique n'est toutefois applicable qu'au-dessus de l'ho- rizontale de la logarithmique principale. Au-dessous, toutes les couches sont réduites dans une seule et même proportion. » On a reproduit sur la figure O/ipcj {fuj. 2) les sections des 32 cases qui correspondent aux 32 divisions du demi-cylindre primitif; on n'y trouve plus les aires égales, considérées précédemment, et qui sont ici remplacées par les sections droites des solides de révolution, de même volume, en les- quels le solide primitif s'est nécessairement transformé. f I lO ) » Vérifications expérimentales. — Il n'était pas possible île réaliser expé- rimentalement le mode de déformation d'un parallélépipède avec allonge- ment dans lin seul sens, et la tliéorit- de cet écrasement ne pouvait recevoir sa sanction qu'aj^rès avoir été étendue à la déformation cylindrique d'un cylindre, qui est au contraire d'une réalisation très facile. » L'écrasement d'iui cylindre ne répond pas exacleuteiit aux déforma- tions qui viennent d'être indiquées; mais il en diffère seulement par une plus grande continuité des faces de séparation des différentes couches lionzonlaies, qui présentent des formes lenticulaires, par suite de l'atté- nuation dfS angles aux différents points de raccordement; mais celte atté- nuation n'altère point certains caractères principaux, même dans leurs dimensions. C'est ainsi que l'on peut reconnaître, dans un cylindre écrasé, l'exactitude de la loi des épaisseurs mesurées suivant l'axe, et, à la surface extérieure, celle de la largeur des couches annulaires dans les plans des bases, et enfin la (orme même des transformées des verticales pri- mitives. » Pour la vérification de ces dilférenls points, il n'était pas même né- cessaire de faire de nouvelles ex()ériences ; celles de i865 nous suffisent, et elles offrent, sur tontes les autres, cet avantage que les cotes relevées à letns date> ne satuaient être entachées d'aiicune prévention; les échantil- lons eux-mêmes ont d'ailleurs été conservés dans leur état [)rimitif. » Les figures qui seront pidîliées à cet égard ne laisseront aucun doute sur la concordance des évaluations numériques. Quant à la cause qui dé- termine l'adhérence entre les faces primitives et les cales par l'intermé- diaire desquelles la pression est transmise, il n'y a pas lieu de la chercher ailleurs que dans la résistance supplémentaire à laquelle donnerait lieu le frottement de la matière amenée par la pression à 1 état de fluidité, avec les parois métalliques de ces cales. » Jusqu'ici les formules théoriques qui expriment les lois de la répar- tition des pressions dans une masse fluide n'ont pu être intégrées; la con- naissance exacte du mode de déformation, telle qu'elle se trouve précisée par les nouvelles équations, donne par elle-même la notion exacte du mode de répartition de ces pressions, auxquelles sont exclusivement dues toutes les déformations. » ( t" ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur deux théorèmes de M. Sylvesler et sur la Règle de Newton (' ) ; par iM. du Jonqdières. « VIII. C'est, je le répète, à M. Sylvester que revient l'honneur d'avoir découvert la âémonstratiou complète de la Rècjle de Newton, car ce qu'en avaient dit quelques mathématiciens du siècle dernier (aucun d'ailleurs ne s'en étant occupé avant lui dans celui-ci) était loin de mériter ce nom, comme Waring en faisait déjà la remarque (voir Meditationes algebrnicœ, Partie IX, p. 4^, édition de 1782). Toutefois il n'y était pas parvenu tout d'abord. L'illustre géomètre communiqua à la Société royale de Londres, dans sa séance du 7 avril 1864, un Mémoire fort étendu (87 pages), intitulé : Bechercliessurla Pèyle de Newton; mais, malgré des investigations profondes, où les travaux de M. Hermite sont plus d'une fois cités et mis à contribu- tion, il ne parvenait à le démontrer que pour les cinq premiers degrés, ce qui, pour le dire en passant, suffirait, au besoin, i)our montrer la diffi- culté du sujet. M. Sylvester ne devait pas d'ailleurs s'en tenir là longtemps; car, des le 19 juui i865, il avait découvert If secret tie cette règle et, qui plus est, sa généralisation C-), et en donnait connaissance dans une séance de la Société malhémalique, au Collège de l'Université, à Londres; bientôt après, le 28 du même mois, il en faisait le sujet d'une lecture publique au Collège Roval, initiant ses nombreux auditeurs aux méthodes diverses qu'il avait successivement employées pour démontrer diiférents cas particuliers de la règle précitée, jusqu'à ce qu'enfin il eût aperçu clairement l'origine du théorème et de sa généralisation, exprimée par un théorème, ' qui est. (') Foii une première Comiminicalion à ce sujet dans les Comptes rendus du i5 juillet 1884. (■-) Dans la démonstration de ce théorème i;<'-iiéral, l'une des deux suites que l'on a à considérer pour comparer finaleraeni les nombres de variations de signesquis'y produisent pour des valeurs de x comprises entre deux limites données se compose de fonctions dont le second terme est multiplié par une fraction dans laquelle (igure une indéterminée com- mune à toutes. C'est cette indéterminée qui, entre autres choses, donne à la mélhodc de M. Sylvester une importance et un caractère particuliers. Lorsqu'on fait cette indéterminée égale à — m, on est facilement conduit aux fractions multi[)licatrices de Newton. Le troisième théorème de M. Sylvester contient même deux telles indéterminées, ce qui lui donne un caractère encore plus grand de genér.ilile. ( 112 ) )) dit-il, à la règle de Newloii ce que le théorème de Fourier est à celui de » Descartes (' ) ». » Deux antres théorèmes, apportant, dans la forme principalement, un perfectionnement au premier, furent ensuite pubHés, avec des explications assez brèves, par M. Sylvester lui-même, dans le Tome XXXI du Philoso- phical Magazine pour 1866, p. 2i4("). Ce n'était pas lui, d'ailleurs, qui avait fait la première publication de ses importantes Communications de l'année précédente. M. le professeur Ptukiss s'était chargé immédiatement de ce soin, datis la 4^ livraison de VOxford, Cambridge and Dublin mathemalical Messenger [i865), p. laS. M. Sylvester fait une allusion approbative à cette savante et complète analyse, dans deux Lettres adressées par lui, en i865, au rédacteur en chef du Pbilosopliical Mnc/azine ('). I^a teneur de cette cor- (') Les deux suites dont il est question dans le Nota précédent étant désignées par les symboles (/) et (G), le théorème de M. Sylvester, d'où se déduit la Règle de INewton, peut s'exprimer ainsi : Le nombre des doubles permanences gagnées par les suites [ f] et [Or] dans le passage c/e j: =: « rt .'• = 8 ( a < p ) est égal au nombre îles racines léelles de l'équation /[-c) = o comprises entre a rt p, ou le surpasse d^un nombre pair d'unités, (L'auteur appelle f/ortifeç /^fn/;rt«(v/r(,'i les permanences simultanées des deux suites.) (^) Cet arliclc de M Sylvester est intitulé : 0« an iniproi'cd form of statement of Ihe neiv rule for the séparation of tlie roots of an algebraical équation, ivith a postscript contai- niiig a nei\' tlieorem ; by ])i'ofessor Sylvester. Quant au résumé de sa lecture au Collège Roval, il se trouve dans le recueil des Pioceedings of the J.ondon matlienuiticnl Society, n° 2. (') Philosophical Magazine (1865), t. XXX, p. 1Z1 et 365. On lit, dans la seconde de ces lettres, le passage suivant (|u'il importe de citer ici : 1) .... It (my lecture) does contain a pioof in extenso of Ncwton's theorem, not merely that ■wliich commonly goes by the name; but of tlie complète theorem in the form given to it by Nev/ton himself, which had been lost sii;ht of, whitout excejtlion, so far as I know, by ail who huve since treated of thesubjcct, in whieh form it is a rafinement upon Descartes's rule of sigus, and admits of beeing generalized still furlher into a theorem wliich bears to tself the sanie kind of relation ihat Fourier's iheorem bears to Descartes's, tliis generalized theorem, vvhicb is of a geminate character, beeing in its turn inchuled in one still more gênerai, containing an arbitrary parameter (limited). » The lato deeply lamented M. Purkiss bas drawn up a very full account of thèse inves- tigations for the number (if the Cambridge, Oxford nnd Dublin mathematical Messenger, which bas j'iist made its appearance (page 365, lij^nes p.2 et suivantes). » Une traduction de l'excellent article du professeur Purkiss, qu'on pourrait ainsi plus aisément consulter avec le Commentaire de M. Genocehi, ainsi qu'avec le texte même de la lecture de M. Sylvester, ne pourrait être que très agréable et ])rofitable aux géomètres qui ( ii3 ) respondance prouve l'imporlance que son auteur attachait à sa récente et laborieuse découverte. M L'im[)ression produite par cet événement scientifique avait été pro- fonde parmi les assistants. Au début de son article, M. Piirkiss félicite son pays, de ce que la gloire d'avoir découvert la démonstration si longtemps et vainement cherchée était le partage d'un compatriote de Newton, et non d'un étranger. Ce sentiment se traduit, dès la première ligne, par le distique suivant, où le sentiment de la justice internationale trouve d'ail- leurs sa place à côté de la fierté légitime du citoyen britannique : Ortœ a Cartesio, quant Newtonus insuper auxit, Docln'nce, en I demum fons et origo palet (' ) . » IX. Ces détails complémentaires n'étaient pas inutiles pour montrer s'intéresseront à la question. La transition du théorème de M. Sylvester à celui de Newton s'y trouve, notamment, indiquée d'une façon beaucoup moins sommaire que dans l'article de M. Genocchi, bien que, par son extrême concision, elle laisse encore au lecteur le soin d'une investigation personnelle qui n'est pas d'ailleurs sans profit. A ce propos, il n'est pas inutile d'observer que, pour retrouver, a un facteur numérique près, \es/ractions multiplicatrices de Newton, qui affectent le premier des deux termes de chaque fonction (G), lorsqu'on part de celles de M. Sylvester, qui affectent le second de ces termes, et, en conséquence, pour obtenir les deux mêmes suites de signes (G) par les deux méthodes, il faut écrire les dérivées successives de/(.»-) (que RI. Sylvester fait inter- venir) dans l'ordre décroissant et non dans l'ordre ascendant ; car, dans ce dernier cas, on obtiendrait bien une succession des mêmes signes, mais disposés en ordre inverse l'un de l'autre, ce qui, il est vrai, ne modifieen rien le résultat cherché, mais pourrait troubler un lecteur uniquement préoccupé de se rendre compte comment l'un des the'orèmes et ses éléments se déduisent de l'autre. (') L'explication ci-après fera mieux comprendre le rapprochement que M. Purkiss fait dans ces deux vers. Après qu'on a effectué sur les coefficients de l'équation donnée (rendue complète, si c'est nécessaire, par l'adjonction de coefficients nuls) la série d'opérations que prescrit la Règle de Newton et formé de la sorte la suite des termes (G), dont il suffit d'ailleurs d'écrire les signes, cette Règle peut s'énoncer ainsi : Autant la suite (G) a de variations, autant, au moins, l'équation a de racines imagi- naires; et par conséquent, autant la suite (G) a de permanences, autant, au plus, l'équa- tion a de racines réelles ; les différences étant, dans les deux cas, des nombres pairs, si elles existent. Sous cette forme, on voit clairement l'analogie et la différence qui existent entre la Règle G. R., 1884, 2' Semestre. (T. XCIX, K° 3. ) I (3 ( Il/l ' qu'en signalant aux géomètres un point à éclaircir dans cette importante question, je ne leur proposais pas un problème inférieur à leur talent. En les conviant à des recherches nouvelles sur un terrain déjà fouillé si pro- fondément par M. Sylvester, mais qui n'est peut-être pas épuisé, je me suis couvert de sa haute autorité pour donner à ma requête un crédit qu'elle ne pouvait tirer de moi seul. » Il me reste encore à appeler Irur attention sur un autre point con- cernant, non plus une comparaison entre la Règle et d'autres mé- thodes tendant au même but, mais certains cas singuliers de la Règle même. Quoi qu'il en soit, le théorème de Newton est désormais placé au- dessus des rares nuages qui peuvent subsister encore ("). Depuis la dé- monstration que M. Sylvester en a donnée, en même temps que celles de théorèmes plus généraux, de l'im desquels elle n'est qu'un sin)ple corollaire, la Règle de Newton, « cette merveilleuse et mystérieuse Règle », comme l'appelle M. Sylvester dans son grand Mémoire de 1864, est devenue et restera, aux mains des géomètres, un instrument simple, commode, exact, souvent précieux en ce qu'il peut, dans mainles circon- stances, dispenser de toute autre méthode (-). Si j'ai réussi à faire partager de Newton el celle de Descartes, et en quoi consiste ce que Newton a ajouté au précepte de son immortel devancier. Soit, par exemple, Fractions multiplicatrices '- i Équation proposée x^ — 5.^^+ i i.r ~ i5 = o Signes des termes de la suite (G) + — — -+- La suite (G) présentant deux variations et une permanence, l'équation a au moins deux racines imaginaires, et au plus une racine réelle; ce qui, vu le degré 3 de l'équation, in- dique qu'elle a précisément deux racines imaginaires et une racine réelle. La règle de Des- cartes indique ici la possibilité de trois racines réelles. (') Ce n'est qu'avec une grande réserve que j'énonce ce simple doute, qui ne porte d'ailleurs que sur un cas particulier du texte même de Newton et non sur les théorèmes de son illustre successeur et commentateur. (2) J'en ai présenté un exemple au § VIII, en nota. En voici un second, un peu moins simple : Fractions multiplicatrices. . . i_I__2_ 2 l_E-_î-i Équation proposée 3.c'— 2.r"-f- œ'-l- iia;=— 4ox'-)- Sj-*— ^G^c^— 56i-=— 8a: — 4S = o Signes de la suite (G) _|-__(-_|_ _(. _j__|_ _|_ La Règle de Newton indique donc l'existence de trois racines réelles et de six racines imaginaires ; ce qui est exact. Celle de Descartes indique hpossibilité de neuf racines réelles, savoir cinq positives et quatre négatives. ( ii5 ) ma conviction à cet égard, je n'aurai point à regretter les soins que j'ai pris pour me la donner à moi-même. •' P- S. — En citant le P. Poulain, dans ma dernière Communication, je faisais seulement allusion ^i dt's travaux sur les équations algébriques qui ont paru, notamment eu 186'^, dans les Aouveltes Annales de Mathématiques. Ce savant professeur veut bien me faire connaître qu'il a publié, dans le numéro du 3 mai 1 866 de la revue les Mondes du regretté abbé Moigno, une traduction (avec commentaires) d'une brochure que M. Sylvester avait fait paraître, la même année, sur son théorème. Je m'empresse donc, dans l'in- térêt de la vérité historique, d'ajouter ici ce détail, qui ne saurait d'ailleurs modifier mes appréciations ni mes conclusions sur la Règle de Newton. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'équation en matrices px = xq [*). Note de M. Sylvester. .< Dans la dernière Noie (insérée dans les Comptes rendus) qui roule sur l'équation en matrices binaires x^ — px^^o, j'ai remarqué qu'en addition aux solutions normales or = o, X ^^ p. X P — s r > X p — r (où r, s sont les racines latentes de p), on a la solution indéterminée (due en grande partie à la sagacité de M. Franklin) X = l{d — r) 11) p.c — ix{a — r) avec la condition l{d — r) -+- ^(a — r) i- r = o. Évidemment on a aussi la solution tout à fait distincte X = l{d~-s) \b \ \ p.c — p.{a — s ) avec la condition l[d — s) -h p.{a - s) -h s = o; mais on doit noter que, quand on prend \ = |u,, on reprend les deux valeurs normales x =: r ? X = s ; le fait curieux que, quand Z> = o et c =: o, les deux solutions ( ' ) Voir le précédent Compte rendu, p. 67. (m6) aberrantes forment un troisième couple tout à fait déterminé a été déjà noté, et l'on peut y ajouter la remarque que si, en addition à i ^ o, c = o, on a aussi a — d=^ o, alors l'indétermination reparaît à pas redoublé, la solution entière étant dans ce cas extra-spécialement constituée par une paire de solutions dont l'une et l'autre contiennent c/et/x constantes arbitraires au lieu d'une seule. » Je dois ajouter que, dans le cas où i racines de p (}.,, Xj, . . ., 1,) sont identiques avec / de q {[j.,^ /j.,, . . . , p.,), l'équation px = xq, qui amène à p^x^=xq^, ..., p'x^xq' ft, par conséquent, à {p--k,)...{p-\)x = x{p-- ij.,).. iq- IJ.,), sera satisfaite si l'on fait x = \JV, où U = (/J - h+, ) • • ■ (p - >'«), V = (<7 - p.,v, ) • • • (7 - P-"). de sorte que x (en vertu du théorème déjà cité) aura au moins a — 0 degrés de nullité, c'est-à-dire tous ses déterminants mineurs de l'ordre 9 + i s'éva- nouiront. Mais on sait, pour le cas où 5 = « (et l'on a toute raison de croire pour le cas où 5 a une valeur quelconque au-dessus de l'unité), qu'il existe pour des valeurs spéciales de p et de q des solutions singulières de l'équa- tion px = xq^ lesquelles (comme dans le cas de l'équation de Riccati) sont bien autrement intéressantes et beaucoup plus importantes que la solution générale. » On remarquera que, quand 5 r= m, la solution générale disparaît, tandis que les solutions singulières pour des valeurs particulières de p et de q ayant toutes les racines latentes de l'un identiques avec celles de l'autre forment la base de la présentation des matrices sous la forme de quaternions, nouions, etc. » ( II? ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la soUilio7i (la cas le plus général des équa- tions linéaires en quantités binaires, c'est-à-dire en quaternions ou en matrices du second ordre ; par M. Sylvester. « Soient/?, q deux matrices d'un ordre donné et servons-nous du sym- bole p[ )q pour signifier l'opérateur, lequel, appliqué à une autre matrice a; du même ordre, donne pxq. 1 Alors, si l'on pose (px sera une mjilrice dont chaque élément sera une fonction linéaire des éléments de x; conséquemment, en supposant que les matrices p, q sont de l'ordre w, on parvient ainsi à une matrice de l'ordre w^, et conséquemment ç sera assujetti à une équation identique de l'ordre w"; disons F ~ o. » Je vais donner la valeur de F pour le cas où « = 2, c'est-à-dire où F sera une fonction du quatrième degré. Supposons que P et P' sont deux quantics du second ordre dans les deux systèmes de variables x,, cc.^, . . ., œ„; ^,, Sj, . . ., ^„ coniragradients. Alors, si l'on représente par P' ce que devient P' quand on écrit 5^_, S^^, . . , t?,.^ au lieu de ^,, ^2» • • • ? !«» (P')'- P' sera un invariant du système donné pour toute valeur de /. )i Considérons le cas où V = ax--i- bxy -h cj'^ et V=c/.^'^-\- fi^Y] H-yyj^. Dans ce cas, on trouvera que |[(P')'P^ — 4(P'-P)"j sera identique avec le résultat de ax'- -{- bxy + cy^, yx^ — ^xy + a;? ', de sorte qu'on peut le nommer le contra-résuttant des formes («, è, c), [a, /3, y). Je nommerai donc, en général, l'invariant |[(P')'P- — 4(P''P)'] le quasi contra-résultant des deux formes P, P' quand elles contiennent un nombre quelconque de variables. Or, en revenant à l'expression 9, nommons P le déterminant de Ufp, -+- ii^Pi-^ . . . + Unp„+ o.v et Q le déterminant de «I ?) + «2^2 4- ... -H U^qu - V, où Connaissant ainsi l'équation identique de ç, on peut résoudre immé- diatement l'équation car, en écrivant p[ )q — ç, on a l'équation connue 9" -)- B©' + Co' + D(p -+- E = o, et, conséquemment, en exceptant tonjotirs le cas où E = o (dans lequel cas l'équation devient ou impossible ou indéterminée), on trouve ' E Par exemple, si l'équation donnée est pxq ■+- rxs — T, (jîT =- pTq + jTj, fT = p'-Tq^ + prTqs -+- rpTsq + r-Ts% fT --. p^Tq^ -i- p"" rTsq- -i- prpTqsq -+- rp-Tq^s + pi-ls^q H- rprTsqs + r'^pTqs- 4- r'Tr, et, éventuellement, en ne se servant que des coefficients qui entrent dans les fonctions P et Q par le moyen de formules connues, on réduit x à une somme de multiples de termes de la forme /jT, rT, prU; pTq, iTq, prTq; pTqs, rTqs, piTqs, et ainsi en général. Donc le problème de la résolution des équations li- néaires est complètement résolu ; seulement il reste à traiter en détail le cas singulier où la matrice appartenant à f est vide. » ( «19) GÉOGRAPHIE ET NAVIGATION. — Canaux maritimes de Suez et de Panama. Note de M. de Lesseps. u II y a une trentaine d'années, j'avais prié Élie de Beaumont de présenter à l'Académie des Sciences les études d'une Commission inter- nationale d'ingénieurs pour l'exécution du canal de Suez. Une Commis- sion fut nommée, et son rapporteur, le baron Charles Dupin, déclara que les études présentées à l'Académie étaient les dignes apprëls d'une entreprise utile à l'ensemble du genre humain. « Aujourd'hui, une nouvelle Commission internationale a été chargée d'étudier les moyens d'agrandir et de compléter pour l'avenir le Bosphore égyptien, qui, pouvant livrer actuellement un facile passage à six millions de tonnes par an, fait prévoir dans quelques années un transit de dix à douze millions de tonnes. » J'ai l'honneur de déposer sur le Bureau de l'Académie le procès- verbal de la dernière réunion de la Commission internationale d'ingé- nieurs, de marins et d'armateurs, qui a désigné les membres d'une Sous- Commission devant se rendre en Egypte pour formuler un programme de travaux dont les bases ont été posées. ') Je compte accompagner cette Commission au commencement d'oc- tobre prochain. '> Je dépose, en outre, sur le Bureau de l'Académie un Rapport que je viens de terminer sur l'état actuel des travaux du canal maritime inter- océanique. Ce Rapport résimie les études les plus satisfaisantes et le com- mencement des travaux exécutés depuis deux ans par M. Diiigler, ingé- nieur en chef des Ponts et Chaussées, dont l'opinion persistante est que le canal interocéanique sera ouvert à la grande navigation en 1888. » GÉOGRAPHIE. — Sur le projet de cri'ation. en Algérie et en Tunisie, d'une mer dite intérieure. Note de M. E. Cosson. ( M. de Lesseps ayant affirmé que M. le Président du Conseil, Ministre des Affaires étrangères, a l'intention de réunir la Commission supérieure, je me réserve de soumettre à cette Commission les objections que j'ai faites au projet de M. Roudaire, et auxquelles il n'a jamais été fait de ré- ponses catégoriques, non plus qu'à celles présentées par MM. Baudot et Parisot, anciens collaborateurs de M. Roudaire. ( I20 ) )) Je liens seulement à bien établir les équivoques dans lesquelles se complaisent les partisans du projet. L'Académie des Sciences ne s'est pas prononcée favorablement sur le projet de mer intérieure; elle a seule- ment, par son vote, approuvé les conclusions du Rapport qui lui était pré- senté sur l'opportunité de continuer les recherches dans la région desChott. Elle n'avait pas à délibérer sur le texte du Rapport qui a été l'objet des réserves les plus formelles de la part de deux des membres de la Commis- sion. 1) La Commission supérieure pour l'examen du projet de mer intérieure, réunie en 1882, n'a pas non plus approuvé le projet. Yoici ses conclu- sions : areil étant fermé sur lui-même, on a alors Pt I Hg -4- S - Pt I Aq = o, Pt I Aq -^- Pt 1 Hg + l, % étant la différence électrique qui s'établit alors au ménisque. » (5 se détermine comme précédemment, et l'expérience montre que, pour atteindre le maximum de A, il faut polariser par l'hydrogène avec une force électromotrice de o''"", 473. Le daniell auquel se rapportent les mesures est ainsi constitué : sulfate de cuivre saturé à i5°; sulfate de zinc à 3o pour 100 ; zinc amalgamé. En adoptant pour sa valeur en volts 1'^°", 2, on a i5:=0™",5297. » D'ailleurs, d'après MM. Ayrlon et Perry, Pt |Hg = o^<'"',i56; donc Pt|Aq = 0,(56 + 0,5297 = o™'S6857. ( '^5) Le même procédé m'a servi à déterminer des différences électriques de liquides entre eux. ; A. la vérité, ces déterminations, qui reposent sur l'emploi d'un maxi- mum, manqueraient d'exactitude si la courbe des pressions compensatrices ne présentait une particularité remarquable : cette courbe est symétrique par rapport à l'ordonnée maximum. Je m'en suis assuré en mesurant les valeurs e et e' de la force électromotrice qui ramènent le ménisque au fil du réticule pour une pression compensatrice déterminée. L'expérience montre que la somme e -{- e' est constante, du moins tant que l'on ne s'approche pas trop de l'électrolyse persistante. La méthode acquiert par là une garantie d'exactitude beaucoup plus grande. -. Ce caractère de symétrie de la courbe, joint à l'existence du maxi- mum de A pour JT = o, permet en outre d'énoncer la loi suivante : 3 La conslante capillaire du mercure est moximum lorsque ta dijférence élcc- tricnie au niénisqiie est nulle, et, en général, sa valeur est indépendante du signe de cette dijférence. n On peut en tirer d'autres conséquences. Développons A en fonction de X : A-Ao-+-J:^^^.j^+ i.o.\f)x27„+ l.2.^\d.v'),'^ I.2.3./i\dr* » La valeur de A étant indépendante du signe x pour une infinité de va- leurs de la différence électrique, on doit avoir fdk\ /(PA\ 1 La seconde de ces équations indique que, pour x ~- o, la capacité électrique — y-r à surface constante de l'électrode de mercure passe par un maximum ou un minimum. M. Blondlot a déjà prouvé nettement l'existence d'un minimum de capacité dans le cas d'une électrode en pla- tine; mais ses expériences ne lui ont pas permis de fixer la valeur de la force éleclromotrice correspondante. Il ne m'a donc pas été possible de vérifier si, dans le cas de l'eau acidulée, cette force électrouiotrice est égale et de signe contraire à la différence au contact de l'électrode et de l'élec- trolyte. L'examen de la courbe construite par M. Blondlot indique seule- ment que c'est par une polarisation croissante par l'hydrogène qu'on ap- proche du minimum, ce qui est conforme aux résultats précédents. ( «26 ) » Enfin la forme de la fonction Y Y = r-T — a -h hx- + ex'' 4- . . . dé- montre que la valeur de la capacité est indépendante du signe de la diffé- rence » Si l'on remarque que A est indépendant de la nature du liquide, que, d'après M. Blondiot, la capacilé est également indépendante de l'électro- lyte, et probablement aussi de la nature de l'électrode, on regardera comme justifiée la généralisation suivante des considérations et des expé- riences précédentes : » La capacité éleclrique à surface constante d'une électrode plongée dans un liquide est Jonction de la seule différence électrique, indépendante du signe de cette différence, et minimum lorsque celte dijférence est nulle. « ÉLECTRICITÉ. — Mesure directe des deux composantes statiques et de la compo- sante dynamique du champ magnétique des machines à collecteur. Note de M. G. Cabanellas. u Dans la lecture que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie le 28 jan- vier 1 884, j'ai rappelé que, grâce à la considération du rendement individuel de chacun des trois organes de tout Transport : Générateur, Canal ou Ligne, Récepteur, le produit de ces trois rendements individuels, les frac- tions Fg, F, , Fn, donnait rigoureusement la valeur Fj. du rendement du Transport. » En outre, j'ai ramené l'analyse, puis la synthèse de Fg, F^, Fjj à celles de leurs simples fonctions déterminantes, de la forme m — ~, ■ Dans cette formule, I est le courant réel, R la résistance effective en tenant compte du déficit que j'avais signalé et mesuré, et dont ma Note du 28 avril 1884 permet de fixer l'ordre de cause; enfin E est la force électromotrice réelle. Nous savons que cette force croît avec la longueur de l'enroulement du champ électrique, mais décroît avec le champ magnétique. Donc, si nous considérons une machine à électro-aimant invariable, et si nous fiusons varier l'écarteinent de l'armature, il arrivera que l'espace réservé à l'en- roulement induit et aussi la puissance du champ magnétique seront modi- fiés, exerçant deux variations respectives, de sens opposés, sur la force électroraotrice engendrée à mêmes vitesse, courant et section d'enroulé- ( '2? ) ment. Sans entrer dans la discussion complète, il est évident qu'il importe de déterminer le point le plus favorable, dans cette série, elles raisons com- posantes de l'effet résultant qui caractérise chacun de ses termes. La présente Note a pour but de faire connaître ma méthode, électrique et mécanique, permettant de réaliser un tel desideratum dans des conditions numériques précises. » Le champ magnétique effectif d'une machine à collecteur est la résul- tante 1° et 2° de deux composantes statiques, l'une due à la circulalion du courant dans le fil de l'électro, l'autre due à la circulation du courant dans le fil de l'armature, 3° d'une composante dynamique que j'ai signalée et qui est due à l'action qu'exerce, principalement sur les courants molé- culaires constitutifs du magnétisme, l'ensemble des courants du fil de l'ar- mature, en vertu du mouvement de ce champ électrique. Qu'il s'agisse d'une génératrice ou d'une réceptrice, la jiremière composante statique esl toujours positive, la deuxième composante statique est toujours négative, tandis que la troisième composante dynamique est positive pour les géné- ratrices et négative pour les réceptrices. J'ai montré, notamment sur les expériences de Munich, la grande valeur relative que peut pr.Midre celte composante, dans certaines données de sensibilité du magnétisme spéci- fique [machines non compensées). » Cela posé, soit une machine. Gramme par exemple, l'électro monté sur couteaux, l'arête en prolongement de l'axe de l'armature dont l'arbre tourne sur paliers indé|)endants portant les balais. » En marche, j'observe, à l'allure de N lotu's par miiuite, la force élec- tromolrice E,, en circuit induit ouvert, les balais placés équatorialement, le circuit d'excitation des électros animé par le courant I, de source exté- rieure. » Au repos, l'arbre de l'armature calé, j'observe, par variation gra- duelle, l'angle des balais qui rend maximum le couple Cq [mètres, kilos) équilibrant la tendance à l'entraînement de l'électro pendant que les cou- rants de régime, de sources extérieures, animent les circuits de l'électro et de l'armature. » En marche, au régime réel INI de la machine fonctionnant comme génératrice ('),les balais conservant la position précédente, j'observe, tou- (') Pratiquement, avec îles armatures magnétiques convenables, dans les conditions usuelles de compensation excitatrice des machines, l'inclinaison la plus favorable de la ligne des balais peut être considérée comme la même pour une même machine, à mt'mes ( «28 ) jours par pesée directe, le couple C qui équilibre la tendance à l'entraîne- ment de l'électro dans le sens de la rotation de l'armature. 1 Je calcule E — -^-r-- et E. — E — ■ bol C I) La grandeur du champ magnétique effectif de cette machine généra- trice, au régime NI, exprimée en volts, se répartit donc comme il suit : E(, est la composante primaire statique positive due à la circulation de l'électro; E, — E„ est la composante pr/maire statique négative due à la circulation de l'armature; E — E, est la composante secondaire dynamique positive due au mouvement du champ électrique. V Un accroissement quelconque, dans le nombre des paires de balais et dans les dimensions des machines, n'est, à aucun degré sérieux, un obstacle à l'emploi de cette méthode; à partir d'une certaine masse, V ensemble électro doit être soutenu de façon à restreindre, au minimum voulu, l'ef- fort sur les couteaux. Un très bon moyen est alors de relier l'électro à un flotteur. I S'il était utile d'appliquer ce genre de mesure à la fonction réceptrice, la dernière composante serait négative et s'obtiendrait de même; il y aurait à tenir compte, bien entendu, du couple passif dans le calcul de E. » En résumé, la présente méthode, électrique et mécanique, à'analyse quantitative, conduit directement à la synthèse, si importante, des meil- leures proportions à adopter pour les éleclros et les armatures des ma- chines à collecteur. » PHYSIQUE. — Recherches sur le magnétisme. Note de M. Dcter. « Quand on place une plaque mince d'acier dans un champ magnétique uniforme, de façon que les lignes de force du champ soient normales à la surface de la plaque, on réalise un aimant très plat dont les deux faces sont les deux surfaces polaires; la distribution magnétique ainsi obtenue cDuranIs, que la vilesse de l'armature soit ncgative, nulle ou positive; il faut, en tout cas, s'en assurer. Dans les cas où il n'en sera pas ainsi, la position ])récise des balais convenant aux mesures de Co et C sera déterminée en marche, l'angle modifié graduellement jusqu'à obtenir, à la pesée directe, le couple maxiiuum équilibrant l'électro pendant le fonctionne- ment réel au régime di: N,I. ( 129 ) semble disparnître dés que la plaque n'est plus dans le champ. Les expé- riences qui suivent montrent que cette disparition n'est pas complète. Je me suis t.ervi de plaques d'acier trempé d'un millimèlre d'épaisseur et dont les diamètres varient de o™,o4o à o™, oo5, j'ai formé avec ces plaquesdes piles cylindriques; dans certaines de ces piles les plaques étaient directe- ment en contact, dans d'autres elles étaient séparées par des feuilles de carton dont l'épaisseur variait depuis celle du papier le plus mince jus- qu'à o'",ooi; les piles ont été placées dans la partie centrale d'un champ magnétique très puissant et, après qu'elles en ont été retirées, elles ont con- stitué des aimants permanents parfaitement réguliers. La force portative de ces aimants était d'autant plus grande que les plaques constitutives étaient plus voisines les unes des autres. Dans une pile de cent plaques se touchant directement et fortement pressées dans un cylindre de laiton, la force portative à chaque extrémité s'est élevée à 3o^''. Ce premier résultat étant obtenu, j'ai démonté les piles, plaque par plaque, en ayant soin Cette pile, qui ne travaille qu'en circuit fermé, produit une force électromotrice égale à o'"'',6. » Le pôle négatif (zinc des piles ordinaires) est formé par la plaque de charbon qui ne touche pas le peroxyde de plomb. Si l'on substitue, à la solution de chlorure de sodium, d'autres solutions salines, telles que le sulfate d'ammoniaque, le sulfate de soude, le chlorhydrate d'ammo- niaque, ou même l'acide sulfurique étendu, la force électroiuotrice ne varie pas d'une manière sensible. » PHYSIQUE. — Sur la valeur du coefficient de Poisson relative au caoutchouc. Note de M. E.-H. Amagat. « On sait que les savants sont loin d'être d'accord relativement à la va- leur numérique qu'il convient de donner au coefficient dit de Poisson; d'après les théories de Poisson, de Navier, de M. de Saint- Venant et les expériences de Cagniard de Latour et de M. Cornu, ce coefficient serait égal à i; d'après Wertheim, il serait égal à i; d'après les recherches de Cau- chy, de Lamé et de Rircbhoff, on pourrait seulement affirmer que sa va- leur est comprise entre zéro et ^; enfin, d'après MM. Schneebeli et Okatow, il serait variable non seulement d'un corps à l'autre, mais encore pour un même corps, avec l'état physique; c'est aussi ce qu'a trouvé Wertheim. » Ce dernier physicien avait eu l'idée de profiter de la grande extensi- bilité du caoutchouc pour déterminer le coefficient en question par le pro- cédé que chacun sait, et, dans ces derniers temps,MM. NaccarietBellati ont exécuté des expériences analogues par la méthode de Regnault. )) On a fait remarquer, avec raison, que les expériences faites avec le caoutchouc sont peu concluantes; elles présentent d'assez grandes irrégu- larités, dues notamment à des déformations permanentes; d'un autre côté, ce corps présente peu de garanties au point de vue de l'homogénéité. On pourrait ajouter que la grandeur même des déformations dont on a cherché à profiter a pu le placer sensiblement en dehors des conditions théoriques qui supposent les déformations très petites. » Je me propose de montrer que, en suivant une voie toute différente, on peut arriver avec le caoutchouc à des conclusions qu'on ne saurait in- firmer qu'en supposant des erreurs expérimentales évidemment hors de proportion avec celles qu'on peut réellement commettre. ( '3, ) » Pour exécuter ces expériences, et d'au très qui ne sont pas terminées, j'ai fait construire un piézomètre dans lequel, comme dans celui de Re- gnault, la pression peut être transmise à l'intérieur et à l'extérieur, en même temps ou séparément. Seulement, l'appareil est double, on peut y placer côte à côte deux sphères ou deux cylindres, qui se trouvent soumis à des pressions rigoureusement égales, et à la même température, conditions évidemment fort avantageuses pour des expériences comparatives un peu délicates; ce n'est pas, du reste, le cas des essais que je vais exposer, qui, comme on va le voir, ne réclament pas une grande précision. » Je désigne par a le coefficient de Poisson, par R le coefficient de coni- pressibilité cubique, par a. le coefficient d'allongement ou l'inverse du coefficient d'élasticité, par X et ij. les deux constantes de constitution. » On a les relations (0 a A a (À + PJ (^) R = 3a(i -2(7), (3] I 'j. 3). -H l\i- = ^ ), + V- Pour deux COI ■ps différents, (4) K K' ' afi -■x^] - «'(. -■,.-)■ » Je place dans lappareil ditlérenliel deux sphères, l'une de cioiit- chouc, l'autre de bronze, que je supposerai rigoureusement identiques pour simplifier le raisoiuiement. Je comprime les sphères par l'extérieur seule- ment; il suffit de quelques millimètres de pression pour que l'eau s'élève de 3oo'*" dans la tige de la sphère de caoutchouc; dans l'autre, le mouve- ment du ménisque est à peine perceptible et l'on ne saurait le mesurer avec précision : il résulte de là que (en se reportant à la formule qui donne dans ce cas la variation du volume intérieur) quelle que jsoit pour le bronze la valeur de c' comprise entre zéro et \ (les lettres primées se rapportant au bronze), a est extrêmement grand par rapport à a.'. » On pourrait craindre que, dans ce cas, une partie notable de la dimi- nution de volume provienne d'un changement de forme; mais on peut remplacer cette première opération par une détermination directe de a, au moyen de la traction : on arrive au même résultat. Dans l'une de mes ex- périences, — était égal à Go ooo en nombre rond. (i32) » Cela étant, comprimons par l'intérieur et l'extérieur en même temps : d'après la formule relative à ce cas, les variations de volume intérieur se- ront proportionnelles à R et R'; R devrait donc être extrêmement grand par rapport à R', la compressibilité de l'eau serait même relativement négligeable, ce liquide devrait remonter dans la tige de la sphère de caout- chouc; or rien de ceci n'a lieu : l'eau descend, quelle que soit la pression, et, étant données les irrégularités inévitables avec le caoutchouc, il me serait difficile de dire si la variation de volume a été plus grande pour ce corps que pour le bronze, tellement la différence moyenne a été petite; ainsi «est comparable à a', peut-être même plus petit. 11 résulte forcément de là que la relation (4) ne peut être satisfaite qu'à la condition que ^ soit ex- trêmement petit, et par conséquent c extrêmement peu différent de |. 1) En admettant pour a' le nombre |, on aurait, d'après ce qui précède, I / K I ^ = r I - Î77 X -, 2 \ K' ' 180000 » Quelles que soient les erreurs qu'on puisse attribuer au défaut d'ho- mogénéité, aux petites déformations et aux déformations permanentes, k's résultats trouvés fussent-ils erronés du simple au double et même au dé- cuple, on peut dire que o- serait encore extrêmement peu différent de i et bien supérieiu* encore, par exemple, à 0,499. » On peut du reste, au moyen des formtdes générales, et sans comparer le caoutchouc à un autre corps, arriver à la même conclusion de plusieurs manières qui, au fond, reviennent à ceci : le coefficient de compressi- bilité cubique du caoutchouc est très petit, comme le montre l'expérience actuelle; comme, du reste, il est égal à 3a(i — ac) et que a est très grand, il fiut que (i — 2a) soit très petit et par conséquent a très voisin de i. )) Ce résultat n'a rien de contradictoire, au contraire. Il résulte de là, en effet, et de la relation (i) que |x est très petit; et par suite, d'après la rela- tion (3), que a. est très grand : c'est en effet ce qui a lieu. » Mais ici se présente une assez grosse difficulté. Les différents caout- choucs que j'ai étudiés m'ont tous conduit au même résultat; il en serait certainement de même avec celui que Werlheim a employé, et ce physicien a trouvé, en mesurant directement la diminution de section transversale, (7 = i. Depuis, il est vrai, MM. Naccari et Bellati ont montré par la méthode de Reguault que, pour la même substance, la valeur de c peut s'élever jusqu'à o,4i, n^ais ce nombre ne satisfait pa^ plus que celui de Wertheim ( i33 ) à la relation (4); il conduirait, en supposant a'^ i, à ^ = o,36, valeur hors de proportion avec celle qu'on devrait trouver. » Comme il est difticile d'admettre que Wertheiui, puis MM. Naccari et Bellaii, nient pu commettre des erreurs expérimentales aussi considé- rables qu'd semblerait résulter de ce qui précède; comme, d'autre part, il n'y a aucune raison pour que le caoutchouc, supposé homogène et soumis à de petites déformations, ne se conforme pas aux lois générales, il est permis de se demander jusqu'à quel [loint les formules admises sont bien l'expression de ces lois. Il ne j)arait donc pas superflu de soumettre ces forinules au contrôle de l'expérience, suivant en cela le conseil donné par Regiiault : c'est dans ce but que j'ai fait construire l'appareil diffé- rentiel dont j'ai parlé plus haut; ces recherches sont en voie d'exécution. » PHYSIQUE. — Température el pression critique de l'azote. Températures d'ébut- lition de l'azote el de l'élliy (eue sous de faibles pressions. Note de M. K. OtzEWSKi, transmise par M. Caillelet. K Dans ma dernière Note ( ' ), j'ai montré qu'il était néces-iaire, pour ob- tenir la liquéfaction d'un assez grand volume d'azote, de le refroidir au moyen de l'élhylène, jusqu'à — 142", en le soumettant à une pression de 60*"°. C'était alors la température la plus basse que je pusse obtenir au moyen de l'éthylène; elle suffisait à peine pour liquéfier l'azote, même en employant la délente. En mesurant la pression de l'éthylène à — i^'^", je me suis convaincu qu'elle était encore assez considérable, égale à 24""" de mercure; dcj)uis, j'ai pu réduire cette pression jusqu'à lo""'", ce qui équiva- lait à l'abaissement de la température jusqu'à — i5o°. J'en ai profité pour rechercher la relation qui existe entre la température de l'éthylène el la pression sous laquelle il s'évapore. Jai mesuré les pressions au moyen d'un manomètre a mercure, les températures au moyen d'un thermomètre à hydrogène. Voici les résultats obtenus : Température de Piession. l'éthylène. mm ■jSo — io3 546 — I o5 44i -108 Comptes rendus, séance du 7 ;iviil 1884, t. XVCIII, p. 91 3. ( 'M ) Température de Pression. l'éthylène. mnj o 346 — 1 I l 2.iiC> — ii5,5 i4<^j — 122 107 — 126 72 — '29,7 56 — i32 3i — 189 12-. , -- 148 9/0 — i5o,4 » La liquéfaction de quelques centiniètres cubes d'azote ne présente pas de difficultés, et il est absolument inutile d'eiuployer pour cela l'oxy- gène liquide, car à la température de — i5o° on peut liquéfier à l'état statique tous les gaz, excepté l'hydrogène. C'est ainsi qu'en liquéfiant l'azote au moyen de l'éthylène, j'étais en mesure de déterminer la tempé- rature et la pression critique de ce gaz. J'ai dit, dans une Note précédente, que la pression critique de l'azote est de Sg"""; cependant je me suis con- vaincu que ce chiffre est trop élevé. En refroidissant l'azote jusqu'à — 142° et en élevant la pression à ôo''"", on ne voit pas le ménisque, parce que la température est encore supérieure à la température critique, mais en abais- sant lentement la pression de l'azote, la température s'abaisse de quelques degrés, et, lorsque la pression est de !i3""",6, on remarque l'ébullition de l'azoLeetensiiite sou ménisque. Cetteébullition se produit toujours àla même pression de 33"^"". La température de l'azote, mesurée au moyeu d'unther- momèlre à hydrogène, a été, dans ces conditions, de — 146°. En abaissant ensuite la pression, l'azote bouillait, et le thermomètre indiquait les tem- pératures correspoiidaules. Pression. Température, atm 0 35 (Point critique). ... — i46 (Température critique) 3i — 148,2 17 — ï6o,5 I — 194.4 Vide — 2i3 » Ces nombres sont le résultat d'une série d'expériences. C'est donc — 21 3" que j'ai atteint dans mes dernières recherches sur la liquéfaction de l'hydrogène. ( i35 ) » Mon ancien collaborateur, M. Wroblewski, prétend que mes expé- riences confirment celles qu'il a publiées sur la liquéfaction de l'hydrogène et sur la solidification de l'azofe (' ). Cependant, en comparant ma Note(^) avec celle de M. Wroblewski ('), on voit clairement que mes expériences ne confirment nullement les siennes. » En elfet, à la température de l'oxygène bouillant sous la pression de i"^"" et sous la détente de 100""°, conditions des expériences de M. Wro- blewski, je n'ai remarqué aucune trace de la liquéfaction de l'hydrogène; et ce n'est pas dans l'oxygène bouillant dans le vide (température plus basse de 17°), et en détendant ce gaz comprimé à igo'"", que j'ai vu les premières traces de la liquéfaction. Dans mes dernières expériences, j'ai abaissé la température à — 2 1 3°, c'est-à-dire 32 degrés plus bas que M. Wro- blewski ne l'avait fait. Les phénomènes que nous avons observés diffèrent en pins d'un point, M. Wroblewski n'ayant aperçu qu'une ébullition, bien difficile à observer dans les conditions de ses expériences, tandis qne j'ai vu distinctement un liquide transparent et incolore, ce qui a permis à feu M. Dumas, dans une lettre dont il m'a honoré (publiée dans les Comptes rendus des séances de l'Académie de Cracovie), de dire que l'hydrogène n'est pas un métal,commeonravaitsupposé jusqu'alors. M. Pictet avait affirmé la nature métallique de l'hydrogène, tandis que les expériences de MM. Cail- letet et Hautefeuiile avaient montré, au contraire, que l'hydrogène dissous en quantité dans l'acide carbonique, et cela en dehors de toute action chi- mique, donnait un liquide tout à fait incolore et transparent : c'est donc à tort qu'on range cet élément parmi les métaux, et mes expériences dé- montrent que MM. Cailletet et Hautefeuiile ont entièrement raison. » Mes expériences ne confirment pas non plus la solidification de l'azote, dans les conditions indiquées par M. Wroblewski, en montrant que l'azote ne se solidifie pas, même à une température bien inférieure à celle de — 194", 4, et il est évident qu'en faisant une détente de l'azote jusqu'à r"", on ne peut arriver à une température inférieure à — 194°. 4, ce que M. Wroblewski a lui-même montré ('). (>) Comptes rendus, t. XVCIII, p. 984. (2) Ibid., p. 365. (') Jbid., p. 3o4. (') N'ayani pu confirmer l'expérience de M. Wroblewski, quant à l'hydrogène, je ne veux pas la nier, parce que j'ai opéré avec l'appareil de M. Cailletet, tandis que M. Wro- blewski se servait d'un autre. Au contraire, il est évident, d'après mes expériences et même celles de M. Wroblewski, que l'azote ne se solidifio pas dans les conditions qu'il a indiquées. ( i36) » Je ne puis non plus partager l'opinion de M. Wroblcw.ski quant au thermomèlre à hydrogène, qui me donne toujours des résultats exacts. La partie du tube dont la température n'est pas connue est extrêmement capillaire, ce qui permet une détermination exacte de la température. M. Wroblewski mesure les températures au moyen d'un tbermo-élément; il l'a comparé avec le tiiermomètre à hydrogène, entre — 102° et — iSo"; or l'exactitude, dans cet intervalle, dépend entièrement de l'exactiludedu thermomètre à hydrogène pris pour terme de comparaison. Toute mesuie de températures inférieures à — iSo", au moyen du thermo-élément, n'est fondée que sur une hypothèse. » PHYSIQUE. — 5(/r les propriétés du gaz des marais liquide et sur son emploi comme réfiicjérant. Note de M. S. Wroblewski. « La machine pneumatique, employée pour l'évaporation de l'éthylène liquide dans mes expériences sur la liquéfaction des gaz, une fois séparée de l'appareil, ne permettait d'abaisser la pression que jusqu'à o'", 01 de mercure au plus. Quand, en pompant l'éthylène, on poussait le vide aus^i loin que possible, le manomètre de la machine pneumatique accusait en- core o™,025 dépression de mercure. L'éthylène liquide présentait à ce moment, comme l'on sait, la température de — i36°C. Dans ces expé- riences, j'ai utilisé seulement le froid de l'éthylène liquide, sans tirer aucun profit du froid que produisent les vapeurs d'élhylène. Depuis cette époque, ayant employé les vapeurs d'éihylèiie pour le refroidissement de l'appareil même qui reçoit l'éthylène liquéfié, et par conséquent de l'éthylène liquide, j'ai pu réduire avec la même machirie pneumatique la pression des va- peurs de l'éthylène jusqu'à o^.oiS et abaisser la température d'éhullilion de l'éthylène jusqu'à — i44"tl- ^^ 'i*^ doute pas qu'eu se servant d'une ma- chine pneumatique plus parfaite que celle dout je dispose, il ne soit possible d'abaisser, par le même procédé, cette température miuima de quehjues de- grés encore. » Entre le minimum ci-énoncé et la température d'ébnilition de l'oxy- gène sous la pression atmosphérique, il y a une lacune de 4"", qu'il fau- dr.iil combler pour pouvoir liiire des expériences qui nécessitent une température intermédiaire entre — i44 et — i84°C. Puisque le gazdts marais se liquéfie plus difficilement que réihylène, ou a pu supposer qu'il donnerait la température nécessaire : c'est dans ce but que j':ii com- ( i:^7 ) mencé à étudier les propriétés de ce gaz, au mois de mars dernier ('). Je demande à l'Académie la permission de lui communiquer les résidtals de mes recherches. » Le gaz des marais, préparé par centaines de litres à l'aide de l'acétate de soude fondu et de la chaux sodée, et contenant par conséquent, avec d'autres impuretés, une certaine quantité d'hydrogène (^), est un liquide presque aussi transparent et incolore que l'éthylène. Sa densité, par rapport à l'eau à ^^C, est 0,37. » Le Tableau suivant représente la courbe de liquéfaction du gaz des marais (^) : Température. Pression, o C. alm. — 73,5 56,8 Point ci-itique. — 75>9 52,5 — 98.' 4>9 — ii3,4 16,4 — i3o,9 6,7 » J'ai mesuré la pression au moment où les premières traces du liquide apparaissaient. Un couple thermo-électrique a permis de déterminer la température. » Le gaz des marais peut être versé comme réthylène,et revenir à la pres- sion atmosphérique sans se solidifier. Sa température d'ébullition est comprise entre — 1 55 et — i6o°C. Cette température n'était pas constante, à cause des impuretés que contient le gaz. )) On voit que ce gaz présente, comme réfrigérant, des qualités utilisables et comble la lacune entre l'éthylène et l'oxygène liquide. » L'oxygène, l'air atmosphérique, l'azote et l'oxyde de carbone, refroi- dis avec ce gaz, peuvent se liquéfier sous de faibles pressions. » Un chimiste habile, qui trouverait une méthode facile et économique pour produire le gaz des marais pur, rendrait un véritable service à la Science. » (') Pendant mon dernier séjour à Paris, au mois d'avril, IM. Cailletet a eu l'obligeance de me dire qu'il a également étudié le gaz des marais pour l'utiliser comme réfrigérant. (') 8 pour 100, d'.Tprès les recherches de I\I. Kolbe. (') Je ne doute pas qu'avec le gaz tout à fait pur on obtient des pressions sensiblement différentes. C. R., iSS^l, 1' Semestre. (T. XCIX, N» 5.) ^9 ( '38) ÉLECTROCHiMiE. — action de rétincetle d'induction sur la benzine, le toluène et l'aniline. Note de M. A. Destkem, présentée par M. Berllielot. « En faisant jaillir l'étincelle d'induction dans l'intérieur de certains composés liquides de la série aromatique, on arrive facilement à décom- poser ces produits; de plus, les gaz provenant de ce dédoublement échappent, à mesure de leur formation, à l'action ultérieure de l'étincelle. On peut être assuré ainsi de retrouver, par l'analyse, les produits prove- nant seulement de la décomposition, sans qu'il y ait lieu de tenir compte des actions secondaires. )) Pour opérer cette décomposition, on s'est servi d'un appareil àélectro- lyse d'Hoffmann, à une seule branche, muni dun tube abducteur permet- tant de recueillir les gaz sur une cuve à mercure. L'étincelle, produite par une bobine de dimension moyenne, actionnée par trois couples de Bunsen, jaillissait entre deux fils de platine très rapprochés l'un de l'autre, leur dis- tance variant d'après la résistance électrique des liquides auxquels on s'adresse. » Je donnerai, dans cette Note, les résultats obtenus avec la benzine, le toluène et V aniline. » Lorsque l'étincelle jaillit dans l'intérieur d'un de ces liquides, on voit, autour des électrodes, se produire de nombreuses bulles gazeuses, en même temps qu'il se forme un charbon floconneux, qui ne tarde pas à en- vahir toute la masse. Dans le cas de l'aniline, le charbon est moins volu- mineux et gagne rapidement le fond de l'éprouvette, ce qui n'a pas lieu pour la benzine et le toluène. » Dans le mélange gazeux provenant de la décomposition de ces car- bures, on a trouvé : » Pour la benzine : acétylène, 42 à 43 pour 100; hydrogène. S'] à 58 pour 100; )) Pour le toluène : acétylène, ^3 à 24 pour 100; hydrogène, 76 à 77 pour 100. » Pour l'aniline: acétylène, 21 pour 100; hydrogène, 65 pour 100; acide cyanhydrique, 9 pour 100; azote, 5 pour 100. » Après l'action de l'étincelle, on trouve, outre le charbon qui s'est dé- posé: dans labenzuieet le toluène, du dijjhényleet un composé brun rouge solubledaiis ces carbures, que l'on isole facilement, soit par concentration ( iSy) ou simplement par refroidissement. L'étude des composés solides fera l'objet d'une nouvelle Note. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la production d'un manganile de baiyle cristallisé. Note de MM. G. Rousseau et A. Saglier, présentée par M. Troost. « Le bioxyde de manganèse, longtemps considéré comme un oxyde sin- gulier, peutcepenriaiit s'iuiir aux bases en proportions définies. M. Gorgeu, qui a le premier appel(> l'attention sur cette propriété, a proposé desui)- sliluer à son nom celui cVacide inancjaneux. Ce savant avait conclu, de ses premières expériences, que la capacité de saturation du bioxyde de man- ganèse varie suivant les conditions de sa préparation : quand il a été pro- duit au sein de l'acide azotique bouillant, il donne naissance à des composés du type i5MnO-,RO; préparé à froid et mis en contact avec une solution alcaline, il donne des manganites dans lesquels le rapport du manganèse à l'alcali est représenté par la formule 5MnO*,RO (' ). » Cette manière de voir a été confirmée par les expériences de M. Risler qui, en calcinant un mélange de permanganate de potasse et d'iui chlorure métallique anliydre, a obtenu une série de manganites ayant pour formule générale Mn'0"R('). » Cependant, M. Weldon avait mis en évidence la formation d'un nsan- ganate de chaux MnO-, CaO, dans son procédé industriel de régénération du bioxyde de manganèse. Pour élucider cette question et fixer définiti- vement la véritable capacité de saturation de l'acide manganeiix,M. Gotgeu entreprit de nouvelles recherches qui le conduisirent à envisager le bioxyde de manganèse comme ini acide bibasique, ainsi, du reste, qu'on pouvait le déduire de la composition de la haussmannite Mn^O' ^MnO=,2MnO [Comptes rendus, t.LXXXlV, p. 177). » Toutefois, si M. Gorgeu a pu reproduire cet oxyde salin en abandon- nant à l'air du proloxyile de manganèse en présence d'une dissolution de potasse, il n'a pas réussi à préparer les manganites alcalins ou alcaliiio-ter- reux saturés, insuccès qu'il attribue à l'action décomposante de IVau qui les ramènerait à l'état de manganites acides du type 5MnO-,RO. D'auti-e ( ') Annales de Chimie et de Physique, (3), t. LX\'I, p. i53. {^] Bulletin de la Sociélc chimique, t. XXX, p. i lo. ( '40) part, les manganites alcalino-terreux MnOSRO, dont Weldon admet la formalion dans son procédé de régénération, n'ayant pas été obtenus à l'état cristallisé, on peut contester leur existence en tant qu'espèces chimi- ques, ou du moins les envisager comme un mélange complexe de manga- nites 5MnO-,RO, avec un excès de chaux ou de magnésie. » C'est cette lacune que nous avons cherché à combler. La voie humide n'ayant fourni à nos devanciers que des précipités amorphes, nous avons eu recours à l'emjjloi de la voie sèclie. On sait que les manganates se dé- composent à une température plus on moins élevée avec dégagement d'oxygène, mais ce phénomène, que tous les chimistes ont eu l'occasion d'observer dans la préparation du manganate de potasse, n'a pas été suffi- samment étudié jusqu'ici. Il y a lieu de penser que tous les manganates, soumis à une calcination convenable, perdent d'abord un équivalent d'oxy- gène, en se transformant en manganites; en chauffant un manganate au sein d'un fondant approprié, et réglant la température de façon à ne pas amener la décomposition ultérieure du manganite d'abord formé, il était donc légitime d'espérer obtenir ce dernier à l'état cristallisé. » L'expérience a confirmé nos prévisions. Nous avons réussi à préparer par celte méthode le manganite de baryte à l'état cristallisé; c'est une pre- mière étape dans la voie de la reproduction des manganites alcalino-ter- reux, travail cjue nous n'avons pu encore terminer, par suite des condi- tions obscures de la pré|)aration des manganates de chaux et de magnésie qui doivent servir de point de départ à nos essais. » Voici comment nous avons réalisé la production du manganite de ba- ryte : On introduit, dans un creuset de platine, un mélange de 2^'^ de manganate de baryte et de lo^'' de chlorure de baryum. Le creuset est chauffé au four Forquignon et Leclercq, en employant le dispositif n" 3 de MM. Fouqué et Michel Lévy. Dans ces conditions, la masse se trouve portée à la température de la fusion du fer, soit i5oo-i6oo°. Après de nom- breux lâtonnements, nous avons reconnu la nécessité d'une température aussi élevée; avec le dispositif n" 1, la décomposition est nulle, elle est à peine sensible avec le dispositif n° 2, même après une calcination prolon- gée; on voit par là que le manganate de baryte est incomparablement plus stable que les manganates alcalins. Nous n'avons pu, dans cette opération, remplacer le creuset de platine par un creuset de terre, la silice de ce der- nier s'unissant à l'oxyde de manganèse et à la baryte pour former un sili- cate complexe. M Après quatre heures de ch;iuffe, on laisse refroidir le creuset, puis on ( '4i ) détache la masse fondue. Le culot est d'un gris noirâtre à sa partie infé- rieure et parsemé de points noirs brillants; la partie supérieure est encore colorée en vert par du nianganate de baryte non décomposé. On le con- casse, et on le traite à plusieurs reprises par l'eau bouillante, qui dissout le chlorure de baryum et la baryte provenant d'une dissociation partielle du chlorure. Il reste un magma d'aiguilles noires qu'on débarrasse par lé- vigation des flocons verts de manganate qui les recouvrent. Un dernier lavage avec une eau faiblement acidulée enlève les pellicules de carbonate de baryte qui s'y trouvent mêlées. » Ainsi préparé, le manganite de baryte est en petits cristaux acicnlaires, opaques, d'un noir bleuâtre et d'un éclat comparable à celui du silicium cristallisé. Il se dissout facilement dans l'acide chlorhydrique avec dégage- ment de chlore ; l'acide azotique l'attaque plus difticilement. Sa composi- tion correspond à la formule JMnO-BaO, ainsi qu'il résulte des analyses suivantes : Expérience, I. MnO- 36, i6 BaO 63, 5o " Sa densité, déterminée par la méthode du flacon, est égaie à 5,85. » On rencontre dans la nature un manganite de baryte que les minéra- logistes ont décrit sous le nom de psilomélane. Mais ce corps est amorphe ; on ne le connaît que sous la forme de masses concrétionnées, réniformes ou compactes; il contient généralement de l'eau, quelquelois aussi de la potasse, et certains échantillons dégagent de l'oxygène sous l'action de la chaleur. Enfin, sa densité n'est que de 3,7 à 4,4 ^m li^^i de 5,85. Cette com- paraison montre assez que le manganite de baryte cristallisé que nous avons obtenu constitue une variété distincte du produit naturel ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les combinaisons Jormées par le sesijuiclilorure de chrome avec les autres chlorures mélalliques. Note de M. L. Godefroy, pré- sentée par M. Troost. « Depuis longtemps déjà, on a signalé comme chlorure double de chrome et de potassium une masse violette iucrislallisable que l'on obtient en faisant agir l'acide chlorhydrique eu excès sur le dichromate de potas- sium, en présence d'un peu d'alcool, et évaporant à siccité. II. Théorie. 36,20 36, 3o G3,2i 63,70 ( ' ) Ce travail a élé fait au laboratoire de Cliimie de la Sorbonne. ( i42 ) » En réalité, cette masse violette n'était qu'un mélange de sesquichlo- rure de chrome en excès avec le véritable chlorure double 4KCl,Cr-Cl''+2H-0, que j'obtiens en grande quantité comme résidu de l'action du chlore sur un mélange de dichromate de potassium et d'alcool. De nondjrenses analyses fiiites sur ce corps pulvérulent et sur le même corps cristallisé donnent : Calculé Trouvé. pour Moyenne. 4KC1, Cr=CI«4- aH^O. ^^ 24^72 23,93 Cl 53,7s 54,44 Cr 16,84 16,11 H^O 5,65 5,52 J'ai cherché dans quelles conditions ce corps se forme, et j'ai étendu et appliqué ces conditions aux autres chlorures doubles du chrome. » Circonstances dans lesquelles se fornient les chlorures doubles du chrome. — Ils se forment loutes les fois que le mélange des deux cblorures se trouve en présence d'un excès d'acide cldorhydrique sulfisaminent concentré (32,5 pour 100 au moins). L'élévation de la température favorise la combi- naison ; la présence de l'eau l'empêche, dans des limites qui sont indiquées plus loin. Le chlorure d'acétyle, devenant, dans certaines conditions, une source d'acide chlorbydrique, favorise la formation du chlorure doul)le. » Préparation des chlorures doubles du chrome. — La méthode qui donne le corps le plus pur et le meilleur rendement est celle que j'ai déjà indi- quée : pour préparer le chlorure double de chronte et de potassium, par exemple, on introdiùt dans yoo^'' d'alcool 3oo^'" de dichromate de potassiiun finement pulvérisé; on fait passer du chlore; au bout de six à huit heures, on recueille Sao'''' d'un précipité rouge violacé; le rendement est tliéorique. » Propriétés générales des chlorures doubles du chrome. — Les sels doubles préparés parla méthode précédente se présentent sous la forme de poudres cristallines diversement colorées. I>a couleur fonce généralement et varie de teinte lorsqu'on élève leur température. Après bien des e-ssnis infruc- tueux, je suis parvenu à les faire cristalliser. On réalise cette cristallisation en chauffant, dans des tubes scellés, à i20°-i3o'', lo^'' environ du corps avec une quantité suffisante d'acide chlorbydrique à 4o pour 100 et laissant refroidir très lentement. I^es chlorures doubles du chrome sont très stables même ;i haute température; mais ils se décomposent très rapitlemcnt sous l'influence de la moindre trace d'humidité. Cette propriété est remarquable et caractéristique. ( i4.^ ) » Aclio)i de l'eau sur tes chlorures doubles. — Projetés dans l'eau, ils se dissolvent d'abord avec leur couleur caractéristique; mais ils ne tardent pas à se décomposer et la liqueur devient verte; il se tonne un chlorure de métal étranger, un oxychlorure et de l'acifie chlorhydrique. L'oxychlo- rnre cristallise difficilement en masses indéterminées mélangées de l'autre chlorure, leur analyse est presque impossible; aussi, pour rendre compte du phénomène, je propose d'admettre provisoirement l'équation hypo- thétique suivante : 2(4RC1, Cr^CI") -+- 3H=0 r= 8 RCl + Q"0% Cr^Cl" + 6HC1. » La (Ircomposition est limitée, elle s'arrête lorsque la liqueur contient 32,5 pour loo d'aciile chlorhydrique libre. Cette limite a été déterminée par deux séries d'expériences concordantes. » 1° Série d'expériences. — Dans des solutions filtrées d'acide chlorhy- drique on a ajouté du cldorure double de chrome et de potassium jusqu'à ce qu'il en restât en excès et non décomposé. » Prélevant ensuite xui volume déterminé de chaque solution, on a cherché par les procédés analytiques la quantité de chrome contenu et, partant, la quantité de se! double décomposé ou dissous par centimètre cube. Richesse Richesse en centièmes Quantité en centièmes Quantité des solutions de sel double des solutions de sel double ehloihydriques dissous ou décomposé, chlorhydriques dissous ou décomposé avant l'addition par avant l'addition par du sol double. centimètre cube. du sel doulde. centimètre cube. lO g.- 1,042 3o G, i63 20 0,662 32 0,072 22 0,593 34 OjoSg 24 o,5i7 36 o,o4o 26 o,43i 38 o,o3o 28 0,320 40 0,021 » En prenant pour abscisses les richesses eu acide, et pour ordonnées les quantités de sel, j'ai construit une courbe qui représente à la fois la solubilité du sel double et la loi de sa décomposition. Cette courbe, d'a- bord sensiblement rectiligne, s'infléchit rapidement dans les environs de l'abscisse 28 et tend vers une limite située un peu au delà de l'abscisse 82 : c'est la limite de décomposition; à partir de cette limite, la courbe change de direction et redevient rectiligne; elle représente alors exclusivement la solubilité du sel, solubilité qui va en diminuant à mesure que la richesse en acide augmente. ( '4/. ) » 2° Sciie d'expériences. — Les solutions précédentes ont été utilisées; mais, au lieu de rechercher le chrome, on a déterminé la quantité d'acide chlorhydrique libre. Quantité d'ncide chlorhydrique libre dans loo parties du liquide avant après avant après l'addition du sel double l'addition du sel double, l'addition du sel double, l'addition du sel double. 4o 4° 26 32,5 38 38 24 32,2 36 36 1% . 32,5 34 34 20 32,5 Sa 32,5 18 32,7 3o 32,9 10 Sa 28 32,5 o 26,3 » On le voit, il n'y a pas eu augmentation d'acide chlorhydrique dans les solutions dont la richesse était égale ou supérieure à 34 : la décompo- sition tlu sel a donc été nulle dans ces solutions. On constate au con- traire une augmentation d'acide dans les autres; leur titre a été trouvé constant et égala 32, 5 (nombre nioyei)); la décomposition du sel est donc limitée et cesse lorsque la quantité d'acide HCl libre est de 32, 5 pour 100. Dans l'eau pure, la limite n'a pu être pratiquement atteinte, à cause de la viscosité du mélange. » Conclusions. — Le sesquichlornre de chrome forme avec les autres chlorures métalliijiies des combinaisons définies et cristallisables. Ces combinaisons se forment toutes dans les mêmes circonstances. Elles sont décomposables par l'eau avec formation d'acide chlorhydrique, et la décom- position s'arrête lorsque la liqueur contient 32,5 pour 100 d'acide libre. » On obtient, dans les mêmes conditions, les bromures et les iodnres doubles du chrome ('). » CHIMIE ORGAMQUE. ~ Sur une réaclion générale des alcools poly atomiques, en présence du borax ei des pnratungstales. INote de M. D. Kr.EiN, présentée par M. Friedel. « Dans une Communication antérieure (-), nous signalions certaines réactions anormales de la mannite, en présence d'une solution aqueuse de ( ' ) Ce travail a été fait an Laboratoire de l'Institut catholique. (2) Comptes rendus, t. LXXXVI, p. 826. ( «45 ) borax. Dans Jes mêmes conditions, la dulcite présente absolument les jnêmes, propriétés que son isomère, la mannite, c'est-à-dire que : » i" Une solution renfermant moins de o™°',5 de borax pour une mo- lécule de dulcite est fortement acide, et d'autant plus fortement acitle que la proportion de borax est plus faible (ceci en solutions saturées); » 2° Une sohition renfermant o*""', 5 de borax pour une molécule de dulcite est neutre ; » 3° Une solution renfermant plus de o"""', 5 de borax pour une molé- cule de dulcite est d'autant plus alcaline que la proportion de borax est plus lorle (les solutions dont il est question sont obtenues par le mélange de solutions saturées des deux corps, à la température ordinaire, i5° en- viron). » La dulcite est neutre au tournesol, le borax présente une réaction alcaline des plus prononcées. » En aucun cas, le mélange des solutions de dulcite et de borax ne pré- sente le pouvoir rotatoire, fait que l'on pouvait prévoir a priori, tous les composés de la dulcite étant inactifs. » Si l'on additionne la solution (i) de quelques gouttes de teinture de tournesol neutre, elle prend la teinte rouge |)elure d'oignon. Cette solution rouge vire au bleu par l'addition d'iuie grande quantité d'eau dislillée. » Le mélange des solutions de dulcite et de paratungstate de sodium présente les mêmes réactions que celui des solutions de mannite et de ce sel. » Le p iratungstate de sodium, en solution concentrée dans l'eau, rou- git à peine la teinture bleue de tournesol et présente avec le papier de tournesol la réaction amphigène. » Si l'on porte à l'ébullition un mélange de solutions concentrées de dulcite et de paratungstate de sodium, après l'ébullition le liquide commu- nique au tournesol bleu la teinte rouge pelure d'oignon caractéristique des acides énergiques; mais, alors qu'une solution de lo^"^ de mannite et de 4^' de paratungstate de sodium dans loo" d'eau dévie à droite le plan de polarisation de 36' pour une colonne liquide de 219""°, une solution de 4S'' de sel et de lo^'^ de dulcite ne produit pas de déviation appréciable (temp. de l'expérience, 19°). » La solubilité de la dulcite dans l'eau est fortement augmentée par la présence du paratungstate, mais moins, toutefois, que celle du borax. En solutions concentrées, il se dépose quelquefois de la dulcite. » Ces réactions sont entièrement générales. Nous avons observé qu'elles G. R., 1884, 2= Semestre. (T. XCIX, N" 3.) ^*^ ( i46 ) se produisent avec tous les biborates, avec les paratungstates solubles, en présence de tous les alcools poly atomiques non condensés. » La proportion d'alcool polyatomique nécessaire pour produire l'aci- dité est d'autant plus faible que l'ordre d'atomicité de l'alcool est plus élevé. » L'augmentation du pouvoir rotatoire n'a lieu que quand l'alcool lui même est doué du pouvoir rotatone. Nous avons constaté ces faits pour les glycols (glycol, propylglycols, butylglycols, etc.); la glycérine, l'érythriie, les glucoses, le galactose. Le saccharose, la dextrine ne nous ont rien donné de semblable. » La quercite ne nous a pas offert ce caractère ; mais on sait, d'après les travaux de M. Piiinier, que ce n'est pas un alcool polyatomique. M Les acides-alcools à poids moléculaire élevé donnent lieu à un phé- nomène semblable, quand leur ordre d'atomicité est lui-même élevé : ainsi, si l'on additionne une dilution d'acide borique, ne rougissant pas le tournesol d'une dilution d'acide mucique dans les mêmes conditions, le mélange est fortement acide. M Les alcools polyatomiques donnent avec les solutions d'acide borique des réactions analogues à celles qu'offre la mannite ('); leur action varie d'après la même loi que celle qu'ils suivent en présence du borax, en raison de leur ordre d'atomicité. » Cette série de réactions s'explique très simplement : il se forme des éthers de l'alcool employé, éiliers jouant le rôle d'acides vis-à-vis des bases, et ayant une capacité de saturation plus grande que celle de l'acide mi- néral : comme ils demandent, pour donner des sels neutres, une plus grande quantité de base que l'acide minéral en jeu, ils donnent des liqueurs acides. >. Nous avons isolé les sels barytiques des com[)osés obtenus avec la dulcite et la mannite: ce sont des corps incristallisables, dont l'étude est dépourvue d'intérêt. >) Nous rappellerons que l'augmentation du pouvoir rotatoire des éthers des alcools aciils est un fait à peu près général, constate [)ar M. Bouchardat fils dans son étude sur la mannite, par M. Jungfleisch dans ses travaux sur lesémétiques. » Ces réactions générales, de facile observation, ont un assez grand intérêt tomme expériences de cours. C'est à ce titre surtout que nous signalons Voir Comptes rendu.':, t. LXXXVI, p. 826. ( '47 ) celles que nous décrivons, et que nous avons cherché à généraliser les résultats obtenus dans nos travaux antérieurs : nous n'avions pu alors ex- périmenter que sur quelques alcools polyatomiques : nous les avons à peu près tous examinés depuis. » THÉRAPEUTIQUE. — Le borax comme désinfectant intérieur. Note de M. E. DE Cton, présentée par M. Vulpian. « En novembre 1878, j'ai eu l'honneur de commiuiiquer à l'Académie mes recherches sur les propriétés physiologiques du borax. Les principaux résultats auxquels j'étais arrivé confirmaient d'abord les observations déjà faites par l'illustre Dumas sur les propriétés éminemment antiseptiques de cette substance : ensuite, ils démontraient l'innocuité complète du bor.ix pur, dont ou peut introduire jusqu'à iS»^'' et plus, par jour, dans l'organisme, sans y provoquer le moindre trouble. Indépendamment de leur importance au point de vue de l'alimentation publique, ces résultats me paraissaient offrir un grand intérêt médical, en mettant enfin à notre disposition un antiseptique très puissant dont on peut introduire impunément telle quantité que l'on veut dans l'organisme pour préserver celui-ci de certaines maladies contagieuses. Ce qui, en effet, a rendu presque stériles jusqu'à présent tous les moyens de désinfection usités pendant les épidémies, c'est que leur action est forcément limitée aux parties extérieures du corps. C'est seulement quand la maladie s'est déclarée que le médecin a recours aux désinfectants iutérieins, mais alors il est souvent trop tard. Au contraire, le borax nous parait un énergique désinfectant intérieur dont on peut se servir pendant des mois et des années comme préservatif, sans le moindre danger pour l'organisme. » Aussi, quand la peste éclata en Russie au commencement de l'année 1879, je m'empressai de me rendre à Pétersbourg et de proposer au Con- seil médical supérieur de l'empire l'emploi du borax: comme désinfectant préservateur. Dans sa séance du 19 février, le Consed, présidé parle D'^ Pé- lican, recommanda l'usage de cette substance à tous les médecins des régions contaminées... La fin de l'épidémie rendit inutile l'essai projeté. » Depuis, j'ai eu, à maintes reprises, durant ces six dernières années, l'occasion de constater les excellentes qualités antiseptiques du borax et de l'acide borique dans toutes les affections provenant de parasites ou de microbes. On se trompe gravement quand on juge de l'efiicacité d'un agent désiufeclani d'après sou degré de toxicité pour l'organisme humain. ( '48 ) Tel anlisepliqiie, réputé infaillible à cause des dangers qu'il présente pour riiomnie, se montre impuissant contre un parasite invisible qui ne résiste pas à quelques grains de borax ou d'acide borique. Je crois donc de- voir, dans les circonstances présentes, recommander de nouveau l'essai de ce puissant préservatif. Son efficacité ressort, à mes yeux, d'un fait fré- quemment observé pendant les épidémies de choléra : la maladie a tou- jours épargné les ouvriers employés dans les fabriques d'acide borique. Ainsi, par exemple, lors de la violente épidémie qui désola l'Italie en 1864-1865, aucun des ouvriers travaillant dans les sept usines d'acide de Larderello ne fut atteint par le fléau, tandis qu'un village situé à peine à 3''"" de là perdit le tiers de sa population. » Pris à raison de 5^' à 6^'' par jour, le borax non seulement aura une action directe siu* les microbes contenus dans le canal intestinal, mais, pas- sant dans le sang, il poiu-ra encore atteindre les bacilles qui y auraient pé- nétré. L'action constipante du biboiale de soude n'est, en temps de cho- léra, qu'une indication de plus. » Le moyen le plus sûr d'être fixé sur la valeur du borax comme pré- servatif contre le choléra serait de l'essayer, dans un milieu infecté, en prenant pour sujets de l'expérience quelques soldats d'un régiment ou quelques ouvriers d'une usine. Si ces hommes, vivant dans les mêmes con- ditions [)ygiéniques et alimentaires que leurs camarades, offraientune plus grande résistance au fléau, on ne pourrait évidemment l'attribuer qu'à l'infinence de l'agent prophylactique. » D'une part, laver avec de l'acide borique ou avec une solution de borax toutes les muqueuses extérieures; de l'autre, mêlera la nourriture et à la boisson environ ô^"" de borax par 24 heures : tel est le moyen de préservation que je proposerais. » ZOOLOGIE. — Sur le développement des Cerocoma Schreberi et Stenoria apicalis. Note de M. H. Beauuegard, présentée par M. A. Milne-Edwards. « J'ai l'honneur de communiquera l'Académie les premiers résultats de mes recherches sur le mode de développement de certains insectes de la tribu des Vésicants [Cantliaris, Mylabris, Cerocoma), sur lesquels nous ne possédons aucun renseignement. » Mon but principal était de découvrir l'hôte que choisit à l'état natu- rel la larve parasite issue de la Cantharide. A cet effet, j'entrepris dans le courant de lété dernier l'éducation artificielle de la Cantharide en me ser- ( '49 ) vaut, pour nourrir ses larNCs, du miel de certains Hyménoptères. M. Lich- tenstein, de Montpellier, avait réussi déjà à obtenir l'insecte parfait en utilisant le miel de Cerntma. J'arrivai au même résultat au moyen du miel d'une espèce de Mégacliile, recueilli dans les carrières de Nanterre, et au moyen de celui de VOsmia tridenlata, que voulut bien m'envoyer M. Fabre, d'Avignon. Ce fait laisse à penser que si les larves de Cantharides sont réellement mellivores, il se peut qu'elles vivent en parasites indifféremment dans les cellules d'un certain nombre d'espèces d'Hyménoptères. » Mon but, en répétant les expériences de M. Liclitenstein, était surtout d'obtenir la pseudo-chrysalide de la Cantharide. Sous cette forme, en effet, l'insecte passe, sans se modifier, l'automne et l'hiver et je nie proposais de la rechercher dans les nids d'Hyménoptères souterrains. Je m'étais assuré, d'autre part, que les larves de Cantharide, contrairement à ce qu'a montré M. Rdev pour les larves des Epicaida et Macrobnsis (espèces souterraines), ne sont point parasites des nids d'Orthoptères. Mes larves ont, en effet, tou- jours refusé les œufs de Locustes ou d'Acridiens que j'ai pu mettre, souvent en grand nombre, à leur disposition. A la fin du mois d'août i883, je me trouvais en possession d'un certain nombre de pseudo-chrysalides de Can- tharide; je pouvais donc les étudier a loisir, me pénétrer de leur forme et de leurs caractères et, dès lors, me livrer à leur recherche avec quelque espoir de succès. » Une subvention du Conseil municipal me permit dentreprendre au mois d'octobre i883 une excursion en Provence, et je me livrai à l'explo- ration des galeries d'Hyménoptères souterrains que je [)us rencontrer dans les localités hantées par les Cantharides. Je dois dire immédiatement que mes recherches n'ont pas abouti. Toutefois elles n'ont pas été infructueuses, car, ainsi qu'il arrive souvent, j'ai trouvé ce que je ne cherchais pas. » A Aramon, petit village voisin d'Avignon, je découvris une butte de sable dont les flancs étaient percés, jusqu'à une profondeur de plus de i"", d'une quantité prodigieuse de galeries conduisant à des cellules d'un Hy- raénoptère que j'ai pu récemment déterminer après éclosion. Cet Hymé- noptère est le Colletés signata (Rirby). Un grand nombre de ces celltihs étaient occupées par une pseudo-chrysalide que j'hésitai d'abord à recon- naître pour appartenir à un insecte de la tribu des Vésicants. En outre, dans une des galeries, je trouvai une pseudo-chrysalide qui me parut ab- solument semblable à celle de la Cantharide. Je m'en occuperai tout d'abord, me réservant de revenir plus tard sur celles qui habitaient les cellules de Colletés. l iSo ) » Cette pseudo-chrysalide mesure 9™", 5 de long sur 6™" de large. D'iip jaune paille, elle est de forme navicuhiire, un peu incurvée à ses deux extrémités. Les anneaux du thorax et de l'abdomen sont bien marqués. Trois paires de pattes très courtes font saillie en arrière de sa fête. La dé- pouille de la forme larvaire précédente est fixée à la face ventrale près de l'extrémité postérieure. » Celte pseudo-chrysalide, rapportée à Paris, passa tout l'hiver sans subir aucune modification. » Le 3 mai de cette année, elle se fendit sur le dos et il en sortit une grosse larve, blanche, munie de trois paires de pattes courtes. Elle mesurait environ iS"" de longueur. Vingt jours après (23 mai), cette larve se trans- formait en nymphe, en se débarrassant complètement de son enveloppe. D'un blanc jaunâtre, cette nymphe offrait des caractères tellement tran- chés, qu'il était possible de déterminer immédiatement qu'on était en pré- sence d'une nymphe de Cerocoma. En effet, un mois plus fard, l'animal était arrivé à l'état parfait et n'était autre que le Cerocoma Schreberi. » Le genre Cerocoma, semblablement aux genres Meloe, Sitaris et Zo- nitis, est donc à l'état larvaire parasite d'un Hyménoptère, et subit les di- verses phases de l'hypermétamorphose. Dans le courant de l'hiver, j'ai reçu, d'ailleurs, de mon ami M. Nicolas, entomologiste distingué d'Avi- gnon, plusieurs pseudo-chrysalides de la même espèce recueillies dans le même endroit, ainsi que des débris d'élytres et des pattes d'un Cérocome parfait trouvé dans ces galeries. Je ne saurais toutefois affirmer que la larve du Cérocome se nourrit du miel du CoUetes signala, car de nom- breuses cellules d'Osmie se trouvaient mêlées à celles du Colletés dans les mêmes galeries. D'ailleurs, d'après ce que m'a montré l'éducation artifi- cielle des Canihnrides, il se peut que la larve du Cérocome s'accommode de l'un ou l'autre de ces miels indifféremment. » En même temps, disais-je plus haut, j'ai trouvé dans les cellules du Colletés signata de petites pseudo-chrysalides très régulièrement ovoïdes, d'un jaune paille doré, complètement enveloppées dans une pellicule iri- sée très fine, où l'on reconnaît la dépouille de la forme larvaire préiédente. Chacune d'elles, longue de 7 à n™™ et large de 3-| à 5°"", se voit par trans- parence à travers la paroi délicate de la cellule de Colletés, qu'elle remplit presque complètement. )> Je pus réunir une soixantaine de ces petites pseudo-chrysalides. Elles restèrent sans se modifier jusque vers le milieu de mai, époque à laquelle je pus voir à travers l'enveloppe apparaître la larve , puis la nymplie, et ( I^« ) enfin l'insecte parfait, qui sortit en rongeant l'extrémité céplialique de l'es- pèce de coque dans laquelle il était enfermé. J'ai pu constater que le phé- nomène singulier du retournement de la troisième larve signalé par M. Fabre pour le Silmis huineralis n'a pas lieu ici. La nymphe est dans une telle position, que sa tète répond à l'extrémité céphalique de la pseu- do-chrysalide. L'insecte obtenu fut le Stenoria apicalis, que M. Lichtenstein avait fait éclore déjà de premières larves trouvées sur le corselet du Colletés fodiens; nouvelle preuve de l'indifférence relative que montrent ces para- sites dans le choix de leur hôte. » Je crois trouver dans les diverses phases du développement de cet in- secte des caractères suffisants pour lui conserver le nom générique de Ste- iwria, qui lui fut donné parMulsant, et le différencier des vrais Silaiis. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Des mouvements du cœur citez les insectes pendant la métantorjjltose. Note de M. J. Kunckel, présentée par M. Blanchard. « Les mouvements du cœur persistent-ds chez les nymphes; en d'autres termes, y a-t-il arrêt ou persistance de la circulation pendant la métamor- phose? M Herold (i8i5), ayant vu les pulsations du vaisseau dorsal chez des chrysalides qui venaient de se dépouiller de leur peau de chenilles, admit que l'activité du cœur était incessante pendant toute la période nymphale. G. Newport (1837) ayant remarqué que, lorsque la chenille est sur le point de se transformer, le nombre des pulsations du vaisseau dorsal duninuait, tombant de 32 à 28 et même à 26, que, lorsque la chrysalide est défini- tivement constituée, û n'était plus que de 12 i)ar minute, présuma que pendant l'hibernation il devait y avoir absence complète de battements. M. Weismann (i863) contesta l'opinion de Herold dans sa généralité, en f;iisant remarquer que, si les observations de cet anatomiste relatives aux Lépidoptères sont exactes, il ne faudrait pas croire que les mouvements du cœur continuent chez les nymphes de Muscides; voici d'ailleurs comment il s'exprime : « Chez les Muscides, le cœur dégénère et il est construit à » nouveau d'une autre manière. Il n'est pas possible d'entreprendre des » observations directes sur les pulsations, mais on peut conclure avec cer- » titude, par les changements de la structure histologique, qu'à partir » d'un moment déterminé aucune contracûciu ne peut avoir lieu. » Ayant observé les battements du cœur chez les nymphes de Syrphid( s (Volu- celles) à divers stades de développement, j'infirmai les assertions dt- Weis- ( i52 ) manu et me rangeai pleinement à l'avis de Herold; je disais (1872) que les contractions rylhiniques du vaisseau dorsal se continuent sans inter- ruption. Mais, a la suite d'observations faites avec plus de précision et a intervalles très rapprochés, je professai (iS^S) une opinion qui venait concilier les assertions si contradictoires d'Herold, de Newport et de Weis- luann. Il y a, disais-je, suspension momentanée des mouvements du cœur, mais seulement pendant les quelques heures nécessaires à l'achèvement des légères moditications de forme que subit cet organe. M. Ganin (1876) se prononça en faveur de la doctrine du mouvement continu : « Il me « semble, dit-il, que le vaisseau dorsal ne cesse pas de fonctionner chez » les Muscides pendant la période postenibryounaire; j'ai souvent observé » ses contractions chez Anlliomya rufipes pendant les deuxième et troisième » jours après la transformation en nymphe, quand la plupart des organes M ont été détruits. » M En présence de ces assertions contradictoires, il importait de savoir si l'opinion mixte que j'admettais en 1875 était l'expression de la vérité: cela importait d'autant plus que la connaissance exacte de ce point de j)hysiologie devait permettre d'interpréter les phénomènes histologiques qui accompagnent le développement postembryonnaire. » Si les nymphes de Muscides ne se prêtent pas facilement à l'observation directe, il n'en est pas de même des nymphes de Syrphides. La plus grande durée du développement laisse mieux saisir les différents stades de la mé- tamorphose; le plus grand volume des animaux, la résistance plus grande des pupes, la présence de cornes stigmatifères rendent le maniement plus aisé; ce sont autant de conditions favorables à l'étude. » Pour corroborer les recherches que j'avais faites antérieurement sur les nymphes des Volucelles, je me suis attaché, ce printemps, à suivre le développement d'un autre Diptère appartenant également à la famille des Syrphides, VErislalis œneiis; cela m'a permis d'établir un parallèle inté- ressant. » Chez la Volucella zonaria, le développement postembryonnaire est relativement lent et peut, suivant la température, se faire en 62, 46 ou 42 jours (température moyenne, 12°, i) ou bien en 25 ou 24 jours (tem- pérature moyenne, 20°, i); chez ÏEristalis œneus, l'évolution ])Ostembryon- naire est plus rapide et s'effectue généralement en i4 jours (température moyenne, i5°). » Lorsque les larves dec es Syrphides, ayant perdu la faculté de se dé- placer, se sont immobilisées, à travers le tégument débarrassé par lavage ( i53 ) (le tous les corps étrangers, on aperçoit pendaiil qu;itre jours les luittemcnls du cœur, dont les mouvements sont très régulieî-s. Qu.md le tégument se durcit, il devient opaque et s'isole du corps de la nymphe pour constituer la ptipe; le phénomène cesse d'être visihie; mais alors du cinquième au sixième jour en moyenne chez la Volucelle, le quatrième jour clicz l'Eris- tale, apparaissent les cornes stigmatifères qui vont nous fournir un point d'appui pour retirer directement les nymphes de leurs pupes. Si l'on extrait adroitement ces nymphes sans les blesser, on peut, à travers leur enveloppe d'une grande minceur et d'une transparence parfaite, com|)ter facilement les pulsations du vaisseau dorsal dans l'abdomen. On peut ainsi observer les mouvements rythmiques du cœur chez la Volucelle jusqu'au onzième jour, chez l'Eristale jusqu'au huitième jour ; mais chez la première, quand arrive le douzième jour de repos, sixième jour après l'apparition des cornes stigmatifères; chez la seconde, quand survient le neuvième jour de repos, cinquième jour après la sortie des cornes stigmatifères, on constate que les battements du cœur ont complètement cessé. Si l'on continue à ôter les nymphes de leurs pupes, on voit que chez luie Volucelle du quinzième jour, du vingt-neuvième jour, du ti ente-septième jour, les pidsations ont repris leur régularité, — dans ce dernier cas, on peut en conqiter plus de 60 par minute; — que chez une Eristale du dixième jour les pulsations commen- cent à se manifester à nouveau, à intervalles très irréguliers, et que du onzième au quatorzième jour, époque de l'éclosion, elles s'effectuent avec une grande régularité. » Le cœur continue donc à battre pendant qu'ont lieu les phénomènes d'histolyse et alors que commencent à se manifester les phénomènes d'his- togenèse, car le douzième jour chez la Volucelle, le neuvième join- chez l'Eristale après la perte du mouvement, on peut apercevoir, à travers les téguments, les deux grands muscles abaisseurs des ailes qui sont déjà constitués, et reconnaître, par la di>section, les yeux en voie de dévelop- pement, les facettes étant déjà visibles, etc. Lu courte période d'arrêt du cœur ne marque donc nullement un intervalle de temps appréciable entre le moment où, dans la nymphe, cesse l'histolyse et cornmence l'histoge- nèse; elle correspond au moment où cet organe subit les modifications histologiques qui se manifestent surtout par la constitution d'inie région aortique correspondant à la formation du thorax. » C. p.., 1884, 2' Semestre. (T. ).C1X,^°5.) ^' ( i54 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'origine et In distribution du jiltospliore dans la houille et le cnnnel-coal.'^ole de M. An. Carnot, présentée par M. Dau- brée. « La présence du phosphore dans les cendres de houille a été remar- quée depuis assez longfenips, du moins comme fait accidentel (' ). MM. Le Cliàtclier et L. Dnraiul-Claye oui reconnu que ce fait est an contraire très généra! et ils ont signalé son im|)or!aiice, soit pour la métallurgie, qui peut avoir à redouter l'emploi d'un coke pho-plioreiix, soit pour l'agiicullure, qui pourrai^ tirer parti de cendres phosphatées (-). » J'ai pensé que l'on poturait aujourd'hui faire plus que constater la pré- sence du phosjihore et qu'il .serait possible de se rendre compte de son origine et de son mode de répartition dans les combustihles végétaux, en mettant à profit les récents progrés de la Paléontologie végétale. Tel est le but des recherches que j'ai entreprises et dont j'ai l'honneur de pré- senter à l'Académie les premiers réstdtats. )) J'ai pris pour point de dé|)art de ce travail une série d'échantillons de houille, que M. Fayol a en l'obligeance de m'envoyer de Commeutry, et parmi lesquels se trouvaient des lentilles de la houille organisée, à cassure brillante, à structure discernable à la loupe, sur laquelle il a si utilement appelél'attention des savants. M. B. Renault a bien vovdu, au moyen de préparations microscopiques, déterminer avec certitude la nature des plantes qui avaient forme- ces lentilles. » Quatre types de végétaux, représentés chacun par deux échantillons différents, ont donné à l'analyse la proportion suivante de phosphore (rapportée à loo |)arties de matière) : 1. n. Calamodendron o,ooig5 0,00245 Cordaïtes 0,00082 traces. I.épidodendron traces . traces. Psaronius ( Fougère) , o , 0027 1 o , 007 1 2 » Un échantillon de fusant minéral a donné 0,00399 ^^ phosphore, pro- portion comparable aux précédentes, ce qui s'.ccoide bien avec l'hypo- thèse, d'après laquelle le fusain serait constitué par des plantes, qui se se- (') RivoT, Traite de Dnciinasie. — Pehcy, Traité de Métallurgie. {^) Société d'encouragement pour l'Industrie nationale, 1878 , i i55 ) raient décomposées à l'air libre, nv;mt de se mêler aux autres débris végétaux qui se sont transformés en houille ('). » La houille, prise en masse, a présenté une teneur variable, mais géné- ralement assez faible : Grande couche de Commentry ■ . o,ooi63 Houille desFerrières o,oi385 Antliracite des marais 0,01467 » Au contraire, la teneur en phosphore s'est montrée considérable dans le cannel-coal de Coinuientrv, •^ I. II. Deux échantillons ont donné O,o4a6o 0,03912 " Frappé de cette différence avec la houille, j'ai cru intéressant de recher- cher si des échantillons de cannel-coal provenant d'autres gisements et d'un autre âge étaient également phosphoreux. Les résultats ont élé les suivants : Cannel-coal du l^ancasliiie 0,02852 Cannel-coal de "Wiyan 0,02246 Cannel-coal de Newcastle traces Cannel-coal de Glasgow . 0,00572 Cannel-coal de Virginie o , 0277 i Naphtoschiste de la Nouvelle-Galles du Sud OjOigSG Bog-head d'Aulun (exempt d'écaillés de poissons] traces Bog-head du Frioul (Autriche) 0,06275 » Tons les premiers a|ipartiennent au terrain carboiutére, les deux derniers au terrain |)ermien et à l'étage rhéiien (base du lias). » Les observations microscopiques faites sur des plaques minces de cannel-coal conduisent à se représenter cette substatice comme formée par l'accumulation de parcelles végétales décomposées, de nature très diverse; mais on y aperçoit, le plus souvent, un nombre considérable de spores ou de grains de pollen, d'ailleius très irrégulièrement disséminés (M. Re- nault). J'ai pensé que la pi c;,eiice de ces germes était peut-être la cause à laquelle il convenait d'attribuer la proporlion élevée, mais irrégulieie, du phosphore dans le cannel-coal. » Deux sortes d'observations paraissent confirmer cette hypothèse. » D'une part, les deux seuls échantillons presque dépourvus de phos- phore, examinés au microscope, se sont également tnontrés exempts de spores. (') M. Grand'Euby, Annales dis Mines, t. I, p. ii3; 1S82. ( >56 ) » D'autre |3ai't, l'analyse des spores ou du pollen de quelques végétaux modernes, appartenant aux mêmes familles que les plantes houillères, m'a prouvé que ces matières étaient beaucoup plus riches en phosphore que les plantes elles-mêmes. » Diverses Fougères ont présenté les proportions suivantes : » o, 12714 dans les spores du Lnstrœa filix mas; » o,o'y824 dans les spores et sporanges du Potyslicltitm aculealuin; » 0,09454 dans les spores et sporanges de i'Osmunda regalis. » Or on sait, par une analyse de Berlhier ('), que la Fougère .sèche contient, pour 100, seulement 0,009 °" 0,010 de phosphore. » Le XjcopO(/e, humble représentant actuel de riii)|)ortante cla.sse à la- quelle appartenaient les Le.pidodendron, les SicjUlaria, les Sphenophjl- liim, etc., fournit des s|)ores qui renferment 0,22820 de phosphore. » Etifin, la Ceralozamia inexicana, appartenant à la famille autrefois très nombreuse des Cycadinées, a donné : » 0,28851 de phosphore dans les grains de pollen; » 0,1189g dans leurs enveloppes, qui avaient été, |)ar tamisage, plus ou moins bien sé[)arées du pollen. » Il est naturel d'admettre que les spores et le pollen des végétaux houillers ontdià être, comme dans les plantes analogues actuelles, incom- parablement plus riches en phosphore que le bois, les écorces, les racines ouïes feuilles des mêmes plantes et qu'ils ont dû contribuer à élever très sensiblement la teneur en phos|)hore des matières où ils se sont accu- mulés. » ïel est spécialement le cas du camiel-coal, où le grand nombre des spores et sporanges est révélé par le microscope. » Quant à la houille, elle en «contient beaucoup moins en général, en même temps qu'elle est moins pho.sj)lioreuse. Mais il [)eut y avoir, à cet éganl, de grandes ditlerences d'un pouil à l'autre. En observant la tranche d'une couche de houille, on y reconnaît souvent l'existence de veines al- ternativement ternes et brillantes, provenant sans doute, les unes de l'ac- cumulation de feuilles et de débris de toute sorte, les autres de la trans- forn)alion des bois, écorces ou racines des grjinis vt'gétaux houillers. En essayant séparément ces deux sortes de houille, prises pour ainsi dire côte à côte dans un même échantillon provenant de la couche des grès noirs de Commeniry, j'ai trouvé d.ms l'une 10, 5 pour 100 de cendres et o,oo8i5 (') Bhetiiieh, Essais pai la l'uic sèc/tc, I. I, p. 256. { >57 ) de phosphore, dans l'autre 3,8 pour loo île cendres et o,oo326 de phos- phore. » PHYSIQUE. — Sur la variation, avec la pression, de In température à InqiteKe se produit la transjorniaiion de iiodure d'anjeid. Note de MM. Mallaru et Le CiiATELiER, présentée par M. Daubrée. « L'iodure d'argent passe, à 146", comme nous l'avons constaté ('), de la symétrie hexagonale, qu'il possède à la tempéi-ature ordinaire, à la sy- métrie cubique. Cette transformation, qui est réversible, e>t accompagnée d'une al)sor|)tion de chaleur que nous avons évaluée à 6^"\8 pour l'unité de poids. Elle s'accompagne, en outre, comme l'a observé M.Rodwell (*), d'une contraction qui, d'après ce savant, serait de OjOij^ par unité de volume. » ]^e phénomène est donc analogue au char)gement d'état de la glace à o", qui s'accompagne aussi d'une conlractiun de volume. On en concliit qu'on accroissement dépression doit abaisser la température de la Irans- tormalioM de l'iodure, connue il abaisse le point de fusion de la glace, et que, même sous une |uession suffis iiite, celle traiisformatiou doit pouvoir se produire à la température ordinaire. » Nous avons vérifié l'exaclitiide de cette conclusion en jjrofuant d'un appareil établi par l'un de nous pour étudier les propriétés des ciments et auquel il a adapté un mode d'enregistrement. Une presse à vis permet d'exercer une piession considérable sur un corps contenu dans un petit cylindre en acier de faible diamètre (3"""). La piession, réduite dans un rapport convenable, est mesurée par un manomètre Bourdon à tube elliptique recourbé en hélice, du genre de celui que nous avons utilise dans nos recherches sur les températures de combustion. Cette pression est en- registrée, par un style fixé au manoinèlre, sur une feuille de pa|)ii'r mobile dans le sens vertical et dont le mouvement est proportionnel à l'abaisse- ment de la vis comprimante. )) Si l'on tourne cette vis, sans mettre dans le petit cylindre aucun coips étranger, on extrce une pression graduellement croissante, en même temps que la vis s'abaisse en vertu de la compressibilité des pièces de l'aii- (') Comptes rendus, XCVII, 102; i883. C^j Pioceed. Ruy.Soc, 25, 284 (1876-77). ( ''iS ) pareil. Le style du manomètre trace alors sur le papier une ligne sensible- ment droite et inclinée sur la verticale. » Si l'on introduit dans le cylindre une certaine quantité d'iodure d'ar- gent, et si l'on comprime, le style trace d'abord une ligne d'une inclinaison régulière; puis, lorsque la pression est assez élevée, la transformation de l'iodure se produit, le cylindre d'iodure se contracte et lavis peut s'abais- ser sans que la pression augmente, ou plutôt, pour un abaissement donné delà vis, l'augmenlatiou de pression est beaucoup pins faible qu'elle n'é- tait auparavant; la courbe tracée par le style se rapproche donc de la ver- ticale. Au bout d'un certain temps, la transformation est complète et le style reprend sa marche normale. Le phénomène, d'ailleurs, est Ironblé, pendant celte période de compression, par le frottement considérable exercé sur les parois du cylindre d'acier et qui s'oppose à la libre trans- mission de la pression. » Lorsqu'on décomprime en faisant tourner lentement la vis en sens in- verse, le phénomène inverse se produit, mais avec beaucoup |5liis de netteté, parce que l'iodnre, pour se dilater, peut aisément détacher le fond mobile du cylindre dans lequel il est enfermé ('). » On constate, pendant cette période de décompression, que le change- ment d'état de l'iodure d'argent se produit, à la température de ao°, sous une pression de 2i^\'j5^^ par centimètre carré environ. » L'iodure d'argent, à la température de 20°, possède donc la symétrie cubique sous la pression de 2475''^ par centimètre carré et sous toutes les pressions supérieures, tandis qu'à la même température, et sous toutes les pressions inférieures, il a la symétrie hexagonale. » On peut aisément apprécier, avec quelque exactitude, la variation de volume qui accompagne la transformation sous cette pression et à cette température. Il suffit de mesurer sur le diagramme la distance verticale comprise entre les deux points de la courbe du style qui corresponlent au commencement et à la fin du phénomène. Cette longueur est dans un rap- port déterminé avec la variation de la hauteur du cylindre d'iodure. On mesure ensuite celle hauteiu- auguientée dans le même rapport, et enre- gistrée par le même appareil, sur un diagramme spécial, en posant le cy- lindre sur la platine de l'appareil et mettant successivement la pai lie infé- (') La courbe tracée ])ar le style peut facilenienl être projetée pendant l'expérience même. On ])Ourrait s'en servir dans les cours publics, pour démontrer la relation qui lie à la pression les clianj^cnients d'état des corps. ( '59 ) rieure de la tige de la vis en contact avecla base supérieure du cylindre et avec la platine. » Nous avons trouvé ainsi que la contraction de l'unilé de volume est égale à o, i6, à ^ près de la valeur. » Cette contraction est près de dix fois plus considérable que celle qui accompagnerait, d'après M. Rodwell, la transformation de l'iodure à i/jB** et sous la pression atmosphérique. M II est vrai que, si l'on appelle â la contraction du volume de 20° à lijô", A, 41, la contraction qui accompagne la transformation à 146°, 5' la contraction que subirait l'iodure cubique si on le ramenait de la tempéra- ture de 146", sous la pression de 2475''*^, à la température de 20° sons la même pression, enfin Ajo la contraction qui accompagne la transforma- tion à 20" sous cette pression, on doit avoir A,„ = A,4„-t- 5 + c?'. » On ne connaît exactement ni â ni 5', mais on peut avoir une idée de leur grandeiu". D'après les expériences de M.Fizeau, on doit avoir 5 = o, 0007 environ. Quand à S', qui est la dilatation de l'iodure cubique, elle doit être du même ordre de grandeur que la dilatation du bromure cubique d'argent. Entre o" et 100" la dilatation linéaire du bromure d'areent est égale à o,oo35 et celle du chlorure égale à o,oo33. Cela donnerait pour c?' une valeur égale à 0,01 5, et l'on aurait rj -+- §' = 0,016 environ. » On ne peut donc pas expliquer ainsi l'écart considérable qui existe entre noire résultat et celui de M. Rodwell. » Nous avons d'ailleurs cherclié, non pas à mesurer avec précision, mais à apprécier l'ordre de grandeur de la contraction Ans, en suivant les va- riations, avec la température, de la colonne d'iui thermomètre dans la boule duquel était introduit un cylindre d'iodure. Nous avons mesuré ains une contraction A.jj = 0,11 environ. Ce nombre, qui n'est certainement pas rigoureusement exact, mais qui doit s'a|)procher de la vérité, est du même ordre de grandeur que celui que nous avons trouvé pour Ajj. » M. J. Thomson a établi, pour les changements d'état, la formule bien connue T E^ MT M Malheureusement elle ne s'applique que pour des variations très petites de la pression et de la température, ce qui n'est pas le cas de nos expériences. Si cependant on essaye d'appliquer la fornuile en se servant des nombres ( >^>o ) que lions ;ivons déterminés pour i'' — t' et L, on tioiive que, ;i la tempé- rature (le 20" et sous la pression de 2473"'^, on devrait avoir v' — V = 0,000047. Nous avons trouvé 0,00028. I^es nombres ne sont pas d'accord, comme on doit s'y attendre, mais ils sont an moins du même ordre de grandeur. » PHYSIOLOGIE VILGÉT A LE. — Influence de la lumière mr la res/iirnlion des tissus smis chlorophylle. Note de MM. G. Iîoxniek et L. Ma\gi\, présentée par M. Ducliartre. « Dans nos recherches physiologiques sur les Champignons ('), nous avons été amenés à entreprendre l'étude de l'influence qu'exerce la lumière sur la respiration. Une nouvelle série de recherches sur la respiration des tissus sans chloro|jhylie nous a permis de reprendre celte étude et de gé- néraliser nos conclusions. » Quelques expériences, faites sur les graines en germination, paraissaient devoir être interprétées comme foui nissant un résidtMt contraire à celui que nous avions trouvé pour les Champignons (^); il fallait donc observer à ce point de vue la germination des graines. D'autre paît, certaines Phanéro- games sans chlorophylle avaient donné des résultats douteux ('). Aussi avons-nous recherclié l'influence de la lumière sur la resj)ir,'ition, non seule- ment des graines germant, mais encore des Phanérogames sans chlorophylle, des plantes étiolées, di s rhizomes, des racines, de certaines fleurs, etc. » Dans ce but, nous nous sommes servis à la fois de l'appareil à atmo- sphère confinée, avec analyse volumétrique des gnz, et de l'appareil à re- nouvellement d'air continu, avec analyses par les liqueurs titrées (*). » Citons quelques résultats : j" Graines en gerwination (Fève); teiiip,, in°. CO- dégagé. 0 absoibé. Obscurité 2,04 3,74 Lumière i .81 3, 12 Obscurité 2,o3 2,94 (') G. I5oNNiF,K et \j. Mangin, Coni/ites rendus, q avril ibiSS. (-) Koir le travail de M. Pauchon [Annules des Sciences nniitrelles, G" série, t. X) . (') Drude, /?/o/og«e î)o/j iMonotropa, p. 5^ ; 1873. (') Voir Annales des Sciences naturelles. Botanique, 6° série, t. XVII, p. a.'*. 1. ( i6i ) 2° Plantes sans chlorophylle (Monotropa). CO' dégagé. 0 absorbé. Tempéiature. Obscurité. ï .67 2,82 ig Lumière i,38 1,82 19 Obscurité i,5o 2,16 i^jS 3" Plantes étiolées [\Àn.].Ten-\y^., i5". dégagé, mmg Obscurité 21 Lumière.... 16 Obscurité 21 » Les résultats obtenus clans l'étude des rhizomes, des racines et des fleurs sans clilorophj lie concordent avec les précédents. » On voit donc que, d'une manière générale, la lumière exerce une ac- tion retardatrice plus ou moins intense sur la respiration des tissus sans chlorophylle. Nos recherches montrent en outre que cette action retarda- trice a la même valeur pour l'acide carbonique émis et pour l'oxygène absorbé, d'où nous pouvons tirer les conclusions suivantes, pour tous les tissus sans chlorophylle : » i^ La lumière solaire, directe ou diffusée, altcnue plus ou moins, toutes les autres conditions égales d'ailleurs, l'intensité de In respiration. CO- » 2° Pour les mêmes individus, le rapport du volume de l'acide carbo- nique émis au volume de l'oxjgène absorbé est le même à la lumière et à l'obscurité. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. J. J. C. K., iSS.'i. u'Semcslre. (1. XCIX, W» 5.1 2 2 ( l62 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 juillet i8S4. CEuvres complètes de Loplace, publiées sous les auspices de l' Académie des Sciences par MM. les Secrétaires peipétuels, t. VI. Paris, Gaulhier-Villars, i884; in-4" cartonné. Rapport présenté à M. le Ministre du Commerce par V Académie de Médecine sur les vaccinations pratiquées en France pendant l'année 1882. Paris, Inip. nationale, i884; in-S". (Trois exemplaires.) Préfecture de la Seine. Secrétariat général. Service de la Statistique munici- pale. Annuaire statistique de la ville de Paris; année 1882. Paris, G. Masson, i884;in-8°. Société d' Histoire naturelle de Toulouse; 17^ année, i883; 18® année, i884> janvier à mars. Toulouse, imp. Durand, Filions et Lagarde, i883-i884; in-8°. Sur la détermination des rivulaires qui forment des fleurs d'eau; par MM. Ed. BoRNET et Ch. Flahault. Paris, imp. Bourloton, i884; in-8". (Extrait du Bulletin de la Société botanique de France.) La Sléno-iélégraphie; par G. -A. Cassagnes. Paris, imp. Chaix, i884; br. in-8<'. Ouvrages reçus dans la séance du 21 juillet 1884» F. JoTJRNET. L'Australie. Paris, J. Rothschild, 188^); in-8°. Arrachements dans les établissements industriels. — Plaies par peignes de fi- lature. — Etude sur les plaies des ouvriers en bois. — Plaies par éclatement. — Plaies par usure. — Note sur tin cas de cyslicerque du sein. — Note sur le trai- tement de lapseudarthrose du tibia; par le D'' Guermonprez. Lille et Bruxelles, i88?>-i884; sept br. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Du procédé de la cravate dans ks hixations anciennes de l'épaule; par le D' A. VoREUx. Paris, J.-B. Baillière, i884; in -8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Le choléra de i8G5 à l'asile public d'aliénés de Marseille. Traitement par le sulfate de cuivre. Fiapporl à M. le Sénateur, chargé de l'administration du dé- ( i63 ) IjarleiiieiU des Bouches-du-Rhàiie; par te D' E. Lisle. Marseille, Canioin, 18G6; br. in-S". Du cuivre contre le choléra et la fièvre typhoïde; par V. Burq. Paris, Dela- haye et Lecrosnier, i884; in-8°. Du cholér-a; par le D' Réz.\rd de Wouves. Pans, A. Delahaye, 1868; in-8°. (Ces trois derniers Ouvrages sont renvoyés au Concours Bréant.) Sur la valeur morphologique de la trompe d'Eustache. — Sur les spondy- loceiitres épipituitaiies du crâne; par M. le prof. P. Albrecht. Bruxelles, A. Manceaux, 1884 ; 2 br. in-8°. L.-C.-E. ViAL. Lachaleur elle froid. Paris, J. Michelet, i884; in-8°. Annaes do obseruatorio do Infmle D. Luiz, 1880- 1 881. vol. XVIII-XIX. Lisboa, Tuip. nacional, i883; 2 vol. in-4°. Postas meteoi^ologicos. Annexos nos « Annaes do observatorio do Infante D. Luiz », 1878. Lisboa, Imp. nacional, i883; in-4°. Mémoires du Comité géologique de Saint-Pétersbourg, vol. I, n° 2. Saint- Pétersbourg, i884; in-4°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 28 JUILLET I88i. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS nKS MEMBRES ET DES CORRESPONOAINTS DE I.'ACADÉAUE ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Règle de Newlon-S/lvester. Suite à deux jnéré- denlcs Comniunicnlions ('); p;ir M. de Joxquières. " X. En appliqiiniU la règle Newton-Sylvester à la recherche d'une li- mite inférieure du nombre des racines imaginaires que possède une érpia- tion algébrique numérique donnée, on peut accidentellement rencontrer deux cas singuliers (l'indétermination. Je veux parler : » 1° De celui où plusieurs termes conséculifs manquent dans l'équalion (car l'absence d'un ou de plusieurs termes non consécutifs ne donne lieu à aucune incertitude); » 2° De celui où une ou plusieurs des /onc^io/is quadratiques qui inter- viennent dans l'opération sont identiquement nnWes. )» Il n'y a point à s'arrêter au premier cas, car la règle précise posée par Newton, en ce qui le concerne, et qui revient à affecter aux coefficients (') Voir Comptes rendus des séances du l4 et du 21 juillet 1884. C. R., 18S4, 3» Semestre. (T. XCIX, N° -î.^ 23 ( ,flG ) luils, ou [)lutôt à écrire sous ces coefficients des sigiiesalternatifs — et +, propres à produire le plus grand nombre possible de variations, concorde avec un théorème bien connu (' ). Mais il n'en est pas de même du second cas, qui paraît avoir été encore peu étudié. Newton se borne à donner, sans coinmentaiie aucun, lU) exemple numérique où celte exception se rencontre, et il tranche la question, ipso facto, en écrivant le signe — sons le terme ambigu, ce qui lui fournit l'indication de deux racines imaginaires, tandis que l'adojjtion du signe + aurait eu pour effet de n'en signaler au- cune dans une équation qui en possède quatre. » XI. D'après cet exem|)le, on pourrait èlre tenté de croire qn't'U pareil cas il fadle toujours attribuer au teriae ambigu, soit le signe — , comme l'ont écrit les rédacteurs de VAlcjèbre posllnime de Mactatirin (-'), soit le signe qui produit \e plus (jrand nombrede variations dans la suite (G), connue le supposent d'autres auteurs. Je dirai dans un instant quelle est la vraie règle à suivre, mais je veux auparavant montrer qu'en suivant l'une ou l'autre des deux directions qui précèdent, on ferait fausse route. » Pour fixer les idées, soit d'abord l'équation très simple Fiactions miilti|)licairices ', i Équation proposée r' — 3x- + 3.r — i =: o, Signes de la siii/f (G) -+ ± rb + où le cas ambigu se présente deux fois. Si l'on prenait le signe — sous le second terme, ou sous le troisième, ou sous les deux, la suite (G) indique- rait deux racines imaginaires dans une équation qui, manifestement, a ses trois racines réelles. On a donc là un avertissement que les deux pré- ceptes ci-dessus ne sauraient être adoptés. /) Comme l'on ne demande à la Règle de Newton que d'uidiquer une limite inférieure du nombre des racines imaginaires de l'équation, on serait bien assuré de ne lui faire doiuier aucun pronostic erroné, en adoptant le principe qu'en cas d'ambiguïté on prendrait toujours celui des deux signes -+- ou — qui donnerait lieu au moindre nombre de variations de signes dans la suite (G). (') Consulter notamment l'article précité de M. Guiimin dans le t. V (1846) des Nou- velles Jniialcs de Mtitlicniatitiues, p. aSg, (^) A Ti enlise of Algcbrn in three parts, etc., by Colin Maclaurin, llie tliird édition. Londoit, 1773. Le précepte dont il s'agit y est formulé, page •274» •^n e<^s termes : . . . but if tliiit product is not <^ieiitt:r thnn tite rectangle, ivrite. . . , etc. ( >«7 ) » Mais celte conclusion, qu'on pourrait appeler timorée, ne ferait pas rendre à la Règle de Newton tout ce qu'elle peut donner rigoureusement. )) Soit, par exemple, l'équation Fractions multiplicntriros '^ \ \ | Équation proposée 3x'' — S-c'-i- no.r^ — aS.j- + ij.x — 12 = 0. Signes de la suite (G) -+- — rt — — -I- » Il y a ambiguïté sous le troisième terme et si l'on adoptait le signe — , d'après la solution prudente qui vient d'être énoncée, la suite (G) indique- rait deux racines imaginaires au moins, tandis que le signe -t- annoncerait les quatre que possède l'équation. » XII. Les principes sur lesquels repose la méthode Sylvesler permet- tent heureusement de trancher la difficulté. On pourrait d'abord calculer, dans chaque cas particulier, la valeur de la fonction quadratique ambiguë, en donnant une valeur autre que — m (mais non comprise entre — i et — m) à l'indéterminée [7. qui entre dans la composition des fractions multi- plicatrices dont cette méthode fait usage. Cette valeur, qui était nulle quand ]j. était égal à — ni, serait alors différente de zéro, et le signe de la (onc- tion ambiguë se trouverait déterminé. Mais, sans recourir ainsi à la mé- thode Sylvester pour résoudre chaque cas en particulier, il est aisé d'en tirer une règle générale, propre à tous les cas. » En effet, si l'on prend pour valeur de |x, dans l'expression des frac- tions multiplicalrices de Sylvester, qui est 7^= - — — — (/' désignant le rang de la fonction quadratique J^'— yr-f,-t 'jr+\i compté à partir de la pre- mière dérivée/^', dans l'ordre ascendant des dérivations), une quantité — {m 4- e), différente de celle, — m, qui correspond à la Règle de New- ton (et par conséquent donne lieu, sinudtanément, aux mêmes cas d'ambi- guïté), mais d'ailleurs compatible avec les conditions de la question et no- tamment avec celle qui exige que fx ne soit pas compris entre — i et — wz, il est évident que les valeurs de ces fractions ne feront que décroître au fur et à mesure que e croîtra. Eu d'autres termes, si petit qu'on fasse e, les valeurs de ces fractions, comparées à ce qu'elles étaient pour fx = — /w, seront devenues moindres après le changement de /x. En particulier, la fraction 7^, qui rendait le produit 7^./^_,.yr+i égal à /.% sera devenue 7',<^ 7^, et, par suite, on aura /,■> 'lr-Jr-\ •Jr+i- ( <68 ) Donc enfin, dans le cas singulier dont il s'agit, quel que soit le nombre de fois qu'il se présente, consécutivement ou non, dans la suite des fonc- tions quadratiques, » C'est toujours le signe + qu'il faut prendre comme signe de la fonction am- biguë. » Cette conclusion, en ce qui touche à la limite inférieure du nombre des racines imaginaires de l'équation, n'est d'ailleurs pas sujette à l'objec- tion que le changement effectué dans la valeur de p. et qui a déterminé le signe de la fonction ambiguë pourrait produire des changements de signes parmi quelques-unes des autres fonctions quadratiques. Car ces changements, s'ils avaient lieu, n'auraient jamais pour effet de substituer un signe — à un signe + préexistant, donc de troubler, dans le sens d'un exhaussement exagéré de la limite cherchée, l'indication donnée par l'af- fectation du signe h- au terme ambigu, ni même d'établir une compensa- tion dans le cas où la limite s'en serait trouvée abaissée. » Le précepte ci-dessus démontré concorde avec celui que, dans le cours de sa démonstration du théorème Sylvester, M. Genocchi énonce, sans explications, en ces termes : « Tous les raisonnements qui |)récédent » subsistent, si quelques-unes des fonctions sont identiquement nuWes ; il suffit qu elles soient censées positives ( ' ) » . XllI. Ainsi se trouve éclairci le cas douteux auquel j'ai fait allusion dans ma dernière Communication. Rien ne s'oppose donc à ce que la Règle de Newton, si éminemment pratique, s'introduise dans l'enseigne- ment (''),sauf peut-être à n'en pas rendre la démonstration obligatoire, si elle est jugée un peu longue et difficile. {^) Nouvel/es J?inates de Mathématiques [iB&i], t. VI, 2'= série, p. i3, lignes 3 et suivantes. {^)0n pourrait alors sirapliûer, comme il suit, l'énonce de la Règle : Règle de Newton. — Étant donnée l'équation aigébriijue numérique A„^'" + A,^"'-' 4- A,^'«-2 + . . . + A,x'--)- . . . 4- A„, = G, on calculera les valeurs numériques de la fonction quadratique >,..A,. — A,._,.A,.+i (r=o, I, 2, . . ., ra), et l'on écrira sous le terme A,..».' le signe + si la valeur de la fonction est positive ou nulle, le signe — si elle est négative, et le signe + sous les termes k„j:"' et A,„. Autant cette suite de signes présentera de variations, autant, au moins, l'équation aura de racines imaginaires. ;i m — r] Le coefficient ),,. a pour expression )>,. ^ -f- /« -h 1 ( '(h) ) » A cet égard, il ne me semble pas inutile de placer ici, en terminant, un exemple (numérique en ce qui concerne l'exposant m) qui aidera à mieux comprendre certains points de la transition entre la méthode de Sylvester et celle de Newton. » Soit donc m =^ 7 dans l'équation ci-dessus. » Les fractions multiplicatiices de Newton (dont il suffit d'ailleurs de cal- culer la première moitié, puisqu'elles se reproduisent toujours en ordre inverse dans la seconde moitié) soni, dans ce cas. T> 0' 5> 5' u' !• L'une quelconque des fonctions quadratiques dont on a ensuite à déter- miner le signe, la deuxième par exemple, se présentera sous la forme l-A^-A.A^. Il s'agit de montrer qu'on arrive au même résultat, à un facteur numé- rique près, en faisant usage de la méthode Sylvester. » Les fractions multiplicatrices y sont données par la formule m + I — >• Ir— » car, pour passer de celte méthode à celle de Newton, il faut y faire d'abord l'indéterminée p. égale à — m. Ces fractions, qu'il faut calculer toutes, sont donc C» 5» if 3> Quant aux fonctions quadratiques, elles se composent avec les dérivées suc- cessives de l'équation, dans lesquelles on fait jc = o, prises dans l'ordre inverse des dérivations. Donc, ici où l'on a pris la deuxième fonction de Newton, on doit, pour avoir la correspondance cherchée, prendre la (7 — a)"""' ou la cinquième fonction de Sylvester, qui est, en mettant en relief le facteur commun 2.3.4 , 2.3.4.(5»A^-|.5.6.A,A;,) = 2,3.4 .5.g.{lA:- A, A,), résultat identique à celui que donne la méthode de Newton, au facteur 2". 3^.4^.5.9 près. C'est ce qu'il fallait prouver. ( '7° ) n P. S. — Le distique Oriiv a Cnrtcsio, quain Nei\'toniis insiiper auxit, Dociriiiœ en ! dcinum, fous et origo paient, que j'ai atlribiié au professeur Purkiss, appartient à M. Sylvester lui-même. C'est par ces deux vers qu'il termine l'exposé de sa découverte dans le Mémoire intitulé : « Syllabus qf lecUire delivered at King's collège, I.ondon, » by J.-J. Sylvester F. R. S., correspondent of the Inslilute of France; » ihirfl issue, with corrections, for ihe use of the Malhcinalical Socieljr » of London, 2G june i865(') », qui fait partie du volume I des Procee- dings de cette dernière Société. >i Cette rectification me paraît avoir plus qu'un intérêt d'exactitude historique, car le distique prouve, officiellement en quelque sorte, et contrairement à une opinion part;igée par plusieurs personnes, qu'en An- gleterre on ne dénie plus à Descartes l'honneur d'avoir découvert la Règle des signes qui porte son nom. » PHYSiQUii DU GLOBE. — Etude sur les déviations du pendule au Mexique; par M. Bouquet de la Grye. « Pendant le séjour de la Mission du passage de Vénus au fort Loreto, de Puebla, j'ai installé dans la chapelle située au centre des bâtiments du fort un séismographe multiplicateur (^). » Cet instrument se compose de deux parties : un pendule et une ba- lance multipiicatrice. Le pendule est formé d'un boulet suspendu à un fil d'acier porté par une équerre fixée dans un mur épais. Au bas du boulet est vissée une pièce en cuivre dans laquelle glisse à frottement doux une tige en acier poli dont la longueur est réglée au moyen d'une vis de serrage. La balance dont le dessin ci-contre montre la disposition générale a son couteau remplacé par une pointe d'acier reposant sur une cornaline in- sérée dans une équerre fixée au mur. Quatre poids compensateurs vissés sur les branches supérieures servent à faire coïncider le centre de gravité de la balance avec la pointe sur laquelle elle repose. (') c'est ce Sfllfibus dont le P. Poulain a donné une Iradiiclion, un peu luodifiée, dans lu t. XI du journal les Mondes, p. i ■j ; iStiG. ( -) Cet appareil a été construit en 1882 sur nus dessins, par M. Demichel. ( 17' ) M Le coiilacl entre la lige portée par le boulet ei la halanc.^' se fait en engageant la tige d'acier dans une ouverture triangulaire formée de deux parties taillées en biseau, dor.t l'une est mobile. Une fois introduite dans celte ouverture, la tige y est maintenue par la pression d'un ressort très faible. I) Les mouvements du boulet sont amplifiés à l'extrémité de la lige verticale de la balance dans le rapport des longueurs des bras de levier, rapport qui peut aller à loo, la rigidité du grand bras étant maintenue au moyen de quatre haubans en fil d'acier très mince. » Si donc le fil de suspension a une longueur de lo'", une seconde de déviation est représentée à l'extrémité de la lij^e index par un écart de o'", oo5, qui se fait dans une direction inverse de celle du pendule. » Les résistances dans cet instrument se composent du frottement de glissement de la tige portée par le boulet tlans l'étrangloir et de la flexion du fil d'acier. » En prenant les dimensions susmentionnées, pour un écart d'une se- coii'le d'arc, ce glissement a lieu sur une longueur de -^ de micron ; quant ( '7^ ) à la résistance du fil d'acier, elle est exprimée en grammes par -,-|î ; ces deux quantités sont négligeables si le ressort aniagoniste de l'étrangloir est ra- mené à une valeur telle qu'on ait seulement le contact. )) Au point de vue théorique, un pareil instrument est donc susceptible de donner des renseignements intéressants. Examinons ceux qu'il a four- nis. » L'appareil était installé, comme nous l'avons dit en commençant, le long d'un pilier intérieur de la chapelle du fort Loreto. I.e pendule avait une longueur de 3™, 60, la balance multipliait cette longueur par 55,5, c'est-à-dire qu'une seconde d'arc était exprimée par i""". Un papier, dont le quadrillage était de i""", venait affleurer la pointe de l'aiguille; le tout était garanti des mouvements de l'air par une cage en papier munie de deux fenêtres en talc. On faisait les lectures en se plaçant dans deux azimuts perpendiculaires. L'appareil avait d'ailleurs été réglé de façon à faire passer la direction du fil suspenseur par la pointe de l'aiguille indicatrice et les conditions du milieu étaient telles que la variation diurne de la tempéra- ture de la chapelle n'était que d'un dixième de degré. » En réunissant l'ensemble des observations, dégagées des mouvements anormaux dont nous parlerons plus loin, on trouve, pour l'influence so- laire d'heure en heure rapportée aux motivements du pendule, les moyennes suivantes, exprimées en centièmes de seconde : 1!)!' 20' -'7 -' — I — iS^ 20 ■ 21" 2 > C3'' 0 > 3". . ;" / .h -.—— ''^ -=^ :::.. A L___. . / . f/2/ci. (ence ■ L un fil re. re '"-f- ■ / / .___:\ " ■ £chel r 'U 0:2 ^ ^"^ .' :■..-. 1 O)!. OOh 23" 0" l" ' \ a" .',1. r)" G" -23 -fi — I -Hl'ï + 8 + 17. -f-8 + 4 -h 3 + 3 \- 12 -3 — 9 -18 -4 —4 -6 + 10 + 17 + 6 » Il semble que, le matin et le soir, le soleil repousse le pendule, tandis que vers 23 heures l'induence est attractive. ( -7^) » Les premiers résultats s'expliquent aisément ; les voûtes de la chapelle, qui était orientée S. -O. — N.-E., échauffées le matin, puis le soir, poussent le pendule dans une direction opposée à celle du Soleil ; dans le milieu du jour, l'attraction de la masse de l'astre paraît prépondérante, vu la situa- tion du pilier situé loin de la façade. y> En groupant les chiffres suivant les heures lunaires, nous avons les moyennes suivantes, indiquées dans le diagramme ci-contre : 19* 20'' 21" 22'- 23'- 0'- l' 2" ?,'' 4'' X — 5 — 4 +11 -+-i3 +21 4-6 — 9 — 7 — 12 — 8 20'> 21" OOh 23'- 0" 5 -4 -+- II -4-l3 + 21 + 6 4 — I -t- o + 4 - 1 4-5 y 4-4 — I -t-o H"^ — I -t-O — 3 — I — 1 4-4 » Le pendule est attiré par la Lune, et, comme elle passe près du zéniili, les déviations en / sont faibles. » Trois heures avant et trois heures après le passage de l'astre au mé- ridien l'attractionest d'environ o", 10. Ces chiffres, dépassant de beaucoup ceux donnés parla théorie, ne peuvent en l'état la contrôler; le pendule n'avait point pour cela une longueur sulfîsante, mais il est intéressant de vérifier que le sens du mouvement du pendule change après le passage de la Lune au méridien. » Le séismographe de Loreto a servi à noter aussi des mouvements anor- maux du pendule; ils ont même été fréquents. En 2g jours, 22 oscillations du sol ont été rendues apparentes. En faisant la somme des x et dcs^ de ces écarts, en prenant la déviation dans le sens où elle se fait brusquement, on a 2a; = 23",23; 2-^ = 2o",84; I+7=2i,G3; :2 - j = 24",i/,. » Ces chiffres sont presque égaux, et, comme les coordonnées d'une même oscillation sont généralement de signe contraire, on peut en conclure que la moyenne des mouvements se fait dans la direction N.-O. — S -E., di- rection qui est celle de la chaîne du volcan thi Popocatepell. » Pendant la durée de nos observations, les habitants de Puebl.i n'ont ressenti qu'une seule secousse de tremblement de terre, le 7 décembre; elle a été assez forte pour faire arrêter notre pendule sidérale. » Il serait intéressant de poursuivre ces études en enregistrant les mou- vements d'un long pendule d'une façon continue dans un observatoire (' ) : (') M. BieyiKl aconsliiiit sur mes indications, en 18^5, et [jour un ap|)aroil seriiblablc, un enregistreur électrique qui peut donner les valeurs îles coordonnées; on peut égale- jnent, au moyen de la photogra))liie, enregistrer les mouvements de l'aiguille inférieure dans deux sens rectangulaires. G. K., iSSi, 1' Semestre. (T. XCIX, fi' 4.) 2 I ( '7^1 ) ils fourniraient des notions précieuses sur le mouvement de la croûte ter- restre et aussi sur le phénomène des marées. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Bemarqiie relative aux méthodes suivies pour déterminer la température du Soleil. Lettre de !M. G. -A. Hirn à M. le Secrétaire perpétuel. « M. E. Wiedmann, l'un des rédacteurs des Annales de Pogcjendorff, a eu l'obligeance de ni'informer que, en i8yo, M. Zœllner a donné dans celte publication une méthode pour calculer la température du Soleil, méthode analogue à celle que j'ai fait connaître récemment. Je n'ai pu m'assurer encore si la route que nous avons suivie, chacun de notre côté, est exacte- ment la même ; mais, en tous cas, je m'empresse de rendre à M. Zœllner ce qui lui appartient. » M. Haton de la Godpillière fait hommage à l'Académie d'un exemplaire du travail relatif aux bobines pour l'extraction des mines, dont il l'a entre- tenue dans sa séance du 2 juin 1884, et qui vient de paraître dans les annales des Mines. NOaiINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de M. Mac-Cormick. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 35, M. d'Andrade Corvo obtient 34 suffrages. Il y a un bulletin blanc. M. d'Andrade CoRro, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. ( •?■ RAPPORTS. MÉDEClNK. — Rapport sur (les Communications récentes relatives à l'épidémie actuelle rie clioléta. (Commissaires : MM. Gosselin, Marey, Berr, Richet, Charcot, Pasteur, Bouley; Vulpian, rapporteur.) « La Commission chargée, dans la dernière séance, de prendre connais- sance des nombreuses Communications, relatives au choléra, qui ont été adressées récemment à l'Académie, s'est mise immédiatement au travail. Elle a examiné un premier dossier contenant plus de 240 lettres qui, pour la plupart (aSo), proviennent d'Espagne; les autres sont envoyées d'Italie, d'Allemagne, de Russie, d'Amérique et de France. » Plusieurs de ces lettres (3o au moins) ont |)our but de faire savoir à l'Académie que ceux qui les écrivent se croient en possession de remèdes secrets et infadiihies : l'Aciidémie ne peut tenir aucun compte de commu- nications de cette sorte. » Dans d'autres lettres, très nombreuses, la Commission n'a trouvé que l'indication de modes de traitement semblables ou analogues à ceux qui ont été mis en usage dans toutes les épidémies de choléra : il s'agit d'infu- sions chaudes (camomille surtout ou thé) additionnées ou non, soitd'eau- de-vie, soit de rhum ; de sous-nitrate de bismuth ; de préparations diverses d'opium; de morphine, en injections sous-cutanées; de frictions sèches ou avec de l'alcool, d'essence de térébenilune, etc. » Parfois c'est l'eau froitle ou le vin qui sont conseillés. D'autres traite- ments recommandés ont pour agents principaux les vomitifs (surtout l'huile d'olives jusqu'à effet éinéti(|ue) et les purgatifs (médecine Le Roy, d;ins plusieurs lettres). Or, on sait que, dans les épidémies qui ont sévi en France, divers médecins ont préconisé, comme médication générale, les vomitifs et les purgatifs. » Les moyens excitants internes et externes sont vantés dins certaines lettres; c'est la moutarde à l'intérieur et à rexiérieur on le gingembre que l'on propose. D'autres personnes conseUlent, comme excitants et en même temps comme antiseptiques, l'ail, le soufre, le pétrole, l'essence de téré- benthine, la beiiziiie, inliis t\ t.v/;(/. On trouve encore nieiilioiuiés, comme ( I7G) agents anticholériques, le cliloral hydraté, l'éther sulfnrique, le sulfure de carl)oiie, la strychnine, l'acide sulfnrique, etc. M II paraît inutile de citer un certain nornhre d'autres moyens proposés qui paraissent tout à fait déraisonnables : mais nous devons au contraire mentionner encore quelques indications qui procèdent de données scienti- fiques. » Ainsi, quelques correspondants croient à refficacité du nitrate de pilo- carpine en injections hypodermiques. Ils supposent que l'action siidorifique de cette substance déterminerait une dérivation sur l'intestin. Mais il est probable que les glandes sudoripares ne répondraient pas aux provoca- tions de la pilocarpine, à cause de la torpeur extrême de la circulation cliez les cholériques, et quand même il y aurait une légère excitation sécrétoire de ces organes, on ne voit pas quelle influence on pourrait exercer ainsi sur une maladie telle que le choléra. M D'autres correspondants considèrent comme devant produire les meil- leurs effets : l'arsenic, le cuivre, l'acide phénique, l'acide salioylique, les vapeurs d'acide hypoazotique. On conseille encore les injections intra-vei- neuses d'eau pure, on additioiuiée de chlorure de calcium ou d'autres sels. Ces divers moyens ont déjà été expérimentés. Les injections intra-veineuses, ou même simplement sous-cutanées, d'eau pure ou contenant en dissolution des sels inoffensifs, ont produit, dans certains cas, des résultats qui sont de natiue à encourager de nouveaux essais. L'acide phénique et l'acide salicylique ont été employés aussi et, comme le choléra paraît bien être une maladie produite par des microbes particuliers, sans doute par ceux qu'a découverts M. Roch, ces substances, de même que toutes celles qui peuvent tuer les microbes ou empêcher leur développement, doivent être mises au nombre des agents thérapeutiques dont l'étude s'impose aux mé- decins pour le traitement du choléra. » En résumé : remèdes secrets, ou moyens sans aucune valeur, ou agents thérapeutiques déjà essayés, voilà tout ce que contient ce volumi- neux dossier. La plupart des personnes qui ont adressé ces Communica- tions à l'Académie sont en dehors de la profession médicale et elles n'ont pas produit le moindre fait à l'appui de leurs affirmations. Les quelques arguments allégués dans deux ou trois Lettres s^ont loin d'avoir le caractère démonstratif que h ur attribuent les auteurs. » La Commission a donc le regret de déclarer qu'elle n'a trouvé dans toute cette correspon ';ince aucun [enseignement véritablement utile. » •77 ) MEaiOIRES LUS. CHiaURGiE. — Sur un nouveau traitement électrique des fibromes utérins. Note de M. G. Apostoli. « Les conclusions générales et caractéristiques de cette nouvelle appli- cation de l'électricité sont les suivantes : Aux anciens procédés de traite- ment électrique des tumeurs fibreuses de l'utérus, caractérisés : i" par l'em- ploi de très faibles intensités électriques, manquant de dosage et adminis- trées d'une façon variable et souvent empirique, 2" par le siège souvent vaginal de leur pôle actif, toujours en dcbors de la cavité de l'utérus, j'op- pose une méthode, 1° toujours plus active, puisqu'elle s'élève à des inten- sités maxima de 100 milliampéres, inconnues médicalement jusqu'à pré- sent, 2" toujours intra-ulérine. Le moyen de rendre tolérables ces hautes intensités au pôle extérieur ou cutané, c'est d'employer une électrode en terre glaise sur le ventre (que j'ai aj^pliqué dès 1882), pour augmenter la surface et diminuer au maxiuuun la résistance de la peau. Pour intéresser toute l'étendue de la muqueuse inira-utérine, U faut se servir d'un hysté- romètre inattaquable en platine, qui se transforme en trocart si le canal naturel n'est pas perméable. » J'ai ainsi systématisé la thérapeutique électrique des fibromes : » 1" En localisant une eschare dans l'utérus, par la voie naturelle ou artificielle; » 2° En donnant les indications variables de l'eschare positive (hémor- rhagie, leucorrhée rebelle), ou négative (dysménorrhée intense, périmétrite additionnelle chronique ou subaiguë), quoique l'une et l'autre puissent alternativement, dans quelques circonstances, être employées sur le même sujet; » 3" Eu dosnnl et en simplifiant le procédé opératoire. » Si je devais d'un mot synthétiser ma pensée, je dirais qur,à mon avis, l'avenir de la gynécologie est dans la Ûiéiwpauhquti inlra-utérinej sagement administrée. J'apporteaujourd'hui desdocumenlsnombreux et précis (plus de cent observations) concernant la régression des fibromes, et surtout la restauration complète des malades qui en sont atteintes. J'espère pouvoir étendre bientôt le problème àla métrite chronique, par un traitement ana- lo'''ue, ainsi qu'à l'inflammation périphérique subaiguè de l'utérus. » 1-8 MEMOIRES PRESENTES. CHIMIE INDUSTRIELLE. — Recherches sur les farines. Réparlilion de l'acidité et du sucre dans les divers produits des moutures. Mémoire de M. Balland. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Conclusions. — I. L'acidité est inégalement répartie dans les divers produits des moutures. Les farines en renferment toujours moins que les issues. Les farines retirées des gruaux en contiennent moins que les farines sur blé, et les rebulets et les petits sons plus que les gros sons; le maximum se trouve dans les germes. » 2. L'acidité normale des farines, représentée en acide sulfurique monohydraté, paraît osciller entre qs^oiS et o^',olio pour loo, soit iS'^'" à 40*^"^ par quintal métrique. Ces données correspondent à des farines pro- venant de blés sains et .nyaiit moins de trois mois de mouture. J'ai montré que, en debors de ces conditions (blés germes, ancienneté de la farine), l'acidité peut s'élever à lao^''. » 3. Les matières sucrées sont en plus forte proportion dans les issues que dans les farines. Dans les farines de mouture récente, elles atteignent, suivant le taux de blutage, o^^So à a^^ao pour 100. » M. E. DE Verneuil adresse un Mémoire « Sur quelques cas d'immunité phylloxérique et leurs conséquences ». (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. le Secrétaire perpétuel signale un certain nombre de nouvelles Communications relatives à divers remèdes contre le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant. ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétiel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, l'Album de Statistique graphique de i883, publié par le Ministère des Travaux j)ublics. (Présenté par M. Haton de la Goupillière.) '79 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la machine analytique de Charles Babbage. Note de M. le général L.-F. Mexabrea. « Je prie l'Académie de me permettre de venir ici rappeler à son sou- venir lin essai de machine qui, il y a déjà bien des années, produisit, lors- qu'il fut annoncé, une grande sensation dans le monde savant : c'est la machine analytique de Charles Babbage, qui y consacra une grande partie de sa vie et presque toute sa fortune, et mourut avant d'avoir pu en achever la construction. Il ne faut pas la confondre avec la machine aux différences du même auteur, ni avec d'autres machines à calculer plus ou moins per- fectionnées. Celle dont il s'agit a une plus grande portée; elle a pour but d'effectuer les opérations analytiques et arithmétiques dont les lois lui sont tracées et d'en imprimer les résultats, en épargnant ainsi à rhoiume le travail purement mécanique exigé par ces opérations. Le moment de re- mémorer l'invention de Charles Babbage semble d'autant plus op|)ortun que l'emploi des machines à enregistrer et à calculer les résultats des ob- servations qui se réfèrent à la Physique et à l'Astronomie tend à se propa- ger. C'est ainsi que le Bureau météorologique de Londres est pourvu d'une série d'ingénieux appareils, dont quelques-uns servent à intégrer, d'autres à calculer même des fonctions trigonométriques, et fournissent des résultats exacts qu'on ne pourrait pas obtenir avec autant de rapidité et de préci- sion par le travail direct de l'homme. La machine analytique comprend l'ensemble de telles opérations. On lui donne la formule relative à la question à résoudre; elle la développe, applique les coefficients aux varia- bles, exécute les calculs arithmétiques et donne imprimé le résultat final numérique qui s'y réfère. La machine n'étant pas un élre pensant, mais un simple automate, on ne peut rien lui demander qui exige le concours de l'intelligence; aussi les méthodes de tâtonnement ne sont point de son ressort. » Elle se compose de différentes parties, dont chacune correspond à un ordre déterminé d'opérations. Pour fixer les idées, prenons un exemple très simple, celui du produit des deux binômes [a -+- bx){m-\- nx) = am -+- [an + bin)x-h- bnœ'. La première partie de la machine recevra les nombres désignés par a, b, m, n elles transportera dans une deuxième partie, qui est l'opérateur et que Babbage appelle le mi7/( le moulin), où les opérations indiquées s'exécutent; ( i«o ) (le là les résultats numériques qui expriment les cocfïicicnls des pui.ssauces (!e;r passent à une troisième partie, qui est celle des variables, où chaque puissance de x reçoit son coefficient respectif. Toutes ces opérations s'exé- cutent par la machine, qui agit sous la direction d'un onlonnateitr mécanique dont j'indiquerai bientôt la nature. Les noml^res sont disposés dans des colonnes verticales composées de disques circulaires traversés dans leur centre par un axe vertical, mais pouvant tous tourner indépendamment les uns des autres. Sur le contoui- de chacun d'eux sont ti'acés les dix ciiiffres de l'alphabet arithmétique, et ils représentent successivement les unités, les dizaines, les centaines; de sorte que, en dis])osant un des chiffres de chaque disque sur une même génératrice verticale de la colonne, on éciit ainsi un nombre quelconque. Dans la machine de Babbage, chaque co- lonne étant composée de viiujl diujues, on peut, par conséquent, avoir des nombres de vingt chifires. Les diverses parties de la machine sont compo- sées de colonnes analogues qui peuvent recevoir les nombies tout calculés qui sont d'un emploi usuel. » J'exposerai maintenant en quoi consiste l'appareil directeur des opé- rations, soit V ordonnateur. » L'idée en a été prise à un ap|iareil bien connu, celui de Jacquard, qui sert à la fabrication des étoffes brochées. Puisque, au moyen de car- Ions troués auxquels correspondent les leviers qui soulèvent les divers fils de la chaîne d'une étoffe, on peut confectionner des dessins variés, l'au- teur de la machine analytique a pensé qu'on pouvait appliquer cette même idée à l'exécution d'un calcul. Les fornuiles et leurs développements, con- venablement exprimés sur les carions, sont présentés à la machine qui, étant mise en mouvement, comme dans un métier Jacquard, fait les opé- rations analytiques et mathématiques qu'on lui demande. Les solutions des problèmes par le moyen de la machine analytique doivent pouvoir s'exprimer sous forme algébrique ou bien en séries convergentes : la régie des signes, le passage par zéro ou l'ndini, sont tlu ressort de la machine. M La méthode des dérivations d'Arbogast est considérée par Babbage comme très apiu'opriée à ces diverses opérations. » La ra|)idilé d'exécution qu'on en obtient est telle que Babbage pré- tendait jiouvoir faire avec elle, en trois )ninules, une multiplication de deux nombres de vingt chiffres chacun. Les propriétés de cette machine analytique semblent lui peu fantastiques. Eh bien non. Messieurs : elle est en partie construite, et ce qui eu existe pourrait être dès aujourd'luii utilisé. Elle appartient au général Babbage, fds de l'auteur. Plusieurs fois il s'est agi ( »«I ) de l'achever, mais on a reculé devant la dépense et devant les difficultés mêmes de l'entreprise, car il faudrait s'y consacrer entièrement, et l'étude n'en est pas facile. » Au début de ma modeste carrière scientifique, je fus en rapport per- sonnel avec Babbage, quim'explicjua son système. Je crus l'avoir compris et j'en fis, il y a bien des années, l'objet d'un article dans la Bihtiotlièque universelle de Genève, n° 82, octobre 1842. Ma description fut agréée par Babbage lui-même et fut traduite en anglais dans les Scientific Memoirs, vol. III, snns nom de traducteur; mais cette traduction était accompa- gnée de notes du plus haut intérêt, qui développent d'une manière lumi- neuse ce que je n'avais pu indiquer que d'une façon incomplète. Déprime abord, j'avais cru que Babbage lui-même en était l'auteur ; mais, par une lettre du 28 août i843 que voici ('), il me détrompa en me donnant le nom de mon mystérieux traducteur, qui n'était rien moins qu'une très noble et très belle dame anglaise, dont le nom sera transmis à la postérité sur les ailes d'un des plus grands poètes de notre siècle : c'était Lady Ada Lovelace, la fille unique de Lord Byron. » Dans les Notes précitées, on peut voir comment beaucoup de ques- tions qui se rattachent à l'analyse transcendante peuvent être traitées; on y trouve, entre autres, le Tableau des opérations, exécutées par la machine, pour le calcul des nombres de Bernoulli. C'est la traduction sus-indiquée qui, même il y a peu de temps, a servi de base aux discussions qui, plus d'une fois, se sont ouvertes sur la machine analjlique. n Puissent ces souvenirs, que j'exhume sur la fin de ma carrière, pro- voquer l'accomplissement d'une œuvre qui serait précieuse pour la Science et un triomphe pour l'art mécanique, en même temps qu'un hommage . (') My dear Sir, I avait myself of the kindness nf lady Murray lo convey lo you a translation with notes of yoiir admirable explanation ol thc analytical engine. You vill probably hâve receivtd ihe rouyh proofs I sent to Turin by ray son and I ani now at liberty to give yen tlie naine of yoiir fair cummentator : she is the countess of I.ovelace, the only daughter of yoiir yreat poet lord Byion. Should you be in Turin during the short visit oflady Murray, you vill do me a great fa- vor by pointing ont to her the scenery most deserving attention in your beautiful country. Accept, my dear Sir, the sincère expression of my esteem and regard. I am your, etc. Charles Babbage, 1, Dorset street, Manchester-square, London. •jS august 1843. G. R., 1884, 2" Semestre. (T. XCIX, N" 4.) 25 ( '82 j rendu à la mémoire d'un homme de génie, de même qu'à celle de la noble dame qui, par son exemple, a démontré que la plus belle moitié du genre humain peut avoir, pour les hautes Sciences, des aptitudes égales à celles de l'autre moitié qui, modestement, veut bien s'appeler le sexe fort. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Nombre exact des variations gagnées ou perdues dans la multiplication du polynôme J{x) par le binôme x'^ ± a. Note de M. D. André, présentée par M. Hermite. « J'ai fait connaître, il y a six mois, deux théorèmes qui donnent le nombre exact des variations qu'on perd ou qu'on gagne lorsque l'on mul- tiplie un polynôme quelconque y(ir) par le binôme x ± c/.. Je viens de trouver un théorème nouveau, qui comprend les deux précédents, et qui donne ce même nombre lorsque l'on mulliplie/(a;) par x'^ ± a.. » Ce nouveau théorème est susceptible de denx énoncés : l'un analytique, analogue à ceux que j'ai donnés déjn, et fondé sur la considération de groupes élévateurs ou abaisseurs; l'autre géométrique, reposant sur la con- sidération d'une ligne brisée que j'appelle le contour représentatif du polynôme /{x). Faute de place, je ne donnerai que ce dernier, qui est, dans la pratique, le plus commode des deux, et qui s'étend immédiatement à la multiplication de deux polynômes, entiers et de degrés quelconques, en X et en a. X Soit f{x) le polynôme à multiplier par x'' -\- y.. J'écris l'un sous l'autre, comme si je multipliais, les deux produits partiels de la multipli- cation àe f[x) par a:* + i ; puis, je compte le nombre des variations que gagnerait le premier produit partiel, si j'élevais jusqu'à lui les termes du second qui n'ont rien au-dessus d'eux : je trouve ainsi le nombre des va- riations inévitables. » Quant à l'ensemble des deux produits partiels, abstraction faite des puissances de x., il nous offre, de gauche à droite, une suite de couples, constitués chacun par deux coefficients superposés, et qui ne peuvent présenter que ces huit formes : A B » Les couples des six premières formes ne contiennent chacun qu'un seul des signes -f- ou — : ce sont les couples de la première espèce. Les + A — A o o ■+- A — A -+-A o o + B — B 4-B -B — B ( «83 ) couples des deux dernières formes contiennent chacun ces deux signes : ce sont les couples de la seconde espèce. » Pour construire le contour représentatif du polynôme f[x), je trace sur un papier : d'abord, une suite d'ordonnées verticales équidistantes, correspondant aux différents couples; ensuite, tout au bas, une horizontale qui servira ù'axe des abscisses; enfin, tout au haut, une nouvelle horizontale qui sera la droite de l'infini. Sur chaque ordonnée correspondant à un couple de la première espèce, et au point où cette ordonnée coupe la droite de l'infini, je marque le signe unique de ce couple. Sur chaque ordonnée correspondant à un couple de la seconde espèce, et avec une échelle suffisamment petite, je porte, à partir de l'axe des abscisses, une • A longueur égale au rapport positif -; et, à l'extrémité supérieure de cette longueur, je marque le signe qui précède A. J'obtiens ainsi un nombre total de points égal au nombre total des couples et marqués chacun d'un signe + ou — . Ces points sont les sommets du contour; pour en avoir les côtés, il suffit de joindre le point placé sur chaque ordonnée au point placé sur l'ordonnée suivante. Ces côtes sont de deux sortes : ceux qui joignent deux signes pareils; ceux qui joignent deux signes différents. Pour les distinguer, je trace les premiers en trait plein, les seconds en pointillé. » Le contour considéré s'obtient, on le voit, très facilement, très vite, et pour ainsi dire sans calcul. Il dépend évidemment du polynôme /"(x), de l'exposant h, du signe qui précède a, mais nullement de la valeur nu- mérique de ce nombre. Pour faire intervenir cette valeur, je tire l'horizon- tale CK, c'est-à-dire l'horizontale située à la hauteur a au-dessus de l'axe des abscisses. Cette horizontale coupe, en général, plusieurs côtés du contour, les uns pleins, les autres pointillés, et noire nouveau théorème peut s'é- noncer ainsi : » Théorème. — Lors(iiie l'on multiplie le polynôme J {^x) par le binôme x'' -f- a, où a est positif, le nombre des variations que l'on gagne est juste égal au nombre des variations inévitables, plus te nombre des côtés pleins coupés par r horizontale «, moins le nombre des côtés pointillés coupés par cette même hori- zontale. » Si, au lieu de multiplier par x''-{- a, on multipliait par x'' — a, il fau- drait, pour construire le contour, se servir des produits partiels de la mulliplication par x'' — i. L'énoncé précédent subsisterait alors sans au- cune modification. ( i8/i ) » Cet énoncé se rapporte d'ailleurs an cas général, c'esl-à-dire au cas où l'horizontale a ne passe par aucun des sommets du contour. Dans les cas exceptionnels où elle y passe, l'énoncé précédent exige quelques explica- tions nouvelles, que j'omets ici pour abréger, mais que je donne avec tout le détail nécessaire, en même temps que l'énoncé analytique et que les démonstrations, dans un Mémoire dont la présente Note résume une partie. » Quoi qu'il en soit, l'énoncé géométrique précédent nous permet, à la vue du contour, et sans calcul : i° de suivre les changements qu'éprouve le nombre des variations gagnées ou perdues dans la multiplication âej[x) par x^± a, lorsque a prend foutes les valeurs depuis zéro jusqu'à -4- co ; 2° de trouver les régions où «. doit être compris pour qu'il se gagne ou se perde un nombre donné de variations; 3° de déterminer les régions où a doit être compris pour qu'il s'en gagne ou s'en perde le nombre maximum. >) Ce dernier point est le plus important dans l'application du nouveau théorème à l'étude des équations algébriques. Supposons, en effet, que le premier membre d'une équation présente v variations et qu'il en puisse perdre le nombre maximum w lorsqu'on le multiplie para7*+a, a étant choisi comme le théorème enseigne à le faire. Le nombre des racines po- sitives sera au plusv — w, et, s'il est inférieur à cette limite, ce sera d'un nombre pair. » Considérons, par exemple, l'équation qui a pour premier membre ju^ + a;* — 2a;' — 5x° + iGx" + 35.x-^ — jc^ — 'd5.v'- -h 6cv + 3i5. Ce polynôme, lorsqu'on le multiplie par j;^-+-a, perd 4 variations toutes les fois que a est compris entre 5 et 6. Il s'ensuit que l'équation considérée n'a aucune racine positive. » PHYSIQUE. — Température et j ression critique de l'air. Belation entre la tem- pérature de l'air et la pression de l'évaporation. Note de M. K. Olzewski, transmise par M. Cailletet, « Comme je l'avais déjà indiqué dans une Note antérieure ('), j'em- ployais comme moyen réirigérant l'air, dont j'ai obtenu environ iy' à l'état liquide, et que je soumettais à l'évaporation sous la pression d'une atmo- sphère, ou même dans le vide. Pour déterminer ces basses températures, j'ai fait une série d'expériences, qui m'ont permis de déterminer la tempé- ') Comptes rendus, t. XCVlll, p. 365. ( '85 ) rature et la pression critique, et quelques températures de liquéfaction de l'air sous d'autres pressions. » J'ai exécuté ces expériences d'une manière analogue à celle que j'ai décrite pour l'azote, dans une Note précédente. Ayant comprimé d'abord, dans l'appareil de M. Natterer, de l'air qui ne conteniùt ni acide c.irbo- nique, ni vapeur d'eau, je l'introduisais dans un tube de verre refroidi au moyen de l'éthylène, à des températures comprises entre — 142°^ — i5o°C. Lorsque le manomètre indiquait 5o'"™, on n'apercevait pas de ménisque, cette pression étant encore supérieine à la pression critique de l'air. Mais, en abaissant lentement la pression jusqu'à Sy^'^jô, l'ébullilion de l'air de- venait bien visible, dans la partie du tube qui s'élevait an-dessus de l'éthy- lène environnant, et on voyait ensuite distinctement le ménisque. Celle pression est inférieure à la pression critique; si l'on fait croître la tempé- rature de l'air, sa pression croit également, et ce n'est que sous la pression de 39*"" que le ménisque dis[)araîl d'une manière complète. En répétant cette expérience, j'ai remarqué cependant que la pression sons laquelle le ménisque disparaît n'est pas aussi constante que celle sous laquelle on constate l'ébullition de l'air liquide; c'est ce que j'ai remarqué également dans mes expériences sui' l'azote. » Voici les résultats que j'ai obtenus pour l'air : Pression. Température. alm. u 39,0 — i4o(') 33,0 — 142 27,5 — 146 20,0. . — 152 i4,o -i58,5 12,5 —160,5 6,8 —169 4.0 —176 ' — '9'>4 Dans le vide — 2o5 )) Il est possible que la température de l'air s'évaporant dans le vide soit encore plus basse; c'est ce que je suppose aussi pour celle de l'oxygène, — 198° C, et pour celle de l'azote, — 21 3° C, dans des conditions ana- logues. Si l'on se rappelle que les températures de l'oxygène et de l'azote bouillant sous la pression d'une atmosphère sont — i8i°C. et — 194"» 4 G., Point critique. ( i86) on voit que la température de l'air sous cette même pression ne diffère que très peu de celle qu'on obtiendrait en la calculant d'après celle de ses élé- ments constituants; tandis que, si l'on calcule la température de l'air s'é- vaporant dans le vide, on trouve un chiffre qui diffère bien plus de la tem- pérature de — 20.5" C. donnée par mes expériences. Ceci montre que l'air liquide n'a pas conservé dans le vide les rapports primitifs de ses éléments, et que l'azote s'en est évaporé en quantité plus considérable. Or, bien que l'emploi de l'air soit plus facile que celui de l'azote, je ne m'en suis servi que dans mes premières expériences sur la liquéfaction de l'hydrogène, parce que j'espérais atteindre une température plus basse au moyen de l'azote. » MAGNÉTISME. — Nouvelle méthode pour la mesure directe des intensités magnétiques absolues. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Jarain. « Je viens d'appliquer à la mesure des intensités magnétiques la ré- cente découverte de M. Lippmann. Mon appareil n'est, pour ainsi dire, qu'une partie de son galvanomètre à mercure. Je le construis de deux ma- nières différentes, suivant qu'il s'agit de mesurer à un centième près, par exemple, de grandes intensités magnétiques, ou, avec la plus grande préci- sion, les faibles intensités. » Je prépare une cuve de o^.oi de large et de haut, dont l'épaisseur est voisine de o°"",i. Elle contient du mercure dans lequel on fera passer un courant variant de i^™p à 3""?. Sur les côtés sont ajustés deux tubes qui s'élèvent verticalement et qui constituent un manomètre; ils ont de 2mm ^ ^mm ^1^. diamètre. » Dans la première disposition, l'un des tubes s'élève à o™,3o; il est appliqué le long d'une règle graduée en millimètres; l'autre est terminé à mi-hauteur par une cuvette de o'",02 de diamètre. » Le mercure arrive d'un côté dans la cuvette, et, d'autre part, en un point marqué O, vers le milieu de la graduation. Lorsqu'on place l'appa- reil entre les pôles d'un électro-aimant, par exemple, on voit le mercure monter ou descendre dans la grande branche du manomètre, suivant le sens du courant dans la cuve et dans l'électro-aimant. » Construit dans les meilleures conditions, cet appareil permet de me- surer aisément les intensités magnétiques à vingt unités près (C. G. S). » Mon second magnétomètre est dix fois plus sensible. Il ne diffère du ( i87 ) précédent qu'en ce que la grande branche présente, un peu au-dessus de sa courbure, une seconde cuvette surmontée d'un tube fin dont la hau- teur peut atteindre o™,8o. Celui-ci contient de l'eau, dont la surface de séparation avec le mercure se trouve vers le milieu de la cuvette. La petite branche n'a que o", lo de haut. » Il est aisé de voir que, si le courant qui passe dans la cuve s'élève ^gamp çf gj |p fyjjg p'j, q^,g 2™"" (le diamètre, une unité C.G.S. correspond sur la graduation à o""", 5. » Cet appareil est d'un usage très simple et très rapide; il permet de mesurer les intensités magnétiques en unités absolues, pourvu que l'on ait déterminé avec soin l'épaisseur de la cuve. Je l'applique actuellement à l'étude d'un champ magnétique. Je me propose de comparer mes nou- veaux résultats à ceux que j'ai obtenus par la méthode de l'induction (de Verdet) ('). .. THERMOCHIMIE, — De la comhiistion des gaz tonnants en divers états de dilution. Note de M. A. Wirz, présentée par M. Desains. « Mes études sur le cycle des moteurs à gaz tonnant, dont j'ai eu l'hon- neur de présenter déjà les conclusions à l'Académie {-), m'ont conduit à affirmer que l'action de paroi est le grand régulateur des phénomènes ex- plosifs :j'ai démontré en effet que, sous l'influence de la paroi de l'enceinte, la combustion d'un mélange tonnant se ralentit et que, de vive et instan- tanée, elle devient graduelle et lente, bien avant d'être impossible. Dans les moteurs, le rendement diminue en même temps. » La dilution d'un mélange tonnant dans une masse de gaz inerte pro- duit un effet analogue à l'action de paroi : on peut énoncer comme une loi que la combustion ne doit pas être ralentie dans les moteurs et que c'est une erreur de la retarder à dessein ; car ce relard entraîne une imper- fection du cycle qu'on peut être obUgé de subir, mais qu'il ne faut point rechercher. {>) Ces appareils ont été construits au laboratoire de recherches physiques de la Sor- bonne. (■') Comptes rendu.'!, 3o avril et 20 août i883, et ^nn. de Chim. et de P/iys., 5' série, t. XXX, i883. ( >88 ) » Dans un mélange formé d'air et He gaz d'éclairage, la combustion est incomplète, dès qu'on dépasse notablement la proportion théorique. » Cette affirmation, qui vient à l'encontre des opinions émises par quel- ques savants, avait besoin dètre confirmée par des expériences plus di- rectes : j'ai été amené de la sorte à mesurer la chaleur de combustion d'un gaz tonnant dans des conditions diverses de dilution. » Je me suis adressé aux gaz de la pile, dont j'ai opéré la combustion à volume constant, |)ar détonation, dans une bombe calorimétrique d'un modèle nouveau. » Cette bombe, en acier nickelé, d'une capacité de 254*^", 84, présente l'avantage de pouvoir être immergée complètement dans l'eau du calori- mètre : je la remplis, à la façon d'une éprouvelte, sur la cuve à mercure, ce qui me permet de supjirimer les robiiiets et tubes de raccord, qu'on était obligé de tenir en dehors du liquide. » J'effectue le dosage des gaz dilués à l'aide d'une ampoule à pointe ef- filée, dans une cloche auxiliaire qui se prête fort bien aux transvasements : le remplissage de la bombe se fait sous la pression de l'atmosphère, à la température du mercure de la cuve. » Mon calorimètre est une reproduction de celui de M. Berthelot; il réalise donc les conditions les plus parfaites. Le thermomètre dont je me sers a été construit pour moi par la maison Salleron; chacune de ses divi- sions correspond à o'*,oi5o2C. Je procède aux observations d'après la mé- thode de M. Berthelot : en opérant, à l'exemple de cet illustre maître, dans une salle exposée au nord, à température relativement constante, les cor- rections deviennent très faibles et quelquefois négligeables. » Or voici les résultats auxquels j'ai été conduit : Gaz de la pile, saturés, prodtiiti. par électrolyse d'eau acidulée par l'acide suif urique à o" et ^60™™. Chaleur dégagée, cal 34,041 (Moyenne 4 " ) 34,010 ( •• 3 • ) 34,085 ( " a .. ) Moyenne. 34,184 Erreur moyenne. ... . o,o46 » Ces chiffres permettent de juger de la valeur de la méthode employée : inférieurs, il est vrai, à la valeur admise par M. Berihelot, ils peuvent ce- pendant être rapprochés des résultats produits p;ir d'autres observateurs. M. Andrews a trouvé SS'^^'.BoS; M. Thomsen, 33"=^', 179; M. Von Tlinn, 33"', 937; MM. Schûlier et VVarlha, 34*^^', 194. » Quel que soit le chiffre qu'il convient d'adopter, comparons au ré- sultat de mes expériences la chaleur dégagée dans divers états de dilu- tion. Mélange de 1"°' de gaz de la pile, satures ( Ph 0' ) avec 2'"'' d'oxygène saturé, h 0° et 760""". Chaleur dégagée. 33,761 (Moyenne de 2 expériences 34,009 ( 33,579 ( 34,095 ( 33,38i ( 33,553 ( 2 4 3 3 Moyenne. 33,729 Erreur moyenne o , 1 14 » Le degré d'approximation de ces expériences le cède aux précédentes; c'est une conséquence inévitable de la dilution. C. R., 1SS4, 2' Semestre. { T. XCIX, N" 4.) ^6 ( 190 ) Mélange de i'"' de gaz de la pile, satures (PhO^) avec 2^"' d'acide carbonique, saturés, à 0° et 760'°'°. Chaleur dégagée. cal 33,472 (Moyenne 33,176 ( » de 2 < 3 expériences 33,3oo ( » 3 » 33,706 ( 33,265 ( » 3 3 » 33,23g ( 33,589 ( 4 2 >i Moyenne. 33,3c)4 Erreur moyenne .... 0,076 » La quantité de chaleur dégagée est manifestement moindre quand les gaz tonnants sont dilués au tiers, et la différence est plus accentuée avec l'acide carbonique qu'avec l'oxygène. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage de l'ocide nilmjue,par précipilation à l'étal de nitrate de cinchonamine. Application de ce procédé au dosage des nitrates contenus dans les eaux naturelles et dans les plantes. Note de JM. Arnaud, présentée par M. Chevreul. « Le nitrate de cinchonamine est presque insoluble dans l'eau acidulée par 10 à i5 pour loo d'acide chlorhydrique; il est donc facile de recher- cher qualitativement les nitrates en remplissant ces conditions de miheu (M; mais, pour le dosage exact, il est impossible d'employer ce moyen, car, en séchant, l'acide se concentre et finit non seulement par attaquer le papier du filtre, mais aussi le nitrate de cinchonamine. » Après plusieurs essais, j'ai obtenu de très bons résultats, en opé- rant de la manière suivante : » Le iiqniiie contenant les nitrates est neutralisé par la soude, s'il est acide, ou par l'acide sullurique, s'il est alcalui; l'essentiel est d'obtenir une liqueur neutre. On élimine ensuite le chlore des chlorures, s'il y en a, par l'acétate d'argent, dont on enlève le léger excès ajouté par quelques gouttes d'une dissolution de phosphate de soude. On évapore le liquide filtré Arnmji) et Padé, Comptes rendus, 16 juin ibtJ4. ( 19' ) presque à sec; on filtre de nouveau si le liquide n'est pas absolument lim- piile, ou acidulé très légèrement par une goutte d'acide acétique étendu, puis ou précipite cette liqueur bouillante par dissolution chaude de sulfate de ciuchonainiue : immédiatement le nitrate de cinchonamine se précipite à l'état cristallin. On laisse reposer pendant douze heures dans un endroit frais, on jette le précipité sur un filtre et on le lave avec une dissolution aqueuse de nitrate de cinchonamine, saturée à la température ambiante, enlevant ainsi l'excès de sulfate de cinchonamine. » Ce mode de lavage a pour but d'éviter de dissoudre aucune partie du précipité, si faible qu'elle puisse être; en effet, l'eau pure employée dans les mêmes conditions dissoudrait environ les -fê'^ de son poids de nitrate de cinchonamine. Quoi qu'il en soit, ou doit finir le lavage par une très petite quantité d'eau pure et froide. On sèche à ioo° et on pèse le nitrate de cinchonamine ainsi obtenu parfaitement pur. » Le nitrate de cinchonamine a pour formule C'''*H^'' Az^ G, AzO'H : son équivalent élevé est avantageux pour le dosage de l'acide nitriqtie, ainsi qu'il est facile de s'en rendre compte par les chiffres suivants; 35g de nitrate de cinchonamine équivalent à 54 d'acide nitrique, à loi de nitrate de potasse ou à 82 de nitrate de chaux. » Dans le but de vérifier ce procédé, j'ai expérimenté d'abord sur un poids connu de nitrate de potasse dissous dans l'eau : » Premier essai. — O'^iioo de nitrate de potasse m'ont donné 0^,354 > I. Analyse d'une eau de puits du Jardin des Plantes, recueillie le 12 juillet 1884 : Il Résidu sec à 160", par litre, I5^fioo. u i'" de cette eau a été évaporé à sec, le résidu repris par l'alcool à 40" centésimaux; l'alcool a été chassé ensuite par évaporation au bain-marie; la dissolution aqueuse résultant de ce traitement contient tous les nitrates, ainsi qu'une certaine quantité de chlorures ; il ne reste plus qu'à continuer l'analyse, comme il est indiqué précédemment. >i Premier dosage : nitrate de cinchunaniine, obtenu, «'^'",021, d'où : nitrate, évalué en nitrate de chaux, par litre, 0=% a32. ( '9^ ) Il Second dosage de la même eau, effectué dans les mêmes conditions, afin de voir l'ap- proxiniaiion obtenue : nitrate de cinclionamine, i^, oSa; d'où : nitrate, évalué en nitrate de chaux, par litre, o^'', 235. » II. Eau de Seine, recueillie au pont d'Austerlitz, le i 3 juillet 1884 : » Résidu sec à 160", par litre, os'',245. » 3'" évapores m'ont donné : nitrate de cinclionamine, osi^jOgS, d'où : nitrate, évalué en nitrate de chaux, par litre, o^'', 0071. » Eau de Seine, recueillie le môme jour au ])ont d'Auteuil : » Résidu sec à 160°, par litre, o''',a8o. » 3'" évaporés m'ont donné : nitrate de cinchonamine, os^oSg, d'où : nitrate, évalué en nitrate de chaux, par litre, oS',oo68. » Le dosage des nitrates contenus dans les plantes ne peut se faire qu'en modifiant légèrement le procédé ci-dessus; l'acélate d'argent ne peut servir pour l'élimination du chlore des clilonires, car, étant réduit peu à peu par les matières organiques, il devient impossible d'obtenir un liquide clair par filtration. Voici comment il convient d'opérer : M On épuise la plante, après trituration, par l'eau bouillante, onévaporeà consistance d'extrait, puis on reprend par l'alcool à [\o° centésimaux. On chasse l'alcool par évaporation au bain-mnrie et dans le liquide aqueux résultant de ce traitement, on élimine les chlortires par une petite quantité d'acétate neutre de plomb dont on eidéve leléger excès ajouté par quelques gouttes d'une dissolution de sulfate de soude. » Le liquide filtré contient les nitrates : il ne reste donc plus qu'à termi- ner l'analyse comme précédemment. » J'ai dosé les nitrates dans les plantes suivantes : I. Pariétaire (Parielaria officinalis) ('). „ . 1 Cendres i5,20 Dans 1000 parties 1 ' de tige en végétation. Nitrates ,5,79 dont S ^'"'"''"^ ^^ 1^°"''^ 9.25 I ■ ( " de chaux 6,54 Soit dans 1000 parties ( Cendres 8r),3o de tige sèche. | Nitrates 92,75 » La même plante cueillie quinze join-s après a donné, comme quan- tité de nitrates contenus dans 1000 parties de tige humide, i6,3o. (') Ces plantes proviennent de l'Ecole de Botanique du Muséum, dont la terre n'a reçu aucun engrais depuis plus de 25 ans. ( -93 ) II. — Ortie [\]rl[c:i tlioica). „ . I Cendres i6,c)4 D:ins looo parties ) '^ , »,• , ,. ,^ , . ...<»,■ /- 1 Nitrate de notasse o,45 de tiL'e en vecetation. 1 Nitrates 0,32 dont i , , ° ( ■ ( >■ de chaux i ,07 Soit dans 1000 parties ( Cendres 70>54 de tige sèclie. j Nitrates 3g, 63 Dans 1000 parties III. — • Topinambour (Helianthus tulierosus). 1 Cendres 10,80 , . ...■.„. , , [ Nitrate de potasse 4.1?- de lise en vecetation. J Nitrates QjQi dont , , ' „ ° [ I w de chaux 5,02 Soit dans 1000 parties \ Cendres. . ... 55,23 de tige sèclie. ( Nitrates ^6,0,5 (') » Le nitrate de cinchonamine obtenu dans ces différents dosages a été analysé de la manière snivanle coininc vériHcation : ce sel est dissous dans l'eau bouillante; on ajoute à cette dissolution un léger excès d'eau de ba- ryte afin d'éliminer l'alcaloïde; le liquide filtré contient du nitrate de ba- ryte, qu'il est facile d'isoler, en enlevant l'excès de baryte jiar un |)eii de gaz acide carbonique; on sèche et l'on pèse : les poids obtenus ont tou- joiu's concortié avec les poids de nitrate de cinchonamine examinés. On peut ensuite mettre en évidence la |)résence de l'acide nilriqiie an moyen de la réaction caractéristique de l'acide suUtirique et du cuivre sur les nitrates produisant des vapeurs ronges d'hypoazotique. » CHiMlii ORGANiQuiî. — Sur Cellier triacëtique d'une glycérine Initytique. Note de M. L. Prunier, présentée par M. Berthelot, « 1. J'ai eu l'honneur, en 1876 (^), de soniuettre à l'Académie un en- semble d'expériences relatives à l'action du chlore sur l'élher iodhydriqiie de l'alcool bulylique de fermentation. » 2. l'armi les nombreux composés chlorés qui résultent de ce traite- ment, j'ai isolé ceux dont la compo.sition centésimale répond à C'Ii'CI^ et, afin de vérifier si ce produit (on du moins une partie) lonctioinie comme (') Les proportions relatives de nitrate de |)i)tasse et de nitrate de chaux ont été cal ■ culées d'après les quantités respectives de carbonate de potasse et de caibonale de chaux trouvées dans les cendres. (*) Coinptrs rendus, t. LXXX, p. i6o3. ( 19^^ ) une trichlorhydrine d'alcool Iriatomique, je l'ai soumis, en tubes scellés, à +170°, à l'action de 20 parties d'eau, conformément à la méthode de M. Berthelot. Une notable quantité du produit chloré se dissout et il se forme beaucoup d'acide chlorhydrique. » Le liquide aqueux, extrait des tubes, a été débarrassé de l'acide chlor- hydrique au moyen de l'argent, puis évaporé dans le vide, ce qui fournit une substance à peine colorée, déliquescente et légèrement acide, que l'on neutralise par la chaux. On redissout ensuite à plusieurs reprises dans l'al- cool absolu et l'on évapore dans le vide. )) 3. Le résidu fixe est jaunâtre, déliquescent, neutre au tournesol. La saveur, d'abord chaude, devient bientôt douceâtre, puis présente un ar- rière-goùt amer. » A la longue la masse entière finit par se solidifier; sous la pression de 18""", ce corps distille aux environs de -4-240°. Il forme avec la chaux une combinaison susceptible de cristalliser et décomposable par l'eau. » 4. Après séparation de la chaux par addition d'eau, et reprise dans l'alcool absolu, la matière ne laisse plus qu'un résidu négligeable à la cal- cina tion. » La composition centésimale, résultant de l'analyse élémentaire, con- duit à la formule CH^'O", ainsi que le montrent les dosages de carbone ci-dessous. » I. o^'', 307 de matière ont donné : Acide carbonique o , 5 1 2 Eau , o >475 » IL o*''',288 de matière ont donné : Acide carbonique o ,480 Eau o , 3o6 » En centièmes : Calculé pour I. 11. C»H'»08. Carbi)ne 4-' '4 45»i5 45>28 » 5. Ayant eu récemment occasion de reprendre et de vérifier l'en- semble des résultats ci-dessus, qui remontent à 1875, il m'a paru de quelque intérêt de préparer en outre un éther triacide, autre que le com- posé CH'Cl^ qui a servi de point de départ. ( '95 ) » J'ai donc cherché à obtenir, au moyen d'un acide organique, un éther saturé. L'acide acétique cristallisable m'a fourni pUisieurs éthers acé- tiques, sohihles dans l'éther ordinaire. De ces éthers acétiques, encore peu étudiés, les uns sont cristallisables, les autres sont jusqu'ici demeurés amorphes. » Dans le but d'atteindre la saturation du produit, j'ai soumis la partie principale à l'action de l'anhydride acétique à la température de i/jo", et l'éther produit a ensuite été isolé par le procédé classique de M. Berthelot. » Ce composé, à peine teinté de jaune, est neutre et d'un goût amer. Le séjour prolongé sous une ^cloche, en présence de l'acide sulfurique et de la chaux, ramène à une consistance presque solide. » 6. C'est ce produit que j'ai saponifié, en tubes scellés, au moyeu de l'eau de baryte titrée. Il En faisant ultérieurement le dosage de la baryte demeurée libre, et tenant compte de l'alcalinité de l'acétate de baryte formé, j'ai pu constater que l'éther, auisi décomposé, contenait un peu |)lus de yS pour loo d'a- cide acétique combiné. Une série de dosages concordants m'a conduit au chiffre de yS.o») pour loo. La théorie indique pour C'H*(CMI''0*)^ (triacé- tinebutylique) ■yy pour lOO d'acide acétique. » Ce chiffre, comme on voit, est sensiblement plus élevé que celui de 75,09 auquel je suis arrivé. Ce dernier toutefois dépasse suffisamment celui qui correspondrait à la diacéline (63, 1 5 pour 100) pour qu'il me semble permis d'admettre la présence, en proportion considérable, de l'éther tri- acétique dans le produit que j'ai eu entre lei mains; l'existence de cette triacétine, rapprochée de la tnchlorhydrine dont il a été question plus haut, contribue à fixer la fonction triatomique de l'homologue butylique de la glycérine ordinaire. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Méthode pour doser iexliaii sec des vins. Note de M. E.-H. Amagat. (Extrait.) « .... En réalité, rien n'est moins défini que ce qu'on appelle extrait sec des vins; il varie du quart de sa valeur, suivant le procédé employé pour l'obtenir. Il n'y aura donc aucun inconvénient à en adopter une définition nouvelle, si celle-ci conduit à une méthode facilement praticable et à des résultats parfaitement comparables. Je me suis demandé s'il n'y aurait pas avantage à adopter, pour mesure de l'extrait st c, la densité qu'acquiert le vin quand, après en avoir chassé l'alcool pur l'ebuUiliou, ou le rameueau ( '9'-^ ) volumeprimitif par addition d'eau; or, de nombreux essais, qui ont porlé sur une centaine de vins de divers crus, m'ont montré que, pourvu qu'on réduise à peu près à moitié par l'ébullilion, on peut faire varier très nota- tablement les conditions expérimentales, sans que la densité du liquide définitivemeni obtenu subisse de variations bien appréciables. i> J'emploie pour cette opération une petite chaudière en cuivre rouge, argentée inté- rieurement, et composée de deux parties cylindriques dont la supérieure est beaucoup plus large que l'autre; j'y verse iSo"^*^ de vin, je chauffe sur un bec de gaz ou une lampe à al- cool, jusqu'à ce que le niveau du liquide arrive à la partie rétrécie ; le volume est alors ré- duit à moitié. Celte disposition permet une évaporation rapide, à cause de la large surface que présente le liquide à l'air libie, et une appréciation facile du moment où on doit ar- rêter l'opération ; un écran convenablement placé empêclie la flamme de lécher les parois de la chaudière au-dessus du niveau le plus bas de liquide, et évite ainsi l'effet d'une trop forte température sur le liquide mouillant les parois intérieures. » Dans mes essais, la densité du vin, ramené au volume primitif (et à la température primitive), a été déterminée par la méthode du flacon et rapportée à l'eau à iS". On peut, .sans piécautions spéciales, retrouver, dans toutes les opérations sur le même vin, la qua- trième décimale à une ou deux unités piès, ce qui correspond à une variation d'à peu près o^"',! à oS', 3 par litre, dans le jioids de l'extrait sec pris dans le vide; avec un peu de pré- caution, on arrive facilement à moins de o", i . » Pour les opérations courantes du commerce, on peut remplacer l'emploi du flacon par celui d'un aréomètre, et, ici encore, un avantage est à signaler : c'est que la correction rela- tive à la température, nécessairement plus faible qu'avec les liquides alcooliques, est tou- jours la même pour une même température; elle se fait avec un tableau à une seule entrée: l'erreur pouvant résulter de cette correction est donc aussi faible que possible. » Voulant comparer les résultats fournis par cette méthode à ceux qu'on obtient par la dessiccation dans le vide, j'ai construit une courbe, en por- tant sur les abscisses les poids d'extrait sec, et sur les ordonnées les ex- cès sur l'unité des densités correspondantes du vin privé d'alcool (la partie fiactionsiaire de la densité). L'ensemble des points s'écarte peu d'une ligne droite passant par l'origine, c'est-à-dire que le poids d'extrait est sensible- ment proportionnel à la partie fractionnaire de la densité du vin, ramené au volume primitif. Quoique la proportionnalité ne soit pas rigoureuse, ce qu'il était facile de prévoir, cette remarque n'en est pas moins importante, parce qu'elle permet de graduer l'aréomètre de manière que ses indica- tions dilfèrent peu de celles qui sont consacrées par l'usage. » Pour un vin contenant 35*^' d'extrait pris dans le vide, la densité du liquide désalcoolisé est, en moyenne, égale à i,oi4o; pour lo^'' d'extrait, elle est i,oo4o. En marquant o et 35 aux points correspondants de l'aréo- ( 197 ) mètre (comme dans cet intervalle les degrés de l'aréomètre Baume corres- pondent à des variations sensiblement proportionnelles de la densité), il suffira de diviser l'intervalle en vingt-cinq parties égales, et les degrés in- termédiaires indiqueront à peu de chose près les poids, en grammes, d'ex- trait par litre. » Toutefois, il n'y a pas lieu de contrôler les résultats ainsi obtenus, an moyen des résultats fournis par la dessiccation dans le vide qui correspon- dent à nue définition différente de l'extrait; seulement, par suite d'une coïncidence heureuse, mais qui n'est qu'approximative, en graduant l'in- strument comme il vient d'être dit, on conservera les indications d'usage, et à très peu près avec le sens qu'on est habitué à leur donner. » Il n'v a aucune raison, a priori, pour adopter l'une plutôt que l'autre des manières qui précèdent de définir l'extrait, mais celle que je propose a l'avantage de correspondre à une opération rapide et facile, dont les in- dications sont parfaitement comparables; cette opération n'exige pas la réa- lisation de conditions expérimentales difficiles à obtenir, et dont le choix est absolument arbitraire. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur ta physiologie d'une Planaire verte (Convo- luta Schultzii). Note de M. A. Barthélémy, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « La Convolula Sclmllzii est un animal singulier, de nature à exciter l'intérêt des naturalistes qui s'occupent de la fonction chlorophyllienne. Il ne s'agit pas, en effet, de ces êtres à position douteuse et, pour ainsi dire, intermédiaire entre les deux régnes, mais bien d'un organisme rela- tivement élevé, chez lequel l'association à des éléments chlorophylliens a produit d'intéressantes particularités physiologiques. Grâce à l'extrême obligeance de M. de f^acaze-Duthiers, j'ai [)u étudier cet être intéressant, qui vit et se développe en abondance à Roscoff. » L'anatomie et surtout l'embryogénie doivent être l'objet d'une étude spéciale; je me contenterai, dans cette Note, de |)arler de la physiologie. » Je dirai seulement que celte Convolula présente une cuticule ciliée, une couche musculaire donnant lieu à des b.tndes longitudinales, et un parenchyme central remplaçant le tube digestif. Il n'existe ni bouche, ni œsophage, et encore moins d'anus. Cette constitution rappelle celle des intusoires, principalement des Opaliua. » Quant à l'élément chlorophyllien, il est représenté par des cellules à G. R., i884, a» Semestre. (T. XCIX, W 4.) 27 ( '98) conlenu jaune verrlâtre, et présentant un noyau que l'on met en évidence en attaquant la chlorophylle par l'éther, puis en traitant par la potasse. Ces éléments sont libres à la surface du parenchyme central, et lorsque celui-ci sort au dehors par une déchirure accidentelle, il n'est pas rare de voir une de ces cellules s'échapper aussi entourée de protoplasma. 11 m'a paru que ces cellules à chlorophylle se multipliaient par division du noyau. » Je ne dois pas oublier de mentionner l'existence, non constante, de bâtonnets fusiformes, enchâssés dans la cuticule par une espèce de tête de clou, et réunis souvent au nombre de quatre à la partie postérieure de l'a- nimal; enOn des paquets de Nématoïdes parasites très fins et granuleux, à extrémité très atténuée et qui, détachés de l'animal, vivent et se remuent pendant quelque temps; j'ignore si c'est à ces derniers organes qu'il faut rapporter les nématocyslesà filaments protractiles, que Graff a décrits chez le Stenostomuin Sieboldii. » L'animal répand, quand on le saisit entre les doigts, une odeur phos- phorée qui m'a rappelé celle des Suberites sur la plage de Banvuls. » En résumé, la Convoluta, par l'absence de tube digestif, d'œsophage et même de bouche, par l'activité de ses mouvements ciliaires et par la couche de cellules à chlorophylle, nous apparaît comme une association physiolo- gique, une symbiose entre une Algue unicellulaire et un Ver acœlate. » Grâce à la présence de l'élément chlorophyllien, l'animal peut vivre dans un milieu désaéré, dans des mares où la vie ne serait pas possible, tandis que, par ses mouvements vibratiles, il fournit constamment à la plante le courant d'acide carbonique nécessaire à sa nutrition, et dont, à son tour, il utilise l'oxygène provenant de la fonction chlorophyllienne. » La physiologie de la Convoluta se réduit nécessairement à des échanges endosmotiques, à travers la couche cuticulaire extérieure de substances nutritives liquides et de dissolutions gazeuses. » L'acte respiratoire a été, de la part de M. Patrick Geddes ('), l'objet d'une étude étendue et faite avec beaucoup de soin. Cependant, dominé parles idées qui ont cours encore aujourd'hui en Physiologie végétale, il a cherché à recueillir et à analyser les gaz qui lui semblaient se dégager de ces petits organismes sous l'action du Soleil ; de plus, ses expériences ont porté sur une quantité d'animaux tellement considérable (surface de un tiers de mètre carré couverte de Planaires) qu'il est impossible d'en tirer des déductions pour ia vie individuelle de chacun d'eux. (') Archives de Zoologie expérimentale, t. VIII; 1879-1880. ( '99 ) » Le premier fait qui frappe l'observateur quand on dispose dans une série de flacons un certain nombre de Convolula, c'est la tendance qu'elles ont à se porter vers le point le plus éclairé de la chambre, ou plutôt du flacon. Ce serait là un photomètre organujue d'une sensibilité extrême. » Ces vers sont dépourvus d'organes visuels, même rudimentaires; mais s'il est vrai que la vision chez les animaux supérieurs n'est que le résultat d'une action chimique, décomposition delà pourpre rétinienne, on peut admettre que l'action de la chlorophylle sur l'acide carbonique produit sur l'animal une espèce de sensation visuelle. Tl esta remarquer que l'as- cension de la Planaire se fait d'une façon lente, et pour ainsi dire incon- sciente, sous l'influence des mouvements des cils vibratiles plus énergiques dans la direction de la lumière. Parvenus sous la surface immédiate de l'eau, nos vers se fixent par la partie postérieure; mais, à la moindre agi- tation de l'eau ou du vase, ils se détachent et se laissent tomber au fond, avec des mouvements très précipités. » Quant à l'émission de gaz et aux déductions qu'on peut en tirer pour donner la preuve ou la mesure de l'acte respiratoire, je puis affirmer qu'elle n'existe pas. Il suffit de profiter de l'action de la lumière que nous venons d'indiquer, et d'attirer sur le point le plus éclairé et le plus élevé du vase toutes les Planaires. On pourra se convaincre alors que les fines bulles ga- zeuses dont parle M. Geddes partent des fragments de sable ou des débris organiques de la partie inférieure du vase; en regardant à la loupe la masse verte que forment les Convoluta, on n'aperçoit aucune bulle gazeuse. En pourrait-il être autrement, avec le mouvement continuel des cils vibratiles, qui s'oppose à la Jorination de bulles gazeuses, et en l'absence de toute cavité intérieure où les gaz pourraient s'accumuler ou circuler? » Le rejet d'oxygène à l'état gazeux supposerait une activité respiratoire qui n'est pas en rapport avec la petite quantité de chlorophylle que pré- sentent nos Planaires, même accumulées en grande masse. » Les bulles obtenues par M. Geddes ont présenté de 43 à 5a pour loo d'oxygène, et le reste, d'azote. Il me semble que ce résidu d'azote ne saurait être négligé, et qu'il fiudrait admettre que notre ver excrète, outre les 4» pour loo d'oxygène, 6o pour loo d'azote, d'origine inexpliquée. Il faut remarquer de plus que l'analyse des gaz dissous dans l'eau de mer présente de grandes difficultés et n'a pas été faite d'une manière satisfaisante ('). (' ) Voir Revue scientifique, 21 juin 1884 et suivants : Études chimiques sur l'océan Bo- réal, d'après M. Tornoé, par M. de Saporta. ( 200 ) » En réalité, aucun végétal, aiicnn animal complètement aquatique ne dégage (le gaz, dans les conditions normales et régulières, et la Convo- Inla ne fait pas exception à cette loi. » Dans un excès d'acide carbonique, les plantes aquatiques ne dégagent de l'oxygène que lorsqu'elles présentent des canaux aériens et que les feuilles sont détachées de la lige, ou qu'elles ont conservé une couche d'air à la surface. En présence d'une quantité anormale d'acide carbonique, les Convoltita profluisent des grains de matière amylacée très petits, qui se déposent dans le mésoderme. Si l'excès d'acide carbonique est trop grand, les animaux sont foudroyés : alors l'association est détruite, et l'algue monoceilulaire subit une nouvelle évolulion, qui demande à être suivie. » En résumé, l'acte respiratoire chez la Coiwoluln Scliultzii consiste àaus l'absorption, à travers la cuticule, de l'acide carbonique en dissolution que la chlorophylle décompose en produisant de l'oxygène. Celui-ci est utilisé par l'animal, en totalité ou en partie, de sorte que, si l'oxygène est exhalé, ce ne peut être qu'en très petite quantité et non à l'état gazeux dans les conditions normales. » Cette respiration présente une analogie frappante avec celle des plantes aquatiques submergées, telle qu'on doit la concevoir aujourd'hui. » BOTANIQUE FOSSILE. — Quatrième Note pour servir à l'histoire de la formation de In houille; galets de houille; par M. 15. Reiv.\ult, présentée par M. Ducharire. « Pour faire l'étude des plantes fossiles transformées en houille et observer leur structure anatomique, nous avons choisi à dessein les échan- tillons isolés les uns des autres dans les couches d'argile ou ilans les bancs de grès houiller, et n'ayant aucune relation avec les couches de houille voisines; certains fragments ont été reconnus entiers sur une longueur de plus de lo™; on ne peut donc supposer un instant que ces restes fragiles étaient déjà hnuiliifiés lors de leur dépôt, contemporain de celui des sédi- ments qui les entourent. » La honillilication des diverses matières organiques végétales (bois, écorce, etc.), préalablement soumises à une longue macération et amenées à une composition chimique assez peu différente, s'est opérée plus ou moins lentement au sein même des bancs d'argile et de grès où ils gisent main- tenant. ( aoi ) » Le microscope ne laisse apercevoir aucune cavité ni dans les vaisseaux ni dans les cellules ; leurs parois plus ou moins rétraclées étant maintenant en contact, il en résulte que la matière organique des parois a dû, |)our les plantes isolées en question, intervenir seule dans la production de la houille. Le protoplasma des cellules avec ses phosphates de nature diverse, les aliments de résetve, les gommes, les résines, etc., enlevés par la macé- ration, ont également pu concourir à la formation de couches de houille, mais de nature et d'aspect tout différent (cannel-coal, pitch-coal, certaines anthracites, etc.), tenant en suspension dans la masse les débris végétaux les plus divers, tels que radicelles, fragments de feuilles variées re- connaissables, micro et macro-spores, grains de pollen, etc., amenés pen- dant que ces couches étaient en voie de formation. » Les fragments plus ou moins volumineux de plantes qui se sont houillifiées sur place se reconnaissent même lorsqu'ils sont très déformés par l'aspect des cassures et par la régularité de la surface. » Mais, en même temps que ces fragments de plantes, transformées eu houille là où ou les trouve, on en rencontre souvent d'autres dont l'appa- rence est toute différente et qui ne sont pas contemporains; en effet, quand ils sont dégagés avec précaution de la gangue de grès qui les moule exac- tement, tantôt ils rappellent un fragment de houille fraîchement cassé, tantôt ils se présentent sous la forme de galets à angles complètement émoussés, ou de cailloux roulés; ils ne paraissent pas avoir subi de défor- mation résultant delà pression des couches de grès environnants : par conséquent, tout porte à croire qu'ils ont été arrachés de bancs houillers préexistants et déposés possédant déjà leur consistance, en même temps que les graviers et les sables dans lesquels ils sont enclavés. » Il était intéressant de rechercher l'âge auquel on devait rapporter ces fragments, évidemment plus anciens que ceux dont il a été question plus haut. M. Fayol a bien voulu m'adresser toute une série de ces cailloux de houille encore engagés dans leur gangue de grès et recueillis dans les couches houillères de Commentry. » Par quelques-unes de leurs propriétés physiques, ils différent des fragments qui se sont houillifiés sur place : ils sont moins compacts et poreux; une mince couclie d'eau déposée à laiSurface est rapidement ab- sorbée, leur cassure est moins brillante et plus mate; ils sont rayés par eux et se laissent couper bien plus facilement par le rasoir. » Sur une cassure fraîche on reconnaît à la loupe ou au microscope qu'ils sont formés, les uns de houille ordinaire, c'est-à-dire composée de ( 202 ) lames d'épaisseur variable, brillantes on ternes, avec ou sans traces d'orga- nisation ; les autres, de bois divers, à structure conservée. » Réduits en lames minces transparentes, ces derniers fas;ments m'ont offert l'organisation des bois d' Àrthropitns, de Cordmtes, de Calamodendron et de pétioles à'Àulacopteris, c'est-à-dire des plantes ligneuses et arbores- centes que l'on rencontre le plus ordinairement dans le terrain houiller de Commentry à l'état d'empreinte ou de charbon. » Dans un certain nombre d'échantillons, la diminution de volume des trachéides est moins considérable que celle observée pour les mêmes organes des genres correspondants, mais houillifiés sur place. Il semble donc que, lors de leur dépôt, les cailloux de houille n'étaient pas encore transformés complètement et que, depuis, la houillification interrompue n'ait pas continué. » Les genres de plantes que je viens de mentionner sont, comme on le sait, répandus surtout dans le terrain houiller supérieur; le genre Cala- modendron, en particulier, rare dans le terrain houiller moyen, ne devient commun que dans le terrain houiller supérieur, et est très répandu à Commentry. » Les conclusions à tirer de ce qui précède sont donc : » i°Que, pendant la durée de la formation du terraixi houiller de Com- mentry, des érosions fréquentes se sont produites dans les couches de grès, (l'argile et de houille plus anciennement formées ; » 2," Que ces couches plus anciennes n'appartiennent pas à un terrain houiller beaucoup plus âgé, comme on aurait pu le supposer; » 3° Que la houille trouvée sous forme de galets est moins avancée pour ainsi dire, et offre quelques propriétés différentes de celle provenant de plantes houillifiées sur place et plus récente; » 4° Enfin que letemps nécessaire à la transformation delà matière orga- nique végétale en houille, quoique très long, ne paraît pas cependant être d'une durée excessive, puisqu'un même bassin houiller, d'une étendue relativement restreinte, possédait déjà de la houille alors qu'il continuait toujours à s'accroître. » ( 203 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur le micro-orqanisme de la tuberculose zooglœique. Note de MM. L. Malassez et W. Vignal, présentée par M. Berthelot. « Lors de nos premières Communications (') sur la tuberculose zoo- glceique (^), nous n'étions pas encore arrivés à colorer nos zooglœées d'une façon satisfaisante. Depuis, nous avons mieux réussi ('), et nous avons pu découvrir ainsi un certain nombre de faits intéressants, touchant l'histoire de ce micro-organisme. » Nous avons constaté d'abord que toutes les zooglœées ne sont pas éga- lement colorables par nos divers procédés de coloration. Les unes le sont complètement : ce sont les petites zooglœées isolées, qui siègent au centre de granulations au début, ou à la péri[)hérie de granulations plus anciennes. D'autres ne sont qu'en partie colorables; telles sont les grosses zooglœées qui se trouvent dans les mêmes conditions que les précédentes : elles ne sont colorées qu'à leur périphérie, leurs centres restent incolores; telles sont encore celles qui, n'étant plus isolées comme les [irécéiientes, font partie d'un groupe plus ou moins serré dont elles occupent la périphérie; la partie qui regarde au dehors est colorée, tandis que celle qui est dirigée du côté du centre de l'amas ne l'est pas. Il en est enfin qui sont complè- tement incolores; on les trouve dans le centre des amas susdits, ou en plein tissu conifié. Il semble donc que les zooglœées ou parties de zooglœées colorables soient celles qui sont de développement plus récent, et se trouvent dans de meilleures conditions de nutrition. » Vues sur des préparations très minces, et à l'aide de puissants objectifs à immersion homogène et de condensateurs de lumière, h s zooglœées co- lorées apparaissent comme formées par un amas de petits grains allongés, (•) Société de Biologie, séances des 12 et ig mai, 9 juin i883. — Comptes rendus, séance du 5 novembre i883. — Archives de Physiologie, numéro du i5 novembre i883. (') Nous avons appelé tuberculose zooglœique une affection causée par l'inoculation de produits tuberculeux, dans lesquels nous n'avions pas trouvé de bacUles (tubercul cutané, paroi d'abcès ossifluent), ayant tous les caractères cliniques et anatonio-patholo- giques de certaines tuberculoses, mais présentant, pendant les premières générations tout au moins, des amas zoogiœlques de microcoques et pas de bacilles. ') Nous ne décrirons pas ici nos procédés de coloration; ils l'ont été déjà à la Société de Biologie (séance du 1^ mai i884), et le seront encore dans un travail plus complet qui doit paraître prochainement dans les Archives de Physiologie. e ( 204 ) mesurant de oi^,6 à l'hèle long sur o^^, 3 de large environ; ces grains sont dis- posés en séries linéaires, qui se recourbent en anses et s'entrecroisent sous des angles divers. On |)eut s'assurer, sur des préparations plus ou moins comprimées, que ces séries de grains correspondent en ré, dite à des chape- lets; en sorte que les zooglœéescolorahles doivent être considérées comme étant un peloton de chapelets de microcoques allongés. Vues dans les mêmes conditions d'observation, les zooglœées peu colorées ne présentent que très exceptionnellement la disposition susdite en chapelet; la plupart des grains sont assez régulièrement disséminés, mais sans ordre apparent; ils sont plus espacés les uns des autres qu'ils ne l'étaient, moins allongés, plus sphériques et plus volumineux ; ils mesurent de o^^5 k 01^,6 de dia- niélre. Quant aux zooglœées non colorées, on ne distingue rien de net à leur intérieur, quand la préparation se trouve au foyer du condensateur; il faut abaisser celui-ci, de façon à faire apparaître les différences de réfrin- gence des objets; on retrouve alors des grains fort semblables comme dis- |)osition, forme et volume, à ceux des zooglœées peu colorées, sauf qu'ils sont complètement incolores. Comme on le voit, aux différences de colo- rabilité correspondent de notables différences de structure. » Si l'on examine avec soin le tissu de granulations qui forme la péri- phérie des tubercules zooglœiques en voie d'envahissement, on y peut dé- couvrir toute une série d'autres formes micro-organiques qui sont, en allant des plus compliquées aux plus simples : 1° de très pelites zoo- glœées, ne différant des plus grosses susdécrites que par leur moindre volume, et par ce fait que leurs chapelets composants forment en général une masse moins dense et à contours moins réguliers; 2° de longs chape- lets ondulés, recourbés souvent en anses ou en boucles; 3" de très courts chapelets rectilignes, isolés ou réunis en petits amas('); 4° des diplo- coqueset des microcoques, se présentant également isoles ou par groupes. Ces petites zooglœées, ces chapelets longs et courts, ces diplocoques, sont (') Ces coiirls chapelets présentent quelques analogies avec le bacille pliymalogène de Kocli ; car, vus à de plus faibles grossissements, ils ont un peu ras])ect de bâtonnets- tandis que le bacille de liocli, vu a de très loits grossissements et loisqu'il a été coloré au violet de genliane, par la méthode de Ehrlich, apparaît comme formé de grains, donc comme un coui t chapelet de microcoques. Mais ces giains sont sphériques, plus petits, et ils se colorent mal par les procédés qui colorent nos chapelets, tandis que ceux-ci ne se colorent par aucun des procédés qui colorent les bacilles. Il n'y a donc pas similitude entre ces deux formes parasitaires. formés de luicrocoques allongés, semblables à ceux qui composent les grosses zoogloeées et à cenx qui constituent les éléments isolés. » Cette similitude de structure, l'existence de formes intermédiaires, prouvent que toutes ces formes appartiennent en réalité au même micro- organisme que les grosses zooglœées. De plus, comme on les irouve dans des régions en voie de dévelojipement, on peut en conchne que ce sont des formes plus jeunes. Les plus sinq)l( s parmi elles étant probablement les plus jeunes, les microcoques et h s diplocoques seraient It s formes de dé- but; et comme, en raison de leiu' pelit volume, elles doivent passer faci- lement enire les interstices des tissus, qu'elles soient mobiles par elles- mêmes, ou qu'elles soient emportées |)ar les éléments migrateurs, on enirainées par les liquides intersiitiels ou poussées mécaniquement dans les mouvemenisdes tissus, elles seraient le semis, la graine zooglœique. Peut- être en est-il de même pour les courts chapelets rectilignes; mais les longs chapelets ondulés qui se trouvent enchevélrés dans les tissus doivent être considérés, au contraire, comme des éléments fixés et leprésentant les iire- mières phases du développement sur place; t;indisque les grosses zooglœées seraient l'apogée. Enfin la perte de colorabililé, la dissociation des cha- pelets, la transformation des microcoques allongés en microcoques sphé- riques, rangtiientation de la substance interstitielle, indiqiier.iient que le parasite est mort ou qu'il est passé à une période de vie latente, puisque l'inoculation de parties caséifiées, lesquelles ne contiennent que des zoo- glœées incolores, peuvent donner lieu à une nouvelle génération de tuber- culose. » Dans nos pièces de tuberculose zooglœique, nous avions rencontré des granulations dans lesquelles on ne pouvait distinguer de zooglœées bien nettes; en les traitant par nos nouveaux procédés de coloration, nous avons pu y constater les diverses formes de début que nous venons de décrire. De plus, nous y avons rencontré de très petites zooglœées, et de longues chaînettes à peine colorées, ou devenues incolores; ce qui nous montre que le niicroorganisme zooglœique n'a pas besoin d'arriver à son déve- loppement le plus complet pour passer de l'élat d'activité à celui de vie latente, et nous fait entrevoir la possibilité de lésions où toutes ces petites formes seraient incolores, auquel cas elles passeraient sans doute inaper- çues, et la nature de la tuberculose serait méconnue ('). » ( ' ) Travail du laljoraloire il'llistdiogie du Collcyc île Fiaïue. G. II., iSS'i, -s-^emorrc. (1. XCVIX, N°'i.) at) { 206 ) ZOOLOGIE. — Sur une nouvelle pièce de l' aiguillon des Mellifères et sur le mé- canisme de l'expulsion du venin. Note de M. G. Caiilet, présentée par M. Paul Bert. « Il peut paraître extraordinaire que les nombreux naturalistes qui se sont occupés de l'appareil venimeux des Abeilles, Bourdons et autres Mel- lifères, n'aient pas observé le curieux mécanisme de l'expulsion du venin. On croii, en effet, que chez ces Insectes, comme chez les Guêpes, Frelons et autres Diploptères, les stylets de l'aiguillon sont de simples perforateurs et que la vésicule du venin se contracte pour lancer son contenu dans la plaie. Au contraire, il résulte de mes recherches que : » 1° La vésicule du venin, chez les Mellifères (Abeilles, Bourdons, Xylo- copes, etc.) ne présente jamais le revêtement musculaire qu'elle offre tou- jours chez les Diploptères; elle n'est pas contractile et ne peut, en aucune façon, agir sur son contenu; » 2° Les stylets de l'aiguillon des Mellifères présentent à leur base, du côté dorsal, un organe appendiculaire qui fiiit complètement défaut chez les Diploptères. Cet organe, que j'appellerai le p(5) La ville du Keff est assise sur le versant sud d'une montagne assez élevée, qui se distingue nettement des bauleurs environnantes par sa plus grande altitude et l'aspect particulier des rochers à pic qui couronnent son sommet; à 1 5oo™ environ de la ville, vers l'ouest-sud-ouest, sur la route de Soukarras, les collines qui avoisiuent le Kelf sont formées de bancs calcaires, blanchâtres, marneux, A (voir la figure), chaciui d'une épaisseur Dii- d Keff lîclitJlc: bu.ooo de o'",3o à o'°,4o, séparés par des lits minces d'argile marneuse, cendrée ou jaunâtre, B. Ces bancs, fortement relevés, de 5o° environ, avec pion- gement vers l'est, contiennent de grands et nombreux Tiiocéraines qui se rapportent à 1'/. Cuvieri, Sow.; une autre espèce, plus petite et probable- ment nouvelle, se rapproche de 1'/. Goldfusianus. Un peu plus loin, dans les couches C, j'ai recueilli VOf/nsler Heberli, Mun.-Ch., espèce considérée par M. Cotteau comme voisine de V Holaster inleger, Cott. [in Bouille, 1873 et i876,fa/eo;(«. de Biarritz). Enfin les couches D présentent d'assez nom- breux échantillons de VHeleroceras polyptocum, Rœm. spec. » Près de la ville, ces bancs sont complètement masqués par des éboidis et (le la végétation, niiis au delà, vers l'est-iioril-est, les collines sont aussi ( 2o8 ) formées de bancs réguliers qui, de loin, présentent le même aspect : on en aperçoit très bien les couches relevées presque à pic, avec des pendages variables à l'est ou à l'ouest, qui paraissent provenir de plissements dans la masse. » En s'éievant siu- la hauteur qui domine le Reff par une montée rapide complètement couverte de terre et de débris caillouteux, on atteint les rochers du sommet à la base desquels se trouve une assise marneuse jau- nâtre, E, dont l'aspect noduleux simule, à une certaine distance, un véri- table conglomérat; j'ai pu y recueillir deux Cytliérées : l'une, la C. Tissoli, Mun.-Ch., appartenant aux couches du sénonien supérieur des chotts de Tunisie, l'autre probablement nouvelle, et deux Échinides nouveaux, pro- bablement voisins des Faiijasia. » Immédiatement au-dessus de ce banc marneux et sans aucune sépa- ration appréciable, se trouve le calcaire N, gris, compact, pétri de Num- mulites. Cette roche forme sur le faite de la nio;itagne un long plateau parcouru, dans son grand axe nord-sud, par une ligne syncliiiale d'effon- drement qui s'abaisse vers la ville. Les bords de ce plateau, coupés à [lic SU!' leur pourtour, forment autour flu sommet des cèles de 8™ à lo™ de hauteur, très caractéristiques et d'un très bel aspect, surtout à distance. ■> Sur ce plateau nummulitique se trouve un lambeau de miocène M, ca- ractérisé par ÏOslrea crassissiina que j'ai trouvée sur le sol, mais je n'ai pas aperçu les couches qui la renferment. Quelques grands fragments de la roche nununuliiique se sont détachés du sommet et ont glissé sur divers points au-dessous du couronnement dont ils interrompent par intervalles la régidarité. » L< s environs du Keff présentent donc une superposition régulière du crétacé supérieur, de l'éocène et du miocène, dont l'étude plus détaillée offrirait un grand intérêt. » Ul] iiV. M. lïÉBiciiT insiste sur l'iulérèt que présente la Note de M. P. Mares. « Les fossiles recueillis auprès du Relf appartiennent, les uns à la craie (étage sénonien), les autres à Téocèue moyen (couches à Numiniilitcs per- forald). Ce tiernier terrai.n repose directement sur le précéilcut, sans interpo- sition d'éocèue inférieur. La partie la plus élevée, E, du terrain crétacé, où M. Paul Mares a recueilli de petits Echinides curieux, voisins des Fniijasia, appartient [leut-ètreà l'étage danien. Cette couche est très riche en fossiles; elle mérilcnnt d'être explorée avec soin. Sa position, immédiatement { 3nC) ) au-dossous des calcaires luimraulitiques N, peniietlra de la retrouver aisé- ment. )i Les couches inférieures D et C renfermeiil, les unes, C, une espèce d'Échinodermes {OJfaster, n. sp.), que M. Hébert a recueillie dans le séno- nien supérieur des Pyrénées, à Gan, près de Pau, et à Bidart, près de Biarritz; les autres, D, renferment IJeleroceras.pol/ijtocum, fossile éminem- menl caractéristique du séuonien supérieur de Tercis, près de Dax, et de la même assise, à Haldem ( Westphalie). Cet horizon remarquable de Cépha- lopodes de Tercis et de Haldem (couches à Ammoniles rohiislus, A. Neu- benjicus), qui, ainsi que M. Hébert l'a démontré, correspond exaclement à la craie à Belcmnitella nmcronaln de Meudon, dont il est synchronique, se trouve donc reconnu, grâce aux recherches de M. Paul M;uès, jusque dans la partie septentrionale de l'Afrique. » CRISTALLOGRAPHIE. — Sitv les rappotts qui existent entre les réseaux cristallins des dijfércnis corps. Note de M. E. Maixaud, présentée par M. Daubrée. « Le chlorate de soude cristallise dans le système cubique. En fnisant cristalliser celte substance sous le microscope polarisant, j'ai constaté qu elle est dunorphe, et que, sous la forme instable, elle est isomorphe de l'azotate de soude. J'ai vérifié cet isomorphisme, en faisant cristalliser en- semble ces deux corps. Le broniate de soude présente les mêmes propriétés. » Lechloratede potasse cristallise dans le système clinorhombique, mais la maille de son réseau est extrêmement près d'être un rhomboèdre iden- tique à celui de l'azotate de soude. J'ai vérifié l'exactitude de ce rappro- chement, eii faisant cristalliser ce sel avec de l'azotate de potasse, qui pos- sède une forme instable rhomboédrique, isomorphe de celle de l'azotate de soude. » On conclut de ces faits que les chlorates et les azotates alcalins sont isomorphes entre eux, malgré l'incompatibilité apparente de leurs formes cristallines. Mais ou peut tirer, de ces expériences et d'autres faits anté- rieurement connus, une conclusion bien plus importante. » Lorsque le chlorate de soude passe de sa forme instable rhomboé- drique à sa forme stable cubique, ce changement dans la symétrie inté- rieure se produit, sans que ni la masse du cristal, ni sa surface extérieure soient sensiblement altérées. Ce fait démontre que la transformation n'est accompagnée d'aucune modification, au moins notable, dans la forme du réseau, c'est-à-dire dans la position des centres de gravité des molécules. ( 2ro ) » Le chlorate de soude, sous ses deux états, a donc un réseau cubique. Les paramètres de la forme rhomboédriqne doivent par conséquent avoir des rapports simples avec ceux du cube. C'est, en effet, ce qui a Heu, car l'angle du rhomboèdre est de io6°3' environ, et la longueur de l'axe ter- naire du rhomboèdre de io7°6' est les deux tiers de celui du cube. » J'ai déjà montré antérieurement, dans diverses publications, que celle permanence du réseau cristallin, malgré les changements de symétrie, est un fait général, qui explique d'ailleurs la liaison crislallographique étroite, signalée jadis par M. Pasteur, entre les deux formes d'une même substance dimorphe. Jai montré en outre comment ces changements de symétrie, dans un réseau qui reste identique, sont produits par des hémitropies mo- léculaires, c'est-à-dire par des changements périodiquement répétés dans l'orientation des molécules. » Quoi qu'il en soit, le réseau du chlorate de soude étant cubique, il doit en être de même de celui de l'azotate de soude qui lui est isomorphe; de ceux des azotates de potasse, d'ammoniaque et d'argent qui sont isomor- phes avec l'azotate de soude; enfin de celui du chlorate de potasse, qui est isomorphe avec l'azotate de potasse. » On constate en effet que les paramètres cristallographiques de l'azo- tate d'argent sont très voisins de ceux d'un réseau cubique rapporté à deux axes binaires et à un axe quaternaire. Les paramètres de l'azotate de potasse rhombique sont presque exactement ceux d'un réseau cubique rapporté à un axe ternaire, à un axe binaire et à la rangée perpendiculaire. Il en est de même des paramètres de l'azotate d'ammoniaque, qui, d'ail- leurs, d'après les belles recherches de M. O. Lehmann, passe successive- ment, à mesure qu'on élève la température, de la forme rhombique du nitre à la forme rhomboédrique de l'azotate de soude, enfin à la forme cubique. » Si l'on remarque d'ailleurs que les azotates de baryte, de stronliane et, de plomb sont cubiques; que l'azotate de lithine est isomorphe de celui de soude; que les azotates de cœsium et de rubidium cristallisent en rhom- boèdres dont les paramétres sont ceux d'un réseau cubique rajiporté à lui axe ternaire et aux bissectrices des axes binaires, on arrive à cette conclu- sion que tous les azotates anhydres ont des réseaux très voisins de celui du cube. » Il est aisé de voir, par le même mode de raisonnement, que les chlo- rates, les bromntes et les iodalesont tous aussi un réseau cubique. » J'ai naturellement cherché à voir si cette conclusion s'applique à ( -■' ) d'autres classes de corps. J'ai en elfel constaté qu'elle s'étend aux car- bonates anhydres, dont les uns, comme la calcite, ont les paramètres de l'azotate de soude, et dont les autres, comme l'aragonite, ont les para- mètres du nitre. Il en est encore de même pour tons les protoxydes, tons les bioxydes, tous les sesquioxydes, pour tous les protosnlfnres et les sesquisulfnres. Ce dernier fait permet de considérer comme produits par des mélanges isomorphes les nombreux polysulfnres que nous montre la i\ature et dont les principaux sont le cuivre gris cubique et l'argent rouge isomorphe de la calcite et de l'azotate de soude. La même conclu- sion s'étend encore aux fluorures, chlorures, bromures, iodures, cya- nures; aux sulfates, aux chromâtes, aux silicates, aux tartrates, etc. » Pour tontes ces substances, les paramètres cristallogra[ihiques sont des multiples très simples (i, 2, 3), ou des sous-multiples non moins simples (-) -■> -^ -\ des paramètres du réseau cubique; et pour beaucoup d'entre elles, on peut démontrer, par des considérations de dimorphisme et d'isomorphisme analogues à celles que nous avons invoquées dans le cas des chlorates et des azotates, que le réseau cristallin est bien réelle- ment pseudo-cubique. » Il peut paraître, d'après cela, assez vraisemblable que la même conclu- sion doit s'étendre à toutes les substances cristallisées, et que tous les corps doivent être considérés comme ayant un réseau cristallin psen(lo-cid)ique. )) Je suis obigé de renvoyer à un Mémoire spécial l'étude détaillée des procédés d'hémitropie moléculaire qu'emploie la nature [tour concilier la quasi-identité du réseau des centres de gravité des iiiolcculcs avec les différences si frappantes, entre la symétrie et les paramètres cristallins, qui distinguent les substances cristallisées les unes des antres. Je me con- tenterai de remarquer que les coiichi>ions, au premier abord si [lara- doxales, à laquelle m'ont conduit des recherches entreprises dans un tout autre but, ne font après tout que mettre en harmonie les propriétés mor- phologiques des cristaux avec toutes leurs-autres propriétés physiques. » Il est en effet très frappant que toutes les propriétés physiques des cristaux sont voisines de celles qui caractérisent les corps isotropes, les ellipsoïdes optiques, thermiques, élastiques, magnétiques, de dilatation, d'absorption, etc., étant tous très peu différents d'une sphère. Ce fait général ne se comprend aisément que si tons les réseaux cristallins sont peu différents de celui qui caractérise l'isotropie. » ( 212 ) M. L. Dandeville adresse iiiie Note intitulée : « Blocs soi-disant eria- tiqiies de Silly, et aérolithe de Laigle ». M. Cu. Reignieu adresse une dénioiislration d'un théorème de Géomé- trie élémentaire. M. G. Rafi\ adresse une Noie relative à une espèce de Fourmi, qu'il a observée à l'ilc Saint-Tliom;is, et qu'il propose d'afipeler « Fourmi igni- vore ». Un grand feu de bois ayant été allumé à luie certaine distance de la four- milière, il a pu consîalor que les Fourmis s'y précipitaient par millier.'^, jusqu'à l'extinction complète du loyer. La séai:ce est levée à 4 heures trois (juarts. J. H. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI i AOUT 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMLIXICAÏIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDA^TS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Réponse à deux Noies de M. Wroblewski; par M. L. Cailletet. (. Ou iiie coinimiuique une Note présentée à l'Académie des Sciences de Cracovie, dans laquelle M. Wroblewski fait de ses travaux et des miens un historique qui me paraît mériter quelques observations. » Dans les Comptes rendus, M. Wroblewski consent à me donner satis- faction; mais, quand il écrit en langue polonaise, il se fait une part exagérée en diminuant la mienne ('). M. Wroblewski dit, en effet, que tous les ejfoits faits jusqu'à présent pour lUjuéfier l'hjdrogène ont échoué devant l'impossi- bilité d'obtenir une température suffisamment basse. M. Cailletet, qui prétendait toujours avoir vu en 1877 l'hydrogène à l'état de brouillard, a dernièrement changé d'avis et considère la liquéfaction de l'hydrogène comme un problème restant à résoudre. ') Académie des Sciences de Cracovie, séance du il janvier i884- C. R., 1884, 2' Semestre. (T. XCIX, N° 3. ^9 ( 2i4 ) » L'Académie sait que je n'ai jamais changé d'avis sur les résultats de mes premières recherches, et que je maintiens toutes mes assertions anté- rieures. » Dans les Comptes rendus de la séance du 21 juillet dernier, se trouve une réclamation de priorité adressée par M. Wroblewski à l'occasion d'une Communication que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie Sur l'emploi du formène, pour la production des très basses températures ('), » » M. Wroblewski prétend, en effet, que ses expériences datent du mois de mars dernier, tandis que ce n'est qu'en avril, pendant son dernier sé- jour à Paris, que je lui ai parlé de mes recherches sur le formène. » Je ne sais à quelle époque précise remontent les expériences que M. Wroblewski a fait connaître un mois environ après ma Communica- tion, mais je suis heureusement eu mesure de pouvoir mettre à néant sa réclamation. En effet, j'ai eu la précaution de déposer un pli cacheté, dont l'Académie a bien voulu accepter le dépôt dans sa séance du 12 dé- cembre 1881, et qui celte fois au moins établira, de la manière la plus for- melle, mes droits à la priorité de recherches que je poursuis depuis bien des années déjà. En conséquence, je prie M. le Président de vouloir bien ordonner l'ouverture de mon pli cacheté et d'en donner lecture à l'Aca- démie. Ce pli, inscrit le 12 décembre 1881, sous le n" 3538, est ouvert en séance par M. le Président. Il contient la Note suivante : « Je m'occupe eu ce moment de recherches qui seront longues et ne pourront être |)u- bhées que dans un temps assez éloigné. >■ J'ai dû entretenir plusieurs personnes des détails de ces recherches : il pourrait donc être utile d'établir, le cas échéant, mes droits à la priorité, si un auteur me devançait; c'est dans ce but que je dépose cette Note, qui contient le résumé de mon travail. » Je cherche en ce moment à obtenir des froids plus grands que ceux, dont disposent les physiciens. » Je mesure, au moyen du thermomètre à air ou à liydrogène et des appareils de Regnault, l'abaissement de température que donnent les mélanges d'acide carbonique, île protoxyde d'azote et de chlorure de niéthyle ou d'autres corps très volatils. Au moyen d'une pompe à piston plongeur recouvert de mercure, ce qui permet d'éviter toute rentrée d'air et tous les espaces nuisibles, je peux obtenir la liquéfaction de grandes quantités non seu- fement d'acide carbonique, de protoxyde d'azote, mais encore de formène et d'éihylène dont les points critiques sont très inférieurs à ceux de l'acide carbonique; j'ai donc à peu près la (') Coi/i/jtfi rendus, t. XCVIII, p. i565. ( 2i5 ) certitude d'obtenir des températures très basses en plongeant mes appareils dans ces gaz liquéfiés et bouillant à la pression atmosphériqtie. » Je vais étudier aussi la loi de la compressibililé de l'azote, de rhydrogène, etc., à ces températures très basses. » J'espère enfin pouvoir liquéfier l'oxygène, l'azote et les autres gaz d'une manière com- plète, en les refroidissant au moyen de l'élhylène, ou du formène bouillant, après les avoir comprimés dans un tube recourbé, en employant mon appareil bien connu de l'Académie.» PHYSIQUE AGRICOLE. — Influence de In température sur l'hyc/roscopicité de la terre vcqélnle ; par M. Tu. Schlœsing « On .sait qu'une substance douée d'hyproscopicité, exposée au con- tact de l'air, absorbe ou perd de l'eau en vertu d'une différence entre la tension de la vapeur d'eau dans l'air et la tension de la vapeiu* de l'eau confinée dans la substance. Il n'y a plus de gain ni de perte quand les i\e\\x tensions sont arrivées à l'égalité. Nos connaissances sur l'hygrosco- picité ne vont guère au delà de cette notion élémentaire : on s'est peu occupé de sa mesure, et nous ignorons quelles sont ses relations avec la tempéralin-e. L'étude de ces relations n'est pourtant pas sans intérêt; elle se présente chaque fois qu'il est question de la dessiccation d'un corps au contact de l'atmosphère : elle prend une réelle importance quand ce corps est la terre végétale, en raison du rôle essentiel de l'eau dans la végéta- tion. » Dans son travaU classique sur les propriétés physiques des sols, Schii- bler s'est borné à mesurer l'hygroscopicité relative des terres qu'il avait prises pour types, dans des conditions identiques d'humidité de l'air et de chaleur, mais sans faire varier la température. Celle-ci a été introduite pour la première fois dans l'étude de l'hygroscopicité de la terre végétale par M. H. Mangon [Comptes rendus, 2* semestre, 1869). Mon savant confrère distingue trois conriiti^ns variables à étudier tour à tour : la nature de la terre, son degré d'humidité, sa température. Entre autres résultats de ses expériences, il cite ce fait intéressant que deux terres voisines, placées dans les mêmes conditions d'humidité et de chaleur, peuvent se comporter très différemment, selon leur hygroscopicité; lime absorbera de l'humi- dité et restera fraîche, pendant que l'autre perdra son eau et se flesséchera. )v J'ai repris l'étude de l'influence de la température sur Ihygroscopi- cité (les sols, en ayant recours à ime méthode générale, employée et re- ( 2.6 ) commandée par Regnault, la méthode chimique consistant à doser par pesée l'eau contenue en vapeur dans lui vohime d'air connu; cet air a été mis auparavant en contact intime avec la terre végétale, et la force élastique de sa vapeur est précisément égale à celle de la vapeur de l'eau contenue dans la terre. « T>a terre, réduite au préalable en un mélange perméable de poudre et de petits fragments, est versée dans un tube en cuivre de 45""" de diamètre sur i^.iode long, qui en peut contenir de i8ooS"^à a''?. Le fond du tube est formé par un cône dont la pointe est soudée à un tube en plomb presque capillaire, qui se relève le long du tube; le tout est contenu dansim cylindre en métal, ()lein d'eau : celle-ci est entretenue à une température constante par un très petit bec de gaz dont la flamme est réglée par un therniorégu- lateur. Vers le haut du tube en cuivre, le tube de plomb se recourbe, tra- verse sous l'eau la paroi du bain, et va se relier à un appareil desséchant contenant de l'acide sulfurique concentré; cet appareil est relié à son tour avec un gazomètre. Je ne veux pas entrer ici dans une description plus détaillée d'appareils que tout chimiste exercé sait établir : je mentionnerai seulement quelques précautions prises en vue de l'exactitude des résul- tats. » Avant d'être versée dans le tube de cuivre, la terre séjourne au moins quinze jours dans un vase clos et y est fréquemment remuée; l'égale répar- tition de l'humidité est ainsi assurée. Son humidité est déterminée, à la température de 116°, au moment de l'introduction; et, lorsque l'expérience ou la série des expériences est terminée, je détermine de nouveau l'humi- dité dans la partie inférieure de la colonne de terre, non dans la supérieure qui peut avoir pris ou abandonné un peu d'eau à l'air puisé au dehors. Les deux humidités doivent être identiques. La terre, presque sèche, est très peu conductrice de la chaleur; aussi je ne commence une expérience que vingt-quatre heures après l'établissement de la température voulue dans le bain. L'air traverse la terre avec une extrême lenteur, un litre à l'heure; sou contact avec elle dure environ vingt minutes; c'est assez pour assurer vn parfait équilibre de tension de vapeur d'eau entre la terre et l'air. Le bout de tuyau de plomb compris entre le bain et l'appareil dessé- chant est maintenu à une température supérieure à celle du laboratoire, afin qu'd ne s'y produise auctnie condensation. Lorsque la température ambiante dépasse celle que je veux entretenir dans la terre, je fais couler dans le bain un Hlet continu d'eau glacée, capable d'abaisser la tempéra- ( 217 ) ture au-dessous du point voulu : je puis dès lors continuer à régler la tem- pérature avec une petite flamme. L'eau du bain est constamment agitée par un courant d'air insufflé par une trompe. » Chaque expérience dure environ seize heures; à cinq ou six reprises on lit, pendant sa durée, le baromètre et le thermomètre du bain; celui-ci ne varie jamais de ^ de degré; on détermine ensuite la pression baromé- trique et la température moyennes, applicables à l'expérience. » Les calculs à effectuer sont très simples. Lecture faite de la tempéra- ture du gazomètre et du baromètre, on calcule le volume ¥„, à zéro et 160""", de l'air sec qui a passé dans l'appareil desséchant. » Soit p le poids de vapeur condensée dans cet appareil; en le divisant par 0,80475, on a le volume t'„, à zéro et 760'"'", de cette vapeur. » Soient H la moyenne des pressions barométriques observées pendant l'expérience et t la moyenne des températures; » Soient enfiny la force élastique de la vapeur dans la terre, ou, ce (pii revient au même, dans l'air qui en sort, et F la force élastique maxinia de lavapour d'eau correspondant à t. » Le volume total d'air et de vapeur sortant de la terre, à la tempé- rature t, à la pression H, est 760 at] 1- H et la pression de la vapeur dans le mélange est / = H -^> ou simplement / = H - — "- ., Tar suite, l'état hygrométrique ou humidité relative de l'atmosphère confinée dans la terre est F F(V„+Po)' » Je n'ai encore opéré que sur une seule terre, prélevée dans les envi- rons de Neauphle-le-Château (Seiiie-et-Oise) : elle contient beaiicoup d'éléments sableux très fins, 10 pour 100 d'argile demeurant en suspen- sion dans l'eau distillée pendant vingt quatre heures, quelques millièmes de calcaire, enfin 3 pour 100 de matière organique. C'est une terre très fertile. (aiH ) » Les résiihafs obtenus sont présentés dans le Tableati suivant : Humidité pour 100 (le torre sèche. ,53 2,14, 2,83 4-64 t. /• F. / F 0 mm mm q,i4 1,55 8,658 0, 180 .4, ,5 2,22 12,025 o,i85 19,25 3,12 i6,6o3 o,.88 24,25 4,56 22,521 o,2o3 29,18 6,3o 3o , 096 0 , 20g 34,28 9,o3 4o,i85 0,225 12,65 4,33 10,911 o,4oo 16,69 5,78 i4,i39 0,409 21 ,0') 7,76 18,553 0,418 2.4,53 9,96 22,899 0,435 29» 4? i3,66 30,607 0,446 34, 3o 18, 65 4o,23o 0,464 9,20 5,70 8,690 o,656 '4,17 6,98 I2,o4l 0,662 19, i5 10,94 i6,5oo 0,663 24,33 .4,93 22,628 0,660 29,23 20, 56 3o,i83 0,681 34,22 27,66 4o,o52 0,691 9,o5 7 ''4 8,6o3 o,83o ,4,15 10,16 12,025 0,845 19, i5 '3,97 i6,5oi 0,846 24,25 19,00 22,521 0,844 29» '9 25 ,62 3o, I i4 o,85i 34,09 34,1. 39,764 o,858 9'i7 8,32 8,673 0,960 .4,^5 11,55 12, io3 0,954 19,15 '5,79 i6,5oi 0,957 24,25 21 ,66 22,521 0,962 29,17 29,04 30,079 0,966 34, i5 38,70 39,897 0,970 » On voit de suite que le rapport - s'élève lentement avec la tempéra- Inre, c'est-à-dire que/croît relativement un peu plus vile que F. » Si ^, demeurait constant, pour une même humidité de \.\ terre, j'é- noncerais le fait de la manière suivante : quand une terre exposée à l'at- mosphère est arrivée à Véqiiilihre d'humidité, la quantité d'eau qu'elle coii- ( 219 ) tient demeure la même, malgré les variations de la température, si l'état hygrométrique de l'air demeure aussi le même. » Mais, comme le rapport - n'est constant qu'A peu iJiès, je dirai seule- ment que, pour un même état hygrométrique de l'atmosphère, la terre prend à peu près une uiéiiie humidité, indépendamment des variations de température comprises entre 9" et 35°. » Il y a lieu de penser que cette conclusion s'étend à beaucoup d'autres substances, douées d'hygroscopicité,et notamment au cheveu de l'hygro- mètre de Saussure. Si cet instrument indique, avec une exactitude jugée suffisante, l'état hygrométrique de l'air, indépendamment de la tempéra- ture, c'est sans doute parce que le cheveu prend à peu près la même hu- midité pour un même état hygrométrique de l'air réalisé à des tempé- ratures différentes. » Je m'en liens à ces courtes observations. J'aurai l'occasion d'en pré- senter d'autres, lorsque j'aurai l'honneur de communiquer à l'Académie la suite de ces recherches. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur te chciiKjeinenl des excentricités des orbites pla- nétaires, dû à la concentt ation de la matière dans l'espace. Extrait d'une Lettre adressée à M. Herniite par M. IIugo Gyluén. « L'inlégration des équations (i) de la dernière Lettre que je vous ai adressée, à savoir celle-ci ('): d'où dépend la solution du problème cosmologique proposé par M. Paye, s'effectue de la manière que je me permets de vous présenter dans les lignes suivantes. » J'ai déjà remarqué une première intégrale, à savoir dy clx — dl - de ^ (M \o\r Comptes rendus, 2 juin 1884. ( 220 ) Posons a := rcosv, j ~~^ /•sin('; nous aurons r-— = sic et d.v\'^ ( tlj\- Idr \dt]=\Jt » L'intégrale des forces vives n'existant pas dans notre problème, nous aurons des équations (i), du moins une équation de second ordre en r. En effet, au moyen de la valeur que nous avons déduite de —, on obtient cPr c . / I I \ » Pour trouver l'intégrale de cette équation, j'y introduis, au lieu de /, la variable indépendante v, puis j'ajoute aux deux membres le terme-? y étant une fonction encore à notre disposition, et enfin j'échange la va- riable V pour une nouvelle &, déterminée par l'équation Après avoir effectué ces opérations, on obtiendra P P I I dy r d'i^ ^ fa^ ^ r 1 + 7 L f \p) ^ p r ^ cy R'/J 2 1+7 d?3 ,/S7 ' p étant un facteur constant dont le but est de rendre les résultats aussi évidents que possible. » On conclut de l'équation que nous venons de trouver la forme sui- vante de l'intégrale : J' I - = 1> 4- y, cos J + (f2 sin J, L, (p,, f2 étant des fonctions à déterminer qui, dans le cas où A = /x^R^, acquièrent des valeurs constantes, mais qui en général jouissent de la pro- ■ . . I I 1 (IL do. d(û„ priete que les valeurs de -j^, -^i -~ restent toujours très petites. » Cela posé, nous introduirons, dans l'équation différentielle précé- dente, la valeur de — • En développant suivant les puissances de j- et de j^, '" J-j JL ( 22. ) nous obtiendrons le résultat ci-dessou-, dans lequel on s'est arrêté aux premiers termes, ./^/? ' ' cosSr H- -T^ smj — (p, siii j -+- çJnCosjj* » Maintenant, si nous établissons les conditions O = -^ 4- ^ cosj + -7^ sm j, l'é(]uation que nous avons déduite devient ^^ + ^ = L- - ^^^ ;^(- 9. sn.^- + ç>,cosS). Mais on ;uiia, par diftérentiation de l'expression établie de -, d:j- r d:j d:^ d'où l'on tire, en coi.iparant ces deux expressions, et maintenant ou déduira aisément les deux équations suivantes : ^/ Co de telle façon que Co deviennne égal à zéro. » Afin que L acquière la valeur 1 pour A = o, posons P* _ f/2(H-3*î)' et, dans l'hypothèse A = o, ^^v/t: e2 P H] » On a établi plus haut une valeui dey où sont négligés les termes dé- pendant de 'f/, en y introduisant A = o et la valeur que nous avons dé- duite de p, si l'on néglige toujours les tern)esen ç^, on obtiendra • A '=^' ce qui nous donne et, en conséquence, a i / I — e- COS2f . » Concevons maintenant, en particulier, le cas où est disparue la fonc- tion A. On sait qu'alors le mobile décrit une ellipse autour du centre de gravité comme centre de la courbe. Que l'on se rappelle la formule correspondant au cas que nous envisageons, il serait facile de voir qu'on doit déterminer la valeur particulière de ç), au moyen de l'expression ce qui nous donne lc\ » Dans l'état final du système, c'est-à-dire lorsque la concentration de la matière est finie, on aura A = p.,K% ( 22,3 ) d'où il résiiltf y = o, L = Cî^-- OU bien P ^ Mais, parce qu'on a maintenant a(r-v,n. f Tl 7- = I + Pcosi', Lr L on trouve, en vertu des valeurs précédentes de ip, et de L, a(t--,;=) du choléra, avec des projets de médication dé- duits plus ou moins logiquement de ces théories. La sanction expérimen- tale fait absolument défaut. Les princi|)aux moyens proposés sont les in- jeclions hypodermiques, soit de phénate de quinine (?), soit de chlorure de pilocarpine, l'emploi à l'intérieur du sulfate de quinine à haute dose, de l'eau oxygénée, de la limonade sulfurique. » Une Note sur F enchaînement des lésions et des symptômes du choléra asia- ( 225 ) tique et sur les indications qui en dérivent pour le traitement préventif et curatif de celle ititilndie mérite une place à part, parce qu'elle a été adressée par M. le D"^ Duboué, de Pau, auquel on doit la publication de plusieurs tra- vaux importants. L'auteur cherche d'abord à établir, en se fondant sur les résultats obtenus par quelques anatomo-pathologistes, que l'agent cholé- rique, introduit primitivement par les voies respiratoires, pénètre ensuite dans le système des artères et des capillaires de l'arbre aortique, où il dé- termine la desquamation de l'endothélium vascnlaire. f/agent pénètre consécutivement dans l'intestin, où il provoque la -desquamation de l'épi- thélium de la membrane muqueuse. La diarrhée qui se produit en consé- quence est due à une sorte de filtralion du sérum du sang qui se fait à tra- vers la mince couche de chorion des villosités intestinales dépouillées de leur épithélium. » En thérapeutique, la conséquence de cette théorie est qu'il n'y a qu'une seule indication pour le traitement préventif individuel et deux in- dications pour le traitement curatif. » L'indication du traitement pt éveiitif con«,\'>te à Jortifier^sic) à l'avance tout le système endothélial et épithélial, de façon à leur permettre de ré- sister lorsque l'agent cholérigène viendra à pénétrer dans l'organisme. Cela s'obtiendra en administrant journellement aux personnes exposées à la contagion deux doses de 08^^,25 chacune de tannin pur préparé à l'éther. » Pour ce qui est du traitement curatif, la première indication consiste surtout à rétablir la circulation interrompue. Le moyen d'obtenir ce ré- sultat a déjà été employé par un grand nombre de médecins. Il s'agit de pratiquer des injections intraveineuses abondantes d'un sérum artificiel auquel il conviendra, suivant M. Diiboué, d'ajouter it'"^ par litre de tannin à l'éther. » La seconde indication sera remplie en reprenant, dès que la circula- tion sera rétablie, l'emploi du tannin à la dose de 3^'', 6""^ et 8^'' par jour, dans le but de favoriser la régénération de.s endothéliums et les épithé- liuius. » Nous nous sommes borné à exposer, sans vouloir entrer dans la cri- tique. Il suffira de remarquer, pensons-nous, qu'une série d'observations cliniques et d'expériences thérapeutiques régulièrement instituées pour- raient seules permettre d'atteindre le but visé par l'institution du prix Bréant. » ( 226 ) MEMOIRES PRESENTES. M. Michel Young adresse, de Lima, par l'entremise du Ministère des Affaires étrangères, un Mémoire écrit en portugais et portant pour titre : « Théorie de la Terre ». (Renvoi à l'examen de M. Daubrée.) M. le Chargé d'affaires de Belgique e\ France exprime le désir d'ob- tenir des renseignements sur les procédés que l'on considère comme les plus efficaces pour rendre incombustibles les bois et les étoffes, en vue de prévenir les incendies dans les édifices de l'État, ( Renvoi à la Section de Chimie. ) M. le Secrétaire perpétuel signale une nouvelle série de Communica- tions relatives à divers remèdes contre le choléra. (Renvoi à la Commission.) M. J.-B. ScHNETZLER, à propos des Communications récentes de M. de Cyon sur les propriétés physiologiques et antiseptiques du borax, rappelle qu'il a adressé à l'Académie, en 1873, un travail sur le même sujet, qui a été inséré dans les Jnnales de Chimie et de Physique [S^ série, t. IV, p. 543). Une .lutre Commimication, relative également au même sujet, a été mentionnée aux Comptes rendus (t. LXXXII, p. 5i3). M. Schnetzier rappelle en outre qu'il a publié, au mois de janvier 1884, dans les Archives de Genève, un Mémoire sur les propriétés antiseptiques de l'acide formique. Une observation récente lui a montré que la bactérie du foin {Bacterium subtile), l'un des microbes les plus résistants, puisqu'il survit pendant une heure à l'action de l'eau bouillante, est tuée instanta- nément par l'acide formique : il suffit d'ajouter, à une goutte d'eau ren- fermant des milliers de bactéries, une goutte d'eau contenant un millième d'acide formique. L'eau ainsi acidulée peut donc être impunément intro- duite dans les voies digestives : l'auteur insiste sur l'intérêt qu'il y aurait à en essayer l'action sur le microbe du choléra. (Renvoi à la Commission.) 227 ) CORRESPOIVDAINCE. M. d'Andrade Corvo, nommé Correspondant pour la Section d'Éco- nomie rurale, adresse ses remerciements à l'Académie. M. le Maire de Besançon invite l'Académie à désigner un de ses Membres pour la représenter à l'inauguration de la statue de Claude de Jouffroy, qui aura lieu le 17 août prochain. L'Institut Franklin de Philadelphie sollicite l'envoi d'appareils mo- dernes ou historiques pour l'Exposition internationale d'électricité, qui s'ouvrira au mois de septembre, à Philadelphie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Mémoire de M. Tliolloii, extrait du Bullelin aslrono- miqiie publié, sous les auspices de l'Observatoire de Paris, par M. F. Tis- serand. Ce Mémoire a pour titre : « Constitution et origine du groupe B du spectre solaire. » M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une seconde série de Travaux (') adressés par M. J.-L. Soret, au nom de la Commission sismologique suisse. « Ces nouvelles publications comprennent : » 1° Une Circulaire de la Commission (juin 1882) indiquant l'échelle adoptée pour l'intensité des secousses (échelle Rossi-Forel), » 2° Le Rapport spécial de M. le professeur A. Fôrster sur le tremblement de terre du 27 janvier 1881, ressenti sensiblement au même instant (-) dans une aire de aGo""" de long sur iSS""" de large, dont Berne formait le point central. » 3" Le Rapport spécial de M. le professeur Charles Soret sur le trem- blement de terre du 22 juillet 1881, ressenti dans une aire de 460'"" de (') Voir Comptes rendus du 26 décembre 1881. ('^) Le synchronisme d'une secousse dans toute l'aire d'ébranlement s'est manifesté aussi dans quelques autres tremblements de terre, mais non point dans tous : on a souvent ob- servé une propagation successive du mouvement. ( 228 ) long (Nicc-Mulhouse), et de 240'"" de large (entre Alexandrie et les Cé- veniie.s). » 4" Le Rapport spécial de M. J. Fiùch sur une série remarquable de secousses, observées en novembre 1881 (69 secousses à des moments dis- tincts, réparties sur 21 jours). » 5" Le rapport général de M. le professeur A. Heim, secrétaire de la Commission, sur l'ensemble des treu)bieiiients de terie ressentis pendant l'année 1881 . » 6" Une Communication sur le même sujet, faite à la Société helvé- tique des Sciences naturelles, par M. le professeur Heim. » 7° Une Notice sur le même sujet, rédigée par M. le professeur F. -A. Forel. » Ces publications ('), comme on le voit, se rapportent à l'année 1881, pendant laquelle on a compté 166 secousses, se répartissant entre Sy Ireaj- blements de terre distincts. Plusieurs d'entre eux ont été ressentis dans les départements voisins de Genève (3 mars, 9 juin, 4 juillet, 22 juillet, 5 août, 25 novembre, 17 décembre). A cette époque de fréquents ébranlements du sol, a succédé une période de calme qui dure encore aujourd'hui. » ASTRONOMIE. — Obseivations de la comète Bamard, faites à Aijer ; par M. Trépied. Présentées par M. Mouchez. Éloile Dates de 1884. compai-aisuii. Juillet 23 5457 B. A. C 25 26 Date Asceiis. droite 1884. moy. lS8i,0. Il lu 5 Juillet 23 16.16.47,16 25 » 26 « (') Les cini) premiers U'iivaiix susiiieiitioiints ont été publiés dans les Juin bûcher des tellitrischcn Ohservatonuin de Bel ne, 1881 ; les deux derniers dans les Archives des Sciences fjin siijues cl ruiliticllcs de Genève, i883, t. Vtll, p. 38l,el 1884, l. XI, p. i47- Ascension dt-oilc Uocliiiaibon Grandeur. ^« - 5f . :>•-)♦•. 6,5 m s — 13.28, 5(1 -,- 3'. 22", 4 )j — 9- '.93 -t- 2.17,6 " — 6.42,43 -+- ..57,3 Réduction Déclinaison liednclion au jour nioy. 188-4,U. au jour. Autorite. + 3,90 -37"i7!3G',:. -\",6 5457 B.A.C •+•3,87 -4,6 U +3,86 -4,7 " ( 229 ) Po.iitinns apparentes de la comète. Nombre Dates Temps moyen Ascens. droite I.og. fact. Déclinaison Loj. fact. de 1884. d'Alger, h m s apparente, h m s parallaxe. apparente, n , « parallaxe. comp. Juillet 23.. 9.28. I 3 16. 3.22,56 9'4o5 -37.14.18, ,4 o,go8 10: 10 a5.. g. i3 . 35 16. 7.49.10 9 , 3o6 -37.15.23, 2 0,916 5:5 26.. 8.50.IO 16.10. 8,59 9. "84 -37. .5.43, .6 0,922 5:5 » Juillet 23. — L'éclat du noyau est comparable à celui d'une étoile de 1 1^, 5 grandeur. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la distribution desfacules à la surface solaire pendant l'année i883. Note de M. P. Tacchini. « Rome, I" août i88'|. » Dans ma Note du 9 janvier 1884, j'ai déjà dit que le nombre des jours d'observation a été de 291 pour les taches et tacules solaires. J'ai déduit, des angles de position, les latitudes héliographiques des facules; la fré- quence, dans chaque zone de 10" en le", (st représentée par les chiffres suivants : Latitude héliographique. 1883. Fréquence des facules I" trimestre. 2' trimestre. 3" trimestre. 4* trimestre. Année. 0 0 90 + 80 o 0 0 0 0 80 + 70 O 0 0 0 0 70 -+-60 o 0 0 0 0 60 + 5o 0 0 0 0 0 5o -t- 4o 1 0 0 , 2 40 + 3o 7 I 0 J 9 3o 4- 20 22 '9 7 16 64 20 + 10 34 44 52 59 '79 10 — 0 27 34 42 59 162 0 — 10 25 24 33 62 '44 10 — 20 35 36 58 61 190 20 — 3o '4 '9 ■^7 23 93 3o — 40 0 4 7 6 '7 4o — 5o 0 0 0 0 0 5o — 60 0 0 0 0 0 60 — 70 0 0 0 0 0 70 — 80 0 0 0 0 0 80 — 90 0 0 0 0 0 '. R., 1884, 2' Semestre. (T. XCIX, JN" K.) 3i ( 23o ) » Dans le premier et le second trimestre, les facules présentent deux maxima, entre ± 10° et zb 20°; la fréquence est un peu plus grande dans l'hémisphère boréal du Soleil. Pour le troisième trimestre, ces deux niaxinia ne sont plus aussi bien marqués qu'auparavant, ni aux mêmes latitudes, et les facules sont bien plus nombreuses dans l'hémisphère aus- tral. Dans le dernier trimestre, on peut dire que les deux maxima ont dis- paru et qu'on a seulement nue large zone équatoriale, avec une grande fréquence du |)hénomène : on a encore un plus grand nombre de facules dans l'hémisphère sud, comme dans le trimestre précédent. » Cette fréquence des facules dans une large zone équatoriale, pendant le troisième et le quatrième trimestre, se trouve d'accord avec la distribution des protubérances, quoique celles-ci soient assez fréquentes dans des lati- tudes bien plus élevées, où il n'y a pas de taches ni de facules. « » Enfin, la plus grande fréquence des facules dans la zone équatoriale ± 20° correspond à la période de la plus grande fréquence des taches, qui apparaîtaussi pendant le quatrième trimestre 1 883 : cependant, la fréquence ne doit pas être confondue avec la grandeur des groupes de facules, qui, dans l'année i883, a présenté des maxima coïncidant avec les minima des taches, comme nous l'avons indiqué dans les Comptes rendus du 1 i février 1884. » ASTRONOMIE. — Sur une lunette astronomique fixe. Note de M. G. Hermite, présentée par M. Bertrand. « L'étude de l'équatorial coudé de M. Lœwy m'a conduit à une modi- fication que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » L'instriuneiit monté en équatorial comprend deux parties : l'une mo- bile, l'autre immobile. La p;irtie immobile, d'une stabilité absolue, se compose du tube de la lunette dirigé parallèlement à l'axe du monde. La partie mobile comprend l'objectif et divers accessoires permettant d'ob- server tous les points de la voûte céleste à l'aide de deux mouveuients qui leur sont cominiuiiqués à volonté par des roues édentées; l'une de ces roues reçoit le mouvement parallaclique. » i" L'objectif est placé, non pas perpendiculairement à l'axe du tube, comme dans une lunette ordinaire, mais parallèlement à cet axe et dans une boîte de section triangulaire. Dans l'une des parois de cette boîte est adapté à frottement doux le tube de la lunette. La paroi qui lui est per- pendiculaire porte l'objeci if. La troisième paroi, inclmée à 45°, porte un ( .3. ) miroir plan destiné à recevoir les rayons lumineux venant de l'objectif et à les réfléchir dans l'intérieur de la lunette jusqu'à l'oculaire. Cette boîte est fermée latéralement pour empêcher l'introduction de rayons étran- gers. )• Il suit de cette disposition que, en faisant tourner la boîte autour du tube de la lunette, l'observateur verra tous les points du ciel situés sur l'équa- teur céleste. Ce mouvement de rotation correspond donc à celui d'un équalorial autour de l'axe d'ascension droite. » 2" Pour obtenir le second mouvement de rotation correspondant à celui d'un équatorial autour de l'axe de déclinaison, une nouvelle boîte, portant un miroir incliné à 45° par rapport à l'objectif, peut se mouvoir , circulairement autour de celui-ci. Cette boîte est ouverte vis-à-vis du mi- ron-. » Parconséquent, le premier miroir, ou intérieur, et l'objectif peuvent se mouvoir dans un plan perpendiculaire au tube de la lunette, et le deuxième miroir, ou extérieui', qui est destiné à recevoir tous les rayons devant par- venir à l'observateur, possède deux mouvetnenis, l'un solidaire du précé- dent, l'autre perpendiculaire à ce dernier. Ces deux mouvements peuvent lui être communiqués indépendamment l'un de l'autre. « Si l'on place la boîte u° 2 de manière que son miroir reçoive les rayons parallèles à l'axe de la lunette, on visera évidemment le pôle. En faisant tourner tout l'appareil autour de l'axe de la lunette à l'aide de la roue c, le pôle restera toujours dans le champ de l'instrument. Mais si l'on communique aux deux boîtes un mouvement à la fois commun et indé- ( 232 ) pendant par les roues c et d, la lunette ne recevra plus les rayons lumi- neux parallèles à son axe, mais bien des rayons provenant de parallèles célestes d'autant plus éloignés du pôle que l'on a fait tourner plus forte- ment la boîlen" 2. En appliquant un mouvement d'horlogerie à l'appareil, on pourra donc suivre les astres dans leur mouvement diurne. » Des graduations gravées sur les deux roues qui mettent en mouvement les deux boîtes donnent l'ascension droite et la déclinaison. Une petite lu- nette semblable à un chercheur permet à l'observateur de lire ces gradua- tions. Les verniers seront mis en mouvement à distance et, au besoin, élec- triquement. » Dans celte description sommaire?, j'ai seulement voulu indiquer les principes de l'appareil. )) Chacun peut se rendre compte que, comme d^ns l'équatorial de M. Lœwy, l'observateur pourra être installé très confortablement. » De plus, le tube de la lunette, dont les dimensions n'ont, pour ainsj dire, plus de limite, pourra être construit même en maçonnerie. » Enfin, la partie mobile, qui est de faible dimension, ayant seule besoin d'être protégée, il en résulte l'économie d'une coupole. » Conséquences générales : diminution considérable du prix des grands inslrimienls astronomiques et facilité des observations. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la valeur absolue de la composante horizontale du macjnétisme terrestre à Paris [parc Saint-Maur). Note de M. Ma.scart. « L'organisation d'un service régulier d'observations magnétiques à l'observatoire du parc Saint-Maur exigeait la détermination de la com- posante horizontale en valeurs absolues; il me paraît utile d'indiquer la manière dont cette mesure importante a été effectuée. M La méthode de Gauss paraît une de celles qui comportent la plus grande exactitude. On fait d'abord osciller un barreau aimanté sous l'in- fluence de la Terre; on le place ensuite à une certaine dislance d'un autre barreau soumis à l'action de la Terre et l'on note la déviation qu'é- prouve ce dernier. » Soient M le moment magnétique du barreau, K son moment d'inertie, T la durée des oscillations mfinimenl petites, ( 233 ) R la distance des centres des denx barreaux, a la déviation du barreau auxiliaire, a une constante à déterminer par expérience. " Et) supposant que le barreau déviant soit perpendiculaire au méri- dien magnétique et dirigé vers le milieu du barreau dévié, ce qui corres- pond à la première disposition de Gauss, on a "=ï^'^jûfsrV-K('^p> » Si le barreau déviant restait perpendiculaire à la direction du bar- reau dévié, on devrait remplacer tanga par sina. Les deux quantités dont la mesure présente surtout des difficultés sont K eia. » Les barreaux avaient une forme géométrique simple, parallélépipède rectangle ou cylindre, et l'on déterminait le moment d'inertie par le poids et la longueur. » La valeur du terme de correction .x = -— se détermine en mesurant K" les déviations a et a' qui correspondent à denx distances différentes R et R'. On sait d'abord que, pour annuler autant que possible le terme suivant de la série, la longueur L du barreau déviant doit être double de celle du barreau dévié; dans ces conditions, l'erreur relative sur le calcul de x est minimum quand le rapport des distances est égal à 1,29. » Si l'on suppose que les distances R et R', ainsi que la première dévia- tion a, soient connues en toute rigueur, l'erreur relative de la composante horizontale, correspondant à une erreur 3 à 4 ^- D 0,1941 5 0,19424 "t" 9 9 » t à 2 .s. C o, ig4'4 0.19424 H- 10 12 » 2 à 4 S- C o,i9'J22 0.19423 + 1 13» 5 à6s. D 0,19433 0,19440 + 7 16 » 3 à 5 s. C 0,19410 0,19425 -f- 1 T Courbe agitée. iG >• 9 il II m. C 0,19380 0,19355 — 15 •}.'] » 8 à 10 m. D o, 19397 o, 19384 — 13 » Il en résulte que la valeur moyenne de la composante horizontale à l'observatoire du parc Saint-Manr, le i*"^ juillet 1884, est, en unités C.G.S., H := 0,1 94 '4 — 0,00012. » Comme les plus grandes erreurs correspondent généralement à des* troubles magnétiques indiqués par la courbe des variations, l'erreur pro- bable est, en réalité, un peu plus faible, et inférieure à 0,0001. » PHYSIQUE. — Nouvel appareil pour recueillir l'acide carbonique neigeux. Note de M. Ducretet, présentée par M. Cailletet. « Depuis Thilorier, les physiciens se servent, poui- recueillir la neige d'acide carbonique, d'une boîte en cuivre mince, ayant la forme de deux hémisphères, munis de manches isolants. Il arrive souvent que, en em- ployant cette boîte métallique, on ne recueille que de très petites quan- tités de neige carbonique. » Les récentes recherches de M. Cailletet ayant nécessité la production de grands volumes d'acide carbonique neigeux, j'ai construit, sur ses in- dications, un nouvel appareil dont les résultats sont des plus satisfaisants. » Cet appareil se compose d'un cylindre R faisant fonction de récipient; il est muni d'un couvercle G, qui peut être immobilisé au moyen d'une fermeture à baïonnette ii' ; un tube T' est fixé obliquement sur le cou- [ 9.56 ) vercle au moyen d'une pièce en cuivre; enfin un manche creux T com- plète l'appareil. Toutes les pièces sont en ébonite, corps mauvais conducteur de la chaleur. » Lorsqu'on veut obtenir de l'acide carbonique neigeux, on introduit dans le tube T' l'ajutage en cuivre, par lequel s'échappe l'acide carbonique liquide contenu dans une bouteille métallique. Dès que le robinet est ouvert, le liquide, projeté avec force contre le fond du cylindre en ébonite, se transforme en neige, qui remplit bientôt tout l'appareil. Il suffit alors de démonter le couvercle pour retirer la neige accumulée. Le gaz non con- densé et l'air entraîné s'échappent par les orifices t et i', qu'on a garnis de toile métallique fine, et sortent dans l'air par un orifice o de petit dia- mètre qui termine le manche M. » Le remplacement du laiton parl'ébonite dans la construction de l'ap- pareil, la disposition du tube oblique qui permet au liquide projeté de développer un travail énergique, enfin la détente qui s'opère dans des con- ditions favorables, permettent d'obtenir avec cet appareil un rendement bien plus grand que celui de l'appareil de Thilorier. » Je dois signaler enfin un fait intéressant, qu'on observe pendant le fonctionnement de cet appareil. Les parcelles d'acide carbonique, en frot- tant énergiquement contre les parois d'ébonite, dégagent une quantité d'é- ( 2^7 ) lectricité suffisante pour produire un jet continu d'étincelles, d'inio lon- gueur de plus de o"',oi, qui jaillissent entre la garniture métallique du tube T' et l'ajulage fixé sur le récipient qui contient l'acide carbonique; c'est là une machine Armstrong d'un nouveau genre. » J'espère que l'appareil dont je viens de donner la description rendra de réels services aux physiciens qui s'occupent de la production de basses températures. » CHIMIE. — Sur la décomposition de la fonte blanche par la chaleur. Note de M. L. Forqcicnon, présentée par M. Debray. « Les recherches que j'ai exécutées autrefois sur la fonte niallénble m'a- vaient conduit à en expliquer très simplement la fabrication industrielle et les propriétés. Il suffisait d'admettre que la fonte blanche, à une tempéra- ture légèrement inférieure à son point de fusion, se dédouble en graphite libre et en un carbure de fer moins riche en carbone. Les nouvelles expé- riences que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie ont eu pour but de vérifier directen)ent cette hypothèse, en exposant la fonte blanche à la seule action de la chaleur, dans un vide aussi parfait que pos- sible. » Sans entreprendre de décrire avec détails le dispositif dont j'ai fait usage, je dirai seulement que la fonte, protégée |)ar une armature en pla- tine, n'avait aucun contact avec les parois de l'appareil. Ou a desséché cet appareil en y faisant le vide à un grand nombre de reprises, et eu y \ni^- saiit rentrer chaque fois, à une température d'environ 200°, de l'hydro- gène pur qui circulait très lentement à travers une longue colonne d'acide phosphorique anhydre, constanunent refroidie. Le chauffage au rouge ne commençait que lorsque tout le système, maintenu vers 200", avait gardé pendant au moins douze heures, sans variation aucune, le meilleur vide de la pompe à mercure. Les gaz occlus étaient d'ailleurs évacués au fur et à mesure qu'ils se dégageaient, en sorte qu'à aucun moment la pression n'a dépassé un demi-millimètre de mercure. » La fonte, chauffée ainsi vers 900" à 1000" pendant plusieurs jours, n'a éprouvé ni fusion, ni ramollissement; elle est devenue franchement mal- léable. Sa surface s'est recouverte d'une efflorescence grisâtre, terne, qui laisse une trace sur le papier ou sur le biscuit de porcelaine. La cassure est G. R., iSS;',, J- Semestre. (T. XCIX, N° 3. ) 32 ( 238 ) tanrôt d'un noir uniforme, comme celle d'un crayon de plombagine, tan- tôt elle est criblée de points noirs assez gros, disséminés régulièrement dans la pâte métallique. Ces points noirs sont constitués par un graphite amorphe, dont je nie propose d'étudier les dérivés d'oxydation. » L'analyse, faite par la méthode de M. Boussingault, a donné : Expérience I. Chauffée 172 heures Non chauffée. dans le vide. Carbone coml)iné 2,959 0,895 Graphite o 2,061 2,959 2,956 • Expérience II. Chauffée 196 heures Non chauffée. dans le vide. Carbone combiné '1,824 i , iSg Graphite , o ( ,676 2,824 2,835 » La fonte employée est une fonte au bois, marque D. P., qui m'a été obligeamment fournie par la maison Dalifol. Elle contient à peine un on deux millièmes de manganèse. » Il me paraît vraisemblable que cette décomposition partielle de la fonte, inverse de la cémentation du fer doux, dépend d'un état d'équilibre qui tend à s'établir entre le carbone, le fer et le carbure de fer, la propor- tion relative de chaciHi de ces corps étant fonction delà température. Depuis longtemps, M. Berthelot a découvert et formulé les lois qui président à beaucoup d'équilibres analogues très nombreux et très importants en Chimie. » Celui-ci me paraît offrir quelques particularités intéressantes. D'abord la quantité du graphite mis en liberté, quand la température croît, passe évidemment par un maximum, puisque le carbure de fer primitif serait intégralement régénéré par la fusion. En second lieu, on rencontre ici un phénomène bien rare, peut-être même unique : le dédoublement d'un solide homogène en deux autres corps également solides, et sans aucune tension de vapetn* appréciable à la températiu'e de l'expérience. » {^39 ) CHIMIE ORGANIQUK. — Sur la (onslitulioii de cjuelciues composés élémentaires du cyanogène. Note de M. G. Calmels ('), présentée par M. Debray. « J'ai recherché, à propos d'un dernier travail, s'il n'y aurait pas d'au- tres cyanures que le cyanure d'argent capables de former, par l'aclion des iodures alcooliques, des carbylamines. » 20^' de cyanure de mercure finement pulvérisé ont été arrosés de poids égal d'iodure de uiéihyle, et le tout a été chauffé à iio°, en tube scellé, pendant une demi-heure. La masse, devenue rouge foncé et pâteuse, consiste en un produit goudronneux, formé par la polymérisation de la carbyLimine au moment de sa formation; en iodure de mercure Ubre, mais que le goudron formé empêche de se réunir, et en méthylcarbylamine, que l'on isole par distdiation et que l'on rectifie plusieurs fois. Hg(f^^c"^(CH'ir=HgP + (C = Az-CH')^ » Du cyanure de zinc sec a été mêlé à de l'iodure d'êihyle et chauffé au réfrigérant ascendant; au point débullilion de l'iodure, la réaction est très lente, el il faut deux jours de chauife pour opérer une transformation appréciable en éthylcarbylamine. Au bout de ce temps, l'iodure distillé s'est partagé en deux couches; la supérieure, rectifiée, représente de l'éihyl- carbylamine. Ce qui fait qu on ne réussit pas toujours avec les cyanures autres que les cyanures alcalins (isocyanures métalliques), c'est que la température à laquelle le cyanure peut se transformer en iodure est va- riable; or, à une température élevée, la carbylamine qui s'est formée se détruit. » Certains faits m'ont porté à rechercher si, parmi les dérivés halogènes du cyanogène, l'iodure ne présenterait pas la constitution du cyanure d'argent. Dans du zinc élhyle en solution étliérée, j'ai fait tomber, goutte à goutte, une solution éthérée d'iodure de cyanogène; immédiatement il se fait un précipité de cyanure de zinc, et de l'iodure prend naissance. Mais, h'i, sur du méthyliodure de zinc solide, on répète la même opération, réchauffement énergique qui se produit fait que, simultanément, il existe de l'iodure et du cyanure de zinc, de l'iodure de méthyle et de la méihyl- (') Travail du laboratoire de Clinique de l'Ilôlel-Dieu. ( 24o ) caihylamine, plus le produit résineux proveDaiil de cette dernière. Deux réactions consécutives se sont établies. » Si, en tube scellé, on chauffe une solution éthérée de mercure niétliyle et de la quantité correspondante d'iodure de cyanogène à ,5o", on voit se déposer du cyanure de mercure sur les parois du tube, et l'on constate le fait en arrêtant là l'opération; mais, si l'on chauffe à i lo", la réaction inverse se produit, et il se fait de l'éthylcarbylamine en même temps que de l'iodure de mercure apj)arait. » D'ailleurs, si, dans uu long tube, on place des fragments de zinc et si l'on verse une solution éthérée d'iodure de cyanogène, de l'iode est immé- diatement mis en liberté et il se f tit tout d'abord du cyanure de zinc; il faut attendre vingt-quatre heures pour que l'iode soit absorbé à son tour. Ces faits montrent que le cyanure métallique se forme de préférence à l'iodure; mais ils montrent aussi qu'on ne peut se baser sur les faits précé- dents pour admettre une formule C = Az — I de l'iodure de cyanogène; car, en réalité, on passe toujours par un cyanure métallique à constitution déterminée dans l'action de cet iodure sur les radicaux organo-métalliques. Il faut donc prendre, pour cette démonstration, un radical organo-métal- lique à métal dont le cyanure n'existe pas, de façon à passer dir."Ctenient du cyanure CAzl au cyanure organique. J'ai choisi l'aluminium éthyle. » De l'aluminium éthyle a été préparé d'après la méthode à l'alliage de sodium; puis, dans sa solution éthérée, j'ai versé, goutte à goutte, de l'iodure de cyanogène en solution. De l'iodure d'aluminium se précipite, et, si l'on met à part luie action secondaire, due à l'action de l'iodure d'aluminium sur l'iodure de cyanogène, action qui donne lieu à une petite quantité de produit goudronneux et une mise en liberté d'iode, la réac- tion est Dans cette réaciion, on recherche vainement trace d'éthylcarbylamine. L iodure doit donc être écrit i ? et sa constitution est exactement sem- blable à celle du chlorure cl du bronuue. La réaction de Gall doit être interprétée comme il suit : 'C = Ay,\2 iAz==C /C = Az Zn(CMl*j=+ ;,_^ )=/n C = Azy (Az=C \C-H Par uii(;ialioii alumiqiic. ( 24i ) » En résumé, il existe bien réellement des cy;iiiuies et des isocyanures parmi les dérivés les plus simples du cyanogène, et leur constitution se traduit par ceci que, flans les cyanures alcalins, le radical est fixé sur le carbone, tandis que, dans les dernières sections, il est fixé sur l'azote. Seulement, tandis que, pour les cyanures alcooliques il n'existe qu'un ou deux exemples de formation d'un nilrile à la place d'une carbylamine qui aurait dû prendre naissance, ce qui permet l'existence de deux séries non réversibles (A. Gautier), ici la transposition est la règle, et, d'emblée, le cyanure affecte la constitution qui lui est propre, de quelque manière qu'on cherche d'ailleurs à le produire. » L»s faits nouveaux que j'exposerai prochainement siu' l'acide cyan- hydrique et sur le fulminate d'argent, et les formules de constitution que j'adopte pour ces derniers composés sont en étroite liaison avec les faits précédents. » THYSiOLOGlli. — Sur la sensibilité visuelle. Note de M. H. Parinaud, présentée par M. Charcot. « L'étude des difféienlcs formes d'amblyopie conduit à des déductions importantes sur la nature de nos perce|)lions visuelles, sur le rôle respectif de la rétine et du cerveau dans l'élaboration de ces perceptions. » a. La sensibitilé pour la lumière, ou faculté de percevoir la clarté des lumières, peut être modifiée par deux ordres de lésions : les unes périplic- rujues sont celles qui inU'iessent la couche rétinopigmentaire et le pourjjre visuel : lorsque la réduction de la sensibilité atteint un certain degré, elle produit l'héméralopie (' ) ; les autres centrales sont particulièrement celles qui intéressent le système seiisitif dans son ensemble. L'aneslhésie pour la lumière de cause cérébrale diffère de celle qui tient à une lésion du pourpre, par l'absence d'héméralo|)ie, par la co(nplication fréquente de dyschro- matopsie, et encore |)ar ce fait important que la perception des différentes lumières est quelquefois modiiiée très inégalement. Certaines couleurs, le rouge spécialement, peuvent, dans ces conditions, produire la sensation de lumière avec une intensité beaucoup plus (aible que la hunière blanche elle-même. ) Voir ma Note sur l'/tciiicrtilopie et Us Jonctions du puarprc visuel. [Comptes rendus, \." août i88i.) ( 242 ) » h. Sensiliililé pour les couleurs; ses rapports avec la sensibilité pour la lu- mière. — La dyschromatopsie a toiijouis une cause cérébrale. Les faits pathologiques sont aussi incompatibles avec la théorie de Heluihollz qu'avec celle de Héring; ils concordent mieux avec celle de Preyer ou de Donders, mais il ne semble pas que nos sensations de couleur puissent se prêter, quant à présent, à une systématisation rigoureuse. » Toute réduction de la sensibilité pour la clarté des lumières entraîne une réduction corrélative de la sensibilité chromatique; mais la réciproque n'est pas vraie : la cécité d'une couleur est compatible avec une perception normale de la clarté de cette couleur. Il semble toutefois que, dans le daltonisme, congénital ou acquis, la sensation de couleur soit viciée |)lutôt qu'abolie; elle est remplacée par celle du gris. » La double sensation de clarté et de couleur ne suppose pas une double impression et une double transmission ; une lumiéie rigoureusement simple produit les deux sensations aussi bien que les lumières composées. La spécialisation de l'impression unique en àeux sensations a lieu dans le cerveau. Pour des raisons semblables, la multiplicité de nos sensations de couleur ne suppose pas dans le nerf optique des fibres de qualité diffé- rente. » c. Perception des formes; ses rapports avec la sensibilité pour la lainière et les couleur's. — La perception des formes, qui correspond à l'acuité vi- suelle proprement dite, est surtout intéressée par les lésions périphériques. Dans les atrophies du nerf optique, une réduction considérable de l'acuité visuelle est com|)atible avec une perception lumineuse et chromatique normale. Dans les lésions centrales, une acuité visuelle normale est com- patible avec une réduction notable de la sensibilité pour la lumière et les couleurs, et même avec une cécité absolue pour les couleurs. » L'indépendance relative de l'acuité visuelle et de la sensibilité pour la lumière concorde avec ce que nous savons de l'influence de l'éclairage sur l'acuité visuelle. » L'indépendance de l'acuité visuelle et de la sensibilité pour les cou- li urs n'est nullement en contradiction avec cette conclusion, renfermée dans ma première Note, que l'unpression lumineuse qui sert à la percep- tion des formes et des couleurs se fait par les mêmes éléments (cônes), et qu'elle est distincte de celle qui arrive au cerveau pur l'intermédiaire du pourpre et des bâtonnets, cette dernière étant en rapport avec la sensation diffuse de lumière. » ( 2Zi3 ) PHYSIOLOGIE. — Recherches sur le rôle biologique de l'acide phosphoriqiie. Note de M. A. 3Iairet, présentée par M. Charcot. « Si le taux de l'acide phosplioriqiie contemi dans les urines est dans un rapport étroit avec l'alimentation, ainsi que le prouve l'influence qu'exerce celle-ci, suivant sa richesse, sur l'élimination des phosphates, la connaissance du rôle que joue cet acide dans la constitution de nos tissus et la persistance des phosphates dans les urines pendant l'état d'ina- nition semblent indiquer que ces sels ont un rôle biologique. » Des recherches assez nombreuses ont déjà été faites à ce sujet, mais les résultats qui s'en dégagent sont contradictoires. Nous avons repris cet ordre de recherches, et, nous mettant à l'abri des causes d'erreurs qu'on retrouve dans les expériences des auteurs qui nous ont précédé (voir notre Travail intitulé : Recherches sur r élimination de l'acide phosphorique chez l'homme snin, l'aliéné, l'épileptique et l'hystérique), nous nous sommes de- mandé s'il existe quelque rapport entre l'acide phosphorique d'une part; l'activité musculaire, l'activité intellectuelle et la nutrition générale d'autre part. Nous avons étudié l'élimination des phosphates par les urines pen- dant les vingt-quatre heures, à l'état de veille et de sommeil, chez des in- dividus à l'état de repos ou au contraire soumis à un travail musculaire ou à un travail intellectuel. Puis l'influence qu'exerce chacun de ces fac- teurs sur cette élimination nous étant connue, nous avons interprété les résultats obtenus; il ne suffit pas de constater, sous l'influence d'un travail quelconque, du travail intellectuel par exemple, des modifications dans l'excrétion de l'acide [)hosphorique, pour qu'on soit en droit d'attribuer ces modifications au système nerveux; l'économie forme un tout, une unité, et le cerveau en travaillant peut retentir siu" d'autres organes, mo- difier les échanges qui se passent dans leur intérieur et, par suite, peut- être l'élimination de l'acide phosphorique. Pour arriver à la solution des différentes questions qui précèdent, nous avons dû étudier comparative- ment l'élimination de l'azote, celles de l'acide phosphorique ruii aux alcalis et de l'acide phosphorique uni aux terres. » Nutrition générale et acide phosphorique. — Lorsqu'on étudie compa- rativement, chez des individus à l'état de repos, l'élimination de l'azote et de l'acide phosphorique dans les différentes périodes de la journée, on voit, d'une part, pendant le sommeil, diminuer en même temps l'élimina- tion de l'azote et de l'acide phosphorique, soit de l'acide phosphorique ( 244 ) uni aux terres, soit de l'acide phosphoriqne uni aux .dcalis; d'autre part, pendant les autres périodes de la journée en rapport avec l'activité de la veille, augmenter en même temps l'élimination de l'azote et des pliospliates alcalins et neutres. Or, comme, dans ces cas, les uiodiBcations prodnites dans l'élimination de l'azote traduisent le pins ou moins d'activité dans la décomposition des matières albumiuoïdes et que cette décomposition ne peut être rattachée qu'à l'ensemble des écliangps nutritifs qui se passent dans nos différents tissus, c'est-à-dire à la nutrition générale, on est amené à rattacher à cette même nutrition les modifications produites dans l'élimi- nation de l'acide phosphorique. Nous pouvons donc dire : L'élimination de l'acide phosphorique est liée à la nutrition générale; l'élimination des phosphates, phosphates terreux et phosphates alcalins, suit une marche parallèle à la décomposition des matières albuminoïdes, c'est-à-dire à l'éli- mination de l'azote. » Travail musculaire et acide phosphorique. — Le travail musculaire mo- difie ou non l'élimination de l'acide phosphorique, suivant son intensité et la richesse de l'alimentation. » a. Chez un même individu, et par un mé ne travail, plus la nourriture est riche, moins l'influence de ce travail se marque sur les urines, et lorsque cette richesse est suffisamment grande, aucune modification ne se produit dans l'élimination des phosphates. !• Exemples : un imiivitlu soumis à un régime végélal rend, par vingt-quatre heures : « I" A l'état de repos: azote, 19='', 3o; acide phosphorique total, af,o3; acide phos- phorique uni aux teires, o^'', 5i; acide phosphorique uni aux alcalis, i", 62. u 2" Soumis à un travail musculaire : azole, 9.^'', 68; acide phosphorique total, 2'^ 3^ ; acide phosphorique uni aux terres, o",45; acide phosphorique uni aux alcalis, iS'',q2. » Ce même individu, soumis à un régime mixte, rend, par vingt-quatre heures : >> 1" A l'étatde lepos : azote, 2i8'',i'j; acide phosphorique total, 2«'",i i; acide phospho- rique uni aux terres, o»'', 54; acide phosphorique uni aux alcalis, i^'',5']. » Soumis au même travail que précédemment : azote = aîS', 55 ; acide phospliorique total = 2^'', 2'j ; acide phosphorique uni aux terres = o^'', 53 ; acide phosphorique uni aux alcalis = i^'', 74- )) Chez ce même individu, soumis à un régime animal, le même travail musculaire qui modifiait tout à l'heure l'climinalion de l'acide phosphorique ne le modifie plus. » Chez un même individu, l'alimentation restant la même, un travail (l'intensité variable marquera ou noti son action sur l'élimination de l'acide phosphorique. Ainsi, si, chez l'individu précédent, soumis au même régiiue mixte que celtii attquel il était soumis lorsque le travail était plus intense, ( 245 ) nous diminuons l'intensité du liav;ul, aucune moditicalion ue se produit plus dans l'élimination de l'acide phospliorique. » Evidemment, les résultats négatifs que nous avons obtenus lorsque le travail muscidaire est peu intense, ou lorsque l'alimentation est très riche, ne contredisent pas les résultats positifs que nous avons obtenus lorsque ce travail est plus intense et l'alimentation moins riche; ils ue prouvent pas que le travail musculaire n'emploie pas pour se produire de l'acide phospliorique; ils prouvent seulement qu'il existe un rapport étroit entre la richesse de l'alimentation en acide pliosphorique et l'inteiisiié du travail musculaire. Lorsque cette richesse est assez grande, elle pallie les perles en phosphates que fait l'économie sous l'influence de l'activité musculaire; lorsque cette richesse n'est pas suffisante, l'activité musculaire uiarque son action sur l'élimination de l'acide phospliorique et de l'azote relie augmente le chiffre de ces substances excrétées par les urines; mais l'aug- mentation de l'acide phospliorique porte exclusivement alors sur l'acide phospliorique uni aux alcalis; par consécjuent, nous pouvons dire : » i" Le travail musculaire emploie pour se produire de l'acide {dios- phorujue; » 2" Lorsque l'intensité du travail dépasse la richesse de l'aliinentation, il augmente l'élimination par les urines de l'azote et de l'acide phosplio- rique uni aux alcalis. )) D'oLi viennent les phosphates alcalins rendus en plus par les urines sous l'influence ilu travail musculaire? » Lorsque chez des chiens a jeun depuis Irente-six heures, et soumis à un travail musculaire (course d'une durée de deux heures), on étudie comparativement le sang de l'arlere et celui de la veine fémorales, on trouve plus d'acide pliosphorique dans le sang de la veine que dans le sang de l'artère : exemple, 1000"" de sang venu ux renferment o'^"', 55i d'acide phospliorique uni aux alcalis, taudis que 1000"" de sang artériel renferment o's'',4y4' IJ'où ces deux conclusions : » 1" Le muscle emploie de l'acide pliosphorique pour produire du travail ; » 2° L'acide phospliorique tju'on retrouve m excès dans les urines sous l'influence du travail musculaire est de l'acide phospliorique de déchet. » Le muscle est donc une des sources de 1 acide phospliorique cju'on retrouve en plus dans les urines sous l'inllueuLe du travail musculaire. Nous pouvons dire : C. R., 1S84, J" Semescre. (T. \C1X, IN° o. ) 33 ( 246 ) » i" L'élimination de l'acide phosphorique est liée à la nutrition et au fonctionnement du muscle; » 2° Le travail musculaire marque son action sur l'acide phosphorique éliminé par les urines en augmentant le chiffre des phosphates alcalins. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — De la durée de rimmunUé vaccinale anticharbonneuse chez le lapin. Note de M. Feltz. « Dans ma Note présentée à l'Académie des Sciences le 6 novembre i 882, concernant l'atténuation du virus charbonneux et les vaccinations contre le charbon, j'ai mentionné diverses séries d'expériences, effectuées sur des lapins et sur des moutons. Les vaccinations avec des virus atténués, dans mon laboratoire, avaient mis à l'abri du charbon le plus virulent les diffé- rents animaux soumis à l'expérimentation. J'ajoutais à cette Note : " Eu » août j'ai fait tuer, pour raison d'économie, plus de 3o lapins vaccinés; » j'en ai conservé 6 pour me rendre compte ultérieurement de la durée de » l'immunité vaccinale. » » 7 mois après la vaccination anticharbonneuse, j'ai inoculé à ces 6 la- pins une culture de charbon très virulente, pour vérifier la permanence de l'immunité vaccinale. Le même jour, je fis subir la même opération à 6 la- pins frais, en me servant de la même culture charbonneuse que pour les lapins vaccinés ; ces 6 témoins périrent charbonneux, les troisième et qua- trième jours après l'inoculation du charbon. Les 6 lapins vaccinés ne présentèrent pas le moindre signe de charbon et restèrent bien portants. La conclusion s'imposait : mes G lapins étaient encore vaccinés contre le charbon, ly mois après l'opération de la vaccination. Je recommençai la même expérience sur ces 6 lapins et sur 6 témoins avec du sang charbon- neux, fourni par M. Dieudonné, vétérinaire à Vie. Cette expérience fut faite en présence de "\i. Dieudonné, à 9 mois de distance de la première, par conséquent à 17 mois de la vaccination. Les résultats furent des plus con- cluants : tous les témoins moururent charbonneux, du troisième au qua- trième jour; 4 des lapins vaccinés en juillet 1882 eurent le même sort, 2 seulement survécurent et ne présentèrent pas de signes de charbon. » 4 de mes lapins n'étant donc plus à l'abri du charbon, et 2 résistant encore à cette affection, je crus pouvoir conclure que mes lapins vaccinés en juillet 1882 se trouvaient, 17 à 18 mois après, à l'extrême limite de l'immunité vaccinale. La durée de l'immunité serait donc pour le lapin de 17 à 18 mois; en effet, 6 semaines après cette dernière épreuve, les deux ( 347 ) Inpins survivants moururent charbonneux à la suite d'une nouvelle inocu- lation de charbon très virulent. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur un filtre donnanlde l' eau physiotogiquement pure. Note de M. Ch. Chambeklaxd, présentée par M. Bouley. « Depuis les travaux de M. Pasteur et ceux qu'ils ont provoqués, la doctrine d'un contage vivant dans la production et le développement des maladies contagieuses a pris une très grande importance. L'étude atten- tive des propriétés des microbes et des conditions de propagation des ma- ladies tend à montrer que les microbes pathogènes ne sont pas dans l'air, ou du moins ne s'y trouvent qu'à l'état exceptionnel. C'est surtout dans les eaux que sont les microbes et leurs germes, et cela se conçoit aisé- ment, si l'on réfléchit que les produits de toutes les fermentations et de toutes les décompositions arrivent finalement, soit par les [)luies, soit par les infiltrations dans le sol, soit par les égouts, dans les eaux des puits ou des cours d'eau. Aussi l'eau est-elle considérée comme un des agents prin- cipaux de la propagation des maladies. 11 était donc de la plus hante im- portance, au point de vue de l'hygiène générale, d'avoir un filtre débar- rassant l'eau de tons les microbes qu'elle contient, de façon à rendre les eaux de boisson tout à fait pures. » Je suis arrivé à ce résultat par la filtration à travers un vase poreux en porcelaine dégourdie, modede filtration qui est employédans le laboratoire de M. Pasteur pour séparer les microbes de leurs milieux de culture. J'ai constaté que les eaux, même les plus impures, filtrées à travers ces vases, ne contenaient plus ni microbes, ni germes. Elles peuvent être ajoutées en proportion quelconque dans les liquides les plus altérables sans provoquer la moindre altération. Elles ne renferment donc aucun germe de mi- crobes. " Jj'appareil que j'ai l'boutieur de présenter à l'Académie s'adapte di- rectement sur la conduite d'eau et fonctionne par l'effet de la pression qui existe dans les conduites ('). Sous luie pression de deux atmosphères environ, qui est la pression de l'eau au laboratoire de M. Pasteur, on ob- tient, avec un seul tube poreux ou bougie filtrante ny uni o*", 20 de longueur sur o^iOaS de diamètre, une vingtaine de litres d'eau par jour, ce qui me (') Dans les villes qui n'ont pas de distribution d'eau et dans les campagnes, il est facile d'imaginer un dispositif pour produire une pression artificielle. ( ^^48 ) paraît suffisant ponrips besoins orHinairPsd'nn ménage. En mnltipliant le nombre des bougies, en les associant en batteries, on peut obtenir le rlébit (l'ean n^'cssaire pour l'alimentation d'une école, d'un hôpital, d'une ca- serne, etc. Ce filire réalise donc une véritable petite source à domicile, les eaux de source, prises à leur origine, étant, comme l'a montré M. Pasteur, exem[)tes de microbe'^. » he nettoyage de c" filtre est extrêmement facile. Non seulement on peut brosser la surface extérieure de la bougie qui est seule souillée par les matières en suspension dans l'eau, mais on peut encore, soit la plonger dans l'eau bouillante, soit la chauffer directement sur un fover pour dé- truire la matière organique qui est déposée à sa surface. On lui rend ainsi sa porosité primitive. La même bougie peut donc servir indéfinimetit. » ANATOMIK. — Sm^ In bnUe à spermaceli. Note de MM.PoucHETet Beauregard, présentée par M. Robin, « L'origine anatomique du spermaceti est encore enveloppée d'une pro- fonde obscurité, malgré la très grande abondance de Cachalots vivant dans les deux Océans et la chasse active que leur font les Américains. Grâce à la munificence '\u Conseil municipal de la Ville de Paris et àl'amitié person- nelle d'un honorable habitant des Açores, M. S. -W. Dabney, l'un de nous a reçu un certain nombre de fragments, de tissus et d'organes provenant d'iui Cachalot adulte et soigneusement étiquetés. Parmi les pièces les plus inté- ressantes, figure une portion de la paroi des cavités céphaliqnes contenant le spermaceti, avec cette désignation : Bacines de la boîle [Roots of case). » On sait qu'après avoir ouvert le front du cachalot, on puise à seaux le spermaceti à l'état fluide, dans de grands réservoirs dont l'ensemble est désigné par les pêcheurs sous le nom anglais de case. Eu nous reportant à la seule description, et très sommaire, que notis connaissions de ces ca- vités, celle d'Alderson, la pièce en question doit répondre à leur région postérieure, région que cet auteur désigne comme le lieu de formation du spermaceti, -Sa structure ne rappelle d'ailleurs aucun organe comme chez les Manunitères. On voit, de plus, sur notre pièce qu'elle répond à une région nettement limitée des cavités dont le reste est décrit par Alderson comme présentant des plis et une muqueuse plus mince. )) Sur la portion qui nous occupe, la muqueuse est épaisse de iS™™. Elle repose sur un tissu extrêmement dense. Elle est d'un blanc jaunâtre, à surface mauielonnée, et rappelle vaguement l'aspect de circonvolu- ( ^49 ) tinns cérébrales séparées ]iar des sillons plus on moins profonds et se croisant dans tous les sens. Celte miiqnense est recouverte par un épithé- liiim dermique composé d'une couche profonde ayant tous les caractères de la couche muqueuse de l'épiderme et d'une couche superficielle à cel- luleslamelleuses, aplaties, polygonales. Dans cet épithéliura, plongentdes crêtes dépendant du tissu lamiueux sous-jacent et qui se comportent par conséquent à la façon de papilles allongées. » L'épaisseur de cette muqueuse est occupée tout entière par des cavités closes, que nous désignerons provisoirement sous le nom d'aréoles pro- fondes, irrégnliéres, offrant des prolongements plus ou moins sinueux, mais ne communiquant pas les imes avec les autres, contrairement au dire d'AkIerson. » Ces aréoles sont tapissées, comme la surface de la muqueuse elle-même, d'un épithélium dermique, toutefois un peu différent; de plus, on ne voit aucune trace de papilles, il repose siu' une surface lumineuse unie. Ces cavités paraissent être, sur le vivant, remplies d'un liquide. Nous n'avons découvert dans l'épaisseur de la muqueuse aucun follicule clos. » Aucun analomiste ne semble s'être préoccupé de l'homologie des ca- vités à spermaceti. Sans nous prononcer sur ce point, en l'absence des ma- tériaux nécessaires pour trancher définitivement la question, nous nous bornerons à faire remarquer : » 1° Que ces cavités sont, d'ime manière générale, d'après la descrip- tion d'Ahlerson, rejetées à droite, c'est-à-dire du côté opposé à la narine communiquant avec l'évent ; » 2° Que chez d'autres Cétodontes (Dauphin) le voisinage de l'orifice postérieur de la narine offre une muqueuse perforée de cryptes nombreux et profonds déjà signalés par Turner et environnés de follicules clos, c'est- à-dire ayant exactement la structure desamygdales, tandis que, au-dessus, la fosse nasale présente une surface se continuant avec celle des sacs de l'é- vent. » On peut, en conséquence, se demander s'il ne faudrait pas voir dans les « racines de la boîte « l'analogue de la région postérieure de la fosse nasale droite, et dans les réservoirs situés plus en avant, l'analogue de sa portion lisse, séparée des sacs de l'évent, ou ne s'y ouvrant que par un orifice extrêmement réduit auquel certains anatomistes semblent avoir fait allusion. » On ne saurait se dissimuler toutefois qu'il règne encore, sur cette ques- tion de l'homologie des cavités à spermaceti, certaines obscurités que nous ( *^o) ne pouvons résoudre actuellement, faute des matériaux nécessaires. Ainsi, on remarquera, d'une part, que les « racines de la boite » up nous ont point présenté de follicules clos, et, d'autre part, que les aréoles sont sans com- munication avec la surface de la muqueuse, au lieu d'être de simples cryptes amygdaloïdes. Si l'on admet que les « racines delà boite » soient bien le lieu de forma- tion du spermaceli et que le reste des cavités céphaliques serve simplement de réservoirs, nous serions donc en présence d'une sécrétion non glandu- laire d'un ordre particulier, qu'on pourrait rapprocher anatomiquement de celle des cryptes des amygdales et physiologiquement de la sécrétion de certains produits voisins du spermaceti, par la surface du corps et indé- pendamment de toute glande chez d'autres classes d'animaux (cire des abeilles) ». GÉOLOGIE. — Sur le terrain carbonifère des Pyrénées centrales. Note de M. L. Labtet, présentée par M. Alph. Milne-Edwards. « On a affirmé plusieurs fois déjà l'existence du terrain carbonifère dans les Pyrénées centrales, mais sans preuves décisives. Leymerie s'est élevé contre ces affirmations prématurées ('). Dans le Compte rendu de la réunion extraordinaire de la Société géologique de France, tenue à Foix en 1882 qui vient seulement de paraître (-), nous trouvons une conclusion sem- blable. La petite Carte géologique de l'Ariège, par M. de Lacvivier, qui ac- compagne celte publication, parmi les corrections qu'elle fait subir à la Carte de M. Mussy, supprime totalement le terrain carbonifère auquel ce consciencieux ingénieur avait attribué un domaine important entre Foix et Saint-Girons, sous la qualification relativement prudentede «Schistes tenant la place du terrain houiller (') ». » Pas plus que les autres géologues, M. Mussy n'avait trouvé dans ces schistes des fossiles confirmant le rapprochement qu'il tentait ainsi : il se basait uniquement sur leur position inférieure au trias, supérieure anx cal- caires phylladifèresdévoniens, dans les onihilations desquels ils sont dis- (*) Mëm. de l'Jcarl. des Se. de Toulouse, i86q. (-) Zryer, B„II. delà Soc. '^éol . de France, t. X, p. «45; 1882. Paru en juin .884. ('l Possibilité de l'existence du terrain houiller dans V Ariège [Bull, de la Soc. i;énl. de France, p. 14 ; 1869. ( ^5i ) posés. Les coupes qu'il donne de ces terrains ('), malgré de nombreuses in perfections de détail, rendent mieux compte de leur allure générale que celles, plus récemment publiées, de M. de Lacvivier (^). » Toutefois, les raisons invoquées par M. Mussy ne paraissaient pas assez concluantes, et l'on classait généralement avec Leymerie ces schistes supérieurs aux griottes dans le dévonien supérieur (' ). » Diverses observations nous portaient cependant à croire, sinon à l'existence du terrain houiller, au moins à celle du carbonifère marin dans les Pyrénées centrales; mais nous avions cru devoir garder provisoirement le silence sur ces faits, nous réservant de chercher dans une exploration ultérieure des preuves plus décisives et des fossiles plus complets. » Un liasard Vieureux nous a amené récemment à faire des observations plus concluantes. M. Rougé, instituteur à Larbout, petit village situé au milieu de la zone de « Schistes tenant la place du terrain houiller » de M. Mussy, recueillit, il y a environ un an, en faisant défoncer le jardin de la maison d'école, de nombreuses empreintes de fossiles dont l'exisience nous fut signalée cet hiver par un de nos anciens élèves, M. le professeur Roussel. Nous pûmes en voir, bientôt après, des spécimens malheureuse- ment peu déterminables (c'étaient des moules intérieurs d'Encrines, de Polypiers et de Brachiopodes, tous plus ou moins déformés et écrasés) chez lui, ainsi que dans les collections de nos excellents confrères de Foix, MM. Bastian et Grégoire. » Après avoir visité, à plusieurs reprises, ce gisement et y avoir décou- vert nous-inéme des fossiles nouveaux et plus caractéristiques (Trilobites, Posidonomyes, Fenestelles et de nombreux Braciiiopodes parmi lesquels plusieurs espèces de Productus), utilisant d'ailleurs ceux que MM. Roussel et Rougé avaient gracieusement mis à notre disposition, nous avons étudié la stratigraphie de cette région et découvert, au milieu des mêmes schistes, dans les massifs voisins, de nouveaux gîtes fossilifères à caractères spéciaux et complémentaires. De ces études est ressortie pour nous la conviction que la faune de ces schistes appartient au carbonifère inférieur. » Les Productus, assez nombreux à Larbout et rares dans les autres gi- sements, sont parfois d'assez forte taille : ils se reconnaissent sur quelques moules bien conservés, aux impressions dites hépatiLjues par de Buch, aux ' ) Texte et. atlas explicatifs de la Carte géologique de l'Ariège. Foix, 1870. (-) Note sur te dévonien, etc. [Bull, de la Soc. géol . , 3° série, t. X, p. 4^4) '882.) (^) Leymerie, Dévonien des Pyrénées [Op. cit., 3" série, t. III, p. 5^6; 1875). ( 202 ) fortes impressions inuscLilaires striées et à la cuuslitutiou luiiitiple et va- riable des feuillets superposés de leur test, visible sur quelques rares exem- plaires. Ils appartiennent tous, sauf un écliaiitiUon qui paraît se rapporter au Productas seini-reticulalus, à la section des Striati et plus spécialement au groupe du Produclus ijujanteus, si caracleristique du carbonilere in- férieur [P. (j'ujanleus, latissimus, striatus, etc.). Des Trilobites [PlnlUpsia), des S/Ji/z/er^ et d'autres Biacliiopodes, des Bryozoaires polypiers, et de nom- breux Crinoïdesse trouvent encore dans le gisement, tandis que, dans les vallées voisines, sur le trajet même des coupes de l'Artillac et du pic d'Ey- chenne, publiées par M. de Lacvivier, les Bivalves elles Gastéropodes pa- raissent l'emporter sur lesBrachiopodes, les Produclus y étant même parfois assez rares. » Ces schistes que, pour fixer les idées, nous appellerons Scldstes de Laibout ('), nous rappellent d'ailleurs de très près, par leur faciès comme par l'état de leurs fossiles, ceux que notre collègue, M. Julien, nous a montrés, dans le temps, à l'Ardoisière, près de Vichy, et dans lesquels on sait qu'U a également découvert une faune carbonifère à Produclus (^). • » Ils reposent, ainsi que l'avait reconnu M. Mussy, sur les griottes à goniatites dont ils sont habituellement séparés par des schistes violacés et des assises froissées, tourmentées, de schistes noirs et de lydiennes dans lesquelles nous rechercherions volontiers l'origine principale des nom- breux galets de phtanile que renferment nos alluvions tertiaires et quater- naires du bassin sous-pyrénéen. » Dans les mouvements qui ont ondulé, parfois même brisé ces assises dès la fin de la période primaire, la masse puissante et compacte des cal- caires dévoniens parait avoir exercé des refoulemenls particulièrement énergiques sur les couches molles et tendres des schistes qu'on trouve tou- jours plus vivement mouvementés au voisinage de leur contact. Il n'est jjeul-être pas trop aventureux d'admettre que ces mouvements énergiques du soi avaient eu un léger prélude avant le dé|)ôt dts scinstts de Larboul, car nous croyons avoir observé, en certains points, leur disposition un peu transgressive sur les griottes, et M. Mussy irait même jusqu'à admettre leur discordance accusée avec ces derniers. C'est ce qui nous empêcherait (') Le nom, d'ailleurs iiu |)cu long, imposé par M. Mussy, ne peat eue conservé, puiscjue ces sciiisU's représentent l'elage maiin du calcaire carbonilere et non le terrain houiller. Larbout est la localité ia plus fossilifère et le centre de leur ^ouc la plus étendue. (-) Co//ijJlcs /c/uius, 5 janvier 1874. ( 253 ) de considérer les griottes comme carbonifères, ainsi qne M. Barrois a tenté de l'établir an moyen d'arguments paléontologiqnes dont on ne saurait méconnaître la valeur, dans son beau travail sur la Géolooie des Asiuries, ainsi qne dans un Mémoire spécial ('). Ils paraissent reposer, d'ailleurs, en concordance parfaite, aussi bien à Larbout qu'à la Basiide-cle-Séran et à Castelnati-Durb.m, sur des calcaires dolomitiques et rà crinoïdes surmon- tant eux-mêmes des calcaires à Jlrypn reticiilnris, des schistes et prauwackes à Spirifer, enfin des schistes et c;dcaires à Chonctes snrcimdata qui parais- sent représenter, dans cette région, le dévonien inférieur. La série est par- tout normale, même à Castelnau-Durban où n'existent nullement (noire excellent collègue, M. Gosselet, l'avait bien pressenti avec son tact géolo- gique ordinaire, les renversements de couches invoqués par M. de Lac- vivier. D CHIMIE GlîNÉRALE. — Sttr ta composition et les qunlilés de (n houille, eu égard à la nature des plantes qui l'ont formée. Note de M. Ad. Carnot, pré- sentée par M. Daubrée. « On s'est souvent demandé si la composition chimique et les qualiiés industrielles des houilles étaient liées à la nature botanique des végétaux qui les ont constituées. » Dès longtemps on avait remarqué l'abondance des Sigillaires dans certaines couches, qui foiunissaient des charbons gras pour la forge, et celle des Fougères dans d'autres couches, dont les charbons à longue flamme convenaient pour la fabrication du gaz. Aussi, plusieurs géologues avaient-ils cru devoir attribuer aux essences forestières une influence pré- pondérante sur les qualités des houilles. D'autres ont pensé, au contraire, que ces qualités étaient à peu près iniiépendantes de la nature des plantes fossiles, mais qu'elles résultaient presque exclusivement des circonstances où s'était opérée leur transformation en charbon minéral (-). » Les circonstances extérieures ont assurément joué le rôle principal. Ont-elles cependant effacé tout caractère distinct entre les différentes sortes de plantes qui ont formé la houille? » C'est une question qui n'avait pas été jusqu'ici, que je sache, abordée (' ) Jnn. de la Soc. géol. du Nord, t. VI, p. "270; 1879. f-) M, Ghand'Eury, Flore carbonifère, p. 46'?. ('877), et Annales des Mines, 8' série, t. I, p. 569(1882). G. R., i88ii, 2» Semestre. {1. XCIX, N° S.) M ( 254 ) par l'expérience. Je me suis efforcé de la résoudre, du moins sur un point spécial, en mettant à profit la découverte, au milieu de la grande couche de Cominentry, de plantes transformées en houille, mais encore parfaite- ment reconnaissables à la loupe ou au microscope d'après les détails de leur structure. » Entremêlées dans un même banc de houille, ces plantes se sont cer- tainement trouvées, depuis l'origine, dans des conditions toujours iden- tiques, et elles ont subi toutes les mêmes influences extérieures. Si, donc, on peut constater entre elles des différences de composition ou de qua- lité, on sera fondé à les attribuer à la diversité des espèces végétales. Quant aux anomalies accidentelles, on parviendra à les faire disparaître en opérant sur plusieurs individus de chaque espèce et prenant les moyennes des résultats obtenus. » Grâce à l'obligeance de M. Fayol, qui m'a envoyé une collection d'échantillons, et à celle de M. B. Renault, qui en a fait la détermination botanique, je me suis trouvé en possession de dix-huit échantillons appar- tenant aux espèces Cnlamodendron ^ Corddites, Lepidodendron, Psaronius, Pljchopteiis et Megnphyton. » Ces échantillons, bien triés, ont été soumis, d'une part, à l'analyse élémentaire, de l'autre, à la distillation en vase clos. » L'analyse élémentaire a donné les moyennes suivantes, déduction faite des cendres et de l'humidité des échantillons ('). Carbone. Hydrogène. Oxygène. Azote. Calamodendron (5 échantillons: 82,95 4-7''' ''j^p 0,48 Cordaïtes (4 «'•cliantillons) 82,84 4)88 11,84 0)4'i Lepidodendron (3 échantillons] 83,3.8 4j88 11,4'} 0,89 Psaronius (4 échantillons) 81,64 4 -80 i3,i2 o,44 Ptvchopteris (i échantillon] 80.6?. 4>85 14, 53 Mégaphyton (i échantillon] 88,37 4'4o 12,28 M II résulte de ce Tableau que la composition élémentaire des différents végétaux est à très peu près uniforme; elle diffère d'ailleurs assez peu de celle de la houille massive de la grande couche de Commeniry, telle qu'elle a été déterminée par V. Regnault dans son mémorable travail sur lescom- (' ) Ces analyses ont été faites dans mon laboratoire, avec beaucoup de soin, par M. Mon- giu, ancien élève externe de l'École des Mines, ( 255 , bustibles minéraux (A ) et telle qu'elle a été obtenue récemment dans mon laboratoire (B) : Oxygène Carbone. Hydrogène. et azote. (A) 82, g2 5,3o 11,78 (B) 83,21 5,57 11,22 B On remarquera cependant que cette bouille renferme une proportion plus grande d'hydrogène, ce que l'on peut attribuer à la présence de feuilles et de débris végétaux de toutes sortes dans la masse de la houille, tandis que les échantillons analysés plus haut se composaient uniquement de fragments de bois, d'écorces ou de racines. » Mais, si l'analyse élémentaire ne signale presque aucune différence entre les diverses plantes houillères, il n'en est pas de même des essais de distillation. En opérant dans des conditions toutes semblables sur chacun des dix-huit échantillons, puis faisant déduction de l'hunûdilé et des cen- dres, j'ai trouvé, par chaque espèce, la moyenne suivante : Matières Késidu Aspect volatiles. fixe. du coke. Calainodendron 35^3 64j7 Bien aggloméré. Cordaïles 4^'^ 57,8 Assez boursouflé. Léjîidodendion. . 34,7 65,3 Bleu agjjloinéré. Psaronius 3(^,5 60, 5 Un peu boursouflé. Piychopteris 39,4 60,6 Id. Mégaphyton 35,5 ^4,5 Bien aggloméré. » Une opération toute semblable m'a donné : Houille de la grande couche ^0,6 5(),^ Coke un peu boursouflé. « Ainsi, bien que les proportions des éléments soient à peu près les mêmes, on observe d'assez grands écarts dans les quantités relatives de substances volatiles et de tésidu fixe. Il convient, sans doute, d'attribuer cette différence au mode de combinaison varié des éléments, qui ne se révèle pas dans l'analyse élémentaire, mais qui peut se manifester an con- traire par les procédés d'analyse immédiate ou même par le seul effet de la chaleur. » Au reste, une observation analogue peut être faite sur les bois de l'é- poque actuelle, auxquels on a toujours trouvé une composition élémen- taire presque identique, malgré leurs qualités si diverses. Je me bornerai ( 256 ) à citer, comme exemple, les nombres donnés par M. Gottlieb (de Co- penhague) pour deux variétés de bois en quelque sorte opposées, le chêne et le pin. Oxygène Cui'boue, Hydrogène. et azote. Azote. Cendres. Cliéue 5o,i6 6,02 43,36 o,og 0,87 Pin 5o,3i 6,20 4-^'°^ o,o4 0,37 » Les plantes conservées à l'état de houille semblent avoir de même des propriétés différentes, avec une composition chimique élémentaire à peu près uniforme. )) En résumé, les expériences précédentes montrent que l'âge de la houille et les circonstances diverses qui ont présidé à sa formation n'ont pas seuls influé sur ses propriétés; lorsque toutes ces circonstances ont été absolument identiques, les différentes espèces forestières ont donné naissance à des houilles de qualités sensiblement différentes. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'oxychtorure de calcium et les silicates de chaux simples et chlorurés. — Production artificielle de la ivollastonite. Note de M. Alex. Gorgeu, présentée par M. Daubrée. « Oxychlorure de calcium. — Lorsqu'on opère la fusion du chlorure de calcium au rouge vif dans un courant d'air humide, le sel fondu se charge peu à peu d'oxychlorure; à partir du moment où l'on approche du com- posé CaCljCaO, le dégagement acide se ralentit sans cesser complètement et, après une calcination suffisamment prolongée, il ne reste plus que delà chaux anhydre, ainsi que l'a constaté M. Pelouze. » D'après la perte subie |)ar le chlorure jusqu'à l'apparition de cristaux de chaux transparents et monoréfringeuts, visibles au sein de la niasse désagrégée par l'alcool anhydre, l'oxychlorure formé doit avoir une com- position représentée par la formule CaCl,CaO; mais on ne peut l'isoler à l'état de pureté, parce que l'eau et l'alcool le décomposent rapidement. » Après deux jours de contiict avec l'alcool concentré, le culot con- cassé laisse insolubles de fines aiguilles ou lames biréfringentes qui ne renferment plus que ^ d'équivalent de chlorure de calcium pour i*"i de chaux ; cet oxychlorure est solubie dans l'eau sucrée. » La présence de la silice facilite la décomposition du chlorure, celle des chlorures alcalins au contraire la retarde considérablement. ( 257 ) » Silicates de chaux. — Lorsqu'on fait agir la silice précipitée, sur le chlorure de calcium, en présence de la vapeur d'eau, la nature des pro- duits varie avec la proportion et l'état de |)iireté du sel employé : i'"^ de chlorure produit du bisilicate de chaux, SiO^C.iO, en épuisant son action sur 1^1 de silice, et 2^'' donnent naissance au silicate neutre SiO''',2CaO; en présence de y"^*! de chlorure, on n'obtient plus que des silicates chlo- rurés; enfin, si le sel calcaire est mélangé de ^ de chlorure alcalin, on proJuit un bisilicate cristallisé identique avec la woUastonile ( ' ). » Le sable pulvérisé agit plus lentement que la silice. » Silicates simples. — Dans les deux premiers cas, si l'on jjrend soin d'éviter la fusion des mélanges et de continuer l'action tant que varie leur poids, tout le chlorure est décomposé et la silice, transformée en si- licates acide ou neutre, est devenue soluble dans les acides. Les produits obtenus sont composés de grains biréfringents et contiennent en outre des deux silicates quelques centièmes de chlorosilicates et d'oxychlorure. » Le silicate neutre seul est soluble dans l'acide acétique au vingtième. » Silicates chloruré. — Lorsque l'on essaye de produire les silicates de chaux en opérant sur i*!' de silice et i 5^' à ao^^"^ de chlorure, on n'obtient généralement pas de silicates simples. La silice se combine facilement, il est vrai, avec la chaux résultant de la décomposition du chlorure par la vapeur d'eau, et donne naissance au bisilicate d'abord, au silicate neutre ensuite, mais en présence de l'excès du fondant, les deux sels forment des silicates chlorurés que l'on trouve cristallisés après avoir épuisé l'action de l'alcool absolu sur les culots concassés. » L'un d'eux, le silicate neutre chloruré, Si O^, 2 CaO, CaCI, découvert par M. Le Chàtelier (-), se présente sous forme de plaques rectangulaires orthorhombiques, à double réfraction énergique, dans lesquelles l'angle des axes optiques est de 25°. » L'autre, dont l'existence n'a pas encore été signalée, affecte la forme de plaques hexagonales presque régulières, à peu près monoréfringentes à plat et biréfringentes lorsqu'on les regarde par leurs tranches. Ces cris- taux sont à deux axes optiques extrêmement rapprochés, dont la bissec- trice aiguë, positive, est perpendiculaire à la face hexagonale. » La composition de ce chlorosilicate paraît être SiO^CaO, CaCI; je ne l'ai jamais obtenu sans mélange du chlorosilicate neutre, et c'est en (') La wolLiïtonite a dojà été reproduite par MM. Dauljrée, Lecliarlier et Bourgeois. ( ) Comptes rendus, décembre i883. ( 258 ) séparant des chiffres fournis par l'analyse du mélange les éléments de ce dernier sel double que j'ai déduit la composition des cristaux hexago- naux. » Les formules de deux mélanges étaient sensiblement I' aSiO%3CaO, 2CaCl = SiO' CaO, CaCl -H Si022,CaO, CaCl. 2" 3Si0^4CaO, 3CaCI = SiO-2CaO, CaCI + 2(SiO=CaO, CaCl). » Le mode de préparation des chlorosilicates est en rapport avec l'état de saturation de la silice qu'ils renferment ; le sel neutre exige une fusion prolongée au contact du gaz humide, tandis que, pour obtenir le sel acide, il suffit de maintenir eu fusion le mélange de silice et de chlorure jusqu'à ce qu'il toit devenu à peu près limpide. » Ces deux sels doubles, pulvérisés, sont facilement dissous par les acides énergiques étendus; le chlorosilicate neutre l'est seul dans l'acide acétique au vingtième. Ils sont dédoublés par l'eau et par la solution aqueuse d'acide carbonique. Ils fondent aisément au rouge vif et perdent peu à peu leur chlore à cette température en présence de la vapeur d'eau. » Sur la wollasloiiite artificielle. — Lorsque l'on maintient fondu pendant une demi-heure, au rouge cerise, au sein d'un courant d'air humide, un mélange de i''"'^ de silice, de 15»' de chlorure calcique et de Ss"^ de sel ma- rin, on obtient comme résultat de l'opération un mélange de chlorures en excès, de silicates chlorurés en petite quantité, des grains ronds de tridy- mite et surtout de longs prismes. Le culot concassé, traité par l'eau froide, puis soumis à l'action de l'acide acétique faible, ne laisse plus insoluble qu'un mélange anhydre de silicate et de tridymite facile à analyser. » La composition du silicate correspond à celle de la wollastonile; on trouve 52,1 de silice et 47i9 de chaux. La théorie exige 5i,7 et 48,3. » La densité du bisilicate artificiel est égale à 2,88 et celle du produit naturel 2,8 à 2,9, mais sa dureté 3,5 est plus faible que celle, 5, de la woUastonite. » Les deux silicates sont aussi peu fusibles l'un que l'autre, ils ne sont pas notablement attaqués par l'acide acétique au vingtième ; les acides éner- giques étendus les décomposent plus ou moins complètement ; il en est de même avec l'eau saturée d'acide carbonique après quinze jours de con- tact. Leurs poudres bleuissent le papier de tournesol humide. » Tous deux se dissolvent dans le chlorure de calcium fondu, et l'on peut, avec ces solutions, obtenir de beaux cristaux, à la condition d'opérer ( 2^9 ) en présence d'un excès de silice qui s'oppose à la production du silicate neutre. » Les observations optiques, en lumière polarisée, ont été faites sur trois sortes de cristaux : des cristaux de bisilicate artificiel, des lamelles de wol- lastonite naturelle; enfin des cristaux obtenus en faisant cristalliser dans le chlorure de calcium le bisilicate naturel. » Il résulte de cet examen que tous ces cristaux présentent une forme allongée, des couleurs vives de polarisation, l'extinction longitudinale, la fransversalité du plan des axes optiques par rapport à l'allongement, la grande obliquité de l'un des axes et le signe positif suivant leur allonge- ment. r>a mesure directe de l'angle des axes optiques n'a pu être effectuée. » L'analogie est donc frappante entre les deux silicates naturel et artifi- ciel, au triple point de vue chimique, physique et optique. » GÉOLOGIE. — Origine des phosphorites et des argiles ferrugineuses dans les terrains calcaires. Note de M. Dieulafait, présentée par M. Berthelot. « I. En attaquant deux poids égaux de roches (des régions à phospho- rites), l'un par un dissolvant non oxydant, l'autre par un dissolvant oxy- dant, on constate que l'acide sulfurique est généralement en quantités bien plus considérables dans le liquide oxydant que dans l'autre; pour certains échantillons, la différence s'est élevée de i à 7. De là cette con- clusion que, si ces roches sont traversées par des eaux aérées, i" il se formera de l'acide sulfurique, qui attaquera la roche; 2° l'attaque de ces roches a eu lieu pendant la période tertiaire, et même pendant un temps limité et très spécial de cette période : il résulte, en effet, des beaux travaux de M. Filhol, que les caverups à phosphorites ont été rem|)lies à l'époque où se sont déposés les énormes gisements de gypses tertiaires du bassin de Paris, de la Provence et de toute la région méridionale; 3° enfin l'acide carbonique, comme on le sait, est suffisant pour attaquer les roches cal- caires. » II. En faisant le jaugeage des cavernes, galeries, etc., à phosphorites, en calculant (d'après la moyenne de mes analyses des calcaires marneux en- caissants) la quantité de phosphate de chaux contenue dans le calcaire dis- paru, j'ai constaté que le phosphate de chaux aujourd'hui isolé dans les cavernes ne représente pas un dixième de celui qui existait dans les cal- caires disparus. Il est dès lors certain que la destruction des calcaires sous l'action d'une eau acide serait complètement suffisante pour expliquer ( 2^0 ) l'origine de toutes les phosphorites existant dans les gisements connns du sud-ouest de la France. » Les deux résultats précédents établis, la Ciiimie permettait de recon- naître dans quelle mesure on pouvait attribuer aux calcaires disparus l'ori- gine des phosphates des cavernes calcaires. En effet, en faisant l'analyse aussi complète que possible des calcaires constituant les roches eneais- santes et celle des produits des cavernes, il pourrait arriver que les élé- ments isolés, dans les deux cas, fussent assez nombreux et surtout assez spéciaux pour que, de leur analogie ou de leur différence, pijt résulter la preuve de leur communauté ou de leur différence d'origine. » III. La moyenne des analyses de Sa échantillons de roches, pris dans les régions à phosphates du Tarn et du Gard, m'a donné les résultats sui- vants : Carbonate de rhaiix. Carbonate de magnésie . Strontiane. Lithine. Acide sulfurique. Acide plinsphorique ^Vô '' jîh- Chlore. Argile ferrugineuse insoluble dans les acides élendus Combinaisons métallifères sulfureuses (|iyrites, etc.1. Manganèse, reconnaissable avec i^'' de roche. Wickel ) , , ( reconnaissables dans aoos'' de roche. Cobalt ) Cuivre ) • , ■ , , , > reconnaissahlcs en parlant de so^"^ (le roche. Zinc ) Iode, isolé [eri mitiire], en partant de Soo^'' de roche. Matières bitumineuses solubles dans le sulfure de carbone. » Résultats obtenus : » 1° Des eaux acides, agissant sur une roche ayant la composition moyenne précédente, auraient pour premier effet de former des composés solubles et de laisser en suspension des argiles ferrugineuse.= ; les composés solubles filtrant à travers ces argiles, ces dernières resteront généralement à la partie supérieure. Dans le cas particulier du phosphate de chaux dis- sous dans une eau acide, le phosphate se déposera, quand il arrivera en contact avec du calcaire qui saturera l'acide libre; le phosphate se déposera donc iuitout sur les parois îles cavernes, au contact de la roche en place. Les ( 26l ) deux conclusions précédentes se montrent réalisées dans la caverne à phos- phoriles, de la manière la plus complète. » 2° Le fer, l'alumine, le manganèse, le nickel, le cobalt, le zinc et le cuivre forment avec l'acide phospliorique, en présence du calcaire, des composés insolubles; par conséquent, les argiles qui accompagnent les phospborites, et les phosphorites elles-mêmes, devront contenir des quan- tités exceptionnelles des composés des métaux qui viennent d'être cités. » Fer. — Je ne parle du fer que pour dire qu'il présente des parties à l'état de fer en grain, identique au fer des terrains sidérolithiques, et qu'il est très riche en phosphate de fer. » Alumine. — Les argiles et les phosphorites sont très riches en alumine, ce qui constitue une grande cause d'erreur en plus, dans certaines méthodes journellement employées pour le titrage des phosphates agricoles. » Nickel et cobalt. — Ces deux métaux ont été reconnus avec certitude à l'aide de l'analyse spectrale, bien que cette méthode ne soit pas sensible pour ces deux corps. » Manganèse. — 11 se reconnaît facilement avec moins de i^"^ d'argile ou de phospliorite. » Zinc. — Il est certaines argiles phosphatées, celles de la région de Caylus en particulier, qui m'ont permis de reconnaître le zinc en partant de quelques décigrammes d'argile. » Cuivre. — Il n'est pas nécessaire de partir de i^'' d'argile pour recon- naître le cuivre, même par la réaction de l'ammoniaque. » Iode. — L'iode se reconnaît facilement, dans les phosphates du Tarn, avec looS' de roches; mais il est d'autres phosphorites qui, avec le même poids, ne m'ont pas donné trace d'iode. La présence de l'iode n'est pas nécessairement liée à celle du phosphoi-e; mais il y a un haut intérêt à s'as- surer si la présence ou l'absence (au moins relative) de l'iode, dans une phosphorite, est liée à la présence ou à l'absence de ce même corps dans les roches encaissantes : c'est une question que je pourrai résoudre pro- chainement. En attendant, les points suivants restent acquis. » 1° La quantité de phosphate de chaux existant dans les cavernes du sud-ouest de la France ne représente pas la dixième partie de celui qui existait dans les calcaires dont l'enlèvement a produit les cavernes. » 2° Les argiles ferrugineuses qui accompagnent et souvent recouvrent les phosphates ont la même composition que celles qu'on obtient comme résidu quand on attaque, par un acide faible et oxydant, les roches con- stituant les parois des cavernes à phosphorites. C. U., iSS'i, 2' Semestre. (T. XCIX, N" S.) 35 ( 202 ) 3° Des substances rares, en particulier le manganèse, le nickel, le cobalt, le zinc, le cuivre et l'iode, qui existent dans les roches normales des régions à pbospliorites, se retrouvent, à l'état de concentration rela- tive, dans les pbospliorites et dans les argiles qui les accompagnent. » Les résultats précédents me permettent de considérer au moins comme possible que les pbospliorites des plateaux calcaires du sud-oue»t de la France ont été, pour la plus grande partie, sinon pour la totalité, extraites des roches encaissantes, sous l'action seule des réactions chimiques de la voie humide. » M. A. So€CAZE adresse, par l'entremise de M. Larrey, la description des effets produits par un coup de foudre, à Campan, le 24 juillet dernier. L'auteur signale, en particulier, le fait suivant : o A côté du bâtiment du télégraphe, se trouve une petite maison, composée d'une seule chambre recevant son jour par la porte d'entrée, et qui, pour le moment, se trouvait dans l'obscurité. La porte étant ferme'e à cause de l'orage, il y avait un homme malade au lit, et une femme près de la cheminée allaitait un enfant. La surprise et l'effroi de ces gens furent grands, en voyant entrer, par la porte fermée, une masse de feu qui ne fit qu'un pas dans la chambre, qu'elle éclaira d'une vive clarté pendant quelques secondes, après quoi elle sortit par le même chemin sans faire aucun mal ni aucun dégât. » M. Tardy adresse une Note intitulée : « Hypothèse sur la température de la zone des protubérances du Soleil ». L'auteur suppose que, dans cette zone, l'hydrogène est rendu bunineux par une atmosphère d'oxygène : la température serait alors celle de la fu- sion du platine; la température de la zone intérieure serait encore plus élevée. La séance est levée à 4 heures et demie. J. J. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 28 juillet 1884. Ministère des Travaux publics. Direction des Cartes, Plans et Archives et de In Statistique graphique. Album de Statistique graphique de i883. Paris, imp. Na- tionale, i884; in-4°. (Présenté par M. Ihiton de la Goupil liere.) ( 263 ) Noie sur la théorie des bobines d'extraction ; par M. Haton de la Goupil- L[ÈRE. Paris, Dunod, i884; br. in-8". (Extrait des Annales des Mines.) Compagnie universelle du Canal interocéanique de Panama. Assemblée géné- rale des actionnaires du sZ juillet i884; 5^ réunion. Rapport de M. F. de Les- SEPS. Paris, 9, rue Charras, 1884 ; in-4'^ Encyclopédie chimique, publiée sous la direction de M. Fremy; t. II : Métalloïdes. Appendice, 2* cahier : Météorites ; par M. S. Meunier. Paris, Dunod, [884; in-8°. Hygiène et salubrité des villes. Eaux de sources el assainissement ; par le D' C.-L. CouTARET. Roanne, Ravnol, i884; in-S". (Adressé par l'Auteur au Concours Delesse.) Mémoire sur les Compensateurs à tringles ; par R.-L. Hainaut. Rouen, imp. E. Cogniard, i884; in-8°. Contributions à la morphologie du calice ; par M. D. Clos. Toulouse, imp. Douladout-e-Privat, 1884; br. in-8°. Meteorologischc Beobachtungen, angestellt in Dorpatin den Jahren 1877- 1880, re ligirt und bearbeitet von D"^ K. Weihrauch. Dorpat, Laakmann's, 1884 ; 2 vol. ui-8°. El atcohotismo. Estudio juridico-sociologico; jiorB.. de Zataz Enriquez. Vera-Cruz, tipogr. de R. de Zayaz, i884; in-8°. Atti délia R. Accademia délie Scienze di Torino, vol. XIX, Disp. 5" (aprile 1884)- Torino, E. Loescher, i884; in-8°. The American Ephemeris and Nautical Almanac for the year 1885-86-87. Washington, Bureau of Navigation, 1882-1884*, 3 vol. in -8° reliés. 1881. Meteorological observations made at the Adélaïde Observatory and other places in South Australia and the northern territory during the year 1881 under the direction of Châties Todd. Adélaïde, E. Spiller, 1884 ; in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du 4 août 1884. Enquête sur le Crédit agricole, faite sur la demarule de M. te Ministre de l'A- griculture et publiée par les soins de M. J.-A. Barral, Secrétaire perpétuel. Paris, Hôtel de la Société, i884; in-8°. Médecine clinique : De la phtisie bacillaire des poumons; par le prof. G. Sée. Paris, Adrien Delahaye et Em. Lecrosnier, i884; in-S". Proph) laxie et géographie médicale des principales maladies tributaires de l'Hygiène; par L. Poincaré. Paris, G. ftla^son, i884; in-8°. (Présenté par M. Bouley.) ( a64 ) Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. E. Peligot et Ch. de La- BOULATE. Paris, i884; br. in-4°- Proceedings and Transactions oj tlie Royal Society of Canada for the years 1882 and i883; vol. I, MoiUréal, Dawson brothers, i883; ii)-4°. Addenda et Emendanda ad Hemiptera argentina, auctore Carolo Berg. Hamburgo, in bibliopolio Gassmannii (Frederking et Graf), i884; in-8°. Proceedings of the American Acculemj of Arts and Sciences; new séries, vol. XI; whole séries, vol. XIX, Part I et II. Boston, University Press, John Wilson and son, t883; in-8°. Sitzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der TVissenschaften : Mathe- malisch'Nalurivissenschaftliche Classe, LXXXVIII Band, II Heft, Jahrgang i883, Juli. Wien, ausderR.-K. Hof-und Slaatsdruckerei, i883; in-S". Cenni sulla storia délia Geodesia in Jtalia, dalle piime epoclie fin oltre la meta del secolo xix. Memoria del prof. Pietro Riccardi, Parte II, CapoII. Bologna, tipografia Gamberini e Parmeggiani, 1884 ; 4 br. in-4°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 11 AOUT 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUINICATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le PHÉsiDENraiiDoiiceà l'Académie la perte douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. le baron Paul Thenard, Membre de la Sec- tion irÉconomie rurale, décédé au château de ïalmay, le vendredi 8 août. M. le Président propose à l'Académie de lever la séance, immédiate- ment après le dépouillement de la Correspondance. ZOOLOGIE. — Sur la disposition des enveloppes fœlales de l' Aye-Aye (Chiromys madagascariensis). Note de M. Alph. Milne-Edwards. « Dans une lecture faite en iS'^i devant l'Académie, j'ai montré que les Lémuriens, rangés par la plupart des naturalistes dans l'ordre des Qua- drumanes, à côté des Singes, appartiennent à un tout autre type zoolo- gique, et que le développement fœtal de ces animaux indique des affinités incontestables avec les Herbivores en général et les Pachydermes en par- ticulier. C. R., i884, 2' Semestre. (T. XCIX, N'C.) 36 ( 2Db ) I) A cette époque, je n'avais pu examiner à ce point de vue que les re- présent;mts supérieurs de ce £;roupe, c'est-à-dire les Tndris, les Propitliè- ques, les Avaliis et les Makis; depuis, de nouveaux matériaux d'étude m'ont permis de constater que le développement embryonnaire des Lému- riens moins élevés en oroanisation, les Chirogaies, les Microcèbes et les Galagos par exemple, se fait exactement de la même manière. Mais on ne connaissait j'ien de la disposition des enveloppes fœtales de l'Aye-Aye, ce Mammifère singulier de Madagascar, que Gmeiin et Et. Geoffroy plaçaient parmi les Rongeurs, à raison de sa dentition, tandis que de Blaiiiville et Isidore Geoffroy le rapprochaient des Makis, à cause de ses mains préhen- siles. Il y avait cependant un grand intérêt à savoir si les premières phases du développement de l'Aye-Aye n'indiqueraient pas quels sont ses vérita- bles liens de parenté zocilogique. » Grâce à l'obligLance de M. L. Humblof, voyageur naturaliste à Ma- dagascar, j'ai reçu dernièrement un fœtus d'Ave-Aye, poru'vu de ses mem- branes et conservé dans de l'esprit-de- vin. Il m'a été facile de constater qu'il ne différait par aucun caractère essentiel de celui des Lémuriens typiques, et qu'il se distinguait au contraire nettement des Singes et des Rongeurs, dont le placenta est discoïde et dont l'allantoïde est [ etit. Le placenta de l'Aye-Aye est diffus comme celui des Lémuriens ordinaires; sa surface est partout couverte de plis villeux, épais el saillants, formant par places de véritables bourrelets. Les innombrables villosités qui les gar- nissent reçoivent des capillaires sanguins, qui s'y ramifient de la manière la plus régulière et qui rappellent par leur disposition ceux qu'on observe chez les Propitliéqiies. Ce sy.stème vasculaire ne se déchire pas quand le placenta est séparé de la membrane utérine, montrant ainsi qu'il n'y a pas de caduque. Entre le chorion et la membrane amniotique, il existe un énorme sac allanloïdien, divisé en plusieurs sacs secondaires et ressemblant à celui des Indrisuiés; enfin, la vésicule ombilicale est très réduite. » Les membranes fœtales de l'Aye-Aye n'offrent donc rien d'anormal : ce sont celles des Lémuriens typiques. La dentition du jeune Aye-Aye est aussi beaucoup moins différente de celle des Makis qu'elle ne l'est à l'état adulte, par suite de la chute et du non-reniplaceaunt de quelques-unes des premières dents. Les caractères anormaux de l'espèce n'apparaissent donc que par les progrès de l'âge. » Ces observations montrent, une fois de plus, l'importance de l'étude du développement des Mammifères pour la classification méthodique de ces animaux, car les ressemblances entre les divers membres diin même ( ^^7 ) groupe zoologique sont d'autant plus accenluées que le travail embryolo- gique est moins avancé, et chaque division naturelle des Ma nnuifères est caractérisée de très bonne heure par un cert;iin nombre de particidarités, que présentent soit le corps de l'embryon lui-même, soit ses organes annexes et transitoires. » MÉCA^MQUE APPLIQUÉE. — Observations, à propos d'une Communication ré- cente de M. le général L.-F. Menabrea, surin machine de Charles Babbacje; par M. Léoiv Lalanne. « La très intéressante Communication faite à l'Académie dans son avant- dernière séance (p. l'yg de ce Volume), au sujet des appareils à calculer de M. Babbage, me fournit l'occasion de produire un renseignement qui ne sera probablement indifférent à aucun de ceux auxquels les travaux de cet homme de génie, comme l'a justement qualifié M. Menabrea, in- spirent une légitime curiosité. j) J'étais à Londres au mois de juin i85i, au contact de quelques-uns des Membres de cette Académie qu'y avait attirés la première Exposition universelle dans le Palais de cristal, MM. Dumas, Mathieu, Combes, etc. Introduit par l'un d'eux, le respectable M. Mathieu, auprès de M. Bab- bage, je reçus des mains de ce savant le cahier des Scienlific Memoirs où se trouvent l'écrit de M. le général de Menabrea, traduit en anglais, et les notes précieuses que nous savons maintenant avoir été l'œuvre de la fille unique de Lord Byron. Mais, en mémo temps, M. Babbage prit soin de m'averlir que la dernière expression de sa pensée, sur l'objet qui avait été la préoccupation dominante de sa vie, se trouvait dans une Lettre adressée par lui à M. Binit, Membre de notre Section de Géométrie, vers le milieu de I 849, c'est-à-dire sept ans au moins après la description qu'd avait pré- cédemment approuvée. » Il n'avait pas sous la main et regrettait d'avoir égaré le brouillon de cette Lettre; mais, sur l'expression du vd désir que j'aurais eu d'en avoir connaissance, il accepta l'offre que je lui faisais d'en prendre une copie pour lui et une pour moi-même. Dans ce but, il me renut une Lettre (igjuin), dans laquelle il priait M. Binet de me laisser prendre cette copie ; huit jours après, alors que j'avais quitté Londres, une nouvelle Lettre (26 juin) m'avertissait qu'ayant retrouvé son manuscrit, il ne voulait pas me donner la peine de lui en envoyer un autre exemplaire. Un scrupule, exagéré peut-être, m'empêcha d'abord "'-' -H . . . + A,„_,x= +• A„,,, x ^- A,„=: o l'équation proposée, où tous les coefficients A,, sont des nombres réels donnés, à l'exception du dernier A,„ que, pour le moment, nous laisse- rons indéterminé. DésignoDS, en les rangeant selon l'ordre de grandeur numérique, par -I- Z, -h/', ..., + L les valeurs positives, et par — A, — X', ..,, — A les valeurs négatives que prend la fonctiony(>r), lorsqu'on y remplace x par les valeurs des racines réelles de la dérivée J ' [x) = o. L'équation (E) acquerra ou perdra deux racines réelles, chaque fois que le terme A,„ dépassera, positivement ou négativement, les valeurs succes- sives /,/',..., X, X', .... Enfin, si A,„> -f- L ou <^ — A, elle n'aura plus, pour /« impair, qu'une seule racine réelle; pour m pair, que deux racines réelles dans le premier cas et aucune dans le second. La supposition de Newton ne se confirmerait donc que si sa Règle pou- vait se plier à toutes ces variations successives, produites par celle du seul terme A,„. Or on comprend a priori qu'elle ne saurait, en général, posséder une telle flexibilité, puisque, dans les conditions précitées, elle ne dispose à cet effet que de deux éléments variables pouvant influencer le signe de la pénultième fonction quadratique de la suite (Go), savoir le signe et la valeur numérique de A,„. Au reste, j'en vais donner une démonstration fort simple, suivie d'exemples qui la rendront aussi claire qu'il est possible. » IL ÏHÉORKME. — Quel que soil le nombre exact ik des racines imagi- naires de l'équation pr'oposée, si la Règle de Newton en indique 20 pour cette même équation, loisquon laisse A,„ indéterminé, donc aussi l' avant-dernier siqne de la suite (Gq), elle en indicjuera 2 0 au moins, e< 2 p + 2 au plus, lorsqu'on attri- buei'a au dernier terme A,„ des valeurs comprises entre — ( A + s) e< (L -+- s), £ étant une quantité positive, aussi petite ou aussi grande qu'on voudra. En d'autres termes, ses indications varieront, au plus, de deux unités, quelle que soil la valeur de A,„. ( 270 ) » En effet : 1° si l'avant-clernière des fonctions quadratiques (G„) ''•/n-l '•m-2 ^!ri~3 -^m-l est négative, la suite (Gj) ne pourra, quel que soit A,„, acquérir en plus au- cune variation, quel que soit le signe de la dernière fonction quadratique ^/n-l -'^ôi-i — A,„_2 A m 9 car les trois derniers signes de cette suite seront —,-+-, + si elle est posi- tive, et —, —, -f- si elle est négative, ce qui ne fait toujours qu'une seule variation. » Par conséquent, In Règle indiquera, dans !'un comme dans l'autre cas, les 2 p racines imaginaires qu'elle indiquait déjà d'après les m premiers termes de l'équation, indépendamment du dernier terme A,„, et pas davan- tage. » 2° Si, au contraire, la pénultième fonction quadratique est positive, et que la dernière soit négative, ce qui exige que les coefficients A,„_2 et A,„ aient le même signe et, en outre, qti'on ait ^i),-l ^'ni-[ 'C A,„_2 A,„, les trois derniers signes de la suite (G,,) seront -f-, — , -t-. Cette suite aura donc acquis deux variations de plus, et le nombre des racines imaginaires indiquées par la Règle sera accru de deux unités : de 2(3 il s'élèvera à 2p H- 2. » Le théorème est donc démontré, et la conséquence en est évidente, d'après ce qui a été dit à ce sujet, § I, pour ce qui touche la sitgçieslion de Newlon. » Soit, comme exemple du premier cas, l'équation ic' - .x''' + 4*"' — X ■' — x'-' -r- ■•»•■ — a; ± A, = o. » On a, dans la suite (G„), les signes -(-— + + + -±4- l'avant-dernier restant ambigu, à cause de l'indéterm nation de A-. Quels que soient le signe et la valeur donnée à ce dernier terme, que ce soit, en conséquence, le signe + ou le signe — qui prévale sous le pénultième terme — jc, la suite (G„) n'aura jamais que les quatre variations déter- minées par les sept premiers termes de l'équation, sous le dernier desquels on aurait alors, conformément aux prescriptions de la Règle, écrit le ' 271- ; signe +. Celle-ci n'imliqueta doiiL' jamais que quatre racines imaginaires, quel que soit A^. » Comme exemple ilu deuxième cas, soi! donnée l'équalion x' — .v" -h lix'' — x'' + t ' + 5x- — X ± A, =: O suite (Go) +— + — -+- + ± + » La Règle indiquera quatre racines imaginaires si A,, quelle que soit sa valeur numérique, est négatif, ou s'il est positif, uiais <[ tt^; mais elle en indiquera six, si A, est positif, et >ôë' » III. Il ne reste plus qu'un pointa examiner: Peut-il arriver (jue la limite inférieure indiquée par la Règle de Descartes pour le nombre des racines imaginaires soit plus haute que celle indiquée par la Règle de Newton ? >) La réponse à cette question est négative. » D'abord la chose est évidente, si l'équation est complète. Car la Règle de Descaries imliquant, dans ce cas, la possibilité de m racines réelles, assigne zéro comme limite inférieure du nombre des racines imaginaires. Dans ce cas, au contraire, la Règle de Newton, faisant intervenir les valeurs respectives des coefficients, peut en indiquer un nombre plus ou moins grand. J'en ai cité assez d'exemples pour qu'H soit inutile d'insister. » Il suffit donc d'examiner le cas où l'équation est incomplèle. En pre- mier lieu, supposons qu'il manque 2?i -\- \ ou 2« + 2 termes entre deux termes de même signe; la Règle de Descaries indique que, de ce fait, l'équa- tion a an moins 2?z + 2 racines imaginaires. » La Règle de Newton fait connaître aussi que, de ce seul fait, l'équation a au moins 2« 4- 2 racines imaginaires, sans compter celles qu'elle peut lui attribuer en sus, eu égard aux termes qui précèdent ou qui suivent les termes manquants. » 1" Soit, par exemple, /z = i ; il manque trois ou quatre termes entre deux termes de même signe : Signes de l'équation .. . j „ ( + + o " o + / La Réulo de Newlon iiuli(|ue donr, rien que Signes de la 'suite (G„). I ' I + 4- — -(- — + j pour ces seuls termes, 2 + 2 ou 4 ima!;inaires. Signes de l'équation. . . ] ( + — o o o — / Signes de la suite (Gy ) . Signes de l'équation. . . Signes de la suite (Go) . I 3° \ 272 » En second lieu, s'il manque 7.11 ou 2« H- i lermes entre deux termes de signes contraires, l'équation a, d'après la Règle de Descartes, au moins an racines imaginaires. C'est aussi la conclusion de Newton. » En effet, soit d'abord n = i . Signes de l'équation . . . Signes de la suite (Gg j . Signes de l'équalion . . , Signes de la suite (Go) ■ Soit « := 2. Signes de l'équation. . , Signe de la suite (Gq ) Signes de l'équation. Signes de la suite (Go ) 1" 2» 3^ 40 2 imaginaires. 4 imaginaires. donc 2.2 = 4 imaginaires. » La démonstration est donc complète. IV. Résumé et Conclusions. — On voit, en résumé : 1" que les indications fournies par la Règle de Newton peuvent parfois être insuffisantes, mais ne sont jamais fautives,- en d'autres termes, l'équation proposée peut avoir plus de racines imaginaires que la Règle n'en signale, mais elle n'en a ja- mais moins; 2" ses indications ne sont jamais inférieures, numériquement, à celles tirées de la Règle de Descartes ; elles leur sont même le plus sou- vent supérieures, et cette différence est d'autant plus prononcée en sa fa- veur, que l'équation donnée manque d'un moins grand nombre de termes. La pensée exprimée par M. Sylvester dans le premier vers du distique latin que j'ai cité est, de la sorte, pleinement justifiée. » Ainsi se trouvent résolus les desiderata sur lesquels j'avais appelé l'at- tention, dans ma Communication du i4 juillet dernier, et l'on peut dire que la Règle de Newton sort victorieuse de ces dernières épreuves sur des points secondaires, qui pouvaient l'exposer encore à quelques objections dans la pratique. » GliOLOGIE. — Sur des débris volcaniques recueillis sur ta cote Est de l'île Mayotte, au nord-ouest de Madagascar; par M. E. de Jonqcières. « M. de Jonquières fait connaître à l'Académie, d'après une Lettre du Commandant de notre colonie de Mayotle, adressée au Ministre delà Ma- ( 273 ) rine, que, le 16 mai 1884 et les jours suivants, il est arrivé, sur la côte Est des iles Dzaoudji et Mayotte, une quantité considérable de pierres ponces, provenant très probablement de l'éruption du Krakatoa. » Parmi ces débris volcaniques, dont le chef de la colonie envoie divers échantillons, d s'en trouve un très gros, couvert de coquillages. » Le Ministre de la Marine a décidé que la caisse contenant ces échan- tillons, et qu'apporte le transport la Corrèze, sera expédiée au Directeiu" du Muséum à Paris, par les soins du Préfet maritime à Cherbourg. » D'après les indications générales de la Carte des courants dans l'océan Indien, ces épaves seraient descemlues du détroit de la Sonde jusque vers le 16* et le ly*" degré de latitude méridionale, en suivant la direction du Sud-Ouest. Là, elles ont dû rencontrer la double impulsion des vents alizés et du courant équatorial, qui les a portées vers le cap d'Ambre, point le plus septentrional de l'ile de Madagascar, que le cou- rant, violent à cet endroit, contourne pour se diriger ensuite vers les îles Comore, dans le canal de Mozambique. En admettant ce trajet comme probable, elles auraient ainsi parcouru environ 384o milles marins (de 60 au degré) en aSg jours, avec une vitesse mnjenne de i4"''"",8 par jour. » CORRESPONDANCE. L'Académie des Sciexces, Belles-Lettres et Aiits de Rouen adresse un exemplaire tlu Précis de ses travaux pendant l'année 1882-1883. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Th. Ricoiir, intitulée « Notice sur diverses modifications introduites dans le mécanisme des machines loco- motives ». Celte brochure, présentée par M. L. Lalanne, est renvoyée à la Commission du prix Dalmont. ÉLECTRICITÉ. — Sur la foudre globulaire. Note de M. Gaston Planté. « J'ai décrit, il y a quelques années, sous le nom d'élincelle électrique ambulante ('), un phénomène particulier produit par le passage d'un cou- rant électrique de haute tension. Si l'on met un condensateur, à lame de {') Comptes rendus, t. LXXXVII, p. oaS. C. R., 18S',, 2' Semestre. (T. XCIX, N" G.) 3^ ( 274 ) mica très mince, en communication, par ses deux armatures, avec les élec- trodes d'unebatterie secondaire de huit cents couples, le condensateur peut être percé, en raison de la tension élevée du courant, et comme, dans ces conditions, la quantité est beaucoup plus grande qu'avec une source d'élec- tricité statique, l'effet ne se borne pas à la production d'une étincelle bruyante : il se forme un petit globule incandescent, par suite de la fusion de la matière même du condensateur, et ce globule se meut lentement à sa surface, en suivant les points où la lame isolante qui sépare les arma- tures présente le moins de résistance, et en décrivant les plus capricieuses sinuosités [fig. \). » L'expérience peut durer une ou deux minutes; elle ne cesse que lorsque Fis. t- Imv. 2. la batterie s'est déchargée, au jjoiiit que le globule; ne puisse plus se maintenir fondu entre les deux armatures. » Le mouvement lent de ce petit globule est accompagné d'un fort bruissement, et, lorsque le condensateur est rendu adhérent à la surface d'une plaque de caoutchouc durci, on entend un cri aigu et strident, sem- blable à celui que produit une feuille de métal ou de carton sciée ou déchirée par une roue dentée animée d'une grande vitesse. Le condensa- teur est en même temps scié et découpé à jour, surtout le trajet du'globule étincelant. » J'ai signalé l'analogie de ces effets avec cexix de la foudre globulaire. Pour mieux imiter encore les conditions dans lesquelles se produit le phé- nomène naturel, j'ai augmenté dernièrement la tension de la source d'élec- tricité dynamique, et mis en jeu le courant d'une batterie secondaire de iGoo couples, dont la force électromotrice, dans les premiers instants de la décharge, est do /ifloo^"""* environ. Supprimant, d'autre part, la lame de mica et les armatures métalliques, puisqu'il n'y a dans l'atmosphère que des ( 275 ) niasses d'air et de vapeur d'eau, j'ai opéré simplement avec des surfaces humides électrisées, séparées par une couche d'air. Ces surfaces humides étaient constituées par des tampons ou des disques de papier à filtrer hu- mectés d'eau distillée {fuj. 2). » Dés qu'on met ce système en relation avec les pôles de la batterie, on voit apparaître une petite boule de [tu qui court, de côté et d'autre, entre les deux surfaces, et présente des intermittences spontanées dans son appa- rition et sa disparition, pendant plusieurs minutes. Comme la batterie se décharge ainsi moins rapidement qu'entre des armatures métalliques, l'expérience dure en effet plus longtemps. Les intermittences proviennent de ce que, lorsque le globule de feu a desséché divers points des surfaces humides, par suite de l'effet calorifique qu'il produit, et fait disparaître la vapeur d'eau dont la présence diminuerait la résistance de l'intervalle entre les surfaces, le courant s'interrompt sur ces points; mais l'effet repa- rait alors sur d'autres points restés humides, et ainsi de suite. )) Ces expériences me paraissent confirmer les explications ([ue j'ai déjà présentées relativement à la foudre globulaire (' ), et je crois pouvoir en conclure aujourd'hui, avec plus de certitude, que la foudre globulaire est une décharge lente et partielle, soit directe, soit par influence, de l'élec- tricité des nuées orageuses, lorsque cette électricité est en quantité excep- tionnellement abondante, et que la nuée elle-même, ou la colonne d'air humide fortement électrisée, qui en forme pour ainsi dire l'électrode, se trouve très rapprochée du sol, au point de l'atteindre presque complète- ment, ou de n'en rester séparée que par une couche d'air isolante de faible épaisseur. , » Dans ces conditions, le flux électrique, par suite de son abondance, on plus exactement la matière pondérable qu'il traverse, s'agrège, comme dans les expériences que je viens de décrire, sous la forme d'un globe de feu. C'est en quelque sorte un œu/^e/ec/nV/ue, sans enveloppe de verre, qui se forme avec les éléments de l'air et de la vapeur d'eau raréfiés et incan- descents. Ce globe fulminaire ne constitue pas une sorte de bombe chargée d'électricité; il n'est point fulminant et dangereux par lui-même, comme le prouvent d'ailleurs les curieuses relations de Babinet et de divers observa- teurs ; car le moindre courant d'air suffit à le déplacer, de même que dans les expériences ci-dessus : une laible insufflation sur le globule peut l'é- loigner ou le faire momentanément disparaître ; mais sa présence est néan- (') Comptes rendus, 3 mai iS'jl, 21 août 1876, i"' octobre 1877 ^' '9 ■'•oùt 1878. ( 276 ) moins redoutable; car il amène l'électricité de la nuée orageuse, avec laquelle il communique d'une manière latente, ou quelquefois visible, comme à l'extrémité des trombes, et révèle le lieu d'clectioii de son écou- lement. » Si la couche d'air qui sépare la nuée du sol n'est point traversée, le globe de feu peut disparaître sans bruit, comme on l'a souvent observé; ou si une portion de la nuée orageuse s'abaisse vers la terre ou un autre point, la foudre peut tomber plus loin, en même temps que le globe dis- paraît. Mais, si la couche d'air est percée, il en résulte naturellement, sur le point même où apparaissait le globe, une chute de foudre, accompagnée du bruit du tonnerre, provenant, non de la faible quantité d'électricité renfermée dans la petite masse d'air raréfié et lumineux qui forme le globe, mais de la décharge brusque de toute 1 électricité ou d'une grande portion de l'électricité contenue dans la nuée orageuse. » La marche lente et capricieuse de ces globes fulminaires s'explique, comme celle des globules de feu électriques produits dans les expériences décrites ci-dessus, par les variations de la résistance de la couche d'air qui les sépare du sol, et par la tendance naturelle du flux électrique à cher- cher la ligne de moindre résistance pour son écoulement vers la terre. » Quant aux globes de feu qui apparaissent quelquefois au sein des nuages eux-mêmes, par de violents orages, et dont Arago a relaté plusieurs exemples, l'expérience précédemment citée {/ig- 2) en olfre une image exacte, quoique très réduite, et il suffit de la voir pour se rendre compte du phénomène naturel. » Ainsi peuvent s'expliquer les divers effets de la foudre globulaire ou tonnerre en boule, qui semblaient être une énigme, tant que l'on n'avajt pour terme de comparaison que les effets des appareils d'électricité sta- tique, dans lesquels la quantité d'électricité en jeu est trop minime pour présenter des phénomènes analogues, mais qui deviennent, au contraire, faciles à comprendre, en les rapprochant des effets produits par une source d'électricité dynamique, réunissant ;i la fois la qnanlUc et la ten- sion, » CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques combinaisons formées par les sels haloïdes avec les sels oxygénés du même métal. Note de M. II. Le Chatelier. « J'ai montré, dans une Communication précédente, que les silicates se combinent aux chlorures pour donner des composés SiO", 2M0,MCI ( 277 ) formés comme les wagnériles par la réunion de i'"'' de sel neutre et i"^'' de chlorure. Cela m'a conduit à supposer que tous les sels devaient donner des composés analogues et que l'on j)ourrait sans doute obtenir quelques- ims d'entre eux en opérant dans des conditions convenables. Nos prévi- sions se sont réalisées pour l'acide borique et le sesquioxyde de 1er. » Cliloroborate de chaux BaO%3CaO,{>aCl. — Un mélange en propor- tion quelconque d'acide borique et de chaux, projeté dans le chlorure de calcium fondu, devient subitement incandescent et se dissout sans laisser de résidu ; puis, au bout de quelque temps, le liquide se trouble par suite de la formation d'un précipité cri.stallisé de chloroborale de chaux. Il se produit au début un»' solution sursaturée, résultant de ce que ce composé s'est trouvé à l'état naissant au contact de son dissolvant, le chlo- rure de calcium. » On peut obtenir des cristaux relativement volumineux, c'est-à-dire ayant plusieurs millimètres de longueur, en chauffant latéralement le creuset qui renferme le chlorure de calcium fondu et réglant la tempéra- ture, de façon à laisser solidifier ce sel sur une certaine étendue de la sur- face supérieure du liquide. Far suite de l'inégale répartition des tempéra- tures, le précipité cristallisé, qui s'est d'abord réuni au fond du creuset, se redissout graduellement pour aller former de nouveaux cristaux qui se déposent sur le chlorure solide et adhèrent fortement après au point d'appui. Au bout de quelques heures de chauffe, on décante rapidement le chlorure de calcium fondu et l'on trouve dans le creuset une partie so- lide hérissée de longs cristaux parfaitement nets. » Le composé ainsi obtenu est rapiilement décomposé par l'eau, l'air humide et lentement par l'alcool absolu. )) Sa composition peut être représentée parla formule EaO', 3CaO,CaCI, ainsi que le montre l'analyse suivante : Observé. CaO 48 Cad 32 BaO' ( par différence) 20 Calculé. 48.2 3. ,7 20, 1 100,0 » Les cristaux appartiennent au système tricliiiique, tout en différant très peu cependant d'un prisme clinoriiombique. Les mesures sont diffi- ciles pour les faces du prisme qui se terminent rapidement à l'air, et im- possibles pour les faces terminales qui sont complètement cylindriques. T/augle des nornnles extrêmes d'une face atteint parfois i5". (278 ) » Les cristaux présentent les faces m, t, g^, b,, c,, J\, r/,. » Les angles mesurés onl été pour les faces latérales : ni/t 1 08 . 3o »i/gi - . 126.20 t/gi 125. 10 et pour les arêtes de la pyramide terminale contenues dans le plan "■, ; o / /; sur l'arête partant de a . . io5 /; sur l'arête partant de o 1 24 • 3o Arête a sur arête o 1 3o . 3o » Le plan des axes est h' ; leur angle est assez grand, niais n'a pu être mesuré. Les bissectrices sont à peu près également inclinées sur g'. 0 On déduit de ces données, pour la valeur des paramètres, a'.b'c o,']^',\:o,Qo Angle de h sur la base p n5" » Cliloroferrite de chaux Fe'^'O', CaO, CaCI. — Ce composé, obtenu comme le précédent, se présente en prismes extrêmement brillants, ayant un clivage très facile, de telle sorte qu'on ne l'observe généralement qu'à l'état de minces lamelles. Il est complètement inaltérable à l'air et à l'eau, ce qui permet de le séparer aisément du ciilorure de calcium en excès qui a servi à le faire cristalliser. » L'analyse conduit assez exactement à la formule Fe-0^, CaO,CaCI : Observé. Calculé. Fe'-O' 5i 49 CaO 18 17,2 CaCl 32 33,8 loi 100 » Les cristaux non lamellaires, assez difficiles à obtenir, ont donné, pour angles de la face de clivage avec chacune des deux faces adjacentes, 129° 20' et 109° 10', et, par conséquent, pour l'angle des deux faces du prisme, lai^So'. » Je n'ai pu trouver aucun pointement discernable. Les lames de cli- vages observées au microscope polarisant s'éteignent à peu près dans le sens de lein- longueur; elles sont terminées par un pointement obtus sy- métrique dont l'angle est de 139". ( ^79) » Les tentatives que j'ai faites avec d'autres acides ont été infructueuses : acide sulfuriqiio, acide carbonique, oxyde de chrome, alumine, oxyde de zinc, bioxyde de manganèse. De ces résultats négatifs on ne saurait con- clure à la non-existence de combinaisons chlorées analogues à celles que je viens de décrire. On sait en effet que les conditions de production des sels doubles et de tous les composés complexes formés avec un faible déga- gement de chaleur sont resserrées entre des limites très étroites. Elles dé- pendent des équilibres qui se produisent dans les dissolutions et des solu- bilités relatives des divers composés en présence. L'alumine, par exemple, présente de telles analogies avec l'oxyde de fer qu'on est en droit d'affirmer l'existence du composé APO', CaO, CaCI, et pourtant je n'ai jamais réussi à l'isoler; on obtient une masse vitreuse ne renfermant aucun précipité cristallisé. L'insuccès, dans ce cas, parait devoir èire attribué à la solubi- lité exagérée du cliloro-aluminate dans le chlorure de calciian. Avec le sulfate de chaux les résultats ont également été négatifs; on obtient une très belle cris!;illisalion d'anhydrite résultant de la moindre solubilité du sulfate de chaux mis eu liberté par la dissociation partielle du chloro- sulfate. » On peut, par raison d'analogie, admettre que les bromures, iodures et fluorures donnent des composés analogues. J'ai fait quelques essais sur le fluorure de calcium et utilisé, à cet effet, sa grande solubilité dans le chlorure de calcium. Le sulfate de chaux donne une masse cristalline feuilletée paraissant présenter la composition SO', CaO, CaFI, mais je n'ai pu isoler aucun cristal un peu net. Avec le silicate de chaux SiO-, aCaO, je n'ai rien obtenu soit en |)résence du chlorure de calcium, soit en fon- dant seul le mélange SiO^,2CaO -t-CaFI. Ces deux composés cristallisent chacun de leur côté. Les résultats différenis obteinis avec le chlorure et le fluorure de calcium peuvent s'expliquer par les fusibilités différentes de ces deux corps. ■> PHYSIOLOGIE. — De l'influence de In chaleur sur la respiration et de la dyspnée thermique. Note de M. Cii. IIiciiet, présentée par M. A. Richef. « Les auteurs qui se sont occupés de la dyspnée thermique (accroisse- ment du nombre des respirations par le fait de la chaleur) ne se sont pas mis d'accord sur la cause de ce phénomène. M. Ackermann, M. Goldstein, M. Mertchinsky, M. Cad pensent que l'accélération respiratoire est due à réchauffement du système nerveux central. M. Sihler, au contraire, croit à ( a8o ) une action réflexe dont le point de départ serait dans les nerfs cutanés périphériques. » Les expériences que j'ai faites sur cette question, et dont le détail m'en- traînerait trop loin, comportent les conclusions suivantes : 1° On peut, ch(z le chien, par des excitations électriques fortes et répé- tées, provoquer un tétanos général. Ces contractions musculaires violentes accroissent rapidement la température du corps : en même temps la respi- ration s'accélère. Dès que la température a dépassé environ 4o°,5, le rythme respiratoire s'élève à 200, 3oo et même34o respirations par minute. Il y a donc une dyspnée thermique centrale; car, dans cette expérience, la tempé- rature extérieure n'a pas varié, et la dyspnée intense qu'on observe alors ne peut reconnaître qu'une seule cause, réchauffement du sang et du sys- tème nerveux. » 2° Il y a aussi une dyspnée thermique réflexe; car des chiens, placés dans une étuve dont la température est entre 38° et [\i°, deviennent aussitôt très anhélants : leur rythme respiratoire s'élève brusquement à 3oo et même 34o respirations par minute. Cependant leur température centrale n'a pas varié : elle reste pendant des heures entières la même qu'au début de l'expérience. Il s'agit donc là d'une dyspnée thermique réflexe , due à l'excitation spéciale du tégument par un milieu ambiant plus chaud qu'à l'ordinaire. » 3° Cette dyspnée thermique réflexe ne s'observe pas chez l'homme, mais chez le chien. Elle représente un appareil de réfrigération qui supplée au défaut de sa transpiration cutanée. » 4" t)n constate que cet appareil de réfrigération est nécessaire au chien pour supporter des températures extérieures élevées. En effet, un chien mis dans l'étuve, après qu'il a été fortement muselé, ne peut pas taire des respirations fréquentes. Aussi sa température s'élève-t-elle alors rapidement. Dans mon étuve à 39°, un chien laissé en liberté conserve pendant vingt-qiiatre haines sa température normale, tandis que pour un chien muselé la température, en une demi-heure ou une heure, s'élève de 39° à 42° et même "43°. » 5" Quel que soit le moyen qu'on emploie pour empêcher le rythme respiratoire d'être accéléré, la température du chien dans l'étuve s'élève très promptement. Ainsi, en faisant respirer l'animal parla trachée et par une canule d'étroit diamètre, qui suffit à la respiration normale, mais qui ne suffit pas à une respiration accélérée, la température s'élève bientôt à 4'2''et à 43", et il meurt asphyxié. ( ^-8. ) » 6" Le chloral à dose ;inesthésiqiie, en abolissant toutes les actions réflexes, abolit aussi la dyspnée thermique réflexe, de sorte qu'un chien profondément cbloralisé ne peut plus avoir d'accélération respiratoire réflexe. Alors il s'échauffe en une heure ou deux jusqu'à une hyperlhermie mortelle. Au contraire, la morphine, même à la dose de o^'^, 5o, n'em- pêche pas ce réflexe respiratoire. » 7° Pour que le rythme fréquent des inspirations ait lieu, il faut que la trachée soit largement ouverte, que la résistance à l'inspiration et à l'expiration soit réduite au minimum, et aussi la tension de l'acide car- bonique dans le poumon ; partant, dans le sang. Quand la surcharge d'acide carbonique est trop grande, la respiration devient profonde et lente. Il y a donc une dyspnée aspliyxique caractérisée par des inspirations lentes et profondes; tandis que, dans la dyspnée ihernnque, la respiration est rapide et superficielle. » 8° D'importantes différences séparent la dyspnée thermique centrale de la dyspnée thermique réflexe. Celle qui est réflexe est absolument abolie par le chloral, tandis que le chloral, Uième à dose anesthésique, n'empêche pas la dyspnée thermique de cause centrale, encore qu'il ralen- tisse quelque peu le rythme des inspirations. Il semble que le fait d'accé- lérer son rythme par la chalein- soit une |iropriété générale du système nerveux excito-moteur de la respiration, pro[)riété qui ne peut disparaître par l'emploi des anesthésiques. » cf La dyspnée thermique centrale counnence dés que la température de l'anim.il (chien) dépasse 40°, 5 ; elle atteint son maximum quand la tem- pérature est entre 4i°)5 et 42°. Aucune excitation réflexe ne peut l'arrêter, tandis que la dyspnée thermique réflexe est somnise à l'influence de la volonté et de toutes les excitations périphériques. » 10° Parmi les excitations périphériques, la plus puissantepour ralentir la respiration accélérée est le contact de l'eau froide; mais l'eau froide n'agit d'une manière durable que si la température du chien est au-des- sous de 40°, 6. )) 11° Dans la iheimo-dyspnée réflexe, l'eau froide arrête immédiatement et d'une manière durable l'accélération respiratoire. » 12° Dans la thermo-dyspnée centrale, l'accélération respiratoire persiste, alors même que la température du chien est revenue à l'état normal; il semble que le bulbe ait pris l'habitude d'un rythme précipité. Dans ce cas, c'est-à-dire quand la température s'est abaissée, sans que le rythme de la respiration se soit ralenti, l'eau froide, sans modifier notablement la C. K., iSS'i. Q" Semvsirc. (1 . XCIX, K° G ^ 38 ( 282 ) température, ralentit d'une manière pei-manente ce rythme accéléré, qui avait persisté après un échauffement momentané. Mais, si la température est au-dessus de 4o°,6 ou environ, le ralentissement par l'eau froide n'est pas permanent. » PHYSIOLOGIE. — De l'influence du travail iittellecluel sur l'éliininalion de l'acide phospliorique par les urines. Note de M. A. Mairet, présentée par M. Charcot. « Dans une précédente Note, nous avons indiqué les rapports qui existent entre l'acide phosphorique d'une part, la nutrition générale et la nutrition du muscle d'autre part; dans la présente Note, nous nous pro- posons, par l'étude des modifications qu'imprime le travail intellectuel à l'élimination de l'acide phospliorique, d'indiquer les rapports qui existent entre cet acide et la nutrition du système nerveux. » Lorsqu'on veut, pour le travail intellectuel, rechercher les modifica- tions qu'il produit sur l'élimination de l'acide phosphorique par les urines, il faut, comme pour le travail musculaire, tenir compte de son intensité et de la nature de l'alimentation. Toutefois le travail intellectuel produit dans l'élimination de l'acide phosphorique des modifications qu'on re- trouve avec n'importe quel genre de nourriture et qui consistent en une diminution de l'acide phosphorique uni aux alcalis et de l'azote. » Exemple. — Un individu soumis à un régime mixte assez reconsti- tuant rend par vingt-quatre heures : » 1° A l'état de repos : Azote 24°%54 Acide pliosphorique uni aux alcalis i*'',65 » 2° A la suite d'un travail intellectuel d'une durée de sept heures : Azote 22^', oo Acide phosphorique uni aux alcalis i^, 53 » Ce même individu soumis à un régime végétal rend par vingt-quatre heures : » 1° A l'état de repos : Azote I os% 82 Acide phosphorique uni aux alcalis !*"■, 16 ( 283 ) » 2° Sons l'influence d'un travail intellectuel de même durée et de même nature que précédemment : Azote 8^, 45 Acide phosphorique uni aux alcalis i''", 10 1) Ce même individu à l'état de diéle rend par vingt-quatre heures : » 1° Au repos : Azote 1 2'', 1 3 Acide phospliorique uni aux alcalis i^'', i3 » 2" Sous l'influence d'un même travail que précédemment : Azote I o^, '] i Acide phosphorique uni aux alcalis o"', gc) » La diminution de l'azote et de l'acide phosphorique uni aux alcalis que produit le travail intellectuel est en rapport avec la durée de ce tra- vail. Aussi, l'individu soumis au régime mixte qui rendait à la suite ii'uu travail de sept heures les chiffres d'azote et d'acide phosphorique uni aux alcalis indiqués précédemment rend, à la suite d'un travail de dix heures : Azote 2 Ie^ 08 Acide phosphorique uui aux alcalis i«', 27 » Le travail intellccluel diminue donc le chiffre de l\izote et de t acide pltos- phorujue uni aux alcalis rendus par les urines. » Mais, poiu' se rendre lui compte exact des modifications que produit l'activité cérébrale sur l'élimination de l'acide phosphorique, il faut tenir compte de la nature de l'alimentation et de l'intensité du travail. Lorsque l'alimentation est peu riche relativement à l'intensité du travail, une nou- velle modification apparaît dans l'élitnination des phosphates : le chiffre de l'acide phosphorique uni aux terres augmente. » a. Pour un même régime, plus le travail intellectuel est intense, plus le chiffre de l'acide phosphorique uni aux terres augmente. » Exemple. — Un individu soumis à un régime mixte rend par vingt- quatre heures : o'"''', 5o d'acide phosphorique uni aux terres à l'état de repos; o^"', 52 à la suite d'un travail de sept heures et o^^SS après un tra- vail de 10 heures. » b. Pour un même travail, le chifire de l'acide phosphorique uni aux terres rendu par les urines est plus ou moins considéralile, suivant la richesse de l'alimentation. Tandis que chez l'individu qui précède, soumis ( 28:î ) à un régime mixte, un travail intellectuel de sept heures produit une aug- mentation de o^', 02 seulement dans le chiffre de l'acide phosphorique uni aux terres rendu par les urines en vingt-quatre heures, cette augmentation monte à 0^', 08 lorsque cet individu est soumis à un régime végétal et à qS"^, 09 lorsqu'il est à l'état de diète. » Lors donc que l'intensité du travail intellectuel dépasse la richesse de l'alimentation, ce travail augmente l' éliminalioyi de l' acide phosphorique uni aux terres. » Comment expliquer les modifications qu'imprime le travail intellec- tuel à l'élimination de l'acide phosphorique et de l'azote? Nous ne pou- vons à cet égard qu indiquer les résultats auxquels nous conduisent nos reclierches : » 1° L'acide phosphorique uni aux terres qu'on retrouve en excès dans les urines sous l'influence du travail intellectuel est un acide phospho- rique de déchet qui se lie aux échanges nutritifs que produit ce travail au sein de la suhstance nerveuse; M 2° La diminution de l'azole reconnaît comme cause un ralentissement de la°[nutrition générale. Il en est de même de la diminution de l'acide phosphorique uni aux alcalis; toutefois, celle-ci a encore une autre ori- gine : elle provient en partie de ce qu'une certaine quantité de phosphates alcalins est ahsorbée par la substance nerveuse pour produire le travail et sert à compenser les pertes en acide phosphorique que le travail fait subir à cette substance. Comme conclusions, nous dirons : » 1° L'acide phosphorique est intimement lié à la nutrition et au fonctionne- ment du cerveau. Le cerveau, en fonctionnant, absorbe de l'acide phosphorique uni aux alcalis et rend de l'acide phosphorique uni aux terres; » 2° Le travail intellectuel ralentit la nutrition générale; » 3° Le travail intellectuel modifie l'élimination de l'acide phosphorique par les urines; il diminue le chiffre de l'acide phosphorique uni aux alcalis et aug- mente le chiffre de l'acide phosphorique uni aux terres. » Si maintenant nous résumons et comparons entre eux les résultats que nous ont fournis nos recherches relatives à la nutrition générale, au travail musculaire etau travail intellectuel, nous voyons que l'acide phos- phorique se lie à la nutrition du muscle, du système nerveux et à la nu= trition générale. Toutefois^ ces différents facteurs font sentir différemment leur action sur l'élimination de l'acide phosphorique et de l'azote; tandis que le système nerveux, en fonclionnant, diminue l'acide phosphorique uni aux alcalis et l'azoleet augmente l'acide phosphorique uni aux terres. ( ^«"i ) le muscle en activité agit d'une m.inière inverse : il augmente l'acide phos- phorique uni aux alcalis et l'azote et tend à diminuer l'acide phosphoriqiie uni aux terres; enfin la nutrition générale agit dans le même sens sur les deux espèces de phosphates et sur l'azote. Par conséquent, lorsque, dans un cas donné, ces facteurs, système nerveux, muscle, nutrition générale, agiront simultanément, on pourra faire la part qui revient à chacun d'eux dans les modificationsconsfatées dans l'élimination de l'acide phosphorique en étudiant comparativement l'élimination de l'azote, de l'acide phospho- rique uni aux alcalis et de l'acide phosphorique uni aux terres. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur le maxillaire, le palpigère el le sous-gaie'n de la mâchoire, chez les Insectes broyeurs. Note de M. J. Ciiatin, présentée par M. Alph.-Milne Edwards. « Considérée dans son ensemble, la mâchoire se montre composée de trois régions distinctes : i° la base formée par le sous-maxillaire; 2" le centre, constitué par le maxillaire, le palpigèrc et le sous-galéa; 3" les ap- pendices, représentés par le pulpe, le galéa el ruilermaxillaire. M Ayant fait précédemment connaître les caractères et les variations du sous-maxillaire ('), j'examinerai aujourd'hui, sous le même point de vue, le centre de l'organe. » Les trois pièces qui entrent dans la composition de celte région sont loin d'offrir la même constance et la même importance, le maxillaire récla- mant une incontestable prééminence sur lepalpigère et le sous-galéa, qui font fréquemment défaut et dont le rôle est secondaire. Cependant le maxil- laire n'a été que rarement apprécié à son exacte valeur, et peu d'observa- teurs ont cherché à déterminer sa situation, ses rapports, ses formes, sa signification morphologique ou fonctionnelle. On pourra le constater ai- sément par les faits nouveaux que résument les descriptions suivantes. » Si l'on examine d'abord la mâchoire du Decticus verruciuorus, on dis- tingue, sans grande difficulé, le maxillaire s'élevant au milieu de l'organe comme un petit prisme vertical qui s'allonge latéralement pour se rétrécir en haut et en bas, ce caractère s'accenluanl surtout à la face supérieure qui se relève progressivement de dehors en dedans. » La mâchoire du Blaps producta présente un maxillaire de grande taille, mais de forme irrégulière. Il apparaît comme une sorte de coin, ( ') Comptes rendus, séance du 7 juillet 1884. ( 28G ) intercalé entre le sous-maxillaire en bas et les lobes appendiculaires en haut; ses faces sont profondétnent dissemblables et c'est à peine si l'on peut y distinguer deux zones, l'une externe, l'autre interne. )) Cliez les Psocides, le maxillaire est limité postérieurement par une petite facette qui s'incurve pour se continuer sous un angle aigu avec la face supérieure, tandis qu'elle s'unit avec la face inférieure en formant un angle obtus. 0 S'il était nécessaire d'établir l'intérêt qui s'attacbe à l'étude comparée des diverses parties de la mâchoire, il suffirait de considérer V Olkjoloma Saundersii : rien de plus imprévu que l'aspect du maxillaire chez cet insecte; on croit avoir sous les yeux non le centre de la mâchoire, mais sa charnière basilaire. Un minutieux examen est nécessaire pour recon- naître l'exacte signification de cette pièce; c'est faute d'avoir poursuivi son analyse avec une rigueur suffisante que certains auteurs ont été con- duits à l'interpréter de la façon la plus erronée. Leur excuse est dans la configuration de la face inférieure qui, saillante en dedans, excavée eu dehors, offre une réelle similitude avec la même face considérée sur un sous-maxillaiie. La face supérieure est profondément échancrée vers son tiers externe, tandis que les faces latérales s'incurvent fortement. )) Le maxillaire du Forficuia auricidaria est assez irrégulier en raison du grand développement de la face externe : loin d'être concave comme la face interne ou comme la face inférieure, elle est courbe et oblique. » Dans VOEdipoda cinerascens, le maxillaire se conforme eu manière de crosse, excave à sa base, notablement convexe en dehors, presque plan en haut; il se développe surtout transversalement. » Son orientation change encore avec le Phasrna Japelus : le diamètre transversal s'atténue, pendant que le diamètre vertical s'accentue. Cette tendance s'affirme mieux chez le Caiabus awalus, déterminant des chan- gements profonds dans la forme générale du maxillaire, qui se montre net- tement composé de deux parties inégales, l'une inférieure et étroite, l'autre supérieure et large. » Le maxillaire du Giyllus doinesticus est aussi composé de deux parties encore assez distinctes, mais inversement disposées, la partie large se trou- vant placée en bas, tandis que la partie rétrécie devient supérieure. L'iné- galité entre ces deux parties est d'ailleurs moindre que chez les Carabi- ques. » Dans la Sauterelle vcvte [Locusta veridissima), le maxillaire se redresse et sa forme devient plus régulière : légèrement incurvé à sa base pour s'ar- ( 287 ) ticiiler avec le sons-maxillaire, il se termine par un bord convexe, légère- ment obliqne de haut en b;is; excavé vers le milieu de sa face interne, il se montre légèrement ondnleux sur sa face externe. » En résumé, on voit qu'il est impossible d'exprimer en une formule unique et constante les traits essentiels et les caractères morphologiques du maxillaire de la mâchoire chez les Insectes broyeurs; mais les études précédentes permettent de rapprocher et de grouper ses formes princi- pales : relativement peu développé chez les Psocides, le Blaps producla, le Oliyotoma Sntindersii, le maxillaire atteint, au contraire, de notables di- mensions chez les autres types qui viennent d'être décrits. Transversal ou horizontal chez le Forficula auricularia, V OEdipoda cinerascens, le Mantis lelujiosa, il devient plus ou moins vertical chez le Pliasma Japetus, le Cara- bits au7-ntiis, le Gryllus domesticiis, le Declicus verracivorus. Des modifications si fréquentes et si profondes portent avec elles leur enseignetnent et mon- trent combien il est indispensable de multiplier les sujets d'observation. » Ainsi que je le rappelais précédemment, c'est en général sur le maxil- laire que s'insèrent les appendices terminaux de la mâchoire : palpe en dehors, galéa et inlerniaxiilaire en dedans. Mais, chez diverses espèces, deux pièces intermédiaires (palpigère et sous-galéa) viennent s'intercaler d'une part entre le maxillaire et le palpe, d'autre part, entre le maxillaire, les faces inférieures du galéa et de l'intermaxillaire. Peu constantes et de faibles dimensions, ces pièces réclament cependant une attention spéciale ; je me borne à résinner leurs principales particularités. » Développé surtout eu largeur dans le Decticus verrucivorus et le PImsma Japetus, vertical chez le Manlh reliijiosa, le palpigère subit diverses modifi- cations, mais conserve'une autonomie incontestable dans plusieurs espèces chez lesquellles il semble avoir été assez généralement méconnu [Forficula auricularia, OEdipoda cinerascens, Gryllus doineslicus, Termes lucifugus, Blaus producla, Oiujolonia Saundersii, Carahus auratus, Locnsta viridissima, etc.). L'importance du sous-galea est plus considérable; il supporte, en effet, non plus un appendice unirpie, mais deux lobes parfois très développés, le galéa et l'intermaxillaire. Aussi présente-t-il plusieurs dispositions intéressantes, mais dont l'analyse ne saurait trouver place dans cette Note; je dois toutefois mentionner la présence d'une double facette articulaire, assez régulièrement disposée chez le Declicus v< rniciuorus, fortement incliné chez le Forficula auricularia accentuant sadualité dans le Grjllus doineslicus elle Phasma Japelus, amenant ( 288 ) enfin chez quelques Manfides un vérilable dédoublement du sousgaléa, dont la forme devient très irrégulière chez lesPimélides, etc. » BOTANIQUE FOSSILE. — Contributions à la flore pliocène de Java. Note de M. L. Crié. « Les empreintes végétales que j'ai pu étudier, grâce à l'obligeance de mon ami, M. Martin, professeur à l'Université de Leyde, proviennent du Gunnung Rendang, au sud du Gunniuig Gedah, à Java. » Ces fossiles ont été recueilhs par l'ingénieur Delprat, dans les tufs vol- caniques de Buitenzorg et dans des lignites qui ont été rapportés au plio- cène. Au-dessous de ces tufs grisâtres existent des calcaires miocènes dont la faime est l'objet, en ce moment, d'une étude particulière de la part du géologue de Leyde. » Trois de ces em|)reintes ont été attribuées par nous à un palmier fla- belliforme, à une rhamnée et à un figuier ('). » La feuille de figuier, quia été parfaitement conservée dans la roche volcanique, présente un limbe entier et symétrique. La nervure princi- pale, très accentuée, offre des deux côtés des nervures secondaires camp- todromes, au nond^re de huit à douze. Celles-ci n'atteignent pas le bord foliaire, mais elles s'incurvent, avant d'y arriver, en un arc qui s'élève pour s'anastomoser avec la nervure placée au-dessus. Les nervures tertiaires se détachent à angle droit des nervures secondaires; cette disposition se re- trouve chez un grand nombre de Ficus. Les dernières nervures ou ner- villes forment un réseau dont les aréoles sont bien visibles sur la feuille fossile, que j'appellerai Ficus Maitiniana. Ce nom me permet de consacrer le souvenir du savant distingué qui nous a fait connaître récemment la iaune des terrains tertiaires de Java et des calcaires carbonifères de Timor. » La nervation du F(ci/s il/rtr/mjaHfï présente une analogie frappante avec celle de plusieurs Ficus ée& Indes orientales néerlandaises, parmi lesquels je citerai surtout les Ficus scaberrinin, callosa, parietalis. Notre figuier plio- cène parait lui-même assez voisin du Ficus Jlexuosa , Gœppert, des couchts (' ) M. le |)rofcsseur Suringar, de Leyde, et M. Boerlage, conservatiiir do i'iicrbicr de Leyde, ont mis gracieusement à ma disposition une riche série de /'7c«v des Indes orientales néei'landuises. Ces précieux matériaux me peimeUent de justifier l'attribution que je pro- pose. ( 289 ) éocèiies de Java ; cette afBnité ressort de l'étude générale du limbe et de la nervation tout entière. » Nous considérons le Ficus mnrliniana des lerrains pliocènes deBuiten- zorg comme une forme intermédiaire en Ire le Ficus flexuosn de l'éocène de Java et le Ficus scaberrima qui vit de nos jours dans la même région. Ce nouvel exemple d'une plante pliocène jouant le rôle d'intermédiaire vient s'ajouter à ceux qui ont été offerts à M. de Saporla par plusieurs végétaux des travertins de Meximieux et des tufs volcaniques du C.mtal. Nous cite- rons seulement le Populus alba pliocenica, Saporta, qui établit le passage du Populus leucophylla, Unger, de la formation miocène supérieure de Freiberg, en Styrie, au Populus alba, Linné, c'est-à-dire notre peuplier blanc de Hol- lande. » I^es lignites pliocènes du GunnungRendang renferment de nombreux débris de végétaux, mais le mauvais état de ces empreintes, dont la nerva- tion est à peine visible, m'empêctie de me prononcer au sujet de leur attri- bution. » Quant aux autres feuilles fossiles des tufs volcaniques de Buitenzorg, elles seront décrites et figurées dans notre travail sur la flore pliocène de Java. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur quelques phénomènes lumineux parliculiers, observés en Suisse, autour du Soleil. Note de M. F. -A. Forel. « On a signalé, de divers côtés, de singuliers phénomènes lumineux qui apparaissent autour du Soleil et le ceignent d'un limbe rougeàtre; ces observations ont été faites dans la plaine, à plusieurs reprises, pendant le printemps et l'été de cette année. Lorsque le ciel était à demi voilé de va- peurs blanches, j'ai moi-même souvent noté, à jMorges (lac J>man), une teinte rougeàtre de ces nuages, dans le voisinage du Soleil, à quelque 20* ou 25° de l'astre. Mais l'évidence de ces apparitions devient bien autrement claire dans le ciel admirablement pur des Hautes-Alpes, et, pendant la der- nière quinzaine, dans un séjour que j'ai fait dans la belle vallée de Saas- Fée (canton du Valais), j'ai pu jouir de ces spectacles chaque fois que le temps était clair, c'est-à-dire presque chaque jour. » Le phénomène est fort imposant : le Soleil est entouré d'un limbe blanc d'argent, très brillant, très éclairant, dont je pourrais comparer la lumière à l'éclat étrange de la première phase des feux crépusculaires de l'hiver dernier. Ce limbe, qui mesure peut-être une dizaine de degrés de C. R., 1884, 2- Semejtre. (T. XCIX, IN* 6.) 89 (290) rayon, est entouré d'une large couronne rougeâtre, aux limites mal défi- nies, dont les teintes orangées ou violacées se fondent, en dedans, avec le limbe d'argent, en dehors avec le bleu du ciel. La largeur de cette cou- ronne esta peu près égale au rayon du limbe argenté. En dehors, le ciel est bleu, et jusqu'à une assez grande distance du Soleil, d'un bleu plus sombre que le bleu normal; on peut s'en convaincre, le soir, lorsque, le Soleil s'abaissant derrière les cimes neigeuses, le couchant semble prendre les nuances d'un ciel orageux. 1) On croirait à un nuage de poussière, qui visiterait le Soleil; mais, en dehors de ces apparitions colorées, l'état de l'astre est aussi brillant que jamais, le ciel est aussi piu-, d'un bleuauss' azuré, et rien nesetnble mi altérer la transparence. » Le spectacle a eu son maximum d'éclat le 23 juillet, p.irunjour admi- rablement serein ( ' ) ; d'après des lettres qui me sont adressées, il a été aussi observé ce même jour à la Sand-Alp, dans le canton de Glaris, à Kander- steg dans le canton de Berne, à Charmey dans le bas Valais. Mais il a été visible chaque jour, avec plus ou njoins d'évidence, pendant mon séjour à la montagne. De[)uis trois jours que je suis redescendu eu plaine, je n's n vois plus trace. Plusieurs observateurs m'ont affirmé que ce phénomène avait été souvent constaté en Valais, pendant le printemps et l'été de cette année. » Serait-ce la continuation de cette Sf'^rie étonnante de phénomènes op- tiques, dont lesdiverses parties de la Terre ont successivement joui depuis la grande éruption volcanique de Rrakaloa, le 27 août i833, et qui, pour notre Europe, ont eu leur éclat culminant dans les lueurs crépusculaires et aurorales de novembre, déceiubreet janvier derniers? Je pose la question, mais ne la résous pas. » M. Jaaiin fait reniarquer que des phénomènes semblables oiit été ob- servés à Paris et dans diverses parties de la France, pendant les chaleurs exceptionnelles de ces dernières semaines. M. Ch.-W. Zengek adresse une Noie « Sur l'existence possible de corps planétaires encore inconnus ». (' ) Le même jour, M. Auguste Arcimis observait à Madrid des pliénomènes crépuscu- laires analogues à ceux de l'iiiver dernier. Il a noté, en particulier, une couronne brilland' d'un blanc d'argent, de 4^" de diamètre, autour du Soleil. [Nature, XXX, 324-) ( 29' ) M. L. Jacbert adresse deux Notes relatives, l'inie, à un bolide observé le lo juillet, au-dessus de vj du Serpent, et s'avauçant vers E du Sagittaire; l'autre, aux particularités qu'ont prés^eiitées les éclairs, pendaut l'orage qui a éclaté à Paris dans la nuit du i3 au i4 juillet. M. L. Favre adresse, de Marseille, une Note « Sur la classification des Sciences ». La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans i.* séanci: ud ii août i884' Ministère de la Marine et des Colonies. Revue mnrilime el coloniale, août 1884. Paris, Berger-Levrault et C'"; br. in-8". Mémoires couronnés et autres Mémoir'es publiés par l'académie royale de Médecine de Belgique; t. VII. Bruxelles, H. Manceaux, imprimeur de l'Aca- démie, [884; '"-«"• Précis analytique des travaux de l' Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Bouen, pendant l'année i882-i883. Rouen, iinpr. de Espérance Ca- giiiarJ. Paris, A. Picard, i884; in-8^ Association internationale du Congo. — Mémoire sur les observations météo- rologupies jinles à Fivi{Congo inférieur)', par A. Von Danckhelman. Berlin, A. Asber et C", i884; br. in-4''. Traité élémentaire d'Electricité; par James-Clerk iMaxwell, traduit de l'anglais par G. Biciiard, ingénieur civil dfs mines. P.iris, iinp. Gaulhicr- Villars, 1884; in-8". Etudes sur la pathologie du rein; par Cornil et Brault. Paris, Félix Alcaii, éditeur; 1884, iu-8°. (Prtseiilé par M. G- sselin pour le Concours Montyon de i885, Médecine el Chirurgie.) Le monde physique ; par Amédée Guillemin; t. V. Paris, Hachette et C''', i884; br. ui-o°. Le choléra et le Congrès sanitaire diplomatique international ; pir- le W J.-P. BoNNAFONï. i'aris, J.-B. Badiiére el (ils, 186G; br. in-8". ( 292 ) Proceedings oj the Royal geographical Society and Monllily Record of Geo- grapliy. London, Ed. Stanford, 1884 ; br. in-8°. The Quarterlj iveatlier Report of the meleorolngical Office. New séries, Part III, july-sepleinher 1876. London, J.-D. Potier, i884; br. in-4°. Memorias del Iiistititto geografico y estai/islico, I. IV. Madrid, imprenta de la direccion gênerai del Instiluto geografico y estadistico, i883; in-4''. Reyenwaarnemingen in neder tandscfi-Indië ; vifde Jaargang, i883. Batavia, Landsdrukkerij, i884; in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 18 AOUT 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. DISCOURS PRONONCES AUX FUNERAILLES l)E ,11. PAUL TIIENARB. Discours de M. Bouley, AU NOM UE L'ACADliMIE DKS SCIENCES. « Messieurs, » Ij'Académie des Sciences est mise une nouvelle fois en grand deuil par une grande perte ; et c'est encore dans les rangs des savants qui ont illustré la Chimie française que la mort vient de frapper : après Henri Deville, J.-B. Dumas; après Dumas, Wurtz; après Wurtz, Paul Thenard, héritier d'un beau nom dont il a continué la gloire. » Paul Thenard mérite, en effet, une j)lace d'honneur parmi les savants qui ont imprimé à la Chimie, dans ce siècle, une si puissante impulsion. D'autres diront ailleurs, avec plus de compétence que je ne saurais le f;ùre, la part importante qui revient à Paul Thenard dans ce grand mouvement. Aujourd'hui, dans ce lieu, sous le coup de la tristesse qui nous possède tous, je dois me borner, pour rendre hommage à sa mémoire, au nom de C. R., i884, V Semestre. (T. XCIX, iN« 7., 4» ( 294 ) la Section d'économie rurale de l'Académie des Sciences, dont je suis ici le représentant, à marquer son œuvre par ses traits principaux. » On peut dire que son coup d'essai a été un coup de maître, et de grand maître, car ce sont ses recherches sur les hydrogènes phosphores et sur les alcalis phosphores qui ont ouvert la voie dans laquelle Wurtz est entré, et qu'il a parcourue avec tant d'éclat. Sans rien diminuer de la gloire de Wurtz, ce n'est que justice de dire que Paul Thenard a été son précurseur, car les éthylphosphines, qu'il a constituées et étudiées, peuvent être con- sidérées comme l'acte primordial qui prélude à la grande découverte des ammoniaques composées. Ce qui prouve bien du reste que, dans ce pre- mier travail, Paul Thenard faisait œuvre de maître, c'est qu'il a prévu, en le communiquant à l'Académie en i845, les nombreuses séries de corps que l'on obtiendrait, et que, effectivement, on a obtenues depuis en sui- vant son idée. » Si Paul Thenard eût persévéré dans cet ordre de recherches, nul doute qu'il n'y eût fait, lui aussi, de belles découvertes, puisque sa saga- cité les lui faisait pressentir d'après les résultats qu'il avait déjà observés. » Mais une autre étude ra|)pelait : celle du sol arable. Il s'y est donné, en effet, et lui a consacré presque toute sa vie. » Combien mystérieuses étaient encore, lorsqu'il s'est mis à cette œuvre devenue si féconde entre ses mains, les combinaisons chimiques dont le sol arable est incessamment le théâtre ! Paul Thenard, on peut le dire, a répandu de grandes clartés dans la profondeur de ces ténèbres. » Au moment où il entreprit ses travaux, on était sous l'influence d'une célèbre expérience de sir Humphry Davy, qui tendait à démontrer que la fermentation dépouillait le fumier d'une grande partie de son azote; et la Science voulait imposer, contrairement aux pratiques ti-aditionnelles, l'emploi du fumier frais, afin d'éviter les pertes d'azote dont la fermentation était réputée la cause ; mais les vieilles pratiques opposaient leur force de résistance séculaire aux déductions du savant chimiste anglais. Paul The- nard, qui s'était rangé à la doctrine nouvelle, entreprit des expériences pour l'imposer aux esprits par la force de ses démonstrations. Mais, à son grand étonnement, les essais comparatifs qu'il fit avec les deux iumiers l'obligèrent à reconnaître, après plusieurs années d'expériences, que c'était la tradition qui avait raison contre la science de laboratoire. » Ce fait constaté, Paul Thenard se proposa d'en chercher la cause. Il la chercha et fut conduit ainsi à une découverte de la plus grande impor- tance pour l'éclaircissement des faits et des pratiques de l'industrie agri- ( 29^ ) cole. Cette découverte est celle d'un acide, auquel il a donné le nom de fumique, en raison de son origine, acide qui se forme pendant la fermenta- tion, retient l'azote des déjections et contracte avec l'alumine, l'oxyde de fer, la chaux, etc., des combinaisons insolubles qui emmagasinent cet azote dans le sol, parce que, en raison de leur insolubilité, elles ne peu- vent être entraînées par les pluies. » Mais si ces matières azotées sont insolubles, comment peuvent-elles servir à l'alimentation des plantes? Thenard s'est attaché à démontrer qu'elles sont nitrifiables avec le temps, et que, lentement, l'azote des corps bruns ou noirs qui résultent des combinaisons de l'acide fumique devenait soluble et assimilable. Grâce à ce procédé naturel, il y a une sorte d'adé- quation qui s'établit entre les besoins des plantes et les quantités de ma- tières azotées solubles que le sol peut graduellement leur fournir. » Mais une autre question était à résoudre pour que le problème de l'action du fumier sur les sols arables fût complètement éclairci. Comment se produisent dans le sol les corps noirs azotés qui tiennent l'azote en ré- serve? Paul Thenard, s'inspirant des faits qu'il avait observés, fut amené à pens(!r que l'acide fumique pouvait bien n'être que le résultat de la réac- tion du carbonate d'ammoniaque, engendré par la putréfaction des ma- tières animales du fumier, sur les matières végétales qui entrent dans sa constitution. Cette idée conçue, Paul Thenard en prouva la justesse par une vérification expérimentale : il produisit de toutes pièces l'acide fu- mique en faisant réagir du gaz ammoniac sur diverses matières neutres : ligneux, amidon, sucre, etc. » Cette synthèse de l'acide fumique constitue une découverte capitale, qui assigne à Paul Thenard un rang supérieur dans l'histoire de la Science, car elle le range parmi les inventeurs. Il en avait compris toute l'importance et se complaisait volontiers à déduire de sa belle synthèse tout ce qu'elle renfermait, croyait-il, de fécond pour la Chimie et pour la Physiologie. Sa grande visée était la synthèse de l'albumine, et il croyait y toucher, car l'analyse lui avait démontré que la composition centésimale du corps cris- tallisé en aiguille, qu'il obtenait par la réaction du gaz ammoniac sur les matières organiques ternaires, se rapprochait, à quelques millièmes près, de la composition de l'albumine : « Encore un pas, disait-il, à un de ses » élèves, aujourd'hui agrégé à la Faculté de Médecine, et la synthèse est )) trouvée Je ne serais pas étonné que le produit que j'ai obtenu fût )i déjà assimilable ; il faudra que nous résolvions cette question par des » expériences. » ( 296 ) » Est-ce là une vue de génie ou n'est-ce qu'une de ces espérances dont les inventeurs subissent volontiers l'entr^iinement? L'avenir le dira. Mais, quel que doive être le jugement qui sera prononcé sur ce point, Paul The- nard n'en conservera pas moins le mérite d'être entré, l'un des premiers, dans la voie des synthèses organiques, et d'avoir établi la théorie de l'ac- tion des fumiers sur une base scientifique solide. Les recherches qui l'ont conduit à ce résultat sont d'autant plus méritoires, qu'il s'y est obstiné, on peut le dire, pendant une grande partie de sa vie, sans que jamais les dif- ficultés de ce sujet complexe, et à beaucoup d'égards répugnant, aient mis à bout son énergie. Je veux encore signaler ici les belles recherches que Paul Thenard a faites, en collaboration avec son fils, sur la condensation de certains gaz organiques par l'action de cette force, encore bien mystérieuse, que l'on appelle Vejfluve électrique. En soumettant à l'action de l'effluve un mé- lange d'oxyde de carbone et d'hydrogène à volumes égaux, les deux expé- rimentateurs ont vu se produire sous leurs yeux un corps solide et persis- tant, dont la composition se rapproche remarquablement de celle du sucre : grand résultat que M. Dumas considérait comme d'ordre supé- rieur. » Voilà une nouvelle voie ouverte aux recherches synthétiques, qu'Ar- nould ïhenard, fidèle à la gloire de son père, se fera, sans aucun doute, un devoir de poursuivre. » L'Agriculture est redevable à Paul Thenard de beaucoup d'autres travaux qui ont abouti souvent à des résultats pratiques d'une grande im- portance : notamment l'application cpi'il a faite avec tant de sagacité des propriétés du sulfure de carbone au traitement des vignes phylloxérées. Les beaux travaux agricoles de Thenard reçurent leur su|iréme consé- cration de l'Académie des Sciences; elle lui ouvrit ses rangs en iSG/j et il fut appelé à l'honneur de succéder à M. de Gasparin, dans la Section d'E- conomie rurale. lia été l'un des membres les plus assidus de l'Académie tant que sa santé le lui a permis, et jamais il ne s'en est désintéressé, même dans ses jours de souffrance et dans l'éloignement où le forçait sa maladie. On peut dire cjue l'Académie lui était comme luie famille à la- quelle il était tout dévoué, de corps quand il le pouvait, d'âme toujours. Sa nature bienveillante, sociable, serviable, lui avait mérité les sympathies de tous et l'affection d'un grand nombre. Plein de sincérité, il exprimait ses sentiments avec une bonhomie qui n'avait rien d'affecté et qui lui permettait d'avoir son franc parler même avec les plus irritables et les ( 297 ) plus prompts à réagir. Une des particularités remarquables de Thenard et qui prouve combien son esprit était compréhensif, c'est qu'il connaissait tous ses confrères de l'Académie par leurs œuvres principales et qu'il pouvait en donner la caractéristique essentielle. Une autre, c'est le respect profond qu'il a toujours conservé pour ceux qui avaient été ses maîtres. L'égalité établie par la confraternité ne le lui fit jamais oublier. M. Du- mas, notamment, fut toujours pour lui le maître vénéré, et il considérait comme un grand honneur les visites qu'il venait faire à son laboratoire, heureux et fier c|uand les expériences dont il le rendait témoin ou dont il lui exposait les résultats recevaient son approbation. Devenu maître à son tour, Paid Thenard redevenait volontiers élève devant l'illustre savant à qui il devait son initiation à la Science. M La bonté de Paul Thenard était une bonté toujours active, quand l'occasion se montrait pour lui de la manifester. Il a continué l'œuvre se- courable fondée par son père sous le nom de Société des amis des Sciences, pour venir en aide à ceux des adeptes de la Science à qui la fortune ne s'est pas montrée propice, chose qui, malheureusement, hélas! ne constitue pas une rare exception. Toutes les fois que, dans les Sociétés auxquelles Paul Thenard appartenait, un ajipel était fait pour une œuvre charitable, The- nard s'est montré prompt à y répondre. » Je ne dis rien de toutes les assistances généreuses qu'il faisait avec tant de discrétion, que sa main gauche, on peut le dire, ignorait ce que faisait sa main droite. A plus forte raison dois-je ignorer moi-même ce que faisaient l'une et l'autre; mais elles faisaient beaucoup, car elles étaient les agents d'une âme généreuse, qui considérait la bienfaisance comme un devoir de la haute situation sociale qu'il occupait. » Aux jours de nos malheurs, Paul Thenard fit preuve d'un grand pa- triotisme. Lorsque le grand soldat qui, par le seul prestige de sa présence, avait fait la conquête de tout un royaume, vint offrir le secours de son épée à la France abandonnée par les puissances officielles, Paid Thenard mit au service de Garibaldi toutes les ressources dont il disposait. C'était une conduite trop belle pour que l'ennemi dont la France était la proie ne lui fît pas l'honneur de l'en punir. Paul Thenard fut arraché de son foyer, et, malgré son état maladif, il dut faire, par un froid de quinze degrés, le voyage de Talmay à Brème, où il fut séquestré à titre d'otage. » Tout concourut à lui rendre son exil douloureux, car cette guerre cruelle avait si l)ien rompu tous les liens de la confraternité scientifique ( 298 ) que pas un des savants de l'Allemagne, soit crainte, soit passion véritable, ne vint lui donner ou ne lui envoya un signe de sympathie. Pas un n'eut le courage de la reconnaissance envers cette France généreuse, où depuis cinquante ans ils avaient reçu partout, dans les laboratoires, dans les cours, dans les familles, un accueil si libéral et si désintéressé. » Paul Thenard fut égal par sa force d'âme à toutes les souffrances phy- siques et morales qu'un ennemi sans pitié lui fit alors endurer. » Messieurs, voici l'heure de la suprême séparation, de la séparation sans retour. La tombe va se fermer, mais Paul Thenard n'y disparaîtra pas tout entier. Il restera avec nous et avec ceux qui nous suivront par son œuvre scientifique qui fait son nom durable. » Il restera avec ses amis par le souvenir de tout ce qu'il y avait en lui de bon, d'affectueux, de dévoué; » Il restera dans sa famille, toujours présent au milieu d'elle; » Présent par l'esprit et par le cœur dans l'esprit et le cœur de la femme dévouée qui l'a soutenu de son dévouement avec tant de constance dans les jours de souffrance, qui lui ont été, hélas! trop libéralement comptés ; » Il restera dans l'esprit et le cœur de son fils, à qui il laisse la tâche, dont il est digne, de soutenir la gloire de son nom et de la continuer ; et sans doute aussi que ses petits-enfants, dont il était si heureux, quand ils connaîtront la vie de leur aïeul, cette vie si pleine par la Science et par les qualités du cœur, se feront un devoir de le prendre pour modèle: » Il me reste, avant de terminer, un devoir personnel à remplir envers l'ami si affectionné que la mort nous ravit aujourd'hui; et ici je ne parlerai pas seulement en mon nom, j'exprimerai les sentiments de reconnaissance de la profession dont je suis le représentant. » C'est à Paul Thenard que nous devons la réintégration de la Science vétérinaire dans l'Académie des Sciences. Soucieux des intérêts de l'Aca- démie et de l'étendue de son rôle, il avait compris que rien ne devait lui rester étranger de ce qu'embrassent les connaissances humaines, et qu'une Science à l'intervention de laquelle la France devait d'avoir échappé aux ravages de la terrible épizootie bovine, dont venaient de souffrir cruelle- ment deux pays voisins qui avaient refusé de se mettre sous sa protection, s'était rendue digne de prendre sa place à côté de la Médecine humaine dans l'Académie qui embrasse toutes les Sciences. » Convaincu de la justice de cette cause, Paul Thenard appliqua h sa ( 299 ) réussite toutes les ressources que lui donnait l'influence légitime dont il jouissait à l'Académie, et le succès couronna son entreprise. » C'est à ce succès que je dois l'insigne honneur qui m'est échu d'oc- cuper une place dans les rangs de l'Académie des Sciences. » Seize ans se sont écoulés depuis cette époque, et dans cette période bien des travaux accomplis, bien des Mémoires communiqués à l'Acatlémie, dont un certain nombre ont été coiu'onnés par elle, sont venus porter té- moignage de la justesse des vues deThenard, eu montrant la part considé- rable que les représentants de la Science vétérinaire ont prise et prennent tous les jours au mouvement scientifique de noire temps. » Et comme tout se tient en pareille matière, à mesure cpie l'humble Science, sortie, au siècle dernier, des ateliers de la maréchalerie, s'est élevée à une plus grande hauteur, elle a entraîné ceux qui la représentent dans son mouvement ascensionnel ; et voici qu'un décret du Président de la République, rendu sur la proposition du Ministre de la guerre, vient d'assimiler les vétérinaires de l'armée aux officiers et de leur en donner les insignes et les prérogatives. » CherThenard, c'est encore à vous, promoteur de l'élection de 1868, que revient une grande part de cet avancement si longtemps attendu; et je suis heureux de vous le rapporter au nom de la profession vétérinaire dont vous avez si bien compris et si hautement proclamé les services. » Votre nom demeurera inscrit dans ses fastes comme celui d'un de ses bienfaiteurs. » Di.scocRs DE M. Fremv. « Messieurs, » Je viens adresser les derniers adieux au savant éminent et à l'homme de bien qui était un de mes meilleurs et de mes plus anciens amis. » Ce n'est pas devant cette tombe et dans ce triste moment que j'essayerai de faire une analyse complète des travaux de Paul Thenard; je veux seule- ment vous rajjpeler quelques-unes de ses découvertes, qui sont de véri- tables actions d'éclat et qui, dans sa carrière scientifique, lui ont donné la place qu'il a si noblement occupée. » Notre Confrère a reçu, encore jeune, le plus grand honneur qu'un sa- vant puisse ambitionner : l'Académie des Sciences l'a placé dans la Section ( 3oo ) d'Économie rurale; mais elle aurait pu aussi, en toute justice, le taire en- trer dans la Section de Chimie, car ses découvertes chimiques sont réelle- ment de premier ordre : ses travaux portent l'empreinte d'une originalité véritable ; il aimait à traiter les questions les plus délicates, et il arrivait à les résoudre avec une sûreté de jugement et une ténacité remarquables. » Les chimistes se rappellent l'impression qui se produisit dans le monde savant, lorsqu'on vit un jeune homme, portant un nom illustre et vénéré, publier, sur les comliinaisons du phosphore avec l'hydrogène, un travail digne d'un maître; toutes les difficultés que présentent les recherches chimiques se trouvaient réunies dans ce Mémoire : Paul Thenard les avait surmontées ; les corps qu'il avait découverts brûlaient spontanément à l'air, et leur préparation était dangereuse; leurs propriétés ont été cepen- dant étudiées de la façon la plus complète par le courageux et habile expé- rimentateur. » Ce Ijrillant début fut suivi bientôt de recherches nombreuses sur la Chimie minérale et sur la Chimie organique. » La découverte due à Paul Thenard, que les chimistes placeront toujours en première ligne, porte sur les corps organiques phosphores. » Il a démontré, dans ces belles recherches, que le [diosphore peut jouer le même rôle que l'azote. » On comprend toute l'influence que ce travail a dû exercer sur les pro- grès de la Science; il donnait en effet inie preuve nouvelle des analogies qui rapprochent le phosphore et l'azote; il introduisait dans la Chimie toute une série de corps phosphores que les chimistes ne connaissaient pas et qu'on peut comparer aux substances ammoniacales; il a donc ouvert une voie féconde qui a été suivie ensuite par un grand nombre de chimistes. » Le savant, auquel on devait des travaux de cette portée, était en posi- tion de rendre de bien grands services à l'Agriculture lorsqu'il appliquerait sa sagacité de chimiste et son talent d'expérimentateur à la solution des questions d'Économie rurale qui se rapportent à la Chimie. » Aussi, dans ses recherches de Chimie agricole, Paul Thenard est-il arrivé à des résultats qui intéressent au plus haut degré la Science pure et les applications agricoles. » Soinnettant à l'analyse chimique l'étude des réactions complexes qui se produisent dans le sol arable, il a établi le rôle si important de l'oxyde de fer qui, en se réduisant dans la terre et en s'oxydant ensuite au contact de l'air, concourt à l'ulilisalion des engrais. ( 3o. ) » On lui doit aussi de précieux travaux sur les agents qui, dans le sol, déterminent la désnsrégation des roches et facilitent l'introduction des sub- stances minérales dans le tissu des végétaux. )) Le talent persévérant de Paul Tiienard s'est montré de la manière la plus remarquable dans cette série de belles recherches publiées snr les produits bruns et noirs qui se forment, dans le fumier, par la décompo- sition des végétaux en présence de l'ammoniaque. » Dans cette étude aride, qui a fait reculer les chimistes les plus ha- biles, il a donné la composition et le mode de production de tous ces corps noirs qui emmagasinent provisoirement l'azote pour le rendre ensuite à la végétation au moment utile. 1) Parmi les titres scientifiques si nombreux de Paul Thenard, il en est un qui doit appeler sur lui la recoTuiaissance du pays : je veux parler ici de ses travaux sur le Phylloxéra. » Paul Thenard a proposé, le premier, l'emploi du sulfure de carbone pour combattre le Phylloxéra. » Si le sulfure de carbone, libre ou combiné, peut conjurer le fléau qui, en ce moment, ruine plusieurs de nos provinces, c'est à Paul Thenard que la France devra la conservation d'une de ses plus grandes richesses. » Notre ami a eu, dans sa vie, la satisfaction de voir son fds suivre avec une grande distinction la carrière des sciences : les travaux physico-chi- miques d'Arnould Thenard, et particulièrement ceux qu'il a publiés sur l'ozone et sur les effluves électriques, sont hautement appréciés par tous les savants. » Dans une collaboration touchante, les deux Thenard se sont réunis pour produire synthétiquement, au moyen de l'effluve électrique, des corps organiques artificiels. » Le résultat cherché a été obtenu : en soumettant à l'influence de l'effluve un mélange d'oxyde de carbone, d'acide carbonique et la vapeur d'eau, les deux habiles expérimentateurs ont produit des substances qui présentent les plus grands rapports avec les corps organiques; une pareille découverte offre une importance que tout le monde comprendra; je suis persuadé qu'Arnoidd Thenard sera heureux tic compléter ce beau travail qu'il avait commencé avec son vénéré père. » Je viens, dans des paroles bien insuffisantes, de faire ressortir quelques- ims des mérites du savant éminent que nous perdons. Permettez à son vieux C. R., t88/|, a- Semestre. (T. XCIX, N" 7. ) 4l ( 302 ) camarade, qui l'a connu dès son enfance, de rappeler ici les qualités de son cœur. » Paul Tlienard était l'homme de bien par excellence : il avait une gé- nérosité à toute épreuve et une bonté qui ne s'est jamais démentie. » Si une infortune lui était signalée, il la soulageait immédiatement; son laboratoire était ouvert aux jeunes savants : il les aidait dans leurs travaux et les soutenait ensuite dans leur carrière; il a donc doublement servi la Science par les découvertes qu'il a faites et par celles qu'il a provoquées. » Paul Thenard a donné, dans sa vie, des preuves nombreuses de l'amour qu'il portait à notre chère France. » Personne n'a oublié la conduite courageuse de notre pauvre ami pen- dant la triste guerre de 1870. Entièrement dévoué à son pays, il ne pou- vait supporter le joug de l'étranger; il a lutté de toutes ses forces contre l'ennemi : aussi a-t-il été emmené en Allemagne comme otage, avec M""' The- nard qui, dans son courage et son affection, ne voulait à aucun prix abandonner son mari. » C'est là que Paul Thenard a pris le germe de la cruelle maladie qui aujourd'hui l'enlève avant l'âge; les malheurs de la patrie avaient frappé le patriote au cœur. » La perte de notre bien-aimé Confrère n'est pas seulement un deuil pour le monde savant : elle causera une douleur profonde à tous ceux qui l'ont connu et qui l'ont aimé. » Notre pauvre ami a éprouvé de longues et de grandes souffrances; il les a supportées avec courage, et souvent même il les cachait pour ne pas affliger sa courageuse compagne qui partageait toujours ses joies et ses peines, son fds qui soutient si dignement le beau nom qu'il porte et sa belle-fille qui lui prodiguait les soins les plus dévoués. Tous trois, par leur tendresse, lui ont fait oublier souvent ses cruelles douleurs. » Adieu, mon cher Paul, ta vie, trop courte, a été noblement remplie ta mémoire ne s'effacera jamais de nos coeurs. » Adieu, mon vieil ami..., adieu! » ( 3o3 ) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations des petites planètes, faites au grand instrument méridien de l'Observatoire de Paris, pendant le second trimestre de l'année 1884. Communiquées par M. Mouchez. Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension de Distance de 1884. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'épliémér. Avril @ Camilla. I . . Il .29.23 I 2 . I 2 . I 4 , 09 » 88.49. 9>> 19.. 10. 9. 5 1 2 . 2 . 4 I , 29 87.10. 6,4 23.. 9.51.47 12. I. 6,27 » 86.52.5o,3 24. . 9.47.29 12. o.44j7o » 86.48.52,5 25.. 9.43.13 12. 0.24,12 a 86.45, 1,3 28.. 9.30.29 I I .59. 28,36 )i 0 Vala. 86.34.18,3 19.. 10.25. 19 12.18.57,98 » 84.54.19,4 22. . 10. I I .34 I 2 . 1 7 . 0 , 87 » 84.52. 12,0 24.. 10. 2.32 I 2 . I 5 . 5o , 23 » 84.51.48,9 (h) Irène. Avril 19.... 10.47.25 12.41 . 8,04 + 4.39 77.55.14,9 +27,5 22. . . 10.33.40 12.39. 9>53 a 78. 0.18,5 K 23 . . . 10.29. 7 12.38.32,69 )i 78. 2.3i,3 X 24.... 10.24.36 12.37.57 ,23 n 78. 5. 2,5 1 25.... 10.20. 6 i3. 37.23,30 n 78. 7.49,2 k 26... io.i5.38 I 2 . 36 . 5o , 84 0 HÉBÉ u 78.10.53,1 A Avri 19.... io.58.4'î 12.52.26, i5 -+- 0,41 75.52.48,0 0 22. . . 10.44.39 i2.5o. 10,78 -+■ 0,33 75.41. 8,2 -h 2,0 23... 10.40. 0 12.49.27,30 -t- 0,33 75.37.41,0 -1- 0,2 24... 10.35.21 12.48.44,70 + 0,34 75.34.30,0 + 0,1 25... 10. 30.44 12.48. 3,o3 -t- o,36 75.31 .34,2 -+- o»7 26... 10.26. 7 12.47 .22,40 + 0,46 75.28.53,2 -1- '.7 ( 3o4 Correction Correction Oatcs. Temps moyeu Ascension de Distance de 1884. (le Paris. droite. l'épliémér. polaire. l'épliéuiér. ® Leto. Avril 19. . . 1 I .21 . I 1 i3. i4 .59,23 21 . . . 1 I . I I . 40 i3i3. 19,58 22. . . . 11. 6.55 1 3. 12.30,89 23... 11. 2.10 i3. I 1 .41 )32 24... 10.57.26 i3. 10.53, 17 25. . . 10.52.43 i3.io. 5,70 26... 10.48. 0 i3. 9.18,44 28... 10. 38. 36 i3. 7.46,50 (55) Pandoke. 93. 5,28.3 92.59. 52,7 92.57. 8,7 92 . 54 . 3 I , I 92.52. 2,7 92.49.33,9 92.47.15,7 92.42.44,0 Avril 19.. 1 I .5o. 1 1 13.44. 3,84 -t- 0, 25 104.27. 7,9 + 3,5 21 . . . I 1 .40.33 13.42. 17,56 -4- 0,25 104.20.53,7 -1- 2,3 22. . . 11.55.44 13.41.24,56 -1- 0, i5 104.17.43,0 4- 0,7 23... ii.3o.56 1 3.40. 3 I ,90 4- 0,20 u .. 24... 11.26, 8 13.39.39,41 H- 0, i3 .. i 26... 1 1 . 16.32 13.37.55,77 + 0,33 104. 4.57,4 + 3,5 (^ Bertiia. Mai 14... 1 I . 1 2 . 46 14.45. 7,12 — 0,52 1 12.40. 10,7 - 2,1 16,.. 11. 2.58 14.43. 10,09 ~ 0,49 1 12.43.38,7 0,0 17... . 10.58 5 14.42 12, 5i @ Daphn É. 0,44 112.45.14,4 - 2,7 Mai 26... 11, 5o. 2 16. 9.47,55 — .8,92 83.12 46,8 — 42,2 i\)al 28... II 4° -49 i6. 8.25,69 — .8,72 83. 4. 3,1 —40,7 29.. 11.36. 13 16. 7 45,51 — 16,43 83. o.i3,4 -43,3 Juin 11.. 10.37.29 16. 0. 7,49 — 17,41 82.46.27,5 -34,7 12. . 10.33. 5 I 5 . 59 . 39 , 3 I — 17,38 82 48. 0,3 — 32,9 i3.. 10.28.42 15.59. '2,44 ■■ 82.49.53,8 ;; 18. 10. 7. 8 15.57.17,71 ■■ 83. 4.18,4 >' (Îm) I'rocné. Juin 19.. 12. 5.52 18. 0.17,16 .. 81 .3g.5q,G .. 20. . 12 . I . 6 I 7 . 59 . 26 , 86 .. 81.42. 4., >, 26.. 1 I .32.29 1 7 . 54 . 24 , 56 .. 82. 3 19,2 i 27.. 11.27.43 17.53.34,84 . 82. 8.12,2 u '^10 . 1 1 . 1 3 . 2() 17.51 . 7 ,93 " 82.25.11,7 1) ( 3o5 ) » Les comparaisons de Hébé se rapj>orteiit à une é[)liémén(le calculée par M. Robert Luther; les aulres, aux éphémérides du Berliner Jahrbuch. Les observations ont été faites jusqu'au 26 m;ii inclusivement par M. Henri Renan; du 27 mai au i3 juin, par M. Caliandrean, et du i4 au 3o juin, par M. P. Pniseux. » ASTRONOMIE. — Esscds de photographie d'étoiles, pour la consliuctioii des Caries du ciel, par MM. Paul et Prosper Henry. Note de M. Mouchez. « L'Observatoire de Paris s'occupe depuis longtemps de la construction des Cartes écliptiques, travail important entrepris par Chacornac en i852, interrompu à sa mort, et repris en 1872 par MM. Paul et Prosper Henry. » Ces Cartes représentent, comme on lésait, toutes les étoiles jusqu'à la 13" grandeur comprises dans la zone écliptique, et ont surtout pour objet de faciliter la reclierche des astéroïdes. Chacune de ces Cartes, dans son cadre de o'", 32, représentant un carré de 5" de côté sur la voûte céleste, il en faudra 72 semblables pour figurer toute la zone écliptique; 36 de ces feuilles, renfermant 60000 étoiles, ont été construites par Cha- cornac, et 16 feuilles, renfermant 36 000 étoiles, ont été construites par MM. Henry, qui vont bientôt en terminer 4 nouvelles, contenant i5ooo étoiles. Ce travail, très long et fort minutieux, est poursuivi avec persévé- rance par ces deux astronomes; mais ils se trouvent aujourd'hui arrêtés par la très grande difficulté que présente la partie du ciel où ils sont arrivés, et qui contient la Voie lactée; dans cette partie, certaines feuilles auraient jusqu'à i5 ou 18 000 étoiles chacune. Avec une telle condensation d'astres les procédés ordinaires deviennent à peu près inapplicables; ils occa- sionneraient une grande perte de temps et probablement aussi beaucoup d'erreurs et d'omissions, malgré toute l'expérience et l'habileté bien con- nue de ces deux astronomes. » Ils ont donc pensé à recourir à la Photographie, déjà essayée dans plusieurs observatoires et qui a donné, en Angleterre, de si remarquables résultats pour certains astres aussi pâles que la nébuleuse d'Orion. La première tentative qu'ils viennent de faire, avec un appareil |)rovisoire insuffisant pour le but qu'on poursuit, a si bien réussi, que tout fait espérer que ce problème sera bientôt résolu. » Les épreuves que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie ont été obtenues avec un objectif de o"", 16 de diamètre et de 2™, 10 de distance locale, achromatisé poui' les rayons chimiques. Elles représentent, sur une ( 3o6 ) surface d'un peu moins d'un décimètre carré, une étendue du ciel de 3° en ascension droite et de 2° en déclinaison, où l'on peut apercevoir sur le cliché i5oo étoiles de la 6* à la 12* grandeur, c'est-à-dire jusqu'à la limite de visibilité que permet un objectif de cette dimension; on sait que, à la vue simple, on ne peut apercevoir les étoiles que jusqu'à la 6" gran- deur; il n'y en a qu'une seule dans l'espace figuré sur cette épreuve. Les images de ces étoiles' ont un diamètre à peu j)rès proportionnel à leur éclat, sauf pour les étoiles jaunes, qui viennent un peu plus faibles. » L'appareil photographique provisoire qui a servi à faire ces essais se compose d'une caisse carrée de bois, adaptée à l'une des lunettes équa- toriales du jardin, de o™, aS d'ouverture, qui formait un puissant chercheur, permettant de suivre les astres avec une très grande précision. Cet équa- torial est d'ailleurs assez bien établi et réglé pour qu'il n'ait été nécessaire que très rarement d'avoir recours aux vis de rappel, pendant quarante- cinq minutes de durée de pose nécessaire pour obtenir les étoiles de 12* grandeur. On a employéles plaques au gélatinobromure si remarqua- blement sensibles de M. Garcin, de Lyon. Les étoiles sont venues avec une telle netteté, que je ne crois pas qu'on ait obtenu nulle part encore d'aussi satisfaisants résultats. On peut même prévoir déjà que l'étude des étoiles doubles pourra être grandement facilitée par la photographie, au moins dans certaines limites ; les mesures opérées par MM. Henry sur différents groupes d'étoiles dou- bles, allant jusqu'à i", 8 de rapprochement, ont montré que leurs distances, prises sur diverses épreuves, ne s'écartaient pas entre elles de plus de I dixième de seconde d'arc. » Ces premiers résultats, très encourageants, ont donc engagé ces astro- nomes à proposer la construction d'un puissant appareil spécial pour la photographie de la voûte céleste. » Ils ont immédiatement commencé la taille d'un grand objectif de G™, 34 de diamètre, qui sera monté par M. Gautier, l'habile constructeur de l'observatoire de Paris. » L'appareil se composera de deux lunettes juxtaposées portant, l'une l'objectif ordinaire de o'",25 servant de pointeur, l'autre robjectifdeo"',34 achromatisé pour les rayons chimiques et dont les courbes seront calcu- lées pour couvrir nettement et sans déformation la plus grande surface possible. Une série de mouvements de rappel permettra de très petites rec- tifications. » On pourra à l'aide de cet instrument obtenir en une heure une Carte ( 3o7 ) du ciel lie la même dimension qu'une feuille de la Carte écliptique, qui exigerait par les procédés ordinaires plusieurs mois d'un travail assidu. Nous sommes déjà certains d'obtenir avec la plus grande netteté l'image des étoiles jusqu'à la 12* grandeur au moins, et probablement jusqu'à la i3^ et la il^", avec l'objectif de o™,34', il ne reste plus à vaincre que la dif- ficulté provenant de la déformation que pourrait introduire un défaut de forme de l'objectif sur une aussi grande étendue angulaire et superficielle que celle que l'on se propose d'obtenir. Mais on sait que MM. Paul et Prosper Henry sont non seulement d'excellents observateurs, mais aussi nos plus habiles constructeurs d'objectifs de France; on peut donc avoir d'autant plus de confiance dans le résultat de leurs travaux, que l'histoire delà Science nous montre que ce sont toujours les astronomes qui ont créé eux-mêmes leurs appareils, auxquels on doit les progrès les plus remarquables dans la construction des instruments d'Astronomie et les découvertes les plus importantes dans l'étude du ciel. » MÉTHODES GRAPHIQUES. — Note sur lin nouveau mode de représentation de la marche des trains sut une voie de communication; par M. Léon Lalanne. « On connaît le procédé aussi simple qu'ingénieux dont on se sert dans l'exploitation des chemins de fer pour régler la marche des trains dans les deux sens, avec une vitesse déterminée qui peut varier en divers points du trajet. Sur une feuille de papier ou de carton ou a tracé un réseau de droites rectangulaires entre elles. Une suite de verticales équidistantes représente les divisions du temps (heure et fractions d'heure); une succession d'hori- zontales inégalement espacées correspond aux distances qui séparent les différentes localités que dessert la voie. Sur la feuille de dessin ainsi qua- drillée, la marche du train est indiquée par une ligne oblique, générale- ment brisée, dont les différents tronçons sont séparés par des échelons horizontaux. L'inclinaison de chacun des tronçons sur l'horizontale, ou le rapport du trajet parcouru au temps employé à le parcourir, est la vitesse, qui peut s'exprimer en Idloinètres par heure ou en mètres par seconde. Les échelons horizontaux correspondent aux arrêts des stations. Si le point de départ est placé en haut du bord à gauche du cadre, les heures étant comptées de gauche à droite, des lignes obliques, descendant de haut en bas et de gauche à droite, représentent la marche des trains qui vont en s'éloignant; la marche des trains qui se rapprochent est, au contraire, in- diquée par des obliques partant du bas et montant à droite vers le haut. ( 3o8 ) » L'heure et le lieu précis de la rencontre de deux trains sont détermi- nés à vue par la rencontre des obliques qui représentent la marche de ces trains. » Cette notation si expressive et qui est adoptée aujourd'hui dans tous les services de chemins de fer paraît avoir été imaginée en France dès l'origine de l'établissement du réseau. La première application qui en ait été faite, à notre connaissance, se trouve dans un Mémoire ou considéra- tions techniques sur le terrible accident survenu le 8 mai 1842 sur le che- min de fer de Versailles, rive gauche, Mémoire publié en avril i8/i3 à la librairie scientifique L. Mathias, i5, quai Malaquais, par un habile ingé- nieur, feu Petiet, devenu plus tard chef de l'exploitation du chemin de fer du Nord. L'épure de M. Petiet portait pour titre : Tracé géométrique de la marche et de la composition des trains. Elle donnait, en effet, non seulement l'indication des heures de départ et d'arrivée des trains en chaque point, mais encore l'importance de ces trains, en remplaçant la ligne unique qui en est la trace par une bande étroite d'ime largeur proportionnée au nombre des voitures. » M. Busche appliquait, dés le 1" mai i843, ce procédé graphique à l'exploitation des tronçons de chemins de fer de Lille et de Valenciennes à la frontière, dont il était alors chargé comme ingénieur en chef. Le fai- sait-il de sa propre initiative, ou bien en imitation de ce que TL Petiet avait assurément publié le premier (')? L'application, quoi qu'il en soit, était restée confinée dans les limites d'un petit service spécial, lorsque M. Ibry, sous-chef de l'exploitation du chemin de fer de Paris à Rouen, après en avoir fait usage pendant plusieurs années, présenta, vers la fin de 1846, des tableaux de ce genre et un instrument spécial pour les tracer, à l'admi- nistration des Travaux publics et à la Société d'encouragement, etc. ; il obtint des rapports très favorables. L'Académie, à laquelle pareille com- munication avait été faite, se contenta de la renvoyer à l'examen de la Commission des chemins de fer. Mais l'incontestable utilité de cette in- vention et les services signalés qu'elle rend tous les jours justifient ample- ment la bienveillante appréciation qu'en a faite un de nos Confrères, dont l'autorité en pareille matière est notoire, M. Marey, qui l'a honorablement classée dans son important ouvrage publit' en 1878 et intitulé : La Mé- thode cjrajihique dans les Sciences exjiérimentnles (p. 19 et suiv.). Il n'existe (' ) Nous devons ces renseignements intéressants à l'obligeance de M. Castel, secrétaire général de la Compagnie du clieniin de fer du N' L'intervalle le plus long entre deux départs consécutifs à chacun des points extrêmes est de trois minutes; il se réduit à deux minutes pendant la plus grande partie de la journée. » Tels sont les faits qu'il s'agissait d'exprimer d'une manière claire et par une notation qui soit à la portée de tous. » J'ai l'honneur de placer sous les yeux de l'Académie les trois expres- sions différentes de ce seivice, réglé avec une précision mathématique et dont je viens d'esquijser les caractères principaux. » La première, la seule qui fût usitée jusqu'à présent à l'administra- tion des Omnibus, est un tableau numérique de o'",62 de longueur sur o"", 48 de hauteur, auquel on ne peut refuser une extrême clarté en ce qui concerne la détermination exacte des heures d'arrivée, de repos et de départ à chacune des extrémités; mais qui ne permet aucune vue d'en- semble, et qui doit être considéré comme le résultat d'études et de tâ- tonnements laborieux, sans que rien puisse guider dans le procédé à suivre pour arriver aux moditicalions de service que les circonstances peuvent exiger. La seconde est un essai de l'application du procédé d'Ibry. Ce gra- phique, de i'",io de longueur sur o™,3o de hauteur, est absolument inin- telligible, ou du moins impraticable, par la nature même des choses, à cause de l'entrecroisement de huit cent dix lignes obliques, fortement in- clinées sur l'horizontale, et dont les espacements varient très peu. Bien loin que le procédé Ibry puisse guider dans la confection de la minute, pour des intervalles aussi rapprochés entre les départs, on ne peut guère en imaginer une construction rationnelle, si ce n'est d'après un tableau numérique établi suivant le système précédent. » Enfin la troisième expression du service dont il s'agit est la réalisation du nouveau système que j'ai été récemment conduit à imaginer pour les (3l2) besoins de la cause et dont je viens d'exposer le principe. Ce graphique occupe une bande de i'",o85 de longueur, correspondant à une échelle de jium p^j, ,„i,^,,(e pour les dix-huit heures cinq minutes de durée du service entre 7'' du matin et i''5'" après minuit. La hauteur de o™,3i est plus que sulfisante pour que les quarante-cinq horizontales correspondant aux quarante-cinq voilures soient séparées par un intervalle constant de o'", o5. Chaque trajet est représenté par un trait fort de 35""" de longueur, bleu pour l'aller de la Bastille à la Madeleine, rouge pour le retour. Les in- tervalles blancs ménagés siu' chacune des quarante -cinq horizontales indiquent les halles et leur durée en même temps qu'ds distinguent les uns des autres les différents tours. Les bandes blanches, d'iiiégale largeur, qui vont en croissant pour décroître ensuite et qui cou[)ent obliquement la figure de haut en bas en inclinant vers la droite, correspondent aux repas et à leurs approches. Le tiercement ressort de la suppression de traits horizontaux dans une certaine partie de trente horizontales sur quarante- cinq; savoir quinze à gauche de la figure dans les deux premiers lours, quinze à droite dans les quatre derniers. C'est la peinture saisissante, par les yeux les moins clairvoyants, du service dont nous avons donné la des- cription sommaire. » Je ne m'étendrai pas longuement sur les propriétés de celt? figure, qui sont toutes intuitives. 11 suffit, pour savoir quelles sont, à une heure quel- conque, les voitures en marche dans les deux sens, et à quel j)oint de leur trajet elles se trouvent, de voir où la verticale correspondant à cette heure coupe les horizontales bleues et rouges qu'elle rencontre. L'heure et les points de leurs trajets où se croisent les voitures, marchant en sens contraire, s'estiment à vue,| lorsqu'une même verticale laisse d'un côté, sur une ligne rouge, une fraction égale à celle qu'elle laisse de l'autre côté sur une ligne bleue. En d'autres termes, le moment précis où se croisent deux des voitures marchant ainsi en sens contraires correspond à la verticale passant par le point d'intersection des diagonales du rhombe dont le trait rouge et le trait bleu sont les côtés. » Tout ce qui précède suppose des vitesses égales dans toUs les par- cours. L'hypothèse de vitesses différentes ne donnerait pas lieu à plus de difficulus, les verticales horaires d'une part, les longueurs respectives cor- respondant à différentes vitesses, d'autre part, ramenant toutes les ques- tions au problème vulgaire des courritrs ; et le graphique lui-même en four- nissant la solution au moins approximative et sans aucun calcid pour tous les cas j)ossibles. » L'uiilité de la nouvelle notation, pour faciliter l'étude des détails d'un ( ^'3 ) grand É.eivice, doiil profitent chuque année environ 200 millions de voya- geurs, m'excusera, je l'espère, auj)rès de l'Académie, de l'avoir entre- tenue d'un sujet au>si élémentaire. M S'il fallait assigner un rang à cette notaiion, dans le classement si complet qu'a doiuié notre Confrère M. IMarey, des différents procédés passés en levue, dans son I^ivre cité plus haut, Ln Méthode graphique dans les Sciences exjjcrunenlales, je proposerais de la placer à la suite du para- graphe qu'il a intitulé ; Chronologies comparatives. En effet, tous les mou- vements qui s'opèrent sur une ligne en exploitation relèvent, avant tout, du temps pendant lequel ils sont accomj)lis; mais les espaces parcourus sont aussi une donnée qui détermine les vitesses, alors même qu'elles ne ressortent pas explicitement, et l'on n'e^t plus dans le domaine de la chro- nologie simple. 0 RAPPORTS. MlïDECiNE. — lîipp:)rt sur diverses Coniinitnicalioni reidivei au choléra. (Commissaires : MM. Vulpian, Marey, Richet, Paul Bert, Pasteur, Bouley; Gosselin, rapporteur.) « La Commission a reçu le lundi 4 août trente Communications nouvelles sur le choléra, ce qui porte à plus de cent le nombre des préten- dues découvertes envoyées depuis quelques semaines <à l'Acailéinie sur le traitement de cette maladie. Cette fois encore le plus grand nombre des Communications se font remarquer par leur insignifiance et leur inutilité. Combien il est regrettable que les auteurs ne sachent pas ou aient oublié Us conditions auxquelles sera donné le |)rix Bréanf, objet des convoitises de la phqjart d'entre eux ! Peut-être cela tient-il à ce que nos Commissions n'ont pas assez nettement formulé et assez souvent répété que, pour obte- nir ce prix, il faut que le moyen ou les moyens j)roposés aient été employés sur un grand nombre de cholériques et aient réussi souvent, au moins quatre-vingt fois sur cent, qu'ds aient réussi non seulement entre les mains des inventeurs, n)ais aussi entre les mains de tous ceux qui les auront mis en usage, qu'enfin les succès aient été constatés dans un certain nombre de localités. 11 faut, en un mot, que la notoriété publique ait reconnu à l'invention une valeur comparable à celle du traitement de la fièvre inter- mittente par le sulftle de quinine, des maladies douloureuses par l'opium, de la jypiulis par le mercure. ( 3i/i ) » Que les gens du monde, et beaucoup sont atteints de la manie que nous signalait M. Charcot dans la dernière séance, de chercher des moyens de guérison pour les maladies graves, que les gens du monde, dis-je, ne connaissent pMs bien toutes ces conditions qui attestent la valeur des moyens thérapeutiques, nous le comprenons; mais que les vrais méde- cins les ignorent ou les oublient, cela nous paraît étrange. Nous avons, par exemple, dans ce dossier de la semaine dernière, trois travaux inspirés à des docteurs en Médecine par des idées pathologiques acceptables. Deux sont relatives au traitement du choléra par le soufre, ce qui n'est pas ab- solument nouveau. Mais ce n'est qu'une proposition théorique et hypothé- tique ; ni les auteurs, ni personne autre n'ont eu l'occasion de donner aux cholériques le soufre intiis et extra, de la façon dont ils le conseillent. Alors à quoi bon une publicité donnée à cette simple vue de leur esprit? » La même objection, malheureusement, s'adresse à celui des travaux de cette semaine qui nous paraît mériter le plus d'être pris en considération. M. le D" Peyrusson, de Limoges, partant de cette idée si généralement ad- mise, que le choléra est dû à des micro-organismes venus du dehors, a pensé, comme bien d'autres aujourd'hui, que l'indication était d'empêcher ou d'arrêter l'action nocive de ces micro-organismes, en les détruisant dans l'économie au moyen des antiseptiques. Il a songé d'abord à l'acide bo- rique, dont il voudrait qu'on donnât So^' chaque jour par la bouche. Il a songé surtout au biiodurede mercure qui, d';iprès le Tableau de M. Mi- quel ('), est la substance la plus antiseptique, puisque 0,026 suffisent pour empêcher la putréfaction de i'" de bouillon. On pourrait donner ce médi- cament par la bouche; mais M. Peyrusson pense avec raison qu'on aurait plus de chances de le faire passer dans le torrent circulatoire en l'injectant sous la peau. 11 propose donc trois injections hypodermiques par jour deoS'',oi de biiodure mêlé àos',25 d'iodure de potassium pour iS' d'eau distillée. Ici encore, ce n'est qu'une vue de l'esprit qui nous est soumise ; la Commission ne doit s'occuper que des résultats acquis. » (') Annuaiic de l' Observntoi/'e de Montiouiis, i884, p. SSg. ( 3i5 MÉDECINE. — Rapport sur diverses Communications, relatives au choléra. (Commissaires : MM. Vulpian, Richet, Paul Bert, Pasteur, Bouley, Gosselin; Marey, rapporteur.) « Le dépouillement des envois faits cette semaine (du 4 au 1 1 août) à la Commission du prix Bréant n'a pas donné de résultats beaucoup plus satis- faisants que celui des semaines précédentes. Les judicieuses réflexions de notre Confrère M. Gosselin restreindront, il faut l'espérer, le nombre des concurrents qui s'imaginent remplir les conditions exigées en préconisant un remède secret ou une formule banale de potions ou de pilules. Quel- ques personnes étrangères à la Médecine croient éclairer l'Académie en lui adressant une réclame pharmaceutique découpée dans un journal. Enfin, il semble que les merveilleux effets de l'électricité aient exalté bien des imaginations, à en juger par le nombre de lettres qui signalent l'emploi des chaînes et des plaques électriques à titre de remèdes souverains. Un en- thousiaste affirme même qu'il suffirait d'établir dans chaque ville des piles électriques pour y détruire tout germe infectieux et supprimer toute épi- démie. » Au milieu de ces élucubrations ridicules ou affligeantes, on trouve une brochure qui mérite d'être prise en haute considération. L'auteur n'aspire à aucune récompense, il tient seulement à faire connaître le ré- sultat de ses observations et de ses réflexions sur le mode de propagation du choléra. Ce Mémoire, écrit en i832, lors de la première épidémie cho- lérique .en Europe, aurait été, à cette époque, présenté à l'Académie des Sciences et, malgré un avis favorable de M. Chevreul, n'aurait pas suffi- samment attiré l'attention du corps médical. Aujourd'hui c'est le petit-fils de l'auteur, c'est M. le D"^ Charles de Caudemberg qui réédite le Mémoire de son grand-père après plus d'un demi-siècle, en faisant précéder cette publication d'une préface humoristique dans laquelle les travaux con- temporains sont traités avec quelque irrévérence. » Votre Commission a été vivement frappée des idées émises sur le mode de propagation du choléra, par M. Girard de Caudemberg (' ), en i832. L'autre n'était pas un médecin, mais un ingénieur habile dont (') Choiera, moyen (l'en airéter la propagation et d'en préoenir les cites et les individus sans apporter aucune entrave aux relations inter/iationales {Pnrh, O. Doin, i884). (3.6 ) le nom est resté célèbre. Sf:n argumentation révèle un esprit riL:oiirf'iix et une grande puissance d'imiuction. La conclusion de l'auteur est que la cause de la propagation du choléra est dans les déjections des malades, non seulement de ceux qui sont gravement attcitits par l'épidémie, mais encore et surtout de ceux chez lesquels la maladie reste à l'état d'indispo- sition légère, et qui, circulant librement, transportent et disséminent la matière contagionnante. » L'auteur tle cette Brochure a fait preuve d'une grande sagacité lorsque, dès l'année i832, il attribuait la contagiosité aux matières fécales des cholériques. Il a, de plus, devancé son époque en supposant que, dans ces matières, pouvait se développer quelque organisme vivant, cause im- médiate de la contagion. C'est à ces points de vue surtout que votre Com- mission signale la Brochure de Girard de Caudemberg. » MEMOIRES PRESENTES. NAVIGATION AÉRIENNE. — Sur lin aérostat dirigeable. Note de MM. Cii. Re\ard et A. KuEBS, présentée par M, Hervé Mangon. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) « Un essai de navigation aérienne, couronné d'un plein succès, vient d'être accompli dans les ateliers militaires deChalais; la présente Note a pour objet de porter à la connaissance de l'Académie les résultats obtenus. » Le 9 août, à 4*^ du soir, un aérostat de forme allongée, muni d'une hélice et d'un gouvernail, s'est élevé en ascension libre, monté par MM. le cajMtaiue du génie Renard, directeur de l'établissement, et le capitaine d'infanterie Krebs, sou collaborateur depuis six ans. « Après un parcours total de 7""°, 6, effectué en vingt-trois minutes, le ballon est venu atterrir à son point de départ, après avoir exécuté une série de manœuvres avec une précision com[)arable à celle d'un navire à hélice évoluant sur l'eau. » La solution fie ce problème, tentée déjà en i855, en employant la vapeur, par M. Tlonri Giffatd, eu 18-72 par M. Dupuy de Lôme, qui vUili«a la force muscidaire des hommes, et enfin l'année dernière par M. Tissan- dier, qui le premier a appliqué l'électricité à la propulsion des ballons, ( 3i7 ) n'avait été, jusqu'à ce jour, que très imparfaite, puisque, dnns aucun cas, l'aérostat n'était revenu à son point de départ. » Nous avons été guidés dans nos travaux par les études de M. Dupiiy de Lôme, relatives à la construction de son aérostat de i8'jo-72, et, déplus, nous nous sommes attachés à remplir les conditions suivantes : » Stabilité de route obtenue par la forme du ballon et la disposition du gouvernail; » Diminution des résistances à la marche par le choix des dimen- sions; » Rapprocliement des centres de traction et de résistance pour diminuer le moment perturbateur de stabilité verticale; » Enlni, obtention d'une vitesse capable de résister aux vents régnant les trois quarts du temps dans notre pays. » L'exécution de ce programme et les études qu'il comporte ont été faites par nous en collaboration; toutefois, il importe défaire ressortir la part prise plus spécialement par chacun de nous dans certaines parties de ce travail. » L'élude delà disposition paiticuliére de la chemise de suspension, la détermination du volume du ballonnet, les dispositions ayant pour but d'assurer la stabilité longitudinale du ballon, le calcid des dimensions à donner aux pièces de la nacelle, et enfin l'invention et la construction d'une pile nouvelle, d'une puissance et dune légèreté exceptionnelles, ce qui constitue une des parties essentielles du système, sont l'œuvre person- nelle de M. le capitaine Renard. » Les divers détails de construction du b;)lIon, son mode de léunion avec la chemise, le système de construction de l'hélice et du gouvernail, l'étude du moteur électrique calculé d'après une méthode nouvelle basée sur des expériences [jréliminaires, permettant de déterminer tous ses élé- ments pour une force donnée, sont l'œuvre de M. Krebs, qui, grâce à des dispositions spéciales, est parvenu à établir cet appareil dans des conditions de légèreté inusitées. » Les dimensions principales du ballon sont les suivantes : lon- gueur, 5o", 42; diamètre, 8™,4o; volume, 1864'". » L'évaluation du travail nécessaire pour imprimer à l'aérostat une vitesse donnée a été faite de deux manières : » 1° En partant des données posées par M. Dupuy de Lôme et sensible- ment vérifiées dans son expérience de février 1872 ; » 2° En appliquant la formule admise dans la marine pour passer d'un C. R., 1884, 2' Semestre. (T. XCIX., N° 7.) 4^ (3i8 ) navire connu à un autre de formes très peu différentes et en aduieltant que, dans le cas du ballon, les travaux sont dans le rapport des densités des deux fluides. » Les quantités indiquées en suivant ces deux méthodes concordent à peu près et ont conduit à admettre, pour obtenir une vitesse par seconde de 8"° à 9"", un travail de traction utile de 5 chevaux de 75''s'", ou, en tenant compte des rendements de l'hélice et de la machine, un travail élec- trique sensiblement double, mesuré aux bornes de la machine. » La machine motrice a été construite de manière à pouvoir développer sur l'arbre 8, 5 chevaux, représentant, pour le courant aux bornes d'entrée, 12 chevaux. » Elle transmet son mouvement à l'arbre de l'hélice par l'intermédiaire d'un pignon engrenant avec une grande roue. » La pile est divisée eu quatre sections pouvant être groupées en surface ou en tension de trois manières différentes. Son poids, par cheval-heure, mesuré aux bornes, est de i9''s^35o. «.Quelques expériences ont été faites pour mesurer la traction au point fixe, qui a atteint le chilfre de 60''^ pour un travail électrique développé de 840'"°™ et de 4^ tours d'hélice par minute. » Deux sorties préliminaires dans lesquelles le ballon était équilibré et maintenu à une cinquantaine de mètres au-dessus du sol ont permis de connaître la puissance de gyration de l'appareil. » Enfin, le 9 août, les poids enlevés étaient les suivants (force ascen- sionnelle totale environ aooo'^s) : kl! kK Ballon et ballonnet. 36g Report 1 1 33 Chemise et filet 127 Bâtis et engrenages 47 Nacelle complète ^5n. Arbre moteur 3o ,5oo Gouvernail . 4*^ ^'i\e, appareils et ^divers. . 4^5, 5oo Hélice 4 1 Aéronautes 1 4o Machine 98 Lest 214 A reporter 1 1 33 Total 2000 » A 4'' du soir, par un temps presque calme, l'aérostat, laissé libre et possédant une très faible force ascensionnelle, s'élevait lentement jusqu'à hauteur des plateaux environnants. La machine fut mise en mouvement, et bientôt, sous son impulsion, l'aérostat accélérait sa marche, obéissant fidèlement à la moindre indication de son gouvernail. » La route fut d'abord tenue nord-sud, se dirigeant sur le plateau de ( 3i9 ) Châtillon et de Verrières; à hauteur de la route de Choisy à Versailles, et pour ne pas s'engager au-dessus des arbres, la direction fut changée et l'avant du ballon dirigé sur Versailles. » Au-dessus de Villacoublay, nous trouvant éloignés de Chalais d'en- viron 4''™ et entièrement satisfaits de la manière dont le ballon se com- portait en route, nous décidions de revenir sur nos pas et de tenter de descendre sur Chalais même, malgré le peu d'espace découvert laissé par les arbres. Le ballon exécuta son demi-tour sur la droite avec un angle très faible (environ 1 1") donné au gouvernail. T>e diamètre du cercle décrit fut d'environ 3oo". » Le dôme des Invalides, pris comme point de direction, laissait alors Chalais un peu à gauche de la route. » Arrivé à hauteur de ce point, le ballon exécuta, avec autant de facilité que précédemment, un changement de direction sur sa gauche; et bientôt il venait planer à 3oo"' au-dessus de son point de départ. La tendance à descendre que possédait le ballon à ce moment fut accusée davantage par une manœuvre de la soupape. Pendant ce temps il fallut, à plusieurs re- prises, faire machine en arrière et en avant, afin de ramener le ballon au-dessus du point choisi pour l'atterrissage. A 80™ au-dessus du sol, une corde larguée du ballon fut saisie par des hommes, et l'aérostat fut r.imené dans la prairie même d'où il était parti. Chemin parcouru avec la ma- Rendement probable de la chine, mesuré sur le sol. ^^'",600 machine o,'jo Durée de cette période 23'" Rendement prob. de l'hélice. o,'jo Vitesse nioy. à la seconde ('). S^jSo Rendement total, environ. . . l Nombre d'éléments employés. Sa Travail de traction laS*-^'" Force électriquedépenséeaux Résistance approchée du bornes à la machine aSo'''^""- ballon 22*"', 800 » A plusieurs reprises, pendant la marche, le ballon eut à subir des oscillations de 2° à 3° d'amplitude, analogues au tangage; ces oscillations peuvent être attribuées soit à des irrégularités de forme, soit à des cou- rants d'air locaux dans le sens vertical. » Ce premier essai sera suivi prochainement d'autres expériences faites avec la machine au complet, permettant d'espérer des résultats encore plus concluants. » (' ) Le vent étant presque nul, la vitesse absolue se confond sensiblement avec la vitesse propre par rapport a l'air, d'autant plus que l'aérostat a décrit une liajectoire formée. ( 320 ) M. D.-E. Mayer soumet au jugement de l'Académie un Mémoire iiiti- Julé : « Théorie mécanique de la chaleur. Note sur les phénomènes élas- tiques el thermiques de la vaporisation ». (Commissaires : MM. Resal, Cornu.) M. L.-F. Daureau adresse une nouvelle Note relative à l'emploi de l'acide sulfurique, pour l'utilisation des substances animales en agri- culture. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) M. E. DE Verneuil adresse une Note « Sur quelques cas d'immunité piiylloxérique et leurs conséquences ». (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. V. BuRQ adresse une nouvelle Note concernant les propriétés anti- septiques du cuivre. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. J. BuRcit adresse, de Vannes, un Mémoire sur la direction des ballons. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) COmiESPONDAINCE. M. le Secrétaire perpétuel informe l'Académie que M*"^ la marquise de Colbert vient de lui transmettre un certain nombre de Notes ou Mé- moires, trouvés dans les papiers de Laplace et adressés par divers auteurs pour être soumis au jugement de l'Académie. Ces divers documents seront l'objet d'un examen spécial et seront en- suite réintégrés dans les Archives. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces im|)rimées de la Correspondance, deux brochures de M. A. Collet, portant pour titres : « Guide pratique pour la compensation des compas, avec relèvements », et « Guide jjratique pour la compensation des compas, sans relèvements ». (Ces deux Brochures sont présentées par M. Faye.) ( 3.. ) aSTHONOMIE. — Observation de la comète Bnrnard, faite à l'observatoire de Nice; par M. Perrotix. Nonibi-e Date Temps moyen Ascension droite Log. fact. Distance polaire Log. fact. de 1884. de Nice. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe, comp. Aoiit i5. 8''48'"54^ i7''i3"'6S79 -t-7,i86 i26°28'28",4 —0,936 3 Position moyenne de l'étoile de comparaison pour 1884,0. Réduction Réduction Etoile. Autorité. Ascension droite. au jour. Distance polaire. au jour. 7299 Lacaille Slone i7'"2i"'5%i3 +3%89 i26''4o'47",3 — 1",2 » Nota. — La comète a l'aspect d'une nébulosité assez mal définie, de i'3o" de diamètre environ, présentant des granulations brillantes vers le centre. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations des taches solaires et des éruptions volcaniques en i883. Lettre de M. P. Taccuini à M. le Président. « Rome, i5 août 1884. » Pour compléter le résumé des observations solaires faites pendant l'année i883, j'ai l'honneur de transmettre à l'Académie les chiffres rela- tifs à la fréquence des groupes de taches et des éruptions métalliques dans chaque zone de 10° : 1883 Fréquence des Rroupes de taches. Latitude " ' héliojjraphique. 1" trimestre, ^"trimestre. j° trimestre. .')'' trimestre. Année. 0 u qo -r- 80 O G o o o 80+70 o o o o o 70-1-60 o o o o o 60 -+- 5o o o o o o 5o -i- 4o o o o o o 40 + 3o o I o o I 3o -h 20 2 4 o I 7 20 -H 10 . . i5 23 5 i4 57 10 o 9 16 20 18 63 o — 10 21 g 6 22 .58 10 — 20 i3 23 34 37 107 20 — 3o 2 5 8 5 20 3o — 4** o o o o o ( 322 ) Fréquence des f;roupes de taches. Latitude _, ' ** ^ héliographique. i" trimestre. 2" trimestre. 3" trimestre. 4° trimestre. Année, o 0 4o — 5o o o o o o 5o — 6o o o o o o 6o — 70 o o o o o ■70 — 80 o o o o o 80 — go o o o o o » Pendant les trois premiers trimestres, les groupes des taches présen- tent un maximum bien défini dans chaque hémisphère, entre ± 20°, tandis que, dans le dernier, le nombre des groupes augmente à partir de + 20° jusqu'à — 20°, et au sud de l'équateur solaire le nombre a été presque double du nombre constaté au nord, comme dans le troisième trimestre. 1883. ,, , , . .. , l'requence des éruptions. Latitude ,^^ _™^ héliographique. i"' trimestre. 2' trimestre. 3' trimestre. 4* trimestre. Année, o o go + 8o . . o o o o o 8o + ^o o o o o o ■jo-l-ôo o o o o o 6o + 5o o o o o o 5o + 4o o o o o o 4o 4- 3o o i o o I 3o H- 20 o I o o I 20 -l- lO I o 1 2 4 10 O I 1 O 2 4 o — 10 2 2 I 2 7 lO — 20 4 I I 6 12 20 — 3o I 3 2 2 8 3o — 4" o I o o I 4o — 5o o o o o o 5o — 6o o o o o o 6o — 70 o o o o o 70 — 80 o o o o o 80 — go o o o o o » Les éruptions métalliques ont donc été toujours plus fréquentes dans l'hémisphère austral du Soleil. En comparant la distribution des différents phénomènes, on voit que, tandis que pendant les trois premiers trimestres chaque série a son maximum au nord et au sud de l'équateur, dans le der- nier trimestre cette espèce de symétrie disparaît, exception faite des pro- tubérances, qui cependant sont plus fréquentes à l'équateur qu'auparavant. ( 323 ) Les courbes relatives à loules les observations de l'année montrent claiie- mentcoinment la distribution des taches s'accorde avec celle des éruptions TNm ■PS y A \ ^ — ' / y y^ ^ ^ ^ "- ___^ " "- trujit uns. ProlutjoraDtes. métalliques, taudis que les facules sont disposées d'une manière analogue aux protubérances, quoique à des latitudes plus basses, tandis que les protubérances hydrogéniques figurent dans toutes les zones. » ASTRONOMIE. — Sur une lunette astronomique fixe. Deuxième Note de M. G. Hermite. « Depuis ma précédente Communication sur un projet de lunette astro- nomique fixe, insérée dans les Comptes rendus du 4 aoiît, j'ai trouvé une simplification qui fait le sujet de cette courte Note. » Dans mon premier projet, le tube de la lunette étant absolument fixe, les miroirs et l'objectif étaient mobiles, et l'objectif était placé parallèle- ment à l'axe du tube de la lunette. La modification actuelle a pour but de diminuer le poids de la partie mobile et par conséquent de faciliter le mouvement d'horlogerie. A cet effet {voir la figure, p. 23i), je place l'objectif a comme dans une lunette ordinane, à l'extrémité de tui^eC de la lunette, lequel reste toujours fixe. La partie mobile se réduit donc ainsi ( 324 ) aux cIpux miroirs plans, et la disposition de ces miroirs et leurs mou- vements restent les mêmes que dans mon premier projet. » Dins une lunette de grandes dimensions, comme mon projet permet d'en construire, l'objectif étant, par le fait même, d'un très grand poids, ma nouvelle disposition rend la manoeuvre de l'instrument encore plus facile et plus précise. » CHIMIE. — Sur le point de congélation des dissolutions salines. Note de M. F. -M. Raoult, présentée par M. Berthelof. « Les abaissements du point de congélation, produits par les quelques sels des niéiaux polyatomiques que l'eau ne décompose pas, sont indiqués dans le Tableau suivant : Abaissements du point de congélation pour Abais- Poids i"' de se! semenls niolé- dans molé- Formulos culaires loo^^ d'eau culaires (H = i-, 0 = iG). M. A. M X A. Chlorure stannique. SnCl' 260 0,370 9^,3 Chlorure d'aluminium Al'^Cl" 268 0,481 12g, o Sesquifliloruredcchrome(violet). Cr-jCl" 3i8 0,408 i3o,o Sesquichlorure de fer Fe-Cl" 325 0,396 129,0 Azotate d'aluminium A1-,6AzO' 283 o,458 129,8 Azoïate de chrome (violet) Cr-,6AzO' 333 0,384 128,0 Sulfate d'aluminium AI-,3S0' 343 0,12g 44»4 Sulfate de chrome (violet) Cr'^,3S0* 393 o,ii5 4^)4 Sulfate fcrrique.. Fe',3S0'* 4°° o,ii5 4^,0 » En rapprochant ces résultats de ceux qui ont été donnés précédem- ment [Comptes rendus, 25 février et 28 avril i88/|), on remarque ce qui suit : » Un sel à métal monoalomique, pris sous un poids tel qu'il renferme l'ide métal, étant dissous dans loo^"" d'eau, si l'on y remplace le métal monoatomique par une quantité équivalente d'un métal biatomique ou polyatomique, on diminue l'abaissement du point de congélation d'une quantité à peu près constante, voisine de io,5; » Un sel à acide monobasique fort, pris sous un poids tel qu'd renferme l'^'i d'acide, étant dissous dans loo^'' d'eau, si l'on y remplace l'acide mono- basique par une quantité équivalente d'un acide bibasique fort, on di- ( 3^5 ) minue l'abaissement du poinl de congélation d'une quantité sensiblement constante, voisine de i/j. » Les sommes et les différences des abaissements partiels de congélation des radicaux salins étant ainsi connues, on peut calculer la valeur absolue de ces abaissements, en admettant qu'iV y a un rapport confiant entre les obaissemetits paitieh des radkaux éleclropositifs et éleclronéijalifs de même ato- micité. )> On trouve ainsi que les abaissements partiels des radicaux salins se rajiprocbeiit des nombres ci-après : Aliaissements partiels. R;ulicaux c'ieclronégatifs nionoaloniiques (Cl, V,r, . . . , OU, AzO'', ...)... 20 » biatomiques (SO", CrO', . . .) 11 Radicaux éleclropositifs monoat()ini(nifs (H, K, Na, ...jAzH', ...).... i5 » bi ou polyatomiques (Ba, Mg, . . ., Al-, ...).... 8 » Au moyen de ces quatre données, on peut calculer appi'oxinialive- nient l'abaissement moléculaire de congélation de la plupart des sels en- gendrés par un acide fort on une base forte. On trouve ainsi, par exemple : Al)aissemciUs nioléciilair-os calculés. observés. K,HO i5 + 2o =35 35,3 Ba,2H0 8-4-20X 2= 48 49,7 HCI i5+2o = 35 36,7 NaCl i5-+-20 = 35 35, i BaCP 8 + 20X 2= 48 48,6 SnCl' 8 + 20X4=88 96,3 Al- Cl'' 8 -h 20 X 6=128 • 29 , o II,AzO' i5-i-2o =35 35,8 Na,Az03 i5h-20 = 35 34, o Ba, 2AzO' 8 + 20X 2= 48 40,5 Al-, 6 AzO' 8 -)- 20 X 6=128 129,0 H-, SO' :.i?. . . . . i5x 2-)-ii=r 4i 38,2 K-, SO* i5X2-i-ii=4' 3g, o Mg, SO* 8+11= 19 19,0 AF,3S0' 8+iiX 3= 41 45,0 » L accord satisf\iisant qui existe, entre les résultats observés et cal- culés, vérifie l'hypothèse qui sert de base au calcul et permet de fornuiler le principe suivant : L' abaissement moléculaire de conçjéLition des selsjormés C. R., i88i, 2* Semestre. (T. XC1X,">» 7.) 44 ( 32G ) pdi les acides monobusiques el Inbasiques est sensiblement la soinnie des abaisse- inetds moléculaires partiels de leurs radicaux électropositifs et éleclronécjalijs. » Ces faits prouvent que, conlrairement à ce que j'avais cru jusqu'ici, la loi générale de congélation ne s'applique pas aux sels dissous dans l'eau, et ils justifient les reserves faites à ce sujet par M. Debray('); par contre, ils tendent à montrer qu'elle s'applique aux radicaux constitutifs des sels, à peu près comme si ces radicaux étaient simplement mélangés dans les dis- solutions. » L'indépendance des radicaux des sels dissous dans l'eau, qui se ma- nifeste d'une manière si évidente dans l'abaissement du point de congéla- tion, se montre également dans la plupart des effets physiques dus à l'ac- tion des sels sur l'eau dissolvante. C'est ce qui a été établi par MM. Favre et Valson, dans leurs recherches sur les modules de coercition et sur les modules des densités et des hauteurs capillaires {Comptes rendus, t. LXXV, p. looo; 1872). C'est aussi ce qui résulte des travaux récents de M. Hugo de Vries sur les coefficients isotoniques des sels {Comptes rendus, 19 no- vembre i883). » CHIMIE. — Sur les combinaisons de l'acide tellureux avec les acides. Note de M. D. Klein, présentée par M. Berthelot. « Le tellure ne paraît pas avoir été l'objet d'un travail d'ensemble de- puis Berzélius. Cet illustre maître a tracé les principaux faits de l'histoire de ce cor|)s simple; mais, dominé par des préoccupations théoriques, il a laissé de côté quelques détails importants : il a omis de décrire les com- posés définis que l'acide tellureux forme avec les acides, et il a eu entre les mains des combinaisons sur la nature desquelles il s'est mépris. » C'est de ces composés que nous allons nous occuper : pour éviter toute confusion, nous les appellerons sels de bioxyde de tellure. M 1° Azotate basique de bioxjde de tellure (TeO*)'' Az-0' + i,5H^0. — C'est le corps qui se dépose sous forme de petites aiguilles orthorhombiques (faces h', m, a') quand on attaque le tellure par un grand excès d'acide azotique de concentration moyenne (f/=: i,i5 à i,35), et que l'on évapore lentement à luie douce chaleur jusqu'au moment où des cristaux commen- (') H. Debray, Rapport sur un Mémoire de M, Raoult [Comptes rendus, i5 octobre i883). ( 327 ) cent à nager à la surface. Par refroidissement, on obtient une nbondanto cristallisation d'azotate basique de bioxyde de tellure. » Ce sel ne commence à se décomposer qu'à la température de fusion du plomb. La totalité de l'acide azotique est expulsée, à l'état de vapeurs rutilantes, à la température du rouge sombre. » Il y a, pendant la calcinafiou, entraînement mécanique de matière, qu'on parvient à éviter avec quelques précautions. » Le résultat de la calcination est formé d'anhydride tellureux, TeO^, fusible au rouge, à peu près fixe. Cet anhydride fondu donne, par refroi- dissement, une masse cristalline, formée d'aiguilles enchevêtrées, d'un as- pect conforme aux descriptions qu'en donnent les différents auteurs. » L'azotate basique de bioxytie de tellure est soluble à chaud dans l'acide azotique ordinaire, étendu de cinq à six fois son volume d'eau. Il se dépose sans altération, par refroidissement de la solution concentrée. » Berzélius paraît avoir eu ce corps entre les mains : il signale la néces- sité de calciner le produit de l'attaque du tellure par l'acide azotique : il décrit d'ailleurs ce produit assez confusément. » Il se forme aussi, quand on dissout à chaud l'anhydre tellureux, ob- tenu par calcination du produit de l'attaque du tellure par l'acide azotique, dans l'acide azotique pas trop étendu. » Bien des auteurs, et Berzélius lui-même, ont confondu l'azotate ba- sique de bioxyde de tellure et l'anhydride tellureux. )) Pour déterminer la composition de ce corps, nous l'avons calciné lé- gèren)ent : le résidu de la calcination, dissous dans l'acide chlorhydrique, a été traité par l'acide sulfureux, et le tellure a été posé à l'état métal- lique. L'acide azotique a été dosé par la mélbode de M. Schlœsing : trois séries d'opérations nous ont donné i3,(S'7 pour loo, i3,g5 pour loo, i3,77 pour la teneur en anhydride azotique. » La composition de cet azotate est très exactement représentée par la formule (TeO^)%Az=0=4- i,5IP0. » Sulfate basique de bioxyde de tellure (TeO-)-,SO\ — L'anhydride tel- lureux se dissout à chaud dans l'acide sulfiu'ique, étendu de trois à quatre fois son poids d'eau. Eu évaporant la dissolution au bain de sable, le sul- fate de bioxyde de tellure se dépose sous forme d'écaillés qui, à la loupe, offrent l'aspect de tables orthorhombiques (fices p, m, h* ). » Il parait être peu soluble à froid dans l'acide sulfuriqiic étendu. ( 3^8 ) » On le des.^èclie sur des plaques de porcelaine dégourdie : il est bon, avant de l'analyser, de le cliaulfer au bain de plomb, afin de se débarras- ser d'un petit excès d'acide sulfurique mécaniquement retenu : à cette température, les cristaux n'éprouvent aucune altération. » La composition de ce corps est re[)résentée par la formule (TeO^),50". » Jusqu'à présent, ou n'avait décrit aucun sulfate de bioxyde de tellure cristallisé. Berzélius avait signalé le produit de l'action de l'acide sulfurique en excès sur le tellure; il le décrit comme une masse terreuse amorphe. On attribue à ce corps, sans trop de preuves, la formule TeO%(SO')- ('). » C'est probablement le composé que nous décrivons, à l'état amorphe et souillé par de l'acide sulfurique en excès. » Comme tous les sels de cet ordre, l'azotate basique de bioxyde de tel- lure est décomposé par un grand excès d'eau tiède, qui laisse de l'anhy- dride tellureux. Il en est de même du sulfate. » Nous avons obtenu d'autres composés cristallisés du bioxyde de tel- lure : phosphate, émétique, acide tellureux, etc. Nous les décrirons pro- chaitiement. •» Nous rappellerons, en terminant, que le seul sel de bioxyde de tel- lure analysé et décrit jusqu'à ce jour est le tartrate d'acide tellureux (-). » PHYSIOLOGIE. — Recherches sur les inodificalions dans la mitrilion du système nerveux produites par la manie, la lypémanie et l'épilepsie. Note de M. A. Mairet, présentée par RI. Charcot. « Dans deux Noies connnuniquées précédemment à l'Académie, nous avons, en nous basant sur les modifications imprimées à réliininatiou par les urines de l'acide phosphorique uni aux terres, de l'acide phosphorique uni aux alcalis et de lazote, montré que l'acide phosphorique est lié à la nutrition générale, à la nutrition du muscle et à celle du système nerveux, et qu'd est possible, lorsque ces différents facteurs agissent eu même temps dans un cas donné, de distinguer ce qui revient à chacun d'eux dans les modifications produites. Nous avons reporté ces notions physiologiques dans le domaine de la Pathologie, et, étudiant l'élimination de l'acide (') Biiaztnus et Magnus, Poggendorff's Annnlen,X. X, p. 49>' (-) Nous exposerons la siiile de notre travail clans un iirocliain M(''mi)ire, dans Ittiucl nous revieiidroos sur les phénomènes qu'offre la dissolution du tellure dans l'acide azo- tique. ( 329 ) phosphorique et de l'azote clans ccrlaines maladies fonctionnelles du système nerveux, l'aliénation mentale et l'épilepsie, nous avons recherché si ces maladies ne modifient pas cette élimination et si, sous leur influence, les échanges nutritifs qui se passent au sein du système nerveux ne sont pas modifiés. Ce sont les résultats que nous avons obtenus dans la manie, la lypémai'.ie et l'épilepsie qui font l'objet de la présente Note. » Manie. — Au point de vue des modifications qu'elle imprime à l'éli- mination de l'acide phosphorique et de l'azote, la manie peut être divisée en quatre périodes : agitation, dépression, réftiission et convalescence, dont l'action se traduit ainsi que l'imlique le Tableau suivant : Acide phospliorique Azoto. total. uni aux terres. uni aux alcalis. Agitation Augmenté Augmenté Augmenté Augmenté Dépression Diminué Diminué ■■ Diminué Remission " >, Diminué » Convalescence ... <• >. Diminué ■. » L'agitation augmente rélimination de l'acide phosphorique et de l'azote; toutefois, pour qu'il en soit ainsi, il faut qu'elle ait une certaine intensité. De plus, lorsque l'on considère l'agitation k la période d'état et à la période de déclin de la maladie, alors cependant que, au point de vue des phénomènes extérieurs, ces phénomènes sont aussi intenses dans celte der- nière période que dans la première, on voit qu'à la période d'état l'acide phosphorique uni aux terres est plus augmenté qu'à la période île déclin, et, comme l'intensité ties troubles intellectuels distingue seule ces deux périodes, on est amené à attribuer à ces troubles cette augmentation des phosj)hates terreux. Cette manière de voir s'impose lorsqu'on étudie com- parativement les périodes d'agitation et de dépression; dans cette dernière p;'riode, en effet, les troubles cérébraux persistant, le chiffre de l'acide phosphorique uni aux terres est augmenté. Nous pouvons donc dire que, dans la manie, les échanges nutritifs qui se passent au sein du système nerveux sont augmentés. » L'augmentation de l'acide phosphorique uni aux alcalis et de l'azote reconnaît une autre cause que celle des phos|diates unis aux terres; elle est intimement liée à l'élément agitation, elle augmente ou diminue avec lui et disparaît lorsqu'il disparaît; évidemment c'est à la suractivité du système musculaire qu'elle doit être rattachée. Cependant l'augmentation de l'acide phosphorique et de l'azote reconnaît encore dans la manie une ( 33o ) autre cause que celles que nous venons d'indiquer : elle se rattache en partie à une suractivité de la nutrition générale, nutrition qui est au con- traire ralentie pendant la dépression. En résumé, nos recherches sur la manie nous conduisent aux conclusions suivantes : » 1° La manie modifie diversement, suivant les périodes, l'élimination par les urines de l'acide phosphorique et de l'azote; » 2" Elle modifie les échanges nutritifs qui se passent au sein de la substance nerveuse ; elle les augmente; » 3° Elle retentit sur la nutrition générale, quelle snractive dans les périodes d'agitation et qu'elle ralentit dans les périodes de dépression. » Lypémanie. — La lypémanie, surtout quand l'anxiété est très accusée, augmente le chiffre de l'acide phosphorique uni aux terres et diminue le chiffre de l'acide phosphorique uni aux alcalis et de l'azote, donnant lieu à des modifications dans l'élimination de ces suhstances semblables aux modifications que produit le travail intellectuel et qui sont susceptibles des mêmes interprétations; de sorte que nous pouvons dire : » 1° La lypémanie augmente les échanges nutritifs qui se passent au sein de la substance cérébrale; » 2° Elle ralentit la nutrition générale. Epilepsie. — L'épilepsie, en dehors des attaqueset de l'état de mal, ncmodifie pasréliminationdel'acidephosphoriqueetdel'azote.Lesattaquesd'épilepsie augmentent l'excrétion des deux expèces de phosphates et de l'azote, mais l'augmentation de l'acide phosphorique uni aux terres est proportionnelle- ment plus considérable que celle de l'acide phosphorique uni aux alcalis et de l'azote; de plus, elle se retrouve en dehors des attaques sous l'in- fluence des seuls vertiges : elle ne se lie donc pas à l'activité musculaire qui accompagne les attaqueset ne peut être rattachée qu'au système nerveux dont elle traduit le déchet. Inversement, l'augmentation de l'acide phos- phorique uni aux alcalis et de l'azote, intimement liée aux attaques, se rattache évidemment à la mise en activité du système musculaire que celles-ci entraînent après elles. L'état de mal épileptique produit, dans l'éli- mination de l'azote et de l'acide phosphorique, des modifications de même ordre que celles produites par les attaques et qui, comme celles-ci, recon- naissent la même origine. » Ces différents faits établis, nous pouvons résumer comme suit les rap- ports qui existent entre l'épilepsie et l'acide phosphorique : » 1° Dans l'épilepsie, en dehors des attaques et de l'état de mal épileptique, l'élimination de l'azote et de l'acide phosphorique par les urines n'est pas modifiée; ( 3-3. ) » 2° Les alUujues et l'claldc mal augnieidenl L'éUmitutlion de l'azote et dé l'acide pliosphorique; ils suracliveiit les échanges qui se passent au sein du système nerveux. » Les recherches dont nous venons d'indiquer les résultats nous mon- Irent que les maladies fonctionnelles du système nerveux modifient les échanges qui se font au sein de ce système et que l'examen des urines peut rendre compte des modifications produites. C'est bien en effet à la nutri- tion qu'd faut attribuer les modifications que nous avons constatées dans l'élimination des phosphates; ces modifications sont indépendantes de la forme que revêt l'activité nerveuse : elles existent lorsque celle-ci s'exprime par des troubles de l'idéation, comme dans l'aliénation mentale, ou par des tioubles d'un autre ordre, comme dans l'épilepsie, » PHYSIOLOGIE PATIIOLOC7IQUE. — Sur le microbe de la fièvre typhoïde de lliomme; culture et inoculations. Note de M. Tayon, présentée par M. Bouley. « J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie une série d'expériences sur la transmission de la fièvre typhoïde de l'homme aux animaux. M. Moziconacci m'a aidé dans quelques-unes de ces recherches. '> J'ai pris d'abord du sang sur des cadavres quelques heures après la mort des t3'phiques, et l'ai injecté sous la peau de lapins, de cobayes, de poules, de pigeons, de tourterelles, d'un cheval, d'une ânesse d'Afrique et de jeunes porcs; ces inoculations, répétées un très grand nombre de fois, n'ont jamais transmis la maladie. » Si l'on fait boire du sang de ty|)hique, pur ou dilué dans de l'eau, aux mêmes animaux, ils n'éprouvent aucun malaise; quelquefois, cepen- dant, le cobaye est malade d'une façon très nette, perd l'appétit pendant quatre à cinq jours, pour revenir ensuite à l'état normal. » Le sang recueilli pendant l'existence des typhiques aux diverses pé- riodes de la dolhiénentérie et inoculé sous la peau d'une autre série de lapins, de cobayes, de poules, etc., est inoffensif pour tous ces orga- nismes. )) J'ai encore cherché à transmettre directement la fièvre entérique, soit par le sang, soit par l'urine introduits dans l'appareil respiratoire ou dans la cavité abdominale du lapin, du cobaye et du rat albinos. Ces divers procédés d'inoculation n'ont pu transporter sur ces animaux la fièvre typhoïde de l'homme. ( 3:32 ) » Enfin les déjections des lypliiques, urines et matières fccnles, adminis- trées en breuvage à des porcs, à une ânesse d'Afrique, à des tourterelles, à (les poules, à des pigeons, à des lapins et à des cobayes, n'ont exercé aucune action sur ces différents organismes. » Les résultats changent si l'on infecte les animaux avec des liquides de culture. » Du sang pris sur le cadavre, mais de préférence pendant la vie du tvpbique dont l'affection évolue normalement, est recueilli dans des iiibes stérilisés et ensemencé dans divers liquides ('). Au bout de vingt-quatre à quarante-huit heures, le microbe tj'pliiqne détermine un trouble dans le milieu où il se développe; si l'on injecte alors sous la peau de cobayes, de lapins, de pigeons, de poulets, de tourterelles, de rats albinos, de chiens, de brebis et de petits chats, une, deux ou trois gouttes du liquide ense- mencé, on observe de très grandes différences quant à l'action du mi- crobe typhiquc sur tous ces individus. Le lapin conserve toujours une bonne santé; si le liquide est 1res virulent, le micro-organisme pullule sur place pendant quelques jours, déterminant de la rougeur et de la tumé- faction autour de la picjùre. » Le poulet, la tourlerelle, \e pigeon et le rai blanc sont aussi réfractaires que le lapin. La brebis, le chien et le clial en bas âge contractent des mala- dies qui peuvent être mortelles; enfin le cobaye meurt dans un temps qui varie entre vingt minutes et quarante à quarante-cinq heures. » A l'autopsie de nombreux cadavres de cobayes, j'ai toujours ren- contré les lésions caractéristiques de la dothiénentérie : dans le cœcum, les glandes vésiculeuses sont saillantes, tuméfiées et se détachent en rouge foncé sur la muqueuse; les autres parties de l'appareil digestif, de la termi- naison de l'œsophage au rectum, sont congestionnées par places. En outre, le foie est jaune et mou, la raie augmentée de volume, les reins noirs, les poumons congestionnés. Le sang est couleur jus de groseille, incoagulé, incoagulable; les gros vaisseaux contiennent des caillots noirs, sans con- sistance. » Si l'on injecte sous la peau d'une série d'animaux (cobayes, lapins, pigeons, chats) le sang d'un cobaye qui vient de mourir avec ces lésions caractéristiques, il n'y a pas transmission de la dothiénentérie. Je n'ai (' ) L'ensemencement a été fait dans tlii sang pur on dans ilu sérnm de sang d'agneaux, de béliers et de veau. Le bouillon de veau, très conecntré, m'a également donné de bons résultats. ( 333 ) jamais pu faire passer directement le microbe typhique du cob;ive au cojjaye ou du cobaye à un animal d'une autre espèce. Au contraire, une goutte de sang du cobaye étant mise en culture, au bout de vingt-quatre k qua- rante-huit heures, le liquideensemencé devient très virulent pour le cofenje^ qu'il fait périr en moyenne en dix à douze heures; il est dangereux pour le chat, le chien et la brebis et encore indifférent au lapin, au pigeon, cà la poule et au rat blanc. » Après plusieurs passages successifs dans un bouillon et dans le corps d'un cobaye, le microbe de la dolhiénentérie devient sûrement morlel pour des chats d'un mois, contaminés avec des liquides de culture. » Le sang du chat qui vient de succomber est alors très virulent poiu' le lapin seulement, qui meurt avec des lésions typhiques très nettes. Le sang du lapin est inca[)able de donner la fièvre typhoïde à d'autres lapins ou à d'autres animaux. Il est encore nécessaire de le mettre en cidture, et cette fois on obtient un liquide très virulent pour le lapin, qui meurt au minimum en trois ou quatre heures et qui peut vivre jusqu'à cinquante à soixante heures après l'inoculation. » Sur les cadavres d'un grand nombre de lapins, j'ai constaté, comme sur le cobaye, l'existence des lésions typhiques. A l'extrémité libre du cœcum les follicules clos sont rouges, tuméfiés; dans l'intestin grêle, les plaques de Peyer sont saillantes et parsemées de points d'un rouge foncé. Les ganglions mésentériques sont gros, rouge violacé, généralement ra- mollis, la rate est noire, volumineuse, s'écrase facilement, lé foie est jaune et mou, Us reins, le poumon et le thymus sont le siège de congestions. Le sang est couleur jus de groseille, il n'est pas coagulé, ne se coagule pas au contact de l'air; le cœur renferme des caillots noirs sans consistance. Les D'' Combal, Mossé et Brousse, auxquels j'ai montré, à la Clinique médicale de l'hôpital Saint-Éloi, ces lésions du lapin et du cobaye, ont reconnu des altérations typhiques au premier degré. » Pour communiquer la fièvre typhoïde de l'homme aux animaux, j'ai donc dû employer toujours deux milieux différents: un liquide stérilisé et le cobaye, un liquide et le chat, le chat et le lapin, enfin le lapin et un liquide ensemencé. Le microbe lyphique est donc lui petit être à transmi- gration, comparable en cela à certains parasites qui passent une partie de leur existence, par exemple, dans le sein des eaux ou enkystés dans les tis- sus d'un herbivore ou d'un rongeur et qui, plus tard, doivent, pour la ter- miner, rencontrer un être d'une organisation différente. Il diffère par là du microbe du charbon, de celui du choléra des poules et du vibrion sep- C. R., i884, 2< Semestre. (T. XCIX, N° 7.) ^ ' ( 33/L ) tique, qui se reproduisent snns transition clans un organisme, puisdnns un autre semblable, en laissant toujours après leur passage les mêmes dés- ordres. Avec lui, le phénomène de la vie se complique déjà, puisque cette vie n'a lieu qu'à la condition que deux milieux appropriés se réalisent. )) Ce microbe à transmigration apparaît au microscope, à des grossisse- ments de looo diamètres, sous forme de petites granulations et de bâton- nets courts et très mobiles. Ces bâtonnets, si ce n'était leurs dimensions plus exiguës, ressembleraient beaucoup au vibrion septique pour la forme et pour la mobilité. Quelques liquides de culture contiennent seulement des granulations isolées ou unies deux par deux, trois par trois, et pourvues la plupart de très fins prolongements extrêmement mobiles; les autres, au contraire, n'offrent, à côté des spores arrondies, que ces courts bâtonnets qu'on voit facilement se segmenter et engendrer des grantdations dans leur intérieur et à leur extrémité. » PHYSIOLOGIE, — Sur la période d'excitation latente des muscles des Inver- tébrés ( ' ). Note de M. H. de Varigny, présentée par M. A. Richet. « Bien que mes recherches, entreprises depuis plusieurs mois déjà, aient porté sur des types très variés d'animaux invertébrés, appartenant en par- ticulier aux Annélides, aux Insectes et aux Mollusques, je ne parlerai ici que de certaines d'entre elles, relatives kVHelix pomatia. Dans ces expériences, j'ai employé les courants induits, appliqués aux deux extrémités du muscle du pied. » Le premier point qui frappe lorsque l'on compare le tracé obtenu avec le muscle de Y Hélix à celui que l'on obtient avec un muscle de Ver- tébré, celui de la Grenouille, par exemple, c'est l'extrême lenteur avec laquelle s'accomplissent les différents phénomènes de la contraction. La période d'excitation latente dura parfois un temps considérable. Si elle peut, dans certaines circonstances, s'abaisser à ^^ ou ~ de seconde, elle atteint, dans la majorité des cas, :j^, ^, ~, ^j^. La période de con- traction, c'est-à-dire celle pendant laquelle le muscle continue à se raccourcir, dure beaucoup plus longtemps que chez les Vertébrés; enfin, le temps qu'il faut laisser écouler pour voir le muscle revenir à la longueur qu'il avait avant l'excitation, c'est-à-dire la période de décontraction, da relâchement graduel, peut durer plusieurs minutes. (') Travail du Laboratoire de M. le professeur Vulpian, à la Faculté de Médecine. ( 335 ) » Un secoud point à noter, c'est l'extrême instabilité d'équilibre du muscle. Si, après avoir séparé le muscle du pied du reste du corps de VJIelix, on le dispose de façon à pouvoir en apprécier à tout moment les variations de longueur, indices de ses variations de contraction, on voit qu'il faut, le plus souvent, attendre une, deux ou trois heures pour que ce muscle arrive à atteindre un état stable, c'est-à-dire un état tel que le muscle s'y maintienne tant qu'd n'est excité par aucun agent extérieur; à vrai dire, un état absolument stable n'est atteuit que lorsque le muscle est mort, ou presque mort. Aussi est-il presque impossible d'expérimenter deux fois de suite sur le même uuiscle dans le même état : il est ésrale- ment impossible d'opérer sur un muscle ayant son maximum de longueur, à moins de le tendre artificiellement au moyen de poids, ce qui introduirait un élément nouveau et une cause d'erreur dans l'appréciation des périodes latentes. On sera frappé de ce fait si l'on place à côté du muscle d'Hélix un muscle de Vertébré dans les mêmes conditions que ce dernier. » Je citerai un exemple de cette instabilité, choisi entre plusieurs, et présentant les phénomènes caractéristiques dont je veux parler. Un muscle d'JJelix vigoureux, qui, chez l'animal vivant, pouvait être long de o™, 06 à o'^joS durant la locomotion, fut séparé du corps et des centres nerveux, et attaché par une extrémité à un point fixe. De l'autre extrémité partaient deux fils divergents, rattachés à un style léger, puis se réunissant à o™,o8 ou o"", 10 plus bas, pour soutenir un poids de lo^''. De cette façon, toutes les oscillations du muscle étaient inscrites sur un cylindre enregistreur, que l'on faisait tourner d'un centimètre de temps à autre. Le tracé obtenu ;.est en escalier, et indique un relâchement graduel qui n'a point cessé depuis le commencement de l'expérience jusqu'à la mort, survenue dix ou douze heures après. A tout moment de l'expérience, le muscle était parfaitement excitable et réagissait aux excitants électriques, thermiques, mécaniques. Quant à l'allongement, il était considérable, le muscle ayant atteint à la fin de l'expérience près du double de la longueur qu'il avait au début, étant très contracté. » Si j'ai insisté sur ce second point, c'est pour bien faire sentir que les expériences faites sur la période latente du muscle d'Hélix sont faites sur un muscle plus ou moins contracté. Tout ce que l'on peut faire pour at- ténuer les causes d'erreur provenant de ce fait, c'est de ne comparer entre elles que les expériences faites dans les mêmes conditions de contraction, sur un même muscle. » L'influence qu'exercent l'état de contraction et celui de relâchement ( 336 ) graduel sur la durée de la période latente est nettement appréciable. Ainsi, un muscle d'Hclix en voie de relâchement jiourra ne pas réagir au cour.int sous l'influence duquel il vient de se contracter. D'autre part, la période latente est toujours plus courte lorsqu'on excite à nouveau un muscle qui vient d'être excité et est en voie de contraction : c'est là un fait presque constant, dont j'ai de très nombreux exemples. Dans ces cas, la seconde période latente peut tomber à j|^ ou ,{^ de seconde, au lieu de 20 30 . J^ 100' 100 10 0' » L'influence qu'exercent la fatigue (ou diminution d'excitabilité), le réveil d'excitabilité et l'intensité sont aussi nettes, en ce qui concerne le muscle d'IJelix, qu'en ce qui concerne les muscles de Vertébrés, d'après C. Richet et bon nombre d'observateurs, et le cerveau, d'après mes propres recherches ('); l'état de fatigue provoqué par de trop nombreuses exci- tations s'accuse par un allongement de durée de la période latente. » Si ces excitations n'ont point été trop nombreuses, au contraire, le muscle est plus rapidement excité : la période latente devient plus courte, en même temps que la contraction est plus grande. Ainsi, j'ai vu la période latente, dans ces conditions, diminuer de moitié, tandis que la hauteur de la contraction augmentait d'un quart ou d'une moitié. » Enfin l'intensité des courants agit très nettement. Dans une de mes expériences, j'ai observé la gradation suivante : i> La bobine d'indiiclion étant à g, la période latente fut de -^ de seconde, et la lianleur de la contraciion de o"',oo4. » A 8, la période latente fut de yJ^; la hauteur de 0^,007 . » Ces chiffres devinrent : » A v.^V, o-",oio. » A6, ^, o'",oio. .. A 5, ^, o-,oi6. >. A 4, 3 et 2, -j^, o",oi8 et o"',o-20. » A I et G, -p5^, o'",o2o et o"',o2i. » L'influence des trois facteurs que je viens de citer : réveil, diujinnlion d'excitabilité et intensité des courants, s'observe encore très nettement lorsqu'on étudie les phénomènes d'addition latente; les résultats sont iden- tiques aux précédents. « Quant à l'addition latente, elle se retrouve avec les mêmes caractères que chez les muscles de Vertébrés et dans le cerveau ; tel courant qui n'agit (') Voir Comptes rendus, séance du 7 avril 1884. ( 337 ) pas lorsque les excitations sont isolées, agit très bien lorsqu'elles sont rapprochées. Elle se produit d'autaut plus vite que le courant est plus in- tense et c[ue les excitations sont plus nombreuses et rapides. » Dans des communications ultérieures, j'exposerai les résultats que j'ai obtenus concernant la période latente chez divers autres Invertébrés et con- cernant l'influence qu'exercent divers poisons sur cette période; j'aurai aussi à parler de l'excitabilité des nuiscles d'Invertébrés aux agents méca- niques, thermiques et cliiinicpies; pour le moment, ce que je voudrais net- tement mettre en relief, c'est l'exlrème instabilité d'équilibre du muscle du ])i(!':= R^. 2° Les constantes K, caractéristiques des divers groupes, sont entre elles comme les nombres entiers i, 2, 3, 4, 5, .... La séance est levée à 5 heures. J. B, ( 339) BDILETIN BIBLIOGR.VPHIQrE. Ouvrages rf.çus dans la séance du i8 août 1884. Travaux et Mémoires du Bureau international des Poids et Bfesures, publiés sous V autorité du Comité international par le Directeur du Bureau; t. III. Paris, Gauthier- Villars, i884; in-4°. Association française pour l'avancement des Sciences. Compte rendu de la 12^ session. Rouen, i883; Paris, 1884 ; in-8°. Biologie. — Eecherches sur l'élimination de l' acide phosplwrique chez l' homme sain, l'aliéné, l'épileptique et l'hystérique; par le D'' A. Mairet. Paris, G. Masson , t884; in-4''. (Présenté par M. Charcot.) Traité élémentaire d'Electricité; par James-Clerk Maxwell, traduit de l'anglais par G. Richard. Paris, Gauthier-Villars, 1884; in-8°. Problèmes de Physique, de Mécanique, de Cosmographie, de Chimie, à l'usage des candidats aux baccalauréats es sciences^ etc., etc.; par M. Edme Jacquier. Paris, Gauthier-Villars, 1884 ; in-8°. Guide pratique de la compensation descompas sans relèvements ; par k.QoiAJwr. Paris, Chailamel aîné, 1884 ; in-8". (Présenté par M. Faye.) Notice sur diverses modifications introduites dans le mécanisme des machines locomotives; par M. Th. Ricour, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Paris, Dnnod, 1884 ; br. in-8°. Des Kolas africains au point de vue botanique, chimique et thérapeutique; /)(7r Edouard Heckel et Fr. Schlagdenhauffen, professeurs aux Facultés de Médecine et des Sciences. Paris, G. Marpon et E. Flammarion, i884; in-S". (Présenté par M. Chatin.) Report on the scientfic results of the voyage of H. -M. -S. Challenger, during the years 1873-76. — Zoology ;vo\. I à X. London, Longmanset C°, i883;in-4°. Helionieter-Determinalions oj stellar parallax in the soulhern hémisphère; bj David Gill, L.L.D. (A.berd. et Edin.), F. R.S., and W.-L. Elkin, Ph.D. (Strassburg). London, published by ihe Society at iheir apartments, Burlington House, i884;in-4°. Memorie délia Società degli Speltroscopisti italinni, raccolte e pubblicale per curadel prof. P. Tacchini. Pionia, tipografia Eredi Botta, i884; in-4". I»SH COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 25 AOUT 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUIMCATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAMS DE L'ACADÉMIE. AÉROSTATION. — Note su7~ les aérostats dirigeables ; par M. Dupuy de Lomé. « Retenu malade chez moi, je n'ai pas pu venir lundi dernier à l'Académie l'entretenir, comme j'aurai eu tant de plaisir à le faire, du brillant résultat constaté dans l'expérience de navigation aérienne faite à Meudon, le 9 de ce mois, par MM. les capitaines Renard el Kiebs, au moyen de l'aérostat à hélice qu'ils ont construit à l'atelier de la Guerre. » Notre confrère, M. Hervé Mangon, a présenté à l'Académie un exposé de celte belle expérience, en dé|iosaiit sur le bureau un Mémoire, à ce sujet, de MM. Renard et Rrebs. )) La présente Note n'a donc pas pour but de redire les résultats de l'as- cension du 9 août 1884. Ils seront d'ailleurs dépassés dans des essais ulté- rieurs que feront bientôt ces mêmes savants et persévérants officiers; essais pour lesquels ils lanceront la machine motrice de leur aérostat à une puis- sance plus que double de celle utilisée par eux dans la journée du 9 août. Ils atteindront ainsi une vitesse d'environ 25""° à l'heure, par rapport à l'air ambiant. C. R., i88ii, 2' Semestre. (T. XCiX, i\° 8.) 4^ ( 342 ) » Ce que je crois opportun de rappeler ici, à cette occasion, ce sont les résultats positifs antérieurement acquis, et dont ceux constatés, le 9 août 1884, sont la suite, seulement avec plus de vitesse imprimée à l'aérostat. » L'Académie des Sciences est en partie solidaire de l'œuvre que j'ai accomplie, en 1871 et 1872, pour la solution du problème de la naviga- tion aérienne; elle est par conséquent intéressée à ce qu'on rappelle, en ce moment, ce qui caractérise l'expérience de notre aérostat à hélice, faite le 2 février 1872. » C'est pendant le siège de Paris que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, le 10 octobre 1871, un projet d'aérostat à hélice, mû à bras d'homme, se dirigeant avec précision et pouvant, au moyen du travail musculaire de huit manoeuvres actionnant l'hélice, obtenir une vitesse de gkm ^ iQ^m ^ l'heure par rapport à l'air ambiant. M C'est à la suite de cette Communication que le Ministre de l'Instruc- tion publique, prenant en considération l'opinion favorable manifestée par cette Académie, m'a chargé d'exécuter pour le compte de l'État le na- vire que j'avais en vue. » J'aime à répéter que j'ai été puissamment aidé dans ce travail par mon ami et ancien collaborateur à la Direction du matériel de la Marine, M. l'ingénieur Zédé, et par M. l'aéronaute Yon, qui m'a donné le précieux concours de ses connaissances pratiques. » La difficulté de se procurer les matériaux voulus dans Paris assiégé, celle aussi de trouver un lieu convenable pour la préparation du départ de cet aérostat, enfin les terribles événements de 1871 ont été cause que nous n'avons pu procéder à l'ascension que le 2 février 1872. » Il régnait ce jour-là, sur Paris, un vent du sud très fort, dont la vi- tesse variait aux environs de iS™ par seconde, soit 54"*^™ à l'heure. » Sans tant de retards déjà subis, il eût mieux valu attendre un temps plus favorable ; mais, pressé à diverses reprises par le Ministère de la Guerre de rendre à son service la place que l'aérostat occupait dans le principal hangar du fort de Vincennes, je me décidai, sans plus tarder, à l'ascension toute préparée. » Je m'y décidai, malgré le grand vent de ce jour, confiant dans la faci- lité que les dispositions de cet aérostat nous donneraient pour opérer la descente sans faire courir aucun danger ni aux organes de l'appareil ni à mes nombreux compagnons, qui formaient avec moi un équipage de qua- torze hommes dans la nacelle. J'étais également certain que ce vent ne nous générait pas pour nos expériences de gyration ou de permanence de ( 343 ) direction de l'axe longitudinale de l'aérostat, qu'il ne nous empêcherait pas de constater notre vitesse propre par rapport à l'air ambiant, qu'enfin ce grand vent n'aurait d'autre effet fâcheux que de nous empêcher de revenir ce jour-là au point de départ, comme nous l'eussions fait par un temps calme ou une très petite brise. » Les principes de construction de cet aérostat à hélice, ainsi que les résultats, constatés dans l'ascension du 2 février 1872, sont exposés en dé- tail dans mon Mémoire à l'Académie des Sciences, avec tous les plans joints au texte; ainsi que dans le Rapport de la Commission officielle (') constituée par le Ministre de l'Instruction publique pour rendre compte de cette expérience. » Quant aux résultats constatés avec cet aérostat à hélice, ils ont été entièrement conformes à mes prévisions, ainsi que le proclame le Rapport de la Commission précitée. » La stabilité a été parfaite ainsi que l'obéissance au gouvernail; la vi- tesse propre de l'aérostat par rapport à l'air ambiant a été de 2™, 80 par seconde, soit de lo"*" à l'heure, avec l'emploi de huit hommes manœuvrant l'hélice. Cette vitesse nous a permis de nous écarter à volonté à droite ou à gauche de la direction du vent, suivant un angle résultant des deux vitesses combinées ; mais elle était très insuffisante pour que nous pussions revenir, ce jour-là, au point de départ en remontant un courant d'air de 54""° à l'heure par rapport au sol, puisque nous n'avions que lo*"" de vi- tesse dans l'air à notre disposition. » Nous avons donc dû prendre terre après deux heures de navigation aérienne. L'atterrissage, malgré la force du vent, .s'est fait avec la plus grande facilité, sans avarier aucune partie de l'appareil, dont toutes les pièces ont été envoyées phis tard à l'atelier deMeudon. » Dans les conclusions de mon Mémoire à l'Académie des Sciences, ainsi que dans celles du Rapport de la Commission, il est écrit qu'en rem- plaçant les huit hommes employés à faire toiuner l'hélice par une machine à gaz ou à air chaud, on pourrait facilement obtenir, avec le même poids, une puissance motrice de 8 chevaux de yS''*^™, et qu'alors la vitesse du (' ) Cette Commission se composait de MM. Balard, Sainte-Claire Deville, Delaunay, Jamin (tous quatre membres de l'Académie des Sciences); le baron de Berklieim, général commandant l'artillerie de Paris, Duménil et Bouin, directeurs au Ministère de l'Instruction publique. ( 344 ) même aérostat par rapport à l'air ambiant s'élèverait à 22""" à l'heure an lieu (le 10'"". n Dans le discours que j'ai prononcé à Annonay, au nom de l'Aca- démie des Sciences, le i3 août i883, à l'inauguration du monument élevé aux frères Montgolfier, j'ai été naturellement conduit à faire un exposé sommaire de l'étal de la science de la navigation aérienne. J'ai cité les études à ce sujet de Joseph Montgolfier lui-même, de Blanchard, de Guyton de Morveau, de Meusnier, de Marey-Monge et de Henri Giffard (MM, Tissandier n'avaient pas encore à cette date procédé à leur essai du mois d'octobre i883), puis, après avoir rappelé mes travaux personnels et mon ascension du 1 février 1872, j'ai ajouté : La brillante expérience accomplie le 9 de ce mois par MM. Renard et Krebs prouve que je ne me trompais pas en affirmant ainsi leur succès prochain. » Ils ont créé pour la navigation aérienne une machine dynamo-élec- trique des plus remarquables, actionnée par une machine spéciale. Avec un poids total de 56o'^si (machine, pile et liquide), ce moteur peut déve- lopper une puissance de 8 chevaux de 'j5^^"^ pendant quatre heures. » Tel est le résultat considérable qui leur fait le plus grand iionneur. Ils ont appliqué cette machine dynamo-électrique à un aérostat à hélice exécuté par ailleurs, conformément à tous les principes établis dans mon Mémoire à l'Académie, ainsi que dans le Rapport de la Commission sur l'expérience du 2 février 1872. MM. Renard et Krebs se sont plu à qua- lifier souvent ces deux documents de bases fondamentales adoptées par eux pour la construction de l'aérostat à hélice destiné à recevoir leur nou- velle machine motrice. Il m'a paru néanmoins, en présence d'assertions qui se sont produites à la séance de lundi dernier, que je me devais à moi- même et à mes collaborateurs, que je devais à l'Académie des Sciences, qui a patronné mon projet d'aérostat à hélice en 1871, ainsi qu'au Ministre de l'Instruction publique, qui en a rendu possible l'exécution ( 345 ) par son concours financier, de rappeler les résultats précis d'orientation et de vitesse obtenus par notre aérostat à hélice dans la journée du 2 fé- vrier 1872. » lya faculté d'orientation et la vitesse de cet appareil, vitesse qui a été de lo""" à l'heure par rapport à l'air, nous eussent parfaitement permis de revenir prendre terre dans le fort de Vincennes après avoir fait une excur- sion au dehors, si ce jour-là, comme le 9 août 1884, le vent n'eût soufflé qu'en faible brise, suffisamment inférieure à 10''™ à l'heiu'e. MM. Renard et Krebs, avec leur aérostat actuel, sont revenus très facilement, le 9 août, au point de départ, parce que la brise était très faible. Ils eussent pu encore opérer ce retour, même avec un vent plus accentué, tant que la vitesse de ce vent ne se fût pas trop rapprochée de celle de 19*"" obtenue par leur aérostat. Ils vont le rendre plus rapide encore : il atteindra aS""" environ, ce qui reculera d'autant la limite de vitesse du vent interdisant le retour. » Tel est le progrès accompli par ces officiers, mais il est inexact de dire qu'il n'a pas été fait antérieurement d'aérosiat dirigeable. » Ce qui a été constaté le 9 août, c'est un proc/rès dans la vitesse, passant de 10''™ à 19*"" à l'heure, au moyen d'un moteur dynamo-électrique très puissant poin- son poids. » ALGÈBRE. — Sur les éfjuations algébriques; par M. de Jonquières. § I. — Considéralions générâtes. — Equations binômes, — Equations trinfimcs. « I. L'emploi de spéculations géométriques pour étudier ou résoudre les équations était jadis en faveur. Ou sait que Newton, suivant la voie ou- verte par Descartes, a consacré le § VII de son Enumeratio linearum tertii oïdinis à l'exposition d'une méthode théorique et grapiiique pour la réso- lution des équations, à l'aide du tracé de deux courbes de degrés infé- rieurs, dont les points d'intersection correspondent aux racines qu'on se propose d'obtenir. Rolle, Stirling, Reyneau, d'autres encore, ont imité cet exemple, et l'on peut, sans être téméraire, attribuer à ce mode d'inves- tigation la découverte de la méthode de Rolle, connue sous le nom de cascades. » Euler et Lagrange ont cultivé de préférence les méthodes dites analy- tiques, qui, depuis lors, ont longtemps et presque exclusivement prévalu ( 346 ) dans les recherches originales et dans l'enseignement ('). Toutefois les progrès considérables accomplis dans cette branche de la Science par ces grands géomètres et par leurs successeurs n'ont pas ôté leur à-propos aux méthodes et aux procédés, arithmétiques et graphiques, ayant pour objet la discussion ou la résolution des équations numériques, auxquelles abou- tissent, en définitive, les recherches des astronomes, des physiciens, des statisticiens, des ingénieurs, etc. Quelques auteurs n'ont pas négligé de poursuivre parallèlement, à notre époque, le perfectionnement de ces méthodes et l'invention de ces procédés. Parmi ces derniers, je n'omettrai pas de citer la méthode et les abaques de notre savant et ingénieux con- frère M. Léon Lalanne, qui ont fait l'objet de rapports et d'articles dans les Comptes rendus de l'académie des Sciences, notamment dans les Tomes LXXXI et LXXXII. » Le travail dont j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie la première Partie prend aussi son point de départ dans quelques considé- rations très simples de Géométrie, mais elle n'a pas pour objet principal la résolution graphique des équations. Son caractère est plutôt celui d'une vue d'ensemble sur leurs propriétés générales et sur les affections auxquelles elles sont sujettes et d'une méthode intuitive de discussion. » IL Pour procéder méthodiquement dans cette étude et me placer dans les conditions qui sont, comme on le verra, les plus favorables à un tel examen, il convient de négliger d'abord le dernier terme Ao de l'équa- tion proposée, en le laissant indéterminé, et même de commencer par le supposer nul. Il faut ensuite égaler à j- l'ensemble des autres termes qui dépendent de x, et représenter par une courbe la fonction j =J\x) = x'"-4- A„_, j:'"-' -h.. .-!- A;.x^-f-, . .+ Ao.r^ + A^x, dans laquelle je suppose essentiellement que le terme en x'" a l'unité pour coefficient. » De la sorte, la courbe passe par Yorigine des coordonnées, ne peut être rencontrée qu'en un seul point par une parallèle à l'axe Oy et affecte deux caractères bien tranchés, selon que m est impair ou pair (^). » III. Equations de degré impair m = 2 |jl + i . — Su|iposons d'abord que (') L'excellent Traiu^ (l'Algèbre de M. J. Bertrand est un des rares Ouvrages élémen- taires de notre époque où il soit dérogé parfois à cet usage. [^) Le cas de to fractionnaire n'est pas formellement exclu, mais il réclame un examen à part, ( 347 ) le second membre soit réduit au seul terme x'". L'équation j =: x'" repré- sente une courbe parabolique du degré in. n Le caractère distinctif de toutes ces paraboles de degré impair est d'avoir une branche ascendante dans l'angle des coordonnées positives et une branche descendante dans l'angle des coordonnées négatives, l'une et l'autre indéfinies, et tournant leur concavité vers l'axe Ojr. Elles passent toutes par les points qui ont pour coordonnées ^'^ *' ^''^s ont, en outre, à l'origine même, un poinl d'inflexion (d'un ordre élevé si m>> 3), et la tangente d'inflexion, qui est l'axe Ox, possède m points, in- finiment voisins, communs avec la courbe. Au fur et à mesure que le degré de l'équation s'élève, la parabole rapproche ses branches de l'axe Ox de- puis a: = o jusqu'à jc = i et, une fois ce dernier point passé, les resserre davantage vers l'axe des j, mais le caractère général de la courbe n'est pas changé. » Actuellement si, laissant la courbe immobile et invariable, on trans- porte l'axe Oj: parallèlement à lui-même, en donnant au terme Ao, indé- pendant de X, une valeur déterminée quelconque, positive ou négative, l'équation de la courbe devient j = x'" ± Aq. Faisant alors j= o, l'équa- tion binôme a;'" ± Ao =: o possède une seule racine réelle et 2;x racines imaginaires. Ces ni racines peuvent, comme on sait, être représentées par ni points situés sur la circonférence du cercle de rayon Oa = \/rp A,,, et équidistants à partir de celui, figurant la racine réelle, qui se trouve sur l'axe Ojc en — a ou -t- a ( ' ). )) IV. Ce point de départ établi, il faut examiner ce qu'il advient de l'adjonction, au terme initial et principal x'", des autres termes A^.r'', ou de quelques-uns d'entre eux. A,, continuant à être d'abord supposé nul par raison de symétrie et surtout de plus complète indication. » Envisagée dans son ensemble, l'influence des termes dont il s'agit se tra- duit par une déformation, plus ou moins accentuée, dans la figure régulière de la parabole primitive^ = x'". Ainsi prennent naissance les changements anormaux dans la loi des variations de la courbure originelle, et les sinuo- sités, ou festons, qu'on y observe, tantôt avec des maxima et des minima, tantôt avec de simples inflexions qui ne sont, au fond, si l'on peut ainsi parler, (') Cette propriété bien connue conduit logiquement à penser que les racines réelles devraient être appelées racines axiales, tandis que la dénomination de racines divergentes serait attribuée à celles dites imaginaires, qui n'ont pas moins de réalité que les premières. J'emploierai parfois ces dénominations expressives. ( 348 ) que des tentatives avortées de festonnements. Ces diverses affections suc- cessives produisent, quant à l'aspect général de la figure, les mêmes effets que si la courbe, supposée faite d'une matière élastique, avait été soumise, en divers points de son parcours, à des pressions dont les valeurs respectives des coefficients et des exposants expriment l'énergie et dont l'influence s'étendrait, en réalité, dans les deux sens positif et négatif, jusqu'aux limites extrêmes de la courbe, mais, en Apparence, cesserait de se faire sentir, d'une façon appréciable à la vue, aune distance finie de l'origine O ; de telle sorte que, au delà de cette zone de troubles, la courbe paraît reprendre progres- sivement, dans son cours infini, une figure de même type que sa figure première, au fur et à mesure que le terme x'" reprend, d'une façon de plus en plus exclusive, la prépondérance qui lui appartient sur les éléments perturbateurs A^a;'^ dont elle a subi l'influence, en quelque sorte passa- gère. » Dans cet état, si on laisse la courbe immobile et qu'on transporte l'axe des .-r, parallèlement à lui-même, d'une quantité quelconque ± Aq, on voit immédiatement que cet axe, dans chacune de ses positions succes- sives, coupe la courbe en un nombre de points qui varie avec le signe et la valeur de A^, et parfois la touche par un ou plusieurs contacts, simples ou multiples, en des points ayant pour abscisses respectives celles qui correspondent aux racines réelles de la courbe dérivée y=J'{x). Cela revient à dire que, à partir delà valeur initiale correspondante à Ao = o, l'équation y (.r) =: o perd, successivement, sinon immédiatement, et par groupes de deux, les racines réelles, inégales ou égales, qu'elle possédait, jusqu'à ce qu'enfin elle n'en ait plus qu'une seule, soit dans la région positive si Ao est négatif, soit dans la région négative si Ag est positif. » D'où l'on voit incidemment que, par rapport à l'ensemble de la courbe, Vimaginarité (ou divergence) des racines est la règle, tandis que leur réalilé est l'exception. » V. Equations du degré pair, m = aj^.. — Tout ce qui vient d'être dit s'applique, à une seule exception près, aux courbes de degré pair. Les branches des paraboles }• ^= œ^^ s'ouvrent alors toutes deux du côté des j positifs; ces courbes ne pénètrent pas dans la région négative, et le point d'inflexion qu'ellesavaient à l'origine s'y change en un point de ser- pentement, d'im ordre plus ou moins élevé, selon leur degré. » Si l'axe des x se transporte horizontalement, il coupe toujours la ( 349 ) courbe j- —/(a:) en deux points clans la région positive, et ne la coupe jamais dans la région négative. » VI. De ces préliminaires, sur lesquels je raesuis un peu étendu, parce qu'ils me permettront d'entrer dans moins de détails pour ce qui doit suivre, découlent plusieurs conséquences inléressanles touchant la nature et le degré de l'influence de chaque terme en parliculier, seloîi son signe et la grandeur des éléments dont il se compose, sur les déformations que subit la courbe initiale, par suite sur la nature el le nombre des racines qui en dérivent, et touchent les actions, concordantes ou contraires, de ces termes associés ensemble, conséquences qui pourront contribuer à répandre une lumière d'un nouveau genre sur certains points de la théorie des équations, et notannnent sur les théorèmes de Descartes el de Newton. 1) VII. En suivant l'ordre naturel des idées, la première question qui se présente est celle-ci : » Quelle influence exerce sur la figure de la courbe initiale y ^= x'", el sur les propriétés générales de l'équation binôme x'" — Ap =^ o, l'adjonction, dans le second membre, d'un terme A, .x''? » La répunse à cette question découle de celte remarque que pour x^i on a J:'"^a;'", et se traduit, comme il est aisé de le reconnaître en faisant la figure, par les conclusions suivantes : » 1° ni el r étant de même parité, c'est-à-dire tous deux pairs ou tous deux iin|)airs : » Si Ar est positif, la courbe initiale ne change pas de caractère; seule- ment ses branches se rapprochent de l'axe O/, d'autant plus que /■ est plus grand. » Si Ar est négatif et m pair, il se forme deux festons égaux, l'im à droite, l'autre à gauche de l'origine, el tous deux en dessous de l'axe Ox. » Si A^ est négatif el m impair, le feston de gauche est au-dessus de l'axe. » Dans l'iM) et l'autre cas, si r > i , la courbe louche l'axe eu O par un contact d'un ordre plus ou moins élevé. Si/-=i, la tangente inflexion- nelle, qui touche la courbe en O, est mclinée sur Ox d'un angle (3 déter- miné par la relation langp = — A,. » Que m soit pair ou impair, les branches de la nouvelle couibe com- prennent entre elles celles de la courbe primitive, et chaque feston a pour amplitude horizontale "' y Ar- » 2" ni et r étant de parités contraires : » Si m est par, il ne se forme qu'un seul feston au-dessous de l'axe Ox, C. il., l884, 2' Semestre. (T. XCIX, N° 8.) ^7 ( 35o ) savoir : à gatiche si A^ est positif, à droite s'il est négatif. I.a tangente en O est l'axe Ojc, si /\> i . Lorsque /' = i, cette tangente s'incline ri'un angle dont l'expression a été donnée ci-dessus par sa tangente trigonomé- trique. M Si m est impair, et A^ positif, il se forme, à gauche de l'origine, un feston situé au-dessus de Oa:; pour A^ négatif, le feston est situé en de^slls et à droite. Dans les deux cas, l'axe Ox touche, en O, la courbe qui ne s'infléchit en sens inverse qu'au delà de ce point. » De ce qui précède, on conclut d'abord que : » Une équation trinôme (quels que soient les degrés jh et r des deux termes en x) a, au plus, (jwdre racines réelles si m est pair, et trois si ni at impair. Elle peut d'ailleurs avoir toutes ses racines imaginaires (ou toutes moins deux) dans le premier cas, et toutes moins une dans le second cas. » On voit ainsi quelle est, à cet égard, i'iiifliieuce des termes qui manquent dans l'équation. » VIII. Lorsqu'il se forme un feston, Vamplitude OD et \sijlèclie nuixi- muiu BC de cette sorte de trajectoire dépendent de la valeur numérique du coefficient A^ et aussi des valeurs m et de r. Or, c'est aussi de In grandeur de cette flèche que dépendent les limites qui ruarquent le passage entre la réalité et l'imaginarité des racines, puisque c'est elle qui borne sous ce rapport le mouvement de transport horizontal de l'axe O^, c'est-à-dire les valeurs du terme A, indépendant de x. On va voir qiie ces simples con- sidérations de géométrie intuitive conduit^ent iiuuiédiatement aux condi- tions algébriques auxquelles les coefficients d'une équation trinôme, d'un degré quelconque, doivent satisfaire pour que l'équation ait le nombre maximum des racines réelles qu'elle puisse posséder. » Soit, en effet, x'" — px''-h-q=^o l'équation proposée ('). Si l'on pose / =/[x) = x'"— px'', on trouve, par un calcul facile, pour l'expression le la flèche BC de l'un quelconque des festons dont il s'agit, BC ^^ m' (') 1! n'y a p.is lieu, comme le [irouvc rexaiiien du premier cas ei-dessiis, de supposer ((ue p soit positif, car il n'y a alors ni l'cilons, ni par suite d'accroissement jjossible dans le nombre des racines léelles. ( 35. ) Si, pour abréger la noialion, on écrit n = m — /', on tire de là pour les limites fies valeurs de (j qiu correspondei)t à l'apparition du nombre maxi- mum des lacines réelles. En particulier, si l'écpiatiou donnée est jc^ — pjc'^ -l- ^ Pour a?' — px + (j ■=: o, la condition est 3i257'<; 256/;'' ; enfin, pour x^ — px 4- ment sous c rapport que ses propriétés sont prufoudémeiit altérées. » La trempe est un effet du même ordre, poussé à l'extrême, qui n'est à peu près réalisable que sur l'acier, sous l'action d'un brusque refroidisse- ment, et cette modification siugidièrese détruit, comme l'écrouissage, par un recuit convenable. )) Il y a évidemment une corrélation entre ces deux états analogues, qui disparaissent par le même procédé du recuit, et il importe par conséquent d'examiner l'influence de ce recuit, qui produit sur tous les métaux le même effet et qui, après un écrouissage même très énergique, semble les ramener exactement dans leurs conditions primitives. » C'est particulièrement à l'aide de ce recuit, renouvelé autant de fois qu'il est nécessaire, que l'on parvient, par îles étirages successifs, effectués souvent à la température ambiante, à modifier certaines dimensions d'ime pièce de métal dans une proportion excessive. >) L'état d'écrouissage serait ainsi caractérisé par le prolongement d'ac- tions supérieures à celles qui correspondent à la limite d'élasticité et don- nerait lieu, pour toute déformation plus prolongée, à une véritable modi- fication moléculaire, que le recuit peut faire disparaître. B On comprend que la succession plus ou moins rapide des efforts exercés du dehors puisse varier dans ses effets, pour cette période inter- médiaire, et c'est ce qui expliquerait les grandes différences que l'on peut remarquer dans l'évaluation du travail de désagrégation ou dans ce que l'on est convenu d'appeler la résistance vive de rupture. » Au point de vue mécanique, les actions extérieures ne sont donc pas seulement caractérisées par la constance du coefficient d'élasticité, pendant la période d'rlasticité pariaite, mais encore, et au delà, par l'état molécu- laire, transitoire ou permanent, auquel la matière a été amenée. » Les corps malléables subiraient presque tous, le plomb lui-même dans une moindre mesure, l'écrouissage qui, en leur conservant le même coeffi- cient d'élasticité, peut prolonger notablement la nouvelle période élastique, et ils tliffèrtDl des corps cassants eu ce que, pour ceux-ci, l'élasticité reste à peu près parfaite jusqu'à la ruptiue, alors qu'on n'avait jusqu'ici con- sidéré chez eux aucune période de parfaite élasticité. )) Résultais numériques. — Nous ne terminerons pas ces considérations sans faire connaître pour quelques matières les coefficients d'élasticité et ( 3S5 ) les chiirges île iiiplure qui n'avaient pas encore été déterminés et qui ré- sultent de nos expériences à la flexion : Coefficient Charge de rupture d'élasticité par millimètre carré DcsiBiiatioii des matières. U. H. Banc royal de Saint-Maximiii i ,o<)4î' o,2']Ç)'t Calcaire d'Euville 2,\-]i(i 0,3581) Calcaire de Poissy S.SgSS i ,2ro2 Ardoise de la Villate 10,0690 5,6345 » Ces chiffres résultent cîiacun de plusieiu's expériences dont la con- cordance a été très satisfaisante, si ce n'est pour le calcaire d'Euville. » Les deux coefficients suivent le même ordre, mais ils sont loin d'être proporiionnels pour les diverses matières. » Il serait à désirer que l'on pût eonnaîlreun plus grand nombre de ces coefficients, déduits d'expériences sur la flexion, qui sont assurémentles seidesdont les résultats ne donnent lieu àaucune incertitude. » Nous serons prochainement en mesure de donner, pour ces quatre natures de pierres, le Tableau complet de leur résistance à la rupture, sui- vant que nous avons opéré par flexion, par compression ou par traction. » CHIMIE TÉGÉTALli. — liecliarclies sur lu végétation; études sur la formation (les azotates; méthodes d'analyse; par MM. Berthelot et G. Andké. K La présence des azotates dans le règne végétal est, [)Our ainsi dire, universelle ('), et elle résulte d'une fonction spéciale, exercée principale- ment dans la lige; mais l'élude de la formation des azotates dans une plante exige l'élude complète de sa vie pendant une période annuelle; car la vie repose sur un ensemble de fonctions, et l'on ne peut examiner séparément l'une de celles-ci, sans définir, au moins dune maiiière géné- rale, ses relations avec le tout dont elle fait partie. C'est ainsi que nous avons été conduits à faire l'analyse totale de la plante et à en établir en quelque sorte l'équation chimique pendant son développement, à partir de la graine qui l'engenlre, jusqu'à sa fructification et la reproduction de la graine elle-même. Nous avons fût en même temps des expériences pro- prement dites, destinées à varier les conditions physiologiques de l'évolu- tion végétale. Dix espèces botaniques ont été étudiées de celte manière. Comptes rendus, t. XCVIII, p. 1 C06. ( 356 ) pendant In saison de i883, d'une laçon méthodiqne et comparative. Voici comment les analyses ont été dirigées : >> La plante, arrachée du sol lout entière, est pesée et aussitôt par- tagée en ses diverses parties : racines, tige, feuilles, d;ins tous les cas, et en outre, s'il y a lieu : radicelles, fleurs, pétioles et grosses nervures, lesquelles sont pesées séparément. Ce partage doit être exécuté immédia- tement après que la plante a été tirée de terre et sans attendre un com- mencement de dessiccation; celle-ci pouvant avoir pour effet de changer la répartition relative des matières solubles, et spécialement celle des azo- tates, entre les diverses parties de la plante, suivant que l'évaporation, plus ou moins active dans telle ou telle région, y amène les sucs des végétaux en plus ou moins grande abondance. » Chaque partie de la plante ainsi isolée (ou plus exactement une frac- tion définie de chaque partie) est séchée à l'étuve à i lo", de façon à dé- terminer les quantités relatives d'eau et de matièye fixe » On en incinère une fraction déterminée et l'on déiermine le poids total de la cendre, le poids de la cendre insoluble dans l'eau pure et le poids de la cendre soluble, laquelle se confond pour les plantes étudiées par nous avec le carbonate de potasse. » Une autre fraction de la plante séchée sert à déterminer Vazole, &ous, forme d'ammoniaque, au moyen de la chaux sodée. Mais ce dosage ne présente un sens défini que pour les parties de plantes renfermant seule- ment de très petites quantités d'azotates. Lorsque ceux-ci existent en dose notable, une partie de leur azote est changée en amaioniaque pendant le traitement par la chaux sodée et l'analyse est sans valeur. » Dans ce cas, il nous imporle surtout de connaître les rapports entre l'azote de l'azotate et l'azole des principes albuminoïdes. Poury parvenir, au moins d'une manière approchée, nous traitons la matière végétale séchée à l'air libre par de l'alcool à 60 cenlièmes, lequel dissout les azo- tates et coagule les albuminoïdes. La partie dissoute est évaporée au bain-marie et l'on y détermine : d'une part, le poids de la matière soluble (séchée à 110"), c'est ce que nous appellerons Vexlmit hvdroalcoolique; d'autre part, on mesure le volume et, par suite, le poids du bioxyde d'azote fourni par cet extrait, à l'aide du procédé Schlœsing : ce bioxyde dérive des azotates et les caractérise. » En admettant que ceux-ci ne retifermenl qu'iui seul métal, ce qui est vrai, très approximativement, pour les plantes étudiées par nous, on con- clut de son poids celui de Vazotitc de jolasse. ( 357 ) » Reste la partie insoluble dans l'alcool aqueux; on la dessèclio, et l'on y dose l'azote sous forme d'ammoniaque par la ciiaux sodée. Nous avons admis que cet azote dérivait des prinoi|)es albuminoïdes, tant iiisolidjles que solubles, contenus dans la |dante primitive. Le poids de cet azote, multiplié par 6, lonrnit dès lors, très sensiblement, le poids des aUnimiiioïdes; celui-ci est d'ailleurs moindre que le poids des principes azotés contenus dans le végétal, tels que les alcaloïdes, dans le cas du Tabac et des So- lanées, ou bien encore les peptoties, dissoutes par l'alcool aqueux. Mais nous n'avons trouvé aucune méthode exacte et générale pour évaluer ces derniers principes, d'ailleurs mal connus et mal définis dans la plupart des cas. » Nos conclusions relatives à la répartition de l'azote entre les azotates et les albuminoïdes ne seraient point d'ailleurs modifiées sensiblement par l'intervention des autres principes azotés : comme le montre le dosage total sur la plante brute, au moyen de la chaux sodée, lequel fournit au moins une limite supérieure pour ces derniers principes. » Les données précédentes étant obtenues pour chacune des parties de la plante, il suffit de midtiplier ces données par le poids relatif de la partie végétale correspondante et de feùre la somme des résultats, pour rapporter ceux-ci à la plante entière. » Pour établir l'équation totale de celle-ci, voici comment on procède : » Le poids total de chaque partie étant donné, on additionne le poids des principes albiuniuoides ; » Le poids du carbonate de potasse (regardé comme équivalent à celui de l'azotate initial et des sels organiques à base de potasse, ce qui est une évaluation trop faible) ; » Le poids des cendres insolubles; » Enfin le poids de l'extrait hydroalcoolique (ce poids est trop fort, à cause de la présence des sels de potasse solubles : mais le potassium se trouvant aussi en partie dans la matière insoluble, il n'a pas été possible de séparer ces deux ordres de sels, et l'on a admis la compensation). » La somme de ces diverses matières, retranchée du poids total de la partie du végétal sur laquelle on opère, fournit approximativement le poids en bloc du ligneux et des hydrates de carbone insolubles (' ). (*) Le poids ilti carbonate de potasse étant moindre que celui des sels de polasse inilials, le poids du ligneux est accru de la différence; mais, par contre, le poids de l'extrait devrait être diminué de celui des sels solubles, ce qui fait compensation. C. R., i8s4, 2« Semestre. (T. XCIX, H" 11.) 4^^ ( 358 ) » Le procédé de calcul qui vient d'être décrit, sans être tout à fail rigoureux, permet cependmt des comparaisons essentielles et que l'on ne saurait atteindre autrement. » On obtient ainsi, en définitive, une équation approximative de chaque partie du végétal et même du végétal entier, et l'on peut comparer la répartition des différentes matières dans chaque portion du végétal, celle des azotates en particulier, aux diverses périodes de la végétation. » Précisons ces renseignements par un exemple numérique. » Le 12 juin i883, on a récolté 4 pieds de Bourrache : leur poids total à l'état humide était égal à 98^^,036; soit 24^%5o9 pour un seul pied hu- mide. A l'état sec, ce dernier poids s'est réduit à 2^', 1267, ainsi répartis : gr Feuilles 0,8239 88,75 Tiges et pétioles o,3663 17,2 Fleurs o,3o5'2 i4,35 Racines o , 5352 a5 , 7, Radicelles 0,0962 ^,5 2 , I 268 100,0 )) L'analyse de ces diverses parties a foiu'ni ■ Feuilles, Tiges. Fleura. Racines. Radicelles. Plante totale. Poîdsabâolu. Poids absolu. Poidsabsolu. Poidsabsolu. Poids absolu. Poids absolu, gr. gr. gr. ^ gr gr. gr. Albumiiioïfles 0,191 28,1 0,033!) 6, .5 o,o56 18,8 o,o34 fi, 6 o,oo5 5,:î 0,809 ''ti? Carbonate K o,ofi3 7,9 0,067 ^■''9 o,oi5 5,o 0,069 11,7 (o.oiienv.) » o,>o4 9,(J Cendres insolubles. 0,091 n,o 0,019 5,4 0,021 6,8 0,087 7,0 (o,oo8env.) » 0,176 8,3 Extrait 0,098 11,8 o,i55 4^,2 o,o44 i4,7 o,i37 ^^,7 o,oi4 i4,6 0,448 21,1 Ligneux et divers.. o,38i 461-' 0,112 3o,o 0,169 54,7 0,268 49>o (o,o5Senv.) » 0,989 46,3 0,824 100,0 0,3665 100,0 o,3o5 100,0 o,535 100,0 0,096 100,0 2,126 100,0 Azotate K 0,00786 0,9 0,087 10,1 nul » o,o4i6 7,9 0,00208 2,2 0,0877 4,2 » On voit combien sont nombreuses les analyses exécutées dans le cours de nos études. » La Bourrache seule, par exemple, examinée pendant le cours de sa végétation, a exigé dix analyses coiiiplèies, pareilles à celle dont nous venons de doniier les Tableaux. » Nos études ont porté sur les espèces ou variétés suivantes : » Amaranlus melancolicus ruber, AinaranUts caudalm, Amaranlus bicoloi , Aiiiarantus ijujaiitcm, Amaraiitus pjrrainidalis, Amaranlus nanus, Célosie pana- chée, BoirucjO officinalis^ sans préjudice tle diverses autres, examinées d une façon moins systématique. ( 359 ) » Pour chacune des espèces principales, nous avons exécuté l'analyse complète de la plante et de ses parties, dans les conditions suivantes : » 1° Graine; 2° plantuleaux débuts de la germination; 3° dans certains cas, où la germination a été opérée sous châssis, petite piaule au moment du rt-piquage; 4° plante avant la floraison; 5" plante en pleine floraison; 6° et 7° plante pendant la fructification; 8° plante au moment où elle com- mence à se dessécher sur pied. » Diverses expériences ont été faites, en outre, telles que la dessicca- tion de la plante sur pied, la suppression des inflorescences, etc., afin d'examiner l'influence de conditions spéciales sur le développement des azotates et sur celui des parties de la plante. » ASTRONOMIE. — Sur les mesures eu Astronomie. Lettre de M. A. d'Abbadie à M. le Secrétaire perpétuel. « Mon absence de Paris m'ayant empêché de siéger dans la Commission du Congrès de Washington, permettez-moi de dire à l'Académie ce que je pense sur le choix d'un méridien zéro ou maître méridien. » La France est la première nation qui se soit préoccupée de cette grave question. Il y a deux siècles et demi, le roi Louis XIII convoqua à cet effet un Congrès spécial qui siégea à l'Arsenal. » Ecartant toute prévention nationale et songeant surtout à comprendre l'Europe entière ^-ous des longitudes de même signe, ce Congrès choisit pour maître méridien celui de l'île de Fer. » Une difficulté pratique empêcha les marins de s'en servir. On ne connaissait pas sa différence de longitude avec les observations existant alors en Europe : malgré les soins des savants éminents qui allèrent la dé- terminer, il restait une uicertitude fâcheuse, due à l'état, si imparfait alors, des Tables de la Lune, et peu à peu chacun préféra prendre pour maître méridien celui de l'observatoire principal de sa patrie, » L'idée mère du Congrès de i634 me paraît devoir présider à notre choix d'aujourd'hui. Pour éviter les changements de signe dans un même pays habité, ce qui est fâcheux surtout lorsqu'd s'agit de longitudes admises comme absolues, il est préférable de faire passer le maître méri- dien au milieu de l'Océan dans la majeure partie de son parcours. Comme l'Atlantique touche à l'Amérique et à l'Europe, et que ses deux rivages ont les astronomes les plus éminents, cet Océan s'impose à notre choix, et ( 36o ) par son voisinage, et par les nombreux moyens de contrôle qu'il noii-^ offre. 1) Comme les Açores se rattachent à l'ancien monde bien plus qu'à l'Amérique, c'est donc au rivage occidental de l'île Flores qu'il convien- drait de placer le maître méridien, ou bieîi son anii-méridien, si l'on se décide pour ce dernier, qui, dans tous les cas, devrait servir de limite au changement de date s\n" les navires qui font le tour du monde. » Le télégrnphe électrique permettrait de Bxer avec la dernière préci- sion la longitude de Flores. A cet effet, on relierait cette ile à l'Europe au moyen d'un câble, dont les frais seraient couverts et au delà par les éco- nomies réalisées à la suite des prévisions de tempêtes. Les météorologistes d'Amérique nous signaient avec un soin admirable toutes celles qui naissent chez eux; mais il y en a d'autres qui commencent sur l'Atlantique, et l'on regrette de ne pouvoir se faire prévenir par les avis des Açores. Un mo- deste observatoire météorologique y remplirait une grave lacune, si l'on pouvait transmettre promptement aux rivages occidentaux de l'Europe les temps exacts et les divers détails des orages et des cyclones qu'on y aurait constatés. Un calcul supplémentaire permettrait de rattacher à ce méridien les époques fixes des éphémérides ; on les ferait toutes pour ce maître méridien. » A cette innovation, on ferait bien de joindre l'usage exclusif du temps civil où le jour commence à minuit. Le temps astronomique, qui débute au contraire à midi, est une complication sans avantage et qui a déjà causé de nombreuses incertitudes ou même des fautes notables dans le calcul des réductions. M Puisqu'il s'agit de mesures, je voudrais dire un mot de l'usage, qu'on commence à abandonner aujourd'hui, de désigner en pouces les diamètres des objectifs astronomiques. » Outre le vague qui s'attache aux nombres ronds d'une unité aussi grande, on ignore souvent de quel pouce on veut parler. Cette dernière raison a empêché un astronome de publier, par grandeurs décroissantes, une liste des grands objectifs usités en divers observatoires. Au lieu de mentionner en pouces les dimensions des disques de verre employés, ce qui n'est utile qu'aux opticiens, il vaut mieux préciser en dotuiant l'ouverture réelle de l'objectif en millimètres. Cette unité est plus petite, plus exacte par conséquent, et a le grand avantage de porter sa définition dans son nom. » Un autre genre de mesures demande aussi quelques remarques : pour énoncer les énormes distances du système solaire, on se sert souvent de ( 3G. ) milles on de lieues comme unités, sans faire aHentioii que ces teruies s'ap- pliquent à des grandeurs très différentes. On a, en effet, le mile anglais de 1609'", le »ia7e allemand, qui en a 7470» sans parler du mille marin, qui est variable, Le term»^ lieue comporle la même incertitude, car il y a la lieue marine, la lieue de i5 au degré, et d'antres encore. Comme je demandais à un savant de quelle lieue on parlait, il me dit qu'il s'agiss.iit de la lieue de poste de 4000™. C'est là une mesure non lég.de, créée par la fantaisie d'un Ministre de Louis XVIlI,et qui devrait èlrebaïuiie de l'enseignement scien- tifique. L'Annuaire des marées l'appelle avec raison une mesure bdlarde. Le système métrique est dû à un congrès provoqué par la France et a fait le tour du monde. Comment pouvons-nous espérer qu'il soit adopté offi- ciellement, et non peruns seulement comme aujourd hui, par l'Angleterre et l'Amérique du Nord, quand nous manquons, en enqdoyant des lieues, à la règle essentielle de ce système, qui admet uniquement les facteurs et les nuiltiples de dix? On a évalué en uuUions de milles ou de lieues la distance de la Terre au Soleil : il serait moins étrange d'énoncer en millimètres les dimensions du palais de l'Institut, car une erreur d'une de ces unités sur la longueur de sa façade ne ferait que ,^^'„„„ environ du tout, tandis que les méthodes géo- métriques n'ont pas encore réussi à donner la distance de la Terre au Soleil avec une incertitude inférieure à un centième. Les milles et les lieues sont donc des unités trop petites (>our les espaces célestes. Il serait plus conve- nable d'employer à cet effet l'étendue des loooo'"" qui comprennent le quart d'un méridien terrestre. Pour en abréger l'énoncé, on pourrait l'ap- peler »Jie5r(ste(p.£y£(jT&v), comme étant la plus grande étendue dont la majeure partie ait été mesurée directement. Au lieu de professer, par exemple, que la distance de la Terre au Soleil est comprise entre 87745600 et 365oo4oo lieues, on arriverait plus simplement au même but en disant qu'elle est de i4oooà i5ooo métjistes. » M. P. DccHARTRE fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de la 3° édition des « Éléments de Botanique » qu'il vient de publier. 362 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nominalion d'une Commission de deux Membres pour la vérification des comptes de l'année i8f<3. MM, Chevredl, Rolland réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — SiThinclers des einhoiiclnires des veines caves et cardiaques. Occlusion hermétique jiendnnl la présyslole. Note de M P. Dtuozicz. « Les veines caves et cardiaques sont fermées pendant la présyslole; le sang ne peut pas rétrocéder. Partout où un liquide doit progresser, il ren- contre derrière lui des valvules, des sphincters qui s'opposent à sa rétro- cession. » L'idée de sphincters des veines caves, formulée pendant le siècle der- nier par Duverney et Sénac, a été abandonnée. Nous reprenons la tradition, en y ajoutant quelques développements. Outre l'éperon décrit par Hygmor et Lower, nous admettons trois sphincters étages : un supérieur, fermant la veine cave supérieure; un médian, pour la membrane ovale et la veine cave inférieure; un inférieur, pour la veine cardiaque. Si l'on ampute l'auricule droite pour se ménager une fenêtre d'observation, on aperçoit, dans le fond, trois boutoHîiières étagées qui étreignent les trois orifices. L'organisation de ces trois boutonnières varie en raison de leur service. » Pour la veine cave supérieure, ce sont des fibres circulaires et longitu- dinales, doublées parfois d'une valvule sigmoïdale; la partie inférieure du sphincter est commune au sphincter supérieur et au sphincter médian : c'est cette partie qui a été décrite par Hygmor et par Lower, sous le nom ^'éperon et de proinontoiie. » Pour la veine cave inférieure, un agencement efficace est indispensable. Chez le foetus, le sang de la veine cave inférieure se rend dans l'oreillelte gauche par une sorte de canal que nous retrouvons chez l'adulte, der- rière notre boutonnière médiane; cette boutonnière est formée en bas par la valvule d'Eustachi, de côté par l'anneau de Vieussens qui encadre la ( 363 ) fenêtre ovale, en haut par le muscle mitoyen, entre les deux sphincters supérieure! médian, promontoire de Lower. Si l'on écarte les bords de la boutonnière, on aperçoit dans le fond la veine cave inférieure et la mem- brane ovale. Si l'on tire la boutonnière par ses extrémités, veine cave infé- rieure et membrane ovale disparaissent; il y a occlusion complète. » Un troisième sphincter existe pour la veine cardiaque Incomplètement fermée par la valvule de Tluberius ; la valvule d'Eustachi en forme la partie supérieure. » On ne peut pas admettre une contexture aussi compliquée que celle de l'oreillette droite aboutissant à l'insuffisance. MEMOIRES PRESENTES. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur Cinégalité de dislribiilioti de la lempéralure du Soleil, selon les latitudes et l'activité de la j)hotosphère. Note du P. Lamey. (Renvoi à l'examen de M. Faye.) « Dans une Note récente, publiée dans les Comptes rendus du 2 juin dernier, M. Hirn a exposé une méthode pour calculer, avec une rigueur plus grande qu'on ne l'avait obtenue jusqu'à ce jour, la température des parties du Soleil inférieures à la photosphère; celte méthode ingénieuse consiste à appliquer aux protubérances la formule de Thermodynamique relative à la loi de l'écoulement des gaz. Or celte application ouvre la porte à la dis- cussion d'une foule de phénomènes intéressants, désormais comparables entre eux et susceptibles par conséquent de s'expliquer mutuellement. En voici quelques exemples : » a. On sait que la hauteur moyenne des protubérances varie avec la latitude, pour une même époque d'activité solaire. Or la susdite formule nous permet de calculer immédiatement la différence de teinpérature entre V T fT deux latitudes données, en posant la double équation -7 = — = —, où V et V, T et T', H e! H' expriment les vitesses d'écoulement, les tempéra- tures et les hauteurs des jets à deux latitudes déterminées. En prenant, par exemple, la hauteur moyenne des protubérances observées en 1871 par le P. Secchi, du 23 avril au 18 juin, je trouve, pour les latitudes nord de 85" ( '564 ) el 35°, le rapport — == -^ := o,'jo6; ce chiffre représente aussi le rapport T (les températures — • » Si nous faisons T'^ 2200000°, qni est le chiffre calculé par M. Hirn, nous aurons pour différence T' — T = 2200000(1 — 0,706) =: 646800°. Une pareille différence doil nécessairement entraîner une rupture d'équi- libre; par suite, l'existence d'un courant, allant de la zone équatoriale vers les régions polaires, devient d'une rigoureuse nécessité. Or ce mou- vement des taches en latitude et l'inclinaison générale des protubérances nous autorisent depuis longtemps à affirmer l'existence de ce courant, dont la cause immédiate se trouve ainsi expliquée. M b. En comparant la température dans les deux hémisphères, le P. Secchi a constaté qu'elle était, en i852, plus élevée dans le nord que dans le sud. Les protubérances n'étaient pas journellement observées à celte époque, mais en prenant les observations de 1874» époque analogue comme activité à celle deiSSa, nous constatons, pour la hauteur moyenne des protubérances, un excès en faveur de l'hémisphère boréal, ce qui con- firme le fait constaté en iBSa. Tout récemment on a émis l'opinion que le P. Secchi s'était trompé, parce que M. Langley, en reprenant ces recherches en 1875 et 1876, n'a pas trouvé une telle différence. Mais le calcul de la température par les protubérances permet de constater la parfaite vraisem- blance des deux résultats; la température aurait été, pour la première époque, de 1 10000° supérieure pour l'hémisphère nord; tandis que, pour la seconde époque (première moitié de 1875), c'était l'hémisphère sud qui présentait un excès de température, mais moitié moindre, de 40 000° en- viron. » c. Dans ces recherches de i852, le P. Secchi trouvait que la tempéra- ture de l'équateur solaire dépassait d'environ -'„ celle des régions situées au delà dn 3o* degré de latitude. Cela donnait une différence de i45ooo°, tandis qu'en se basant sur la hauteur des protubérances, l'excès de tempé- rature serait au contraire pour le 3o* parallèle et se chiffrerait par 171000°. Mais cette discordance s'explique facilement, si l'on considère : 1" que la zone équatoriale, située entre les deux foyers de chaleur, qui émanent des 3o" parallèles nord et sud, doit se refroidir plus lentement que les ré- gions polaires, où la température est du reste beaucoup mouulre; 2" que les cornants descendant des 3o*'* parallèles vers l'équateur sont animés ( 365 ) d'une grande vitesse, et doivent, en se clioqnanf sur la ligne de démarca- tion du nord et tin sud, amener une transformation not.d^le de nionvement en chaleur. Cet excès de teinpératnre éqnatoiiale devrait donc être atlri- bnée à la chalenr qni reste emmagasinée dans la chromosplière, le calcul par les protubérances ne donnant d'ailleurs que la tempéraline des points situés au-dessous de la surface pliotospliériqne. » d. Les physiciens astronomes ont beaucoup discuté, dans ces derniers temps, pour savoir à quelle cause attribuer l'élargissement des raies spec- trales, des taches et des protubérances, la pression et la température étant les deux (acteurs mis en cause. De récentes recherches de M . Fievez, de lOb- servatoire dcBruxel'es, établissent que la pression est sans influence directe sur cet élargissement, mais qu'il est corrélatif de la température. Il est à souhaiter que des expériences de laboratoire puissent bientôt nous fiire conn;iître les lois de cette corrélation, c'est-à-dire comment l'élargissement des raies varie en fonction de la température. Nous aurions alors deux mé- thodes de détermination de la température solaire, l't la comparaison des résultats pourrait nous fiiire juger du degré d'approximation de chacune d'elle». Mais, dés maintenant, l'étude et la recherche des lois de distribution en latitude héliographique des raies spectrales, de leur élargissement et de leur renversement, pourraient faire avancer d'un pas notre connaissance des isothermes solaires et enrichir aussi la climatologie de notre astre cen- tral. 0 M. Balland adresse une suite à ses Comnninications précédentes sur les farines. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Longuet adresse, par l'entremise de M. f.arrey, un Mémoire intitulé « Études statistiques sur le recrutement dans l'Tsére ». (Renvoi à la Commission du Concours de Statistique.) M. Gérard, M. Mocra, M. N.Larisch adressent diverses Communications relatives cà l'aérostation. (Renvoi à la Commission des aérostats.) C. R., i88,'i, 2" Semestre. (T. XCIX, N° 8.) /|9 ( 366 ) CORRESPONDAINCK. M. Pasteur donne lecture d'une Lettre par laquelle M. le Chargé d'af- faires du Brésil l'informe que S. M. l'Empereur du Brésil, noire Associé étranger, met à la disposition de l'Académie une somme deiooo*^', pour sa souscription personnelle au monument à élever à J -B. Dumas. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de|M. ^ug. Anastasi, portant pour titre : M Nicolas Leblanc, sa vie, ses travaux, et l'histoire de la soude artificielle ». ^M. E.-J. Maumené prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Chimie, par le décès de M. fVurlz. (Renvoi à la Section de Chimie.) ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planète (m) Palisa, faites à l'Observatoire de Paris [équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bi- couRDAN. Communiquées par M. Mouchez. Etoil et Dates de Ascens. droite Déclinaison 1884. comparaison. Grandeurs. @--)4r. >^--A-- Août 20 . . . . (i Anonvnip. 10 m s + 0. 10,92 + 0.24,73 + 0. 8,67 +3'. 53' 3 +0.46,6 +0. 1,1 21.... h Id. 1 I 22. . . . c Id. I I 23. ... d Id. 9.-^ — 0.14,37 +2. 19,8 Positions des étoi les de comparaison. Étoiles Dates de Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction 1884. comp. mo y- 1884,0. au jour. nioy. 1884,0. au jour. Autorité. h m s s 0 ' " ti OÛt 20. . . . a 22. !■ .39,89 +3,61 -5.47.53,2 +24,6 \ 21 ... . b 22. 6 .38,45 + 3,6r — 5.51.48,8 +24,6 \ Rapportées 22. . . . c 22. 6 .11,85 + 3,62 — 5.57.25,0 + 24,7 1 àretoilee = 43467LaI 25 ... . d 22. 5 .50,71 + 3,63 -6. 6.19,9 + 24,7 ) e 27.. 1 1 . . 3, .3 » -5.57.58,7 a 4 obs. mérid. Paris. ( '^^1 ) Positions apparentes de ta planète. Nombre Dates. Temps moyeu Ascension droite Log. fact. Déclinaison Loj. l'act de 18S4. de Paris. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. cunip. oùt 20. . . b m s I I . 5o . 56 h m s 22. 7.54,42 2,490" -5". 43'. 35", 3 o,856 12:12 21. . . . i3.38.58 22. 7. 6,79 î.'97 —5.50.37,6 0,854 12:12 22. . . i2.5i.58 22. 6.24,14 5,948 -5.56.59,2 o,856 12: 12 23... I 2 . 34 . 12 22. 5.39,97 2,825 —6. 3.35,4 o,858 12:12 » Remarque. — Août 20 : la planète est de iS" giancleiir* » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Bariuird et de lu nouvelle planète (m) Palisa; par M. Pehrotin. (Présenté pitr M. Paye.) « Il est assez difficile de se faire une idée de la forme de la comète. C'est une nébulosité mal définie, de i'3o" de diamètre à peu près, dont le noyau est composé de granul.itions de faible éclat. M J'ai cru, par moineuls, lui reconnaître la forme en éventail, mais je n'en suis pas encore assez sur pour pouvoir l'affirmer. » Comme la comète monte au-dessus de l'horizon, et bien qu'elle di- minue d'éclat, en réalité, j'espère continuer mes observations avec plus de fruit, cette semaine. J'en ferai également l'analyse au spectroscope à la première occasion favorable, et, s'd y a lieu, je m'empresserai de vous communiquer le résultat de mes études. Nombre Temps moyen Ascens. droite Log. Distance polaire] ILog. de Obser- de Nice. apparente. fact. par. apparente. l'act. par. conip. valeur, hmsliuis o I » 8.4' -36 1 7 . 16. 52 ,()() -(-1,164 126.22. 0,5 — 0,937 7 Perrotin. 8.3f).53 17.20.43,28 -1-1,176 126.15.18,1 — 0,935 6 id 8.36.43 17.24.35,67 -)-î,i58 126. 8.26,3 — o,g35 5 id. il. 29. 19 22. 7.11,33 — 2,822 95.49.52,4 — o,83i 7 Cliaiiois. (S)3 11.49-37 22. 6.26,69 —^.^85 95.56.34,6 — o,83i 10 id. Positions mojennes des étoiles de comparaison pour i884,o. Ascension Kêdnction Dislance Reduclion Autorité. droite. au jour. jtolairL'. au jour. Il m s s u t u ff Stone. 17.21. 5,1 3 -t-3,87 126.40.47,3 — 1,2 Dates. 1884. Étoiles. Aoûtiô. . •« I 17... -^ 2 18... .< 2 21. . (a?3 22.. . (238)3 Étoiles. Nom. 1 . . . 7999 Lacaille 2. . . Anonvme. / _1 ^ 0/ 6 ccnip. avec 7299 Lac. 17.19.57,54 00 126.25.26,4 [44 Verseau. Lamont. 22.11. 3,23 j ' 95.57.56,5 ' 3,8 3.6 -1-3,61 y--/- — '- j-24,7 ( 368 ) ASTRONOMIE. — Sur llieure universelle. Note de M. Caspari, présentée par M. Faye. « Nous trouvons, dans les Commîtes rendus de la septième conférence de l'As- sociation géodi'.sique internationale (Rome, octobre i883), la formule pour passer du temps local au temps universel temps universel = temps local — (12''+ longitude) (la longitude comptée vers l'est, de o à 24'*). » M. Fayea fait voir qu'en calculant ainsi l'heure universelle en fonction des heures locales de deux points situés l'un à l'est, l'autre à l'oue.it du |)remier méridien, la première date universelle obtenue est eu retard d'un jour sur l'autre. » O résultat lient à ce qu'on a voulu concilier le temps astronomique et le temps civil, le premier ayant son origine sur le méridien initial, le second sur le minuit de l'anti-méridien. Or la nature de la que.stion laisse précisément indéterminée la date de l'anti-méridien, celle du premier méridien éiant donnée. » Soit, par exemple, le premier méridien Paris : date août a5 — o (midi). » En allant continûment vers l'est, nous trouvons successivement pour cet instant physique août aSplus 1'' ... plus 2'' jusqu'à 12'' sous l'anti-méridien. » Eu allant au contraire continûment vers l'ouest, où le 25 août astro- nomique local n'est |)as commencé au même instant, on trouve août 25 moins 1'' ... moins 2'', moins (2'' sous l'anti-méridien. » Nous trouvons donc, selon le sens de la numération, les dates août 24 + 12'' et août 25 + 12'*. » Il faut de toute nécessité que l'origine des dates universelles soit comptée de l'heure o du méridien initial, en ne considérant que \e demi- méridien et faisant abstraction de son prolongement dans l'hémisphère opposé. » Si l'on veut établir luie formule pratique, il faut d'abord se conformer aux us'ges du fiublic en comptant l heure o à minuit. Les astronomes sont assez famili. irises avec le calcul pour n'y pas trouver de dilficultés, en admettant même qu ils conservent pour origine le midi moyen. ( 369) » Il faut ensuite aHmeitre comme postniatum que l'instniif o de l'heure universelle, point de départ du premier méridien, est en avance sur le temps local des autres méridiens. 11 est r.itioniiel d'admettre qu'aucun point ne doit être en avance de date sur le temps universel. De celte ma- nière, on se rapproche le [dus des conventions astronomiques d'après les- quelles, une quaniiié éi;int considérée comme normale (ici le temps luii- versel), et une autre étant donnée par l'ohservation (ici le temps ioal), la quiintilé norcnale doit être doiniée pai- Vadiilion d'une correction à la quantité observée; et pour atteiii'lre le maximum de simplicité, celte cor- rection ne doit pas avoir de signe, c'est-à-du'e qu'elle e^t toujours positive, ce qui est conforme à la notion vulgiire du mot addition. M Sans doute on pourrait faire d'autres conventions ét;alement suscep- tibles de donner des résultais exacts, >nais il est clair aussi qiie la meil- leure de toutes est celle qui lausse le moins le sens vulgaire des mots. » Etifiii, puisque les notions élémentaires sont la date, l'heure et la lonyiinde, il convient de s'arranger de telle manière que cette dernière soit précisément, en grandeur et eu signe, la correction de l'henre locale pour avdii Iheure universelle. » Ou obtiendra ce lésnliat eu comptant l'heure universelle du minuit, ou o du niéridieu initial, et en comptant les longitudes d'une façon con- tinue de o*" a 24'', eu allant de l'est vers l'ouest, c esl-à-dire dans le sens du mouvement ap|)arent de la sphère, ce qui fournit un bon moyen nuiémo- nique. » Soit en effet» la date du premier méridien, à l'origine du jour uni- versel le lem|)s universel ;= «,0''. Si l'on compte les longiluiles vers l'ouest, le temps d'un lieu de longitude L sera (« - i)-t- 24''— L= rt— L. » A l'heure i du méridien initial, on aura temps universel = M =^ n-h t, et au point de longitude L temps local = M' = « — L-h t, d'où l'on déduit facilement M = INI' + L, formule aussi simple que générale et satisfaisant à la condition posée. ( 370 ) M Si, au contraire, ou coniplait la longitude vers l'e.st, on trouverait M = M'-i- (24''-L). » Dans le premier cas, la longitude est la correction de l'heure locale; dans le deuxième, cette correction est le complément de la longitude à 24"", ce qui était d'ailleurs évident. » Au point de vue pratique, la première méthode est évidemment pré- férable. On voit facilement, en effet, qu'au moment où le cadran solaire marque midi, l'heuie universelle est justement l'heure astronomique représentée par la longitude. Quant à la date universelle, il n'y aura jamais d'ambiguïté. Elle est égale ou supérieure d'une unité à la date locale, jamais inférieure : elle se déduira d'ailleurs du fait que, si elle est supérieure, le calcul donnera M> 24''. )) Il serait facile de faire pénétrer ces pratiques dans les mœurs du public, pourvu qu'd a[iprenne à compter les heures de o*" à 24'' en partant de minuit, c'est-à-dire qu'il s'habitue à évaluer combien d'heures sont écou- lées depuis l'origine du jour. Cela lui sera d'ailleurs facilité par l'habitude prise de noter midi = 11^. » PFIYSIQUE APPLIQUÉE. — Thermorégulaleur de construction simple, pouvant aussi servir de thermomètre enregistreur. Note de M. E.-II. von Baum- HAUER. (Extrait.) (. Harlem, i5 août 1884. M Pour simplifier, je me bornerai à décrire et à figurer, au tiers de la grandeur d'exécution, le petit modèle dont je fais usage pour régler la tempéraiure des liquides ou des éluves à dessiccation ; dans celles-ci, l'eau bouillante, qu'd faut renouveler fréquemment, sous peine de trouver l'étuve à sec et les matières brûlées, est par cet appareil avantageusement remplacée par la paraffine. » Dans un tube d'essai ordinaire A {fig. i) est fixé hermétiquement, au moyen d'un bouchon de liège ou de caoutchouc percé, et mieux encore au moyen de la soudure à la lan)pe, un tube plus étroit B, ouvert aux deux bouts et étiré encore à l'extrémité inférieure. L'autre extrémité de ce tube s'adapte, par un manchon à vis, a une pièce coudée en laiton, telle qu'on les euqjloie généralement dans les conduites de gaz; à la paroi supérieure de cette pièce est foré un trou rond, ^centré sur le tube inférieur et garni ( 371 ) intérieurement d'un anneau de cuir, dans lequel, au moyeu d'un peu de graisse, peut glisser facilement, mais sans livrer passage au gaz, tin troi- sième tube c, encore plus élroit que le second B. )> L'espace compris entre les tubes A et B, et limité inférieurement par du mercure, est la chambre à air : c'est la dilatation de cet air qui, jointe à la dilatation presque négligeable du merctue, produit l'effet régulateur de l'appareil, et la sensibilité de celui-ci dépend, par conséquent, du rap- port entre le volume de l'an- confiné dans la chambre et la section inté- rieure du tubeB. Dans l'instrument que représente la yî^f. i, et qui, destiné J>y.^ auxétuves, peut se contenter d'une exactitude d'environ 2°C., le mercure, pour chaque accroissement de température de i°C. , s'élève à peu près de 1°"° ilans le tube B; or ce tube pouvant conserver le même diamètre dans les appareils plus grands, pourvus d'une chambre à air plus spacieuse, on reste évidemment îiiaître d'augmenter la sensibilité autant qu'on le juge nécessaire. Le tube le plus étroit c, qu'on peut faire monter ou descendre, (372 ) et qui, au moyen du caoutchouc z, amène le gaz à la lampe, est coupé en biais vers le bas et présente, à environ o",oo5 île son exlrémilé inférieure, un trou très fin o, pr.itiqii % a[)rès l,i graduation, soit à la lampe, soit à l'aide d'nne pointe de diamant. » Pour remplir et graluer l'instrument, on le chauffe", vide et sans le tube c, dans un bain de pai affine muni d'iui thermomètre, jusqu'à la tem- pérature la plus élevée à laquelle on se propose d'employer l'appareil. Arrivé à ce point, on verse dans le Inbe B, à l'aide d'un petit entonnoir, du mercure pur et préalablement chauffe, en quantité tt-lle que le tube soit rempli a peu près jusqu'au niveau d; la cinunlire à air se trouve alors sons la |)ression de i*"", plus la colorme de. L'ajipaieil refioiili, on le place dans nu mélange réfrigérant, afin de s'assurer s'il contient assez de mer- cure pour que, pétulant les froids de l'hiver, l'air ne puisse pénétrer, à travers le mercure, dans la i hambre à air, ce qui, naturellement, rendrait sans valeur la graduation donnée, comme il va être dit, au tube c. » Apres avoir glissé dans le tid)e c une échelle millimétrique en pajiier, iniroiluit le tube c dans le tube B et relié la piei e coudée a? a la conduite de gaz et le tube en caoutclioiic i; à la lampe, on chanflè lentement le bain d'eau ou de paraffine, et, relevant sllcce^sivemenl le tube c, on détermine chaque fois, d'une part, le point de l'échelle qui corre>pond au plan m, d'antre part, la température marquée par le thermomètre au moment où la lampe s'éteint; d'ajjrès ces données, on construit alors l'échelle défini- tive. Il ne reste pins qu'à percer le petit trou o, et l'instrument est prêt à fonctionner : le gaz arrive en x, traverse l'espace annulaire entre les tubes B et c, passe par l'exiréiuité inférieure ouverte du tube c, et se rend par le Inbe en caoutchouc s à la lampe. Dès que le mercure soulevé a fermé l'orifice du Inbe c, la flamme n'est plus alimentée que par une petite quan- tité de gaz, s'eclia|îpant à travers le trou o; quand on se sert des lampes de Bunsen, il faut donc avoir soin d'interdire l'accès à l'air, ou du moins, d'en laisser entrer si peu, que la flamme ne puisse ètie rabattue. » Pour empêcher que le tube en caoutchouc z ne soit éiranglé par un iili, on ne [)resse sur le tube c, ou enfin ne c.isse ce tube à la suite d'nn choc, on le lait reposer sur une petite poulie, portée sur lui gros fil de lai- ton, qui lui-même est soudé sur la j^ièce coudée. Si l'on veut régler la po- sition du tube c plus exactement que ne le comporte le mouvement à la main, on peut adapter à la pièce coudée le petit ap|iareil représenté par la fia. 2, dans lequel le mouvement est réglé par une vis à |)etit pas. I),ins la plupait titscas, toutefois, cela est entièrement superflu. (373 ) » fl pst clair que cet instrument doit toujours être maintenu verticale- ment, puisque, dans la situation horizonlale, l'air sortirait de la chambre ou y pénétrerait, ce qui, nous l'avons déjà dit, mellrait hors d'usage la graduation effectuée. Quand il s'agit de faire voyager l'appareil, on pare à l'inconvénient signalé en dévissant la chambre à air de la pièce coudée, et en vissant sur cette chambre un obturateur en fer, auquel est fixé un gros fil de fer portant à son extrémité inférieure un petit tampon conique en gomme élastique; ce tampon, pressé dans l'extrémité conicpie du tube B, le bouche parfaitement et prévient toute déperdition d'air ou de mercure. » Dans les laboratoires chimiques, physiques et physiologiques, dans les couveuses artificielle.s, etc., et surtout dans les appareils de chauffage au gaz, dont l'usage devient de plus en plus général, Tiotre thermo-régulateur, grâce à sa simplicité, pourra trouver d'utiles applications. » Enfin, chacun comprendra que l'instrument peut faciltment être transformé en thermomètre enregistreur; la surface du niveau du mercure, dans le tube B, est assez large pour permettre, en remplacement du tube e, l'installation d'im flotteur, qui, par-dessus la poulie dont il a été question, pourra être équilibré au moyen d'un contre-poids. » 11 faut remarquer toutefois que, dans le thermo-régulatevu-, la hau- teur de la colonne du mercure est indépendante des variations baromé- triques, puisque cette colonne supporte seulement la pression du gaz de la conduite, pression qui est réglée par le gazomètre de l'usine et qui peut être maintenue constante par les régulateurs de gaz connus. Dans le ther- momètre enregistreur, au contraire, il y a à tenir compte des variations de la pression atmosphérique. La correction à faire de ce chef est d'ailleurs assez simple; elle peut se réduire, tout en conservant une exactitude suffi- sante, à augmenter ou à diminuer la hauteur thermométrique notée, d'au- tant de millimètres que le baromètre en a marqué au-dessus ou au-dessous de 760'"'". M Soient V, le volume en millimètres cubes de l'air confiné dans le tube A sous la pression H (760™™) et à la température t, s la section intérieure du tube B en millimètres carrés, et h la colonne de niercure dansle tube B; si alors le baromètre monte de la quantité A, la colonne de mercure dans le tube B sera déprimée approximativement de G. R., 1884, 2' Semeslre. (T. XCIX, N» 8.) 5o ( 374 ) et, puisque A est très petit par rapport à H, nous pouvons écrire rr — Yl A- ~ V,H-(H-4-/0^ ' la section du tube B pouvant être prise petite, et le volume A très grand, de sorte que (H -|- /;)y devienne négligeable en présence de V,, il résultera de l'expression précédente •x" = A . » PHYSIQUE. — Spectres d'émission infra-rouges des vapeurs métalliques. Note de M. Henri Becquerel. « J'ai eu l'honneur d'exposer l'année dernière (') à l'Académie le résumé de mes premières recherches sur les spectres d'émission infra- rouges des vapeurs métalliques, inconnus jusque-là. Depuis cette époque, j'ai poursuivi la même étude au moyen d'un spectroscope spécial qui sera décrit dans un prochain Mémoire; je rappellerai seulement ici que le prin- cipe de la méthode consiste à projeter les spectres à étudier sur une sub- stance phosphorescente convenablement choisie, préalablement rendue lumineuse, et à observer l'excilation temporaire qui précède l'extinction sous l'influence des radiations infra-rouges. Les lignes et bandes actives des spectres d'émission apparaissent alors brillantes et peuvent être exami- nées avec un microscope. » En essayant diverses substances phosphorescentes, notamment cer- taines préparations de sulfure de calcium, j'en ai rencontré quelques-imes beaucoup plus sensibles que les autres pour les radiations infra-rouges. Ces substances m'ont permis de déterminer directement les loneiueurs d'onde des raies les plus brillantes de certaines vapeurs métalliques incan- descentes (potassium, sodium, cadmium), en projetant les spectres de dif- fraction fournis par un très beau réseau sur métal de M. Rutherfurd, qui m'a été très obligeamment prêté par M. Mascart. » Pour d'autres métaux, les spectres étaient obtenus au moyen d'un prisme à sulfure de carbone. Les positions des raies ont été rapportées à celles des raies du potassium et du sodium, et aux positions des bandes et raies caractéristiques de la région infra-rouge du spectre solaire, ainsi que ( ' ) Complet rendu/:, t. XCVII, p. 7 i ■ ( ^75 ) des bandes d'absorption du samarium; la longueur d'onde de chaque raie était alors déterminée par interpolation avec une assez grande exacti- tude. » Les longueurs tl'onde des raies et bandes principales du spectre solaire infra-rouge ont été déterminées à nouveau au moyen du réseau que j'avais à ma disposition, et les substances très sensibles que je possède m'ont permis d'étendre ces mesures beaucoup plus loin que je n'avais pu le faire dans mes recherches antérieiu-es ('). Je me propose de revenir prochainement sur ce travail qui m'a conduit à recliBer quelques nombres relatifs aux longueurs d'onde de l'extrémité la moins réfi'angible ; je citerai seulement ici les longueurs d'onde des principaux points de repère : la bande désignée par A" dans mon précédent Mémoire est composée de deux bandes dont les longueurs d'onde sont de ©""".ooiiS à o'^'^jOoiig et dc o""",ooii32 à o'""',oor 142; la grosse bande A'" s'étend de o™'",ooi35i à o""", 001400 environ, et la bande extrême A" de 0°"", 001 800 à o™'", 00x900 environ. Les longueurs d'onde des bandes d'absorption caractéristiques du samarium déterminées directement sont : de o™'", 001079 à o"'™, 001097 pour la première, et de 0°"", 001239 à o'"'", 001267 pour la seconde. » Les métaux étaient volatilisés dans l'arc vollaïque. L'intensité était telle, que l'on pouvait faire usage d'une fente très étroite, et voir sur la substance phosphoi-escente des détails très intéressants. Dans ce cas, il est nécessaire que l'image des raies sur l'écran phosphorescent soit très exac- tement au point, sinon, lorsque la fente est étroite, les effets ne sont plus observables. Je n'ai pas encore réalisé une disposition donnant une image d'ensemble de tout le spectre infra-rouge convenablement mise au point: mais, par des tâtonnements successifs, on arrive à obtenir des images suffi- samment nettes des groupes de raies que l'on se propose d'étudier. Je m'occupe, du reste, actuellement, de réaliser un perfectionnement qui per- mettra des observations d'une délicatesse encore plus grande. » Le Tableau suivant contient les longueurs d'onde des raies, bandes ou groupes de raies les plus intenses qui caractérisent les spectres des va- peurs de quelques métaux. Les nombres sont exprimés en millionièmes de millimètre et sont généralement exacts à un ou deux millionièmes de mil- limètre près. Annales île Chimie et de Physique, 5' série, t. XXX, |). 5. ( 376 ) Longueurs (fon le des principdlcs raies tl^émission de ffueltiites vapeurs inèutlliques incandescentes. Lonsuears d'uDdo. 770... 1098 .. 1 162. . . 1233 .. 819... S70. . . 961... ioo3. . . io3^... 1098... de 858. à 876. de 883. 899... 10/17 (?) 1200. . . ra 1 2 . . . Longueurs d'onde 112B i36i,5.. II25.... i3o6. . . . POTASSIUM. Raies très brillantes. SODIUM. Visible à l'œil nu. i\ï. Abney a photographié cette i-aie et reconnu qu'elle était double. loSo.. io5g,6 STRONTIUM. ,08^ ii33.. Raies et bandes plus faibles; longueurs 1221.. d'onde approchées. \'i-lçj. . ii5o. . CALCIUM. ' Larires bandes, probablement groupes l de raies. MAGiNÉSIUM. Très intense, peut-être multiple.^ Très faible. Large et peut- être double. Ce groupe présente l'aspectdu groupe b. 837.. 973.. 77'- S 23. io83. ■'99 ALUMINIUM. Larges et intenses, peut-être multiples? ZINC. CADMIUM. U PLOMB. Très intenses. Groupe plus faible : Longueur d'onde approchée. THALLIUM. Longueur d'onde approchée. BISMUTH Longueurs d'onde approchées. ARGENT. Visibles à l'œil nu. ÉTAIN. 1) Le nickel a manifesié plusieurs bandes o» groupes de raies assez faibles; le fer, dans les conditions de nos expériences, n'a donné aucune bande suffisamment intense. » Les résultais indiqués ci-dessus montrent combien est riche le champ d'observations que les phénomènes de phosphorescence permettent d'ex- plorer dans la région invisible infra-rouge du spectre et qui, à lui seul, comprend un intervalle de longueurs d'onde plus étendu que l'ensemble de la région visible et de la région ultra-violette. » Outre l'intérêt qu'il peut y avoir à signaUr dans les spectres des va- peurs métalliques l'existence de ces radiations, dont les longueurs d'onde sont considérables, cette étude, plus que toute autre, est de nature à nous donner les renseigoeinenls les plus précieux siu' les lois encore in- connues qui régissent les mouvements vibratoires des vapeur incandes- centes. » (377 ) OPTIQUE. — Dëlerminnlion des indices de réfrnrlion pnr des mesures linéaires. Note de M. Cii.-V, Zevger. « L'importance de la détermination des propriétés optiques, pour la Chimie physique, rend désirable de mettre entre les mains des expérimen- tatenrs une méthode précise, qui permette, en employant simplement une règle divisée, de mesurer l'angle réfringent d'un prisme et la déviation des rayons pour les diverses raies de Fraunhofer, avec une précision semblable à celle qu'on obtient avec de grands instruments d'Optique. n On coiuiaît les méihodes de Fraunhofei- et de Meyerslein pour la détermination des indices de réfraction, soit par la déviation minimum, soit par la réfraction simple dans le prisme, le rayon incident étant perpendi- culaire à la première face. » D'après la méthode de Fraunhofer, on trouve, pour l'indice de réfrac- tion. (1) " = —v sin — d'après Meyerstein, on a fin ,,_sin(v+< SU) 'j> » C'est la combinaison de ces deux méthodes qui nous permettra de trouver l'angle du prisme et les indices de réfraction. » On tire, de la combinaison des équations (I) et (II), 71 sm - =: s!n î ? ?. 2 n s'mif = sin (o, 4- o.'), sin ("0 — ^= • / r M ^ ' o sinltp + w ) 2 COS - dont la réduction nous donne 2 Sin - COS- COS — h 2 cos^- sin— sinœcos — h i ■+- cosu sin - 2 2 2 2 2 2 2 SIM If cosw + cosy sinw siny cosw -+- coso sinw IV) sin 9 f CON w'— cos- j + coso Uin w' — sin- ) = sin -• ( 378) » Posons coso) — CCS- := acosij, sin oi — sni - ^ a sin S, 2 2 ' nous aurons cos^&)'+ sin- w'+ cot.^- -t- sin- 2coso)'cos 2 sin w' sin - = r/^, 2 3 2 2 2 — 2 ( sin w' sin — h cosw' cos- ) = a^, «- = 2 I — cosfw'— -| = 4 sin- - («'— " j, a = 2 sin - | w'— - ], cosw — cos- ces 5 = 2 sin - I w 2 \ 2 >) En substituant cette valeur, dans l'équation (IV), nous aurons a sin ip cos 6 -r a coi cp sin 6 = sin-, a^ siii^ip cos- S — 2a sin ç) oosô cos — h sin- - = a^ cos-ç sin^S, a^ sin^œ — 2rt sin cp cos9 co.>- - = «- siri-ô — sin° ~ . ' ' 1 3 . „ 2 sin œ . w • o a l . , w siii-'y ^ cosw cos - =: Sin- y ; sin- -, 3 ri) cos 6 cos 2 , / ■ o A 1 . ., w cos- 0 „ W sinœ = i w sin-Q ; sin- — i r- cos'' -■, 'a y a^ 2 a- i cosO cos - ± t / rt- sin-fl — sm- h cos- 9 (V j smy = ^- ^ ces'' — 2 » Désignons par 9^ 'a valeur de l'angle ç trouvée par la déviation du rayon rouge B; par cp„ celle qui est relative au rayon violet H, ou à quelque autre rayon voisin du bord violet; nous obtenons deux valeurs de (p j)ar l'équation (V), lesquelles ne doivent différer que dans les limites des erreurs possibles de l'observation. » Méthode d'observation. — S'il s'agit de déterminer l'angle inconnu du ( 379 ^ prisme, on place celui-ci très près de la fente étroite, dans la chambre noire, et à 3™ au moins on place une règle divisée portant une petite lunette, glissant sur l'alidade qui porte le vernier. On peut lire au moins o'""',i, c'est-à-dire la j^;^ partie de la distance du prisme. » Le prisme doit être placé de manière qu'on puisse voir à la fois la raie de Fraunhofer et une partie de 1h fente étroite surmontant le prisme de quelques millimètres. L'angle de "io" suffit pour la mesure précise des indices de réfraction, et l'on évite de donner une longueur trop grande à la règle divisée. » On observe alors la position de la fente en mettant l'image sur le fil perpendiculaire de la lunette; on déplace la lunette sur la règle placée horizontalement, jusqu'à ce que la raie B se trouve sur le fil perpendicu- laire, et l'on a pour la déviation minimum tangw = -■> où jr désigne le nombre lu sur l'échelle pour la raie B, moins le nombre lu pour la posi- tion de la fente, et x la distance de la fente au centre optique de la lu- nette. On peut renverser le prisme et l'échelle, et mesurer l'angle opposé : tang — (w„) =^ — • La valeur moyenne ''- — ~ de deux lectures nous donne la valeur très précise de l'angle de déviation pour la raie B; on obtient de la même manière l'angle de déviation maximum pour la raie H. » On tourne ensuite le prisme dans la position perpendiculaire à la face antérieure (regardant la fente) sur le rayon uicident, et l'on détermine de la même manière la valeur pour la raie B et poin- la raie H. Nous avons deux valeurs w et o/pour les déviations des raies B et H, les- quelles nous donnent deux valeurs de l'angle réfringent du prisme cp, ce qui fournit une vérification de l'observation et du calcul. » Avec cette valeur finale de HLîl = ç^, on trouve, pour chaque raie observée de la manière indiquée plus haut, deux valeurs de lindice de ré- fraction, c'est ce qui permet de contrôler les résultats définitifs d'une manière absolument rigoureuse. Car on voit aisément que les erreurs maxima ne peuvent dépasser ^° '^°°-> ou sept secondes d'arc à peu près, et, en dou- blant chaque observation, on voit que l'erreur vraisemblable ne surpassera pas trois ou quatre secondes d'arc. I, Donc, sans faire usage du théodolillie ni du réfractomètre, on peut, avec une règle divisée et une petite lunette, obtenir aisément une détermi- ( 38o ) nation rigoureuse des indices de rrfraction jusqu'à la riiifjDième déci- male ( ' ). « CHIMIE APPLIQUÉE. ~ Sur Id (jimlilé des Jiinnes obtonics par di/Jcrenls procédés de mouture. Note de M. Aimé Gikard. « La Cliainbre syndicale des Grains et Farines de Paris, justement émue de la faveur accordée [)ar la boulangerie française à certaines farines étrangères, a institué, en i883, un important concours de mouture. A son appel, on a vu répondre les partisans des systèmes les plus différents : mou- ture ordinaire sous meules de pierre; mouture progressive sous meules de même matière; mouture à l'aide de meules blutantes; à l'aide de meules mé- talliques progressives tantôt verticales, tantôt horizontales; mouture après coupage et granulation du grain; mouture par projection du grain entre des disques à broches; écrasement du grain, d'abord entre des cylindres de fonte striés, ensuite entre des cylindres lisses en acier ou en porce- laine. » A chacun des concurrents, la Chambre syndicale a distribué deux sortes de blés désignés, le premier sous le nom de blé humide; le second, sous le nom de blé sec. Une Commission d'expériences a été nommée qui, dans les moulins des divers concurrents, est allée, tant en France qu'à l'étranger, suivre les phases successives de chaque mouture et en recueillir les produits, et M. le Ministre de l'Agriculture, enfin, à la demande de la Chambre syndicale, a bien voulu me charger de soumettre à l'analyse les principaux parmi les produits ainsi recueillis. » Sans entier ici dans le détail du long trav;iil auquel j'ai dû me livrer à ce propos, travail dont j'ai développé les résultats dans un Rapport re- mis par moi à la Chambre syndicale au mois de mars dernier, j'ai pensé qu'il serait utile d'en présenter à l'Académie les points les plus saillants. » Plus de cent cinquante échantillons ont été examinés : blés, boulanges partielles, farines de premier jet, farines premières à divers rendements, sont achevés enfin. M C'est sur la composition des farines premières, c'est-à-dire du pro- duit essentiel de la mouture que j'insisterai seulement. ( ' ) On voit que les minéralogistes et cristallographes pourraient tirer avantage de cette méthode pour déterminer à la fois l'angle des arêtes et les indices de réfraction, lors(|u'ils disposent de faces suftisamment régulières et de cristaux suffisaujment transparents. ( 38t ) » I/analysp chiiDiqiie que j'ai laite de ces farines a fourni des résuilats qu'il était permis fie prévoir, triais qui n'en causeront pas moins à l)eaiicoiip une surprise vériialile. A. de faibles diflerences prés, en eifet, dilférenct^s comprises dalis les limites des erreurs d'analyse, toutes les farines pre- mières provenant d'un même blé, par quelque procédé qu'elles aient été fabricpiées, se présentent, au méiiie rendemeni, avec iinf- composition à peu prés identique; tout au Jilus, voit-on la prr)portioii des malières minérales se îiiontrer de o,io à 0,20 |)Our 100 plus faible d.ms les farines obtenues entre cylindres que dans les farines obtenues entre meules. » C'est ce que montrent les deux Tableaux suivants : IMoiitures prugrossiTe progressive ordinaire progressive entre meulps entre meules entre meulrs après passage par tiursaçe entre meules entre nieulos de pierre mélalliques DlctaMii|ues au c upeur entre ilistjues entre entre lie pierre de pierre blutantes verticales horizontales granulateur a broches cjlindres cylindres (lâjuill. 1881}. f22 août 1831). (70CI.1S8!). u nov. 18S1). lia nov. 188!). (iii ocl. last). (28 sept. i83^). (7aoûti883). (ao sept. i883). Blés humides. [Rendement, 70 pour 100.) Eau Gluten sec. . . , iMat. azot. sol. et / dfbris azotés. Mat. non azot. (amidon, etc.) Mat. minérales. Teneur en azote. Eau Gluten sec. . . . Mat. azot. sol. et débris azotés. Mat. non azot. (amidon, etc.) A 13,90 9,12 B i3,88 8,76 t: i5,35 8,68 i5,8o 8,81 K i5,65 8,59 V i5,85 8,56 c ■4,7^ 8,69 H 14,06 8,84 V 1 4 , 06 8,52 j o,63 .,.5 1,57 '.^9 1,53 1,69 1,56 0,92 1,54 75,66 75,67 73,88 73,10 73,61 73,26 74,32 75,66 75,40 0,69 0,64 KO, 00 0,6a 100,00 0,60 0,62 0,64 1 00 , 00 0,68 100,00 0,52 0.48 100,00 100,00 IOO,(JO 100 ,00 100,00 1,56 .,57 1,64 1,68 1,62 1,64 1,64 1,53 1,61 Blés secs. [Rendement, 68 pour 100.) . A' i3,3o 8,76 B' .4,24 8,61 i5,i5 8,69 D' 15,70 8.68 i5, 12 8,63 1 4^,85 8,65 G' 14, 5o 9.04 11' i3,84 8,63 14, 36 9,04 0,60 0,70 1,06 1,07 «,49 '>7^ 1,11 0,74 1,02 76,65 76,83 74,38 73,97 74,. 8 74,18 74,59 76.34 74,94 Mat. minérales. 0,69 0,62 0,72 o,58 o,58 0,60 0,66 o,45 0,64 ioo,oo 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 Teneur en azote. i,5o 1,49 i,56 i,56 1,62 1,66 1,64 1 ,5o 1,61 M k l'inspection des chiffres que ce Tableau renferme, il .semble tout d'abord que les farines analysées présentent entre elles, sous le rapport de c. p.., 1S8I, 2' Semestre. (T. XCIX, ^• 0 ) 5l ( 382 ) l'hydratation, des différences sensibles. C'est ainsi que l'on voit les farines C, D, E, F, G — C, D', E', F', G' se montrer de -^ environ plus hydratées que les (arines A, B, H, 1 — A', B', H', V . C'est à tort cependant que l'on attribuerait cette hydratation plus grande aux procédés de inouture em- ployés: c'est (le l'hydralation des blés eux-mêmes qu'elle résulte. Si l'on se reporte, en effet, aux dates auxquelles les moutures ont eu lieu, on voit que ces dates sont comprises, poin- qua tre d'entre elles (A, B, H, 1 — A',B',H',1'), entre le 5 juillet et le 20 septembre; pour les cinq autres, entre le 28 sep- tembre et le I 2 novembre. Pendant cette période humide et froide, les blés se mettant en équilibre avec l'état hygrométrique de l'atmosphère avaient, ainsi que l'analyse directe m'a permis de l'établir, absorbé i pour 100 d'eau environ (' ). » Mais ce sérail une grande faute que de conclure de cette identité de com|iosilion que les farines fabriquées par les divers systèmes concurrents possèdent, au point de vue de la panification, les mêmes qualités. C'est à une conclusion toute contraire que conduit leur examen physique et mi- croscopique. Dans les i à 1,5 pour 100 de matières azotées, autres que le gluten qu'elles renferment, figurent, eneffet, en proportions très variables, ces débris de l'enveloppe et du germe qui, ainsi que je l'ai récemment établi, exercent sur la qualité du pain une si grande influence. Pour recon- naître ces débris, il suffit, après avoir séparé le gluten à la façon ordinaire et l'avoir rejeté, après avoir lavé l'amidon à l'eau, l'alcool et I éther, après l'avoir mis en empois enfin, de dissoudre cet amidon à l'aide de la dia- slase, légèrement acidulée dans les derniers moments de la macération. Au milieu de la solution limpide ainsi obtenue, on voit nager alors, avec les parois cellulaires de l'albumen, les débris d'enveloppes et de germes, que l'on peut aisément caractériser et presque dénombrer sous le micro- scope. » En suivant cette méthode, on reconnaît que, provenant d'un même blé et obtenues au même rendement, les farines fabriquées entre cylindres métalliques ne renferment que des traces de débris d'envelojjpes et de germes, que les farines iabriqiues après coupage et granulation préalable du grain, celles fournies par la mouture progressive entre meules métal- liques n'en renferment que des proportions assez faibles, que celh s pro- (') L'identité que présentent tlans leur état d'hydratation les farines obtenues d'un même blé entre meules et entre cylindres a été également, et à une date récente, signalée par M. Ualland, comme aussi la différence qui existe dans leur teneur en matières miné- rales. ( 383 ) diiites clans des conditions diverses par la montnre entre meules de pierre, que celles résultant du broyage entre disques a broches en contiennent, au contraire, des quaiiiités relativement coDsidérables. » Aussi voit-on, ainsi que l'a reconnu la Commission spéciale de pani- fication nommée par la Chambre syndicale, et dont je faisais partie, les premières, fournir du pain d'une blancheur parfaite; les secondes, du pain d'une qualité déjà moins belle; les dernières enfin, du pain dont la teinte bise va s'accentnant davantiige, au fur et à mesure qu'augmente la quantité de débris azotés du grain qu'elles contiennent. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — L'iirce est un poison ; mesure de In dose toxique dans le sang. Note de MM. Grkhant et QtiNQDAiD, pré.sentée par M. Rouley. (( Nous avons entrepris au Muséum d'Histoire naturelle, dans le labo- ratoire de Physiologie générale, dirigé par M. le professeur Rouget, une série d'expériences, consistant à pratiquer chez les animaux des injections sous-cutanées de solutions aqueuses d'urée pure, en augmentant peu à peu les doses. » Nous avons expérimenté d'abord sur des grenouilles, des cobayes, des lapins et des pigeons. Chez ces différents animaux, le résultai constant, produit par une dose suffisante, a été la mort plus ou moins rapide à la suite de convulsions tétaniques, semblables à celles que produit la strych- nine. » Chez une grenouille, du poids de 3ok% on injecte sous la peau 1*^' d'urée (^ du poids du corps) dissous dans 2'"' d'eau distillée; dix minutes après, l'animal est pris de convulsions tétaniques avec opistholonos, et meurt an bout de trois heures. Avec des doses moindres d'urée, égales par exemple à J-, -\,, y- du poids du corps, nous avons constaté les mêmes phénomènes convnlsifs. » Sous la jieau d'un cobaye, pesant 5 1 8^% on injecte loS' d'urée {^'- du poids du corps) dissous dans l'eau; vingt-sept minutes après l'injection, l'animal est pris de convulsions toniques ou cioniques ; puis le calme sur- vient et de nouvelles attaques se produisent; la cornée reste sensU)ie : inie heure vingt minutes après le début de l'injection, le cobaye meurt ; ou recueille (In sang dans lequel on dose l'urée; en rapportant à loo^^'ile [ m ) sang le chiffre trouvé, on obtient le nombre Sao^^"^ qui in'liqiie le poids d'nree conlemie d;ins ce |K)1(Is de sang ou la dose toxique de l'urée dans le sang. » Chez un lapin, du poids de i'^'^,6, on injectesoiis la peau -—; du poids du corps, c'esl-à-dire i6^' d'urée: six minutes après|l'animal tombe sur le flanc; dix inimités après la fin de l'injection, on observe des mouvements convnisils très rapides, surtout dans les membres postérieurs; puis on constate des accès convulsifs cloni(|ues avec o|)islhotonos; au bout de qua- rante minutes, l'animal meurt par arrêt des monv. ments respiratoires; on ouvre lelhorax, le cœur bat encoie, on recueille 6^'', 5 de sang, qui suffisent pour le dosage de l'urée, car l'extrait alcoolique nous a donné 17™, 5 d'a- cide carbonique, ce qui correspond à 66i™s'- (dose toxique) pour loo?' de sang. » Chez un pigeon pesant 378^'', on injecte sous la peau lo»'', 7 d'urée ou ■^du poids du corps; une deriu-heure après, on constate de légères con- vulsions dans les pattes, puis des secousses très nettes dansions les muscles du cou et des ailes, l'HUimai meurt. » Nos expériences les plus nombreuses ont été faites sur des chiens: elles nous ont (sermis de fixer avec plus d'exactitude la dose toxique dans le sang et de rechercher si l'uree exerce nue influence sur la coulractilité musculaire. Chez des chiens qui ont reçu chacun lo^'' d'urée par kilo- gramme de leur pouls ou yoU 'hi poids du corps, nous avons constaté la mort; la dose toxique déterminée dans le sang, pris un peu avant ou après la mort, a été trouvée égale à 6i3™fi'', et les résultats 5i6, 652, 666 obtenus chez d'autres animaux, sont tous très voisins et démontrent qu'un chien meurt quand il contient o^',6 d'urée dans loo^'' de sang. Il est uilértssant de rapproclier des doses toxiques trouvées cliez les animaux les doses que nous avons noiées chez l'homme; dans un cas d'anurie, 1 ana- lyse chiinicpie donne os^/jio; chez un sujet atteint de rélemion d'urine, o8',27H; clii'Z un malade ayant une néphriie interstitielle avec dyspnéeuré- mique, on trouve o*''^,2io; chez un autre ayant siiccomhé au milieu du ':oma iirémique, nous avons o^', 21 5. Dans ces conditions, tous les tissus des animaux sont imprégnés li : ainsi iooK'' de sang renfermaient 61 ^"'S'' d'urée, loo^' de foie 58o, issu du cdur 3i I , ioo6'' de r,ile 662. vous toujours remarqué, et c'est là un point important, que sous la peau n'est jamais complètement absori)ée au mo- ( 385 ) ment delà tnoit, quand même celle-ci arriverait dix lieures après l'injec- tion. » Pour rechercher si l'urée exerce une influence sur la cotitractilité innsciilaire, nous découvrons chez un chien le nert sciatique, nous isolons et détachons le tendon d'Achille, <|ue nous fixons à l'anneau d'un dynamo- mètre convenahlemeiit maintenu: en excitint par des courants induits le bout pé' i[)hf'ri(pie du nerf, nous avons trouvé que la force du muscle varie entre 5 ei 'j^^''; cette menire, répétée pendant rem])oisonnemeni parl'inée, peu d'insiaiits avant la mort, ou peu après, a (ionnéexaclemeni les mêmes nombies. F/nree n'agit donc pas dnectement sur la fibre musculaire et ne dmiMiue pas l'énergie de sa contraction. » l>e sang des anim lUX morts soumis à la distillation dans le vitle à 4o" a fourni un liquide qui ne renfermait pas d'ammoniaque. » PHYSIOLOGIE GÉMiR^Llî. — De l 'fiction des hautes pressions sur les phénomènes de la pulréfhction et sur la vitalité des niii ro-organisnies d'eau douce et d'eau de met. Ncfte de M. A. Cektes, présentée par M. Pasteur. « Le problème que je me suis posé, et que j'ai déjà abordé dans une pré- cédente Coninuinication ('), est celui desavoir par quels pi'océtlés et dans quelles conditions s'eifeclue, au fond de la mer, le retour de la matière ori;,inique à l'état inorganique. Quels sont les agents de cette transforma- tion? Sont-ils antres que ceux que nous connaissons déjà ? u Dans les expériences dont j'ai l'honneur de rendre compte à l'Acadé- mie, jai étudié direciemenî, à l'a de des appareils de M.. Caillelet, l'action des liantes pressions sur la vitalité des micro-orgainsmes et sur les (jhéiio- mènes de la putréfaction. Avant de signaler les résultats auxquels je suis arrive, j'insiste sur ce point que, dans ces expériefices cumme dans les précédentes, je me suis efforcé de m'éloigner le moins possible des con- ditions de la nature. Par un dispositif spécial [^) j'ai |)u éviter les com- (') Sur la culture à l'abii des germes atmosphériques, des eaux et des sédiments rap- portés par les expéditions du Travailleur et du 'ialtsittan [^Comptes vendus, 17 mars i88i). (2) A ma demande et sur les indications obligeantes de M. Cailleiel, M. Ducretet a légèrement modifié le dispositif de l'appareil de l'éaunenl physicien. Dans cet appareil modifie il y a deux récipients et deux maiiomèlres au lieu d'un. Les ( 386 ) pressions et les décompressions brusques, et bien que l'appareil dont je dispose donne facilement une pression de looo""", je n'ai jamais dépassé 600^"". La plupart des expériences ont même été faites entre 35o""" et Sog""™, ce qui correspond à la pression des profondeurs moyennes relevées dans l'Océan par les expéditions sous-marines. » Grâce à la température de la saison, je n'ai pas eu besoin de mettre l'appareil à l'étnve, mais, par contre, il ne m'a pas été possible de répéter mes expériences à la température moyenne des grands fonds : -+- 4°; je les reprendrai l'hiver prochain. » En attendant, je puis dès à présent annoncer que, dans ces conditions favorables de température, les phénomènes de la putréfaction se sont in- variablement produits dans les bouillons et dans les infusions de nature fort tiiversc que j'ai cultivés sous pression. Dans toutes, après un temps plus ou moins long, le liquide se trouble, les matières organiqties, ani- males ou végétales, se dissolvent et disparaissent, et l'examen microsco- pique révèle un abondant développement de microbes. Ce développement est cependant plus lent qu'à l'air libre. » Sans vouloir rien affirmer prématurément en ce qui touche la spéci- ficité des organismes développés sous pression, je crois néanmoins devoir signaler certaines particularités qui ressortent d'expériences comparatives. » Le i3 juin, par exemple, je prépare deux tubes renfermant une in- fusion végétale d'eau de mer fr.iîche (radis avec ses feuilles). L'un est mis sous pression à SSo"""; l'autre laissé à l'air libre sert de témoin. L'appareil est visité tous les jours et ren)is chaque fois, au début, à 350""° et, à la fin de l'expérience, à Soo**"". Dès le 26 juin, l'infusion fourinille de bactéries ('): le 4 et 'e 11 juillet, nouvel examen et même résultat. Enfin l'expérience est définitivement arrêtée le 24 juillet, jour où la putréfaction des tissus végétaux est complète dans le tube témoin. Ce tube ne renferme plus que du liquide et une cuticule flasque vide, blanchâtre. Le tube, récipients sont à volonté isolés ou mis en cninmunication à l'aide d'un robinet, ce qui per- met d'emmagasiner la pression nu d'opérer la décompression sans aucune précaution dans le premier récipient. On peut ensuite, i'i l'aide du robinet, transmettre l'effet oblenu d'un ré- cipient à l'autre, au.ssi lentement qu'on le veut. (') Dans cette exiiérience et dans la plupart de relies qui ont suivi, je me suis servi d'eau de mer non stérilisée comme liquide compresseur. CeUe eau de mer à la sortie tie l'appareil était Ion joui s ])leine de microbes et n'avait d'autre odeur que celle des huiles qui servent à préparer les cuirs des soupapes et des olituraleurs. ( 387 ) maintenu sous une pression de 35o à Soo'"'" pendant quarante-deux jours présente absolument le même aspect; mais, à un examen plus ap- pi;ptoudi, on reconnaît de notables ddt'erences entre les deux infusions : Infusion mi.se sous pression. Pas d'odeur. Réaction acide. Microbes nombreux, agiles, généralement pe- tits, bâtonnets courts et fins à formes voi- sines de celles que j'ai déjà décrites dans les cultures d'eau de mer provenant des grands fonds ( ' ). Pas de coloration spéciale par l'iode. Infusion laissée h l'air libre. Odeur nauséabonde. Réaction alcaline. Microbes nomlireux, les uns agiles, les au- tres immobiles, bâtonnets généralement plus gios que dans l'autre infusion; longs filaments bactéridiens. Pas de coloralioa sjjéciale |)ar l'iode. Cellules fusifornies (levures ou moisissures?). Infiisoire : Pleuronema chrysalis. >) Il faut observer en outre qu'après avoir chauffé pendant dix minutes, dans un bain-uiarie porté à l'ébidlition, deux tid)es renferttiaiit l'un le li- quide de l'infusion mise sotis pression, l'autre le liquide de l'infusion laissée à l'air libre, le premier s'est trouvé stérilisé, tandis que le second donnait, dès le lendemain, d'abondantes cultures. Il semble donc, dans la plupart des cas, qu'il n'y a identité ni dans les processus chimiques, ni peut-être même dans les agents microscopiques de la putréfaction, suivant qu'elle se produit à l'air libre ou sous pression. Quoi qu'il en soit, et je me réserve de revenir sur cette question, le fait même de la destruction complète de la matière organique par des microbes qui vivent et se développent sous de hautes pressions est, dés à présent, formellement établi. « Il est beaucoup plus difficile de savoir quel est le degré de résistance aux hautes pressions tles organismes microscopiques plus élevés en orga- nisation : infusoires, algues unicellulaires, rotiféies, etc. La privation de lumière et la diminution progressive de l'oxygène dissous sont autant de causes de mort qui viennent s'ajouter à la pression anormale qu'ils ont à subir. » Cependant, ainsi que je l'ai déjà annoncé (-), j'ai retiré vivants de l'appareil Cailletet, aptes les avoir soumis pendant vingt-quatre, quarante- huit et soixante-douze heures, à des pressions de 3oo""" et 5oo^"", des In- (') Comptes rendus, loc. cit. (-) De l'action des hautes pressions sur la vitalité des micro-orytinisnies d'eau douce et d'eau denier I^Soc, de Biologie, 5 avril i884). ( 388 ) fiisnires et même des Rotifères et des Tardig'ades. Mnis, d'aiit' e part, dans des ltibe> ma menus à une pression moindre-pendant un temps heancoup plus long, il n'y avait plus de vivants que des microl)es. La privation d'oxy- gène n'avait-elle pas une large part dans ce résultai? » Pour m'en rendre compte, j'ai préparé avec la même infusion et uns sous pression à 35o """ deux tuhes, l'un avec un indice d'air volumineux, l'autre sans indice d'air. Au bout de vingt et un jours, le tube aéré ren- fermait encore un certain nombre de Chlinnydocnccus jiUtvialis vivants et agiles. Ils étaient tous morts dans l'autre tube, et ni l'un ni l'autre ne ren- fermait, en deliors des microbes, d'autre organisme vivant. Pour a|ipré- cier ces faits à leur valeur, il ne faut p;is oublier que les Chlainydoiocrits sont lévivisceuts et qu'ils s'enkystent i)Our se mettre à l'abri des perturba- tions atmospbériques. » Je ne saurais passer sous silence l'efft't des bautes pressions sur la bacléridie charbonneuse. Avec M. le ly Roux, nous avons soumis du sang charbonneux à une pression de Goo'^™ pendiut vingt-quatre heures. Ce san» a conservé toute sa virulence, et les cultures qui en ont été faites ont pleinement réussi (').» PHYSIOLOGIE PATHOLOGiQUiî. — De l'action des lésions du bul'ie richidien sur les écliaiujes nutritifs. Note de MM. Ct»UTY, Guim.vraes et Niobey, présen- tée par M. Vulpian. « Les expériences justement célèbres de Cl. Bernard sur la glycosurie d'origine bulbaire, les expériences non moins remarquables de M. Brown- Sécpiard sur l'uihibition des échinges et sur leur dynamogénie, d'auires expériences encore de Schiff, de Dastre, de L«uclisinger, de Naunyn et Quincke nous ont amenés à nous demander d'abord si le bulbe coniieni des régionsdistinctes comme influence sur la nutrition; ensuite si les divers troubles des mouvements, de la sensibilité, de l'urine et du sang consli- luent des syndromes ou des maniteslations isolées. Pour répondre à ces deux questions, après plusieurs essais, nous avons fait les expériences suivantes. » Sur un chien normal gardé au laboratoire depuis plusieurs jours, à jeun ou en digestion, nous prenions la tension du snng artériel, la tempé- rature du rectum; puis nous analysions le sang veineux (sept expériences) ('] Ces diverses itclierclics ont été faites dans le laboratoire dn M. Pasteur. ( 389) ou le sang artériel (onze expériences) au point de vne des gaz, dn sucre et de l'urée ('). » Après avoir fixé ainsi l'état de l'animal, nous perforions à l'aide d'un poinçon l'occipital, et nous allions piquer avec le même instrument le bulbe; ou souvent, comme dans les expériences de Cl. Bernard, nous tra- versions le cervelet pour atteindre secondairement le bulbe, la lésion exacte étant du reste indiquée par l'autopsie. Une beure, deux heures, trois heures après, le lendemain, nous refaisions un, deux, trois examens comparatifs de la température, de la tension, et surtout des gaz, du sucre et de l'urée du sang. » Les résultats obtenus dans ces conditions se divisent en deux séries. » Dans la première série, quatre chiens atteints de piqûres du cervelet, avec simple éraflure du bulbe ou des méninges, ont présenté des troubles moteurs légers, alaxiques, paralytiques ou tremblés, sans que l'examen du sang ou de la température ait indiqué aucune variation marquée. » Dans la seconde série, quatorze chiens atteints de lésions bulbaires plus considérables, quoique variables de siège et d'étendue, ont présenté, outre de grands troubles sensitivo-moteurs, les modifications suivantes du sang : i° la pression dans les artères s'est toujours abaissée, quelquefois d'emblée, d'autres fois après une période très passagère d'augmentation : 2° une heure à deux heures après la piqûre, le sucre du sang artériel ou veineux a été notablement augmenté; 3° en même temps ou un peu avant, les gaz oxygène et surtout acide carbonique ont diminué. » Dans toutes ces expériences, les trois phénomènes, abaissement de la tension, diminution des gaz, augmentation du sucre, ont coïncidé les uns avec les autres, sans cependant présenter de relations constantes tie degré; la tension artérielle a diminué de i*^™ à S^"'; le sucre a doublé, quelquefois triplé, atteignant i^'', 3, i^, 8 et même 2^' et 2^'', 4 pour looo; enfin la pro- portion des gaz a diminué de | à | par rapport à la quantité primitive. » La glycosurie, pas plus que les autres troubles, ne constitue donc pas un trouble isolable; comme l'a vu Schiff, elle n'est pas liée à la lésion d'une région ou centre délimité. » A côté des phénomènes précédents, phénomènes constants et liés les (' ) Nous employions la pompe Gréhant, la potasse caustique et l'acide pyrogallique pour les gaz; rébulliiion avec sulfate de soude, la décoloration sur le charbon, puis l'hypobro- mite de soude et l'appareil Regnard pour l'urée; la liqueur titrée de Fehling et la potasse en excès pour le sucre. C. K., 1884. j" Semestre. (1 . XCIX, N« 80 ^2 (390 ) uns aux autres, nous avons vu, comme M. Rrov^rn-Séquard, d'autres troubles variables du sang, de la température et des tondions sensitivo- motrices. » Quelques-uns de nos chiens ont eu du coma, d'autres ont eu des con- vulsions, d'autres du semi-coma et des tremblements; la plupart de ces cliiens ont présenté un abaissement considérable et durable de la tempéra- ture rectale, et d'autres, une augmentation très marquée; enfin l'urée du sang a augmenté, dans presque tous les cas, deux ou trois heures après la lésion ; mais, dans deux Cas, elle est restée stationnaire, et dans un cas elle a diminué. » Nous n'avons pas réussi à établir un lien entre ces derniers phéno- mènes; l'urée et la température, par exemple, ont été augmentées pendant les convulsions comme pendant les phénomènes de coma, et nous avons seulement constaté que les trois chiens chez lesquels l'urée n'a pas aug- menté ont présenté un coma profond et un abaissement de température. » Nous demanderons des conclusions plus précises à des recherches complémentaires, faites dans d'autres conditions; il nous suffit pour au- jourd'hui d'avoir établi que les lésions du bulbe, suivies de troubles nets du côté de la température ou de la composition du sang et de l'urine, se caractérisent toujours par un syndrome, augmentation du sucre, diminu- tion des gaz artériels ou veineux, diminution de la tension, dans lequel il est impossible d'isoler un phénomène particulier, et, a fortiori, de le rap- porter à une lésion déterminée. Le bulbe agit en même temps sur les divers processus nutritifs. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur les déperditions d'azote, pendant (a fermentation des fumiers de ferme. Note de M. Ch. Braaie, présentée par M. Bouley. « Dans la séance du 9 juin, M. H. Joulie a présenté un travail, d'où résulte la conséquence suivante : « Au point de vue pratique, ce travail M montre que, dans la préparation du fumier de ferme la mieux organisée, » il y a des déperditions très importantes d'azote et qu'il est nécessaire de » chercher les moyens de les éviter. » » J'ai présenté, en 1876: « Sur les fumiers dejermeet l' ammonioscope, et en 1878 : Sur les fumiers de ferme, des travaux dont de courts extraits ont été insérés dans les Comptes rendus; ces travaux résolvent pleinement la question posée par M. Joulie. Qu'il me soit permis, dans une courte Note, de résumer mes propres travaux, en y faisant d'utiles additions. ( 391 ) » Pour éviter toute déperdition d'azote, de sels ammoniacaux en général, il faut, dans la préparation des fumiers, procéder de la manière suivante : selon la quantité de fusnier de ferme qu'on veut accumuler pour les besoins de l'emblavure du terrain à mettre en culture, il faut creuser le sol de retable à o™,6o, i^ou i™,5 de profondeur: bétonner les parois de la fosse ainsi produite, de manière à la rendre étanche; puis y déposer o'",3o à o'",4o de terre légère bien sèche ; placer au-dessus de la terre o™,o6 ou o"", iode paille, d'ajoncs ou de débris organiques, dont dispose le culti- vateur; les crèches et les râteliers étant mobiles, on établit alors le bétail, les moutons, les chevaux, » L'urine filtre à travers la paille et va se réunir dans la terre, qui avec le temps devient noire et constitue un excellent engrais; avec le temps aussi, plus de o™,3o en hauteur de paille restent secs; les étables, les écuries, les écuries-étables ne présentent aucune odeur. » Si nonobstant il se dégage des sels ammoniacaux volatils, ou s'en aperçoit, au moyen de l'ammouioscope, coiîstituépar de l'amiante, imbibé d'acide acétique cristallisable, enfermé dans un flacon, bouché à l'émeri; ou débouche le flacon et, à l'aide d'une petite fourche, on amène de la paille neuve sur le lieu de dégagement où se produit une fumée blanche; cette fumée est instantanément abolie. L'ammonioscope conserve longtemps sasensibilité; j'en possède un qui fonctionne parfaitement depuis cinq ans. » Ce système de fabrication de fumier, que j'ai dénommé lilière-furnier, existe à la colonie de Mettray depuis plus d'un quart de siècle : on n'y a qu'à se louer des résultats qu'il procure, soit au point de vue de la santé du bétail, .soit au point de vue de la bonne confection du fumier, qui se prépare ainsi sans perte sensible d'azote et qui ne contient que la quantité d'humidité rigoureusement nécessaire. » L'expérience démontre que la paille mouillée perd une partie des sels ammoniacaux, et surtout du carbonate d'ammoniaque, qu'elle absorbe par capillarité et diminue ainsi la formation de Vacide fumique de Paul Thenard ; or cet acide emmagasine de l'azote, pour le restituer aux plantes cultivées. Il en est tout autrement dans la lilière-fumier qin, au bout de trois mois, peut demeurer sèche à o™,3o de profondeur. » D'un autre côté, l'urine, se rassemblant dans la terre de la titièrj- Jumier, entraîne de la matière organique et fabrique énergiquement de l'acide fumique au moyen du carbonate d'ammoniaque. De là, l'appari- tion d'une couleur noue de celte terre, couleur caractéristique d'un bon ( 39^ ) » Il résulte des considérations précédentes que le fumier de ferme ne pourra jamais être remplacé, soit par les engrais pulvérulents du com- merce, soit par des engrais chimiques; ceux-ci, sauf dans des cas restreints, ne seront jamais que des adjuvants qui souvent ont besoin du premier pour devenir assimilables. Il ne faut pas perdre de vue que les substances minérales ne peuvent arriver aux plantes qu'au mo3 en des matières hu- miques, fabriquées par les fumiers, qui sont rendus solubles par le carbo- nate d'anmioniaque; celui-ci joue vis-à-vis de la matière noire des fumiers, à la fois le rôle de base et celui d'acide (Grandeau). » La solution, étendue de carbonate d'ammoniaque, sépare d'abord la chaux, sous forme de carbonate; l'ammoniaque devenue libre dissout la matière noire que la chaux rendait insoluble. La solution retient en com- binaison l'acide phosphorique, la chaux, la magnésie ; les oxydes de fer et de manganèse, la silice, etc. » Si les matières humiques, de même que les matières minérales utiles, paraissent inépuisables, dans la terre noire de Russie et dans celle de la Limagne d'Auvergne, le luriuer de ferme, celui d'écurie, etc., sont la che- ville ouvrière de la restitution de ces matières humiques dans les autres terrains, la pression n'étant qu'une exception. « D'après ce qui précède, on ne saurait trop recommander aux cultiva- teurs la Utière-fmnier qui donne du fumier riche et salubre et qui, étant fabriqué sous les pieds des animaux, avec tous les soins que nous avons indiqués, ne perd pas sensiblement d'azote. » 11 serait à désirer que le gouvernement adoptât la litière-fumier pour les casernes de cavalerie; en adoptant cette méthode, il procurerait au Trésor des sommes importantes, par la plus-value des fumiers ainsi contec- tionnés; et, eu même temps, reposant sur une litière coustainmeiit sèche, les chevaux seraient maintenus plus aisément en bonne santé. » AKATOMIE VÉGÉTALE. — Sur la cléliiscence des anthères. Note de M. Leclerc du Sablon. (( On sait que les anthères s'ouvrent, au moment de leur maturité, soit par deux fentes longitudinales, ce qui est le cas le plus ordinaire, soit par des pores de forme variable. Cette déhiscence a été généralement at- tribuée à une couche de cellules sous - épidenniques dont les parois portent des èpaississeineuts caractéristiques; mais il n'a pas été donne de raison de l'intluence de ces cellules, ordinairement appelées fibreuses, ni (393) indiqué de relation constante entre la disposition des ornements des cel- lules et la forme des valves. Tous les auteurs ne sont d'ailleurs pas d'accord sur le rôle de la couche fibreuse, et quelques-uns pensent que l'épiderme doit jouer un rôle actif dans la déliiscence. » Pour ce qui est du rôle de l'épidémie, j'ai cru pouvoir conclure qu'il était négligeable. Chez un grand nombre d'étamines, il se flétrit au mo- ment de la maturité, s'exfolie et disparaît même complètement (Conifères, Composées). D'autre part, chez les espèces où il persiste sans modification, on |)eut quelquefois l'enlever sans endommager les assises sous-jact-ntes. On peut alors constater que les valves se recourbent comme si elles étaient intactes. Cette expérience, facile à faire avec rauihère du Tabac, peut se répéter sur celle de l'Iris, de la Digitale, etc.; elle montre bien que c'est à la couche fibreuse seule qu'il faut attribuer la déliiscence de l'etamine. » Il y a donc lieu de montrer par quel mécanisme cette couche fibreuse produit la courbure des valves. Les cellules qui la composent ont des parois minces formées de cellulose pure et portant des bandes d'épaississe- ment qui sont lignifiées. Dans tous les casque j'ai étudiés, la déformation des valves pendant la déhiscence est produite par l'inégale contraction des parties non lignifiées et desépaississements ligneux de la membrane. L'ob- servation directe d'une cellule, avant et après sa dessiccation, permet de vérifier celte inégalité de contraction. Dans certains cas, on peut même faire des mesures précises, par exemple avec les cellules spiralées de l'anthère de i'Iris fJseudo-Aconis ou mieux avec celles du sporange des Ëquisetuin, qui sont tout à fait semblables à celles de certaines anthères. On constate alors que l'axe de la s[)irale se raccourcit beaucoup, que par conséquent les tours de spire se rapprochent sans que pour cela le filet qui constitue la spirale se raccourcisse notablement. L'examen des prin- cipales formes d'ornement que présentent les cellules fibreuses va d'ail- leurs nous montrer que toujours la forme de la valve est déterminée par la plus grande contraction des parties non lignifiées. » Déliiscence longitudinale. — Dans le cas où la couche fibreuse se com- pose d'une seule assise, la face externe est en général dépourvue d'orne- ments, tandis que la face interne présente, soit des plaques ligueuses [Lallijrus, Jcjuileyia, Eiodiuin), soit des filets convergents vers le centre de la paroi [Malva, Lavattra), soit des bandes parallèles entre elles [LjrcUnis, Papaver). Les valves devront donc se recourber vers l'extérieur. Chez VHedysaiwn flexuosum, c'est la face externe qui porte les ornements et la face interne qui en est dépourvue; aussi, cliez celte espèce, les valves se (394 ) recourbent-elles vers l'intérieur. Daiis tous les cas, les parois radiales portent des bandes d'épaississement en rapport avec celles des parois tan- gentielles. » Il est intéressant de remarquer que ladéhiscence d'un certain nombre de sporanges d'Hépatiques se produit par un mécanisme identique. L'as- sise sous-épiderinique {Calypogeia) ou à la fois l'épidémie et l'assise sous- épidermique [Jumjer mania) portent des épaississements en forme d'U, tout à fait comparables à ceux du Lychnis. » Il peut arriver que la forme des valves soit plus compliquée que dans les cas précédents [Delphinium, Nigelta, Antirrhinum). Cbez le Nigella hiipanica, par exemple, l'une des valves se recourbe complètement vers l'extérieur, tandis que l'autre ne se recourbe que sur ses bords et reste immobile dans sa partie moyenne. Cela tient à ce que, dans cette dernière région, les deux faces de l'assise fibreuse sont également lignifiées, tandis que, dans la partie recourbée, la face interne seule porte des plaques ligneuses. )) Dans les cas où la couche fibreuse se compose de plusieurs assises, le mécanisme est le même. Chez la Digitale, par exemple, la face externe de la couche fibreuse est dépourvite d'ornements, tandis que la face in- terne en présente un grand nombre. Chez le Tabac, les bandes d'épais- sissement de la face externe sont toutes parallèles à l'axe de l'anthère, tandis que celles de la face interne s'anastomosent et ont des directions quelconques ; la contraction parallèlement à une section transversale de- vra donc être plus grande sur la face externe. » Déhiscence poricide. — Elle a, en général, la même cause que la déhis- cence longitudinale, mais celte cause est localisée au sommet de l'an- thère, soit que la couche fibreuse ait disparu sur le reste de l'anthère, soit qu'elle n'y présente pas les caractères favorables à la déhiscence. Chez le Richardia, par exemple, la couche fibreuse existe dans la partie indéhis- cente de l'anthère, mais elle ne s'interrompt pas vis-à-vis de la cloison et les ornements sont les mêmes sur les deux faces. Il n'y a donc pas de raison pour que la déhiscence se produise. Au sommet, au contraire, on voit que, dans une section tranversale, les ornements sont plus nombreux et plus épais sur la face interne, et que la couche fibreuse est remplacée, vers le milieu de la loge, par un tissu mou dont la grande contraction et la faible résistance favoriseront la déhiscence. On peut expliquer d'une façon analogue la formation des pores chez le Dianella, le Casùa et le So- lanvm, sauf que, pour le Cassia, les cellules ne portent pas d'ornements. ( 39?) que c'est la paroi tout enlière qui est plus ou moins lignifiée, et que chez le Solanum la partie indéliiscente est dépourvue de cellules fibreuses. Les pores de la Bruyère ont une tout autre origine; ils sont formés par la résorption de certains tissus; aussi ne les voit-on pas se refermer en plon- geant les anthères dans l'eau. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'état actuel du Krakataii. Note de MM. Bri^on et KoRTiiALs, présentée par M. Fouqué. « Nous avons d'abord fait route pour Java, première pointe, à l'entrée sud-ouest du détroit de la Sonde, où nous avons recueilli de belles perlites, en filons minces, dans des roches plus basiques (probablement andé- sites). » Le lendemain nous touchions à Pruisen Eiland, grande île inhabitée située sur la portion du détroit de la Sonde, jalonnée par les îles vol- caniques, Rrakatau, Sebesie, Sebeokoo. Nous avons voulu essayer de re- cueillir quelques échantillons, mais c'est à peine si l'on peut s'avancer de 5 à 600'" dans l'intérieur; la forêt vierge est absolument impénétrable, et il aurait fallu sans doute bien des journées et peut-être plusieurs semaines pour parvenir au centre. Nous ne jiouvions songer à faire cette expédition, notre temps étant compté; nous avons constaté que les rochers, affleu- rant au niveau de la mer, étaient de formation corallienne; des sables contenant des minéraux d'origine volcanique, trouvés dans des lits de tor- rents desséchés, nous font supposer que les montagnes de l'intérieur sont de nature ignée. » De là, nous faisons route sur Telok-Betong, au fond de la baie de Lampong à Sumatra, et, tout le long de la route en suivant la côte est de la baie, nous pouvions voir encore les désastres produits par la marée vol- canique du 26 août i883. Une bande de terrain de aS™ à 3o'" de hauteur, absolument dénudée, marque tout le long de la côte la trace des deux ter- ribles vagues causées par l'écroulement de Krakatau. Telok-Bétong, autrefois florissante, n'existe plus aujourd'hui. Des dé- bris de toute espèce, des traces d'arbres, des poutres gisant sur un sol ma- récageux infect indiquent la place de la cité. » Nous avons visité, à côté de Telok-Betong, les navires qui ont été jetés dans l'intérieur des terres. Nous avons été étonnés à la vue des prodi- ( 396 ) gieux effets qui, en quelques minutes, ont été produits par ce déploiement anormal de forces naturelles. Mais tout cela a été longuement décrit dans tous les journaux : il est inutile d'insister. Nous quittions Telok-Bétong pour arriver le lendemain à l'île Sebookoo, où nous mettions pied à terre, La végétation était splendide autrefois sur cet îlot : aujourd'hui les arbres sont abattus les uns sur les autres en grande partie; ceux qui restent debout dressent vers le ciel leurs branches dépourvues de feuillage : ici l'action de la mer s'est réunie à celle des cendres chaudes vomies par le Rrakatau. Tandis que la vapeur rasait tout jusqu'à une trentaine de mètres de hauteur, le reste était brûlé et desséché par la pluie de ponces. Sur l'île Sebesie, encore plus rapprochée de Krakatau, on ne voit même plus les troncs d'arbres : tout est enfoui sous un manteau de cendres et de ponces grises. Enfin nous avons abordé le but principal de notre voyage, l'île de Krakatau. Du côté du sud, elle se présente avec le profil ordinaire des cônes volcaniques; au nord, elle se termine maintenant par une falaise à pic de 800° de hauteur. A tuie certaine distance, des nuages de vapeurs nous semblaient planer sur la coupure et nous croyions à l'existence de fumerolles; mais, en approchant avec un canot, nous avons reconnu que ce que nous prenions pour de la vapeur n'était autre chose que des nuages de poussières produits par des éboulements qui avaient lieu d'une façon continue. Nous avons essayé à plusieurs reprises d'approcher pour avoir des échantillons, mais il nous a fallu fuir devant le terrible bombardement de projectiles de toute grosseur qui nous arrivaient d'en haut. Un homme a été légèrement blessé dans notre canot, par une petite pierre, mais il en est tombé à quelques mètres de nous quelques-unes dont la taille était considérable. Nous avons pu aborder à la pointe ouest où il n'y avait pas d'éboidement et recueillir des échantillons. On voit distinctement, dans la coupure, des bancs de roches superposés séparés seulement par de petits htsde tufs sablonneux, à peu près comme dans tous les pays volcaniques. Les roches appartiennent, autant que j'ai pu le voir à l'œil nu, à la famille des basaltes. Ce sont des labradorites contenant très peu de péridot. L'éruption actuelle a donné des produits tout différents : ce sont des ponces très acides, 72 pour 100 de silice avec plagioclase, bronzite et ma- gnétite. La matière première qiù, par son émulsion avec les gaz, a donné naissance aux ponces est un véritable verre vert-bouteille dont on trouve des morceaux dans les bancs de ponce récents. Nous avons des échantil- lons assez intéressants, en ce qu'ils contiennent en même temps le verre ( 397 ) coupant et la ponce bulleuse. La dernière éruption n'est pas la seule érup- tion acide qui ait eu lieu à Kmkatau. A un certain moment de sa vie de volcan, une éruption de ponces et de tHatières vitreuses s'est produite suc- cédant à des coulées de labradorites, et de nouvelles labradorites ont recouvert le dépôt de ponces acides. C'est ce qui ressort de la présence de ponces absolument semblables à celles de l'année dernière, intercalées entre deux coulées de labradorites à la pointe ouest de Krakatau. » J'ai pu prendre quelques photographies que j'ai développées à mon retour à Batavia, et j'ai eu la satisfaction d'avoir à peu près réussi. Ce sont les seuls profils exacts qu'il y ait jusqu'à présent du Krakatau. » La séance est levée à 4 heures et demie. J. J. BCLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVBAGES REÇUS DAWS LA SÉANCE DU 25 AOUT l884« Mémoires présentés par divers savants à C Académie des Sciences de l'Institut de France; t. XXVIIl (2* série). Paris, Imp. nationale, i884; in-4°. Ministère des Travaux publics. — Routes nationales. — Recensement de la circulation en 1882. Texte et atlas. Pans, Imp. nationale, i884; in-4°. Eléments de Rotanique; par M. P. Duchartre. Paris, J.-B. Baillière et fils, i885; in-8°. Mémoires de la Société académique d' Agriculture, des Sciences, Arts et Relies- Lettres du département de l'Aube; t. XX, 3* série, année i883. Troyes, L. La- croix, i884; iii-8". Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du dépar- tement de la Marne J année 1 882- 1 883. Châlons-sur-Marne, F. Thouille, 1 884 ; in-8". Notes pour servir à l'étude de la Géologie de l'Islande et des îles Fœroè; par G. R., 1884, V Semestre. (T. XCIX, N» 8.) 53 ( 398 ) M. R. Bréok. Paris, A. Lahure, i884; br. in-4°. (Présenté par M. Fouqué, pour le Concours du prix Delesse.) Les roches des Cordillières; par M. J.-M. Ztijovic. Paris, A. Lahure, i884; br. iii-4°. (Présenté par M. Fouqué, pour le Concours du prix Delesse.) Leçons de Statistique; par E. Carvallo. Paris, J. Michelet, i884; br. in-8°! COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES >-ft-0^^^^— ^*^ SÉANCE DU LUNDI 1«^ SEPTEMBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. 3IEM0IRES ET COMMTJIXICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie que le tome XXVIII des « Mé- moires des savants étrangers » est en distribution au Secrétariat. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Quelques remarques nu sujet de ta théorie de (a figure des planètes; par M. F. Tisserand. <( Je considère un corps céleste à l'état fluide, soumis seulement à l'at- traction mutuelle des éléments qui le composent, animé d'un mouvement de rotation dont la vitesse angulaire est très petite; on sait que sa surface extérieure sera, à fort peu prés, celle d'un ellipsoïde de révolution; il en sera de même des surfaces de niveau. » Je représenterai par a la longueur du demi-petit axe d'une couche quelconque, par e son ellipticité (Clairaut a donné le nom â'ellipticité au rapport de la diftérence des deux axes au petit axe), par p la densité cor- respondante; p est une fonction inconnue de a. Quand on adopte pour p une fonction déterminée, il suffit, comme on sait, d'intégrer une équation C. R., i8S4, 2' Se/nestre. (T. XCIX, iV9.) 54 ( 4oo ) linéaire du second ordre, à coefficients variables, pour trouver e en fonc- tion de a. Les valeurs de rt, e et jo, qui répondent à la surface extérieure du corps, seront représentées respectivement par i , s et p, ; enfin A désignera la densité moyenne et ç) le rapport de la force centrifuge, à l'équateur, à l'attraction. » I. Clairaut a montré le premier que, quelle que soit la loi des den- sités, pourvu toutefois que la densité aille toujours en décroissant du centre à la surface, a est compris entre les deux limites ^ et -j^- La première de ces limites répond au cas idéal où toute la masse du corps serait réunie à son centre ; or on sait que la densité p, de l'écorce terrestre est à peu près égale à -; il doit donc être possible de trouver une limite inférieure de e plus grande que -• J'arrive à ce résultat de la manière suivante. » Je pars de la relation bien connue qui donne, eu intégrant par parties dans le second membre, (i) (a-|)^prr^«=i/p,c-J«^e|r/«y -j- étant constamment négatif, on a et l'équation (i) donne a^e-j- da <'o, da ' y/'^"- da gP.^; or on a )a-da^= Tzi et il en résuit ■ 2 5a 5 A ( 4oi ) la limite inférieure -ip de Clairaut peut donc être remplacée par I , — ^ P.' 5 A 5 dans le cas de la Terre, en prenant ^ = -, cette limite devient - cp ; voilà le premier point que je voulais établir. » II. Un élément important, introduit pour la première fois par d'Alem- bert dans l'étude de la figure de la Terre, est le suivant : • da 1 = f pa'' du en combinant les résultats de la Géodésie avec ceux que fournit la théorie de la précession des équinoxes, on peut déterminer la valeur de X; j'ai lieu de penser que, sans faire intervenir cette dernière théorie, on pourrait, sinon déterminer X, du moins assigner deux limites très resserrées comprenant cette quantité; les résultats ci-dessous constituent un premier essai dans cette direction. » Reprenons l'équation (i), et remarquons que les ellipticités croissant du centre à la surface, on a on en conclut e z \ a^^-da 0 da ^ J^ da ou, en intégrant par parties, l'équation (i) donnera, en tenant compte de cette inégalité, [^ — -) I pn-da4 ^2,0 28,4 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Poids total de la plante. i,4'95 2,127 2,446 5o,254 34,073 .) Non seulement le poids absolu de la jîlante et celui de ses diverses parties vont en croissant, mais la tige devient de plus en plus prépondé- rante par rapport aux feuilles; le rapport passant de i : 3 à 2:1, ou 4 1 1; le poids relatif de la tige augmente et celui des feuilles diminue. » La racine a joué un instant le rôle d'une réserve, où les matières for- mées par la plante se sont accumulées. Cependant, aux débuts comme à la fin de la végétation, la proportion relative de la racine est faible. Les inflorescences jouent un rôle à part, leur importance croissant avec celle des fonctions de reproduction, à mesure que la végétation s'avance. Pour en écarter l'influence, nous avons analysé des pieds privés à dessein d'inflorescences et sur lesquels celles-ci ont été systématique- ment retranchées dès leur apparition : tout se réduit alors aux fonctions dénutrition. 33 juin. 3o juin. 7 septembre. sr gr Kr Feuilles 34,3 3i,5 17,4 TiS^^ 4^,7 I 5^8 72,8 Pétioles i3,4 ) Racines 6,0 1 o Radiceliss 3.7 S 100,0 100,0 100,0 Plante totale 3o,65o 17,124 47,i6o 0 La prépondérance de la tige s'accentue ici davantage. Sous ce rapport la plante annuelle se rapproche des arbres et arbrisseaux. ' La composition immédiate de ses diverses parties confirme et précise ce résultat, comme nous allons le montrer bientôt. Nous avons déterminé, ( 4o5 ) en effet, la composition immédiate de la plante et celles de ses diverses parties, rapportées aux composants suivants, dont le mode de détermina- tion a été défini dans une Note précédente (p. 355) : Ligneux et composés organiques insolubles; » Extrait soiuble dans l'alcool aqueux; Principes albuminoïdes ; » Sels de potasse, représentés par le carbonate qui en dérive ('); •1 Matières fixes insolubles. )> Les matières grasses sont en proportion trop faible dans les plantes à salpêtre, pour qu'il ait été nécessaire d'en tenir compte. » Indiquons d'abord la signification de ces composants. Les végétaux se composent, on le sait, de trois groupes fondamentaux de principes : les principes ternaires hydrocnrbonés, formés principalement aux dépens de l'acide carbonique, tiré de l'atmosphère, et aux dépens des éléments de l'eau, empruntés à la fois an sol et à l'atmosphère ; w Les principes azotés, tirés surtout du sol et des engrais et, pour une faible partie en général, de l'atmosphère; M Enfin les matières minérales, empruntées au sol et aux engrais. » Or les principes hydrocarbonés sont représentés dans nos analyses par deux ordres de corps : les principes ligneux et analogues, insolubles, et dès lors fixés dans certains organes, et les matières soliibles, sucres, gommes, etc., qui constituent surtout Vextrail hydro-alcoolique. Ces der- niers corps, à l'opposé des autres, circulent dans les tissus du végétal et servent d'intermédiaires aux phénomènes de nutrition. » Les principes azotés les plus importants sont les albuminoïdes , fonde- ment du protoplasme. Dans nos analyses, ils sont séparés sous forme inso- luble (emploi de l'alcool aqueux et de la chaleiu") et dosés à part. Ils ont un rôle capital danSjles phénomènes de reproduction et dans la formation des jeunes tissus. )) Enfin les matières minérales sont dosées sous deux formes : sous la forme de sels solubles, qui circulent dans les tissus, sels de jootasie princi- palement, représentés par le carbonate (après calcination), et substances insolubles, silice, sels de chaux, de magnésie, etc., locaUsées dans certains organes. » Le poids réuni des sels de potasse et des sels de chaux et de magnésie est proportionnel à celui des acides organiques, dans les plantes, telles (') Certaines plantes renferment du carbonate préexistant, à côté de l'azotate. ( 4o6 ) que la Bourrache, qui ne contiennent pas d'acides libres. Ces acides étant produits le plus souvent par des phénomènes d'oxydation, ceux-ci sont mesurés, jusqu'à un certain point, par le poids des bases contenues dans la plante. » Ces développements précisent le sens de nos analyses et montrent comment elles peuvent éclairer l'évolution de la vie végétale. Commen- çons par donner la composition générale de la plante : Plantule. Végétation. Floraison. Graine. 26 avril. 29 mai. 12 juin. Poids absolus. Fructifi- Séchéc Sans inflo- cation. sur pied. rescence. 7 sept. 7 sept. ('). 7 sept. Ligneux etana- S"- logues. . . . 0,0093 0,0096 0,592 o»989 29,72 10,390 32,27 Principes albu- minoïdes. . . 0,0024 0,0024 o,3o8 o,3oq 2,80 1,615 '.49 Extrait, etc. . . 0,0004 (■-) o,oo34 0,244 0,448 8,57 7,358 6,78 Carbonate de potasse. . . . 0,00025 0,0009 0,102 0,204 3,19 2,780 2,40 Matières fixes insolubles. . 0,001 3 o,oo3 (1 , 173 0,176 5,93 2,877 4,2.2 Plante totale. . 0,001 38 0,017 1,419 2,127 5o,2i 34,02 47, i6 Poids relatifs. Ligneux et ana- logues 68,4 43,6 4i,7 46,3 %,' 56,9 68,4 Principes albu- minoides. . . 17,3 14.4 21,7 ■4,7 5,6 4»9 3,2 Extrait, etc. . 2,9 18,3 17,2 21 ,1 17-1 21 ,6 ■4,4 Carbonate de potasse. . . . .,8 6,1 7.2 9,6 6,4 8,2 5,1 Matières fixes insolubles. . 9,6 17,6 12,2 8,4 11,8 8,4 8.9 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 » Passons en revue les divers matériaux de la plante. Il Ligneux. — Les chiffres observés montrent d'abord que les poids ab- (') Cette plante, récoltée le même jour que la précédente, répond à un degré d'évolu- tion plus avancé. [^) La graine renferme, en outre, 0,0002 de matière grasse. ( 4o7 ) soli7s du ligneux dans la Boiirrnche croissent suivant nne proportion énorme et supérieure à tons les autres principes : ce qui est conforme aux faits connus. Stationnaire au début et pendant la germination, ce poids s'élève ensuite dans la plante de o^^ooq à ao»"^ ou 3o^\ suivant les sujets. » I>a proportion relative du ligneux croît également depuis la plantule jusqu'à la plante en fructification. Elle est la plus grande dans une plante privée d'inflorescence, pour laquelle tout le travail de la nutrition profite à l'accroissement des tissus, la consommation due aux fonctions de repro- duction étant supprimée : la nutrition des animaux donne lieu, on le sait, à des observations analogues. » Précisons ces données, en examinant la répartition du ligneux et des principes congénères entre les diverses parties de la plante. Végétation commençante. sg mai. Floraison. Fructification. 12 juin. 7 septembre. Pniits absolu. l'I.inte séchée sur pied. Sans inflorescences. Feuilles o,438 Tiges Racines Inflorescencis . o, l32 0,02?. 0,0 0,389 0,110 0,321 o, 169 3,3i i5,4' 1,85 9,11 7 septembre. 7 septembre. 3,89 Poids tolal. . . 0,592 "1989 29j7 Poids relatif ( en centièmes ) Feuilles 4^,8 Tiges 37,1 Racines 47» 7 Inflorescences.. 0,0 4", 7 8,73 1,63 '9'39 32,85 46,2 54,7 57,0 59,5 3o,i 61 ,0 -''g '7 70,5 49,0 65,9 55,7 68,6 54,6 56,6 53,1 0 ,0 44,6 59,1 56,9 68,4 » Ij'accroissement du ligneux a lieu dans toutes les parties, mais il porte principalement sur la tige; les feuilles viennent ensuite et la racine en der- nier lieti. Il atteint son maximum pour la tige dans les plantes privées d'in- florescence; ce qui confirme la relation inverse signalée plus haut entre l'accroissement des tissus et la fonction de reproduction. » Aussi les pouls relatifs du ligneux vont-ils de même croissant dans toutes les parties simultanément, l'accroissement étant plus marqué dans C. R., 1884, 2« Semestre. (T. XCIX, N* 9.) 55 ( 4o8 ) la tige et dans la racine que dans les feuilles. La tige et la racine offrent sous ce rapport une grande analogie. Tous ces faits montrent la transi- tion entre l'évolution de la plante annuelle et la végétation de l'arbre. » Extrait. — Nous avons dit qu'il convient de rapprocher des principes ligneux les matières extractives solubles dans l'alcool aqueux, lesquelles sont formées pareillement, aumoins en majeure partie, parles principes hydrocarhonés, sucres et autres; les corps azotés y entrent aussi, mais pour une fraction minime. La proportion de l'extrait traduit dès lors, comme celle du ligneux, la marche de la fixation du carbone et des élé- ments de l'eau dans le végétal. » Les principes de l'extrait jouent un rôle essentiel dans la nutrition de la plante. Leur association avec l'eau constitue les sucs, qui circulent dans les tissus et sont les intermédiaires de la nutrition. » Les Tableaux de la page l^o6 montrent quel est l'accroissement des matériaux solubles dans la plante, depuis oS',ooo4 jusqu'à 6^" et 8^'', varia- tion aussi étendue dans son ordre que celle des principes ligneux. Cepen- dant la proportion relative de ces deux genres de matériaux ne change pas beaucoup : dans la plante étudiée, l'extrait est demeuré voisin du tiers du poids du ligneux, sauf vers le début de la floraison, où un mouvement de nutrition et de transport plus actif répond à une proportion plus considé- rable de matériaux solubles. » Dans la plante privée d'inflorescence, au contraire, les principes hydrocarbonés insolubles tendent à prédominer. » Voici la répartition de l'extrait entre les diverses portions du végétal : RÉPARTITION DE 1,'eXTIIAIT. 29 mai. 7 septembre. — 12 juin. 7 septembre. — Végétation — — Plante commençant!". Floraison. Friictllication. séchée sur pied. Pouls absolus. Er gr er Feuilles 0,127 0,098 o,434 0,781 Tiges 0,108 o,i55 5,607 3,93?. Racines 0,000'"";'"°"^°''^' o,5io 0,8^2 Inflorescences.. 0,0 o,o44 17982 i,So3 Plante totale . 0,244 0,448 8,533 7,358 7 septembre. Privée d'in- florescence. 0,341 5,869 0,660 0,0 6,870 ( 4o9 ) ag mai. ■; septembre., 7 septembre. — ij juin. 7 septembre. — — Végélalion — — Plante Privée din- commençante. Floraison. Fructitication. aclietée sur pied. Ilorescence. Poids relatifs [en ce/itièmes). gr er cr gr Feuilles 12,6 n,8 7,3 11, 5 ^,1 Tiges 3o,i 4^)2 22,3 26,8 i6,8 Racines 20,o,';:rLJ;^'J .8,3 28,8 ,4,3 Inflorescences.. 0,0* '4'7 '2,4 '8,7 0,0 Plante totale . 17,2 21,1 17,1 21,6 i4,4 » Ainsi les principes solubles augmentent sans cesse en quantité abso- lue; mais cet accroissement a lieu principalement dans la lige et dans les inflorescences. La tige est, en efïet, la voie principale de la circulation des liquides pendant la vie du végétal. La proportion relative de l'extrait est également plus faible dans les feuilles de Bourrache que dans les autres régions de la plante, mais plus forte dans la tige. Yers la fin de la végéta- tion, la richesse de la racine en matière extractive devient tout à fait voi- sine de celle de la tige. C'est un nouveau rapprochement entre les fonctions de la tige et celles de la racine, dite parfois tiye souLeiraine. Il est accentué par l'analyse des radicelles, plus pauvres en extrait : ce qui montre bien que celui-ci n'est pas emprunté, pour une portion considérable du moins, au sol environnant. » La proportion relative de l'extrait dans les diverses parties de la plante est la plus grande possible au moment où la floraison commence, et où les déplacements de matière sont les plus actifs. » Dans la plante privée d'inflorescence, l'extrait tombe au plus bas : circonstance corrélative de l'accumulation des principes ligneux insolubles dans les diverses parties du végétal. » ALGÈBRE. — Sur la résolution générale de l'équation linéaire en matrices d'un ordre ijuelconcjue. Note de M. Sylvester. « Ce qui intéresse le plus dans les résultats nouvellement acquis que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, c'est l'union ou bien l'anastomose dont ils ofirent un exemple frappant et tout à fait inattendu entre les deux grandes théories de VALjèbre moderne et de VAUjtbre nouvelle, dont l'une s'occupe des transformations linéaires, et l'autre de la quantité géiiérali- ( 4io ) sée, de sorte qu'au même titre que Newton définit l'Algèbre ordinaire comme étant l'Arithmétique universelle, on pourrait très bien caractériser celte Algèbre-ci comme élant l'Algèbre universelle, ou au moins une de ses branches les plus importantes. » En général, un invariant de deux formes signifie une fonction de deux systèmes de coefficients qui reste invariable, à un facteur près, quand les deux systèmes des variables sont ou identiques ou assujettis à des substitu- tions semblables; mais rien n'empêche qu'on n'applique ce même mot au cas où les substitutions sont réciproques : ainsi,, sans parler du cas de deux formes mixtes, on aura des invariants de deux formes données à mou- vement semblable et des invariants à mouvement contraire; ou peut très bien nommer ces derniers (comme titre distinclif) contrariants. C'est à une classe spéciale de contrariants que nous aurons affaire dans la solution de l'équation générale linéaire en matrices d'un ordre quelconque. » En supposant que chaque/) et p' soit une matrice de l'ordre w, l'opéra- teur qui contient /couples peut être nommé provisoirement un nivellaleur de l'ordre w et de l'éten- due /, et on peut le caractériser par le symbole iJ^./- Servons-nous tou- jours du symbole o pour signifier une matrice dont tous les éléments sont des zéros, et désignons par i (ou bien par v indifféremment) une matrice dont tous les éléments sont zéro, à l'exception des éléments de la dia- gonale qui seront des unités : ce sont les matrices nommées maliice nulle et matrice unitaire respectivement. » J'ai déjà expliqué comment un nivellateur général, de l'ordre w, donne naissance aune matrice de l'ordre co'- : je nomme le déterminant de celte matrice le déterminant du nivellateur ['), Ces déterminants possèdent des propriétés tout à fait analogues à celles des déterminants des matrices simples ; ainsi, par exemple, je démontre la propriété dont je me suis servi avec grand avantage dans les recherches actuelles, que le déterminant du prpduit de deux nivellateurs est égal au produit de leurs déterminants sé- parés, et que le déterminant d'une fonction rationnelle d'un nivellateur, disons Fi2, est égal au résultant (par rapport à û regardé comme une quantiié ordinaire) de Fû et liî, où 10 = o représente l'équation iden- tique du degré w^ à laquelle Q, est assujetti. Qiiel(]uefois ce (téterminant sera nommé un riivellant. ( 4ii ) » Eli général, à un système ou corijs de matrices /;,, !>.,, . . . , p, de l'ordre w correspond un quantic de l'ordre w, c'est-à-dire le déterminant de x,p, -\-X2P2 -H- • .-\- ocifi. » Je nomme les coeflicients de ce quantic les paramètres du corps. Ces paramètres doivent être regardés comme des quantités connues. Ainsi, par exemple, si i^a corps p, q (deux matrices binaires) on adjoint la iiicttrice iinilaiie u, et qu'on forme le déterminant de la matrice x -h jp 4- zq, on obtiendra un quanlic x'' +• Bay -h Cxz + Dj- -h E/z -H Fz", où, si l'on regarde p, q comme des quaternions, on aura, dans le langage du grand Hamillon, B = Sp, C = Sry, D = T^A F = TV/, E = S( Vp . Vr/). » Il résulte de cette définition qu'à chaque nivellateurii^^,, appartiennent deux quantics de l'ordre w et avec / variables, dont l'un appartient au corps /j, , p., ..., p^ei l'autre au corps p\, p.,, ..., p\. » Si l'on connaît l'équation identique 10 = o à laquelle le nivellatenr ii obéit, on peut immédiatement, comme je l'ai déjà montré, résoudre l'équation iîx = T. M Mais il est très facile de voir que 10 n'est autre chose que le déter- minant du nivellatenr û — \d[ )v, quand dans ce résultat on substitue 0 à \. Doue la question de la solution linéaire la plus générale est ramenée à ce seul problème : » Exprimer le délei minant d'iui nivellatenr en termes de quantités connues. » Or la première conclusion et la plus difficile à établir dans cette recherche, mais que j'ai enfin réussi à démontrer, c'est que ce déterminant est toujours une fonction entière, mais pas nécessairement rationnelle, des coefficients des deux quantics qui sont associés au nivellateur. M Cela étant convenu, on démontre avec une extrême facilité que ce déterminant est un contrariant du degré w dans chaque système de coeffi- cients des deux quantics associés. » Cela ne suffit pas ou peut ne pas suffire en soi-même à définir com- plèteaient le contrariant cherché; nommons, eu général, ce contrariant le nivellant des deux quantics. » Supposons que N. _^ - , soit le nivellant pour deux quantics d'un ordre donné w, et représentons par N,^ ,0 ce que ce nivellant devient quand on réduit à zéro tous les coefficients qui appartiennent aux termes dans les ( 4l2 ) deux quanticsqui contiennent t; alors il est facile de voir que -'^a-,^,...,;,0 — ^J-,r.- » Cette propriété seule est suffisante (avec l'aide d'un quelconque des opé- rateurs différentiels qui servent pour annuler un contrariant) pour préciser le contrariant (nivellant) dans le cas de deux quantics du second ordre, et c'est ainsi que j'ai obtenu la solution de l'équation linéaire pour le cas des matrices binaires donné dans la Note précédente. Or il est bien conce- vable que cette loi ne peut pas suffire à déterminer les paramètres arbi- traires qui entrent dans le contrariant d'ordre (^-•i, w) appartenant à deux quantics de l'ordre w. » Mais il y a encore une autre loi (constituant par elle-même un très beau théorème) qui doit suffire surabondaannent à cette fin. » C'est une loi qui établit une iiaisou entre les niveliants de deux sys- tèmes de quantics contenant chacun le même nombre de variables, mais dont l'un est d'un ordre plus grand par unité que l'ordre de l'autre. » Supposons que N soit le nivellant de deux quantics de l'ordre w, ¥ [œ,y, . , .i;) et G(x, j-, . ■ . z); soit N' ce que devient N quand F(x,jr, ..., s) = (/x4- m/-l- ... + nz)¥,{x,j,...,z) et G{x, j,...,z) — [lx-^ [).r+ ... +vz)G^{a;,y, ...,-); alors je dis que, quand ly. ■+■ m ^. -\- . . . -\- rrj =^ o, le nivellaiat de (F^, G,) sera contenu comme facteur dans le nivellant modifié N'. » A l'aide de ces principes, je me propose de calculer les nivellants pour les degrés supérieurs au second. On voit par ce qui précède que la solution de l'équation linéaire Ipxp' = T sera alors connue en termes des/», des/o' de T et des paramètres des deux corps p,, /^a, .. . , pt, p\, p'^, •• •>/',> augmentés l'un et l'autre d'une matrice unitaire. » ( 4i3 ) MEMOIRES PRESENTES. NAVIGATION AÉRIENNE. — Sur tes tentatives effectuées à diverses époques pour la direction des aérostats. Lettre de M. Lacssedat à M. le Secrétaire per- pétuel. (Renvoi à la Commission des aérostats.) (( Yseure, près de Moulins (Allier), 3i août iSS^. » L'Académie des Sciences reçoit en ce moment et recevra sans doute encore beaucoup de réclamations de priorité concernant la direction des ballons. La belle expérience des officiers de l'atelier de Meudon a natu- rellement mis en émoi les inventeurs, dont plusieurs ont des droits plus ou moins anciens, plus ou moins incontestables à faire valoir. » Une Commission a été nommée pour examiner ces réclamations; je prends la liberté de vous adresser quelques renseignements, que vous juge- rez peut-être utile de communiquer à l'Académie et à celte Commission. » Et d'abord, il ne m'appartient pas d'indiquer la place à part qu'il con- vient défaire au savant M. Dupuy de Lôme. Cliacun sait qu'il a été l'ini- tiateur et le maître de tous ceux qui ont abordé sérieusement la question de la navigation aérienne, depuis la publication de son beau Mémoire sur l'aérostat à hélice, expérimenté par lui en 1872. M Pour le public éclairé, cette expérience avait atteint son but aussi complètement qu'on pouvait l'espérer, avec les ressources limitées dont disposait l'éininent ingénieur et dans les conditions défavorables où elle avait été entreprise. » Je n'ai jamais hésité, pour ma part,;à manifester mon sentiment à cet égard (*), et il est même de mon devoir de déclarer que je n'ai demandé, en 1876-1877, en ma qualité de Président de la Commission des commu- nications aériennes, et obtenu de M. le général Berthaut, alors Ministre de la Guerre, la création de l'atelier de Meudon (Chalais), que parce que j'étais convaincu, non seulement de l'utilité des ballons captifs en cam- (') T'oir mA Communication sur les progrès récents de l'aéronautique au congrus de l'Association française pour l'avancenient des Sciences. Le Havre, 1877. /^'o/r aussi un Rapport manuscrit rédigé en 187661 adressé au Ministre de la Guerre, en réponse à un Questionnaire émané de la direction du service du Génie. ( 4t4 ) pagne, mrtis de la possibilité rie diriger les ballons, de les faire lutter contre le vent, possibilité démontrée par l'expérience de M. Diipiiy de Lôme. » Actuellement, et après le succès si complet, si légitime de MM. les capitaines Renard et Krebs, personne ne conteste plus cette possibilité, bien que l'on sente qu'il reste encore beaucoup à faire pour donner au ballon dirigeable le degré de puissance qui lui permettra de rendre tous les services qu'on en attend. » Le moment serait donc venu, ce me semble, de bien préciser les pbases successives d'une invention toute française, en réunissant et en publiant les documents authentiques qui sont épars dans les archives du Ministère de la Guerre ou des établissements qui en dépendent, de l'Aca- démie des Sciences, de la Société d'encouragement, de la Société de navi- gation aérienne et de quelques autres sociétés analogues. Ayant eu, par devoir, à étudier un grand nombre de ces documents, je me crois permis de signaler quelques-uns de ceux qiii me semblent les plus intéressants et les plus importants, à l'Académie qui, après avoir acclamé la grande décou- verte des Montgolfier et applaudi aux innovations si heureuses de Charles, a eu l'insigne honneur de patronner, à quatre-vingts ans de distance, les essais de navigation aérienne tentés par deux de ses membres, l'illustre général Meusnier et M. Dupuy de Lôme. » Les Mémoires du général Meusnier sont restés presque ignorés de la génération actuelle, parce qu'ils étaient conservés à l'École d'application de l'Artillerie et du Génie, où ils étaient peu consultés, et connus seulement de quelques personnes, qui les considéraient peut-être comme un pur objet de curiosité. On y trouve, cependant, au moins trois idées principales : )) 1° La forme allongée de l'aérostat, adoptée par la généralité des inventeurs; )) 2° L'hélice, comme agent de propulsion (et peut-être conviendrait-il de faire remarquer que Meusnier a devancé de beaucoup Sauvage et tous ceux qui se disputent la priorité de l'application de cet engin à la mise en mouvement d'un bateau); » 3" Enfin, la poche à air ou ballonnet, imaginé de nouveau par M. Dupuy de Lôme, pour maintenir la rigidité de l'enveloppe de son ballon, et que Meusnier destinait à l'importante fonction de vessie natatoire ou de moteur vertical de bas en haut et de haut en bas, espérant pouvoir se dispenser d'ouvrir la soupape pour descendre et de jeter du lest pour remonter, en refoulant de l'air dans la poche ou en l'aspirant, au moyen d'une petite pompe placée dans la nacelle. ( /ii5 ) » Je citerai encore les travaux de Conté qui, à la vérité, s'est borné à l'étude et à la constriiclion des ballons sphériques, et surtout des ballons captifs employés par les armées de la première République. Mais on trouve, dans le texte et dans le magnifique Atlas de ce s;\vant doublé d'un artiste, des renseignements encore utiles aujourd'hui, sur les moyens de rendre les aérostats imperméables, sur la manoeuvre et sur la construction du ballon en général. » Je ne saurais omettre, en parlant de Conté et des premiers aérostatiers militaires de Meudon, de mentionner les essais de télégraphie optique, faits entre la nacelle d'un ballon captif et une station terrestre souvent assez éloignée (ballon captif de la terrasse de Meudon et Saint-Martin du Tertre, par exemple). Les signaux employés dans ce but et décrits dans l'un des Mémoire de Conté étaient d'une grande simplicité, et peuvent être comparés à ceux de l'alphabet Morse, ([u'ils ont précédé de près d'un demi-siècle. » Dans les actes de la Société d'encoiu'ai;ement, on trouve un Rapport très remarquable de M. Alcan, sur un projet de ballon dirigeable d'un grand volume et muni d'une puissante machine à vapeur, qui date, si j'ai bonne mémoire, de iSZja, et qui a précédé, par conséquent, les essais si hardis de M. H. Giffard. M Je m'abstiens d'entrer dans de [)lus longs détails et de citer les auteurs vivants, autres que M. Dupuy de Lôine (dont le Mémoire, publié sous les auspices de l'Académie, laissera une trace lumineuse dans l'histoire de la navigation aérienne), parce qu'il est vraisemblable que, si la Commission des aérostats fait une enquête, elle sera bien vite en possession de tous les travaux imprimés ou manuscrits des inventeius. » Je crois que cette enquête est très tlésirahle et que la publication, après un examen critique des documents auxquels j'ai tait allusiDU, de tout ce qu'il n'importe pas de tenir secret (si tant est que le secret puisse être observé longtemps), ferait grand honneur au pays et à la Science française, et l'on conserverait ainsi plus sûrement à la postérité désœuvrés remarquables que le temps ou un simple accident pourraient détruire. » C. R., i884, 2< Scnestrt. (1. XCIX, N" 9. '"*" ( 4i6) liLEGTRIClTÉ. — Comparaison entre les anneaux colorés électroclnmiques et thermiques; par M. C. Decharme. (Extrait.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Quand on expose une plaque de cuivre à la flamme d'une lampe à alcool, d'un bec de Bunsen, ou mieux au jet fixe et étroit d'une lampe d'émailleur, il se produit sur le métal des couronnes irisées, autour du point chauffe. Dans de bonnes conditions, que l'expérience apprend bien- tôt à connaître, on obtient des anneaux colorés fixes, paraissant inaltérables à l'air. Ces anneaux thermiques sont tout à fait semblables aux anneaux électrochimiques de Nobiii; comme eux, ils naissent les uns des autres et se propagent en ondes. Dans les deux cas, les couleurs se succèdent dans le même ordre, qui est celui des anneaux de Newton vus par transmission. » Les anneaux thermiques multiples se réalisent au moyen d'ajutages métalliques, sortes de tambours surmontés de i, 3, 4, etc., becs à gaz. Ces mêmes pièces servent également pour la production des anneaux électro- chimiques, en implantant, dans les fines ouvertures de ces tubes, des ai- guilles d'acier d'égale longueur pour chaque système. Les anneaux ther- miques, simples ou multiples, se rapprochent d'autant plus des anneaux éleclrochimiques correspondants, que les jets de flamme sont plus faibles et moins oxydants .... » Mon Mémoire contient le Tableau comparatif des anneaux électro- chimiques et thermiques; on y voit que la ressemblance se maintient jusque dans les détails. Il est accompagné de figures comparatives pour les deux ordres de phénomènes. » M. Rideau, M. L.Doderet, M. Perrissodd adressent diverses Communi- cations relatives à la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. L. GiGLi adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. le Secrétaire perpétuel signale l'arrivée d'un certain nombre de Heures Ascension de l'observation. droite Oates. (Temps moyen apparente 1884. de Marseille). de i^o)- h. m s h m s ( 4f7 ) nouvelles Communications relatives aux causes ou au traitement du cho- léra. (Rerivoi à la Commission du prix Bréant.) CORRESPONDANCE ASTRONOMIE. — Planète (m), découverte à l' Observatoire de Marseille te 27 aoiit 1884 ; par M. Rorrelly. Distance polaire Lofj. fact. par. apparente ^ ^ — ^ 7 ^ 900 920 (Magnésium). Bande ou grou ipe de raies. i35i ,440 à 14 00 { 420 ) choisies, permet d'explorer le spectre infra-rouge aussi loin que les mé- thodes thermoscopiques et plus loin que les actions chimiques. Cette méthode a sur les autres l'avantage de donner des indications instantanées et de présenter une image d'ensemble de la région étudiée. » ANATOMIE ANIMALE. — Formation et développement des cellules nerveuses de la moelle épinière des Mammifères. Note de M. W. Vignal, présentée par M. Marey. « Les cellules nervenses ne font, dans la moelle de l'embryon de brebis ('), leur apparition, d'une façon nette et absolument certaine, qu'à l'époque qui correspond à la dixième semaine de la vie utérine de l'embryon humain ; elles proviennent d'une transformation des cellules qui forment la sub- stance grise embryonnaire, et que nous avons décrites dans une Communi- cation précédente (-). Les cellules nerveuses apparaissent simultanément dans cette substance en deux groupes principaux : l'un est situé au bas de la corne antérieure, l'autre plus haut et sur le côté externe de cette corne. Ces deux groupes correspondent respectivement, dans la moelle dorsale, au groupe antérieur et au groupe de la corne latérale; quelques autres cellules disséminées irrégulièrement se voient encore dans la corne anté- rieure. » Lorsqu'on étudie ces cellules dans une préparation obtenue par dis- sociation, on voit qu'elles sont plus grandes que celles qui les envi- ronnent; leur forme est très variable, irréguliére; elles ont de longs prolongements très grêles, qui quelquefois se divisent; leur noyau est toujours volumineux, il a un contour fort net et renferme, outre des gra- nulations peu distinctes, un ou deux nucléoles; leur protoplasma ainsi qne ses prolongements se colorent faiblement par l'osmium. Ce protoplasma est peu dense, il rappelle comme aspect une émulsion d'albumine légèrement teintée en brun; il renferme souvent de nombreuses vacuoles quelquefois très petites, d'autrefois assez volumineuses; ces vacuoles ne se trouvent jamais dans les prolongements. » Entre cette forme, qui est la plus avancée, et les vraies cellules em- ( ' ) Mes études ont été faites sur des embryons de mouton, car, comme il est nécessaire d'avoir des embryons tout à fuit frais, ceux qui viennent d'avorlement ou d'autopsie ne sont pas dans de bonnes conditions. ^) Comptes rendus , ■z'i ^um 1884. ( 4^' ) bryonnaires, qui constituent à cet âge la masse principale de la substance grise de la moelle, on rencontre toute une série intermédiaire. » Dans un embryon de mouton long de o'", lo et correspondant comme âge à un foetus humain de trois mois et demi, on voit encore dans la corne antérieure quelques cellules qui présentent le même aspect que celles que nous venons de décrire, mais généralement elles sont plus volumineuses, ont de nombreux prolongements, qui se ramifient souvent; leur noyau est volumineux, nettement délimité, renferme un ou deux nucléoles bril- lants. Leur protoplasma se colore en brun clair par l'acide osmique, il ren- ferme de grosses granulations peu réfringentes, qui ne sont jamais nette- ment délimitées, mais qui se confondent plus ou moins avec la masse générale qui les enveloppe. » Les prolongements des cellules nerveuses ont le même aspect que le protoplasma; ils se ramifient souvent. Dans les cellules les plus développées on aperçoit généralement un prolongement plus grêle que les autres, qui jamais ne se ramifie et qui paraît être formé par une substance homo- gène; nous avons tout lieu de croire que c'est le prolongement de Dei- thers. » Les cellules de la colonne de Clarke font leur apparition dans l'em- bryon de brebis lorsque celui-ci a o™, 17 de long, et qu'il correspond, comme âge, à un foetus humain de quatre mois. » Jusqu'à ce que les embryons du mouton aient atteint une longueur de o"',25, ce qui correspond environ au cinquième mois et demi de la vie utérine de l'embryon humain, le protoplasma des cellules nerveuses des cornes antérieures ne change pas sensiblement d'aspect; il devient seule- ment plus ferme et les prolongements augmentent de volume; il est alors plus facile de voir leurs divisions, mais la structure de la cellule reste la même. A cette époque apparaissent les cellules des cornes postérieures. » Au sixième mois de la vie utérine de l'embryon humain et à l'époque correspondante dans celui de la brebis, on voit que, dans quelques cellules des cornes antérieures, la surface du protoplasma formant le corps cellu- laire prend une apparence vaguement striée. Cette apparence est due à ce que les granulations du protoplasma, devenues plus fines, se rangent en séries hnéaires; mais de fibrilles proprement dites, on n'en découvre pas la moindre trace. Cet arrangement des granulations n'existe généralement pas dans tout le protoplasma, mais seulement dans une partie : il ne s'étend jamais dans les prolongements. ( /.22 ) » Au septième mois, la majorité des cellules des cornes antérieures pré- sentent dans le protoplasma entourant le noyau, soitdans toute son étendue, soit seulement dans une partie, une différenciation fort nette, sous la forme de fibrilles excessivement grêles, entre lesquelles se trouvent des granula- tions protoplasmiques. » Au huitième mois, presque toutes les cellules des cornes antérieures possèdent une véritable structure fibrillaire; celle-ci s'étend même souvent dnns les prolongements, tandis que, dans celles des cornes postérieures, la fibrillation n'est pas encore distincte. » A la naissance, il est rare de voir des cellules qui ne soient pias siriées; cependant on en rencontre toujours quelques-unes. Les cellules nerveuses sont alors tout à fait semblables à celles de la moelle adulte; elles présentent les détails de structure que nous leur connaissons, d'après les travaux de Deitherset M. SchuUze. Leur volume est cependant moindre que celui des cellules adultes, et elles ne renferment jamais de granula- tions pigmentaires, ce qui semble bien indiquer que ces dernières sont des produits de dégénérescence. )) Je rappellerai, en terminant, que quelques auteurs d'Anatomie com- parée ont émis l'hypothèse que, à un certain moment de son développe- ment, la moelle est formée par une série de ganglions soudés bout à bout, et qu'elle représente alors la chaîne nerveuse de certains invertébrés. Les travaux des embryogénistes ont fait justice, jusqu'à un certain point, de cette supposition, en démontrant qu'elle ne présente pas une série de ren- flements et de rétrécissements. » Il restait à savoir si, lorsque les cellules se forment, elles ne sont pas réunies par petits groupes, de façon à constituer des ganglions dissimulés. A l'aide de coupes transversales faites en série et de coupes longitudinales, je me suis assuré qu'à aucun moment du développement les cellules ne forment des groupes qu'on pût assimiler à des ganglions : elles s'étendent sous forme de colonnes presque régulières dans toute la longueur de la moelle ('). » Ce travail a été fait an Laboratoire d'Histologie du Collège de France. ( 423 MÉTÉOROLOGIE. — Sw des phénomènes lumineux observés en Suisse autour du Soleil. Deuxième Note de M. F. -A. Forel. « Un second voyage dans les Alpes me permet de confiraier et de com- pléter ma première Note, communiquée à l'Académie dans la séance du 1 1 août i88li {Comptes rendus, t.XCIX,p. 289). J'avais constaté qu'en péné- trant dans les montagnes du Valais, à la fin de juillet, je voyais apparaître une couronne rougeâtre, entourant le'disque du Soleil dans un ciel serein; chaque fois que j'ai vu l'astre dans la vallée de Saas-Fée (altitude 1800" et plus) du 22 juillet au 4 août, le phénomène a été évident. Lorsque je suis descendu dans la plaine, au bord du lac Léman (altitude 38o™), la couronne s'est éteinte et je n'en ai plus vu que des traces peu distinctes. Je suis retourné de nouveau dans les Alpes valaisanes et bernoises, du 18 au 26 août, et, aussitôt que je me suis élevé à l'altitude de jooo™, j'ai vu repai-aitre le phénomène; à i5oo'°, il était très bien visible; à 2000™, à 3ooo", il avait un éclat très remarquable. » Le 24 août, par une belle journée, j'ai pu vérifier l'influence de l'al- titude sur l'apparition de la couronne. Parti de l'hospice de Grimsel (alti- tude 1870™), où le cercle rouge était très bien marqué, je l'ai vu diminuer d'intensité à mesure que je descendais dans la vallée de Hasli; à Innert- kirchel (altitude GaS™), le rouge n'était plus sensible, mais il est redevenu visible aussitôt que je suis remonté à Rosenlauï (altitude r33o™), et à la grandeScheidegg (altitude i960™), la couronne avait tout son éclat. Je ne l'ai jamais vue plus brillante que dans des courses sur les hauts névés du glacier de Fée (altitude 3ooo™), du glacier du Rhône (altitude 2800™), ou sur le glacier de l'Aar inférieure, près de l'Abschwung (altitude aSSo"). » Confirmant ainsi les observations que j'avais faites à Saas-Fée, je dirai que, pendant les mois de juillet et d'août 1884, il est apparu autour du Soleil une couronne rougeâtre, mal visible de la plaine et dans les basses altitudes, qui ne devenait évidente et brillante que quand on s'élevait à 1000™, ou mieux à aooo™ au-dessus de la mer. » Je me permettrai d'inviter les aéronautes, qui auraient l'occasion de s'élever prochainement en ballon, à donner attention à ce phénomène, et à noter l'altitude à laquelle ils pourraient l'observer. » J'ai une petite correction à apporter à ma première Note. Je disais que le limbe central était d'un blanc d'argent; cela est vrai lorsque le Soleil est C. R., 18S4, 2" Semestre. ( T. XCIX, N° 9. ) 67 ( 424 ] bas sur l'horizon; mais, lorsqu'il est près du méridien, le limbe central, toujours très brillant, présente souvent des teintes bleuâtres très évidentes. )) Quant aux dimensions de la couronne, voici les mesures, d'approxi- mation peu serrée, que je puis donner; l'indécision des limites du cercle permettrait difficilement des chiffres plus exacts : Rayon, o 0 Bord interne du cercle ronge 7-10 Milieu du rouge 12-14 Bord externe du ronge 18-22 » Il n'y a rien là qui se rapproche du halo; c'est donc une couronne. Cette couronne n'est pas liée à l'état météorologique de l'air, dans ses couches inférieures. En effet, pendant les deux périodes où j'ai observé le phénomène, chaque fois que le ciel était serein, soit du 22 juillet au 4 aoiit à Saas-Fée, et du 18 au 25 août dans les Alpes bernoises, nous avons eu en Suisse tous les états météorologiques possibles. Je le montrerai en indi- quant les centres de minimum et de maximum barométriques sur l'Europe. Cyclones. Aulicyclones. 23 jniilet Nord de l'Europe. Suisse. 26 1' Moscou. Golfe de Gascogne. 28 » Holiande-Romc. Atlantique. 3o » Danemark-Turquie. France. 2 août Nord de l'Irlande. Alger. 5 » » Centre de l'Europe. 18 >i Angleterre. Hongrie. 20 " Prusse-Sardaigne- Atlantique. 22 » Sud de l'Adriatique. Mer du Nord. 24 ' Nord de l'Ecosse. Centre d'Europe. 25 .) Portugal- Norvège. Suisse-Irlande. » Avec des répartitions aussi différentes de la pression atmosphérique, nous avons été, en Suisse, sous l'iufltience de courants d'air venant alterna- tivement des quatre poinls cardinaux; nous avons été soumis successive- ment à des vents chauds ou froids ; nous avons été plongés dans un air successivement sec et humide ; nous avons eu la neige à la Furka, et le foehn à Grindelwald. Presque toutes les conditions météorologiques de la saison ont été reproduites, et cependant le phénomène a totijours été visible quand le ciel était serein. La couronne que je décris n'est donc pas liée à l'étal météorologique de l'air, dans ses couches inférieures du moins. » Il nous faut donc supposer qu'il existe un nuage de poussières, sus- ( ii25 ) pemlu dans les couclies supérieures de l'atmosphère, qui stationne sur le centre de l'Europe. D'après les observations de M. Jamiu [Comptes rendus, t. XCIX, p. 2f)o) et de M. Arcimis [Nature, t. XXX, p. Sa/j), ce nuage se serait étendu au moins jusqu'à Paris et Madrid; d'après les observations isolées, faites eu plaine par d'autres personnes et par moi-même, ce nuage planerait sur la Suisse depuis le commencement de l'été. " Quelle est la nature de ces poussières? Je ne me prononce pas. » Je sollicite l'attention des naturalistes, des physiciens et des voyageurs qui pénètrent dans les couches élevées de l'atmosphère, soit sur les mon- tagnes, soit en ballon, sur ce phénomène optique tout à fait extraordinaire, de l'avis de tous ceux qui l'ont observé. » P. S. — Hier 3o août et aujourd'hui 3i août, par un ciel serein d'une belle limpidité, la couronne est apparue évidente à Morges (altitude 38o™), mais d'un éclat beaucoup plus pâle que dans les montagnes; les teintes rou- geâlres sont à peine marquées. » TÉLÉGRAPHIE. — Sur l'établissement d'un télégraphe oplitptc entre l'île de la Réunion et l'île Maurice. Extrait d'une Lettre de M. Buidet à M. Faye. ■< Saint-Denis, le 5 août iSS^. « Un fait scientifique considérable vient de se produire à la Réunion, et M. Adam m'a chargé d'en donner les détails : >) Vous savez que l'année dernière M. Adam s'était établi sur la mon- tagne du bois de Nèfles, en vue de Saint-Denis, à une altitude de i loo'"; M. Adam avait choisi ce lieu parce qu'il pouvait transmettre immédiate- ment, par signaux optiques, les dépêches qu'il devait recevoir pour Saint- Denis. M. Adam arriva à la Réunion dans la dernière semaine du mois de juin et il s'empressa de monterau piton du bois de Nèfles, que, dans notre enthousiasme anticipé, nous. appelions déjà le pic Adam. » Six jours après, M. Adam redescendait ; ayant passé ce temps dans les nuages et convaincu que ce lieu de station n'était pas pratique, il l'aban- donnait résolument, et écrivait à Maurice, donnant des instructions pour braquer la lunette mauricienne sur le piton Lacroix, à Sainte-Rose, où il allait établir son poste d'observation. 1) L'avantage de ce nouveau poste est d'être plus rapproché de Maurice de 40''™; sa hauteur de 65o" permettait au rayon lumineux de passer à en- viron 100" au-dessus de l'horizon ; il y avait donc plus de chances qu'au piton du bois de Nèfles pour apercevoir la lumière de Maurice. ( 4^6 ) » En onze jours, une installation provisoire était faite sur le piton Lacroix, et la lunette braquée sur la direction du pic Vert à Maurice. » Les calculs de M. Adam furent si exactement faits que, dans la nuit du 12 au 1 3 juillet, on aperçut le feu de Maurice : il n'y avait pas eu de rectification dans la direction delà lunette du piton Lacroix de plus d'une minute de degré, et pendant deux heures on échangea des phrases entre Maurice et la Réunion au moyen de la lampe de pétrole; la communica- tion était établie d'une manière invariable, et M. Adam revenait le lende- main à Saint-Denis pour faire part au Comité syndical de son heureuse réussite, » Ils s'agissait alors de fonder nne Société pour aider les dix membres faisant partie du syndicat à mener cette grande entreprise à bonne fin; c'est à quoi nous nous occupons en ce moment. » M. Adam a relié le piton Lacroix, par les signaux optiques, à une sta- tion située à Saint-Benoît, où aboutit la ligne télégraphique qui transmettra à Saint-Denis les dépêches de Maurice, ainsi que cela a lieu maintenant. Quant à Maurice, il va établir sur la montagne du Pouce une station qui transmettra à Port-Louis les dépêches du pic Vert, auquel on ne parvient aujourd'hui que par piétons mettant douze ou quatorze heures pour y arriver. » Vous le voyez, cette grande conception, ce problème qui semblait ir- réalisable à tout le monde, est désormais un fait acquis; giâce à la persévé- rance d'un homme qui ne s'est laissé rebuter par aucun obstacle et dont l'intelligence a triomphé des difficultés qui entouraient celte entreprise, nos deux îles sœurs sont reliées aujourd'hui par la lumière et, dans trois ou quatre mois, alors que les cases en paille qui servent d'abri aux in- struments seront remplacées par des constructions plus solides, alors qu'un personnel instruit sera formé, nous échangerons des communications quotidiennes avec nos voisins. La séance est levée à 4 heures. J. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 SEPTEMBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président, à la suite de la Correspondance, prononce les paroles suivantes : « Mes chers Confrères, » Permettez-moi d'interrompre un instant vos travaux pour vous adresser quelques paroles qui recevront certainement votre assentiment unanime. » Notre illustre Confrère M. Chevreul vient d'entrer dans sa quatre- vingt-dix-neuvième année. Je saisis avec empressement cet anniversaire, où une année nouvelle vient de s'ajouter à sa longue et glorieuse vie, pour lui renouveler, au nom de l'Académie et en mon nom personnel, l'expres- sion des sentiments d'affection et de profond respect que nous lui avoDs dès longtemps voués. 1) Nous sommes heureux de constater aujourd'hui la continuation de la brillante santé de notre illustre doyen, dont la puissante organisation phy- sique et intellectuelle semble à l'abri des atteintes du temps. C. R., i884, 2° Semestre. {1. XCIX, N° lO.) 58 ( 428 ) » Nous pouvons donc avoir la confiance que, pendant de longues an- nées encore, nous aurons le bonheur de voir, chaque lundi, notre vénéré Confrère venir, avec l'exactitude dont il a toujours donné l'exemple, prendre dans nos séances la grande et glorieuse place qu'il y occupe depuis plus d'un demi-siècle, aux applaudissements du monde scientifique tout entier. » IM. Chevrecl remercie M. le Président et exprime sa reconnaissance de l'accueil affectueux qu'il a toujours rencontré au sein de l'Académie. CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la marche générale de la végétation dans une plante annuelle. Principes azotés et matières minérales; par MM. Ber- THELOT et André. « Après avoir défini (') la formation et la répartition des principes hy- drocarbonés dans la plante, il convient de parler des principes azotés. » Principes albumindides. — Le Tableau de la composition générale de la plante montre que ces principes, stationnaires au moment de la germi- nation, comme M. Boussingault l'a fait observer, s'accroissent ensuite ra- pidement, jusqu'à atteindre mille fois leur poids initial. Leur rapport au poids total du végétal ne varie cependant pas beaucoup (i4 à 9.1 cen- tièmes), jusqu'à l'époque de la floraison; il diminue ensuite et se réduit à 5 centièmes environ, au moment de la fructification et de la mort du vé- gétal : ce qui tient soit à la destruction partielle des composés azotés, soit à la formation prépondérante du ligneux. » Dans la plante privée d'inflorescence, la même cause détermine un écart plus grand encore, les albuminoïdes se réduisant à 3 centièmes. La proportion relative des albuminoïdes varie donc en sens inverse de celle du ligneux. Elle décroit aussi par rapporta celle des principes hydrocar- bonés solubles, celle-ci variant à peine pendant la végétation de la bour- rache. » "Venons à la répartition des albuminoïdes : (') Séance il u ■"'septembre 1884, !>■ 4^3. ( 429 ) RÉPARTITION DES PRINCIPES ALBUMINOÏDES. Plante séchée Plante sans Végétation. Floraison. Fructification. sur pieil. inllorescence. 2g mai. 12 juin. 7 septembre. 7 septembre. 7 septembre. Poids absolu. Feuilles o,253 0,191 o,453 o,4i5 0,486 Tiges 0,048 0,0235 o,65i o,43g 0,906 Racines o,oo3 o,o34 o,o43 0,078 0,093 Inflorescence. . 0,000 o,o56 i,586 o,683 0,000 Plante totale.. o,3o4 o,3o5 2,733 i,6i5 ' )495 Poids relatif [en centièmes], ' Feuilles 25,4 23,i 7,4 6,2 6,0 Tiges i3,4 6,5 2,6 3,i 2,6 Racines 8,2 6,6 1,9 2,8 2,0 Inflorescence... 0,0 18,8 10, 3 7,1 0,0 Plante totale. . 2,17 14,7 5,6 4j9 ^i^ » Cette répartition est très caractéristique; caries albuminoïdes se trouvent concentrés au début dans la feuille, siège des parties vertes et du travail de réduction qui fixe le carbone et les éléments de l'eau. Plus tard, ils se portent dans les inflorescences et dans le fruit, oîi a lieu le travail non moins actif de la reproduction ; tandis que dans les feuilles, où la vie diminue, la proportion relative de la matière azotée tombe au quart de ce qu'elle était d'abord. Cette diminution relative se fait d'ailleurs aussi dans la tige et dans la racine, à cause de l'accroissement des matières hydrocarbonées. » On peut même préciser davantage, en analysant séparément la tige et les pétioles, réunis dans les analyses précédentes. Nous avons trouvé en effet dans luie plante sans inflorescence (22 juin) : 3, 7 centièmes de principes albuminoïdes dans la tige et 6,7 centièmes dans les pétioles : les feuilles contenant 20, 5 centièmes. Dans les racines et les radicelles de la même plante la proportion des albuminoïdes était à peu près la même et voisine de 6 centièmes. Tous ces fints sont caractéristiques. .) 11 ne nous reste plus qu'à examiner les variations des matières miné- rales, solubles et insolubles, et leur répartition dans les diverses conditions de l'évolution végétale. » Sels de potasse. — Les sels organiques résultent de l'association des bases minérales avec les acides organiques, lesquels sont en général des ( /»3o ) produits d'oxydation, corrélatifs de la même fixalioii d'oxygène qui engendre l'acide carbonique et les azotates. Examinons comment ils varient et où ils se localisent. » D'après les Tableaux de la page/JoG, les sels de potasse, tirés du sol et des engrais, croissent avec la plante, depuis un quart de milligramme jus- qu'à 3^"' environ. n Leur proportion relative varie peu, de la plantule à la plante desséchée; car elle oscille entre 6 et lo centièmes. Le minimum répond à la plante privée d'inflorescence, c'est-à-dire à la prépondérance du ligneux. RÉPARTITION DES SELS DE POTASSE. Plante séchéa Plante sans Végétation. Floraison. Fnictificalion. sur pied. inllorescence. 29 mai. 12 juin. 7 septembre. 7 septembre 7 septembre. Poids absolu du potassium. gr er gr gr gr Feuilles o,o34 CjoSn 0,275 0,297 o,254 Tiges 0,028 o,o33 0,962 0,529 1,028 Racines o,ooi5 o,o34 o>079 o,i5i 0,102 Inflorescence... 0,000 o,oo85 o,48i 0,628 0,000 Plante totale. o,o585 o,ii25 ',797 1,600 ',379 Poids relatif du carbonate de potasse [en centièmes) . Feuilles 5,6 7,9 8,0 6,6 5,5 Tiges 12,0 i5,9 6,7 6,4 5,2 Racines 5,7 11,7 5,i g,o 3,8 Inflorescence... 0,0 5,o 5,4 11,6 0,0 Plante totale . 7,2 9,6 6,4 8,2 5,i » Les sels de potasse croissent en poids absolu jusqu'à la fructiBcation, et cet accroissement porte surtout sur la tige, siège principal de la for- mation du ligneux, et sur les organes de la fructification. Leur proportion relative a été trouvée maximum dans la lige et la racine, au moment de la floraison. Plus tard, ils tendent à se répartir également dans les diverses régions. La plante séchée sur pied a seule donné un excès dans les organes de fructification. Toutes ces relations sont essentielles au point de vue spécial de la formation des azotates, que nous nous proposons d'examiner bientôt. » Matières minérales insolubles. — Ces matières sont formées de silice, de piiosphate de chaux et de carbonate de chaux, ce dernier représentant ( /.3, ) les sels organiques détruits par l'incinéralioii. Le poiHs absolu de ces ma- tières va croissant dans la plante jusqu'à 3^' à 6^'' (Tableau, p. /ioG) ; leur proportion relative est voisine, en général, de lo centièmes à toute époque; leur répartition est donnée par le Tableau suivant : Feuilles Tiges Racines. . . . Inflorescence. Végétation. 29 mai. O, l32 0,026 o,oo3 0,000 Floraison. 12 juin. Fructification. •j septembre. Plante séchée sur pied. Plante sans inflorescence. 7 septembre. 7 septembre. Poids ribsolu. 0,091 0,019 0,037 0,021 Plante totale . 0,161 Feuilles i3,6 Tiges 7,3 Racines 18,2 Inflorescence ... 0,0 o, I 68 1,3,8 1,840 0,241 5,932 Poids relatif [en centièmes] 22,5 7,3 Plante totale . 11,0 5,4 7,0 6,8 8,3 8,6 ■5,4 1 1 ,8 1,270 0,582 o, 106 0,920 2,878 18,7 4,0 3,7 9.5 8,4 2,046 1,658 0,525 0,000 4,224 24.9 4,8 11,3 0,0 » Ainsi les matières minérales insolubles s'accumulent dans les feuilles et dans les inflorescences, de préférence à toutes les autres parties : ce qui s'explique en admettant que les feuilles sont le terminus de la circulation des liquides. La proportion relative de ces matières atteint le cinquième et jusqu'au quart du poids total des feuilles. Pour que les matières miné- rales insolubles arrivent jusque-là, il est nécessaire qu'elles soient trans- portées par les liquides sous forme de dissolution ou d'émulsion. Les réac- tions qui les soustraient à la circulation des liquides s'effectuent surtout dans les feuilles et les inflorescences. La quantité absolue des matières mi- nérales est d'ailleurs notable dans la tige; mais la proportion relative y est minimum, et tombe vers 4 centièmes au moment delà mort du végétal. Les racines, que leur contact avec le sol semblerait rendre éminemment propres à déterminer la fixation des matières insolubles, n'en renferment au contraire que le poids absolu le plus faible, si ce n'est dans la plante privée d'niflorescences. Au point de vue relatif, la proportion de ces ma- tières dans la racine a été trouvée la plus grande au début, la plus petite au moment de la mort du végétal. » 432 ALGÈBRE. — Sur la résolution générale de l'équalion linéaire en matrices d'un ordre quelconque. Note de M. Sylvester ('). « C'est dans \es Lectures, publiées en 1844, que pour la première fois a paru la belle conception de l'équation identique appliquée aux matrices du troisième ordre, enveloppée dans un langage propre à Hamilton, après lui mise à nu par M. Gayley dans un très important Mémoire sur les matrices dans les Philosophical Transactions pour 1837 ou i858, et étendue par lui aux matrices d'un ordre quelconque, mais sans démonstra- tion; celte démonstration a été donnée plus tard par feu M. Ciifford (voir ses œuvres posthumes), par M. Bucklieim dans le Matliematical Messenger (marchant, comme il l'avoue, sur les traces de M. Tait, d'Edimbourg), par M. Ed. Weyr, par nous-mème, et probablement par d'autres; mais les quatre méthodes citées plus haut paraissent être tout à fait distinctes l'une de l'autre. )i Par le moyen d'une chaîne de matrices couplées (disons N), opérant non pas sur une matrice générale, mais sur une matrice jc (disons du degré w) d'une forme spéciale suivie par un autre opérateur V qui aura l'effet de réduire la matrice du degré w de ^x (dont les éléments sont des fonctions linéaires des éléments de x) à une forme identique à celle de x, il est facile de voir qu'à l'opérateur composé VN on peut faire corres- pondre une matrice d'un ordre quelconque non supérieur à q*, et c'est ainsi virtuellement que Hamilton, à cause d'une transformation qu'il effectue sur l'équation linéaire générale, est tombé dans ses Lectures sur la matrice du troisième ordre, et ce n'est que dans les Eléments publiés en 1866 (après sa mort) qu'on trouve quelque allusion à l'équation identique pour les matrices du quatrième ordre. » On pourrait nommer l'opérateur composé VN, pour lequel l'équation identique est d'un degré moindre que co-, nivellaleur qualifié, mais il est es- sentiel de remarquer que ces opérateurs ne posséderont pas les propriétés analogues à celles des matrices que possèdent ces nivellateurs purs dont il est question dans ma méthode. Comme exemple d'un nivellateur qualiBé, on pourrait admettre que le a; (matrice du deuxième ordre), sur lequel opère le N, aura son quatrième élément zéro, et que l'effet du V sera d'abolir le quatrième élément dans Na;, où l'on peut supposer (et cette supposition est, (') Suite de la Communication du 1°'' septembre, p. 4o9- ( 433 ) dans son essence, à peu près identique à la méthode des vecteurs de Hamilton) que le premier et le quatrième élément de x sont égaux, mais de signes contraires, et que l'effet de V est de substituer dans la matrice du second ordre N(a;) la moitié de la différence entre le premier et le qua- trième élément au lieu du premier et, au lieu du quatrième, cette même quantité avec le signe algébrique contraire. » Evidemment un tel opérateur donnera naissance à une matrice et sera assujetti à une équation identique du troisième ordre. Avant de conclure, pour convaincre de la justesse de la formule importante i[(P')'P'-4(P',P)-]-i v/nr('), applicable au cas d'un nivellateur du second ordre à quatre couples de matrices, il sera bon d'en donner une démonstration parfaite a posteriori, ce qu'une transformation légitime rend très facile à faire. Remarquons que le déterminant du nivellateur ( ' ) Pour rendre intelligible cette formule, il est nécessaire Je dire que l'expression i[(p'7p^-4(p'.pn, donnée dans la Note du 21 juillet (p. 1 17), a besoin d'une correction (dont je pensais avoir fait menlion dans le texte) : il faut lui ajouter la racine carrée d'un contrariant connue du quatrième degré (appartenant aux Aewx formes associée.';], laquelle sera une fonction ration- nelle des éléments des matrices du nivellateur. Pour le cas d'un nivellateur à quatre couples de matrices, c'est la racine carrée du produit de I et I', les discriminants des deux formes associées ])rises séparément; en nommant les quatre matrices à gauche a b c d la racine carrée de I sera égale au déterminant a' b' a " b" a" b'" c léter a d' c ' d" c'" d'"'' b c d a' b' c' d' a" b" c" d" 1 a'" b'" c'" d"' qu'on peut nommer le développant de ces quatre matrices; de même la racine carrée de 1' sera égale au développant des quatre matrices correspondantes à droite, de sorte que le terme irrationnel dans la formule pour le nivellant à quatre couples de ma- trices est égal au produit de ces deux développants; dans le cas général, la partie relati- vement irrationnelle de la formule pour un nivellant sera égale à la somme de tous les pro- duits de développants accouplés qu'on peut former en combinant quatre à quatre, ensemble, les couples de matrices qui en dépendent. Dans le cas où le nivellateur contient moins de quatre couples, la racine carrée disparaît entièrement de la formule pour le nivellant. Je nommerai P'. P et (P')^P-, &, et â^ respectivement. ( 434 ) du second ordre > , ( ) ^ C 6st le déterminant de la matrice suivante : ^^ c a ^ ' -j h lacL Ica la^j Icfi Iba. Ida ib^. idÇi la-j Icy la^ lc5 Ib'j Idy lb8 Idà laquelle contiendra dans le cas supposé i44 termes, puisque chaque 1 comprend 4 produits : mais, sans perdre en généralité, on peut prendre une forme de nivellateur dont le déterminant ne comprendra pas plus de 24 termes; car il est facile de démontrer que, si aux 4 matrices de gauche on substitue 4 fonctions linéaires quelconques, pourvu que sur les 4 de droite on opère une substitution contragrédiente à la substitution précédente, la valeur du déterminant ne subira nul changement. On peut donc supposer que les 4 matrices de gauche sont 10 01 00 00 00 00 10 01 respectivement, et, si la formule est vérifiée dans cette supposition (vu que les contravariants des deux quantics associés ne sont pas affectés par les sub- stitutions contragrédientes opérées sur les deux systèmes de matrices), elle sera non pas seulement vérifiée^ mais absolument c/emoniree pour les va- leurs parfaitement générales des deux systèmes. ) Avec ces valeurs des matrices gauches, la matrice écrite plus haut, / a/3 a' fi' a,fi, ââ\ , . , , . , . { en prenant ' ' ' _'_ pour les matrices a droite, devient V ^ 7S y'â' y,â, yàj^ a. a, P [3. a' « P' P â 7. â o^ i 7 l' 1 dont je nommerai le déterminant Q. » De plus, le quantic à gauche deviendra xt—jz, et le quantic à droite («d - P7).r^+ (âô - J.y)t^ + {àè' - [-^'-nr-hiu^â, - ft,yô^' -(-(l .2)a7 4-(3.4)s< + (l .'5){xZj -h {2..li)jt-h{l .4)^.7+ (2.,^)/=, ( 435 ) où ( t . a) = aà' + oV - /3y' - /S'y (3. /, ) = a, d^ + ô^ â - /5, y - y, ^, Donc Sr, = (âc? 4- «a - fiy - ^y) _ («'ô, + «, 5'- /5'y, - /3,y'), {Sr, = («â + âa - /3yj- ^y)^ + {a'o\ -^ «, 5' - /3'y, _ |3, y')^^ + 2(«a - /3y)(a§ - py) + 2{c^.' à' -Ji'Y){a, 5, - jS^/,) - («^'+ oV- Py'- /3'7)(a, a:_+ o^a_- /3.y - ^y.) - (a^, -h^a, - /3y, - /3,y)(«'c? + §'â - /3'y - ^y') et y/l.I' (pris avec le signe convenable) sera le déterminant de la matrice a /3 y 5 «' /5' y' c?' a. r^i 7. ^. a ^ y ^ En faisant les multiplications nécessaires, on trouvera que i2r,-&;-v/rr=2Q, ce qui démontre l'exactitude de la formule donnée pour un nivellaleur du deuxième ordre à quatre couples de matrices. » D'ici à peu de temps, j'espère avoir l'honneiu' de soumettre à l'Aca- démie la valeur du déterminant du nivellateur du troisième ordre à trois couples de matrices. Pour présenter l'expression générale de ce détermi- nant pour inie matrice d'un ordre et d'une étendue quelconques (' ), il fau- drait avoir une connaissance des propriétés des formes qui va beaucoup au delà des limites des facidiés humaines, telles qu'elles se sont manifestées jusqu'au temps actuel et qui, dans mon jugement, ne peut appartenir qu'à l'intelligence suprême. » Posl-scrijjtuin. — Qu'on me permette d'ajouter une petite observa- tion qui fournit, il me semble, une raison suffisante a priori pour le signe ambigu du terme y 11 qiù entre dans la formule donnée pour (' ) C'cst-à-dirc iiour résoudre i"o(]u;ition linéaire en matrices dans toule s;i généralité. C. K., i84, 2- Sentscre. (I. X.C1X, N° 10.) ^9 ( ^136 ) un nivellant (c'esl-à-diro déterminant d'un nivellateiir) du deuxième ordre. » Les déterminants d'un nivellateur et de sou ron/f/^iie étant identiques en signe algébrique tout autant qu'en grandeur, ce n'est pas dans cotte direction qu'on peut chercher l'origine de l'ambiguïté. » Mais, si, en se bornant aux matrices correspondantes d'un nivellateur de ta même espèce, c'est-à-dire à main droite ou à main gauche du sym- bole ( ), on échange entre eux, dans chacune de ces matrices, le premier terme avec le quatrième et le deuxième avec le troisième, on verra facilement que le nivellant et en même temps les deux qumitics associés resleni absolu- ment sans altération; mais, si l'on exécute l'une ou l'autre de ces substitu- tions séparément, alors, tandis que les deux quantics associés restent con- stants, le nivellant (quand son nivellateur possède plus de trois couples) subira un changement de valeur (et, pour l'une et l'autre substitution, le même changement), de sorte que pour les quatre positions qu'on peut assi- gner simultanément aux éléments des matrices de la même espèce sans changer en rien les quanlics associés, le nivellant aura deux valeurs distinctes. Voilà, il me semble, l'explication suffisante et la véritable ori- gine de l'ambiguïté dont il est question. » A peine est-il nécessaire de remarquer qu'on peut faire 4 autres dis- positions semblables et simultanées des matrices à l'un ou l'autre côté du symbole ( ), dispositions qui donneront naissance à des nivellants identiques en valeur avec les deux dont j'ai parlé (c'est-à-dire deux à une valeur et deux à l'autre), et pour lesquelles les deux quantics associés seront sans autre changement que celui du signe algébrique. » En combinant les a/j dispositions semblables des matrices d'un côté d'un nivellateur donné avec les 24 de l'autre côté, on obtiendra im système de 576 nivellaleurs corrélatifs dont les déterminants ne prendront que 3 paires de valeurs; de plus, les deux valeurs d'une quelconque de ces paires seront les racines d'une équation quadratique dont les coefficients seront des contrariants rationnels et entiers d'une des trois paires de formes quadratiques; mais le discriminant de ces ^trois équations sera le même certainement quand les nivellateurs du système seront formés avec quatre couples de matrices et probablement quel que soit le nombre de ces couples. Quand ce nombre est moindre que 4, le discriminant de ces trois quadra- tiques devient nul pour toutes les trois. » ( 437 ) !»IEMOIRES PRESENTES. AÉROSTATION, — Sur la direction des aérostats. Note de M. Dcroy de BRCiGx^tc. (Renvoi à la Commission des aérostats.) « L'essai remarquable du 9 août a fait entrer la navigation aérienne dans une phase nouvelle pour le public ; on peut regarder comme prochaine la solution dont on avait, à tort, désespéré. Mais le problème reste et res- tera longtemps difficile, et il importe de Ji'omeltre aucun des éléments de solution déjà acquis. » Le résultat dépend de deux conditions principales, qu'il convient de ne pas séparer l'une de l'autre : accroître la puissance du moteur et dimi- nuer la résistance de l'air. » Les savants auteurs de l'essai du 9 août paraissent s'être appliqués surtout à fortifier le moteur, et ils ont atteint à cet égard une amélioration importante. Ils n'ont pas oublié la seconde condition du problème, la forme de leur aérostat en fait foi; mais ils n'ont pas utilisé (peut-être ne l'ont-ils pas cru encore possible?) tout ce dont ils disposaient pour dimi- nuer la résistance. » L'une des conditions qu'ils se sont attachés à remplir était celle-ci .- « Rapprochement des centres de traction et de résistance pour diminutr » le moment perturbateur de la stabilité verticale. » » Celle précaution est bonne assurément pour la stabilité; c'est peut- être parce qu'elle n'était pas assez complètement prise que MM. Renard et Rrebs ont éprouvé, « à plusieurs reprises, des oscillations de 2° à 3° d'am- » plitude, analogues au tangage ...» [J'ai annoncé, dans un travail dont il a été rendu compte à l'Académie (9 novembre 1874), que cet effet se produirait, avec les formes d'aérostats habituelles, dés que l'on atteindrait une vitesse importante]. Mais, à moins de bourrasque, cet effet de tangage ne saurait être que gênant, et pas dangereux ; le grand défaut de la déni- vellation de l'aérostat est d'augmenter beaucoup la résistance. » Un calcul très simple, publié il y a dix ans, et au sujet duquel il ne saurait y avoir de dissentiment notable, montre que la résistance de l'air à la translation de l'aérostat est proportionnelle au cube du sinus de l'angle d'incidence du veut relatif. Par conséquent, pour les petits angles, que l'on ( 438 ) .idopte avec raison, une variation d'angle de 2'* à l\" double ou triple (en- viron) la résistance. Voilà un obstacle ci pilai qu'il ne faut pas perdre de vue. » Voilà pourquoi il importe beaucoup, non pas seulement de rapprocher, comme on l'a fait, les centres de traction et de résistance, mais de les faire coïncider tout à fait. C'est là, je crois, la condition qu'il conviendrait de s'imposer princi|)alement à l'avenir. Jusque-là, on négligerait d'écarter 1 obstacle le plus important et l'on s'exposerait à des mécomptes. » Cette construction présente des difficultés, mais elle n'arrêterait pas un constructeur habile; si l'on hésite à la tenter pour un seul aérostat, on la trouvera beaucoup plus aisée avec deux aérostats parallèles. J'en ai donné l'indication dans une Note, remise l'année dernière à l'Académie pour le concours du prix Penaud. » En réalité, ce genre de construction éloigne moins par une difficulté réelle que par l'accroissement inévitable du poids mort. Cet inconvénient, selon moi, serait hors de proportion avec l'avantage. On ne peut le dé- cider que par un essai sérieux. » Je crois que, avec la précaution de construction dont il s'agit, l'aé- ronautfque serait déjà entrée dans une phase pratique, à l'aide seulement des moteurs beaucoup moins parfaits connus depuis quelques années.» M.Ch. Fiesse adresse un Mémoire intitulé : « Projet d'un aérostat propre à la navigation aérienne ». (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. V. Daymard soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre : « Mémoire sur de nouvelles courbes servant à représenter et à mesurer la stabilité statique des navires sous toutes les inclinaisons pos- sibles ». (Commissaires : MM. Resal, Maurice Lévy, de Jonquières.) M. le Secrétaire perpétuel signale une nouvelle série de Communications relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) ( 439) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Mémoires de l'Académie de Stanislas pour l'année i883. ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planète Boielly Cm^,, faites à l'Observatoire cl' Alger ; par M. Cii. Trépied. Communiquées par M. Mou- chez. Ascension droite. Déclinaison. Étoiles ■^m^. — ^^ ^ - — . ■ Dates. de Log. Log. 1884. comp. Gr.indeiir. Planète — -^ . fact. par. Planète — j^- . fact. par. m s , it Août 2g a 11,0 —2. 6,97 8,266,, — 5-43,7 0,818 3o a a —2.59,44 8,74?. —11.53,1 0,818 Sept, i c 9,0 +7.29,73 9,000,, — 4-25,2 0,818 Positions des étoiles de comparaison. Etoiles Dates. de Ascension droite Réduction Déclinaison Réduction 1884. comparaison. moy. 1884,0. au jour. moy. 1884,0. au jour. Autorité. h m s s u ' " " Août 29('). a Anonyme. 22.87.12,61 -1-3,64 —11.24. 6,8 -H25,2 Comp. équat. avec 70 Vers. 3o... ai » -t-3,64 » -1-25,2 » 3o... fi 70 Veiseau. 22.42.24,01 -f-3,63 — 11. 10. 2,5 -1-25,2 SevenYcar's Catalogue. Sept. I... c LainontSgig. 22.25. 2,47 4-3,66 — 11.42.42,1 -(-25, i Lamont. Positions apparentes de la planète. Nom tire Dates. Temps moyen Ascension droite Déclinaison d» 1884. d'Alger. apparente. apparente. comp. h m s li m s o , n Août 29 1 1 .52.46 22.35. 9,28 —i 1 .29.25,3 i5: i5 3o II. 22.1 3 22.34.16,81 —11.35.34,7 7-7 Sept. 1 10. 5g. 8 22.32.35,86 —11.46.42,2 4'4 » Grandeur estimée de la planète : 11, 5. » ( ' ) La comparaison, faite le 3o août, de l'anonyme a du 29 et du 3o avec b 70 Verseau a donné n — b ^= — 5"'ii%39 — i4'4'>2. Nombre de comp. 10:10. ( 44o ) ASTRONOMIE PHYSIQUE; — Observations des lâches et facules solaires, faites à l'Observatoire du Collège romain pendant le deuxième trimestre de 1884. Note de M. Tacchixi. « La saison a été favorable aux observations, comme dans le trimestre précédent. Pour les taches et les facules solaires, le nombre des jours d'ob- servation a été en effet de 26 en avril, 27 en mai et 27 dans le mois de juin 1884. Voici les résultats : Fréquence ' , — , ". ' Grandeur relative • relative des jours „, ^ ,^ Nombre 1884. des taches, sans taches. des taches, des facules. de taches par jour. Avril 3i,88 0,00 i4o,8i 85,97 6,11 Mai 22,60 0,00 iio,i5 76,67 6,22 Juin 18,06 0,00 42>3o 80,45 5,33 » Après le maximum de fréquence de la fin du mois de mars, les taches solaires ont augmenté de nouveau pendant les premiers jours d'avril; on a ensuite observé un mmimum vers le milieu du mois; puis, le nombre a augmenté rapidement, de sorte qu'on a eu, dans le reste du mois, le maximum du trimestre, tant pour le nombre que pour l'extension des taches. Dans les mois de mai et juin, on pourrait dire que les taches ont progressivement diminué, et les moyennes sont inférieures à celles du tri- mestre précédent. Quant aux facules, même dans celte période, elles pré- sentent une augmentation, alors que les taches diminuent. Pas un jour sans taches, ou avec des trous seulement. Quoique la diminution des taches soit sensible, surtout en juin, le nombre et l'extension moyenne pen- dant ce trimestre nous aiitoriseiit à conclure que la période exceptionnelle, qui a commencé en octobre i883, a continué encore pendant le deuxième trimestre de 1884. » GÉOLOGIE. — Nouvelle contribution à lu question d'origine des phosphates de chaux du sud-ouest de la France, Note de AT. Dieclafait, présentée par M. Berthelot. « L'explication que j'ai donnée de l'origine et du mode de formation des phosphorites des plateaux calcaires du sud-ouest de la France fait in- tervenir, sinon comme cause nécessaire, au moins comme cause très pro- bable, l'action d'eaux salines d'âge tertiaire, analogues ou même identiques ( 14' ) à celles des lagunes de la période moderne. On m'a objecté que, pour le sud-ouest de la France et notamment le Tarn, il est impossible de faire appel à cette cause, puisque tous les géologues admettent que j,i mais les mers tertiaires n'ont recouvert les régions à phosphorites du sud-ouest. Je tiens cette opinion géologique pour erronée, et voici pourquoi : depuis près de quinze ans j'ai fait connaître un ensemble de résultats géolo- gico-chimiques qui conduisent à cette conclusion que les substances sa- lines (gypses, sel gemme, etc.), existant dans l'écorce de notre globe, sont des produits purs et simples d'évaporation d'eaux de mers accidentellement isolées des océans. Si ces substances salines ont l'origine que je leur as- signe, la mer est venue partout où l'on trouve aujourd'hui des dépôts sali- féres. Or, c'est le cas pour les régions à phosphorites du sud-ouest de la France. Ainsi, à Varen, sur le bord de l'Aveyron, non loin de la région à phosphorites du Tarn, il existe d'importants dépots de gypse qu'on avait toujours rapportés au trias; mais, eu 1874 [Bidl. de In Soc. géolog. de France), M. Perron montra qu'ils appartenaient à l'ère tertiaire. J'ai visité cette région, et partout il est facile de voir que ces gypses sont intimement liés à des dépôts renfermant des débris de Paléothériums, ce qui met les gypses du Tarn sur l'horizon de ceux de Paris. Les gypses de Varen ne sont pas, du reste, tant s'en faut, les seuls qui, dans ces régions du sud- ouest, appartiennent à l'ère tertiair»e : ceux de Salle, de Lavaurette, de Servanac, de Vindruc, de Cordes, des environs de Castelnaudary, etc., etc., sont du même âge, et leur association est la même. Il n'est pas douteux, dès lors, que, vers l'époque de l'éocène supérieur, il n'y ait eu, dans toute la région qui nous occupe, une extension considérable des eaux des mers. Ces mers ont subi dans le sud-ouest, comme partout à l'époque tertiaire, des déplacements nombreux et très étendus qui ont déterminé la form.ition de lacs et d'étangs salés : ceux-ci, à leur tour, en s'évaporant, ont aban- donné les gypses et les autres produits nombreux et spéciaux qui accom- j)agiient toujours les gypses d'origine marine. » Les eaux salines et concentrées des lagunes ont joué un double rôle dans la production des phosphorites: d'abord elles ont attaqué les roches calcaires beaucoup plus énergiquement que ne l'aurait fut de l'eau ordi- naire; en second lieu, elles ont apporté directement de l'acide phospho- ri((ue, puisque, comme je l'ai établi, il se concentre encore aujourd'hui dans les boues et les eaux des lagimes du délia du Rhône. Rhiinten uit, si, comme je l'admets, les gypses du sud-ouest sont bien des produits d'éva- poralion d'eaux marines, il par.ùl difficile que ces eaux n'aient pus laissé ( 4i2 ) quelques traces de produits organiques marins, ne fût-ce que parmi les f'oraminifères. En attendant les faits géologiques qu'une observation plus attentive pourra révéler, j'ai appliqué aux gypses d'eau douce du sud-ouest la méthode chimique qui m'a permis d'identifier les gypses tertiaires du midi de la France et du bassin de Paris avec ceux qui se forment encore aujourd'hui en abondance sous nos yeux dans les lagunes et les marais sa- lants du littoral méditerranéen. » J'ai montré que les substances qui accompagnent toujours les gypses et les sels d'origine marine sont, en particulier, la lilhine, la strontiane, le manganèse, le zinc, le cuivre et l'acide borique. )) Lilhine. — En traitant i^"" de gypse tertiaire du Tarn par un peu d'eau et évaporant après filtration, on obtient un résidu qui donne d'une façon nette le spectre de la lithine. Quelques centigrammes de la marne qui ac- compagne ce gypse, traitée directement dans le briileur, donnent brillam- ment le spectre de la lithine. C'est là un caractère tout à fait spécial des boues des marais salants. » Strontiane. — Il suffit de o^', 02 de gypse du Tarn pour faire appa- raître d'une façon nette le spectre de la strontiane. » Manganèse. — Le manganèse s'est tellement concentré dans les gypses et les marnes gypseuses du Tarn que, pour le reconnaître, même par ses réactions ordinaires, il n'est pas nécessaire d'employer plus de o^'", 1 o de substance, et encore ce n'est pas là une lin)ite inférieure. » Zincetcmvte. — En employant les méthodes décrites dans mes Mémoires sur le cuivre et le zinc, on obtient, en partant de So^"^ de gypse et de marnes, un petit précipité qui renferme assez de cuivre et de zinc pour permettre de faire apparaître plus de dix fois, et chaque fois pendant plus de trente secondes, les spectres absolument brillants du zinc et du cuivre. » Acide borique. — Les gypses et les marnes gypseuses du Tarn renfer- ment de l'acide borique facilement reconnaissable par la méthode de l'hy- drogène et par l'analyse spectrale. » Les faits précédents sont, on le voit, jusque dans les détails, iden- tiques à ceux que j'ai fait connaître comme spéciaux aux dépôts et aux marnes salifères des mers modernes. J'en conclus, dès lors, que, selon toute probabilité, les gypses du Tarn et du Sud-Ouest sont, comme ceux du midi de la France et du bassin de Paris, des produits d'évaporalion d'eaux marines. » L'ensemble des résultats qui viennent d'être exposés entraîne deux conséquences aussi précises qu'importantes au point de vue de la ques- ( 443 ) tion pratique des [ihosphoriles : i" Si le creusement des cavernes à plios- phorites et le dépôt; des phosphorites se sont produits avei- l'intervention nécessaire d'eaux de lagunes |)lus ou moins salines, d'âge tertiaire, on ue devra rencontrer de pliosphorites que dans les terrains calcaires recouverts ou qui ont été recouverts par des dépôts tertiaires. La présence possible de jihospliorites dans un terrain calcaire com[)act ne seia donc plus, en au- cune fnçon, une question d'allitudc absolue par rapport au niveau des mers actuelles; comme on l'admet aujourd'hui, ce sera, avant tout, une question de position relative des calcaires à pliosphorites par rapport aux terrains tertiaires. Quand on aura trouvé un calcaire crevassé, contenant des jjoches, etc., etc., il faudra rechercher d'aliord si ce terrain est ou a été dominé par des terrains tertiaires de l'âge de l'éocène supérieur, ensuite s'assurer, par une analyse, si la roche calcaire est suffisamment riche en phosphates; ces deux points résolus par l'affirmation, on aura à peu près la certitude d'être dans une région à phospliorites. 2° Les gisements de phosphorites counus, particulièrement en France, ne constituent qu'une minime partie de ceux qui existent, puisque les terrains qui les renferment ne représentent qu'une très faible portion de ceux qui, d'après les conclu- sions formulées plus haut, doivent eu contenir. » ÉCONOMiiî nuUALE. — Influence de la j)utpe de dijjusion sur le lait de vache. Note de MM. A. Axdoitakd et V. Dézainay, présentée par M. Berthelot. « Douze vaches ont été successivement mises en expérience. Sur ce nombre, cinq ont obstinément refusé la pulpe. Les autres ont été tenues en stabulation permanente, afin d'assurer la légularité de leur alimentation. Leur nourriture a été pesée avec exactitude et le lait, soigneuseau nt mesuré chaque jour, a été analysé peu d'heures après son émission. )) L'alimentation comportait, avec la pulpe et le foin nécessaires, une cer- taine quantité de son, de trèfle, de jarosse ou de rutabaga. Eu outre, nous nous soiiimes efforcés de conserver jusqu'à la fin la même valeur nulritive à la ration quotidienne. » Après analyse des produits employés, nous avons admis le rempla- cement de la pulpe par les fourrages verts précités et par le rutabaga, à poids égal, comme expression approchée de la vérité, pour simplifier les soins donnés aux animaux. a Première série. — Une seule vache, de race nantaise, âgée de 7 ans et saillie le 23 novembre i883, forme cette série. G. r.., 1884, 2- Semesire. (T. XCIX, N» 10) 6o ( 444 ) » La pulpe dont elle a été nourrie était de l'iibricaiion récente. Elle a été donnée à doses comprises entre iS'^s et 63''« par jour, pendant trois mois consécutifs, concurremment avecdu rutabaga, du son et du pain de bonne qualité. )) Sous son influence, le rendement en lait a augmenté des f^ du ren- dement initial; la proportion du beurre a monté de 6,74 pour 100 du poids primitif; celle du sucre, de 11,86 pour 100 du même poids. » La caséine et l'acide phosphorique n'ont pas sensiblement varié; mais l'animal pesait, à la fin de l'ej^périence, i8''s de plus qu'au commencement, soit un gain d'environ 5 pour 100 de son poids primitif. » Comme revers à ces avantages, nous constatons que le lait avait une saveur peu agréable et qu'il présentait une grande tendance à la congéla- tion spontanée. » Deuxième série. — Trois vaches de race nantaise, âgées de 6 et 12 ans, saillies toutes trois au cours de l'expérience, reçoivent chaque jour, en outre du foin et du son donnés à la précédente, un poids de pulpe crois- sant de lô''"'' à 45''^i plus la quantité de jarosse nécessaire pour compléter ce dernier poids, quand il n'est pas atteint par le premier aliment. » Le Tableau ci-après résume les résultats obtenus : Moyennes des expériences de la 2'= série. Traites Acide Pulpe, moyennes, phosphorique. Beurre. Caséine. Sucre. Vache n° 1. 1"= semaine o 6,68 0,25-2 4)^7 3, -26 5, 17 2° » i5 7,86 0,258 5,81 3,19 4>8o 3° » 3o 8,10 0,244 5,22 3,12 4j9'ï 4° » 45 7*96 0,255 5,52 3,22 4>82 5= » o 8,39 0,252 t),'jo 3,25 4)9o Vache n" 2. i'" semaine o 7,68 0,266 4)^6 2,9g 5, 11 2' . i5 8,18 0,235 4,56 2,88 4,74 3° ■> 3o 8,o3 9>236 4>37 2,78 4jtf5 4° • 45 8,i4 (j,236 4'7o 2,80 4>t'4 5° » o 8,21 0,226 SjCj 3,02 4j73 Vache n" 3. !'■" semaine o 4>43 0,1'j^ 5,32 3,82 5,o3 2° » i5 4'^'^ 0,278 5,24 3,5o 4>96 3° ' 3o 5,61 0,260 5,2g 3,23 4)74 4« . 45 4,96 0,261 5,33 3,84 4,74 5° » o 4>96 0,263 6,43 3,77 4>83 ( 445 ) » Comparées dans "leurs plus grands écarts, les traites moyennes ont augmenté : Pour 100. Poiirle n" 1, de 82,78 de la traite primitive Pour le n" 2, de i3,93 » Pour le n° 3, de 26,63 » » La proportion du beurre s'est accrue : Pour 100. Pour le 11" 1, de 37,68 du poids initial Pour le n" 2, de 8)79 ' Pour le n' 3, de ao,8tî » » La caséine et l'acide pliosphoriqne ont faiblement oscillé autour du chiffre de la première semaine, avec une légère tendance à la baisse. M Quant au sucre, il a diminué dans la mesure suivante : Pour 100. Pour le n" 1, de 7>70 <^u poids initial Pour le n" 2, de 10,1 3 » Pour le n" 3, de 6,(i » » La saveur du lait est toujours défectueuse; mais ce défaut est peut- être un peu moins prononcé que dans le premier cas. » La discussion des résultats constatés nous conduit aux conclusions suivantes : i> 1° La pulpe de betterave, obtenue par diffusion et conservée en silo, aug- mente la sécrétion lactée des vaches, dans une proportion généralement élevée, qui varie avec les aptitudes des sujets et avec la nourriture complé- mentaire qui leur est donnée. » 2" Elle augmente également la quantité du beurre contenu dans le lait, sans paraître nuire à sa qualité. , 1 » y Mais elle a le double inconvénient d'altérer la saveur et d'accélérer la coagulation spontanée du lait, lorsqu'elle est administrée à haute dose et sans un correctif tel que celui des fourrages verts. )) 4° Toutes les substances alimentaires facilement fermentescibles pré- sentent vraisemblablement les mêmes défauts et doivent être écartées le plus possible du régime des vaches laitières, lorsque le lait est destiné à être consommé en nature. « 5° Elles sont au contraire avantageuses pour l'engraissement du bétail et pour l'industrie du beurre. » ( i'.6 ) MÉTÉOROLOGIE. — Siti' les couronnes solaires. Note île M. L. Tiiollox, présenlée |)ar M. Mouchez. « Au sujet des études fort intéressantes faites en Suisse à de grandes altitudes par M. Fore), sur des couronnes solaires [Comptes rendus, ii août et i" septembre 1884), je crois devoir rappeler une Note sur le même sujet, que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie dès le mois de mars [Comptes rendus du ^4 m;u's i884)- M. Forel n'avait pas connaissance de cette Note, ce qui augmente évidemment la valeur de ses observations et coubrme d'autant mieux celles que nous avons faites à Nice. Il suffit de comparer les descriptions pour reconnaître l'identité du phénomène. Ce n'est point un halo, mais bien une couronne, c'est-à-dire un effet de diffrac- tion produit soit par de fines poussières, soit par de légères bruujes se maintenant dans les régions élevées de l'atmosphère. » Il est bon d'ajouter que depuis la fin de l'automne jusqu'au commen- cement de juillet, époque où j'ai quitté le mont Gros, je n'ai pas vu une seule fois le Soled sans auréole. Les colorations caractéristiques de la cou- ronne étaient d'autant plus netics que le ciel était plus pur. Je suis certain qu'd n'y avait rien de semblable à Nice les années précédentes. Ce qui me permet d'être aussi affirmatif, c'est que la nature même de mes recherches scientifiques m'a fait depuis longtemps contracter l'habitude d'observer le ciel dans le proche voisinage du Soleil. C'est grâce à cette habitudeque nous avons vu en plein jour la grande comète de 1882 au mont Gros, et Vénus au Pic du Midi. C'est grâce à elle que je puis dire aujourd'hui, sans crainte de me lrom|)er, qu'il y a eu cette année, à Nice, un changement très notable et qui semble permanent dans l'état de l'atmosphère. Il y aurait un grand intérêt scienlifique à vérifier si ce changement affecte toute l'atmosphère terrestre; aussi je ne puis que m'associer au vœu de M. Forel de voir les aéronautes de tous les pays diriger leur attention de ce côté. » J'ai déjà reçu un certain nombre de lettres qui toutes confirment nos observations de Nice. Quand les documents seront plus nombreux, j'aurai l'honneur d'eu soumettre l'analyse à l'Académie <>. VaI ) MÉTÉOROLOGIE. — Observation ({'1111 bolide dans la soirée du 5 septembre. Note de M. L. Jaubeut. « Vendredi 5 septembre, à io''5" du soir, nous avons aperçu de l'ob- servatoire populaire du ïrocadéro un magnifique bolide. Il est parti de Z, d'Andromède, a passé près de t de Pensée, puis dans le voisinage d'e et d'à de la Girafe, puis entre y du Dragon et a de la Grande Ourse, et il a disparu derrière un nuage au delà de Mizar. Il a décrit, dans le cours de celte trajectoire de plus de 200°, quelques légères sinuosités. D'un magni- fique jaune d'or avec une légère teinte verdâtre, sa lumière a atteint son maximum entre •/. du Dragon et S de la Grande Ourse. La partie de sa tra- jectoire, depuis la Girafe jusqu'à sa disparition, est restée illuminée pen- dant près de trente secondes, malgré la brillante lumière de la pleine Lune. » M. IIospiTALiEit, à l'occasion de la proposition, faite par M. d'Abbadie, d'adopter le mécjiste pour représenter le quart du méridien terrestre ou dix n)ille kilomètres, propose de prendre pour uiiilé de longueur le nuga- mètre, égal à un million de mètres ou mille kilomètres, afin de se conformer à la nomenclature des multiples et des sous-multiples emj)loyée aujourd'hui par les électriciens. La séance est levée à 4 lieures et demie. 3. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOVEAGES RKCUS DANS LA SÉANCK DU 1^'' SEPTEMBRi; 1884. Archives de Médecine et de Pharmacie inihlaires, jjubliées par ordre du Ministère de la Guerre, t. III. Paris, V. Rozier, i884; in-S". Description des machines et i>rocédés pour lesquels des br^euets d'invention ont été pris sons Le régime de la loi du 5 juillet i844» publiée par les ordres de ( 448 ) M. le Ministre du Commerce, t. CIX. Paris, Imp. nationale, i884; in-4". Recherches expérimentales sur les mouvements respiratoires des Insectes; par FÉLIX Platka-u. Bruxelles, F. Hayez, i884; in-4". Recherches sur In force absolue des muscles des invertébrés, 2" Partie; par M. Fklix Plateau. Bruxelles, F. Hayez, t884; br. in-S". Mémoires de la Société géologique de France, 3" série, t. III. Recherches stratigraphiques et paléontologiques sur quelques formations d'enii douce de C Algérie; par M. P. Thomas. Paris, au local de la Société, i884; in-4". P. M. Heode. Catalogue des Cerfs tachetés [Silias) du musée de Zi-Ka~TVei, ou Notes préparatoires à la monographie de ce groupe. Zi-Ra-Wei, i884; in-4°. (Présenté par M. A. Milne-Edwards.) Géographie médicale d'Alger et de ses environs; par M. Bonnafont. Alger, Brachet et Bastide, loSg; in-8'^. (Présenté par M. le baron Larrey.) Paléontologie française : Terrain jurassique, liv. 70. Paris, G. Masson, i884; in-8°. (Présenté par M. Hébert.) Etude climatologique du département du Cher; par H. Duchaussoy. Bourges, typogr. H. Sire, i884; in-8°. (Présenté par M. H. Mangon.) Notice sur diverses modifications introduites dans le mécanisme des machines locomotives ; par M. Th. Ricour. Paris, Dunod, i884; in-8°. (Présenté par M. Lalanne.) Nicolas Leblanc , sa vie, ses travaux et l'histoire de la soude artificielle; par AuG. Anastasi. Paris, Hachette et C'*, 1884 ; i vol. \n-12. Traité de Pathologie interne; par le D'' A. STRiJMPELL, traduit de l'alle- mand par le D'' J. Schramme; t. I. Paris, F. Savy, i884; in-S", Eclairage des trains de chemins de fer par l'électricité combinée avec le gaz. Système de M. le D'^D. Tommari. Paris, Moniteur industriel, 1884 ; in-8°. Société industrielle de Rouen. Les premiers éléments de la .science de la cou- leur; par M. A. EosENSTiEnL. Rouen, imp. L. Deshays, i884; in-8°. Les réseaux téléphoniques de Rordeaux; par A. Bonel. Bordeaux, Féret et fils; Paris, Miclielet, i884; br. in-8°. Note sur les ondes atmosphériques produites par l'éruption de Krakatoa; par M. Rykatchew. Saint-Pétersbourg, 1884 ; br. in-8''. (Tiré du Rulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg . ) The proceedings of the Royal Society of Queensland, 1884, vol. I, Part I. Brisbane, A. Muir, i884; in-8°. ( 449 ) Ouvrages reçus dans la séance du 8 septembre 1S84. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont éle pris ious le régime de la loi du 5 juillet i844. publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce ^ t. CX. Paris, Imp. nationale, i884; m-[\°. Note sur un appareil destiné à la descente des hommes dans les mines de Victoria (Australie). — Note sut la théorie des développoides. — De la sind- litude en thcrmologie. — liapport sur un ensemble de documents adressé à la Commission du grisou. — Tambours spiraldides pour les cables d'égale résis- tance. — Recherches sur les déueloppoides de divers ordres. — Sur la transfor- mnlion du potentiel par rayons vecteurs réciproques. — Formules nouvelles pour r étude du mouvement d'une figure plane. — Problème inverse des l>ra- chislochrones. — Recherche de la brachistochrone d'un corps pesant eu égard aux résistances passives; par M. Haton de la. Goupillière. Paris, 1871- i883; dix brochures in-8" et iii-4''' Rulletin et Mémoires de la Société centrale de médecine vétérinaire, rédi- gés et publiés, sous la direction de M. H. Bouley, par M. P. Cagny, an- née 1884. Nouvelle série, t. II, 1" semestre. Paris, Renou, Maulde et Cock, i884; in-8«. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1 883. CXXXI V* année, 5* série, 1. 1 . Nancy, Berger-Levrault, i884; in-8". Mémoire sur des nouvelles courbes servant à représenter et à mesurer la sla- bilité statique des navires sous toutes les inclinaisons possibles; parM.-\. Day- MARD. Marseille, i883; in-4'' avec atlas. Méthode pour empêcher les graines d'herbes nuisibles de lever dans les récoltes; par M. Willot. Noyon, iuip. Zugaut, i884; 4 pages in-S". (Extrait du Journal de l' Agriculture. ) ( '.5o ERRATA. (Séance tlii 2J> août i88/|.) Va'ze 347, ligne 5 en remontant, nu lieu île an fond, lisez parfois. Page 302, ligne ig, au lieu de la pression, lisez les premiers. (Séance (lu 1''' septembre 1884.) Page 4 '9; 'igné 30, au lieu de i ou 1 millièmes, lisez 1 ou 2 millionièmes. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 15 SEPTEMBRE IS8i. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET GOMMEINICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. La Commission désignée par l'Académie pour assister à l'inanguration du monument de Fresnel a élé reçue avec la plus grande considéralion à Broglie. Le discours suivant a été prononcé par M. Jamin : Discours prononcé à Broglie à l'occasion de l'inauguration du monument de Fresnel; par M. Jamin. « Nous venons aujourd'hui, après un siècle écoulé, consacrer par un monument durable la gloire d'un des plus grands génies qui aient illustré leur pays; nous venons au nom de ses concitoyens, au nom de l'Académie dont il fut membre, au nom de la Science qu'il a agrandie, dans le lieu même où il est né, rappeler les titres de Fresnel au souvenir de la postérité. Ce fut un homme simple, un savant modeste. Sa trop courte existence s'est écoulée entre les devoirs d'une profession exigeante et les travaux plus élevés de l'esprit. Elle ne fut traversée par aucun événement qui puisse éveiller la curiosité, ni embellie par les grands succès d'une réputation préma. turée : elle fut tout entière remplie par le travail ; c'est après la mort de G. h., i8S4, 2« Semestre. (T. XCIX, K« 11.) *-" ( 452 ) Fresnel que son nom se répandit, que sa gloire ne cessa de grandir ; c'est aujourd lui! seulement que ses concitoyens, justement fiers de le compter parmi les leurs, ont résolu d'élever ce simple monument à celui qui, depuis longtemps, méritait mieux de la reconnaissance publique. » Jean-Augustin Fresnel naquit dans cette maison le lo mai 1788. Ses ancêtres, depuis plusieurs générations, avaient vécu près de l'illustre famille qui porte le nom du pays. Son père était architecte, chargé avant la Révolution des forts qui protègent Cherbourg; mais la tourmente qui survint le contraignit à abandonner les travaux de sa profession, et à cher- cher un refuge au village de Mathieu, près de Caen, où il possédait un petit bien, et qui était déjà connu pour avoir été la patrie de Clément Marot. Il avait épousé une demoiselle Mérimée. C'était une femme d'une haute vertu et d'un assez grand savoir pour diriger l'éducation de ses quatre enfants; elle sut leur imprimer les sentiments de piété dont son âme était remplie et de fidélité envers le Gouvernement royal, qu'ils ont gardés jusqu'au dernier jour. » L'aîné de ces enfants, Leonor Fresnel, qui devint plus tard directeur des phares, faisait des progrès rapides. Augustin, au contraire, de com- plexion délicate et de santé débile, ménagé par ses parents, savait à peine lire à huit ans. Cette intelligence, qui devait être si vive, se formait avec len- teur, comme si elle avait eu du temps à perdre. Elle était rebelle à l'élude de la littérature et des langues; en revanche, elle se montrait précoce sur les sujets de Mécanique et fertile en inventions de petits canons et de machines qui plaisent aux enfants : on l'appelait l'homme de génie, et l'on se plaisait à lui prédire un avenir dans les arts industriels. A treize ans, il fut envoyé à l'Ecole Centrale de Caen ; il eut le bonheur d'y trouver un habile professeur de Mathématiques, M. Quenot, qui le fit recevoir à seize ans à l'Ecole Polytechnique, en même temps que son frère; il en sorlit ingénieur des Ponts et Chaussées. » Jusque-là rien de remarquable ne l'avait signalé, et rien ne le fit remar- quer pendant huit ou neuf ans qu'il passa en Vendée, dans la Drôme ou lUe-et-Vilaine. On s'étonne de cette inaction d'un jeune esprit qui allait devenir si fertile. S'il écrivit quelque chose, ce fut l'essai d'une démonstra- tion mathématique de ses croyances religieuses, çssai qui n'a point été imprimé et ne fut confié qu'à sa famille. Un jour vint cependant où ses pensées se tournèrent vers les sciences, vers la chaleur et la lumière qu'on attribuait alors à des fluides matériels spéciaux : il ne les admettait point; mais il était mal préparé à traiter ces questions, sans autres livres que des ( 453 ) Traités élémentaires mal renseignés, avec le seul souvenir des leçons d'Has- senfratz, ancien membre de la Commune, professeur sans science et sans autorité. Il en était réduit à écrire : o J'ignore ce qu'est la polarisation ; » priez mon oncle de m'envoyer des livres où je pourrai l'apprendre. » A cette époque, on ne pouvait guère imaginer que Fresnel était justement l'homme destiné à expliquer cette modification de la lumière. » Une circonstance inattendue, le retour de l'île d'Elbe, vint lui donner des loisirs. Ses principes politiques, fruits de l'éducation maternelle, l'en- gagèrent à s'enrôler, malgré son extrême faiblesse, comme volontaire dans l'armée royale où il trouva plus d'ambitieux que de soldats dévoués et dont il revint, épuisé par les fatigues et les maladies, avec le dégoût de la politique; il y avait gagné d'être destitué et interné à Nyons. La bienveil- lance du préfet allégea la sentence et il fut autorisé à revenir à Mathieu, près de sa mère. » Lorsqu'on lit la biographie des hommes devenus célèbres, on est sou- vent étonné de voir qu'ils doivent leur vocation et leur carrière à des acci- dents : c'est à sa mise en retrait d'emploi que nous devons les travaux de Fresnel. Pendant les longs loisirs de son séjour à Mathieu, il eut le temps de mûrir ses premières conceptions et fut amené à les soumettre à l'expérience, mais il manquait de tout; cela ne l'arrêta point. Il construisit lui-même un micromètre ; le serrurier du village devint son mécanicien- constructeur et son aide; avec une rare habileté manuelle, il put suppléer à tout et rédigea sur la diffraction un Mémoire qu'il envoya à Arago avec une première lettre. C'est ainsi que commencèrent des relations qui n'ont cessé qu'à la mort, entre un homme déjà célèbre et un inconnu, et telle fut l'origine des travaux qui honorèrent autant l'Académicien qui les en- couragea que le commençant qui les avait exécutés. Sur la demande de Poin- sot et d'Ampère, Fresnel fut autorisé, en 1816, à venir finir ses expériences à Paris. Plus tard, en 1818, il fut attaché comme ingénieur au canal de l'Ourcq. Alors commencèrent les immortelles découvertes qui devaient illustrer le nom de Fresnel et fixer à jamais la théorie de la lumière. » A cette époque, les physiciens hésitaient entre deux conceptions dont on trouve les premiers rudiments chez les anciens philosophes. Dans la pre- mière, on supposait que les corps lumineux lancent de tous côtés des mo- lécules spéciales; elles vont en ligne droite avec une vitesse de Sooooo""" par seconde, rebondissent sur les corps ou les traversent, finissent par pé- nétrer les humeurs de l'œil et arrivent à la rétine qu'elles ébranlent, ce qui occasionne la sensation de la vue; ces molécules ont des masses iné- gales, et, suivant leurs grosseurs, elles produisent les diverses couleurs. ( 454 ) c'est à cette théorie de l'émission que s'était finalement arrêté Newton ; elle avait été développée et admise par Laplace, Biot, Poisson et presque tous les physiciens de cette époque. » L'autre théorie, aussi ancienne, aussi peu précise, admettait l'existence dans le monde d'un milieu élastique immobile, l'éther; un corps lumineux avait la propriété de l'ébranler, et le mouvement se propageait à distance. Quant aux détails, on ne s'entendait guère. Descartes pensait que c'était une pression qui se transmettait avec une vitesse infinie. Huygens parle de cette hypothèse comme d'une opinion courante, admet cjue le mouvement se propage par ondes, et il explique la propagation rectiligne. Hooke conçoit un mouvement vibratile, très petit, d'une excessive rapidité. Euler, enfin, suppose de véritables vibrations périodiques comme celles du son, de rapidité inégale, leur durée déterminant la couleur, comme dans le son elles déterminent la tonalité ou la hauteur. On voit combien ces hypothèses étaient vagues et qu'elles devaient plus à l'imagination qu'à une vérifica- tion expérimentale. » Mais, vers l'époque qui nous occupe, un homme de génie, Thomas Young, vint préciser cette théorie par la découverte d'un principe extrême- ment fécond. Il démontra par l'expérience que deux lumières, en se su- perposant, peuvent produire de l'obscurité; ce qui est évident si elles sont dues à des vibrations contraires, ce qui est impossible si elles proviennent de molécules arrivant à la fois dans l'œil. Young en avait tiré l'explication d'une foule de phénomènes, mais, bien qu'elle fût un argument sans réplique en faveur de la théorie ondulatoire, Ai'ago était en France le seul physicien qui se déclarât convaincu. Tel était l'état des esprits quand Fresnel entra dans la carrière. » Il s'attaqua à une expérience célèbre. Grimaldi, jésuite italien, avait vu que la lumière émanée d'une fente étroite ne se propage pas en ligne droite quand elle passe au voisinage des corps solides; elle pénétre dans l'ombre d'un cheveu, et, si on la fait passer par une étroite ouverture et qu'on la reçoive sur un écran, on voit, au lieu d'une image uniformément éclairée, des bandes noires et brillantes irisées sur leurs bords. Après Grimaldi, Newton avait analysé le phénomène et tenté de l'expliquer, en disant que les molécules lumineuses sont attirées par les corps au voisinage desquels elles passent. Cette explication était loin de suffire. De guerre lasse, on avait abandonné cette étude. » Fresnel étudia l'ombre d'un cheveu : elle montrait en son milieu des bandes alternativement brillantes et sombres; alors il approcha d'un côté un écran opaque et vit disparaître ces alternatives; il en conclut qu'elles ( 455 ) étaient produites par le concours des lumières venant de chaque côté, que c'était un effet d'interférence. Il réussit à expliquer et à calculer le phéno- mène dans tous les cas possibles. » L'émotion fut grande parmi les membres de l'Académie : Laplace, Biot et Poisson, partisans déclarés de la doctrine newtonienne, voyaient avec déplaisir le succès de la théorie contraire et reprochaient d'ailleurs avec raison quelques imperfections aux calculs de Fresnel; ils détermi- nèrent l'Académie des Sciences à mettre cette question au concours avec un programme qui n'était pas sans lais.ser percer quelque mauvais vouloir. Fresnel désirait ne pas concourir; mais, cédant aux conseils d'Ampère et d'Arago, il revit sa théorie, présenta un Mémoire complet. Au milieu des discussions que la cpestion faisait naître, un incident .se [)roduisit qui devait faire et fit une grande impression. En discutant les formules de Fresnel, Poisson en tira une conséquence que Fresnel n'avait point aperçue : c'est que, en éclairant un petit bouton métallique arrondi avec la lumière partant d'un trou, on devait trouver de la lumière au centre de l'ombre, et qu'elle devait être égale à celle qui s'y verrait si le bouton n'existait pas; il trouva, d'autre part, que si le bouton était remplacé par un trou percé dans une feuille métallique, on devait voir au centre du cône lumineux une tache absolument obscure. Ces deux conséquences semblaient para- doxales, et cette fois on croyait bien qu'elles seraient démenties par les faits. Il n'en fut rien : invité à faire l'expérience, Fresnel reconnut qu'elle était conforme à la théori<*. » Cette confirmation rallia tous les suffrages, et le prix fut décerné à Fresnel. La postérité a ratifié cette décision de l'Académie, qui l'admit parmi ses membres en 1823. Bientôt après, en 182), la Société Royale de Londres imita l'Académie et donna à Fresnel une place auprès de l'illuslre Young, voulant les honorer également tous les deux. La théorie des on- dulations était alors irrévocablement fondée, non pas sur des considéra- tions vagues, mais sur des mesures précises et concordantes; on avait sup- primé toutes les obscurités, répondu à toutes les objections, le nom de Fresnel, devenu l'égal des plus grands noms, ne le cédait, ditSwerd, qu'au nom seul de Newton. Telle est la première partie de l'œuvre de Fresnel; il allait la continuer par une découverte bien plus grave. » Fresnel venait aiusi de terminer heureusement cette longue querelle entre les deux théories et de démontrer l'analogie qui existe entre le son et la lumière. Des deux côtés c'est le même mécanisme : ce sont des ondes qui se poursuivent dans un milieu immobile et des vibrations qui se trans- ( 4^6 ) mettent de proche en proche dans un rayon de lumière comme dans une corde tendue. Mais ici se présente une des pkis graves questions qui aient été jamais offertes à la méditation des hommes. Une corde peut vibrer de deux manières : comme dans une série de billes qui se poussent ou s'attirent ou comme l'air dans un tuyau ; mais elle peut aussi le faire dans le sens perpen- diculaire; cela arrive dans le violon, si elle est frottée par un archet, ou sur le piano, si elle est frappée par le marteau, et, suivant que l'archet est vertical, horizontal ou incliné, les mouvements qu'il imprime à la corde ont toutes les directions qu'on veut. L'Acoustique nous offre donc l'exemple de deux sortes de vibrations, soit longitudinales, soit transversales; en est-il de même en Optique ? Le rayon de lumière qui pénètre horizontale- ment dans notre œil est-il une succession de vibrations exécutées dans sa direction ou bien une suite de mouvements transverses verticaux, hori- zontaux ou inclinés? Telle est la grave question à laquelle on n'avait jamais songé, que Fresnel posa le premier et qu'il eut la gloire de résoudre avec une sûreté magistrale. Il convient de rappeler les circonstances principales de cette importante découverte. » Un voyageur revenu d'Islande avait trouvé dans les formations volca- niques, si fréquentes en ces pays, une magnifique substance cristallisée qui fut bientôt connue sous le nom de spath d'Islande. Quelques fragments tom- bèrent entre les mains d'un médecin de Copenhague, qui les examina et leur reconnut la singulière propriété de doubler l'image des objets; un rayon solaire en y pénétrant se divisait en deux autres parfaitement égaux, l'un, ordinaire, qui se réfractait comme dans le verre, l'autre, qu'on nomma extraordinaire, parce qu'il parcourait intérieurement un chemin plus compliqué. Bartholin, c'était le nom du médecin, s'en tint là et con- quit à peu de frais, par cette expérience de hasard, une célébrité qui nous a conservé son nom ; mais Huygens recommença l'observation et la condui- sit plus loin. Il fit passer chacun des deux rayons à travers un second cris- tal pareil au premier : cette fois ils se divisaient encore en deux parties, mais elles n'étaient phis égales; elles variaient d'éclat quand on faisait tourner le second cristal, l'une diminuant jusqu'à s'annuler pendant que l'autre augmentait jusqu'à contenir toute la lumière. Le spath d'Islande n'a donc pas seulement la vertu de doubler les images, il a encore celle de modifier la lumière; elle était naturelle avant de pénétrer dans le premier cristal, elle a pris des qualités nouvelles en le traversant; on lui donne un nom, on dit qu'elle est polarisée, ce qui n'engage à rien. » Longtemps après l'expérience d'Huygens, Malus observait d'une fe- ( 457 ) nôtre de la rue d'Enfer les rayons du soleil couchant réfléchis par les vitres du palais du Luxembourg; ils offraient les mêmes qualités qu'en sortant d'un cristal de spath, ils étaient polarisés. Le hasard apprenait ainsi à Ma- lus ce que l'humanité avait ignoré pendant si longtemps, ce que l'œil n'a- vait révélé à aucun savant, que la lumière réfléchie sur l'eau, le verre et toutes les surfaces polies, éprouve dans sa nature une modification radicale, tant sont profondément cachés à nos yeux les plus simples secrets du monde physique. Restait à savoir en quoi consistait cette modification. Huygens fit de vains efforts pour résoudre la question : « Quant à savoir ce qui se fait, j'avoue que plus j'y réfléchis, moins j'en peux soupçonner la cause. » Young, pourtant si avisé, déclare dans une lettre à Brewster son impuissance à expliquer la polarisation. Quant à mes hypothèses fonda- mentales sur la nature de la lumière, je suis, disait-il, tous les jours moins disposé à en occuper ma pensée, à mesure qu'un plus grand nombre de faits du genre de ceux que M. Malus a découverts viennent à ma connais- sance; car, si ces hypothèses ne sont pas incompatibles avec ces faits, assu- rément elles ne nous sont d'aucun secours pour en trouver l'explication. Quant à Newton et aux newtoniens, ils croyaient s'en tirer en supposant quelque modification dans les constitutions des molécules lumineuses. On imagina qu'elles avaient un axe, deux pôles analogues à ceux des aimants; on les doua de propriétés ingénieusement choisies pour qu'elles pussent expliquer les phénomènes. En dernier lieu, Biot vint encore compliquer cet échafaudage de suppositions, et l'on crut pendant quelque temps au triomphe de la théorie newtonienne. On parvient toujours à tout expliquer quand on ne recule pas devant les fantaisies de l'imagination. En résumé, les savants avouaient leur ignorance et les deux théories se refusaient à rendre compte de ce phénomène étrange. Il était réservé à Fresnel de le faire. » C'est une circonstance imprévue qui le mit sur la voie. Il venait de faire avec Arago tme étude en commun où ils avaient ^cherché si deux rayons polarisés peuvent interférer, c'est-à-dire se détruire par leur con- cours mutuel; ils avaient répondu affirmativement pour le cas où les deux polarisations sont parallèles, mais négativement si elles sont perpendicu- laires, lors même qu'on a réalisé toutes les conditions nécessaires pour que l'interférence ait lieu. Les auteurs n'avaient pas d'ailleurs donné la raison de cette impossibilité. En y réfléchissant, Fresnel comprit qu'elle ne peut être expliquée que si les vibrations des deux rayons sont perpendiculaires ( 458 ) entre elles. C'était une conception hardie, qu'il confia à quelques amis. L'accueil qu'il en reçut n'était pas de nature à l'encourager. » Tout le monde, à cette époque, considérait l'éther comme un gaz pou- vant, comme les autres, transporter les vibrations longitudinales ; aucun sa- vant ne pouvait imaginer cju'il lut une sorte de solide à vibrations transver- sales. Ampère suggéra d'autres idées. Quant à Arago, l'ami constant, le conseiller dévoué de Fresnel, qui avait embrassé avec enthousiasme et soutenu de son autorité toutes les idées de Fresnel, Arago fit à l'hypothèse des vibrations transversales de l'éther une opposition qu'il n'abandonna jamais complètement. Arrêté mais non persuadé par cette unanime répro- bation, Fresnel hésita et attendit les conseils du temps. Il attendit jus- qu'en 1822; mais, à cette époque, sa conviction étant complète, il se décida, publia sa théorie, et, dans les années suivantes, il en montra l'ac- cord avec les expériences connues. Alors une soudaine clarté se répandit sur ces phénomènes de l'Optique, jusqu'alors rebelles, et qui avaient défié la sagacité de tant d'hommes de génie, même de Newton. Ce qui était si obscur devint évident, ce qui, la veille, était inexplicable, apparut comme la conséquence naturelle de cette nouvelle conception qui considérait le rayon polarisé comme une succession régulière de vibrations transversales orientées, dont les plans de symétrie se confondaient avec ceux du rayon. On peut les partager en deux autres, par la simple loi du parallélogramme des vitesses, les transformer en vibra- lions circulaires ou elliptiques, expliquer les couleurs des lames minces cristallisées, qui avaient donné tant de mal à Biot, et calculer par une théorie purement mécanique les proportions de lumières réfléchie et ré- fractée par les substances, ce qui n'avait jamais été fait. » Aucune difficulté ne paraissait insurmontable : Arago avait découvert, dans le cristal de roche, la singulière propriété de faire tourner quelque- fois à gauche, d'autres fois à droite, le plan de polarisation des rayons qui le pénètrent, suivant la direction de son axe. Fresnel imagina aussitôt que le quartz devait décomposer ce rayon en deux autres vibrant circulaire- ment, lun à droite, l'autre à gauche, et se propageant avec des vitesses iné- gales; et, comme l'hypothèse paraissait n'avoir aucun degré de probabilité, il démontra par l'expérience la réalité de cette singulière conception. Un dernier problème i-estait à traiter, le plus difficile de tous, celui de la double réfraction à travers tous les cristaux ; Fresnel en donna la théorie mathématique et calcula la surface de l'onde sur laquelle arrive, après ( 459 ) l'unité de temps, un ébranlement produit en un point dans l'intérieur du cristal. » Dans la suite des nombreux travaux que Fresnel publia pour com- pléter sa théorie, il développa tant de ressources d'imagination, une telle fertilité d'inventions, une si rare habileté à imaginer et à conduire les ex- périences, surtout il montra tant d'adresse pour suppléer à son insuffisance en fait de calcul, qu'aujourd'hui encore l'admiration n'a point diminué, et que ses successeurs n'ont presque rien ajouté à son œuvre. Après qu'il eut passé, l'Optique était faite ; elle était devenue un chapitre de la Mécanique rationnelle, une question de calcul autant que d'expérience. On renonçait aux hypothèses plus ou moins vagues dont les savants s'étaient si long- temps payés pour ne voir que des communications de mouvement dans cette sorte de télégraphie, jusque-là mystérieuse, qui nous révèle la forme et la couleur, et qui est notre seule communication avec le monde extra ter- restre. C'est par le moyen de vibrations mesurables transmises dans un mi- lieu matériel que nous recevons la chaleur et la force, et que s'entretient la vie. L'avenir devait développer ces principes, mais les savants modernes, en prouvant l'identité de la chaleur et de la lumière, en créant sa théorie mécanique, n'ont fait que continuer la route tracée par Fresnel. » On s'accorde généralement à regarder le travail sur la double réfrac- tion comme l'œuvre maîtresse de Fresnel. Sans nous arrêter à rechercher si ce jugement est fondé, nous devons rappeler que le Mémoire fut renvoyé à l'examen d'une Commission composée d'Ampère, d'Arago, de Fourier et- de Poisson, que le Rapport, œuvre d'Arago, conclut à l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers, et que le vote unanime de l'Académie ratifia ces conclusions. Mais on remarqua, non sans surprise, que Poisson, qui n'avait pris aucune part aux travaux de la Commission, se dispensa de les signer, persistant jusqu'au bout dans son opposition à la doctrine. Laplace tint une conduite tout opposée et plus digne; malgré ses convictions anté- rieures, il prit la parole immédiatement après la lecture du Rapport, af- firmant la valeur exceptionnelle du travail, félicita l'auteur de sa persévé- rance, de sa sagacité et déclara qu'il mettait ces recherches au-dessus de ce qu'on avait fait depuis longtemps. » Il ne restait plus guère qu'un opposant : c'était Biot, qui demeura fi- dèle à la théorie newtonienne jusqu'à sa mort, arrivée dans un âge avancé. Rien n'avait pu vaincre une aveugle obstination. Biot était un esprit délié et délicat, habile aux Mathématiques et en Astronomie ancienne et mo- derne; il passait, non sans raison, pour le meilleur professeur de son C. R., i884, 2- Semestre. (T. XCIX, ^• il.) ^2 ( 46o ) temps, et pour le plus élégant des écrivains scientifiques, il avait son fauteuil dans les trois Académies française, des Sciences et des Inscriptions ; mais, avec des qualités si élevées, il avait un défaut qui, souvent, les ren- dait stériles et fut la cause de ses infortunes scientifiques, celui de ne plus vouloir discuter sincèrement avec lui-même les théories qu'il avait une fois embrassées, encore moins d'écouter les objections qu'on lui opposait. Ce n'est qu'à la fin de sa vie qu'il se laissa montrer par l'opticien Soleil, et cela par hasard, ces belles expériences d'interférence qu'il avait tant combattues, sans jamais les avoir regardées. Bien différent de ce collègue, fermé aux nouveautés, Arago les embrassait avec passion et les faisait valoir avec la pétulance de sa généreuse nature; Arago avait tous les dons, une beauté olympienne, une éloquence naturelle et entrainante, une telle faculté de communication que les plus ignorants croyaient le comprendre et se mon- traient charmés. Il avait cette sagacité particulière aux inventeurs heureux, qui leur fait deviner une découverte dans mie rencontre du hasard : il trouva le magnétisme de rotation en voyant une boussole dont les oscilla- tions s'éteignaient rapidement; il vit, dans des fragments de cristal de roche ramassés par hasard sur les quais, un des plus curieux phénomènes de l'Optique, et dans les lames minces de mica la polarisation elliptique. Mais il se contentait d'ouvrir les mines qu'il avait découvertes; il n'y restait pas et laissait aux autres le soin de les exploiter; Biot s'en emparait, il y tra- vailla pendant toute sa vie. » La Science française n'avait pas encore rencontré trois physiciens de cette trempe, d'une si égale ardeur et de qualités si diverses; mais le rôle de Fresnel dépassa celui de tous les autres : il résumait leurs travaux et en faisait la théorie avec une fertilité d'imagination qui n'a jamais été dé- passée. » On reproche quelquefois aux ingénieurs de l'État l'éducation scienti- fique élevée qu'ils ont reçue à l'Ecole Polytechnique, comme si une grande culture de l'esprit les rendait impropres à s'occuper de cjuestions pratiques. Si cette singulière accusation était fondée, Fresnel l'aurait méritée plus que tout autre, puisqu'il était le plus savant théoricien de son temps ; il prouva au contraire qu'un excès de science ne lui rendait que plus faciles les ap- plications dont il était chargé. Ayant été nommé ingénieur à Paris, il fut conduit à s'occuper des phares : on n'en était plus au temps où Sostrate de Guide plaçait sur une tour élevée un large foyer de bois résineux pour éclairer le port d'Alexandrie ; on avait remplacé les feux par des lampes dont on dirigeait les rayons vers la mer par des réflecteurs paraboliques. {46i ) Mais ce service, si précieux pour la marine, était encore très imparfait lorsque Fresnel résolut de l'améliorer. A cause des brouillards, la lumière était insuffisante; il chercha d'abord à en augmenter l'éclat; conjointement avec Arîigo, il imagina une lampe ayant jusqu'à six mèches circulaires con- centriques entre lesquelles circulait un courant d'air et où l'on faisait monter l'huile par un mouvement d'horlogerie, procédé qui dans la suite fut adapté à la lampe ordinaire par Carcel. La quantité de lumière se trouva ainsi considérablement augmentée et dépassa celle de vingt-cinq lampes d'Argant : il fallait maintenant utiliser cette lumière. Pour cela Fresnel plaça la lampe au centre d'une grosse lanterne à huit pans, garnis chacun de lentilles avant la lampe pour foyer et formant liuit faisceaux de ravons parallèles, diver- geant réeulièrement comme les rais d'une roue et laissant entre eux de grands espaces angulaires obscurs. Ces faisceaux, à causedu parallélisme des rayons, ne s'affaiblissent pas avec la distance, puisqu'ils ne s'éparpillent point et peuvent illuminer tous les points que la rondeur de la Terre leur permet d'atteindre. De plus la lanterne, portée sur un pivot vertical, tourne par un mécanisme spécial, et les huit faisceaux parallèles, partageant son mouve- ment et balayant régulièrement la surface de la mer, frappent tous ses points d'éclats subits, séparés par des éclipses prolongées; et comme on peut faire varier d'un porta l'autre la vitesse de rotation, la durée des éclipses devient un procédé ingénieux et sûr pour indiquer aux navigateurs le nom du port au voisinage duquel ils se trouvent. Mais, et c'est ici que se révèle le génie in- ventif de Fresnel, pour concentrer beaucoup de lumière, ces leutillesdevaient être très grandes, très convergentes, très épaisses en leur milieu, troplourdes pour être soutenues et contenir une masse de verre que l'industrie ne peut réaliser. Fresnel, appliquant des idées autrefois émises par Buffon et Con- dorcet, au lieu de les fabriquer d'un seul morceau, les façonna de pièces séparées, étagées en échelons, dont il calcula toutes les dimensions. L'Ad- ministration convaincue s'empressa d'admettre et de réaliser les projets de Fresnel , et l'autorisa à construire un de ses appareils sur la tour de Cordouan, à l'embouchure de la Gironde. Celte première application fut réalisée en iSaS; elle eut un immense succès ; elle fut reproduite dans tous les ports de France et bientôt imitée par tous les gouvernements. Depuis cette époque un grand perfectionnement a été réalisé; la lumière électrique, incompa- rablement plus éclatante, a remplacé la lampe de Fresnel; elle a percé des brouillards plus épais, réduit les dimensions et diminué le prix des lanternes à échelons; elle a simplifié l'instrument, sans effacer le nom de son auteur. ( 4''2 ) » Fresnel avait commencé ses travaux en 1 8i6, le Mémoire sur la double réfraction date de i823 : il n'avait mis que sept ans pour accomplir la plus grande œuvre scientifique du siècle. Il marchait si vite que l'admiration de ses contemporains n'avait pas le temps de le suivre et que plus d'une fois ils lui ont marchandé les récompenses que méritait sa valeur. S'étant pré- senté pour occuper une chaire de Physique au Collège de France, il n'eut pas une voix ; les suffrages se portèrent sur Rendant, dont on ne se souvient plus guère, et qui eut d'ailleurs la modestie de refuser. Quand on recom- mença l'élection, ce fut Ampère qui l'emporta; cette fois, il n'y eut rien à dire. Une place d'examinateur de la marine étant devenue vacante, Fresnel, qui avait peu de ressources, qui les dépensait dans ses expériences et dont la santé se serait rétabhe dans les voyages que nécessite cet emploi, se vit préférer un inconnu ; il n'était pas assez bon royaliste. Dans une première candidature, en 1823, quand déjà son œuvre était complète, l'Académie des Sciences nomma Dulong ; il est vrai que trois mois après, à la mort de Charles, elle l'adopta d'acclamation à l'unanimité des suffrages. On voit qu'il n'était pas gâté; mais, s'il fut méconnu de son vivant et presque in- connu de ses contemporains, il fut du moins apprécié par M. Becquey, di- recteur des Ponts et Chaussées, qui le comprit de bonne heure, l'aima comme un fils et le traita toujours avec une bienveillance dont la Science doit récompenser sa mémoire, en ajoutant son nom à celui de son illustre protégé. Malgré la modestie de sa situation, Fresnel savait s'en contenter; il ne recherchait pas le monde, qui n'avait aucun attrait pour sa nature réfléchie; aucune légende ne se fit autour de son nom; on ne sait presque rien de son caractère, si ce n'est qu'il joignait à une grande douceur une parfaite égalité d'humeur; il restait en famille près de son frère qui en était glorieux et de sa mère qu'il n'a jamais quittée. Vivant sans passion, il ne se maria pas ; il ressemblait à Newton, c'était un pur esprit. En x 824, une pre- mière attaque d'hémoptysie vint le surprendre au milieu de ses fonctions d'examinateur temporaire à l'École Polytechnique, fonctions ingrates, dont son extrême conscience exagérait encore les responsabilités. 11 dut se rési- gner et abandonner ses chers travaux. Qui pourrait dire ce qu'il nous aurait appris s'il avait pu les poursuivre? Il vécut encore deux ans dans un repos relatif, ne s'occupant plus que des phares. Au mois de juin de l'année 1827, il sentit que son œuvre était terminée et que sa vie allait finir; on l'amena mourant à Ville-d'Avray. Arago, son ami de toutes les heures, lui porta dans une dernière visite la grande médaille de Rumford, que venait de lui décerner la Société Royale, médaille sur laquelle est figuré, dans un trépied ( 463 ) de forme antique, un foyer allumé, source de chaleur et de lumière, avec cette légende : Noscere quœ vis et causa, devise qui semblait avoir été choisie en prévision des découvertes qui ont illustré la vie de Fresnel. Il la contempla quelques instants, puis, sentant ses yeux se mouiller de larmes, il la plaça près de lui sur ce lit qu'il ne devait plus quiter : c'était une couronne sur un tombeau. Huit jours après, le i4 judlet 1827, à l'âge de trente-neuf ans, s'éteignait dans les bras de sa mère celui qu'on peut appeler le Newton français. » Son frère Léonor, qui lui avait succédé dans la direction des phares, a rempli pieusement le devoir de recueillir ses Mémoires et tous ses écrits. Par ses soins une édition de ses œuvres complètes a été préparée sous la di- rection de Senarmont, l'un de ses admirateurs et son commentateur: la mort le surprit avant que l'Ouvrage fût terminé. lie travail fut repris et achevé par \'erdet qui mourut lui-même, par une fatalité cruelle, a vaut l'im- pression, qui se fit aux frais de l'État. C'est le monument scientifique de l'homme de génie; celui que nous inaugurons aujourd'hui est un souvenir de ses concitoyens. Aucun n'a manqué à son devoir, ni le pays, ni la fa- mille, ni cette petite ville qui s'honorera toujours de l'avoir vu naître et gardera pour la postérité celte calme et douce figure dont le regard tout inté- rieur semble méditer encore sur les mystères de la lumière qu'il expliqua pendant sa trop courte vie. » APPLICATION DE LA GÉOMÉTRIE A l'alGÈBre. — Sur les équations algébriques; ohservaliom au sujet d'une Communication de M. de Jonquières; par M. Léox Lalanne. « Le Mémoire sur les équations algébriques dont M. de Jonquières a présenté la première Partie à l'Académie dans sa séance du 25 août dernier m'a d'autant plus vivement intéressé que notre Confrère m'a fait l'honneur de citer certains travaux de moi déjà anciens, et notamment la méthode graphique de résolution des équations numériques de tous degrés qui a été de ma part le sujet de trois Communications faites à l'Académie en 1875 et 1876 ('). Il annonce n'avoir pas pour objet principal la résolution gra- phique des équations, mais l'exposé de vues d'ensemble sur leurs propriétés (') Comptes rendus, t. LXXXI, p. 1 186 et 1343, et t. LXXXII, p. 1487. Voir aussi les ( 46i ) générales etsurles njfections aus-queWes elles sont sujettes, à l'aide d'une mé- thode intuitive de discussion; méthode qui comporte essentiellement la considération de courbes qu'on peut, par extension, appeler parabo- liques, et qui sont la représentation de l'équation + /;:;'"-- + . . 4- nz- + pz + 7=0, .m— I dans laquelle, faisant varier le terme tout coiuiu q, on le remplacera par j-. )) Après quelques réflexions préliminaires, M. de Jonquières examine successivement l'équation binôme z-'-^j^o; et l'équation trinôme qui résulte de l'adjonction d'un terme A^z"" au second membre; puis, par d'ingénieuses déductions, il arrive à cette propriété qu'une équation trinôme peut avoir tout au plus quatre racines réelles si m est pair et trois si m est impair. » Je viens à mon tour exposer que, me mettant à un point de vue dif- férent de cehd de notre savant Confrère, et ayant eu au contraire pour objet principal la résolution graphique des équations, je puis néanmoins tirer de ma méthode des conséquences identiques à celles qu'il tire de la sienne pour les équations trinômes qui font l'objet du dernier paragraphe de sa Com- munication du 25 août. » Qu'on me permette d'abord de rappeler en quelques mots en quoi con- siste cette méthode de résolution, que j'ai appliquée pour la première fois en 1843 à l'équation trinôme z^ -{- pz -h q = o. » Une équation numérique d'un degré quelconque, dans laquelle le coefficient de la plus petite puissance de l'inconnue et le terme tout connu sont considérés d'abord comme des variables a: etj-, peut s'écrire (,) j = - zx — {rz"" +...-{- bz"-- az" Notices sur les dessins, modèles et ouvrages relatifs aux services des Ponts et Chaussées, des Mines, etc., publiées par le Ministère des Travaux publics à l'occasion des Expositions uni- verselles de Paris en 1878, de Melbourne en 1880, Imprimerie nationale. La publication relative à Melbourne est préférable, l'erreur d'une figure relative à une équation du cin- fjuième degré y ayant élé rectifiée. Il en existe aussi une édition en anglais. La 9" édition des Leçons d'Algèbre, de feu Lefébure de Fourcy, renferme un exposé élé- mentaire et extrêmement clair de la méthode, exposé dû au fils de l'auteur du livre, M. Eu- gène de Fourcy, inspecteur géuéral des Mines (p. 432 et suiv.). ( iB'ï ) c'est l'équation d'une ligne droite pour une valeur déterminée de z. Si donc, en supposant l'équation préparée de manière que ses racines soient moindres que i, on donne à z des valeurs numériques successives, tant po- sitives que négatives, -f- C J_ -iL ± I ^ et que l'on trace sur le plan les droites qu'elle représente, en les cotant sui- vant les valeurs correspondantes de z, on aura une Table graphique qui fera connaître à vue les valeurs approchées de z pour un point quel- conque X, jr. Lorsqu'il y a plusieurs racines réelles, à chacinie d'elles correspond un cours de droites distinctes, entre lesquelles passe, virtuel- lement, celle qui donne la valeur delà racine. 1) La suite des points d'intersection de deux droites, infiniment voisines, détermine une courbe, enveloppe des positions successives de la droite représentée par l'équation (i), et dont l'équation résulte, comme on sait, de l'élimination de z entre (i) et sa dérivée, prise par rapport à z, (2) X -h 2rz ■+-...+ [n — 2)Z»2,""'' + {n — i)az"~- -+■ nz"~' = o. » Cette enveloppe jouit de la propriété remarquable de séparer les di- verses portions du plan dans lesquelles ou trouve des nombres différents de racines, n, n — 2, n — li, , . ., o ou i suivant que n est pair ou impair; de sorte que l'on sait a priori, par la con- struction même, quel est le nombre des racines et la valeur approchée de chacune de ces racines, lorsque l'on rend aux variables jc et f, sur le plan, les valeurs numériques qu'elles avaient dans l'équation primitive. » C'est en vue de caractériser ce rôle important dans la séparation des régions auxquelles correspondent des nombres différents de racines, que j'ai proposé de donner à l'enveloppe dont il s'agit le nom de solulive. » Pour l'équation trinôme ci-dessus z^ -\- pz-{- q = o, on élimine z entre cette équation et sa dérivée 3 z- + /J = o et la solutive a pour équation (3) 4j^'' + 27j^ = o, ( 466 ) qui représente une parabole demi-cubique, composée de deux branches qui se touchent, en partant de l'origiue, évasée en forme de pavillon de porte- voix, ouverte du côté des abscisses négatives, et symétrique par rapporta l'axe des x. Dans ce cas, la solutive sépare le plan en deux régions dis- tinctes; à l'intérieur de la courbe, il y a trois cours de lignes droites qui s'entrecroisent, tandis que dans tout le reste de l'étendue de ce plan il n'y a plus qu'un cours unique de droites sans aucun entrecroisement. » Suivant que l'on a 4x'-(- 277-^0, le nombre des racines réelles est de 3 ou de i; et si l'équation (3) est sa- tisfaite, c'est-à-dire pour tous les points de la solutive, il y a deux racines égales et de même signe sur trois. » Pour l'équation trinôme du deuxième degré 2- -+- p 2 + (jf = O, l'équation de la solutive résultant de l'élimination de z entre cette équation et sa dérivée -iz -i- p = o n'est autre que (4) ^■^-4j-o. » De même, suivant que l'on a il y a deux racines réelles ou il n'y en a pas; et pour tous les points de la solutive représentée par l'équation (4), les racines sont pareillement égales et de même signe. » On remarquera avec quelle simplicité s'obtiennent les expressions caractéristiques si connues, qui séparent entre elles les régions où les nombres des racines diffèrent de 2, tant pour le deuxième que pour le troisième degré, expressions auxquelles M. de Jonquières arrive par une autre voie. » La détermination de la limite de séparation pour l'équation trinôme générale xz' -\-y= o traitée par M. de Jonquières, n'offre pas plus de difficultés; car, pour ce (46? ) cas général, l'équation de la sointive, si l'on pose n = m — r, est (5) n"i''x'" - in'"j" — o et résulte de l'élimination de s entre la proposée et sa dérivée mz"'~* — rxz'^'^* = o, qui se réduit à nt z" — i\v = o . » Suivant que le premier membre de (5) est plus grand ou plus petit que zéro, on obtient le maximum ou le minimum des racines réelles pos- sibles. )i II est facile de voir que l'équation (5) dans le cas de mêmes parité, m et /' étant impairs et par conséquent n pair, représente une courbe symé- trique par rapport à l'axe des jc, analogue à la parabole demi-cubique décrite ci-dessus comme la représentation de 4x'-+- ^•^j- = o, et qu'elle ne comporte que trois tangentes au plus menées d'un point inté- rieur; que toujours dans le cas de même parité, m et r étant pairs, ;" est de degré pair, et que la soliitive, symétrique par rapport à l'axe des jr, est toujours tangente à l'axe des x à l'origine, et ne comporte que deux tan- gentes, et par conséquent deux solutions numériquement différentes. » Si la proposée peut se mettre sous la forme Z^^ — xz-^ -H J = o en posant 3^1^= ii, on aura à résoudre ii'^ — xu +7" = o, équation qui, pour toute valeur positive de x, a deux racines positives, pourvu que la relation soit satisfaite. » A cbacune de ces deux valeurs de u correspondent pour z deux valeurs égaies et de signes contraires données par z = ± \ju. » Donc, une équation trinôme à puissances paires de l'inconnue peut comporter quatre racines égales deux à deux et de signes contraires. Lors C. R., iSS4, 2' Semestre. (T. XCIX, N° H.) ^3 ( 468 ) même que le rapport de m à r est impair, comme dans l'équation .2 z° — xz' + y = G, on obtient encore quatre racines égales deux à deux et de signes contraires en posant z- = ii, car l'équation du troisième degré U^ — XII -{- j = o a ses trois racines réelles, dont deux positives, x étant positif, pourvu que l'on ait — 4«'+ 27j^>< o. » On voit, par ce qui précède, combien la considération de la solutive peut être utile, non pas seulement pour la résolution numérique des équa- tions, mais pour la recherche de leurs affections, comme le dit justement M. de Jonquières avec les anciens géomètres. Ainsi se trouve justifiée l'as- sertion que j'énonçais en commençant, que, tout en ayant pour but de résoudre les équations numériques, la méthode que j'ose signaler de nouveau à l'attention peut être un instrument de recherches théoriques. Il faut d'autant moins s'en étonner que, le second membre de l'équation de la solutive étant zéro, le premier membre n'est autre chose que le discri- minant du premier membre de l'équation générale (i) remise sous la forme z" + az"-' -h bz"-^ + . . . + rz- -\- sz-h t = o, discriminant qui est une fonction déterminée des coefficients a, b, . . ., r, s, t; mais qui devient une fonction à deux variables par la substitution de ce k s et àe j a i , fonction dont l'importance est depuis longtemps connue dans la théorie des équations. » En résumé, en arrivant par une autre voie que M. de Jonquières aux mêmes résultats, je propose d'énoncer sa proposition finale d'une manière un peu différente de la sienne en ajoutant : lorsquune équation trinôme a quatre racines réelles, ces racines sont deux à deux égales et de signes contraires; et ta réalité des racines exige que les coefficients x et j- dans le trinôme satisfassent à une condition d'inégalité dont le premier membre est le discrimi- nanl en x et y de ce trinôme, et le second membre zéro, le terme — xz'' étant d'ailleurs réellement négatif, » C'est à Gauchy que l'on doit d'avoir signalé la possibilité d'appliquer (469 ) à une équation trinôme quelconque la résolution que j'avais proposée pour l'équation du troisième degré privée de son second terme [voir son Rap- port en date du ii septembre i843, t. XVII, p. 492 des Comptes rendus). En usant du principe de V anamorphose géométrique dont il venait de par- ler, l'illustre maitre étendit ce mode de résolution à une équation de la forme y(z) = X?(z) + Yx(2), dans laquelle les fonctions X et Y seraient linéaires en x et en ;■. B M. de Jonquières vient de faire connaître les conditions auxquelles doivent satisfaire les coefficients et les exposants de l'équation trinôme générale pour que cette équation admette une, trois ou quatre racines. Le but de ma Communication sera atteint si j'ai réussi à montrer que des considérations d'ordre purement intuitif, fondées sur une méthode gra- phique déjà connue, conduisent très simplement aux mêmes résultats. Je dois d'ailleurs, en terminant, des remercîments particuliers à M. de Jon- quières qui a bien voulu, après avoir pris connaissance de cette Note, me mettre à même d'y introduire quelques rectifications. » ALGÈBRE. — Sur les équations algébriques; par M. de Jonquières. 2° Partie. — Équations polriinmex. « ÎX. Pour abréger le discours, je dirai que des équations algébriques, complètes ou incomplètes, ordonnées suivant les puissances (croissantes ou décroissantes et supposées entières) de la variable, appartiennent à la même espèce: lorsqu'elles ont le même nombre de termes (y compris celui qui est indépendant de x); que les exposants des termes occupant respec- tivement le même rang sont de même parité; et qu'enfin les coefficients qui ont les mêmes rangs respectifs y sont affectés des mêmes signes. » Telles seraient, par exemple, les équations x'' -h A3X' — AjX^ — A,.r 4- Ao = o, X (0 + A', x'' — A', x' — A' jr' -t- A'„ = o, dans chacune desquelles les valeurs numériques des coefficients restent seules indéterminées. » Cette définition admise, l'application des principes exposés dans ( 470 ) une précédente Communication (') conduit très simplement au théorème suivant : ;) Théorème. — Le nombre maximutn de racines réelles que comporte une équation algébrique, donnée d'espèce (où les valeurs numériques des coef- ficients restent seules à déterminer de (açon que ce maximum soit réalisé), est invariable. » En d'autres termes : » Toutes (es équations akjébriques qui appartiennent à une même espèce, quel que soit leur degré j ont le même nombre maximum de racines réelles. » Ce ihéorème, très général, n'a, que je sache, encore été donné par aucun auteur (-). » X. D'après cela, il est facile de dresser,une fois pour toutes, pour chaque classe d'équations (la classe étant caractérisée par le nombre seu/ des termes), un tableau présentant synoptiquement les nombres maxima des racines réelles (même distinguées en positives et en négatives), relatifs à toutes les espèces d'équations comprises dans cette classe lorsqu'on y effectue toutes les combinaisons possibles de parité entre les exposants et de signe entre les coefficients. De tels tableaux offrent des sujets de comparaison instructifs ou au moins intéressants et peuvent simplifier les recherches dans cer- taines applications, où il suffirait de connaître le nombre maximum des ra- cines réelles possibles; car ih épargneraient alors au calculateur la discussion parfois délicate à laquelle l'entriùiierait l'emploi exclusifdes considérations algébriques. » Je donne ci-après, comme exemple et in extenso, le Tableau relatif aux équations à quatre termes. Il n'en coûterait qu'un peu plus de travail matériel, à cause du nombre croissant des combinaisons, pour dresser ceux des équations à cinq, six, etc. termes ('). Il est bien entendu que les valeurs numériques des coefficitnls doivent, dans chaque cas, satisfaire à la condition de donner à l'équation (de l'espèi e que l'on considère) le plus grand nombre de racines réelles compatible avec ses autres élé- ments. H Dans le cas particulier où les exposants m, r, s d'une équation à (') Voir Comptes rendus du aS îinûl, ]>. 345. [-) Du moins e.Nplicitement. (') Je donnerai, une autre fois, (]uel(jucs spécimens de Tableaux analogues pour des équations composées de plus de quatre termes, l'espace faisant ici défaut. (47- ) quatre termes x'" -+- A,x'' + A, jr' 4- A 0 sont en progression arithmétique r = s -h k,m = s -h 2k, on peut, en posant II = j:*, ramener au calcul d'une simple équation du second degré les abscisses des flèches des festons, d'où ces flèches elles-mêmes se dédui- ront, et déterminer ainsi : d'une part, les relations que doivent avoir entre eux les coefficients A^, A^, pour que les conditions de réalité des racines propres à chaque cas soient satisfaites; d'autre part, les limites entre lesquelles Ao peut osciller, sans que l'équation cesse de posséder le maximum de ces racines que comporte son espèce; mais je ne m'arrête point à ce détail. » XI. Il est à peine besoin d'ajouter que l'emploi de cette méthode (') géométrique rend compte immédiatement, d'une façon qui parle aux yeux, des changements produits dans le nombre et la nature des racines réelles : par les changements de signe ou de grandeur apportés au terme de l'équation qui est indépenrlant de la variable; par un accroissement ou une diminution uniforme de toutes les racines; par leur multiplica- tion ou leur division par un même nombre donné. Car ces effets corres- pondent, respectivement, à une translation parallèle de l'axe des x, ou de celui des y, à une augmentation ou à une diminution dans l'échelle de la figure. » La liècjle des signes de Descartes, le théorème de Rolle et celui de Budan-Fourier en sont pareillement des conséquences intuitives, que rend plus évidentes, plus complètes encore à certains égards et plus précises, l'examen des Tableaux précités. Le théorème ci-dessus (IX) résume même, dans des cas étendus, la llègle de Newton. » XII. Je crois donc, ainsi que je le disais dès le début de ces Études, que l'enseignement de la théorie des équations, au moins dans sa partie élémentaire, ne peut que gagner à ce qu'on y admette plus fréquemment, et systématiquement, des considérations de cet ordre. La fatigue de l'étu- diant en sera diminuée, l'intérêt accru, la mémoire secourue et la clarté même y gagnera pour tous. (') 11 y a peut-être de la liardiesse <à qualifier de méthode ce qui ne mériterait, aux veux de plusieurs personnes, que le nom de procédé. J'y trouve pourtant une excuse dans la facilité extrême qu'on y trouve pour découvrir ou condenser, sous une forme saisissante de clarté, des résultats qu'on pourra sans doute maintenant tirer de spéculati(;n$ purement algébriques, mais auxquels celles ci ne conduisent pas toujours d'elles-mêmes. ( 472 ) » Nota. — Je rappellerai, comme l'a fait le dernier numéro des Comptes rendus, dans un Eiralum, page 45o, qu'il faut, à la page 3/47, ligne 5, en remontant, lire : parfois, au lieu de au fond. Équations à quatre termes : .r'" + A,.x' + Aj.r* + Aq = o [m, r, s, nombres entiers). Nombre Limitation maximum Parité ou imparité Signes du des des exposants des coefficients terme A„. racinesréelles A,. Aj. A„. posit. négat. Total. + + + Illimité. 0 0 o + + '' Il 2 rh — H- Limité. 22 4 ± — — Illimité. I I 2 — -t- + Limité. 22 4 — -+- — .. 3 3 6 -^ + -\- » 02 2 -1- dz — Illimité, i 1 2 + — 4- Limité. 20 2 Pair. Pair. Pair. Pair. Pair, Impair. Pair. Impair. Pair, Pair. Impair. Impair, Impair. Impair. Impair. — zh 4- » 22 4 — + — >. 3 I 4 — — — » 13,4 + -+- + « 02 2 + + — » I 3 4 db — M- » 22 4 rfc — — Illimité. 1 I 2 — -+--+- Limité. 20 2 — + — » 3 1 4 + H- + ■> 02 2 + + — Illimité. I I 2 -+- — + Limité. 22 4 + — — .. 134 — + -t- » 22 4 - -+- — . 3 I 4 — + » 2 0 2 — — — Illimité. I I 2 + -I- + Illimité. o I I + -f- — » 10 I ■\- — + Limité. 2 i 3 + — — » 12 3 — 4-4- » 2 3 5 — 4- — » 3 2 5 — — 4- • 21 3 — — — » 12 3 473 ) Nombre Limitation maximum Parité ou imparité Signes du des des exposants des coefficients terme Aj. racines réelles Impair. Impair. Pair . Impair. Pair. Impair. Impair, Pair. Pair posit. négat. Total. Illimité. o I I Limité. i 2 3 ■> 2 I 3 Illimité. I o I Limité. 2 1 3 • 3 2 5 » 2 3 5 » 12 3 o 3 3 >• 123 » 2 I 3 » 123 >> 2 I 3 3 o 3 » 2 I 3 « 12 3 Illimité. o I j Limité. 12 3 » 2 3 5 123 » 2 I 3 » 3 2 5 » 2 1 3 Illimité. I o I ALGÈBRE. — Sur les deux méthodes, celle de Hamillon el celle de l'auteur, pour résoudre l'équation linéaire en quaternions. Note de M. Sylvester. « Un célèbre quaternioniste m'ayant demandé de lui expliquer la portée de ma solution de l'équation linéaire en matrices, sur la solution du même problème en quaternions, il me semble désirable de donner explicitement le moyen de passer d'une solution à l'autre. Préalablement, il sera bon cependant de remarquer que, faute d'un examen suffisamment attentif de la forme du résultat obtenu ou plutôt indiqué par Hamilton ( Lectures on Qua- ternions,p.S5g-56i), on pourraitattribuer àsa solution une propriété qu'elle ne possède pas, celle de fournir le moyen de trouver la solution de l'équa- tion linéaire en quaternions sous une forme réduite semblable à celle que (474) fournit ma méthode : mais, en effet, l'examen d'un seul terme de m (voir au bas de la page 56i), par exemple SrJr-, suffit à montrer que le déno- minateur m de Hamiiton est du douzième degré dans les éléments des qua- ternions [b et a) de son équation I^bqa = c (p. SSg), tandis que le degré pour la forme réduite n'est que huit. Il s'ensuit que le numérateur (si l'on avait la patience de le déduire des formules de Hamiiton), aussi bien que le dénominateur obtenu par ce moyen, serait affecté d'un facteur étranger à la question, du quatrième degré, dans les éléments nommés. » J'ajoute qu'il est parfaitement possible de donner la valeur de x dans l'équation Ipxp' = T comme fonction seulement des p et p' et des coefficients des deux formes associées sans aucune irrationnalilé. Car le déterminant du nivcllateur lp[ )p' , disons N, étant obtenu sous la forme Oo H- \]Q'i,, le déterminant du nivellateur , , , —1 o , , N o '^^ " o — I ^ -^ o N (disons FN) sera aussi exprimé sous une forme eemblable à celle-là, disons » Or, au lieu de l'équation identique FN = o, on peut se servir d'un multiple quelconque de cette équation pour obtenir l'inverse de N comme fonction de puissances positives de N. Ainsi l'on peut, dans ce but, se servir de l'équation ^\ — $* = o, au lieu de FN = o, et, avec l'aide de cette équation, on obtiendra x exprimé en fonction des p et p' et de fonctions rationnelles des coefficients des deux formes associées; mais alors, au lieu d'être obtenu sous sa forme la plus simple, son numérateur et son déno- minateur contiendront un facteur commun qui sera une fonction du hui- tième degré des éléments des p et des p'. » Je passe à la règle pour traduire ma solution de l'équation en matrices Ipxp' =^ T en solution de cette même équation quand les p, les, p' et le T, au lieu d'être matrices, sont donnés comme quaternions. Evidemment tout ce qui est nécessaire, c'est de connaître l'équation qui serait identique pour lp[ )p'; je vais donner la règle pour l'obtenir. » Sous le signe 2, je suppose compris p, q, r, . . . , p , q', )■', . . . » Ecrivons la forme symbolique [Nx + {p)y + (7)- -H. . .]^, disons X; les coefficients de xy, xz^ . .., symboliquement écrits, sont 2(/;)N, a(v)N, ...; à (/;), [q), ... il jaul subslituer Sp,Sq, ...; le coefficient de ^- est [p]- ( \l'^ ) auquel il faut substituer Tp^; finalement le coefficient de ;■= est {p){q\ auquel il faut substituer S(Vyo. V^). » De même, on construit et l'on interprète la forme [-.T'+{p')f+{ri'r^'-^...Y (disons X'). » On calcule la valeur de X'^'X* — 4(X^)^ Ce résultat (une fonction du quatrième degré en N) (disons i2N), sera une partie de la fonction qui doit être identiquement zéro. Le reste de cette fonction (disons 64£2,N) sera [2S(V^V7V/-)S(Vp'V(/'Vr)jN - ISpSp' S{Yp\cjY r) S{Yp'Yci' Y r'), et je dis que Î2N -f-64£2,N = o sera l'équation identique en N, et servira pour trouver la valeur de jc, c'est-à-dire N"'T comme fonction du qualernion T, des quaternions p, q, . .., p', q\ ... et des symboles S, V, T ; de plus la valeur ainsi obtenue sera x sous sa forme réduile. » Il y a encore une petite observation à ajouter à mes remarques sur la solution de Hamilton de l'équation ihqn = c [Lectures, p. SSg). Il divise q en deux parties, le scalar u' et le vecteur p. » C'est cette dernière quantité [p) qu'il exprime sous la forme — ; alors S(c) Sïl'p , - IT . 1> • -1.1. ir = — — — y—^t de SOI te que, a detaut d avoir recours a des réductions ultérieures, le dénominateur de q contiendra, non seulement le facteur étranger du quatrième degré dans les éléments des n et des b dont j'ai déjà parlé, mais encore le facteur étranger 2S(aè). » On remarquera que, dans cette solution, on aura des combinaisons des h avec des n et des fonctions quaternionistiques de ces combinaisons, tandis que, dans la solution infiniment plus simple que je donne du pro- blème, il ne se trouve nulle part des mélanges de cette nature, mais seu- lement des fonctions quaternionistiques de combinaisons des a entre eux- rnême* et des b entre eux-mêmes. Le vice fondamental de la méthode de Hamilton, c'est la réduction du problème donné à un autre, où, au lieu de (/, il n'entre que sa partie vectorielle. Néanmoins le travail de Hamilton (quoique sa raison d'être ne subsiste plus) méritera toujours d'être regardé comme un monument du génie de son grand et admirable auteur, » C'est là, pour la première fois dans l'histoire des Mathématiques, c. R., iS8'|, 1' Semestre. (T. XCIX, N" 1 1.) (H ( 476 i qu'on rencontre la conception de l'équation identique (voir Lectures, p. 5GG-5G7 ) qui est la base de tout ce qu'on a fait depuis et de tout ce qui reste à faire dans l'évolution de la Science vivante et remuante de la quantité multiple, c'est-à-dire VALjèbie universelle, née à peu près aSo ans après l'organisation définitive de sa sœur aînée VÀrillimétique universelle, dans le Mémoire de M. Cayley sur les matrices, dans les Philosophical Transactions, vol. 148. » M. Simon ]\ewcomb adressé un Mémoire en anglais portant pour titre : « On the motion of Hyperion ». CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un ouvrage de M. de Chancourlois, portant pour titre : « Programme raisonné d'un système de géographie fondé sur l'usage des mesures déci- males, d'un méridien o^"'*'' international et des projections stéréographiques et gnomoniques » ; 2° Une brochure intitulée : « Mémoire sur les eaux potables de Mexico »; par M. Jnlonio Pehafiel. M. le Secrétaire perpétuel signale diverses Communications relatives à la direction des ballons et au traitement du choléra. Ces Communications seront soumises aux Commissions chargées de les examiner. Le Comité supérieur de rédaction du Génie civil informe l'Académie que le buste ûe Jean-Daptiste Dumas par M. Guillaume est reproduit par la maison Christofle, qui le tient à la disposition des personnes qui voudraient en (aire l'acquisition. ( 477 PHYSIOLOGIE. — Sur les proprlélés de la lumière des Pyrophores ('). Note de MM. AuBERT et Raph. Dubois, présentée par M. Paul Bert. « Ayant eu en noire possession un insecte lumineux de la famille des Élalères (genre Pyrophore), arrivé vivant au Havre dans une cargaison de bois, nous avons eu l'idée d'étudier la composition et les propriétés de cette lumière. Cette étude avait déjà été faite en partie (nous ne l'avons su que plus tard); mais nos recherches nous ont conduits à des résultats nou- veaux et qui nous ont paru dignes d'être signalés. » Examen speclroscopique. — Le spectroscope qui nous a servi est le spectroscope ordinaire à prisme de flint très réfringent et à micromètre. L'insecte était fixé en face de la fente qui était éclairée par l'un des organes lumineux du prothorax. On sait que les Pyrophores ont trois organes lu- mineux : un situé à la partie ventrale et les deux autres à la partie supé- rieure du prothorax. Ce sont ces derniers, toujours visibles, qui nous ont servi dans nos expériences. La lumière qu'ils émettent allant en divergeant de chaque côté de l'animal, un même point ne peut pas être bien éclairé simultanément par les deux organes c'est pourquoi nous n'avons jamais utilisé que l'un d'eux, plaçant la surface à éclairer perpendiculairement à la direction principale des rayons, qui fait un angle d'environ 45° avec le plan de symétrie de l'insecte. L'insecte était maintenu bien lumineux par une excitation mécanique, le frottement d'un léger pinceau. » Le spectre de celte lumière est fort beau, continu et l'on n'y peut dis- tinguer ni raies brillar)tes, ni raies obscures. Ce résultat avait déjà été con- staté par MM. Pasteur et Gernez sur un pyrophore appartenant à M. l'abbé Moigno [Comptes rendus, t. LIX, p. Sog; i864). » Nous avons pu préciser l'étendue de ce spectre. Il occupait environ soixante-quinze divisions du micromètre s'étendant, du côté du rouge, jus- qu'au milieu de l'intervalle qui sépare les raies A et B du spectre solaire, et, du côté du bleu, un peu plus loin que la raie F. » Lorsque l'intensité de la lumière varie, sa composition change aussi d'une manière assez remarquable. Quand l'éclat diminue, le rouge et l'orangé disparaissent complètement, et le spectre ne se compose plus que du vert avec un peu de jaune et de bleu. Les rayons verts persistent les derniers. L'inverse se produit quand l'insecte commence à être lumineux : (') Travail du laboratoire de Physiologie maritime du Havre. (47«) le vert apparaît d'abord, puis le spectre s'étend un peu du côté du bleu et beaucoup du côté du rouge. Les rayons les moins réfrangibles sont donc émis les derniers. Aucune source lumineuse, à notre connaissance, ne se comporte ainsi. M Le seul cas que nous ayons trouvé qui s'en rapproche un peu est celui du sulfure de strontium devenant phosphorescent par l'action delà lumière et d'une température croissante. Quand la température s'élève, les rayons de moins en moins réfrangibles apparaissent dans le spectre, mais en même temps les rayons les inoms réfrangibles disparaissent (Ed. Becquerel, La Lumière, t. I, p. 38^). » Il est intéressant de rapprocher de cette étude les modifications qu'é- prouve la source lumineuse pendant que l'intensité s'accroît. Il suffit d'examiner l'organe un peu attentivement pour constater que, lorsque la lumière commence à paraître, la partie centrale et intérieure seule est lu- mineuse. Ce n'est que lorsque la lumière est très vive qu'elle gagne la couche périphérique dans laquelle MM. Robin et Laboulbène ont constaté la présence d'une multitude de fines gouttelettes graisseuses. Ces [savants pensent que la couche périphérique ne produit pas de lumière et qu'elle ne fait que réfléchir la lumière produite par la partie centrale de l'organe [Comptes rendus, t. LXXVII, p. 5ii; 1873.) Quoiqu'il en soit de celte opi- nion, il est curieux de remarquer que ce n'est que lorsque cette couche périphérique est illuminée que les rayons rouges apparaissent. » Propriétés pliotocliimiques et phosphorogémques. — Bien que le spectre fût peu étendu du côté du violet, nous avons essayé l'action chimique de cette lumière sur des plaques sensibles au gélatinobromure d'argent. Après quelques essais infructueux, nous sommes parvenus, par luie meilleure dis- position des expériences, à des résultats satisfaisants. Un fragment de den- telle en papier noirci fut disposé devant la plaque sensible dans un châssis à positifs, et la plaque exposée à la lumière de l'un des organes lumineux placé sensiblement au-dessus du milieu du dessin; l'autre organe envoyait ses rayons principaux à peu près parallèlement à la plaque, qu'il éclairait cependant un peu d'un côté. L'insecte était placé à environ o™, 02 de la plaque. u A cause de cette faible distance, le champ d'éclairemeut était peu étendu et ne dépassait guère les bords du dessin, sauf du côté qui était éclairé par le deuxième orgaue. Afin d'obtenir un résultat décisif, la plaque fut exposée pendant une heure; mais l'action fut si intense qu'il nous pa- rait évident qu'il suffirait d'une exposition beaucoup plus courte. En effet, ( 479 ) nous avons pu réduire le temps de pose à vingt minutes, puisa cinq mi- nutes, et nous aurions certainement obtenu des résultats avec un temps plus court, si la mort de l'insecte n'avait mis fin à nos expériences. » Ces i)hotograpIiies montrent que la lumière du pyrophore a une action chimitpie très intense, si l'on songe que ces organes, quoique très brillants, n'émettent cependant qu'une très petite quantité de lumière, ainsi que nous l'avons constaté par des essais photométriques. » La lumière du pyrophore détermine la phosphorescence du sulfure de calcium après une exposition directe de cinq minutes. La phosphores- cence est faible, mais très visible, et se conserve quelque temps. » Exposés à cette lumière, l'éosine, l'azotate d'uraue paraissent visible- ment fluorescents. » Nous n'avons rien obtenu avec le sulfate de quinine et la dissolution éthérée de chlorophylle. » M. Govi fait hommage à l'Académie d'un Mémoire qu'il vient de publier, en langue italienne, «Sur un cas singulier de déformation des images dans les lunettes » [Jnlorno a una dejormazione prospeUica délie imagini vedule nei cannocchiali, Roma, 1884, in-4''). Cette déformation consiste en ce que des droites parallèles entre elles et presque parallèles à l'axe d'une lunette, et qui devraient, par conséquent, paraître converger au loin, semblent au contraire diverger de plus en plus, à mesure qu'elles s'éloignent de l'observateur. « Ce singulier phénomène, mentionné sans explication en i852 dans un travail du P. Secchi, a été regardé par quelques physiciens comme une illusion purement subjective. Il n'en est cependant rien, et la décou- verte en remonte bien plus loin qii'au P. Secchi, puisqu'elle appartient au P. François Eschinardi (1623-1703), qui la publia en 166G, dans sa Cenlurio problemalum opticorum [Romœ, 1666, i vol. in-4") et y revint plus tard dans ses RacjyiiacjU sopra alcuni pensieii speriineidabili (^Romu, 1680, in-4<'). » Le P. Eschinardi fit même mieux que de découvrir le phénomène, il essaya de l'expliquer, en le ramenant à une véritable déformation objec- tive, produite par le jeu des lentilles. » L'explication rationnelle qu'il en a donnée est, dans le goût du temps, très diffuse et passablement embrouillée, et, quoique bonne, elle est loin d'être suffisante et complète. » M. Govi l'a reprise par des considérations et des constructions beau- ( 48o ) coup plus simples, et il a piouvéquele renversement réel de l'effet perspectif par l'oculaire de la lunette (déjà démontré par le P. Escliinardi) ue suffit pas pour que l'œil puisse le reconnaître. Il y faut encore d'autres condi- tions qu'il apprend à déterminer, eu complétant de la sorte l'explication d'un fait qui mérite, à beaucoup d'égards, l'attention des physiciens. » M. Govi, à l'occasion de cette étude, revendique, pour le même P. Es- clïinardi, la formule, relative aux foyers conjugués des miroirs et des len- tilles, qu'on appelle ordinairement yormii/e rfe Newton. » Il donne également des constructions très simples de ces mêmes foyers, qui permettent d'obtenir directement le lieu, la grandeur et la situation des images données par les lentilles épaisses et par les systèmes op- tiques centrés, sans avoir recours aux plans et aux points cardinaux de Gauss et de Listing. » M. Balland communique à l'Académie la suite de ses travaux sur les farines. A 4 heures et quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Odvbâges reçus dans la séance du i5 septembre 1884. Ministère de la Guerre. Statistique médicale de l'armée pendant l'année 1881 . Paris, Imp. nationale, i884; in-4''. (2 exemplaires. ) Bulletin de la Société des amis des Sciences naturelles de Rouen; 2* série; i883, 2* semestre. Rouen, imp. L. Deshays, i884; in-8°. Programme raisonné d'un système de Géographie; par M. A.-E. Béguyer DE Chancourtois. Paris, Gauthier-Villars, i884; in-8°. (Épreuves.) Rapports sur les expériences comparatives des différents systèmes de mouture, faites par le syndical des cjrains et farines de Paris avec le concours de M. le ( 48. ) Ministre de rjgricultiire, 1 883- 1884. Paris, Librairie des halles et marchés, 188/1; in-8°, Sur les ardoises à Néréites de Bourg d'Oueil (^Haule-Garonne). Observations sur la constitution géolof/ique delà Bretagne [2^ article); par M. Cri. Barrois. Lille, imp. Liégeois-Six, i884; 2 br. in-S". (Extrait des Annales de la So- ciété géologique du Nord.) Intorno a una deformazione prospeltica délie imagini vedufe nei cannocchiali. Memoria del Socio G. Govi. Roma, Salviucci, 1884 ; in-4°. (Reale Accade- mia dei Lincei. ) P. Leonardi. Cenni sutle sostanze anlisettiche e su di una teoria del colera. Venezia, tip. G. Cecchiiii; 1884; br. in-S" Memoria sobre lus oguas potables de la Capital de Mexico; par el D'' Anto- nio Pewafiel et Lamberto AsiAiN. Mexico, i884; in-4° (2 exemplaires.) Indinna-DeparlmerU of Geology and natural Ilistory (thirleenth atinual Report); John Collett, State geologist, i883. Indianapolis, i884; in-8° relié. ERRATJ. (Séance du 8 septembre 1884.) Page 434, ligne 6, au lieu rie i44> ^'■'''^" 61 44- COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 22 SEPTEMBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUiMCATlONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ALGÈBRE. — Sur les équations ahjébriques; par M. de Jonqcières ('). Troisième Partie. — Des équations ii rationnelles, « XIII. Le ihéorème formulé dans ma dernière Communication (IX) amène celte conclusion inattendue, et qui me paraît n'être pas sans im- portance au point de vue de la doctrine, que le nombre maximum des racines léelles que peut avoir une équation algébrique ne dépend pas, en général, du degré de celle équalion, au-dessus d'une certaine limite, bien entendu. Dans le cas particulier où l'équation est complète, si le maximum est marqué par le degré, c'est parce que, les termes à exposants pairs alter- nant alois, sans lacunes, avec ceux à exposants impairs, il en résulte dans les festons possibles, produits ou simplement favorisés par chacun de ces termes (tantôt dans la région des ^positifs, tantôt dans la région négative, soit à droite, soit à gauche de l'axe Oj), une certaine disposition et suc- cession qui entraîne ce résultat. C'est, dis-je, dans cette disposition elle- même qu'il faut chercher, dans ce cas aussi bien que dans tous tes autres, la cause intime et primordiale des faits constatés. La preuve en est que les (') Voir les Comptes rendus du 25 août el du i5 septembre i884. C. R., i88^, 2' Semestre. (T. XCIX, N° 12.) 65 ( 484 ) mêmes principes et les mêmes règles s'étendent, comme on va le voir, aux équations où se trouvent des termes à expos.inis fractionnaires, pour les- quelles le (/egfre'j proprement dit, n'a plus de signification quant à l'objet dont il s'agit, notauunent lorsque le terme le plus élevé de l'équation est de ceux-là. » Ce genre d'équations me semble avoir été très peu étudié; Lagrange lui-même n'y fait point allusion dans son Traité sur la résolution des équa- tions nwnérujues ('). Elles méritent pourtant d'y avoir leur place au même titre que les autres, non seulement parce qu'on les rencontre dans les ap- plications, mais encore parce que leur exclusion systématique laisserait la théorie des équations incomplète. » XIV. Dans ce qui va suivre, je supposerai toujours que les deux termes a, /3 de chaque exposant fractionnaire - sont premiers entre eux, ce qui est permis, de sorte qu'il y a seulement trois cas à considérer : a et [i impairs, a pair, j3 impair, a impair, /3 pair. Les deux premiers cas rentrent dans ceux qui ont été examinés dans la seconde Partie et ne donnent lieu à aucune remarque nouvelle. La courbe représentative de l'ensemble des termes de l'équation possède, comme pour les équations où les exposants sont tous entiers, deux branches infi- nies (plus ou moins festonnées), l'une dans la région positive desx, l'autre dans la région négative. » Il n'en est plus de même dans le troisième cas. La courbe est alors située tout entière à droite de l'axe O^, car une quantité négative — x'^ ne saurait se trouver sous un radical pair, sans donner lieu à une valeur imaginaire. En outre, elle se compose de plusieurs branches paraboliques simultanées si, comme on doit le faire dans l'étude théorique de la ques- tion, on laisse le signe de chaque radical indéterminé. ('] M. Laguerre s'en est occupé incidemment dans un beau Mémoire, inséré au t. IX (3° série) du Journal de Mathématiques, que j'ai eu occasion déjà de citer; mais je ne sache pas qu'on l'ait fait avant lui, car le peu qu'en disent les auteurs, dans les Chapitres où ils parlent de X évanouissement des radicaux, ne nie semble pas résoudre la question. Les pro- cédés qu'ils indiquent sont, en effet, d'une application très restreinte; ils ont, en outre, le défaut d'introduire, par le fait de la méthode d'élimination employée, des racines étran- gères, difficiles à distinguer des autres^ qui ont au moins le grave inconvénient de déna- turer complètement le laruclère de l'éciuation iju'on avait sous les yeux. En i>articulier, la reclierche des niaximu et des inflexitins y devient à peu près iiiexlricabie. ( 485 ) » Il ne serait d'ailleurs pas plus général, dans ce cas, pour l'objet qu'on se propose, de supposer à ]S un ordre de parité plus élevé que 2, cir il faut toujours, en dernière analyse, en venir à exiraire une racine carrée, et, sous ce dernier radical, il n'en peut exister aucun, d'ordre pair, qui soit affecté d'un signe autre que -|-, puisqu'on ne s'occupe ici que de la recherche des racines réelles. Ainsi les seules équations à étudier sont, en définitive, de l'une des deux formes suivantes : 1 I 2 (i) ,T- +. . .-f- /).t'" -t-. . .-^qx"- -!-. . .4- tx'"-' -\-. . .+ ux- -H. . .-+- A„ = o, ( 2 ) x'" -\-.. . + px'- -I- . . . + qx"^ + . . . 4- tx'"-' -}- . .-\-HX- -\-. . . + Ko= o, »2, /, . . ., a, y, ("î, . ., a', 7', î5', ... étant des nombres entiers positifs, et l'équation étant ordonnée suivant les puissances décroissantes dex. » Si l'on désigne par n le nombre des termes qui, dans l'une ou l'autre de ces deux équations, ont des exposants de la forme •> on voit immé- diatement : » Que la courbe se compose de 2" branches situées à droite de Oj-, dont 2""' se dirigent finalement vers ^' = -+- co , tandis que les 2"~' autres se dirigent finalement vers^- ^ — oo . » Comme je dois, faute d'espace, me borner ici à des indications géné- rales, suffisantes pour faire bien comprendre le sujet, je prendrai tout de suite un exemple, et, comme il est intéressant de pouvoir comparer les résultats avec ceux qu'a fournis l'étude des équations à exposants entiers, je choisirai d'abord l'équation générale à quatre termes, et successivement des deux types ci-dessus (i) et (2). » XV. i" Soit donc a Y X ' -f- px'" -h qx' + A „ = o l'équation proposée, où l'on suppose ->/m>-i les coefficients pouvant être positifs ou négatifs. » Pour chaque signe (+ ou — ) attribué à p, la courbe complète se compose de 2- = 4 branches infinies, situées à droite de 0/ : deux au-des- sus deOo- (sauf les sinuosités passagères) et deux au-dessous de cet axe. » Cela posé, le Tableau suivant fait connaître le nombre maximum rie racines réelles correspondant à chaque combinaison de signes des coeffi- cients : ( 486 ) Signes des termes. 1". ;2". 3" 4'. — -t- Nombre maximum Limitation des du terme Ap. racines réelles positives Illimité O » 1 Limité 1 Illimité I Limité 3 » 2 Illimité 1 Limité ■>. » 2 » 3 » 1 Illimité I » I Limité •2 Illimité 1 » O Observations. Danscepremiergroupe, où p est positif, le maxi- mum individuel est 3, le maximum collectif pour im même signe de A,, est 6('). Dans ce deuxième groupe, où p est négatif, les maxima individuel et collectif sont les mêmes que dans le premier. » 2" En second lieu, soit a Y .t'" -I- px"' + qx"- + A„ = o l'équation proposée, où l'on a ?« >• - > -• » Ici les branches, réduites à un seul groupe de quatre, se dirigent toutes, finalement, vers la région des y positifs et à droite de l'axe O^, ce qui donne lieu au Tableau suivant : Signes des termes. 1". '2». 3'. T. 4- + Nombre maximum Limitation des du terme Ag. racines réelles positives. -1- Illimité o -+- » Limité î ■1 — Illimité I -1- Limité 2 — a 3 + u 2 — Illimité ' Observations. Le maximum individuel est 3 ; le maximum collectif est 6, pour un même signe de Aq. Lorsque A, est positif, toutes les racines sont imaginaires au delà d'une certaine limite de ce terme indépendant de x. (') En se reportant au Tableau de ma précédente Communication, on y voit que le même maximum 8 y est pareillement atteint, mais une seule fois, pour l'imo des espèces comprises dans l'équation générale à cpatre termes, tandis qu'ici il l'est toujours, si Ion con.sidère collectivement les (juatrc branches de la o 4o>45 i^.o i5,2 Tige 4'^'3 39,95 28,5 n.i,\ Racines 10,8 i5,9 10,4 4^3 InUorescences 0,0 3,7 l\5,i 58,4 100,0 100,0 100,0 100,0 Plante totale oS',Gio 16", 1 5 177s"', 8 2878^9 » La proportion relative des fouilles et de la racine va sans cesse en diminuant; celle des itiflorescences devient énorme, comme l'apparence de la plante le fait pressentir d'ailleurs à première vue. Composition •^ciiériile de la plante. Poids ahsnlus. Végétation Floraison Fructifi- commenç. commenç. Floraison, cation. Graine. Plantule. 2g mai. .Titjuin. 11 sept. ig oct. gr er gr ^ er er gr Ligneux et analogues .. . o,ooo5i(') 0,00089 0,216 8,770 124, 3 201,8 Principes albuminoïdes. 0,000076 o,oooi3 0,09'i 0,978 10, 63 19)0 Extrait, etc o,oooo25(-) 0,00047 0,160 8,471 20,74 29,8 Carbonate de potasse. . . 0,000011 0,0000g o,o845 2,662 9)69 20, 3 Matières fixes insolubles. o,ooooi3 0,00028 o,o555 1,017 i3,i6 16, 3 Plante totale. .. . o,ooo635 o,ooi3 0,610 i6,i5o 177,8 287,9 Poids relatifs. Graine. Plantnle. 26 mai. 3o juin. 1 1 septembre, ig octobre. Ligneux et analogues. . . 80,1 3o,o 35,4 54»3 69,4 7°»' Principes albuminoïdes . 12,0 10,0 i5,8 6,1 6,1 6,6 Extrait, etc 4'° 36,2 26,3 21,6 'i?7 •0)4 Carbonate de potasse .. . 1,7 8,2 '3,9 '')7 ^'4 ^>^ Matières fixes insolubles. 2,2 i5,6 9,1 6,3 7,4 7ï3 Plante totale 100,0 ioo,o 100,0 100,0 100,0 100,0 (') Comprend l'amidon. (') Matière grasse, o,oooooo3. ( 495 ) » La prépondérance relative et absolue du ligneux s'accuse de plus en plus, par suite du progrès de la végétation, comme poui- la Bourrache. Les matières solubles croissent moins vite, leur rapport an ligneux passant de l'égalité au septième, pour V Amarantus caudalus. La formation des deux ordres de principes répond surtout à la fixation du carbone et des éléments de l'eau , phénomène prépondérant dans l'accroissement en poids du végétal. Les albuminoïdes croissent aussi en poids absolu; mais leur proportion relative varie suivant une autre loi : elle est maximum, pour V Àmaranlus caudalus comme pour la Bourrache, aux débuts de la floraison; puis elle diminue beaucoup. Cette oscillation (i5 et 6) est moindre pour \' Amarantus caudatus que pour la Bourrache (21 et 3). » Les sels de potasse, qui représentent les acides organiques et l'acide azotique et, par conséquent, les phénomènes d'oxydation, s'accroissent continuellement en poids absolu. Leur proportion relative est maximum, en même tem|)s que celle des principes solubles et des albuminoïdes, aux débuts de la floraison; cela dans l'^m, caudatus comme dans la Bour- rache : les variations étant moins étendues pour celte dernière plante. Ce triple maximum traduit d'une façon frappante l'accroissement dans l'in- tensité de vie que la plante piésente à ce moment. » Enfin les matières fixes insolubles croissent, mais plus lentement. Leur proportion relative est maximum dans la plantule, et finalement elle sur- passe celle du carbonate de potasse, dans l'Jm. caudatus aussi bien que dans la Bourrache, circonstance qui atteste les emprunts continuels faits an sol [)ar la |)lanlo. » Donnons à l'appui de ces résidtats les Tableaux suivants : III. — Amarantus nanus. Poids relatifs des diçierses jjarlies. 29 mai. 2J juin. 3o juin. 7 septeml>re. Feuilles. 52,o 37,5 47>' ii,4 Tige 34,1 28,3 36,3 i3,4 Racines 9,6 i5,5 I0j4 3, i Inflorescences 4>3 '8,7 6,3 72,1 100,0 100,0 100,0 100,0 Plante totale o«%5i8 4'%7'* i5s'',34 ia3=',i » La prépondérance des inflorescences devient énorme à la (in. (496) CowpoHÙon générale de la planle. Poids absolus. Graine. ^9 iuai. 2i juin. 00 juin. 7 septembre. gr gr Kf gr gr Ligneux, etc o,ooo65 0,225 2,2a 7ii7 85,8 Principes albuminoïdes o,oooi o,o85 0,86 '?99 11, 5 Extrait, etc 0,0001 0,110 0,86 j,i4 '2,7 Carbonate (le potasse 0,00001 o,o38 o,34 2,o3 5,3 Matières fixes insolubles 0,00002 0,060 o,47 ' »oi 7,8 Plante totale 0,00079 o,5i8 4'75 i5,34 i23,i Poids relatifs. Graine. 29 mai. 22 juin. 3o juin. -j septembre. Ligneux, etc 81, 85 42.9 4^>7 46,7 69,7 Principes albuminoïdes ... . i3,2 16,7 18,1 i3,o 9,4 Extrait 1,0 21, 5 18,1 20, 45 10, 3 Carbonate de potasse 1,75 7,4 7)3 i3,25 4» 35 Matières fixes insolubles. .. . 2,2 1 1 ,5 9,8 6,6 6,25 Plante totale 100,00 100,0 100,0 100,00 100,00 » Les poids absolus sont très différents de ceux de VA. nanus; mais la composition chimique relative est la même à la fin. IV. — Amarantls gig&nteus. » L'accroissement de la plante, stationnaire pendant deux mois, s'est fait tout d'un coup. Poids relatifs des diverses parties de la plante. 29 mai. 22 juin. 17 septembre. 19 octobre. Feuilles ^^,^ 24,7 12, 5 i3,6 Tige 32,4 34,6 36,3 34,9 / ( 3,5 ) Racines 0,0 11,4 { ^ , S 10, 3 Inflorescences, panicules 16, i 29 , 3 44 1 4 4 ' > 2 100,0 100,0 100,0 100,0 Plante totale o^Soga 3s'-,io4 4i5='',2 3i8s'-,3 Composition générale de la plante. Poids absolus. Graine. 26 avril. 29 mai. 22 juin. 17 sept. 19 octobre. gr ^ Kr gr gr gi- gr Ligneux, amidon, etc. .. . o,ooo63 o,ooo55 o,o36 I1942 271,5 219,6 Principes albuminoïdes . . 0,00009 0,0004 o,oi35 o,ig5 35,3 ^3,9 Extrait, etc 0,000002 o,ooo55 o,o2i5 0,526 56,9 35, o Carbonate de potasse ... . 0,00002 0,0002 0,010 0,195 26,6 '5,9 Matières fixes insolubles . . 0,00002 o,ooo5 0,011 0,239 ^4,9 23,9 Plante totale , 0,00076 0,0022 0,092 3,io4 4'5,2 3i8,3 (497) Poids relatifs Giaine. ^6 aviil. Ligneux, etc 82,5 a3,5 Principes ;ill)uminoïdes. .. . 12, 4 21,6 Extrait, etc 0,2 23, o Carbonate de potasse 2, a 8,1 Matières fixes insolubles. , . 2,7 28,8 Plante totale 100,0 100,0 39 mai. ■}.i juin. 17 sept. 19 octobre, 38,9 62,6 65,4 69,0 i4,7 6,4 8,5 7.5 23,5 17,0 i3,7 11,0 11,0 6,2 6,4 5,0 '1,9 7,8 100,0 6,0 7,5 100,0 100,0 100,0 V. — AmARANTUS MELANCOLICnS RUnER. » Végétation lente, floraison tardive, fructification imparfaite, si C( n'est dans quelques pieds chélifs. Poids relatifs des dii-,9i5 19 octobre. 25,5 34,3 6,2 34,0 100,0 i38'-,438 Composition générale de la plante : Poids absolus. 26 avril. 27 mai. sr Ligneux et analogues o,ooo55 Principes albuniinoïiles o,ooo3i Extrait, etc o,ooo5o Carbonate de potasse 0,00017 Matières fixes insolubles. , . . . 0,00024 o,o5o 0,072 id juin. Kl- 2,89 1,46 2,21 I ,06 0,89 7 sept. sr 62,2 18,3 28,7 ■4,3 10,7 .1 oct. 25,4 7,4 12,5 4,2 7,4 iG oct. 7,20 1,45 1,89 o,85 1 .98 Plante totale 0,00177 0,286 8,52 i34,2 66,9 i3,37 Poids relatifs. 36 avril. 27 mai. Ligneux et analogues 22,9 Principes a! buminoïdes. ..... 17,2 Extrait, etc . . 27,5 Carbonate de potasse 9,4 Matières fixes insolubles . . . i3,o Plante totale 100,0 17,8 38, o ( 498 ) » L'accroissement moindre du ligneux, la permanence des aibnminoïdes et des principes solubles, dont l'action n'était pas accomplie, traduisent la végétation imparfaite et comme épuisée de cette plante; l'accumulation des matières fixes insolubles est aussi caractéristique. VI ET A'II. — A. PYRAMinALIS ET A. BICOLOR. » Nous supprimons, pour abréger, les résultats fournis par ces deux espèces, qui se rapprochent l'une de \'J. giganteus, l'autre de l'J. me- lancoticus. L'A. bicolor a fourni simultanément des pieds des variétés sanguineus, paniculalus et speciosm, qui ont été aussi analysés. VIII. — Célosie panacher. » S'est dédoublée en rouge et jaune. Les deux variétés ont été ana- lysées séparément. Poids relatifs des diverses parties. 29 mai. Feuilles 45.2 Tiges 37,0 Racines '7>8 Inflorescence. » 100,0 3o juin. Rouge. 3 0 Jaune. clobre. Rouge. '9' octobre. Jaune. Jaune. Rouge. 35,6 37,0 10,2 6,7 9,9 18,1 37,8 36,5 34,4 27,1 42,0 5o,2 • 4,8 16,1 7,3 4,7 7,7 '5-7 11,8 10,4 100,0 48,3 100,0 61,5 100,0 40,4 100,0 26,0 100,0 100,0 Plante totale . os"',o85 2s\o5 •js'-.ag i4'','j4 i4"',34 ii6"-,33 Zof' ,1'] Composition générale de la plante. Poids absolus. 26 avril. 3g mai. 3o juin. 3 octobre. 19 octobre. Jnune Rouge. Jaune. Rouge. Jaune. Rouge. er i;r Kr gr gr gr gr gr Ligneux et analogues. 0,0017 o,o34 1,18 i,3o » » » '9,9 Principes albuniin. . . 0,0004 0,012 0,17 o,iG i ,4° 1,26 0,90 3,3 Extrait, etc 0,0011 0,020 o,3S o,5o 3, 10 3, 02 1,79 5,2 Carbonate de potasse. 0,0002 0,007 "i '9 0,18 " » " 1,6 Mat. fi\cs insol . . . . o,ooo5 0,012 o,i3 o,i5 >■ >> » 2,8 Plante totale 0,0039 o,o85 2,o5 2,29 » » " 32,8 Poiits relatifs. sg mai. 3oj .la une. uin. Rouge. 3 octobre. Jaune. Rougo. 19 oc tobre. Jaune. Rougp. 4''v3 57,0 er ()0, I ,4,6 8,0 7'0 9'9 ^'7 7'9 10,3 21,9 ,8,(i 21 ,3 2 ï , n ^1,0 r),8 16,2 8,2 94 8,0 » w 0 4,9 .4,0 6,3 6,7 » » u 8,5 ( 499 ) 2G avi'il. er Ligneux 43>3 Albuniinoïcles . . 10,2 Kxtrait, ctc . . . . 27, 7 C:>il). (le pot. ... 4,4 Mat. fixes insol. '4 '4 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 » Les tiges et les inflorescences prédominent à la fin, ainsi que le li- gneux. El) somme, la Célosie se rapproche beaucoup des Amarantes. IX. — LOZF.RNF.. » La marche de la végétation est, comme on pouvait le prévoir, sen- siblement différente dans une plante herbacée, que Ton fauche et qui repousse du pied, en fournissant un regain, telle que la luzerne : In racine prend alors, à la fin, tuie importance spéciale. En même temps, nous avons trouvé que les principes soiubies s'étaient extrêmement accru dans la second»^ phase : Lnzoïne. ih juin. 3 octobre. Feuilles 37,0 22,5 Tiges 47 >3 3o,3 Racines i5,7 47>' ioo,o 100,0 Ligneux et analogues 11 1^ 61,8 Principes .ilbuminoïdes 10,7 1 1 ,0 Extraits, etc 1,9 '7'^ Carbonaie (le potas.se 5,4 3,i Matières fixes insolubles .... 5,4 "-3 ASTROî^OMlE. — Sur le mouvement d'Hypérion; par M. S. Newcomb. (( Les résultats obtenus par M. Hall de ses observations du mouvement du périsaturned'Hypérion m'ont conduit à la découverte, dans le système solaire, d'un troisième cas pour lequel il existe une relation linéaire exacte entre chaque mouvement moyen. M. Hall montre que le périsa- C. R., 1884, 1' Sen,e!trr.{T. XC1\.^° 12.) ^1 ( 5oo ) fiirne du satellite en question fait une révolution dans le sens rétrograde en dix-huit ans environ. Un court examen montre que, d'après la théorie, le sens de la variation séculaire est direct et ne constitue, en réalité, qu'une très petite fraction dû mouvement observé. La présente Note a pour objet d'expliquer la discordance ;ipparente qui existe entre la théorie et l'observation. » Je ferai d'abord remarquer que la théorie actuelle de la variation séculaire présuppose que, dans une certaine période, les conjonctions du corps perturbateur et du corps troublé ont lieu également en tout point des deux orbites; or, s'il existe des relations entre les moyens mouve- ments, les points de conjonction ne seront plus distribués ainsi, mais se trouveront en divers lieux de l'une ou de l'autre orbite. Pour Titan et Hypérion, nous avons entre les moyens mouvements la relation sui- vante : 4/_ 3/--'= i8o"+H, où i est la longitude moyenne d'Hypérion, tJ la longitude de son péri- salurne, / la longitude moyenne de Titan, H une libration périodique dépendant de l'angle tï — 7i', dont le coefficient est environ i8". » On obtient ce résultat par le procédé suivant : » M. Hall étl ) » Soient m la masse de Titan : la masse de Saturne ; «'le moyen mouvement d'Hvpérion ; V = 4f-3/-7T. » L'équation différentielle est tp V — r ::=; i'5,6nin'- sin V — 3,Qnin'^ sinV. » Cette équation montre que l'angle V doit toujours tendre vers 180". Or, en adoptant cette valeur, on trouve, pour le mouvement du périsa- turne, ^h' „,, , de ' d'où Masse de Titan = 9000 » Les résidtats ci-dessns dépendent complètement de la considération des termes principaux, en négligeant ceux qui dépendent des multiples de V. Un examen idtérieur montre que ces termes ont une importance suffisante pour influer notablement sur le résultat. » J'ai ensuite employé une méthode différente pour obtenir la valeur numérique du coefficient, et j'ai trouvé Masse de Titan = I25c » De cette nouvelle masse de Titan on conclut que, en négligeant le terme en V, si V diffère de 180", il oscillera autour de cette valeur une fois en deux ans environ ; mais les observations prouvent qu'il s'est main- tenu à très peu près constant, bien que depuis i858 la valeur en soit in- connue. Il est à remarquer qu'elle est très voisine de celle qui a été donnée ci-dessus. » Ici, cependant, le terme en V de l'équation différentiel le ci-dessus devient un jeu. L'effet de ce terme est que le point d'équilibre autour duquel tend à osciller V est soumis à la libration de chaque côté de la valeur moyenne 180° dans la période de l'argument V, qui est encore identique avec la période n — n'. » Pour savoir si l'oscillation at.sez marquée qui se produit autour du ( 5o2 ) point d'équilibre renferme des constantes arbitraires, on doit avoir recours à l'observation. N'ayant jusqu'à présent fait aucune comparaison avec les observations, je ne puis rien conclure à ce sujet. Les recherches de M. Hall ne conduisent pas à inférer que la valeur donnée ci-dessus est constante, et le résultat que j'ai obtenu ne m'a été fourni que par la théorie. Si cependant il existait une libration considérable, les longitudes moyennes d'Hypérion, trouvées à diverses époques, ne s'accorderaient pas les unes avec les autres, et un tel désaccord a été annoncé par M. Hall. » De ce qui précède on déduit la conclusion suivante : » Toutes les conjonctions d' Hypérion avec Titan ont lieu près de l'aposaturne du dernier satellite. Le point de conjonction oscille vers 180° de chaque côté de l'aposaturne, durant la période de révolution du périsalurne d' Hypérion, par rapport à celui de Titan. » Lorsque la théorie de l'action de Titan sur Hypérion sera complètement développée, on verra que les termes sensibles seuls sont périodiques et dé- pendent de la position des deux périsaturnes. La période générale est ainsi d'environ dix-huit ans. » ALGÈBRli. — Sur l'aclièveinent de la nouvelle méthode pour réiOudre T équation linéaire la plus générale en qualernions. Note de M. Sylvester. « Dans une Note précédente, on a vu que dans la nouvelle et seule bonne méthode pour résoudre, par rapport à x, l'équation en qualer- nions pxp' -\- qxq' -^ rxr'-\- sxs' -\-. . . = T, on fait trois opérations. La première, à laquelle on peut donner le nom de nivellation, con.siste à trouver le nivellant, c'est-à-dire le déterminant de la matrice du quatrième ordre appartenant à un nivellateur donné du second ordre. La seconde, qu'on peut appeler déduction, consiste à obtenir l'é- quation identique, à laquelle un nivellateur correspond au moyen d'un autre nivellateur qu'on obtient du nivellateur donné en y adjoignant un couple de plus de la forme — N( )ds, ou, ce qui revient au même, le couple y/ — N ( )\/— N, où N est considéré comme un scalar. Finalement, on arrive à la dernière opération, que je nommerai substitution et rédaction, et qui consiste à substituer à l'inverse du nivellateur sa valeur en fonction ra- tionnelle du troisième ordre de lui-même, puis à faire des réductions dont je parlerai tout à l'heure. ( 5o3 ) « Au moyen de ces opérations, on arrJA'e à hi valeur de l'inconnue de l'équation sous sa forme réduite la plus simple qu'elle puisse prendre. » Four obtenir la forme de l'équation identique, voici ce que j'ai trouvé eu appliquant la méthode indiquée dans la Note précédente. » Pour plus de simplicité, je me sers de la notation suivante, qui s'ap- plique à des lettres quelconques, accentuées ou non, représentant des qua- ternions. » Je pose Sp = {p), Tfr- = p,, S{\pVq) = {p>,), S{YpY-= I" devient ou idéale (ci: quia lieu en général), ou (ce qui a lieu pour des cas particuliers) actuelle, mais indéterminée. ( ^o4 ) pqp, (jp'\ p', pif; p; . • -, et où de même P' a des types semblables avec des letlres accentuées. Il ne reste plus qu'à réduire chaque P à sa forme la plus simple, c'est-à-dire à l'exprimer comme fonction linéaire de i,p, o Inflore.'ccnces . . 0,0 0,0 Planle tolalc, oG'-,2i6 35,4 Amuranlus caiidalus. 3o j uin. 1 1 septembre. P. absolu. P. relatif. IC) o< p. absolu. rtobre. P. absolu. P. relatil'. P. relatif. 3,7<. 55, G ■ 4 ,5o 5o,8 21, G 49.4 3,i3 47.4 37,00 72,8 48,8 7G,6 1 ,60 61,7 ■ 3,82 74.9 9, G 77.9 0,34 5G,5 59,00 10.4e'-, 32 72,0 G9,4 .21,8 201SS8 72.4 8s-,77 54,3 70, 1 ( 5i9 ) Amarantus iiielancoliciis. 3y mai. i6 juillet. 7 soplombre. 3 octobre. iq octobre. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. gr gr Kl- ^ pr Kr Feuilles o,o5o 17,0 1,75 3a, 4 22,6 ^"i ,'i \o,i 38,5 16,71 5i,9 Tige ..,o33 48,3 0,76 36,-) 3i,6 46,3 9,1 47,8 2,5t 54,4 Racines » » o,38 36,4 8,0 6*1,4 '»7 '>^'4 o>44 52,8 Inflorescences.. 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -2,8 47>o 2,62 57,8 Plante totale.. . " 2B'-,89 34, o 626^2 46,4 258'-,8 45,4 75'-,24 54,8 Amarantus nantis. 29 mai. ^2 juin. 3o juin. 7 septembre. P. A. P. K. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R, er Br sr , sr Feuilles o,ii4 4')7 0-7° 43>6 3,25 47.6 7'7 '4»9 Tiye 0,078 4^>4 0,71 60,0 2,54 49»^ '2,2 75,3 Racines o,o25 5o,6 o,4o 69,7 0,82 62,8 2,9 75,2. Inflorescences.... 0,008 35,4 o,4i 53,2 o,56 58,4 63, o 70,8 Plante totale. , . os',225 42,9 28'-,22 46,7 7"'. '7 46,7 858%8 69,7 Amarantus gi^^anteus. 2g mai. 22 juin. 17 septembre. 19 novembre. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. gr gr gr gr Feuilles o,oi4 34,6 o,436 58, i 24,1 46,4 19,8 45,6 Tige 0,012 40,7 0,766 72,5 104,7 6g, 5 86,0 77,5 Racines o,oo35 43,4 0,202 57 ,4 ',',;;3,„3 1 ^^'^^ | 64,8 24,1 73,7 Inflorescences.. o,oo65 43,5 o,538 56,9 128, i 66,8 89,7 68,3 Plante totale. o5',o36 38,9 ib%942 62,6 27IS^5 65,4 oigs^G 69,0 Célosie panachée. Sojuin. 3 octobre. ly octobre. 2q mai. Jaune. Rouge. Jaune. Rouge. Jaune. Rouge. p. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. K. P. A. P. R. gr gr gr _ gr gr er gr Feuilles 0,017 46,2 o, 44 58,2 o, 52 61,0 » » » » >> .. 3,23 54, o Tige 0,011 35,9 0,4559,7 0,4654,6 3,0061,4 2,6 66,5 3,o5 63,6 11,4068,1 Racines 0,00640,1 0,17 55,6 0,2064,9 " ...».» , 0,91 49,2 Inflorescences... 0,0 0,0 0,12 5i,i o,i3 54,o 3,43 5o,i 4,8 54,8 2,8462,0 4,36 5i, 2 Plante totale.. oS'-,o34 4i ,3 is'-,i8 57,7 is'-,3i 67,0 » ■.>,.,„ 198^90 60, i ( 520 ) » Nous ne reproduirons pas les chiffres relatifs aux /im. pyrmnidniis et bicolor, l'une se rapprochant du giganteus, l'autre du melancoliciis; non plus que les nombres ultérieurs relatifs à la Célosie, qui sont intermédiaires. » L'accroissement du ligneux et des principes analogues porte sur toutes les parties de la plante, tant d'une manière absolue que relative. Il formo à la fin les trois quarts du poids de la lige et de la racine dans les Ama- rantes vigoureuses [caudalus, nanus, pyramidalis, giganteus), tout en de- meurant moindre dans les feuilles. Dans les espèces dont la végétation est demeurée languissante, la floraison lente, la fructification incomplète (me- lancolicus, bicolor), la proportion du ligneux surpasse à peine la moitié du poids et demeure à peu près la même dans les diverses parties. Ceci montre nettement la différence entre une plante qui fructifie mal, par suite d'une nutrition imparfaite, et une plante où la fructification a été suppri- mée par la destruction des inflorescences. II. Extrait (Principes hydrocàbbonés solobles) ■ig mai. P. A. P. R. Feuilles o , 066 22 , 2 Tige 0,082 33,5 Racines 0,012 18,1 Inflorescence 0,0 0,0 Plantetotale oS'-.iGo 26,3 arantus caiidatus. 2J ■ juin. P. R. 3o juin P. A. P. R. 7 septembre. P. A. P. A. p. R. 1,267 •9'^ 57934 20,8 C43 •4,7 1,633 25,2 6,024 12 ,0 5, ,7 8,1 0,419 16,4 1 ,3o5 1^-^ o,85 6,6 0,162 26,9 7,480 9,3 17,35 10,3 3b-'-.'I 471 21 ,6 S'-, 743 11,7 29S'-,8o 10,4 27 mai. P. A. P. R. Feuilles 0,047 ^5, i Tige 0,018 26,4 Racines 0,007 25, o Inflorescence.. 0,00 0,0 Plantetotale. os'',072 28,0 Amaranlus melancolicus. i6 juillet. 7 septembre. P. A. P. R. 10, g 20,3 i(j,i 23,5 1,8 i4,o 0,0 0,0 3 octobre. P. A. P. R. 7,o5 26,5 4 , og 21,2 0,73 14,7 1 ,33 22, ; 9 octobre. 0,47 i3,7 o,65 i4,2 0,07 8,6 0,70 i5,3 2B'y2i 25,9 2^'', 87 21,4 12'', 5o 22,9 '""^jSg i4,' 531 AinnnintHs nantis. 2g mai P. A. Feuilles o,n4q Tige o,o46 Racines o.oio Inflorescence ...... o,oo5 Plante totale .... oS'',i ro P. R. 18,3 26,6 19,1 25,0 21,5 fc-r 0,35 0,22 0,0g 0,20 10,7 17,2 ,2,8 22,6 17 septembre. P. A. I ,o3 .,64 o,3i o, 16 p. R. ,4,3 29,3 19,3 17,2 19 octobre. P. A. 2 ,0 '.7 0,3 8-7 oS'',86 I o , 3s'', 1 4 20,45 i2s%7 p. R. 10,3 8,. 9^ 10,3 Amarantns gij^anteus. 29 mai. 3o juin. 1 1 septembre. 19 octobre. p. A. P. R. P. A. P. R. P. A. p. R. P. A. P. R. Feuilles 0,0095 28,7 o,i4> 18, 3 9,0 17,4 8,2 18,9 Tige 0,0075 24>4 o,i54 i4)5 23,8 i5,7 7,2 (>,5 D • 3 c C2 r i "<=• i ' j6 " '7 ( Q / r Fiacines 0,002 2a, b o,o53 i5,i ' , „ ,} o , 'i 10, 5 ( rad. ( 1,5 10,4 ) Inflorescence o,oo3 21,4 0,178 i9>6 0,21 ii)4 iC,2 12, 5 Plante totale. .. . oS'',02i5 23,5 0'',52G i7>o Sô^'ig i3,7 35s'', o 11,0 M Les principes hydrocarbonés solubles et transportables par la sève (extrait, etc.] se sont accrus pendant la végétation; la proportion relative était maximum au moment de la floraison, surtout dans la tige. A la fin, elle était plus forte dans les feuilles des Amarantes vigoureuses [caudalm, uanus, fjicjduleas, pyramidalis). La tige ne conservait son avatitage à cet égard que dans les plantes affaiblies [mélancolie us, bicolor). III. — Albuminoïdks. Amarantus caudatus . 29 mai. 3o juin. P. A. P. R. P. A. P. R. Feuilles o,o58 ig,4 o,4J3 6,7 Tige 0,028 11,2 0,352 5,5 Racines 0,075 11, 3 0,1 46 5,7 Inflorescence 0,0 0,0 0,042 7,0 Plante totale oe'.ogS i5,3 oS'',973 6,1 1 1 septembre. 19 octoi)i'e. P. A. P. R. P. A. P. R. 2r4i B,8 4,11 9.4 0,93 1,9 I ,o3 ■ ,8 o,36 2,0 0,26 2,1 6,93 8,9 i3,62 8,1 ioi'%63 6,1 19s '■,02 6,6 522 ) Ànwrinlas mclancoliciis . "in mai. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. sr 3o octobre. er er 3oj uin. 7 septembre. ■^■- ^ — — - — ^ — -^^_-^— 1 P. A. P. R. P. A. p. R. Br er I ,26 .7.3 0,9 b,7 o,5i 9.4 0,75 4.4 0,09 5.7 o,i5 3,8 o,r3 '4,9 9,: 10,0 Feuilles 0,04?. -22,8 1,11 20, 3 10,9 20, 5 4' '3 "5,5 o,43 12,4 Tige 0,006 9,0 Oj^^o 9,8 6,3 9,3 1,61 8,3 0,37 8,0 Racines 0,002 7.3 o,i5 16,0 1,7 7,0 0,39 7,8 0,96 11, 3 Inflorcsrence. . . . 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,96 i5,9 0,46 10, 3 Pl.mte totale . . oS'-,o5o 17,8 \'%\^i 17,1 i8r%9 i3,(5 7='-,o4 11, 3 |S^45 10,9 Ainariintns iinniis . 2g mai. '-'i juin. P. A. P. R. P. A. P. R. en • sr Feuilles o,o56 21,0 o,36 19,2 Tige 0,020 11,4 " Racines o,oo5 10,8 o,o4 4i7 Inflorescence o , oo4 21,4 0,11 ' '. , 5 Plante lotale o8'-,o85 16,7 » • i8',99 i3,o t i6%5 9,4 Ainaranlus i^ii^antciis , og mai. 22 juin. 17 septembre. it) ottobre. P. Â7 p. R. p. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. K. Feuilles 0,007 '7'^ o,o4'j 6,1 5,6 12,8 5,4 12, 5 Tige o,oo3 10,7 o,o3o 2,8 4>2 2,8 4.8 4' 3 Racines 0,001 9,5 o,oi3 11,9 lîaïkHios ) „ ' c 2,9 0,9 2,8 Inflnr.SKr.ee o,oo3 18, 5 0,116 11,9 24,6 12,7 12,8 9,7 Pliinte totale. . o"'-,oi4 i4,7 08^95 6,4 358'-,3 8,5 23s'-,9 7,5 » Les principes ;ilbuiiiiiioïdes sont coiicenlrés clans les feuilles au début, dans les feuilles et les inflorescences à la fin. Au inonient de la Ooi-aisou, ils tendent vers une répartition pins uniforme, à catise des transports de lualiLM-e azotée prodnils pendant celte période physiologiiiiie. Dans les plantes où la fiiiclificalion s'est mal faite {À. mcbnicoliciis, A. bicoloi), la répartition finale des principes albuminoïdes offre de moindres diver- gerices, parce qu'Us n'ont pas été employés au même degré par la fonction de reproduction. ( 523) IV. — Carbonate de potasse. Ainarantus caudatus. sg mai. P. A. Feuilles 0,087 Tiges 0,043 Racines o ,oo5 Inflorescences... 0,0 Plante totale. . qs^oSS P. R. i'...,3 .7,5 8,1 0,0 i3,g 2B'',o62 Il septembre. i[( octobre. P. A. 2,67 2,60 o,5o 3,92 P. R. 9-4 5,2 2,7 4>9 p. A. 2,4o 4,l5 0,64 9'07 p. R. 5,5 6,5 5 ,2 5,4 9e-,69 5,4 i6s'',26 5,6 Amaraitlus niclaricoliciis, 27 mai. 16 juillet. 7 septembre. P. A. P. R. Feuilles, . Tiye 0,021 I j ,0 0,65 I I ,6 ... o,oo5 7,4 0,33 i5,5 Racines. . . » Infloresc... 0,0 3 octobre. P. A. P. R. sr I ,52 19 octobre. P. A. P.R. 0,0 0,10 0,0 5,5 11,2 0,0 3,6 6,8 1,52 5,7 o,io 3,0 9,9 i4,4 2,00 io,3 0,42 9,1 1,8 6, g 0,24 4>9 o,o3 3,4 0,0 0,0 o,38 6,4 o,3o 6,5 Plante lot.. lE'-.oe 12,5 i4s'-,3 10,6 48'-, 14 7,4 o6'-,85 6,3 Jinarantus //anus. 29 mai. P. A. P. R. Kr Feuilles 0,017 6,2 J\y,e 0,016 9,2 Racines o,oo35 7,4 Inflorescences... 0,001 5 8,0 Plante totale. . o5',o38 7,4 3o juin. P. A. 0,93 0,90 O, i3 0,07 P.R. i3,o i6,() 8,2 7-9 7 septembre. P. A. P. R. 2S'',o3 )3,25 .,5 1 ,0 0,1 56S3 10,3 6,4 3,0 4,35 A ///(ira //tu s gigantcus. 29 mai. 1-2 juin . P. A. P.R. P. A. P.R. er çr Feuilles o,co45 11, 3 0,06 3 8,1 Tige.... o,oo4 '2,75 0,071 6,5 ^ . .- r, \ Racines . . Racmes o,oood 7,3 0,010 2 , 7 ,(,jj^.^|,^3 Inflorescences.. o,ooi 8,6 o,o5i 5,4 Plante totale. o8'-,oio 11,0 o6"-,i95 6,2 C. R., i88'|, 3' Sc/)iestre. (T. XCIX, N" lô.) 17 septembre. 19 octobre. P. A. P.R. P. A. P.R. 4.8 9'0 2,5 5,8 11,0 7,3 4,3 3,9 1 1,2 1 0,3 8,6 1,8 1,5 4.6 9,'^ 5,. 7,6 5,8 26«'-,6 6,4 i5s%9 5,0 70 ( 524 ) » Les sels de potasse, dont la présence et la proportion sont corrélatives des phénomènes d'oxydation, sont surtout concentrés au début dans la tige et les feuilles. Us tendent vers la fin à se répartir uniformément dans les Amaranlm caudotus, Amarantus giganteus et la Célosie. Les racines ont offert en général la plus faible proportion relative. V. MaTIÈKES MIWÉRAIES INSOLUBLES . Amaiantus caudiitus. 2g mai. 3o juin. ii septembre. ig octobre. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. gr gr ^ gr er Feuilles o,o3o 9,9 Oi49'^ 7'^ 2,912 10,2 91O9 20,8 Tige 0,016 6,4 0,355 5,5 ^,o6tr> 8,2 4>27 7)2 Racines 0,010 i5,4 0,1 36 5,4 2,410 i3,2 0,97 7,9 Inflorescence... 0,0 0,0 o,o25 4î3 3,665 4)6 5,'ji 3,4 Plante totale. o'^%o56 9,1 is'',oo8 6,3 i5'-,3o53 7,4 1o^\^ 7,3 Âmarantiis melancolicus. 27 mai. 16 juillet. 7 septembre. 3 octobre. 2g octobre. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. gr gr gr Br gr Feuilles 0,024 i4?' 0,60 10,9 5,3o 9,9 3,70 i3,2 o,65 19,0 Tige 0,006 8,9 0,19 8,8 4)4^ 6,5 2,3g 12,4 o,65 14.2 Racines ■• » o,n 12,0 0,97 7,7 0,86 17,3 0,20 23,8 Inflorescence... 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,52 8,6 0,48 10,6 Plante totale . » » o^^Sg 10, 5 ios'',73 8,0 76',47 '3,o is^gS i4,8 Amarantus nanus. 2g mai. 22 juin. 3o juin. 7 septembre. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. gr gr gr gr Feuilles o,o35 I2,8 0,18 10, 3 o,58 7,8 2,0 i3,7 Tige 0)017 9'4 0,10 7,3 0,33 6,0 0,6 3,6 Racines 0,006 12,8 o,i4 18,1 0,07 4)*^ o,4 10,0 Inflorescence.. 0,002 9,4 o,o5 5,5 o,o3 3,5 4)^ 5>4 Plante totale. os^oGo 11, 5 ce', 47 9,8 ib',oi 6,6 7S'-,8 6,25 ( 525 ) Amarantus giganteus. 29 mai. 12 juin. 17 septembre. 19 octobre. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. P. A. P. R. er Br gr gr Feuilles o,oo5 12,8 0,067 9,3 7,5 i4>4 7'^ 17,3 Tige o,oo35 11,4 0,039 ^-'1 7'' 4>7 ^i^ 7i7 Racines o,ooi5 16,2 0,076 21,1!^"";°°^, S''' '"'°| 2,8 8,4 ' ' ' ' ( Radicelles) , ^5 10,5) ^ Inflorescence... 0,001 8,0 o,o58 6,2 7,1 3,8 5jO 3,8 Plante totale. oS'',oii 11,9 os',239 7,8 24s'', 9 6,0 23^'', 9 7,5 » Les matières minérales insolubles ont une tendance marquée à s'accu- muler dans les feuilles; si ce n'est dans les plantes à végétation languis- sante, telles que V Amaranlus melancolicus et \' Amarantus bicolor, où elles semblent s'arrêter dans les racines ; probablement par suite de l'action insuffisante des agents qui les rendent solubles et qui leur permettent ainsi de circuler dans le végétal jusqu'à la feuille. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Séparation du cérium et du thorium. Note de M. Lecoq de Boisbaudran. « L'analyse exacte d'un mélange de thorine et de cérine présente d'assez grandes difficultés, si l'on se borne à suivre les anciennes méthodes indiquées par les Traités classiques de Chimie; cette opération s'effectue, au contraire, aisément et rapidement en adoptant la marche ci-après. » La solution mixte, presque neutre (sulfates ou chlorures), est addi- tionnée de quelques gouttes d'acide chlorhydrique et bouillie pendant plusieurs minutes sur des copeaux de cuivre pur. Les persels de cérium sont ainsi entièrement ramenés au minimum. » On ajoute alors à la liqueur (sans en retirer les copeaux de cuivre) un sensible excès de protoxyde de cuivre ('), et l'on maintient le tout à une douce ébuilition pendant au moins trois quarts d'heure. » Le précipité, recueilli sur un filtre, est lavé avec de l'eau distillée, préalablement bouillie sur un peu de protoxyde de cuivre. Ce précipité, qui contient la thorine, ainsi qu'une faible quantité d'oxyde de cériutn (') Le meilleur protoxyde de cuivre s'obtient par l'action du glucose sur une solution bouillante de tartrate de cuivre dans la potasse en excès. Cet oxyde doit èu-e complètement lavé, afin qu'il ne contienne plus aucune trace de matière organique. ( 526 ) (provenant surfont du défaut de lavage) est repris par l'acide chlorhy- drique, mêlé au besoin d'un peu d'acide nitrique. » On enlève le cuivre, soit par le gaz sulfhjdrique dans la solution très acide, soit par l'ammoniaque en excès. » La ihorine légèrement cérifére étant soumise, une seconde ou, tout au plus, une troisième fois, an même traitement est exemple de cériiim et ne se colore plus en jaune orangé au contact de l'eau oxygénée. » Les diverses solutions cérifères sont réunies et privées de cuivre par l'hydrogène sulfuré ou par l'ammoniaque. » Vu la facilité de répéter le traitement par le cuivre et protoxyde de cuivre, il n'y a guère d'inconvénient à laisser des traces un peu plus fortes de céritie dans la première thorine obtenue ; mais il est essentiel que ce dernier oxyde soit complètement précipité; il vaut donc mieux exagérer la durée de l'ébuUilion de la liqueur en pré^ellce du protoxyde de cuivre en excès et la pousser jusqu'à une heure entière. Si d'ailleurs on craignait d'avoir laissé des traces de thorine avec la m isse de la cérine, on pour- rait reprendre celle-ci [>ar l'acide chlorhy.lrique et faire subir à la solution une nouvelle et longue ébullition en présence de cuivre et de protoxyde de cuivre. » CHIMIE. — Sur la solubilité du prussiale de gallium. Reclificalion à une Noie antérieure ; par M. Lecoq de Boisbaudran. « En m'occupant de la séparation du gallium d'avec le manganèse (' ), j'avais observé qu'à l'ébullition le prussiate de gallium était plus aisé- ment soluble dans son eau mère quand on avait ajouté à celle-ci une certaine quantité de chlorure de manganèse. » D'antres essais semblent cependant montrer que l'effet obtenu ne dépendait pas de la présence du manganèse, mais d'une notable acidité de la solution de MnCP employée. En effet, si l'on ajoute un suffisant excès d'acide cldorhydrique à l'eau mère du prussiale de gallium pur, celui-ci se redissout également à l'ébullition. » (') Comptes rendus, juin 1883, p. 1627, ligne i4 en remontiinl. ( ^27 ) ALGÈBRE. — Sur l'équation linéaire trinôme en matrices d'un ordre quelconque. Note de M. Stlvester. « Pour résoudre l'équation trinôme pxp'+ qocq + r — o (où tontes les lettres désignent des matrices du même ordre w) sous sa forme symétrique, Cl) a besoin de connaître l'équation identique à un nivellateur de cet ordre à deux couples de matrices, ce qui équivaut virtuellement à connaître le déterminant d'un nivellateur à trois de ces couples. Mais, sans avoir re- cours à cette méthode générale, il existe, comme on va le voir, un moyen pins court et plus direct pour résoudre l'équation et exprimer x sous la forme essentiellement bonne d'une fraction réduite, si l'on est d'accord à se dispenser de la condition que le luunémteur soit symétrique. » A cet effet, on peut multiplier l'équation, à volonté, on par 7"'( )p'~' ou par/j~'( )7'~'. Choisissons le premier de ces deux multiplicateurs et écrivons q~' p = 9, q p'^ = — '\, — 7~' 'p'~' = p-', alors on obtient l'équa- tion (fX — x
  • '~^{ )A= + . . . + ( j'^' (disons U.) et en écrivant U,p. = p,+t> on obtient la suite d'équations On anra (C„9"4- C„_, 9"-' +. . .+ C, 9 + Co)x = C„|Ao+ C„_, -x„_, +. . .+ c, ij.. Or, selon la théorie ordinaire d'élimination, on peut déterminer 3 et Tî (M Ainsi, par exemple, si p, q sont des qiiaternions, on a rp^{p-'qY—lS{Vp\q][p-'q)-i-'rq^=0. ( 528 ) deux fondions chacune du degré (w — i) en 9 (traité comme une quantité ordinaire), telles que 0)-l &[Bo - B, '^ + . . . + (- rB„(p-] + H(Ce,?" + C„_, f sera égal à R, le contre-résultant des deux formes associées à [p, q) o\ {p',q') (') respectivement, et l'on aura x= —^ , et ainsi x sera déterminé. » Si [1. est zéro, alors, afin que x ne soit pas zéro, le R doit devenir zéro, comme nous avons déjà trouvé dans une Note précédente. En général, si R (le contre-résultant des deux formes adjointes k p,qel p', q' dans l'équation pxp' -\- qocq' -\- r ^ o) s'évanouit, l'équation ne peut pas admettre une solution en même temps actuelle et déterminée; sans autres conditions, la solution deviendra idéale; avec conditions convenables, elle peut redevenir actuelle, mais contiendra (selon les circonstances) une ou plusieurs con- stantes arbitraires. » Hamilton, dans ses Lectures, a considéré l'équation trinôme pour les quaternions, mais il n'en a pas poussé la solution, c'est-à-dire la valeur de l'inconnue, à sa forme finale dans laquelle le dénominateur doit être un scalar (je dis doit être), parce que, ici comme dans toutes les équations en matrices, c'est le dénominateur de l'inconnue convenablement exprimé dont l'évanouissement est le critérium pour distinguer le cas où la solution est actuelle et déterminée d'avec les cas où elle devient ou idéale ou indé- terminée. » En combinant le résultat ici obtenu avec celui de notre Note précé- dente, on voit qu'on est entré en pleine possession de la solution de l'équa- tion Na; = r dans les deux cas où le nivellateur N est dé l'ordre a et d'une étendue quelconque ou bien de l'étendue 2 et d'un ordre quelconque. » Bemarque. — On peut objecter que le numérateur de l'expression trouvée pour x dans l'équation trinôme contient des combinaisons de q~^ p, q'p \ q~' rp'~^ et que, conséquemment, x pourrait devenir idéal à cause de l'évanouissement du déterminant de // ou de q sans que le contre-résul- tant R s'évanouisse. Pour répondre à cette objection, soient D', A les déterminants de p' et de q~* ; alors, en se servant des équations identiques (') C'est-à-dire le icsultant des fiinctiiins multipliées par S^ et H ci-dessus. à p' et à g, on peut substituer pour leurs inverses des fonctions rationnelles de l'un et de l'autre divisées respectivement par D' et A, et alors le numé- rateur de X sera une quantité incapable de devenir infinie, tandis que son dénominateur sera R multiplié par des puissances de D' et de A; mais, vu qu'on peut représenter x tout aussi bien par une autre fraction dont le numérateur sera aussi incapable de devenir infini et dont le dénominateur sera R multiplié par des puissances de D' et de A (les déterminants de p et de ç'), il est évident que ces deux fractions doivent toutes les deux admettre d'être simplifiées et que dans leurs formes réduites le dénominaieiir sera tout simplement R et qu'ainsi ce contre-résultant est le seul critérium pour distinguer le cas de l'actuel et déterminé d'avec le cas de l'idéal ou indé- terminé. » RAPPORTS. MÉDECINE. — Rapport sur diverses Communications relatives an choléra. (Commissaires : MM. Bonley, P. Bert, Gosselin, Marey, Pasteur, Vulpian ; Richet rapporteur.) « Huit Communications seulement nous ont été transmises depuis le dernier Rapport fait à l'Académie. Sur ce nombre, cinq ne méritent aucune mention; elles émanent en effet de personnes absolument étrangères à la Médecine et qui envoient leurs élucubrations ridicules comme des médi- cations assurées contre le choléra. Inutile d'ajouter qu'aucun malade heu- reusement n'a été soumis à leurs expériences. » Un médecin distingué de Nancy, M. Netter, se fondant sur des idées théoriques, très contestables d'ailleurs, propose de revenir à une médica- tion déjà ancienne, consistant à administrer des torrents de boissons aux cholériques. C'est d'ailleurs là une simple proposition, laquelle n'est basée sur aucune observation clinique, et sur laquelle dès lors la Commission n'a pas à se prononcer, étant instituée pour juger les faits incontestable- ment acquis, et non les idées a priori. M M. le D'^ E. Alliot, se fondant sur les propriétés sudatives du Jabo- randi, propose de traiter les cholériques par la pilocarpine. » Nous ferons la même remarque que précédemment; il n'y a là qu'une idée théorique sans observation clinique à l'appui. » Enfin M. le D' R. Pereda y L. Sanchez, du Corps de santé militaire espagnol, adî-esse une brochure sur le choléra dans laquelle se trouvent ( 53o ) quelques vues, bonnes à retenir, sur la préservation et le traitement du choléra. Mais, en somme, nous n'avons découvert dans ce travail aucune idée digne d'eue signalée. » AIËMOIRES LLS. AÉRONAUTIQUE. — Sur la deuxième expérience de Caéroslat électrique à hélice de MM. Tissandier frères. Note de M. G. Tissandier, (Renvoi à la Commission des aérostats.) « A la suite de l'ascension que nous avons exécutée, le 8 octobre i883, dans notre aérostat à hélice, le premier qui ait emprunté à l'électricité sa force motrice, et dont nous avons eu l'honneur de donner la description complète à l'Académie ('), nous avons dû modifier quelques i)arties du matériel et refaire notamment de toutes pièces le gouvernail, dont le rôle n'est pas moins important que celui du propulseur. » Vendredi 26 septembre 1884, nous avons exécuté un deuxième essai; il a donné tous les résultats que nous pouvions attendre d'une construction exclusivement faite dans un but d'étude expérimentale. Noire aérostat, dont la stabilité n'a jamais rien laissé à désirer, obéit à présent avec la plus grande sensibilité aux mouvements du gouvernail, qui fait saillie au delà de la pointe arrière, et il nous a permis d'exécuter au-dessus de Paris des évolutions nombreuses, dans des directions différentes, et de remonter, même à plusieurs reprises, le courant aérien avec vent debout, comme ont pu le constater des milliers de spectateurs. » L'ascension a eu lieu à 4''2o", de notre atelier aérostatique d'Au- teud. Mon frère s'était chargé du jeu de lest; un ancien marin, M. I.ecomte, qui nous accompagnait, manœuvrait spécialemrnl les drosses du gouver- nail, et faisait virer de bord suivant la direction que nous voulions prendre; quant à moi, je m'occupais spécialement de faire fonctionner le moteur et de prendre le point. » A 400" d'allilude, nous avons été entraînés par un vent assez vif du nord-ouest, et aussitôt l'hélice a été mise en mouvement, d'abord à petite vi- tesse; quelques minutes après, tous les éléments de la pile montés en tension ont donné leur maximum de débit. Grâce aux dimensions plus volumi- (') Comptes rendus, séance du i5 octobre i883. ( 53, ) neiises de nos lames de zinc el à l'emploi d'une dissolution de bichromate de potasse plus chaude, pUis acide et plus concentrée, il nous a été donné de disposer d'une force motrice effective de lui cheval et demi, avec une rotation de l'hélice de 190 tours à la minute. » L'aérostat a d'abord suivi presque complètement la ligne du vent, puis il a viré de bord sous l'action du gouvernail, et décrivant luie demi- circonférence, il a navigué vent debout. En prenant des points de repère sur la verticale, nous avons constaté que nous nous approchions, lentement, mais sensiblement de la direction d'Auteuil, ayant une complète stabilité de route. La vitesse du vent était environ de 3" à la seconde, et notre vi- tesse propre, un peu supérieure, atteignait à peu près Zj™ à la seconde. Nous avons ainsi remonté le vent au-dessus du quartier de Grenelle, pendrtnt plus de dix minutes. » Après celte i)remière évolution, la route fut changée et l'avant du ballon tenu vers l'Observatoire. On nous vit recommencer dans le quar- tier du Luxembourg une manœuvre de louvoyage tout à fait semblable à celle que nous avions exécutée précédemment, et l'aérostat, la pointe avant contre le vent, a encore navigiîé pendant quelques minutes à cou- rant contraire. Après avoir séjourné pendant plus de quarante-cinq mi- nutes au-dessus de Paris, l'hélice a été arrêtée; l'aérostat, laissé à lui- même, tout en étant maintenu à une altitude à peu près constante, a été aussitôt entraîné par un vent ass( z rapide. Il passa au sud du bois de Vin- cennes, et, à partir de cette localité, il nous a été facile de mesurer encore une fois par le chemin parcouru au-dessus du sol notre vitesse de transla- tion et d'obtenir ainsi très exactement celle du courant aérien lui-même. Celte vitesse a varié de 3" à 5"" à la seconde ; elle n'était pas constante et a changé fréquemment pendant le cours de notre voyage. >) Arrivés au-dessus de la Varenne-Saint-Maur à .">'' So" du soir, le soleil se couchait au-dessus des brumes; le vent diminua sensiblement d'inten- sité. La machine, remise en mouvement, nous permit de remonter avec beaucoup plus de facilité que précédemment le courant aérien devenu presque nul, et nous traversâmes la Marne eu sens contraire, successivement à deux reprises. » L'atterrissage eut lieu à 6'' 20™, près du bois Servon, à Marolles- en-Brie, canton de Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise), à une distance de 25""" du point de départ, après un séjour de deux heures dans l'atmo- sphère. » Notre ascension du 26 septembre 1884 aura donné une démonstra- C. R., 18S4, 2» Scnwstre.{r. XCIX, N» 15.1 7 ' ( 532 ) don expérimontale de la direction des aérostats fusiformes syin étriqués avec hélice à l'arrière, et cela sans qu'il ait été nécessaire de rapprocher dans la construction les centres de traction et de résistance. La disposition que nous avons adoptée, analogue à celle des aérostats de H. Giffard et de M. Dupuy de Lôme, favorise considérablement la stabilité du système, sans exclure la possibilité de confectionner des aérostats très allongés et de très grande dimension, qui pourront seuls assurer l'avenir de la loco- motion atmosphérique. » MM. Renard et Krebs ont brillamment démontré, d'autre part, que l'hélice pouvait être placée à l'avant et la nacelle très rapprochée d'un aérostat pisciforme auquel elle est attachée. Ils ont obtenu, grâce à l'em- ploi d'uu moteur très léger, une vitesse propre qui n'avait jamais été at- teinte avant eux. » Nous rendons hommage au grand mérite de l'œuvre de MM. Renard et Rrebs, comme ces savants officiers l'ont fait eux-mêmes à l'égard de l'antériorité de nos essais, en ce qui concerne l'applicaliion de l'électricité h la navigation aérienne. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. S. Caraven-Cachin adresse, pour le Concours du prix Delesse, un Mémoire manuscrit intitulé : « Esquisse géographique et géologique du département du Tarn, accompagnée d'une Carte géologique du Tarn ». (Renvoi à la Commission.) ]M. H.V. Zexger adresse une Note intitulée r « Les comètes et les essaims périodiques d'étoiles filantes ». (Renvoi à l'examen de M. Faye.) M. G. Chicandard adresse une Note intitulée : « Nouvel énoncé de la loi des décompositions électro- chimiques ». (Renvoi à l'examen de M. Becquerel.) M. le Secuétairk perpétuel signale l'envoi fait à l'Académie de quelques nouvelles Communications sur la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) ( 533 ) M. le Secrétaire perpétuel signale l'envoi fnit à l'Académie de quelques nouvelles Comiiiunications relatives au choléra. (Renvoi à la Commission.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel informe l'Académie de la mort de M. Alexandre Cialdi, Correspondant de la Section de Géographie et Navi- gation, décédé à Rome, le 26 juin 1882. La perte de notre regretté Correspondant, qui est signalée aujourd'hui par M. le prince Boncompagni, n'avait pu être mentionnée plus tôt, aucun membre de sa famille ne l'ayant annoncée à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un ouvrage en deux volumes, de M. le général Noizel, intitulé : « Éludes philosophiques : psychologie, métaphysique et appli- cation de la philosophie à la direction de la vie humaine ». ASTRONOMIE. — Observations de la comète Bai nard et de lu planète Luther, Jaites à l'observatoire de Nice. Note de M. Perrotin, présentée par M. Paye. « Nice, 19 septemlji-e 18S4. Temps moyen Ascension Distance ? ombre Dates. de droite Log. r.ici. polaire Log. fact. de Obser- 1884. Étoiles Nice. h m s npparento. h m s parallaxe { ' ) apparente. 0 ( „ parallaxe. comp. vateur. Sept. 9. •■^ 1 8.21.49 18.55 28,53 +2>979 I2I.3o. 8,2 — 0,931 7 Perrotin. II.. ■^ 2 9.2.0 19. 3.48,26 -+-ï,252 120.53.40,6 — 0,922 7 Charlois. .4. •^ 3 7.35.27 19.15.43,73 -3,899 I 19.58.24,3 — 0,931 5 » i5. *■# 4 8.5i.i3 19. 19.56, I 5 + î,i86 I I 9 . 38 . 0,2 — 0,922 8 11 16. *-« 5 8.33.28 19. 23.5 I ,3g -j-î,o65 I 19. 18.29,5 — 0,925 7 » •7- •<■ 6 9. 20.43 19.27.56,50 + T,325 118.57.52,9 —0,913 10 Perrotin. Sept, 14. . Planète 7 i"i.38.i7 0. 10.29,70 — î , 0 1 8 79.31.43,8 — 0,691 6 Charlois. i5. Planète. 8 10 9 .30 0. 9.48,01 — '«399 79.35.21,4 -0,707 6 u i6. Planète. 8 10, 18.34 o- 9- '^)99 — 1)359 79.39.23,2 —0,704 5 » (') Le signe est relatif au facteur lui-raéine. I 2 , 3, 4. 5 6. !■ 8. 8, ( 534 ) Positions moyennes des étoiles de comparaison />our 1 884)0. Réduction Réduction Ascension au Dist.ince au Noms. Autorité. droite. jour. polaire. jour. Anonyme. io357 Stone, 6 coin !>• Il m s 18.57.29,85 + 3,67 0 , . 121 .22.42 ,0 — io,3 io4o2 Stone. Stone. 19. 1.4?-, 94 +3,63 120.48.39, I — 10,7 io52i Stone. » 19. ig.36,5o + 3,61 I 19.58. 16,6 — 12,1 io5i I Stone. » 19. 17.45,50 +3,58 119.31 .55,3 — 12,1 Anonyme. io5i I Stone, 6 rom l'- 19.21. 18, 3o + 3,56 Il 9. 24 -20, 8 — 12, 0 io5q7 Stone. Slone. 19 31.41,79 +3,69 118.52. 4,7 — l3,2 Lamont. Lamont. 0. 12. 19,46 +3,83 79.26. l3,2 — 22,8 io3 Sclijelleriip. Schjellenip. 0.14. 12,46 + 3,83 79.35.33,6 — 22,9 s » 0 +3,84 V — 23,0 » Nota. — La comète Barnaid est maintenant assez élevée snr notre horizon pour que nous puissions l'observer facilement avec l'équatorial Gautier de o™, 38 d'ouverture. » Le noyau, très net, a l'aspect écrasé et grantilé. Son diamètre est de 10" à 12" d'arc. Il se prolonge par un mince fiiel lumineux dans l'angle de po- sition de So". La nébulosité, dont le diamètre est de 2', 5, s'étend légèrement dans la même direction et s'étale en forme d'éventail. » J'ai pu examiner la comète au spectroscope (') les 16, 17 et 18, et, chaque fois, en me tenant dans l'obscurité la plus complète, j'ai aperçu deux des trois bandes brillantes qui caractérisent, d'ordinaire, le spectre des comètes, la bande centrale, de beaucoup la plus belle, et la bande placée du côté du jaune, très faible. Elles se renforçaient sur le noyau d'une manière notable. Par moments, j'ai cru entrevoir la troisième bande, celle qui est du côté du bleu, mais d'une manière trop fugitive pour qu'il soit possible d'en affirmer l'existence. » (' ) Le spectroscope employé est un spectroscope oculaire de très petite dispersion, con- struit par M. Hoffmann sur les indications de M. Thollon. ( 535 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète fVolf, faites à l'observatoire de Paris [équalurial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bigourdan. Commu- niquées par M. Mouchez, Dates 1884. Étoile de comparaison. Grandeurs. Sept. 24 " Anonyme. 25 b 26 c 4696 B.D. + 19". ■27 f/ 4702 » 2'j e 47^4 * aB / 4789 10 10 9 9 9'^ 9'5 Ascension droite .«- +. m s + 0.14,74 — o. I 3 ,07 + o. 9,33 + o. 2, go — o. 14,59 — o. i5,66 Déclinaison •«- *. — 0.42,9 - 3.55,1 — 2 . 2 X , 5 — 5.53,2 - 4-35,7 - 4- M, 4 Dates. 188i. Se|)t. 24 25 2G 27 27 Etoiles de conipar. Il b c d e f g h i Positions des étoites de comparaison. Ascension droite moy. 1884,0. Il ut s 21.17. 3 , 36 ai . 18. 6,23 21.18 22, I 3 21.19.12,67 21 . I g . 3o , 3 21 . 20. 16,43 21 . 18. 32,39 21 .21 . 18,24 21 . 22. 3i ,24 Réduction au jour. -r3^38 -t-3,37 +3,36 + 3,35 +3,35 + 3,34 Déclinaison moy. 1884,0. o ' " +20.37 -32,9 + 20. i5. i4i5 + 19.45.54 ,2 + 19. 19.36,3 + 19.19 6 + 18.50.49,5 + 20. 29. 10,4 + 20. 12.45,9 + 19.44.47,4 Réduction au jour. + 3o, I + 3o,I + 3o,l + 3o, I + 3o,2 + 3o,2 Autorité. R.i|)|)ortée i'i g. h. B.B., t. VI. 13. D. B.B., t. VI. Ici. Weissej. B.B., r. VI. Positions aji]>arcntiS de la comète. Dates 1884. Sept, 24. 25., 26., 27.. 27. 28. » J' Temps moyen de Paris. h m s 9.52.39 8. 7.53 7.46.2g 9' 4-47 9- 4-47 8.56.13 Ascens. droite app.ireute. Il m s 21.17.21 ,48 21.17 -56,53 21.18.34,82 21 . 19. 18,92 21.19.19,0 21 .20. 4> ' ' l.oj. fact. parallaxe. •2,968 2,952/2 ï ,o83/i 2 , 390 ,390 , 169 Déclinaison Dpparenle. o , n + 20. 39. 20, I + 20. II .49,5 + .9.44- '-8 + 19.14.13,2 + 19. 1 5 . o + 18.46.35,3 Log. f.ict. parallaxe. 0,624 0,629 0,639 0,638 o,638 0,644 Nombre de comp. 18:24 20; 18 3o:i8 20: i8 20: 18 20; 18 rapporté les étoiles a, h, c respectivement à g, //. i au moyen de l'équatorial, et j'ai obtenu b -- h. c — / . — I .29,00 — 3.12,01 - 4- 9." + 8.22,5 + 2.28,6 + 1. 6,8 par 12:8 fomparaisons. 9:6 9:6 ( 536 ) » Remarque. — Septembre 25. La comète est une nébuloiiité de 2', 5 de diamètre, avec un noyau de 9" à 10" grandeur. La chevelure n'est pas complètement symétrique par rapport au noyau : elle est notablement plus brillante et plus développée dans la direction de 1 3o° d'angle de posi- tion. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète JVolf, faites à l' obsewatoire de Paris {équalorial coudé); parM. Périgaud, présenté par M. Mouchez. Date. Étoile 1884. Je conip. Sept. 25 (i 26 b 27 c 28 ^ Comète — -^. Nombre Asc. droite. Déclinaison. de comp. m s — 3.25,08 — l'.l8"3 5 -3.58,53 + 7.19,0 5 +■2 32,29 — 1 . 1 ,60 -4. 6,3 —6.59,8 5 4 Positions (les étoiles de comparaison. Ascens. droite Rédiictioii Déclinaison Étoile moy. 188î,0. au jour. moy. 1884,0. h m s s o t it a 41729 Lai ........ 21.21.17,71 -+-3,38 +20. 12.43,4 Il 5o4 Weisse 2i.22.3i,o4 +3,38 +19.36.18,9 c 41545 Lai 21.16.43,13 +3,36 +19.18.30,3 d 41710 Lai 21.21. 3,11 +3,35 +18.52.24,8 Réduction au jour. Auto ri lé. + 3o, 1 3 et 2 obs. niérid + 3o,i Catal. Weisse. +3o,2 4 et I obs. mériil + 3o,2 3 obs. inérid. Date. 1884. Se])!. 25. . . 26.., 27. 28. Positions apparentes de la comète. Ascens. droite Log. Log. Temps moyen. apparente. tact. par. Déclinaison. fact. par. h m s 7.59.38 21 . 17 .56,01 (T,o34)„ + 20. I 1 .55,2 (o,644) 8. 0.17 21.18.35,89 (î,o34)„ + 19.44. 7,8 (o,644) 8.56.19 21.19. '^'7^ » + 19.14.54,1 (o,65o) 9.26.15 21.20. 4,86 (2,834) + 18.45.55,1 (0,649) » La comète offre une belle concentration de l'aspect d'une étoile de 10* grandeur, avec une chevelure assez marquée. « ( «7 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète de IFolf [21 septembre 1884), faites nu Cercle méridien de i observatoire de Bordeaux; par M. Cocrty, trans- mises par M. G. Rayet et présentées pnr M. Mouchez. Date Tonips moyen Ascension droite Distance apparente 1884. lie Bordeaux. apparente conclue. au pcMo Nord, hms hms o" 25 septembre 8.57.38,4i 21.17.57,41 69.49.30,5 26 < 8.54.16,11 21. 18. 3i, II 70.17. •J.jS 27 » 8.5[. 7,9'j 9,1.19.18,97 70. /j"). 27, 8 » La longitude de Bordeaux est 1 1"26',44 ouest de Paris, la latitude 44°5o'7",5. » Le noyau de la comète est comparable à une étoile de çf grandeur. La m bulosité est dissymétrique. » GÉOMÉTRIE. — Sur les groupes de points en invoUition marqués sur une surface. Note de M. Le P.\ige, présentée par M. de Jonquières, « Jusqu'ici, du moins je le pense, les invoiutions ont été regardées comme formées par des groupes d'éléments distribués sur un supj)ort à une dimension, par exemple des groupes de points d'une courbe unicur- sale, (les groupes de tangentes à une courbe, de plans tangents à une dé- veloppable, etc. » Les résultats contenus dans mon Mémoire des y^cta ('), joints à ceux qu'ont fait connaître d'autres géomètres, MM. Schur, Ém. Weyr, de Paolis, etc., mais à d'autres points de vue, me paraissent conduire à la conception d'involufions dans un domaine à deux dimensions, c'est-à-dire de groupes de points marqués sur luie surface, » Les considérations actuelles ne seraient qu'un cas très particulier d'une conception beaucoup plus générale. » Supposons que l'on se donne une surface cubique S3, la plus générale, et qu'on ne tienne compte que d'un des trente-six systèmes de couples de cubicpies gauches tracées sur S3. » Appelons C3 et A3 les cubiques appartenant à deux systèmes con- jugués. )) Si l'on prend une cubique gauche c^, tous les k^ la coupent en des (') Àcta mathematica, publies par M. G. Mitttag-Letfler, 5 : 2, Stockliolm, 1884. ( 538 ) groupes de cinq points XiXoA'B'C (j'emploie les mêmes notations que dans mon Mémoire des Acta), marquant sur Cj une I,. » Nous aurons ainsi des pentagones dont les faces enveloppent une sur- face de la troisième classe 23. » Cette surface 2, a un r/o!/6/e-5/x commun avec S3, c'est-à-dire qu'elle est complètement déterminée par le système de cubiques considéré et qu'elle ne dépend nullement de la cubique r, choisie. » Mais nous avons fait voir que les arêtes du pentagone XiXjA'B'C rencontrent S, en dix points qui, avec les soniuiels du pentagone, con- stituent les quinze points d'une configutation [i5g, 2O3], inscrite à Sj. » Outre les dix faces du pentagone, la configuration contient encore cinq plans, qui sont les faces opposées aux sommets du pentagone. Ces cinq plans forment un pentaèdre, inscrit à S3, et dont les dix arêtes et les cinq faces complètent, avec les dix arêtes et les dix faces du pentagone, la configuration. » Il est évident maintenant que cette figure, que j'appellerai F, est cir- conscrite à 23. » Les groupes de quinze points des F marquent sur S3 une involution que je désignerai par 1^% car chaque groupe de quinze points est déterminé par deux points appartenant à une des droites de F. » Tous les F sont circonscrits à 2^, qui sera la surface d'involution. » Réciproquement, S3 sera la surface d'involution si l'on regarde l'in- volution comme marquée sur I3 par les faces des F. » Les deux surfaces S3 et ^3 jouent un rôle réciproque, comme deux coniques C^ et K.,, dont l'une est la conique d'involution de l'autre par rapport à l'IJ, marquée par les triangles inscrits à C2 et circonscrits à Kj. » L'analogie se poursuit même plus loin. » Les triangles inscrits à Co et circonscrits à R2 sont conjugués par rap- port à une conique pour laquelle C2 et Kj sont polaires réciproques. » Or S3 et ^3 sont polaires réciproques par rapport à une quadrique Sj, et chacune des figures F est sa propre conjuguée à l'égard de Sa. » OPTIQUE. — Siii un nouveau prisme polarisaleur. Note de IVL E. Bertrand, présentée par M. Damour. « Le prisme deNicol, l'appareil polarisateur le plus employé, présente quelques inconvénients parmi lesquels il y a lieu de signaler : l'obliquité des faces terminales [lar rap|)orl à l'axe du prisme; la longueur du prisme. ( 539 ) qui est égale à environ quatre fois sa largeur; l'étendue du champ, qui est inférieure à So"; en6n la nécessité d'employer un morceau pur et assez gros de spath d'Islande, suhstance chère et qui devient de plus en plus rare. MM. Hartnack et Prazmowski (') ont heureusement modifié cet appareil ; leur prisme a ses faces terminales perpendicrdaires à l'axe, la longueur est diminuée, et le champ atteint 35°. » Dans le prisme de Nicol et dans celui de MAI. Haitnack et Praz- mow.ski, un rayon lumineux traversant le spath se divise en deux; le rayon ordinaire éprouve la réflexion totale sur la couche de haume du Ca- nada ou d'huile de lin, et c'est le rayon extraordinaire qui sort. Le calcul montre que le champ, dans l'intérieur du spath, ne peut dépasser 26° 33'4V'. En passant dans l'air, les rayons s'écartent et le chamj) atteint 35°. Il est impossible de dépasser cet angle extérieur, si c'est le rayon extraordinaire qu'on utilise à la sortie du prisme; mais, si l'on utilisait le rayon ordinaire, l'indice ordinaire étant plus grand que l'indice extraordinaire, on obtien- drait dans l'air un champ de 44°4'^'2o". » Pour arriver à ce résultat, je prends un prisme de fliiit-glass dont l'in- dice est = 1,658, je coupe ce prisme suivant un plan faisant un angle de y6°43'8" avec les faces terminales : les deux faces ainsi produites soiit po- lies et recollées avec une substance d'indice égal ou supérieiu* à i,G58, de façon à reconstituer le prisme primitif, mais en ayant soin de placer entre les deux morceaux du prisme un clivage de spath convenablement orienté. » Un rayon de lumière naturelle pénétrant dans le prisme et arrivant à la lame de spath ne pourra traverser cette lame qu'en se divisant en deux rayons polarisés à angle droit. Le rayon ordinaire, dont l'indice est i,658, continuera son chemin en ligne dioite, mais le rayon extraordinaire, dont l'indice est compris entie i,483 et i,658, suivant la direction du rayon, ne pénétrera pas dans le spath si l'uicidence est convenable; c'est ce qui a lieu dans le prisme en que>tion. » On obtient ainsi un prisme polarisateur de même longueur à peu prés que celui de MM. Hartnack et Prazmowski, mais le champ extérieur er.t de 44° 46' 20". Il n'est plus nécessaire d'employer un gros morceau de spath, puisqu'd suffit d'un simple clivage; de plus, les faces terminales (') Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. Vil. C. K., 1884. 2» Semestre. (1. XCIX, N° lô.) 7^ ( 54o ) étant en flint-glass, on peut los essuyer sans crainte de les rayer, comme cela arrive fréquemment avec les anciens prismes. » Ce mode de construction permet d'obtenir un autre perfectionnement; on prend un prisme de flint d'indice i,658, on le coupe suivant im plan faisant 63°2G'i5" avec les faces terminales, et l'on reconstitue le prisme comme il a été dit plus haut, en intercalant un clivage de spath. Le prisme ainsi reconstitué est coupé suivant un nouvea'U plan symétrique du pre- mier par rapport à l'axe, les deux parties sont recollées en y intercalant un clivage de spath placé symétriquement par rappart à celui qui se trouve dans la première section. On obtient ainsi un prisme polarisateur moitié moins long que le prisme de Nicol et dont le champ atteint 98°4i'3(>" ». CHIMIE ANAI.VTIQUE. — Sur (es produits obtenus dans l'attaque du tellure f)ar l'aride azotique. Note de MM. D. Klein et J. Morel, présentée par M. Berthelot. « Il est généralement admis que, dans l'attaque du tellure par l'acide azotique, il ne se produit que de l'anhydride tellureux, comme produit stable. M. Klein a décrit ('), danS'Une précédinte Communication, un azotate basique de bioxyde de tellure (TeO*)*, Az^O' -i- i,5H°0 obtenu en attaquant à chaud le tellure par un grand excès d'acide azotique faible. Il y a là une contradiction avec les travaux antérieurs de nos devanciers : aussi avons-nous voulu élucider ce point. » Nous avons pris du tellure soigneusement purifié par les méthodes connues; ce tellure était à l'état pulvérulent, il avait été obtenu par préci- pitation par l'acide sulfureux. » A cet état de division, ce corps simple se dissout avec une grande fa- cilité dans l'acide azotique faible; il y a dégagement abondant de vapeurs rutilantes, et la température à laquelle se produit l'attaque est d'autant plus basse que l'acide est plus concentré. C'est ainsi que l'attaque du tellure par l'acidr azotique de densité i,25 commence à — i i". » Quand on opère à basse température, la dissolution n'est pas complète; il reste au fond des vases luie matière caséeuse, grisâtre, qui blanchit ensuite et forme de longues aiguilles microscopiques, flexibles et enche- vêtrées : ce corps a tout à fait l'aspect d'un mycélium. Ce produit renferme (') Voir Comptes rendus, t. XCIX, p. 826. ( Ml ) fie l'acide azotique et de l'acide telhiiTiix; nous n'en avons pas encore ter- miné réliuie. » Quant à la solution, étendue d'eau, elle abandonne soit de l'anhydride soit de l'hydrate lellureux, et il reste toujours dans la liqueur une certaine quantité de l'azotate basique de bioxyde de tellure précédemment décrit. » L'hydrate tellureux (ou le corps considéré comme tel, qui pourrait bien n'être qu'un azotate très basique, se décomposant spontanément en présence de l'eau en donnant de l'anhydride tellureux) se produit quand l'attaque a eu lieu à basse température, qu'on s'est servi d'acide azotique faible (D = i,ioà 1,20), et que l'eau employée pour diluer le liquide a une température inférieure à + 8". » L'hydrate tellureux est blanc, caséeux ; il se transforme spontanément, du jour au lendemain, en une masse d'un blanc jaunâtre, formée de lamelles rectangulaires microscopiques, agissant vivement sur la lumière polarisée : c'est de l'anhydride tellureux. » Si l'on emploie, au contraire, pour diluer la solution azotique, de l'eau à + 20°, ou si les deux autres conditions citées plus haut n'ont pas été réalisées, il se produit un dépôt d'anhydride tellureux en octaèdres basés microsco|)iques, très semblables comme aspect à des octaèdres réguliers; mais l'examen des caractères optiques démontre qu'ils n'ajïpartiennent pas au système du cube : ce sont probablement des octaèdres quadratiques, présentant les faces/), /«, a'. » Nous citerons, comme exemple numériquedes proportions d'anhydride tellureux et d'azotate de bioxyde de tellure produits, une seule des nombreuses expériences que nous avons faites : » 4'"^ ''^ ttllure ont été attaqués à froid, en iifroulissanl extérieurement avec de la ylace par Ho'^" d'acide azotique de densité i, 20 : il s'est produit environ o^'', 10 de dépôt casé( ux insoluble, qui a été pesé après dessiccation. » Le liquide a été étendu de i''' d'eau dislillée : au bout de vingt-quatre heures, il s'était déposé 2S'',35 d'acide tellureux octaédrique. La solution évaporée a donné a'"', 700 d'azo- tate de bioxyde de tellure correspondant à ps^ïi d'anhydride tellureux, soit une quantité totale d'anhydride lellureux de ^s'',66. - Or /p' de tellure donnent 48', 8 d'anhydride tellureux : la différence s'explique par ce fait que quelques cristaux d'anhydride restent toujours fixés aux parois des vases où l'on opère. » La solulion azotique de tellure abandonne spontanément, ainsi qu'il a été observé par Berzelius, des cristaux octaédriques de TeO^, et, quand l'acide employé est assez étendu (t/ = 1,20 environ) et que pendant l'at- ( 542 ) taque la température n'a pas dépassé So", la chaleur accélère le dépôt, d'anhydride tellureiix qui se dépose en quelques minutes à 70". » Dans ces couflition.-;, le liquide retient en dissolution la moitié environ de l'anhydride tellureux à l'état d'azotate : ce dernier cristallise par con- centration et refroidissement. Si l'on traite à l'ébuUition les octaèdres d'anhydride tellureux par l'acide azotique de densité i , 35, ils se dissolvent et la liqueur renferme de l'azotate basique de bioxyde de tellure. » Il semble donc que, dans l'attaque du tellure par l'acide azotique, il se forme successivement : 1° une solution d'hydrate tellureux dans l'acide azotique (à froid vers 0°); 2° un azotate telltueux, décomposable à 70°, 80° en anhydride tellureux et azotate basique; cet azotate tellureux se forme vers 20° et se décompose spontanément à froid, à la longue, en .izo- late basique et anhydride. L'azotate basique de bioxyde de tellure est lui- même décomposé par l'eau. » Nous ajouterons, pour terminer, que les propriétés de l'anhydride tellureux paraissent avoir été fort mal décrites : les auteurs en parlent comme d'un cor|)s légèrement soluble dans l'eau; or il est à peu près aussi insoluble que le sulfate de baryte : il faut 1 5o 000 parties d'eau pour dissoudre une partie de TeO^. » VJTICULTURE. — Sur l'emploida sulfate de cuivre pour la destruction du Mildeiv. Note de M. Ad. Perret, présentée par M. Ph. Van Tiegliem. « Au milieu d'un territoire complètement ravagé par le Mildew [Pero- nospora vilicola), les parcelles pourvues au printemps d'échalas récemment trempés au sulfate de cuivre se distinguent, au premier coup d'œil, par la couleur verte et l'état de santé de leurs feuilles. » Dans une parcelle d'une étendue de i5 ares, située dans le dépar- lement de Saône-et-Loire, portant 2000 pieds de gamay de quatre à cinq ans d'âge, 3oo ou 4oo souches ont reçu de vieux échalas, dont le trempage n'avait pas été renouvelé depuis plusieurs années; toutes les autres ont été dressées, au printemps, sur des échalas do tremble qui avaient subi un trem- page de quatre jours dans une solution saturée de sulfate de cuivre. Les vieux échalas sont irrégulièrement distribués dans la parcelle : ici par plages plus ou moins étendues, isolant, dans une zone de 10 ou ao mètres carrés, i ou 2 ceps échalassés à neuf; là, au contraire, isolés eux-mêmes au milieu d'échalas trempés. » Le 1 5 septembre, des 4oo ceps de la première catégorie, pas un seul n'a 1 543 ) gardé plus de 2 ou 3 feuilles, mortes d'ailleurs. Les 1600 ceps de la seconde catégorie, sans exception, possèdent la totalité de leurs feuilles; et an centre même des zones défeuillées, qui ne montrent plus que leurs maigres sarments coiuaut sur des échalas noircis, on voit çà et là, d'une souche verdoyante, émerger la pointe d'un échalas blanc. Ce n'est point à dire que les 1600 ceps soient absolument indemnes : une faible proportion de leurs feuilles est légèrement atteinte par la maladie, une proportion insi- gnifiante en est réellement compromise; mais nous avons vainement cher- ché une souche qui eût éprouvé un dommage sensible. » Sur une autre parcelle, eu plants de 4^5 ans d'âge également, les échalas ont été trempés et placés partie en i883, partie en i884; mais la trempe a été donnée dans une solution cuivrique un peu étendue. Celte vigne, beaucoup moins éprouvée que les vignes contiguës dressées sur vieux échalas, quoique mieux située que la précédente, est moins bien préservée qu'elle. » L'examen d'un cep quelconque, dressé sur échalas trempé, permet de reconnaître que la zone d'immunité est limitée parla surface d'un cylindre ayant pour axe l'échalas et pour base une circonférence de o'°,20 à o™,25 de diamètre. De telle sorte que les pmipres accolés avec soin échappent à la contagion, tandis que les feuilles écartées sur la périphérie, attachées sur les pampres libres ou surmontant l'échalas, sont plus ou moins grave- ment envahies par le champignon. » La comparaison de deux parcelles échalassées à neuf montre égale- ment bien rinflucnce des soins apportés à l'accolage. En outre, tandis que sur les souches non protégées les feuilles du sommet sont les dernières infectées, sur les souches protégées, au contraire, les feuilles qui dépassent l'échalas sont souvent les seules atteintes. L'action prophylactique du sulfate de cuivre se manifeste donc dans des conditions remarquables et qui témoignent de son énergie. » Le problème de la préservation des vignes est-il pour cela résolu? Nous ne le pensons pas. Le simple trempage des échalas en solution cui- vrique suftit, il est vrai, à préserver des pbinls de 4 à 6 ans (les nom- breux exemples de préservation cpie nous avons observés ne laissent point de doute à cet égard ); il ne suffirait vraisemblablement plusà pré- server convenablement des plants à grande arborescence. » Si simple qu'il paraisse, ce mode d'application du sulfate de cuivre ne laissera point que de devenir assez coûteux, dans telles conditions d'exploi- tation que les praticiens apprécieront aiséineût ; il ne pourra être utilisé ( 544 ) pour la préservation des vignes dirigées en chaintres, (aillées à longs hois, palissées en fil de ter, etc. » Sans donc vouloir exagérer les conséquences immédiates d'une ob- servation que de nombreux témoignages viendront sans doute bientôt confirmer, nous nous bornons à faire connaître l'agent prophylactique, comptant sur l'eftort commun des intéressés (lour liâter le moment où l'application en pourra être généralisée par un procé !é économique ». HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur les condilions climaléricjues et l'état sanitaire actuel dans l'istlime de Panama. Extrait d'un Rapport de M. R. Regxieb à M. de Lesseps (communiqué par M. Larrey). « Au moment où les travaux de l'isthme vont entrer dans une nouvelle période d'activité, il a |)aru opportun d'établir, d'après les documents nombreux que possède l'Administration, quel a été l'état sanitaire des dernières années. Ce sera le meilleur moyen pratique de rétablir la vérité, et de démontrer que la réputation d'insalubrité, qu'on a faite à l'isthme, n'est pas justifiée. » La température de l'isthme varie de + 24" à 3o"C. en hiver; elle s'élève jusqu'à +35° en été. Le climat est chaud et humide; l'année se partage en deux saisons, une d'été et une d'hiver, dite saison des pluies; cette dernière est la plus courte des deux. » Il résulte d'études approfondies que le climat de l'isthme de Panama n'exerce pas, sur les Européens, l'action déprimante de certaines régions tropicales. Toutefois des mesures hygiéniques doivent être prises et ob- servées scrupuleusement : elles sont prescrites à chacun des employés » Deux grands hôpitaux, l'un à Panama, l'autre à Colon, sont destinés à recevoir les malades qui, jugés gravement atteints, sont dirigés des diverses sections sur ces deux hôpitaux, desservis par plusieurs médecins expérimentés. De plus, le long du canal et dans les sections, réside un médecin chargé de visiter les malades à domicile, et de les évacuer, suivant les cas, sur les hôpitaux de Colon et de Panama. » Le service des hôpitaux est fait, avec un grand soin et un grand dé- vouement, par des sœurs hospitalières. » Dès i88i, il a été démontré qu'on ne devait envoyer dans l'isthme que des hommes dans la force de l'âge et dont la santé bien équilibrée présentait les meilleures chances d'acclimatation. Un service d'inspection a été créé dans le but de veiller à ces diverses prescriptions.... (545 ) » De plus, rAdministration a fait construire un sanitorium à Taboga, et a prévu la nécessité du rapatriement ries hommes qui, sortant de maladies graves, avaient besoin, pour achever leur convalescence, d'un long séjour en Europe. Ce r.ipatriement est accordé aussi aux travailleurs, qui, après un séjour de dix-huit mois à deux ans, viennent se refaire dans la mère- patrie. Il est peu d'agents qui, après un séjour en Europe, où ils ont fait provision de nouvelles forces, ne retournent avec empressement reprendre leur service dans l'isthme. » Grâce à ces mesures de haute prévoyance, la mortalité dans l'isthme est arrivée à un chiffre presque inférieur à celui des grands centres et des grands chantiers industriels. En effet, la statistique sanitaire, adressée par l'Administration au service central de Paris, prouve que le chiffre de la mortalité, par rapport à la population employée dans l'isthme, est d'en- viron de 2,5 pour loo, chiffre qui ne dépasse pas la moyenne des décès re- levés dans nos climats, i' La séance est levée à 4 heures. J. J. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OCVBAOES REÇUS DANS LA SÉANCE Dr 22 SEPTEMBRE 1884. (Suite.) Enhviirffiir die aslronomisclien Arbeilen (1er eiiropdischen Ldngengradmes- siing unter Sa" Jireite vom Jahrc i863. Berlin, Staiikiewicz, 1882; m-lf. Unlersuclninr/eu i'iber die Occipitalregion des Cranium und den proximalen TheUder ïVirbelsuule einiger Selacliier. Elue Fesischri/l von D'' E. Rosenberg. Dorpat, Laakman; 1884 ; in-4''. C.-G.-J . Jarobi' s grsnmmelle fVerke. Supplemenlband, herausgegeben von E. LoTTNER. Fotlesungen id)er D/namik. Berlin, G. Reimer, i884; iu-4''. Intoino ad iina leltera di Carlo Federico Gaitss al D"' Enrico Giiglielmo Maltia Olbers. Memoria di B. Boncompagni. Roma, i884; in-4". (Estratto dagli Juidell'Jccademia Ponlificia de Nuovi Lincei.) ( M6 ) Leltera di Carlo Federico Gauss al D' Enrico Gucjlielmo Mallia Oibers, iit daln di « Braunschweig den 3 Septeinber i8o5 », tradiizione dal tedesco del D'^ A. Sparagna. Ronia, i883; in-4°. (Estratto dal Pullettino di bibtio- çjrapliin e di sloria délie Scienze malemaliche e fisicltc. ) Lettre de Charles- Frédéric Gauss ait D' Henri-Guillaume-Mathias Oibers en date de « Braunsclaveig den 3 Septeinber i8o5 », publiée par B. Boncoim- PAGNi d'après l'original possédé par la Société Royale des Sciences de GoUingen. Berlin, inip. G. Schade, i883-, inVi". ERRATJ. (Séance du 22 septembre 1884.) Page 487, ligne 17, au lieu de pour une même ligne A», Usez pour un même signe lie Aq. Page 488, ligne 1, au lieu de pareillement, Usez pareillement, par voie de multiplica- tion. Même page, à la suite de la note du bas de la page, ajoutez : C'est notamment par de telles variations, faites convemblement et toutes autres choses (nombre des termes, signes et parité des exposants de mêmes rangs respectifs) restant les mêmes, qu'on peut aisément, |)ar la simple résolution de quelques équations du premier degré, former autant d'équations qu'où le veut, numériques et d'une espèce quelconque donnée, dont chacune ait le maximum du nombre de racines réelles que comporte cette espèce. Je me propose de revenir ailleurs sur ce détail, intéressant par lui-même mais élémentaire. Je montrerai alors comment, une équation algébrique quelconque (rationnelle ou non) étant donnée, on peut tracer immédia- tement, à main levée et sans aucun calcul, \a Jigure générique de la courbe qui représente celles des équations de la même espèce possédant le maximum du nombre des racines réelles que cette espèce comporte. Page 490, ligne 2, au lieu de avec plus de netteté, lisez avec netteté. Rlême page, ligne 5, supprimez x^. Page 492, ligue i en remontant, au lieu de immersion. Usez inversion. COMPTES RENDUS DES SÉA.NCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 6 OCTOBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. ftlEMOIRES ET GOMMUINICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMll!:. — .Eclipse totale de Lune du 4 octobre 1884. Note tle M. MoucHtz. « L'éclipsé totale de Lune du 4 octobre a offert un grand intérêt, par suite de la proposition faite par M. Siruve, l'éminent directeur de l'obser- vatoire de Ponlkova, d'utiliser la longue durée de celte éclipse pour déter- miner plus exactement le diamètre de noire satellite, à l'aide des occnlta-- tions des nombreuses petites étoiles que l'obscurité de la Lune permettrait d'apercevoir près de ses bords. » Bien que le temps ait été peu favorable, nous avons pu obtenir un nombre suffisant de ces observations pour contribuer très utilement à cette solution du problème. On trouvera plus loin (') les neuf observations de M. Périgaud, faites à l'équalorial coudé, et les onze observations de M. Bigourdan, a l'équalorial de la tour de l'ouest. » Les observations physiques de ce pliénomène ne peuvent acquérir I') Foir A la Correspondance, page 56o, les Notes de MM. Périgaud et Bigourdan. 1:. R., 1884, 2- Semestt>r.{-Ï. XCIX, N" f.4.) 7^ (548 ) une certaine importance que quand l'atmosphère est très pure; les nuages et les bancs de brume fréquents qui passaient sur l'astre, surtout pendant la dernière moitié de l'éclipsé, ont beaucoup contrarié les observations ci-après indiquées, qui ont été faites par M. Trépied, directeur de l'obser- vatoire d'Alger, actuellement à Paris ('). «1 La durée de l'éclipsé nous a paru un peu plus petiie que celle qui était donnée par la théorie. J'ai observé avec une petite lunette de 0^,08 l'instant de l'immersion totale à9''29'"3o% avec une erreur certainement moindre que 20* ou 3o^ Quant au premier contact de sortie, il a eu lieu vers 10'' 54™, mais les nuages qui obscurcissaient alors la Lune ne me per- mettent pas d'affirmer le résultat à plus de 2"" ou 3"* près. » Pendant la durée de l'éclipsé totale, la Lune, qui est restée toujours visible, m'a présenté une apparence d'illumination assez inattendue. » Les deux segments sphériques des bords correspondant aux deux points de contact d'entrée et de sortie, et sur une étendue d'une trentaine de degrés environ, sont restés simultanément et très sensiblement plus éclairés que le reste de la surface et de la circonférence de notre satellite. » Ce fait, qui a pu échapper aux astronomes occupés à noter les occul- tations d'étoiles, a été également observé par M. Fabry, élève astronome, et a dû être vu par beaucoup d'autres observateurs. » MM. Paul et Prosper Henry ont pris un grand nombre de photogra- phies (le l'éclipsé. » A l'observatoire du Bureau des Longitudes et de la Marine à Mont- souris, les observations ont été faites par M. Gibory, lieutenant de vais- seau, et Oltramare, élève astronome. Chacun d'eux a pu observer trois oc- cultations d'étoiles avec les deux petits équatoriaux de cet observatoire. » Les observations de l'Observatoire de Paris devront être d'autant plus utiles pour la solution du problème proposé que, fiites par deux habiles observateurs, elles présentent une remarquable précision, comme le prouve la comparaison des heures obtenues. » Les heures des immersions de quatre étoiles, déterminées à l'équatorial coudé et à l'équatorial delà tour de l'ouest, ne diffèrent que de o%2 à o%3; une seule diffère de o*, 7, et ces diffi-rences sont toutes dans le même sens. » Les émersions, beaucoup plus difficiles à observer, ne présentent qu'une différence moyenne de i',3. » La précision de ces résultais prouve la grande valeur du procédé pro- posé par M. Struve. » ^oir à la Conespoudance, p. 562, la Note de M. Trépied. ( ^549 ÉLECTRiCITi::. — Essais faits à Tiiiin et à Lanzosur la distribution de r éclairage électrique à grande di'itance. Note de M. Tresca. « Une exposition internationale d'électricité a lieu en ce moment à Turin, avec attribution d'un prix important, offert par le gouvernement italien et par la ville. » Je suis chargé, par mes collègues du jury de cette exposition, de porter à la connaissance de l'Académie les faits suivants : » ÎV1M. Gaulard et Gibbs ont établi entre l'exposition, la station de Lanzo et les stations intermédiaires, un circuit dont la longueur totale, retour compris, est de 80 kilomètres, avec un fil de bronze chromé, de 3'"™, 7 de diamètre, non recouvert. » Ce fil est destiné au courant alternatif, produit par luie machine dynamo-électrique de Siemens, du type de 3o chevaux, de telle manière que ce courant puisse être utilisé simultanément à divers modes d'é- clairage, soit à l'exposition même, soit à la station de Turin, soit à la station terminale de Lanzo, soit enfin dans les stations intermédiaires, par sa transformation, en chaque point, des deux facteurs qui constituent son énergie, au moyen des générateurs secondaires, de nouvelle construc- tion, exposés par MM. Gaillard et Gibbs. » Le 25 septembre nous avons constaté, en même temps, le fonction- nement régulier : » 1° A l'exposition, des appareils suivants, qui doivent nécessairement être alimentés par des potentiels très différents : 9 lampes Bernstein, 1 lampe Soleil, 1 lampe Siemens, 9 lampesSwan, et 5 autres lampes Bernstein à une petite distiince ; » 2° A la station de Turin-Lanzo, distante de 10 kilomètres : 34 lampes Edison de 16 bougies, 48 de 8 bougies et une lampe à arc de Siemens. » Le 29 septembre, l'expérience a été plus concluante encore, le sys- tème étant complété à la station de Lanzo, distante de 4o kilomètres, par le fonctionnement absolument régulier de 24 lampes de Swan,de 100 volts. » Les transformations multiples qu'exige la variété de ces divers modes d'éclairage s'effectuent avec sûreté, et, quoique nous ne soyons pas en mesure de donner encore des chiffres précis, il est parfaitement établi que les générateurs secondaires doivent, au moins entre certaines limites, être considérés comme des transformateurs, à rendement relativement grand, de l'énergie des courants alternatifs. ( 55o ) » L'allumage et l'extinclion s'obtiennent, sans aucune perturbation, au moyen de simples commutateurs. » Le but principal de cette Communication se borne d'ailleurs à con- stater la réussite complète d'une distribution des différents modes d'éclai- rage, sur un parcours effectif de 4o kilomètres. L'importance seule du fait réalisé demandait à être fixée par une date précise, mais il doit être bien compris qu'il ne s'agit pas ici du transport d'un travail mécanique. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Les azotates dans les plantes, aux diverses périodes (le la véqétation. Note de MM. Bertiielot et André. « La marche générale de la végétation, ainsi que la répartition des principes fondamentaux aux diverses périodes et dans les diverses parties de la plante, étant définie pour les plantes à salpêtre, il convient d'aborder maintenant la production du sal()étre par ces mêmes plantes. C'est ce que nous allons faire, en nous bornant d'abord aux dosages de l'azotile de potasse, sauf à en discuter ultérieurement l'origine. Nous allons com- mencer par les résultats observés sur la plante totale, d'.iprès des analyses exécutées sur les mêmes espèces, au nombre de huit, pour lesquelles nous avons défini la marche générale de la végétation. Date. 1883. 26 avril. ?.g mai. 12 juin. I 12 juin. \ 3o juin. ' n septembre, 1 'j septembre [ y septembre I. — BouRKACHE. Borrago nfficinalis. „ .. Azotate. Rapports centésimaux. Poids, , — .^^__^_.^— — -_ \„ I État de la végétation. plante sèclie. P. absolu. P. relatif. K. Azote. Extrait. Ean . gl" Kl' p. 100 Graine 0,0189 0,0000014 0,01 o,3 o,oj 3 o,oi Plantule .. 0,017 0,000084 o,5 5,o 2,5 3 0,2 Plante se développant ')4'95 o,o348 2,5 7.1,6 c),5 i5 o,3 Début de la floraison 2, 1:^157 0,0877 4>'^ 29,0 14, i 20 0,8 Aiilre |)laiite étiolée ^,44^ 0,1 225 5,o 27,5 32,o 20 0,4 Pied sans inflorescence 17,124 o,34i 2,0 18,7 35,2 9 0,8 , Friieiification .... 'jo,254 0,0114 "«"^ 0,27 0,4 0,1 0,01 . Plante sécliëe sur pied 34,073 o,244 0)7 5,8 12,8 3,2 0,6 Plante privée d'inflorescence . 47»'*J traces 0,0 » „ .1 Les quatre premières colonnes de ce Tableau s'ex|)liqueiit d'elles-mêmes, u La cinquième exprime le rapport (multiplié par 100) entre le poids absolti de l'a/.o- ite et le poids absolu de la plante, c'est-à-dire la dose centésimale de l'azotate. ( ''^5. ) » La sixième, le rapport (inuiliplié par loo) entre le pouls du potassium, de riizolate et le poids total du même élément dans la plante. « La septième, le rapport (muitiplii'' par loo) entre le poids de l'azole, de l'azotate et le poids de l'azote des albiiminoides, définis d'après la méthode d'analyse que nous em- ployons (ce V(dume, p. 35'j); poids qui ne comprend qu'une portion, la |)rincipale d'ail- leurs, des composés azotés. " La huitième, le rapport (multiplié par lOo) entre le poids de l'azotate de potasse et le poids des principes solubles dans l'alcool aqueux (extrait), principes dont l'azotate lui- même fait partie. » La neuvième enfin, le rapport (multiplié par loo) entre le poids de l'azotate et le poids de l'eau contenue dans la plante; les variations de cette dernière dépendent de l'état du sol et de l'abondance des pluies. » D'après ces analyses, l'azotate de potasse existe déjà en dose ap- préciable dans la graine. Sa proportion, tant relative qu'absolue, croit à mesure que le végétal se développe et jusqu'aux débuts de la floraison. Elle est alors uiaxiiuuin. Mais elle dimiiuie, à mesure que la tonclion de reproduction se développe; celte fonction donnant lieu à la formalion de principes azotés, qui détruisent l'azotate de potasse dans tuie proportion plus forte qu'il ne se reproduit au sein du végétal. Vers la fin de la fructi- fication, cette cause de consommation de l'azote venant à se restreit)dre, l'azotate augmente de nouveau, de façon même à atteindre parfois un poids absolu sttpérieur; bien que sa proportion relative demeure moindre, à cause de l'accroissement survenu dans les principes lignetix et autres mn- tériaux de la plante. » La consommation de l'azote, par suite de la formation des albumi- no'ides et corps congénères, ne se manifeste pas seulement pendant la flo- raison et la fructification; elle a lieu aussi lorsque le développement des parties vertes devient prépondérant, comme il arrive dans les pieds de- meurés longtemps sans inflorescence (3o juin); ou mieux encore, privés systématiquement d'inflorescence, de façon à éliminer l'influence de la fonction de reproduction. Dans ce cas, la plante est touffue et vigou- reuse; mais les azotates disparaissent presque complètement. » On voit par ces détails que si la culture de la Boiu-rache était dirigée en vue de la production du salpêtre, il y aurait avantage à multiplier les pieds semés et à en arrêter le développement vers les débuts de la flo- raison. C'est ce que confirme aussi l'élude des Amarantacées, comme il sera dit tout à l'heure. » La production des azotates exige que la plante ait une certaine vigueur : par exemple, on n'en rencontre pas dans le blé semé dans l'eau distillée ; ( 552 ) on sait qu'il développe des tiges vertes dans ces conditions, mais sans ar- river à la floraison, » La marcescence et la dessiccation de la plante sur pied ne fout pas dis- paraître les azotates. C'est ainsi que des tiges de Bourrache complètement desséchées à l'air, abandonnées pendant six mois sous un hangar ouvert, puis analysées, ont fourni 2 centièmes d'azotate; à peu près autant qu'au début. De même, eu opérant sur mie feuille verte et sur une feuille jaunie, prises le même jour sur une plante vivante, quoiqu'un peu étiolée (27 juin ), nous avons trouvé à peu près la même dose d'azotate : 0,9 centième dans la feuille verte; i,ii dans la feuille jaune. Ainsi les actions chimiques dé- veloppées pendant la marcescence modifient peu la dose des azotates; sans doute parce que ceux-ci cessent d'éprouver l'influence réductrice des parties vertes. Il en serait autrement si la plante, demeurée humide pen- dant son dépérissement, éprouvait des phénomènes de fermentation et de putréfaction, susceptibles de détruire les azotates. » Les observations de ce genre doivent être faites sur des feuilles sépa- rées de la tige pendant la vie du végétal ; autrement, si on laissait la plante se dessécher en masse, on pourrait être induit en erreur par suite d'une action ptirement physique et capillaire, qui tend à accumuler les liquides et, par suite, les azotates dans les feuilles, dernier siège de l'évaparation. Leur proportion peut alors s'y élever jusqu'à 3,65 centièmes. Le rap- port entre l'eau et l'azotate, au lieu de rester inférieur à un centième, comme dans le Tableau ci-dessus, peut alors devenir tel que l'azotate cristallise et s'effleurisse à la surface ries feuilles et de la tige : nous eu montrerons plus loin des exemples. Mais ce ne sont là ni des phénomènes ni des conditions physiologiques. » L'azotate de potasse, en même temps qu'il augmente en proportion relative jusqu'à former 5 centièmes du poids de la plante, absorbe une dose croissante du potassium et de l'azote total contenus dans celle-ci. Cependant il n'a pas pris tout à fait le tiers du potassium, au moment où sa quantité relative était maximum; ce qui montre combien est inexact le procédé de dosage de l'azotate fondé sur la simple détermination du carbonate de po- tasse renfermé dans les cendres. » On voit encore que l'azotate peut comprendre jusqu'au tiers de l'azote renfermé dans les principes albumiuoïdes, principes dont l'oxydation dans la lige concourt à le former. Ce maximum se produit aux débuts de la flo- raison; il est suivi d'un minimum répondant à la fructification, puis le rap- port se rapproche du h>iitième, à la fin de la vie du végétal. ( 553 ) M Le rapport entre le poids du salpêtre et celui des principes solubles offre des oscillations analogues; le salpêtre formant un cinquième de l'ex- trait lors de son maximum pour tomber au trentième seulement, vers la fin de la végétation. » Les aurtlyses faites sur les pieds étiolés et sur ceux dont l'inflorescence tarde à se manifester (12 et 3o juin) montrent que, lorsque la plante souffre, les principes albuminoïdes tendent à disparaître ou plutôt cessent de se produire avant 1rs azotates. En d'autres termes, les fonctions de réduction qui piésiilent à la formation des parties vertes, formation corrélative de celle des albuminoïdes, diminuent avant les fonctions d'oxydation, qui pré- sident à la formation des acides organiques, de l'acide carbonique et des azotates. Cela s'explique si l'on reuiarque que la formation des parties vertes exige un travail propre, dû à l'intervention des énergies étrangères à la plante (énergies lumineuses) et produit par l'intervention des méca- nismes spéciaux et très délicats qui président à la fonction chlorophyllienne. Au contraire, les phénomènes d'oxydation sont produits avec dégagement de chaleur et par le seul concours des énergies chimiques : ils peuvent donc continuer à se manifester, même dans une plante où les actions ré- ductrices sont suspendues, ou tout au moins diminuées. » Le^déductions et conséquences tirées de l'étude de la Bourrache sont confirmées par celle des Amarantes, comme le montrent les Tableaux sui- vants : II. — Amarantls cauuatls. Ktal. P. Plante. Azotate. F. A. p. R. Rapports. Date. K. Az. Extrait. liuii. Graine. 0 ,00074 Presque ins. » U » u » 26 avril . Plantule. 0,00 12 7 er 0,000097 7,(i 6a 61 2 1 1 ,0 29 mai . . Vég. conini. 0,610 0,0267 4,4 22 24 20 0-7 3o juin . . Fior. comm. i(J,i5 0,924 5,7 3i 17 26,5 I ,2 1 1 sept. . Floraison. 177,8 " , 394 1,0 2.7 3 ''!) 0,6 19 ocl. . . ( Fructifie. 1 Dessiccation ( 287,9 7,430 3,1 8,6 1 1 '^ 7,7 ■i , J » Le poids absolu de l'azotate croît jusqu'à la floraison, passe par un minimum, puis augmente de nouveau, sans revenir à la proportion centési- male atteinte tout d'abord : ce sont les mêmes résultats que pour la Bour- rache. Aux débuts, dans la plantule, les deux tiers de potassium existent sous forme d'azotate, tiré du sol ou produit par la plante. A la fin ce n'est ( 554 ) plus qu'un douzième. J.e rap[)oit relatif à l'azote, voisin des deux tiers aux débuts, baisse ensuite lors du (léveloppemeiil de la fleur pour remonter vers la fin, comme pour la Bourrache. Les rapports relatifs à l'extrait sui- vent aussi des variations analogues. La richesse du jus en azotate est plus grande que pour la Bourrache, et maximum à la fin. III. Amabantus nanus. p. Plante. gr 2g mai o,5i8 22 juin 4' 7^ 3o juin '5,34 7 septembre . r>,3, i Azotate Rapports. ^ — ^ — . !■■ ■ ^ P. A. p. R. K. Az. Extrait. Ean. 0 ,oo6c) 1,35 .2,5 6,6 6,3 0,2 o. io3 2,0 . iB 9 1 1 o,6 0,320 2 , I 1 1 i3 lO o,4 2,658 2,2 32,7 i8 21 o,~} » Pas d'azotate dans la graine. Les inflorescences existaient dès le ag mars; en septembre leur prépondérance est énorme; ce sont des condi- tions différentes des espèces précédentes. Vers la fin, l'azotate contient près du tiers de potassium total et forme un cinquième des matières so- lubles. IV, — .\marantus ciganteus. P. Plante. Azotate P. A. p. R. R: apports Extrait. K. Az. Eau. Graines . . . 0 00076 Insensible 26 avril . . . 0,0022 Nul ouins. " -' » n )> tg mai . . . . 0 , 092 g"' 0,00445 4,8 ■!g,o '.3,0 20,6 1,3 22 juin . . . 3,104 o,o3g3 1,3 11,2 16,7 7.5 0,4 I 0 juillet. . 77,8 4, "43 5,2 29,0 00,5 iq,o 0,07 I 7 sept . . . 4l5,2 10,02 ^^,4 26,0 24,3 17,6 10,8 ig oct . . . . 3i8,3 16,38 5,i5 71,0 57,0 47,0 25, I » Les azotates n'ont apparu quau moment où la plante, d'abord sta- lionnaire, a pris un développement rapide, auquel les inflorescences ont d'ailleurs participé dès le début. Dans son état final, la plante est des plus riches eu salpêtre (5,i5 centièmes), et le salpêtre contient alors les deux tiers du potassium. Il renferme aussi le tiers de l'azote total et il forme la moitié de l'extrait. A ce moment, la plante se meurt et le salpêtre y cristallise, comme le montre la proportion de l'eau. ( 555 ) V. — Am\rantus melancolicus. Azotate. Rapport». Dates. État. P. plante. P. A. P. R. K. \z. Extr. Eau. gr 26 avril .. . Plantiile 0,0017'j o,oooo'i9 9., 2 16,0 7,6 8,0 o,q 27 mai.... Débuts 0,286 o,oo36 i,c) » 6,0 5,o 0,6 16 juillet.. Avant flor . . . 8,52 0,874 4i4 ^3,9 21,0 i3,o 0,7 7 septembre Id. ... i34,2 9,3o3 6,9 44. t" 4'>7 32, o 1,2 3 octobre. . Flor. cliotive. ''6,9 '5708 3,o 26,0 22,0 i3,o 0,9 I g octobre. Dessiccation.. '3,37 0,288 1,8 1914 '4)4 i'?-;'' <>,6 » La plante, se (lévelopp;int sans flein-ir, a atteint son inaxiiniiin d'azo- tate, lequel contenait alors la moitié rln potassium, etc. Le dépérissement des pieds qui ont fructifié a concouru plus tard, atissi bien que la repro- duction de la plante, à abaisser le taux du salpêtre. VI ET VU. » Nous supprimons les analyses de Wl. pyranitilnlis et bicolur. VIII. — Célosie panachée. Azotate. Rapports. Ciiaine nulle. ,1 . , * ^ — — ^ — ^ — — ^ Dates. État. P. plante. P. A. P. R. K. Az. Extr. Eau. 2g mai.... Avant floraison. o,o85 o,ooi4 ' j7 '4>" '° *^>o 0,2 Sojiiin.... Jaune 2,o5 0,021 1,0 7,4 "> 5,5 0,4 » .... Rouge 2,2g o,o38 1,7 i^j" -o 8,0 0,8 3 octobre. . Jaune '4i24 o,i38 1,0 » 8 4'3 o,5 » .. Rouge '4 '34 0,068 0,5 » 5 2,0 0,2 ig octobre. Jaune 1 i ,33 0,228 2,0 24,0 20 12,6 0,8 • . Rouge 32,77 0,390 1,2 16,0 g 7,0 o,4 » La Célosie se rapproche de VA. nanus. » Tels sont les résultats fournis par nos recherches sur la végétation de la plante dans son ensemble, envisagée dans ses rapports avec la forma- tion de l'azotate de potasse. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la solution explicite de l'équalion qunilrn- lique de Hamilton en qualtrmons ou en matrices du second ordre. Note de M. Sylve.ster. « Hamilton, dans ses Lectures on quaternions (p. 632), a fourni un moyen de résoudre l'équation (en quaternions ou en matrices binaires) de la C. R., 1884, 2« Semestre. (T. X.C1X, N« \fi.) 74 forme ( 556 ) x^ — 2px + (y = o; mais les circonstances les plus intéressantes de la solution ne se font pas voir dans sa méthode de traiter la question. Voici la manière analytique directe que nous employons pour obtenir x sous sa forme explicite. » On suppose X- — i\\x + D = o l'équation identique pour x, où B et D sont des scalars à trouver. M En combinant ces deux équations en x, on obtient 2x=(/j-B)-'(7-D], et, en supposant que la /or/;ie associée à [r], /i, (j, c'est-à-dire le détermi- nant de X -+- [J.p + vq, soit /.- + 2 b lu. -+- 9-cXv -H du.- -+- 2<'ij.'j -h Jy- , on aura l\{d— 2i^B + B-)x=- /4(e_èD — cB + BD)jc+7 - 2cD + D" = o. » Conséquemment, en écrivant « = B — /;, c ^ D — c, d — h'- — a, e ~ lie = fi, /— c" = y, et, en comparant celte équation avec l'équation donnée, on voit qu'on peut écrire ?f=-l-a=:X, in> -\- [:i — 2'k{u -h b), i>- -h -j = ^Xi^^ -h c). De plus, puisque p" — ibp + d z= o, on aura _ (p-^b - u) [g — c - y) _ _ [p-hù —II) [g — r — .■) » En éliminant m, v entre les trois équations qui les lient avec è, c, a, /3, y, on trouvera l'équation bien remarquable où I est le discriminant de la forme associée donnée plus haut, c'est-à-dire 1 = I b c b d e c e J z=z dj -{- 1 bce — c- — e- — d/\ ( 557 ) de sorte que la quantité exponentielle symbolique représente une fonction cubique et donne lieu à une équation cubique en 1. » A chaque valeur de 1 correspondent les deux valeurs ± y'x — a de h et à chaque valeur de u (autre que // = o) correspondra la seule valeur 2A H de V. u n Quand n = o, 1 ^ v. = d — />'■, et l'équation V- — \lv -H V — 'O-C = o a ses deux racines finies. Donc, quand u = o, il faut que -^ prenne la forme -> et à celte valeur de u ((pi'on peut envisager comme deux valeurs de u réunies en une) correspondront pour i> les deux valeurs données par l'équation quadratique ci-dessus. » Ainsi l'on voit qu'en général x a trois paires de valeurs déterminées et qu'aucune de ces valeurs ne cesse d'être actuelle et déterminée que pour le seul cas où l'une des trois valeurs de 1 est égale à zéro, c'est-à-dire où I, l'invariant de la pleine (') forme associée à {p, q), s'évanouit. » Cela revient à dire que I est le critérium de la normalité de l'équa- tion donnée. » Si l'on regarde p ei q comme des quaternions, on aura b = \p, c = Yq, fl=Tp\ e==SpSq-S{VpYq), f='ïf. » Il est bien digne de remarque que l\\ est identique avec [pq — qp)^- )) On peut démontrer que, si /j et ç sont des matrices d'un ordre quel- conque, les racines de l'équation x- — 2.px -\- q =^ o seront toujours (comme ici) associées en paires; car, si l'on écrit x + x^ == 2p, on aura x] — iXip-h q = o, et conséquemmeni, si p" — i.ohp"* +. . .= o est l'équation identique con- nue en p et x" — wBa;'""' +...= o l'équation identique à trouver en x, à chaque valeur de B — è correspondra une valeur égale de b — B, c'est- à-dire que l'équation pour trouver B sera de la forme F (B — h)- = o. » En se servant de l'équation conjuguée (c'est-à-dire en x,) dont la (" ) Nous avons déjà défini la forme associtc au corps jj, (j, r, .... Par la pleine forme, on j)eul sous-entendre ce que devient lu forme associée (jiiaud ou adjoint au coi pi une matrice unitaire. ( 558 ) somme des racines sera évidemment la même que |)oiir l'équation en x, on obtient innnédiatement, dans le cas où p et (j sont du second ordre, par le moyen de la fbrnnde (l> -\- b —u]{(/ — c — v) JC = — il et de l'équation en >., la valeur de Ix ('). » Cette valeur sera 6[/; + (aS^ — ^rf)!']» '^^ sorte que la valeur moyenne d'une racine de l'équation x'^ — 2/j.r + - - (/ 4- (4'\. - 2c\/)r/j, et l'on peut trouver successivement, |)ar la même méthode, la valeur moyenne d'une puissance quelconque de x. Lesiîétails du calcul précédent, et encore d'autres propriétés de l'équation eux, seront donnés prochaine- ment dans le Quo; ^//r '""'/*e/»a<(ca/ 7ou/nrt/ ou quelqueantre recueil ma- thématique. Ici on n'a voulu que produire les résultats principaux obtenus par notre méthode, n MEMOIRES PRÉSENTÉS. M. E. Cadoret adresse une nouvelle INole relative au mode d'extraction de la matière colorante de la paille. (Renvoi à la Commission précédemment nommée) {' ) On aura \p-{- b — u){q — c—v] 1—1' aX '2„_ ,■"■= V(y-^-")(/^ + ^-") On retranche une c(|uation de l'autre, on substitue pour \ ^ sa valeur tirée de i'équa- tion cubique en 7, et on écrit /jq — r/ji := al- . ( "9 j M. GoYiiT soninel an jugement de l'Acaflémie un Mémoire relatif à un projet de canal maritime de grande navigation, de l'océan Aihuitique à la Méditerranée. (Renvoi à l'examen de M. de Lesseps.) COmtESPONDANCE. M. le Maire DE Rouen invite l'Académie des Sciences à vouloir bien se faire représenter aux (êtes qui auront lien à Rouen, à partir du i i octobre, pour célébrer le deuxième centenaire de la mort de Pierre Corneille. M. le Seckétaike perpétuel annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire, dans la personne de M. Heer, professeur à Vieuïie et Membre du Comité international des Poids et Mesures. M. Heer a éié,dans l.iComnnssion internationale du Mètre, dans la Confii- r ence di|)lonialique de i8'^5,et enfin dans le Comité international des Poids et Mesures, l'un des Membres qui ont le plus contribué, par des connais- sances étendues et approfondies, |)ai' un esprit élevé et pratique, à la réforme des poids et mesures, et en particulier à la fondation et à l'orga- nisation du Bureau international. Il s'était acquis l'affection et le respect de tous ceux auxquels il a été donné de le connaître et de l'apprécier. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les jjièccs imprimées de la Correspondance : 1° Le Codex medicainenluriiii. pidjlié en icS84- Pliarmacopée française, rédigée par ordre du Gouvernement; 2" Le tome 1'=' du « Cours de Mécanique de M. Despejrous, ancien pro- fesseur à la Facidté des Sciences de Toidouse », avec des Notes de M. G. Darboux, Membre de l'Institut, professeur à la Faculté des Sciences de Paris; 3° Une biocliure de M. Ein. lieyiiicr, intitulée : « Les accumulateurs électriques, étuiliés au point de vue industriel ». (Extrait des Mémoires de la Sodélc di s Inijcnieurs civiL.) ( 56o ) ASTRONOMIE. — Résultats de l'observation de l'éclipsé de Lune du 4 octobre 1 88^, faites à robservatoire de Paris [équalorinl coudé) par M. Périg.vcd. (Pré- sentés par M. Mouchez. ) Temps moyen de Paris, h m s Entrée d;ins l'ombre 8.->,5.26 (grande incertitude) Commencement de l'éclipsé totale y.2t).2 Fin de l'éclipsé totale lo.nS.S Sortie de l'ombre i i . 58 . 7 Occultations d'étoiles. Numéros des étoiles de Striive. Immersion. Émersiou. h m s 85 9.34. 4,8 61 .. 9.35.38,5 82 9.38.2(;,o 81 9.40.19,8 63 » 9.47.57,5 94 10. 1 3. 52, 7 » 82 1) 10.18.11,0 95 10.19.54,3 » 85 s 10.39.24,00 » Des nuages assez épais n'ont cessé de sillonner le ciel pendant toute la durée de l'éclipsc, interceptant par intervalles le phénomène et la plu- part des occultations. » ASTRONOMIE. — Éclipse de Lune du [\ octobre i884; écjuatoriat de la tour de l'Ouest de l'observatoire de Paris [ouverture o"',3i; grossissement, gS); par M. G. BiGouRDAN. (Note présentée par M. Mouchez.) « Je me suis proposé spécialement d'observer les occultations d'étoiles calculées à l'observatoire de Poulkova en vue d'une détermitiation plus précise du diamètre de la Lune. Les nuages ont contrarié l'observation presque continuellement jusque vers 1 heure où a commencé l'éclipsé totale; cependant j'ai pu mesurer l'angle de position du point d'entrée dans (') A travers ks niuijjes. ( 56i ) l'ombre. Une longue éclaircie, qui a commencé vers 8'' lo™, temps moyen, m'a permis de mesurer l'angle de position du point d'entrée totale dans l'ombre et d'observer toutes les occultations (au nombre de 1 1, immersions et émersions) jusqu'à 10^20'° temps moyen; mais les 7 qui restaient encore à observer jusqu'à In fin de l'éclipsé totale ont été dérobées par les nuages. Les éclaircies survenues après celte phase, c'est-à-dire quand déjà une partie de la Lune était sortie de l'ombre, ont seulement permis de constater que toutes les étoiles voisines étaient effacées par l'éclat de la portion éclairée de la Lune : il n'a été possible d'apercevoir aucune d'elles à leur émersion ni après. » Quand une petite partie de la Lune a été entrée dans l'ombre, le bord éclipsé, à partir d'une faible distance (2' à 3') de la ligne de séparation d'ombre et de lumière, était complètement invisible, et j'ai craint alors de ne savoir où attendre les étoiles au moment de leur émersion. Mais, quelque temps avant l'entrée totale dans l'ombre, l'éclat de la partie restante de la Lune n'a plus été suffisant pour effacer le bord, qui alors est devenu visible et l'est resté pendant toute la durée de l'éclipsé totale; à la réappa- rition le même phénomène a eu lieu en sens inverse. » A l'œil nu la Lune paraissait, pendant l'éclipsé totale, comme une belle nébuleuse ronde de 20' de diamètre au plus; dans la lunette elle s'a- percevait comme par la lumière cendrée vers le deuxième ou le troisième jour de la Lune et l'on pouvait suivre jusque sur son bord les étoiles de la douzième grandeur ou même plus faibles ; mais le moment de leur dis- parition était difficile à observer exactement. Quant aux étoiles de dixième et onzième grandeur, leur émersion comme leur immersion s'observaient facilement et avec une erreur qui, pour les immersions, m'a paru infé- rieure à ^ ou :j^ de seconde. .T'ai toujours vu ces étoiles pénétrer pendant quelques instants sur le disque de la Lune avant de disparaitre; à l'émer- .sion, j'ai également vu plusieurs d'entre elles reparaître sur le disque. Numéros. Phase. 62 Émersion 85 Immersion 61 Émersion 82 Iinmeisi"ii 81 69 Émersion 63 Heure ( temps Temps moyen (le la pendule). de Paris. Il m s h m s 22.21 .10,0 9.25.18,0 22.29.58,0 9.34. 4,6 22. 3l .29,8 9.35.36,1 22.34.19,8 9-38.25,7 22.36. i3,9 9.40.19,5 22. 39. 1 I , I 9.43.16,2 22 .43 .52,0 9.47.56,3 ( 562 ) Heure (temps Temps moyen Numéros. Phase. de la pendule). de Paris. h m s h m s 74 Emer,sion 22.49.59,(1 9-54- 2,9 Anonvnie Iiiiniersiiin sS. 4'4'0 'o. 8.i5,o 9i » 23. 9.52,0 10. i3. 62,0 82 Émersion 23.14.11,2 10. 18. 10, 5 9S Imnicrsion 23.1 5. 56, 4 10. 19. 55, 5 » Les nombres de la troisième colonne sont ceux obtenus directement pour l'oliservation, en temps de la pendule, dont la correction était — G™ 1% 7 (v;i leur provisoire, maïs déjà très approchée); la quatrième ren- ferme l'heure du phénomène, en temps moyen de Paris. » L'émersion de l'étoile n'' 69 m'a |iaru n'être pas tout à fait instan- tanée. » L'immersion de l'anonyme a eu lieu par 53° 'd'angle de position; elle est d'ailleurs incertaine, à cause de la faiblesse de cette étoile (douzième grandeur). » ASTRONOMIE. — Eclipse de Lune du 4 octobre i8H4' Observation de M. Trépied, présentée par M. Mouchez. a J'ai profité de mon passage par Paris pour observer les principales circonstances physiques de l'éclipsé totale du 4 octobre avec un des équatoriaux de o™, 25 de l'observatoire de Paris et un spectroscope à vision directe. » La pénombre est restée invisible jusqu'à H'^ao™ environ. A ce mo- ment, on peut constater un assombrissement assez marqué. A 8''4o'°, l'ombre étant déjà très avancée sur le disque de la Lune, j'examine à la lunette les environs de la ligne de séparation d'ombre et de lumière. Le contour de l'ombre est légèrement estompé avec une teinte rouge, que je m'attendais à trouver beaucoup plus intense; le bord éclairé de la Lune se prolonge dans l'ombre à une très faible distance, 2' à 3' d'arc seide- ment, de la ligne de séparation; en dehors de là, il est impossible d'aper- cevoir le bord de la Lune à travers l'ombre. » De 8''5o'" jusqu'à l'approche de la totalité, j'examine le spectre de l'éclipsé. La fente du spectro.'cope étant normale au contour de l'ombre, on constate, dans la partie estompée, une absorption continue depuis le violet jusqu'à l'orangé; le rouge et l'orangé se voient encore, quoique faibles, mais on n'a[)erçoit plus de raies; de l'orangé au violet le spectre ( 563 ) est tout à tait comparable à celui du noyau d'une comète faible; on n'y distingue [)as les couleurs; l'ensemble présente une teinle indécise, ou le bleu paraît dominer cependant. » A 9'^! j"", on commence seulement à apercevoir le disque de la Lune à travers l'oujbre; mais, à partir de cet inslant, l'dluminalion du disque augmente avec rapidité; trois ininntes plus lard, on voit nettement fout le contour de la partie éclipsée, maison remarque en même temps que la teinle louge du contour de l'ombre s'aflaiblit de plus en plus. Bien que l'ombre soit alors assez transparente pour montrer, avec inie certaine netteté, les détails principaux de la surface de la Lune, la lumière est cependant trop faible pour que l'on puisse voir avec cerlituile les raies de son spectre et pour qu'on puisse marquer les limites des bandes d'absorption. » J'ai noté à 9''29™37% lem[)s moyen de Paris, le commencement de l'éclipsé totale; cette phase est la seule qui m'ait |>aru susceptible dune détermination assez précise. J'évalue l'approximation à ± 3o% de sorte que l'incertitude ne dépasserait |)as nue minute. La sortie de l'ombre a eu lieu vers la'^o'", mais ici l'Micerlitude est au moins double. Elle doit être plus grande encore pour la réap])arilioii de la lumière qui, du reste, n'a pu être observée qu'à travers les nuages. » Au point de vue physique, le fait caractéristique de la totalité dans cette éclipse m'a paru élre riiniformité complète et, pour moi, tout à fait inattendue de la teinte [)âle, mais décidément bleue que le disque de la Lune a présentée dan.-, toutes ses parties. » Je n'étais pas préparé à l'observation des occultatioiîs d'étoiles cal- culées par l'observatoire de Pouikova en vue d'une détermination précise du diamètre de la Lune. J'en ai cependant observé deux, afin de me rendre compte du degré de précision sur lequel on pouvait compter, et je crois pouvoir dire que l'incertitude n'atteint pas une seconde de temps, au moins pour les étoiles de la grandeur 9 ou lo. Cette opinion s'accorde avec celle des astronomes qui se sont plus particulièrement occupés des occultations d'étoiles pcmlant celle éclipse. » C. K., lbS4, 2- Semescre. (1. XCIX, N" 14.) 7"' ( 564 ASTRONOMIE. — Obseiiuitioiis de la comète fVolj, faites à l'observatoire d'Alcjer [télescope de o",5o); par M. R.4mbadd. (Cominiiniquées par M. Mouchez.) Étoiles Dates de Ascension droite Déeliiiaisoii 1884. comparaison. GiMiidciiis. v»« — j^- . ^* — "k ■ m s f n Sept. 26 rt 4%'^ B.D. -t- 19". 9,J —0.15,07 +7.32,1 37 b 4704B.D. + 19". 9,4 — o.i4,63 — 5. 9,8 28 f 4798B.D. + i8°. 9,2 — 2.3i,o3 +4.52,6 •29 (/ 9i98Rumker. •> — 1.58,19 — o. 5,6 Positions des étoiles de comparaison. Etoiles Dates. de Ascension tlroile Réduction Déclinaison Réduction 1884. conipai-. moy. 1884,0. au jour. llioy. 1884, 0. au jour. , Autorités. Sept . 26 . . . n h m s 21.18.48,71 + 3^36 + 19.34-21 ,0 + 3o,i Bonn., t. VI. 27... h 21 . 19. 3o,3o + 3,35 + 19. 19.05,5 + 3o,2 B.D. 28... c 21 .22 33, 5o + 3,36 + 18.39.57, 1 +3o,. Bonn., 1. VI. 29... d 21 .22.48,09 + 3,34 + 18.16.45,8 + 3o, I Rumker. Positions apparentes de la comète. Dates Temps moyen 1884. d'Alger. Il m s .Sept. 26 9.^7.25,0 27 9.16.07,9 28 10. 7.49)8 2g 9.36. 33 ,0 Nombre Asccns. droite l.o{j. lact. Déclinaison Log. fact. de apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. comp. h m ^ 21 . 18.37,00 T ,oo5 0 , n + 19.42.23,2 0,4,8 9:10 21 . 19. 19,00 2,725 + 19. 14.26 0,423 25:26 21 .ao.o5,83 ï,233 + 18.45.19,8 0,455 18:20 21 .20.53,24 T,o42 + 18. 17.10,3 0,452 4:4 ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle comèle,J ailes à l'observatoire de Nice, Note de M. Perrotin, présentée par M. Faye. Dates. 1884. Sept. 24 . 25 . 26. Temps moyen Ascension Distance Nombre de droite Log. l'act. polaire I.og. lact. de Obser- liles. Nice. apparente parallaxe. apparente. parallaxe. comp. vateur. / h m s 10. 36. 4 21 h tu s .17.22,34 + î, 196 ^ t ti 69..? 3. 5,0 -o,558 5 Perrotin 2 7.38.52 21 .17.55,24 — ï>'9^ 69.47. 12,6 ^o,566 6 Charlois 3 7.38.48 21 .18.34,52 -1,173 70.15. 1,7 —0,572 7 » ( 565 ) Pox'tionx moyennes ries étoiles île comparaison pour 1884,0. Réduction Réduction Ascension au Distance au Étoiles Noms. Autorité. droite. jour. polaire. .jour. h m s s " » » » 1 4'8'jo Lalande. Lalanile. 21. 24. 52, gg -t-3,43 69.16.59,7 — 3o, i 2 Wei.sse, Hora XXI. Weisse. 21.21. 18, 23 +3,39 69.47.14,1 — 3o,i 3 Id. Id. 21. 22. 3i, 08 +3,38 70.23.41,3 — 3o,i » Nota. — L'éclat de la comète est celui d'une étoile de ■y^ou 8" gran- deur. Son noyau nettement défini, circulaire, de 8" environ de diamètre, rappelle par son aspect la planète Utanus. La queue, de 1' d'arc de lon- gueur, est dirigée dans l'angle de position de i65". » Au spectroscope, le noyau donne un brillant spectre continu, traversé par les trois bandes ordinaires de.s comètes. Ces bandes se voient difficile- ment en dehors du noyau. » J'ai vu en outre, par moments, une quatrième bande dans le violet que nous avions aperçue, il y a quelques mois, M. Tliollon et moi, dans le spectre de la comète Pons-Rrooks. » ASTRONOMIE. ~ Observations des taches et des facules solaires, pendant le troisième trimestre 1884. Lettre de i\L Tacchini à M. le Président. " Rome, 1 octobre iH8^. » Pendant le troisième trimestre 1884, le nombre des jours d'observa- tions a été 84 pour les taches et les facules solaires, savoir 3o en juillet, 29 en aoîjt, et 25 en septembre. Voici les résultats : Nombre des Fréquence ~~ — ^" — ""^ ~ Grandeur relative relative des jours .. groupes des sans des des La solution a été filtiée, évaporée;^le résidu, formé d'une trace d'azotate liasique de bioxyde de telluie, a été calciné et pesé : ou a ainsi trouvé un ])oids de o^'', i5 d'anhydride tellureux. » L'anhydride tellureux restant insoluble a été pesé après dessiccation : on a tiouvé ainsi un poids de i8'',4oo d'anhydride; soit iS'',/[i5 comme poids total. Une pesée précé- dente avait donné \b'',^'x3; mais, la décomposition n'étant pas tout à fait complète, un la- vage à l'eau bouillante a suffi pour la terminer presque entièrement. >> Si l'on place de l'azotate basique de bioxyde de tellure sur un llllre, qu'on l'imbibe d'eau et que l'on dessèche le tout à l'étuve, on trouve, après dessiccation complète, que la plus grande partie de l'azotate est transformée en octaèdres d'anhydride tellureux : l'acide azotique s'est dégagé pendant la dessiccation. » Cela notis fait comprendre que l'on ait admis pendant longtemps que l'anhydride tellureux se dissout dans l'eau : on indique l'anhydride tellu- reux comme un peu soluble dans l'eau et ne rougissant pas le tom'nesol. Or, à froid, l'azotate tellureux n'agit qu'au bout de plusietirs heures sur le tournesol htimide, et nous avons vu que, dans sa décomposition, une petite quantité d'anhydride tellureux se dissout, grâce à It présence de l'acide azotique enlevé. » L'azotate basique de bioxyde de telltne se dissout dans l'acide azo- tique, et cristallise très bien par concentration à chaud et refroidis- sement. Il paraît être beaucoup plus solid)le dans l'acide azotique étendu que dans l'acide azotique concentré. » E-vempte.— \° as^gSo du sel se dissolvent dans io5" d'acide de densité 1, 10 à la tem- iiérature de 100". La solution est alors saturée, aussi bien à chaud qu'à froid. ). 2° lao"' d'acide azotique de ilensité i ,35 dissolvent à chaud 3s'' d'azotate (à 114" en- viron). A froid, la majeure partie du sel se dépose, et 120"^ d'acide n'en dissolvent plus que i6'-,8oo à 22". » Nous avons étudié la manière dont se comportent les solutions azotiques d'azotate basique de bioxyde de tellure en présence d'un excès d'eau. » Ces solutions, dans des acides de densité 1,10 à i,4o, sont stables à ( 5fJ9 ) toute température, et ne déposent jamais d'anhydride tellureux, soit par l'action de la chaleur, soit spontanément sous celle du temps. » Les solutions dans un acide de densité voisine de i ,35 sont très stables en présence de l'eau : elles ne se décomposent jamais, quel que soit le vo- lume d'eau ajouté (du moins tant que le volume d'eau n'est pas supérieur à i'" pour lo™ de solution). » La solution de l'azotate dans l'acide azotique de densité i,io est dé- composée par l'eau d'autant plus rapidement que la dilution est plusgrande ; il se dépose de l'anhydride tellureux. » La limite de stabilité paraît être atteinte, quand l'eau et la solution sont dans les proportions respectives de ôo"^" de la première pour 10*^"= de la seconde. Alors le dépôt d'anhydre tellureux ne se forme qu'avec une excessive lenteur. Avec une proportion d'eau moindre, il ne se forme pas de dépôt, même au bout de plusieurs jours. » L'anhydride tellureux qui se dépose des solutions azotiques diluées d'une grande quantité d'eau est en cristaux de forme incompatible avec la forme octaédrique déjà observée. Peut-être avons-nous là un cas de dimor- phisme. » En somme, on voit que l'azotate basique de bioxyde de tellure se com- porte à |)eu près comme les azotates décoin|30sables par l'eau déjà connus (celui de bismuth, notamment) : cependant il ne se forme pas de sous-sel basique ou d'hydrate d'oxyde, mais de i'anliydrids tellureux. Il en est de même pour le sulfate basique (Te O^)-, SO' : il se décompose en présence d'une assez faible quantité d'eau, et il reste de l'anhydride tellureux cristallisé. •> PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Etude ex/jérinieiilate sur l'ostéomyélite infectieuse. Note de M. A. Rodet, présentée par M. Bouley. « L'ostéomyélite infectieuse est-elle due à un microbe, et ce microbe est-il spécifique? » Les travaux publiés en Allemagne par Rosenbach, Becker, Fedor Krause n'entraînent pas la conviction sur ce point. Ces observateurs ont étudié le niicrococcus qui se rencontre dans le pus de l'ostéomyélite, et qu'ils caractérisent par la couleur orangée des cultures qu'il dotuie sur les milieux nutritifs solides. Ils ont montré que ce microbe, injecté dans le sang d'un animal auquel on fait une fracture ou une contusion d'un os, détermine la suppuration delà partie traumatisée (Becker, Krause); qu'il ( 570 ) se localise, en outre, en l'absence de triiiiinatisime, dans les muscles, les articulations et les leins (Krause), et qu'il détermine la suppuration de ces organes. Krause a, il est vrai, retrouvé le micrococcus, après une injec- tion intra-veineuse, dans la moelle de quelques os non traumatisés; mais il ne ressort pas de ces travaux que le microbe soit avant tout un générateur d'ostéite; et, bien au contraire, leurs résultats se résument en une grande prédominance des lésions musculaires, articulaires et rénales sur les lésions osseuses. De tels processus différent assez de celui de la m.iladie humaine pour laisser dans le doute le rôle du micrococcus dans la pathogénie de l'ostéomyélite infectieuse, la production expérimentale d'une maladie identique ou analogue à celle de l'homme étant strictement nécessaire pour démontrer la spécificité de cet agent. M Les expériences que j'ai faites au Laboratoire de Médecine expéri- inentale et comparée de la Faculté de Lyon me paraissent démonstratives en ce sens. J'ai obtenu, cliez des lapins, par l'injection de cidtures, des lésions graves d'ostéite. Le microbe cultivé est un micrococcus; il possède une couleur jaune orangé, qui se manileste surtout dans les cultiues sur milieux solides. Il se cultive très bien dans les bouillons; mes expériences ont été faites avec des cultures dans du bouillon de poulet. Pour obtenir tous les effets du microbe, il est nécessaire d'agir par injections intra- veineuses. Les lésions varient avec la virulence du produit employé et sans doute aussi avec le degré fie résistance des animaux. » Dans les cas très aigus, où la mort survient deux ou trois jours après l'injection, on observe: des lésions nettement périostiqiies, caractérisées par de petits points d'épaississement du [jérioste, souvent groupés en foyer de quelques millimètres et localisés sur la diaphyse des os longs, ordinaire- ment près du cartilage juxta-épi[)hysaire; de la congestion veineuse autour des extrémités osseuses, et souvent, en décollant le périoste sur la partie juxta-épiphysaire de la diaphyse, la surface de l'os un peu plus friable et poreuse qu'à l'état normal. En outre, de petites taches blanches, sortes d'abcès miliaires caséeux, se montrent dans les muscles (de préférence ceux des membres et de la |)aioi abdominale, les intercostaux), parfois aussi clans le diaphragme et le myocarde; les reins présentent des foyers de congestion et des traînées jaunâtres (jui suivent la direction des tubes. » Malgré le grand intérêt de la localisation périostique évidente, ces cas ne sont pas suffisamment démonstratifs, en r.tison de la nuilliplicité des localisations. Les cas à évolution un peu moins rapide sont beaucoup plus probants; le microbe, soit du fait d'une vit uieiice atténuée, soil en ( 07' ) raison d'une plus grande résistance des animaux, restreint ses localisations et lèse le tissu osseux, sinon exclusivement, du moins d'une façon très prédominante, montrant ainsi que celui-ci est son terrain de prédileclioii. On trouve alors dans les os longs des membres des lésions d'ostéite bien caractérisée. C'est parfois simplement de la raréfaction et de la friabilité du tissu, dont le périoste qu'on essaye de décoller arrache des parcelles en laissant à nu inie surface très inégale; c'est souvent une friabilité plus grande qui permet de pénétrer sans effort jusqu'au canal médullaire; ce soiit enfin, dans les cas les plus graves, de la suppuration, des pertes de substance, de la désagrégulion du tissu en une bouillie de pus caséeux et de séquestres minuscules, et même des séquestres vrais entourés d'une petite couche de pus qui les mobilise. Sur la coupe de la partie malade, on peut voir disséminées de petites taches dont la couleur orangée rappelle tout à fait celle que le microbe présente dans les cultures. » f^a localisiition de ces lésions est remarquable : elles siègent toujours à l'extrémité des diaphyses dans la région juxta-épiphysaire; elles sont contiguës au cartilage de conjugaison qui les limite et paraît leur opposer une barrière en restant lui-même sain. Je n'ai jamais trouvé les épiphvses malades, non plus que les cartilages d'encroûtement; et, lorsque les arti- culations conliennent du pus, c'est que celui-ci y est ver.sé par un point d'ostéite intra-synovial, quoique diaphysaire. Les lieux d'élection de ces lé.sions sont l'extrémité supérieure de l'humérus, l'extrémité inférieure du fémur, et l'extrémité supérieure du tibia. » Ces lésions ont été produites par le micrococcus cultivé jusqu'à la treizième génération; elles ont, dans tous les cas, été obtenues sans être provoquées par aucun traumatisme. » En résumé, le microbe qu'on trouve dans le pus de l'ostéomyélite infectieuse, disséminé dans tout l'organisme du lapin par injection intra- veineuse, et libre par conséquent de ( hoisir son terrain de prédilection, montre une préférence marquée pour les os, spécialement pour les parties de plus rapide accroissement; il y détermine des lésions d'ostéite juxta- épiphysaire nécrosique et suppurée, dont l'analogie avec celles de la maladie humaine permet d'affirmer son rôle d'agent spécifique de cette dernière. » L'histoire de ce microbe présente d'autres points intéressants ; mais, outre que ceux-ci sont encore à l'étude, j'ai voulu seulement appeler l'at- tention de l'Académie sur le fait démonstratif de la production expérimen- tale d'une maladie comparable à l'ostéomyélite infectieuse. » G. R., i884, 2- Semestre. (T. XCIX, N» 14.) 76 ( ^-'-^ ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sut l'éliminntion de l'acide, jjliospliorique par r urine, dans T aliénation mentale etl'épilei>sie. Note de M. A.Lailler. « Après avoir entretenu l'Académie, le 4 et le 1 1 août dernier, du rôle biologique de l'acide phosphorique, M. A. Mairet a fait connaître, le i8 août, les résultats de ses recherches sur l'éUmination de l'acide phos- phorique et de l'azote dans certaines maladies fonctionnelles chi système nerveux : l'aliénation mentale et l'épilepsie. )) En 1876, j'ai présenté à la Société médico-psychologique un Mémoire résumant les recherches que j'ai faites, pendant plusieurs années, sur l'urine des aliénés. A défaut d'autres titres, ce travail avait celui d'avoir été exécuté dans un asile d'aliénés (service des hommes), dont la popula- tion s'élève au chiffre de sept cents malades, et d'être le résultat de plu- sieurs centaines d'analyses. J'ajoute que, résidant dans l'asile, assistant tous les jours à la visite, j'ai pu suivre les sujets dont j'examinais l'urine, me renseigner d'une manière précise sur leur alimentation, leur état phy- sique et psychique, leur manière d'être ; suivre les modifications que su- bissait leur délire, et, dans certains cas, celles qui étaient la résultante de leur retour à la santé. » Les résultats que j'ai obtenus ont une grande conformité avec ceux de M. A. Mairet, et j'ai pensé que l'Académie accueillerait avec intérêt les conclusions suivantes, qui expriment en peu de mots ce que j'ai observé dans une longue pratique : » 1° Dans le délire aigu, dans la manie aiguë, il y a élimination, en f'xcès notable, d'acide phosphorique et d'urée. » 2° Dans la manie avec excitation, l'élimination de l'acide phospho- rique est eu léger excès ; celle de l'urée est normale. » 3° Dans la manie simple, l'urine esta l'état physiologique. » 4° Dans la lypémanie à l'état aigu ou avec excitation, il y a exagération notable dans l'élimination de l'urée, et exagération restreinte dans l'élimi- nation de l'acide phosphorique. » 5° Dans la lypémanie sans agitation, les doses d'acide phosphorique et d'urée éliminées ne s'écartent pas des doses physiologiques. » 6° Dans la paralysie générale, l'excrétion de l'acide phosphorique et de l'urée est en rapport avec les états morbides si multiples que revêt cette forme d'aliénation mentale. » 7" Dans l'épilepsie, l'in-ine, au moment des crises, ou immédiatement ( 573) après, contient une proportion d'acide phosphorique sensiblement supé- rieure à la moyenne, et une proportion faible d'urée; lotsqxie ies crises sesuccèilent rapidement, il y a exagération d'acide phosphorique et tl'urée; dans l'intervalle des crises, l'urine est normale. » GÉOLOGIE. — Observations (/éotngicjues suris jinsscige des Coi dillères par l'isthme de Panama. Note de M. Ch. SIaxo, comnuuiiquée par M. de Lesseps. (Extrait.) « Une étude géognosique attentive, que je viens de faire sur le parcours du canal, m'a prouvé que les arêtes (appartenant au système des Andes occidentales) qui accompagnent dans tout leur trajet la double courbe formée par l'isthuie, sont d'un âge géologique beaucoup plus récent que celui qu'on doit attribuer aux Sjenitas, Sopeniinasdn Choco et d'Antioquia d'où ces aréles proviennent, et aux diorites, porphyres pyroxéneux et vol- caniques des montagnes du littoral de Costa Rica, dont le système suit la ligne au nord jusqu'à la mer polaire. Et ce n'est pas en changeant leur nom d'origine en celui de monts rocheux ou pierreux, que ces montagnes cessent de constituer la continuation de l'immense Cordillère andine qu'un illustre naturaliste a appelée très justement V épine dorsale du globe terrestre. » Il en est absolument de même relativement aux stratifications sédi- mentaires qui couvrent plusieurs versants et qui viennent constituer éga- lement, sur presque toute l'étendue de la terre panaméenne, le pied de cette même partie de Cordillère. » Sauf quelques parcelles de terrains cristallins et de sédiments plus ou moins anciens qui se trouvent à la Boca de Rio-Grande, à San-Pablo, au bas Obispo et au haut Chagres, toute la superficie de la partie do l'isthme qui s'étend entre Panama et Colon présente des sédiments évidemment post-quaternaires et modernes. » Les fossiles de ces sédiments, même sur quelques-uns des points les plus éloignés des deux littoraux, représentent des mollusques qui vivent spécifiquement encore, soit dans l'une, soit dans l'autre des deux mers, et parfois dans les deux à la fois. Certaines espèces sont si évidemment nou- velles qu'elles n'ont pas encore eu le temps de devenir fossiles, dans le sens rigoureux qu'on donne à ce mot. » Ces fossiles constituent des variétés irisées et nacrées (Oreilles de mer du Pacifique) qui embellissent certains cabinets modernes d'Histoire natu- relle ; de Pholadées, singuliers excavateurs de luniiels, de puits et de galeries ( 574 ) qui se trouvent encore ensevelis dans les roches sablonneuses et pointues qu'ils sont arrivés à perforer; des Cy/jnWe'es, rivales des plus habiles ouvriers en porcelaine de Sèvres, etc., etc. Toutes ces espèces, je le répète, vivent à la présente période géologique et sont, en majeure partie, spécifiquement communes aux deux mers. » Quelques points, où les ravages des éruptions volcaniques ont fait dis- paraître complètement foute trace d'organisme, forment, commeà Gorgona et à San-Pablo, une exception à cette règle générale de la paléontologie panaméenne. Cependant, j'ai constaté d'une manière indubitable (et j'en ai des spécimens en mon pouvoir) l'existence de Pectènes évidemment mo- dernes dans un yq){p~^'/), lisez 9. [S/^Sy — S ( V/jVy) J />-'i/. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 OCTOBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMLIMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la théorie de (augure de ta Terre. Note de M. F. Tisserand. « Dans un beau Mémoire inséré dans le tome 62 un Journal de Borcliardl, M. Lipschilz a traité le cas où la loi des densités à l'intérieur de la Terre, supposée fluide, serait représentée par la formule (l) /5 =Po(l -^"«'), dans laquelle p„, k et X sont des coiiblantes; a désigne le demi-petit axe d'une couche quelconque et varie de zéro à un ('). » Il trouve, [)our déterminer la constante >., une équation transcen- dante; je suis parvenu à résoudre approximativement cette équation d'une manière très simple, et, en partant de cette résolution, je suis arrivé à quelques résultats intéressants, que je vais indiquer dans cette Noie. (') M. Roche avait considéré unlérleurement le cas de X = 2, mais sans remarquer (|iii' la série qui donne e est une série liypcryéoniétrique. C. R., iSS'i 2' Semestre. (T. XCIX, N» liî.) 77 ( -^7« ' » Soient p, la densité à la surface de la Terre; A sa densité moyenne; e l'elliplicité de la couche a; £ la valeur de e à la surface; (p le rapport de la force centrifuge à la pesiuiteur, à l'équateur. M M. Lipscliilz trouve, en désignant par F le symbole de la série hyper- géométrique, par A une constante, — A F f a 4- I , P + 1 , 7 + I , 3^ . -. (i où les quantités a, p, y ont les expressions suivantes : a = 5h- ■v/25 + i2> + 4x-' 2 A 5- -v/25 i + i2X + 4v^ 5 M La constante X est déterminée, dans le Mémoire de M. Lipscliilz, par cette équation transcendante, dont je me suis borné à modifier quelques notations, (2) ^ = ,4--^ ou i on a

    + 5 « — 3 ■^-"+' "" (2«/ + 5)[(2«4-i)X + 5]^' » On suppose connues les quantités p,, A, œ, c; on voit que l'équa- tion (u) ne contient plus que rincoiinue X; A' et p„ seront délermim s ( '^7'.) ) ensuite par les équations (4) /.■ ::.: ). + 3 i; 3 i; + ^ Po-= pj 1 - /■ )) Nous prendrons pour A la valeur 5,56, obtenue par MM. Cornu et Baille. En arrêtant successivement la fraction continue (2) ày,, /n, . . . , on obtient des équations en X de dej^iés i , 2, ?>,... . M. Lipscliilz a montré que, sous certaines conditions qui se trouvent vérifiées dans le cas actuel, ces équations ont chacune une racine positive, et une seule; les racines des écpialions de degré iuipau" foanent une série croissante, celles dt s équations de degré pair une série décroissante, et la racine X de l'équation transcendante (2) se trouve au point de jonction des (\i'i\x séries. » J'ai calculé les écpiations des qiialre pi-enuers degrés. Suit '^ =" 47 ~ ' ' l'équation obtenue, en négligeant /j, /., . . . , isi Ç — 2rt = . r C. On en tire (5) >- + 5 = |. En négligeant seulement y;,, y,,, . . . , on a une équation du second degré, dans laquelle je suis conduit à poser, d'après (5), (6) l + 5 = 'à, R remplaçant l'inconnue X. Voici cette équation du second degré : Ç(R'+ 4R- Sh) = R-(5 + ah) - loAR. » Je vais développer la racine positive de cette équation suivant les puis- sances de h, quantité qui serait nulle, d'après sa définition, si la Terre était homogène. Je trouve (7) R^2;i-/r+(i-^)/.'+.... I) L'équation suivante, du troisième degré, est, en inlroiluisant la n.èifie ( 58u inconnue R, 3Ç= (R= + /iR - 8//) + K[- 4R' - (35 -t- 8/i)R=+ 70AR] + 5R'(5 + a//)-5o/?R- = o. J'en tire (8) R = 2//-//^+ f,__L')/,5_l^^!zil!^^ll^A^ + .... » Enfin, l'éqnation du qualriènie degré est , 3Ç'[R'-M2R=-+- (32- 8A)R-64//] + Ç2 [- 4R^ _ (,08 -}- 6/OR' - (460 + 2/?,)R= + 920//R] -H Ç[(8o + 8//)R^ + (725 -h i6o/0R'^- i/po/iR=] - 75(5 + 2h)R' -+- 750//R' = o. J'en conclus r> / I ■' . I ' \ / •) i5i;-— 3i ç + i5 , . (9) ai;/ 1 2 i;- 126^^ — 483 s^+ 6651; — 225 72(;-' » On voit que les trois premiers termes du développement (7) se retrou- vent dans (8); les quatre premiers termes de (8) sont l'eproduilsdans (9), et les cinq termes écrits dans celte dernière formule sont exacts; c'est cette dernière expression de R que nous emploierons dans ce qui suit. » Une remarque importante se présente d'elle-même; les coefficients de // et de Ir sont indépendants de Ç; nous allons nionirer que les termes en h'' et /^^ sont négligeables pratiquement, de sorte que nous aurons une expression fort simple de R et par suite de 1. » En adoptant I I 9.Q1,i) ' 200,4 je trouve d'abord h = o, 2678. p, est très probablement compris entre 2,4 et 2,8; les valeurs correspon- dantes de Ç sont 1,70 et t,49; je trouve que, dans ces deux cas limites, les termes en h^ et /r' sont très petits, et que le rapport de leur somme au premier terme 2.h de l'expression (9) est égal à — 0,0007 ou à + o,ooo5. » Nous pouv(>ns doue, avec une exactitude bien suffisante, eu égard au ( -^H' ) degré de précision de i, nous borner à 2? 7. ^- 5 2/, _/,-2+ I ,„ l.]/,. Telle est la formule principMie à laquelle je voulais arriver. » Quand on donnera p,, la dernière des formules (3) déterminera 'Ç; h aura la valeur numérique déterminée ci-dessus : (A) fera connaître 1, et les (ormnics (4) donneront k et p». C'est ainsi que j'ai calcidé les nombres compris dans le Tableau suivant : Pr ?,,5 2,l43 1,920 0,760 0,753 ■ p.- 9,98 10,34 2,6 2,7 1 ,6g6 1 ,47->. 0,759 0,763 '0,79 II, 3q 1,s .248 0,770 12,19 » On i)ent '>(/n qui joue un rôle important dans la théorie de la figure de la Terre. )) En remplaçant p par son expression (i), il vient 3/ 5 ' X+3 ' "~ 3 5 / ■ ( 58. ) Si je iricls, au lieu clcX-, son expression (/j), je trouve, iipiès réduction 1=^ 3 I 2Ç I - 3 / + 5 ou liit'M, en inlroduisanl II par l'équalion (G), I ■ OÙ R doit être remplacé par 3 ? / On voit que l'expression I est donnée bien simplemeni au moyeu de R, et c'est même ainsi que j'ai été comlnit tout d'al)ord à l'introduction de !a quantité R. M On trouvera les valeurs suivantes de I dans les cinq hypothèses con - sidérées ci-tlessus : 5 5 5 5 5 2,5226 2,5228 2,5280 2,5282 2,5284' en raison des quantités négligées, on peut dire que ces valeurs sont égales à T 5 a 1 = 2-7553 =^''9^^- On voit donc que, quand on fait varier la densité superficielle p, de 2,4 à 2,8, l'expression 1 ne varie pas d'une façon a|)préciable, et l'on a de ce fait une explication bien claire; cela tient à ce que les coefficients de h et h'^ dansR sont indépendants de Ç. )) J'ai essayé d'autreslois de densité, et, en gardant nom- ala valeur r, •' ' o 1 292,5 j'ai trouvé pour I des valeurs peu différentes de la précédente; M. Roche avait déjà constaté ce fait; il est probable que, quelle que soit la loi de densité, l'aplatissement à la surface restant le même, R et par suite I doivent être compris entre deux limites très resserrées; mais je ne suis pas encore arrivé à le démontrer dans le cas général. En pariant des résultats contenus dans ma Coiinnunication du 1"' septembre dernier, ou trouve i 583 aisément la forniiile £ / on"- (la j an- •^0 de laquelle il résulte que l'on a toujours R<^ 2^ ; on a donc ainsi une li- mite supérieure de R; peut-être pourrait-on en obtenir une moins élevée; dans tous les cas, il faudrait trouver aussi une limite inférieure ])ositive. Enfin, il y a lieu de mentionner que la valeur de I obtenue plus haut dif- fère notablement de celle que l'on déduit de la théorie de la précessioii des équinoxes; M. Roche a signalé cette difficulté dans son Mémoire sur l't'tnt intérieur du globe terrestre. » CHIMIE. — Sur la décomposition de l'oxyde de cuivre par la chaleur. Note de MM. Debuay et Joannis. « On sait que la chaleur décompose l'oxyde de cuivre noir (CuO). Il est généralement admis que le produit de cette décomposition est un oxyde intermédiaire qui serait une combinaison de l'oxyde noir et de l'oxyde rouge ou sous-oxyde. D'après Favre et M. Maumené, l'oxyde noir, chauffé au rouge blanc, dans un creuset de platine, laisse comme résidu un composé répondant à la formule Cu'O'. Depuis, M. Schiitzen- berger a obtenu, sans doute dans des conditions différentes de tempéra- ture, un autre produit plus oxygéné, répondant à la formufe Cu'0\ » Mais il faut bien remarquer que rien ne démontre l'existence de ces oxydes intermédiaires en tant que composés définis. Leurs réactions chi- miques sont celles de mélanges; on ne saurait même établir cette existence que par des mesin-es de Tliermochimie, ou bien par l'étude de la disso- ciation de l'oxyde de cuivre. C'est cette dernière recherche qui fait l'objet de ce travail. » Si l'oxyde de cuivre, en se décomposant, fournit un composé défini, tel que Cu^O% nous devons constater que cet oxyde, maintenu à une tem- pérature convenable, donne une tension de dissociation constante, tant qu'on ne lui a pas enlevé ^ de son oxygène. Arrivé à ce degré de dé- composition, on devra constater une chute dans la tension observée; ce ne sera plus la tension de dissociation de l'oxyde noir que l'on mesurera, mais la tension de dissociation plus faible du conjposé immédiatement inférieur. ( 584 ) )) Si, au contraire, l'oxyde de cuivre se dédouble en sous-oxyde et oxy- gène (Cu^O* = Cu-0 + O), de telle façon que les produits répondant aux formules Cu'O' et Cu'O' ne soient en réalité que des mélanges d'oxyde noir et d'oxydule, la tension de dissociation de l'oxyde noir restera con- stante jusqu'au moment où il aura perdu la moitié de son oxygène. C'est l'application d'une loi de la dissociation que l'un de nous a formulée à propos de l'elflorescence des sels hydratés, et que M. Isambert a génr- ralisée dans ses belles recherches sur les combinaisons des chlorures mé- lalliques et du gaz ammoniac. » Dissociation de l'oxyde de cuivre. — L'oxyde de cuivre ne commence à dégagei' de l'oxygène dans le vide que vers le rouge sombre. A la tempé- rature de fusion de l'argent, sa tension de dissociation est de 56"""; à partir de ce moment, elle augmente rapidement; un peu au-dessus de la tem- pérature de fusion de l'or, la tension de dissociation atteint une valein- de i"" environ, et l'oxyde entre alors en fusion. 11 convient, comu>e on va le voir, de distinguer le cas où l'oxyde reste solide en se décomposant du cas où il se décompose en entrant en fusion. » Nous ne pouvons décrire ici eu détail l'appareil qui nous a servi à effectuer nos expériences. Il se compose esseulielleaient d'un tube de por- celaine contenant une nacelle de platine où l'on met l'oxyde de cuivre qui, même à l'état solide, attaque la porcelaine. On fait le vide dans ce tube avec une pompe à mercure, munie d'un manomètre permettant de mesurer la pression produite dans l'appareil par le dégagement d'oxygène. » Le tube de porcelaine était chauffé dans un foui-neauà tubes, alimenté ])ar le gaz d'éclairage. On réglait facilement la température du fourneau en réglant à l'avance l'écoulement du gaz qu'on y brûlait. A chaque pres- sion d'écoulement du gaz de l'éclairage corre.Npondait, après quelques heures, une température constante du tube à dissociation. » Quand on poussait cette températiue à la fusion de l'or et au-dessus, l'oxyde de cuivre fondait et, après avoir grimpé sur les bords de la na- celle, venait couler sur le tube de porcelaine qu'il finissait par percer. » Pour éviter cet inconvénient, qui ne permettait de finir auciuie expé- rience, nous avons dû remplacer la nacelle par un appareil en platine ayant la forme d'un thermomètre. La panse était remplie d'oxyde, qui pou- vait y i'oi'.dre sans s'échapper au dehors, parce que 1 ouverline du tube de platine venait déboucher dans une partie froide du tube de porcelaine. » Nous reprenons l'exposition des faits observés. Si l'on opère à une température constante, insuffisante pour déterminer la fusion de l'oxyde, ( 585 ) on constate que la tension de dissociation reprend toujours une valeur constante, quelle que soit la quantité d'oxygène successivement enlevée par la pompe, tant que la quantité de ce gaz qui reste dans la nacelle en com- binaison avec le cuivre est un peu plus grande qu'il ne convient pour former l'oxyduie ('). C'est donc sensiblement la moitié de l'oxygène qu'on enlève sans variation de pression, et par conséquent il faut conclure que l'oxyde de cuivre se dédouble, dans les circonstances indiquées ci-dessus, en oxydule et oxygène, l'oxyduie restant simplement mélangé à l'oxyde noir non décomposé, sans former avec Ini de composés intermédiaires. » Ce dédoublement en oxydule et en oxygène se trouve démontré par l'aspect même du résidu restant dans la nacelle. Après refroidissement, on trouve, au centre, dans la partie la plus chauffée et qui s'est aussi refroi- die la dernière, une masse plus ou moins considérable, selon l'état de dé- composition de la matière, d'oxydule de cuivre Cu-O, avec sa belle cou- leur rouge, ne contenant pas trace d'oxyde noir. Ce dernier, absolument exempt d'oxydule, se trouve vers les deux extrémités de la nacelle moins chauffées que le centre et les premières refroidies ; il est brusquement sé- paré de l'oxyde rouge; on ne voit entre eux aucune trace de composé in- termédiaire. » C'est dans les parties les plus chaudes que la décomposition de l'oxyde noir a d'abord lieu, en donnant de l'oxyduie et de l'oxygène : la moindre différence de température protège les parties moins chaudes de la décom- position, parce que l'oxyde noir qui s'y trouve est indécomposable dans une atmosphère d'oxygène de tension supérieure à sa tension de dissocia- tion. » Inversement, dans la période de refroidissement, l'oxygène contenu dans l'appareil à dissociation est réabsorbé par l'oxyduie; mais ce sont les parties les plus froides de ce corps qui se transforment les premières en oxyde noir, parce que ce sont elles qui ont la moindre tension de dissocia- tion. » Ajoutons que la réabsorption de l'oxygène dans la période de refroi- dissement est toujours totale. » Si l'on remplace l'oxyde de cuivre noir par l'oxyde partiellement dé- composé par fusion et répondant aux compositions les plus variées, on (') Il faut éviter de décomposer entièrement l'oxyde noir en oxyde rouge, car alors celui-ci se dissocie (en donnant une tension de dissociation beaucoup plus faible) en oxygène et cuivre qui altère le platine en s'alliant avec lui. C. R., iSS'i, 2" Semestre. (T. XCIX, N" 13.) 7" ( 586 ) observe toujours (à la coiulition d'opérer sur une matière préalablement pulvérisée) la même tension qu'avec l'oxyde ordinaire, la constance de cette tension tant qu'on reste au-dessus de l'oxyde Cu-O et aussi la sépara- tion nette et tranchée de la matière en oxyde rouge et en oxyde noir. » La fusion du mélange d'oxydes n'a donc pas amené leur combinai- son ('); le produit obtenu est seidement un mélange intime dans lequel chaque oxyde conserve ses propriétés particulières. » Nous arrivons maintenant à la dissociation de l'oxyde à une tempéra- ture suffisamment élevée pour liquéfier le produit dissocié. » L'oxyde étant maintenu à une température constante donne un dé- gagement assez rapide de gaz, qui s'arrête quand sa tension a pris une valeur déterminée. Mais cette tension varie avec l'état de décomposition de l'oxyde, elle diminue rapidement à mesure que l'on enlève du gaz oxygène et que le résidu se rapproche, par conséquent, de la composition du sous-oxyde (-). » Remarquons, en passant, que ce mode de variation de la pression de l'oxygène semblerait rapprocher le phénomène observé de celui de la dissolution d'un gaz dans un liquide. Il Si maintenant, après avoir décomposé une partie de l'oxyde, on laisse refroidir lentement le tube à dissociation, on voit d'abord la pression de l'oxygène diminuer dans l'appareil jusqu'au moment où la solidification du mélange d'oxydes a lieu. La pression augmente alors brusquement, atteint bientôt son maximum et, le refroidissement continuant, diminue d'une manière régulière jusqu'à devenir nulle, si la surface d'absorption est suffisante. Ainsi, dans une de nos expériences, la tension de dissocia- tion du produit fondu étant réduite à 90™™, on la vit remonter brusque- ment à aSo™'", au moment du changement d'état, et diminuer régulière- ment ensuite. (') A moins que l'on admette sans preuve que la combinaison effectuée à haute tempé- rature s'est détruite au moment de la solidification du composé. (-) Dans une expérience on avait introduit dans l'appareil à dissociation i4^'j78 d'un oxyde partiellement décomposé, répondant sensiblement à la formule Cu' 0'. La tension de dissociation de ce mélange était de 623,7, tandis que l'oxyde pur eût donné une tension supérieure à i™. En enlevant 80", 3 de gaz oxygène, on fit tomber la pression à 36']'". Il a suffi alors d'enlever 3o'^= pour faire tomber la pression à 307,7. Remarquons que, pour arriver à l'oxydule pur, il aurait fallu enlever au mélange pri- mitif fii^ d'oxygène. La décomposition du mélange était donc bien loin d'être complète. ( 587 ) » On interprélera facilement ces résultats, en admetlant que la dissolu- tion d'un corps dissociable dans un liquide incapable de contracter avec lui une combinaison chimique entraîne cependant une diminution de la tension de dissociation de ce corps. La dissociation, comparable à tant d'égards au phénomène de la vaporisation, ainsi que l'a démontré H. Sainte- Claire Deville, s'en rapprocherait encore davantage par cette circonstance. » Un liquide volatil auquel on ajoute un autre liquide, miscible à lui sans combinaison, émet une tension de vapeur souvent bien moindre que lorsqu'il est seul. Cette diminution dépend de la nature du liquide ajouté et aussi de sa proportion; elle est toujours d'aulant plus grande que cette proportion est plus forte. C'est ce qui résulte des expériences de Regnault, sur les tensions de vapeur des mélanges liquides, ') Nous admettons de même que la tension de dissociation de l'oxyde noir de cuivre, liquéfié avec une proportion croissante d'oxydule, à une température constante, va en diminuant avec la proportion de l'oxydule fondu mélangé. Quand, par refroidissement de la matière, la solidification a lieu, on a dans la nacelle un mélange intime de deux oxydes solides, sans action l'un svir l'autre, comme on l'a vu dans les expériences sur l'oxyde solide; l'oxyde noir reprend alors toutes ses propriétés et en particulier sa tension propre de dissociation. L'augmentation de pression qui se mani- feste au moment de la solidification s'explique ainsi d'une façon simple et naturelle. » Nous reviendrons prochainement sur quelques détails de ces expé- riences. » ÉCONOMIE RURALE. Note sur le sulfure de carbone et sur l'emploi de sa dissolution dans l'eau pour le traitement des vignes phylloxérées- par M. Eue. Peligot. .< Dans une de nos précédentes séances, M. Ckiandi-Bey, ingénieur, a adressé à l'Académie d'importantes observations sur les propriétés du sul- fure de carbone. Il a mis en relief un fait qui avait échappé à l'attention des chimistes qui se sont occupés de ce corps : à savoir, sa solubilité dans l'eau. D'après M. Ckiandi, l'eau en dissoudrait par litre o8'',oo2à oe'',oo3 et oS',5o, en agitant du sulfure de carbone pur dans un flacon complète- ment plein d'eau. « Il était intéressant de vérifier les résultats indiqués par l'auteur de ce travail. En ce qui concerne les propriétés antiseptiques de cette dis.-:olu- ( 588 ) lion, M. Pasteur a bien voulu se charger de ce soin : d'après les premièrei; expériences faites dans son laboratoire, ces propriétés sont fort remar- quables. Il est possible que celte dissolution devienne l'antiseptique le plus efficace, comme elle est déjà l'antiseptique le moins coûteux; elle re- vient en effet à quelques centimes le litre. » A l'égard de la solubilité du sulfure de carbone dans l'eau, j'ai con- staté qu'elle est notablement plus grande que celle indiquée ci-dessus. A la température ordinaire, l'eau dissout par litre S'^'^, 5 de sulfure de car- bone, soit, en poids, l\^^^ Sa, la densité de ce corps étant égale à i , 293. » Ce résultat a été obteiui en agitant vivement et à plusieurs reprises du sulfure de carbone pur dans un flacon à moitié rempli d'eau distillée; il est le même avec de l'eau ordinaire; bien qu'il représente la moyenne de huit expériences, il n'est qu'approximatif. A défaut du dosage direct du sulfure dissous, j'ai dû me borner à mesurer dans un petit tubo gradué le volume de ce corps qui reslait après son contact avec un volume d'eau connu, le sulfure de carbone étant employé en excès. La forte tension de vapeur du sulfure de carbone, qui bout, comme on le sait, à 45°, et, d'autre part, la nécessité d'opérer avec de l'eau déjà saturée d'air, rendent celte déter- mination un peu incertaine. » Cette liqueur, alors même que la saturation n'est pas atteinte, pré- sente une saveur sucrée, puis brûlante : son odeur, qu'elle conserve longtemps lorsqu'elle est soumise à l'évaporation spontanée, rappelle celle du chloro- forme. Portée à l'ébullilion, elle laisse dégager le sulfure de carbone; ce corps ne devient libre qu'autant que cette ébullition est vive et prolongée : l'eau, qui se condense en même temps, renferme des traces d'acide sulfhy- drique et colore en noir un sel de plomb. La dissolution, avant d'être soumise à l'action de la chaleur, ne fournit aucune coloration. » La dissolution aqueuse du sulfure de carbone prend rapidement une couleur jaune lorsqu'on la met en contact avec la potasse, la soude ou l'ammoniaque. En agitant du sulfure de carbone avec de l'eau de chaux ou de baryte bien limpide, la liqueur se colore en jaiuie au bout de quel- ques minutes et fournit bientôt un dépôt blanc de carbonate de ces bases : il y a, en même temps, formation de sulfocarbonales. En évaporant, en présence de l'air, la dissolution barytique, on obtient du carbonate et de l'hyposulfite de baryte. » Lorsqu'on ajoute de la levure de bière à une liqueur contenant du sulfure de carbone dissous et du sucre, aucune trace de fermentation al- coolique ne se produit. ( 589 ) » Les propriétés de la dissolution aqueuse du sulfure de carbone don- neront à ce dernier corps une importance nouvelle. Le sulfure de carbone est, comme on sait, l'insecticide par excellence, et tout le monde connaît les services qu'il rend pour la destruction du Phylloxéra. 1) En i86g, M. Paul Thenard, que la mort vient d'enlever à la Science et à noire affection, essayait timidement à Florac, près Bordeaux, l'emploi du sulfure de carbone enfoui en nature dans le sol : jusqu'en 1876, ce remède était peu employé; la période des essais a été longue ; mais aujour- d'hui cette période est terminée et 3oooo hectares de vignes reçoivent annuellement plus de 4 millions de kilogrammes de sulfure de carbone. » De plus, la viticulture doit à notre illustre et regretté maître et confrère Dumas l'indication et l'emploi du sulfocarbonate de potassium. Ce sel a une double action : il tue l'insecte par le sulfure de carbone qu'il renferme et il ajoute au sol un élément essentiellement fertilisant, la potasse. >i De plus, il oblige à donner k la plante, qui en profile, une assez grande quantité d'eau, chaque cep recevant Bo^'' de ce sel dilué dans 20''' d'eau. Avec un prix de revient moins élevé, le sulfocarbonate de potassium se- rait devenu d'un usage beaucoup plus général. » C'est, en définitive, sous ces deux formes que le sulfure de carbone est employé. Le plus souvent, ce corps est versé dans des trous pratiqués dans le sol à une certaine distance des ceps de vigne : ces trous sont creusés au moyen du pal. Comme il s'agit de produire une atmosphère chargée de vapeurs sulfureuses, on consomme une quantité de sulfure de carbone très considérable; celle quantité varie entre ao^'' et ^o^" par mètre carré, soit 200 à 4oo'^s par hectare. Au prix de 40'^'' les loo'^», la dépense pour l'achat du sulfure de carbone est de 80*''' à 160^'. En rendant délétère toute la masse d'air confiné, ou atteint l'insecte qui vit sur les racines de la plante. La perméabilité du sol, son état de sécheresse ou d'humidité, ont une grande influence siu- le succès de l'opération. Parfois, sous l'in- fluence d'une trop forte dose de sulfure de carbone, la plante périt en même temps que le Phylloxéra. » Il est permis d'admettre que la portion de sulfure de carbone qui agit utilement se dissout préalablement sous l'influence de l'eau que renfer- ment la plante et l'insecte. Cette portion est assurément fort minime. En conséquence, on peut espérer, a priori, qu'en substituant au mode actuel d'opérer la dissolution du sulfure de carbone dans l'eau, on réalisera une ( Sqo ) énorme économie, tant pour l'achat de cette matière que pour la main- d'œuvre qu'exige actuellement son introduction dans le sol. » Il ne s'agirait plus, en effet, que d'arroser chaque cep de vigne avec quelques litres de la dissolution plus ou moins saturée, celle-ci étant versée dans une cavité pratiquée au pied du cep. En suivant la tige et les racines, le liquide atteindra l'insecie par la voie la plus directe et la plus sîire. Nul doute pour moi que, si la propriété que possède le sulfure de carbone de se dissoudre dans l'eau avait été connue plus tôt, ce mode d'opérer aurait été expérimenté avant tout autre; en cas de succès, il aurait évité bien des pertes d'argent et de temps. » En ajoutant à la dissolution une petite quantité d'un sel dépotasse (chlorure ou sulfate), soit, par exemple, i ou i^' par litre, on réaliserait eu même temps l'un des avantages attribués au sulfocarbonate de potassium. J'estime, de plus, que l'addition de quelques décigrammes d'un sel de ma- gnésie aurait également un effet utile, en introduisant dans le sol un autre principe tout aussi nécessaire à sa fertilisation. » Il n'est pas utile d'insister plus longuement, quant à présent, sur une oi)ération dont l'expérience n'a pas fait connaître la valeur. Si celle-ci est favorable, la quantité de sulfure de carbone dont on fait usage pour le traitement des vignes phylloxérées pourra être réduite dans une énorme pro- portion. » Il est bien désirable que les délégués du Ministère de l'Agriculture et de l'Académie, les membres des Syndicats et des Comités d'études et de vigilance qui fonctionnent dans les départements envahis par le Phyl- loxéra prennent en considération les données qui précèdent, et ne tardent pas à instituer les essais qu'elles réclament. » De même que pour les méthodes actuellement usitées, il faudr.i passer par la série d'épreuves et de tâtonnement qu'accompagne toujours une nouvelle pratique agricole. Dans les pays entièrement dépourvus d'eau, on continuera à faire usage du sulfure de carbone en nature, bien que l'eau, dont la consommation sera d'ailleurs assez minime, soit encore de tous les remèdes celui qui coûte le moins. La difficulté la plus sérieuse, au premier abord, est celle que présente la préparation de la liqueur sul- fureuse : il ne s'agit pas là d'un simple mélange ; il est nécessaire que les deux liquides soient fortement brassés, leur action mutuelle étant entravée par la différence qui existe entre leurs densités. Il est probable que cette opération devra être faite sur place, dans une sorte de baratte close, mobile ( 59. ) sur des roues ou portée à dos d'homme. Un robinef, placé à une certaine liautenr, permettra la distribution du liquide plus ou moins chargé de sul- fure de carbone, celui-ci se maintenant au fond du vase et devant être ensuite agité avec une nouvelle quantité d'eau. La construction d'un ap- pareil de ce genre ne doit pas offrir des difficultés bien sérieuses à nos ha- biles fabricants d'instruments agricoles. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Les azolates dans les différentes parties des plantes; par MM. Berthelot et André. ( Comment le salpêtre se distribue-t-il dans la plante aux diverses pé- riodes de la végétation et quelle est sa relation avec la proportion totale des éléments fondamentaux, potassium et azote, contenus simultané- ment dans les feuilles, la tige, la racine et les fleurs? C'est ce que nous allons examiner, en donnant d'abord nos analyses relatives à la Bourrache [Borrago officinalis). » 29 mai. — Débuts de la végétation. Poids de la plante sèche i^', ^igS. Les colonnes relatives au potassium, à l'azote, à l'extrait, à l'eau, expriment les mêmes rapports que ceux définis à la page (55i) : Azotates. Rapports. P. A. P. R. K. Az. lîMioit. Eau. Feuilles o,oo53 o,5 5, g 1,8 ^,1 0,08 Tiges 0,0269 7,6 44'^ 46,8 9.5,0 0,6 Kacines 0,0026 5,4 65,3 ^4,7 27,2 0,8 Plante totale. o6'',o348 -2,5 22,6 9,5 i5 o,3 » Les azotates sont surtout concentrés dans la tige, siège principal de leur formation, laquelle en renferme le maximum relatif, aussi bien qu'absolu; tandis que la racine en contient moins : ce qui montre bien qu'ils ne viennent pas du sol, du moins en totalité. La concentration de la liqueur aqueuse est différente aussi dans la tige, ce qui confirme l'opinion pré- cédente. En effet, si les azotates étaient tirés entièrement du sol, en même temps que l'eau, la richesse de la liqueur en azotate devrait être sensible- ment la même dans la racine et dans la tige. » Dans la feuille, au contraire, les azolates tendent à disparaître, étant transformés en principes protéiques, par suite des actions réductrices qui s'y exercent : celle dimiiuilion des azotates dans la feuille a été remarquée ( 592 ) |)Hi' tous ceux qui ont observé l'existence du salpêtre dans les végétaux. Ici d'ailleurs l'azote des azotates forme environ la moitié de l'azote pro- téiquedans la tige et la racine et il n'atteint pas 2 centièmes dans la feuille; ce qui est conforme à l'induction précédente. L'azotate contient les deux tiers du potassium total, dans la racine, moitié dans la lige, 6 centièmes seulement dans les feuilles : quoique celles-ci renferment une dose absolue de |)otassium maximum, la dose relative s'y trouvant égale à la moitié de ce qu'elle est dans la tige. II. — DÉBUTS DE LA FLORAISON. 11 juin. Plante totale : a^'', la'j. Azotates. Rapport. P. A. P.R. Az. K. Extrait. Eau. Feuilles 0,00^35 0,9 3,i 6,3 7,5 0,12 Tige o,o36^ 10,1 i3,o 4'ï)0 ^3,8 o,5 Fleurs 0,000 00,0 » » » » Racines o,o4i6 7,9 100 4^>^ 3o,3 0,6 Radicelles o,oo23 2,2 3o,o » '4i8 o,5 Plante totale . , 0,0879 4»^ '4ii ^9>° '9'6 0,4 Les azotates prédominent encore dans la racine et dans la tige, d'une façon ab.solue et surtout relative. La tige en renferme le plus. Le travail de la floraison est, à ce moment, tellement actif que les fleurs ne contien- nent pas traces d'azotates, tout l'azote du salpêtre s'y trouvant changé en principes protéiques; de même, les feuilles renferment moins de i cen- tième d'azotate, tandis qu'elles contiennent trois fois plus d'azote sous forme de principes albuminoïdes. Les principes protéiques s'élèvent d'ail- leurs à 19 centièmes du poids des fleurs, à 23 centièmes de celui des feuilles; tandis que, dans la tige et la racine, ils constituent seulement 6,6 centièmes; 6,9 dans les radicelles. L'analyse des radicelles a pu être faite séparément à ce degré de la vé- gétation. Elle jette un jour nouveau sur la formation des azotates. En effet, les radicelles en renferment seulement 2,2 centièmes; tandis que les azotates croissent à mesure que les sucs s'élèvent, dans la racine d'abord (7,9); puis dans la tige(io,i). La proportion relative de l'eau est à peu près la même dans ces trois régions. Mais la dose de l'extrait, double dans la racine, atteste les travaux spéciaux qui s'y accomplissent. Dans la tige, elle diminue et plus encore dans les feuilles, par suite de la formation des matières insolubles. Observons que les fonctions de la racine et de la tige ne sont pas radicalement distinctes, au point de vue de la physiologie vé- ( 59:^ ) gétale : les causes susceptibles de former les azotales dans la tige agissent aussi dans la racine. Les analyses des radicelles sont très précieuses à ce point de vue, pour établir entre le sol et la plante une transition, que les premières séries ne nous permettaient pas de préciser au i>iènie degré. M L'obscurité dans laquelle se trouve la racine n'est pas un obstacle à cet égnrd ; car elle est favorable aux ferments nitriques de MM. Schlœsing et Mûniz. La lumière, au contraire, accélère le développement des parties vertes, et par suite la transformation des azotates en principes albumi- noïdes. Ceux-ci renfeiment autant d'azote que les azotates dans la racine, huit fois autant dans les tiges, trente (ois autant dans les feuilles: ce qui montre combien leur développement est actif dans cette période de la végétation (débuts de la floraison). » Les périodes suivantes sont très caractéristiques. Au 7 septembre, à l'époque de la frnctification, la plante pesait So^', aS et elle ne contenait plus que oS'',oii4 de salpêtre, renfermé exclusivement dans la tige; les feuilles et les inflorescences n'en accusaient plus que des traces, la racine point du tout. Ceci montre qu'à ce moment elle ne saurait les emprunter an sol; tandis que les actions qui les produisent dans la tige continuent à agu". La formation des principes azotés destinés à la re|)ro(luction avait alors fait disparaître presque la totalité des azotates. Le même jour, une autre plante morte et séchée sur pied (34"^'', 07) contenait des azotates seulement dans la tige (o^', igS ou i,35 centièmes) et dans la racine (o*-', 049); avec des traces dans la feuille et les inflorescences. » Enfin, la plante privée systématiquement d'inflorescence, de fiçon à la réduire aux fonctions de nutrition (47''% iG), renfermait seulement o''', oo4 d'azotates. » Contrôlons ces résultats par l'analyse des Amaranlacées : II. Amarantus cauuatus. — Débuts, 29 mai; P z= os^6lO. Azotates. Rapports. P. A. P. R. K. Az. Extrait. Eau. Feuilles. 0,0024 0,8 o,3 0,1 3,7 0,16 Tiges o,02o4 8,4 32,4 6,3 25, o 1,0 Racines , 0,0049 5,9 49>2 4')8 32,4 1,0 Plante totale 0,0267 » La tige l'emporte, au point de vue relatif et absolu. Les feuille-, reii- C. R., 1884, 2« Semestre. (T. XCIX, N" V6.) 79 ( 594 i ferment le ininioium. Dans la racine, l'azolo coiifieiil la moitié du potas- sium; un tiers, clans la tige, etc. Débuts de la floraison, '60 juin ; pUinte totiile, iG^'', i5. Azotates. Ra]pporls. P. A. P. R. K. Az. Extrait. Eau. Feuilles 0,013 0,2 1,2 2,3 1,0 o,i6 Tiyes 0,82'^ i3,o 52,6 196 5o,6 i,5 Racines 0,074 2,9 19,3 84 17,7 0,8 Inflorescences 0,010 1,7 18 22 6,0 1,7 » La formation de i'az.otate dans la lige s'accentue ici davantage; n)ais il tend à disparaître dans les feuilles et les inflorescences. On remaïqnera que la do^e du saljiètre dans la sève de la tige est à peu près double de ce qu'elle est dans la racine : écart excessif qui montre bien qu(^ la lige est un siège de formation. Floraison, il septembre; 17 7^', 8. Azotates. Uapports. P. A. P. r«. K. Az. Exuail. Eau. Kl' Feuilles 0,017 0,06 0,4 0,6 o,3 o,o3 Tiges o , 1 36 0,3 3,4 1 1 , 3 2,2 0,12 Racines 0,090 o,5 12,7 20,8 6,9 o,3 Inflorescences o,i5i 1,0 2,7 3,o i,g 0,7 » L'azotate a rétrogradé, par suite du travail de reproduction qui en a cbangé l'azote en matières protéiques. III. A.MARANTUS NANUS. — 2g mai. Poids de la plante : oô'',5lS. Azotates. I^apports. P. A. P. R. K. Az. Exilait. Eau. Feuilles o,ooo4 o,i3 i,5 o,5 0,7 o,o3 Tiges o,oo54 3,1 5 23,2 22,6 ">7 o>4 Racines 0,0011 2,24 21,0 i7)0 11,6 o,5 Inflorescences .... traces » » 1. » n 22 Juin. Poids de ta plante : 4^'', 75. Feuilles o,oo3 0,18 i,5 0,8 1,0 o,o5 Tiges 0,072 5,4 4.2 64,0 3i,Q 0,91 Racines 0)0i7 2,2 33, o 4'>o i8,o 1,0 Inflorescences.... o,iiii 1,2 i3,7 8,0 5.4 o,3 Rapport s. K. Az. Extrait. F.iui. 0,5 0,4 0 ,() 0,02 19,4 39,0 •4,5 0,(1 29.0 5(),o 18,0 1,0 I ( ) , 0 lante : 10,5 1 1 ,0 0 ,5 5, 0 9,0 9,0 0,5 44,0 76 4o,o ',4 60 55,0 3i ,0 1 ,2 43,0 '4,0 20,0 1,0 ( %5 ) 3njiiiii. Poids de la plante : i5°'', 34. P. A. Feuilles 0,007 o,°9 Tiges 0,289 4,4 Racines o , o56 3 , 6 Inflorescences.... 0,018 1,9 7 septembie. Poids de la plante Feuilles 0,100 0,7 Tiges (),(>70 4, ' Racines o , 096 2 , 5 Infloiescences . . . . 1,792 1,9 » La richesse relative de la tige est toujours maximum; quoique la prépondérauce des inllorescences finisse par y amener un poids absolu plus grand d'azotates. Amarantus melancolicus. — Débuts de la végclntion, 27 mai. Poids de la plante : o^'", r86. Azotates P. A. Feuilles 0,00076 Tiges.. . 0,0017 Racines 0,0010 1 6 juillet. Feuilles o , 049 Tiges "1249 Racines 0,076 7 septembre. Feuilles ' >4'4 Tiges 7,409 Racines o ,480 » La prépondérance des azotates dniis la lige s'accenlue en ce moment, comme dans la Botirraihe. On remarquera que les sucs de la tige sont bien j)lus riches en azotates que ceux de la racine. 3 octi.bre. — Floraison d'un pied en méitioae état : 56^', 9. Feuilles 0,271 1,9 la.o 6,2 6,i o,85 Tiges 0,640 3,3 22,1 32,8 i5,5 0,67 Racines o,320 6,4 87,0 68,6 43,6 2,5 Inflorescences.... 0,467 7,1 78,1 ^0,0 32, i 2,0 s. Rapports. p. R. K. Az. Kxlrait. F.aii. 0,4 2,6 1,6 1,6 0,14 2,4 24,0 24,0 10,5 0,67 3,5 » 35,0 rj,o ■,4 — Arant la Jloroison : 8s',52. 3,4 5,4 3,9 3,7 0,6 1,6 52,0 5o,6 40,5 0,18 2,7 5o,6 43,1 33,2 o,38 — Avant la Jl oraison .• 134e'-, 2. 2,66 27-' 10,5 i3,o 0,85 lo,8 5i,5 97,0 46,, ,,5 3,9 39,2 46,4 27,8 1 ,0 ( 596) it) octnhre. — Poil/s de la jilante [chêtive] : iSs', 87. Azotates. Rapports. P. A. P. R. K. Az. Extrait. Eau. Feuilles OjOW l , ") 11,7 27,0 10,7 0,75 Tiges 0,073 i,() 12,3 17,5 10,1 o,36 Racines 0,008 0,9 16,6 16,7 11, 3 0,20 Infloiescences. . . . 0,107 2,4 25, o 18,8 i5,3 0,9 » L:i (iessiccation progressive a amené, par capillarité, un maximum de concentration des liquides dans les sommités de la plante. V. — A. PYRAMiDALis. — \6 juillet. Poiils (Ic la plante : 81 ^'',6. Azotates. Rapports. P. A. P. R. K. Az. Extrait. Eau. Feuilles 0,42 i,4 'o,o 5,o 8,3 o,3 Tiges 4'"' 10,6 5 1,0 96,0 43,0 1,2 o,Q Racines o,34 5,3 4^,0 63, o 29,5 Radicelles 0,20 5,7 52, o 5o,o 36,0 0,9 Inflorescences o,oi3 0,8 i3,3 3,i 3,7 0,2 » Observons encore la richesse des sucs de la lige en azotates, comparée à celle de la racine pour une même dose d'eau. . CÉLOSiE. — 29 in/ii, Puids de lu plante : o^'', o85. Feuilles 0,0001 o , 34 3,5 i,5 2,0 o,o5 Ti^'es ..• 0,0009 3,0 23,0 21,0 12,0 0,3 Racines 0,0004 2,") 16,0 19,0 to,o o,3 Inflorescences " " " " " " "io juin. Poids de la plante : 2",o5 et a?'', 29. Azotates. Rapports. P. A. P. R. K. Az. Extrait. Eau. Jaune. Roi'.je. Jaune. Rouge. Jaune. Roujo. Jaune. Rouje. Jaune. Ronge. Jaune. Rouge Feuilles o,ooo35 o,ooo3 o,o5 o,ù3 0,4 0,2 o,5 0,4 o,3 0,2 0,02 o,oi Tiges 0,0175 o,o35 2,3 /î,i i5,o 21,0 28,0 4)3 12,0 iG,o 1,1 1,4 Racines o,oo3 0,002 0,9 0,55 9,0 6,0 « 8,0 4>7 2,5 o,3 o,i5 Inflorescences... 0,0002 0,0006 0,09 0,26 0,9 28,0 0,6 18,0 o,3 10, 5 o,o5 0,1 3 octobre. Poids de la plante : '4 ^^4 et i4^%34. Jaune. Rouge. Jaune. Ronge. Jaiuie. Ronge. Jaune. Rouge. Jaune. Rouge. Jaune. Rouge. gr pr • Feuilles o,oo3 0,001 o,23 0,1 » « 1,2 0,7 1,2 o,5 0,11 o,oG Tige o, io5 0,039 '^'^ '»' 28,0 17,0 3o,o 25,0 12,0 6,8 0,7 0,4 Racines o,oo4 0,002 0,4 o,3 » n 5,6 4?" ' >^ ' j'j o,i5 0,1 Iniloresccnces . . . o,o?.i 0,036 o,3 o,3 3,6 4-5 2,1 2,3 i,3 i ,3 0,1 o,i ( ^97 ) » Les deux variétés n'olfrent pas de dii'féreiice caractéiisliqiie ; mais la proporlioii de l'eau à l'azotate, pins grande dans la racine que dans la ti^e, accuse toujours la formation du salpêtre dans cette dernière. » ASTRONOMIF,. — Observations faites à r observatoire de Marseille, pendant C éclipse totale de Lune du 4 octobre 1884, par MM. Stephan et Boruelly. « Un éininent astronome de l'observatoire de Poulkova, M. DoUeu, a fait remarquer récemment que l'on a trop négligé jusqu'ici d'observer Ifs occultations d'étoiles pendant les éclipses totales de Lune : le diamètre apparent moyen de notre satellite, tel qu'il est fourni par les occultations, n'est pas connu à une seconde près; or, si tous les observatoires, qui se rouventen situation favorable lors d'une même éclipse, s'entendaient |)0in' observer toutes les occultations qui se produisent pendant le phénomène, on pourrait tirer de l'ensemble de ces observations, obtenues en une seide soirée, une valeur du diamètre apparent lunaire plus précise q\ie celle qui résulterait d'observations poursuivies, à la manière habituelle, durant une longue suite d'années. » Espérant que son appel serait entendu, pour l'éclipsé du 4 octobre dernier, M. Dollen a donné, dans le numéro 2615 des Astronomische Naclt- ricliten, une liste de 116 étoiles d'occultation, jusqu'à la 10^ grandeur. Eu outre, on a pris la peine de calculer à l'avance, à Poulkova, pour lui très grand nombre d'observatoires, les temps approchés d uiimersio!i et d'émersion des étoiles fie ladite liste qui devaient s'éclipser pour ces divers lieux d'observation, ainsi que les angles de position des points de contact. » iM. le Directeur Otto Struve ayant eu l'obligeance de nous commu- niquer, en temps utile, la partie de ce travail préparatoire qui concernait Marseille, nous avons pris nos dispo>ilions pour répondre de notre mieux à l'attente de M. Dollen. « Malheureusement le nombre des contacts, que tious avons pu noter, a été fort restreint : d'une part, les étoiles de la liste de M. Dollen, dont la plus belle n'était que de 8-9' grandeur, n'ont commencé à devenir visibles que très [)eu dt; temps avant le deuxième contact, et, aussitôt après le troi- sième, elles se sont éteintes de nouveau dans la lumière du fond du ciel. Ce n'est donc que pendant la phase de la totaliîé, très longue il est vrai pour celte éclipse, que les observations d'occultation ont été possibles. De plus, pendant la lolalité, il s'est formé des nuat;cs qui nous ont fiit perdre (pielques contacts. { 598 ) » Les observations ont été faites, par M. Borreliy, nvfc un éqiiatorial dont l'objectif, de Merz, a o"',258 de diamètre, et par moi, avec le téles- co|)e Foucault, de o'",8o. Temps moyen de Marseille. Noms des étoiles. Grandeur. Stephan. Borrelly. Il r.i s h m s Nos 85 10 Immersion. 9. 46. 39, 'j 9.4(3.40,0 81 9-10 » 9.46.48,9 9.46.48,9 Cl 9 Émersioii. 9.4953,3 9. 49.52, 4 Anonyme (O = 1 10») . . 9-10 Immersinn. 9.56.22,4 Anonyme (Q =110°) . . 9-10 » 9.56.23,4 N" 03 8-9 Émersion. 10. 4- 5,3 10. 4- 5,i Anonyme (Q= 80°).. lo-ii Immersion. 10.17. 0,1 10.17. 0,0 nos 94 9~io " 10.21./ 1,2 10.21. I,?. 85 10 Émersion. 10. 43. 47)9? Nuages. 96 .... = lo Immersion. Nuages. 106 10 '• 10.54.12,7? Nuages. 81 9"'o Émersion. 11. i . i3,3 11. 1.12,8 107 lo Immersion. 11. 3. 21, 4 n. 3.22,5 108 9-10 » II. 5. 5,9 II. 5. 6,2 109 8-9 " II . 5.23,9 1 1- 5.24,6 » Les num('ros de la première colonne sont ceux de la liste donne'e par M. Dollen, dans la livraison 2615 des Jstr. Nacli?: » Contrairement aux indications de la liste, les étoiles 69 et 74 n'ont pas été occultées ; l'étoile 85 s'est immergée avant l'étoile 81. » Pendant cette éclipse, l'ombre a été d'un noir foncé remarquable, A peine le premier contact avait-il eu lieu, que la portion éclipsée du disque devenait invisible, même dans le télescope. C'est seulement à l'approche du deuxième contact que le pourtour lunaire a commencé à se montrer dans son entier avec ime faible teinte : cette sorte de lueur cendrée a persiste pendant toute la totalité, mais, aussitôt après le troisième contact, la partie située dans l'ombre s'est effacée de nouveau. » A l'œil nu, l'échancrure noire semblait presque aussi nettement déli- mitée que dans une éclipse de Soleil, et pendant toute la période de totalité la Lune cessa d'être visible : il ne subsistait qu'une petite nébulosité, d'un faible éclat, où un observateur non prévenu aurait été dans l'impossibHité de soupçonner la présence de la Lune. )> Quant à la teinte rouge, si fréquemment signalée à l'occasion des éclipses antérieures, elle a presque complètement fait défaut; c'est seule- ment un peu après le troisième contact qu'elle a apparu d'ime manière éphémère ci avec tiès peu d'intensité. » ( -"'99 GÉOLOGIE. — Cntle du j)liéiiO)nèiie erratique et des anciens ijlaciers du vcrsint nord des Alj)es suisses el de la chaîne dn mont Blanc. Note de M. Alph. Favre. « La Carte à l'échelle de -^j^^^, que j'ai l'honneur de présenter à l'Aca- démie, indique le développement maximum des anciens glaciers d'une |)artie de la Suisse et, autant que celte échelle le permet, les trois éléments principaux apportés jadis par les glaciers. Ce sont : le terrain glaciaire, les blocs erratiques et les moraines. Ce travail, qui sera bientôt, j'espère, accompagné d'un texte, est le résultat de mes propres recherches et de celles de nombreux naturalistes qui m'ont communiqué leins observa- lions avec luie parfaite obligeance. » J'ai tracé au moyen de diverses couleurs les bassins glaciaires, qui sont fort diflérents des bassins hydrographiques. La teinte foncée indique le glacier, et la teinte claire les névés. J'ai mis celte dernière teinte sur les glaciers actuels pour ne pas trop charger la Carte. » Les grands glaciers sont au nombre de sept, en comptant deux gla- ciers savoisiens. Ce sont : nue branche dn glacier de l'Isère, le glacier de l'Arve, s'-étend du mont Blanc au lac du Bourget; celui du Rhône conî- mence à la Fnrca, s'arrête à l^yon d'un côté et au Rhin, prés de Laufen- bonrg, de l'autre. Il a franchi le Jura pour arriver à Ornans, |)rès de Besançon; celui de l'Aar provient des glaciers de ce nom, s'arrête à Berne; celui de la Reuss sort du massif du Saint-Gothard, se termine près du Rhin; celui de la Limmat vient des montagnes de Claris, s'étend jusqu'au Rhin; enfin l'énorme glacier du Rhin sort des Grisons, traverse la Souabe et ne s'est arrêté que près de Sigmaringen, sur la rive gauche du Danube. » Les blocs erratiques encore nombreux dans la plaine ont été cepen- dant activement exploités. On en trouve aussi beaucoup sur les flancs des montagnes. Presque tous les bassins glaciaires renferment des roches spé- ciales qui ont servi à les délimiter. C'est ainsi qu'on reconnaît pour être ime roche valaisane le bloc de 2060""^ qui s'est arrêté sur le Steinhol, près de Soleure, à 4'^ lieues de son point de départ. M Les blocs qui sont à une élévation telle, qu'elle représente le maximum de la hauteur atteinte par l'ancien glacier, sont relativement rares. A eux s'attache un intérêt particulier. En effet, en prenant la hauteur de l'un de ces blocs au-dessus du niveau de la vallée voisine, on connaît, sur ce point, quelle a été jadis l'épaisseur de la glace; puis, en mesurant successivement, ( (-oo ) le long d'une vallt'e, l'élévation de plusieurs de ces blocs au-dessus du ni- veau de la mer, on arrive à connaître la pente de la surface de l'ancien glacier. )) Voici un exemple tité de la vallée de l'Arve. Sur le mont Lâcha, mon- tagne calcaire, qui s'appuie contre le mont Blanc, au-dessns des Houches, vallée de Chanionix, il existe un bloc ejranitique à 2000'" au-dessus du ni- veau de la mer. La vallre es! à 820™, au pont Pélissier. Le glacier avait donc ici une épaisseur de 1 181"'. » A une dislance de lo''"" à l'est, on peut voir sur le mont Joly, mon- tagne calcaire, im groupe de roches cristallines à 1800'" d'élévation. La différence de niveau entre le bloc du mont Lâcha et ceux du mont Joly est de 20o"\ et la pente de la surface du glr.cier est de 20 pour 100. La vallée de l'Arve près du mont Joly est à 563™; l'épaisseur de la glace était donc ici de ia35'". » A SS""" en aval, près de la poinîe d'Andey ou mont Brizon, au sud de Bonp.eville, j'ai observé un bloc de granité à i665'" d'élévation. I^a diffé- lenre de niveau eiitie les blocs du mont Joly et ce dernier bloc est de i35'" et In pente de la surface du glacier était de 4 pour 100. La vallée de l'Arve est au pied du Brizon, à 445'"", l'épaisseur du glacier était donc ici à 1220™. )> Enfin, à 20'^"' du Brizon, du côté de Genève, s'élève le mont Salève, sur lequel on voit des blocs à i3o8'". La différence de niveau entre le bloc du Brizon et ceux du Salève est de 357'", ^* ''"^ pente du glacier est de 17 pour 100. L'élévation de la plaine de l'Arve, à l'est du Salève, est de 460'", et la iniissance du glacier de 848™. » On peut donc mesurer maintenant la pente de la surface des anciens glaciers au moyen des chiffres semblables à ceux dont je viens de me servir, et qui sont très nombreux dans les bassins glaciaires de ma Carte. » Encore un mot sur l'extension du glacier du Rhône. Celui-ci attei- gnait une hauteur de i65o'" à Mordes, au-dessus de Saint-Maurice, au dé- bouché du Valais. Au-dessous, la vallée est à 44o™ ^t l'épaisseur du glacier de 1210'". Après s'être avancé dans diverses directions, le glacier s'est di- rigé de Mordes au Chasseron, montagne située dans le Jura, au-dessus de la ville d'Yverdon et à 78'"" de Mordes. Les blocs de roches valaisanes sont, au Chasseron, à i352'", soit à 298'" moins haut qu'à Mordes; la pente du glacier est donc de 4 pour 100. I^a plaine près du Chasseron est à 43i™5 et la puissance du glacier a été de 91 5™. » La surface de ce grand glacier avait peu de penle en suivant le Jura { 6oi ) au nord-est. En effet, à 57''", on remarque des blocs valaisans à i3o6'"sur le Chasserai, au-dessus de Bienne (Biel). Ces blocs sont à 46" au-dessous de ceux du Chasseron. Cette petite différence indique que la pente du gla- cier était de 0,8 pour 100. La plaine étant à 436"°, l'épaisseur de l'ancien glacier a été de 870"". » A 16'"" plus au nord-est encore, on a découvert un bloc à 1221'" sur le Burenberg, près du village de Grenchen. La différence de niveau entre les blocs du Chasserai et celui du Burenberg est de 85™, et la pente du glacier était de 5 pour 100. La plaine étant à 432™, l'épaisseur du glacier était de 789". » A 67'"° au nord-est, à Linn, près de Brugg, les blocs supérieurs sont à 586". Leur différence de niveau avec le bloc du Burenberg est de 635". La pente du glacier a donc été 9 pour 100 et, l'Aar étant à 343", la puissance du glacier a été de 243". » De Linn l'ancien glacier du Rhône s'abaisse peu à peu jusqu'au Rhin; l'épaisseur de la glace va en diminuant, mais la configuration du sol met un obstacle à l'exactitude des mesures. » Si l'on examine le grand glacier du Rhône, du Chasseron au sud-est, au travers de la plaine suisse jusqu'aux Alpettes, au sud de Bulle, on re- trouve sur cette montagne des blocs valaisans à i35o". Cette élévation est la même que celle des blocs du Chasseron et le glacier était horizontal sur 45''" de largeur. » En examinant ce même glacier sur 92''", du Chasseron au mont Salève, où des blocs de roches cristallines se montrent à i3o8", on voit qu'il n'y a que 44'" il*^ différence de hauteur avec les blocs du Chasseron : la pente du glacier a été de 0,4 pour 100. » Les mesures que je viens de donner nous montrent que l'ancien glacier du Rhône présentait inie horizontalité presque complète dans une partie de sa longueur du Chasserai au Salèvesur i49''"etdans sa largeur sur 45''" du Chasseron aux Alpettes. Cette grande plaine de glace devait avoir beaucoup de ressemblance avec une grande partie du Groenland. » Les moraines des anciens glaciers sont très nombreuses, comme l'indique la Carte. Beaucoup d'entre elles sont composées de terrain argileux ou marneux avec galets striés et des blocs plus ou moins gros: telles sont celles de Thoune, de la vallée de la Kander, des environs de Berne, de Sursee, deHallwyl, de Mûri, deMeliingen, desbordsdu lac de Zuricli, etc. D'autres sont presque uniquement formées de plusieurs milliers de roclies cristallines, qui sont hors de terre : telles sont celles de C^f' ( 6o2 ) Césarge, vallée de l'Arve, de Moiilhey, vallée du Rliône, de Soleiire, du Sleinbeig au bord du lac de Laverz, etc. On y voit des blocs qui alteignent 700'"'^, looG™*^, 1 '700™'^ et inéitie 2000""'. » Je dirai, en terminant, qu'à la suite de la jinblication d'une brochure rédigée par MM. B. Sluder, L. Soret et moi {Apj>el aux Suisses, 1867), des particuliers et des Sociétés savantes ont acheté des blocs remarquables pour les conserver, puis des Conseils municipaux de communes et des gouver- nements cantonaux ont pris des arrêté* pour en protéger d'autres. » M. Alph. Milne-Edwahds présente à l'Académie un bloc de ponce pe- sant G'^*^ et couvert d'anatilés, qui a été trouvé flottant sur la mer, le i3 avril, à i5 milles au large de la côte de Madagascar, par 1 4° 35' de lati- tude sud et 48^2' de longitude est. Ce bloc a été recueilli par M. Antoine, commandant du I>oursi(iid et envoyé en France par les soins de M. Hum- blot, chargé par M. le Ministre de l'Instruction publique d'une mission en Afrique; suivant toute probabilité, ce bloc provient de l'éruption du Kra- katoa qui a eu lieu le 26 aoiàt i883. MÉMOIRES PUESENTES. M. P. Radiot adresse une réclamation de priorité, accompagnée de divers documents, sur un projet d'aérostat dirigeable dont il est l'inventeur. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. Valet adresse une Note relative à diverses formules, qui permettent de déterminer la vitesse des navires à hélice ou à aubes. • (Renvoi à l'examen de M. Dcipuy de Lôme.) M. le Secrétaire perpétuel signale l'envoi, fait à l'Académii*, de quel- ques Communications nouvelles concernant le choléra. (Renvoi à la Commission. ) ( 6o3 CORRESPONDAIVCE. M. le HfiNisTRE DU Commerce adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, deux exemplaires du tome XI de In « Statistique annuelle de la France (année 1881) ». ASTRONOMIE. — Observations, /ailes à l' Obsenmioire de Marseille, des planètes (5w; et (241) et de la nouvelle comète Max Volf. Communiquées par M. Stéphan. Août Sept. Planète 5iO , Vnnndtx ( Boriflly.)] Heures Ascension Distance de l'obsorvalion. (Iroile polaire I-og. laet . par. Étoiles Datps (Temps moyen app.arentc apparente ~ „ -^- de 1884. (le Marseille.) Il m s lie 'iV))- h m s (le (m) ■ 0 ' " cn .iR. en if. comp. Observai '9 ... 9. 3:>,.4o 22.35.13,87 101.28.31,0 -î,4285 -0,8459 1 fîorrelly 3o 8 22.52 22 . 34 . 25 , 04 1 0 1 . 34 . 1 0 , 0 — 1,5723 — o,83oo 1 » I 9. 6.28 22 .32.40,37 101 .46. 1,3 -î,4568 -0,8486 1 s 2 9.22.21 22. 3l .48,95 101.5?. 0,8 — T,4o59 -o,8'i72 I n 6 10.28.19 22.28.10,83 102 14.28,6 — T,oi64 —0,8643 2 s 7 9. 4. Il 22 . 27 .23,7 I 102.19.34,9 -1,3933 -o,,S528 2 ,1 8 ... 9 . I 3 . 2 I 22.26.33,56 102.25. 1,4 -7,3476 — o,856i 2 « 9 ... 7.56.53 22.25.47, 18 102.29.56,2 — I ,5200 —0,8391 2 „ i5 8.59.32 22 . 2 I . ri , I 5 102.59.23,4 -T,2768 —0,8618 3 » 16 ... 8.10.14 22.20.30,89 io3. 3.40,0 — Î.4216 — o,8536 3 i. •7 ... 8.23. 2 22 . 19.47 188 io3. 7.55,3 -1,3745 -o,(S574 3 . 18 .... 8. 7.30 22.19. 6,63 io3 . 12. 2,6 — T,4o6o -o,8556 3 » '9 8. 2.21 22. 18.26, 17 io3. i5.52,8 — T ,4070 -o,8553 3 .. 20 . ... 8.42.38 22. 17.46,79 io3. 20. i4)7 — T ,253o -0,8644 4 .. 7.1 7.52.56 22. iG. 33,59 103.27 . 18,0 — T, 3962 -0,8573 4 » ^ ... 8.38.19 22. 1 5. 23, 19 io3 . 33.58, 1 — T,o885 -0,8676 4 » Planète (241^1 Germania ( Liillier.) Sept Heures Ascension Distance de l'observation. droite polaire Dates. (Temps moyen apparente apparente 1884. de Marseille.) Je (au)- de (^. t. i5.. Il m s io.5o. 16 Il m s 0. 9.46,62 0 ' " 79.35.26,2 16.. . . 8.56.44 0. 9. 5,49 79.39.11,8 I,og. Tact. par. en .-R. en y.\ Étoiles de comp. Observât. — i,3o37 — 0,6948 5 BoiTcliv. — ï,54i3 — 0,7232 5 o ( 6o4 ) Heures Ascension Distance de l'obsei-vrition. droite polaire Log. fact par. Étoiles Dates. (Temps moyen apparente apparente - ■■ ■ ^ ■■■ de lS8i. de Marseille.) h m s de ^. h m s de ^41^. 0 t n en ai. en tr. comp. Observât Sept. 17. . 9.10 4 0. 8.?.o,o8 79.43.25,7 — T,5lI7 — 0,7176 5 » 18.. . 0. 4.08 0. 7.34,80 79 47.30,5 — ï,5i39 -0,7185 G V 19.. . 8.45.56 0. 6.50,07 79.51.57,7 — 1 ,5362 — 0,7234 6 1> • ÎO. . 9.37.59 0. 6. 2,68 79.56.32,9 —1,4098 —0,7074 6 >. 17.. . . 9.16.42 0. 4.31,84 80. 5.47,7 -î,4243 — 0,7120 6 M Comète (lécomerte, par M. Max AVolf, à ffeidelberg, /e 17 septembre 1884. Dates. 1884. Sept, 24. 27. 28. Oct. 29. 8, 10. Heures de Tobservation. (Temps moyen de Marseille.) h lu s II. 17. 48 9 . 52 . 6 9.54. I 9 . 56 . T 6 10.21.41 10.35.52 Ascension droite apparente de *^. h m s ai . 17 .24,08 21.19.19,92 2 I . 20 . 5 , 34 2 1 .20.53,65 2I.3n. 9,79 2i. 32.41, 58 Distance polaire apparente de »qu'à huit ou dix minutes, on peut étudier à loisir les diverses modifications que peuvent subir les images. Pour concevoir la formation de celles que j'ai appelées irrégulières, il faut remarquer que, si, pendant la durée de la conteniplation de la source lumineuse, l'orientation du globe oculaire a varié d'une manière continue, par suite d'un balancement à longue période, on aura pour image une traînée affectant des formes plus ou moins irrégulières. On imagine facile- ment que les irrégularités en question puissent être plus ou nioms favo- rables à l'observation des dislocations qui peuvent se produire. » Dans la ligure ci-dessous, je donne comme exemple quatre dilférents aspects d'une même image. Ils paraissent être les seuls qui puissent se pro- duire. Ils sont classés non dans un ordre méthodique, mais dans celui où ils se sont présentés, et le cycle s'est fermé par la reproduction de la figure primitive. » L'image persistante normale, observée au moment de la fermeture de l'œil après une contemplation très courte du discjue solaire, est désignée par (A). Elle est continue, et sa forme présente des accidents propres à servir de repères. (■ 6o8 ) » La première dislocation ( B) a eu pour effet de faire disparaître la partie gauche de l'image. >) La seconde dislocation (C) nous montre que la partie disparue n'est pas anéantie. Il y a eu commencement de rapprochement. » La figure (D) fait voir que l'effet d'un certain cahot a été de laisser subsister la partie gauche qui était disparue la première puis réappnrue et de faire disparaître la partie de droite. » Tous les effets qui peuvent se produire se ramènent à l'une des quatre apparences qui sont ici figurées, mais peuvent se manifester dans un ordre quelconque. ).' Jusqu'à présent je n'ai jamais vu les images se scinder autrement qu'en deux parties et dans le sens vertical, avec l'un et l'autre leil. Enfin aucun autre moyen que le cahotement du chemin de fer ne m'a réussi pour produire les effets signalés. » Je ne puis savoir si le phénomène se produit en vertu d'un état patho- logique ou s'il est normal; mais, depuis plusieurs années que je l'étudié, je l'ai vu se reproduire avec la même facilité dans les mêmes circonstances. » La nature de l'action déterminante, qui est ici un certain cahotement, montre que la cause est le déplacement relatif de certaines parties de l'ap- pareil de la vision, déplacement qui pourrait aussi bien avoir Heu dans la masse cérébrale que dans l'œil lui-même. Mais, dans la recherche de l'ex- plication, il ne faut pas perdre de vue cette circonstance que le déplacement dont il s'agit n'affecte que des portions d'organe antérieurement modifiées par une impression lumineuse objective. Ladiscontmuitéqui survient dans l'image persistante n'est pas accompagnée de cécité dans la portion du champ où elle se produit. Ainsi, si l'on vient à entr'ouvrir l'œil au moment où l'on perçoit, par exemple, l'apparence (B), pour laquelle une portion de l'image a disparu, on n'aperçoit aucune lacune dans le champ de la vision objective. On peut vérifier que la modification de l'image persistante n'a d'ailleurs pas changé; car, en refermant l'œil, on voit encore celle-ci dans le même état. » .Si l'on veut chercher la cause du phénomène dans la partie antérieure de l'appareil de la vision, c'est-à-dire dans l'œil lui-même, on pourrait peut-être supposer que la membrane hyaloïde limitant la couche rétinienne du côté d'où vient la lumière recevrait de la part de cet agent des modifi- cations plus ou moins persistantes, et que c'est en vertu de ces modifica- tions que l'appareil nerveux sous-jacent continue à être impressionné Cette membrane, sous l'influence d'actions mécaniques suffisamment vio- ( «09 ) lentes, pourrait éprouver une distension dans certaines parties de moindre résistance, ce qui ain-ait pour effet d'amener les parties impressionnées en contact avec d'autres fibres nerveuses et produirait la discontinuité dans l'image persistante, puis lorsque, par l'effet d'une action mécanique de sens contraire à la première, les parties séparées |iar tlislension reviendraient à leur position primitive, l'image réapparaîtrait avec sa forme initiale. On pourrait aussi imaginer que cette membrane tùt formée de feuillets se croi- sant les uns sur les autres. » CHlMiii ORGANIQUE. — Sur un camphre trichtoré. Note de M. P. Cazenkuve. présentée par M. Friedel. « Dans la préparation des camphres mono- et deutochlorés normaux el isomères sous l'action du chlore sur le camplue ordinaire au sein de l'alcool absolu, nous avons montré que le produit bisubstitué était le ilernier terme de chloruration possible dans ces conditions. » Nous sommes parvenu à obtenir un produit de trichioruration en dirigeant un courant de chlore jusqu'à saturation dans le camphre mono- chloré normal chauffé au bain-marie. Le camphre monochloré fond à 83°-84°- Dans ces conditions de température, la trichioruration ne semble jjas sensiblement dépassée. » Nous avons dnigé ainsi dans loo*^' de camphre monochloré le chlore (le 700*^' de chlorure de sodium. 11 se dégage de l'acide chlorhydrique entraîné avec l'excès de chlore. Le produit résultant reste liquide jusqu'au- dessous de 3o° à la faveur de l'acide chlorhydrique dissous. On agite à plusieurs reprises la masse avec de l'eau pour enlever toute trace d'acide. La masse restant fond vers 5o°. Nous l'avons purifiée en la dissolvant dans l'alcool et soumettant au froid d'un mélange de glace et de sel. L'alcool se sépare en deux couches liquides. La majeure partie du produit forme avec l'alcool une combinaison moléculaire liquide dense qui gagne le fond du vase, puis se solidifie au-dessous de o". On recueille une masse pâteuse qui se décompose par l'eau, puis qu'on soumet à une pression énergique pour enlever une matière étrangère liquide qui l'imprègne, terme de chlo- ruration plus avancé sans doute, se décomposant sous l'influence de la lumière en devenant noire et acide. » il reste une masse blanche en petits cristaux. Par redissolution dans C. K., iSS^, J' Semestre. (T. XCIX, «" Vô.) '^ • ( 6io ) l'alcool et précipitation par l'eau, on obtient un produit d'une grande blan- cheur qui, soumis à l'analyse, a donné : Pour matière o,53 Pour matière . 0,7^ CO- o 59067 AgCl 1,22 H-0 0,3195 Pour lin centiùnies. C'"H"CI'0. C 4^,65 46196 H 4j6o 5,08 Cl 4?.,3o 4i,68 » Ce camphre Irichloré se présente sous forme de petits cristaux blancs microscopiques qui se massent sous le pilon, peu odorants, moins odorants que les dérivés bisubstitués et rappelant les produits térébenthines. Il est insoluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool froid, l'éther, le chloro- forme, le sulfure de carbone et tous les dissolvants du camphre. x Avec l'alcool faible, il forme ime combinaison moléculaire liquide qui gagne le fond du vase. Il se liquéfie dans les vapeurs d'éther et de chloro- forme comme les dérivés mono- et deiitochlorés du camphre /3. » Il fond et se solidifie à +54°. Le point de fusion semble s'abaisser avec le degré plus avanci'; dechloruration. Le pouvoir rotatoire est dirigé à droite : [«]/ = + 64". » Ce résultat a été obteiui avec une solution alcoolique à l\'^^',B-] pour 100. Ce pouvoir rotatoire diffère peu du pouvoir rotatoire du camphre bichloré normal. » Le camphre trichloré se décompose à l'ébullition avec d'abondantes vapeurs d'acide chlorhydrique et formation de produits carbonés noirs. La température s'élève rapidement au delà de aSo" et suit une marche ascensionnelle au delà de 3oo°, continue avec décomposition. Une faible partie du camphre trichloré distille sans décomposition. » Ce camphre trichloré me paraît appartenir, d'après son aspect, ses caractères de solubilité et de cristallisation, à la série /3 des camphres chlo- rés dont nous avons décrit les premiers termes mono- et bisubslitués, con- génères des camphres mono- et deutochlorés, que nous avons appelée normaux. Il reste à trouver les conditions de préparation du camphre tri- chloré norai;ii, f.iisant suite aux deux [rremiers termes connus, qui cris- { 6II ) lallisent magnifiquement et sont moins sol ubles dans les différents dissol- vants. » ZOOLOGIE. — La première larve de /'Epicaiita verticalis. Note de M. II. Beauregard, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Pour faire suite à ma première Communication (séance du 21 juil- let 1884) relative au développement des Insectes delà tribu des Vésicants, j'ai l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences la description de la pi'emière larve issue fie l'œuf de V Ejjicaula verticalis (Illig). Le genre Epi- caula, représenté en Europe par cette seule espèce, en compte en Amé- rique, au contraire, un assez grand nombre. Riley a fait connaître le curieux mode de développement de ces Epicauta américains, et il a montré que tout différemment des larves des autres Vésicants dont l'Iiypermétamorpliose est connue pour s'opérer dans les cellules de divers Hyménoptères où elles vivent en parasites, les larves de ces Epicauta sont parasites des nids de certains Orthoptères. Il était intéressant de savoir si l'espèce européenne {^Epicauta verticalis) a des mœurs semblables. Depuis plusieurs années tléjà cette question me préoccupait, mais je n'avais pu la faire avancer d'un pas, car ces Insectes ne sont pas très abondants en France, et leurs apparitions semblent assez irrégulières. -- » J'ai eu cette année l'heureuse chance de recevoir un lot d'une vingtaine iV Epicauta bien vivants et en parfait état, qîii m'ont été envoyés le 3o juillet par J\I. François, instituteur à Saiut-Victor-la-Coste, dans le Gard. Je les uistallai immédiatement, comme j'ai coutume de faire pour mes éducations d'Insectes, dans une granclt; cage à parois de toile mé- tallique, dont le sol est formé d'une couche de terre de 0^,10 d'épaisseur environ. Je les pourvus abondamment de luzerne, plante qu'ils dévorent avidement, et je pus les conserver auisi pendant une quinzaine de jours. » Le 8 août, comme j'avais remarqué que la terre était remuée en di- vers endroits et qu'un individu femelle que j'observais avec soin depuis plusieurs jours avait perdu son énorme volume, je fis quelques fouilles et je finis par découvrir dans la terre, à o'",o4 ou o^joS de profondeur, un paquet d'iuie quaraiitauie de gros œufs, d'un blanc jaunâtre, mesurant 2""", 5 de long sur i""" de large; je les z'ecueillis avec soin et les plaçai dans un tube. » Plus d'un mois après, c'est-a-dire le 12 septembre, ces œufs com- uiencèrenl a éclort et livrèrent passage à des larves entièrement blanches, ( ^'2 ) longues de 3"" à 3°"", 5, par conséquent 1res volnniinensrs relativement aux larves de la Cantharide, qui n'atteignent pas |)lns de i"" à t"^'™,5 de longueur. De longs poils roux hérissent les régions dorsale et latérale de leurs segments. Au bout de quelques heures (douze heures environ) ces larves prennent une teinte grise, puis noire, qui se répand sin- tous les segments à l'exclusion de la face ventrale, » La tète est d'un brun marron. Ces larves assez asiles se meuvent au moyen de trois paires de longues pattes rousses. Elles fouissent la terre et tendent toujours a s'y enfoncer. Au moindre contact, elles se roulent en boule à la façon des larves de Cantharide, et restent immobiles. Leur agilité ne dure que très peu de jours, au bout desquels je les trouvais toutes inertes, repliées sur elles-mêmes. » Les essais d'éducation que j'ai tentés sur ces larves sont encore bien imparfaits. Ils me permettent de penser toutefois que leiu' régime se rap- proche beaucoup de celui des larves (VEpicnuta d'Amérique. D'ailleurs, la description succincte que je donne ci-dessous de mes larves répond dans tous ses points essentiels aux descriptions de Riley. » Prem/ére /an'e r/e /'Epicauta verticalis. — Longueiu-, 3™", 8; largeur, jinm » Tête, à peu près sphérique, inclinée. » Antennes^ de quatre articles, dont trois superposés et le quatrième régulièrement conique, hyalin, inséré à côté du troisième, qui le dépasse et présente quelques' poils terminaux. » Labre, membraneux, velu. Mandibules, fortes, dentées en scie, sur la moitié antérieure de leur bord interne. Mâchoires, membraneuses, pour- vues d'un long palpe de trois articles, dont le dernier, allongé, irréguliè- rement ovoïde, offre une large surface interne hérissée de petits poils courts, hyalins, tubuleux. Lèvre inférieure poiu'viie de deux palpes de deux articles dont le terminal, très long, est cylindrique et terminé par une surface convexe. » Le premier segment thornciqtie est deux fois au moins aussi large que le second, qui lui-même est un peu plus développé que le troisième. » Segments de /'abdomen au nombre de neuf, comprenant tons une pièce tergale testacée et deux pièces pleurales moins dures siu' lesquelles siègent les stigmates. Les deux derniers anneaux offrent, en outre, une pièce ventrale testacée, de telle sorte que ces anneaux sont complets. Les poils qui garnissent tous les segments du corps sont longs, raides et dirigés en arrière. Ceux des segments abdominaux présentent chacun à leur base ( f^i3 ) une petite épine courte et robuste, sauf aux deux derniers segments. » Les pntles, longues de i""", sont remarquab'.etnent .irmées d'épines larges, en forme de d;igue, qui garnissent principalement la hanche, le trochanler et la cuisse. Les tibias sont, an contraire, recouverts de poils grêles, allongés, sauf deux ou trois épines qui siègent à leur extrémité terminale. » I^es onijles, au nombre de trois, consistent, comme chez la larve de Cautliariile, en une lame médiane aiguë, un peu courbe, longue et large, et deux laines latérales plus grêles et plus courtes qui s'uisèrcut latéralement à la base de la premièrf. » ZOOLOGIE. — Sur deux nouvel/es espèces d'Ascidies simples {famille des Phnllusiadées). Note de M. Roci.e ('), présentée par M. Alph. Milne- Eiwards. « Dans une Note que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie [Comptes rendus, i883), et dans un Mémoire inséré dans les Annales dn Musée d'His- toire naturelle de Maiseille, j'ai décrit les espèces dePhalhisiadées qui vivent sur les côtes de Provence; depuis, afin d'achever l'étude de nos Ascidies simples méditerranéennes, j'ai entrepris l'examen des Cynihiadées et des .Molgulidées, et, au cours des nombreux dragages qu'ilafalliiopérer, j'ai ré- colté deux formes de Phalkisiadées qui jusqu'ici n'ont été mentionnées nulle part, et dont la description va faire l'objet de la présente Note. L'ime de ces formes appartient au genre Ciona. Les seules espèces con- nues de Ciona sont les C. iritestinalis, L., C. Savignyi, Herdm., et C. Fleminc/i, Herdm.; ces trois espèces possèdent le caractère commun d'être fixées par une portion très réduite du corps : l'espèce nouvelle que j'ai recueillie, et que je propose de nommer Ciona Edwardsi, en la dédiant à M. le professeur H. Milne-Edwards, est, par contre, fixée par son côté gauche tout entier, depuis l'extrémité postérieure du corps jusqu'à la base des siphons. La longueur totale de l'animal est en moyenne de o^joS à o'^.og, et la iargr^ur, deo'",o3 à o"',o4; les couches externes de la tunique sont d'une couleur jaune verdàlre, à cause sans doute des impuretés qui s'y attachent, tandis que les couches internes sont hyalines et transparentes comme chez les autres espèces de Ciona; en outre, certains des corps figurés renfermés dans la substance tunicale contiennent une vacuole assez grande, contrai- (M Travail du Lalioratoirc de Zooloijii: niai-inc (lt> Marseille. ( 6ià ) rement à ce qu'il en est chez les autres Ciona. Le derme est d'une belle teinte jaune clair, tandis que celui des C. inlestinalise\. C. Savignyi, les seules espèces qu'il m'ait été donné d'étudier, est d'un jaune fort pâle. T^a lame péritonéale, qui sépare la cavité péribrancliiale de la cavité générale, loin d'être perpendiculaire à l'axe longitudinal du corps comme chez les espèces ci-dessus mentionnées, est par contre fortement oblique à cet axe de haut en bas et d'arrière en avant. Enfin, la branchie ne possède que quelques rares sinus de troisième ordre; les trémas de la tram efondamen- tale sont largement ouverts. Ces caractères sont suffisants pour justifier au moins la création d'une nouvelle es|)èce, bien reconnaissable du reste à son mode de fixation, et peut-être même, étant donnée l'importance de ces ca- ractères distinctifs, pourrait-on créer pour cette espèce le sous-genre Pieu- rociona. » La deuxième espèce de Phallusiadée fait partie du genre Jscidia, et je la nomme Ascidia eloncjala. Par son aspect général, elle se rap|)roche plus de VA. menlida, O.-F. MulL, que de toute autre espèce, mais on peut pourtant l'en fort bien distinguer. La longueur totale du corps est en moyenne de o™,i8 à o"',20, taille que n'atteint jamais VA. menlula, et la largeur maxima, de o'",o6 à o",07 ; l'espace intersiphonal, depuis la base du siphon buccal jusqu'à la base du siphon cloacal, mesure o^joS à o^jOg. Sauf les siphons, la tunique est entièrement recouverte en dehors par des corps étrangers de différentes sortes, parmi lesquels dominent les Algues, les Sertulariens, les Eponges, et les colonies d'Ascidies composées, fait que ne présentent pas les ^J. menlula; de plus, comme caractères diffé- rentiels entre ces deux espèces, on peut ajouter que le corps des A. elomjata est arrondi au lieu d'être aplati, et que les siphons, peu proéminents et de couleur rouge, ne portent que des languettes petites et obtuses. La branche gauche de l'organe vibratile est recourbée en dedans, tandis que la branche droite est d'abord recourbée en dedans, puis infléchie en dehors; le raphé dorsal post-buccal est limité sur la gauche par une lame élevée semblable à celle du raphédorsal prébuccal ; enfin, les trémas branchiaux sont grands, étendus presque d'un suius trausverse à l'autre, et rat)gés régulièrement. Ces trois caractères, joints à d'autres de plus minime importance et à ceux tirés de l'aspect extérieur, peinietcent de séparer avec certitude VA. eluiicjala de VA. menlula. » Les Pleurociona Edwardsi habitent les fonds coralligènes légèrement vaseux, par 35*" à 40"" de profondeur ; les Ascidia elonijala vivent, par 5o"', dans les fonds coralligènes vifs du pourtour des prairies de Zostèies. » ( 6i5 ZOOLOGIE. — Sur l'organisation de CAnchynie. Note de M. N. Wacner, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « L'hiver dernier, j'ai rencontré en grande quantité à Naples une phase de développement de VAnchynia rtibra, différente de celle décrite par Vogt, Rowalewsky, Barrois et Corofsyeff. Par rapport à son aspect géné- rale, cette phase est caractérisée par une forme du corps régulièrement globulaire; de plus, elle ne possédait pas ce long appendice caudal qui caractérise la forme connue jusqu'à présent. » Cette phase était agame. Deux fois j'ai rencontré des individus avec un petit stolon couvert de bourgeons, mais ce stolon différait essentielle- ment de celui de la forme sexuelle. » Le système nerveux de cette phase présente deux paires de nerfs très forts, qui se dirigent vers les deux ouvertures antérieure et postérieure du corps et auxquelles je donne le nom de nerfs antérieurs et postérieurs. Ces nerfs sont analogues aux nerfs des Doliolum et des Ascidies. » Outre ces nerfs, le ganglion donne naissance, à sa partie postérieure, aux nerjs épilliéliaiix, qui se terminent dans les cellules de l'épithélium extérieur et intérieur du corps; à un nerf allant vers l'organe olfactil (l'issue de la glande hypophysaire); à un nerf pneumogastrique, se rami- fiant dans l'endostyle, les bandes vibraliles et les branchies. Dans la partie supérieure, le ganglion donne encore les nerfs allant vers la surface du corps. Les deux côtés du ganglion donnent naissance aux nerfs se termi- nant dans les cellules épithéliales. » Enfin, la partie postérieure du ganglion présente, outre les nerJs posté- rieurs, des nerfs allant vers les parois de la cavité cloacale, les nerfs cloa- caux et les nerfs allant vers la poche vibratile, c'est-à-dire vers la poche dans laquelle viennent aboutir les extrémités postérieures des bandes vibratiles. » La terminaison des nerfs est excessivement variée, ce qui donne lieu de supposer que la spécialisation des organes des sens atteint ici un degré très grand. » Parmi les corpuscules de la cavité générale du corps, nous voyons prédominer deux types principaux que je propose de nommer : Corpuscules nutritifs ou plastiques et. Coi puscules formateurs. Les corpuscules du sang ne présentent qu'une légère modification des premiers. » Certains faits nous permettent de supposer que les corpuscules plas- ( 6i6 ) tiques provieniienl des cellules du canal alimentaire. Dans les cas patlio- logiques, lorsqu'un organe ou une de ses parties se trouve être détruit, sa restauration se lait à l'aide des corpuscules plastiques. M Les corpuscules tornialeurs peuvent, dans quelques cas, reconstituer ou remplacer les terminaisons des nerfs. » Les corpuscules qui donnent naissance aux bourgeons diffèrent par leur mouvement très rapide et par la présence à l'intérieur de petites par- ticules de forme cristalline. » ZOOLOGIE. — Sur un nouvel insecte du génie Phylloxéra (Phylloxéra salicis, Liclilenstein). Note de M. J. Liciitenstein. « J'avais remaïqiié depuis longtemps la présence, sur l'éc orce des saules de mon jardin, d'une sorle de moisissure d'un blanc de neige, semblable aux sécrétions cotonneuses de beaucoup de Coccidiens. En fendant un mor- ceau d'écorce, j'y découvris une peau desséchée, que je fis ramollir dans la potasse caustique et qui m'offrit sous le microscope la figure d'un Phyl- loxéra. C'est un ins( cte de o^'",6'] de long, jaune, avec des antennes de trois articles et un très long rostre, dépassant de beaucoup l'abdomen. » En examinant les écorces, je parvins à voir, dans la même fissure, tle petites enveloppes ovoïdes de deux dimensions différentes, les unes de o™™,36, les autres de o°"",25, presque incolores et paraissant des œufs. Il était évident pour moi que je n'avais pas affaire à l'œuf véritable, mais bien à ce que j'ai appelé des pupes sexuées. Je mis alors ces jjetites en- veloppes dans un tube et je les soumis à un examen journalier. » Je vis d'abord ces petites pupes se dresser sur leur extrémité posté- rieure, et croître en se dégageant d'une très fine pellicule, qui leur formait comme une tige. Vers le quatrième ou cinquième jour, je commençai à dis- tinguer deux petits yeux noirs ; puis de petites pattes, excessivement courtes, et des antennes, bien plus courtes encore, ne formant qu'un petit moignon triarticulé. Pendant huit ou dix jours, je pus suivre le développement de ce germe microscopique, se balançant dans son calice soyeux, et s'élevant toujours. » Enfin l'évolution est accomplie et, conune une graine mîite, les in- sectes sexués, mâle et femelle, se laissent tomber sur le bouchon du petit tube qui les renferme et l'accouplement a lieu. Le mâle meurt bientôt après, La femelle pond alors lui énorme œuf, jaune clair, presque aussi gros qu'elle-même, et je (.uis soumettre les deux sexes au microscope. ■ (Pi?) » Ainsi que je l'avais prévu, ce sont bien des insecles sexnés, offrant tous les caractères des PliyUoxériens. Le rostre manque complètement, les membres sont presque rudimentaires, surtout les antennes, réduites à un petit bouton très court. » La moisissure du saule n'est que l'amas de dépouilles de ces pupes, qui se dégagent d'une façon si singulière de leur longue pellicule. i> J'ignore si je réussirai à suivre l'évolution ultérieure de cet insecte; je ne comprends vraiment pas, vu son abondance, qu'il ait pu écbapper jus- qu'à présent à l'observation. » Je l'appellerai Phylloxéra salicis. Il se rangera dans le groupe de ceux dont la forme ;;»/:>|/ière est aptère; je tâcherai, au printemps, de compléter son histoire. » M. Chapel adresse une Note relative à l'apparition d'un bolide, observé pendant le jour, à ii*'3o™ du matin, aux environs de Royan. D'après la description du phénomène, donnée par M. Faure, ce bolide avait un dia- mètre apparent notablement supérieur à celui du Soleil : il paraissait se diriger vers l'ouest-nord-ouest. M. Dacbrée présente à l'Académie, de la part de M. Paul Venukojf, un Ouvrage, en langue russe, intitulé : « Les dépôts de la formation dévo- nienne en Russie ». Dans ce Volume, les divers Chapitres sont consacrés : i" à la distribution géographique des dépôts dévoniens au centre et dans le nord-ouest de la Russie; 2° à un historique des recherches concernant ces dépôts; 3" à une description des dépôts dévoniens du nord-ouest de la Russie et de la Russie centrale; 4° à leur classification géologique; 5° enfin à la comparaison du système dévonien de la Russie avec celui de l'Europe occidentale. L'auteur conclut que les étages moyens et supérieurs du système dévo- nien sont seuls représentés en Russie, et que les étages inférieurs y manquent. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J J. C. R.. 1S84, 2* 5em«t/-r. (T. XCIX, N" 13.', 82 6i8 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i3 octobre 1884. Statistique de la France; nouvelle série, t. XI. Slnlislique annuelle; an- née 1881. Paris, Imp. nationale, i884; in-f" (deux exemplaires). Musée royal d'histoire naturelle de Belgique. Service de la carte géologique du royawne. Explication de la feuille de Bilsen; par MM. Van den Broeck et A. RuTOT. — Explication de la feuille de Clavier; par MM. E. Dupont , Michel MouRLON et J.-C. Purves. — Explications de la feuille de Bruxelles; par MM. A. Rutot et Van den Broeck. Bruxelles, F. Hayez ; i883; 3 vol. in-8°- Observations météorologiques faites aux stations internationales de la Belgi - que et des Pays-Bas sous la direction de J.-C. Houzeau et Buijs-Ballot; 4* année, 1800, Bruxelles, F. H;iyez, i884; in-4''. Observatoire royal de Bruxelles. Diagrammes du météorographeYnu Rys- selberghe; aimée 1879-1882. Bruxelles, F. Hayez, i883; in-f". Du rôle de la fièvre dans la genèse des maladies aiguës et du traite nenl pré- servatif de ces maladies. Propositions de médecine pratique; par ï^. -A. Frogé. Paris, J.-B. Baillière, 1880; in-8". Une ville au temps jadis, ou Nîmes à la fin du xyi" siècle; par le D'' A. PuECH. Nîmes, Grimaud et Gervais-Bedot, i884; in-8°. (Adressé au Con- cours de Statistique de l'année 188 5.) Traité général des vins et de leurs falsifications ; par E. Viard. Paris, F. Savy; Nantes, E. Viard. Sans date, in-8° relié. Système économique de bains chauds collectifs à l'usage des corps de troupe, des établissements d'éducation, etc.; pai Lievtavd frères, sans lieu ni date; opuscule autogr. avec plans. (Renvoi au concours des Arts insalubres de l'année i885. ) Méthode rationnelle pour l'enseignement et l'étude de l'histoire universelle ; par A. Collin. Paris, E. Lacroix, autographie, 1882; in-4'' cartonné. Philosophie contemporaine. Psychologie transformiste. Evolution de l'intel- ligence; par le Capitaine Bourges. Paris, A. Gliio, i884; i'i-12. j4nnuaL report of llie board of régents of ihe Smithsonian inslitulion, sho - wing the opérations , expenditures and conditions of the Institution for the year 1882. Washington, governinent printing office, i884; in-8" relié. ( ^'9 ) Introduccion al esludio de la Mincralogia miciogmfic -+- 2cmv -h dv- -i- 2evn> +/ii'', d'où b=^Sq, c = Sr, d=^Tq\ f=Tre = SVy) au lieu de sa vraie valeur, S/.Sî-S(V/.V./), et de même pour les autres coeflicionts des termes mixtes, de sorte que le calcul du déter- minant du iiii'ellateiir 1p[ ]p' dans la Note sur l'achèvement de la solution de l'équation linéaire en quaternions est erroné et a besoin d'être fait de nouveau. (-) Couséquemment, quand l'équation est régulière, ni y ni c ne peut devenir zéro; car, dans l'uu et l'autre de ces deux cas, I = o; aussi, pour la même raison, ;• ne peut pas être une fonction de y. ( 623 ) » De là il suit que, dans le cas d'une équation régulière, deux x ne peuvent être égaux, à moins qu'ils n'appartiennent à la même paire ou bien que deux X ne deviennent égaux; car x peut être exprimé comme une fonction linéaire de qr, y, r, i, dans laquelle le coefficient de qr est r • » Donc, si deux des a? sont égaux sans que deux X le soient, une équa- tion linéaire subsistera entre pq^ p, q, i, mais dans ce cas nous avons trouvé ailleurs que I = o, et la solution cesse d'èlre régulière. » Nous allons pour le moment nous borner au cas où l'équation est ré- gulière, et conséquemment nous n'aurons qu'à considérer les cas où il y a égalité ou entre deux racines de X ou bien entre deux valeurs de a; qui correspondent à la même valeur de 1. » Si l'on suppose que deux valeurs de \ soient égaies, il en résultera que deux des paires de valeurs de x deviendront identiques, de sorte qu'une seule condilion suffira à réduire le nombre des racines distinctes de 6 à 4î c'est-à-dire que les valeius de x, qui, en général, sont de la forme m, m'; n, ri ; /j, />', deviendront de la forme m, m'; n, ri; n, Ji' . » Au lieu de calculer directement le discriminant de l'équation en >., qui donnera un résultat 1res compliqué, nous allons montrer qu'on peut substituer le discriminant de la forme très simple biquadratiqiie » Mais préalablement il sera utile d'opérer une transformation linéaire sur l'équation en "k. » Écrivons >. = p. -f- d; l'équation en p. sera 4/j.^-i-4(c-i-2^/)/j.- -+- [(c-f- 2dy--{- libe —Jjp. -\-2[>{c -H '2.d)e — b^J — e- = o. » On voit donc que le discriminant qu'on veut calculer est une fonc- tion complète de b, c -+- 2(1, e, j. » Nous avons trouvé u'^1 — d-^ b-, c'csl-à-iiire p. ^ b' . On aura donc [xiâ-hl\{c + 2d-3b-)ri -h[i2b^— 8{c -h2d)b--i-{c-+- 2d i' + {libe —J)]ir — [2.b^ — b[c + 2d)-i-e]- ('). ( ' ) i( sera la partie scalar de .r si réquation est donnée sons la forme quaternionique, ou bien la moitié de la somme dn premier et du quatrième élément de x si l'équation est (62/i ) » Dans réqualion donnée, substituons a? + e, où i est un infinitésimal (I . £ O . scalar si l'on parle de quaternions ou représentant la matrice ^ ^ si l'on parle de matrices); alors p sera augmenté par i et q par 2.1 p, et ainsi (>, + |xp 4- v^) deviendra {\ -+- ep.) -+- [p. + 2£v)/; + vy, de sorte qu'en dé- signant le discriminant cherché par D, l'accroissement de D est nul quand y. et p deviennent 1 -h ep, p. 4-av simultanément, c'est-à-due quand la forme ternaire en u, i>, vv devient II- -h 2{h + i]rtv-{- i{c -^ 2ib)m\'-+- {d + iîb)v^ + (2e + 2ic-^ f\id)vw -t- (/'-H f\ie)\v'^ . Donc (5^+ 2^>o\+ ih^a^[c -+- 2f/)(?,-i- (4e(5»D =0. )) Écrivons c+ 2r/= 3m. On sait que D est une fonction complète de b, m, e,/, de sorte que, par rapport à D (comme opérande), c?c-f- oj= c?„, ; ainsi, en écrivant i = fl, on aura [a 04 + 2 ^ ô,„ + 3 7?2 5^ -f- 4 e 3y) D = o. « D sera donc ou un invariant ou un sous-invariant de la forme biqua- dratique(fl, b, m, e,/). » Mais, en faisant attention à l'équation en p., on voit que D sera de l'ordre 6 dans les coefficients et du poids 12; il est donc un invariant et une fonction linéaire de 5' et l^ [on s et t sont les deux invariants irré- ductibles) de la forme biquadratique. » En nommant A le discriminant de cette forme, on a A ^ ■$' — 2']i'^, dont une partie sera mais on voit, par l'examen de l'équation en [j., qu'une partie de D sera et, conséqiiemment, D = -ifA. donnée entre des matrices. Hamilton a trouvé réi|uation équivalente à celle donnée pour « dans le texte ; mais, dans sa formule, les coefficients sont exprimés sous une forme compliquée et assez difficile à débrouiller. ( Go5 ) » Il s'ensuit que la condition nécessaire et suffisante pour l'égalité de deux (les racines de l'équntion donnée avec deux autres est tout simplement A ^ G, comme nous l'avons déjà énoncé. » Cherchons la condition pour laquelle les trois paires coïncideront toutes dans une seule paire; alors les trois racines de [j. deviennent toules égales, et l'on a non seulement A = G, mais encore (i3/H^) — [cf'ii^ -\- f\be —J) = o, c'est-à-dire f — [\be + 3 iii^ = o ou 5 =: G. Donc les condilions nécessaires et suffisantes, pour qu'il n'y ait que deux racines distinctes chacune, |)rises trois fois dans la solution de l'équation donnée, seront i' = G, t — o. On peut aussi demander quelle est la condition ou jjlutùt quelles sont les équations de condition pour que deux racines de la même paire soient égales. » Dans ce cas, nous avons trouvé que u = o\ cela exige quo le dernier terme dans l'équation à ii'^ devieiuiezéro. On aura donc, eu vertu de l'équa- tion en ?r, ne — "ibin -j- 26^ = o, c'est-à-dire que le sous-invariant gauche ou bien le j)reinier coefficient du Hessien à la forme biquadratique s'évanouit. M;iis cela ne suffit |)as pour que les deux x d'une paire deviennent parfaitement identiques. Il faut aussi que les deux valeurs de v, qui correspondent à la valeur zéro de u, ou que les deux racines de l'équation V' — 4>.((^+ c)4-7 — o, où 1 =: a = d — b', deviennent égales, c'est-à-dire que y + c- — ( 2 a -h c'- ) — o, ou bien, puisque -^ = f — c'-, que f — {3iii — ïb'-y—o; ( GoG ) à celle équalion il faut joindre l'équation déjà trouvée ae — 3 hw H- 2 è' = o ; le système de ces deux équations pxpritne la conflition de la coïncidence des deux x d'une paire. Quoique/ — (3m — ib- f = o ne soit pas en elle- même un sous-invariant, les deux équations ci-dessus constituent (comme elles doivent le faire) un plexus soiis-invnriantif ; car on trouvera ( rt ô^ -+- 2 /; o„, -I- 3 m o^ -4- /, e Bj) [af — {"iam — ih^f] = [\{ae — "ibin -h 2/?^) — o. En effet, puisque/— {3m — ib-f no diffère de/ — 9/72-+ -nahe -h 65" m (le second coefficient duHessien) que par — 2b{ae — 3 ''m + a/;*), ou peut substituer, pour le plexus écrit plus haut, le plexus H, = o, H2= o, où H,, Hj sont le premier et le second coefficient du Hebsien de la forme quadra- tique. » Or il est f;icile de démontrer que, quand dans la forme [n, b, m, c, /) [x, f) a n'est pas zéro, mais que les deux premiers coefficients du cova- riant irréductible gauche le sont, le covariant s'évanouit complètement ('), et la forme biquadratique a deux paires de racines égales. » On sait aussi que, quand les deux invariants irréductibles s'évanouis- sent, il y a trois racines égales, et, quand en même temps les deux inva- riants et le covariant gauche s'évanouissent, toutes les racines de la biqua- dratique sont égales. )) Ainsi ou voit que les seuls cas d'égalité possibles entre les racines de l'équation quadraTique donnée, quand sa solution est régulière, corres- pondent aux quatre cas d'égalité entre les racines de la biquadratique ordi- naire qui s'y est associée. » En prenant les quatre cas : 1° ou la quadratique a deux racines égales; 2° ou elle a deux paires de racines égales; 3° trois racines égales; 4° toutes ses racines égales; alors la quadratique donnée aura, dans le premier cas, deux paires de racines égales ; dans le deuxième, quatre ra- cines égales; dans le troisième, trois paires de racines égales, et dans le dernier cas toutes ses racines seront égales. (') QuanJ les deux premiers coefficients flu covariant irréductible gauche d'une biqua- dratique binaire s'évanouissent, le discriminant s'évanouit nécessairement : nous avons trouvé que ce discriminant i)ris négativement égale i6 fois le produit des coefficients extrêmes, n:oins le produit du second et l'avant-dcrnier coefficient du covariant gauche. G27 ) » Quant au rapport de la biquadratique binaire à la forme ternaire qua- dratique, on passe de la seconde à la première, en se servant de la subsli- lution dont s'est servi notre très honoré collègue, M. Darboux, dans sa belle Notesurla résolution del'éciuation biquadratique [Journal de Liouville , t. XVIII, p. 220). On n'a qu'à faire x — ir, j ~ -luv, z = c-, et la forme ternaire passe dans la forme binaire biquadratique. On voit ainsi que les genres de solutions régulières de l'équation en quaternions donnée dépen- dent exclusivement de la relation entre la conique qui s'y est associée avec la conique absolue j- — I\xz. Dans le cas le plus général, les deux courbes se coupent en quatre points; dans les quatre autres cas, il y aura l'une ou l'autre des quatre espèces de contact entre les deux coniques. » Mais, de plus, on voit évidemment que cette idée des deux coniques peut être étendue à l'équation de Hamilton, même pour le cas où la solu- tion devient irrégulière. » Dans ce cas, la forme ternaire, associée à l'équation x- -h qx -\- r, perdra sa forme de conique et deviendra un système de deux lignes droites qui se croisent ou de deux lignes coïncidentes. Dans la première supposi- tion, il y atn-a le cas où les deux droites toutes les deux coupent et les cas où l'une ou toutes les deux loucbent la conique fixe; il y aura aussi les cas où la conique fixe passe par le point d'intersection des deux droites en les coupant toutes les deux ou en en touchant une. Dans la seconde suppo- sition, il y aura les deux cas où les droites coïncidentes coupent ou tou- chent la conique fixe. » Ainsi donc il nous parait qu'on peut affirmer avec pleine confiance que, dans l'équation de Hamilton ('), il y a exactement douze cas, ou au moins douze cas principaux, à considérer (^). Nous devons cette méthode (M Quant à l'équation plus générale px^ + qx -)--/■= o, dans le cas où le iliscrimiiiant ou le tenseur de p devient zéro et ijne, par conséquent, la forme ne rentre pas dans celle de Hamilton (puisqu'on ne peut plus diviser l'équation par y?), il peut se présenter encore un grand nombre de cas singuliers que nous n'avons pas encore étudiés à fond. (^) Cela donne lieu à une réflexion curieuse. Si l'on considère tous les genres de rap- ports qui peuvent avoir lieu entre une vraie conique et une conique variable et capable de dé"énérer en n'excluant pas les deux cas où la conique variable coïncide avec l'autre ou s'évanouit tout à fait, le nombre de ces genres sera i4, qni est le nombre de doubles dé- compositions du nombre 4, savoir : 4: 3,i: i,-2: 2,1,1: 1,1,1,1: 3:i 2,1:1 1.1,1:1 2:2 1,1:2 1,1:1,1 ■?. : I : I 1,1:1:1 I : I ; 1 : 1 . De même on trouvera facilement que, pour le cas de formes binaires, le nombre de genres ( 62 s ) si simple de dénonihremenl à la connnissance que nous avons acquise (!ii Mémoire ci-dessus cité de M. Darboux ('). » Mais ce qui plus est, on peut beaucoup simpHfier, comme on va voir, la solution de l'équation quadratique/lr = px"- + qx h- r = o, » En regardant pour le moment x comme une quantité ordinaire, soient Fx le déterminant de la matrice a:-y9 -+• xq + ret ipx un quelconque des six facteurs quadratiques de Vx; alors tox:= o sera l'écpiation iden- tique d'une des racines de yix = o, et ces deux équations, en éliminant x- , donneront la valeur précise de celte racine (-). De même nous ferons voir- semblables sera 6, car, ayant sur une ligne droite deux points fixes et deux points variables, ces derniers peuvent être distincts entre eu\-nièiues en coïncidant avec un ou tous les deux ou avec ni l'un ni l'autre des deux premiers, ou bien ils peuvent être réunis dans un seul point qui peut coïncider ou ne pas coïncider avec un des points fixes, et finalement ils peu- vent disparaître; or le nombre de décompositions doubles du nombre 3, c'est-à-dire 3 : ?. , 1 : 1 , 1 , 1 : 2:1 1,1:1 1:1:1 est aussi 6. Riais nous avons démontré autrefois, dans le Philosopldcnl Magazine, (juc pour le cas de deux formes quadratiques de n variables dont chacune leste générale, c'est-à-dire n'a pasie discriminant zéro, le nombre des genres de rapport est exactement le nombre de doubles décompositions du nombre n. C'est une (piestion qui mérite d'être examinée, si cette iden- tité entre le nombre de genres pour n variables dans le second cas avec celui pour le nombre n — i dans le premier, reste vraie pour toute valeur de /.-. Une considération qui s'y oppose, c'est que, dans le premier cas, quand [n — 1 = 1) le nombre de genres, au lieu d'être 3 (le nombre de décompositions doubles de 2), n'est que 2, mais il peut ar- river que pour ce cas (le cas d'une seule variilile), la forme générale étant la même que la forme de coïncidence parfaite, ce genre doit compter pour deux, et ainsi la loi se main- tiendra. (') On doit remarquer que le discriminant de l'équation eu X ou y. ou a- est le même que celui de la biq\iadratique associée à l'équation donnée; en effet, l'équationen u. a pour ra-inesiî^llil+11 (îL±v){i_+^) (« + '?) (H- y) , , , ,,' . •^^ "'S* 7 » 7 — ' ; ' ou «, 3, 7, 0 sont les racmes 4 4 -\ de cette biquadratique; ainsi on peut dire que les six racines cherchées sont as-ociées res- pectivement aux six côtés du quailrangle complet formé par les quatre puiiits d'inter- section de la conique appartenant aux coeflirients de l'équation donnée avec la coni(|ue absolue ) - — !\xz. On comprend que la l'orme appartenant ;i />, r/, /• vent dire le d.-tei minant de la matrice '^P +J1 -*- ='' .) — J {x) et conséquemment contiendra le facteur a; -h >.. Donc le déterminant de /( — >.) contiendra le déterminant de (>. + jr), c'est-à-dire contiendra fl, où (px = o est l'équation identique. » Ainsi çpx (la fonction de x qtù est identiquement zéro) ne peut qu'être un facteur du déterminant de/( — x) pris comme si jî était une quantité ordinaire. De jjIus, puisqu'en général ce déterminant sera une fonction irréductible de x, de sorte qu'on ne peut plus distinguer une racine d'avec une autre, tout facteur qu'il contient dont le degré est égal à l'ordre de x sera la fonction identiquement nulle d'une des racines de l'équationyar = o. » Il paraît donc (s'il n'y a aucune erreur dans ce dernier raisonnement) que le nombre des racines dejx sera le nombre exact de combinaisons de noi choses prises co à w ensemble, où n est le degré âe/x en x et w l'ordre des matrices qui paraissent là-dedans; conséquemment le nombre des racines sera •l« — ' (') On peut donner à cet énoncé une antre forme, à savoir : Toute racine Interne de chaque racine de f.v (fonction rationnelle entière et unilatérale par rapport à. r) est une racine (prise négativement) du déterminant de fx (où .t est traité comme uns ijuantité ordi- naire ) et réciproquement chaque racine ainsi prise de ce déterminant est une racine latente d'une des racines def.r. (-) Dans le cas le plus général d'une e'qnation en r du degré n et de l'ordre w par rap- port aux matrices, on peut supposer un nombre indéfini de termes dans l'équation. Cha- cun de ces termes sera composé d'un nombre pas plus grand que n des x dont chacun sera suivi et précédé par une matrice multiplicatrice. F,n aj)|)liqiiant la méthode ali;ébiique di- C. R., i8S.'|, 2' Semestre. (T. XCIX, N" IG. ) 84 { 63o ) ainsi, par exerijple, le nombre des racines dans le cas d'une équation du degré n en qiialernions sera o.n- — n ('). » Pour trouver ces racines, on n'a qu'à combiner les deux équations fx — o, qui ne change pas, avec ç.r = o, qui varie avec chaque combinaison des racines de Fa: [c'est-à-dire le d.lerminant de/(— .r)], et, eu éliminant les puissances supérieures de j:,ou trouvera une équation linéaire qui sert à donner x sous la forme d'une fraction : par des procédés qui ne présentent nulle difficulté, cette fraction peut être ramenée (au moins pour le cas des matrices binaires) à la forme d'une autre fraction dont le dénominateur sera une fonction exclusivement des coefficients de la/orHie associée à l'ensemble des coefficients de l'équation donnée dont nous nous pro- posons il'es-ayer de trouver la valeur générale. Ce dénominateur sera toujours (comme dans le cas que nous avons traité en détail dans ce qui précède) le critérium de la réyularilé de r(quation donnée. Quand ce crilerium s'évanouit (et pas autrement), quelques-unes des racit)es vont à l'infini, c'est-à-dire cessent d'être actuelles et deviennent purement con- ceptuelles. » En général, pour résoudre l'équation unilatérale du degré ?i et l'ordre w, on n'aïu-a besoin que de résoudre une équation ordinaire du degré tiw. Si une racine de l'équation donnée est connue, ou n'aura qu'à résoudre deux équations ordinaires des degrés to et (« — i)co lespcctive- ment. Dans le cas d'une équation quadratique, quand une racine est donnée, on peut trouver immédiatement l'équation identique d'une seule autre qui y est associée, et conséquemment eu déterminer la valeur sans résoudre une équation d'un degré supérieiu' au premier. Quand deux racines de l'équation résolvante (celle du degré iho) sont égales, on a — '^^r—r, —, = paires de racines égales dans l'équation du degré n 7t(oj — l)ic[(« l)w ij ' ° ' ^ qui est à résoudre. » Prenons comme exemple de l'application de la méthode l'équation l'ectc pour rcsoiiJie ccUc «(jiialion, on sua aiiicae à un système de w- équations du tltj^ré n cliacune. Ainsi le nombre des racines sera en général /*'"'. f ') Cela démontre que le nombre 21 que nous avions trouvé jjonr le cas de n = 3 dans le Philosophical Maguziîic (mai i884) et la formule générale que nous avons basée là-des- sus sont erronés; la raison en est évidemment que l'ordre a/)/^a/e«; du système d'équations qui nous a fourni ce résultat surpasse l'ordre actuel de 6 unités. Nous n'avions pas discuté en détail ces équations, et ainsi cet aliaisscnicnl du degré nous a échappé, (^'est ini point curieux (jui reste à disculci'. (63, ) en qualerniolis q-^x'^ + q^_X- ->r q,x -h q„:= o. » La fonction résolvante sera (3.3) x'^-h {3.2)x'' + (3.1 + 2.2)a'*(3.o -h '2.i)x^ -h (2,0 + I.l)a:-(l .o)x + (0.0) = o, où en général /./ et i.j signifient Tr/;, 2[S7,7;~ S{y q^Yqj)] respectivement. » Les quinze fadeurs quadratiques de cette fonction égalés à zéro don- neront chacun une équation quadr;iti([ue à laquelle doit satisfaire une des quinze racines de l'équation doiuiée, et, en combinant séparéuient chacune de ces équations avec la cubique donnée, on peut éliminer x* et x'^ et obtenir ainsi quinze équations linéaires pour déterminer les quinze racines voulues. » MÉMOIRES LUS. CHiMili. — Sur les hydrates alcalins. Troisième Mémoire : Hydrates de potasse et de sourfey par M. E.-J. Maumené. (Extrait par l'auleur.) « Hydrates de potasse. — L'hydrate normal de KO a été préparé, en 1 796, par Lowilz; mais ce chimiste n'en a pas déterminé la composition : il a seulement indiqué la perte de 43 pour 100 d'eau de cristallisation. A cette époque, on croyait la potasse calcinée anhydre. Philippe VValter a repro- duit l'hydrate de Jjowitz, en i836, et en a donné l'analyse : KO 49,9 HO 5o,i 100,0 » Ce chimiste, obéissant aux règles d'alors, voulut voir dans ce résultat une preuve de la composition KO(HO)'* qui donne des nombres bien diffé- rents : KO 5 1,09 et pour 49 »9 HO 48,91 » 47,78 100,00 97>68 ( Gj2 ) il admit un excès de 5o,i — 47,78 — 2,32 d'eau absorbé pendant !a pesée ; mais une telle erreur n'est pas admissible de la part d'un chimiste qui a su obtenir des cristaux assez secs pour permettre à G. Rose d'en donner les formes. » Les cristaux mis sous les yeux de l'Académie donnent rigoureusement 5o,oo de KO et 5o,oo d'eau quand ils sont bien séchés. On peut d'ailleurs les amener à cet état par une autre méthode : on les fait sécher dans un courant d'air pur, au bain d'eau salée. Quand leur poids est devenu con- stant, l'analyse donne des poids égaux de KO et HO. » La forunile est (KO)»(HO)" ou KO (HO )---=' . » Lowitz avait indiqué un autre hydrate cristallisé à chaud en grandes lames rectangulaires. Sans analyse, le chimiste russe avait établi la diffé- rence de composition avec l'hydrate précédent en faisant savoir que cet hydrate lamellaire dégage de la chaleur avec l'eau, « par opposition aux » octaèdres qui abaissent la température à près de o" » (p. 298). » On reproduit aisément ces cristaux en versant la liqueur même, où se formerait l'iiydrate normal à froid, mais très chaude encore, dans luie capsule froide. 11 se forme brusquement une croule cristalline d'où s'étendent des lames minces comme celles du chlorate de potasse ou du décilèiie [naphtaline). M Ces cristaux contiennent moins d'eau et dégagent de la chaleur avec ce liquide; 32^% 5 1 mêlés avec 20*"= d'eau font monter le thermomètre de -\- in" k 45°. Leur analyse donne pour iKO, 3,i5HO. C'est l'hydrate de second ordre — -^x--3 i333 HO ~ 9 ^ 5 ~ ^>i^^^--- » Ph. Walter a signalé un autre hydrate; d'après lui, l'hydrate où il croyait avoir trouvé 5H0 perdait 3""', 5 dans le vide sec et se réduisait à (KO)-(^HO)\ Mais cet hydrate est réellement (RO)»(HO)^ ou KO(HO)''''""^^... )) L'eau est réduite au quart du poids total, ou 25, 00. » La chaleur diminue encore la proportion d'eau et conduit à des hydrates qu'on peut obtenir cristallisés. L'hydrate pur, fondu au creuset d'argent jusqu'au point où le bouillonnement s'arrête, puis refroidi avec ( b33 ) lenteur, donne des cristaux, à la manière du soufre. Ceux qu'on obtient au rouge sombre sont identiques aux précédents KO (HO)"". Ceux qu'on ob- tient au rouge visible dans le jour sont réduits à la quantité d'eau formant les trois seizièmes de leur poids total. KO 3 A., f. 1, -— X -^ = !*='', 2o5 d eau. HO i3 » Ceux qu'on obtient à la chaleur blanche (c'est la masse entière, mais cristalline) sont réduits au huitième de leur poids d'eau. KO I A,, ,r\> _ X - = o*-'", 746(1 eau. » Une ex|)ériencedeDavy, donnée avec tous ses détails, conduit à i'"i,3o pour une potasse fondue au rouge. Aucun hydrate ne donne i*^'',ooo. » Hydrates (le soude. — L'hydrate normal peut être obtenu cristallisé. Il a été analysé par Schœne qui a donné pour sa composition NaO(HO)% comme pour l'hydrate de potasse découvert par Lowitz. » Sans m'arrèter à faire observer que les comjjosés de la potasse et de la soude n'ont presque jamais la même composition, je dirai de suite qu'il m'est impossible de comprendre comment le chimiste allemand a pu com- mettre celte erreur. Les cristaux d'hydrate de soude lamelleux, rappelant le fer spathique, peuvent être desséchés, soit par ma méthode de l'atmo- sphère séchée par la soude fondue, soit par la dessiccation dans le courant d'air, au bain d'eau salée. Par les deux méthodes on trouve ini poids d'eau rigoureusement égal à celui de la soude NaO; ce poids égal, bien loin de conduire à 5'^'i,222 . . . d'eau comme pour la potasse, donne seulement 3^1,444 •••• Les formules comparées sont très simples : (KOy-'(HO)", (NaO)»(HO)^'. » A la chaleur blanche on obtient un hydrate où l'eau est réduite au huitième du poids total, ce qui correspond à o^'', 492. Ou a if xi = 0-', 492- » J'ai trouvé r o''',499- » Cet hydrate a été observé dans certaines soudes commerciales, par M. Pichon, d'Elbeuf. » La sou:le parait avoir offert uu hy.irale à excès d'eau (p :r rapport au ( 634 ) normal). Otto Hermès aurait obtenu un hydrate Na 0(110)* en cristaux. Je ne puis dire exaclemerit en quoi consiste l'erreur de ce chimiste, mais je puis affirmer que ses indications pour l'oljtenir sont inexactes. Il i';iurait obtenu à o". Un autre chimiste, Lindroth, l'aurait reproduit à — 22°. Je n'ai pu l'obtenir avec la soude pure ni à 0°, ni à — 22°, ni même à — 36°. )) Conctiiiions. — De l'étude des hydrates de BaO, SrO, KO et NaO comme de mes précédentes recherches et de toutes les autres, il est permis de conclure : » i" La Théorie générale est la base unique de l'explication des actions chimiques; » 2" Elle détruit l'hypothèse des hydrates MO, HO sur laquelle ou avait établi l'une des pierres anjiulaires de la Théorie dite atomique; » 3° Elle débarrasse la Chimie de toutes les hypothèses, toutes inutiles pour cette explication et toutes de nature à nuire (suivant l'expression même d'un de leurs partisans) à « l'éducation intellectuelle » des étu- diants; « 4" J'yi ap|)elé Chimie vraie l'élude basée sur la Théorie générale. Cette dénomiuation sera, je l'espère, adoptée dès à présent par tous les chi- mistes. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. VITICULTURE. — Sur lis effets des badic/eonnages goudromieux sur les vignes phylloxérées. Note de M. Balbiaxi. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Chargé depuis plusieurs années par M. le Ministre de l'Agriculture de faire des essais sur la destruction de l'œuf latent ou œuf d'hiver du Phyl- loxéra, j'avais proposé à cet effet le badigeonnage des souches avec un mélange composé de 9 parties de goudron de houille et de i partie d'huile lourde. Par des expériences préhminaires, je m'étais assuré que ce mélange, doué d'une grande puissar)ce de pénétration, imbibait les écorces et agissait comme un toxique énergique sur les reufs placés au-dessous de celles-ci. » Mais les badigeonnages goudronneux présentent un inconvénient grave : c'est celui d'être tiangereux pour les vignes lorsqu'il faut les dé- pouiller de la majeure partie de leur écorce avant de pratiquer le badi- ( 635 ) geonnage. C'est ce qui a lieu pour les vignes âgées qui présentent une épaisse couche d'écorces en voie d'exfoliation. J'ai dû, pour cette raison, renoncer à leur emploi, au moins comme méthode générale de destruction d^s œufs d'hiver dn Phylloxéra. Mais, dans le cours des essais auxquels ils ont donné lieu, j'ai eu l'occasion de constater quelques faits intéressants de l'action de ces mélanges sur la vigtie et son parasite, faits sur lesquels je dé- sire appeler l'attention de l'Académie. » En ce qui concerne d'abord leurs effets sur les œufs d'hiver du Phyl- loxéra, il a été fait une expérience décisive démontrant la possibilité de tuer jusqu'au dernier les œufs déposés dans un même vignoble, par une application de coaltar en badigeonnage sur les vignes. » Un de nos champs d'expérience, une jeune plantation de Riparia, sise au domaine de la Paille, près de Montpellier, se couvrait chaque printemps, au moment de la pousse, et dans toute son étendue, de nombreuses galles phylloxériques, qui allaient ensuite se multipliant sur les feuilles jusqu'à la fin de la végétation. Pendant l'hiver de 1 883-84, ""e moitié des vignes de ce champ fut badigeonnée avec un mélange de coaltar additionné d'un dixième d'huile lourde, tandis que l'autre moitié ne reçut aucun traite- ment. Au printemps suivant, le résultat que l'on attendait de cette ex- périence se réalisa de la façon la plus complète, c'est-à-dire que pas une galle n'apparut dans la partie traitée, tandis que les vignes qui n'avaient pas été traitées en offraient par milliers sur leurs feuilles nouvellement épanouies. Les galles ayant, comme ou sait, |)Our origine les insectes issus des œufs d'hiver, qui, après leur éclosion, se dirigent vers les feuilles pour y former ces excroissances dans lesquelles ils se multiplient, il en résulte que tons les œufs d'hiver, sans exception, que renfermaient les vignes badigeonnées, avaient été détruits par l'opération pratiquée quelques mois auparavant. Ce résultat a été constaté par de nombreux témoins, par;iii lesquels je nommerai MM. Henri Mares, Planchon, Foëx, Riley, le pro- fesseur Brandzi (de Ihicharest), etc. » Ce fait n'est pas le seul intéressant pour la pratique auquel ait donné heu l'expéi ience que je viens de rapporter. Quelques personnes ont soutenu que l'invasion d'un vignoble n'était pas toujoius tlue aux essaimages d'ailés qui viennent déposer sur les souches, par l'intermédiaire des sexués, leurs œufs d'hiver, mais que l'infection pcuivait aussi se [iroduiie par de jeimes Phylloxéras aptères que des coups de vent jcltent sur les vignes. On a conclu de là que les moyens dirigés contre l'œuf d'hiver étaient insuflisanis pour arrêter la marche du fléau, puisqu'il restait la voie autrement large ( 636 ) de sa propagation par les jeunes aptères transportés par les vents. S'il en était ainsi, il faudrait que l'aspect actuel fie notre vigne de la Paille fût, pour ainsi dire, celui d'un seul et vaste champ de galles, puisque, d'avril à septembre, c'est-à-dire pendant six mois, les jeunes Phylloxéras qui se promenaient sur les vignes ou à l'entonr de celles-ci sur le sol avaient eu tout le temps d'être disséminés par les courants d'air dans toutes les parties du champ et d'y former de nouvelles galles. Or ce champ présente encore actuellement le même as[)ect qu'au printemps dernier, c'est-à-dire que les galles sont restées localisées, comme alors, dans la partie non traitée; tout au plus en trouve-t-on quelques-unes sur les vignes traitées, placées à la limite des deux lots, qui entremêlent leurs sarments avec ceux des vignes gallifères servant de témoins, par lesquelles elles ont été contaminées par contact direct. » Cette observation me paraît tout à fait concluante pour démontrer que la transmission, même à une très courte distance, c'est-à-dire de vigne à vigne, dans un même champ, n'a pas lieu par de jeunes Phylloxéras aptères mécaniquement transportés par l'air. A plus forte raison, ceux-ci ne pourraient être emportés ainsi à de grandes distances d'un foyer phylloxé- rique. Cela ne veut pas dire que les Phylloxéras gallicoles ne jouent pas un rôle important dans la propagation du parasite. Ce rôle a été clairement indiqué depuis longtemps par M. Max. Cornu {Comptes rendus, i5 dé- cembre 1873). » Il résulte de la transformation des Phylloxéras gallicoles en Phyl- loxéras radicicoles, qui viennent accroître les populations souterraines et ajouter de nouveaux éléments aux essaimages futurs. » J'avais appelé sur ce point l'attention de M. Couanon, délégué du Mi- nistère de l'Agriculture, qui, dans les premiers jours de ce mois d'octobre, visita le champ d'expérience de la Paille. M. Couanon constata effectivement de nombreux renflements frais, couverts de Phylloxéras, dans la partie non traitée, tandis que dans la partie traitée, dénuée de galles, les radicelles ne présentaient que des renflements desséchés et flétris, dont la formation re- montait évidemment à une époque antérieure au traitement. Le badigeon- nage avait donc eu ce résidtat, en supprimant les galles, d'empêcher la multiplication du Phylloxéra sons terre et la destruction des radicelles par la formation de nouveaux renflements. Ces faits mettent dans tout son jour le danger de l'introduction dans nos vignobles des cépages américains, si sujets à la production de galles phylloxériqnes. » Je ne m'étendrai pas plus longuement sur ces essais de traitement des ( 637 ) vignes par les })adif^eonnages goinlroniieux. Je les ai exposés avec détail dans le Rapport que je viens de présenter à ce sujet à M. le Ministre de l'Agriculture ('). On y trouvera aussi la formule de la nouvelle prépa- ration par laquelle j'ai proposé de remplacer les mélanges au goudron, dont j'ai signalé les inconvénients dans cette Note, et les résultats des pre- mières applications pratiques faites avec le nouveau mélange. Je veux seulement signaler encore ici un dernier effet observé sur les vignes gou- dronnées : c'est le retard qu'éprouvent dans leur végétation les ceps qui ont reçu un badigeonnage complet au goudron, les bourgeons compris. » On constate que ces plants goudronnés subissent fous, à la pousse, un retard de quinze jouis à trois semaines au moins sur les plants qui n'ont pas subi cette opération. On doit attribuer sans doute ce résultat à l'ob- stacle plus ou moins complet que l'enduit formé par le goudron oppose à l'évaporation de la sève. Le même résultat a été observé aussi sur d'autres végétaux, le Lilas, divers arbres fruitiers. Les branches goudronnées oui toutes présenté un relard sensible dans leur végétation sur les branches non goudronnées de la même plante. Peui-ètre y aurait-il la une indica- tion à saisir pour soustraire la vigne et d'autres végétaux aux effets des gelées tardives du printemps en retardant la pousse : mais il faudrait re- courir pour cela à une substance qui n'exposât pas la plante au même danger que le goudron. » M. Retzi.iiff-Boithsiek adresse une Communication relative au Phyl- loxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. E. Durand, M. F. Follacci adressent diverses Communications rela- tives à la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) M. A. HocHEREAU prie l'Académie de soumettre à l'examen d'une Coni- sion son Mémoire sur les causes d'explosion des chaudières à vapeur. (Commissaires : MM. Phillips, Tresea, Resal.) '') Journal officiel Aw i'"'" octobre 1884. C. K., i88:i, 2' Semestre. (T. XCIX, ^° iO.) «^ J ( 638 ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaike perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Mémoire publié à Copenhague, par M. Ad. Hannover, « Sur la structure du crâne humain dans i'encéphalie, dans la cyclopie et dans la synotie ". (Piésenté par M. \'uipian.) 2° Une Brochure de M. H. Beaunïs, intitulée « De la justesse et de la fausseté de la voix. Etude de physiologie musicale. » (Présentée par M. Marey.) 3° La Conférence faite par M. Cli. de Comberousse, au Congrès tenu à Rouen en i883 par l'Association française pour l'avancement des Sciences, sur « le transport de l'énergie ». ( Présentée par M. Bouquet de la Grye.) L'Administration des mines de Finlande adresse, pour la Bibliothèque de l'Inslitiit, la 7*^ livraison de la Carte géologique de la Finlande. ASTROiNOMlb). — OccuUalions d'étoiles par la Lune, observées à Toulouse pen- dant r éclipse totale du 4 octobre 1884. Note de M. Baillaud, présentée par M. Tisserand. « Dans le Tableau suivant, la première colonne indique les numéros des étoiles d'après la liste dressée par l'observatoire de Poulkowa ; la deuxième, la nature du phénomène; la troisième, l'heure en temps moyen de Tou- louse; la quatrième, l'observateur : F. désigne M. Fabre; S.-B., M. Saint- Blancart; B., M. Baillaud. il fil ^ F. B. S,-B. B. S.-B. B. B. F. 37,2 S.-B. 85... , I 81.. . 1 74- •■ . E 63... . E y4.-- . I 9 24.25,7 26, 1 9- •i6.5i,6 9- 3i.4o,9 4l,2 9 40. 5,4 10 0.35,8 35,9 ( 639) h m s ' 10. 7.3i ,8 F. 95... , I 0 3?., 7 S.-B. 33,0 B. 85... . K \ 10.24.37,4 ( 48,8 B. S.-B. 96... . I 10.25.59, ' S.-B. loG, . . 1 ( 10.33. I , 1 B. F. 107 . . . . I 10. 39. a 5,5 F. 108. . . I 10. 4r. 9,6 F. ,■ 10.4' .20,3 S.-B. 109. . . . I 20,6 B. ' 21,7 P. M M. Fabre oliservait an grand télescope, M. S:iint-Blancart à Téquatorial Secretaii, M. Raillaiid à l'éqnatorinl Bninner. L'une des deux observations de 85 E est évidemmpiit en erreur de dix sernnfles ». ASTRONOMIE. — OliseiDotioin (le l'éclipsé de Lune du '\ oclobre 1884, f:(ilPs à l'observatoire de Bordeaux; par MM. Doublet, Flamme et Courty. Transmises par M. G. Rayet. « Les observations de l'éclipsé de Lune du 4 octobre i 884 ont été faites, à l'observatoire de Bordeaux, dans des conditions atmosphériques assez favorables; mes aides ont obtenu, pendant la totalité du phénomène, les immersions ou les émersions de plusieurs étoiles indiquées par M. O. Struve, dans le n° 2615 des Asttonomische Nachrichlen. » Les observations ont été faites aux deux équatoriaux de 8 et de i4 pouces. » L Observations -il l'équaloriat de 8 pouces. — A l'équatorial de 8 pouces (longitude ouest de Paris, ii™26%2; latitude nord, 44°5o'6",2) et avec un grossissement de ^3 fois, M. Flamme, aide-astronome, a obtenu les ré- sultats suivants : Numéro de rétoilo „ j u i Temps moyen de Bordeaux. O. Slnne. Immersion. Émersion. Il m s h ni s 61 » 9. 17.50,0 03 » 9.30.25,0 82 9 . 22 . 2g , 5 » ( ^4o ) Numéro de l'étoile _ j i, i Temps moyen de Bordeaux. O. Struve. Immersion. Émersion. h m s h ui 85 9.i4-34,2 10.17.24,6 96 10.19. 8,4 lOG 10.24. ^4 108 , 10. 3o. 5,6 » M. Flamme a trouvé l'observation des immersions ou des émersions des étoiles de 9" ou 10* grandeiu' impossible en dehors de la période de totalité, l'éclairage du champ par la moindre partie encore éclairée de la Lune suffisant à laire disparaître les très faibles étoiles à observer, ainsi que le bord de la Lune. » four les immersions il y a, suivant les notes de M. Flamme, jonction des images de la Lune et de l'étoile bien avant l'instant vrai du phéno- mène; on pourrait même dire qu'il y a pénétration de l'image dans celle de la Lune, et cela, à tel point qu'il ne faut pas perdre un instant de vue cette image, sous peine de ne plus la retrouver, bien qu'elle n'ait pas en- core disparu. Cependant l'instant à noter est bien caractérisé par la dimi- nution d'éclat assez brusque et très suffisamment sensible qui se produit; il semble que l'étoile fasse un plongeon. A partir de ce moment, elle a complètement disparu. » Les émersions sont caractérisées par un phénomène inverse. » IL Obietuiilions à l'équatoriai de i[\ pouces. — M. Doublet, aide-astro- nome, a observé à l'équatorial de 1 4 pouces (longitude, ii™26', 3; lati- tude, 4o°5o'3",2), avec un grossissement de 271 fois, l'émersion de l'étoile n° 82. Il a trouvé : Numéro de l'étoile _ i ., ■ Temps moyen de Bordeaux. O. Struve. Immersion. Émersion. h m s 82 » g. 52. 37, 4 M M. Courty, élève-astronome, a observé au même instrument et avec le même grossissesiient la seconde partie de l'éclipsé. Les résultats obtenus sont les suivants : Numéro de l'étoile _ , „ , Temps moyen de Bordeaux, de ,, ^^ ^ Struve. Immersion. Émersion. Il m s 11 III s 85 ... » 10.17.25,5 106 10. ■24- 6,0 107 10.9.9.56,0 ( 64i ) » Dans ses notes, M. Coiirty constate qu'il lui a été impossible d'obser- ver après l'étoile n" 107, la Lune commençant à sortir de l'otnbre et Us étoiles de lo" grandeur devenant aussitôt invisibles. » Il remarque aussi que, pour l'immersion, le phénomène de complète disparition de l'étoile est très net, mais que, avant la disparition, l'étoile semble entrer sur le disque lunaire, qu'elle faiblit ensuite un peu et qu'en- fin elle disparaît brusquement. On dirait, dit-il, que le bord du disque lunaire est transparent. Ce qui est certain, ajoute-t-il, c'est que l'étoile ne disparait pas au mouient de son entrée derrière le disque. » Quant aux observations d'émersion, elles paraissent avoir montré des phases inverses. » ASTRONOMIK. — Observiilioiis de // comète fTolf [\SSf\), faites nu cercle méridien de l' observatoire de Bordeaux. Note de M. Courty, transmise par M. G. Hayet. Distance Temps moyen Ascension droite apparente Dates. de apparente aii Log fact. 1884. Bordeaux. conclue. |)ùle nord. parallaxe, h m s h m s o , Il Sept. 28 8.47.5'7,1'f ?. i 20. ^,87 'ji.iS.aS,^ — T,4i34 Oct. i3 8. 5.35,08 ai. 36, 43, fî 78 31.57,0 — î,3i5o 16 7.58.1 5, 4^2 21.41 ■ "1,92 79.58.16,1 — T,2C)88 » L'éclat général de la comète paraît avoir légèrement augmenté depuis les premières observations, mais le noyau reste toujours comparable à une étoile de 9* grandeur; la nébulosité est ronde. » ASTRONOMIE. — Observations de la nouvelle planète |»), faites à l'observa- toire d'Alger {télescope de o"',5o d'ouverture); par M. Rambaud. (Commu- niquées par M. Mouchez. ) Dates. Temps moyen Ascension droite 188i. d'Alger. apparente, h m s h ul s Cet. 17 II. 7.12 2.15.48,81 18 11.12.48 2.14.54,44 Log Tact. Déclinaison Log fact. parallaxe. apparente. parallaxe [9M^)n + 13.26. 1,3 0,555 9. '87),, + i3. 18.28,3 0,554 ( 6',2 1 ASTRONOMIE. — Observation de t éclipse totale de Lune {^-5 octobre 1884), faite à Orgères [Eure-et-Loir); par M. Edm. Lescarbaui.t. « Samedi li octobre 1884. — Un peu avant 'j^2.d^ du soir, au moment où la Lune va entrer dans la pénombre, le ciel se couvre d'une bande de grumeaux grisâtres, allant du nord au sud. » A S"" i5™ soir, vent nord modéré. L'attente est trompée, le temps ayant été très beau jusque-là. Des duvets gris et des'plaqucs grises, plus foncées, venant du nord avec assez de rapidité, ont couvert le ciel presque dans sa totalité; il ne reste que de petites éclaircies ; la Lune est quelquefois cachée tout à fait, le plus souvent voilée, de façon à être un peu visible à travers la lunette de 5 pouces, munie d'un grossissement de cin- quante à soixante fois seulement. Le champ est un peu plus grand que la Lune, qui est quelquefois assez brillante durant de courts instants. » Baromètre = 28p°o"8,8o. » La Lune est d'un blanc jaune très légèrement verdàtre; le ciel n'a plus qu'nne teinte rouge, très peu sensible, même à peine sensible. Cette teinte était prononcée au moment dn crépuscule. » Vers 9'' iS™ du soir, le ciel se découvre, il ne reste plus qne quelques alto-cumuli et quelques grandes plaques d'un gris très faible, très diffuses, très vaporeuses, venant du nord avec rapidité, voilant la Lune de temps en temps. Cela dure à peu prés jusqu'au moment où l'ombre de la Terre passe par les extrémitésd'un diamètre de notre satellite; cependant, l'ombre n'est pas trop diffuse sur son contour; mais il m'est impossible de constater si elle s'écarte de la figure d'un arc de cercle, et, comme la I^une est sphé- rique et non pas plane, il en résulte que le cône d'ombre projeté sur sa surface doit y dessiner une ligne courbe de moindre courbure à l'endroit le plus saillant de notre satellite. » Le rayon de cet astre étant excessivement petit, relativement à sa dis- tance au Soleil, l'effet est sensiblement nul et la base du cône d'ombre, au lieu de passer par le centre de la Lune, ayant un diamètre à peu près quatre fois aussi grand que celui de cette dernière, il me paraît bien difficile, vu l'indécision de la limite entre l'ombre et la pénombre, de dire si l'arc de l'ombre sur la Lune s'écarle de la forme d'un arc de cercle. » Longtemps avant la totalité, l'ombre était d'un bleu noir bien évident ( 643 ) (entre le bleu et l'indigo), avec une bordure presque noire, de 2' de largeur environ, qui disparut vers lo*" du soir. Pendant ce temps, aucun détail n'est visible sur le disque lunaire. Cependant, les bords des cirques, que je n'avais pas le temps de reconnaître à cause du passage fréquent de vapeurs, étant obliques sur la surface générale et réfléchissant de la lu- mière vers nous, il en résultait que le contour de l'ombre présentait de petites échancrures, assez nombreuses et bien appréciables. » Quelque temps avant la totalité, une nouvelle bande de flocons et de grumeaux vient encore du nord et voile la Lune, qui, pourtant, reste un peu visible, rougeâtre à l'œil nu, jaune grisâtre dans la lunette. Les parti- cularités de la Lune sont un peu visibles; la bordure noirâtre de 2' de largeur, avec ses échancrures, reparaît vers io''3o™, pour s'évanouir vers 1 1''45™. De io'*i5" à I i''3o™, le ciel avait été en partie découvert. M Une troisième bande de flocons, venant toujours du nord, passe au devant de la Lune avant sa sortie de l'ombre; puis le ciel se découvre de nouveau, et je ne trouve plus rien de particulier à noter pendant le pas- sage a travers la pénombre. » Dinianviie 5 oclobie 1884, i'' du matin. — Vent du nord modéré, très froid; ciel à peu près complètement découvert. » Autour de la Lune est une couronne de i5*^ à 16° de diamètre, de 3o' environ de largeur, d'un rouge un peu sombre, d'un ton faible, diffuse sur ses bords; dans son intérieur, la surface du cercle est d'un jaune gris, seulement sensible. Cela n'a aucun rapport avec l'éclipsé de la Lune. » MÉGANiQUii CÉLKSïE. — Sur la délertnimilion des orbites par Irais observations. Note de M. R. Radau. « L'équation du plan d'une orbite en coordonnées héliocentiiques peut se mettre sous les formes suivantes (i) c'jc' = coc + c"x\ c'y' = cj + c"/", c'z' = cz + f"z", où c, c', c" sont les rapports des triangles //, «', ri" (compris entre les rayons vecteurs r, r', /') au quadrilatère n -h n". On a des relations ana- logues pour la Terre. Prenons maintenant l'écliplique pour plan des a,/, et posons a- = p cosJ^-t- KcosL, j- = psin 1^4- R sinL, z — p tangX. ■ 64^1 ) « En désignant par &, &', ,V' les intervalles t" ~ t' , t" - t, t' - t, multipliés par la constante de Gaiiss, et posant (2) c = |7+v, c"=:^-7, c'=i-S, on aura approximativement et des relations analogues entre les quantités G, C, C", Y, A, R', relatives à l'orbile df la Terre-, par conséquent, » Les longiiudes étant comptées à partir de R'(I/= o), on trouve / cpfi' = c'p'fi - (7 - r)N tangX", (5) • c"(f^y=c'p'^/-i- (7 - r)NtangX, ( c'Y/'fi = cpfi" + (7 - r)N tangX'; (6) ^^ = l^-A)(. + d>), ou R'p' p = langX' sin 1^"- tangV'sin^^', /?' = tangXsinr"— tangV'sin^, P" -- tang>. sin^^' — tangX' sin4^, B = tangXsin(^'- F,) - tangX"sin(r — L), B"= tang). sin (4;;"— 1/') - tangV sin( ^ — L"), A':^ tang'Xsin(^"— 4^') — iangV sin( i^"— ^) + Iang>."siii(^'— r ), T> TJ t> " T^'/ N =-R"sinL"- RsinL, I' = R'P' » Si l'on néglige d'abord 7 — T, les relations (5) donnent les rapports des distances raccourcies p, p' , p", pourvu qu'on puisse calculer c, c' , c" avec une valeur approchée de r'. Cette valeur de r' est fournie par l'équa- lion (6). En eflet, si l'on |)ose r' R' p' oii /' e.-,! l'angle à la Terre, (? — A peut s'exprimer par sin'^', et, en ( «45 ) rpgarJant le facteur c' comme donné, l'éqnalioii (6) prend la forme (7) a + 6cotÇ'=rsin-'Ç'. Elle est alors du huitième degré par rapport à sinÇ'. Pour la résoudre, je me sers du procédé graphique que j'ai déjà appliqué à la solution du pro- blème de Kepler. Les paramètres n, b étant regardés comme des coordon- nées, l'équation (7) représente un système de droites qui rencontrent les axes a, h k des distances de l'origine respectivement égales à sin'Ç' et à sin'Ç' tangÇ'; il suffit donc de tracer ces droites pour une série de valeurs 'de 'Ç inférieures à 90°; le diagramme donne ensiiile, à vue, la valeur de Ç' qTii correspond à des vahurs donn^ es de a, h (pourÇ'^go", on n'a qu'à changer le signe de b). Ayant trouvé Ç' m faisant d'abord 6'= i , on pourra calculer c' et trouver une valeiu' plus exacte de Ç'. On aura ainsi très vite une valeur approchée de /', qui permettra de faire usage des relations (5). » Mais ces relations peuvent se mettre sous une forme plus élégante. En posant a = col)i sin(j^H- w), a! = cotVsin(^'+ oj), a"=: cot>."sin(j^'+ w), A = A'cotX cotVcolV, IM = R cosL — R"cosL", tango.: = —, -1 Q = ) elles deviennent (8) ,Ji^, = 4^=4'-^=(5-A)2, ^ ' a — a a — « a — a ^ A de sorte qu'elles donnent directement les rapports des distances p. L'angle w, qui dépend de £, approche de zéro lorsque j = 3^" . En tout cas, w et Q pourront se calculer avt c la valeur ajrprochée de e que donne la formule (4). Les relations (8) contiennent aussi, sous une forme nou- velle, l'équation (6) qui donne r'. » Dans le cas d'une orbite pai-abolique, on peut encore former une autre équation qui détermine r'. On y arrive au moyen de la relation très ap- prochée (9) d'où le terme - disparaît dans le cas de la parabole {a = x>). En faisant, c. K., 1884, 3° Smwstre.{y. XCIX, N° 16.) 86 ( 646 ) pour la Terre, « = r, on trouve |(,.2_ R2) ^ |: (,."2 _ ir^) _ (n- 2S)(/''= - R'^) = 2Î5R", et les différences r" — R- étant exprimées par les distances p, que les relations (8) permettent d'exprimer en fonctions du rapport ^=^' on obtient une équation de la forme en arrêtant le développement des dénominateurs -'-'—, quand les coef- ficients deviennent très petits. Les relations (8) déterminent d'ailleurs le signe de la différence ? — i; on sait donc d'avance si l'on aura ^ > i ou bien o < ? < i, ce qui limite la recherche des racines. » Ayant trouvé r' par l'un de ces moyens, on a aussi p', puis p et p" par les formules (5) ou (8), après avoir calcidé c, c' , c" . Ou pourra aussi se borner à déterminer le rapport p : p" par l'une de ces formules, et calculer p par l'équation du second degré que fournit la relation ;3J 3 c. ,.2 _i ^" ,J'2 1.' f,'i i_ si nous exprimons r et r" par p et m=^-- Les distances p, p" donnent im- médiatement /et r", et les éléments paraboliques s'obtiennent alors comme il suit. Si nous combinons t" avec les positions symétriques i et aT — /, l'équation de Lambert conduit aux relations siniv = -3-^^^ — T' ^=VSsini(v, 8 = :;^ ^7^^. V2sin^W=S, sJo.[r^r"Y- , „ : sinW ••'7 ■> c2 t ■\- i" - -ÏX = [f - t] ~. — , _-^ = i-^--S-, ^ • sinir r -1- /■ qui donnent q et T. On trouve ensuite /, 12, zs par les formules connues, et la seconde approximation peut s'obtenir d'une foule de manières. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Recherches sur les groupes d'ordre Jini contenus dans le groupe semi-cubique Creinona. Note de M. Autonne, présentée par M. C. Jordan. « Une substitution Cremona S d'ordre n et son inverse S"' sont définies, comme on sait, par les symboles S=|^, cp,{z,,z„z,)\, S-'=]z, 9i{z,,z.,,z,)\ (J = I,2, 3), ( 647 ) où (p et 5 désignent des polynômes homogènes en i, d'ordre n, entre les- quels existent les relations » D'ailleurs les équations -,",?/= o, 2,(v5,= o, Uj, ^-j =const. arbitraire, représentent en coordonnées z^ deux réseaux d'ordre n à un point d'intersection mobile et n^ — i fixes, dits fonda- mentaux. Soient maintenant deux substitutions Gremona d'ordres n et n' S = » Posons 9> et S' : et soit P, d'ordre/}, le facteur commun aux$,, la substitution d'ordre fin' — p I =/ ^z |. obtenue en posant 4>, = PM ,, sera par définition la substitution S'S, pro- duit de S' fiar S, à condition que le réseau 2,TV',.H'/= o, d'ordre rin' — p, satisfasse aux conditions indiquées plus haut. » La convention précédente permet de déterminer d'une manière précise un groupe Cremona, d'une façon identique à toute autre nature de substi- tutions. L'ordre d'un groupe Cremona est l'ordre maximum des substitu- tions du groupe. Un groupe semi-cubique est un groupe cubique tel que le produit de deux substitutions cubiques du groupe soit d'ordre deux au plus. On sait d'ailleurs que toute stibstitution Cremona peut être envisagée comme un produit de substitutions quadratiques Cremona et de collinéa- tions. » Les groupes semi-cubiques peuvent se ramener par un choix conve- nable de coordonnées à l'un des types suivants; je suppose d'ailleurs ex- pressément qu'il n'existe pas de points fondamentaux infiniment rap- prochés. » Première catégorie. — Premier type. — Groupe dérivé des substitu- tions "2 "3 ( 648 ) jointes à un certain nombre de substitutions de la forme b^z.J , où / = ^), = racine de l'unité, rt,^,= i, a,! -2 ^3 z,[z.,-z,)u-{ô'^^d) » Troisième lype. — On a k, — i, ko = 1 -H /, ^'3=1, r + i = o; G con- tient 16. 4 substitutions; » dérive de la coilinéation -•■2 *"! -"3 = 3 =2 =3 » QuaUièinc lype. — On a /(•, = 3 + \/'J, — X^ = i H- ^5, k^ = 2. G cou tient 16. lo substitutions; g contient dix coliinéations et dérive de 1 n'i =3 ^1 n"l "'2 "-3 2| 2 A-,(=3-=.) ei =2 «2 («3 = 1 n 1 Z3 3 "3 1=3 ^2) =3 "•3 ("-2 = 1 "-I ^2 ( 65o ) MAGNÉTISME TEPRKSTRE. — Observations de magnétisme terrestre, frites en Russie par- M. le général A. de Tillo, présentées par M. Mouchez. « Ayant achevé mon Ouvrage sur l'intensité du magnétisme terrestre, Ouvrage qui va paraître dans le Recueil météorologique (*) de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg (t. IX), j'ai l'honneur de communiquer sommairement les résultats de mes recherches. » Pour la Russie d'Europe et les contrées avoisinantes (notamment pour les latitudes de 35° à 80° nord et les longitudes de iS" à 70° est de Green- wich), j'ai réuni en tout plus de huit cent vingt points d'observation de l'intensité magnétique (horizontale et totale). » Au nombre de ces points d'observation, il y en a deux cent vingt- quatre qui ont servi à l'investigation de la variation séculaire de l'inten- sité : ce sont ceux où les observations ont été effectuées à des époques dif- férentes (de 1806 à 1884). Grâce à ces nombreuses observations, dont la majeure partie appartient à Hansteen (i828-i8'3o) et à J. Smirnow (1871- 1878), j'ai trouvé que la variation séculaire de l'intensité est une fonction de la latitude et de la longitude du lieu. » La petite Table qui suit donne les valeurs de la variation séculaire ou plutôt du changement annuel de l'intensité horizontale, exprimées en unités absolues du système métrique, pour la Russie d'Europe : Latitude nord. Longitude esl de Greenwich. 3S"-40* 40--45' 4,5"-50" su'-.ïr s.î'-so' 60"-6b" 6.r.-o" 70"- 75* 75'-80' i5-3o°..... — o,ooi() — OjOoiS — o,ooi6 — r),ooi3 — o,noto — o,oooS — coinfi — 0,0004 — 0,0001 3o-')."l — 0,00l3 —0,0012 —0,0010 —0,0007 —0,0004 -0,0003 ± O +0,0002 +o,ooo5 /|5-6o — 0,0006 — o,ooo5 — o,ooo3 ± o +o,ooo3 +o,ooo5 +0,0007 +0,0009 +0,0012 60-7.') +0,0001 +0,0002 +o,ooo'| +0,0007 +0,0010 +0,0012 +0,0014 +o,ootG +0,0019 (Erreur probable, ±0,0004.) » Pour ce qui concerne l'intensité totale, son changement annuel est à peu près le même pour les latitudes de 35"-8o'' nord, au méridien 45° est de Greenwich. (*) Rédigé par M. H. Wild. 65i ) Variation annuelle de l 'intensité totale : « Latitude nurd. O U 35-45 + o , 0002 45-55 -f- 0,0001 55-65 + o , ooo3 65-8o — o , 0001 » Par contre, la variation de l'intensité totale change comme il suit, selon la longitude du lieu, pour les latitudes 35°-8o° nord : Loiijjitudu est de Grecnnicli. n o i5-3o — o,ooi5 3o-45 . — o , 00 1 o 45-60 ,-,,i,.i,. ... H- o,ooo5 6o-'j5 + 0,0008 (Kneiir probable, ± 0,000g.) » Ces résultats sont consignés sur deux petites Cartes sur lesquelles les lieux ayant la même variation séculaire (horizontale et totale) ont été reliés par des lignes, conformément à ce que j'ai tait avant pour le changement annuel de la déclinaison et de l'inclinaison de l'aiguille aimantée. » La ressemblance des lignes d'égale variation séculaire de l'intensité horizontale et de l'inclinaison est évidente. Les lignes zéro de la variation séculaire horizontale et totale traversent la Russie d'Europe du nord au sud. » Moyennant ces recherches sur la variation séculaire au xix" siècle, j'ai pu réduire avec facilité toutes les huit cent vingt observations à la même époque de l'an 1880 et j'ai construit une Carte des lignes isodyna- raiques pour la Russie d'Europe, dont je présente une copie autographe. Sur cette Carte, les lignes d'égale intensité horizontale et totale sont tra- cées de 0,1 à 0,1 (unités absolues de Gauss). » La différence moyenne entre les observations directes et la lecture des valeurs de l'intensité d'après la Carte est, pour l'intensité horizontale, de ±02 et, pour l'intensité totale, de ± o,o5. On ne peut considérer comme anomalies que les divergences qui dépassent pour l'intensité horizontale ( 652 ) la valeur ±0,06 et pour Tintensité totale la valeur ±o,i5. Les plus grandes anomalies constatées jusqu'à présent sont celles de Différence en Ire l'observation et le tracé normal, lut. Iior. Inl. totale. Jtissar O (golfe île Finlande) -+- 2,34 et — 1,48 -+■(>, 5- et — 1,78 Krùki wskajaet Belgoroil (annnrd iK' Chaikow -H 0,61 et + ofi\ -+- 0,67 et + 0,88 f unités 'le Ganss). ÉLlXTRIClTi:. — Sur la foret élémentaire de l'iwluclion solaire dont In durée périodique esl d'un jour moyen. lmbre, le phosphore et le fluor se séparent. Le volume diminue et l'on voit assez rapidement les vapeurs de phosphore se condenser sur la partie froide en petites gouttelettes. La décomposition est complète en quarante minutes environ. Le volume a diminué d'un quart et la paroi de verre chauffée a été fortement corrodée. Le giiz restant est formé entièrement de fluorure de silicium, décompo- sable par l'eau, avec dépôt de silice 4PhFr'+GSi = 3Si=Fr'-^4Pli- 16'"'. 12^"1. » Ainsi, sous l'action de la cljaleur, le fluorure de phosphore s'est dé- composé, et le fluor mis en liberté a formé avec le silicium du verre du gaz fluorure de silicium. D'après le volume de fluorure de silicium, il e.st facile de déterminer la quantité de fluor. Ces expériences m'ont conduit à adopter, pour le composé décrit ci-dessus, la formule PhFP. » En étudiant le résidu qui se trouve dans la cloche, on voit qu'il est formé en grande partie de phosphore ordinaire, soluble dans le sulfure de carbone, d'une certaine quantité d'acide phosphorique et d'un peu de phosphore rouge. » Dans de prochaines Communications, j'aurai l'honneur de soumettre à l'Académie île nouvelles recherches sur ces composés du fluor et des métalloïdes. » ( 658 ) CHIMIE AGRICOLE. — De l'emploi (les engrais potassiques en Bretagne. Note de M. G. Leciiartier. présenlée par M. Peligot. « Les engraib phosphatés ont permis d'effectuer, en Bretagne, le défri- chement d'étendues considérables de landes; ils constituent, avec les matières azotées, les principaux engrais coniplémeiitaiies en usage dans la culture bretonne, et jusqu'ici on a laissé de côté la question de l'emploi des engrais potassiques comme complément des fumures normales. On considère généralement les roches granitiques et schisteuses qui ont servi à former la majeure partie de nos terres arables en Bretagne comme pos- sédant des réserves de potasse que l'on peut utiliser avec le concours des engrais phosphatés. En effet, on a vu sur des terres de landes nouvellenient défrichées le phosphate fossile et le noir animal produire des récoltes de sarrasin et de seigle presque égales à celles que l'on obtiendrait avec des engrais complets. » Mais, après plusieurs récoltes, l'action des phosphates diminue rapi- dement : les réserves en principes assimilables que le sol possédait se trou- vent en grande partie épuisées, et, si les engrais complets deviennent néces- saires, il faut en conclure que les décompositions lentes dont les roches sont le siège sous l'influence du travail mécanique et des agents atmosphé- riques sont insufHsantes à réparer les pertes subies [)ar la couche arable. » De même, dans les terres depuis longtemps en culture, les engrais phos- phatés, en produisant des suppléments de récoltes, font consommer les réserves que le sol possédait en potasse assimilable, et il peut arriver que les engrais potassiques deviennent utiles dans une culture améliorante. » Le granile et les schistes contiennent de la potasse et en abandonnent une proportion notable à l'action dissolvante des acides énergiques. Potasse dibsuule par Numéros. kilogramme. 1. Schistes gris bleuâtre (carrière Saint-Cyr, prés Rennes J. . 2,438 2 . Schistes gris jaunâtre 3 , i o4 3 . Schistes rouges de Pont-Réan 5 , 167 4. Granile (Sens, Ille-et-Vilaine) 5,980 I) Mais la potasse que les acides enlèvent de la roche réduite en poudre (659 ) fine est-elle immédiatement assimilable pour les plantes que nous culti- vons? Pour résoudre cette question, nous avons opéré comme nous l'avons fait (') pour étudier la solubilité des phosphates contenus dans ces mêmes roches. Nous avons formé des sols artificiels avec ces roches pulvérisées et nous y avons ajouté des engrais dépourvus de potasse et contenant tous les autres principes nécessaires à l'alimentation d'une plante. Nous avons semé dans chaque sol 4 graines de sarrasin. » Dans le schiste n° 1, deux pieds se sont développés; tout en restant chétifs, ils ont fleuri et ont donné i4 graines pesant o^'', 240 ; le poids de la paille s'élevait à is%4i3. Cette récolte contenait oS'',o24de potasse em- pruntée au schiste. Mais dans les autres expériences faites simultanément avec le granité, le schiste de Pont-Réan et le schiste n° 3, le résultat a été tout différent. Les graines ont germé; mais les jeunes plantes n'ont pas tardé à disparaître. Un second et un troisième semis ont eu le même sort. » Ces résultats, négatifs dans trois essais sur quatre, montrent que la potasse de ces roches encore engagée dans des combinaisons silicatées n'est que très imparfaitement assimilable et qu'un travail est nécessaire pour l'amener à un état tel, qu'elle puisse être absorbée par les racines des vé- gétaux. Il était permis de conclure de ces premiers essais que l'emploi des engrais phosphatés peut épuiser ou amoindrir notablement les réserves du sol en potasse assimilable, au point de rendre utiles les engrais potas- siques. » Deux séries d'expériences ont été faites, les unes sur des landes, immé- diatement après leur défrichement, les autres sur des terres depuis long- temps soumises à une culture intensive. » Les landes font partie de l'exploitation de M. Hunault, agriculteur à Orgères. Les engrais employés furent le sulfate d'ammoniaque, le sulfate de potasse, le phosphate précipité, le superphosphate et le phosphate fos- sile. Quelle que fût la nature du phosphate employé, avec ou sans accom- pagnement d'azote, la potasse a signalé sa présence d'une manière non douteuse. Ce résultat concorde avec la pratique qui consiste à employer les cendres comme engrais dans les défrichements. » Les autres essais ont été faits sur les terres de la ferme-école des Trois-Croix, près de Rennes, avec le concours de son directeur, M. Héris- (M Comptes rendus, 28 avril 1884. { 66o ) sant. Ils ont en lieu en i883 et en i884 sur un champ qui est désigné dans l'exploitation sous le nom de Champ-Nonl. Les plantes cultivées ont été successivement le sarrasin elle blé. Les engrais ont été appliqués au sar- rasin; mais leur effet s'est encore très nettement fait sentir sur le blé qui l'a suivi. Le champ avait reçu une forte fumure en 1879 et avait produit successivement betteraves, orge, trèfle et blé d'hiver. L'effet de cette fumure devait être à peu près épuisé en i883, lors du semis de sarrasin. On a employé des quantités d'engrais calculées de manière à fournir, sur une étendue de i are, i''^ d'acide phosphorique, 2'^» de potasse et 0^^,^» ou o''B,6 d'azote ammoniacal. Voici les résultats obtenus rapportés à i hec- tare : Sarrasin, 1883. Blé, 1884. Numéros. Engrais. Grain. Paille. Grain. Paille. kg k5 hg kg 1. Phosphate précipilé 55o 55o 1874 ig'o 2. Phosphate et potasse ç)5o 2800 181 1 1826 3. Phosphate et azote (o''s, 3) 3oo 4°» '488 2416 h. Phosphate, azote (o''s, 3 jet potasse.. i4oo 49"° ^-46 3477 5. Phosphate, azote (o''s, 6) 600 1200 i448 2281 6. Phosphate, azote (o'-s, 6 jet potasse.. i3oo '.Sog 2367 8279 M Dans le reste du champ qui n'avait pas reçu d'engrais, la récolte avait à peu près la même valeur que sur la parcelle ii° 1. » D'autres essais, dans lesquels le phosphate précipité avait été remplacé par le phosphate fossile, ont fourni des résultats analogues aux précédents, soit avec le sarrasin, soit avec le blé. » On voit ainsi que l'effet de ces engrais, à peu près nul en ce qui con- cerne l'acide phosphorique, s'est prolongé dans le même sens pendant deux ans, tout en faveur de la potasse. » Ces expériences seront continuées; mais nous avons voulu exposer les résultats de ces premiers essais commencés au laboratoire et continués dans les champs, pour appelerl'attention sur leur conséquence pratique, qui peut avoir une grande iiiiportance pour l'agriculture de la Bretagne. Les faits que nous signalons sont assez nets pour que d'autres essais soient tentés dans cette voie nouvelle, non encore explorée. ). Nous ne saurions prétendre que, dans tous les cas, les engrais potas- siques produiront des effets aussi marqués que ceux dont nous avons été témoin; mais nous ne saurions croire que les terres de la ferme-école ( 66. ) des Trois-Croix, sotimisesà une culture améliorante, forment une exception unique, et nous pensons que la question des engrais potassiques en Bretagne mérite d'être étudiée sérieusement. » PATHOLOGiiL EXPÉRIMENTALE. — Nouvelles expériences Comparatives sur l'ino- culabilité de In scrofule et de In tuberculose de l'homme au lapin et au co- baye. Note de M. S. Arloixg, présentée par M. Boiiley. « I. Un certain nombre de médecins et de chirurgiens, s'appuyant sur des considérations cliniques, admettent encore la dualité de la scrofule et delà tuberculose, tandis que la plupart des anatomopathologistes et des expérimentateurs réunissent ces deux affections en une seule espèce noso- logique. Toutefois l'entente n'est parfaite ni dans un groupe ni dans l'autre. » Comme nous désirons attirer exclusivement l'attention sur l'inocula- bilité de ces maladies, on nous permettra de glisser sur les divergences qu'on peut relever chez les cliniciens et les histologistes. Si nous exami- nons surtout les travaux accomplis depuis que l'inocnlabilité de la tuber- culose a été démontrée, nous trouvons des expérimentateurs très dé- terminés à confondre la scrofule et la tuberculose. Cependant, si l'on parcourt les Mémoires ouïes Notes publiées par Conheim, Schuller, Colas, Hyp. Martin, Poulet et Kiener, Lannelongue, on rencontre quelques ré- sultats qui autorisent des doutes sur les déductions absolues qu'ils ont tirées. Au surplus, un expérimentateur dont l'opinion doit avoir une grande valeur en pareil cas, M. Villemin, conclut à la séparation des deux processus. Malheureusement, au point de vue expérimental, cette opinion repose sur deux inoculations dont les suites ont été différentes. » II. En étudiant avec soin les conditions dans lesquelles les expériences ont été faites, on s'aperçoit qu'elles furent variées et l'on conçoit, jusqu'à un certain poisit, la diversité des résultats que nous signalions plus haut. Il nous a donc paru important de refaire les inoculations comparatives de scrofule et de tuberculose, en tenant un compte rigoureux : i" de l'ori- gine du virus; 2° de l'espèce sur laquelle on l'implante; 3" du mode d'ino- culation. Nous avons emprunté la tuberculose au poumon et aux séreuses, la scrofule exclusivement aux ganglions strumeux du cou, chez des sujets qui ne présentaient pas trace, cliniquement, de tuberculisation viscérale. Nous avons étudié la réceptivité du lapin et du cobaye pour chaque pro- C. R., 1884, 2« Semestre. {T. XCIX, N» 16.) ^^ ( 662 ) cessus. Les matières à inoculer étaient réduites en pulpe, exprimées et fil- trées, afin (le pouvoir être injectées dans le tissu conjonctif sous-cutané ou dans le péritoine. » III. Si l'on injecte sous la peau du lapin et du cobaye de deux à cinq gouttes de suc de tubercules vrais, on obtient toujours une tuberculisation viscérale chez l'un et l'autre animal. Les résultats sont autres si l'on ino- cule le suc d'un ganglion sfrumeux. Le 20 janvier 1884, M. Cordier, chi- rurgien de l'hospice de l'Antiquaille, à Lyon, a l'obligeance de nous re- mettre un ganglion extirpé le jour même sur un jeune garçon de quatorze ans, offrant les signes cliniques de la scrofule pure et simple. Ce ganglion estcaséeux au centre. Il est employé entièrement à la préparation d'un suc que nous inoculons à la dose de deux gouttes sous la peau de dix lapins et de dix cobayes. Or, à la date du 28 nijus, tous les cobayes ont présenté des ganglions hypertrophiés, caséieux, et des tubercules dans la rate et le poumon; au contraire, les dix lapins n'ont offert aucune trace de tubercu- lisation viscérale ou ganglionnaire. Deux de ces derniers seulement ont montré, au siège de l'inoculation, un petit amas de fines granulations jau- nâtres, quelques-unes caséeuses, indices d'une légère évolution locale du virus scrofuleux et de la résistance qu'oppose l'organisme du la|)in à l'ex- tension de ses effets. » IV. Nous devions nous assurer si la différence de réceptivité que nous avons relatée entre le lapin et le cobaye se manifesterait encore après des inoculations intra-péritonéales. Le 19 avril 1884, M. Cordier veut bien nous adresser un second ganglion extirpé sur le niéine malade. .Six lapins et six cobayes reçoivent deux gouttes de virus dans le péritoine. Les co- bayes meurent ou sont sacrifiés du 11 au 22 mai; tous présentent des lé- sions dans la rate, les ganglions épiploïques ou le ganglion de la scissure postérieure du foie. Les lapins sont sacrifiés le 6 juin ; tous sont dans un parfait état d'embonpoint; la cavité abdominale est nette; pas de pus, pas de tubercules ni de gonflement ganglionnaire. » Dans deux circonstances où nous avons inoculé du pus de ganglions scrofuleux abcédés recueilli sur des individus dont l'état de santé excluait l'idée de tuberculose, le lapin et le cobaye ont toujours réagi de la façon sus-indiquée, c'est-à-dire que le cobaye s'est montré propre à la générali- sation des processus scrofideux et tuberculeux, tandis que le lapin s'est prêté seulement à l'évolution de la tuberculose vraie. » V. Parfois, malgré les apparences, la lésion est tuberculeuse et infecte les deux espèces animales. Ainsi, dans une série d'expériences sur cinq où ( 663 ) l'on avait inoculé des fongosités articulaires, de la synovie de tumeur blanche, des lésions épiphysaires, nous avons observé la tuberculisation simultanée du lapin et du cobaye. Mais le fait le plus remarquable en ce sens est le suivant : quelques ganglions du cou enlevés à une jeune femme, qui n'offrait d'ailleurs aucun sympiôme alarmant, infectent le lapin et le cobaye; trois semaines après l'opération, cette femme était emportée par luie tuberculose aiguë. » VI. Les faits contenus dans cette Note nous mettent en présence d'une double conclusion : ou bien la scrofule et la tuberculose sont des affec- tions voisines, mais causées par des virus différents, ou bien elles dérivent d'un seul virus dont l'activité est modifiée plus ou moins dans la forme scrofulense. Nous poursuivons des recherches pour déterminer la nature des rap|)orts qui peuvent exister entre les deux processus. Toutefois, tels qu'ils sont aujourd'hui, nos résultats légitiment la distinction maintenue par beaucoup de praticiens et permettent de poser expérimentalement un diagnostic différentiel iujportaut au point de vue clinique. » ASTRONOMIE. — Sur les nuacjes légers des régions siipérieiii es de i atinosjtlu re teirestre. Note de M. A. Badouueau, présentée par M. Cornu. « M. Cornu a signalé à l'Académie des Sciences, dans sa séance du 22 septembre 1884, l'existence probable de nuages légers qui se forment dans les régions supérieures de l'atmosphère, qui produisent des phéno- mènes de diffraction, et qui donnent naissance autour du Soleil à une illu- mination colorée. J'ai fait, au sujet de ces nuages, l'hypothèse suivante, que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. « A la partie supérieure de l'atmosphère, la température s'abaisse jus- qu'au zéro absolu, et, bien que la pression se réduise aussi à zéro, il est probable que V acide carbonique, V azote et V oxygène s'y condensent succes- sivement en nuages analogues à ceux que forme plus bas la vapeur. )) Dhus le Soleil, les matières volatilisées et dissociées de l'intérieur se condensent et se combinent à la smfact , où la température est moins éle- vée, et produisent des corps solides ou liquides, qui retombent à l'intérieur, et dont l'incandescence nous éclaire. » Dans la Lune, la température est trop basse pour que les matières solides qui constituent sa surface puissent émettre des vapeurs visibles. ( 664 ) et ce serait aussi le cas de la Terre, snns la présence de l'eau, de l'acide carbonique, de l'azote et de l'oxygène. )) La surface de tous les corps, solides ou liquides, émet des vapeurs jusqu'à ce que leur pression propre atteigne un certain maximum, qui croît très rapidement avec la températine. Il est probable que, dans les parties supérieures de l'atmosphère, la température est assez basse pour que la tension maximum de l'acide carbonique, et même de l'azote el de l'oxy- gène, ces gaz réputés jadis permanents, soit en rapport avec la faible pres- sion qui s'y exerce. » Dans ce cas, ce serait aux nuages formés par ces matières qu'on pour- rait attribuer les phénomènes signalés le 22 septembre par M. Cornu. » M. Ch.-Y. Zengkr adresse une Note intitulée : « La loi générale de ré- fraction. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE TACADËMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 OCTOBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. UULL.VND. MEMOIRES Er COMMUIXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. J. Bektrand présente à l'Acadéniie, an nom de la faiiiille de noire regrelté Secrétaire perpétnel M. Dninas, le premier Volume de ses « Dis- cours et Éloges académiques ». L'Ouvrage comprendra deux Volumes. En tèle de ce premier Volume se trouve la Préface suivante, due à M. Btrtrand : « L'exp<3sition de la science serait incomplète et finisse si dans le ta- » bleau du présent on négligeait les droits et les travaux du passé. » » En empruntant à Dumas lui-même la pensée juste et vraie qui pour- rait servir d'épigraphe à son beau livre, je ne veux pas la séparer de la majestueuse image qui, dans l'éloge de Bérard, la précède et la prépare : « Il en coûte aux plus raies esprits de sentir que, dans la marche lente, mais sûre, du génie de l'iuiinanilé, ils ne sont qu'un accident, de reconnaître que dans ce niouvcmeot de la murée intellectuelle (lui élève le niveau de -l'âme humaine, ils ne sont qu'une vague un peu plus vigoureuse qui précède les autres, mais qui ne déjjasse guère lu ligne qu'elles allaient toutes bientôt franchir poussées par la main de Dieu. " C. R., i884, 2« Semestre. (T. XCIX, N» 17.) 89 ( GG6 ) » C'est devant le jeune auditoire de l'École de Médecine, admiraleiir et confident de ses magistrales découvertes, que Dumas montrait, dans ces éloquentes paroles, sa modestie et sa force. » Pour distinguer dans cette mer agitée de la science les vagues qui s'y succèdent par un continuel progrès, ne taut-il pas à l'œil perçant du génie tourné vers l'avenir, à la patience de l'érudil bien instruit du passé, ailier le jugement ferme, sévère et bienveillant pourtant du critique? » Ces rares qualités brillent dans l'œuvre entière de Dumas ; l'histoire des idées, les vues profondes et rapides sur les conquêtes qui se préparent ont fait l'ornement et le charme de ses recherches savantes et précises. Toujours prêt quand on l'a appelé, Dumas n'était mieux préparé à aucune tâche qu'à celle de Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences; zélé pour tous ses devoirs, il n'en remplissait aucun avec une joie plus émue que celui de louer les confrères regrettés et de mettre leur œuvre en lu- mière. » Entre tant de modèles dans un genre dont les limites ne sont pas fixées, les éloges qui composent ces deux Volumes prendront une jjlace originale et élevée : Faraday, Pelouz^, Geoffroy Saint-Hilaire, de La Rive, les deux Brongniart, Balard, Victor Regnault, Henri et Charles Sainte-Claire Deville, évoqués par la mémoire fidèle de l'ami qui les con- naissait si bien, deviennent sous sa plume l'occasion des plus magnifiques leçons, » Je n'aurai pas, en présence de ces beaux tableaux, la hardiesse d'en esquisser l'ensemble et déjuger les détails. » Ce n'est pas en quelques pages rapidement écrites qu'il convient de louer une si grande figure et de réveiller des souvenirs chers encore à tant de pieuses mémoires. » Dumas a écrit : « L'Académie veut que ceux qui l'ont honorée soient loués digne- » ment. » M C'est un avertissement et un conseil, la tâche est grande et belle; puissé-je un jour ne pas rester trop au-dessous d'elle. » Cette édition est ornée d'un admirable portrait dessiné et gravé par Henriquel Dupont. Le grand artiste, en s'aidant surtout de ses souvenirs et s'nispirant de sa vieille affection, a re|/roduit les traits du grand savant. Les amis de Dumas seront heureux de retrouver ici cette noble figure, dont les beaux traits révèlent si bien tuil d'intelligence unie à tant de bonté. » ' ('t37 ) HYGIÈNE PUBLIQUE. — Les eaux ronlain'mëes et le chnléra. Note de M. 3Iarey ('). « Depuis sa première apparition en Europe, chaque (ois que le choléra s'y est montré à l'état épidéraique, il a donné heu à des enquêtes pour re- chercher les conditions dans lesquelles cette maladie se propage et pour trouver les moyens d'en arrêter la marche envahissante. )i En i832, on ne savait du choléra qu'une chose, c'est qu'il venait de l'Inde, et que des bouches du Gange, son lieu d'origine, on le suivait de- puis quinze ans d'étape en étape à travers le continent indien, la Chine, la Russie et le nord-est de l'Europe. En présence d'un mal inconnu, le corps médical et l'administration prescrivirent toutes les mesures que pouvaient suggérer les nouons générales de l'hygiène, tandis qu'une Commission composée de dix membres, choisis parmi les ingénieurs, les médecins et les fonctionnaires les plus éminents, était chargée de préparer un Rapport 5«r la marche el les effets du clioléra-morbus dans Paris et les communes rurales du département de la Seine. Le Rapport qui parut en i8!^4 ^sl une œuvre con- sidérable dans laquelle la Commission a passé en revi\e toutes les conditions qui pouvaient avoir influé sur le chitïre de la mortalité. Elle a dressé la statistique des décès suivant l'âge, le sexe, la profession; elle a recherché, pour les différents quartiers de Paris et de sa banlieue, l'influence de la densité de la population, celles de l'altitude du terrain, de la sécheresse, de l'humidité, de l'orientation des maisons; ellea voulu savoir si la quan- tité d'eau tombée à différentes époques, si la direction du vent, si la tem- pérature avaient eu quelque action marquée sur l'intensité de l'épidémie. Et les rapporteurs sont arrivés, après tant d'efforts, à cette désolante con- clusion, qu'on ne pouvait encore saisir aucune des causes qui président à la propagation de la maladie (-). » Mais, en même temps, l'Académie de Médecine faisait appel aux pra- ticiens de province qui avaient eu occasion d'observer le choléra dans les (') L'Académie a décide que cttte Communication, bien que dépassant en étendue les limites réglementaires, serait insérée intégralement aux Comptes rendus. (■-) De ces premières statistiques ressort pourtant un fait remarquable, c'est que le chif- fre des décès a été très fort chez les blanchisseurs : il y en a eu à Paris i65; aucune pro- fession urbaine n'a donné pareille mortalité. Le rapport signale en outre comme influem «s qui prédisposent au choléra la misère et la nialpropiele. ( 663 ) tlifférenles régions de la Frauce. Les (lociinients qu'elle a reçus, exlrêiiie- ment nombreux, se sont, accrus encore lors des éj)i(!éniies ultérieures; ils ou télé soigneusement analysés etoiil fait l'objet de deux importants Rapports, l'undeBriquet pourlesépidémiesantérieures àTannée i 85o, l'autre de Barlli pour les années i854 à i855. Ces Rapports ont montré que l'enquête por- tant sur les départements n'a pas été stérile et que les plus petites localités sont celles où il est le plus facile de suivre la propagation de la maladie. Les petits villages où un seul médecin peut voir tous les malades, connaître leurs relations de voisinage ou de parenté, leurs liahitudes d'hygiène, as- sister aux premiers symptômes et aux différentes phases de la maladie, telles sont les localités où il faut porter l'enquête potn- trouver d'utiles ren- seignements. C'est aujourd'hui une vérité acquise, un principe étibli pour tous les médecins qui s'occupent spécialement des maladies épidémiques. » Est-ce à dire que les enquêles générales soient inutiles? Personne, je suppose, ne me prêtera celte pensée. Mais les grandes statistiques ne livrent que difficilement les vérités qu'elles renferment; il faut qu'une idée direc- trice en conduise l'inlerprélation et, mieux encore, qu'elle ait dirigé l'en- quête elle-iriême. )) D;' l'épidémie de i832 à celle de i8)5, un certain nombre de faits re- latifs à la propagation du choléra ont été mis en lumière par les observa- tions faites eu différents pays. D'autre part, la théorie des maladies épidé- miques et contagieuses a subi, dans ces dernières années, une révolution véritable. I-e moment paraît venu de rechercher si la théorie nouvelle présente, avec les faits d'observation, la concordance nécessaire. » De la lecture des Rapports de Briquet et de Barth, ainsi que du dé- pouillement des documents originaux apparten^int à l'Académie de Mévle- cine ('), ressortent un certain nombre de faits, qui semblent bien établis. Permettez-moi de les énumérer sommairement. « A. Le choléra épidémique présente différents degrés d'intensité, de- puis la diarrhée simple et la cholérine plus ou moins grave jusqu'au cho- léra algide et asphyxique amenant la mort en quelques heures. Ou a appelé co;iSfi7»/(o?2 médicale cholérique les dérangemenis gastriques ou in- testinaux qui coexistent souvent avec le choléra épidémique. » B. Le choléra se transmet par l'homme; il voyigs^ avec lui par terre ou par mer et se |)ropage |)lus ou moins vile, suixaut la rapidité des ( ' ) Dans ce (lépouillenient, j'ai été secondé avec beaucoup do zèle par M. le D'' Soccpict et ])ar M. I.cliroton, iiiifriii' à l'iiopitai Laribnisièrc. ( <379 :• » Ainsi, malgré les conditions défavorables que présente une étude sur la propagation d'une épidémie dans les grands centres de population, la comparaison d>^ la mortalité dans Paris avec la nature des eaux qui y étaient distribuées montre que le choléra a été bien moins violent dans les quartiers alimentés par une nappe d'eau souterraine que dans ceux qui buvaient de l'eau de rivière. « Les Rapports reçus par l'Académie ne contenant plus d'indications fopographiques utilisables pour la continuation de mon étude, je résolus d'y suppléer en cherchant comment la mortalité s'est répartie dans nu jiays dont la topographie m'est familière, et j'ai eu la bonne fortune de trouver, relativement à ma ville natale, des renseignements statistiques assez complets; même un petit plan de la ville de Beaune était joint au rapport siu- la marche que le choléra y a suivie en 1849. 11 II résulte des statistiques recueillies dans l'arrondissement de Beaune que cette ville est un remarquable exemple de propagation du choléra par l'eau de la petite rivière qui la traverse. Cette rivière, qui coule de l'ouest à l'est, traverse en tunnel le milieu de la ville en amont de laquelle, par une coutume aujourdhui réprimée, elle recevait les déjections d'un grand nombre de maisons. Des puits nombreux communiquent avec cette petite rivière dont les eaux, fort limpides, ne se troublent même pas sensible- ment par ra|)port des ruisseaux qui circulent dans les rues. Plus bas encore, la rivière passe sous l'hôpital, dont le puits est ouvert dans la rivière elle-même. Au delà, ce cours d'eau reçoit les immondices de l'hô- pital et sort de la ville en traversant un faubourg dont tous les puits reçoivent plus ou moins directement ses eaux. )i Or, dans l'épidémie de 1849, Beaune a offert une mortalité générale d'environ un pour cent seulement de ses habitants; le choléra y revêtit un caractère très grave, car les trois quarts des malades y succombèrent avec la forme algide et cyanique. L'Môtel-Dieu, dont la situation vient (l'être décrite, perdit i5 pour 100 de sa population flottante et sédentaire. Quant à la mortalité dans la ville, elle sévit d'une manière si inégale dans les différents quartiers, que le D"' Voillot, auteur du Rapport, estime qu'elle a été cinq fois et demie plus (orte dans le quartier qui avoisine la rivière que dans les autres parties de la ville. 1) Mais ce n'est pas tout; suivons ce même cours d'eau : à 5""" de Beaune, il traverse un village nommé Combertaux; population, 210 habi- tants. Quand l'épidémie sévissait le plus fortement à Beaune, Comberteaux fut atteint à son tour; il y mourut dix-neuf personnes, soit 9 pour 100 de ( 68o ) la population. Or le rapport signale que les crues de la rivière envahissent souvent les rues de ce village, entraînent les fumiers et souillent les puits. Enfin, tout autour de Beaune se trouvent un grand nombre de villages; le choléra n'y fil vraisemblablement que bien peu de victimes, car il n'en est pas fait mention dans la statistique de l'arrondissement. .' Ainsi, pour le seul point de la France où il m'ait été possible de suppléer par mes souvenirs aux indications topographiques absentes, je trouve que le cours d'une petite rivière, dont les eaux étaient souillées par les riverains et employées par eux aux usages domestiques, a j)ropagé la ma- ladie avec une intensité et une gravité extrêmes. » Je me souvenais aussi qu'aux environs de Beaune, Meursault avait été fortement éprouvé par l'épidémie de 1849, et je sivaisquece village est situé sur un cours d'eau qui traverse, en amont, plusieurs autres localités. Je me rendis donc à Meursault, pour essayer d'y retrouver les traces de l'épidémie. J.e secrétaire de la mairie possédait la liste des lo'i décès qui se sont produits dans l'épidémie de i84g; il me donna commimication de cette liste sur laquelle sont indiqués nominativement tous ceux qui suc- combèrent; leurs noms sont classés dans l'ordre de succession des décès. Un calque du plan cadrastral me fournit la topographie du village et la position du cours d'eau. Enfin, on fit a|)pel à deux anciens habitants du pays, qui se chargèi'ent d'indiquer sin- le plan la maison habitée par chacun des décédés. Grâce à l'heureuse mémoire de ces deux hommes, presque tous les décès purent être pointés sur la carte du village. » Il résulte de cette enquête rétrospective que le village de Meursault, drmt la population était de aaSg habitants, eut une mortalité de lo'i in- dividus, soit 4i55 pour 100 de la population ; que, dans ce pays, les puits étaient rares et que beaucoup d'habitants puisaient l'eau dans la rivière pour les usages domestiques ; que, notamment, toute la région qui occupe les parties nord-ouest du plan et où la mortalité a été grande s'approvi- sionnait d'eau à la rivière, parce que les maisons étaient trop éloignées du puits derO/7ie,le seul qui existât dans cette partie du village; que les alen- tours de certains puits ont été piéservés de l'épidémie; que la maison la plus fortement atteinte (elle a jirésenté sept décès de choléra) était sur la rivière même, et que l'unique maison qui l'avoisinait, et qui était conune elle sur la rivière, eut deux morts par le choléra; que dans plusieurs puits du vdiage l'eau était mauvaise (puits /^i/nn/x^ suivant l'expression du pnys). Enfin, l'opinion que la souillure des eaux potables n'était pas étr. ingère à la propagation du choléra était assez répandue dans le pays pour que le ( 68. ) maire ait saisi avec empressement la première occasion de doter son village d'eau de source. Aiijoiird'liui, une canalisation spéciale amène dans le village des eaux captées dans la montagne et distribuées par un grand nombre de bornes-fontaines. Cette nouvelle distribution des eaux date de i863. » Un antre village du même département, où je passe ordinairement quelques jours en automne, l'Abergement-Ies-Seurre, me fournit l'occa- sion d'une recherche analogue. Ici, plus de coins d'eau important, mais des puits à fleur de terre ; l'eau est retenue par un banc d'argile qui s'é- tend partout sous une mince couche végétale. Dans ce pays, le fumier est presque toujours conligu au puits où l'on prend l'eau, et ce fumier est l'u- nique réceptacle des inuiiondices de la n)aison. Cette coutume, si fré- quente dans im grand nombre de villages, implique la |)ossibililé de la contamination des eaux. L'épidémie, à l'Abergeinent-Ies-Seurre, procéda par groupes de maisons disposées autour d'un puits commun, mais il ne me fut pas possible de suivre dans le passé les conditions dans lesquelles pu- rent se former ces foyers épidémiqties. » Dans les différentes observations que je viens de rapporter, ou trouve des formes variées de contamination des eaux potables, et, eu correspon- dance avec ces formes, des foyers épidémiques de caractères différents : vastes surfaces jonchées de moris quand une canalisation y distribue des eaux souillées par les déjections cholériques; enclaves de taihie mortalité pour les quartiers alimentés d'eau pure; épidémies de rues le long d'égouts dont le contenu infecté s'infiltre dans les eaux potables; groupes de mai- sons atteintes autour d'un puits contaminé, ou le long d'un cours d'eau dont on peut suivre l'influence dangereuse tout le long de son parcours. » Dans ces observations, qui ne porterit pas sur des localités choisies, mais sur celles que le hasard m'a présentées, la transmission du choléra par les eaux souillées ne se montre-t-elle pas avec une évidence suffisante, et ne voit-on pas que ce mode de transmission prédomine siu* tous les autres, puisqu'd règle, presque à lui seul, la place où se développeront les foyers épidémiques? M Et si l'on considère que ces observations ont été recueillies dans des conditions mauvaises, avec des documents incomplets, souvent d'après des souvenirs, ne doit-on pas espérer que les recherches futures, dirigées sur lies points soigneusement spécifiés, seront bien plus fructueuses? » En attendant les lumières qui nous viendront certainement de ce côté, G. R., i8S4, 2- Semestie. (T. XCIX, N- 17.) 9' ; 682 ) J'ai saisi luie occasion favorable poiir me leiiseiguer sur riiivasioii récents; du choléra en Italie. » M. Srassano, délégué par le gouvernement italien ponr étudier le choléra sur la côte ligurienne, vient de m'adresser les renseignements sui- vants recueillis à la Spezzia et à Gènes : « A la S])ezzia, le choléra fut importé par un navire de la marine italienne, la Cita âl Genova, qui rapatriait des ouvriers ilaliens fuyant Marseille. Une femme qui lavait le linge des passagers de ce bateau fut prise du choléra et mourut en quelques heures. Ce décès fut suivi de plusieurs autres portant également sur des blanchisseuses; on les tint secrets pour ne pas alarmer la population ; mais, deux jours après une ])luie tori'entielle, quelques cas de choléra apparurent dans la ville, La nuit suivante, une vingtaine de décès se produisirent en ([uelqiios heures; une j)artie de la population émij^ra, et, pendant trois ou quatre jours, l'épidémie srmbla s'atténuer. Au bout de ce temps, un retour de la pluie produisit une re- crudescence nouvelle du fléau : 4<^ décès furent comptés en un jour, sur une population for- tement diminuée jiar l'émigration. Depuis lors, chaque retour delà pluie amena une recru- descence du choléra; mais ces retours de la maladie devinrent de moins en moins intenses et les derniers furent très peu sensibles. Aujourd'hui, le choléra semble avoir disparu de la ville. 1) » Quant aux renseignements cotnplémenlaires que je désirais le plus connaître, la répartition topographiqne des morts dans la ville et le ré- gime des eaux qui alimentent les divers quartiers, ils n'ont pu m'etre fournis. Je sais seulement que la Spezzia possède une canalisation d'eaux pures et que, d'autre part, des cours d'eau la traversent, cours d'eau qui reçoivent les produits de quelques fosses d'aisances et dans lesquels on lave le linge en certains endroits. L'avenir complétera sans doute ces rensei- gnements, bien insuffisants encore malgré les détails importants qu'ils ren- ferment. » La description que je reçois de l'invasion du choléra à Gènes est fort courte, mais beaucoup plus probante relativement à l'influence des eaux. <• Une semaine avant d'apparaître à Gènes, le choléra régnait dans les environs, et en particulier à Bussola, petit village situé sur une rivière, la Scrivia. C'est là que les femmes de Bussola viennent laver leur linge. Or, en cet endroit même, existe une dérivation de la Scrivia qu'on nomme le conduit Nicolaï; cette canalisation est destinée à fournir de l'eau potable à la ville de Gènes. Le choléra fit dans la ville un assez grand nombre de victimes, et, au bout de quelques jours, l'alarme était déjà grande, lorsqu'on ferma le canal Nicolaï; dès lors, il se produisit une amélioration sensible, et l'on s'attend à voir très prochainement l'épidémie disparaître de Gênes. » » Je répéterai donc, en leiminant : En attendant (jue les documents lo- ( 683 pographiqiies sur le mode de propagation du clioléra puissent être recueillis dans des conditions favorables, on a le droit, dès maintenant, d'affirmer que, parmi les influences multiples qui jieuvent transmettre la maladie, il en est une qui, par son intensité, domine toutes les autres : c'est la souillure desc.uix livrées à l'alimentation publique. Assurer, danschaque localité, la pureté des eaux potables devra être la première préoccupation des hygiénistes, le premier devoir de l'administration. » CHIMIE VÉGÉTALli. — Sur la foi'inalioii du snlpèlre dans les vé(jétaiix; par MM. îÎEHTiiELOT et Anuké. « L'azotate de potasse existe dans les plantes, et sa [)résence est univer- selle dans le règne végétal. Nous avons établi ce résultat par de. nombreuses expériences : nous avons déterminé le salpêtre au sein des plantes qui en renferment le plus, telles que la Bourrache et les Amarantacées; nous l'avons suivi dans les diverses parties de ces plantes et nous avons observé qu'il est surtout concentré dans la tige, tant comme proportion relative que comme poi;ls absolu; [)uis vient la racine. Les radicelles, les fleurs, les feuilles surtout, sont les organes qui en renferment le moins; ces dernières, parce que les actions chimiques réductrices développées par les parties vertes tendent à v détruire les azotates. En dosant le salpêtre pendant les différentes périodes de la végétation, nous avons reconnu qu'il se mani- feste de plus en plus abondamment à partir de la germination jusqu'à l'époque qui précède la floraison, laquelle répond à son maximum relatif. 11 diminue ensuite, au moins quant à sa proportion centésimale, pendant que le végétal produit ses fleurs et ses fruits; pour reparaître plus abon- dant lorsque la fonction de reproduction commence à épuiser ses effets. Mais alors la marcescence et la mort du végétal ne lardent pas à arrêter le développement du salpêtre. Il ne remonte pas d'ailleurs jusqu'à la propor- tion relative qu'il avait atteinte d'abord, bien que son poids absolu puisse être plus considérable à la fin, à cause de l'accroissement général du poids du végétal. » Cet affoiblissement de la quantité du salpêtre pendant la période de reproduction est dû à ce que l'azote qu'il renfermait d'abord est employé à former les principes protéiques de la fleur et de la graine, concurremment avec l'azote emprunté aux matières nitrogénées du sol et à l'ammoniaque atmosphérique. La formation même de l'azotate dans la plante n'est pas nécessairement sus[)endue par là; mais le sel qu'elle produit est con- ( 684 ) sommé à mesure, en pro[)orlioii plus grande qu'il ne peut être régénéré. » Non seulement la reproduction de la plante diminue la proportion des azotates, mais une nutrition trop active, susceptible d'exagérer la formation des parties vertes, donne lien aux niêines efi'ets, la formation des feuilles et autres parties vertes, étant corrélative des phénomènes de réduction qui amènent l'azote des azotates à faire partie des principes protéiques. C'est ce que montrent spécialement nos expériences sur les plantes privées d'in- florescence, au sein desquelles les azotates disparaissent d'une façon presque complète. » On voit par là quelle corrélation le salpêtre présente avec les fonc- tions fondamentales : nutrilion et développement des organes, et repro- duction de la |)lante. 11 en résulte une corrélation analogue entre la pré- sence du salpêtre et les grands phénomènes chimiques caractéristiques de la vie végétale, les azotates augmentant avec les oxydations qui se déve- loppent dans la tige, lieu où s'opère en grande partie l'absorption de l'oxygène de l'air; tandis qu'ils diminuent avec les réductions accomplies dans les feuilles sons l'influence de la fonction chlorophylli'niie. Cet antagonisme entre les actions chimiques effectuées sous l'influence de la lumière et la formation même des azotates est conforme à ce que l'on sait de la génération du salpêtre dans le sol et du mode de fonctionnement des ferments nitriques de MM. Miiniz et Schloesing. » Il ne nous reste plus qu'à examiner l'origine du salpêtre dans les végé- taux, c'est-à-dire à rechercher si l'azotate de potasse provient directe- ment des engrais fournis au sol, ou bien du sol lui-même, en tant que gé- nérateur de salpêtre, ou bien de l'acide azotique apporté par l'atmosphère; ou bien encore s'il est formé dans la plante elle-même. Ces questions sont difficiles à résoudre pour les |)lantes qui renferment seulement quelques millièmes de salpêtre, comme il arrive le plus souvent; mais on |)eut les aborder à l'aide des analyses exécutées sur les plantes riches en salpêtre. » Définissons d'abord la |)roportion totale d'azotate fournie par la cul- ture d'un végétal sur une étendue donnée de terre. D'après nos dosages, exécutés chacun sur des surfaces de 23'"', Salpêtre. ke La Bourrache semée sur un hectare de terrain a fourni. . 120 U Amarantus bicolor j 28 \2Ainar'797 n La quatrième couclie renfei'inait des pierres pesant i 2''° et contenail; azotates, 0,0057. Cinquième couche, d'une épaisseur mal définie, environ o", 10 7''*'', loo 6''p, 707 ) ^„ , , . / ( O'', loOo On en a tire des pierres pesant , q^',^ •> ) » On n'a pu s'enfoncer davantage, à cause delà nature du sol (argile à nieulières, renfermant de la caillasse en abondance). La proportion entre l'azotate et l'eau contenus dans le sol est la suivante : première couche, 565''''' d'eau pour 0,074 d'azotate; les trois couches supérieures, S'-^iS d'eau pour 0,337 d'azotate. On voit que la solution aqueuse d'azotate contenue dans le sol est extrêmement diluée. » Si l'on se borne aux couches traversées par les racines, la dose des azotates, soit oS'', 3375, est vingt fois moindre que dans le pied d'Amarante qui avait poussé au centre, soit 6s'',6:). )) La répartition des azoiates dans ces diverses couches diminue à peine avec la profondeiu-; car, pour une inèuie épaisseur moyenne de o'",o5, on aurait dans les quatre premières : Première couche 0,074 Deuxième couche o,o44 Troisième couche o,o5o Quatrième couclie OjOH » Cepemlant les couches tout à fait superficielles sont plus riches; i''s d'une telle terre sèche contenait oS'',o4o ; au lieu de o,oi5 renfermés dans la première couche; 0,012 dans la totalité. » D'après ces chiffres, un hectare du terrain précédent, pris jusqu'à la (687 ) profoiuleiir de o'",325 à laquelle s'enfoncent les racines, renfermait 54''^ d'azotate de potasse; dose qui ne s'élève pas même à la moitié du salpêtre contenu dans la Bourrache, et au sixième de celui de l'Amarante gigan- tesque. Le sol n'a donc pas pu fournir ces azotates, du moins par son con- tenu actuel. » Ajoutons que la dose de l'azotate contenu dans la terre où ont eu lieu ces cultures n'a pas changé sensiblement pendant leur cours. D'après l'analyse faite sur i''^ de terre prise en un même point du sol : jusqu'à la profondeur de o'",33, un hectare contenait avant culture, 8i''° d'azotate de potasse, et après culture, 80*». » La végétation ne l'avait donc pas appauvri, soit que l'azotate de la plante n'ait pas été emprunté au sol, soit qu'il y ait été régénéré à mesure. » 3° Examinons maintenant les apports de l'atmosphère en acide azo- tique. D'après les analyses de l'Observatoire de Montsouris, exécutées dans un milieu voisin du nôtre, l'azote nitrique fourni pendant la saison de i883, à laquelle se rapportent les expériences précédentes, s'élevait à 610»'' par hectare; ce qui équivaut à 4''^>4o d'azotate de potasse, dose qui surpasse à peine le vingtième de celle contenue dans le sol et le trentième de celle qui renferme la Bourrache. On voit combien est faible l'influence relative de cet ordre d'apports atmosphériques. » Il résulte de ces faits que l'azotate de potasse contenu dans la Bourrache et dans les Amarantes ne préexistait ni dans les engrais, ni dans le sol, ni dans l'atmosphère. Nous sommes loin de prétendre qu'aucune portion ne soit tirée du sol; cependant on peut observer à cet égard que l'eau qui imprègne le sol ne contient guère que un dix-millième de son poids de salpêtre,tandis que dans nos plantes riches en salpêtre, la proportion s'élève à plusieurs millièmes et elle peut-mème atteindre jusqu'à un et demi cen- tième. Les phénomènes de dialyse, tels qu'ils sont connus, ne sauraient expliquer une telle différence, le passage d'un sel d'une solution aqueuse concentrée à l'eau pure ayant en général pour effet de former deux liqueurs, toutes deux d'un titre inférieur à la première. I^a richesse de la sève en azotate dans la tige et même dans la racine des plantes riches, organes où aucune évaporation sensible n'a eu encore heii, surpasse extrêmement celle des liquides du sol. Elle ne saurait dès lors s'expliquer autrement que par une formation sur place dans le sein du végétal. Observons encore que la proportion de ce sel, tint absolue que relative, va croissante des radicelles à la racine, puis à la tige : ce qui s'accorde avec cette opinion que la tige est le siège principal de sa formation. La racine ( 688 ) y concourt |3robab!enient aussi, eu raison île l'aiialogii- de sa structure et de ses fonctions, quoique en moindre proportion : c'est ce que montrent à la fois et la dose moindre de l'azotate dans la racine et la concentration plus grande de ce sel dans les liquides de la tige : sa proportion comparée à celle de l'eau y atteint en effet, pendant une certaine période et dans certaines plantes, une dose presque double de ce qu'elle est dans la racine, et cela malgré la faiblesse des changements de concentration que l'évapo- ration a pu produire dans cet intervalle. » Ainsi nous sommes conduits à admettre que le salpêtre est formé dans le végétal, au moins dans les plantes riches. Sa présence universelle dans les végétaux est due probablement à l'exercice plus ou moins actif de la même fonction. Nous pensons qu'elle est due au jeu de certaines cellules, agissant dans l'intérieur de la plante à la façon du ferment nitrique qui pro- duit le salpêtre dans le sol, d'après MM. Schlœsing et Mùntz. Nous y re- viendrons à ce point de vue. M Un tel rapprochement existe souvent dans l'histoire des fermenta- lions. C'est ainsi que la fermentation alcoolique, développée en général sous l'influence de la levure, peut avoir lieu, quoicpie d'une f;tçon moins régulière, sans son concours, comme l'a prouvé M. Berthelot ('); ce qui arrive sans doute sous l'influence de certains autres mycodermes; elle a lieu également ainsi dans les cellules vivantes des fruits, d'après MM. Le- chartier et Bellamy. Les expériences inédites et demeurées malheureuse- ment incomplètes de Claude Bernard avaient pour point de départ l'étude de ce même mode d'action. Ajoutons que la formation des nitrates dans les plantes semble résulter de l'exercice spécial d'une fonction plus générale des cellules, celle qui donne lieu aux oxydations, c'est-à-dire celle même qui produit l'acide carbonique, hs carbonates, les acides ox;ilique, tar- triqcie, malique, citrique, et autres acidessuroxygénés. Celte étude fait donc piirtie d'un sujet plus étendu, relatif à la formation des acides végétaux, sujet abordé par l'un de nous, il y a vingt ans, et que nous nous pro- l)osons de reprendre et de développer. » CfllMiE. — y' Semestre. (T. XCIX, N° i7.) 02 ( '49 0,1 i5 — 0,001 28 4^ 4>S3o 0,1 i5 0,000 24 de sorte que la formule générale, qui donnerait les valeurs de T'", doit pouvoir, selon le cas considéré, se transformer en une équation de para- bole, d'hyperbole et de ligne droite. » La formule suivante, dans laquelle a et S sont des coefficients con- stants, à déterminer par l'expérience, savoir (a) T'»=.«E+^% ( Ccj^ ) se prête très bien à ces transformations en y faisant constant, soit 2R, soit L, soit — . » Les coefficients u. et ê, déterminés au moyen des données contenues (i.ins le Tableau de M. Krupp, ont conchiit à la formule suivante : [h) T'«==o,o73E-ho,o2 7^. » Pour vérifier l'exactitude de cette formule, nous avons comparé les valeurs de T'" qu'elle donne avec celles qui se trouvent dans le Tableau de M. Krupp ou en sont déduites par iuter[)olation, et avec celles qui ré- sultent des expériences de tir contre les plaques, que nous avons pu nous procurer. » Les différences entre les valeurs de T'" déduites de la formule {h) et Cflles du Tableau de M. Krupp et des expériences citées sont tantôt posi- tives et tantôt négatives; elles sont, en outre, très petites relativement à T'", malgré la différence de qualité des plaques, la diversité des observa- teurs, et les erreurs inévitables dans des expériences de celte nature, trop dispendieuses pour être ré|)étées. » Il semble donc qu'on puisse considérer les différences, en plus et en moins, entre les valeurs de T'" données par le Tableau de M. Rrupp et les expériences, et celles qui le sont par la formule [h), comme des écarts accidentels des valeurs de la puissance perforatrice des projectiles, dont les lois sont représentées par les équations particulières, dans lesquelles (//) se transforme, selon que 2R, E ou — reste invariable. » On évalue aussi la puissance perforatrice des projectiles eu tonnes- mètres T'," par centimètre de leur circonférence. Mais il est indifférent d'employer l'une ou l'autre méthode d'évaluation, car le rapport -—^ ^^ — est constant, quelle que soit l'épaisseur E. )) La formule qui donnerait T'" se déduira donc de la formule (/;), R qui donne T'", en multipliant cette dernière par -, et sera (f) T;" = o,o365ER + o,oo675E». » Mais les équations particulières que cette formule donnera quand 2II, T- 2R . , , , , . <^ ou — ne variera pas, ne représenteront pas des courbes de même 11a- (^95) ture que celles qui dérivent de la Ibrmule [b), car ces courbes seront : une parabole quand R sera constant; une ligne droite qiù ne passe pas par l'ori- gine des coordonnées, quand E sera constante; une parabole dont le sommet est à l'origine des coordonnées, quand ^ sera constant. » Les différences AT™ entre les valeurs de T"' données par la for- mule (c) et celles qui résultent soit du Tableau de M.Krupp, soit des expé- riences, sont beaucoup plus grandes que les différences AT'" qui existent entre les valeurs de T'", et d'autant plus que le diamètre du projectile est plus ■n grand, puisque celles-ci sont multipliées par -• Mais les rapports de ces différences AT"' et AT'" aux puissances perforatrices T"' et T'" sont égaux, c.ir AT'" X - iT, 2 AT"' R T"' T'" X - 2 MEMOIRES PRESENTES. VITICULTURE. — Sur l'emploi de In solution aqueuse de sulfure de carbone pour faire périr le Phylloxéra. Note de M. A. Rommier, présentée par M Pe- ligot. (Extrait.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans ime Rrochure publiée en 1882 (') et dans divers jotunaux d'A- griculture, j'avais |)ropo-<é l'emploi du sulfure de carbone en solution dans l'eau, pour détruire le Pliylloxera. On lit, en effet, à la page 21 de celte Brochure : « On peut aussi irriguer des vignes avec le sulfure de carbone dissous dans l'eau. Pour obtenir une solution de cette nature, il est indispensable d'avoir à sa disposition des réser- voirs couverts dans les(]uels on agiterait le mélange des deux liquides. L'eau de sulfure de carbone tue le Phvlloxera, même quand elle contient très peu de poison. Quand on traite une vigne avec du sulfocarbonate de polassium, l'insecticide se décomposant, d'après nos observations, en ses éléments constitutifs, dans l'espace de moins d'une heure, on la traite réellement avec une solution aqueuse de sulfure de carbone. Cette dernière agit d'autant |ilus sûrement qu'elle a été plus étendue d'eau, parce que l'inbecticide se répand alors plus uniformément dans le sol. » (») Phylloxcui vt principes feitHisants. Librairie de la Maison Rustiqnr. (696) » Plus loin nous constatons : " .... qu'une solution saturée fie sulfure de carbone, obtenue i)ar une agitation prolongée des deux liquides dans un flacon et qui arrive à contenir gi^ environ du toxicjuc, est lin caustique pour les racines des végétaux. Nous en avons fait l'expérience sur des ceps plantés en pot, au commencement de la végétation, et nous avons vu les pousses de la vigne s'arrêter pendant une à deux semaines, les feuilles jaunir, une môme en a péri; mais c'est une question de qnantité; tout remède a besoin d'être dosé, sans quoi il devient un poison. " » Or, comme il est d'usage de verser aux pieds des ceps loos"" de sulfo- carhonate de potassitim, contenant 16*^'' de sulfure de carbone dissous dans 36'"' li'eau, cette quantité correspond à une solution de sulfure de carbone au deux-mille-lrois-centième. Il faudrait donc étendre l'eau de sulfure de carbone, qui est au six-cenlième, de quatre fois environ son volume d'eau, pour avoir un liquide cap.ibie de faire périr le Phylloxéra sans risquer de nuire à la vigne. » Dans une Note présentée récemment à l'Académie ('), M. Peligot a exposé les avantages qu'on pourrait retirer de l'usage de la solution de sulfure de carbone dans l'eau. On la répartirait beaucoup mieux dans le sol que le sulfure de carbone introduit avec les pals, et l'on devrait alors eu employer une quantité moins grande. Additionnée d'un peu de sel de po- tasse (chlorate ou sulfate), cette solution présenterait les avantages du sulfocarbonate et reviendrait à un prix moins élevé. Enfin, elle pourrait peut-être servir comme adjuvant de la submersion, dont elle abrégerait la durée et qu'elle réduirait à une irrigation copieuse, faite avec une eau très légèrement insecticide. » Espérons que le concours et la haute intervention de M, Peligot déci- deront quelques viticulteurs à en faire l'essai. » Quant à la solubilité i\n sulfure de carbone dans l'eau, nous l'avons trouvée de 2^'^, M. Ckiandi-Bey, de o^', 5o, et M. Peligot de 4^"", 32 par litre. Ces nombres sont par trop dissemblables : ils auraient besoin d'être repris. Celle que nous avons déterminée a été faite en mélangeant dans ini flacon presque entièrement rempli un volume connu de sulfure tle carbone et d'eau, et en agitant vigoureusement le tout pendant un quart d'heure; la quantité de sulfure non dissoute, défalquée du volume total, donne celui qui est entré en dissolution, i'" d'eau distillée, à la température de 20° à 25°, a dissous i'^'^,5o de sulfure de carbone, soit environ 2^'^ par litre. (') Comptes rriirius, t. XCIX, p. 58-. ( ^97 ) Ce nombre aurait besoin d'un contrôle direct par l'analyse du sulfure qui est entré en dissolution. Nous n'avions pas alors de moyeu de 1 exé- cuter. Peut-être y arriverait-on [)ar le procédé de M. (îastiue, en absorbant le sulfure de carbone en vapeur par la potasse alcoolique, afin de le trans- former en acide xautluque. " GHlMiK. — Préfjaration lapide de /(Vyi/ewri titrées de stilftite de (aiboiie. Note de M. Ach. Livache, présentée par M. Peligot. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ) « Au moment où l'importante Communication de M. Peligot, sur les propriétés ib' la solution aqu(use de sulfure de carbone, donne à l'étude de ce corps un nouvel intérêt, il m'a semblé qu'd serait peut-être opportiui d'indiquer brièvement la piéparalion facile de solutions contenant du sidfure de carbone en proportion considérable. » Dans un travail que j'ai eu l'iionneur de présenter à l'Académie (Comptes rendus, t. XCVII, p. 249). j'ai montré qu'on peut obtenir des liqueurs concentrées en sulfure de carbone et présentant la propriété sin- gulière de se laisser étendre d'une quantité quelconque d'eau, sans qu'il y ait séparation de ce sulfure de carbone; dans ce cas, il se forme sans doute des émulsions transparentes, auxquelles M. Berthelot a donné le nom de pseudo-soltttioiis {Essai de Mécaniqtte clninujue, t. II, |). iSg). Si, par exemple, ou prend une solution d'un savon auquel on a incorporé une certaine quantité de pétrole, d'après les procédés que j'ai indiqués, on peut y dis- soudre, en agitant cpielques instants, une quantité de sulfure de car- bor.e qui s'élève à plus de 2008" par litre, pour un poids de savon égal à i5oS'. Si l'on additionne d'eau celte solution parfaitement limpide, le sulfure de carbone ne se sépare pas; on a, par suite, la laculté de pré- [larer des liqueurs tliluées au titre qu'on juge nécessaire. Le même phé- nomène se présente lorsqu'on emploie des savons résineux, ainsi que des dissolvants intermédiaires très variés (pétrole, huile de houille, essence de léiébenlhine, etc.) : il est possible de faire varier entre de larges limites la composition dei liquides dans lesquels entre le sulfure de carbone. » La facihlé de préparation de ces produit et la certitude de la quantité exacte du sulfure de carbone qui s'y trouve unilormément réparti permet- tront sans doute de les fcirqiloyer diuis ties expériences ayant pour but C. K.. i8b4. -° Semestre. (T. XCIX, N° l7.) 9 ( 698 ) d'apprécier à quelle dose exacte !e sulture de carbone intervient efficace- ment, comme agent antiseptique ou insecticide. » M. ScHNUUER adresse, de Jassy (Roumanie), un Mémoire accompagné de Planches et portant pour titre : « Indicateur électrique du niveau de l'eau et de la pression dans les chaudières à vapeur. » (Renvoi à l'examen de M. Tresca. ) M. J. MuLLEK soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre : « Manivelle hydraulique appliquée à la distribution de la va- peur des locomotives ». (Renvoi à l'examen de M. Tresca.) M. A. Ddmont adresse un Mémoire ayant pour objet l'étude d'un projet de canal d'assainissement, de Paris à la mer. (Commissaires : MM. Hervé Mangon, Dupuy de Lôme, Rouquet de la Grye. ) CORKESPONDANCE. M. le Seckétaiue perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure de M. £. f/e G;77/eau, portant pour titre : « Les aérostats dirigeables : leur passé, leur présent, leur avenir; le ballon de Meudon»; 2° Un Opuscule de M, E. Grange, intitulé: « Contribution à l'étude du mécanisme de la mort par les courants électriques intenses ». ASTRONOMIE. — Observation de l'éclipsé de Lune du 4 octobre 1884, /««'e à C observatoire de Lyon [équatorial Brunner de 6 pouces); par M. Gonnes- SI.VT. « Il a été impossible d'apercevoir aucune étoile avant la totalité de l'é- rlipse; et encore, le bord occidental de la Lune, au commencement de ( 699 ) l'éclipsé totale, le bord oriental à la fin, reslaient si lumineux que les énler^ions ou immersions sur ces points ont été difficiles à observer. )> Le ciel était clair pendant la phase totale de l'éclipsé; cependant des cirrhus très légers et des vapeurs lui donnaient un aspect bleuâtre; et lorsque la Liuie reparut elle était entourée d'une très belle couronne. Le vent soufflait du nord avec force, et rendait assez ondulantes les images don- nées par l'instrument. » Voici les occultations observées : Numéro Heine di"s de la pomliile Temps moyen (liossis- J. I. 83 10 I 4i. 4,1 44.36,4 8i 9,5 I 43-25,7 4^.57,6 " Incertain. 74 9,'"> R 49-^2,5 .ï3.23,4 •' " 82 10 I ï3.?.(),9 56.57,-.>. .. UnpeiidoiUfux. 63 8/. E "iS. .j,, 10. i.36,(i 94 10 I ^3. 17.53,3 21.19/1 '"1 » 95 9,5 I 0.4.48,2 28.13,4 85 r o !•'. 42 • ' ; ) 7 4^ ■ 4° > o " » 96 10 1 43,36 I 46.58,2 106 10 I 5o.22,5 53.43,5 >• Un peu douteux. 81 9,5 li 56.58,4 li. 0.18,3 107 10 I 57.24,6 o.44î3 . Un peu douteux . 108 10 I 58. 3,9 1.23,6 109 9 I 58.i5,5 1.35,2 Correction tie la pendule de temps sidér.il — 35*^,8 » Quant aux phiises de l'éclipsé elle-même, il n'y a liiu de donner au- cune des observations de temps, en raison de leur très grande incertitude. Pendant la totalité de l'éclipsé, le contour entier de la Lune a été constam- ment visible, mais l'éclaireuient du disque a été très inégal, quoique va- riant régulièrement d'une extrémité d'un diamètre à l'antre. Avant ei après la phase totale, les bords de la Lune se prolongeaient sous l'ombre en forme de cornes. » f 7" ASTRONOMll'.. — Ohseivntioiis (les cninèles Bftinnrd et If'olf, faites à réijiinlorinl de 6 pouces (Brminer) de l'observatoire de Lyon ; par M. (tonxkssiat. Dates. Temps iiioyon tle L>'oii. Sepi. ?.3... 8. 3., 55 + Aï. 9- I. — Comète Bt'.inaiil. .<^j ^. Nombre lie Ao. ronip. ï !'PP- , > Il III > -y.56,() 2o;2o \Çf.^\. 4»94\ï)"0' -■î6'.'48. 8,3(0,9^2) i' II. ConuHe fVolf. Dates. 1884. Seiit. Oct. 27.. h 7- 28.. 8. 29.. 9- I. . . 7- 6... 7- 30. . . 8. Temps moyen (le Lyon. 54,15 59, 1 3 24, Î3 4>. 8 52, 8 4o>'9 "% *. Aa. -17 ,02 -16,06 - 1 I ,61 - 7 '32 -25,42 -■29»9' A 5. — 3 . 0,9 —4.40,9 —6 . 24 , 1 +4 -5?., 4 — 1 .40,5 — 1.47,2 Nombre de eoni}!. ■>,(); 20 20:20 20 : 20 20:20 10: 10 3o : 3o ï app. Il (Il s 21.19. l'>,82(î ,o32«) 2 1 .20. 3,60(2, 33l ) 21 .20.52, I 1(2,876) 2 1 .22. 32,93(1 ,032«) 21 .27 .40,42(2 ,776/;) 21.47.45,71(2,964) -t-'9 + 18 -f-18 + 17 + '4 0 app. 16.18,7(0,599) 46.35,6(0,099! 17 . 32,6(0,609) 21 .55,2!o,626) 54.58,7(o,65i) 8.34,2(0,731) Positions des étoiles de comparaison . r — I . a' —a. h' - l,. c — c . d'~d. *■'— *■ -f-l .59,34 + 2.47,22 — o. 36,88 — 1.49,78 — 1.11,81 AS. —9 ''7 4-0. 18,2 -1.37,3 -1-6.40,5 — 7-27'4 Nombre de comp. 12:12 i5:i8 12* l6 12:12 1 6 : 1 a h c d e / iSS'i.o. a moy, h m s 19.51 .35,01 21 . 16.43,29 21.21. 3,19 21 .22.48, I 5 21 .23. 34>o5 21 . 28. 2,56 21 .48 I 2,47 0 moy. — 26. 3o .20,9 -1-19. 18. 3i ,3 Autorités. Yarnjill, Stone. Berl. Jahrb. -H 18. 52. 23, 8 Yarnall, 9368. -1-18.16.46,0 Rumkfi-, 9198. -I-I7.24. 0,3 I oli.s. m. Lyon, -t- 14 -56. 9,2 Id. -1- 8. 9.52,6 M. I) Les observations méridiennes corrigent comme suit It^s jiositidns fournies par les Catalogues : 9.(i — a .<• 4- ^2 + )■- ) o.fi — 2.;- 4- .r--4- J--J Donc, parce que x--\-j'^<^i^ la partie réelle de ^^— est reniermée entre les limites i et — îc ; pareillement la partie réelle de l'expression — "—1 entre — 5^ et -h ^ , la partie imaginaire n'étant assujettie à aucune restriction. » On parvient à la même conclusion par une considération géométrique élémentaire, comme cas particulier du fait qu'à chaque cercle décrit par la variable z et passant par le point z = i correspond une ligne droite ( 7o3 ) décrite par la variable w = — • Or la première représentation se réfère au cas où la partie réelle de l'argument de la fonction exponentielle est située entre les limites ^ et + co , la seconde représentation au cas où la partie réelle de l'argument est comprise entre — v et -i- co . Partant il y a une seule représentation pour l'intervalle de — oo à — ', deux repré- sentations pour l'intervalle de — ^ à 7, une seide pour l'intervalle de j à H- 00 . La fonction exponentielle, selon l'expression de M. Weieistrass, a un point singulier pour un argument infini, c'est-à-dire lorsque notre variable z se rapproche de l'unité. Maintenant, les deux expressions de e '~' et de e*~" permettent de faire tendre indéfiniment s vers l'unité d'une manière bien définie. La première co») prend les cas où la partie réelle de l'argument — -^— est négative et dépasse toute limite, la se- conde comprend ceux où la partie réelle de l'argument est positive et croissant indéfiniment; dans la première, le module de la valeur cor- resjiondanle décroît; dans les autres, il croît sans limites. >> HlSTOlHt; UKH MATHÉMATlQUliS. — Sur l'ëijailibie d'un incjineiil homogène de paraboluide de révolution flottanl siu un liquide. Note de M. Em. Bakbier. « Ce problème a été traité par Archimède. Le grand géomètre a su défi- nir les conditions de [)esanteur spécifique et de forme du segment, qui ren- dent possible une position d'équilibre inclinée, où la base du segment est tout entière liors du licjuidf. » Il m'a paru intéressant de faire remarquei' que la position d'équilibre définie par Arcbimède est instable; il doit y avoir une position d'équilibre plus inclinée, où la base du segment n'est c\uen partie dans le liquide. » Le couple du poids du segment et de la poussée no s annule que dans une position d'équilibre possible; c'est la conimui/é appliquée à ce couple, qui m'a fait trouver qu'il y a une position iréquilibre stable, pour une cer- taine inclinaison du conoïde d'Arcbimède. Cette position n'a été, si je ne me trompe, ni trouvée par le grand géomètre de Syracuse, ni considérée pai aucun historien des Sciences mathématiques. » :o4 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Mesure de lu composanle horizontale du magnétisme tenestrc. pur In m< ihode de Umnorlissenienl. Noie lie M. J.-B. Baille, pré- sentée par M. Cornu. « La composante horizontale ê du magnétisme terrestre se déteimine urJuiairenient, en valeur absolue, par la méthode de Gauss, qui donne en même temps le moment magnétique M du barreau. Mais l'application de celle méthode présente plusieurs inconvénients : il faut employer deux barreaux, et faire deux observations indépendantes l'une de l'autre, sépa- rées par un i:itervalle de temps assez long, pendant lequel la force terrestre a pu varier. » Je me suis propoié d'appliquer à cette recherche rancieiine observa- tion de Gambey et d'Arago sur le prompt amortissement des aimants, oscillant au-dessus d'une plaque épaisse de cuivre. On sait qu'un barreau aimanté, oscdiant à l'irilérieur d'une bobine couverte de fils, éprouve un amortissement très différent suivant que la bobine constitue un circuit ouvert ou un circuit fermé. » Eu mesurant l'amorlissempnt dans les deux cas, ou obtient par diffé- rence le moment, h, de la réaction que les courants induits exercent sur l'aimant mobile. Cet élément est lié au moment magnétique du barreau oscillant M, elaux constantes électriques de la bobine (résistance expri- mée en ohms W, et constante galvanométrique G, exprimée en ceiilime- ties), par la formule connue M2 = WG-/^. Si tlonc on mesuie h et si i Ou continii les constantes WG- au moment de l'observation, on pourra calculer M. » Or, comme on a déjà déterminé le couple directeur (?M, an moyen de la durée d'une oscillation et de la connaissance du moment d'inertie, on peut, par une division, obtenir le nombres, en unités absolues, G. G. S. |jar exemple, si tous les autres éléments ont été mesurés avec les unités correspondantes. » Celle méthode es! 1res simple et liés rapide : elle nécessite l'emploi d'un seul aimant qui peut être toujours le même, et elle dure quelques mi- nutes à peine. En outre, elle paraît peut être plus précise encore que la méthode de Gauss, puisqu'elle donne la composante horizontale au moment de l'observaliur.'. D'ailieur» l'amortissement d'un mouvement os- ( 7"-^ ) cillatoire est un des éléments physiques les plus laciles à délerniitier avec sûi'eté, lorsqu'on prend des précautions convenables pour avoir de bonnes oscilittions; et l'observation peut en être faite en même temps que celle de la durée des oscillations. Il y a cependant deux inconvénients qui pourraient perturber assez pro- fondément les mesures si l'on ne cherchait à en tenir compte. » D'abord la self-induction a pour effet d'altérer les courants induits. Il faudrait donc à chaque observation faire une correction convenable, mais il est plus simple d'éliminer celte cause d'erreur: on y parvient en prenant une bobine ayant un petit nombre de tours de fils, et surtout en attachant à l'aimant une pièce ayant un fort moment d'inertie, pour que la durée d'une oscillation soit assez longue. » Ensuite la variation de la déclinaison a pour effet de rendre l'amor- tissement dissymétrique et se présente comme une irrégularité des oscil- lations. On peut ne pas tenir compte de cette cause d'erreur, en ayant soin de faire des observations rapides et de considérer un nombre pair d'am- plitudes. La déclinaison peut alors être regardée comme ayant varié régu- lièrement. » Les constantes de la bobine, à déterminer au [)réalable, sont la n'- sistance électrique W, que l'on mesurera par IfS procédés ordinaires, et q;ie l'on ramènera au moyen d'une correction convenable, à la tempéraline de l'observation, puis la constance galvanométriqueG. Ci^ dernier élément est assez délicat à obtenir, par les jjrocédés ordinaires ; maison pourrait le concliu'e ries jjremières observations d'amortissement, si l'on avait soin de mettre dans la bobine lui barreau dont le moment magnétique aurait été déterminé d'avance par la méthode de Gauss. » J'ai appliqué la méthode do l'amortissement, telle que je viens de la décrire, avec une bobine dont les éléments électriques avaient été mesurés à part. J'ai déterminé la composante horizontale terrestre, dans mon observatoire magnétique de Villenenve-Sainl-Georges. Des nombreux résultats 1res concordants que j'ai obtenus, je détache les observations suivantes, dans lesquelles les deux méthodes ont été employées con- curremment (unités G. G. S.) Mùtliode ISSi. Aimants. Mrlliode de Gaii«s. de raiiiorlissenienl. 25 stplcnibre A Ojig^So 0,19381 11 B '94'-^ it)532 26 septL'iiihrc M 0,19187 ' 0,195 12 N 19450 1946! C. R., iSS.'i, 2' Semcslre. (T. .\CIX, N" IT.) 94 ( 7"^ ) » Comme on le voir, les résultats sont avissi concordants que possible, et la méthode que je signale semble mériter toute confiance. » PHYSIQUE. — Relation entre les températures et les pressions du protoxyde de carbone liquide. Note de M. V. Olszewski. u (>r;ico\i(', l 'i octobre i88'|. » J'ai préparé le protoxyde de carbone en chauffant un mélange d'acide oxalique et d'aride sulfurique. On sait que le gaz préparé de cette manière contient un volume d'acide carbonique égal au sien : je l'en ai purgé com- plètement, en le faisant passer dans une série de flacons remplis d'hydrate desoude dissous. De plus, j'ai ajouté, dans la bouteille de fer de l'appareil de M. Natterer, rie l'hydrate de potasse fondu en petits morceaux, et j'ai ensuite comprimé le protoxyde de carbone jusqu'à 70*"". J'ai eu soin, avant chaque expérience, d'essayer le protoxyde de carbone au moyeu d'hy- drate de baryte dissous, et je n'ai soumis à la liquéfaction que le gaz absolument pnrgé d'acide carbonique. Dans mes expériences antérieures, c'est également cette méthode qui m'a servi à purger les gaz de l'acide carbonique et de l'eau. )) L'appareil que j'ai employé pour ces expériences est celui qui m'a servi pour l'oxygène, l'air atmosphérique et l'azote. Je me réserve de le décrire complètement quand j'aurai terminé mes expériences sur la liqué- faction de l'oxygène, dont je m'occupe à présent. » Voici les résultats pour le protoxyde de carbone : Pression. Température. nlm 35,5 — '39,5 (point criiiqiie). -^5,7 — 145,3 ''3,4 ~ i47'7 ai, 5 - i48,8 5.0,4 ... • — i5o,o 18,1 — iSa ,0 16,1 — ' 54 , 4 14,8 - i55,7 6,3 - 168,9. 4 ,() — ' 7a ,() 1 ,0 — igojO Au ville — 211,0 ( point (le solidificiition). 1) Aux If mpér^itures ( otnprises entre — i!^c)"',') et — 190", le protoxyde ( 7"7 ) de carbone liquide est transparen! et incolore. SI, en Mppiiqiiant le vide, on abaisse la température à — 21 i", il se solidifie, soit en une masse nei- geuse, soit PU une masse comjiacie et opaque, selon que le vide a été fait rapidement ou lentement. Si l'on fait le vide assez lentement pour que le protoxyde de carbone n'entre pas sensiblement en ébullition et ne s'éva- pore qu'à la surface, la masse solide est tuut à fait transparente. Quand on augmente la pression jusqu'à une atmosphère, la tuasse se fond eu un liquide incolore. » jMes expériences montrent cjue le pi'otoxyde de carbone, qui, à l'état g;izeux, ressemble en plus d'un point à l'azote, en diffère sensiblement aux températures très basses : sa température critique et sa température d'ébul- lition sous la pression de 1""° sont supérieures de quelques degrés à celles de l'azote. Les températures de solidification de ces deux gaz sont aussi différentes ; en effet, je n'ai pas réussi à solidifier l'azote en employant seulement le vide, tandis que le protoxyde de carbone se solidifie dans des conditions analogues, en donnant une température supérieure à celle de l'azote s'évaporant dans le vide. On attribuera sans doute ces difléi enccs à l'élément solide que le protoxyde de carbone contient. » CHIMIE. — Sii7' fitiel(iuts réaclioits de l'acide chlorochromique. Note de M. Quantin, présentée par M. Debray. « Les expériences de M. Riban ont établi que l'action simultanée du chlore et de l'oxyde de carbone, à basse température, en présence d'un corps poreux, le charbon, constitue un moyen puissant de réduction et de chloruration. » Nous avons appliqué avec succès, au sesquioxyde vert de chrome, cette méthode modifiée par la suppression du charbon et l'emploi de la température rouge : comme il était aisé de le ])révoir, le sssquioxyde de chrome s'est transformé en sesquichlorure. Nous avons pensé que l'oxy- chlorurede chrome, moins stable que le sesquioxyde et contenant déjà une partie du chlore nécessaire, fournirait encore |)lus facilement, dans les mêmes conditions, du sesquichlorure de chrome. » Si en effet on fait passer dans un tube de verre chauffé entre 5oo° et 600° de l'acide chlorotbromique, du chlore et de l'oxyde de c;irbone secs, on voit le tube se remplir de sesquiihloinre de chrome viob f cristallisé; de l'acide carboniqiie se dégage : aCrO-Cl -f- 4CO + Cl = 4CO'- + Ci-Cl'. ( 7"« ) )> On pourrait croire que roxjchlonu'e de chrome est ramené par l'oxyde de carbone à l'état de protochlorure, et qu'un excès de chlore est nécessaire à la production du sesquichlorure de chrome; nous avons reconnu qu'il n'en est pas ainsi. Si, en effet, dans l'expérience précédente, on supprime le coiuant de chlore, la l'éduction de l'oxychlorure se produit accompagnée d'ini vit' dégagement de lumière; l'inflammation du mélange se pro|jage parfois jusque dans la coriuie qui contient l'acide chlorochro- Kiique, bien que la température n'y dépasse pas loo". La partie antérieure (lu tube se remplit d'oxyde veili\e chrome et, plus loin, adhérent a la partie supérieure, on trouve du sesquichloriu'e violi4 cristallisé. « l.e point où le tube commence à élre chauffé est revêtu d'un anneait d'oxyde noir de chrome. » La production, dans cette expérience, d'oxyde vert amorphe, est évidemment due à ce que la présence de l'oxyde de carbone détermine la décom[)Osition instantanée de l'acide chlorochromique; l'oxyde de carbone s'empare seulement de l'oxygène qui aurait été mis en liberté |)ar l'aeiion de la chaleur seule, et n'agit pas sur le sesquioxyde produit ; mais le chlore mis en liberté et l'oxyde de caibone en excès, agissent ensuite sur le ses- quioxyde formé et le transforment en sesquichlorure, conune nous l'avons dit plus liaïu. t)n j)eut représenter par les formules suiv,u)tes les réactions tuccthaives : CO + 2 CrO- Cl = Cr- G ' -+- 2 Cl -+- CO-, Cr^O^ -K SCO -f- 3C1 = Cr-Gi' -^ 3C0^ » Les deux tiers du chlore nécessaire proviennent donc de l'acide chlo- lochiomique lui-même. » Il n'est évidemment pas nécessaire, pour obtenir ces résultats, d'opé- rer sur de l'acide chlorochromique isolé préalableinenl ; on pourra lui sub- stituer tout mélange capable de dégager de l'oxychlorure de chrome. INous avons employé avec succès un mélange de chlorochromate de potasse et d'acide sulfurique, et même un mélange de sel marin, de bichromate de jjolasse et d'acide sulfin-ique, en ayant soin de dessécher et mieux de fondre ensemble les deux premiers corps : ce dernier mélange est suscep- tible de dégager, outre de l'oxychlorure de chrome, du chlore et de l'acide chlorhydrique; partant de là, nous avons pu, dans l'expérience précédente, supprimer le courant de chlore, et, en faisant seulement passer dans le niél.inge un courant d'oxyde de carbone, obtenir dans le tid)e chauffé du scsquichloinre cristallisé, sans mélange de sesquioxyde. L'acide chlorhy- diupii; qui peut se dégager ne joue aucun rôle dans la réaction : l'étude de ( 709 ) l'aclion que protliiit sur l'acide clilorochromique ce réactif employé isolé- iMfnt nous a fourni les résultats suivants : » I/acide chlorhydrique sec, agissant au rouge sur l'acide chlorochro- inique, donne naissance à une certaine quantité de vapeiu- ti'eau et d'oxyde noir de chrome et de clilore; mais il ne se forme pas de sesquioxychlorure violet, sans doute à cause de la réaction inverse, signalée par M. Moissan, réaction d'apiès laquelle le sesquiclilorure de chrome repasserait à l'état d'acide chlorochromique, en présence du chlore et de la vapetn- d'eau. )' Lorsqu'on décompose l'acide chlorochromique par la chaleur, on ob- tient seulement de l'oxyde noir de chrome, du chlore et de l'oxygène; les expériences de M. Moissan montrent qu'il ne peut se former dans ce cas de sesquichlorure ; nous avons reconnu nous-mème que, même en excès, le chlore agissant sur l'acide chlorochromique ne fournit pas de sesquichlo- rure ; le mode de formation du sesquichlorure de chiome dans les ex|)é- riences qui précèdent est donc celui que nous avons indiqué. » En résumé : » 1° L'oxyde de carbone agissant seul sur l'acide chlorochromique le lrau^forme en sescjuioxyde vert de chrome et en sesquichlorure violet ; )) 2° L'action sinadtanée de l'oxyde de caiboue et d'un excès de chlore transforme intégralement l'oxychlorure de chrome en sesquichlorure. n CHIMlli MlNÉl\ALOr.lQUlî. — Analyse de l'apalile de Loijrozan [Espagne) [^ ). Note de M. A. Vivier, présentée par M, Debray. « L'apatite de Logrozan se présente sous forme de prismes hexagonaux réguliers, dont les bases portent des modifications pyramidales. Les cris- taux sont généralement troubles, d'une couleiu* jaunâtre ou verdàtre, à cassure vitreuse et inégale. La plupart de ceux que j'ai examinés conte- naient de nombreuses inclusions de fer spécnlaire en lamelles, atteignant parfois jusque o'",oo8 de côté. n De plus, leur surface est souvent recouverte d'une croûte de carbonate de chaux qui s'en sépare assez facilement, en gardant l'empreinte du cris- tal dont elle avait épousé la forme. La surface parfaitement polie et miroi- (' ) Ce travail a été fait dans le laboratoire de M. L. Grandeau, à la Faculté des Sciences de Nar.cy, sur un échanlillon de |)hos|)hale de Logrozan envoyé par M. 11. de Luna, pro- fesseur à l'Université de Madrid. ( 7'o ) tante de la face interne de l'empreinte nie poiie à croire qne ce carbonate de chaux est un dépôt aqueux lentement formé sur l'ajjatite. H Les cristaux d'apatile sont inclus dans un trachyte altéré, poreux, d'une couleur gris rougeâtre, parsemé de grains de liinonite. Cette roche contient, en outre, quelques veines de chaux carbonatée paraissant appar- tenir à la variété calcite; puis de petites lamelles très brillantes de fer spé- culaire, et quelques points brillants indéfinissables à la loupe. Une coupe microscopique de cette roche, que M. le professeur Thoulet a bien voulu faire exécuter pour moi dans son laboratoire, montre que ces points bril- lants sont de petits prismes d'apatite qu'on retrouve dans la coupe sous forme de rectangles allongés déformés par glissement, et qu'on ri'connaît d'ailleurs à leurs propriétés optiques. » L'apalite se ti'ouve donc dans sa gangue d'abord en fragments de cris- taux plus ou moins volumineux, ayant de 5'"'° à 25""'° de longueur, puis en cristaux microscopiques, presque invisibles à l'œil, et répartis dans la pâte de l;i roche. » J'ai fait l'analyse de la gangue et de l'apatite par les méthodes sui- vantes : » La gangue a été triée autant que possible de manière à en séparer les morceaux d'apatite; cette opération est, du reste, assez facile, étant donnée la grosseur des cristaux. » L'analyse de la matière broyée et desséchée a été fiiite suivant la méthode de la voie moyenne; elle a donné les résultats suivants : gr Pour 100 Matière einjiloyée i ,o6o » Acide carbonique 0,049 4i5<)7 - silicique o,534 50,090 — phosphorique 0,oo5 0,470 Alumine et sesquioxyde de fer 0,29^, 27,392 Chaux 0,029 2,720 Magnésie o.oSg 5,536 Potasse 0,087 8, 162 Soude 0,011 I ,o33 ,066 M ^Jjmlile. — J'ai choisi les cristaux ne contenant pas de fer spéculaire; je les ai ensuite concassés et lavés à l'acide azotique étendu, pour les débar- rasser du carbonate de chaux qui les recouvre souvent. (7>0 » Le fluor a été déterminé par analyse indirecte. i,'r Poui' 100, Matiùre einpioyce o, '784 » Phospliale (l'alumine et de gliicine o,o35o 4)4^^' Acide pliospborique combine à la rliaiix o,32i6 4'îO''- Cliaiix correspondante o,38o4 4'^>5?- Chlorure de calcium 0,0060 0,77 Fluorure de calcium , (i,o4io 5,23 0,7840 100,00 » Le dosnge de l'acide phosphoriqiie total par le niolybdate d'ammo- niaque a donné : acide phospliorique, 42,42 pour roo. » MINÉRALOGIE. — Sur une pegmntite à grands cristaux de cliloropliyHile, des bords du Fizézj, piès de Montbrison [Loire). Note de M. F. Gonnakd, piésentée par M. Damour. « Les pegmalitesdes bords du Vizézy sout connues des minéralogistes, non seulement à cause des émeraudes qu'elles renferment, mais encore et surtout parce que l'andalonsite y fut découverte, en 1780, par le comte de Bournon, ou, d'après Passinges, par le citoyen Imbert, de Montbrison. » Disons toutefois que ni de Bournon ni Passinges, qui relate la dé- couverte d'Imbert, en qualifiant ce dernier d'aussi bon naturaliste qu'exact observateur, n'ont indiqué les gisements de ces deux espèces minérales. » Ciuieux de retrouver leur situation, j'ai fait quelques recherches dans les roches granitiques des gorges de Vizézy. )) Le granité de la chaîne du Forez semble, en général, assez pauvre eu accidents minéralogiques, et les peginatites n'apparaissent pas fort abon- dantes dans les coupes qu'a nécessitées le tracé de la route, très pitto- resque, de Montbrison à Saint-Bonnet-le-Courreau. Cependant, à environ io'"° à partir de Montbrison, j'ai observé dans le granité, assez dur en cet endroit, une belle veine de pegmatite géodique, qui a étécotipée oblique- ment par la route. Elle n'est visible que sur une longueur de 3" à 4'", puis s'enfonce dans la roche. Une sorte de boyau, de o™,i5 à o'", 20 de vide, offrait encore, à l'entrée, j>lusieurs cristaux de quartz enfumé, de o"',o8 à o"',io de long, détachés de leur gangue et à peine retenus dans nue argile ierrugineuse. ( 7'^ ) » Les parois delà géode étaient tapissées de cristaux rugueux de microcliiie hianc; j'ai pu cependam en recueillir quelques-uns, en partie très nets, et sur lesquels, pour le noter en passant, j'ai observé, outre les faces ordi- naires, la face rare li , très développée. Ces cristaux, dont la densité est de 2,5?, présentent une particularité de structure assez ciu'ieuse. Constitués par des lamelles cristaliires alignées parallèlement à h', ils sont revêtus d'une enveloppe mince de même nature, qui masque les rugosités ou stries de l'assemblage, et donne au cristal cette netteté presque géométrique que possèdent les feldspaths de Striegau, de Baveno ou de l'île d'Elbe. » Mais ce qui rend cette pegmatite particulièrement intéressante, c'est la présence, non constatée jusqu'ici, de cristaux de cblorophyllite d'un volume assez considérable. J'ai pu, en effet, en extraire dont le diamètre est d'environ o"',o3etdont la longueur atteint presque le double de ce nombre. » De ces cristaux, les lUis sont d'un vert très foncé, presque noirs, à cassure vitreuse en un point, mate en un autre; ils semblent passera la falilunile. D'autres sont verdâtres, gris verdâtre, gris perle. Le clivage sui- vant la base est très facile; les strates sont séparées par des lamelles de mica, comme dans la cidoropliyllite de Haddam ou d'Unity. Cliez (piel- ques-nns enfin, l'altération du minf'ral primitif produit une teinte rouge brun par places. La cassure suivant l'axe du cristal est inégale et faitappa- raîire les stries des strates minces. La densité de ces cristaux est de 2,77. » Enfin, j'ai observé, soit sur les cristaux de feldspath, soit au milieu de petites masses de tourmaline noire, de très petits |)rismes hexagonaux d'a- patite blanche ou légèrement verdâtre, simples on ayant les arêtes et les angles de la base modifiés par dis biseaux et des troncatures. ■> THERMOCHlMTi^. — Chaleur de combinaison des composés d'hydrogène el troxygine. Note de M. A. Boillot. « En combinant i^'' de gaz hydrogène, avant un volume de i 1'", Sa^o, avec 8^'"' de gaz oxygène, dont le vobime est 5''', 6637 (la température étant + /l", et la pression 0,76), on obtiendra gS'' d'eau, ayant pour volume 9", dont 6'^'' occupés par l'hydrogène, et les trois autres par l'oxygène. Dans celte réaction, il se produit un dégagement de 34*^"', 5 dont les deux tiers, ou 23, sont donnés par l'hydrogène, et l'autre tiers, ii'^^',5, par l'oxygène. Si l'on comprimait i i'",3273 d'hydrogène, de manière à réduire ( 71-^ ) ce volume à 6'^'', le notnbre de calories dégagées serait 23 + f *, en désignant par s la chaleur latente de formation des C)^'^ d'eau. En comprimant de même l< s 5'",G637 d'oxygène, pom* réduire leur volume à S*"^, on aura 11,5 + r^s pour le nombre de calories dégagées dans celte comjiression. M Dans la formation de ly^i- d'eau oxygénée, occupant le volume 12'^'', où rhydrogèiie et l'oxygène entrent chacun pour 6'-''^, pesant respective- ment is''et i68'',ces liquides proviennent du même volume gazeux, 1 1'",3273 pour chacun d'eux. M Cette combinaison s'effectue avec un dégagement de 23'^''', 7 dont la moitié est fournie par cha( un des deux composants. Quant à la chaleur la- tente, elle est s -i- - -+- 10,8 -+- 1 1,5, excédant de- + 22''^', 3 la chaleur la- tente des 9^' d'eau qui lui correspondent. Chacun des deux composants a apporté |j -I- 1 1"', i5 de chaleur latente. » Si l'on conipiime les ii'"', 3273 de l'un quelconque des gaz entrant dans 17*-'' d'eau oxygénée, de manière à réduLi'e ce volume à G'^'^, il se dégagera un nombre k de calories, et l'on aura A" = 23 -f- ^s; d'où l'on dédtiira s. )) Soient 9, 6' Its températures d'une même masse de gaz, (), // et r/, d' les pressions et les densités correspondantes, c le rapport des capacités ca- lorifiques du gaz à pression constante et à volume constant; on a, d'après Laplace, p' = r(^^f\ 5'= (272,/,8 + ô)(J)""- 272,48. On opère à + 4" et o, 76. » La capacité calorifique de l'oxygène, par rapport à celle de l'eau prise pour unité, est o,236i, et celle de l'hydrogène est 0,4090, d'après Re- gnault. La valeur de c pour ces gaz est c = i,4i5. » Il est facile de voir que le rapport ^ = — est le même pour l'hydro- gène et pour l'oxygène, et que ce rapport est égal à 1887,887. On a donc P d'où P (i887,887)'>-"% 5'=276,48(.887,887)°-"»-272,48; ^ = 43202 et 5' = 6o54,52. G. R., iSS'i, 1' Semestre. (T. XCIX, N" J7.) 95 ( 7>'i ) )) Le nombre k de calories dégagées par lô^'' d'oxygène, dont le volume I i''S3273 est comprimé jusqu'à sa réduction à un volume 1887,877 fois nioindre, sera alors k — 0,016 X o,236i X 6o5Zi,5'2 = ^.2,8716, et la valeur k =: 23 -h r^s donne s = — 0,192 ou s ^ o. » En effectuant le calcul avec l'hydrogène, on trouve que la capacité calorifique 3,409 devrait être portée à 3,79 ou 3, 80 pour donner le même résultat* = o. » De ce qui précède, il résulte ce qui suit : » 1° Dans le nombre de calories recueillies parla combinaison des gaz hydrogène et oxygène pour former de l'eau, les deux tiers sont fournis par le premier de ces gaz, et l'autre tiers par le second. De plus, 1 eau formée n'absorbe pas de chaleur latente. Pour gs"" d'eau formée, le gramme d'hydrogène dégage 23*^''', et les S^'' d'oxygène en dégagent 1 1, 5. » 2° Dans la formation de l'eau oxygénée, chacun des gaz composants dégage le même nombre de calories, savoir : pour 17s'' d'eau oxygénée, le gramme d'hydrogène donne ii'^"', 85, et les 16^'' d'oxygène en dégagent aussi 11,85. La chaleur latente de cette quantité d'eau oxygénée est de 22*^*', 3, dont la moitié revient à chacun des éléments. » Parmi les conséquences qui résultent de ce travail, se trouve la den- sité de l'oxygène liquide, égale à 0,888 ou |. » On sait que M. Wroblewski a trouvé cette mène densité comprise entre o, 89 et 0,90 (Coinpies j"enr/us, 16 juillet i883, p. 168). » MÉTÉOROLOGIE. - Sur les phénomènes qui accoinpagnenl la couronne solaire. Lettre de M. Duclaux à M. Cornu. « Hanuaiiliac (Cantal), le 23 octobre 1884. » J'habite ici à 700™ d'altitude, ce qui me permet de voir fort souvent la couronne solaire, mais je reçois peu de journaux scientifiques, ce qui m'empêche de comparer ce que je vois avec ce qu'on observe ailleurs. Le sujet vous intéresse, et vous devez être abondamment pourvu de rensei- gnements de toute sorte. Je me hasarde à vous donner les miens. » Un premier point me frappe. Je n'ai pas vu qu'on parlât d'autre chose ( v^ ) que (le la couronne solaire, circulaire au voisinage du zénith, s'étalant en manteau sur l'horizon quand le Soleil s'en éloigne ou s'en rapproche. » Pour moi, quand il y a couronne, il y a toujours plus que cela. En m'éloignant de quelques centaines de mètres de ma maison, je domine, sur près de 180" d'horizon, l'enceinte granitique duCanlal, enceinte à peu près circulaire, régulière pour la distance à laquelle je la vois, et figurant assez bien les bords horizontaux d'une assiette dont le groupe volcanique du Cantal occuperait le centre. Au coucher du soleil, qui se f;iit pour moi à peu près au milieu de cette ligne d'horizon, je la vois bordée d'une frange rouge régulière, rappelant parfois la coiu'onne rouge solaire par son éclat, sa couleur, sa largeur et les dégradations délicates de teinte de son bord supérieur. » Cette (range n'est pas bornée aux portions de l'horizon illuminées par le Soleil couchant. Elle en lait le tour complet, passe avec des variations d'éclat et de largeur sur toutes les croupes montagneuses qui me do- minent au levant, et c'est même là que se passe le plus intéressant du phé- nomène. » En tournant exactement le dos au Soleil au moment où il se couche, on voit se dresser devant soi, reposant snr l'horizon, ime apparition colo- rée, ressemblant assez exactement à un Q dont les deux branches termi- nales seraient remplies d'un empâtement rouge violet, de forme triangu- laire arrondie aux angles. La panse du Q, qui monte dans l'air en ligne plus on moins circidaire jusqu'à une hauteur de iS" à 20", est moins bril- lante que les em|)àtements latéraux. Une fois, elle m'a paru circonscrire un espace intérieur, grossièrement ovale dans le sens horizontal, et où le ciel avait sa teinte normale. Son apparence était analogue à celles que M. Tacchini a récemment décrites et figurées comme se passant au voisi- nage du Soleil. Mais le plus souvent, elle est conune remplie de nuelles rouges, disséminées, comme flottantes devant l'œil, tant elles sont peu visibles. » A mesure que le Soleil s'enfonce sous l'horizon, cette apparition monte lentement dans l'air, en laissant au-dessous d'elle une bande hori- zontale de ciel coloré de sa teinte normale; en même temps, son éclat di- minue, surtout dans les portions latérales les plus brillantes. Puis tout se fond dans une lueur rouge violet faible, qui, lorsqu'il n'y a pas de lune, persiste jusqu'à l'apparition des premières étoiles dans la région qu'elle occupe. » Voilà ce que j'ai vu, non pas une fois, mais vingt fois depiiis que je ( 7''; ) suis ici en vacances. Je n'y faisais même aucune attention au commence- ment de mon séjoin-, persuadé qu'on pouvait voir la même chose partout, l'observer avec des moyens qui me tout défaut, et en parler avec plus de compétence. Il se peut que j'aie eu raison alors, et que j'aie tort aujourd'hui en cioyanl vous apprendre quelque chose de nouveau. Mais d'un auire côté, le fait, s'il est connu, me parait avoir certaines conséquences d'accord avec les conclusions de vos études, en désaccord avec les idées d'autres savants sxu- le même sujet. » Eu pi emier Heu, ou voit que c'est lui phénomène atmosphérique, et que le Soleil n'y joue pss d'autre rôle que celui de source lumineuse. I>.i Lune, lorsqu'elle est pleine, m'apparaît quelquefois aussi entourée d'une couronne analogue à celle du Soleil, el qui a été particidièrement belle le jour de l'éclipsé. » En second lieu, expliquer la cotuonne n'est pas expliquer tout le phé- nomène. Les lueurs qui font le tour de l'iiorizon ne sont que celles qu'on voit d'ordinaire au couchant, étendues et plus visibles qu'à l'ordinaire. Mais l'apparition colorée du levant se relie sans doute aux phénomènes de polarisation atmosphérique que vous éludiez, et je dois vous laisser le soin d'en trouver l'explication. « Permettez-moi d'ajouter que, à mon avis, il n'y faut chercher que l'ac- lion de caus- s normales, rares si l'on veiil, mais n'ayant, à aucun degré, le caractère d'une convulsion terrestre ou atmosphérique. Mes observations me conduisent eu effet à rattacher ces phénomènes à une situ ttion météo- rologique particulière, peu fiéqueule il est vrai, mais qui n'eu persiste pas moins depuis plusieurs mois, avec quelques intermittences, à la surface de l'Europe. Il y a, reposant sur le sol, jusqu'à une hauteur variable, une couche d'air relativement tranquille et sec, au-dessus de laquelle passe un courant plus humide, en général peu épais, mais recouvrant une immense surface; cet air humide est emprunté au grand courant du sud-ouest, qui nous apporte d'ordinaire les bourrasques de l'Atlantique, mais qui, depuis près d'un an, au lieu de se creuser un lit plus ou moins profond sur le continent, s'y éiale à la façon d'une inondation, gagnant en surface ce qu'd économise en profondeur. La présence de ce courant de surface est peu visible sur les Cartes météorologiques; d est peu épais et n'affecte guère les isobares, auxquelles il donne seulement des allures tourmentées; il passe très huit et n'affecte pas les girouettes; miis il n'a échappé à aucun lie ceux qui ont pris l'habitude d'observer le ciel dans la région des cirrhuset des cumidus. Au point de vue météorologique, il nous donne des ( 7-7 ) hivers sans neige, doux, et à tempéîature supérienie a la normile, parce que cet écran de vapeurs emjièclie la Terre de se refroidir. H nous donne ces étés couverts et même orageux, sans pluies, froids à l'origine, lourds quand ils deviennent chauds, l)ea\ix à tout prendre, comme celui que nous venons de traverser. C'est au travers de celte couche humide, presque toujours troublée par les cirrhus et cumidns légers qu'elle em[)orte que se formeraient la couronne et les lueurs de l'horizon, et si nous les aperce- vons, c'est que l'air de? couches inférieures, relativement sec et très transpa- rent, ne les noie pas de lumière étrangère. » Ma lettre est assez longue, et je n'insiste pas sur les particularités du phénomène qui sont d'accord avec celte explication ; vous les verrez sans peine. Quant aux détails qui n'y trouveraient pas place, peut-être vos éludes les y feront-ils rentrer: ce serait pour moi une grande bonne for- tune, poui' le peu qui me revient dans cette petite théorie, car pour l'idée principale, je suis d'accord avec vous qu'd ne faut pas aller chercher la c:iuse au delà de l'atmosphère et plus loin que la région des cirrhus. » M. Cornu, à l'occasion de celte Communication, fait la remarque sui- vante : « En étudiant la polarisation atmosphérique autour du point antisolaire, j'ai été conduit à rechercher si les singularités (' ) que je reconnaissais dans la distribution des lignes principales de polarisation ne correspondaient pas à un phénomène visible sans polar iscope. Bien que j'aie cru plusieurs fois distinguer, dans les teintes du ciel, aux basses allituilesoù j'observais (i 80"), des apparences répondant à l'objet de tues recherches, je n'ai pas obtenu une certitude assez grande pour pouvoir en affirmer l'existence : la région autisolaire est le siège du point de convergence des rayons lumineux que les nuages du couchant laissent passer dans leurs intervalles. Aussi les teintes du ciel à l'orient ne [irésentent-elles pas la coiiliiiuité parfaite qui conviendrait à ce genre d'observations. » Le phénomène observé par i\I. Duclaiix me par.iît répondre à celui que je cherchais : je pense qu'on ne saurait trop encourager cet habile observateur à porter son atteuiiou sur les détails de ce pliénomène, qui me parait devoir jouer un rôle déi.i.id' dans la recherche des causes auxquelles nous devons ces apparences extraordinaires. » (') Coin/ttes rendus, t. XCIX, p. 49'' ( 7-8 MÉTÉOROLOGIE. — Observation des couronnes solaires pendant des ascensions aéroslaliques exécutées les 23 et 24 octobre 1884 par MM. A. et G. Tiss;in- sandier. Note de M. G. Tissandjer, présentée par M. Cornu. « A la suite des Communications qui ont été faites récemment à l'Aca- démie par MM. Jamin, Forel et Cornu, sur les couronnes solaires qui se sont manifestées si fréquemment depuis plus d'un an, nous avons pensé qu'il était intéressantde constater si le |)liétiomène, actuellement invisible (') à la surface du sol, était apparent au-dessus des brumes et des nuages. Mon frère et moi, nous avons exécuté à cet effet une première ascension aérostatique le 23 octobre i883. Nous nous sommes élevés de notre atelier d'Auteuil, accompagnés par M. Lachambre, aéronaute constructeur. » Les brumes que nous avons traversées avdient une épaisseur de 800". Leur surface supérieure était unie comme celle d'un lac, et, à cette altitude, le ciel apparaissait d'un bleu éclatant, tout en étant semé de nombreux cir- rhus. Au-dessus des brumes, jusqu'à iGoo™ d'altitude, une couronne de 12° environ de diamètre intérieur se voyait autour du Soleil ; elle appa- raissait plus distinctement quand ou masquait l'astre à l'aide d'un écran. Cetle couronne était formée de deux cercles concentiiques, de couleurs assez pâles, jaune et rouge, le rouge étant extérieur. La zone comjjrise entre le jaune et le Soleil était d'un blanc azuré très éclatant. » Le courant aérien supérieur, très faible, nous rejetait au centre de Paris, et il ne nous a pas été possible, à notre grand regret, de dépasser l'altitude de 1600"". Nous avons remarqué que toute la partie du ciel située du côté i\u Soleil était d'vine coloration jaune rosé très prononcée et pre- nait une ternie roussâtre à mesure que l'astre s'abaissait à l'horizon. La descente a eu lieu à 4''4o™ au delà de la pièce d'eau des Suisses, à Ver- sailles. )) Noire aérostat, formé d'un tissu bien imperméable, est resté gonflé toute la nuit, et, le lendemain 24, mon frère et M. Lachambre ont exécuté une seconde ascension à io''3o'" du matin. Ils ont pu s'élever jus- qu'à 35oo"' d'altitude, où ils se sont maintenus pendant plusieurs heures. La couronne à cette hauteur était plus apparente, et ses colorations, jaune (') D';i|)rùs M. Cornu, on n'a pas resso de les voir, même ;i P.iris, au milieu delà brunie intense (726) » Il nous reste à exprimer le vif regret de n'avoir pas aujourd'hui les moyens de construire un puissant équatorial coudé et de fournir ainsi d'une manière complète la preuve de la vnleur de ce système, convaincu que je suis, je le répète, qu'au point de vue purement optique même, cette lunette l'emporterait, à cause de l'achromatisme supérieur, sur un équatorial ordinaire de même ouverture. » Jusqu'à présent, il n'a pas été possible, dans les grands instruments, en augmentant dans un certain rapport les objectifs, d'accroître dans le même rapport leurs qualités optiques; avec le nouveau système et pour la première fois, il sera permis de réaliser cette condition si recherchée, si essentielle. » ASTRONOMIE. — Observations de la planète (m) ■, faites à l'Obsewatoire de Paris (^équatorial coudé); par MM. Lœwy et Périgaud. Étoiles de Ascension droite. Déclinaison. Dates. Log. Log. 1884. comp. Grandeur. Astre — -^ . fact. par. Astre — >».. fact. par. Cet. 22.. • • t a 8,9 m s -0.40,97 2,689,, — r It 5.20,0 0,716 23.. a 8,9 — 1.34,49 "f,i37„ — 12.45,0 0,722 24.. b 7,8 -3.16,75 ï,oi9„ -H 6. 8,9 0,725 Positions des t-toiles de comparaison. Etoiles Ascension droite Déclinaison Dates. de moyenne Réduction moyenne Rèdiictînn 1884. romp. pour 1884, ,0. au jour. pour 1884,0. au jour. Autorités. Cet. , 22 et 23. . a 4260 Lai. h ni s 2. II. 49, 42 -1-4,24 + 1 2°. 53 . 36' ,0 -f-16,7 I Obs. niérid H h 4282 Lai. 2 . 1 ?.. 34 , ,o5 -h\,24 + 12.27 . '9^ ,6 + 16,7 7 Obs. mérid Positions apparentes de la planète. Ascension Nombre Dates. Temps moyen droite Déclinaison de 1884. de Paris. apparente. apparente. comparaisons. Oct. 22 . . h Dl s I I .36. II h Qi s 2 . I I . I 2 ,69 0 ' " + 12.48.29,9 3 23.. .. 10. 38. 4 3. 10. 19, 17 + 12.41. 9,6 3 24.., ,. io.53.5i 2. 9.21,54 + 12.33.29,5 3 ( 7^7 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Première étude uir la parallaxe du Soleil. Note de M. Bouqcet de la Grye. « J'ai présenté, le 9 juin de cette année, à l'Académie un essai sur la forme de Vénus, résultant des premières mesures des plaques photogra- phiques obtenues au Mexique par mon collaborateur M. F. Arago. » Des mensurations du même ordre ont été également faites par cet of- ficier et par moi sur le disque solaire, et les résultats des calculs que je viens de terminer me paraissent devoir être signalés à l'Académie. » Je note encore ici qu'il s'agit d'un premier aperçu, que les mesures et les calculs complets n'ont encore porté que sur une cinquantaine de plaques, tandis que, rien que pour la station de Puebla, M. Arago en a ob- tenu plus de trois cents. Mais il importait de vérifier la praticabilité d'une méthode proposée l'an dernier et, avant de se lancer dans la mesure d'un millier de plaques, d'avoir une notion exacte sur les résidtats auxquels pourrait conduire un travad d'aussi longue haleine. » Voici l'ordre dans lequel nous avons opéré. » Chacune des lunettes photographiques portait à son foyer un réseau de fils d'araignée qui, agrandi, venait se projeter sur les épreuves. » Ce réseau a tout d'abord été mesuré à plusieurs reprises au moyen de l'instrument de Brunner, prêté par la Faculté de Lyon, et chaque intersec- tion a été rapportée à deux axes médians idéaux, déterminés par les ori- gines des fils du milieu, que nous avons supposées stables. » Cinquante-six plaques photographiques, espacées régulièrement du commencement à la fin du passage, ont été mises successivement sur la machine. » Les cinquante-deux intersections de chaque plaque ont été pointées plusieurs fois, par deux observateurs différents, et la comparaison de la moyenne de ces chiffres avec ceux donnés par le réseau direct a fourni une notion absolument précise de la déformation de l'image produite par le véhicule de l'appareil photographique. » Cette déformation est considérable : elle dépasse iSoi^ ou +3" sur un des côtés de la plaque, et n'affecte en aucune façon la forme circulaire. Les lignes de niveau des corrections sont d'ailleurs régulières tant en x qu'en y, et leur seule inspection montre que l'on ne pourrait arrivera rien sil'on n'en tenait compte. » En comparant ensuite chaque plaque isolée à la moyenne générale. ( 728 ) on a eu la correction aftérente à cette plaque, c'est-à-dire celle fournie par le mouvemeut de la gélatine sous l'influence des bains. » On a pu vérifier ainsi que ces erreurs accidentelles sont très faibles, que le diamètre du Soleil varie peu lui-même; bref, que l'on peut avec deux corrections, l'une unifoime, l'autre particulière, tenir compte à la fois des déformations du véhicule, des altérations de la gélatine et des différence-! entre les échelles de la machine elle-même en x et euj. » Entre temps, on a vérifié aussi que les flèches des fils d'araignée n'ont point varié sur les épreuves, du commencement à la fin du passage, c'est- à-dire sous diverses inclinaisons. M Chaque contour du Soleil sur les plaques a été alors étudié au moyen de 72 pointés donnant denjc et des /, et cela à deux reprises différentes; puis les ordonnées ont reçu les corrections indiquées ci-dessus et en plus celles relatives à la réfraction. » Après avoir ramené tous ces chiffres au réseau médian idéal qui a servi de base au quadrillage et aux mesures antérieures de Vénus, on les a introduitsdans 72 équations decondition du second degré représentant une ellipse rapportée à des axes verticaux passant près de son centre. La réso= lution de ces équations a fourni alors les coordonnées de ce centre, les grands et les petits axes de l'ellipse et l'inclinaison du premier sur la ligne idéale des x, qui diffère peu de l'équateur. » Chacun de ces calculs a été répété sur chacune des séries de mesures. H en avait d'ailleurs été fait autant pour Vénus. )) En ce qui concerne la forme même du Soleil, voici les premiers résul- tats auxquels nous sommes arrivés, en partageant les plaques en cinq groupes successifs, de dix chacun; nous donnons ici le demi-grand axe du Soleil et la demi-diiférence entre le grand et le petit axe, ainsi que l'incli- naison du grand axe sur l'équateur. Bouquet de la (jiyo. Aiago. Groupes. — ^ — — — ■ -""^ — — — -^ — — ■' " o ' ..I. ^ ' 1... 977'47 Ojfl^ H-ij.ai 975,00 0,76 +21. 53 2 975,36 1,10 -1-2 1.58 975,04 0,84 -t-27.33 3 975,45 1,4' + 8. 9 975,07 0,82 + 0.21 4 975,56 0,81 +19.36 975, îa 0,62 -f-20 35 5 975,61 0)77 + 8.55 975,40 o,5o -+- 9-55 Moyenne. 975,53 0,8-1 +14. 4^ 975,38 o,58 -i-i6. i » Il est entendu que la moyenne générale, de même que les moyennes ( 7^^ ) partielles, résulfent de la sommation des équations et non de résultats par- ticuliers ayant des poids inégaux. » Les différences entre les chiffres donnés par les deux observateurs tiennent d'ailleurs an mode personnel de mensuration dont j'ai parlé à propos de Vénus. » Si nous comparons les rayons solaires polaires des plaques à ceux donnés par les éphémérides, nous avons : Tiibles 974)66 Bouquet de In Gry<' 974» 7 ' Arago 974,80 » Les différences sont d'un ordre tel, que l'on peut à la fois affirmer que les erreurs d'échelle n'introduiront pas une différence de ~ de seconde dans la parallaxe et aussi qu'il y a une coïncidence suffisante entre ce que l'œil perçoit directement et l'impression lumineuse laissée sur une plaque sensibilisée au gélatinobromure ('). » Arrivons à la mesure de la parallaxe. » Comme nous ne pouvions disposer actuellement, par suite de l'absence momentanée des chefs des missions françaises australes, que des seuls élé- ments relatifs à la station de Puebla, nous avons achevé nos calculs en pre- nant les coordonnées du centre de Vénus obtenues antérieurement, en les corrigeant de la réfraction relative et de la déformation du véhicule, et nous avons pu ainsi arriver à une suite de valeurs des distances des centres des deux astres appelées Dj, dans les formules données par M. Puiseux, par opposition aux termes D^qni re[)résentent les dislances tirées des éphé- mérides et relatives à la parallaxe provisoire 8", 86. .) J'ai pu ainsi établir quarante-six équations de condition de la forme (AcosA cosI> + B sin A sinL -t- Csin A)r/- -+- cos'j c/a + sinor/ij 7- 747 '6.'o 8,845 18,7'; f 7:^1 ) l'aiallaxe. Poids. 8,77' 87,50 1^,(195 147,00 8,753 78,50 8,660 'jo,oo 8,784 81 ,60 8,8.3 4i,o4 8,741 .... 93,60 8,776 ï7>5o 8,716 it)'49 8,818 18,70 8,867 34,99 8,789 81 ,60 8,839 ... '9,00 8,751; 14,00 ■S, 860 16,35 » La moyenne hrnle de toutes ces parallaxes est 8,^83, et, en introdui- sant le.s poids, on a 8,76 avec une approximation apparente de — fie se- conde. » Cette série de chiffres laisse bien loin derrière elle comme exactitude ce qu'avaient donné les observations antérieures, et l'introduction de quel- ques nouveaux éléments modifiera peu, à ce que je crois, le chiffre final. Nous pouvons toutefois émettre un doute sur la vérité absolue de celte approximation à un centième de seconde, qui d'ailleurs autoriserait à sus- |)endre toute mesure ultérieure de plaques. Dans la méthode de Halley, on admet que le Soleil et Vénus sont vus partout sous un même angle. Or le Mémoire de M. André, aussi bien que la discussion même des observations de 1882, montre qu'il n'en est rien. Si l'observateur a laissé venir jusqu'à son œil trop di: lumière, la diffraction augmente le diamètre du Soleil, diminue celui de Vénus; si le cas inverse se présente, 011 a une autre cause d'erreur, moins préjudiciable, il est vrai, mais encore très sensible. Il fallait donc se maintenir entre deux écueils, et cela devenait d'autant plus délicat et plus difficile que la pureté du ciel était plus ijrande. » L'emploi des prismes, heureusement préconisé par M. Fleuriais, a bien augmenté les chances en dédoublant encore la lumière admise au travers de l'argenture de l'objectif; mais les lunettes de 6 pouces n'en étaient point pourvues, et tous les observateurs ti'ailleurs n'ont pu les uti- liser complètement. ( 7'^2 ) » Le chiffre auquel nous sommes arrivés doit donc encore élre tenu comme suspect. » Les mesures photographiques ne me semblent point apporter \in ])ii- reil aléa, et elles se prêtent d'ailleurs à dos comparaisons de divers ordres. On pourra avoir pour chaque station une parallaxe directe de hauteur; puis, en combinant les stations nord avec celles du sud, des chiffres basés sur les distances miuimades centres des deux astres; enfin, dans toutes les plaques que nous avons mesurées, au nombre décent vingt-six, nous avons pu obtenir les coordonnées de plusieins taches qui présentent entre elles des dislances supérieures au rayon du Soleil; c'est un moyen indirect d'a- voir de nouvelles valeurs d'angles de position ou de distances qui fourni- ront peut-être les résultats les |)lus exacts. » J espère, en terminant, que l'Académie voudra bien s'niléresser à la continuation de ce travail de mesures, que j'ai entrepris avec l'assentiment de la Commission du passage de Vénus. » PHYSlOLOGIIî. — Eludes sur la marche de Hiomaie au uioyen de l'odogruplu-; par M. Marey. Il Les études que j'ai entreprises à la Station physiologique sur la locomo- tion de l'homme doivent conduire à des applications pratiques; en voici quelques-unes. Dans les marches militaires, par exemple, il serait impor- tant de savoir quelles sont les conditions les plus favorables pour que les soldats fournissent avec le moins de fatigue possible une longue étape ou bien parcourent rapidement une certaine distance. » A cet égard, rien n'est indiffèrent : l'expérience montre que le rythme commandé au soldat par le tambour ou le clairon, que la forme de ses chaussures ou la charge qu'il porte imposent à son pas uue certaine lon- gueur et niodifienl ainsi la vitesse de l'allure. D'autre part, la taille d'un homme, la longueur relative de son pied et de sa jandje influent sur sa façon de marcher. Enfin, l'exercice méthodiquement dirigé modifie rapide- ment les aptitudes du marcheur, et il est du plus fiaut intérêt d'estimer d'une manière précise les résultats obtenus et de mesurer le progrès accompli. M Ces mesures ne sauraient être prises dans une marche d'ensemble où chaque homme, se conformant à l'allure des autres, prend une sorte de pas moyen qui n'est pas le sien propre. C'est donc par une série d'observations individuelles faites sur un grand nombre de marcheurs qu'on doit arriver (733 ) à des déterminations précises. Et comme [jour l'observation de chnqiie iniiividu il faut opérer sur un parcours assez long, l'observateur qui entre- prendrait une pareille étude devrait y consacrer un temps énorme et se condamnera la besogne fastidieuse de pointer au chronomètre l'instant du départ et celui de l'arrivée, de com|)ter, sans commettre d'erreur, le nombre des pas effectués dans chaciuie des épreuves successives. C'est pourquoi il m'a paru indispensable de chercher une disposition mécanique capable d'enregistrer automatiquement toutes ces observations, ne laissant an physiologiste que la tâche de tracer le plan des expériences à faire et d'en inter[)réler les résultats. » Il s'agit d'aliord d'mscrire les espaces parcourus en fonction du temps. Un instrument que j'ai présenté il y a quelques années, Vodoçjraiilie, se prête fort bien à cet usage. Le |)rincipe en est fort simple : sur un cylindre qui loin-ne d'un mouvenuMit uniforme, au moyen d'un appareil d'horlo- gerie, on étend un papier divisé millimélriquemeiit. D'autre part, un style qui se meut en ligne droite, j)arallèlement à la génératrice du cylindre, trace sur le papier et s'avance d'une quantité constante pour chaque unité de chemin parcouru. » Dans sa disposition primitive, l'odographe s'adaptait aux voitures et chaque tour de roue (représentant un chemin toujours égal) provoquait un petit mouvement de progression du style. » D'après cette ilisposilion, on conçoit que la ligue tracée au bout d'un certain parcours était plus ou moins inclinée sur l'axe des abscisses, suivant la vitesse du véhicule; elle était droite si celte vitesse s'était maintenue uni- forme, courbée en sens divers s'il y avait eu des accélérations ou des ralen- tissements, et dans ce cas, la tangente à l'un des points de la courbe ex- primait la vitesse de l'allure à l'iiislant correspondant. » Une modification dut être apportée à l'odographe puisque la pro- gression du style devait s'elfeciner, non plus à chacun des tours d'une roue, mais chaque fois qu'un marcheur aurait parcouru un certain nombre de mètres. Comme le champ d'expériences est une piste circulaire et horizontale de 5oo™ de circonférence, j'établis autour de cette piste une ligue télégraphique dont les poteaux sont distants de 5o"', et j'adaptai à chacun de ces poteaux un interrupteur du courant. Chacune des interrup- tions se produit au moment où le marcheur a parcouru 5o"; elle provoque un petit mouvement du style de l'odographe qui est placé au loin dans une chambre. » La fig. I montre en a un des tracés obtenus; comme la progression ( 7^-1 ) du style est intermittente et ne se produit qu'au passage du marcheur ilevant un des poteaux, la ligne tracée est formée d'une série d'inflexions en forme d'escalier dont toutes les marches auraient une hauteur constante (un millimètre), car cette hauteur correspond à un chemin constant (5o'"), mais dont la profondeur, horizontalement comptée, varie avec la vitesse de -ISt'O.r 10 11 n J? 14 iS 16 A\inwtes ti liacé lie rodo;;i'M|ilii;; lionimc maichaiil au ijtlims de Go pas à la iiiiiuilo. b, tracé réduit à une droite, homme marchant au rytlime de Ijo pas avci- une surcluirjjo do ■lu'"". c, d, e, f, même sujet, rythuies 4o, 70, 8i>, 85. "■, /(, ;, courses de résistance de diUoreiits sujets. l'allin-p, c'est-à-dire avec le temps employé pour parcourir 5o'". Pour estimer la durée absolue d'une expérience, il faut savoir que la rotation du cylindre entraîne le papier avec une vitesse de o"',3o à l'iit-ure, soit o'',5 par minute. » Afin de simplifier la représentation des tracés, on peut remplacer la ligne sinueuse par une courbe qui en joindrait Ions les angles saillants |)Mr en haut ou par en bas. C'est ainsi que sont représentées les courbes des autres expériences bcdc.i. » Cette disposition expérimentale suffit déjà pour tm certain nombre d'études : elle permet, par exemple, de déterminer pour chaque individu son allure propre, c'est-à-dire le temps qu'il meta parcourir un ou plusieurs kilomèlres à son pas habituel. On voit que, chez certains sujets, la marche est d'mie étonnante uniformité, tandis que chez d'autres elle s'accélère sen- siblement pendant les premiers quarts d'heure, puis se ralentit [)eu à peu sons l'influence de la fatigue. » D'autres fois, il s'agit de comparer, au point de vue de la vitesse ou du fond, des marcheurs ou des coureurs différents. Il n'est pas besoin de faire marcher ou courir ensemble ces différents itidividus, comme cela se pratique dans lis épreuves ordinaires où l'amoui-propre supplée souvent ( 735 ) aux aptitudes physiques. Mais on recueille pour chacun de ces sujets sa feuille odographique et l'on peut faire à un moment quelconque la com- paraison des tracés. On voit sur la fuj. i , en g-, h, i, trois tracés qui montrent que des sujets différents ont fait en courant trois tours de piste, soit i'''°,5, l'un en 9™ 25% l'autre en 10™ 35% le troisième en 1 1™34' . « J'ai constaté par des expériences analogues l'influence favorable que des talons bas exercent sur la rapidité de la marche, et j'ai observé sur certains sujets que l'allure est pins rapide quand la sesnelle est un peu longue, que si la chaussure est plus courte. )) Enfin, s'il s'agit d'apprécier l'influence que le rythme exerce sur la vitesse de la marche on de la course, il faut ajouter aux appareils ci-dessus décrits un instrument capable de régler ce rythme avec une grande préci- sion. B Je me sers pour cela d'iui timbre électrique actionné par un pendule à longueur variable. Ce tindire sonne au milieu de la piste en un lieu élevé, de manière que le marcheur l'entende distinctement. Rien n'est plus facile que de régler son allure sur le rythme du timbre, et comme on sait exactement le nombre des battements du pendule par minute, on en dé- duit le nombre de pas elfectués dans le temps employé à faire un tour de piste, c'est-à-dire 5oo"'. De cette mesure ressort à son tour celle de la lon- gueur moyenne du pas ( ' ). » Cherchons d'abord quelle est l'influence d'un rythme plus ou moins accéléré sur la vitesse de l'allure. )i Nous convenons, par exemple, que, à chaque sonnerie du timbre, le pied droit frappera sur le sol; on aura donc fait, en un tour de piste, autant de doubles pas qu'il y a eu de coups du timbre. En commençant par un rythme lent, [\o coups à la minute, et en accélérant le rythme dans une série d'expériences successives, de maniéie à faire /|5, 5o, 55 , ... doubles pas à la minute, on voit que le temps nécessaire à par- courir un même chemin change d'une expérience à l'autre. Or le rapport de la vitesse au rythme de la marche est assez compliqué. » Les frères Weber avaient cru pouvoir formuler comme une loi que i ' ) En effet, supposons que la marclie soit faite au rythuie de 65 doubles pas à lu minute, et que 1 000'" aient été parcourus en ()"' 29.S Le nonibie des pas sera ( 9 + p- ) X 65 ^ 'iog pas doubles. Or, si 1000'" correspondent 'à 6or) pas doubles, chaque double |)as m\v^ pom- longueur i"',67. ( 7^^' ' les pas sont d'autant plus longs que le rythme de la marche est plus rapide; mais cette formule est trop générale, ainsi qu'on va le voir par l'expérience suivante. » On a fait à chaque épreuve trois tours de piste, afin d'obtenir avec plus d'exactitude la longueur du pas moyen ('). Le Tableau ci-dessous montre que, à partir d'une certaine fréquence du rythme, la vitesse, qui s'était d'abord accrue, commence à diminuer et que le pas, dont la lon- gueur avait d'abord augmenté, est devenu plus court : Nombre de secondes Rythme ou nombre Nombre Longu(»ur employées de doubles pas des pas du ù parcourir iS'^a"'. tu s » 20.30 1= i23o à la minute. 60 dans \b\'2"'. ii35 pas double m 1,35 18.40 = 1120 65 I t20 >.3: 16. 27 = 987 14.38= 878 l3.52r= 832 70 80 1062 ioi3 1024 1,45 .,5. I , 5o i3. 3= 783 14. 1 = 8.|i 85 90 io34 ..64 '-49 I ,32 .1 On peut rendre plus claire la signification de ce Tableau en constriii- Fig 2. t;â- ^o jo 60 is- fo jj-z;} A Id JtJ.LJLUL'e. Courbes de la viti'sso de la marche el de la loni;ueur du pas on fonction du rythme de l'allure. sant les courbes de la vitesse de l'allure et de la longueur du pas en fonction (') L'espace rt elleiiient parrouni était de i537'",6, ce qui tient à ce fjue la mai-clie ne s'effectuait pas dans l'axe de la piste, dont la longueur est de 5oo'", mais à sa circonfé- rence extérieure. ( y"^? ) du rythme de la marche. La //f/- 2 montre bien cette relation. On y voit : » 1° Que la longueur du pas s'accroît peu jusqu'au rythme 65, à partir duquel le pas s'allonge jusqu'au rythme 76, où il décroît; » 2° Que la vitesse de la marche augmente avec l'accélération du rythme jusqu'à 85 pas à la minute; à partir de ce chiffre, l'accélération du rythme ralentit la marche. ■» Ainsi il y a une limite, à déterminer par l'expérience, limite à partir de laquelle il n'y a que désavantage à presser la mesure du tambour ou du clairon qui règle le pas du soldat. Sur ce point comme sur beaucoup d'au- tres, il faudra des expériences répétées pour déterminer les conditions les plus favorables à l'utilisation des forces humaines. » Quant à l'interprétation physiologique des influences qui modifient la vitesse de l'allure ou la longueur du pas, elles ressortent déjà assez clai- rement de l'analyse photographique du mouvement du marcheur. Mais il y a tout avantage à ajourner cette interprétation jusqu'à ce que les expé- riences dont je viens de tracer le programme soient terminées. » PALÉONTOLOGIE. — Ninivelle Note sur les Reptiles penniens; par M. A. Gacdkv. K Les rognons en sphérosidérite du permien de Lébach, dans la Prusse rhénane, sont bien connus des paléontologistes par les agréables sur- prises qu'ils leur ménagent]; en les cassant, on y trouve quelquefois un Arclieqosaurus. M. Defrance, directeur des Mines et Usines de cuivre de Vigsnaes, à Anvers, vient de donner au Muséum une importante collec- tion de ces rognons du permien. M Un des échantillons me semble particulièrement intéressant : c'est une portion de colonne vertébrale d'un très grand individu [Archeyosaiirus laliroslris?), dont les côtes sont restées à peu près dans leur position na- turelle. Les arcs neuraux des vertèbres avec leur neuré[)ine, leurs zyga- pophyses et leurs diapophyses sont bien reconnaissables ; plusieurs des hypocentrum se laissent distinguer; les pleurocentrum soïit moins nets. Au-dessous des vertèbres, on voit des cotes qui se dirigent en arrière, sont rétrécies d'abord, puis s'élargissent beaucoup vers les parties latérales (lu corps, formnnt des lames qui se recouvraient les unes les antres sur leur bord. » La pièce trouvée par M. Defrance nous aide à comprendre les côtes singulières de V Eucliirosaurus et de V Actinodon. Ces côtes, qui devaient C. K., i»84, 2' Semestre. (,lî. XCIX, N» l8.) 9^ ( 738 ) sans doute s'attacher seulement aux diapophyses des vertèbres, sont d'abord rétrecies; puis, en se courbant, elles s'élargissent vers la partie latér;de du corps, formant des lames dont les bords devaient se toucher et peut-être même se recouvrir un peu. Elles ont en arrière un crochet qui pourrait être l'homologue, mais non l'analogue de l'apophyse récurrente des Oiseaux, des Crocodiles et de VHaUeria. Ces côtes, se distinguent de celles de la pièce trouvée par M. Defrance, parce qu'elles se continuent en se rétrécissant sur le côté ventral ; il n'y a pas lieu de s'étonner de cette différence, attendu que VEucliirosaurus est un animal dont la colonne verté- brale est dans un état d'ossification plus avancé que chez V Jrclœyosaums. » M. Roche a rencontré à Igornay, dans les mêmes lits que VEucliiro- aaurus, de longues lames terminées en pointe. Peut-être représentent-elles des côtes abdominales ossifiées qui s'attachaient à l'extrémité ventrale des côtes dorsales; mais, comme elles ont été trouvées isolément, je ne veux rien assurer à leur égard. » Grâce à M. Oscar Fraas, j'ai pu examiner la curieuse collection de Labyrinthodontes du Musée de Stuttgart, Je n'y ai pas vu de côtes sem- blables à nos échantillons â' Eiicliiiosmirus, û'Àctinodon et à ceux de la grande pièce de M. Defrance. Les côtes des Labyrinthodontes du trias que j'ai examinées ressemblent à celles des Jrchegosaurus ordinaires, connus sous le nom d'Àichegosaums Decheni. » Si l'on se rappelle que, outre ses côtes très spéciales, V Eucinrosaurus avait une cuirasse ventrale, flexible, faite de fortes écailles ganoïdes, que ses vertèbres avaient des apophyses épineuses avec de grandes avances laté- rales, telles au'on n'en connaît encore dans aucun autre animal, et des fa- cettes articulaires qui permettaient à l'arc neural de se mouvoir un peu sur le centrum, on peut croire qu'il a eu de très puissants mouvements de la- téralité, grâce auxquels il rampait rapidement sur son ventre bien cuirassé. Je suppose que c'était un reptile par excellence, bien différent des Dino- sauriens, reptiles qui ne rampaient point. » MEMOIRES PRESENTES. M. P. Lac.range, qui a présenté, le 29 octobre i883, treize cartons de plans relatifs aux recherches de son frère, M. Emmanuel Lagrange, sur l'électromagnétisme, soumet au jugement de l'Académie, par l'entremise ( 7^9 ) de M. le Ministre de l'Instruction publique, vingt nouveaux documents sur les mêmes travaux. L'ensemble de ces Communications est renvoyé à l'examen delà Section de Physique, à laquelle M. Jamin est prié de s'adjoindre. M. A. IV ETTER adresse, par l'enlreuiise de M. Richet, une Note intitulée : rt Nouvelles pieuves cliniques sur le traitement du choléra par l'adminis- tration, coup sur coup, d'énormes quantités de boissons aqueuses ». (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) M. Ch. Pigeon soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur la diarrhée de la période prodromique du choléra. » (Renvoi au Concours du prix Bréant.) M. Ed. Lœwiînthal adresse, potir le Concours du prix Bréant, un Mé- moire intitulé : « La vérité sur le choléra, la petite vérole, la phtisie, la fièvre typhoïde, etc., et leur guérison. » (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le numéro de janvier i884 du Bulleltbto publié par M. le prince Boncompagni. Ce numéro contient : i" une Notice de M. Entico Nnr- ducci sur le Traité de la sphère de Barlolomeo da Parma, astronome du xiii^ siècle, et sur les autres écrits du même auteur; 2" la première et la seconde Partie du Traité de la sphère de Bartolomeo da Parma; 2° Un Ouvrage de M. Jlph. Guérin ayant pour titre : « Du pansement ouaté et de son application à la thérapeutique chirurgicale ». (Présenté par M. Richet.) ( 7ÀO } ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les nombres complexes. Note de M. H. Poincaké, présentée par M. Hermite. « Les rem.u'ciuables travaux de M. Sylvester siii' les lialrices ont attiré de noiiveau raltflnfiou dans ces derniers temps sur les iiombies complexes analogues aux quaternions de Hamillou. Le problème des nombres com- plexes se ramène facilement au siiivanl : )) Trouver tous les groupes continus de substitutions luicnires à n variables dont les coefficients sont lia fonctions liinjaiies de n jmramètres aibitraires. » Si un pareil groupe se réduit à un laiNceau, l«-s nombres complexes correspondants seront à inulliplication commulative, et réciproquement. » Voici maintenant quelques-uns dos résultats auxquels on peut arriver par celle considération. " Convenons d'écrire les coefficients d'une siibstitulion quelconque sous la forme d'un Tableau à double entrée. Nous Irouverons d'abord que les laisceaux qui donnent naissance à des nombres complexes à niulliplicaliun commntative rentrent tons dans des types analogues à ceux qui suivent, pourvu que les variables soient convenablement choisies. n o !) o u !> o (I o o f o o o !) r/ o o o o a o o o h a o o o o c o o o d c o o c d o o ( ) o e o o o o c n o o o h (l o o c h fl o >l c h , c, d, e désignant cinq paramètres arbitraires. » Si l'on considère ensuite un groupe donnant naissance à des nombres complexes à multiplication non commntative, et une substitution quel- conque S de ce groupe; si l'on forme l'équation aux multiplicateurs de cette substitution (équation aux racines latentes des matrices de M. Syl- vester), cette équation aura tonjoiu's des racines nudtiples. ( 7^' ) » De plus, les substitutions d'un pareil groupe ne pourront pas être toutes |iaraboliques. » Supposons maintenant que les variables aient été choisies de telle sorte qu'une substitution S du groupe, non parabolique, soit ramenée à la forme canonique ) D'après ce que nous venons de voir, les >. ne [)ourront pas être tous distincts. » Supposons qu'il y ait p valeurs distinctes de X que nous appellerons >.,, l.,, .... X,,. Nous diviserons les n variables en p systèmes : où a + i'5 + ...•+ K = n, et nous supposerons que la substitution S s'écrive sous la (orme le multiplicateur étant ainsi le même pour toutes les variables d'ini uième système. Cela [losé : » r" La substitution fera partie fin groupe quelles que soient les valeurs dt-s y? nuiltiplie.iteurs fj.,, p.,, ..., p.,.; 2" Écrivons le Tableau à double entrée des coefficients d'une substitu- tion quelconque du groupe, en conservant les mêmes variables dont il vient d'être question. » Dans ce Tableau, séparons par des traits verticaux les a premières colonnes, puis les p suivantes, etc., puis les x dernières. Séparons de même par des traits horizontaux les a premières lignes, puis les |S suivantes, etc., puis les X dernières. Nous avons partagé nos coefficients eu p'' systèmes. Si l'on choisit convenablement les n paramètres arbitraires en fonctions desquels tous les coefficients du groupe s'expriment bnéaireuient, un quelconque d'entre eux ne pourra entrer que dans les coefficients d'un seul des p^ systèmes. » Il résulte de là : » i" Ou bien que les coefficients d'un des p' sybtenies sont tous nuis; ( 742 ) c'est ce qui arrive, pnr exemple, au groupe à trois variables et trois para- mètres a o o () a o C) h c « 2" Ou bien qu'aucune des substitutions du groupe ne peut avoir phis de \Jn iDultiplicateurs distincts. C'est ce qui arrive, par exemple, pour les qualernions. » GÉOMÉTRIE. — Siirl'iiivolution fies dimensions supérieures. Note de MM. J.-S. et M.-N. Vanecek, présentée par M. Ossian Bonnet. « Dans notre Mémoire intitulé : Sui les lieux géométriques dts dimensions supérieures, que nous avons eu l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie ('^i mai 1 884), nous avons exposé rapidement la tiiéorie de l'involutioii à un point de vue plus général qu'on ne l'a traitée jusqu'ici. » En même temps, nous avons communiqué le passage le plus impor- tant du § VI des Additions à M. LePaige, qui traite de l'involution supeifi- cielle dans un cas particidier [voir le n" 13 des Comptes rendus, 29 sep- tembre 1884). Nous demandons la permission de le reproduire ici. « § VI. .*>'(//■ l'involution. — 283. Quand on veut obtenir les groupes de points qui sont en involution, il faut deux facteurs, savoir : une figure sur laquelle se trouvent ces groupes, et puis une seconde figure qui les produit sur la première figure. » Par exemple, on sait qu'un faisceau de la première dimension de sur- faces détermine sur une courbe des points qui forment nue involution du premier rang, ce que nous pouvons exprimer ainsi : les éléments d'un lieu des surfaces de la troisième dimension rencontrent le lieu de la première dimension en des groupes de points qui forment une involution du pre- mier rang. » 284. Nous pouvons évidemment remplacer le support de la première dimension par un autre de la deuxième dimension. » Considérons une surface S comme le support, et supposons que L soit un lieu des courbes de la deuxième dimension. » Le lieu L rencontre la surface S en une courbe. Prenons un point quelconque sur cette courbe, et, quand il y a une seule courbe C du lieuL ( 743 ) qui passe par ce point, celle courbe détermine sur S un groupe de points de l'involulion. » Nous voyons donc qu'un lieu des courbes de la deuxième dimension dé- termine une involution sur un lieu de la deuxième dimension, aimi qu'un lieu des surfaces de In troisième dimension le fait sur un lieu de la première dimen- sion. 285. On voit que l'involulion ainsi obtenue est presque celle qu'on a traitée jusqu'à présent. Seulement, nous pouvons avancer dans la théorie de l'involulion par le procédé suivant. » Soit donnée une surface S comme le support et soit L un lieu des courbes de la troisième dimension. » Supposons que, par un point quelconque dans l'espace, passe une seule courbe C du lieu L. En prenant ce point A sur la surface S, nous obtenons CS — i autres points avec S, qui correspondent au point A, de telle manière que, quand nous considérons un point quelconque de ces CS — I points comme un point A, nous obtenons les autres CS — 2 points et le point primitif A. C'est la propriété fondamentale d'une involution. » Nous obtenons alors tout de suite des groupi.^s de l'involution, quand nous prenons un seul point d'un de ces groupes. C'est une involution du premier rang, néanmoins elle est différente de l'involulion usuelle. » On sait que les points de l'involulion ordinaire se trouvent sur une courbe, pendant que les points de l'involulion dont nous venons de par- ler remplissent une surface. j) 286. Nous pouvons donc appeler l'involulion que l'on a traitée jus- qu'à présent rmuo/w/io/j de la première dimension, et Vm\o\uùon que nous obtenons sur uue surface l'involulion de la deuxième dimension. » Nous pouvons distinguer l'involulion de la deuxième dimension, d'a- près la nature du lieu L. >> Les courbes d'un lieu L de la troisième dimension déterminent sur une sur- face S des groupes de points d'une involution de la deuxième dimension et de premier rang. » Les courbes d'un lieu L de la deuxième dimension déterminent sur une sur- face S des groupes de points d'une involution de la deuxième dimension et du rang nul. » 287. Il est visible que, quand nous prenons un lieu L d'une dimen- sion supérieure, l'involulion est d'un rang plus élevé. » Il faut distinguer les deux cas suivants : » 1" Involution de la deuxième dimension et du (a/i -|- i )"""'« rang. ( 744 ) » Les grouyes de celle involutioii déteiminent sur une surface arbilrnire S wi lieu des courbes de la dimension 2(// + 3). » Cette invotution jouit de cette propriété que, en prenant (swrS) n-\- i points arbitraires d'un groupe, ce groupe est parjaitetnent déterminé. » 2° Involulion de la deuxième dimension et du ^/i'""" rang. » Les groupes de cette involution déterminent sur une sutjace S un lieu des courbes de la dimension ■i[n -\- i). » Cette involution jouit de la propriété suivante : n points arbitraires a,, rt^i •••> ^« ^"'" ^^ surface S déterminent dans le lieu L un autre lieu de la deuxième dimension, qui rencontre la surface S en une courbe. Un point arbitraire p de cette courbe détermine avec tes premiers points a^^ai, •■., rt„ un groupe de l'involution. » 288. Nous pouvons obtenir par la même voie aussi les involutionsdes dimensions supérieures et des rangs supérieurs, ce que nous développerons uitérieiu'ement. » GÉOMÉTRIE. — Sur quebptes propriétés générales des surfaces algébriques de degré quelconque. Note de M. Maurice d'Ocagne, présentée pai" M. Jordan. « 1. Supposons que l'on se donne une surface algébrique 1 et un point O quelconques. Parle point O menons une droite variable A qui coupe la sur- face 2 aux points A,, A^. . • ., A„; les plans tangents à la surface 2 en ces divers points seront désignés par H,, 112, . . . , n„. Cela posé, quand nous ferons varier la droite A, nous aurons les théorèmes suivants : » I. Le centie de gravité des centres des sphères, qui passent au point O et qin touchent la surface 2 respectivement aux points À,, An, . . . , A„, est unpoint fixe. » II. Le plan polaire du point O par rapport aux plans II,, Ho,. . . , II,, est fixe. » 111. Le centre harmonique, relativement au point O, des projections de ce point, sur les plans II,, ITo, . • . , II,,, est un poirUjixe. » IV. Le centre harmonique, relativement au point O, des points de contact, avec 2, des sphères qui, passant par O, sont normales en ce point à A et sont (Cailleurs tangentes à 2, est un point fixe. » 2. Donnons-nous maintenant une surface algébrique 2 et un plan P quelconques; soient O un point pris d'une manière arbitraire, mais fixe, dans ce plan, et A une droite variable de ce plan. Pai' la droite A, on pent ( :à5 ) des plans tangents H,, Do, . . . , n,„. Quand la droite A varie, on a ces théorèmes : » V. Le plan polaire du poinl O par rapport aux plamU,, H^. . . . , H,,, passe par un point fixe. > VI. Le centre harmonique, relativement an point O, des projections de ce point sur les plans H,, II,. ... , n,„, décrit une sphère passant au point O. » Si, au lieu de la droite A, nous considérons dans le plan P un cercle variable F, passant constamment au point O, nous avons cet antre théorème : 'I VII. Le centre de gravité des centres des sphères qui, passant par le cercle variable T, sont tangentes à la su) face 1, décrit un plan. » 3. Soient maintenant donnés une surface algébrique 1, un plan II et un point F quelconques. Prenons dans le plan II une droite variable A; les plans tangents à 2, qui passent par A, touchent celte surface aux points A,,A2. . .,A,„. Considérons les qu;idriqiies de révolution Q,, Q., ..., Q,„, ayant un foyer au point F, tangentes au plan II, et touchant la surface 2i aux points A,, Ao ., A,„. INous aurons, quand la droite A variera dans le plan n, le théorème suivant : » VIII. Le plan polaire du point F, par rapport aux plans directeurs des quadriques de révolution Q^Qs- ■■■>Qm} relatifs à ce Joyer, est un plan fixe. I) 4. Enfin, donnons-nous une surface algébrique I, une droite A, et un point O sur cette droite, et considérons un cercle F, variable dans l'es- pace, mnis assujetti à être constamment tangent à la droite A au point O. Nous aurons ce théorème : ) IX. Le centre harmonique, relativement au point O, des points oii le cercle F coupe la surface 1 décrit une sphère passant au point O. ) Nous avons fait voir d'ailleurs que, dans chaque position, ce centre harmonique est sur le cercle F. n Les démonstrations géométriques de tous les théorèmes qui précè- dent font partie d'un Mémoiie que nous allons faire paraître. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations algébriques. Note de M. Berloty. (I 1. Soit /(.)=z>n('-;-) = o une équation algébrique. C. K., 1884. 2" Semc-sce. (1. XCIX, N» 18.) 99 . 746 ) ■> La variable z étant figurée par tui pnnt dans un plan, traçons une droite L dans ce plan, et soit R l'une des deux régions du plan que limite celte droite; nous regarderons les points de la droite limite L comme ap- partenant à la région R. » Théorème. — Si r équation J{z) = o a tons ses jioinls-racines dans la ré- gion R, la déi ivée f [z] aura elle-même tous ses points-racines dans la région R, » Observons d'abord que s\J{z) a une racuie nuiliiple d'ordre p,J'[z) admet cette même racine p — i fois, et par conséquent celle racuie de/'(z) est bien dans la région R; dès lors, nous n'avons à nous occuper que des racines dey'(z), distinctes de celles (\ej[z), c'est-à-dire de celles qui rendent nulle la dérivée logaritbmique 7ÏZ) ~ ^ ■' z r- a ' Nous écrirons cette dérivée simplement \ _ . en faisant rentrer x lois le terme \ sous le signe 1; on a alors f'I z] » Pour une racine de 4^' o» tloil avoir simultanément » :r — «1 Ip '^-«)^+(j-,e) o. Pour fixer les idées, nous supposerons que le point zéro appartient à la région R. •> Soit X costp -r-j'sinçp — p = o l'équation de la droite limite L; j'ajoute les équations (i) et (2) respectivement niullipliées par cos'^ et siii'^j; j'ob- 1 /'(^^ , I- • tiens pour un pou'*^ — /(^) ^Cl r oo«î ,,, _4_ 1, • sin "> — ! V. cos* + (3 sinn. ) = 0, 2 (X --r -h ix-n' ,r 00s tp -1- r siod) — n 1 — ■ ( a. c.os!j -4- ,'5 sin ro — ,>] ^ > 2j' ' (x-«)^-H(j-(3')^- ^ ="*^' l'expression — (acosç? -f- /3 sin(p — /;) représenle la distance changée de ( 7l7 ) signe du point ( a, /3 ) à la droite L ; cette quantité, si elle n'est pas nulle, a donc le signe de h p (ce serait le signe contraire, si R ne compren.iit pas 11' point zéro), car le point (a, (3) appartient à la région R. ') Quant à l'expression iccosç) + y sinœ — p, elle aura aussi le signe de \- p pour tous les points (a:, j) situés hors de R ; donc, pour ces points du plan, le premier membre de l'équation (3') se compose de termes tous de même signe; il est donc impossible ciu'elle soit satisfaite potu' ces points. f'[z] » Les points-racines de -j^ sont donc tous dans la région R. >■ 2. A.ppe\ons polj-gone des racines def[z) le polygone convexe P, dont les sommets sont des points-r.u iues, et qui contient à son intérieur ou sur son contour toutes les racines de réquationy(s) = o; on a le corollaire suivant : >i Les racines de J'{z) = o seront toutes à rintérieur ou sur le contour du polygone P. » Il suffît pour le voir d'appliquer le théorème du n° 1 successivement à chaque côté du polygone P. n 3. Remarque importante. — Le théorème du n° 1 et sa démonstration s'appliquent sans aucune modification aux fonctions qu'on a appelées lio- lomorphes du genre o, et qui sont de la forme 'W = ='n(--r,)- » ïc'Xl('~ w ^^'' ""P''°<^"i' f^'u" "O'»'^''^ i"fi"i de facteurs; les quan- tités a doivent être telles que la série > — ^ — soit convergente. ^ Z^ mod. a o » Corollaire I. — Si J[z) = o a toutes ses racines à l'intérieur d'un con- tour ouvert et convexe^ polygonal ou courbe, il en est de même de « Corollaire II. — Sïf{z) = o a toutes ses racines entre deux droites pa- rallèles, il eu sera de même de f'{z) = o. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Conditions d'équilibre d'une lame liquide soumise à des actions électromagnétiques. Note de M. G. Lippmann. « Lorsqu'un liquide, parcouru par des courants électriques, se trouve en même temps soumis à l'action d'aimants disposés à poste fixe dans son voisinage, il naît des forces électromagnétiques qui tendent à dé- ( 748 1 placer chaque élément de courant. Ces forces ont leurs points d'ap- plication an sein même de la masse liquide. On peut donc, par leur intervention, réaliser des cas d'équilibre ou de mouvements plus généraux que ceux qui se présentent le plus souvent en Hydrostatique; en outre, les conditions de l'équilibre peuvent servir à illustrer les propriétés des cou- pures qui servent à rendre une fonction uniforme dans un espace donné. I) Soit une lame d'un liquide conducteur infiniment mince, horizontale, parcourue par descouranis électriques que lui amènent des électrodes dis- posées d'une manière quelconque, et placée dans un champ magnétique vertical d'nilensité uniforme H. Proposons-nous de trouver les conditions de l'équilibre. En un point du liquide dont les coordonnées rectangulaires sont (x, j), l'intensité du courant est une grandeur dont les composantes parallèles aux axes sont K — , K--, K étant un coefficient constant, et V étant le potentiel électrique au point considéré; V est une fonction de x et de jr assujettie à satisfaire à l'équation , , d-V J'-V » La force électromagnétique est normale à la direction du courant; elle a donc pour composantes (2) x^-hkÇ", (3) Y = HR^. » Enfin, en appelant p la pression hydrostatique au point (jr, j), on a les conditions nécessaires de l'équiHbre H) x = -* (5) Y=-|. >> Quelles en so it les conditions suffisantes? » l'our les trouver, remarquons d'abord que l'on tire des équations (4) el(5) (6) fl^dr+Ydy)=f'^,id.,-^)dr. i> Il faut que le second membre, qui n'est autre que la variation de la ( 749 ) [iression hydrostatique p, soit une fonction luiiforuie de x et j. Il en est donc de même du premier membre: On lire des équations (i), (2) et (3) (7) -J^ - d.c '-= ^- .) La coixlition d'uitégrabilité (7) est donc une conséquence de l'équa- tion (i). Pour qu'en outre la fonction de x et /, représentée par le premier membre de l'équation (6), soit uniforme, il suffit que l'espiice occupé par le liquide soit d'une forme convenable, ou qu'il soit divisé par des cou- pures appropriées. Ces coupures se réalisent sous formes de cloisons im- perméables au liquide, mais perméables à l'électricité. Je dis qu'alors l'équilibre existe. )i On tire en effet des équations (2), (3), (4) et (:j) --,- ) (8) ^f = H.^ (9) ! = -"£ et (10) -rs + T"^ = o- >' Ces équations signifient que les courbes p = const. sont orthogonales ou conjuguées des courbes V = const. Comme les valeurs de V sont don- nées (ce sont celles qui correspondent aux courants électriques donnés), il en est de même de celles de p. Il eu est ainsi, en particulier, des valeurs de p le long de la paroi. " En résumé, quelles que soient d'ailleurs la forme de l'espace occupé par le liquide et la distribution des courants électriques, il faut el il suffit pour l'équilibre que cet espace soit limité pur des cloisons disposées comme des cou- pures qui rendraient uniforme la fonction conjuguée du potentiel électrique, et la loi des pressions développées le long du contour est la suivante: ces pressions ont des valeurs conjuguées de celles du potentiel électrique le long du contour. :> Il s'ensuit que, si l'espace donné est à connexion simple, il y a toujours équilibre: c'est en particulier le cas du galvanomètre à mercure que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie. Inversement, dans les expériences de Faraday et les appareils de M. Berlin, destinés à montrer la rotation électromagnétique d'un liquide, l'espace occupé par celui-ci est toujours à connexion multiple. » ( 75o MÉGANIQUE APPLIQUÉE. — Conditions d'un élément hélicoïdal pour l'effet utile maximum d'un propulseur. Note rie M. Ch. Hacvel. ■ Soient A lin élément de surface hélicoïdale, AE ^= V si vitesse relative au fluide ambiant, dans le sens de la trajectoire, el AB W la vitesse de rotation. ) La vitesse relative des filets fluides à l'élément A sera AF -- p-^ faisant l'angle j3 avec le plan normal à l'axe AB. i> L'hélice développée, ou sa tangente, est AC, faisant l'angle y avec AB; il en résulte que l'incidence des filets fluides sur l'élément considéré est H Soient H la pression normale à l'élément et R la résistance à l'avan- cement ; ces deux forces font l'angle y et R — ; H cosy. 0 Menons FG perpendiculaire à AC; après l'unilé de temps le point A arrive en F et GF représente le déplacement de la pression normale dans le sens de cette pression H. 1 Le travail moteur, abstraction faite des frottements, a donc pour ex- pression ï,„=FGxH; or V FG=:i'siny. et ç' = . ,; sin(y — a J ( 75' ) substituant, " sin(7 — otj L'effet utile à réaliser est T„ : RV; m us R = Hco^7, T„ = VHcos7 » Le rendement est donc exprimé par la relation T„ cos-,'sin f Y — a) fO T,„ sin a )» Pour a = o, le travail moteur est annulé; l'hélice tourne à vide. o Pour « = y ou 7 — a = o, soit |3 ^- o, l'hélice tourne sur place et la vitesse relative i' est normale à l'arbre de l'hélice. .) On a l'égalité substituant. sni(v- a) = su)7 ---— ; 1 sinycosv — sinKCOs-7 . , r„ ' ' cosa sinycoSY cos^ y T,,, sin a sin a cosa ' or siny C0S7 := ' sin 27; remplaçant, on a .„, T„ _ sin 2 y cos-7 ^ ^ T,„ 2 sin a cosa » Pour un effet utile égal au travail moteur, abstraction faite des frot- tements, (3), • i^=i et i-f T„ cos^v sin 27 ~—i et I -f = — --' ■ T,„ cos a 2 sm a ■) Les limites d'application de cette formule (3), qui répond à un ren- dement de 100 pour 100, sont assez étendues pour qu'on puisse tenir compte di;s conditions de la machine motrice et de son mode d'attelage. )) Si les frottements étaient intervenus, on n'aurait trouvé qu'une seule solution, celle de l'hélice la plus petite, dans les limites d'application de la formule (3). » Faisons u!ie application à l'hélice conduile par un moteur élecl rique et propulsant un ballon. ( 752 ) » Soit 7 = 45°, pas égal à la circonférence au point A; on a substituant dans (3), sin 2y = r et COS- 7 = \\ I I -\ = 2 COS a I 2 sin t. ' ou bien 1 sin 1 I ■-- 2, COSa a-^ 19" 5' ') Il en résulte nue [^, .-= 45°- 19° 5'= 25^55' ; d'où \ - lang25°55'= 0,486: la vitesse de rotation de cet élément devra être un peu supérieure au double de sa vitesse suivant la trajectoire. » Si l'on se plaçait dans ces conditions de vitesse, mais en faisant un pas trop court, l'hélice perdrait du rendement et tendrait à tourner à vide. . Nous avons calculé l'angle a des filets d'eau sur un élément périphé- rique d'hélice, dans les conditions relatées des essais de nos principaux navires, et nous avons trouvé des valeurs comprises entre 1° et 3°, tandis que les conditions d'un bon rendement exigeraient 19'' environ. -> PHYSIQUE. — Comparabilité du ihtrinomètre à poids el du thermomètre à tige. Note de M. Em. Barbier. « 1 . Dans la supposition que des volumes égaux, limités par le verre choisi pour enveloppe, restent égaux entre eux à toute température, Regnault a longuement démontré la proposition siiivante, que nous désirons démontrer aussi : » Si le thermomètre à poids et le thermomètre à tige sont d'accord aux deux points fixes, ils restent d'accord à toute température. » 2. Le thermomètre à poids n'est qu'un thermomètre à tige coupé au zéro. Pour que la proposition énoncée devienne aussi claire que possible, supposons qu'il n'y ait pas de renflement pour le réservoir et que le ther- momètre soit tout entier dans un tube bien calibré ; nous ne changeons rien à la question théorique que nous traitons, en simplifiant la forme de l'enveloppe thermométrique comme nous venons de le faire. » 3. Définissons les degrés t" du thermomèlre à mercure de la manière suivante : , ( 7^« ) » 5550™""^ de mercure à o" deviennent (555o -f- <) millimètres cubes à l". » Il nous suffira de démontrer la proposition pour le thermomètre à poids et le thermomètre à tige contenant SôSo™™*^ de mercure à o". » Ce mercure dans le thermomètre à tige occupe n = 555o'"""^ à 0°; et n ■+- 100 à 100°; généralement n -h t k la température t'' du tliermomèlre à mercure, selon notre définition. « i. A cette même température, quel est le rapport dvi poids p de mercure écoulé au poids P — p ûe mercure qui reste dans le thermouiétre à poids? Il s'agit d'apercevon- que ce rapport est proportionne! à t. » Il s'est écoulé une fraction ; il en reste une fraction ; le rapport de ces deux quantités de mercure est donc -, c'est-à-dire proportionnel à t. » 5. La formule ilu thermomètre à poids donnera des résultats pro- portionnels à ceux qui seraient lus sur notre thermomètre à lige; mais le thermomètre à poids est d'accord avec le thermomètre à tige pour 100° si l'on a bien choisi la constante de la formule; donc, enfui, / = - est C P — /J une formule qui rend parfaitement comparables le thermomètre à poids et le thermomètre à tige. On remarque que c est -^. « I':legtriciti<:. — Sur des lampes électriques pnrtnlives. Note de M. G. Trouvk, présentée par M. Jamin. « Les lampes électriques portatives que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, et que je quahfie de lampes universelles, de sûreté, portatives, automatiques, réglables et inversables, en raison des propriétés qu'elles pos- sèdent, sont destuiées à servir dans tous les cas où l'on a besoin d'obtenir une lumière vive, instantanée et dont l'emploi ne présente aucun danger. » De là deux types bien caractérisés de ces appareils : l'un destiné à servir à tous usages industriels dans lesquels la sécurité est le premier desideratum, et l'autre créé principalement en vue de l'éclairage domes- tique, afin de remplacer, non pas les lampes servant à l'éclairage perma- nent et prolongé des habitations, mais les petites lampes à essence et autres, si peu commodes et si dangereuses à manier, qui servent dans une foule de circonstances de la vie domestique. » Le premier type, dit type industriel, est disposé de manière à s'allumer et à fonctionner des que l'homme qui s'en sert (pompier, gazier, ouvrier c. R., 1884, ->' Sem^scnf.[^^. XCIX, N" lit.) I OO r>\ minetir, elc.) l'acctoclie à sa ceinture afin d'avoir les mains libres. Il s'éteint de lui-même dès qu'on l'accroche par sa poignée on qu'on le lient par celle dernière peinlant le transport. » La lampe du second type, qui est principalenicnl destinée aux usages Fi(T- '■ -.—-. t.umjic cU'ctrique linh'ei selle Tiouvét de sûreté^ portative, automalnjuej réglable et iin'ersal/le, repr'ôsLMilée au tiers d'exécution. — Elle est .tu repos ou éteinte et inclinée pour montrer lelTicu-ité tin p.iiMchute. domesiiques, s'allume, au contraire, automatiquement dès qu'on la saisit par la poignée et s'éteint d'elle-même quand on la jjose sur une table ou autre surface d'appui. » La disposition générale de l'appareil est la même clans les deux cas. Il se compose d'une caisse ou vase à compartitnents formant le récipient ( 7^5 ) crime pile Trouvé, au bichroin.ite, semblable a celle présentée à l'Aca- déinie dans sa séance du 19 mars i883. » Le couvercle du vase porte les élémenls de la pile, et la lampe à incan- descence esl renfermée dans une double enveloppe de cristal protégée en outre par une cage métallique. Fip,. 5. lAUiipe éU'ctritiite universelle Trouvé, de sûreté, portative, autoinatif/ue, rèf^lable et inversnblc, au tk'is J'excculion, rcprcseiUée eu fonction ou allumée. — Elle s'allumu eu la prenant pai' la poignée pour la porter; elle s'éteint en la posant sur sa base. La position de la lanterne sur le côlé permet Je mieux utiliser la lumière, i> Dans les deux types, la lampe est fixée droite et aussi quelquefois sur le côté du récipient de la pile, muni à cet efiet d'une bagne métallique. » Le couvercle portant les élémenls peut monter et descendre dans le ( 75fi i vase qui contient le liquide excitateur : c'est \)rv ce mouvement que s'et- fectiient l'allumage, le réglage et l'extinction de la lampe. » Le couvercle porte en effet une poignée dans le premier type d'ap- pareil ; on comprend par suite que, en tenant ou suspendant la lampe par celte poignée, on maintient les éléments de la pile hors du liquide. » Dés qu'on lâche la poignée et qu'on accroche la lampe au moyen du crochet latéral qu'elle porte, les éléments plongent dans le liquide, et la lampe s'allume automatiquement, pour s'éteindre d'elle-même dès qu'on la saisit par sa poignée. » Dans le second type d'appareils, la poignée n'est plus fixée sur le cou- vercle, mais sur le récipient; il s'ensuit que, quand on porte l'appareil par la poignée, le couvercle peut descendre hbrement, les éléments plongent dans le liquide, et la lampe s'allume. Le couvercle est relié, par une lige centrale, à une rondelle ou plateau inférieur qui pose sur l'appui qu'on donne à la lampe dès qu'on la place à terre ou sur une table. De cette manière, dès qu'on n'a plus besoin de l'appareil et qu'on le pose sur une surface d'appui quelconque, les éléments de la pile remontent hors du liquide, et la lampe s'éteint et ne consomme plus. » Le réglage des appareils s'effectue au moyeu d'un écrou et d'une vis allongée pratiquée sur la tige centrale et qui permet de régler, en hau- teur, la position normale du couvercle sur ladite tige. » Enfin, à ce modèle domestique ou usuel, que je fais de préférence de forme cylindrique, j'ai ajouté une sorte de parachute formé d'arma- tures analogues à des branches de parapluie et qui empêchent le vase de se renverser si un choc le fait pencher sur sa base. » Les appareils soumis à l'Académie peuvent fournir une intensité lumi- neuse maximum de cinq bougies pendant trois heures, ou une bougie pen- dant quinze heures; mais les appareils sont construits suivant des dinieti- sions plus grandes ou plus petites que celles de ceux que je présente, suivant les applications qu'ils doivent recevoir, de sorte que la durée et l'intensité de la lumière peuvent être augmentées à volonté. » Ces appareils sont très légers, aussi portatifs qu'une lampe à huile ou un chandelier, et, outre la sécurité qu'offre la double enveloppe de la lampe à incandescence, comme ils ne sont munis d'aucun commutateur, il ne se peut produire, en aucun cas, d'étincelle de rupture du circuit, ce qui permet de dire qu'ils offrent une sécuiité réellement absolue et peuvent être employés, sans aucun danger, dans les atmosphères les plus explo- sibles. » 7^7 CHIMIE. — Sur la décomposition de l'oxyde de cuivre par In chaleur . Note de M, E.-J. Maumené. « Dans la séance du i3 octobre dernier, MM. Debray et Joannis ont présenté, sur la décomposition de CiiO par la chaleur, des études desti- nées à résoudre d'une manière générale le |)roblème de celte décomposi- tion et de toutes les autres analogvies. Ces études sont fondées sur une base dont je crois pouvoir montrer le défaut. » Lorsqu'on soumet l'oxyde de cuivre CuO à l'action d'une haute tem- pérature, sans aller jusqu'à la fusion, la tendance de l'oxygène à reprendre sa liberté, par suite de la tension gazique, amène un commencement de décomposition dont la mesure est donnée par la dépression du mercure dans les instruments employés par MM. Debray et Joannis. Il est bien clair que la tension augmente avec la température et qu'à une température constante la tension est elle-même constante; cela résulte de l'esprit de la Théorie générale, dont les phénomènes, désignés par H. Deville sous le nom de dissociation, sont un simple corollaire ('). )) Si la température est élevée jusqu'au point de fusion, une action chi- mique nouvelle s'établit : le proioxyde Cu-O, formé par la chaleur, s'unit avec le bioxyde CuO, non encore décomposé pour former un oxyde salin. » Avant tout, montrons que l'union, la combinaison des deux oxydes, est certaine; elle est démontrée par des faits dont l'évidence ne peut être un seul instant discutée; nous avons signalé ces faits, il y a plus de qua- rante ans, Favreetmoi, dans le Mémoire soumis à l'Académie le 8 avril 1844, et si ce Mémoire existe encore dans les Archives, ou y trouvera : » 1° L'oxyde Cu^O' est une combinaison : car le bioxyde, en se dissol- vant dans les acides, donne une solution bleue ou verte; le protoxyde, une solution incolore. L'oxyde salin produit une coloration brune. » 2" L'oxyde Cu'* O^ donne une preuve analogue de sa nature saline par sa dissolution dans le verre fondu ; tandis que CuO donne une colora- tion d'un beau vert, et Cu-O une masse incolore, l'oxyde salin donne la belle coloration rouge admirée, depuis des siècles, dans les vitraux des (') Je l'ai fait remarquer de|)uis de longues années, nolammenl dans la Lettre que j'ai eu l'honneur d'arJresser ii tous les Membres di- l'Académie, individuellement, le 16 novembre 1871. 758 ) églises; c'est noire travail qui a fait connaître l'expiication de ce fait im- portant et indiqué le moyen de produire les magnifiques vitraux dont on désespérait d'égaler la richesse. » MM. Debray et Joannis ne sont donc pas fondés à nier la combinai- son des deux oxydes, admise d'ailleurs pour tous les oxydes d'un même métal. » Leur erreur tient à la confiance que leur inspire, bien à tort, la disso- ciation; lorsque l'oxyde salin fondu vient à se solidifier par refroidisse- ment, la tension, descendue peu à peu jusqu'à 90™'", remonte brusque- ment jusqu'à 25o°"". Rien de plus facile à comprendre par la Théorie générale : à ses yeux, le composé salin, qui existe dans la masse fondue, est noyé dans un excès de CuO,ou de Cu^O, suivant l'élévation delà tempé- rature à laquelle on l'a porté. Au monient de la solidification après fusion, l'oxyde CuO privé d'une quantité d'oxygène insuffisante pour le réduire à Cu-O (ce que MM. Debray et Joannis confirment très expressément) ne se trouve pas avoir perdu même assez d'oxygène pour former le composé normal(CuO)'- (Cu-'0)"',oii, pour simplifier, (CuO/ (Cu-0)^ La néces- sité d'obéir aux lois de la Théorie secondée par le dégagement de chaleur intraniolécidaire, occasionnée par la soiidificalion, force une certaine quantité de CuO à se réduire en Cu^O pour établir le rapport normal, et il se dégage une certaine quantité d'oxygène dont MM. Debray et Joaiuiis n'ont pas voulu connaître la vraie cause. » La hardiesse avec laquelle ils ont cru pouvoir expliquer ce dégage- ment, dans les deux alinéas qui commencent la page SHy, ne saurait trop être signalée comme une preuve du danger de telles hypothèses, puisqu'd est impossible de ne pas attribuer aux autres oxydes la non-combinaison que MM. Debray et Joannis n'hésitent pas à imposer aux deux oxydes de cuivre, malgré les deux preuves, absolument iirétutables, que tout le monde admettait depuis les expériences que nous avions décriles, Favre et moi, en i8Z14 » Une preuve des plus fortes s'ajoute encore aux ileux précédentes : si hi chaleur pouvait réduire CuO en Cu'O sans produire aucun composé intermédiaire, pourquoi le dégagement d'oxygène, d'abord assez rapide, s'arréle-til, d'après MM. Debr.iy et Joannis eux-mêmes, qu.ind la tension a pris une valeur déterminée? 11 est naturel et simple d'attribuer la dimi- nirtion de tension à la formation d'un composé intermédiaire. Il est plirs que liasartleux de vouloir l'expliquer-, à une leinpérahtie conslaiite, par un équilibre variable avec la (pianlité d'oxygène laissée par la pompe. ( 759 ) » Les oxydes salins formés à des lenipératures de plus en plus hantes sont : Normal : (CnO)'' (Cu-O)'"' = (CuO)"(Cii20)'' -^Cn"'0'\ A excès de Cu=0 : (CuO)' = (Cu=0)''^" =. (CuO)^(Cn^O)' =Cn'^0«, Deuxième » : (CuO)' = (C.rO)"" = (CuO)''(Cn-0)^ ^ = Cu^" O ■, de deuxième ordre 2[(CuO)' = (&rO)"'] avec (CuO)^-(Cu-0)'=" , ce qui donne (CuO)""fCu=0)="":.(CuO)='(Cn=0)-^ ^Cn"0". PATHOLOGIE EXPÉRlMENTALii:. — liecltf relies expermienlnles sur In conseivnlion temporaire des virus dans l'onjanisuie des animaux oit ils sont sans action. Mémoire de M. G. Colin. (Extrjiit par l'auteur. ) « Il résulte di s expériences relatées dans ce travail : » i" Que les agents virulents, en passant à des animiuix où ils sont sans action nuisible, peuvent y conserver intactes leurs |)topriétés, pendant un temps assez long, comme une ou deux semaines, même dans des conditions qui semblent défavorables à cette conservation ; » 2" Que ces agents, après avoir séjoiu'tié sur les sujets où ils demiurent stériles, déterminent, en revenant à ceux sur lesquels ils ont de la prise, leurs eftets ordinaires avec une rapidité et tuie intensité qui n'indiquent le plus souvent aucune atténuation de leur puissance morbigène; )) 3" Que, dans certains cas, sur les individus dits réfraclaires, les n)émes agents donnent lieu à des désordres matériels et fonctionnels, parfois très (') Ces oxycIt'S, nipporlés à Cu' tt .1 Cu'*, donnent: Cu'-'G''- Cu'0^'"«" Cn''0-2."- Cu"0» Cu-'O'."''" Cii'O-.''^- Cu"0" Cu=^0--"«5 Cu'0-'2" Cir'O" Cn'O^'^'" Cn'O-.'"' Je crois n'avoir à donner aucun commentaire pour cxplicjucr comment nous avons cru trouver, Favre et moi, en iS^/ijCu^O'; comment iM. Schiitzenberger a cru obtenir Cu^O'; et comment !\IiM. Debriiy et Juannis ont trouvé, à des températures plus ou moins hautes, dts mélanges 7(^^onf/rt/(/ aitr cniiipnsilions les /iliis varit'-cs. ( l^o ) graves, même mortels, sans analogie apparente avec ceux qu'ils produisent sur les sujets doués de la réceptivité; » 4° Q"P> P'^'" conséquent, les animaux réfractaires, après avoir joué le rôle de réceptacles inertes des matières virulentes, peuvent devenir, dans certains cas, les agents passifs de la contagion, tout en restant à l'abri de ses atteintes; » 5° Que les mêmes animaux, à des intervalles plus ou moins éloignés, sont aptes à sers ir plusieurs fois au transit des matières virulentes, sans que chez eux un premier dépôt ou une première imprégnalion locale y ait les effets atténuants d'une vaccination. « VITICULTURE. — Sur t emploi du sulfale de (uiure pour la destruction du Diildet». Note de M. P. de Lafitte. « Le 29 septembre, AI. Ad. Perrey a signalé à l'Académie la propriété dont jouissent les échalas de bois de tremble, trempés pendant quatre jours dans une solution saturée de siilfate de cuivre, de préserver la vigne du miidew-, sinon complètement, au moins dans une zone limitée par la surface d'un cylindre ayant pour axe l'échalas, et pour base un cercle de g'", 20 à o",25 de rayon. » Un viticulteur compétent m'écrit de la Côte-d'Or : 1 J'appelle votre attention sur une autre particularité, que d'autres viticulteurs M. L. M. . ., de Beaunej Tun des premiers) ont signalée avant moi, el que j'ai eu occa- sion de contrôler et de vérifier sur plusieurs points : c'est que des parcelles de vigne doni les échalas étaient de bois sulfaté ont échappé au niiJdew et ont conservé leur feuillage vert comme des oasis au niiiicu de vignobles entièrement dépouillés, comme en hiver. Ces échalas sont en bois blanc (tremble, peuplier ou autre) trempé dans une solution de sulfate de cuivre. Expliquer pourquoi ce phénomène se produit, personne n'y a réussi jus(|n'à pré- sent. . . » » Je risquerai une explication, fondée siu' une pure hypothèse, mais qui pourra avoir une utilité pratique si elle encourage quelques observa- teurs à faire de bonnes expériences l'année prochaine. » On sait qu'un grain de musc sulfit à infecter l'atmosphère confinée d'une vaste salle pendant des jours et des mois, sans perdre une fraction sensible de son poiiis. Que les vapeurs de musc fussent sans odeur et aucun réactif n'en révélerait la présence. Rien ne prouve donc que tous les corps ne soient pas le siège d'tme évaporation de cet ordre, bien que nos ( 76« ) sens ne puissent point nous en avertir, et rien ne s'oppose à ce que de telles vapeurs émises par un corps déterminé soient toxiques pour un organisme particulier dans telles ou telles circonstances. » L'exlréme division de la matière augmente dans d'énormes propor- tions la surface d'évaporation. Imaginons, pour nous placer dans un cas très simple, que i"" soit divisé en looo™™", dont les côtés sont lo fois plus petits : la surface, qui est de 6'^'' pour le premier, est de 6ooo"™'', ou ôo'^'' pour l'ensemble des seconds, c'est-à-dire lo fois plus grande, si tous ces petits cubes sont isolés. » Comme la grandeur et la distribution des particules de sulfate de cuivre qui se déposent sur les tissus du bois, lorsque l'eau de dissolution s'évapore, peuvent dépendre de la nature et de la liaison entre eux de ces tissus, il faudra soumettre à l'expérience tous les bois dont on a coutume de faire des échalas pour la vigne, comme aussi beaucoup d'autres sub- stances, par exemple des cordages de divers textiles, qui pourraient servir de liens ou de supports. » Si l'expérience confirme l'observation de M. Perrey, des bûchettes en bois de tremble, des cordes, des linges trempés dans une solution saturée de sulfate de cuivre (ou d'un autre corps) ne pourraient-elles pas, l'eau une fois évaporée, émettre un agent prophylactique dans certains cas, curatif dans d'autres? » M. W. 3Iaximowitoh adresse une Note ayant pour titre : « Sur une gé- néralisation d'un théorème de Cauchy. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OUVKAGKS REÇDS DANS LA SÉANCE DU ÎO OCTOBRE 1884. Illustrationes florœ atlanticœ seu icônes plantavum novanim , rariorum vel minus cognilarum in Algeria necnon inregno Tunelano el imperio Maroccano C. R., 188',, 2' Semestre. (T. XCIX, ^'■ 18.) lOI ( 76^- ) nascentium in compendio florœ atlanticœ descriplarum , auctore E. Cosson, fasciculus II. Parisiis, e Reipublicfe typographeo, i884; in-4°. Recherches expérimentales sur ta rage et sur son traitement, par P. Gieier, avec une préface de M. H. Bouley. Paris, Asselin et Houzeau, i884; in-S". applications de la Thermodynamique à la production de la force motrice et du froid,- par Ch. Tellier (fascicule n" i). Paris, Auteuil, i884; in-8". Etude sur ta Tlierinoflynamiqne appliquée à la production de ta jorce mo- trice et du froids par Ch. Tellier, Paris-Auteuil, i884; 111-8°. Paléontologie française ou description des fossiles de ta France. Terrain juras- sique; liv. 71. Ecliinodermes réguliers. Paris, G. Masson, i884; in-8°. (Pré- senté par M. Hébert.) La mine d'étain de La Filleder,- par le Comte de Limur. Toulouse, imp. Durand, Filions et Lagarde, i883; br. in-8°. (Présenté par M. Hébert.) Explorations minératogiques dans tes Hautes-Pyrénées ou indications topo- graplïiques sur quelques gisements de substances peu communes; par le Comte DE Limur. Vannes, imp. Galles, 1878; in-12. (Présenté pnrM. Hébert.) Catalogue raisonné des minéraux du Morbihan ; par le Comte de Limur. Vannes, imp. Galles, i884; in-8°. (Présenté par M. Hébert.) L'organisation à Paris d' ambulances urbaines analogues à celtes des grandes villes d'Amérique, Premiers secours aux malades et blessés, etc. ; par H. Nach- tel. Paris, G. Masson, i884; br. in-8°. (Présenté par M. le Baron Larrey.) La Grèce au point de vue naturel, etlinotogique, cmtliropologique, démogra- pliique et médical; par le D'" Clon Stephanos. Paris, G. Masson, i884; in- 8". (Présenté par M. le Baron Larrey pour le Concours de Statistique. ) Le Monde pliysique; par A. Guillemin, t. V : la Météorologie; 24^ série, liv. 23o à 239. Paris, Haclielte, i884; gr. in-8° illustré. Les thermes de l'Etat. Bourbon-t' Arcliambault, Bourbonne-les- Bains, Luxeuil, Néris;par k. Cazaux. Paris, J.-B. Baillière, 1884; in-8°. Etudes sur les surfaces; par M. A. Lafon. Lyon, F. Flan, i884; in-8''. Paquebot la Normandie. Analyse du fonctionnement des machines; par M. A. QcÉRUEL. Paris, Capiomont et Renault, 1884; br. in-8°. De la justesse et de lajausseté de ta voix. Etude de physiologie musicale; par H.Beaunis. Paris, J.-B. Baillière, i884; br. in-8°. (Présenté par M. Marey.) Le clioléra. Sa non-contagion, ses causes, etc.; par le D^'Cii. Pigeon (de la Nièvre). Fourchambault, chezl'auteur, i884; in-8°. (Renvoi au Concours Bréant.) Amélioration de l'espèce clievatine par des accouplements raisonnes; par L. Alasoniî:re. Paris, J.-B. Baillière, 1884; in-8". (Présenté par M. Bouley.) ( 763 ) Adolph IIannover. Anencephalio, Cyctopia, Synolia. Kjobenliavn. B. Lunos, 1882; in-4°. (Présenté par M. Vulpiai).) Tlie Nonveginn norlh-atlanlic expeddion, 1876-1878; XI. Zoology, Aste- roida; by D.-C. Danielssen and J. Roren. Christiania, 1884 ; in-4°. Circulais oj information of tlie But eau ofe.liication ,■ n°' 4» 5, 1884. Was- hington, Government printing office, i884; 2 br. in-8°. OOVBAGES REÇUS DANS LA SÉANCE Dn 2^ OCTOBRE 1884. Discours et éloges académiques; par J.-B. Dumas, membre de l'Académie française, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. Tome I, Paris, Gauthier-Villars, £885; in-8°. Histoire des Sciences et des savants depuis deux siècles; par A. de Candolle. 2* édition. Genève et Bàle, H. Georg, i885; in-8°. Traité d'Anatomie topographique avec applications à la Chirurgie; par P. TiLLAUx. 4'= édition. Paris, Asselin et Houiseau, i884 ; 111-8". (Présenté par M. Bouley.) Cours élémentaire de Géologie stratigraphique; par Ch. Vélain. Paris, F. Savy, i885 ; in-i2. (Présenté par M. Hébert.) Les Volcans, ce qu'ils sont et ce qu'ils nous apprennent ; par Ch. Vélain. Paris, Gauthier-Villars, i884; in-S". (Présenté par ?u. Hébert.) Les cimetières depuis la fondation de la monarchie française jusqu à nos jours : histoire et législation; par le D"" Gannal. P' fascicule. Paris, Muzard, sans date; in-8°. Bulletin météorologique du département de l'Hérault; année i883. Mont- pelher, typ. Boehm, i884; in-4°. Recherches historiques sur les mots plantes mâles et plantes femelles ; par le C Saint-Lager. Paris, J.-B. Baillière, i884; in-8°. La liberté linguistique en France; par G. de Feézals. Montpellier, imp. Hamelin, i884; br. in-8°. Notice sur la science de la transpiration des mains chaudes.— Le deimoscope, le malade et le médecin des eaux. — De la dermoscopie. — La dermoscopie et les mcdadies d'estomac, de la bile et du foie. — Le rhumatisme et la goutte à Vichy. — La.dermoscopie et la phtisie. — Consultations médicales par le der- moscope; par le D' Collongues. Paris et Nice; 7 br. in-i8. Le vinage et le sucrage des vins; par R. MESSiiiE. Paris, J. Michelet, i885; br. ui-8°. Rapport sur les Travaux : 1° du Consed central d'Hygiène publique et de Sala- ( 7«^) hrité de la ville de Nantes et du département de ta Loire- Inférieure ; 2" des Conseils d'hygiène des arrondissements; 3° des médecins des épidémies, etc., pendant r année i883, présenté à M. A. Calusse, préfet de la Loire-Inférieure . Nantes, imp. Mellinet, 1884 ; in-S". Du manganèse; par E. Benoit. Paris, F. Savy, i885; br. in-8°. Du mouvement de l'aliénation mentale en France, de 1 835 À 1 882 ; par M. le D'' LuNiER. Paris, F. Savy, i884; br. 111-8". A. DE Grilleau. Les aérostats dirigeables. Paris, Denlii, 1884 ; i vol. in-i8. Muscologin gatlica. Descriptions et figures des Mousses de France et de quel- ques espèces des contrées voisines; par T. IIusnot. 2^ livr. Paris, F. Savy; Cahan,T. Husnot, 1 884; 111-8". Acta mathematica. Journal rédigé par G. Mittag-Leffler. T. IV, livr. 2 et 4. Stockholm, Beiger; Paris, Hermann, 1884; 2 livr. in-4°. (Présenté par M. Herniite.) Astronomical observations and researches made at Dunsink, the observalor)' ofTrinity Collège, Dublin; fifth Part. Dublin, t884; in-4". Cliarts stiowing the surface température of the Atlantic, Indian and Pacific Océans. Loiidon, i884; atlas grand aigle carlonné. Memorie délia regia Accademia di Scienze, Lettere ed Arti in Modena; série il, vol. II. Modena, i884; in-4''. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ■ aaa- SÉANCE DU LUNDI 10 NOVEMBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES Er COMMlJiXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — .additions au Méinoiie sttr (es iinilës complexes. Note (le M. L. Kronecker. « Je voudrais généniliser et simplifier à la fois les considérations conte- nues dans la première Partie du Mémoire que j'ai communiqué à l'Aca- démie, en janvier i883. » 1. Désignons par (jc-,p, x.^^,, . . .,X;,p) un système de valeurs des variables réelles x,,x.,, . . ., X/^, c'est-à direun point de la variété ^'''""^(x, , x^,..-, x-^); on sait que l'on peut représenter ce point par la forme linéaire à coeffi- cients indéterminés 11^.^,^+ «-,.r„p-h. . .-i- /^X/ip(' ). » Prenons m points quelconques et partageons-les en g groupes arbi- tranes; un de ces groupes, au mouis, en contiendra — -+■ p, ou /) ^ o. Il n'est pas nécessaire que les points considérés soient tous différents, et, s'il (') Crelle, t. 92, p. 49. C. R., iS84,2' Semestre, (t. \C1X, !S« iD. ) 102 ( 766 ) y a des points identiques, il n'est pas nécessaire qu'ils fassent partie du même groupe. » 2. En posant X^= W'y\+ (v'j;+...+ M-'""jra' = («'O'a) ("- = ',2, ...,k), yai fai ..'., f^' étant des quantités réelles déterminées et w',w", . . ., w^"> des variables réelles, à chaque point de la variété n''"'^ {w' , w" , ..., «-•'"*) correspond un point de la variété 1'^™^ (x', x", . . ., x<*)). Si, pour fixer les m points {a,, x., . . ., Xk) au r\° l, nous fixons m points [^•^p,^?, •,<') (p= 1,2, ...,?«), il y en aura r + p tels que leurs correspondants (x,p, JTop, . . ., a-^p) soient contenus dans un même groupe ('). Et si nous formons les m systèmes (tVp,«^", ...,Wp'') en prenant t nombres entiers consécutifs pour chacun des n éléments du système {iv\ n-", . ..,w^"^), nous aurons m = t". » 3. Si Ja désigne une quantité telle que la valeur de reste comprise dans un intervalle J^, lorsque chaque coefficient m^C') prend toutes les valeurs comprises dans un intervalle égal à l'imité, il est bien évident que lesquantitésa:„|,a;a2,..., a-o„„seront comprises dans un intervalle égal à o, e,o,...o, il suffit de choisir les nombres (, 0,, 9^, . . . , 5/,, de manière que n Si, au lieu d'une seule fonction distantive.D, nous en avions consi- déré plusieurs, D', D", .... D'", rien ne serait changé aux développements précédents. Nous voyons donc immédiatement qu'il existe des entiers c plus petits que i, en valeur absolue, et tels que les valeurs des v fonc- tions D', D", . . . , D'"', dont les arguments sont (Cp, j\), ne dépassent pas respectivement — ^» -r-^? ■ •■■> a étant le nombre d'arguments différents de zéro de la fonction D', h étant le nombre d'arguments différents de zéro de la fonction D", .... » En particidier, lorsque les arguments de D', différents de zéro, sont Xa^.,, ... , x^+bi tiue ceux de D" sont x^^l,^_,, . . , Xa^t^c^ 6t ainsi de suite, la somme a -y- b -h c -\- . . . étant égale a â, nous sommes certains de pou- voir trouver des entiers Cp vérifiant les n inégalités ainsi que les v inégalités ï^r(cp..r. )'••■» i^r J«), o, . . . , o] <.^, D[o, .. ,0,l6-p, J„^,), .. .,{Cp,ra^b),0, ..., o]<-^, ( 769) pourvu qiif Z"> 5, 5, . . . Sy(. Puisque en posant 6| = /,, B'',^i,=^ t^. . . , h coiiflition précédente devient » Le résultat que nous venons d'obtenir est plus général que celui du n" 5 du Mémoire déjà cité; il lui est identique lorsque chacun des entiers «, h, . . . est égal à 1 ou 2, et que les fonctions distantives D', D", . .., D'"' expriment vraiment la dislance des points dont elles dépendent. Cette der- nière condition est, d'ailleurs, inutile lorsqu'un seul des argiunents de D est diflérent de zéro, car, dans ce cas, D se réduit toujours à la valeur absolue de son unique argtunent. » 6. En substituant les expressions c' y'^-t . .. -i- c^"^y^' aux argu- ments jt^ — j:l(dps fonctions distantives D, ces dernières deviennent des fonctions déterminées de c', c" , ..., c'"'; nous les désignerons par A', A", . . . , A'"'. Les considérations qui précèdent nous donnent le moyen de résoudre approximativement, par des systèmes d'entiers, les v équations A'=o, A".T=o, . ., A"'=o. » En effet, jiour Q„= /' "■, 0^-- /'*'=, ...('), la condition <" > t^t^. . . A, devient r/(i -t- (7,) -h A(i -h '7o) -H . . . < « ou bien nQ^ -\- hi..-^ . . . <^n — k; et, en substituant aux arguments c les nombres Cp, nous avons A' ^ ^^^ alors égal à 'k. L'approximation est alors telle que la valeur absolue des nombres c reste plus petite que t et que les valeurs absolues des expressions (c, z^) sont de l'ordre <""«. Il faut remarquer que si z^ et zp sont des imaginaires conjuguées, on a (7a ^ (7p. » Nous avons, dans le n" 7, choisi tous les g égaux, donc /; = r- — i; en d'atilres termes, nous avons considéré le cas où l'approximation de n toutes les équations est de l'ordre / ^ . » Dans ce même numéro, nous avons passé de la résolution approxi- mative des équations à coefficients entiers (c, :■„_) := o à celle des équations à coefficients rationnels s|^+ '/'z^ + y'"'z^j" = o. I/ordre d'approximation de cette dernière équation est t ' , à condition toutefois que l'un au moins des coefficients c, celui par lequel nous divisons [c, z^), soit vraiment d'ordre t. Nous avons omis de parler de cette condition. Pour qu'elle soit satisfaite, il est nécessaire et suffisant que l'approximation donnée par les coefficients c soit la meilleure possible. » En effet, si, dans une certaine approximation, le plus grand des coef- ficients c est de l'ordre t^, où p" i, tandis que (c, z^) est de l'ordre i~''«, nous avons aussi, en écrivant t au lieu de t^, une approximation de l'ordre t^ f , le plus grand des coefficients c étant de l'ordre i,. Si p est plus petit que un, il y a donc une approximation meilleiu'e que r^'«, et inverse- ment, si nous savons qu'il n'y a pas de meilleure approximation que <""«, nous pouvons en conclure que p = i, c'est-à-dire que l'un au moins des ( 77' ) coefficients c, qui sont, par hypothèse, plus petits que t, atteint l'or^lre (le t. » Nous avons indiqué, dans les n"* 7 et 8, les cas où la méthode suivie nous donne sûrement la meilleure approximation possible. » Nous avons ensuite appliqué les résulsats obtenus à la réduction ap- proximative d'une équation F(s) = o de degré n. Nous avons montré que l'on obtient la meilleure approximation possible lorsque l'équation réduite est choisie de degré (m — i). Alors, comme nous venons de le voir, l'un au moins des coefficients Cp, par exemple é^\ est nécessairement de l'ordre t ; si donc c' était d'un ordre moindre, le quotient 4- croîtrait indéfiniment . . , , '^ avecf, ce qui est impossible lorsque l'équation $(3) =: o doit être vérifiée approximativement par [n — \) des racines de F(z) = o. Donc, pour >. = « — I, nous pourrons passer de l'équation réduite à l'équation $( = ) = o, où le coefficient delà plus haute puissance de z est égal à l'unité. Il faut nous restreindre à ce cas >. = n — i, parce que, pour \ (- hms s t II hms o'" Oct. 25 8.22,12 +i6,2o — io.ii,8 20:20 21.56.45,01 +5.54-33,4 ^' 28 7-34) o — 22, 5i H- 2. 8,3 20:20 22. 2.28,57 4-39- 9>4 ''' 3o 8. 4» 3 4-35,66 — 3.5o,4 20:20 22.6. 32, 7 3.49.4' >3 '' Nov. 4 7.48,35 — 33,29 — 1.23,5 20:20 22.17. 2i7^ 1.55.21,2 /' 5 8.14,37 -1-10,39 -1- 0.49,8 20:20 22.19.16,21 1.33.29,5 h i8S'|,o. 3t moy. ô moy. Autorités. /. Nombre -k' — ir- de eomp. 1 2 : 1 5 s, m s ' 2. 5,32 -5. 33'i, U h 3,26,74 -4. 7,8 10: 10 i ■1.21,86 —7 .45,8 8:12 J /. Il 21.54.20,22 -t-6. 9.43,5 i8Pég. R., Y., vSrlij. 22. 2.47,90 -(-4'36.26,7 9034 Schj. 22. 2.27,08 -1-3.57. '^'^ ' obs. mér. Lyon. i'—j.... -1.21,86 —7.45,8 8:12 j 22.18.54,66 -f-2. 3.58,o Id. 82.19. 2)53 -1-1.32. 7,0 Id. » Les positions apparentes de la comète sont corrigées de la parallaxe. » Des observations suivantes : 21 septembre, Dresden, Leipzig, Luiid, Riel ('); 10 octobre, Marseille, Kiei, Butlikamp (-); 4-5 novembre, Lyon, j ai déduit pour éléments de l'orbite de cette comète : T=:nov. 17,75840 T. M. Pan.s o I II "■— ^ = •72.4ï-3i,4 \ Q ^ 206. 17 .5i ,6 \ moy. éq,, 1884,0 i^^ 25. 19. I 3,0 ) tSjZ^ 34.20.30,0 log(7 = o, 1 96981 p= 517", 101 Représentation du lieu moyen : (0-C) dX = — o", 6, Ap -h o", 2 (') Les comparaisons du 21 septemlire sont tontes rapportées à l'étoile 4 '437 Lalandc, dont j'ai adopté pour position moyenne 1884 ,0 : « :=2i'' i3'"57%43, ^ = 2i''53'23" 1, résultant d'une observation méridienne faite à Kiel, et d'une autre faite à Lyon. (^) D'après une observation méridienne faite à Lyon pour chacune des étoiles de compa- raison du 10 octobre, j'ai corrigé ainsi les positions publiées : Marseille, -1- o%86, — i",9 ; Kiei, -i-o%o4, -1-6", o; Botlikanip, — 0% 20, — i",8. ( 7-J^ ) )i Les coordonnées rectilignes rapportées à l'équateiir ont pour expres- sions : xr=: [1,992061] ;sin(io6.45.45,4 + ")> r = [1,999985] rsin( 16.40. 25, i -)- c), z=r [1,277946] /■sin(lo4. 17 . I 1,3 -(- I'). » On en conclut l'éphéméride suivante pour minuit, temps moyeu de Paris : ItîSi. X app. 5 ;ip|i. log S. I. Il ni s o t t, Novembre 9 23.28.35,7 + o. 8.5i 1,9670 0,87 » II 33.it, 9 0.28.41 • '' 1) i3 37.52,5 i. 4-''' T)978'' o,83 » i5 42- 37, 3 1.87.42 '> » » 17 /l'].r'.5,S 2. 9.10 7,9908 0,79 11 K) 52.17,8 2.38.35 » « h 21 5^ . I 2 , 9 3.6.0 o , oo35 0,74 » 23 23.2.10,8 — 3 . ') 1 . 35 » • » 25 23. 7.11,1 — 3.54.52 0,0169 0,70 » 27 12. l3,4 :\.l6.l3 » » » 2q 17.17,6 4-36. o o,o3oo o,65 Décembre 1 22.23,3 4 '53. 47 " » . 3 27.30,3 5. 9.45 0,0435 o,6i 5 32.38,o 5.33.59 o 7 37.46,7 5.36.29 0,0573 0,57 » 9 23.42.55,9 — 5.47.21 » • » L'intensité du 21 septembre est prise pour imité. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Wolf ridien de l'observatoire de Bordeaux; par M. M. G. Rayet.) i88/t), faites au cercle mé- CocRTY (Transmises par Date. Temps moyen Ascension tlroile Distance apparente l.og. tact. 1884. de Bordeaux. apparente. au pôle nord. parallaxe. Octobre 19. . . Il m s 7 . 5 I . 1 6 , 99 21.46. 2,o3 81.23. 4,8 — T,2838 22. . . •• 7-44-39>'J7 21 .5i .13,27 82.45.27,5 —1,2698 23... 7.42.31 ,o5 21.53. 0,86 83. 12. 21 ,4 —1,2654 25... .. 7.38.20,46 21 .56.42,59 84 . 5.12,2 — 1,2570 3o... 7.28.27,56 22. 6.3o,g?. 86. 10. 10,5 — î,238o 3i.., .. 7.26.33,65 22, 8.33,26 86.33.52,2 — T,2546 Novembre 1 , . , . . . 7 .24.42,54 22. 10. 38, 40 86.57.35,1 î,23l I ( 77^) » Les trois derniètvs observations ont été très difficiles, k cause de Ih présence de la Lune, qui reiul;iit la comète extrêmement faible. » ASTRONOMIE. — Sur les sinuosilcs et les vnriatiotis fie courbure de la limite d^ombre pendant les éclipses de Lune. Note du P. Lamet. « On attribue fré(|uemment aux aspérités et aux inégalités de courbure du sphéroïde terrestre les ondulations et renflements variables de la limite d'ombre dessinés sur la Lune lors d'une éclipse, sans avoir pourtant réussi jusqu'à ce jour à établir entre ces deux ordres défaits une corré- lation bien évidente. Dans le but d'éclaircir cette question, j'ai relevé avec soin les sinuosités et variations de courbure que j'ai observées dans les éclipses de Lune du i i avril i865, du 3 septembre \^'j& et du 4 octobre 1884. Les conclusions positives auxquelles je suis arrivé sont loin de con- firmer cette ancienne iiiterprétation ; je les discuterai dans une Note de quelque étendue, destinée à paraître prochainement, et dont les traits les plus saillants peuvent se résumer ainsi: » 1. En assimdant à des arcs de cercle les courbes apparentes formées par l'intersection du globe lunaire avec le cône d'ombre de la Terre, j'ai trouvé que les rayons de ces cercles variaient considérablement, au moins de 2 à I, alors que la Lune était entamée dans le rapport de | à | de son rayon. Cette variation ne paraît pas progresser régulièrement, au fur et à mesure de l'entrée du satellite dans l'ombre, le rayon de l'arc de cercle se remettant à croître à l'approche de la région centrale du disque; c'est du moins ce qui résulte de plusieurs tracés obteiuis dans la soirée du 4 octobre dernier, en profitant des éclaircies de courte durée que le ciel présentait à Grignon. » 2. Ces grandes variations de courbure doivent être principalement attribuées à ce fnit, que la silhouette de notre planète se projette sur une surface sphéroïdale, qui ne saurait être assimilée, au point de vue des aj)- parences, à une surface plane perpeudiculaiie au rayon visuel. La plus simple expérience suffit du reste pour s'en convaincre. » 3. Outre ces variations dans la courbure générale, la limite d'ombre et de lumière présente çà et là de petites sinuosités, qui persistent souvent pendant plusieurs minutes : elles ne peuvent être attribuées aux aspérités montagneuses de la Terre; car, lorsque l'on compare les variations de ces sinuosités avec les inégalités du sol lunaire sur lesquelles elles se pro- jettent, on constate luie corrélation évidente. Ainsi, dans la première phase ( 777 ) d'entrée d'une éclipse, les sinuosités convexes et proéminentes du côté de la lumière correspondent aux parties de la courbe d'ombre qtii descendent une côte; ces mêmes sinuosités deviennent, au contraire, concaves et ren- trantes, quand la courbe vient à monter une pente inclinée. Ce phénomène est surloul visible dans les régions très accidentées du sol, par exemple lorsque la ligne d'ombie traverse mnre crishnn et tnme serenitniis. Les ondulations de l'ombre dénotent, au centre de ces vastes plaines, une grande dépression, tandis que les régions montagneuses avoisinanfes mon- trent une surélévation concentrique très accentuée, eu égard au niveau moyen du sol lunaire. » ANALYSK MATHÉMATIQUE. — Sur uni: équation analogue à l'dqunlinn de Kummer. Note de M. E.Goiin.sAT, présentée par M. Hermiie. « Etant données deux équations linéaires du second ordre à coefficients rationnels et à intégrales régtdières, (') où p e[ (j son! t'oiictious de a.', V cl Q tonctions de /, on sait qu'on peut toujours passer de l'une à l'autre en posant j^ = (rz, .r = f{t), w et ip{t) étant des fonctions convenables de t. En particulier, ia Ibnclion ,r = (p(0 est déterminée par l'équation dilférenlielle du troisième ordre r/'-y (Ir- + 57 (),i852 Bioxyde d'azote AzO 0,2276 0,281 » Pour le chlore et le brome, je ne reiroiive les résultats d'expérience qu'en supposant la molécule monoatomique et de volume moitié mnindre que celle des autres gaz bialomiques, mais ces nombres ont été calculés eu supposant « = 0,00367 pour ces gaz. Ce coefHcient n'a pas été déterminé : on sait seulement qu'il est plus élevé que pour les autres gaz; commi' il n'y a pas de raisons pour que le chlore tasse exce|)tion à la loi des vo- lumes, il i'st plus probable que le coefficient de dilatation de ce gaz est d'un tiers environ plus fort que 0,00067. » Pour les gaz dont la molécule renferme 3 atomes, la formule de la ciia- leur spécifique devient 3 K <) y-- Calctili'. Observé. Acide carl)oiii()ue CO' 0,00871 o,20q5 0,216 Acide suirus'eux SO- 0,008903 0,151") 0,1 544 Proloxyde d';izote AzO 0,00371;) 0,210 (1,226 Peul-éire le protoxyde, qui est enduthermique, a-t-il éprouvé dans les expériences un commencement de dissociation.) » Pour la vapeur d'eau, je prends la chaleur spécifique mojcnne d'après la formule p _ 4 '(v'-v)'^Pa- Zht 9 » Pour la vapeur surchauffée à r'^'", je prends les expériences de Hiri l'oiir &i. 100 1 ,65o4 162 I ,()3 200 2,08 » Calculé entre 100" et 200", 0,4769; observé, 0,4796 (Regnault). M Entre 100" et 162°, la chaleur spécifique moyenne est égale à o, 5oo ; au-dessus de 162°, elle décroît et se rapproche de la valeur moyenne donnée par Regnault, 0,480. » Quant à la chaleur spécifique à volume constant c, elle est donnée par ( 7«'^ ) la relation C = c -+- ^ = i,:'io5c, (l'on ' =i,4o5, (ibtemie en tenant compte de l'oscillation moléculaire qui accompagne la variation pour les gaz bialomiqups. '1 Pour les giiz triatomiqucs, on a la relation C - ■ c -h r; — " I 570^, d'où ~ — \,'ino. fiaz biatomiiiuos. Gaz trialomiqucs. Calculé. Observé. Calculé. Observé. H- 1 , ^o;) 1 ,4oi (Masson) C0° i ,270 i ,274 (Masson) O- 1.401 » SO* > 1,262 (Cazin) Air ■' 1)4"^' " Az'O.... - I ,567 f Masson) CO .. i,4or) A/.0 . 1,39 » Projiacjalion du son. ~ Pendant une détente, le centre moléculaire oscill(^ à température constante avec une vitesse -» qui est la vitesse de propagation du son donnée par la formide générale T. '6 y t: ' V étant lo volume de \^^ de gaz à la température pour laquelle on veut connaître la vitesse. Substituant les valeurs numériques, on trouve : Calciilé. Obsprvé. 111 Air 33o,8f) 333 Hydrogène.. i'j53,2 '269 Acide carboni(|iie 267,5 261 ,6 Proloxyde d'azole 266 261 ,9 Oxyde de carbone 335 337 PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur la péiiétralion de In lumière du jour dans les eaux du lac de Genève. INote de MM. H. Foi. et Ed. Sar.\sin. 0 Les questions relatives à l'absorption de la lumière par des couches plus ou moins éjiaisses de leau très pure du lac Léman sont l'objet d'une série d'expériences, entr(^[)rises par une Commission de la Société de Phy- sique et d'Histoire naturelle de Genève, sur l'initiative et sous la direction de M. Louis Soret ('). ') F^o/V, pour la composition de celte Commission el ses travaux. Comptes rendus du 0 Nous avions été plus spécialement chargés He reclierclier, à l'aide de la Photographie, la limite extrême qu'aiteiiit la lumière du jour dans la profondeur du lac. Nos ex|)ériences ont consisié à exposer une plaque photographique à des profondeurs diverses, dans la région du lac où la couche d'eau atteint son maximum. » Nous avons employé des plaques au gélatinobromure rapide de Montkhoven. Elles étaient renfermées dans un appareil spécial, imaginé par l'un de nous en vue de ces expériences ('). Il consiste en un châssis pho- tographique en laiton, dont les deux plaques de recouvrement se ferment sous l'action d'une paire de leviers, accouplés en forme de ciseaux, tirés par un poids; elles s'écartent, au contraire, parTeifet d'un ressort antago- niste, dès que le poids de sonde, en touchant le ton 1, cesse d'agir sur les leviers. Connaissant la profondeur, on régie la longuein- de la corde par laquelle le poids es» suspendu à l'appareil, de manière à avoir la plaque photographique à découvert, dans une position horizontale, à la distance voulue de la Muface de l'eau. Après une durée d'exposition déterminée, on relire l'appareil, qui se renferme aussitôt par la traction tlu poids. La durée de l'exposition a été de dix minutes dans toutes les expériences. I,e développement a été effectué avec le révélateur normal à l'oxalate de fer, que l'on a fait agir uniformément pendant dix minutes sur chaque plaque. Celles-ci étaient toutes d'un même lot et recouvertes par conséquent de la même émulsion (-). » Les expériences ont été faites en avant d'Évian, où le lac présente une plaine assez étendue de 3i5™de profondeur. M. le D' Marcet a bien voulu, avec la |)lus extrême obligeance, mettre, à deux reprises, à notre disposi- tion son yacht à vapeur le Héron; M. le professeur Forel, de Morges, lo mars 1884, [>. 6?.4> ^' Archivrs des Sciences plnsiqucs et n/ituicllfs, 1, XI, p. '<"?.-,; t. XII, p. i5R; iSS}. (') Cet appareil a été construit sur les indications et les dessins de M. Fol, par la Société genevoise d'instruments de Physique. {-) Des essais préliminaires dans une eau peu profonde avaient démontré que l'appa- reil marchait à souhait et qu'étant fermé il pouvait rester an grand soleil sans qu'aucune infiltration de lumière atteignît la jjlaque. Dans l'exposition, le verre se trouvait en haut, du côté de la lumière. Sur celte face, avaient été tracés des caractères et des numéros au vernis noir. La netteté avec laquelle ces signes se sont reproduits en hlanc, sui- la pl.icpie développée; la ])ureté des bords de l'image, qui, limitée par l'écartement des pla(|ues de le- couvremenl, ne s'étendait que sur le milieu (ic la couche sensible, prouvent que la lumière ne p(uivnit jiénétrer .î notre insu. ( 7«? ) a Imcmi voulu non seulement nous prêter sa ligne de sonde, mais nous ac- compne;ner et nous aider de ses conseils et de son expérience. 3 Le 16 août i8S^, par un temps calme et un soleil brillant, nous exposâmes : » 1. A 237'" (le profondeur, deux pUupies, l'une à midi et demi, l'autre à i''7"'; » 2. A ii3'" de profondeur, une plaque à ^.''qo'"; « 3. A Soo'" de profondeur ( 1 "i™ du fond), une plaque à 3''44"'- » Le 28 septembre 1884, par un temps couvert mais clair, tiuai^es minces et assez lumi- neux, vent léi^er variant de l'est au nord, nous exposâmes : « 4. A i47"'. une plaque à 1'' de l'après-midi: " 5. A 170'", une plaque à 2''26"'; .. 6 A 1 13'", une ])laque;i 3''3"'; " 7. A qo"',")0, une plaque à 3'>34'". 1. Comme point de comparaison, nous avions, le i5 août, à 10'' ilu soir, expos" par une nuit claire, mais sans lune : » 8. Une plaque à l'air libre pendant, ilix minutes; » 9. Une plaque à l'air libre pendant cinq minutes. 0 Au développement, lise trouva que la plaque 3 ( 3oo"' de lirofondeur) n'avait reçu aucune impression lumineuse quelcon(pie. Il en fut de même de la plaque 1 (237""). La plaque 5, à 170'", était légèrement voilée, à peu près comme la plaque 9, exposée de nuit pendant cinf| minutes. La plaque 4., à 147'", avait été foi tement impressionnée, plus que la plaque 8 exposée la nuit pendant dix minutes. Des deux plaqius à 11 3'", la plaque G du second jour est très noircie, tandis que la plaque 2 du premier jour n'est pas plus impressionnée que la pla(]ue 4 du seioud joui-. Enfin la ])laque 7, e\])ospe à 90'", est tellement impressionnée qui' les caractères (|ni avaient élc' tracés an dos ne sont (princoni- plètement réserves sur le fond noir de la couche développée. I) Eu comparant les résullats obtenus dans les deux journées d'expé- riences, on est frappé de ce fait, que l'effet photographique a été beaucouj) plu-» fort le 23 septembre que le 16 aot'it. « Nous sommes donc amenés à conclure de ces premiers essais : » 1° Que la lumière du jour pénètre dans les eaux du lac de Genève à lyo™ de profondeur et probablement un peu au delà; qu'à cette profon- deur, la force d'éclairage en plein jotir est à peu près comparable à celle que nous percevons par une nuit claire sans lune-, » 2° Qu'à 120'" la lumière est encore très forte; » 3° Qu'en septembre, par un tetnps couvert, la lumière pénètre eu plus "rande abonilance et plus profondément dans l'eau qu'en août, p;ir un temps absolument beau. Des expériences ultérieures auront à nous apprendre si cette différence est attribuable à la plus grande transparence ( 7«^ ) de l'eau en automne et en hiver, que les expériences de M. Forel (') ont mise hors de doute, ou bien si la lumière diffusée par les nuages pénètre mieux que les rayons plus ou moins obliques du Soleil. » Avant nous, M. Asper (-) avait exposé des plaques au gélatinobro- mure dans le lac de Zurich, à des profondeurs comprises entre /[O" et 90'°. Il les descendait la nuit, les laissait exposées une journée entière et les reti- rait la nuit suivante. Mais la nuit la plus sombre est encore claire pour une plaque au gélatinobromure rapide. Nos expériences nous semblent faites dans des conditions plus probantes. Nous comptons poursuivre ces essais dans lété de i885. )i Nous désirons aussi, si possible, exécuter des expériences analogues dans la mer, où la plus grande transparence de l'eau peut faire supposer que la limite extrême des rayons lumineux se trouvera à un niveau encore plus bas. » A cet égard, nous ne possédons encore aucune donnée satisfaisante, car les expériences de la croisière du Forciipine sont restées à l'état de projet, l'appareil imaginé par M. Siemens s'étant refusé à fonctionner. La limite de pénétration de la lumière du joiu' tians la mer est donc encore à trouver. » CHlMlii: GÉNÉRALE. — Sur u)} énoncé (jénérnl des lois des équilibres chimiques. Note de M. H. Le Chatelier, présentée par M. Daubréc. « l^ans un travail récent sur les équilibres chimiques, M. Van't'Hoffa montré que la plupart de leurs lois expérimentales pouvaient être résumées dans l'énoncé suivant : » Tout équilibre entre deux états di/Jérents de la matière [systèmes] se déplace (') M. Forel a étudié, dès 1878, la transparence dese;iux dn lac de Genève, à l'aide de la méthode photographique; seulement il employait le papier d'argent alhuniiné, infiniment moins impressionnable que le gélalinobronune. 11 jilongeait les feuilles de papier albuniin(' la nuit à diverses profondeurs et les retirait au bout d'une ou |)lusieurs fois vingt-quatre heures Cette méthode lui a donné, comme limite d'obscurité absolue, /JS'" en été, 100'" en hiver approximativement. La plus grande abondance des poussières aquatiques pendant l'été, cause de la plus grande opacité, est due à la stratification thermique de l'eau pendant lu saison chaude, d'où résulte la capacité de garder en suspension des poussières de den- sités différentes. [Arcliives des Sciences physiques et naturelles, t. LIX, p. iSt; iStt.) (■-) JkIuvcs fies Sciences physitiiics et nalunlies, t. VI, J). 3t8; i88i. ( 7»? ) pur un (ibaissenieitlde la tentpéraliire ve>s relui des deux systèmes dont la fornui- tion développe de la chaleur (' ). » Il m'a semblé que cette loi pouvait être généralisée encore en éten- dant à la condensation ce qu'elle dit de la température; qu'on pouvait, de plus, lui donner une forme identique à celle des lois de tous les équilibres qui produisent un travail mécanique par leur déplacement et qui dépen- dent, par suite, du théorème de Caruot. L'énoncé que je ]Mopose l'ait rentrer les phénomènes chimiques réversibles dans \a classe des phéno- mènes re'a/jrofyue^^ à laquelle M. Lippmann (-) a récemment ratlaché les phénomènes électriques réversibles, » Tout système en équilibre chimique stable soumis à l'influence d'une cause extérieure qui tend à faire varier soit sa température, soit sa condensation {pression, concentration, nombre de molécules dans l'unité de volume) dans sa totalUé ou seulement dans quehiues-unes de ses parties, ne peut éprouver que des modifications intérieures, qui, si elles se produisaient seules, amèneraient un chan- (jement de température ou de condensation de signe contraire à celui résuUanl de la cause extérieure. ') Ces modifications sont (jénéralement progressives et partielles. » I^lles sont subites et complètes lorsqu'elles peuvent se produire sans changer la condensation individuelle des diverses parties homogènes qui constituent le système en équilibre, tout en fatS'inl changer pourtant la condensation de rcn- semble du système. )) Elles sont milles quand leur production ne peut pas amener de changements analogues à celui du à la cause extérieure. « Enfin, si ces modificulionis sont possibles, elles ne sont pas pour cela né- cessaires. Dans les cas oit elles ne ie produisent pas el où le système reste inaltéré, l'équilibre, de stalde qu'il était, devient instable, et il ne peut épiouver alors que des modifications tendant à le rapprocha des conditions de stabilité. » Quelques exemples d'équilibres, bien connus pour la plupart, mon- treront la généralité des applications de cette loi, qui embrasse également les phénomènes de fusion, de vaporisation, de dissolution, qui ne sauraient en aucune façon être distingiu's des phénomènes chimiques proprement dits. » i" V échauffemeul de la totalité d'un système amène des modifications endothenniijues, telles quejusion et volatilisation de tous les corps; polyiné- fj Van rlloFF, Etudes de Dynamique cliiiiiique, p. ibi. \'^) Lipi'MANN, Annales de CInmie et de Plijsitjue, 5" s°rie, t. XXIV, \t. 172, ( 7«S ) risdlioii de C" Az, etc.; liimi/uiinatiuiis iliinoipltifjucs réversibles de Agi; AzH*0, AzO'; dissociation de CO^GtO, CO=; Hr 0% 3AzO', 4HO; com- binaison endoûienmque ré\ers\h\e de es* et très probablement aussi de AzO% etc.; dissolution endolhermiqiie de la plupart des sels; cristallisation endothermique de quelques sels : NaO, SO'; CaO, HO, bien connus pour avoir une solubilité décroissante avec la température. » 2" L'cclmuffentent paiiieL d'un système amène des niodificalions (jui tendent toutes à refroidir la partie chauffée^ telles que la projiaijalion de la chaleur par conductibilité, la production de courants tlietmo-éleciiiques, les change- ments de concentration par diffusion, le transpoit de métal d'un point à l'autre d'une lame plongée dans une dissolulion de l'un île ses sels. » 3° L'augmentation de condensation de la totalité d'un système niainlei, a à température constante amène des modifications qui tendent à diminuer la con- densation (ht syslime, telles que la fusion de la glace, la solidification de la paraffine, la transformation diniorphicpie de Agi, \i\cond)nuiison des produits dissociés de C0-. )i ff L'augmentation de condensation d'une partie d'un système amène des modificalions tendant à dim'muer la condensation de la partie alléiée, telles que condensation de la vapeur d'eau, combinaison de CaO 4- GO" au ronge, dif- fusion des dissolutions inégalement concentrées, transport de métcd sur une lame plongeant dans une dissolution d'iui de ses sels de concentration va- riable, abaissement du point de fusion d'un alliage ou d'un mélange de sels pendant sa solidification progressive. « 5" Les modifications de l'étjuilibre sont généralement progressives : par exemple, dans la dissociation de GO", et en général dans tous les systèmes dont les éléments ne sont pas simplement juxtaposés, mais dont quelques- uns d'entre eux forment des mélanges bomogènes. » 6" Les modifications de l'équilibre sont totales quand elles peuvent se pto- duire sans altérer la condensation de chacune des parties du système^ tout en alté- rant la condensation de l'ensemble du système. Telle est la condensation de la vapeur d'eau, la /iis/onde la glace, la transformation dimorphique de Agi, la dissociation de GaO, GO", de GuO solide, la dissolution des sels. Ges sys- tèmes, pour un cliangement infiniment petit de condensation d'une de leur partie, passent d'une limite extrême de leur état d'équilibre à la limite extrême opposée. » 7" Les modifications de l'équilibre sont nulles quand elles ne peuvent pas produire d'effet analogue à celui dû à la cause extérieure. La dissociation est indépendante de la pression pour les mélanges se combinant sans change- ( 789 ) ment de voliriiie, l'acide iodhjdriqiie, par exemple. La limite des équili- bres est indépendante de la température quand leurs transformations ne dégagent pas de chaleur, ce qui est le cas de l'étliérification. » 8° Enfin toutes ces nioclifîcations des écjuilibres sont seulement possibles, mais ne se produisent pas nécessùrement, comme le montre la surfusion ,\a surchauffe, la sursaturation, \e rt-froidissement brusque de l'acide carbonique dissocié. Les systèmes instables ainsi obtenus ne peuvent se modifier que ])oiir se rapprocher des conditions de l'équilibre stable. La transformation de ces équilibres instables s'effectue généralement avec un dégagement de chaleur, conformément au principe du travail maximum, parce que, comme l'a fait remarquer M. Van't'Hof'f, la températiue orduiaire diffère peu du zéro absolu, pour lequel l'équilibre stable correspond au dégage- ment de la totalité de la chaleur conteiuie dans les corps ». CHIMIE MiNIîR.VLOGlQUR. — Sur le poljmorphisme du ptiospliatc de silice. Note de MM. P. Uautefecille et J. Margottet, présentée par M. Debray. « La silice se dissout abondamment dans l'acide phosphorique triliy- dralé. Pour mettre en évidence cette propriété, il suffit de projeter dans l'acide phosphorique, chauffé au-dessus de 120", de la silice hydratée ob- tenue en décomposant le fluorure de silicium par l'eau. La silice calcinée ne se dissout pas plus rapidement dans l'acide fluorhydrique ('). » En prenant la précaution de faire à froid, dans un mortier, le mélange de silice hydratée et d'acide phosphorique, et portant ensuite ce mélange à 260° dans un vase en platine, l'acide jibosphorique peut dissoudre envi- ron 5 pour 100 (le silice. » IjH proportion de silice dissoute est plus considérable encore lorsqu'on porte lentement à 260" un mélange d'acide phosphorique hydraté et de chlorure de silicium. » Mais cette dissolution n'est pas stable; sous l'action de la chaleur elle laisse déposer un phosphate de silice cristallisé; tie plus, la forme cristalline et les propriétés de ce phosphate dépendent essentiellement, comme nous allons le montrer, de la température à laquelle il se sépare de sa dissolution. (') On doit donc éviter avec grand soin, dans les analyses thimiiiues, de maintenir ia silice en contact avec l'acide phosphorique au-dessus de 100". C. R., 1884, 2" Semestre. (T. XCIX, N° 10 ) loS ( 79" ) M 1. La dissolution chaude de silice dans l'acide piiosphorique, quelle que soit la manière dont elle a été préparée, dépose spontanément, en se refroidissant au-dessous de 260°, de petits cristaux ayant l'apparence de disques aplatis, dont la liauteur est d'environ le quart du diamètre. » On obtient encore ces mêmes cristaux en ajoutant de l'acide sidfu- rique concentré au bain dans lequel ils prennent naissance, et en mainte- nant ce bain à une température un peu supérieure au point d'ébuUition de l'acide sulfurique. » Ils se présentent alors nettement sous forme de prismes hexagonaux, souvent maclés -à la façon du fer oligiste lamelliforme. Ils agissent très vivement sur la lumière polarisée. L'eau les corrode assez rapidement, mais ils sont inaltérables dans l'alcool, ce qui permet de les débarrasser complètement de l'acide phosphorique en excès. » II. Si, au lieu de laisser refroidir la dissolution de silice, on élève gra- duellement sa température à partir de a6o'^, elle ne tarde pas à se troubler. Vers 36o", elle laisse déposer des lamelles très minces, en assez grand nombre pour produire une espèce de feutrage cristallisé qui donne au bain l'apparence d'une matière solidifiée. » Ces lamelles sont toutes hexagonales; elles ne se colorent pas entre les niçois croisés lorsqu'elles sont normales aux rayons lumineux. Cepen- dant il serait prématuré de vouloir les rapporter au système hexagonal, car, lorsqu'on les examine par la tranche, sous une grande épaisseur, elles n'agissent encore que faiblement sur la lumière polarisée. )) Un examen superficiel conduirait peut-être à les confondre avec des cristaux de tridymite, qui, eux aussi, n'agissent que faiblement sur la lu- n\ière polarisée. Mais, sous l'aclion du nitrate d'argent en fusion, les la- melles hexagonales donnent naissance à du phosphate d'argent, rouge à chaud, tandis que la tridymite reste inattaquée (' ). » Ces lamelles sont inaltérables dans l'alcool ; mais, à la longue, elles sont corrodées [)ar l'eau froide, en donnant de l'acide phosphorique et de la silice soluble. X III. Les deux espèces cristallines précédentes ne se déposent qu'en très petite quantité si l'on chauffe brusquement la dissolution silicique. Cette dissolution peut même rester limpide jusque vers 700° environ ; mais entre 700" et 800° elle laisse déposer des octaèdres réguliers presque toujours (') C'est là un traitement qu'on devrait faire siifiir aux cnstaii.v hexagonaux des roclies contenani dr l'acide pliosphori([ue avant de conclure que ces cristaux sont de la tridyinite. . ( 791 ) modifiés par les faces du cube. Ce sont les cristaux de phosphate de silice déjà décrits dans une Note que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie ('). » IV. Enfin le dépôt change encore de nature si l'on porte rapidement vers goo° ou looo" de l'acide phosphorique ne contenant en dissolution qu'une faible quantité de silice. On obtient alors des prismes agissant sur la lumière polarisée et appartenant au système clinorhombique. » A haute température, ces cristaux prismatiques sont plus stables que les précédents. Si, en effet, on porte lentement à looo" de l'acide phos- phorique saturé de silice, on obtient un mélange de toutes les formes qui viennent d'être décrites; mais, en prolongeant l'action de la chaleur, les lamelles et les octaèdres sont bientôt rongés, tandis que les prismes s'ac- croissent d'une manière continue. » Ti'analyse de ces différentes matières cristallisées s'effectue par une méthode aussi simple que précise, car toutes sont décomposées par le ni- trate d'argent en fusion à une température à laquelle il ne se forme pas encore de silicate d'argent ; les seuls produits de la réaction sont du phos- phate d'argent et de la silice pure. Cette méthode nous a permis d'établir que, quelle que soit leur forme, les cristaux obtenus en dissolvant la silice dans l'acide phosphorique ont rigoureusement même composition. Celle- ci répond à la formule PhO',SiO-. En analysant ainsi des cristaux de ce phos()hatede silice |)réparés avec des corj)s chimiquement purs, nous dé- terminerons le rapport des équivalents du phosphore et du silicium dans des conditions exceptionnelles d'exactitude. » Nojis sommes donc parvenus à démontrer que le phosphate de silice PhO"',SiO- cristallise spontanément sous quatre formes cristallographiques incompatibles entre elles et constituant, par conséquent, quatre espèces chimiques; les cristaux hexagonaux se forment au-dessous de 3oo°, les la- melles ressemblant à la tridymite vers 36o°, les octaèdres réguliers entre ■yoo" et 800", et les prismes clinorhombiques entre 800° et 1000". n Ce polymorphisme ne saurait résulter de groupements d'éléments cristallins identiques, car les cristaux hexagonaux sont attaquables par l'eau, taridis que les cristaux octaédriques ou prismatiques résistent à l'action de ce réactif. 1) Le phosphate de silice n'est pas le seul phosphate susceptible de po- lymorphisme; nous décrirons prochainement des phénomènes analogues (') Comptes rcnclns, t. XCVI, p. lo5-2. ( 79^ ' dans la cristailisalion des autres phosphates d'acides à 2'"' d'oxygène et dans la cristallisation des phosphates de sesqtiioxyde. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les apntites fluorées. Note de M. A. Dittk, présentée par M. Debray. « ]'ai uionlié, dans de précédentes Notes, qn'd est possible d'obtenir arti- ficiellement un groupe nombreux de composés analogues aux apatite et wat'nériie naturelles, et renfermant un phosphate, un arséniate ou uu vanadate,decliaux, baryte, slrontiane, etc., associésaux chlorures, bromures ou iodures correspondants; j'ai indiqué en même temps des |)rocédés gé- néraux de préparation de ces corps. On sait, d'autre part, que | armi ceux de ces minéraux qui se rencontrent dans la nature, ou qui ont été obtenus dans les laboratoires, il en est quelques-uns qui renferment une proportion variable de fluor, remplaçant une quantité équivalente, et quelquefois la presque totalité du chlore. Toutes les analogies conduisaient à admettre la possibilitéd'obtenirdessubstances pures de tout mélange et ne renfermant que du fluor; j'ai pu préparer en effet des matières offrant la même com- position que l'apatite et cristallisant comme elle en prismes hexagonaux réguliers, terminés par des pyramides à six faces. » Deux méthodes générales permettent d'arriver à ce résultat : » I. On introduit dans lui creuset de platine une certaine quantité d'un phosphate métallique, celui de chaux par exemple, avec un poids triple environ de fluorure neutre de potassium, et un grand excès de chlorure de potassium; on chauffe au rouge pendant cinq ou six heures, on laisse refroidir lentement et l'on traite le contenu du creuset par l'eau froide; on isole ainsi de belles aiguilles ayant la forme de l'apatite, et une composition qui s'accorde avec la formule 3(3CaO, PhO^)CaFl. )) Ces cristaux ne contiennent pas trace de chlore, et cependant j'ai fait voir qu'on peut obtenir l'apatite 3(3CaOPhO^)CaCl en chauffant pendant longtemps un mélange de phosphate de chaux et de chlorure alcalin. Ce dernier, en eifet, attaque lentement le phosphate calcaire et donne du chlorure de cajcium jusqu'à ce qu'un certain équilibre se soit établi entre les substances réagissantes et que la formation d'une quantité déterminée de chlorophosphate de chaux soit devenue possible; mais ici l'intervention du fluorure alcalin modifie complètement les conditions de cet équilibre. On sait,d'aprèslesdéterminationsde M. Guntz,que la formation du fluorure de calcium di'gage, à la température ordinaire, plus de chaleur que celle ( 71.3 ) du chlorure; il en est probablement de même à température élevée et, dans ces conditions, en raison des principes du travail maximum, le chlorure i!e calcium ne se formera pas, du fluorure prendra seul naissance, et il en résultera une apatite fluorée, complètement privée de chlore. Les résultais de l'expérience sont conformes à ces indications de la théorie. » La quantité de fluorure de potassium mélangée au chlorure doit tou- jours rester fort petite et ne pas dépasser -^ du poids de ce dernier. S'il se trouvait trop de fluorure alcalin, le phosphate de chaux serait totale- ment décomposé, et l'on n'obtiendrait plus que du fluorure de calcium. » D'après M. Guntz, les chaleurs de formation des fluorures de baryun , strontium, etc., sont, à la température ordinaire, lés^erement inférieures à celles des chlorures correspondants. Au rouge elles leur deviennent, selon toute apparence, supérieures, caries apatites formées avec d'autres bases que la chaux prennent naissance dans les mêmes conditions que le phos- phate calcaire. Toutefois on obtient plus rapidement de beaux cristaux en opérant de la manière que voici : » II. Ou place dans un creuset de platine un mélange en pro[)ortions convenables de fluorure de calcium et d'acide phosphorique avec un grand excès de chlorure de potassium, et l'on chauffe pendant quelques heures. Le contenu du creuset traité par l'eau après refroidissement abandonne des cristaux de fluophosphate de chaux; les plus beaux sont réunis en une couronne qui adhère le long des parois du creuset, à la surface de la matière fondue, les autres sont disséminés dans toute la masse. La réaction peut être représentée par une des formules suivantes : ôPhcr- 4- loCaFl == 3(PhO', 3CaO)CaFl + 3PhO-Fl\ 24?h(3'4-5oCaFl = 5[3(PhOs3CaO)CaFl]^9PhFI\ Les composés fluorés du phosphore, très volatils, comme M. Moissau l'a tout récemment fait voir, disparaissent, et le chlorure alcalin paraît ne jouer ici d'autre rôle que celui d'un dissolvant au sein duquel s'effectue la cristallisation de l'ai-alite. Il e.-,tcommoJe de remplacer l'acide phos[)ho- lique pai- du phosphate d'annuoniaque, et de ne pas mettre ce dernier tn excès, car on obtiendrait un bain acide par lequel les cristaux seraient altérés; on obtient de fort bons résultats en employant des quantités de fluorure et d'acide alcalin calculées avec une des formules ci-dessus. En remplaçant le fluorure de calcium par un des fluorures de baryum, stron- tuim, magnésium, et opérant comme U vient d'être dit, on donne nais- sance aux apatites corres|)ondanles. ( 794 ) » Fluophosphale de chaux. — L'apalite fluorée calcaire, obleinie par l'un ou l'autre de ces procédés, se présente sous !a foraie de cristaux transparents, très brillants quand ils sont un peu volumineux. Ce sont tantôt de longs prismes dont les faces latérales portent parfois des stries parallèles aux arêtes latérales, tantôt des cristaux courts et très nets, ter- minés par deux pyramides hexaèdres et souvent groupes entre eux. Ils se dissolvent lentement à froid, plus rapidement à chaud dans les acides étendus; l'acide sulfurique en dégage même à froid de l'acide fluorhy- drique; la chaleur ne les altère pas. y Fluophosphale de stionliane. — L'apatile calcaire a été préparée avec du florure de calcium naturel pur; pour les autres, on s'est servi de fluo- rures obtenus en saturant directement l'acide fluorhydrique par la base con- sidérée. Le fluophosphate de strontiane est absolument semblable à celui de chaux pour les [)ropriétés et la forme cristalline ; quelquefois le sommet des pyramides terminales est coupé par une facette parallèle à la base du prisme; les cristaux sont d'autant plus volumineux que Ton a chauffé le creuset pendant un plus grand nombre d'heures. Il en est de même pour le fluophosphate de baryle ('), dont les aiguilles sont beaucoup plus minces que les précédentes, et pour le fluophosphale de magnésie, dont les cristaux très brillants sont d'une netteté parfaite. Le fluophosphale de fer est en ai- guilles vert clair analogues aux précédentes, mais difficiles à séparer de petites lames amorphes de matière fondue qui leur sont mélangées. » Les composés qui vienueiit d'être énumérés contiennent tous de l'a- cide phospliorique; dans ces apatites fluorées, aussi bien que dans celles qui renferment du chlore, du brome ou de l'iode, les acides arsénique ot vanadique peuvent remplacer l'acide pliosphorique et donner des condji- naisons analogues; leur examen fera l'objet d'une Comuiunication pro- chaine. » CHIMIE. — De l'action des iodures alcooliques primaires sur le fulminate d'argent. Note de M. G. Calbiels, présentée par M. Debray (-). « M. Steiner a essayé vainement l'action des iodures alcooliques sur le fulminate de mercure; je n'ai moi-même pas réussi à méthyler ce sel (') L.i foniuitioii ilu niiophospliale dû baryte exige que le bain loiifeinie nue pdiio cjiiantitp de fluorure alcalin, sinon on pourrait n'avoir que le sel PliO', ?,BaO, KO. (-) 'J'ravail du l.abi)i'aloiic de rilôlel-Dieu. ( 795 ) de o" à 80°, et ce fait doit être rapproché de ceux indiqués dans ma Note du 4 îioùt; mais le fulminate d'argen! réagit dans ces conditions. » 25"'' de sel desséché à l'instant mêmp à 75° ont été versés avec toutes les précautions possibles au fond d'un long et large tube, et submergés aussi- tôt sous un mélange de aS^'' d'iodure de raéthyle et 4»^' d'éther. La pointe du tube fut scellée à o^jSo du corps explosif et le tube chauffé à l'étuve à So" pendant vingt-quatre heures. La réaction étant ahîrs achevée, le corps pulvé- rulent jaune qui remplace le fulminate est un mélange d'iodure d'argent et de la modification [j ou jaune, résineuse et insoluble, du niti éthylène. La liqueur jaune qui surnage contient une petite quantité de ce corps, mais représente une solution concentrée de mélhylcarbylamine. La réaction piécédenle a été tentée avec l'iodure d'éthyle, et j'ai obtenu la modifica- tion j3 du nitropropyléne et une solution concentrée d'éthylcarbylamine. Les iodures alcooliques primaires, supérieurs dans la série grasse, qui ont été essayés, ont lous donné la même réaction, qui est d'une manière générale : C=Az Ag ^ CHn_lAg C = Ajz-CH' ^ Ag ci-Az 'cHM^IAs: "" CH= GHAz :'i * » Le fulminate d'argent s'élant coupé en deux dans celte réaclioi), j'ai essayé d'obtenir les corps intermédiaires : C - Az CH^ C = A z - CH- _ GH^ CH' C-Az: ' cil' CIi--C-AzCi' ^itretUane iS'itropropaiie inétliylcarbazilé. éthylcarijazilé. » Dans un ballon à fond plat, disposé sur de la ouate, j'ai fait tomber 5oï'' de fulminate sec, puis loo^"' d'iodure de méthyle mélangés de So"*' d'éther, cette forte concentration étant nécessaire. La réaction commence à l'instant et dure quatre à cinq jours. Le liquide dégage une odeur de chlo- ropicrique pénible pendant tout le temps de la réaction; cette odeur cesse avec elle pour être remplacée par celle de la méthylcarbylamine. J'ai es- sayé d'interrompre la réaction pour obtenir le corps à odeur chloropi- crique : le liquide éthéré a été décanté, filtré, puis rapidement évaporé dans un courant d'air sec. L'odeur chloropicrique va en augmentant un instant, atteint un point critique, au moment duquel on constale une très légère cristallisation sur les parois du vase^, puis va en s'atténuaut. L'éther et la méthylcarbylamine eidcvés, il reste un liquide c[ui n'est autre que ( 79^; ) le nitréthylène «, liquide que l'on |.nrifie, autant qu'il est possible, tie la forme /3, en le redissolvant dans l'éther, filtrant, puis évaporant rapide- ment dans un courant d'air sec. Même marche a été suivie pour l'iodure d'éthyle, et je n'ai pu obtenir que de l'a-nitropropylène. En employant les iodnres alcooliques primaires supérieurs, on n'obtient pas davantage de carbazile stable. Les corps mentionnés plus haut existent donc, mais ils se scindent au fur et à mesure de leur production en carbylamine et en ni- trodérivé de la série éihylénique. » Je n'insiste point ici sur ces nitrodérivés : je dirai seulement que leur caractère essentiel est de se transformer de raodificalions a, liquides inco- lores et solubles dans l'éther, le chloroforme, etc., en modifications [3 ré- sineuses, jaunes et insolubles dans ces mêmes dissolvants. I/étude de leurs propriétés chimiques montre que seules les foiines y. sont de vrais dérivés nitrés, et, tandis que les |3 sont des dérivés oximes et que, s'il faut accorder aux premiers les formes générales CH- CHAz^", CH' CH = CIIAz:"?, . . ., les seconds ont pour formule respectivement : C(AzOH )-CH' C(AzOH)-0 CnCIl' CIP O C(AzOfl) CIP CH O-C(AzOH) Diosime-glycolidc. Dioxime-lactide. » La constitution dn fulminate d'argent est désormais hors de doute : ce corps renferme deux moitiés dissymétriques contenant chacune Ag. L'une est le cyanure d'argent, qui est C^Az Ag. I/autre contient le groupe Az ' : , bien connu dans les tidmiuates, et lo deuxième Ag fixé sur le deuxième C. Ag-G-Az ^ i retient dès lors par ses deux liaisons le O ' groupe C = Az-Ag, dont l'Az fonctionne dès lors comme pentatomique. C = Az-Ag C=Az l''ulmiiiatc d'argent, Fulminalc de meicure argent nitrométlianc, argent carbazilé. (dimercnic nitroraéthane carbazilé). » Seul de tous les auteurs, M. A. Gautier, se fondant sur ce fait que les fulminates contiennent les métaux sous deux formes distinctes et qu'ils ( 7<»7 ) tonriiissenl dans picsqiie loiites leurs réiictioDS des déi'ivés eu un seul e,Ti- AzhC R boue, a compris les fulminates, eu les écrivant j^^^^ .0 _ Cette l'or- mule dcit seulement être modifiée comme il a été dit. i° Kilo peut dès lors représenter ce fait essentiel dans l'histoire des fulminates, dont je me suis assuré par moi-même et dont il était impossible de concevoir la raison, à savoir que les fulminates à deux métaux alcalins ne peuvent exister. » Lesjidnniiales sont des isocyanures ou carbylnmines métalliques sou les par l'azote à un résidu diatomiquc de nitrométhane métallique, le métal voisin du fjroupe niiré étant cjuckouque. Cette fonction spéciale aux carbylainines et dont les uitriles métalliques (cyanures alcalins) sont exclus, je la nomme fonction carbazile en la généralisant, le type primitif d'un carbazile on carbure carbazile étant isomérique des nitriles, des métanitriles et des carby lamines elles-mêmes. CeAz CH^-CIl C=Az CH' C = Az-H 1 \ ' ' II CH^ \z CH- Type nitrile. TyP'' mclaiiitril''. TyP^ caibylaininp. Typi- caibazilc » 2° Elle seule explique bien, d'une manière générale, l'action étudiée par les auteurs, du chlore, du brome et de l'iode sur les fulminates. Mais certains points, très délicats à apprécier exactement, nécessitent des re- cherches supplémentaires. » MM. Carstanjen et Ehrenberg, puis M. Steiner, se basant sur l'ac- tion de HCl concentré sur le fulminate de mercure, écrivent l'acide ful- C = AzOH , , . miniaue " . J'ai recoiuiii que seuls les Mémoires précédents ^ C = AzOH ' ' doivent être pris en considération, à l'exclusion de tous les Mémoires anciens, et notamment de celui de Gay-l^ussac snr cette même question. Mais le fait, matériellement reconnu exact, ne peut servir à étabHr une formule de constitution semblable. J'ai étudié cette réaction anormale avec le fulminate d'argent, sujet d'étude bien préférable. Les résidtats de cette étude, qui m'a déjà fomnii toute une série de composés simples d'Iiydroxy- lamiue en même temps que des preuves non douteuses de l'existence (1(> C = A7. -H l'acide fulminique (nitrométhane carbazilé'l ..,,.Cr seront indiqués -o par la suite. » C. K., iSS',, 'j' Semesue. (T. XCIX, ^' 19.) Io6 79^ PHYSIQUE DU GLOBK. — Elude de l'air de la ville d'Alger, Note de M. Chairy, présentée par M. Debray. « .Te m'étais proposé, il y a trois ou quatre ans, de rechercher la com- position de la poussière transportée pur le siroco. Je fus bien vite amené à constater l'existence normale, dans l'air de la ville d'Alger, de sel marin et de fer -. j'ai dosé ces deux subst.uices pendant plusieurs mois, et contrôlé les résultats par les analyses d'eaux de pluie. I. Matières minérales contenues dons l'air. — L'air est filtré à travers une bourre de coton, bouillie préalablement avec de l'eau acidulée par les acides sulfuriquo et nitrique; j'ai trouvé, en effet, que le coton renferme environ o^', 00016 de fer par gramme. L'aspiration était effectuée par un aspirateur de 20'", de sorte que les chiffres obtenus ne représentent qu'une moyenne de l'état de l'air. )) Après filtration, on reprend par l'eau chaude, et l'on traite par le ni- N trate d'argent — , en additionnant de chromate de potasse. )i Mois de février. — Constaté le sel clans aSo''' d'air. » Du 9 au 12, mais, au Lycée, aS™ d'altitude. — Filtré ^(W" d'air; employé o"^'",j de lifiueur arj^entique, ce qui représente oS'',ooo4 de sel ou iiyu-J-jnrô '^^ gramme par litre d'air. i> Du i'"' au 7 avril, aux bains Nelson, altitude 5"'. — 4°°''' J'aii"; employé o'^'",2 de liqueur, ce qui fait, au maximum, os^oooi de sel. Le siroco soufflait pendant ces huit jours. " Premiers jours de juin. — Très peu de sel. non dosable. N '^ » Fin juin au 3 juillet. — i i4fi''' d'air ; employé i , (iAg ])our les jr— p do liqueur, soit Toôfo-riî «le gramme par litre. i 12 au 26 octobre. — i5oo''' d'air; emj>loyé o'^'",2 de liqueur, donc une proportion très minime de sel. Il faut ajouter que cette pe'riodc a été marquée par des pluies très abondantes, qui ont dissous le sel transporté dans des proportions que j'indiquerai plus loin. » D'après ceci, la varialion de poids du sel en suspension dans l'air serait considérable; cette variation serait due presque uniquement à l'in- fluence (les vents d'est et du nord, qui pulvérisent l'eau de mer et entraî- nent les embruns sur la ville. La température n'ainait que très peu d'in- fluence. ( 799 ) » Quant à la limite de clitTusion du sel, elle doit être assez considérable. A l'Observatoire de Kouba, situé à 2''"' environ de la mer, et à 70"' d'alti- tude, M. Trépied est obligé de garantir son télescope contre des détério- rations journalières; ces détériorations sont produites par des gouttes de rosée qui renferment du sel marin entraîné. Je me suis assuré, en effet, qu'une feuille d'argent est attaquée par une solution de sel, surtout lorsque la goutte s'évapore librement après s'être répandue à la surface; cette at- taque n'a plus lieu si la feuille est tant soit peu sulfurée. C'est à l'aide de ce caractère, très commode, que la limite de diffusion pourra être établie d'une façon précise. » II. Fer.— La bourre (le filtra tion est reprise par l'eau chaude addition- née d'acide sulfurique. Le dosage a toujours été effectué par le permanganate de potasse en solution ^ — après réduction par le zinc dans une capsule de platine. " 37 octobre, au Lycée. — 100''' d'air; (;m[)loyé o'^"',g tle permanganate, liU'c o,i)(i, soit o'^'jOooSS de fer. » Février. — i3o''' d'air, o"",6 de permanganate, soit o=',ooo2 de l'er, » Mars. — 600'" d'air. J'ai pu forinor du bleu de Prusse. " Fin juin. — ii^o"' d'air. Constaté le fer par le salicylale de soude (coloration violette et virage au jaune par l'ammoniaque ); mais je n'ai pu doser. » Le fer doit être entraîné par les vents de l'intérieur; c'est principale- ment le siroco qui l'apporte. » Il faut remarquer que je ne dose ainsi que le fer à l'état de sesquioxyde ou de carbonate ; le fer magnétique n'est pas attaqué par l'acide sulfurique étendu. Et ce fer existe bien dans les poussières déposées dans la bourre : au microscope, j'ai vu des fragments que déplaçait facilement l'aimant. J'ai pu, du reste, rechercher, au moyen d'une aiguille aimantée, l'oxyde magnétique dans les poussières que transporte le siroco; j'ai trouvé, par ce moyen, jusqu'à 8"'"'' dans un petit sac de poussière recueillie à Djelfa. Je n'avais pas assez de substance pour déceler le nickel dans ces poussières; mais je suis très porté à croire que ce fer magnétique est bien d'origine terrestre, d'après l'aspect microscopique. i) III. 0£o?ie.— Ne pouvant disposer que d'un aspirateur de 20'", je n'ai pu faire qu'un dosage d'ozone. J'ai fait passer 700'" d'air dans une liqueur renfermant 2**^ d'arsénite de potasse, additionné de 1" d'iodure de potassium. Je dose avant et arrès en ajoutant assez peu d'acide sulfurique ( 8oo ) pour qu'il n'y ail pas anse en liberté d'iode, puis faisant agu- le permanga- nale; la réaction est très nette. » J'ai trouvé o'^',ooo48 d'ozone dans les 700'" (mois de mai ); c'est la une proportion bien inférieure à celle qu'on trouve à Monlsouris. « ClIlMlb;. — Sur l'hydrale du sidfate d'alumine neutre APO' 3S0', 27HO. Note de M. l*. Maruueiiite-Delaciiaklonny, présentée par M. Debray. " Suivant les auteurs, cet hydrate se produit quand une solution de sulfate d'ahunine cristallise à basse température ; mais nous n'avons trouvé nulle ]>art indiquées les conflitions exactes dans lesquelles il se forme. De nos recherches, il résulte que les températures auxquelles cor- respond sa formation sont situées au-lessous de 9°, 5. » Pour le préparer avec certitude, nous prenons une masse humide de cristaux de sulfate neutre à 16HO et nous l'abandoiuions pendant quelques jours à la température de 6° à 8°; il se forme d'abord en quelques points de la masse des agglomérations de cristaux qui se développent peu à peu. Suivant M. Pisiui, ces cristaux sont des prismes hexagonaux sur- montés d\\i^ rliomboéclie placé siu- les angles comme dans la dioptase (silicate de cuivre). Ces prismes sont souvent modifiés. » Aussitôt que la température du milieu ambiant s'élève an-dessus de 9°, .5, la formation devient impossible; si même une certaine quantité de cristaux à 27HO s'était produite dans la masse humidedu sulfate à 16HO, elle se détruit et le tout repasse à l'état primitif; cet effet se constate sur- tout entre 10" et 11°. » La production des cristaux est singulièrement accélérée si, dans la niasse humide de sulfate à 16HO, on ajoute quelques cristaux de l'hydrate à produire; chacun d'eux devient un centre autoiu" duquel de nouveaux cristaux s'ajoutent rapidement. » Une masse présentant quelques prismes d'hydrate à 27IIO, agitée et mélangée intimement, |)asse en quelques heures à l'état de cristaux à 27 HO; abandonnée à elle-même, la transformation eût demandé plusieurs jouis. 1) Ces phénomènes se rapprochent de ceux qui ont été observés par M. Cernez sur la modification du soufre en cristaux octaédriques. Il y a là sans doute une loi générale. » Quand la température du milieu ambiant est supérieure à 10°, la ( «o< ) présence même de cristaux à 27 HO dans la masse à 16 HO n'a pas d'effet utile; au contraire, le phénomène inverse se produit, les cristaux ajoutés disparaissent et sont ramenés à l'étal d'hydrate type. » A l'air libre, l'hydrate à 27HO perd de l'eau et revient à 16HO, mais il se conserve aisément en flacons bouchés. Il passe alors par toutes les températures ordinaires sans décom[)osition; les cristaux produits pendant l'hiver, laisses tout l'été au lai>oraloire dans des flacons bouchés, ne pré- sentent à l'automne aucune modification. )i Une action mécanique (l'écrasement des cristaux avec une baguette de verre ou la pression du doigt) suffit pour les faire passer à l'état de bouillie onctueuse, formée de cristaux enchevêtrés de sulfate à 16HO. » Une dissolution de sulfate d'alumine renfermant des cristaux de sulfate à iGHO, résultat d'une cristallisation lente, abandonnée aux tem- |jératures inférieures à 9", ne donne pas un mélange des deux hydrates; l'accroissement des cristaux à 16HO continue même à des températures inférieures à 6". » L'eau en excès parait entraver la formation de cet hydrate; il ne se pioduil pas dans une dissolution de sulfate d'alumine refroidie, tandis que dans les mêmes conditions de température on l'obtient rapidement en opérant siu- luie masse de cristaux à 16 HO seulement humide. » Ce mode de cristallisation permet d'obtenir du sulfate d'alumine très pur, l'eau mère se séparant plus facilement de ces cristaux que de ceux à 16HO : on peut ainsi, par une ou deux cristallisations, obtenir des produits à 27 HO de j)lus en plus épurés, qu'on ramène ensuite à 16 HO ])ar une nouvelle cri-,tallisation à température plus élevée. » CHIMIE ORGANIQUE, — Saponification des étiiers simples aromatiques pur les corps neutres. Note de M. A. Colson, présentée par M. Friedel. « I, action de l'eau. — Après avoir isolé les élhers simples dérivés des glycols xyléniques, j'ai cherché si les limites de saponification par l'eau de cis trois isomères présentent des différences analogues à celles que l'on constate dans la série grasse pour les élhers isomériques des alcools pri- maires, secondaires, tertiaires. A cet effet, j'ai chauffé en tubes scellés, à 100°, pendant des temps variables, des quantités d'éthers bromhydriques et d'eau calculées selon l'équation (;'■ H • ( CK- Br)- + ■! H= O = C" H ' (CH- O H )- -j- 2 H Hr, ( 8o. j et, clans chaque expérience, j'ai dosé l'acide bromhydrique mis en liberté à l'aide d'une solution titrée de soude placée dans un compte-gouttes : yuaiilités d'acide libre après l''45'". '2Î^ 111". 'JU)''. p;oiilles fîOuttes gouUcs Bibromure de paraxylènc 28 4-'' 47 iléeoinposc » d'orthoxylène li ^8 décomposé » de mélaxylène 8 4^ i*^ " » mésityléniqueCHP(CH3)(CH^Bif .. » 3o 48 » 1" La limite de saponification est donc atteinte plus rapidement que |)0ur les éthers gras ; 2° elle est la même pour les trois isomères et proba- blement pour tous les éthers homologues (bibromure mésitylénique) ; 3" la vitesse de saponification seule distingue les trois isomères l'iui de l'autre; 4° l'i quantité d'acide dégagée n'est que d'environ 9 pour 100 de l'acide total dans le cas des bibromures, et par conséquent inférieure à la quantité qu'abandonne un bromure gras primaire; 5" dès que cette pro- portion de 9 pour 100 est dépassée à la longue, les corps aromatiques se décomposent rapidement. » II. diction des alcools. — MM. Friedel et Crafts ont établi que, dans l'action d'un alcool sur un élher à acide organique, il y a écliangc des ra- dicaux alcooliques sans mise eu liberté d'eau ni d'acide, ainsi que dans l'action d'un alcool sur l'éther d'un hydracide ; mais, dans ce second cas, une autre réaction engendre des éthers analogues à l'éther ordinaire avec dégagement d'hydracide. J'ai cherché si les alcools se comportaient de même à l'égard des éthers aromatiques, et j'ai déterminé les vitesses de dé- composition des trois isomères et les limites relatives à ces décompositions. Des poids égaux d'alcool ordinaire et d'éthers xyléniques, abandonnés plu- sieurs jours à une température de 30*^-32", fournissent : Quaiitilus d'acide libre après. . IG''. \'i(i''. "'lO''. l'araxylène bibromc 3 5 8 Ortboxylèiie bibrouiL' 10 i5 -i t RJelaxylùiie bibromc 16 27 7^ ii.cimui.ic juiiru.uM » Après deux cent seize heures de contact, les quantités de bibromure disparu étaient, sur 400™*^' employés : 23'"'^'^ pour le paradérivé ; 4<^'"°'^ pour l'orthodérivé; i4o™8''pour le paradérivé. Ces quantités sont sensiblement proportioiuielles aux quantités d'acide libre, d'où : i" les éthers aroma- tiques sont, à basse température, plus rapidement attaqués par l'alcool (pie les éthers gras primaires; '2" la vitesse de saponification est maxima ( 8o'; ] pour le meta, miiiima pour le paraxylène. Ces conclusions sont encore vraies à la température de loo". Elles expliquent les erreurs de MM. Rad- ziscwski et Wispeck, qui, n'obtenant j.imais les autres xylènes exempts de paraxylène, ont pris les dérivés de ce dernier corps pour des substitutions de la meta et de l'orthosério. » Chautfés à ioo°, en tubes scellés, avec l'alcool amylique en propor- tions conformes à l'équation C''H'(CH=Br)= + ...C'H"OH r=G''H'(CH = OC"H") + alTBr, les trois élliers ont donné les résultats suivants : Quaiililùs il'aciilc! libre an bout do Ij''. Zi'". i3''. ôi''. ^'OlltloS ÇOItltO {.Mlllllf^ POIllIl'S Bil)ron)ui'o (i<; paraxylène 28 54 a^'J » » orilioxyli-nr- a5 o.G » » a mélaxyièn(' ? p.ti u .■ Biclildiure de ])araxylèrie o.G « 35 a^ Bibronuire inaltaqiié, parasérlcj sur 'Joo'"?' . . i85 " ir)0 >< a orlhosérie ipC) i65 v » niétasérie » 60 - » Bichlorure inattaqué, parasérie, sur ncj'i" •'. . 9,-7 s>")S » 167 » On voit : i" que les chlorures se décomposent moins vite que les bro- mures correspondants; 2° dans chaque série, il sendjle que la réaction est limitée par la mise en liberté d'une même quantité d'acide (5 pour 100 environ de l'acide total); mais que cette constance de limite ne s'applique pas aux autres corps qui se trouvent en présence. » La décomposition presque totale du métadérivé, jointe à la faible quantité d'acide libéré, s'explique parla formation de bromamyline, C''H'(CH'Br)-4-CMl"()II = C"H''CH-BrOC»H" -h HBr, qui ne nécessite que la moitié de l'alcool mis en œuvre pour détruire tout l'éther xylénique; l'autre moitié absorbant H Br. « Conséquence. — Les éthers de la série aromatique s'attaquant par les alcools avec rapidité à 100" et très sensiblement à la température ordi- naire, il faudra se garder d'employer ce solvant dans le traitement de ces composés. » IlL Action des étiiers. — Les alcools ROH réagissant sur les bromures aromatiques donnent des réactions complexes dues, je le pense, à leur constitution dissymétrique : elles se comportent comme de véritables bases ( Soi ) mixtes, échangeant tanlôt le groupe OH, tanlùt le groupe KO; tandis que l'eau ne donne naissance qu'à une série de corps, les alcools aroma- tiques; or, comme l'eau, lesélhers ROR, tels que l'éther ordinaire, sont des bases simples qui ne fournissent qu'une seule série de corps (des éthylènes avec l'éther ordinaire, des méihylines avec l'oxyde de méthyle, etc.) On est donc porté à croire, i)ar raison d'analogie, qu'il existe ime marche et une limite uniques dans l'action de l'éther ordinaire sur les bihro- mures aromatiques. » D'abord la réaction snivanle se fait avant destruction des corps pre- miers par la chaleur : C«H"(CH^Br)^ -t- 2C=IP-0 C-H» = C''H"(CH=OCM1^V^ -1- aCrHMîr. » Elle est peu sensible à ioo°, tandis qu'à i 5o°, et surtout à i85°, elle est notable, même après quelques heures, car on recueille entre 4o° et 45° un liquide sucré, |)lus lourd que l'eau : c'est le bromure d'éthyle (*). " PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Le microhe de In fleure jaune. Inoculation préventive. Note de MM. D. Fp.rike et Rebourgeon, présentée par M. lîouley. « En 1880, le D'' Domingos Freire. professeur de Biologie à la Faculté de Médecine de Rio de Janeiro, dans un Mémoire paru sur ses travaux scientifiques, pidjliait déjà le résultat de ses premières découvertes sur le microbe de la fièvre jaune et sur l'emploi du salicylate de soude comme moyen curatif. Depuis ce moment, M. Freire n'a cessé d'étudier la question, mais alors en l'envisageant sous son véritable point de vue, c'est-à-dire celui de la nature microbienne de celte fièvre, de la culture possible de son microbe, de ses transformations physiologiques et chi- miques, et enfin de son atténuation. Aujourd'hui, après une expérimen- tation rigoureuse, M. Freire donne les preuves de la contagion, et dé- montre, chez les malades de la fièvre jaune, l'existence d'une ptomaïne dont il indique les caractères. La cultiue du microorganisine et la repro- duction artificielle de la matière noirâtre des vomissements, la nature iiifecto-coniagieuse de la maladie, et enfin l'inoculalion préventive à l'aide d'un liquide de culture atténué, ont été l'objet de ses recherches. { ' ) Ce lr:iv:iil a clé (ail .m htlioraldirc de M. GrimaiiN, à l'KcoIr PolvliMliniiiiif. ( 8o5 ) » Quand on examine le sang d'un sujet récemment mort de la fièvre jaune, ou mieux encore ie sang d'un animal inoculé et sur le point de mourir du même mal, on remarque sous le champ du microscope : i" une quantité considérable de microcoques extièmemeni petits, d'a|)parence hyaline, 2" des corps d'apparence cellulaire, n'atteignant que le quart du volume d'un globule du sang, 5"' ces mêmes corps cellulaires plus gros et plus opaques, tf de grosses cellules aftectant la forme d'une cellule épi- théliale, d'aspect noirâtre, montrant leur tunique d'enveloppe déchirée, et laissant échapper une quantité des microcoques signalés plus haut. » D'un autre côté, si, dans un bouillon de culture approprié, en s'en- tourant des précautions voulues, on cherche à cultiver le microcoque trouvé dans le sang à la température de 38° ou 39", on le voit successi- vement se transformer en quelques heures et passer par tous les états que nous venons d'indiquer. Si on laisse le liquide en repos, la partie infé- rieure est entièrement noirâtre; l'observation microscopique démontre que ce dépôt n'est formé que des enveloppes cellulaires du micro-or- ganisme arrivé à sa dernière période d'action. L'analyse chimique de- montre, en outre, que cette enveloppe cellulaire s'est transformée en ptomaïne. Il est donc facile de déduire de cette série d'observations que la fièvre jaune est déterminée par la présence, dans le sang, d'un crypto- coque qui suit ra[)idement toute sa phase d'évolutioii, et c|ue la matière noiiâtre du vomissement ou des déjections des malatles n'est formée que par les débris de ce même cryptocoque, devenus toxiques par leur trans- formation en ptomaïne, et non par des globules du sang, déposés sous foi'ine hémorrhagique, comme on l'a cru pendant longtem])s. )) Encouragé par ses découvertes successives, et procédant toujours avec la rigueur expérimentale nécessaire, M. Freire est arrivé à atténuer le virus de la fièvre dans un liquide de culture, et à le transformer en un virus bénin ou vaccinal. Au mois de novembre dernier, l'Empereur du Brésil, cet illustre Mécène de la Science, assisté du Ministre de l'Empire et des principaux membres de la Faculté de Médecine, a voulu consacrer l'œuvre de M. Freire, et l'autorisation a été donnée de commencer les vaccinations dans l'espèce humaine. L'exemple donné par nous n'a pas tardé à produire des résultats, et en quatre mois le chiffre des vaccinés a dépassé 400. » Les phénomènes observés a la suite de la vaccination ne sont autres que ceux que l'on remarque dans la tlevre jaune très bénigne : douleurs intraorbitaires et sus-orbiculaires, céphalalgie peu intense, perte d'appétit, C. R., if:«4, 2« Samestrt. (T. XCiX, N« Itt.) IO7 ( 8o6 ) élévation de la température, lassitude dans les membres. Mais tous ces symptômes cessent au bout de deux ou trois jours au plus, et le sujet recouvre la santé. Si l'on examine le sang des vaccinés, quelques heures après l'inoculation, on retrouve le microcoque de la fièvre jaune, mais il ne transforme plus sa tunique d'enveloppe en ptomaïne : il n'est par conséquent plus toxique, se résorbe peu à peu et finit par disparaître. » L'expérimentation n'a pu encore démontrer combien de temps peut durer l'immunité conférée par cette inoculation préventive; mais cette immunité, au début, est absolument certaine, et les exemples les plus frappants nous l'ont démontrée. Parmi nos inoculés, un grand nom- bre ont pu vivre dans des milieux absolument contaminés, voyant tous les jours autour d'eux la fièvre jaune éclaircir leurs rangs, sans ressentir la moindre atteinte du mal. Nous avons vu également, dans le cours de nos expériences, alors que, sous l'influence des hautes températures de ces régions, les laboratoires étaient littéralement envahis par le microbe, les animaux nouvellement achetés comme sujets d'expérience mourir spon- tanément et en quelques heures de la fièvre jaune, tandis que des cen- taines d'autres, inoculés préventivement, ont parfaitement résisté, donnant tous les signes d'une parfaite santé. » Je termine en demandant d'établir, pour M. Freire, la question de priorité et en promettant de donner très prochainement de nouveaux détails, appuyés toujours sur l'expérimentation. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les effets de l'insufflation des poumons par l^ air comprimé. Note de MM. Gréhant et Qcinqcaud, présentée par M. Bouley. « En répétant l'expérience faite par M. Gréhant, en 1870, sur l'abais- sement de la pression du sang dans les artères, par l'insufflation de l'air comprimé dans les poumons, nous avons observé des faits nouveaux. » Le dispositif (le nos expériences a été très simple : un gazomètre en zinc contenant i5o'" d'air et portant, soudés à la partie supérieure, deux robinets dont l'un communiquait par un tube en caoutchouc avec un en- tonnoir double à déversement qui recevait un courant d'eau continu et que l'on pouvait maintenir à une hauteur constante, élever ou abaisser, pour obtenir une certaine pression de l'air du gazomètre; l'autre robinet était muni d'un tube de caoutchouc, servant à insuffler l'air comprimé ( 8o7 ) dans les poumons; sur le trajet de ce tube existait un tube en T, commu- niquant avec la petite branche d'un manomètre à mercure à air libre. Dans l'artère carotide, on introduisait une canule de verre mise en rapport avec un cardiomètre analogue à celui de Magendie, qui, avec un flotteur miuii d'un style, traçait sur un cylindre de M. Marey la courbe de pression nor- male. Dans certaines expériences, on introduisait en même temps par la veine jugulaire une longue sonde dans le cœur droit; le pavillon de cette sonde, uni à un second cardiomètre, transmettait la pression du sang ven- triculaire, pression qui s'inscrivait sur le même cylindre; pendant l'in- scription des pressions, on unissait rapidement la trachée au gazomètre, et on voyait immédiatement s'abaisser la pression artérielle et s'élever la pres- sion dans le ventricule droit. » Exemple. — Chez un chien dont la pression moyenne dans l'artère carotide était voisine de la*^", l'insufflation pulmonaire d'air soumis à une pression de 35""" de mercure ou 47*^'"» 5 de colonne d'eau a produit un abaissement de 7'^'", presque subit, de la pression sanguine, de sorte que le style se tenait à 5'™ au-dessus du zéro ; on cessait l'insufflation : aussitôt la pression remontait jusqu'à i4'™j c'est-à-dire à un niveau plus élevé que normalement. » L'air insufflé à la pression de 1'='" de mercure abaisse déjà la pression artérielle de 4*^° environ; insufflé à la pression de 8 à 10'=°', l'air distend les poumons et la pression artérielle devient égale à 3 ou 4''"- » Mais nous avons observé un autre fait très important : si l'on main- tient dans les poumons, d'une manière continue, de l'air soumis à la pression de 8"" de mercure, au bout d'une minute, l'animal urine, étend les pattes; les mouvements respiratoires deviennent rares, les battements du cœur persistent; après quatre minutes, la respiration est agonique; après cinq minuies et demie, les battements du cœur sont imperceptibles : à l'aulopsie, nous avons trouvé des bulles d'air dans les vaisseaux; le sang du cœur gauche et du cœur droit était rempli d'une mousse abondante^ comme si l'on avait injecté de l'air dans les vaisseaux. Dans une autre expéiience, nous avons constaté l'apparition, dans le bout central de la carotide, de nombreuses bulles d'air, une minute et demie après l'injection dans la tra- chée de l'air soumis à la pression de 8*™ de mercure, » Sous la pression de 65™'", les bulles d'air ont apparu dans le sang artériel trois minutes après le début de l'insufflation. » Chez un lapin, en insufflant de l'air à la pression de 3o'"", nous avons obtenu un abaissement de pression artérielle; puis, l'insufflation étant ( 8o8 ) DiaiDleiiue à 37'"™ de mercure, ranimai présenta, au bout d'une minute, des mouvements convulsifs et l'insensibilité de la cornée; après une minute quarante-cinq secondes, des bulles d'air très abondantes apparurent dans le sang carotidien. )) La pénétration d'air dans les artères démontre une déchirure des voies aériennes et sanguines; disons ici que les manœuvres de respiration arti- ficielle ont été inefficaces pour ramener les animaux à la vie. H Nous avons constaté, en outre, à la surface pleurale des poumons, de petites déchirures linéaires avec des pressions de 8 et 10*"° de mercure. » On peut déduire de nos expériences qu'il est très dangereux, quand on pratique la respiration artificielle chez l'homme ou l'enfant nouveau-né, d'insuffler l'air avec une trop grande énergie; il faut donc éviter de trop distendre les poumons, attendre que par leur élasticité ils diminuent de volume et produisent le mouvement d'expiration ('). » CHIMIE AGRICOLE. — Recherches sur la snccharogénie dans la betterave. Note de M. Aimé Girard. « Les recherches que je poursuis depuis plusieurs années sur le déve- loppement de la betterave m'ont permis, en i883, d'établir l'origine du sucre cristallisable que la souche de cette plante emmagasine pen- dant la première année de sa végétation. Dans une Note sommaire présentée à l'Académie le 3 décembre i883, j'ai montré que, formé directement dans les limbes des feuilles et sous la dépendance de la lumière, le saccharose était ensuite, et par le pétiole, délivré à la souche, à l'exclusion des sucres réducteurs. » Les faits que m'avait permis de constater, en i883, l'étude de la com- position diurne et nocturne des différentes parties de la betterave exigeaient cependant une vérification nouvelle, et cette vérification, je l'ai poursuivie en 1884. Pour donner plus de force aux résultats de celte nouvelle cam- [)agne, j'ai modifié les conditions expérimentales dans lesquelles je m'étais placé Tannée dernière; au lieu d'opérer à des époques éloignées, j'ai con- centré mes essais dans une période continue de trois semaines consécutives. M C'est entre le i5 août et le 8 septembre que j'ai placé cette période •(') Cl' tnivrtil a été fait au iMuseiim d'Histoire nalmclk', dans le labdiatoiii' de Physiologie générale, dirige par M. le professeur Kouget. ( 8o9) d'expérience. Dès son début, le temps chaud et lumineux des semaines précédentes a fait place à un temps souvent couvert et finalement orageux ; la lumière a rarement été vive. La confirmation des faits que j'ai précé- demment établis n'en a été que plus frappante; si faible, en effet, que fiît la proportion de saccharose à la fin du jour, je l'ai toujours retrouvée, à 4'' du matin, diminuée de moitié environ. C'est ce que montrent les nombres suivants : Rapport q2 i|3| ''«St 2, no To lS-f(i noiri ' ' ' /. ', matin 88,96 o,35 i,!', 6,62 2,89 :io I 4 soir 87,44 "/|2 0,95 7,85 3,34 l\fi ''°'^' " I 4 matin 88,06 o,a6 0,98 -j^fi 3,38 26 ( 4 soir 87,86 0,40 i,Co 7,40 2,71 jj ( .') matin 88,3.5 0,18 I,i4 7,35 2,98 16 , f. ( 4 soir 87,65 0,49 1,83 7,i4 2,89 27 ' * 4 matin 88,88 0,2a i,55 6,27 3, 08 i^ j '1 soir 88,53 0,42 1,86 6,67 2,52 2'.> ' ( '1 matin 87,74 '')'9 'w'' 7.i5 2,56 10 2Q 3o .. » 4 soir 87.47 "'V ■•'l° 7-43 2,98 5i ^ I '1 mitin 88, 08 0,48 i,55 7,03 2,86 3i ^ ^ soir 88, 3o o,65 2,07 6,07 2,61 3i ** ' ■ * 4 "lalin 88,47 0,23 1,84 6,70 2,76 12 ,«r- 3- j 4 soir 87,50 0,32 2,22 7,3i 2,65 i4 ( 4 malin 87,95 o.'7 2,0^ 7,17 2,57 i3 r j 4 soir 87,37 0,71 2,26 6,87 2,7g 3i " " / 4 matin 87,63 o,5i 2,9r 6,ti 2,8', 17 » De l'examen des nom'>res qui précèdent, résultent, d'une manière certaine dorénavant, d'une part, le fait essentiel de la formation diurne du saccharose dans les limbes, sous l'influence de la lumière, d'une autre, l'émigration de ce saccharose vers la souche. » En consultant, d'ailleurs, les registres si complets de l'observatoire du parc (le Saiut-Maur, que M. Renou a bien voulu mettre à ma disposition, j'ai recoiniu que les variations diurnes du saccharose, malgré leur peu d'étendue, ont été presque toujours, pendant cetie période, en rapport avec les variations de lumière que la nébulosité d'un ciel souvent couvert a déterminées. » Quant aux sucres réducteurs dont j'avais vu précédemment la pro- portion rester sensiblement la même jour et nuit, je l'ai vue, cette année, tantôt ne point varier à ces deux momeirts, tantôt diminuer la nuit, tantôt ( 8io) augmenter, au contraire, montrant ainsi que ces variations dépendent de phénomènes secondaires sur la nature desquels je ne suis pas encore fixé. » Pour obtenir les résultats résumés dans cette Note, j'ai dû prendre des précautions particulières au point de vue de l'échantillonnage des feuilles; chaque bouquet de feuilles, en effet, possède, au point de vue saccharogénique, des aptitudes personnelles, et ce serait s'exposer à de graves erreurs que de choisir au hasard une série de bouquets de feuilles le soir, une autre série le matin. » L'expérience suivante, exécutée le 24 septembre, à la suite de journées lumineuses, le démontre. Quatre sujets voisins, A, B, C, D, ont été choisis, dont le bouquet a été coupé et analysé par moitié le 24? à 4*" d" soir, par moitié, le 2 5, à 4'' du matin. Les résultats ont été les suivants : .loiir. A, Nuit. B. Jour. Nuit. Jour. c. Nuit. 1). Jour. Nuit. Saccharose I ,42 0,45 2,10 0,29 0,45 0, 12 .,i3 0,67 Sucres réducteurs. 2,91 2,40 2,33 1,33 1,68 ''■7 2,'j3 2,25 Rapp. du sacchar. à loodeglucose. 48 18 90 21 26 10 4' 3o » Pour éviter les erreurs du genre de celles qu'aurait déterminées l'ana- lyse de jour de bouquets semblables à C, je suppose; le matin, de bou- quets semblables à D, j'ai pris le soin, pour chacun de mes essais, de sa- crifier le soir l'une des moitiés des feuilles de dix sujets choisis avec soin; le lendemain matin, l'autre moitié. » C'est en prenant, pour l'échantillonnage, les mêmes précautions, que j'ai pu, par une analyse dernière, apporter de la formation du saccharose dans les limbes, sans le concours de la souche, une preuve nouvelle. Cette expérience a consisté à choisir, dans la même pièce, dix sujets sembla- bles, à enlever à chacun d'eux trois feuilles bien vivaces le soir, à 4'') trois feuilles encore le iendennain, à 4"" du matin, pour aussitôt analyser les unes et les autres, et à détacher enfin de chaque bouquet trois autres feuilles que j'ai, dans des vases remplis d'eau légèrement saline, exposées pendant tout un jour, ainsi séparées de la souche, à l'action du soleil, et, après cette insolation, à 4"* du soir, analysées comme les précédentes. » Dans ces conditions, j'ai vu le saccharose disparaître d'abord pendant la nuit, puis se reformer sous l'influence de la lumière solaire, dans les limbes des feuilles rendus ainsi indépendants du reste de la plante. ( 8ii ) » Les résultats de cette triple analyse fournissent, de la théorie que j'ai donnée, une confiiniation saisissante: 24 sepleinhre, 26 septembie, 26 septembre, /)'' soir. 4"" matin. 4'' soir. Eau 86,24 87,62 85, i5 Saccharose i ,o4 0,60 i ,83 Sucres réducteuis ,.. 3,1'] 2,72 2, 66 Matières organiques autres 7i^7 6,88 8,02 Matières minérales 2,28 2, 18 2,34 100,00 100,00 100,00 Rapport du saccharose à 100 de glucosp. 33 22 68 1) L'intervention de la lumière à la formation du saccharose, la produc- tion directe de ce saccharose dans les limbes de la betterave, son émigra- tion vers la souche à travers le pétiole, peuvent donc être considérées au- jourd'hui comtiie des faits nettement établis. » Ces faits ont, non seulement au point de vue scientifique, mais encore au point de vue pratique, une importance que l'on ne saurait méconnaître. En nous apprenant que c'est du fonctionnement des limbes que dépendent directem(Mit la formation du saccharose et, par suite, son emmagasinage dans la souche, ils indiquent à quel degré le cultivateur et le producteur de graines de betteraves doivent se préoccuper de la nature et de l'aptitude saccharogéniques des organes aériens des sujets qu'ils destinent à la repro- duction, » CHIMIE ANIMALE. — Sur ta fermentation peplonique. Note de M. V. Marcino, présentée par M. Berthelot. i< C.iraca, Veneziiel.1. » Pour transformer en peptone un albuminoide quelconque, la fibrine par exemple, on s'est toujours servi jusqu'à pré.sent de l'action combinée de la pepsine animale et de l'acide chlorhydrique qu'on sature ensuite, une fois terminée la digestion à l'étuve, par du carbonate de sodium. Ce procédé est du reste le seul dont on ait fait usage couramment, parce que les pepsines végétales sont bien loin de se prêter à une utilisation pratique. La peptone ainsi obtenue, d'un prix de revient trop élevé pour permettre l'emploi dont est capable un aliment si précieux, présente en outre plusieurs inconvénients. D'abord, le produit est loin d'être pur; il est chargé de (8,2) chlorure de sodium qu'on ne peut séparer que par dialyse; il présente une odeur repoussante et sa conservation est difficile. )) Déjà M. Duclaux, dans ses Etudes sur le lait, avait étudié des microbes qui transforment la caséine et plusieurs auties albuminoïdes en peptone. Ensuite, M. Chicaud;ird avait constaté que la panification consiste surtout dans la peptonisation du gluten de la farine par l'action d'une bactérie, résultats auxquels j'étais aussi arrivé moi-même, tout en démontrant en outre la transformation simultanée de la fécule en dextrine sucre et alcool par le même organisme, du moins dans la fermentation panaire sous les tropiques. » On a donné le nom de fermenlatioit peptoniijue à cette transformation des albuminoïdes en peptone par l'action vitale de micro-organismes, fer- mentation qui d'ailleurs était restée sans aucune espèce d'application. » L'étude des fermentations sous les climats tropicaux m'a permis d'obtenir, sur la fermentation peptonique, des résultats inattendtis, d'une netteté remarquable. Je me borne à présenter ici la suite des faits, dégagés de toute hypothèse, et sans même chercher à préciser jusqu'à quel point ils se plient ou non à toutes les théories admises. » Si on laisse tomber quelques gouttes de sève d'Agave, par exemple, sur de la viande hichée, recouverte d'eau et mise dans un flacon qu'on place à l'étuve (35°-4o°)> o" détermine une fermentation active et immé- diate, avec dégagement de gaz inodores; trente-six heures après, la fibrine a disparu et l'on obtient un liquide chargé de peptone, dont le poids total, quand elle a été séchée à l'étuve, représente 20 pour 100 de celui de la viande employée à l'état trais. » Pour démontrer qu'on a affaire à une fermentation figurée, j'ai saturé de chloroforme le jus de l'jig.ivc, et j'ai constaté que cet antiseptique lui enlève toujours le pouvoir de transiormer la fibrine en peptone. » Pour lever toute espèce de doute à cet égard, j'ai ensemencé, par cul- tures successives, dans des solutions sucrées, quelques gouttes de sève d'Agave; la dernière, qui montrait au microscope une belle inucorinée très développée, mise sur de la viande et de l'eau, a dissous la fibrine tout aussi bien que le jus primitif. » Ces faits ne sont pas particuliers à VJgave; je les ai retrouvés iden- tiques, à l'mtensitépres, vis-à-vis de chaque albunnnoide, dans un grand nombre de sèves et jus de fruits. La sève du Papayer, malgré la pepsine qu'elle renferme, s'est montrée d'une faiblesse relative, qui fait contraste avec l'activité peptonisante d'autres jus dont il est impossible d'ex- ( «'3 ) traire aucune diaslase digeslive, le jus de la canne à sucre par exemple. » La peptoue brute, qu'on obtient par ce procédé, donne à l'analyse lopour loo d'azote, en moyenne, et une teneur en sels minéraux qui atteint seulement i,4 pour loo. De plus, ses réactions caractérisent une peptone très pure, puisqu'on n'obtient point le moindre précipité avec le ferrocya- luire de potassium additionné d'acide acétique, ce qui révèle une diges- tion parfaite malgré sa rapidité. » r.e mécanisme de la solubilisation de la fibrine par fermentation figurée corrobore les idées générales qu'on admet relativement à la manière d'agir des infiniment petits sur les substances insolubles : en même temps que la ppploue, il se fait aussi de la pepsine, qu'on isole facilement par le procédé connu, au moyen de l'acide phosphorique et de l'eau de chaux. 1) J'ai cherché à déterminer s'il se produit de l'alcool éthylique, dans la fermentation peptonique. L'analyse démontre que, [.«endant la peptonisa- tion de 4'''^' ) fin tlii trias. Ainsi, les bauxiles de la période crétacée, beaucoup de mine- rais de fer de la période jurassique, etc., sont des produits sidéroliliques, identiques dans leur origine à ceux de l'éocène. » V. On voit, comme conclusion définitive, que les pliospliorites des causses et celles des gisements analogues ne sont, malgré leur impor- tance, en elles-mêmes, que de minimes accidents dans les dépôts sidéroli- tiques, et que ces derniers dépôts, à leur four, pris dans leur ensemble, ne sont que des exceptions au sein de la série sédiinenlaire ; mais j'ai com- mencé, dans ce Mémoire, à établir un fait dont il est inutile de montrer foute la portée, le jour où il serait complètement démontré : c'est que les dépôts sidérolitiques de tous les âges, avec leurs midtiples éléments, y compris les pliospliorites, sont des produits d'origine externe, i\oui aucune des parties, même les plus spéciales et les plus rares, ne sont venues des pro- fondeurs du globe. » ANATOWIF: ANlilALE. — Contributions à l'anatomic et In morphologie îles vaisseaux malpigliiens des Lépidoptères. Note de M. IV. Cholodkovskv, présentée par M. Em. Blanchard. (I Le printemps dernier, j'ai été mis en situation de combler une lacune importante dans tnes observations sur les vaisseaux malpigliiens des Lépi- doptères, que j'ai eu l'honneur de présentera l'Académie. Ayant reçu une quantité de chenilles de la teigne ordinaire {Tineola Biselliella), j'ai suivi les métamorphoses des tubes de Malpighi. .T'ai déjà montré que la chenille de ce Lépidoptère, co iime toutes les autres chenilles et la plus grande partie des Lépidoptères adultes, possède six vaisseaux malpighiens, trois de chaque côté s'unissant dans un tronc commun, que je nomme le (;o?ic basai. Ce tronc basai se compose de l'union de deux vaisseaux : l'unest simple dans toute sa longueur, et l'autre se compose, à son tour, de deux tubes simples. Lorsque les métamorphoses du canal digestif et de ses appendices commencent dans la |)iiase de la chrysalide, le ventricule et l'intestin, ainsi que les vaisseaux malpighiens, deviennent très tendres et fragiles, en conservant, néanmoins, leur forme générale. Les noyaux des cellules deviennent pâles et leurs contours sont indistincts; en outre, les cellules du ventricule et des vaisseaux malpighiens, excepté les ti'oncs basaux, succombent à la dégénérescence graisseuse. Les cellules du tronc basai, au contraire, deviennent granulées, opaques et semblent beaucoup ( 8.7 ;. niullipliées. La dégénérescence graisseuse de la partie ramifiée des vais- seaux malpigliiens va si loin, que la continuité des parties s'interrompt et ces organes se dissolvent totalement; il es^t fort probable que leiu's débris servent comme matériaux nutritifs pour les autres organes pendant les niétanior|>hoses. SiTon dissèque une chrysalide de la teigne ordinaire dans le deuxième ou troisième jour de celte phase des métamor|)hoses, on voit que le tronc basai est opaque, gros et plus ou moins allongé; on re- marque aussi autour du tidje alimentaire les fragments de la pariie rami- fiée des vaisseaux malpigliiens, qui sont tantôt plus ou moins conservés, tantôt bien dégradés. Ces fragments tiisparaissent bientôt totalement; il ne reste de chaque côté du tube alimentaire qu'un tronc basai très déve- loppé, qui continue de croître dans la longueur. A.insi, ce sont les troncs basaux très agrandis, qui représentent les deux vaisseaux malpigliiens de la teigne adulte. Or, voilà dans la |)hase de la chrysalide le retour vers le type embryonal des vaisseaux malpighiens, qui, d'après Halschex, appa- raissent dans l'embryon comme deux prolongements latéraux du proclo- dalum. En mettant en parallèle le développement embryonnaire et les métamorphoses dans la phase de la chrysalide avec le développement phvlo- génétique de l'espèce, nous avons un noiiveau motif pour regarder le pliénomène, que nous avons décrit, comme un cas particulier et très ori- ginal d'atavisme: ce n'est pas un atavisme de l'individu, c'est l'atavisme de l'espèce. » La formation des vaisseaux malpigliiens de la chenille des deux pro- longements primitifs du proclodalum se passe probablement ainsi : le rameau primitif de chaque côté se divise en deux branches, dont l'une reste non ramifiée pour toujours, et l'autre se ramifie à son tour en deux branches. Alors, la forme à quatre vaisseaux malpighiens, décrite à tort par M. Suckovv pour les Pltrophora et les Vponoineuta, est très admissible théoriquement : pour qu'elle existât, il faudrait qu'après l'histiolyse, dans la phase de la chrysalide, le tronc basai se divisât en deux branches et que le développement s'arrêtât à ce point. C'est la forme que j'ai cherchée longtemps et sans succès parmi les Microlépidoptères. Il y a, néanmoins des espèces, comme la Tinea misella, Z., dont les vais eaux malpighiens rectifient en certaine mesure notre construction théorique. Chez la Tinea misella, le tronc basai se divise en deux vaisseaux malpighiens, longs et fins dont l'un ne se ramifie plus, comme toujours, et l'autre se divise seule- ment à son bout en deux branches fort courtes. Donc, si l'on ne compte chacune de ces petites branches i)onr un vaisseau malpighien, il faut dite ( 8.8 ) que ia Ttiiea mneUa a qualre vaisseaux tuulpij;;iiieiis ; sinon, nous avons ici une lorme inlermécliaire entre celle de qualre et celle de six tubes de Malpishi. )) En disséquant divers Microlépidoptères, j'ai lencontré encore une forme des vaisseaux malpighiens qui n'a rien de commun, non seule- ment avec les vaisseaux malpighiens de tous les autres Lépidoptères, mais même de tous les antres insectes. Celte forme exceptionnelle appartient à la Teigne de la cire, Gallei'uicereana, L. (ou mellonella, L.). Les vaisseaux mal- pighiens de ce Lépidoptère ont, de cliaque coté du tube digestif, l'aspect d'tui aibre richement et irrégulièrement ramifié. Cet arbre commence par 5 à 6 branches d'un tronc commun très court et large, qui n'est qu'un pro- longement latéral du bout antérieur de l'intestin. Celle forme nous rap- pelle les vaiss( aux malpighiens des Scorpions et de quelques Crustacés. J'ai eu !e boidieur d'être en état de suivre les métamorphoses de la Teigne de la cire. Sa chenille a les six vaisseaux malpighiens typiques. Dans la phase de la chrysalide, ces vaisseaux nudpighiens succombent à une dégénéres- cence graisseuse complète, puis se dissolvent ; à leur place apparaissent quelques petits troncs autour du bout antérieur do ruileslin, (pii croissent et se ramifient rapidement pour former les vaisseaux malpighiens de l'insecte adulte. » Les espèces de Microlépidoptères quej'ai étudiées appartiennent aux genres suivants : Bolys, Cnlaclysla, Ciambns, Galleria, Teras, Coiich/tis, Penlhina, Grapolilha, Toiirix, Scntdia^ Blabophanes, Ttiiea, Tincola, Adela, Nemalois, Hyponomeuta, ÀrgyreUliid, Flutella, Gelechia, Coleoplora, Ela- chhla, Endiosis, Pteroploriis. » J'ai aussi étudié plusieurs espèces de Macrolépidoplères de genres Papilio, Pieris, Colias, Rliodocera, Lycaena, Limenitis, Vancssa, Àigjnmis, Erebia, Paiaige. Epiiieplele, Ccenonympla, Hespeiia, Sphinx, Mactocjlossa, Sineiinllius, Sesia, Zygœiia, Selina, Spilosoma, IJepialus, Cossus, Gailropacla, AcjUa^ Nolodonla, Pyijœni, Acronyclu, Agrotis, Ilypcna, Eiiclulid, Geoinelra, Bapta, Emalurga, Bupcdits, CiJaiia, Scoiia. Tous les Macrolépidoptéres que j'ai disséqués possèdent six tubes de Malpighi, avec quelques variétés quant > au mode de la ramification, à la présence ou l'absence de la soi-disant vessie urinaire, etc. Les vaisseaux malpighiens de quelques Sj)hingides {Macroglossd Jusifonnis, parcxeaiple) [jorient beaucoiq> de petits rameaux, qui les rendent presque plumeiix; ces rameaux peuvent être considérés comme résultai de varicosilés excesbiveioont iléveloppées. » En réf.umant les recherches que je viens d'exposer, nous [.ouvoiis éta- ( «'9 ) lilir li'ois types de vaisseaux malpiglnenschez les Lépidoptères, si' on laisse hors de question les formes comme celle de Tinea inisella, et si la forme à quatre vaisseaux malpighieus n'existe pas en réalité. Ces types sont les suivants : » 1° l.e type à six vaisseaux malpighieus, le plus fréquent. On :|ieut le noimner le type Donnai ou définitif. » 2" Le type à deux vaisseaux nialpighiens, que j'ai trouvé chez trois espèces; Tincoln biselliella, llumm., Tinea pellionella, L., et Blaboplmnes rusticella, Ilb. Je nomme ce type le type embrj'onnaire ou atavique. » 3° Le type dont les vaisseaux nialpighiens forment de chaque côté un arbre fortement ramifié, comme chez Gnileria cereana, L. Je regarde ce type comme anormal, » ZOOLOGIE. — Complément de l'histoire du Chaitophorus aceris Fabriciiis (sub Aphis). Note de M. J. Lichtejîstein. « Dans les Comptes rendus du 17 juin 1867, MM. Balbiani et Siguoret ont donné l'histoire du Puceron brun de l'Érable. Ces observateurs n'ont suivi que la moitié de l'évolution biologique de cet insecte; M. Ritsema, à Leiden,etM. Buckton, en .Angleterre, ont ajouté quelques détails à ceux qu'avaient fournis les savants français : je puis aujourd'hui donner la série complète des curieuses métamorphoses de cet animal ('). » r^es œufs du Chaitophorus aceris, cachés pendant l'hiver sous les bourgeons ou dans les fentes de l'écorce de l'Erable (ici c'est sur l'y/rec monspessulamim, \j.), éclosent dès les premiers jour» de mais; ils fournissent une fausse femelle du Pseudorjyne aptère, qui, sans le concours du sexe mâle, pond, après quatre mues de cinq à six jours chacune, soit après vingt ou vingt-cinq jours, de jeunes Pucerons, dont ime partie acquiert des ailes, et qui se lépandent soit à proximité, soit à distance, selon leurs facultés de locomotion, sur les Érables des environs. Cette seconde phase, à laquelle j'ai donné le nom de Pseudotjync émigranle, est agame comme celle qui l'a précédée, subit quatre mues toanne elle et produit, non pas ( ') Je suis ùlonni! qu'en i&ij inos devanciiTS aient encore employé le vieux nom de gcnve linnien J/j/iis, pour un insecte qui, depuis trente ans (Kocii, iSS^), a été rangé dans le ijeiire C/i^iiiop/ionts, adoj)te par tous Ici auteurs contemporains, Passerini, Biicklon, Ritsema, Kesslcr, Willaczil, cic., etc. ( Sao ) seulement deux, mais trois formes (iifïérentes de Pucerons : l'une sem- blable à elle-même, la seconde garnie de longs poils, la troisième ornée de folioles sur son pourtour.. .. » Tout cela, MM. Balbinniet Signoret l'ont dit, au moins en partie, car c'est surtout de ces dernières formes qu'ds se sont occupés. Us avouent n'avoir pu les suivre et se demandent quelle est la signification de ces indi- vidus anormaux de l'Jpliisaceris, dépourvus de la faculté de se reproduire. » En appliquant à ces insectes ma théorie de l'évolution biologique des Pucerons, cette troisième pliase devait être encore une pseudogyne, et je devais arriver, en la suivant patiemment, à obtenir des sexués. C'est ce qui a eu lieu, mais pas aussi rapidement queje le pensais. )' Tout d'abord, les Pucerons, cjui étaient semblables à leur auteur, ont grossi normalement ; après les vingt jours, ils ui'ont donné des pontes d'em- bryons garnis de longs poils, tout sfMublables à ceux que j'avais obtenus dans la ponte précédente. La forme à folioles, observée par les entomolo- gistes de Paris et du Nord, manquait ici à Montpellier, sur l'Érable que j'observais. Mais, à partir de fin mai ou premiers jours de juin, toutes les formes normales avaient disparu et je n'av.iis plus que les enibryons réunis en groupe sur les feuilles, comme les a figurés Ré.iuinur dans le tome ill de ses Mémoires. )) Juin, juillet et août étaient passés, sans que mes élèves eussent grossi ou bougé; dans les premiers join-s de septembre, les feuilles commen- çaient à tomber, ee qui devenait gênant pour suivre mes observations. Pleureusement j'observai que mes petites bestioles pouvaient très bien, quand la feuille tombée cessait de leur fournir un aliment, l'abandonner et aller chercher fortune ailleurs. Je profitai de cette observation pour transporter ces embryons d'une feuille jaune à une feuille verte, en piquant, avec une épingle, la feuille Hétrie à la feuille fraîche. Quelques heures après, tous mes Pucerons se retrouvaient fixés sur cette dernière. » C'e-t ainsi que j'eus le plaisir, en arrivant au 12 septembre, devoir sous mes yeux la peau de ces embryons poilus s'» fendre et me livrer de nouveau un Puceron de forme normale, d'un jaune clair uniforme, qui grossit très vite et commença, dès les premiers jours d'octobre, à pondre des jeunes de dimen.-ion différente. Plus petits et plus élancés que tous leurs prédécesseurs, ces insectes, veris d'abiu'l, puis devenant brun noir, couraient siu- les rameaux de l'Érable et me donnèrent la preuve que j'avais sous les yeux les deux .'■exes, car les accouplements étaient fréquente, le même mâle fécondant évidemment plusu-iu-s feiurlles. ( ^■^' ) » Mais ce n'est pas tout : poussant le polymorphisme à l'extrême, je vois, parmi les nombreux mâles aptères, quelques mâles qui sont ailés, et, de même que nous avons vu la seconde phase composée de Pseitdogynes émkjrantes en partie ailées, eu partie aptères, nous assistons ici k une pro- duction de mâles aptères, pour féconder les femelles qui sont sur le même arbre, et de mâles ailés pouvant aller au loin chercher les femelles qui se sont laissées choir ou que le vent a emportées. M Peu de temps après l'accouplement, la femelle pond, sous les bour- geons ou dans les fissures de l'écorce des Érables, ses œufs, jaune clair d'abord, mais bientôt d'un noir vernissé brillant ; ce sont ces œufs qui éclo- sent au printemps et fournissent la Psendog/ne fondatrice de la colonie. » PALÉONTOLOfilE VÉGIiTALb:. — Sur las varartères d'une Conijère leiliaiie, voisiné des Dammarées (Doliostrobus Sternbergi). Note de M. A. -F. Marion, présentée par M. Albert Gaudry. o Le bassin tertiaire d'Alais contient, dans sa partie moyenne, une flore fossile, déjà signalée par Emilien Dumas et dont la position est exactement déterminée entre les assises à Pabplotherium minus, Adapis parisiensis d'une part, et les grès à Anlhracotherium de l'autre, c'est-à-dire à peu près sur l'horizon des flores des Camoins, de Saint-Jean-de-Garguier et de Saint- Zacharie, dans le bassin de Marseille, plus récentes d'un degré que celle des gypses oligocènes d'Aix en Provence. J'ai pu, grâce à l'intervention de M. l'ingénieur Dhombre et au zèle éclairé de MM. Pouthier, Sainiier et Meuse, du service de la construction de la G'* P. -fi. -M., réunir au Muséum de Marseille un nombre considérable d'empreintes végétales des terrains du Gard, découvertes à Celas et à Monteils. Ces plantes fossiles seront décrites en détail, ainsi que les Vertébrés et les Insectes qui leur sont associés; je ne veux m'occuper ici que d'une seule espèce de ce gisement, une Conifére, V Araucnrites Sternbergi, Goepp., faussement attribuée par Heer au genre Secjuoia et rapportée de nouveau par Gardner aux Araucaria proprement dits. Les organes de tous genres que j'ai sous les yeux me per- mettent de reconstituer ce végétal et de définir sa nature réelle plus exac- tement qu'on n'avait pu le faire jusqu'ici. Les rameaux de cette Conifére couvrent, à Celas, les dalles d'une certaine couche, presque à l'exclusion de toute autre espèce. Ils sont souvent de G. R., i884, 1' Semestre. (T. XCIX, N- 19.) '^9 ( 822 ) grande taille, assez complets, et tels qu'ils semblent s'être détachés autre- fois par un phénomène naturel de végétation. Us portent les feuilles en crochets trigones caractéristiques; mais, à côté du type ordinaire, on observe des branches dont les appendices prennent, en s'allongeant, la forme en aiguille droite ou à peine recourbée à l'extrémité. Ces deux sortes de rameaux sont toujours associées; je ne pense pas qu'elles indiquent deux espèces distinctes. Elles dénotent à mon avis, pour la plante fossile, un polymorphisme des appendices semblable, par exemple, à celui que possède le Cryplomeria japonica, dont la race portant des feuilles minces et longues, appelée dans les jardins Cryptomeria elegans, reproduit assez exactement la variation que je signale. D'ailleurs, le port et l'aspect gé- néral de VJiaucaiites Sternbergi ont dû se rapprocher beaucoup de ceux du Cryplomeria, plus encore que du Séquoia giganlea et des Araucaria de la section Eulacla. Cette ressemblance ne tenait pas seulement à la forme et à la disposition des feuilles, elle devait résulter surtout de la ramification des axes; mais il faut immédiatement remarquer que ces analogies n'en- traînent pas une parenté directe et ne peuvent déterminer la place systé- matique de la plante fossile. L'existence des appareils reproducteurs vient heureusement nous fixer d'une manière plus certaine. » Les chatons mâles étaient axillaires, réunis en petites touffes vers le sommet des rameaux, et leur emplacement est encore reconnaissable, après leur chute, par suite de l'écartement des feuilles à l'aisselle desquelles ils étaient insérés. Les strobiles, par contre, étaient absolument terminaux. Ces cônes femelles atteignaient, à leur entier développement, une longueur moyenne de o™, ol\. Us portaient un nombre assez considérable d'écaillés, reproduisant assez bien la structure des organes de?, Araucaria, c'est-à-dire qu'elles étaient terminées, au-dessus d'un corps cunéiforme, par un mu- cron mince et assez aigu, long de 5™"' à 6""". Ces écailles étaient ca- duques. On les trouve, en eftet, éparses en grand nombre dans la couche, pêle-mêle avec les rameaux, et l'on a pu reconnaître, outre quelques cônes absolument intacts, détachés accidentellement de l'arbre avant ma- turité, de vieux axes entièrement dépouillés de leurs écailles, ou n'en pré- sentant plus que quelques-unes dans la partie supérieure du strobile. » Jusqu'ici, à l'exception de la disposition axile des chatons mâles, les caractères répondent assez bien à ceux des Araucaria; mais, tandis que dans ce genre la graine, unique, est intimement soudée avec la bractée, chez la plante fossile, cette graine était libre comme dans les Damrnara, et portait. ( 823 ; encore, à l'exemple de ces dernières Conifères, une aile unilatérale très dé- veloppée. Ces particularités suffisent pour créer un genre distinct, auquel je donne le nom de Doliostrohus. )) Les Doliostrohus avaient, avec un système végétatif bien dilférent de celui des Dammara, des chatons mâles axillaires, des strobiles à écailles ca- duques, enfin des graines libres et munies d'une aile latérale comme les DaimiKira. » Cette diaguose devient particulièrement intéressante si on la rapproche de celles de certaines Conifères anciennes. Les Doliostrohus nous apparais- sent alors comme le dernier prolongement des Pach^pliy llum jurAssiques, dont ils portaient à la fois le feuillage et les cônes. Ce groupe des Pachy- phyllées offrait des caractères intermédiaires entre les Araucaria et les Dammara et devait se rattacher à la même souche que ces deux genres. Il a eu, en tous cas, une destinée différente, car, tandis que les Araucaria et les Dammara quittaient l'Europe vers la fin de la période crétacée, mais se perpétuaient en se propageant vers l'hémisphère austral, les Pachyphyllées, représentées au temps de la craie par les Cyparissidiuin, persistaient en Eu- rope, à l'époque tertiaire, avec le genre Doliostrohus, sans toutefois se prolonger jusque dans les flores actuelles. Je crois pouvoir ajouter néan- moins que les Doliostrohus ne se sont pas éteints avec la période oligocène. Diverses empreintes recueillies en Cerdagne, près de Bellver, province de Lerida, par M. Reroile, dans des couches mio-pliocènes, me paraissent se rapporter à une espèce nouvelle de Doliostrohus [D. Rerollei). Les ra- meaux sont seulement un peu plus touffus et les feuilles un peu plus larges que chez le D. Siernberc/i, mais l'écaillé isolée, trouvée associée à ces bran- ches, diffère absolument de l'espèce oligocène. Elle est bien plus grande (longueur o°',o4, largeur aS"™), plus régulièrement ovoïde, et son bord supérieur libre n'a plus qu'un rudiment de mucron, rappelant encore mieux par ce caractère les organes des Dammara. La place de la graine est reconnaissable sur cette écaille, mais la graine s'est détachée, de telle sorte que tous les caractères des Doliostrohus se retrouvent dans ces empreintes, qui prolongent ainsi l'existence de ce genre de plantes jusqu'à la période pliocène. » ( ^24 ; GKOLOGIE. — Sur une grande oscillation des mers crétacées en Provence. Note de M. L. Collot, présentée par M. Hél)ert. « Pendant la période crétacée, des sédiments importants se sont répartis, d'une part, dans les Bouches-du-Rhône et la partie adjacente du Var, d'autre part, dans les Alpes-Maritimes. La partie centrale du Var, comprise entre Antibes, Grasse, Draguignaii, Aups, Régusse, Barjols, Cotignac, Lorgnes, le Luc, Collobrières, n'a vraisemblablement reçu aucun dépôt des mers crétacées. J'ai réussi, par une étude détaillée de la région, à fixer l'extension vaiiable des dépôts crétacés des diverses époques le long du bord occidental de cette barrière. La toimation jiu'assique se termine par des calcaires lithographiques blanchâtres exploités à Fourrières. Dans les derniers bancs de cette localité, des perforations de lithophages annoncent déjà des eaux devenues moins profondes. Coquaiid a signalé à Vaufrège des perforations qui marqueraient la séparation du jurassique et du valangien. Enfin j'ai vu des lithophages dans le valangien lui-même, près delà station d'Auriol. Dans l'épaisseur du uéocomien proprement dit, j'en ai observé de très nets dans la montagne de Garlaban, entre Auriol et Allauch. Aussi, le néocomien ne dépasse-t-il guère ce point à l'est, et il manque dans la partie orientale de ce chaînon. Il y a retrait par rapportait valangien, qui va jusqu'à la station d'Auriol. Une ligne qu'aucun dépôt néocomien ne franchit vers l'est peut être tracée par Régusse, la Verdière, Esparron-de-Pallières, Ollières, Trets, Belcodéiie, Roquevaire, le Plan-d'Aups, Nans, Méounes, SoUiés, Hyéres. » Le voisinage de cette ligne ne nous offre que des dépots côtiers à Ecliinospatagus et Bivalves. » La limite de l'urgonien est plus resserrée que celle du néocomien : elle passe par Mallemort, Lambesc, Éguilles, Aix, pour rejoindre la ligne précédente vers le Plan-d'Aups. » L'aptien et le gault rétrogradent partout au sud de la rivière de Lar; ils s'étendent à l'est jusqu'à Munet et Peypin, mais sont exclus du territoire d'Allaucli. » Le cénomaiiien existe aux Martigues, aussi bien qu'a la Bédoule et au Beausset, mais il n'atteint pas les points extrêmes que j'ai signalés pour le gault dans la direction nord-est ; je n'ai pu constater qu'une minime épaisseur de cet étage à Simiane, et rien au delà. ( 825 ) » Le turonien à Radiolites coiniipastoris se tient à peu près clans les mêmes limites. » Là se termine la phase régressive de la sédimentation, et une nouvelle série, dont tous les termes sont Irnusgressifs, commence. » Au pied de la chaîne qui court est-ouest d'Aix à Saint-Chamas, par Éguilles,ou voit le calcaire à Réqiiiénies limité supérieurement par luie sur- face perforée, sur laquelle repose unefaible épaisseur decalcaire à Hippurites organisaiis cA H. cor/ii/Uficcmum (deuxième niveau à Hippurites). Toutes les couches intermédiaires manquent. Les dépôts envahissent à ce moment à peu prés toute la vallée de Lar, tandis que l'aptieo, le cénomanien sont confinés dans le sud. » Dans la direction de l'est, le phénomène d'invasion est très remar- quable. Dans l'ouestde Garlahan, sur Allauch, la succession des assises est la suivante : » i" Calcaire valangien à Natica Leviathan et Nérinées; » 2° Marne néocomienne à Ostrœa Coulom et calcaire à silex; » ?>° Calcaire rouge, lumachelle, à Foraminitères et débris d'Echinides; » 4° Calcuire à Hippurites. » Il y a là une lacune importante, car les calcaires louges, partout où ils existent, se lient intimement aux calcaires à Hippurites, alternent quel- quefois avec eux, et à Martigues se montrent supérieurs aux grès, qui, eux- mêmes, surmontent le Radiolites cornupasloris. Donc, à Allauch, le système à Hippurites repose déjà sur le néoconiien. Avant d'atteindre l'extrémité est de la montagne, la lacune s'agrandit et les mêmes calcaires rouges re- posent sur le valangien. Enfin, quelques kilomètres encore à l'esi, dans la montagne de Regagnas, il n'y a plus de calcaires rouges et les calcaires à Hippurites sont directement supportés par le calcaire blanc jurassique su- périeur. » La surface de contact est perforée et enduite d'une patine de limonile. Un témoin de la même superposition est resté dans l'Olympe (aux Pons) et elle se reproduit tout le long du bord septentrional tlu Phin-d'Aups et dans le prolongement du calcaire à Hippurites vers Mazaugues et jusqu'à Brignolles. Dans ce fond oriental du golfe, les calcaires à Hippurites alternent plusieurs fois avec des marnes et sables très puissants, quelque- fois semés de jayet. Ce sont des signes non éqiuvoques ()u voisiitage de la terre ferme et probablement d'une embouchure de rivière, » Les dépôts lacustres qui succèdent aux Hippurites sont encore plus étendus qu'eux, notamment dans la direction nord. A Fourrières, à Ol- ( 826 ) liéres, au Val, on trouve déjà, sur le jurassique, les couches lacustres les plus anciennes, celles qui supportent les lignitesdeFuveau.il faut atteindre l'étage de Rognac, nolableinent supérieur à ces mêmes lignites, pour voir les sédiments crétacés s'étendre aux deux revers des Alpines et des collines de Rogues, ainsi qu'entre Jonques et Rians. La Durance est même dé- passée, à Mérindol et vers Pertuis. Dans la direction de l'est, Salernes, Aups sont envahis. Entre Moissacet Aups, les matériaux détritiques sont assez grossiers pour qu'on reconnaisse aisément leur provenance. Les cailloux roulés de granulite et de pegmatite des Maures et de porphyre rouge de l'Esterel témoignent de l'existence d'une rivière venue de l'est. » En résumé, il y avait à l'est et au nord de la mer crétacée de la basse Provence une terre ferme dont les Maures et l'Esterel faisaient partie. Cette terre a augmenté de largeur aux dépens de la mer crétacée jusqu'à l'époque turonienne. Au contraire, pendant le dépôt du crétacé supérieur, elle a été graduellement envahie. L'empiétement a augmenté lorsque le golfe marin s'était déjà transformé en lac d'eau douce. Jamais, toutefois, la submersion n'a été totale. Un isthme a subsisté toujours, à partir de la craie moyenne, entre la mer crétacée atpineet celle de la région rhodano-médilerra- uéennt. L'axe de cet isthme passait à j)eu près par Fayence, Coraps, Mous- tiers. Ainsi s'expliquent des différences profonfles. Il n'y a pas, au-dessus de l'urgonien, un seul rudiste du côté est de cette barrière, fait judicieuse- ment remarqué par M. Hébert comparant le cénomanien d'Escragnolles avec celui de la Bédoule. Le sénonien du Vercors, des Hautes et des Basses- Alpes, des Alpes-Maritimes, se sépare nettement, par les caractères néga- tifs de sa faune, des couches de même âge du bassin rhodanien. Il rappelle au contraire celui du nord de l'Europe. » La même barrière a joué un rôle aussi capital dans la géographie du tertiaire ancien. La mer nummulitique a séjourné dans la région des Alpes, tandis que des lacs d'eau douce, faisant suite à celui qui a vu la fin de la période crétacée, régnaient sans partage dans la région rhodano- méditerranéenne. » GÉOLOGIE. — Sur les, calcaires à Echinides de Slramberg (Moravie). Note de M. G. Cotteac, présentée par M. Hébert. « Les calcaires de Strambeig, dans les monts Karpathes, sont très inté- ressants à étudier au point de vue stratigraphique et paléontologique. { 8a7 ) Grâce aux exemplaires qui m'ont été communiqués par le Musée de Munich, par le Geologische Reichsanstalt, et à ceux que M. Hébert a rapportés rie cette région et qu'il a bien voulu me confier, je viens de décrire et de faire figurer les Ecliinides assez nombreux qu'on y rencontre. )) J'ai pu déterminer vingt-huit espèces réparties en quinze genres et appartenant à huit familles distinctes. Cette abondance de genres imprime une variété remarquable à la faune échinitique des calcaires de Stram- berg. » Sur ces vingt-huit espèces, cinq seulement sont nouvelles et signalées pour la première fois : Cidnris stramhergensis, C. gibbosa, C. subpunctala, C. Sturi et Hemicidnris Zilteti. Cette dernière espèce se retrouve dans le terrain jurassique de l'Hérault, à un niveau à peu près identique, mais elle n'a encore été ni décrite ni figurée. » Vingt-trois espèces étaient déjà connues et avaient été indiquées en Europe et en Algérie, dans d'autres gisements; dix-huit notamment se trouvent dans les étages corallien et kimméridgien, et par le nom de coral- lien nous entendons ce vaste ensemble de couches compris entre l'étage oxfordien et l'étage kimméridgien. Quelques-unes de ces espèces sont assurément les plus répandues et les plus caractéristiques de ce puissant étage corallien ; il suffit de citer les Cidaris Blumenbachi, propinqua et mar- cjinata, les Hemicidatis Agasshi et creimlaris, V Acrocidaris nobilis, le Pedina sitblœvis, le Stomechinus pet lattis, pour établir combien sont étroits les rap- ports qui unissent les couches de Stramberg, c'est-à-dire les calcaires blancs et compacts à Echinides, avec les dépôts jurassiques supérieurs de France et de Suisse. C'est un fait à noter, que presque toutes les espèces coralliennes qu'on rencontre à Stramberg sont précisément celles qui ont eu le plus de durée dans les âges précédents. Le Pseudodesoretta Orbignji, par exemple, commence à se montrer dans l'étage corallien inférieur, où il a été signalé pour la première fois; il persiste dans le corallien supérieur, remonte jusque dans l'étage kimméridgien et atteint son maximum de dé- veloppement dans les calcaires de Stramberg. La durée du Pedina stiblœvis est plus longue encore. Celte espèce fidt son apparition dans l'étage oxfor- dien et même dans l'étage callovien ; elle abonde dans les calcaires à chailles, dans le corallien inférieur, dans le corallien moyen et supérieur, dans l'étage kimméridgien, et est très nombreuse dans les couches de Stramberg. Il en est de même ou à peu près de V Holectypus corallinus, de \' Acrocidatis nobilis, du Stomechitms per lattis. » En résumé, l'étude des Échinides nous conduit à ce résultat, que les ( 82S ) calcaires à Échinides de Stramberg représentent la partie supérieure du terrain jurassique et renferment, associées dans une couche relativement de peu d'épaisseur, des espèces qui se sont développées, dans d'autres loca- lités, à des niveaux très variables, mais surtout dans le groupe appelé étage corallien d'Orbigny. » Parmi ces espèces, quelques-unes méritent de fixer l'attention. Nous c\X.erou?, \e PseudodesoreUa Orbignyi, très rare dans toutes les localités où sa présence avait été constatée et cependant assez commune à Stramberg, type remarquable par sa forme générale, sensiblement plus large que longue, arrondie en avant, subanguleuse en arrière par son périprocte très étendu, piriforme, placé dans un sillon profond; le Pyrina icaunensis, espèce plus rare encore, représentée dans les calcaires de Stramberg, par un assez grand nombre d'échantillons dont quelques-uns sont de taille beaucoup plus forte que ceux de France et de Suisse ; le Cidaris glandifera, espèce essentiellement jurassique, qui nous a offert, en même temps que quel- ques tests assez mal conservés, des radioles très abondants, longtemps con- fondus par les auteurs avec d'autres radioles dont la forme est très voisine, mais qu'on rencontre en Palestine, à un niveau tout différent, dans l'étage cénomanien, auxquels M. Fraas a restitué avec raison le nom très ancien de Cidaris glandaria; le Cidaris carinifeta, d'une extrême rareté en dehors des calcaires de Stramberg, où les radioles sont communs et différent un peu de ceux que nous connaissons par leur grande taille, par leur tige très ren- flée, fortement acuminée au sommet, ornée de côtes nombreuses et ser- rées ; le Hhabdocidaris maxima, l'un des plus beaux types du genre Rfiahdo- cic/aris et qui se distinguera toujours facilement à sa grande taille, à ses aires ambulacraires planes, à ses tubercules interambulacraires écartés, superficiels, toujours développés, à sa zone miliaire peu étendue, couverte de granules fins, serrés, homogènes; le Stoinechiims perlatus, si fréquent en France et en Suisse, dans les calcaires à chailles et les couches inférieures de l'étHge corallien, et que nous retrouvons à Stramberg avec ses diverses variétés, tantôt renflé, élevé, subconique [Echinus perlalus), tantôt moins épais, subhémisphérique, un peu dépnmè [Ecltiriits linealus), quelquefois globuleux, arrondi et de très fortes dimensions. » Le petit nombre des espèces nouvelles d'Échinides rencontrés dans les calcaires de Stramberg est à signaler : cinq seulement sur vingt-huit. En ce qui concerne les Céphalopodes, les Gastéropodes, les Acéphales, dé- crits parMM.Zittel et Boehm, il en est tout différemment, et le nombre des espèces nouvelles, propres jusqu'ici à l'horizon géologique des couches de ( 829 ) Stramberg, est beaucoup plus considérable que celui des espèces déjà con- nues. » M. HÉBERT, à la suite de cette Communication, fait observer que les calcaires à Céphalopodes de Siramb'rg, ainsi qu'il croit l'avoir démontré, constituent un massif complètement distinct des calcaires à Échinides, et d'un âge postérieur. Ces deux massifs soni eu contact à Stramberg par suite d'un accident stratigraphique. Presque partout ailleurs, ils sont isolés et contiennent chacun leur fiune spéciale. MÉTÉOROLOGUE — Observation de la couronne solaiie en Algérie. Extrait d'une Letlre de JM. E. Fuchs à M. A. Cornu. « ... Je vous envoie nu petit croquis bien informe (mais que je ne veux pas retoucher de mémoire, de crainte den altérer la fidélité), qui vous mon- tre un fragment de spectre solaire, au milieu de la couronne bistrée, que j'ai observé el dessiné dans la plaine de la Métidja (Algérie), le 3i octobre 1884, à 7''i5'" du matin. » Les couleurs ont disparu dès que le Soleil a été un peu au-dessus de l'horizon. <- Le fragment de spectre, visible entre deux nuages au milieu de la cou- ronne, était à 20° au-dessus de l'horizon et plus haut que le Soleil. » J'ajoute que, pendant tout mou séjour, la coin-onue était plus visible le matin que le soir (entre Tenez et Cherchell). Je l'ai vue distinctement aussi eu mer, au moins à l'aller, car nous avons eu un temps atroce en revenant. Enfin elle ma paru exceptionnellement belle entre Valence et Orange, le liuidi 3 novembre, de 3^ à 5*" du soir Sur le petit fragment de spectre (qui s'arrêtait au jaune verdâtre), le rouge était tourné vers le Soleil MÉTÉOROLOGIE. — Observation d'un bolide, le 3 novembre i88/j; par M. Cil. DtrouR. « Le 3 novembre 1884, à 9'' 3 à"" du soir, temps moyen de Berne, ou 9'' iS™, temps moyen deParis.j'ai observé, de Morges, siiué |)ar46°3o' delalitude nord et 4°9' fl^ longitude est de Paris, un superbe bolide, qui s'est G. R., i88'(,-2' Semestre. (T. XCIX, N" 19. I lO ( 83o ) al) lissé oblinueiiiput en se approchant du nord, et qui a disparu à l'Iiori- zon du côté de l'ouest. Il brillait comme une chandelle romaine, mais son ap 1 irition a éîé de très courte durée. » Le clair lie Ituie empêchait de distinguer, dans son voisinage, quelque corps céleste auquel il fût possible de le rapporter. Mais le point où il di -parut à l'ouest avait un azimut de 120°, compté à partir du nord en p;issint par l ouest. . J'apprends par les journaux de Paris qiu^ le même soir, un peu après 9'', un ma£;nili(|ue bolide a été observé en quelques po*inls de la France, entre autres à Ghâtellerauit et à Ortliez. D'aptes l'heure, et d'après la direction où on l'a vu, il est probable que c'est le même bolide que celui que j'ai observé de Morges. « M. Cii. Kabot adresse, par l'entremise de M. Daubrée, une Note sur un bolide qu'il a observé le 21 se|itembre dans la Laponie russe, et qui a éclaté comme une fusée aux deux tiers de sa trajectoire. M. Kd. Cazeaux adresse, de Bir-Rasdali (Algérie), un Mémoire intitulé : « Des forces naturelles et de la nature de l'électricité ». La séance est levée à /| heiues un quart- J J- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OuVRAOES BEÇDS DANS LA SÉANCE DD 3 NOVEMBRE I K84. Description des machines et pt^océdés pour lesquels des brevets d' invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844, publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce; t. CXL Paris, Imp. nationale, i884; in-4". Direction générale des Douanes. Tableau général du Commerce de la France avec ses Colonies et les Puissances étrangctes pendant tannée i883. Paris, Imp. nationale, i884; iu-4''. Mémoires et BitUelins de la Société de Médecine cl de Chirurgie de Bordeaux; 3«et 4* fascicules, i883. Paris, G. Masson; Bordeaux, Féret, 1884; in-8". Recherches expérimentales sui l'excitabilité éleclricjue des circonvolutions ( 83i ) cérébrales et sur la période iV excitation latente du cerveau; par le D"^ H. de Varigny. Paris, F. Alcan, i884; br. in-8°. (Présenté par M. Viilpian pour Je concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Du pansement ouaté; par Alph. Guérin. Paris, J.-B. Baillière, i885; in-i2. Noie sur la ventouse abdominale du Liparis harbatus; parM. M. Stuckens. Bruxelles, F. Hayez, 1884 ; in-. iu-8°. Les accumulateurs électriques et la mécanique de t'électrolyse,- par A. Band- SEPT. Paris, Michelet, sans date; br. in-8". Recherches sur la mort du comte de Chambord, etc. ; par le D' Rézard de WouvEs. Paris, Dentu, 1884-, br. iii-8". Le système de Saturne. Détermination des dimensions et des anneaux de la phuiète, des orbites de six satellites et de la masse de Saturne ,- par M. W. JVIeyer. Genève, H. Georg, i884; in-4°. (Mémoires de la Société de Physique et d Histoire naturelle de Genève.) Les dérivés ammoniacaux des sets d'argent; par A. Reychler. Berlin, R. Friedlaiider; Bi iixelles, Lebegiie, i884; in-8". SuUe opère di bonificazione délia plaga htoranea dell'agro romane che com- prende le paludi e gli stagni di Ostia, Porto, Maccarese e délie terre vallive di Slracciacappa, Baccano, Pantarxo, Lago dei Taitari; per G. Amenduni. Roma, tipogr. E. Boita, 1884 ; in-4'', avec atlas in-f". G Zanojv. Analisi délie ipolesifisiche ; Venezia, tipogr. L. Tondelli, i885 ; in-S". Nuova dottrina sulla genesi det nostro sistema solare, esposla dalT>'C. Guerra. Aiessandria, i884;in-i2. Meddelelser om Grônland udgivne 0/ Commissionen for Ledelsen af de geo- logiske og geogr-aphisie Undersogelser i Grônland; 2, 3, l\, .5, 6 Hefte. Kjo- benhavn, i88o-i883; 5 vol. in-8°. Flora Jossilis Grônlandica. Af bildninqer af Gronlands fossile Flora ved D"" Oswald Heer. Rjobenbavu, i883; in-4°. 832 j ERRATA. (Séance du 27 octobre 1884.) Page 697, ligne 20 en remontant, «h lieu de t. XCVII, /isez t.. LXXXVII. (Séance du 3 novembre 1884). Page ^4^, lignes i3 et i4, <^u Heu de rentrer r fois le ternie i sous le signe. . , lisex rentrer \ fois le terme - sous le signe. . . 2 Même page, ligne i5, au lieu de Y (x-«) + /(r — |3) y (.,_a)_,-(j--[3) Même page, dernière ligne, supprimez les trois mots changée de signe. •«««< COMPTES RENDUS DES SÉiVNCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 NOVEMBRE 1881. paÉSlDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES KT COMMUIXICATlOIVS DES MEMBRES ET DES COKUESPOiNDANTS DE L'ACADÉMIE. AlNaiomie. — Suiles sacs lesjjïraloires du Calao Rliiiioceros. Note de iM. Alpii. Milne-Edwards. « Eti i8G5, j'ai en l'occasion de montrer que, chez un certain nombre d'Oiseaux, l'air, après avoir pénétré dans les réservoirs pneumatiques or- dinaires, se répand entre les muscles et la peau. J'ai décrit la disposition de cet appareil d'abord cliez le Pélican et le Kamiclii, où les mailles du tissu cellulaire sous-cutané, se distendant ainsi, produisent une sorte d'em- physème normal ('), puis chez le Fou de Bassau et le Marabout, où l'air occupe sous la peau de vasies pochesbien délimilées(-). M. Richard Oweii (') Obseivations sur l'appareil respiratoire de quelques Oiseaux [Jnrialcs des Scicncex naturelles, Zoologie, 5" série, t. III, p. i35; iS65. (■-) Note additionnelle sur l'appareil respiratoire de quelques Oiseaujr. [Op. cit., t. VII, p. 12; 1867]. ^o/r aussi, sur la disposition des sacs aériens (lu Fou deBiissan, une Noie de M. P. Bert [Bulletin de la Société (.hilomathique, p. i43; i865), et sur les sacs aériens du i\Iarabout une Note de M. Boulart ( Bulletin de la Soc. phllomathique, 7" série, t. III, p. 129 et 189; 1879'. C. R., i8S'|, re< Svmesire. (T. XCIX, N' 2('.) , ' ' ' l834 ) avait signalé, dès i836, la légèreté des os du squelette des Calaos, qui tous sont pourvus de trous d'aération {') ; mais on ne connaissait pas la dispo- sition des sacs respiratoires : on savait seulement, grâce à quelques obser- vations de M. R. Germain, que sous la peau la pneumatose est extraordi- naire. » Cet été, M. P. Fauque, chargé par le Ministre de l'Instruction pu- blique d'une mission scientifique à Sumatra, a rapporté un Calao Rhino- céros vivant, qu'il s'est empressé d'offrir à la ménagerie du Muséum. Cet Oiseau est mort récemment, et j'ai pu étudier la conformation de ses réser- voirs aériens, dont le développement est remarquable. Les poches intra- thoraciques et abdominales ne présentent rien de particulier; mais de tous côtés le corps est entouré par des sacs aériens qui s'interposent entre la peau et la chair, excepté sur la ligne médiane et inférieure, au-dessous du bréchet et de l'abdomen, où les téguments sont adhérents aux muscles; de chaque côté de cet espace naît un système de grandes poches qui d'a- bord occupent les flancs, puis se prolongent jusqu'à l'extrémité de l'aile et s'étendent ensuite en arrière, où on les suit, dans les membres inférieurs, jusqu'aux dernières phalanges des pieds. Ces sacs ne sont pas formés, comme chez les Pélicans et les Kamichis, par les mailles du tissu cellu- laire : ils ont des parois propres et d'une grande solidité relative; la base des plumes fait saillie dans leur intérieur, mais l'air ne peut pas entrer dans les tuyaux qui restent fermés. De nombreuses brides fibreuses rat- tachent la peau aux muscles sous-jacents et des cloisons incomplètes, sub- divisant les poches aériennes, servent en même temps à soutenir les nerfs et les vaisseaux qui se rendent dans la peau. Quand tout ce système est distendu par l'air, le corps de l'Oiseau acquiert un volume considérable. » Au devant du cou, un grand réservoir médian naît dans l'intervalle inttafurculaire; il est en partie séparé par une membrane du sac clavicu- laire, avec lequel il communique, et il remonte jusqu'au-dessous de la mandibule, se terminant entre les cornes hyoïdiennes et le larynx supé- rieur. La trachée est libre dans ce réservoir, mais l'œsophage adhère à sa paroi supérieure. Le muscle cléidotrachéen, après avoir pris ses attaches sur le bord de la fourchette, s'épanouit sur les parois de ce sac et ne l'a- bandonne que pour aller se fixer à la partie supérieure de la trachée; il (•) R. OwEN, On thc vimcme Hornliill, Buceros cavutus ( Transactions of the Zoolosical Society qf London, t. I, p. i c; ; l836). ( 835 ) constitue un panicule charnu dont les contractions doivent chasser l'air contenu dans cette poche. a Au-dessus et sur les parties latérales du cou existe un autre sac in- romplètement cloisonné sur la ligne médiane ; il s'étend en avant jus- qu'au-dessus du crâne, et c'est par son intermédiaire que l'air pénètre dans les cellules du casque et de la mandibule su|)érieure. Ce réservoir sous-cutané est indépendant des sacs cervicaux situés au-dessous des vertè- bres, dans la gouttière où cheminent les deux artères carotides; il se con- tinue stu" le dos de 1 Oiseau et communique avec les sacs alaires, que l'on peut diviser en deux portions, l'une antérieure, l'autre postérieure. » La première occupe toute l'étendue de la membrane alaire; elle est limitée en haut par le ligament tenseur de cette membrane, et en bas elle adhère d'abord au muscle biceps, puis dans la région antibrachiale, aux muscles rond pronateur, jietit palmaire et cubital postérieur, remplissant l'intervalle laissé entre ces muscles, qui semblent baignés par l'air. Ce sac se continue au-dessus du métacarpien et du doigt principal jusqu'à l'extré- mité de celui-ci : il fournit l'air à la partie inférieure de l'humérus, au cu- bitus, au radius et au pouce de l'aile; des cloisons incomplètes le subdi- visent en plusieurs compartiments, et il communique largement avec le réservoir claviculaire. » Le second sac alaire correspond au cliverticutitm que M. Sappey dé- signe sous le nom de prolongement sous-scapidaire el humerai; mais, au lieu d'être très petit, il est de dimensions énormes, car il s'étend en arrière de l'aile, puis se prolonge au-dessus du corps jusqu'au bassin; il communique sur la ligne médiane avec le sac du côté opposé, et il est traversé par de nombreuses brides rattachant la peau aux aponévroses musculaires. Dans le creux axillaire, il est bordé par le muscle tenseur de la membrane alaire postérieure, puis il suit le long de l'hinnérus et le muscle triceps, passe en arrière du coude et s'étend dans la région antibrachiale et métacarpienne, s'interposant aux tuyaux de toutes les grandes plumes de l'aile qui le tra- versent pour aller s'attacher au cubitus; les brides tendineuses et élas- tiques, servant aux mouvements de rotation des rémiges, adhèrent à ses parois, et c'est lui qtii fournit l'air du métacarpien et des phalanges du doigt priucip:il. » Le sac sous-pectoral est distinct des deux précédents, et ses dimen- sions n'offrent rien d'exagéré. » Le membre inférieur est pourvu de réservoirs disposés sur le même plan que ceux du membre supérieur; ils reçoivent l'air par l'intermédiaire ( 836 ) du sac abdominal. L'un d'eux, situé en avant du fémur, est limité d'une part par le muscle couturier et, d'autre part, i>ar le droit antérieur et par les fessiers. Il se prolonge au devant du genou, sur la face antérieure de la jambe, et communique avec le trou pneumatique du fémur. L'autre réser- voir, que l'on peut assimiler à celui de la membrane alaire, est situé en arrière de la cuisse; il est limité, d'un côté, i)ar la muscle droit antérieur, et de l'autre côté par le biceps et !e demi-tendmpux; il occupe le creux poplite et envoie de l'air au tibia et au péroné, puis il se continue le long de la jambe et du métatarsien jusqu'aux dernières phalanges, qui reçoivent l'air par son intermédiaire. >) Tndépendamment de ces ])ocbes sous-cutanées, on voit de chaque côté du coccyx ini ^ac qui n'est qu'une dépendance du sac abdominal et qui s'étend jusqu'à la dernière vertèbre, en forme de soc de charrue, où il porte l'iiir, tandis que toutes les autres vertèbres coccygiennes ne sont pas pneun)atisées (' ). » Il résulte de cette disposition que, pour son volume, le Calao Rhinocé- ros est remarquablement léger; cet Oiseau est environ delà grosseur d'un iliiidon, et c'est à peine si son poids dépasse I5oo'^^ « PHYSIOLOGIE FXPÉRlMENTALlî. ~ Sur f action aneslliésiqiie fin chlorhydrntc de cocaïne. Note de M. Vulpian. » Le chlorhydrate de cocaïne est, en ce moment, l'objet de nombreuses reclierches, de la part des médecins et des physiologistes. Ou sait, depuis les expériences de M. Koller, de Vienne, bientôt répétées par d'autres mé- decins du même |)ays, que quelques gouttes d'une solution aqueuse du sel (le coca'ine, au -^, instillées entre les paupières, déterminent, chez l'homme, une insensibilité complète de la conjonctive oculaire et de la cornée transparente. Cette iriseusilnlité est obtenue au bout de trois ou (juatre minutes; elle ne dure que quelques minutes. Pendant qu'elle existe, on peut toucher la conjonctive ou la cornée sans provoquer le moindre mouvement réflexe des paupières de l'œil correspondant, tandis que le plus léger contact |)ortaut sur la cornée de l'autre œil délermine aussilôl une brusque occlusion des paupières. Cette observ.ilion pbysiulogiqne a conduit à des applications pratiques d'un grand intérêt, soit pour cal- M Ce soitt les seules piècos ité que lorsqu'il était attaché : il remue aussi la queue avec vivacité. Ce trouble des mouvements n'est pas convulsif ; il semble plutôt être le réstdtat d'une sorte d'ivresse, toute spéciale. La sensibdiié des membres est évidemiiient diminuée; mais elle n'est pas éteinte, car, en pressant avoc force les extrémités digitales ( 838 ) de l'un ou l'autre des membres, on provoque un léger gémissement plaintif. » Dix minutes environ après l'injection intra-veineuse, les troiibies du mouvement perdent de leur intensité; le chien commence à se tenir sur ses pattes'; il court et marche en titubant; il vient quand on l'appelle, etc. A ce moment, les cornées transparentes ont repris toute leur sensibilité. Cinq minutes plus tard, l'animal est revenu à l'état normal. » J'ai renouvelé cette expérience sur un chien curarisé, pour étudier l'action du chlorhydrate de cocaïne sur les sécrétions. La respiration arti- ficielle étant bien entretenue, on avait mis à découvert les canaux excré- teurs de la glande sous-maxiilaire, du pancréas, le canal cholédoque et l'un des uretères, on y avait fixé des tubes métalliques, et l'on avait compté le nond^re de gouttes que chacun de ces tubes laissait échapper en une minute. L'injection intra-veineuse (veine saphène) de If" d'une solution aqueuse de chlorhydrate de cocaïne, au centième, a déterminé, comme chez le chien non curarisé, une saillie notable des globes ocu- laires, avec écarlement des paupières et dilatation des pupilles. Quant aux sécrétions, elles n'ont subi aucune modification, sauf pourtant celle de la salive sous-maxillaire, qui est devenue beaucoup plus abondante (4o gouttes par minute, au lieu de i à 2). Ce flux salivaire durait en- core, au même degré, dix minutes après l'injection, et une nouvelle intro- duction, dans les veines, de If" de la même solution, ne l'a pas fait varier. Cinq à six minutes plus tard, on a injecté, dans la même veine et tou- jours dans le même sens, 2"" d'une solution aqueuse de sulfate d'atropine au centième. L'action d'arrêt exercée sur l'écoulement salivaire s'est mani- festée, mais beaucoup plus lentement que dans les cas de ptyalisme provo- qué par la pilocarpine; au bout de dix minutes, on voyait encore, de mi- nute en minute, une goutte de salive se détacher de l'extrémité du tube fixé dans le canal de Wharton. Pendant la durée de l'expérience, les mou- vements du cœur, d'abord irréguliers, se sont régularisés et sont devenus un peu plus fréquents que dans l'état normal. )i Le chlorhydrate de cocaïne exerce aussi son action anesthésique lo- cale sur les grenouilles. On produit facilement l'insensibilité de la cornée et de la paupière inférieure, en déposant sur ces parties deux ou trois gouttelettes de la solution au centième de ce sel; la pupille s'élargit aussi quelque peu. On peut, de même, rendre insensible telle ou telle partie du corps par le même procédé. Si l'on fait, par exemple, tremper les doigts d'un des membres antérieurs, une ou deux fois, dans la solution, ces ( 8^9 ) doi"ts deviennent, en quelques minutes, tout à fait insensibles, et l'on peut presser tel ou tel de ces doigts, avec force, entre les mors d'une pince anatomique, sans provoquer le moindre mouvement de l'animal, tandis que la même excitation faite sur les doigts de l'autre membre antérieur dé- termine aussitôt une vive agitation. L'expérience est encore i)lusirai)pante lorsqu'elle porte sur un des membres postérieurs. En plongeant, pendant quelques instants, le pied d'une grenouille dans cette même solution au centième, on obtient une insensibilité complète des doigts et de la mem- brane qui les unit. Si l'on a préalablement coupé la moelle épinière en travers, au niveau de l'origine des nerfs brachiaux, les excitations des extrémités digitales anesthésiées par le sel de cocaïne ne suscitent aucun mouvement réflexe, tandis que le pincement des doigis de l'autre membre postérieur est suivi tout aussitôt d'une brusque flexion des divers segments de ce membre. Ue même que cbez le chien, l'action anesthésique locale du chlorhydrate de cocaïne est très passagère chez la grenouille. Ce sel absorbé sous la peau n'exerce pas une influence bien manifeste sur les mouvements du cœur. Quelques gouttes de la solution au centième, mises directement en contact avec cet organe, ralentissent manifestement ses mouvements. » MINÉRALOGIE. — Conlribittion à t'étude des cjîles phosphatés dans la région du sud-est de la France. Note de M. P. de Gasparin. « Les phosphates se trouvent principalement, en gîtes plus ou moins étendus, dans les couches néocomiennes à l'état de phosphates de chaux ou de fer en masses sans organisation apparente, et dans les grés verts sous une forme organisée. Ainsi, dans les départements de la Drôme et de l'Isère, le gauU interposé entre les calcaires urgoniens et le terrain crétacé supérieur contient des ammonites, des oursins, des térébratules et des fragments de coquillages même bivalves, qui, sur certains points, à Keiieuril, à Clansagis, aux Bauges en Savoie, à Villars-des-Lins, à la perte du Rhône, etc., contiennent, suivant les analyses de M. le Professeur Lory publiées en 1872, de 3o à 16 pour 100 d'acide phosphorique. » Il faut remarquer que, si l'on sépare avec autant de soin que possible la partie visible des fossiles, la gangue enveloppante ne contient plus que o'",95 d'acide phosphorique. C'est un grès ordinaire à ciment calcaire, dans lequel la présence de l'acide phosphorique semble tenir principale- ment aux particules de fossiles qu'on n'a pu séparer mécaniquement. ( »:|0 » J"ai eu à m'occiiperde l'analyse des phosphates du Stid-Est, pour con- courir à une enquête ouverte par M. Risler, et nia curiosité a été vivement excitée par la question suivante, qui se posait (levant moi. Quelle est l'ori- gine de l'acide phosphorique accumulé dans les fossiles et les coprolillies du gault? Cette accumulation est-elle le produit physiologique de ces exis- tences antédiluviennes, qui se différencieraient ainsi des espèces coujpa- rables de notre temps, qui ne contiennent dans leurs enveloppes l'acide phosphorique qu'en proportion minime, ou bien raccuiiiulalion de l'acide phosphorique, dans ces fossiles, lient-elle à un transit prolongé, à une filtration d'eaux contenant des phosphates solubles à travers un calcaire poreux, rencontrant là une place d'élection pour la fixation de l'acide phosphorique, tandis que la matière enveloppante, sablonneuse, qui a servi plus tard à former les grès, se présentait dans des conditions beaucoup moins favorables? Si l'on admettait cette hypothèse, l'accu- mulation de l'acide phospliorique dans les fossiles du gault serait posté- rieure à l'e^iitence de l'animal, se serait produite après la destruction complète des maiières organiques et aurait concouru à la fossilisation. Quant à l'intéiieur de la coquille, il a été évidemment rempli de la gangue sablonneuse enveloppante, et i\ n'est possible d'en faire le départ que lorsque cette gangue manque de cohésion par l'incomplèle solidifi- cation du ciment calcaire qui donne au grès du gault sa compacité. » Cette dernière opinion me semble la plus probable. En effet, si l'on analyse des coquillages de même nature, dt-s ammonites par exemple, qui se trouvent abondamment dans les formations néocomiennes, comme dans le grès vert, on reconnaît que cette richesse disparaît entièrement. Sans doute, ici, la séparation de l'enveloppe est impossible, et le titre phospho- rique doit être très affaibli; cependant il devrait en rester quelque chose. Or voici l'analyse complète d'une ammonite des Alpines à la carrière de Saint-Élienne du Grès, près de Tarascon, sur too parties : Silice 7 ,980 Carbonate de cliuux 90,880 Carbonate de magnésie o , 760 Potasse o , o4o Sesquioxydcs o ,790 Acide pliosplioiiijuc o ,o5o » Si celli' hypothèse sur le mode d'imprégnation des fossiles est fondée. f 84i ) il doit arriver aussi que des masses calcaires crayeuses soieut exposées à ce transit d'eaux phosphatées, et préseuteiU quelquefois, sur des kilomètres, des masses phosphatées semhlahies, pour la ricfiesse, aux ammonites de cer- tains points du gault. Or c'est justement ce qui arrive. A Viviers, à Tavel, sur la rive droite du Rhône, à Saint-Maxitiiin, dans le "Var, des niasses énormes de roches calcaires et ferrugineuses présentent un dosage d'acide phosphorique variant, d'après mes analyses, de 34 à 20 pour 100; el même dans le terrain oxfordien, à Quissac, une roche calcaire et alumi- neuse, sans fer, contient 22 pour 100 d'acide phosphorique. » J'ai également analysé les fossiles déjà étudiés par M. Lory ; mes ana- lyses ne faisant que couBrmer les siennes, je n'eu parle que pour mé- moire. Je fi-rai remarquer, en passant, qu'on ne pourra exploiter ces gîtes à ammonites ou à coprolithes, dans la vallée du Rliôue, qu'après l'épuise- ment des gîtes de phosphorites compacts, et lieureusement on n'eu est pas encore là, sans compter les réserves énormes et très riches de l'Espagne. Un fragment de la roche de Penaflores, prés de Séville, qui m'a été en- voyé, contenait 4o pour 100 d'acide phosphorique anhydre. » Ce qui semhlerait confirmer qu'il y a eu, à une certaine époque, un suintement continu des eaux à travers ces gîtes, c'est que certaines parties, à Tavel notamment, présentent cette conformation, tantôt caverneuse, tantôt en polypier, qui caractérise ce mouvement particulier des eaux in- crustantes. » On demandera maintenant quelle a été l'origine de ces eaux incrus- tantes phosphatées. Cette question est livrée à la sagacité des géologues. Comme chimiste, je pourrais la présumer dans les convulsions volcaniques du massif des Cevennes, pour les gîtes de la rive droite du Rhône. Mes nomhreuses analyses, auxquelles je dois associer les belles études de M. Ricciardi sur les laves de la Sicile, prouvent la richesse en acide phos- phorique des formations volcaniques, et rien n'empêche de penser qu'elles ont dû être accompagnées d'éruptions aqueuses acides. » C. K., 1SS4, 2' Semestre. (T. XCIX, N° 20.) I ' 2 ( 842 ) MÉ^IOIRES LUS, ÉLECTRICITÉ. — Démonstration expérimentale de l'inversion de ta force élec- tromotrice du contact fei -cuivre à ten^péralure élevée. Note de M. F. -F. Le Roux. (Renvoi à la Section de Physique.) M Le physicien fiançais Peltier a reconnu que la jonction de deux métaux hétérogènes s'ech;uilfe ou se refroidit suivant qu'elle est traversée par un couiant dans un sens ou dans l'autre. » M. Edni. Becqueiel remarqua plus tard que, si l'on compare ces effets thermiques au sens du courant pro hiit par le couple des mêmes métaux, en vertu de la tlilférence de températiue des deux soudures, ce courant a généralement [lour effet de lefroidir la jonction chaude et de réchauffer la froide. » La même année, M. Helmholtz, dans son célèbre Mémoire Sur la con- servation de ta force, rattachait ces mêtnes elfets à la Thermodynamique, en supposant toutefois que, dans les couples thermo-électriques, l'applicalion de la chaleur ne fait naître de forces électromotrices qu'aux jonctions. Ce (ut Su- William Tiiomson qui remarqua qu'une telle sii|)|)ositiou ^e trouvait eu contradiction avec les principes de la Thermodynamique, au moins |)Our les coiqjles snjels à inversion, \eU que le couple fer-cuivie. Il en conclut que dans la masse même de chacun des métaux doivent exister des forces electroinotrices prenant naissance entre les iranclies successives, en raison de leurs différences infiniment petites de température. M Dans un travail publié eu 1867, et auquel l'Académie a bien voulu donner sou approbation, j'ai fourni, [)our un grand nombre de métaux usuels, des mesures relatives de ces forces éîectromotrices. Pour abréger, je les ajipellerai de cjenre Tiiomson, celles qui existent aux jonctions étant dites de génie Peltier. » J'ai donné aussi des valeurs absolues de celles-ci, entre 0° et 21", déduites d'observations calorimétriques, les premières et, je crois, les seules qui aient été laites sur ce sujet. Mais il n'a |)as été possible de laire la part entre les foi ces du genre Thomson et celles du genre Peltier, même aux températures ordinaires. ( 843 ) I) Dans le couple fer-cuivre, par exemple, il se pourrait aussi bien que l'inversion fût produite par le changement de signe de la force électro- iiîolrice à la jonclioii chaude, c|ue par une variation convenable des forces électromotrices des deux genres. A la vérité, la théorie des courants thermo- électriques donnée par Sir William Thomson, ou la ihéorie équivalente de M. Tait, conduisent à cetle conclusion qu'il y a bien inversion de la force électromotrice à la jonction chaude, quand la température dépasse une certaine limite. Les dimensions de cette Note ne comportent pas une expo- sition, même succincte, de ces théories; je ne saurais mieux faire que de renvoyer à l'excellente .nnalyse qu'en donnent MM. Mascart et Joubert, dans ]eurii Leçons sur iElerliicité el le Magnétisme. Le seul point que je veuille en retenir, c'est qu'elles s'appuient à la fois sur les |)rincipesde la Theriuo- dynamiqiie et sur des résultats expérimentaux qui ne correspondent qu'à une poriion relativement restreinte de l'échelle des températures. » Telles sont les considérations qui m'ont paru rendre particulièrement intéressante la détermination directe du sens de la force électromotrice du contact fer-cuivre, à des températures voisines de la fusion du second de ces deux métaux. Le proc 'dé expérimental que j'ai em|)loyé est celui de la constatation du sens de l'effet Peltier, produit par un courant de sens connu. E'ant donnés deux contacts fer-cuivre, traversés en sens contraire par un même courant, il s'agissait d'apprécier h; sens de la différence de leurs températures. Cette différence est sensiblement proportioruielle aux quantités de chaleur absorbée et dégagée aux deux jonctions, quantités qui peuvent s'évaluer par le produit de l'intensité du courant par la force électromotrice inconnue. Celle-ci n'est certainement qu'une faible fraction de volt; il était donc nécessaire d'avoir une grande intensité de courant. Celle que j'ai pu réaliser était en moyenne de 35o ampères, et dans ces conditions l'effet thermique aux jonctions ne devait pas atteindre un cen- tième de calorie par seconde. » Restait à trouver un moyen thermométrique, ou plutôt thermosco- pique, compatible avec l'élévation considérable de la température. J'ai pu utiliser, dans ce but, la variation rapide de la fonction de la température qui exprime l'intensité de la lumière émise par les corps incandescents. Aux environs de looo", les deux jonctions fer-cuivre ont pu présenter des différences d'éclat assez sensibles pour être appréciées à l'œil. J'ai pu aussi manifester les mêmes dilférences par l'impression photographique sur plaques au gélatiiiobromure. ( 844 ) )i Le passage du couranl échauffe aussi les conducteurs, suivant la ioi de Joule, c'est-à-dire en raison inverse de leur section et proporlionnelle- nienl au cmré de son intensité. Poui que cet effet ne jetât pas de pertur- bation dans les phénomènes à obtenir, il fallait d'abord que la section fût assez grande pour rendre réchauffement peu sensible, et aussi que chaque métal eût bien exactement sur toute sa longueur la même section, sans quoi cet cchauffement se fîit fait sentir inégalement sur les deux branches du couple dont on se proposait de comparer les éclats. Eu tous cas, on s'assurait toujours que le renversement du courant faisait bien changer le sens de la différence des éclats. » J'ai employé divers circuits fer-cuivre, dans lesquels le fer était un barreau carré de o"", aS environ de longueur, ayant de o'",oi5 à o"',oi8 de côté; ce barreau tie fer était replié en (er à cheval ; dans les extrémités s'im|dantaient des tiges de cuivre, de o", 009 environ de diamètre. Le tout était renfermé dans un moufle chauffé au gaz et percé d'inie ouverture permellant l'observation. Dans l'un des modèles mis en expérience que j'ai l'honneiu- de mettre sous les yeux de l'Académie, j'avais recouvert de lames de platine les faces dont j'observais l'incandescence, afin d'éviter que le rayonnement fîit modifié par la couche d'oxyde qui se forme à la surface du fer. » Les déterminations que j'ai faites dans plusieurs séries d'expériences, avec quelques variantes dans l'installation des appareils, et, par surcroît de précaution, en invoquant l'appréciation de témoins ne pouvant avoir aucune idée préconçue sur le sens du phénomène, m'ont permis de con- clure que, vers la température de 1000", un coiu-ant marchant du cuivre au 1er échauffe la jonction, tandis qu'il la refroidit à la température or- dinaire. » Auisi se trouve expérimentalement constaté, pour la première fois, le changement de signe de la fonction de la température qui représente la foice electromotrice de contact entre deux métaux, et il y a lieu de sup- poser que la notion de ce fait peut intéresser non seulement la théorie de la thermo-éleciricité, mais aussi celle de certains phénomènes chimiques.» { ^^^45 ) aiEMOIRES PRESENTES. PATilOLOGiii EXPKRiMhiNTALii. — Expérience pour savir à l'clwledes phéno- mènes déterminés chez l'homme jiar l'ingeslionslomticnle du lupùde dinrrhéicpie du choléra. Note de M. Bociiefontaixe, présentée par M. Vulpian. (Renvoi à la Coiiunission du legs Bréai)t.) « On admet généralement que le contage des maladies épidi^miques pénètre dans l'organisme huirain parles voies digestives naturelles, princi- palemenl avec les aliments solides ou liquides. 11 est admis encore que le germe infectieux du choléra réside dans les dcjections alvines des choléri- ques, sous la forme d'un bacille en virgule, en accent circonflexe, elc, étudié dans ces derniers temps par M. Ivocli. » Des expériences nombreuses ont éié laites sur des animaux, dans le but de reproduire chez eux la maladie cholérique au moyen de la sérosité riziforme diarrhéique du choléra. Ces expériences n'ont pas donné de ré- sultats absolument démonstratifs. x\ussi, je me promettais de saisir la pre- nnére occasion qui se présenterait, pour essayer de voir sur moi-même les elf'ets de l'ingestion stomacale des déjections séreuses des cholériques. » Cette occasion se présenta le samtui 8 novembre dernier, à l'Hôtel- Dieu. » Une jeune femme d'une constitution robuste, prise du choléra a 4'' du matin, était entrée trois heures plus tard dans le service de M. Vulpian. Lorsque j'eus connaissance de ce fait il était i()''3o"',et M. Vulpian venait de terminer sa visite; mais, yrâce à l'obli^jeance de M. Bruiion, inleiiie de service, il me l'ut facile de recueillir un (juart de centimètre cube de sang, sur le doigt de la malade, puis une ireiitainede cenlimètres cubes de liquide séreux diarrhéique, contenant une forte proportion de matière riziforme. A ce moment, le visage de la malade était d'une pâleur cadavérique; les mains étaient cyanosées; il y avait des crampes dans les membres inférieurs; les déjeclious séreuses alvines coulaient sans discontinuer. .. La malade, après avoir eu froid pendant le transport de chez elle à l'hôpital, s'était réchautlëe dans le lit. Elle concluait de ce fait qu'elle ne succomberait pas et même qu'elle n'avait pas le choléra, parce que son mari, enlevé quelques jours auparavant par l'épidémie, était resté dans l'algidité sans éprouver la moindre réaction thermique. Aussi, elle redoutait un transfert dans un auire hôpital : •< Je vais me refroidir, disait-elle, et mourir dans la » voiture. " On la garda à l'Hôtel-Dieu, où, malgré un traitement actif et persévérant, elle succombait le lendemain à 7'' du soir, après trente-neuf heures de maladie. » Cependant on avait examiné le sang, qui se coaj;ulait mal, mais dont les globules avaient conserve leurs caractères normaux. Le liquide séreux diarrhéique contenait un ( 8/16 ^ nombre prodrgieux de vibrioniens de toute espèce, paiitii lesquels dominaient des bacté- riens très courts, tourbillonnant sous la lamelle du mic'roscope et courant dans tous les sens avec une rapidité telle, qu'il était difficile de les suivre de l'œil. Au milieu de cette foule de vibrioniens on arrivait à reconnaître nettement, mais non sans peine, quelques bacilles en virijule, ou en accent circonflexe. » Je préparai,' le samedi même, avec 5" de ce liquide, incorporé dans de la poudre de lycopode et de la gomme, cinq grosses pilules molles, que j'avalai successivement, à S"" 3o" de l'après-midi. Puis je bus de suite, en plusieurs fois, un grand verre d'eau ordinaire. » A G*" du soir, apparition de la fièvi-e, avec chaleur à la peau et cent pulsations par minute (de snixanle-dix état normal). Celle fièvre a persisté pendant vingt-quatre heures ; à certains moments, le pouls est allé jusqu'à cent vingt. A minuit, quelques nausées; insom- nie pendant trois heures; dysurie durant une partie de ce temps, avec petiies convulsions fibrillaires dans les muscles des membres inférieurs, dans le front et dans un doigt de la main droite. In.jppétence et constipation, pendant vingt-quatre lu ures. On a pris un verre ordinaire d'eau alcaline purgative, puis tout est rentre dans l'ordre. » » Le liquide ingéré n'a donc pas été absolument inoffensif, mais on ne saurait dire que les légers symptômes dont il a provoqué l'apparition sont ceux du choléra. » Chez les animaux, les résultats ont été plus marqués. On avait injecté sous la peau de quatre cobayes un quart de centimètre ctd)e du liquide séreux diarrliéique. Trois de ces cobayes sont morts, deux dans la nuit de satîiedi à dimanche, le troisième dans la nuit de dimanche à Ituidi. Un chien adulte a reçu sous la peau du flanc, de chaque côté, un centimètre cube du même liquiile; il a eu, dans la journée de dimanche, des vomissements et de la diarrhée; le lendemain il était revenu à l'état normal. » Le liquide restant, conservé au laboratoire, a été examiné de nouveau à plusieurs reprises. Cinq jours après avoir été recueilli, il présentait une quantité plus considérahle de bactéries plus grosses, immobiles pour la plupart; les bacilles en virgide paraissaient beaucoup plus nombreux et étaient très faciles à voir dans chaque examen microscopique. On a pu colorer ces bacilles. » Cette expérience démontre que l'ingestion stomacale du liquide diarrhéiquedu choléra, contenant des bacilles en virgule, ne produit point nécessairement le choléra. » ( 847 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la présence des sels biliaires dans te sang des cholériques et sur l'existence d'un alcaloïde toxique dans les déjec- tions. Noie de M. G. Pocchet, présentée par M. Vulpian. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) « 1. Dans une récente Communication, MM. Nicati et Rietsch ont émis l'opinion que le choléra pouvait être envisagé comme une entérite com- pliquée de rétention biliaire, et ils ont appelé l'attention sur les rechenhes chimiques à exécuter dans le but d'élucider ce point de Pathologie. Depuis une dizaine de jours, j'ai entrepris, au hibor.itoire de l'hôpital Saint-Louis, une série de recherches dont je donnerai seulement, aujourd'hui, les pre- miers lésultals. » J'ai examiné, chez quatre cholériques morts pendant la période algide, le sang contenu dans le cœur et les gros vaisseaux, et j'ai pu déceler à chaque fois la présence d'une quantité notable de sels biliaires. Les précautions les plus minutieuses ont toujours été prises pour éviter le mélange du sang à tout autre liquide. La réaction de ce sang a tou- jours été neutre on à peine alcaline. » Une autre observation, qui vient donner encore plus d'importance à ce premier réhullat, est la suivante : on sait que l'anurie est absolue ou à peu près pendant la période d'état. Or, en recuediant l'iu'ine de malades arrivés à la période de réaction, j'y ai constaté la présence d'une quantité notable de sels bdiaires. » La bile subit, dans sa composition chimique, des altérations fort inté- ressantes et pouvant exjjliquer, jusqu'à un certain point, la rareté de l'icière chez les cholériques. J'ai en effet observé, dans les quatre cas où j'ai lait l'examen du sang, que la vésicule biliaire était gorgée d'une sub- stance seuii-fluide, de consistance presque gélatineuse, grisâtre ou à peine colorée en vert, et contenant une notable proportion de matières albumi- no'ides. » Que devient la matière colorante normale de la bile ? D'oiî proviennent les sels biliaires existant dans le sang? Ont-ils été formés dans le foie et résorbés parle sang; ou bien faut-il attribuer leur présence à un défaut de sécrétion du foie ? C'est ce que je ne suis pas encore en tnesure de due, car la solution de ces questions nécessite de longues et délicates le- cberches. Un fait certain actuellement e.st celui-ci : il existe, dans le sang ( 848 ) des individus morts pendant la période algide du choléra, une proportion parfais considérable de sels biliaires. » Les déjections cholériques possèdent presque toujours une forte réaction alcaline. » 2. Traitées parépuisement au moyen du chloroforme, elles abandon- nent à ce dissolvant une substance liquide huileuse, s'oxyd;int facilement, et douée d'un pouvoir extrêmement toxique. Ce composé est certainement une ptomaïne, et j'en continue actuellement l'étude. I/injection sous- cutanée d'une trace de ce liquide, pratiquée sur une grenouille, la tue rapidement, avec un ralentissement considérable des mouvements du cœur, et l'on obs' rve, après la mort, une 'rigidité générale des plus intenses. » M. S. -G. DE KoTTwiTz, M. G. Nancabelli adresscut diverses Commu- nicîitions relatives au cholérn. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. Pécholier adresse une Note intitulée « De l'action antizyn)asique de la quinine sur la fièvre typhoïde ». (Renvoi à l'examen de M. Charcot.) M. P. PiciiARD adresse deux Notes intitulées « Emploi des polvsnlfurcs alcalins contre l'oïdium de la vigne », et « Action de quelques substances antiparasitaires sur le mildew de la vigne ». (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. Casoni adresse, de Turin, une Note relative à la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats.) MM. OsMOND et J. AVeuth demandent l'ouverture d'un pli cacheté qui a été adressé par eux dans la séance du 9 juillet i883. Ce pli, ouvert en séance, par M. le Secrétaire perpétuel, contient un Mé- moire intitulé « Théorie cellulaire de la structure de l'acier ». (Commissaires : MM. Bonssingault, Fiemy, Tresca). 8 ',9 ^ CORRESPONDANCE. JM. I(! 3Ii!ï!STRE DE l'Instructiox publiqce ET DES Br.4u.v-Arts adressc à l'Aca(lé:nie la I.eltre suivante : « ].a Commission instituée en vuo de préparer les résolutions à porter, au nom de la France, devant la Conférence internationale de \Vashinnton, relativement à l'adoption d'un premier méridien unique et d'une heure universelle, a émis l'avis qu'il appartenait à la France de saisir cette hante réunion d'une importante réforme dont elle a eu l'initiative, à savoir : l'applicalion du système déchnai à la mesure des angles et à celle du temps. » Il était convenu que notre représentant insisterait pour la prise en considération de cette proposition, laquelle, si le Congrès se déclarait sans qualité pour la résoudre, [lourrait devenir, après demande de pouvoirs, le sujet d'un nouveau Congrès suivant de près le premier » En vue de répondre aux intentions exprimées par la Conférence, je serais tout disposé à constituer prochainement une Commission chargée d'examiner l'opportunité et les conséquences d'un débat scientifique aussi important, mais je ne saurais prendre aucune mesure à cet égard avant ipie l'Académie des Sciences m'ait désigné elle-même les savants qui de- vraient être appelés à partici[)er aux travaux de cette Commission. » (Renvoi aux Sections de Géométrie, d'Astronomie et de Géographie et Navigation.) M. le Pkésident, après cette lecture, demande à M. Janssen, qui assiste à la séance, de vouloir bien donner à l'Académie quelques détails sur sa mission. » M. Janssen se rend à cette invitation, et, après avoir exprimé son in- lenlion de présenter incessamment à l'Académie un compte rendu de sa mission, entre dans quelques développements sur les travaux du Congrès de Washington et sur le rôle scientifique et désintéressé que la France y a tenu. A l'égard de l'un des objets les plus importants de la mission, et qui est visé dans la Lettre de M. le Ministre, à savoir l'application du système dé- cimal à la mesure des angles tt à celle du temps, M. Janssen dit qu'il a la satisfaction d'uifonner l'Académie que le vœu émis à cet égard par l'As- C. K., iSS'i. 2° Semisne. (I . \CIX, N° '20. ) ' ' J ( 85.0 ) semblée de Washington l'a été à la presque unanimité et sans voix oppo- sante. M. le Secrétaibe perpétdkl signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Le premier fascicule d'un « Recueil zoologique suisse », qui lui est adressé par M. H. Fol; ce Recueil doit continuer à paraître à Genève par fascicules trimestriels. Quatre fascicules formeront un volume d'environ 700 pages. 2° Un Mémoire imprimé de M. E. Gaulrelet, intilulé « Contribution chimique à l'étude physiologique de la glycosurie ». (Ce Mémoire, présenté par M. Chevreul, sera renvoyé au Concours de Médecine et Chirurgie, fon- dation Montyon). La Société des Sciences, Lettres et Arts de Biarritz informe l'Aca- démie qu'elle se propose d'ouvrir un Congrès international de Climato- logie et d'Hydrologie à Biarritz, le 10 octobre i8S5. ANALYSE MATHÉMATiQUli). — Sur une généralisation de la théorie des quadratures mécaniques. Note de M. Stielt.ies, présentée par M. Tisserand. « Soity(a) une fonction qui ne devient pas négative, dans l'uitervalle de zéro à l'unité, et soient 1,, 7^,, ..., 1,^ des nombres positifs inégaux donnés; lorsque ?i est pair, égal à 2tn, le système des 2)n équations h — i *■''■ f[x)(lx = A,3c\' -h A.x';' -+-...+ A,„.r';; /o = / jc^- J {a:)fljc = A,x'f- -+- A^Jcl' -i-...-\-A„x «^0 (0 m "^ m 1 t-. m -^ „, » --f^''-"JU) cf 2„, = / x'--'" f{ x)dx =■ k, x':-'" -+- k„x ^"' -f- . . . + A„ oc'::: admet une solution par des nombres positifs A,, Ao, . . ., A,„ et des valeurs de a;,, a?,, . . ., ,r,„ qui sont positives, inégales et inférieures à l'unité. Cette solution est unique, en faisant abstraction des permutations qu'on peut effectuer simultanément sur les quantités A,, Aj, . . ., A,„ et .r,, .rj, ... ., .r„. { 85. ) » De même, lorsque n = 2m + i, !e système des équations ( 2 ) ^A =^ A , <' -H A o-r';'- + . . . + A,„.r;;; 4- A , * /n - I » où ^ prend les valeurs i , 2, . . ., «, admet une solution unique, x^ , r,, . . ., ■r,„ étant positifs, inégaux et inférieurs à l'unité, A,, A^,, . . ., A,„, A,„ , étant positifs. » Lorsque n est pair et qu'on prend 7,^=^ ^— i, ou se trouve dans le cas des quadratiu-es mécaniques. » Voici maintenant nue interprétation quasi mécanique des formules (1), en supposant qu'aucun des nombres 'k^ "^ soit égal à zéro. Soit OA une droite de longueur égale à i . En attribuant à celte droite une densité f{x) à la distance x de l'origine O, on peut considérer «,, a.^, ..., rt„ comme des moments par rapport à l'origine O. Supposons maintenant qu'on fasse varier la distribution de la masse, de telle manière que les mo- ments a,, «2, ..., «„ restent constants. Dans ces conditions, il existe évi- demment un minimum de la masse totale. Or ce minimum se présente lorsqu'on place des masses finies A,, A,, . . ., A,„ à des distances x^, x.,, . . ., x„^ de l'origine O, et les équations (i) expriment alors simplement que les conditions imposées aux moments se trouvent vérifiées. » Nous avons dit que, dans les formules (i), ;r,, x.^, ..., >r,„ sont iné- gaux; mais, dans un cas spécial, il peut y avoir égalité entre quelques-uns de ces nombres. Cela n'arrive toutefois que, quand la distribution primi- tive de masse, qui a servi à calculer a,, . . ., a„, consiste en une concentra- tion de masses finies dans un nombre de points de OA inférieur à m. Alors cette distribution primitive correspond déjà au minimum. On peut aussi se figurer que, dans ce cas, quelques-unes des quantités A,, . . ., A,„ s'éva- nouissent. » Les équations (2) admettent une interprétation semblable : la masse A,„, I se trouve alors à l'extrémité A de la droite. » D'après ce qui précède, on a, dans les deux cas. A, A, + .. .-T- A,„ i / J{x)cfx, 'J n ( H" ANALYSb; MATHKMATIQUli. — Sur lesjoiicliuns hyperfuchsiennes qui piovienneii I des séries Ityfjerc/comélriijues de deux variables. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « (loiisidérons tout d'abord la série hypergéoniétriqiie de Gaiiss el réquation linéaire du second ordre E, à laquelle elle satist'ail. Posons ri /) I ' 2 m, n et p étant trois entiers positifs, tels que K' h-W B= -[i , 7==i , m ri j) ! ' 2 \ m it p] ' tu I I I i h -- m it p et soient w, cl w_, denx intégrales de l'équation E; l.i relation — = n donnera pour x une fonction uniforme de u. Ce résultat, énoncé d'abord par i\I. Schvvarz, a été retrouvé par M. Poincaré dans sa théorie générale des fonctions fucbsiennes; il a fait aussi l'objet d'une intéressante Commu- nication de M. Halphen [Coaiples rendus, 1881). » Envisageons maintenant la fonction hypergéotnéiriquo de deux va- riables j u'-^u-if^-'in-xf^-'lu -)■)'-' du, g et h désignant deux des quantités o, i, x,j'el co . On sait que cette fonction de œ et j- satisfait à un système S de trois équations linéaires aux dérivées partielles, ayant trois solutions communes linéairement indépendantes. » Prenons maintenant sept entiers positifs, supérieurs à deux, m, n, p, ((, m', Ti', fj\ liés par les relations 1 ^ I I I ?. 2 1 ,- » 3 '6 m ip 'in 3 y m I I I ?. 2 I I o« ôp OUI iq II I I 1 •• 2 I 3 'i'j 'ip iiii in i/' ■S^H ) il [)()bOllb ' /(' <■/ " m' r/ f 1 / ' II' 1 1 H f- -7 /' '/ 1 1 1 -\ 1- •■ 1- '1 » Formons alois le sysième correspondant S, dont nous désignerons |)ar w,, ou_ el m, trois solutions linéairement indépendantes; les équa- tions = V donneront pour x et j des fonctions uniformes de m et v : ce sont des (onctions hyperfuclisiennes de ces variables. Elles n'existent pas pour tonte valeur de m et v, el l'on peut choisir w,, o^^ el w^, de telle sotte que le domaine dans knpiel elles sont déterminées soit riiitérienr do l'iiyper- splière II"- -\- H - + (''- H- v' ■ = I , en posant u = u' -h in" et e = v -^ /t'". » Dans un Mémoire précédent [Sur iles fondions de deux vaiidbles, ana- loyites aux fondions nioduUiiies [Ada. nialli.. t. P)], j'ai fait l'étude d'un cas particulier rentrant dans le type général que je viens d'indiquer : c'est celui où l'on a m z= Il ~ m' :^ n' — [> — i et <[ — ry' = co . » ANALYSE MATllliMATlQUi:. — Sur la rédiicUon des inlétjiales ahéliennes. Note de M. II. Poincaué, présentée par M. Hermite. « Si un système d'intégrales ahéliennes de première espèce et de genre n contient phas de n intégrales réductibles aux intégrales elliptiques, il en contient une infinité. » Pour démontrer ce résultat, que les récentes découvertes de M. Picard devaient faire prévoir, je supposerai ri — 3, afin de fixer les idées. )) Soient ;■,, r-, )'3 H'ois intégrales ahélioimes, la première réduclilile { «54 ) aux ii)tégrales elliptiques. M'appuyant sur un théorème de M. Weierstrass, je supposerai que le tableau des périodes normales de ces intégrales s'écrit I o o G A o (pourri), o I o A G' H (pourj;..), o o 1 o H G" (pour ^3), 7t étant commensurable. » Je dis que si l'intégrale «J'i -(- p J'^. + 7^3 est réductible, il en sera de même de vaj', 4- /3 j .,+ yj'j (v étant un nombre couimensurable quelconque). » En effet, les périodes de l'intégrale o.y, + ^y.^ h 7/3 s'écrivent sr, 1^' OT, = Ga4-Aj3, ra^= //a + G'/3 + H7, n„=H]S + G"7. » Pour que l'intégrale soit réductible, il faut et il suffit que ces périodes se réduisent k deux, c'est-à-dire qu'il y ait entre elles quatre relations linéaires à coefficients commensurables de la forme (i) A,-37| + B,cr2-I-C,ST3+ A;.5r4 + B;7?5 + C;st,;= o (/ — • i , 2, 3, 4)- M L'intégrale vaj-, + Pj*2 + 7/3 a pour périodes 7s\ = va, rs'.. = ^j, sr'., = 7, 7z\ =■ Gvx -+- h fi, zs'.. = hvx -f- G'jS -)- H7, <, = HjS 4- G"7. » Or les relations (i) peuvent s'écrire » ^"^ < , A' + CiZa.. H ^ S7, + B, 57 + G' ST,, =: O. » 1! y a donc, entre les six périodes ts', quatre relations linéaires à coef- ficients commensurables. Donc l'intégrale va/, -f- j3^o + 7/:, est réduc- tible, c. Q. F. D. » On déduit aisément de là que, si le système d'intégrales du troisième genre considéré contient plus de trois intégrales réductibles, il en contient une infinité. Si les quatre intégrales ;',, y^, j.^ et a.j^ -H /3_^2 4- 7_/', sont réductibles, il en est de même de Xa^', + ['■?-' Y 1 ■+" ^V/'a Q-, \^ et y étant des coefficients commensurables quelconques). ( i<55 ) » D'après le théorème de M. Weierstrass, cité plus haut, on peut tou- jours choisir les périodes normales pour que le Tableau des périodes d'une intégrale réductible s'écrive (pour ii = 3, par exemple) I o o G - o, où le nombre entier D est l'entier caractéristique de la réduction. » Il est toujours facile de déterminer cet entier. Supposons, en effet, que « = 2 et qu'on ait trouvé pour les périodes normales d'une intégrale réduc- tible I a, /3, Xa 4- jJL^, X'oc -I- p/]3 |, X, p., X' et [j. étant commensurables. L'entier caractéristique sera égal à Il — X' divisé par la plus grande commune mesure des six quantités i, X, p., X', p'etXa'— X'p.. » M""' de Kowalewski, étudiant un système d'intégrales abéliennes du troisième genre, a rencontré quatre intégrales réductibles sans que sa méthode lui en ait fait découvrir d'autres. Ce fait, en apparence contraire à ce qui précède, s'explique aisément, cnr elle ne s'est occupée que des intégrales pour lesquelles l'entier caractéristique D.est égal à 2. M Je terminerai par la remarque suivante : » Soit un système d'intégrales du second genre et soit I o G H o I H G' le tableau des périodes normales de ces intégrales. Pour que ce système contienne des intégrales réductdiles, il faut et il suffit qu'il y ait entre les perio.le G, H et G' une rel.ition de la forme (GG' - H^) - XG' - fJL'G + (X'+ p)H 4- Xp/- Vp. = o, les coefficients X, jx, V, [/ étant commensurables. » D'où cette conclusion qu'un système quelconque d'intégrales abé- liennes diffère toujours infinimenl peu d'un système réductible. » Sb(i ANALYSK MATHÉMATIQUE. — Sur l'iiwo/itlioii îles climemions supérieures : Noie de MM. J.-S. et M.-N. Vanecek, présentée par M. Ossiari Ronnet. « t. Dans notre Mémoire 5»/* /ts lieux géométriques des diiuoisions supé- rieures, cité |irécccleniment, nous avons donné la définilioii suivante des lieux des dimensions supérieures : » Vue simple infinilé de lieux géométriques de la n""'"' dimension sera ap- pelée le lieu géométrique de la dimension («4- i). ,) Delà nous avons déduit ce qui va suivre : » Soil 7 le nombre de jjoints qui déterminent une seule courbe C d'ordre c ; les courbes C, déterminées par y — y, points, remplissent un lieu géométrique de il dimension (27, + l). » Soil de plus (7 le nombre de points déterminant une seule surface S d'ordre s; les surfaces S données jiar c — 7, points forment un lieu géométrique de la [c, -i- a)'"'"" dimension. » Cela posé, nous pouvons passer à l'involution des dimensions supé- rieures. , » 2. Une courbe quelconque C rencontre une surface arbitraire S en es points. Supposons que la coui be C et la sinfaceS soient varinbles, seu- lement suivant la loi, que, en prenant quelques-iuis de ces es points, nous obtenons la même courbe C et la :r.ème surface S et [)ar suite les mêmes |)oints d'intersection. » Nous disons que les points de rencontre des courbes C avec les sur- faces S forment une involulion; chaque courbe C rencontre chaque sur- face S en es points qui forment un groupe de l'involution. n Supposons que les courbes C passent, pendant le changement indiqué, par les mêmes 7 — 7, points; elles renq^lissent ainsi un lieu géoméirique (C), dans la dimension que nous venons d'indiquer. » La même chose a lieu quant au changement des surfaces S qui passent par les mêmes c — a, points, eu formant un lieu géoméirique (S), dont la dimension a été de même indiquée. » Nous allons examiner l'involution qui provient de l'intersection de ces deux lieux. I) 3. Soient 7, le rang du heu (C) et g, le rang du heu (S) et supposons que 7, "p-ff,, ou, m d'autres ternus, que le lieu (('-) .«-oit d'un rang pins élevé ( 857 ) que le lieu (S), de façon que 7, = CT, -h d, 7,, c'est-à-dire celui où le lieu (S) est d'un rang supérieur au lieu (C), au(|uel cas '. = 7i -t- ''• » Nous pouvons déduire, par la même voie que dans l'arlicle précé- dent, (jue ces es points p de rencontre de la courbe C avec la surface S' jouissent de telle propriélé que, en prenant 7, points arbitraires entre eux, ces points déterminent une surface S' qui rencontre la courbe C en ces points p. Le gronde es de points p est donc en involution. )) De là suit que : » Le lieu (C) délennine avec le lieu (S) une involution, quels que boienl les rangs des lieux (C), (S). « c. R., 1884, 2' Semestre. {\. XCIX.N» 20.) 1 l4 ( 858 ) ANALYSE MATHÉMATIQUK. — Sur une équation analogue à ('é(juiition de Kuinmer ( ' ). Note de M. E. Gours.vt, présentée par M. Hermite. « Des équations (5) et (6) on déduit d'autres formules qui conduisent à des conséquences intéressantes : par exemple, en éliminant D, on trouve (8) ^[in^- - ') - 2.,]/»,+ {p - 2)( ^N, - V ) = 2(ry - p) - Ap. On en déduit sans peine que, si /; > 4, o" «'"'a forcément cj'^ p,'n moins que la substitution ne soit linéaire. Si p = 4» on aura q > 4, sauf le cas où l'on aurait [j., = [u = [j.3 = jx^ = 2, 2N, = 4» ft alors la transformation sera précisément une transformation de Jacobi. En supposant p = q = 3, on retombe sur l'équation de Ruminer. Ce sont là les seuls cas où l'on ait q = p, en faisant abstraction de la substitution linéaire. » En éliminant «,, «,, . . ., /?p_, et D, on parvient à la nouvelle formule 'p- î = ;» - 1 / I = ;; - 1 (9) S^^^^^-^- i;p-r""'^n''~'"S^r^^^~" :1 Si /; — 2 — \ — est positif, le premier membre étant une somme de quan- 1 = 1 tités positives, on voit que les nombres N,, ?i,, A auront tous des limites, et par suite le système d'équations proposées n'aura qu'un nombre limité de solutions. Les seuls cas où l'on ait p — 2 S \ — sont, outre le cas que nous i = l ' venons de citer, les sept cas connus qui correspondent à /; — 3; il est à remarquer que dans chacun de ces cas l'intégrale générale de l'équation (i) s'exprime au moyen des fonctions algébriques, simplement périodiques ou doublement périodiques; par conséquent, en dehors de ces huit cas par- ticuliers, les fonctions rationnelles conduisant d'une équalion à p points singuliers non apparents à une équation ayant q points singuliers non ap- parents appartieniienl à un nombre timilé de types différents. » On peut faire l'application de ces recherches à l'étude des intégrales algébriques des équations linéaires du second ordre. On sait, en effet, Comptes lendui, séance du lo noveiiibie 1884. ( 859 ) d'après un beau résultat obtenu par M. Klein, que toutes ces équations peuvent se déduire par un cbangenient de variable de la forme précédente d'iuie des quatre équations de la série hypergéoméirique auxquelles on a donné le nom des quatre types de corps réguliers. » Supposons, par exemple, que l'on veuille savoir si une équation linéaire du second ordre peut se déduire de cette façon de l'équation de l'icosaèdre régulier. Il faudra d'abord que cette équation n'admette pas de points singuliers logarithmiques; >|ue les exposants de discontinuité des intégrales dans le domaine de chaque point critique soient couimensu- rables et, en outre, que la différence des exposants relatifs à un même point, réduite à sa plus simple expression, ait pour dénominateur l'un des nombres 2, 3, 5; admettons de plus, pour fixer les idées, que l'équation n'ait pas de points singidiers apparents, [.es équations (5) et (6) deviennent 1) = N, + 2//, = N2 + 37i2 = N3-t- 5«;,, 7/, -+- 27/,— -'17734- N, -I- N2-I-N3— f/ = 2D— ■?., N,, No, N;, étant fournis par l'équation proposée, et ces équations devront fniunir pour 77,, 77,, 7/,, D des valeurs entières et positives. S'il n'en est pas ainsi, H sera inutile de continuer le calcul. Si cette cojidition est remplie, la détermination de la fonction o{t) dépend de calculs algébriques où il n'entre rien d'arbitraire, et l'on aura même, si q est supérieur à 3, un nombre d'équations supérieur au nombre des inconnues. Enfin, si ces équations admettent une solution commune, la fonction rationnelle ainsi obtenue sera la seule qui puisse répondre à la question, et il n'y aiuM plus qu'à examiner si elle satisfait à l'équation (3). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur lin théorème de Jacohi relatif à la décomposition d'un nombre en quatre carrés. Note de M. M. Weill. « Jacobi a démontré, au moyen des fonctions elliptiques, que le nombre des décompositions en une somme de quatre carrés, tous impairs, du quadruple d'un nombre impair, est double du nombre des décompositions de ce même nombre en quatre carrés. » Ce résultat peut s'établir directement à l'aide des considérations sui- vantes : » 1° L'entier N quelconque étant mis sous la forme x- -hj- -+■ ='" -H t^, il existe deux modes de décomposition, et deux seulement, de 4N, en une ( 86o ) somme de carrés de quatre nombres, dont chacun est une fonction linéaire et homogène, à coefficients entiers, de jc, j-, z et t. Ces deux modes de décomposition sont fournis par les identités suivantes : 2 4N = {œ-hj--i-z—t)--h{x-hj — z + tY-i-{x—;^--j-z + tY+{x—)- — z — t)^. » Pour démontrer que ces denx modes de décomposition sont les seuls qui satisfont aux conditions imposées, il suffit d'observer que chacune des, fondions linéaires doit contenir les quatre lettres x, y, z, t avec les coefficients + I ou ( — i); une analyse bien facile montre alors de quelle manière ces coefficients sont distribués, » 2" Etant donnés cinq nombres impairs A, B, C, D, N, vérifiant l'égalité A'' + B^+C^ + D= = 4N, il existe des entiers ,t, jr, z, /, vérifiant les équations X -\-y + z -\~ t = A, X 4-7— z — t =B, X —y — z -\- t =C, a- — 7 -+ z — / = D, a;^ + 7* -f- z- -\- t"^ — N. Il existe, en outre, quatre nombres impairs E, F, G, H, vérifiant les éga- lités E^ + F2+G= + H= = /,N, JT +;>■+;: — / = E, .T -H ;■ — z + / =r F, X— y-^z-\-t — G, X — J — z — tz=\{. Dès lors, à chaque décomposition de N en quatre carrés, x, y, z, t, corres- pondent deux décompositions de /jN en une somme de quatre carrés, tous impairs, 4N = A- + B^+C= +D% 4N =E''-t-F^ + G-^-H^ D'ailleurs, si N a été décomposé de deux manières différentes en une ( 86i ) somme de quatre carrés, les deux décompositions de 4N, correspondant à la première manière, seront nécessairement différentes de celles qui cor- respondent à la deuxième manière; donc, enfin, le nombre des décompo- sitions de 4N est hien double du nombre des décompositions de N. » Des considérations analogues permettent d'obtenir d'autres réstdtals relatifs à la décomposition d'un nombre en quatre carrés, et notamment le suivant : » N élant un entier quelconque, le nombre des décompositions de 3N en une somme de quatre cariés quelconques est quadwple du nombre des décomposi- tions de N en une somme de quatre carrés. » Pour le démontrer, considérons les relations, en nombres entiers, N = a;^ + r'-h ■z' '■+t\ L^+B=4- c^ + D' = 3N, / X-^J + z = £,A, 1 .r- j 4- t = e,B, \j+i — Z = «sC, \ z -h t — X = e.D, en désignant par s,, Eo, ... l'unité positive ou négative. Si l'on donne les entiers A, B, C, D vérifiant l'égalité k- + K- + V?-^ 0=»= 3N, il existera toujours des entiers x,jr, 3, t vérifiant toutes les relations indi- quées; on s'en assure en résolvant les équations linéaires en x, y, z, t et faisant sur A, B, C, D, relativement au diviseur 3, les hypothèses pos- sibles. Dès lors, en faisant sur x^j\z, t une permutation circulaire, on voit qu'à un système de valeurs A,B, C, D correspond un système de va- leurs x,y, z, t, lequel engendre trois nouveaux systèmes de valeurs des entiers A, B, C, D. Donc, à chaque décomposition de N, en correspondent quatre du nombre 3N. » MÉCANIQUE. — Sur les lois du frottement. Note de M. Marcel Dcprez. « La partie purement mécanique d'une des machines réceptrices des- tinées à l'expérience de transmission électrique de la force qui aura lieu prochainement entre Creil et Paris ayant été terminée il y a quelques jours, j'ai dû procéder à sa réception, c'est-à-dire constater qu'elle pouvait ( 862 ) tourner à la vitesse de six cents tours par minute, pendant une journée entière, sans qu'il en résultât aucun échauffement. Cette condition ayantété remplie, je voulus mesurer approximativement le travail absorbé par les résistances passives, qui sont, en très grande partie, représentées par le frottement des axes dans leurs coussinets. Pour cela, je fis attacher à la poutre de la machine nue courroie à laquelle on suspendit des poids croissants, jusqu'à ce que la machine entrât en mouvement. On constata de cette manière qu'un poids de i55''s, agissant tangentieilement sur une poulie de o™,45 de diamètre, était à peine suffisant pour maintenir la machine en mouvement lorsqu'on l'avait lancée avec une très faible vitesse. Le diamètre des tourillons étant de o™,i2 et le poids des pièces mobiles de 3800'''', il est facile de s'assurer que le coefficient de frottement est à très peu de chose près égal à 0,1 5 et que le travail résistant dû à ce frottement s'élève à 22o''k"' lorsque l'axe de la machine fait une révolution. La vitesse normale devant être de 4oo tours par minute, il résulte de ces nombres que le frottement absorberait environ 20 chevaux. Ce résultat, rapproché de ceirx que l'on constate journellement dans l'industrie des chemins de fer, où le coefficient de frottement des fusées s'abaisse pour la vitesse des trains de marchandises à 0,01 5, me parut si mauvais que je voulus le soumettre à uncontrôledécisif. N'ayant pas de dynamomètre à ma disposition, j'employai la méthode suivante. Je fis imprimer à la machine une vitesse croissante, et au moment où cette vitesse atteignit environ 600 tours par minute, je donnai l'ordre défaire tomber la courroie qui la mettait en mouvement; puis, uii compteur de tours ayant été appliqué sur l'arbre de la machine, je fis noter très exactement, de trente en trente secondes, les nombres de tours faits par la machine. On obtint ainsi le Tableau suivant : Nombre Nombre lie tours de tours Temps marqiu' marqué Vitesse Temps marriuf marqué Vitesse par par moyenne par par moyenne le chrono- le comp- pendant Dillér. le clirono- le comp- licndanl DitVei mètre. teur. 3o secondes. soc. métre. teur. 3o secondes. sec. 0 3o 0 275 260 .5 180 210 1439 i635 207 19(7 I I 1 0 60 535 '4 >4 i3 186 9" !20 78, ioi3 24G 232 240 270 1821 1998 '77 .69 161 9 8 i5o 1232 2ig 12 3oo 2l(>7 8 180 .439 207 33o 36o 2328 2482 .54 7 ( 863 ) Nombre Nombre de tours de tours Temps marque marqué Vitesse Temps marqué marqué Vitesse par par moyenne par par moyenne le chrono- le comp- pendant DifTér. le chrono- le comp- peiulanl Diflér mètre. te ur. 00 secondes. sec. mètre. teur. jo secondes. sec. s 36o 390 2482 2629 ,54 '47 i4o i33 7 7 s 780 810 4029 4io5 80 76 73 70 67 64 6i 57 . 53 4 3 420 2769 7 840 4.78 3 450 480 5io 540 570 2902 3029 3i5o ■ 3267 3379 127 121 117 112 107 IO'2 6 6 4 5 5 870 900 930 960 999 4248 43i5 4379 4440 4497 3 3 3 / 4 /■ 1 600 63o 3486 3588 5 5 1020 io5o 455o 4598 48 5 6 660 690 3685 3777 97 88 84 80 5 4 1080 1 1 10 464o 4673 42 33 24 Arrêt. 9 9 720 750 3865 3949 4 4 1 i4o ii54 4697 4702 rSo 4020 » Ce Tableau nous fait connaître le nombre de tours en fonction du temps et il est facile d'en déduire l'accélération angulaire et, par suite, le couple retardateur dû au frottement. » Désignons par P le poids total des masses en mouvement; p leur rayon de gyration ; w la vitesse angulaire à l'époque t; K le travail résistant développé par le frottement pendant un tour entier ; r le rayon des tourillons ; J le coefficient de frottement. » Nous aurons les relations suivantes : K » Dans la machine qui nous occupe, les masses en mouvement se rédui- sent, à très peu de chose près, à deux disques homogènes en fonte de i", 10 de diamètre, pesant ensemble 35oo''e; l'axe en acifer pèse 5oo''s, mais son moment d'inertie est tout à fait négligeable par rapport à celui des disques. Le rayon des tourillons est de o^jOÔo. » En raison de la lenteur avec laquelle la vitesse décroît, on peut, sans commettre d'erreur sensible, remplacer les différentielles par les diffé- ( 864 j rences finies, de sorte que, en définitive, on peut dire que le coefficient de frottement est proportionnel anx différences secondes inscrites dans la quatrième colonne du Tableau. Or, et c'est là le fait capital qui ressort de cette expérience, ces différences secondes varient depuis i5 jusqu'à 3. Ainsi donc, dans l'expérience citée, le coefficient de frottement a diminué avec une grande régularité en même temps que la vitesse, de telle sorte que sa valeur a varié dans le rapport de 5 à i, tandis que la vitesse tombait de 55o à i45 tours par minute. De ll^5 à i20 tours par minute, il est resté sensiblement constant, pour augmenter de nouveau très rapidement à me- sure que la vitesse tendait vers zéro. Quant à la valeur absolue de ce coef- ficient, elle est de o,o25 pour la vitesse de 55o tours par minute et de o,oo5 pour la vitesse de i45 tours. » Quelque étonnant que ce chiffre puisse paraître au premier abord, il me parait hors de contestation, étant donnée l'extrême régularité avec la-, quelle se suivent les lectures faites au compteur de tours, et ce fait que la machine a tourné pendant dix-neuf minutes et quatorze secondes avant de s'arrêter, faisant ainsi 4700 tours pour épuiser la force vive initiale. Le coefficient de frottement moyen déduit de ces derniers nombres serait égal à o,oi3. » PHYSIQUK. — ComlniLiion iV étalons prolotypes de Vohm lécjal ; par M. J.-René BENorr. « Après la décision de la Conférence internationale de 1884 qui a dé- fini la valeur de Volim légal, M. le Ministre des Postes et Télégraphes m'a fait l'honneur de me demander de construire quelques étalons de mercure représentatifs de cette nouvelle unité. Je me trouvais préparé à accepter cette mission par la part de collaboration que j'avais prise à une recherche plus générale, sur l'unité de résistance électrique, à laquelle M. Mascart avait bien voulu m'associer, avec M. de Nerville ('). Le travail est aujour- d'hui terminé. Il a été exécuté au Bureau international des Poids et Me- sures; grâce à la bienveillante autorisation du Comité international qui a la haute direction de cet établissement, j'ai pu mettre à contribution les ressources qui s'y trouvaient réunies sous ma main, et disposer, non seu- lement d'une collection d'instruments de précision de premier ordre, mais encore de termes de comparaison, pour les mesures de longueurs et de poids, bien déterminés et de valeurs exactement connues par rapport aux (') Comptes reiidui., t. XCVIII, p. io3/{. ( 865 ) prototypes foiulamenlaux. J'ai profité de ces conditions exceplionnclle- inent favorables pour chercher à atteindre, dans toutes les parties de cette éîufle, les dernières limites d'exactitude compatibles avec la nature de la question. » Je me suis, avant foui, proposé de construire des étalons qui eussent exactement la valeur de l'unité. A cet effet, j'ai étudié des tubes trop longs ; j'ai déterminé ensuite, par le calcul, les points auxquels ils devaient être coupés pour satisfaire à celte condition; et, enfui, en procédant avec de minutieuses précautions, par des retouches successives alternant avec des comparaisons avec un étalon de longueur contuie, j'ai fait passer les sections extrêmes par les points ainsi définis. Les tubes employés, bien dressés au préalable, avaient la grosseur d'une tige thermométrique ordinaire, une lon- gucurleins de mercure, et destinés à les intercaler dans un circuit. Ce mode de communication introduit, comme on le sait, une résistance addi- tionnelle particulière qui se calcule d'après le diamètre du tube. » J'ai construit ainsi quatre étalons, dont les résistances (héoriques, cal- culées d'après l'étude géométrique des tubes, faite comme je viens de l'in- diquer (en y comprenant la résistance de communication par le flacon), sont, en ohms légaux : Étalon I. . . • Rco)= 0,999999 Etalon III. . . .. II . . I ,000004 .. IV.,. R(0)= 0,999979 I -., '" r i J.7VJIV Mov. 0,999994 o '999994 " '^ï^'i-y-t '999994 » Ces quatre étalons ont été comparés plusieurs fois entre eux, électri- quement, dans foutes les combinaisons possibles. J'ai été aidé, dans cette partie du travail par M. de Nerville, qui a répété toutes les comparaisons et m'a assisté dans l'ajustement des copies dont il sera question tout à l'heure. Si l'on admet que les erreurs de construction commises sur chacun des quatre étalons se compensent, et, par suite, que la valeur moyenne 0,999994 est exacte, leurs résistances réelles à zt^ro seraient, d'après le ré>ullal moyen de toutes nos observations, (0 w R(o)= 0,999960 ) <■> ' ^-jyj Moy. 0,999994 l,OOOOOi) ' u.iunz)-i » Les différences entre ces nombres et les précédt^nts représenteraient les erreurs de construction commises sur chacun des étalons. I^a [)lus forte atteindrait environ moloo d'ohm, et le résultat moyen pourrait être consi- déré comme exact à x^^^ d'ohm à peu près. » Ces étalons fondamentaux sont très fragiles, incommodes pour la pratique habituelle et peu propres à des opérations fréquemment répétées. 3'ai construit, en outre, un certain nombre de copies qui donnent la même résistance sous une forme plus maniable. J'ai adopté une disposition ana- logue à celle que M. Mascart avait présentée à la Conférence. Ces copies, lùalon I . , R(o)= I ,000017 Étalon m.. . II.. 0.99999^ IV.. ( 8G7 ) dont j'ai l'honneur de mettre deux modèles sous les yeux de l'Académie, sont constituées par des colonnes de mercure contenues dans des tubes recourbés plusieurs fois sur eux-méuies, symétriquement, et pénétrant par le haut dans des godets d'assez grand diamètre. Ces godets sont réunis au tube par des anneaux de caoutchouc, et restent ouverts, ce qui facdite l'ajustement et permet au besoin de renouveler le mercure. Us ont été ajustés par comparaison, en rodant progressivement les extrémités du tube, avec soin, jusqu'à leur donner la résistance des étalons. Leur remplissage a toujours été fait, aussi bien que celui des étalons eux-mêmes, dans le vide. Il y aura, je crois, un certain intérêt à voir comment ces copies se comporteront, avec le temps, au point de vue de leur permanence, comparativement à des étalons de fil solide, maillechorl, platine argent ou platine iridié. » Le choix du mercure, ainsi que le mode d'introduction des étalons dans un circuit, exigent certaines précautions et ont fait l'objet d'études dans le détail desquelles je ne puis entrer. » Je dois, en terminant, exprimer tous mes remerciements à M. Carpen- tier pour le concours dévoué et actif qu'd m'a prêté dans toute la partie de ce travail relative aux mesures électriques. » OPTIQUE. — Indices de réfraction des aluns cristallisés. Note de M. Ch. Soret. « J'ai eu l'honneur de communic[uer à l'Académie, en septembre 1882, la description d'un instrument qui permet d'appliquer la méthode de la réflexion totale à la mesure des indices de réfraction des corps solides, pour les diverses radiations du spectre visible. Au moyen de cet instru- ment très commode et très précis, j'ai détermmé, pour les huit raies, «, B, C, D, E, b, F, G du spectre solaire, les indices de réfraction d'un cer- tain nombre d'aluns cristallisés, savoir : » Sept aluns d'alumine, quatre aluns de chrome, cinq aluns de fer, un alun d'indium que M. Marignac a bien voulu me confier, et deux aluns de gallium que je dois à l'obligeance de M. Lecoq de Boisbaudran. » Les mesures ont toujours été répétées plusieurs fois, avec des ré- glages différents et sur plusieurs cristaux de chaque sel. J'ai pris les plus grandes précautions pour m'assurer de la pureté chiauque de mes pro- duits. Je crois pouvoir considérer les chiffres ci-dessous comme exacts en moyenne, à moins de deux unités prés de la quatrième décimale, et comme ne présentant nulle part une erreur d une unité de hi Iroi- ( 868 ) siènie décimale, si ce n'est peut-être pour les aluns de gallium ('), dont les indices sont probablement un peu faibles et dont j'ai l'intention de reprendre l'étude. » J'ai déterminé, en outre, par la méthode de la balance hydrostatique, les densités de ces divers sels. Ces mesures, effectuées en général sur des cristaux d'assez grandes dimensions, et d'homogénéité un peu douteuse et variable, ne peuvent d'ailleurs pas être considérées comme très précises. U'Al-, '|SU', j'iH^O. D. E. h. F. G. R = Deiisilis. . AzH'. 1 ,45509 1 , 45599 I ,40693 I ,45939 1,46234 1,46288 i,4648i I ,46923 1 ,63i Na. I ,43492 I ,43563 1,43653 I ,43884 I, 44c 85 1 ,44231 1,444 12 I, 44804 1,667 AzH^cfl^ 1 ,45oi3 1 ,45062 1,45177 1,45410 I ,45691 1,45749 1,45941 I ,46363 1,568 K. ,45226 ,453o3 ,453q8 ,45645 ,45934 ,45qq6 ,46181 ,46609 1,735 ,452.32 ,45328 ,45417 , 45660 ,45955 45999 ,46192 ,46618 1 ,852 R^Vl', 4S0S 2,'|H=0. K-G,a=, 4S0I, j:iIPO. a . B. c . D E. b. V. G. Dcnsilcs Ct. I ,45437 1,45517 1,45618 1,45856 1,46141 I ,46203 1,46386 1,46121 ri. 1 ,49226 1,49317 1,49443 1 ,49748 I ,50128 1 ,00209 i,5o463 1 ,51076 2, 257 iî-'iir-4so',24H'o. A2H'. 1 ,46192 1 ,46259 1 ,46352 I ,46636 1 ,46953 1 ,47015 1,47234 I, 47750 2,011 AzH'. ,46124 ,46191 ,46282 ,46552 ,46848 ,46911 ,47121 ,47615 K. ,46063 ,46149 ,46245 > 46499 ,468i3 ,46854 ,47045 ,47508 >745 Il . B. (■ . 13. E, h, F. G R=: Densilés ' >7 '9 R=Ci-, 4S0%24H-0. AzH'. K. Rb. Kl. «j479" 1 ,47642 1 ,47660 1 ,51692 1 ,48014 1,47738 1,47756 1,51798 1 ,4812 1 1,47865 1 ,47868 1 ,51923 1,484 18 1,48137 i,48i5i 1 ,52280 .,48744 1 ,48459 1 ,48486 1,52704 •> 48794 i,485i3 1,48522 1,52787 I ,49040 1,48753 1,48775 1,53082 •.49594 1,49309 I ,49323 i,538o8 ' .946 2,236 (') Une partie du gallium que j'ai eu à ma disposition était de fabricatiou dijà an- cienne, et s'est tiinivé coiiLeuir un j)cii d'.iluminiiiiii. ( ^^9 ) RnV, /|SOS alH'O. R = Aï II'. K. Rli. Cs. l'I. rt i,479'27 ' Al^^9 •)4770o 1,47825 1,51674 B 1,18029 i,477"t) '.47770 ',479-' ',51790 {• i,48i5o 1,47837 1,47894 1,48042 1,51943 D 1,48482 i,48i6c) 1,48234 1,48378 1,52365 E 1 , 4892 1 I , i858o 1 ,4865 j i ,48697 1 , 52859 b 1,48993 1,48670 1,48712 1,48867 1,52946 F i,4928(> 1,48939 1,49003 1,49136 1,53281 G 1,49980 1,49605 1,49700 1,49838 1,54112 Deiisilés . . . 1,710 1,806 ' j9'6 2.061 2,385 1) Ou [)eut faire les remarques suivaiiles sur les résultais qui vieniieu d'être exposés : » 1° D'après les densiiés observées, le volume moléculaire ne semble pas tout à fait constant pour les divers termes de la série des aluns. Malgré quelques irréguiarilés, il semble plutôt varier d'une manière déterminée si l'on considère les termes correspondants des trois séries alumine, chrome et fer. Ce fait est analogue à ce qui se passe dans la série des chlorures, bromures et iodures alcalins. 0 2° La variation de l'indice »„, par exemple, en passant d'un alun à l'antre, est sensiblement la même dans les trois séries. Il se manifeste ici une loi additive qui a été remarquée déjà dans d'autres composés. Il laut observer, à cet égard, que l'alun de soude a un indice beaucoiqi plus faible que celui de potasse, tandis (]ue, dans la série des chlorures alcalins, le sel de soude vifut se placer entre le sel ammoniacal et le sel potassique. » 3° On remarquera que j'ai constamment obtenu, pour l'alun alumine- thallium, un indice beaucoup plus élevé que celui qui lui avait été attri- bué par M. Fock. Ce fait a quelque iuiportance au point de vue de la théorie des propriétés optiques des mélanges isomorphes. M li°lj-Anu deméthylamine vient se placer, pourson indice de réfraction, entre les aluns de soude et de potasse, comme si, dans les aluns d'alu- mine, 1 indice variait d'une manière continue avec le poids moléculaire du radical alcalin. 11 sera curieux de savoir si ce caractère ss retrouve dans les autres aluns organiques, et c'est là une question que je me réserve d'examiner. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur tes eaux de pluie de la ville d'Alcjer. Note de M. Chaiuv, présentée par M. Debray. « En opérant sur o'", 5 de pluie, réduisant à So*"^ ou 70'-'', il est facile, en faisant évaporer une goutte de liqueur sous le microscope, de suivre la ( «70 ) formation de magnifiques trémies; la cristallisation comprend en outre des cristaux losangiques, probablement des sels ammoniacaux. » Sel marin. — Le dosage est très facile : , . N a5 » o'",5 d'eau, février. — Employé i.i de nitrate — pour les ^, de la liqueur, soit 10 ' 34 os'',oi74 P^*" litre. » i'", du 24 février au 6 mars. — Employé 5,94 de nitrate — pour les :tIi soit o5"',o43 de sel par litre. N >■ o'",5 du iq mars au 3 avril.— Employé 22, i d'Ag > soit o^'', oa48 par litre. N 18 » o''*,f)8, du i3 au i5 avril (orage). — Employé 7,6 Ag pour les -^ de la liqueur, ce qui fait o^"', o 1 9 de sel par litre. » o'", 89, du 16 avril au 24 mai. — o»"', oSaG par litre. >' o'", 1 14 du i5 au 16 septembre (orage). — 0''',02 par litre. » o'", 004, du 12 septembre (orage). — 0°'', o3 par litre. Il L'influence du temps de chute est manifeste lorsqu'on consulte les chiffres des orages. La température moyenne n'a qu'une influence très restreinte: le maximum est en effet atteint pendant le mois d'avril, et ce maximum dépasse de beaucoup la quantité qui se trouve dans l'air après l'été, comme le démontrent les deux derniers dosages. » Je dois ajouter que ces eaux de pluie proviennent de l'Observatoire météorologique, situé à une altitude de 4o". Les poussières salines dé- passent donc facilement cette altitude. Fer. — Le fer se trouve surtout dans les résidus laissés par l'eau de pluie sur le filtre; le fer, que je dose en reprenant ces résidus par l'acide sulfu- rique faible, se trouve donc à l'état de sesquioxyde ou de carbonate. (On sait que ces minerais sont très abondant en Algérie.) Fer trouvé. o'",95 d'eau, du i3 février au 6 mars 0,00067 o''',5 d'eau, fin mars 0,0042 1'" d'eau (orage du 12 septembre). . . o,oo3g » En général, il est toujours possible de constater le fer, même par le cyanure jaune. » Nitrite d'ammoniaque. — J'ai recherché les sels ammoniacaux dans l'eau de pluie. Dans deux cas, j'ai trouvé peu ou point de nitrate, chose curieuse; au contraire, on constate facilement le nitrite par l'iodure d'amidon en présence de l'acide acétique; le dosage est très souvent pos- sible en opérant sur o''',5. ( 871 ) N » o'",5 d'eau, du 19 mars au 3 avril. — Employé o,g d'I - — , soit os'',ooo29 de sel par litre. >' Orage du i3 au i5 avril. — Dosage impossible. » o'^'",8q, du 16 avril au iS. mai. — Employé o,3 d'I ■, tube o,q3 pour les — de 200 ^ "^ ■-0 la liqueur, soit o^"', 0001 4 de sel par litre. ■> Orage du i5 au 16 septembre. — Impossibles de doser. )) Je n'ai jamais pu mettre en évidence le nitrite dans les bourres de filtrage, même en opérant sur i""^ d'air. » Iode. — J'ai recherché l'iode dans i"' d'eau de pluie, à trois reprises différentes, en évaporant, après addition de carbonate de soude, et élec- trolysant le liquide dans des conditions spéciales : je n'ai jamais obtenu le bleuissement de l'amidon. De même par le traitement chimique ordinaire. » Eau ox/génée. — En suivant la marche indiquée par Schœne, et opé- rant stu- i'" d'eau, je n'ai jamais rien obtenu. Si, comme il le prétend, l'eau oxygénée se produisait surtout sous l'influence de la lumière, la quantité maximum de i™^ par litre, trouvée par lui, devrait être plus considérable en Algérie. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les composés carbonés combustibles existant dans r air atmosphérique. Note de MM. A. Mumtz et E. Acbin, présentée par M. Hervé Mangon. M On admet qu'il existe dans l'air des composés carbures; divers phéno- mènes naturels y versent, en effet, des carbures d'hydrogène parmi lesquels le gaz des marais est le phis abondant. Ces phénomènes se produisent, d'une manière générale, chaque fois que la matière organique se décom- pose en dehors de l'action de l'oxygène. Les mines de charbon, les eaux marécageuses, sont les sources les plus connues de ces gaz; la fermenta- tion alcoolique qui, ainsi que l'un de nous l'a montré, se produit abon- damment à la surface du globe, ajoute à ces gaz combustibles de la vapeur d'alcool. )) Th. de Saussure a, le premier, soupçonné la présence de gaz carbonés combustibles dans l'air; mais il n'en donne pas une preuve suffisante ('). (') De Saussure a opéré dans un eudiomètre, sur un ti-ès petit volume d'air; il eût fallu que cet air contînt des quantités énormes de carbures, pour donner la réaction qu'il croit avoir observée. ( 872 ) » M. Boussingadlt, dans ses mémorables recherches sur la composition de l'atmosphère, a repris l'élude des gaz caibonés contenus dans l'air. Ad- mettant que ces gaz se trouvaient à l'état d'hydrogènes carbonés, il s'est attaché à déterminer l'hydrogène, en pesant l'eau produite par la combus- tion. Il a trouvé ainsi que l'air de Paris conten:nf, pour loooo™', o^°',3 à 1*°', 3 d'hydrogène supposé combiné au carbone. » A l'occasion de nos recherches sur l'acide carbonique de lair, nous avons élé amenés à nous occuper des gaz carbonés combustibles, et nous avons cherché à en déterminer la proportion, en dosant l'acide carbonique produit par leur combustion, Quelques-unes de nos délerininatioiis se rapportent à l'air de Paris; les autres à l'air de la plaine de Vincennes, prisa la ferme de l'Institut agronomique. )i Deux méthodes se sont offertes à nous : la première consistv? à faire passer sur de l'oxyde de cuivre chauffé au rouge de l'air com()lètenient dépouillé d'acide carbonique, ainsi que de poussières en suspension et à recueillir, pour le doser en volume, l'acide carbonique produit par celle combustion. » Ce procédé peut donner lieu à une objection : les gaz ou vapeurs car- bonés ne seraient-ils pas retenus, au moins en partie, par la potasse qui sert à absorber l'acide carbonique préexistant ? Nous avons donc employé, comme contrôle, une autre méthode, moins simple, d'ime exécution très délicate, mais échappant à l'objection formulée plus haut. Cette seconde méthode consiste à opérer sur deux volumes d'air identiques, pris au même moment et au n)ême point. L'im de ces volumes d'air abandonuriit son acide carbonique à un tube à pierre ponce potassée; l'autre traversait, avant cette absorption, un tube contenant de l'oxyde de cuivre chauffé au rouge, ou mieux de la pierre ponce imprégnée d'oxyde de cuivre. On avait ainsi, d'un côté, l'acide carbonique contenu dans le volume d'air employé; de l'autre côté, la même quantité d'acide carbonique augmentée de celle que produisait les gaz carbonés parla cou)bu>tion. Celle dernière méthode a été contrôlée par des expériences à blanc, destinées à nous fixer sur la limite de la précision dont elle est susceptible. Ces recherches se sont faites dans les conditions dans lesquelles nous avons opéré les dosages de l'acide carbonique de l'air, mais en opérant sur des volumes d'air beaucoup plus considérables (looo"' à i5oo'''), et en augmentant encore la précision du dosage de l'acide carbonique. Les deux méthodes ont d'ailleurs conduit à des résultats identiques. » Nous ne croyons pas utile d'insister sur les précautions prisi s pour ( «73 ) opérer la filtration parfaite de l'air; la combustion est assurée par le pas- sage lent à travers un long tube à oxyde de cuivre chaufte au rouge; l'ab- sorption de l'acide carbonique et sa détermination en volume ont été l'objet de soins particuliers. 0 La quantité d'acide carbonique dosant les gaz carbonés combustibles a varié, à la station de Paris, au Conservatoire des Arts et Métiers, de 3 à lo millionièmesen volume; mais nous sommes là dans un centre où l'air peut être souillé de gaz d'éclairage ou de produits de combustion incom- plète. » Dans la plaine de A'incennes les quantités ont varié entre 2*"', o et 4™', 7 pour I million de volumes d'air. La moyenne des résultats, se rap- portant aux mois d'octobre, novembre et décembre 1882, est égale à 3""', 3 d'acide carbonique dosant les gaz carbonés, pour i million de volumes d'air. On peut donc dire que la quantité de gaz ou vapeurs carbonés com- bustibles existant dans l'air se mesure par une quantité d'acide carbonique 100 fois plus petite que celle de l'acide carbonique normal de l'air. » Si nous calculons ce que cette quantité de carbone représente d'hy- drogène en volume, en admettant que le carbone soit tout entier à l'élat d'hydi-ogène protocarboné, nous obtenons 7—^^. Les chiffres trouvés par M. Boussingault sont plus élevés et compris entre ,„^'„°„„„ et j——; mais ces chiffres se rapportent à l'atmosphère de Paris, dans laquelle nous avons trouvé nous-mêmes une quantité de carbone plus élevée qui correspondrait à 33"'' d'hydrogène. Nos résultats en ce qui concerne l'air de Paris sont donc d'accord avec les chiffres les moins élevés de M. BoussingauIt.il reste cependant à examiner s'il n'existe pas, dans l'air normal, luie certaine quantité d'hydrogène libre. » Nous avons parlé plus haut des causes naturelles continues qui dé- versent dans l'atmosphère des gaz ou vapeurs carbonés combustibles. On peut se demander si l'atmosphère terrestre est destinée à s'enrichir indé- finiment en composés analogues, ce qui aboutirait, enfin de compte, à la transformation complète de l'acide carbonique de l'air en gaz ou vapeurs impropres à rentrer dans le cycle de la vie organique, ou bien s'il existe une cause qui arrête cette accumidation et qui fait repasser à l'état d'acide carbonique ces gaz carbonés. Nous trouvons cette cause dans l'étincelle électrique qui sillonneles parties inférieures de l'atmosphère et dont l'action continue est surtout manifeste sous les tropiques. Déjà M. Boussingault avait pensé qu'il devait en être ainsi. Nous admettons cette opinion après l'avoir vérifiée par des observations directes. Nous avons, à cet effet, fiit C. R., 1884, 3" Strmestre. (T. XCIX, N° 20.) I l6 ( 874 ) passer dans un tube dans lequel on produisait des décharges électriques de l'air préalablement privé d'acide carbonique et dans lequel on avait intro- duit des quantités d'hydrogène protocarboné extrêmement minimes, voi- sines de celles qui existent normalement dans l'air. L'étincelle électrique a eu pour effet de produire de l'acide carbonique aux dépens de l'hydro- gène protocarboné. On peut donc admettre que les décharges électriques dont l'atmosphère terrestre est le siège ont pour résultat de brûler les gaz carbonés qui se trouvent dans l'air et que le carbone immobilisé ne s'ac- cumule pas et repasse incessamment à l'état d'acide carbonique. » CHIMIE. — Sur le ti [fluorure d' arsenic. Note de M. H. Moissan, présentée par M. Debray. « Le trifluorure d'arsenic a été préparé par Dumas qui, après avoir été blessé en recueillant une certaine quantité de ce produit, a cependant étu- dié quelques-unes de ses propriétés (') et en a établi la composition (*). » Mac Ivor ( ') a repris l'étude de ce composé, en a déterminé la densité et le point d'ébullition et a indiqué une nouvelle méthode de prépara- tion. M Pour obtenir la trifluorure d'arsenic, il suffit de chauffer dans un appareil en plomb un mélange formé de parties égales de fluorure de cal- cium et d'acide arsénieux sec et bien exempt de chlore, avec le double de son poids d'acide sulfurique monohydraté. Il est bon de ne pas pousser trop loin la distillation, sans quoi il passe dans le récipient, à la fin de l'ex- périence, un liquide huileux non miscible avec le fluorure d'arsenic et plus léger que ce dernier. » Le trifluorure d'arsenic est un corps liquide, incolore, trè? mobile, fumant à l'air. Le dosage de l'arsenic qu'il contient conduit exactement à la formule AsFP. Son point d'ébullition a été trouvé de 63°, sous la pression de ^Sa""" (de 6'3° à 66°, d'après Mac Ivor). Sa densité, prise par la méthode du flacon, était de 2,^34 (2,73, Mac Ivor). Dumas avait établi que le trifluorure d'arsenic, en présence de l'eau, se décomposait immé- diatement en acide arsénieux et acide fluorhydrique. (') Note sur quelques composés nouveaux, extraite d'une Letlii; de Dumas à Arago [Annales de Chimie el de Physique, 2' série, t. XXXI, [). 433). (*) Dumas, Traité de Chimie, t. I, p. 359. (^) Mac Ivor, Sur le fliiunire d'arsenic [Chemical News, t. XXX, ]). 169, et t. XXXII, p. 232). ( «75 ) » Mis en présence de l'iode, le trifliionire d'arsenic en dissout une cer- taine quantité en prenant une coloration d'un rouge pourpre. Tl se com- bine au brome sous l'action d'une légère élévation de température et four- nit un corps cristallisé qui sera examiné plus tard. Le tiifluorure d'arsenic est soluble dans la benzine. » L'action de la chaleur sur le trifluorure d'arsenic a été étudiée avec soin. Dans une cloche courbe remplie de mercure, on fait passer une pe- tite quantité 'de fluorure d'arsenic. On chauffe légèrement, de façon à amener le liquide à l'état gazeux; puis la partie courbée est portée au rouge sombre pendant environ trente minutes. L'appareil reprend ensuite la température du laboratoire. Dans ces conditions, il ne se forme pas de dépôt d'arsenic, mais une poussière blanchâtre tapisse l'intérieur de l'c- prouvette et il reste un corps gazeux qui est entièrement formé de fluorure de silicium. En présence du verre au rouge sombre, le fluorure d'arsenic fournit donc de l'acide arsénieux et du fluorure de silicium. » Nous avons démoatré dans une Note précédente (' ) que, sous l'action de la chaleiu- dans une cloche de verre, le trifluorure de phosphore se dé- doublait en phosphore, acide phosphorique et fluorure de silicium. La quantité d'oxygène abandonnée par l'acide silicique n'est pas suffisante, en effet, pour transformer la totalité du phosphore en acide phospho- rique. 4PhFl' + 6SiO'^ = 3Si^Fl'-+- 12O + 4Ph. » Au contraire, dans l'action de la chaleur sur le trifluorure d'arseniè; en présence de silicates, il ne se produit pas de dépôt d'arsenic ; ce corps est complètement transformé en acide arsénieux, par l'oxygène de la silice 4AsFl' + 6SiO- = 3 Si- FI» -H As O^ » Enfin nous avons fait agir sur le fluorure d'arsenic un courant de 25 éléments Bunsen montés en série. » Le fluorure d'arsenic bien pur était placé dans un petit creuset de platine qui servait d'électrode négative annulaire. Un fil de platine de petit diamètre, eu contact avec le pôle positif, arrivait au mUieu du creuset suivant son axe et s'arrêtait à un demi-centimètre du fond. En faisant passer le courant, on voyait l'arsenic se déposer rapidement sur le creuset; au- tour du fil de platine, il se dégageait, bulle à bulle, un corps gazeux. Le H. MoissAN, Sur le tiijluorure de phosphore [ Comptes rendus, t. XCIX, p. 65) ( 876 ) fluorure d'arsenic conduit mal l'électricité; la réaction est assez lente et elle s'arrête après quelques minutes, l'arsenic qui se dépose sur le platine étant un corps mauvais conducteur qui interrompt le courant et par con- séquent la décomposition. Le fil de platine formant le pôle positit'est attaqué superficiellement par le gaz qui se dégage. On sait qu'il en était de même dans les belles expériences de M. Fremy sur la décomposition des fluorures métalliques par l'électricité ('). » Le Irifluorure d'arsenic est un composé dangereux à manier; mis en contact avec la peau, il produit des ulcérations profondes et doulou- reuses, » CHiMlt, MINÉKALE. — Réaction de t'oxyde ferrkjue, à haute température, sur quelques sulfates. Noie de M. Scheuher-Kestner, présentée |)ar M. Friedel. « Lorsqu'on calcine au rouge blanc un mélange de 2 parties de sulfale de calcium et i |)artie d'oxyde ferrique, tout le soufre du mélange est expulsé. Il reste dans le creuset une masse fondue soluble dans les acides faibles, même dans l'acide acétique qui enlève peu à peu tout le calcium, tandis qu'il reste de l'oxyde ferrique insoluble; toutefois la dissoliilion calcique renferme de petites quantités de fer. Les gaz qui se dégagent pendant la calcination sont composés d'abord d'anhydride sulfurique; puis, quand l'opération est plus avancée, d'acide sulfureux et d'oxygène; mais il est évident que la réaction fondamentale est donnée par le dégage- ment de l'anliydride sulfurique et que son remplacement par les deux autres gaz n'est dîi qu'à une élévation trop grande de la température qui provoque la décomposition de l'anhydride. Il est probable que le mélange entre en fusion, que la fusion provoque une double décomposition avec formation de sulfate ferrique et d'oxyde de calcium et que c'est la décom- position du sulfate ferrique par la chaleur qui donne lieu au dégagement d'anhydride; je ne vois pas d'autres explications à donner de cette inté- ressante réaction. » J'ai cherché à abaisser la température de la fusion, et par conséquent de la décomposition, de manière à éviter la décomposition de l'anhydride, (') Fremy, Recherches sur les fluorures [Annales de Chimie et de Physique, 3* série, t. XLVII, p. 5). ( 877 ) espérant arriver à obtenir ce dernier corps exclusivement. L'emploi des chlornre et fluorure de calcium a beaucoup retardé la décomposition de l'anhydride, qui a été obtenu en quantité plus grande; mais les creusets n'ont p;is résisté à l'action corrosive de ce mélange, qui renfermait parties égales de chaque substance. » On observe la même réaction avec d'autres sulfates des métaux dia- tomiques. Le sidfate de plomb est complètement décomposé par l'oxyde ferrique. Le culot obtenu ne renferme plus que de l'oxyde ferrique, cris- tallisé en partie, et de l'oxyde de plomb. Traité par l'acide azotique, les oxydes s'y dissolvent sans dégagement de vapeurs nitreuses. L'acide acé- tique dissout l'oxyde de plomb à froid. Le sulfate de plomb (>araît se décom- poser à une température moins élevée que le plâtre. Au commencement de l'opération, il se dégage toujours de l'anhydride, remplacé ()his tard par de l'acide sulfiueux et de l'oxygène. » Il en est de même du sulfate de magnésium, qui se comporte comme le plâtre. Sans fondant, il ne se dégage que de l'acide sulfureux et de l'oxygène; avec du fluorure de calcium, c'est de l'anhydride suUurique. » Lorsque, dans ces différentes opérations, on ajoute assez de fondant, ou peut provoquer la réaction sur un bec ordinaire de Bunsen, et l'on obtient d'abondantes vapeurs d'anhydride sulfurique : c'est le résultat fourni par un mélange composé de 17.'! parties de plâtre, 100 de fluorure de calcium et 100 d'oxyde ferrique. » CHIMIK OKGANIQUH;. — Sut le jennciiLammoiniuiil. Note de M. A. Laduhrau |)résenlée |)ar M. Schlœsing, « Voici le résultat des dernières expériences que j'ai entreprises et que j'ai commencées il y a trois ans, dans le but d'étudier le ferment ammonia- cal, c'est-à-dire celui qui transforme l'urée en carbonate d'ammoniaque et de déterminer son rôle et sa présence dans la nature. Ce ferment existe en quantités considérables dans le sol, dans l'air atmosphérique, dans les eaux de la surface du sol et dans celles qui y tombent sans cesse, et dans beaucoup d'eaux souterraines. » Il agit aussi facilement dans le vide baroniétrique que sous une pres- sion normale, ou même sous une pression de 3""°. Il décompose l'urée aussi bien en présence de l'air que des gaz oxygène, azote, hydrogène, acide carbonique, protoxyde d'azote. ( 878) » Sauf le chloroforme qui agit sur lui d'une manière notable en retar- dant son action, lesagents anesthésiques n'exercent guère d'action sur lui. Quant aux antiseptiques, il en faut des quantités relativement assez élevées pour l'empêcher de déterminer la fermentiition. » Le rôle que joue ce ferment dans la nature est considérable, d trans- forme, en sels plus assimilables par les plantes, toute l'urée produite par le règne animal, et met ainsi chaque jour à la disposition des végétaux des millions de kiloorammes de sels ammoniacaux. Je vais chercher un cor 'o susceptible d'entraver momentanément l'action de ce ferment, afin d'éviter la perte d'azote considérable qu'éprouvent les cultivateurs par suite de la transtormation de l'urée, dans la fermentation ties fumiers, en carbonate d'ammoniaque qui se volatilise en [)artie. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la présence de l'amylase dans les feuilles. Note de M. L. Brasse, présentée par M. Berthelot. « Dans le cours d'un travail commencé au laboratoire de M. Dehérain, sur le rôle physiologique de l'amylase, j'ai pu constater un fait qui me paraît devoir être signalé : c'est la présence constante de l'amylase dans toutes les feuilles que j'ai étudiées, celles de Pomme de terre, Dahlia Topinambour, Maïs, Betterave, Tabac et Ricin, ainsi que dans les graines en voie de formation de Pavot à opimn, d'OEillelte, de grand Soleil et de Ricin. » L'amylase est extiaile par le procédé Dubrunfaut. Après avoir été contusées dans un mortier, les feuilles ou les graines sont mises en diges- tion dans l'eau froide. Au bout de vingt-quatre heures, on presse, on addi- tionne le jus d'une fois et demie son volume d'alcool à 90-98 GL., et l'on filtre. Le liquide filtré est de nouveau additionné de la même quantité d'al- cool ; on laisse déposer, on décante le liquide clair et on recueille le préci- pité sur un filtre, où on le lave deux ou trois fois avec une petite quantité d'alcool à 65 GL. » L'amylase, quand il y en a, se trouve dans ce précipité. Pour y dé- celer sa présence, on introduit, dans un flacon de 60'''', oS'',5 d'amidon à l'état d'empois, lo*^*^ de la solution aqueuse d'amylase et •20*^'' d'eau. La so- lution diastasique est telle que lo*^*^ correspondent à lo^' de feuilles fraîches. » Les flacons ainsi préparés sont mis au bain-marie à 63". Ils y sont ac- compagnés d'un nombre égal de flacons contenant la solution diastasique seule. On dose le sucre réducteur par différence. ( 879) » Chaque flacon est bouché au liège et reçoit huit à dix gouttes de chlo- roforme. L'analyse du sucre est précédée d'un examen au microscope. » Dans ces conditions, je n'ai jamais constaté la présence des microbes ; dans tous les cas, l'amidon a été transformé coînme à l'ordinaire, en donnant un sucre réducteur mélangé de dextrine. » YITICULTURE. — Sur la levure de vin cultivée. Note de M. A. Rommier. (c Au mois de juin dernier, j'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca- démie une "Note relative à l'emploi de la levure de vin cultivée, destinée à hâter la fermentation des moûts et à en diminuer la durée, lorsque la vinification a lieu à une température relativement basse. I/ensemence- mentdes moûts avec cette levure a aussi pour but de prévenir le dévelop- pement des fermentations secondaires, sans qu'il soit nécessaire de recourir à la stérilisation préalable. Mes expériences avaient eu lieu sur du chasse- las,- je les ai reprises cette année sur des raisins de différents cépages. » La température élevée du mois de septembre n'a pas été favorable à des expériences de cette nature; je n'en ai pas moins reconnu que l'addi- tion de la levure a encore pour effet de diminuer la durée de la fermen- tation. » Le 29 août, par une lempérature de 21°, qui s'est élevée les jours suivants à 23», pour s'abaisser un moment à 18", une fermentation de 4'"'^ àe petit pineau préeoee, additionne'e de levure cultivée, a précédé de huit heures celle qui s'est produite naturellement. Elle a été tumultueuse quarante-huit heures avant cette dernière et elle a pris fin quarante-huit heures plus tôt. La température du moût s'est élevée à 23", pendant que celle de l'air am- biant n'était que de -îi". » Une seconde expérience, faite avec des raisins des environs de Paris, commencée le 29 septembre, par une température de 20°, variant lesquatre jours suivants de 19° à 20°, pour s'abaisser ensuite sensiblement en l'espace de quinie jours à 12", a donné des différences bien plus marquées entre les deux modes de vinification. Ces raisins, blancs et rouges, des variétés dites meunier et i^aiiiar, ont été cueillies à Bagneux, la veille des vendanges. Ils étaient de bonne qualité, parfaitement mûrs et n'avaient pas été soufrés pour les préserver de l'oïdium. On pouvait donc les considérer comme ayant mûri dans les conditions requises pour que le Champignon qui fournit la levure de vin se soit développé normalement sur la pellicule du fruit. 1. On a introduit ces raisins bien écrasés dans des flacons, dont le n° 1 a contenu 1^^, 5oo de meunier; le n" 2, même quantité de ce raisin avec 35"" d'un moût contenant de la levure de vin bien développée, dont la dernière culture remontait à huit jours ; le n" 3, 2'^^, 5oo de gamay, et le n" 4, même quantité de ce raisin avec 35" de la levure de vin. Les flacons, ( 88o ) fermés avec des bouchons de liège traversés par des tubes de verre coudes dont IVxtrémité opposée plongeait dans l'eau, livrait ainsi un libre passage au dégagement d'acide carbo- nique. Enfin, les tubes de verre ont été choisis sensiblement d'un même diamètre, pour qu'en comptant le nombre de bulles de gaz dégage'es à la minute, on pût constater chaque jour, assez exactement, la marche de ces fermentations, qui est détaillée au Tableau sui- vant : N-1. N'>2. K°3. N° 4. Meunier Meunier. Gamay Gamay Dates. Température. sans levure. avec levure. sans levure, avec levure, o Bulles. Huiles. Huiles. Dullei. •29 se|)t., minuit. .. . no o o o o 3o » 10'' matin. ic) o o o o '}o » 1'' soir. . . 20 o (?) I I I 3o » minuit..., 20 o(?) 5 3 4 3 !"■ oct., midi 19 2 17 3 17 » minuit.... 20 3 60 4 % 2 » midi 19 34 39 3 63 " minuit... 19,5 6 aS 3i 58 3 » midi 19 3 20 2 i 4° 4 » midi 17,5 aj 19 2 i4 6 » midi 16 3 4 2 o 7 midi 16 3 2 1^0 8 » midi i5,5 3i i ) I idi 16 5 22 midi iT 5 o 2 ^ 9 » midi . 10 1 1 I. midi i3 5 2^ 12 i> midi 12 5 45 i3 » midi 12 5-i 4 5 i4 » midi 12 4 5 42 i5 » midi i3 5 9 16 » midi i3,5 i5 10 in » midi 1^,5 18 27 19 . midi i5,5 i3 10 00 » midi i5 9 4 21 » midi 14,5 4 2 I ?4 " midi 1 3 28 .. midi i3 li ■ li 3o » midi 12 o t Alcool |)our 100. . 9,55 8,95 9,75 9,70 » D'après ce Tableau, les deux fermentations faites naturellement n'ont commencé à se lancer un peu vivement que vers le dix-septième jour et se sont terminées en l'espace d'un mois. Celles au contraire qui ont reçu de la levure sont devenues tumultueuses en trente- six heures et ont élé finies le sixième et le dixième jour. On a même pu faire successive- ment, pendant la durée des deux fermentations sans levure, deux vins de sucre à 10 pour ( 88. ) loo d'alcool avec le marc du n" 4> c remplaçant le vin lire par de l'eau sucrée. Dans le même espace de temps, il n'en a été fait qu'un seul avec le n" ?.. » La température des moûts n'a pas dépassé de plus d'un degré celle de l'air extérieur. » Ces fermentations ont été plus ou moins actives suivant la lapidité de la reproduction et du développement de la levure; on ])eut même dire que celle qui a été ajoutée est la seule qui ait agi, et la rapidité de son action a été telle que la levure provenant de la pelli- cule du raisin n'a |)as eu le temps d'intervenir. En effet, les moûts n"^ 2 et 4 examinés au microscope, le cinquième jour de l'expérience, contenaient de nombreux grains de ferment entièrement développés; le fait était surtout remarquable ])our le n° 4; dont la fermenta- tion a été la première achevée. Ceux, au contraire, des n"> i et 3 paraissaient plus rares et d'un très petit diamètre. Ils ont commencé à prendre de la croissance vers le dixième jour, pour acquérir leur grosseur ordinaire aux environs du quinzième, au moment de l'accélération de la fermentation. » Il résulte de cette observation qu'on ain-ait plutôt intérêt à ajouter la levure quand elle a acquis son plein développement. » Des faits analogues doivent se produire quand les vendanges ont lieu par les temps froids et que les marcs mettent souvent toute une semaine avant de se soulever. C'est alors que l'addition de la levure serait d'un emploi avantageux ; elle accélérerait et régulariserait la fermentation; elle arrêterait le développement des mauvais germes et assurerait ainsi la con- servation des vins. » Ml^ÉnALOGIE. — Addilion à une Note sur une pegmalUe à grands cristaux de chlorophy Uite des bords du Vizézy, près de Montbrison [Loire). Note de M. F. GoNNAUD, présentée par M. Damour. « Dans ses Mémoires pour servir à l'histoire naturelle du département de la Loire, Passinges donne, sur deux filons de feldspath [pegmatite) des environs de Monibrison, des détails assez nombreux pour qu'il ne soit |)as très diffi- cile à un minéralogiste de retrouver ces filons. Mais si, dans mes premières excursions, j'ai été assez heureux pour retrouver, dans les gorges du Vi- zézy, cette belle pegmatite avec ses éléments constitutifs, tels que les indi- quent Passinges et de Bournon (feldspath blanc jaunâtre, beaux cristaux de quartz enfumé, mica blanc argenté, tourmaline noire); si, de plus, j'ai découvert dans cette roche la chloropliyllile en gros cristaux plus ou moins réguliers, ou en masses laminaires, par contre, je n'ai pu rencontrer la moindre trace d'andalousite ou d'émeraude. » Toutefois, comme j'avais observé sur le feldspath de petits cristaux G. R., 18S4, 2- Semestre. (T. XCIX, N» ^^0.) ' '7 ( 882 ) blancs d'apatite, espèce que ne mentionne pas Passinges, mais que semble soupçonner de Bournon [Lettre à M. Delamétherie sur le spath adamantin et f adidaire) , je me décidai, dans la pensée que je finirais peut-être p;ir re- trouver au moins l'une des deux dernières espèces citées par Passinges, à revenir explorer ces filons. J'eus alors la bonne fortune de recueillir plu- sieurs petits prismes hexagonaux de couleur verte plus ou moins foncée, et, selon l'expression de Passinges, tronqués aux deux bouts. Je les pris d'abord pour de l'émeraude. M lis, trouvant, ainsi que Bournon hù-même l'avait remarqué, que la dureté de ces cristaux était notablement inférieure à celle du béryl, je uie décidai à sacrifier l'un d'eux à un essai chimique. Il ne me fut pas difficile de recotuiaitre que j'avais affaire à de l'apatite. » Amsi, ces divers gisements minéralilères des bords du Vizézy, où j'ai retrouvé assez aisément tout ce qu'indique Passinges, soit : grosses pseudo- niorphoses de quartz d'après des scalénoèdres de calcite, masses de rési- nite brun jaunâtre, filons de pegmatile, etc., ne m'ont offert ni andalou- site, ni émeraude; mais bien de la chlorophyllite et de l'apatite, minéraux dont ne parlent ni de Bournon, ni Passinges. » En outre, les deux seuls prismes que la collection d Allard, à Mont- brison.ait renfermés sous la désignation d'andalousite du Forez, prismes décrits et cités par Gruner, appartiennent à l'aragonite. M Je ne prétends pas, toutefois, malgré cette erreur assez singulière, que l'andalousite n'ait pu se trouver dans la pegmatite de Vizézy, ce mi- néral étant souvent associé à la chlorophyllite; et c'est ainsi, pour prendre un exemple sur le sol français, qu'elle a été découverte aux environs de Nantes. » Mais, quant à l'émeraude, il me semble que la description de Pas- singes et les doutes exprimés par de Bournon, joints aux observations que j'ai faites moi-même, ne peuvent laisser place à l'hésitation touchant l'ap- préciation de l'erreur commise à cet égard. Ces émeraudes, les premières qui, d'après de Bournon, avaient été citées comme indigènes delà France, ne sont qu'une apatite verte, telle que celle dont j'ai parlé dans un autre Travail [Sur la Faugnérite d'Irigny [Comptes rendus, 19 novembre 1883)] et dont la carrière du Diable, près d'Irigny (Rliône), m'a fourni de si nombreux et parfois si parfaits échantillons, que les anciens minéralo- gistes lyonnais rapportaient invariablement à l'émeraude; telle encore que celle citée par Lecoq et Bouillet dans les pegmatites des bords de l'Allier, à quelque distance au-dessous de Coudes, toujours sous le nom d'éme- raude. ( 883 ) M L'apatite de la pegmalile di. Vizézy offre un caractère fréquent d'ail- leurs dans ce minéral; elle est tabulaire, comme les cristaux du val de Medels ou de Knappenwand. Les prismes n'ont sur les arêtes de la base que de faibles troncatures, qui pourraient passer même pour des effets de corrosion. Le plus grand de ceux que j'ai recueillis n'a guère plus de 8™'" de diamètre, sur 3""", 5 de hauteur; il n'est pas homogène comme couleur; une partie est d'un vert foncé, le reste presque incolore. Examinée avec la loupe et sous une vive lumière, la base, qui paraît très unie à simple vue, montre des figures hexagonales juxtaposées, quelques-unes très régulières, aux contours très déliés et d'une grande netteté. Chacune de ces figures, prises isolément, comprend un certain nombre d'hexagones concentriques, indiquant les zones d'accroissement de chacun des cristaux élémentaires, qui composent le prisme, et en décèlent ainsi la structure complexe. » M. Chapel adresse une Note intitulée « Existence d'une relation pério- dique entre les densités des corps simples et leurs poids atomiques ». M. L. Grezel adresse une Note sur quelques expériences d'électri- cité. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOCRAPHIQDE. Ouvrages reçus dans i.a séance du io notembrk 1884. Annales (le la Sociëlé d' Emulation du déparlemenl des Fostjes, i884- Épinal, V. CoUot; Paris, A. Goin, i884; in-S". (Trois exemplaires. ) Ànnalesde la Société d' agriculture. Sciences, Arts et Belles-Lettres du dépar- tement d'Indre-et-Loire; t. LXIL janvier à décembre i883. Tours, impr. Rouillé-Ladevèze, i883;in-8°. Société des Sciences médicales de Gannal. Compte rendu des travaux de l'an- née i883-i884. Paris, Delahaye et Lecrosnier, i884; in-S". Sociétés et matériel de secours pour les blessés militaires ( Exposition de 1 878 ) ; ( 884 ) par M. le D'' Gruby. Paris, E. Lacroix, i884; in-8° relié. (Présenté par M. le baron Larrey.) Traité pratique d'électricité industrielle ; par E. Cadiat et L.Dubost. Paris, Bandrv, i885; in-8°. Faune de la Sénégamhie ; par A. -T. de Rochebrbne. Oiseaux. Paris, O. Doin, i884: in-S". lîésumé météorologique de l'année i883 pour Genève et le grand Saint- Bernard ,• par A. RAMMERMANPf. Geiièvc, Schuchardt. i884', in-8°. Sur les homodynamies qui existent entre la main et le pied des Mammifères. — Sur les éléments morphologiques du manubrium du sternum chez les Mam- mifères, etc. etc.; par M. P. Albrecht. Bruxelles et Berlin; 5 hv. iii-8°. Atti deU'Accademia pontificia de'Nuooi Lincei, anno XXXVI, sessione 11" del 28 gennaio; sessione III'* del 18 fébbraio; sessione IV del 18 marzo a 884. Roma, .884; 2 liv. in-4*' Délie ammnniti del Feneto che furono descritte e figuiate da T. -A. GatuUo. Nota di G. Omeoni. Venezia, tipogi. Antonelli, i884; br. in-8''. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 24 NOVEMBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE. — Expériences sur le chlorhydrate de cocaïne [suite (')]; par M. VcLPiAN. « 1 . Le chlorhydrate de cocaïne, injecté dans la veine saphène d'un chien curarisé et soumis à la respiration artificielle, jModuit d'abord un abaisse- ment notable de la pression sanguine intra-artérielle, puis une élévation de celte même pression. C'est du moins ce que j'ai constaté, à l'aide de l'hémodynamomètre, en pratiquant l'injection intra-veineuse de 4*^" d'une solution aqueuse au -j-^ de ce sel. Six secondes après l'injection, la pression, qui auparavant était rie o"", i3o, tombe à o", 86 ; elle reste à ce niveau pendant six secondes ; puis elle remonte rapidement, atteint o'". T72 au bout de huit secondes et, un peu plus tard, elle arrive à o'", 200 et s'y maintient pendant trois ou quatre minutes. On fait une nouvelle injection un quart d'heure après la première : même solution, (' ) Voir le Comple rendu de la précédente séance. C. R., 1884, 2" Semestre. (T. XCIX, N° 21. ) ' ' 8 ( 886 ) même quantité introduite dans la même veine. On observe encore presque aussitôt un abaissement consiilérable dépression, abaissement de peu de durée et suivi d'uni^ élévation progressive, moindre que celle qui s'est produite la première fois, car la pression ne dépasse pas o™, 170. Les mouvements du cœur se modifient aussi. Après la première injection, les oscdlations du pouls étaient devenues beaucoup plus amples ,,6 1 un peu plus lentes, au moment où la pression intra-carotidienne devenait plus forte ; ces oscillatioits sont devenues ensuite plus faibles et plus nom- breuses qu'avant toute injection. » L'abaissement de la pression, qui suit presque immédiatement l'in- jection, e.-.t dû sans doute à une influence affaiblissante exercée momen- tanément sur le cœur, et l'élévation ultérieure de la pression me parait pouvoir ètreattribuée à l'action vaso-constrictive du chlorhydrate de cocaïne. Cette action porte-t-elle directement sur les vaisseaux? s'opère-t-elle par l'intermédiaire des nerfs vaso-moteurs? C'est ce qu'une recherche spéciale permettra de décider. Je me bornerai à rappeler que le chlorhyilrate de cocaïne semble produire certains de ses effets en agissait sur le grand sympathique : c'est ce qui a lieu pour la mydriase et la proj)ulsion de l'œd observées dans les cas d'application de la substance sur la conjonctive oculaire et la cornée tiansparente, ou dans les cas d'injection de la sub- stance dans le sang veuieux, vers le cœin- (expérience sur le chien). M. Kœnigstein avait déjà considéré l'écartement des paupières, constaté chez l'hoaune après instillation du sel de cocaïne sur la surface antérieure de l'œil, comme le résultat de l'action de la cocaïne sur le sympathique. » 2. Il m'a paru intéressant de rechercher si le chlorhydrate de cocaïne exercerait une action aneslhésiante sur des invertébrés. » Certains points de la surface tégumen taire d'un escargot [Hélix pomatia) ont été mis en contact, un grand nombre de fois, avec la solution aqueuse, au ^, de ce sel. On a insisté particulièrement sur le tentacule oculifére du côté droit. Il a été impossible de paralyser la sensibilité de ce tentacule : peut-être cependant était-elle un peu diminuée. L'injection, dans les tissus de l'animal, de o'^'-',5 de la solution a produit d'abord un retrait du corps dans la coquille, puis une immobilité presque complète : toutefois la sensibilité n'était pas abolie. La seule particularité à signaler parmi les effets de l'injection a été un déploiement passif plus considérable du tentacule oculifére droit que du tentacule gauche : le tentacule droit offrait, en outre, une soite de distension par relâchement de sa paroi. Le lendemain l'escargot avait recouvré la liberté de ses mouvements. ( «87 ) » Sur des écre\isies {Astacus fluvintitis, F.), je n'ai pu essayer que des injections interstitielles. Une injection de o", 5 de la solution au -^, faite dans l'intervalle de deux anneaux de l'abdomen, à la face inférieure de cette partie du corps, a produit sur-le-champ une cessation des mouve- ments spontanés. On a pu constater, pendant quelques instants encore, de faibles mouvements réflexes des pattes-nageoires, lorsqu'on les pressait entre les mors d'une pince anatomique. Il n'y a ilonc pas eu paralysie absolue de la sensibilité et il n'y a aucun rapprochement à faire entre les effets ob- servés chez ces crustacés et cmix que l'on constate chez les vertébrés. » 3. L'action anesthésiante locale qu'exerce le chlorhydrate de cocaïne sur la sensibilité des téguments de la grenouille a permis de faire certaines expériences qui, sans établir aucun fait nouveau, confirment d'une façon nouvelle des résultats expéiimentaux d'une certaine importance. M a. Lorsqu'une grenouille a eu la moelle épiniére coupée transversa- lement, au niveau des nerfs brachiaux, et lorsqu'elle n'est pas épuisée par une trop grande perle de sang, elle ramène par un mouvement réflexe ses membres postérieurs à leur attitude ordinaire de flexion, et ces membres reprennent vivement cette attitude lorsqu'on les a étendus. Si l'on hiuiiecte à plusieurs reprises la peau d'un des membres postérieurs, dans toute son étendue, avec une solution aqueuse de chlorhydrate de cocaïne au ~, le tégument de ce membre devient insensible, et alors ce membre reste souvent allongé lorsqu'on l'a étendu : les impressions commu- niquées à la moelle épiniére par les extrémités cutanées des nerfs sen- sibles faisant défaut dans ces conditions, le mécanisme du mouvement ré- flexe qui détermine l'attitude ordinaire en flexion n'est plus mis en jeu par ce membre, et dès lors ce membre reste pour ainsi dire à l'abandon. Il peut cependant exécuter encore quelques mouvements réflexes lorsqu'on les provoque par d'autres procédés. Au bout de quelques minutes, la sensibi- lité abolie par le sel de cocaïne reparait et le membre postérieur, qui avait été anesthésié, reprend de nouveau son attitude de flexion. » b. Dans ces mêmes conditions (moelle coupée en travers au niveau des neris brachiaux), on peut susciter des mouvements défensifs, comme l'ont vu tous les expérimentateur?, en irritant la peau, soit d'un des mem- bres postérieurs, soit d'un point de la partie postérieure du tronc. Si l'on a insensibilisé la peau d'un des membres postérieurs au moyen de la cocaïne, on voit que le contact d'une gouttelette d'acide acétique déposée sur le tégument de ce membie n'est suivi d'aucun mouvement réflexe, tandis que la même excitation faite sur l'autre mendire, resté sensible, provoque ( 888 ) tout aussitôt des mouvements réflexes répétés; parfois, dans ce dernier cas, il y a, en même temps, un très léger mouvement réflexe du membre anesthésié. » Si, sur une autre grenouille opérée de même, on place une gouttelette d'acide acétique sur la peau du pourtour de l'ouverture anale, le membre non insensible exécute les mouvements bien connus qui sont évidemment adaptés au but à atteindre, à savon- l'expulsion de la cause irritante : il en est de même si l'on presse la peau de cette région entre les murs d'une pince, et l'on sait que des mouvements analogues, un peu différents suivant le siège du point irrité, se manifestent lorsqu'on irrite, par un de ces moyens ou un moyen du même genre, la peau du dos ou des flancs. Or, si la peau de l'un des membres est anesthésiée à l'aide du sel de cocaïne, toutes ces excitations ne provoquent plus de niouvemenis défensifs que dans le membre dont le tégument est resté sensible. » Lorsque l'aneslhésie du membre humecté par la cocaïne se dissipe, ce membre recommence à prendre part avec énergie et régularité aux mou- vements défensifs suscités par les irritations du tégument de la partie pos- térieure du tronc. » c. Si l'on enlevé le cerveau proprement dit (les lobes cérébraux) sur une grenouille vigoureuse, l'animal, au bout de peu d'instants, a repris toute sa vivacité, et on le voit, de temps en temps, exécuter des mouvements de locomotion (marche, saut), en apparence spontanés. Si l'on jette la grenouille, ainsi opérée, dans un large vase pli in d'eau ou dans nn bassin, elle se met aussitôt à nager avec la plus grande régularité et ne s'arrête, en général, que lorsqu'elle a atteint le bord du réservoir. Si elle peut monter sur ce bord, elle y monte, puis y reste immobile. ■• Lorsqu'on a engourdi, au moyen de la solution de chlorhydrate de cocaïne, toute la surface du corps, les membres et la tête y compris, sur une grenonille ainsi opérée, on constate que l'animal jeté dans l'eau y reste immobile; on peut renouveler l'essai plusieurs fois de suite : chaque fois la grenouille demeure inerte. Lorsque l'insensibilité se dissipe, tous les mouvements, et en particulier ceux de natation, se manifestent de nou- veau dan» les conditions indiquées. » J'ajoute que la grenouille renversée sur le dos ne se retourne plus seu- le ventre avec la même fiicilité ( ' ). D'autre part, le coassement répété que ' ) Les impressions émanées des extrémités terminales des nerfs cutanés ne remplissent d'ailleurs, par rapport à ce phénomène, qu'un rôle accessoire. J'ai montré, il y a long- ( 889) l'on détermine en saisissant par les flancs l'animal dont on a enlevé le cerveau proprement dit cesse de se produire. » On voit que la spontanéité des mouvements, chez les grenouilles privées de leurs lobes cérébraux, n'est qu'apparente : ces mouvements, si analogues, pour un coup d'œil superficiel, à des mouvements vo- lontaires et intentionnels, ne sont, comme l'admettent tous les physiolo- gistes, que des mouvements réflexes, et un certain nombre d'entre eux ne peuvent être provoqués que par des impressions provenant des tégu- ments cutanés. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Les relations algébriques entre les fonctions lijliei elliptiques d'ordre n. Note de M. Briosciii. « 1° La recherche des relations algébriques entre les fonctions hyper- elliptiques d'ordre n, où entrent h s fonctions thêta à «arguments, peut être considérée comme la base, le point de départ de la théorie de ces fonc- tions, comme l'ont démontré Rosenhain et Gopel, dans leurs travaux, et M. Hermite, dans son Mémoire Sur la théorie de ta transformation des fonc- liotis h^perelliptiques de genre a. » M. Weierstrass, dans son Mémoire : Zur Théorie der Abel' schen Func- tionen [Journal de Crelle, t. 52, i856), a signalé quatre relations quadra- tiques très importantes entre ces fonctions, auxquelles j'en ai ajouté deux, dans un Mémoire publié dans \e^ Annali di Matematica de l'année 1 858. Ces résultats sont, encore aujourd'hui, ce qui existe de plus général sur le sujet, et c'est peut-être au manque de leur connaissance que sont dues les tentatives entreprises dans d'autres voies. Ce qui reste à faire, c'est de tirer des nombreuses conséquences de ces formules celles qui conduisent plus directement à la résolution du problème, et c'est le but que je me suis proposé dans ces Communications a l'Académie. » Soient a^, a,, ..., a^„in -t- i quantités réelles, et ^(^)=n (•^-^'•i temps, que ce mouvement, chez les grenouilles sans cerveau, s'exécute encore après qu'on a rapidement enlevé toute la peau de ces animaux. ( ^9° Si l'on pose [x]d.r 1 f,[oc), /^(t), ...,/„[x) étant des po'ynômes de degrés non supérieurs à n — I , les fonctions 1 K/ et ainsi de suite, dans lesquelles (p{jr) = (ar — x,) {x — jc.;,) . . . [jc — jc„), sont des fonctions hyperelliptiques de l'ordre n dont le nombre est 4"— i- » Dans ce qui va suivre, j'indiqut'rai les 2« + i quantités a„, «,, . . ., <72„^,, de cette manière : pour Ji d'entre elles, par a^ , fl,._. ..., n,.-, pour // — I autres, par fl,„ , fl„,^, ..., «,„,,_,; pour les deux dernières, pnr a^, (7,. Enfin je pose g'x) = (x — a^,) {x — rt^J ... (x — fl^J, A-(ir) = (x — <7^_) ( j:: — rt„,J . . . (x — «,„„_,) et, en conséquence, h{x) =r f^x) — g{x)k{x){x — as)[x - Ut). >i 2° Je vais signaler, avant tout, quelques relations algébriques qu'on peut nommer cjénéiales, parce qu'elles restent les mêmes, quelle que soit la valeur de n. En indiquant par [st] l'expression a, — flf, ces relations sont les suivantes : {ivj){st)p^^psi + (iv) {tix)p,^p,^, -+- {six) {vt)p,^p^i = o, ( St ) p^sc — PtPv-s — Ps Pvt , {St) ^(iv« = PlPsv-y — PsPiv--, - ainsi de suite. Je ilois rappeler, pour le moment, quatre équations entre les six relations quadratiques mentionnées ci-dessus; mais, pour les simpli- fier dans la forme, je pose Prs=\J{rs){rt)g'{a,)^, Prt = \l[rs)[rt)g\ar)^ \n) pour r—r^, i\, .., r„. ( Sgi ) » Jf pose encore ^=X"- Q=2,.-^- ^=j„-rJr, Y = \ -fL, w=V2l, dans lesquelles les S, T, U s'écrivent S,, T,, U, ; S,, To, Uo, . .. pour m = m,, W22, .... Par l'introduction de ces dénominations, on peut donner aux quatre relations quadratiques la forme très simple qui suit : ^"^ (i^K»-(^0'^-(«.)-(<'«)s-(^Ov, ^^p,^p,„,= -[J. » De la troisième de ces relations on déduit que et, par la permutation de j, <, -T—\P'sc = ^i^t) — W; on aura en conséquence (3) Upl=k[a,)Y -k{a,)Yf, en supposant M = -^^ — -t^- Le carré de la fonction p., est, par cette formule, exprimé en fonction linéaire des carrés des fonctions prsiPn corres[)ondaiit à r^r,, /o, ...,/•„. Mais, au moyen des deux valeurs de yyj'^, on déduit les relations suivantes : et, en permutant s, t, n On aura donc, en désignant par x,, x^, . . . , x„; j",, j .,, . . . , Tn les fonctions Xr, Vr pour r = r, , i:^, . . ., r„, ce premier résultat. Les carrés des ( 892 ) deux fonctions à un seul indice p^, pc ft les carrés des in — i fonctions à deux indices p^t, Pms> Pmt ("' = '"m '"2» • • • > '"«-i ) peuvent s'exprimer eu fonctions linéaires des carrés de x^, x^, . . . , x^; J, ,J'2> • • • 1 /«• » CHIMIE. — Sur quelques rénctions du sulfure de carbone et sur la solubilité de ce corps dans l'eau ; par MM. G. Chancel et F. PaRjMentier. « L'étude des réactions que donne le sulfure de carbone avec un cer- tain nombre de substances nous a donné des résultats nouveaux. Ainsi l'on admet en général que le sulfure de carbone, en présence des dissolu- tions alcalines, donne un mélange de carbonate et de sulfocarboiiate al- calins, d'après l'équation suivante donnée par Berzelius pour la potasse : 3CS^-*-6ROH = CO'K--t- 2CS^K-+3H^O. Nous avons trouvé que les choses sont plus compliquées que ne l'indique cette formule. » Pour ne parler aujourd'hui que de l'action de l'hydrate de baryte sur le sulfure de carbone, nous avons constaté que l'équation précédente ne rend pas compte des faits observés. » Quand on ajoute de l'eau de baryte à une dissolution aqueuse de sulfure de carbone ou à un mélange de suliure de carbone et d'eau, il ne se produit qu'une action peu appréciable à la température ordinaire. Il faut un certain temps pour voir se déposer une faible quantité de préci- pité, et l'action se continue très lentement. Mais, si l'on vient à élever la température du mélange, il se forme rapidement un précipité blanc, abon- dant, de carbonate de baryte, pendant que la dissolution surnageante devient d'un beau jaune. En chauffant au bain-marie, en vases scellés, des quantités pesées de sulfure de carbone avec des dissolutions étendues d'eau de baryte, nous avons trouvé que, après une certaine durée de l'ex- péiienct , le poids de carbonate de bar\te produit est supérieur à celui qu'indique l'équation ci-dessus. Nous avons vu aussi la liqueur surna- geant le précipité se décolorer au fur et à mesure que l'action a été plus prolongée. Nous avons donc été amenés à penser que la totalité du car- bone contenu dans le suliure de carbone passe à l'état d'acide carbonique quand on fait durer l'attaque un temps suffisant. C'est ce que l'expérience a démoutié. » Si l'on chauffe à 100°, pendant quelques heures, dans des vases (893) scellés et préalablement remplis d'un gaz inerte, un mélange de sulfure de carbone et d'eau de baryte même assez diluée, on obtient un précipité blanc de carbonate de baryte qui se sépare très nettement d'une liqueur à peine colorée en jaune. La liqueur contient du sulfhydrale de sulfure de baryum avec excès d'eau de baryte. Cette réaction, fort nette, est ex- primée par l'équation suivante : CS^+ 2BaO=H^= CO'Ba -+- BaS'H= + H*0. 76 342 197 2o3 i8 » En pesant le carbonate de baryte produit, nous avons trouvé les quantités données par cette dernière équation. C'est ce que montrent les nombres suivants : CS^ CO'Ua CO'Ba employé. trouve. calculé. 1 06% 254 os',658o oS'-,6584 II o«'', 187 o«',485o o8%4847 » Il est nécessaire de prendre une précaution dans ces reclierches. Il se forme, par l'action de l'hydrate de baryte sur le sulfure de carbone, outre du carbonate de baryte, du sufbydrate de sulfure de baryum. Si donc on opèie au contact de l'air, il se produit une oxyilation du sulfhydrate de sulfure de baryum; il y a formation d'hyposulfite de baryte très peu so- luble dans l'eau, et même de sulfate de baryte ('). Le précipité pesé con- tiendra donc ces deux corps, et le poids brut obtenu sera supérieur à celui qu'on aurait en ayant opéré dans un gaz inerte, de préférence dans l'azote; car, en dosant à l'état de sulfate de baryte les corps étrangers ainsi introduits, on arrive à des résultats très exacts, ainsi que le montrent les nombres suivants obtenus en opérant en présence de l'air : Précipité pesé cs^ CO'lia après calcination confia cmjjloyo. calculé. à l'air. SO- ha. trouvé. I. . . 0,263 0,687 0,7395 o,o53 0,6865 11. .. .. 0,173 o,45o 0,528 0,077 o,45i )) Un voit que, dans l'expérience II, la quantité de sulfate de baryte ob- tenue a été beaucoup plus considérable que dans l'expérience I. Cela tient à ce que le ballon dans lequel a été faite l'opération contenait un volume d'air plus grand. (') En clinulfant pendunt quelques lieures une dissolution de sulfhydrale di sulfure de baryum dans un malias scellé contenant de l'air, nous avons constaté la disparition totale de l'oxyjjène avec i'ormalion d'uu précipité de sulfate et d'hyposulfite de baryte. C. l\., iSo4, 2< Semisire. (T. X.C1X, N» !il.) 1^9 ( «94 ) » Mais ou voit aussi que, même lorsqu'on opère en présence de l'air, on retrouve exactement le carbone du sulfure de carbone dans le carbonate de baryte, si l'on a soin de tenir compte de l'erreur introduite. » Cette réaction, par sa netteté, nous a conduits à un procédé do dosage de petites quantités de sulfure de carbone. Nous avons été amenés à l'appliquer à la résolution d'une question qui intéresse en ce moment les régions ravagées par le Phylloxéra. M. Peligot [Comptes rendus, i3 oc- tobre 1884) a émis l'opinion que l'emploi du sulfure de carbone en disso- lution dans l'eau doit constituer un excellent insecticide. Il importe donc de déterminer par des expériences certaines la solubilité du sulfure de car- bone dans l'eau aux diverses températures, d'autant plus que les résultais donnés jusqu'ici présentent des divergences considérables (Ckiandy-Bey o5', v'ïo par litre, Rommier 2^', Peligot 4^"^, 32). » Nous avons déterminé la quantité de carbonate de baryte formée par l'attaque, au moyen d'eau de baryte, de dissolutions saturées de sulfure de carbone dan* l'eau à diverses températures. Eu multipliant les poids de carbonate de baryte obtenus par le coefficient o,386, nous avons eu la quantité de sulfure de carbone dissoute dans l'eau à ces températures. » Nous avons trouvé ainsi les nombres suivants : Poids de sulfure de carbone Températures. contenu dans i^'' de dissolution, o er 3,4 2,00 i5,8 1,81 3o,i 1 ,53 41,0.,. I , o5 » Quand on trace, d'après ces expériences, la courbe de solubilité du sulfure de carbone dans l'eau, on voit que le coefficient de solubilité de ce corps diminue rapidement à partir de 3o° pour devenir nul vers la tempé- rature d'ébuUition du sulfure de carbone. Ces expériences conduisent à ce résultat remarquable que la dissolution de sulfure de carbone dans l'eau se comporte d'une façon analogue aux dissolutions des gaz n'ayant aucune action chimique sur l'eau. » M. Daitbrée fait hommage à l'Académie, au nom des traducteurs, MM. Rabot et Lallemand, du deuxième Volume du Voyage de la Vega auloiir de L'Asie et de V Europe, par M. Nordenskiôld. « Dans ce Volume, M. Nordenskiôld fait l'histoire du voyage, depuis son hivernage dans la mer Glaciale. ( SgS ) » Parmi les questions nombreuses et variées qui méritent particulière- ment de fixer l'attention, on signalera : les aurores boréales; l'histoire des Tschuktschis, la description physiologique de ces indigènes, dont la civi- lisation est encore au niveau de celle de l'âge de la pierre, «insi que leur caractère et leurs moeurs; l'historique complet des explorations sur la côte septentrionale de l'Asie, depuis Hérodote; la traversée du détroit de Behring et le passage sur la côte américaine, puis le retour en Asie; une Notice sur l'île de Behring et sur sa faune ancienne, notamment sur les rhylhines; le séjour au Japon; la visite des houillères de Labuan, sur la côte septen- trionale (le Bornéo; le gisement des pierres précieuses à Ceyian. Un der- nier Chapitre donne le récit de cette série d'ovations sans précédents, dont le chef de la Vecja et ses compagnons ont été l'objet, depuis le Japon où une grande médaille a été frappée en leur honneur, jusqu'en Egypte, en Italie, en Portugal, en Angleterre, à Paris dont M. Nordenskiôld ne manque pas de rappeler le chaleureux accueil et qui se termine par la réception triomphale de Stockholm. » Le texte est enrichi de nombreuses figures très bien exécutées et de Cartes anciennes, dont l'une est une mappemonde du x^ siècle. » C'est avec un très vif intérêt qu'on suit l'intrépide et savant voyageur dans toutes les circonstances de ce mémorable périple et dans les observa- tions qu'elles lui suggèrent à chaque instant. Aussi les traducteurs ont rendu un véritable service au public français qui saura en profiter. » MEMOIRES LUS. ÉLECTRICITÉ. — De l'action de la chaleur sur les piles, et de la loi de Kopp et de Wœstyne. Note de M. G. Lippmann. (Renvoi à la Section de Physique.) « On sait que certains éléments galvaniques ont une force électromotrice variable avec la température. Tels sont notamment les éléments à dépola- risant solide: élément à chlorure d'argent, élément de Latimer Clarke (zinc-sulfate de zinc, sulfate de mercure-mercure); élément à calomel (zinc-chlorure de zinc, calomel-mercure). On sait également que les élé- ments à force électromotrice variable jouissent d'une propriété remar- quable : c'est que lénergie qu'ils mettent en jeu sous forme de courant n'est pas égale à l'énergie de l'action chimique mesurée au calorimètre ; la différence entre les deux quantités est due à ce que de la chaleur, ( 896 ) empruntée an milieu ambiant, vient se joindre à la chaleur chimique, pour se transformer en même temps en travail électrique ou mécanique. Cet emprunt de chaleur au milieu ambiant a été démontré analytique - ment par M. Helmlioltz, et vérifié expérimentalement par M. Czapski (' ). » Quels sont les éléments de pile qui possèdent ainsi une force élec- fromotrice variable avec la température? Telle est la question que je me propose de résoudre par l'analyse. » Soient e la force électromotrice d'un élément, /re la quantité d'électricité qui l'a traversé à un moment quelconque, $ la température absolue. Le fonctionnement de l'élément altère la concentration du liquide, et la force électromotrice varie avec cette concentration; il faut donc introduire la concentration comme variable. A cet effet, imaginons que l'élément soit placé dans un corps de pompe rempli de vapeur d'eau, de tension maxima p; en faisant varier le volume v compris sous le piston, on condensera ou l'on vaporisera l'eau, et par suite on pourra faire varier d'une manière arbitraire et continue la concentration du liquide. L'état du système dé- pend donc des trois variables indépendantes 9, m et v. Si l'élément est régé- nérable par le courant, on peut lui faire parcourir un cycle fermé. Dans ce cas, il y a équivalence entre le travail extérieur T et la chaleur absorbée Q. En appelant A l'inverse de l'équivalent mécanique de la calorie, il faut que l'expression r/U = rfQ- A^T soit une différentielle exacte. Or on a, d'une part, dm » Telles sont les six équations fournies par l'application des principes de la Thermodynamique. Il ne reste qu'à les combiner et à les discuter. » En éliminant c entre les équations (i) et (4), il vient » Cette équation exprime la proposition de M. Helmhoitz signalée plus haut. » On peut tirer des équations (i) à (6) de nombreuses conséquences, (!nnt quelques-unes sont nouvelles. Je me bornerai ici à indiquer la sui- vante. On peut éliminer /, entre les équations (r) rt (^); on obtient ainsi, après réduction, ^ '' ùin Oh de n Le terme — mesure la variation de la capacité calorifique qui cor- respond au passage d'une unité d'électricité, et par conséquent à un équi- pe valent d'action chimique. Donc la condition — = o exprime simplement , . . , de que la loi de Kopp et Wœstyne est vérifiée. Si -7— = 0, le second membre est nul; dans ce cas, e est constant on bien fonction linéaire de 0, et réci- proquement. Donc les élémeiils de pile dont la force éleetroinotrice est con- stante sont ceux qui satisfo7it à la loi de Kopp et fVœstyne. » Lorsque, dans une série d'actions chimiques, il y a changement d'état, dissolution d'un corps solide, par exemple, la loi de Kopp et Wœstyne n'est pas vérifiée, ainsi que M. Berthelot l'a montré depuis longtemps. C'est pour cette raison que les éléments à dépolarisant solide sont sensibles aux variations de température. Il y a plus : si dans un élément de Latiraer ( 898 ) Clarke, contenant une solution de sulfate de zinc saturé, on ajoute un excès de ce sel en cristaux, l'accroissement de la force électromotrice pour un degré de température augmente du tiers de sa valeur. M. Helmholfz signale ce fait, sans en donner l'explication. » M. Berthelot a également montré autrefois que les réactions où la chaleur chimique varie avec la température sont celles où la loi des capa- cités calorifiques n'est pas vérifiée. Cette proposition ne se confond pas avec celle que j'énonce plus haut, puisque les forces électromotrices ne sont pas toujours proportionnelles aux chaleurs chimiques. En réunissant les deux propositions, on peut dire que, si la loi des capacités calorifiques est vérifiée, la chaleur chimique et la force électromotrice sont égales entre elles, et indépendantes de la température. Dans le cas contraire, ces mêmes grandeurs deviennent inégales, et variables avec la températvne. » STATISTIQUK. — Nole Statistique sur le choléra dans les hôpitaux de Paris, depuis le début de l'épidémie; par M. Emile Rivière. ( Extrait par l'Auleur.) (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) « C'est le mardi 4 novembre 1884 que le premier cas de choléra, suivi de décès, a été signalé à Paris. » Nous ne parlons pas ici, bien entendu, des faits qui se sont produits, tant à Paris que dans la banlieue, du 26 juin au i4 octobre dernier, malgré le lien qui les rattache peut-être à l'épidémie actuelle et que nous nous proposons ultérieurement de rechercher. Ce premier décès a été constaté immédiatement par M. le Préfet dé Police : c'est celui d'un garçon de lavoir, demeurant passage Saint-Pierre, rue Saint-Antoine, n" 1 Sa. » C'est le lendemain 5 novembre que les premiers cholériques sont entrés dans les hôpitaux de Paris. » Ce jour-là, 6 malades ont été admis : 5 hommes et t femme. Les 5 hommes ont été répartis immédiatement dans les hôpitaux Tenon et Saint- Antoine ; la femme est restée à la Salpètiière. Sur ces 6 premiers cas, 4 appartenaient au XI" arrondissement et 3 d'entre eux à la rue Sainte- Marguerite, qui allait devenir le foyer le plus sérieux de l'épidémie, et 2 à la même maison ( n" 11 ). Ces deux cholériques exerçaient la profession de chiffonnier. Quant aux deux autres cas, ils provenaient, l'un du XII* ar- rondissement et l'autre du XIIP. Ce dernier est celui d'une aliénée *le la Salpêtrière, et c'est dans l'intérieur même de l'hôpital qu'il s'est déclaré. » Sur ces six premiers cas, cinq ont été suivis de mort ; ces décès ont («99) eu lieu le lendemain 6 novembre. Le sixième s'est terminé par guérison, » A dater du 5 novembre, et jusqu'à hier matin 23 novembre i88/J, grâce à l'obligeance bien connue de M. le Secrétaire général de l'Admi- nistration de l'Assistance publique, nous avons pu établir la statistique de tous les cas, décès et guérisons, survenus dans les hôpitaux de Paris, et commencer à dresser une série de tableaux que nous publierons ulté- rieurement, et ceci jusqu'à la fin de l'épidémie, afin de donner l'histoire complète du choléra à Paris en 1884. Des chiffres que nous avons re- levés et des documents qui nous ont été communiqués, ressortent quelques faits intéressants que nous allons exposer brièvement. » L'Assistance publique et M. le D' Dujardin-Beaumetz ayant bien voulu mettre à notre disposition la liste des entrées de chaque jour, avec le nom, l'âge, la profession et la demeure des malades, nous avons aussi récapitulé, par tableaux, chacune de ces indications. En voici le résumé : » I. Le nombre des cas de cfioléra admis dans les hôpitaux et hospices civils de Paris a été, du 5 au 23 novembre au matin, de 912, dont 553 hommes et 359 ^'""îps. Le nombre des cas déclarés à l'inlciitiir de ces établissements a été de 5g, dont 26 hommes et 33 femmes; 18 d'entre eux appartiennent au personnel hospitalier. Le chifhe total des choléri- ques traités dans les hôpitaux civils jusqu'à hier a donc été de 971, ilont 579 hommes et 392 femmes. M IL Sur ces 97 1 cas, la mortalité a été de 5 1 1 décès, soit 3o2 hommes et 209 femmes. Les guérisons définitives ont étéjuscjuà présent de 239, dont 129 hommes et 1 10 femmes. » 111. 11 restait donc, hier matin 23 novembre 1884, en traitement dans les divers hôpitaux et hospices civils de Paris, 221 cholériques, dont 147 hommes et 74 femmes. w i" -^ge. — Le fléau a frappé de préférence les hommes de 26 à 60 ans et surtout ceux de 3i à 5o; les femmes de 21 à 60 ans, et surtout celles de 21 à 4o. Passé l'âge de 60 ans, le nombre des cholériques est relativement restreint. Les enfants n'ont été que très peu touchés. » 2° Sexe. — Le sexe masculin a été beaucoup plus éprouvé que le sexe féminin; la proportion est de 60,64 hommes et 39,36 femmes sur 100 malades entrés j elle est au contraire de 44» 07 hommes seulement et 55, 93 femmes sur 100 cas déclarés, à l'intérieur des hôpitaux. Enfin, relati- vement au chiffre de la population parisienne recensée en 1 881 (2 239928 ha- bitants), la proportion est de 4,379 cas sur loooo habitants. » 3° Professions. — Les professions de journalier, puis celle de domes- tique ont été les plus décimées. Nous trouvons ensuit , mais à une grande ( 900 ) distance de celles-ci, ks professions de couturière, lingére, brodeuse et modiste, puis celle de blanchisseur, puis les ouvriers en métaux, les maçons, les charretiers, cordonniers, chiffonniers, etc. » 4° Répariilion par arrondissement. — Le XI* arrondissement est celui qui a été le plus éprouvé : il a en effet i i6cas, tandis que ceux qui viennent immédiatement après, le XIX" d'abord, puis le ^'* et le XIF, n'en présentent plus que 91, 'jSel'jj. Par contre, les moins atteints ont élé le XVI* (5 cas), le YIII*(8 cas) et le IX* (i r cas). La banlieue a aussi envoyé une tren- taine de cholériques dans les hôpitaux de Paris. » 5" Faits particuliers. — Comme faits particuliers se rattachant aux cas déclarés dans l'intérieur des hôpitaux, nous signalerons principalement celui de l'aliénée de la Salpétrière, atteinte le 5 novembre dans cet établissement même, alors qu'on ne connaissait encore qu'un seul cas de choléra dans tout Paris ; celui de deux infirmières de la Maternité, frappées par le fléau dans cet établissement, l'une le 10, l'autre le 11 novembre, bien qu'aucun cas depuis lors ou antérieurement n'y ait élé constaté. 6" Décès. — Jusqu'à présent, le nombre des décès, comparé à celui des cholériques entrés ou déclarés dans les hôpitaux, nous donne la propor- tion relativement minime, eu égard aux précédentes épidémies, de 52,62 pour 100. Cependant ce n'est là qu'un chiffre provisoire, puisque quelques- uns descholériquesactuellement en traitement succomberont probablement au mal. Néanmoins, nos chiffres proportioiuiels ne sauraient en être sérieu- sement modifiés. Quoi qu'd en soit, la mortalité a été relativement plus grande pour les femmes que pour les hommes. Les chiffres sont de 52,33 homuK s et de 53, 3x femmes pour 100. En résumé, nos relevés quotidiens nous montrent : a. Que l'épidémie a suivi une courbe très rapidement ascendante du 5 novembre, jour de l'entrée des 6 premiers cas dans les hôpitaux, au 1 1 novembre, où le chiffre des malades a été de i32. b. Que le choléra a suivi au contraire une courbe descendante depuis le 12 novembre jusqu'au 22, sauf deux légers relèvements : le premier, le 12, où le nombre des cas a été de 93 au lieu de 84 la veille; le second, le 17 novembre, où il a élé de 4i au lieu de 3^ le 16 novembre. c. Que le chiffre des décès a progressé jusqu'au 12 novembre, où il s'est élevé à 60, chiflre maximum d'une seule journée, pour descendre peu à peu, chaque jour, le i5 novembre excepté, où la courbe s'est relevée de 42 à 49- d. Que le premier cholérique guéri définitivement a quitté l'hôpital le 8 novembre i884> «--t que les sorties se sont accentuées à partir du i4- ( yo' ) De tous ces cliiffres nous croyons pouvoir conclure : 1° Que l'épidémie choléricpie qui a éclaté à Paris le 4 novembre n'a eu ni l'intensité ni la gravité que redoutait la population parisienne et qu'elle décroît maintenant de plus en plus chaque jour; 2" Que les conditions atmosphériques actuelles donnent tout lieu d'espérer que l'épidémie s'éteindra dans un délai que nul ne saurait préciser, mais qu'on peut entrevoir comme prochain. Nous n'entendons pas du'e par là qu'il ne puisse pas, dans certaines conditions, se produire à un moment donné quelques recrudescences. 3° Que les malades atteints ont été, pour la presque totalité, ou des gens affaiblis par des maladies chroniques antérieures, ou des u)dividus épuisés par des excès divers, ou bien encore des malheureux plongés dans la misère physique et physiologique la plus profonde et vivant dans des milieux sordides. » MEMOIRES PRESENTES. M. F. DE Mattos, m. iLLiNGwoKTil adressent diverses Communications relatives au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'Académie à désigner l'un de ses Membres, pour remplacer M. Dumas dans la Commission du contrôle de la circulation monétaire, instituée près le Ministère des Fuiances. (Renvoi aux Sections de Physique, de Chimie et de Mécanique.) M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie que MM. F. Perrier et //. Miinijon son! désij;nés pour hure jjartieciu Conseil de perfeclionneinent del'École i^olytechnique, pendant l'année scolaire iïi84-iSS5, au titre de Membres de l'Académie des Sciences. C. R., 168 i, 2- Semestre. (T. XCIX, N" 21.) ' 20 ( 902 ) M. le Secrétaihe PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées île la Coirespoiidance : 1° Une « Notice biographique sur J.-B. Dumas », |)ar M. Ch. de Combe- rousse. (Extrait du journal Le Génie civil.) 2° I-e numéro de février 1884 du ^n//e//ino publié par M. le Prince £on- compagni. Ce numéro contient une réimpression du « Tractalus spherse, di B.irtolomeo di Parma. Parte prima e seconda (Biblioteca Vittorio Ema- nuele) ». M. J. Bertrand signale à l'Académie trois Brochures que vient de faire imprimer M. Bierens de Haan, professeur de Mathématiques à l'Université de Leyde : La première renferme deux Traités inédits de Simon Stévin, intitulés : « Miroir de l'art du chant » et « Calcul des moulins à vent »; La seconde est une reimpression de deux écrits de Sfjinosa, l'un sur le « Calcul algébrique de l'arc-en-ciel », l'autre sur le « Calcul des Probabi- lités »; La troisièmeest leLivre à' Albert Girard: « De l'Invention nouvelleen l'Al- gèbre », imprimé pour la première fois à Amsterdam en 1629. M. le MiMSTRE DU Commerce adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, r« Annuaire statistique de la France pour 1884 «, que son administration vient de pubher. M. le Directeur de l'Ecole des Ponts et Chaussées adresse la livrai- son XiX(fasc. II du t. III) de l.i « Collection des dessins du Portefeuille des élèves ». M. le colonel Perrier présente à l'Académie, de la part de M. le Ministre de la Guerre, la deuxième livraison de la Carte nouvelle de la Tunisie à l'échelle de .j^^^^j publiée au Dépôt de la Guerre. Celle livraison comprend les six feuilles de le Kef, Kairouan^ Maliedia, Feriana. El Djem, Sfax, s'élendant à peu prés depuis le parallèle du Ref jusqu'à celui de Sfax. Les levés sont exécutés sur le terrain, à l'échelle du TUTiVu et publiés au .j^^. (9o3 ) L'édition actuelle n'est qne provisoire, rapidement exécutée afin de pouvoir satisfaire le plus tôt possible aux besoins des services publics. La troisième livraison, déjà levée sur le terrain, comprenant six nouvelles feuilles, paraîtra dans les premiers jours de janvier prochain ; il ne restera plus alors, pour que le levé de la Régence soit complet, qu'à lever et publier des régiot)s assez restreintes, tout à fait voisines de la frontière de la ïripolitaine. M. Dacbrée fait honunage à l'Académie, de ta part de S. M. ri om Pedro, notre Associé étranger, du froisièaie Volume des « Annales de l'Ecole des Mines d'Ouro-Preto », publié eu langue portugaise, sous la direction de M. Gorceix. « Une Notice sur la vie et les travaux du D"' Lund, dont les oeuvres com- plètes, écrites en langue danoise et peu connues, viennent d'être traduites aux frais de l'Empereur, est en tète du Volume. Elle est suivie du Mémoire de ce naturaliste sur les Matiunifères quaternaires des cavernes calc.iires de la province de Mitias-Geraes. Puis vient une Notice de M. Gorceix sur les bassins d'eau douce découverts aux environs d'Ouro-Preto, avec une flore fossile très analogue à la flore actuelle, et dont la stratification re- dressée atteste que le mouvement d'où résulte le relief de cette région du Brésil a continué jusqu'à une époque très rapprochée de nous. Deux autres Notices, du même auteur, sont : l'une sur les concrétions d'acide tita- nique hydraté avec vanadium, phosphore, cérium et didymequi se trouvent dans lescascalhos diamantifères et sur l'abondance remarquable de l'acide phosphorique et du cérium dans la province de Minas-Geraes; l'autre sur la composition minéralogique d'un gravier diamantifère où abonde la mo- nazile, avec le zircon blanc et le corindon. Des éludes métallurgiques, par M, d'Oliveira, ancien élève de l'École des Mines d'Ouro-Preto, et une Note minéralogique de M. Sena, aussi ancien élève de l'École, sont également à mentionner dans ce Recueil, destiné à faire connaître les richesses miné- rales du Brésil, en même temps que les moyens de les utiliser. » ASTRONOMIE. — Sur la condensnlioii de la nébuleuse solaire, dans l' hypolhèse de Laplace. Note de M. 3Ial'rice Focché, présentée par M. G. Wolf. « La belle théorie que M. Paye propose de substituer à l'hypothèse de Laplace sur la formation du système solaire, et les remarquables études ( On déduit de ces équations, en posant p — cr = p', » Si l'on suppose a coiuui, il reste trois quantités b, p', <7 à déterminer, et l'on n'a que deux équations. Nous profiterons de l'indétermination pour rendre a maximum. Le maximum de g correspond au minimum de p'i' qui représente, au facteur * n près, la masse qui s'est condensée dans le noyau en (lus de la masse de même densité que l'atmosphère. Or on tire des équations (1) ,,, Ma' — K ( 9o6) » Le minimum a lieu pour h = o, le noyau est de dimension infiniment petite; mais la densité y est infiniment grande, et la masse condensée est 4 ,11 4 AT 4 k. , 41^ » Le rapport de la masse atmosphérique à la masse totale serait donc 4 j^ K 3"^ m" » Or R peut être facilement calculé, à l'époque de l'émission de l'an- neau qui a formé Neptune, d'après la valeurnumérique déjà trouvée pour OTO, X, l57rl527r l5 r o 2reK= -y-01l,-=-7 X 0,00001 = -;- X O.DOIOI. 4 w 4 <*• 4 A l'origine, la masse de l'atmosphère de la nébuleuse aurait été au plus %n-i = 0,001666. 3 a" » Ce résultat dépasse à peine la masse de toutes les planètes réunies, et c'est une limite supérieure. Il faudrait donc que toute l'atmosphère de la nébuleuse se fût successivement réduite en planètes, ce qui est bien fliffi- cile à admettre. Il me semble qu'il y a là une difficulté très sérieuse contre la théorie de Laplace. L'hypothèse de masses inconnues considérables dans le système solaire la laisserait subsister tout entière. Elle aurait bien pour effet d'augmenter R à pen près en proportion de la masse totale du sys- tème, mais elle augmenterait en même temps, dans le même rapport, la masse dont il faut expliquer la formation. » D'autre part, il semble difficile qu'on puisse trouver une distribution des densités où les régions superficielles auraient une densité de beaucoup supérieure à celle que nous venons de calculer, sans que le moment d'inertie de la masse totale en fût augmenté, » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l' erpolodie de Poinsot. Note de M. DE Sparre, présentée par M. Hermite. « En étndiant, il y a deux ans, le beau Mémoire de M. Hermite sur l'équation de Lamé, j'avais remarqué que, par suite d'une finie de sigiie ( 9»? ) qui itvail écliappé à ce savant géomètre ('), en doit avoir l) Q = : 5 1-3 ^ 1- §«= 2A^— l)-|-C?% au lieu (l^ = ^ — 5 1-3 — ^.^ h on-(2k^ — l) -h o\ valeur donnée par M. Herinite. M En réduisant la valeur (i) de Q, on eu déduit Q = $(,37 + ay H- «jS) - ^a^y. IMais, d'autre part, l'équation qui détermine les points stationnaires est (^) sn u — ) /^Q cn-w qui devient, en réiluisant, (2) sn-M = p;^ ^n — '—SI — 7-' ^ ' f^ ^ — a 0 ^ (iy -H ay + a_8 ) — 2 afly » Mais, avant d'aller plus loin, remarquons de suite que des équations «=X' i^=B' V-=c' où A, B, C sont les moments d'inertie principaux, on déduit fiy -t- (zy — aj3 > o, ya -h /3a — ]3y > o, «jS + y|3 — y« > o. Or la formule (2) peut s'écrire de l'une des deux manières suivantes : 2 _ p^ — " «p H- py — gy sn " — pg_^ 5((,.^_,_„p_p.^) + 2_Sy(^-a)' . « _ fi 1^ — « gp + py — gy sn « — f^p_^ 5^g.^ + «.^_^p)^.2^p(^_y)' et, lomme on a soit a i3 > S > V. (') Comptes rendus, t. LXXXVI, p. 275. (') i^e«j, t. LXXXVI, p. 277. ( 9o8 ) il en résulte que, dans tons les cas, la valeur de sn^u, donnée par la for- mule (2), est positive. » Mais, d'autre part, de cette même formule (2) on déduit, pour sn^u — I, l'une des deux expressions suivantes : rî — (3 gy 4- g^ — P-/ s^^-H — I -= «- a (î(a7-)-«p— fS7) -H aP7(5— a) OU 3 ~ ^ gy H- «3 — Pv I = a , ■ j3 — a (Î(p7 -f- a-/ — ap) + -japlfî — 7) et, sous ces formes, on voit que la valeur de sn^M, fournie par la for- mule (2), c'est-à-dire celle qui correspond aux points stationnaires, est toujours plus grande <{ue un et, par suite, la valeur correspondante de u imaginaire. » On conclut donc de là que les points stationnaires ne sont jamais réels. « L'importance de ce résultat, au point de vue mécanique, m'a engagé à en chercher une démonstration indépendante de l'élude de l'équation de Lamé. » C'est le but que j'ai atteint dans un Mémoire qui doit paraître dans les annales de la Société scientifique de Bruxelles^ où j'en trouve une démon- stration assez simple pour pouvoir être introduite, je crois, dans l'ensei- gnement supérieur. » L'erpolodie n'ayant jamais ni points de rebroussement ni points d'in- flexion, il en résulte que cette courbe, au lieu d'être ondulée, comme l'avait cru Poinsot et comme la représentent encore les Traités de Méca- nique les plus récents, a une forme analogue à celle que décrit la projec- tion horizontale du pendule conique. » J'établis d'ailleurs, dans mon Mémoire, que l'analogie entre cette dernière courbe et l'erpolodie va plus loin, en ce sens que le mouvement du pôle instantané bur le plan tangent fixe peut être obtenu parla posi- tion d'un point qui décrit une courbe fermée, dont les axes font entre eux un angle de 90°, les axes de cette courbe fermée tournant eux-mêmes dans le plan d'un mouvement uniforme. » Toutefois, tandis que pour le pendule conique les axes tournent toujours dans le sens du mouvement, pour l'erpolodie, les axes tour- nent, dans un cas, dans le sens du mouvement et, dans l'autre eas, eu sens contraire. » Dans le premier de ces cas, l'angle formé par deux rayons vecteurs maximum et minimum consécutifs est plus grand que 90" pour l'erpolodie ( 909 ) (comme cela a toujours lieu pour le pendule conique); dans le second cas, cet angle |)eut être plus petit que 90", mais il est cependant toujours plus grand que arc cos -, K R désignant le rayon vecteur niaxinuim et /• le rayon vecteur minimum de l'erpolodie. »• Ce dernier fait résulte immédiatement de ce que l'erpolodie ne doit jamais présenter ni points d'inflexion ni points de rebroussement. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'involulion des dimensions supérieures ('). Note de MM. J.-S. et M.-N. Vanecek, présentée par M. Ossian Bonnet. « 5. Il s'agit de conserver la dénomination usuelle dans l'involulion que l'on a traitée jusqu'à présent. Pour cet effet, examinons sous quelles conditions nous obtenons cette involution. » Quand y, = 0, c'est-à-dire quand le lieu (C) est de lang nul ou, en d'aulres termes, quand ce lieu devient une courbe fixe C, le lieu (S) dé- termine sur le support C une involulion de cs""^^ degré. Le rang du lieu (S) est de même le rang de cette involution. Il Dans le cas où 0, = 9, nous obtenons l'iiivolutiou superficielle dont nous avons parlé dans une Noie précédente. » Le nombre es de points d'un groupe sera apj)elé le degré de l'involulion aussi dans le cas d'une involulion générale. ») Dans le cas général que nous avons traité dans la Note précédente, le lieu (C), ainsi que le lieu (S), peut être regardé comme le sup[)ort, car le lieu (C) détermine sur le lieu (S) une involution, et vice versa. Il Quand nous n'ajouterons aucune remarque, nous regarderons le lieu de rang inférieur comme le support. » Le rang du lieu du rang supérieur ou, pour abréger, du lieu supé- rieui', est le rang de l'involulion. » La dimension du support est la dimension de l'involulion. Parce que les deux lieux, étant de dimensions différentes, peuvent être considérés comme les supports; celle involution a deux dimensions, dont une est [') Comptes rendus, séance du 17 novembre 1884. C. U., 18S4, 2« Semestre. (T. XCIX, K« 2J.) 121 l 9«o ) et l'aulro 2'/,+ i; seulemenl nous disons que la dimension du lieu de rang inférieur esl la dimen- sion de l'involution. » 6, Examinons encore la quantité d qui est la différence des rangs de deux lieux. Le sens de ce nombre est le suivant. » Dans chaque groupe nous pouvons prendre arbitrairement dans l'es- pace autant de points que le rang inférieur contient d'unités. Ces points, pris à volonté, déterminent un élément (courbe ou surface) du lieu cor- respondant, sur lequel nous pouvons prendre arbitrairement autant de points qu'il en manque à la détermination d'un élément d'autre lieu, ce qui nous donne la quantité d, différence de deux rangs. Nous appellerons ce nombre le défect de l'involulion. » Ainsi : » La dijjérence des rangs de deux lieux est le défecl de l'involulion. » 7. En réunissant toutes ces propriétés, nous pouvons dire : » Quand L|, Lo sont deux lieux géométriques respectivement de rang ).,, /.2, et >., = ),, + ^, dont un est le lieu de courbes et l'autre un lieu de surfaces, les éléments de ces lieux étant respectivement d'ordre /,, /,, M Les lieux L, , Lj délerminenl une involution de l,, /j. » Celte involution est de rang X,, et son défect esl }, — l^. » Le lieu L, est le support de l'involulion^ dont la dimension esl égale à la dimension de Lo. » Cette involution jouit de telle propriété, que dans chaque sous-groupe on veut prendie 1., points arbitraires dans l'espace, et 1, — 1.. j.oints arbitraires sur l'élément coriespondant du lieu L.,. » 8. Nous allons maintenant parler de l'involution des dimensions supé- rieures dans un plan. » Soient (C,), (C^) deux faisceaux de courbes C,, C, respectivement d'ordre c,, C.,, dont chacun soit déterminé respectivement par y,, y. points. Supposons que le faisceau (C, ) soit donné par 7, — y\ points, et le fais- ceau (C2) par 72—7. points, ou, en d'autres termes, que ces faisceaux soient respectivement de rang 7',, 7.,. Suj)posons de plus que 7, >7',. Le faisceau (C,) détermine avec le faisceau (C^) une involution. » Eli prenant 7. points arbitraires dans le plan, ces points déterminent ( V)ii dans le tnisceau (C.) nne courbe C.,. Nous pouvons prenrlre sur cette courbe 7', — 7!, autres points arbiîraires qui déterminent avec les premiers points une courbe C\ dans le faisceau (C,). Les courbes C',, C'^ se rencon- trent en c,C2 — 7, autres points qui forment, avec tous les points pris à volonté, un groupe de l'invohition. >y Celle involution est de degré c,Co, de dimension 7'^ -+- i el de vanrj y\. Son défect est 7', — 7!,. )) Quand 7.. = 0, nous oI)tenons que le lieu (C^) est une coiu'be fixe Co de la première dimension; le faisceau (C, ) détermine sur cette courlie une involution du CiC'f""' degré et de rang 7',. » On voit que celte involution est In même que l'on a traitée jusquà présent, et nous pouvons l'appeler involution de la première dimension. 1) INous pourrions traiter ces cas de la même manière, quand les lieux déterminant l'uivolntion possèdent des points foiulaineutaux connus, ainsi que les involutions des figures réciproques. » ÉLliGTRiciTÉ. — Machines dynamo-éleclnques. Confirmations expérimentales des deux réactions en marche : sur les valeurs effectives de la résistance inté- rieure et du magnétisme inducteur. Note do M. G. Cabaneixas. « Le Tableau suivant a été établi en partant de chiffres d'expériences faites sur une machine Gramme, type A (d'atelier), à électros renforcés, par M. Deprez. La machine était commandée à l'allure fixe de 11 10 tours par minute, et des résistances décroissantes avaient été intercalées exté- rieurement, de façon à donner des courants croissants, depuis 2 ampères jusqu'à 42 ampères inclusivement. Voici les formules justificatives des nombres compris dans les colonnes numérotées de 1 à 16. (R,-i-p)r- fio , V — / » Colonnes 1 : I. — 2 : F = -înc. - 3 : /= ^ „ X ^ • - '• = —p' ' — 5:EI = 5, _ 6: (Rs + p)r-. — 7 : Différeiine de ces deux (juantilés, D. — (io 8 et 9 : en volls -, en ohms -• — 10 : (Rj4-pll. M. Deprez voit la force électronio- L) irice de la machine dans la quantité calcidée par cette loimule. — 11 : E := (Rj + p)I + y • — 1-2 et 13 : en oliras R= R^-t- -, en volts RI. — Ik : Fonction déterminante du ren- dement individuel de la génératrice ;« =r — ■ — 15 : Fc = ^ Ifi : Z^' ( 9'2 tjj ^ s ^ t. ■o >o lO o •^ - ^ ^ o c o <3 1! 11 11 K 1*^ es a + ce « 7 ♦-J ta ■îj w 'r- c « t> c tt u u !^ c C Ci 2 i2 C « '« r- ■OJ ce o « ■-^ "=; P .s » . . CO Oi Ci ^^ o r-^ -.— v^-r (TO ro OO 00 m pv C-N ID 1- o a; c: Cl o '< f^ e3 .n O ji o o i- n .--; -^ ce 0 n V.— o OO o « --rr :0 Ci - ci h.— C"^ r 2 ■S H _„-.]-, -; -; Cl t^-: c-o cr: co^ = ■y. > ~ 2 ? u ? ~: — — iC "■ — . v^— sr\ -^ ^— ,-^ P^ [~^ rO V.— r- 00 C-. XI 00 X "*ï r^ v-r - ro 2 i^ i^ i^ c-^ i^ r-' i^ i-> r^- t^ t^ i" i^ c-v t^ i"-^ r-» t-^ i^ c n u ^ = "" «3 ■ ^ ^ 5 o « — û — _, n c. t-^ r^ C: - -t «J^ i ^ :c --— -^ o '-C -~ '-r o c^ OO >JO 00 5 5 - "i 1 -- -- ^ ^ ^ •-— •^— ■^— ^~ ^ V.— v^ v-^ >-Tr --^ ^^ ^^ V— c-> co fo C - x> c 3 r-i c -^— OC cr: OC c ^-r ce o 00 ce; c -^ ci c ■<=- C ;:; f"i - GC C m O w in vrr i-* ce '-0 r^ co u-^ [^v:r i^ 'c^"^ c li ,ï •S ':S ai Ci C oenro" Cl Cl I- cicocomococo Oi o si! J ^. 1. - 3 '^ t B = Ç-. lT c V.— __ r- r-: p -^ GC t^ TT v^ ;o ic co t-o ît; «.-- ^ r^ O ^ T 1 c ir; I.-0 v::- VTT -c- -^rr -^r vç;- -^ ■-.— vrr C ■j; ' = ' - - --C z oooo c'"o'"oooooc ooc a 1 ^ o o o " p» r' o CiyOci c CJOO Ci" o —vrr o cJ ^ l--! o «3tO ir«2C -'LOroO o -^ Ci ^ m Cl o m LO -T c» ■"-j p "ô'cio* """""'"" -.— - O O vrr C'- o c^ o l--- I^ Ci o" - Cl CD co vrr lO " s PI e^ ro v^ "^r va- m iO .o>-rïuo^*c<^:r:ooo':r o i i i ■^ L.T iT o to tn vn LTî lO Ln Lo o Lo Ci ■® o ô '^ in !>• m r^ i^ Cl Cl Cl CJ Ci LO l-^ u o 3 "^ ^" 'co ^T c o o i^ 'CO î^ r- L-i - CO i-O e; t-- .00 Ci o Ci Ci o ■o f! CI ro c-5 o^ -.JT VJ3- ^cr lo ir: m kO LO 1--; i,-^ m i-O i-O ^ o u 5 ~ .-- ^,^ - f- S 1 O CD V— r-5 Cl c i 1 Ci il Il 11 11 li bi c s 'O - cr; o r-^cooo « w*^-!- co 'OC - r- - Ci - « o ?i C-: ô = r^ 00 r» O-m^rrcr; co vrrco c«----c----- •o - w ' = :: o o c oooooooo OOCCCOOCOCC £ S '? 5 o « o fl o o o Cl - lO Ci- c!»(o r^eo Oî;o o;^^v3- OC o L'î « OO l^OOro «yDOO OdCiCOClOtOClOOW >■ - — Cl co VT- i--r i-^" vtT o irT i ^ -^ •3 ■ 3 3 33333333 SSwSSSSHÏSSa 1»^ « la It- |« lo_ioo IQO jr- In i*- ■3 yj— ,^-i;uSr-i!Oir-|i»-t-'i:0^;t-»-«,iX!*-liCi.p«lt-«,» C t- ! Il !I Il il 11 il il II il il il I! H il 11 il il II 1! Il II ~ C -o fo -,— Vf; t- O >0 Cl pv [^ M «(^o-^GO r-»vnco Cl t-^o ".-a O C5 vT lO [-^ l-^ 00 c^ co « o t->. en c: Ci co LD vn QO c g o K "H o -" ô y- w c; s s 1 < â o Ci O 00 m o Cl o- o m n co o m r^ co te co -■ o o Ô* o p « l^ Cl c o c .^rr oo C-^ - c; i ^ v.-r L^ — v:r o co co ce et — C! ro v::r ul O l " Ci - Cl Cl uo [^ -K o - c: CO m " « i"l «-.-.„«- oi Ci Cl n Cl S ■;c •a J2 3 •- = « - OI v^ fo Cl o t^ CI r^ Cl vrfOito csin O «toco r-o » ir> # C^I l^ ^— »o -o Ci -- '"^ — '"^ co f* o co - io v3- 00 « ;o ^T 1^1 Cl co LO o 00 Ci •- Cl ■v.-l- lO l^ „ _. i- „ ^ « î^ ;-! Cl CI c: H o c es H » g .-i o c in o L-î o co o m o c »n 'O in ^ :3 -^ ■30 [>■ 30 kjr^ Ci l^ --:t co CI CI 'C> .o vn r^ c: - Ci g 00 « ce c^" C*^ L-O ClT v,Ç h- o « Ci r^ r^ r- vn co 00 00 ci Ci 'O a IN n ^ s X ï =1 •v— .o H ^ o o\ soooomoo ooooocooooo EKf O 2 C y "i^ co - iri EN m I-* PO i->« lîO o vnocoocooooo 3 bt, o en -o - i;£3 CI 00 " v3- C) o Oir^-oco «OOtO « Ci«D S o ' ^ * - © O ;: ".ï a PO O o o ^ -T cP CJ î-o" V-- i_o -o^o r^x cio o -^crcico ti a o ij .■ o o oooccooo ooocooooocc 1 •= ^ C-1 0_ oooooooo ooocoocoooo QCCO o r-.-rr'M OOO OOOco C) OXCOIDCO Cl ^- ■« ■^ o o O o « c: p; fO v.— i.o u^ 'O t> 00 Ci o o - Cl co vrr LO : s a- i.ion s T-\ ^— -^ JC :r r; vrp tr oc ç r --- ^ X _o _?^ -.- IC X C_ C_i_ — " 1V\ — g c (9<3 ) )i Ce Tableau luimé.' ique possède une valeur probante louteparlicuHère, parce qu'il résiilte rigoureusemeut des mesures électriques et mécaniques prises par iM. Marcel Deprez pendaDt la marche de la dynamo dont les éleclros étaient équilibrés sur couteaux, de façon à permettre les pesées électromagnétiques directes. Il ne p( ut donc subsister aucune indécision sur les valeurs attribuées aux déficils et atix forces électromotrices réelles ('). » Le T:dj'eau confirme la réalité îles deux efff-ts secondaires si iiupor- tants que nous avons eu l'iionneur de signaler et de mesurer : l'accroisse- ment de la lésistance intérieure elfeclive, qu'on viuiille la représenter [v.w un nombre d'ohms ou de volts, colonnes 8 ou 9. et l'accroissement du champ maguélique en marche par rapport au cliain|) statique à mêmes courants, colonne 4. L'cxnmen détaillé des fluctuations montre à quel point les phénomènes intervenant sont intimement complexes; c'est une preuves jwslcriori de rinlérél tpi'il y avait à considérer et mettre en lu- mière, des l'origine de nos recherches, les deux dominantes qui caradéri- scnt incontestablement l'ensemble des réactions midtiples d'ordres magné- tiques, clectrodynamiques, électrostatiques, dont nous avons signalé quelques-unes, nous gardant bien d'affu mer que la li^te en devait être close. » 11 est nécessaire de faire obseivcr que l'autetir précité, calculant E par la formule E = (Rj-f- p)T, trouve naturellement un F plus petit que la réa- Fï lité avec rex|iression F = -^; le Tableau prouve en elfrt que E est plus grand que (R, -+- p) 1. C'est pour cette raison simple que le calcul lui donne un F plus petit que la vah m- réelle mesurée par pesée directe en marche. » L'auteur, remarquant que ces valeurs, qui sont trop petites, s'écartent peu des eiforîs mesurés la machine stoppée, sous les mêmes courants, y voit une vérification de la théorie électricpie des machines. Ce ne serait pourtant, tout au plus, qu'une concordance qui prouverait que, dans la machine essayée, la lorce du champ magnétique est plus grande en marche qu'au repos, à ces mêmes I, et que cette diminution arbitraire introduite par le calcul F=:(Rj-i-p) — i laquelle dépend du déficit D et a pour valeur (») Lumirre électrique, 5 janvier 1884, |>. 43- Nos colonnes 1, 10, 2 sont les colonnes 1, 2, h tic M. Deprez. Les seize colonnes de notre Tiibieau portent, en tète, respectivement les inilications e.xplicitts et les renviiis aux formules dont elles sont les expressions numé- riques. Les seules quantités non di Unies sont c, couple djnaniique, l'.roduit de l'effort en kilogrammes parle bras du levier en mètres; Rj, résistance intérieure mesurée statiquement (au repos y, rj, résistances extérieures statiques, conducteurs inertes; N, nombrede révolu- tions par minute. ( 9i4 ) AF — — kilogrammes, concorderait à peu près avec l'augmentation fonc- tion de l'accroissement du champ magnétique en marche. » Mais supposons que l'auteur prenne les mêmes mesures et fasse les mêmes calculs avec une machine compensée, étahlie de ftçon que le champ magnétique n'augmente pas pendant la marche, à partir d'un certain cou- rant, comme cela est possihle, ainsi que nous l'avons montré, en propor- tionnant convenahlement la circulation inductrice à la masse magnétique, eu sorte qu'elle soit suffisamment saturée au repos : une telle machine n'aura pas moins son déficit, et, par conséquent, F = (Ri+ p) — sera tou- jours trop petit. Il en résultera que le F calculé par celte formule ne concordera plus avec F au repos, qui, ici, sera égal à F en marche. » La colonne 4 montre que, si les efforts calculés par la formule /= ^ " ^^— X "sr différaient peu, comme l'affirme l'auteur, des efforts mesurés statiquement, les F ne seraient pas toujours supérieurs aux efforts statiques de 7010 pour ïoo seulement, \m\sqiie, dans la première moitié du p f Tableau, — — varie de 10 à 28 pour 100. On peut y voir une vérification de ce fait, indiqué par nous, que l'action relative doit être d'autant plus grande que la masse est moins spécifiquement magnétisée et par conséquent plus influençable. » CHIMIE. — Jclion de l'eau sur les sels doubles. Note de M. F. -M. Raoclt, présentée par M. Berthelot. « Les sels doubles, dont je m'occupe ici, sont ceux qui renferment [)lus d'une molécule d'acide, et que l'on peut considérer comme formés par l'u- nion de deux sels simples de même genre. Dans le Tableau ci-aprés, A désigne l'abaissement du point de congélation produit dans looR' d'eau par une molécule de sel double, et S est la somme des abaissements pro- duits séparément dans loo^"^ d'eau par les différentes molécules des sels constituants. Formules des sels doubles (H =1,0 = 16). A. S. K-,SO'>+MgSO* 57,7 58,2 R-,SO'+Zn,SO* 5b, I ,'^7, -3 KSSO-'+Fe,SO'., 56,5 58, o { 9>û ) l'ornmles des sels doubles (H = [,0=i6). A. S. K-,SO''+Cu,SO' 58,3 57,0 K-,S0^4-A1'-, 3S0'' 82,4 83,4 K%S0' + FeS3S0' 85, o 82,1 KSS0'*+Cr%3S0' 83,2 84,4 2(KCl)+MgCl- 117,2 116,0 2(KCl) + CuCl- 116,8 ii5,6 2(AmCl) + HgCl- 68,4 90,1 2(NaCI) +PtCl' 54,2 96,3 2(KI)+HgI- 5o,8 90,0 (?) 2(KCy) + HgCy= 57,3 81,9 KCy + AgCy U,i 66,0 (?) » On remarque que les cinq derniers sels doubles du Tableau précédent produisent un abaissement moléculaire de congélation A très inférieur à la sommes des abaissements des selsconstituants.il faut en conclure qu'ils ne sont pas entièrement décomposés ])ar l'eau; en effet, quand la sépara- tion des sels constituants est complète, l'abaissement de la congélation pro- duit par un sel double est nécessairement égal à la somme des abaisse- ments partiels des sels simples résultant de sa décomposition. Parmi ces sels doubles, il en est trois dont la chaleur de formation a été' mesurée par M. Berthelot : ce sont les cyanures de potassium et d'argent, de potassium et de mercure, et l'iodure double de potassium et de mercure Kl, HgP. La chaleur dégagée est considérable et explique leur stabilité. Le chlo- rure double de potassium et de mercure est formé aussi avec dégagement de chaleur, même en dissolution. » Le Tableau ci-dessus montre encore que beaucoup de sels doubles, particulièrement les aluns, les sulfates doubles et les chlorures doubles des bases magnésiennes, protluisent desabai>sements A du point de congélation qin sont, à ^ près, égaux à la somme S des abaissements des sels simples qui les constituent. Ces sortes de sels se coniportent donc comme si les sels sim- ples constituants, au lieu d'être combinés, étaient simplement mélangés dans le liquide. La Thermochimie démontre qu'il en est réelleinenl ainsi. Il résulte, en effet, des expériences de Giaham, de Thomsen, de Favre et Valson, que les sulfates doubles des bases magnésiennes et les aluns sont formés avec un dégagement de chaleur extrêmement faible. « Le nié- » lange des dissolutions des sels séparés donne lieu seulement à des effets » thermiques très petits et dont la discussion n'a pas encore été faite. Mais » tout nous indique que les sels doubles formés avec de faibles dégagements ( 9i<^ ) 1) de chaleur doivi-nt èlre regardés counne séjjan's en majeure partie dans » leurs composauls par l'aclion de Teati. « Bertiielot, Méc. cltiDi., t. H, p. 32/1) )) Donc, suivaid que l'abaissement du point de congéhilion d'un sel double, dissous dans l'criu, est égal ou inférieur à la somme des abaissements partiels des sels simples consliluanls, on jieut affirmer que te sel double est ou n'est jjas en- tièrement scindé en ses deux générateurs. » Il e!^^ possible d'aller plus loin et de dire quelle est la proporlion de sel double ainsi décomposée par l'eau. Il suffit, poiu" cela, d'admettre que l'abaissement moléculaire d'un sel double est égal à l'abaissement molé- culaire moyen des sels de [lotasse, qui renieraient le même nombre d'a- tomes de métal alcalin dans leur molécule, chose probable, a priori, et qui est vérifiée pour le cyanure double de potassium et d'argent, dont la stabilité dans l'eau est hors de doute. [Au moyen de cette hypothèse, et en appliquant les uiélhodes que j'ai décrites ailleui's [Comptes rendus, 26 février i883, el Annales de Chimie et de Pliysiqne, 1884), on trouve lt>s nombres suivants : Fraction de molcciilo de sel double décomposée par l'eau. KCy + AgCy (eau = 2''') 0,00 ?,(KCy) -+- HgCy- (eau ==: 10''') 0,08 u(ICI)+HgP (eau = 4ii') o,3S(') 2(AmCl) + HgCl- (eaii=:io''') 0,69 2(NaCI)+PtCl- (eaii = 4'i') 0,26 2 (KCI) -+- MgCl- et chlorures analogues i ,00 K^iSO'*-)- MgjSO' et sulfates analogues i ,00 K-, SO'' -!- Al-, 3S0'' et autres aluns .... i ,00 » Tous ces résultats sont conformes à ce qu'il était permis de conjectu- rer d'après les faits antérieurement connus. » ('] La décomposition Je ce sel, au degré de dilution indi(jué, a sensiblement lieu d'.i- près la formule suivante : ( 9'7 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur la composilion des produits gazeux de In combustion de la pyrite. Note de M. Scheurek-Kestner, présentée par M. Friedel. « En 1875, j'ai appelé l'attention ries chimistes sur le déficit d'oxygène présenté par les gaz qui se dégagent des fours à pyrite ('). J'ai démontré qu'il était dû, pour une partie au moins, à la formation d'anhydride sul- furique; mais il y avait un grand écart entre l'anhydride dose et celui qui aurait dû exister suivant le déficit d'oxygène. Mes expériences ne m'avaient donné que 2 à 3 pour 100 d'anhydride (-), tandis que les analyses des gaz conduisaient à un nombre dix fois plus considérable; c'est pour cette raison que je dis que mes expériences de 1875 ont démontré que le déficit d'oxygène est dû, pour une partie sculeuienl, à la formation de l'anhydride, quoiqu'il ait paru impossible de l'attribuer à une cause différente. Mais la démonstration n'ayant pHS été complète, il restait à donner la preuve qu'il en est réellement ainsi. C'est ce que je me propose de faire, en me basant sur de nouvelles expériences entreprises dans de meilleures conili- tions. » Le petit nombre d'analyses qui ont été publiées présentent le même caractère que h s miennes; l'oxygène est en déficit : l'air, en traversant les couches de ])yrite portées au rouge, y laisse une certaine qnatitité d'oxygène combiné avec le fer; le calcul permet de la déterminer avec exactitude; lorsqu'il se dégage des fours, il devrait renfermer tout l'oxygène contenu primitivement dans l'air, soit à l'état libre, soit sous forme d'acide sulfu- reux, moins celui qui s'est fixé sur le fer. Mais toutes les analyses dénotent un déficit d'oxygène, pinsou moins considérable, très variable d'une ana- lyse à l'autre et souvent hors de proportion avec la vraisemblance. » Dans mes expériences de 1875, je n'avais |)as eu la précaution de sou- mettre la même prise d'essai à l'analyse et au dosage de l'anhydride. J'avais comjiaré la composition des produits gazeux aux résultats obtenus, en dosant l'anhydride ilanscies gaz provenant de prises d'essai différentes. Or, comme j'ai reconnu [)lus tard que la production de l'anhydride est des plus variables, le hasard seul pouvait conduire à des résultats concor- (') Comptes rendus, 10 mai iM'jS. ("-) Je calcule toujours l'aniiydride proportiimneilement au soufre brûlé. C. R., i88.'|, 2« Semestre. (T. XCIX, .N» SS.) ' 22 (9'8) daiils, et j'ai cliftclié à renicillii un volume g.izeiix d;ms lequel il soit iios- sible de délenuiiier tous les éléments. La variabilité même de la composi- tion de ces gaz m'engageait à faire des piises d'essai de longue tlurée, afin d'obtenir des moyennes; j'ai mis en priilique les principes que j'ai api)li- qués autrefois à l'étude des prodnils gazeux de la combustion de la houille (')■ A cet effet, j'ai employé un gazomètre en verre, rempli d'eau recouverte d'une épaisse couche d'huile. Sa contenance est de douze litres; il est muni d'un sijîhon dont la longue branche est teraiinée par un tube de caoutchouc avec robinet à vis qui permet de régler l'écoulement de l'eau et par conséquent l'aspiration du g;iz. Le gaz puisé dans le canal qui relie les fours aux autres appareils traverse une dissolution d'iode, ])uis un flacon renfermant luie dissolution de chlorure de baryum, destinés à recueillir les dernières traces d'acide sulfuriqne. J'emploie de Sûo*"^ à looo'^'^ de dissolution d'iode renfermant laS'', '700 d'iode par litre, comme, du reste, je l'ai fait déjà en 1875. On arrête l'aspiration lorsque la dissolution d'iode est décolorée. Legaz recuedli, dont le volume est connu, est soumis à l'analyse afin d'y doser l'oxygène, et la liqueur iodée sert à la détermination de l'acide sulfurique, dont une partie, donnée par le titre, provient de l'oxydation de l'acile sulfureux par l'iode, et dont l'autre provient de l'anhydride qui s'est formé pendant la comhustion de la pyrite. On obtient ainsi tous les éléments nécessaires pour le calcul de la composition du gnz qui a été aspiré et de l'anhydiide qu 'il renfermait. Je donne dans mon Mémoire tous les détails d'^s analyses et des calculs. )) Mes exjjériesices m'ont donné des nombres variant encore, quant à la quantité d'anhydride renfermé dans les produits gazeux, mais concordants entre leiu- composition et l'anhydride. Le déficit d'oxygène représente la quantité de ce gaz qui a été consommé par l'acide sulfureux pour se trans- foi'iiier en acide sulfiu'ique; du moins la concordance est-elle suffisante pour que la démonstration soit faite, car, dans des opérations aussi déli- cates, les limites d'erreur sont assez grandes. j) Voici, comme exemple, deux analyses faites sur des gaz qui prove- n.iient, pour la première d'une aspiration de cinq heures et demie, et pour la seconde d'une aspiration de sept heures. Je donne sous le nom de com- posilion ihéorujue la composition calculée sur l'acide sulfureux, (-ans lorma- tif)n d'anhydride : (') Coin j)ies rendus, 1868. o., Az. 1 9 1. '9 ) H, ■«=»■ — - -— —Il ^^^ Trouvé. l'Iiéorie. Trouvé. Théorie. 7 • '^9 7.2») 7-49 7 49 io,3i\ I I ,54 1 0 , 69 11,28 82,37 81, .7 81,8?. 81, 23 loOjOo 100,00 100,00 100,00 )i La première présente un déficit d'oxygène de i , 20, et la seconde de o,5g, correspondant à o,63f) et o,3i4 d'anhydride, ou 8, ■76 pour 100 et 3 pour 100 de l'acide sulfureux. » Le dosage direct de l'auhytlride condensé dans la dissolution titrée (l'iode a tionné 9,37 potu- la [)reniière analyse, 3,i pour la seconde, c'est- à-dire des nombres assez rapprochés de ceux calculés sur le déficit d'oxy- gètie. Il n'est guère possible d'espérer obtenir des résultats plus concor- dants dans des expériences de ce genre, où les limites des erreurs sont assez grandes. Du reste, la cpiaiitité d'anhydride trouvée directement dé- passe, dans les deux cas, celle calculée sur le déficit d'oxygène. » Sur quinze dosages d'anhydride opérés dans les mêmes conditions, mais avec des prises d'essai plus ou moins longues et variant de quarante- cinq minutes à sept heures de durée, je n'ai constaté l'absence de l'anhy- dride que dans deux expériences, de courte durée toutes les deux, tandis que les treize autres ont donné des résultats variant de 0,1 à 8 ,5 pour 100, sans qu'il paraisse y avoir de relation entre cette proportion et la durée de l'expérience. » Une fois que les appareils sont montés, les dosages sont très faciles à faire. Il n'est pas nécessaire de piécipiter l'acide sulfurique de la liqueur iodée par le chlorure de baryum et de peser le sulfate de baryum. La ti- tratioii de la liqueur sulfil, à condition qu'elle soit faite dans des conditions d'exactitude assez grande pour que l'erreur sur le point de saturation ne dépasse pas ~ de centimètre cube. On sait combien est lente l'hydratation et la condensation de l'anhydride sulfurique lorsqu'on le met, à l'état de vapeur très diluée, en présence de l'air humide ou même saturé de vapeur d'eau. Il est évident que sa présence dans les produits gazeux qui alimen- tent les chambres de plomb est une des causes qui rendent la condensa- tion de l'acide sulfurique préparé par les pyrites plus difficile que celle de l'acide préparé par le soufre; l'influence si favorable de la lour de Glover, qui retient l'anhydride, doit très probablement être attribuée à la disparition de ce corps dans les gaz qui pénètrent dans les chambres de plouib, connue je le montrerai prochainement. » ( 920 ÉCONOMIE RUKALE. — Sur la culture des helleraves a sucre. INote (le M. P. -P. Deiiékain, présentée par M. Schlœsing. « Lorsque, dans le nonl delà France, l'assolement alterne a été sub- stitué au vieil assolement triennal , on a considéré connue une règle de placer en tète de la rotation, sur la fumure de fumier de ferme, une plante sarclée qui est habituellement la betterave. » On propose aujourd'hui d'agir autrement : on assure qu'en Alle- magne, où la culture de la betterave à sucre a pris depuis quelques années un énorme développement, on a trouvé avantageux de mettre le blé en tête de la rotation, sur la fumure, et de rejeter les betteraves à la seconde année, en soutenant seulement leur végétation par des engrais salins, » Les inconvénients de ce système sont évidents : on sait que les fu- mures copieuses exposent le blé à verser; on sait, en outre, qu'une cul- ture de céréales est difficile à délivrer des plantes adventives dont les graines sont amenées par le fumier, et l'on ne concevrait pas qu'on se dé- cidât à braver ces inconvénients si l'on n'y était poussé par de sérieuses raisons. » Eu Allemagne, depuis longtemps déjà, l'impôt qui pèse sur l'in- dustrie sucrière est perçu sur la betterave au moment où elle pénètre à l'usine : c'est ce même mode de perception qui est déjà appliqué celle année à un certain nombre de nos usines. Or, ou sait aujourd'hui, et les travaux que nous avons publiés, M. Fremy et moi ('), il y a une dizaine d'années, ont contribué à l'établir, que les betteraves qui reçoivent d'abon- dantes fumures s'enrichissent en azote et s'appauvrissent en sucre. Les fabricants payant l'unpôt sur la betterave ont le plus grand intérêt à ob- tenir des racines riches eu sucre, et c'est précisément pour éviter l'appau- vrissement qui suit l'emploi des fortes fumures de fumier de ferme qu'ils ont jugé utile de conseiller aux cultivateurs de ne plus mettre les bette- raves en tête de la rotation, sur la sole fumée. » Si l'abondance des engrais azotés influe sur la richesse des betteraves, cette influence est très variable avec la race cultivée, et les expériences que nous avons exécutées, M. Fremy et moi, nous ont fait voir qu'on pouvait (') Comptes rendus, i. LXXX, p. 778, 1875; t. LXXXII, p. 493, 187G. ( 9^' ) obtenir encore d'excellentes betteraves, même avec de fortes fumures, à la condition de bien choisir les graines. » Avant donc d'appuyer une modificalion importante dans les règles de culture généralement adoptées, j'ai vonhi reconnaître si le fumier de ferme, et d'une façon générale les engrais renfermant de l'azote engagé dans une combinaison organique, exerceraient une influence aussi fâclieuse qu'on le l)rélend actuellement, et les parcelles du champ d'expériences de Grignon ont reçu celte année, soit du fumier à la dose de /jo ooo"*», soit des doses plus faibles additionnées d'azotate de soude, soit des engrais commerciaux riches en azote, débris de viande, corne, azotine, soit enfui des engrais salins, pour reconnaître si ces derniers présentaient la supériorité marquée qu'on tend à leur attribuer. » Ou a semé des graines appartenant à la variété améliorée par MM. Vd- morin; la récolte a eu lieu au mois d'octobre et a fourni des racines d'une richesse exceptionnelle, qui n'a pas varié avec la fumure. » Les betteraves de la parcelle sans engrais reniermaient en moyenne 19 de sucre dans 100 de jus, et l'on a trouvé exactement le même chiffre pour celles qui ont été recueillies sur le sol qui avait reçu /jo 000''''' de fu- mier; les autres engrais n'ont pas fourni de betteraves moins riches que les précédentes. » Sur 64 betteraves analysées séparément, on en a trouvé 10 qui ren- fermaient plus de 20 pour 100 de sjicre; a'i en contenaient de 19 à 20, /[de i8ài9, I2dei7ài8et5 seulement de 16 à 17. » Pour s'assurer, au reste, de la richesse générale des betteraves, on a procédé.à une seconde série d'analyses; les racines ont donné des chiffies compris entre 21 et 16 de sucre pour 100 de jus, avec des densités com- prises entre 11 et 8. » En général, les betteraves très riches sont d'un poids minime. Il n'en a pas été ainsi cette année : on a trouvé une richesse égale aux betteraves de 600'''' à 703s'' et à celles qui ne pesaient que -.sSoS" à Soo^"'. » La valeur de la récolle aurait été très élevée, en effet, en calculant le prix des betteraves d'après les conventions habituellement en usage: on en trouve de 33'' à 35'' la tonne; or, tandis que la parcelle sans engrais fournissait 29 700''*'' à l'hectare, qu'on obtenait 35 ooo''8 avec le fumier, on atteignait 38ooo''S, 39000''''' et 43 ooo''s quand le fumier était additionné d'azotate de soude. » En réduisant le prix des betteraves à 3o''', la moyenne des rendements à 35ooo''S, on aurait pour la récolte d'un hectare loSo^', qui dépasse de ( 9^^ ^ beaiicoii|) le chiffre de 700''', qui est considéré comme la limite inférieure au-dessous de laquelle le cultivateur de betteraves n'a plus de bénéfices. » Si les betteraves améliorées par M.M. Vilmorin sont peu sensibles à l'action des engrais, elles me paraissent l'ètie davantage à celle des sai- sons. En 1876, je les ai cultivées à Grignon sans grand succès: elles ne ren- fermaient en moyenne que i3 pour 100 de sucre; en 1877, au contraire, elles ont présenté une richesse analogue à celle de 1884 (')• •I On sait qu'iuie des causes qui influent davantage sur la richesse en sucre des betteraves est la poussée tardive de jeunes feuilles qui utilisent pour leur développement le sucre déjà accumidé dans la racine; en con- sultant les registres météorologiques de Grignon, j'ai reconnu que si le dernier mois de végétation est chaud et humide, la betterave continue à végéter, et elle est pauvre en sucre, mais si au contraire ce dernier mois est sec, que la hauteur de pluie ne soit pendant cette période que i i'"'",47i comme en 1877, ou 9"™, 5, comme en i884) les betteraves sont de bonne qualité. » Je crois qne, dans les conditions difficiles où se trouve aujourd'hui la sucrerie française, il n'était pas inutile de montrer qu'en choisissant judicieusement la graine, ainsi que M. Peligot le recommande depuis si longtemps, on peut, en conservant l'assolement adopté dans le nord de la France, obtenir des betteraves qui assurent une large rénuuiération au cul- tivateur et au fabricant. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur le développement, en France, des Némalodes de la betterave pendant la campagne de 1884. Note de M. Aimé Girard. « Le rendement cultural de la betterave à sucre a subi, en 1884, un déficit qu'en général on évalue à 20 pour 100 du poids des racines. En quelques régions, en outre, on a vu ce déficit s'accompagner d'une dimi- nution de richesse saccharine qui, dans le Nord par exemple, s'est élevée à 12 ou i4 pour 100. Pour expliquer ces fâcheux résultats, diverses causes ont été invoquées, notamment la sécheresse des mois de juillet et de sep- tembre, l'abondance des myriapodes et des vers gris; mais, à côté de ces causes, il en est une autre, plus grave certainement, qui n'a pas été signa- lée jusqu'ici. » Cette cause, cVst le développement, dans quelques-unes de nos cul- (') Annales ugtononiiques, 1. III, p. •j4; '• IV, )i. laq. ( 9--^-^ ) tdrcs tout au moins, d'un parasite de la betterave, le Nématode ou Helere- dora Sclinchlii, qui, ilepuis une douzaine d'atuiées, ravage les cultures de la Saxe, sur lequt-i M. le professeur Ruehn, de Halle, a pid)lié d'importants travaux, et dont un jeiuie naturaliste, M. Sclirdjaux, nous a fait connaître, en 1882, les moeurs et la désastreuse inflmnce. » A l'élat d'anguillides agiles, mesurant environ -^- de millimètre de longueur, les Nématodes attaquent les radicelles, se logent sous leur écorce, la soulèvent, la font éclater et, sur place, fixés parleur suçoir, vi- vant aux dépens de la sève, se transforme peu à peu en sacs, ayant l'ai)- parence d'un citron, renq)lis d'œufs et mesurant environ 1""° de diamètre. Accumulés siu- les radicelles, ces petits sacs, d'un blanc laiteux, aisément visibles à l'œil nu, y forment souvent d(^ véritables chapelets. » Peut-être le» Nématodes existent-ils depuis longtemps dans le sol de notre pays; mais, s'il en est ainsi, ils n'y avaient pas certainement ren- contré jusqu'ici des conditions favorables à leur développement; jusqu'ici, en effet, à ma connaissance du moins, aucune constatation n'avait été faite d'accidents culluraux qu'on leur pût attribuer. )) C'est à la ferme de la Faisanderie, à .Toinville (Seine), que j'ai, |)onr la première fois, constaté la présence des Nématodes. En récoltant lechevelu de betteraves développées dans un terrain intentionnellement ameubli, je les ai vus, jusqu'à 1" de profondeur, couvrir les radicelles de véritables légions. A la même date, les feuilles de ces betteraves, jusqu'alors vivaces, se flétrissaient tout d'iui coup, jaunissaient, se piquaient de taches de rouille, et bientôt, devenues toutes noires, s'affaissaient sur le sol. » Cette apparition des Nématodes n'était pas un accident local; vers le milieu de septembre, engagé par M. S. Têtard, de Gonesse (Seine-et-Oise), à visiter des chamj)s de betteraves sui- lesquels une maladie jusqu'alors inconnue venait de se manifester, je retrouvais, dans deux pièces éloignées l'une de l'autre, les caractères essentiels de la maladie némaiodique. Au milieu de ces pièces se montraient, tout analogues aux taches phylloxé- nques de nos vignobles, de grandes taches circulaires de 10 à 20 ares chacune, sur lesquelles les pieds de betteraves ne se reconnaissaient plus qu'à la présence de petits tas de feuilles mortes, noircies et étendues sur le sol. En arrachant quelques-uns de ces pieds, j'ai pu, sur place, avec l'aide de mon ancien élève, M. F. Têtard, retrouver sur les radicelles les chapelets de Nématodes. Peu de temps après, je les retrorivai encore sur des bette- raves arrachées à Mortières (Seine-et-Oise). » A la fin de septembre enfin, parcourant, sur l'invitation de M. leDirec- ( 9-^4 ^ teur ) A Gonesse, sur les betteraves provenant des taches nématodées, l'ana- lyse a accusé des teneurs en sucre de : 8,29, 7,88, 6,32, 6,98 et même 3,92 pour 100, alors que, dans des pièces voisines, les mêmes betteraves titraient 12 à i3 pour 100. » A Joinville, des betteraves allemandes qui, au milieu d'août, titraient i4 à '5 pour 100, ne titraient plus le i*' octobre que 12, Sa; des bette- raves (Vdmorin améliorées) dont M. Peligot avait lui-même récollé la graine, qui, le 20 août, titraient i/j, fi en moyenne, ne titraient plus que 12,/jo le 19 septembre, que 11, 5 le 1" octobre; enfin les betteraves (Brabant) sur lesquelles j'avais, le 22 août, constaté pour.la première fois la présence des Nématodes, dontla richesse était alors de 8,18 pour 100, ne titraient plus que 7,i5 le 5 septembre, 5,72 le 1 9 septembre, et enfin 5,23 le 4 octo- bre, alors qu'à côté, dans une pièce épargnée par les Nématodes, leur richesse s'élevait à 12,1 5 pour 100. » C'est donc un fait certain qu'en 1884 les Nématodes, ou bien ont at- teint certaines régions de la culture française, ou bien s'y sont développés dans une proportion jusqu'alors inconnue. C'est en face d'un danger qu'd serait puéril de méconnaître que l'une ou l'autre hypothèse nous place, mais ce danger, ce serait une puérilité également que de l'exagérer. Il n'en est pas, en eflèt, de la betterave cotume de la vigne : l'alternance de la cidture, la possibilité de modifier l'assolement mettent à notre disposition des ressources que la viticulture n'a pas. » La destruction des Nématodes, d'.iilleurs, est, je crois, plus aisée qu'on ( 9^-5 ) 1)0 lo croit en Sixe, Toucht'es sons le microscope, avec une. goiiUc d'eau batlue, comme l'a conseillé M. Pi-ligot, au contact de sulfure de carbone, les anguillules les plus agiles pi'risseut rapidement. Déjà M. Kuehn, en fai- sant subir aux terres nématodées un traitement modéré (o»'', o/jo de sulfure par kilogramme de terre) avait vu les Nématodes diniinuer notablement. Augmenter ces faibles proportions, pour appliquer un traitement énergique aux lâches nématodées, aussitôt qu'elles sont reconnues, dùl-ou, sur ces (aches, causer la mort de la bellerave, est donc un moyen qui s'indique aussitôt. Ce moyen, je me propose de l'appliquer aux carrés d'expériences que les Nématodes ont envahi à Joinville, comme aussi aux pièces néma- lodées deGonesse que M. Têtard a bien voulu libéralement, et dans un but d'utilité générale, laisser à ma disposition. » CHIMIE VÉGÉTALi:. — Sur la formalion des acides végclaux en combinaison avec les bases potasse et chaux, des malièies azotées et du nitrate de potasse dans la végétation des plantes sucrées, betteraves et mais. Note de M. H. Leplay. (Extrait.) « Le 2^ juin dernier, M. Berthelot a commencé la publication de « Recherches sur la végétation » effectuées à la station de Chimie végétale de Meudon; les résultats en ont été publiés dans des Notes successives, insérées aux Comptes rendus jusqu'au 27 octobre dernier, par MM. Ber- thelot et André ('). Dans ces Notes, MM. Berthelot et André ont déterminé, dans les diffé- rentes parties des plantes sur lesquelles ont porté leurs analyses, particu- lièrement la boin-rache et les amarantes, la présence et les quantités d'azotate de potasse, des bases potasse et chaux en combinaison avec les acides végétaux, des principes hydrocarbonés ternaires et des matières azotées; ils arrivent à celte conclusion : o Que le salpc'lre est formé dans le végétal, au moins dans les plantes rirhes; que la formation des niirales dans les ])lantes semble résulter de l'exercice spécial d'une fonction plus générale des ccliiiles, celle qui donne lieu aux oxydations, c'est-à-dire celle même qui prodoit l'acide carbonique, les carbonates, les acides oxalique, tarlrique, nialiqiic, citrique et autres acides suroxygéncs. {') Comptes rendus, séances des 23 juin, aS août; 1". 8, 22, 29 septembre; 6, i3, 27 octobre 1884. C. H., 188'., 2« Semestre. T. XCIX, N"2i'. ' S'J ( 92^> ) ■) Je prie l'Académie de me permettre de r^ippeler, à ce propos, les Mé- moires successifs que je lui ;ii présentés en 1882 et dans lesquels se trou- vent établis les principaux faits signalés par MM. Berthelot et André, et entre autres la formation de l'azotate de potasse coume conséquence forcée de la formation des acides végétaux en combinaison avec les bases potasse et cliaux, des principes hydrocaibonatés, sucre et tissns, et des matières azo- tées, principalement de l'albumine ('). » Ces études sur la vég tation des plantes sucrées, laites surtout en vue d'être utiles aux industries du sucre, avaient pour but principal de recon- naître l'intluence des divers principes qui entrent dans la composition des plantes sucrées en végétation sur le développement du sucre qu'elles con- tiennent. » Je do's constater qup mon point de départ dans ces études a été tout à fait différent de celui de MM. Berthelot et André; M. Berthelot est parti de la présence de l'azotate de potasse dans les plantes pour étudier la for- mation des acides oxalique, tartrique, malique, citrique, etc.... Mon point de départ est une observation que j'ai publiée dans un Mémoire pré- senté à l'Académie en 1860 C^), dans lequel j'établis que les bases potasse et chaux, en combinaison avec l'acide carbonique dans_ le sol, sont ab- sorbés par les radicules de la betterave pendant sa végétation. M L'année suivante, je cherchai, dans les différentes parties de la bette- rave, ce que tleviennent les carbonates et les bicarbonates ainsi absorbés, et je constatai qu'ils se retrouvent dans toutes les parties de la betterave, racine, pétioles et feudles, en combinaison à l'état soluble avec des acides végétaux; qu'à mesure que les tissus se dévelo[)pent, une partie des sels de chaux solubless'y fixe à l'état de coml)inaison organique insoluble, dont ils deviennent partie intégrante, et que la quantité de sucre dévelop- pée dans les racines paraît en raison directe de la chaux fixée à l'état de combinaison organique insoluble dans les différents tissus de la plante, tandis que les sels de potasse à acides organiques s'accumulent dans les (' ) J'ai présenté successiveiuent à l'Académie trois Mémoires intitulés : Études chimiques sur la hettercwe à sucre, dite betterave blanche tic Siiésie, et cinq Mémoires intitulés : Etudes chimiques s'ir le lunïs à dijféreiites époques de sa iwgêtatioti [Comptes rendus des 3o oc- tohic, i3, 30 et 27 novembre, 4, :B, 26 décembre iSSî, i5 janvier i883). ('^) Comptes reiiilns, G août 1860. ( 927 ) feuilles, au point que, pour un même poids de feuilles, il s'en trouve quatre fois plus en octobre qu'en juin (' ). » Ces faits acquis, pour la végétation de la betterave en première année, me conduisirent à faire la même étude sur une plante sucrée, le maïs, dont la végétation s'accomplit sans interruption dans la même ;innée. » Cette étude sur le maïs donna les mêmes résultats que la betterave, soit : » 1° Sels de potasse et de cbaux à acides végétaux à l'état soluble, ré- pandus dans toutes les parties du végétal ; » 2° Fixation partielle de la chaux en combinaison organique insoluble dans les tissus; » 3" Accumulation des sels de potasse à acides végétaux dans les feuilles. » Un fait très important, au point de vue de la détermination du rôle que jouent, dans la végétation, les sels de potasse et de chaux en condji- naison avec dt^s acides végétaux, que je n'avais pu reconnaître dans mes études sur la végétation de la betterave bisannuelle, devint facile à observer dans la végétation ilu maïs s'accoinplissant dans la même année : c'est que la potasse, en combinaison avec des acides organiques, ne va en s'accu- mulant dans les feuilles que jusqu'au moment où l'éj)), sans graine, com- mence à se former; m.tis, à partir de ce moment, il s'opère une véritable migration de ces sels, des feuilles à la tige, de la tige au pédoncule de l'épi et de la charpente de l'épi dans la graine. » J'ai constaté, en outre, que ces bases se trouvent au maximum dans les feuilles lorsque le sucre s'y forme au maximum; dans la tige, lorsque (') Voici les titres de ces Mémoires, qui indiqueront sulûsamment les différentes ques- tions qui y sont traitées : Premier Mémoire. — De l'iriQuence des bases potasse et chaux en cotnbiuaispn organique dans les dllfércntes parties de la betterave sur le développement du sucre dans la racine (3o octobre 1882). Deuxième Mémoire. — Des réactions chimiques qui peuvent opérer et par lesquelles on peut représenter la transformation des bicarbonates de potasse et de chaux contenus dans le sol et absorbés parles radicules en acides véj^éiaux et en tissus pendant la végéta- tion de la betterave (i3 novembre 1S82). Troisième Mémoire. — De l'absorption du bicarbonate (rnmrnonianbon deviennent chancreuses, ce qui lui a fait donner le nom de buhou i Itnncreux. Celle distinction est restée clas- sique. » Aujourd'hui, toute virulence implique l'idée de microbe; aussi ai-je cberché à mettre en évidence celui du chancre mou. Pour éviter les organismes d'imy)nreté qui existent à la surface ulcérée 'et à découvert du chancre mou, j'ai iiiil porter mes recherches sur le pus du bubon non encore ouvert. Ces recherches ont porté sur quarante-deux cas de bubons consécutifs au chancre mou, les uns naissants, les autres j^lns avancés, d'autres sur le point de s'ouvrir. Dans le |)us de tous ces bubons, il m'a été impossible de déceler, à l'aide des méthodes actuelles de colo- ration, la |)résence d';iiicuii micro-organisme, non pins que dans les coupes pratiquées sur des fragments des parois du bubon excisées. Tout aussi infnuMueuses ont été mes tentatives rie culture dans des milieux li- quides ou solides. )) J'ai été conduit ainsi à re pratiquées nous-méme, si, au lieu de laisser la plaie il'iuocu- lation ex|Josée aux souillures des produits du clianoe, transijortées soit par la main, soit par la chemise, soit par les linges de [)aus'jnieiit, ils l'avaient soigneusement protégée par un verre de montre ou il;- toute antre façon. Même sans cette précaution, le chitire des résultats positifs aurait été bien ( 9^7 ) diminué, si seulement, au lieu d'moculer à la cuisse (comme faisait Ri- cord), ils avaient inoculé à foule autre région plus éloignée du cliancre. » 11 n'est pas besoin d'iuvocpier la virulence d'un pus profond ne venant à la surface que quelques jours après l'ouverture du bubon pour expliquer les résidtats des expériences de M. Ricord. Si, dans ces expé- riences, la virulence du j)us, au moinent de l'ouverture, est exception- nelle, c'est que la plaie du bubon n'a pas encore été contaminée par la séciétion vu'ulente du cbancre lui-même; si le pus devient vu'ulent, les jours suivants, c'est qu'alors la contamination de la plaie du bubon a eu tout le temps de s'effectuer. On sait, en effet, avec quelle facilité toute so- lution de continuité faite à la peau, chez un individu porteur de chancre, peut devenir conséculivenient chancreiise. Quant à nous, nous n'avons jam ds vu la sécrétion du bubon devenir virulente dans les jours qui ont suivi l'mcision, ni les bords de la plaie devenir chancreux, toutes les fois que nous avons eu la |)récaution de proléger cette plaie par un pansement occlusif (non antiseptique) contre la contamination possible pour la sé- crétion du chancre. » L'examen anatomiqiie du pus et des parois du bubon, les résultats de la culture et enfin l'expérimentation concordent donc et la conclusion s'inlpose : il n'y a pas deux espèces de bubons accompagnant le chancre mou ; il n'y a que « le bubon du chancre mou ». » Le bubon du chancre mou n'est jamais originellement virident; il ne devient virulent et cljancreux que par uioculalion secondaire, après l'ou- verture (' ). » l'HYSiOLOGiK. — De l'iiUeiisii.c Uiiniiieitse dt:s couleurs spectrales; influence (le radaplalion rélinieniie. Note de M. H. Parinaud , présentée par M. Charcot. « Depuis Fraunhofer, qui le premier chercha » déterminer l'intensité relative des différentes parties du spectre, celte question n'a pu être ré- solue d'une manière satisfaisante. On doit admettre que les ondulations correspondant à chaque couleur spectrale représentent des forces qui (') Ces recherches ont été faites à l'hôpital du Midi, dans le service de mon maître et arai M. le D'' Mauiiac, (|ui m'en a ouvert généreusement les salles; j'adresse aussi mes re- merciements à l'interne de M. Mauriac, M. Le Roy, qui m'a prêté son concours le plus dévoue. ( 93H ) sont entre elles dans un r.ipport constnnt. ponr une mêmesoiirce lumineuse, maison ne saurait conclure à un rapport égal pour l'intensité ries sensa- tions produites. En fait, il ny a pas de rapport fixe entre les intensités lumineuses des couleurs d'un même spectre. J'en trouve h r;iisnn dans ia propriété suivante de l'appareil visuel : L'accroisseinenl delà sensilnlilé pour la lumière, (pii se produit sur une réline placée dans l'ohs^iiritè, nesl pas écjnl pour les rayons de réfrangibililé différente. » L'intensité lumineuse d'iine couleur est déterminée, dans nies expé- riences, par le minimum de celle couleur perçu comme clarté. Lorsque l'œil n'est pas adapté, c'est-à-dire lorsqu'il vient d'être soumis à l'action de la lumière ambiante, le jaiuie est le plus intense; viennent ensuite le vert et le ronge ; pui<, avec des différences plus accusées, le bleu el^ le violet, coniormément d'ailleurs à ce que l'on reconnaît à la seule inspec- tion dn spectre. Mais à mesure que l'œil séjourne dans l'obscurilé, l'inlen- sité r'^lative dps différentes parties du spectre se modifie profondément du fait de l' accroissement plus considérable de la sensibilité pour les rayons plus réjrangibles, de telle sorte que le minimum de hunière perçu par l'œil adapté s'abaisse d'autant plus que la couleur examinée est plus éloignée du ronge. La progression toutefois n'existe que jusqu'au bleu ; il y a peu de différence entre le bleu et Je violet. » Par ini contraste remarquable, cet accroissement de la sensibilité n'existe pas pour la macula, ou du moins il est si faible que l'on est en droit de l'attribuer aux phénomènes de dispersion qui se produisent autour de cette partie de la rétine qui n'a pas plus de o,a à o,3 de millimètre de diamètre. )) La macula ne renfermant pas de pourpre visuel, on doit penser que cette substance, que la lumière détruit el qui se régénère dans l'obscurité est l'agent de l'accroissement de la sensibilité rétinienne. Connue l'action de la lumière sur le pourpre est manifestement de nature chimique et donne lieu à une réaction analogue à celles de la photographie, il est naturel qne les rayons dont l'action chimicpie est différente agissent iné- galement. Cette substance servant d'inlerniédiaiie à l'excitation inminetise, on conçoit qu'a|)rès sa régénération dans l'obscurité, l'rei! devieiuie plus sensible pour les rayons qui ont sur elle une action plus énergique. » Ces expériences confirment le rôle qne j'ai atlribu'' au ]iou'pre visuel en partant d'iui point de vue différent (L'héméralnpie el les fonctions (hi pourpre visuel; Académie des Sciences, i*^'' août 1881). » li'accroissemenl de la sensibilité rétinieruie dans l'obscurité porte sur la clarté on l'uilensilé himineuse, mais non sur la couleur elle- néme, de ( 939 ) telle sorte qu'une couleur vue par l'œil adapté paraît plus lumineuse, mais moins saturée. L'effet est à peu près le même que si l'on ajoutait de la lumière blanche à la lumière colorée. » La propriété de l'œil que je signale est la cause des difficultés de h photomélrie. Beaucoup d'expériences ne sont valables que si l'on tient compte de l'état d'adaptation de l'œil et de la lumière employée. La lumière rouge monochromatique est la plus fixe connue intensilé lumineuse et comme valeur; la bleue se prête à des observations plus délicates. Le phé- nomène de Purkinje, les dérogations à la loi du carré des distances que l'on constate avec les [jliotomètres de Bonguer et de ilumfoni, quarid on emploie des lumières de couleur différente, les observations de Dove sur les variations de l'intensité lumineuse des couleui's suivant l'éclairage, etc. s'expliquent pai- cette inéme propriété. » ZOOLOGlfc:. — Sur les ap[)eiuUces de la indchoire clitz les Inseclts biojtuis. Note de M. Joannes Chaïin, présentée par M. A. Milne-Eclwrards. » Dans une précéilente Communication (') j'ai fait connaître les dis- positions fondamentales et les principales variations que présente le corps delà mâchoire; je résume aujourd'hui les résultats de mes recherches sur les appendices de la mâchoire, considérés non seidement dans leur consti- tution, mais dans leur rôle fonctionnel et dans le mode de terminaison des nerfs qui s'y distribuent. On sait queces appendices sont au nombre de trois: le plus extérieur, généralement aussi le plus développé, a été depuis long- temps distingué sous le nom de palpe maxillaire ; lesdeux autres, fréquem- ment méconnus, ont été parfois réiuiis sous la dénomination de lobes maxillaires; quelques auteurs les ont désignés plus nettement par les noms de galéa et d' intermaxillaire qui peuvent être conservés. L'étude de ces différents appendices est également intéressante au point de vue morpho- logique et au point de vue histologique. » Le palpe maxillaire, connu du jour où l'on a examiné une Uiâchoire d'Insecte, offre dans son aspect général des traits classiques : toujours nuiltiarticulé, il se montre sous l'aspect d'un long appendice mobile, dac- tyliforme, placé au côté externe du maxillaire, soit qu'd s'insère directe- ment sur cette pièce, soit qu'il s'y fixe par l'intermédiaire d'un palpigère. Mais, en dehors de ces caractères fondamentaux, on peut relever de nombreuses variations portant snr la forme de palpe, sur son mode (') Cumpus rendus, ii auùt 1884. ( C/o ) d'iiTticulatioii, suile noinbieet i'ageiicemeiit réciproque de sps articles, elc. » Le palpe ne se trouve pas seulement associé à certains actes sf-nsoriels, il concourt encore à assurer la préhension et la mastication des aliments; aussi doit-il posséder une grande mobilité it une solidité suffisante. Parfois ces conditions seront presque également réalisées; [)lus souvent l'une d'elles le sera plus particulièrement; une analyse minutieuse |)eut seule permettre d'apprécier les modifications qui se trouvent ainsi imprimées au palpe maxillaire. » I.e p.ilpe doit-il surtout ajiir à la manière d'une pelle rassemblant les substances alimentaires et les jetant rapidement vers l'orifice buccal? Ou voit la base s'élargir, engrenant fortement avpc le palpigère ou le maxil- laire; puis, sur celte base, s'élèvent des articles larges, recoiu'bés, peu mobiles les mis sur les autres. Quant aux mouvements d'ensemble, ils sont limités par le jeu même du ginglvme, qui unit le [)alpigère à l'article basi- laiie : les ïermitides fournissent de bons exemples de cette disposition. Le palpe doit-il, sans perdre de sa solidité, présenter des mouvements géné- raux plus éten lus? Jj'article inlérieur s'arrondit pour permettre lui déplace- ment facde sur le palpigère, ainsi qu'on l'observe chez les Bla/js; dans certains cas, pour des palpes plus réduits, le même résultat sera olitenu en amincissant le premier article et le terminant par un petit bouton, sorte de tête articulaire qui se remarque chez les Carabides, etc. Bien souvent la solidité s'effacera devant la mobilité : non seulement le palpe devra pouvoir se déplacer aisément sur sa base, mais sa tige se brisera par des articulations multiples. On voit alors des galets se disposer soit à la base de l'organe (Grj//«s domesticus, Pliasrna j'apelui), soit entre le premier et le second article [Psocides], tandis que les autres segments, s'amincissant à leur partie iidérieure [Forficula, OEdipoda) et ne prenant qu'iui [loint d'appui limité, peuvent ainsi osciller eu tout sens et amplifier, dans une liroportion surtout considérable, le fonctionnement d'un organe dont on s'est trop souvent borné à considérer les traits extérieurs, sans chercher à pénétrer dans les détails de son histoire. » L'étude du galéa n'est pas moins instructive. Son nom rappelle sa fréquente incurvation en forme de casque ou decimier recourbé au-dessus de Tintermaxillaire; cette disposition n'est cependant pas constante. C'est ainsi qu'on voit parfois l'aspect du galéa se modifier totalement : allongé en languette chez le Perln inlricata, claviforme chez VOliqotomn Snundcrsii , il devient comparable à une f lucille chez le Fovficiila aiirkulnria, le Tenues lucifugiis, etc.; glabre dans de nombreuses espèces, il peut porter des poils et des soies [Declkus ueiiucivorus) ; généralement composé de deux articles, ( 94i ) il n'offre parfois qu'un seul segment [Oligotoma S aundersii, Decticus verru- civonts), tandis que chez d'antres insectes on lui compte trois articles, comme chez le Locusta viridissima et chez le Mantis leliijiosn; dans cette dernière espèce, le galéa présente des particularités intéressantes et l'on y distingue une saillie interne qui semble acquérir une signification spé- ciale. » Placé à la partie interne de la mâchoire, l'intermaxillaire s'insère sur le sous-galéa, ou, à son défaut, sur le maxillaire; son bord libre est souvent garni de dents, de pointes, d'aiguillons, de soies ou de poils; il [)orte à sa partie supérieure le prémaxillaire, qui peut manquer, ou tout au moins ne pas exister à l'élat de pièce indépendante. Mac-Leay donnait à l'intermaxil- laire le nom de lacinia, qui rappelle assez exactement l'aspect de sa face interne. Par cette puissante denture comme par sa situalion, l'intermaxil- laire est évidemment, de toutes les parties de la mâchoire, celle qui pent le plus efficacement concourir à la préhension et à la division des aliments; mais la faiblesse du corps maxillaire lui permet trop rarement d'agir avec force, et, dans la plupart des cas, les deux intermaxillaires fonctionnent plu tôt comme des râteaux que comme les branches d'une pince puissante; il en est tout autrement pour les mêmes pièces considérées dans la mandibule. Tantôt à peine infléchi [Termes Iwifugiis, Forficida auricularia), tantôt si- nueux, déchiqueté [GiyUus domeslicus, Pliasma japelus, Mantis reli 21 . 10 .34 . 12 20.36.45,65 » » .. 23.. 10.25. 1 I 20.35.36,0 1 .1 106. 34. 43» 3 U @ PnOSF.RPlNE. Août 2. . . 11.48. u ■> ii4.4'-29,> 16... 10.41 . i3 20.24. 4,43 » ii5. 13.42,6 21 . . . 10. 18. 4 20.20.34,65 « I i5. 19.24,2 22. . . 10. i3. 3o 20. 19.56,61 » I i5.2o. 7,1 23... 10. 8.58 20, 19, 20,32 » 115.20.39,9 ('^ Cassandre. Août 2 . , . 11.57. 8 20.45. 0,10 4- •'94 103.^5.26,8 14... II. 0. 5 20.35. 6,38 -r- 1,4'j i> 22. . . 10.22.52 20.29. '9>^.9 V .. 23... 10. 18. 17 20 .28.40,46 (7) Vhsta , » io5.2o . 22,9 Août .4... 11.36. 45 21 . 1 1 .53, 12 + 1,39 113.42.42,4 16... 11.27. '^ 21.10. 4 î 35 -h 1,40 I i3.55. 17,2 18... II. 17. 27 21. 8.18,26 -+- .,39 ii4- 7- 10,6 20. . . 11. 7.53 21 . 6. 35,47 -\- 1 ,3o I 14. 18.20,0 21... II. 3. 8 21. 5.45,59 -h 1,32 114.23.35,1 22. ,, 10.58.23 21. 4.56,72 -+■ 1,28 II j. 28. 39, 3 'H 4,5 2,3 3,4 3,4 (9l7 ) Correction Correction Dates. Temps moyen Ascension lie Distance de 1884. rie Paris'. droite. 0 Vesta l'éphémér. (siiitel. polaire. l'éphémér. Il m s Août 2.3. . . 10.53.39 h m s 21. 4. 9,04 s -t- 1,26 14.33. 3o,o - 4"6 99. . 1 0 . 25 . 46 20.59.50,59 + I ,23 14. 58. 25,0 - 2,1 Se|)t. 10 . . 9.32.52 20.54. (jjGo + ',.4 i5.25.55,5 — 2,0 I I . 9.28.39 20.53.49,65 ^- .,23 I 5 . 26 . 55 , 2 - 2,6 r2. , 9.24.28 20.53.34,47 -h 1 ,20 15.27,44,5 — 2,2 i3.. 9 . 20 » )> i5. 28.22, 1 - 2,3 17.. 9. 4. 2 20.52.46,97 -h 0,97 15.29. 3,9 - 1,5 18... 9. 0. 2 20.52.43,48 — 1,20 15.28.45,8 — 3,0 19.. 8.56. 4 20.52. 4 i ,55 -h 1,08 15.28. 19,5 - 2,5 20 . 8.52. Q 20.52.4' ,66 ^ 1,09 15.27.43,2 - 1,6 22 . . 8.44.22 20.52.47,4- -1- 0,98 i5.25.58,5 - 1,6 26. . 8.29.13 20.53. 22,07 -t- 1,24 i5.2o.3i ,5 - 3,2 29.. 8.18.10 20.54. 6,92 -f- 1,11 i5. 14.52,3 - ',6 3o. . 8.14.33 20.54.25,37 + I ,00 i5. 12.42,5 — 0,3 0 Iris. Août 14. 12. 4.38 21 .39.50,30 + 5,87 94. 9.42,4 -37,3 l(i. . 11.54.49 21 .37 .53,o3 -t- 6,04 94 . I 5 . 28 , 2 — 36,3 18.. I I .45. 0 2 I . 35 . 54 , 92 + 6,00 94 . 2 1 . 35 , 3 -35,3 9.0 . . 1 1 . 35 . f » 94.29.14,0 -36,7 21 . . I I .3o. 16 21 .32.58 , 17 + 5.97 94.31 .46,6 —34,0 22 . . Il .25.2 1 21 . 3 I . 59 , 46 4- 5,70 94.35.20,8 -35,7 =3.. 11.20.28 21 .3 1 . I ,58 + 5,87 94.39. 3,9 -34,2 29.. io.5i . 18 21 .25.26,42 -+- 5,81 95. 2.48,4 -34,8 Sept. 10. . 9.54-58 2 1 . 1 6 . 1 5 , 9 f " 95.53.52.9 i> II.. 9.50.26 21 . i5 .40,07 i' 95.58. 7,0 If 12.. 9.45.56 21 . i5. 5,78 » 96 . 2.17,0 ■' i3.. 9.41.28 21.14.33,43 " 96 . 6 . 24 , I n 17.. 9.03.54 21 . 12.42,79 )i 96.22. 19,0 " 18. . 9.19.36 2 1 . 12.20,41 ■• 96.26. 8,0 )i 19.. 9. 15.19 21 . I I .59,65 " 96.29.55,6 u 20. . 9. 1 1 . 5 2 1 . 1 1 . 4 ' , 09 •■ 96.33.33,7 )> 0 Athor, Août 29... 1 1 . 6.40 21 .40 5o, 76 Sept. 10.. . 10 10. lO 21 .3i . 3o,oi 12. . . 10. 1 . 10 21 .3o 2 ',97 17... 9 ■'9 • .8... 9 S'.. 0 21 . 2^ 47,44 118. 8.45,7 » 117. 6.19,0 1x6.33.58,2 I 16.26.53,6 9VS ) Correction Corr.:cticn Dates. Tonips moyen Ascension de Distance do 188 i. de Paris. droite. l'éi @ ASTKROPE, hémér. polaire. l'épliémér. Il VA S h m s s n t ri Août 29.... 12, 0.40 22.35. 0,3 I 11 86.18.54,9 ij Sept. II.... 10.59.48 22. 25. 12,75 •> 87-49-49.3 > 12. . . . 10.55. 10 22.2'î.3l ,42 .) 87.57.27,5 1» i3. ... I 0 . 5o . 3 [ 22.23.50,76 » 88. 5. 6,6 i> 17.... 10.32. 17 22.21 . 17,25 .. 88.35.45,0 -.. 19 10.23. 16 22.20. 7,40 » 88. 5i. 9,3 3) 20. . . . io.i8.iti 22. 19.33,72 11 88.58.46,6 .. 22. . . . 10. 9.52 22. 18.3 I ,00 )l 89.13.57,8 .. 23... 10. 5.27 22. l8. 1,89 •>} 89.21 .32,5 " 24.... 10. 1 . 3 22. 17.33,70 » 89.29. 0,8 .' 25 ... 9.5G.40 22.17. 6,89 (Tj) INlOBK. ' 89.36.25,0 )] Août 29... 12. 9.32 22.43.53,26 — 3,44 80. i3. 3,2 +46,1 Sq)r. 10. . . . 11.10. 8 22. 3l .38,02 — 3,49 80. 17.27,3 +49,3 II.... M. 5.i3 22.30.39,32 — 3,43 8û. 18.40,9 + 47,3 12. . . II. 0.19 22.29.41,11 — 3,5o So 20. 2,5 +46,1 i3... 1 0 . 55 . 26 2',. 28. 43, 73 - 3,45 80.21 . 3o , 3 +44,3 17... . 10.36. i 22.25. I , 79 — 3,42 80.28.33,5 +46,1 18... 1 0 . 3 1 . 1 2 22.2.4. 8,76 — 3,i5 8o.3o.32,9 +46,1 19... 1 0 . 26. 24 22 .23. l6, )5 — 3,45 80.32.35.4 +44,3 20. . . 10.21 . 37 22.22.24,89 — (V) TllKTlS. 3,4. 80. 34 .48,8 +48,6 Sept. 10. . . 10 . 3().42 21.58. 6,95 )i 107.28.39,8 1» 12. . . 10.27.06 2 I .56.52 ,00 )i 107.37.43,7 » i3... 10.23. 4 21 .56. 16,61 .. 107.41.59,3 ,. 17... 10. 5.i3 21. 5^. 8,84 .. 107.57. 3,4 » 18... 10. o.5o 21 .53.40,82 M 108. 0.19,8 » 19... 9.56.27 21 .53. j^,/\6 >l 108. 3.21,9 )l 20. . 9.52. 7 21 .52.49,54 @ DiDON. " » '• Sejit. 10. . . 1 1 .33, 19 22.54.52,68 \» » n II... 11.28.36 22.54. '^jO' .. 100.40.35,3 » 12... 11.23.54 22.53. 19,48 .. 100.42.58,6 i3... I 1 . 19. I 2 22.52.33,43 " 100.45.25,7 it 17.. . II. 0.29 22.49. 33,34 '> 100.54. 4,9 >, 18 .. 10.55.49 22.48.49,77 '■ 100.56. 0,2 M 19... 1 0 . 5 1 . 1 1 22.. 'jS. 7,1 3 .•» 100.57.48, I .) 22. .. . 10.37.19 22.46. 2,22 " loi . 2, 52,4 » 23... 10.32.44 22.45.22,97 >• » » ( 9'! 9 ) Coi'reclion Rates. Temps moyen AscensiuM do 1884. (le Paris. droilo. réphénicr. @ DiDO?J (suite). Il in 11 III s Sept. 24 10.28.8 22. 44. 43, fn Correction Dist.incc de ]^oia!re. réphéniùr. 25.. . 10.23.34 22 .44. 5,07 Cf^ lIvrATlii. " ■* Sept. 19... 1 0 . I 3 . 54 22 10.43,58 » C)3 .1 > , 0,3 22. . . . 10, 0.41 2 2 , ■ 9-'8,77 }l 93.43.41,4 23.... 9.56.20 a2. 8.53,02 a 93-57- 4>9 2',.... 9.51.5.) 22 , 8.28,31 1) 94. 5.19,8 a5. . . . 9.47. io 22 . . 8 . 4 > 60 «•# Woi.F. " 9 {..3. 34, fi Sept. o5.... 8.57.40 ai , ,17.57,14 .- %-49- i4 26.... 8.54.2.4 21 . 18.36,59 » 70. 16.48,9 2f) 8.44.51 21 . 2o.5r ,70 II 71.41.45,1 » Les coiiipaiai'^ons île Ve.sia se rapportent à réphéinéride publiée cLins le Naulical Almaitac; celles d'Eunice à réphéiiiéiide publiée dans le n° 231 des circulaires du Berliiur Jahibuch. Toutes les autres se rapportent aux éphémérides du Betliner Jahrbucli. » Les observations du 16 au 3i juillet inclus ont élé faites par M. P. Pttistiix; les antres par M. Cnllamlremi. » CHIMIE vriGKTAl.r. — Obscvvalious sur la rcclamalion de priorité faite par M. Leplav, relativement à la formation du nitrate dépotasse dans la végé- tation; par MM. Beiitiiklot et Axoué. i'iii;Ulon des tissus, de l'iilbiimine, de l'azotate et de l'azolite de ]iotasse (p. 964): 4o(C'-0SAzH') + 26{C^0'',K.0)-t-2(C^0',Ca0) = 2(C''"Az='H''0'') + 2(C''-H"'0'»,CaO)-+-24(AzO=,KO) -H 2 ( AzO', KO ) + 38 ( HO 1 + 32 CO'^ -h Az'' . » )) Suivent quatre équations analogues. » Les chimistes et les botanistes apprécieront le mérite de ces conjec- tures. Quant à nous, nous n'avons jamais ni observé, ni écrit rien de sem- blable. » ( u-:»' ) ANALYSE MATilKMATiQUE. — Les relalloiii algébriques eiilrc les fondions hyperclliplicjKes d'ordie n [suite (' )]. Note de lAI. Baiosciii. M 3° Avant (Je l'ecliercher si d'autres fonctions hyperellipliques existent qui jouissent de la j)ropriélé établit; dans mon j)récédent article, je vais démontrer que les 211 fonctions x^,x.,y ■ ■ • , y\, Yi^ ■■• i^unt liées entrd elles |iar n — i relations biquadratiques homogènes. On arrive tout de suite à ces équations au moyen des relations précédentes. En effet, en multipliant entre elles la première des relations (4) et la première des relations (5), on a, à cause de la seconde des équaiiojis (2), (6) 0 = - , '!'^' ,pl,-^- {st)p;, [-^ - -^^ + PQ - R^ = o, laquelle, en se rappelant la valeur (3) de p'^^, est évidemment une équation biquadratique homogène entre a?,, x^, . . . , j,, j'2 » De la même manière, les autres relations (4), (5), (6) conduisent à la suivante qui donne n — i équations biquadratiques homogènes entre x^, x^_, . . . , Ji-iY^i ... pour m = /«,, '«2) •■•; '"«-i- Mais, en divisant les termes de cette dernière équation par [sm){tni)k\a,n^ et en addilionnant celles qui en dérivent en posant m = m,, w^., .... /"„_i, on retrouve, en ayant égard à la valeur (3) de/^^^, l'équation précédente (6); on a donc ce second résultat. Les in fonctions x,, x.,, ..., J^„; J,, J:i) • • • ■ J'« sont liées entre elles par n — I équations biquadratiques homogènes. » 4° Cela posé, je reviens aux relations générales (i). Si dans la pre- mière on su[)pose p. == /•, on a {st)p,p,,= \/{rs){rt)g'{ar){p,j,. - /',.r,) et, en conséquence, (8) {styp't, -n^ = irs) (rt) \ {st)p;. \ 4^ - -^^ Voir les Coiiiptca leiuliis de Li précétlciUe séance. ( 9 2 où A — P;," + Q j",- — 2Ï{jCrr,- » Or, le second membre de cette éqiiiUion n'étant pas, en général, divi- sible par p'^j, on a ce rébullat. Les cariés des fondions à un indice /j,. , p,.^, . . . , /),,„ s'expriment en fonction de ^:,, jc.,, ..., /,, J\, ... par des fonc- tions dont les numéraleurs sont des fonctions biqnadraliqnes homogènes, et le dénominatenr commnn est une fonction linéaire des carrés de ces fondions. » De même, si l'on pose dans la relation indiquée p. = //i, on arrive k l'éc.uition , s ( i^'^y-pl -tH = - {^(Y -, ''}', , \[sm) -\- Uni)] (9) ^" 8{"m] ^ ' 8[( tandis que les carrés des autres 2ti — i fonctions à un seul indice et les carrés des autres {n — i)[-2n - i) fonctions à deux indices multipliés par p^^ sont des fonctions biquadraliques homogènes de a:,, -^2' •••» J,, J-2, .... » 4" Cas d'exception. — Supposons n = 2; dans ce cas, on trouve que et que A, D, C, D sont égaux à cette même expression multipliée par des fadeurs constants. Les rtlations(8) à (12) seront donc, à cause de l'équa- lion (6), divisibles par/j',, et, en conséquence, les carrés de toutes les fonc- tions hyperelliptiques du second ordre peuvent s'exprimer en fonctions linéaires de quatre d'entre elles, qui sont liées par une relation biquadra- tique, comme il est connu. » Pourtant ce cas, qui semble exceptionnel, rentrera dans la règle géné- rale lorsque j'aurai démontré ce théoième, qui découle des formules pré- cédentes : » Les entrés de loules les fondions h/perellipliques d'ordre n, à un el à deux indices, peuvent s'exprimer par des fonctions linéaires des carrés de |(^^- + « + 2) d'entre elles. » MÉGANIQUE. — Note sur les lois du frottement; |)ar M. G. -A. Hirn. « Les personnes qui s'occupent de Mécanique appliquée auront, comme moi, lu avec intérêt la Notice de M. Marcel Deprez, parue aux Comptes lendiis du 17 novembre. Les résultais obtenus par J\L Deprez, dans l'étude d'un cas particulier de frottement, concordent remarquablement avec ceux que j'ai indiqués sous une forme générale et assez complète, il y a trente ans. Quoique mon travail ait paru dans deux publications assez répandues, les faits qui y sont signalés semblent encore peu connus. 11 me sera permis de les indiquer ici, sous la forme la plus concise. » Vers la fin de 1847» j'avais terminé une longue série de recherches des plus variées sur les lois qui président aux frottements des diverses pièces de nos machines. Par suite d'obstacles dont le souvenir m'est resté longtemps pénible, et qui étaient de nature à tempérer étrangement le zèle d'un commençant, le Mémoire où j'avais rassemblé et discuté les ré- sultats de mes expériences n'a pu paraître que huit années plus tard [Bul- c. R., 1884, 1' Semestre. ( T. XCIX, N» 22.) I 27 ( 9'^^ ) letin de la Société industrielle de Mulhouse, i855). Notre aiiné et vénéré Confrère Combes en a peu après rendu compte dans le Bullelin de la So- ciété d'encouragement et l'y a fait insérer presque intégralement. Voici l'énoncé des faits principaux que j'ai constatés : » I. Il existe une grande différence entre les phénomènes que présente le frottement de deux pièces qui glissent l'une sur l'autre, selon qu'elles sont sèches et en contact immédiat, ou qu'elles sont séparées par une couche d'une matière lubrifiante (huile, graisse, eau, air). » II. Dans le cas des frottements que j'ai appelés immédiats [ceux où les deux surfaces glissantes sont sèches), le coefficient du frottement, au- trement dit le rapport de la charge qui presse les surfaces l'une contre l'autre et de Veffort moteur, le coefficient de frottement, dis-je, est indé- pendant des vitesses, des surfaces et de la charge. » III. Il n'en est plus ainsi pour les frottements que j'ai appelés mef/<«/s, pour ceux où, comme c'est le cas à peu près général, les surfaces sont sé- parées par une matière onctueuse. Ici, le coefficient du frottement est toujours une fonction de la vitesse, de la charge et de l'étendue des surfaces en regard. » IV. Par suite de causes de trouble nombreuses, dont il est aisé de discerner l'origine, mais dont il est souvent impossible d'empêcher l'inter- vention, il est fort difficile d'arriver aux lois précises qui régissent les phénomènes. La quantité de matière onctueuse que le mouvement entraîne sous les surfaces en regard, la température de cette matière (du moins en général), etc., font varier la valeur du coefficient de frottement, la plupart du temps, dans le cours d'une même expérience. » V. Cependant, on peut dire que, dans l'état habituel des pièces glis- santes de nos machines (tourillons, glissières ou patins qui guident les tiges des pistons de machines à vapeur, etc. ), l'effort nécessaire pour sur- monter la résistance est proportionnel aux racines carrées des surfaces en regard, aux racines carrées des charges qui les appuient l'une sur l'autre, et (lorsque le graissage est abondant) aux vitesses. » VI. L'influence des vitesses est toutefois des plus complexes. Avec de grandes vitesses, ou du moins quand les charges qui appuient les pièces l'une sur l'autre sont faibles relativement à l'étendue des surfaces glis- santes, un grand nombre de liquides, bien différents des huiles, peuvent devenir des lubrifiants. Que dis-je? l'air, dans de certaines conditions particulières et lorsqu'il est amené en quantité suffisante entre les surfaces, devient le meilleur des lubrifiants, le coefficient de frottement pouvant (955) alors s'abaisser à Yôhûi- Lorsque, au contraire, les vitesses sont trop faibles ou Us charges relatives trop grandes, la matière onctueuse peut se trouver expulsée; le frottement médiat devient alors immédiat, et le coefficient du frottement peut s'élever de ™ à ~. Les phénomènes relatés par M. Deprez sont en pleine concordance avec ce qui vient d'être dit. Lorsque, comme l'a très bien fait cet habile observateur, on détermine la valeur du coefficient de frottement d'après le ralentissement gradué d'un volant de machine, par exemple, les touril- lons, fortement lubrifiés à leur état normal, donnent une résistaace à très peu près proportionnelle aux vitesses; mais, la vitesse finissant par deve- nir trop faible, il arrive un moment où la matière onctueuse n'est plus entraînée en quantité suffisante sous les surfaces. Le frottement médiat devient dès lors immédiat, et le coefficient de frottement croît avec une rapidité très grande. La courbe tracée dans ces conditions indique une résistance d'abord décroissante, et puis, tout d'iui coup pour ainsi dire, rapidement croissante. J'ajoute qu'une cause accessoire peut ici modi- fier la marche de la courbe descendante. Le frottement développe de la chaleur et, par suite, produit une élévation de température dans les pièces; lorsque la vitesse diminue, la température diminue nécessairement, et le pouvoir lubrifiant de l'huile diminue aussi dans une certaine mesure. Le frottement diminue, par suite, moins que dans le rapport direct des vi- tesses. » Il serait vivement à désirer que M. Deprez voulût bien continuer ses belles expériences, en modifiant les charges, en tenant compte des tempé- ratures, etc. (si toutefois il ne l'a déjà fait). Peut-être M. Deprez sera-t-il plus heureux que moi et parviendra-t-il à modifier les opinions qui régnent encore généralement sur cette question. D'après ce que je vois en effet, les auteiu's de plusieurs gros volumes de Physique et de Mécanique appli- quée, que j'ai dans ma bibliothèque et dont la publication pourtant est récente, ne semblent pas connaître les faits que j'ai mis hors de doute il y a trente ans. » M. l'amiral Jurien de la Guavière fait hommage à l'Académie de deux Volumes qu'il vient de publier sous le titre « La marine des Ptolémées et la marine des Romains: I. L La marine de guerre; t. IL La marine mar- chande )'. ( 956) NOMINATIONS. En réponse à la Lettre adressée par M. le Ministre de l'Instriiction pu- blique, et sur la préseiitntion faite par la Commission nommée clans la séance précédente, l'Académie décide que M. Fremy sera désigné à M. le Ministre des Finances, pour remplacer M. Diunas dans la Commis- sion du contrôle de la circulation monétaire. MEMOIRES PRESENTES. STATISTIQUK. — Elude slatistujue sur le choléra dans les liôpilaux civils de Paris, du 9.3 nu 3o novembre 1884. Note de M. Enii.e Rivikre, présentée par M. Bouley. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) « J'ai l'honneur de communiquer à l'Acadéniie la suite de liies re- cherches sur la marche de l'épidémie cholérique, depuis le 22 novembre minuit, jusqu'au 3o uoveiid)re même heure. » La décroissance pendant cette période a été de plus en plus pionoucée et des plus rassurantes. Voici les chiffres exacts, tels que nous les avons re- levés chaque jour, comme pour notre précédent travail. n Le nombre des cas de choléra reçus ou développés dans les hôpitaux et ïiospices civils de Paris pendant les huit jours écoulés du 20 au 3o novembre inclusivement est de 66, dont 34 hommes et 32 femmes, soit une moyenne extrêmement faible de 8,25 par jour. » Pendant le même laps de temps, la mortalité a été de S/j décès, dont 27 hommes et 27 femmes, soit également une moyenne de 6,75 par jour. Il ne faudrait pas conclure de ce dernier chiffre que la mortalité, propor- tionnellement aux nombres des cas, a augmenté, car sur ces 54 décès un assez grand nondare se rapportent à des malades en traitement antérieure- ment au 23 novembre. » La journée où il est entré le plus de cholériques dans les hôpitaux a été le 24 novembre (16 cas); celles où l'on compte le plus petit nombre d'admissions ont été le 26 et le 3o novembre (3 cas). ( 1)57 ) » Le jour de la plus grande mortalité a été le i?) novembre (12 décès); le jour du plus petit nombre de décès a été le 27 novembre (2 décès). » Pendant la période du 23 au 3o novembre, on n'a eu à constater — nouvelle preuve de la décroissance de l'épidémie — que 5 cas intérieurs, dont 2 appartiennent au personnel hospitalier : i infirmier de l'hôpital Bichat et i infirmière. Cette dernière mérite peut-être d'appeler plus parti- culièrement l'attention, en ce sens qu'elle a été atteinte du choléra dans les baraquements d'Aubervilliers, exclusivement consacrés à recevoir les choléri- ques convalescents ( ' ). » Ces baraquements avaient été ouverts le 22 novembre, et quarante- huit heures plus tard cette femme, âgée de 36 ans, était prise des premiers symptômes du mal (vomissements répétés, diarrhée, etc.). Le lendemain, 25 novembre, elle était transportée à l'hôpital Bichat, où elle succombait, le 28, aux atteintes d'iui choléra parfaitement confirmé. » D'ailleurs, nous devons ajouter, d'après les renseignements que M. le D' Gombanlt, chef du service, a bien voulu nous donner, que plusieurs rechutes d'accidents cholériformesplus ou moins graves ont été constatées parmi les convalescents. Ces malades, atteints pour la seconde fois, ont été aussitôt évacués sur l'hôpital Bichat. w Le nombre des malades sortis définitivciuent guéris des hôpitaux de Paris, du 23 au 3o novembre, est de i34, soit 92 hommes et !\i femmes, de sorte que ce matin, 1"'' décembre 1884, il ne restait plus en traitement dans ces hô[)jtaux que 99 cholériques. )) Au point (le vue de l'âge, nous constatons que les individus qui ont surtout été atteints par le fléau avaient : les hommes de 3i à 70 ans et les fenunes de 3i à {\o ans. Au delà de 70 ans, nous ne trouvons pas un seul cas. Quant aux enfants, au-dessous de i5ans, ils sont au nombie de 10, dont 5 petits garçons et 5 petites filles. Cinq d'entre eux sont âgés de moins de 5 ans. Le plus jeune, une petite fille, n'avait que 3 mois. Elle était entrée avec sa mère, le 29 novembre, à l'hôpital Bichat. La mère a succombé le jour même. » Comme sexe, la proportion est à peu près égale : 34 honnnes et 32 feinmes. » Les professions les plus décimées continuent à être celles de journaliers ( ' ) Ces baraquements sont inslaliés sur les glacis des fortificalions de Paris, non loin ào la porte d'Anbervillicrs. ( 958 ) d'abord (12) et de domestiques ensuite (10); puis celles de couturières et de modistes (4), de chiffonniers (3), de blanchisseurs (3). » A ce propos, et pour répondre à une question que M. Fremy a bien vouhi nous adresser, nous dirons que, depuis le début de l'épidémie jus- qu'à ce jour, pas un seul vidangeur n'a été atteint et que 2 égoutiers seule- ment ont été frappés par le fléau. » Enfin, au point de vue des arrondissements atteints, nous remarquons que le XP et le XIX*^ restent encore les deux qui ont envoyé le plus de cholériques dans les hôpitaux de Paris (i5 et 11); que quatre arrondisse- ments n'en ont envoyé aucun : les IP, VIP, XIV^ et XX*, et que les autres n'en ont fait admettre que de i à 4- » D'autre part, plusieurs localités de la banlieue ont envoyé un nombre relativement assez considérable de cholériques dans les hôpitaux de Paris: i3, soit ^ du chiffre total des admissions de ces huit journées. Ces localités sont : Clichy, 6 cas; Alfort, Aubervilliers, Boulogne, Charenton, Mont- rouge, Neuilly, Pantin, i cas chacun, » En résumé, depuis le début de l'épidémie dans les hôpitaux civils de Paris, c'est-à-dire depuis la nuit du 4 au 5 novembre 1884 jusqu'à ce matin \"' décembre, on compte 1037 cas de choléra traités dans les hôpi- taux de Paris, dont 66 seulement se sont développés dans l'intérieur des établissements hospitaliers, soit 6,36 pour 100. Ce fait est absolument contraire à ce qui s'est passé dans une épidémie précédente où un très grand nombre de cas se sont déclarés dans les hôpitaux sur des malades entrés pour toute autre affection. Sur ces 1037 cholériques, on compte 565 décès (soit 54,49 pour 100), 373 guérisons définitives et 99 malades restant en traitement le i*"^ décembre au matin). » Avant de terminer cette seconde Communication, nous croyons de- voir appeler l'attention de l'Académie sur ce fait particulier, que les trois premiers cas de choléra qui se sont déclarés à la Salpètrière, dans les journées des 5 et 6 novembre, sont ceux de trois femmes placées dans trois services distincts et séparés les uns des autres : l'une, dans le service de médecine de M. Charcot; la secondé, dans celui de M. Voisin, et la troisième dans le service de chirurgie de M. Terrillon. » Nous ajouterons aussi ce fait, que la première cholérique de la Sal- pètrière, une aliénée, n'était pas sortie de cet hôpital depuis quatre ans, de sorte que ce n'est point au dehors qu'elle a contracté le germe de l'af- fection cholérique à laquelle elle a succombé, mais qu'il s'agit bien là d'un cas intérieur, absolument né sur place. (9%) » Enfin, nous avons appris par M. le D' Diijardi ii-Beaumelz que les deux infirmières de la Maternité, dont nous avons parlé dans notre pré- cédent travail, et qui, seules^ dans cet établissement, avaient été atteintes par le choléra, sont les seules aussi qui aient relusé de boire de l'eau bouillie. » M. Ch. Kellner adresse une étude sur diverses substances chimiques, propres à influer sur le développement des organismes inférieurs, dans le traitement du choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant). M. A. Leroy adresse une Note relative à un système de locomotion aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats). CORRESPONDANCE. M. Jaihin place sous les yeux de l'Académie un certain nombre de pho- tographies d'étincelles électriques, obtenues directement, sans objectif, par le passage de l'étincelle sur la couche sensible de la glace de verre ; par M. Ducrelet. ASTRONOMIE. — Observations de la comète Barnard, faites à l' observatoire de Nice [équatorial Gautliier-Eicliens de o'",38 d'ouverture); par M. Per- ROTiN. (Présentées par M. Faye.) Temps Nombre Date moyen Ascension droite Log. l'act. Distance polaire Log. fact. de 1881. Étoiles. de Nice. apparente. parallase. apparente. parallaxe. comp. Octobre 1 1 . . . , . . 1 Il m s 8. 8.33 h m s 20.52.49)58 2,890 0 , a 110.21 .58,7 — 0,g02 5 i3... 2 8.28.39 20 . 59 . 4 1 '''° î»079 109.38. i5,6 —0,897 6 .4... ... 3 8.10. 7 21 . 2. 5,45 2,932 109.17. 2,4 -0,898 10 i5..., ... 4 8.23.51 21 . 5. 9,46 ï,o55 108.55. 17,1 -0,895 8 Nov. 7 . . . . .. 5 7. I. 6 22. 7.36,66 3,750 loi . 12.29,8 -o,863 6 8.... ... 6 7. 3.24 22.10. 4i36 2,123 100.53.47,6 — 0,860 5 20 7 7.25.38 22.38.21,85 2,955 97.18.20,4 —0,839 5 ( 9^'o ) l'osiiioiis ino\ciiiiis des ctoîtcs de comparci'nnn lour 1 884,0. Piédtiction RéJiietion Etoiles. Noms. Autorité. Ascension droite. au jour. Distaiicepolairc. au jour. Il m s s 0 / « „ I /î Capricorne. Slone, -20.57.48,15 H-3,29 iio.i8.45,f) —19,2 2 Arg.OEllzen2io53. Arg. OEltzen. 20.56. 9,4o M-3,24 109.42.10,9 —19,2 3 Lamont^ i35o. Lamont. si. ■3.16,48 +3,24 109.11.40,0 —19,5 4 Ari;. 0Eltzen2i 180. .'Vrg. OEllzcn. 21, 3.49,72 H-3,23 io8.55.4i,2 — 19,6 5 Anonyme. conip. à Santini 24S8. 22. 7.28.41 -1-3, 02 101.14.16,9 —22,0 6 Anonyme. comp. à Sanlini aSi i. 22. 9.54,44 -1-3, 10 100.54. 16, 3 —22,2 7 Anonyme. comp.àLamont3 4649- 22.38.27,08 -(-3,07 97.17. 0,2 — 22,5 » Nola. — La comète était, en dernii'r lieu, très faible. Les trois ob- servations de novembre ont été faites à la limite de la visibilité, celle du 20 surtout; à cette date, la comète avait l'apparence d'une lacbe blanchâtre, ronde, de 2' ou 3' d'arc de diamètre. Pour la rendre sensible à l'œil et bien saisir sa position exacte, on était obligé d'agiter légèrement la lunette en ascension droite, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre. » PHYSIQUE DU GLOBiî, — Sur un tixmb lemeîil de lerrc ressenti à Nice te 27 no- veinbve^ Extrait d'une Lettre de M. Peuiiotin à M. Faye. « Nous avons ressenti à l'observatoire de Montgros un léger tremblement de terre, le 27, à 1 1''5™, 6, temps moyen de Nice. » 3'étais à l'équatorial, où j'observais Ilypérion. A ce moment, Saturne, que je tenais sous le fil mobile du micromètre, se mit à osciller d'une ma- nière insolite de part et d'autre du fil, en décrivant des arcs de 10" à i5" d'amplitude. Le phénomène dura environ i5' de temps. 11 fut accompagné de craquements dans le plancher de la salle. Il ne faisait pas de vent. M. Thollon remarqua des manifestations du même genre, dans la chambre où il se trouvait à ce moment. » Comme je pensais que nos enregistreurs magnétiques devaient avoir été influencés au moins mécaniquement, j'ai prié M. Landry de développer les feuilles du magnétographe. » Je vous en envoie deux, celle de la force horizontale et celle de la dé- clinaison. J'appelle votre attention sur la deuxième; en A, on voit à l'œil, mieux encore à la loupe, des oscillations qui sont dues certainement aux trépidations du sol au moment du tremblement de terre. » Plus tard, il y a eu des perturbations magnétiques tout à fait extraor- (96i ) dinaires et, si l'on compare les courbes des 27, 28 à celles des jours anté- rieurs, on ne voit rien de semblable ( ' ). » Faut-il attribuer ces perturbations magnétiques exceptionnelles aux phénomènes qui ont suivi le tremblement de terre, ou est-ce une coïnci- dence fortuite? C'est ce que, [)our mon compte, je ne me permettrai pas de décider. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les intégrales de différentielles totales algébriques. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « Considérons une relation algébrique entre trois variables œ, j, z. Nous effectuons sur x, y, z une substitution homog^raphique arbitraire, et soit, en désignant les variables par les mêmes lettres, la nouvelle équation obtenue, J étant un polynôme de degré m. Cette équation définira nue fonction ;dgébrique s de x et j-. J'envisage l'inté- grale de différentielle totale / P d.r + Q d); P et 0 étant des fonctions rationnelles de x, j, z et la condition d'inté- grabililé étant satisfaite. » Parmi de telles intégrales, en nombre illimité, en existe-t-il qui res- \ent finies pour toute valeur finie ou infinie des variables indépendantes x et /? C'est ce que nous allons chercher. En supposant que la surface (1) ne possède que des singularités ordinaires, c'est-à-dire qu'elle n'a que des points doubles isolés, dont le cône des tangentes ne se réduit pas à deux plans et, en outre, des courbes doubles, les deux plans tangents en tout point de la courbe double étant distincts. On reconnaîtra que, si une telle intégrale existe, elle est nécessairement de la forme (2) / A et B étant des polynômes de degré m — 2 en x, j, z pris simultanément; de plus, B est seulement de degré ni — 3 en a- et z, et A de degré m — 3 (M La courbe de la composante verticale ne donne rien de bien sensible. C. R., 1884, 2' Semestre. {T. XCiX, ^'' £2.) I 28 ( 9^^ ) en jet :■. On doit pouvoir, en outre, trouver un troisième polynôme C, d'ordre m — 2 en x, y, z et de degré m — 3 en x et y. Les polynômes A, B, C satisfont à l'identité » Les conditions nécessaires que nous venons d'indiquer sont suffisantes, en ajoutant toutefois que, dans le cas où il y a une courbe double, les sur- faces A = o, B :r- G, C =-. o passent par la courbe double. » Dans ces conditions, l'intégrale (2) aura une valeur fuiie et déterminée pour tout point simple de la surface situé à distance finie; elle aura une valeur indéterminée^ mais finie, pour tout point double isolé de la surface, et il en sera de même pour les points à l'infini. » On peut substituera la relation (3) une relation plus symétrique. La forme rendue boniogène/(j:, ;•, z, t), de degré m, devra être telle que l'on puisse trouver trois polynôtnes 0,, 6.,, O3, Ô,, d'ordre m — 3, satisfaisant à la relation fl ^'/_ufl '^■^^fl '^-^'-ur, ^f-n et l'on doit avoir entre ces polynômes la relation t)9i dQ, dO-, ôe^ d.r Or <):■ Ot » D'après les théorèmes précédents, ou saura reconnaître, élant donnée une relation algébrique entre trois variables, s'il existe ou non des inté- grales correspondantes de première espèce^ en désignant ainsi, par analogie, les intégral'es qui restent toujours finies. Il n'en est pas ici comme dans le cas des courbes algébriques; la surface la plus générale de degré m ne possède pas d'intégrales de première espèce. » Nous considérerons comme indépendantes deux intégrales de première espèce quand elles ne seront pas fonctions l'une de l'antre. Les surfaces du second et du troisième ordre, étant unioursales, ne posséderont pas d'in- tégrales de première espèce; c'est dans les surfaces du quatrième degré que l'on rencontre les premières surfaces avec de telles intégrales, et une sur- face du quatrième degré ne peut posséder plus d'une intégrale. » Si les coordonnées d'un point d'une surface s'expriment par des fonc- (963 ) lions abélieiines de deux paramètres ii et v, et cela de telle manière qu'à un point quelconque de la surface ne corresponde qu'un seul système de valeurs de u ei v (abstraction faite de multiples des périodes), la surface possédera deux intégrales indépendantes de première espèce, et deux seulement. )) Remarquons, en passant, que, comme il est bien connu, les coor- données d'un point de la surface de Kummer s'expriment par des fonc- tions abéliennes de deux paramètres u et v, mais les remarques précé- dentes ne s'y appliquent pas, car l'on reconnaît aisément que, dans ce cas, à un point quelconq ue de la surface correspondent deux systèmes de valeurs de u et V. » Les résultats précédents permettent de reconnaître, étant donnée une surface J[jc,j,z) = o, si l'on peut exprimer x, y et z par des fonctions abéliennes de deux para- mètres, et de la manière indiquée plus haut. Il devra exister deux inté- grales indépendantes de première espèce, et deux seulement; on pourra les former; désignons-les par jVdx-i-Qd/ et jPtdx-{-Q,d/; on aura alors à étudier le système des deux équations 'Pdx -i-Qdy = du, P, dx -]-Q,d/ = d\>, et nous montrons comment on pourra reconnaître si l'on peut satisfaire à ces équations par des fonctions uniformes x et jde u et i>; s'il en est ainsi, X, y tl z seront des fonctions abéliennes de ces deux paramètres. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur deux formules Irigonomélriques d'interpola- tion, applicables, l'une aux fonctions paires, l'autre aux /onctions impaires. Note de M. G. Focret. <( 1. L'importance des séries trigonométriques, au point de vue des applications, m'a paru donner quelque intérêt à une solution nouvelle et plus générale que celles déjà connues de la question suivante : » Trouver une fonction linéaire des sirms d 'un arc et de ses n — i premiers multiples, qui, pour an + i valeurs données de cet arc, prenne an -t- i valeurs données correspondantes. ( 964 ) » Lagrange('), à l'occasion du célèbre problème de la corde vibrante, a résolu la question dans le cas particulier où les valeurs données à l'arc forment une progression arithmétique ayant pour raison une partie aliquote de la circonférence. Le cas, déjà plus étendu, où les valeurs de l'arc forment une progression arithmétique quelconque a été traité par I.e Verrier (-), puis repris, il y a quelques années, par M. Houël ('), qui en a donné une nouvelle solution plus simple, mais nécessitant une analyse encore assez pénible. Tout en n'assujettissant les valeurs données à la variable qu'à la condition d'être deux à deux équidifférentes de l'une d'elles, je parviens, presque sans calcul, à un résultat aussi élégant dans la forme que commode pour les applications. » Pour pouvoir résoudre le problème dans les termes que je viens d'in- diquer, je m'occuperai, dans cette première Note, des deux cas particidiers d'une fonction paire et d'une fonction impaire, et j'en donnerai une so- lution entièrement générale. » 2. Soient a, b, c, . . . , h, k, l des arcs quelconques en nombre n -\- i. Les déterminants A,= I cosa cosia ... cosjia I cosb cosaè ... cos7ib 1 COS^" C0S2^' ... cos?ik I ces/ COS2Z ... COSfll suifl smza . . . sin?ia &iab sinsb ... sin7ib sin/i sm9.h ... s'in rih sin/t sinaA' ... smjik le premier d'ordre « -f- 1 , le second d'ordre n, se réduisent, étant déve- loppés, aux expressions remarquables qui suivent : "('■-!) '(«-!) Ay= 2 ^ P{a, b,c, ..., k, l), As =2 ' R{a, l),c, . . . , h, k), dans lesquelles on a P(a,b,c, ..., k, l) = [cosb— cosa) {cosc — cosa)... (cosk—co&a){cosl--- cosa) (cosc — cosZ»)...(cos/l- — cosZ')(cos/— cosè) (cosZ— cos^-), et R(rt, b,c, . . ., h, k) = P(a, b, c, ..., h, ^)sinflsinè sine . . . sin/isinA". f) Miscellanea Taurinensia, t. I, OEuiies complètes, l. I. (^) Jnnales de l'Observatoire, Mémoires, t. I. (3) Ibidem, t. VIII. (965) » Les différences de cosinus qui figurent dans ces expressions peuvent d'ailleurs se remplacer par des produits de siinis, de manière à rendre A„ et A(, calculables par logai'ithmes ('). » Pour développer sous la forme que nous venons de leur donner les déterminants A^ et A,, on les ramène au déterminant de Vandermonde- Cauchy, en faisant usage des relations cosma = 2'" ' cos"'rt 4- X, coi,'"'-a -+- 1^ cos"'-''a + . . . , sin ma = sinû!(2"'~' cos"'~'rt + [j., cos'""' -+- (y.ocos"'"*rt •), dans lesquelles m désigne un entier quelconque, X,, X2, ..., p.,, [j.2, ... étant des coelBcients dont l'expression en fonction de ni est indifférente pour la présente analyse. » Le déterminant A^ ne peut s'annuler qu'autant que la somme ou la différence de deux des arcs a, b, . . ., l tst nulle ou égale à un multiple de 277. Quant à A,, il est nul, lorsque deux des arcs a, b, ..., k satisfont à l'une des conditions précédentes, ou bien lorsque l'un de ces arcs est zéro ou un multiple de tt. Les arcs, que nous allons considérer, seront sup- posés en dehors de ces conditions exceptionnelles. » 3. Je me propose maintenant de trouver ttiie fonction linéaire des cosi- nus d'un arc et de ses n — i premiers multiples, qui, pour n -+- i valeurs données de cet arc, prenne n -+- 1 valeurs correspondantes également données. » Soient (0 Ao -f A, cos^-4- A2COS2X -I-. . .-I- A„cos«x ^^ (p[x) la fonction cherchée, et ao, a,, . . ., a„ les ?i + i valeurs données de x. Il est clair qu'on obtiendra cette fonction, en éliminant les n-h- i indéter- minées Ao, A, , . . ., A„ entre (i) et les n -+- i équations qu'on en déduit, en y faisante successivement égal à a„, a, , . . ., «„. Le résultat sera cosx cosao » » . f . . cosa,. COS2X COS2«o cos2a„ cos«x cos«a„ cosnu,, = o: d'où, en développant et ordonnant par rapport aux éléments de la der- (') Nous supposerons celte transformation effectuée dans les déterminants que nous ferons intervenir plus loin. (966) nière colonne, i = n P(«o, a ,a«)?(-^) = ^I'(«o.«i- ...,«,-,,*,«.+,. • •.««)?(«.)• 1 = 0 » On en conclut / = Il \ I . \ I ^' ^ ' ' 1 A sin J t a, - 1- ay ) SUl 2 («, — v.j) I, j + I, ...,«). » 4. Un procédé tout semblable permet de déterminer une fonction li- néaire et homogène des sinus d'un arc el de ses n — i premiers multiples^ ijui, pour n valeurs données de cet arCf prenne n valeurs données correspondantes. » Soient en effet (3) B,sin^- + B2sin2a -(- ... 4- B„sinna; = '^(•^) la fonction chercbée, et a, , «o, . . ., a„ les n valeurs données de x. On aura celte fonction en éliminant B,, B., ..., R„ entre (3) et les« équations qu'on obtient, en faisant dans {'6) x successivement égaPà a,, «., . . ., «„. » On trouve alors sinj; sinax' sina, sin2«, sina„ sin2a„ sinno; •l'I^) sin«a, 4'('^i) sin««„ '^{ot.n) = 0; d'où l'on tire i — n R(a,,«2, ..., ot.„)if{x) =^R(«,,«o,... ,«,_,, a,-, «,v,,,.,,a„)(l'(a,-)> et par suite (4) +(*-)-su)X'2^^^nsini(«,-i-a, sin^uc — a/ )sinJ(a, — «y) L/ = «>i> I, / + i, .,,,«). PHïSlQUE APPLIQUÉE. — Sur un nouveau procédé pour mesurer les épaisseurs des tôles. Note de M. Lebasteur. (Extrait.) « Si l'on revêt d'une mince couche de matière fusible l'une des faces d'une plaque de tôle, et qu'on mette un point de cette face en contact avec une source de chaleur constante, on remarque que l'enduit fond dans une (967 ) région circonscrite par un petit bourrelet circulaire, dont le diamètre croît avec la durée du contact. » Si on laisse la source de chaleur en contact avec la tôle pendant un temps déterminé t, le diamètre d du bourrelet acquiert une certaine valeur, qui varie avec l'épaisseur e de la tôle. Si, par suite, on a déterminé, au moyen d'expériences préalables, la forme de la fonction qui relie e à d, on peut, connaissant d, en conclure e. » La plus grande difticullé consiste à obtenir une source de chaleur constante : le thermocautère du D'Paquelin, convenablement approprié à cet usage, et alimenté par un mélange^d'air et de vapeur d'alcool, a atteint le but que nous poursuivions. » Grâce à cet instrument, nous avons déjà constaté que, lorsque la tem- pérature primitive 0 de la tôle est constante, la loi qui relie e à n'est d'une grande netteté : lorsque 0 = t 7°, 5, et pour cinq épaisseurs de tôles diffé- rentes, nous avons trouvé pour e et r/ies valeurs suivantes ; c. d. niui 3 129,1 6 85, o 9 54,5 12 37 ,0 i5 28,3 )) Dans toutes les expériences, la durée du contact de la source de cha- leur avec les tôles était de trois minutes (' ). » CillMUi: MINÉRALE. — Sur les apaliles fluorées. Note de M. A. Ditte, présentée par M. Debray. « L'acide phosphorique des aj)atites fluorées peut être remplacé par les acides arsénique et vanadique, qui donnent naissance à des produits du même genre. » L Fluoarséniates. — On peut les préparer comme les fluophos- phates : 1° chauffer dans un creuset de platine un poids déterminé de (M Je me fais un devoir île déclarer que l'idée première du procédé qui vient d'être exposé m';i été siij,'gérée par les moyens employés par M. Ed. Jannetlaz, dans les expé- liences sur la reproduction de la schistositi' et du longrain, qu'il a exécutées l'année der- nière dans les ateliers de la Compagnie Paris-Lyon-JIediierranée, et dont il a rendu compte à l'Académie le 17 décembre i883. (968) phosphate métallique avec le triple environ de fluorure neutre de potas- sium et un grand excès de chlorure de potassium, laisser refroidir lente- ment, puis traiter le contenu du creuset par l'eau froide; on isole ainsi de belles aiguilles dont la forme et la composition sont celles des apatites; ces cristaux ne retiennent pas de chlore, et cela par la raison que j'ai in- diquée dans ma Noie du lo novembre au sujet des apatites fluophos- phatées. i" On oblient les mêmes produits en chauffant un mélange en proportions convenables du fluorure métallique dont la base doit servir à constituer l'apatite, avec de l'acide arsénique et un grand excès de chlo- rure de potassium; il est commode de remplacer l'acide arsénique par de l'arséniate d'ammoniaque, mais alors il devient impossible d'opérer dans un creuset de platine : celui-ci serait attaqué profondément par l'arsenic, qui se trouve au nombre des produits que donne la décomposition pyro- génée de l'arséniate ammoniacal. On peut se servir d'un creuset de porce- laine qui, en raison de la très faible proportion de fluorure que renferme la matière en fusion, n'est que légèrement attaqué. La réaction est tout à fait analogue à celle qui rend compte de la formation des fluophosphates, et l'on obtient de bons résultats avec la chaux, par exemple, en mettant en présence des quantités de matière calculées d'après l'une des formules 6AsO= + loCaFl = 3(3CaO, AsO=)CaFl -r 3 AsO-Fl% 24AsO=+ 5oCaFl = 5[3(3CaO, AsO^), CaFI] H-gAsFP. » Fluoarséniale de chaux. — L'apatite arséniée de chaux obtenue par l'un ou l'autre de ces procédés se présente en cristaux transparents très bril- lants; ce sont des prismes hexaèdres terminés par des pyramides à sis faces, striés parallèlement aux arêtes de la base; les cristaux se dis- solvent aisément, surtout à chaud, dans les acides étendus; l'acide sulfu- rique les détruit en dégageant de l'acide fluorhydrique. » Avec les fluoruies de strontium, de baryum, de magnésium, on ob- tient des fhioarséniales de strontiane, de baryle, de maijiiésie, tout à fait comparables aux fluophosphates des mêmes bases. » 11. Fmiovawadates. — La production d'apatites contenant du fluor et du vanadium est plus difficile. » Quand on chauffe au rouge un mélange de fluorure de calcium d'acide vanadique et de chlorure de potassium en excès, les proportions de matières réagissantes étant calculées à l'aide d'une formule analogue à celles qui précèdent, on obtient des aiguilles d'apatite, mais en f;nb!e quantité; si l'on introduit un excès de fluorure calcaire, le rendement e^t ( 9^9) meilleur, mais il reste toujours notablement au-dessous de celui qu'in- diquerait la réaction exprimée par la formule théorique; de pins, la masse fondue qui, reprise par l'eau froide, abandonne les aiguilles d'apatite, donne en outre une solution jaune renfermant de la chaux et du vanadium. Ce phénomène est ici plus complexe; d'une part l'acide vanadique réagis- sant sur le fluorure de calcium donne bien de l'apatite, mais d'autre part le fluorure calcaire dissous dans le chlorure alcalin ou partiellement décom- posé attaque avec une extrême énergie l'acide vanadique; cette action, tout à fait secondaire quand il s'agissait des composés de l'arsenic et du phosphore, prend avec le vanadium une grande importance, et une grande partie de l'acide vanadique disparaît sous la forme d'une combinaison particulière, que l'eau dissout en se colorant en jaune, et le rendement en apalite se trouve de ce fait notablement diminué. » Il est encore une autre action dont il faut ici tenir grand compte : c'est la décomposition de l'apatite formée, par le bain au sein duquel elle prend naissance, quand ce dernier ne contient pas une certaine proportion de fluorure en liberté. Ce phénomène est peu marqué avec le fluorure de calcium, en ce sens qu'il suffit d'une très faible quantité de fluorure libre pour permettre au composé 3(3CaOVO^)G;iFl d'exister, mais il n'en est plus de même avec la strontiane et surtout avec la baryte et la magnésie. Si l'on n'introduit qu'une petite quantitéde fluorure, les conditions de l'é- quilibre indispensable à l'existence du fluovanadate ne sont pas remplies et l'on n'obtient qu'un vanadate; mais, si le fluorure est en proportion plus grande, l'acide vanadique est attaqué et passe dans la combinaison soluble dont il a été parlé précédemment ; il en résulte que la formation du fluo- vanadate, relativement facile avec la chaux, l'est bien moins avec les autres bases. » Fluovanadate de chaux. — L'apatite calcaire fluovanadiée, obtenue comme on vient de le dire, est en belles aiguilles blanches et minces, à six faces et terminées par des pointements hexaèdres. Elle se produit encore quand on fond ensemble i*'' d'acide vanadique et 3^1 de chaux, réaction qui s'effectue avec dégagement de chaleur, et qu'on chauffe la matière ainsi obtenue avec un grand excès de chlorure de potassium ren- fermant une très faible proportion de spath fluor. Mais le vanadale calcaire ainsi préparé à haute température est difficilement attaqué dans ces circonstances, et ce n'est qu'après quinze heures ou vingt heures de chauffe qu'il est totalement transformé en cristaux d'apatite. » Fluovanadale de strontiane. — On l'obtient comme celui de chaux, par C. R., 1884, 2» Semestre. ( T. XCIX, N" 22.) ^ ^9 ( 97" ) l'action de l'acide vanadique sur du fluorure de strontium en excès, mais les aiguilles d'apatite sont toujours mélangées de vanadate de stronliane, dont il est très difficile de les séparer. » Avec la baryte el la magnésie, je nai obtenu que des vanadates ne re- tenant pas de fluorure, ef, quand la propoition de fluorure que le bain renferme devient un peu notable, le vanadate lui-même est attaqué et l'on obtient surtout des composés solubles renfermant du fluor et du vanadium. Ces combinaisons, loul à fait différentes des apatites, seront, si l'Académie veut bien le permettre, l'objet de Communications ultérieures. » KLr.CTROGHiMiE. — Action de V étincelle cl^ induction sur le triflnorure de phosphore. Note de M. H. Moissan, présentée par M. Debray. « Comme la plupart des composés binaires se dédoublent partiellement en leurs éléments, sous l'action de la liante température développée par l'étincelle de la bobine de Rubnikorff, nous avons pensé qu'il était intéres- sant d'étudier cette action sur le trifluorure de phosphore. » Nous avons employé, dans ces recherches, le dispositif si commode qui a été décrit par M. Rerthelot ('). Dans une éprouvetle de verre, placée sur la cuve à mercure, se trouve un certain volume de trifluorure de phosphore. Ce gaz, qui a été desséché au moment de la préparation, est laissé en présence d'une baguette de potasse, fondue au creuset d'argent, pendant cinq à six heures, afin d'être certain qu'il ne renferme plus trace d'humidité. Le fluorure de phosphore, comme l'acide carbonique sec, n'est pas absorbé par la potasse. » Deux tubes recourbés, remplis de mercure, donnent passage aux fils de platine qui amènent le courant, Nous nous sommes servis dans ces ex- périences d'une bobine, actionnée par 3 éléments Grenet, pouvant donner facilement dans l'air des étincelles de o'",o4- » On avait soin de bien faire jaillir l'étincelle entre les fils de platine, maintenus au milieu de l'éprouvette, de telle sorte que cette étincelle ne pût s'étaler sur une paroi de verre. Enfin le mercure, l'éprouvette et les tubes étaient desséchés avec le plus grand soin. » Lorsque l'étincelle a passé pendant une heure, on arrête l'expérience et on laisse le gaz reprendre la température du laboratoire. Le volume a sensiblement diminué et les parois de l'éprouvette sont recouvertes d'une (') Bf,rthi;lot, Essai de Méciuiiriuc vhuuihFl' -h PhFl' = 3PhFI' -h 2 Ph. i6" » Si l'on continue l'action de l'étincelle d'induction pendant |)lusieurs heures, le dépôt de phosphore augmente lentement et le volume continue à diminuer. Cependant, après quelques heures, il s'établit un équilibre et la décomposition semble limitée. En examinant l'éprouvette lorsque l'ap- pareil est démonté, on voit que sa surface intérieure n'a pas été attaquée. » Cette expérience, répétée plusieurs fois, nous a toujours donné les mêmes résultats. Mais, si l'on ne prend pas les plus grands soins pour éviter toute trace d'humidité, il n'en est plus de même. Lorsque l'on ne dessèche pas le gaz trifluorure de phosphore au moyen de potasse fondue, et que l'on se contente de le faire passer dans un flacon à acide sulfurique et dans un petit tube en U au moment de sa préparation, puis qu'on le soumet à (') TuoRPE, Sur les fluorures d'arsenic et de phosphore [Chemical Neivs, t. XXX.II, p. aSa). ( 972 ) l'aclion de l'étincelle, voici ce qdi se produit. Le phosphore se dépose en- core sur les parois de l'éprotivelte, le volume diminue, mais le gaz restant renferme une assez forte proportion de fluorure de silicium, et la quantité de fluorure de silicium augmente lentement avec la durée de l'expérience. Après une heure, le mélange gazeux peut renfermer^ de fluorure de sili- cium. Cela lienl, sans doute, à ce que l'hydiogène de la petite quantité d'eau contenue dans le gaz fournit, avec le fluor du fluorure de phosphore, de l'acide fluorhydrique qui réagit sur le verre en produisant du fluorure de silicium et de l'eau. Cette nouvelle quantité d'eau est décomposée à son tour de la même manière, et l'action se continue. Une très petite quantité de vapeur d'eau peut ainsi successivement transformer une quantité relati- vement très grande de fluorure de phosphore en fluorure de silicium. Après l'expérience, la surface intérieure de l'éprouvette est complètement dépolie, » La transformation du fluorure de phosphore en fluorure de silicium, par le passage de l'étincelle, n'est jamais complète; il s'établit, après un certain temps, un équilibre sur lequel nous aurons à revenir. » Nous devons ajouter que le mélange gazeux, résultant de la décom- position par l'étincelle du trifluorure de phosphore incomplètement dessé- ché, mis en présence d'une solution d'iodure de potassium, déplace l'iode et fournit, avec l'empois d'amidon, une intense coloration violette. Mais, lorsqu'on fait la même expérience avec le trifluorure de phosjihore exac- tement sec, en partie décomposé par l'étincelle d'induction, on n'obtient plus de coloration. Nous ne pouvons que citer cette expérience sans en tirer de conséquences, la réaction de l'iode sur l'amidon étant tellement sensible qu'on ne doit l'employer qu'avec les plus grandes précautions. » CHIMIE. — Sur t'aciile fei i ocjanliydrique el ses dérivés. NoledeMM. A. Etard et G. Bémont, présentée par M. Cahours. « I. Les forriuiles schématiques hexagonales n'ont été appliquées pen- dant longtemps qu'à la benzine el à ses dérivés. On a montré depuis que les réactions d'un très grand nombre de radicaux fort stables, et se trans- ])ortant intacts dans les réactions, pouvaient être représentées, non seule- ment par ces formules, mais encore par des pentagones et des carrés. » Nous avons pensé que le radical si stable des ferrocyanures imaginé par Gay-Lussac, le ferrocyanogène, dans lequel les propriétés connues du fer et des cyanures sont impossibles à mettre en évidence, tant que ce ra- (973) dical spécifique subsiste, pouvait être représenté par une formule hexa- gonale. » En mettaiil sous cette forme l'hypothèse de Gay-Lussac, on peut sim- plifier et systématiser la littérature compliquée des composés ferro- cyanés et formuler l'acide ferrocyanliydrique et les ferrocyanures, comme suit : /Az = C - C = Az R' - C = Az-R' (i) Fe^ I , I ^' \Az = C-C = Az-R'-C = Az R'. )) L'emploi de cette formule, qui représente un acide tétrabasique non saturé, nous a permis de préparer de nombreux corps dont les formules s'écartent de cellesquel'on admeld'ordinairepour les corps ferrocyaniques. » II. D'après Posselt, on prépare l'acide ferrocyanhydrique en trai- tant une solution concentrée de ferrocyanurede potassium Fe(C Az)"K.'' par l'acide clilorhydrique et en précipitant par l'éther l'acide ferrocyanhy- drique formé. » La quantité d'éther nécessaire pour cette réaction est telle, que nous avons été conduits à rechercher son action chimique et, par l'analyse du précipité cristallisé qui prend naissance, nous avons reconnu que celui-ci n'était pas de l'acide ferrocyanhydrique, mais une combinaison éthérée : (2) Fe(CAz)ni", 2[(C^H^)-0)]. M D'autre part, en traitant par de l'éther sec et pur de gros cristaux d'acide ferrocyanhydrique anhydre, obtenus par évaporation lente, on voit ces cristaux foisonner comme de la chaux dans l'eau, et former un corps identique au précédent en gagnant (')9,3 pour 100 de leur poids. (Théorie : 68,5). » Il existe donc un acide ferrocyanhydrique éthéré produit immédiat de la réaction de Posselt. Cette combinaison d'addition contient i5,2 pour 100 de fer (théorie : i5, 3). En présence de la soude il abandonne 4o,o pour 100 d'éther (théorie : 4o,6) qu'on peut aisément recueillir et qui, grâce à cette précipitation, est rigoureusement exempt d'alcool. Par une exposition prolongée à l'air l'acide éthéré se dissocie et l'on a finale- ment de l'acide ferrocyanhydrique pur. » III. Penlacjanuies feiitux. — L'acide ferrocyanhydrique sec chauffé à 440" (vapeur de soufre) ne se transforme pas en cyanure ferreux d'après l'equation Fe(CAz)<'H* =Fe(CAz)- + 4CAzll. ( 974 ) )) Il ne perd que 4^,0 pour 100 de son poids en acide cyanhydrique et laisse un résidu cristallin couleur chamois de composition constante C = 24,i. Az = 29,2, Fe = /(("), I, H = 0,8. » Le dédoublement se fait donc d'après l'équation 2Fe(CA'/;)''IP = [Fe(CAz)=i-CAzH + 7GAZH, exigeant une perte de 43»7 pour ioo,CAzH. Ce penlacyanure hydrodiferreux (3) Fc(CAz)'FeH, bleuit à l'air en fixant de l'oxygène et de l'eau. On peut, par l'hydrogène qu'il renferme, le considérer comme un acide correspondant à des sels. » Penlacyanure Jerroso-ainmoniqne. — I>e ferrocyanure d'ainniotiium chauflé à 44o" jusqu'à composition stable perd 62,4 pour 100 de son poids (théorie : 6 1,6) en eau el cyanhydrafe d'ammoniaque, et laisse un ré- sidu insoluble, homogène, donnant à l'analyse C = 22,8, Hr=i,8, Fe= 43,8. » Il ne se fait donc pas dans la calcination du ferrocyanure d'ammo- nium du cyanure ferreux ainsi qu'on l'a avancé, mais le sel correspon- dant à l'acide ci-dessus (4) Fe(CAz)% Fe(AzH''), d'après la relation 2Fe(CAz)''(AzH')%3H^O = Fe(CAz)'Fe(AzH') + 6HH) + 7CAz(AzH^). » Par une calcination plus avancée le nouveau sel se décompose en per- dant 36,7 pour 100 de son poids; il faudrait 38,4 pour la formule Fe(CAz)% Fe(AzH') = FeC- -^ CAz(AzH') + Az\ » Ce carbure de fer a déjà été signalé. Celui que nous avons préparé a exactement la composition exigée par la formule; c'est une poudre noire, dense, renfermant C=3o,i, Fe = 69,9. (Théorie : 3o et 70.) { 975 ) » Il serait curieux d'examiner s'il a la constitution d'un dérivé métal- lique de l'juétylène H'C". » A ces deux sels correspondent encore un cyanure f'errosoferrique (CAz)"'Fe\ que nous décrirons ultérieurement et qui peut s'écrire (5) [Fc■(GAz)•^J•-■^c^ ainsi que le sel Fe(CAz)^FeK de StaëJeleret les nitroferricyanures Fe(CAz)''Fr(AzO). Tous ces corps diffèrent des ferrocyanures correspondants par CAzR' en moins. La formule des ferrocyanures donnée plus haut se prête aisément à cette soustraction 6 Fe( I ,V'AzU'. ^Az.C- CAzR/ » On a, comme précédemment, une formule qui rapproche les dérivés ferrocyanés des cyanamides métalliques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du perchlonire de phosphore sur les élhers arouiati(jues. Note de M. A. Colson. Cl Par l'action successive du perchlorure de |)hosphore et de l'eau froide, j'ai oxydé certains corps organiques; mais, avant d'exposer cette réaction tout à fait inattendue, je dirai un mot du contact des éthers aromatiques avec les hydracides étendus: même au-dessous de loo", la mono-éthyline paraxyléniquese dissout dans l'acide chlorhydrique, n donnant du dichlo- rure toUylénique, de l'alcool et de l'ean : „ i ( CH-OCMli HCl_ ,(CH-Ci C-H30H i CH^OH """HCI" ICH^Cl"'" H^O » Pour les éthylines des autres corps aromatiques, l'action est la même quoique plus lente; il est vrai qu'elles ne sont pas solubles dans l'acide. Dans une précédente Communication [ ' ), on a vu que la réaction inverse de l'alcool sur les chlorures aromatiques se produit facilement. La réversibilité (') l'oiiifjtes rendus, séance du i^ novembre 1884. l 976 .! du phénomène n'est donc pas douteuse, les actions directes et inverses ayant lieu à toutes les températures, et c'est à bon droit que j'ai appliciué à ce cas particulier les lois de rélhérification établies par MM. Berlhelot et Péan de Saint-Gilles. » Action du perchlorure . — Lorsqu'on chauffe la mono-éthyline paraxy- lénique avec 2^ fois son poids de perchlorure, il se dégage de l'acide chlorliydrique, du protochlorure, de l'oxychlorure de phosphore et du chlorured'éthyle; le liquide resté dans le ballon prend une teinte rouge- vin. On peut alors le laisser refroidir, puis le projeter dans l'eau froide; celle-ci s'échauffe et, par refroidissement, abandonne de belles aiguilles incolores d'aldéhyde téréphtalique. On augmente le rendement en épuisant par l'eau bouillante l'huile jaunâtre tombée au fond du vase; on obtient ainsi, en aldéhyde téréphtalique, 25 pour 100 du poids de l'éthyline. M Le corps obtenu est identique à l'aldéhyde découverte par M. Grimaux : il est blanc, nacré, soluble dans 80 pour 100 d'eau bouillante, presque insoluble dans l'eau froide ; il possède une odeur rappelant celle du lilas ; il fond à 1 1 3-1 14 degrés, et colore en rouge les solutions alcooliques de cyanure de potassium. Il donne à l'analyse : Matière pour loo. 0,196. 0,293. Théorie pour loo. C 71 7'»2o :'»73 H 5,10 4,53 4,48 » Je me suis demandé si ce corps était bien une aldéhyde et non pas un éther interne, un phtalide. La facilité avec laquelle il réduit les sels d'étain et l'azotate d'argent ammoniacal ne laisse pas de doute. » Cette réaction présente d'ailleurs un certain caractère de généralité; car, en traitant l'oxyde de méthylbenzyle par un excès de perchlorure, on constate encore un dégagement de chlorure de méthyle et de protochlorure; il reste dans le ballon un liquide formé surtout de chlorure de benzyle, mais qui, repris par le bisulfite de soude, fournit des cristaux d'aldéhyde sulfite benzoïque. » L'action du perchlorure s'explique de la façon suivante : 1) i" A froid ou vers 100°, ce réactif se comporte comme chlorurant, selon son mode habituel; le dégagement d'oxychlorure le démontre : » 2° A une température plus élevée, ver^ 175°, le perchloiure, on le ( 977 ) sait, se dissocie en trichlorure et en chlore, de sorte que ce dernier réagit sur le chlorure de tollyiène pour transformer chacun de ses groupes nié- thylés en dichlorure de mélhylèiie : » 3" L'action de l'eau donne finalement » Cependant, cette explication si rationnelle n'est pas indiscutable, car le perchlorure réagit difficilement sur le chlorure paraxyléiiique, et le groupement dichloré CHCP ne se décompose pas toujours instanta- nément par l'eau h-oide. Il faut donc croire que les trois réactions ne se scindent point comme l'indiquent les trois formules ci-dessus, mais que les deux premières ont lieu simultanément, tandis que la dernière est facilitée par le dégagement de chaleur produit par la décomposition de l'excès de perchlorure, ou admettre la formation d'un composé chioro- phosphoré organique, décomposable par l'eau et l'alcool. Quoi qu'il en soit, le résultat final, la formation d'aldéhyde, démontre que le perchlo- rure agit sur les chiiîues latérales aromatiques, par substitution directe ou indirecte d'une partie de son chlore à l'hydrogène (' ). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le Josage des essences paijumées. Noie de M. Alb. Levallois, présentée par M. Schlœsing. « On n'a pas donné jusqu'ici de procédé pratique de dosage des essences parfumées contenues dans les végétaux; la très faible quantité de ces corps que l'on peut recueillir généralement, même en opérant sur des masses considérables de substance végétale, leur facile entraînement par les va- peurs des liquides qui ont servi à les dissoudre, sont les causes principales des insuccès que l'on rencontre lorsqu'on veut procéder à ce genre d'ana- lyses. Il y a cependant le plus grand intérêt à étudier les conditions diverses de la production des essences tenant au sol, au climat, au mode de cul- Ce travail a été fait à l'École Polytechnique (laboratoire de M. Grimaux). U. K., iSS/i. 2' Semestre. 1. XCIX, IS» 2'i.) ^ ^^ 978 ) ture, aux variétés; c'est ce qui m'a engagé à entreprendre les essais que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » C'est un fait bien connu, qu'au contact de l'air les essences absorbent de l'oxygène, se résinifient, et qu'ainsi oxydées elles ont perdu leurs pro- priétés odorantes; mais cette résinification peut se produire en dehors de l'action de l'oxygène de l'air. Le brome et l'iode réagissent avec énergie sur les essences; avec l'iode, dans certains cas, la réaction est explosive. J'ai constaté que, si l'on verse une solution aqueuse ou alcoolique de brome dans un liquide, eau ou alcool , contenant en suspension ou en dissolution des quantités très faibles d'essences, cette solution est décolorée instanta- nément; si l'on continue à verser du brome, il arrive un moment où, maigié l'agitation, la liqueur prend une colotatioTi jaune due à l'excès de brome, coloration d'autant plus facile à saisir que cette liqueur était aupa- ravant parfaitement incolore; en même temps, et j'insiste sur ce point, toute odeur propre à l'essence essayée a disparu, tandis que cette odeur était très nettement perceptible lorsqu'oi! avait encore quelques gouttes de réactif brome à verser. Enfin, un troisième indice de la fin de la réac- tion se manifeste d'ordinaire lorsqu'on opère en présence d'eau : c'est la brusque apparition d'une matière insoluble, blanchâtre, d'aspect résineux, qui tapisse les parois du vase après l'agitation. » Je me suis assuré que les quantités de brome à verser sont propor- tionnelles aux quantités d'essence contenues dans l'eau ou l'alcool ; il est nécessaire toutefois de faire une correction constante de -py ou -^^ de centi- mètre cube, afin de tenir compte de la quantité de brome destinée à fournir une coloration perceptible au liquide employé lorsque le volume de celui-ci égale 20'='^ ou 3o'''^. » Les essences qui ont servi à ces essais sont : les essences de rose, de géranium rosat; de néroli, de bois de rose, de bergamote, de citron, d'o- range, de lavande, de marjolaine, de cumin, d'eucalyptus; toutes ont dé- coloré les solutions de brome, comme je viens de l'indiquer, malgré leurs fonctions chimiques diverses, et la disparition de l'odeur, lorsque ces corps sont constitués par deux composés différents, semble indiquer que la quantité de liqueur bromée à verser est bien proportionnelle à la quantité du principe odorant. » Mais, pour appliquer celte réaction, il est nécessaire de concentrer ces substances dans un petit volume d'eau ou d'alcool; je me suis servi, dans ce but, d'un procédé qui m'a donné d'excellents résultats. La pro- priété qu'ont les essences d'être entraînées par l'eau a fourni le moyen de ( 979 ) les extraire industriellement, mais on obtient, en même temps qne ces ma- tières, une quantité d'eau si considérable, que, dans certains cas, comme pour l'obtention de l'essence de rose, on est obligé de soumettre le liquide recueilli à une seconde distillation. » Les cols des alambics sont courts pour qu'il se fasse le moins possible de retour en arrière du liquide condensé; il est naturel de penser, en effet, que, bouillant à des températures qui dépassent, pour certains d'entre eux, 25o°, les hydrocarbures des essences se condensent d'abord sur les parois d'un col trop allongé et retournent les premiers à l'alambic, laissant la vapeur d'eau continuer son chemin vers le serpentin. » Les essais que j'ai entrepris m'ont donné un résultat contraire à ces idées. » Si, dans un ballon de 2''', on verse 1'" d'eau et une goutte ou deux des essences que j'ai étudiées et si l'on adapte à ce ballon un tube de verre mince de i", 5o de longueur et de o™, 02 de largeur, en ayant soin d'incliner légèrement ce tube vers le ballon et de le munir d'iui petit réfrigérant des- cendant, on constate, lorsqu'on fait bouillir doucement, que toute l'es- sence passe dans le réfrigérant avec les premiers centimètres cubes d'eau. Ce fait peut paraître paradoxal, car l'appareil dont nous parlons est un appareil à distdlation fractionnée qui, appliqué à la séparation de liquides à points d'ébullition différents, laisse ordinairement passer d'abord les corps les plus volatils; or, dans le cas qui nous occupe, c'est le contraire qui arrive. » L'explication de ce phénomène est la suivante. La quantité d'essence contenue dans le ballon étant extrêmement petite par rapport à la quan- tité de liquide, le mélange de vapeur d'eau et de vapeur essentielle doit contenir une quantité de cette dernière beaucoup moindre que celle qui correspondrait à sa véritable tension à 100°. D'où résulte qu'un certain volume du mélange des deux vapeurs peut être considérablement réduit par une condensation de vapeur d'eau, sans que la vapeur essentielle atteigne sa tension maximaà 100°, dans le volume réduit. » J'ai multiplié les expériences avec les essences de géranium rosat, de lavande, de bergamote, de cumin, en faisant varier les quantités de i à 5 gouttes; j'ai répété ces essais avec des fleurs d'oranger, des pétales de roses, des graines d';inis pulvérisées, de l'écorce d'orange; j'ai toujours constaté que toute l'essence passait avec des quantités d'eau variant de ao"^*^ a 5o™; le volume d'eau qu'd faut recueillir s'élevait avec la quantité de prmcipe odorant introduite dans le ballon. ( 9^0 ) » Je crois pouvoir déduire de ces faits une méthode de dosage d'une essence déterminée, à la condition d'isoler an préalable, dans l'eau ou l'al- cool, res;.ence que l'on veut doser. Voici, ce me semble, comment il con- vient d'opérer. » Après avoir recueilli l'essence dans un petit volume d'eau, à l'aiile de l'appareil que je viens d'indiquer, on jirocède au titrage au moyen d'une solution de brome que l'on verse jusqu'au moment où, malgré une agita- lion énergique, la liqueur reste faiblement colorée en jaune. Correction faite, et après avoir titré la solution de brome à l'aide d'une quantité con- nue d'essence de même nature que celle que l'on veut doser et versée dans un volume d'eau mesuré, on établit, par une simple proportion, la quan- tité d'essence contenue dans la matière soumise à la distillation, quantité qui peut être déterminée avec une grande approximation. » PHYSIOLOGIK PATHOLOGIQUE. — Jclion des açjtnts chimiques puisstnts sut les bactéries du genre Tyrolhrix et leurs spores. Note de M. Chaiky, présentée par M. Debray. « Tii étudié les conditions dans lesquelles la vie et la reproduction deviennent impossibles pour une bactérie, un groupe d'infusoires vivant dans l'eau de mer, et la levure de bière. Je ne parlerai ici que des recher- ches sur la bactérie. » Celle-ci est du genre Tyrolhrix [Dvclxvx, Chimie biologique); eW^i '^ la forme de bâtonnets, quelquefois de points mobiles. Sa largeur est com- prise entre oi^-, 6 et i^^; sa taille varie de '^^ ii 40^^61 plus, comme je l'ai ob- tenue dans l'urine neutre alcoolisée. » La culture initiale renfermait probablement les variétés T. tenuis, virgula et clavi/ormis. J'ai constaté que les spores sont tuées par l'action d'une température de 97*^-99° soutenue cinq minutes, ou gS" soutenue pen- dant une heure. » I. action des liquides. — lo'^'^ du liquide (bouillon Liebig neutre, urine neutie, solution de glucose ou de gélatine) sont additionnés d'une dose variiible du liquide dont on examine l'action. On détermine la dose nécessaire pour maintenir la Ininspai ence quarante-huit heures après l'en- semencement avec une goutte du bouillon initial à badéries, renfermant des spores; température de culture : aS" à So". » On ensemence alors, avec les précautions d'usage, du bouillon stéri- lisé avec une goutte de bouillon transparent; ou déteriuine ainsi la dose ( 9°' ) suffisante pour maintenir la transparence dn deuxième milieu de culture, ou [)our empêcher tout développement ultérieur des spores. » Acide sulfurique. — Je cite les expériences décisives : >> lo''^ bouillon neutre +o,bSO''H au yj'u^ + youtte. Le bouillon reste transparent; mais le deuxième bouillon de culture est pris après vingt-quatre heures. » 10"^° bouillon -f- i ,6S0*U au yj-^ -H goutte. La transparence se maintient; de plus, l'ensemencement dans le bouillon stérilisé ne donne rien. >> Donc, pour maintenir la transparence, il suffit de , ^ „*„ ^ „ d'acide sulfurique; pour tuer les spores, il faut yoo^ôô' seize fois plus. " Le degré de concentration du bouillon a peu d'influence. >■ La musse des bactéi'ies n'est pas négligeable. Si l'on additionne lo"" de bouillon à bac- téries, alcalin, de i'''^ d'acide au Jj, il y a dégagement de gaz carbonique; la taille des bac- téries descend à il^, 5et les zooglées disparaissent. L'ensemencement de ce bouillon ne produit plus de développement appréciable qu'après un temps long, trente-six, même qua- ranle-liuit heures. >' J'ai trouvé qu'il fallait [-^^^gVô d'acide sulfurique pour tuer les spores dans le mélange lo bouillon vieux + lo bouillon neutre; il faut remarquer que, en raison du dégagement ga/.cnx, la dose d'acide libre est inférieure à celle que j'indique. " Avec la solution de glucose, la limite est un peu moindre. » Solution de chlore. — Pour maintenir la transparence, il faut fFoooô' ''^ clilore en poids. >> Pour tuer les spores : ,-0-5 oTo- » Limites voisines ponr l'urine neutre, les solutions de glucose et gélaùne. .> Solution (C acide stdf m eu.ï . — Pour njaintenir la transparence, f,,-uXirï *^" l>oids suf- fisent. « Pour tueries spores, i-^'^Vu *""' nécessaires, treize fois plus. " Limite voisine pour l'urine neutre. ^ » Pour tuer définitivement spores et bactéries dans le bouillon vieux, il faut une dose plus élevée, l'acide sulfureux dégageant aussi de l'acide carbonique. " Solution sulfitydriijue. — Il y a toujours développement : les bactéries sont vives, agiles; elles preiment l'apparence de petits traits, queUpiefois de points, de iV-,5 de dia- mètre. S'il y a assez d'acide, elles finissent, apiès quarante heures, par devenir immobiles, en même temjis (|u'il y a dépôt de soufre. » La culture des points mobiles produit des bactéries ordinaires; je n'ai pu obtenir de culture avec les points innnobiles. » 10"^ bouillon 4-HS à o^'',ooi2 H- goutte donnentdes points immobiles après quarante- huit heures d'action, soit ^ottï en poids. » La limite est plus élevée dans l'urine, voisine de rofolTô- » Alcool. — Il faut Yû d'alcool à gS" pour maintenir la transparence, -^^ pour tuer les spores. 1» La limite, dans l'urine neutre, est plus élevée : 0,18. .. Acide pliénique. — , ^-^^^ ^ tuent les spores. » Chlorure de zinc. — tôVoVô '"^nt les spores. ( 9»-^ ) » Alcaloïdes. — J'ai expérimenté les solutions alcooU(.[ues. L'effet n'est pas considérable. Ainsi i™B'',8 de narcotine équivaut à o",?. d'alcool; i"''',2 de strychine à o",8 d'alcool, dans 1 1" de liquide. » Pour tuer les spores, il faut toujours une dose plus considérable dans l'urine neutre. » II. Aclion des cjaz. — En filtrant du bouillon vieux à bactéries, on obtient un papier imprégné de s[)ores dont une parcelle produit un déve- loppement énorme de bactéries en seize heures. » Ce papier, desséché à l'air, est exposé à l'action des gaz, dans une éprouvette, pendant un temps variable, puis projeté avec des pinces flam- bées, dans le bouillon neutre stérilisé. » On attend le développement après quarante-huit heures, quelquefois soixante heures. » Bioxyilc d'azote. — Le gaz est dilué par l'aii. a Jg de gaz, agissant pendant quinze minutes, ne tue pas. » Jj de gaz, agissant pendant trente minutes, ne permet un développement dans le bouillon de culture qu'après (piarantc heures. » j'j de gaz, agissant pendant vingt-quatre heures, tue définitivement les spores. » ï*5 de gaz, agissant pendant trente minutes, tue également. >. Le degré hygrométrique du papier a beaucoup d'influence; ainsi, ^^—^ de gaz, agis- sant cinq minutes sur du papier légèrement humide, tue les spores. » Chiure. — Autant que j'ai pu le voir, les gaz secs ou humides agissent de même. ■I J'ai trouvé que ^'j de gaz sec ou humide, dilué par l'air, tue après liente minutes iJ'action. Je n'ai pas employé de dose inférieure. » Acide sidfhydrinue. — Les doses \ et |, soutenues pendant trente minutes, n'ein- pèchent pas le développement ultérieur, qui se produit après vingt-quatre heures seu- lement : les bactéries sont petites et agiles. .1 J/action du gaz pur et sec, soutenue pendant trente minutes, est également très faible, si elle existe; du moins, on observe toujours le développement de la variété en petits bâtonnets ressemblant, à s'y méprendre, à de petites sphères mobiles. .) Acide sulfureux. — J'ai employé les doses les plus faibles et les plus massives, de Jj à 5, soutenues pendant des heures; réjirouvetle était souvent exposée au soleil : toujours il y a eu développement après l'ensemencement. L'action du gaz pur, soutenue pendant vingt-quatre heures, ne se traduit que par un retard dans le développement : le trouble ne se constate guère qu'après quarante-huit heures, la taille moyenne des bactéries étant tH^. » Ozone. — L'air ozonisé à 3 ou 4 pour loo n"a pas tl'action appréciable sur le papier à spores. » 111. Conclusions. — De mes expériences, je conclus que : » 1° La nature du liquide oi'i vivent les bactéries n'a qu'une influence très faible sur la dose de liquide nécessaire pour empêcher le dévelop- pement primitif, ou détruire les spores. ( 9^3 ) )> 2° La masse des bactéries, existant dans le liquide, a une influence marquée. Cette influence tient probablement à la transformation du liquide sous l'influence de la vie antérieure. » 3° Les corps agissent d'autant plus énergiquement qu'Us ont plus le caractère acide, ce qui pourrait peut-être se déduire de ce fait que les bac- téries tendent à rendre le liquide alcalin. ■» 4° Lps gaz actifs ne se comportent pas comme ils le font vis-à-vis des animaux. L'ordre d'action dépend surtout des produits acides que peut donner le gaz, et de la manière d'être de ces produits vis-à-vis de l'enve- loppe des spores. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l'action anesthésique de la cocdine. Note de M. J. Grasset, présentée par M. Vulpian. « En étudiant l'action anesthésique générale de la cocaïne, on a surtout mis en lumière l'effet sur l'œil et sur les muqueuses, sans insister suffisam- ment sur V anesthésie cutanée. Nos expériences ont été faites sur des chiens et sur des singes, les troubles de seusibililé ne pouvant guère s'observer avec certitude que sur les animaux supérieurs ( '). » 1. Chiens, — Au cours d'expériences entreprises sur la thymtomie, voici ce que nous observons : » A un cliien de S'^s (non encore expérimenté), nous faisons une injection liypodermi- que, dans la région antérieui'e du cou, de oS', oi de chlorhydrate de cocaïne (solution fj^). Un quart d'heure a|)rès, on commence l'opération : l'incision de la peau et des parties sous- jacentesne provoque aucun cri ni aucun mouvement, tandis que chez les autres chiens non anesthésiés les sensations douloureuses avaient paru très vives. Quand on fait la section du cartilage thyroïde lui-même, l'aninial fait quelques monvements et paraît sentir. B Chez un autre chien (5''^,8oo), on commence la même opération sans injection préa- lable. Il manifeste sa vive douleur à l'incision de la peau et des tissus superficiels sous-ja- cenls; il se débat vivement. A ce moment, on instille sur la plaie ouverte une seringue de chlorhydrate de cocaïne (qs'",oi en solution à ttct)- ^'^ ^ *^P' minutes après, on reprend l'opération. Le chien réagit très peu quand on incise les parties jirofondes; mais il s'agite de nouveau quand on sectionne le cartilage thyroïde lui-même. Il ne parait pas sentir quand on applique les points de suture à la ])eau. >< II. Singe. — Une guenon, très intelligente, depuis longtemps dans le laboratoire, sent très vivement les piqûres d'épingle, même très superficielles, à la peau du ventre notam- ment. On fait alors une injection hypodermique deo^'', oi de chlorhydrate de cocaïne (') Ces expériences ont été faites avec le concours de MM, Jeannel, préparateur, et Bon- uefoux, interne. (solution jYô) •' '^ rt'gion du ventre, à gauche de ia lii,'ne médiane. Cinq minutes après, la sensibilité semble émoussée dans le côté gauche du ventre et niainienue à droite. Sept mi- nutes après l'injection, l'anesihésie delà peau du ventre est absolument évidente : on peut traverser un pli de peau de part en part avec une épingle sans amener de douleur; les ré- flexes peauciers persistent . L'animal se laisse piquer au nez, à la face, partout sans bouger. On peut toucher le globe oculaire avec la tète de l'épingle sans que l'oeil fuie, mais le cli- gnotement palpébral persiste. On peut enfoncer le doigt jusqu'au laivnx sans réivction au- cune. Pas de mydriase. L'animal marcbe normalement, il a l'air effravf et l'st un peu agité... Dix-huit minutes aprcs l'injection, même état. L'animal reconnaît très bien les gens, reste très calme dans les bras de celui de nous qu'il connaît le |)lus. L'anesthésie est complète et généralisée. On jieut partout piquer, même tiùs profondément, sans provo- quer de douleur. Au mollet nous traversons même toute la masse musculaire des jumeaux avec une épingle sans amener aucune réaction. On traverse l'oreille siins (]u'il v ait le moindre signe de douleur. Il en est de même jjour l'oeil lorsqu'on pi(]ue superficiellement cet oi'gane; cependant le clignotement persiste. » » Ces expériences sont encore trop peu notnbreiises pour légitimer des conclusions définitives; il semble cependant |)erinis d'espérer, dès à pré- sent, que la cocaïne pourra rendre à la Chirurgie générale des services analogues à ceux qu'elle rend à l'Ophtalmologie; peut-être fouinira- t-elle un moyen d'obtenir, an moins pour certaines opérations, un degré suffisant d'rj«esï/(este chiiiirgicale, sans sommeil et sans étal géiicrnl, ce qui serait extrêmement précieux. » PALÉONTOLOGIE. — Sur un Scorpion du terrain silurien de Suède. Extrait d'une Lettre de M. G. Lixdstk"m à M. Alph. Milne-Edwards. « Stockholm, le 24 novembre i8S^. » Je vous adresse la photographie d'un Scorpion fossile, récemment trouvé dans la formation silurienne supérieure de l'île de Gotland, en Suède; j'ai pensé qu'une découverte si étonnante vous intéresserait.... La pièce est assez bien conservée : on y voit la cuticule chitineuse brune ou jaune brunâtre, très mince, comprimée et ridée par la pression des couches superposées. On distingue le céphalothorax, l'abdomen avec sept lames dorsales, et enfin la queue formée de six segments oti anneaux, dont le dernier se ré- trécit, devient pointu et forme le dard vénénifique. La sculpture de la sur- face est tout à fait semblable à celle des Scorpions récents et consiste en tubercules et en carènes longitudinales. Un des stigmates est visible à droite et démontre clairement que l'animal a respiré de l'air; toute son organi- sation prouve qu'il a vécu sur la terre ferme. ( 985 ) » Nous voyons donc dans ce Scorpion, que nous avons désigné sous le nom de Palœoplwneits Nimcius, le plus ancien des animaux terrestres; les Libellules qui, jusqu'ici, remontaient à la plus haute antiquité avaient été trouvées dans le terrain dévonien du Canada. » On remarque, dans la conformation de ce Scorpion, un trait d'une haute importance, fourni par les quatre paires de pattes thoraciques, qui sont grosses et ponitues comme celles des enibryons de plusieurs autres Trachéales et d'êtres comme les Campodea. Cette forme de pattes n'existe plus chez les Scorpions fossiles de la formation carbonifère, chez lesquels ces appendices ressemblent à ceux des Scorpions de nos jours ( ' ). » ANATOMIE ANIMALE. — Sur les oi ganes digestifs et reproducteurs chez les Brachiopodes du getire Ctanie. Note de 31. Joubin, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Le genre Cranie est représenté, dans la Méditerranée, par une espèce que j'ai eue en abondance au laboratoire Arago, fondé à Banyuls-sur-Mer par M. de Lacaze-Duthiers. » Ce Brachiopode fait partie du groupe des inarticulés et, par consé- quent, son tube digestif est pourvu d'un anus; mais, contrairement à ce qui est observé pour les autres types des Écardines, cet anus, au lieu d'être situé sur le côté du corps, est placé exactement sur la même ligne que la bouche, c'est-à-dire dans le plan qui divise le corps en deux parties laté- rales symétriques. Ce fait est intéressant, car c'est une exception aux régies si constantes de la structure des Brachiopodes. » La bouche s'ouvre au fond de la gouttière brachiale; elle a la forme d'un entonnoir aplati dont un des bords porte les cirrhes et l'autre une lèvre épaisse. Celte lèvre est formée d'une lame cartilagineuse contenant des bandes musculaires, recouverte d'un épilhélium à cellules assez grandes, disposées par petits groupes arrondis à l'extérieur et qui, vers la cavité de la bouche, passent insensiblement à l'épithélium intestinal. » L'œsophage forme une courbe qui s'élève en avant et au-dessus de la bouche; celle-ci est donc située plus en arrière que l'œsopîiage. La courbe décrite est de | de circonférence environ. Cet organe est suspendu dans un système compliqué de lacunes et de cavités provenant de l'élargissement (') Un Mémoire détaillé sur cet aniriKil, par le professeur Tanierlan Tiioiell et moi, pa- raîtra dans quelque temps. C. K., 1884, 2' Semestre, {-i. XCIX, N" 'AiGiiEBEi.LE adrcsse un certain nombre de Mémoires et do- ciuuents, concernant l'utilisation des eaux d'égouts, l'assainisseinent de Paris, etc.. M. BocHEFOjjTAiNE adressC; par l'entremise de M. Richet, une Note rap- pelant les expériences qu'il a publiées autrefois sur la diifusion d^s cou- rants électriques dans les tissus des animaux (.S'oc/e'/e de Uiolocjie, t. XXX, p. 291, 12 octobre 1878, ei Journal des connaiisances inéilicales, 3*^ série, t. I, p. ili'i. et suiv,, 1879). M. A. ijAUDRY présente à l'.^cadémie, au nom de M. le professeur Seeley, plusieurs Mémoires de Paléontologie et un Maïuiel de Géologie en anglais. 11 s'exprime de la manière suivante : « En 1882, M. A. Geikie, directeur général du Geological Survey de la Grande-I^retagne, a publié un Text-hook of Gcotogj qui renferme les traits princi^îaux de la Géologie et delà Paléontologie. J^'étude de l'histoire du vieux monde est si répandue en Angleterre, que l'on vient de faire paraître un autre Traité de Géologie. Il est intitulé : Manuel de. Géologie théorique et prali(jue, par Joliu I^bdlipj)s, complété par Etheridge et Seeley. John Pliillipps était le neveu de William Smith, le fondateur, en Angleterre, de la Géologie paléontologique, c'esl-à-dire de la Géologie qui se base sur les fossiles pour la distinction des terrains. Il a continué et développé les grandes idées de son oncle. Son Traité de Géologie est devenu classique; mais sa dernière édition date de i855, c'est-à-dire de près de trente ans. Pour une Science en voie de formation, telle que la Géologie, trente ans ■ '] Plus de 7 millions par an. ( 996 ) c'est comme un siècle. Grâce à deux Membres de la Société royale de Lon- dres, MiM. Elheridge el Seele}', le Manuel de Géologie de Phillipps vient d'être enrichi de tontes les découvertes récentes. M, Etheridge a particu- lièrement étudié la distribution des Invertébrés fossiles dans les couches ter- restres; M. Seeley est bien connu parses beaux travanx sur la Paléontologie des Vertébrés. L'Ouvrage aura deux volumes; M. Seeley s'est spécialement occupé du premier voiinne, qui vient de paraître. Un des chapitres ren- ferme, sous le titre d'Idées élémentaires en Paléontologie, les résultats des plus récentes recherches sur les êtres fossiles. » Si, outre les Traités que je viens de citer, on consulte le Manuel de Paléontologie en deux volumes de M. Nichoison, les Principes élémentaires de Paléontologie, qui ont paiu l'année dernière en Belgique, et où M. Briart a traité de main de maître quelques-unes des grandes questions de la Pa- léontologie, si enfin on parcourt le Traité de Paléontologie de M. Ziltel, qui se publie en ce moment, et est répandu en France par la traduction de M. Charles Barrois, on jiourra facilement se rendre compte du mouve- ment qui se produit chez nos voisins, en Paléontologie aussi bien qu'en Géologie. )) M. Daubrée présente à l'Académie, de la part de M. F. Cope fFhilehouse, une série de photographies des cavernes de l'île de Staffa, et plusieurs Opuscules concernant l'origine de ces cavernes. D'après de nombreuses observations, l'auteur regarde comme extrême- ment improbable que ces différentes cavernes, et particulièrement celle dite de Fingal, aient été creusées par l'action naturelle de la mer. Après avoir étudié les rapports de situation de cette île avec toutes celles qui l'en- tourent, y compris loua, il se demande si les cavernes n'auraient pas été creusées artificiellement, par la race très ancienne qui avait établi des ports sur la côte d'Irlande. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. ( 111)7 ) BULLEThV Bini.IOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus pans la skance od 17 novembre 1884. Eleclrolyse. Renseignemenls pratiques sur Icnickelage, le cuivrage, ta doiurc, Vargenlure, etc. ; par \\. Fontaine. Paris, Baudry et C'*, i885-, iii-8". Deuxième Mémoire sur le lait; parV^. Duclaux. Nancy, Berger-Levratilt, 1884; iii-8°. (Extrait des Annales de ilnslitul national agronomique.) Etude d'un microbe rencontré chez un malade atteint de l'affection appelée clou (le Biskra; par MM. Duclaux et Heydknreich. Paris, G. Massoii, r884; br. in-8". (Extrait des Archives de Physiologie.) Travaux du Conseil d'hygiène publique et de salubrité du département de lu Gironde pendant l'année i\i8'i; t. XXV. Bordeaux, im|). de Lanefianquc, 1884 ; iii-8". Du choléra. Traitement nouveau. Guemo/J/porle D'' F. Jousseaume. Paris, A. Delahaye et Lecrosiiier, 1884 ; in-12. (Renvoi au Concours Bréant.) Recueil zoologiijue suisse, publi<'' sous la direction du D"' IIermann Fol; t. I, 11°' 1 à .4. Genève, Bàle, H. Georg, i883 et i884; 4 livr. in-8^ Le guide de l'amateur d' Astronomie. Marche à suivre dans l'étude de cette belle science ; par 3 . Vinot. Paris, aux Dareaux du Ciel, cour de Rohau, i884; in-12. Archives du musée Teyler. Sh'XQ II, vol. II; première Partie. Haarlem, les Héritiers Loosjes; Paris, Gauthier-Villars, i884; in-8°. Mémoires de l'Académie royale de Copenhague ; 6* série, t. I, n°^ 9, 10 ; t. II, n° 6. Copenhague, i884; 3 livr. inVi". Nederlandsch meleorologisch jaarboeh voor 1877. Zes en Twintigste jaar- gaiig. Tweede deell. Ulrecht, Keurnk, 1884 ; in-4'' oblong. Proceedingsofthe Canadian inslitute Toionto ; vol. Il, fasc. 2, 3. Toronto, Copp, Clark et C, 1884 ; 2 livr. in-8". Discursos leidos ante la real Academia de Ciencias medicas, fisicas y natu- rales de la Ilabafia, en la recepcionpublica delSenor don C. de Pedroso, el dia Il de mayode i884. Hai)ana, imp. La Aniilla, i884; in-8". V\P I OuVRAors r.EÇUS d.ws i.\ skaîîck nu i^ novembre 1884. Miimlère du Commerce {Service de lu SlnliUique générale de France). Jnmmre balistique île la France. Septième année, 1884. Pari'^, Imp. nalio- iiale, 1884 ; gi-. in-S". Ecole nationale des Ponts el Chaussées. Collcdion de dessins distribués aux élèves; \. ni, 2* fascicule, XIX." livraison, 1884. Paris, Imp. nationale, 188/1 ; gi'. in-8" avec atlas. .annales de l'Observatoire royal de Bruxelles. Nouvelle séiie. Jnnala astro- nomiques, t. V, second fascicule. Bruxelles, F. Kayez, 1884 ; iii-4°. (Deux exemplaires. ) A.-E. NoRDEKSKiOLD. Voyacje de la Véga autour de l'Jsie et de r Europe. Ouvrage Irailuil du suédois par ?>I.M. Ch. Rabot et Ch. T.allem.\nd, t. II. Paris, Hachclte et C'", i885; gr. iii-S". (Présenté par .M. Daubrée.) Le Phylloxéra du cliéiic el le Phylloxéra de la vi^jne, études d' Entomologie agricole,- par M. G. Balbiani. Paiis, Gaulhiti'-Viliars, i884; in-4° a\ec II nianches gravées. ( Pn-senté par M. Blanchard.) Ministère de l'Intérieur. Direclion de i Agriculture. Service du Phylloxéra. Destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxéra. Rapport de M. Balbiani en date du 3o septembre 1884. Instructions pratiques. Paris, Imp. Nouvelle, 11, rue Cadet, i884; gr. in-8''. (Présenté p;irM. Blanchard.) Electricité el Magnétisme; par Fleeming Jenkin, tsaduit de l'anglais sur la septième édition, par M. H. Berger et M. Croullebois. Paris, Gaudiier- Villars, i885j in-8". (Deux exemplaires.) Traité élémentaire d'électricité; par James Clerk Maxwell, publié |)ar W. Garnett, traduit de l'anglais par G. Richard. Paris, Gaïuhier-Villars, i884; in-8-°. (Deux exemplaires.) Météorologie du Soudan. La saison sèche au fort de Kita; par M. Ed. DupouY. Paris, Berger-Levrault, 1884; br. in-8°. Sur les surfaces à pente uniforme el les réseaux proportionnels ; par M. L, Lecounu. Caei;, lyp. F. Le Blanc-Hardel ; i884; br. in-S". Albert Girard, hœention nouvelle de l'Algèbre. Réimpression par le I)'' D. BiERENS DE Haan. Leidcu, imp. îMuré, i884; petit in-4''. Àstronomical and magnelical and mclcorological observations made al tlte ( 999 ) Royal Obseiviilory, Gieoavhh, in tlic ycar i88n. London, i88,'|; \n-.\° car- tonné. The transaction of the Linnenn Society of Lnndon. 2™' Ser. Botany, vol. Il, Pari s, 3, l\, 5; 2"'' Ser, Zooloijy; vol. II, Part 6, 7, 8. London, i883; 7 livr. in-Zi". The journal of the Linnean Society, Botany ; vol. XIX, n° 123; vol. XX, n°' 123-129; Zoology, vol. XVI, n"^ 95, 96; vol. XVII, 11'"* 97-100. London, i883; i3 liv. in-8°. Philosophical Transactions of thc royal Society of London; vol. 17i, part II, III. Loîidon, i883-i884; 2 vol. in-4". Proceedincjs of the royal Society; vol. XXXV, n° 227; vol. XXXVI, n»» 228-231. London, i883-i884; 5 livr. in-8°. Memairs of the royal astronomical Society; vol. XLVIT, 1882-83 ; vol. XIVIII, Pari I, 1884. London, i883-i884; 2 vol. in-4°. Menioirs of the Muséum of comjtarative Znology al Harvard Collège, vol. XÎI, XIII. Boston, 1884 ; 2 vol, in-4° The corrélation nf physical forces; by the Mon. Sir VV. R. Grove. London, Longnians Grpen, 187/1; in-H" relié. Diseases of the spinal cord; hy Byuom Bramvs^ell. Edinbnrgh, Yoiing J. Pentland, i884; in-8" relié. Beport of llie ffiy-third ujccting of ihe Brilish association for the advance- mcnt of Science, licldat Soulliporl in septeuiber iSS?). London, John Murray, iB84; in-S" relié. Transactions of the royal Society Edinburgh; vol. XXX, Part II-llI •. vol. XXXIF, part I. Eduibuigh, i884; 2 vol. in-4°. Proceedincjs of the royal Society of Edinbnrgh ; session i 881-82, 1882-83. Edinburgh, i8S4; 2 vol. in-8". 1 ooo ERHJTA. (Séance du 17 novembre 1884.) Pages 868 et 869, dnns It'S quatre Tal)leaiix, picniière rolonne, troisième ligne, f/u lieu de c, Usez partout C. Dans le deiixiènic Tableau, troisième colonne ; dans 1? troisième Talilcau, cinquième co- lonne; dans le quatrième Tableau, sixième colonne; au lieu du symbole diimique FI, Usez le symbole Tl. Dans le deuxième Tableau, deuxième colonne; pour l'indice de l'alun alumine-césium, laie G, au lieu de (,461 9,1, Usez i,468ai. Bans le quatrième Tableau, cinquième colonne; pour l'indice de l'alun fer-césium, raie E, au lieu de 1,48697, lisez 1,48797. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 DÉCEMBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUIXICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. — Sur la pholografjfiie d'un toniado, prise aux Etals-Unis; par M. Faye. « M. Langley, l'astronome bien connu de l'Académie, étant en visite à l'observaloire Washbnrn (Madison, Wisconsin ) , a reçu du savant directeur de cet établissement, M. E.-S. Holden, une photographie fort curieuse d'un tornado qui a exercé des ravages au mois d'août dernier, r un dans l'état de Dakota (territoire de l'Ouest). Le cliché a été pris par photographe de la localité et publié par lui avec l'annotation suivante : « Photographié par J.-N. Rohirison Howard, Miner County, Dakota. Le 28 août dernier un tornado passa à ■}.■?. milles à l'ouest de la ville. Il a paru à 4'^ de l'après-midi, marchant dans la direction du sud-est. Il a duré deux heures, tuant nombre de personnes et détruisant toutes les propriétés' qui se trouvaient sur son passage. » MM. l-angley et Holden croient que le cliché original a dû subir d'assez fortes retouches; ils n'en garantissent donc pas la complète authen- C. 11., iSS'i, 2' Semestre. (T. XCIX, N' !i5.) I J-' ( I002 ) liciU', mais ils pensent qu'il s'agit là de la reprociiictioii de faits réels et que ce document mérite quelque attention. Les journaux de Wiscoiisin (jui parlent du lorniido du 28 août disent qu'd mruThnil au sud-est, a\ec une vitesse de /|0 itiilas (01''"') à l'IuMM'e, détruis:int tout ce qu'd a rcncoiilré sur \ine bande de terrain do 100 yards (91™) de largeur. » Voici doue, sauf les réserves ci-dessus, nue image du phénomène peinte par lui-m"ine, et non lui dessin fait après coup sur d' s souvenirs ou des récils nécessairement incomplets. Le tornado attaque le soi par son extrémité inférieure ; ses g\ râlions violentes y soulèvent des torrents de poussière, lançant autour de lui tous les objets plus ou moins légers qu'd a frappés et détachés du sol. ]l ne pompe pas les objels, il les chasse hori- zontalement. » Quand on lit une description de et s phénomènes redoutés, on peut à la rigueur, sous l'influence d'un vieux préjugé, s'imaginer quele tornado est une colonne ascendante qui va du sol aux nuées, pomp.int l'aii- et les objels inférieurs; mais lorsqu'on a sous les \euxcetU' plintographie dont voici ( loo:^ ) l'esquisse, et que l'on y joint, par la pensée, celle circonslauce que ces gyralions puissantes, évidemment nées clans les courants supérieurs, se propagent vers l'est sans so déformer, avec la vitesse d'un train express, au sein des couches d'air inférieures, ordinairement calmes, il est impos- sible de persister dans cette erreur et de prendre, comme l'ont lait si long- temps les météorologistes, le contre-pied de la vérilé. » ClllRUUGiE. — Dernières rechenhes sur In coaijulalion iiidavasciilaire antiseptique ; par M. L. Gosselin. « Dans un Travail communiqué l'année dernière (27 août i883) à l'Aca- démie, j'ai annoncé que plusieurs des antiseptiques dont nous nous ser- vons en Chirurgie avaient la propriété, quand on les met en contact avec les membranes interdigitales des pattes de grenouille, d'y arrêter la cir- cidalinn, en coagulant pins ou moins rapidement le sang dans l'intérienr des caiiillaires. Mes résultats ont été confirméi par M. le D'' Laborde ('), qui a ajouté à l'effet coagulant et à rol)litération dont j'avais parlé nu resserrement des vaisseaux, pronqit à disparaître et suivi d'une dUatation, phénomènes qu'il attribue à une irritation coneomitanle îles nerfs vaso- moteurs. » Mes recherches avaient porté sur les alcools et les phénols. Cette année, j'ai étudié au même point de vue la plupart des antres anlisep- liqucs proposés depuis quelques années et adoptés par un certain nomltre lie chirurgiens, et je vais en donner les résultats. » 1" Teinture d'iode, — Comme dans mes ex])érit'nces de l'iin dtrniri-, j\u (ixé la gre- nouille lioiizontalcineiit coiirliée, le venU'C en haut, sur une plaque de liège, avec des épingles, et j'ai étalé les membranes inteidigitales au-dessus d'un trou percé ilans cette plaque, entre le miroir et l'olijcctif dn microscope (ocidaire 1 cl objectif 2 de Naehet). J'ai amené l'antisepti<|uc avec un compte-gouttes, tantôt siu- une des faces, tanté)t sur les deux faces de chacune des membranes que j'examinais. Après deux applications de teinture d'iode, dans l'espace de trois minutes, la circulation s'est arrêtée: j'ai continué à ne pas voir netleiTient la contraction signalée par M. Laborde, mais j'ai très bien vu, dans cette expérience, de même que dans toutes celles qui m'ont donné ultérieurement l'arrêt de la circulation, la dilatation dont il a |)arlé, et à laquelle je n'avais pas fait attention l'année dernière. » 2" Arec l'alcool salicjlc, dans la |)roportion de i5«'' d'acide salicylique pour So^'- '') Tiibiine mcdicilc, 1883, n"* 787, 788, 789. ( loo', ) d'alcool, même résultai, c'est-à-dire oblitération et arrêt assez prompt de la circtilation, sur trois membranes interdigitales successivement examinées. » Je ferai remarquer (]iie, ces deux substances contenant une notable proportion d'al- cool, et ce dernier possédant à un haut degré le pouvoir coagulant intra-vasculaire, je ne puis savoir quelle part il convient de faire, dans l'oblitération constatée, à cette substance et à celles qui l'accompagnaient (iode et acide salicylique). » 3" Avec le hiindure de mercure, sel peu eraployi' en Chirurgie, mais (|ue j'ai voulu essayer à cause du rang élevé que lui donne M. le D' Miquel dans son échelle des gernii- cides, j'ai cru d'abord que je n'obtiendrais rien ; car, dans mes deux premières expé- riences, je n'avais attendu que douze à quinze minutes, après trois applications, et le résultat avait éié négatif. Riais, dans une troisième et une quatrième expérience, que j'ai pro- longées plus longtemps (vingt-doux à vingt-cinq minutes) et après cinq applications, à trois ou quatre minutes d'intervalle, du médicament, j'ai vu la circulation s'arrêter complète- ment, les capillaires se dilater avec une coloration rouge très prononcée. jMa solution ren- fermait qS'', 20 de biiodure de mercure pour 20^'' d'eau distillée avec o?'', 5o d'iodure de po- tassium. » 4° yi^'ec le deutocldoruve de mercure au millième (liqueur de Vanswieten), il m'a fallu plus de temps, cinquante minutes dans l'une des expériences, cinqnanle-huit minutes dans l'aulre, et sej)t et huit applications pour voir la circulation s'arrêter complètement. » Je n'ai pas dû attribuer à la fatigue et au malaise de l'animal cet arrêt tardif de la cir- culation, car il m'est arrivé ])lusicurs fois de laisser deux et trois heures une grenouille ainsi fixée sur le liège et de voir que la circulation continuait dans les membranes interdi- gitales étalées comme je l'ai dit. D'ailleurs, sur les animaux qui m'(mt servi à étudier le biiodure et le bichlorure de mercure, j'ai examiné, séance tenante, après cessation de l'ex- périence, la patte du côté ojiposé, et j'y ai trouvé une très belle circulation. Si l'arrêt dans la première patte avait tenu à une cause générale, n'cst-il ])as probable que cette cause aurait agi sur la seconde aussi bien que sur la première? » 5° Avec une solution éthérée dUodoforme, dans la ])roportion de 5^'' d'éther pour 2^'' d'iodoforme, j'ai vu la circulation s'arrêter au bout de six iniiiiites et après une seule ap- plication, et ce n'est pas ;i l'éther qu'il faut attribuer le lésultat, car, ayant fait l'expérience comparative avec de l'éther pur, je n'ai vu la circulation s'arrêter qu'au liout de quarante-cinq minutes, et je l'ai expliqué plutôt iiar la réfrigération résultant de neuf aj)- plications successives qu'à une propriété coagulante du médicament. i> G" J'ai encore essayé la solution de sulfate de cuivre à ^^ç-^j, les solutions de chlorure de zinc à 5 et 10 poui- loo, l'eau oxygénée la plus pure, l'acide borique à ^ji cf je n'ai ])u obtenir l'arrêt de la circulation avec aucune de ces substances, bien que l'expérience ait été ré|iélée pour chacune d'elles trois fois au moins sur des animaux différents, et que les applications du médicament aient été faites une dizaine de fois dans l'espace de plus d'une heure chaque fois. » Je lie prétends pas tirer des expériences qui précèdent des argu- ments en faveur de la supériorité on de l'infériorité de tel on tel antisep- tique. Je désire seulement faire savoir aux chirurgiens que le mode d'ac- ( ioo5 ) lion de ces niéclicanients esl plus complexe qu'on ne l'avait cru d'abord. S'ils sont presque tous germicides, ils ne le sont pas au même degré; ensuite ils sont plus ou moins aptes à coaguler les matières albumineuses, et notamment celles qui entrent dans la composition des globules san- guins (hématies); enfin ils sont coag(dants intra-vasculaires dans une cer- taine mesure, et je continue à croire que cette dernière action peut expli- quer, pour une bonne part, chez l'homuie, la modération des phénomènes inflammatoires qui est une des conséquences de l'emploi bien compris des antiseptiques. En tout cas, je suis disposé à considérer comme les plus favorables les antiseptiques placés à un degré élevé dans les trois tableaux ci-dessous, dressés d'après l'étude des trois modes d'action que je viens d'indiquer. Le premier est emprunté à la thèse de M. le D" Miquel (' ) et au complément qu'il en a donné dans V Annuaire de Montsouris pour 1884. Je n'y ai pas mis toutes les substances dont il a parlé, mais seulement celles dont nous nous servons en Chirurgie. Les deux autres résultent des re- cherches personnelles que j'ai faites sur la coagulation extra-vasculaire et intra-vasculaire donnée par le contact des antiseptiques. 1" Action geriiiicùh'. 1. Biioiluro (le mercure, 2. Deutoclilorure de mercure. 3. Eau oxygénée. '(■. lodoforme. 5. Sull'ale de ciiivie. (j. Clilorme de zinc à 4 pour 100. 7. Acide Ijorique. 8. Acide phénique à 4 pour 100. 9. Alcool ordinaire. 9.° Coagulation e.itra-vasculairc. 1. Sulfate de cuivre. 2. Acide phénique au ~. 3. Alcool à 86°.' .'). Chlorure do zinc à 5 et 10 pour 100, 6. lodoforme (solution éthérée). 7. Acide phénique au yj. 8. Deutochlorure de mercure (ii(]ueur do Vanswiclen ), 9. Acide borique au ^j. Eau oxygénée ( o ), î Alcool à 86. j Acide phénique au ^. \ Eau-dc-vie camphrée. Acide phénique au J,;. lodoforme (élher lodoforme I Teinture d'iode. Alcool salicvlé. 3° Coagulation inlra-xHisculaire. [ Biiodure de mercure. \ Liqueur de Vanswietcn. Sulfate de enivre ' Chlorure de zinc Acide boiiquc Eau oxygénée Miquel, Organismes lùi'ants de l'atmosphère (Thèses de Paris, i883, n" 94 K ( ino6 ) )) En présence de ces T;ibleaux, un mot (l'explication est nécessaire. Si, dans le tr.iilement de grandes plaies piotondes, comme celles des amputa- tions, il fallait tenir compte exclusivement de l'action germicide, comme on l'a fait au début du pansement de Lister, on pourrait croire que le biiodurc et le deutochlorure de mercure, le sulfate de cuivre au centième, l'eau oxygénée, l'iodcforme sont supérieurs, pour tous les cas, à l'acide phénicpie au vingtième, à l'alcool et à l'eau-de-vie camplirée. La clinique jusqu'ici n'a pas donné raison à cette présom[)tion, et, malgré les tentatives qui se (ont de tous côlés pour sidistiluer à ces agents quelque chose de meilleur, je ne crois pas qu'on y soit arrivé. Je n'en veux d'autre preuve que les divergences qui existent dans la pratique fies chirurgiens, les uns donnant la préférence à la liqueur de Vanswieten, les autres à l'eau oxygé- née, d'autres encore à l'iodoforme et au chlorure de zinc, mais le |)lus grand nombre adoptant l'acide phénique seul, ou l'associant à l'un des autres agents, sans donner les motifs de cette association. » Seidemeut ou a oid)lié tro[> souvent que ce qui est essentiel dans le pansement avec l'acide phénique, c'est le grand lavage, avant l'occhnion défiintive de la plaie, avec la solution au vingliéuie chez l'adulte, la solution au quarantième chez l'enfant; c'est aussi de ne pas laisser les drains trop longtemps. C'est par suite de ces oublis que le pansement a donné quel- quefois, malgré son action germicide, des suppurations jilus abondantes et plus prolongées que cela aurait eu lieu si le pansement avait été mieux compris. Il Poiu- moi, la supériorité de l'acide phénique tient à ce que, tout en étant germicide, il est très coagulant, ce qui lui permet de rendre impu- trescents les liquides épanchés en dehors des vaisseaux et de diminuer, par l'oblitération d'iui cert.du nombre de capillaires et peiU-élre par une mo- dification avantageuse et difficilement explicable aujourd'hui des nerfs con- comitants, dediminuer, dis-je, l'intensité de l'inflammation Iraumatique, » A mon avis, tout antiseptique qui ne réunira pas, comme l'acide phé- nique au 7^ et l'alcool, ces conditions d'être tout à la fois notablement ger- micide, coagulant extravasculaire et coagulant iniravasculaire, sera infé- rieur, dans le pansement des plaies, aux deux substances que je viens de nommer. » Peut-être pour certaines maladies autres que les plaies, et notamment pour les éjjanchemenls articidaires séreux et purulents, réussit-on avec d'au- tres anlisepti(|U( s. Je connais, d'autre part, les succès que nos accoucheurs ( i«<>7 ) français ohliomienl avec la liqueur de Vanswiolcii et le siill'ate de cuivre. Maison n'a pas fait assez d'éludés eompar.ilives poin* être sûr que l'acide pliénique, employé à dose convenable, ne rénssirail pas aussi bien. » NOMINATIONS. I/Académie |irocè(le, par la voie du scrutin, à la noiuinalion d'une Conunission de einf| IMcnihres, f|ui sera eliai-gée de proixiscr nu sujet de |)rix, pour le concours du piix Vaill;u>l à décerner en 1880. ]\LM. J. lîi itinANn, II.-^ïii.xi: Edwviids, Fizi:aii, Fiîkmy, Jamix réiuiis- si nt la majorité îles suKrages. I,es M( ndires qui, après eux, ont oI)tenu le plu-; de voix, sont JM\r. Fa\e, llernnie. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ]\I. I^IoRicoi^nr adiesse, par l'enlremise de M. Boulcy, une Noie sin- la piéservalion des ouvriers en cuivre, pendant l'épidémie choléiiqne de 1884. (Renvoi à la Connnission du legs Créant.) M. A. HiiitF.it, M. A. Basin adressent diverses Comnimiicilions relatives à l'aéroslation. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. F. Laur adresse une Note signalant une nouvelle coïncidence entre un tremblement de terre, ressenti à Saint-Etienne, et une baisse baromé- trique brusque, précédée d'ini régime de li iules pressions. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( ioo8 ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instiidction publique adresse l'ampliatioii d'un Décret autorisant l'Académie à accepter le legs qui lui a été fait par M. Th. du Moncei. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le premier Volume du « Cours de Mécanique appliquée aux con- structions (troisième édition) » ; par M. Ed. CoUkjnon. 2° Une brochure de M. //. Michel, portant pour titre : « De l'influence de l'eau potable sur la santé publique ». (Renvoi au concours de Méde- cine et Chirurgie.) 3° Un Volume des « Annales de l'Observatoire de Rio -Janeiro ». (Adressé par M. Cruls.) M. Aimé Girard prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place actuellement vacante dans la Section d'Économie rurale. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) ASTRONOMIE.— Observations de la comète Wolf, faites à l'équalorialde 8 pouces de l'observatoire de Bordeaux. Note transmise par M. G. Rayet. « Quelques observations de la comète Wolf ont été faites à l'équatorial de 8 pouces de l'observatoire de Rordeaux; elles donnent pour l'astre les positions suivantes : Date. Temps moyen Ax a Log. fact. AS e Log. f.ict. Obser- 1884. de lioideaux. ^ — ^. apparente. pai-all. ,.^_^. apparente. parall. Étoile, valeurs, h m s ui s U m s in o , „ Sept. 24 io.a8.53 — i.i3,26 21.17.22,24 1,59; +6.40,9 i-20.i(K 2(5,8 0,575 a Courty. Cet. i5 10. 18. 17 +1.38,25 21.39.49,15 T,763 —6.38,6 +10.28.49,8 0,710 b liayet' 20 10.49- • —0.58,32 21.47.56,58 1,473 —9.53,8 +8.5.7,0 0,739 c Duiiblel. 21 io.23.3o —1.2,43 21.49.46,17 7,422 +14.47,8 -7.40.57,2 0,740 d Doublât. 23 io.3o.2{ +0.56,95 21. 53.13,85 7,449 +o.ai,o +6.44.19,8 0,748 e Dotiblet. 25 11.25.59 +2.29,50 21.56.59,54 7,546 —5. 8,3 — 5.5i. 4,2 0,763 / Maiiime. Nos . 4 9.16.55 — 2.5i,35 22.17.12,05 7,3i2 — o.53,8 +i.53.3o,8 0,778 i,' Flanimo. '' 8.57. lo — r.55,58 22.19.22,75 7,24s +2.47,0 +1.31.59,4 0,780 A l'iammcj ( >oo9 ) » Les positions des étoiles de comparaison sont empruntées au cata- logue d'Argelander. Les positions moyennes pour i88/|,o sont : a Argelander -î-20 b >. -MO . c >, -f- 8 rf » + 7 ■ e » -f- 6 . /■ " 4-5, g " +- I . A " -\- 1 . Ascension uméros. droite. Déclinaison. 4902 Il m s 21 . 18.32, 1 0 , , -f- 20. 29.15,9 4608 21.38. 7,7 4-10.34.58,5 4760 21 .48.54,9 4- 8. 14.3 I, g 4768 21 .50.45,4 -+- 7.25.40,5 4934 21 .52. i3,7 -t- 6.43.30,5 4921 21 .54.26,9 4- 5.55.51, 4 4610 22.20. 0,3 4- 1 . 54 . 4 > "* 46.4 22.21 . l5,2 4- î. 28. 47, 5 ASTRONOMIE. — Observations de la comète IFolJ (1884)) faites au cercle méridien de U observatoire de Bordeaux. Note transmise par M. G. Rayet. « Pendant le mois de novembre, il a encore été possible d'obtenir à Bordeaux les observations méridiennes suivantes de la comète Wolf ; elles font suite à celles qui ont été publiées dans les Comptes rendus du 5 no- vembre dernier. Nov. Distance Temps moyen Ascension droite apparente Dates. de ajiparente au Log fact. 1884. Bordeaux. conclue. pôle nord. parallaxe. Observ. h m s h m s 0 ( Il 4... • 7-'9-«7.°'J 22.17. 1,68 88. 4.44,2 —0,776 Courty. 5. .. • 7-'7-3',77 22. 19. 12,65 88.26. 9,7 -0,778 Id. 6. ... . 7.15.48,08 22.21 .25,22 88.47.24,7 -0,781 Rayet. 7. .. . 7.14. 4,36 22.23.37,78 89. 7.50,3 -0,784 Courty. 8. ... • 7- '2.22,99 22.25.52,68 89.27 .46,2 — 0,787 Id. .4.... . 7. 2.38,24 22 .39.45,66 91.17.43,6 — 0,800 Id. i5. ... . 7- I- 4.84 22.42. 8,56 91.34.19,0 — 0,802 Id. 18.. . . 6 . 56 . 3o , 59 22.49.22,24 92.20.2 1 ,8 — 0,807 Doublet. 19. ... . 6.54.59,82 22.51.48,78 92.35.45,1 — 0,810 Flamme. 20 ... . . 6.53.31, 25 22.54. '5,52 92.49.42,7 — 0,812 Doublet. 21 . . . 6.52. 0,73 22.56.42 ,29 g3. 3. 3,8 -o,8i3 Courty. » Dans les derniers jours, les observations étaient devenues très diffi- ciles. » c. R., 1884, 2- Semcscre. (T. XCIX, N° 23.) i34 f lOIO ) ANAi.YSK MATHÉMATIQUE. — Sur T inversion des intégrales abéliennes. Note de M. Appell, pr-'-sentée par M. Bouquet. « Dans leur Théorie der Abelschen Functionen, MM. Clebscli et Gordan jî'Uiéraliseul le problème de l'inversion, en intégrant un système d'équa- tions aux dérivées partielles, dans les premiers membres desquelles entrent les intégrales abéliennes de première espèce et des intégrales normales de troisième espèce; ils indiquent une méthode pour passer, par continuité, de ce ca.s à celui où certaines intégrales de troisième espèce sont remplacées par des intégrales normales de seconde espèce. Des exemples de l'intégra- tion d'un tel système avaient été donnés auparavant par Rosenhain [Mé- moires des Savants étrangers, i85i) et par Clebsch à l'occasion de ses re- cherches sur les courbes de genre o et i [Journal de Crelle, t. 64). Enfin, M. EWiol [Jnnales de l'Ecole Normale, 2^ série, t. XI), en étendant la mé- thode de Riemann telle qu'elle a été exposée par M. Briot, a intégré un système d'équations où figurent les intégrales de première espèce, avec des intégrales normales de deuxième et troisième espèce. L'élude de ces diffé- rents travaux conduit au théorème qui fait l'objet de cette Note. » Soient X et y deux variables imaginaires, liées par une relation algébrique de genre o ou i et f,[x, j) une fonction rationnelle quelconque de jc et j; il existe toujours un certain nombre [n — i) d'autres fonctions rationnelles de x et y, ?2(*',j), (^^[x^j), .., o„[x,y), possédant la propriété suivante : le système d'équations dijférenlielles '^((^"m Ti)^^, + 'p(('^2' r-^'^'^x-i H-.--H- z',[x„,j„)rlx„ = <'///,, (0 ?-<(-■«■.. Ji;^-^! + f,>{^2^ 7'2)i — 1 àe cosj?, et, par suite, une fonction linéaire des cosinus de x et de ses n — 2 premiers multiples. Ou en conclut immédiatement, à cause de l'identité sin.r cos772a: = :^sin(/rt + i).r — .';sin(m — i).r, qued;(x) est une fonction linéaire des sinus et cosinus de .r et de ses 72 — i premiers multiples. D'ailleurs, le second membr.^ de (2) se réduit à i|;(a,), pour JT = «,(/ = I, 2, ..., «). La fonction '\i{jc) satisfait donc bien à toutes les conditions qui lui ont été imj30sées. » 3. Cherchons maintenant une fonciion linéair^e des sinus et cosinus d'un arc X et de ses ii — j premiers multiples, qui, pour 2« -H i valeurs données de cet arc, dont l'une est nulle, et les autres sont deux à deux cc/ales et de signes contraires, prenne a/j ^- i valeurs données correspondantes. » Soient Ao + A, cosj: -(-... -h A„cos«j: + B, sinx + . . + B„sianx =:/(^x) la fonction cherchée, et o, ±: a,, ± a.^, . ., ± «„ les in + i valeurs don- nées de X, les arcs a,, «.,... , «„ n'étant assujettis qu'aux restrictions sui- vantes ; [° qu'aucun d'eux ne soit nul ni égal à un multiple den; 2° que la somme ou la différence de deux quelconques d'entre eux ne soit ni nulle ni un multiple de 27:. » En conservant à • • , ■1 En appliquant les formules (i) et (2), on obtient, toute réduction faite, /(^)=(-o"/(o)n' |J, [X + a,] sin .5 [x ■ ( = 1 /(a,) sini(.r + «,)+/(—«,■) sin^(.r — «,1 |-| sin^(.T -|- «yl sin i- (.r — sty . .T V* /(g,) sin^[.r + g,) +/(— «,■) sin^(.r — «,1 p ■ o /i sinla, .silla, Al: ■ sin ^ [a le dernier signe de multiplication II s'appliqnant aux indices y = 1 , 2. .... / — r, /-ri, . . . , n. » 4. A l'aide d'un artifice analogue à celui qui sert à passer de la for- mule de Maclaurin à celle de Taylor, on conclut immédiatement de la for mule (5) l'expression d'une /o/ic/iou linéaire des sinus et cosinus d'un arc et de ses n — I premiers multiples, qui, pour in -i i valeurs données de cet arc, deux à deux équidifférentes de l'une d'elles, prenne 2 n -h i valeurs données correspondantes. Si 6, ô zhv.,, . .., 0 ± c<„ sont les in-h 1 valeurs données de l'arc ce, on aura l'expression de la fonction cherchée y (x), en rempla- çant dans (5) ^ para; — ô,/(o) pary(ô), /(a,) pary(9 -+- a,) el/(— a,) par » Si l'Académie veut bien me le permettre, j'aurai l'honneur de lui com- muniquer prochainement la solution la plus générale du |)robléme, dont je ( ioi4 ) viens de donner une solution particulière, assez étendue pour se prêter aux conditions les plus ordinaires des applications, et la solution d'un pro- blème analogue, dans lequel on suppose données les valeurs de la fonction et d'un certain nombre de ses premières dérivées, pour une valeur particu- lière de la variable. » ANAI.YSF, MATHÉMATIQUE. — Stirime généralisation des /ractio}2S continues . Note de M. H. Poincaré, présentée par M. Hermite. « Il existe, pour l'approximation simultanée de |>lusieurs quantités, des procédés dont Lejeune-Dirichlet et M. Kronecker ont donné une ihéorie très générale. Toutefois il peut y avoir encore quelque intérêt à étudier spécialement et en détail quelques-uns de ces procédés. C'est ce qui m'en- gage à signaler un mode particulier d'approximation, qui, à côté de cer- tains inconvénients, présente l'avantage d'une grande simplicité et d'une interprétation géométrique facile. )) Rappelons d'abord l'interprétation géométrique des fractions continues que j'ai donnée dans le XLVIP Cahier du Journal de l'Ecole Polytechnique. Soit a la quantité dont il s'agit d'approcher. Construisons le réseau à la Bravais, à maille carrée, dont tous les sommets ont pour coordonnées des nombres entiers. Il s'agit de trouver sur ce réseau des points qui se rappro- chent beaucoup de la droite j = eux. Le réseau peut être engendré par une infinité de parallélogrammes, de surface i, qui peuvent lui servir de maille. Choisissons un d'entre eux OABC, qui soit tout entier dans le pre- mier quadrant et qui soit traversé par la droite j ^^ a.x. Cette droite sor- tira du parallélogramme par le côté AB ou par le côté BC; supposons que ce soit par le côté AB, soit D le point symétrique de O, par rapport au milieu de AB. Le parallélogramme OADB jouira des mêmes propriétés que le parallélogramme OABC. On obtiendra ainsi une suite indéfinie de pa- rallélogrammes jouissant de ces propriétés. Ce sont les côtés communs à deux ou à plusieurs de ces parallélogrammes qui correspondent aux ré- duites. » Soit maintenant à approcher simultanément de deux quantités posi- tives a et p. Construisons la droite / = a.x, z —- ^x. Envisageons l'assem- blage à la Bravais dont tous les sommets ont leurs trois coordonnées entières. Il y aura une infinité de parallélépipèdes, de volume i, qui pourront servir de maille à cet assemblage. Soient A, B, C trois sommets du réseau, tels que le tétraèdre OABC ait pour volume ^. Complétons les parallélogrammes ( lOI.^ ) OADB, UBEC, OCFA, puis le parallélépipède OABCDEFG. Ce dernier pourra servir de maille à l'assemblage. Nous supposerons que la droite y ^ Cf.x, z = ^x est à l'intérieur du trièdre OABC. Nous diviserons ensuite ce trièdre en six autres : OADG, OAGF, OCFG, OEGG, OGEB, OBDG. Nous conserverons celui P P elles trois déterminants A = 1 a m m n P pi r B = ut II P P P c = m n P /' P seront positifs. En supposant que ces trois déterminants soient rangés par ordre de grandeur décroissante, les coordonnées des trois points A,, B,, C, qui joueront le même rôle que les trois sommets A, B, C dans le trièdre suivant seront m m —• tu' ni -\- ni -+- ni" n n -+- n' n + n' + n" P P ^- p' P + p' -^ r" Les déterminants qui joueront le même rôle que les trois déterminants A, B et C auront pour valeurs A - B, B - C, C, d'où la règle analytique suivante : on range les trois déterminants A, B, C par ordre de grandeur décroissante, puis on retranche le second du pre- mier et le troisième du second, puis on opère de même sur les trois nou- veaux déterminants obtenus, et ainsi de suite. » Cette règle s'étend immédiatement à l'approximation simultanée de ( ioi6 ) 71 quantités. Il est aisé d'évaluer l'ordre de l'approximalion. Supposons que les coordonnées ni, n, p, ■ . ■ soient de l'ordre d'une quantité très grande t, les déterminants A, B, C seront de l'ordre de • » Remarquons, en terminant, qu'on pourrait partager le trièdreOABC d'après d'autres lois moins simples, mais qui pourraient être plus appro- priées à certains buts spéciaux. » ANALYSE M.VTHÉMATIQUE. - Sut les intégrales de certaines équations fonction- nelles. Note de M. G. Kienigs, présentée par M. Darboux. Il I/équalion fonctionnelley [«(z)] = i ■+-J{z) a été étudiée par Abel : elle a occupé en 1882 M. Korkine ; on lui ramène aisément l'équation fonctiounelley [ffl fs^'i] — «/(z) rencfintrée par M. Schrœder, et qui a été l'objet d'un travail récent de M. Farkas. » Je me suis attaché à réduire au nombre strictement nécessaire les hypothèses faites par mes prédécesseurs. Dans un premier travail paru au Bulletin des Sciences malliématiques en i883, comme dans les recherches que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, j'ai tâché de montrer que l'holomorphisme de la fonction 9(2) dans le domaine d'un point limite suffisait pour établir les résultats antérieurement obtenus, ainsi que ceux que je vais mentionner. » Si 9p(-) représente l'opération 9(2) effectuée p fois, et a- un point li- mite, le rapport '''',' .y, a pour limite une fonction B(z) holomorphe dans tout l'intérieur d'un cercle c^de centre x. La fonction B(z) est une solution de l'équation de M. Schrœder, dans laquelle « = î)'(r). Les solutions de cette équation fonctionnelle qui sont homolorphes ou méronior plies au point x coïn- cident, dans le cercle c,., avec une puissance entière de B(s), à un facteur con- stant près. )) L'équation d'Abel n'admet aucune solution holomorphe ou méro- morphe au point .v; mais elle en possède une, et une seule, à une constante additive près, qui présente en œ une singularité logarithmique, c'est logcf'(.r) » La fonction b{z) permet alors de former, à l'aide d'une fonction pé- riodique arbitraire, la solution générale des équations d'Abel et de M. Schrœder dans le cercle c^. ( loi? ) » La méthode quo j'ai suivie s'étend du resie aux équations plus géné- rales y[9(3)] = x(-)/(z),/[?(2)] ="(=) +•/(-) où o, X, oj sont des fonctions données : j'apprends d'abord à en former une solution, la seule qui soit liolomorjj lie dans le cercle c^; la fonction b[z) en donne ensuite l'intégrale générale par l'introduction d'une fonction périodique. » J'ai envisagé aussi dans mon premier travail des points limites à con- vergence périodique, auxquels j'ai étendu les résultats précédents. Il existe dans le domaine de chacun de ces points une fonctiony(3), telle que le rapport ' ,t " reste constant dans ce domaine, mais cette valeur con- stante change généralement d'iui domaine à l'autre. Cette fonction con- tient autant de paramètres arbitraires qu'd y a de points dans le groupe : on peut déterminer ces paramètres par la condition que les valeurs constantes de J , soient toutes les mêmes. La solution de la question dé- pend alors d'iuie équation binôme, en sorte qu'il y a autant de fonctions B [z] qu'U y a de points an groupe. Chiicune d'elles vérifie l'équation de iM. Schrœder, et les résultats coïncident alors entièrement avec ceux ijuc l'on a trouvés dans le cas des points limites ordinaires. » J'ai traité plusieurs exemples, notamment celui d'Abel où ^(z) =: z^; p. désignant un nombre, commensurable ou non, compris entre o et i. L'exposition de plusieurs applications fera l'objet d'un prochain travail, » PHYSIQUE. — Résultais pour servir aux calculs des manomètres à gaz comprimés. Note de M. E.-H. Amagat. Il J'ai donné, il y a quelques années, les résultats nium'riques néces- saires aux calculs des manomètres à gaz comprimés, entre 20 ou 3o et 430"'", mais ces résultats n'ont [las été rapportés à la pression normale comme point de départ, soit |)arce que mes séries commençaient à des pressions supérieiu-es à celles qui terminent les séries de Regnaidt, soit parce que ces dernières séries ont été obtenues à une température trop différente de celle à laquelle j'ai opéré; dans toutes les recherches où jus- qu'ici j'ai déterminé les pressions avec un manomètre à azote, j'ai tenu compte de cette différence, par un procédé que je crois inutile de décrire ici. D'autre part, les résultats doiniés par M. Cailletet et par moi, i^our l'azote, présentent des diflerences telles que j'ai cru une vérification né- cessaire. C. R., iS)4, 2' Senrstre. (T. XCIX, N" '2Ô.) ' ^^ a Lin . > ( lOlS ) « Je viens de faire celle vériOcalioii pour l'air et l'azole, jusqu'à 85 j'ai fait en même temps les déterminations nécessaires pour rapporter les séries à la pression normale, ce qui est indispensable pour la construction des manomètres. Ces expériences ont été faites dans l'une des tours de l'église de Fourvières où, grâceàla coniplaisance de M. Sainte-Marie Perrin, architecte du monument, j'ai eu à ma dis|)osilion ime hauteur verticale de 63"", pendant tout le temps nécessaire pour l'épéter les séries un grand nombre de fois. J'ai conservé la méthode que j'avais déjà employée au puits Verpilleux, mais avec quelques perfeclioiuiements. IjCS manomètres de verre ont été disposés de façon que le gaz occupât toujours au moins la valeur de 5oo divisions de la tige; le dinmèlre des tubes de fer a été doublé; je nse buis trouvé dans de bonnes conditions pour (aire exactement la réduction des volumes de mercure à zéro. » Les différentes séries ont élé d'une concordance parfaite. Pour l'azote, les résultats auxquels j'arrive sont presque identiques à ceux de mes pre- mières expériences. En général, les différences ne dépassent pas i mil- lième de la pression totale, sauf en un point de la courbe que j'avais déjà signalé comme irrégulier. F/es différences avec les nombres de M. Cailletet subsistent donc; entre 40"" et 60'", elles correspondent déjà à une erreur de plus de 2™ de mercure. » Dans le Tableau qui suit, les valeurs du produit pv, pour l'azote et l'air, sont relatifs à la température de 16"; ils sont rapportés à la pression normale, pour hujuelle ils sont supposés égaux à l'unité. Pressions en mètres. 0,76. 20,00 . 25,00. 3o,oo. 35,00. 4o,oo. Azolc /n: I ,0000 I ,0070 I ,oo5() 1 , OOl'JiS I ,0039 I ,oo35 Ail' /m: I , 0000 J ,0100 i,oo7i I ,oo53 I ,oo3o I ,0021 Pressions en mèli-es. □1 45,00. . J .) , 00 . Go, 00. G5,oo. Azote Air JH'. 7"'- l ,0034 I ,00 12 I ,003^ I ,ooo5 i ,0042 I ,0001 I ,0048 I ,0000 I ,0053 I ,0000 M Les écarts poiu- 20*" sont notablement inférieurs à ceux qui avaient été donnés par Regnault, ce qui s'explique par cette circonstance que Regnault avait opéré à 4°. Pour l'azote, le mininuim du produit pi> corres- pond à une pression de 42"'; dans mes i)remières recherches, il était à 45™, comme ou peut le voir sur mes courbes (le Tableau porte 5o par erreur). Pour l'air, il est à Sq'". 11 faut remarquer du reste que la variation de pv est lelliuient petite ici, au voisinage du minimum, qu'une différence insi- ( '0^9 ) gnifiante sur la pression peut déplacer de jîliisieuis mètres l'ordonnée niinima des courbes. )) Dans les limites du Tableau ci-dessus, on pourra employer indiffé- remment l'air ou l'azote pour charger les manomètres; pour les pressions plus grandes, il sera préférable de choisir l'azote, qui a été étudié directe- ment. Il siillira de réduire proportiotmellement tous les nombres que j'ai donnés jusqu'à 43o"'""", pour les rapporter à la pression normale. » Pour les pressions supérieures à 43o'"'", on pourra obtenir des résultats exacts en employant l'hydrogène. J'ai montré en effet que, pour ce gaz, la courbe représentative des valeurs de pi> est une ligne droite : on peut cer- tainement sans hésitation prolonger cette ligne jusqu'à des pressions bien plus considérables; c'est ce que je fais actuellement pour des recherches dans lesquelles j'ai opéré sous des pressions de jdusieurs milliers d'atmo- sphères, et dont j'aurai l'honneur de présenter les résultats à l'Académie dans très peu de temps. » PHYSIQUE. — Sur rapjilicalion des procédés d' Ingenhoiiz et de de Scnarmoni à la mesure des conductibilités thermiques; par M. Ed. Jannettaz. « Pour mesurer les conductibilités thermiques relatives des différents corps considérés comme isotropes, les méthodes ne manquent pas; mais la plus sûre exige des fils ou au moins des cylindres étroits, et il esta peu près impossible de donner cette forme à la plupart des espèces minérales. Je me propose de démontrer aujourd'hui qu'on peut appliquer la méthode de de Senarmont aux plaques minces de substances différentes, aussi bien qu'aux différentes directions d'une même substance anisoirope. » Soit une plaque recouverte d'une matière fusible sur ses deux faces. Un point O est porté à luie température supérieure de t" à celle de l'en- ceinte, au moyen d'une tige chaude qui traverse la ijlafjue. [.a graisse fond; après refroidissement, la région qui a subi la fusion est limitée par un bourrelet saillant, qui a la forme d'un cercle lorsqu'on opère sur un corps isotrope. Calculons la loi de la distribution de la température dans la plaque, d'après la méthode de Fourier. » Soient^ l'excès de la température d'un point A; j -hdy celui de la température d'un second point B sur la température de l'enceinte, au mo- ment de l'équilibre, A étant situé à une distance a; et B à une distance X -+■ dx du centre calorifique O. » La quantité de chaleur qui traverse la surface cylindrique de rayon .r, ( 1020 ) (le hanlonr p, n pour valeur (0 — kinare'-y-' ^ ctx en appelant A' le coefficient de confluclibilité intérieur. » Ci lie qui traverse la surface cylintlrique de rayon (.r -i- dx) est ■ \ / / / \ 'l[Y-.-^ • ■ ' ^ ' dx \ ax dx dx- d.c' J » Négligeant le dernier terme et retranchant (2) de (i), on oLiieiit la quantité de chaleur qui reste dans l'anneau, à savoir (3) ^,„e(| + ,rg^a; " Cetle quantité égale celle perdue par les deux fa?es enduites de la matière fusible. Appelant q le coefficient de convection de ces faces, on a, pour la quantité totale de chaleur perdue, (4) 2.iî:xqy dy. » Égalant (3) et (4), on peut écrire, en posant -~ =^ — h, (•/->• I dy dx- X a.i - — H- lif = o ; M. Bouly a bien voulu vérifier l'établissement decette formule. Celte équa- tion différentielle linéaire du deuxième ordre a pour intégrale générale y = AJ cos{x \J h cou a) da -+- B / cos(a; y//i cosa)/(a;sin'«)fl^a, 7. étant u^^e quantité auxiliaire. » Pour X =: o, le logarithmique devient infini, le cosinus égale i; donc B =^ o. Appelant t la valeur de y pour x = o, it = Aj\h.=^A{c<^]=Xl- D'où y =: - t j cos{x \J h cos a) da, ce qu'on peut écrire ^ ' '^ Ja \ '■■î 1.2.3.4 1.3. .3. 4 -0.6 / ( I O 2 I » Or, d'après la formulo I cos \rc)';r= --— (7) 31. ..3.1 2)(->.// — ■\)...\.2 \-2 où le .second menibie s'annule entre les limites o cl -> à l'exception de son dernier terme qui donne [an — >) i^" — 3). ..3.1 tt l'éqiialion (6) devient 2 / //.;■- A^r'* 3 /i^J« 5.3 /i^^•^7.5.3 >' = - ^ I • ' jr \ 1.2 1.2.3.42.4 I .a. 3. 4. 5. 6 2.4.6 i.2.3.4.5.6.'j t).2.4-*i.y » Soient deux plaques recouvertes d'une matière fusible, portées cha- cune en un point o à la même température élevée de t", au-;iessus de celle de l'enccinle; si elles sont isotropes, les courbes isotliermiques pro- duites pnr la fusion de l'enduit y seront des circonférences de cercle de rayons x et ,r'. Les points de ces circonférences qui limitent sur chaque plaque la région de la matière fondue ont la même température j',. On a donc .„, / hx- /i-.v- hKi:" \ I li-.r'' ir-.T'- h'^x"- 2- 2-4" 7.-/^-h- / \ 2- 2-4 d'où fl.r'- A^r- /,Ki' _ _ /,'^''- ir-x'' h'Kr'<^ \9j -^i ^2 + ^^153 — ; ^?^ + -f^ + . . . . » La relation Iix^ = h'x'- est évidemment une solution. Doit-on en admettre d'autres? Pour éclaircir ce point, j'ai consulté le savant M. Pi- card qui a dissipé mes doutes. » Si l'on donne, en effet, à l'équation .r- la for me ^ 2^ 2-, 4 2-.4-6 /(0) = 1-0-4--*^- ^^ + 2- 2-. 3- 2". 3'. 4' .V' 2- en posant — = 9, Téqualion / (^i) = o a une infinité de racines, toutes réelles et positives. Si l'on considère ensuite réqiiationy(6) =/(5'), en y regardant 6' comme fonction de 0, du moment qu'on y ajoute la condition ( 1022 ) 6' = o pour G = o, condition nécessaire clans notre problème, la soiiitimi est définie et l'on a nécessairement 0' = 0. En résumé, on peut écrire hx- = h'x'"' . » Remplaçant dans cette relation h ot h' par leurs valeurs, et donnant aux deux plaques le même revêtement fusible et la même épaisseur, on a ke^ ~ k'e'^ ' et, après réduction, puisque q ^= q', e ^ e', k __ x^ » Dans un Mémoire, que j'aurai l'honneur de présenter prochainement à l'Académie, je ferai connaître les appareils dont je me sers pour mesurer les conductibilités relatives des différentes matières minérales. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur quelques procédés de spectroscopie pratique . Note de M. Ero. Demauçay, présentée par M. Cornu. « Depuis l'important Ouvrage de M. Lecoq de Boisbaudran sur les spectres lumineux, il n'a rien paru qui pût rendre l'examen spectral des corps auxquels cette méthode ne s'applique pas aussi simple et rapide que celui de ceux auxquels elle s'applique. Je suis arrivé à obtenir ce résultat par quelques procédés que je crois nouveaux. » On emploie universellement comme source de lumière l'étincelle d'induction d'une bobine à fil induit long et fin (75 à ^ au plus) donnant une étincelle à potentiel très élevé. Cette construction spéciale est néces- sitée, dans le cas des expériences de M. Lecoq, par ce fait que le liquide oppose à l'étincelle une résistance impossible à vaincre pour des élincelles de faible potentiel. Employée telle quelle, cetle étincelle ne donne pas de spectres utilisables pour quelques corps, parmi lesquels il en est un certain nombre pour lesquels ce serait d'autant plus désirable qu'ils ne possèdent pas de réaction chimique sensible. Aussi la plupart des personnes qui ont voulu obtenir les raies de ces corps onl-elles eu recours à la même bobine d'induction, en y joignant une batterie condensatrice plus ou moins puis- sante. On ne peut d'ailleurs se dispenser de l'employer quand on se sert pour produire les spectres d'électrodes métalliques et de courtes distances inlerpolaires, l'élincelle devenant autrement tout à fait insignifiante. On ( 1023 ) arrive ainsi à obleiiii' la plupart des spectres. Mais un inconvénient (consi- dérable jiour le chimiste) de ce procédé provient de la présence dans le spectre de celte étincelle des raies du second ordre de l'air el des raies des électrodes. I.e spectre de l'air surtout possède un éclat généralement bien supérieur à celui des raies métalliques présentes. Cet inconvénient, joint au triage nécessité par le spectre des électrodes, rend long et pénible un examen qui, s'il n'est pas rapide et simple, est pour le chimiste sans valeur pra- tique. » On peut faire disparaître tous ces inconvénients d'un seul coup et ob- tenir une étincelle qui ne donne pas trace des raies du second ordre de l'air el rarement de légères traces des bandes nébuleuses du premier ordre de l'azote el des raies des électrodes en utilisant l'étincelle d'induction d'une bobineà fil induit gros et court. Cette étincelle est aune température assez élevée pour donner facilement et sans sources électriques sortant des conditions les plus ordinaires les spectres de tous les éléments connus par des procédés d'une extrême simplicité et tout à fait pratiques. » La bobine que j'ai prié M. Gaiffe de me construire pour cet usage donne une étincelle de 5""" seulement, sous l'action d'une pile de 6 ou g éléments à bichiomate (zincs, o™,io sur o'°,i6) employés 2 ou 3 en sur- face et 3 en tension. La bobine a o^jiiS de diamètre intérieur sur o™, 23 de longueur. Le fil inducteur, de i"" de diamèti-e, pèse i'"^, 320 et est loulé sur deux rangées. Le fil induit, de 1""° de diamètre, pèse 3'"''',4oo. Le faisceau de fil de fer doux a 27'"'" de diamètre et pèse 680^''. Enfin le con- densateur du courant inducteur est triple du condensateur que l'on met d'ordinaire à des bobines de cette taille. Il doit être encore insuffisant, car l'étincelle d'extra-courant est très notable. » L'étincelle produite a, conune je l'ai dit plus haut, 5""" de longueur; son auréole est d'au moins 3™'" pour G éléments; elle est presque silen- cieuse, et devient brillante quand on la raccourcit suffisanunent. Elle donne avec éclat, surtout quand elle est courte, le spectre des électrodes et des traces à peine visibles des bandes nébuleuses du premier orilre de l'air, qui disparais^ent même entièrement dans la plupart des cas. » Je serais enclin à croire qu'une étincelle un peu plus longue serait aussi favorable pour la production des spectres et serait d'une utilisation plus commode. J'examine ce point actuellement. » La faible tension de cette étincelle empêche qu'on ne rem|)loie à exa- miner les liquides par les procédés de M.I^ecoq de Boisbaudran; mais il est aisé de tourner la difficulté au uîoyen de deux procédés qui feront, si ( I024 ) l'Académie veut bien le permetire, le sujet d'une prochaine Communi- cation. » CHIMIE. — Sur i acide fcrrocyanltydiique el les niliopinssiates. Noie de MM. A. Étard et G. Bébiont, présentée par M. Caliours. « L'acide ferrocyanliydrique, soumis à l'ébullition avec de l'eau dans un appareil barométrique, pour éviter le contact de l'air, se décomjiOie rapidement en acide cyanhydrique et une substance citrine, cristallisée, dense, qui a été séparée à la trompe. Cette matière, lavée à l'eau, puis à l'alcool et à l'étlier, a fourni à l'analyse les résultats suivants : Trouvé. Calculé. C 22,6 23,5 H 2,5 2,0 Az 27,8 27,4 Ke 37, 1 36,6 n Ces nombres conduisent à la formule (7) Fe(CAz)«FeH-4-2H = 0 d'un corps qui serait l'acide d'où dérive le sel de Williamson Fe(CAz)«FeK% On a, pour le dédoublement, 2Fe(CAz)''H*+2H-'0 = Fe(CAz)''FeH-,2HH) + GCAzI!. » En faisant bouillir une solution d'acide ferrocyaiibydri(jue à l'air dans une large capsule, on obtiendrait, d'après les auteurs, du bleu de Prusse. Malgré la couleur bleue du précipité qui prt-ntl naissance, nous n'avons en aucun cas obtenu le bleu en question, mais bien un précipité cristallin dense renfermant Trouvé. Calculé. C '9)0 '9)0 Az 23,0 11, ■! H 1,7 <,5 t'e 44,0 44,4 Il-O i3,8 14,2 ( 1(125 nombres qui conduisent à la formule (8) (FeC'^Az-IPO)" qui, contenant du fer au maximum, ainsi que le démontre l'action de la potasse, devra être exprimée sous une autre forme, celle d'un ferrocva- nure ferrosoferrique hydraté après de nouvelles recherches. » Au ferrocyanure dihydroferreux (7) ci-dessus correspond un dérivé amnionique moins saturé que le sel de Williamson. Nous préparons ce corps en faisant bouillir dans un appareil à fermeture barométrique un mélange d'acide lérrocyanhydriqiie et de chiorhydiale d'ammoniaque en solution ; il se précipite, dans ce cas, une poudre cristalline couleur de soufre qui, lavée et sécliée à l'abri de l'air, a pour formule (()) Fe( C'Az)'' Fe( Az FI ■ ) H + I^H-O. C. . , ^0.9 II 3,0 Az 2{),0 Fe 32,9 » Le dédoublement s'exprime par 2Fe(CAz)Ml' + AzH'Cl = Fe(CAz)\\zH*HFe + GCAzH -f- HCI. » En oxydant celte matière à l'air humide tt, mieux encore, en faisant la réaction primitive dans une. capsule à l'air, on obtient une substance cristalline ayant la couleur du bleu de Prusse. C. H. Az. Fe. H'O. Trouvé 21,0 3,4 29,4 3?., 9 i4-7 Calculé 21,1 3,0 28,8 32,9 |5,8 » lia formule est par suite (10) [Fe(CAz)'V-(Azir')-Fe- + 6II-0. » L'oxydation du sel précédent s'exprime par 2Fe(CAz)''FeAzH'H, 3H=0 + 0= H-O + sel (10). Chauffé à 440°, ce sel perd H-O + CAz, AzIL' (29,6 pour 100; théorie 28,8) et laisse un cyanure insoluble Fe''(CAz)'», signalé dans une précédente Note [formule (5)]. c. R., l88'i, -2' Semestre. (T. XCIX, N» 25.) ' "^ ( loaG ) » 11. NUropriissinle de sodium. — La constitution et la foniitile même de ce sel ont donné lieu à tle nombreuses discussions et la questionne paraît pas résolue. Ou s'accorde cependant à prendre la formule de Gerhardt, à un multiple près. Celte foniuile Fe(CAz)'ISa-(AzO)' + 2H=0 (Gerhardt) peut se mettre sous la forme (6) des autres pentacyanures (yoir Note pré- cédente) et, quelle que soit la valeur absolue de cette formule, elle permet de prévoir un produit de dédoublement stable. » Le nitroprussiate de sodium chauffé à /|4o° dans un appareil baromé- trique, installé comme un dosage d'azote par la méthode de Dumas et dans lequel on fait le vide vers la fin, atteint une limite de dissociation lorsqu'il a perdu 29,9 pour 100 de son poids (théorie, So,^). Les produits formés sont donnés par la relation Fe(CAz)'Na^(AzO)' + aH^O = Fe(CAz)'Na= + AzO 4- CAz + 2H=0. :) Les trois vapeurs formées réagissent entre elles pour donner des pro- duits noirs, et le gaz recueilli renferme, après ces réactions, en voliune AzO = 5i, Cy = 36, Az=i3. » Le cyanure ferroso-sodique, formé dans cette réaction, renferme î> = 27,3, Na ^ 22,5. » Ces nombres, combinés au rendement obtenu, conduisent à la for- mule (11) Fe(CAz)*Na^ » Le tétracyanure ferroso-sodique est une matière cristalline couleur chamois, à peine altérable au rouge sombre, perdant un peu de cyanogène au rouge vif. Il est indécomposable par l'eau et insoluble dans ce liquide. » Les réactions que nous avons exposées montrent que les hexacya- nures, ou lérro et ferricyanures ordinaires, pour être les plus nombreux et les mieux connus, ne représentent pas à eux seuls la condensation des cyanures métalliques. On a les types suivants : Fe(CAz)''R'*, Fe(CAz)Mi'% Fe(CAz)*R'% correspondant à des formules de corps également réalisablis. » ( I027 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' iiiactivùé optique de la cellulose du colonel sui- te pouvoir rolaloire du colon-poudre des pholocjraplies. Noie de ÎNI. A. Béchadip. « M. Levallois a publié des expériences (') desquelles il résulte que la cellulose est douée du |)ouvoir rotatoire moléculaire. Ce résultat est en contradiction avec celui d'études antérieures que j'ai eu l'honneur de com- muniquer à l'Académie (^) et que l'auteur a rappelées en partie. Je prie l'Académie de me permettre de revenir sur ce point. » La question qui était agitée parmi les chimistes et les naturalistes était de savoir si le ligneux qui, autrefois, avait été comparé aux fé- cules, puis reconnu comme espèce organique distincte, pouvait être trans- formé en matière amylacée. Le botaniste Schleiden et même des chimistes croyaient cette transformation réalisée, parce que, dans certaines circon- stances, le ligneux se colore en bleu ou en violet par l'iode. Les expériences de M. Levallois, d'un certain point de vue, pourraient venir à l'appui de cette manière de voir, que je croyais avoir démontrée fausse de la manière suivante. » J'avais réussi à transformer, par l'action de l'acide sulfurique de concentration convenable, la fécule en fécule sotable, laquelle se trouva, comme la substance insoluble non transformée, colorable en bleu, sans intermédiaire, par l'iode. J'imaginai que, si le colon pouvait, par une sorte de transmutation, devenir matière amylacée dans les mêmes conditions, je pourrais obtenir la même fécule soluble directement colorable ])ar l'iode. Or, cette transformation ne peut être réalisée. J'ai bien obtenu une modification soluble de la cellulose du coton et, avec elle, des pro- duits analogues, mais non identiques, aux dextrines delà fécule; mais, tandis que la fécule soluble, colorable sans inlermédiaire par l'iode, a un pouvoir rotatoire très élevé, [<^-]j= 212"/', le ligneux soluble du colon^ non directement colorable en bleu par l'iode, a un pouvoir rolaloire mit. » Le fait de l'inactivité optique de la cellulose soluble était, à mes yeux, si important, que j'ai prié M. Berthelol de le vérifier ; l'illustre chimiste voulut bien y consentir; ses observations ont été faites, il y a plus de vingt-cinq ans, au Collège de France, avec l'appareil même de lîiot; M. Berlhelot l'a consigné dans un de ses Ouvrages ('). (') Comptes rendus, t. XCIX, J). 43. (-) IhiiL, t. XLII, |i. i.Mo; t. I>1, p. 255. (') Chimie organique fondce sur 1(1 svDtlicsc, t. II, p- 744- ( I038 ) » Jj'inaclivité de la cellulose soluble sépare donc très neltement et abso- lument cette substance de la fécule soluble et la cellulose du coton de la fécule; mais elle a une bien autre significaiion. On peut se demander si elle est absolue, comme celle de l'acide tartrique inactif, ou seulement par compensation, comme celle de l'acide racémique. J'ai fait bien des tenta- tives pour résoudre ce problème et je suis arrivé à la conviction que l'inac- tivité de la cellulose du colon est du genre de celle de l'acide taririque inactif, avec cette particularité que cet te cellulose peut produire, par modifi- cation moléculaire, des substances douées du pouvoir rolatoire, toutes dex- trogyrcs. Je montrerai prochainement que l'inactivité appartient en propre à la cellulose insoluble elle-même. En attendant, je peux assurer que, si l'on insiste sur l'action tles agents iransformateiirs, tels que l'acide sulfurique de concentration convenable ou l'acide clilorliydrique, après le ligneux soluble, on obtient des substances dextrogyres dont le pouvoir rotatoire peut atteindre -f- 89" et qui, sans exception, peuvent intégralement se transformer en glucose ordinaire : jamais je n'ai pu isoler quelque sub- stance lévogyre. La cellulose du coton présenterait donc l'exemple d'une substance iiiactive, suhceptible de se transformer, sans dédoublement, en matières dextrogyres. Ce sont ces résultats que le travail de M. Levallois contredit surtout. » Un fait qui me paraît démontrer que la substance du coton n'est pas dédoublable en deux corps de pouvoirs lolaloires égaux et de sens con- traire, sous des poids égaux, c'est celui qui résulte des particularités que présente la pyroxyline et que ce qui précède explique. » On sait que le coton peutèlre intégralement transformé en pyroxyline et que celle-ci est soluble dans l'alcool élliéré quand elle a été préparée dans certaines conditions de température ('). On peut ainsi obtenir de la pyroxyline complètement soluble et des solutions observables. Plusieurs fois j'ai obtenu des solutions ne déviant pas le |)lan de polarisation; mais il arrive que le plus souvent les solutions dévient à droite avec une intensité variable. Voici quelques-unes de ces déterminations : I, Pyroxyline soluble, récente : ay = o%i5/', 1=1, c^ao-, p = 0'','ii5, [<^]j = &%']/ ['-). (' ) A. BtcHAMP, /Innale.s [=«]; = 20", 8 y*. VI. Enfin, j'ai pris le pouvoir rolatoire de la cellulose létranilrique, obtenue par l'action de rarnnioniaque sur une solution de pyroxyline solnble récente (') : ay=2",2l/', /:=2, »<= 19'''', /J ^ o;V8o8, [x]y=:2ti"^. » Ces résultais p.iraisseiit sigiiiiioatifs : piiisfitie i'oti |)eut obletiir des solutions de pyroxyline itiactives, on peut affitiner que la molécide du colon est elle-même inactive; d'antre part, puisque certains échantillons de pyroxyline sont doués du pouvoir rotatoire, il en fatit conclnre que, dans certaines circonstances, notamment sous l'inlltience du temps, la molé- cule subit une transformation plus ou moins semblable à celle que les agents transformateurs exercent sur le colon lui-même. Quoiqu'il en soit, la variabilité même du potivoir rotatoire de la pyroxyline prouve que ce |)Ouvoir n'appartient pas primitivement en propre au coton. » Eu régénérant, par stibslilution inverse, le coton de la pyroxyline, j'ai trouvé que ce coton avait la composition élémentaire de la cellulose; M. I.evallois a répété l'expérience el il a trouvé que ce coton régénéré est doué d'activité optique; je n'ai pas constaté que, même sous ce rapport, il différât du coton normal. » Il attrait été intéressant de disctiter les observations de M. Levallois; mallieuretisement l'atitetir n'a indiqué ni le sens de la rotation dit plan de polarisation, ni la longueur du tube dans lequelil enfermait les solutions, ni le rapport tie la matière dissoute au volume ou au poids dti dissolvant, ni la densité de ses liqtieurs. Enfin, j'avoue qtie je ne sais pas comment M. Levallois s'y est pris pour déterminer les déviations dans des solutions faites avec la liqueur de Schweizer. » (') Voir Annales de Chimie et de P/nsiqiie (3), t. XXXVII et t. XLVI. ( io3o ) CHIMIE VÉGÉTALE. — EUules chimiques sur la végélation de In betterave à sucre en deuxième année, f/iVe porte-graines. Note de M. H. Leplav. (c On peut déduire, de l'exanien des nombres fournis par l'analyse des betteraves porte-graines peudant leur végétation, les faits principaux sui- vants : H i" Le sucre contenu dans la betterave (racine) au début de la végé- lation de deuxième année va sans cesse en diminuant jusqu'à la maturité de la graine, époque où il disparait à peu près complètement ou complè- tement, comme l'ont observé les premiers MM. Peligot, Corenwinder, Cbampioii etPellet, etc. » 2" Les liges, les feuilles et les graines encore vertes, c'est-à-dire en pleine végétation, telles qu'elles se trouvent vers le milieu de juillet, soit six semaines avant leur maturité, ne contiennent pas de sucre. » 3° La densité du jus de la betterave (racine) va également en dimi- nuant dans la racine et en augmentant dans les tiges, puis dans les feuilles, ensuite dans les graines, dans la proportion de 2 pour la racine, 2, '7 pour les liges, 3,4 pour les feuilles et 4,2 pour les graines vertes. » 4° I-'SS sels à acides végétaux à base de potasse existent dans le jus des différentes ])arties des betteraves porte-graines, soil dans la racine, les tiges, les feuilles et les graines vertes; leur quantité dans la betterave racine est à peu près le double de celle qui est contenue dans la racine à la fin de la première végétation. » 5° Les sels de chaux à acides végétaux solubles, et la chaux en com- binaison organique insoluble dans les tissus, existent également dans toutes les parties des betteraves porte-graines en végétation, soit racine, tiges, feuilles et graines. 1) 6° Les tissus des parties aériennes de la betterave porte-graines pa- raissent contenir plus de chaux en combinaison organique insoluble que les parties aériennes de la betterave en végélation de première année; à l'exception des liges de deuxième année comparées aux pétioles des feuilles de première année, qui n'en contiennent qu'une cjuantité égale à 1 1° pour looS'de tissus, alors que les pétioles de première année en contenaient jusqu'à 210". Le contraire a lieu pour les feuilles de deuxième année, dont les tissus en contiennent, pour loo^', 244°> alors que les tissus des feuilles de première année n'en contiennent au maximum que iSS". » 7° Les graines vertes contiennent également une assez grande quantité de chaux en combinaison organique insoluble dans leurs tissus. ( io3i ) » 8° Il se produit, clans la betterave en végétation île deuxième année, un mouvement ascensionnel des bases potasse et {;liaux contenues dans le sol, vers les feuilles, comme dans la végétation de la betterave en première année, et vers les graines, tout à fait semblable à celui qu'on observe dans la végétation du maïs au moment de la formation de la graine. » Dans ce mouvement ascensionnel, l'acide carbonique et les bicarbo- nates contenus dans le sol, en pénétrant dans la betterave racine parles ra- dicules, y subissent la même transformation organique que dans la végéta- tion de première année. » 9° Les sels de potasse et de chaux à acides organiques ne se fixent qu'en partie dans la betterave (racine), mais se répandent dans les parties aériennes et surtout dans les feuilles et dans les graines. » Le mouvement de la chaux vers'les feuilles et les graines est si fort, que les tiges n'en contiennent qu'une quantité égale à 1 1", alors que les feuilles en conlicnnent sous le même poids a44° <^t l^s graines i35". » lo" Les bases potasse et chaux en combinaison organique contenues dans la betterave (racine) dans la première année de végétation ne suffisent pas aux besoins delà végétation de deuxième année; la quantité de ces bases qui ont dû être fournies par le sol dans la deuxième année est dix fois plus grande que celle qui était contenue dans la betterave racine dans la première année. » II" Les bases potasse et chaux, en combinaison avec des acides végé- taux à l'élat soluble dans le jus des différentes parties de la betterave, pa- raissent avoir pour fonction terminale, dans la betterave, plante bisannuelle, comme dans le mais, plante annuelle, la potasse, de contribuer à la for- mation de la graine, la chaux, de contribuer à la formation des tissus. » PHYSIOLOGMî. — Sur r inertie de l'appareil rétinien et ses variations suivant la couleur excitatrice. Note de M. Aug. Charpentier. (Extrait.) (( Dans luie Note du a/j novembre 1884, M. Parinaud estime que « l'ac- » croissement de la sensibilité pour la lumière qui se produit sur une rétine » placée dans l'obscurité n'est pas égal pour les rayons de réfrangibilité » différente, » et que « cet accroissement est plus grand pour les couleurs il plus réfrangibles. » » Au mois de mai de l'année dernière, j'avais moi-même institué quel- ques expériences à ce sujet : certaines d'entre elles m'avaient donné des ( io32 ) resuhnts conlradictoires en a|)parence. C'est en voulant vérifier l'asseriion tle M. Parinaud que j'ai découvert les faits qui vont suivre. » On peut mesurer, comme je l'ni indiqué en iSyy, la sensibilité linni- neuse de l'appareil rétinien d'après l'éclairement minimum capable de pro- voquer une sensation de lumière. Mais il y a deux façons de déterminer ce minimum perceptible, car j'ai montré, dans une Noie du 29 jan- vier 1879, que si, une fois la sensation produite avec le moins de lumière possible, on affaiblit graduellement la lumière excitatrice, elle est encore perçue lorscjuclle a perdit une (jiandejxutie de sou inlensilc piiniilive. Donders a retrouvé plus tard les niênies laits [Académie d\lmsterdain, 26 fé- vrier 188 1). » On peut donc déterminer un second minimum perceptible, celui qui correspond à la disparition de la sensation, et ce second minimum est tou- jours évidenuutnt j^lus faible que le premier. Il lui est, de plus, d'autant plus inlèrieur que l'œil est adapté à lui moindre éclairage. » Or si l'on choisit, pour l'expression de la sensibilité lumineuse de l'œil maintenu au grand jour, le minimum perceptible correspondant à Vappaiilion delà sensation, et pour celle de l'œil qui a séjourné un certain temps dans Tobscuiité le mininuun perceptible correspondant à la disparition de la sensation dans cotte nouvelle condition, la proposition émise par iM. Pari- naud est vraie : le même séjoiu- dans l'obscurité affaiblit eu apparence le minimum perceptible dans des proportions plus grandes poiu' les r.iyons plus réfrangibles. » Mais si maintenant l'on mesure la sensibilité lumineuse dans des con- ditions comparables avant et après Yobscuralion, c'est-à-dire en l.i mesurant chaque fois d'après le minimum perceptible correspondant à la disparition de la sensation lumineuse une fois produite, il est facile de s'assurer que la réJrancjibiUté, la couleur de la lumière excitatrice n'a plus d'influence sensible. » Ces deux ordres de faits ne sont pas incompatibles, et eu voici la raison. Si l'on donne le nom iV inertie ix celle sorte de résistance de l'appareil rétinien, qui se traduit par un écart toujours notable entre la lumière pro- ductrice de la sensation et la lumière correspondant à la ilisparitiou de celte sensation, l'expérience montre que l'inettie de l'appareil rétinien est d'autant plus cjrande (pie les rajons excitateurs sont plus réfrangibles. En d'autres termes, il y a plus de lumière absorbée, employée k /aire naître la sensation lumi- neuse pour les rayons bleus que pour les rayons veris, pour les veris que pour les jaiuies, et ainsi de suite jusqu'aux rouges. )) Et cette différence frappante qui existe entre les diverses hunières ( io33 ) simples, sous le rapport dd Iravail ([u'elies doivent fournir à l'appareil rétinien, pour provoquer l'état nerveux connu comme sensation, se con- tinue aux degrés plus élevés de celte dernière, puisque j'ai déjà montré que toute perception d'une augmentation de clarté exige, quelle que soit la clarté primitive, d'autant plus de lumière que cetle lumière est plus rélran- gible {Comptes lemUis. 17 déc. i883 et 21 juillet 1884). » C'est cet ensemble de faits qui donne l'exi^lication du phénomène de Puikinje et, en général, des variations de clarté des couleurs suivant leur inlensilé. Je compte revenir sur cette explication. » Quant au rapport admis par M. Parinaud entre la sensibilité lumi- neuse jM-oprement dite et l'action exercée par la lumière sur le pourpre rétinien, je l'accepte d'autant plus volontiers que cette théorie a été émise par moi-même dans deux Notes présentées à l'Académie en 1878 (20 mai et 27 niai). » VITICULTURE. — Sur la maladie de ta Vigne cotvuie sous le nom de pourridié. Note de MM. G. Foex et P. "Viala, présentée par M. Ph. Van Tieghem. « Le pourridié est assez répandu dans le midi de la France; il a été plus particulièrement observé en Provence et dans le Roussillon, mais il a été signalé dans d'autris contrées. Diverses opinions ont été formulées sur les causes qui lui donnent naissance : MM. Planchon et Millardet ont émis l'hypothèse qu'il pourrait être attribué à Y Agaricus meileus, qui produit la mort de certains arbres forestiers. M. Prillicux l'a rattaché, dans la Ifante- Marne, au développement du Rœsleria hypogœa. M. R. Ilarlig a affirmé, dans un travail récent (i883), que le pourridié de la Vigne était dû à un Chanqiignon dont il a observé pour la première fois la fructification et qu'il a dénommé Dematopliora nccalrix. Enfin, beaucoup de praticiens at- tribuent cette maladie à ces m/celia connus sous le nom un peu vague de fibrillatia, et qui n'ont été encore rajjporlés à aucune espèce de Champi- gnons. Nous avons cherché à éclaircir ces hypothèses par des observations et des expériences que nous avons poursuivies au laboratoire de viticulture de l'École d'Agriculture de Montpellier depuis l'autoiune i883. » Les formes de fibrillaria que nous avons rencontrées appartiennent manifestement à une même origine ( ' ). Des racines de Vignes qui en étaient (') l.ni fibrillaria sont constitiiùs \)\i\: une a;,'glonicra!ion de filaments iiyalins, parallèles ou cnlielacés, très tenus, |>eLi raniilii/s (o""'',ooi5 de diamètre). Ils forment sur les racines C. R., l^^, 2' Semestre. (T. XCIK, N» 2>";.) ' 37 ( >o3', ) recouvertes, mises en culture, ont donné lieu à un grand nombre de Cham- pignons se rattachant au genre Psalhjrella et que nous n'avons pu identifier avec aucune espèce décrite : nous leur donnerons provisoirement le nom de P. ampelina. Le même Champignon a été observé en pleine Vigne sur une souche de Jacquez [Vitis œslivalis) dont les racines étaient recouvertes de filaments de fibrillaria, ainsi que l'échalas qui la soutenait. L'ensemence- ment des spores du P. ampelina a produit des filaments identiques à ceux, du fibiillaria. » Dans aucun cas, nous n'avons vu le fibrillaria se développer dans les tissus sains, mais toujours sur des racines ou des écorces décomposées. Il ne peut donc être regardé comme un parasite, ni par conséquent comme la cause du pouriidié. » Nous avons observé le Rœsleria hypocjœa sur des racines de Vignes fi-an- çaises, dépérissant sous l'influence du Phylloxéra, à l'École d'Agriculture de Montpellier, sur d'antres qui nous avaient été adressées de divers vignobles (Hérault, Gironde, Isère), nous l'avons enfin rencontré sur un pied de Cerisier qui avait succombé aux atteintes du Demalophora. Le R. hypogœa ('), dont le mycélium est toujours intérieur, nous a paru dans la plupart des cas se développer de préférence sur les tissus mortifiés et agir surtout comme saprophyte. Nous avons pourtant trouvé, mais rarement, son mycélium dans des tissus sains. Les inoculations que nous avons pra- tiquées sous diverses formes et dans divers milieux sur des Vignes saines et des plantes diverses (Cerisier, Pin, Marronnier, Amandier, Pois, Laitue, Fève, Chou) ne nous ont donné aucun résultat. Nous obtenions cepen- dant, aux mêmes températures, une abondante germination des spores en culture cellulaire. Le développement du R. hypogœa n'a eu lieu, après ensemencement dans nos cultures, que sur les racines mortes de deux (les cordons disposés en réseau ou dessinent des zones cootinues, parfois très étendues. Ils peuvent constituer par leur soudure des scléroles ronds ou lobés de i'""" à 2'"'" de dia- mètre et de hauteur, dont la surface porte des cellides allongées en massue, dilatées au sommet et garnies d'aspérités formées par des sels de chaux, sels que l'on peut constater sur la paroi des filaments des cordons et des plaques grenues. R. Harlig les avait à tort attri- bués au i>. necalrix. (') ïhiimen et Passerini ont créé un nouveau genre pour cette espèce et l'ont séparée du genre Vibrissea, par suite de l'absence des paraphyses et de la forme des spores, qui sont rondes et non filiformes, comme dans ce dernier, Or, les paraphyses existent ])arfois en très grand nombre; la valeur du genre Rœsleria repose donc seulement sur la différence de forme des spoies. ( xo35 ) pieds de Vigne [Filis Coignetii, Filis œslivalis). En résumé, bien que le Rœsleria soit susceptible d'agir comme parasite, il nous paraît, dans les milieux où nous l'avons observé, jouer surtout le rôle de saprophyte. » Les racines de la plupart des Vignes atteintes par le poitrridié que nous avons recueillies ou qui nous ont été envoyées de divers points du Midi (Hérault, Aude, Roussillon) et de Mori (Yesso, Japon), étaient re- couvertes de plaques feutrées entre l'écorce et le bois et de cordons rliizo- morplies à la surface [Rliizomorplia fragilis). Mises en culture dans un mi- lieu saturé d'humidité, il s'est développé des filaments blancs floconneux, qui ont pris plus tard une teinte gris-souris, pliis brune; certains sont res- tés blancs et se sont entourés d'une écorce noire reproduisant par leur con- densation les cordons rhizomorphes du pourridié. Deux mois après, les fructifications caractéristiques du Demalopliora necatrix ont apparu en nombre considérable. » Les filaments et les fructifications se sont développés en culture sur des Cerisiers atteints du blanc, et il est probable que cette maladie, chez beaucoup d'arbres fruitiers, est due au Demalopliora necalrix. Des racines de Thuya et de Marronnier, attaquées par le pourridié (rapporté par R. Harlig à \'J. melleus), mises en culture, n'ont produit rien de semblable. Nous n'avons rien obtenu non plus en inoculant le D. necalrix sur des Pins et des Marronniers; mais les filaments de ce Champignon pris sur la Vigne se sont développés sur des Cerisiers vivants et inversement. Les fructifica- tions se sont montrées surtout nombreuses et les filaments abondants dans les milieux saturés d'humidité, même sous l'eau, et pendant la période de dépérissement de la Vigne. C'est, du reste, dans les sols oîi l'eau reste stag- nante que les viticulteurs méridionaux ont signalé la présence du pour- ridié. » La nature parasite du D. necalrix ne saurait être mise en doute; des inoculations faites sur des Vignes saines, cultivées en pots avec excès d'iiu- midité, ont déterminé la mort de ces dernières au bout de six mois. Cette plante paraît être la cause la plus habituelle de la maladie désignée dans le midi de la France sous le nom de pourridié. Le moyen le plus effi- cace est l'assainissement du sol. L'arrachage des Vignes atieiiites par cette maladie doit être fait avant la destruction complète des ceps, afin d'éviter les dangers d'ensemencement, résultant du développement des iructifica- iansqui se produit au moment de leur dépérissement. » ( io36 ) PALÉONTOLOGIE. — Sur la présence de l'clage hoiiiller moyen en /Jnjou. Note de M. Ed. Bureau, présentée par M. Gautlry. « On a signalé depuis longtemps, en Anjou, |)lusieurs petits lambeaux de terrain liouiller, très rapprochés du grand bassin houiller inférieur de la basse Loire et courant parallèlement à lui : un au nord et trois au sud; mais ils n'ont été jusqu'ici l'objet d'aucune étude paléontologique. J'ai j)u cette année, avec mon frère, directeur du Muséum d'histoire naturelle de Nantes, les explorer et y pratiquer quelques recherches. » Le petit bassin de Rochefort-sur-Loire, situé au nord du grand dépôt houiller, en est séparé par une chaîne de hauteurs large de looo™ à 1200'", constituée par un pli saillant du terrain silurien. 11 occupe le fond d'uoe vallée, qui est une cuvette formée par un pli concave des mêmes couches siluriennes. Ce bassin a environ 4oo" de large, sur une longueur encore inconnue, vu la rareté des affleurements. I^es fossiles végétaux y sont d'une abondance extrême, et néanmoins difticiles à recueillir ; car il n'y a ni puits, ni carrière. Ils se présentent en empreintes sur des schistes et grès stratifiés presque verticalement, jaunâtres, très tendres, qui n'ont nulle- ment l'aspect charbonneux. La collection que j'ai rapportée, jointe à des échantillons recueillis au même endroit par M. Triger en i865, m'a permis de rf connaître la petite flore dont voici l'énumération : « Feuilles de Cordaites en abondance, appartenant à trois espèces : Çordaites lornssi- folius Geinitz, C, Goldenbetgianiis Weiss, et surtout C. principalit: Gcinitz, qui paraît le plus commun; deux formes d'inflorescences de ce même genre Cordaites, dont une, certai- nement, est une inflorescence mâle, qui se rapporte très bien à celle représentée par Feist- niantel {PL XII, fig. 1) de son ouvrage sur les fossiles des gisements houillers de la Bohème, sous le nom de Cordaita/itliits communis. • Nombreuses espèces de fougères : Net'roptc/is, Jlethopte/is Serlii Gcejjp., Vrepccop- teris plumosa Grand'Eury, Sphenopteiis furcata Ad. Brongn. S. artemiùœfolia Sternb., 6". Haidcngeri Ett., S. stipulata Gutli. S. Sauveurii Crépin, S. distans Sternb.; enfin, deux Asterophyllites : A. longifolia Ad. Brongn., A. hippuroides Ad. Brongn., et un calamité. » Sur les 14 espèces ou formes dont la détermination paraît sûre, 4 seulement se retrouvent dans les dépôts de l'étage houiller inférietn-, une seide existe dans le bassin houiller inférieur de la basse Loire; 11, au contraire, sont déjà signalées dans les dépôts de l'étage houiller moyen proprement dit, et plusieurs, telles que Prepecopteris plumosa, Sphenopteiis arlemisiœjulia, Jlelhopteris Serlii, sont caractéristiques delà partie moyenne ( io37 ) du terrain hoiiiller. f^'âge précis du petit bassin houiller de Rochefort-sur- I.oire ne peut donc faire de doute, et le terrain houiller de la Vendée n'est plus le seul dépôl houiller moyen entièrement français. » Si nous comparons la petite flore du terrain houiller de Rochefort avec celle des dépôts lie même âge situés en diverses jiarties de l'Europe, nous voyons qu'elle a 8 espèces communes avec la flore houillère moyenne de Westphalie, 7 avec celle du nord de la France et de la Belgique, 7 avec celle de l'Angleterre, 7 avec celle de la Silésie, 6 avec celle de la lîolième, 5 avec celle de Sarrebruck, et une seulement avec cille de la Vendée. Ainsi, à celte époque reculée, la différence entre deux flores contempo- raines semble n'avoir été nullement pi'oporlionnelle à la distance géogra- phique qui les séparait. Étant donnée l'uniformité du climat houiller, il est vraisemblable que les propriétés physiques et chimiques du sol, ainsi que le régime des eaux, devaient avoir une influence prépondérante parmi les causes qui déterminaient la répartition des espèces végétales. » Des trois petits bassins indiqués au sud du grand dépôt houiller infé- rieur, un seul nous a paru avoir une existence réelle et indépendante. Nous l'appellerons bassin hoitilier ae rEconlé, du nom d'une ferme placée dessus. Il est situé dans la commune de Saint-Laiirent-du-Moltay. Sa for- mation paraît s'être opérée dans des conditions spéciales : les poudingues quartzeux y dominent ; des psammites noirs portent des empreintes de plantes; mais celles-ci se trouvent surtout dans des nodules d'un grès très fin avec une croûte ferrugineuse. Les recherches sont des plus difficiles, tout le dépôt étant recouvert par les cultures; aussi n'avons-nous pu trouver que deux espèces de plantes fossiles déterminables : Cordaites borassifoiuisGi-\- nilzetDiclyoplerissab-BrongniartiGrand'Eury. f^a première est connue dans l'étage houiller moyen et dans le supérieur; la seconde est particulière à l'étage moyen, dans la région élevée duquel elle se montre abondamment, d'après M. Zeiller. Ces deux espèces suffisent donc pour permettre d'attri- buer encore au houiller moyen le bassin de l'Ecoulé. Elles donnent même lieu de croire que, tout en appartenant au même étage que celui de Roche- fort, ce dépôt est un peu plus récent. C'est une conclusion ta laquelle con- duit également l'absence ici des Sphenopteiis, qui à Rochefort sont abon- dants et présentent même quelques formes rappelant la flore des dernières couches de l'étage houiller inférieur. » Mais, dans cette région, le dépôt de l'Écoulé ne forme pas encore le sommet de la série houillère. Dans le même grand sillon silurien, vers Doué (Maine-et-Loire), un petit lambeau houiller, placé en discordance ( ioû8 ) sur le houilier inférieur, a fourni, il y a longtemps, à M. Brongniait, le Cannophylliles Firlelii Ad. Brongn., plante remarquable qu'on sait aujour- d'hui appartenir à la partie moyenne du terrain houilier supérienr, puis- qu'elle a été retrouvée dans le bassin de Rergogne (Finistère), qui se rap- porte à l'étage des Filicacées de M. Grand'Eury. » En résumé : i" dans le grand sillon silurien bordant au nord les roches cristallines de la Vendée et du sud de la Bretagne, et connu sous le nom de bassin de la basse Loire, des dépôts se sont effectués pendant presque toute l'époque houillère; 2° ce bassin est partagé, dans une partie de son étendue, par des plissements siluriens, en cuvettes longitudinales et parallèles, et ces |cuvettes ont été successivement le siège de dépôts houillers; 3° ces dépôts sont d'autant plus étendus et d'autant plus puis- sants qu'ils sont plus anciens; ^°le premier dépôt s'est fait dans la cuvette centrale, pendant la seconde moitié de l'époque houillère inférieure; le second, dans la cuvette nord, vers le milieu de l'époque houillère moyenne ; le troisième, dans la cuvette sud, probablement vers la fin de cette même époque; et enfin, le dernier, le lambeau de Doué, dans la partie sud-est du grand bassin (par-dessus le terrain houilier inférieur déjà relevé et plissé), vers le milieu de l'époque houillère supérieure. » Le bassin de la basse Loire est, croyons-nous, la seule région de la France qui présente à la fois les trois étages du terrain houilier. » IMÉTÉOROLOGIE. — Schémas des mouvemenls atinospliériques entre le So" degré sud et leSo" degrénord^ les 20 novembre 1879 et i" janvier 1880, d'après les Cartes d'isobares dressées par M. Léon Teisserenc de Bort. Mémoire de M. A. PoiNCAKÉ. (Extrait par l'auteur.) « Pour faire suite à nos deux Communications de février et mars 1884, nous présentons à l'Académie deux schémas des mouvements atmosphé- riques, les 20 novembre 1879 et i"' janvier 1880, entre le 80" degré de latitude nord elle 30*= degré de latitude sud, du i25^de longitude ouest au 140"^ est. Ces schémas ont été établis sur les Cartes des isobares et des vents inférieurs dressées par M. Léon Teisserenc de Bort. Comme dans les pré- cédents, les courants de surface ont été tracés en suivant les flèches de vent, et les courants à la hauteur des cumuli et des cirrhi en appliquant les angles moyens avec les isobares donnés par M. Hildebrandssoii. » D'après la classification que nous avons adoptée en vue de l'est de la France, le régime du 1" janvier 1880 est le sud-ouest-nord-ouesl d'hiver ( io39 ) demi-calme, celui du 20 novembre 1879 est exactement le nord-est-sud-est d'hiver. » Le i""'' janvier 1880, on voit, entre le iS^et le 45" degré de latitude nord, une grande bande de hautes pressions, qui s'épanouit sur l'Asie. Elle est interrompue par des défilés de part et d'autre des Cordillères et par un large col sur le centre de l'Atlantique. » Au-dessous d'elle se trouvent : une dépression principale A, qui se forme, sur le centre de l'Amérique du Nord, de la réunion de deux autres venues du Mexique et de la Nouvelle-Californie et qui va au Labrador; une dépression principale B, qui s'est concentrée progressivement entre la pointe du Groenland et le sud-ouest de l'Islande et ninrche lentement vers l'est-nord-est ; un amas de dépressions qui provient de la disloca- tion d'une dépression principale antérieure et qui couvre presque toute l'Europe et l'ouest de l'Asie. )) A l'extrémité orientale de la zone, ou plutôt au-dessus d'une rup- ture de la bande de hautes pressions qui fait le tour du globe, s'aperçoit encore une dépression principale qui va du Japon à la pointe du Kamt- chatka, modelant ainsi sa marche sur le courant Pacifique, comme celles de l'Atlantique modèlent la leur sur le gulf-stream et ses dérivés. La concentration habituelle des dépressions en A et B est commandée par leur situation entre les vents des terres froides et les vents marins. )i Au haut de la Carte, nous avons, faute d'observations, placé approxi- mativement cinq maxima barométriques circumpolaires eu nous guidant sur les isothermes moyennes de janvier de M. Teisserenc de Bort. » I^e 20 novembre 1879, la ceinture des hautes pressions est complète- ment rompue sur tout l'Atlantique. La portion orientale s'est relevée et son axe va de l'Islande au Japon. Sous elle, les dépressions sont arrêtées. Nous suivrons ici, sur la Carte du i*"' janvier, la marche de nos filets des trois étages dans l'hémisphère boréal. Cette marche ne diffère que par des nuances de celle du 20 novembre. » Surl'équatenr 6«AOjnt;7nV/(/e, convergent à angle droitles alizés inférieurs et, à angle déjà très aigu, les vents des cumuli donnant une résultante est. L'alizé du sud-est, qui est le plus chaud pendant notre hiver, a sur- monté une sorte de courant gauche, dont le fond va vers le sud-ouest et le haut vers l'ouest. S'accentuant dans la montée, des rotations sinistrorsunij vives et de petit rayon, apparaissent à la hauteur des cunudi et sont ( io4o ) rapidement emportées vers le nord par les contre-alizés. Ces contre alizés des cirrhi vont, dans leur marche parabolique, alimenter la bande des hautes pressions de la zone tempérée. Celte bande renvoie à l'équaleur les alizés des étages inférieur et moyen. » Contre les parlies p lissantes de la bande, bien en avant du faîte, les petits tourbillons entraînés par les conire-alizés s'éteignent, éîoufféspar le parallélisme ou l:t cotivergence des filets. Au contraire, dans les deux dé- filés américains et au-lessus du col de l'Albintique, ils s'avancent entre des filets disposés à toute hauteur, de façon à activer ou à produire les mouvements sinisiroisum. Au col de l'Atlantique, ce sont des rotations élevées qui vont augmenter la composante sud-ouest du tourbillon B. Des deux défilés partent les hauts et violents tornados qui vont se jeter dans A. Au nord de la ceinture de calmes, les dépressions principales reçoivent, par le bas, en avant l'air de cette zone, en arrière celui des maxima circumpolaires; par le haut, elles renvoient de l'air, en arrière à la zone, en avant à ces maxima. » Au fur et à mesure qu'on remonte vers le pôle, les mouvements dirigés sur le nord tendent de plus en plus vite à prendra la direction de l'est. Si, en eifet, ils étaient soustraits aux frottements et autres causes de perturba- tion, leur composante outst-est augmenterait comme la différence des cosinus des latitudes, et le nombre des tours sur l'axe terrestre s'accroî- trait avec une énorme rapidité à partir du So*' parallèle. » Entre ce parallèle elle pôle, nous concevonsun tourbillon im/5/ro?s/;;», dont le centre reste toujours très voisin du pôle. L'air y monte jusqu'à la. région des aurores boréales ou au-dessus. De là, conservant la vitesse de ces couches élevées, il redescend, en spirale toujours sinislrorsum, mais centrifuge, pour se déverser, au moins en majeure partie, sur les maxima circumpolaires. Nous sommes ainsi conduit à admettre des courants polaires, descendus déplus haut que les cirrhi. Il est probable que, sur notre hémisphère, descendent également des nappes venues des hautes régions équatoriales; mais, pour notre compte, nous ne savons rien de leur marche. Le mécanisme des dépressions et des surhaussements barométriques est indépendant d'elles; elles peuvent ce- pendant contribuer à la translation vers l'est; elles influeraient, surtout, sur les déplacements des grandes zones et, par suite, sur les caractères généraux du temps. Bien que cela soit difficde à expliquer, il est très ad- missible qu'elles subissent elles-mêmes fies influences cosmiques. » Quoi qu'il en soif, nuiourd'hui, au-dessus des cirrhi, nous entrons ( io4i ) dans le domaine des hypothèses; nous sommes, en Ions cas, dans celnides actions lentes et médiates. » M. BocHEFONTAiNE adresse, par l'intermédiaire de M. Richet, une Note rappelant de nouveau les expériences qui ont été faites par lui, en 1878, sur la diffusion des courants électriques dans les tissus animaux. Les Re- cueils dans lesquels ont été publiées ces expériences ont déjà été indiqués aux Comptes rendus de la séance précédente (p. QgS). La question que l'auteur s'était proposé de résoudre était la suivante : Un animal étant soumis à un courant faradique, dans une région limitée, à quelles conditions le contact des doigts avec un autre point du corps produit-il une commotion sur l'expérimentateur? Les expériences, effec- tuées successivement sur des animaux vivants et sur des animaux morts, ont donné des résultats variables, même dans le courant d'une même expé- rience. L'auteur en conclut qu'il serait imprudent de fonder, sur des phénomènes de ce genre, une méthode de constatation de la mort réelle ou de la mort apparente. Il y a là, sans doute, une particularité dont il serait intéressant de donner une explication scientifique précise. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Section de Physique, par l'organe de son doyen M. Fizeau, présente la liste suivante de candidats pour la place devenue vacante par la nomi- nation de M. Jamin, en qudité de Secrétaire perpétuel : En première ligne M. Mascart. En deuxième ligne M. Lippmaniv. En troisième ligne ex aequo el par i M. Henri Becquerel. ordre alpltnbélique ) M. Le Rodx. Sur cette liste figiu-ait eu outre le nom d'un savant distingué, M. Quet, dont on a aujourd'hui à déplorer la perte toute récente. La séance est levée à 5 heures. J. 3. C. R., 1884, 2« Semestre. T. XCIX, N° 23. ï38 ( 1042 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdTRAOES BEÇOS dans la séance DD I*'' DÉCEMBRE 1884. Descriptioti des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1844. publiée par les ordres de M. le Minisire du Commerce; t. CXII et CXIII. Paris, Iiop. nationale, i884; 2 vol. 111-4"- La marine des Ptolémées et la marine des Romains; par le vice-amiral JuRiEN DE LA Gravière. Paris, Pion et Nocirrit, i885; 2 vol. in-12. Ch. de Comberousse. Le transport de l'énergie, Paris, iinp. Chaix, i883; br. in-S". (Présenlé |)ar M, Bouquet de la Grye.) LucT. L'Index géographique ; P" Partie, 1884. Paris, Berger-Levrault, 1884 ; in-4". Annals of the aslronomical observaloty of Harvard Collège; vol. XIV, Parti. Cambridge, John Wilson, 1884-, in-4°. Memoirs ofthe Muséum of comparative Zoologyat Harvard Collège, Cam- bridge, Mass., vol. VIII, II" 3. The reptiles and batrachians of'North America; 6j Samuel Garman. Yeoman Press, Frankfort, Ry i883; iu-4'*. Heportofthe Commissioner of éducation for the year 1882-^^. Washington, Government printing OfBce, 1884 ; in-S" relié. Manual oj Geology theorical and practical ; by John Phillips, ediled by R. Etheridge and Harrt Govier Seeley, in two Parts. Part I, physical Geology and Palœontology ; by H. -G. Sef.ley. London, Ch. GrifHn, i885; in-8° relié. The nautical Almanac and astronomical Ephemeris for the year 1888 for the meridian of the royal Observatory at Greenwich. London, i884; iu-8°. Atti délia Jbndazione Scientifica Cagnola dalla sua istiluzione in Poi ; vol. VII. Milano, tip. Bernardoni, 1882; in-S". Alli délia Sociela italiana di Scienze naturaU; vol. XXV, fasc. 3, 4; ( >o43 ) -vol. XXVI, fasc. 1,2, 3, 4- J^lil^iio. 'ip- Bernardoni, i883-i884 ; 6 fasc. in-8°. Reale istiliito Lombardo di Scienze e Leltere. Rendiconti, série II, vol. XV. Milaiio, Ulrico Hoepii, 1882; in-8°. Feslschrift der Kôniglichen teclinhchen Hochscliule zii Berlin zur feier der einweilmng Ilires neuen Gebaûdes nm 2 Nove.mber 1884. Berlin, Gedruckt in der Reichsdruckerei, 1884 ; in-4°. Annaes da Escola de Minas de Ouro-Preto, n° 3. Rio-Janeiro, i884; in-8°. (Présenté par M. Daiibrée.) Resutlados del Observatorio national argenlino en Cordoba. Benjamin Gould Director; vol. III, IV : Observaciones del ano iSjZ; vol. VII, VIII : Catalogo de tas Zonas estelares. Cordoba, i884; 4 vol. iti-4°. OUVBAGES REÇUS DANS LA SEANCE DU 8 DÉCEMBRE 1884. J.-B. Dumas ( 1800- 1884 ); par Cn. de Comberousse. Paris, au journal le Génie civil, 1884 ; in-S". ( Présenté par M. Debray. ) Reclienlies sur l'anguillule de l'oignon; par J. Chatiw. Paris, Gauthier- Villars, 1884 ; in-4°. (Présenté par M. Pasteur.) Cours de Mécanique appliquée aux construclions. l" Partie. Résistance des matériaux ; par E. Collignon. Paris, V" Cb. Dunod, i885; in-8°. Les voyages et découvertes de Paul Soleillet dans le Saliaia et dans le Soudan, racontés par lui-même. Rédigés sur ses carnets et sténographiés sur ses conversa- tions pari. Gros. Paris, M. Dreyfous, 1H81; i vol. in-12. L' Alimentation du soldat; par M. Léon Rirn. Paris, Baudoin, i885; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Elude sur la pénétration îles projectiles dans les milieux résistants; par P. Henrard. Bruxelles, F. Hayez, 1884 ; br. in-S". Pèlerinage d'un curieux au monastère bouddhique de Pemmiantsi. Confé- rence faite au théâtre de Chdlons, le 10 mars 1880; par M. J. Remy. Châlons- sur-Marne, impr. T. Martin, 1880; br. in-8°. Bulletins et Mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris; Tome XX , 2' série, année i883. Paris, Asselin, 1884 ; in-8° relié. ( io44 ) Sur ta queue du premier type de la comète de 1744; p(^^ Th. Bredichin. Sans lieu ni date ; opuscule in-4°. Les syndynames et les synchrones de la comète Pons-Brooks (i883 i8t<4); par Th. Bredichin. Sans lieu ni date; opuscule in-4°. Acta mathemnlicn : journal rédigé par G. Mittag-Leffler; T. V, fasc. I. Paris, A. Hermann, 1884; in-4°. (Présenté par M. Herinite.) Annales de V Observatoire impérial de Rio-Janeiro, publiées par L. Crues; T. II : Observations et Mémoires, 1882. Rio-Janeiro, typogr. Lombaerts, i883; in-4'' relié. Anuario del observatorio astronomico nacional de Tacubaya para el ano de i885. Mexico, i884; iM-12. ERRATA. (Séance du i*' décembre 1884.) Page 963, ligne Sa, à la suite du mot sinus, ajoutez et cosinus. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 15 DÉCEMBRE 1884. PRÉSIDENCE DE Al. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRKSPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la Jonne de In surface de l'onde lumineuse dans un milieu isoltope ^jlai é dans un champ magnétique uniforme : exis- tence probable d'une double réfraction particulière ilans une direction nor- male aux lignes de force. Noie de M. A. Cornu. « Un milieu isotroj^e transparent, placé tlans un cliaiup magnétique, acquiert, comme on sait, le pouvoir rotatoire dans le sens des lignes de force. Yeidet, dans ses belles recherches, a établi expérimentalement des I ésultats qu'on peut énoncer ainsi : >) La rotation du plan de polarisation est proportionnelle : î" à l'intensité M (tu champ magnétique; 2° 'u/ cosinus de l'angle 00 cpie fait la diiection du faisceau lumineux avec les lignes de force du champ. » Si l'on interprète cette loi suivant la théorie de Fresuel (vérifiée d'ailleurs par les expériences de plusieurs physiciens), on écrira que les vitesses »>', »'" de propagation des ondes planes dont la vibration est circu- laire gauche ou circulaire droite sont, à l'ordre d'approximation que com- C. r.., 1884, 2« Semestre. (T. XCIX, N'>24.) ' Sg ( io46 ) portent les mesures, soumises à la condition suivante v" — v' =^ 2/rMcosa, 2 A étant une constante spécifique du milieu isotrope, dépendant de la longueur d'onde de la radiation observée. >) D'autre part, j'ai établi par expérience (' ) la loi suivan le : » ha moyenne des vitesses ch^ propagation des ondes circulaires de sens inverses séparées par l'action magnétique est sensiblement égale à la vitesse commune v de ces ondes quand l'action magnétique est nulle. » D'où la relation » Ces deux conditions analytiques sont l'expression de deux lois expé- rimentales : si l'on admet que ces deux lois sont rigoureuses (ce qu'on ne peut guère démontrer que par leurs conséquences), on en conclura les valeurs de v' et i>", c'est-à=dire les vitesses des ondes planes polarisées cir- culaitement dans les deux sens pour toutes les directions de propaga- tion, v' = i> — kM cosa, p" = i^ + k M cos «. » Il suffira dès lors d'employer la méthode géométrique de Fresnel pour obtenir, par un simple calcul d'enveloppes (^), la surface de l'onde lumi- neuse dans le milieu soumis à l'action magnétique. » A cet effet, rapportons chaque onde plane à trois axes rectangulaires OX, OY, OZ, l'axe OX étant parallèle aux lignes de force du champ. La surface d'onde cherchée est l'enveloppe d'un plan dont la dislance à l'ori- gine est égale à la vitesse de propagation normale. » Si l'on désigne par oc, |3,y les angles que forme la normale au plan d'onde avec les axes OX, OY, OZ, on aura évidemment pour l'équation générale de ces plans xcobu -h )' cosp + z cosy = (' ± /{-M cosa, qu'on peut éci ire (1) {^ ^ AM)cosa +/cosjj + zcosy = w, (') Comptes rendus, l. XCII, p. i368. (-) La loi de Verdet à elle seule ne suflirait pas, quoiqu'on puisse toujours poser v' -^ v" z::: 2 u ; car alors on ne pourrait pas affirmer que u ne dépend pas de a, ce qui rendrait l'élimination impossible. ( 'o47 ) avec la coiiililion ( 2 ) cos- a. + cos- 1'3 + cos- y = i . » L'enveloppe du plan s'obtient en différenliant ces deux équations par rapport à cos a, cos |3, cos y, considérés comme des paramètres variables, et en annulant les coefficients des diftirenlielles indépendantes; il vient évidem- ment ^ ' cos a cos [3 cos 7 i équations du rayon vecteur qui joint l'origine au point de contact. Éli- minant cos«, cos|3, cosy à l'aide de l'équation (2), on obtient l'équation de la siuface de l'onde cherchée (4) (.ï +/rM)^-+- j' -+-Z- = 1'-, résultat qu'on obtiendrait du reste facilement par la Géométrie pure. » C'est un système de deux sphères excentriques, dont l'axe commun est parallèle aux lignes de force du champ magnétique : l'une des sphères correspond aux ondes circulaires dcxtrorsum, l'autre aux ondes circulaires sinistrorsum. On en conclut l'énoncé suivant : » Dans un milieu isotrope, placé an sein d'un champ magnétique uniforme, les deux espèces d'ondei à vibrations circulaires inverses, seules susceptibles d'exister, se propagent suivant des splières identiques à la sphère d'onde du milieu à l'état naturel, déplacées symélriiptemenl de la même quantité dans la direction des lignes de for-ce. » Ce déplacement magnétique est pr'oportiomiel à l'intensité du champ et à la constante électro-optique du milieu. » Il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer que le résultat, fondé sur des lois expérimentales, est indépendant de toute tliéorie moléculaire ou magnétique. » Directions singulières de double réfraction circulaire magnétique. — Cette disposition des deux nappes sphériques de la surface d'onde pré- sente une particularité intéressante : si l'on considère des ondes planes se propageant perpendiculairement aux lignes de force, on sait, d'après la loi de Verdet, qu'elles présentent la même vitesse de pro[)agatioii normale puisque le pouvoir rotatoire est nul dans ces conditions. » Effectivement, deux plans parallèles tangents aux deux sphères coïnci- dent lorsqu'ils sont eu même lem|)s parallèles à l'axe commun : mais il ( io48 ) en résulle aussi que chaque plan parallèle à l'axe a deux points de contact avec la surface de Tonde, l'un sur la nappe des vibrations cirrulaires droites, l'autre sur la nappe des vibrations circulaires gauches, et les deux points sont dans un même plan avec l'axe de révolution. » Donc les directions lumineuses efficaces (ce qu'on nomme les rayons dans la double réfraction ordinaire) sont séparées d'un angle appréciable, bien que les ondes planes qui leiu' correspondent cheminent eu coïnci- dence : de là l'existence probable d'une double réfniclion d'un genre particu- lier dans la direction normale aux lignes de force, c'est-à-dire dans une di- rection où l'on a coutume de considérer l'action magnétique sur la lumière comme nulle. » C'est un phénomène qui rappelle celui qu'on observe dans les cris- taux à deux axes optiques lorsque l'onde plane devient tangente à la sur- face d'onde suivant un cercle ; mais il en diffère en ce que les rayons cor- respondant à la même onde plane sont au noaibre de deux seulement, tandis qu'ils se résolvent en une nappe conique dans le cas des cris- taux. » Gomme dans les milieux cristallisés jouissant de la double réfraction rectiligne, la direction du rayon est en général oblique sur le plan de l'onde : l'expression de l'angle s que fait la normale à ce plan avec le rayon s'obtient aisément, en éliminant Xtj", z dans la formule cosê = - cos« -I- - cosp -+- -cosy avec /' — \'jc- -H >" + z-, à l'aide îles équations ( 3) ; on trouve /►> c±/Mcosa . ztXMsiiia dz ^ M sin a (:)j cos£ = -==^=, sine = -— =, tange = v/f "' ± ?. f /< M cos a \/v- ± 1 vk M cos a i' ± / M co5 o M;iis il n'y a pas de parallélisme à établir entre ces deux genres de double réfraction, les comparaisons présentant la symétrie alterne particulière aux actions électromagnétiques : ainsi dans la double réfraction magné- tique, suivant l'axe de révolution (a = o), les ondes planes ont des vitesses différentes v' , v", et les rayons correspondants coïncident (s = o); norma- lement a cet axe ( « — -| c'est l'inverse : les ondes ont la même vitesse v et les rayons des directions différentes (tange = ± — j. » J'avais obtenu ces résultats depuis longtemps, mais je me réservais de les faire connaître après avoir examiné s'il était possible de mettre celte ( »"49 ) double réfraction très singulière ei) évidence par une expérience directe. Mon attention a été appelée de nouveau sur- cette question par une Noie ré- cente de M. le D'' Von Fleiscli! (' ) intitulée : Sur la déformalion de la surface d'onde lumineuse datis un champ magnétique. D'après ce qui pi'écède, on voit qn'd n'yaur.iit pas déformalion, mais dédoublement. » Il ne m'a pas été jusqu'ici possible de tenter l'expérience, parce qu'elle offre d'assez grandes difficultés provenant de l'extrême petitesse du pliéno- méne; mais ces difficultés ne me paraissent pas insurmontables, eu égard à la puissance des appareils électromagnétiques qui se construisent actuelle- ment. Voici, en effet, le calcul des éléments à observer. » Les deux points de contact du plan d'onde avec les sphères ont pour distance 2^"M, ainsi qu'il résulte de l'équation (3). La sphère ayant po(H' rayon c, on a, pour l'angle 2e des deux rayons, l'expression (b) tang2a=^^, qu'on retrouve d'ailleurs comme cas particulier de (5). » On exprime aisément 2^M en fonction de l'angle w dont tournerait le plan de polarisation d'un rayon traversant une lougueiu" e du milieu, sui- vant les lignes de force magnétique 7:e/V V (7) "'=T\?-7' V étant la vitesse de la lumière dans l'air et 1 la longueur d'ontle de la ra- diation également dans l'air. » Remplaçant dans celte expression le produit i>'i>" pur i>^ qui lui est sensiblement égal, la différence v" — v' par 2AM (puisque a = o), et Y par ni>, n étant l'indice de réfraction du milieu, ou eu déduit I u (8) e tang2£ = -->.. (') Ueher die Defunnation der Liclitwellenflai'.he im inugnctischen Felde [Anzeiger der liais. Akademie der If isscnschaflen in Wieii, Nr. XIII). M. le D'' Viin Fieisclii ilonne sans démonslration l'iniiiation de la surface ( .c- -H Y-] n- -h z- j_ .<-• ^ "^ — I «- i -—i— ± 1 = 1 . lr-n- r 2 n est une fraction irraiioniiellf dont la valeur diffère peu de l'unité et représente la me- sure d'une déformation homogène que la sphère primitive (de rayon /) subit dans le sens lie l'axe des .p. ( io5o ) » Cette valeur de e tangos représente le dédoublement linéairi- cherché du rayon qui a traversé une épaisseur e du milieu donné dans une direc- tion normale aux lignes de force d'un champ magnétique, l'eflét de ce champ magnétique étant de faire tourner d'un angle co le plan de polari- sation lorsque cette é[)aisseur e est traversée parallèlement aux lignes de force. » On voit que le dédoublement es! de l'ordre de la longueur d'onde, car le facteur numérique qui le multiplie peut être rendu égal à l'unité dans des conditions qu'il ne serait pas très difficile de réaliser pratiquement: il suffirait donc de rendre ce facteur environ dix fois plus considérable pour alteindre l'ordre du centième de millimètre, c'est-à-dire d'une di- mension suffisante pour constater nettement le dédoublement et la po- larisation circulaire inverse des deux images (') : un certain nombre d'ar- tifices bien connus dans ce genre de recherches s'offrent naturellement à l'esprit et font penser que l'expérience est réalisable. » Le dédoublement n'est qu'en apparence (8) proportionnel à X; il est, en réalité, sensiblement en raison inverse de la longueur d'onde, car l'angle w suit à fort peu près la loi de Biot, c'est-à-dire varie en raison inverse de ).^ . » Ces vérifications auraient un intérêt dont la portée dépasserait évi- demment celle des considérations élémentaires qui ont servi à les pré- voir, » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les relations algébriques entre les fonctions hyperelliptiques d'ordre n. Note de M. Brioschi (-). « 5° Pour démontrer le théorème énoncé, je rappelle les équations (7) et (12), que j'écris de la manière suivante : ^' I S,T,-+-S2T, - 2U,Uo = (.yO/',<:N,2, (*) On doit s'attendre, en observant avec un analyseur, à rencontrer dans les paities communes aux deux faisceaux émergents un système de franges polarisées d'une manière pé- riodique, comme celles oblenues par M. Fizeau avec deux parallélépipèdes de Fresnel [Annales de Chimie et de Pli;)>:ique, 3*' série, t. LXIII, p. qoS). (■^) Co/i/jjle.s ie/idu\, l. XCIX, p. 88g. ( io5i ) ayant posé {siii)(tm) L = —. — ^—7 — TP'i — —, — ; S -,— T T , i ,,-2 (^OLZ V.w:'l + [(^'«.)("".) -^ {snr,){t,n,)]p;, - K. giCm.jgi"'»,! » Dans ces relations, L peut prendre les « — i valeurs L,, Lo, , . . , L„_, correspondant à m = /n,, ni.., ..., i;/„_, et N,. ou, en général, N,y les ( « — I ) ( /? — 2 ) yjjiç^j^j. qj^jj correspondent aux combinaisons deux à deux de ces mêmes valeurs de m, et l'on voit, par les équations (i4), que les — ^— ^ valeurs de L„ N,y sont exprimées par des fonctions linéaires des carrés des 2« fonctions a.\, jc^, . . .; y^, fn, . . ., et des — -^ — — fonctions p,„ ,„ . » Or, en désignant par a,, aj, . . . , a„_,, n — 1 indéterminées, on déduit des équations précédentes (i3) celle-ci : „ _ 1 n — 1 1 < mais le premier membre de cette équation peut s'écrire ou aussi, à cause des valeurs de S, T, U, comme il suit n ayant posé «-1 On aura, en conséquence, ( loSa ) et par 1 oliiiiination des indéterminées a, des n équations (i.'ï), on aura entre les ?i quantités X^ la relation » Si l'on dispose maintenant des n — \ indéterminées a, de manière à annuler n — 2 de ces quantités >.^, sauf, par exemple, \,, \, on déduit de la précédente dans laquelle les a,, «y ont les valeurs particulières indiquées. » On a donc ce résultat : les -^ expressions ;(,„ sont égales au pro- duit de p\^ par des fonctions linéaires des carrés des i(«- 4- « + 2) fonc- tions X,, jri Pm,,n ■ Mais Ics cxpressions que nous avons nommées A, B, C dans les équations (8), (9), (10) et le second membre de l'équation (ii) sont des fonctions linéaires d'un certain nombre de ces quantités ■j(^^^; en conséquence, les quatre équations iiuliquées, après la substitution de la valeur supérieure de y_^^, deviennent divisibles par /jj, et l'on u'aïua que les // valeurs de py, les n — i valeurs de /)'„, les n{n — 1) valeurs de /),',„, les '-^ ^ valeurs de o'" ,. sont exprimables par les carrés des fonctions x^i » On a donc pour les fonctions hyperelliptiques d'ordre ii, à un et à deux indices, ce théorème : » Les carrés de 'll_!L 1 de ces fondions sonl exprimables en /onctions linéaires des carrés des autres r,{n- -h n + 2); ou, en d'aulies ternit s, les carrés de 7, [n + i) (37^ + 2) fonctions Q, à un et à deux indices, sont exprimables linéairement par les carrés des autres [{/r -h n -h 2). » Je vais signaler encore, avant d'ab .ider l'élude des fonctions hyperel- liptiques à un plus grand nond:)re d'indices, une propriété des fonctions considérées jusqu'ici. On voit très facilement que de l'équation (i6) ou peut déduire les suivantes : ^\t.}\ ■^'yJi'- ^^ l'sc V ' V'' ' ^v 7), - xi y^, — pst v/T)â , ( io53 ) on aura, en conséquence, qui (Hablissent des relations entre les j(/i" + « + 2) fonctions. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur La délevininatioii d'un cas particulier dUsomérie des acétones; par M. G. Ciiancel. « Les combinaisons organiques désignées sous le nom générique d'acé- tones ou de kétones forment deux classes principales. Les unes, les acétones proprement dites, dont l'acétone ordinaire est le prototype, résultent de la distillation sèche des sels de calcium ou de baryum provenant d'un acide unique; comme elles contiennent deux fois le même radical alky- lique uni au carbonyle, je propose de les appeler équiacélones ou équikétones. Les autres, dans lesquelles se trouvent deux radicaux alkyliques ddférents, sont les acétones ou kétones m/or/es; elles prennent naissance dans diverses réactions et s'obtiennent aisément par la distillation des mélanges des sels de deux acides. » Tous ces corps présentent, surtout dans les termes élevés, de nom- breuses isoméries. En général, on j)arvientà fixer leur constitution en dé- terminant la nature des deux acides qui résultent de leur oxydation. En effet, M. Popoff (*) a démontré: 1" qu'une équiacétone quelconque donne, quand ou l'oxyde, deux acides, à savoir, l'acide générateur de l'acétone et iMi acide d'un échelon inférieur; 2° qu'iuie acétone mixte se scinde, dans ces circonstances, de manière à abandtjnner le carbonyle au radical alky- lique le moins élevé. Toutefois, il est à remarquer qu'il existe des acétones isomères, dont la détermination échappe nécessairement à celle réaction; car, parmi les acétones à nombre iaipair d'atomes de carbone, il y a tou- jours une acétone mixte isomère d'une équiacétone qui, par l'oxydation, donne les deux mêmes acides. Ainsi les deux acétones isomériques C="+'H'"+'0. Equiacétone. Acétone mixte C"H-''+' C"-*-' H-''+^ co co C«H'"+' C"-' li^"-' c: Aniialen dcr Chctiiic itrtd Phcinnncic, t. CXLV, p. 283, tt t. CI.XI, \,. 285. C. 1'.., iSS't, 2« Semestre. (T. XCIX, ^° 2i.) ^'1" ( io54 ) donneront l'une et l'autre les deux mêmes acides C"H-"0- et C"<'H-"+=0=. » On sait, en effet, que la butyrone, C^H'-CO-C H% et l'élhyibulh} 1- kétone, G^H.'-C()-C''H', se convertissent par l'oxydation en acide buty- rique et en acide propionique; et qu'avec la proj)ione, C°H'-CO-C'H% et la méthylpropylkétone, CH'-CO-C^H', on obtient de l'acide acétique et de l'acide propionique. » L'oxydation de ces sortes d'acétones ne peut donc être d'aucun se- cours pour la détermination de leur constitution; mais une autre voie permet de résoudre ce cas d'isomérie avec une entière certitude. Mes précédentes recherches (') démontrent que l'on obtient facilement des acides alkylnitreux en traitant les acétones par l'acide nitrique, et qu'avec les acétones mixtes, les groupes niireux se fixent toujours sur le radical alkylique le plus élevé. Le produit de la réaclion, préalablement lavé à l'eau, dissous dans l'alcool, donne immédiatement avec la potasse alcoo- lique un abondant précipité cristallin d'alkylnitrite de potassium. Il suffit de reprendre le sel par luie petite quantité d'e;ui modérément chaude qui l'abandonnera par refroidissement eu beaux cristaux d'une pureté absolue. » D'après cela, si l'on se reporte aux formules données plus haut, on voit que des deux acétones qui répondent à la formule générale C-"+'H*« =0, l'acide alkylnitreux provenant de l'équiacétoue sera C"H-"Az=0' = G"-' H-« '-CAz^O'. H, tandis que celui que fournira l'acélone mixte aura pour composition G" 'H-"' = Az20'=:C"H-"<'-CAz-0". H. » Les propriétés physiques des alkylnitrites, leur solubilité, le dosage du potassium, ou celui de l'argent du sel obtenu par double décomposi- tion, sont autant de caractères qui permettent de constater avec netteté la nature du sel auquel on a affaire. (') Comptes icnilus, t. LXXXVII, p. i4o5; t. XCIV, p. 899, et XCVJ, p. 1466. ( jo55 ) 1) Comme application de la méthode, je rapporte ici les résultats obtenus avec les deux acétones, qui ont poiu" formule / C^H'-CO-C^H', cquiacétone. J^ropione. i CH'-CO-C'H", acéUme mixte. Mélhjipropylkéloiie. C'Hi"0 = » Je me suis attaché à amener ces deux substances dans un parfait état de pureté. La propione provenait de la distillalion sèche d'un propionale de calcium très pur, et la méihylpropylkétone avait été obtenue en distil- lant un mélange intime de i™"' de butyrate et de a"""' d'acétate de calcium. Chacun de ces produits a été soumis à des fractionnements méthodiques, réitérés à l'.iide du rectificateur Henninger et Le Bel (' ). » Les propriétés le plus fréquemment invoquées pour caractériser les acétones sont leur densité et leur point d'ébullition. J'ai apporté tous mes soins à déterminer rigoureusement ces données fondamentales. » Le point d'ébullition a été observé, sous la pression barométrique lé- duile à zéro, avec un thermomètre de précision dont l'échelle plongeait entièrement dans la vapeur; les points fixes de l'instrument ont été vérifiés avant et après la distillation. Sous !;i pi esskin. Point d'ébullition tic la piopioiie ". 3^8. ( io5G ) ihylpropylki'tone cristallise iiumédialemeiit, iiiais celle de la propione, étant très soliihle, ne se forme qu'avec difficulté. » L'oxydation par le mélange de dichromate de [lotassium et d'acide siilfuriqiie les convertit l'une et l'autre ei! acide acétique et en acide pro- pionique dont l'identité a été constatée par l'analyse des sels d'argent et des sels de calcium. » Aucimc de ces projiriétés on réactions n'établit une ligne de démar- calion nette entre ces deux acétones et elles sont insuffisantes pour les distinguer. » Il en est tout autrement si on les soumet à l'action de l'acide nitrique pour les transformer en acides alkylnilreux ; les propriétés et la compo- sition des alkylnilrites de potassium et d'argent, dont on dose si exacte- ment le métal sous forme de chlorures, lèvent tout doute à cet égard. L'ex|)érience démontre que : » La propione donne de l'acide éthylnitreux, ClI'-CAz- O". H, dont le sel de potassium, d'iui beau jaune, se colore eu rouge sous l'influence directe des rayons solaires et reprend sa couleur primitive dans l'obscu- rilé; iP de ce sel se dissout dans 29'',! d'eau à o'^ et dans 19^,4 d'eau à 12°; il contient 24,68 K pour 100 (trouvé 24, 5o et 24)6i). Le sel d'ar- gent, 47>58 pour 100 Ag (trouvé 47, 5o). » Avec la méthylpropyikétone on obtient de l'acide propylnitreux, C-H^ - C Az^O^ H, La couleur du sel de potassium est inaltérable par la lumière; iPde ce sel exige pour se dissoudre 33^,4 d'eau à 0° et 23'', 2 d'eau à 12°. Il renferme 22,67 ^ pour 100 (tiouvé 22,55 et 22,63). Le sel d'argent, 44, 'Ji pour 100 Ag (trouvé 44,65 et 44,72). » On voit, par cet exem[)le, que la réaction dont je recommande l'usage permet de résoudre avec certitude une ilélicate question d'isomérie.» M. G. -A. Iliit.x fait hommage à l'Académie d'un Mémoire qu'il vient de publier, sous le titre : « Exposé d'un moyen de déterminer la température des parties du Soleil inférieures à la photosphère ». (Extrait de la Revue l'J^tronomie, septend)re 1884) lO.J- NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrulin, à la nomination d'un Membre, pour la Section de Pliysiqne, en reaiplaceuient de M. Jcnnin, nommé Secrétaii'e perpétuel. An premier tonr de scrutin, le nombre des votants étant 55, M. Mascart o])tient .... /j8 suffrages. M. Henri Becquerel « .... 3 » M. Le Roux » .... 3 » M. Lippmanu » .... i » M. i^ÏASCART, ayant réuni la majorilé absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera somuise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSENTES. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la transmission de (a tuberculose aux c/rands ruminants. Note de M. G. Colin, présentée par M. Gosselin. (Renvoi à la Commission du concours de Médecine et Chirurgie, fondation Mont von.) « Les inoculations tuberculeuses, qui n'ont guère été pratiquées sur les grands animaux, y offrent un intérêt particuliei-, à cause des proportions que peuvent prendre leurs effets dans le système lymphatique et un grand nombre de viscères. Le procédé que j'ai employé pour les effectuer consiste à introduire dans le tissu cellulaire, qui est de tous le plus favorable à la conservation et à la nuiltiplication des éléments tuberculeux, une goutte de pulpe avec une lamelle mince de tubercule emprunté à un animal ré- cemment tué. Au voisinage d'iui ganglion, où aboutisient de nombreux vaisseaux blancs, l'absorption des éléments virulents se fait siirement et leur marche est suivie avec facilité. L'insertion dont il s'agit donne les ré- sultats suivants : » Au point où elle a lieu, une tumeur se développe rapidement et s'ouvre dès la fin de la deuxième semaine; son orifice s'agrandit par ulcération. Il se forme une sorte de caverne béante, à contenu caséeiix, compar.djio a ( io58 ) celles (Jii poumon et dans les parois de laquelle surgissent de nombreuses granulations tuberculeuses. En même temps, le premier ganglion placé sur le trajet de la lymphe provenant du foyer d'inoculation se tuméfie et de- vient tuberculeux, soit eu masse, soit dans une (ouïe de points. )) Ce travail une fois opéré, tout peut s'arrêter là. La caverne s'oblilère ou demeure ouverte ; les tubercules de sa coque, comme ceux tlu ganglion, deviennent plus ou moins crétacés. Le reste du système lymphatique, vais- seaux et ganglions, les membranes séreuses, le poumon, le foie et les autres viscères, ne se chargent d'aucune granulation tuberculeuse. Il n'y a ni fièvre, ni amaigrissement, et la croissance de l'animal se continue propor- tionnellement à l'abondance de l'alimentation. » Au contraire, surtout chez le jeune animal dont l'aptitude à la tuber- culisation est à son maximum, le travail local peut continuer à s'étendre dans toute la moitié du système lymphatique, correspondant au coté de l'alimentation, jusqu'au point de déversement de la lymphe viruh nte dans la circulation générale. Ainsi, sur nos bêtes bovines, le tubercule inséré au flanc va envahir successivement le ganglion précriu'al, les prépelviens les lombaires, la chaîne satellite de l'aorte postérieure, jusqu'à l'abouche- ment du canal thoracique ou du tronc lymphatique droit. A compter de ce moment, les éléments tuberculeux arrivés dans le sang se disséminent dans les grandes séreuses, le foie, la rate et surtout dans le poumon, où le tubercule prolifère avec une extrême facilité. Ce dernier, à lui seul, peut se charger de plus de mille tubercules pisiformes, dont un seul représente en poids la matière virulente offerte à l'absorption. Entre le deuxième et le troisième mois, la luberculisation est déjà si avancée que l'animal cesse (le croître, conuiience à maigrir, à perdre ses forces, à devenir anémique, enfin à jirésenter les symptômes caractéristiques de la phtisie confirmée. » Les expériences faites sur les grands animaux donnent le moyen de nifsurer exactement la période d'incubation des éléments tuberculeux, de déterminer le temps que les tubercules mettent à passer à l'état de gra- nulations transparentes et celui qu'ils mettent à éprouver leurs divers modes de dégénérescence. » ( îoSc) MÉDECINE. — Des Vdiiiilioiis de l'ozone de Taii pendant la dernière épidémie cholérique et des avantages de /'ozoïiéine. Note de M. Onimcs, présentée par M. Robin. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) « ISoiis croyons utile d'insister sur les rapports qui ont existé entre la dernière épidémie cholérique et l'état ozonométrique de l'air. Ce rapport paraît évidemment ne pas être une simple coïncidence, car, comme nous l'avons déjà dit, à Paris comme à Marseille, pendant tout le temps de l'épi- démie, il y a eu une diminution dans la quantité d'ozone répanda dans l'air. De plus, c'est à partir du moment où, pendant quelques jours, la charge électrique s'est maintenue relativement élevée, qu'il s'est produit une amélioration durable. Mais ce qui frappe le plus, c'est la différence marquée qui existe entre l'état ozonométrique de cette année et celui de l'année dernière. >i Pour Marseille, ]iendant le mois de juillet, mois pendant lequel l'épi- démie a été le plus forte, la moyenne pour cette année est de 0,86, tandis qu'elle était de 2, 17 pendant l'année i883. » A Paris, la différence est tout aussi marquée, et les chiffres, pris exac- tement à l'Observatoire de Montsouris, donnent plus de valeur à ces com- paraisons. Pour le mois de novend^re, mois pendant lequel, à Paris, l'épi- démie a été à son maximum, la moyenne ozonométrique est, cette année, de o,44i tandis qu'elle est de 1,82 pour la même période en i883. Pendant la première moitié du mois de novembre, la différence est même beaucoup plus considérable, car du 3o octobre au i5 novembre la moyenne n'est que de 0,27, tandis qu'elle est presque de 2,00 poiu' la première quinzaine du mois de novembre i883. C'est pendant cette période que la mortalité a été le plus considérable. Actuellement, la proportion d'ozone est bien supé- rieure à celle du mois dernier, mais elle est encore inférieure à celle de l'année dernière. « Nous le répétons, nous ne voulons pas tirer de ces faits la conclusion que l'absence de l'ozone est la cause de l'épidémie, mais bien que son ab- sence en favorise l'éclosion. » D'un autre côté, ce qui est certain, c'est que la présence et surtout la penistance de l'ozone sont des conditions excellentes pour arrêter l'épi- démie. ( ior)o ) » An point de vue ihérapeiUiqiie, s'il est très difficile de fabriquer de l'ozone à l'état de gaz, nous devons reconnaître qu'au moyen de Vozouéine- Beck, l'usage de l'ozone, dont ce liquide est saturé, est devenu absolument pratique. Nos expériences sur riiouime et sur les animaux démontrent que ce produit n'a aucun ef(et fâcheux, même à dose élevée. Son action un peu prolongée influence principalement le système nerveux central, dont il est un agent sédalil. Cette action de l'ozone pourra être utilisée dans bien des cas, mais au point de vue spécial qui nous occupe, si on la rapproche d'autres symptômes du choléra, tels que les crimpes, l'affaissement, etc., elle semble démontrer que, dans cette maladie, c'est surtout le système nerveux central qui est comme empoisonné. » M. A. DoLLFcs adresse une Con)munication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. P. OuRY adresse une Noie relative à la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Secrét.4ire PERPÉrtcL sigiiale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. Sirodot, portant pour titre : « Les Bn- trachospermes. Orgmisation, fonctions, développement, classification. » (Présenté par M. Ducliarlre.) MÉCANIQUE CÉLKSTii. — Sur la tiléolie de la figure des planètes. Note de M. O. Cai.lanoreau, présentée par M. Tisserand. n Dans le n° 30, Liv. IH, de la Mécanique céleste, Laplace a démontré que, si la densité des couches de l'ellipsoïde fluide va en diminuant du centre à la suifice, les elliplicilés varient en sens inverse et augmentent. En effet, si la d<'rivée — [nous employons les notations de M. Tisserand {Coiiiplcs rendus, i"' .'eplemhre et i3 octohie i884)J venait à s'annuler, ( io6i ) d-e la dérivée seconde —, serait nécessairement positive dans l'hypothèse dp . .de . , A -7- <" o; par suite, -r- coiniuencerait a croître. «« ' du de )) Comme pour les petites valeurs dert, — est en effet positif, il est im- possible qu'il change de signe en passant par zéro. » On peut aller plus loin dans celte voie; une première remarque est la suivante : Supposons — toujours négatif, et calculons — dans l'iiypo- d^e d? e thèse — -; = o. On trouve aisément que -r^ a le même signe ci ne da- ^ rtrt' ° ' quantité essentiellement positive; car, si (p., iSS4, 2' Semestre. (T. XCIX, i<" U'i.) ' 4 ' ( 1002 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur une formule Iricjonométrique d'interpolation, applicable à des valeurs quelconques de la variable indépendante. Note de M. G. FOURET. « 1. Le problème dont je vais exposer la solution la plus générale, et dont j'ai déjà résolu des cas particuliers dans deux Notes précédentes (* ), peut s'énoncer de la manière suivante : » Trouver l'expression opproximalive d'une fonction d'une seule variable indépendante, limitée, dans son développement par la série de Fourier, aux 2/i-\-i premiers termes, qui, pour 2fi -h i valeurs données de la variable, prenne 2/1 -\- \ valeurs coi rtspondantes également données. » La fonction devant être de la forme (1) Ao+ B, sina- + A, cos.r -1- ... 4- B„sin«x + A„cos«x = F(oi;), F( J?) s'obtiendra en éliminant Aj, B,, A ,,..., B„, A„ entre (i)etles a;; + i équations qu'on déduit de (i), en y remplaçant x successivement par les 211 + I valeurs données a^, a,, . .., aj,,, et F(a;) par les 2n -+■ i valeurs correspondantes F(oco), F(a,), ..., F(a2„). » Cette élimination repose sur le développement de 2/2 4- i détermi- nants, tels que A = r sina cosa I sinZ» cosi I sinA' cosA: I sin/ cos/ sin«rt cosna sinnb coii /ih s'in nk cas Tik sin 72/ cos«/ » Un pareil déterminant se développe assez facilement et se réduit à l'expression monôme très simple A = 4"' sin' b . a ■ — SHl — . a—l SUl 5 sin ' b — . SUl b — l sin k — l l'ayes r)G') et lùi i du présent Volume. ( io63 ) De ce résultat on conclut, en supposant uniquement que les différences des valeurs a,, a,, . . . , cc2„, prises deux à deux, ne soient ni nulles, ni multiples de 271, sin-J (x — aj) »F(.)=^F(„)n^3H=M ,;=„,,„ I, ; -H I, . . ., 2/; . » 2. On peut d'ailleurs arriver à cette formule d'interpolation, sans dé- velopper les déterminants analogues à A. En effet, on voit a priori que F(,r) est une fonction linéaire et homogène de F(«n), F(a,), .. ., F(a,„), et que l'expression qui multiplie l'une quelconque de ces quantités F(a,} est une fonction linéaire des sinus et cosinus de jc et de ses 2.n premiers multiples. D'ailleurs, on peut supposer cette expression mise sous la forme Xlt^na- I + tang^ - l désignant un polynôme de degré 2« en tang-«Orce polynôme doit s'hu- nuler pour les an valeurs de a? égales à a,,, a,, a,_,, œ,^^.,, . . . , «.,„, et le coef- ficient de F(a,) doit se réduire à l'unité pour x = a,. Ces conditions déter- minent complètement ce coefficient, que l'on peut écrire, en attribuant à j successivement les valeurs o, i , u, . . . , / — i , / + i , . . . , 2 «, 1 -t- tang^ia/ j-|- tang^x — tang^wy I + tang'-i.r LLj tangua,- — tang^«y ou bien, toute réduction faite, sinifx — «,) n » 3. La formule (2) peut aussi s'écrire i = 2/1 i = 2« (3) F{a:)=.Jls\n^A^-y.,)^ JJ^sin-(a, » En posant (4) G(j:) = ]][sini(x~a,.) î = 0 et observant que l'on a { io64 ) on obtient encore (5) n-) = -'{-)^ll^),:^ ■an » L'analogie frappante, mise en évidence par les expressions (2), (3) et (5), de la formule d'inlerpolalion qui fait l'objet de la présente Note, avec la formule d'interpolation de Lagrange, se poursuit dans les conséquences qui résultent des deux formules. Je me bornerai à deux exemples, en fai- sant remarquer : 1° que la formule (5) donne la décomposition en élé- menis simples d'une fonction trigonométrique de la forme ttt-— ' «lans la- quelle F(x) et G(^) ont les expressions indiquées par les égalités (i) et (4); 2" que de cette même formule on déduit l'identité remarquable ( ' ) 1=0 analogue à l'identité bien connue d'Euler, la fonction F(x), qui figure dans (6), étant supposée ne contenir ni s'wiïx, ni cos/zx. De (6), on peut d'ailleurs tirer des identités plus simples, eu particularisant F(x), et no- tamment G' a, » 4. Je n'insiste pas, pour le moment, sur les diverses applicaiions pra- tiques de la formule d'interpolation que je viens d'établir, et de celles que j'ai fait connaître antérieurement. Elles me semblent notamment devoir se prêter avec avantage à certains calculs relatifs aux perturbations des pla- nètes. » Dans le domaine de l'Analyse pure, de même que les formules d'in- terpolation de Newton et de Lagrange peuvent être envisagées comme con- duisant à la limite aux séries de Taylor et de Maclauriu, les formules d'interpolation, auxquelles je suis parvenu, ouvrent la voie à des séries trigonométriques correspondantes, dont la complication apparente sera, dans bien des cas, compensée par l'avantage qu'elles possèdent d'être tou- jours et rapidement convergentes. J'espère pouvoir communiquer prochai- nement ces résultats à l'Académie. » (') Les formules, exposées dans mes Communications des i""'' et 8 décembre courant, conduisent pareillement à des identités intéressantes. ( io65 ) ANALYSE MVTHRMATIQUE. — Sur les coupures des fonctions. Note de M. Lagcerke, présentée par M. Hermite. « Considérons l'intégrale double dont le champ est une aire A qne, pour fixer les idées, je supposerai simple et oùf[x, J', z) et g{.T,j) désignent des fondions réelles qui, quel que soit z, sont finies et bien déterminées dans le champ d'intégration. » Si, pour certaines valeurs de z, la courbe a,[x,r) = z traverse le champ d'intégration, l'intégrale devient infinie, et la fonction F(z), en général finie et déterminée, a pour coupure nue portion K de l'axe des œ. » Soit AF la différence des valeurs de la fonction aux deux bords de la coupure, en sorte que, z désignant une des valeurs réelles pour lesquelles F (s) est discontinu et >. une quantité infiniment petite positive, on ait AF=r F(:; +\i)~- Y{z. -\i); en employant la méthode donnée par M. Hermite dans le cas des intégrales simples, un calcul facile donne l'expression suivante de cette différence AF = 2 Tr/f" 4^^^^^, où y doit être remplacé par sa valeur tirée de l'équation g[x, y) = z; si ion considère la courbe représentée par cette équation, l'intégrale s'étend tout le long de la portion de cette courbe qui est comprise dans le champ d'intégration, et le facteur -rj- — r doit être pris positivement. ') Soit, comme application, la fonction qui, pour è = i, se réduit à la fonclion hypergéométrique F(a, ]3, a, œ). » Sous les conditions a > o, jS > o, « > a., Z> >- /3, on a 11^ F( l'égalité précé dente devient r(a)rIf3)r(..-a)r(/.-p) = 2171 z'-''{:. - ,)«»-*-«-'^-' r\*-P-< (i _ ty-^-< [i - (i - :.)tY-''df, d'où aivria) rlb) \ ^G=F7- (i) r(«-f-6-«-|3)r(«)r(p) ( X ='-"(s - ly+^-^-M F(/; - a, h - [i, n ^ b - y. - ^, i - z). L'étude de la fonction G, lorsqu'on la prolonge d'une façon continue, se ramène donc à l'étude du prolongement des fonctions élémentaires z-^, (r — zy et de la fonction hypergéométrique. » Celle-ci est, d'ailleurs, un cas particulier de la fonction G; en faisant /; = I , on a ^ P(«' f'' «' ^) = r(. + .-a-p)r(a)r(p) X:;'-«(:;-i)«-<'-PF(i -a, 1-/3,1 +rt-a-/3,i-z), formule qui, bien qu'établie sous certaines restrictions, subsiste pour toutes les valeurs de a, |3 et a. » En particulier, on a la formule précédente donne r(a)r(i-^)' d'ailleurs, un calcul direct donne A( I — z)~i^ = 2 «71 sin jji.7r, ( 1067 ) d'où la formule connue T{!J.)T(l-!J.] = '> La formule (i) donne, en permutant les lettres a et b, la relation élé - mentaire fondamentale ^^ I =s°-*F(rt- oc.rt -/3,rt + ^-«-/3, I -;), et, en combinant celte relation avec la formule (2), on obtient aisément toutes les propriétés de la fonction F. » On peut trouver une autre expression deAF; en désiojnant, en effet, par m un nombre positif assez grand pour que ui + a et m -h (i soient po- sitifs et par F„ l'ensemble des m premiers termes du développement de F (F,„ peut se réduire à zéro), on a l'identité r'ar«-a-P(l — ar)"'+«-' F(a — |3, p, 1 + a — « - fi, x] d.r X qui définit la fonction F pour tous les points du plan, sauf sur la cou- pure K. » Elle suppose seulement i + a — a — |3 > o, et la formule connue (3 ) permet toujours, en introduisant un facteur de la forme (i — z^, de sup- poser que cette condition est remplie. » La méthode de M. Hermite donne alors inunédiatement AF= 5'>r(«) r(, + «_«-p)r(«)r(,S) PHYSIQUE. — Photométrie des foyers intenses de lumière. Note de M. A. Cbova, présentée par M. Berthelot. « Une détermination complète de la valeur photométrique d'un foyer intense de lumière (électrique ou solaire) exige la réalisation pratique des conditions suivantes : » i" Comparaison de deux lumières de teintes différentes. ( io68 ) » 2" Évalualion de la teinte au inoyeii d'un facteur numérique. >) 3° Détermination du rapport photométrique d'une source très intense en fonction d'un étalon relativement faible. » La première question peut être résolue par l'une des deux méthodes que j'ai déjà décrites ('), et qui permettent de réduire la comparaison des éclairements totaux à celle de l'intensité relative d'une lumière simple, convenablement choisie, prise dans les deux sources; la plus simple con- siste dans l'emploi de la solution de perchlorure de fer et de chlorure de nickel, à travers laquelle on regarde l'écran photométrique ; cette méthode, que j'ai indiquée en 1882, a été employée depuis par plusieurs physi- ciens. » La solution la ))lus convenable a la composition suivante : Perchlorure de fer anhydre sublimé 22^'', 32 1 Chlorure de nickel cristallisé "i"]^', 191 dissous dans l'eau distillée, sous un volume total de 100" à iS"; i)our éviter toute possi- bilité d'une réduction du perchlorure de fer, la solution, saturée de chlore, est renfermée dans une cuve formée d'un anneau en verre dressé, contre lequel sont pressées deux glaces, au moyen d'un cadre en laiton noirci, muni de vis de pression; toute trace de matières organiques doit être évitée avec soin. » Sous une épaisseur de 7""" environ, cette solution ne laisse passer que les radiations comprises entre les longueurs d'onde ôSoi^ et 534*^, avec un maximum vers 58oi^, L'épaisseur augmentant, ces limites se rappro- chent, et tendent vers le maximum 680!^, qui est le plus favorable pour la photométrie solaire. » Sous une épaisseur d'environ 7°"", les radiations simples transmises avec une intensité maxima comprennent largement toutes celles dont la comparaison donne le même rapport que celui des éclairements totaux de l'étalon Carcel par rapport aux soiirces huuineuses dont la teinte varie entre la plus rouge, qui est celle du carcel, et la plus blanche, qui est celle de la lutiiière solaire. » En second lieu, j'ai déjà montré (-) comment l'emploi du Sjiectropho- toinétre permet d'exprimer la température d'une source lumineuse eu de- grés optiques arbitraires. Dans la pratique, la teinte peut être facilement représentée au moyen de deux déterminations photométriques successives : (') Comptes rendus, t. XCIII, p. 5i2, et t. XCVI, p. 1271. ("-) Comptes rendus, I. XC, p. iSa, et t. XtlII, p. 70. ( J069 ) l'une, obtenue en regardant l'écran photométrique de Foucault à travers la solulion 58o, donne le rapport des intensités; l'autre, faite en plaçant devant l'œil un verre rouge à l'oxydule de cuivre, qui laisse passer les radiations comprises entre 7261^ et 732!^, avec un maximum à 65oî^, donne un rapport d'autant plus inférieur au précédent, que la teinte de la lumière comparée au carcel est plus blanche. Le quotient de la première délermi- Tiation par la seconde permet de caractériser la teinte; il est d'autant plus grand que la liunière est plus blanche, il est égal à l'unité pour les sources de même teinte que le carcel; pour une lampe à incandescence, il avarié, dans mes expériences, de i,o5 à i,23, selon l'intensité du courant, pen- dant que l'intensité lumineuse s'élevait de 1,1 à 3,2 carcels. On exprimera ces intensités en fonction de l'étalon de lumière de M. Violle, adopté par le Congrès des Électriciens, en le divisant par le facteur 2,08. M Pour les lampes à arc, le coefficient qui représente la teinte est encore plus grand; il a atteint les valeurs i,5 à 1,7 dans les conditions dans les- quelles j'ai opéré, c'est-à-dire avec un régulateur Serrin, muni de charbons Carré à mèche, de 12™™ de diamètre, actionné par une machine Gramme, type d'atelier, donnant des intensités de aSo à 32o carcels, en dépensant entre les pouites uu travail électrique de i5o'''5'" à iOC'^b"" par seconde. Il est probable que, avec des intensités plus graudes, la teinte serait repré- sentée par des nombres encore plus élevés. » Avec la lumière solaire, les teintes sont représentées par des nombres croissant avec la hauteur du Soled et plus élevés que les précédents. » Le facteur numérique qui caractérise la teinte permet de la définir et delà retrouver facilement; on peut notamment suivre la marche des lampes à incandescence en fonction de l'énergie électrique dépensée, et arrêter le degré d'incandescence et de blancheur de la lumière à une limite supé- rieure, exprimée par un coefficient numérique qui détermineles meilleures conditions d'intensité et de blancheur compatibles avec une durée suffi- samment longue de service de la lampe. » Enfin la troisième condition peut être réalisée très facilement par l'emploi d'un photomètre que je me propose de décrire prochainement. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur quelques procédés de speclroicopie pratique. Noie de M. Eue. Demarcvy, présentée par M. A. Cornu. « L'étincelle de la bobine, que j'ai décrite précédemment, est arrêtée par une couche mince d'une solution même très conductrice. On arrive G. R., 1884, 2» Semestre. (T. XCIX, N" 24.) '4^ ( '070 ] facilement à en obtenir le spectre en employant une petile mèche aiétnl- lique formée de fils de platine de o'^'^îiS dont on tord ensemble huit brins. Celte cordelette est alors roulée en un cercle de 5'"™ à ô"""" de diamètre et l'on en recourbe l'extrémité perpendiculairement au plan du cercle, de façon à dépasser de 3™'" à 4""" au plus le niveau du liquide. On pose la mèche dans une petite cuiller de platine, qui reçoit la solution à étudier (une goutte suffit), de façon que son extrémité soit visible au-dessus du bord. On peut encore la poser dans un tube analogue à ceux de M. Lecoq, en ayant soin que le cercle de base de la mèche touche le fil qui traverse le fond du tube. Entre l'extrémité de cette mèche et un gros fil de platine qui sert d'électrode positive, on fait jaillir l'étincelle qui ne doit pas avoir plus de o'""',5o à o™'",25, et peut être encore plus courte sans inconvé- nient ( ' ). » Les solutions dont on se sert peuvent être quelconques, mais elles doivent être peu concentrées. Autrement il se forme à l'extrémité de la mèche un champignon de matière solide qui masque bientôt l'étincelle. On n'a pas, d'ailleurs, de raison spéciale de le faire, la sensibilité de la réaction spectrale, ainsi obtenue, étant véritablement extraordinaire et dépassant, en général, de beaucoup celle dont on a besoin. Les mèches doivent, pour celte raison, être nettoyées avec grand soin, par l'eau régale faible, ou fusion au bisulfate, ou l'acide fluorhydrique, suivant les cas. Il en est de même du gros fil. » J^a nature du dissolvant n'est pas indifférente pour la recherche de tel ou tel corps. Sa dissolution doit être stable. Faute d'avoir pris cette précaution, M. Thalèn, malgré ses moyens puissants, n'a pu obtenir cer- tains spectres qui, pourtant, se manifestent avec éclat et sans difficulté. Il convient notamment d'employer l'acide fluorhydrique pour la recherche du niobium et du tantale : il est aussi préférable de l'employer pour celle du silicium et du tungstène. Sa présence ne gêne pas la production des autres (') J'avais trouvé l'emploi d'une mèclie métallique avantageuse pour examiner avec une étincelle condensée très courte (o'""',5 au plus, hobine ordinaire) les solutions métal- liques, lorsque j'ai ei: connaissance, par le beau travail de M. Ilarlley, paru dans les Philo- iophical Transactions (i884), que ce savant l'avait imaginé avant moi. Toutefois il l'em- pliiie ilans des conditions bien différentes et inadmissibles pour les recherches courantes. Les électrodes de gra|)hite, (jui lui ont rendu de grands services, sont très rapidement brûlées dans les conditions où j'opère. La distance iuterpolaire augmentant, l'étincelle ne passe jilus. Elle ne peut, en effet, franchir plus de i""" à i""",5 quand l'une des élec- trodes est humectée j)ar capillarité de liquide. [ "■>7' ) spectres et donne même de l'éclat à certains d'entre eux (métaux alca- lins). » Les spectres de tons les corps simples s'obtiennent ainsi sans diffi- cullé, même les plus réfractaires (iridium, tantale, uranium, osmium, etc.) Ce sont, en général, des spectres d» lignes fines dont la partieviolette a sur- tout nn éclat extrême. Il paraît pourtant un spectre de bandes si la solu- tion métallique en donne nn, mais les lignes étroites sont toujours très |)rédominantes. )) Certains métalloïdes (arsenic, tellure, sélénium) ne donnent leur spectre qu'avec difficulté ; ou s'en aperçoit à ce que le spectre du solvant et celui des électrodes apparaissent, tandis que d'habitude ils sont absents, à moins que la quantité du métal présent ne soit par trop faible. « Les acides sulfurique, sélénique, phosphorique, arsénique, donnent les spectres de ligne du soufre, du sélénium, etc. Mais une très faible quantité de métal en solution suffit à les faire disparaître totalement. » Les acides des halogènes donnent lieu aux mêmes observations. L'acide azolique donne, mais très mal, le spectre secondaire de l'azote; une trace de métal suffit à le faire évanouir. » Le spectre de l'hydrogène est représenté par les deux raies rouge et bleue, qui sont assez nettes, peu élargies et ne gênent pas. » I>es solutions alcalmes des acides métalliques doiment à la fois les spectres des deux métaux. » Tous ces spectres paraissent très voisins de ceux de l'arc électrique, ainsi qu'il ressort de l'examen de ceux du sodium et du potassium. Ils sont en effet identiques aux spectres remarquables qu'ont obtenus par cette voie MM. Liveing et Dewar [Pmceecliiigs Roy. Soc, 1881). La seule diffé- lence consiste en ce que pour le potassium ces trois dernières bandes sont très nébuleuses, tandis que ces savants les ont observées à l'état de groupes de lignes. De même les trois derniers groupes de doubles raies du sodium sont représentés par de grosses raies nébuleuses. De plus les groiipes les plus intenses de MM. Liveing et Dewar correspondent à ceux que j'ai obtenus le moins intenses, et, réciproquement; sans doute, en augmentant la puissance de la [jile, on obliendr.iU une identité cumplèle. •> ( '"-^ CHIMIK. — Àltraction s exerçant entre les corps en dtssolulioit et les corps solides immerges. Note de M. J. Tiioulet, présentée par M. Bertheloi. « Lorsqu'un sel est mis en flissolutimi i!;msnn liquide et qu'on immerge tlaiis la solution un corps solide, il se produit entre ces deux corps une attraction indépendante de toute action chimique. » I. Pour le prouver, on prépare une série de solutions aqueuses de chlorure de sodium et de chlorure de baryum par exemple, on en litre la tenein- en sel, on y dépose une certaine quantité de corps solide n'ayant aucune action chimique sur le sel, marbre blanc, kaolin, quartz, on laisse en contact pendant un certain temps et on titre de nouveau la solution. On reconnaît que le titre a toujours diminué, de sorte qu'il y a eu fixation à la surlace du solide d'une certaine quantité de sel. Titre avant contact Titre après contact Corps en présence. (en grammes par litre.) (eu grammes par litre.) Corps dosé. Marbre l)lanc, Nall 80,419 8o,oy3 NaCI par Cl » » 8o,6o5 80,465 » » » 8o,i'j5 79,890 » Kaolin, Nil Ci 80,419 79,482 " Quart/., BaCI i35,69 i34,26 B.iCI p.ir Ba » 108,55 107,81 ). » 67 ,84 67,28 .1 27» '4 26,49 » Ou rt-uiarqiiera que le rapport entre le titre après contact et le titre avant contact, quoique le premier soit constamment inférieur au second, n'est pasidentiqne dans les diverses analyses se rapportant aux deux mêmes corps en présence. Ces différences tiennent au titre de la sohition type, au degré de température au moment du phénomène et à la nature des corps eux-mêmes. Nous nous réservons d'étudier séparément chacune de ces influences, ainsi que le temps nécessaire pour que le phénomène s'accom- plisse. Nous nous bornons actuellement à établir le fait d'une attraction analogue à celle que M. Chevreul a ;iutrefois désignée sous le nom û'afft- nilé capillaire, et à confirmer ce fait par une série de preuves physiques. » II. Un certain poids (3'^'', i) de marbre blanc, concassé et sec, est dé- posé dans un petit creuset de platine; on détertnine, par la méthode de la balance hydrostatique (procédé D.imour), la densité D du système ( 1073 ) représenté par le creuset et le marbre, d;ms l'alcool de densité d. Cette densité est donc prise par rapport à l'alcool. » On prépare une solution concentrée de carbonate de potasse, dans l'eau ayant une densité d'. La densité calculée que devra posséder le creu- set avec le marbre qu'il contient, par rapport à la solution de carbonate de potasse, seraD —• Knfaiant l'expérience, on trouve nnedensité plus grande ; on est donc conduit à admettre que, dans le second cas, le corps plongé dans le carbonate de potasse en dissolution était, non pas le creuset et le marbre, mais le creuset, le marbre et une certaine quantité de carbonate de potasse primitivement dissons et qui s'est ensuite fixé sur le corps im- mergé. » On pourrait peut-être objecter, dans ce cas, l'hypothèse d'une combi- naison chimique entre le marbre et le carbonate de potasse. » III. On a respectivement plongé, dans de la liqueur d'iodures contenus dans trois tubes longs et étroits, des grains de quariz, de verre et de marbre, passés au tamis calibré et ayant pour diamètre, les gros o°"",9, les petits o"'",i5. On établit l'équilibre par addition d'eau, on ferme les tubes à la lampe, on plonge dans un vase rempli d'eau afin d'éviter les variations brusques de températ>n'e. En stq)posant les grains sphériques, les volumes varient comme les cubes des rayons, tandis que les surfaces varient comme les carrés de ces mêmes rayons; pour un même volume, la surface sera donc proportionnellement plus grande pour un petit grain que pour un gros. Si l'attraction exercée par le solide immergé sur le solide en dissolu- tion se fait en raison directe de la stn-fice de ce solide immergé, il sera impossible de mettre simultanément en flottaison les gros grains et les petits; la flottaison étant établie pour les gros, les petits se comporteront comme s'ils étaient |)lus lourds, c'est-à-dire tomberont au fond. » C'est ce que démontre l'expérience, sauf |)Our le marbre, dont tous les grains, selon la densité de la liqueur, montent ou tombent en même temps, parce que, ces grains étant poreux, leurs surfaces sont à peu près propor- tionnelles aux volumes, quels que soient d'ailleurs ces volumes. » IV. On prend du lignite cosnpact, pulvérisé en grains de mêmes di- mensions que les précédents; on en place la moitié (gros et petits mélan- gés) dans de l'acide sulfurique pur, convenablement étendu d'eau distillée. Le liquide ne contenant aucun sel en dissolution, tous les grains tombent en même tenijts. On place la seconde moitié dans la liqueur d'iodures ' '074 ) étendue d'eau ; au degré de concentration convenable, les petits grains tombent, tandis que les gros restent à la surface. » Il y a donc attraction, et cette attraction est proportionnelle à la sur- face du solide immergé. Ainsi s'expliqueraient les phénomènes suivants : » 1. Impureté de la plupart des précipités chimiques et principalement des précipités gélatineux (considérations générales servant d'introduction aux procédés d'analys" par voie moyenne de H. Sainte-Claire Deville). » 2. Affaiblissement du titre des solutions salines décolorées par le noir animal (alcaloïdes); mode d'action des matières colloïdales (sang, albu- mine), employées à la clarification des liquides. )) 3. Purification des eaux de surface devenues eaux de source; clarifi- cation des eaux d'égoul et de fumier par fillration à travers le sol (applica- tions à l'Agriculture). )> 4. Les argiles qui restent indéfiniment en suspension dans l'eau dis- tillée se précipitent lapidement dans les eaux contenant des sels en dissolu- tion (sédiments à l'embouchure des fleuves, etc. Travaux de MM. Schlœs- ing et H. Mangon, expériences de M. Sidell sur les eaux du Mississipi, etc.) » CHlMll^ — Sur In clissocintloii de riiy,irnle de rlilore. Note de M. H. Le Ch atelier. « Les tensions de vaporisation et de dissociation varient avec la tempé- rature suivant la relation bien connue, déduite du principe de Carnot, T S — T dt' dans laquelle Q et S — 17 représentent la quantité de chaleur dégagée, et la variation de volume produite par la transformation d'une même quantité de matière. » Cette équation montre que, si, |iar suite d'une élévation de tempéra- ture progressive, la chaleur de transformation Q vient à changer brusque- ment, comme cela arrive lors du passage d'un dt-s corps en présence par son point de fusion, -—5 c'est-à-dire le coefficient angulaire de la tangente à la courbe des pressions, changera également brusquement. » Les recherches faites par Regnault sur les tensions de vapeiu' d'un ( '07'' ) même corps à l'état solide et liquide n'ont pas permis de vérifier expéri- mentalement cette conséquence de la Thermodynamique. Les lensions de vapeur des solides et leurs chaleurs de fusion sont généralement assez fai- bles pour que la perturbation signalée ici ne dépasse pas l'ordre de gran- deur des erreurs d'expériences. » J'ai pensé que, parmi les phénomènes de dissociation, il pourrait y en avoir quelques-uns se prêtant mieux à cette vérification. La décomposition de l'hydrate de chlore Ci + loHO réunit toutes les conditions désirables; la tension de dissociation de ce corps est considérable à o", ainsi que cela résulte des expériences de M. Isambert ('), et sa chaleur de formation éprouve la vai'iation énormede 'j'^^\i5^ suivant qu'on le prépare en partant de l'eau liquide ou de l'eau solide. La courbe des tensions de dissociation de ce corps doit donc présenter un changement brusque de direction au point de congélation de l'eau; c est en effet le résultat que m'a donné l'ex- périence. » En refroidissant progressivement de l'hydrate de chlore au contact d'une atmosphère de chlore, on voit la tension de ce gaz diminuer réguliè- rement jusqu'à une lempérature variable d'une expérience à l'autre et gé- néralement comprise entre — 4° ^t — 7°- ^ ^^ moment, la pression du chlore augmente brusquement de o"',2ode mercure environ, [)uis redescend avec rapidité pour venir se fixer à quelques centimètres au-dessus de son point de départ. Par un nouveau refroidissement, la pression recommence à baisser régulièrement. Ce phénomène résulte de la solidification brusque de l'eau qui est restée en surfusion; la lempérature s'élève momentané- ment par suite de ce changement d'état et amène \in accroissement corres- pondant de pression. L'équilibre de température rétabli, la tension du chlore reprend la valeur normale correspondant à la dissoci ttion de l'hy- drale avec formation d'eau solide, valeur supérieure à celle correspondant à la formation d'eau liquide. » En réchauffant ensuite l'hydrate, on voit la pression augmenter régu- lièrement jusque vers — 1°, température au voisinage de laquelle elle reste quelque temps stationnaire pendant la fusion de la glace qui arrête mo- mentanément l'élévation de température. On n'observe pas, à ce moment, de changement brusque de pression, ce qui indique que le passage de l'état solide à l'état liquide à la lempéralure cCëLjuilibre n'amène pas de modifiia tion api réciable des tensious de dissociation, pas plus qu'd ne le tait pour Comptes rendus, 1878, p. 481. ( 1076 ) les tensions de vapeur. Il modifie seulement la loi de variation de ces ten- sions, de sorte qu'elles deviennent différentes pour les températures auires que celle d'équilibre, à la température de — 6°, par exemple, dans l'expé- rience rapportée plus haut. » Voici les résultats des déterminations numériques que j'ai faites : liaii liquide Températures + 9- -+8. + 3. -I- I. o. — I . — 2. — 3. -4- -5. — 6. Pression. me 746 700 420 340 320 290 23o 210 2o5 146 i53 Kau solide. Température. Pression. 0 DIQI 290 - 3,5... 262 - 7 280 -■4 175 » On voit très nettement sur ce graphique l'existence de deux courbes Températures en degrés ceiili;;rades. distinctes correspondant l'une à l'état solide et l'autre à l'état liquide de l'eau et se coupant sous un angle vif comme le veut la théorie. On pour- rait même, en parlant de l'équation fondamentale, chercher à calculer les ( '077 ) fleux clialt^ut's de formation de l'hydrate et vérifier si leur différence est bien de 7'^^',i5 ; mais les variations de pression au-dessous dti point de con- gélation de l'eau sont trop lenles pour que l'on puisse considérer la valeur du coefticient angulaire de la tangente, comme déterminée avec une ap- proximation sufH^ante, et l'on ne saurait tirer d'un semblable calcul que des conclusions tout à fait illusoires. S («'[ « » Voici, quoi qu'il en soit, les résultats auxquels il conduit : i «UKb C1+ loHO (liquiiie) i4'",3 CI+ 10 110 (solide) (?'',(> Differenne 8''',3 » Ce nonibre ne diffère que de i*^"' de sa valeur théorique; c'est là une concordance supérieure à celle qu'il était permis d'e.>pérer, d'autant pins que dans ce calcul il n'a pas été tenu compte de la variatiop (^u coefficient de solubilité du chlore qui altère a la lois Q et S — cr. » , , CHIMIE ORGANIQUE. — Coitlribulion à l'élude de la brucine. Noie de M. Okchsner de Conixck, présentée par M. Friedel. « J'ai eu l'honneur, il y aura bientôt deux ans, de communiquer à l'Aca- démie la découverte d'une base a|)partenant à une série nouvelle et formée dans la réaction de la potasse caustique sur la cinchonine (' ). Cette base, possédant la composition d'une telraliydroquiindéine CF^'Az, a été dé- crite comme l'isomère de celle qui résulte de l'hydrogénation directe de la quinoléine. » Après de longues recherches, je viens de la retrouver dans les huiles de brucine (ou quinoléine lourde) (-); elle y est contenue en plus petite quantité que dans les huiles de cinchonine. )) Pour l'isoler, j'ai dû exécuter une longue série de fractionnements sur lesquels je ne reviendrai pas, les ayant décrits tout au long dans un Mémoire antérieur (^). » La tétrahydroquinoléine dérivée de la brucine constitue, à l'état de pureté, un liquide oléagineux, incolore, très limpide, très réfringent. (') Comptes rendus, séance liu y janvier 1882. (*)' bn préparé ïà quinoléine lourde en attaquant la brucine par un excès de potasSé ciiùs- (') Annales de Chimie et de Physique, t. XX.VII, décembre 1882, p. 475 et suivantes. L. K., i8s4, 2'5cm«jre.(T. xc;\,^° ai.) '43 ( 1078 ) se colorant |)eii à In lumière; elle est douée d'une odeur plus douce que celle de la quinoléme, rappelant à la fois l'odeur de celte base et de l'indol. Peu hvgroscopique, elle se dissout à peine dans l'eau, mais elle est très soluble dans l'éther, dans l'alcool, dans les acides. Sa densité à 0° se rap- proche de celle de la quinoléine ( 1,10). Elle bout vers 2i5°. » J'ai déterminé sa densité de vapeur au moyen de l'appareil de Meyer, dans la vapeur de diphénylamine : Densité de vapeur théorique pour la formule Troiivé r.'H" A-/. pour 100. 4,:5 ^•*^" U,6H i) Le chlorhydrate CM1" Az, H Cl est un sel blanc, très hygroscopique, cristallisé en belles aiguilles fines et brillantes. » Le chloroplatinate se présente sous la forme d'une poudre cristalline rouge orangé. Ce sel, peu stable, se transforme rapidement en un sel mo- difié, ou bien il est complètement réduit, comme je l'ai déjà montré. Analyses. Théorie pour la formule Trouvé {C'H"Az,HCl)'-l-PtCr. Pour 100. pour loo. C 3l,85 3l,42 H 3,54 3,70 (28,50 I 28,65 Cl 3i,4i 3o,97 Pt 29,05 » Il est impossible de préparer le chloraurafe. La base libre, ou en so- lution chlorhydrique fortement acide, réduit presque instantanément le chlorure d'or, le perchlorure de fer, le tétrachlorure d'étain. » Cette télrahydroquinoléwie, on le voit, se rapproche d'une manière remarquable par ses propriétés des dihydrures pyridiques qui sont aussi doués d'un pouvoir réducteur énergique, dont les sels de platine sont mo- difiés sous les plus faibles induences, dont les sels d'or sont décomposés aussitôt formés. » Il semble donc qu'il y ait une gradation dans la stabilité de l'hydro- gène qui se fixe, naturellement ou artificiellement, sur les alcaloïdes pyri- diqueset quinoléiques. Pour la mettre en évidence, il suffit de rappeler les caractères suivants : ( '079 ) )j Les diliydruns pyridiques sont des composés réducteurs et remarqua- blement instables. » Les tétralijdritres quinoléiques présentent les mêmes propriétés, mais un peu moins marquées. » Les hexaliydmres pyridiques, qui constituent soit les alcaloïdes vola- tils (pipéridine, cicutine, nicotine), soit leurs isomères directs ('), sont des composés non réducteurs, d'une stabilité beaucoup plus grande, mais ren- fermant un certain nombre d'atomes d'hydrogène pouvant être plus faci- lement séparés de la molécule. A l'appui de cette manière de voir, je citerai les intéressantes recherches de M. Etard qui a montré que la nicotine, à la température relativement peu élevée de 240°, est partiellement décompo- sée par l'oxyde mercurique avec formation d'eau. Quelques expériences faites avec les alcaloïdes pyridiques et le même oxyde ne m'ont donné que des résultats négatifs. » Il est donc permis de supposer que, dans la nicotine [hexaliydrure de dipyridyle), c'est l'hydrogène d'addition qui est le premier attaqué. » Un fait plus important se dégage de l'existence, dans les huiles de brucine, de la base qui vient d'être décrite, et ce fait le voici : » Comme la cinchonine, la brucine renjtrme dans sa molécule un télrahy- drure qumoléique. » Ainsi se trouve laie fois de plus confirmée l'hypothèse de M. Wischne- gradsky, d'après laquelle « les bases pyridiques et quinoléiques existent à » l'état d'hydrures dans les alcaloïdes fixes. » » Si l'on n'a pas isolé de dihydrures pyridiques dans les mêmes condi- tions, c'est sans aucun doute parce qu'ds sont détruits, à mesure qu'ils se forment, par l'action oxydante de la potasse. La quantité si minime de télrahydroquinol*'ine trouvée dans les huiles de cinchonine et de brucine n'est évidemment qu'un résidu ayant échappé à l'oxydation (*). » (') J'entends par isomères directs ceux qui se forment par addilioti directe de l'hydro- jjène aux alcaloïdes jiyridiques; tel est l'iiexahydrure de p-collidine. La paraconicinej qui prend naissance dans la réaclion de l'aldéhyde butyrique sur l'ammoniaque, appartient à une au!re série d'isomères. (-) Laboratoire de Chimie organique de la Faculté des Sciences. i<)8o ) EMBRYOfîÉNiE. — Sur la formation de la coque des œiifi du Scyllimn canicula et du Scvlliuin c.itulus. Note de M. E. Peruavex, présentée par M. Ro- bin. .-'■'. -il «iLa glande de l'oviducte des Sélaciens on glande nidamenlense fnt étu- diée par Bruch (en 1860, dans un Mémoire présenté à la Faculté de Stras- bourg) qui, après en avoir fait une anatomie. lui assigna comme rôle la formation de la coque de l'œuf. Depuis cette époque, les travaux des di- vers auteurs qui ont traité de cette question, d'accord en cela avec les données posées par M. Bruch, admettent dans U glande trois parties, qui se différencient sur d^s coupes longitudinales par les colorations diverses qu'elles prennent sous l'influence du picrocarmin, et dont la moyenne serait destinée uniquement à la formation de la coque. C'est ce point parti- culier que j'ai cherché à élucider. )) Si l'on fait une coupe dans une région quelconque de la coque d'un œuf de Sryllium, on voit immédiatement que cette paroi transparente se compose de couches emboîtées les unes dans les autres et intimement unies. Cet aspect peu ordinaire me fit rechercher si, dans la région moyenne de la glande nidamenteuse (qui, dès longtemps, avait été signalée comme finement striée), n'existait pas un dispositif spécial qui donnait cet aspect feuilleté à la membrane indiquée. )l..il.; » La région striée se compose, en effet, d'une série de lames, placées les unes à côté des autres, à la façon des lames d'un volet, et entre lesquelles viennent s'ouvrir une quantité considérable de cœcums ou tubes glandu- laires plus longs dans la région inférieure de la glande que dans sa région supérieure, et qui y déversent la matière constitutive de la coque. Ces tubes sont tapissés par un épithélium cylindrique, à cellules longues remplies de granulations très réfringentes, qui ne sont nullement des granulations graisseuses, puisqu'elles résistent aux dissolvants ordinaires des graisses. Elles sont supportées par un réseau coiijonclif formant des mailles dans les parois desquelles circulent un très grand nombre de vaisseaux sanguins. » Les lames conservent comme charpente interne le tissu conjonctif qui forme le squelette général de la glande, mais leur é|iiiliélium, qui se raccorde exactement avec celui des tubes, est tout différent. Il se compose de cellules polyédriques allongées, serrées fortement les unes contre les ( ro8i ) autres, portant à leur jjartie inférieure un gros noyau et à leur partie su- périeure de grands cils vibratiles. » Comment se fera, dès lors, la corpie en forme de violon, terminé par deux longs fils à ses extrémités? L'œuf tombant des ovaires et descendant par l'une des branches de l'oviducte, se réduisant seulement à son vitel- his, entr'ouvre la partie supérieure de la glande où il prend sa couche albu- niineusp. Mais, pendant ce temps, les deux grandes parois de la partie moyenne, n'étant pas écartées l'une de l'autre, ne laissent passer la matière cornée, qui suinte entre les lames, que sur leurs deux bords seulement et l'obligent ainsi, en s'écoulant dans un espace presque cylindrique, à s'éti- rer en fil. Mais, dès que l'œuf arrive dans la région moyenne, l'écartement des parois permet aux lames de se relever, et la matière, glissant entre elles, donne des feuillets cornés, qui, s'emboîtant les luis dans les autres, se sondent (grâce à leur plasticité) sur la région inférieure pour former le front antérieur de l'œuf. Tant qu'il descendra, cette opération se continue, mais, dès qu'il a pu franchir le col de la glande et pénétrer dans l'utérus, le phénomène inverse va se produire, et sous l'hifluence de son élasticité, la glande, revenant sur elle-même, applique l'une sur l'autre ses deux sur- faces planes, et, par cela même, abat les lames sur les ouvertures des tubes glandulaires. La sécrétion de la coque ne va donc plus se faire que dans les régions externes dans deux lumières cylindriques qui mouleront la matière suivant deux longs fils. » Ces conclusions, tirées de la constitution anatomique de la glande, furent pleinement confirmées par une observation que j'ai pu faire en juil- let dernier. Je trouvai, en effet, dans une glande nidamenteuse de Scyl- liiim canicula un œuf à demi engagé ; les cornes antérieures et la partie infé- rieure seules étaient formées et la matière cornée s'arrêtait au niveau des lames, entre lesquelles elle sortait à la façon d'une matière plastique qu'une pression obligerait à filtrer au travers d'im volet. » Epilliéliuin de l'oviducte. — L'épithéhum à cils vibratiles, qui règne, non seulement dans l'intérieur de la glande, mais encore dans toute l'éten- due de la trompe, se complique d'un élément nouveau au delà de la glande, dans l'oviducte. Un traitement de quelques jours par le liquide de Mulier de cette région plissée de l'oviducte donne, par une dilacération fa- cile, de grosses cellules caliciformes très renflées et des cellules à cils vibra- tiles. Un examen de face de l'épithélium, surtout après nitratation, montre ces cellules en grand nombre disposées entre des cellules à cils vibratiles ( io82 ) peu diltéreiites, quant à la tonne, des cellules épiihéliale- de l'intérieur de la glande. » Eu examin;uit l'épitliéliuin dans l'oviducte, en gagnant progressive- ment le cloaque, on continue à retrouver ces mêmes cellules caliciformes dans les df ux tiers de sa longueur, mais leur nombre va sans cesse en di- minuant et leur forme tend à être de moins en mf)ins globuleuse. L'épilhé- lium vibratile fait place dans celte région, par transition ménagée, à un épithélium prismatique non vibratile, à longues cellules à noyaux irré- guliers, contenant une matière grisâtre finement granuleuse. Cette , région prend donc un aspect homogène et ne contient plus de cellules calici- formes. » EMBRYOGÉNIK. — Sur le déueloppement des Chelifer. Note de M. J. Barrois, présentée par M. Ch. Robin. rc 1884. ( '"9''> ) M. F. Sautreaux adresse une Note sur la nature île l,i queue des co- mètes. M. MiECH adresse une Note d.ins laquelle il propose l'emploi du chlore pour détruire le grisou, A 4 lieures et quart, l'Acalémie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. Rapport sur le concours du prix Bordin (' ) , (Commissaires: MM, Bertrand, Hermite, Bouquet, Darooiix; Jordan rapporteur.) « L'Académie avait proposé comme sujet de concours poiu- le prix Bordin en 1884 la question suivante : Etude générale du problème des déblais et remblais de Monge. » Cinq Mémoires ont été transmis au Secrétariat. Presque tous sont des œuvres intéressantes et révèlent un talent distingué; dans aucun d'eux, tou- tefois, la question proposée n'a été traitée d'une manière assez complète poin- qu'il y ait lieu de décerner dès à présent le prix. En effet, tandis que les uns effleurent à peine la question du remblai des volumes, qui constitue la partie la plus difficile et la plus intéressante de cette théorie, d'autres ne renferment que des formules analytiques, sans aucune interprétation géométrique des résultats obtenus. Il s'est enfin glissé dans quelques-uns d'entre eux des inexactitudes assez graves. » En présence de cette situation, la Commission propose de proroger le concours d'une année, en fixant au i5 novembre i885 la date extrême à laquelle les Mémoires devront avoir été transmis à l'Académie. )) Les résultats déjà obtenus donnent à la Commission l'espoir fondé de se trouver à cette époque en présence de travaux qu'elle puisse louer sans restriction. " (') L'Acadcniic :i décidé que, iioiu- faire parveuii' aux concurrents !a décision i[u'clle .i adoptée, ce Rapiiort serait imprimé dans le Compte rendu de la séance. ' "^9^' ) La Section {lEcoiioinie iiicile présente la li=le suivante île can lidats à la place vacante clans son sein par suite du décès de M. Paul Thenard. En première lijne M. Jules Heiset. M. LeEîkl. M. Dehéuaiv. M. DtCLACX. M. Aimé Girakd. M. MuxTZ. En seconde ligne et par ordre nlplmbé tique Les titres de ces candiilats sont discutés; L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures. J. B. ERRJTA. (Séance du 8 septembre 1884.) Page 444) 'ifc'nc 3, nu lieu de pain, l/sez foih. » ligne 12, nu lieu de congélation, list:z coagulation. » ligne 18, au lieu de le premier aliment, lisez la piilp = COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 22 DÉCEMBRE 1884, PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMIJINICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le 3I1NISTKE DE l'Instruction publique adresse l'ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Mascart, pour remplir, dans la Section de Physique, la place laissée vacante par I;j nomination de M. Jamin comme Secrétaire per[)élupl. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. M.asçakt prend place parmi ses Confrères. THERMOCHIMIE. — Nouvelle méthode pour ta menire de la chaleur de com- bustion du charbon et des composés organiques; par MM. Bertiielot et Vieille. « La détermination de la chaleur de combustion du charbon et des composés organiques offre de grandes difficultés, dues à ces deux causes : G. R., 1884, 2» Semestre. {T. XCIX, N° SU.) I 4^ ( '09^ ) que la combustion par un courant d'oxygène exige un temps assez long et, par suite, comporte une correction notable; et surtout qu'elle n'est jamais complète et donne constamment naissance à une certaine dose d'oxyde de carbone et de carbures d'hydrogène incomplètement brûlés. La der- nière circonstance notamment a entriiiné des erreurs considérables dans les premières mesures qui ont été faites de la chaleur de combustion du carbone par Dulong et, par suite, dans la discussion de l'origine de la chaleur animale. » Favre et Silbermann, lors de leurs nombreuses déterminations, ont paré à cette cause d'erreur en faisant passer les gaz de la combustion (privés d'acide carbonique) sur une colonne d'oxyde de cuivre, de façon à les oxyder complètement et à peser l'acide carbonique et l'eau de nouvelle formation. Mais ce procédé même ne fournit pas une correction absolu- ment rigoureuse, car celle-ci varie avec la nature des gaz combustibles ( ' ). Il entraîne d'ailleurs une très grande complication dans les appareils : la combustion calorimétrique et la combustion analytique complémentaire devant être conduites parallèlement, par deux personnes distmctes. » C'est pour obvier à ces difficultés et pour tâcher d'annuler les corrections que l'un de nous a imaginé la bombe calorimétrique (-), dans laquelle la combustion s'opère par détonation : ce qui la rend à la fois totale et instantanée. Il a mesuré par cette voie la chaleur de combustion de tous les gaz hydrocarbonés et des composés organiques volatils les plus importants. )) Mais cette méthode ne s'applique pas aux charbons, ni aux composés fixes ou peu volatils. L'étude des charbons et dérivés divers des hydrates de carbone offrait d'ailleurs pour nous un intérêt tout particulier, à cause du rôle que ces matières présentent dans la fabrication de la poudre, et dans la formation des composés nitriques explosifs. C'est ainsi que nous avons été conduits à imaginer de nouvelles dispositions, qui permissent de briiler un corps hydrocarboné, quel qu'il fût, dans la bombe calorimétrique; toujours à volume constant, dans un intervalle de temp.'i extrêmement court, et sans les corrections auxiliaires, dues à une combustion impar- faite. » Nous avons trouvé qu'on y parvient en effet en opérant dans l'oxygène (') Essai de Mécanique chimique, t. I, p. 24^. (*) Sur la force des matières explosives, t. I, p. 225. ( I099 ) comprimé à '7 atmosphères environ, et avec un poids de combustible tel, que la proportion d'oxygène consommé ne surpasse pas 3o à 4o centièmes de sa quantité initiale. Ces conditions sont faciles à réaliser au moyen d'une petite pompe de compression ; elles s'appliquent à tout corps qui n'émet pas des vapeurs douées d'une tension sensible à la température ordinaire. » L'inflammation peut être produite au moyen d'un fil métallique rougi par l'électricité ('); une fois commencée, elle s'accomplit en quelques se- condes, parfois même avec un bruit spécial, analogue à celui qui résulte d'une explosion en vase clos. » Aussi la mesure calorimétrique proprement dite ne dure-t-elle pas plus de 3 à 4 minutes; au lieu des i5 à a5 minutes exigées par les méthodes anciernies. La combustion est d'ailleurs totale, comme nous l'avons vérifié en recueillant ensuite les gaz produits et en absorbant l'acide carbonique par la potasse. >) Le résidu ne renferme aucun gaz combustible, d'après des analyses faites à un millième près. Celle condition cesse d'êlre réalisée, lorsque la proportion de l'oxygène consommé surpasse la moitié de sa quantité ini- tiale : on voit alors apparaître l'oxyde de carbone et les produits ordinaires d'une combustion incomplète. » On obtient ainsi la chaleur de combustion à volume constant. Pour le carbone pnr, elle est la même que la chaleur de combustion à pression constante, l'acide carbonique remplaçant l'oxygène, à volumes gazeux égaux. Mais, pour les composés hydrocarbonés, l'oxygène employé à la formation de l'eau disparaissant sans donner lieu à un volume égal de va- peur d'e^u, si l'on veut obtenir la clialeur de combustion à pression con- stante, il V a lieu à faire les corrections ordinaires indiquées par la théorie (-). Dans ces correclions, il est permis d'admettre que l'eau fournie se condense entièrement sous forme liquide, pourvu que l'on ait soin que l'oxygène primitif soit saturé de vapeur d'eau, avant d'être introduit dans la bombe : circonstance grâce à laquelle celle-ci renferme même un peu d'eau condensée sur ses parois pendant la compression. » Nous nous bornerons à donner aujourd'hui la détermination de la (' ) Par exemple, une spirale de fer pesant 2 à 3 cenlièines de poids du charbon et dont la chaleur de conibuslion (oxyde magnétique) s'élève au plus a un deux-centième de celle du charbon. (-) Essai de Mécanique c/tiitiit/ue, l. I, p. IIJ. ( I I oo ) chaleur de combusition de la cellulose (colon), et celle de divers cliar- boiis employés dans la fabrication de la poudre. On a opéré sur un poids connu de chirbon séché à 1 éluve, jjoids voisni de o^'',5oo. L'analyse de chaque charbon (carbone, hydrogène et cendres) a été faite à l'avance et séparément. CHALEUR DE COMBUSTION A VOLUME CONSTANT. Cellulose [coton]. Pour i*'' (matièie si'îche, cendres déduites) '{'"''> 200 : moyenne de deux déterminations. Pour i^q = 1626'- J^^ , Moyenne 68o'^''',4 » On en tire, pour la chaleur de combustion à pression constante ( l'ean supposée liquide) : 681'^^', 8. » Nous avons déduit, il y a quelques années, des expériences de MM. Vieille et Sarrau sur le coton-poudre, ce résultat : que la chaleur de combustion du coton devait être voisine de 4*"'"'» '4o sous l'unité de poids. M. Gotllieb a trouvé récemment par la méthode ordinaire l\,i5^. » La concordance de tous ces chiffres montre que ce nombre important peut être regardé comme connu avec une exactitude suffisante. « Si l'on compare la chaleur de combustion de la cellulose avec celle du carbone (rapporté au diamanl) qu'elle renferme, celle-ci éliint, pour C- = 728'', égale à 564^'^', on constate en faveur de la cellulose un excès de 1 1 '7^''', 8, c'est-à-dire d'ini cinquième environ. Les hydrates de carbone renferment donc un excès d'énergie, par rapport au carbone et à l'eau qu'ds peuvent fournir par leur décomposition; l'excès rapporté au car- bone, C^ ^ 12, serait de 19*^''', 6 : ce qui fait ii3'^''',6 pour la combustion du poids atomique. Cette conclusion générale avait déjà été signalée par l'un de nous, il y a vingt ans, dans ses études sur la chaleur animale et les fermentations. Il en avait aussi appliqué les conséquences à l'élude de l'énergie de la (oudre de guerre. Cet excès se retrouve en effet, en partie, comme nous allons le montrer directement, dans la combustion du charbon roux employé pour la fabricntion de la poudre et des autres dérivés de la cellulose, renfermant encore une partie de son oxygène et de son hydro- gène. ( iioi ) I. — Charbon eoux. Chaleur de combustion du carbone calculée pour C'=ius' Chaleur en déduisant Toxygène de combustion à l'état d'eau à volume constant et en supposant Deux analyses. pour !«'. l'hydrogène excédent libre. Cul Cal C 69,35 6,660 102,02 H 5,28 Cendres . . o,63 » » o 24,74 II. — Autre. C 64,82 5,970 (-2 dét.) 98*5 H Si'jO » a Cendres. ... o, 83 ■. 0 28,85 III. — Ch\bbon noir. ,, , 8,100 ) Mov. - '^ 9o>i3 „ / Q Q 95 j2 8,074 ) 8,087 ^ H 3,37 Cendres . . 1 , 76 » 0 4.74 IV. — Autre. C 90 >9' 8,090 95i4 H 3,35 Cendi'es ... 1 ,48 » 0 4>'5 ' V. — Charbon de moelle de sureau ('). C 70,90 6,io5 9'»5 H 5,06 Cendres .2,21 » » 0 21,83 « • ( ' ) Perte d'eau, à loo'^ : 6,44- Les analyses et les combustions ont toutes porté sur une matière desséchée à 100". ( I 102 ) » Les nombres de calories obtenus ne comportent qu'nne très petite cor- rection pour être ramenés à pression constante. » Ces résultats sont significatifs. Ils montrent en effet: » 1° Que les charbons roux, employés dans la fabrication de la pondre, renferment un excès d'énergie par rapport à leurs éléments, carbone et hydrogène; toujours en supposant l'oxygène combiné sous forme d'eau. » 2° L'excès est moindre que pour la cellulose : une partie de l'énergie a donc été perdue au moment des décompositions pyrogénées. Ainsi celles-ci ont un caractère exothermique; circonstance qui en explique à la fois la facilité et la complexité. En effet, les combinaisons exothermiques ont pour caractère de se décomposer facilement, et par leur énergie propre; réchauffement jouant surtout le rôle d'agent déterminant dans leur décomposition. Cette dernière donne lieu à des produits qui peuvent varier avec les circonstances et les corps mis eu contact, selon que l'é- nergie interne du composé primitif se dépense plus ou moins complète- ment. En raison de cette variabilité des produits finals, l'excès thermique des divers charbons, comparés au carbone pur, peut aussi varier et il n'est pas absolument corrélatif de leur pauvreté en carbone : c'est ce que mon- trent les résultats obtenus avec le charbon n" 11, comparé au u° 1. Le n° II étant plus oxydé, car il contient la même dose d'hydrogène et moins de carbone, il en résulte que pour cette substance l'union de l'oxvgène de- meuré combiné au carbone avait dégagé plus de chaleur. » 3° Le charbon, obtenu par une action de la chaleur plus régulière — comme il arrive pour les parties centrales de la moelle du sureau carbonisée dans la branche même— avait perdu au contraire, dans rèclianlillon étudié par nous, sou excès d'énergie et même au delà; circonstance fort intéres- sante et qui montre que l'énergie apportée à la poudre par les charbons qui la constituent (') ne peut pas être évaluée d'après la seule connaissance de leur composition centésimale en carbone, hydrogène et oxygène. » Ainsi l'état propre de combinaison de ces éléments dans les char- bons est très important, car il peut faire varier de près iWm dixième la cha- leur de combustion, avec des compositions presque identiques. Le mode de carbonisation des charbons joue donc un rôle essentiel, et l'énergie des charbons devra Mre l'objet d'expériences calorimétriques spéciales, pour chaque variété et procédé de fabrication. » Il est probable qu'il en est de même de certaints houilles et que les Berthelot, Su/ Ui force des matières v.rplosives, t. II, p. 3o5. ( iio3 ) discussions récemment élevées sur ce point sont dues à quelque cir- constance analogue. » 4° Les charbons noirs, obtenus sous l'influence d'une température plus haute, se rapprochent au contraire de la cfi;deur de combustion du carbone pur; l'excès d'énergie ayant achevé de se dissiper, par suite de l'élévation de la température et de la durée de l'échaulfement, conformé- ment à ce que l'on sait de certains oxydes métalliques fortement calcinés. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur un élément microscopique jiouvanl guider dans la détermination des Cynlhiadés. Note de M. de Lacazk-Dcthieks. « Dans un travail étendu que j'aurai l'honneur de présenter prochai- nement à l'Académie sur les espèces diverses du groupe naturel des Cyn- thiadés habitant nos côtes, les noms des genres et des espèces, en tenant compte des travaux les plus récents, seront soigneusement indiqués, ainsi que les détails de l'organisation de ces animaux. Dans cette courte Note je désire simplement appeler l'attention aujourd'hui sur un élément à peu près négligé jusqu'ici comme facteur des déterminations dans ce groupe. » Depuis bien longtemps déjà, Savigny avait indiqué que l'aspect des Ascidies simples, pour beaucoup d'entre elles, est extérieurement peu diffé- rent, bien que l'organisalion interne soit fort variée. Il faut donc pénétrer dans l'intérieur de cette sorte de sac, représentant le corps de ces ani- maux, pour arriver à des distinctions précises. » Mais la conséquence forcée d'une telle pratique est la destruction ou la mutilation presque complète de l'individu que l'on veut étudier; or, dans le cas où les échantillons sont rares, nouveaux et peu nombreux, plus d'un naturaliste recule devant cette perspective. » Cela m'est arrivé souvent à Roscoff et à Banyuls, où, obtenant par les dragages des échantillons peu nombreux d'espèces que je croyais nou- velles, j'Iiésitais à les sacrifier, désirant d'abord les observer vivantes. » Lorsqu'on peut avoir les Ascidies en bon état et les étudier vivantes dansles aquariums, on constate facilement des caractères fort importants, tirés de la livrée des orifices d'inspiration et d'expiration, dont les cou- leurs parfois les plus vives, les plus variées et les plus agréables à l'œil, ont des dispositions déterminées, suivant les espèces, par une grande régu- larité et même par une grande fixité. » Malgré ces conditions favorables qui manquent sur les animaux con- ( iio4 ) serves, on peut encore garder des doutes lorsque, sans ouvrir l'animal, il s'agit d'établir des distinctions irréprochables. » L'élément dont l'observation m'a conduit, dans plus d'une circon- stance, à n'avoir aucune indécision, offre, par sa position, par sa présence ou son absence, par ses formes ou ses proportions différentes, un moyen rapide et précieux pour séparer des individus à aspect extérieur sem- blable, faciles par cela même à confondre. » Dans les orifices des Ascidies il existe une lame mince d'un tissu qui, évidemment, fait suite au dehors à la tunique extérieure et qui, en dedans, se réfléchit dans les tubes inspirateurs et expirateurs, pour s'arrêter à une limite précise dont il est inutile de s'occuper ici. » J'appelle cette partie tubulaire, rentrant en dedans, la tunique réflé- chie. Elle est très facile à démontrer au moyen de la putréfaction; car elle résiste au travail de décomposition, se détache du corps de l'animal tout en restant attachée et suspendue à l'enveloppe extérieure. » La tunique réfléchie recouvre comme un vernis les lobes et les par- ties charnues colorées des orifices; elle est transparente et plus ou moins épaisse suivant les espèces. » C'est sur sa face non adhérente, libre par conséquent, que se trouvent les éléments dont il s'agit. Il est donc facile d'obtenir et d'observer ces éléments, puisque, existant en grand nombre sur la face libre des lobes des oscules, il suffit, pour les avoir, d'enlever lestement, d'un coup rapide de ciseaux, lui lambeau de cette surface d'un orifice bien épanoui. Plus le lambeau sera petit et mince, plus l'observation sera facile, car il faut quelquefois employer des grossissements de 4oo et 5oo fois. )) A Roscoff, on trouve parmi les produits des dragages deux Cyn- thiadés, à peu près de même forme, de même taille, qui, épanouies, offrent, autour de leurs orifices, une livrée presque semblable, formée par une bande circulaire d'un joli jaiuie-serin, bordée elle-même d'un liséré d'un rose-carmin vif. » Malgré une certaine habitude prise dans une longue étude de ces ani- maux, j'ai de la peine, à première vue, à distinguer les deux espèces dans les aquariums. Mais en enlevant d'un coup de ciseaux une parcelle du bord des orifices, pour la porter sous le microscope, il m'a toujours été facile de reconnaître tout de suite que l'une est (innée, que l'autre est inerme. J'ap- pelle ainsi les Cynthiadés présentant ou ne présentant pas l'élément carac- téristique que je vais faire connaître. Tous les habitants des côtes de la Méditerranée connaissent les Fioulets, ( iio5 ) Bichus ou Bitotchés des pêcheurs de Marseille, de Cette ou de Banyuls : c'est l'ancienne Ascidie petit monde, dont on a fait un genre nouveau, ce qui importe peu en ce moment. Sa tunique réfléchie est hérissée de fines et longues aiguilles, reconnaissables à la loupe et dont la forme est carac- téristique. Dans d'autres espèces, ces éléments deviennent visibles à l'œil nu, comme dans la Cjntlna pajiUlosa; nous avons encore à Roscoffune espèce bien différente des deux précédentes, offrant de même, à l'entrée de ses orifices, une armature épineuse, fort riche et très touffue. Je l'ai trouvée abondante, dans les grandes marées, sur les bancs de Saint-Marc, dans la rade de Brest, àTrécasiel, à Ploumana'ch, à Bréha. » L'existence de ces épines était connue; ce qui l'est moins, c'est l'élé- ment microscopique, morphologiquement homologue à ces épines, qu'on retrouve sur beaucoup d'espèces, mais tellement petit et réduit qu'il faut des grossissements assez forts pour en constater la présence. » Par exemple, chez la Cynlhia morus (dont ultérieurement une histoire détaillée sera présentée) qui est très variable dans ses couleurs et que j'ai trouvée dans la Méditerranée, où elle est connue peut-être sous tui autre nom, on voit, dans toute sa netteté, l'élément caractéristique qui nous occupe; il est le même que celui du Bitolché, seulement très raccourci et n'offrant plus la forme d'aiguille. On comprend maintenant pourquoi ont été employés les qualificatifs armées ou inermes servant à désigner les Cynthiadés dont les orifices sont garnis ou dépourvus d'épines. Observée à 3oo ou 4oo diamètres, la sur- face interne des tubes de la Cynthia morus rappelle entièrement par son apparence la surface d'une râpe de menuisier à gros grains. L'analogie est très grande. L'une et l'autre paraissent couvertes de petites écailles rele- vées et saillantes. » Le burin qui a servi à piquer la râpe, en agissant sur la surface primi- tivement hsse du fer, a soulevé une lamelle en forme^ d'écaillé, à contours arrondis et tranchants, laissant en arrière d'elle une petite dépression; enfin les dents de la râpe ont été relevées suivant des lignes se croisant en quinconces plus ou moins réguliers. De même ici, les élevures de la mem- brane ou tunique réfléchie forment de petits godets ou écailles, saillants, disposés également en quinconces, dont les bords arrondis limitent à leur base une petite dépression. » Chacune de ces écailles est formée d'iuie membrane mince, soutenue latéralement par deux épaississements plus résistants, dont les extrémités G. R., i88/i, 2' Semestre. (T. XCIX, M" 2S.) M? ( iio6 ) d'une part plongent dans la membrane et de l'autre se courbent l'une vers l'autre, donnant ainsi la forme arrondie au bord libre de l'écaillé. » Dans quelques espèces, ces deux épaississements formant les côtés des lamelles, ne se recourbant pas l'un vers l'autre à l'intérieur de la partie saillante, se prolongent au delà de la membrane intermédiaire et donnent à l'écaillé, dans son extrémité libre, une apparence toute différente; car, se terminant par deux pointes, elle paraît fourchue. » Voilà donc, pour ne point entrer dans les détails, trois formes bien distinctes : les aiguilles, les écailles à bords arrondis, les écailles four- chues, donnant déjà des caractères très différents. )) Ajoutons que ces éléments présentant souvent à leur base, entre les prolongements plus épais de leurs bords, un gros noyau, facile à colorer par les diverses matién^s employées dans la technique histologique, et qui souvent est entouré par des particules protoplasmiques ayant un mou- vement très accusé. » Ces faits prouvent évidemment l'origine cellidaire de ces écailles. » Enfin il estdes cas où les aiguilles, comme les écailles, n'existent pas. On peut citer comme exemples de cette condition les Cynthia, très abon- dantes à Roscoff, bien connues et décrites sous les noms de C. riistica, de C. ogregata. N'ayant pas d'armures, elles sont inermes. » Ces exemples sufh'ront pour montrer tout le parti qu'il est possible de tirer de l'étude de cet élément extérieur, facileà reconnaître sans détruire les animaux, sans même les faire périr lorsqu'ils sont vivants, car la bles- sure qu'on leur fait est insignifiante. » Par cette Note succincte, j'ai voulu faire connaître un moyen pratique et facile d'acquérir rapidement des indications utiles pour la détermina- tion, soit au bord de la mer sur les animaux vivants, soit dans les collec- tions sur les échantillons conservés, chez lesquels l'élément dont il vient d'être question ne perd pas ses caractères. » M. Haton de la GoDPiu.iÈaE, en déposant sur le Bureau le second vo- lume de son « Cours d'exploitation des Mines », s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le tome second de mon Cours d'exploitation souterraine à l'École supérieure des Mines. Il ren- ferme les théories relatives à l'extraction, l'épuisement, l'aérage, l'éclairage, les sauvetages, l'organisation du personnel et la préparation mécanique ( 'lo? ) lies minerais. Ce volume, avoc le premier que j'ai eu, il y a un an, l'hon- neur d'olfrir à rAcadémie, reprét,eiitent pour moi le travail assidu de onze années. J'ai cherché, par de nombreux voyages et par mes recher- ches personnelles, à mettre ce traité au niveau de l'état actuel de la science théorique et de la pratique des travaux souterrains. Depuis une quinzaine d'années, en effet, l'art des mines a subi d'importantes trans- formations. Je me suis efforcé de serrer de près certaines questions, en donnant des méthodes précises pour le calcul des moteurs d'extraction, d'épuisement ou d'aérage, dégageant les formules finales, et accumulant, dans des tableaux noinbi-eux et très condensés, une grande quantité de documents numériques, recueillis avec le plus grand soin, pour permettre à l'ingénieur de fixer son choix dans la discnssion des arbitraires que présente presque toujours l'assiette d'un projet. » En ce qui concerne l'extraction, je me suis attaché d'une manière spéciale à la question des câbles. Le vague et l'obscurité ont longtemps régné sur ce qui les concerne. ^Administration centrale et le Conseil général des Mines ont fini par s'en émouvoir. M. le Ministre des Travaux publics a ordonné, sur ce snjet, une enquête générale dans toute la France, et nommé, pour en discuter les résultats, une Commission dont j'ai eu l'honneur de faire partie. Le problème reste encore fort compliqué; mais il est permis, cependant, d'espérer que la solution a fait un pas, à l'aide des intéressants documents qui ont été ainsi réunis. » J'ai consacré un chapitre entier à la question de la régularisation de l'extraction. On y trouvera la théorie générale que j'ai donnée, il y a quelques années, des appareils d'équilibre, et la discussion spéciale du système des bobines, que j'ai eu l'honneur, il y a trois mois, de présenter à l'Académie. Les nouveaux systèmes de M. Rœpe, à contre-câble d'équi- libre, et du puits Camphausen, à contre-poids, y ont trouvé place. J'ai employé également un chapitre spécial pour l'exposé détaillé du système d'extraction par le vide, établi par M. Zuhna Bianchet à Épinac, et pour présenter la théorie complète de ce remarquable appared. » En ce qui concerne l'épuisement, j'ai consacré des développements étendus aux travaux de défense contre les eaux, et à l'intéressant sujet des mines sous-marines, dont j'ai réuni de nombreux exemples. Les moteurs d'épuisement ont beaucoup changé de face depuis vingt ans. Machines compound, machines intérieures, machines de rotation à l'extérieur, ma- chines de KUy à volant et cataiacte réunis sur le même appareil, emploi de ( iio8 ) la détente différentielle, moteurs hydrauliques de Davey, de Roux, etc.; tous ces types ont été étudiés successivement dans ce volume. » La huitième partie, concernant l'aérage, a été l'objet de soins parti- culiers. On sait quels progrès cette question a accomplis dans ces derniers temps, et à quel point elle a ému l'opinion, dont les pouvoirs publiis se sont fait l'organe en instituant, il y a quelques années, la Commission du grisou, sous la présidence de M. Daubrée. Le rapport d'ensemble que j'ai eu l'honneur de rédiger alors comme conclusion de ses travaux a dû recevoir ici des compléments très étendus, car il était impossible d'a- border, dans un document de cette nature, les questions qui exigent l'emploi du calcul, et qui sont nombreuses dans cette matière, l'une des plus difficiles de la Mécanique appliquée. J'ai apporté tous mes soins à en donner des solutions simples, résultant, autant que possible, de calculs clairs et courts. La théorie complète de la ventilation souterraine, celle des foyers d'aérage, un exposé des beaux travaux de MM. Murgue et Devillez, ont pris place dans cette étude. )) lia question de la température intérieure, objet de récents travaux, méritait des développements attentifs. J'y ai rattaché l'emploi des ma- chines frigorifiques par M. Poeisch, pour traverser par le fonçage les ter- rains boulants, au moyen de la congélation préalable de ces masses aqui- fères. » L'éclairage forme, plus que jamais, un problème à l'ordre du jour. I^a lumière électrique, les nouvelles lampes de sûreté, les divers grisoumètres ont été passés en revue, ainsi que les remarquables travaux exécutés sur ce sujet par MM. Mallard, Le Châtelier et Marsaut. » J'ai consacré des développements étendus à la question des accidents et des sauvetages, qui tient jusqu'ici, dans la littérature didactique, une place peu en rapport, peut-être, avec la gravité de ces situations. Les coups de grisou, les coups de poussière, les incendies, les éboulements, les coups d'eau, ont été passés en revue, tant sous le rapport des mesures préservatrices à leur opposer, que du sauvetage, quand le désastre est accompli. » Ce (>ours se termine par l'étude de la préparation mécanique des mi- nerais. Cette partie de l'industrie extractive était encore, il y a un demi- siècle, un type de confusion et d'obscurité. Les idées se sont beaucoup mo- difiées, et singulièrement éclaircies depuis ce temps. Le matériel s'est transformé, les méthodes se sont simplifiées. Dans ces deux (ierniéres ( 1109 ) années, la théorie du criblage à la cuve a fait des progrès remarquables. J'ai cherché à présenter, en les condensant sans en rien omettre d'essentiel, les résultats de cette évolution, Dans une première partie, j'étudie les ap- pareils en eux-mêmes, en les groupant d'après leurs analogies théoriques, de manière à en pouvoir saisir par le calcul les lignes principales. Mais, comme cet enchaînement didactique ne donnerait pas une idée suffisante des formules effectives de traitement, indéfiniment variables avec la nature des divers minerais, j'aborde, dans une seconde partie, l'étude de l'orga- nisation pratique d'un atelier, en présentant, avec détails, une vuigtaine de monographies qui concernent les mines de houille, de lignite, d'an- thracite, de phosphate, de kaolin, de fer, de plomb, de zinc, de cuivre, de mercure, d'étain, d'or, de diamant. » Je m'arrête ici, car je craindrais d'abuser des moments de l'Académie, en insistant plus longuement sur ce volume, dont je la prie d'agréer l'hommage. » M. Faye, en présentant à l'Académie, au nom du Bureau des Longitudes, le volume de la Connaissance des Temps pour 1886 et V Annuaire pour i885, s'exprime ainsi : « La série des améliorations qui ont porté la Connaissance des Temps au premier rang des éphémérides nautiques et astronomiques n'a pas été épuisée dans les volumes précédents. Le 208* volume contient les coor- données écliptiques de la Lune pour o**, 6**, 12'^ et r8'' de temps moyen de Paris, de manière à rendre l'interpolation plus prompte et plus exacte. Le catalogue des étoiles occultées par la Lune a été étendu jusqu'à la 6* et même la 6*- ■7" grandeur. Toutes les données nécessaires pour faciliter le calcul des longitudes au moyen de ces occultations sont préparées de ma- nière à rendre désormais le calcul aussi aisé qu'il était pénible autrefois. » Nous devons ces améliorations nouvelles, ainsi que les précédentes, au zèle avec lequel notre savant collègue M. Lœwy dirige les calculs de la Conitaissance des Temps. a La table des positions géographiques a été en partie refondue et con- sidérablement augmentée par M. le Vice-Amiral Cloué. Elle est actuelle- ment au niveau des progrès considérables que nous devons à l'emploi de la télégraphie électrique pour la détermination des grandes différences de longitudes. ( MIO ) » \J Annuaire du Bureau des Longitudes jjour i885 contient, en fait d'articles nouve^iux, l'histoire de toutes les comètes qui ont paru dans ces vingt-trois dernières années. Cette réunion de documents manquait à la Science et rendra un sérieux service à cette branche de l'Astronomie, qui est aujourd'hui en grand progrès. » Le Bureau a pensé que le moment était venu de publier un Tableau des unités électriques, dont l'usage est devenu si fréquent. Notre Collègue, M. Fizeau, a réuni ces éléments dans les pages 748-755. Enfin ce Volume se termine par les discours prononcés aux funérailles de notre regretté Collègue, M. Villarceau, et par deux Notices scientifiques, dues à MM. Faye et Tisserand. » Dans la seconde, M. Tisserand donne une idée de la théorie des perturbations planétaires. Comme application de ces théories élevées, il présente, dans la seconde Partie de sa Notice, l'histoire d'une des dé- couvertes les plus brillantes de ce siècle, celle de Neptune. Les lecteurs de {'Annuaire sauront gré à notre Collègue d'avoir rendu clair et attrayant un sujet d'ordinaire si peu accessible. » M. Faye termine en remerciant les savants qui ont bien voulu ac- corder au Bureau des Longitudes leur collaboration pour les diverses parties de ['Annuaire ; M. Sudre (de la Direction générale des Monnaies), M. Des Cloizeaux, M. Daiuour, M. Marié-Davy, M. Bertlielot, M. Mascart et M. Levasseur. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de feu M. P. Thenard. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 55, M. J. Reiset obtient 55 suffrages. M. J. Reiset, ayant réuni l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. ( IIII ) CORRESPOND AIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure de M. Ftotow, portant pour titre « Le problème d'Eu- 1er et les carrés magiques >> ; 2° Un volume de M. Slan. Meunier, intitulé « Traité pratique de Paléon- tologie française; gisements et description des animaux et végétaux fos- siles de la France ». (Présenté par M. A. Gaudry.) '5° Le Catalogue des instruments d'optique supérieure, appliqués aux sciences et à l'Industrie; |)ar M. J. Dtiboscq. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. J. Ogier, extrait de l'Encyclopédie chimique publiée sous la direction de M. Fremy, et portint pour titre « Analyse des gaz. «. M. Berthelot, à l'occasion de cette présentation, appelle l'attention sur cet Ouvrage, qui fait honneur à son auteur et pourra rendre bien des ser- vices aux chimistes. « J'y insiste d'autant plus volontiers, ajoute M. Berthelot, que cet Ou- vrage représente les méthodes suivies dans mon Laboratoire. Je demande à cet égard à l'Académie la permission de reproduire les paroles de l'au- teur : « C'est pour moi un devoir de déclarer, à cette occasion, que c'est à mon long séjour dans votre Laboratoire, aux nombreux travaux d'analyse que j'y ai effectués sous votre direction, que je dois les quelques connaissances que je puis avoir sur l'analyse des gaz. Les méthodes, les appareils, les tableaux d'analyse, les procédés spéciaux el les tours de' main exposés dans la première moitié de cet Ouvrage sont pour la plupart empruntés soit à vos Mémoires, soit aux Leçons que vous professez au Collège de France. » ( '112 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. ~ Sur C équadon indéterminée x^ — Kj" = z". Note de M. Maurice d'Ocagxe. « Représentant, suivant l'habilude, par E ( j la partie entière du quotient de n - i par 2, et par CJ, , , le nombre [n — / — \][n ^ i — ■?,]...(« — "ii] I . 3. . . .1 des combinaisons de « — / — i objets pris i à /, posons I = 0 Puis supposons que l'on veuille résoudre en nombres entiers et positifs l'équation indéterminée où R et /i sont des nombres entiers et positifs. Deux cas sont à consi- dérer : » [" Il est pair : )) J^es formules suivantes résolvent, dans ce cas, le problème (i) o" = rty(2rt, R — a-, rt) + (R — rt-)(p( 2rt, R — rt% n— i), (2) j = ?(2rt, R — a-, n), (3) z=±(R-fi^). a étant un nombre entier et positif quelconque. On prend, dans la for- mule (3), le signe -+- ou le signe — par la condition que z soit positif. » 2° n est impair : » Mêmes valeurs (i) et (2) pour x etj; z est donné par (3') z==_(K_«=), a étant un nombre entier et positif quelconque, mais supérieur à y/R» de façon que z soit positif. » ( iii3) PHYSIQUE. — Sur le potentiel thermodynamique et la theotie de la pilevoltaïque. Note de M. P. Duhem, présentée par M. Hermite. « 1. Des raisonnements très simples, reposant sur les idées que M. Clau- sius a inlroduites en Thermodynamique, nous montrent que la chaleur dégagée dans une modification isothermique quelconque se compose de deux parties : l'une équivaut au travail compensé, l'autre au travail non compensé. Cette dernière partie est nulle si la modification est réversible, elle est nécessairement positive dans le cas contraire. » De là on déduit aisément le théorème suivant : Pour qu'un système soit en équilibre stable, il suffit que toute modification isothermique virtuelle de ce système corresponde à un travail non compensé nul ou négatif. Ce théorème rappelle le principe des vitesses virtuelles, qu'il renferme comme cas parti- culier. » Toutes les fois que les forces extérieures admettent un potentiel P, le travail non compensé est lui-même la variation changée de signe d'une fonction 0 = E(U -TS) + P, U étant l'énergie interne, S l'entropie, T la température absolue, E l'équi- valent mécanique de la chaleur. Nous proposerons pour celte fonction $ le nom de potentiel thermodynamique. Lorsqu'ini système admet un poten- tiel thermodynamique, il suffit, pour déterminer l'élat d'équilibre de ce système à une température donnée, de chercher dans quelles conditions le potentiel thermodynamique est minimum à la température considérée. Ce théorème a été indiqué, sous une forme moins générale, par M. Gibbs et par M. Helmhollz. » Par cette méthode, qui dispense, dans l'étude de la Thermodynamique, de la considération longue et pénible des cycles, on peut résumer en une théorie unique tous les résultats obtenus jusqu'ici dans l'application de la théorie de la chaleur aux changements d'état physique ou d'état chi- mique, et un nombre considérable de résultats nouveaux; on peut, dans l'étude de la capillarité, s'affranchir des objections auxquelles donne lieu la possibilité d'un changement d'état du liquide au voisinage des surfaces terminales, et, en même temps, donner une théorie complète des retards d'ébullition, de la surfusion, etc. Mais ces résultats sont trop nombreux pour pouvoir être résumés, même succinctement, dans cette Note. G. R., i884, 2' Semestre. (T. XCIX, N* 23.) l48 ( "i4 ) » 2. La théorie du potentiel thêrmodynauiiqiie s'applique aux phéno- mènes électriques. Le potentiel thermodynaïuique d'un système éleclrisé quelconque, dont les divers points sont immobiles, peut être calculé en faisant usage seulement de la loi de Coulomb et de la loi d'Ampère pour les courants fermés et uniformes. I^'étude de ce potentiel donne en électro- statique la théorie des différences de potentiel au contact de deux métaux, du phénomène de Pellier, de la dilatation électrique, etc. En y joignant la loi de Joule relative à réchauffement des conducteurs, on peut obtenir une théorie complète de la pile voltaïque, dont nous allons indiquer les principaux résultats. » La réaction chimique qui se produit dans les cou[)les fournirait, si l'on ne recueillait pas !e courant, une quantité Q de chaleur compensée, une quantité Q' de chaleur non compensée. On peut démontrer d'une manière rigoureuse les théorèmes suivants : )) La chaleur dégagée dans la pile en activité est égale à Q -H Q'. » La chaleur voltàicjue, c'est-à-dire la quantité A/'r, dans laquelle r repré- sente la résistance du circuit, i l'intensité du courant, est égale à la chaleur non compensée Q'. » L'excès de la chaleur chimique sur la chaleur voltaïque est donc égal à la quantité positive ou négative Q. » Ainsi se trouve complètement expliqué le désaccord, signalé par Favre, et depuis par une foule d'observateurs, entre la chaleur chimique et la chaleur voltaïque. » La première idée de cette théorie de la pile est due à M. H. von Helm- hollz; mais l'illustre physicien a négligé d'appuyer cette idée par une démonstration rigoureuse. 11 l'a soumise, il est vrai, au contrôle de l'ex- périence, en montrant que, dans certaines piles dont l'activité est due uni- quement à la différence de concentration de deux dissolutions, la force élec- tromolrice pouvait être déduite de la connaissance des tensions de vapeur de ces dissolutions. La théorie du potentiel thermodynamique conduit d'une manière presque immédiate aux formules d'HelmhoItz. )) La théorie nouvelle de la pile nous permet d'obtenir des valeurs numériques des deux espèces de quantités de chaleur que dégage une réaction chimique, et de comparer le rôle de ces deux quantités. » La chaleur non compensée s'annulaut au moment de l'équilibre, il n'est pas douteux que, dans les réactions voisines de l'équilibre, et, par conséquent, peu énergiques, la chaleur totale représentera surtout la cha- leur compensée. Il peut n'en plus être de même dans les réactions fort ( 'I'5 ) éloignées rie l'état d'équilibre, c'est-à-dire fort énergiques. L'expérience, faite au moyen de la pile, nous montre alors que la chaleur non com- pensée constitue la plus grande partie de la chaleur totale dégagée par la réaction. » Si l'on regarde la chaleur totale comme une mesuie approximative de la chaleur non compensée, le théorème fondamental énoncé au commen- cement de cette Note devient le troisième principe de la Thermochimie. On s'explique alors comment ce princijie s'applique avec tant de succès aux réactions chimiques énergiques, tandis que, dans les réactions voisines d'un état d'équilibre, soumises aux lois de la dissociation, il est ï;ouvent, selon la remarque de M, Debray et de plusieurs autres chimistes, en désac- cord avec les faits. » OPTIQUE. — Sur un photomètre à diffusion. Note de M. A. Crova, présentée par M. Berlhelot. « La nécessité de comparer des sources puissantes de lumière, toiles que la lumière des lampes à orc et la lumière du Soleil, à un étalon relative- ment très faible, est iine des difficultés de la photométrie ('). La mesure de l'intensité des foyers intenses c. Malonale d'éthyle \ CH^ coo(c^H'; , Cal Cliiileiir dégayée clans la combustion de is'' de substance 53-8,95 Chaleur de combustion de 1™°' en grauinies, calculée d'après l'équation C''H'=OMiq.H-i60gaz=:7CO-gaz + 6H-Oliq 86o632 Chaleur de combustion de C^ tl''0' solide 207000 Chaleur de combustion de 2 ( C^II" 0 ) liq 660900 » La somme des chaleurs de combustion des deux substances étant égale à 867 900^^"' est également assez rapprochée de celle de l'éther produit avec élimination des éléments de l'eau. La chaleur de combustion de cet éther, qui est l'homologue supérieur de l'éther oxalique, est supérieure à celle de ce dernier de 144429^*', nondjre qui concorde assez bien avec la règle trouvée par les chaleurs de combustion des corps homologues. ( CH--C00C-H5 ) » d. Ellier diéthrlique de l'acide succintque ! 1 : ^ ' ' \ CH^ COOC-H^ j Cal Chaleur dégagée dans la combustion de iS"' de substance 5791 ,26 Chaleur dégagée dans la combustion de i""" en grammes, calculée d'après l'équation C*H''0' liq. -M9O gaz + 8C0- gaz-l- 7H-01iq. 1007679 1 CH^COOH 1 Chaleur de combustion de 1 solide 543000 I CH^COOH ) Chaleur de combustion de 2 ( C- Ri^ O ) 660900 » La somme des chaleurs de combustion des deux substances est ioi490o<^*', nombre différant également fort peu de celui qui correspond à l'éther. » L'éther succinique diéthylique est l'homologue supérieur du malo- nate d'éthyle et le second homologue de l'oxalate d'éthyle. Sa chaleur de combinaison diffère du premier de ces éthers de 147047*^"' et du dernier de 291 476'^"'» ce qui donne, pour chaque GH" : i45 ySS^"'. » La conclusion qui peut être tirée de ces expériences est que la cha- leur de combustion de l'éther d'un acide est approximativement égale à la somme des chaleurs de combustion de l'acide et de l'alcool qui ont servi à la formation de l'éther, en tenant compte du nombre de molécules { II 20 ) d'alcool qui participent à cette formation. C'est la relation qui a été for- nuilée précisément dans les mêmes ternies par M. Bertheiot en i856 (') et i865(^) et vérifiée par lui en mesurant directement la chaleur de for- mation des étliers('). On en tire cette conséquence, applicable à la chaleur de formation des acides, que la chaleur de combustion de l'acide est sen- siblement égale à la chaleur de combustion de l'élher de cet acide, moins la chaleur de combustion de l'alcool correspondant (en tenant compte du nombre de molécules d'alcool qui réagissent). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sitt l'acide a.-étliylamidoprojjioniqae. Note de M. E. Dcvilliek, présentée par M. Friedel. « Parmi les acides amidés dérivés de l'acide propionique, on connaît, dans la série normale, l'alanine et l'acide a-méthylamidopropionique ; je me suis proposé de produire l'acide a-éthylamidopropionique. )) Pour obtenir l'acide a-éthylamidopropionique, on fait réagir l'acide a-bromopropioniquesur une solution aqueuse et concentrée d'éthylamine, La réaction se fait d'après la formule suivante : CH«-CHBr-CO,OH + 2AzH-,C='H= Acide «-bi'omopropiunique. Éthylamine. = CH='-CH(AzH,C=H»)-CO,OH + AzH^(C^H')-HBr. Acide u-élliylami(!opropionique. Bromliydrate d'éthylamine. » A cet effet, on verse lentement l'acide «-bromopropionique (1""°') dans l'éthylamine (3"°' environ). Le mélange de ces deux corps produit un vif dégagement de chaleur; on termine la réaction en maintenant le liquide en ébullition pendant huit à dix heures dans un appareil à reflux, puis on ajoute lui excès de solution de baryte caustique, afin de décom- poser le bromhydrate d'éthylamine formé, et on maintient l'ébuUifion jus- qu'à ce que l'éthylamine soit chassée. On précipite ensuite exactement la baryte par l'acide sulfnriqne; puis, on traite par l'oxyde d'argent pour mettre l'acide amidé en liberté, on filtre, on fait passer dans la liqueur un courant d'hydrogène sulfuré, pour précipiter un peu d'argent dissous, et (') annales de Chimie, 3» série, t. XLVIII, p. 341. (') Même Recueil, 4' série, t. VI, p. 4'5. (') Même Recueil, 5° série, t. IX, p. 338. ( "21 ) on évapore à sec. Enfin, on traite à plusieurs reprises le résidu par l'alcool bouillant; après refroiilissement, l'acide aniidé, peu soloble dans l'alcool bouillant et très peu soluble dans l'alcool froid, reste comme résidu. On l'oblient pur en le faisant cristalliser dans l'eau ou dans l'alcool. » Le produit ainsi obtenu, séché à i io°, a fourni à l'analyse des nombres qui répondent à la composition de l'acide a-éthylamidopropionique. Calculé. Trouvé. C^ 5i,i8 5o,75 H" 9>4" 9'79 Az ",97 12, 4i O* 27,35 IO0,O0 » L'acide a-éthylamidopropionique se dépose de sa solution aqueuse en gros cristaux clinorhombiqiies, ayant l'aspect de rhomboèdres ; ces cristaux renferment une demi-molécule d'eau de cristallisation, qu'ils perdent à la température ordinaire, par une longue exposition au-dessus de l'acide sul- furique. Cet acide se dépose de sa solution alcoolique bouillante sous forme de paillelles nacrées. » A la température de 25" l'acide a-élhylamidopropionique se dissout dans un peu moins de deux fois son poids d'eau et dans environ cinquante fois son poids d'alcool. Chauffé avec précaution, cet acide se volatilise sans fondre et sans noircir. » Il fournit un chlorhydrate excessivement soluble dans l'eau et dans l'alcool, se présentant sous la forme d'un magma de fines aiguilles, » Le chloroplalinate est excessivement soluble dans l'eau et dans l'al- cool ; l'éther le précipite de sa solution alcoolique, sous forme d'huile. La solution aqueuse de ce sel finit, à la longue, par se transformer eu une masse de très fines aiguilles, très déliquescentes. » Le chloro-aurate est en gros cristaux prismatiques, d'un jaune d'or; ce sel est anhydre. » I^e sel cuivrique s'obtient en traitant la solution aqueuse de cet acide par l'hydrate de cuivre; il est anhydre et s'obtient en beaux petits prismes d'un bleu foncé; la poussière de ce sel est d'un bleu pâle; il est soluble dans l'eau et dans l'alcool; il donne, avec ces liquides, des solutions d'un très beau bleu. » C. R., 1884, a* Semestre. (T. XCIX, N° 28.) *49 ( I 122 ) PHYSIQUE. — activité optique de la cellulose. Observations à propos d'une Communication récente de M. Béchamp. Note de M. Alb. Levallois. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus ('), M. Béchninp conteste les résultats de mes expériences sur le pouvoir rotatoire des solutions de cellulose dans le réactif de Schweizer. M. Béchamp, qui n'a pas répété ces expériences, n'a probablement pas porté son attention sur les deux pre- mières Communications que j'ai adressées à l'Académie sur ce sujet (^); il y eût trouvé les détails qu'il regrette de ne pas connaître. Le sens de la rotation; ses valeurs relatives dans les liqueurs étendues par le réactif même, par l'eau et par l'ammoniaque; l'appareil dont je me suis servi et la lumière qui l'éclairait: tous ces renseignements se trouvent dans ces deux Communications. Je ne reproduirai donc pas les raisons qui m'ont fait rechercher si la cellulose est douée, ou non, du pouvoir rotatoire, dans les conditions que j'ai énoncées. Je rappellerai seulement que j'ai pu tout d'abord constater qu'une solution de i^'' de cellulose dans loo*^* de liqueur de Schvveizer donne, dans le tube de o™,ao du saccharimètre à pénombre, une déviation à gauche d'environ ao°. » Je regrette que M. Béchamp n'ait pas pris la peine de contrôler mes expériences, avant d'en combattre les résultats par des considérations théoriques. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l'action anesthésique cutanée du chlor- hydrate, de cocaïne. Note de M. J. Grasset, présentée par M. Vulpian. « Des expériences (chiens et singes) indiquées dans ma première Note (séance du i*' décembre), je concluais que la cocaïne anesthésie non seule- ment les muqueuses (ce qui paraît aujourd'hui absolument acquis), mais encore la peau. La démonstration ne peut se faire complète et concluante que sur l'homme. C'est chez l'homme (à l'état physiologique) qu'ont été faites les expériences dont la présente Note résume les résultats : » Les essais ont été faits d'abord sur moi, puis successivement sur cinq étudiants en Médecine (MM. Bonnefous, Pradal, Ballacey, Nègre et Ménard), dans le lahoratoire de Thérapeutique de la Faculté de Montpellier. » Dans une première série, des badigeonnages sur la peau de l'avant-bras arec une solu- (') T. XCIX, p. 1027. (^) T. XCVIII, p. 44 et 732. ( II23 ) tion (le chlorhydrate de cocaïne, soit nu -—, soit au 4^, n'ont donné aucun résultat appréciable. » On a fait alors des injections hypodermiques de o^"', oi du même sel en solution au -j-jû, sous la peau de Tavant-bras à la région dorsale. Dans tous les cas, nous avons obtenu une zone d'anesthésie cutanée. " La pi(|ûre et l'injection sont indolores. Un temps, variant de deux à cinq minutes après l'injection, la zone d'anesthésie apparaît : le doigt promené sur la peau n'est plus senti au niveau de cette zone que comme à travers un linge; les piqûres d'épingle ne sont plus perçues que comme le contact de la tète, quelquefois même ne sont plus perçues du tout : nous avons pu traverser un pli de peau avec une épingle sans déterminer aucune sensation douloureuse. » L'étendue de cette zone est variable suivant les sujets. La région où l'anesthésie est constante est la région même au-dessous de laquelle est répandu le liquide. Dans les cas où elle a été le moins étendue, cette zone mesurait o'",o5 à o"',o6 de long sur o^joS ou o'",o4 de large; le plus souvent elle occupait une plus grande surface; parfois elle s'est étendue jusqu'à un travers de doigt au-dessus du poignet, l'injection étant faite au tiers siq)érieur de l'avant-bras. L'injection étant toujours faite à la face dorsale du membre, jamais l'anesthésie ne s'est étendue à la face antérieure. » Après un temps vaii;;ble, oscillant autour de quinze minutes, la zone d'anesthésie commence à se restreindre. En haut et surtout en bas, la sensibilité devient simplement ob- tuse, l'anesthésie restant complète dans le reste. Les phénomènes s'atténuent peu à peu, avec plus ou moins de lenteur, suivant les personnes. Après vingt à trente minutes, tout est habituellement rentré dans l'ordre; chez certains sujets cependant la sensibilité n'est revenue absolument normale qu'après plus d'une heure. » Nous n'avons observé absolument aucun effet général sur aucun de nous. Les suites locales r)nt été à peu près les mêmes chez tous. ■) Trois ou quatre heures après l'injection, le niveau delà piqûre devient un peu doulou- reu.K. Toute la soirée de ce jour-là, il y a de la douleur locale, peu vive, avec léger empâ- tement diffus et un peu de rougeur. Le lendemain tout cela est fort atténué; il reste seule- ment un peu de douleur à la pression de la région injectée. Chez aucun de nous il n'y a eu d'abcès, ni même d'inflammation vraie. » En résumé, il paraît démontré que l'injection hypodermique de o«'',oi de chlorhydrate de cocaïne produit, chez rhomine, une zone d'anesthésie cutanée très nette, sans phénotuènes généraux et avec des suites locales insignifiantes. Cette anesihésie dure un temps suffisant pour qu'on puisse faire un certain notnbre d'opérations chirurgicales. Si l'on veut appliquer ce moyen pour l'anesthésie opératoire locale, il sera bon d'injecter o^^oi ou qB', 02 au moins, défaire arriver le hquide jmte au-dessous de la région que l'on veut inciser et d'opérer cinq à dix minutes ajirès l'injection. » ( II24 ) PHYSIOLOGIE. — Influence des variations de la composition centésimale de l'air sur tintensité des échanges respiratoires. Note de M. L. Frédéiucq, pré- sentée par M. de Lacaze-Dulhiers. « J'ai étudié, sur moi-même et sur des lapins, l'influence que les varia- tions dans la proportion de l'oxygène ou de l'acide carbonique de l'air respiré exercent sur l'intensité des échanges respiratoires, c'est-à-dire sur l'absorption de l'oxygène. J'ai laissé de côté l'exhalation de l'acide carbo- nique, qui constitue un facteur moins important de la respiration. Les appareils dont je me suis servi ont été décrits en détail dans un travail publié en 1882 ('). » Augmentation de la proportion centésimale d'oxygène. — L'augmentation de la proportion centésimale de l'oxygène, dans l'air respiré, ne modifie en rien l'intensité de l'absorption de ce gaz par la respiration, » Il est cependant nécessaire de prendre une précaution spéciale, lors- qu'il s'agit de faire une expérience de courte durée au moyen d'une atmo- sphère d'oxygène ou riche en oxygène. Il faut que le sujet ait respiré pen- dant quelques minutes, immédiatement avant l'expérience, un mélange gazeux de même composition que celui qui est contenu dans le spiromètre de l'appareil respiratoire. » En effet, lorsque le sujet passe de la respiration aérienne ordinaire à la respiration d'oxygène purou à celle d'un mélange plus riche eu oxygène que l'air, il se produit, pendant les premières minutes, une augmentation dans l'absorption de l'oxygène due à une dissolution de ce gaz d^ins le plasma sanguin et lymphatique. Dès que l'équilibre de tension se trouve rétabli entre l'oxygène du plasma et l'air des alvéoles pulmonaires, l'ab- sorption respiratoire de l'oxygène redescend à sa valeur normale. Ce fait n'est pas absolument nouveau. Speck était arrivé aux mêmes conclusions. Cependant, les expériences invoquées par lui ne me paraissent pas à l'abri de toute critique. » Diminution dans la proportion centésimale d'oxygène, — Quand le sujet respire une atmosphère pauvre en oxygène, l'absorption de ce gaz diminue, ce qui provoque une dyspnée plus ou moins intense. Ceci n'est qu'une confirmation d'un fait généralement admis. (') Léon Frédéricq, Sur la régulation de la température chez les animau.v a sang chaud [Archives de Biologie, t. IV, p.7 i6). ( iiaS ) » Aucjmentation dans la proportion centésimale de l'acide carbonique. — L'homme peut respirer pendant assez longtemps un mélange riche en oxygène, mais contenant 5 à 6 pour loo ou même davantage de CO^ Il s'établir, dans ces conditions, une forme spéciale de dyspnée caractérisée par une respiration anxieuse, plus ou moins convulsive, et une céphalalgie rappelant la migraine. Au point de vue des phénomènes chimiques de la respiration, cette dyspnée se distingue nettement de celle qui est due à un déficit d'oxygène. L'absorption de ce gaz, loin de diminuer sous l'influence de l'acide carbonique, augmente, au contraire, notablement. A petite dose, l'acide carbonique agit donc comme un excitant puissant de l'absorption d'oxygène, c'est-à-dire des combustions respiratoires. M I;es quelques expérimentateurs qui ont jusqu'ici étudié l'action que l'acide carbonique exerce sur les phénomènes chimiques de la respiration, sont arrivés à un résultat diamétralement opposé. Pour eux, ce gaz diminue notablement l'intensité des combustions interstitielles. Cela tient sans doute à ce fait que les doses de l'acide carbonique employé par eux étaient beaucoup plus considérables que la proportion centésimale indiquée plus haut. Leurs expériences se ra[)porlent plutôt à l'empoisonnement par l'acide carbonique qu'à la dyspnée. » L'exposé détaillé de mes expériences et le résumé historique de la question seront publiés ultérieurement. » ANATOMlE COMPARÉE. — Du racllis dans la série des animaux vertébrés. Note de M. A. Lwocat. » Dans la série des Vertébrés, le rachis se développe graduellement, comme dans les périodes embryonnaire et fœtale îles animaux supé- rieurs. » D'abord membraneux ou cellulo-fibreux, il entoure la notocorde et la moelle épinière : cet état rudimentaire est permanent chez l'Amphioxus. Puis, il devient cartilagineux et segmenté en vertèbres : ce qui est l'état définitif des Poissons inférieurs. » Le rachis est déjà osseux dans les Poissons supérieurs, et les ver- tèbres sont formées de trois pièces : le centrum et les deux arcs supérieurs ou neuraux, pourvus chacun d'éminences dites apophyses épineuse, tr-ans- verse, articulaires ouzygapophyses. » Les arcs neuraux sont répétés inférieurement par les arcs hémaux, ( 1126 ) c'est-à-dire par les côtes et les nienibres. A la région cervicale, il n'y a de côtes que chez les Reptiles dépourvus de membres, comme les Serpents, ce qui concourt à prouver que les membres sont des côtes modifiées. » Les vertèbres dorsales sont généralement caractérisées par les côtes thoraciqnes, qui s'y articulent. » Dans la région lombaire, les côtes manquent ou sont incomplètes, c'est-à-dire réduites soit à leur partie supérieure (Poissons et Serpents), soit à leur partie inférieure (Crocodiles). » La région sacrée donne appui aux os iliaques, toutes les fois que les membres postérieurs existent. » La région coccygienne peut porter des côtes, en forme de V ou de che- vron, principalement lorsque la queue est longue et forte, comme dans les Poissons, les Crocodiles et les Cétacés. w Dans la classe des Poissons, le thorax est engagé sous le crâne, et les quelques vertèbres qui font suite à la tète sont lombaires; les autres, en grand nombre, sont toutes caudales, et généralement caractérisées par la symétrie et la presque égalité de leurs arcs supérieurs et inférieurs. » La transition des Poissons inférieurs aux Reptiles est constituée par les Amphibiens, comme le Lépidosiren, dont le rachis est fibro-cartilagi- neux, et les centrum biconcaves. La forme préconcave apparaît déjà chez les Batraciens anoures, et se conserve dans les Serpents, les Lézards, les Crocodiles, etc. » A mesure que les membres se développent, le rachis des Reptiles se différencie en régions distinctes, composées de vertèbres, dont le plus grand nombre appartient à la queue, sauf dans les Grenouilles et les Tortues. » Le passage des Reptiles aux Oiseaux est manifeste dans les espèces fossiles, dites Omilhoscélides et Plérosaures. Ici, le rachis est caractérisé par la mobilité des vertèbres du cou, dont le nombre variable peut s'élever de lo à 24, tandis que, dans les autres régions, les vertèbres, moins nom- breuses, sont moins mobiles ou même soudées entre elles. » Dans la classe des Mammifères, les centrum sont préconvexes et post- concaves. La région cervicale est composée de 7 pièces; dans les autres régions, à mesure que les formes se perfectionnent, les vertèbres sont do moins en moins nombreuses, même à la queue, excepté dans les Mammi- fères aquatiques. » Dans les Vertébrés ovipares, chaque arc neural est formé d'une seule pièce (iieurapophyse). Chez les Mammifères, de nouveaux éléments s'a- ( 'I^^? ) joutent, pendant le jeune âge, à ces arcs vertébraux : ce sont quatre noyaux épiphysaires, dont un (neurépine) au sommet de l'apophyse épi- neuse, et un (dia|)ophyse) sur l'apophyse transverse; les deux autres (pré-apophvse et postapophyse) se développent, en avant et en arrière, sur la base des lames neurales : chacun d'eux se prolonge inférieurement sur l'extrémité correspondante du centrum et se réunit à l'opposé. Ces épijdiyses complémentaires se soudent beaucoup plus tanl chez l'Homme que dans les Quadrupèdes. » Chez les Vertébrés ovipares, il n'y a d'épiphyses que sur les émi- nences transverses du cou, et seulement chez les Crocodiles et les Oiseaux : ces appendices costiforraes sont des diapophyses neurales, et non des côles. M L'atlas des Mammifères, de uième que cdiii des Repiiles et des Oi- seaux, se compose des trois pièces fondamentales : le cenlrnm et les deux arcs neuraux. Il y a aussi l'épiphysede l'éminence transverse (dia[)ophyse), qui est très faible; mais pas d'apophyse épineuse, ni d'épiphyse complé- mentaire (neurépine). » L'axis est constitué coaune les autres vertèbres; de plus, en avantdu centrum et de l'épiphyse antérieure (préapophyse), se fixe l'apophyse odontoïde qui, chez les Reptiles et les Oiseaux, appartient à l'axis. Chez les Mammifères, cette éminence est formée par les deux épiphyses (pré- apophyse et postapophysc) qui, détachées de l'atlas, se sont réunies au devant de l'axis, en forme de pivot, éminemment favorable aux mouve- ments de rotation de l'atlas et de la léte. » ZOOLOGIE. — Sur la constitution îles Rhizojiodes léliculaires. Note de M. DE FoLiN, présentée par M. Alph. Milne-Edwards. « Les explorations du Travailleur et du Talisman ont donné lieu à la constatation d'un nombre considérable de faits dont l'étude a mis en lu- mière un nombre de documents non moins grand; la plupart d'entre eux sont assez importants pour autoriser la présentation de Tordre des Rhizo- podes réticulaires sous un jour nouveau. » Ils ont permis d'abord de reconnaître un caractère connnun à tous les organismes qui lui appartiennent. Le protoplasma qui en est la base est toujours mélangé de corpuscules étrangers, minéraux ou végétaux, débris de toutes sortes : ce sont le>i pseudosles. Par cette annexion, le protoplasiua devient sarcode rhizopodique. ( II28 ) » Us font découvrir ensuite le premier terme de la série consistaut en une petite masse protoplasmique à laquelle j'ai donné le nom de Balhy- biopsis. Elle jouit déjà de la propriété de produire une sécrétion, mais à son début elle n'a d'autre efficacité que celle de souder les pseudostes à la matière organique. Comment la sécrétion peut-elle se produire? M Nous avons pensé que le fait devait résulter d'une action chimique analogue à celle qu'exercent les Corallines pour soustraire aux eaux le cal- caire dont elles s'encroûtent, en distinguant que celte aptitude ne se borne pas chez les Rliizopodes à se procurer les sels qui leur sont nécessaires, qu'elle se complique, puisqu'elle leur permet de déterminer et de régula- riser l'emploi de ces matières eu progressant peu à peu. » Dans ces conditions, la masse protoplasmique se différencie par l'in- fluence qu'exerce sur elle l'emploi de la sécrétion ; elle s'épaissit, se con- dense pour devenir submembraneuse et pour former une enveloppe qui entoure la partie centrale. C'est déjà la tendance à la recherche d'une protection, c'est le premier pas que fait l'animal sur la voie qui doit le conduire à se composer l'abri d'une cuirasse, d'un rempart, d'une de- meure. Mais, avant qu'il arrive à s'établir au dedans de semblables re- fuges, la diflérenciation opère quelques transformations : l'état submem- braneux passe au membraneux, au subchitineux, puis au chitineux, et ces nouvelles situations ne sont établies que dans le but d'entourer encore la partie de l'organisme qui ne varie pas, le sarcode rhizopodique simple demeurant constamment centre vital. » Ces quatre états, submembraneux, membraneux, subchitineux et chitineux sont donc les seules formes sous lesquelles apparaissent les ré- sultats de la différenciation, et c'est d'abord sur les premiers termes de la série qu'elles enveloppent qu'on peut les observer. Cependant le fait est acquis pour persister; après avoir servi en quelque sorte de peau aux Nus et aux Demi-nus, ces mêmes enveloppes continueront à entourer le sarcode central, quel que soit le degré trélévation qu'il ait acquis. Tous les Rhizopodes réticulaires eu sont pourvus, soit qu'elle leur serve de tunique ou bien que, formant une gaine qui demeure vide, le sarcode ne s'établisse sur celle-ci à peu près comme la soie sur la carcasse d'un cha- peau ; c'est le cas des Vaseux : cela se comprend fort bien en raison de la façon dont ils établissent leur demeure. De très bons types de la tunique s'obtiennent aisément en décalcifiant des Rolalina. Toutes les loges par- faitement moulées sur les parois internes qu'elles revêtaient sont mises à nu, les canaux au moyen desquels elles étaient en communication sont ( '129 ) très distincts, parfois on aperçoit les foramens, et dans quelques cas on les trouve hérissés par de petits tubes qui garnissaient le passage à tra- vers le test. Ces tuniques sont chitineuses, solides, de couleur jaunâtre, très limpides et transparentes ; en déroulant leiu- spire, on la redresse, et alors la série de loges se montre sous l'aspect d'articles placés bout à bout. Elle est d'une extrême ténuité chez les sujets appartenant à la tribu des Vitreux. » On peut donc considérer l'existence de ces tuniques comme un se- cond caractère général des Rhizopodes réticulaires. )) A mesure que la série s'élève, on remarque les efforts de plus en plus prononcés que fait l'animal pour se garantir des dangers qui le menacent. Nil, il se cache dans quelque cavité. Demi-nu, il se recouvre en partie de grains de sable, de débris de tests, de fragments de spicules ou bien il s'applique tout entier sur une surface solide. Il en vient à s'entourer de vase, formant avec celle-ci, le sarcode et la sécrétion, sa première demeure construite par lui. » Ce mélange de la sécrétion au sarcode jouera dorénavant un rôle im- portant dans la marche ascendante; c'est lui qui cimentera ou qui soudera, ce qui lui impose la dénomination de sarcoderine. » C'est alors qu'il a fait ses preuves en servant à solidifier les Vaseux, qu'd s'emploie à la formation des Pâteux dont l'enveloppe, souvent fort épaisse, consiste en une sorte de feutrage fort curieux à étudier. » Il composera, pour assembler les Globigérinacés, une espèce de cage ou de réseau à mailles fort épaisses, dans lesquelles seront enchâssées les Globigérines et lesOrbulines qui, par leur réunion, constitueront la mu- raille de défense. » Pour former les enveloppes des Spiculacés, le sarcoderme soudera des fragments de spicules les uns aux autres; il établira ainsi des demeures de cristal merveilleuses de forme et d'une structure excessivement soignée. » Les Arénacés viendront ensuite, plus solides, aux murailles parfois minces et d'un fini extraordinaire, d'autres fois très épaisses et rugueuses. Ils dénoncent un progrès dans la force avec laquelle l'agent de liaison pro- cède, progrès de la sécrétion. » Sa puissance effective s'est, en effet, tellement accrue que les pro- poitions du sarcode dans le sarcoderme ont sensiblement diminué et que la demeure en arrive à prendre l'aspect d'un test calcaire : c'est ce que montre celle des Porcellanés. » L'aptitude à cette formation devient plus grande encore, et elle pro- C. R., iSiti, 2' Senu'Stre. {T. \C\\, îi' 'IS.) I 5o ( >i3o ) diiit les enveloppes fines et parfois cristallines et |nires de la tribn des Fi- treux qui, par ce motif, doivent loger les organismes les plus élevés de l'ordre. » Cependant, si l'on compare le centre vital des individus de ce dernier groupe au sarcode du premier terme de la série, on les trouve identiques ; la différenciation n'a donc produit d'effet que sur les enveloppes, et, comme elle est due à l'intervention de la sécrétion, c'est donc seulement celle-ci qui effectivement progresse. » Chacune de ces étapes qui ;\cuemiiie!it \eBalh/bioj>sis']usc\nau dernier des Vitreux est constituée par un groujie d'organismes revêtus d'un carac- tère particulier, spécial à chacune d'elles. C'est ce qui permet d'étabUr une première division de l'ordre en tribus. Elles se succèdent si régulière- ment en suivant leur marche ascendante, que, sans tenir compte des carac- tères qui les attachent les unes aux autres, puisque ceux-ci sont propres à toute la série, on n'éprouverait aucune difficulté à reconnaître qu'elles lui appartiennent positivement et qu'elles composent un ensemble qui ne peut se démembrer. Elles sont au nombre de neuf, se succédant ainsi qu'il suit : Première Iribii : les Nus. Si.rièine tri Ou : \es S\ncu\acés. Deuxième tribu: les Demi-nus. Septième tribu : les Arénacés. Troisième tribu: les Vaseux. Huitième ?;7'ii(/ lesPorcellanés. Quatrième tribu: les Pâteux. Neuvième tribu : les Vitreux. Cinquième tribu: les Globigérinacës. ZOOLOGIE. — Sur li'S Acariens qui vivent dans le tuyau des plumes des oiseaux. Note de M. E.-L. Tuouessart, présentée par M. Alph. Milne-Edwards. « La présence d'Acariens dans le tuyau des plumes des oiseaux a été signalée pour la première fois par le professeur Heller (de I^iel)en 1879 ('), et l'espèce qu'il avait trouvée sur les poulets et les pigeons a été décrite et figurée en 1882 par le D^' C. Norner (de Vienne), sous le nom de S/rin- (joj)hilus bipectiiintus, dans un recueil vétérinaire autrichien (^) assez peu répandu pour que cette découverte soit restée jusqu'à ce jour ignorée de la grande majorité des naturalistes. » Dans le cours de nos recherches sur les Sarcoptides plumicoles nous avons rencontré ce type intéressant chez un très grand nombre d'oiseaux. (I) Die Sclimarotzer, 1880, p. i3^. (-) rierletjtihicsschrift fiir Veterinarhande, LVII, 0. Hcft (Vienne, 1882] ; .i3i ) tels que la bécassine ( Gallinago major), l'hirondelle de mer [Sterna Idiundo), plusieurs canards ( Jnas bosclias, A. cljpeala), le vanneau {Fanellus cris- talus), l'engoulevent {Caprunuijus eiuopœus), le coiu'oucou d'Amérique {Trocjon curucui) et sur VJnlliornis melanwa de la Nouvelle-Zélande, de sorte que ce genre, dont il existe peut-être plusieurs espèces en tout cas très voisines, peut être considéré comme très répandu et probablement cosmopolite. Le genre Picobia, décrit en 1877 P^"" '^ ^'^ ^- daller ('), d'après une seule femelle (ou nymphe?) trouvée dans le tissu cellulaire sous-cutané d'tui pic {Picus camts), forme un genre distinct, mais très rap- proché du Sjringophiliis, et qui doit avoir les mêmes mœurs. » Ces deux genres conslituent dans la sous-famille des Cheylétiens un petit groupe dégradé ])ar le parasitisme et caractérisé par la forme allon- gée, vermiculaire du corps et l'atrophie des palpes qui ne sont pas plus développés ni mieux armés que ceux des Sarcoptides. On trouve lesSyrin- gophiles dans le tuyau des pennes de l'aile et de la queue et souvent dans celui des tectrices alaires. Sur les |)lumes atteintes, ce tuyau a perdu sa IransiKirence : au lieu des cônes réguliers formés par le retrait de la pulpe qu'on y voit à l'état normal, on n'y distingue plus qu'une matière opaque et pulvérulente. Si l'on fend la plume et qu'on examine cette matière au microscope, on voit qu'elle est formée de Syringophiles vivants, mais presque inertes, à tous les âges, entourés de leurs peaux de mues, de leuis fèces noirâtres et des débris des cônes qu'ils ont détruits pour se nourrir. » Accidentellement on rencontre des individus isolés en dehors des plumes. Tl est probable que tous en sortent à l'automne, quand les jjlumes desséchées sont près de tomber, et vont chercher un nouveau logement dans les plumes récemment poussées. M. INorner suppose qu'ils s'introdui- sent par l'ombilic inférieur de la plume. Cette supposition nous paraît inadmissible. » Si l'on étudie, en effet, le mode de croissance de la jeune plume, on voit que, chez cet organe, l'ombilic inférieur, obturé par des vaisseaux gorgés de sang, est impénétrable à des animaux ausii mal armés. Mais il n'en est pas de même de l'ombilic supérieur qui reste largement ouvert pen- dant toute la période du dévelo|)pement et ne s'obture qu'au moment où le tuyau se soude à la lige qui en est sortie comme d'un fourreau. Il e.st évident que c'est par cet orifice siqîérieur que les Syringophiles s'introdiii- (') Zci/sc/iri/c fiir fFissensch. Zoolugie, 1877. — Voyez aussi : IMégwin, jVè/iioirc sur les cfiejlclides pnrasilcs, dans le Journal d'Anatomic et (te Physiologie, 1878, pi. XXXI. ( ll32 ) sont. Au contraire, c'est par l'ombilic inférieur qu'ils doivent sortir, mais seulement après le dessèchement et la mort de la plume, à la mue d'au- tomne, époque où cet orifice devient libre, et c'est par là aussi que la Picobia du D'' Haller a pu pénétrer dans le tissu cellulaire sous-cutané. » A l'appui de celte opinion, nous pouvons citer les faits que nous ve- nons d'observer chez lesSarcoptides plumicoles qui pénètrent aussi plus ou moins accidentellement dans le tuyau des plumes. M. Robin a noté depuis longtemps (') que ces animaux disparaissent plus ou moins complètement, pendant l'hiver, des barbules des pennes de l'aile où ils se tiennent en été, mais sans pouvoir indiquer la cause de cette disparition, bien qu'il ait constaté qu'après la morl de l'oiseau les acariens se portent vers la racine de ]a plume. » Cette sorte de migration présente un caractère beaucoup plus général que ne l'a pensé M. Robin : elle a pour cause le refroidissement ou le des- sèchement de la plume et non la mort de l'oiseau. Si l'on examine à l'é- poque actuelle de l'année (novembre) un oiseau récemment tué, on trouve très peu d'acariens entre les barbules des pennes de l'aile; mais si l'on examine avec soin l'ombilic supérieur de ces pennes et des couvertures alaires, on y trouve souvent en grand nombre des nymphes et même des adultes agglomérés entre le sillon inférieur de la tige et la petite touffe de barbules qui s'insère à l'ombilic même, ou engagés dans ce canal, quand il n'est pas complètement oblitéré; à côté, on trouve des peaux de mues en grand nombre, ce qui prouve bien que ce n'est pas là vui phénomène exclusivement posl morlem. Le dessèchement de la plume, en arrêtant l'af- flux des liquides gras dont ces animaux se nourrissent, est la véritable cause de cette migration : il peut être produit par la mue, par le froid, comme pendant l'hiver, ou par la mort de l'oiseau. » Il semble qu'il y^ait là un phénomène de parasitisme intermitlent, ana- logue à celui qu'a signalé M. Mégnin chez le Cliorioples spatijerus du cheval. Pendant l'été, les Sarcoptides plumicoles trouvent une nourriture et une température suffisantes entre les barbes des plumes de l'aile; à l'époque de la mue et pendant l'hiver, la disette de noinriture et l'abaissement de la température les forcent à se rapprocher de la peau, couverte alors d'un épais duvet; ils cherchent même à pénétrer dans le tissu cellulaire sous- culané, comme le Pleroliclius [Fa(ciger) roslralus, mais toujours en traver- sant le tuyau de la plume, qui n'est généralement pour eux qu'un lieu (') Journal d'Jnaioiiie et de Physiologie, 1877, p. Sgi, note 3. ( ii33 ) de passage, tandis que c'est l'habitat normal, le lien d'élection (au moins pendant l'hiver) desSyringopliiles. Certaines espèces d'Analgésiens, cepeii- rlant, semblent pouvoir hiverner dans le tuyau même : tel est le cas, no- taminent, |)our la petite espèce décrite par M, Norner, sous le nom d'J- nalc/es minor ('), car les prétendues larves teVrapor/es, figurées par lui, sont évidemmeni desnymplies liypopiales, absolument comparables à celles du Pterolichus [F.) rosttatus, que l'on trovive dans le tissu cellulaire sous- cutané du pigeon. » BOTANIQUE FOSSILE. — Sur l'exislence d'AslérophjUites phanérogames. Note de MM. B. Renault et R. Zeiller, présentée par M, Daubrée. « Sous le nom d' Aslérophylliles, les paléobotanistes ont groupé des rameaux d'origines très diverses, articulés, fistuleux, portant à chaque nœud des ramules opposés ou verticillés, ou bien simplement des feuilles aciculaires de grandeur variable. Ces rameaux ont été détachés de tiges articulées elles-mêmes, Calainophyllites, Calamités, Calamodendron, Àrlhro- pilys, etc., regardées par certains savants conmie étant, toutes sans excep- tion, des plantes cryptogames, tandis qu'elles sont, au contraire, divisées par d'autres en deux grandes sections : la première restant parmi les Cryp- togames, la seconde faisant partie des Phanérogames. » Dans tons les genres les rameaux sont caducs: il est donc extrêmement rare de les trouver adhérents à la tige, et, les fructifications étant par ce fait séparées en même temps, on ne peut s'en servir pour déterminer l'em- branchement auquel appartient la tige mère. » Cependant, si la première hypothèse est vraie, si tous les Astérophyl- lites sont cryptogames, toutes les fructifications portées par des rameaux d'Astérophyllites seront cryptogames. Si la deuxième, au contraire, est juste, on devra rencontrer sur ces rameaux tantôt des fructifications cryp- togames, tantôt des fructifications phanérogames. » Les fructifications de quelques Astérophyllites cryptogames sont assez bien connues. L'un de nous (') les a décrites en détail et a montré que certains épis étaient hélérosporés, c'est-à-dire portaient : en haut, des ( ' ) Verhandlungen der k.k. zoologisch.-botanischen GescUschaft in ffien, 1882, pi. XIX. (-) Comptes rendus, séance du 24 avril 1876; Annales des Sciences naturelles, 6'= série, t. m, et Comptes rendus du i3 février 1882. ..3/, ) microspor anges, ci, au-dessous de ces organes, des macrosporanges encore remplis de spores. » I/existence d'Astérophylliles cryptogames ne laisse donc pas de doute, mais il n'en est pas ainsi de celle des Aslérophyllites phanérogames. Bron- gniart(') admettait bien que certains Aslérophyllites pouvaient avoir porté des graines, à cause de la présence, entre ces rameaux, de petites graines ovales aplaties ressemblant à celle des Ifs ou des Thuya, mais il n'en avait pas rencontré qui fussent encore en place. M. Grand'Eury regarde égale- ment comme phanérogames les^^. densifolinselJ. viticulosiis, dont les feuilles sont rigides, coriaces, et qui ont laissé des empreintes très charbonneuses. )) Ces faits, qui ont bien quelque valeur, ne sont pas suffisants pour démontrer d'une manière irréfutable la réalité des Astéroi)hyllites phané- rogames. C'est pourquoi nous croyons devoir a|)peler l'attention sur un rameau fructifère d'Astérophyllite provenant de la collection rassemblée à Commentry par M. Fayol. » Ce rameau remarquable mesure o™,o8 de longueur et présente cinq articulations sensiblement renflées; de chacune s'écartent perpendiculai- rement au rameau deux ramules opposés et transformés sur presque toute leur longueur en épis. Les entre-nœuds sont légèrement striés en long et mesurent successivement de bas en haut 28""", 24'"'", ig"''", 9""". » La longueur des épis entiers varie de o™,oS à o™,o6; ils sont au nombre de onze, carie verticille supérieur en porte trois, celui du milieu paraissant contiinier le rameau. » Les verticilles des épis sont distants de 2°"" à 2°"", 5; sur chacun d'eux se trouvent réunies 16 ou 18 bractées, longues de 6°"" à 7"" et larges de I™™; elles sont contiguës à la base, planes en dessous, d'abord dirigées horizontalement, puis dressées; l'extrémité libre est lancéolée aiguë; elles supportent à leur aisselle des corps arrondis qui ne peuvent nullement être comparés aux groupes de sporanges des Astérophyllites cryptogames, mais ressemblent à des graines. » Beaucoup de verticilles en sont dépourvus; là où on les remarque, ces graines se présentent sous la forme de corps charbonneux, elliptiques, longs de 3°"" et larges de i""",5 à 2""", surmontés d'une pointe micropy- laire bien nette; ces dimensions sont à peu près celles des Gnelopsis, ce- pendant il n'a pas été possible de distinguer d'appareil disséminateur; on ne peut d'iui autre côté les confondre avec les Steplianospennum à cause de (') Tableau des genres de végctau.v fossiles, p. 49- ( I i35 ) leur taille plus petite et de l'abseiire de couronne. Gœpperl a signalé sous le nom de Calalhiops microcarpa [' ) des organes verticillés qui, si l'on s'en rapporte à la //(;. lo, seraient plutôt des empreintes de graines que celles de feuilles; ces empreintes rappelleraient nos graines, toutefois sous de plus petites dimensions. » Mais il est bien plus probable que nous avons affaire ici à un genre nouveau, qui, pour être défini d'une manière plus précise, exigerait d'autres échantillons. » En écrivant cette Note, notre but unique est, du reste, de faire con- naître un fait positif démontrant que certains Astérophyllites ont porté des graines et, par conséquent, sont phanérogames. » LITHOLOGIE. — Le kei santon (ht Cioisic. Note de M. Stan. I^fEUNiER. « En parcourant la côte entre le bourg de Batz et le Croisic (Loire- Inférieure), j'ai fixé mon attention sur un épais filon de roche noirâtre et peu cohérente, traversant la granulite presque verticalement. Ayant sou- mis celte roche à une série d'essais, j'ai reconnu qu'elle constitue une va- riété du hersanton de Delesse, dont le gisement n'avait pas, que je sache, été signalé dens celte partie de la Bretagne. )) Au microscope, une lame mince montre, avant tout, la prédominance d'un feldspath triclinique et du mica brun ferro-magnésien. Le premier est associé d'une manière très intime à de la calcite, dont la manière d'être s'oppose certainement à l'opinion parfois émise, de son introduction dans la roche par voie d'infdtration et de concrétion : conformément aux con- clusions (le Delesse, on doit y voir un minéral originaire. Le mica brun est remarquable à plusieurs égards, et d'abord par l'absence de toute forme cristalline définie. Ses lamelles sont déchiquetées et comme corro- dées, de façon à présenter des contours tout à fait arrondis. En second lieu, il faut y signaler l'abondance des inclusions; celles-ci, alignées selon les clivages, consistent surtout en microlithes, dont quelques-uns se signalent par leur transparence et leur couleur verdâtre; avec eux, sont des traînées de petites cavités grisâtres. Perpendiculairement aux feuillets du mica, de petites aiguilles se montrent quelquefois : je me suis assuré qu'elles con- sistent en apatite, minéral sur lequel je vais revenir. Pour en finir avec le mica, il faut remarquer qu'en de nombreux points, il passe par des inter- (') Die fossile Flora dcr permischen Formation, tab. LXIV, y?^. 8, g, lo. ( ,1.^6 ) médinires ménagés, à un minéral il'un vert clair, qu'il est iégiiime de rap- porler, non pas à l'amphibole, mais à la chlorite. L'examen de certaiîis échanlillous conduit tout naturellement à voir dans cette chlorite un pro- duit de l'altération du mica. Parfois les éléments bruns et verts alternent entre eux: une même lame est verte à un bout et brune à l'autre; et ce passage contraste avec l'existence, dans d'autres régions, de lamelles juxta- posées. » Les intervalles laissés entre les grains feldspathiques, les grains cal- caires et les lamelles micacées, sont remplis de quartz, bien reconnaissable à tous ses caractères et rempli d'inclusions vitreuses ou fluides, ainsi que de très petits corpuscules absolument opaques, les uns cristallins, compa- rables à de la pyrite, les autres arrondis comme le fer oxydulé. » Tous les échantillons de kersanton du Croisic renferment de l'aija- tite; dans quelques-uns, ce minéral est très abondant. Il se présente en aiguilles prismatiques, parfois très longues et pourvues çà et là de poin- tements plus ou moins émoussés. Ces cristaux, riches en clivages perpen- diculaires à leur axe, sont fréquemment courbés et même brisés, leurs tronçons étant, suivant les cas, en contact mutuel, ou plus ou moins écar- tés les uns des autres. En diverses régions, ces fragments de cristaux, en même temps que des grains arrondis ou irréguliers de substances opa- ques et des lamelles corrodées de mica, paraissent avoir été entraînés comme par une sorte de fluidahté; j'ai noté des points où le courant fluiilal est recoupé de veinules contournées, d'une substance jaunâtre, peu active sur la lumière polarisée. Les cristaux d'apatite sont parfois riches en inclusions, d'ordinaire disposées suivant leur ligne moyenne. M En résumé, les environs du Croisic devront être cités parmi les loca- lités où affleure le kersanton; on y trouve même une variété de ci;tte roche qui parait plus riche en apatite que les types ordinairement décrits. « MiiNÉRALOGiE. — Sur un phénomène de ciistallogënie, à jnopos de la fluorine de la roche Coiiiet, près de Pontgibaud [Puy-de-Dôme'). Note de M. F. GoNNARD, présentée par M. Fouqué. « Les minéralogistes connaissent depuis longtemps les exemples d'enca- puchonnage multiple que présentent les cristaux de fluorine du filon de la roche Cornet, près de Pontgibaud, Sur des plaques de quartz amorphe, de quelcjucs centiiiiètres d'épaisseur, se sont développées des cristallisations successives de fluorine diversement colorée; ordinairement violette dans ( 1.37 ) les masses soiis-jacenles, de même couleur ou de loute autre et, notam- ment, verte pour les cristaux extérieurs. L'emboîtement se fait entre oc- taèdres. Souvent des dépôts quartzeux viennent s'intercaler entre deux formations de fluorine, et ils recouvrent n)ème les cristaux de l'extérieur d'un revêtement continu et assez adliért-nt de matière cristallisée. La forme octaédrique n'est nullement masquée par ce revêtement, que je n'ai pas observé sur les cubes. C'est sur ces groupements d'octaèdres que j'ai fait l'observalion suivante : » L'tni d'eux est formé de la réunion de plusieurs octaèdres de fluorine violette, dont les axes ont d'ailleurs, les uns relativement aux autres, une direction quelconque. Ces octaèdres, de o", 02 à o™,o3 de longueur d'a- rête, sont revêtus d'une enveloppe de quartz hyalin cristallisé, d'à peu près o™,ooi5 d'épaisseur. Sur ce groupe ainsi disposé, sont venus se déve- lopper ultérieurement, çà et là, de petits cristaux cubiques de fluorine jaune de o'",oo4 à o™, oo5 de côté. » En examinant ces derniers, j'ai reconnu qu'ds n'étaient pas disposés au hasard, mais bien de façon que leurs arêtes soient parallèles aux axes de l'octaètlre qui les sup|)ottait. On voit bien nettement cette tendance dans les angles rentrants formés par les faces de trois ou quatre octaèdres; plusieurs petits cubes qui s'y trouvent rassemliiés, et presque au contact, sont différemment inclinés, suivant qu'ils sont appuyés sur la face de tel ou tel octaèdre. Ainsi, il y a eu, de la part des molécules de fluorine vio- lette sous-jacente sur celles de la fluorine jaune extérieure, ime action di- rectrice, exercée à travers cette enveloppe quartzeuse, luie orientation par influence, d'éléments minéraux de forme différente et non contigus. » M. H. Leplay communique les résultats de l'analyse des masses cuites de betteraves, sous le rapport de 1 1 quantité de chlorure de potassium et de nitrate de potasse qu'elles contiennent. « On peut résumer comme il suit les quantités de ces sels pour loo'*'' de racine : Maximum. Mininuiin. Moyenne. çr gr Nitrate de potasse 34^ 43 i3r Chlorure de potassirnii. 217 ('5 r "JS .) Il n'y a aucun rapport entre les quantités de nitrate de potasse et de chlorure de polas>,ium. Cela tient surtout à la tlisparition du nitrate vers la maturité de la plante. « C. R., !S84, a- Srwrstre. (T. XCI\, IN" 'ir, ) ' ^I ( ii38 ) M. E. Bertrand adresse nue Nott- « Siif l'examen microscopique des roches, en lumière polarisée convergente ». (Renvoi à l'exuineri de M. Foiiqué). M. L. Woi.Kixs adresse, de Philadelphie, une Note relative à la pro- duclion arlificielle de divers minéraux; l'antenr déclare avoir obtenu du car])one sons la forme d'iuie poussière neigeuse, présentant une appa- rence de cristallisation. A 4 lipures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. L BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVRAOES HEÇDS DANS LA SÉANCR DD l 'i DÉCF.MBRP. 1884. Cours (l^exploilalion des milieu; par M. Haton de la Goupillière; t. II. Paris, Dunod, i885 ; in-8°. Jcles de ta Société linnéenne de Bordeaux ; vol. XXXVII, If série, t. Vif. Bordeaux, imp. J. Durand, i883; in-8°. Mémoires de la Sociélé d'émulation du Doubs; 5" série, t. VIIT, i883. Besançon, imp. Dodivers, i884; in-S". Carie du phénomène erratique et des anciens glaciers du versant noid des ^Ipes suisses et de la chaîne du mont Blanc; par K. Favre. Genève, impr. Ch. Schuchardt, 1884 ; br. in-8". De l'influence de l'eau potable sur la sanlé publique, ou recherches sur l'hy- giène; parU. Michel. Paris, A. Delahaye et Lecrosnier, 1884 ; in-12. (Ren- voi au concours Montyon, Médecine et Chirurgie. ) L Eleclririté et le choléra; par \qD' K. Tripier. Paris, G. Carré, 1884 ; opuscule in-8°. (Renvoi au concours Bréaiit.) Le remède scientifique du choléra; pnr J.-L. Baetkns. Bruxelles, impr. Lesigne, 1 884 ; op iscule in-S". (Renvoi au concoin-s BréaiU. ) ^ propos du choléra. Le fumigateur suljhydrothermique et le sulfurateur aulo-uslullateur; par M. N. Ventura da Silva Pinto. Lisbonne, impr. de l'Académie des Sciences, i884; in-S". (Renvoi au concours Bréanl.) (■ M 39 ) La vérité sur la gymnastique. Ce lire ^ -^ , I + tany* - ( ' "^ lang^- ) Même page, ligne 17, un lieu de ^, lire (■-^'""^:|-'V ig*i.r \I + tang-^)■; COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 29 DÉCEMBRE 1884. PRÉSIDENCE DE M. ROLLAND. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ZOOLOGIE. — Sur In classification des Taupes de V ancien conlinent. Note de M. Alpii. Mu.ne-Edwards. « La similitude des formes extérieures est si grande chez les Mammifères insectivores, désignés sous le nom général de Taupes, qu'à la suite d'un examen superficiel, on confond souvent des espèces en réalité fort diffé- rentes. )i Au coniraire, qu;u)d ou a égard à leurs caractères ostéologiques et principalement à leur dentition, il devient facile de reconnaître parmi ces animaux un certain nombre de groupes bien distincts. » Les zoologistes répartissent ainsi les Taupes en plusieurs genres : 11 1° Le genre 1 alpa ( Linné), dont la formule dentaire est la snivanl<; : 1 \:zl c lui PM fH-f M lui = 44 dents, j — 3 I — I 4 — 4 -> — -J >i II coin|)rend seulement quatre espèces : la Taupe commune ( Tatpa eurofiœa, Linné), dont l'aire de dispersion s'étend depuis l'Europe occidentale jusqu'au Japon; la Taupe C. B., t8S4, ■' Semestre. (T. XCIX, N° 26.) ' 5a ( ii42 ) aveugle ( Tnipa cœca, Savi), qui vit en Italie et dans l'Europe méridionale; la Taupe à long museau [Talpa longirostris, A. M. -Edwards), du Thibet et de la Chine, et enfin la Taupe à queue courte ( Talpa micrura, Hodgson), du nord de l'Inde. » 2" Le genre Mogera (Pomel) se distingue du précédent par l'absence de la dernière paire de petites dents antérieures et inférieures, correspondant aux canines; aussi la formule dentaire est-elle 3 — 3 I — i 4 — 4 3 — 3 , , I T. . C PM 3 7 M ^ ô = 4^ 'J'-nfs- 3 — 6 G — o ;( — 4 ^ — ^ \> Une seule espèce, qui ne se rencontre qu'au Japon et à l'île Tormose ('), présente ces caractères : c'est la Mogera IFogara (Temniinek). » 3° Le genre Parascaptor ( Gill ) est caractérisé par l'absence de l'une des prémolaires supérieures. La formule dentaire doit donc s'écrire ainsi 3 — 3 I — I 3 — 3 3 — 3 , , 1 5 5 C PM -, -, M r, 5 = \i dents; 3 — 3 I — I 4 — 4 3 — ^ il est représenté par deux es])èces : l'une, le Parascaptor leucurus (Blytli), trouvée dans le Tenasserim et le Sylhet; l'autre, le P. lepturus ['l'honias), découverte en Chine, >> Le genre Scaptochirus, que j'ai fait connaître en i86y, ne se com|)ose que d'une seule espèce, provenant des collections recueillies en Chine par l'abbé A. David. C'est le Scapto- chirus moschatus. 11 est caractérisé par le nombre des prémolaires qui est réduit à trois aux deux mâchoires; sa formule dentaire est donc 3—3 i-i 2—3 3—3 I ^ ^ C PM , 5 M 5 = 4o dents. 3 — 3 I — 1 3 — 3 3 — 3 » L'étude que je viens de faire de diverses espèces appartenant à ces groupes m'a démontré qu'en donnant à ceux-ci le rang de genres, on a exagéré leur valeur zoologique, et qu'il faut seulement les considérer comme des sous-genres. La découverte d'une nouvelle espèce, intermé- diaire par ses caractères aux Scaptochirus et aux /'fl/f(ica/;(or, suffirait d"ad- leurs à le prouver. » Cette espèce a été découverte aux envn-ons d'Aki)ès, sur les confins de la Syrie et de l'Asie .Mineure, par M. l'abbé A. Dtvid. » Par le nombre de ses prémolaires, elle ressemble aux Scaj/loclurm et se dislingue du Talpa; mais la forme des molaires, le peu de développe- ment de la dernière prémolaire, la faible largeur de la face, la rapproclient des Taupes et des Paraicaplor en particulier. » La mâchoire inférieure présente une anomalie qui montre le peu il'im- (1) La variété de cette espèce qui habite Formose est appelée jjar Swinhoc Tulpti iiisu- larts. ( î<43 ) porfance que l'on doit attacher au nombre des petites dents incisifornies, comprennnt les incisives véritables et la canine. Effectivement, du côté droit, il existe quatre de ces dénis, et du côté gauche on n'en compte que trois; de telle sorte qu'à droite la disposition des dents antérieures est celle des Taupes ordinaires et des Scaptochires, tandis qu'à gauche elle est identique à celle des Mogères. » J'ai appelé cette espèce Scaplocliirns davidianus , pour rappeler le nom de notre savant Correspondant; elle diffère très peu, par son aspect, des Taupes d'Europe, Sa taille est moindre, un individu mâle adulte ne me- sure que o™, 12; la queue est courte, sa longueur est de o"',02. Le mu- seau est pointu; sur tout le corps, le poil est épais, velouté et d'un gris tirant sur le noir. Les habitudes de cet animal sont les mêmes que celles de notre Taupe; mais il est complètement aveugle : les paupières ne s'ou- vrent pas, elles s'étendent au-dessus du globe oculaire, dont les dimen- sions sont très réduites, comme chez les Talpa cœca d'Italie. » ALGÈBl^E. — Théorème concernant les polynômes aUjébriques complets; appli- cation à la règle des signes de Descartes; par M. de Jonqcières. « Soity(aj) un polynôme algébrique rationnel, entier et complet, dont les coefficients, indéterminés quant à leurs valeurs numériques, mais réels, aient des signes donnés (ce qui détermine l'espèce du polynôme parmi tous ceux du même degré), et soit a un nombre positif. » On a le théorème suivant, dont la démonstration est facile : » Théorème. — Quelles que soient Its valeurs numériques des coefficients dansj{x), il existe toujours deux limites inférieures A et B, telles que : » 1° Pour toute valeur de a plus grande que A, le produit [ac -+- a)J [x) se compose d'un terme initial positif , du degré m -h i, suivi de m -h i termes dont les signes sont les mêmes, respectivement, que ceux du polynôme donné f[x), m étant le degré dej(^x) ; » 2° Pour toute valeur de a plus grande que B, le produit [x — a)f{x) se compose d'un terme initial positif du degré ni -{- i, suivi de m -+- 1 termes dont tes signes sont inverses, respectivement^ de ceux du poljnôme domté, de degré m,j[x). )i On en conclut aisément un procédé, général et uniforme, simple et certain, pour former, en tel nombre qu'on voudra, des équations numé- riques, complètes et d'une espèce (.lonnée, dont chacune possède les nom- bres maxuua de racuies réelles, positives et négatives, (jue coinporle celte ( '144 ) espèce. On peut même faire en sorte que toutes ces racines, dont le nombre total est m, soient des nombres entiers, et, si l'on veut, les plus petits nombres entiers possibles (je donnerai ailleurs les détails de ce pro- cédé fort simple, ainsi que la démonstration du théorème sur lequel il est fondé). » De là découle immédiatement la conclusion suivante, qui intéresse la doctrine. » La règle de Descaries, lorsqu'on ne considère que les équations com- plètes, s'énonce habituellement ainsi : » Une équation quelconque, complète, ne peut avoir plus de racines posi- tives que de variations, ni plus de racines négatives que de permanences. » Ce qu'on vient de dire montre une chose de plus : c'est que, pour quelque espèce de l'équation que ce soit, pourvu qu'elle soit complète, on peut toujours déterminer une infinité de systèmes de valeurs numériques des coefficients, tels que, pour chacun de ces systèmes, l'équation possède effectivement et précisément autant de racines réelles positives que de varia- tions et autant de racines réelles négatives que de permanences ('). » Cela n'était pas évident et, si je ne me trompe, n'avait pas été dit. )' Eu terminant, je ne veux pas omettre de signaler le lien qui existe entre ces résultats et les ingénieuses et profondes recherches de M. André, bien qu'ils n'en dérivent pas et n'aient pas été inspirés par elles. » (') Ce résultat était annoncé dans la Note qui termine ma Communication du 22 sep- tembre dernier (voir Comptes rendue, t. XCIX, p. 4^3), où je n'entendais d'ailleurs parler, sous ce lapport, que des équations complètes, d'espèce quelconque. Quant aux équations incomplètes, la question est plus complexe. Dans le cas le plus simple, où l'équation n'est privée que d'un seul terme, ce n'est plus le binôme x± a qu'on doit faire intervenir comme multiplicateur, mais bien le trinôme [.x ±a] (.r ±6), a et b étant deux nombres indéterminés : réels, si le terme manquant est compris entre deux termes de signes contraires; imaginaires conjugués, si les deux termes adjacents ont le même signe. S'il manque deux termes consécutils, le multiplicateur à introduire est le pro- duit de trois facteurs du premier degré; etc. Je me propose de revenir sui' ce sujet. ii45 MEMOIRES PRESENTES. MM. Ed. IVicATiet M. Rif.tscii adressent, par l'entremise lie M. A.Milne- Edwards, une Note « Sur la vitalité du bacille-virgide dans différentes eaux ». (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. E. SocKHLET adresse, de Relz, une Note relative à un procédé pour combattre le Pliylloxera. (Renvoi k la Commission du Phylloxéra.) M. E. Ferrero adresse une Note relative à l'histoire de la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. G. Richard, accompagné d'un Atlas, sous le titre « Les moteurs à gaz ». (Présenté par M. Haton de la Goupil- lière.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur tes intégrales de différentielles totales. Note de M. H. Poincaré, présentée par M. Hermite. « La découverte récente de M. Picard sur les différentielles totales de première espèce a ouvert aux analystes une voie toute nouvelle où ils ren- contreront sans aucun doute bien des propositions importantes. Aussi ne sera-t-il peut-être pas sans intérêt de signaler ici certains ré.-ultats partiels qui, bien que très faciles à démontrer, pourront être utiles aux géomètres qui s'occuperont de cette question. ( ii46 ) « J';ii cherché d'abord à déterminer quelles sont les surfaces du qua- trième ordre qui possèdent des intégrales de première espèce. J'ai Irouvé que toutes ces surfaces peuvent se ramener, par un changement linéaire de variables, soit à la surface réglée jc'-{az- -t- aI) — z -i-c) -h 2ccy{n'z- -h 2b' z -h c') -h j--{(i"z- H- 2h"z-\- c") = o, qui admet l'intégrale f y riz [oz'-i- ibz-i-c) -hf{a' :'-f- ■2b'z~i- c'y soit à la surface de révohition (a;-H- v-)-+ 2(x- + ;--)Z, + Z, = o (Zo et Z,, désignant deux polygones de degré 2 et 4 en ;), qui admet l'inté- grale j -J'- » Il est ailleurs aisé de voir que toutes les surfaces réglées et toutes les surfaces de révolution admettent des intégrales de première espèce, à moins, bien entendu, qu'elles ne soient unicurs^des. » Si THie surface admet une intégrale de première espèce u, réductible aux intégrales elliptiques, les courbes u = const. sont algébriques. » Si l'on peut tracer sur une surface une courbe nnicursale, et si u est une intégrale de première espèce quelconque de cette surface, la valeur de u sera la même tout le long de la courbe. » De même, si la surface admet un point conique du second ordre, dont le cône tangent soit indécomposable, la valeur de u en ce point co- nique sera déterminée. » Si l'on peut tracer sur une surface deux séries de courbes unicursales, elle n'aura pas d'intégrale de première espèce; si, sur une surface non nni- cursale, on peut tracer une série de courbes unicursales, de telle façon que par chaque point de la surface passe, en général, une seule de ces courbes, elle aura des intégrales de première espèce. » Supposons qu'une surface soit engendrée par l'c limin.ition de deux ( "47 ) paruniètres a et /;, entre les trois équations 9 (JT, ;■, z, a, h) = o, 6[a, b) = o. I) Si les trois polynômes cp, 9, et i}* sont les plus généraux de leurs degrés, la relation ij; = o est de genre plus grand que o; à un point de la surface cor- respond un seul système de valeurs des paramètres et, par conséquent, la surface admet des intégrales de première espèce. » Enfin, le théorème d'Abel s'applique aux intégrales de différentielles totales. » Soient M,, M^, ..., M^ les points d'intersection de la surface avec la courbe - = ^ =Z, ). a V a, /5, 7 étant des polynômes entiers eu Jc, y, z et À, p.^ v des constantes. Soient «,, «^, ..., u^ les valeurs d'une certaine intégrale de première es- pèce u en ces difféients points. » Soient M',, M!., ..., M^ les points d'intersection de la surface avec la courbe - = ^ = ^, >,' fi' X', p.' et v' étant de nouvelles constantes. Soient ^/,, ic.,^ .... 11 les valeurs de l'intégrale u aux points M',, M!,, ..., IM^^. » On aura », -i- ;/o -+-... 4- u,i = n\ -+- n'.^ + . . . -I- u',^. » ANALYSli Mathématique. — Sur les intégrales de différentielles totales et sur une classe de surfaces algébriques. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « Dans une Communication récente [Comptes rendus, séance du i" dé- cembre 1884), j'ai énoncé une proposition fondamentale relative aux intégrales de diiférenlielles totales algébriques restant toujours finies, inté- giales que je désigne pour cette raison sous le nom d'intégrales de pre- iiiiéie espèce. Les applications I I + e cos 9 4) = ■ —• ' ■ I — ecoss I — e- Soit a la racine de l'équation (3). En prenant (f{z) = r , la formule (2) donne I "^ c" d"- . „ = I 4- \ — sui".r, I — c cos« ^^ 1.2...// d.r." ( iiSi ) c'est-à-(liro, d'après l'égalité (/|), dans laquell* z a la valeur a, n zzoe — î— = I -f- > j— sni".r. ri ^ I )' Réduisant et ordonnant en e, COSS = COSJ;--!- > : r y-y, (n — l) — — • .. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Formules simples et très approchées de la poussée des terres, pour les besoins de ta pratique, \ote de M. Flamant, présentée par M. de Saint- Venant, « Dans divers articles insérés récemment aux Annales des Ponts et Chaus- séesiiinn 1882, p. GaS; novembre i883, p. 494 et 5 10; jnin 1884, p. 443), M. Bonssinesq a établi la parfaite concordance avec les faits d'expériences, constatés MU'Iout en Angleterre par M. Darwin et en France par M. Gobin, de sa théorie de l'écpiilibre des tnassifs pulvérulents ou sans cohésion, insérée en 18-73 aux Mémoires de l' Académie Royale de Belgique, et qu'il a résumée en la simplifiant et complétant dans b'S Comptes rendus de 1884 (sér'.nces dts 17, 24 et 3 1 mar:<, p. 6G7, 79.0, 790; voir aussi une Note du 7 avril, p. 8:">o). Les calculs de la poussée, pour cfiaque cas particulier, étant ass pour (p =: 45°. » Cette quasi-constance de la composante en question, qui, pour ce cas, est représentée proportionnellement, avec les notations de M. Boussi- I I 52 ) N / II'''' ■ - iiesq [?.[ mars, p. ■y22! par /«■ tango ^—î pouvait elre prévue n priou en remarquant que le j^roduit A'tatigo s'annule pouro = o et aussi pour o ^ - • lUloitcionc passer, entre ces deux limites, par un maximum aux environs tluquel il varie peu ; mais, ce que le calcul seul pouvait montrer, c'est que l'étendue clans laquelle la variation de cette composante est négligeable embrasse à peu près toutes les valeurs de œ qui sont les plus usuelles dans la |)iatique, c'est-à-dire toutes celles qui sont comprises entre 20" et 4<>" environ. » Pour le cas |j1us général d'un mur avec fruit bU()portant un massif déterre limité à sa partie supérieure p;u' u\\ |)lan taisant nn angle to avec l'horizon, l'angle d'inclinaison du mur sur la verticale étant désigné par i, il existe encore une direction suivant laquelle la composante de la poussée est sensiblement ég lie à o, iG - ( — ) ) c'est-à dire aux 0,16 de celle ciui serait exercée par un liquide sur la |)aroi postérieure du mur dont la lon- gueur est alors pour une hauteur verticale h ; mais cette direction est variable, et elle fait, avec la paroi postérieure du mur, un angle que l'on peut prendre égal à :;' "i~ 7 (~i ^ ' ) pour toutes les valeurs de o com- prises entre 20" et 43°, pour toutes les valeurs de i inférieures à 20° et pour toutes celles de co inférieures à o — /. » Dans ces limites, la composante réelle de la poussée, suivant la direc- tion indiquée, ne difïere de o,i6-(--^j cpie d'une quantité inférieureau dixième de sa valeur. » Ou obi tendrait du reste, quand / est supérieur à i5", une approxi- mation un peu plus grande en prenant, pour la direction de la compo- sante ainsi calculée, celle qui ferait, avec la paroi du mur, l'angle • + 7 P^, - I . x I \ I ■>." ' » Il est à peine utile d'ajouter que, pour / = o, cas du mur vertical, la direction de la composante constante, égale alors à 0,1 G — , est perpendi- culaire a 1,1 bissectrice de l'angle u> formé avec l'horizon par le plan qui limite le massif à sa partie supérieure. » Grâce à ces simples remarques, tirées des résultats donnés par les for- ( m5,^ ) nulles nouvelles de M. Boussinesq, les ingénieurs pourront construire, presque sans calcul, la poussée résultante et aussi sa composante normale qu'ils ont surtout intérêt à connaîlre. La poussée résultante a, clans la plu- part de> cas, une direction bien connue, celle d'une ligne menée par un point [>ris au tiers de la longueur de la paroi press' e à partir de la hase et faisant, avec sa normale, l'angle ç) de frottement; ils n'auront donc qu'à porter la longueiw o, i6-f — -j de la composante sur une autre ligne par- tant du même point et taisant, avec la paroi, l'angle qui a été indiqué pour la direction de cette composante, et à y élever, à son extrémité, une perpendiculaire jusqu'à la rencontre de la première ligne pour avoir, sur celle-ci, la grandeur de la poussée résultante. » Lorsque la direction de la poussée fait, avec la normale à la paroi, un angle différent de l'angle o, ils peuvent encore, par la même construction, sans s'inquiéter de la direction réelle de la poussée résultante, passer de la composante calculée à une poussée fictive inclinée de ç sur la normale à la paroi, et, en projetant cette poussée fictive sur la normale, trouver la com- posante normale de la véritable poussée avec une approximation suffi- sante, w l'HYSiQUb;. — Rccltfication des résiillats uiimériques indiijués dans une Coin- ntnnicdtion précédeide, jioui les calculs des nianomèlres à yaz comprimés j par M. E. -H. Amagvt. « Par suiie d'un malentendu dans la copie, les séries de produits /Jt^ que j'ai données dans ma dernière Comiiuinicatiou (') pour l'azote et l'air ne sont pas ramenées a ^i' = i sous la pression normale, comme l'indique le texieet comme on le voit de suite, puisque ces produits doivent être tous inférieurs à l'unité. » Ces séries sont parfaitement exactes, du reste, comme nombres pro- portionnels (sauf l'omission d'un chiffre an dernier nombre, qui est i,ooo4 et non 1,0000); pour les rapporter à pv = i sous la pression nortnale, au moyen des deux déterminations que j'cU faites directement dans ce but, il faut multiplier tous les ter:nes de chacune d'elles par o,qH(>i pour l'azote et par 0,9803 pour l'air, à partir du deuxième terme, bien entendu. Page loiti de ce Volume; séance du 8 décembre. ip4 ) Voici le Tjiblcau reciiiié Pi-essions en mètres. Dl 0,76. . 20,00. . 25,00 . . 3o,oo. . 35,00. . 40,00. . Azote /"■• I , 0000 0,9980 o , 9908 o>9%9 0,9896 An- /"■• I , 0000 O , 990 I 0,9876 0,9855 0,988''. 0,9824 Pressions en mètres. m 45,00. . ">0,00 . JJ ,00 . . 60,00. . 65,00 . . Azote Air /»•• pi: 0,9895 0,9815 ".9897 0,9808 0,9902 0 , 9804 0,9908 0,9808 0,9918 0,9807 » Cette rectification ne change rien à mes conclusions. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la sélénio-urée et ses dérivés. Note de M. A. Vkr.\ei'il, présentée par M. Troost. (i Le séléniocyanate d'ammonium ne se prèle pas à la transformation en sélénio-urée par l'action de la chaleur. Il est complètement détruit à la température de 170°. » On sait que la cyanamide peut fixer 2'^'' d'eau ou d'hydrogène sulfuré pour donner naissance à l'urée et à la sulfo-urée. J'ai essayé de fixer par une réaction semblable l'acide sélénhydrique sur la cyanamide, et j'ai obtenu ainsi la sélénio-urée. » Un courant d'hyfirogène sélénié est dirigé dans une solution éthéiée de cyanamide contenant 20^' de cyanamide par litre. Une petite quantité d'ammoniaque facilitant beaucoup la fixation de l'acide séléuhydrique, il convient de faire passer dans la dissolution quelques bulles de g^z ammo- niac, avant de la soumettre à l'aclion de l'hydrogène sélénié. » L'acide sélénhydrique est absorbé presque complètement. Après quelques heures, la sélénio-urée commence à se déposer, e^, lorsque le courant gazeux a été prolongé pendant ces d( ux ou trois jour.-^, l.i cyana- mide est complètement transformée. » Le produit brun ob'enu, séparé de l'éther par filtration, est for- tement pressé, puis dissous dans deux fois son poids d'eau bouillante. Il se précipite un peu de sélénium, et le liquide filtré laisse déposer la sé- lénio-urée en aiguilles incolores, si l'on opère à l'abri île la lumière, mais elles prennent rapidement une couUur rose, puis brune, due auséléniun), mis en liberté sous l'influence des rayons lumineux. » Après une seconde cristallisation d.ins l'eau, elle est tout à fait pure. ( ii55 ) Le rendement presque théorique indique que cette réaction réj»ond à l'équation suivante : C=Az-H--+-2HSe = C^4zMrSt^-. 1) L'analyse de Cr* corps m'a donné les nombres qui suivent : Calculé ri'ouvé. pour C-Az-II'Se-. C 9>3j 9,72 Az . . 23,36 22,67 H 3,24 3,23 Se 63,55 64,37 99'46 99.99 » La sélénio-urée cristallise en aiguilles blanches dépourvues d'odeur ; elle est très soluble dans l'eau chaude, beaucoup moins dans l'eau froide; ce liquide peut en dissoudre 10,70 pour 100 à ic)*", l'alcool absolu dissout 2,88 et l'éther seulement o, 56 pour 100 de sélénio-urée à 18°. Elle fond vers 200° en se décomposant. Ses dissolutions s'altèrent à la lumière, il se précipite du sélénium; les alcalis facilitent beaucoup cette décomposition, qui n'a pas lieu en milieu acide. » Les hydracides, à la température ordinaire et en présence de l'air, donnent naissance, en agissant sur la sélénio-urée, à des produits à la fois oxygénés et condensés dont on ne connaît pas, jusqu'ici, les analogues parmi les dérivés de l'urée et de la sulfo-urée. Ces corps concourent à la formation d'une substance contenant les éléments de 3'*' de sélénio-urée, dont un a fixé ■2.'"^ d'oxygène, composé qui n'est stable que combiné aux acides. Le nom A' oxy-trhélénurée qu'on peut lui donner indique sa com- position. « Pour préparer le chlorhydrate d'oxy-triséléuurée, il suffit de dissoudre B^' de sélénio-urée dans quinze fois son poids d'eau froide en présence d'une goutte d'acide chlorhydrique, d'ajouter 10'='= d'acide chlorliydrique et de filtrer immédiatement le liquide dans un vase ouvert, de telle sorte que l'air soit en contact avec le mélange par une large surface. La liqueur se colore en jaune et laisse déposer le chlorhydrate parfaitement pur. Douze heures après, le dépôt n'augmente plus, on filtre et le corps est séché sur du papier buvard, » Si l'on opère à l'abri de l'air, la dissolution demeure incolore et la substance précédente ne se forme pas. ' 1 I 5n ^ » L'analyse de ce corps m'a donné les nombres suivants : Calculé pour Tronvr. C« A7.«H'"Se«0^ ;! HCt. C 7,c;o 7,86 Az 18,27 18,34 H 3 ,08 3,o5 Se 5i ,65 5i ,75 Cl i5,56 i5,48 0 3,84 (jiar différence.) 3,49 100, ou 'Wi97 )> T^a réaction très simple qui donne naissance à ce corps peut s'exprimer anisi : 3C-Azni^Se-H- 2?1C! + 2() =C"A//'A'-Se'^0-2HCI. » J'ai essayé d'isoler i'oxy-trisélénnrée de ce chlorhydrate sans pouvoir y parvenir jusqu'à présent. T;a potasse, la soude, l'ammoniaque, l'oxyde d'argent, lui enlèvent l'acide chlorhydrique, en même temps qn'il se pré- cipite du sélénium ; le liquide retient de la sélénio-urée et de la cyanamide. Ce mode de décomposition permet de vérifier la formule précédente. En effet, la réaction suivante : C«Az''Tl' = SeH)",2HCl + aHaO == aC^Az^H'Se^ + C" Az^H- H- aSe -f- 2B1CI 4- 4 HO exige 33, "^5 pour roo de baryte pour 17,25 de sélénium déposé; orjai trouvé dctns deux expériences 33,45 pour la baryte et 18, 3i pour le sélé- nium. Ce léger excès provient de l'altération de la sélénio-urée formée, en présence de la baryte. » La quantité de sélénium déposé p.ir les alcalis, correspondant seule- ment au tiers du sélénium contenu dans ce chlorhydrate, indique qu'un seul équivalent de sélénium a subi l'oxydation. » Ces faits me semblent justifier la formule et le nom que je propose de donner à ces dérivés de la sélénio-urée. » L'analyse du bromhydrate d'oxytrisélénurée , qu'on obtient par un procédé semblable, m'a donné les nombr. s qui suivent : Calculé pour Trouvé. C Az«H'-Sc«0=, 2 H Br. C 6,36 6,56 H 2,64 ■'■,55 Se 43,64 H 3, 48 Br 29,64 29,17 ( i>57 ) » Le chlorliydiMte et le broinhydrate d'oxylrisélénurée peuvent s'ob- tenir eu cristaux volumineux ; ils possèdent un dichroïsme fortement marqué : colorés en brun, vus par transparence, ils présentent des refleis violets, par léflexion. » L'e ai dissout une quanlilé notable de ces corps, mais la solution dé- pose du sélénium, lorsqu'on y ajoute un grand excès de li(|uide. » Ils se décomposent vers ioo°, prennent une couleur noire dm' an sé- lénium déposé, tandis qu'il se dégage du cyanliydîate et du chlothydrate d'ammoniaque, de l'oxyde de carbone et de l'eau. » Abandonnés dans le liquide où ils ont pris naissance, le cldi)rhydrate et le brombydrate d'oxytrisélénurée ne tardent pas à s'altérer. Ils se trans- forment en di'>rivésqui sont le produit d'iuie oxydation plus avancée, dont je continue l'étude. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la solubiliU: lUiiis In série oxal'ujue. Note de M. L. Hfnry, présentée par M. Friedel. « La série oxalique CO(OH) -(CH=)" - CO(OIl) constitue certainement l'une des plus remarquables parmi les diverses séries de composés bomo- logues. Dans l'acide oxalique, le premier de ses termes, les deux chaînons carboxyle, qui le constituent exclusivement, sont immédialement soudés l'un à l'autre; ceux-ci, au contraire, sont, dans les autres termes, séparés par tni nombre ti de chaînons intermédiaires CH-. La série oxalique est actuellement la série la plus nombreuse de composés polyatomiques dis- continus. » Il m'a paru intéressant de rechercher comment, dans cette série con- sidérée dans son ensemble, varient les propriétés, tant sous le rapport physique que sous le rapport chimique. Dans la présente Note, je m'oc- cuperai spécialement de la solubilité. » Citons d'abord les faits. Voici les indications que l'on trouve quant à la solidiilité des divers acides rangés dans ce groupe : » 100 parties d'eau dissolvent : Parties. Acide o.inlrnue sec CO(OH ) - CO (OH) ! *° '' ' ^ ' ^ ' ( a 20° 10,2 Acide malonique CO(OH) - CH" - CO(OH) à i5'. . 189 Acide sitccinitjue normal CO (OH ) - (GH- )- - CO (OH ) ' ' 'ç. ^' , C. K., i88'|. 2° ScnMtre. (1. XCIX, i\° 2G.) ' ^1 ( ii58 ) Parties. kc\àepyiotarnique normai CO(OH) - (CH^)'- CO(OH) à i4'. . 83 ki:\àe adipique normal (') CO(OH) - (CH-)'- CO(OH) à iS" i ,44 » \,\c\Ac pimélique (fus. 1 1 4"), lequel est vraisemblablement CO OH - (CH-) '■ CO OH, est indiqué comme très solublc dans l'eau. 1. Les acides .f;/^^e/v'(/«e C* H'* 0'* (fus. l/^o°) el sébaciqueO'^ W^ 0'', lesquels sont aussi, selon toute vraisemblance, des acides normaux, sont au contraire signalés comme très peu solub/es dans l'eau. » On peut conclure de là : ). 1° Que dans la série totale CO (OH) - (CH2)«.C0(0H) la solubilité dans l'eau, à la température ordinaire, ne varie pas d'une manière pro- gressive et continue; » 2° Que cette variation est au contraire alternante ; » 3" Qu'il y a sous ce rapport une différence radicale à établir entre les termes renfermant un nombre impair d'atomes de carbone et qui renfer- ment un nombre pfliV d'atomes de cet élément. » Les preiniers sont aisément solubles dans l'eau; les seconds, au con- traire, se distinguent de ceux-ci par leur faible solubilité. » Il est à remarquer que, à mesure que l'on s'élève dans la série à partir de l'acide oxalique, la proportion centésimale d'oxygène renfermé dans la molécule diminue en même temps qu'augmente celle du carbone; le tableau suivant résume ces différences en les précisant : Poids C HO molécul. pour 100. Différ. poiirioo. poui'ioo. Difler. C^H-0* 00 26,66 . 2, -22 71,11 7,9') g, 5b C'H'O* io4 34,61 „ 3,84 61,53 6,07 ^ 7,3o CH^O' 118 40,68 5,08 54,23 ^'^'^' '^^ 45,45 ^^ 6,06 48,48 ^% C«H'«0' i46 49. 3i 6,84 43,83 » Comme la solubilité dans un liquide donné n'est pas une propriété apparaissant au hasard, comme elle implique au contraire une certaine (') Indication de MM. Hell et Ditlerlé, Bulletin de la Société chimique de Berlin, t. XIV, p. 2221. Il n'est pas inutile de rappeler que jusqu'à l'acide adipique inclusivement CO(OH)-(CIP)*-CO(OH) les divers termes de la série oxalique ont été obtenus par voie synlliétique; leur constitu- tion est donc ;i l'abri de toute contcstalion. (ii59) analogie de composition entre le dissolvant et les corps que celui-ci peut dissoudre, on devrait s'attendre à rencontrer le maximum de solubilité dans l'eau dans l'acide oxalique, et à voir décroître celle-ci dans les termes plus élevés de la série, d'une manière continue et à mesure qu'ils sont ])lus riches en carbone et moins riches en oxygène. On voit combien ces prévisions sont étrangement en désaccord avec la réalité. » Mais la régularité réapparaît si l'on partage la série oxalique totale en deux séiies partielles, l'une la série des termes impairs, celle des acides aisément solubles, l'autre la série des termes pairs, celle des acides peu so- lui les. Dans chacune d'elles, pour autant que le fait ait été déterminé jus- qu'ici, la solubilité, quelle qu'elle soit, va en diminuant à mesure que s'élève le poids moléculaire; celte diminution paraît même marcher rapi- dement, si l'on s'en rapporte aux indications rappelées ci-dessous. » J'ai des raisons de croire que les amiV/es de la série oxalique se com- portent, quant à la solubilité dans l'eau, comme les acides eux-mêmes. » Avant de terminer, je me permettrai de faire une remarque. L'acide maloniqne, placé entre les acides oxalique et succinique, contraste avec ceux-ci par sa grande solubilité dans l'eau. Celte propriété se retrouve dans tous les acides qui en résultent par la substitution à l'hydrogène, du I chaînon médian CH", d'un radical hydrocarboné, tant dans les dérivés COOH COOH mono que dans les dérivés bisubstitiiés CH(C«H2"-'-') et C-(C"H=«+' )-. COOH COOH » Je citerai notamment les acides méthyl, éthyl, isopropyl, allyl, etc., maloniques. Il est intéressant de comparer sous ce rapport les deux acides succiniques : l'acide isosuccinique ou mélhyl-malonique ^ CH - CH' est très sohible dans l'eau, tandis que l'acide succinique normal COOH -(CH-)= -COOH est très peu soluhle, à la température ordinaire. » Celle différence si tranchée mérite, ce me semble, d'être prise en con- sidération, alors qu'il s'agit d'établir la constitution de certains corps; c'est le cas en ce qui concerne les acides fumarique et maléique CO(OH)-C-H--CO(OH), au sujet desquels la discussion n'est pas encore épuisée. » L'acide/uman'(/t(e, corps éminemment peu soluble dans l'eau, reproduit ( m6o ) le type dfi l'acide succiiiique iiorin.d, l'acide nialéique, au contraire, re- produit le type de l'acide inaloiiiqiie; le premier se rattache rétao;e C* et le second à l'étage C de la série oxalique. Ces relations trouvent leur ex- pression (huis les formules COOH\ I (COOH c:ii I ,1 \ et C=C11 = CH 1 i COOil COOH j Acide fumarîqno. Acide maléiqiie. que l'on allribue généralernent à ces composés. » L'acide nialéique est l'acide méthyléno-malonique. J'ajouterai, en pas- sant, que je n'ai cependant pas réussi juscju'ici à en opérer la syntlièse par l'inlroiluction du radicil ^ CH" à la place de H" dans l'acide malonique; j'ai fait en vain réagir dans ce but l'iodure de méthylène sur le malomte d'étliyle bisodé. Quoi qu'il en soif, cet insuccès n'enlève rien à la valeur du rapprochement que j'ai signalé plus haut. « CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la composition de ta graine du cotonnier en arbre, et la richesse de celle graine en sidistances alimentaires. Letti-e de M. Sacc à M. le Président. « Cochaljaniba, 2.5 octoï>re 18S4. )> Je m'empresse d'informer l'Académie delà découverled'une nouvelle substance alimentaire, dont la composition est vraiment extraordinaire : elle montre que la graine la plus riche en substances nitrogénées est celle du cotoiuiier en arbre, cultivé en Bolivie, où il offre plusieurs espèces ou variétés intéressantes. Cette graine est composée de : Caséine , 6,00 Dextrine 0,20 Sucre 2 , 00 Fibrine 23,^0 Ligneux du |ii'ris|)erme 32;4o Amiilon 9»^o Huile jaune verilàtre (),^o Cire jaune , 0,80 Cendre 8,00 Kau , 8,00 100,00 et donne, quand on la moud, les rôsnlîats siiivaiils : Farine jaune 56, 5o Son noir zf o , 5o Perle 3,00 100,00 » Je suis persuadé que celte farine prendra une place importante dans l'alimentation humaine, ainsi que dans la préparation des pâtisseries, où elle Dent remplacer le lait. Potu' le moment, elle peut rendre déjà un im- portant service à l'industrie sucrière, en permettant d'enlever l'excès de chaux nécessaire à la défécation, autrement que par le procédé, fort coû- teux, de l'acide carbonique. Il n'y a qu'à lui substituer une dissolution de farine de graines de cotonnier, dont la caséine forme, avec hi chaux, un composé absolument insoluble. )) Cette dissolution, colorée en jaune clair, constitue d'ailleurs un ov- geat fort agréable, qui sera apprécié dans les pays chauds, où, comme en Espagne, on fait une immense consommation d'orgeat d'amandes. » Les graines de cotonnier sont importées, par pleins chargements de navires, en Europe, des États-Unis et des Indes, pour la fabrication de l'huile de coton. Le résidu sert à l'alimentation du bétail. Il y a mieux à faire avec cette graine qui, presque sans valeur actuellement, en prendra une grande, dès qu'elle sera acceptée pour ralimentation humaine. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'Ithtoire de la dëcoiwerle de la migration des globules blancs du sang. Note de M. A. Horvath, présentée par M. Charcot. « Dans les Ouvrages de médecine, ceux des auteurs français compris, on lit souvent que nos coimaissances actuelles sur l'inflammalion datent de l'époque où Cohidieim a lait la découverte que les globules san- guins peuvent traverser les parois des vaisseaux intacts. Bien que cette opinion soit très répandue et adoptée par tout le monde, le fait essentiel sur lequel repose la théorie actuelle de l'inflfmmation n'est d'abord pas une découverte de date récente, comme la plupart le pensent, et déplus l'honneur de cette découverte attribuée généralement à Cohidieim appar- tient de toute justice au célèbre Dnirochet, lequel, d y a de cela soixante ans (en iSa/j), par conséquent bien avant Waller et Cohnheim, a observé et décrit l'émigration des globules sanguins et leur pénétration dans le tissu des organes avec une précision et une clarté qui ne laissent rien à désirer. ( m62 ) » Je mets sous les j'eiix de l'Académie un passage tiré d'un ouvrage de Dutrochet afin que chacim puisse par lui-même juger a quel point l'an- cienne description du phénomène de la migration des globules sanguins est conforme aux descriptions modernes et, malgré son antériorité, leur est sur quelques points supérieure. » Dans les Recherches anatomiqnes et physiologiques sur la structure intime des animaux et des végétaux et sur leur motilUé, par M. H. Dutrochet, Pans, 1824 (p. 2i4), on lit le passage suivant: «. Ce que nous venons de )) voir touchant la similitude de la composition organique des solides et des 1) fluides du corps vivant pourrait faire penser que les globules vésiculaires » contetius dans le sang s'ajouteraient au tissu des organes et s'y fixeraient » pour les accroître et les réparer, en sorte que la nutrition consisterait dans )) une véritable intercalation des cellules toutes faites et d'une extrême peti- » tesse. » Cette opinion, tout étrange qu'elle puisse paraître, est ce|)endatit très fondée, car l'observation parle en sa faveur. J'ai vu plusieurs fois les globules sanguins, sortis du torrent circulatoire, s'arrêter et se fixer dans le tissu organique : j'ai été témoin de ce phénomène, que j'étais loin de soupçonner, en observant le mouvement du sang au microscope dans la queue fort transparente des jeunes têtards du crapaud accoucheur. Des artères formant des courbures nombreuses se répandent dans la partie transparente de la queue de ces têtards; ces artères sont immédiatement continues avec les veines, en sorte qu'il n'existe ici aucune distinction, aucune ligne de démarcation entre les deux circulations artérielle et vei- neuse : le sang, dont on aperçoit parfaitement les globules, qui sont assez gros, offre un torrent dont le mouvement n'éprouve aucune interruption depuis son départ du coeiu' jusqu'à son retour à cet organe. » Entre les courbures que forment les vaisseaux, il existe un tissu tort transparent, dans lequel ou dislingue beaucoup de granulations de la grosseur des globules sanguins; or, en observant le mouvement du sang, j'ai vu plusieurs fois un globule seul s'échapper latéralement du vaisseau sanguin et se mouvoir dans le tissu transparent dont je viens de parler, avec une lenteur qui contrastait fortement avec la rapidité du torrent cir- culatoire dont ce globule était échappé ; bientôt après, le globule cessait de se mouvoir et il demeurait fixé dans le lissu transparent ; or, eu le com- parant aux granulations que contenait ce même tissu, il était facile de voir qu'il n'en différait en rien ; de sorte qu'il n'était pas douteux que ces gra- nulations demi-transparentes ne fussent aussi des globules sanguins précé- demment fixés. Par cjuelle voie ces globules sortent-ils du torrent circu- ( ii63 ) latoire? C'est ce qu'il n'est pas facile de déteriniiier. Peut-être les vaisseaux ont-ils des ouvertures latérales, par lesquelles le sang peut verser ses élé- ments dans le tissu des organes; peut-être, le mouvement de ces globules n'était-il ralenti d'abord et ensuite arrêté que parce qu'ils étaient engagés dans des vaisseaux trop petits relativement à leur grosseur. » On expliquera cette fixation des globules sanguins comme l'on voudra, mais le fait de cette fixation demeurera toujours démontré; je l'ai observé un trop grand nombre de fois pour croire que ce soit un phé- nomène accidentel. Cette fixation des globules est indubitablement un phénomène dans l'ordre de la nature vivante; cela explique le rôle que jouent les globules sanguins dans la nutrition : ce sont des cellules vaga- bondes qui finissent par se fixer et par se joindre au tissu des organes. » ZOOLOGIE. — Evolution biolocjique des Jphidiens du genre Aphis et des genres voisins. Note de M. Lichtensteix. « J'ai fait connaître à diverses reprises à l'Académie le cycle évolutif de plusieurs pucerons de la tribu des Phylloxériens et des Peniphigiens; j'ai montré, chez ces derniers, de curieuses migrations, des galles des arbres aux racines des graminées. J'ai récemment décrit, dans les Comptes rendus du 10 novembre 1884, la biologie du puceron de l'érable {Chaitophorus aceris) qui, sans quitter l'arbre sur lequel il est né, y passe trois mois sous une forme anormale, engourdi dans un sommeil léthargique, pour ne se développer que vers l'automne et fournir les sexués. » J'ai soumis, en même temps, à un examen attentif divers autres puce- rons du groupe des Aphidiens vrais, à longues antennes de sept articles. Voici ce que j'ai remarqué, » La fausse femelle ou pseudogyne fondatrice, qui sort de l'œuf au prin- teuips, reste toujours aptère. Au bout de vingt à trente jours, elle pond des petits vivants, dont une partie reste aptère, et une autre partie, moins nom- breuse, acquiert des ailes. Ces deux formes, qui manquent en général chez les Peniphigiens, deviennent aptes à bourgeonner à leur tour, au bout du même laps de temps, d'un mois à peu près, et alors tous les individus pondus, soit par les formes aptères, soit par les formes ailées, prennent des ailes et quittent le berceau de la famille. . . Où vont-ils? Je n'ai pas encore pu le découvrir, mais le fait est que, comme je l'ai signalé à la Société en» tomologique de France, à la fin de juin, tout le monde des aphidiens a disparu et l'on en trouve très peu ou point sur les arbres et arbustes. ( "iGA ) » Si je n'ai pu suivre ceUepseiidogync émigianle, ce qui laisse uue lacune regrettable clans l'évolution, je retrouve en automne \a pseudogyne pupi- fcrc, qui, tout comme cela a lieu pour les Pemphigiens, revient appor- ter les sexués sur l'arbre où ils doivent s'accoupler et laisser les œufs qui fourniront \a fondatrice au printemps suivant. « Les pucerons que j'ai pu observer sont les suivants : >' Aphis ntriplicis, A. avcnœ, A. craccivora, A. Donacls, A. evonvini, A. frangulœ, A. mali, A. padi, A. persicœ, A. pyri. A, viburni, Siphonophora ahsintliii. Rltopalosi- phumpcrslcœ, Hjalople?us pritni. )) Tout différents des sexués des Pemphigiens, pelils animaux sans ailes et sans rostre, les sexués des Aphidiens ont un rostre et, sauf de rares exceptions [A, mali, S. absinlliii), les mâles sont ailés, mais les fe- melles sont toujours aptères et pondent plusieurs œufs, tandis que, cliez les Pemphigiens et Phylloxériens, l'œuf est unique. » Je n'aurais pas fait à l'Académie cette Communication iiicomi)lète, si M. Kessler (le Cassel, qui s'occupe des mêmes études que moi, n'avjii pas fait à l'Académie Léopoidienue-Carolinieune de Halle (') une Com- munication sur le même sujet. Ses observations sont identiques av( c les miennes et ont porté, en grande partie, sur les mêmes insectes : A. pndi, A. evonymi, A. viburni, A. mali, A. pyri, 'A. Sambuci. Comme il nie (ait l'honneur de citer ces faits comme une confirmation de ma théorie de l'évolution biologique des pucerons, je dois dire, à mon tour, cumbien je suis heureux de voir des observateurs aussi sérieux que M. Kessler ap- porter leur concours à l'étude de ces terribles ennemis de nos cultures qui s'appellent /es /JHce;ons. » PALÉONTOLOGIE. — Sur la découverte d'une empreinte d'Insecte dans les grès siluriens de Jurques [Calvados). ISotedeM. Ch. Broagmart, présentée par M. A. Milne-Edwards. « M. A. Milne-Edwards appelait récemment l'attention de l'Académie sur la découverte d'un scorpion [Palœophoneus nuncius Lindstrom) dans les couches du terrain silurien supérieur de l'Ile de Gotland (Suède). La pré- sence de ce scorpion dans des assises aussi anciennes est un fait trèsimpor- (') Noi'n acta dei Ksi, Leop. Carnl. Deutschen Akadeinie der iiiilitrforsclicr, Band XLVII, 11" 3, 1884. ( iifi5 ) tant, puisqu'elle prouve l'existence, à cette époque, d'animaux terrestres à respiration aérienne. » Les insectes avaient été rencoiitrés dans les terrains carbonifères; les couches de Commentry en ont fourni environ treize cenls; M. Scudder eu a décrit six trouvés dans les terrains dévoniens du Nouveau-Brunswick; mais aucun représentant de cette classe n'avait encore été signalé dans des formations plus anciennes. » M. Douvillé, professeur à l'Ecole des Mines, m'a communiqué un mor- ceau de grés silurien moyen de Turques (Calvados) (collection de Verneuil) sur lequel on distingue l'empreinte d'une aile d'insecte. L'état de conser- vation n'est pas parfait, mais on peut cependant distinguer la plupart des nervures. )) Cette aile, qui mesure o'°,o35 de long, a appartenu à un Blatlide; le champ humerai est large ; on y voit la veine humérale supérieiu'e, la veine humérale inférieure qui se bifurque à son extrémité ; la veine vitrée ou médiane également divisée en deux rameaux; les veines discoïdales supé- rieure et inférieure et leurs divisions très obliques qui se rejoignent à leur extrémité, ainsi que cela se voit encore chez certaines Blattes de noire époque; on peut suivre la veine anale qui est assez droite, et s'étend presque jusqu'au bout de l'aile, puis les veines axillaires qui lui sont pa- rallèles. » Ce qui est fort remarquable et ce qui distingue cette empreinte de toutes les ailes de Blattes vivantes et fossiles, c'est la longueur de la ner- vure anale et le peu de largeur du champ axillaire. » Parmi les Blattes de l'époque houillère, la Procjonoblatiina Frit- schii (Heer)et la GerablnUinafascicjera (Scudder) ont une nervation rap- pelant un peu celle de notre aile silurienne. » Nous proposons de nommer cet ancêtre des Blattes Pnlœoblaliinn Douvillei, la détliant à M. Douvillé, professeur à l'École des Mines de Paris. 1) Les géologues considèrent comme identiques les grès de May et de Jiuques, dans le Calvados, qui appartiennent au silurien moyen; tandis que les schistes de l'ile de Gotland appartiennent au silurien supérieur. L'aile de Blatlide dont nous venons de parler serait donc encore plus an- cienne que le Scorpion décrit par le professeur Lindstrom. » C. R., iSS'i, 1' Semestre. (T. XCIX, N" 2G.) ^55 ( iiG6 ) MINÉRALOGIE. — Sur un verre cristnllifère des houillères embrasées de Commenlry. Note de M. Stanislas 3îeunier. « A la suite d'une excursion géologique que je fis dans le département de l'Allier, avec les élèves du Muséum, le savant directeur des mines de Con}mentry, M. H. Fayol, me remit la collection des produits recueillis dans les incendies spontanés des houillères. Parmi les échantillons les plus remarquables de cette série, qui sera décrite complètement ailleurs, j'en ai distingué qui me paraissent dignes d'être signalés sans plus attendre à l'Académie. Ils proviennent de l'affleurement de Saint-Front et consistent, pour qui les observe à l'œil nu, en masses vitreuses tout à fait compara- bles aux obsidiennes et aux perlites, et dérivent évidemment, par voie ignée, des roches schisteuses. » Toutefois, dès qu'on en place sous le microscope une lamelle conve- nablement amincie, on recoimaît que cette substance est loin d'être entiè- rement amorphe. Dans un verre brunâtre, à peu près inactif sur la lumière polarisée, et tout traversé de fissures en sens divers, se présentent des mi- crolithes assez variés. Je mentionnerai d'abord des amas plus ou moins globulaires, de couleur sombre, et qui, sous de forts grossissements, se montrent riches en filaments analogues à ceux des dendrites profondes, comme ou en voit dans les agates mousseuses. D'autres microlithos sont pourvus de formes cristallines; je décrirai rapidement les principaux. » Le minéral le plus apparent et ie plus répandu se présente eu grains brunâtres plus foncés que la nuance générale du verre qui les empâte, et dont la dimension moyenne est de o™", 07 à o""", 08. Leur absence de di- chroïsme, la forme très caractéristique de leur contour et les angles d'ex- tinction de quelques-uns d'entre eux permettent de rattacher ces grains au pyroxène augite. Au grossissement de 180 diamètres, on observe dans leur masse un très grand nombre de petits points noirs opaques, sans formes définies, et qu'on peut croire charbonneux. Ces grains sont parfois dispo- sés en auréoles parallèles au contoin- du cristal qui les contient. Une autre particularité très remarquable, visible au même grossissement, concerne la forme même des contours cristallins, qui, au lieu d'être composés de lignes droites, se montrent modifiés par des séries de dents de scies plus ou moins irrégnlières, donnant aux grains un aspect déchiqueté tout à fut spécial. ( i'(^7 ) )) Un second minéral, exuènieinent visible, se présente en prismes mâ- clés, d'une longueur tout à fuit uniforme et voisine de o"'"',o6. C' s cristaux, de nuance plus claire que les précédents, exercent une action très nette sur la lumière polarisée. Dans la zone de l'allongement, ils s'éteignent pa- rallèlement, à la manière de l'enstatile. En divers points, ce minéral est in- timement associé aux lamelles augitiques; il semblerait même qu'il ait servi de centre d'attraction à la substance de celles-ci. Souvent la double aiguille paraît être parallèle aux côtés ou aux diagonales des lamelles rhom- biques. » On doit noter la présence de quelques cristaux, beaucoup plus rares que les précédents, limpides et prismatiques, appartenant encore très cer- tainement au groupe pyroxénique; ils sont tantôt isolés, tantôt groupés entre eux. » Un minéral feldspatliique moins abondant que l'augite se rencontre dans le verre deCommentry, en cristaux aciculaires, atteignant o"™,25 de longueur, mâclés et très actifs sur la lumière polarisée. En divers points, on trouve des cristaux de ce genre, bien caractérisés, s'éteignant vers [\^" comme l'anorthite. Ce feldspatli s'est rencontré en noyaux cristallins, autour desquels les microlitlies de pyroxène sont particulièrement nom- breux. Ces agrégats peuvent atteindre une dimension assez grande; j'en ai noté de plus de i'°™,5. » De pareilles régions, oii le feldspatb et le pyroxène sont intimement associés ('), constituent, à l'échelle microscopique, de vraies roches cris- tallines, comparables à celles que rejettent les volcans et dont l'origine est ici bien évidente : des schistes soumis à la forte chaleur des incendies de houillères ont été vitrifiés, et le verre produit, soumis longtemps à une température peu inférieure à celle qui l'aurait fondu, s'est dévitrifié plus ou moins complètement suivant les points. Les échantillons de Saint-Front me paraissent préciser, mieux que beaucoup d'autres, les conditions ther- mométriques de cette synthèse du pyroxène et de l'anortliite, et l'on peut se demander si la vitrification prinhtive des schistes houillers n'a pas été réalisée sans fusion véritable, ou du moins sans liquéfaction complète. 11 est facile, en effet, de reconnaître au microscope que le verre cristallifère a conservé la structure rubanée si fréquente dans les thermantides qui l'accompagnent. Les microlithes y sont disposés en bandes grossièrement ( ') Je rappellerai que M. Mallard a déjà appelé l'attention sur des produits analogues [Comptes rendus, t. XCII, p. 933). ( ii68 ) parallèles entre elles, iiiriissansy affecter rorioiilatiou générale qui ca- ractérise la fluidalité. » M. F. Griveaux adresse une Note relative aux résultats fournis par la méthode du potentiomètre de Clarke, appliquée à la mesure de la force électromotrice développée par l'action d'un fai-ceau lumineux siu- luie plaque d'argent couverte d'une couche d'un sel d'argent. M. Chapel adresse une nouvelle Note relative aux. coïncidonces ob- servées entre l'apparition des lueurs crépusculaires et la rencontre de la Terre avec certains essaims d'astéroïdes. M. F. Ladr adresse de nouvelles Communications relatives à l'influence des variations barométriques brusques, sur les tremblements de terre et les phénomènes éruptifs. L'auteur insiste sur les preuves que lui paraissent offrir, en faveur de sa théorie, les mouvements du sol qui se sont produits récemment eu Es- pagne. M. A. WicHERS adresse, d'Amsterdam, une Note, écrite en hollandais, sur une question d'Analyse mathématique. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOVBAOES REÇnS DANS LA SÉANCB DD 2C) DÉCEMBRE ld84. Ministère de la Marine et des Colonies. Compte général de l'administration de la justice maritime pendant les années 1880, 1881 et 1882. Paris, impr. nalionale, m-^". (Trois exempiaiîes.) ( >'% ) Bureau central mélcorologique de France. Rapport du Comité central météo- rulogique international. Réunion de Copenhaijue, 1882. Paris, Gauthier- Villars, i884; iii-8°. (Présenié par M. Mascart.) yJnnales du Bureau central météoroloijique de France, publiées par M. E. Mascart, année 1881 : H, Bulletin des observations françaises et Revue clima- toloijiijue; année i882y T, Elude des oracjes en France et Mémoires divers; 111, Pluies en France; IV, Météorologie générale. Paris, Gautliier-Villars, i883-i88/|; 4 vol, in-A". (Présenté par M. Mascart.) Notes sur les organes élastiques de l'aile des oiseaux ; par MM. Cn. Robin et L. Chabry. Paris, sans date; br. in-8''. (Extrait dn Journal de l'Jnnto- rnie et de la Physiologie. ) Les moteurs à gaz; par M. G. Richard. Paris, V" Dunod, 188.J; in-S" avec atlas. (Présinlé par M. llaton de la Goupiilière.) Singulière apparence offerte dins une partie de sa longueur par le bois d'une tige de chêne ; par M. D. Clos. Toulouse, impr. Donladoure-Privat. (Ex- trait des Mémoires de C Académie des Sciences, Insniptions et Belles-Lettres de Toulouse. ) Rajiport sur le service médual de la Compagnie générale transatlantique pen- dant le choléra de i884", /^«'' 'e D' Sirus-Pirondi. Marseille, typ. et litli. Barlatier-Feissat, i884; br. in-8°. (Présenté par M. Vulpian.) Le problème d'Fuler et les catrés magiques; par M. Frolow (traduit du russe). Saint-Péterbouig, irapr. Trenké et Fusnot, 1884 ; in-8", avec atlas. Publications of the fVashburn observatory of the Universitj of fVisconsin; vol. II. Madison, Wisconsin, 1884 ; in-8° relié. United States Conjmission offish and fisheries; Part IX. Report ofthe Com- missionerjor 1881. Washington, Government printiug oflice, 1884 ; in-8° relié. Das Gehôrorgan der ivirbeltliier e morphologisch-histologische Studien von GusTAF Retzius. II. Dos Gehôrorgan der Reptilien, der Vôgel und der Sduge- thiere. Stockholm, Samson et Wallin, 1884 ; in-4°- FIN DU TOAIE QUATRE- VINGT-DIX-NEUVIEMR;. COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JUILLET — DÉCEMBRE 188-4. TABLE DES MATIÈRES DU TOME XCIX. Pages. AÉROSTATS. — Sur un aérostat diri.seable; par MM. Ch. Rcrmrd et A. Krebs 3iG — Note sur les aérostats dirigeables; par M. Dupiiy de Lônir 34 ' — Sur les tentatives effectuées à diverses époques pour la direction des aérostats; par M. Lciussedtit 4 1 3 — M. /. Biirck adresse un Mémoire sur la direction des ballons Sao — M. Gérard, M. Moura, M. iV. Lariscli adressent diverses Communications rela- tives à l'aérostation 365 — M. Ridcnii, M. L. Dmicrct, M. Perris- soiid adressent diverses Communications relatives à l'aérostation 4 16 — Sur la direction des aérostats; par M. Du- rny de Bndgiwc 43j — M. Ch. Ficsse adresse un Mémoire inti- tulé : « Projet d'un aérostat propre à la navigation aérienne » 438 — M. Pi-rrissnud, M. Beaujîls, M. Abbaye, M. Chénicr adressent diverses Commu- nications relatives à la direction des aérostats 5oO — Sur la deuxième expérience de l'aérostat électrique à hélice de MM. Tissandier frères. Note de M. G. Tismndier 53o — M. P. Radint adresse une réclamation de priorité, pour un projet d'aérostat diri- C. R., |884, I" Semcsirf.{T. XCIX.) geable 602 — M. E. Durand, M. F. Fnllacci adressent diverses Communications relatives à la direction des aérostats G37 — Note surTaérostat dirigeable de MM. Re- nard qK Krebs ; par M. Hervé Manf^on . -jji, — M. Casnni adresse une Note relative à la direction des aérostats 848 — M. A. ic/'oj adresse une Note relative à un système de locomotion aérienne. . . . gjg — M. A. Hiibcr,^\. A. /?c/.svV/ adressent di- verses Gmimunications relatives à l'aé- rostation 1007 — M. P. Oiiry adresse une Note relative à la navigation aérienne 1060 — M. E. Ferrera adresse une Note relative à l'histoire de la navigation aérienne.. . ir45 Air .VTiiospiiÉRiQUE. — Étude de l'air de la ville d'Alger; par M. Chairy 798 — Sur les composés carbonés combustibles existant dans l'air atmosphérique; par MM. A. Muntz et E. Aubin 871 Alimentation. — Mémoire sur la composi- tion chimique et la valeur alimentaire do diverses parties du grain de froment ; par M. A'uné Girard 16 — Mémoire sur les farines; par M. Balland. 71 — Recherches sur les farines. Répartition de l'acidité et du sucre dans les divers pro- i56 ( ^7 Pages. duits des moulures ; par M. BuUaiid. .. 178 — M. Jjtilliiiid adresse une suite à ses Cora- niunicalions sur les farines 365 — Sur la qualité des farines obtenues par différents procédés de mouture ; par M. Aime Girard 38o — M. Balla/id adresse la suite de ses tra- vaux sur les farines 480 — M. E. Mdrhem adresse une Note relative aux inconvénients que présente l'emploi de l'aeide salicylique, comme moyen de conservation des substances alimen- taires '22 Alumixeet ses composés. — Note sur I hy- drate du sulfate d'alumine neutre AI-0^ 3 SOS 27 HO; par ^i. P. Marguerite- Delacharlonny 800 Analyse ji.vtiié.m.vtiqle. — Sur les équa- tions monothétiques; par M. Sfhester. i3 — Sur des développements qui se rapportent à la distance de deux points et sur quelques propriétés des fonctions sphé- riques ; par M. O. CiiE ANiMVLE. — Sur le sous-maxil- laire de la mâchoire, chez les Insectes broveurs ; par M. J. Chatin 5i — Sur le maxillaire, le palpigère et le sous- galéa de la mâchoire, chez les Insectes broyeurs ; par ^l. /. Chatin aSS ' — 73) Pages. — Sur es appendices de la mâchoire chez les Insectes broyeurs; par M. /. Chatin. 939 — Sur une nouvelle pièce rie l'aiguillon des Mellifères et sur le mécanisme de l'ex- pulsion du venin; par M. G. Cnrle.t . . . . 20G — Sur la boîte à spermacoti ; par MM. Pou- chet et Beauregard 24S — Sur l'organisation de l'Anchynie ; par M. N. fP'agncr Gi5 — Contributions à l'anatomie et la morpho- logie des vaisseaux malpighiens des Lépi- doptères; par M. TV". Chnlmlkovdiy .... 81G — Sur les sacs respiratoires du Calao Rhi- nocéros; par M. Al pli. Milne-Edwards . 833 — Sur les organes digestifs et reproducteurs chezles Brachyopodesdu genre Crnnie; par M. Jnubin gS! — Structure de l'appareil digestif des In- sectes de la tribu des Vésicants ; par M. H. Beaurrgard ioS3 — Du rachis dans la série des animaux ver- tébrés ; par M. A . Lavocat , 1 1 25 — M. .fî. Guillrmin adresse une Note sur la nature de l'inversion totale des viscères. 5oG Anatojiie vkgétale. — Sur l'anatomie des pédoncules, comparée à celle des axes ordinaires et à celle des pétioles; par M. E. Laliorie 108G Voir aussi Bo'anique. Anniversaires. — M. le Président renou- velle à M. Chevreul, à l'occasion de son quatre-vingt-dix-neuvième anniversaire, l'expression des sentiments d'affection et de profond respect de ses Confrères. . . 427 — M. Chei'reul remercie M. le Président et exprime sa reconnaissance de l'accueil affectueux qu'il a toujours rencontré au sein de r.^cadémie 428 Anthropologie. — Contribution à l'anatomie comparée des races humaines. Dissec- tion d'un Boschisman ; par M. L. Testai . 47 — Observations relatives à la Communica- tion précédente ; par M. de Quatrefages. 5o Arsenic et ses composés. — Sur le trifluo- rure d'arsenic; par M. //. Moissan . ... 87 j Astronomie. — Sur une lunette astrono- mique fixe; par M. G. Hernnte. 280 et 3;!3 — Sur les mesures en Astronomie ; par M. ^. d'Abùadie S'ïg — Sur l'heure universelle; par M. Caspnri. 368 — M. S. Ncivronib adresse un Mémoire por- tant pour titre : « On the motion of Hype- rion « 476 — Sur le mouvement d'Hypérioii. Note de M. S. Neivromli 499 — Sur la détermination des orbites par trois observations; par M. R. Radau.. G43 Addition à la Note précédente; par ( i'74 ) Payes. M. Rdildii 701 Sur le fonctionnement de réqiiatoriiil coudé ; par M. Lœwy. 721 Première étude sur la parallaxe du Soleil ; Paf;e5. par M. Bouquet de la Grre 727 Voir aussi Lon'^itudes, Mécaiii,2 Chemins de ker. — Note sur un nouveau mode de représentation de la marche des trains sur une voie de communica- tion ; par M. Léon Laliiiinc 807 Chimie. — Sur l'action déshydratante des sels ; par M. D. Tommasi 37 — Sur la variation, avec la pression, de la tenipérature à laquelle se produit la transformation de l'iodure d'argent; par MM. Mallard et Le CItàtelier 1,57 — De la combustion des gaz tonnants en divers états de dilution; \>d,r}A.A.fVitz. 187 — Sur l'oxychlorure de calcium et les sili- cates de chaux sunples et chlorurés; production artificielle de la wollasto- nite ; par M. Alex. Gorgeu 256 — Sur quelques combinaisons formées par les sels haloïdes avec les sels oxygénés du môme métal ; par M. H. Le Cliâtetier. 276 — Sur le point de congélation des dissolu- tions salines; |)ar M. F. -M. Raoult. . . 324 — Sur les hydrates alcalins. Troisième Mé- ' moire : Hydrates de potasse et de soude ; par M. E.-J. Maumené 63 1 — Sur la décomposition de l'oxyde de cuivre par la chaleur; par MM. Debray et Joannis 583 — Sur l'oxydation du cuivre; par MM. De- bray et Joanius G88 Pages. — Sur la décomposition de l'oxyde de cuivre par la chaleur; par M. E.-J. Maumené. ySy — Sur quelques réactions do l'acide chloro- chromique; par M. Quantin 707 — Sur l'acide ferrocyanhydrique et ses dé- rivés ; par MM. -•/. Èt ) I Pages ( — Sur la décomposition de la fonte blanche par la chaleur. Note de M. L. Forqui- gnon 237 — Réaction de l'oxyde ferrique, à haute tem- pérature, sur quelques sulfates; par M . Sclu-urer-Kest/ier 8;G — Sur la composition des produits gazeux de la combustion de la pyrite; par M. Scheurer-Keslner 917 — M. A. Gérardiii adresse une Note rela- tive à l'emploi de l'acide hydrosulfureux comme décolorant 719 — MM. Osmnncl et J. IVert/i demandent l'ouverture d'un pli cacheté contenant une « Théorie cellulaire de la structure de l'acier n 84? Chimie organique. — ■ Sur la perséite, ma- tière sucrée analogue à la mannite; par MM. A. Muntz et ^. Marcoiin 38 — Sur quehpies dérivés du mélaxylène; par M. A. CoUi.n 40 — Recherches polarimétriques sur la cellu- lose régénérée des pyroxyles et sur la cellulose soumise à l'Sction de l'acide sulfurique ; par M. A. Levidlois 4^ — Sur la purification de l'alcool méthylique; par MM. J. Regnauld et VUlejean 82 — Action de l'étincelle d'induction sur la benzine, le toluène et l'aniline; par M. ^ . Destrcm 1 38 — Sur l'éther triacétique d'une glycérine butylique ; par M. L. Prunier 193 — Sur la constitution de quelques composés élémentaires du cyanogène; par M. G. CalmeU 239 — De l'action des iodures alcooliques pri- maires sur le fulminate d'argent; par M. G. Cnlmcls 79^ — Sur un camphre trichloré; par M. /". Cazcneuve C09 — Saponification des éthers simples aroma- tiques par les corps neutres; par M. A. Cnlson 80 1 — Action du perchlorure de phosphore sur les éthers aromatiques; par M. .-1. Col- xon 975 — Sur la détermination d'un cas particulier d'isomérie des acétones; parM. G. Chan- cel I o53 — Contribution à l'étude de la brucine; par M. OEchsner de Coninck 1077 — Sur l'acide a-éthylamidopropionique; par M. E. Dm'illicr 1 120 — Sur la sélénio-urée et ses dérivés; par M. A. Verneuil 1 1 54 — Sur la solubilité dans la série oxalique; par M. L. Henry 1 157 Chimie végétale. — Dosage de l'acide ni- ( " Pages, trique à l'état de nitrate de cinchona- mine ; application au dosage des nitrates contenus dans les plantes; par M. Ar- naud 1 90 — Recherches sur la végétation ; études sur la formation des azotates: méthodes d'a- nalyse : par MJI. Drrthclot et G. André. 355 — Recherches sur la marche générale de la végétation dans une plante annuelle. Principes hydrocarbonés; par MM. Ber- thclot et A ndré 4^3 — Recherches sur la marche générale de la végétation dans une plante annuelle. Principes azotés et matières minérales; par M.M. Bertheht et André 42S — Sur la marche générale de la végétation dans les plantes annuelles : Amaranta- cées ; par MM. Berlhelot et André.. . . 493 — Végétation des Amarantacées. Réparti- tion des principes fondamentaux; par MM. Bertheht et A ndré 5 1 8 — Les azotates dans les plantes, aux diverses périodes de la végétation ; par MM. Ber- theht et André 55o — Les azotates dans les différentes parties des plantes; par MM. Bertheht et André Sgi — Sur la formation du salpêtre dans les vé- gétaux ; par MM. Bertheht et André. . . 683 — Sur la présence de l'amylase dans les feuilles ; par M. L. Brasse 878 — Sur la formation des acides végétaux en combinaison avec les bases potasse et chaux, des matières azotées et du ni- trate de potasse dans la végétation des plantes sucrées, betteraves et maïs; par M. H. Leplny 925 — Observations sur la réclamation de prio- rité de M- Leplny, relativement à la for- mation du nitrate de potasse dans la végétation ; par JLM . Bertheht et André. 949 — Sur la composition de la graine du coton- nier en arbre, et la richesse de cette graine en substances alimentaires ; par M. Sncc 1 160 — M. F. 6(7rr/g-o(« adresse une Note portant pour titre : « Les métaux dans la sub- stance des plantes « 59 — M. E. Cadnret adrefse une nouvelle Note relative au mode d'extraction de la ma- tière colorante de la paille 558 — M. £. Cadoret adresse une Note sur les produits dérivés de l'écorce du chêne... 773 Voir aussi Sucres. Chlorures. — Sur les combinaisons for- mées par le sesquichlorure do chrome avec les autres chlorures métalliques; par JNI . L. Godefrn-\ 1 j i 76) Pages. Choléra. — Sur l'épidémie cholérique; par M. E. Cossnn I T — MM. DemeatKV, Gagnnge, Mnreau, F. Rdjic, Sondrns adressent diverses Com- munications relatives au choléra a3 — M. \e Secrétaire perpétue! i\%n9\e à l'Aca- démie un grand nombre de nouvelles Communications, relatives à divers modes de traitement du choléra.. 72, 122, 178, 22G. — M. E. Verstraete adresse une Note rela- tive à « l'action pathogénique des orga- nismes élémentaires sur l'homme, no- tamment dans le choléra » 122 — M. Aguilar adresse une Note relative au choléra 5o6 — Rapport sur diverses Communications relatives à l'épidémie actuelle de cho- léra; par M. T'ulpimi 175 — Rapport sur diverses Communications relatives au choléra ; par M. Charcot . . . 224 — Rapport sur diverses Communications re- latives au choléra; par M. Gossetin. ... 3i3 — Rapport sur diverses Communications re- latives au choléra; par M. .Marey 3i5 — Rapport sur diverses Communications re- latives au choléra; par M. Richet 529 — M. Mnrer donne lecture d'un Mémoire relatif à la « Propagation du choléra par les eaux contaminées n G21 — Les eaux contaminées et le choléra; Note de \\. Marey GG7 — M. A. Netter adresse une Note intitulée : « Nouvelles preuves cliniques sur le traitement du choléra par l'administra- tion, coup sur coup, d'énormes quantités de boissons aqueuses » j3() — M. Ch. Pigeon adresse un Mémoire « Sur la diarrhée de la période prodromique du choléra >< 739 — 51. Ed. LceiK'enthal ai\Tes&e un Mémoire intitulé : « La vérité sur le choléra, la petite vérole, la phtisie, la fièvre ty- phoïde, etc.. et leur guérison » 739 — MM. A. Ceci et E. Klebs adressent une Notesur l'étiologie du choléra asiatique. 773 — Expérience pour servir à l'étude des phé- nomènes déterminés chez l'homme par l'ingestion stomacale du liquide diar- rhéique du choléra ; par JI. Bochefnn- taine 845 — Sur la présence des sels biliaires dans le sang des cholériques et sur l'existence d'un alcalo'ïde toxique dans les déjec- tions; par M. G. Pnuchet SJ7 — Note statistique sur le choléra dans les hôpitaux de Paris, depuis le début de ré|iidéniie; par M. E. Rivière 898 1177 ) — Élude statistique sur le choléra dans les hôpitaux civils de Paris, du aS au 3o no- vembre iS84 ; par M. E. Rivière qSG — Choléra et cholémie; Note de !\1. IF. ISi- cati 929 — M-M. S.-G. de Kottaùlz et G. Niuicabelli adressent di^erses Communications re- latives au choléra 848 — MM. F. de Mnllos, Illi/igworth adressent diverses Communications relatives au choléra 90' — M. L. Carillon adresse une Note sur le bacille cholérique 944 — M. Ch. Kfllner adresse une étude sur di- verses substances chimiques, propres à influer sur le développement des orga- nismes inférieurs dans le traitement du choléra 9^9 — M. Moricoitrt adresse une Noie sur la préservation des ouvriers en cuivre, pendant l'épidémie cholérique en 1884. 1007 — Des variations de Tozone de l'air pendant la dernière épidémie cholérique, et des avantages de l'ozonéïne ; par M. Ofiiinus. loSg CiRci'L.vnoN. — Sphincters des embouchures des veines caves et cardiaques. Occlusion hermétique pendant la présyslole; Note de M . I'. Durozier 36' — Sur l'histoire de la découverte de la mi- gration des globules blancs du sang ; par M. A. ILirmth i 161 CoMÙTES. — Observations de la comète Bar- nard, faites à Alger; par M. Tréincd. . . 228 — Observation de la comète Barnard, faite à l'observatoire de Nice ; par M. Pcrrotiii. 32i — Observations de la comète Barnard; par M. Pcrrotiii 367 et 533 — Observations de la comète Wolf, faites à l'observatoire de Paris (équatorialde la lourde l'Ouest); par M. G.Bigourdan. .'iSi — Observations de la comète Wolf, faites à l'observatoire de Paris (équatorial coudé) ; par M. Périgaud 53('i — Observations dô la comète Wolf (21 sep- tembre 1884), faites au cercle méridien de l'observatoire de Bordeaux; par M. Coiirty 53; — Observations de la comète Wolf, faites à l'observatoire d'Alger (télescope de o"',5o) ; par M. Rambaud 564 — Observations de la nouvelle comète, faites à l'observatoire de Nice; par M. Perrotin. 564 — Observations de la nouvelle comète décou- verte par M. Max. Wolf; par M. Stéphan. 6o3 — Observations de la comète Wolf (1884), faites au cercle méridien de l'observa- toire de Bordeaux; par M. Couriy — Observationsdes comètes Barnard et Wolf, faites à l'équatorial de 6 pouces (Brun- ner) de l'observatoire de Lyon; par M. Gunnessiat — Observations (équatorial de 6 pouces Brunner de l'observatoire de Lyon ) , élé- ments et éphéméridede la comète Wolf; par M. Goiincssitit — Observations de la comète Wolf (1884), faites au cercle méridien de l'observa- toire de Bordeaux ; par M. Coiirty — Observations de la comète Wolf, faites au grand instrument méridien de l'obser- vatoire de Paris; communiquées par I\L Mouchez — Observations de la comète Barnard, faites à l'observatoire de Nice (équatorial Gauthier-Eichensde o'",38 d'ouverture); par M . Perrotin — Observations de la comète Wolf, faites à l'équatorial de 8 pouces de l'observatoire de Bordeaux ; par M. G. Ruyet — Observations de la comète Wolf (1884), faites au cercle méridien de l'observa- toire de Bordeaux; par M. G. Rnyct. . . — JL II. -T. Ze/iger adresse une Note inti- tulée : « Les Comètes et les essaims pé- riodiques d'étoiles filantes « — M. F. Saatreaiix adresse une Note sur la nature de la queue des comètes Commissions spéciales. — Commission char- gée de la vérification des comptes de l'année iS83 : MM. Chevreul, Rolland. — Commission chargée de proposer un sujet de prix, pour le concours du prix Vail- lant, à décerner en 1886 : MM. /. Ber- trand, H. Milne Edwards, Fizeaii, Freniy, Jannn Conductibilité électrique. — Conductibi- lité électrique des dissolutions aqueuses très étendues; par M. E. Bouty — Conductibilité électrique de l'eau distillée et de la glace ; par M. G. Foussercau. . Conductibilité thermique. — Sur un nou- veau procédé pour mesurer les épaisseurs des tôles; par M. Lehasteur — Surl'applicationdesprocédés d'Ingenhouz et de de Senarmont à la mesure des con- ductibilités thermiques; par M. Ed. Jannettaz CRIST.A.LLOGRAPHIE. — Sur les rapports qui existent entre les réseaux cristallins des différents corps; par M. E. Mallard... liges. 641 774 775 945 959 1008 1009 532 1095 3G2 1007 3o 80 96G 1019 209 ( ii7« ) I) Pajes DÉCÈS DE Membres et de Correspondants de l'Acadéiiie. — V Jcadémie des Sciences et Arts d'Agram (Croatie) adresse l'ex- pression des sentiments de regret que lui laissent la mort de M. Dumas et celle de M. Wurtz i23 — M. Pasteur donne lecture d'une Lettre annonçant que S. M. l'Empereur du Brésil met à la disposition de l'Académie une somme de looo''', poursa souscrip- tion personnelle au monument à élever à J.-B. Dumas 366 — Le Cninite' supérieur de rédaction du Gé- nie (viv7 informe l'Académie que le buste de Jean-Baptiste Dumas par AL Guil- laume est reproduit par la maison Chris- tofle, qui le tient à la disposition des personnes qui voudraient en faire l'ac- quisition 476 — W. le Président annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la per- sonne de M. Paul Tlienard, Membre de la Section d'Économie rurale 265 — Discours prononcé aux funérailles de M. /*. Thcnard, au nom de l'Académie des Sciences ; par M. Boulcy 298 — Discours prononcé aux funérailles de M. P. Tlienard; par M. Freniy 299 — JL le Secrétaire perpétuel informe l'Aca- démie de la mort de M. Al. Cialdi^ Correspondantde la Section de Géogra- Pages. phieetNavigation,décédéle26juin 1882. 533 — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Aca- démie la perte que la Science vient de faire dans la personne de M. Heer, pro- fesseur à Vienne et Membre du Comité international des Poids et Mesures.... 559 Décrets. — M. le Ministre de l'Instruction publiiptc et des Beaux-Arts adresse l'am- pliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. L. Troost, dans la Section de Chimie, en remplacement de M. Wurtz 61 — M. le Ministre de V Instruction publique adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Mascart, en remplace- ment de M. Jamin nommé Secrétaire per- pétuel 1097 Dissociation. — Sur la décomposition de l'oxyde de cuivre par la chaleur; par MM. Dehray et Joannis 583 — Sur l'oxydation du cuivre; par MM. Dc- bray et Joannis 688 — Sur la décomposition de l'oxyde de cuivre par la chaleur; par M. E.-J. Maumené 757 — Sur un énoncé général des lois des équi- libres chimiques; par M. H. Le Châte- lier 786 — Sur la dissociation de l'hydrate de chlore ; par M. H. Le Châtelier 1074 E Éclairage électriqie. — Essais faits à Tu- rin et à Lanzo, sur la distribution de l'éclairage électrique à grande distance; Note de M. Tresca 54;; — Sur des lampes électriques [lortatives; par M. G. Trouvé 753 — M. le Secrétaire perpétuel signale un recueil de documents concernant l'ap- plication de la lumière électrique à l'é- clairage des navires passant par le canal de Suez 773 Éclipses. — Éclipse totale de Lune du 4 oc- tobre 1884 ; par M. Mota-hez 54- — Résultats de l'observation de l'éclipsé de Lune du 4 octobre 1884, faites à l'Obser- vatoire de Paris (équatorial coudé); par M. Périgaud 56o — Éclipse de Lune du 4 octobre 1 884; équa- torial de la tour de l'Ouest de l'Observa- toire de Paris ( ouverture o'", 3i, grossis- sement 95); par M. G. Bigourdan 56o — Éclipse de Lune du 4 octobre i884; par M. Trépied 562 — Note sur l'observation de l'éclipsé de Lune du 4 octobre, faite à l'observatoire du Trocadéro; par M. L. Jaubert 575 — Observations faites à l'observatoire de Marseille, pendant l'éclipsé totaledeLuno du 4 octobre 1884 ; par MM. Stephan et BorrcUy. 597 — Occullations d'étoiles par la Lune, obser- vées à Toulouse pendant j'éclipse totale du 4 octobre 1S84; par M. Badlaud... 638 — Observations de l'éclipsé de Lune du 4 oc- tobre 1884, failesà l'observatoire de Bor- deaux; par MM. Doublet, Fliaiime et Courty 639 — Observation de l'éclipsé totale de Lune ( " Pages. 4-5 octobre 1884 ), faite à Orgères (Eure- et-Loir) ; par M. Edm. Lescarhaull .. . . 642 — Observation de l'éclipsé de Lune du 4 oc- tobre 1884, faite à l'observatoire de Lyon (équatorial Brunner de 6 pouces); par M. Gonnessiat G98 — Sur les sinuosités et les variations de cour- bure de la limite d'ombre pendant les éclipses de Lune; par le P. Lamcy .... 776 École des Poxts et Chaussées. — M. le Di- recteur de l'École des Pnnts et Chaussées adresse la livraison XIX (fasc. Il du t. III) de la « Collection des dessins du Portefeuille des élèves » 902 École polytechnique. — M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie que MM. Perrier et H. Mangon sont désignés pour faire partie du Conseil de perfec- tionnement de l'École Polytechnique, pendant l'année scolaire 1 884-1 885, au titre de Membres de l'Académie des Sciences 90 1 Économie rurale. — Iniluence de la tempé- rature sur l'hygroscopicité de la terre végétale; par M. Th. Schlœsi/ig 2i5 — M. L.-F. Dtirreau adresse une Note re- lative à l'emploi de l'acide sulfurique, pour l'utilisation des substances animales en agriculture 32o Voir aussi Chiinie agricole. Lait, Sucres. Électricité. — Sur la conductibilité élec- trique des dissolutions aqueuses très étendues; par M. E. Bnuty 3o — Sur la conductibilité électrique de l'eau distillée et de la glace; par M. G. Fous- sercau 80 — Observations de M. Chevreul à propos de la Communication de M. Foussereau , sur la dissolution progressive des alcalis du verre dans l'eau 82 — Sur les relations électro-capillaires; par M. P. Garbc 123 — Sur les décharges disruptives de la ma- chine de Hoitz; par M. l'abbé Mazc . . . 653 — M. Ed. Gazeaux adresse un Mémoire in- titulé : « Des forces naturelles et de la nature de l'électricité » 83o — M. L. Grezel adresse une Note sur quel- ques expériences d'électricité 883 — M. Jaiiiin place sous les yeux de l'Acadé- mie des photographies d'étincelles élec- triques, par M. Dacretet 959 — M. Bochefo/Haiite adresse une Noie rap- pelant les expériences qu'il a publiées autrefois sur la diffusion des courants électriques dans les tissus des animaux. 995 Électriques (Unités). — Construction d'é- talons prototypes de l'ohm légal; par C. R., 1884, 2- Semestre. {,1. XCL\.) 79 ) Pafîes. M. J.-R. Benoît 864 Électrochimie. — Comparaison entre les an- neaux colorés électrochimiques et ther- miques; par M. C. Drchnrnie 4 '6 — M. G. CliicandardaidTessevme Noteintitu- lée : « Nouvel énoncé de la loi des décom- positions électrochimiques « 532 — M. Z). Tommasi adresse une Note relative aux équivalents électrochimiques 944 Électrodynamique. — Démonstration expé- rimentale de l'inversion de la force élec- Iromotrice du conlact fer-cuivre à tem- pérature élevée; par M. F.-F. Le Roux. 842 — M. F. Grireaux adresse une Note relative à la mesure de la force électromotrico développée par l'action d'un faisceau lumineux sur une plaque d'argent cou- verte d'une couche d'un sel d'argent... 1168 — De l'action de la chaleur sur les piles, et de la loi de Kopp et Wœstyne; par M. G. Lippinann 895 — Mesure directe des deux composantes sta- tiques et de la composante dynamique du champ magnétique des machines à col- lecteur; par M. G. Cnbaiwllas. ...:... 126 — Machines dynamo-électriques. Confirma- tions expérimentales des deux réactions en marche : sur les valeurs effectives de la résistance intérieure et du magnétisme inducteur; par M. G. Ciibanedns gii — Sur la force élémentaire de l'induction solaire dont la durée périodique est d'un jour moyen ; par M. Quet 052 Électromagnétisme. — Conditions d'équi- libre d'une lame liquide soumise à des actions électromagnétiques; par M. G. IJppmann 747 Emhryologie. — Sur le dévelo|)pement des Cerocoma Srhrcberi etSlenoria apicnlis ; par M. H. Beauregard 148 — La première larve de \' Epicauta vcrti- calis; par M. H. Beauregard 611 — Sur ladiS|iosition des enveloppes foetales de l'Aye-Aye (CUironirs nuidagnsca- riensis); par M. Alp/i. Milne-Edwards. 265 — Sur la formation de la coque des œufs du Scyllium canicuta et du Scyllium calu- lus; par M. E. Perrave-x 1080 — Sur le développement des Chelifer; par M. J. Barrois 1082 Errata. — 45o, 481, 546, 57G, 61 g, 720, 832, 1000, 1044, '09(> "4° Étoiles. — Essais de photographie d'étoiles, pour la construction des Cartes du ciel, par MM Paul ^i Prosper Henry; com- muniqué par M. Moucliez 3o5 Expositions. — h' Institut Frunklin de Pld- ladelpliic sollicite l'envoi d'appareils mo- .5; dernes ou historiques, pour l'Exposition internationale d'électricité, qui s'ouvrira ( 1180 Pages. I ) à Philadelphie. Pages. . 227 Fermentations. — Sur la fermentation pep- tonique ; par M. V. Marcano 811 — Sur le ferment ammoniacal ; par M. A. Ladurcnu 877 — Sur la levure de vin cultivée; par M. A. Rommier 87g Voir aussi Microbes. Fluouijrks. — Sur le trifluorure de phos- phore; par M. H. Moiss 121 — Sur les conditions climatériques et l'état sanitaire actuel dans l'isthme de Panama; par M. H. Rcan/er ',Ai — Mémoire relatif à un projet do canal ma- ritime de grande navigation, de l'océan Atlantique à la Méditerranée ; par M. Goret 559 — M. le colonel Perrier offre à l'Académie, au nom de M. le Ministre de la Guerre, la y livraison de la « Nouvelle carte topographique de l'Algérie » 5o3 — .M. le colonel Perrier offre à l'Académie, de la part de M. le .Ministre de la Guerre, la livraison de la Carte d'Afrique à l'é- cnelie ne 2000000 77 ' — M. F. Perrier présente à l'Académie la 2° livraison de la Carte nouvelle de la Tunisie, à l'échelle de 2ôô'o"ôô"! Pu- bliée au dépôt de la Guerre 902 Géologie. — Sur la géologie des environs du Kefl' (Tunisie) ; par M. Mares 207 — Remarques rel.itives à la Communication précédente ; par M. Hébert 208 — Sur le terrain carbonifère des Pyrénées centrales ; par M. L. Lartet 25o — Origine des phosphorites et des argiles ferrugineuses, dans les terrainscalcaires; par M. Dieulnfait 259 — Nouvelle contribution à la question d'ori- gine des phosphates de rhaux du sud- ouest de la France; par M. DieuUifali. . 44° - Origine et mode de formation des phos- phates de chaux en amas dans les terrains sédinientaires. Leur liaison avec les mi- nerais de fer et les argiles des horizons ( Par 1 I sid(5rolilIii([ues; par M. Diciihifait Si3 M. S. Catwen-Cachin adresse, pour le Concours du prix Delesse, un Mémoire intitulé : « Esquisse géograpliique et géologique du département du Tarn, ac- compagnée d'une Carte géologique du Tarn » 53?. Observations géologiques sur le passage des Cordillères par l'isthme de Panama; par M. Ch. Mann SyS Carte du phénomène erratique et des an- ciens glaciers du versant nord des Alpes suisses et de la chaîne du mont Blanc; par M. Alpli. Favre Sgi) h' Adnnnistrnlion des minrs de Finlande adresse la 7° livraison de la Carte géolo- gique de la Finlande 63S M. L. Dandei'illc adresse une Note inti- tulée : « Blocs soi-disant erratiques de Silly, et aérolithe de Laigle » 212 ■ Sur une grande oscillation des mers cré- tacées en Provence; par M. L. Collot . . 824 Sur les calcaires à Echinides de Stram- berg (Moravie); par il. G. Cotfean... SaG ■ Observations relatives à la Communica- tion de M. Cotteau ; par M. Hébert Saç) - Contribution à l'étude des gîtes phospha- tés dans la région du sud-est de la France; par M. P. de Gaspnrin 83;; 8r ) Pa|;es. — Sur la présence de Félagc houiller moyen en Anjou; par M. Ed. Bureau ii)36 — Le kerfanton du Croisic ; Note de M. Sian. Meunier 1 1 j J — M. Daubrée présente à l'Académie, de la part de M. Paul Venuknff^ un Ouvrage intitulé : « Les dépôts de la formation dé- vonienne en Russie » (Ji7 — M. Daubrée présente, de la part de M. F. Cope fVilehnuse, des photographies des cavernes de l'île de Stalla et plusieurs Opuscules concernant l'origine de ces ca- vernes 99'J Voir aussi Paléantolooie. Géométrie. — Sur les groupes de points en involution marqués sur une surface; par M. Le Paige 53; — Sur les courbes algébriques planes de de- gré quelconque; par M. M. d'Ocagnr.. 779 — Sur rhcrpolhoilie de Poinsot; Note de M. de Sparre 9 291 Houilles. — Sur l'origine et la distribution du phosphore dans la houille et le can- nel-coal ; par M. Ad. Carnot i54 — Quatrième Note pour servir à l'histoire de la formation de la houille; galets de houille ; par M. B. Renault 200 — Sur la composition et les qualités de la houille, eu égard à la nature des plantes qui l'ont formée; par M. Ad. Carnot. . 253 Hygiène publique. — Sur un filtre donnant ( Il82 ) de l'tau physiologiqueraent pure; par W. Ch. Chamhcrtaml -247 — M. J. Hurtau aucase; par M. Stebnilski 27 M Machines a vapeur. — M.^i . Hochercnu prie l'Académie de soumettre à l'examen d'une Commission son Mémoire sur les causes d'explosion des chaudières à vapeur. .. 637 — M. Scluiurcr adresse un Mémoire sur un «Indicateur électrique du niveau de l'eau et de la pression dans les chaudières à vapeur » 698 — M./. i)/H//t"/-adresse un Mémoire sur une « Manivelle hydraulique appliquée à la distribution de la vapeur des locomo- tives » 698 Magnétisme. — M. /. Bertrand présente à l'A- cadémie deux Notes inédites A' Augustin Fresnel, trouvées dans les papiers d'Am- Père 97 — Comparaison de la supposition des cou- rants autour de l'axe d'un aimant, avec celle des courants autour de chaque mo- lécule ; par A. Fresnel 97 — Deuxième Note sur l'hypothèse des cou- rants particulaires; par A. Fresnel loi — Recherches sur le magnétisme; par M. Bu- ter 1 28 — Nouvelle méthode pour la mesure directe des intensités magnétiques absolues ; par M. A. Leduc... , 186 Magnétisme terrestre. — Sur la valeur ab- solue de la composante horizontale du magnétisme terrestre à Paris (parc Saint- Maur) ; par M. Mascart 232 — Observations magnétiques faites en Rus- sie ; par M. A . de Tillo C5o — Mesure de la composante horizontale du magnétisme terrestre, par la méthode de l'amortissement; par M. J .-B. Baille. . 704 — M. Duponcliel adresse une Note portant pour titre : « L'énergie solaire et les va- riations de l'aiguille aimantée » 719 .Manganèse et ses composés. — Sur la pro- duction d'un manganile de baryte cris- tallisé; par MM. G. Rousseau 61 A. Sa- g''*-''- ■ '39 MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Etude sur les dé- ( " Pages, formations géométriques, déterminées par l'écrasement d'un cylindre entre deux plans; par M. Trrsca io4 — Note sur l'écrouissage et la variation de In limite d'élasticité; par M. Tresca... 35i — Sur la valeur du coefficient de Poisson, relative au caoutchouc ; par M. E.-H. A mngnt i3o — Sur l'équilibre d'un segment homogène deparaboloïde de révolution, flottant sur un liquide; par M. Em. Barbier joS — Sur l'herpolhodie de Poinsot; par M. de Sparre 906 — Sur les lois du frottement ; par M. Marcel Dcprez 861 — Note sur les lois du frottement; par M. G.-A. Hirn 953 — Formules simples et très approchées de la poussée des terres, pour les besoins de la pratique; par M. Flamant i iji MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le changement des excentricités des orbites planétaires, dû à la concentration de la matière dans l'espace; par M. Huon Gyldén 219 — Quelques remarques au sujet de la théorie de la figure des planètes; par M. F. Tis- serand 399 — Observations à propos de la Communica- tion précédente ; par M. F. Tisserand . . 5 1 8 — Sur la théorie de la figure de la Terre; par M. F. Tisserand 577 — Sur la condensation de la nébuleuse so- laire, dans l'hypothèse de Laplace; par M. M. Fouclié 903 — Sur la théorie de la figure des planètes; par M. O. Callamlreau loGo — Présentation d'un Ouvrage intitulé : «Sur l'origine du Monde » ; par SI. F« fait hommage à l'Académie d'un Mémoire qu'il vient de publier, sous le litre : « Exposé d'un moyen de déterminer la température des parties du Soleil inférieures à la photosphère ». io56 Solennités scientifiques. — M. le Maire de Besançon invite l'Académie à dési- gner un de ses Membres pour la repré- senter à l'inauguration do la statue de Claude de Jouffroy, le 17 août 227 — Discours prononcé à Broglie à l'occasion de l'inauguration du monument de Fres- nel ; par M. Jamin 45 1 — M. le Maire de Rouen invite l'Académie desSciencesà se faire représenteraux fêtes quiauront lieu à Rouen, pour le deuxième centenaire de la mort de Pierre Corneille. 55p Spectroscopie. — M. le Secrétaire perpétuel signale un Mémoire de M. Thollnn « Sur la constitution et l'origine du groupe B 88 ) Pages, du spectre solaire » 227 — Spectres d'émission infra-rouges des va- peurs métalliques ; par M. H. Becquerel. 374 — Détermination des longueurs d'onde des raies et bandes principales du spectre solaire infra-rouge; par M. Henri Bec- Huerel 417 — Sur quelques procédés de spectroscopie pratique; par M. Eug.Demarçay. io22et 10G9 Statistique. — M. le Secrétaire perpétuel signale 1' « Album de Statistique gra- phique de i883 », publié par le Minis- tère des travaux publics 178 — M. Longuet adresse un Mémoire intitulé : « Études statistiques sur le recrutement dans l'Isère » 3G5 — M. le Ministre du Commerce adresse deux exemplaires d u tome XI de la « Statistique annuelle de la France (année 1881) ».. . Go3 — M. le Ministre du. Commerce adresse l'nAnnuaire statistique de la France pour 1SS4 » 902 Sucres. — Sur la perséite, matière sucrée analogue à la mannite; par MM. Miiniz et Marenno 38 — Recherches sur la saccharogénie dans la betterave; par M. A . Girard 808 — Sur la culture des betteraves à sucre ; par M. P. -P. Dcltérain 920 — Sur le développement, en France, desNé- matodes de la betterave pendant la cam- pagne de 1884 ; par M. A. Girard 922 — Sur la formation des acides végétaux en combinaison avec les bases potasse et chaux, des matières azotées et du nitrate de potasse dans la végétation des plantes sucrées, betteraves et maïs; par M. H. Leplay 92 5 — M. H. Leplay communique les résultats de l'analyse des masses cuites de bette- raves, sous le rapport de la quantité de chlorure de potassium et de nitrate de potasse qu'elles contiennent 1137 — Éludes chimiques sur la végétation de la betterave à sucre en deuxième année, dite porte-graines ] par M. H. Leplay. . io3o Télégraphie. — Sur l'établissement d'un télégraphe optique entre l'île de la Réu- nion et l'île Maurice; par M. Bridet . . . Tellure et ses composés. — Sur les com- binaisons de l'acide tellureux avec les acides; par M. D. Klein — Sur les produits obtenus dans l'attaque du tellure par l'acide azotique; par 826 MM. D. Klein et /. Morcl 540 ^ Action de l'eau et de l'acide azotique sur l'azotate basique de bioxyde de tellure ; par MM. Klein et /. Morcl SGy Thehmochimie. — Sur l'absorption du chlore parle charbon et sur sa combinaison avec l'hydrogène; par MM. Bcrthelot et Giintz. 7 — Chaleur de combinaison des composés ( «I Pages, d'hydrogène et d'oxygène; par M. A, Boiltot 712 — Nouvelle méthode pour la mesure de la chaleur de combustion du charbon et des composés organiques; par MM. Bcrtlw- lot et Vieille 1 097 — Chaleur de combustion deséthers de quel- ques acides de la série grasse; par M. //'. Louguinine 1 1 1 8 TllERMODVXAMIQUE. — M. D.-E. Mcifcr adresse un Mémoire intitulé : « Théorie mécanique de la chaleur. Note sur les phénomènes élastiques et thermiques de la vaporisation » Sao — Sur le potentiel thermodynamique et la théorie de la pile voltaïque; par M. F. Duhem 1 1 1 î Thermométrie. — Comparabilitédu thermo- mètre à poids et du thermomètre à tige ; 89) l'ages. par M. Em. Barbier 762 — M. E. Barbier adresse une Note relative à la thermoractrie 944 Travaux purlics. — M. A. Dumnnt adresse un Mémoire ayant pour objet l'étude d'un projet de canal d'assainissement de Paris à la mer 698 - Étude d'un projet de canal d'assainisse- ment de Paris à la mer ; par M. Ar. Du- inont 992 — M. P. Neveite d'Aigiiebelle adresse un cer- tain nombre de Mémoires et documents, concernant l'utilisation des eaux d'é- gouts, l'assainissement de Paris, etc. . . 995 Tungstène et ses composés. — Sur do nou- veaux borotungstates; par M. B. Klein. 35 — Sur une réaction générale des alcools po- lyatomiques, en présence du borax et des paratungstales; par M. D. Klein 144 u Urée. — L'urée est un poison ; mesure de la dose toxique dans le sang ; par MM. Gré- liant et Quinquaud 383 Sur la sélénio-urée et ses dérivés; par M. A. Verneidl. 1 1 54 Vins. — Méthode pour doser l'extrait sec des vins; par M. E.-H. Aiiiagat 195 — Réclamation de priorité à propos de la Notede M. Amagat ; par M.E.Hoiulart. 338 — M. E.-H. Amagai reconnaît les droits de priorité de M. Houdart pour ce pro- cédé de dosage 338 Virulentes (Maladies). — Le borax comme désinfectant intérieur. Note de M. E. de Cyone 1 4/ — Sur le micro-organisme de la tubercu- lose zooglceïque ; par MiL L. Malassez et IF. Vignal 200 — Notes relatives aux propriétés antisep- tiques du borax à celles de l'acide for- mique; par M. J.-B. Schnetzler 226 — De la durée de l'immunité vaccinale anti- charbonneuse, chez le lapin ; par M. Feltz 246 — Sur le microbe de la fièvre typhoïde de l'homme; culture et inoculations; par M. Tayon 33i — Sur les propriétés antiseptiques du sul- fure de carbone; par M. Chiandi-Bey. . 509 — Étude expérimentale sur l'ostéomyélite infectieuse; par M. A. Rodet 569 — Nouvelles expériences comparatives sur l'inoculabilité de la scrofule et de la tu- berculose do l'homme au lapin et au co- baye ; par M. 5. Arloing 661 Recherches expérimentales sur la conser- vation temporaire des virus dans l'or- ganisme des animaux où ils sont sans action; par M. G. Colin 759 Le microbe de la fièvre jaune. Inoculation préventive; par MM. D. Freire et Re- bnttrgcon 8o4 1\L PcTAo/Zer adresse une Note intitulée: «Del'action antizymasique de la quinine sur la fièvre typhoïde » 848 Odeur et effets toxiques des produits de la fermentation produite par les bacilles en virgule; par MM. ff^. Nicati et M. Rietsch 928 Sur les pneumonies infectieuses et para- sitaires ; par SL Germain Sée 93 1 M. T'. Burq adresse une Note concernant les propriétés antiseptiques du cuivre. . 32o Expériences sur la valeur des agents dés- infectants, dans le choléra des oiseaux de basse-cour; par M. Colin 934 Sur la virulence du bubon chancreux; par M. /. Strauss 935 Dernières recherches sur la coagulation intravasculaire antiseptique ; par M. L. Gosselin i oo3 ( II Pages. — Sur la transmission de la tuberculose aux grands ruminants; par M. G. Colin.. . . 1067 Voir aussi Choléra et Microbes. Vision. — La perception des différences suc- cessives de l'éclairage; par M. Aug. Cliarpcnder 87 — Sur la sensibilité visuelle ; par M. H. Pa- rinaïul 241 — De la dislocation mécanique des images persistantes; par M. F. -P. Le Roux.. 606 — De l'intensité lumineuse des couleurs spec- trales ; influence de l'adaptation réti- nienne; par M. H. Parinaud 987 — Sur l'inertie de l'appareil rétinien et ses variations suivant la couleur excitatrice ; par M. Aug. Charpentier io3i Viticulture. — M. E. de Verneuil adresse un Mémoire « Sur quelques cas d'immu- nité phylloxérique et leurs consé- quences » 178 et 320 — M. L. Gigli adresse une Communication relative au Phylloxéra 416 — Sur l'emploi du sulfate de cuivre pour la destruction du mildew; par M. Ad. Perrey 542 — Note sur le sulfure de carbone et sur l'em- ploi de sa dissolution dans l'eau pour le traitement des vignes phylloxérées; par M. Eug. Peligot 587 — Sur les efîets des badigeonnages goudron- neux sur les vignes phylloxérées ; par M. Balbiani 634 — M. Rctzluff-Boursier adresse une Com- munication relative au Phylloxéra 637 — Sur l'emploi de la solution aqueuse de 90 ) Pajes. sulfure de carbone pour faire périr le Phylloxéra; par M. A. Eommier GgS — Préparation rapide de liqueurs titrées de sulfure de carbone ;parM. Ach. Limche, 697 — Solubilité du sulfure de carbone dans l'eau; Note de MM. G. Chancel et F. Parmenticr 892 — Sur l'emploi du sulfate de cuivre pour la destruction du mildew; par M. P. de Lafitte 760 — M. P. Pichard adresse deux Notes intitu- lées : « Emploi des polysulfures alcalins contre l'oïdium de la vigne », et « Action de quelques substances antiparasitaires sur le mildew de la vigne » 848 — Sur la maladie de la vigne connue sous le nom de pourridié ; par MM. G. Foex et P. Viala io33 — M. A. Dollfus adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 1060 — M. E. Sockhlct adresse une Note relative à un procédé pour combattre le Phyl- loxéra II 45 Voyages scientifiques. — Sur les princi- paux résultats de l'expédition polaire finlandaise, 1 883-84; par M. S. Lcm- strôm 91 — Au sujet de la dernière Lettre qu'on ait reçue de Lapérouse; Note de M. de Jon- quières 121 — M. Daiibrêe fait hommage à l'Académie du deuxième volume de la traduction du « Voyage de la T'éga autour de l'Asie et de l'Europe » par M. JSordenskiôtd . . 894 Zoologie. — Sur un Rhizopode; par M. J. Kunstler 33y — La première larve de X'Epicauta verti- cales ; par M. H. Beauregard 611 — Sur deux nouvelles espèces d'Ascidies simples (famille des Phallusiadées); par M. Roule 6i3 — Sur un nouvel insecte du genre Phylloxéra {Phylloxéra salicis Licht.) ; par M. J. Liclitcnstein 616 — Complément de l'histoire du Chaitophorus aceris Fabricius ; par M. /. Lichtenstcin. S 19 — Sur un élément microscopique, pouvant guider dans la détermination des Cyn- thiadés ; par M. de Lacazc-Duthiers ... i io3 — Sur la constitution des Rhizopodes réticu- laires; par M. de Folin 1127 - M j €0f. - Sur les Acariens qui vivent dans le tuyau des plumes des oiseaux; par M. E.-L. Trouessart 1 1 3o - Sur la classification des taupes de l'ancien continent ; parM.Alph.Milne-Edwards. 1 1 4 1 - Évolution biologique des aphidiens du genre Aphis et des genres voisins ; par M . Lichtenstein ii63 - M. G. Rafin adresse une Note relative à une espèce de Fourmi, qu'il propose d'appeler « Fourmi ignivore » 212 - M. h/mbrée présente, de la part de M. le D'" Ladislas Sziy'/ioc/ia, une Notice rela- tive à la faune des Céphalopodes des îles d'Elobi,surlacôteoccidentaled'Afrique. 944 Voiraussi Anatomie animale, Embryologie, Paléontologie, Physiologie animale, etc. TABLE DES AUTEURS. I\1M. Pages. ABBADIE (A. u'). — Sur les mesures en Astronomie SSg ABBAYE adresse une Communication sur la direction des aérostats 5o6 ACADÉMIE DES SCIENCES ET ARTS D'A- GRAîkl (l') adresse l'expression des re- grets que lui laissent la mort de M. Du- mas et celle de M. IFuriz 123 ADMINISTRATION DES MINES DE FIN- LANDE (l') adresse la septième livraison de la carte géologique de la Finlande. . 638 AGUILAR adresse une Note relative au cho- léra 5o6 AMAGAT (E.-M.). —Sur la valeur du coeffi- cient de Poisson, relative au caoutchouc. i3o — Méthode pour doser l'extrait sec des vins. igS — Reconnaît les droits de priorité de M. Hoiulart pour le procédé de dosage des vins 338 — Résultats pour servir aux calculs des ma- nomètres à gaz comprimés 1017 — Rectiûcation des résultats indiqués dans la Communication précédente 1 153 AMIGUES. — Sur une série analogue à celle de Lagrange 1149 ANDOUARD (A.). — Influence de la pulpe de diffusion sur le lait de vache. (En commun avec M. Dézaiinay. ) ,^43 ANDRADE CORVO (d^) est élu Correspon- dant pour la Section d'Économie rurale. 174 — Adresse ses remerciements à l'Académie. 227 ANDRÉ ( D. ). — Nombre exact des variations gagnées ou perduesdans la multiplication du polynôme/(j.) par le binôme a'^rt'ï. i8i ANDRÉ (G.). — Recherches sur la végéta- tion; études sur la formation des azo- tates; méthode d'analyse. (En commun awecU. £e/i/ielot.) 355 — Recherches sur la marche générale de la végélalion dans une plante annuelle. Principes hydrocarbonés. (En commun avec M. Bcrthelot. ] 4o3 — Recherches sur la marche générale de la MM. Pages, végétation dans une plante annuelle. Principes azotés et matières minérales. (En commun avec M. Berthclot.) 428 — Sur la marche générale de la végétation dans les plantes annuelles : Amaranta- cées. (En commun avec M. Berthclot.). 493 — Végétation des Amarantacées. Répartition des principes fondamentaux. (En com- mun avec M. Benhelot . ) 5 1 S — Les azotates dans les plantes, aux di- verses périodes de la végétation. (En commun avec M. Bcrthelot. ) 55o — Les azotates dans les différentes par- tics des plantes. (En commun avec M. Berthclot) Sgi — Sur la transformation du Salpêtre dans- les végétaux. (En commun avec M. Bcr- thelot) 683 — Observations sur la réclamation de prio- rité de M. Lephiy, relative à la forma- tion du nitrate de potasse dans la vé- gétation. (En commun avec M. Ber- thclot .) g49 APOSTOLI (G.). — Sur un nouveau trai- tement électrique des fibromes utérins. 177 APPELL. — Sur l'inversion des intégrales abéliennes 1010 .4RL0ING (S.). —Nouvelles expériences com- paratives sur l'inoculabilité de la scrofule et de la tuberculose de l'homme au lapin et au cobaye 60 1 ARNAUD. — Dosage de l'acide nitrique, par précipitation à l'état de nitrate de cin- chonamine. Application de ce procédé au dosage des nitrates contenus dans les eaux naturelles et dans les plantes 190 ARNAUDEAU (A.) adresse la description d'un « Instrument de précision, pour mesurer un angle dans un plan vertical, une des branches de l'angle restant tou- jours horizontale» 575 AUBERT. — Sur les propriétés de la lumière des pyrophores. ( En commun avec iig: MM. Pages M. Dubois.) 477 AUBIN (E.). — Sur les composés carbonés combustibles existant dans l'air atmo- sphérique. (EncommunavecM.A/««;;.). 871 MM. Pages. AUTONNE. — Recherches sur les groupes d'ordre fini, contenus dans le groupe semi-cubique Cremona 64 6 B BADOUREAU (A.). — Sur les nuages légers de l'atmosphère terrestre BAILLAUD. — Occultations d'étoiles par la Lune, observées à Toulouse pendant l'éclipsé totale du 4 octobre 1884 BAILLE (J.-B.). — Mesure de la composante horizontale du magnétisme terrestre, par la méthode de l'amortissement .... BALBIANI. — Sur les effets des badigeonnages goudronneuxsur les vignes phylloxérées. BALLAND communique à l'Académie la suite de ses travaux sur les farines — Deuxième Mémoire sur les farines — Recherches sur les farines. Répartition de l'acidité et du sucre dans les divers produits des moutures — Adresse une suite à ses Communications précédentes sur les farines BARBIER (Em.). — Sur l'équilibre d'un seg- ment homogène de parabolo'ide de révo- lution flottant sur un liquide — Comparabilité du ihermomôtre à poids et du thermomètre à tige — Adresse une Note relative à la thermo- métrie BARROIS (J.). — Sur le développement des Clielifer BARTHÉLÉMY (A.). — Sur la physiologie d'une planaire verte (Conroluta Sclnit- tzii ] BASIN (A.) adresse une Communication rela- tive à l'aérostation BAUMHAUER(E.-H. von).— Thermorégu- lateur de construction simple, pouvant aussi servir de thermomètre enregis- treur BliAUFILS adresse une Note sur la direction des aérostats BEAUREGARD (H.). — Sur le dévelop- pement des Ceiocoma Schreberi et Ste- norici apkalis — Sur la boite à sperma cet!. (En commun avec M. Pouchel. ) — La première larve de VEpicauia vei- ticdlis — Structure de l'appareil digestif des in- sectes de la tribu des Vésicants BÉCHAMP (A.). — Sur l'inactivité de la cel- lulose du coton et sur le pouvoir rota- toire du coton-poudre des photographes. CG3 638 704 G34 4So 71 365 703 762 944 1082 •97 ion- 5o6 148 248 611 io83 4.7 374 972 1024 864 745 BECQUEREL (Edmond). — Fait hommage à l'Académie, de la part de S. Exe. le Mi- nistre du Japon à Paris, d'une série d'Ob- servations météorologiques faites à Tokio, depuis août 1882 à août i883 58 BECQUEREL (Henri). - Détermination des longueurs d'ondes des raies et bandes principales du spectre solaire infra- rouge - Spectres d'émission infra-rouges des va- peurs métalliques — Est présenté, par la Section de Physique, sur la liste de candidats à la place va- cante par la nomination de M. Jamin en qualité de Secrétaire perpétuel 104 BÉMONT (G.).— Sur l'acide fenocyanhydri- que et ses dérivés (En commun avec M. Etard) — Sur l'acide ferrocyanhydrique et les nitro- prussiates. (En communavecM.£torrf.). BENOIT (J.-René). — Construction d'étalons prototypes de l'ohm légal BERLOTY. — Sur les équations algébriques. BERTHELOT. — Sur l'absorption du chlore par le charbon et sur sa combinaison avec l'hydrogène. (En commun avec M. Gimtz.) — Recherches sur la marche générale de la végétation dans les plantes annuelles. ( En commun avec M. Jiidré.) 355, 4o3, 428, 498 et — Les azotates dans les plantes, aux diverses périodes de la végétation. (En commun avec M. André. ) 55o et — Sur la transformation du salpêtre dans les végétaux. (En commun avec M. .André. ) — Observations sur une réclamation de prio- rité de M. Lcplny, relative à la forma- tion du nitrate de potasse dans la végé- tation. (En commun avec M. André.). . — Nouvelle méthode pour la mesure do la chaleur de combustion du charbon et des composés organiques. (En commun avec M. Ficille.) — Remarques à l'occasion de la présentation d'un ouvrage de M. Ogier, portant pour titre « Analyse des gaz » 1 1 1 1 BERTRAND (E.). — Sur un nouveau prisme polarisateur 538 — Adresse une Note « Sur l'examen micro- 5i8 591 683 9i9 1097 ( MM. P: scopique des roches, en lumière polarisée convergente n BERTRAND (J.) présente à l'Académie deux Notes inédites d'Augustin Fresnel, trou- vées dans les papiers d'Ampère M. le Secrclaire per])c'luel signale un cer- tain nombre de nouvelles communi- cations relatives à divers remèdes contre le choléra, 178. — L'Album de Sta- tistique graphique de i883, 178. — Deux brochures de M. A. Collet, Sac. — Mé- moires de l'Académie de Stanislas pour 1 883 , 439. — Divers ouvrages de MM. cfe Chimcùurtois et Penafiel, 476. — Le « Codex medicamenlarius >', et divers ouvrages deMM. Despeyronxel Rejnicr, 559. — Divers ouvrages de MM. Han- nover, Bedunis et de Comberoussc, 638. — Un Numéro du Bullettino du prince Boncnnipngni, et un ouvrage de M. Al. Giiérin, 739. — Un ouvrage de MM. H. Fol et E. Gautrelet, 85o. — Un ou- vrage de M. Sirocint, 1060. — Un ou- vrage de M. G. Rkliard — Signale un ouvrage de M. Th. Ricntir . . — Informe l'Académie que M""^' la Marquise de Colbert vient de lui transmettre un certain nombre de Notes ou Mémoires, trouvés dans les papiers de Laplace et adressés par divers auteurs pour être sou- mis au jugement de l'Académie ■ — Signale l'arrivée d'un certain nombre de nouvelles Communications relatives au choléra 4i7î 438 et — Annonce à l'Académie l'adhésion du royaume-uni de la Grande-Bretagne à la convention du mètre — Annonce le décès de M. Heer — Présente à l'Académie, au nom de la fa- mille de M. Dnmns, le Premier Volume de ses « Discours et Éloges académiques » — Signale à l'Académie trois brochures que vient de faire imprimer M. Bierens de Bahn — Est nommé Membre de la Commission chargée de proposer un sujet de prix, pour le concours du prix Vaillant à dé- cerner en 1886 BIGOURDAN (G.)- — Observations de la co- mète Wolf, faites à l'observatoire de Paris (équatorialdela tour de l'Ouest). — Éclipse de Lune du 4 octobre 1884; équatorial de la tour de l'Ouest de l'Observa toirede Paris (ouverture, o'",3 1 ; grossissement 0,95 ) — Observations de la nouvelle planète ^239) I193 ) MM. i[;es Il 38 1 1 4 '"' 273 320 470 5of) 559 G05 902 1007 535 5Go Pages. 1(1^ I 712 Palisa, faites à l'observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest).... 366 BOCHfiFONTAlNE. — Expérience pour ser- vir à l'étude des phénomènes déterminés chez l'homme par l'ingestion stomacale du liquide diarrhéique du choléra 845 — Adresse deux Notes rappelant les expé- riences qu'il a publiées, en 1878, sur la diffusion des courants électriques dans les tissus des animaux ggS et BOILLOT (A.). — Chaleur de combinaison des composés d'hydrogène et d'oxygène. BONCOMPAGNI (M. le Prince). - Fail''hom- mage à l'Académie du fac-similé photo- lithographique d'une lettre de Gauss à Olbers, du 3 septembre i8o5 507 BONNIER (G.). — Influence de la lumière sur la respiration des tissus sans chloro- phylle. (En commun avec M. Mangin.). 160 BORRELLY. — Planète Cî^' , découverte à l'observatoire de Marseille le 27 aoû 1 1 884 . 4 ' 7 — Observations faites à l'observatoire do Marseille, pendant l'éclipsé totale de Lune du 4 octobre 1884. (En commun avec M. Slepha/i.) 759 BOULEY. — Discours prononcé aux funé- railles de M. Pnul Thenard 293 BOUQUET DE LA GRYE. — Etudes sur les déviations du pendule au Mexique 170 — Première étude sur la parallaxe du Soleil . BOUTY. — Sur la conductibilité électrique des dissolutions aqueuses très étendues. BRAME (Cu.). — Sur les déperditions d'azote, pendant la fermentation des fumiers de ferme Sgo BRASSE (L.).— Sur la présence de l'amylase dans les feuilles 878 BRONGNIART (Cu.). — Sur la découverte d'une empreinte d'insecte dans les grès siluriens de Jurques ( Calvados. ) 1 1 04 BRÉON. — Sur l'état actuel du Krakalau. (En commun avec M. Kortlmls.) 395 BRIDET. — Sur l'établissement d'un télégra- phe optique entre l'île de la Réunion et l'île Maurice 425 BRIOSCHI. — Les relations algébriques entre les fonctions hyperelliptiques d'ordre n 889, g5i et io5o BURCK (J.) adresse un Mémoire sur la direc- tion des ballons 32o BUREAU ( Ed. ). — Sur la présence de l'étage houiller moyen en Anjou io36 BURQ (V.) adresse une nouvelle Note con- cernant les propriétés antiseptiques du cuivre 320 727 3o ( '194 ) MM. Pages. ; CABANELL.4S (G.). — Mesure directe des deux composantes statiques et de la com- posante dynamique du champ magné- tique des machines à collecteur 126 — Machines dvnamo-électriques. Confirma- tions expérimentales des deux réactions en marche. Sur les valeurs effectives de la résistance intérieure et du magnétisme inducteur 911 C.\DORET (E.) adresse une nouvelle Note relative au mode d'extraction de la ma- tière colorante de la paille 558 — Adresse une Note sur les produits dérivés de l'écorce du chêne 778 CAILLETET. — Réponse à deux Notes de M. IFroUcwild sur la liquéfaction des gaz 2i3 CALLANDREAU(0.). — Surdes développe- ments qui se rapportent à la distance de deux points et sur quelques propriétés des fonctions sphériques 23 — Sur la théorie de la figure des planètes.. 1060 ! CALMELS (G.)- — Sur la constitution de quelques composés élémentaires du cya- nogène 289 — De l'action des iodures alcooliques pri- maires sur le fulminate d'argent 794 CÂRAVEN-C.ACHIN (S.) adresse, pour le con- cours Delesse, une esquisse géogra- phique et géologique du département du Tarn 532 CARILLON (L.) adresse une Note intitulée : « Observations sur le bacille cholérique ». 944 CARLET ( G. ). — Sur une nouvelle pièce de l'aiguillon des mellifères et sur le méca- nisme de l'expulsion du venin 206 GARNOT (Ad.). — Sur l'origine et la distri- bution du phosphore dans la houille et le cannel-coal 1 54 — Sur la composition et les qualités de la houille, eu égard à la nature des plantes qui l'ont formée 253 CASANOVA (A. -F.) prie l'Académie de lui fournir des indications sur les meilleures dispositions à adopter pour préserver de la foudre la cathédrale de Séville, dont il dirige la restauration 7a CASONI adresse une Note relative à la direc- tion des aérostats 848 CASPARL — Sur l'heure universelle 3C8 CAZEAUX(Ed.) adresse un Mémoire inti- tulé : « Des forces naturelles et de la na- ture de l'électricité.» 83o CAZENEUVE (P). - Sur un camphre tri- MM. Pages. chloré 609 CECI (A.) adresse une Note sur l'étiologie du choléra asiatique. (En commun avec M. Rlebs) 773 CERTES (A.). — De l'action des hautes pressions sur les phénomènes delà putré- faction, sur la vitalité des micro-orga- nismes d'eau douce et d'eau de mer. . . . 385 CESARO (E.). — Sur les fonctions holo- morphes de genre quelconque 26 CHAIRY. — Etude de l'air de la ville d'Alger . 798 — Sur les eaux de pluie de la ville d'Alger. 869 — xVctions des agents chimiques puissants sur les bactéries du genre Tyrotlirix et leurs spores 980 CHAMBERLAND(Cn.). — Sur un filtre don- nant de l'eau physiologiquementpure. . 247 CHANCEL (G.). — Sur quelques réactions du sulfure de carbone et sur la solubilité de ce corps dans l'eau. (En commun avec M. Panncinier.) 892 — Sur la détermination d'un cas particulier d'isomérie des acétones io53 CHAPEL adresse deux Notes portant pour titres, l'une « Concomitance de phéno- mènes sismiques et météorologiques avec la rencontre des astéro'i'des d'août», l'autre « Sur unerelation entre les tempé- ratures de fusion des corps simples et leurs poids atomiques » 338 — Adresse une Note relative à l'apparition d'un bolide, observé pendant le jour, aux environs deRoyan 617 — Adresse une Note relative à une coloration crépusculaire observée à Nantua dans la nuit du 19 au 20 octobre 7[9 — Adresse une Note intitulée : « Existence d'une relation périodique entre les den- sités des corps simples et leurs poids atomiques 883 — Adresse une nouvelle Note relative aux coïncidences observées entre l'apparition des lueurs crépusculaires et la rencontre de la Terre avec certains essaims d'asté- ro'ides 1 1G8 CHARCOT. — Rapport sur diverses Commu- nications relatives au choléra 224 CHARGÉ D'AFFAIRES DE BELGIQUE EN FRANCE (M. le) exprime le désir d'obtenir des renseignements sur les procédés que l'on considère comme les plus efficaces pour rendre incombus- tibles les bois et les étoffes, en vue de prévenir les incendies dans les édifices ( iiO*^ ) MM. Pa(;es. de l'État 229 CHARPENTIER ( Aie). — La perception des différences successives de l'éclairage.. . 87 — Sur l'inertie de l'appareil rétinien et ses variations suivant la couleur excitatrice. io3i CHATIN (,!.). — Sur le sous-maxillaire de la mâchoire, chez les insectes broyeurs. 5i — Sur le maxillaire, le palpigére et le sous- galéa de la mâchoire, chez les insectes broyeurs • 285 — Sur les appendices de la mâchoire, chez les insectes broyeurs 939 CHÉNIER adresse une Communication sur la direction des aérostats Sofi CIIERVET ( Alf.). — Distribution du poten- tiel électrique dans une plaque rectan- gulaire, les électrodes occupant des posi- tions quelconques 78 CHEVRIÎUL. — Observations à propos d'une Communication de M. Foiisscri-rui sur la dissolution progressive des alcalis du verre dans l'eau 82 — Est nommé Membre de la Commission pour la vériûcation dos romptesde l'an- née 188 3 3G2 — Remercie M. le Président, pour les sen- timents qu'il vient de lui exprimer à l'occasion de son quatre-vingt-dix-neu- vième anniversaire 428 CIIICANDARD (G.) adresse une Note inti- tulée : « Nouvel énoncé de la loi des dé- compositions électrochimiques» 532 CllOLODKOVSKY. — Contributions à l'ana- tomie et la morphologie des vaisseaux malpighiens des F^épidoptères 81G CKIANDI-BEY. — Sur les propriétés antisep- tiques du sulfure de carbone 5o9 COLIN (G.). — Recherches expérimentales sur la conservation temporaire des Virus dans l'organisme des animaux où ils sont sans action 759 — Expériences sur la valeur des agents désinfectants dans le choléra des oiseaux de basse-cour 934 — Sur la transmission delà tuberculose aux grands ruminants 1037 COLLOT (L.). — Sur une grande oscillation des mers crétacées en Provence 824 COLSON (A.). — Sur quelques dérivés du métaxylone 4o — Saponification des éthers simples aroma- tiques par les corps neutres 801 — Action du perchlorure de phosphore sur MM. Pa le? éthers aromatiques COMITÉ SUPÉRIEUR DE RÉDACTION DU GÉNIE CIVIL ([.e) informe l'Académie que lebuste àeJ.-B. Dumas, par M. Guil- laume, est reproduit par la maison Chris- toffe CORNU (A.). — Observations relatives à la couronne visible actuellement autour du Soleil — Remarques à l'occasion d'une communi- cation de M. Diictaii.v, sur les phéno- mènes qui accompagnent la couronne solaire — Sur la forme de la surface de l'onde lumi- neuse dans un milieu isotrope placé dans un champ magnétique uniforme : exis- tence probable d'une double réfraction particulière, dans une direction normale aux lignes de force COSSON ("E.). — Sur l'épidémie cholé- rique — Sur le projet de création, en Algérie et en Tunisie, d'une mer dite intérieure COTTEAU (G.). — Sur les calcaires à Échi- nides de Stramberg (Moravie) COURTY. — Observations de la comète Wolf (1884), faites au Cercle méridien de l'observatoire de Bordeaux — Observations de l'éclipsé de Lune du 4 octobre, faites à l'observatoire de Bor- deaux. (En commun avec MM. Dnahlet et Ftninme.) — Observations de la comète de Wolf ( 1884 ) faites au Cercle méridien de l'observa- toire de Bordeaux 641 et COUTY. — De l'action du café sur la compo- sition du sang et les échanges nutritifs. (En commun avec MM. Giiimaracs et Niobry.) — De l'action des lésions du bulbe rachidicn sur les échanges nutritifs. (En commun avec MM. Guimaraes et Niobry.). . . CRIÉ (L.). — Contributions à la llore plio- cène de Java — Contributions à la ffore crétacée de l'ouest de la France — Sur le polymorphisme lloral et la pollini- sation du Lychnis dioica, L CROVA (A.). — Photométrie des foyers in- tenses de lumière — Sur un photomètre à diffusion CYON (E. de).— Le borax comme désinfec- tant intérieur ges. 488 717 04 "j 1 1 •'9 82G 537 039 388 942 1 0(17 iii5 147 C. R., i«84, 2' Semestre. [T. \Cl\ ) IJQ II96 ) D VM Pages . DANDEVILLE (L.) adresse une Note in- titulée : « Blocs soi-disant erratiques de Silly, et aérolitlio de Laigle » 212 DA1\UEAU(L.-F.) adresse une nouvelle Note relative à l'emploi de l'acide sulfurique, pour l'utilisation des substances animales en a2;ric.ulture 3-20 DACDKÉE présente à l'Académie, de la part de M. Paul J'ciu(knj[f^ un ouvrage en langue russe, intitulé : « Les dépôts de la formation dévonienne en Russie »... G17 — Fait hommage à l'Académie, aux noms des traducteurs, MM. Rnbnt et Lalle- viand, du deuxième volume du Voyage de la Véga autour de l'Asie et de l'Europe, par M. TSnrdrnshiold 88 j — Fait hommage à l'Académie, de la part de S. W.Dnm Pedro, du troisième volume des « Annales de l'École des mines d'Ou- ro-Preto » goS — Présente, de la part de M. le D' Lmlis- laa SzrijnncJin, une Notice relative à la faune des Céphalopodes des îles d'Élobi, sur la côte occidentale d'Afrique 954 — Présente à l'Académie, de la part de M. F. Cope Whitehouse, une série de photographies des cavernes de l'île de Staffa 996 DAYMARD (V.).— Soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre : « Mémoire sur de nouvelles courbes servant à représenter et à me- surer la stabilité statique des navires sous toutes les inclinaisons possibles, n 4^8 DEBRAY(ll). — Sur la décomposition de l'oxyde de cuivre par la chaleur. (En commun avec M. Joannis.) 583 — Sur l'oxydation du cuivre. (En commun avec M. Joannis.) 088 DE CANDOLLE (A.) fait hommage à l'Aca- démie d'un Volume qu'il vient de publier sous le titre : « Histoire des Sciences et des Savants depuis deux siècles » G92 DECHARME (C). — Comparaison entre les anneaux colorés électrochimiqueset ther- miques 4iG DEIIERAIN. — Sur la fabrication du fumier de forme 45 — Sur la culture de betteraves à sucre 920 DEMARÇAY (E.). - Sur quelques procédés de spectroscopio pratiipie 1022 et 10G9 DEMEAUX adresse une Communication rela- tive au choléra 22 HEPliEZ (MAftCEL).— Sur les lois du froltc- MM. Paires, ment 8C1 DESTREM (A.). — Action de l'étincelle d'in- duction sur la benzine, le toluène et l'a- niline i3S DÉZ.4UNAY (V.).— Influence de la pulpe de diffusion sur le lait de vache. (En com- mun avec M. Andoiiard.) (43 DIEULAFAIT. - Origine des phosphorites et des argiles ferrugineuses dans les terrains calcaires aSg — Nouvelle contribution à la question d'o- rigine des phosphates de chaux du sud- ouest de la France 44° — Origine et mode de formation des phos- phates de chaux en amas dans les ter- rains sédimentaires. Leur liaison avec les minerais de fer et les argiles des hori- zons sidérolithiques 8i3 DIRECTEUR DE L'ECOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES (M. le ) adresse la livraison XIX. fasc. II du t. III de la collection des dessins du portefeuille des élèves 902 DITTE (A.). — Sur les apatites fluorées 792 et 967 DODERET (L.) adresse une Communication relative à la navigation aérienne 416 DOLLFUS (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra loGo DOUBLET. — Observations rie l'éclipsé de Lune du 4 octobre 1884, faites à l'obser- vatoire de Bordeaux. ( En commun avec MJL Flamme et Coiaty ) 639 DUBOIS (R.). — Sur les propriétés de la lu- mière desPyrophores. (En communavec M. Aiibert.) ' Î77 DUCHARTRE (P.) fait hommage à l'Aca- démie d'un exemplaire de la 3° édition des» Éléments de Botanique » qu'il vient de publier 3Gi DUCLAUX.— Sur les phénomènes qui accom- pagnent la couronne solaire 714 DUCRETET. — Nouvel appareil pour recueil- lir l'acide carbonique neigeux 235 — Galvanomètre à aiguilles astatiques (io5 DUFET (H.). — Remarques sur les propriétés optiques des mélanges isomorphes 990 DUFOUR (Cn.). — Observation d'un bolide, le 3 novembre 1884 829 DUHEM (P.). — Sur le potentiel thermody- namique et la théorie de la (lile vol- taïque 1 1 1 3 DUMANS. — Nouveaux détails sur le bolide observé le 28 juin, à Concarneau et à Paris 59 ( I MM. Pages. DUMONT (A. ) adresse un Mémoire ayant pour objel l'étude d'un projet do canal d'assainissement de Paris au Havre 69S — Élude d'un projet de canal d'assainisse- ment de Paris à la mer 992 DUPON'CUEL adresse une Note portant pour titre: « L'énergie solaireet les variations de l'aiguille aimantée. » 719 DUPUY DE LOME donne lecture d'une pro- position faite par la Section de Géogra- phie et de Navigation pour continuer la collection, créée par M. l'amiral Paris, des documents historiques sur le maté- riel naval des divers pays 16 — Note sur les aérostats dirigeables 34 1 '97 i MM. l'ajjes. DUHAND (E.) adresse une Communication relative à la direction des aérostats. . . . GSy DUROY DE BRUIGNAC. — Sur la direction des aérostats 437 — Adresse une Note intitidée : Procédé gé- néral pour diminuer d'une unité l'ordre d'une intégrale. » 944 DUROZIEZ (P.). — Sphincters des embou- chures des veines caves et cardiaques ; occlusion hermétique pendant la pré- systole 362 DUTER. — Recherches sur le magnétisme. 128 DUVILLIER (E.). — Sur l'acide a-éthyl- amidopropionique 1120 EDWARDS (Alpii.-Milne). — Sur la dispo- sition des enveloppes fœtales de l'Aye- Aye 265 — Présente à l'Académie un bloc do ponce pesant C'a, supposé provenir de l'érup- tion du Krakatoa 602 — Sur les sacs respiratones du Calao lilU- nocéros 833 — Sur la classification des taupes de l'an- cien continent 1141 EDWARDS (H.-Milnb) est nommé Membre de la Commission chargée de proposer un sujet de prix pour le concours du prix Vaillant à décerner en 1886 1007 ETARD(A.). — Surl'acide ferroi'yaiiUydri(|ue et ses dérivés. (En commun avec M. Bé- mont . ) 972 — Sur l'acide l'errocyatihydriquo et les ni- troprussiates. (En commun avec W. Bd- mont. ) 1 004 FAVRE (Alpii.). - Carte du phénomène er- ratique et des anciens glaciers du ver- sant nord des Alpes suisses et de la chaîne du Mont-Blanc 599 FAVRE (S.) adresse une Note « Sur la clas- sification des Sciences » agi F.4.YE. — Présentation de son ouvrage inti- tulé : « Sur l'origine du monde. » 5i5 — Sur la photographie d'un tornado, prise aux États-Unis 1001 — Présente à l'Académie, au nom du Bureau des longitudes, la « Connaissance des Temps pour :886 » et 1' « Annuaire pour i88i » 1109 FELTZ. — De la durée de l'immunité vacci- nale anticharbonneuse, chez le lapin » . 246 FERRERO (E. ) adresse une Note relative à l'histoire de la navigation aérienne. .. . ii45 FIESSE (Cii.) adresse un Mémoire inti- tulé : « Projet d'un aérostat propre à la navigation aérienne. » 438 FIZEAU est nommé Membre de la Commis- sion chargée de proposer un sujet de prix pour le concours du prix Vaillant à dé- cerner en 1886 1007 FLAMANT. — Formules simples et très ap- prochées de la poussée des terres, pour les besoins de la pratique 1 1 3 1 FLAMME. — Observations de l'éclipsé de Lune du 4 octobre 1884, faites à l'observa- toire de Bordeaux. (En commun avec MiM. Doublet et Coiirty. ) 639 FOEX. — Sur la maladiedela vigne, connue sous le nom de pnurridié. (En commun avec M. riiila io33 FOL (H.).— Sur la pénétration do la lumière du jour dans les eaux du lac de Genève. (En commun avec M. Sarasiii .) 783 FOLIN (de). — Sur la constitution des Rhizo- podes réticulaires 1 127 FOLLACCI (F.) adresse une Communication relative à la direction des aérostats. . . . 687 FOREL (F-.\.). — Sur quelques phéno- mènes lumineux particuliers, observés en Suisse, autour du Soleil.. . . 289 et 4'-3 FORQUIGNON (L.). — Sur la décomposition de la fonte blanche par la chaleur 287 FOUCIIÉ (M.). — Sur la condensation de la nébuleuse solaire, dans l'hypolhèse do Laplace 9o3 ( • i-9« ) MM. l'ages. FOURlïï (G.). — Sur deux formules trigo- nométriques d'interpolation, applicables, l'une aux fonctions paires, l'autre aux fondions impaires 963 — Sur la formule trigonométrique d'inter- polation, pour des valeurs de la variable indépendantes deux à deuxéquidifférentes de l'une d'elles loii — Sur une formule trigonométrique d'inter- polation, applicable à des valeurs quel- conques de la variable indépendante . . . 10C2 FOUSSEREAU (G.). — Sur la conduclibilité électrique de l'eau distillée cl de la glace. 80 FRÉDÉRICQ (L.). — Influence des variations de la composition centésimale de l'air sur l'intensité des échanges respira- toires 1 124 FREIRE (D.). — Le microbe de la fièvre jaune. Inoculation préventive. (En com- iVM. Pajius. mun avec M. Rcbnurgcon.) 804 FREMY. — Discours prononcé aux funé- railles de M. Paul Thcnard 299 — Est désigné à M. le Ministre des Finances pour remplacer M. Dunuts dans la com- mission du contrôle de la circulation monétaire 966 — Est nommé membre de la commission chargée de proposer un sujet de prix pour le concours du prix Vaillant à dé- cerner en 18S6 1007 FRESNEL (AiG.). — Comparaison de la sup- position des courants autour de l'axe d'un aimant avec celle dos courants autour de chaque molécule 97 — Note sur l'hypothèse des courants parti- culaires ici FUCHS ( E.). — Observations de la couronne solaire en Algérie 829 G GAGNAGE adresse une Communication rela- tive au choléra 22 GARDE ( P.) • — Sur les relations électrocapil- laires 123 GARRIGOU (F.) adresse une Note portant pour titre : « Les métaux dans la sub- stance des plantes.» 59 GARRIGOU-LAGRANGE adresse un Mémoire intitulé : « Note sur l'hygrométrien .... 778 GASPAIUN (P. de). — Contribution à l'é- tude des gites phosphatés dans la région du sud-est de la France 83g GAUDRY (A.). — Nouvelle Note sur les rep- tiles permiens 737 — Présente à l'Académie, au nom de fil. le professeur Sceley, plusieurs Mémoires de Paléontologie et un Manuel de Géo- logie 995 GAUTIER est présenté par la Section de Chimie sur la liste do candidats à la place vacante par le décès de M. IFiatz. ... Go GÉR.ARD adresse une Communication relative à l'aérostation 365 GÉRARDIN (A.) adresse une Note relative à l'emploi de l'acide hydrosulfureux comme décolorant 719 GIGLI (L.) adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 416 GIRARD (Aimé).— Mémoire sur la composi- tion chimique et la valeur alimentaire des diverses parties du grain de froment. 16 — Sur la quantité des farines obtenues par dillërents procédés de mouture 38o — Recherches sur la saccharogénie dans la betterave 808 — Sur le développement, en France, des Né- matodes de la betterave, pendant la campagne de 1 884 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante dans la Section d'Économie rurale GODEFROY (L.). - Sur les combinaisons formées par le sesquichlorure de chrome avec les autres chlorures métalliques. . GONNARD (F.). — Sur un phénomène de cristallogénie, à propos de la fluorine de la Roche-Cornet, près de Pontgibaud (Puy-de-Dôme) — Sur une pegmatite à grands cristaux de chlorophyllite,des bords du Vizézy, près de Montbrison (Loire) — Addition à la Note précédente GONNESSIAT. - Observation de l'éclipsé de Lune du 4 octobre 1884, faite à l'ob- servatoire de Lyon — Observations des comètes Barnard et Wolf, faites à l'équatorial de 6 pouces (Brunner) do l'observatoire do Lyon . . — Observations (équatorial de 6 pouces Brunnerde l'observatoire de Lyon), élé- ments et éphémérides de la comète Wolf GORGEU (A.). — Sur l'oxychlorure de calcium et les silicates de chaux simples et chlorurés. — Production ar- tificielle de la wollastonite GOSSELIN.— Rapport sur diverses Commu- nications relatives au choléra — Dernières recherches sur la coagulation inti avasculaire antiseptique 922 1008 '4> ii3G 69S 700 774 256 3i3 ioo3 MM. l'aces. GOUIlSAT(E.).— Sur une équation analogue à l'équation de Kumnier 777 et 858 GOVI fait hommage d'un Mémoire qu'il vient de publier, « Sur un cas singulier de dé- formation desimages dans les lunettes.» 479 GOYET soumet au jugement de l'Académie un Mémoire relatif à un projet de canal maritime de grande navigation, de l'océan Atlantique à la Méditerranée. . SSg GRAND'EURY. — Fossiles du terrain houiller, trouvés dans le puits de recherche de Lubière ( bassin de Brassac) logS GRASSET (J.), — Sur l'action anesthésique de la coca'i'ne 983 — Sur l'action anesthésique cutanée du chlor- hydrate de cocaïne 1 122 GRÉHANT. — L'urée est un poison ; mesure de la dose toxique dans le sang. (En commun avec M. Q/d/ujurutd.) . 383 — Sur les effets deTinsulllation des poumons par l'air comprimé. (En commun avec M . Qiiinrjuaiul. ) 806 GREZEL (L.) adresse une Note sur quelques expériences d'électricité 883 GRIMAUX. — Est présenté par la Section de Chimie sur la liste de candidats à la place Go 99 ) MM. Pa laissée vacante par le décès de M. fViirtz GRIVEAUX. — Adresse une Note relative aux résultats fournis par la méthode du poten- tiomètre du Clarke , appliquée à la mesure de la force éleclromotrico développée par l'action d'un faisceau lumineux sur une plaque d'argent couverte d'une couche d'un sel d'argent 1 168 GUILLEMIN (E.) adresse une Note sur la na- ture de l'inversion totale des viscères. . GUIMARÂES. — De l'action du café sur la composition du sang et les échanges nutritifs. (En commun avec MM. Couty et Niobcy.) — De l'action des lésions du bulbe rachidieu sur les échanges nutritifs. (En commun avec MM. Couty ei Niobey .] 388 GUiNTZ. — Sur l'absorption du chlore par le charbon et sur sa combinaison avec l'hy- drogène. (En commun avec M. /Scr- thelot.) 7 GYLDEN (Hugo). — Sur le changement des excentricités des orbites planétaires, dû à la concentration de la matière dans l'espace 219 5oG 85 H HALL (Ja.mi-.s). — Est élu Correspondant pour la Section de minéralogie 71 HATON DELA GOUPILLIÈRE. - Fait hom- mage à l'Académie d'un exemplaire de son travail relatif aux bobines pour l'ex- traction des mines 174 — Dépose sur le bureau le second volume de son Cours d'exploitation des mines.. iioG HAUTEFEUILLE (P.). — Sur l'acide phos- phorique anhydre. (En commun avec U.Perrcy.) 33 — Sur le polymorphisme du phospliate de silice. ( En commun avec M- Margoiu-t. ) 789 HAUVEL. — Communique a l'Académie une courbe des températures moyennes men- suelles pour l'année 1884 Sg — Conditions d'un élément hélico'idal pour l'effet utile maximum d'un propulseur. . 75o HÉBERT (Edm.). — Remarques sur un Mé- moire de M. Maréx,$ur la géologie des environs de Keff (Tunisie) 208 — Observations sur un Mémoire de M. CoC- tcmi 829 HECK.EL (E.). — Deux cas de monstruosités mycologiques 1088 HENRY (L.). — Sur la solubilité dans la série oxalique »i57 HERMITE (Ch.). — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Cesnro, sur les fonc- tions holomorphes 27 HERMITE (G.). — Sur une lunette astro- nomique fixe 23o et 323 HIRN (G. -A.). — Remarque relative aux méthodes suivies pour déterminer la température du Soleil 174 — Note sur les lois du frottement (j53 — Fait hommage à l'Académie d'un Mémoire qu'il vient de publier sous le titre : « Exposé d'un moyen de déterminer la température des parties du Soleil infé- rieures à la photosphère » io5G HOCHER EAU (A.) prie l'Académie de sou- mettre à l'examen d'une Commission son Mémoire sur les causes d'explosion des chaudières à vapeur 637 HORVATII (A.). — Sur l'histoire de la dé- couverte de la migration des globules blancs du sang i iGi HOSPITALIER. — A l'occasion d'une propo- sition faite par M. cVAbbadie, propose de prendre pour unité de longueur le mégniiic'trf égal à un million de mètres ou mille kilomètres 447 HOUDART (E.). — Réclamation de priorité, à propos d'une Note de M. Amagni, sur une méthode de dosage de l'extrait ( 1200 ) MM. Pages. st'C des vins 338 llUBER (A.) adresse une Communication re- lative à l'aérostalion 1007 HUGO (L. )adreose la suite deses « Recherclics sur la forme théorique des corps MM. Pages, simples . » Sij HUREAU DE VILLENEUVE adresse une Note relative à « l'eau distillée employée comme boisson . » 720 ILLINGWORTU adresse une Communication sur le choléra goi INSTITUT FRANKLIN DE PHILADELPHIE (l') sollicite l'envoi d'appareils modernes ou historiques, pourl'Exposition internatio- nale d'électricité qui s'ouvrira au mois de septembre, à Philadelphie i.:>.~) JAMIN (J.). — M. le Secrétaire perpétuel informe l'Académie que le tome XCVII des « Comptes rendus » est en distribu- tion au Secrétariat 61 — Signale à l'Académie un grand nombre de nouvelles Communications relatives à di- vers modes de traitement du choléra. . . 72, 122, 22G, 533 et 602 — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Forel sur des phénomènes lumineux autour du Soleil 290 — Discours prononcé à Broglie à l'occasion de l'inauguration du monument de Fres- nel 45i — Signale à l'Académie l'envoi de quelques nouvelles Communications sur la direc- tion des aérostats 532 — Informe l'Académie de la mort de M. Al. Cialdi, Correspondant de la Section de Géographie et Navigation 533 — Place sous les yeux de l'Académie des photographies d'étincelles électriques, par M. Ducretet gSg — Est nommé Membre de la Commission chargée de proposer un sujet de prix pour le concours du prix Vaillant, à dé- cerner en 1886 1007 — Signale à l'Académie divers Ouvrages de MiM. Ricco et Burg, i-xi. — De M^TIiol- l"ri, une seconde série de travaux de la Commission sismologique suisse, 227. — Une brochure de M. Antutasi, 36G. — Un Ouvrage de M. le général Noiz,ct, 533. — Divers Ouvrages de MM. Grilleaii et Grange, C98. — Un Recueil de docu- ments concernant l'application de la lumière électrique à l'éclairage des na- vires passant par le canal de Suez, 773. — Un élogede M. Dumas, par M. dcCuni- beroussc, et le n°de février du Bulleltino du Prince Boncoitiiiagiii, 902. — Di\ers Ouvrages de MM. Collignon, Michel et un Volume des Annales de l'Observatoire deRio-Janeiro, ioo8. — Divers ouvrages de MM. Frolow, St. Meunier, Dubosc et Ogicr 1111 JANNETTAZ(Ed.). — Sur l'application des procédés d'Ingenhouz et deSenarraont à la mesure des conductibilités thermiques. 1019 JANSSEN donne quelques détails verbaux sur les conditions dans lesquelles s'est ma- nifestée l'opinion de la Conférence in- ternationale de Washington, au sujet de l'opinion exprimée par la France, con- cernant l'application du système décimal à la mesure des angles et à celle du temps 8.19 JAUBERT (L.) adresse deux Notes relatives, l'une à un bolide observé le 10 juillet; l'autre aux particularités qu'ont présen- tées les éclairs, pendant unonge qui a éclaté à Pari? 29 1 — Observation d'un bolide dans la soirée du 5 septembre 447 — Adresse une Note sur l'observation de l'éclipsé de Lune du 4 octobre, faite à l'observatoire du Trocadéro 575 JOANNIS. — Sur l'oxydation du cuivre. (En commun avec M. Debmr.) C88 J0NC)U1ÈRES(DE).— Surla règle de Newton pour trouver le nombre des racines ima- ginaires des équations algébriques nu- mériques G2 — Sur deux théorèmes de M. Sylvester et sur la règle de Newton m, ifiS, 269 — Au sujet de la dernière Lettre qu'on ail reçue de Lapérouse 121 — Sur des débris volcaniques recueillis sur la côte est de Mayotte, au nord-ouest de Madagascar 272 — Sur les équations algébriques 345, 469 et 483 ( MM. Pages. — Théorème concernant les polynômes al- gébriques complets; application à la règle des si.enes de Descartes ii43 JOUBIN. — Sur un organe digestif et repro- ducteur, chez les Brachyopodes du genre Cranie g85 .TUNGFLEISCH est présenté par la Section de Chimie sur la liste de candidats à la I20I ) MM. place laissée vacante par le décès de M. IViirtz JURIEN DE LA GR.4VIÈRE (M. l'amiral) fait hommage à l'Académie de deux vo- lumes qu'il vientde publier sous le titre: « La marine des Ptolémées et la marine des Romains » 9.^ 60 K KELLNER (Ch.) adresse une Étude sur di- verses substances chimiques, propres à influer sur le développement des orga- nismes inférieurs dans le traitement du choléra gag KLEBS ET CECI (A.) adressent une Note sur l'étiologie du choléra asiatique 778 KLEIN ( D. ). — Sur de nouveaux borotungs- tates 35 — Sur une réaction générale des alcools po- iyatomiques, en présence du borax et des paratungstatcs i44 — Sur les combinaisons de l'acide tellureux avec les acides SaO — Sur les produits obtenus dans l'attaque du tellure par l'acide azotique. (En commun avec M. Morel. ) 540 — Action de l'eau et de l'acide azotique sur l'azotale basique de bioxyde de tellure. ( En commun avec M. J . Mnrel. ) 5f)7 KOENIGS (G.). — Surles intégralesde cer- taines équations fonctionnelles loiG KORTHALS. - Sur l'état actuel du Kraka- tau. (En commun avec M. Brénn.).. . . SgS KOTTWITZ (S. -G. de) adresse une Commu- nication relative au choléra 848 KREBS (A.). — Sur un aérostat dirigeable. ( En commun avec M. Renard. ) ■ . 3i6 KRONECKER (L.). — Additions au Mémoire sur les unités complexes 7G5 KUNCKEL (J.). — Des mouvements du cœur chez les insectes pendant la métamor- phose i3r KUNSTLER(J.).-Sur un Rhizopode 337 LABORIE (E.). — Sur l'anatomie des pédon- cules, comparée à celle des axes ordi- naires et à celle des pétioles 1086 LACAZE-DUTHIERS (de ).— Sur un élément microscopique pouvant guider dans la détermination des Cynthiadés iio3 LADUREAU (A.). — Sur le fermentammonia- cal 877 L.-VFITTE ( P. DE). — Surl'emploi du sulfate de cuivre pour la destruction du mil- dew 760 LAGRANGE (P.) adresse à l'Académie ' vingt nouveaux documents relatifs aux recherches de son frère, E. L(i^rnns,c, sur l'électromagnétisme 738 LAGUERRE. — Sur les coupures des fonc- tions io65 LAILLER (A.). —Sur l'élimination de l'acide phosphorique par l'urine, dans l'aliéna- lion mentale et l'épilepsie 572 L.\LANNE {Léo.n). — Observations, à propos d'une Communication de M. le général L.-F. Menahrea, sur la machine de Charles Babbage 267 — Note sur un nouveau mode de représen- tation de la marche des trains sur une voie de communication 807 — Sur les équations algébriques; observa- tions au sujet d'une Communication de M . de Jonquières 4G3 LÂMEY (le P.). — Sur l'inégalité de distribu- tion de la température du Soleil, selon les latitudes, et l'activité de la photo- sphère 363 — Sur les sinuosités elles variations de cour- bure de la limite d'ombre, pendant les éclipses de Lune 77G LANDERER (J.-J.). — Sur la recrudescence périodique des lueurs crépusculaires. . . 1094 LANGLOIS (M.). — Surles mouvements ato- miques et moléculaires 780 LARISCH (N.)' adresse une Communication relative à l'aérostation 3G5 LARROQUE (F.). — Soumet au jugement de l'Académie un Mémoire sur la grêle et les glaces atmosphériques 773 LARTET (L.). — Sur le terrain carbonifère des Pyrénées centrales 25o LAUR adresse une Note signalant une nou- velle coïncidence entre un tremblement ( MM. Pages, de terre ressenti à Saint-Étienne et une baisse barométrique brusque, précédée d'un régime de hautes pressions 1007 — Adresse de nouvoliesComraunications rela- tives à l'influence des variations baro- métriques brusques sur les tremble- ments do terre et les phénomènes érup I 202 ) MM. Démonstration expérimentale de l'inver- sion de la force électromotrice du con- tact fer-cuivre, à température élevée . . Est présenté par la Section de Physique, sur la liste decandidats à la place vacante parla nomination deM./^/m/« en qualité de Secrétaire perpétuel. tifs 1 1C8 LEROY (A.) adresse une Note relative LAUSSEDAT.— Sur les tentatives effectuées à diverses époques, pour la direction des aérostats 4 ' 3 LAVOCAT (A.). ~ Du rachis dans la série des animaux vertébrés 1 125 LECHARTIER ( G.). — De l'emploi des engrais ] potassiques en Bretagne G58 LE CIIATELIER. — Sur la variation, avec la , pression, de la température à laquelle se produit la transformation de j'iodure d'argent. (En commun avec M. Mail- lard. ) 1 57 — Sur quelques combinaisons formées par les sels halo'i'des avec les sels oxygénés du même métal 276 — Sur un énoncé des lois des équilibres chi- miques 786 — Sur la dissociation de l'hydrate de chlore. 1074 LECLERC DU SABLON. —Sur ladéhiscence des anthères Sga LEDUC (A.). — Nouvelle méthode pour la mesure directe des intensités magné- tiques absolues 186 LECOQ DE BOISBAUDRAN. — Séparation du cérium et du thorium 525 — Sur la solubilité du prussiate de gallium. Rectification à une Note antérieure. . . . 5aG LEMOINE(V. ). — Caractères génériques du Pleuraspidotherium, Mammifère de l'éo- cène inférieur des environs de Reims. . 1090 LEMSTRO>[ (Selim). — Sur les principaux résultats de l'expédition polaire finlan- daise, 1883-1884 gi LE PAIGE. — Sur les groupes de points en involution, marqués sur une surface . . 587 LEPLAY (H.).— Sur la formation des acides végétaux en combinaison avec les bases potasse et chaux des matières azotées et du nitrate de potasse dans la végétation desplantes sucrées, betteraves et maïs . . 925 — Études chimiques sur la végétation de la betterave à sucre en deuxième année, dite (I poric-graines » io3o — Commimique les résultais de l'analyse des masses cuites de betteraves, sous le rap- port de la quantité de chlorure de potas- sium et de nitrate de potasse qu'elles contiennent 11 37 LE ROUX (PP.). - De la dislocation méca- nique des images persistantes 606 Panes. 842 10 i I 95c système de locomotion aérienne LESCARBAULT (E.). - Observation de l'é- clipse totale de Lune (4-5 octobre 1S84) faite à Orgères (Eure-et-Loir) 642 LESSEPS (de). — Sur le projet de mer intérieure africaine. Réponse à M. Cos- soii 9 et 121 — Canaux maritimes de Suez et de Panama. 119 LEVALLOIS [A.). — Recherches polarimé- triques sur la cellulose régénérée des pyroxyles et sur la cellulose soumise à l'action de l'acide sulfurique 43 — Activité optique de la cellulose. Observa- tion à propos d'une Communication de M. Béchamp 1 122 — Sur le dosage des essences parfumées. . . 977 LICHTENSTELN (J.).— Surun nouvel insecte du genre Phylloxéra [Phylloxéra salicis Lichtenstein.) fiiC — Complément de l'histoire du Cliaitoplm- riis aceris Fabricius [sub Aphis) Rrg — Évolution biologique des Aphidiens du genre Aphis et des genres voisins 1 iG3 LINDSTROM (G.). - Sur un scorpion du terrain silurien de Suède 984 LIPPMANN (C). — Conditions d'équilibre d'une lame liquide soumise à des actions électromagnétiques 747 — De l'action de la chaleur sur les piles, et de la loi de Kopp et de Wœstyne .... 895 — Est présenté par la Section de Physique sur la liste de candidatsàla place vacante parla nomination àe^l.Jamin en qualité de Secrétaire perpétuel . 104 1 LIPSCHITZ (R.). — Sur une représentation de la fonction exponentielle par un pro- duit infini 701 LIVACHE (A.). — Préparation rapide de li- queurs titrées de sulfure de carbone . . . G97 LCEWENTAL ( Ed.) adresse, pour le concours du prix Bréant, un Mémoire intitulé : « La vérité sur le choléra, la petite vé- role, la phtisie, etc., et leur guérison.. 739 LOEWY. — Sur le fonctionnement de l'é- quatorial coudé, et observations de la planète (24?) 721 faites — Observations de la planète (2;y à l'observatoire de Paris (équatorial coudé). (En communavecM. Pèris^aud.) 720 ( I2o3 ) MM. Pages. LONGUET adresse un Mémoire intitulé « Éludes statistiquessur le recrutement dans l'Isère » 365 LOUGUININE (W.). — Chaleur de combus- tion des é(hers de quelques acides de la série grasse 1 1 1 8 LUVINI (J.) adresse un Mémoire relatif à un mode de formation de la grêle 122 MM. Pages. — Adresse un Mémoire portant pour titre : « Origine de l'électricité de l'air, des nuages orageux et des éruptions volca- niques LUYS (J.). — Nouvelles recherches sur la structure du cerveau et l'agencement des fibres blanches de la substance céré- brale 19 5o5 M MAIRE DE BESANÇON (M. le) invite l'Aca- démie à désigner un de ses Membres pour la représenter à l'inauguration de la statue de Claude de Jouffroy, qui aura lieu le 1 7 août MAIRE DE ROUEN (M. le) invite l'Académie à se faire représenter aux fêles qui au- ront lieu à Rouen, pour célébrer le deuxième centenaire de la mort de Pierre Corneille MAIRET (A.). — Recherches sur le rôle bio- logique de l'acide phosphorique — De l'influence du travail intellectuel sur l'élimination de l'acide phosphorique par les urines — Recherches sur les modifications dans la nutrition du système nerveux, produites par la manie, la lypémanie et l'épilepsie. MALASSEZ (L. ). — • Sur le micro-organisme de la tuberculose zooglœique. (En com- mun avec M. Vigitai. ) MALLARD (E.). —Sur la variation, avec la pression, de la température à laquelle se produit la transformation de l'iodure d'argent. (En commun avec M. Le Cliâ- tclier) — Sur les rapports qui existent entre les réseaux cristallins des différenls corps. MANGIN (L.). — Influence de la lumière sur la respiration des tiisus sans chloro- phylle. (En commun avec M. Bomiier.) MANGON (Hervé). — Note sur l'aérostat dirigeable de MM. Renard et Krebs . . . MANO (Cu.). — Observations géologiques sur le passage des Cordillères par l'isthme de Panama MARCANO. — Surla perséite, matière sucrée analogue à la mannite. (En commun avec M. Miïntz. ) — Recherches sur la transpiration des vé- gétaux sous les tropiques — Sur la fermentation peptonique MARES ( P. ). — Sur la géologie des environs de Keff (Tunisie) MAREY. — Rapport sur diverses Communi- cations relatives au choléra C.R., 1884, ■:<' Scmr.sire, (T. XCIX.) 227 559 243 328 203 137 209 160 772 573 38 53 811 207 — Les eaux contaminées el le choléra C67 — La propagation du choléra par les eaux contaminées 621 — Études sur la marche de l'homme, au moyen de l'odographe 732 MARGUERITE-DELACHARLONNY (P.). - Sur l'hydrate du sulfate d'alumine neu- tre 800 MARGOTTET(.l.).— Surlepolymorphismedu phosphate de Sicile. (En commun avec M. Haiitefcuilte. ) 789 MARHEM adresse une Note relative aux inconvénients que présente l'emploi de l'acide salicylique, comme moyen de conservation des substances alimen- taires 122 MARION ( A.-F.). — Sur les caractères d'une conifère tertiaire, voisinedesDammarées. 821 MARTIN DE BRETTES. — Sur les lois de la perforation des plaques de blindage en fer forgé 692 MASCART. — Sur la valeur absolue de la composante horizontale du magnétisme terrestre à Paris (parc de Saint-Maur). 232 — Est présenté par la Section de Physique, comme candidat à la place vacante par la nomination de M. .lamin en qualité de Secrétaire perpétuel 104 1 — Est élu Membre pour la Section de Phy- sique, en remplacement de M. Jarain, nommé Secrétaire perpétuel 1057 MATTOS (F. de). — Adresse une Communi- cation sur le choléra 901 MAUJÏENÉ (E.-J.) prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Chimie, par le décès de M. JVuriz. . 366 — Sur les hydrates alcalins. Troisième Mé- moire : Hydrates de potasse et de soude. 63 1 — Sur la décomposition de l'oxyde de cuivre par la chaleur 757 MAXLMOWITCH (W.) adresse une Note ayant pour titre : « Sur une généralisa- tion d'un théorème de Cauchy » 761 MAYER(D.-E.) soumet au jugementde r.\- cadémieun Mémoire intitulé : « Théorie j6o . ( '2 MM. Paijes. mécaniqui; de la chuk'ur. Noie sur les phénomènes élastiques et thermiques de la vaporisation » 820 MAZE. — Sur les décharges disruplives de la machine de Holtz 653 MENABUEA ( L.-F. )• — Sur la machine ana- lytique de (".liarles Babbage 179 MEUNIEU (St.)-— Lekersanton du Croisic. ii35 — Sur un verre cristallifère des houillères embrasées de Commentry 116C MIECH adresse une Noie dans laquelle il pro- pose l'emploi du chlore pour détruire le grisou logS MINISTRE DU COMMERCE (M. le) adresse deux exemplaires du tome XI de la Statistique annuelle de la France 6o3 — Adresse r« Annuaire statistique de la France pour 1 884 » go?, MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) informe V Académie que'MW. F. PerrierclH.Mii/i- gon sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, pendant l'année scolaire 1884-1885, au titre de Membres de l'Académie des Sciences 901 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BEAUX-ARTS (M. le) adresse une lettre relative à la prise en considé- ration, par la Conférence internationale de Washington, de l'avis exprimé par la France au sujet de l'application du sys- tème décimal à la mesure des angles et à celle du temps 849 — Invite l'Aciidémie à désigner l'un de ses Membres pour remplacer Î\L Dumas dans la Commission du contrôle de la circu- lation monétaire, instituée par le Minis- tère des finances goi — Adresse l'ampliation d'un décret autori- sant l'Académie à accepter le legs qui lui a été fait par M. '//;. du Moncel. . . 1008 — Adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'éleclion de M. Troost, dans laSection de deChimie , en remplacement deM./A'«/7z. Ci — Adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Mascari, dans la Sec- 04 ) MM. l'aijes. lion de Physique, en remplacement de M. Jiiiiiin 1 097 MOISSAN (11.). — Sur le trifluorure de phos- phore 655 — Sur le trifluorure d'arsenic 87 i — Action de l'étincelle d'induction sur le tri- fluorure de phosphore 970 MORA (F. -A.) adresse un instrument destiné à permettre de diviser facilement une circonférence ou un angle, en un nombre quelconque de parties égales iog4 MOREAU adresse une Communication relative au choléra 22 MOREL (J.). — Sur les produits obtenus dans l'attaque du tellure par l'acide azo- tique. (En commun avec M. Klein. ) . . 54o — Action de l'eau et de l'acide azotique sur l'azotate basique de bioxyde de tellure. ( En commun avec M. Klein.) 567 MORICOURT adresse une Note sur la préser- vation des ouvriers en cuivre pendant l'épidémie cholérique de 1884 1007 MOUCllEZ. — Observations des petites pla- nètes, faites au grand instrument méri- dien de l'observatoire de Paris, pendant le second trimestre de l'année 1884.... 3o3 — Essais de photographie d'étoiles, pour la construction des cartes du ciel, par MM. Pnul et Prospcr Henry 3o5 — Éclipse totale de Lune, du 4 octobre 1884. 547 — Observations des petites planètes et de la comète Wolf, faites au grand instrument méridien de l'observatoire de Paris, pen- dantletroisièmetrimestredel'année 1884 g45 MOURA adresse une Communication relative à l'aérostation 365 MULLER (J.). — Soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre : « Manivelle hydraulique appliquée à la distribution de la vapeur des loco- motives. » 6g8 MUNTZ. — Sur la perséite, matière sucrée analogue à la mannite. (En commun avec M. Mnrcano.) 38 — Sur les composés cai'bonés combustibles, existant dans l'air atmosphérique. (En commun avec M. Aubin. ) 871 N NANCABELLI (G.) adresse une Communi- cation relative au choléra 848 NETTER (A.) adresse une Note intitulée : « Nouvelles preuves cliniques sur le traitement du choléra par l'administra- tion d'énormes quantités de boissons aqueuses » 739 NEVEUE AIGUEBELLE (d') adresse un cer- tain nombre de Mémoires et documents, concernant l'utilisation des eaux d'égouls, l'assainissement de Paris, etc ggS NEWCOMB (S.) adresse un Mémoire en an- ( '2 MM. l'ajjes. glais portant pour titre : « On the motion of Hyperion » 476 — Sur le mouvement d'Hvpérion. . 499 NICATI (W.). — Odeur cl effets toxiques des produits de la fermentation produite par les bacilles en virgules. (En com- mun avec M. Rirtsch .) 928 — Clioléra et cholémie 91.9 — Adresse une Note sur la vitalité du ba- cille-virgule dans différentes eaux. ( En commun avec M. Rietsdi.) 1 145 o5 ) MM. Pages. NIOBEY. — De l'action du café sur la com- position du sang et les échanges nutri- tifs. (En commun avec MM. Couty et Guimnrnes.) 85 — De l'action des lésions du bulbe rachidien sur les échanges nutritifs. (En commun avec MM. Cmity et Gidmnraes.) 388 NODOT (Cn.l adresse une Note relative à _ divers phénomènes optiques, observés à Batna au moment du coucher du Soleil. 778 o OCAGNE (d"). — Sur quelques propriétés générales des surfaces algébriques de degré quelconque 7.14 — Sur les courbes algébriques planes de degré quelconque 779 — Sur l'équalionindéterminée.r- — K)- = i" nia OECHSNER DE CONINCK. — Contributioti à l'étude de la brucine.. , 1077 OLZEVVSKI. — Température et pression cri- tique de l'azote; températures d'ébulli- tion de l'azote et de l'éthylène sous de faibles pressions i33 — Température et pression critique de l'air. Relation entre la température de l'air et la pression de l'évaporation 184 — Relation entre les températures et les pressions du protoxyde de carbone li- quide 706 ONIMUS.— Des variations de l'ozone de l'air, pendant la dernière épidémie cholérique et des avantages de l'ozonéine lolg OSMOND demande l'ouverture d'un pli ca- cheté adressé le 9 juillet i883. (En com- mun avec M. ff-'erth.) 848 OURY (P.) adresse une Note relative à la na- vigation aérienne loGo PARINAUD(H.). —Sur la sensibilité visuelle. 241 — De l'intensité lumineuse des couleurs spec- trales; influence de l'adaptation réti- nienne 937 PARIS (l'amiral). — Invite les Membres de l'Académie à visiter la nouvelle galerie qu'il a ouverte au Louvre, dans le musée de la marine lO PARMENTIER ( F.). — Sur quelques réactions | du sulfure de carbone et sur la solubi- lité de ce corps dans l'eau. (En commun avec M.C/im2crl.) 899. PASTEUR (L.). — Donne lecture d'une lettre par laquelle M. le chargé d'affaires du , Brésil l'informe que S. M. l'Empereur du Brésil met à la disposition de l'Académie une sommedeiooo''',poursa souscription personnelle au monument à élever à J.- B. Dumns 366 PÉCHOLIER adresse une Note intitulée : « De l'action antizymasique de la quinine sur la fièvre typhoïde . » 848 PELIGOT (EuG.). — Note sur le sulfure de carbone et sur l'emploi de sa dissolution dans l'eau pour le traitement des vignes phylloxérées 58; PÉRIGAUD. — Observations de la comète Wolf, faites à l'Observatoire de Paris (équatorial coudé) 536 — Résultats de l'observation de l'éclipsé de Lune du 4 octobre 1884, faites à l'Obser- vatoire de Paris (équatorial coudé.)... 5Go — Observations de la planète (Jh), faites à l'Observa toire de Paris ( équatorial coudé) . ( En commun avec M. Lœwy.) 726 PERR.WEX (E.). — Sur la formation de la coque des œufs du Scjllhini cnniculn et Scyllium ciituliis 1080 PERREY (A.). — Sur l'acide phosphorique anhydre. (En commun avec M. Haiitr- fi-idlle.) 33 PERREY (Ad.). — Sur l'emploi du sulfate de cuivre pour la destruction du Mildew. . 542 PERRIER. — Offre à l'Académie la troisième livraison de la nouvelle Carte topogra- phique de l'Algérie . . 5o5 - Offre à l'Académie, de la part de M. le Ministre de la Guerre, la IV livraison de la carte d'Afrique à l'échelle du ,„,,^„„„ exécutée au Dépôt de la Guerre par le capitaine de Lannoy 77 ' l' 1 206 MM. Pages. — Présente à l'Académie, de la part de M. le Ministre de la Guerre, la 11° livraison de la Carte nouvelle de la Tunisie à Té- chelle de „„„\„„ publiée au Dépôt de la Guerre 902 PERRISSOUD adresse une Communication relative à la navigation aérienne 416 — Adresse une Communication sur la direc- tion des aérostats 5o6 PERROTIN. — Observation de la comète Btirnard, faite à l'observatoire de Nice. 821 — Observations de la comète Barnard et de la nouvelle planète i^S) Palisa 36; — Observations de la comète Barnard et de la planète Luther, faites à l'observatoire de Nice 533 — Observations de la nouvelle comète, faites à l'observatoire de Nice 564 — Observations de la comète Barnard, faites à l'observatoire de Nice (équatorial Gautliier-Eichens deo'", 38d'ouverture). gSg — Sur un tremblement de terre ressenti à Nice le 27 novembre 960 PICARD (E.). — Sur les fonctions hyper- fuchsienncs qui proviennent des séries hypergéomélriques de deux variables. . 852 — Sur les intégrales de différentielles totales algébriques 9C1 — Sur les intégrales de différentielles totales et sur une classe de surfaces algébriques. 1147 PICHARD (P.) adresse deux Notes intitulées : MM. Pages «Emploi despolysulfures alcalins contre l'oïdium de la vigne » 848 PIGEON (Ch.) soumet au jugement de l'Aca- démie un Mémoire « Sur la diarrhée de la période prodromique du choléra n . . . 789 PITRES (A.). — Sur la distribution topogra- phique des dégénérescences secondaires, consécutives aux lésions destructives des hémisphères cérébraux, chez l'homme et chez quelques animaux 89 PLANTÉ (G.). — Sur la foudre globulaire. . 278 POINCABÉ(A.). — Schémas des mouvements atmosphériques entre le 30" degré et le 80" degré nord, le 20 novembre 1879 et le i''' janvier 1880 d'après les Cartes d'isobares dressées par M. Teisserenc de Bort io38 POINC.ARÉ (H.). — Sur un théorème de M. Fuchs 75 — Sur les nombres complexes 740 — Sur la réduction des intégralesabéliennes. 853 — Sur une généralisation des fractions con- tinues ioi4 — Surles intégrales de dilTérentielles totales. ii45 POUCHET. — Sur la boite à sperma ceti. (En commun avec M. Brnuregard.'^ . . . 248 — Sur la présence des sels biliaires dans le sang des cholériques et sur l'existence d'un alcaloïde toxique dans les déjections. S47 PRUNIER (L.). — Sur l'éther triacétique d'une glycérine butylique 198 QU.\NTIN. — Sur quelques réactions de l'a- cide chlorochromique QUATREFAGES (de). — Remarques sur une Note de M. Testât, relative à la dis- section d'un Boschisman QUET. — Sur la force élémentaire de l'in- duction solaire dont la durée périodique 5o est d'un jour moyen 652 QUINQUAUD. — L'urée est un poison ; me- sure de la dose toxique dans le sang. ( En commun avec M. Gréluint.) 883 — Surles effets de l'insufflation des poumons par l'air comprimé. (En commun avec M. Gréhant.) 806 RADAU (R.). — Sur la détermination des . orbites par trois observations — Addition à la Note précédente R.4DIGUET. — Sur une nouvelle pile à élec- trodes de charbon. (En commun avec M. Toniniasi .) RADIOT (P.) adresse une réclamation de priorité sur un projet d'aérostat diri- geable RADOT(Cn.) adresse une Note sur un bolide qu'il a observé le 21 septembre dans la 643 701 129 GC2 Laponie russe 83o RAFIN (G.) adresse une Note relative à une espèce de Fourmi, qu'il a observée à l'île Saint-Thomas, et qu'il propose d'appeler « Fourmi ignivore y 212 U.4MBAUD. — Observations de la comète Wolfj faites à Tobservatcire d'Alger ( télescope de o'", 5o d'ouverture) 5C4 — Observations de la nouvelle planète (S),' faites à l'observatoire d'Alger (télescope ( I 207 HIM. Pages. I MM. de o", 5o d'ouverture.) 641 RAOULT ( F.-M.). — Sur le point de congéla- tion des dissolutions salines 324 — Action de l'eau sur les sels doubles 914 RAYET (G.). — Observations de la comète Wolf, faites à l'équatorial de 8 pouces de l'observatoire de Bordeaux 1008 REBOURGEON. — Le microbe de la fièvre jaune. Inoculation préventive. (En commun avec M. Fraire.) 8c4 REGNAULD {,!.). — Sur la purification de l'alcool méihylique. (En commun avec M. nUrjctin. ) 82 RÉGNIER (R.). — Sur les conditions clima- tériques et l'état sanitaire actuel dans l'isthme de Panama 544 REIGNIER (Cii.) adresse une démonstration d'un théorème de Géométrie élémen- taire 212 REISET (Jules) est élu Membre de l'Aca- démie, dans la Section d'Économie rurale, eu remplacement de M. P. Thcnmd.) 1 1 1 o RENARD (Cil.). — Sur un aérostat diri- geable. (En commun avec M. Krebs.). . 3iG RENAULT (B.). — Sur un nouveau genre de graines du terrain houiller supérieur. (En commun avec M. Zclller.) 56 — Sur l'existence d'Astérophyllites pha- nérogames. (En commun avec M. Zeil- ler.) ii33 — Quatrième Note pour servir à l'histoire de la formation de la houille; galets de houille 200 RETZLUFF-BOURSIER adresse une Commu- nication relative au Phylloxéra 637 RICHET (A.). — Rapport sur diverses Com- munications relatives au choléra 529 Fages. RICHET (Cii.). — De l'intluence de la cha- leur sur la respiration et de la dyspnée thermique 279 RIDEAU adresse une Communication relative à la navigation aérienne 4i'"> RIETSCH. — Odeurs et effets toxiques des produits de la fermentation produite par les bacilles en virgule (En commun avec M. Nicnti.) 928 — Adresse une Note sur la vitalité du ba- cille-virgule dans difTércntes eaux. (En commun avec M. Nicnti.) 1 145 RIVIÈRE (E.). — Note statistique sur le choléra, dans les hôpitaux de Paris, de- puis le début de l'épidémie 898 — Étude statistique sur le choléra dans les hôpitaux civils de Paris, du 23 au 3o no- vembre 1 884 956 RODET (A.). — Étude expérimentale sur l'ostéomiélite infectieuse SGg ROJIG (F.) adresse une Communication rela- tive au choléra 2a ROLLAND est nommé membre de la Com- mission pour la vérification des comptes de l'année i883 302 — Discours de M. le Président à la séance du 8 septembre 1884 4'-7 ROMMIER. — Sur l'emploi de la solution aqueuse de sulfure de carbone i)our faire pérrr le Phylloxéra 696 — Sur la levure de vin cultivée 879 ROULE. — Sur deux nouvelles espèces d'Ascidies simples (familles des Phallu- siadées.) 6i3 ROUSSEAU (G.). — Sur la produclion d'un manganite de baryte cristallisé. (En commun avec M. SngUer.) 1 Sg SACC. — Sur un dépôt de salpêtre, dans le voisinage de Coohabamba (Bolivie.). ... 84 — Sur la composition de la graine du coton- nier en arbre, et la richesse de cette graine en substances alimentaires 1 160 SAGLIER (A.). — Sur la production d'un manganite de baryte ciistallisé. (En com- mun avec M. Rniis.seaii.) iSg SAINT-VENANT (de). — Remarques rela- tives à une Note de M. Bcitliot sur les actions mutuelles entre les molécules des corps 5 SANDRAS adresse une Communication rela- tive au choléra 22 SARASIN (Ed.) — Sur la pénétration de la lumière du jour dans les eaux du lac de Genève 783 SAUTREAUX (F.) adresse une Note sur la nature de la queue des comètes iog5 SAVASTANO. — Gommose caulinaire et radi- cale dans les Aurantiacées, Amygdalées, le Figuier, l'Olivier et noircissement du Noyer ' 987 SCIIEUREIl-KESTNER. — Réaction de l'oxyde ferrique, à haute température, sur quelques sulfates 87G — Sur la composition des produits gazeux de la couibu-tion de la pyrite 917 SCHLOESING (Tu.). — Inlluence de la tempé- rature sur l'hygroscopicité de la terre végétale 21 5 SCllNETZLER (J.-B.). — Notes relatives aux ( 6o MM. Pai»es. propriétés antiseptiques du borax et à celles de l'acide formique 226 SCHNUREil adresse un Mémoire portant pour litre : « Indicateur électrique du niveau de l'eau et de la pression dans les chaudières à vapeur » 698 SCHUTZENBERGER est présenté par la Sec- tion de Chimie sur la liste de candidats à la place laissée vacante par le décès de M. jyiirtz SÉE (Germain). — Sur les pneumonies infec- tieuses et parasitaires 93 1 SOCIÉTÉ DES SCIENCES, LETTRES ET ARTS DE BIARRITZ informe l'Aca- démie qu'elle se propose d'ouvrir un Con- grès international de climatologie et d'hvdrologieii Biarritzle looctobre i885. SOCKHLET (È.) adresse, de Retz, une Note relative à un procédé pour combattre le Phylloxéra SORET (Cii.). — Indices de réfraction des aluns cristallisés „ 867 SOUC-VZE ( A.) adresse la description des effets produits par un coup de foudre, à Cam- pan, le 24 juillet i88î SPARRE ( DE ). — Sur l'herpolhodie de Poinsot. STEBNITSKI (le général). — Sur la déter- mination des longitudes dans la région du Caucase 27 STEPHAN. — Observations faites à l'obser- vatoire de Marseille, pendant l'éclipsé totale de Lune du 4 octobre 1884. (En commun avec M. Bnrrelly.] 597 — Observations, faites à l'observatoire de Marseille, des planètes (SiT) et (241) et 1208 ) MM. 85o 1145 262 906 Pages. de la nouvelle comète Max Wolf 6o3 STIELTJES. — Sur un développement en fraction continue 5o8 — Sur une généralisation de la théorie des quadratures mécaniques 85o STRAUS (I.). — Sur la virulence du bubon qui accompagne le chancre mou 935 SYLVESTER. — Sur les équations monolhé- tiques i3 — Sur l'équation en matrices /)j:=.r(7. G7 et ii5 — Sur la solution du cas le plus général des équations linéaires en quantités binaires, c'est-à-dire en quaternions ou en ma- trices du second ordre 117 — Sur la résolution générale de l'équation linéaire en matrices d'un ordre quel- conque 409 et 43* — Sur les méthodes, celle de liamiiton et colle de l'auteur, pour résoudre l'équation linéaires en quaternions 47^ — Sur l'équation linéaire trinôme en matrices d'un ordre quelconque 527 — Sur la solution explicite de l'équation quadratique de Hamilton en quaternions ou en matrices du second ordre 555 — Sur les conditions de l'existence de racines égales, dans rôquaijon du second degré de Hamilton, et sur une méthode géné- rale pour résoudre une équation unilaté- rale de n'importe quel degré en matrices d'un ordre quelconque 621 — Sur l'achèvement de la nouvelle méthode pour résoudre l'équation linéaire la plus générale en quaternions 5o2 TACCHIN I (P. ). — Observations des protubé- rances solaires, faites à l'Observatoire royal du Collège romain pendant l'an- née 1 883 72 — Sur une auréole rouge observée autour de la Lune 75 — Sur la distribution des facules à la sur- face solaire pendant l'année i883 229 — Observations des taches solaires et des éruptions volcaniques en i883 32 1 — Sur les couronnes solaires observées à Rome pendant les derniers mois 566 — Observations des taches et facules so- laires, faites à l'observatoire du Collège romain pendant le deuxième trimestre de 1 884 440 — Observations des taches et des facules so- ,, lairespendantletroisiènietrimostro 1884. 565 TARDY adresse une Note intitulée : «Hypo- thèse sur la température de la zone des protubérances du Soleil )> 262 TAYON. — Sur le microbe de la fièvre ty- pho'idede l'homme; cultures et inocula- tions 33i TESTl]T(L.). —Contribution à l'anatomie comparée des races humaines. Dissection d'un Boschisman 47 THENARD (P.). — Sa mort est annoncée à l'Académie par M. le Président 265 — Discours prononcés aux funérailles de M. P. Thenard 293 et 299 THOLLON (L.). — Sur les couronnes so- laires 44^ THOULET (.1.). —Attraction s'exerçantentre les corps en dissolution et les corps so- lidpsimmergés 1072 ( 12 l*'M- Pages. TILLO{A.ue). — Observalionsde magnétisme terrestre, faites en Russie 65o TISSANDIER (G.). — Observation des cou- ronnes solaires, pendant des ascensions aérostatiques exécutées le 23 et le 24 oc- tobre 1884 par MM. J.et G. Tissan- c/ier J18 — Sur la deuxième expérience de l'aérostat électrique à hélice de MM. TissamlUr frères 53o TISSERAND (F.). —Quelques remarques au sujet de la théorie de la figure des pla- nètes 399 — Observations à propos de la Communi- cation précédente sur la théorie de la figure des planètes 5i8 — Sur la théorie de la ligure de la Terre. . Syy ÏOMMASI(D.) adresse une Note relative aux équivalents électrochimiques 944 — Sur l'action déshydratante des sels 87 — Sur une nouvelle pile à électrodes de charbon. (En commun avec M. RacU- .^'let.) 129 TRÉPIED. — Observations de la comète Bar- nard, faites à Alger 228 <^9 ) MM. Pages. — Observations de la nouvelle planète Bo- relly (2W), faites à l'Observatoire d'Alger 439 — Éclipse de Lune du 4 octobre 1884 502 TRESCÀ. — Note sur l'écrouissage et la varia- tion de la limite d'élasticité 35i — Étude sur les déformations géométriques, déterminées par l'écrasement d'un cylin- dre entre deux plans 104 — Essais faits à Turin et à Lanzo sur la dis- tribution de l'éclairage électrique à grande distance 549 TROOST (L.) est présenté par la Section de Chimie sur la liste de candidats à la place laissée vacanieparledécèsdeM. Wurtz. 60 — Est élu Membre de l'Académie, dans la Section de Chimie, en remplacement de M. Wurtz 16 TROUESSART (E-L.). — Sur les acariens qui vivent dans le tuyau des plumes des oiseaux 1 1 3o TROUVÉ (G.). — Sur des lampes électriques portatives 753 VALET adresse une note relative à diverses formule» qui permettent de déterminer la vitesse des navires à hélice ou à aubes. 602 VANECEK(J.-S. ET M.-N.). - Sur l'invulu- lion des dimensions supérieures 742, 856 et 909 VARIGNY (II. de). — Sur la période d'exci- tation latente des muscles des inverté- brés 334 VERNEUIL (A.). — Sur la sélénio-urée et ses dérivés 1 154 VERNEUIL (E. de) adresse un Mémoire « Sur quelques cas d'immunité phylloxé- rique et leurs conséquences ». 178 et 320 VERSTRAETE ( E.) adresse une Note relative à « l'action pathogénique des organismes élémentaires sur l'homme, notamment dans le choléra » 122 VIALA (P.). — Sur la maladie de la vigne, connue sous le nom de pourridié. (En commun avec M. Fuex.'] io33 VIEILLE. — Nouvelle méthode pour la me- sure de la chaleur de combustion du charbon et des composés organiques. (En commun avec M. Bertliclut.) 1097 VIGNAL (W.). — Formation et développe- ment des cellules nerveuses de la moelle épinière des Mammifères 420 — Sur le micro-organisme de la tuberculose zooglœique. (En commun avec M. Mu- lassr.z, ) 2o3 VILLEJEAN. — Sur la purification de l'al- cool méthylique. (En commun avec M. Regnmttd.) 82 VIVIER (A.). — Analyse de l'apatite de Lo- grozan (Espagne ) 709 VULPIAN. — Rapport sur diverses Commu- nications relatives à l'épidémie actuelle de choléra 175 — Sur l'action anesthésique du chlorhy- drate de cocaïne 836 — Expérience sur le chlorhydrate de co- caïne 885 W WAGNER' (lif.). — Sur l'organisation de l'Anchynie 61 j WE1LL(M.). — Sur un théorème de Jacobi, relatif à la décomposition d'un nombre en quatre carrés 839 WERTH (J.) demande l'ouverture d'un pli ( I2IO ftlAI. Pages. cacheté, adressé le g juillet i883. (En commun avec M. Osnwnd.) 848 WICHERS (A.) adresse une Note sur une question d'Analyse mathématique 1 1G8 WITZ (A.). — De la combustion des gaz tonnants en divers états de dilution .... 187 ) MM. Pages. WOLKLNS (L.) adresse une Note relative à la production artificielle de divers mi- néraux 1 138 WROBLEWSKI (S.). — Sur les propriétés du gaz des marais liquide et sur son emploi comme réfrigérant i36 XAMBEUadresse une Note relative à un effet mécanique de la foudre, observé à Saintes le 3 juillet 1884 YOUNG (M.) adresse un Mémoire écriten portugais et portant pour litre « Théorie de la Terre ». 226 ZEILLER (R.). — Sur un nouveau genre de graines du houiller supérieur. (En com- mun avec M. Renmdt.). 56 — Sur l'existence d'Astérophylliles phanéro- games. (En commun avec II. Renault.). ii33 ZENGER (Ch.-V.) transmet à l'Académie des observations sur le nombre et la forme des zones d'absorption présentées par les photographies solaires, de la fin de mai au milieu de juin 1 884 Sg Adresse une Note « Sur l'existence pos- sible de corps planétaires encore in- connus » 2go Détermination des indices de réfraction, par des mesures linéaires 377 Adresse une Note intitulée : « Les comètes et les essaims périodiques d'étoiles filantes. » 532 Adresse une Note intitulée:» La loi gé- nérale de réfraction » G64 CAUIUlER-VILLAltS, IJII'IUMECU-LIORAIRE DES COMPTES RESOUS DES SÉANCES DE l'ACADÊMIE DES SCIENCE?- i03\n Palis — Quai doc Aiijuslins, 55. -*' K >' -i.^ ^^ ¥r' V -^. ■' ^^-' Y ^ -vy^' >rr — *i '^^r Date Due :i: ï -. 2044 093 253,789 %44« :^/' rt>^ 1^"J\ '*,.