^p; /^-^ fS5 - LIBRARY OF 1685- I05e CONSIDERATIONS GÉNÉRALES SUR LA CLASSE DES INSECTES. CONSIDERATIONS ''ff> /^^ GÉNÉRALES J^^f'Vi^ SUR LA CLASSE DES INSECTES. ANDRE -MARIE -CONSTANT DUMERIL, DE l'académie royale des sciences de l'institut. Ouvrage orné de soixante planches en taille -douce repre'sentant plus de trois cent cinquante genres d'insectes. Jn his tam parvis, atque tam nullis QucB ratio ? quanta vis ! tjuam inextricabilis perfectio ! Plihius, Hist. lib. XI, cap, 2t PARIS, Chez F. G. Levratjlt, rue des Fossés M. le Prince, N.** 3i , et rue des Juifs , N." 3 3 , à Strasbourg. 1823. ••-// , AVANT-PROPOS. AVWWtV^A^VWVWVWW Voici l'histoire de ce petit ouvrage. Je venois d'écrire, pour le Dictionnaire des sciences na- turelles, un article de quelque étendue sur les insectes en général : je priai l'éditeur de m'en faire tirer séparément quelques exemplaires , désirant les distribuer à mes amis avec la col- lection des figures, parfaitement exécutées, qui pouvoient donner quelque prix à ce travail. Le libraire y consentit avec beaucoup de grâce et de générosité. Croyant, de son côté, que cet extrait pourroit être utile pour les personnes qui voudroieiit se livrer à l'étude des insectes, il me demanda l'autorisation de le publier à part. J'ai cédé à ses désirs, et sur ces entrefaites, des circonstances imprévues m'ayant privé mo- mentanément de mes occupations habituelles, j'ai profité de ces loisirs forcés pour revoir tout ce travail et pour y insérer des notes et quel- ques observations que j'avois écrites, il y a plus VJ AVANT- PROPOS. de vingt ans, et qui dévoient servir d'introduc- tion à un ouvrage que j'avois alors présenté à la Société philomatique , dans l'intention où j'étois de le publier. ^ J'ai divisé en huit chapitres les considérations générales auxquelles je me suis livré. Je traite dans le premier du rang que la classe des in- sectes paroît devoir occuper parmi les autres êtres animés. Par une suite de réflexions sur les diverses facultés dont les animaux sont doués, je suis conduit à établir que les organes de la sensibilité , et surtout ceux du mouvement, ca- ractérisent les individus d'une manière maté- rielle et qui influe sur toutes leurs fonctions , de sorte que l'étude de ces organes , chez les animaux, suffit pour les faire rapporter à neuf classes principales, dont je présente les carac- tères, en insistant plus particulièrement sur ceux qui distinguent les insectes. Le second chapitre est spécialement consacré à l'étude de la conformation et de la structure 1 Ce travail, manuscrit de 266 pages, avqit pour titre : Les Insectes rangés par familles naturelles. Il a été parafé par le secrétaire de la Société philomatique , enregistré sous le n° 414, séance du 3 Brumaire an IX (Septembre 1800). AVANT- PROPOS. VIJ des insectes, ce qui me fournit l'occasion d'em- ployer et d'expliquer les dénominations affec- tées par les naturalistes aux diverses parties dont ils doivent examiner ou reconnoître les modifi- cations. Le chapitre qui suit est un petit traité de phy- siologie spéciale , qui fait connoître l'état actuel de la science sur l'organisation des insectes, dont l'étude offre le plus grand intérêt, à cause des particularités nombreuses que nous présentent leurs diverses fonctions. Comme ce sujet a été une des matières principales de mes médita- tions , j'ai cru devoir exposer avec quelques détails les idées qui me sont propres et que j'ai fondées, non pas uniquement sur des analogies et des raisonnemens, mais sur des faits et des observations directes. C'est ainsi que j'aurois désiré les voir combattues dans quelques ou- vrages récens oii elles ne sont pas admises, parce que, dit -on, elles ne sont pas d'accord ai^ec plusieurs considérations à priori et surtout avec la spécialité du système nerveux. Etrange et fâ- cheuse manière de raisonner en physiologie ! J'ai inséré dans ce travail deux m.émoires que j'avois déjà publiés ailleurs. J'y rapporte les VllJ AVAIS T-PRO P os. moyens principaux que les insectes emploient pour conserver leur existence, et les particula- rités qu'ils offrent dans les circonstances variées où ils sont appelés par la nature à j)ropager leur race. Ces considérations générales, que je regrette de n'avoir pas eu le loisir d'appliquer à plusieurs autres actes de la vie des insectes, for- ment ici deux chapitres. Dans le sixième et le septième chapitre j'expose et je développe complètement ce que j'appelle la méthode analytique de l'entomologie ou de la tranche de Thistoire naturelle qui fait con- noître les insectes. C'est une sorte de système appliqué à un mode d'arrangement tel que les espèces sont autant rapprochées qu'il est pos- sible par leur analogie, afin de jDOUvoir plus fa- cilement généraliser ce qui les concerne, et les comparer entre elles. Cette marche, ne laissant de choix qu'entre deux propositions, facilite et abrège considérablement les recherches. C'est ici un corps de docirirfe sur lequel j'appelle l'attention et le jugement des naturalistes, parce qu'il est enfin présenté dans son ensemble pour l'histoire des insectes, comme je le fais depuis long-temps, dans mes cours au Jardin du Roi, AVANT-PROPOS. IX pour les reptiles et les poissons. Je ne me suis pas borné à une nomenclature sèclie et aride: j'ai toujours eu soin de faire connoître les moeurs, les habitudes et l'histoire générale des ordres , des familles et des genres. La classification que j'ai adoptée est régulière dans tous ses degrés, et j'espère avoir rendu par cela même son mé- canisme plus facile à saisir et à employer. D'ail- leurs, c'est, je le crois, le premier ouvrage qui présente à la fois toutes les figures et les carac- tères essentiels de plus de trois cent cinquante genres qui y sont décrits. Si l'on avoit adopté toutes les subdivisions établies dans ces derniers temps, elles auroient inutilement quadruplé ce nombre. Enfin, dans fin huitième et dernier chapitre, je présente une histoire abrégée de^ principaux ouvrages qui ont été publiés sur les insectes : le nombre de ceux dont je donne une courte ana- lyse, est de cinquante -six. Je trouve ainsi l'oc- casion de faire connoître les principaux systè- mes, ou les méthodes qui ont été successivement proposées. Les soixante planches qui ornent cet ouvrage, ont été dessinées sous mes yeux par M. Prêtre, X AVANT-PROPOS. observateur éclairé et peintre très-habile : ces figures sont d'une grande vérité et d'une exac- titude extrême ; lorsque le dessin est plus grand que nature , un trait placé près de l'insecte in- dique les dimensions réelles. Les gravures , qui rendent très- fidèlement les dessins originaux, ont été dirigées par M. Turpin, naturaliste fort connu et comme savant botaniste et comme des- sinateur. Je ne saurois trop me louer du zèle et de la complaisance de ces messieurs, que je me plais à reconnoitre ici publiquement. Paris, le 5 Mars 1823. a DUMÉRII^ TABLE METHODIQUE. (Les chiffres de cette table indiquent les pages.) Avant- PROPOS. CHAPITRE PREMIER. Du rang que les insectes paruissent devoir occuper dans l'échelle des êtres. Étymologie du mot insecte, i. Idée générale des fonctions et des organes à laide desqu -Is la vie sVxerce, 2, 3. Classification des ani- maux par leurs organes, 4, 5. Définition de l'insecte; caractères essen- tiels, 6, 7. CHAPITRE SECOND. Idées générales des formes et de la structure des insectes, 8. Divisions principales du corps des insectes , 8: i." la tête, où l'on distingue la bouche , 9 : les antennes, 11 ; les j.^ux à facettes, les stenimates; les diverses régions, comme l'occiput, le front, les joues j la ganache , 12 ; 2.° le corselet ou thurax , i3 ; 3." le ventre ou l'ab- domen , 14; 4.° les membres, tels (£ue les ailes, les pattes et leurs diverses régions, i5 — 18. CHAPITRE TROISIÈME. Fonctions des insectes , 19. Lamotilité ou les mouvemens , articulations, muscles, 20. La sensi- bilité, système nerveux, 21. Sensations : la vue, 22; l ouie , 24; l'odo- rat, 25 — 29; le goût, 3o j le toucher, 3i. Nutrition, 32. Circulation, 42. Sécrétions, 43. Respiration, 44. Vois, 47. Génération, 48. Méta- morphoses, 54. CHAPITRE QUATRIÈME. Des moyens tjue les insectes emploient pour conserver leur existence , 57. CHAPITRE CINQUIÈME. Des particularités - FONCTIONS DES INSECTES. 01 melles sont même tout-à-fait sans ailes , comme dans notre espèce de lampyre , dite à cause de cela ver luisant. Chez la plupart des insectes les organes sexuels sont placés à l'extrémité de l'abdomen; elles font le plus souvent saillie au dehors dans les mâles, quelquefois aussi chez les femelles. Dans quelques espèces, cependant, comme dans les demoi- selles et les araignées , les parties sexuelles femelles sont autrement disposées que celles des mâles. Nous ferons connoître, au cinquième chapitre, toutes les particularités les plus remarquables que développent les insectes à l'époque où les deux sexes sentent la nécessité de se manifester réciproquement, ou de se faire connoître le besoin impérieux de la reproduction et de la conservation de l'espèce , en s'adressant à tous les sens : les uns en produi- sant des bruits particuliers; d'autres, en développant des effets de lumière pendant l'obscurité des nuits ; plusieurs en exhalant des odeurs qui manifestent au loin leur présence, et qui at- tirent ainsi les deux sexes l'un vers l'autre par une sorte de véhicule ou de guide invisible. L'acte de la reproduction s'opère dans les insectes par le rapprochement des sexes et par le contact plus eu moins prolongé des organes, qui se pénètrent de manière que la liqueur prolifique ou séminale peut aller vivifier les œufs, dont les rudimens préexistent dans les ovaires; le plus sou- vent ce sont des organes mâles, solides et cornés, qui sont introduits dans le cloaque de la femelle. Ces organes mâles consistent ordinairement dans des pièces qui se présentent d'abord avec peu de volume, mais qui, s'écartant bientôt, non-seulement permettent aux parties molles de se porter plus avant, mais qui , en outre , se renversent ou s'accrochent de manière que la séparation des deux individus ainsi accou- plés ne peut plus s'opérer, à moins que les parties ne soient restituées dans leur situation primitive , ce qui n'arrive que lorsque la fécondation est complète. b2 FONCTIONS DES IxN'SECTES. La configuration des organes mâles et femelles varie trop , non-seulement dans les ordres, mais même dans les genres et les espèces, pour que nous essayions d'en présenter une idée générale. Nous dirons seulement que chez les mâles on trouve des vaisseaux spermatiques très- nombreux et fort gonflés avant l'accouplement ; que ces vaisseaux , qui ont douze ou quinze fois la longueur du corps , sont plies et repliés sur eux-mêmes, de manière à occuper une grande partie de la cavité de l'abdomen : ils aboutissent quelquefois à un réservoir commun , à des vésicules séminales qu'on a comparées à des prostates, à des épidydimes , à des canaux déférens, qui se rendent plus ou moins médiatement à une sorte de pénis ayant pour fourreau les écailles cornées qui font lotrice de gorgeret dilatateur. Dans les femelles, outre Torifice destiné à recevoir les organes du mâle , il existe souvent des instrumens qui faci- litent la ponte ou la manière diverse dont les œufs doivent être déposés. La vulve s'ouvre dans le cloaque; c'est là qu'a- boutissent les oviductes : ce sont des canaux très-prolongés , comme les vaisseaux spermatiques, mais beaucoup plus gros. On y distingue les œufs, qui sont d'autant plus développés, qu'ils sont plus près du canal commun qui les mène dans le cloaque : c'est le plus souvent dans ce canal commun qu'ils reçoivent la glu ou l'humeur visqueuse qui sert à les fixer ou à les suspendre par des pédicules quelquefois très-alongés , comme on l'observe dans les œufs des hémérobes. Il est des insectes qui pondent tous les œufs à la fois , comme deux grappes, c'est ce qui arrive aux éphémères; mais le plus souvent ces œufs passent successivement, un à un, par l'orifice du cloaque. Les pondoirs ont tantôt la forme de couteaux, de sabres, de scies, de gouches, de vrilles, de perçoirs, de sondes : c'est ce qu'on observe dans les saute- relles, les grillons, les mouches à scie, les ichneumons, les chalcides, les évanies, les Icucopsides , les nèpes, les panor- pes, quelques trichies, lespriones, les cossus, etc. FONCTIONS DES INSECTES. 53 Le mode même du rapprochement des sexes est déterminé par la configuration générale du corps, ou par la position des organes sexuels. Le màlc est ordinairement placé au- dessus de la femelle , qui est plus grosse. La puce , les éphé- mères, dit-on, et quelques autres, font seuls exception. Quel- quefois les mâles ont les pattes de devant plus alongées ,. comme on l'observe dans les clytres, quelques scarabées : ou leurs tarses sont très-dilatés en devant, et garnis de houp- pes, de lames ou d'écaillés, pour adhérer sur le corps de la femelle qui est trop lisse , comme on l'observe dans les mâles des hydrophiles, des dytiques, des crabrons ; et c'est alors aussi qu'on remarque quelquefois une différence notable dans les élytresdes femelles, qui sont sillonnés en long ou en travers, tandis que ceux du mâle ne le sont pas. La position des organes sexuels a aussi déterminé de singuliers modes d'accouplement. Dans les libellules, par exemple, le màlc saisit la femelle par le cou, ou dans Finfervalle de la poi- trine avec la tùte , au moyen de deux crochets qui font l'office de tenailles et qui sont places à l'extrémité de sa queue : il s'envole ainsi avec elle, et la force de venir appli- quer son ventre contre sa poitrine, ou à la base^ de son abdomen , qui loge là les organes sexuels. Dans les araignées le mode de fécondation est encore plus singulier, les organes du mâle étant situés dans les palpes, et ceux de la femelle à la base de l'abdomen, au-dessous des pattes. Dans l'acte de l'accouplement le plus souvent les insectes restent tran- quilles et immobiles; d'autres continuent de marcher ou de voler : quelques-uns, comme les hannetons, prennent une positioxi singulière , le mâle restant presque renversé sur le dos : dans les bombyces, comme dans les vers à soie, les têtes du mâle et de la femelle sont en sens opposés , et ce rappro- chement dure plus ou moins de temps^; il exige des journées entières, ou il s'accomplit en moins d'une seconde. Nous croyons même que les éphémères n'ont pas de véritable accou- 54 FONCTIONS DES INSECTES. plement, mais que les mâles fécondent les œufs dans l'eau, après la ponte. L'histoire des changemens qui surviennent chez les insecf- tes, depuis l'instant où ils sortent de l'œuf jusqu'à celui où ils sont aptes à reproduire leur espèce ou à propager leur race, doit trouver ici sa place. Chez la plupart des insectes ces changemens sont de trois sortes ; on les nomme , dans leur ensemble , la transmutation ou la métamorphose. Le pre- mier état de l'insecte , lorsqu'il sort de l'œuf, est celui de larve ou de chenille; le second est celui de chrysalide, de nymphe, de pupe ou d'aurélie; enfin, sous le dernier état, l'insecte est accompli : il est, comme on le dit, parfait ou déclaré; c'est ce qu'on a nommé aussi l'image, ou l'insecte reproduit [imago revelata). Les métamorphoses des irtsectes ont été connues imparfai- tement par les anciens. On voit dans beaucoup de passages d'Aristote , qu'il savoit que plusieurs insectes, et il nomme en particulier les papillons, les abeilles, provenoient de chenilles , de vers ; mais ce n'est guères que depuis les re- cherches de Swammerdam , de Rédi et de Goedaert, que ces transformations ont été bien connues, et que la reproduction des insectes a été expliquée comme elle devoit l'être. Outre les mutations notables dans la forme que subissent les insectes dans les trois états qui suivent leur sortie de l'œuf, ils changent souvent de peau ou d'épiderme, et souvent cet épiderme est d'une tout autre apparence que celui qui lui succède , ce qui donne encore à l'insecte un autre aspect ; c'est ce qui arrive à la chenille du mûrier, dite ver à soie.- lorsqu'elle sort de l'œuf, cette chenille est velue; dans les mues suivantes, elle a le corps ras ou sans poils; mais sa teinte varie beaucoup. Il en est de même dans un grand nombre d'autres larves. Fabricius , dans sa Philosophie entomologique , a consacré une section entière à l'exposition des modifications de la FONCTIONS DE3 INSECTES. 55 métamorphose dans les insectes. Depuis cet auteur, la science a fait de grands progrès, et M. Latreille en particulier a publié sur ce sujet des observations très- judicieuses , dont nous donnerons une analyse après avoir présenté celle du travail de Fabricius, qui met parfaitement sur la voie. Ainsilalarve, qu'onnommequelquefois chenille ou ver , est l'enfance de Tinsecte dès le moment où il sort de l'œuf. Cette larve, toujours stérile, est molle, très-vorace; elle se dépouille à mesure que sa peau ne peut plus suivre le développe- ment de ses organes. A sa dernière mue, la larve prend le nom de pupe , de nymphe, de chrysalide ou d'aurélie; c'est, dit Fabricius, l'adolescence de l'insecte : il ne croît plus; il se durcit; quelquefois, ou dans quelques cas, cette nymphe est immobile, et, pendant ce repos, elle acquiert plus de consistance. Fabricius distingue cinq ordres de métamorphoses, d'après les modifications de formes et de mouvemens de la larve et de la nymphe. Dans la première métamorphose, qu'il nomme complète , à laquelle il rapporte les araignées, les scorpions, les pinces, les cirons, etc., il n'y a pas de différence entre les larves, les nymphes et les insectes parfaits. Il rapporte au second ordre de métamorphose , qu'il nomme demi-complète , les demoiselles, les punaises, dont les larves ont six pattes et sont agiles, ainsi que les nymphes, qui ont de plus des pudimens d'ailes. Au troisième ordre , qu'il appelle métamorphose incom- plète, il rapporte les coléoptères, les hyménoptères, qui pro- viennent de larves motiles, et qui produisent une chrysalide à pattes distinctes , mais repliées et immobiles. Les lépidoptères , qui ont des larves ou chenilles avec des pattes, et agiles, dont la chrysalide est couverte d'unà enveloppe commune qui prive les pattes du mouvement,, mais sur laquelle on distingue cependant la forme de la 56 FONCTIONS DES II>/SECTES. tête, du corselet et du ventre, sont rapportés au quatrième ordre de métamorphose, qu'il nomme obtectée. Enfin, les diptères forment un cinquième ordre de trans- mutation, qu'il appelle coarc/ee, parce que la larve apode, annelée et mobile, se change en une nymphe qui paroît apode et qui est toujours immobile , et parce qu'il se forme en dehors «ne enveloppe qui ne permet de distinguer aucune partie du corps. M. Latreille distingue trois sortes de métamorphoses : i." celle qu'il nomme ébauchée, 2.° la demi-métamorphose, et 3.° la métamorphose complète. Dans les deux premiers modes, l'insecte n'éprouve de transmutation que dans les organes du mouvement, dans les ailes ou les pattes; la larve , la nymphe , sont toujours actives, et l'insecte parfait conserve les mêmes habitudes. C'est le troisième mode de métanforphose qui offre le plus d'intérêt; car l'insecte parfait et sa larve n'ont réellement aucun rapport de formes : la nymphe ne se nourrit plus et reste immobile, soit qu'elle ait les membres libres et dis- tincts, soit qu'elle reste , comme on le dit, emmaillottée ; et cette sorte de maillot prend la forme d'une momie , lors- qu'on aperçoit les linéamens des pattes, des antennes, de^ yeux, etc.; ou bien elle est en forme d'œufs, et alors on ne voit qu'une sorte de peau ovi de coque arrondie. 57 CHAPITRE IV. DES MOYENS QUE LES INSECTES EMPLOIENT POUR CONSERVER LEUR EXISTENCE. I,a connoissance des moyens que les insectes mettent en usage pour se soustraire aux dangers qui menacent constam- ment leur existence, est une des parties les plus intéressantes de l'étude de ces animaux. La nature , toujours prévoyante et habile conservatrice de ses œuvres , n'ayant pas accordé aux insectes la force néces- saire pour résister à la rapacité de leurs nombreux ennemis, elle y a suppléé par une variété de moyens qui attestent, là comme partout, la fécondité de ses ressources. La célérité dans la fuite , l'astuce qui produit une illusion trompeuse ou une aversion momentanée, garantissent le plus souvent ceux de ces animaux que les circonstances obligées de leurs mœurs mettent dans l'impossibilité de la défense. C'est ainsi qu'en établissant un ordre de dépendance néces- saire entre le plus fort et le plus foible ou le moins adroit, le juste rapport dans la propagation de tout ce qui est doué de la vie est assuré de la manière la plus admirable. Nous ne pouvons mieux faire connoitre ces moyens de défense que mettent en usage les insectes, qu'en parcourant dans chacune des classes les genres et les espèces qui nous offrent à cet égard des particularités remarquables. Le premier genre que nous observerons sera celui des opatres (pi. i5, n.° 4), que Geoffroy nommoit ténéhrions. Les deux espèces qu'on appelle gris et sahlonneux , se trouvent dans les lieux arides , couverts de sable terreux , d'argile ou de pous- sière : elles sont garanties par des élytres durs , qui , en se re- pliant sous l'abdomen , l'embrassent et le défendent. Leur cor- selet est échancré en devant pour recevoir la tête; il est en outre rcbordé sur les côtés , ce qui lui donne une plus grande 58 MOYENS DE CONSERVATION solidité. Cette conformation, cette sorte de bouclier, de cuirasse protectrice , paroîtroit devoir suffire à l'insecte comme moyen de défense. Cependant il y joint la ruse, et rien ne pourroit alors le déceler que ses mouvemens , qu'il sait suspendre et arrêter brusquement au moindre danger. Voici Tastuce dont il fait usage : il jouit de la faculté de faire adhérer sur ses élytrcs les particules les plus déliées du sol qu'il habite ; couverte ainsi de poussière , dont la teinte varie suivant les localités , la masse de son corps se confond et se perd par l'uniformité de la coloration. C'est une sorte de déguisement sous lequel il vit en sûreté. Parmi le grand nombre d'espèces de la famille des insectes à élytres qui se nourrissent de proie vivante et que l'on a nommées créophages, nous indiquerons deux espèces de bra- chyns , le crépitant et le pétard (pi. i , n.° 5 ). Us habitent ordi- nairement les endroits humides , vivent sous les pierres et sont très-communs, se réunissant en grand nombre en une sorte de famille. Leur nom spécifique provient du son qu'ils font entendre par une propriété que nous allons indiquer. Quand l'insecte est saisi , ou lorsqu'il se croit en danger de l'être , il fait entendre un petit bruit , et l'on voit sortir , au même instant, de dessous ses élytres, une vapeurblanchàtre, d'une odeur acide. Souvent cet effet, produit par un seul individu de la famille pénétré d'une crainte salutaire , déter- mine tous les insectes de la même tribu à en faire autant; alors toutes les crevasses de la terre qui les recèle fument et représentent autant de petits volcans. Quelques essa^'s tentés sur la nature de cet acide nous ont fait connoître qu'il n'existoit dans le corps de l'insecte que dans un état liquide. Quel est donc ce singulier acide ? Quoique très - caustique , il est contenu dans des parties ani- males vivantes, et il ne les détruit pas ! Y est-il sous un état particulier de combinaison ? ne devient- il acide que par le contact d'un gaz qui se combineroit avec l'oxigène de l'air? DES INSECTES. 63 Voilà des questions à soumettre aux expériences des physi- ciens et des- chimistes. Sous le point de vue de leur conservation, la plupart des coléoptères aquatiques , comme les dytisques ( pi. 5 , n.°' i , 3, 4) , les hydropJiilcs , les tourniquets, ont été singulièrement favorisés par la nature, puisqu'ils sont doués tout à la fois des mouve- mens propres à la plupart des quadrupèdes , des oiseaux et des poissons. Ces facultés sont de véritables moyens de dé- fense , puisque tous leur servent, au moins successivement, à fuir les ennemis qui les poursuivent sur la terre , dans l'air ou sous l'eau. Ils évitent la poursuite des animaux terrestres, en se confiant à l'air , à l'aide de leurs ailes , qu'ils déploient dans l'atmosphère ; ils se dérobent à la voracité des volatiles, en s'enfonçant dans l'eau par la disposition de leurs pattes postérieures , dont la forme et les mouvemens sont ceux des meilleures rames ; enfin , ils échappent aux habitans des eaux, en se retirant sur la terre. Mais ce n'étoit pas assez que la conservation de l'insecte fût assurée'sous l'état parfait ; la larve nue , n'ayant pour dé- fenses que ses mandibules, est aussi obligée d'user d'artifices pour se soustraire à la voracité de ses nombreux ennemis. Aussitôt qu'elle se sent saisie par quelque oiseau aquatique ou par quelque poisson, son corps, dont les anneaux étoient distincts et rapprochés par les muscles, devient flasque et mollasse; il s'alonge : sa peau, âpre, coriace et couverte de boue, s'abandonne aux inflexions diverses, cède aux tiraille- inens, résiste imperturbablement aux piqûres, aux déchirures légères , sans manifester le moindre signe de vie , et ressemble à celle d'un cadavre dans un état de demi-putréfaction , pro- bablement dans le but de dégoûter la convoitise des animaux qui ne dévorent que des proies vivantes. Les malachies ou cicindèles à cocardes (pi. 9 , n.° 7 ) sont , ainsi que leur nom l'indique, de petits coléoptères dont toutes les parties sont très-molles. Ils fourniroient, par cela même, une Go MOYENS DE CONSERVATION nourriture fort délicate aux hirondelles et à tous les animaux eiitomopliages ; cependant les oiseaux ne les recherchent pas, parce que, aussitôt que l'insecte est saisi , il produit au dehors, sur les côtés du corselet et du bas-ventre, des appen- dices gonflés, des tentacules en forme de croissant, le plus ordinairement colorés , enduits d'une matière acre et amère, d'une humeur odorante , qui doit bientôt faire perdre au ra- visseur tout appétit pour une friandise aussi trompeuse. Lesptines (pi. 8, n.°5), que Geoffroy a nommés bruches, se nourrissent pour la plupart des dépouilles des animaux dont les corps ont été desséchés et n'ont pu , par cela même , être soumis à la décomposition putride. Elles dévastent toutes les collec- tions de zoologie, et principalement celles qui contiennent des insectes. Les larves se tiennent soigneusement renfermées et cachées sous les anneaux du corps des insectes, dont elles ménagent l'extérieur. I-e ptine parfait que ces larves produi- sent, se rencontre souvent en hiver, saison dans laquelle il travaille à sa reproduction. C'est pendant la nuit qu'il cher- che les débris d'animaux dans lesquels il doit déposer ses œufs. Les antennes et les pattes de l'insecte parfait sont très- alongées, de sorte que, lorsqu'il marche, il occupe un espace près de trois fois aussi étendu que son tronc. S'il se croit aperçu, aussitôt, par un acte de paralysie volontaire, il quitte le plan sur lequel il marchoit : il se pelotonne; il tomhe, les antennes et les pattes resserrées contre le corps, et il ne produit plus aucun mouvement. C'est en vain que vous cherchez l'insecte que vous aviez vu courir avec agilité; vous ne retrouvez plus qu'une masse sphéroïde , alongée , ressemblant à toute autre chose qu'à un être vivant. Quel- ques espèces de ce genre se laisseroient plutôt mettre en pièces que de donner signe dé vie. Telle est, entre autres., celle que l'on appelle, pour cette raison, olstinéc (ptintis pertinax), sur laquelle on a fait la cruelle expérience dé brûler quelques parties de son corps traversé par une épingle , sans qu'elle manifestât le moindre mouvement. DES INSECTES. Ol Préposé au maintien de la salubrité et d'une partie de la police générale delà nature, le genre desboucliers (peltis-silpha, pi. 5, n.°5) est destiné à faire disparoître les tristes restes des animaux prives de la vie, et à opérer un versement plus prompt de leurs élémens dans la masse où tous vont puiser. Remplissant des fonctions aussi utiles , la conservation de ces espèces devoit être favorisée d'une manière spéciale, et c'est ce qui a lieu. L'insecte peut, au besoin, rendre, par les deux extrémités du tube intestinal, une humeur d'une odeur extrêmement fétide, qui éloigne au même moment, par la répugnance qu'elle provoque, tout être qui voudroit attenter à l'existence de ces agens subalternes de la grande économie de la nature. Qui n'a connu , dès l'enfance , ces jolis insectes que l'on dé- signe sous le nom de vaches ou de hètes à Dieu, dont le véritable nom est coccinelle (pi. 22 , n."^ 1 et 2) p La forme hémisphérique de leur corps, le poli de leur surface , le peu de saillie que font ces petits coléoptères sur le plan qui les supporte , pa- roîtroient, au premier aspect, des moyens sufBsans pour les soustraire à la pointe du bec des oiseaux , qui doit avoir sur eux très-peu de prise. Cependant la nature , fidèle conserva- trice de ses productions , ajoutant encore à ces précautions salutaires, a organisé la coccinelle de manière qu'au moment même où elle se sent saisie, elle laisse échapper, des parties latérales de son corselet , une liqueur fétide , de consistance huileuse et d'une saveur désagréable, qui donne à cette hu- meur quelque analogie avec celle qui lubréfie le canal auditif de plusieurs animaux , et particulièrement , quant à la cou- leur, avec le cérumen de l'oreille de l'homme. A l'aide du dégoût qu'elle a su inspirer, la proie est bientôt abandonnée; mais , comme elle n'a pu être saisie sans blessure , on ren- contre souvent mutilés ces petits insectes échappés à la mort et traînant péniblement après eux leurs membres déchirés. Les cassides ou scarabées tortues (pi. ao, n.° 14) nous offrent fia MOYENS DE CONSERVATION des moyens de défense également intéressans à connoître dans les deux périodes de leur courte existence. Sous l'état parfait , le nom de casside leur a été donné à cause de la conformation du corselet et des élytres, qui débordent et recouvrent par conséquent toutes les parties de l'insecte. Les membres sont étendus parallèlement à la surface inférieure , et leur longueur n'excède pas celle de l'espèce de test corné sous lequel la casside vit à couvert et paisible , comme les tortues lors- qu'elles sont retirées dans leur carapace. A cette configuration quelques cassides ajoutent une particularité plus avantageuse encore. Dans quelques espèces, les élytres, d'une couleur verte plus ou moins foncée, pré- sentent une teinte analogue par la couleur à celle des tiges ou des feuilles de la plante sur lesquelles ces insectes vivent, de sorte que Tœil de leur ennemi , trompé par la ressem- blance , croit voir, dans la saillie que forment leurs élytres bombées , une sorte d'excroissance ou de production vé- gétale. C'est ainsi que, sous le rapport des formes, les êtres modi- fiés de mille manières nous peignent la nature produisant des illusions continuelles, se trompant elle-même et parois- sant se faire un jeu de ses productions. Quant à la larve de la casside , son seul aspect intéresse et appelle l'observation. Sa forme est oblongue ; son abdo- men , conique, aplati, est terminé par une queue souvent re- dressée , qui se divise en une sorte de fourche à son extrémité et se couvre d'épines. C'est dans l'angle de la division que s'ouvre l'extrémité du tube qui sert à la digestion, et qui est opposé à la bouche. Le résidu des alimens qui en sortent , se porte sur les fourches et s'y fixe continuellement, de sorte que, pour l'ordinaire, ces matières dégoûtantes for- ment, par leur accumulation, une masse aussi considérable que celle du corps de l'insecte. Voyons maintenant de quelle utilité peut être une cenfor- DES INSECTES. 65 mation auss3%ingulière. La queue, qui supporte les éjections, est organisée de manière à se dresser et à rester, à la volonté de l'animal, tantôt levée, tantôt couchée au-dessus du corps, parallèlement à sa longueur, mais en supportant toujours le fardeau dont elle est chargée. Dans l'état de parfaite tran- quillité, ou lorsque la larve n'éprouve aucune inquiétude, et qu'elle n'est occupée que de paître paisiblement, sa queue redressée laisse le corps nu et à découvert ; mais , au moindre danger, par un mouvement brusque, la queue s'abat sur la larve, la masque, la recouvre complètement, et ce petit tas d'ordures n'offre plus qu'une apparence dégoûtante qui vient tout à coup occuper la place de l'insecte. Beaucoup d'espèces du genre Chiysomèle (pi. 20, n.° 10) méri- tent bien aussi de fixer ici notre attention ; car presque toutes celles qui sont privées d'ailes membraneuses , vomissent et laissent exsuder des diverses articulations de leurs membres, lorsqu'on les saisit, une humeur dont la couleur varie, mais qui , dans les espèces qu'on a nommées ténébreuse, Jiémoptère, hordée , etc., est d'une teinte rouge comme du sang. Cette humeur, qui teint fortement les doigts, est très-pénétrante et devient très-probablement un moyen de défense. Examinons plus particulièrement la ehrfsomèle du peuplier. Celle-ci se nourrit des feuilles du tremble , du saule , du peuplier noir , sous les deux états de larve et d'insecte par- fait. Ces larves vivent en société , ordinairement sur la page ou face supérieure des jeunes feuilles, dont elles n'attaquent que le parenchyme , craignant de détruire les nervures. Leur forme est oblongue; leur abdomen, conique, bombé, épais, nu , est cependant tuberculeux. Les saillies charnues qu'il pré- sante , exsudent au moindre danger et supportent chacune une gouttelette de liqueur blanchâtre , vaporisable , manifes- tement acide et d'une odeur très - désagréable ; mais aussitôt que l'insecte croit le péril cessé , la liqueur utile et préser- vative est au même moment résorbée pour être employée de; 64 MOYENS DE CONSERVAIIO." nouveau en semblable circonstance. C'est ainsi que , lorsqu'un oiseau approche de la branche sur les feuilles de laquelle ces petites familles d'insectes sont à paître tranquillement, ceux-ci, avertis sans doute par le mouvement ou par l'agita- tion de l'air, se couvrent subitement de la liqueur protec- trice au moyen de laquelle ils dégoûtent leur ennemi, qui s'éloigne et paroît les fuir. Dans un autre genre voisin , celui des criocères (pi. 1 9 , n." 2) , se trouve l'espèce nommée merdigère, qui indique par cela même la particularité que nous voulons faire connoitre. En général , les insectes qui forment ce groupe naturel des crio- cères , sont de petits coléoptères de forme alongée , très-propres^ très-luisans , ornés de couleurs agréables, disposées souvent avec une symétrie admirable. Toutes les espèces s'attachent à une même sorte de plante dans les deux états sous lesquels ils ont besoin de prendre de la nourriture. Celui dont nous parlons , se nourrit sur les diverses espèces de lis et de sceaux de Salomon. La couleur de ses élytres et de son cor- selet est d'un rouge très-vif et très-brillant , semblable à celle de la plus belle cire d'Espagne. Sous cet état , le criocère n'offre d'autres particularités que le petit son qu'il produit lorsqu'il fait frotter l'extrémité libre de son ventre dans la gaine que lui forment les élytres par leur réunion ; que la rapidité avec laquelle il sait se soustraire par la chute au moindre danger et pelotonner tous ses membres , en ne présentant alors sur la terre que la partie inférieure du corps, qui est noire et par conséquent beaucoup moins ap- parente. Mais il est bien plus curieux de connoître et d'étudier, sous l'état de larve ou de chenille , ce criocère du lis. Dès le mois de Mai les tiges de cette belle plante de parterre offrent presque toutes à leur surface de petites masses d'une matière verte, mollasse, écumeuse, visqueuse et dégoûtante: ce sont les excrémens de la larve. Mais c'.st en vain qu'on DES INSECTES. 65 chercheroit cet insecte lui-même aux alentours : pour le dé- couvrir, il faut savoir d'avance qu'il a l'artifice de fixer sur son corps tout ce qui peut en sortir, et ce n'est que lorsqu'il se sent dépouiller de cette ordure défensive qu'il vient à manifester quelques mouvemens; auparavant il étoit et seroit resté tout-à-fait immobile. Les attises (pi. 20, n.° 8) , ainsi nommées par Geofifroy pour indiquer la prestesse de leur saut, sont de petits coléoptères ornés de riches couleurs, qui vivent le plus ordinairement en familles, et dont la plupart sont privés d'ailes. Leurs pattes pos- térieures, longues, toujours fléchies, à cuisses renflées, sont des espèces de ressorts continuellement bandés et prêts à lâcher leur détente ; aussi les altises échappent-elles à la poursuite des oiseaux par un saut aussi prompt que léclair, etdisparois- sent ainsi avant même que leurs ennemis se soient doutés de la route qu'elles ont choisie pour leur échapper. C'est ainsi que, privés de la marche rapide et souvent même de la fa- culté de voler, la nature a compensé cette privation en accor- dant à ces insectes un autre moyen plus certain, celui de se déplacer subitement, afin de se soustraire aune mort pres- que certaine. La forme bizarre sous laquelle s'otFre souvent la trichie héiniptère , que Geoffroy a nommée le scarabée à tarière; le mouvement, pour ainsi dire convulsif, par lequel cet insecte se transporte d'un endroit à l'autre ; son attitude chance- lante, suite de l'alongement excessif des pattes postérieures; le port vertical de celles-ci , qui , par cette étonnante direc- tion, favorisent la marche que gêneroit toute autre position . le prolongement du ventre en une sorte de queue ou de stylet de corne, chez la femelle , exemple unique dans cette famille ; enfin , la brièveté des élytres : tout , dans cet insecte , est digne de l'attention et des réflexions de l'observateur. Mais, ce qui l'intéresse davantage, c'est l'artifice , l'adresse avec laquelle l'insecte essaie d'échapper à la mort en la 5 gg MOYENS DE CONSERVATION feio-nant lui-même. Aussitôt qu'il se sent enlevé, ses mem- bres se roidissent, l'immobilité est complète. Le corps, aban- donné à lui-même , obéit aux lois de la pesanteur; mais sou- vent, de quelque côté qu'il tombe, il pose à faux et se trouve supporté par les pattes, qui ne fléchissent plus. Dési- rant éclairer son observation , l'entomologiste , pour s'assurer de la mort deTinsecte, en fléchit les articulations : celles-ci cèdent , et conservent l'inflexion qu'on leur a donnée. Rien ne trahit la trichie astucieuse : ses dehors, desséchés, tendent encore à faire penser que l'animal , ainsi immobile , est un véritable cadavre. Quel oiseau , assez vorace , seroit tenté de prendre une nourriture aussi peu succulente ! Si l'aridité de la peau et la solidité des parties extérieures de la trichie la protègent contre le bec des oiseaux, il n'en est pas de même des méloës , vulgairement nommés lesprosca- rabées ( pi. i o , n." 5 ). Ce sont des coléoptères dont les diverses parties extérieures, molles, renflées et succulentes, seroient le moins à l'abri. Les élytres , flexibles, ne recouvrent qu'une très-petite partie du ventre, dont les anneaux semblent disten- dus par l'obésité et la quantité des sucs qu'ils renferment. Les articulations des membres sont lâches, l'embonpoint est ex- cessif, et les membres ont peine à soulever et à porter en avant la masse énorme que forme l'abdomen de ces insectes herbivores. Ces méloës tardigrades seroient continuellement exposés à la voracité de leurs ennemis, s'ils n'avoient la faculté de faire suinter , au besoin , de l'angle de leurs arti- culations une humeur limpide , jaunâtre et onctueuse , dont l'àcreté repousse et éloigne, au même instant, les oiseaux avertis par l'instinct du danger d'une semblable nourriture. Enfin , pour terminer l'examen des moyens par lesquels les coléoptères peuvent se défendre ou se soustraire aux plus grands dangers , nous parlerons encore de ceux qu'emploient les staphylins (pi. 3 ,n." i ). Ce genre d'insectes réunit un grand nombre d'espèces , qui semblent habiter de préférence les DES INSECTES. 67 lieux humides. Leur forme est bizarre et tout-à-fait sin- gulière. Leur ventre , extrêmement alongé , n'est recouveï't par les ély très que dans le quart de sa longueur au plus. Lorsque l'insecte est surpris, il se recourbe, porte, en la relevant en-dessus, l'extrémité libre de son ventre , et il fuit dans cette attitude singulière. Cependant sa retraite est lente , courageuse, et paroît manifestement défensive et me- naçante. Si Ton examine l'extrémité de l'abdomen, on y voit deux vésicules d'un blanc mat , et si l'on en approche les doigts , il s'y fixe une humeur laiteuse , dont la saveur est caustique et l'odeur toute particulière. Voyons le but de cette organisation. Dans les cas indiqués par l'instinct, le staphjdin fait passer au dehors Yes deux tentacules qui se trouvent sur les parties latérales du cloaque. Il porte cette extrémité du côté de la tête; puis, la ramenant en arrière, il fait poser les petites vessies sur son corselet, sur les élytres et les premiers an- neaux du ventre du côté du dos , et il donne ainsi un libre cours à une sorte d'acide que ces vésicules renferment ou sécrètent. Cet acide, exposé à l'air , se volatilise : il forme une atmosphère dont l'odeur répugne. D'une autre part, la queue, armée d'une humeur caustique, devient un puis- sant préservatif contre l'attaque des animaux qui voudroient en faire leur proie; aussi l'insecte, fort de cette faculté, paroît à peine craindre le danger, et il peut être regardé comme le plus intrépide de tous les coléoptères. La conservation des êtres est le but auquel il semble que la nature se soit le plus efforcée d'atteindre; partout, dans son étude, nous lui voyons manifester, à cet effet, la pré- voyance la plus attentive. Tout est mis enjeu; tantôt l'animal oppose la force à la force, tantôt il s'esquive par son adresse. Il inspire le dégoût , fait naître l'illusion, et le plus souvent c'est à son instinct qu'il est redevable de sa conservation. Il est des sauterelles (pi. 24 , n.° i ) qu'on appelle locustes , qui , 68 MOYENS DE CONSERVAllOX au premier aspect , à cause de la forme et de la coloration de leurs élytres, représentent les feuilles d'arbres et de plantes étrangères à notre climat : telles sont la laurifeuille , la citrifeuille , Voléifeuille. Seroit-ce parce que nous n'avons pas dans nos contrées des végétaux d'un vert et d'un poli analogue à ceux des feuilles que ces insectes représentent, ou avec lesquelles ils se confondent, que nous n'avons ja- mais occasion d'observer ces insectes dans nos pays ? Mais on retrouve dans toute l'Europe l'espèce, qui, pour ainsi dire, revêtue de l'uniforme végétal , porte des élytres d'un vert foncé qui se confond tout-à-fait avec la teinte des grami- nées et des orties, plantes parmi lesquelles on l'observe sous ses diÉFérens états. Qui ne connoît la vélocité avec laquelle se soustrait au danger l'insecte que l'on nomme la lingère (pi. 54, n.° i ), la forbiciiie plate, ou mieux la lépisme du sucre; cet insecte, oblong, argenté, au corps écailleux, que l'on croit apporté en Europe avec le sucre, et qui s'est fixé maintenant dans nos habitations avec nos meubles, nos livres, nos vêtemens ? La disposition desespattes, raccourcies, comprimées, conniventes, accélère le mouvement de son corps avec tant d'avantage que l'insecte paroît glisser sur le plan qui le supporte, comme le poisson, auquel il ressemble, fend ]"unde dans laquelle il se mtut. Sous le rapport des moyens de conservation, nous n'indiquons ici que la rapidité de la fuite : mais une autre espèce voisine , la machile poljpode ( pi. 64, n.° 2 ) , moins brillante , il est vrai , par ses couleurs , mérite , sous d'autres rapports , une attention foute particulière. On la rencontre sous les pierres, dans les lieux humides , avec les podures , auxquelles elle ressemble beaucoup par le port , les habitudes et la conformation. Celle-ci échappe à ses ennemis par un saut très-rapide , dont elle fait varier la direction à volonté : de quelque côté que se présente le danger , il est bientôt évité. Le saut est verti- cal . ou plus ou moins oblique , et l'insecte s'élance en avant DES INSECÎES. 69 OU en arrière. Le mécanisme qui détermine ses directions diverses , est aussi simple qu'admirable. Outre les six pattes articulées, attachées à la poitrine, et qui servent à sa mar- che, chaque segment de l'abdomen est garni en-dessous d'une fausse patte mobile, alongée, ou d'un seul article, qui est desti- née uniquement au saut. Ces pattes surnuméraires, au nombre de huit de chaque côté, ont fait désigner cette espèce par le nom de poljpode. Elles agissent toutes dans une même direc- tion : ce sont autant de ressorts qui se tendent également et dans le même sens, qui se débandant simultanément et con- courent à la même opération , celle par laquelle l'insecte échappe au danger, et disparoît bientôt par les directions variées, subites et rapides, de ses mouvemens saltatoires. Les phryganes (pi. 28, n.° 1) et les perles (pi. 27, n." 9) passent la plus grande partie de leur vie dans l'eau, sous les deux états de larve et de nymphe , et ne paroissent dans notre atmosphère flue quand elles ont des ailes, qu'elles sont en état de propager leur race et d'en déposer les rudimens dans des lieux convenables à leur développement. Peu de jours suffisent pour les voir s'accoupler , pondre et mourir : aussi , sous l'état parfait, ces insectes sont-ils dénués de moyens de défense. Mais, en étudiant la manière de vivre particulière à chaque espèce , on voit bien que sa larve use , par instinct, des arti- fices les plus propres à tromper l'œil de son ennemi. L'une de ces espèces , par exemple , se développe parmi les roseaux des étangs : elle se file un fourreau d'une matière imperméable à l'eau : elle coupe des tranches des feuilles de plantes aquatiques ou des brins d'herbes tenues ; elle les colle , suivant leur longueur , sur le cylindre creux dans lequel elle habite , et ressemble ainsi , par la forme et la couleur de son enveloppe, à une tige rompue de la plante dont elle se nourrit. Une autre , qui se repaît des feuilles des naïades , et en particulier de celles des lemnas et des callitriches . fixe aussi, 7° CONSERVATION Sur son étui , des fragmeiis de ces feuilles , qui ne cessent pas de croître , et communiquent le mouvement à ces petits végétaux : la larve de la phrygane paroît les douer d'une nouvelle vie , qui contraste singulièrement avec l'immobilité des eaux dans lesquelles elle séjourne pour l'ordinaire. Quelques autres attaquent les prêles , les joncs, les grami- nées aquatiques; elles en contournent diversement des por- tions' pi. 28, n.^S). et s'en font artistement des demeures dans lesquelles leur vie est parfaitement en sûreté. Enfin, une autre espèce, non moins adroite et curieuse à observer (pi. 28, n.'' 2), se rencontre dans les eaux vives et rapides : pour ne point être entraînée parle courant, elle colle à son fourreau les petites coquilles qu'elle rencontre, en dé- gorgeant sur elles une humeur visqueuse et tenace , lors même qu'elles renferment encore leurs habitans, qu'elle semble ainsi forcer à devenir ses satellites et ses protecteurs obligés. Telles sont les ruses au moyen desquelles ces larves , qu'on nomme vulgairement des casels , échappent à la voracité des poissons , qui en sont fort friands. Les hémérobes ou les lions des pucerons (pi. 26 , n." 5) , quand ils ont leurs ailes , ont le corps alongé , mou , lisse , rempli de sucs, et les ailes d'une ténuité , d'une délicatesse extrême, de sorte qu'aucune partie de leur corps ne peut les protéger. Ces insectes seroient inévitablement la proie des hirondelles et • des autres oiseaux insectivores, si la nature ne les avoit doués d'une propriété singulière , au moyen de laquelle ils dégoû- tent subitement l'animal qui voudroit en faire sa nourriture. Aussitôt qu'ils se sentent saisis, ils impriment au corps qui les touche, une odeur excessivement fétide, qui rappelle celle des matières les plus infectes. C'est à l'aide de cette faculté que cet insecte bienfaisant conserve une existence extrêmement utile dans l'économie de la nature, puisque, sous l'état de larve, il ne se nourrit que de pucerons, fléau de l'agriculture, qui vivent en famjjles et qui font souvent DES INSECTES. périr la plante hospitalière qui en a reçu les premiers germes. Cette singulière propriété qu'a l'insecte de développer à vo- lonté et uniquement dans le moment du danger cette odeur fétide, est bien certainement un moyen de consei'vation , puisque, dans l'état de tranquillité parfaite et dans l'absence de tout danger, l'hémérobe est absolument inodore. La panorpe (pi. 27, n."" 6 , 6*"), vulgairement la mouche-' scorpion, est encore un insecte favorisé d'une manière bien singulière pour assurer sa conservation. C'est une hardiesse téméraire qui souvent la fait échapper cà la mort. Dans cette espèce d'insecte névroptère , les mâles ont le ventre terminé par une sorte de queue alongée , articulée , très-mobile , garnie de deux crochets à son extrémité. Cette queue a quelque res- semblance avec celle du scorpion par la forme et la mobilité des pièces qui la forment. Aussitôt que l'insecte se sent arrêté ou surpris, il la meut en tout sens, la redresse , la tourbe, la recourbe, l'agite à droite ou à gauche; il la darde avec une vélocité extrême et -d'une manière vraiment menaçante. Mais cette arme n'est pas dangereuse ; la crainte qu'elle fait naître, n'est qu'une illusion. Peut-être cette queue, d'une forme si singulière, que l'insecte emploie pour sa défense, n'est-elle destinée qu'à propager l'espèce. Mais lespanorpes, sortes d'éperviers parmi les insectes, ne sont encore que très-imparfaitement connus dans l'histoire de leur dévelop- pement. • Les demoiselles , qu'on appelle aussi libellules (^pl. 28, n.°*6, 8). échappent aisément à la poursuite des oiseaux par la grande surface que présentent leurs ailes au fluide dqns lequel elles se meuvent; aussi, dans l'air, semblent-elles se jouer de la pour- suite des oiseaux. Mais, sous l'état de larves , elles n'ont pas cette même vivacité dans les mouvemens; elles se traînent, au contraire, avec peine au fond des eaux dans lesquelles elles habitent, et bientôt elles seroient dévorées par les poissons, si, par un instinct singulier, elles n'employoient un artifice qui 72 iMOYENS DE CONSERVATXOX leur sert tout à la fois de moyen de se procurer plus faci- lement les petits animaux aquatiques dont elles se nourris- sent , et pour tromper en même temps les recherches de leurs ennemis. Ces larves appliquent sur leur ventre et sur toutes les autres parties du corps, les particules les plus ténues de la vase et des débris de plantes décomposées par leur séjour dans l'eau : ainsi à l'abri sous ce manteau trompeur , elles pourvoient en sûreté à leur nourriture. Quelquefois cepen- dant, quittant le masque, elles osent paroître à nu (pi. 28, n."' 7,9); mais alors , par un mécanisme bien intéressant à connoître , elles se meuvent au travers des eaux avec une rapidité extrême. Pour cet effet, l'insecte dilate la terminaison de son canal digestif, qui forme un sac musculeux garni d'une valvule , et il entre-baille l'orifice extérieur pour y faire par- venir l'eau , qu'il en chasse aussitôt par une contraction subite, de manière à profiter de l'impression de la résistance qu'il sait trouver dans le sens contre lequel il veut se diriger. L'ordre des h3rménoptères comprend des insectes qui , quoique foibles et luttant constamment à forces inégales avec leurs ennemis, sont organisés de manière à se défendre avec énergie et à remporter le plus souvent la victoire. La na- ture a renfermé dans leur ventre un irritant tout à la fois physique et chimique, à l'aide duquel ils maintiennent et conservent leur existence ; des muscles propres à faire suc- cessivement rentrer et soxtir une pointe acérée, creusée intérieurement par un canal qui sert de conduit à une li- queur venimeuse, sécrétée par un organe spécial. Les an- neaux du ventre, dans ces insectes, sont généralement em- boitfs les uns dans les autres, mais d'une manière lâche qui permet tous les mouvemens, surtout vers l'extrémité libre, qui se porte rapidement partout où le danger se mani- feste, afin d'introduire, dans les parois de l'animal qui veut arrêter l'insecte , l'aiguillon dont il est armé. C'est à l'aide de la douleur excessive produite par cette piqûre, DES INSECTES. ' 73 qu'échappent souvent à la mort les abeilles, les guêpes, les benibèces, les mutillcs, les scoîies et beaucoup d'autres in- sectes du même ordre. Mais les fourmis neutres ont une autre manière de faire lâcher prise aux animaux qui tentent de les dévorer. Aussitôt qu'elles se sentent saisies , elles mor- dent et fixent sur la partie qui les retient leurs mâchoires saillantes et cornées, et elles dégorgent, au même instant, dans la blessure une goutelette d'un acide particulier, très- odorant et très-caustique, qui produit une douleur vive et momentanée., dont elles profitent pour s'échapper. Parmi les lépidoptères , les chenilles des papillons sont en général privées de moyen de défense; presque toutes ont la peau nue. Elles semblent, il est vrai, être un peu pré- servées parla ressemblance qu'offre en général leur couleur avec la plante sur laquelle on les rencontre. Quelques-unes ont l'instinct de se précipiter au moindre danger, de rester dans l'immobilité la plus absolue tant que dure leur crainte ; de dégorger leurs alimens ou leur salive pour dégoûter leurs ennemis; de se placer sous les feuilles, de les plier, de les contourner pour s'en faire, pendant le jour, un lieu de v retraite, dont elles ne sortent que pour se repaître pendant la nuit : mais elles ont tant d'ennemis à combattre que sou- vent elles succombent. Il en est cependant qui semblent plus spécialement favo- risées. Tantôt elles sont armées de poils roides ou d'épines branchues (pi. 40 , n."' 3,4): tantôt, comme celles du machaon , du flambé ou de l'apollon , elles ont la tête munie d'un ten- tacule protractile ; c'est un appendice charnu en forme d'Y, dont les branches se développent comme les cornes des lima- çons, au moyen desquelles elles paroissent, à l'aide d'une liqueur odorante qui s'en exhale, repousser leurs ennemis et surtout les petits ichneumons qui cherchent à se placer sur leur corps pour y déposer leur progéniture. La larve du bombjce vinule joint à la configuration bizarre 74 " MOYENS DE CONSERVATION de son corps une autre particularité , analogue à celle que nous venons de faire connoître ; mais ici les tentacules ter- minent l'abdomen et ils y forment une sorte de queue four- chue (pi. 45 , n." 2^). Quand l'insecte est attaqué,, ou quand il se croit en danger de l'être par le moindre contact, il s'agite et semeutd'une manière brusque et rapide : il rejette en même temps, par une ouverture placée au-dessus de la tête , une li- queur acre et caustique, dont il couvre l'ennemi qui le saisit. Les longs poils roides qui recouvrent le corps des che- nilles processionnaires, de la fuligineuse, sont d'une ténuité telle qu'ils pénètrent par les pores dans la peau des animaux, qu'ils s'y cassent, et y produisent des ampoules, des déman- geaisons très-pénibles et par suite une sorte de véritable inflammation érysipélateuse. La chrysalide du bombyce disparate ou zigzag (pi. 45, n."3) s'attache par l'extrémité de son ventre , où se trouvent deux crochets qui sont fortement adhérens à une sorte de tissu que la chenille a filé avant sa métamorphose. Aussitôt qu'on la touche, cette nymphe imprime à la totalité de son corps un mouvement de rotation très-rapide; elle échappe par ce procédé aux piqûres des ichneumons. Mais, comme les fils sur lesquels elle adhère pourroient se rompre par l'effet de la torsion, l'insecte, après avoir fait un certain nombre de tours rapides dans un sens, revient tout à coup sur lui-même et roule son corps dans le sens opposé. Les phalènes arpenteuses ou géomètres proviennent de chenilles qui, par la singulière disposition de leurs pattes, ne peuvent changer de lieu qu'en mesurant, pour ainsi dire, l'espace à pas comptés : elles ont presque toutes le corps ras et sont fort recherchées des oiseaux ; mais la plupart restent immobiles pendant le jour, et leur couleur est analogue à celle des tiges et des branches d'arbres sur lesquelles elles se nourrissent. Au moindre danger elles se dressent sur les pattes de derrière ; leur corps devient roide comme un bâton : c'est DES INSECTES. une sorte de tétanos volontaire, qui leur donne tout- à-fait l'apparence d'une branche rompue ou d'un rameau de plante qui se détacheroit de la tige à peu prés sous le même angle que celles qui en partent naturellement, et la durée de leur immobilité se prolonge quelquefois pendant des heures en- tières, jusqu'à ce que le danger soit tout-à-fait dissipé. On sait que les larves des teignes se font un véritable habit des vctemens qu'elles dévorent ou des autres substances dont elles vivent. L'uniformité de la couleur, l'analogie de la matière les font alors confondre avec elle. L'instinct de la conservation se manifeste dans tous les êtres. L'ordre des insectes hémiptères pourroit aussi nous offrir quelques moyens de défense mis en usage par ses espèces. Nous n'en citerons que deux fort remarquables dans deux, genres différens. a Lorsque la ccrcope. ccitmeuse (pi. 38, n.''6) , que Geoffroy a nommée la cigale bédeaude , n'a point encore ses ailes, elle ne jouit pas de cette faculté de s'élancer dans l'espace , et d'échap- per aux dangers par cette vélocité de saut qu'on lui connoît: aussi sous l'état de larve ou de nymphe est-elle forcée de rester fixée sur la plante dont la sève lui sert de nourriture ; mais alors cet insecte , sans défense , extrêmement délicat et gorgé de sucs dans toutes ses parties, seroit bientôt découvert et deviendroit inévitablement la proie des animaux qui l'aper- cevroient, si la puissance protectrice de tout ce qui a vie, subvenant à sa foiblesse, ne lui avoit accordé, suggéré pour ainsi dire, un artifice bien propre à mettre son corps à l'abri jusqu'à ce qu'il ait acquis plus de consistance. Par l'acte même de la succion, au moyeu de laquelle l'insecte pour- voit à sa nourriture en pompant la sève des végétaux , il laisse échapper une certaine quantité de la liqueur, qui s'unit avec l'air au moyen du mouvement imprimé : cet air, emprisonné, forme de petites vésicules; il en résulte une écume abondante, au-dessous et au centre de laquelle il y s MOTENS DE CONSERVATION se trouve caché et parfaitement à l'abri. Ce mode particulier de conservation n'est propre qu'aux espèces nombreuses de ce genre et de quelques autres qui en sont très-voisins. Dans les punaises-mouches ou réduves , le stratagème qu'em- ploient les larves pour se soustraire à la vue de leurs enne- mis, donne à ces insectes plus de facilité pour se procurer et atteindre les espèces dont ils doivent se nourrir. Voici le moyen singulier que l'instinct leur a suggéré : l'insecte /ait adhérer sur les poils dont toute la surface de son corps est re- couverte, de petites portions des substances au milieu des- quelles on l'observe le plus ordinairement ; c'est un véritable habit de masque qu'il emprunte. L'espèce connue sous le nom d'annelée (pi. Sy , n.°3), par exemple, habite le tronc carié de vieux chênes, et l'on a beaucoup de peine à distinguer les formes d'un insecte dans la masse de vermoulure jaunâtre dont elle s'enveloppe. Une autre espèce , plus souvent observée, parce qu'elle se rencontre ordinairement dans l'intérieur de nos habitations, où elle se nourrit d'araignées, de punaises des lits et autres insectes domestiques, est désignée sous l'épi thète de masquée {reduvius personatus). Cette larve est difficile à reconnoître au premier aspect ; car elle est recouverte de substances étrangères qu'elle ramasse de toutes parts. C'est tantôt de la farine, du mortier, des cheveux, des balayures, et quel- quefois du sable, des fils d'araignées, des particules ter- reuses, enfin, tout ce qu'elle peut coller à son enveloppe et employer à son travestissement; elle augmente ainsi quelquefois son volume de près des deux tiers de sa gros- seur. De plus, sa marche est ambiguë, par soubresauts et comme convulsive. Ainsi déguisé, l'insecte est parfaitement à l'abri: mais il n'emploie cette ruse que pour un temps et à la seule époque de sa vie où il est privé d'ailes; car, dès qu'il les a acquises, et que par la rapidité du vol il sait échapper aux dangers et subvenir à ses besoins, il quitte ce DES INSECTES. 77 manège, il dépose son masque, et on ne l'observe alors que tout-à-fait nettoyé et débarrassé de ces ordures qui lui ont été si utiles. Tels sont les principaux moyens que les insectes mettent en usage pour conserver et défendre leur existence. On peut voir, par les faits que nous venons de rapporter, combien offre d'intérêt l'étude des mœurs dans cette classe d'animaux. Ici tout est en mouvement, tout se ressent de l'action de la vie , tout manifeste le désir de la prolonger. Cette lutte continuelle de destruction, dans laquelle les insectes doivent se défendre sous leurs divers états , est cependant nécessaire pour conserver un juste rapport et maintenir une proportion déterminée entre toutes les espèces d'animaux. C'est une discordance apparente,. qui prouve la prévoyance infinie de l'auteur de toutes choses; et l'ordre dans lequel les particu-, larités conservatrices ont été accordées aux insectes , paroît avoir été spécialement déterminé. Nous ne pouvons, en effet, observer des armes, comme moyens de défense, que dans le plus petit nombre; mais nous reconnoissons, dans plusieurs, des moyens évasifs, par la rapidité du vol , l'agilité de la nata- tion, la prestesse du saut, la vélocité de la course. Cepen- dant la majorité des modes conservateurs sont répulsifs, comme l'éjaculation ou l^exsudation d'humeurs acres, causti- ques, huileuses, amères, odorantes; ou fictifs, comme les simu- lacres trompeurs , la mort feinte, et autres moyens astucieux. Sous quelque aspect que l'on considère ces petits êtres, on admire en eux la variété des formes, la diversité des em- plois, le grand rôle qu'ils sont appelés à remplir sur la scène terrestre, et l'on ne s'étonne plus que la nature ait employé tous ses soins pour leur conservation. C'est ainsi que les petits rouages de celte belle machine se développent, se mettent en mouvement, sous l'œil de l'observateur, et lui découvrent quelques-uBS des ressorts du mécanisme le plus merveilleux. 78 CHAPITRE V. DES PARTICULARITÉS QUE PRÉSE^TE^T LES INSECTES DANS LEURS DIVERS MODES DE PROPAGATION. En remontant à l'origine de chaque espèce d'êtres vivans, on arrive à un individu unique dans son sexe : en descen- dant dans les générations, on ne retrouve qu'une filiation progressive des mêmes espèces. Ainsi, la reproduction des corps organisés n'est que le développement successif d'une suite d'individus dont les principes semblent avoir existé avee ' le premier être de la même espèce. Alors disparoissent les idées de générations spontanées, de germes répandus dans •l'espace, et toutes ces opinions ridicules, accréditées pen- dant une longue suite de siècles. 11 ne reste que cette vérité constante, donnée par l'expérience et l'observation : chaque être reproduit son semblable. Le physiologiste, en cherchant les causes premières de la génération , n'y a reconnu qu'une sécrétion produite par l'excès de la vie, par l'exubérance de l'accroissement: l'anatomiste , en développant l'organisation des parties desti- nées à cette fonction , n'a vu que les vases propres à séparer de l'individu et à contenir pendant un certain temps les , fluides qui doivent être un jour animés et jouir d'une* vie propre et isolée : le naturaliste a observé les différences qui existent entre les mâles et les femelles, il a remarqué ce qui se passe dans l'acte même de la fécondation. Puissent toutes ces recherches jeter quelques lumières sur cette im- portante fonction, sur cette origine de la vie ! L'acte génératif doit être considéré comme un stimulant nécessaire à la séparation des germes. Nous avons cherché à rapprocher tout ce qui se passe à l'extérieur , dans le temps de la propagation . entre les individus de sexes divers, MODES DE FROl-AGATION DES INSECTES. 79 non -seulement dans tout ce qui précède la réunion des sexes , mais même dans l'acte de l'accouplement. La classe des insectes est sans contredit celle qui , en rai- son de la quantité et de la variété des individus qui la composent, présente dans le règne animal le plus grand nombre de particularités. Qu'y a-t-il en effet de plus éton- nant, de plus admirable, que cette fonte d'un animal dans un autre, que ce changement indicible dans la forme et dans la structure d'un être qui devient tout à coup aussi diffé- rent de lui-même, sans cesser d'être lui ! 11 semble qu'il y ait là une métamorphose pour chaque ordre ; une manière de vivre, des goûts, des habitudes propres à chaque genre et sous chaque état ; un instinct particulier dans les amours et dans le mode d'accouplement de chaque espèce. Tous les insectes, sans exception, naissent d'œufs qui sont fécondés dans l'intérieur du corps de leur mère par un accouplement immédiat entre les deux sexes. En général, le nombre des mâles est proportionné à celui des femelles. Cependant il est rare que les individus d'une même espèce forment une paire. La polygamie est un droit dont usent également les deux sexes. Le seul besoin de l'amour les rapproche pour un temps très-court. Le mâle inconstant quitte souvent sa femelle après un seul accouplement, qui quelquefois ne suffit pas pour vivifier les germes innom- brables qu'elle renfermoit dans son sein. Dans quelques genres cependant, des femelles condamnées dès l'enfance à une stérilité absolue par la disposition des organes extérieurs qui constituent leur sexe , paroissent uniquement destinées à l'éducation de l'espèce. Elles s'atta- chent à une ou à plusieurs femelles fécondes, se chargent des soins maternels , de la conservation et de la nourriture des petits. Tels sont les exemples singuliers que nous offrent les abeilles, les guêpes, les fourmis, les termites. Tous ces insectes vivent en société, et nous donnent à observer j 8o MODES DE PROPAGATION comme dans les plantes, des mariages singuliers, que nous pourrions rapporter à la polygamie frustranée , à la poly- andrie monogynie et polygynie, à la monoécie. D'autres genres nous présentent des particularités non moins éton- nantes. Les individus qu'ils renferment, conservent leurs œufs dans l'intérieur du corps jusqu'à ce que les petits, éclos, soient en état de subvenir à leurs propres besoins: tels sont les mouches vivipares, les cloportes. D'autres même ne mettent au jour leur progéniture que lorsque déjà elle a subi une première métamorphose, comme les hippobosques, les pucerons. Le plus grand nombre des insectes ne parviennent à l'état parfait que pour vaquer au grand œuvre de la génération. Le mâle épuisé périt après quelques accouplemens ; il pré- cipite le moment de sa mort par le nombre de ses jouissances. La femelle fécondée continue de vivre jusqu'après la ponte. Quelquefois son corps desséché sert d'enveloppe aux œufs, et de nourriture aux petits, lorsqu'ils sont éclos. C'est ce qu'on observe dans les cochenilles. Il semble qu'il n'y ait que les sucs élaborés pendant le jeune âge ou l'enfance de l'animal, pendant qu'il étoit encore sous la forme de larve , qui puissent servir à l'œuvre de la génération; car, aussitôt que l'insecte est parvenu à l'état de perfection, il est conformé de telle manière que, sans prendre de nourriture, il peut donner ou recevoir le fluide qui transmet la vie dans les germes. Naître, s'ac- coupler, pondre et mourir, voilà souvent pour l'hémérobe, la frigane, la tipule, le cousin et i"éphémère, les actions d'une journée, de quelques heures. Les parties sexuelles des insectes ne se manifestent que sous leur dernière mue. Le plus ordinairement elles sont situées à l'extrémité de l'abdomen. Chez les mâles , elles font saillie au dehors, le plus souvent; car quelques femel- les présentent la même disposition. Leur forme varie selon BES INSECTES. les espèces. Presque toujours elles sont accompagnées de crochets qui servent à rapprocher davantage les sexes, et à les retenir ainsi réunis. Les organes extérieurs de la génération, dans les femelles, sont toujours configurés de manière à rece- voir ceux des mâles ou à s'y introduire, comme on peut l'observer dans quelques coléoptères et chez beaucoup de diptères. Lorsque la voix impérieuse de la nature , qui ordonne la reproduction et la conservation de l'espèce, se fait enten- dre, les insectes manifestent la volonté du rapprochement des sexes ; ils cherchent à se communiquer réciproquement leurs désirs, à étendre et à faire reconnoitre leur existence sur un plus grand espace. Les uns, à l'aide d'instrumens dont la nature semble les avoir tout exprès fait porteurs, et musiciens, font entendre et retentir au loin leurs chants d'amour. D'autres, en étalant pendant le jour les couleurs les plus vives, ou en faisant à volonté briller dans l'obscu- rité certaines parties de leur corps d'une lumière phospho- rique, paroissent chercher à se faire remarquer du sexe dont ils ont besoin. Plusieurs exhalent dans Us airs des émana- tions odorantes plus ou moins remarquables. Tous ont leurs signaux, leur langage. C'est ainsi que dans la famille des photophyges ou luci- fuges, dont les espèces ont la démarche lente, les élytres durs, soudés, et sont privées par conséquent des facultés qui permettent à un si grand nombre d'animaux de se transporter subitement vers le lieu où leurs désirs peuvent être satisfaits, presque toutes les femelles présentent un instrument d'amour très- remarquable par sa situation et le son qu'il produit. C'est un pinceau , un faisceau , une brosse de poils roides, jsitué entre le premier et le second anneau du ventre. Ces soies sont attachées à une lame de corne élastique, qui recouvre, comme une peau de tambour, une cavité très-sonore. Lorsque l'insecte , en appuyant cette 6 b2 MODES DE PROPAGATION partie sur un corps solide, lui imprime un mouvement de friction, il se produit un son très-sensible. A cet appel, on voit sortir de leurs sombres retraites et arriver de toutes parts les mâles, qui ne sont point sourds aux besoins d^ l'amour. Dans des circonstances semblables et dans le même but, presque toutes les espèces des térédyles ou perce -bois, font entendre, dans l'intérieur des boiseries qu'elles ron- gent, un mouvement très-singulier. L'insecte, cramponné so- lidement par les pattes dans' l'intérieur de la mine qu'il s'est pratiquée , communique à son corps un mouvement de va-et-vient très-rapide : il fait frapper sa tête. ou la partie inférieure de son corselet contre le bois. 11 reste ensuite quelques secondes en repos. Si aucun individu ne sort des trous voisins, il se porte à quelque distance pour recom- mencer le même trémoussement oscillatoire. C'est peut-être encore à cette expression du désir qu'on peut rapporter ces pulsations que produisent dans l'intérieur de nos meubles ces petits psoques, appelés vulgairement poux de bois. Nous ne citons que ces exemples de sons produits par la vibration des corps extérieurs mis en mouvement par celui des insectes; mais d'autres espèces sont porteurs de véritables insfrumensà cordes, qui peuvent fournir par eux- mêmes un bruit , une mélodie particulière. Tels sont les cri- quets et les gryllons mâles 5 qui, dans la saison des amours, expriment le besoin de la femelle par un frémissement particulier qu'ils communiquent à l'air. Ils indiquent son approche ou son éloignement par les divers degrés de vitesse avec laquelle ils font vibrer leurs élytres membraneux et élastiques, dont les nervures longues et saillantes frottent et- résonnent sur les épines qui garnissent leurs longues pattes de derrière. Les sauterelles mâles ont un organe à peu près semblable, mais beaucoup plus sonore, placé dans l'épaisseur même des élytres : celui du côté gauche est plus convexe, DES INSECTES. 85 et situé au-dessus de celui de la droite; sa partie moyenne présente une sorte de disque lisse, membraneux, très-tendu, sur lequel on voit seulement deux ou trois lignes saillantes, qui, frottant sur celles d' en-bas, font résonner la membrane , et produisent un son qui se fait entendre à des distances fort éloignées. Dans les cigales màles on voit, à la base du ventre, une petite écaille membraneuse, recouvrant une cavité qui est le siège de l'organe sonore : en effet , il y a au dedans une sorte de vésicule dont les parois cornées sont marquées d'arêtes ou plis sailians, transversaux, dis- tribués à distances à peu près égales ; cette vessie est sus- ceptible d'un mouvement de demi-rotation, et ses rides, venant à toucher Fécaille cornée qui la recouvre , produisent ce mouvement qu'on nomme improprement la voix de la cigale. L'impatient désir de se reproduire se manifeste dans l'un et l'autre sexe; il s'adresse à tous les sens. Nous venons de voir comment il parle à Fouie ; d'autres insectes affectent l'or- gane de la vue. Ils font briller au loin les flambeaux de l'amour dans le silence et l'obscurité des nuits. Ce sont des fanaux phosphoriques, des télégraphes nocturnes, à Taide desquels ils signalent au loin leur existence, et font connoitre leurs besoins aux individus du sexe qui est appelé à les sou- lager. Quelques insectes des contrées brûlantes du Midi jouissent à un très - haut degré de cette propriété lumi- neuse. Tantôt, comme dans quelques taupins, cette clarté s'échappe de deux taches ou points situés sur le corselet ; tantôt, comme dans la fulgore porte-lanterne, la lumière se produit au dehors en s'échappant au travers des parois pellucides d'un front considérablement boursoufflé. Quelques scolopendres paroissent même entièrement lumineuses pen- dant les nuits obscures d'un certain temps de l'année. C'est seulement à l'époque où ces insectes sout devenus propres à Tacte de la génération, et dans la seule saison des amours. 84 MODES DE PllOPACAIION qu'ils illuminent ainsi le théâtre de la nature. Mais les lampyres semblent prouver évidemment le but du Créateur dans cette faculté phosphorescente. N'étoit-il pas en effet digne de sa prévoyance infinie d'accorder à un genre d'in- sectes dont les femelles, dans quelques espèces, sont lourdes au vol ou privées d'ailes , un moyen particulier qui pût favoriser le rapprochement des sexes? Aussi la lumière de la femelle devient-elle plus forte et plus vive à l'approche du mâle , qui lui-même se déclare dans les airs en jetant un foible éclat. Tandis que la femelle, privée d'ailes, munie de six pattes courtes qui traînent péniblement un corps alongé, rempli d'œufs , signale au loin sa présence, les mâles, agiles et légers, jouissant de la faculté de se transporter à vo- lonté an travers des airs partout où le besoin et le plaisir les appellent , accourent de toutes parts pour la féconder ; mais, aussitôt qjue l'accouplement a eu lieu, ces petits in- sectes perdent leur brillant : il leur est alors inutile; le but de la nature est rempli. Nous ne pouvons pas bien apprécier la nature des odeurs que les insectes exhalent dans le temps de l'accouplement, nous les connoissons seulement dan^ quelques espèces; mais "il est certain qu'il s'en dégage de beaucoup plus subtiles du corps des femelles, et que les mâles y sont très-sensibles. C'est ainsi que, des bombyces, tels que le grand paon, le disparate, celui du chêne, étant enfermés dans des boîtes, on a vu les mâles arriver cependant de fort loin et venir voltiger autour de ces prisons, dont le sens seul de l'odorat avoit pu pénétrer les parois. Tout est calculé, prévu, dans la conformation des ani- maux. Les insectes, comme tous les autres êtres du même règne, sont construits de manière que l'acte de la repro- duction s'opère avec le moins de difficulté possible. Les organes du mâle sont enveloppés dans un étui de corne , de figure plus ou moins conique ; mais les pièces qui les DES INSECTES. 0> composent, sont mobiles et peuvent s'écarter lorsque l'in- troduction est faite. Souvent quelques-unes se renversent et font ainsi l'oHice de crochets qui rendent le contact intime entre les deux individus, et la séparation devient impossible sans la mutilation de l'un d'eux. Ordinairement le mâle est placé au-dessus de la femelle, à quelques exceptions près, comme dans la puce, dans la crevette des ruisseaux et quelques autres. Quand le corps des femelles est trop lisse, comme le mâle ne pourroit alors s'y accro- cher, la nature a dilaté considérablement les tarses : c'est ce qu'on observe dans les dytiques, les hydrophiles, les crabrons et quelques autres. Quelquefois encore le dos des femelles s'est trouvé sillonné dans la longueur des élytres , ou bien les pattes dç devant ont été considérablement alon- gées : c'est ce qu'on peut observer dans les mâles de certains scarabées , priones, clytres, etc. Mais ce que l'accouplement des insectes présente de plus singulier, c'est le mode même du rapprochement, qui dé- pend toujours de la position des organes sexuels. Ainsi , dans les demoiselles et dans toute la famille des odonates, il faut que la femelle aille au-devant du mâle, celui-ci ayant les organes extérieurs placés à la poitrine, tandis que la femelle les porte à l'extrémité de l'abdomen. Aussi voilà ce qui se passe dans cette fécondation. Le mâle va saisir la femelle derrière le cou , au moyen des tenailles dont sa queue est armée ; celle-ci se trouve ainsi forcée de suivre le mâle partout où il l'entraîne : cédant à la force , elle s'envole avec lui dans l'espace ; car ce n'est que dans les régions éthérées que peut s'opérer un accouplement pour lequel il faut absolument que la femelle aille porter l'extré- mité de son ventre vers l'origine de celui du mâle, où se trouvent les organes qui constituent son sexe. Parmi les araignées, ce rapprochement des sexes se fait encore d'une manière plus extraordinaire. Tous deux car- 86 MODES DE PROPAGATION DES INSECTES. nassiers, ils ne s'approchent qu'avec la plus grande circons- pection. Ici, comme dans presque toutes les espèces, c'est le mâle qui fait les avances. Cependant, comme il est le plus foible , il doit tout à la complaisance. Ses organes sont placés dans les palpes, tandis que ceux de la femelle sont situés à l'origine du ventre , près du corselet. Il faut un con- sentement nécessaire entre les deux individus pour que la fécondation s'opère. Dans lesbombyces l'accouplement se fait, le plus ordinairement, les têtes des insectes opposées, ou au moins la fécondation ne s'opère que lorsque ces insectes se sont retournés à la manière des chiens. Tantôt cette co- pulation dure des journées entières, comme on le remar- que parmi les coléoptères , les bombyces : tantôt à peine les mâles ont-ils touché les organes de leurs femelles, que la fécondation a lieu; c'est ce qu'on peut observer dans les mouches. 87 CHAPITRE VI. exposition de la méthode analytique pour l'Étude et la classification des insectes. Quoique la classe des insectes comprenne à elle seule un plus grand nombre d'espèces bien connues que les autres sections du règne animal et même que toutes celles aux- quelles on rapporte les animaux sans vertèbres , considérés lans leur totalité , nous pouvons assurer qu'aucune n'est plus facile à étudier. Nous avons déjà exposé, dans le chapitre oui sert d'introduction à ces considérations générales, que les insectes diffèrent de tous les autres animaux parle défaut de vertèbres , par la disposition des organes du mouvement, qui offrent des articulations nombreuses dansla partie moyenne du corps et dans les appendices articulés qui constituent leurs membres; en même temps que tous respirent par des trous ou des orifices extérieurs nombreux, nommés stigmates, qui correspondent à des canaux aériens élastiques ou à des trachées. Les insectes ont été divisés en huit ordres, qui ont tiré leur dénomination des modifications des organes du vol ou des ailes, suivant qu'on en aperçoit, ce qui arrive au plus grand nombre, ou suivant qu'il n'en existe pas. Ce défaut des ailes réunit , comme nous le verrons , des insectes fort différeiii les uns des autres; cependant c'est un moyen commode et artificiel de distinguer certains groupes ou familles, qu'on a réunis sous un nom commun , qui indique principale- ment cette absence constante des ailes, à toutes les époques de la vie , dans certaines espèces qui forment ainsi l'ordre des Aptères, ou le huitième de la classe. Tous les autres insectes ont des ailes ; mais leur nombre varie : un ordre réunit les espèces qui n'en ont que deux; c'est le septième de la classe , celui des Diptères , chez lesquels on trouve 8S MélHObE DE CLASSIFICATION • beaucoup d'autres caractères bien plus importans que ce nombre des ailes. On observe quatre ailes chez tous les autres insectes, qu'on pourroit appeler, à cause de cela, les tétraptères; mais ce grand ordre se subdivise en six autres bien distincts : d'abord par la nature des alimens que ces animaux sont forcés de rechercher, les uns ne pouvant se nourrir que de liquides,/ de sucs ou d'humeurs qu'ils pompent ou absorbent à la sur-/ face ou dans l'intérieur des corps organisés; ceux-ci forment deux ordres. Dans les uns, la bouche consiste en un bec articulé, forme de pièces coudées ou courbées , qui peuvent rentrer les unei «Jans les autres, et on observe, le plus souvent, dans leuri ailes, une différence notable entre les supérieures, qui sont à demi coriaces, ou qui ressemblent à des demi-étuis, ce qui les a fait nommer Hémiptères. Chez les autres insectes à quatre ailes et sans mâchoires , la bouche consiste en une sorte de langue ou de trompe roulée en spirale sur elle-même, ce qui a fait donner à l'ordre auquel on les rapporte le nom de Glossates ; mais, comme en général dans ces insectes les quatre ailes sou- tiennent de petites écailles ou lamelles colorées diversement et placées souvent les unes au-dessus des autres, à la manière des écailles des poissons, on les a désignés sous le nom de Lépidoptères, ou à ailes écailleuses. Tous les autres insectes à quatre ailes ont la bouche com- posée de mâchoires et de mandibules propres à diviser les matières solides dont ils font leur nourriture. Ils ont été rapportés à quatre ordres, dont les noms sont tirés de la forme, de la consistance et de la disposition des ailes. Ainsi, les uns ont les ailes supérieures plus épaisses que les inférieures (auxquelles elles servent comme de gaine ou de fourreau, et alors les inférieures sont membraneuses), et tan- tôt pliées eu travers seulement ; c'est ce qui arrive dans les DES INSECTES. Hc) CoLT^.oPTÈREs, qui composent le premier ordre : ou bien les ailes inférieures membraneuses sont surtout plissëes dans leur longueur, et le plus souvent non pliées sous des élytres ou sous les gaines que lenr forment les ailes supérieures, qu'elles dépassent; tels sont les ORTHOPTir;REs. Chez les autres insectes à quatre ailes ou tétraptèrcs , et chez lesquels les supérieures et les inférieures sont à. peu près de semblable consistance, on distingue la structure de ces ailes, pour en faire le caractère des deux ordres qui ont emprunté leur nom de cette disposition : ainsi, chez les Névroptères , les ailes sont comme formées de mailles par des nervures en réseau , tandis que dans les Hyménoptères on distingue principalement des lignes ou côtes saillantes sur les ailes, qui sont en général plus étroites et plus consistantes. Le tableau suivant donne une idée synoptique de cette classilication des insectes, d'après les ailes et les parties de la bouche. Tableau analytique de la classification des insectes en huit ordres, d'après les ailes. ( de consistance in- f travers.. . i. Coléoptères. à ma- 1 égiile : les infé-', ^ :l,oir.s : | ricures pliées eu ( '""g =• Orthoftekes. ailes isemblahles, à ner- i réticulées. 3. NÉvROPTiRES. [^ vurcs I veinées... 4. Hyméjxoftères. sans niAchoires, 1 un bec non roulé. . 5. HÉMiPTÈr.Es. formant ( une langue roulée. 6- Lépidoptères.' deux : jamais de niâcl.oires 7. Diptères. illes 8. Aptères. Cet arrangement systématique des insectes, qui est à peu près celui qui a été proposé par Linnœus, se trouve cependant établi ici d'après d'autres caractères que ceux tirés uniquement des ailes, comme les noms des ordres sembleroient l'indiquer. H faut avouer, comme nous l'avons déjà fait connoitre dans *)0 MÉTHODE DE CLASSIFICAxrON les prccédens chapitres, qu'un assez grand nombre d'insectes, même sous l'état parfait, se soustrait à cette classification par les ailes , puisqu'on retrouve dans presque tous les ordres quel- ques individus, soit des deux sexes, soit de l'un des sexes en particulier, qui, quoique analogues par la conformation générale, par les mœurs, les habitudes, et surtout par la manière de vivre forcée ou déterminée d'après la stracture des parties de la bouche, devroient être rapportés à l'ordre des aptères, si l'on ne considéroit que la seule privation des ailes. JVous ferons connoître ces espèces qui restent toujours pri- vées d'ailes , dans chacun des articles qui seront consacrés soit aux ordres, soit aux genres; mais nous croyons devoir indi- quer ici un moyen accessoire de les distinguer d'abord. La structure des parties de la bouche devient très-utile à étudier pour cette classification des insectes qui , quoique privés d'ailes, n'appartiennent pas à l'ordre des aptères. Ainsi le défaut des mâchoires , ce qui est très-rare dans les aptères, excepté dans les pous, les tiques et les puces, distingue très-bien quelques hémiptères , comme les punaises des lits, quelques réduves, cochenilles, pucerons, etc., qui ont tous un bec articulé; quelques diptères, comme des hippobosques, mélobosques, qui ont un suçoir corné; enfin, quelques lépidoptères qui, comme les femelles de quelques bombyces, de quelques teignes, ont une langue roulée en spirale. Tous les autres insectes, faussement ou seulement en appa- rence privés d'ailes, ont des mâchoires, et ont alors leur ventre immédiatement accolé au corselet, et ils n'ont que six pattes; ce qui les distingue des vrais aptères, qui ont le ventre réuni au tronc. Tels sont , parmi les coléoptères , les femelles du lampyre ver-luisant, et beaucoup d'espèces qui ont des élytres soudés, ou sous lesquels il n'y a pas d'ailes membraneuses. Tels sont encore parmi les orthop- DES INSECTES. gi téres quelques sauterelles, gryllons, blattes, mantes; mais ces derniers ont tous les mâchoires garnies d'un appendice particulier propre à cet ordre. Enfin , parmi les faux ap- tères à ventre pédicule et qui n'ont que six pattes, et non huit comme les acères, on distingue assez facilement les four- mis, lesmutilles, les ichneumons et les autres hyménoptères, par la forme de leur bouche et les cinq articles de leurs tarses; tandis que quelques névroptères, comme les psoques, les termites, n'ont que deux ou trois articles aux tarses. Nous allons indiquer, sous les noms de chacun des ordres, l'histoire générale des insectes qu'ils comprennent , de ma- nière à donner une idée de l'ensemble de la classe des in- sectes. I. L'ordre des COLÉOPTÈRES comprend les insectes à quatre ailes, dont les supérieures forment des étuis ou des gaines pour les inférieures , qui sont le plus ordinairement membraneuses et pliées en travers. Ces dernières portent seules le nom d'ailes , parce qu'elles servent au vol ; les autres sont appelées des élytres : de là le nom d'ÉLYTROPTÈRES qu'on a proposé de donner à cet ordre, ou celui de Coléo- ptères, imaginé par Linnaeus, et tiré des deux mots grecs, , aoXsoç, gaine, étui, etTrrspct.., ailes. On a encore désigné ces insectes sous le nom d'ordre d'élytroptères , du mot iXuroov, qui signifie aussi gaine; et plus vulgairement on comprend ces insectes sous le nom général de scarabées, qui désigne maintenant l'un des genres de cette grande division. Cet ordre correspond aux éleuthérates de Fabricius , nom tiré de la disposition des mâchoires qui sont libres, ou qui ne . supportent pas cet appendice appelé galette , lequel caractérise la bouche des orthoptères, que le même auteur appeloit les ylonates. Dans l'état actuel de la science, on comprend donc sous le nom de coléoptères la nombreuse tribu des insectes à quatre ailes, dont la paire supérieure est coriace, dure, courte, 92 MI^rHODE DE CLASSIFICATION épaisse, le plus souvent opaque, réunie par une sorte de su- ture longitudinale, convexe en-dessus, recouvrant le ventre; et deux ailes membraneuses, veinées, pliées en travers, le plus ordinairement transparentes. Tous ces insectes ont, sous l'état parfait, les parties de la bouche divisées en mandibules et en mâchoires propres à saisir et à diviser des alimens solides. Ce groupe est l'un desplus naturels : il rapproche des insectes qui ont entre eux les plus grands rapports , et qui dilTèrent de tous les autres par un grand nombre de caractères , comme on va le reconnoître par les détails dans lesquels nous allons entrer. Tous proviennent d'un œuf ovale , à coque molle, fécondé avant la ponte. 11 en sort une larve , le plus ordinairement molle , à six pattes écailleuses, articulées ; à tête cornée , sans yeux distincts , avec des rudimens d'antennes . des mandibules et des mâchoires plus ou moins développées, suivant la nature des alimens qui lui conviennent. Ces larves n'ont pas de cor- selet, pour la plupart ; elles ont un abdomen plus ou moins alongé , ou courbé sur lui-même, comme tronqué à Textré- niité, composé de douze ou treize anneaux, dont neuf sont perces, des deux côtés, de boutonnières ou d"orifices corres- pondant aux trachées, et qu'on nomme stigmates. Les coléoptères restent pour la plupart très-long-temps sous cette forme de larves, quelquefois même pendant trois ou quatre années, tandis qu'à peine vivent-ils quelques semaines sous leur dernier état. C'est seulement sous la première forme que se fait leur accroissement, pendant lequel ils changent plusieurs fois de peau. Au reste, toutes ces différences tiennent à celle de la nourriture , chaque famille d'insectes coléoptères éprouvant des modifications qui ont été prévues par suite da climat, de la qualité des alimens , et d'autres particularités qui tiennent à Tordre admirable que la nature nous montre dans les rapports respectifs de toutes ses productions. Ainsi les larves DES INSECTES. 9 5 des herbivores , comme celles des chrysomèles , des criocères , des'galéruques , prennent tout leur accroissement en quel- ques mois, et c'est sous la forme d'œufs que l'espèce se continue et existe pendant l'hiver. D'autres, comme celles des prio- cères, des lamellicornes , des térédyles, passent plusieurs hi- vers sous la terre , oii elles se nourrissent de racines, ou dans l'intérieur du tronc des arbres , à l'abri des vicissitudes de la saison. C'est ce que nous remarquons dans les ceris-volans, les hannetons, les cétoines et les capricornes. Enfin , il est quel- ques coléoptères, comme les rhinocères, dont les larves se nourrissent et se transforment dans les fruits ou dans les se- mences des végétaux. C'est dans cette demeure , au centre de leurs alimens, que ces insectes passent, sous l'état de nymphe, toute la saison froide ; et ils ne prennent des ailes , pour pro- pager leur race , qu'à l'époque où s'opère la fécondation des plantes dans les germes desquelles leurs œufs doivent être déposés. Toutes les larves des coléoptères changent de peau : elles muent plusieurs fois, à peu près comme les chenilles des lépidoptères. On a compté jusqu'à quatre ou cinq de ces changemens de peau dans les larves des ténébrions. Les coléoptères, sous l'état de nymphe, ne prennent plus de nourriture; ils sont inactifs, immobiles, quoique toutes leurs parties soient distinctes. Immédiatement après leur trans- formation , toutes ces nymphes sont d'un blanc plus ou moins transparent ou jaunâtre , et dans un état de mollesse extrême : la plupart se tapissent dans des cavités dont elles ont consolidé les parois, pour en faire une espèce de coque. Sous une sorte d'épiderme très-mince , les gaines de corne qui doivent former toutes les articulations de leur corps, en logeant les muscles et les viscères, se consolident, se colorent diversement, jusqu'à ce que l'insecte ait acquis assez de force pour rompre les parois de sa coque et paroître au grand jour, s'il doit chercher sa nourriture à l'époque de la journée où la chaleur g4 MÉTHODE DE CLASSIFICATION et la lumière du soleil exercent toute leur influence ; ou dans les ombres de la nuit, si, comme pour les lampyres, les photophyges et les lygophilcs, les ténèbres et l'obscurité sont nécessaires à la conserA'ation de leur race. On distingue , dans les coléoptères, comme dans tous les insectes , le tronc et les membres. Le tronc est composé de quatre régions principales : la tête , le corselet, la poitrine et le ventre. Les membres, au nombre de six, sont distingués en ailes: les supérieures , appelées élytres , et les inférieures , qu'on nomme simplement les ailes. Les pattes se distinguent en anté- rieures , moyennes et postérieures : elles sont toutes composées d'une hanche , d'une cuisse ou fémur , d'une jambe ou tibia , et d'un tarse, dont le nombre des articles varie. La tête des coléoptères offre constamment à Tobservation , le crâne , qui s'articule en arrière avec le corselet ; la bouche , qui est formée de diverses parties disposées par paires à peu près symétriques ; deux yeux ; deux antennes. L'articjilation de la tête avec le corselet varie beaucoup , suivant le genre de vie de l'animal. Tantôt, l'axe de la plus grande longueur du crâne est parallèle à celui du corps, comme dans les escai^bots, les lucanes ; tantôt , ainsi qu'on le remarque dans les charançons, les anlhribes, les attelabes, la tête est articulée à angle droit avec le corselet. La bouche se compose généralement des parties que nous allons indiquer : i.°le chaperon , qui est un prolongement du crâne ou du front , auquel est attachée une partie mobile, im- paire , de forme variable , qu'on nomme la lèvre supérieure; 2.° les mandibules ou mâchoires supérieures, pièces solides, plus ou moins tranchantes et pointues ou dentelées, destinées à pincer, à saisir, à briser les alimens solides ; 3.° les mâchoires proprement dites, beaucoup plus grêles, modifiées diverse- ment, suivant la nature des alimens, munies en dehors de deux appendices articulés, appelés antennules maxillaires. DES INSECTES. gS OU mieux paJpes supérieurs ; 4.° la lèvre inférieure, supportée par la partie inférieure de la tête ou de la gorge , que l'on nomme encore ganache. Cette lèvre , souvent fendue ou four- chue, supporte deux autres antennules ou palpes , que Ton a nommés inférieurs ou labiaux. Toutes ces parties ont été décrites et étudiées, avec le plus grand soin, par quelques entomologistes, qui en ont fait la base de leurs systèmes. Les yeux d es coléoptères ne sont qu'au nombre de deux ; car ces insectes sont privés de ces sortes de tubercules que l'on a nommés yeux lisses, ou mieux stemmates, dans les orthop- tères , dans quelques névroptères et la plupart des hyménop- tères. Ces yeux varient beaucoup pour leur situation respec- tive eu égard aux autres parties et surtout aux antennes. Ils sont le plus souvent arrondis , ovales , rarement en croissant : leur surface est chagrinée. Le seul genre des tourniquets paroît avoir quatre yeux, Tœil étant partagé en deux portions dis- tinctes, l'une supérieure et l'autre inférieure, à peu près comme dans le poisson appelé anableps, et probablement dans le même but, l'insecte vivant à la surface des eaux, ayant à craindre des ennemis aquatiques et terrestres, etdevantpour- suivre sa nourriture dans l'air et dans l'eau , milieux qui offrent à la lumière des densités différentes qui dévoient appeler des modifications dans la structure de l'œil. Les antennes , dont les usages ne sont pas encore bien dé- terminés, offrent, dans les coléoptères, les plus grandes mo- difications, ce qui a permis aux naturalistes de les considérer comme un moyen commode pour les réunir en groupes plus ou moins naturels. Elles sont dites en masse plus ou moins so- lide, feuilletée , lamellée , dentelée ; en soie, en fil, en cha- pelet : de là les noms de stéréocères , hélocères, priocères , pétalocères, etc. Ces antennes varient dans les sexes, comme on le voit dans les mélolonthes , les cérocomes , les meioës , les taupins , les driles et beaucoup d'autres. Le corselet ou corcelet (car les entomologistes ne sont 96 MÉTHODE DE CLASSIFICATION pas d'accord surl'orthographe de ce mot) supporte la télé, et précède la poitrine en-dessous et les élytres en-dessus : c'est sur celte pièce que s'articule la première paire de pattes. Sa forme varie considérablement, suivant les genres et même les familles. Tantôt le corselet des coléoptères est carré, arrondi , triangulaire , transversal ou très-large , linéaire ou très- long, bombé, aplati, concave, convexe, déprimé, rebordé, sinué, épineux, pointu en arrière, etc. On nomme quelque- fois sternum la ligne saillante qui se voit entre l'origine des pattes antérieures, et qui , dans les taupins en particulier, se prolonge pour entrer, comme un ressort, dans une cavité correspondante de la poitrine. La poitrine est à peine distincte, au premier aperçu. Dans les coléoptères , elle correspond à la partie qu'on nomme vul- gairement le corselet chez les hyménoptères. En-dessus, on ne la voit guère , parce qu'elle est cachée par les élytres , aux- quels elle donne insertion, ainsi qu'aux ailes, dont elle loge les muscles. Souvent cependant la poitrine supporte, dans sa partie moyenne et supérieure , une pièce plus ou moins trian- gulaire et distincte , que l'on nomme écusson. Cet écusson est quelquefoiss'très-petit, et manque tout-à-fait dans les anaspes; il est très-grand dans les cétoines: il occupe constamment la partie supérieure de la suture des élytres, qu'il sépare à leur base interne. En-dessous, la poitrine se confond , pour la lar- geur et la forme, avec les premiers anneaux de l'abdomen; mais elle porte constamment les deux dernières paires de pattes, et cette particularité suffit pour la faire distinguer. Sa partie moyenne et longitudinale se prolonge souvent en une sorte de sternum mousse ou pointu , comme on le voit dans les buprestes, les hydrophiles; d'autres fois, la poitrine est déprimée, et, en général, elle est, pour ainsi dire , moulée sur la forme des anneaux du bas- ventre. Dans les cnodalons, lesérotyles, les chrysomèles, la poitrine se prolonge en avant, du côté du corselet, en une pointe plus ou moins obtuse^ DES INSECTES. 07 fju^oii a encore nommée sternum. C'est sur les parties laté- rales et antérieures de la poitrine des coléoi^tères que sont insérées et articulées les élytres et les ailes membraneuses. L'abdomen ou le ventre des coléoptères fait suite à la poi- trine et se confond avec elle. En-dessus, le ventre, qu'on nomme le dos, est recouvert et protégé par les élytres et par les ailes : il est ordinairement très-mou ; en-dessous, on y dis- tingue cinq ou six pièces cornées, articulées, plus ou moins dures, et rapprochées les unes des autres, C'est à son extré- mité libre, plus ou moins mousse, ou pointue, comme dans les hannetons, que se trouve placé le cloaque ou l'anus, dont l'ouverture est transverse , et qui livre passage au résidu des alimens transmis parle rectum qui y aboutit, et aux organes de la génération. Sur les côtés, chacun des anneaux du ventre présente une petite ouverture pour l'oi-itice des ti-achées, que l'on nomme Stigmate. Les élytres ou gaines des ailes membraneuses ne peuvent que s'écarier du corps à angle droit. Ils ne frappent pas l'air dans le vol : une fois étendus, ils restent fixes, et leur écartement précède constamment le développement des ailes proprement dites. La forme, la consistance, la couleur de ces élytres varient beaucoup. Ils embrassent quelquelbis l'ab- domen , et se soudent complètement par la suture, ce qui entraîne constamment l'absence des ailes. C'est ce que l'on voit dans quelques anthies , tachypes, parmi les créophages ; chez plusieurs brachycères et charançons ; dans les lamies, les blaps, les eurychores, les pimélies , quelques aiurnes , quel- ques chrysomèles. D'autres fois, comme dans plusieurs galé- ruques, dans les méloës , les élytres, bien distincts et sépa- rés, ne protègent pas l'abdomen entier, et cependant ils ne recouvrent pas les ailes membraneuses, qui manquent tout-à-fait; tandis que dans les rhipiphores, les molorques , les œdémères et les sitarides, les élytres, rétrécis, raccour- cis, non réunis dans toute, leur longueur par une suture, ne gS MÉTHODE PE CLASSIFICATION' suffisent pas pour recouvrir l'étendue de Taile membraneuse. On distingue, dans Félytre , la base, l'cxtréuiité libre, le bord interne correspondant à la suture et à l'écusson , et lé bord externe, qui embrasse plus ou moins l'abdomen. Qiacune de ces parties offre des variétés trés-notables. Les ailes membraneuses sont également insérées sur la partie supérieure de la poitrine, en dedans de l'élytre qui les re- couvre. Elles sont veinées, avec des anastomoses, à peu près comme celles des hyménoptères , particularité qui les distingue de celles des névroptères. A une ou deux exceptions près , qui ont été remarquées dans les rhipiphores , les molorques, ces ailes membraneuses sont coudées sur leur bord externe. Elles forment là une articulation en angle , qui permet à l'aile , qui a ordinairement près du double de la longueur de l'é- lytre , de se cacher dessous , et de se plier en travers par un mouvement de* charnière qui distingue encore ces ailes de celles des orthoptères. On n'a pas encore étudié les nervures de ces sortes de membranes : elles présentent cependant de très-grandes variétés dans les différens genres. Ainsi , dans les cicindèles, on voit constamment dans le coude de leur articu- lation un espace plus transparent, borné par une sorte d'an- neau fibreux qui représente unç sorte d'œil ou de trou circu- laire. Un ligament élastique ramène l'aile à l'état d'extension ou de flexion , à peu près comme l'articulation des jambes chez les oiseaux dits échassiers : de sorte que cette aile est constam- ment fléchie ou étendue , lorsqu'elle est fraîche et abandonnée à elle-même. Les pattes des coléoptères ont été plus soigneusement étu- diées parles naturalistes, parce qu'elles leur ont fourni des observations faciles et des caractères commodes pour la dis- tinction de sous- ordres dans cette tribu très-nombreuse en genres , que l'on a même souvent désignée sous le nom de classe. On divise les pattes en quatre articulations principales: la DES INSECTES. 99 hanche, la cuisse ou le fémur, le tibia ou la jambe, et le tarse, qui est lui-même composé de plusieurs articles et de crochets. La hanche , dans les pattes de devant ou thoracine s, fait partie du corselet ; dans les autres pattes , dites moyennes et postérieures, cette partie se confond souvent, et se soude même quelquefois avec la pièce solide qui forme la poitrine en-dessous. Tantôt la hanche est globuleuse , tantôt transverse. Elle est toujours subordonnée , par ses formes, à la nature des mouvemens de l'insecte , suivant qu'il a besoin d'une grande force, pour fouir la terre, pour saisir les corps, pour nager, sauter ou courir: c'est ainsi que les hanches des scarabées sont fort différentes de celles des carabes , des dytiques, des capricornes , des altises. 11 en est de même du fémur ou de la cuisse, qu'on pour- roit appeler bras dans les pattes de devant. Cette pièce, ordi- nairement assez alongée, est tantôt arrondie , tantôt plate, globuleuse, rarement anguleuse, souvent sillonnée le long de son bord , comme dans les byrrhes, les escarbots et beaucoup d'autres, pour recevoir, dans sa longueur, l'un des bords de la jambe, auquel elle sert de gaine, comme le manche à la lame des couteaux à ressort. La jambe , ou la troisième partie des pattes , correspond à l'avant-bras et au tibia. Ses formes, ses proportions, varient comme celles de la hanche et du fémur. Ainsi , dans les espèces de coléoptères qui fouissent la terre , comme les trox, lessca- rabées , les scarites , la pièce de corne qui supporte le (arse est aplatie, souvent triangulaire, dentelée en dehors : tandis que cette sorte de tibia est plus ou moins alongée , plate , ou cylindrique , dans les carabes , les capricornes ; terminée par une ou deux émiaences pointues , dans les hydrophiles , les dytiques. C'est principalement le tarse que les entomologistes ont étudié avec soin , parce qu'ils se sont servis, depuis Geoffroy, du nombre de ses articles pour déterminer les sous- ordres 100 METHODE DK CLASSIFICATION dans cet ordre nombreux. Chez quelques mâles de coléop- tères, comme dans ceux des hydrophiles et des dytiques, les articles des tarses, surtout ceux des pattes antérieures et des moyennes, sont dilatés en boucliers, spongieux en-dessous, paroissant destinés à les faire adhérer plus aisément sur les élytres des femelles, à l'époque de la fécondation. Dans d'au- tres, comme dans les lamellicornes, et surtout dans les sca- rabées, les articles sont très-grêles, tandis qu'au contraire, dans les lignivores, les rhinocères et dans les herbivores, ils sont larges, veloutés en-dessous, et souvent à deux lobes. On a fait cette remarque assez curieuse et qui, jusqu'ici au moins, n'a été contrariée par aucune observation, que le nombre des articles aux tarses est semblable et constamment le même dans les pattes moyennes et dans les antérieures, de sorte qu'il suffit de compter le nombre des articles des pattes antérieures pour connoitre celui des pattes moyennes , et ré- ciproquement. On a encore remarqué que le nombre des ar- ticles aux tarses est absolument le même sur toutes les pattes, excepté dans certains genres qui ont quatre articles aux tarses postérieurs seulement et cinq à ceux de devant , et par consé- quent aux moyens ; et cette particularité a fait réunir tous ces genres en un seul sous-ordre , que nous avons le premier dé- signé , dans la Zoologie analytique , sous le nom adjectif d"hé- téromérés, et non d'hétéromères , comme l'ont adopté la plupart des entomologistes françois. Cette considération du nombre des articles aux tarses a donné lieu à l'établissement de cinq sections, ou sous-ordres, parmi les coléoptères. Ce sont, 1.° Les Pentamérés, qui ont cinq articles à tous les tarses, et que l'on a souvent désignés en écrivant ainsi ce nombre des articles, 5,5, 5 ; -2° Les Hétéromérés, ou à cinq articles aux deux premières paires de tarses, et quatre aux postérieurs, ou à articles des tarses disposés ainsi, 5 , 5 ; 4 ; DES INSECTES. JOl 3." Les TÉTRAMÉRÉs , ou à quatre articles à tous les tarses, 4,4, 4 ; 4.° Les Trimérés, dont tous les tarses ne sont chacun com- posés que de trois articles, 3,3,5; 6.° Les DiMÉRÉs , ou à deux articles seulement aux tarses, 2, 2,2. Ces articles des tarses paroissent influer beaucoup, par leur forme et par leur nombre , sur les mœurs et les habitudes des coléoptères ; aussi ont-ils servi à les rapprocher en genres et en familles très-naturelles. On ne compte jamais dans ce nombre des articles les crochets qui les terminent, comme desserres ou des grappins, dont il n'y a qu'un seul quelquefois, le plus souvent deux, simples ou fourchus, et rarement quatre. Comme on a observé que les pattes intermédiaires sont tou- jours composées du même nombre d'articles que les anté- rieures , on ne considère celles-ci qu'à défaut des premières : s'il y en a cinq aux pattes postérieures, par l'examen des- quelles il faut toujours commencer, on peut être assuré qu'ils se retrouveront aux autres pattes ; de même s'il y en a trois,, ou deux seulement : mais lorsqu'on a compté quatre articles aux pattes postérieures, il faut toujours rechercher le nombre de ceux des tarses antérieurs ou des intermédiaires , ce qui est absolument indifférent. A l'aide de ce procédé, on arrive, avec la plus grande facilité, à la détermination des familles, d'après d'autres considérations. ISLaus allons indiquer ici sommairemcr.i les familles qui ont été rapportées à chacune des sections ou sous-ordres établis parmi les coléoptères. Le premier sous- ordre des coléoptères, celui des penta- mérés, comprend des insectes nombreux , et qui présentent de très-grandes différences dans les mœurs et dans les habi- tudes. On a trouvé des moyens commodes de les distribuer en familles ou petits groupes naturels , d'après la considéra- tion de quelques parties extérieures, comme la longueur ou 3 02 ÎIETHODE DE CLASSIFICATION" la brièveté des él^^fres, leur plus ou moins grande consis- tance, la forme des antennes ou des autres régions du corps. Dix familles ont été rapportées à ce premier sous-ordre des coléoptères pentaniérés. Nous allons présenter ici, d'abord sous forme d'un tableau analytique , les indications princi- pales, que nous exposerons ensuite avec plus de détails. 'très - courts , ne couvrant pas le ventre; an- tennes grenues Z.Brachèljtres. I . (noudentécsjfçimples. . . i. Créophages. en soie, l ^P -i ' ' tarses (natatoires.. i. Nectopodes. r^^^ pn ÇA /anlenncs) uuciiiii,j (dentées; sternum pointu. 8. Sternoxes. ondi, alongé, convexe 9. Térédjles. 'W d'un seul côté 5. Prioceres. i feuilletée. ( à l'extrémité 4. Pétaloceres. non ( ronde, solide 7. Stéréoceres. laniellee , | longue, perfoliée.. 6. Héloceres. mous; corselet plat; antennes filiformes variables. . 10. Apalytres. Les coléoptères Créophages ou carnassiers composent une famille très-nombreuse du sous-ordre des coléoptères penta- mérés. En général , leurs élytres sont durs et recouvrent le ventre, et quelquefois il n'y a pas en -dessous d'ailes mem- branetises; leurs pattes sont très-propres à marcher, n'étant pas comprimées et présentant des crochets bien distincts; leurs antennes sont en général en fil ou en soie (pi. 1 et 2). Les uns ont le corselet plus étroit que la Xtiç. : tels sont les cicindèles , les élaphres, les manticores. Les* autres, comme les carabes, les cychres, les scarites , etc., ont géné- ralement la tête plus étroite que les élytres. Les Nectopodes ou rémitarses (pi. 5), comme les tourni- quets, les dytiques, ne diffèrent des coléoptères de la famille précédente que par la forme générale de leur corps et par la forme des tarses, qui sont aplatis en manière de nageoires, par leurs mœurs et le mode de développement des larves. Les Brachélytres ou brévipennes , ainsi nommés à cause DES INSECTES. de la forme et de la brièveté de leurs élytres comparés à l'alongement extraordinaire de l'abdomen, ont les antennes composées de petites articulations grenues , arrondies eu forme de grains de chapelet. Ils se nourrissent, comme les précédens , de maticA"es animales ; mais la plupart ne re- cherchent que les cadavres. Quelques auteurs en ont fait un ordre particulier, sous le nom de microptères : c'est à cette famille qu'on rapporte les staphylins, les pœdères, les oxypores (pi. 5 ). Les Pétalocères ou lamellicornes (pi. 4) correspondent au genre Scarabée de Linnœus; leurs antennes en masse feuilletée à l'extrémité, et le nombre des articles aux tarses, les carac- térisent suffisamment. D'ailleurs tous les genres rapportés à cette famille ont les mêmes mœurs. Ils ne se nourrissent, sous l'état parfait, que de végétaux, de leurs débris, après même qu'ils ont passé dans le corps des animaux. La plupart ne volent que le soir. Leurs larves se développent à l'abri de la lumière; la plupart sont étiolées, courbées en arc, ce qui gêne beaucoup leurs mouvemens. Les hannetons, les cétoines, les bousiers, les scarabées, ont été rangés dans cette famille. Les Priocères ou serricornes ont aussi les antennes feuille- tées, mais d'un seul côté, ce qui leur donne souvent la forme d'une scie dentée. La plupart vivent dans Pintérieur du bois, et ils ont avec les genres de la famille qui précède une grande analogie dans les mœurs et dans la structure. Les mâles diffèrent souvent beaucoup des femelles pour la taille et le développement de certaines parties. Les cerfs- volans ou lucanes , les passales et les synodendres , sont des coléoptères priocères (pi. 5). La famille des Hélocères ou des clavicorncs est aussi carac- térisée, comme leur nom Pindique, par la forme des an- tennes, constituant une masse alongée, composée de feuil- lets ou de lames qui semblent perforées, perfoliées ou trans- percées par la tige centrale. La plupart recherchent les ma- ]04 MÉTHODE DE CLASSIFICATION lières animales ou végétales qui commencent à se décom- poser : tels sont les hydrophiles, les dernicstes, les boucliers, les nécrophores, les nitidules, etc. (pi. 5, G). Les Stkkéocères ou solidicoriies composent une très-.petite famille de coléoptères à élytres durs, dont les antennes for- ment une masse arrondie, qui paroît solide, tant les articu- lations qui la composent sont rapprochées les unes des autres: les escarbots, les authrènes, les léthres appartiennent à ce groupe (pi. 7). C'est dans le bois, et quelquefois dans le tronc même des arbres viv^ans, que se développent les insectes de la famille des Sternoxes ou thoraciques. Leur corps est alongé , étroit, quelquefois aplati; leurs antennes en fil, souvent dentelées; leur corselet se termine soit en pointe en arrière , soit en- dessous sous la forme d'un sternum pointu , qui souvent même fait l'office d'un ressort : tels sont les buprestes, les taupins, les cébrions , etc. (pi. 8). Les Térédyles ou perce-bois ont les mêmes mœurs et à peu près les mêmes formes que les sternoxes ; mais leur corselet n'est point prolongé en pointe ; au contraire, il se trouve arrondi en cylindre, et les élytres sont à peu p'rès conformés de même : tels sont les vrilletles, les panaches, les ruinebois ou lymexylons, les mélasis, les ptines, etc. (pi. 8). Enfin, la dernière famille des coléoptères pentamérés est celle des Apalytres ou mollipennes (pi. 9), dont le nom a été em- prunté de la mollesse des élytres; ils ont en outre le corselet aplati et les antennes en fil. La plupart sont carnassiers dans leur dernier état. Le mode de leur développement est encore peu connu. Tels sont les téléphores, les ma^hies, les oma- liscs, les vers luisans ou lampyres, les driles , leslyques, etc. II n'y a que six familles dans le sous-ordre des coléoptères dont les tarses postérieurs n'ont pas le même nombre d'ar- liclcs que ceux de devant ou du milieu. En général ce sont des insectes noctux'nes ; au moins le plus grand nombre DES INSECTES. J o5 liilent la lumière trop vive , et recherchent les lieux obscurs. La plupart préfèrent pour leur nourriture les matières vcgé- fales. Voici le tableau des familles qui forment ce groupe des HÉTÉROMÉIIÉS. • Aéljtr mous, flexibles; à antennes très-variables, u . Eyi'spnslif/iief. i filiformes , souvent (larges.... i3. Onu'/tliiles. dentées; élytres (rétrécis... 12. Slénopièrcs. { """ sou'lés ; 1 loncue. . 14. L^-.-rovhiles. grenues ;l antennes cnï " ' clj très ] 'liasse ) ronde... \Çi. MTjcétohies. (soudés, pas d'ailes i5. Photophyges. Les Epispastiques ou vésicans ont tiré leur nom de la pro- priété qu'a le corps du plus grand nombre, lorsqu'il est mis en contact prolongé avec la peau , d'y produire une sorte de cloche , de vessie ou de brûlure. C'est à cette famille qu'on rapporte les cantharides, les mylabres, les méloës ou pro- scarabées, les lagries, les notoxes, etc. Leurs caractères sont très-distincts (pi. 10). Dans les Sténoptères ou angustipennes , comme les nécy- dales, lesœdémères, les mordelles , les anaspcs, etc., le ré- trécissement bizarre et presque monstrueux des élytres à leur extrémité libre les fait distinguer au premier aperçu. Quoique cette famille soit assez naturelle, il paroît que les mœurs sont très -différentes selon les genres, si l'on eu juge du inoins d'après celles des sitarides , qui semblent vivre en parasites dans les nids des abeilles maçonnes , tandis que k*s mordelles se développent dans le bois (pi. 11). Les Ornéphiles ou sylvicolcs vivent aussi, à ce qu'il paroît, aux dépens de la partie ligneuse des végétaux ; leurs élytres durs et larges, leurs antennes filiformes , les distinguent au reste de tous les autres coléoptères hétéromérés. Tels sont les cistèles, les pyrochres, les serropalnes, les hélops , les calopes, etc. (pi. 12). Quant aux Lygophiles ou ténébricoles , leurs antennes gre- I06 MÉTHODE nE CLASSIFICATION nues, en masse alongée , leurs élytres durs, non soudés, et les ailes membraneuses qu'ils recouvrent , ainsi que leurs habitudes exprimées parle nom qui sert à les désigner, tout porte à les considérer comme formant une famille fort na- turelle ; et c'est là qu'on range les ténébrions, les opatres , les pédines, les sarrotries, qui mènent insensiblement à la famille suivante (pi. i3). C'est celle des Photofhyges ou lucifugcs , qui fuient la lumière, qui ne peuvent voler , parce qu'ils n'ont pas d'ailes, et que leurs élytres durs sont soudés par la suture et ne sont aptes qu'à protéger Tabdomen qu'ils recouvrent. Tels sont les blaps, lespimélies, les eurychores, les sépidies, les érodies, lesscaures, etc.: famille nombreuse d'insectes , la plupart des pays chauds et arides (pi. 14). Les fongivores ou Mycétobies constituent la dernière famille du sous-ordre des coléoptères hétéromérés. lisse nourrissent, comme leur nom l'indique, de moisissures, de champignons: leurs élytres sont durs, non soudés; leurs antennes grenues, en masse arrondie. C'est à cette famille qu'on rapporte les bolétopliages, les diapères , les tétratomes, les agathidies, les,hypophlées, les cossyphes, etc. (pi. i5). Le troisième groupe ou sous-ordre des coléoptères, celui des Tétramérés , qwi réunit toutes les espèces dont les tarses de devant et ceux de derrière n'ont que quatre articles, comprend seulement des insectes dont les matières végétales font la nourriture principale. Ils correspondent en majeure partie aux trois grands genres que Linnaeus désignoit sous les noms de Chrysomèle , Charanson et Capricorne , dont les premiers s'alimentent principalement avec les feuilles, les seconds avec les semences, et les troisièmes avec les matières ligneuses. Quelques genres anomaux viennent se placer ici d'après le nombre des articles aux tarses, quoique sous cer- tains rapports ils semblent se rapprocher d'autres familles. Voici l'indication des familles de ce sous-ordre. DES INSECTES. 1 07 j'portéessurunbecou prolongement du front. 17. Rhinoceres. en niasse : corps j ''"••ondi.'. i8. Cylindroïdes. l apluti. . . ig. Ornaloïdes. non sur ] , . , J [ soie 20. Xrlovhat'es. |un bec, < non en I ^ r o et i „,n.c„ j ('^P'"'' Genre Spondylc. '■Ij rond: (arrondi. . ?.i. P7yi7Jo/);^n§•eJ. ( corps (plat.... Genre Cucuje. masse, mais en La famille des Rhinoceres ou rostricornes correspond, ainsi que nous venons de le dire, au genre Charanson ou Curculio de Linnaeus : leur tûte se prolonge en une sorte de bec ou de trompe qui supporte les antennes. C'est un groupe très- nombreux , qui a été subdivisé en beaucoup de genres. Ils proviennent d'une larve molle qui vit à l'abri, soit dans l'in- térieur des tiges, soit dans les fruits et les semences les plus dures. Quelques-uns , sous l'état parfait, se nourrissent de feuilles. Les uns ont les antennes en masse droites ou brisées , c'est-à-dire, coudées dans le milieu. Les attélabes, les anlhri- bes, les oxystomes, les brachycères, appartiennent au pre- mier groupe; les charansons, les rhynchènes , les ramphes sont rangés dans le second. Parmi les rhinoceres dont les antennes ne forment pas une masse, on place les brentcs, les bruches et les becmares (pi. i6). Les Cyltndroïdes ou cylindriformes, ainsi rapprochés par la forme de leur corps qui est arrondi , ont en outre les antennes en masse, non portées sur un prolongement de leur front; ils ressemblent beaucoup aux térédyles, dont ils s'éloignent par le nombre des articles de leurs tarses. Tels sont les apates, les bostryches, les scolytes, les corynètes et les clairons. Ces deux derniers genres ne sont placés ici que par l'arran- gement du système que nous adoptons, leurs mœurs étant tout-à-fait différentes (pi. 17). C'est encore par la conformation de leur corps que les insectes coléoptères, désignés sous le nom d'OMALoÏDEs ou planiformes, sont ainsi rapprochés. Leur corps est très-dé- lo8 MÉTHODE DE CLASSIFICATION primé ; leurs antennes sont en masse ; leur tête n'est pas pro- longée en une sorte de trompe ou de bec : ils se nourrissent de matières végétales. Tels sont les ips, hétérocères, mycé- tophages, cucujes ou uléiotes, trogositesou ronge-blés, lyctes, colydies , etc. ( pi. 7 ). Les Xylofhages ou lignivores composent une des familles les plus naturelles. Us correspondent au grand genre des ceram- lyx de Linnaeus : tous , et sans exception , sous l'état de larves , ils se développent dans le tronc des arbres-, ils ont les mêmes mœurs sous l'état parfait, et une ressemblance frappante dans le port et dans la forme des membres. La plupart sont ornés de couleurs vives et brillantes; ils ont de longues antennes en soie, quelquefois plus étendues que le corps; leurs arti- culations sont nombreuses, et ils peuvent les diriger en arrière. Les femelles sont plus grosses et moins vives que les mâles. Les larves sont des espèces de vers ou de chenilles molles , plus ou moins étiolées, alongées, aplaties ou quadrangulaires , à six pattes courtes, garnies de mamelons ou de tubercules, qui servent à leur progression dans les galeries qu'elles se creusent au milieu du bois , quelquefois en pleine végéta- tion. C'est à la famille des xylophages qu'il faut rapporter les genres Rhagie , Lepture , Molorque, Callidie , Saperde , Capricorne , Lamie , Prione et un grand nombre d'autres subdivisions (pi. 18). La dernière famille des coléoptères tétramérés , qui com- prend les herbivores ou Phytophages, est dans le même cas que la précédente. Linnaeus avoit rangé toutes les espèces qui composent aujourd'hui ce groupe dans le grand genre Chrysomela. Ils ont, en effet, les mêmes mœurs et beaucoup d'analogie dans l'organisation et dans quelques parties du corps, en particulier dans les antennes, quoique leur forme générale présente de grandes modifications, qui ont principa- lement servi à les distribuer en genres naturels. Tous pro- viennent de larves qui vivent ordinairement en sociétés sur DES INSECTES. 1 09 les feuilles des plantes. Leur corps est souvent coloré, trapu , ridé en travers. Quelques-unes laissent exsuder de leur sur- face ou de leurs articulations des humeurs colorées ou odo- rantes; leurs pattes sont alongées , et elles marchent avec facilité. Toutes ont des moyens de se soustraire à leurs nom- breux ennemis , qui sont les oiseaux. Sous l'état parfait , les coléoptères phytophages ont généralement le corps bombé , les antennes en forme de fil à articles arrondis, et l'avant- derniére pièce de leurs tarses est comme partagée en deux lobes : ils adhèrent , par ce moyen , avec beaucoup de force aux surfaces des feuilles même les plus lisses. Les uns ont les antennes à peu près de même grosseur dans toute leur étendue, comme les lupères, les altises , les galé- ruques; d'autres ont le corselet très-convexe, comme les clytres, les gribouris : les hispes,les criocères, les donacies , les alurnes n'ont pas le corselet rebordé; les chrysomèles, les hélodes, les cassides offrent un léger renflement à l'ex- trémité libre de leurs antennes, qui est plus sensible et aplati dans les érotyles (pi. ig et 20). Les coléoptères, qui n'ont que trois articles aux tarses, ne composent qu'une seule famille, qui est la vingt-deuxième , et qui a été nommée celle des Trimérés ou tridactyles ; elle forme en même temps le quatrième sous-ordre. Réunis par ce caractère artificiel, les genres qu'on y rapporte n'offrent pas entre eux une très- grande analogie. Jusqu'ici on n'a pas encore observé beaucoup d'insectes ainsi conformés, excepté le genre des coccinelles, qui est fort nombreux en espèces, et qui constitue, à lui seul, une sorte de famille naturelle, comprenant des insectes carnassiers sous les deux états de larve et d'insecte parfait. Les scymnes ne diffèrent guères des coccinelles que par la disposition du corselet relative- ment aux élytres : les genres Eumorphe , Endomyque et Dasycère sont plus voisins des Mycétobies (pi. 21 et 22). Quant au cinquième sous-ordre des coléoptères, celui des IJO MÉTHODE DE CLASSIFICATION DiMÉRi^s, qui scroit une vingt-troisième famille à laquelle on auroit rapporté les psélaphes , les chennies et les clavi- gères, llliger et Reichenbach ont reconnu que cette division n'étoit qu'apparente dans ces insectes, d'ailleurs très-petits, l'article près du tibia ou de la jambe étant très -grêle, de sorte que ce sous-ordre ne peut encore être établi, et que nous ne l'indiquons ici que pour mémoire. Le second ordre de la .classe des insectes , celui des ORTHOPTÈRES, que Degéer avoit nommés dermapières , et Fabricius ulonates , tandis que Geoffroy ne les considéroit que comme une section de la classe des coléoptères et que Linnaeus les avoit en grande partie confondus avec les hémi- ptères', comprend bien moins d'espèces que la plupart des autres ordres. Quoique l'éfymologie du nom , emprunté par Olivier des mots grecs opùcç, droites, etTT-Tspa, ailes, indique la disposi- tion particulière des ailes inférieures, qui sont le plus or- dinairement plissées sur leur longueur et non pliées en tra- vers (le seul genre des perce- oreilles ou forficules excepté) , ce n'est pas réellement cette conformation et cette dispo- sition des ailes qui a autorisé la formation de cet ordre, d'ailleurs fort naturel ; mais bien le mode tout particulier de transformation et l'analogie dans la manière dont s'opère chez ces insectes la métamorphose, qui est tout-à-fait diffé- rente de celle des coléoptères, et qui se rapproche beau- coup plus de celle des hémiptères. Chez les orthoptères, en effet, les larves ont, en sortant de l'œuf, à peu près la forme qu'elles devront conserver pendant toute leur existence ; elles ont aussi les mêmes mœurs ou une semblable manière de vivre , de sorte que l'insecte est agile sous les trois états. La larve ne diffère, de la nymphe que parce qu'on ne distingue pas sur son corselet les moignons d'ailes qui par la suite doivent se développer. Il y a même dans cet ordre des femelles et des indi- DES INSECTES. 1 1 l vidus des deux sexes qui peuvent propager leur espèce , sans acquérir ces sortes de membres destines au transport dans Tair. La plupart de ces insectes ne se nourrissent que de ma- tières végétales, et souvent ils en dévorent de très- grandes quantités; plusieurs même ruminent ou mâchent uneseconde fois les portions de plantes qu'ils avoient avalées ; et l'on ob- serve dans leur tube digestif, comme nous l'avons déjà in- diqué, des poches ou des cavités distinctes qui ont quelques rapports avec les gésiers, les panses, les caillettes, les libers des mammifères et des oiseaux. La disposition des élytres et des ailes est surtout très- remarquable chez les orthoptères. Chez tous, les ailes mem- braneuses sont pliées en éventail ou sur leur longueur ; le plus ordinairement elles sont plus longues que les élytres et les dépassent dans l'état de repos. Le seul genre des forfi- cules offre une particularité remarquable, en ce que les ailes sont recouvertes entièrement par les élytres, et que de plus elles sont pliées trois fois sur leur longueur, quoique plissées en éventail sur leur largeur. Les élytres ou les ailes supé- rieures n'ont pas une très- grande consistance : ils sont flexi- bles, et leur bord interne ne s'unit pas au moyen d'une su- ture ; ils s'écartent aussi dans le vol, et ils servent véritable- ment au transport. On observe aussi une particularité notable dans la bouche de ces insectes : c'est que leurs mâchoires sont engagées dans une sorte de pièce membraneuse , une espèce de gencive , que Fabricius a nommée casque, galète, en latin galea; d'où il a imaginé le nom de l'ordre, qu'il appelle ulonates , des mots grecs ovAof, gencive extérieure, et fvctùoç ■, mâchoires, comme pour exprimer que les mâchoires de ces insectes sont enga- gées dans une gencive. Les orthoptères ont aussi, de plus que les coléoptères, au moins pour la plupart, des yeux lisses, ou stemmates, entre 112 MBrHODE DE CLASSrUCATION les yeux à réseaux, et le nombre des articles dont leurs an- tennes sont composés est souvent très-considérable. Quatre familles seulement composent cet ordre, et deux de ces familles ne comprennent encore qu'un seul genre. Voici l'indication de ces familles, i.° d'après l'observation de la longueur respective des pattes postérieures; 2.° d'après le nombre des articles aux tarses ; 5.°, enfin , d'après la forme du corselet. beaucoup plus grosses, plus longues, propres au saut .17. Grrlloïdes. ( . ( plus lone que laree. . 26. AnuTnides. Pattes ; . , l cinq; ^ . , ^ ^ ^ < simples;! /très -large, couvrant nostérieurcs \ . , ] corselet t^ I articles 1 | la tête aS. Blattes. des 1 . , , ^ . , /trois ; abdoiueii termine eu tarses, I ' V pince 24. Lahidoures. Les Labidoures ou forficules appartiennent réellement à une famille distincte , dont les mœurs et l'organisation sont fort remarquables. Les perce -oreilles forment ce groupe, difiFérent de tous les autres par les élytres , qui sont semblables à ceux des staphylins, puisqu'ils ont une véritable suture moyenne; les ailes, quoique plissées sur leur longueur, n'en sont pas moins pliées trois fois en travers, et peuvent, par un mécanisme admirable , se ployer et se déployer comme par ressort (pi. 20, n.° 5). Les Blattes forment également un genre anomal ou une véri- table famille bien distincte (pi. 20 , n.^A). Ce sont des insectes très-plats, à antennes très-longues, en soie: à pattes grêles, très- aplaties et semblables à celles des forbicines, avec les- quelles elles ont les plus grands rapports. Leur corselet, large, en bouclier, couvre la tête et les élytres. Leur abdomen se termine , comme dans plusieurs genres de grylloïdes , par deux organes coniques, qui servent à une sécrétion de matière fétide dans quelques espèces. Beaucoup restent aptères. LcsAnomides ou orthoptères difformes ont reçu cette dé- Ï)ES INSECTE34 . Il 3 nomination à cause du mode singulier de l'articulation et de la forme du corselet , susceptible de faire un angle avec le ventre. Leur tête est dégagée j leurs pattes de derrière ne servent pas au saut : les uns , comme les phasmes ou les spectres, ressemblent à des bâtons alongés; d'autres, comme les phyllies, à des feuilles vertes réunies en paquet trois à trois; enfin, les mantes ont les pattes de devant armées d'un crochet mobile, dont elles se servent comme de mains, et qu'elles portent à la bouche. Leurs antennes varient beau- coup. (PI. 20, n.°' 1, 2, 3.) La quatrième et dernière famille de l'ordre des orthop- tères, celle des Grylloïdes ou grylliformes , comprend beau- coup de genres qui ont entre eux la plus grande analogie : leur corps est alongé; leur tête le plus souvent dans une position verticale , à mandibules saillantes ; leurs ailes infé- rieures dépassent presque constamment les élytres; les cuisses postérieures sont renflées , très-musculeuses ; les jambes sont; aussi longues que les cuisses, ce qui donne à ces insectes la faculté de s'élancer dans l'air pour s'envoler. Les antennes varient beaucoup , ce qui a permis d'en former plusieurs genres : ainsi , elles sont en prisme ou en fuseau aplati dans les truxales ; en fil ou légèrement renflées, dans les sau- terelles , les criquets, les tridactyles ; enfin, en soie ou beau- coup plus grêles à l'extrémité libre, dans les locustes, les courtilières et les gryllons. (PI. 24 et 26 .) Les NÉVR0PTÈRE6 ou les insectes à mâchoires, à quatre ailes nues, de semblable consistance entre elles, et à nervures en réseau ou anastomosées , forment le troisième ordre de la classe et composent trois familles bien distinctes , comme nous allons d'abord l'indiquer. j couverte par les lèvres.... 3o. Odonates. très-visible,] A bouche | v nue 28. Stégoptères- i peine distincte^ les palpes exceptés. . . 29, ^gnathej, 8 11^ Ml5rHODE UE CLASSIFICATION Cet ordre , quoique fondé sur la forme des ailes et sur l'existence des parties de la bouche disposées de manière à couper les matières solides, n'est cependant pas très-naturel, parce que les mœurs et les métamorphoses offrent souvent , dans une même famille, de fort grandes dissemblances. Les Stégoptères ou tectipennes, par exemple, dont la bouche est toujours formée de parties très-distinctes , et qui portent les ailes en toit, comme leur nom l'indique, pro- viennent pour la plupart de larves carnassières qui souvent tendent des pièges aux insectes dont elles se nourrissent, ou qui attaquent ceux qui vivent en familles et dont la marche est lente : elles se filent un cocon , et leur nymphe est immo- bile , comme celle des coléoptères. D'autres larves se déve- loppent, sous les écorces et dans le bois; quelques-unes vivent en grandes familles, et on observe dans ces sortes de sociétés gynocratiques, comme chez les abeilles, un grand nombre de femelles neutres, une seule femelle féconde, et un grand nombre de mâles qui n'existent que le temps nécessaire à leur développement et à la fécondation. Enfin, il en est quelques-unes qui paroissent se développer sous l'eau. La plupart, sous l'état parfait, ne vivent que quelques jours: tels sont les fourmilions, qui ont les antennes en fuseau; les ascalaphes, quiles ont terminées par une petite masse, comme les papillons; les hémérobes, qui les ont en soie, et les pa- norpes et les semblides, qui les ont en forme de fil. Tous ces genres ont cinq articles aux tarses , tandis qu'il n'y en a que quatre dans les raphidies, deux dans les psoques, et trois dans les perles et les termites. (PI. 26 et 57.) Les Agnathes ou buccellés, c'est-à-dire, abouche très-petite, distincte seulement par les palpes, n'ayant pas d'organes pro- pres à saisir la nourriture solide ni à sucer les liquides, ne vivent que très-peu de temps sous leur dernière forme : leurs larves se développent dans l'eau; elles ont des branchies qui servent à la respiration aquatique; leurs nymphes, quoi- DË3 INSECTES. Il5 ^ue immobiles au moment où elles viennent de prendre cette forme , en quittant celle de larves , acquièrent ensuite plua de solidité et deviennent agiles. Telles sont les éphémères , qui ont les antennes plus courtes que la tête; dont les ailes supérieures, dans l'état de repos, se relèvent verticalement sur le dos , et dont les inférieures sont généralement très- peu développées : leur ventre est terminé par deux ou trois soies très-longues. Les phryganes , ainsi nommées de l'habi- tude qu'ont leurs larves de couvrir de petits morceaux de bois , ou de substances étrangères , les fourreaux qu'elles se filent à la manière des teignes, ont les antennes très - longues* Tous ces agnathes ne volent guères que le soir : ils ne vivent que quelques momens , et tous les individus d'une même espèce éclosent à la fois dans le même pays. (PL 28 , n.°* 1 — 5.) La troisième famille des névroptères, celle desODONATEs ou libelles (pi. 28, n.°'6 — g), se distingue par la forme de la bouche , qui est très-développée , mais recouverte par la lèvre inférieure. C'est un groupe des plus naturels. Toutes pro- viennent de larves aquatiques, qui nagent, en introduisant dans leurs intestins une certaine quantité d'eau , qu'elles ex- pulsent tout à coup comme avec une seringue ; l'eau environ- nante résiste à ce jet et éloigne l'insecte dans le sens opposé. Leur nymphe est agile, et ne diffère de la larve que par des moignons d'ailes. Les organes de la génération présentent une disposition des plus bizarres , qui influe sur leur mode d'accou- plement. Les libellules et les agrions composent cette famille. Le quatrième ordre de la classe des insectes est, comme nous l'avons dit , celui des HYMÉNOPTÈRES. Il comprend une division principale de la classe des insectes qui ont dix pattes et le plus ordinairement quatre ailes nues, à nervures longitudinales j dont les inférieures sont plus courtes et plus étroites que les supérieures, auxquelles elles s'accrochent, et i!ne bouche munie de mandibules distinctes, de mâchoires et d'une lèvre , qui par leur réunion forment une sorte de trompe il6 MÉrHODE DE CLASSIFICATION OU de suçoir qu'on appelle langue ; les femelles ont le plus souvent l'abdomen terminé par un aiguillon ou une tarière. Ce nom d'hyménoptères, tiré de deux motsgrecs, v/ji»v-évoç, membrane , et de Trnpat., ailes , éloit nécessaire à introduire dans la science pour distinguer les uns des autres les ordres des in- sectes ailes sans élytres, que déjà Lister avoit rapprochés sous le nom collectif d'ANÉLYTREs , par opposition aux Coléoptères; jes uns ayant quatre ailes et les autres deux seulement. Parmi les premiers, trois ordres sont distincts: i.° les Lépidoptères , dont les ailes sont couvertes d'écaillés entuilées , et qui parois- sent comme pulvérulentes et farineuses; 2.°lesNévroptères, et 3.° les Hyménoptères, ayant leurs ailes nues; les uns, à la vérité, à nervures en réseau ou à mailles, et les autres à nervures le plus souvent alongées , formant des îles ou cellules constamment régulières dans les différens genres. Ce caractère , tiré uni- quement de la forme des ailes, ne suffisoit pas seul. Geoffroy avoit réuni ces deux ordres sous le nom commun de Tetra- ptères , mais en tenant compte de la présence d'un aiguillon ou d'une tarière dans les femelles , en même temps que de la forme des parties de la bouche et des métamorphoses. Cet ordre des hyménoptères est tout-à-fait naturel, comme nous allons le voir bientôt. Fabricius, établissant, dans son système fondé sur la disposi- tion des parties de la bouche , ce qu'il appeloit assez impro- prement les classes des insectes , rapprocha , sous le nom de synistata, les insectes le plus bizarrement réunis par la seule analogie de la disposition des parties de la bouche, savoir, des crustacés, des myriapodes, les forbicines, qu'il désignoit sous le nom d''elinguia (sans langue) ; tandis que sous le nom de synistata linguaria il rapprochoit les véritables hyménoptères, dont il a depuis publié l'arrangement systématique sous le titre de Systema Piezatorum , secundum ordines , gênera, speciéf'; Brunswick j 1804. Voulant indiquer par ce nom de piézates DES INSECTES. ÏI7 la forme comprimée des mâchoires , qui , dans la plupart des hyménoptères, forment une sorte de gaine à la lèvre infé- rieure , laquelle s'alonge pour constituer une langue propre à sucer le suc des fleurs : des mots grecs, rrn^io ou Tni^o/xsti , je comprime , j'aplatis. Maintenant tous les entomologistes ont adopté cette division principale de la classe des insectes, et le nom dlijyménoptères , quoique insuffisant, puisqu'il n'indique que la disposition des ailes , lesquelles manquent dans quelques individus de l'ordre , est donné à tous les insectes qui ofifrent les autres caractères que nous venons de relater. Nous avons indiqué les rapports qui lient cet ordre, d'abord aux lépidoptères par le mode des métamorphoses, et par Ie& analogies de mœurs entre les mouches à scie et plusieurs bombyces dont les chenilles se nourrissent sur les plante» et se filent un cocon ; ensuite avec les névroptères, par les seules apparences extérieures : tous les autres ordres étanfe essentiellement éloignés par leur organisation , l'ordre des hyménoptères, qu'Aristote semble avoir reconnu, est un des, plus distincts et des plus naturels parmi les insectes. Les hyménoptères sont donc des insectes à mandibules et à mâchoires ; à quatre ailes nues , membraneuses , veinées sur leur longueur , dont les inférieures suivent , en s'écartant du corps, les mouvemens des supérieures, auxquelles elles s'ac- crochent, et qui tous ont cinq articles aux tarses. Avant d'entrer dans les détails que doit nous fournir l'his- toire générale des insectes de cet ordre , il est nécessaire de faire connoître que deux groupes principaux semblent le partager. L'un réunit toutes les espèces dont le ventre , ou l'abdomen, est sessile ou accolé immédiatement au corselet, au lieu d'être joint à la poitrine par un pédicule très-étroit, comme on le voit dans les guêpes et les abeilles, par exemple. Tous les insectes de ce sous- ordre proviennent d'une lârvç appelée fausse chenille , qui est munie de pattes, qui pourvoit. Jl8 MÉTHODE DE CtASSIFICATION \ elle-même à sa subsistance , et dont les parens ne se sont oc- cupés qu'à l'époque où ils l'ont déposée dans un lieu convenable et sous la forme d'un œuf. Une seule famille comprend les insectes de ce sous -ordre ; et comme les femelles portent à l'extrémité du ventre, tantôt d'une manière apparente, tantôt dans une sorte de fente ou de coulisse, un instrument qui sert en même temps, par les dentelures dont il est garni, à scier l'écorce ou l'enveloppe des végétaux, et, par les pièces qui ^'accompagnent et qui peuvent s'écarter , une sorte de gor- geret ou de pondoir qui dirige l'œuf dans un point et dans une situation donnée, on a nommé ces insectes, à raison de cette disposition , des uropisfes ou serricaudes , ou plus impropre- ment des mouches à scie. Dans toutes les autres familles le ventre est pédicule ou uni au corselet par un ou plusieurs anneaux plus grêles, plus étroits. Tous ces hyménoptères proviennent de larves qui sont privées de pattes, et qui , par conséquent, sont dans l'absolue nécessité de rester dans le lieu où leur mère les a déposées sous la forme d'œufs ou de germes. La plupart , appelés à vivre sous cette forme de larves dans des lieux privés d'air ou de lumière, sont blancs ou décolorés : leur corps est mou, presque immobile. Si leurs parens ne les ont pas placés dans des circonstances assez favorables pour que leur nourriture ne se présente pas pour ainsi dire d'elle-même à leur bouche, ils se chargent de leur apporter une sorte de becquée , à la manière des oiseaux; et, sous ce rapport, ce second groupe des hyménoptères nous ofiFre les plus grandes différences, si nous venons à les observer dans les diverses familles. Les unes , comme les guêpes et les abeilles , construisent avec le plus grand art, pour elles et pour leurs larves, de véri- tables édifices. Elles se réunissent en sociétés plus ou moins nombreuses, afin de s'occuper en commun de l'éducation des individus de leur race, pour les protéger et les défendre. II y a parmi ces individus des mâles , des femelles en plus ou moins DES INSECTES. ll() grand nombre ; et parmi ces dernières plusieurs sont condam- nées, dès les premiers jours de leur naissance, à une stérilité absolue. Elles n'ont plus les organes extérieurs qui peuvent leur permettre de reproduire leurs semblables ; mais le sentiment de l'amour maternel n'est pas éteint chez elles : il les porte à se charger de l'éducation de petits provenant d'une ou de plusieurs femelles fécondes; elles en deviennent les nourrices et les protectrices ; elles obéissent , par un instinct admirable , à des lois dictées par la nature , et toute leur organisation semble modifiée par les circonstances de leurs mœurs, de leur besoin actuel ou futur, et du climat qu'elles sont appelées à habiter : elles semblent vivre souS un gouvernement gynocratique. Chez d'autres hyménoptères, comme chez les fourmis, qui vivent aussi en sociétés nombreuses, des femelles neutres sont chargées également de tous les soins domestiques ; constamment privées d'ailes , elles sont douées de l'adresse , de l'agilité , de la force. Elles se réunissent pour se construire des habitations communes , appropriées à leur genre de vie et à la conservation de leur progéniture. Elles se font des guerres de peuplades j elles retiennent captives et tout-à-fait en esclavage les prison- nières qu'elles ont faites, et les condamnent aux travaux inté- rieurs. Elles élèvent et nourrissent convenablement, dans des sortes d'étables, d'autres espèces d'insectes, qu'elles soignent pour les traire et en obtenir un aliment assuré dans les temps de disette, comme nous tenons, en domesticité, nos vaches, nos chèvres et nos brebis. Elles nourrissent elles-mêmes les larves des femelles , des mâles et des neutres ; elles les pro- tègent pendant tout le temps que ces individus peuvent être utiles ou nécessaires à la société. Elles constituent de véritables républiques, oîi tout est en commun. D'autres , comme les sphèges , les crabrons, qui , sous la forme d'insectes parfaits , font leur nourriture principale des hu- meurs miellées que leur fournit le nectaire de.nos fleurs, sonÉ cependant appelées à faire une guerre d'extermination à cer- J20 METHODE DE CLAS9IFICATI0:>J laines races d'animaux, aux araignées, aux chenilles, aux larves de plusieurs autres insectes. Quand elles se sont rendues maîtresses de l'un de ces individus, ou elles le mutilent en lui coupant les membres, ou elles lui ôtent la faculté de se mouvoir en le piquant de leur aiguillon; et ce n'est que lorsqu'elles l'ont rendu paralytique et incapable de se défendre, quoique susceptible de conserver son existence , qu'elles l'emportent à travers les airs, comme font les oiseaux de rapine, pour venir le déposer dans un nid préparé d'avance, et l'ensevelir auprès de l'œuf qui doit perpétuer leur race. Cet œuf ne tarde pas à éclore ; la larve qu'il produit pénètre , sans résistance , les corps de ces insectes à demi privés de la vie , mais qui cependant, n'étant pas morts tout-à-fait, peuvent se conserver pendant quelques semaines, sans éprouver les altérations que subissent les cadavres ; et , par un instinct admirable , le nombre de ces victimes ainsi sacrifiées à l'existence d'une seule larve, a été, pour ainsi dire, calculé d'avance, d'après le développement qu'elle doit acquérir avant de prendre la forme de nymphe. Les ichnenmons et les autres insectes de la même famille nous présentent des particularités de mœurs encore plus admi- rables. Les femelles déposent les rudimens de leur progéni- ture à la surface ou dans l'intérieur du corps des autres in- sectes, lorsqu'ils sont sous la forme d'œufs, de larves ou de nymphes. Le petit ver sans pattes qui en provient , se nourrit d'abord de la graisse de l'insecte ; ensuite il attaque les or- ganes les plus importans, et détruit ainsi la vie de l'animal dans lequel il se développe en parasite , soit seul, yoit avec des individus de la même race ou d'une autre espèce. Enfin, les cynips , les diplolèpes déposent leurs œufs sous l'épiderme, dans le tissu même des divers organes des végétaux. Les plaies qu'ils produisent attirent dans cet endroit, par une sorte d'irritation ou de maladie , les sucs du végétal , qui s'extra- vasent alors et y produisent des tumeurs ou des galles, danç l'intérieur desquelles les petites larves se nourrissent, se dé- DES INSECTES. 121 veloppcnt et se métamorphosent pour produire le même phé- nomène, chaque espèce de cynips étant, à ce qu'il paroît , attachée à telle ou telle partie du même végétal. Nous venons d'indiquer les mœurs de la plupart des familles de Tordre des hyménoptères, et nous pouvons prévoir com- bien des habitudes , ainsi variées , ont dû apporter de diffé- rences dans les formes de ces insectes. Ces modifications rendent Tétude des insectes de cet ordre plus difficile. En effet, les niàles diffèrent souvent beaucoup des femelles , non-seulement sous le rapport de la taille ou du volume , mais même quant aux couleurs et à la forme générale. Les neutres, qui ne sont que des femelles privées des attributs ordinaires de leur sexe , offrent en outre des différences dans la disposition générale de leur corps ou de leurs parties , et assez souvent dans l'ab- sence des ailes , qui manquent rarement chez les mâles ; de sorte que la description d'une espèce exige quelquefois, comme dans les abeilles et les fourmis , l'exposition des carac- tères des trois sortes d'individus. L'observation même n'ayant pas encore appris à les connoître , il est arrivé que des in- sectes appartenant à la même espèce ont été regardés et dé- crits comme des animaux différens. Il est probable que les larves d es hyménoptères changent de peau , ou qu'elles muent , comme la plupart de celles des autres insectes ; mais on n'en a pas encore fait l'observation , excepté • dans les fausses chenilles qui produisent les mouches à scie. Peut-être l'état d'étiolemcnt dans lequel se trouvent la plupart des autres larves apodes, n'a-t-il pas permis de s'assurer du changement de peau , qu'on ne trouve pas , en effet, dans les cellules distinctes où quelques larves, comme celles de l'a- ieille maçonne, du sphège potier, ont été renfermées par leurs parens avec une certaine quantité de provisions. Mais toutes ces larves se changent en chrysalides : la plu- part se filent un cocon d'une soie très-ténue et tellement transparente qu'elle ressemble à une sorte de pelliculç et de 122 METHODE DE CLASSIflCATION membrane. Cette coque est très-solide , composée de plusieurs couches distinctes, et d'un tissu d'autant plus serré et délicat qu'elles sont plus intérieures, comme on peut l'observer dans les cocons des cimbèces et des hylotomes. Au reste , les coques ont d'autant plus de solidité qu'elles sont, par la nature des circonstances de leur formation , plus exposées aux injures extérieures. Dans les fourmis , par exemple, elles donnent à la nymphe qu'elles recèlent l'apparence d'un œuf elliptique dont les deux extrémités sont de même grosseur. Chez les petits ichneumons qui vivent en famille dans les chenilles , et qui ont été rapportés dans ces derniers temps au genre Crypte par Fabricius , les larves filent en commun une sorte de cocon soyeux , sous lequel chacune d'elles se construit ensuite une coque distincte ; tandis que celles des cynips, des diplolèpes, ne paroissent pas avoir besoin de cette enveloppe , étant déjà protégées par la tumeur plus ou moins solide que leur présence a fait naître dans les végétaux. Les nymphes des hyménoptères sont à peu près immobiles; toutes leurs parties sont dans un état de mollesse et de rac- courcissement qui permet cependant de distinguer au dehors toutes les parties de leur corps : la tête avec ses antennes et les parties de la bouche , couchées en avant et sous les pattes ; le corselet avec les rudimens des ailes, et composé de ses "trois parties plus ou moins développées, suivant les genres; les trois paires de pattes , les anneaux de l'abdomen. Mais toute la surface de ces nymphes semble enduite d'une sorte de vernis qui est une véritable membrane d'une ténuité ex- trême. Au reste , sous cet état, les nymphes des hyménoptères ressemblent à celles des insectes coléoptères : elles ne pren- nent plus de nourriture ; elles sont inactives, d'abord très- molles et très -blanches; elles prennent de jour en jour plus de consistance et de coloration , jusqu'à ce qu'elles aient at- teint toute la solidité dont elles avoient besoin. Le corps des hyménoptères se divise en parties analogues à DES INSECTES. lîS celles de tous les autres insectes ailés : en tête , corselet, ab- domen et membres. Les seules particularités dignes de re- marque sont les suivantes : A la tête, les antennes varient considérablement, non-seu- lement par la l'orme qui caractérise certains genres , mais même pour la disposition et le développement dans les indi- vidus de la même espèce, mais de sexe différent. Le nombre de leurs articles varie aussi beaucoup , de sorte qu'il en est de très-courtes de trois à cinq pièces, et de très-longues de dix- sept à trente , comme dans quelques ichneumons. Tantôt ces antennes sont en masse , en fuseau , en soie ou en fil ; simples ou composées, en peignes, en panaches ou branchues, droites ou en spirale; brisées; presque immobiles dans quelques cas, et vîbratiles dans d'autres : chaque genre offrant quelques différences à cet égard. L'insertion des antennes présente aussi beaucoup de modi- fications relatives à leur position , au-dessus , au-dessous ou entre les yeux. Ceux-ci sont le plus ordinairement composés ou taillés à facettes, arrondis, ovales ou en reins ; plus gros ordi- nairement dans les mâles , chez lesquels , comme dans ceux des abeilles à miel, ils occupent presque toute la tête. La plupart des hyménoptères portent , sur le sommet du front , trois yeux lisses ou points brillans, disposés en triangle : on les nomme stemmates. Les parties de la bouche des insectes de cet ordre présentent beaucoup de modifications , quant à la forme ; car leur nombre est à peu près le même : une lèvre supérieure , deux mandi- bules ; deux mâchoires souvent excessivement alongées , for- mant une sorte de gaine ou d'étui à la lèvre inférieure , qui s'alonge elle-même dans quelques espèces pour former une langue ou une trompe , dans la composition de laquelle les palpes maxillaires et labiaux, formés de plusieurs articles, cx)nstituent des appareils très-compliqués, que l'on voit prin- cipalement chez les abeilles. 3 24 METHODE DE CtASSIFÏCATION' Le corselet des hyménoptères est évidemment composé de trois pièces en général très-distinctes. La première, qui sup- porte la première paire de pattes, a le plus souvent la forme d'un collier , et ne s'étend pas vers le dos ou la partie supé- rieure du corselet, excepté dans quelques genres, comme dans les chrysides , les parnopès : vient ensuite le véritable cor- selet, qui supporte les ailes, et les pattes moyennes et posté- tieures; enfin, la troisième pièce, qu'on a nommée méta- thorax, avec lequel elle se confond, ou qui se présente sous la forme d'un écusson plus ou moins étendu. Le ventre ou l'abdomen , composé de cinq à neuf segmens de forme variable , est tantôt sessile ou appliqué immédiatement au corselet, comme dans les tenthrèdes; tantôt, et le plus sou- vent, supporté par un pédicule très- distinct, comme dans quelques guêpes, les fœnes, les ichneumons. Mais ce qui ca- ractérise principalement les insectes de cet ordre y c'est l'ins- trument dont les femelles et plusieurs neutres sont armés , et qui sert à la ponte : tantôt sous la' forme d'une tarière com- posée de trois pièces écailleuses , dont deux externes servant de gaine , et une troisième , moyenne ou intermédiaire , variant pour la disposition de son extrémité, qui est ou acérée, ou tronquée et dentelée en-dessus, en-dessous, et même sur les côtés ; tantôt ces mêmes pièces sont beaucoup plus courtes , plus roides, plus pointues, et forment alors ce qu'on nomme l'aiguillon. Dans quelques espèces , comme les chrysides , la tarière est formée par une suite de tuyaux qui rentrent les uns dans les autres et qui peuvent s'alonger comme le tube d'une lu- nette d'approche , garnie d'une pointe très-déliée à sa der- nière extrémité. Chez les mâles, qui pour la plupart sont privés d'aiguillon, cet instrument est remplacé par un appareil analogue , mais dont les pièces, disposées autrement, servent au rapproche- ment des sexes et à l'œuvre de la fécondation^ DES INSECTES. 12$ Les pattes des hyménoptères sont composées , à peu près, des mêmes pièces que celles des coléoptères : la hanche, la cuisse , la Jambe et le tarse. Ces pièces diffèrent pour la lon- gueur, la disposition et les formes. Ainsi le tarse antérieur est dilaté dans les mâles de quelques crabrons : c'est celui des pattes postérieures qui présente cette conformation dans les neutres des abeilles. Les jambes sont velues, dentelées, épi- neuses, garnies de brosses, de pinceaux; elles sont cannelées, aplaties , arrondies , suivant les mœurs et les usages auxquels ces parties sont destinées. Les ailes , dont les supérieures sont , comme nous l'avons déjà dit, plus larges et plus longues que les inférieures, sont articulées sur la pièce moyenne du corselet. Elles offrent là une sorte d'écaillé, d'omoplate, de forme très-différente dans les genres. Ces ailes elles-mêmes présentent des aires ou es- paces celluleux , compris entre les nervures qui ont offert à M. Jurine les bases d'une méthode de classification établie principalement d'après les différences que fournissent les cellules qui viennent immédiatement après les deux grandes nervures longitudinales extérieures, dont J'une eut dite ra- diale , et l'autre cubitale. La plupart des auteurs ont divisé les hyménoptères en deux groupes principaux : celui des mouches à scie qui ont une ta- rière, et celui des porte-aiguillons. Nous allons présenter ici l'analyse de la méthode d'après laquelle nous divisons cet ordre en neuf familles naturelles. • f sessile : une tarière dans les femelles ; à antennes non brisées Sg. Vroprisles. \ /plus longue que les mandibules ; ventre à pédicule très-court. 3i. Meilites. < pédicule : \ ( concave en-dessous , se roulant en boule ; corps Lu plus J nique ... 34. ^.Mo^A./... Wnlences m brisées ,\ ' j ^ . . SL -. , /ni en fil;{ ^^"""^ (comprime. 38. JS eottocryptes . I articles : j plus II4 à I7- S?. Oryctères. Ide treize;! 17 i 3o, 35, Entomotilles. 120 MÉTHOIlE DE CLASSIFICATION La seule famille indiquée sous le n.° 09 comprend des insectes dont la larve ressemble tout- à -fait à une chenille munie de pattes, et qui se nourrit comme toutes les che- nilles; tandis que les larves de toutes les autres familles ont la forme de vers mous sans pattes, près desquelles les pa- rens déposent une certaine quantité d'alimens , ou qu'ils se chargent de nourrir. Les Apiaires ou mellites, dont le ventre est attaché au métathorax par un petit pédicule court , et dont la lèvre inférieure est plus longue que les mandibules, ont toutes des antennes brisées ou coudées. Sous l'état parfait , ces in- sectes sucent le nectar des fleurs , et ils nourrissent leurs larves du pollen des végétaux. Parmi les espèces de cette fa- mille qui se réunissent par sociétés nombreuses pour vivre en commun , il y a des individus privés des organes sexuels , au moins extérieurement , et qui par cela même sont devenus stériles. On a reconnu que ces sortes de mulets sont des femelles qui, n'étant pas propres à la reproduction, s'attachent par instinct à la progéniture de la race, dont l'éducation leur est exclusivement dévolue. C'est à cette famille qu'il faut rap* porter les abeilles, les xylocopes, les bourdons, ainsi que les andrènes , les hylées , les nomades ; enfin , le genre des bembèces, dont la lèvre supérieure forme une sorte de bec qui couvre les parties de la bouche. (PI. 29 et 00.) Les Ptérodifles ou duplicipennes, comme les guêpes et les; masares , forment la famille suivante, dont les mœurs sont analogues à celles des abeilles , mais dont les mâchoires son^ moins alongées, et qui sont surtout remarquables par le pli longitudinal qui se forme dans les ailes supérieures lorsque l'insecte est dans le repos, ce qui les rétrécit beaucoup. Leurs antennes sont aussi brisées ; mais elles forment une masse ou un fuseau vers les articles libres. (PI. 5i , n.°''8, 9.) Les Chrysides et les parnopès, qui composent à' elles seules Tine petite famille , sont surtout remarquables par la forme DES INSECTES. I27 des anneaux de l'abdomen, qui sont concaves en-dessous et qui peuvent se rouler en boule comme les armadilles. (PI. 3i, n.°'5, 6,7.) Les Anthophiles ou florilèges se trouvent sur les fleurs dans l'état parfait : ils se nourrissent du pollen, mais ils ne le recueillent pas comme les apiaires. Ils nourrissent , au contraire, leurs larves avec d'autres insectes, qu'ils saisissent et qu'ils paralysent en les piquant de leur aiguillon, ou qu'ils mutilent, afin qu'ils n'offrent aucune résistance à ces sortes de vers qui , le plus ordinairement , sont déposés dans des nids construits avec artifice. Les uns ont les antennes ren- flées, comme les philanthes et les scolies; d'autres les ont à peu prés de même grosseur dans toute leur étendue: tels sont les mellines et les crabrons (pi. 5i, n.° i — 4). La famille des Entomotilles ou insectirodes, c'est-à-dire rongeurs d'insectes, provient de larves qui, pour la plupart, se développent dans l'intérieur du corps des autres insectes, dont elles absorbent tous les sucs, en ménageant les organes de la digestion jusqu'à l'époque où elles sont prêtes à se mé- tamorphoser. Ce sont des insectes parasites, dont les mœurs sont extrêmement curieuses à étudier. On rapporte à ce groupe les genres Ichneumon , Ophion, Banche , Foene , Évanie. (PL 62, n.°' 1 — 5.) Les Myrméges ou formicaires, c'est-à-dire voisins des four- mis , comprennent en effet ce genre et ceux des mutilles et des doryles. 11 y a parmi eux des individus condamnés , comme chez les abeilles, à une stérilité complète. La plupart vivent en sociétés nombreuses. Les neutres seuls travaillent. Les mâles périssent peu de temps après qu'ils ont rempli leurs fonctions , ou que l'époque de la fécondation est passée. Leurs mœurs présentent aussi le plus grand intérêt. Les insectes parfaits sucent les pucerons, semblent les élever en domes- ticité ; ils se livrent des guerres , font de leurs prisonniers des sortes d'esclaves qu'ils chargent des soins domestiques in- térieurs. (PI. 32 , n."" 1, 2,3.) 128 MÉTHODE DE CLASSIFICATION Les Oryctkres ou fouisseurs ont des mœurs analogues à celleJ des anthophiles, quoique leurs caractères, ou la disposition de leurs parties extérieures, soient fort différens : tels sont les pompiles, les larres, les sphèges et les tiphies (pi. 53). La famille des abditolarves ou Néottocryptes , noms qui indiquent que les larves de ces insectes sont soigneusement cachées, comprend des espèces qui ont beaucoup de rapports de mœurs avec les entomotilles ; mais leurs formes sont très- différentes. Quelques-unes produisent des phénomènes très- carieux pour la végétation. Les femelles , à l'aide d'instru- mens dont elles sont munies, insèrent leurs œufs dans l'inté- rieur des fruits ou sous l'épiderme des jeunes tiges; elles y font d'abord une entaille et elles y laissent suinter une humeur qui détermine une irritation ou un épanchement maladif de sucs et des monstruosités bizarres mais constantes pour chaque espèce ; ce sont des galles dans l'épaisseur desquelles les jeunes larves trouvent une nourriture abondante , en même temps qu'elles sont par cela même préservées de dangers auxquels elles n'auroient pu se soustraire : telles sont les mœurs des diplo- lèpes , des cjnips , des eulophes , des diapries. D'autres , comme les leucopsides, les chalcides , se nourrissent dans le corps des insectes, à peu près comme les ichneumons. (PI. 34.) Enfin, la dernière famille des hjménoptères réunit des insectes tellement différens des autres , sous le rapport des métamorphoses , qu'on seroit tenté d'en former un ordre particulier. C'est celle des Uropristes ou serricaudes, ainsi nommée à cause de la tarière en scie que les femelles por- tent à l'extrémité du ventre , et qui sert à faire des entailles aux écorces des plantes sous lesquelles l'insecte veut déposer ses œufs. Dans toutes les espèces mâles et femelles l'abdomen est absolument sessile ou appliqué immédiatement au corse- let : toutes proviennent de chenilles à tête écailleuse , qui se nourrissent de matières solides végétales, feuilles et écorces. Elles ont plus de dix-huit pattes, et quelquefois, quoique DES INSECTES. lag rarement, au-delà de vingt-deux. A l'époque de leur trans- mutation, elles se filent un double cocon, quelquefois très- solide, où la nymphe reste immobile, quoique ses parties soient distinctes, enveloppées cependant dans un épiderme qui reste dans la coque, que l'insecte déchire ou coupe trèst régulièrement en travers , lorsqu'il prend sa dernière forme et qu'il sort, comme ressuscité, de cette sorte de tombeau. Deux groupes partagent cette famille : dans l'un, auquel dn rapporte les cimbèces et les sirèces, les antennes ne sont ni en fil ni en soie, comme on l'observe dans les tenthrèdes ou mouches à scie, les urocères et les orysses. Cette famille des uropristes est un chaînon qui lie l'ordre des hyménoptères à celui des lépidoptères par la forme et les mœurs des larves. (PI. 35.) Les HEMIPTERES forment le cinquième ordre delà classe. Ce nom, tiré du grec, H/x/Vfç, moitié, et tj^hûov, aile, ne convient pas à toutes les espèces. Aussi a-t-on proposé de lui substituer ceux d'hémélytres et d'hémiméroptères, dénomi- nations qui ne sont pas meilleures. Quoique ces insectes aient le plus souvent quatre ailes, dont la base , ou la moitié de la longueur qui y correspond, reste plus opaque, il en est quelques-uns, comme les cigales et les pucerons, par exemple, dont les ailes supérieures sont semblables aux inférieures. Leur véritable caractère consiste dans la forme de leur bouche , qui a déterminé la nature de leurs alimens , et par conséquent leurs mœurs. Ainsi , quoique le nom donné à cet ordre soit mauvais , les in- sectes qu'il réunit n'en ont pas moins les plus grands rap- ports par la métamorphose, qui est incomplète, c'est-à-dire que l'insecte, sous les trois états, est semblable à lui-même, les ailes ou les rudimens d'ailes exceptés, comme chez les orthoptères, et surtout par la présence d'un bec, ou d'une bouche consistant en une sorte de tube formé de plusieurs pièces qui contiennent des soies fines et aiguës. L'animal se 9 lOO MÉTHODE DE CLASSIFICATION sert de cet instrument pour piquer les corps organisés dont il suce ou pompe les humeurs pour se nourrir. Le plus ordinairement , le;^ hémiptères ont quatre ailes , dont les supérieures ne sont souvent transparentes ou membra- neuses que dans la moitié de leur longueur, du côté de l'ex- trémité libre , tandis qu'elles sont opaques à la base : ce qui leur a valu le nom de demi-élytres ou de demi-gaines, que leur a donné Linnœus , et que Geoffroy a également adopté , quoique Degéer ait appelé hémiptères quelques orthoptères, tels que les genres Mante, Sauterelle, Gryllon , Criquet et Blatte. Fabricius a désigné cet ordre d'insectes sous le nom de rhyngotel. Il a nitme publié, en i8o5 , un ouvrage consacré uniquement à leur description , sous le titre de Sjstema Rhjngotorum , du mot grec ovy^oç ■, qui signifie un bec, un groin. C'est un des ordres les mieux fondés dans cette mé- thode , parce qu'en effet aucun autre insecte n'a la bouche conformée de cette manière , tandis qu"il y a beaucoup d'é- leuthérates, d'ulouathes , deglossates, d'antiiates, etc., dont les instrumens cibaires ne correspondent aucunement au nom de Tordre sous lequel on les range. Quoique tous les hémiptères n'offrent pas ces demi-élytres qui n'appartiennent qu'a quelques familles, l'ordre qui les réunit n'en est pas moins très-naturel, puisque les métamor- phoses et les manières de vivre sont absolument les mêmes dans toutes les espèces. Avant d'entrer dans les détails qui feront connoître les faits généraux de l'histoire de ces insectes, il sera bon d'en exposer les caractères principaux, et la manière dont les naturalistes les ont distribués en groupes. Ainsi les hémiptères diffèrent des coléoptères , des or- thoptères, des hyménoptères et des névroptères, parce qu'ils n'ont point de véritables mâchoires ni de mandibules, et que leur bouche consiste en un véritable bec . sorte d'étui où DES INSECTES. l3l sont renfermées quatre soies qui peuvent s'y mouvoir: ce n'est pas une langue roulée sur elle-même en spirale comme dans les lépidoptères qui ont quatre ailes. Enfin ils diffè- rent aussi des diptères, qui n'ont que deux ailes, et dont la bouche est autrement organisée. On peut donc caractériser les hémiptères comme des insectes à quatre ailes , munis d'un bec articulé, qui est constitué par les parties de la bouche tout-à-fait altérées dans leur forme et leur étendue. J.es hémiptères ne subissent qu'une métamorphose incom- plète , à peu près comme les orthoptères. Les seuls phjiadei- ges présentent quelques différences à cet égard. Ils sont agiles sous les trois états de larves, de nymphes et d'insectes parfaits. Souvent même les larves, en sortant de l'œuf, et abstraction faite de la taille, ne diffèrent de l'insecte parfait que par la privation des ailes, de sorte qu^ les changemens principaux ne sont, pour ainsi dire, que des mues, l'animal ne cessant ses mouvemeiis et ses autres actions que pour quelques heures. 11 y a même dans cet ordre un très-grand nombre d'espèces chez lesquelles les ailes ne se développent pas, et qui restent ainsi aptères, avec ou sans élytres. Les mœurs, ainsi que nous l'avons dit, ne sont pas les mêmes dans les diverses familles. Il est remarquable que parmi les espèces qui ont les ailes supérieures croisées l'une sur l'autre , et le plus souvent même à leur extrémité libre, toutes celles dont les antennes sont en soie, longues ou courtes, soit qu'elles vivent dans l'eau ou sur la terre, ne se nourrissent que des humeurs des animaux; tandis que celles qui les ont alongées, en fil ou en masse , sucent toutes, sans exception, les plantes ou les sucs des végétaux. Les hémiptères qui n'ont pas les ailes croisées, diffèrent, sous plusieurs rapports, des véritables hémélytres : aussi De- géer en avoit-il formé une division particulière sous un autre nom d'ordre , siphonata. Six familles fort naturelles composent cet ordre : voici le l32 MÉTHODE DE CLASSIFICATION tableau analytique qui les indique , d'après l'examen des par- ties extérieures. [ i longues, (soie 4 > • Zoadelges. arges. I g|^ (filouenniasse. 40. Rhinostomes. antennes 1 , », , . l tres-courtcs, ensoie. . . 42. Hjdiocorees. I très-étroites, linéaires : tarses vé- [ siculeus 45. Phrsapodes. aneuses, non croisées; (trois 4^- yiuihénorhinques. rticles des tarses (deux au plus. 44. Phjtadelges. Les insectes de la famille des hémiptères Rhinostomes ou frontirostres ont, comme leur nom l'indiqué , un bec qui paroît naitre du front; leurs antennes ne sont pas en soie, et leurs tarses ne sont pas propres à nager , mais bien à s'accrocher sur les corps solides. Ils paroissent tous sucer de préférence les vé- gétaux , dont ils absorbent la scve sous les trois états de larves, de nymphes agiles et d'insectes parfaits. Les uns ont les an- tennes en masse , ce sont les podicères et les corées : d'autres les ont en fil ; mais parmi ces derniers il en est qui ont cinq articles aux tarses, comme les pentatomes et les scutellaires . tandis que d'autres n'en ont que trois, comme les acanthies, les gerres et les lygées. (PI. 36.) Les Zoadelges ou sanguisuges sucent les humeurs des ani- maux ; leur bec paroît aussi être un prolongement arqué du front, mais leurs antennes longues se terminent par un article très-grêle ou en soie : tels sont les punaises des lits, les mi- rides, les réduves, les ployères et les hydromètres. (PI. 37.) Les Hydrocorées, ou les punaises qui vivent dans l'eau, qu'on peut encore appeler réuiitarses, parce que leurs pattes postérieures sont propres à nager, à raison de l'aplatisse- ment de leurs tarses qui souvent sont ciliés sur la tranche et composés de deux articles, sont surtout remarquables par l'extrême brièveté de leurs antennes, qui ressemblent à un petit poil ou à une soie. C'est dsns cette famille qu'on range les genres dont les espèces portent des filets au ventre, comme les scorpions aquatiques ou les nèpes et les ranatres; ainsi PES INSIXTES. 103 que celles qui n'ont pas ces sortes de filets, comme lessigares, les naucores et les notonectcs. (PI. 07.) Les cigales et les autres genres voisins, dont le bec, dans l'état de repos, reste couché sous le ventre entre les pattes, et dont la base paroît naître du cou, portent, à raison de cette conformation , le nom de collirostres oud'AucHÉxoRHiN- yuF.s. Leurs ailes supérieures, qui ne sont pas croisées, sont à peu près de semblable consistance dans toute leur lon- gueur ; ils n'ont pour la plupart que trois articles aux tarses. On rapporte à cette famille, comme nous venons de le dire, les cigales, cicadelles , membraces , cercopes , fiâtes, ful- gores, etc. (PL 38.) Les Phytadelges ou plantisuges ont aussi les ailes non croisées et semblables entre elles, souvent étendues et trans-* parentes; leur bec paroit encore prendre son origine à la base de la tête en-dessous , au devant du corselet, ou vers le cou. Leurs tarses sont en général très-mal organisés pour la mar- che; ils n'ont que deux articles. Aussi la plupart des espèces sont-elles très-lentes et restent- elles fixées sur les végétaux, au lieu même où les mères ont déposé leurs œufs. Il en est beaucoup qui n'ont pas d"ailes, et dont les pattes, très-courtes, ne peuvent servir qu'à retenir ces insectes sur les feuilles ou les écorces: tels sont les gallinsectes, les cochenilles femelles, les chermès , les psylles. D'autres, comme les pucerons, les aleyrodes, peuvent se transporter d'un lieu à un autreàPaide des ailes. Le mode de génération de ces insectes est des plus curieux à connoitrc. (PI. 09.) Enfin, le seul genre anomal des thrips constitue la famille des Physapodes ou vésitarses , noms qui indiquent la confor- mation singulière des tarses, lesquels sont garnis de petites vessies qui font, à ce qu'il paroît, l'oflice de vraies ventouses pour faire adhérer l'insecte sur les surfaces les plus lisses. Ce sont de très-petites espèces, dont le bec est, par consé- quent, très-court. Ils ont à peu près le port des staphylins; l54 MÉTHODE DE Cl,ASSIHCAIIO:< mais leurs transformations sont bien celles des hémiptères, puisqu'on a observé leurs larves et leurs nymphes. Cependant ils diffèrent réellement de tous les insectes de cet ordre. Les plus grandes espèces atteignent à peine une ligne de longueur. (PI. 36.) Après les insectes à quatre ailes qui ont un bec, viennent ceux qui ne peuvent aussi se nourrir que de liquides, mais à Taide d'une langue roulée en spirale. Ils forment le sixième ordre , celui des LÉPIDOPTÈRES : nom sous lequel Linnaeus a désigné l'une des principales divisions, ou l'un des gi'ands ordres de la classe des insectes; c'est-à-dire, la grande sou^ classe qui comprend les insectes dont la bouche est formée par une sorte de langue roulée en spirale, entre deux palpes, et qui ont quatre ailes couvertes d'une poussière ordinaire- ment colorée, composée de petites écailles placées les unes au-dessus des autres, en recouvrement. C'est de cette parti- cularité que leur nom a été emprunté. 11 est en eiPet composé de deux mots grecs, dont l'un, 7.i7t'i'j-iS'o(t , signifie écailles, et l'autre, Trjspà, ailes. Fabricius, qui a adopté cette classifica- tion, en a changé seulement le nom, qu'il a tiré de la con- formation des parties de la bouche, et il en a fait une classe sous la dénomination de glossatcs , c'est-à-dire, qui ont une langue : ce sont les papillons de jour et de nuit. L'ordre des lépidoptères est l'un des plus naturels ; il com- prend des insectes qui diffèrent de tous les autres par un grand nombre de particularités tirées de leur conformation sous l'état parfait , et surtout de la ressemblance dans les mœurs et dans les transformations. Voici ses caractères principaux, présentés d'une manière isolée, pour les mettre en compa- raison avec ceux que peuvent oil'rir les insectes des autres ordres. J nsectes à corps velu , à quatre ailes écailleuses , à bouche sans mâchoires, qui sont transformées en une sorte de langue ou de trompe de deux pièces roulées en Spirale cachées, dans Pétat DES 1NSECTE5. 103 de repos, entre deux palpes velus ; à tt'te munie d'antennes alongées, et privés plus souvent de stemmates ou d'yeux lisses. Tous les lépidoptères proviennent d'œufs, dont il sort des larves qu'on nomme chenilles, et qui sont absolument diffé- rentes de Tinsecle parfait qu'elles doivent produire. Ces larves ont le corps alongc, ras ou velu, formé de douze articulations ou anneaux, sans compter la tête. Neuf de ces anneaux sont percés latéralement d'une paire de trous, qui sont les orifices des trachées ou des vaisseaux à air, destinés à l'acte de la res- piration : on les nomme stigmates. On remarque dans toutes ces chenilles trois paires de padcs courtes, mais articulées et à crochets simples, situées sur les trois anneaux qui suivent la tête et qui correspondent aux véritables pattes que doit avoir par la suite l'insecte dans son état de perfection. Les chenilles ont en outre, pour la plupart, un nombre variable d'autres fausses-pattes qui servent également au transport du corps. Ce sont des tubercules munis de cercles ou de couronnes de crochets rétractiles, avec lesquels l'insecte s'accroche et ad- hère sur les plantes qui font sa nourriture principale. Ce nombre des fausses-pattes varie beaucoup dans les che- nilles. Cependant il est à peu près constant dans chacun des groupes qui doivent donner des insectes parfaits semblables. Jamais cependant il ne dépasse le nombre de seize. C'est ainsi, par exemple, que dans les phalènes dites géomètres ou ar- penteuses, ces tubercules sont placés à de grands intervalles les uns des autres , de manière que l'insecte, lorsqu'il se meut, semble mesurer l'espace qu'il parcourt. D'autres chenilles, telles que celles qui doivent produire les teignes, et qui se filent des étuis auxquels elles attachent des corps étrangers ou les débris des matières dont elles font leur nourriture, n'ont que deux de ces fausses-pattes, dont l'animal se sert pour s'accrocher dans l'intérieur de sa demeure portative. Les larves des lépidoptères présentent de grandes différences relativement à leurs formes variées , à leur nourriture , à leurs l36 MÉTHODE DE CLASSIFICATION mœurs, à leur changement de peau et de couleur dans leurs diverses mues, et à leurs habitudes , soit qu'elles vivent isolées dans toutes les époques de leur existence sous celle première forme, soit qu'elles restent constamment réunies en société, comme cela arrive à un très-grand nombre d'entre elles. Les chenilles sont très-voraces: on a observé que quelques espèces mangent continuellement, et que dans un seul jour elles prennent le double de leur poids en nourriture. Ces insectes subissent une transmutation complète, et lorsque la chenille a changé huit à douze fois de peau , elle finit par se métamor- phoser en chrysalide, après avoir pris de grandes précautions pour metfre son corps à l'abri de tout danger, soit en se re- tirant dans un lieu commode pour s'y suspendre ou s'y accro- cher solidement à l'aide de fils entrelacés, soit en se filant un follicule ou cocon disposé avec plus ou moins d'art et d'astuce, pour le dérober à la vue ou à l'attaque de ses ennemis. Ces clirysalides sont pour la plupart immobiles , à moins qu'on ne les touche ou qu'on ne les irrite; elles sont aussi plus grosses du côté de la Itle , et pointues à l'exlrémité op- posée. Elles représentent à peu près les formes de l'insecte parfait qu'elles renferment; mais toutes les parties en sont resserrées, rapprochées les unes des autres, dans une sorte de contraction , et recouvertes d'une peau solide qui semble comme les emmaillotter. En examinant les diverses parties du corps des lépidoptères sous l'état parfait, voici les conformations les plus remar- quables qu'elles nous ofirent, si nous les comparons avec les autres insectes. D'abord on ne distingue bien, au premier aperçu , que la tête, le corselet, l'abdomen, les ailes et les pattes , et toutes ces parties sont plus ou moins velues, ou couvertes de poils plaiis bu d'écaillés qui se détachent facilement. La tjte est en général petite, relativement au corselet ; elle t velue ou poilue, presque sessile , et accolée au tronc chez DES INSECTES. 107 le plus grand nombre. Les yeux sont en général fort gros, convexes, taillés à facettes nombreuses, brillans, surtout clans les espèces qui volent la nuit. La bouche consiste, comme nous l'avons dit, en deux mâchoires excessivement prolongées dans un grand nombre de genres, formant une sorte de langue ou de trompe qui se roule en spirale sur elle-même, de ma- nière que l'extrémité libre est dans l'intérieur de la spire et que la base l'enveloppe. On voit lur les côtés les rudimens des mandibules, et deux palpes fort développés et velus, entre lesquels cette trompe se trouve cachée dans l'état de repos. Les antennes varient beaucoup pour la forme, et c'est d'après les diverses conformatfc)ns qu'elles présentent, que nous avons divisé cet ordre des lépidoptères en quatre familles princi- pales, comme nous le dirons plus bas. En général les antennes sont alongées et composées d'une série nombreuse de petits articles souvent fort composés. On ne distingue pas facilement dans le corselet de ces in- sectes les trois pièces qui composent le thorax, à cause des poils qui les recouvrent. L'abdomen," qui est composé de six ou sept anneaux, ne semble aussi former qu'une pièce unique, qui, dans quel- ques espèces femelles, se prolonge par des bouquets de poils, ou par une sorte d'oviducte protractile, dont l'insecte se sert pour arranger, disposer et déposer ses œufs en un lieu con- venable. Les ailes, au nombre de quatre, varient pour la forme, l'étendue et la disposition, dans les différens genres. On re- marque, par exemple, dans les sphinx et dans beaucoup de phalènes et de noctuelles, sur le bord externe de l'aile infé- rieure, une sorte de cil ou de soie roide, pointue, qui s'ac- croche dans une espèce d'anneau, de boucle ou de crochet, qui se voit sous le bord mince , postérieur ou interne , de l'aile de dessus, pour former ainsi uu seul et même plan inflexible lans l'action de voler. i38 5IETH0DE DE CLASSIFICATION Dépouillées des écailles ou des petits poils aplatis qui les recouvrent, ces ailes offrent des nervures longitudinales plus ou moins apparentes, et qui, dans certaines espèces, sont très-visibles par la rareté des écailles, comme dans les papil- lons dits le gazé, Vapjollon, etc. Les pattes, au nombre de six, offrent dans quelques espèces de papillons, par exemple, une telle brièveté et si peu de développemens dans les tarses, au moins dans la partie anté- rieure, qu'on les a nommés papillons à quatre pattes (tetrapi). Les deux pattes antérieures sont alors très-velues : aussi Geof- froy les a-t-il comparées à une sorte dQ fourrure que les dames portoient de son temps, et qu'on ncftiuioit palatine, telle que l'insecte en présente une en effet au-dessous du cou. La plupart des lépidoptères ont cinq articles aux tarses. Beaucoup d'espèces, comme les phalènes, les ptérophores, les pyrales, les teignes , les alucites , ont les jambes et les tarses garnis d'épines ou de soies roides, colorées diversement. Pour la commodité de l'étude , on a divisé les lépidoptères, d'après la conformation des antennes, en quatre familles natu- relles, qui comprennent en effet des genres 'd'insectes fort différens, et sous leur dernière forme, et sous celle de larves ou de chenilles, comme nous allons l'indiquer. On a remarqué d'abord que les antennes des lépidoptères off'roient cette grande différence, que tantôt elles étoient ren- flées ou plus grosses, soit à l'extrémité, soit dans la partie moyenne, et que tantôt, au contraire, elles n'offroient pas de renflemens, soit qu'elles ressemblassent à une soie de cochon, c'est-à-dire qu'elles fussent plus grêles à l'extrémité libre qu'à la base; soit que les articles, à peu près égaux dans toute la longueur, fussent simples ou en fil, ou garnis chacun de barbes ou de plumes latérales, ce qui leur donne la forme de peignes simples ou doubles, et on les dit alors plu- meuses ou pectinées. Il résulte de là cette sorte de tableau synoptique que pré- sente l'analyse. DES INSECTES. i39 Sixième ordre. — Lépidoptères. Insectes à quatre ailes écaiUeuses , à bouche munie cVune trompe roulée en spire entre des palpes velus ou écailleux. r U>oul 46. Ilopaloceres. \ cri masse, ou vnidces au ( ... ^, , , .\ antennes ! Inulu-u ^-j . Closttroceres. („, . I fil ou eu pciene. . 48. JVéniatocèreS. non rendces, et en. . . ; 1 & 1 l soie 49. Chélocères. Les RoPALocÈREs ou globulicornes correspondent au genre Tapillon de Linna-us. Ils ne se filent* p|s de coque. La plu- part s'accrochent par la queue : les uns restent suspendus verlicalement ; d'autres, avant de se changer en chrysalide, ont eu la précaution de passer quelques fils qui les entourent en dehors, comme une sorte de sangle transversale , pour se maintenir rapprochés des corps sur lesquels ils se sont fixés. Toutes les espèces volent pendant le jour, et non le soir : tels sont les papillons, les hespéries, les hétéroptères. (PI.40 et4i.) Les Clostérocères ou fusicornes ont les antennes en fuseau ou en prisme , plus gros au milieu. Leur corselet est en général plus gros que dans les papillons ; leurs ailes inférieures s'accrochent aux supérieures par un poil roide, qui est reçu dans une sorte d'anneau du bord interne près de la base. Ces ailes ne peuvent pas s'élever verticalement. La plupart ne volent qu'au crépuscule, principalement le soir. On rapporte à cette famille les sphinx, les sésies, les zygènes. (PI. 42.) Les Nématocères ou filicornes offrent, comme leur nom l'indique, des antennes à peu près en fil, dentelées, ou en peigne : leurs ailes sont en toit, le plus souvent arrondies; elles sont aussi accrochées par un fil roide. La plupart des chenilles se filent un cocon. Les bombyces, les cossus, les hépiales compdsent cette famille. ( PL 44 et 46.) Enfin, la dernière famille, celle des Chétocères ou séti- cornes, comprend tous les lépidoptères dont les antennes sont plus grêles à leur extrémité libre ou en forme de soie. C'est le groupe le plus nombreux. 11 comprend des espèces qui 140 MÉTHOnE DE CtASSIFICATIOX n'ont entre elles d'autre analogie que dans la forme des an- tennes; car, sous l'état parfait, elles ont un port très-varié, principalement par la forme des ailes : ensuite les chenilles diffèrent beaucoup encore pour la conformation, les mœurs et les habitudes. Parmi les espèces de cette famille , les unes , comme celles des genres Phalène et Ptérophore , ont les ailes étendues, même dans l'état de repos ou d'inac- tion ; les autres , lorsque l'insecte ne vole pas , ont des ailes dis- posées de manière a ^pr^cr une sorte de fourreau ou de gaine au corps, comme les lithosies et les teignes; enfin, chez un plus grand nombre, comme dans les pyrales, les alucites, les crambes et les noctuelles , les ailes forment , dans l'état de repos, une sorte de toit sur le corps. (PI. 42 et 43. ) Le septième ordre de la classe comprend tous les insectes qui, sous leur dernier état, n'ont que deux ailes memb^-a- neuses , et qui sont privés de mâchoires : on les appelle DIPTERES, diptera insecta. Ce nom est formé de deux mots grecs, «T/ç, deux , et ttJspx, ailes. Il est très-ancien dans la science : on le trouve sou- vent dans l'Histoire des animaux d'Aristote, et toujours em- ployé d'une manière générale, pour indiquer les mouches, les cousins , les asiles ou astres , et comme une division d'ordre. (Histoire des animaux, livre I, chap. 5 ; livre IV, chapitres 1 et 7.) Depuis, quelques auteurs systématiques ont employé, comme synonymes de diptères, et par opposition avec les autres ordres de la même classe des insectes, les dénomina- tions suivantes : les uns, en tirant les caractères des ailes, les ont nommés les anélytres bipennes, ou gjmnopLères à ba- lanciers [h altérât a) ; d'autres, d'après Fabricius, ne considé- rant que la structure de la bouche des diptères, antliatés ( antliata ). Nous avons dit que tous les insectes à deux ailes appa- rentes n'étoient pas rapportés à cet ordre ; qu'il falloit de DES INSECTES. l4l plus que ces ailes ne fussent pas protégées par des rudi- mens d'élytres; que ces insectes fussent privés de mâchoires, et enfin qu'ils présentassent une même conformation et des métamorphoses analogues. Les diptères correspondent à Tordre des antliatés de Fa- bricius, ainsi nommés d'après la forme de leur bouche, qui présente un suçoir, du mot grec, etvrXn , un biberon {bibo- rium). Cet instrument, qui caractérise réellement ces insec- tes , présente trois modifications différentes. Tantôt il est solide, comme corné, saillant au dehors, même dans l'état de repos, comme dans les asiles, les stomoxes , les cousins; et il consiste en une sorte de gaine à la base de laquelle on voit des écailles qui correspondent aux palpes, et dans l'inférieur plusieurs soies roides, mobiles les unes sur les autres : c'est là un véritable suçoir en pipette {haustellum) , et les dip- tères ainsi organisés sont dit& liaustellés, ou à suçoir corné, sclérostomes. Tantôt cette bouche des diptères forme une sorte de su- çoir charnu , rétractile , alongeable , rentrant dans une cavité du front, terminé ordinairement par une partie plus large, souvent divisé en deux lèvres qui font l'office d'une ven- touse; c'est ce que l'on nomme une trompe {proboscis), et les insectes ainsi conformés sont appelés sarcostomes ou à bouche charnue, comme dans les mouches, les sjrphes, les stratj'omes. Enfin, tantôt la bouche des diptères simule une sorte de museau, garni de palpes plus ou moins longs et articulés avec une trompe très-courte ou un suçoir caché dans l'épais- seur du museau, qui est aplati et saillant; ce qui les a fait nommer des mouches à museau ou bec-mouches , comme on peut l'observer dans les hjdromjes , telles que les tipules , les hirtées , les scatopses. Quoique l'ordre des dipfères soit assez naturel, il l'est cependant beaucoup moins que la plupart des autres, à 1^2 MÉTHODE DE CLASSinCATIOX l'exception de celui des aptères; car les métamorphoses, les larves, les nymphes, sont tout-à-fait différentes dans quel- ques genres, comme nous aurons occasion de le développer par la suite. Les seuls rapports bien évidens que les espèces d'insectes diptères aient entre elles, ce sont les deux ailes, qui le plus souvent offrent au-dessous de leur base, sur le dos du corselet, deux appendices plus ou moins alongés, quelquefois recouverts par une espèce d'écaillé ou de cuille- ron, et terminés par une sorte de petite masse ou de ren- flement arrondi, que l'on nomme balancier. La tête des diptères est ordinairement arrondie dans tous les sens, excepté en arrière, où elle est comme tronquée transversalement et accolée sur le devant de la poitrine , qui la reçoit comme sur un pivot entièrement ligamenteux, et susceptible de se tordre ou de tourner sur une portion de cercle saillant qui se remarque au-dessus de l'ouverture qui donne passage au conduit des alimens, qu'on nomme l'œsophage. Dans quelques espèces, cette portion d'anneau est saillante, et l'insecte paroît porter la tête sur une sorte de cou, comme dans les mu lions , les ceyx et quelques tipules. Dans la plupart, au contraire, la tête est sessile ou appli- quée immédiatement sur la poitrine : c'est ce qu'on voit dans les mouches, les asiles, les thérèves, etc. Les antennes des diptères sont en général très-courtes , excepté dans la famille des hydromyes; elles sont insérées sur le devant de la tête, entre les yeux et au-dessus de la bouche. Elles sont d'ordinaire très- rapprochées. Il est même des genres, comme ceux des asiles et des céries, qui les por- tent sur une base commune. Le plus souvent les antennes, que nous nommerons courtes, pjir opposition à celles des hec-mouches ou hydrornjes, ne sont composées que de trois ou quatre articles, dont le dernier l'emporte en longueur sur tous les autres : il est tantôt en fuseau ou en fer d'alêne, comme dans les empis, les stratiomes, les asiles; tantôt en pa- SES INSECTES. 1^3 lelte aplatie, comme chez les mouches, les sjrplies; ou en croissant, comme dans les taons. Ce dernier article porte toujours, chez les chétoloxes, un appendice simple ou com- posé ; quelquefois c'est un poil plus ou moins alongé, comme dans les létanocères , les sjrphes, les échinomyes , etc. Quel- quefois ce poil porte lui-même d'autres poils latéraux : il est dit alors plumeux ou barbu, comme dans les cénogastres , les mouches proprement dites. On ne voit pas cette sorte d'ap- pendice latéral dans la famille nombreuse des aplocères , qui comprend entre autres genres ceux des hibions, rhagions ^ stratj'omes, etc. Les antennes qui présentent le plus de variétés, sont celles des hjàromyes , chez lesquelles elles offrent autant de modi* fications que dans les lépidoptères à antennes en soie ou en fil , auxquelles elles semblent d'ailleurs former le passage ; de même que , dans ces genres, les mâles ont en général les antennes beaucoup plus longues et plus développées que les femelles. Le seul genre des cousins, parmi les sclérostomes, présente la même particularité. Les yeux des insectes à deux ailes sont ordinairement très- grands , à réseaux, et taillés à facettes; dans les mâles, ils sont souvent beaucoup plus gros et plus étendus que chez les femelles, ce qui donne à leur tête des proportions toutes différentes, comme on peut le voir dans les taons, les chrysops, les stratiomes , les hirtées ou bibions de Geoffroy, etc. : dans le genre Diopside , ces yeux sont portés sur une partie de la tête qui se trouve très-prolongée dans le sens transversal. Outre ces yeux à réseaux, qu'on a nommés à facettes ou réticulés, les diptères ont aussi sur le sommet de la tête des points saillans arrondis, lisses, au nombre de trois, dis- posés en triangle; c'est ce que l'on nomme des stemmates r on en ignore l'usage. Plusieurs mâles en sont privés, et même les deux sexes dans quelques espèces. l44 MÉTHODE DE CLASSIFICATION' La bouche des diptères présente , comme nous l'avons dit , trois sortes de modifications différentes. Jamais ces insectes n'ont de mandibules, ni de mâchoires : par conséquent sous l'état parfait ils ne peuvent faire leur nourriture d'alimens solides. On retrouve cependant, dans les parties qui consti- tuent leurs instrumens cibaires , des restes des organes qui forment la bouche dans les insectes dits mâcheurs; savoir, les lèvres supérieure et inférieure, les mandibules, les mâ- choires et les palpes. Les espèces qui ont la bouche la plus compliquée sont celles dites sclérostomes , comme chez les cousins, les asiles , les taons. C'est une sorte de siphon ou de pipette qui fait l'office de pompe. Dans l'intérieur de ce tuyau sont disposées des lames alongées , pointues, qui agissent en même temps, comme des lancettes, pour percer le tissu des corps organisés dont l'insecte veut pomper les sucs. Dans d'autres diptères, qui prennent ►leur nourriture à la surface des corps vivans, la trompe n'est point munie de ces sortes de dards intérieurs : elle se termine par une partie évasée en pavillon , le plus souvent formée en même temps de deux lèvres charnues, contractiles, qui s'appliquent exactement par la circonférence, comme les bords d'une ventouse, au centre de laquelle est situé le tube aspirateur qui livre passage aux humeurs absorbées. La partie qui vient immédiatement après la tête, quand on considère le tronc des diptères, reçoit la première paire de pattes. Comme dans la plupart des hyménoptères, cette sorte d'avant-corselet ne se voit pas du côté du dos, parce qu'elle n'atteint pas le haut de cette partie; elle est comme taillée en coin, et placée entre la tête et la poitrine. Le corselet ou thorax , qui fait la partie moyenne du tronc, et qui est situé entre la tête et l'abdomen, est en général fort gros dans les diptères; car il renferme les mus- cles et les articulations des ailes et des deux paires de pattes postérieures. Il est percé latéralement par les orifices de DES INSECTES. 145 deux paires de trachées qu'on nomme stigmates. On voit souvent sur le dos du corselet, en arrière, une partie sail- lante, qu'on nomme écusson, et qui offre deux ou plusieurs pointes dans les stratyomes ou mouches armées. Sur les côtés, en arrière des articulations des ailes, sont les cavités desti- nées à l'articulation des balanciers (haltères, libramenta). On a regardé ces parties comme les rudimens des ailes infé- rieures; mais on ignore tout-à-fait leur usage. Dans les hy- dromyes , les balanciers sont à nu, c'est-à-dire non recou- verts par les cuillcrons. Les sarcostomes les ont plus courts en général que les sclérostomes ; à peine peut-on les distin- guer dans les hippobosques. Il n'y en a plus du tout dans les mélobosques. Les ailes des diptères varient beaucoup pour la forme; elles sont alongées , et dans l'état de repos l'insecte les porte horizontalement : soit disposées en triangle , comme dans les mouches, les th crèves ; soit en longueur ou au-dessus de l'ab- domen , comme dans le ceyx , les asiles ; soit enfin en travers , comme dans quelques anthrax, quelques tipules. Leur bord intérieur est en général très-mince et sans nervures : l'ex- térieur , qu'on appelle la côte, est ordinairement renforcé et comme doublé pour donner à l'aile plus de solidité. Cette côte ou ce bord externe est souvent cilié à la base. Dans les psychodes phalénoïdes et les cousins, les nervures des ailes sont ciliées ou garnies de poils aplatis en forme d'écaillés, très-régulièrement disposés. La base de l'aile des diptères est le plus souvent échancrée en dedans près de l'articulation, et la partie qui paroxt comme emportée se retrouve repliée en-dessous, de manière à se développer lorsque l'aile est étendue dans le vol. On remarque en outre, au-dessous de l'aile, dans beaucoup d'espèces, excepté dans la famille des hydromyes, une petite écaille arrondie, concave en-des- sous, qu'on nomme aileron ou cuilleron. On a regardé cet aileron, ainsi que le nom l'indique, comme le rudiment l46 MÉTHODE DE CLASSIFICATION d'une seconde aile. Ces parties sont surtout très-développées dans les thérèves et dans les mouches doinesti(iucs; elles sont très-petites dans les anthrax et dans les ceyx; il n'y en a plus, de distincts au moins, dans les cousins et dans les homhyles. Dans l'hippobosque des hirondelles, l'aile n'est qu'une sorte de style qui n'est presque plus propre au vol. Les pattes des diptères sont ordinairement alongées et très- grèles; elles sont composées de quatre parties : i ° d'une hanche ou omoplate articulaire , qui est reçue sur le tronc ; elle est très-courte et bornée dans ses mouveuiens; 2.° d'une cuisse, ou bras, qui est quelquefois renflée et dentée, comme dans les scalopses, les hirfécs, quelques sjrphes; 3." vient ensuite la jambe ou tibia, qui offre aussi beaucoup de différences sui- vant les espèces ; et 4.", enfin , le tarse , qui est presque cons- tamment composé de cinq articles, mais qui se termine diver- sement, suivant les mœurs de l'insecte parfait. Le tarse des diptères, outre les deux crochets qui le ter- minent, est souvent garni en-dessous, sous le dernier article, de mamelons ou de pelottes formées de lames entaillées qui s'appliquent exactement sur les surfaces les plus lisses , et y font adhérer le corps des insectes, qui peuvent alors s'y accrocher et s'y suspendre contre leur propre poids. Dans l'hippobos- que de l'hirondelle, il y a six crochets à chacun des tarses. Le ventre ou l'abdomen des diptères n'est le plus souvent lié et adhérent à la poitrine que par une très-petite portion de sa base, laquelle forme comme un pédicule, quelquefois sur une coupe transversale, et alors le ventre est dit ses- sile, comme dans quelques syrphes , les cénogasLres , les mou- ches; tantôt ce pédicule est alongé, comme dans les cejx, les cosmies , les céries , les conops, etc. On compte de cinq à neuf anneaux dans Tabdomen , dont la forme générale varie : il est court, along^, plat, conii^-ue, en massue, pointu, ar- rondi, terminé par une sorte de stylet corné, échancré; enfin il présente un très-grand nombre de variétés suivant DES INSECTES. 3 47 les sexes et les mœurs, qu'il iudique jusqu'à un certain point. Les insectes à deux ailes vivent peu de temps sous l'état parfait, seulement pendant l'espace nécessaire pour la réu- nion des sexes, et pour la ponte ou la propagation des germes dans les lieux qui conviennent à leur développement et que la mère sait choisir par instinct, quoique souvent de nature tout-à-fait différente de celle qui forme l'aliment de l'animal à son dernier période d'existence. Les diptères marchent peu : aussi, comme nous l'avons dit, Jeurs pattes sont-elles généralement fort grêles; cependant les asiles les ont très-alongées et très- fortes, terminées par des ongles crochus et acérés, qui sont destinés, ainsi que les serres des éperviers , à retenir la proie saisie vivante, afin que l'insecte puisse la dévorer à son aise et sans résistance. Beaucoup ont la faculté de s'appliquer sur les corps les plus lisses, et d'y adliérer à l'aide de papilles veloutées ou garnies de lames placées en recouvrement les unes sur les autres, à peu près comme celles que l'on distingue si bien sous les tarses de quelques reptiles qu'on nomme des geckos .- tels sont en particulier les mouches domestiques, les syr- phes, les thérèvcs , les asiles. Chez d'autres, comme dans les dolichopcs^ les lipulcs. les cejx , les tarses sont tellement alon- gés, que l'insecte peut s'en servir pour se soutenir, comme les hydromètres, à la surface de l'eau, et y courir avec pres- tesse : ce qui en a fait nommer quelques-unes mouches de Saint-Pierre. Enfin, les tarses de quelques espèces parasites, comme dans les hippohosques , mélobosques, ont des appendices crochus, et sont terminés par des griffes en tire-bouchon, qui donnent à ces insectes la faculté d'adhérer aux plumes et aux poils des animaux , dont ils sucent les humeurs. Le vol des diptères est généralement fort rapide. 11 en est, comme certaines tipules, qui forment en l'air des danses ou des chorées régulières, pendant des journées entières, ou 148 MÉTHODE DE CLASSIFICATION à des heures et dans des lieux déterminés -, quelques-uns , comme quelques sjyrplies, persistent à planer constamment dans les mêmes lieux. Les asiles ont à peu près le vol des oiseaux de proie et leur chute foudroyante lorsqu'ils veu- lent saisir leur proie; les homhjles, les anthrax, les cénogas- tres voltigent long-temps avant de s'arrêter et de se fixer sur le point qu'ils semblent examiner long-temps d'avance. La plupart font entendre dans le vol un bourdonnement ou un murmure très-incommode; tels sont les cousins, les sjyrphes : on l'a attribué long-temps au balancier qui battroit sur le cuilleron ; ce ne seroit pas le cas des cousins , puisqu'ils sont privés de cette dernière partie. Plusieurs échinomyes, céno- gastres et sjrphes font entendre ce bruit , même lorsqu'on, s'oppose au mouvement de leurs ailes. Tous les diptères semblent doués des organes des sens, et leurs sensations paroissent même assez développées. Ils sont attirés par les odeurs à tel point, que les mouches de la viande viennent déposer leurs larves sur des plantes dont les fleurs sont infectes, telles que celles des stapélies et de la serpentaire [arum dracunculus). On sait que les fruits, même soustraits à leur vue, attirent les mouches de toutes parts; qu'on les allicie par le miel. A peine des matières propres à la nourriture des diptères ou à celle de leurs larves sont- elles déposées sur le sol, qu'on y voit arriver de toute part, alléchées par l'odeur, des nuées de diptères qui bientôt se disputent la place. Presque tous sont diurnes : ce n'est que dans le jour qu'ils distinguent parfaitement les objets et qu'ils savent éviter tout ce qui peut leur nuire ; aussi leur vue perçante les soustrait -elle souvent aux dangers. Ils paroissent percevoir parfaitement les sons, et quoique la plupart des espèces ne fassent entendre, à l'époque de la fécondation, aucun son particulier, il est facile de recon- noître, lorsqu'on les saisit, que le bourdoimement varie suivant la durée ou la gravité du danger, que l'insecte Ï)ES INSECTES. l49 semble prévoir. Quant au goût, il n'y a pas le moindre doute que chaque espèce n'en soit douée, puisque les unes recherchent les matières fermentées uniquement, d'autres les sucs naturels, tels que les sécrètent les divers organes des végétaux; que certaines fleurs les attirent, que d'autres semblent les repousser; que celles des ombellifères, par exemple, et des synanthérées, en sont couvertes, tandis qu'on en voit peu sur celles des anémones, des labiées , ou de telle autre famille. Nous avons, déjà dit que les diptères ne se nourrissoient guère que des humeurs ou des sucs des corps organisés. On voit cependant quelquefois ces insectes saisir, emporter des matières solides, comme de petites parcelles de sucre ou de matières gommeuses; mais, pour les avaler, ces animaux ont l'Instinct de dégorger dessus une sorte de salive qui les flui- difie et leur donne ainsi la facilité de les pomper, de les absorber par une sorte de succion. Quoique, sous leur der- nière forme, les diptères ne croissent plus, la plupart ont be- soin de prendre beaucoup de nourriture, ou plutôt de boire beaucoup. Leur canal intestinal est assez compliqué, et plu- sieurs ont des appendices à l'estomac ou un estomac divisé en plusieurs loges, et le résidu de leurs alimens est toujours liquide. Le mode de génération varie dans les diptères des difi*é- rentes familles. Chez les hydromyes, comme dans quelques tipules, les hirtées , l'accouplement ou la réunion des sexes dure très-long-temps ; et, outre la différence de la taille qui est beaucoup plus grande dans les femelles , et la forme des an- tennes qui sont plus développées dans les mâles, l'extrémité libre de l'abdomen indique de suite la différence sexuelle : le ventre se termine en massue dans les mâles , parce qu'il y a là des crochets propres à retenir la femelle , tandis que celle-ci offre ordinairement un ventre terminé par une pointe plus ou moins acérée et protractile, qui sert en même 3.5o ]\IKTUODE DE CLASSIFICATION temps d'oviducte, et souvent de tarière pour insinuer les œufs dans le lieu propre à la nourriture de la larve. Chez d'autres, comme dans les mouches et les sjrpues , l'accouple- ment est rapide, comme dans les oiseaux, et souvent la fe- melle porte elle-même Textrémité de l'abdomen contre les organes du mâle , qui ne sont pas propres à l'intromission : les «asiles, ainsi que les hydromyes, restent souvent réunis la iête opposée , à peu près comme les bombyces et d'autres lé- pidoptères nocturnes. Les mal es , périssant presque toujours après Taccouple- ment, ne prennent aucun soin de leur progéniture; mais la femelle en apporte de bien remarquables dans certaines espèces. La plupart des diptères sont ovipares; cependant il en est d'ovovivipares, et même de pupipares, c'est-à-dire que quel- ques espèces ne se séparent de leurs germes que sous la forme de nymphes ou de chrysalides: tels sont les hippobosques et quelques genres voisins. Les diptères proviennent de larves sans pattes, qui, selon les espèces, se développent dans la terre, dans l'eau, et dans l'intérieur de parties déterminées des corps organisés végétaux et animaux. Ces larves paroissent destinées à rem- plir des offices bien importans dans l'économie générale de la nature. La plupart sont appelées à faire rentrer dans la masse des élémens les matériaux des corps organisés qui ont été soustraits à l'action générale des forces physiques, d'une manière beaucoup plus rapide que s'ils étoient abandonnés à eux-mêmes; et tout semble prévu pour arriver à ce but. Parmi un très-grand nombre d'exemples que nous pourrions citer en preuve de cette assertion , qu'il nous suffise de faire observer ce qui arrive aux corps des animaux privés de la vie. A peine le cadavre est-il gissant , et souvent même avant que l'animal ait expiré , déj«à les grosses mouches bleues de la viande, celles des cimetières et beaucoup d'autres espèces BES INSECTES. analogues, viennent s'introduire dans toutes les ouvertures qui peuvent leur livrer passage; elles y déposent de suite et très-rapidement leurs larves toutes vivantes : c^<%-ci s'oc- cupent aussitôt à absorber les humeurs pu'riaes que la. découiposition met à nu. Alors ces larves ont ju-is tout leur accroisseiiieiit ; elles se uheuvent les unes sur les autres, et il ne reste du cadavre infect qu'une masse de matière ani- male vivante q«i , bientôt métamorphosée et s'élevant dans l'atmosphère, servira elle-même de pâture à des oiseaux ou à d'autres espèces qui ne doivent se nourrir que d'insectes. Les œufs des diptères sont en général très-mous. Ils ne con- servent que pendant peu de temps leur forme. Leur figure varie -. le plus souvent ils sont ovales; quelquefois aplatis, comme ceux de quelques tipules ; eu forme de bouteille ou de petits poîs, comme ceux des cousins; gfiruis de lames écartées ou d'ailerons qui les empêchent de trop s'enfoncer dans des matières trop liquides, comme dans la mouche stercorale. Toutes ces larves paroissent avoir besoin de vivre dans un lieu humide, et les œufs qui les produisent y sont aussi déposés : d'autres sont pondus par leur mère sur les ])oils des animaux, qui les lèchent et les introduisent ainsi dans leurs intestins, etc. On reconnaît les larves des diptères, parce qu'elles sont apodes, comme celles d'un très-grand nombre d'hyménop- tères, telles que celles des meUites , des myrméges, des néot- tociyples , etc.; quoique quelques-unes paroissent munies de pattes, ces appendices n'en sont que des simulacres. Leur ^orps est formé d'articulations distinctes : à l'une des ex- trémités, qui est la tête, on distingue le plus souvent deux crochets, qui servent, sinon à la mastication, au moins à retenir la larve dans les lieux où elle absorbe sa nourri- turc. Le plus souvent aussi les deux orifices principaux de la respiration , qui correspondent à deux longues trachées longi- jSa MÉTHODE DE CLASSIFICATION tudinales , s'aperçoivent vers l'extrémité postérieure du corps : quelquefois ce sont deux stigmates simples ; mais dans les larves des syrphes et de quelques autres qu'on nomme , à cause de cela , vers à queue de rat, ce sont deux longs tuyaux que Réaumur a parfaitement décrits et figurés dans ses Mé- moires (tome IV, Mémoire ii , planches 5o, 3i et 52). Chez d'autres larves , comme dans celles des mouches armées ou stratjomes , l'extrémité de l'abdomen se termine par une sorte d'aigrette semblable à celle des fleurs composées (pappus), à l'aide de laquelle la larve se soutient à la surface des eaux tranquilles, pour y respirer l'air par un mécanisme admira- ble. Swammerdam en a donné une très- bonne figure à la planche 09 de sa Bible de la- nature. Enfin , chez d'autres larves, comme dans celles des astres, et à ce qu'il paroît dans celles des conops, l'animal, quoique renfermé dans le corps d'un être vivant et enveloppé d'humeurs liquides, s'attache de manière à respirer, soit l'air extérieur par une sorte de fistule qui correspond à l'ulcère produit par sa présence , soit en adhérant à l'une des principales trachées de l'insecte dans lequel cette larve vit en parasite , comme MM. Lâchât et Audoin l'ont observé sur la larve d'un diptère trouvé dans l'abdomen d'une abeille-bourdon. La forme des larves diffère beaucoup , suivant les genres et le milieu qu'elles habitent. Ainsi , parmi les hydromyes , les tipules terrestres proviennent de larves qui ressemblent un peu à des chenilles sans pattes : elles ont en effet une sorte de tête écailleuse ; mais elles diffèrent beaucoup des véritables chenilles de lépidoptères, au moins par les méta- morphoses , surtout si on les étudie dans les larves des espèces aquatiques. Celles-ci ont à l'extrémité postérieure du corps des appendices écailleux , frangés ou lamelleux, qui servent probablement à la respiration : telles sont les espèces que Réaumur a nommées vers-j.olypes et qu'il a si bien figurées dans le tome V de ses Mémoires. Quelques-uns de ces in- DES INSECTES. i55 sectes se développent dans les galles ou productions mons- trueuses de quelques végétaux : leur corps est mou , et à peine peut-il produire le plus petit mouvement. Chez d'autres, comme dans les larves d'œstres, l'animal est arrondi, à ar- ticulations verticillées, garnies d'épines, toutes dirigées dans le même sens et qui servent à sa progression : celles des sjr- phes se meuvent aussi à la manière des lombrics. Dans les stratyomes le corps de la larve est aplati, alongé, à arti- culations coriaces. Enfin , dans la larve de la mouche du fromage, à l'étude de laquelle l'immortel Swammerdam a consacré ses veilles et dont il a fait connoître l'organisation, sous le nom d'acarus , dans la 43." planche de sa Bible, le mouvement s'opère par un mécanisme bien singulier : le corps se contourne en anneau ; l'animal saisit sa queue avec les deux crochets dont sa tête est munie ; il paroit qu'alors il se contracte avec violence et que, les crochets lâchant prise tout à coup, le corps se débande comme un ressort et rejaillit quelquefois à près d'un demi-pied de distance. Enfin il n'est presque pas de famille qui n'offre des particularités très -remarquables dans les larves : celles des cousins, par exemple, que nous avons fait représenter de grandeur naturelle et grossies , sous le n.° \a,b , de la planche 46, portent de véritables branchies, et celles de l'œstre, figurées sous la lettre A de la planche 5i , respirent par deux stigmates. Quant aux nymphes des diptères, elles varient, comme on le conçoit, autant que leurs larves, pour les formes et le séjour. En général, elles ne quittent pas la dernière peau sous laquelle elles subissent leur métamorphose, qui est complète, et dans laquelle elles restent absolument immobiles. Il en est qui se filent une sorte de cocon, comme celles des grandes ti- pules terrestres; d'autres, comme celles des échinomyes , des mouches de la viande , quittent leur peau de larves, et pren- nent une forme de sphéroïde alongée , semblable à la graine ] O/f MIÎTHODE DE CLASSIFICATION' de quelques légumineuses, qui ne laisse apercevoir au dehors aucune des formes de l'insecte qu'elle renferme. Cette sorte de coque s'ouvre, à l'une des extrémités correspondantes à la tùtc , par une espèce de charnière méniigée d'avance, et q\ii s'écarte constamment de la même manière. Enfin il est des nymphes aquatiques, comme celle des cousins et de quel- ques petites tipules, qui sont mobiles sous leur dernière forme et qui laissent distinguer au dehors les diverses par- ties de l'insecte parfait. Les mœurs des larves varient beaucoup. Cn en trouve daas le sable, où elles dressent des embûches aux autres insectes; dans la terre, dans le fumier, dans l'eau; dans l'intérieur des animaux , des végétaux. Les moyens que l'on emploie pouv diviser en genres les in- sectes à deux ailes , sont tout-à-fait systématiques. 11 faut avouer qu'on connoît encore très-peu ces insectes, et que leurs méta- morphoses sont à peu près ignorées. Les uns, comme les hip- pobosqueSjlesmélobosques, lesornithomyzes, ont les antennes terminées par un poil isolé ; leur tête est à peine distincte du corselet; les crochets de leurs tarses sont souvent contournés en tire-bourre, pour adhérer sur la peau des animaux. Leurs larves, à ce qu'il paroît, se développent et subissent leurs mé- tamorphoses dans le corps de leur mère; d'autres, comme les myopes , les rhingies , les stomoxes , portent sur l'un des côtés de l'antenne un poil roide isolé, qu'on ne retrouve pas dans les autres genres, qui tantôt, comme les conops , ont les an- tennes en fuseau, et tantôt en fer d'alêne , comme les bom- bylcs, les taons, les chrysopsides, les empis. Telles sont les généralités par lesquelles nous avons cru Titiie de faire précéder la division méthodique de Tordre des insectes qui nous occupent, afin de n'avoir plus à faire connoître , cn traitant des familles ou des genres, que les par- ticularités qui les concernent. Nous avons dû abréger beau- coup les détails, sur lesquels nous serons obligés de revenir ; DES INSECTES. î 35 on peut voir cependant, par ceux que nous avons rapportés, combien est important le rôle que ces insectes reaiplissent dans l'économie générale. En assignant aux diptères le caractère essentiel d'insecics à deux ailes nues, privés de mâchoires, on peut les partager en cinq familles, comme nous allons l'indiquer dans le ta- bleau qui suit : f cornée, saillanle \ suçoir rond . . 5o. Sdérostomes. distincte,) ^" 1 museau plat. 54. /Tj^i'owrej. j^^ j ' j charnue , enfon- 1 à poil latéral. 52. Chétoloxes. 1 \ cée ; antennes ( sans poil isolé. 5 1 . Aploceres. \ nulle, remplacée par trois pores 53. Astomes. La famille des Sclérostomes ou haustellés est caractérisée par la présence du suçoir saillant, souvent coadé, qui est évident, même dans l'état de repos. Les espèces réunies par ce caractère sucent presque toutes les animaux, sous l'état parfait; mais leurs larves ont des manières de vivre tout-à- fait diflTérentes, et par conséquent ces larves et souvent leurs nymphes n'ont aucune analogie avec les insectes qu'ils produisent. (PI. 46 et z,;.) Les cousins, par exemple, ressemblent aux tipules de la famille des hydromyes par leur forme générale et par celle des antennes ; mais ils diffèrent de tous les autres diptères par la forme et par la mobilité dont est douée leur nymphe, qui a, sous ce rapport, plus d'analogie avec celle des phry- gaiies parmi les névroptères. (PI. 46, la, i, c. ) Les stomoxes, qui ont les habitudes des cousins, ressem- blent beaucoup plus à des mouches. La famille des Aitocères ou simplicicornes, c'est-à-dire celle qui renferme les espèces a trompe charnue, rétractile, et dont les antennes n'ont pas, comme celles du groupe sui- vant, un poil isolé latéral , renferme des genres dont l'histoire . est encore peu connue. Elle réunit ceux que nous allons énu- mérer, et qui ont été établis d'après la disposition des an- l56 MÉTHODE DE CLASSIFICATIOIf tennes, la forme du front de l'abdomen, de l'écusson et de la base des ailes. Ce sont , parmi ceux qui offrent un poil terminal aux antennes, lesrhagions, les bibions , les anthrax, les cyrtes et les hypoléons; et parmi les autres les stratyomes ou mouches armées, les siques, les némotéles, qui ont l'ab- domen ovale, aplati, et les mydas et les céries, qui l'ont arrondi et alongé. (PI. 48, n."' 1—8.) Les Chétoloxes ou latéralisètes , dont les mouches com- munes pourroient être considérées comme les prototypes, ont, comme le nom de la famille l'indique, un poil isolé sur les antennes; ce poil est tantôt simple, tantôt comme plu- meux ou barbu : les genres Cénogastre et Mouche sont dans ce dernier cas. Les échinomyes et les tétanocères ont l'article intermédiaire des antennes plus long que les autres. Viennent ensuite se ranger dans le même groupe les ceyx , qui ont les pattes très -longues, le corps linéaire, la tête comme portée sur un cou ; les dolichopes et les^ cosmies , qui ont le ventre courbé en-dessous; les mulions, qui ont les antennes en fuseau , tandis qu'elles se terminent par une sorte de palette dans les syrphes , les thérèves et les sarges. (PI. 49 et 5o. ) La petite famille des Astomes ne comprend que le genre des œstres, chez lesquels la bouche paroît être remplacée par trois tubercules. L'insecte ne prend cette forme ailée que pour vaquer à Pœuvre de la génération , ou pour trans- mettre sa race dans les lieux singuliers que la nature a des- tinés à son développement, tels que les sinus frontaux des ruminans , les intestins , ou bien dans les furoncles ou les ulcères sous-cutanés que leurs larves déterminent chez les animaux. (Pi. 5 1 . ) Enfin, sous le nom d'HyDROMVEs ou de bec -mouches sont réunies toutes les espèces dont le front se prolonge en une sorte de bec ou de museau , sur lequel on distingue seulement des barbillons ou des palpes articulés. Leurs antennes, sou- DES INSECTES. 167 vent très-longues et en peigne , ont toujours un grand nombre d'articles. La plupart proviennent de larves de formes parti- culières, bien différentes de celles des autres diptères; car les nymphes surtout laissent apercevoir au dehors les mem- bres de l'insecte parfait, comme dans les lépidoptères : telles sont les tipules , les cératoplates , les hirtées, et quelques autres, comme les psychodes et les scathopses. Cette famille semble former un ordre distinct parmi les insectes ; mais on n'en connoit encore les moeurs que très-imparfaitement. (PI. 5i.) . Le huitième et dernier ordre est celui des APTERES. Aristote avoit fait une classe de toutes les espèces d'insectes privées d'ailes : nous avons restreint , avec Linnœus et le plus grand nombre des auteurs , le sens de cette dénomination ; nous l'avons adoptée pour désigner, par un seul mot, une réunion de six familles d'insectes , qui se ressemblent sous certains rapports, et qui diffèrent par la forme, l'organisa- tion et les mœurs, de tous ceux qui ont été compris dans les sept ordres qui précèdent. Cet ordre a beaucoup moins de caractères positifs que chacun de ceux qui sont placés auparavant. C'est, il faut l'avouer , une section dans laquelle on a rejeté tous les insectes qui n'avoient aucun rapport avec ceux compris dans les autres ordres : de telle manière qu'il y a main- tenant plus de différence entre deux familles de la section qui nous occupe , qu'entre deux ordres , même les plus éloignés , comme les coléoptères et les hémiptères. Aussi plusieurs auteurs ont- ils essayé de faire des classes particu- lières du règne animal avec quelques-unes de ces familles en particulier. Le caractère de l'ordre des aptères consiste, ainsi que le nom l'indique, dans le défaut des ailes-, mais cette simple note ne suffit pas en elle-même pour donner une idée juste de ce que nous comprenons ici par ce mot d'aptères : il faut comparer cet ordre avec ceux qui précèdent, et les en dis- tinguer par voie d'exclusion. l58 MÉTHODE DE CLASSIFICATION Les coléoptères ont toujours des mâchoires nues et au moins des élytres ou rudimens d'élytres dans Télat parfait ; la femelle du ver luisant ou lampyre fait seule exception : les aptères n'ont jamais ni élytres ni rudimens d'élytres; le plus souvent ils ont plus de six pattes. Les orthoptères ont toujours des galètes à la mâchoire, ce qu'on n'a point' observé dans les aptères, excepté chez les nématoures. Les névroptères ont presque toujours quatre ailes , et alors on ne peut les regarder comme aptères ; ou bien, comme quelques psoques et termites, ils ont l'abdomen arrondi, ce qui empêche de les confondre avec la famille des nématoures ou séticaudes , les seules espèces qui aient six pattes , des mâchoires et l'abdomen distinct. Aucun aptère n'ayant l'abdomen pédicule et moins de huit pattes en même temps qu'il a des mâchoires, ne pourroit être rangé parmi les hyménoptères. Quant aux hémiptères, aux lépidoptères et aux diptères, la puce et le pou seroient les seuls insectes aptères qu'on en pourroit rapprocher, et surtout des hémiptères; mais d'au- tres caractères établissent une différence très-tranchée. Comme il est impossible d'exprimer d'une autre manière générale le caractère de cet ordre, nous allons en présenter ici la distribution suivant l'ordre de notre méthode , pour indiquer ensuite les généralités de chacune des six familles que nous avons formées. On peut d'abord établir cette grande coupe parmi les aptères, que les uns, comme les genres Pou, Puce, Tique, que nous avons désignés sous les noms de parasites ou de rhinaptères, n'ont pas de mâchoires, mais seulement une bouche alongée en forme de bec ou de suçoir. Tous les au- tres aptères ont la bouche garnie de mâchoires, ou au moins d'une sorte de mandibules. Parmi ceux-là, les uns ont l'abdomen séparé du reste du DES INSECTES. -l^Q corps par une sorte d'étranglement : les autres ont l'abdomen confondu avec le corselet, ou plutôt, quoique la tête soit bien distincte, il n'y a pas de corselet apparent; tels sont les myriapodes ou mille-pieds, qui ont des paftes à tous les anneaux du corps, et les polygnates ou tétracères, qui n'ont que sept paires de pattes. Il y a trois familles comprises dans la division des aptères à mâchoires, et dont l'abdomen est distinct. L'une comprend les insectes qui ont huit pattes, la tête et le corselet réunis; c'est celle des aranéides ou acérés : les deux autres familles renferment les insectes aptères à mâchoires, qui n'ont que six pattes et Tabdomen disiinct , ce sont les groupes du genre Ricin , qui forme à lui seul une petite famille, et celui des nérnatourcs ou séticaudes, dont l'uI)domen est terminé par deux ou plusieurs filets en forme de soie. Le tableau suivant présente d'une-manière synoptique la division que nous venons d'exposer. Pas de niàclioirrs : un bec ou un suçoir Sfi. IXliinapteres. distinctes; («^"s poils.... jG. Ornithomyses, Des ma- j Ir^^s ' t^islinct ; 1 à anus (poilu S"]. Némaioùres. choires: l antennes , „u!les : 8 patt;-s 58. Acercs. abdomen J . , (tous I;s anneaux.. 5j. Myriapodes. [peu distinct; pattes a < .' ' ' V I quelques anneaux, bc. Potygnatlies. Parmi les Rhinaptères ou parasites, on range les aptères qui n'ont pas de mâchoires, mais un suçoir; leur tête est mobile ou distincte du reste du corps: tels sont les poux, les cirons et les puces. (PI. 5i, 53.) La petite famille suivante comprend seulement les ricins ou les poux des oiseaux , qui ont de petites mandibules pour s'accrocher aux plumes : on les a appelés Avisuges ou Orni- THOMVZONS. (PI. 54.) Les NÉMATouiiEs OU séticaudes comprennent trois petits genres qui ont beaucoup d'analogie avec les blattes, insectes orthoptères, et avec quelques névroptères , par la forme aSo MÉTHODE DE CLASSIFICATION des antennes, de la bouche , des pattes et par les tuyaux qui souvent terminent l'abdomen : tels sont les genres Forbicine, Machile et Podure , qui sont nocturnes et se nourrissent de débris de végétaux. (PI. 64.) Les Aranéides ou les acérés sont tellement différens des autres insectes, que quelques auteurs, dans ces derniers temps, en ont fait une classe à part. Ils diffèrent, en effet, des insectes , d'abord, parce qu'ils n'ont pas de tête distincte et surtout pas d'antennes, parce que le corselet et la tête sont réunis , parce que la plupart ont huit pattes : ils n'ont pas d'yeux à réseaux simples , mais comme huit yeux lisses ou stemmates : il y aune sorte de sac pulmonaire distinct , avec très-- peu de stigmates ou d'orifices extérieurs. Ils pondent plusieurs fois pendant leur vie. Tous se nourrissent d'ani- maux qu'ils blessent à mort et qu'ils sucent ou dévorent ensuite. C'est une famille très- nombreuse , qui se subdivise en genres et sous -genres, d'abord d'après la forme des mandibules, qui se terminent tantôt par un simple crochet acéré, mobile, comme les araignées, les mygales, les trom- bidies; ensuite, en espèces dont les mandibules forment la pince, et dont l'abdomen est accolé au corselet sans pédicule distinct: tels sont les scorpions, caractérisés en outre par les «nneaux postérieurs de l'abdomen , qui sont articulés en forme de queue terminée par un aiguillon ou crochet venimeux ; tels sont encore les phrynes , les galéodes et les faucheurs. (PI. 55 et 56.) Les Myriapodes ou millepieds ont des paires de pattes à presque tous les anneaux : ils ont quelques analogies d'une part avec les crustacés, et de l'autre avec les annelides; ils n'ont pas de corselet distinct, et leur tête ne porte que deux antennes. Les scolopendres et les scutigères n'ont qu'une seule paire de pattes à chaque segment de leur tronc , tandis que les jules , les polyxènes , les glomérides et les polydesmes en ont deux à chaque anneau. (PI. Sj et 58.) DES INSECTES. l6x Enfin, les Polygnathes ou quadricornes, comme les clo- portes, les armadillcs et les physodes, qui ont quatre an- tennes, semblent faire le passage évident à la classe des crustacés; car la plupart portent les œufs sous les derniers anneaux du corps : ces œufs y éclosent, et les petits y restent quelque temps vivans. Ils respirent par des trachées. Voilà en quoi ils diffèrent de certains crustacés, comme les crevettes. (PI. 58, n."' 1,2,3.) Nous venons d'exposer la méthode de classification que nous avons adoptée. Nous ajouterons seulement la liste des familles dans l'ordre que nous avons suivi, afin d'en pré- senter l'ensemble , et pour qu'elle puisse servir de guide dans l'arrangement méthodique des planches qui représentent tous les genres d'insectes. I." Ordre. COLÉOPTÈRES. Premier Sous -ordre. PENTAMÉRÉS- 1." Famille. Créophages , ou Carnassiers. 2.* — Nectopodes , ou Rémitarses. 3." — Brachélytres , ou Brévipennes. 4.' — Pétalocères , ou Lamellicornes. 5.' — Priocères, ou Serricornes. 6." — Héloceres , ou Clavicornes. 7.* — Stéréocères, ou Solidicornes. 8.' — Sternoxes , ou Thoraciques. 9.* — Térédyles, ou Perce-bois. 10.' — Apalytres , ou Mollipennes. Second Sous-ordre. HÉTÉROMÉRÉS. 11.* Famille. Épispastiques , ou Vésicans. 12.* — Sténoptères , ou Angustipennes. i5.* — Ornéphjles , ou Sylvicoles. 14.^ — Lygophiles , ou Ténébricoles. l5.'' PhOTOPHYGES , ou LOCIFUGES. 16.* MyCÉTOBIES , ou F0NGIVORES. - 1 1 162 MI^.THODE DE CLASSIFICATION Troisième Sous-ordre. TÉTRAMÉRÉS. 17.' Famille. Rhinocères, ou Rostricornes. 18.' CVUNDROÏDES , ou CVLINDRIFORMES. 19.' — OmaloÏdes , ou Planiformes. 20.* XyLOPHAGES , ou LlGNIVORES. 21.® — Phytophages, ou Herbivores. Les genres anomaux Spondyle et Cucuje. Quatrième Sous-ordre. TRIMERES. 22.* et 23." Familles. Tridactyles et Dimérés. II.'^ Ordre. ORTHOPTÈRES. 24.* Famille. Labidoures , ou Forficules. 2 5.* • — Omalopodes ou Blattes. 26.' — Anomides, ou Difformes. 27.' — Grylloïdes , ou Grylliformes. III." Ordre. NÉVROPTÈRES. 28.' Famille. Stégoptères, ou Tectipennes. 29.* — Odonates , ou Libelles. 30." — Agnathes, ou Buccelés. IV." Ordre. HYMÉNOPTÈRES. 51." Famille. Mellites , ou Apiaires. 32." — PtÉRODIPLES , ou DUPLIPENNES. 33." — Systrogastres, ou Chrysides. 34." — Anthophiles, ou Florilèges. 35." ■— Entomotilles , ou Insectibodes. 36." — Myrméges, ou Formicaires. 37." — Oryctéres, ou Fouisseurs. 38." NéOTTOCRYPTES , OU AbDITOLARVES. 59.' — Uropristes , ou Serricaudes. V." Ordre. HÉMIPTÈRES. 40." Famille. Rhinostomes , ou Frontirostres. 41." ZOADELGES , OU SaNGUISUGES. DES INSECTES. l63 42/ Famille. Hvdrocorées, ou Rémipèdes. 45.' ■ auchénorinques , ou collirostres. 44.* — Phytadelges, ou Plantisiiges. 45.' ■ — Physapores , ou Vésitarses. VI.^ Ordre. LÉPIDOPTÈRES. 46.* Famille. Ropalocères, ou Globuucornes. 47.* — Clostérocères , ou Fl'sicornes. 48.* — Nématocères , ou Filicornes. 4g.' — Chétocères , ou Séticornes. VIL' Ordre. DIPTÈRES. 60.^ Famille. Sclérostomes , ou Hausteixés. 5l.* ApLOCERES , ou SiMPLICICORNES. 52.'' — Chétoloxes, ou Latérisètes. 55.' — AsTOMEs, ou Œstres. 54.* • — Hydromyes , ou Bec -MOUCHES. VIIL^ ET DERNIER OrDRE. APTÈRES. 55.* Famille. Rhinaptères , ou Parasites. 56." — Ornithomyzons, ou Avisuges. 57.' — Nématoures, ou Séticaudes. 58.* — AcÈREs, ou Aranéïdes. 59.' — Myriapodes, ou Millepieds. 60.* — Polygnathes , ou Quadricornes. i64 CHAPITRE VII. DES CARACTÈRES ESSENTIELS QUI DISTINGUENT LES ORDRES, LES FAMILLES ET LES GENRES DE LA CLASSE DES INSECTES. Insectes. Animaux sans vertèbres ; à tronc , ou partie moyenne du corps, articulé en dehors ; munis de membres articulés ; respirant par des stigmates , orifices des trachées intérieures. On partage les insectes en huit ordres, d'après l'absence des ailes (les Aptères), ou leur présence. Les espèces qui ont des ailes, en portent quatre ou deux seulement (les Diptères). Parmi les espèces munies de quatre ailes, les unes ont la bouche garnie de mandibules et de mâchoires distinctes; les autres n'ont pas de mandibules. Chez celles qui ont la bouche propre à mâcher les corps solides, les quatre ailes sont tantôt diflFérentes pour la consistance, tantôt absolument semblables. Quand les ailes supérieures sont plus consistantes que les in- férieures , on nomme celles de dessus , qui servent comme de gaines ou d'étuis aux inférieures, des élytres , et alors les inférieures sont pliées en travers (les Coléoptères), ou plis- sées sur leur longueur (les Orthoptères). Chez les espèces à ailes semblables pour la consistance, on distingue celles qui ont sur ces ailes des nervures comme en réseau (les Névrop- tères), et celles qui les ont en veines ou en branches prin- cipales subdivisées en rameaux (les Hyménoptères). Enfin, les insectes à quatre ailes , sans mâchoires , ont ou un bec articulé (Hémiptères) , ou une langue roulée en spirale ( Lépidoptères ). Ces huit ordres sont , D'abord parmi les espèces ailées et à mâchoires : I. Les Coléoptères, insectes à quatre ailes, dont les supé- GARACTÈRES ESSENTIELS DES INSECTES. l65 rieures, plus consistantes, recouvrent les inférieures, mem- braneuses, pliées en travers dans l'état de repos. II. Les Orthoptères, insectes à quatre ailes, d'inégale con- sistance , dont les inférieures sont le plus ordinairement plissées sur la longueur dans l'état de repos. III. Les Névroftères, insectes à quatre ailes de consistance semblable , à nervures en réseaux ou maillées. IV. Les Hyménoptères , insectes à quatre ailes de même apparence, dont les nervures principales sont en longueur, et ramifiées. Ensuite, pariniles espèces ailées etsans mâchoires, on range: V. Les Hémiptères, insectes <à quatre ailes le plus souvent; mais à bouche formée par un bec articulé, non roulé. VI. Les Lépidoptères , insectes à quatre ailes écailleuses , dont la bouche forme une langue roulée en spirale. Viennent ensuite les insectes à deux ailes : Vil. Les Diptères, à bouche variable, sans mandibules. VIII. Enfin les Aptères , qui sont les insectes sans ailes. Premier Ordre. LES COLÉOPTÈRES. Etym. KoXioç, gaine; Tr'^epot , ailes. Car. Insectes à quatre ailes, dont la paire supérieure est coriace, dure, courte, épaisse, le plus souvent opaque, réunie par une sorte de suture médiane longitudinale, convexe en -dessus, recouvrant le ventre, et deux ailes membraneuses, veinées, pliées en travers et le plus sou- vent transparentes ; à bouche propre à mâcher, composée de mandibules et de mâchoires bien distinctes. Cet ordre se divise en quatre grandes sections ou sous- ordres, d'après le nombre des articles qu'on peut compter dans l'extrémité libre de leurs pattes, qu'on nomme tarses. i° Les Pentamérés, qui ont cinq articles à tous les tarses, 5, 5, 5. l66 CARACTÈRES DES COLÉOPTÈRES. •2." Les Hétéromérés, à cinq articles aux deux premières paires de tairtles, et quatre aux postérieurs, 5,5,4. 3." LesTÉTRAMBRÉs, à quatre articles à tous les tarses, 4,4,4. 4.° Les Trimérés, dont les tarses n'ont que trois articles, 3,3,3. a." Sous- ORDRE. Les PENTAMÉRÉS. Etym. TîiVTei, cinq; /xiùoç , partie, division. Caracl. Coléoptères à cinq articles à tous les tarses. Ce sous-ordre comprend dix familles, d'après la consis- tance, la brièveté ou la longueur des élytres, et la forme des antennes. Les Apalytres (10), qui ont les élytres mous, le corselet plat et les antennes en fil. Les Brachélytres (5), qui ont les élytres durs, très-courts, ne couvrant pas le ventre ; les antennes en chapelet. Les Créophages (1), qui ont les élytres durs, longs; les antennes en soie ; les tarses simples. Les Nectopodes (2), semblables aux précédens, mais avec les tarses aplatis en nageoires. Les Sternoxes (8), qui ont les antennes en fil, souvent dentées; le corselet ou le sternum pointu. Les Térédyles (9), qui ont les élytres durs, longs; les an- tennes en fil et le tronc cylindrique. Les Priocères (5) , à antennes en masse feuilletée d'un seul côté. Les Pétalocères (4), à antennes en masse feuilletée à l'ex- trémité. Les Stéréocères (7), à antennes en masse non lamellée, solide. Enfin les Hélocères (6) , à antennes en masse perfoliée. PENTAMÉRÉ3. i ." SOVS - ORDRE. 167 3." Famille. Les Carnassiers ou GrÉophaces. Etymol. Kûê&jç, c\ia\r vivante; (^atyoç, mangeur. Car. A élytresdurs, couvrant le ventre; antennes en soie, non dentées; corps déprimé; tarses simples non aplatis en nageoires; mâchoires à deux palpes. 1." Section. A corselet plus étroit que les élytres et la tête, ou tête plus large que le corselet .- CicindélèLes de M. Latreille ( genres du n." 7 à i 2 ). ■2.^ Seclion. Ttte aussi large que les élytres; tantôt engagée dans les élytres (genres du n.° 1 à 6) ; tantôt tout-à-fait distincte : Carabiques de M. Latreille (genres i3 à iC). (Voyez planches 1 et 2 des gravures jointes à ce travail. ) Genre 1. Anthie; ^nf?(ia, Weber. (PI. 1, n." 1.) Étym. Ai'9/ctç (Aristote): nom donné à un poisson. Car. Tête aussi large que les élytres ; corselet inégal , ré- tréci en arrière , pas d'ailes inférieures ; jambes anté- rieures échancrées. Genre 2. Cychre; Cychrus , Fabricius. (PI. 1, n." 2.) Etym. Kv^^oq, nom d'un oiseau. Car. Corselet aussi large que les élytres; tête non engagée dans le corselet, qui est arrondi ; bouche prolongée en une sorte de bec; pas d'ailes ; jambes de devant non échancrées. Genre 5. Tachype; Tachfpus, Weber. (PL 1 , n.° 5.) Etym. Ta;^vç, rapide ; ttHç, pied. Car. Corselet aussi large que les élytres, arrondi sur les bords; élytres embrassant l'abdomen; pas d'ailes; jambes antérieures non échancrées. Genre 4. Carabe; Carabus , Linnaeus. Élym. Ka^ctCoç , sorte de crustacé (Aristote). Car. Corselet plan, presque aussi large que la tête, accolé aux élytres , presque carré; tête rétrécie en arrière; pattes antérieures non échancrées. l68 CARACTÈRES DES COLÉOPTÈRES. Genre 5. Calosome; Calosoma, Weber. (PI. i , n." 4.) Etym. KotAoç, beau; ffcùfxei., corps. Car. Corselet arrondi, déprimé, de la même largeur que les élytres ; tête dégagée ; bouche non prolongée ; des ailes. Genre 6. Brachin ; Brachynus , Weber. (PI. 1 , n.° 5.) Etym. ?>^ï^vvciù , je raccourcis. Car. Corselet alongé, rétréci derrière; élytres commi? tron- qués, couvrant les ailes; pattes antérieures échancrécs. Genre 7. Cicindele; Cicindela , Linn. (PI. 2, n.° 5.) Etym. Nom latin qui signifie insecte hrillant. Car. Corselet alongé, plus étroit que les élytres et que la tête; à mandibules saillantes; à palpes épineux velus ; pattes très-longues et très-grêles. Genres. Colliure ; Colliurus , Degéer , Thunberg. Etymologie incertaine. Car. des cicindéles ; mais le corselet excessivement alongé , cylindrique ; dernier article des tarses à deux lobes. Genre 9. Mantichore ; Mantichora , Fabr. (PI. 2, n." 4. ) Etym. MoLVTi^apcL, animal monstrueux (Arist. , JEAien , Pline). Car. Tête plus large que le corselet, lequel est plus étroit que les élytres, qui sont soudés et qui embrassent l'ab- domen ; mandibules très-grosses , courbées , dentelées. Genre 10. Drvpte; Drjpta, Latreille. (PI. 2, n.°7.) Etym. AcvTrTÙ , je déchire avec les ongles. Car. Corselet plus étroit que les élytres et de la longueur de la tête ; dernier article des tarses bilobé. Genre 11. Elaphre ; Elaphrus , Fabricius. ( PI. 2 , n." 6.) Etym. 'EXaÇ^oç, léger. Car. Corselet plus étroit que la tête ; des ailes ; palpes simples non velus ; dernier article! des tarses simple ; jambes non échancrées. PENTAMÉRÉS. 1." iOUS- ORDRE. 169 Genre 12. Bembidion; Bemhidion , Latrcille. (PI. 1 , n." 6.) tltyin. ^it fJiCt^ iS'iOL 1 forme de cône. Car. Corselet plus étroit que les élytres , recouvrant des ailes ; jambes antérieures échancrées ; tarses non lobés. Genre i3. Clivine ; Clivlna , Latreille. Étym. Nom d'un oiseau dans Pline. Car. Ttte engagée dans le corselet, qui est globuleux, aussi large que les élytres; corps alongé; jambes dentelées en dehors. (Voyez Scarite dessables.) Genre 14. Scarite; Scarites , Fabricius. (Pi. 2, n.° 3.) Ktym. iKctPt^a , je cours avec vitesse. Car. Corps alongé ; tête engagée dans un corselet en crois- sant, rétréci en arrière; jambes de devant dentelées en dehors; mandibules fortes , croisées. Genre i5. Notiophile ; Notiophilus, Duméril. (PI. 2,n.'' 1.) Étym. NûT/foç , lieu humide, (piXoç-, qui aime. Car. Tête engagée dans le corselet, qui est carré; corps alongé, aplati; yeux globuleux. Genre 16. Omophron; Omophron, Latreille. (PI. 2, n.''2.) Etym. incertaine. OfXcppcùV ^ de même opinion. Car. Corps hémisphérique, à tête engagée dans un corselet accolé aux élytres et plus large que long. Seconde Famille. Les Rémipèdes ou Nectopodes. Etymol. N«?{TOç, propres à nager; TlcSai, pattes. (Pl. 3.) Car. A élytres durs couvrant l'abdomen ; à antennes en soie ou en fil , non dentées ; à tarses aplatis en forme de rames. Les uns ont les antennes plus courtes que la tête ; les au- tres les ont pour le moins aussi longues que la tête et le corselet pris ensemble. La forme de leur corps et celle des hanches des pattes postérieures varient. 17© ■ CARACTÈRES DES COLÉOPTÈRES. Genre 17. Dytique; Dytiscus , Linnœus. (PI. 3, n." 1.) Etym. AJt»ç , plongeur. Car. Corps ovale, déprimé; sternum prolongé en pointe; antennes plus longues que la tête et le corselet. Genre 18. Hyphydre ; Hjphydrus , llliger. (PL 3, n.°2.) Etym. Tttc, sous; uS^ap, l'eau. Car. Corps ovale, comme bossu ; à hanches postérieures, libres, distinctes; antennes plus longues que le corselet. Genre 19. Haliple : Haliplus , Latreille ; Cnemoditas , Illig. (PI. Sjii.^S.) Etym. A'a/ttAooç , qui nage dans la mer. Car. du genre précédent; mais la hanche ou la base de la cuisse est recouverte par une lame prolongée de la poi- trine. Genre 20. Tourniquet, Gjrinus , Linn. (PI. 3, n.° 4.) Etym. Yupwa, je tourne en rond (circum eo). Car, Antennes très- courtes , un peu en masse, insérées dans une fossette. Quatre yeux : deux supérieurs, deux inférieurs , séparés par une ligne saillante. Pattes de devant très-alongées , les postérieures très-courtes , très en arrière. Troisième Famille. Les Brévipennes ou Brachélytres. Etymologie : B fictive, courte; eXvrpov , gaine. (PI. 5.) Car. A élytres durs , courts , ne couvrant pas le ventre ; à antennes grenues, en chapelet. On distingue les genres d'après la forme des yeux ^ des palpes et des mâchoires, c?insi que d'après la disposition des élytres. Genre 21. Staphylin ; Staphilinus , Linnaeus. (PI. 3 , n." 1.) Etym. lTa(p ^° -•) Etym. KoTTûûç, fumier, bouse. Car. Chaperon arrondi; non dentelé; en croissant, ca- chant la bouche ; point d'écusson entre les élytres. Genre 29. Aphodie ; Aphodius , Illiger. (PI. 4, n." 3.) Etym. A jardin , verger; vvSoç, fumier. PENTAMÉR^S. 1." SOUS- ORDRE. 178 Car. Chaperon large, de forme carrée, alongée, rebordé à son pourtour. Genre 34. Cétoine; Cetonia , Fabricius. (PI. 4, n." 7.) Etymologie inconnue: KiTov)ct, Hésiode. Car. Chaperon plus long que large, corselet étroit en devant ; écusson pointu; une pièce triangulaire distincte à la base externe des élytres. Genre 35. Trichie ; Trichius , Fabricius. (FI. 4?n»°8.) Étym. Tpi^ioç , poilu. Car. Chaperon plus long que large; corselet arrondi ; un espace, libre à la base externe des élytres, qui distingue le corselet. Cinquième famille. Les Serricornes ou Priocères. Etym. TTpiuv-oVûç, scie , et KiPotç, antennes. (PI. 5.) Car. A élytres durs , longs ; à antennes en masse feuilletée ou dentelée en dedans. La forme du corps, des antennes et du corselet, détermine les trois petits genres qui composent cette famille. Genre 36. Lucane ou Cerf -volant 5 Lucanus , Linnaeus. (PI. 5, n.° i.) Étym. Nom employé par Pline. Car. Antennes brisées, en masse pectinée ; corps aplati ; lèvre inférieure et mâchoires terminées par des pinceaux de poils; chaperon pointu; jambes antérieures dente- lées ; quatre crochets aux tarses. Genre 37. Passale; Passalus, Fabricius. (PI. 5, n." 2.) Etym. Ylct(r(yctXoç 1 cheville, clou de bois. Car. Antennes arquées, non brisées, en masse pectinée , velues ; corps aplati , parallélipipède j jambes antérieures dentelées. 174 CARACTÈRES DES COLIÊOPTÈrES. Genre 38. Synodendre ; Sjnodendron , Fabr. (PI. 5, n." 3.) Étym. Ivv ■) avec; ^ivS'oov-, le bois. Car. Antennes brisées , en masse pedinée ; corps cylin- drique ; corselet tronqué en devant. Sixième Famille. Les Clavicornes ou Hélocéres. Étym. HAoç, tète de clou, et m^aç, antennes. (Pl. 5 et 6.) Car. A élytres durs ; antennes terminées par une masse souvent alongée, à articles comme perforés ou perfoliés. La forme du corps, des élytres, des pattes et des antennes, sert à la distinction des genres de cette famille , qui sont au nombre de* dix. Genre Sg. Sphéridie ; Sphœridium, Fabr. (Pl. 5, fig. i bis.) Etym. 1(poLi^)iS'iov-, en forme de globe. Car. Corps hémisphérique, tronqué en - dessous ; jambes antérieures dentelées, aplaties. Genre 40. Scaphidie; Scaphidium, Oliv. (Pl. 5, fig. 2 bis.) Etym. 2»flt(p» , bateau, tJ'ix, forme. Car. Corps ové, à extrémités pointues ; masse des antennes trés-alongée. Genre 41. Nitidule ; ISitidula, Fabricius. (Pl. 6, fig. 3.) Étymologie : de nitidus , brillant. Car. Corps aplati, à élytres couvrant le ventre et le rebor- dant; antennes en masse, de deux ou trois articles. Genre 42. Sii-phe; Silpha, Linnaeus. (Pl. 6 , n.° 4.) Etym. S/ÂÇ» , Aristote ; blatte, insecte. Car. Antennes plus longues que le corselet, en masse alon- gée, perfoliée; élytres abords relevés, plus larges et plus longs que l'abdomen ; corselet arrondi en bouclier. Genre 43. Bouclier; Peltis , Geoffroy. (Pl. 5, n." 5.) Etym. du latin pelta, targe ou pavois. Car. Antennes de la longueur du corselet, en masse per- rENÏAMÉRlÉS. 1." SOVS- ORDRE. lyS foliée , alongée ; à élytres comme tronqués et plus courts que l'abdomen. Genre 44. Nécrophore ; ]S ecrophorus , Fabr. (P1.5,fig. 6.) Étym. "NiK-poç, cadavre; ^opa,jeporfe: vî>iPO(popcçi porte-mort. Car. Corps aplati; élytres plus courts que le ventre; an- tennes en masse globuleuse ou en bouton , à articles per- foliés. Genre /|5. Élophore ; Elophorus , Fabr. (PI. 6, fig. 8.) Etym. EXoç , marais ; (popuS', je pénètre. Car. Corps aplati ; à élytres couvrant le ventre ; antennes courtes, en masse aplatie. Genre 46. Parne ; Parnus , Fabricius. (PI. 6, fig. 7.) Etym. ÎTapi'ûç, nom tiré de l'histoire. Car. Corps oblong , ovale ; à antennes en masse alongeable, protractile. Genre 47. Hydrophile; Hjdrophilus , Geoff. (PI. 6, fig. 9.) Etym. TJwjû , l'eau ; 9/Xew, j'aime. Car. Corps ovale , convexe en-dessus, arrondi, en carène en-dessous ; masse des antennes perfoliée ; tarses moyens et postérieurs aplatis , ciliés en forme de rames. Genre 48. Dermeste; Dermestes , Linn. (PI. 6, fig. 10.) Étym. AîpfxcL, la peau; sa-la, je dévore. Car. Antennes en masse perfoliée , plus longues que la tête ; corps déprimé, ovale; pattes propres à marcher. Genre 49. Byrrhe ; Byrrhus , Linn. (PI. 6, fig. 11.) Etym. Bupa-iç-, bourse de cuir. Car. Corps ové ; antennes en masse perfoliée , alongée , plus courtes que le corselet; tête engagée dans le thorax; toutes les pattes à articulations creusées en long pour se recevoir réciproquement, quand l'animal se contracte. Ij6 CARACTÈRES DES COLEOPTERES. Septième famille. Les Solidicornes ou StÉrÉocères. Éfym. Its piûç, solide; KiPctç, corne, antenne. (PI. 7.) Car. A élytres durs ; à antennes en masse ronde , solide. Trois genres , très-faciles à distinguer les uns des autres. Genre 5o. Lèthre : Lethrus , Scopoli; Bulbocerus , Thunb. (P1.7,n.°i.) Étymologie incertaine. BoXCoç , bulbe; mpaç , corne, antenne. Car. Semblable à un bousier ; chaperon arrondi , non den- telé; pas d'écusson entre les élytres 5 jambes de devant dentelées ; antennes terminées par un bouton tronqué. Genre 5i. Escarbot ; Hisicr, Linnaeus. (PI. 7, n.° 2.) Étym. fff-THP, arrête, du verbe tffTiiPfMi. Car. A élytres durs , courts , non écailleux ; un écusson entre les élytres ; jambes de devant à dentelures. Genre 62. Anthrène; Anthrenus , Geoffroy. (PI. 7, n.° 3.) Ëtym. AvBpsv» , insecte des Jleurs , abeille. Car. Élytres couverts de poils ou d'écaillés colorées ; tête engagée dans le corselet ; antennes très-courtes , en masse solide. Huitième famille. Les Thoraciques ou Sternoxes. Étym. Irspvov , devant de la poitrine; o^vç, pointu. (PI. 8.) Car. A élytres durs, couvrant le ventre; à corps alongé, aplati; antennes en fil, souvent dentées; à corselet à pointes ou sternum saillant. On distingue les six genres de cette famille d'après la forme des antennes , du corselet et des articles aux tarses. Genre 53. Cébrion ; Cebrio , Olivier. (PI. 8, fig. 1.) Étym. KiCf,)ov, nom d'un oiseau (Aristophane). Car. Antennes en fil; corselet à deux pointes en arrière , caréné en-dessous ; tarses simples. FENTAMÉRÉS. 1.*' SOVS -ORDRE. IJ'J Genre 64. Atope; Atopa, Paykull. (PI. 8 , fig. 2.) Etym. AtoV:ç , qui li'est pas dans son lieu. Car. Corps apinti; corselet terminé par deux pointes en arriére, recevant la tête dans une sorte de capuchon ; antennes en fil; tarses à deux lobes. Genre 55. Throsque; Throscus , Latrellle. (PI. 8, fig. 3.) Etym. QpoçkZ-, je saute. Car. Antennes dentelées à l'extrémité libre; corselet à deux pointes en arrière; avant-dernier article des tarses à deux lobes. Genre 5G. Taupin ; Elater, Linnaeus. (PI.8,fig. 4.) Etym. EActTêa. qui frappe (pulsator). Car. Antennes dentelées; corps étroit, alongé, aplati; corselet terminé en arrière par deux pointes; sternum reçu dans une cavité de la poitrine servant au saut. Genre 67. Bupreste: Buprestis , Lionseus ; Richard, Geoffroy. (PI. 8, fig. 5.) Etym. iiviç, baufi Tronffruç , renflement. Car. Antennes courtes, en scie ou en peigne ; corps aplati, rétréci en arrière; corselet échancré, recevant la tête. Genre 58. Trachyde; Trachjs , Fabricius. (PI. 8, fig. 6.) Etym, Tpa^vç-, dur, rude. Car. Corps court, large , triangulaire j corselet sans pointes, antennes très-courtes. Neuvième JarniHe. Les Percebois ou Térédyles. Etym. TipuS'ov, vrille, et vXnç - bois. (Pl. 8.) Car. A élytres durs ; antennes en fil ; corps arrondi , alongé , convexe. Six genres, dont les caractères sont tires de la forme des antennes, du corps, et en particulier du corselet. 12 178 CARACTÈRES DES COLÉOPïÈKES. Genre 59. Vrillette; Anohium, Fab. (PI. 8, n.° 1 his.) Etym. Afct, derechef (^ sur sum) ; ^ïca, je vis , je me revivifie^ je ressuscite. Car. Corps arrondi , oblong ; tête rentrant clans un corselet en capuchon, de la largeur de l'abdomen. Genre Co. Panache ; Piilinus , GeofFr. (PI. 8, fig. 2.) Étym. riT/Aoi', plume en panache flottante. Car. Antennes très -peclinées , en plume, insérées au devant des yeux ; corps convexe; tête engagée dans un corselet de la largeur des élytres. Genre 61. Ptine : Ptinus , Linuocus ; Bruche, Geoffroy. (PI. 8,%. 5.) Etym. Uricra-O} , je tonds , j'écorce. Car. Corps cylindrique; corselet un peu bossu, en capu- chon plus étroit en arrière ; antennes simples , plus longues que la tête et le corselet pris ensemble. Genre 62. Melasis ; Melasis , Olivier. ( PI. 8 , fig. 4.) Etym. MêAaç , noir. Car. Corps arrondi ; antennes pectinées ; corselet terminé par deux pointes en arrière. Genre 63. Tille: Tillus, Olivier: Trichodes de Fabricius. (PI. 8, fig. 5.) Étym. Ti>\u, j'arrache, vello. Car. Corps arrondi ; corselet plus étroit en arrière que les élytres , recevant la tête dans un capuchon : antennes grossissant insensiblement. Genre 64. Limebois ; Ljmexjlon , Fabricius. (PI. 8, fig. 6.) Etym. Avfjîti, perte, ruine; ^ûXov , des bois. Car. Corps alongé et étroit; yeux très-gros; corselet cylin- drique ; tête penchée ; élytres mous. HÉTKROMÉRÉS. 2." SOUS'ORDRE^ l^Q Dixième famille. Les Mollipennes ou Apalytres. Etyui. A^TitAoç , molle, cfEXurPov-, gaine, él-ytre. (PI. g.) Car. A élytres mous ; corselet aplati ; antennes en fil variables. On a établi neuf genres dans cette famille , d'après la forme du corselet, des antennes et la disposition des anneaux de l'abdomen. Genre 65. Drile; Drilus , Olivier. (PI. g, n.°5.) Etymologie incertaine : AptXoç , nom d'un insecte. Car. Corselet aussi large que long, arrondi, non bordé, antennes en peigne. Genre 66. Lyque ; Lycus, Fabricius. (PI. g , n." 4.) Etym. Avi'.oa, je détruis. Car. Corselet carré, à tête plus étroite, prolongée en mu- seau; antennes comprimées en fil ; corps alongé , aplati. Genre 67. Lampyre ou Ver-luisant; Lampyris , Linnœus. (PI. g,n.''^i et 2.) Etym. AcLfXTrvûiç (Aristote). Car. Corselet demi-circulajre, cachant la tête; yeux très- gros; antennes courtes, filiformes, aplaties, variables, simples ou pectinées. Genre 68. Malachie; Malachius, Fabricius. (PI. g, n.'y.) Etym. MaXaiioç, mou. Car. Corselet carré; antennes à demi dentelées; des vési- cules rétractiles sortant du corselet et de la poitrine. Genre 6g. Téléphore : Te/fp?iorw5, Degéer ; Cantharis , Liu' naeus. (PI. g , n.^S.) Etym. T»Aê, de loin; (pogoç, apporté. Car. Corselet carré; antennes simples , très-longues, écar- tées entre elles ; abdomen plissé latéralement en papilles. Genre 70. Omalise ; Omalisus , Geoffroy. (PI. g, n." 5.) Etym. OyU,aA/2|5, j'aplatis. Car. Antennes en fil, rapprochées à la base; corselet carré, déprimé, présentant deux pointes en arrière. l8o CARACTÈRES DES COLÉOPTÈRES. Genre 71. Mélyre; Melyris, Olivier. (PI. 9, 11." 6.) Etym. MêAJp/ç , nom incertain. Car. Corselet aussi large que long, à bords relevés, recou- vrant un peu la tête ; corps ovale convexe ; antennes dentelées. Genre 72. Cyphon : Cjphon , Paykull ; Elodes , Latreille. (PI.9,n-°9.) Étym. Kutpoç , bossu. Car. Corps raccourci, à corselet étranglé, carré ; antennes simples, non dentées ; bords de l'abdomen non plissés. Deuxième sous-ordre. Les HÉTÉROMÉRÉS. Etym. Erêpoç , diversifiée, et juacoç , partie. Coléoptères à cinq articles aux deux paires des tarses anté- rieurs , et quatre seulement aux postérieurs. Ce sous-ordre ne comprend que six familles, dont les ca- ractères principaux sont tirés de la consistance , de la forme et de la disposition des élytres, ainsi que de la configuration des antennes; savoir: Les Épispastiques (h), à élytres mous, flexibles. Les Sténoptères (12), à élytres durs, rétrécis; à antennes dentées. Les Ornéphu-es (i3), à élytres durs, larges; à antennes dentées. Les Lygophiles (14), à élytres durs, non soudés; à antennes çn masse alongée. Les Photophyges (i5), à élytres durs, soudés; sans ailes. Les Mycétobies (16) , à élytres durs, non soudés ; à antennes en masse arrondie. HBÏÉROMBRÉS. 2.' SOUS - ORDRE. l8l Onzième Famille. Les Vésicans ou Epispastiques. Etym. È7n(r7rit(r(réo-E7ri<77rci(à, f extrais , f attire en dehors. (PI. lo.) Car. A élytres mous , flexibles. Les dix genres que comprend cette famille, ont été établi» principalement d'après la forme des antennes. Genre j3. Dasyte ; Dasytes, Paykull. (PI. lo, fig. i.) Etym. Aaa-VTvç ■, lainage, poils follets. Car. Corps velu ; élytres de la largeur du corselet; tarses à premier article plus alongé. Genre 74. Lagrie ; Lagria , Fabricius. (PI. 10, fig. 2.) Etym. Is.a'^^vn-, duvet. Car. Tête et corselet plus étroits que les élytres ; corps velu; antennes en chapelet, non coudées, à articles irréguliers, dont le dernier est plus long. Genre 76. Notoxe ; Notoxus , Scheffer; Cucule, Geoffroy. (PI. 10, fig. 3.) . Etym. Nuroç , dos ; o^t/ç , pointu. Car. Antennes grenues; tête arrondie , reçue dans une ca- vité du corselet surmonté d'une corne. Genre 76. Anthice ; Anthicus , Paykull. (PI. 10, n." 4.) Etym. Avôûç, Jleurs. Car. Antennes en fil, à articles arrondis; corselet plus étroit que les élytres, noueux, comme étranglé ou ar- rondi et bossu. Genre 77. Méloe ; Meloe, Linn. (PI. lo, fig. 5.) Etymologie obscure , MiAo». Car. Elytres courts, ne recouvrant pas les ailes ; antennes à articles grenus , souvent irréguliers ; tête plus large que le corselet, qui est carré ; abdomen renflé. Genre 78. Cantharide : Cantharis , Geoffroy, Linnœus ; Lytta, Fabr. (PI. 10, fig. 6.) Etymologie incertaine, vague : Koi.vôctp}ç (Aristote). Car, Antennes droites, en fil, plus longues que la tête et jSa CARACTÈRES DES COLÉOPTÈRES. le corselet ; tête en cœur; crochets des tarses doubles ou comme fourchus. Genre 79. Cérocome ; Cerocowa , Geoffr. (PI. 10, fig. 7.) Etym. KofJLii, chevelure; nêpaç , corne. Car, Antennes courtes, en masse, à articles irréguliers, quelquefois velus ; corps métallique. Genre 80. Mylabre ; Mjlabris , Fabr. (PI. 10, fig. S.) Etym. MvXaCp^ç, blatte molle (Aristophane). Car. Corps oblong, bossu, non métallique; antennes un peu en masse ; corselet plus étroit que les élytres. Genre 81. Apale; Apalus , Olivier. (PI. 10, fig. 9.) Etym. A^TctAoç, mou. Car. Corps bossu, oblong; antennes en fil, des deux tiers de la longueur du corps. Genre 82. Zonite ; Zonitis , Fabricius. (PI. 10, fig. 10.) Etym. Z(ov7Ttç , entouré de bandes. Car. Antennes filiformes , à articles égaux , de la moitié de la longueur du corps. Douzième Famille. Les Angustipennes ou Spénoptères. Étym. de Irrzvo^ -, étroites, et de 7r]spa. , ailes. (PI. 11.) Car. A élytres durs , rétrécis ; à antennes en fil , souvent dentées. Six genres composent cette famille : on les distingue entre eux par la suture des élytres , la forme des antennes et la présence de Pécusson. Genre 83. Sitaride ; Sitaris , Latreillc. (PI. 11 , fig. 1.) Etymologie incertaine. Car. Élytres écartés en arrière, à suture séparée ; antennes filiformes , courtes. Genre 84. Œdémère ; Œdemera, Olivier. (PI. 11, fig. 2.) Etym. OitTêft), j^enfle; fxspoç, cuisse. Car. Elytres à suture séparée en arrière ; antennes de plus HÉTÉROMÉRÉS. 2.* SOVS-OnOliK. l85 de la moitié de la longueur du corps ; corselet comme étranglé au milieu. Genre 85. Nécydale; Necjdalis, Fabr. (PI. ii, fig. 3.) Étym. NiKVi^aXoç (Aristote): nom d'un insecte. Car. Éiytres à suture continue, à écusson à la base; an- tennes en fil, plus longues que la tête et le corselet. Genre 86. Rhipiphore; Rhipiphorus , Fabr. (PI. ii, fig. 4. C'est une femelle.) Étym. PiTTiÇf éi'entail; (popoç, qui porte. Car. Antennes en fil , en éventail dans les mâles ; élytres à suture continue, sans écusson à la base. Genre 87. Mordelle; Mordella, Linn. (PI. 11, fig. 5.) Etymologie incertaine : peut-être du latin mordeo. Car. Antennes filiformes, en scie; abdomen pointu; élytres très-rétrécis, à écusson et suture réunis. Genre 88. Anaspe; Anaspis , Geoffr. (PI. 11 , fig. 6.) Etym. a privatif ; Ktrmç , écusson. Car. Antennes en masse alongée, abdomen pointu; élytres très-rétrécis , à suture continue et sans écusson à la base. Treizième Famille. Les Sylvicoles ou Ornéphiles. Etym.: de Opv» ■, forêt, bois, et de Hétérocère ; H^terocerus. Fabricius, Bosc. (PI. 7, n.° 7.) Etym. Enpoç, diverse; Kspctç , corne. Car. Corps ovale ; à élytres dilatés sur les bords ; antennes en masse très -courtes ; toutes les jambes dentelées, élargies. f^lngtième Famille. Les Ligmvores ou Xylophages. Etym. SvXcv, bois, et Ça^oç , mangeur. (PI. 18.) Car. Antennes longues en soie , non portées sur un bec. La forme des élytres, du corselet, et la disposition, ainsi que le mode d'insertion, des antennes, ont fait partager cette famille en huit genres, comme il suit. Genre 141. Rhagie ; Rhagium , Fabricius. (PI. 18, fig. 1.) Etymologie incertaine : P'uy-iov , rupture. Car. Antennes courtes ou pas plus longues que la moitié du corps, très -rapprochées à leur insertion; tête large, rétrécie en arrière ; corselet étroit, épineux; élytres rétrécis à leur pointe. Genre 142. Lepture; Leptura, Linn. (PI. 18, fig. 2.) Etym. AêTTTOç , mince, rétrécie; ipà, queue. Car. Corps et élytres rétrécis en arrière ; corselet non, épineux, plus étroit en devant. Genre 143. Molorque ; Molorchus, Fabr. (PI. 18, fig. 3.) Etymologie incertaine, mythologique : MoXopp^^oç, vieillard d'Arcadie. Car. Antennes insérées au-devant des yeux; élytres très- courts, ne couvrant pas les ailes, qui ne se plient pas en travers. i3 jg4 CARACTÈRES DES COLÉOPTÈRES. Genre 144. Callidie ; CflWidium, Fabricius. (Pi. 18, fig. 4.) Étym. kolAoç-, belle; iihà.., forme. Car. Corps un peu déprimé i corselet arrondi ou globu- leux, sans épines, presque aussi large que long; élytres voûtés, non rétrécis. Genre 145. Saperde; Saperda, Fabricius. ( PI. 18, fig. 5.) Etym. obscure. latTrBoS'iiç , nom d'un poisson dans Athénée. Car. Corps alongé, convexe; élytres d'égale largeur; cor- selet arrondi , plus long que large , sans épines. Genre 146. Capricorne; Ceramhyx , Linn. (PI. 18, fig. 6. ) Êtym. Kêpstç , corne; ^«ç, hauf. Car. Antennes insérées entre les yeux; corps étroit, dé- primé; corselet épineux ; cuisses et jambes déprimées. Genre 147. Lamie; Lam ja, Fabricius. (PI. 18, fig. 7.) Etym. Aa/z/st, nom d'un poisson, sorte de squale. Car. Antennes insérées entre les yeux : corps arrondi , cy- lindrique ; tête très-inclinée ; abdomen ovale, renflé; cuisses arrondies , souvent gonflées. Genre 148. Prione; Prionus, Fabricius. (PI. 18, fig. 8.) Étym. rip/of-ovoç, une scie. Car. Corps déprimé; tête très-inclinée; antennes varia- bles, insérées au-devant des mandibules ; corselet à bords dentelés ou épineux. Vingt - unième Famille. Les Herbivores ou Phyto- phages. Etym. (puTov, plante, et (pa-yoç , mangeur. (PI. 20 et :ii.) Car. Antennes filiformes, longues, à articles arrondis; corps bombé. Cette famille nombreuse se partage en deux groupes : les genres dont les antennes sont tout-à-fait en fil, et ceux dans lesquels l'extrémité libre des antennes est un peu plus grosse ; les caractères sont d'ailleurs très-distincts. TÉTRAMÉRlis. 3." SOl^S-ORVRE. 3 gS Genre 149. Donacie; Donacia, Fabricius, (PI. 20,fig. 1.) Etym. Aoretç, roseau. Car. Abdomen un peu déprimé ; à élytres plus larges que le corselet et la tête, légèrement rétrécis à l'extrémité; corselet non épineux ; corps le plus souvent métallique. Genre i5o. Criockre; Crioceris, Geoffroy. (PI. 20, fig. 2.) Etym. Kp/oç, bélier; «.ipaç, corne. Car. Corps lisse, poli; à tête plus large que le corselet, qui est étroit, cylindrique. Genre i5i. Hispe; Hispa, Linn. (PI. 20, fig. 3.) Ëtymologie obscure, peut-être du latin hispidus , hérissé. Car. Antennes en fil ; corselet plus étroit que les élytres ; tout le corps couvert d'épines. Genre 162. Hélodes ; Helodes , Paykull. (PI. 20, fig. 4.) Ltymologie inconnue. 'EXiÔS)iç, des marais ? Car. Antennes de la longueur au plus de la tête et du corselet , qui est plat , plus large que la tête. Genre i53. Lupère ; Luperus , Geoffroy. (PI. 20, fig. 5.) Etym. AvTTtipoç , triste. Car. Antennes presque aussi longues que le corps ; cor- selet court, plat, inégal, de la largeur des élytres. Genre 164. Galéruque ; Galeruca, Geoff. (PI. 20, fig. G.) Origine inconnue. Car. Corselet légèrement aplati ; antennes à articles grenus , n'atteignant pas la longueur du corps ; à cuisses posté- rieures non renflées. Genre i55. G&it&ovki ; Crjptocephalus , Geoff. (PI. 20 , fig. 7.) Etym. Kpt>77-Toç, cachée, et xêi^seAw , tête. Car. Antennes simples en fils très-longs ; corps raccourci ; à tête cachée dans un corselet comme bossu. Genre i56. Clythre ; Cljthra, Laicharting. (PI. 21 , fig. 9.) Ëtymologie incertaine : ;tAo9p«; mélolonthe de Geoffroy. Car. Antennes en scie, au moins à l'extrémité ; corps rac- courci ; tête rentrant dans un corselet comme bossu. 3 go CARACTÈRES DES COLléOFTÈRES. Genre iSy. Altise; Altica, Geoffroy. (PI. 21 , fig. 8.) Étym. AÂT/îicç, sauteur. Car. Antennfs en fil , de la moitié de la longueur du corps , corselet court, inégal, transversal; cuisses postérieures renflées, propres au saut. Genre i58. Chrysomèle ; C/iry5ome/a, Linn. (PI. 21 , fig. 10.) Étym. X^V(roi;-, d'or, et de />t»Aa, pomme, houle. Car. Antennes très-peu renflées; corps ovale, arrondi aux extrémités ; corselet plat, rebordé, arrondi sur les côtés, échancré au devant. Genreiôg. Eumolpe ; Eumolpus, Kugellan. (PI. 21 , fig. 1 1.) Étym. mythol. Nom d'un Athénien. Ev/xoÀTroi;, beau chant. Car. Antennes longues, grossissant un peu à la pointe, à derniers articles presque triangulaires; corselet comme bossu , cachant la tête , qui est verticale. Genre 160. Alurne ; Alurnus , Fabricius. (PI. 21 , fig. 12.) Etymologie incertaine : AXovpyoç., pourpre, rouge. Car. Corselet court, inégal; élytres plus longs que l'ab- domen d'un tiers , à grand écusson ; articles des tarses très-développës, veloutés en-dessous. Genre 161. Erotyle; Erotjlus , Fabricius. (PI. 21 , fig. i3.) Etymol. vague : Eo&iti/Aoç , amoureux. Car. Antennes grossissant insensiblement, à derniers ar- ticles plats, perfoliés; élytres très-larges , comme bossus; tête petite. Genre 162. Casside ; Cassida, Linn. (PI. 21, fig. 14.) Etymologie : du latin Cassida, bouclier. Car. Antennes grossissant insensiblement ; corselet cachant la tête ; élytres débordant le corps, très-plat en-dessous, très-convexe en-dessus. TRIIVlÉRés. Z).' SOVS -OnSRB. I97 Quatrième ET dernier sous-ordre. Les TRIMERES. J^'ingt-deuxième et vhigt-troislème Familles. Les Tridactyles et Dimérés. 'Etyva^ rpitç, trois, et fxspoç, division. (PI. 22 et 20.) Car. Trois articles à tous les tarses. Ces insectes forment un seul groupe , auquel on n'a pas cru devoir donner jusqu'ici d'autre nom que celui du sous-ordre : il comprend de très-petits insectes en général, dont les. ca- ractères sont tirés de la forme des antennes et du corselet. Genre i63. Dasycèrb ; Dasjcerus , Brongn. (PI. 22, fig. 1.) Etym. Aas-vç, velue; Kipaç, corne. Car. Tarses entiers, non bilobés; antennes un peu en masse, à derniers articles globuleux et velus; tête, plus large que le corselet. Genre 164. Endomyqde ; Endoniychus , Payk. (PI. 22 , fig. 2. ) Etym. EvJ^OfJLU^ii)^ je me cache dans l'intérieur. Car. Antennes plus longues que le corselet, en fil, grenus; corps aplati en-dessous, convexe en-dessus; corselet plus étroit que les élytres , qui entourent l'abdomen. Genre i65. Eumorphe ; Eumorp/iw5 , Weber. (PI. 22 , fig. 3.) Etym. Et;, belle; fj,op(p)i, forme. Car. Antennes plus longues que la ttte et le corselet, ter- minées en massue de trois articles ; élytres dilatés en dehors; toutes les jambes courbées. Genre 166. Scymne; Scjmnus, Herbst. (Pi. 22, fig. 4.) Etymologie incertaine. Ikvjxvoç-, petit chat. Car. Corps hémisphérique , plat en-dessous, convexe en- dessus ; corselet et élytres rebordés ; base des élytres ac- colée au corselet. Genre 167. Coccinelle; Coccinella , Linn.. (PI. 22, fig. 5, et 20, fig. 1 et 2. ) Etym. Diminutif de coccus, coccionella. Car. Corps hémisphérique, plat en-dessous; une échancrure igS CARACTÈRES DES ORTHOPTERES. entre le corselet et la base des élytres; antennes en mas- sue tronquée, plus courtes que la tête et le corselet. Genre 168. Pséi.aphe; Pselaphus , Herbst. (PI. 20, fig. 3.) Étym. -^nXcupcta ■) je tâtonne, je cherche en palpant. Car. Antennes grossissant insensiblement, à dernier article plus gros; palpes alongés ; élytres raccourcis. Genre 16g. Chennie; Chennium, Latreille. (PI. 23, fig. 4.) Étym. Nom d'un poisson dans Athénée , ^svvîov. Car. Antennes maniliformes, à articles perfoliés, de la longueur de la moitié du corps ; élytres raccourcis. Genre 170. Clavigère ; Clavigerus , Panzer. (PI. 20 , fig. 5. ) Etym. Nom latin, claviim gero , porte-masse. Car. Antennes de six articles, à troisième et sixième plus longs ; élytres raccourcis. Second Ordre. LES ORTHOPTÈRES. Étym. Opôûç, droites; Trjipoc, ailes. (PI. 24, 2 5 et 26.) Car. essentiels : des élytres; des mâchoires; les ailes mem- braneuses plissées sur leur longueur; métamorphose in- complète. Quatre familles composent cet ordre. Dans la première sont comprises les espèces qui ont les élytres réunis par une sorte de suture moyenne, et des ailes qui, quoique plissées, sont aussi pliées entravers. Dans une autre famille les cuisses postérieures sont beaucoup plus longues que celles des au- tres pattes, et servent au saut. La disposition de la tête, qui est cachée sous un corselet large, chez les uns, et dégagée chez les autres, a permis de les séparer en deux familles, qui sont peu nombreuses en genres. LABIDOURES ; OMALOPODES ; ANOMIDES. igq Vingt - quatrième Famille. Les Forficules ou Labidoures. Efym. Aa^/ç-zcTûç, tenailles, et ovpet, queue. Car. Antennes de même grosseur de la base à la pointe ; pattes égales entre elles, terminées par trois articles, dont l'avant-dernier est à deux lobes; abdomen terminé par deux crochets en pince mobile. Genre 171. Perce- oreille ; Forficula, Linn. ( PI. 24, fig. 5.) Étym. Forficula, une petite pince. Car. Les mêmes que ceux de la famille, que ce genre forme à lui seul. Vingt-cinquième Famille. Les Blattes ou Omalopodes. Etym. 0//otAoç, aplati; îtSç, pied. (PI. 24, fig. 4.) Car. Antennes en soie, souvent très-longues; corps très- déprimé; corselet arrondi en bouclier, cachant la tête et l'origine des élytres ; abdomen terminé par deux ap- pendices; pattes très-comprimées, surtout dans les han- ches, les cuisses, les jambes, qui sont épineuses; tarses à cinq articles. Genre 172. Blatte; Blatta, Linn. De ^XetTTTùù , je nuis. Car. Les mêmes que ceux de la famille, car les espèces ont été jusqu'ici rapportées à un seul genre. Vingt-sixième Famille. Les Difformes ou Anomides. Étym. Avofxioç, singulière , bizarre; ((S'ea. , forme , Jigure. (PL 24, n."'!, 2, 3.) Car. Corps alongé ; à tête dégagée du corselet ; pattes an- térieures plus larges ou plus longues que les autres ; tous les tarses à cinq articles. 2 00 CARACTERES PE3 ORTHOPTERES. La forme des pattes de devant, des antennes et de l'ab- domen , distinguent parfaitement les trois genres qui sont réu- nis dans ce groupe. Genre lyo. Mante; Mantis, Linn. (PI. 24, fig. 1.) Etym. Mcti'T/ç, nom grec de l'insecte, qui signifie aussi devin , sorcier. Car. Hanches antérieures très-developpées; jambes courtes, terminées par un crochet ; tête verticale , à antennes variables en soie ou en peigne. (Les espèces à cuisses dilatées vers la jambe forment le genre Ampuse d'illiger. ) Genre 174, Phyllie; Pliyllium, lUiger. (PI. 24, fig. 2.) Etym. (poM./of , feuille. Car. Pattes antérieures à hanches courtes ; cuisses et jambes dilatées , membraneuses ; abdomen et élytres excessive- ment élargis ; antennes variables. Genre lyS. PhasmeouSpectre; Phasma, Fabr. (PI. 24, fig. 3.) Etym. Çao'fxa. , prodige. Car. Corps linéaire , trés-alongé, le plus souvent sans ailes ; pattes de devant très-longues, surtout les jambes; an- tennes en soie , très-longues dans les mâles. T^lngt -septième Famille, Les Grylliformes ou Grylloïdes. Etym. Tfi'j)^oç, grjllon; ^iha. , forme, (PI. 2 5 et 26.) Car. Cuisses postérieures beaucoup plus longues et plus grosses que celles des autres pattes, et propres au saut. Les sept genres rapportés à cette famille sont distingués entre eux par la forme des antennes, qui varient beaucoup: car elles sont en soie, en fil ou en prisme : par le nombre des articles aux tarses, qui varient de trois à quatre. GRYLLOIDES. _. 201 Genre 176. Locuste; Locusta , Geoffr. (PI. aS, fig. 1.) Étym. Nom latin dans Pline. Car. Antennes en soie très-longues ; élytres en toit ; femelles à tarière longue, saillante; tête encapuchonnée par le corselet. Genre 177. Truxale ; Truxalis, Fabricius. (PI. 25 , fig. 2.) Étym. Nom ancien Tct;^«A/ç , sorte de sauterelle (Pline, 1. 00 , ch. 6). Car. Antennes prismatiques, comprimées; front prolongé en pointe pyramidale. Genre 178. Sauterelle ; Grjllus ,Linn. (PI. 26 , fig. 4.) Etym. TûiyM-oç, grjllus , Pline (liv. 29, ch. 6). Car. Antennes non en soie, mais en fil, ou renflées à l'ex- trémité; corselet non prolongé en arrière entre les ély- tres ; tarses à trois articles seulement. Genre 179. Criquet, Acrjdium, Geoffroy. (PI. 26 , fig. 5.) Étym. KKpiS'}ov (Aristote) ; petite sauterelle , parva locusta. Car. Élytres remplacés par un prolongement du corselet, formant un écusson sous lequel se trouvent les ailes ; antennes en fil. Genre 180. Gryllon ; Acheta, Linn. (PI. 26, fig. 6.) Étym. A;^êTa/ , sorte de cigale, Aristote. Car. Antennes en soie; tête arrondie, reçue sous un cor- selet plus large que long ; pattes de devant simples ; fe- melles à tarière arrondie. Genre 181. Tridactvle : Tridactjdus , Olivier; Xja, Illig. (PI. 26, fig. 8.) Étym. TpvS"a.)iru?\.ot;, tripollicaris , à trois doigts. Car. Antennes courtes en fil ; pattes de devant simples ; tarses postérieurs garnis d'appendices étroits , crochus, en forme de crochets ou de doigts. Genre 182. CouRTiLLÈiiE; Grjllo-talpa, Linn. (PI. 26, fig. 7.) Etym. Deux mots latins, gryllon- taupe. Car. A jambes antérieures et tarses aplatis, dentelés en Caractères des névroptères. foçpie de scie et de ciseaux propres à fouir la terre antennes en soie ; ailes prolongées en deux pointes plu' longues que l'abdomen. Troisième Ordre. LES NÉVROPTÈRES. Etym. NêtvpcV, nerfs, et7r]ipa,, ailes. (PI. 27, 28 et 29.) Car. Quatre ailes nues, d'égale consistance, à nervures ou lignes saillantes en réseau, ou maillées; des mâchoires. I-a conformation de la bouche, en rapport avec les mœurs des différens genres, a indiqué leur distribution en trois fa- milles, ainsi que la disposition des ailes. F'ingt- huitième Famille. Les Tectipennes ou Stégoptjères. Efym. 2Tg 5/OÇ , un toit, qui recouvre; 7r']ipct, ailes. (PL 27 et 28.) Car. Ailes en toit sur le corps dans l'état de repos; à bouche découverte et à parties très-distinctes. Les neuf genres qui composent cette famille, sont distin- gués entre eux, d'abord par le nombre des articles aux tarses, qui varie de deux à cinq, ensuite par la forme des anten- nes, du front et de l'abdomen. Genre i83. Fourmilion; Mjrmeleon , Linn. (PI. 27, fig. 1.) Etym. MvDfxs^, fourmi; Kiov-, lion. Car. Antennes courtes, crochues, un peu en fuseau; ab- domen très-étroit et très-long ; ailes supérieures et infé- rieures à peu près d'égale largeur ; tarses à cinq articles. Genre 184. Ascalaphe ; Ascalaplius , Fabr. (PI. 27, fig. 2.) Etym. vague : AcrKaXce(?oç, nom mythologique d'un oiseau. Car. Antennes presque de la longueur du corps , termi- nées en massue ou en bouton ; abdomen velu, plus court que les ailes ; tarses à cinq articles. STÉGOPTÈRES. 2o5 Genre i85. Termite; Termes, Degéer. (PI. 27,fig. 3, 3a.) Étym. inconnue : ver qui ronge le bois (Festus Pompejus). Car. Antennes en soie; ailes très-longues, formant un toit plat sur le corps (nulles dans les neutres) ; tarses à trois articles seulement. Genre 186. Psoque; Psocus , Latreille. (PI. 27, fig. 4.) Étym. ■^éo--^(>))iu ■) je réduis en poudre Çminutatim separo). Car. Antennes longues en soie; ailes très-minces, à reflet irisé, en toit, plan à la base; une tarière en scie dans les femelles ; corselet ridé ; moins de cinq articles aux tarses. Genre 187. Hémérobe ; Hemerohius , Linn. ( PI. 27 , fig. 5. ) Etym. H'/LiipoCioç ■, de H'fjLipct, jour; ^toç, vie. Car. Antennes en soie, très-longues et très-grêles; cinq articles aux tarses. Genre 188. Panorpe ; Panorpa , Linn. (PI. 28 , fig. 6.) Ètymol. incertaine : an UoipvoTrnç? sorte d'insecte. Car. Tète prolongée en forme de trompe; tête verticale, à antennes en soie, longues; ailes étroites en toit hori- zontal dans le repos; cinq articles aux tarses. Genre 189. NÉMorrÈRE ; Nemoptera, Latr. (PI. 28 , fig. 7.) Etym. N'iifjt.A^fU ; 7/jipai,, ailes. Car. Ailes supérieures écartées, presque ovales ; inférieures très-longues, linéaires, en forme de queue. Genre 190. Raphidie; Raphidia , Linn. (PI. 28, fig. 8.) Étym. Poi(p}ç-I(i^oç, aiguille. Car. Tête alongée , ovale, large, arrondie derrière, portée sur un corselet étroit, cylindrique; tarses à quatre ar- ticles. Genre 191. Semblide ; Semllis , Fabricius. (PI. 28, fig. 9. ) Étymologie incertaine. Car. Ailes en toit plan à la base ; tête horizontale ; an- tennes en soie ; abdomen arrondi à Pextrémité ; tarses à cinq articles. ao4 . CARACTERES I>E3 KEVROPTERES. Genre 192. Perle; Perla, Geoffroy. (PI. 28, fig. 10.) EJymologie du nom d'une espèce. Car. Ailes formant une sorte de gaine au corps ; abdomen prolongé en deux longues soies articulées comme des antennes; trois articles aux tarses. Vingt -neuvième Famille. Les Buccelés ou Agnathes. Etym. a, sans; yvaBoç, mâchoire. (PI. 29, n."* 1^4.) Car. Bouche très-petite, distincte seulement par les palpes. Deux genres composent cette petite famille ; on les recon- noît à la forme des antennes, qui est fort différente. Genre igS. Frigane ; Phrjgane , Linn. (PI. 29, n.""" 1,2, 3.) Etym. Çprj'yctviov, un fagot de petit bois. Car. Antennes en soie, souvent plus longues que le corps; ailes en toit ; les inférieures plissées en long ; cinq arti- cles aux tarses. Genrei94. Ephémère ; EpJiemera , Linn. (PI. 2g , fig. 4 et 5.) Etym. E(p«//têpoç , qui dure un jour. Car. Antennes très-eourtes, de trois articles, dont le der- nier est un poil; ailes dressées dans le repos, les infé- rieures très-petites ou nulles ; pattes de devant très-lon- gues; abdomen terminé par deux ou trois longues soies. Trentième Famille. Les Libelles ou Odonates. Etym. aS^'éç, dent, yvdQoç, mâchoire. (Pi. 29, n.°' 6 à 9. ) Car. A bouche très-distincte, couverte par la lèvre iafé- rieure comme par un masque ; antennes très-courtes , en soie. La proportion de la tête, le port des ailes ont servi pour distinguer les genres. CARACTÈRES DES HYMÉNOPTÈRES. 2o5 Genre igS. Libellule; Lihellula, Linn. (PI. 2g, fîg. Gety,) Etym. Du latin Libellas, un petit livre, un livret. Car. Tête sphérique, presque aussi longue que large, à front vésiculeux ; ailes étalées, horizontales dans l'état de repos. Genre 196. Agrion ; Agrion , Fabricius. (PI. 29 , fig. 8 etg.) Etym. A-ypioç, féroce, crueL Car. Tête large, transversale, à front plat, à yeux dis- tans, globuleux; ailes verticales, dressées dans l'état de repos. Quatrième Ordre. LES HYMÉNOPTÈRES. Etym. Tfxnv-svoç, membrane; Trjiûest,, ailes. (Pl. 3o — 36.) Car. Quatre ailes nues, veinées ou à principales nervures en longueur: des mâchoires; cinq articles à tous les tarses. Cet ordre, qui comprend huit familles, se partage d'abord en deux groupes, dont l'un, tout-à-fait naturel , comprend les espèces dont l'abdomen est appliqué immédiatement contre le corselet, sans pédicule ou pétiole intermédiaire, et qui proviennent de larves munies de pattes ou de fausses-che- nilles. Les autres, qui ont le ventre joint au corselet par un pédicule, dont les larves ressemblent à des sortes de vers sans pattes, offrent ensuite de grandes différences: ainsi les uns ont la lèvre inférieure et les mâchoires beaucoup plus longues que les mandibules, tandis que chez les autres ces parties ne sont pas extrêmement développées. Parmi ces der- niers il en est qui ont le ventre concave , et qui se roulent en houle dans le danger; chez les autres, qui n'offrent pas cette particularité , on remarque que les ailes supérieures sont tantôt pliées en double sur leur longueur, ou toujours éta- lées. La forme des antennes et le nombre de leurs articles ont ensuite servi à caractériser les autres familles. 206 CARACTÈRES DES HYMÉNOPTEftES. Trente-unième Famille. Les Afiaires ou Mellitès. Etym. MiXn^A , abeilles. (Pi. 5o et3i.) Car. A abdomen pédicule; lèvre inférieure et mâchoires plus longues que les mandibules, formant une trompe. Les genres sont établis d'après la forme de la lèvre supé- rieure, de la tête, des antennes et des tarses : ils sont au nombre de dix. Genre 197. Abeille; Apis, Linn. (Pi. 3o, fig. 4, a, h, c.) Étym. Apes, de a, sans, pes, pattes (parce que l'insecte naît d'une larve sans pattes, Irunca pedum primo). Car. A lèvre supérieure ne couvrant pas la bouche; an- tennes en fil, brisées, moins longues que la tête et le corselet, qui sont à peu près d'égale largeur. Genre 198. Bourdon; Bomhus, Latreille ; Bremus, Jurine, (PI. 3o, fig. 2.) Étym. Bo/jlCûç, hourdonnement des abeilles. Car. Lèvre supérieure ne recouvrant pas la bouche ; an- tennes cylindriques, brisées, atteignant au plus la lon- gueur du corselet ; corselet bossu , très-velu , beaucoup plus large que la tête. Genre 199. Phyllotome : Pliyllotoma ; Anthophora, Fabricius (porte-fleurs); Megachile , Latreille (grande mâchoire). (Pl.oo, fig. 5.) Etym. (l>u?^ov, feuille; rofxx, coupe. Car. des abeilles; mais l'abdomen non conique, ovale, convexe en-dessous ; tarses très-peu dilatés. Genre 200. Xylocope; Xj^'Zocopa, Latreille. (PI. 3o,fig. 1.) Etym. ^vXoV'fbois; kûttoç ^ coupeur; ^vXokottoç , bûcheron. ».Car. Lèvre supérieure alongée, dure, ne couvrant pas toute la bouche; mandibules fortes, à deux ou trois dentelures; tête plus large que le corselet; abdomen à poils roides, rares. WELLITES. 207 Genre 201. Euglosse-, Euglossa, LatreîUe. (PI. 5i, fig. 5.) Etym. Eu, quelle belle; 'yXet) -, j'aime. (PI. 02^ n."' 1 — 4-) Car. Abdomen pédicule, arrondi, conique; lèvre inférieure de la longueur des mandibules; antennes non brisées. La forme et la configuration des antennes, de l'abdomen et du chaperon , ont fait établir dans ce groupe quatre petits genres. Genre 212. Philanthe ; Philanthus , Fabr. (PI. 32, fig. 1.) Étym. (p}Xsa , j'aime ; ccvSoç , Jleur. Car. Antennes renflées, en fuseau, insérées au milieu de la tèie, qui est portée sur un cou ; abdomen lisse. Genre 210. Scolie ; Scolia, Fabricius. (PI. 02, fig. 2.) Étym. IkoXioç, disloqué, tordu, ou de liiàXi^ , ver. Car. Antennes longues, renflées au milieu, en fuseau ^ ab- domen velu, à poils roides. Genre 214. Crabron ; Crabro , Linn. (PI. 32, fig. 3.) Étym., nom du frelon dans Pline. Car. Antennes brisées; tête large, presque cubique; à chaperon métallique ; abdomen pédicule. Genre 2i5. Melline ; Mellinus , Fabr. (PI. 32, fig. 4.) Étym. Ms/Aofoç, couleur jaune de paille, de miel. Car. Antennes en fil, peu coudées ; abdomen pédicule ; chaperon non métallique. 14 2lO CARACTERES DE5 HYMENOPTERES. Trente ~ cinquième Famille, Les Insectirodes ou Entomotilles. Etym. Evro/ixov , insecte ; r(?^co, je ronge. (PI. 53.) Car. Abdomen pédicule ; à antennes très-longues, non bri- sées, de dix-sept à trente articles; les autres parties de la bouche ne dépassent guères les mandibules. Les cinq genres rapportés à cette famille diffèrent entre eux par la forme des antennes , par Mnsertion de la tête et par la configuration de l'abdomen. Genre 216. Ichneumon ; Ichneumon, Linn. (PI. 35,fig. 1.) Etym. l^vivfxov , qui recherche ; nom donné par Aristote à des guêpes. Car. Antennes en soie, vibratiles , longues; abdomen pé- tiole, cylindrique; tarière longue de trois filets dans les femelles. Genre 217. Fœne : F anus , Fabricius ; Gasterruption , Latr. (PI. 35, fig. 2.) Etymol. incertaine, peut-être de (pcvivç, tueur {carni/ex). Car. Antennes longues en fil, non brisées, dressées, diri- gées en avant ; à tête comme portée sur un cou ; à ventre comprimé en massue ; pattes postérieures très-longues. Genre 218. Evanie ; Evania , Fabricius. (PI. 33, fig. 3.) Étymologie ignorée. Bôuvioç, qui plaît (placidus) Car. Antennes en fil; tête sessile ; abdomen excessivement court, inséré sur le dos du corselet. Genre 219. Banche ; Banchus , Fabricius. (PI. 53, fig. 5.) Élym. obsc. Bcty^vç , nom d'un poisson , peut-être lalamproie. Car. Antennes en soie ; abdomen comprimé ; à pédicule peu étranglé, pointu. Genre 220. Ophion ; Ophion , Fabricius. (PI. 33, fig. 4.) Etymologie incertaine : 0'(piùv:vç . de serpent. Car. Antennes en soie ; abdomen comprimé ; à pédicule étroit, en masse à l'extrémité. MVRMKGES ET OKYCTERESf. 211 Ti'ente-slxième Famille. Les Formicaires ou Myrméges. Étym. Mùpfxi^, fourmi. (PI. 35.) Car. Antennes brisées en fil; abdomen pédicule, arrondi; lèvre inférieure et mâchoires ne dépassant pas les man- dibules. Trois genres faciles à distinguer. Genre 221. Doryle ; Dorjlus , Fabr. (PI. 33, fig. i his.) Étymol. obscure. AoûvXoloç, nom d'homme (Strabon). Car. Abdomen déprimé, courbé en faucille, articulé sur un premier article à trois angles. Genre 222. Fourmi; Formica, Linn. (PI. 35, fig. 2 bis.) Nom latin, à ferendis micis ? porte-parcelles-de-sable. Car. Abdomen à pétiole long, noueux, ou garni d'une écaille ou d'une lame dressée. Genre 2 2 3. Mutille ; Mutilla, Linn. (PI. 55, fig. obis.) Étymologie incertaine. Car. Abdomen à pétiole court, sans nœud ni écailles; corps ordinairement très-velu , à poils vivement colorés. Trente-septième Famille. Les Fouisseurs ou Oryctères. Etym. Opt/KTnp, qui fouit la terre. (PI. 34.) Car. Abdomen porté sur un pédicule étranglé; antennes non brisées, de quatorze à dix-sept articles; lèvre et mâchoires ne dépassant pas les mandibules. Les six genres de cette famille ont été distingués par la forme des antennes et de l'abdojneji. Genre 224. Txphie; Tiphia, Fabricius. (PI. 34, fig. 1.) Étym. T«(p;}», nom d'un oiseau (Hesychins)< Car. Corps alongé, velu; antennes filiformes, se roulant en arc ; abdomen ovale , à premier anneau concave. CARACTERES DES HYMENOPTERES. Genre 2 2 5- Larre ; Larra, Fabricius. (PI. 34, fig. 2.) Étymol. incertaine. Car. Antennes en soie, se roulant en spirale à la pointe; tête plus large que le corselet ; chaperon brillant. Genre 22G. Pompile ; Pompilus , Fabricius. (PI. 54, fig. 3.) Etym. obscure. Uc/littiXcç -, poisson qui nage en troupe, en procession (coryphène). Car. Abdomen à pédicule très-court; ailes vibratiles , tou- jours écartées dans l'état de repos. Genre 227. Trypoxylon ; Trjpoxylon, Latr. (PI. 04, fig. 4.) Étym. TpvTTctu , je perce; ^uXcv, le bois. Car. Abdomen à pédicule peu alongé ; tête large ; abdo- men alongé, arrondi ; plus large au milieu. Genre 228. Sphége; Sphex , Linn. (PL 34, fig. 5.) Étym. 2(p«^, insecte qui pique , guêpe. Car. Abdomen à pédicule très-alongé , formé par les deux premiers anneaux; ailes non étendues dans le repos, mais dans la longueur du ventre. Genre 229. Pepside ; Pepsis , Fabricius. (PI, 34, fig. 6.) Etym. Hs-^iç, faim, besoin de manger , digestion. Car. Abdomen gros, à pédicule court; ailes à demi éta- lées dans l'état de repos ; toutes les pattes excessivement développées ; à jambes épineuses. Trente-huitiètne Famille. Les Abdito- larves ou NlîOTTOCRyPTES. Étym. NêOTTOç, nouveau-né, animal très-jeune, fœtus ; kùvtttoÇ', caché. (PI. 35.) Car. Abdomen aplati ou renflé ; à pédicule court; à cuisses souvent renflées; antennes brisées ou non, de forme variable , non en soie , de treize articles au plus. La forme des antennes, qui sont en fil ou renflées, et celle de l'abdomen , ont fait partager cette famille en quatre genres. NÉOTTOCnYPTES ET UROPRISTES. 2l5 Genre 200. Leucop9ide ; Leucopsis , Leucospis , Fabricius. (PI. 55, %. 1.) Etym. A.iV)iCù7r<7]ç , visage blanc. Car. Abdomen court, comprimé, obtus, comme sessile par la brièveté du pédicule; tarière de la femelle recourbée sur le dos ; première pièce du corselet carrée ; cuisses postérieures très- renflées. Genre23i. Chalcide; Chalcis, Fabricius. (PI. 35, fig. 2.) Etymol. douteuse: ;^stAKoç , de ^otXitti; -, nom d'un serpent. Car. Abdomen ovale, comprimé, à pédicule très-court; cuisses postérieures très-renflées; antennes brisées. Genre 232. Diplolèpe : Diplolepis , Geoffroy. (Pi. 35, fig. 5 , etc. ) Elym. (T/ttAow, je double ; Xsttoç, l'écorce; ou CvNiPS : étym. obscure, iivvt-\ Kvvi(piç, mouche de chien. Car. Abdomen comprimé à pédicule court ; antennes en fil, non brisées; cuisses non renflées. Genre 233. Diaprie : Diapria , Latreille ; Psile, Jurine. (PI. 55, fig. 4.) Etym. Atctvrptsiv, couper avec une scie. Car. Antennes presque aussi longues que le corps, de moins de quinze articles ; ailes plus longues que le ventre , sans cellules. Trente -neuvième Fatnille. Les Serricaudes ou Uro- PRISTES. Etym. Ot/pat, queue; 7rc}(T]tiç , qui coupe en sciant. (PI. 56.) Car. Abdomen sessile ou non pédicule sur le corselet; une tarière dentelée en scie dans les femelles. Les sept genres rapportés à cette famille se distinguent par la forme des antennes, par la conformation de Pabdomen et par le mode d'articulation de la tête. il 4 CARACTÈRES DES HyMÉN0?TÈRE9. Genre 254. Urocere; Urocerus , Geoffroy. (PI. 36, fig. 1.) Etym. «pst , queue ; et Kipoiç , corne. Car. Dernier segment du A'entre prolongé en forme de oorne ; tarière saillante. Genre uZ5. Xiphydb.ie ; Xiphydria , Latr. (PI. 56, fig. 2.) Efymologie inconnue. XiÇtS^tov ^ petite épée. Car. Tête arrondie, portée sur un col; abdomen conique ; pattes courtes. Genre 236. Sirece; 5/rex, lànnaeus. (PL 56, fig.5.) Étymologie inconnue. Car. Antennes grossissant insensiblement, très-longues; cor- selet rétréci en devant ; abdomen comprimé ; pattes longues. GenreaSy. Orysse; On/s5«5, Latreille. (PI. 36^ fig. 4.) Etym. Ozvccrco ■; je fouis la terre. Car. Antennes en fil ; têle grosse, arrondie , sessile ; abdo- men ovale , arrondi à l'extrémité. Genre 208. Tenthrède ou Mouche a scie; Tenthredo , Linn. (PI. 56, fig. 6.) Étym. Tev&pjioov , insecte à aiguillon (Aristote). Car. Antennes grossissant insensiblement ou sétacées; cor- selet chiffonne : corps alongé. Genre 2 jg. Hylotome; Bjlotoma, Latr. (PI. 56, fig. 6,7 , 8.) Etym. yA« , hois {matière du) ; to/j.» -, section. Car. Antennes variables dans les deux sexes, velues, den- telées ou pectinées; corselet chiffonné; abdomen large et mou. Genre 240. Cimbèce ; Cimhex , Olivier. (PL 36, fig. 9.) Etymol. obscure. KijxÇïi^-KÏixÇi^ct., sorte de guêpe. Car. Antennes terminées par un bouton ; tête sessile. CARACTÈRES DES HÉMIPTÈRES. 2i5 Cinquième Ordre. LES HÉMIPTÈRES. Etym. H/J,i(ruç, moitié , demi; TrjipÀ, ailes. (FI. 37, 38, Sg.) Car. Quatre ailes ; pas de mâchoires, mais un bec articulé sans palpes. Cet ordre comprend des familles très-distinctes, au nombre de six ; deux d'entre elles renferment les espèces à ailes non croisées, d'égale consistance, dont le nombre des articles aux tarses varie. Dans les quatre autres familles, les ailes supé- rieures sont comme des demi-élytres coriaces, croisées dans le repos , dont la largeur varie , ainsi que la forme des antennes. Quarantième Famille. Les Frontirostres ou Rhi- NOSTOMES. Etym. PîV-^/Voç, nez; Irrcixa,., louche. (PI. 3j.) Car. Elytres demi-coriaces ; bec paroissant naître du front; à antennes longues, non en soie, et à tarses propres à marcher. Les genres ont été établis dans cette famille d'après la con- sidération des antennes, du nombre des articles aux tarses, de la disposition du corps, du prolongement du corselet ou de la forme des pattes. Genre 241. Pentatome; P^n-^af orna, Olivier. (PI. Sy, fig. 1.) Etym. UsvToi-, cinq ; ràfxot.-, division. Car. Antennes de la longueur de la tête et du corselet, composées de cinq articles ; tarses de trois articles ; ventre large, aplati, non entièrement recouvert par Fécusson , qui est triangulaire. Genre 242. Scutellaire ; Scufe//era, Lamarck. (PI. Sy , fig. 2.) Etym. Scutellum, écusson. Car. Antennes en fil, de cinq articles; écusson trés-déve- loppé, couvrant les élytres, les ailes, et protégeant l'a*- domen. •J\6 CARACTÈRES DES HéMIPTEREï. Genre 243. Corée; Coreus , Fabricius. (PI. Sy, fig. 3.) Etym. Kopiç , punaise. Car. Antennes de quatre articles, dont le dernier en masse ovale ou arrondie; dos du corselet concave, à bords élargis, relevés, ainsi que ceux de l'abdomen plus ou moins rhomboïdal. Genre 244. Acanthie; Acanthia , Fabricius. (PL 07, fig. 4.) Etym. kuavbct-, épine. Car. Antennes filiformes, de quatre articles, insérées à la base du bec; corps très-aplati; abdomen à bords ar- rondis, de forme ovale; yeux globuleux, saillans. Genre 246. Lygée ; Lygœus , Fabricius. (PI. 5j , fig. 5.) Etym. obscure : Xvyuoç, ténébreux ? Xtyoç-Xiyyôù ■ j'ébranle ? Car. Antennes en fil, de quatre articles: corps aplati, alongé, étroit; tête dégagée; à yeux globuleux, saillans; bec couché sous le corps. Genre 246. Gerre ; Gerris, Fabricius. (PI. 87, fig. 6.) Etymologie obscure. Gerris (Pline), sauterelle de mer. Car. Antennes longues en fil , de quatre articles ; pattes pos- térieures et moyennes fort longues et très-distantes de la paire antérieure, qui est plus courte. Genre 247. Podicère ; Podicerus , Duméril. (PI. Sy, fig- 7.) Etym. n-iiç , TToS'oç , patte; sttipctç , antenne. Car. Antennes excessivement longues, en forme de pattes, composées de quatre articles , dont le dernier est ijn peu en masse ; toutes les pattes très-longues. Quarante - unième Fatnille. Les Sanguisuges ou ZOADELGES. Etym. Z&)ov, àes animaux; otSiX-yco -, j e suce. (PI. 38.) Car. Elytres demi-coriaces ; bec paroissant naître du front; antennes longues, terminées par un article plus grêle; pattes propres à marcher. ZOADEI.GES ET HYDROCORÉES. 317 La forme du eorps et le mode d'insertion du bec ont servi à caractériser les genres. Genre 2Z|8. Miride; M iris , Fabricius. (PI. 38, fig. i.) Ét)'^mologie obscure. Seroit-ce de fxeipM, je divise? Car. Antennes de quatre articles, dont le dernier en forme de soie , les autres variables ; bec plié , de quatre pièces ; tête engagée dans le corselet; corps alongé. Genre 249. Punaise; Cimex , Linn. (PI. 38, fig. 2.) Etymol. , nom latin. Car. Antennes de quatre articles, le dernier en soie; corps très-plat , sans ailes. Genre 25o. Rbduve; Reduvius, Fabricius. (PI. 38, fig. 3.) Etym. Reduviœ, dépouilles. Car. Antennes en soie, de quatre articles, séparées à leur insertion par un bec arqué; tête dégagée, comme portée sur un col ; à yeux globuleux , saillans ; corps plat en- dessus, caréné en-dessous. Genre 25i. Ploiere ; Ploiera, Scopoli. (PI. 38, fig. 4.) Etymol. inconnue. UXoictpiov ? {navicula) , un petit vaisseau. Car. Antennes excessivement longues, en forme de pattes, mais terminées par une soie; bec arqué; pattes de der- rière et moyennes très-longues, les antérieures courtes ; tous les tarses à trois articles : des ailes. Genre 262. Hydrometre ; Hj^dromefra, Latr. (PI. 38, fig. 5.) Etym. 'TcTop, l'eau; fjLêTcov , mesure. Car. Corps linéaire, sans ailes; bec arqué; pattes excessi- vement grêles. Quarante- deuxième Famille. Les Rémitarses ou Hydrocorées. Etym. Tj)i)û, d'eau; koû/ç, punaise. (PI. 38.) Car. Elytres demi-coriaces ; bec paroissant naître du front, très-court et très-aigu; antennes en soie, à peine de la 21 B CARACTÈRES DES HÉAtlPTERES. longueur de la tête ; pattes le plus souvent propres à nager. Parmi les cinq genres qui composent cette famille , deux ont l'abdomen terminé par des filets, au moins chez les fe- melles, et les tarses postérieurs propres à marcher : la forme des tarses antérieurs a suffi pour caractériser les autres genres. Genre 253. Ranatre; Ranatra, Fabricius. (PI. 38, fig. i.) Etymologie inconnue. Car. Corps linéaire; pattes de devant servant de pinces courbées en crochets ; antennes très-courtes ; des filets à la queue servant de pondoirs ou d'organes respiratoires. Genre 264. Népe; Nepa, Linn. , Geoffr. (Pl. 38, fig. 2.) Hepa ( par faute typographique ) , nom du scorpion en latin. Car. Corps aplati, ovale, large; à corselet carré; pattes antérieures en crochet ; antennes très-courtes ; des filets à la queue. Genre 2 55. Naucore; Naucoris, Geoffroy. ( Pl. 38, fig. 3.) Etym. Nrtfç, bateau; ko p}ç , punaise. Car. Corps aplati ; tête de la largeur du corselet ; pattes de devant en crochets; pas de filets à Tanus. Genre 2 56. Notonecte ; Notonecta , Linn. (Pl. 38, fig. 4.) Etym. N&Toç , dos; vîktoç-, qui nage. Car. Corps alongé , convexe du côté du dos; écusson long, distinct; tarses à deux articles seulement ; les moyens et les postérieurs aplatis, ciliés. Genre 267. Sigare; Sigara, Fabricius. Corise, Geoffroy. (Pl. 58, fig. 5.) Etymologie obscure •. Iiyctpoç, tranquille. Car. Corps alongé, convexe; pas d'écusson; tarses antérieurs d'un seul article, comprimés, ciliés. AUCHÉNORHINQUES. 21(j QUajHinte - troisième Famille. Les Gollirostres ou AUCHÉNORHIKQUES. Etym. Af;^«foç, àa col; Vvy^oc;.) nez, bec. (Pl. Sg.) Car. Ailes de consistance semblable, non croisées, mais en foit ; trois articles à tous les tarses ; bec paroissant naître du front; antennes courtes. Le mode d'insertion des antennes, l'absence ou la présence des yeux lisses ou stemmafes, la disposition du corselet et (les ailes, ont fourni les caractères essentiels des huit genres de cette famille. * H C Genre 268. Flate ; Flata, Fabricius. (Pl. 5g, fig. ï.) Etymologie inconnue. Car. Antennes courtes, en soie, insérées sous les yeux ; téfe comme tronquée; yeux globuleux ; ailes larges, di- latées en arrière en toit , souvent colorées. Genre 269. Cigale: Cicada, Linn.; Tettigonia, Fabricius. (Pl. 39,fig...) Etymologie du latin. TsTTi^, une cigale. Car. Tête plus large que le corselet; à trois stemmates; à front saillant, ridé; ailes transparentes; à nervures ré- ticulées ; tarière dans les femelles ; écailles voûtées à la base de l'abdomen du mâle. Genre 260. Membrace • Memhracis, Fabr. (Pl. 39,fig. 3.) Etym. incertaine : fjnfxCùetç , nom d'un poisson (Athénée). Car. Tête aplatie horizontalement; corselet prolongé , dif- forme, bossu, cornu, voûté ou foliacé; antennes courtes. Genre 261. Fulgoré ;''Fu%ora, Linn. (Pl. 09, fig. 4') Defulgor, splendeur, éclat. Car. Front dilaté excessivement en forme de vessie, de museau ou de pointe. Genre 262. Lystre : Lystra, Fabricius; Promdcopsiàe, Latr. , visage large. (Pl. 09, fig. 5.) Etymologie inconnue. 3 20 CARACTÈRES DES HÉMIPTÈRES. Car. Tête très-large; à deux stemmates au plus; point de tambour ou d'écaillés sonores dans les niàles ; élytres co- lorés. , Genre 263. Cercope; Cercopis, Fabricius. (PI. 09, tig. 6.) Etym. KipuaTT» , petite cigale; Kipn-jmiùç , rusé. Car. Corps un peu déprimé ; ailes en toit arrondi ou rac- courci ; écnsson très-grand ; tête de la largeur du corselet. - Genre 264^^7 Delp h ace ; Delphax. (PI. 09, fig. 7.) Etymol. bizarre : AiX^u^, un petit cochon. Car. Antennes variables, de la longueur de la tête et du corselet^ front à arête saillante ; yeux gros, échancrés: Genre 265. Centrote ; Centrotus , Fabr. (PI. 89, fig. 8.) Etym. Kêvrpov, épine; orvç , oreille. Car. Tête large ; antennes courtes ; corselet prolongé en pointe sécuriforme et dilatée sur les côtés. Quarante- quatrième Famille. Les Plantisuges ou Phytadelges. Etym. f^uTov 1 plante ; ctS^Xyu , je suce. (PI. 40.) Car. Ailes semblables entre elles , non croisées dans l'état du repos, souvent étendues, transparentes; bec naissant du col ; tarses à deux articles ; femelles le plus souvent sans ailes. Les quatre petits genres qui composent cette famille se distinguent entre eux par l'apparence des ailes, qui sont tantôt nues, tantôt couvertes d'une sorte de poussière, et ensuite par la conformation de la tête ou la disposition de l'extré- mité libre de l'abdomen. Genre 266. Aleyrode ; Aleyrodes , Latr. (PI. 40, fig. i.) Etym. AXiUùov , farine. Car. Ailes en toit dans l'état de repos, couvertes d'une poussière farineuse ; antennes de six articles. PHYTADELGES ET PHYSAPODES. 221 Genre 267. Cochenille; Coccus , Linn. (PI. 40? fig'2, 3.) Étym. KoiiKOç , graine rouge. Car. Ailes nues ou nulles ; antennes en fil ; anus à deux soies; front arrondi. Genre 268. Puceron ; Aphis , Linn. (PI. 40, fig. 4,5.) Étym. A(p/ç, nom d'un insecte suceur; atipuS , je pompe, je lois. Car, Ailes nues ou nulles; antennes en fil; anus terminé par deux mamelons , tuyaux excrétoires. Genre a 69. Chermès; Chermes, Linn., ou Kermès. (PI. 40, fig. 6.) Etyniologie inconnue. Car. Antennes grosses à la base , où elles semblent faire partie du front. Genre 270. Psylle ; Psjlla, Geoffroy. (PI. 40, fig. 7.) Etym. -^vM-o. , la puce. Car. Antennes filiformes ; extrémité de l'abdomen garnie de deux soies ; front comme fendu. Quarante - cinquième Famille. Les Vésitarses ou Physapodes. Etym. ^L/(rct, vessie, bourse; vroJ'oç, de pied. (PI. 37, n.^ihis.) Car. A élytres plans, étroits, croisés, couchés sur le dos dans l'étal de repos; pattes courtes, à tarses terminés par des vésicules. Genre 271. Thrips, Thrips. (PI. 07, fig. ibis.) Étym. ©pz-vj, ( Aristote), vermisseau, insecte. Car. Corps alongé ; antennes filiformes de huit articles ; bec excessivement court. 222 CARACTÈRES DES LÉPIDOPTÈRES. Sixième Ordre. LES LÉPIDOPTÈRES. Etym. AêTT/ç-zcTcç, écaille; Trjipci ■, ailes. (PI. 41 k i^G.) Car. Quatre ailes écailleuses ; bouche sans mâchoires' mu- nie d'une langue roulée en spirale. Quatre familles ont été établies dans cet ordre, d'après la forme des antennes qui sont simples, en fi] et en soie, ou renflées, soit à Textrémilé comme un bouton, soit au milieu comme un fuseau. Quarante- sixième Fajnille. Les Gloeulicornes ou ROPALOCÈRES. Étym. VoTTdLKov -, masse, massue; mpaç , corne. (PL 41 et 42.) Car. Antennes terminées en massue. Genre 272. Papillon; Papilio , Linn. (PI. 41, fig. 1 à 6.) Ancien nom latin. Car. Masse des antennes droite; ailes planes ou verticales dans le repos. Genre 270. Hespérie ; Hesperia , Fabr. (PI. 42, fig. !•) Etym. mythol. : E pierre. Seroit- ce parce que ces espèces sous forme de chenilles se nourrissent de lichens qui poussent sur les pierres ? Car. Ailes alongées, formant autour du corps un fourreau plat en-dessus. Genre 282. Noctuelle; Noctua, Linn. (PI. 40, fig. 2.) Nom d'un oiseau de nuit. Car. Ailes inclinées en toit voûté à base aiguë, à antennes moins longues que le corps. Genre 283. Crambe; Crambus , Fabr. (PI. 44, fig. 3.) Étym. KûaLfjLCoç, maladie de la vigne (Théophraste). Car. Ailes triangulaires inclinées en toit plan. Genre 284. Phalène; Phalœna , Linn. (PL 44, fig. 4') Étym. ^otXaivct , insecte qui s'approche la nuit de la lumière. Car. Ailes étendues planes, hdl*izon taies, non divisées. Genre 286. Pyrale ; Pjyralis , Fabricius. (Pi. 44, fig. 5.) Etymol. obscure. YlvcuXiç , nom d'un insecte (Aristote). Car. Ailes en toit, large à la base, légèrement croisées; antennes courtes. Genre 286. Teigne; Tinea , Linn. (PI. 44, fig. 6.) Nom latin de Pline. CARACTÈRES DES DIPTERES : SCLIÏROSTOMES. 22 5 Car. Ailes entières, en fourreau arrondi, court; les in- féi'ieures plissées en long. Genre 287. Alucitf. -. Alucita, Fabricius. (PI. 44, fig. 7-) Etymol. obscure, peut-être à'aluceo, je brille. Car. Ailes en toit rétréci en devant, échancré en arrière; antennes très-longues; pattes grêles, longues, épineuses. Genre 288. Ptéhophore; Pterophorus. (PI. 44, fig. 8.) Etym. riTepof, plume, aile; (popoç-, qui porte. Car. Ailes étendues dans le repos, fendues ou divisées en plumes ou en branches barbues. Septième Ordre. LES DIPTÈRES. Étym. A/ç, deux; Trjefj'H, ailes. (PI. 46, 47, 48, 49, 5o , 5i.) Car. Deux ailes nues ; bouche sans mâchoires. Quatre sous -ordres peuvent être établis dans ce groupe, d'après la forme de la bouche : les uns, comme les tipules, ont des palpes très-évidens à la bouche, qui forme une sorte de museau plat ; d'autres ont, comme les mouches des mai- sons, une sorte de trompe charnue; il en est, comme les cousins et les taons, dont la bouche se compose d'une sorte de siphon articulé, ou de suçoir corné, visible même lorsqu'il n'agit pas; enfin, il est des diptères, comme les œstres, qui ne semblent pas avoir de bouche du tout. Cinquantième Famille. Les HaustellÉs ou Sclé- ROSTOMES. Etym. 1)iX)ipoç, dure; (TTO/xa, bouche. (PI. 46 et 47.) Car. Suçoir saillant, alongé, sortant de la tête, souvent coudé dans l'état de repos. Les insectes de cette famille se partagent en genres, d'après la disposition des antennes , dont la forme varie beaucoup , i5 22 6 CARACTÈRES DES DIPTERES. comme on peut s'en apercevoir par l'inspection des planches, et comme nous allons l'indiquer. Genre 289. Cousin; Culex , Linn. (PI. 46, fîg. 1 a,b, c.) Du latin, cutilex, quod cutem laciat. Car. Ailes étendues horizontalement dans le repos; an- tennes plus longues que le corselet, plumeuses ou ve- lues dans les mâles ; suçoir saillant, alongé, oblique. Genre 290. Bombyle ; Bomhjlius , Linn. (PI, 46, fig. 2.) Étymol. obscure : ^ofxCuKtoç -, espèce de cousin (Polliodore, Suidas). Car. Corps velu, un peu déprimé; tête arrondie, plus étroite que le corselet ; antennes en alêne réunies à la base; suçoir long, dirigé en avant. Genre 291. Hippobosque: HîppoJo5ca, Linn. (PI. 46, fig. 3.) Etym. 'Ittttôç 1 cheifal; ^oç-acù -, je me nourris. Car. Suçoir court en bec vertical ; corps large, aplati, co- riace; tête sessile sur le corselet; pattes fortes, longues, à ongles courbés. Genre 292. Conops ; Conops , Fabricius. (PI. 46, fig. 4.) Etymol. obscure: yMVo-^, nom du cousin. Car. Antennes longues, dirigées en avant , à base commune , à dernier article en fuseau ; suçoir coudé ; ventre en massue. Genre 293. Myope; Myopa, Fabricius. (PI. 46, fig. 5. ) Etym. M-vict-, mouche- ottiç ^ visage, apparence. Car. Antennes dirigées en avant, à poil latéral simple; suçoir horizontal dans le repos , coudé deux fois ; tête très-grosse , à front et bouche enflés. Genre 294. Stomoxe^ Stomoxis, GeofFr. (PI. 47, fig. 6.) Étym. Iroixct, bouche; o^vç, pointue. Car. Antennes en palette, à soie latérale plumeuse : suçoir horizontal coudé dans le repos ; port d'une mouche. Genre 295. Rhingie ; Rhingia, Scopoli. (PI. 48, fig. 7.) Etym. Vvy^oÇ') groin (Aristophane). SCLEROSTOMES. 227 Car. Antennes en palette, à poil latéral simple ; suçoir saillant horizontal, reçu sous un prolongement du front ; abdomen ovale, obtus. Genre 296. Chiiysopside, Chrysopsis. (PI. 47 , tig. 3. ) Etym. ^ùV(TOç -, d'or ; o-^tç-, visage. Car. Antennes en fer d'alêne; corps court; tête très-grosse àyeuxsaillans très-brillans , métalliques pendant la vie; ailes larges à demi étalées. Genre 297. Taon; Tahanus , Linn. (PI. 47, fig. g.) Nom latin ( Pline , Varron ). Car. Antennes à dernier article denté en croissant, termi- nées eu fer d'alêne; tête large transversale, sessile ; yeux très-gros; abdomen sessile , de même largeur que le cor- selet. Genre 298. Asile; Asilus , Linn.. (PI. 47 , fig. 10. ) Du nom latin ( Pline, Virgile). Car. Antennes en fil, rapprochées à la base; suçoir ver- tical ; corps alongé ; pattes très-longues ; tête portée sur un col ; abdomen long , à base plus étroite que le corselet. Genre 299. Empide ; Empis. (PI. 47, fig. 11.) Ètym. ÉjUTTiB ■) cousin; ifji7r(va,je bois. Car. Antennes en fer d'alêne, rapprochées à la base; cor- selet bossu ; abdomen pointu ; tête très-petite ; suçoir long, vertical; pattes longues, surtout celles de derrière. Cinquante -unième Famille. Les Simplicicornes ou Aplocères. Etym. k7T\(jOC,i simple; Kepa-ç , corne, antenne. (PI. 48') Car. Suçoir nul ou caché; bouche en trompe rétractUt dans une cavité du front; antennes sans poil isolé latéral. La forme des antennes, de l'abdomen; la disposition des ailes, de la tête et du front, ont permis de partager cette famille en dix genres. 22 8 CARACTÈRES DES DIPTERES. Genre 3oo. Rhagion; Rhagio , Leptis , Fabr. (PI. 48 , fig. i.) Étym. P«;t'ç 5 épine. Car. Antennes à poil terminal simple ; corps alongé, glabre, conique; ailes plus longues que le ventre; cuillerons courts, balanciers alongés. Genre 3oi. Bibion : Bibio , Fabricius. (PL 48, fig, 2.) Ét^m. incertaine. BtCixM-, je marche vite , à grands pas. Car. Antennes à poil isolé terminal ; corps velu ; abdomen conique ; tête grosse , transversale ; ailes étroites , plus longues que l'abdomen ; cuillerons petits : balanciers à masse ovale. Genre 002. Sique : Sicus , Fabr.; Cccnomje (mouche odo- rante), Latreille. (PI. 48, fig. 3.) Etymologie inconnue. Car. Antennes courtes, en fer d'alêne, rapprochées à la base ; tête petite , arrondie , inclinée ; ailes longues , larges , croisées sur un abdomen plat , ovale , obtus. Genre 3o3. Anthrace ; Anthrax, Scopoli. (PL 48, fig. 4.) Etym. AvSpA^ , noir, charbon. Car. Antennes très-courtes, à poil isolé, terminal; tête grosse ; corselet arrondi à écusson sans épines ; abdomen ovale, déprimé, obtus: corps velu , pattes grêles, ailes larges, colorées, étendues. Genre 3o4. Hypoléon ; Bjpoleon, Duméril. (PL 48, fig. 5.) Étym. 'TTToXéov , petit lion, nom d'une espèce. Car. Antennes cylindriques, courtes, terminées par une soie. Genre oo5. Stratiome ou Mouche armée ; Stratiomjs , Linn. (PL 48, fig. -6.) Ëtym. 2TpaT/&)T»ç, armée; fxviet, mouche. Car. Antennes très-longues , rapprochées à la base en forme d'Y, sans poil isolé; corps alongé; abdomen ovale, ob- tus ; écusson armé de pointes; ailes croisées dans le repos. APLOCERES ; CHÉTOLOXES. 229 Genre 5o6. Cyrte : Curtus; Ocgode, Latr. (PI. 48, Tig. 7.) Etym. Kvproç, bossu. Car. Antennes à poil isolé simple, terminal ; abdomen gonflé, vide, obtus; corselet bossu. Genre 007. Midas; Midas, Latreille. (PI. 48, fig. 8.) Etym. Nom fabuleux. Car. Antennes très-longues, dirigées en avant, compri- mées, rapprochées, sans poil isolé ; corps grand, alongé, un peu aplati ; tête plus large que le corselet; ailes très- larges à la base. Genre 3o8. Némotèle ; Nenwtelus, Geoffr. (PI. 48, fig. 9.) Etym. NtifjLat^ fil ; nXiM, je termine. Car. Antennes très'-courtes en fer d'alêne, rapprochées à la base sur un bec ou prolongement du front; corps glabre, luisant, ovale; écusson sans épines. Genre 009. CÉRiE; Ceria, Fabricius. (PI. 48, fig. 10.) Etym. Kêpaç, antenne, corne. Car. Antennes très-longues, à base commune, à premier article cylindrique plus long, le dernier eii fuseau ; tête triangulaire ; abdomen conique, concave; ailes étroites à la base. Cinquante - deuxième Famille. Les Latérausètes ou Chétoioxes. Etym. Xa;T« , soie; Ao^jç, latérale. (Pl. 49et5o.) Car. Suçoir nul ou caché; bouche en trompe rétractile dans une cavité du front; antennes à poil isolé, latéral, simple ou plumeux. Les douze genres principaux que Ton a rangés dans cette famille , se distinguent d'abord par la soie qui garnit le der- nier article de leurs antennes, qui est tantôt simple, tantôt plumeuse ou barbue, ensuite par la longueur relative de l'avant-dernier article de ces antennes, qui est quelquefois aSo CAKACTÈBES DES DIPTERES. plus court que les autres, et quelquefois plus long. Le mode d'insertion de la tête sur le corselet, la forme de l'abdomen , la disposition respective des pattes, la largeur du cuilleron, voilà les différens points de vue sous lesquels on doit con- sidérer ces insectes. Genre 3 lo. DoLiCHorE; Do/icJiopi/^, Latr. (PI. 49, fig. 1.) Etym. AcA/;^(5ç, long , prolongée ; tt^ç, patte. Car. Antennes à poil isolé simple; tête sessile ; ventre courbé, conique; pattes longues. Genre Su. Ceyx : Cejx , Duméril ; Cal oh aie , Meigen. (PI. 49, fig. 2.) Ét.m)^th. KsiXoCarrcùi échass{er;x.sv^, nom du marid'Alcyone. Car. Tête arrondie, portée sur un col; antennes plus courtes que la tête, et à soie simple; corps cylindrique, alongé ; pattes fort longues. Genre 5i2. Tétanocere ; Tefanoccr.vs , Dum. ( PI. 49, fig. 5.) Etym. TiTcLVûç-, dressée, roide; zs p ctç , antenne. Car. Antennes dirigées en avant, en fer d'alêne , à article intermédiaire plus long; tête grosse, hémisphérique, tron- quée en arrière ; bouche vésicuieuse. Genre3i3. Cf^rochète; Ceroch el us , Dumér. ( PI. 49, fig. 4.) Etym. Kfp«2ç, antenne, corne; ^citT» , soie. Car. Poil isolé des antennes, simple , sur un article en pa- lette ; tête sessile ; ventre ovale ; cuilleron simple. Genre 3i4. Cosmie : Cosmius, Duméril; Tep?iriie, Latreille. (PI. 49, fig- 5.) Élym, Koe-fjJûç -, orné. Car. Ailes grandes , écartées , tachetées , vibratiles ; ventre conique , courbé ; tête alongée , comprimée. Genre 01 5. Th-ÉaiîVE; Tliereva, Latr. (PI. 49, fig. 6.) Etym. 0Hp?oç , bouclier, écusson , cuilleron. Car. Tête large; ventre déprimé, obtus; ailes épaisses, opaques, larges à la base; cuillerons très-grands, ciliés. CHÉTOLOXES. sSl Genre 3i6. Échinomye; Echinomja, Dumër. (PI.49 , fig.7.) Étym. E;^;Voç, hérisson; /xv}a, mouche. Car. Corps couvert de poils gros, durs et roides; tête grosse ; ailes à demi étalées ; antennes à article inter- médiaire plus alongé que les autres, cachées dans une fossette du front. Genre 3 17. Sarge ; Sargus, Fabricius. (PI. 5o, fig. 8.) Etym. obscure. 'Estpyoç , poisson. Car. Tête isolée, arrondie; ventre plat, ovalaire, métalli- que; antennes à poil isolé, à dernier article en palette. Genre 018. Muuon ; Midio , Fabricius. (PL 5o, fig-g-) Étym. obscure : MuA» , une meule. Car. Antennes longues, à dernier article en fuseau, à poil latéral simple , contigues à la base. Genre 3 19. Syrphe : Sjrphus , Scopoli ; Conops, Fabricius. (PI. 5o, fig. 10.) Étym. obscure. Hesychius : 1vp(poç, mouche, cousin. Car. Tête sessile , tronquée en arrière; antennes à dernier article en palette , dressées dans le repos ; ventre ovale ou conique, gros. Genre 320. Cbnogastre ; Cenogaster, Dum. (PI. 5o, fig. 11.) Étym. Kivoç, vide; ycta-rnp , ventre. Car. Antennes à poil isolé, barbu ou plumeux; front se gonflant en une sorte de bec ; abdomen comme vésicu- leux, souvent transparent. Genre 32 1. Mouche; Musca, Linn. ( Pi. 5o , fig. 12.) Nom latin , de Plaute. Car. Antennes courtes, à poil isolé, plumeux; tête non prolongée en bec; ventre opaque. -32 CARACTERES DES DIPTERES, Cinquante-troisième Famille, Les Œstres ou Astomes. Etym. rt, sans; (rro/ua.,- bouche. (PL Si , A, h , c.) Car. Sans trompe ni suçoir; bouche remplacée par trois points enfoncés. Genre 322. Œstre; Œstrus, Linn. (PI. 5i , fig. A.) Etym. O'iffTpoç , aiguillon, asile, taon. Car. Antennes courtes, reçues dans un creux du front, à poil isolé , simple , sur un dernier article en palette ; tarses à deux crochets et à deux pelottes. Cinquante -quatrième Famille. Les Bec -mouches ou Hydromyes. Etym. TJfflû, d'eau; fj^viA-, mouche. (PI. 5i.) Car. Bouche prolongée en un museau plat, saillant, munie de palpes, sans trompe ni suçoir distincts; balanciers non recouverts par des cuillcrons. Les genres qui se rapportent à cette famille se partagent en ceux qui ont les antennes courtes, de la longueur de la tête et du corselet, et ceux qui les ont beaucoup plus lon- gues. La forme de ces antennes et la disposition des ailes ont ensuite servi à la répartition des espèces.- Genre 32 5. Tipule ; Tipula, Linn. (PI. 6i, fig. i.) Nom d'un insecte léger qui court sur les eaux, du latin, de Plaute , neque tipulœ levius pondus est, etc. Car. Antennes en fil ou en soie, souvent en peigne dans les màles; pattes très-longues ; ailes écartées du corps dans le repos. Genre 524. Limonie ; Limonia, Meigen. (PI. 5i , fig. 2.) Etym. obscure. Ai) /jLovctç, prairie, nymphe des prés. Car. Antennes en soie de plus de douze articles velus ; pattes très-longues; ailes couchées sur le corps dans l'état de repos. HYDROMYES. 233 Genre oaô. Cératoplate ou Kékatoplate ; Keratoplatus , Bosc. (P1.5i, fig. 3.) Étym. Kipuç, corne, antenne; TrXarvç, plate. Car. Antennes oblongues, très-comprimées, de quatorze ou quinze articles, un peu plus larges vers le milieu, de la longueur du corselet. Genre 3u6. Psychodes : Psjchodes , Latreille ; Phalœnula , Meigen. (PI. 5i , fig. 4.) Étym. ■^u^i^n , papillon ; -^v^oç , froid. Car. Antennes moniliformes , portées en avant, à articles poilus; ailes larges, velues, arrondies, couvrant le corps en toit ; pattes courtes. Genre 527. Scatopse ; Scatopse , Geoffr. (PI. 5i, fig. 6. ) Etym. lniùû-tTKctToi;-, ordure. Car. Antennes courtes, grenues, de la longueur du corse- let; tête petite, penchée; corselet renflé; ailes couchées sur Pabdomen et plus longues. Genre 328. Hirtée : Hirtœa , Meigen ; Bibion, Geoffroy. (PI. 5i, fig. 5.) Etymologie probable : de liirtus , hirsutus , velu. Car. Antennes courtes, en massue perfoliée ; trois petits yeux lisses ; yeux des mâles beaucoup plus gros que ceux des femelles. Huitième Ordre. LES APTÈRES. Etym. a, sans; Trjspa, ailes. (PI. 62 à 58.) Car. Pas d'ailes. On peut partager cet ordre en familles , d'après diverses considérations : ainsi , beaucoup de genres n'ont pas d'antennes; d'autres, qui ont les antennes distinctes, ont, à la place des mandibules ou des mâchoires, un suçoir ou un bec ; parmi les genres à mâchoires, il en est qui n'ont pas le ventre dis- tinct des autres anneaux qui correspondroient à la poitrine 234 CARACTÈRES DES AFTÈRES. OU au corselet, et chez d'autres l'abdomen vient après le corselet et ne porte pas de pattes ; mais tantôt il est muni d'appendices en forme de soies ou de poiis, et tantôt il est nu : de là six familles , dont la plupart comprennent peu d'espèces. Cinquante -cinquième Famille. Les Parasites ou Rhinaptères. Étym. V)v ■) nez, bec; ai7r]ipct , sans ailes. (PI. 62 et 53.) Car. Un bec ou suçoir, sans mâchoires et sans ailes; tête et corselet distincts. Les six genres qui composent cette famille sucent les ani- maux, et se distinguent par le nombre et la forme des pattes, ainsi que par la disposition des antennes. Genre 529. Puce; Pulex , Linn. (PI. 53 , fig. 3 , 4 , 5.) Étym. latine. Pline : natus apuhere. Car. Corps ovale comprimé; tête petite, à antennes de quatre articles ; pattes postérieures beaucoup plus lon- gues que les autres; propres au saut. Genre 53o. Pou; Pediculus, Linn. (PI. 53, fig. i et 2.) Étym. latine. Petit pied. Car. Corps aplati à segmens distincts ; pattes égales en longueur; à derniers articles en crochet; cinq articles aux antennes. Genre 33i. Smaridie; Smaridia, Latreille. (PI. 52, tig. 1.) Etym. obscure. Nom d'un poisson, IfxâaiS'oç. Car. Corps globuleux; à tête, corselet et abdomen dis- tincts; deux yeux; palpes alongés ; pattes antérieures plus longues que les autres. Genre 532. Tique : Ixodes , Latreille ; Cjynorhœstes , Her- mann ; Crotonus. (PI. 53, fig. 6.) Étym. I^cç, glu; t^aé'iiç-, visqueux; KpoTOV , tique qui gâte les chiens. rhinaptères; ornithomozyns; NÉMATOURES. 235 Car. Pas d'yeux distincts; huit pattes courtes, rapprochées j abdomen très-gros. Genre 533. Lep te ; Leptus , Latreille. (PI. 52 , fig. 2.) Étym. Akttoç, grêle, menu. Car. Six pattes seulement, dont les intermédiaires plus courtes; antennes tenant lieu de palpes. G. 554. Sarcopte; Sarcopfus, Latr. (PI. 62, fig. 0,4, 5, 6, 7,8.) Étym. ^a.p^-a-cipKoi; , chair ; kottJoç-, qui pique. Car. Tête, corselet et abdomen distincts par des incisions ; huit pattes garnies de poils, terminées par de petites vésicules. Cinquante - sixième Famille. Les Ricins ou Orni- thomozyns. Étym. Opf/6cç, oiseau ; fjuj^iO) , je suce. (PI. 64.) Genre 355. Ricin, Ricinus , Linn. (PI. 54, fig. 4.) Car. Tête et mâchoires distinctes ; antennes très-courtes ; s'iK pattes; abdomen arrondi, non terminé par des poils. Cinquante -septième Famille. Les Séticaudes ou NÉMATOURES. Etym. NyiiJiat-aTaç , fil ^ «psi, queue. (PI. 54.) Car. Des mâchoires; des antennes; abdomen très-distinct, terminé par des soies ou filets; six pattes seulement. Genre 336. Forbicine; Fori/cma, Geoffroy. (PI. 54, fig. 1.) Car. Corps aplati; six pattes; antennes longues en soie; à ventre ou abdomen distinct du corselet, terminé par trois soies alongées , susceptibles de s'écarter. Genre 337. Machile; Machilis, Latr.; Lepisma, Linn. (PI. 44, fig. 2.) Etym. AsTriç , écaille. Car. Corps bossu, non aplati; antennes courtes, filets de la queue inégaux , propres au saut. !36 CARACTERES DES APTERES. Genre 358. Podure; Podura, Linn. (PI. 64, fig. 3.) Etym. UoSc-c^oç-, pied ; «pa , queue. Car. Corps arrondi, terminé par deux filets qui se recour- bent sous le ventre et se débandent comme un ressort. Cinquante-huitième Famille. Les Aranéides ou Acères. Etym. et, sans ; ksû^ç , corne, antenne. (PI. 55 et 56.) Car. Pas d'antennes; tête confondue avec le corselet; ab- domen sans pattes; huit pattes; des mâchoires ou des mandibules distinctes. La forme des mandibules , qui tantôt représentent des te- nailles, tantôt de simples crochets; le mode d'insertion du ventre, qui, le plus souvent, est pédicule et quelquefois ses- sile ou confondu avec le corselet; le nombre des yeux, le mode de terminaison de l'abdomen, ont fourni les caractères des huit genres principaux que nous avons inscrits dans cette famille, que quelques auteurs ont distribuée en plus de trente genres. Genre 33g. Araignée; Aranea, Linn. (PL 55, fig. 1.) Etym. Aùct^viç. Car. Mandibules en crochets; abdomen pédicule, arrondi à l'extrémité ; palpes à la base des mandibules. Genre 340. Mygale; Mygale, Walckenaër. (PI. 56, fig. 1.) Etym. Mt/j^aÀM , musaraigne. Car. Mandibules en crochets, portant à l'extrémité un palpe alongé pédiforme. Genre 341. Phryne ; Phrynus , Olivier. (PI. 56, fig. 2.) Etym. (p^vvoç, nom d'un crapaud terrestre. Car. Corps plat; palpes en forme de pattes et de griffes; pattes antérieures très-longues et très-gréles. Genre 042. Scorpion; Scorpio , Linn. (PI. 56, fig. 5.) Etym. iKopyrioç. ARANéiDES ; MYRIAPODES. 267 Car. Palpes en forme de pinces; abdomen sessile, garni à la base de deux peignes; queue articulée, terminée par un crochet ou alg lillon venimeux. Genre 345. Pince; Cheiifer , Geoffr. (PI. 56,fig. 4.) Étymologie , du latin, porte -pince. Car. Palpes en pince ou en serre d'écrevisse ; abdomen sessile; point de queue. Genre 344* Galéode : Galeodes , Olivier; Solpuga , Lich- tenstein. ( PI. 55 , fig. 3.) Étymologie obscure. TctXioi^iç, poisson. Car. Mandibules en pince; palpes pédiformes ; deux yeux seulement. Genre 345. Faucheur; Phalangium , Linn. (PI. 55, fig. 2.) Étym. (pctXtty^, nom d'une araignée. Car. Palpes filiformes ; abdomen sessile , à segmens distincts, sans queue; pattes très-longues. Genre 346. Trombidie ; Trombidium , Fabr. (PI. 55, fig. 4.) Étym. TpofA.Cw(^}iç ■, en toupie, en cône. Car. Mandibules en crochets; abdomen sessile; corselet très-petit ; les deux paires de pattes postérieures distinctes de celles de devant. Cinquante -neuvième Famille. Les Millepieds ou Myriapodes. Etym. Mwp/oç, multipliés , nombreux ; ttoS^ol , pieds. (PI. 57 et 58.) Car. Des mâchoires ; tous les anneaux du corps à peu près semblables, sans distinction de corsele;t ni d'abdomen; des pattes à tous les anneaux. Les sept genres de cette famille ont été établis d'après le nombre des pattes articulées sur chaque anneau, d'après la forme du corps et des antennes. 238 CARACTÈRES DES APTERES. Genre 347. Scolopendre; Scolopendra, Linn. (PI. 67 , fig. 4.) Etym. ^KoKoTTivS'ciOt -, Théophraste. Car. Une seule paire de pattes courtes à chaque segment du corps, qui est également divisé en anneaux ; antennes eu soie. Genre 348, Lithobie; Lithobia, Leach. (PI. 67, fig. 5.) Etym. A;6(5ç, pierre ; /2/(5ç , qui vit ( qui vit sous les pierres). Car. Une seule paire de pattes courtes à chaque anneau, qui est alternativement plus long et plus court ; antennes en soie. Genre 049. Scutigère; Scutigera, Lamarck. (PI. 58 , fig. 6.) Etym. Porte-écusson. Car. Corps à anneaux dilatés en dessus, en recouvrement; antennes et pattes très-longues, très-grêles. Genre 35o. Polyxène ; Polyxenus, Latreille. (PI. 58, fig. 7.) Étym. UoXv^nvcç , qui vit en troupes. Car. Corps mou, à articles presque égaux, garnis latéra- lement et à Pextrémité de pinceaux de poils; antennes courtes en fil. Genre 55i. Polydesme ; Polydesmus , Lalr. (PI. 57, fig. 2.) Etym. TloXvSîcr/jicç , beaucoup de liens , d^étranglemens. Car. Antennes courtes, un peu en masse, brisées; deux paires de pattes à chaque anneau, bien distinctes. Genre 352. Iule; lulus, Linn. (PI. Sj, fig. 1.) Etym. iSAoç (Lycophrone); ver à beaucoup de pattes qui grimpe aux murs. Car. Corps arrondi ; anneaux cylindriques à deux paires de pattes à chaque; antennes courtes, en masse. Genre 355. Gloméride ; Glomeris, Latreille. (PI. 57, fig. 3.) Étym. latine, un peloton de Jil. Car. Corps court, convexe en-dessus, concave en-dessous, arrondi à Pextrémité, se roulant en boule; deux paires de pattes à chaque anneau; antennes courtes. POLYGNATHES. sSg Soixantième et dernière Famille. Les Quadricornes ou PoLYGNATHES. Étym. rioAt/ç, beaucoup; yvstôoç, mâchoires. (PI. 58.) Car. Des mâchoires ; abdomen peu distinct ; quatorze pattes. Genre 554. Armadille; Armadillo , Latr. (PI. 58, fig. i.) Nom espagnol, du latin , quadrupède qui se roule en boule. Car. Corps concave en-dessous, se roulant en boule; an- tennes brisées. Genre 555. Cloporte; Oniscus, Linn. (Pi. 58, fig. 2.) Etym. OvîffKoç , petit âne. Car. Corps concave en-dessous, ne se roulant pas en boule ; des filières à la queue ; antennes brisées. Genre 356. Physode ; Phjsodes , Fabr. (PI. 58, fig. 3.) Etym. obscure. (pu deux familles : porte-scies, pupivores. §. 2. Porte- aiguillon ; quatre familles: hétérogjnes, fouisseurs, di- ploptères et mellifères. X. Les lépidoptères; trois familles : diurnes, crépusculaires, nocturne*. XI. Les rhipiptères ; genre unique et anomal : xénos. XII et dernier. Les diptères forment deux sections. §. i. Proboscidés ; quatre familles : némocères, tanyslomes , nota-, canthes , athéricères. §. 2. Éproboscidés ; une seule famille, les pupipares. En tout cinquante-six familles, dont cinquante pour les insectes, et six pour les arachnides. /,3. George- WoLFGANc -François Pahzer, de Nuremberg, a composé plusieurs ouvrages sur les insectes, et le premier en date est le princi- pal : c'est une collection de petits cahiers de feuilles détachées, dont chacune représente un insecte gravé et enluminé, avec la description en regard, de manière que chacune des figures et des descriptions peut être rangée dans les •rdres, en suivant les systèmes divers et les mé* thodes adoptées. Les premiers cahiers de cet ouvrage, dont chacun se compose de vingt-quatre insectes décrits et figurés, ont paru eu 1793; ils ont continué de paroître jusqu'en 1814 : il y en avoit alors cent douze, ce qui porte le nombre total des insectes figurés à 2688. L'ou- vrage a pour titre : Deutschlands Insekten , ou faitna intectotum germo' «63 HISTOIRE ABRécÉË nicœ initia. La synonymie en est soignée, et les planclies très-cicactes. C'est un livre très -précieux pour la science. Les autres ouvrages de Panzer ont paru plus tard et sont moins importans. L'un concerne les coléoptères d'Allemagne ; c'est un vol. .in-12 de 3^0 pages, avec douze planches. Un autre concerne les hyménoptères. En général, l'auteur ne s'est attaché qu'aux descriptions, et non à l'observaiion des mœurs et de l'organisation. 44. Ci.AiRviLLE, Anglois, mais habitant la Suisse, est auteur, avec le peintre ettgraveur ScBELLEiVBERc, de deux minces volumes gr. in-8.°, avec figures , qui ont pour titre, en allemand et en françois. Entomo- logie helvétique. Ils ont paru en 1798 et 1806. L'auteur n'y décrit que quelques genres. Le premier volume en particulier ne comprend que les insectes coléoptères de la famille des rhinocères ou charansons. Il y a seize planches, qui représentent onze genres seulement. C'est un travail minutieux, parCaitement exécuté, imprimé avec- beaucoup de luxe, mais en même temps avec grand nombre de fautes typographiques. L'auteur a présenté, à la page 44, un tableau analytique que nous allons copier ici, pour donner une idée des noms qu'il a proposé de substituer aux ordres de Linnaeus, et qui pour la plupart ne sont pas heureusement choisis. Ptérophores ; à ailes : Aptères ; sans aile mandibules ; avec mâtiioires. haustellés; avec suçoir. Sections. 1 . Élytroptères : ailes cnistacées. 2. Dératoptères : ailes coriacées. .3. Dictyoptères : ailes réticulées. 4. Phlébopteres : ailes veinées. 5. Haltériptères : ailes avec ba- lanciers. 6 Lépidoptères : ailes pulvéru- lentes. 7. Hémiméroptères : ailes mixtes, suceurs en pi- baiistellés 8. Rophotères quant, .mandibules 9. Pododunères : couretirs, 45. CEonGE-LroPOLD-CHRisTiAN-FfiÉDERic-DACOBERT CuviER a doMné en France la plus grande impulsion à la méthode naturelle. Il a, le premier, indiqué un grand nombre de famille©, en considérant les genres de Linnaeus comme types primitifs, et en ayant le plus grand égard aux métamorphoses, d'après Swammerdam, et aux organes delà mastication ou de la déglutition, d'après Fabricius. Dans son premier ouvrage, publié en l'an VI (1798), les crustacés sont encore placés avec les insectes dans le premier ordre des insectes DE l'entomologie. 2C3 pourvus de màclioîres cl sans ailes. I-es fauuUes nalurcllcs qu'il in- dique, sont: 1.° les Crustacés; les monocles, les éci-evisses, les clo- portes; 2.° les MiLLEPiEDs, tcls quc Ics julcs, Ics scolopcnd Tcs j 3.° les ArackÉides , comme les scorpions, les araignées, les faucheurs, les hjdrachnés; 4." les Phtyréides, auxquels sont rapportés les podures, les forbicines, les ricins. Le second ordre est celui des névroptères, partagé en trois familles, i." les Libelles; 2.° les Perles, comme les termites, les hémérobes , les panorpcs, les rapliidies ; ?).° les Agnàthes , tels que les friganes , les éphémères. Les hyménoptères forment le troisième ordre. M. Cuvier le divise en genres: les abeilles, les guêpes, les sphex , les chrysides, les mouches à scie, les ichueumons , les urocères, les cynips, les fourmis, les mutilles. Chacun de ces grands genres est ensuite subdivisé eu «eus -genres, la plupart indiqués par Fabricius. Vient ensuite le quatrième ordre, celui des coléoptères, subdivisés, par la forme des antennes et le nombre des articles aux tarses, en trente-un grands genres : les lucanes, les scarabées, les charansons, les bruches, les coccinelles, les silphes, les hydrophiles, les sphéridies, les escarbots , les birrhes, les dermestes, les bostriches, les ptines, lestaupins, les richards, les lampyres, les cantharides, les meloës, les ténébrions, les mordelles, les cassides, les chrysomèles, les hispes, les capricornes. Les leptures, les nécydales , les dytiques, lesgyrins, les carabes, les cicindelles et les staphylins; et tous ces grands genres sont subdivisés en sous -genres. Les orthoptères sont rapportés à quatre genres ou types : les perce- oreilles, les blattes j les mantes et les sauterelles. Les hémiptères comprennent les punaises, les nèpes, les notonectes, les cigales, les thrips et les pucerons. Les lépidoptères sont de même rapportés aux grands genres : papillons, sphinx , phalènes. Les diptères sont subdivisés en lipules, cousins, mouches, taons, empis, bombyces , conops, asiles, hippobosques et cestres. Enfin, dans un dernier ordre sont rangés les aptères sans mâchoires, tels que les puces, les poux et les mites. Deux ans après, M. Cuvier ayant bien voulu associer à ses travaux l'auteur de cet ouvrage, qui publioit les premiers volumes de son jdtuitomie comparée , la division précédemment adoptée fut corrigée. 264 HISTOIRE ABRÉGÉE et des familles naturelles, au nombre de quarante-huit, furent pro- posées avec des dénominations particulières qui, pour la plupart, ont été conservées dans la Zoologie analytique. Ce travail, pour la clas- sification des insectes, forme le huitième tableau synoptique. Enfin, en 1817, lorsqu'il publia l'ouvrage qui a pour titre le Règne animal distribué d'après son organisation , M. Cuvier confia la rédaction du 3.' volume, comprenant les insectes en particulier, à M. Lvtbeille, qui, en conservant quelques-unes des divisions preluières, a introduit presque dans tous les ordres ses divisions, subdivisions, et sa nomencla- ture à peu près telle que nous en avons ci -dessus donné l'analyse. 46. Jeah-Feéderic-Guillaume Herbst, de Berlin, a donné plusieurs ouvrages au public : la plupart sont ornés de planches enluminées très- exactes; mais ils sont écrits en allemand. Il y a des monographies des genres Araignée, Faucheur, Scorpion, Papillon, et un grand ou- vrage sur les coléoptères, de format in -4.°, et sur les lépidoptères (avec Jablonskij, dans lequel il y après de trois cents planches. 47. Jean-Charles- Guillaume Illiger a publié d'abord, en 1798, sous son nom et celui de Kugcllan, en un volume in -8.°, en allemand, ■un ouvrage important, sous le titre modeste de Catalogue ( Verzeich- niss) , contenant la description des coléoptères de la Prusse. Les des- criptions y sont faites avec le plus grand soin, et la synonymie très- scrupuleusement vérifiée. Il a publié en outre plusieurs ouvrages, un sur les lépidoptères des environs de Tienne, en 1801, et un dernier »ous ce titre. Magasin fur Inscktenkunde, 7 vol. in-8.° 48. Akdré-Makie- CoHSTAM DuMÉRiL. J'ai inséré dans le premier volume de l'Anatomie comparée de M. Cuvier, en 1800, les premières tentatives que j'ai faites de la classification, par familles naturelles, des genres d'insectes. Dans les deux années suivantes, j'ai continué ce travail, que j'ai présenté, le 3 Brumaire an IX, à la Société philoma- tique. J'en ai publié un extrait la même année, dans le Journal de physique et dans le Magasin encyclopédique , 6.' année, tomel, p. 289. On me pardonnera ces petits détails, parce qu'ils constatent les époques principales de mes études. En 1804 parut la première édition de mon Traité élémentaire d'histoire naturelle, dans lequel j'ai exposé avec plus d'étendue le plan que je suivois depuis près de quatre ans dans mes cours d'histoire naturelle aux écoles centrales. Cependant ce n'est réellement qu'en l'année i8o5 que mon travail sur les insectes parut en entier dans li Zoologie analytique, en soixante -douze tableaux sy- DE I.*ENTOMOI-OGIE. zSS noptlqucs, avec des détails explicatifs. C'est d'après cette métliode que les insectes ont été exposés dans la 2.' édition du Traité élémentaire qui a paru en 1807, et dans les divers volumes du Dictionnaire des sciences naturelles ^ d'après le plan adopté et annoncé en 1804, que j'ai constamment suivi et exposé avec détails dans les chapitres VI et VII, qui précèdent celui-ci. (Voyez pages 87 et suivantes.) 49. Gustave de Paykui.l a mis au jour, en 1800, à Upsal , trois volumes in-8.° sur les insectes de Suède , Fauna Suecica. II n'y a décrit que les coléoptères; mais ce travail est complet. Les descriptions sont faites d'après nature, et Irès-soignées : c'est un modèle dans ce genre. Le même auteur a donné d'excellentes monographies de plusieurs genres: en 1789, celle des carabes et celle des staphjlins; en 1792, celle des charansons, et en 1811 celle des escarbots. 50. Jean-Guillaume Meigen s'est principalement occupé de l'ordre des diptères. Avant qu'il ait, en 1804, publié son ouvrage in -4.°, avec figures, en allemand, sous le titre de Classification et description des insectes diptères de l'Europe ( Beschreibung der Europaischen zweyfiii- gcligen Insekten), M. Baumhaucr avoit donné à Paris, en l'an VU! ( 1800), un extrait de ce travail en François. Quoique les caractères ne soient pas tirés spécialement de la disposition et du nombre des ner- vures des ailes, l'auteur s'en est cependant beaucoup occupé, et il avoue que cette considération lui a fourni la base de son travail. 5i. William Kirby , auteur anglois , a publié en anglois, avec des descriptions en latin, la monographie des abeilles d'Angleterre, 2 vol. in-8.°, 1802 : c'est un très-bon ouvrage. Il a aussi donné, avec le docteur Spekce, des Éiéniens d'entomologie, dont le premier volume a paru à Londres, en i8i5. 62. Louis Jl'riive, très -habile professeur de chirurgie à Genève, s'est beaucoup occupé de l'histoire naturelle des oiseaux, des crustacés et surtout des insectes de ce pays. Il a publié, en 1807, en un volume ïn-4.'', un très-bel ouvrage, orné de gravures en couleurs, qui représen- tent une espèce de chacun des genres de l'ordre des hyménoptères, sous le titre de Nouvelle méthode de classer ces insectes. L'auteur a pris pour base de sa méthode la disposition des nervures des ailes. (<3. François et Pierre Huber, père et fils, de Genève. Le premier a publié d'excellentes Observations sur les abeilles, et le second sur les Maurs des fourmis indigènes. Nous en avous fait des analyses détail- s 66 HISTOIRE ABRécÉE DE LENlOMOLOGIE. lées dans les articles qui concerncnl ces insectes, et là aussi nous eu avons fait un éloge bien mérité. 54. Ch4ri,es- JEA^ ScnoEifHERR a donné en trois volumes in-ô.", pu- Lliés à Stoclvholm, en 1806 — i8o8 et 1817, une sj'nonjmie complète et très-soignée des insectes coléoptères , d'après l'ordre du Systema eleutheratorum de FaLricius, jusques et compris le 147.* genre, Motor- chus: il porte pour titre Sjnonymia insecloium. II a fallu une patience infinie pour exécuter un travail aussi pénible, ninis qui devient indis pensable à tout entomologiste descripteur par les grandes rccViercbes qu'il peut éviter pour remonter aux sources. 55. LÉONARD Gylienthal a aussi décrit, en trois volumes, les coléop- tères, en se bornant à ceux de la Suède, à peu près d'après le système de M. Latreille : il manque encore à ce travail les genres voisins des cerambjx et ceux du genre Coccinelle , dont l'auteur s'occupe actuel- lement. Ses descriptions ont l'inconvénient d'être trop longues, et de répéter des détails communs à toutes les espèces du genre. Les volumes écrits en latin ont paru en 1808— 1810 etiSio. 56. Gaspard Duftschmid a publié, en langue allemande, en i8o5 — 1812, la description d'un grand nombre de coléoptères par famille» naturelles, les scarabées, les clavicornes , les créopbages, les rémi- tarses, etc. L'ouvrage, qui a pour litre Fauna jittstriœ, ne se com- pose que de deux volumes. Ils est très -estimé. Il paroît que l'auteur a cessé de s'occuper de la science. TABLE ALPHABÉTIQUE. Nota. Les noms de genres sont en italiqiirs ; ceux des classes en petites capitales ; les autres noms sont ceux des familles on des ailiclcs principaux. Les chiffres indiquent les pages. A. Abditolarves, 128, 212. Abtîomen, i3. Abeille , 206. Acanthie , 216. Acères , 1 59,236. Agathidie, 187. Agiiathes ,114, 2o3. Agrion, 2o5. Ailes, 14. Akide , 186. Aleyrode , 220. Altise , 65 , 196. Alucite , 225. Alurne , 196. Anaspe , i83. Andrene , 207. Angustipennes , io5, 182. Anisotome j 187. Anoniides, ii2, 199. Antennes, 11. Anthice , 180. Anthie . 167. Anthophiles, 127, 209. Anthrax, 228. Anihrhne , 176. Anthribe, lig. .'?(» A pale , 182. Apalytres, 104, 179. Apate ,191. Aphodie ,' \']2. Apiaires, 126, 20G. Aplocères, i55, 227. Aptères, i5, 157 à 160, 233. Araignée , 236. Aranéides, 1 59 , 236. Armadille , 239. Ascalaphe, 202-. Asile, 227. Aslomes, i56, 232. Atope , 177. Altélahe , 190. Auchénorrhinques, i32, 219. Avisuges, i59, 235. Banchc , 210. Bec des hémiptL'res ^ 10. Becinare , 189. Becmouchcs, 1 56, 232. Bemhere, 207. Bemhidion , 1 69. Bibion ,228. .B/«/7i , i85. Blattes , 112, 199. Bolciophages , 187. Bombyce , 73, 223. Bombyle , 226. Bostriche, 191. Bouche, 8. Bouclier, 61 , 174. Bourdon, 206. Bousier, 172. . Brachin, i63, 58. Bracliëljtres , 102, 171. Brente , igo. Brévipennes , 102 , 170. Bruche, 189. Buccellés , 1 14, 2o3. Bjrrhe , 176. C. Callidie , 194! Calope , 184. Calosome , 168. Cantharide , iSl. Capricorne, 194. Carabe, 167. Carnassiers, 102, 167. Casside, 61 , 196. Cchrion, 176. Cénogastre , 23 1. Centrale , 220. Cératoplate , 233. Cercope , 75 — • 220. Ce rie, 229. Ceif- volant , 173. Cérochète , 23o. Cétoine, 173. C ÏAELE ALfHABÉlIQUE. Memlrace , 219. Wétaniorplioses, 54- Millepieds, 160, 237. Midas , 229. Miride , 217. Mollipennesj 104, 179. 3IoIorijue , igS. Mordelte , i&i. Motilité ou niouvenient, 19. Mouche, 23 1. Mouche à scie, 214. Mulion , 23 1. Mulets, 5o. Muscles, 20. Mutille ,211. Mjcétophage, 192. Mygale , 236. Mj labre, 182. Myope, 226. Myriapodes, 160, 237. N. Naucare ,218. JVécrobie , »9i- Kécrophore , 1 75. Nectopodes , 102, 169. J\V<7i3, log. Omophron, 1G9. O/ijVc ,172. Opatre, !j-j , i85. Ophioii ,210. Oicheste, 190. Oriiépliiles, io5, i83. Oruilhoniyzes, 1 69, 235. Orthucere , 18. 5. Orthoptères, i5,iio. Oriiss • ,214. Oryctères, 127, 2 1 1. Ouie, 24- Orypore , 171- Oxj stome , 190. P, Q. Pœd'ere ,171. Panache, 178. Panorpe ,71, 2o3. Papillon, 222. Parasites, iSg, 234. Paine, 175. Parnopes, 209. Passale , 173. Pédine , 18:.. Pentaniércs, 17,102,166. Pentatomc , 21 5. Pepside ,212. Perce -bois, 104, 172. Perce - oreille , 199. Perle ,204. Pétalocèrcs, io3, 17'- Phalène, 224. Phasme , 200. Philanthe , 209. Pholophyges, 106, i85, phiygane , 69,204. Phryne , 236. Phyllie , 200. Phyllotome , 206. Ph jsapodes , 1 3 3 , :i2 1 . Physodes, 239. Phytadelges, i33 ,220. Phytophages, io8, 194. Pimêlie , i85. Pince, 236. Planiforiiies , 108, 192. Planlisuges, i33, 220. Ploi'ere , 217. Pcdlc'ere, 216. Podure , 236. Pohde^me, 238. TABLE ALPHABÉTIQUE. 27t Polygnathes, 160^ 239. Polfxene, 238. Pou , 23 4. Piiocères, io3j 173. Prione , 194. Propapalion, 78. Pséla/jhe , 198. Pso(/ue, 2o3. Psychodes , 233. Ptérodiples, 126,208. Ptérophore , 225. Ptine, 60, 178. Pure , 234. Punaise, 217. Pjrale , 224. Pjrochre , 184. Quadricornes, 160, 239. R. Ranatre, ■>.\Z. Hamphe , 190. Jiaphidie, 2o3. Réduçe , 76 , 217. Réniipèdes, 102, 167. Rémitarses, 132,217. Respiration , 44. Khu^ie, 19:^. Hha^ion, 228. Rhiiiaplèrcs, iSg, 234. Rhingie, 226. Rhiuocères, 107, 189. Rhinostoiues, i32,2i5. Rhipiphore, i83. ii/tm, 235. Ropalocères, 139, 222. Rostricornes j 107, 189. S. Saiiguisuges, i32, 216. S'apetde, 194. Snr^e , 23 1. Sairvtrie , i85. Sauterelle , 67, 201. Scaphidie , 174. Scarabée, 172. Scarite , 169. Scatopse , 233. Scaure, 186. Scléroslonies , i55, 225. Scolie , 209. Scolopendre , 238, Scoljte , 191. Scorpion, 336. Scutellaire ; 21 5. Seul! gère , 238. Scjmne , 197. Sensibilild , sensations , 21. Sépidie , 186. Serricaudes, 128, 2i3. Serricornes, io3, 173. Serropalpe , i83. Sésie , 223. Séticornes, 139, 224. St-ticaudes, 159, 235. Si gare, 218. Silphe, 174. Siniplicicornes , i55, 227. Sifjue, 228. Sir'ece , 214. Siron ou Lepte , 2.Z4. Sit aride, 182. Smaridie , 234. Solidicornes, 104, 176. Spectre, 200. Sphége ,212. Sphéridie ,174. Sphinx, 223. Spondyle, 191. Staphylin, 66, 170. Stégoptères, 114, 202. .S'^è/ie, 171. Slénoptères, io5, 182. Sléréocères, 104, 176. Sternoxes , 104. 17B. Stigmates, 14.% Stemmatcs, 12. Stomoxk , 226. Stratjomys , 228. Sylvicoles, io5, i83. Synodendre , 174. Sjrphe , 23 I. Sjstrogastres, 126, 208. Tachin, 171. Tachrpe , 167. Tagéiiie, 186. 7no;î , 227. Taupin , i 77. Tarse ou doigt, 17, 32. Teclipeiines, 114, 202. Teigne , 224. Téléphore , 17g. Ténébricoles, io5, 184. Ténébrion , i85. Tenthr'ede, 214. aya TABLE ALPHABÉTiytlE. Térétl^les^ 104, 177. Termite , 2o3. Tétanocère j 23o Tétraniérés, 17, 106. Tétraptèrcs, i5. Tétratome, 188. Thérève , Zjo. Thorax, 12. Thoraciques , 104, 176. Tlirosque , 177. Thrips , 221. Tibia, jambe, 16. TiV/e, 178. Tiphie , 2\\. Tipule , 232. Tique , 234. Toucher, 3i. Touriiif/uet , 59, 170. Trachyde, 177. Tricliie , 65, 173. Tridactjles , 109, 197 à 201. Triuiérés, 17,109, 197. Trogosite , 19-.'.. Tromhidie, 2 ît>. Trompe »les diptères, lo. T/ox, 172. Truxale , 201. Trypoxylon , 312. U. Upide , 184. Vrocere , 2 14. Uropristes, 128, 2i3. V. Ver -luisant^ 179. Vésicans , io5 , 181 . Vésitarses , i33,22i. Voix des insectes, 47. Frillette ,178. Vue chez les insectes X, Y. Xiphidrie, 214. Xylocope , 206. Xylophages, 108, Yeux à facettes, 1 23. Yeux lisses ou stcinmates , i: Z. Zoadelges, i3: Zonite, 182. Zophose , 186. Zjgene, 323. ZOOLOOIE. HNTOMOLOOJE . i. Coléoptères. i ■ C aloSOllie syco^/ian/e ■ 5 . Br ao KtII /ffe'/ar/. (i Beiubidion àj.çoifff?.f. Ji'g&rvmur f" CREOriïAGBS s.-UC AnAi le . Leafeve nmicjj^rme ■ L.Bytisqiie Je Ho&re/. a.Bypnyare dt^rme'. S.Haliple impr/rnÂ. 4 Toiimiquet /la^fur . ZOOI.OGIK. ENTOMOIjOGIK. ^ Coléoptères. Pre/rfiit/uv- /i. Géoirup a.Boirsier < S.Aphodie ./oWa. 11. ; 8. linchie noôL . \l . Onrte j'at-fe . ti , - . , , q. IrOX Afrr^j-e . 5. Scarabée na^icorne . /()()L()(;iE KNTOMOL O (tIE . J'refre fn Tur^m i/à' Coléoptères Fie for sctt^. i\\.\VVA\\^:^(',-//-iu>/,i/i/fm,î/<) I ^ .... MIIOCKUKS -a.Pa.s.salc /7//<.,/,w//',/ HErAX'KllKS.. „ ,. ' G.N'oi ronhore ,-A/{w,w ZOOi.OlUK. s,,,/, ,/f^ j3 .Xitiaiile/<'/-/-// . HELOCEllES. ;. SilpLe y,.,/Jvy.W-. j).Hvtlroplùlo ,^/.v.i . 1 7 Vi\i-i\i.y >,■„/..„,/,. .,„r,„.. 'lo. l)eriue,s(e ,/,/ /.rrJ. ZOOLOGIE. ENTOMOL O ÛIE . C oie opter os StÉivÉoceres Antbl^eiie (/e /a ^rcropÂn/aire ■ OMAI.OIBES I i.Letlire y/'^A/v*' ■/f'/f'.|, ( a E s C aiA) o t en rem . i 1. Lyote cana/iv^/Ze . ' X -K \- , , 5ll>S f/e^ ce/ùerj-. ,, ' . , , 6.Myoetoi>haa"e^<7É>^««fer lo A 11 OUI e<7// />/'rnu:<-/oïJe ZOOr.OGIE. ENTOMOLOGIE 9. 1 ' ^ Coleoptei'es- Ver llUSfUlt orj niii/e . 1 , ,r 'i ^^ -, . bJVlelTl'e ver^. Ver hiisanf _- . /èm ,, I i ■ ' 7 Maiachie rt- 2 ArcA^. •^ 8. leiepliore /éw ' 4 Lvque sanoum. ni V ENTOMOL O IrlE ZOOLOGIK. Coléoptères Prf/re ft, Tur/im J>r .Dasyte ru?irfmà/e.J ■ Laul>&rceft/e ■ EPISPAST IMITES. 3 Notoxe nwnacJroj- 4 • Andlio e peJe^tre 8 • Mylal>re Je la cAicorÀ p.Apale deuu- ia/ide-f- 6 . Cantliai'ide à v&ficafytrM- 7 . CéroeOlUe Je j'cfwt/fir.fmàle^ ZOOLOGIE. £:NT0M0L O (il/'J . 11. <^' oit' o|) tè r e s T're^ x*iha'^ STENOPTERES. 1 . Sit an de /i/mt/r///<' ■ 3 . ŒdéiïLère ^o,//i,ri>u/e . 4 Cal ope j-i'rrif/i<'or/ie . ô. IVroolire c(>i'Je . I 3 . TeuebriOIl meunifr.iiL . ,ra /art>e . liYGOPHUiES A 5 . Y ç^caxe Jè'owra/ . I i. Opati^e i/ri\>- l^.Sarroù'ie mufù/ue . /()()iA)(;iK. KXTOMOL OOIE Coléop(ope! »II0T()PHYOE 2.1 nneue wn/-^jr//^^ . t, , , L- 1 .,., T.Erodie /' '.>.\ô.hurvcuore «/i^i?. 1^ „ WrA>r ^rrii^.' /roùr ^oi/i/e,r . 8 . ZopKo se /or/iie . ().TaQ:enie éfran,/A-e . ZOOLOGIE. ENT03f0L()0IK. ,ô. Coléoptères fi.Boletopkage ^/-rt^f-^' 5.1)iapcre<^' ^^/^/. 2 .Hypoplllee c/,ahin . I (i . CllO Aaloxi nJSu/eua- . O^X ■^. Auis otouie bicolore . n .Te'lratouie i/es c/ianY>upiûrhf. ¥ ON GIVO RE S . 4 . Ag atllidie ^uaâ^e fne/tM. | 8 . C O s s Vplie (rj/o^^ta/iseer. 4 lîraoliyoere f/eBar/mrt^ ô.Atfolabe (/k roffi^ier. () . Oxys tome iirm i , x- ' 1 ' ■ i . SScoKto,//, I jG.Spoiidvle litivri\ffoïÂ' . G*:NRK s ANOMAUX TKTKAMKUKS.' ,/ .^ r ^ I 7 V UOlll O f>,tl/i:>- ^,nifi,v. ZOOLOGIK. MNTOMOLOGŒ . i8. Coléoptères. ^^"^ ■ i\ ».»iQ[* " [• '« .l\lia5î:ie nutn/.tn-. 5- Sapertle ej-. -rl^auiie />e/A- . S.rrione corroi/cur. XYI.OPHAtVES., ,, \ .Callithe ,rr, . o . Lup e r e ^affej' -/aufie^ . 6 . Galcrtiquea^^ fanoùà. ■j. Gnboupi j\>t/eiM- . ZOOLOGIE. ENTOMOLOO/JÏ Coloop(opc |8 . AltisO iort/it/ef . 12. Allirne grossier. fô^iu/e (/ej'J iq.Clythre /^v//,/w./--^<7//f..r. i5.Kro(vlo ^^r^v/. 'HYTOPnAGES.jio.ChrySOUlèle r^r/ff/e'l lô.a .A/, va ,/e /rtro/î/ . I u . I*L U ni 0 1 p O i?f>>A-. ZOOLOGIE. :enTOMOZO(}IE. 22 Coléoptères TRIME KE S 1. C occinelle ooe//e^. . a . C O C cinellc à/>/aie . 3 . a Jt/ vue t/e/fro/i/, (/e (rra/u/./ialr. 3 .X 8 elapll e /nrmaâytM .3a .Jnfe/uie, ^è^f-^û^j-û du C teiiis to/:>a^ii/u^^mle' . I^.A.Sa /e!â^ e/j-on (mâ^n/te^çriM'f!^ . b Jkrj-e . 5 ■ (. iavig ère //>/u/za7rne . 6 . a . Anà'/me /rèà--çrû,r.né . ZOOLOGIE. ^JVTOMOZOGIEJ ,j. Ortkoptères. Prtd/lAon j'Ciiif . { X Mante s6-ù^.^ PtyUie ^^^^^ . 3 Pliasme ^^^à. ANOMIDES < (^ i Blatte liy/on-ai^ey . 6 FovRcxAe oaraA^!^ . ZOOLOGIE. H^NTOMOLOGIE. 2/. Orfliopfèies ' ^1. Locuste /,è.r orrfe . i.a . /, /î/^ ./^///v . GHYLLOLDES . a.Pneumoie u/,.,^./ff,,,-.-,.^ ..,„ /.■>.. ZOOLOGIE. ENTOMOLOGIi:. 2â. Ortlioptères 4 . S aitte r ell e enu^ran/e . ô . C r 1 cniO t Jeu.r pomtr . GKYLLOIDE S. 6. Grvlloii Je^- owWm^. - . r ou r (i 11 I c J' o //ïii/tf - . la eo^ue inn- f/i i7e/iorj:\c.Icf.vue en Jf{/.a . leu/,!' (/'Ac/nero/n' ■ ZOOLOGIE. HNTOMOLOlUK. 37. Nevropteres. Prp^tf vinar . Turpài' ,me . IxoTerle Jt ieiid- ijiieiie^ . ZOOLOGIE. ^ENTOMOLOGIE . ^s. Nevi'opfères. ^^^•^^^âîfibt k^^é^,^^^^^ ' PruMun ^cu^. I 1 rTlOraxit* iMi^i^ . a .5 /ari>e,f {la7if en ^raie 4.Al)eillc a miel nett/re ou otwHere ■ 4 . a . Feme//e , 4 .b . Màk ûu Frel>n .4-0 'Pûrfy'ifn (/e^ça/errit r me eeffu/e (/e J^erne.otwerfe (irf^cf'effement. èaài'^-/j/a/trÀAr. I 7 .Nomade z&v/^i' • lio.Beml^èee à ^ec . ZOOLOGIE. E2srrOMOLOGIE 5i. Hyménoptères. ^ES<.^ 1 , ... CSRYSIDES-'e Omale i^r ENTOMOJ. O CrIE . ZOOLOOIE Hyiiiéiioplercs . ENTOMOTn.LEt IcllUeTIUlOll wc ftWn .J OplllOUyi/w/.'- Ranclie i>emf . 5 MtUillc ,«,,v^„!- ZOOLOGIE EWTOMOLO&IE . jj Hyiuexiopteres . ORYC TERES . , 2 .Tiplne à ciaj-j'ef. 6 . Spte ge s/)iri/fyre . (sTompile dMcÂemm^-. 6 .TripOXyloil pûiier. 7 %Ze nju/ en terre Jan/ /'incà' e,rf J'orti . ZOOI.OGIE. SNTO^IOL 0(rIE . 5i. . Hvmenop ter es . ^^^^'^a^ NEOTTOCRYPTES . Jfoi-sari/ J-ni^ ' \ 1 . Clialc ide menue . j 5 . C Vllip S ih £ét/ee e/e/itAte ■ ENTOMOZ O GIE . ZOOLOGIE. 5.7 . H viiio n op ter e s . (1 . Ur O c er e /^w^. 1 5 . T?iitlir è de « x/mea-. 2 .XipJivcli^ie ^/^/?7//w*.|6.ïïvlotouie t^&j . <).CiaiT)èoe '■■" "'/■ 4.Aoan(liiey«/w,;.v;,. ^ riIYSAPODKS. i/riu ij)S. ZOOLOGIE. ENTOMOLOGIE 5j. Hémiptères Ii.Miride .^on/.mm-. 2 Piuiaise «Af /fec. XOAI)KLGKS.,3.RécKive „r,„^7.' . TIYDRO COREES L.Pioière tfi//,/,rirv . 's.Hytlr omêfre /^<»W;-,' . Kanafre /m. 2.Nepe ,v'//,//v' ô .Naiicoj-e, w/AwA/. 4 .Notonoete //w///-- .V.Sim liàwi; ^ Tic/or .rcri^t ( .Alevrode t/»^ /'p'elttàe .:\^a. . /^ vue en tfJ- . a.Coclienille èe/terfMà/eJ.I^.9,.l//e.rat7e^eAvu/ue . 5 .Psylle ai/ IJvie tÂtjoTi^ . ZOOJ.OOIE. ENTOAtOLOaiE. i,,. Lépidoptères Papillou Jo ou Paon Jo IIOPALOCKIIES: i..,.:l.,.„,„,^, ii/int',i!i. r J.' /., >,„:„ „.,■ ,..„■ /.. .A,., .f/,r,,.u,/,W,- uu,- ./.■ ,.r,>/,Y \<^.l<, nM ZOOLOGil^:. ENTOMOLOGIE. J.j. i.épidoplèr< frfirepA T10PAI.0CERES. Tvrpm. dà'ejc- Yiefor j'ciib'. i^a.xlespCriC (il itmleioi en (/e^xuseten (/essores. 3 etl^ . Chemffe c/oporâe en repos ef ni (frelon/. 5 ■ ( ViinfSii/n/f . e.'/^T.Hétéroptère mjroi^. 8 . ,rrk/ (/'a/ûue/^ Z()()L()(;iK ENTOMOL O CJK Léi)i(l(n)tero> .CraUlbe rej-. 6.T«?i,<- /& a . Crram/.mrfï S.PféropLore en i't,eii/,i>7 (^ a IJ.) Z O O 1 i () G I K . ENTOMOLOi;/J<:. ;^. Lopidoptèi />reâ-e/>à Tur^tiA/ ^fcu^- Turom tf^A i.BoillLyce J3eM-va07l finale/ <\.Sûn ('.la c/uyj'a/ù/^ cla/if le (•vc<>fi ûi/vprl- ISTEAtOCERES. a.Boinbyee Ja Irc'^e ou mùu'me à ianVCe e^ai/Ze érune . ' ! 3 a C lieimle i/e /a amtte /vnrc/iue ■ /neAfeJ NEAtOCERP:S. , V, i j ^ /^ u j 'ônoinbvee Ae (/e même ■ i.Q./amè/ne fffnJite ■ 2 . B Olîlb vl e pem/^ . \5.llippOOOvSqiie<*/ro/iI . l5.JVlvop^ noire ■ ^■a.j'a hoiic/ie Je pro^I . ZOOLO&IE. ENTOMOZ O (rlK . >/ Diptères. Prèà-e fiBKcf^ \. Stonioxo ^^/Ù-. Rhiiigio à /ftu- Jiiw^an/ scuép ? „ ,' „ „ )8. Cbrvsopwside «/?w/^/?*7A8.a./iv^rt^/'W7y. SCLKROSTOMES.< a. \ T '^ ^ ' g • laoïl nero/è/. ZOOLOGIE jEvrûJWJ. ogiè: . j. s. Diptei'os. .Rliagion f>ea.^^ e/e /?ro/t/ ■ CIIÉtOLOXES. 4. . C oroohétc po/i^AJ . 6 . C O Nlîll e rna/7/ep . ,» . a . /<•)?' t/e ^ro/iV , G.TilCrCV^C cra.fj-ipenne , 7.E.ollilL0111Ve y/-tf.rj-^ . y a.A^^ t/i- pro/il ■ ZOOLOGIE. ENTOMOLOam. 5o Dipier< ClffiTOLOXES. Yttrvm t/irtw- 7 . E cJiinoniye /è'roce . 8. SargO etahreua^. 8.a . fè/e (/e /?rû/i/ . g.JUulioil arytf*' . C).». fè/e de />ro/7/ ■ xo . S"VTpllLO du poirier, lo a . fe^ de /Jro/tl- n . C Cno e' as (r O à moustacAe^ . la. Mouche domej-d^ue . ■arj scu^ ' ZOOLOGIE. ENTOMOLOaiE DiptercN J'rtA-e^àu-f Tardât direJcT Viefor j'cti^ ^ ASTOME S.A. Oestre j^aitfaà-e . A.a../ . ŒuFaroj'j'i ■ b\Timie variée . ZOOLOGIE. ENTOMOZ O (tIE . ]Sr32MATOURES Aptères. Turbin t&'fj-f^ :iTorl)ieiiie rayek la.Maellile po(yjoo,/e . S.PodlU^e t>e/ttc . zoohocru: IsIJVTOMOL OOIE I ,> IrillOOCle trra/it'ott/.r,<-àA-e . ZOOLOGIE. ENTOMOLOGIE. d;. Aptères. 1 . lulo Je^ j-a6fe.f . x.a. .Vu Je côfp ei ri>it/e' e/t .rpà'a/e . a . P oîs^de SmO a/>p/afi' . MYRIAP ODE S . ' 3 . (rlonieride />or,/e. ^.a.Tfi,/e (vWefJ-erou/an^m ioii/e . 4 . S 0 Olop Clldr e morJE s ( (> . Souti\i:orO arane'ou/c Ij.PolvXOlIO /tt(/ure . j 1 . Arma «iille à />M6t/.v . 1H)LT(t]VATIIES. a.riopOV<0 />e/Ù -rJ,< . C OLE OP tÈ RE s . C apric orne c/iarp^ifier. .OT\THOPTÈRES. Sauterelle m/es-l>/e,>ef. NE\T\0PTÈRES . Asealapte ,ie B>jr/,ar,e. 5 ■ a ./ ■ Sapaffe ^tjro.fS'n' ■ HYMEIN OP TÈRK vS . PManlJie frùmç/e « a Tète ,,ross,e l'Ile en i/e^Miuf. fy,ap/tip<> Ordr fTcfur aarare a^>es vf/es ma/ufiùv/es. iG . Corps ou c/eprofjf ■ Ssî m mil MiJÈjyfe^iEiii