fV»! »^« jt.^««C ^,. r-^...- V, ooRinsiTua rAUiUfiiK COWlfFR(E DES CR\I\S. BrniMllat. - Imprimerie tfBm. Derroy*. Ec. H CllinitKCE DES GlUhS, »Aft M. O. DE MOLINARI , M lui! njrf 4i rii«Mliîi Mgf tl è (latilil ufiriMr I ■ 1 M „!,. .,, In,, • .Xf .■• . I .1 ur ,r jin» Ow 1 »i 1 . rriic ir c« peapk, tnund oo pcm la TMMt, iMrw MV- la .C#S^ GCOLAnHn tT o. UtAAIftC^ U,m\ BRUXELLES ALGl >î». I»H • I M I. m 4i la MiImw. flSi* BB62)MSII (Il dndBQDL Jtn m Vms:. VêiUnnviêt rrf«nif«ifMiirr« ( • livre dont je vous prie (Taeeepier la U« boQléi i|iie vo«s avei eues pour moi , a été ëerii, anoér dernicTCi au nionK*nl où In crise alimentaire veoiit de provoquer des émeiiU's à Bruxelles. Dei cirooonaiieei indépeadanles de ma volonu^ m*ont «npfglrf de le publier alon, et fetpérais que le rc- low de FalMNidaiiee en reodrail la publication inutile. IMwaraMemeDiraboiidaiiee n*eit point revenue, et il y a peu d'appareoee qu'elle revienne de sitôt. In auendanty les mêmes préjugés qui poussaient, i innée dernière, les fouvemements el les popula- uoos à eomrecarrci' kt opéruions du eommercedes Yt DéDICACB. grains, ceux-là par des proliibitions, celles-ci par des émeutes, les mêmes préjugi^s subsistent. Tout nous annonce que In prohibition à la sortie des céréa- les sera inaintcinie, quoique rexpéricuce ait démon- tré clairement qu'elle a contribué à aggraver le mal au lieu de Tatténuer. Tout nous fait craindre aussi que les populations n'essayent encore une fois, d'en- traver la circulation des grains à l'intérieur comme la prohibition Tentrave ù la frontière. Le moment est donc opportun pour combattre des préjugés qui s'ajoutent à rinclémencc des saisons^ ù la guerre et aux autres causes de la disette, |)our renchérir les denrées nécessaires à la vie. Telle est la tâche que je me suis efforcé de rem- plir dans ces Conversations familières sur le com^ mer ce des grains. Je dois déclarer toutefois que je n'ai point envisage la question des subsistances dans toute son étendue. La pénurie dont nous souffrons, provient , à mon avis, de deux causes générales : en premier lieu, de l'insuflisance croissante de la production agricole dans l'Europe occidentale; en second lieu, de l'in- suffisance non moins funeste du commerce de> grains. Je ne me suis oceu|>é (|u'ineidemmcnt de la première de ces deux causes, et je vais vous en dire la raison. néuMuct Yu Ci-ni (|u'il nri*»! bien (k^noiiirt' que si noire agrieul- lure m* Miflil plus à m lâche, si elle ne produit plus toêci il'uliiiirnu |H)ur sub\enir nu\ lK>uins di* nos populations, cela tient U'aueuiip nioin;» uu\ rigueurs de5 !»4iis<)ns qu'à nuire propre iinprévo)anee. On a accumulé, depuis (|uelt|ues anni^'s, des monceaux de phraik*!» sur la ntt:i*ssi(ê de proli^ger el d'encourager ragricnluire; maison n'a pas accurdë à celle indus- trie nourricière du genre humain y la seule prolee> lion, le seul encouragement qui ail une eflieacilé sérieuse, je veux fiarler de légalité devant Fimpôl. Examine! de pK*s notre régime Hseal, et vous vous convaincrez aisénR'nt que l'agriculiure est de toutes les brandies de la producliop ,• la plus grevée et la plus empêtrée dans la glu des règlements fiseaiix. Elle |iaye un lourd impùt en argent sur la terre, e'est- à-dire sur la maeliinc dont elle se sert pour proiluire; elle paye, en nature, un autre impôt non moins oné- reux >ur le iruxnil qui lui est nécessaire, en fournis- sant la plus gro»e part du eonlingenl qui est appelé chaque année sons les drapeaux ; elle pa)e encore un ample tribut aux octrois, ces douanes intérieures qui cnipri»unnent nos principaux foyers de eonsoninia- lion, et qui pi'sc^nl princi|>alement sur les dennVw ahmenlaires». Comptez enlin ce qu'elle paye « ' - v„, OÉDICACB. gislrcmcnt, au timbre, aux ofTIces prixilcgics des no* (aires, cle., eic, et vous ne vous étonnerez que d'une eliose, c esl qu'rllc n'ait pas cncort' v[v accabUV sous le faix. Mais pour la soulager d'une manière efliciu*, il n y a qu'un proeédé à suivre, un seul! c'est de din nuer les dépenses publiques, c'est de riHluire noire cffeclif de soldats et d'employés, c'est de « faire du gouvernement à bon marebé. » Les dépenses rédui- tes , on pourra réduire aussi les impôts et degrés • sensiblement l'agriculture qui en fournit la plus foi part. Malbeureusement, ce proeédé qui serait le seul eilicace est aussi le seul auquel il ne soit pas permis de songer. Il y a, de nos jours, une denrée qui ren- chérit beaucoup plus encore que le pain, la viand* ou le combustible, c'est le gouvernement. Compar< ce que coûtaient les gouvernements, il y a lrenle< quarante ans, à ce qu'ils coûtent aujourd'hui, et \o\\- trouverez que le prix en a doublé pour le moins. Vous trouverez aussi que, — les révolutions el la guerre aidant, — le prix en augmente tous les jours. El le moyen, je vous prie, de se mettre en travers du courant irrésistible d'ignorance, de préjugéf • de mauvaises {Hissions, qui {miussc aujounlhui .1 rau^iiH iilalioii tirs il('|M*nM's |tiiltlM|iit'> ' l.r iiii>\« 11 tic faire prcxuluir la cause du l>on inarclM^, en ma- tière de gou ver nenieni, à une ê|MN|ue où gouvernants et gouvernés paraissent de eonnivenee |K)ur augmen- ter le prix de revient de celte denrée! Mais, cela étant, peut-on M)nger à réduire It^ ini|M)ls à 1 aide desquels elle s'aelicie ? Peut-un songer h diminuer les recettes, quand chacun travaille à augmenter les J'ai donc laissé ;i l'écarl les causes qui entravent Tessor de la produrtioii agricole, pour nrattachcr à edles qui font ubstuiie au dévelup|)enicnt du com- merce des grains, et qui sans être moins funestes que les premières peuvent être combattues avec beaucoup plus de ehanees de succès, car elU^ ne s'appuient sur aucun de ces intérêts puissants et massifs dont la (brcc dintrtie déjoue loulcs les icnlalivcs de réforme. A qui profilent les émeulcs et les prohibitions h la sortie par exemple? Ia*s émeutes procurent du tra- vail aux agents de police, aux gendarmes et aux geô- liers, les prohibitions à la sortie aux douaniers. Ces agents indispensables de l'ordre public et du fisc mé- ritent d(*s ménagements sans doute, mais ne serait- il pas facile de les désintéresser , d'une manière ou «l'une autre, — diit-on continuer h fournir une solde entière à ceux que l'on congédierait, faute d ouvrage? X DiOlCACB. La péforme des préjugés, des règlements el de> lois qui cntraveni le développement du comnierec des grnins est donc essenliellcnieiit pralic|ne. Il sulli- rait d'un peu de zèle et de pemiisfanee |K)ur racconi- plir. Kt cependant celte réforme qui coûterait si peu, rapporterait beaucoup, car elle mettrait un terme aux fluctuations désastreuses des prix des subsistan- ces, en les fixant à un niveau moyen, également éki- gné de rexlrèmc bon marché des années de surab. n- dance et de l'extrèiue cherté des années de disette. Elle constituerait pour tout dire une véritable assu- rance contre lexcés du bon marché, si nuisible au producteur, et contre l'excès de la cherté, si funcsie au consommateur. Tel serait, et j'espèr» iim >«t«u.> « éi ii« un un iw i imi- vaincu, si vous voulez bien jeter un coup d'ieil sur CCS Conversations familières, que je soumets à votre appréciation éclairée et bienveillante, — tel serait, dis-je, le résultat inévitable de la suppression des entraves que les préjugés, les règlements et les lois oppo»;eiïf efH'on* an «l«''\<'|Hp|H'meni du <•«>»«<»»»•••«••' •!• v grain> Octobre 48(MS. COVFR^mnX^ FIVlLltin LE COMMERCE DES GRAINS. PREMIÈRE COMVEMATIOai. lïTrcRLOCirrccBS. — i'n émeutier, — Un prokibitionisle, — Vh écunomUU, fC« inUalocutcura « réiiiii«eDt du» im etUmioet* siCoé êoprèt lu prioctpal foyer de rémesle.) )«»:trnEM. - •mile dans Testa mi net, s^assicd et .1. . lie (aro.) — Quelle bonne journée ! ' iXin- !•• I^t\"' nf!n.ji!.l r.-t,in.!f>.' ■.'.'■•n.- pr.'srin.- a 1 i li.iii- tiMir .! iiii«- :!;•! l'ili-fi i> -.1 ..<; i.'- I ;' !'• ri. : ! "• '■ •'■ i' ' u:: ! ••! . |».,iii \ luii:. ■ l.-'- >■:!.::■: ' •• - i : ' • ! ;- : !•■- ei cttaninelf . QMlqMt-m jovmnoI d^noe vériteble oéiéteité, I f LE (!0aiCRCE Des CRAIES. les accapareurs se souviendront longtemps de In leçon que nous venons de leur donner. En avons-nous rassë de cesearreaux î Oufî je n'en puis plus... f i.CO.'^IOMISTE. (Il est assise la mcnic table, et il fume un rigarc.) Ouï eassc les verres, les paye. l/éHECTIbR. Ileio ! que dites-vous là ? l/éC050MISTe. Pas gran(rcliose. C'est un vieux proverbe qui me re- vient à l'esprit. lV.heutii-r. (Le regardant de travers.) — 11 n'a pas le sens com- mun votre proverbe ; et si Ton ne vous connaissait d'an- et leur origine se perd dans la nuit des Ages. La physionomie de ces estaminets du bon vieux temps o*a pas changé depuis des siècles : ce sont toujours les mêmes mars blanchis à la chaos, les mômes chaises do bois, le même baet en bonnet de coton, les mômes mieques joufflues et rubicondes que peignait Teniers. Dans ces estaminets types, on dédaigne les rafllnement^ du luxe moderne; on se fie, pour conserver la clientèle de rétablisse- ment, sur la bonté reconnue du faro, do la lambir et de la gueuse- lambic (bières de Bruxelles), sur la ! rt la respectabilité du baeê (maître de l'estaminet}, sm tr des mieques [svrvantes de Testaminet). On ne se trompe pas, au surplus, sur la puissance de ces attractious combinées ; car le vrai bourgeois de Bruxelles n'hésite pas à traverser la moitié de la ville, par le temps le plus affreux, pour aller passer la soirée à ion cutaminot. Rien no peut Ton détourner. Il y va môme, asMire-i-oD, le soir de ses noces. On excusera donc Taulettr d'avoir placé ses personnages dans ao estaminei, car restamioei, c'est le prineipel foyer de la sooiabUné ( ieoiie dale, on |M>urniit croire que tous failet eaiiK tmmmmmo avee l« Massoet du pMple. Mabfoot Met un briTe hooinie, nu ftmJ. S«ulf»iiMMit votre Ànnomle politique vottiféle.. ut reOHIlIlTIfiMsTK. (Vieillard rhiuve, fn Itiiicllc4. En entendant iv lum tVonomir |K>litiqtic, il fait un toubretaut, rt lai&se tom- t>rr le Jammal de BruxeUtê * qu'il est en trniii de lire.) — L'feonomie |)olitiquc ! oui, c'est elle qui a Tait tout le mal. aree tes théories. Ah ! les tliëorieiens, les thëo- rt 'i^eaneepenrerse. (Il te remet à lire \e Journal ,1 gie bien établie. Dit4*s-moi donc, f^t'-ceotie i ' ' ■•"lit ■<<>■<* «*' I ' iiK<*i'ti' ilii iiiiiiiiK'i'. <• existaient Non, grâce nu <.n\ .y >iiii («'< in«riitions*lè, et ils h I. 4 i.i. <:oiiii:rci: des giui.%s. l'économiste. 4. , ^. .. ^.,,.,ii. Le moyen dgc ne connnissait ui l'éco- nomie pulilique ni In lilicrté du commerce, c'est parfai- tement exact. La production et le coinmerce des grains étaient alors rigoureusement réglementés. Chaque pro- vince était entourée d'une ceinture de douanes que les grains ne pouvaient francliir, ni pour entrer ni pour sortir, à moins d'une permission spéciale. Kl, dans l'in- térieur même de celte circonscription limitée, croyez- vous cïue les agriculteurs eussent la liberté de produire et de vendre leurs grains à leur guise? Pas davantage. Ils ne pouvaient porter leurs grains que sur certains marchés qui étaient désignés par l'autorité, et des |H'na- lités sévères étaient comuiinécs contre ceux qui s'avisaient de les porter ailleurs, ou simplement d'attendre chez eux les acheteurs. 11 y avait plus encore : ils étaient obligés de conduiri' eux-mêmes leui*s grains au marché ou de les y faire conduire par un membi*c de leur famille, et, des qu'ils les avaient mis en vente, ils ne pouvaient plus les remporter. Dans les années de discute, la ri'glcmcn- tation était encore renforcée : on établissait un maximum sur le prix des grains, un maximum, c'est-à-dire un prix au-dessus duquel il n'était pas permis de vendre. Que s'ils refusaient de livrer leurs grains au taux du maximum, on envahissait leurs fermes, on recensail leur récolte, et un les obligeait de la tenir à hi dis)M>si- tion des autorités. Enfin, quand il arrivait que les ctdli« valcui-s, mécontentés et ruinés par tant irentnivcs, lais- saient en friche une partie de leurs champs, on leur prescrivait l'étendue «pi'ils en devaient cultiver; ou rt»- clriiunt.-iil Iriiiv .is>>i)|i>iii<*iils - |»:i|Tiils 11)1*1111*, iiil:iuii tiH jugeait que let teiiiailles n'avaient iwint rëuasi, oo con- tnignait let cultivateun» d'cuftemencer une aeeoiide fois leort cbamiia. Vou« le \uyci, on n'avntt rien oublié, c'était ci}ni|ileC ! Les marchands de grains et les boulangers n |»asplut libres, on peut même oflirroer qu'il*» i ■.< ,.; moins : d'abord leur nombre était strictement limité ; en " nies leurs * ' ms étaient n^glementéc» et »ii, avec un >< ' V. Les marchands de grains ne |»ouvaient oftércr leurs achats que dans une certaine circfmscri|itiou déteruiinée, ni se présenter dans les mar- chés avant ou après certaines heures. Les boulangers étaient soumis à des prescriptions analogues ; en outre, le pain était taxé en tout temps, tandis que le grain ne l'était i|u'auv é|MMjiies de disellc. Des mesures extraor- dinairt*s s t encore à celles-lù, pour mieux as- surer la siil.-. ...... c des fiopulations, lorsque l'autorité redoutait un déficit. On dérendait la vente du pain ten- dre et du |Miin de qualité sn|>érieure. On fermait les boutiques des pâtissiers, ou bien l'on obligeait ces in- dustriels tt limiter leur production et ù n'employer que certaines qualités de farines. On fermait aussi les distil- leries et les brasseries. Bref, l'autorité était infatigable. Aucune fiartie de la production ou du commerce des sub- sisIniircH nVrlM[t|t.-iit à son œil vigilant ; |)as un atome de liberté coininrrciale ne pouvait s'y infiltrer. Que si, )>ar aventure, la surveillance se relâchait ou si l'autArité montrait un peu trop d'indulgence envers les fermiers, les marchands de grains et les bouUngers, si elle per« mettait qu'on fit de grosses provisions ou de gros trans* ports de blé, le peuple, qui n'entendait pas nUson sur I. 9 LE comxeucb de» ghaim». ce clinpitrc, se niellait de la partie et il se chargeait de ra()i)eler les «i accapareurs • ù luntre. 11 arrêtait les cliari-clles uu les bateaux de grains; il faisait des visites domiciliaires dans les magasins et dans les fermes ; pil- lait les approvisionnements ou les jetait ^ la rivière, et quand les fermiers ou les marchands s'avisaient de re* gimber, il les envoyait rejoindre leur marchandise. Voilh le régime qui prévalait au moyen âge. Eh bien! quels étaient les résultats de ce régime? Est^c qu'il fai- sait régner Tabondance? Est-ce qu'il bannissait !• ^' ' Jugez-en. En Angleterre, on n'a pas conqité m cent vingt et une famines en trois cent six ans, de Tau 1049 i\ i55li, c'esl-ii-dirc dans la plus belle période du moyen ûge. En France, c'était pis encore. La famine sévissait une année sur deux. Dans le douzième siècle, par exemple, on n'y compta pas moins de cinquante et une famines. Et quelles famines ! Un historien alieniand, Voigt, rapporte que, même dans les pays a blé, en Prusse, par exemple, on déterrait les cadavres pour les mander; que des parents tuaient leurs enfants, et des enfants leurs parents, pour en faire des repas de canni- bales. Dans une famine causée par les déprédations des Tartares en Hongrie, un habitant de ce pays confessa qu'il avait tué et mangé soixante enfants et huit moi- nes '. LE PROHIBITIO.MSTe. Horreur ! I Voy. VHîsloire des mcmn en Europe, citée par le docteur Guillaumo Rocher, Ou commerce dee graine, etc. ; iraduction do M. Mdurico Block, p. 69. llMLlft 7 au mollir rn |tnrlir, la ^othiqur n ' ion du moyen :U ' — iitnr cooore de la f^ IioIdI? Avon*- nuui élt réduit Pour cela, non. L*^C0?(0I1ST> Nous avons rnrort- son fTrrl «Ir la ju-miric eï lU- 1 . li. 1 1.- dt'piiifi qu'(»n a toininciné j a|»|»liiHKf nux suI»m^: ui' •_> le |)rinci|>c de la libcrti^ du commerce. Nous avons eu encore dea diteUea ; car la liberté du commerce u*est l»as une (Mnaeée ! le FaOUIBITIO?IIMTE. Ah ! vou< lavouet donc ! L*£C0>0IISTE. Pounfuoi ne ravoucrai«;-je pas? Quel économiste a jaroai:» prt-tendu que la lit>crtë fût une panacée ! qu'elle eût, par cxrmplf, le pouvoir de rendre les saisons tou- jour» f:i>urablt>, W^ muisson« toujours abondantes! Non ! (*rté du commerce n a pas une vertu souveraine ; ..^ xie peoi pis donner au cultivateur la pluie ou le 1m au temps, selon qu'il le aoubaite ; mais elle |)eut, dans une large mesnrc, iMénuer les maux causés par Tineon- slanee des saisons. Elle peut agir de telle M>rlc que l'on ne souffre jamais ni d'un bon marche excessif ni d'une cieeasive cherté. C'est un rc^^ulateur. J'clais co train de \ou!» dire. !<)rS4|Uc vou<» m'avcx 8 LE COIMERCB DES CRAIES inUTronipu, que nous avons encore eu des disettes de- puis ruvénement de In liberté du commerce ; je \ouluis ajouter que ces disettes ont été, les unes provoquées, les nulres iiggravées |mr les eiitris i U'es à la pro- duction, au commerce et ù la cou um des blés, par les émeutes ou par les prohibitions; que, chaque fois qu'on a essayé de porter directement ou indirecte- ment atteinte à la liberté du commerce des subsistances, on a fait naître le mal ou on Ta augmenté, au licti de le prévenir ou de Tatténuer. Je voulais ajouter, enfin, que les émeutes, la réglementation et les prohibitions en ma- tière de subsistances, sont pires que la si'cheresse au moment des semailles, pires que Thumidité pendant la floraison et la moisson, pires que la grêle, les sauterelles et les charançons, pires que la maladie des pommes de terre . I.K PROIUIIITIONISTI;. Ohl oh ï ainsi donc, moi qui demande qu'on ne laisse pas sortir du pays les subsistances nécessaires à la nour- riture des enfants du i>ays ; moi qui demande qu on nourrisse nos populations avant de songer & nourrir l'étranger, je suis un promoteur de la disette, une S4iu- terelle, un charançon? Allons donc ! LËMEUTIER. Et moi qui viens de m'exposer k passer la nuit à VAinigo et, qui sait? peut-être deux ou trois mois aux Petit'Carmeê ', pour donner une leçon aux accapareurs ; • l.'Amigo cl les Petils-Carmes sont Iw prisiins de Bruxelles. l.'Amiuo est la prison où l'on dépose provisoirement les tapa- geur», Icii vaKakx)nd4, les malfaiteurs, etc.. comme la yëUe Saint» Martm a l^ari». pour cmpi^her cette tourbe lualfaitanle de tpéculer sur U fub«i«4ance du |>eu|)le, je contribue à augiiieiil^ la cbrrl^, ji* ùàii baui^scr le prix du |Miiu, je mis pire qa*Qoe taularelle ou un cbaraoçoo , uo complice des Mcapsreun, quoi ? Ctcortomun, Vous |Mirlez d or l'un cl Tautre. Vous êtes assuréiiieot l>leitii de bonne foi. Vix / sincèrcmeoi , vous, •itiVii demandant la pn*!. à la sortie des blés, liant casser les vitres des prtUendus acea|M- . > ous travaillei k amener Tabondoncc et le bon iii.li> lit*. LE PSOBIBtTIO.MSTB ET L^ÉMEUTIER. Sans aucun doutiv . .. ..,.,MISTE. Eh bien ! il me serait très-facile de tous prouver que vous allez diamétralement à lopiNisé du but que vous voulci atteindre ; que, sans le savoir et sans le vouloir, \ous travaillez à nu^mcIltiT la disette et la clierti- ; que vous causez, en deui mots, aux populations dont vous croyez défendre les int4'*réls , des maux plus grands que lous li'S fléaux dont je vous |>arlais tout à riieurc. Et, |H)ur ma fiart, je suis convaincu qu'une nation , qui a le lualheur de posséder des prohibitionistes et des émeu- tiers, ferait une excellente spéculation eu les tnxjuant rontn* autant de saet de saulcn-Ucs ou de cbarançons, au clioii. I C PftOHIBlTIOJIISTS. Vou» éit^ iii^u|i|K>rtable avec voa plaltaoleries. Des n>q-ii-ran( " des rtisoos. 10 LE CUMMEHCB DBS GRAI5!». L*éCO:VOXISTE. Soil ! ne plaisantons plus. 11 faut avouer que c'est une belle chose que IVmeule. L'l^.!IE:iTieR. Tiens ! vous en convenez donc ! l'économiste. Assurément. Voyez pIntAt. C'est une rude hnsoj^nc que celle d'approvisionner un pays, cl d'y faire régner l'abon- dance, croyez-moi ! Avez-vous vécu aux champs? Oui. Eh bien ! vous devez savoir alors comme on y travaille. Dès quatre heures du matin, en été; avant le jour, en hiver, on est levé h la ferme ou dans la chaumière du paysan, et on se met à l'œuvre. Il y a des gens qui disent que le blé pousse tout seul dans les champs ; que le cul- tivateur n'a qu'h laisser faire la nature. Sans doute , la nature prête son concours h l'homme, mais c'est a la condition que Thomme soit son associé, son coopérateur infatigable. Voici une terre en friche. Suflit-il d'y ré- pandre le blé et orvJ la rmiinelle Pour qur le hil monte et ruifselle Du wln de ile et fume sou-i le fer. En deux monceaux poudretix lo> ailes la renversent Se» racine* n nu. ses lierl»es se disjierMMit ; Se» reptiles. »es vers, par le mc deterrts». Se tordent sur son sein en Ironrous torluri*s. I.'bomroe le^ foule aux jueds, en socouanl le manche, Enfonce plu.» avant le glaive qui les traiu he ; le limoo plonge ei tremble et déchire ses doigts •... L'bommc s*use vile à celle besogne. Et quand on dit que la terre s'abreure des sueurs du |>aysan, on ne fait pas une métapliore, c*cst à In lettre. Maintenant le cliarop est préparc. Cest à la nature k faire son œuvre. Quel- quefois la nature sourit aux efforts de Tbomnie , elle se montre envers lui généreuse et libérale ; mais combien de roi< rexc(*s de S4*clieresse ou d*humidité , la gr^le , la rouille, viennent détruire lespërance du cultivateur! Enfin, le blé est mûr, il faut le moissonner; caranemi boa génie ne te charge de le cueillir, de le botteler et de rengraoger. Quand il eiit dans la grange, il faut le battre et le vanner. Quand il est battu et vanné, il faut le mettre au greoier et le farer des eharaifoiit, pais le poi I« r :iti marelii' on nii mniilîn. Que de peîliet! que de ' LAUAftii^t, iocf/ya, éptiode des laboureurs. 12 LE COMVERGB DBS GIUI5S. soucis ! avant dVn avoir tird de quoi cnlrelrnir Mlcs et gens. Encore, si la fortune ëlail au bout î Mais on ne s^enrichit guère à tenir le noRnclie d*une charrue, et, de tout temps, c'a ctë une condition modeste et rude que celle du cultivateur. Cependant le blé est sorti de la ferme ; il a été char- rovc au niarciic, et du marché au moulin. Il arrive au boulanger qui le pétrit et le met au four. Voilà encore bien des façons, et aucune ne se donne sans peine. Com- ment se nomme l'ouvrier boulanger ? Vn gindrc. Pour- quoi? Parce qu'il sue et se démène, parce qu'il geint, la nuit durant, pour que le pain soit prêt au petit jour. Ah ! le pain est facile h manger, mais combien de gens savent ce qu'il a coulé à produire? l'éxeutier. Où diantre en veul-il venir? l'écoxoxiste. VoK-i. Lé- nible et cruelle épreuve. Mais, rassurez-vous. De même qu'on a découvert un remède spé^cifique contre la fièvre, on en a trouvé un contre la disette, un spécifique qui agit d'une manière instantanée, qui substitue comme par nti foiij) i\r \\n'j\\t'\ii' r.'ilwiiiil.iiii i> 'i l.i (lisrltc. LflmilTIEA. El ce $|HVili«|ui\ c'cil... LÏco.xomrri. Vous me le (Iciiinii(lc2? Eh ! |Mirl>lru, c'rsl rémruu* : une Uciiii-duuzaiiH* «te fainétoU ie mtemblent dans lu rue ou »iir un ninrehc; ils M plaignent tout haut tie la cherté du |»aiQ et de la rareté de l*ouvrage ; de pauvres femmc*^ i^ maris Uittent sans |ki ^ "se gorger < u de genièrre, et qui ^ i ire queue à la porte du bureau de bienfaisance ; des enfants qn' ' lame, en disante chacun: Va, nuii irras! mendie on vole! mais ne demande pas de pain le soir, car tu ne recevras que dv> ' «les repris de justice sans ouvrage, rt •! 1 un bon coup, viennent se joindre au groupe. On crie contre les accapareurs, et le plus Icif ' ' ' * ' *■ ' hc un journal où Ton d(h ivent de la sueur du peuple. On raeonte que ici marchand de grains emma- • tics blés pour les foire passer à lui paye au poids de Tor; que tel U' une pas le poids, que tel autre n'emploie (fines avariées... C'est un concert de , lires. La foule crie, hurle, s'exaspère, puis ciir se met en branle. On court chez le marchand '• - tins qui fait passer h l'étranger la subsistance du ; on jette des pierres dans ses carreaux et on 1 dans le ruiaaeaa les grains el les forincs qu'il a iiiprudenee d'étaler dans son magasin. On court ensuite chez le boulanger qui eitaeeuséde vendre k faux |H)ids, puis chez celui qui est accusé d'employer de t 44 LE COaHEHGB DES GRAINS. vnis grains ; on les pille, et si on les rencontre on les houspille. Mais les agents de |)olicc accourent. Il en vient d'abord un, deux, trois pour reconnaître l'ëmeute. On les roue de coups. Alors il en vient une troupe avec un commissaire et des gendarmes. On les bue, on leur jeltc des pierres ; mais les gendarmes mettent leurs chevaux au trot, et chacun de prendre ses jambes à son cou et de décamper au plus vile. En un clin d'œil la rue est vide. Mais ce n'est pas fini ; ça ne fait au contraire que commencer. Le lendemain matin, les journaux et les commères racontent l'émeute avec commentaires, et des attroupements vont stationner en permanence vis-i-vis des boutiques saccagées. On les disperse, ils se reforment. Cela dure ainsi jusqu'au soir, .\lors le branle-bas de la veille recommence ; mais c'est bien une autre affaire, car les curieux adluent, sans distinction «r •■. Les curieux! c'est un des ingpcdients ^ «s d'une ëmeute. Le curieux est le compère naturel de l'émeuticr, et le plus pri^cieux des compères, car il n'y entend pas malice. Le curieux va h l'émeute pour son plaisir, comme on va h un spectacle gratis, et sans se douter qu'il joue un rtMc dans la pièee. Donc, pendant toute la journée , on s'est dit chez le bourgeois : Il y aura une émeute ee soir, comme ce sera amusant ! Irons-nous voir l'émeute? Le père de famille qui vient de lire une proclamation du bourgmestre, dan< laquelle on engage les bons citoyens à ri*ster chez eux, le père de famille résiste ; mais il y a dans la maison de petits jeunes gens qui portent déjà de grosses moustaches et de |>etite8 cannes, et qui sont naturellement affamés d'aventures; il y a déjeunes domoiselK*s qui sortent de pcoMoo et qui ne m>uI pti flehëet de tevoir oommeot •oui ùàU les émeutim. Le mère de raniille ut récrie eoBlre taot d'impmdeooe, mait elle est fière de Uot d*aiid«ce. D ailleurt, e*etl wi ipeeUde qui oe roule rieo, UndU qu'il faut payer ta plâoe «oi 90/eriM MmI- Umhrri • . Le toîr venu, la beq|amiM de la malton est dëpal^ vert le pire , el die fait tant et ti bien qu'elle ifl^ par leter tet terupuict dr garde civique et de bon boorgeoit. Aprèt tout, se dit-il, quelqnet pertoonet de phit ou de moins ne ferooi rien à Taffaire. On va doue è rëmcutc. Il y a foule. Let curieux affluent, car ils onl tou« fait le roéme raitonoenienl... Mais ils n affluent pat teob. Les garoint, les tapons du rivage *, let reprit de jnttioe, les aventurières du trottoir et det boulevards, UMt let gueux, tous les fain TliéÉtfv de BmMdet, oè roo Joue le draoM et le vaudeville. « VarMé de lanarooe purtkulièffe à Bruxailet. 46 LE COMUERCe DES GHAI.NS. milieu (l'un effroyable cliarivnri de sifflets, «le grogne- mcnls, (le cris d'effroi des femines et de piaffements des chevaux. Les gendarmes distribuent des coups de plat de sabre , les agents de police empoignent à droite et h gauche au i)lus épais des groupes. Les cmeuliers se re- jcllcnl derrière les curieux, qu'ils poussent sous la latte des gendarmes ou sous le poignet des agents de pol^ les filous ne perdent pas leur temps, et les journili ' rouges méditent un premier-Bruxelles foudroyant contre la barbarie de la police... Quant au père de famille étouffé , houspillé, meurtri , il rassemble tant bien que mal sa couvée, et il s'en retourne au logis, jurant, mais un |>eu tard, qu'on ne Ty prendra plus. Les petites demoiselles pleurent, qui son chàle dé- chiré, qui son bracelet perdu ; la mère de famille est ahurie. On ne sait ce que sont devenus les petits jeunes gens, ils ne reparaissent que le lendemain... Ils ont passé la nuit a VAmigo, Voilà le second jour. Le troisième, l'autorité a pris ses mesures : la circulation est interdite, les issues sont gardées par la garde civique. Les émeu- tiers sont réduits h faire des promenades au pas de course, en jetant, par-ci par-lh , quelques pierres dans les vitrines des boulangers. Les curieux pansent leurs horions. Les journalistes rouges, seuls, protestent, par leur présence, contre Tabus de pouvoir dont le |)ouplr a été victime. On se couche de bonne heure. Les rues sont désertes. L'émeute est finie. Mais voici la merveille! Ces fainéants, ces capons, ces gouss<*pains, ces filous, ces filles penlues, ces bourgeois imbéciles, qui ont fait l'émeute ou qui l'ont grossie, cet uttroii|»rm»M>l «II! \\ro et tlf» la sottise, saveX'Vous rr qu'ils LllMCtn. 17 oui pruduil? lU out produit 1 abondance. Ce que n'a- vaient pu faire le labooreur, le rooiMonneur, le batteur en grange , le Tanneur, le meunier, le boulanger, par tant de jours et de nuiti de trarail cl de soeurs ; ils l'ont accompli, ru\, en deai ou trois journées de désordre et de pillage. lU ont caaaé quelques etrreaiu, pillé quel- que» boulangeries, bonspillé quelques roardunds de grains , cl Tabondanee a tueoédé h la disette. N*est-ee pas roer^eillciu ? cl n*a-t-on pas bien tort de tant se préoccuper de faire fleurir Tagricullure? Ne sulBraiUil pas de faire fleurir lemetitr, iK)ur amener l'abondance daiH un l^ys ? l/hULITim. J« iw.- wi« Il que vous voulez iirécliaufTcr la bile, mais j*ai bien asM / travaillé aujourd'hui; je suis harassé. Je VOU4 Uiiise dire. l'ixo.xoiiistk. Moi, je Tais plus loin. Je prétends qu'on devrait non- seulement vous laisser dire , mais encore vous laisser faire : car, enfin, si les émeutes ont la vertu d'engendrer l'abondance , on devrait les encourager au lieu de les réprimer, et récompenser les émeutiers au lieu de les mettre à l'Amigo. I t «ii'TiEa. Eh' eh! |n»un|ii«»i i>a>? Si les gouvernements étaient vraiment |ni|>ulaires... I » . o.willSTS. 1!^ ' >iilierainit aux émcuUers la poliee des marebés, t)t>i-il p.i<> vrai ? Mais les gouvernements sont ingrats cl stupiiles. Comment! voilà des hommes qui ont décou* vert un moyen simple, eflicaeei assuré de faire pousser t. I ! K COMMERCE DES r.RAI>> Je jjraiii - ' iirs ni semailles, <1< ' résolu ér.. iiicnl, an prix onds et des filous, on... Ab ! les gou\< mcnts ! les gouvernements ! l'émeutier. Vous persiflez ! Qu'est-ce que cela prouve? Que le but auquel nous tendons vous écliappe; que vous ne nous comprenez pas. (/est le sort de toutes les idées nouvelles de n'èlre pas coiiifirises... l/écONOMISTB. Casser des carreaux pour faire baisser le prix du pain, c'est donc une idée nouvelle. Il me semblait, au con- traire, que c'était une pratique usitée depuis qu'il y a des carreaux et des émeutes. l'^iectier. Allons, je vois bien que vous n'y entende/ rîon. Je vais vous expliquer la philosophie de la chose Voyez-vous, il n'y a, en matière de sub$i.>tniuc, tju un système qui vaille, c'est que le gouvernement nonrn^>c le peuple. Aussi longtemps que Ton n'en sera pas venu ]hy le peuple souffrira, et il a dt^h bien assez soufTert, le |>cuple. Il faut que le gouvernement nourrisse le peu- ple ; toute l'économie politique populaire, démocrnlitiue et sociale, est renfermée dans «• aide. Tous nos grands |>cnseurs , Uousseau , Hi>i , Cabct, Loui:» Ulaiic >'aicor»lr, t! /' '«iitiMiirr r/r /'.Irai/nii if^fignific celui qui ^i;.i;ir ... ii, ;i |)Our nUi'»tcr une vmta«» celui qui |»criour la MJnle cause du pcupli I ECONOMISTE. Oui, il a été guillotine; mais aprèt avoir été guilloli- neur. Pour mériter le nom de martyr, il faut avoir les mains puret de sang. Homme k préjugéi ! Donc, voici ce que disait Robes- pierre dans un discours sur la liberté du commerce des grains : > Il faut, disait-il , assurer u tous les membres de la société la jouissance de la portion des fruits de la terre qui est néccuairc k leur existence , aux proprié- taires et aux cultivateurs le prix de leur industne, et livrer le su|ierflu à la liberté du commerce. >• Qu'est-ce que cela figuilie? Que le gouvernement doit acheter aux agriculteurs leurs denrées, à un prix rémunérateur, et eo assurer la jonissaoee au peuple , c'est-à-dire les lui distribuer en raison de ses besoins. Vous autres , vous ditcH : Il faut que le |>cuple nourrisse le gouvernement ; RoU ^pierre disait , et nous répétoos après lui : U (aut que le goti\ ornement nourrisse le peuple! Est-œ que notre écon<'>>ii<- lutlilionc IM* %^»lil iiii«*U luîeux (\UC 20 LE COMMEllce DES CHAIN la vôlrc? D'ailleurs, vous avez tort d'vn ^imumu .i linin •»• j)ierir, il nVUiit pas rcnncnii de la lihcrté du commerce. Il lui faisait sa part, à cette liberté comme aux autres, une part juste et raisonnable. Nourrissons d'abord le peuple, disait-il ; fournissons-lui tous les aliments dont il a besoin , puis , s'il reste des subsistances, abandon- iinus-lf"; ■\ la lihfrté du commerce. l'éco.nojiistk. Oui , pour les vendre au peuple qui est nourri par le gouvernement. l'^meutier. Pour en faire ec qu'elle voudra. Le lëgislaleur qui n'a en vue que l'intérêt général , doit-il se préoccuper des iiiti'rèts privés ? Donc Robespierre n'était point hostile h la liberté du commerce, et il avait soin de le déclarer dans un langage bien fait pour rassurer les honnêtes gens : u Je vous dénonce les assassins du peuple, disait- il ; et vous répondez: Laissez-les faire! (Celaient les économistes de l'époque qui répondaient cela.)... Jen'ôte aux riches et aux propriétaires aucune propi! '' ' i- time ; je ne leur ote que le droit d'attenter à « ■ trui. Je ne détruis point le commerce, mais le brigan- dage des monopoleurs ; je ne les condamne qu'à la peine de laisser vivre leurs semblables. ■ Langage sublime ! Écoutez encore la |)éroraison, car tout ce discours est resté gravé dans ma mémoire en caractères in' ' ' ' . « Riches égoïstes, sachez pirvoir et prévenir «1 résultats terribles de la lutte de l'orgueil etd«'- j « .us lAcbes contre la justice et contre l'humanité. Qu»* 1 1 vtui- pic des nobles et des rois vous instruise. Apprenez à vintxit. Il goûter kê eluuniies de rëgalit4$ et les délices de la vertu, ou du moiaf contentrx-vout i\n avantages que la fortune Yout doone, et Iaksez ou |)eu|ile du pain, du trarail el des mœurs. • Que dites>vous de cela? I 1 • oxomsTi. Jf tlis «luf >i>tis tTci une jolie iiucraïun-, «t «lufile \uus proliu* joliment. LflMIlTIilt. Je m'en flatte : que le gouvernement nourrisse le peu- pli . ' ' I maxime de Robespierre, cl c'est la mienne. M.<. . i-c liul que doit se pro|)oscr tout lionmiequi aime véritablement le peuple, ce but, on ne saurait com- pl<^tcmciit l'atteindre en un jour. Robespierre lui-mc^me ne l'a pas pu. Que faut-il faire en attendant? Faut-il laisser les accapareurs, les monopoleurs, les agioteurs s'en-*^'"*- |iaisibleroent de la substance du peuple? Fu • r leur iiifiunc brigandage? Non, mille fois non. \< tout il riieure que la réglementation avait tVlé. laoycn âge ; qu'elle avait aggrave le mal, au lieu de le détruire. Mais est-ce parce qu*on a trop réglem* ^ t-e qu'on n'a pas réglemi. . .. j,. < t I''s riches qui gouteinaienl alors. Peut-être bien ient-ilsavce lesaecaparenrs. Cela ne prouve rien Iciiicn- tatmn. Un homme qui a écrit un gros lirre sur la législation et le eommeree des grains, et dont ^■ le témoignage, car c'était un Immi ^, comparait les propriétaires h des lions toujours prêts à s'élancer pour dérorer les traTailleors. Eh bien ! je dis, ff LE COMMEKCE DES GHAl>>. moi, qu'il ne faut pas laisser foire ces bèics féroces; je dis qiril faut les museler, cl que, si le gouvernement manque ti ce devoir, le peuple a le droit de se protéger lui-mihnc. Ainsi , que se passe-t-il aujourd'hui? On spécule, on agiote sur les grains, on les cache ou on les transfiortc à l'élningrr; on cause une disette factice quand la récolte est abondante, et le gouvernement tolère des manœuvres si infernales ! il laisse faire les accapareurs ! il les laisse spéculer, agioter pour afTamer le peuple et s'enrichir de sa faim ! Eh bien ! puisque le gouvernement ne prend aucune mesure, puisqu'il se croise les bras, n'est-ce pas ù nous d'aviser? Puisqu'il livre le peuple aux a< reurs, le peuple n'a-t-il pas le droit de se dcl. n ,; contre eux ? l'économiste. Vous étiez, il y a une heure, toute une bande aux trousses d'un malheureux marchand de grains qui cou- rait comme un lièvre: c'était pourtant lui (jui vous atta- quait ; vous ne faisiez que vous défendre. Comme les apparences sont fallacieuses ! L'ÉMEUTIEn. Ne recommencez pas vos railleries. — Je vous ai ex- pliqué pourquoi nous faisons des émeutes : c'est pour suppléer h l'inaction coupable du gouvernement ; c'est |K)ur empêcher le peuple d'être dévoré par les accapa- reurs.Tant pis pour vous, si vous ne comprenez |uis. Cela fiftOHISTB. H ijuc je duid un complice des accrz travaillé loi. M ;,<.<••• des rnarchaiitls de gniiiiii;i|u il ont redevables d'une belle augmen- laiioo dekun» i' ir l'année, que diriet-lfOtiS? «iirTiea. Hein , plalt-il ? Moi, on ooinplic« des aceapareon! ee serait vif. lVcoxoiistb. Eh bien, je me charge de tous le prouver, clair comme deux el deux font quatre. L'i^BCb'TlI.B. Je ne suis pas curieux , comme dit la chansou, mais je voudrais bien voir ça. l'^cokohistc. Je suis h vos ordres. Je vous démontrerai, quand vous voudrex , que les émeutes ne peuvent avoir d'autre ré- sultat que d'augmenter la rareté* du blé cl de surélever lea bënëieea de ceux qui le vendent aux dé|iens de ceux qui racliéteiil. Quant k votre but |>opiilaire, démocrati- que el social, qui consiste h faire nourrir le peuple par le gouvernement pourquoi le j>oursuivei-vous? L'éaerriEa. Eh' [» 1! ] M- le peuple soit mieux nourri rt à meil- leur mni< il . ; î.i' Je n III M |MH de peine k vont prMver qu'il le serait 24 I.F. COMMERCE DES GBAn- plus mal cl pins chèrement. Ce n'est pas toul : «csrrglc- mcnts que vous invoquez |K)ur protéger les coiisoiuiii;!- tcurs contre les •• lions * dont parle M. Necker, citi* |Kir Louis Blanc ; ces règlements qui ont fait une si mauvaise besogne au moyen âge , je n'aurai pas de peine , non plus, h vous prouver qu'ils en feraient encore une plus mauvaise de nos jours ; que ce que le gouvernement a de mieux ù faire... l'émeutieb. C'est de ne rien faire, n'est-il pa« vrai ? Connu î l/lëcONOMISTE. C'est d'accorder aux agriculteurs et aux marchands de grains pleine et entière liberté de vendre leurs denrées où et quand bon leur semble, au dedans ou nu dehors ; c'est de protéger religieusement leurs prrstinnrs ri lours propriétés, et de les laisser fain*. l'^mectier. C'est cela, de laisser le peuple à la merci des man- geurs d'hommes. L'éCOiNOMISTE. Laissez-moi achever. Je m'engage enfm à vous prouver que, sous ce régime de pleine et entière liberté commer- ciale, les marchands de grains réaliseraient de moins gros bénéfices que sous le régime des émeutes, des rè- glements et des prohibitions h la sortie, tandis que Ir peuple serait mieux nourri et à meilleur marché. LE PnOUIBITIOMISTE. (Il a fini de lire le Jourmii de Bruxelies). — Ah ! que voili) bien les hommes h systc^me ! Ils posent un priu- ( ili préiriiilciit ra|}|iliqiirr quand ménie, tant i< nu cuoiplr (lc< failjrt tlr« rirrunt»Uiiret. Pourquoi pas, ti le principe ett boa? Lc rtoniBiTio.xim. De* prinri«"'< ' ••• < |»rinri|>r< • F*f-TK. Ah ! 4>«r exemple, c»t-cc que ceh fait doute? Je crois qu*il vaut mieux de dire la Yérité. L*éc050IISTC. Pourquoi ? Ll raOBIBITIO?(tSTE. Parce que... parée que le mensonge est mauvais , parce qu'il est dans la nature du mensonge de produire du mal. L'foOXOllSTC. Qui dit cela? LC FaORIBITlOXtSTE. Mais la morale donc! Ccst un principe clémcnlaire de morale. L*éC0.'«0aiSTE. Hun ! 11 y a donc des principes en morale ? LC raoBiamoiiisTi. En morale, asstir^ment. Mats... l'éco.^oiistc. z-Tous quVn tous précipitant du haut de la I lie d*Anvrrs vous vous eatseret le eou ? 3 f6 LE COMMERCE DES CRAINS. LE PROIIiniTIO?IISTE. Belle (juf.siinii • Si je le crois, à moins d'un mimclc. I.'IÎCOJIOMISTE. Eh bien ! En vertu de quelle loi vous casscres-vous le ou'' LE PROHIBITIONLSTE. En vertu de lu loi de la pesanteur, c'est tout simple. l'i^co^vomiste. Et celte loi, qu'est-cllc? LE PROBIBITIO.MSTE. C'est... Eh ! parbleu, c'est un princi|)e élémentaire de physique. l'économiste. Il y donc des principes en physique? Et si vous man- gez avec excès, qu'en rësultera-t-il ? LE PnOUIBITIOMSTE. II <'n r<'ll-i , Kl pourquoi votre digestion ii< >• iii-t-clle point? rtii iinriTi 17 i I PtOIIIBITi0^f>i i «je le M», moi? I)riii.iiiii(/-ir I mon mede- en donnem IV \|>lii-i}iiuii. L'^CU!«UHI»Ti. ri|uui ne me la «loooei-foot pts Toot-méme? Ll HMNilMTfO}l»TI. (' que je ne fuiis pas comment le corps humain ctii que je ne coonaif pat let lob lu |i:irrr quf* |e ne suis fias uu I ~ pli^ vous atlmettei qu'elle existe, n*est-il pas vrai ? LE rR0BlBm05(ISTE. L*icom>iisTi. ii'-i'iii. Vous admettez aussi qu*un pliysiologtstA put^ ' • \| iM|uer (Miurquoi >otredi({estioii ne se fait point qu.iu i s i.N avez trop mnngé. Mais sur quoi basera-l-il M>u e&plicalion ? I \ I hoiiiiiiiioMsTE. Sur... Alluot! Mcoocliei. Ll PtORIBrriONISTt. Sur le« |»rincipes de la physiologie, ee me semble. L'iooiNNnm. II y a donc des pnndpctCQ physiologie? Eh bien ! s'il y a des principes en morale, en ph^'siqiie, en physiolo- gie, pourquoi n*y en «aniit-il pas eo éeoooroie politique? ^ I I < oMNERCe DES GRAI?(S. LE PROIIIRITIO.MSTE. Parce que l'ëconomic politique n'est qu'une science... conjecturale, incert4iine, une science dont les résultats vnrient, se contredisent. L'ëcO^rOMISTE. Qu'en savez-vous? Connaissez- vous l'économie poli- tique ? LE PROniDITIO:>< II-, .|iir \ ^ i>iiouiiiTiu9iisre. 1 I *ii»(|ut* mui ! non, inorbleti. Sam me fiait' , . lois |M$ que |>rrsi)iinc m'i pliiH de bon iem que moi, el j« croU l'avoir prouve dans la conduite do lUf- " Ce o*csl point > à mon moi l»on fent tupct neonfie le soin de ma santé, c'est parce qu'il a des connaissances que je n*ai poiot ; c'est parce qu'il a c^tudië la médedoe et qu'il est, ea eoDtéqaeoce, miiMix eu état que moi de reconnaître met maui et de les guérir. L*lSC0?l01l8TE. K»»rt liirii. Vous convenez avec HIim iju<- u- hmh n,-h> III' suflil pas |M>ur guérir la iit'vrc, la jmiiiis**' rt les autres maladies. Vous convenez que In ( ireducorfis humain c>t néei*ii$airc aussi ? Lt PaOHiBITIOXISTe. Ai-je jnmais prétendu le contraire? t'i^CO.XOMISTt:. tt ««nniiHiit nniiniie-t-oii 1rs ^eii'» «un tiilrcjirejMieiil de gtiéiir uii iit.i!.t«l(', s;iiir> .s Vire doiiiir l;i peine d'étu- dier la médecine, en se liant simplement à leur bon sens? LE FaOUiaiTI05(ISTL. On les nomme des cbarlutans. CÉconouisTt, N'y a-i-n j. .- «les lois qui leur interdt<* "' ' - v .. , .. il la merci d'un fou il.iiigercux, je n'ëcouterais plus que la nécessité du salut public et je... l'économiste. Preuex garde ! Vous êtes sur le |M)int de commettre un suicide ! vous allez vous guillotiner vous-même. LE nOHIBITIOMSTE. Qu'e>l-ce H dire? L'itcoxomsTE. < < ' lu ! ' - «social ne |K>ssede pas un mé- caiii>tii< III li^ . i|ue le corps humain; duù il n^ulte que le bon il ne suflit pas plus pour soula- ger le*» maux ti< t;uérir ceux du corps. II faut, cuiii 'H tout à l'heure, que le bon sens soit écUin* |Mir la science. Et la science qui étudie le mécanisme de la société, c'est... LE M0BiaiTI05IISTI. l/économie politique, n'est il pas vrai ? l'écoxomiste. P"- •'••' >• "• • '^••'♦nnnltre rrconmnie |M>lifiq»ie, il faiil IriiMiK é , et, qilund on se mélr de résoudre les questions économiques sans s'être préalablement livré à ectte étude indispensalde, on ressemble a un cliarlatan qui |)rati(|uc Tari de guérir sans avoir aucune notion de médecine : avec cette différence essentielle qu'un char- latan, en médecine, ne peut compromettre que quelques centaines ou quelques milliers de vies, tandis qu'un char- latan en économie politique peut en compromettre des millions. LE PnOniBITIONISTE. Ta, ta. ta, ta. Vous ne me ferez jamais accroire que je suis un charlatan parce que je résous, avec les seules lumières que me fournit mon bon sens, une question aussi simple que celle de la prohibition k la sortie des grains dans une année de disette. Il n'est pas nécessaire pour cela d'avoir étudié l'économie polilijjue. l/éCONOVISTE. CVsl à savoir. I.;. nioiiir.iiio.tiSTB. Comment ! Voilh un pays qui a un déficit bien con- staté, un pays qui se trouve exposé h subir toutes les horreurs de la disette, qu'a-t-ilde mieux îi faire? Est-ee de laisser sa subsistance, déjh insu (lisante, s*écouler à réiranger? Est-ce de laisser le déficit s*a^randir jusqu'à ce que la disette ait pris les proportions d'une famine? Le bon sens le plus vulgaire ne eommandc-t-il pas, en de semblables circonstances, de garder son blé pour soi? Dans la pétition qu'ils ont adressée au conseil communal pour demander la prohibition k la sortie, les l>oulangers de Gand disent : u Quand je possède soixante et quinie centimes, et qu'il me faut un franc, que fais-jc? Est-ce I imnTi 33 que je commence |»ar Uclicr iiic« «oitanle et quinic rcn- lini* " ^' I ' je Ici gante, cl I ' ' ' r, où . je puis, les vingi j ai lieour 11 •deooe dcf économistes, si elle |uu*le autrement "> L*i«nnrini. Hrn%»> jr :i imals cru que nous lussions si iuvn «racconl. G-! , at, r'csl une chose odieuse et in- fâme di- irtir le blé du pnys quand la diM*tle sé%il,qii iipleafaim. Mats est-ce que rcla suflit? N*est-il j lit et infiHme aotsi de pcrmi'llrc aux accapareurs de gnrder le blé dans leurs magasins, de le cacher, de l'enfouir, afin de spéculer sur un nouveau rrnchcris«omcnt quand les {lopulations soufFrcnl? Le gouvenicmcnt ne devrait-il pas mettre un frein a un agiotage si abominable* '^ *>" «K'v- >•(.{! pas se charger de nourrir le (>euplc ? I. ÉCOROmSTC ^ ' le bon sens du peuple en dcpil de 1 ' li 1 M^lcs, u'esl-il pas vrai? CtUtVlltM. San« doute, et voilà ce qu'il continuera de dire jusqu'à re qu'on lui prouve qu'il a tort. Le rRooitiTioxisre. Cela ne sera |ias bien difficile. Il est reconnu que les niiiirhands de grains sont des intermédiaires utiles, in- ensables, à qui il faut accorder pleine liberté... à l'intérieur. Il est reconnu aussi que le gouvernement ne l»ettt te charger de nourrir le peuple. 34 LE COMMERCE DES GRAI?(S. l/^MEtTIER. Reconnu, reconnu. Par qui? I ( PnoUIBITI051STe. Eh ! mais, par. Achevez, par... LB PROUIBITIOniSTE. Par le bon sens public. L^éCOROHISTE. Allons donc ! le bon sens du peuple a prëcisëmenl reconnu le contraire, cap, de tout temps, le peuple a de- mandé h être nourri pur le gouvernement ; de tout temps aussi il a demandé à être proti^gé contre les aoea- parcurs. N'invoquez donc pas le bon sens public. Con- venez franchement que c'est à réconomie politique que vous êtes redevable de ces deux démonstrations-là. I.K PROIIiniTIOJJISTK. Certainement, certainement, je n*ai jamais prétendu que réconomie politique ne soit pas utile dans une cer- taine mesure ; mais il y a des choses si claires, si palpa- bles, des choses de sens commun... L*|£COP(OMISTE. Toujours le sens commun. El si je vous démontrais que votre fameux raisonnement des boulangers de Gand n*est pas plus du sens commun quMI n*est de Téconomic politique ; si je vous démontrais que la prohibition 2i la sortie des grains ne vaut pas mieux qu'aucune d(*s autres prescriptions et prohibitions du régime réglementaire ; qu'elle ne peut qu'aggraver la disette au lieu de ramener Taliondance? ItVMIt 33 tM MI0MBm05il»TK. Par rieniplt Eh bùMi ! si vous voolei me prêter un peu d aiten- Lt MIS. (Savaiir.Mii, son tMinnel de eolon à la main). — Met- soua aavei que M. le bourgmeslre a ordonne la I iiii< lurc des eftlaiiiiiif*ls à ttii liriirr«i , m r»M«r <|c i cmetile. 1. LXilLTILIl. Kiimrr mu* in.inicrc de v«\( r le monde qui 8*ainu8e |Mi^iMement. Ah ! les autoi i uitoritës! 1 h. Si Toof n*aviez ps u.. . ..n ute, le bourgmestre ne vous enTerrait pas vous eoucher k dix heures. Nous rendre demain notre eonversation, si tous V disposés. LE FROBiamO.XISTE. Voloulien), après que j'aurai lu mon journal. L'^acrriER. Kl moi, nprt^ qui*. . . o«»nU ! l:4ES. JÉcsiicun», li Cil dix heures, a h? (Tout le monde se lère. Lc^ ^ mettent leur pi|)e de eôlé. Quelques-uns s'attardent à eauser avec la mieke qui enlève les verres et nettoie les laUcs. Le Irii |»ou- Raison et utilité de cette loi. — Bésumé. h'iURVTlEK. (Il entre Torcille basse.) CVst ilc^goùlanl ! L'écO.NOMISTK. Quoi ? i.fc LA CMCHTi. 37 L*àlllCTtKa. Eh ' luirlilrii, qtir 1rs t>our|Mit t'en nèleoL U gwde rivique a été con\ot\utc, c( \rê m»f;imn9 dr^ areipairtiri M>nl prol<4(«^ |Mir un iTm|Mirt «le ImionnrUf!!!. Il n'y a - rien i faire. Cesl h |>oinr si nous nions pu capter Que voir ■• . .;- ^r 1. \ ^ ., |,-oi. ^iènie jour '* L I. »Éi i I iKR. Et Ir pcnplr qui se laisse inlimidor par rc Ins d'épi- rirr> ' :. ;.cO!«OMISTE (/# etHitnfmlsmml). Ml II* |>euple! le peuple! L^MEtTIER. Ne m'en parlez ps. Le peuple se eonduit m.;i. m cela ronlinue, je ne me m^lc plus de ses affaires. Tont pis i>our lui. Il Taura voulu. LE PBOHIBrnOMSTE. (Il entre en costume de garde civique, se débarrasse 'le son fusil et demande son journal.) C'est fini. Il n'y a plus d'npi — - îVmeute. Les fauteurs de troubles ont ilispani (. .1 lemcuticr]. Tiens vous voilh, %'ous. Je Toofl croyais à l'Aroigo. On y a rois une bonne fournée des TÔtres. (On lui passe son journal. Il le parcourt.) iUui, une pétition pour demander la prohibition h la sor- tie des céréales. J'irai la signer demain matin. L'ÊCOIVOMISTB. C'esl cela, tous Teoex de réprimer une ëmcule aojour- «l'hui et tous allez en (aire une autre demain. 4 38 LE COMMERCE DES GRAIIVS. LE PROIIIBITIONISTE. Une ëraculc? L'ÉCONOMISTE. Oui, une ëroeute sur le popicr, qui produira exacte- ment les mêmes résultats que Témeute de la rue. LE PROIIIBITIONISTE. Encore vos sornettes économiques ! Mais j*y pense. C*est nujourd'liui que nous devons discuter la question h fond. L'icONOMISTK Je vous allendais pour cela, et je complc bien ne pas vous lâcher avant de vous avoir convertis. LE PROHIDITIONISTE et L'éMEL'TIER. Alors, ce sera long. L'ÉCONOMISTE. C'est une raison de plus pour ne pas perdre de temps. Asseyez-vous, et commençons. Savez-vous pourquoi il y a des années d'abondance et des années de disette? LÉMEUTIER. Parbleu. Cela dépend des saisons. C*est, comme on dit, une question de pluie ou de beau tem|>s. L'ÉCONOMISTE. Les variations de la température, c'est-itlire les raiisei physiffueSy exercent, en effet, une influence considéra- ble sur les récoltes. Ici, comme en bien d'autres choses, tout excès est malfaisant. I/humidité, la sécheresse et le froid excessif, sont également funestes à la production des denrées alimentaires. L'humidité est surtout nui- sible pendant les laliours, la floraison et la moisson ; la sécheress4> au moment des semailles et (>ondant la crois- I ut LA CNEllTl 39 Naiier ; mfio le froid cautie d'autant pliM de doromagei t|ur rhivcr est i' - ,^ p|m lanUf. D^ng qq^ pavf, eViit IVxn .|ui est priiicipaleiiieot à redouter ; daii» les |).i> s tiaturdloiiieol foet, c*eil Texcè^ de «êchenNst*. liref, il t^t liicii rrriaiii que les nitoot exereeot une innurnce nutiihle lur let recollât; mtif celte influeiiee dr« cauM€4 pkifêiquêê ii*agit pis setile. Celle des eauêe$ poiitiqtÊtê el écommUqtiêê TÎeot s*y joindre pour amener Untùt raboodance, Untôt la diseile. Parmi les caoies |ioli tiques qui agissent pour amener In di!M*tte, lanarcliie et la guerre figurent au premier rang. Si Tanaiebie règne dans un pays, si la propriété u\v est plui safisamment protégée, si le paysan est ex- |K>»ê à ec que des pillards en blouse ou en uniforme viennent !iii enlever le (hiit de ses sueurs, il sèmera le moins poiiible, el, quand même la température serait des plus propices, la disette deviendra inévitable. La guerre, quoique moins à mloulrr que l'anarchie, — il nV a rien de pire que ruiiardiii', - iallige aussi à lagriculturc des maux enieh et des dommages incalculables. Ce que j'en dis ne s'applique pas seulement aux pays qui servent de cliam|»s de bataille aux puissances belligérantes. Dans ors pays-lè, la discipline la plus rigide n em|)écbe paf le malbeoreux cultivateur de voir ses cbanip!» ravagés, se;» roolMOlis foulées aux pieds des chevaux, sa mis^Table ( ibaoe mite k sac, si bien qu'à la fin de la campagne, il ne lui rcsie le plus - ' {ue les yeux p< ' mt. Ce que j'en dis s'ap^ .«orcaax psvs 4 ti»- seni le matériel et le personnel néeeisaires k la guerre, et qui sont obligés de poun oir à leur entretien. Quand la ^0 LB COMHBRCB DBS 6R1IX8. conscHplion cl les rt^quisilions enlèvent, par exemple, i 00,000 hommes el 10,000 chevaux à ragriculluix» pour les envoyer travaillrr en Algérie, en Crimëc ou ailleurs, Tahscncc do celle poilion du personnel et du innlcriel agricoles ne doit-elle pas inévitablement contribuer ù restreindre la production des denrées alimentaires? Sans doute, Tœuvrc de destruction, à laquelle ces 100,000 hommes et ces 10,000 chevaux vont être désor- mais appliqués, ectte œuvre {)eut donner des résultats avantageux si la guerre est juste el néecssain- m attendant, ils n'en sont pas moins ravis à la pr i. Cest ainsi que les guerres de TEmpire, en enlevant à lagriculturc la portion la plus jeune et la plus viumi- reuse de son personnel, contribuèrent à amener 1rs l.i- mincs de 1812 et de 18 IC, dans lesquelles les pauvres gens furent littéralement réduits h brouter riierlx': ainsi que la disette apparaît comme l'inévitable el i ., bre suivante de la guerre. Même dans les pays qui réus- sissent h demeurer neutres, au milieu des n> " " \ «; puissances, la guerre exerce encore ii cet égani m influence. On y augmente l'efTeetif militaire |>ar mesure de précaution, et e*est encore autant de perdu pour la production. Yandis que la guerre contribue d'une pari 5 diminuer la production agricole, en lui enlevant ses meilleurs instruments, clic entrave, d'une autre part, le commerce des grains. Depuis le commencement de la guerre d'O- rient, par exemple, la lUissie a interdit Texportalion de ses blés. Je crois volontiers qu'en agissant ainsi, eJlc s'esl fait h elle-même plus de tort qu'elle n'en n causé a ses ffuiemis; \u:\'\^ rniin, c'est tiuijours autant de retranché PC LA cacRTi 41 «le la comommaliun des pa}*s qui avaient riiabiludc de demander a la Rti«sie un »up|»lémrnl de subsittanees •. ^ ' ' '* rire fierlurbalricc de ) lie sens delà belle •il en lettres d or qu'un lit sur la façade de la iinii^.ii «iii roi à Bnixelles : A pcit^f a famé, a bfliOf inMfU #..»-. .i/.....< pacis. De la |»este, de la Tnin^ne et de I •'" • '''''v-'- nous Marie, reine ou patrune de la | L'éUEVTlEK. Oui, CCS fl(faux-lli sont, pourrait -on dire, eousios gcmuins. Ils appartiennent h la méuie famille. L>.CONOMISTE. t assurément une abominable famille. Arrivons lllDii 'tle. Lt , : ^ .. .- . :.. -^ : Ils alternent d*uiie manière assez régulière avec les mauvaises. Les • vaches maigres • pour me servir de IV \ que 8uccê'( ans, sept périodes allemativcs d'ab<>:. u*, comprenant, en totalité, à peu près le même nombre d'années. Nous sonmies réduits à manger de la vache maigre depuis I85S, après avoir eu de la vache grasae de 1843 à 1851. A quoi tient cette alternance presque régulière des bon- nes nVoltcs et des mauvaises? Elle tient , en premier ippendice n . 42 LB COMMBtCB DBS GBAlNt. lieu, niix varialions des saisons, cela ne saurait être mis en doute. Mais une cause purement économique vient se joindre h cette cause physique, pour dtendre et restreindre alternativement la production re. Quand les saisons ont été favorables et les m ai- dantcs, plusieurs années de suite, qu'arrive-t-il ? Cest qu'il y a surabondance des productions de la terre et qu'elles tombent à vil prix. On voit alors se manifester une crise analogue aux crises industrielles ou commer- ciales qui se produisent chaque fois que les i lu- riers ou les négociants offrent une trop grni! ité de marchandises à la consommation. Des roii grains sont apportées au marché par des fcriiii is de vendre pour subvenir à leurs frais de eu. ^ -ser leurs fermages, etc. , et cette concurrence excessive des vendeurs amène une baisse telle que la production ali- mentaire cesse de couvrir ses frais. Qu'en résulte-t-il? C'est que les fermiers, après avoir pris patience pendant deux ou trois ans, finissent par réduire leurs cultures; c'est qu'ils sèment moins de céréales et plantent moins de pommes de terre, absolument comme font les manu- facturiers après une crise industrielle. C'est même en quelque sorte un résultat forcé, car les ressources des cultivateurs se trouvent tellement diminuées au bout de quelques années de surabondance, qu'il leur est im|>os- sible de continuer à cultiver autant de terre. Chacun sème donc moins de grains et plante moins de pommes de terre; chacun, par conséquent, en récolte moins, et alors même que les saisons continuent it être favorables, la rareté succède h l'abondance. On entre dans la période des vaelii'N in.iiL'rrs Aî.iis crllr-rl .*! sitii Imir, nr dimiI sC Ul U ClUITl 43 l>4r|H(uer. Le* bauu \mx «ugmeolefil les proClU dt» cuit* " - . (|tii se trouvent par M mèmt encouragé* M r(< nom eau leurs rultur««. lU eomaavQi plut de terre à la productiun alimentaire nininteii.int qu'elle c»l devenue plus avnnt.igeuse; iU i»èiuent plus de grains el ils ne niaïuiuent pas ilVn rm^lter duvaiilage. Aussilùt, les prix lMiis»i*nt, et la vache grasse succède encore une fois à la vache maigre. LC raOHlBlTIONISTK. Otte eiplicatioo des Yariatioos périodiques des ré- coltes me parait assex admissible. Cependant, neeroyex- Yous pas qu'outre l'innuence de ces fluctuations |)ërio- diques , qui se sont manifeslées de tous temps, nous subissions actuellement l'action de certaines causes qui leodcnt à exhausser, d'une manière i>ermanentc , le ni- veau des prix des clioses nécessaires & la vie? > êtes- vous point d'avis, par exemple, que Taugmentalion de la masse des métaux prt'cicux , en diminuant lu va- leur d«> s, doive avoir puiH(]uc c'est la production de l'or qui s'est accrue et non celle de l'argent. Or, il n'en a pas été ainsi. Ce rapport qui, à d'autres é[K>ques, a éprouvé des variations considérables, ne s'est pas encore son ' ' ment niodilié. Ensuite, si les métaux précieux s* dépréciés, cette dépréciation aurait agi d'une manière uniforme sur les prix de toutes les marcbandises. Toutes auraient liaussé dans la même proportion. Or, bien que la Iiausse ait porté sur un certain nombre d'articles e$> scntiels, elle n'a été ni uniforme ni générale. L'cxr •■ tion qu'on donne de la liausse du prix dessubsisi.. en supposant une dépréciation des métaux précieux, me parait donc erronée. Cette dépréciation y-'-^-ix sans doute, mais elle n'est pas encore venue. LÉMEUTIER. Ob ! il y a une autre cause , dont vous ne parlez pas, c'est rinlluencc des cbcmins de fer et des grandes ma- nufactures , dont les cheminées exhalent un poison fu- neste h la végétation. Voilà Ja cause de la maladie des ponnnes de terre et de la maladie du raisin ; c'est bien avéré. L'ECONOMISTE. 11 est fdcheux pour votre explication que les pommes de terre et le raisin soient malades dans des pays où il n'y a ni chemins de fer ni grandes manufactures. Mais il y a d'autres lléaux qui contribuent À em|>écher la production agricole de se développer autant que cela serait nécessaire, pour subvenir mi\ besoins d'une |M)pu- ,^ -1- ^L LA CMBATt. 45 lailoo eroitsanto, et à élever, en eoméqucnee, graduel- • ment le niveau général des prii des subsiatanccu. Cet rcs que les groa impdts i|ii ! ira vcii qui empêchent les c^ij < le« intelligences de le fécooder. L'EMEUTIEK. .\ . -, .. , ,jropriëUi!rc qui piiyc nm|)6l foncier? Et quoi de plus juste que de frapper les propriétaires ! L KCONUMISTE. A la condition , bien entendu, de ne |»as atteindre le •insommatcur en frappant le propriétaire. Or, qu'ar- il lors4|ue h contribution fomicre est trop lourtie? •{ue le propriétaire , qui nVsl pas toujours fort k m: et qui a souvent grand'peine h joindre les deux loniiser |K)ur améliorer sa terre , soit 1 i-wéine, ce qui arrive fréqucnnnent Uns nos pays de |>etite propriété, soit qu'il la donne à • uhixir ' iiii fermier. D'un autre tV»té , l'impô •{.j.Msc un ul'^laeic sérieux au défricliemcnt. 1' : i nie terrées! une opération des plus chanceuses. On ne ' pren«l tlonr qn'jiMT |j« I v»* d'uni»- '• profit, prti{Hirtiunné .. , is d'une « i ; , naturellement aléatoire, peut-on l'espérer dans un pays 'iifisque lu meilleure part de la I liement a donnc*e ù la terre ? *UIB1T10.'«I$T£. N' M ' < -i ^■^ lucni. < ' *- donner la peine |M)ur t prolil. Qu'en résulte-t- i foncier contribue, dans une mesure 46 LB COMV£RCe DES CftAWS. plus forte qu'on ne le suppose, à restreindre la produc- tion agricole , et par conséquent à diminuer Vu/fre des substances alimentaires, en présence d'une demunde qui va croissant. Vous voyez que si l'impôt foncier est payé par le propriétaire , il lui est rcrahoursé, — et selon toute iippurencc avec de gros intcrèts, — par le con- sommateur. L'ÉMEUTIER. Comment cela ? L'éCONOMISTE. La prudiiclioii étant moins dëveloppir qn riie ne le serait si Timpôl foncier n'existait pas, la quantité offerte à la consommation est moindre aussi, et le prix s'élève en conséquence. L'augmentation des prix provenant de cette cause, provoque un accroissement de la rente du sol , qui compense et au delà le montant de Timpôt. Voilà comment il se fait que Timpôt foncier, qui semble frapper le propriétaire, atteigne , en réalité , le consom- mateur. Ce n'est pas un impôt sur la propriété, e*est un iiDpAl sur le p!M*n ' L'ÉMEUTIER. La concurrence des pays où l'impôt foncier n'existe pas ne doit-elle pas avoir pour résultat d'empêcher les propriétaires de se débarrasser de leur fardeau pour en accabler les consommateurs ? L'ÉCONOMISTE. Malheureusement, ces pays sont éloignés, et le blé est une denrée lourde cl encombrante. L'élévation des frais de trans|>ort équivaut à un droit protecteur, que les progrtVs de la locomotion ne feront jamais entière- ment disparaître. ut: LA t MCRT^ Lfc moMlllITlOMSTi:. M.«i>. aJors roéme que rim)HM fonder n < xi-i. i.ui |m%, |KMJiTait-on dëfrichrr lM>uiirou|> tic nouvrllni Irnrs? Nolrr domaine r> u'cnl-il pa$ limiN^ ? Toute*: Icft terres (jui |>c(r. .mi1ii\.*..w .1..,. .1 .m .,.,. .,^ sont-elles pas utili^' Il nous ifsle encore tu lùl^i.iia 1... i... ...us sur 1,000 à conquérir h h culture *. En outre, il ne Hiut pas oublier qu'on peut sVtendre en profondeur nussi bien qu'en superficie; qu'on i>eut doubler le produit d'une surface cultivée, par l'application intelligente d'un sup> plément ération qu'on (Mjurrait nommer un second défrichement, en augmentant létaux delaeon' ! ige-t-il pas l'appli- cation dc^ ., . du sol? Celte application nécc^SJiire du capital à la production Cest ainsi, par exemple, que la rente d'une pièce de erre, c'est -â-'T ' - ancTS, est en extraordinaires. QuVn résulte4-il? Cest que « i«nl les capitaux d'un | t •> retirer qu'avec uncgi> ^ «• de temps et d'argent ; e*est que les capitalistes les plus intelligents, rcux "' r »our anirlinrrr 1 per la produ< 4g LE COMMERCE DES CRAINS. prc^fTTcnl porter leurs fonds dans d'autres indu El reniîirqucz cpie cette siluiition s'aggrave (h ; jour davantage. Autrefois , en effet, les plarcmcnls à r<^nlisalion facile tUaient peu nombreux. Mai- enJalion des dettes publiques et la multiph grandes compagnies industrielles, dont les titres ou les actions sont transmissibles presque sans frais et sans aucun d(^lai, la situation a compictenient change h cet ëgard. Les placements h réalisation facile, se sont mul- tiplies et diversifiés à Tinfini. lAussi, qu*est-il arrivé? C'est que la concurrence croissante de ces nouveaux placements supérieurs aux anciens, au point des facilites de la réalisation, a été funeste h ceux-ci ;c est que les ca- pitaux, au lieu de continuer à alimenter la production agricole, se sont dirigés de plus en plus vers les fonds publics et les actions industrielles; c'est que les écono- mies des nations civilisées ont abandonné les placements ù réalisation coûteuse et lente , pour les placements à réalisation économique et prompte. Voilà comment il se fait que la production agricole soit demeurée en arrière, à une époquç où la plupart des autres branches du tra- vail humain ont pris un si prodigieux essor! Voilà comment il se fait que les produits agricoles aient haussé progressivement, depuis soixante ans, tandis que la plu- part des autres produits ont baissé, quelques-uns dans une proportion énorme. LE PROHIBITION ISTE. La loi u , ^...,u' des partages n a-t-elle pas contribué h ce résultat, en amenant l'excessif morcellement du sol ? L'écONOMISTE. Si In pnïpriélr foiuièiv n'avait pas été accablée d'im- Li. . . .« ... ui LA cmaTl 40 |iùts et d« rr*trif lions de toute sorte, oelte loi n'aurait pu exerrer auruur influcnrc sur U ooiiftUtulion des i fliic-l-rllr, par exemple, sur i , !lrs, sur les entreprises de chemin^ iiiiie«? Elle n'infliieniit pas davanln. en, sur ! i<>ns agrico- les , 91 <• lit pli <;i •• manière à l»enne(tre auK liéritii};* ^ •' - lii i. sans amener le mof' " ^ «îii -'!. A •'"■- •III]. s «t des entraves qui pèseut sur la propriété foncière , njoutei celle des préjugés et des loiti ! ''\«"5qui em|»^chcnt les agritt '" ^ fr disposer il de leurs produits, et vous \ querez |)ourquoi la production alimentaire attire si |)cu ' tim rt les inlclligenres , pourquoi, en r - ' . flic devient de plus en plus insunis;ii chère, tandis que In plupart des autres industric gresscnt dans le sens de l'alMndance et du bon m Mais je ne veut p«is trop mï'tendre sur ces enu>* manentrs de la rlierté, car on ne peut faire disp les princi|iales quen remaniant complétemeot noti 4 .. ^- tèroe d'impaiit tous les jours, le* mari eit obligé de don- ner au nicnagc tout son gain de la semaine. Il retle eliei lui le soir au lieu d'aller au cabaret; mais il «Il tritte, ennuyé, de mau^aiiie bumeor. Il UUIlonne sur tout. Au|ianivant, il battait sa femme parce qu'il buvait tr«ifi; luaintcnanl il la bat parce qu*il ne boit plus asaei... t.KMKl riEâ. Oui. C'est une vie d'ciifir. Qu*ett^ee done lorsque le manque de travail ou la maladie vient se joindre à la ebertë des vivres, pour nous accabler? L*éC050MISTe. Ain^i done , rien n*esl plus nuisible aux consomma- teurs que les fluctuations eiccuivet des prix des subtts- taneet? L'éMeunsa. Aasorément. LE PaOHlBITIOfllSTB. On peol afllrmer aussi qu'elle ne vaut pat mieox pour les producteurs. Dans les années de eherlé, le cul- tivateur peut sans doute réaliser de bons profits sur la vente de ses denrées, quoiqu'il y ait bien quelque eboie k en rabattre, surtout dans les pays de pcUlc cullnre où il est obligé de réserver U plus grosse part de sa récolte poornot . ses béteset ses gens; mais, en tous cas, b eberu .. ..... .iure pas sa situation. Au contraire! Le plus souvent, il emploie les profits extraordinaires d'une année de eberté h satiafiûre ta piitinn dominantfti qui est d*arrondir sod fietlt domaine. Cl. comme son ambition 5i LE GOHHERCe DES CRAI>> «k'passe toujours ses ressources ^ il emprunte pour par- faire SCS ncliiits, en se fiant sur In continuation des li.aii^ prix. Mais les hauts prix ne durent point. L'abondance revient et les prix s'avilissent. Dès ce moment, la crise coniinence pour le cultivateur. Il est obligé de payer ses contributions, de servir Tinlërét de ses emprunts, de pourvoir h ses frais de culture, de piiyer sa rente s'il est fermier, etc., etc. , tout celo avec des denrées (jue leur extrême abondance a dépréciées. H acquiert bientôt la désolante eonvielion qu'il ne pourra joindre les deux bouts, h moins d'emprunter encore. Il emprunte donc, quand il trouve un préteur, il emprunte à des conditions usuraires, et il s'enfonce dans un gouffre au fond duquel il y a rexpro|)riation et la ruine!... Combien de petits cultivateurs pleins de courage et de bonne volonté ont été ainsi dépouillés de leur modeste héritage ! Combien ont été réduits à travailler comme journaliers ou domestiques à la terre qu'ils avaient possédée! El quelle désolation, quelle honte ! car les paysims ont leur point dlionneur aussi. Ils souffrent autant de déchoir que nous autres habitants des \illes. Que dis-je? Ils souffrent davnn' Nous, du moins, nous pouvons dissimuler nos de< . tures et notre misère, mais au village rien ne se peut cacher, et Dieu sait comme on s'y montir im|>' '• regard des imprudents qui font la culbute ) r voulu sauter plus haut que les jambes ! Que le cullixatcur cesse d'être exposé aux funestis allernotives de la rareté et de la suraltondanee , d'une cherté qui prépare sa mine et d'un bon marche qui i" ^ ' et il y aura moins de gène cl de soucis, plus • et de contentement dans nos campagnes. U» CÂOM» M LA CICKTI^. 53 L'tCOHOMUmL la »Ubililé cUni les prix ne aenUl donc pat un tiloiadrc biciifail pour le prtMluctcur que pour le con- sommateur ? tK PhuiiieiTiu^ciSTt. Ccriaïnvmcni. LKMKtTIER. Nai< comnirnl l'ohlmir? Voilà la question. KCONOMISTe. ( Il 11 est pcul-étre pas aussi difliciJc a ri xi: > le supposei. LE PAOHIBITIOMISTB. Cesl bien mon avis. Il s prohiber les grains à rentrée, dans les années 4. ... i nirr , et k la sortie, dans les années de disette. L'ÊMEITIKII Ou de pendre , de temps en Icui)»h, (|uelqucs aeeapa- reurs, pour apprendre à vivre aux autres. LCOXOMISTE. LÉMBUTIEH Eli birn ! uvei-vous quelque chose de mieux à nous LKCOyOMISTE. il- ir pense. fVeisons d*abord bien la question. Il s'agit di> >ik\uir m1 txiiile quelque moyen d'atténuer la |K-niicÉcuse influence des causes physiques, politiques ri c rononiiques , qui produisent tour à tour Texeessif lion niarrhr- et l'excessive cherté; quelque BMiyen d'es- êurer les produeleurs et les eoMoaunaleors eontrc les fluctuatioos déMftreuses de la tonboodance o» <- h 54 > E COMMERCE DES GEAINS. disette; (|uel(jur moyen de niveler les ;i|i|novisioijnr- nements, partant les prix entre les bonnes années et les mauvaises. Or, je suis convaineu que ce moyen existe. L'éMEUTiER KT LE PROHIBITIONISTE. El c'est? L" ÉCONOMISTE. La lilnrlt; ilu commerce. (Lemeulier et It- i»rwiiM»i- tioniste haussent les épaules. ) Oh ! quand von<; in con- naîtrez mieux vous la dédaignerez moins. Décréter la liberté du commerce des graine , ecsî, comme on l'a dit avec raison et comme j'essayerai de vous le démontrer, établir une assurance mutuelle contre les fluctuations désastreuses des prix des subsistances. D'où proviennent ces variations des prix des denrées alimentaires ? Des inégalités qui se produisent dans les approvisionnements, selon Tétai des récoltes. Pour qu'el- les cessassent de se produire, pour que les prix de- meurassent toujours au même niveau, — à un niveau également éloigné de l'excessif bon marché et de l'ex- eessivc cherté, que faudrait-il ? Il faudrait que la même quantité de subsistances fût constamment mise au ser- vice de la consommation ; — il s'agit, bien entendu, de la même quantité , pi*oporlionnellemenl à la population. Ainsi, on calcule que la consommation de la Belgique, en céréales, s'élève annuellement à quinze ou seize mil- lions d'hectolitres ; il faudrait que l'agriculUire et le com- merce des grains missent, chaque année, cette quanlitc de subsi^tances au service de notre population, ni plus ni moins '. Ni plus, car l'excédanl ne pouvant être ab- » Vof. Tappendico (r). LfS CAl'MM M LA CUtkJi (5 horbé |Mir U rt»ii«omni«lioo ordinaire, U prëteoee de cet c&ccdaol sur le marché oceMioiinerail uiie dë|iréciâUon ; ni moins, car lexislencc d'un déficit «roèaerail une haiMW. Il teniit doue enenliel que U quaolild àm sub- tifUineet mites au marebë (ùi lotyoun eiectemeol pro- portionnée aux besoins ordinaires de la population. Sommes-nuits eoeore d*aceord sur ce point ? Parfaitement. Fort bien. .Muiiiteii.iii , : sirabie, qu'y aurait il à faire? Une o|>ération des plus simples. Il s'agirait uiiiqueim-n! dants des anni*cs uù il y a sumi où il y a déficit. Ainsi, je suppose que la réeolte soit surabondante Tannée prochaine, et que les prix tendent k s'avilir en eonséqucnee. Aussitôt il Hiudra enlever cet e&cédant , de manière à permettre aux prix de s'élever jusqu'à un niveau moyen, également (avorable aux pro- ducteurs et aux eonsommaleors. Vienne ensuite une année où la réeolte soit en déficit, il faudra verser sur le marché l'excédant réservé de l'année surabondante, de manière h empècber les prix de déptsser le niveau moyen qu'il est si urgent de maintenir. Ne serait-ce point, je vous le demande, une véritable assurance organisée contre les exeès presque également funestes du bon marelle ci de la cberté ? Cette assuraooe pourrait être rendue plus complète encore. Au lien de se borner à réserver itoléaiaiitt cha- cun dans son petit coin, l'excédaiil des bonnes anoées pour combler h* déficit des mauvaises , on fMHirmit ««^ 56 Le COMMERCE DE6 GIIAl?iS. néraliscr Tassiimncc, en retendant dans l'espace comme dans le temps ; en rappliquant non-seulement aux dif- férentes années , mais encore aux difTérenls pays. C'est une obsenation qui a été fuite bien souvent que ni la disette ni la surabondance ne sont universelles ; qu*à la même époque où il y a excédant dans certains pays, il y a déficit dans d'autres. Eh bien! supiH>sons qu'on emploie régulièrement les excédants qui se manifestent ici, à combler les déficits qui se manifestent là , sauf à faire plus tard l'opération inverse, qu'en résultera-t-il? C'est que, dans les années de disette, on aura à sa dis- position non-seulement les réserves des années de sur- abondance, mais encore les excédants des pays où les récoltes ont bien réussi. C'est que, dans les années de surabondance, on aura pour débouché non-- les délicits futurs de son propre pays, mais t. déficits actuels des autres contrées. On aura ainsi, vous le voyez , deux cordes à son arc au lieu d'une : Tassu- rance contre la surabondance, si nuisible au producteur, et contre la disette, si funeste ou consommateur, sera complète, et les fluftni' i- dront pour ainsi dire iiii^ i - libre entre rapprovisionnement et ins, entre ToiTre et la demande sera résolu. LE l'ROlIlDinONlSTE. Soil ! mais si Ton voulait établir cet équilibre d'une manière générale, quelles quantités énormes il fan " déplacer! Et les subsistances sont, h la fois, dillii i conserver et coûteuses à transporter. L\'' -TE. Les quantités qu'il i i-onservcr ou dëplaecr. 1 1 • V ( se» M LA catiTC 57 |MHir cfTcclurr rassurance dont je parle, ne srruiciil |iat aitwi coQtldfrablcs que tous le tuppoMi. A rct (%arcl, Im eireurt les plus grottlèwji préraleot géoétulcrocnt, je ne rignon* (M>. Ainsi, la miillilude esl partout imbue de la in»x 1 >i le prix cle« grains rient à doubler, par cxt'ii.) une preuve qu'il y a dans TapproYision- «'iiient un délirit de moitié, que le fiays n*a de rivrcs . ou, bien eneore, que In nioitit^ de In I mV à mourir de faim. S'il arrive, nu eontraire, que le prix baisse de moitit', après une n^olle abondante, on est |>ersuadé que les eullivnteurs ont re- cueilli assez de grniiis |>our nourrir In population |)en- dant drux ans. Eb! bien, eette eroynnre vulgaire est foniplélemenl fau'ise. Jamais les nuetuntions des recolles ic montent «i liniil, ni ne descendent si lias. Il est extr#- iicnient rare que le déficit ou l'excédant d'une récolte lleigne In prof)orlion d*un tiers. C'est ainsi qu'un éco- omistc distingué, M. Tooke , a constaté qu'nprès plu- icurs années d'abondunee, en Angleterre, Tapprovision- l'iiii'ii» m- il.'i. ... .Il i> •< d'un qunr> I.i miuiiif/» iii'< i>«airc tintions. 1/t rit'tii' que luu iummct h cet é^^ard prcmi lins une autre erreur qui n*est pat moins rt'i'^ ii iijet des Tariatioot des prix. On croit génémienient que les prix des grains montent ou I proportion du dé6dt ou de Tcxci : nemenU. Or, rexpërienee a démontre qu'il ni ou î>aitient dans ooe prop loeien ëcooomislo aogi i i king, a essayé même de déterminer cette pro- 11, dans ooe formule qui porte son nom, et que 58 LE COUHEBCE DBS QtUkïïHi Un dëficil de 10 p. **/• augmente le prix de 30 p. «/«j a -_ 20 — — — 80 — y|i — 30 — -~ — «60 ~ )1 5 40 - — 280 —\|l 50 - - — 450 — J = On a contesté Pexactitudc de cette formule de Grcgorv King, et je ne crois point, pour ma part, qu*elle soit raathéinatiqucmcnt vraie ; mais il y a un point sur le<|uel tous les hommes qui ont étudié la question des subsis- tances sont d'accord, c'est que les prix des denrées de première nécessité varient toujours dans une proportion bien supérieure à celle des fluctuations des quantités ; c*est qu'il suflit toujours d'un faible déficit dans Tappro- visionnemciit pour susciter une hausse considérable dans le prix, et d'un faible excédant pour amcDer une baisse sensible. Consultons, au surplus, les faits qui se sont ptssés sous nos yeux depuis quelques années, et nous en aurons la preuve. En 1847, le prix du blé s*est élevé, en Bel- gique, jusqu'à 45 francs par hectolitre, et le prix moyen a été de fr. 25-20, soit d'un tiers environ su|)érieur au taux des bonnes années. Cependant, il a été constaté alors que le déficit ne s'élevait pas à plus de 3,980,000 hectolitres, sur une consommation de 15 à 10 millions d'hectolitres, c'est-à-dire qu'il n'était que d'un quart. En 1853, les prix ont monté jusqu'à 35 francs, en pré- sence d'un cléiicil de 1,760,000 hectolitres seulement. Je pourrais multiplier les exemples, mais je pense que ceux que je viens do eiter, corroborés par tm propres observations, sufiinuit bien. Si donc, on vient vous aIBnncr, dans une année de disette, que le délicit est de ut: LA CUmt 59 nioiiië on det dttn tien, nVn eroyei rien. SI Ion vous •ii( eneorr, dans um* ann^ d'abondance, que la it^lte «>( double ou triple, qu*on • récolté des grains |>our deux i>ii trois ans, tenez vous également en garde contre une 'ion si monslnieuse; car, jamais les excédanlf • !< > Uniiicê années, non plus que les défieits des mnit- V(tM^, n'atleifnicnt de semblables profiortiuns. L'éMBUTIBA. est la cause? Comment se fait-il qu'un • ItTieit ou un excédant dans Tapprovisionnement des ' •- une liausse ou une baisse l»ri\? 1 KCOXOMISTE. M > ' dont vous ne récuserez, ;i votre tour, ni . l'opinion, puis<|u*il était à la fois socia- liste et prolubilionisle, M. Neckcr explique ainsi ce phé- nomène économique : • Qu'on se rcpn*scnte, dit-il, cent mille hommes dans lin espace fermé; cent mille pains sont nécessaires h leur subsistance journalière, et quelques marchands viennent ' hnque jour les apporter. Tant que celte fourniture est faite exactement, le )■. I V ' -^ * ne change |)oint ; mais qu'une ou deux fois Ion (* qu'il manque seulement un ou deux pain^. vide qui prive deux personnes de leur subsis- l.inre, la crainte dVlre l'un de ces malheureux excite une telle ardeur d'acheter, que les marchands parviennent a doubler ou tripler le prix ordinaire *. » !^ffUUition tt le eommnre de$ graint. CoUectioo des inl ou s'abaissent dans une proportion beaucoup plus forte que celle de la diminution ou de l'augmentation des quantités. L*iMBimSA. Cela se comprend, en effet, assez bien , mais ec n'en est pas moins fâcheux. I.*éCONOMISTE. Pas si fâcheux que vous le croyez, c'est, au contraire, fort heureux. AI L'itUBlTIKA. Altom clone. Vous yciicz tic nous dire qu'une niulli- tideJe rauM»^, physique, |M)liliqurs et ('cononiiqucs, ^i-^onl iucciiiuimnirnl |M)ur jeter le (rouble tlnns la pro- 11 a^ricolt^ vi\ sorte qu'il e)»t extnSuonient rare - • irou\e en harmonie avec les liesoins de In con- I. Tantôt elle demeure au-dessou'», Inntôl elle ..(. lî > I . Kli liienî nus«iitùt qu'un de ees rearts ' , .iu*Mlui <|ue 1 approvisionnement se trouve un iir ou un peu su|MTieur à la demande, voici tontenl ou baissent dans ii; i I .. -, .asses nombreuses de la pop ni . lent vietimes de In ebcrté de la denrée ou de sa déprë- ive. Vest î luieuxqne les Tiriations des pn\ i implenient proportionnëes è celles des quantités? L*^-<:ONOMISTE. -.. ressemblez un peu en ec moment, pardonncz- Mioi la eomparatsoD, h ce brave homme de la fable, qui > ehéni»s ne |>ortent pas des ^ ^ , : 1 des glands. (>tle réfleikm embarraasaot notre homme : On ne dort point, dit'il, quand on a tant d*esprit. Sont on chéoe auasUM il va prendre son tomme, l'o gland tombe : le nez dn donneur eo pâlit. !; »>'é\clllc. et ivirl.inl Li main à son vUa^c. MtoD; -. ."..^agc: • saigne! et que serait-ce donc ^ Il nu loiTiM- UL* t'arbre une maase plus lourde. Et que ce glâod efti été goârdef Il notre homme d*en conclure non sans raison que 6 et LE COMMERCC DES CRAI5S. « Dieu fnil bien ce qu'il fnit. » Je suis convainru qu'en examinnnt de plus près In question tics variulions des prix des subsistances vous arriveriez h la même conclu- sion. Si les prix des subsistances variaient simplement en raison des quantités , si, lorsque la récolte présente un déficit d'un quart , par exemple, les prix ne s'éle- vaient que de 25 p. •/«, savez-vous ce qui arriverait? Cest que cette bnussc serait insunisnntc, d'abord pour engager les populations à mettre un peu plus de parci- monie dans leurs consommations, ensuite pour exciter le commerce h aller cbercber promptcmcnt nu deliors le supplément nécessaire pour combler le déficit. Un mo- ment viendrait donc inrailliblement où les |)opulations auraient consommé tout leur approvisionnement, et où il leur resterait cependant encore deux ou trois mois à pnsser, en attendant la nouvelle récolte... Comme vous auriez organisé les cboses, vous, les populations auraient donc moins souffert de la cherté, mais bien avant la fin de la mauvaise année elles auraient été exposées h mou- rir de faim. Comme le bon Dieu a organisé les cboses, lui, la ebcrlé, en ap|>oi Utnt sa soufTrance apporte aussi son remède : c'est grâce au stimulant qu'elle donne, soit pour réduire la consommation, soit pour augmenter ra|>- provisioniiement, que le déficit finit par être comblé. C'est toujours l'histoire du gland et de la citrouille. Convenez que votre citrouille ne vaut pas le gland du bon Dieu. I KXIKI TII-'R llum ! Li.Co.Noillàll.. IMus vous rliidirrrz le iiuVaiiisinc de la NOciéti', \*\\\s I t i>t: u CHEKTt. 63 vous rfirouverf I d'ndroiration pour le grand ouvrier qui Ta constmil. Je ne connais, |»our ma pari, nueune élude <•"• '-ibuc davantage à rcin|ilir l'dnic d'un sentiment i ion et d'amour |»our lauleur des choses, car ut I : ^ • rt «a iHintê ne se nianirrstriit nulle part mieux ((, PnoMllion et Louis Blanc, sont d'accord |>our diklarrr qu'on aurait pu mieux faire. M -TE. Kt i»oiir i.ro!M»>er cli ir citrouille, nVst-il pas vrai |{,.s ;: (nnnn-ons ijUl- Il ■•;■ ^ '!;:;ii' ^ : : ^- : '^~ i -liil^. I. KMECTtRA. (!<>iniii(- \oiiN \ .lilrz ! LéC050MISTE. Kcoutez plulôi. Nous avons examiné d'abord les diffé- I ' ''lues et économiques qui oie. Nous avons vu que ces eaoscs se combinent pour amener, tour h tour, un excédant el un déQcit, lesquels sont presque également luiicstet. Ceti un premier point sur lequel nous sommes tom- bci» d 'accord. M li^ ( omment éviter les fluctuations détMtreotef de la Mir.ilMMMl.iiit < rt .le la disette? Comment équilibrer inujoiiiN U> ippioviAionoemcntsaTee les besoins? Voilii le problt I1U-. Pour résoudre ce problème, qui intéresse .1 1.1 fois les prodoeteurt et les eontommaleurs, il fau- 54 LC COMMERCE DtH GRAIRS. (Jrait rrporlcr rëguiièrcmciil les c>xc(^daDls ôm pays et des années uù il y a surabondance vers les pays et les années où il y a déflcil. On organiserait de la sorte une vërilable assurance mulucllc contre les ' iix delà cherté et du bon marché, et Ton m prix moyen et stable, également profitable à tous C'est le second point sur lequel nous sommes tunibc^ d'accord. Mais cette assurance mutuelle serait-elle praticable? Ne faudrait-il pas déplacer, pour rétablir, des masses énormes de grains, d'année en année ou de pays à pays? Nous nous sommes assurés qu'on commet, & cet égard, les exagérations les plus grossières ; que les fluctuations des prix des subsistances signalent non point , comme on est trop porté h le supposer, un excédant ou un déficit proportionnel, mais un excédant ou un déficit beaucoup plus faible ; d'où il résulte que les quantités à déplacer, pour ét^dilir l'équilibre entre les approvisionnements et les besoins, n'ont point l'importance qu'on leur attribue et dont on s'elTruyc ; d'où il résulte , pour tout dire, que l'assurance mutuelle contre la disette et la surabondance apparaît, dans l'état actuel des relations commerciales et des moyens de transport, comme une opération essentiellement praticable. C'est le IroisiAinf» point sur lequ»*! """-^ -'>nimf«5 tom- bés d'accord. Vous voyez que la question marche. Maintenant , il me reste h vous démontrer, en premier lieu , que les émeutes, les prohibitions et les autres moiles d'interven- tion du peuple ou du gouvernement, dans la production cl I<* riiliilili*rri> i|i->i ^.iiiisIvlini'iS, UeiH^U^''"' 'i^'u'r 11*^)11. trt n^uJtal que dVropéchcr crite ossunince si dc^ira- l'ie de iVtablir, ou de lu rendre moins i^noroiquc et " Nocond litMi , qu'elle s'orgnni«emit in- m«^me, avec loule riVonumic el l'efli- III ri'gime de pleine liberlé de la ji i M'ree des sulisislances. \ . M! M jioint. «illtDtTIOMSTE. ..:> trois premiers points; mais tous M vri bien liabilt> si vous in*uiieiiei it tous eoncMer ce • jM.itnrruf 1. ËMEUTIEE. Supprimei-vous, du moins, les accapareurs? L'éCO?(OMISTE. «•n les luullipliant. L ÉMEITIKH. Aii'i-, cherchez ailirlirs des })ro>t'I\lc'!». Ne comptez pus me convertir. Kl §î je vous prouve que j'ai im LEMEITIEB. .H- u\r I< prouverez poinJ L*éC0N0Ul!> : i.'v>i mImii. l!lef5-voiis iuirir^ r il une manière ou il ii!»r .iiili» "i ( injrr »|ue j'ai tort. I.éMBCTIEn \\ j 11 111 .iide. Tout et' que je (Iciiiamle, rr>i .pt . i« u. 1- -Mi ,j. ^trmais préservé des maux de la disette et de la cherté. Peu m*importe le moyen, l>onrvii que le résultat soit obtenu. I.K PEOIlIftlTiONISTE. Je pui> en dire autant. 6. 6ft LE coMiieRce Des cnw^s L'IECONOMISTF. S'il cil est ainsi, si vous n'nvcz aucun inU-rôt qui se nielle en Irovers de In vérité , je ne vois pas pourquoi les bonnes raisons ne mordraient pas sur vous. A de- main. THOISIÈME COMVEnSATIOM. Le» «ecApnrciirfli. SOMliAUiE : Ueê opéraikmM néceêêoing pour produirt le ifn.., tt h mettre a la portée des conêommaleurt. ~ Des fu des cuttirtUfurs, — des marekandê de grains, -> des meumcr a, — tirs boulangers. — Sous quel régims ces fbneHons peuvent- elles être remplies de la manière la plus éeonossiquê? —• Des règleessnls des uuuthés. — Des défenses de vendre ailleurs quesurleswusrckés.^f • Voltaire. ^ Du maximum. ~ Comanent le maxtmu ue a augmenter les maux de la diêstle, — Des préjugés contre les marchands de grains, — DéasomsfraHom de TutUUé des marchands de grains, au double poini de vue des inléréis du producteur et du consomssaleur. — Dans ifusl cas Us peuvent être investis d'un monopole nuisible. — Que les émeutiers sont les complices ou les compères des L'éHKlTlER (« têcomomssU). Arrivez donc. C'est aujourd'hui que irous devez nous démontrer que la liberté du commeree est un spéeiGquc 68 LE COMMERCE DBS GRAUVS. souverain pour faire régner une nbondnnce toujours égale, pour maintenir des prix toujours slal' -'rc- menl dif, que le meilleur moyen d'assurer I;> icc du peuple, c'est de la livrer aux accapareurs. LE PROmniTIONISTE. ... Et que ce qu'il y a de mieux h faire quand on manque de grains, c'est d en permettre l'exportation. L'écONOMISTE. Précisément. Voilh ma tâche. Et puisque vous m'in- vitez vous-mêmes à la remplir, je commence sans perdre de temps. Les denrées alimentaires, avant d'être livrées au con- sommateur, passent par diftérenlcs mains. Pour nous en tenir aux grains, avant de nous être servis sous forme de pain, ils occupent spécialement quatre catégories d'individus, savoir : Les cultivateurs; Les marchands de grains ; Les meuniers ; Les boulangers. Le cultivateur produit le grain ; le marchand le con- serve et le déplace ; le meunier le réduit en fariiu» ; le boulanger transforme la farine en pain. Communément, ces fonctions sont séparées ; mais quelquefois le même individu en cumule deux ou trois. Dmi ' riiup de pays, le commerce des grains est eneor< par les cultivateurs, les meuniers ou les boulangers. Mais cela ne change rien au fond des choses. Nous Terrons cc- |)cndant qu'il vaut mieux que ces différentes fonctions soient spécialisc^cs et que ehacun rcuipli^vse la sienne, sans avoir à s'occuper ' ■ '"- Kii atlendanl, si n m >ciT0ll« qu*cllr«» '♦••m' « Aillai, |>our qu'iui' j tt «••iairt* «|ur ilcs tMilt;\ > »oit à r«lran|:rr, «!• t i II lï'cil pas IM'MII- Il rii|>enl dr... • > ciaminons, une h une, nous < ment indispcnMbles. i! tti"n soit nourrie, il c»t ik^- I — ' ' «uitent, soità rinlérieur, (1 :• ,hi gmin. s < i I < que (Jet marchands s'oc- 1 r.VlKtTIKR. |irciulri- LJai.- teurpour le t piieombri* , |n>ur ■♦'en fa^sf ^i'iilir. t «JMIâTE. . t'c^l-ù-dil•c i . i;rcnicr du cul: < bts ou, si le mon in <-> "l'à ce que If iHs.iiii , : clTC cxcrvrc |,.ir !•• < tilti .r lui-même, par le meunier ou bien encore |.;»r If iMnilnn^'cr, au lieu «rêlre spécial is<^e ; mais, ru tous cas, clic »ioii être remplie par quelqu'un. Ou .n pensex-TOUS ? Fie reconnaissez-vous pas qu'il est néces- vairr Av melire le grain à la portée du consomnii' ilans \c lieu et dans le moment où il en n Ir plus Ix LE PaOHIBITIO^CISTi I même. Il est érideui «|«ir n- j^ram ih.h 1( > lieux de produeiion cbez le meunier, puis cbez le boulanger, puiâ chef le eonfommateur, car ' ' ' • -ît des villes ne |>eut aller le consommer chez le iir, et Ici qu'il sort de Tépi. 11 est éudent aussi |ue tout ie Krain de la récolte ne peut être comoauiië dans le même moment ; qu*il faut le garder et le lîrrer à la oonfommation k mesure que le besoin sVn fait sentir. Tout le monde sait cela. (ri. >.. .!r I lif li.uj»j>orl 70 LE COMHEIICE DES CMIMS. L'^HEUTIER. Oui, iiijii> il resic à examiner pnr «jm <• mis doivent tUrc remplies. LÉCONOMISTE. Soit. Mais, en attendant, vous m'accorderez qu'il est né- cessaire qu'un individu quelconque, marchand de grains, cultivateur, meunier ou boulanger, s'occupe de conser- ver et de déplacer le grain , conformément aux besoins de la consommation. Vous m'accorderez bien aussi qu'il est nécessaire que le grain soit réduit en farine cl la f;iiinf' tiMUsfoiriu'i' en pain. !>ROinDITIONISTE. Ksl-ce que vous nous prenez pour des écoliers? L'ÉCONOMISTE. Ah ! c'est qu'en toute chose il est lion de commencer par le commencement. Voil;i donc les quatre opérations indispensables qui constituent la production alimentaire. Maintenant, il s'agit de savoir sous quel régime ces quatre opérations peuvent être accomplies de la manière la plus avantageuse pour le consommateur. Est-ce sous un régime de liberté , ou sous un régime de restrictions et de proliibilions? Voilh la question. Pour résoudre cette question, nous aurons h examiner successivement quels sont les effets des restrictions et des prohibitions sur la production alimentaire, envisage dans ses différentes branches. Si nous prenons le blé h sa sortie de la grange ou du grenier du cultivateur, nous irons d'nbord nous heurter aux règlements des man'hés et aux défençr? de vendre les grains ailleurs que sur les marehés. Autrefois, les règlements des marehés vnwcm des plus 71 iiiinulicu\ cl cIm plus opiinM^Mf^. U^ m.i^islr.ilN iiiii- liiri(»au\ |MinU!Uli( r ' ' T.nlcilU'Ill r«ni\*iiiau?» «|uc \v imilicur moyen d't ' cii\ les culli> lU'iir?! cl les iiiarebands , cVUil de i- r d'iin|>ôb cl de vcxa> lions de tous genres. Oiu ^>^^un^^^l n'esl pas encore corn- |>lrtcioent abandonnée. Voici, par exemple, un fait que r.i; •portail ce malin un journal d*une de nos grandes > illiN, el qui m'a pani des plus caracUTJsliqiM-^ il prend Il II journal cl lit) : • ilier, DM méoigèfca oot coottatê arec am vite ntisfoclkm qoe, grftoeàvMiiirvaiUaooeaéfèreeieroée parles foinsde la potice eMtrale, oolfe marcha au beorre était si abondamment pourra que, de ooae beoras à midi, le prix de cette daorée atait baiMé de doq à six sous par kilogramme. Cest que la police • vait pris des mesures aérieoses pour empècber les campafroardx d^ rf^T^ir.. i»..r« marcbandiaes daDdestineroeot à certains coar- hcr^ :tVlic, en se fondant sur quel droit, je Tignore ! de vendre leurs den- 72 te coMiencE des giaiss rées où et comme bon leur semble; en d'nii' "-s, que Ton confisque ers denrces an profit il ;i(s d*unc Tille. Je ne sais si celle mana-rc il a^ir \oiis parait cun!urmc h Itf justice. Tout ce que je puis vous nflirnicr c'est que les villes où fleurissent de semblables renflements doi- vent infailliblement être les plus mal approvisionnées. LÈUEVTtEK, Et pourquoi donc ? L'ÉCONOMISTE. Voyons. Vous êtes , je suppose , marchand de beurre ou marcband de grains. Vous avez à votre portée deux marchés. Dans Tun, la police vous tracasse et vous vexe. Elles vous empêche, par exemple, de vendre votre denrée en dehors du marché, ou de la vendre plus cher k la (in du marché qu'au comniencement , ou bien encore de la remporter chez vous, si vous n'avez pu la vendre h un prix qui vous convienne. Dans l'autre , au contraire , la police se borne h maintenir l'ordre sur le marché et à veiller h ce que vous n'y soyez ni maltraité ni dévalisé; elle vous laisse, du reste, pleine liberté de dis|>oserdc votre marchandise h votre gré, de la vendre ou de la rcmjMirter, etc., etc. Lequel de ces deux marchés choisi- rez-vous de préférence ? Vous ne répondez pas? C'est évidemment '«'''m «»m vous tron^ «•••-•' !'• tA„^ .1,. i;i,i.rf.*.»t de sécurité. Mille excniplca allcslent, au surplu.i, qu il vu cA tou- jours ainsi. Je me contenterai den emprunter un, à rcxccllcnt ouvrage du docteur Roscher sur le Commerce de» grains. En i847 , dit 51. Roscher, • i à Dresde un n'^^lrmcnl portant . «piii t'inil tl» loiit individu qui u'avait pas Tbonneur dVire un bourgeois le la ctl^, achetant pour fa propre eonsomination, de * .11 qufironqur , avnnl un certain mo- 1.1 (IrMTiitc (lu ttmrku'Uch (signal). ■ lu'enr^ulu-t-il, ajoute M. Roscher? Cesl que Dresde, ■ ' r contrée fertile, sur les bords de il d'un important réseau de che- mins de fer, Drcstie qui renferme h elle seule de nom- l»rru\ roîi- ' *'ir*, cl qui doit fournir de grains une j.iri!«-,|f «/f n'avait qu'un marche insignifiant. fi d>n avoir un de premier ordre , elle dut ., jMïur compléter ses approvisionnements, nu 111 M • lié d'une ftelile ville située h cinq lieues de là '. M »is si les ctiltivaleurs et les marchands s'abstiennent i( Mit qiM* jH^vililr de se rendre dans les villes où ib m 111 .lui. 11. ., et qui |>ourrait y trouvera redire? — iMoniicmcfits de ( fs loi iiliiés ne doivent-ils pas 1 t WKl IIKR. On {murraii soumettre tous les marchés au même L éco!«oMtrre. Cela ne cbasgerait rien k Taffaire. Si ce règlement général était oppreistf et Texatoire, s*il avait |>our but de lépouiller le |>euple des campagnes au profit du |»euple les villes, lc> cultivateurs attendraient qu'un vint leur ' Du commerce det graine eî de» meturts a prendre en cas de cherif, par le docteur Gtiuacai Roscaca ; trad. do M. Maurice Hlock. p. 137. 74 i.F COMMERCE DES GRAINS. demander leurs denrées chez enx et ils n'iraient au mar- ché qu'en cas de nécessité absolue '. L éMEUTIER. Et si on leur défendait de vendre leurs denrées ailleurs que sur les marchés ? L'ÉCONOMISTE. C'est, en effet, une défense h laquelle on n'a pas man- qué d'avoir recours, pour obliger les cultivateurs qui ne trouvaient de sécurité ni sur 1rs routes où ils étaient dévalisés par les émeuticrs, ni dans les villes où ils étaient vexés et s|>oliés par les ri'glemcnts, h porter quand même leurs denrées au marché. Elle a été fré- quemment en usage au xviii* siècle, et Voltaire l'a criti- quée avec son bon sens et son esprit des meilleurs jours. Vous ne vous plaindrez pas si je vous cite ce morceau piquant : u Je suis laboureur, et j'ai environ quatre-vingts per- sonnes a nourrir. Ma grange est h trois lieuos de In ville la plus prochaine; je suis obligé quelquefois d'acheter du froment , parce que mon terrain n'est pas si fertile que rohii de l'Egypte et de la Sicile — l'n jour, un gref- fier me dit: Allez-vous-en à trois lieues payer chcrement au marché de mauvais blé Prenez des commis un aequil- h-caution; et si vous le perdez en chemin, le premier sbire qui vous rencontrera sera en dn>il de saisir votre nourriture, vos chevaux, votre ferme, votre (lersonne, vos enfants. Si vous faites quelque difliculté sur cette proposition, sachez qu'h vingt lieues il est un coupe- ■ Voy. k l'api^endicc (ri> «I.iImmiI ((- ili> if pour uuc froide rif. ( «'-i :l I" .;.t» ra>iciiiblf lIl , ... tcrrt* . i-t je De pourrai acheter du blé pour les nourrir , ■ 1 V , i; - - .— -- S . ' > ■ 'l'"- \ ouf e( Totre voisin cnroyiet ?o« chevaux courir pen- Ueuea. ~ Eh * dile^moi, je ?oos prie, j*«i des de terre et des cliâtaigncs avec lesquelles on fait du pain excellent )>our ceux qui ont un bon estomac ; iir |>iii»-je en Tendre à mon voisin sans que ce coupe- ^urgc, liuiit TOUS m*aTei parlé, m*eoToie aux galères? — OuL — Pourquoi, s'il vous plait, cette énorme diffé- • n • rnire mes ehélaigncs et mon blé? — Je n'en sais ' <>i peui-étre parée que les charançons mangent le blé et ne mangent |>oint les châtaignes. — Voilà une (rès-mauTaise raison. — Eh ! bien, si vous en voulez une meilleiire, c*csl parée que le blé e^t d'une nécessité pre- mière, et que les chitaigaes ne sont que d'une seconde nécessilé. — Cette raison est eoeore plus mauvaise. Plus une denrée est néeessaire, plus le eommeree eu doit être facile. Si l'on Tendait le feu et Teau, il devrait être permis de les importer '•• -l- ''s exporter d'un bout de la France .1 l autre *. • \'estr«e pas uim argumentation aussi sensée que spi- riiiifii«*? Vf* In ir<«Mv«>/.%'nii4 Dts eoucluante ? 1 tMinlM» rnàvarnoo ë é aoUrur des Èphémérédeê. 76 L£ COMMERCe DES CRAIES I/ÉMEt'TIER CeptiKiuii >! I our payer leurs journa- liers, leurs contributions, leur fermage, etc., et c'est au marché qu'ils ont le plus de chances de rencontrer des acheteurs. Il n'est donc pas nécessaire de les obligera M rendre dans les mai*chés ; ils s'y rendent d'eux-mêmes sous l'impulsion de leur intérêt. Et cet intérêt va même croissant h mesure que les besoins de> iennent plus ur- gents, puisque les prix s'élrvenl alors duns une progrcît- sion telle qu'on trouve un bénéfice de plus en plus consi- dérable jj combler le déficit «!• Les marchés se garin'ssent < i veution des autorités; h la condition, bien entendu, que les cultivateurs ou les marchands ne courent pas risque d'rtre pillés ou houspillés sur 1rs grandes routes, vexés et surtaxés dans les marchés, à la condition qu'ils n'aient h redouter ni émeute, ni réglementation oppressive, ni maximum. I. éUEUTIER Vovons r«'"'''«»»i î 'ififi.'i» «»nfffr tf«» la «ltM»tf« rrniriN ri I» > m ir. Ii.m.l» de -ilif M» sniiirr.MK ••> rt s'en- • lin (!• >.i ii^ tiii.i^^tilt li' blr iJ»lU!» Uuvh iiioga- iri« nu hicn ils le (bot pMsrr il l'iftningcr. L autorité pas le droit d'eniji^lirr des maiuriivrrft si < Ci? Et ircsl-cc pas Min devoir? I/inténH public lie lui commandM-il pas iiii{M^rirusrmcnt de faire con- ! existent dans le pnvs, ^ , , ...itnt à les tenir à la dis- )»oi»ition du ronsommnteur? Je vais plus loin : l'autorité Il n-t- 'le devoir de meltre un Trein à 1.1 ci4 rtirs des subtistances? De leur lire |Mir exemple : vous ne vendrez pas vos grains au- »»fmde3n^ ii.ircc que Tex- tile cliuqiK ic ce taui est lêpaaië, des soutTranees cruelles viennent accabler les populations, la morlalit' ' imcs se multi- j'Iieot... Dans de scml ■ <, rétablisse- ment d'un maxiinitin n'esi-il pas è la fois une mesore rbunianité et dr sùrel»' r ' ' '* I ! Eh bien! examinons • •- tl intervention de Tau- torité dans les .ipproM >'- En premier lieu, Ile fait rctt-MMT U-^ ^r.iin-, i fort compliquée, I il faut, ntm-MMiIrment ion- ^ en M^ chez clia(jne (-ulti\atc'ur, i :er la iilc néro^ain* à chacun |)our ses semailles, la con- II de Si! famillr. d«- ^ "» joiirnalitTs ciu'il ; i * lieu, l'autorité oblige le cultivateur h porter le restant au marehr dans le moment où die le juge convenaldr, et h 7g I.K COMMEHCe UEJ> CIU15(>. Vy vendre au prix qu'elle juge convenable aussi. Cest, en réaWléj une connscntion partielle dont elle frappe la propriété du cultivateur ; et celui-ci ne manque pas de défendre son bien, sinon par la force, du moins par la fraude. Il faut donc que lautorité le surveille de près, et comme cette surveillance est rendue difficile par le nom- bre considérable des surveillés, il faut appuyer les rè- glements sur des pénalités draconiennes. L'expérience a prouvé que la peine de mort n'est pas de trop; qu'elle ne sufTit même pas complûlement pour assurer l'obéis- sance aux prescriptions de Taulorité. Supposons néan- moins qu'elle suffise; sup|)Osons que tous les grains soient recensés, et tous les ctdtivatci i " -s d'en porter leur quote-part au marcbé, où on i , i\e à un prix taxé, à uo prix maximum, et voyons ce qui en ad- viendra. D'abord, il est essentiel que le maximum soit général ; car si le grain est taxé sur certains marchés et s'il ne l'est pas sur d'autres, les cultivateur ne manqueront pas de le diriger sur ceux-ci de préférence. Dans la disette de 1812, par exemple, quelques préfets imbus des idées réglementaires, établirent un maximum dans leurs dé- partements, tandis que d'autres continuèrent à laisser pleine liberté au commerce des grains. Il en résulta que les grains refluèrent vers les départements où le iiiojci- mum n'existait pas, où le grain n'était pas taxé, et qu'on y souiïrit beaucoup moins de la disette que dans les au- tres. 11 faut donc que le maximum s'étende à tout le pays. Il faut, en môme temps, qu'il soit corroboré par la proliibition à lu sortie, autrement chacun ne manqueniil pas d'exporter ses grains pour les SOiistiMirenti mnriinum. 1^- miijHiiuiw tiii}i)it|uc la |ifuhiiiiii' . < -> nilriitiu. Eli Im-o ' un maximum aiiiM }^i-ii< r iii^<- il intniti' |uir la prutiilMtiuti à la bortie, Juit «noir |H)ur n'^uiUil iiM^viublc de lnu!»ruriucr la clu^eUe actuelle en famine cl Je pré|»anT touU* une stTic de disettes futures. Voici rommcnt. Pourt|uoi les !»ubt:uircs sunt-ellct ebères dans les nMUVNiftcs anmVs? Parce qu'il y a un déficit dans la nVi»ltc, n*csl-il pas vrai? Parce que la recolle ne peut nourrir la {Kipulntion que pendant neuf ou dix mois, tandis» qu'il faudrait quelle la nourrit pendant un an. Dans une situation s^-niblahle, qu'y a-t-il à faire*. De deux choses l'une : Ou il faut se procurer au dehors un supplément de deux ou trois mois de subsistances, de manière à nourrir toute la ; ' un an. Ou il I , , , (ion diminue assez pour que la nvolte suffise n la subsistance d'une année. Il 11*% il I n« i!o inoMMi l4'rm-. Hu jl f, au d<-ln»r> un >iijt|)!i-mfiiUii- '»iii)Ni>lam-(', o ^ |Mrlir lie il impulation |>éris>e. En présence de cette aUcniali\e, \ OU!» établissez II i> décrétez, |>ar cvetniiU', ({lie le grain <^ (, à raison de 50 i 40 francs l'hectolitre, ne pojrra plus désormais être vendu chez vous au-dessus de 23 francs. Qu'en va-t- il ri^tiller ' (/est que le commerce se gardera bien île vous ap|M>r(er des grains, puisqu'il peut les vendre ail- leurs à raiv>n de 50 ou 40 francs l'hectolitre, tandis qu'il 80 LE coviesce des grains. n'en peut o!)tenir chez vous plus do 25 frnncs ; c*estqae votre déficit ne sera pas comble, cl qu'au l)out de dix mois, plustùt encore, car les populations, abusées par le maximum, n';nironl pas économisé sur leur consomma- tion, les approvisionnements seront épuisés et la famine sévira... I. KMKLTIKB. A moins que le gouvernement ne se charge de com- bler le déficit, en achetant des grains h Télranger. L'ÉCONOMISTE. Précisément. A moins que le gou\t riicnniit ne >«• l;l^^c marchand de grains. Nous verrons plus tard si le gou- vernement est propre h remplir cette fonction; nous verrons de quelle façon il s'en est acquitté, quand on la lui n conliéc. Constatons, en attendant, que le iiiuxifiium a pour premier résultat d empêcher le commerce de combler le déficit, ri «!«• tr.ui^r'^r-'v"- ''"^l f» « '."..v >• disette actuelle. Ce nVst pas tout. Le tnudimuin a pour second n^^ul tut de préparer des disettes futures. Voyez, en cikl, quelle est la situation des agriculteurs. Tantôt ils ont des récolles surabondantes, tantôt des récoltes insufli- sanles. Il perdent sur cclles-1^ ; ils gagnent sur celles-ci, et, tout en souffrant beaucoup des variations des prix, ils obtiennent ainsi une certaine compensation. Mab voici que le législateur intervient en leur disant : Je TOUS défends de vendre, dans les mauvaises années, vos grains plus cher que dans les bonnet.. L'KMF.l>TIF.&. Mesure philanthropique ! I iftiirii«» 81 L'éCONOMISTK. • / • luoi d'achever. 11 nr faut |uis oublier, jdc lc« cbtrse» dct agrinilUnini «'augmentent !i4(urrllrinenl dans les annéet de nrrlc, que les agri- nillrun» souffrent eomnie coosoromateun» de IVlëva- (ion «lu pri\ des cboaes oéecasairoi à la vie. 11 ne faut I ! : r, ensuite, qu'iU sont obligés de «endrc leurs «Itiiiris .« perte dans leti années de surabondance, ce qui leur rend une compensation oéceitalrc dans les autres. ' >r, si vous leur enlevez celte compensation, au moyen du Maximum, qu'en doit-il résulter? C'est que les cul- tivateurs, forcés de vendre h perte |>endant les années iidance cl eni|>écliés de vendre à des prix coiu- , i^dans les années de rarelé, réduiront leurs r\pluilalions ; e*est qu'ils ensemenceront une moindre !•• terre, et que les risques de la disette aug- .ji en pro|)ortion. 1 M*y aurait qu*un seul moyen d'empêcher le maxi- i' M-sullats si désastreux , ce serait iiiissant un minimum du prix des grîun<» dans les annéet de surabondance ; ce serait d'era- I iinalears d'acheter le blé au-dessous ,tum dans les bonnes années, après ivoir em)>éebé les agrieulleurs de le vendre au-dessus diinrtrt.: '- les mauvaises. Les agricnl- lciïr> pou; iiuerà produire, comme par \v P.IOS4-. M.M^ V4I util pH-sible d'établir un minimum de cviir r^jMcc ? Seruil-il |>ossible de punir comme un (Irlit on ( oinine un crime, l'achat d'une marchandise, • ii-olice pour- ' ^nflire n uiir |Mireille besogne? SI LE COMMERCE DES 6RA15S. L'KMEUTIBR. Ce serait une lâche diflicile, j*eii conviens, liais enfin faut-il laisser les populations exposées aux excès de la clif'r»»' "• '«fx ||f)fT<*Mrs de la faim? I. ECONOMISTE. Patience. Nous verrons que ce nutximum et ce mini- miiuiy qu'on ne saurait établir par rintervention du gouvernement, s*ctabliraicnt d'cux-nnîmos. sans effort, sous le régime de la liberté du commère En attendant, poui*suivons l'examen «In n - : Jc- mentaire. Arrivons aux préjugés qui pr^mi m les marchands de grains, c'cst-îi-dirc sur les prétendus • accapareurs. <• L'éMEUTIER. Les accapareurs ! Enfin , nous y voici. Vous allez , n'est-il pas vrai, nous démontrer « l'ulililé « deces vam- pires qui s'engraissent de la substance diiptnipic? L'ECONOMISTE. Précisément. L'ÉUEUTIEA. Je m'y attendais. Mais auparavant, vous me permet- trez de dire ce que je pense de ces êtres sans entra il les... Vous me permettrez de les peindre dans leurs œuvres. Les accapareurs ! Ils commencent par s*abattre sur les campagnes comme des nuées d'oiseaux de proie. Y a-t-il un paysan dans la gène ? cVst d'abord h sa porte qu'ils vont frapper ; car ils flairent le pauvre, comme le vau- tour flnire le cadavre. Ils proposent à ce malheurt*ux, qui est troifué par dci» créanciers impitoyables et à la veille d'une expropriation, de lui acheter sa récolte en bloc ; ta roaU è quel prix, grand Dieu? En vain, il essaye dr Ir^ ipItrtVfT sur *a roisfre : C'est n prendre ou & laisser, .lisr*ni-iU, ei iU font briller de l'or h »ef yeoi. Le iiiiH.'rable eèdc h la tenUtion, et lesaeeapnrcursse liAlent lU font la m^me o|>^ration dans r iitf une province, dans tout un royaume. Leurs i regorgent de blé, quand la diM" îiamps et dans les villes, quai isqoeTonl-ilsfairedece bl<( qu'ils ont aclieti^ à vil prix? Vont-ils, du moins, le rrdiT « eeux qui en ont l)esoin? Se contenteront-ils d'en lirtr un liénéliec lioniiéle ? Non ! les accapareurs sont insatiables, et ils n'ont jamais connu la pitië. Ils exami- n«Mit IVtnt du nirirrlu' . et ils se demandent, avant tout, il .pji il- poiiMiji \c iidre leurs grains avec le plus gros Ixiirtiee, Il leurs compatriotes ou aux étrangers. Car r^rcapareur n'a point de patrie. Il est du pays où l'on arhèle au roeilli ur uiarclu' cl où l'on vend le plus cber. Pour réaliser I p. •/• tic plus, il expédierait ses denrées aux Chinois , dussent tous les êtres de sa race pMr d'inanition. Il fait done passer ses grains à l'étranger, s'il y trouve avantage, h moins que le gouvemcmrnt, ou, h défaut du gouvernement, le peuple, ne se mette en travers de set op^tions criminelles. Mais, trop sou- vent, les accapareurs ont le dessus. Les gouvemements M)nt leurs complices, et ils soudoient des économistes pour chanter leurs louanges. Ah! le choléra lui-même iruuv.r lit des complices et des panégyristes, s*il pouvait 1.- ,',.r' : LCOXOMISTE. Mrrci. tonlimicz. Ili lt-% 84 LE COVIEIICE DES CRAI!«S. L'éMRl'TIER. Donc , Ips accapareurs (Irmcurciit trop ^ mnilrcs de faire passer à l'étranger la subsistance du peuple, et ils ne sVn font pas scrupule. Au moins, met- tent-ils au marché les grains qu'il leur convient de laisser dans le pays ? Non ! Les marchés sont dégarnis. D'où cela vienl-il ? Cela vient de ce que les accapareurs se disent : le peuple ne souffre pas encore assez, il n'a pas encore assez faim. Attendons ! Dans un mois, dans deux mois, quand il sera un peu plus épuisé, exténué, affamé, il nous payera notre grain trois ou quatre francs de plus par hectolitre. Attendons! Voilh le calcul de ces usuriers de la faim, et ils attendent, et le peuple souffre et le peuple meurt. Eux, au conti-aire, ils s'enrichissent, car leur calcul est bon : ce grain qu'ils ont acheté h vil prix, ils le revendent de plus en plus cher; ils finissent par en obtenir des prix de famine. L'année fînie, la mor- talité s'est accrue de moitié, le nombre des crimes a doublé, des troupes de mendiants à l'œil hagard et fa- rouche errent dans les campagnes et dans les cités ; mais il y a, dans le pays, une centaine d'accapareurs qui sont devenus millionnaires, il y a une troupe de vautours qui se sont gorgés... Et vous voulez que le peuple demeure calme, impassible, en présence de manœuvres si infer- nales, d'attentats si abominables ; vous voulez qu'il res- |)ccte la « propriété » des accapareurs. Leur propriété ! notre chair, notre sang, notre vie, qu'ils nous arrachent ]aml>eau par lamlieau !... Vous nous disiez qu'on a rt^gle- mente autrefois l'industrie des accapareurs. On a eu tort. Est-ce qu'on n^glcmeute l'industrie des vautours el .i,.c ..!,j,Mi«^ rnrni;*'s'> %'•".' -.n chassc CCS bêles oulfai- iDles; on les rxlcrniinc. On ne devrait pas plut tolérer \vs arcapnK ne soci(^t<^ bien rt'gli^ qu'oo ne tolère le» > !■« Ic^ bd&«es-cotir« et les chiens iiragës dans I Voilîi mon opinion, et je défie ien les avocnb f. îc m*en Uàn linnger. • O.NUMISI ll^ lie-. Ce sernil iii>-iii.ii.iwi"èi ii« leur I II. i nu contrains s'ils entendaient con- : ni les intriiMs de leurs clients vous faire don- 1 I r mil ^las^o subvention, car vous avez la parole facile, .lu nerf, di- la chaleur, vous inveclivez bien... ce sérail !e l'argent placé à 100 p. */.. L'éMEtTlER. Vos plaisanteries sont d'un goût détestable, je vous en •\ertis, cl je suis peu disi>o»é à les supporter. L'ÊCUNOMISTK. Je ne plaisante nullement. Je vous ai déjà fait rcmar- iuer que ^ ^ \ litres, vous travaillez, sans le savoir 1 ^nii< \v \ , a augmenter les proGts des marchands • ^i 1!)^: je vais maintenanl vous le prouver. p!ii>n des consommateurs dans les moments ri dans les mlntiu où ils en onl le plus besoin. Ces deux opérations sont indispensables, vous me Taccordez? i:h : mon Dieu oiii. j il transport' /le cODSominatcur, puisque riiabitant des VI , >iier 8C nourrir aux champs. Cest tout simple, et je no con- çois pas vraiment que vous vous arrêtiez k de pareilles niaiseries. L'ECONOMISTE. Vous le concevrez mieux tout à Thcure. Ces deux opc^ratioiis qui sont indispensables, vous le reconnaissez vous-même , doivent être accomplies par quelqu'un. 11 s*agit donc de savoir qui peut s'en acquitter avec le plus d'avantage, c'est-à-dire de manière à grever le moins possible la subsistance publique. Vaut-il mieux qu'elles soient confiées nu cultivateur, par exemple, ou h un individu qui en fasse spëcinlement son affaire? Vaut-il mieux que le cultivateur s'occupe h la fois de la produc- tion et du commerce des grains ou que ces deux beso- gnes soient ^ii'p.'uV'r»;'' Voilà ce (]ui\ s'îl^it maintenant d'examiner. 1 I i 1 ollIDITIOMSTt Il est ëvidcnl que le cultivateur a im n .i--i /. de sa besogne. Les labeurs de la production agricole suflisent et au delà pour absorber toute Tactivitc et toute Tintcl- ligence du paysan. Que chacun fasse son métier et les vaches seront bien gardées. Le métier de l'agriculteur c'est de cultiver la terre. Qu'on ne lui demande pas d'en faire un autre, car s'il s'occupe de celui-ci, il devra né- gliger celui-15, et il y a npiiarcncc que les choses iront mal des deux cAtés. L'éMBUTIBa. Tiens, mais vous passez donc à Téconûmie politique? m I PAUlIlllTIONlSTfc. hii-ii m «il ,1' MX.-' m li» I.- iirp.it. . j., . Dieu > coiiimU toute l'utilité de coi iiitoiiiédiairef, & la oon- II rntrudi! '^bc Je porter au < OXUMtSTK. 1 il uiilr^ «Ir <»• ( mU' de la rronlieiv, ( ! . i' -^ I II ni, vautours par Ih. ju'ils tievieunent après "• \aminiT ce qu'ils 1 II ixoiiomtste allemand, M. Scliiualz, a parraitement ' «'-coDoiiiie qui résulte de la séparation de < l da commerce des grains. Il a démontré avce une clarté saisiisante, que l'iotervention des mar- < tiaiidi de graina dimioue les frais nécesMires pour iiettrr Iff subsiftaoccs à la portée des eonsommateors. I.ÉMECTIER. • tyons la démonslraiion de cet Allemand. L'éCOKOMlSTE. . i o.i-.Ji'itz, iJii M. Schmalz, la position d*un paysan |ui , pour pouvoir vendre les productions de sa ferme Il de too champ, se voit dans la nécessité de les charrier lui-méme k la ville, ou de let y faire transporter sur les bottes par les différents membres de sa famille, il i»r i»cut pa« même choisir le jour qui lui conviendrait le II1KU&; il faut qu'il attende celui du marché. Dès la trille, il se prépare pour sa course ; car il doit arriver le fort bonne heure au marché; il met en onire ses den- 88 LE COMMERCE DE» GRAI>S. récs, cl ))art de son village en chariot ou l\ |>icd. Il \ iiyagr toute la nuit , arrive de grand matin ù la ville, y reste jusqu'au milieu du jour et même plus tard, pour cfTectuer sa vente, repart et rentre chez lui le soir, excédé de fatigue. Voilà deux jours entiers de perdus pour réconomie rurale, qui ne permettrait pas un seul moment de rilAclie et qui récinme ù tout instant Texé- cution d'un travail utile. J.c lendemain encore, h quoi pourront s'occuper hommes et bêtes, fntii^ués de la course ? Supposons que vingt Temmes d'un village, cha- cune chargée d'une couple de poulets , d'une douzaine d'œufs, de quelques livres de beurre et de quelques fro- mages , se rendent au marché. Pendant tout le terop< qu'elles passeront ainsi, hors de leur ménage, que de travaux n'auraienl-ellcs pas pu faire aux champs , au jardin, dans les étables et dans l'intérieur de leur mai- son ? Elles y auraient filé ou tricoté des bas pour leurs enfantai, qui, maintenant, courent nu-pieds au préjudice de leur santé, et qui, par là même, prouvent clairement la misère qui règne dans le village, l'ne brouette, un cheval , un prétendu accapareur auraient sulli pour transporter h la ville le chargement de vingt hottes et auraient épargné detix jours de peines et de fatigues ù vingt ménages. Souvent même le iliariol des |>ay$ans qui se rendent en ville ne contient pas, & beaucoup près, une charge complète ; et chacun d'eux , n'ayant ainsi que quelques boisseaux de grains sur sa voiture, il faut dix hommes cl vingt chevaux |K)ur le transport de quel- ques rouids de blé. t'n accapareur eût facilement pu les charger sur un seul chariot; et il aurait encore épargné deux jours d'absence à dix hommes et à vingt chevaux, enlrvé« aux ioius ri aus travaux m^d^iaiircs à l'agricul- turc. L*t«*ertloii que* Ir rrgratlicr ou Taccaparcur cnlèvo h ces geos de la ram|»agnc leurs denr^, dans le nuH meiit mèiiie où ils uianqurnt d'argent , est sans fonde- ■leiit et dënuëe de srn«. Si le |Niysan vendait k eausc de la |iënurie d'argent dans laquelle il se trouverait, re ne s« t iblcnicnt qu'afiii «I *' : uras. O: . ^ Mil qu'il lui serait I ^ «res- ter dans cet embarras ? D'ailleurs, si le mnrehand offre trop peu, le pays;in ne ninnqmra pM de se rendre lui- nii^nie au luanliê. Il est vrai qu'en gëfiëral le marchand achètera moins cher au paysan que le paysan n'aurait vendu au niareh(^ ; mais cela est fort naturel, puisqu'il prend !iur lui le trauNporl, le tenqis et l'einljarras de la vente, et qu'il fait ainsi retrouver au paysan deux jours de travail , qui valent bien mieux pour lui que ce qu'il aurait obtenu au niarehc^ L'existence des marchands rt*{:nittirrs (man*hands de crains) ne fait pas davantage renchérir les denrt^s pour les habitants des villes : car si leur U'iiéncc est considérable, au lieu de dix il s'en rencontrera bientiU vingt , qui chercheront à vendre au rabais les uns des autres. Dans les campagnes, ils s>ffor- ceninl de s'enlever réciproquement les vendeurs, en ufTrant les plus hauts prix |>ossibles. Dans les villes, ils chercheront à attirer les acheteurs, en donnant h aussi bas prix qu'ils pourront le faire. D'ailleurs , Thabilant illes est bien ■' ^é de payer, nu paysan qui 1 lui vendre lu. ics denrées au marché, ses frais de voyage et de transport. Or, quand devra-t-il payer meilleur marché? Sera-ee lorsque les marchan- dises qu'un seul marchand aurait transportées . avec 90 LE COaiEUCE DLb GIUI>». quatre chevaux , auront été transiiortccs par dix hom- mes et vingt chevaux ? Sous tous les rapfiorts donc, rien n'est plus avantageux que le prétendu accapareur, si généralement délesté '. ■ M. Schnialz prouve, ce me semble, d'une manière irréfutuble , qu'il y n économie h ce que le transport des subsistances de la ferme au marché suit eiïcctué par un marchand de grains, dont c'est roccujiatiun s|>ëcialc, plutôt que par le cultivateur lui-même. Mais le com- merce des grains n'est pas seulement destine à transpor* ter les subsistances dans l'espace, c'est>h-dirc dans les endroits où elles sont demandées, il a pour objet encore de les transporter ur la conservation de leurs grains ou ralTectcr à un autre * Économie poHliqu9 Afi ^CBUikU ••-..1.1.»...., 1 i rroy, l. Il, p. 73. IL> ACCAfAlUriU». 91 UMge. Ceci ii*e»l , toiilefoit, que le moindre avantage de la MibtUtutkNi du magatlo du marchand de grains aux gimiari dea paytana. Il y en a un autre , qui a infini- iiiriit |>lus d*im|M)rianee. Le grain |>cut se conserver trè*>longtenif>, mais encore des ^pArialcs el uu. illnncc assidue. Eh bien ! ces conditions si diverses, faute desquelles la sub- siîjtancc des | • ilijr un ilr< I ' irréjinrahie , >- i liez des c ani pnunards, le plus souvent pauvres et ignorants, et dont l'atl* iili«»n c-t ! absorbt^e par < l»riti'.ii.^ Nmii h» sont |K)int, . , Itirr. I.fs crains conserve^ dans les mauvais greniers .li.> . - • ' • • ■ . paifo ili'*|N»NiN ilans le magasin du marchand de grains, du prétendu aeeiptrear, ils seraient dcmcur.' L'ÉMeiTlKR. Oui, mais qu*cn aurait*il fait ce s|K*culatcur sans en- traillesy ce vampire?... 91 LK COMVEIICE DES GIUI5($. L'ECONOMISTE. Évidemment, il ne les nurnit pas nnénntis. Pourquoi le morciiiind de grains, le spëculnleiir, raccn|)nrciir, si vous voulez, aciiùte-t-il des blés? Ces! |)Our les revendre en y trouvant son profit. S*il les détruisait, il perdrait purement et simplement le capital qu'il a employé à les acheter, et, après avoir pratiqué quchiuc temps n- "*M»r*« d^opération, il serait obligé de faire banqueroute. Mortation d'une quantité plu< oa moin< eoDsidrmble de grains ; ce qui n'est pas un mal quand la rt^Itc est réellement abondante; ce qui en est un quand clic ne Test qu'en apparence. Mais les mois s'éooulent, et comme les cultivateurs ont été obligés de se défaire, au début de la saison, de la plus gfande partie de leurs approvisionnements, les sont de plus mal en plus mal garnis, cl les prix Alors on voudrait bien ravoir les grains qu'on a gaspillés et ceux qu'on a fait passer n l'étranger. Mal- it, il est trop tard. Les premiers sont perdus cl les seconds ne peuvent élrc récufMirés qn'à un prix plus élevé. Voilh ce qui arrive dans tous les |Miys où 1rs cultivateurs se chargent de mettre eux-mê- mes a la |iortre des consommateurs les denrées qu'ils produisent, où le commerce des subsistances n'est pas encure séparé de la production agricole. Ce n'est pas tout. Le cultivateur qui n'a pas les moyens de garder ses grains jusqu'au moment où la consommation en a le plus besoin, n'a pas toujours non plus ceux de les porter dans les cntlroiis où il> manquent le plus. Il les porte com- munément au marché le plus voisin, sans s'informer s'il n'y a point dans le pays des localitt^ où les approvision- nements sont moins abondants, où le besoin de grains se fait sentir davantage. Qu'en résulte-t-il encore? C'est qoe les alternatives d'abondance et de rareté, altemati- vct si nuisibles aux popnlatioiit, ne se produisent pas seulement d'un mois à un autre, mais aussi d'un mareho I tiM -••— • •'"«! qu'on remarque souv^t» '^^-^ Mi I.i: COMMEIICE UE.r» (IRAl^iS. (uiisiui 1 liiM > ( itlrc les prix des grains duns di -<» nuircht'^ assez rupprocliés. Sans doute, rimperrcction des voies de conimuiiicalion, la lenteur et la cbcrtë des transports, y sont bien pour (|uelque chose; mais rinsuflisance du conunerec des grains, le défaut de marchands intclli* gcnls et convenaiblenicnt poun us de capitaux, qui puis- sent faire passer les blés des endroits où ils surabondent dans ceux où ils manquent, y contribuent davantiigc encore. En résumé donc, il y a, sous tous les rapports, éco- nomie et avantage à ce que les deux opérations essen- tielles qui constituent le commerce des grai: ;• U transport dessuhsistances dans l'espace et du tps, soient effectuées par des marchands qui scn occupent d'une manière spéciale, plutôt que par des cultivateurs qui ne peuvent sVn occuper que dime iiiaiiitre acces- soire. I.L PROIIIBITIONISI L. C'est clair. La séparation du commerce des grains d'avec la ])roduction agricole, est un progrès de la division du travail , comme vous dites, vous autres économistes. Il en résulte que la fonction est mieux remplie et à moins de frais. Nous le reconnaissons comme vous, nous au- tres hommes pratiques, et c'est pounjuoi nous admettons le commerce des grains à l'intérieur. J'insiste sur ce |>oint, parce que vous avez affecté de confondre notre opinÎMii :iv(>i> les préjugés des faiseurs d'émeutes. L'ÉCONOMISTE. Votre opinion sera examinée k son tour ; en attendant je constate avec plaisir que vous êtes d'accord avec moi sur l'utilité du commerce des grains. 1 1 > AOurAurM ts Kh iiiM : I titilit<^ jr I |)lu%. Jf lui .«Il (|ur It- In |)orlrc lir U eooMNOOMlioo dans l< rcodrtiit où le besoin «'en fait Ir i '■ aussi que le cultivateur n'ait ni l< en sus de ti besogne prineipalc. J < ..i «le pleioc- luent qu'il y ait économie vi nvnnt loiit le inonde à ce que le comme • l<* la pro- duction agricole. El ....,., j,., 3, .4. aiarchandt de grains roulaient te contenter d'un bénéfice raison- nable, honnête ; s'ils s'abstenaient de grossir, d'une ma- nièrr immorale, leurs profits aux dépens de la misère des rultirateurs cl de la faim du |»cuple, je ne demanderais )Nis qu'on supprimât leur commerce et je ne serais pes allé casser leurs vitres. Mais vous savez bien qu'ils ne se contentent pas d'un bénéfice honnête ; vous savez bien que leur avidité insatiable, leur cupidité sans entrail- les... L'éCONOMtSTE. i-drtloii. Vous venez de dire que si les marchands de grains se contentaient d'un U^néfice honnête, tous M .•liriez aucune objection h élever contre leur existence. On rntendr' • - pnr un bénéfice hr»nn'*f<''> I.'I^.MErTIER J>ntend< un bénéfice qui ne dépasse pas ce qu'il faut |»our rouvrir l'intérêt de leurs capitaux au taux ordinaire et irn rr «iiiijicnier de leur peine, un bénéfice qui soit en hannonic a?ee les profita des autres industries ou (le« autres commerces, un bënéfiee hoooéle enfin... Mais 96 i-^' i.iiMMl.aCE DES CllAI5(i>. VOUS savez bien qu'ils ne s'en conlentent pas ; vous savei bien que, s'ils accomplissent les opérations du coinmerce des jçrniiis nvec plus «IVronomic que les cultivateurs ne pourraient le faire, ils s'arrangent de telle façon que cette économie tourne 5 leur seul profit. Si vous vouliez vous donner la peine d'ouvrir les yeux, vous vous con- vaincriez aisément qu'on s'enrichit plus vite dans le commerce des grains que dans tout autre. Or, voilà ce que nous ne voulons pas, nous. Nous ne voulons pas que cette handi» d'avides intermédiaires réalise des profits usuraires aux dépens du producteur et du consom- mateur, et c'est pour cela que nous voulons les sup- primer. C'est pour cela que nous voulons que leur fonction soit désormais remplie, non par le cultivateur, — je n'ai jamais débité cette absurdité, — mais par le gouvernement. LE PRORIBITIOMSTB. Autre absurdit»' â. .......,ii.,U.-.i .. Patience. Ainsi donc, si les marchands de grains se contentaient d'une rétribution en harmonie avec les pro- fits des autres industries et des autres commerces; s'ils ne gagnaient que juste ce qui est nécessaire pour couvrir l'intérêt de leurs capitaux et les récompenser de leur poiiif, vol!-; 'f< ! M:<<.',.ic2 subsister? I. KMKUTIKR. Assurt^ment, puisque leur fonction de\Tait toujours être roinpiie, et ({u'il faudrait pour la remplir des capi- taux, des bras et des iiileIli\'.) lit. Ce n'est donc point l»«rce que \vs marrlinii' ms font |Miycr leur »er- \iv*\ r'v^i parce qinU le l'uut ^ycr lro|> cher, que vous Il WV III \ otili-/ ** I UEtTIEIl I , '■ !' ' l»«I' l<'"I- "tlX irr, cl .ji! . - I . :;.^ ; 11)11. l. (nI Ji.iirf «jU iU s'eiirichiiisent tiindîs que les cultivateurs s'appauvrissent et que le {Mniplc est nfTami'. Voilà pourquoi. Éles-vous satisfait mniniraant, et nie faudru-t-il encore vous ré|>é« ter dix fois la même chose ? Lf' I K. ( <* que vous venez •!• mc suflit. Et savcz-vous pourquoi les marchands de grains font |Miyer trop cher l< ur service et remplisfenl mal leur fonction, — quoique, .1 rri (^rd, vos trapalationf soient fort exagérées? KMEt'TlEa. I !i m .1 l»i. I. T ;:f impie. Parce quc cc sont .;•■ !:: :-■, ■ '<\\i- . >UtSTE, I i |Miiiri|ijiii Miiiî-119 u» -» iuonopoleurs? L'LMKITIER. Pourquoi? pourquoi?... L'écONOMISTE. Tcnei, je vais vous aider. Faites-moi seulement le plaisir de me ré|K)ndre. VoiK rtfs ou\ lier ébéniste, et vous gagnei, je crois, ^ ..» i.:,.., le risque de l'attraper... L'ÉCONOMISTE. A la rigueur donc, vous consentiriez à dcscciuli c il.ti):> la bure d'une houillère ou h conduire une locomotive; vous consentiriez nu^mc h aller travailler dans une fabri- que de blanc de plomb , si l'on vous payait uo salaire assez élevé pour couvrir les risques attachés à ces indus- tries dangereuses ou insalubres? L'ÉMELTIER. A cette condition-lh oui, sinon noo. Avez-vous fini? L'ÉCONOMISTE. \ ,MMi .'vA^ Ftconscntiriez-vous à devenir i»>nrr'«iiii^ L'ÉMELTIER. liourrcau ? moi devenir bourreau ? LIA ACOrAMiri». 101 L'ÉCO^OMIfTB. Exécuteur des luiulcs-!». L*éMeLTlEn. Qu'importe ! il n cii existe pas moins, cl il eipose relui ((ui en est l'objet ù la réprobalio" imMiifin. L'écONOMISTE. Ail! vous ne vous soucieriez done pus tlc\crccT un métier qui vous exposerait à la réprobation piiKji.iM... même si cette réprobation n'était pas méritée ? L'ÉMEl'TIER. Assurément. A iiioin^ f.iiMMnrv .l'y fi..ii\/.i . Vous venez de convenir que c'est à vous (|u'ils sont rede- vables des bénéfices extraordinaires qu'ils réalisent aux dépens de la misèrr des rultlvatcurs H f! ! ' rTi tlu peuple. I. i:.MKiTU:h. Allons donc ! je suis convenu de cela, moi?... L'ÉCONOMISTE. Jo vous en fais juge vous-même. Que me disicz-votis \CCArAttl*ft»w ICI tr,r-v - -' - ÎN «!C lin iiiiM NI'., de :,,i, , ,: . . ,, S |»oiir la faliricffl- iiao (le la rtTUfte, §i on i ait de iiiaiii(*n* h cutn- ' ..I ..:..„ ,i„ ... ■ rufessjons i pas non |ilii> <»n lie K*s dc- il < ni tu •.. i«|MwlMition morale 1 leur foiirtiiiii, pourtant ni'ces- .lin- LU lii« H dan» i • choses, qii 'esl-cc i|uo II i.r.'l.ssi.in Ar iiinr "- ' < ''"-t une pro- I. HNiuii .jii.- lr> j.t. iii... > popuLiii iicnts ad- I , le plus sou- Ni.. ^ , : . L i . profession dans !.ii]url!(* on ( onri im < -^siiiunient le risque d'être eutravé . Vi'M' ri dt'pouillé par un règlemeot -- loi improvisée; pillé, insulta cl mal- traité par rémeulc ; dans laquelle enfin on devient près- i<'t de la réprobation | ' ; , :«', croyez-vous qu'un n^ i soit bien charmé de voir ses magasins envahis par une bande de forcenés, ses niuiTliandises pillées, ses vilres et ses mcubici» bris***, cl dêlrc exposé lui-même h être jeté à l'eau ou a&.souimé ? Croyez-vous encore que de 8*en- tcnJr. leur , d'accapareur, de man- geur montrer au doigt comme un Npéculatcii iilraillcs qui s'enrichit aux dépens de la faim et de la iinst-re publiques, ce soit bien attrayant? Les pr^ogés qui pèsent sur le commerce des grains sont mal fondés, j*cn suit convaincu; les règlements et les lois -" '' ntravent, sooi absurdes et nuisibles; mais, en .> . ces |»it^ii8'>' licumuenietit eoeore être rangé dans la ratégorir des iMilusiries dangereotea •• ^ '^ mitres iiiicutiertf Tootélet le (/' «plomb, «{ui en éloigne la concurrence et qui permet & ceux qui l'eicrceot de réaliser det bénéfices extraordinaires. Ces bénéfieet que tous leur reprochez, c*est vous qui les leur procuret, c'est tous autsi qui les rendez légitimes en en faisant la prime juste et nécessaire d*un risque. Coni- preiu*x-vous maintenant pourquoi jr vous reprochais «l'être le complice des accapareur^ Si jVi.iis marchand de grains, et qur y xumissc m'en- rirhir \ilo, savez-vous ce que je ferais? Bien loin de désirer que les pn*jugés populaires et les lois prohibi- tives ceasaaseot de peser sur mon commerce, je m'clTor- ecrtis, au contraire, de les perpétuer. Bien loin de redouter les émeutes, je les appellerais de tous met voBUJL} au betfoio même, je contribuerais h les fomenter. J aoniit det btndet d'ëmeuliert & gages qui viendraient, de tempt en temps, briser mes carreaux en hurlant : A bas Paeeapareur ! A l'eau le mangeur d'hommes I Je fe- rais inaérer dans les journaux populaires des articles r>< 's où Ton nous signalerait, mes confrères et luu., ^ . ..iimadversion publique, de manière h dégoûter la eooeufrcnce. . . L'éMELTlEa. ^ '• • /-vous, par hasard, insinuer 'j"*- 100 i.K iir^fihixh nr.^ i.iiM^-o L'ECONOMISTE. Eh non! Je n'insinue rien. Je crois volontiers à votre vcThi ; jr crois nM^mc h celle de voire presse (M)pulaire. Vous faites des cmcuic» gratis, j'en suis bien convaincu. Vous n'ctnpochez aucune port des bénéfices extraordi- naires que vous procurez aux marchands de ui détournant la concurrence de leur commerce. N « pas des complices gagés, vous êtes des com|>éres naïfs... l/ÉMEL'TIEh. Cesl cela. Si nous ne sommes nri> des fri|>ons, nous sommes des niais. Encore une fois, examinez vous«méme reffet des pré- jugés et de la réglementation qui pèsent sur le conunerce des grains , et vous déciderez si je les calomnie. Quelle est la situation actuelle du commerce des groins? Ce conmicrce, dont vous avez fini par reconnaître avec moi toute Tutilité, est-il sullisamment développé? Non, il est abandonné ù un petit nombre de moins, et, — sauf, bien entendu, quelques exceptions honorables, — h d assez mauvaises mains. Les hommes intelligents et conve- nablement pourvus de capitaux s'appliquent de préfé- rence à un commerce moins chanceux et moins t Ccux-lù seuls s'y engagent, qui veulent faire \ , meut fortune, sans s'inquiéter des jugements de Fopi- nion. A ces aventuriers peu scrupuleux se joignent des hommes que leur peu d'aptitude aux affaires et rinsufli- sancc de leurs l'essources pécuniaires ont forcé d*aban- donner les industries ou les commerces de eon« et qui se font marchands de grains, en dé>< cause. Voilà de quoi se compose le personnel du coin- 1 1:> «CCAMMI I 107 roerce dcn grain;» , dan» Ir* |Miys un Us |inju^f» cl la rêglcineiiUilioii s'unis^scnt pour le rendre dnngereui et rê|MiUir. Qu'en rëaullc-t-il? Cest que lc« produeteuri ci les cootommaleiin toot également TicUmet de I*iii- -^ffif^B^ dat interaiMiairat. L'année est abondante, |Mir exemple. Le cultivateur qui a besoin d'argent |K>ur payer êoù formage, ses eontfibmkMis , etc., porte ses IpralDS ao march(^. Mni^ le marché est bien vile cneom- lire dans une in udanle, et plus Tapiirovisionno- mcal angmeot' \* dégringolade est rapide. Si le eommerw des 1> snlKmmment déTelop|>cS le cul- tivateur ne serait pas longtemps dans rembarras. Les marebands de grains sVropresseraient de pronicr de raboadanoe de U récolte pour s'approvisionner, et comme 'd» se feraient concurrence, dans leui-« Mclints, le etiltj?atcur retirerait encore un ïton prix de ses Mt^». .MaliieurcoaeBent, il n'existe qu'un petit nombre de roarcbands de grains, et, sauf quelques exceptions, ils n'ont que des ressources insuffisantes. 1^ concurrence qu'ils se font pour acheter est donc très-faible , et le culUvatcnr, pressé de vendre, est obligé de subir la loi du premier gros roarcban-' «v' •"' i. '••'-•■"''• ' '"' '"' ■'^•*'' de l'argent eoroptant. LE PSOIllBritOM^it. Vous metici le doigt sur b plaie. L'écOltOMlSTE. Le ' *ir sooAre donc de cet état de choses, il se pla .. . >n sans raison, de ce que luliondancc fait sa ruine. Arrivons nuuiUuaiil I i:. ;i m. > . in». I.t ^ in.u- cbéssont mal fourriio. fMrii« . ...u-.. ,ir i inMinixim-r des 408 l'E CUMXEBCe DES GRAI.XS. appi'ovisionncmcnls, partie è cause des règlcnieiils op- pressifs et vexaloircs qui empêchent les cultivateurs de s'y rendre; partie enfin a cause des (^meutes qui < proincllent la st'curilé des transports. Si le conn. des grains n'ëtnit entrave ni par la rëglemenlation ni par l'ëmcute, le mal serait infiniment moindre, pcut- ôlrc même ne se ferait-il pas sentir. En clTct, les mar- chands de grains s'empresseraient de mettre au service de la consommation les gros approvisionnements qu*ils auraient accumulés dans les années de surabondance ; ils se feraient concurrence pour vendre, et les prix ne dé- passeraient pas le taux mîcessaire pour couvrir Tintén^t des capitaux qu'ils auraient employés prértmemment h leurs achats, on leur procurant des profils en harmonie avec ceux des autres commerces. Mais ce n'est pas ainsi que les choses se passent. Les marchands de grains sont en petit nombre ; en conséquence, ils sont les maîtres du marché, et ils le sont d'autant plus que les règlements et les émeutes rendent les marchés moins accessibles. Le consommateur est obligé de subir leurs exigences, et il souffre de la disette et de la cherté, comme le produc- teur avait souffert de la surabondance et deravilissement des prix. Le mal était encore bien plus grand autrefois, lorsque l'administration, moins éclairée, laissait faire les éroeu- liers, parfois même leur venait en aide ; I >- merce des grains était partout entravé et r r les émeutes, que par les règlements. Aujourd'hui, gnice au Ciel, la question commence à être m On protège le commerce des grains, au li* l'émeute ; il en multc que les inlelligenei»s et les capi- LI» ACCAPAMVIU 100 UuY ftV puHcni (JavanlaKc ; que U coocurrenee t'y tub- «ililur |»rti à |icu au iiioiio|iole, oifin f|iif* le rulllmleur s4>u(Trr iiiuiii« ilaiK les années d*nlM)iidanrt*, et le ron- ^ifiimainir ilan« les années de rtreté. ( r;»rtiilant, il v a Men à faire encorr, avant que les I r ju;:!^ soirnl enlièremciit dissipés et les règleineiils nioiiiM*^, ix.iiit que le eommeroe des grains ait cn^s6 tl apparU'iiir à la cati^rie des industries dangereuses ou in«alubn'>«... Or, jusque-là, le cultivateur et le con- voiniii itiMir ^Miifrrirttnt tour ti tour de son insuflisance, ri rliin|iie ^ ilrt- cawre ilans une «fmeulc se p.iyiTn h rai- son de cent Ahs son |>oids en nr. L'éUBUTlEB. f inr NOUS vniei de dire commriur, je 1 avimc, à iiic . a |KiiH«T. Je n'y avais janinis bien n'fléclii,ettr.., L'ÉCONOMl&TK. C jir il est plus facile de casser des carreaux que de LÉMEUTIEE. Mum... Cependant, je ne me liens \u»^ encore pour li^ilhi. Je veu\ bien croire qu'en houspillant les mar- cliaiids de grains, nous n'avançons pas beaucoup nos allaires; mais si on les supprimait tout h fait?... Si c*^ait le gouTememcnt qui se fit marcband de grains rorome l'ont prti|>osë tous nos grands penseurs. Robes- piètre, Babeuf, Louis Diane, Cabct, la subsistance du fieuple ne serait-elle pas mieux garantie? Les dangers et Ir^ abus du monopole ne seraient-ils pas plus siircmcnt ••\ • le gouvernement nourrisse le peuple, j*en i< |)»ur> la' 10 440 l-E COMMCIICE DIS CRAIKS. L'ÉCONOMISTK. Soit ! Nous examinerons si le gouvernement est capa- ble de nourrir lo pcMipIc. Sculemcnl, c'est wnc nouvelle discussion h cfi* 'hhi* «'f il «»«.» nu iwii fin] r«» viM-n imiir une autre foi^ Est-ce que vraiment j'nurais eu tort de casser les car- reaux des marchands de grains? Quelle science singu- lière que IVcononiic politique! Ce n*est pas,au moins, Ii's \ iirli'r»j <|iiî \'n\\\ inventée! I. KCONOMISTK. ^'i les émeu tiers. LKMEtTIER. Ne vous pressez pas tant de prendre des airs de Iriom- plie. Je vais me retremper dans la lecture de nos grands penseurs. I KCONOMISTE. Allez, mais nr cassez plus ! QUATRIÈME COMVERSATIOI». Le* dlttllllatenr» et le» l>oulaticcr«. SOMMA IRE Concittti -U de suspendre le travail des disiUleriss nées de disette ? — Apparences et réalités. — Que ...^.i^s sont des rémrvoirs à grains. — Qu'elles facili- ! oêmÊrmU In ëfipiwriêioiÊmtmtntt. — Les boulangers. -^ i n Memùbrs dss boulmigtn de Bnuotlks, ^ La taxs du pain. — Que êSê mmntagm mmi iBuêoêrm, si ses inconvénients réels. — Commsnt la phikmtkropie peut aboutir a l'usure. LE Pa01lfBITI0!«ISTE yoi lit $om j^mrmml. Ah ! voici une mesure vraimeot salutaire ! L'KCONOMISTE. LB PROfllirriONISTK. On vient d'interdire eo Fraoee la dûtillation des ^r..'— ;.t.|i'.*-.w.. j.. fietaispoîoi^foiislesfivr/, un par- 44) LE COHMERGB DBS 6RAI1V9. tîsan cxngdré des mesures restrictives, et je ni< & vous pour défendre In libert(^ du commerce • h rintéricur. Lorsque la liherti^ me pnrait utile, je suis lihérnl ; mais lorsqu'elle me pornit nuisible, je suis proliihitioniste. Voila mon opinion. Eh bien ! dons les moments où les approvisionnements sont en déficit, où la subsistance des populations est compromise, n'est-il pas sage d'em{)<}cher qu'on ne détourne les grains de leur destination naturelle et nécessaire? — Un verre de fnro. }fH'fftn>! I KCONOMISTE. IVon pus. Un verre d'eau fraicbe pour monsieur, LE PROHIBITIONISTB. In verre tl'cau, à moi? Mais je ne puis pas souffrir J eau. File me r;iil mal à restoinac Du Hiro. iiiorMcu. du faro ! 1. Ki:n.N(>\ii- I ! Non, vous boirez de leau. LE PROniBITlONISTE. A II ch ! mais vous devenez fou. Vous savez bien que je ne puis mr |».iss poiii- ne pas détourner le grni'i •'«• < • .Irvij. nation naturelle et nécessaire. LES OlfTILLAfft'RS tt LIS tOl U^ICCftS. ||3 LE PRoniBiTtomm. U > a une grande ilifféreoee eoCre le genîèTrf cl L'écOXOMISTB. LK PROIIIBITIOMSTK. .\\iT du grain. L'ÉCONOmSTK Avec quoi fahriqucst-on le faro ? LE PROIIIBITIUMSTK. ^*'*'- •' '!!! cin*opf, mais... LÉCOXOMISTE. Kli liirti ! au point de vue de la consommation des graine , et c*e$t n ce point de vue seul que nous devons nous placer, la fabrication du faro cl des autres bières n'est |Mis moins nuisible que celle du genièvre. Que dij»-je? clic Test davan(;ige, car elle absorbe des quanliiës de grains bien autrement eonsidërables. Nous n^avons que COO di>(illcries environ dans le pays. Nous avons plus de 3,0UU brasseries. Pour être logique, il ne fau- drait pas se eontenter de fermer les distilleries, il fau- drait fermer aussi les brasseries. C'était bien ainsi , du reste, qu'on Fenlendaitau moyen âge. A |>einc lu disette eofameoçaitrelle à sévir, qu*on fermait à la fois distille- ries et brasseries. LE PaOBIBmONtSTB. Et que faisait-on des ouvriers employés dans les bras* séries? L'ÉCOKOMISTB. Et que feriei-vous des ouvriers employés dans les dis- tilleries? LF IM'.niiinrnOMSTB. La bière est une hoisson saine, hygiénique, tandis que le genièvre csl la perdition de l'ouvrier. L'ÉCONOMlSIi Lahus du faro n'est guère ujoui-, miiMiiiu «jul i abus du genièvre. Mais lu question n'est point lu : si Ion pou- vait dcloiirntT les ouvriers de l'ivrognerie , en em|)é- cliant la distillation du genièvre, ce n'est pas seulement dans les années de disette qu'il faudrait l'empêcher, ce serait en tous temps. Je dirai plus : on devrait surtout l'interdire dans les années d'abondance , car c'est alors que l'ouvrier refrène le moius son iutempérance. Les revenus de l'accise en font foi. C'est alors qu'il dépense en boissons fortes l'excédant de ressources que l'abon- dance et le bus prix des subsistances lui procurent, et qu'il se repent si amèrement plus tard de n'avoir pas su économiser. Mais l'expérience a démontré que ce n'est pas en in- terdisant lu fubricution et lu vente des boissons fortes qu'on peut exciter l'ouvrier h faire un meilleur usage de son suluirc. L'expérience a démontré qu'aussi longtemps (prou nu pus réformé le moral de l'ouvrier, qu'aussi longtemps qu'on ne lui a pas fait prendre des babitudcs d'ordre , de tempérance et d'économie , il est |Nirfaitc- nient inutile de fermer ou de rétrécir une des nom- breuses issues qui sont ouvertes à ses mauvais |)cucbauts. Les autres 8'agrandi!»sent, & mesure que celle-là se ferme ou se rétrécit. Le mal n'est pas sup|>rimé , il n'est que déplacé. Comme mesure somptuaire, la fermeture des distille- ries f«niil auati inefllaiee» aotiâ miltible même, que pourrait félre eelle des maiiont âù prottitutioD , par rxcuiplc. H n*y a donc pas lieu d*iDVoquer dc4 considé- ralioM de ee fenra. Il fat' lier si, enfemMotleeëuMiMCimci graiost autrrnicnl que pour m taire du paîo , en rrrmant non- •eulement let dUiilIr. : féeolcriet, les fabri«i drer, elc., ele., on conlribut* .» ni apparlienncnl k la même famille, contribue- r u-iic, nu coniraire, à augmenter le mal. LB PAOaiBITIONISTF. Pourtant, en fermant cet ëtablissemenu, qui consom* iiiriii (les quantités plus ou moins considérables de grains, on en diminue la demande, on empêche, en conM'M|uriice, les prix de s'élever. C'est clair, cela. I. Ki:ONOMlSTE. o.ii .(Il : il . ju uid on s*en tient aux apparenees. \ o\Miis. jr vit|i|,oM ({iiiin monsieur, chaussé de vernis < t ganté frais, descende chez vous en compagnie d*une lionne. Ils ont un éqnipage des plus brillants et un rocher nègre tout chamarré. Leur accorderex-vous du rrrdit sur ces appareoees-M. LE PAOHlBfTIOlItfTB. Allons donc! Est-ce que je ne sais point que tout ce qui brille n*eit pas or ? ff6 LE COMMERCE DES GRAINS. LécONOMISTE. Vous ne leur accorderez donc pas de crédit ? LK PROIIIBITIONISTK. C*cst selon. S'ils sont eiTectivement aussi riches qu'ils le paraissent, je leur ferai crédit, sinon non. I. ÉCONOMISTE. Mais vous ik* vous fierez ni h l'élégance de Ictir hum , ni il la soni|)luosilé de leur éciuipage, ai même à la < 'n- leur et au chnmarrnge de leur cocher, pour leur ;i - r- dcr ce crédit? LE PROniBITIOMSTE. Parbleu ! j'irai aux informations, je ferai une enquête sur leur compte, et si mes informations sont favoi si mon enquête me satisfait, je lûchcrai ma march.ui .. . , sinon, le cocher fût-il cent fois nègre, je la garderai. L'ÉCONOMISTE. Vous iriez aux informations, vous feriez une enquête, fort bien... Et si Ton accusait votre cuisinière de faire sauter l'anse du panier, comment vous y prendriez-vous pour savoir si elle est honnête ou non ? Vous conlcnlc- riez-vous de rifiiii im-cp it muis flriir/-vous i\ SCS pro- testations? I : 1;.. Mil ■ ; . h iMs II,. Me ûcp aux j)i •'■ • Il , ^ .riMîP cuisinit^n* "^ Mî-ms donc! l.tU.ND.Ml-SlL. Pourtant, i lir était iKUuiête. et si ses paroles avaient l'accent de la vérité 1.E moutiinoiiitrB. ly conuu. Ou ne m; UUse pas prendre & ces simagrée^-là . Que fcriei-rotjs donc ? 1 > fAOlimiTIOMSI r J rviiiiiiH 1 II > ...iiij'ttN i\v iiii'ii;i^(', je frr.tJN iilir IK-lilf <-in|iM' I »iii 1rs jp|i\ «i, > fuites des enquêtes, |>our vous assu- I. •'< bien conformes à la réalité, si r! .• diVeption , un mensonge. Et • . II. ' \ous les Irai lez Li Je les Ira Ile iV iiiil i.l. ' i 'iiii. . ■ ■ ; ;:il. ton. t 1 IH 148 l-e COHHBiCE DBS 61AIKS. parcnccs? Comment se fait- il que vous ne cherchiez {Hiint h vous assurer si elles ne caehent pas une décep- tion, un mensonge? LE PROHIDITIONISTE. Est-ce que j'ai le temps et les moyens nécessaires |>our faire une enquête sur une question d'intérêt général ? J'ai bien assez de mes affaires. LéCONOMISTi Voilh de bien mauvaises raisons. i>;ii)oru, \tMi<,f.ii- bliez que votre intérêt particulier est compris dans l'in- térêt général ; qu'il en est une des parties intégrantes ; que toute mesure qui intéresse la communauté, intéresse chacun de ses membres. Ensuite, parce qu'on n'a pas le temps d'examiner une question, est-ce une raison pour la résoudre d'après les apparences ? Si vous n'aviez pas le temps de prendre des inrurmations sur le monsieur et la dame au cocher nègre, serait-ce une raison pour leur accorder du crédit? Si vous n'aviez pas le temps d'exa- miner les comptes de votre cuisinière, serait-ce une rai- son pour vous fier h ses |)rotestntions de fidélité? LK PROIfiniTKiMsTK Non, sans doute. LÉCONUMISTi.. Que feriez-vous en ce cas? Vous attendriez avant de vous prononcer, n'est-il pas vrai? Pourquoi n'usez-vous pas de la même retenue prudente et sage, lorsqu'il s'af^t d'une affaire d'intérêt général ? Si vous n'avez ni le temps, ni les moyens nécessaires |M)ur examiner l'affaire de près, consultez du moins ceux (pii l'ont examinée. Or enfin, eu jugeant sur Ie8ap|>arences, vous courez, t\ votre tour, le risque d'être traité... comme vous traitez lesaotret* 1 1> MttnbMTivit rr un toouMKiui. 119 LB raomtino^tisTB. PiHff|iM mon journal cél iï'skvis tju'il Msraii bon de tu»- |K nlion apparrninirnl ? i/ar suite de cette interruption slcmcnt, ne peuvent manquer d'en détourner les cnpKnux ; mais quand on se place au point de vue de l'intéi-t't des ronsoiunialcurs de grains, n'est-ce pas tant mieux ? Moins il y aura de distilleries, de brasseries, de féculeries , etc., plus il restera de grains pour la con- sommation alimentaire. L'écONOMISTB. Voilh l'apparence. Voici maintenant la réalité. C'est que plus un pays a de brasseries, de distilleries, de fécu- leries, etc., plus il possède de garanties contre la disette. Car, ces élablisscmonts remplissent précisément le même oITice que les réservoirs construits par les Pharaons |>our absorber le tro|)-plein de Tinondation du Nil , quand elle était surabondante, pour y suppléer, quand elle était insudisante. Ce sont des réservoirs h grains. LE rnoniBITIONISTE. Comment cela? LÉCONCMISTE. Les distilleries, les brasseries, les fabriques de fécule et d'amidon, constituent un débouché supplémentaire pour la production agricole et pour le commerce des subsistances. Si ce débouché n'existait point, on produi- rait, année moyenne, d'autant moins de substances ali- mentaires , ou, ce qui revient au même, on en ferait d'autant moins venir de l'étranger. Cela est évident, cur la production , qu'elle soit agricole ou industrielle , se proportionne ou tend i\ se proportionner toujours avec le débouché qui lui est ouvert. En supprimant les indus- tries qui emploient les grains comme matière première, 1 1$ OnttLLâTtVM IT US mtOUMÊtA. III on aîmiaocrMl doue la prodoelion d*QO ptyt , partant in rcsMNirees, tana qall en i^tullit aucun arantage au point de vucde la eonaonuBation alirocntJiirc. rumme tous kt autres eotreptcneiirt «I i illateurs, les brasseiiri et leslUiri- < aiiU de récuir, scffoncot naUirclIcnu'iit d'aclirtcr leurs matières pffCiLièrvs au mr ' rrhé |ioK$iblr. Ils font, en eoméqucacey des aehiii ' rdinaircs dmis les on- nées de pléibore agricole, cl, en agissant ainsi, ils etnpè- cil * nx de s'avilir. C'est le r^r^oir qui absorbe* \\ X nuisible de Tinondation. Vienne ensuite une mauvaise année : les plus avises et les plus riclies ont en réserve les gros approvisionnements qu'ils ont uecumulés pendant Tabondanec. Qu en font-ils ? Les empluient-ils exelusivcment h alimenter leur industrie? Oui, quand le pri\ des -- ■ - :- dépasse pas le niveau d'une année niowniu*; i id il atteint un taux de disette. Dans cv ra<> y en eifet , la eonsororoation des spiritueux , et niriiir de la bière, diminue [lar suite de Tëtat de génc di> )Hi|tiilatiuns ; ce qui fait que la production s'en ra- lentit fiini-iiiriit. IVun autre côté, les distillateurs et les bra>srnr» trouvent souvent plus d'avantage h revendre It tir> ^i-ains pour la eonsommalioii alimentaire qu'a les employer ilaus leur industrie, dont les protluits ne peu* >ent haus>^T dans la même proportion que la matière première; ceci, iwin-e que le gcniê\re ou la bière n'est pas, comme le pain, un objet de première nécessité. Bien loin de faire à la consommation alimentaire une concurrence nuisible dans les années de disette, les dis- tillatrursy les brasseurs, ete., lui fournissent, au con- tr.iirr. un siififiMmmt de ressources, en déversant sur H tu LE COMMERCg DBS 6BAI5S. les marchés une partie des résenres accumulées dans leurs réservoirs à grains. Vous\o ' ' 1 pays iMSSt'de de garanti contre la disette. Ur, le moyen le plus efficace d'engager les intelligences et les capitaux à se perler dans ces industries, quel est-il? n>st-ee pas d'ériler toute mesure qui pourrait compromettre ou diminuer, d'une manière accidentelle ou permanente, la sécurité qu'ils y trouvent? Et In fermeture de la fabrique, la sus- pension de l'industrie pendant une période plus ou moins longue, selon le bon plaisir du gouvernement, n'est-elle pas une de ces mesures? LE PROIIIBITIONISTE. J'en conviens. Aussi, je ne demande pas t|uc . ..a ...>- pende entièrement le travail des distilleries; je demande seulement qu'on les empêche de distiller des grains in- digènes pour l'exportation. C'est bien iumMi .ii.. L'ÉCONOMISTE. La mesure serait moins nuisible, nuiis doute, mais encore le serait-elle, même au (wint de vue de la con- sommation alimentaire. Je suppose qu'un pays voisin, In France par exemple, ait besoin d'un supplément ex- traordinaire de spiritueux, et qu'elle le demande aux distillateurs de la Belgique, de la Hollande et de l'An- gleterre. Voilji éviour rxiVuler Iruns comm.iiulrji. ^^hi'cii n'iuii i est «iiic 1rs prix •iVIcTcnt aii<»>i(ôt. LF. FnoHIBITIONlSTK. Voil^ le mal. .)NOMISTE. Je dirais plul< le birti. Quel est, en effet, le rt'éultat iuiuuHliat d'une li^ui-. !• > subsistances, surtout au ilébul truiir siiisoii? L v^t dnltinr 1«n xiibsîst.irirr> «lau!! le jKiN> m'i x* produit eelle biiii--t . » i |.irs.|ur toujours de les attirer, en quantiti^ suflisante |)our com- bler et au delî^ le df^ficit qui a causé la hausse. Une demande extraordinaire de grains |)our la di>(illation, survenant après la réculte, n'est donc pas un mal. Au cru :•- - ' r'csl uu mo^cu dc uiicux assurcr les approvi- si ^ |N>urla lin de la !>aisuu. LE PaOHlBITlUItlSTE. lUia o'esl-il pas plus simple d'obliger le- nrs à allar cbcreber k rétrangcr les grains q>> ient n'exporter sous forme de spiritueux ? L'éCOKOMlSTC. Oui, mai« ces grains ils ne peuvent pas toujours se les procurer imnnWiatement k Tëtranger, et les commandes pressent. Qu'arrivr-t-il alors? Cest que celles-ci vont ailleurs; c'est qu'elles vont dans les pays ou les distilla- teurs peuTcnl s'approTitkNUMr k leur guise, en Hollande ou en Angleterre, où les populations ouvrières profitent ifr r.-iiifiriiiif. .111 (ti'triiiii'fit t\v< iiôlr<*«». It4 l-E COMMCRCB DES GRAI?fS. LE PROIIIBITIONISTE. Ln question est plus compIi(|u<*c qu*OQ ne le Huppose» mil au premier nborci, je l'avoue. vàcojiouiSTE. Knison de plus pour Tétudior h fond ; rnison de plus p(Mi!' n<* [»;»< »io (mt îmix npparenccs '... 1. l';.MKL'TIER. (Il arrive précipit^imment un paquet de broehtircs sous le bras.) Je suis en retard, mais ce n'est pas ma faute. Mon boulanger m'a rrtenii, pour causer de l'or- ganisation du travail... LE PKuiili;! i mMSTE. C'est donc un socialiste, votre boiilanj^er. 1 KMEUTIEh ... Du travail de la boulangerie. Ah! il m'en a dëbité de belles sur la concurrence. Parlons-en. I.K PROniBlTIONlSTE. tl la (piestion de la liberté du commerce des forains, allons-nous l'abandonner, avant de l'avoir vidtfe ? L'icONOMISTE. Nous ne nous en encarterons pas trop, en nous < pant un peu de la boulangerie. L'agriculteur protlu.i grain, le marchand le déplace, le meunier le réduit en farine, le boulanger Iransftirme la farine en pain. ('«• -«Mir les difTérentes opérations de la production aliment. un . Eh ! bien, sur quoi porte notre discussion? Sur la i\uc>- tion «le savoir si celle production, considén*e dans son ensemble, peut s'opérer mieux et ji meilleur marché, ' Voy .1 rappendicc (tf}. UCS MglUtATfCBS IT Lit MMILAKCEft». ||t tubreoir plot ■boniiiBunnit et plus r^lièremeni aux bMoiot de la cooioainiatioii, ^nm \c i^giine de la régle- iMBlalkNi que tout ccJui de la Ubcrlé du- commerce. Cciit qimUoa eii à peu près Tidëe poor ragricultnre et le (tiiiiinerce des grains. Vidotis-la rncorr |Hiur la l>ou- latigrrie, si vous voulci. L'ftMBUTlEa. Et les» meuniers? Il y numit bien aussi quelque cbosc n dire sur leur compte. L'i^COKOMlSTR. Il y aurait à rép<*ler au sujet des meuniers, ce qui a «^të dit dt's marcliands de grains, savoir qu'il faut leur aceorder la plus grande somme |H)Ssible de lilierlé et de «Vurilé, si l'on veut que la concurrence se poric suffi- samment dans la meunerie, si Ton veut que le grain S4ÙI bien moulu ei i bas prix. Voilà tout. LE PftOIIIBITIONISTK. Laiaaoïif doue les meuniers en re|K)s. Que demande votre boulaofer? Que le pain cesse d'être taxé? L'éMELTlER. Non pas. Il l'avait demande d'aliord, mais il est revenu de son erreur. Il reconnaît maintenant que la taxe du psin doit être maintenue, dans l'intérêt du pnuliu-triir aussi bieo que dans celui du oonsommalcur. L'I^CONOMISTE. Il me semblait oe|N'ii(l.-ifit «pic lr< lHiiilnn(?eroulangerie ne puissent avoir beii qu'à la balle aux grains ; qu'il soit interdit aux boulan- gers du debors de vendre leur pain dans la ville , ou , tout au moins, (pic ce pain étranger soit f^vé d'un droit ; que la revente du pain soit défendue, que le minimum du rendement de la panification soit augmenté, enfin que la boulangerie nomme un syndicat, et que les syndics soient autorisés h faire des visites domiciliaires cbez les gens soupçonnés de vendre du pain, en contre- bande. Voilà. L'ÉCONOMISTE. Et que pensez-vous de ce beau projet? L'ÉMEliTlEU Assurément, il peut donner prise à des ci détail. Mais, à tout prendre, le régime que [ ^ les l>oulangers, est préférable à la eoncurreoce sans règle et sans frein. .Mieux vaut la boulant ' " ' que la boulangerie anarcbique. Ali! ((Ui tière n'est-elle organisée ? L' ECONOMISTE. Klle l'a été, et justement sur ce niodèle-lib. VàWKVTlV.W Quand donc ? Lo iMfmttAtci'M rr tes ■orLAXceRs 1 1: l'àcoNOMirre. \ii III. .Mil .-r. I nr vm lioiilatigrr« nr Lin m j.h |.i..i-rnM ni (' «I- riniaginalion. Leur projet r>t • dju. , Hagurirfoly^ië iur lorgaiitsation cIoh nnci«MiiM*s rorpora- liori!» (i arU et m(^lier«. LK fHOIimiriOMSTK. 11 n ro est |)eiit-t^trr pas plus mauvais. L'ÉCONOMliiTE. r^ommcnt donc se fait il i\ue celle anliquc organisa- tion tic Tintluslric ail été renversée aux applaudissement LK PAOHlBITIO!«ISTB. l/liomme est si inconstant ! LÉCOJtOMISTF. (>>romrnt se fait-il encore que Tindustrie n'ait recom- nicnr*' h progresser , qu'après avoir cessé d'être orga- niv/.- ^ PaOHIBITIONlSTB. S »1 fallait luul expliquer ! LÉCONOMISTE. Eli bien , je vais vous aider. C'est que cette organisa* II,.- ^ " ' fit bien rcs- *n-. ; I au travail; r'cst qu'elle emp^hait toute initiative «i <:i^ I< >*ens du progrès ; c'est qu'elle ne protégeait que lincuric et la pares«e. En voulex-vous la preuve? Je gage que les lioulangcrs r\\\ se chargeront de tous la fournir. Vous avez In ites brochures. i.'iuExmEtk Je ior^ cic Ici lire. 4f9 l.e COMMERCE DES GRAI?f5i. L'écONOMISTK. Alors, n'pori i»t>ulungei*s pensent quo Kj» s*k iéu's par actions sont alTectées d'un vice interne, qui doit amener inévitablement leur dissolution. L'ÉCONOMISTE. Alors, que craignent-ils donc? Pourquoi deroandaii- ils k être protégés contre une concurrence qui porte en elle-même le germe de m ruine? De deux choses Tune, Lft« MîkTUXATtrM IT US tOCUXCIftS. Iff OU 1rs boulangers lkbrii|iiMl le ptin à méOUmr nafciié ,1 ...:.Mi\ que l« boulangenet par «etioiis ne pourrsieol , ou iU le fabriqucnl plut ehèreoMot et plus iiial. Dmê le premier ets« ils n'ool pas besoin d*éire proté- gés contre la eoneorreoce des soeiëlës par aelions. Ils le son! toflisaninieot par le bas prix et la bonne qualité de leurBiarebaiidiae. Dans le seeood eas, e*est-Mirc si les nouvelles bou- langeries travaillent à meilleur marche^ et mieux que les pourquoi lerait-oo obstaele à leur ëtablisse- Poorqnoi eoodamnerait-on les consommateurs k s€ nourrir à |)er|»ëtuité de pain fabrique imparfaitement à luitit pri\ ? Ne serait-ee pas absolument comme si, pour loniplairt* aux boulangers, on les grevait d'une taxe égale k Ttonomie que leur procurerait la fabrication du |uiin d*apres les nouvelles roétbodes ? L'éMBUTIBA. C'est, nu foi, vrai. L'I^COXOMtSTE. Et cette taxe k quoi scn irait-elle ? A em|)écber la fabrication du |>ain de s'améliorer. Que protégerait-elle? L^incurie et la paresse des boulangers. Vuilii un premier point. A un autre mnintonant. Poorqooi les bouUngers demandent-ils qu'on inter- la vente du pain fabriqué hors de la ville, ou du qu'on frappe ce pain d'une taxe particulière ? L'éMEtTlEa. Voici Irur^ iiihIiTh . til< itii'ils les cxposent «»M*- • Aujuunihui,JiMml-ili»,leé boulangers des laubourgi» ont sur nous Ir manîfr«(i* et îonmliHiijilitf niaiilairc Ao 430 LE COMMBICI DES GB.UNS. rinfériorilë des loyers, des droits d'octroi et des fialen- tes. Doiir, de deux choses Tune : ou ils vendent, soit nu consoniinalcur, soit uu revendeur, au-dessous du tarif et tt meilleur marché que nous; ou , en vendant au mi^rae prix, ils réalisent des bénéliees plus eonsidérahles. Dans l'un et Inutre cas, cela ne |)eut pas s'appeler une concur- rence loyale et avoir droit h la consécration de rautorilé communale. •' La seule manière d établir un juste équilibre entre les boulangers de la ville et ceux du dehors, serait d'ira- jKwer à ces derniers un droit d'entrée dont il ne nous appartient pas de déterminer le chiffre, et qui compen- serait les avantages que nous venons d'énumérer '. ^ Cr]:i im- M;ir:iît ii<>;i'/ raisonuablc, je l'.tvimi*. I.CONOMISTK. Ail ! cela vous paraît raisonnable. Alors, permettez- moi de vous adresser une simple question. N'y a-l-il pas aussi dans les faubourgs, des tailleurs, des cordonniers, des modistes, des couturières , des lingères et des blan- chisseuses (fiii ir;i\.iillrnl pour la ville? I/éMEUTlER. Assurément, il y en a. LKCGNOSklISTE. Eh ! bien, tous ces artisans mâles et femelles, payent aussi dans les faubourgs un loyer moins élevé que leurs concurrents logés dans l'intérieur de la ville. Il serait donc équitable de les empêcher de venir faire à eeux-ci une concurrence inégale. Il serait équitable «le t;«\rr ' Mémoire adressé à M. le bourgmestre cl h MM. les membres du conseil communal do la ville de Bruxelles, p. M . " LES otfiiLLATtnui Kt LIS toeLAMias. I M leurs produits ou de les Uier oux«niièiiMt à reotrrt-, ilc RMiniére à coniprti«er rin^gslit^ dont se plaignent les boulangers. J'imi plu;» loin. Comme il y a des quartiers et des rues < «n» sont infiiiiincnt plus rlim que dans le reste ... ...Ir, il iic serait |mi4 moins équitable d établir des burrkTrs dounnirrcs |Mïur proti'gcr leurs marcbauds et leurs artisans contre ceux des autres quar- tii f>i ri ilrs. iii|trf'< rues. I.K l'hOHIBITI05ISTK. Vous plaiiwinlez. L ECONOMISTE. I^s le moins du monde. Je me borne k généraliser lai" i|>c invoqué par les boulangers. Car. , ^liste et raisonnable de faire i>our ru&, ne devrait-il |uis être fait, en même temps, pour W^ ^ seuls protégés ? \i»i . Comme eela va faire fleurir le met ici Cependant ••'•*«»-'ï •• •- hki»* ili- . . m.,, nir Ii-s nvjui- tages...? Si ees avunld^* ment, tout le monde émigrerait dans les faubourgs |»our aller les y chercbcr, * ' ' * ' * r-. Il n'en resterait bientùl ; ^ il y a une petite circou- •mi les auteurs du • Mémoire de la Boulange- ru rni (Je s'occuper et qui balance et au delà Têt. 1 un logement dans les faubourgs, je veux parler de 1 avantage d'être placé à la portée d*une clien- tèle nombreuse et riche dans un grarr' f ■• — fie eonsom- 43t LE COMIEftCe DES GRAINS. niution. Cet avantage est plus qiir iiinimnt |ifiiir rmpftohcr l>oulangers, hoUiers, tailleurs et couturières d'émigrer dans les faubourgs ou plus loin, — dans la Campine, par exemple, où les logements sont cependant encore à bien meilleur marche que dans les faubourgs. Les boulangers n'ont donc pas besoin d'être protégés contre leurs concurrents extrà-muros. Mais savez- vous pourquoi ils dcmaudcnt h l't^lre? Parce que la concur- rence les talonne, parce qu'elle les oblige à progresser. L'ÉMEUTIER. Kn effet, ils le conslalenl eux-rat^mes, en réclamant la diminution du rcmb-nuiil offîtifl (|ui sert de base à la taxe. « Cette base, disent-ils, jadis en rapport avec cuisson ne l'est plus aujourd'hui, par suite de la i formation que, malgré nous, notre état a subie. Les innovateurs, aidés par la concurrence qui existe dans tout état libre, nous ont, quand les grains étaient U un prix normal , forcés insensiblement à faire le pain de plus en plus blanc, cVst-à-dire à employer une fleur de plus en plus iiue, qui absorbe moins d eau, rend moins en panification et donne un tel déchet que de 16 kilog., moyenne de jadis, nous sommes forcés maintenant d'en extraire 18 '. » L'I^CONOMISTB. C'est-h-dire parce que les « innovateurs » les ont for> eés , malgré eux , ils ont soin de le constater, è vendre moins d'eau et de son, sous forme de pain. Affreux inno- vateurs ! Qu'on les débarrasse d'un eoneurrenrc >i im- • Mcmoiro cilc plus haut, p. 4. LO MATtLlATCmS Kf UtS BOrLA?lCffà.> 133 |K>Hunr, rt ils ne maiM]tirront pas, certet, de renonrrr h unr inno%-aliuii ni réalisée • niftlgré eui. « Ils rrsiiturruiit rfli^; il nu consommatrur son nn- cienne pitance d'eau rt dr ^ A c|iioi done senriraii un tarii protrctnir dr la bou- langrrtr urbaine? A empêcher la fabrication du pnin de s'ainrliurer. Que proléfeait-«Ue ? L'incurie cl In parc&sc (ics iMuilangcrs. N'itilj 11* second |>oint. Arrivons au troisième. Il s'agit, jr crtMs, d'intcrtlirc la rcTcntc du pain. LKMEUTIER. Prt'ciMiunil. L'écOIfOMISTB. Qucllo Misons inToqucnt les boulangers pour récla- mer cette roiiiiseation à leur proGt du commerce des rrvendeurs? L*éMEtnEE. • Nous demandons, disent-ils, que le commerce illégal «le I alMjli. Il suflit, pour comprendre tout te >i irc a d'unormal et de honteux pour une capitale comme la nôtre, de voir, & travers les vitrines de^ ' ' >f>art malpropres et en désordre où il — . \|K>sc aux regards des ooDsomma- leurs, péle-mélc avec des objets des natures les plus hélérogèoes et quelquefois du contact le plus repoussant et le plus insalubre. Kvidemment, la liberté du eom- roercc déféoére, en ce ca((, en véritable lieence '. ■ L'ÉCONOMISTE. Bon. Ce n*esl point parce que la revente nuit à leurs M ; m, p. 9. It 4 34 LE COHMEIICB DIS GlUllIt. int4$réU, c'est parce quVlIe blesse leur orgueil artistique, qu'ils en demnndent In suppression. Ils son! 1 «ic voir ce pain, qu'ils ont pëtri con umore y r< nis In vitrine du revendeur, entre une vulgaire boite d'allu- mettes et un ignoble pnquct de cbundclles. (^est comme artistes et non comme industriels qu'ils sVIèvent contre la revente du pain. L'éMEUTIER. Ils avaient, h ce qu'il me semble, une meilleure raison à donner, c'est que les intermédiaires rcncbérissent la marchandise. I. ÉCONOMISTE. Ah ! comment donc vous expliquez-vous qu'ils existent, s'ils renchérissent la marchandise? L'BMEUTIKR. C'est qu'ils sont plus h la portée du consommateur, et surtout qu'ils lui font crédit. L'écONOMISTB. Et si ou les supprimait, si l'on interdisait la revente du pain, qu'arriverait-il? I. ÉMEUTIER. 11 nrriveniit que les consommateurs seraient obligés de s'approvisionner chez les boulangers. L'écONOMISTE. Qu'y gagneraient-ils ? LF.MEUTIBa. Ce n'est pns bien facile à dire, à Tavancp. I. écONOMISTR. Cest très-facile, nu coniraire. DalMutl , 1rs « onorinais, puis- (|uc les boulangers auront le uiono|M)le de la vente du pniii. LB PBOUIBlTIOMSTt:. ^! comment vouler-vfMfi cut SC pSSSer, il 436 I-E COMMERCE DES GRAIMS. SOUS In roiipc du boulanger, qui pourra lui faire boire I\mii et in.-uif^M'r ole de la vente du pain se complique du monopole du crédit sur le pain. LÉCONOMISTE. Précisément. LéMBUTIBR. C'est donc pour cela que les boulangers y tiennent tant. Ccst pour cela qu'ils demandent que leurs syndics soient investis du droit de faire des visites domiciliaire» chez les revendeurs. Lisez plutôt : «• Art. 27. Les syndics sont autorisés à faire d« - ..- sites h toutes personnes qui seraient soupçonnées de vendre du pain au rcgrat (revendre) ou de tenir des dép<^ts ; » Ils en dresseront procès-verbal et le transmettront h l'autorité. " Ah ! les monopoleurs! Ah ! les usuriers ! l. ÉCONOMISTE. La la , ne vous emportez pas. Vous avez tort de leur en vouloir. Car ils ne font autre chose que d'appliquer vos doctrines. Ils « organisent » leur travail. Voilà tout ! L'éUEUTIKR. Jolie organisiilion du travail, sur ma foi ! Organisa- tion de l'usurr. plulùt ! L'écONOMISTE. tli ! mou Dieu , c'est la |»enle naturelle iïv> mUrtls privés ih* filin- bon marché de l'intérêt général. Il ne I LVUlMILLAÎMiM tr un •OOLAMftft» faut dune |>a^ en vouloir aux • orgunisatcunt de la 1m*u- Uiigertc. • Vou!»-iuéiuc , \ous séries tout le |ireinîi r :i leti iniilcr, s'il s'agissait, par exemple, dorgun travail des ébénistes. LÉMBl/TISa. Ah ! ce serait liien nëccssaire. Nous sommes abimés l>ar la concurrence. L'icONOMISTB. Absolument comme les boulangers! Et si vous |K)uvies suppriuicr la concurrence des salles de vente et des \cnte.s à domicile, c'est-ù-dirc de •< la vente au regrat » des meubles, vous ne vous en feriez pas faute, avouez-le ! LÉMBUTlEa. Je ne di<; pas non. Comme cela ferait aller 1 état d'ébé- ni*tt ' LécOXOMISTB. Mais le consommateur, comme ça le meublerait ! .Ne Jetez donc pas la pierre aux boulangers, et convenez que chacun, s'il était le uiailrc « d^organiser » son tra- vail à sa guise, ne manquerait pas d'arranger les cboscs de manière «-i «^e procurer un gros bcoëfice en échange d'une petite {>eine. Voilà pourquoi je n'aime pas les or- ganisations, et je me méfie des organisateurs, qu'ils soient boulangers ou élM-nistes ; voiU pourquoi je suis d*avis qu'il est prt'-férîible de laisser les cboscs s'arranger d'elles- mêmes, selon les dessi'ins du grand Organisateur. II. liloilll:irlOJ«IST8. Les prt'lentioiis dis iMuilniigers sont insoutenables, j en conviens, et j'aimerais mieux, |)our ^a part, l'en- tière liberté de la boulangerie. Cependant, la taxe du pain est eonsaerée par une longue expérience, et je ne 138 LE COMHERCB DBS GRAINS. pense pas (prit soit prudnit de ralianduniier ; car enfin, si Ton |)erincl au boulanf;cr de vendre son pain au taux qu'il lui plaira de fixer lui-mi^nie, nv ciHicra-l-il |»as à la tentation de réaliser des bénëlices exagérés sur cet arti- cle de première nécessité? N'exploilom-i-il |kis li « on- sommateur? L'ÉCONOMISTE. Les souliers, les paletots et les gilets de flanelle sont- ils taxés? LE PROHIBITIONISTE. Quelle (liiïérence! Ce ne sont point lîi des objets de première nécessité, ou, du moin--. on nr ^.hiimIi, ^ous ce rapport, les comparer au pain. LÉ<:0?»0MI.S11.. Les pommes de terre sont-elles un objet de première nécessité? Oui, k coup sûr. Dans nos contrées, elles le sont peut-être plus encore que le pain. Sont-elles taxées? Non. Remarque-t-on cependant que les marchands, qui vendent cet objet de première nécessité, sans être conte- nus, refrénés par la taxe, s'enrichissent plus vile que les autres? Nullement. QuVst-ce donc qui les contient et les refrène? C'est la concurrence. Qu'aujourd'hui ils ven- dent leur denrée trop cher, qu'ils réalisent des profits hors de proportion avec ceux des autres marchands, el demain des concurrents ne mantpieront pas de se pré- senter pour n»duire leurs bénéfices. Ainsi en serait-il pour le pain, si la taxe était supprimée. Ce serait la con- currence qui réglerait le prix du pain, et elle s'en acquit- fornif rnifMiv «jik» la taxe. LE PROHIBITIONISTE. Quels griefs avei-vous donc k alléguer contre la taxe du piiin'' LCk DtSTfU.4TtO«I tT Ut tOOLAilliUL^ i 3f LàcOXOlIlSTI. Je lui reproche tl'abortl de ue servir à rico, d'élrc uu ruuagc inutile, {luisquc la ooocurreiioe miii pour rem- plir * f. J. iiiclie rn^uttr tVMrr nut^il»lr. Vous «llcx voir tic 4|ticlle ûiçoo. V . f lieu, filr «ir% nul iir j.iur eu jour plus dif- .r. Kcuutcz eu* que dit à ce sujet uu savant s(e, M. Joseph Ganiicr : vont \v {Miiii, dit-il, teienmt, i.> fournU par des eipérieooet (iu moitié bien f litcs sur le reode- '■• • • * le rarine«. Or l'ex- ir la même qualité 1 .de 6 à - 1 1 (Mil du •19 du paiu Il ; .1111. M' \ M'ii- nent de plus en plus variables. Autn-Tois, le taux de riutt-rrl ri «î< ' variai! guère. Qu'y a-t-il au- jourd hiii '• Aiitrelbit encore, on conaom- niaii ti.i iuc toujours le iD<^ine blé. DKtionnain de fécomomk poUliqye, article Bouhnfwk. 140 Le coubrcb du QtLàms. provrnnnt du canton ou de la province ; c«'ir les céréales étningères n'y nirivaicnt que par exception. Aujourd'hui, l'exception commence h devenir la règle. >'ous consom- mons à Bruxelles, par exemple, non-seulement des blés du lirabant, mais encore des blés de toutes les autres parties du pays et des régions les plus éloignées du globe. Il nous en vient du Nord et du Midi, des Ktat«-l'nis, du Canada, de TEspagne, de l'Egypte; bientôt il nous en viendra de l'Australie. Déjà, il était dillicile d'évaluer le rendement du blé , lorsqu'on le reccvail toujours des mêmes localités du voisinage. Combien cette difliculté n'a-t-elle pas dû s'accroître depuis qu'on le reçoit des contrées les plus diverses et les plus lointaines ? Ce n'est pas tout. Aux dillicullés croissantes que la nature même des choses oppose à la détermination équi- table de la taxe, viennent s'ajouter les obstacles prove- nant de la mauvaise foi et de la fraude. H n'est |>as sans exemple que les marchands de grains se soient entendus avec les boulangers pour créer un cours fictif des farines supérieur au cours réel, et provoquer ainsi une augmen- tation de la taxe. LE PROUIUITIOMSTE. Comment cela se peut-il * L'ÉCONOMISTE. Rien n'est plus aisé. Les bouIangii> it oui .tiuuit luU- rét h acheter le grain un peu plus ou un peu moins cher, puisque le pain est taxé en proportion du prix du grain. Quant aux marchands, ils ont naturellement intérêt à le vendre le plus cher possible. Eh bien ! en s'entendant avec les boulangers |H)ur établir un cours nominal de 30 fi;im'«i, par rxiMiinli'. tandis que le nmrs n'rl ne dé- Lt> Di»iiujirti:M rr us ■ovumias i ; i |iaa!i *iS francs , ni |iiiifoqmB| aioti VD ttibausM- luriit ariiticirl tic la tiixc, lie pesvml-lb pM réilifer, de cutii|)a|;iiie, un bon iup|ilëiiient de profiu ? VoiU une (uuiliiudison frauiluleu§c que la Uxe rend possible , et (|ui n\iuniit aucune raison d'être, si ratiioritif ne se mé- lail fMiiul de fixer le prix du pain. Rirn n'rst donc plut difficile qui* d* (.iiuii • i- blciiicnt la la\c. Cependant toute erreur en j.- > * ii moiiiii, iian<» la tarification, ne manque ptf d'avoir des const-qucucet» nuisibles. Si la liixc e>t fiiiV trop haut, c*est le eootomniftleur qui perd la di0crciir l.es boulanger» >ont toujours Ir^ tu uin > ilc vendre le |xain au-denoui de la taxe. LKCGNOMISTE. Dui y nsais ils s*cn gardent bien , dans In crainte que lautoritc ne la modifie ù leur détriment. Si le pain est ta\c trop bas, les boulangers sont lésés à leur tour , mais comme dans aucun métier, on ne tra- vaille volontiers à perte, ils s*efforccnt de n^gagncr sur " •• et sur II ■ ec qu'on leur fait i>erdre sur l.csunseiii^ < les farines inférieures, parfois même des farines avariées, qu'ils blancbissenl à Taide du sulfate de cuivre... Il PROIIiniTKiMSTK. Un poison ! 1. KCOXOMls ! En cflei. Us ont même en le m* • comnr la propriété que possède bsiilfiile de et w t.lanebir i« \\i LE COHMEBCe Dta GHAIMH. farine, et un chimislc nllemantl les remerciait naguère pour ce service qu'ils ont rendu à la science. LE PROIIIBITIOMSTE. Joli service. L'KCONOMISTE. Les autres font des pains trop légers que la légion besogneuse des acheteurs à créeu près station- naire, tandis que la plupart des autres branches de la proiluction ont progressé. Le pain se fabrique encore gé- néralement d'apW^ le procédé primitif, à la ninin, quand ce n'est pas aux pieds ! Sans se mon l ht tr«>: ne pr«tr.. .i,. luaiigrr leur |Miiiif aprt's lavoir ru pétrir? l/atloptioii des proeédéi méeaiiiqiiei rendrait U r^bri- ration du pain plus rogoâlaote, H, en méaie temps, plus éeonomif]ue. Ce aérait tout profit |)our lea conaomna- teurs. Qtiant aux boulangers, ils feraient obliges de faire quelques frais pour transformer leur industrie, mais ils ne manqueraient pas d'en être récompensés par l'augmentation de leur clientèle. LB raOUlilTIOMSTE. Je ne TOtt pas trop de quelle ronnièrr leur elientèle pourrait s'augmenter. A moins qu ils ne fournissent du pain aux campagnards... L'écOTCOMISTB. Pmisément. Ils finiraient, sans aucun doute, |>ar approvisionner les campagnes aussi bien que les villes. Dans la plupart des ménages ruraux, on trouve encore avantage à fabriquer son pain soi-rot^mc. On le fabrique a^^i inni, cela est vrai, et Ton est oblig(f de manger pen- dant quinxe jours du pain de la m^me fournée; mais on y trouTC de Tëconomie, et celte considération-là rem- porte sur tout le reste. Que la boulangerie s'organise sur une écbellc plus vaste, qu elle étende ses opérations en perfectionnant ses procédés, et grâce à la facilité crois- sante des communications, clic fournira du pam aux campagnards comme elle en fournit aux citadins. i.B pacaiarrioNiSTE. 11 est ccrUinque le pain est généralement fort mauvais dans les easpegoes. Si quelques ménagères s'entendent 444 l'R COMMBIICB DBS CRAINS. à le pétrir, il y en a, en revanche, qui sont de dëtesUi- blés ImiiInngcTCs. Le pnin est lourd, pAteux, malsain, et parfuis il est à moitié moisi quand on le mange. Mais comment pourrait-on aller racheter à la ville? LécONOMISTE. D'abord, les paysans et les paysannes qui vont an marché régulièrement, ne manqueraient pas de rappor- ter du pnin de la ville, si les boulangers le fabriquaient i\ mcilbMir marché. Ensuite, les boulangers pourraient profiter des chemins de fer, dont le réseau sVlend et se complète chaque jour, pour distribuer leur pain dans la banlieue, comme ils le distribuent aujourd'hui dans les dilTcrcnts quartiers de la ville. Pour les campagnards qui perdent leur temps, et trop souvent leur farine, h fabriquer du pain, à peine mangeable, ce serait, croyez-le bien, une notable économie. Un écrivain spécial, M. Faw- tier, ne l'évaluait pas h moins de cent millions par an pour la France. Mettons-la à dix millions seulement pour la Belgique, et elle vaudra dv]a bien la peine d'être prise en cutisidf'rMiinn. L'^MEUTIER. Ce serait superbe. Mais vraiment les campagnards pourraient-ils trouver avantage à .icliiiir Inir n.iîn a In ville? L'ÉCONOMISTK. In r'fvi Mil,' II- rampagnar i (5 mêmes la plut grande partie de leurs vélcmenlii. OU rtmii beaucoup de tempa, et iU éulcni Turt mal • »; mais les étollM eodUient tnip rlirr rhcz les îul». Sunient la rt*%'ulution. Les ror|>oralions i e\isler, et l'industrie, dt'barrassiV de hMirs en- (* transfuriuc d'une manière progres«>ive. Lr prix drs études et des fiiçofis baisse aussitt^t dans une pnipor- tion telle que les eamptgnards trouvent disnnnnis plus d'minomir à aller aelieler leurs haliilsdnn«les villes cpi'à les fabriquer eux-mêmes. Eh bien , que la taxe du pain et les règlements de la l>oulangerie, qui sunt un vestige du régime des corporations, diour les aulr(*>. Les cam- pagnards pourront se consacrer, d'une manière exclu- sive, eux et leurs familles, h la production des subsis- tances; les I* ' leur cAlé, pourront employer des procédé- 1 de plus en plus érnnoniiqiirs, gréée h Taugrocntation de leur clientèle. En ctt' ' . savez-vous quel est le ré^uitatlc plus clair du . i de U taxe du pain? (/est de détourner les capitaux et les intelligences de Tindustrie de la ïmhi- *ie, — ear lea capitaux et les intelligenoes ne se 13 446 LE COHMERCe DES CRAIMS. soucient pos d'avoir maille h partir avec les règlements ; — c'est de protéger Tincurie et la paresse des boulangers. LE PROlUlimONISTE. Cependant, la suppression de la taxe ne iiourniit-<*llc pas effrayer les populations? Ne serait-il pas prudent d'en laisser riniliativc h d'autres pays, où l'or» f"^^ f»lns éclair<5 ? L'ECONOMISTE. Ils Tout âéjh prise. Le pain n'est plus taxe dans un grand nombre de pays, où l'on s'applaudit tous les jours de la suppression de la taxe '. LE PROIirDITIOTflSTE. Une observation encore. A Paris et dans quelques au> très villes, l'autorité a imaginé, pour venir en aide aux populations dans les années de disette, l'ingénieuse com- binaison que voici. Elle s'entend avec les boulangers pour empi^cher le prix du pain de s'élever au-dessus d'un certain niveau. Je suppose, par exemple, que le cours de la halle aux farines soit tel que le pain ne puisse Htc vendu a moins de 55 centimes le kilogramme, sous peine de causer une perte aux boulangers. Eh bien! l'autorité le taxe à 40 centimes, et elle tient compte aux l>oulanger9 de la différence. L'ÉCONOMISTE. Mais qui la paye, en dernière analyse, cette diffé- rence? LB PROUIornOMSTK. Attendez. Dans les années d'abondance, au contraire, I,.,......,. I,. yy\y^ ,((, pjiiu descendrait à 25 centimes le ' Voy. à rappeodicc (/). iTtVAA rr LES ■oi'U!«Geiiiiiai!»4>ii ingënieme et pliilanllimpiquc , elle épargne aux |iopuUUoiis les maux d*uoo cherté eieet- L'icOIfOMtSTB. £a «ppareoee, celle combiuaisoD parait, en ciïrt, «le;» plus tédnnuilet; maUiie tous al-je poiol déjà appris à vous méfier des apparences? Sans doute, il est fort agréaUe eiu cousomnialetirB de ne payer leur pain que 40 ecnlimes, lorsqnlls dcYraienl, suivant le cuurs natu- rel des choigncnt pas aussi facilement à payer 40 centimes le ] : plus que 25. Ils ne manquent pas d'iii de la ville, quand ou les laisse faire... Il faut donc prohitier le pain qui vient du dehors, el conférer ainsi à la boolangerie urbaine un monopole qui encourage son încorieeC la paresse. En même temps, il faut exercer sur les boulangers une surveillanec in- quistloriaie, afin qu'ils n'exagèrent pas le chiffre de leurs ventes dans les mauvaises années, et qu'ils ne Taflai- bliaseni pas dans les bonnes, genre de fraude qui leur serait des plus profitables et auquel votre combinaison les eneonrage. Cependant, si sévère que soit k surveiJ- lance, si minutieux que soient les règlements destinés k assurer celle combinaison, elle échoue toujours, en ce sens du moins qus januis Pcxcédanl des recettes des 44S LE COMMERCB DBS CRAI>> l)onncs années ne sudit pour conihlcr le diTicit des niin- vaiscs. C'est ainsi qu'à lloiuc, pur exemple, où existait adis une atniotie qui maintenait le pain toujours au même prix, le déficit alla croissant d'année en année, et il aboutit à une grosse ban(iueroute '. Le plus souvent même, on reconnaît si bien Timpossibilitc de faire payer le pain au-dessus de son cours naturel dans les bomies années qu'on ne l'essaye même pas. C'est alors h Timpôt qu'on a recours i)Our combler le déficit. Or, quel esl le principal impôt des villes, celui qui leur fournit la plus grosse paît de leurs ressources? C'est l'oelroi. Et sur quelles denrées pèse l'octroi ? Sur les denrées de grande consommation, et cela doit être, car les autres ne don- nent qu'un produit insigniiianl , — sur les substances alimentaires de toute sorte, sur le chauffage, etc. Quel est donc le résultat final de l'opération ? C'est de procu- rer 41 la population riche ou pauvre, une économie sur son pain, en renchérissant ses autres objets de consom- mation. Encore, si c'était simplement dans la pro|)ortion de l'économie réalisée, le mal serait insignifiant ! Mais c'est dans une pi*oporlion plus forte, car lu commune esl obligée de payer des agents pour mettre en œuvre la combinaison en question, en surveiller l'exécution, ré- primer la fraude, etc., elle est obligée de sup|M>rler les l»crlcs résultant des fraudes non réprimées ; puis enfin ses dépenses se trouvant augmentées d'autant, elle est obligée d'étendre et d'aggravcT l'octroi, partant d'ac- croître le personnel destiné ù percevoir cet impôt vcxa- toire et h en assurer le recouvrement. Bref, le résultat ' Voy. û rapp«Mi-|i<«» lii\ UU IM0TfU ATEC»!» ET LIS ■OrLAlICCA» 1 49 liiiâl, L*c»t que ratituriti^ dunnc, (Nir rintcrrot^Uiairc des bouUugrrs, 10, 15 un 20 eeoUmes aax mangeàrt de |)aiii, iMur leur eu eu lever, par 1« méeaoitme de rimpôlf :tO, 50 ou 40, e*ei(4-dire qu'elle les titiste, mojreonant un bunnéte inlérèl de iOO p. */•« ^ eompUoi tout au plus juste. Voitt voCre eombintison bilieuse cl phi- Uutbropiquc. Eiicure une fois, luëfiet-TOUs des ap|)a- rcuccsî L'éUEUTIEm. Les |Miuvres gens scrnienl {Miurtant bien lieurtux, 2»'ils {»ou>aicMl ;i\oir lotiiours le pain au ni^mc prix. t^CONOMISTB. >.i! 1 i.iil un iiinnenNC bi« ntail pour eux. >. 1 .111. ni. . . , ^ iiit par l'iulerveuliou des rè- glements qu'on pcul le leur procurer ; c'est au moyen ' ' *' «rtë du commerce. LB PaOHIBtT10?IISTE. i oujours la liberté du commerce ! L'ÉCOTCOMISTC. Partout et toujours. L'ÉUEtTIEE. J aToue, pour ma part, que vos raisonnements eom« ineoccnl à m'ëbranler un peu. Je comprends bien, par exemple, qo'eo régjcmenttnt et eo rextot une indu{»tric ou on eommeree, oo eo dëtoume It concurrence, et qu on crée ainsi un monopole dont les consommateurs payent les fr.ii . KCONOMISTB. Enlin ! L'éMBUTIBt. Je conviens qu'entre le monopole qu on crée d'une Btnière tHiCcielIci eo r^gkmeoUnt, eL.. 43. 150 Ll COIMBICB DIS GRAIN5. L'écONOXISTE. ... En cassant des vitres. L'éMEUTIE». En cassant des vitres soit ! je eonçois, dis-je, qu'entre ce monopole et la concurrence, on choisisse la concur- rence. Mais, je le dëclnrc, clic ne m'inspire pas encore assez de confiance, pour que je lui abandonne le soin de pourvoir à la subsistance des populations. Cette grande tâche, voyez-vous, c'est le gouvernement qui doit la rem- plir ; c'est le gouvernement qui doit nourrir le peuple ! Voilà la vraie solution du problème des subsistances, la solution la plus simple et la plus économique. L'iCONOMISTE. En apparence. La plus compliquée et la plus chère en réalité. 11. l'ROlIIBITIONISTE. Cette fois, je suis pleinement de votre avis. L'EMEliTlER. J'ai relu nos grands penseurs, et je vous avertis que vous ne me convertirez pas aisément. L'éC0N0MI9TB. Nous verrons bien. ClilffUIÈME COSiVEMATIOM. L« (•aTcrDcment qnl nourrit le peuple. SOMMAIHK Comment le tjouvernemrnt de ilcanc .i 'urrtt s-m peuple, — Agrémenluru't rr;>^i i^nri^n. — /•-?'?'/./• 'f 'mT»- bmtitm ét$ «Mff . — Us "CommmU ta Om9enikm,a,.^ de$ grémê ti proêcrit ceux qui le faisaient, a kpmÊplÊ. — MéêmîMi Hémttrmx de cette truin.,^,,,^. — l^ ^U9 doét fkin k fam90rm§mmi pour que ie peuple ioU nourri , ce qu'il mê doU puê foin. — Qiii te Ubtrié du pout nourrir 1$ 1. éCO!«OMlSTg. Notre discussion a fait un grand pas. Vous êtes tombés traceord avec moi qu'oo ne peut qu'aggraver les maux de la disette et lee perpétuer eo rëglemanlant la pro- duction alimentaire, et eo enlraTant le eoameree des grains. 4M LK COWBtGB DBS «ftAIRS. I I l'BOIIIDITIONtSTE. A I uilcricur. L'ÉCONOMISTE. A l'inltTiciir, soil î Nous examinerons plus fard ce qu'il convient de faire à Textérieur. En attendant, nous sommes d accord sur les règlements restrictifs des mar- chés, sur le maximum, sur la taxe du pain, sur les ëmriili'.s... L'éMEUTlER. Fort bien, mais je vous avertis que si j'ai reculé, c est pour mieux sauter. Avcz-vous lu Cabet? L'ÉCONOMISTE. 1 I PROlllBITIONISTE. Cabet, Tauteur du Voyage en Icarie , une rapsodie communiste! Il a fondé une communauté aux États-Unis, mais Taifaire a marché tout de travers. Une scission s*cst opérée dans la communauté, et les mécontents ont Inu'në le fondateur de Tlcarie devant la police correclionnelle. Cabet a eu des désagréments judiciaires. LÉMEtriER. QuUmportc ! Son Voyaye en Icarie n'eu est pas moins un chef-d'œuvre. LÉCO.NOMISTE. Comment donc se fait-il que le spectacle du bonheur dont jouit la communauté icarieone, n'ait pas encore converti les Américains au cabetisme? L'ÉMEUTIER. C'est que, voyez-vous, en toutes choses, les commen- cements sont difficiles. Et puis, il y a tant d'envieux ! Cela n'eminVlie pas Cabet d'être un génie organisateur LE COCYMMIllWT QUI 5I0CMIT Ll flOMJL |5) tic premier ordre. Vous allei en juger |»ar un «impie sou chapitre sur la nourriture des Icarlens. / que le Voyaye rn Icarie est écrit sous la d'un rouian. L'éCO.N'OMtSTE. C'r^l ii!w fiimw» iiiiî me parait j'i<îî**û*iiiii»fnnnt «Tioisjc, hUEL'TlKK I II ^1 iM-i -ri^iM ur anglais, un lord, visite cette rëjiu- iinpio idéaie, doui IfS attraits fini&sent par le séduire* Vu., t la deteriptioa qu'il donne du mécanisme mcrveil- Itux, — menrcillruv de simpliciti* surtout, — k Taidc ' ?H le gouvcrucmcut icaricn nourrit son peuple. Il : • not'taiTiai. • Sur ce premier besoin de rboaune, oomme sor tous les au- trai, tout, dans notre malbetreoi pays, est abandonné au hasard, t rempli de moostnieox abus. Ici, au contraire, tout est réglé jr la raison la plus éclairée et par la sollicitude la plus gâoé- use. • FigorMoi, d'abord, qu'il Q*y a absolument rien, dans tout ce :id ooBoeme les aliments, qui ne soit réglé par la icW. Cest aOe met o« prohibe on aliment queloooqoo. I) cOTMltfde savanU, institué par la représentation natio- iW, aidé par toos les citoyens, a bit la tfstode tous les aliments •jonas, ao indiquant les bons et les maoTais, les bonnes ou man- \ aises qaalttés de chacnn. • U a fiU pins : parmi les bons Jl a indiqué les néceasaim, les iUlea et les agréablas, ei en a liit imprimer la liste en plosieuft • On a (ait plut encore, on a IndiqQé les préparations les plos oOTenables pour chaque aliment, et chaque iuttUie possède losi le amid0 du cmitimkr. • U liste des bons alimenU ainsi arrêtée, c'est la république 454 LB COMMERCE DES CRAlKîi. qui les fait produire par ses sgricultears et ses oavriora , el qoi les distribue aux familles; et comme personne ne peat aToir d'autres aliments que ceux qu'elle dij^tribuo, tu conçois que per-> sonne ne peut consommer d'autres alimenter que ceux qu'elle approuve. « Elle fait produire d'abord les nécessaires, i 'iles, puis let agréables, et tous ceux-ci nntint qti'll e ' « Elle les partage entre tous ép i Iti* citoyen reçoit la môme quantité i . . '' > en a {X)ur tous, et que chacun n'en reçoit qu'a son tour, s'il n'y en a, chaque année ou chaque jour, que pour uw f^^r'i'» '!•> !i population. ■ Voilà comment « la loi » règle la production et le partage des nlimcnts. Ce n'est pas tout. La loi règle aussi les repas. D'abord , 1"- î' Ti^-n^ fo!»t ^n .fr#' repas par jour. L tCU.NuMISTi:. Et ceux qui n*cn veulent faire que trois? L'éMEUTlER. Puisque la loi ordonne qu'on en fasse quatre î Le pre- mier h six heures du matin et le second à neuf, dans les ateliers. Les femmes et les rnfanLs di^euneul h la maison. Le troisième à deux heures. C'est le diner. Il se prend en commun. Tous les habit^ints de la même rue dînent ensemhle dans leur restaurant rêjmbiicain. Et quel festin ? Les tables qui contiennent mille ù deux mille personnes surpassent en magnilicence tout ce qu'on peut imaginer. Outre l'abondance et la délicatesse des mets, oulre les décorations en fleurs et «le tous autres genres, une musique suave y charme les oreilles, tandis que l'odorat y savoure de délicieux |>arfums. Enfin, le qua- trième repas se prend entre neuf et dix heures , en ! » cotTTtanBiiijrr QVf KonuitT ut pbcplb. 159 11,, :.• Il r.Hisistr i.r;ti entre les reslauranU rosc sa pitance, et dans certaines prisons les corbeilles sont ' Voyaijr eu harie, par M. Cabkt. p. 6Î. 1 E conrtftHiic5T en 5ior«irr li Krm en dottUe, de fiifon que le gardien, qui apporte Tuiig pleine, pobte remporter Taulre \ide. Toujoort oomnie ni Icarir. Vuus tous cxpliqurrcx, au surplus, celle si- tid Tooa saurei qu'avant >ct avait eiereé les fonc- tioiM as>rz peu huroaniuircs de procureur du roi. 1. F.MEL'TlEa. Qu'importe, >i c'est |»our !'• »"»"i'fM»r t\cs Icarims que la loi a tout rc^lé ! L'r.v.osusiisiï.. Eh bicu ! examinons de près ce beau n^gimc. Les Ica- ricns ne sont pas les maîtres de manger ce qui leur con- vient, quand et où cela leur convient. Cest un comité... ... Desaraols. LECO.NoMi^ir. De savants, soit ! qui décide des mets qui leur seront seni'ts. Or, bien que les savants méritent une certaine '■ "" matière de cuisine, ils ne sont pas infaiili- . >, quoi de plus divers et de plus variable, que le ^ollt ! Vous connaissez le proverbe : de gu»tibu$ non est disputandum. Il ne faut pas disputer des goûts. Il u'v^i si lion menu dont on ne se plaigne, quand on ne Va \ soi-même. Ne vaut-il pas mieux laissera chai;... ,..*...* Iil»erté de se nourrir à sa guise, comme on fait dans nos abominables sociétés? pleine liberté de choi<)ir ses plats? L'ÉMEt'TIEB. Hait qoeb plats, en eomparaison de eeaz des learient! L'écOffOMISTB. SoQvenei-vous de la fable du loup et du chien. Un n 458 LS COMNBUCB DBS ClUINri. loup, n*ayant que la |)«au sur les os, rencontre un chieu gros, mnfnu cl rrlnisant. Celui-ci , le prenant en pili*', lui (It^pcint les doureiirs de sa condition , el l'engage à venir les partager : Le loup déjà se forge une félirii- Oui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le cou du chien pelé : Qu'est-ce là, lui dit-il.— Rien.— Quoi, rien» - Peu «!•• r|,o .• Mais encor ? — Le collier dont je suis attaché, De ce que vous voyez est peut-être la cause. Attaché! dit le loup : vous ne courez donc pas Où vous voulez ? — Pas toujours ; mais qu'importe ? — Il importe si bien que do tous vos repas Je ne veux en aucune sorte. Et ne voudrais pas mémo à ce prix d'un trésor. Cela dit, maître loup s'enfuit et court encor. Eh bien ! croyez-moi, chacun est un peu loup. Chacun déteste le collier... Vos Icariens ne sont donc pas les maîtres de manger ce qui leur plait. Ils ne peuvent, non plus, choisir l'heure et rendroit qui leur conviennent. C'est réglé ! L'éMEUTIER. En vue du bonheur commun. On clioisit les linnx'set les endroits qui conviennent à la inajoriié, «ai c'est le suiïragc universel qui règle toutes choses en Icaric. L'ECONOMISTE. Et si je suis de la minorité? L'éMEUTIER. 11 faudra vous soumettre k la loi. I.ÉCON«>MISTi: C'est-à-dire qu'il faudra que je sacrifie ma convenance Il celle d'nutrui. Dans nos soeiëlét imptrfwtes, je dîne à u cotvtiMUMtfrr Qv% novMtr ul Fiiruu lat mon heure ; âan« votre todëlé idëtle, j« tenii obligé de diocr à l'heure de la nii\joril4. Agrëtbie progrètl Eneore , si vous me pemeUio de dloer ebei moi. MaU il faudm que j'aille dloer dans YoCre rctiaurani républicaiii, avec le« geoa de ma rue. Et t'ilf ne me plni- «ent paf les gens de ma me 7 L'àMBvraLA. Ce sont vu« frL'res ! ! éconoMiSTB. M I ■: . 'i;^ ; lit vous plaira. El si j amu- iiiilux liiiHi Mul .jii .vr. iii«^ rrt*res de la rue? Ou, bien encore, si j'ainic mieux dîner avec mes frères de la rue à rùd'-'^ L'éMElTIKR. Ah ! bah, si le diner est bon , qu'importe la compa- Knie? D'ailleurs, il y a de la musique. Et si je n*atme pas i t ic ? I.'éMEUTlEa. Il faut auucr la musique. L ÉCONOMISTB. Mais eneore, si elle m'agace les oerfo? L'éMELTIEB. Alors , <•«•>• |»"< •"•iir vous, car I' iii.iN»rît<' îtinn* la musiqur 1. r.t.oNOMISTB. Au rooin9 srrai-je libre de choisir me« aîrs? i/ÉNEirriKiv Toujuiir», « inirorim'infMit au mlmi dr l.i iii.ijunii-. I • < »ir-i-> L'écONOMlSTE. 1 >iit plut nombreux que vous ne |>cnsez, je vous « Il Ta moios de laire fabriquer des communistes c\ i . vois pat trop commeot vous peuplerez votre Icaric. L'iMEUTlBE. Que Cabet, emporté par son génie organisateur, n*ait IKiiat laisse une part assez large au libre arbitre de cbacun, je vous Taecorde, mais admirez, du moins, son iogéoieux sjnlàme de rotation et de distribution des aliments ! L ÉCONOMISTE. Quoi! les corbeilles pleines et les corbeilles vides qu*oo dépose dans des niches ? L'illEUTIBa. Oui, el surtout la distinction établie entre les ali- ments néccisalrci , Jes aliments utiles et ceux qui sont a^étUes. Chteon est poonru des pttmlers 14. I6i LE COMaKHCE DES GRAINS. en olH)n(lAncc. Quant aux autres, chacun en reçoit h tour (le rôle. Comme c'est bien imaginé î LécONOMISTE. Qui fait ce partage et celle dislribution ? L'iMEUTlER. Eh ! mais , le gouvernement donc ! puisque c esl le gouvernement qui nourrit le peuple. L ÉCONOMISTE. Fort bien. Dans quelle catégorie, votre gouvernement Monriirier rangera-t-il les cornichons, par exemple ? L'éMEUTIER. Dans la catégorie des aliments agréables apparemment, car ou peut s'en passer à la rigueur. LÉCONOMISTE. On n'en aura donc qu'i\ tour de rôle. Une province en aura pendant un mois ou six semaines , puis ce sera le tour de la province voisine, et ainsi de suite, de façon que la récolte soit également répartie entre tous les ha- bitants du pays. Et ceux qui aiment les cornichons tous les jours, que feront-ils? L'ÉMEUTIER. Ils songeront que rÉgalité et la Frateimii ciil à la satisfaction de cet appétit immodéré et il^ met- tront h la loi. L'ÉCONOMISTB. Et ceux qui ne peuvent pas sooffirir les coroielioiM ? L'EMEUTIER. Oh! on ne les furecm pas d'en mander. l/éCONOMISTE. Pourtiint il faut une règle ! Et voyez la difliculté qui Ll COCVEAMUNUrr (H I NOt^MIT Ll PClfU. |C| \a S4- prt'^ntrr ici : voiis me di«(rilnirx un alimaolagrét- ble... que jr nr puis pM loullrir. Je ne le coiisoroiiie |i«s. II Cil liuuc ju>ir que voot me donniex un autre k U place... Ceci en mtIu de l'égaliu^ des eslooMet» ear il nie faut une pari rutl^ "v /-....^ -i....»^ ^ ,m.ï!« #le oMt frèrw. l. iMi.i I :i.U. Sjiis iloiile. VouH ili-iuiindrrrz un i^quivnlcnl. KnN»»\IIMK A qui le tl> : i. I. »i 1 Au comité des aliments. L'icOROMISTE. Je pr^ois *•'"* '**' ""^^^ "n comité bien occupé. > BMEDTlEa. 11 y aura dcf tous-comités. Il y en aura un pour les équÎTalenU. L'écONOMISTB. Je doute Tort qu'il suiBse à sa besogne. Car on est rarement «^itisriit de son lot. Votre sous-comité sera accablé de deinaiidcs d'équivalents. L'éUBUTlBR. Il ne H.itisfcr.i «|ijc les demandes raisonnables. I. ^.CONOMISTE. ^t comment s'assuiera t il qu*eUe8 le sont ' t onunent poonv-C-fl se conTalnere si je ne pnis positivement (tas souffrir les cornichons I. KM M ni. II. oh ! si Ton y met de la iuauvait>e volonté , tant pi:» I (|ue les dilBdles se soumettent. La loi ne saurait eolrer dans de tels déUUs. 464 LE COaiEBCB DES GRAI!*!*. L'ÉCONOMISTR. Allons, je vois bien que, sous peine ilc (h ranger toute réconomic de leur merveilleuse organisation sociale, vos Icariens sont condamnes à aimer les cornichons... mais sans excès , pendant un mois ou six semaines, à tour de rôle. Tant pis pour ceux qui ne les aiment pas assez, tant pis pour ceux qui les aiment trop I L'éMEUTIER. Il faut considc^rer un système dans son ensemble, et ne point tiUillonner sur les détails. LÉCONOMISTK (/ist (|u un ensemble se compost- ik- tk-lail«,, ti que, jusqu'à présent, ceux de votre nourriture icarienne ne me paraissent pas régalants. LKMELTIER. Au moins , vous ne trouverez rien à redire au mode de distribution des aliments. Dans notre société anar- chique, chaque ménagère est obligée d'aller |)erdrc un temps précieux chez son boucher, chez sa marchande de légumes, au marché aux poissons, etc., etc. En Icarie, on vous apporte votre nourriture dans une corbeille, cl vous n'avez plus qu'à la ronsoinnuT. L ECONOMISTE. Soit! mais qui choisit le contenu delà corbeille ? Est- ce le consommateur? L^MEUTISa. Allons donc ! ce serait une belle anarchie. L'adminis- tration no saurait auquel entendre. On se battrait aux portes des magasins. C'est Tadministration qui choisit lo contenu de la corbeille destinée & alimenter les repas |imé>, couiine c'est dlf qui règle \c menu dat repM ruiumuii» ; r'ot radmioiaUtiUoo qui fnit lotit. L'iooitoMim. Cert que, Toyet-root, il y a des gom qui prérèirnt cboiiir leort pmwiakm^ dùi-il leur eu coii- teran peo de peioe, | les laitser choisir l>ar autrui. Et Toire adminislratiuii de quoi se oompoa»- i-iîl, •» L'ÉMEtTlEa. Elle te coiii|H>>i> d'administrateurs uoiunic^ par le suf- frage uai\cr>cl. 1. ÉCONOMISTB. Et qui TOUS garantit que vos administrateurs ne gar- deront pas pour eux les meilleurs» morceaux ? Oh ! ils en sont incapables ! des administrateurs nom* mes par le fuflrage universel ! L'ÉCONOMISTB. Cest juste. Le suffrage universel est infaillible... meule en Icarie. Et par qui les corbeilles seront-dlet porlte à domicile ? L'àMBUTUUL Par des Ibodionnaires, préposés à cette fonction. L'éCONOMISTE. Par des fonctionnaires d'un rang inférieur ? L'éMEtTlEa. 11 1: ... , a Icarie, ni rangs supérieurs ni rangs infé> rieurs. Tous les Icariens sont égaui. l.'àcOKOMISTK. '"'-'• 'V"* •" fonctionnair'* '^'-''«•eorbetlles 456 LB COMMBRCB DES GRAI5tS. de Totre arrondissement vous ait pris en grippe, et qu'il ait, au contraire, une sympathie marquée fiour votre voisin dunt la femme uu la fille... L'éMEUTIBR. Je vous répète qtfcn Icaric tous les fonctionnaires sont nommés par le suffrage universel. Cette garantie-là suf- fit bien, ce me semble. D'ailleurs, si, contre toute attente, le fonctionnaire porte-corbeilles se montrait né};ligent ou infidèle, on pourrait le dénoncer .•» r.KÎminisir.ition. LÉCONOIISTE Par quelle voie? L'éUBUTIBR. En adressant une plainte au sous-comité chargé des réclamations. L'écONOMISTE. Lequel ne serait évidemment point surcharge de besogne . LéMEUTIER. Lequel coniiiiMrait son devoir cl saurait le reuq)lir, La plainte serait donc reçue et examim-e. Une enquête serait dressée. Si elle était défavorable au fonctionnaire, il en serait aussitôt référé au conseil d'Etat. (>;lut-€i ferait inmiédiatcmcni dresser une contrc-enquétc , t\ la suite de laquelle il apprécierait, s'il y a lieu, oui ou non, d'autoriser les poursuites contre le fonctionnaire accusé de prévariquer. LÉCONOMISTE. Mais peitflHiU ee temps-là, qui porterait la corbeille? l/éMElTIBR. Vous devez bien supposer qu'on ne saurait , sur la dénonciation du premier venu, et avant d'avoir constaté Lc covvcaiitavrr 4|n ?iOD»aiT u nvn.t. 407 li> ' (fue le peuple niir- Et ii ce fuiictioimnirt* , i \ * plainte ne me nourrit plus que de fuiin m v; unie faisandi^, ou même s'il ne me nourrit plus du tout, que ferai-je? 1 ÊMELTIKH. s .1:^ ; • ' . > m : Vous pctitionnerc/ * «st un ur.ni qui \..i. . ; ^ fi iiarlaeootUtutiond'Iraric. l n dn>il imprr^riplit»! :. KCOnOMISTB. BOe est solide, la garantie. Vous y fieriez-vous? I.éMBOTIER. Si Ion pren.iit, pour appliquer ce sjrsième, des bom- uics corrompus p.ir Ir milieu soeial où Dont somiiies, on s>\|MHrr:iit , siim ilouto , k des mécomptes. Mais que ne |>eut une éducation égalilairc et fraternelle ? L'éCONOMlSTB. Arouei cependant qu'avant d'afoir inculqué k tous les citoyens de votre république égalitairc et fraternelle un goût égal |K)ur l'air des Fraisée et le Drin-ilrin, — pour les frères qu'ils ont dans la même rue , — pour 1rs eomieiMMi d les anCrct alimenls agréables, elle aura de la I»esâsiie. votre éducation égalitaire et fratenielle. I.'éUBUTlEa. Je ne dis pas non ; mais voyez donc les misères du régime actuel. 1. ÉCONOMISTE. Tout le monde n'est pas nourri convenablement, tant s'en faut , aous le régime actuel : mais du moins les plus 408 LB COMMERCE DBS ORALES. pauvres gens sont libres de choisir et de consommer leurs aliments h leur guise. Ils ne sont pas obligés d'o- iH^ir aux prescriptions de la loi ou aux convenances de la majorité pour les lieux, les heures et le menu de leurs repas. Ils ne sont pas non plus à la merci d'un fonction- naire porte-corbeilles. Ils s'approvisionnent eux-mêmes, chacun selon son goût ou sa fantaisie, et si leurs four- nisseurs les servent mal, ils s'adressent h d'autres. C'est plus simple que de porter plainte h l'administration , et de passer par la filière du conseil d'État. C'est aussi plus vile fait, croyez-moi ! Savez-vous , en définitive , ce qu'il a organisé votre M. Cabet ? Il a organisé la servitude de restomac. L'éMEUTlER. Et la sécurité de l'alimentation publique, la comptez- vous pour rien? Les maux de la disette ne seraient-ils pas inconnus sous ce régime, puisque le gouvernement serait responsable de la subsistance des populations? Il y aurait des abus de détail , je le veux bien , mais le peuple serait nourri, et c'est bien qiiolqiip chn^r • LÉCONOMISTK Ne Test-il pas sous le régime «uiiin, < u w« (ni des émeutes, des règlements et des prohibitions? Mais je nie qu'un gouvernement quelconque puisse assurer la subsist^mcc du peuple, dùt-il soumettre les estomacs à une servitude pire encore que celle du Cabetisme. LKMKUTIER. Et sur quoi vous fondez-voti< pour iiirr ce que tous nos grands penseurs aHirmeiit LÉCONOMl.MJ.. Je me fonde sur une expérience (pii a été tt nu < |< a il*» bonimf* dont vous ne nfcufrrei eertot point I auto- rité, par les ré|>iiblic«iiit de 93. Salut et rnilrmilf ' L Ln»\t»Misri Eh bien ! vos républiniiiis dr tKl ont voulu confier aa gouvernement le soin de nourrir le |»eu|)lc. Savcz-vout ■ »t de rexpërienee7Ç*a iié de réduire ne. I.R PROIIIBmo?(ISTE \ .ii^ licvriex bien nous raconter cet épisode de la n Noliith'ii. L'ÉCOFCOMISTI Il a (lij.i vW raconté bien souvent ; mnis , hélas ! il ne l'a pas i'iv a>M*z encore, car l'exjMTience qui fut tentée alors et qui écboua d'une manière si désastreuse, malgré la puissance et Tét* - ' ' > moyens employés pour la faire réussir, cette ( (- est demeurée comme non avenue. L'^MEUTlEft. Raeontez-la donc. Mais je connais k fond mon épopée n'voliilionnnire, je vous en préviens, et je ne souffrirai |M>inl (pi'oii la calomnie. L'IECONOMISTB. Je ne la calomnierai point ; je me bornerai à la racon- ter, et cela suflira bien. L'ÉMEUTlKa KT LE PAOlUMTIOfllSTB. Noua TOUS écoutons. L'ÉCO.nOMISTB. ^ ;:énénition sait , par eipérieoM , que \m réro- 18 no * E COmiERCK DES GRAINS. hitions sont toiijotirs ncrompngndcs d*iinc crise désM- trciise. Toute rëvoliitîon cniisr un mal prissent , si elle promet un bien h venir. Et ce bien est toujours acheté cher, quand il arrive... Il en fut ainsi en 1789. I^ na- tion soufTrnit d'abus irivrlc^rés , et elle aspirait à une rénovation politique et sociale. Des esprits prudents et sages voulaient que la réforme s'opérât sans rien préci- piter, sans rien exposer; mais, comme il arrive tou- jours, on n'écouta point ces esprits raisonnables , et la France se lança , tète baissée , dans la tourmente révo- lutionnaire. Dès le début de la révolution, une crise analogue h celle dont nous avons été les témoins et les victimes en 1848, frappa toutes les branches de la pro- duction. Il en résulta aussitôt un redoublement de mi- sère pour les classes inférieures , et, pour la révolution, un redoublement de fièvre. I^s ouvriers, qui ne trou- vaient plus de travail dans leurs ateliers , se mirent aux gages des agitateurs et ils formèrent l'armée i>ermanente de l'émeute. Le mal provenoni de cette crise inévitable de la production fut encore aggravé par la disette des subsistances, et celle-ci eut pour cause bien moins l'in- clémence des saisons que l'ignorance des hommes. La crise alimentaire se manifesta dès les premiers jours de la révolution. Cependant, au témoignage d'un savant agronome anglais, Arthur Young, qui voyageait alors en France, la récolte avait été bonne. D'où prove- nait donc la disette? Elle provenait des mesures qui avaient été prises pour la prévenir. M. Neckcr, l'auteur de l'ouvrage Sur la (éyislation et le commerce des 6/c>, était ministre. Il voulut faire rcxj>ériencc du système de restrictions eommerriales et d'intervention adminis- Lf cocvBinuEXT ^1 xouaaiT LI KOPU i I M* qu'il a N «)alté dans ton. Ihre. £o omid- M<-, il ord V auloriUS* dct proYioces de Cure m . Il itu'ie sur le produit de b récolte. Cette enquête, II. >.. . I< ! t. . »\.Mil accusé ua déficit, M. Nvcker riii|>i( '«VI «i* j.toliii.rr l'eiportitiuii ci de réglementer le coninirrce intérieur. Il reoouveia l'ancienne défense 'iidre et de grains sur les marelles étrangers. Ces achats, qui ne coûtèrent pas 111. .in ' ■ : :" i gouverncmeiil, ne fuiii.. . un suppléiiiciit de trois jours de subsi«>iiiii L i.'ir. i I èr.li. Kli bien ! eeU vaUil toujours mieux que rien. L'ECOKOMISTE. Je vou> • ... ^'-ulement le commerce ne se sou- ciant |M>iii( «Il en concurrence avec le gouvcr- iienieiit i\\ i pour revendre à |)crte, le commerce -^us^tendit itions , et le pays en fut réduit aux M-ulcs imj du gouvernement. BI. Nccker, voyant ]iie le mal alluil iruiss;iiit, fit publier alors qu'on ne ser- vait pUi> que du |MM> >>i- »Hr table royale. Or, remarque Arthur Vouii^ , (|ii •'quencc le peuple devait-il lirer de celle av»irl<«»n, >â ee n'est que le pays était en d.ingcr de faniii'»- ' I ilirmc dc\ini ilnm- iiiilviT'o<'lle, et \\i LE COMaERCE DES CIUIMS. bientôt les populations amcutifcs intcrccpU*rcnt le trans- port des groins h l'inlt^iciir, comme le gouvernement Tavnit intercepté au dehors. Ln cherté ne mnnqua {wint de redouhler, et le prix du blé monta jusqu^h 50 ou 57 livres le setier, ce qui était un prix de famine, dans une année où la récolte nvnit été ordinaire. L'assemblée constituante, au sein de laquelle la liberté du commerce comptait des défenseurs éclairés et in- fluents, rassemblée constituante essaya de ri'pnrer les fautes de M. Necker, en faisant respecter la liberté de la circulation des grains a Tintérieur. Mais tout était alors en pleine désorganisation. La garde nationale, à laquelle on faisait jurer de protéger les convois de subztistanees •, était la première à les arrêter ; elle se rendait en armes sur leur passage et se faisait céder les blés au-dessous du prix courant. Le commerce des grains, entravé et dépouillé par ceux-là mêmes qui avaient mission de le protéger, ralentit ses opérations, et les subsistances de- vinrent de plus en plus rares dans les villes. Selon leur coutume, les masses ne manquèrent point d^accuser les «t accapareurs i> de causer le mal, et de réclamer des pénalités draconiennes contre ces . ' î«'. » £n vain, les hommes éclairés de 1';!- mte et de l'assemblée législative, essayèrent de lutter contre rentrainement des préjii;^ ' ' >. Ils échouèrent, cl, sous la (Convention, !< iieules devinrent législateurs n leur tour. Comme ils étaient convaincu!» qnt I i li^ m ; li \ m régné en permanence depuis le ommuk n. riuri.t «i. l.i » Celait un des arucles du serment i< ■ Li QovruxmtBn^ xomuT u rarnc i rêvulutiou, i^iaii etuiëe par l€t «empareort, lit exliuiuè- i-cjit et remireni & neuf, en Tappuyini tur dm péoaliléi lunuidablei, toute U gothique n5{{lemcfit4ition du corn- iiirnr «Il - ^r.tiii-. Tfllf fut la célètire loi des subsii- (JUn >, i]r« rrlir Ir 4 mai 1795. Eo vertu de cette loi, tout marchand, propriétaire ou cultivateur, cLail tenu de déclarer à 7 'I té les quantitésde grain;» qu'il possédait. I.* lara- lions étaient punies de la confiscation dos grains. Les N«ntr> lu- j.uuNai.iil tMiir lieu ail' ' inar- «lu-, >oiiN |M ijt.' ti uiii- amende ■ ivres, qui était encourue par le vcudeur et 1 acheteur. Les corps administratiiiiei mimiei|Miux étaient autorisés à requérir, chacun daos soQ airoodiftement, tous marchands, < uU (ivatears ou propriétaires i garnir les marches. Ils |>ou- «aieni éfalcment rc<]uénr les ouvriers pour battre le^» gerbes, en cas de refusdcs propriétaires. Nul ne (louviiit, ^oof peine de conli^^cation, se soustraire nux ré<|uisitions, ù Boitts de prouver qu'il ne possédait pas assez de grain |HNir ta propre consommation jusqu'à la récolte. Tout individu se livrant au commerce des grains était ul d'en faire la déclaration à la municipalité. On lui ii« ii- \rait un extrait de cette déclaration, qu'il était tenu dVxhi(»er dant le^ marchés, où des oflicicrs publics écri- vaient en marge les quantit^^s qu'il avait achetées. Il était obligé aoiai de tenir des regi!»tre$ portant les noms des |icnonnes & qui il avait acheté et \endu. Dans les i ou il achetait, on lui délivrait un acquit à caution ...p..; du maire et du procureur de la commune. Dans les lieu.\ de vente on lui en donnait une dt*cliargc avec les mêmes furiii.ilili'> : aprc's lutùt. • ta con)int«i>iou qur vous n\ci crvi-v i>our >*occupcr Je l'apio- lage v( lit*!» arcjpan»menU, a li\fcon»lamnu*nt mu» (iIUmiIiou sur ce» dvux Oiviux. dont lc« ra\atn"s ^4? miiltiplienl df la iiuiiiHTt" la pltu effrayante. Oc<"U()tk* a [wrlcr W Ajinlicju diin*» toutes les siuuuâittr». dan*» tous» le.- détour?, a la fjveur Jtxjuel> les .i^'i<)l«'ijr> M?«lérubeiii à l'arU de» loti», et oit il» éo relnàuchent s.tiiN («vv^^*. occapé* de la niioe de la patrie, la commicsiou |>i<>{Kjse des mojeaa ttn pour que ces animaux aslncieaz el féroces, eofer- met dana oei aftwu labyrinthe, se troufeoi pria dîna lewa proprea pééfea al ae fMaêot eux-mémaa victimea dea crimea qulla oot préparéa. Maia one loi sur lea accapareurs est de toalea la plus proanale : la dooleor do peuple la aollicite ; la différer on Instant, ce serait Mre complice de tous les maux dont le peuple -ouH: Ici r»M rjjiie 1rs agioteurs el les acca- pareurs oui . ^ .. i • dcvurer » les rcpublinues naissantes, et il cite Tcxcmple de rAmérique du Nord, puis il continue : • F' *•• • '-■'•' • ::- vr - ■"■■ '•'-■ion barbare «(ui I - et surtout 476 LE COmieBCB DIS GAAIlfS. continucllemeni, par des altentato sacrilèges, à la rendre atérUe ot impuissanto. La nature a souri à noire révolution, et Ta aaof cesse protégée; et les accapareurs, d'accord avec les tyrans, nos ennemis, machinent chaque jour des calamités et des moyens de coutre-révolulion : ils craignent que le véritable ami de la liberté, le vertueux indigent n'ait trop de sang à Terser pour cette belle cause; ils s'épuisent en conspirations pour en tarir les sources dans ses veines généreuses. Plus l'humanité parle haut en faveur de celui qui souffre, plus ils voudraient que la société fût dure à son égard : c'était là l'axiome favori de nos tyrans. Citoyens, c'est à vous de faire tonner la voix des hommes libres; il vous appartient do réduire au désespoir et au silence tontes ces passions viles, les plus cruelles ennemies d'une nation franche et généreuse. Un petit nombre d'hommes influents, coalisés au milieu do nous pour nous affamer et ruiner toutes nos ressources, peut-il être longtemps redoutable ? Conser>'eront-ils longtemps, ces vampires, le droit de mettre un imi)6t immense et journalier sur nos consommations?... • L'écONOMISTR. Aurcz-vous bientôt fini ? L'ÉMEUTIEB. (^oiniiiciU, vous êtes insensible nu mérite de ce style? LÉCONOMISTE. 11 me guillotine les oreilles votre style ! Encore s'il n*avnit jamais guillotiné autre chose. Mais, hélas! au- tant de phrases, autant de létes coup<5cs. Mais arrivons h la conclusion du rap|)ort de Collot- d*IIorlK)is. Celle conclusion, c'est un décret (rendu le 27 juillet 1793) par lequel laccaparement était dëdanî crime capital. Le tiers du produit des marclianilises dé- noncées appartenait aux dénoncialeurs.Toul délenleurde marchandises de pnMujrre nécessité était tenu, en vcrla Li cocvtAHiaiirr QCt xoviiBtT li rtirti. du même éétrti, Jt* les dédarar à la munidpaliU; et U'rii afticbcr le Ubicau cleraot m porte. En coiM4i|(Moee de ee dteei, on fe mit à eourir tus «lu teeeptreurt. SeveiHTOiii eombien oa dëootnrrit de m aninuus asiueicux el féroees? de eea Taropirei? On nVii ilÀ»uvrit pas un «eol. i/éMBimBa. Cela nVst |»ns rniyable. I.KCOXOMISTB. Cela est ain>i t c|K'iiilaut , les documents oflicicis du temps en font foi. Et cela ae conçoit. Personne n*osait plus faire le eommeree des grains. Où donc aurait-on pu trouver des aeeapareiurs? Mais il fallait bien que les grains fussent rais à la portée des consommateurs, et comme les nëgoctants ter- rifies par les décrets de la Convention n'osaient plus rrniplir rrttr fonction nécessaire, ce fut le gouvernement (|ui N (Il (lurgca. L-éMBunea. Enfin! L'BCOMOMISTB. Ce fut le goufctneiacnt qui se chargea de nourrir le peuple français. Voiei comment il sV prit. Une commis- >ion, dite des sobsistaiiees et des approvisionnements, fut instituée aree la mission de pourvoir à raliuirntation du pays, soit par des achats de gré Ik gré, soit par des achats forcés ou réquisitions. Cette commission eut bien- tôt plus do dix mille employés soos ses ordres, et elle dépensa jnsqn'i trois cents millions par mois. Elle acheta n r^trancer dr« miMSeS de grains quVIlt' ri\initil .'i iiiTfi*. 178 LE COllEnce UES CIU15S. eo sorlc (|u*nii bout de quinze mois, elle était en dcGcit de 1,400 millions. Au moins aviiil-clle rempli sa tâche? Avait-elle nourri le peuple ? Ilclas ! le peuple, nourri par le gouverne- mrnl, inouniit liKtValoment de fuini. Les choses en vin- rent au point que Harcre, ne sachant plus quel expé- dient invoquer, proposa à la Convention « d'ordonner « un jeûne général et un carême civique. » Voilà à quoi aboutit en P'rance le système du gouver- nement qui nourrit le |>euple ! Pourtant ce ne furent ni la bonne volonté ni la force qui manquèrent au gouver- nement révolulioiuiaire pour faire réussir ce système. Délations, confiscations, guillotinades , il mit tout en œuvre. Aucun scrupule ne Tarréla ; il ne recula devant rien. El pour aijoulir à (juoi ? A un jeûne général et à un carême civique. Après le 9 thermidor, lorsque la France eut été «Ic- barrasséc de la tyrannie de Robespierre, on renonea à ce système dont l'impuissance n'était que trop constatée, et Ton en revint à la liberté du commerce des grains. On siq)prima le maximum, on rapporta la loi sur les ac- capareurs, et Ton recommença h protéger efficacement les transports des grains, au lieu de les laisser arrêter et piller. Qu'en résulta-t-il ? C'est que l'abondance renaquit comme pur enchantement et qu'il ne fut plus question de jeûne général ni de carême civique. LK rHoiiiurrioNiSTK. L'expérience est concluante, avouez-lc. l.'ÉMKtTlKIV. Cu e lien. Lc curvgt?au»i«T Qi'i xormarr u MtrM.1. L*éCOIIOIIttTS. Soit! Maisrroyn-voutqii*o&legoiivemctncnl rt'*volu- liuaniiirc • échuiiê, malgré m |Hiiitancc formidable, un autre foavemeoienl puitte aiiéiiieQt réiutir ? véutivmak, J< ii> dit pftt qiM ce toit facile. \oytM eepeadâot rirari^. L ECONOMISTE. L'Iraric n'existe que sur le {mpier, vous IcMTei bien. I/learie n'est qu'un révc, cl il s'agit iei de réalité. Non î un gou>eniemei)t ne saurait nourrir le peuple. Un gou- vernement a iMuir miMioo de faire régner la justiee, de garantir h st^urité des personnes el des propriètt^, et cV^t là , ertiycz-moi, une tâche bien «siez vaste et assez xirdue. Qui trop tmbnuêe, mal étreinL LÉMEt'TIER. Vous voulex done que le gouvernement se croise les bras^ LÉCOIXOMISTB. Faire régner la justice, protéger les personnes et les profiriélés, cst-ee se croiser les bras ? L*llMEtTIEa. Kl si le peuple souffre? L'écONOMISTB. C'eut une raison pour ne pas aggraver ses soMH'raiu»*.». L'ÉMEUTIEE. Mois rnrore, le goaTemement et les eommuno ne M>nt-il>i ya> tenus de prendre des mesures pour assurer la «iilKistnnrr «iis |>opulations aux époques de disette? » peiivnit-ils. |Mrr\(-mple, acheter des grains pour les ,.!,, ,,!,.. ,,. ,,riv r.Mif '•» ••«» m^me au-dessous du prix 180 LE COMMEIICE DES GKAIHS. coulant ? Le gouvernement ne |)eut-il encore allouer dm primes h l'im|)ortâtion des substances alimentaires ? 1/ ÉCONOMISTE. M. Necker avait fait acheter pour quarante-cinq mil- lions de blcs h rétranger, et il les faisait revendre au- dessous du prix coulant. Quel a éié cependant le résultat de celte mesure philanthropique? C'a été d'aggraver le mal. Pourquoi ? Parce que le commerce, ne se souciant pas de se nicllrc en conr urrcncc avec un gouvernement qui vend h perte, ralentit ses op<^rations h mesure que le gouvernement multiplie les siennes. Or, rexpërieoce démontre que l'intervention du gouvernement ne sup- plée qu'imparfaitement ù celle du commerce ; Pexpë- rience démontre que les populations perdent plus au ralentissement du commerce des subsistances, qu'elles ne gagnent h ce que le gouvernement se fasse marchand de grains. LE PROHIBITIONISTB. N'y aurait-il pas moyen cependant de combiner Tac- lion du gouvernement et des communes avec celle du commerce, pour soulager les populations aux é|>oqucs de disette? L'iCONOMISTE. Non ! ce n'est pas possible. De deux choses l'une, en cfTet : ou le gouvernement et les communes débitent des ulimentj) au nu^mc prix que le conuiierte, et, dans ce eas, leur inter^'cnlion est inutile; ou bien, le gouverne- ment et les communes débitent des aliments au-dessous des prix du commerce, et, dans ce cas, les commerçants ne tardent pas h suspendre ou k ralentir leurs opéra- tions. Alors, le gouvernement et les communes resleol à Lc GorrgingBBJiT «ri xotiarr Lt kopu |g| pey |iré« woltf diirgét da toin de nourrir le peuple, ri vous a?fx pu jugrr «*il« sont capablet de s'acquitter i\r ce soin. Quant aux primes d'iiii|Nirtiilioo, ellet ne sont pas condamnéf*- •'""♦• maiii«Te moins d^eistTe, par Teip^ rieoce. Cli t|ti*on en a distribué, on a pu se cuii- vainr: H n'aboutiaiaieQl qu*k faire bautser les sobsi%: , uir les marrhés d'approvisionnement, et qu'elles constituaient ainsi un véritable cadeau fait aux producteurs et aux iié^octnnls étrangers. Encore une fois, ce que les f^uTemements et le^ communes ont de mieux à faire, dans les années de disette comaa dans les années d^aboodaiiee, c'est de s'ab- stenir de tooeber an commerce des grains, soit en l'en- travant, soit en lui faisant eooenrrcnce, soit même en i encouragea lit '. I KMEl'TIEE. Quoi î toujours laisser faire et ne rien faire ? L'écOltOMlSTe. Attendes ! Je dis qne le gouvernement et les communes ioivent rigoureusement s'abstenir d'intervenir dans le omnerce des grains; mais il^ >tjls doivent même carier tous les obstacles qm ut ses opérations. Tels sont, par exemple, les droits de douane et d'octroi lui grèreni les grains , les légumes , la viande, le pois- •Hi, el, en général, tous les alimenta,! l'entrée du pay» >u à l'entrée des villes. Il convient d'affranchir même les . ••ixc. Car si les classes ais'' * .ilis- It nveedesalimentâde . iiian- lu 48t IF- COMMERCE DES GRAI.NS. cleront une moindre quanlit^ des alimcnU qui entrent dans la consommnlion géncrnlr, et ce scru toujours au- tant de gagne. Voilà ce que peuvent, ce que doivent faire les gouvernements et les communes dans les années de disette. I. KMEL'TIER. Esl-cc tout? Si le gouvcrncmcnl et les communes ne peuvent se mêler sans inconvénient du commerce des grains , si, comme vous TaQirmez, leur intervention en décourageant le conunerce u pour résultat de diminuer les ressources aliincnlaires des populations au lieu de les augmenter, ne peuvent-ils, du moins, mettre les classes pauvres en état d'acheter du pain, en leur distribuant des secours ou du travail ? L'ËCO.NOMISTE. 11 faut sans doute que la charité publique fasse des sacrifices exceptionnels dans les années de disette. Mais en la dispensant, on doit veiller surtout à ce que ses secours soient convenablement distribués, k ce qu*ils n'encouragent pas la fainéantise et Timprévoyance comme cela n'arrive que trop souvent. Quant aux secours en travail, le gouvernement et les conununes doivent éviler encore (rcmpiéltr sur le domaine de Tindustrie privée, sinon ils s'exposent & ravir aux classes ouvrières plus de travail qu'ils ne peuvent lui en distribuer. Ce qu'ils pour- raient faire de mieux, à mon avis, ce serait d'indiquer aux ouvriers sans ouvrage, les endroits où leur travail est demandé, et leur distribuer des secours ptne et au commerce, sous peine de troubler aux dépens de eeux-Ui mêmes qu'elle veut sou- lager, le grand mécanisme de la production et do la distri- bution âvn richesses. Que des personnes charitables 8*as- Noeient donc pour distribuer des aliments ou des secours .1 l'aide desquels les nlimentf t'aebélent, mais qu'elles (\ lient de faire du commerce k perte, car c'est le vrai moyen de détruire le commerce régulier, et, je le répète, la desiruelion ou le r<«l- K'ut du conimcroerégu* lier vA ce qu'il y a de |*: te aux populations. Car la charité publique ou privée, si active qu elle soit, n'a jamais pu, et ne pourra jamais suppléer au commerce. LKMElTIEIl. Toujours le commerce ! C'est donc le commerce qui s^' chargera de soulager les populations. I. ËCOXOMISTB. Vous lavex dit. Seulement, e^est è la condition que le • ommerce jouisse d'une entière liberté au dedans aussi bien qu'au tbhor» ; resl «luil ne soit entravé ni par dcs meutes, ni par des prohibitions k la sortie. Cela étant, c vous garantis que li^s écarts excessifs de la surabon- dance et de la disette cesseront de se produire ; je vous Voir a rappemJicc i . 184 ^^ COMMERCE DES CBA12VS. garantis que les prix des subsistances finiront par for- mer une moyenne, ô|;>ilt>mcnt éloignée d'un lias prix rui- neux pour les agriculteurs, et dune cherté Tuneste aux consommateurs. LE PROHIBITIONISTK. Bref, vv seni l'âge d*or. L'ÉCONOMISTK. Ce ne sera pus l'âge d'or, car l'âge d'or ne régnera sur la terre qu'après que nous serons guéris de notre igno- rance et de nos vices. LE PROHIBITIONISTE. Alors, ce sera lon^' J'en ai peur. Mais la stabilité des prix que nous pro- curera la liberté du commerce n'en sera pas moins un immense bienfait. LE PROHIBITIONISTE. Ce serait un bienfait immense, en effet, tout le monde s'accorde à le dire. £u revanche, bien des gens nient, — et je suis de ces gens-lè, ne vous déplaise, — que la liberté innB!itscxt QVi fourbit u nvnx 135 1 1 l'uunitmoittuTR. Oh f il vôu» ni fauilm birii quannlc, fi vous voulci fiw ..iiiwt-Mr ;.• VOUS en averti». 1. IXOXOMISTK. l>cti\ iiic Miilirual, si vous életcle bonne foi. te PftOHIBIliOIVtSTB. «Ju'wUr h dire ? L*^CO?COMISTB. (*'rï»t-à-iiii*r si vous n'en fniteji point une .liïairc de |»arli, — autrement, je ne vous convirfir.î ni in ilmt ^4'anees, ni en quarante. LE FROHIBITIOMSTC. ^Mi j. 1 i-Ncrni l;i |M)tttic|iie de côté. I. » < usomSTR. Alors, va pour deux sétnoes. 16. k SIXIÈME COMVCMATIOII. La probiblUon n la «ortie. SOMMAIRE : Que la prohibilion à la torti» confiscation. — Effets de la prohibition à la êortie du drap, — du travail, — des houilles, — des denrétê aUmentaires. — Lb droit aux lapins. — Les prohibitionisles et les sauvages de la Louisiane. LE MIOIIIDITIOMSTB. On me dira ce qu'on voudra, mais je n admettrai jamais que le uicilieur moyen d'amener Tabondance dans un pays, ce soit d en laisser sortir les grains. Le bon sens avant tout ! C'est précisément 5 votre bon sens quf j* w .. . in adres- ser. C'est votre bon sens que je veux couvertir a la liberté LA ftOMItinox 4 LA SORTIt. 187 iu coomierec. Pourquoi drinandei-Tous la pruliibitiuu la sortir deê grains ? L£ rtOHiaiTIOXISTE Belle question ! Pour préserver no« |>o|>ulation!i Je la •»yet donc que la prohibilion n In sortie ramè- iriOMî»TE. l'ne aboodanee relative. Je crois que la prohibition • U torlîe nettra un terme au reoebérisseiiieQl des liotet néeeaialres à la \ ic Suas cela, pourquoi la deman- ierai*-je'' FiTt bien. La prohibition à In «orlie «t, h vos yeux, m procédé qui (»erl ii amHer 1' ncnt et à ramener dans le pays une nl^ - ' i< i.iinr . Ce procédé est asMirëment inpics et des moins < .»ùtrux. Hier, les grains et I^ iliments |K>uvaienl lire trans|Kirlés hors du pa>-. ^ • 'mï, une ortlon- n.iiirr en quatre lignes est inst'i' niteur, et dc- . celle nuit mt^me, le cnmiin :< rt toutes le» frontières. Ce- i-.... ^, ....... cl jIun <'(-on«>miquc que rémeute. LF. PUliHlltlTIO>l- ^ <>us assimilez à det» émeuiicr^ : c r>i indécent! L'éicoTica. (ommeut ! Mais il me semblait que nous |)Oursuivious le même bul. Ls paoMiamo.^isTE. Allons donc ! 488 LE COMMERCE DBb GHAL^S. L'ëMEUTIER. >« N. Mil. /-NOUS pas faire bnisscr le prix des grains? l.K l>HUIilUlTIO>lSTE. Asâurcinciit. réMEUTIER Nous aussi. I K PROUIRITIO.MSTE. Mais quelle différence dans les procédés ! L'ÉMEL'TIER. OÙ la voyez-vous, cette différence ? Nous entravons le commerce des grains a l'intérieur, vous l'entravez à la frontière, voilà tout. LE PROUIRITIO.MSTE. xMais vous portez atteinte à la propriété, vous autres... L'ÊCOMOMISTE. tt vous, la respectez-vous davantage? Savw:-».... s ce que c'est qu'une prohibition? C'est une confiscation. I.E PROIIIDITIOMSTE. Vous vous moquez. L'ÊCOMOJIISTE. C'est une confiscation, vous dis -je. Soyez -eu juge plulcU. N'avez-vous pas une part d'intérêt dan< uur fabrifiur i\v drap? LE PROlilRITIOMSTE. J \ Ml IN associé |)our une moitié. L'éC0!«0MI.>TE. Et où avez-vous votre clientèle ? LE PltOIIIBITlo:^l>Tt.. l u peu partout. Dans le pays d'abunl , j ... .. v magne, en Italie, en Turquie, aux États-Unis. Noire clientèle est fort éparpillée. ria^ \ ta MMITU lit L*icoxo«t«ri Eh liirii ! je «uppoM que le gouvcrticnieni, coMidé- ranl la rigurur ilc riiivrr et la clirrU> du (lrn|), et tou- i.inl tlunnrr un Irmuiguagr de «a Milliiiludc aux luiurrct travailleurs que celle chcrlt^ oblige h aller vtUus de mé- liaulrs blou^c^ de coton, je suppose que le gouveme- iiiriit pruhibe le drap i la sortie. LC l»tOaiBITIU?ilSTe Le gouvcraenieut n*est pas, gréce au eiel, stupide k ce •int. Prohiber la sortie du drap, mais ce serait absurde L'ECONOMISTE . une confiscation, n*cst-il pas vrai? LE rnoHIBITIOMSTE icnt. L'ÈMClTiet. t.ouiment ! N'auriez- vous |>as toujours la ressource de \eudre votre drap dans le pays? Vous vêtiriez nos pou- \ rfs travailleurs, qui pourraient (échanger leur blouse de . dans laquelle ils grelottent, contre un paletot bien i. Cicla vaudrait un |»eu mieux que de vélir les •> américains et les pachas turcs. Où donc serait la LL l'ROlilBlTIONISTt. Vous D*avei pas le sens commun. Si le gouvemeroenl i'rohibe mon drap à la sortie, il me prive de ma elieo- '*le do dehors. Or, cette clientèle, j'ai fait des sacrifiées •iur Tacquêrir et elle conslitue une partie de ma pro- r que vaut ^brique ou un magasin sans 11 me dc^ ne d'une partie de ma pro- pu* le, il me la eoolisque ( s*exaspérant ) , tranehons le mol, il roc la vole ; oui, il me la vole ! 490 ^^ r.OMMEHCE DES GilAI^IS. I J'MEI'TIEII. Mais le inurchc intérieur? I.E l>ROillOITIO.M:)Te. Que m^importe le marcbé intérieur! Je le |iossède dëjîi. Kt si je ne n)urnis point de drap aux travailleurs dont vous nie parlez, c'est tout sjini.l. imi-mi i .i. •• .ii/îU n ont pas les moyens d'en acheter. L'ÊMEITIER. Ou parce que votre drap est trop eii. i . .ù.i^ .(.. ou le prohibe à la sortie, et il baissera de prix. I.E PROHIBmO.^ISTt: Oui, il baissera jusqu'à ce que les draps qui ont été fabriqués pour le débouché extérieur, et que votre loi de conOscalion, de spoliation, obligera les fabricants d'éeou* 1er dans le pays même, jusqu'à ce que ces draps soient vendus. Mais croyez-vous qu'on les remplacera? Croyez- vous que les fabricants se résigneront à produire h perte? Non! les hommes intelligents qui sont à la tête de l'in- dustrie drapière se tourneront vers une autre branche de la production. Ils se mettront à fabriquer un produit qui ne soit pas exposé à la confiscation, un produit qu'ils puissent toujours exporter librement. Que s'il n'en existe point dans le pays , que si la lèpre de la confiscation s'étend à toutes choses, ils transporteront leur industrie et leurs capitaux dans une contrée où la propriété soit plus sûrement garantie, où ils n'aient aucune spoliation h redouter. Voilà ce qu'ils feront, n'en doutez pas, si vos théories communistes viennent à pn*valoir. L>!llErTiKB. Communistes, en quoi? I i PROItlIffOR â U SOtTtf 191 En quoi? Youi me le (Iriuaiidtv l*irn rhir pourtiiit; c*r«t trop rUir. Si tous iivuiii P, sou« It* prtftcxtr que %' «n: i« }C pourmi"» le vriiiirr plu mnil ■ui élmngcn, que faites-vous ? i lin irnpAlégtlà la UiflRércuce du pi.x .....|... . j. ^w..^ ,* ...i» ninii «il ip ec de eelui aiiqael je p. CV)il un impAt qui me dépouille |M)ur vous (-m lihii . Or, prendre aux uns pour dtuiner aux autres, ijin'>l-ee faire? C'est faire du eomuiunismc, et le eom- munisme, on la dit avec raison, c'est Teselavagc cl le vol. LÈMElTIEa. Plirase» que cela ! A quoi me senrirail d*^tre TOtreeom- patriole, si je n'arais pas le droil de eontoauner TOf pnxluits avant les étrangers? LE raOHiaiTIO^ISTE. Et moi, à quoi me servirait d'<^tre le vdtrc, si c'était |MMir TOUS gratifier de mes produits, quand je pourrais les vendre plus cher aux étrangers? Serviteur! Je nie s4)urierai$ bien vraiment d'une communauté dans la- (jnrlle vous auriez les avantages et moi les ebargesi dans laquelle je lèverais rim|>dt et vous le j>^r"*'vr?*»T An muins, admettez-vous la réciprocité ? 1 ^actTiEa. Comment I cntcndez-voiis ? LE l-noillUITIOM^It Voici. Aujourd'hui, vous êtes le maitre de fiortcr votre travail où t>on vous semble. Vous, par exemple, qui êtes i.iixi-irr i'|i/iM<»l«- \inm |iouvez .'"Hit ii-iv-iiUiT *» Parts, 192 LE COMMERCE DES GiUI?(!». si Ton vous y oiïre un salaire plus avantageux qu*2k L*^aEUTIER. En elTel. On me Va m^mc propose*, cl pput-<*!rr accep- Icrai-jc les offres qui m'ont été faites, car les salaires sont plus dlcvés à Paris qu*h Druxelles. Plusieurs de mes anciens camarades travaillent dans les ateliers du fau- bourg Saint-Antoine, et ils s'en trouvent bien. J'ai été lUjh plusieurs fois sur le point d'aller les rejoindre. LE PROHiniTlO.MSTE. Admettez-vous que le gouvrrnopi«"«t i ! i- -l' l- vous en empêcher ? L'ÉMEUTIER Li- iliuii de m'empêcher de porter mon tr.i^.m .>■! immi me semble? Je voudrais bien voir ça, morbleu! Sachez que le travail est de toutes les propriétés la plus sacrée, la plus imprescriptible, cl que nous tt\nu< rM-hf»»*' »ssez cher le droit d'en disposer. I i: l'ROHIBITIOMSTE. \oiis n ;i 1. nirurcr à IJnixelles, quand je pourrais obtenir im -il. «ire plus avantageux à Paris, on me spolie, on me vole... LE rRoiiininoMbTE. Oui, mais n'est-ce pas au profil de vos conciloyens? ne leur dcvci-vous |>as votre travail? Qu'ils nu M ' "'Ksi rhrr l A LA SCNRII. 491 \e leur donnerai, «inon , non. M flt eonpalrialet n*onC Alinin «Iritit Hiir li|ii|i (mvail. I e pftoMtBmo^iiSTi. ;iioi fuMmién^wu tToir un droit sur le "•'^•f^? CO?(OMISTK. Bravo! Iticn touché! Il faut, en ciïct, que les droit* ' ^' * . Ceux-ri M)nt faliricants, iU Yendcnt .iil du Iravnil. Ceux-li sont ourriers, l)^ \rndent du travail et iU achètent du drap. Si ?ous iliiicttezquc lc« ourrirrs ont un droit sur le drap des liricanls, il faut admcitre aussi que les fiibricants ont lin droit sur le travail des ouvriers. Sinon vous spoliex ic« uns au profit des autres. Oui, mais accorder aux fabricants un droit sur le tra« \ ail des ourriers, n'esl-ce pas rétablir TesclaTage ? L*#XO?IOILSTe. Je n*ai jamais prétendu le contraire. Voilà pourquoi :\ a dit, avec raison, que la communauté, c'est Tcscla- ^.ige. On a dit au^si, avec non moins de raison : la com- munauté, c'est le vol ! car prendre aux uns |}Our donner iiix autres, n'est-ce pas voler? LE pnuiiiDtnoxiSTB. Oui. IVsclavage et le vol, voilh la quintessence du nie, cl la prohibition à la sortie du dmp, c'est IIS la roule du communisme. Aussi, je vous le M haut , si Tos doetrines sauvages venaient h lo gouvernement s'avisait de toucher à «Il III iitiif .ml I:i sortie du iIimo, noiK 404 LE COHHEBCE DES GRAINS. |)orlcrions notre industrie et nos capitaux k Télranger. Qu'auricz-vous gagne alors? Vous auriez eu sans doute (lu driif) i'i vil prix pendnnl une saison, mais ensuite? I I VI I Mil; KIi bien, cusuilc ? LE PRORIBITIOMSTE. Vous auriez prive le pays d'une source abondante de travail et de ri^'licssc, et vous payeri»/ |»> dnip plus vhpv que jamais. r.'f'MrrTirR Comment cela ' LE l'HoUIFilTIO.MSTB. C'est bien facile à comprendre. Tout fabricant travaille en vue de ses débouchés. Mais voici que les doctrines communistes se propagent dans le pays et qu'on demande la prohibition à la sortie du drap. La prohibition est décrétée. Aussitôt les fabricants qui travaillaient pour rAllemagne , Tltalie , la Turquie, les Etats-Unis, cmi- grent ou s'appliquent à une autre industrie. Qu'en résulte-t-il ? C'est que la fabrication du drap ne dispose plus du même nombre d'intelligences, ni de la même somme de capit^iux ; c'est qu'elle se trouve, en consé- quence, arrêtée ou ralentie dans sa marche progressive. Il y a pis encore : la fermeture d'une partie de ses dé- bouchés doit inévitablement la ramener en arrière, en la eonlraignant de renoncer h des procédés et h des métho- des économiques, dont l'application '•^•"" mh débouché étendu. L'éCOXOMISTE. En effet, un débouché étendu permet de diviser davan- tage le travail et d'employer des machines plus puis- santes. Là Momirno^ a la &o»tik I9S 1 1 rioNiKmojttfTi. i'rtcifçfficoi. U («briaiUon t'opère doii« .1 .|i .^ .i. . i>roeédéi«ofaisperfeetkMiiiét,èraidedenia« lum- ui'.n^ uiiMiilei. Le dmp irvicnl plus cher, et il ne manque ufl de beuater de prix. Il est au«i plot mal fabriciut^, tr lee manaiMliirien le< plus intellifeoU et les ouvriers •i plus habiles ont abandonnt^ cette industrie que la loiaealHNi a frappée, que le communisme a desséchée. ^iielt tont doue, en définitive, les résultais de votre t-uhibition à la sortie? C'est, d*une part, d*avoir tari une MMirce de travail et de richesse , c*ett d*avoir amoindri la tomiiie des rcawwirces dont les dastet ooTrières pou- %. lient di$|K>scr pour se vêtir; c*cst, d*une autre |MUi, «l'avoir augmenté le prix des vêtements. L*^CO?(OaiSTE. Vous parlez vraiment comme un économiste pur sang. N ous êtes donc un ennemi de la prohibition h la sortie? Le raoHiBino.MSTE ■ Entendons-nous. Je suis un ennemi de la prohibition la sortie du drap ; mais pour les denrées alimentaires, c'est une autre aflaire. Je ne suit p«t un esprit absolu. Dieu merci. L*tfCOROaUTt. Comme il vous plaira ; mais revenons à notre point de :• {)art. Vous accusiez avec raison les émeutiers de porter • tieinle à la propriété. A mon tour je vous ai fait remar- quer que hi prohibltioo è la aortie des grains n*est autre rhose qu'une conifleatioo, e*e8t^4-dire une atteinte h la lopriété; car enfin, si vous admeltex qu'en prohibant Ja iortk du drap, on mette la main sur la propriété des 190 LE COMMEHCE DE» GRAINS. mnnufacturicrs, on commette une cuufiscatiau, une spo- liation... LE PROIIiniTI'»"^'-T^- ... Inique et infâme! L'ÉCO.fOMh Eh bien ! iic devez-vous pas iKiiiitiirc -uis^i (ju en pro- hibant la sortie des denrées alimentaires, on porte atteinte à la propriété des agriculteurs, on commet, h leur détri- ment, une confiscation, une spoliation? LE IMlOIIIItlTlOMSTE. Quelle différence ! En prohibant la sortie du drap, on en décourage la production et on la renchérit, tandis qu'en prohibant la sortie des gi*ains, on fait baisser, au profit de tous, le prix des aliments nécessaires à la vie. L*l-C0.N0MISTE En est-ce moins une confiscation ? Pourquoi l'agricul- teur vend-il ses denrées au dehors, si ce n*est parce qu'il y trouve un prix plus avantageux qu'à l'intérieur ? .Si vous rempéchcz de les y vendre, ne le dé|H)uillez-vous pas do la différence? C'est une confiscation, ou bien la chose que ce mot signifie change de nature avec Tobjet auquel il s applique. Ce qui est une confiscation lorsqu'il s'agit du drap n'en est plus une lor$(|u'il s'agit du blé. LE PROBIBITIOMSTE. Je ne dis pas cela ; mais Tune est une confiscation utllr. tandis que l'autre est une confiscation nuisible. L'éCO.XOMISTB. Pourf^ioi '^ I I PROUIBITIOMSTB. P II rc que le drap n'est pas un objet de première nëoes* ité, parce qu'on peut se {rnsser de dnip, Untlis qu'on ne l>eul te lasser de blé. L'ECONOMISTE Et e*est |Hiur rrU que la prohibition h la sortie du Irap e^t nuisible, tandis que la prohibition h la sortie 'rs ;:mîii< r^t ittilt*? iM pRdHiBmomsTc. Sans doute. Ce qui est vrai |>our une industrie ne l'est |.l^ i ; riur une autre. Il n'y a pas de prinri|H»s jI.îmm , par exemple, je vous disais que la pro- hibition h la sortie du drnp pourrait provoquer l'émigra- tion de l'industrie dmpière. On ne court pas le même riM|ue avec l'agricullure, car les cultivateur!» ne sau- raient exporter la terre. vtcosowsn. \oi\h donc les deux motifs qui permettent, selon vous, ic toucher h la propriété des agriculteurs; le premier, .si que le blé est une denrée de première nécessité; le • . ..ntl, c'est que les M^'ri^ulteurs ne sauraient cra|)orter la terre à l'élraii^r Nr ■ '• • • Urnièremcnt que vous aviez prJH charbonnages du bassin de ( h.H I t iKoniniTinM>TE Kn effet, et j'ai fait là une .ilfaire d'or. £lle6 hausM.*nt lous les jours, mes actions. L*^co.^oai8TC. I)\»û rein \icnt-il? t.i: rROHlMTKMflSTC ( I II M«ni «le ce que nos houilles sont de plus en plu^ 17. 498 ^ COHHBRCB DBS 6RA11IS. dcmandëes, surtout en France. La Belgique , vous le savez, ne fournit pas aujourd'hui moins de 2 à 3 millions de tonnes de houille à la France, sur une extraction totale de 7 u 8 millions de tonnes. C'est un magnifique débouché, et qui s^agrandit tous les jours. L'KCO.NOIISTE. Pourquoi donc ne demandez-vous pas qu'on le ferme? qu'on prohibe la sortie de la bouille? LE l'ROHIBITIOMSTE. Prohibei' U >ui (ie de l.i houille ' I-les-vous foM ^ .t n^s actions ? L'ÉCO.NOmSTK. J aime à croire que si vos intérêts privés étaient en opposition avec l'intérêt général, vous le» sacrilieriez sans hésiter, dùt-il vous en coûter la moitié de votre fortune. Sans doute, sans doute. L*ËMEUT1ER. Homme désintéresse et généreux ! L'I^COMOMISTE. Eh bien ! Toccasion est favorable pour mettre votre désintéressement à l'épreuve. Le combustible est horri- blement cher, et il hausse tous les jours. Qu'on en pro- hibe la sortie, et il baissera infailliblement, puisque les t2 à 3 millions de tonnes qui s'exportent annuellement en France reHueront sur le marché intérieur. Cet nppnni- sionnement supplémenlaii^e fera régner chez nous 1 .il*«>u- dancc et le bon marché du combustible. ift VtOtttMTIO^I 4 LA MRTII I9f Et ee Mm un bicaUit immense, ear dans notre fuiys I oid el humide, on oo peut se passer de houille. Cesl ifi oLjet de première néeetsil^. Juget done de la misère ' i des toufiviieef de tant de pauvres familles qui sont obHgëet de pnjer a^joord*hui rooiliif plus cher la nour- riture et le cbaulli^, sans que leur revenu ait augmenté. Tant que la bonne saison a dure, elles |N>uvaient encore suhMster ; mais à présent elles sont réduites k la misère i.i plus affreuse y aui extrémités les plus nsTrantes. llAte»-?Otts donc de pétitionner en faveur de la prohibi- tion k la sortie de la houille. Je vous appuierai, et si une I»ctite émeute eti néeessaire pour manifester le vœu du |»ruj>!e... LE raoHiBiTiOMisTe. Voulci-vous bien vous taire. Que je pciiiiuuiie en faretirde U prohibition à la sortie de la houille, mui ! niais ce serait insensé. L'^aei'TiEB. Iji houille, n'cst-ellc pas un ol)jct de prcmièn- iu-hn- sité? LL FHOUIBI HOMME J'en conviens, mais... L'^HCl'TlEli LcTi charbonnages |>ourraient-ils «i i_! isements de combustible en France, en Angleterre ou II Allemagne ? Pétitionnes donc sans crainte. L£ raOHiaiTIOMSTS. Avez-vous fini ? Me croyez-vous tatei fea pour neri- fier ainsi mes intérêts... et les intérêts du psys? 200 l-K COMMERCE DE!» CIUIPIS. L'^MEUTIER. Iloiiiine dur et égoïste ! Ou vous |)ro(>osc une iv qui aurait pour i*ésultat assuré de faire baisser l. , ... d'un objet de première nécessité, sans en coniproniettre la production... puisqu'on ne saurait exporter à rétnin> gcr nos gisements de comliustible, et vous refusez' Il PnOHIBITIO.MSTi Je refuse, et j'ai mille fois raison de refuser. Suppo- sons qu'on prohibe la sortie de la houille, qu en résul- icrn-t-il ? On consomme nctuellemenl dans notre pays les ein(i huitièmes environ des produits de nos char- bonnages, cinq millions de tonnes sur huit. T.i nroiiilii- tionà la sortie est décrétée... L'h^MEl'TIER ... Et huit millions de tonnes devienne«!i •^•'^^"•■•■Mes pour la consommation intérieure. LE PROHIBITIOMSTi .suil ! mais la houille tombant au>MU>i ;i sii prix, par suite de laccroissement subit et extraordinaire de Tap- provisionnement intérieur, ou en extraira moins. Les capitaux cesseront de se porter vers la production du combustible, et ceux qui y sont engagés s'en retireront peu h peu, en sorte que les consommateurs belges, après avoir eu, {Mandant un an tout au plus, huit millions de toimes de houille à leur disposition , n*en auront plus ensuite que cin({ ou six millions, et qu'ils fuiiront, si^lon toute appnrcfH*' i"»- «•.. . \,. m- fM'Mtïn qu'ils n'i'u ont au- jourd'hui. C'est parfaitement exact. I.n prohibition ù la sortie de la houille aurait i>our résultat inévitable d'eo diminuer LA HMMIIBITIUH A LA MIftTU IOI la pruducliuii, ri de rt^lrécir ainsi !• carrièfe ouverU* au t tux tie la iintion, mitabaitaer k prix \u contraiiT, le eombutUble flniruii |uir couler plu^clier, put«]ue l'expluibilion sVffecturniit Mtr une plot pettiA éehellc , avec des proeédëe moio* L'UMECTIKIi Je voUh lie. ..r.lr'. Aiissi m'CD Ueiiclraiîr-J<* à m» moyni trniif*. Jt> lie lit iiMiilertis pat ODe prohibition |»cTiua- neiile de rrxportation des houilles. Je me eoDienteraif (le deiiiaiidcr une prohibition tem|ioraire, aux époqiMt où le conibiiNtible smiit |iar trop cher. Je soulagerais niiisi Ir LHMHomniitcur, v.ins nuire au producteur. ' ITIOMSTE. Allons doiK, :.v .p;ucz. Comment voulez-vous «|U*une industrie se développe en pnfsence d*un risque srtiiblable? Croyez-vous <|u« 'raclcur de houille, I ir.iiseoosaerer un capitil i blc a Icxtcnsion de itKii exploitation, si j étais exposé à ce qu'on me ravit 'Uché, au moment même où il m'est le plus pro- ! L'^limCB On vous le restituerait plus tard. ut raOHiaiTICNClSTB Kn attendant, j'en serais privé, k mon grand dom- mage. Au moins, aurais^c la certitude de le récupérer? y les consommateurs fraoçaii ne iiiiers une seconde fois k manquer de combustible, et ils remplaceraient les houiUet |>ar les bouilles anglaises ou prussiennes. soi LE COMMERCE DES GRAINS. L'éCO?IOMISTE. C'est encore cxncl. Vous parlez plus que jamais comme un livre dVconoiuie politique. Eli bien! ce que yous ve* nez (le dire de la production du drap et de la houille s'applique parfaitement à celle des denrt'cs alimentaires. La prohibition à la sortie des denrées alimentaires, fût- cllc même purement temporaire , aurait pour résultat inévitable d'en diminuer la production, et, par consé- quent, de réduire d'une manière permanente la masse du travail et la masse des aliments disponibles dans le pays. LE PROHIRIT^pMSTE. Kneore une fois, c'est une comparaison que je ne sau- rais admettre. L'I-CO?rOMISTF Pourquoi ? i.E l'iumiiu HOMME. C'est bien simple. Parce que nous exportons habituel- lement du drap et de la houille, tandis que nous ne pro- duisons pas assez de grain pour notre consommation, cl que nous sommes obligés d'en acheter habitucllemeul au dehors. Le bon sens le plus vulgaire ne nous conseille- t-il pas avant tout de garder le n<^trc? L'ÉCONOMISTE. 11 y a bien des produits que nous exportons habituel- lement et dont nous sommes obligés ce|)endant d acheter au dehors des quantités plus ou moins considérables. Les fils et les tissus de laine, de coton, de soie, le fer, la houille même sont dans ce eus. Nous en inifiortons et nous en exportons tout h h fois? Faudrait-il donc en in- terdire l'exportation ? LA rtoapoMiv A u MRTit. m Li MMMnHnomsn (ela n'auniit put le tent commun. I éCO5l0MtSTB. VoiiN «-..iiMiir/ .I.Mn «lu'il icrait al»^nr.l«- •!•• proliilu-r rr!(|»ui (.«tioii maDufart(irirrN« ( iiiiii<'rau\, sou» le |iré(eite que nous «oiumcs obligés crimiiortcr des produiU similaires? I.C l>ROII|BmOM!>TE Assurémeol. I ÏCO^OMISTV. Eh bien ! j'ajoute qu*il serait abfOfde de proliil»cr î' n»s denrées alimentairfs, sous le prê- tâmes obligés d'importer des denrées similaires. LE panHisrnoïrtSTe (iiret ce que vous roudrex, il n'en est pts moins <> qu*un pays comme le nôtre ne produise pas ^rain« pour sa consommation, et, malgré tous iiicmcnts, je persiste à croire qu'avant d'en ex- iHiHer, il doit combler son déGcit. L'^COXOIIISTE. Comment vous expliquez-vous qu'un pays comme le ndCre ne produise pas toute la quantité de groins néces- saire h sa consommation? Que faut-il pour produire des grains? Des terres, des capitaux et des bras, u*cst-il pas vrai? Manquons-nous des uns ou des autres? LE raOHIBITIO?(k»TE Non, & coup sûr. Nous avons des terres en friche, des capitaux sans emploi et des bras inoccupés. Comment donc se f.s d en .. I..I... ,.'• ..il, .*..... 1.1, .1.1 ', r«'trnn;;er, p""* "î.i.-i ♦•m* ITIOMSTE. Ccln me parait in c. I/ICOXOMISTE. Kli l»ion • il ni v^{ de m^nic |)Our la production agri- mle. Que nos gminsol nos autres substances nlimentnires puissent librement sortir en tout temps, comme le |ieu- vcnt la bouille et le drap, et vous verrez In prodiirlion a^rieole te développer à son tour, de maiiii* re à nndre rim|N>rtation de moins en moins néecssairt- ùiEmen !' * iiirii i| tic VOUS eussiez rnson. Cependant e qui me cboque plus que je ne saurais «' dire, c'est de voir la masse de subtistanecs de toute - ' que nous exportons depuis quelques années en An- rre. Les Anglais viennent faire rafle sur notre iH'urre, notre fromage, nos œufs, nos volailles, notre ' p, nos légumes, ni»s fruits. Je me pnimenais, il y a jiie tem|K, sur le quai d*Anvers. On était en train Marquer |>our l'Angleterre d'énormes caisses loul4s >' M'iliM de pommes, de |ioiiTS, de noix et d'oignons. SOe LE COMMERCE DBS GIIAINS. Cela faisait saigner le cœur... et l'estomac. A c^të de oc« caisses, je rcmnrquni, chose lugubre ! un amas de cer- cueils. Je ni*cn npprochai, poussé par je ne sais quel sentiment de curiosité inquiète, et j*en soulevai un que, naturellement, je croyais vide... il était rempli. LE PUOimimOMsTF Rempli? achevez... L JMtLTIKU. Je reculai d'épouvante, et je demandai ù un douanier où Ton expédiait tous ces cercueils... Il me répondit: En Angleterre. — Pourquoi en Angleterre? — Pour nourrir les Anglais. C'est la chair que les ouvriers des manufac- tures préfèrent. Cest leur régal ! LE PnOIIIBITIO>LSTE Horreur ! Voilà donc où le libre échange a conduit les Anglais. Doctrine infâme ! Peuple abominable ! l'iSmeutier Je le pensai comme vous, et je regardai le douanier d'un air hagard... Figurez-vous que cet homme se mit k rire h se tordre les côtes. Je me détournai indigné, et mes regards se portèrent sur un des cercueils dont la planche de dessus s'était brisi'c. Quel ne fut pas mon étonnement lorsque j'apei'çus, quoi? LE PnOlliniTIO>LSTE. Les restes d'un de vos proches, peut-être! la dépouille d'un être qui vous fut chn L'EU 1.1 11: Non. Des lapins. Le cercueil • ' i nipli de lapins. LE PROIIIRITIOMMI Est-ce possible ? Des \a\m\s ! u pftOMMTio^ K LA sonn. wi Et de Ikmeux encore. Lc muu 10111051 ton Mais pourt]uoi e« cercueils 7 On les utilité en Angteterre, el ça diminue d autant les frala de tnmsport des lapins. LE rsoiuMnoinsTB. Ab! les Anglais, les AngUis! Pour moi, je leur abandonne volontiers le contenant, mai» le cuDlenu, halle>Ià ! De quel droit les Anglais vicn- iinitiU nous dépouiller de nos wuls, de nos volailles, de iio^ fruits, de nos lapins? L'iU:o5(oaisTS. Ils les payent, j*imagine. L'ilMElTIER. £l cher encore, car je connais de bienheureux pro- priétaires •! 111 proiluit de leurs \ergerset<: a que rim|>orlation «les fruits, des œufs et de U volaille devint libre en \figlrlrrn\ t't ' ' iiant un des |)rind|Miux I \i-iiti<>. Mais ' iiis un scandale. M o>oai>TK. Qu'est ce qui c>l un >c;iinlale? L'KMKlTIhH De voir les produits de nos vergers et de nos bessct- ours s'en aller en Angleterre. Cela ne devrait pas être • tléré. Nous autres eonsoiniuateurs natloniuz, n'arons- lous pes un droit impreseriptible sur les produits du sol liai fOS >'E COMMERCE DES GR.%1?(S. LE PROUIBITIO.MSTE Ccai ce que je me tue a dire. L'ÉCONOMISTE. Soit! je vous l'accorde. Vous avez droit aux fruiU cl aux h'guines, druil aux volailles , droit aux lapins qui* produisent ou ([ue nourrissent les agriculteurs du pays. Mais vous devez reconnaître, en retour, que les agri- culteurs ont droit aux cotonnades, droit au drap, droit h la toile que produisent les nianufacturicrs, droit ti la houille qu'extrait le mineur, enfin, droit au travail aussi det grtins, mais en moindre quantité. !'• / parce que nos grains ne soutiennent qu'avec peine sur les marchés anglais la •s grains de Russie, de Tur<|iiie et d'Araé- vQ est autrement pour les prtitluits de nos vergers et de nos basses-cours, qui sont de plus en plus rccherchét en Angleterre, et (|>< it-s y vendent k gros bénéfice. C'est m lic et alnjuilante de revenu que la lilierté du ejimmeree leur I priKMirée... Sio LB comuncs dbs graik!». L'^MEl'TIER. Aux dépens de nos coiisomiiialeurs, I,r.(;o>()>USTK. Aux dépens de personne ; au profit de tous. Sans doute, la production de nos ver^ci*s et de nos basses- cours n'a pu se développer inimédialctncnt, de manière h augmenter son ofTrc en proportion de la demande, et il en est résulté unii hausse dans le prix de ses produits. C'était là un mal inévitable; mais c'était aussi un mal essentiellement temporaire. Nos agriculteurs n'ont pas manqué d'augmenter une production qui leur donnait des prolits extraordinaires, et, en peu d'années, ils ont aecru et perfectionné les produits de leurs vergers et de leurs basses-cours, beaucoup plus qu'ils ne l'avaient fait auparavant en un siècle. Aviez-vous jamais vu des fruits, des volailles et des lapins comparables à ceux de nos dernières expositions agricoles ? Le progrès eût été plus rapide et plus sensible encore, si le nouveau débouché, qui fournissait à nos agriculteurs les moyens de dévelop» per ainsi leur production, leur eût été pleinement ga- ranti, s'ils n'avaient pas eu ù redouter la prohibition à la sortie, par exemple...; alors ils se seraient mis prompte- ment en mesure de subvenir à toutes les demandes, et la rareté dont vous vous plaignez aurait dt^ii fait plaet* ù l'abondance. Nous aurions déjà, nous autres consomma- teurs nationaux, des fruits, des légumes, du beurre, des œufs, de la volaille et des lapins, en plus grande quan- tité, et en meilleure qualité. Cest absolument coumic pour le drap «•• ' • '"Mille. I 'K1IRIÎTIF.R. Vous croyez donc que si le débouché de rAoglcterrc là fMMttriO^ 4 LA MNmt. tM venait • élre femië i OM •grkiilteurt, ils produiraient moins de fniilttde Mgvawt, de beurre, d*œuf^ ' - v- . luillescl deiapim? L^CO^OMISTC. Comoie les liUirîoftati de Yenriert produiraient moinf le drap si on leur fimnait le débouche det ËUts-Unif ; timoie les propriétaires de charbonnages du Ifainaut !it moins de houille si on leur fermait le débou- iranee. L'éflet'Tiea. Oui; 11). • il (tendant que nof agrieulteurs eussent restreint la )*i> i tion de leurs vergers e( de leurs bas- ses-euurs, iiou-> i n^ en plus grande abondanoe, et à ! Meilleur manhé, les fruits, les légumes, le beurre, les uiif.i. 1.1 \..l.iiilr il l.'K lapins. 1 ËCOXOaiSTB. En attendant, soit ! mais combien de temps cela du- I erait-il ? Conuaisies-Tous lu ' ' ' n que Montesquieu loonc du gouvernement de>| Ouaud les sauvages de la Louisiane veulent avoir • i(^ iruits, dit-il, ils coupent l'arbre au pied, et cucil- 1< m i( > lruil6. Voilà le gouvernement despotique '. • (:uii|>rr l'arbre pour avoir les fruits, telle est, selon MdiiliVMiuieu, la pratique des despotes. Eh bien ! c'est au^^i la pratique des prohibitiouistes. Ib enlèvent à une in(lti>lne un débouche qu elle avait acquis, souvent à graiiiis frais et k grand'peine , en vue de (aire refluer H-^ produits sur le marché intérieur. U» > t$pra dtê toiê, u^ ^ ... Mil )IS LE COmiElUIE 0B9 GftAUlS. aucun doulc, h créer ainsi pendant quelques jours une ubonilunce urlinciclle. lU cueillent le Truit, mais la bran- clio est luurle. SEPriÊME COMVEMAYIOâl. L'éckellr mobile ri la liberté du rouinicrce. ! ' i . K : i> êah»-ê(mhcitre. — ConmieiU, en proHtbatU la ^ .:.. .s grat'** "" f'"' -J'*/'" i^ nÊ,x imporUUiont. — Que let rtsuiUilM ilr lo sont analoyufê a ceux du maximum. — lii^ftn ur la luvmuiîiun a ta êortie. — De Véchelk MoMIf. -Sm mécmnî9m. -QmrjeMk mobik n'rtt bien- ^iêama fn'ra apparÊmcê, qu'ttk ttt nuitiblê en réûkU. — CommmU dk troiik In opératiiMê du eommmtt. — Rétamé. — <> '/(Il arrirtraU si la Uberié du commerce des graÎHê itsiuit •l'Are entravée. — Qu'il en réeullerait une aseurance umwerwtlle contre le$ excè$ du bon marché et de la cherté. — I'h aitotonuc hvlîtn . • '••'X rROtllMTIOlItSTe. Arrivci tloiir. V. . n rcUrJ. I ri05IISTI. iiis furieui. Je son d'une su LE COMUEilCe DES CIUI5S. maison où Ton a imaginé la combin.iison la plus absurde pour rclciiir les gens. Les invités peuvent entrer quand bon leur semble ; mais, une fois entrés, ils ne peuvent plus sortir. On ne les lâebe pas avant la lin de la soirée. L*^MEl'Tltn. C'est donc une souricière, cette maison-là. LE PROUIBITiOMSTE. A peu près. C'est, du reste, ou plutôt c'était une mai- son des plus agréables. La dame est gracieuse, spirituelle et jolie; elle joue du piano comme M"' Pleyel, elle ebante eonime... l'éconoiiste. Peste, quel feu I A la place du mari , je sais bien ce que je ferais. LE PROniniTIOMSTE. Que feriez-vous ' I. KCO.NOMIMK. Je vous prohiberais à l'entrée. LE PROHIBITIOMISTE. Allons donc. Un homme de mon âge. l'n homme sé- rieux ! Vous njc faites injure. Donc, la dame esl ravis- sante et le mari est un excellent homme. En outre, le thé est de première qualité, et il y a toujours profusion de gâteaux et autres menues friandises. Enfui, le salon est élégant et coquet. Toutes les attractions y semblent réunies. Eh bien! eroiriez-vous qu'on n'y rt»ncoulre jamais personne. Si ! deux ou trois vieilles douairières et pareil nombre de leurs contemporains. l'économiste. Comment cela se fait-il ? La dame n'aime donc {las le monde? L*tfC«fLLI HOftIUI It LA UfttlITi M COMSItCE. f |5 LE raOHiMTKNaSTK. Klk- î ''t^têer aa rquiicbc, eVsi .1.- trop aifi)' (, la foale. Sa ptttinn m- m a d a%oir un salon toujoim rempli, et il est toujours vide. L'ikofioMirri. :t TOUS expliquei-Toas ce phénomène? La dame placerait-elle des billets de loteries? ou bien, aurait-elle des enfiints prodiges ? LE PtOBItmOïlISTB. Nullement. Jamais elle ne prélève le moindre impAt sur ses invités, et elle n*a qu*un enfant, une charmante petite fille, que l'on avait naguère encore rexcellente !i .: I tilde de courhrr J^ sept heures. lC05iUHISTE. Parfait. Mais s u en est aiosi, par quelle fatalité... LK PiORISmOIflSTE. Voici. Le mal vient précisément de ce que la dame 'à avoir t ' ns les premiert temps, • liait beaur> , :: , ..is comme set talons sont \ astes, elle trouvait qu'on ne s'y étouffait pas assez. Or, >•■ que beaucoup de geot ne fais ' . > entraient, lorgnaient çà et !&, <> trouvant pas ce qu'ils cherchaient , déeampaient sans t.iinliours ni tronpellat; que d'autres, accoutumés i se ( ou. hcr de bonne beore ou à finir leur soirée k resta- un net ou au cercle, s'en allaient régulièrement au coup de dix heures, et elle se dit ; si j'empéehait tout eet gens-là de sortir, après qu'ils sont entrét, met talons seraient toujours remplis, rien n'est plus sàr. Essayons... Ayant fait ce beau raiaoanment, elle imagina toute une 246 LE COMHCRCE DEH CRAIMS. ^ sëric de formaliU^s et de complications, destinées ù ren- dre In sortie presifuc impossible, nvanl la fin de I < rée. C'est ainsi quelle exigea qu'on vint prendre < d'elle, en s'en allant. Il fallut donc guetter un moment où la dame ne fût pas engagée dans une couver^ * en train d'écouter ou déchanter un morceau, de il' des ordres aux valets, etc., etc., et Dieu sait si ce mo- ment propice se faisait attendre... Ensuite, il y avait trois portes h traverser pour sortir. Elles furent fermées h clef et munies de sonnettes. Il fallut se les faire ouvrir, et, le plus souvent, les valets étaient obligés dVn clier- cher les clefs. Quand elles s'ouvraient, les sonnettes ne manquaient pas de faire un tintamarre affreux. Enfin, les chiens étaient lAcliés dans la cour, jusqu'à l'heure ofliciellcment fixée pour la sortie, et ils happaient les dé- serteurs aux mollets. Je crois. Dieu me pardonne, qu'ils y étaient dressés. Que si l'on s'en plaignait au valet, il répondait d'un air narquois : Dame, poun]Uoi monsieur s'en va-l-il de si bonne heure ! Monsieur ne s'est donc pas amusé ? L*I{C0N0S1ISTR. lion. Elle résultat? LE PROHIBITION iML. Oh ! la maîtresse du logis a pu se convaincre, par une triste expérience, que son calcul était erroné. Dès qu'on n'a plus eu la liberté de sortir de chez elle à son heurt* et a son aise, on n'a plus voulu y entrer. Ceux-là mêmes qui, d'habitude, s'en allaient les derniers, ont désrri* . .. On n'y va plus cpie de loin en loin, quand on ne s ni ou tuer le temps, sauf deux ou trois vieux gourmands, qui y sont attirés par les gâteaux. Voilà le fmids de la so- L'^CHEIXC lOML» ir U UMOITi 00 COlMtCt. flT 1^1^. La ilame est aigrie , le mari est aoueleiiv el cWt- oHenl^, les valeit oot dea aira de croqueHnorto, les chient iont féroeea ; quant à la petite fille , on ne la eooelie l»tut, et ce soir on lui a fait jouer une sonate... Auaa!, n ai-je pas liëaitë. Aux prenièrea notes, j'ai éU prendre eoogë de la dame, qui in*a rendu mon aalut avee un aourtre épre eomme la bise , je me suis fait ourrir lea ^rok porlea en agitant les trots sonnettes, j*ai traYené ■I cour en ex^tanl un niotilinel prolongé avec moo parapluie, el me Toiei. L*lUU>XOIISTE. Quand y reteamcrei-vooa ? LE PRORIRITIO^ISTE. Jamais, Dieu merci. JVlais pourtant un des fidèles. Mais je oe Tais volontiers que dans les endroits d'où je puis sortir, quand et comme ra me plaît. L*tf0050aiSTB. En un mot, Tooa n'aimes paa les prohibitions h la sor- tie. Eh bien ! les marchands de grains sont de votre aris. Li raoatamomsTE. Il ne s'agit pas iei des marchands de grains. L'iooiioaisTs. Pardon. Je tous disais, dans notre dernière eoitTersa- •>n , que U prohibition è la sortie nieltait obstacle aux :uportattons. Ce que je tous disais, vous venez de le t laEimeB. (.r-i p.irl.lcu \rai. Vous VOUS Hca pris vous-même il. 111^ \i>(ii- Niiuii-soiiricière. LE PaORIBITIO?IISTI. Allons donc! quelle analogie poinra-fons établir entre 19 f48 LE COmiBICB DBS GKAIK8. un salon où Ton va pour son agrément, cl un pays où Ton porlc ses grains, en vue de son intérêt ? l/l£C0f(01ISTE. Ccst précisément k enusc de cela. Quand des négo» ciants américains, prussiens ou russes , expédient des grains dans lEuropc occidentale, quel est leur but? C'est de réaliser le plus gros bénéfice possible sur leur mnrclinndise. Or, est-ce bien en expédiant <î- ut leurs grains dans les pays où la sortie est prm, _ ils peuvent atteindre ce but? Non ! Car si Ton vient h leur en ofTrir un prix plus élevé dans un pays voisin , ils ne pourront profiler de celle offre, puisque leurs grains, une fois entrés, ne peuvent plus sortir. Que feront-ils donc? Ils se garderont bien d'envoyer leurs grains dans les pays à souricières commerciales. Ils les enverront dans ceux où ils demeurent toujours les maîtres de dis- poser de leur denrée à leur guise, de la vendre pour la consommation, ou de la réexporter si on leur en offre ailleurs un prix plus avantageux. \oï\h ce que ne manqueront pas de faire les négociants des pays produ(>tcui*s de grains, et vous en feriez autant h leur place. Qu'en résulte-l-il?Que les pays où la soKie est libre comme l'entrée, sont loiijoui»s mieux approvi- sionnés que ceux où l'exporlalion est prtiliibée ; qu'ils comblent leurs déficits plus promplement cl à do meil- leures conditions. C'est ainsi que l'Anglelerrc est deve- nue, depuis fabolition de ses loiscén»ales, l'cnlreitùldcs grains du monde entier, et que les autres pays ne sont p|,,. .,.,...-.1 ;.;,.., (jjts qn'iipin^s elle. l.i: PnoillBITlOXISTE. Vouii auiK 1 peut-être si les grains étrangers, û\irèi Hrt entrés dans le pu) « , ne |>ouvairni plui» en -' - ^' i^ il n'en est fuifi ain«i : la pruliibition a la sur- \*r, ru rt'nlitéf que Im grain;» natiunnn\. Quant iigrrs, un |Krut Ici» tlêclarcr vu i*ntrc|MU ; < ^. .,,...». |»»ur qurhpK's frni< ri fHH''""— (■-•rnia- U* plus. L'tfCU!«oaiàTfi. Fort bien. Mais ne saTei-Tous pas que le coninjcrce a iiorreur cle« frais et des formalitës? Ne savez-vous pas qu'il Si* purlc toujours ilr pn'lt'irniT liang les endroits où un lui eu ini|Hisi* le niuin:»? Sans doulc, ies pays qui établi^ksent des probibitions à la sortie continuent h re- cevoir des grains étrangers, mais ils vn reçoivent iWmc manière plus tardive ei k des conditions moins ftivora- blés. Le commerce attend , |>our y porter ses denrées, ' i\ y soient assot élcvi'*s |>our compenser les irep^t et les formalités supplémentaires qu'on lui fait subir, en sorte que ces frais et ces formalités 1 «T les gr.i un jMiys, c'est de laisser à ceux qui les vendent pleine liberté d en disposeràleorgube, comme le meilleur moyen " ' la ibole daot on salon , c'est de |»erme(trc un ortir quand bon lui semble. Léebo* des douaniers sur ' ^ :.r.iMis qui vont cbereher au deliors un prix plus • \ :i.t i^> (j\, cela revient à lAeher des cbiens sur les iiiMt'^ pii désertent avant l'beure. Tout obstacle a|H |M.if. .1 II xirlie, obstrue du même coup l'entrée. Car, .iMi^i ijiK \< ii> le disiez si bien tout à l'iieure, on ne va \ulMMii*r> •]iir (i MIS les emiroits d'où l'on peut librement îso le commerce des grairs. l'ëmfutier. J'avoue que ceci nie paraît përeiiiptoire. Je ne vols pas Irop ce qu'on pourrait y répondre. LK PnOIIIDITIOMSTR. Hum! Que la prohibition h la sortie fasse obstacle, dans une certaine mesure, à l'importation des gmins étrangers, je le veux hicn ; mais, au moins, elle emptVhe les grains nationaux de sortir; elle oblige, en consé- quence, ceux qui les détiennent et qui ne peuvent plus les exporter, h les céder à plus bas prix. Les consom- mateurs éprouvent ainsi un soulagement notable. l/tÎMEUTIER. Vous avez parbleu raison. La prohibition à la sortie amène la baisse et c'est l'essentiel. l'i^conomiste. En étes-vous bien sûr ? La question est plus complexe que vous ne le croyez, je vous en avertis. Sans doute, la prohibition empêche les blés de sortir du pays, et c'est le seul bon résultat qu'elle puiNse don- ner au point de vue de l'intérêt immédiat du consom- mateur. LE PROUIBITIO.MSTE. C'est un résultat qui a bien sa valeur, eonvenez-eu. l'économiste. (/(.>l, .ui contraire, un résultat h \\cu près nul. \.\ï e/Tet, quand la récolte est mauvaise dans un |>ays, quand la production intérieure ne suflit |uis h la consomin quand, sous rinfluence de ce déficit, les prix sVK l'exportation n'est pas fort ii ivilouter. Sup|M)S4»ns, par exemple, que la réeollc soit mauvaise dans l'Kuropc oc> LYCICLLI 90nU ET U IfUjt Df COVMCIIt K ^ fitlrnlalr, en Anglrlrrre, en Fniiirr, m Rrigiqiir, en ^ ••» tamlU quVIlr r|»te, où tlonr chacun den pay«i en dé- firil in-l-il ehert lier la quantité »u|qtlénientairc dont il a Iwsiiin "^ \v> cniiinV?» où existe un on mar- ché dans ceux-là, i , ^ • ijg sont chers dans ceux-ci. I «N négociants anglais ne Tiendront pas faire de gros achats de grains en Belgique, où les prix sont éle?éf, quand ib peuvent aller en acheter en Amérique où les prix sont bas. LE WIOMIBITIo>tNTr. Ils y viennent eependant. ico.HoHisrr. * ' it> où nos prix sont un |>cu plus i>'*> M 1* à notre tour nous allons ache- ter en Angleterre dans les moments où les prix y sont tin {>eu pli; ' ir chez nous. Mais consultez les statis- ti<]iii N (lu .• des grains, et tous vous couvain- • / que toujourg ce commerce ne déplace que des .....: ... . ...:•: ... eutrc Ics pays qui souffrent M it. Et cela fe conçoit sans peine, l.ui-.jiie dans ces pays les prix sont k peu près au même niveau et que le commerce ne se soucie pas d'acheter [Miur revendre «Nins IxMiclicc. C'i*st,dans ce cas, rintértH du commerce qui sert de présenatif contre les ir PRONlBinO.^ISTf. X'i (pendant que deux pays soient limitro- 19. 2i2 LE COMMERCE DBS GRAIXS. plies, que Tiin soit grand, ratilrc pclit, iic pourra-t-il pas nrrivcr (fiio le premier accapare à son profil ta sulisis- lance du second ? L*ÉM£UTIER. Voilu le danger ! l'économiste. Voilh la chimère ! l/épuisemenl des subsistances appar- tient à la même famille que rcpuisement du numéraire dont les partisans de la balance du commerce menaient les pays qui néj^ligeiil de protéger leurs manufactures. C'est un conte bleu ! LR PnOUIDITiO.MSTK. Un conte bleu, répuiseincnl du nunféraire î Comment vous n'admettez pas quun pays qui achète plus qu'il ne vend, soit obligé de payer la différence en numéraire, et (pi*il finisse inévitablement par être dépouillé de ses métaux précieux ? l'économiste. Où donc a-l-oii vu qu'un pays ail été dip«imlii- de son numéraire, |)our avoir importé plus de marchandises qu'il n'en exportait ? Citez-m'en un seul qui ail été vic- time d'une catastrophe de celle espèce. Vous vous taisez. C'est (pi'en effet répiiisement du numéraire c>t une pure chimère ; c'est qu'il est impossible qu'un pays soil dé- ponillf* s L tcmtiLt lOMi* IT u utMTé M coaaitcl. «liii lit jaflMit M ëpoifé (le tOQ nonénirr. On ncn |iourrait ma plut, H pour la inéme rabon, citir un ccul «lui ail ëlë dëpottillë do »« âubaistaoeo. lta|»|K*lri-vuitf cr <|iie jo Toot ditaii de U loi qui détennine les va- rialiooa des pris dea tubsUiiicfs alimenlairea ( roir la f cooTcmiioa); rappclez-Tout qu'il suffit, ^ ccit reipérienee qui l'a démontra, — de diminuer oa d*aiig- neolerdam une proportion très-faible lea approviaion- ncmcnis, |Kiur fairr bautscr ou baitsrr dans une pro- portloQ eoMidérable les prix dea sulnifllaiiees, et vous voua eoovalnem qu'il serait uufS difficile aux Anglais et aux Français de nous dëfiouiller de nos récoltes que dcmporier lea tours de $.iii '' lue en au- raient-ils enlevé la vingticiix Itartie que les prix hausseraient de manière à rendre toute expor- tation impossible. Voilà (Hiurquoi • l'épuisement dct» subaistancea » u'esl qu'un argument ridicule, un de as monstres en |>apicr fieint dont se servent les soldats chi- nois pour terrifier des adversaires aussi poltrons qu'eux- mémesy mais qui exciiciil simplement la risée de ceux qui en eonnaissent l'étoffe. LE PBOUIBITIOXISTE. Soit! mais du moins la prohibition empéebe toujours une certaine quantité de grains de sortir du pays, sur- tout aprèa la récolte. Elle provo(|ue ainsi une luiisse au commeoeenent de l'hiver, le qui rassure les |Mjpulations et leur donne confiance dans l'avenir. Voilà un résultat mat«'T««'* *»• *m résultat moral qui of»' •• -m '< "• \ ^If-nr l'^co.<«obiste. £b Imcu 1 examiuoiu de près ce rvsului luaUuii:! cl ce r^ullat moral de U prohibition à U sortie. 224 LE COMHERCE DES GHAITtS. Le i^sulUt matt^ricl d'abord. Quand la récolte a été niniivaisc dnns un pays, (|uan' Tiniportation doit combler, cst-il bon d'y f.tii ■ r artinciellement le prix des grains, au début de la sai- son? Voilà la question. Je vous ai parlé du maximum et de ses clTels. LE PROIIIBITIO.MSTE. Qu'a de commun le maximum avec la probibition à la sortie? I.'ÉCONOJIIST» . Vous niiez le savoir. Le maximiiin «'tait ctal»li |)oiir enijuTlier les cultivateurs et les niarcbands de vendre leurs forains au-nr>;vinte ! ico!«oaisTe. N*oublions pas que nous avons un déficit, et qu*il faut de deux choses Tune : ou que ce déficit se comble, ou que le nombre des consommateurs diminue. Or, Tim- |K>Hation seule |>eut le combler. Quelle est donc la meil- leure |M)litique à suivre ? Est-ce de décourager et de ralentir rini|K)rtation, ou de Tencourager et de l'activer? L'ÉaClTICH. Cela ne sauruit fain* Tubjet d'un doute. lMu5 lot un déficit C!>t cuiublc, iiiii'ux cela vaut. I llco.^OBISTE. Eh bien ! lonupi nue nation n un déficit et quVIle le masque au moyen d'une prohibition k la sortie, dont le fi$ LE COMMERCE DES GRAINS. résulUl immédiat est d occasionner une baisse ou de rulcnlir l'essor naturel de la hausse, qunrrivc-t-iP n, le commerce ne s'occupe point de combler ce di i qu'il porte ses denrées dans les pays où l'on a ou l:i ;■- gesse de laisser les choses suivre leur cours nntun I. nu Ton n'a provoqué aucune baisse artiiicielie d(> ïuli<-i3- tances. Il en résulte que ces pays sont approvisionnés les premiers et au meilleur marché possible. Mais la prohi- bition à la sortie n'ayant pas eu la vertu de combler le déficit existant dans le pays où elle a été décrétée, les prix ne manquent pas d'y hausser de nouveau. Malheu- reusement, cette hausse, qui aurait pu être efïicace, si elle s'était produite au début de la saison, cette hausse vient trop lard. 11 faut du temps et des navires pour aller chercher des grains aux lieux de provenance, en Améri(ïue, en Kgypte, en Russie. Or, le temps mancfue et les navires sont rares. D'ailleurs, la meilleure part des approvisionnements disponibles a été expédiée dans les pays où l'on s'est gardé de troubler imprudemment le cours naturel des cho^es. 11 faut donc aller acheter \h de seconde main et h un prix excessif, le supplément de subsistances dont on a besoin, et presque toujours les quantités que l'on peut se procurer ainsi demeurent in- suflisantes. Alors, les approvisionnements ne pouvant s'augmenter assez, c'est le nombre des consom m ' qui diminue. La Belgique en a fait, pour sa part, i.i loureuse expérience en 1847. Dans cette année néfaste, la prohibition à la sortie a ralenti la h la saison, et les prohibitionisles dc heureusemcnl leur joie a été courte. Le déficit n'ayant pu se combler, on a eu au printempa det prix de famine VtCMtLLt MOiaft Kf U LIBKftTi 00 COIMiKt. ft? cC UM Mortalllé eiMpIlMiMUe. En f 85S, ait ooDtmin*. le g«Miyeru6mcpt ayaiit réoiti à niainleoir la Ubcrtt' du cominfrrc, en dt^pit d«t elameurs prohibiiîooistoa, le drfint a Hc rnUèrMMOt eomblé, et les prix n*onl atteint nulle pnrt un taux de famine '• Voili |.uur le nfsultat natériel de la prohibitioo à la aoiiie. Voici inaintenani pour le rést/ltat moral. Elle raasare les |M>pu la lions, dites-vous ; elle leur donne confianee dnii» r:i\rnir. Oui, mni)(!> iif raleoiii pas seulemeol les inportations, elle conti itxic encore à augmenter la eoMoromation. Les po- pulations, rassurées sur Tavenir, ne mettent pas dans leur ronsomii nie Tëconomic que les ciroon- stanccïi cxigeir ^ aggravent ninsi le dëlicil. liais le moment arrive où la hausse éclate de nouveau, et ce iiioiif Nc d'autant ' a' que la confiance a été plus ,|iic les p 1- ont Clt» mieux rassu- re »•-. Alors, Inbullemcnl, le drsespoir, l'irritation suc- ' * ■ ' '^ rriicllemenl, car l'hiver lieu (rune nnu'lioralion que Ion altcndait, cest un redoublement de malaise que l'on éprouve. On se plaint amèrement d avoir élt'lnimpé, et Ion ne manque pas de s'en prendre au gouvernement. On l'aceuiM* de n'avoir pas fait ce qu'il aurait du faire, p«'ut-4.4re même d'avoir été de connivence avec 1rs acca- parrurn, et \r^ iii«*cuulents ont beau jeu. N'oublions |)as Sis LE COMMEBCE DES GRAIKS. que la rëvôliitiou de 1848 a éclaté après deux mauTaises années, que des mesures prohibilionistes avaient aggra- vées. Voilà pour le rrsulliil uioral ! Si done, nous dressons le bilan de la prohibition à la sortie, que trouvons-nous? D'abord, qu'elle décourage la production intérieure, qu'elle l'cmpéchc de s'étendre et de se perfectionner ; qu'elle ralentit le développement des ressources alimentaires du pays; ensuite, qu'elle aiïaililit et retarde \v mouvement des importations aux époques de disette. A la vérité, elle rassure les popula- tions, en éloignant le fantAme d'un épuisement des sub- sistances ; mais la sécurité qu'elle leur donne est illu- soire, et elle aboutit à une déception cruelle. Tel est le bilan de la prohibition à la sortie. LE PROlilBITIO.NISTE. Mon Dieu ! il se peut que vous ayez raison en prin- cipe. La prohibition à la sortie est un expédient, pas autre chose. Il se peut que cet expédient soit mauvais, qu'il aggrave le mal, au lieu de l'atténuer. Mais les |m>- pulations croient à son eflieacité. C'est une «;;• '^ •• m qu'on ne peut leur refuser. Les préjugés onlrE. Au moyen âge, les populations attribuaient la disette aux maléfices des sorciers, et elles demandaient qu'on brîilAt CCS suppôts de l'enfer, conjurés contre l'espèce humaine. Ktait-on bien excusable de céder h leurs pré« jugés, en envoyant au bûcher les prétendus jeteurs de sorts? I.E PROIIIBITIONISTE. • On aurait mieux fait d'y résister assurémeut ; mai> il L*tfc«tu.k Boaiui CT u UMiTtf 90 coMcact. tW n> a Mieiiiie analogie outre les dem wiÊuêÛom. La prohi* bitiuD è la torlie ne fiiH brûleri Non ! mais elle allonge les liitPt de la mortalité ; elle • l de deuil, comme cela t'esl liai, surtout à eenx-II mêmes «|ui nnvo(]urnt dans leur ignorancr. Or, je tous le de- mande, I ' i>;iK le devoir des classes i^lain^ de rt'^swler il ..•;«* quVlIcîi rrconnaissent nuisible? De i|iicl droit irliendrion?i-nous donc les classes inff^ricures ' ' * ■ " ' iirlesgou- . v-mémes? Sr rourlicr devant la prétendue nécessité de céder aux ) t'iii_i's |>opulaitts, n'rsl-ce {mis plai'! ' ^l suf- li I... tuiivcnM'l? Mais laissons rein. I' ■ vous \enex de roc dire, il me semble que je tous ai à peu près LE rtoaiBITIOlVISTI. Moi? Allons donc! Ltntmtn. Il est certain que vous avez Ulcbé pied. LE PaOaiBITI05IISTE. Je TOUS ai aceordé que la probibilitui .'i la soi tn uC^i qu'un ex|>édicnt d'une eICcacité cunlesLiblc, suii ' mais lie croycx pas pour cela que je sois devenu partisan de la liberté eommerciale. Dieu m'en préserve! l'ccoxomiste. Vous m'abandonnez la prohibition à la sortie, et eepen> ^iir:ii( cvidomiMOl Imaginer une combinaison |Ju$ ingénicu<»e. Dans les années de surabondance , IVrÎH " ' * n aide nui agricullcurs, en leur pM-ni< isser de leur e\e(^(lniit au moyen )(* Te^portalion cl en empêchant les étrangers de venir Iriir f.lirr ^ nre Dans les ann<'e8 de disette, elle ui lit I II iisoniinateurs, en leur pernietLiuit de (umplêter librement Ieur> np|»rovisionnemenls U 1 etran- urr. r* ' •' ' ' • ' ■ tiis de sortir du |Miys. Ce sont (irii\ _ concilie en les satisfaisant li'iir à imir. L*t'- •- IL Sur \r pijiirr. Maid, dans la pratique, les cImmos se •is>cnt «l'une manière fort différente. Le but du régime ie TiVlielle mobile, c'est de pn:venir les écarts c&Irémes ics prix en hausse et en baisse. LE PR0UIBIT10?IISTe. Pri'i-îvi'fiK'lif . L'tfco5oaisTe. Il' »• ill« »! fjiic ce but du n „iiii< •!•• i il- .illi m' mmIIc* jiaiL I/r\j)t ri«ii «• S3t >'C COMMERCE DES GRAI^IS. atteste, au contraire, que les fluctuations des prix n'ont jamais été pins rré(|iicntcs et plus sensibles que sous ce n^gime. C'est ainsi, qu'en Angleterre, par exemple, la différence, entre le cours le plus ëlevë et le cours le plus bas, a éié de 30 p. «/o en 1832, de 27 p. «/o en 4834, de 19 p. "/o en 1835, de 42 p. «/„ en 183G, de 31 p. •/. en 1837 et de GO p. «/o en 1838. En France et en Bel- gique , les variations des prix n'ont éié ni moins brus- ques, ni moins profondes. L'expérience a donc fait justice du régime de l'écliellc mobile considéré comme régu- lateur des prix. LE PROlilBITIO.'YlSTe. Avouez cependant que d'empêcher la sortie te permettant l'entrée et vice-versâ, selon que la r» est insuflisante ou surabondante , c'est le moyen le plus efficace de prévenir les écarts excessifs des prix. C'est clair... I KCO.NOMISTK. Comme l'eau tic la Senne •. Coniim tu muu m i.m-il que le régime de l'écliclle mobile ait donné, dans rn{>- plication, un résultat diamétralement op|>osé à celui-là? LE PROIIIDITIOMSTE. Les ciixonstanccs, les événements... L'iScONOmSTl . ...N'y sont pour rien. La cause vériliM, » -t que l'échelle mobile n'accorde aux consommait iir^ aii>>i bien qu'aux producteurs que Vapparence ou rilinsion de la protection, tandis qu'elle entr»^ niitèy le eom- nuM'ci; (]ui seul prut leur \(*nir( i ni en aide. (^} Petite rivière bourbcuM; qui IravorM^ Druxclle». t'iCMàixe «oBiu CI L4 limmtA m coattMce. 133 i nOHIBITIOXIiiTi:. Coiuiiient vc\a ' L'teojiomsTf. Dans 1rs aiiiu'-cs de surabondance, réchelle mobile •Il des grains étrangers, • o agricnkeun; niais les protége-Uelle en rt^alilé? Quand les grains surabondent 'orlations ne s'arrétent-elles pM qu'on Ta porter de l'eta I la rivière? Les droits croiasants à Timportation sont donc I ' âs. Il y a pb encore. En ëlalant aux ^ ' (irs le mirage séduisant de la protec- tion, ils les encouragent & développer leur production , et & augmenter ainsi l'excédant qui provoque Tavilis- scnicnt des prix. Ccst notamment ce qui est arrivé «n France nprès le rétablissement de l'échelle mobile en 1851. Cette protection illusoire cause donc un mal l»o$itif à l'agriculture. Examinons maintenant de quelle manière Téchelle mobile vient en aide aux consommateurs. Elle empécbe le* grains de s^jrlir dans les années de disette, cela est vrai, mais est-ce bien néeessaire ? Le commerce a4-il i'Ii.ihitude d'aller faire ses approvisionnements dans les p.i y s où les denrées sont i haut prix? A-t-il l'habitude d'aclicler cher pour revendre à bon marché 7 Le con- sommateur n'cst-il pas suiBsamment protégé par Téléva- lion (lc> prix combinée avec celle des frais de transport sur nue denrée lourde et encombrante comme le grain? Les clniib croissants i rex|iortation n'ont donc qu'une eflicacité illusoire. Je me troni|)e. Ils servent à donner aux consommateurs une fausse sécurité, qui finit par 234 LE COMllillICE DES CRAI.XS. aggraver leur situation, en les cinp^eliant de s^approvî- sionncT h temps. Vous le voyez, Inprotceliun dont rëchelle niol)ile sem- ble couvrir tour U tour le producteur cl le con^mmatcur est [)nrcmcnt illusoire. Savez-voiis ce qui esl rt^el? Cesl l'obstiicle qu'elle apporle uu développement du com- merce intcrnnlional des subsistances, obstacle qui apré- ciscnient pour résultat de provoquer ou d'aggraver l ir objet de prévenir. Aceompagiiez-moi, un lusiaiit, dans un pa\^ tionnc la législation de Iccbelle mobile, et i-\ ensemble Tinfluencc qu'elle exerce sur les op<^rations du commerce. Tous les quinze jours, parfois même toutes les semaines, le taux des droits s'y modifie, selon que les grains ont haussé ou baissé. Voyons ce qui en ré- sulte. Supposons qu'il y ait surabondance et que le prix soit tombe à 1G francs par hectolitre. A ce taux, l'exportation est généralement permise. Les négociants qui connais- sent un autre pays où le prix est de ^^ francs et où , en dél'alquant 4 francs pour les frais de transport, etc., ils peuvent, en conséquence, obtenir un bénéfice de 2 francs par hectolitre, les négociants achètent â ce prix de iù francs des quantités plus ou moins considérables, et ils se félicitent de leur opération. Mais ils ont compté sans l'échelle mobile. Par le fait même de leurs achats, les grains haussent; ils atteignent, par exempte, le taux de 17 ou 18 francs. Happelez-vous la loi qui pri^»ide aux variations des prix , cl vous vous assurerez qu'il suflit pour cela, du déplacement d'une très-faible quantité. — L^^OIILU «OMI.t CT LA UKIT< DO COMStACS. t|$ (^'importe! oLjectrm-vous |i€til-élf«, d'i>v(M>rU*r leur» blés, avant que les dniiu nient subi riiifluence de la hausse oœaslonnée |wir leurs acliats. — Mais esi-ee toujours possible? Si les achau (int éu^ effectués dans rintéricur et si les voies de mnimniiication sont en mauvais état, les grains peuvent- ils cire transporta ii la fnmiière, d'une manière inslan- tanëe? Truuve-t-on toujours aussi des navires prêts à les charger? Enfin , les armateurs ou les patrons de na- vires qui connaissent Je riNque auquel Je négociant est eiposë ne doivent-ils pas élrc tentés d'en profiler |>our augmenter leurs exigences ? Ccbi ctjut, le commerce qui ne se soucie point d'élrc pris au trébucbet des droitn croissants à la sortie, le ommeree ne Ta point s'appro? isiooner dans les pays ou foartiowne la légisUtion de rëebelle mobOe; ou, s il y va, ce n'est que plus tard, lorsque les grains y ont subi uuc isseï Ibrte pour couvrir le risque parti- <» fluctuations de récJicJJe mobile lui font (*«>urir. Or qui paye la prime de ce risque? Est-ce le roiiimenc t'iran^i i "nii cntnTe? Non ! c'est Tagri- (uilurr ii.iliniialc pfOlége* Kii n-Miiiir, réclicUc roobiJc qui fonctionne dans les années de suraboodanœ poor empéelier les ispoiia- 236 LE COVMEHCE DES GRAi.^S lions, irciitrnvc , en rt^aliti*, que les exportations. Voilà comment elle protège les agriculteurs ' Examinons enfin quelle est son iniliiciK-r dnns les années de disette. Je suppose que le prix des grains soit monti' îj 50 francs et qu'à ce taux l'importation soit per- mise en franchise. Dans un autre pays, le prix n'est que de 24 francs, [»Ins 4 francs de frais de transjK)rt, etc., ce qui laisse un bénéfice de 2 francs à rim])ort4iteur. Ce bénéfice paraît sufTisant au commerce et des importa- tions plus ou moins considérables s'effectuent. Mais la seule annonce de ces importations sullii pour faire bais- ser les prix. Admettons (jii'ils t(Miil»rnl '« ''JM •••>■•<, alors... LE PIIOIIIOITIO.MSTE. C'est une opération nulle. i.'kco.nomiste. Non pas seulement nulle, mais mauvaise, désastreuse. Car, à 28 francs, l'import^ition cesse d'éli-e franche. Elle est grevée d'un droit de 2 francs, par exemple, en sorte, (jnc le négociant au lieu de gagner 2 francs par li litre en perd autant. Supposons qu'il ait importé IIK), ' hectolitres, ce sera une perle de 200,000 francs. Si la baisse est de 4 francs, la perte pourra s'élever & 700,000 ou 800,000 francs, ù cause de la progression des droits; bref, ce sera la ruine. Op, croyez-vous que les négociants soient disposés à courir gratuitement un pareil risque? Non pas. Ils s'abstieiuient donc jusqu'à ce que le prix ait atteint 35 ou 40 francs, c'est-à-dire un taux asseï élevé pour couvrir ce risque supplémentaire auquel les expose le jeu de rt*chelle mobile. En résumé, encore, Téchelle mobile qui fonctionne LiCMUXI lOBUJI rr U UMATi PC cosMact t37 fkms Ici «BnéM de diiette piwr cnpédMr les eiporta* liont , n'cntnir^, en rëAlité, que les inportaUoM. Votli eoflunetil elle prolëfe les eootomnuilettrt! Ll rRUlllBITI09nSTt« Commait donc te fait-il qu'im syatème, qui vous paniU si d^leatable, ail été meoeatÎTeiiieiit adoplé par lei peti- |ilet les plui éeiairéf de l'Europe? Cicùmmian. Vottf dcvrici ajouter, ce me lemble, qu*il a ëlé surcra- sÎTement «Uodonaé par la plupart d*entre eux. Cetl ainsi qu'en Angleterre, Tëchelle mobile, qui était regardée comme le Palladium de Tagriculture, a été supprimée, gréée à ragitalioii iuscitée par la ligue contre les lois- céréales. Lorsque Uuliert Peel se décida , en I84G, à opérer cette réforme , bien des gens croyaient encore k reilicaeité de réchellc iiiuMIc. nici) ili's f;< n- Yaineusqueragriculturcbiitaiiuiqiu' ii')^ u et que les contommateurs seraient dcsorin.iJN à la iiicrci de b Ruaaie | ' Hit \*h'i\\ neuf ans aesontéeoulr i il aiTi\c? Les pré- dictions lugtil'i* ~ .!.^ Jérémies de la protection se sont- elles réalisées/ ].<> ..rlniliriirs ont-ils clé obligés de transporter leurs |h n.iUs in Amérique, et, les consom- mateurs a(fam('>s sont-ils demeurés k la merci du czar? Non! l'agriculture britannique est aujourd'hui plus flo- rissante que jamais, et, malgré le mal iiicuutcstublc que leur cause la fermeture des marchés d'approvisiunuc- neot de U Russie, les eonsommatettrs n'ont été, k au- cooe époque, mieux garaolis eontre les eslrémilés de la disette. Dégagé des enIraYes de Téchelle mobile, le commerce des grains a pris un déreloppcment gigan- LE COMMERCE DES GRAIN:». tcsquc; il a rois la terre entière h contribution pour nourrir le pcMiple anglais. < ' pays ilifTiTcnts ap|M>r- tent n rAnglclcrrc un sii] , t de subsistance, dans les mauvaises années , et le même commerce, qui pré- serve le consommateur de l'excès de la elicrté, garantit aussi le producteur contre une dépréciation ruineuse de sa denrée, car les exportations demeurant permises en tous temps, elles ont lieu cliaque fois que les prix s'avi- lissent. Aussi, malgré les mauvaises saisons, les rév(du- tions et les guerres, les fluctuations des prix n'ont-etles jamais été moindres. Que serait-ce donc si l'exemple de rAngieterrc était partout suivi ? si le commerce des grains était partout rendu pleinement libre? l/l^MKUTIEn. Je croyais cependant que l'Angleterre était continuel- lement affamée. L'écOKOMISTE. L'Angleterre est aujourd'hui le pays le mieux appro* visionné du globe. En voulez-vous la preuve? Comparci les prix des uiarcliés anglais avec ceux des marchés des pays avoisinants, avant et après l'abolition des lois-céréa* les. Vous trouverez que les premiers sont l'hui régulièrement plus bas que les seconds, i in'iU étaient autrefois régulièrement plus élevés. Quelle preuve pourrait être plus concluante? LE PilOUIBITIU.MSTE. Votre description du jeu de réchelle mobile m'a donné à rédéebir, je Tavoue. Je n'avais jamais envisagé la ques- tion .'I Cl* point (le vue. L*tfC01IOMISTE. Vouî> n'avez pas suffisamment examine la question, ficNcui MQHiji er u UÊÊtLii ov coinact. fi^ vouf en Gonvcocs, ri toim signet cepoodanl de* pëli- ti«Mu poiir arriver au nflabliMeiiiefil d*un 9y$Unt qui aiimit )>our nsuliiit iiiëviubled'aggniTcr les loiiflraiMn de DOS popiilnliinis. Lt moaiBinoMisTc. Dam ! il laut birii faire qurique rliiMC. I I V^rrrii Vive ia liU^rU' ! 1 i Allons ! je vois que je n ai point penlu ma \mne ; mais, avant que nous ne nous tépArionSf paniieU»»iiioi de résumer la question que noiiseYoïis débattue; permet- tit-oioi de rerben-ber aussi quels pourront être les résultats de I rnieree des grains, lors- qu'elle sera < lière génëmle, et surtout ftermoMenle. J'appuie sur ce mot, car la stabilité est la condition essentielle du développement de tout com- merce. La production des subsistances, eonsidérée dans Ten- scmblc de ses branebes, est de toutes les industries eellc dont les progrès peuvent contribuer le pIu:» efficacement nu bien être des |>opulations. Or, quels sont les vébicules rs^entieU de tout pnigrès? Ce sont les intcll r r* les capitaux. Et comment peut-on attirer tes in et les capitaux dans une industrie ? Il iiy a |)our cela qu'un seul procédé, un seul ! cest de la rendre pleine- ment libre. C'est de faire en sorte que les producteurs pniscent produire vl disposer de leurs proiluiti» a leur ;,iiisc, conformément ;i h-iir intérêt, «in*« - '•■*• -utravés t40 LE COMMERCE DES GRAINS. {Mir rëmcute ou pnr la loi ; c*cst qu'ils puissent exploiter le (I('*I)ou(>Ih* qu'il trouvent le plus avantageux et con- server ce débouclié en tous temps. Telles sont les conditions indispensables au dcrelop- pement de toute industrie , re.xpérioncc l'a prouve. Eh bien ! ces conditions se trouvent-elles réunies dans la production des denrëes alimentaires, dans le commerce des grains, dnns In fubriaition et la vente du pain ? ^ Tout au contraire. Depuis un temps iuiméniorial, r* férentes branches de Tindustrie aliment^iire sont demeu- rées soumises à des impôts et a des règlements particu- lièrcment onéreux et vexatoires ; en outre, ceux qui les exercent ont été perpétuel lemenl en butte aux préjugés populaires. Qu'en est-il résulté? C'est que les intelligences et les capitaux se sont portés, de préférence, vers les au- tres branches de la production ; c'est qu'on a vu se per- fectionner, avec une raf)idité merveilleuse, les industries (jui fournissent à riioninie des vêtements, des meubles et des objets de luxe, tandis que l'industrie alimentaire est demeurée à peu près stationnaire. C'est principalement sur le commerce des grains ({u'ont pesé jusqu'à présent les restrictions législatives et les préjugés populaires. Jadis, il était entravé, sinon empêché, de |>rovince h province, de canton à canton ; de nos jours encore, il l'est de pays ù pays, et ce n'est |mis la faute des émeuliers et des faiseurs de rcglemcnLs s'il conserve encore un peu de liberté à l'intérieur. Pourtant, si l'on considère la nature de la denrée sur laquelle il s'exerce , on s'apen-MJ! «pie r'«'sf I»» pin*; indispensable des commerces. En effet, toutes h's terres cl tous le> climats ne s«»nt ficmuxi HoaiLi rr u UMari or coiataci m |4M ënfooMBl propret h la prodoelioB dei rinÉMMB de eelte inëgiOild natiirelle, proriiieei eC wmHKtt eerteint peye eont obligéi de nlirar rrfgulièrefiirnC du dehors un tupplënicnl de deoréee ali- meoteiree. Le eommeree aeul peut les lenr foorairt car let gooTemeoMBla, — Peipërieiiee Ta ddaMMtrd en- core, — ne aofil pas propres k remplir eelte ImmUod nërettaire. Or, toppoaei que des lois ei dea pr^ofl^ exUlcnl, qui empéebefit la coneorrence des iolelligeiieea t det rapîtauK de ae porter, d une mamère aofllaaiile, ians le cownnerre det fralnt; aappoaet ifue ee coin- iiicrfe devienne, en conaéqnenee, le nonopole d'un i>etit nombre d'individus , quVn n'stiltera-t-il ? Que let mo- nopolenrt pourront, — ceci en Tcrlu de la nature même lie la denrëe et des conditions de sa production , — arhrtrr les grains à vil prix et let rerendre à un taux rxrr^sif; que Ics agriculteurs et let eonsoromatcurs se- nmt pn-Mpie «également TJctimes d*un monopole si op- rrsNJf cl ««i funeste. Mait ce monopole, qui donc ramra r éé ? sera-ce la eoncurrenee, comme le répètent h FenTi Irt perroquets prohibilionisles et socialistes ? Non ! re monopole dëtattreux, meurtrier, car il porte mit one •lenrée nécessaire k la vie, aura été créé, au eontratre^ ir les lois restrictives et les pr^ngét populaires qui Taetion de la eoneoireiiee. t pat tout. La prodoetion alimentaire ett ton- mifte, plus qu'aucune nuire, h Tinfluenee capricieme des taitoot. Même dant let paya où elle 8*opère avee le plot d^aranlage, die peut derenir tout à coop intofi- •nte tout Tactioa de celle caute. L'intcnrention du est donc encore néeemaire pour combler, à S4) LE COMMVBCE DES CRAI58. raille de Icxccdanl des bonnes années , le déficit des ninuvaises. Or, dans ce cas comme «laiis le ' ' "t, si les lois et les préjugés enlraveiil le déveloii lic la concurrence dans le commerce des grains , si ce com- merce devicnl le monopole d'un petit nombre d'indivi- dus, les populations ne seront-elles pas exposées à des souffrances cruelles? Et ces souffrances ne s'accroîtront- elles pas h mesure que les préjugés hostiles au com- merce des grains se donneront plus amplement carrière et que les lois-céréales deviendront plus restrictives? Supposons , au contraire , que les lois et les préjugés qui entravent le développement de la production ali- mentaire et, en particulier, celui du commerce des grains, aient cessé d'exister; supposons que cette pro- duction et ce commerce jouissent d'une pleine sécurilé et d'une entière liberté, et voyons ce qui arrivera. La concurrence des intelligences et des capitaux ne manquera pas de se porter dans l'industrie alimentaire, comme elle se porte dans les autres branches de la pro- duction, et de lui imprimer un mouvement rapidement progressif vers le bon niarthé. Mais , en matière de suIh sistanecs, le bon marché n'est qu'un élément secondaire. L'élément principal , c'est la stabilitir dans les prix. Eh bien ! en admettant que la liberté du commerce des grains soit établie d'une manière générale et permanente, je disque la stabilité dans les prix deviendm !"'»••«•/.» un fait normal et univei*sel. Si vous réunissez, en effet, un certain nouih et un certain nombre d'années, et si vous l'ii. de la production et de la consommation <' dans ces pays et dims ces années, que trom L'icaïUE aotiLK kt t\ uuuià ov coaictcB fy i>iifl tfmivem qoo Uoê euédanlt baJMwmt In dëlldU, >• bim peu de dîoae près ; vous troinravs que, dans un certain espaae cl an ImmI d*un eertain lemiM, il y a équi- libre. Quaumit-il donc fiUlo pour élaldir oel équilibre bicnlaitant daiiK toutes les fraetiont do l'espace et du temps? Il aurait faUn siapl— uni idpwUr, d'une ma- nière dgaic, le» fubaislaoces produites, entre toutes les froctions de rcapace et du temps. Alors l'équilibre n'an- rait paa cessé de se maintenir entre roiïrr et la demande, et le prii serait demeuré stable. Hais ce résultat pourrait-il être obtenu ? Seraii-il pos- sible de combler toujours les ddfldts de certains pays et de certaines années, i Taide des excédants des antres pa)rs ci des entras années? Les quantités è dépteeer ne seraientrelles point par trop considérables? Les moyena de transport dans respece et dans le temps, les Téliieulcs de locomotion, les magasins, les procédés de consenra- tion , dont les peuples civilisés disposent, pourraient-ils sulire i une tâche sembbdde? Les quantités à déplacer ne scnicnt-cllcs |>oint par trop considérables ? Non. l/expérienee a pleinement démontré que les dé- ficit» ou les eieédants, qui weasionnent dans les prix s ▼ariations si soudaines et si profondes, n'ont pas 1 importance que leur attribuent eommunémeni Tigiio- rance et les pr^ugés des populations; rexpérienee a • montré que ces déficits ou ces excédants ne consti- lucnt pres4| iu*une fraction assexiaible de bi masse pnxi >iidée. ÏA» moyens de transfiort dont nous pouvons disposer, dans reapnee et dans le temps, suffraient-ila? S44 LE COMMERCE UES CiHAl.^S. Oui. L'expérience u démontré encore que des énormes Je grains |)cu>ent (^trc transportées aujour- d'hui , en peu de temps, d'un pnys dans un autre. C'est ainsi que l'Angleterre a pu recevoir, en une seule année (1847), 30 millions d'hectolitres de grains, qui lui «m' ' ap)M)rtés des régions les plus éloignées du globe, lin millions d'hectolitres, c'est-à-dire un poids d'environ 2 milliards 50<) millions de kilos ou 2 millions 300,000 tonnes ! Quant au matériel et aux procédés nécessaires pour transporter les subsistances dans le temps , ils se développent et se perfectionnent tous les jours, aussi bien que les véhicules qui servent à les transporter dans l'espace. En prenïier lieu donc, les dclicits ou les excétianls qui occasionnent des variations si désastreuses dans les prix des subsistances, sont relativement assez faibles. £n second lieu , les moyens de déplacement dont nous pouvons disposer pour répartir ulilemenl les subsistances dans l'espace et dans le temps, ces moyens de déplace- ment suflisent et au delà pour satisfaire aux besoins du commerce. Cela étant, sup|>osons que le commerce des grains cesse d'être entravé par les lois restrictives et les prt^ugés j)o- pulaircs; supposons qu'il reçoive, en conséquence, son développement utile, ne se chargera-t-il pas, sous l'im- pulsion de son intérêt, de répartir toujours les subsis- tances conformément aux besoins des populations? L'éHEt'TIBR. Comment cel.r* I ECONOMISTE. Quel est l'intérèl des marchands de grtins? C*est L*ic«tuc «otae ii i% limuitA ov comuiol tl5 cTadicter à bon mtrebé pour rcveodrc cher. Ccft, en coméqomee^ de iftpproTitéoiiiier dans les ptjrt et dant let nnéet oà let grains ioat i bat prfa, où il y a êxeé- liant )>our les revendre dans les pajrs el dans les annte oà il y a éé/icil. Voilà, n'etl-a pat Trai, quel est TinlMC des marebands de grains? Bb bien ! cet inlMt actif, |)eni«lanl, infatignble, n*fsl-il pas le meilleur levier dont on puisse faire usage pour établir partout et toujours réfîdlibre entre rolire et la demande des subsistances, et présenrer ainsi les populations des maux qui résultent tour à tour de la soraboodance et de la disette. Ottc a^fMruMes mtihuih, dont j'essayais de faire res- sortir les avantages au début de nos conversations, cette assoranee mutuelle, si nécessaire pour faire régner la stabOilé dans les approTisionnemeots et dans les prix, 1 dé|>ciid a la fois des gouvernements et des |>eu|>les, lien réaliser le bienfait en peu d*années. Il leur suffira pour cela de laisser désonnais au commerce des grains ses coudées franches ; il leur suflira de le (aisêer faire et de le laisser passer. Voilà tout ! Malhcurcusciucnt, ni les gouvernements ni les peu- pies n ont une confiance suffisante dans VorganiMatiom naturelle de la société. Ils croient tous plus ou moins à la ncc(s.>itc d y suppléer à Taidc d'un appareil artificiel, jtii a pour objet de diriger la production et le ccininicrce «les subsistances de U luanière la plus utile, mais dont le résultat final est d*en restreindre le développement, lU grand dommage des populations qu'il s*agit de pro- léger. Parce que les mesures restrictives exercent parfois i:nc influence teroporaûe; parce quVn empéehant le« •f. t46 LE COSMERCE DES GRAINS. grains de se déplacer, les gouverncinenU font baisser iminédialement les prix dans les endroits où ce dcfpU- ccnient est enipêch(*, ils cruicMit avoir remédié au mal, et ils se scandalisent fort quand on leur dit ({u'ils Tout aggravé, en rendant le déficit pins diflicilc à combler. Plus tard, lorsque le mal redouble, on se garde bien de rattacher à ses véritables causes l'aggravation des souf- frances des populations. On a trop bonne opinion de soi-même pour admettre un seul instant, que la situa- tion ait empiré par suite des mesures que l'on a prises, des lois que l'on a faites. On attribue donc les progrès du mal tantôt aux sorciers, tantôt aux accapareurs, tantôt même aux économistes, qui se font les complices des accapareurs sinon des sorciei*s, et pendant des siè- cles on s'obstine à adopter les mêmes errements qui en- gendrent régulièrement les mêmes maux. Écoutez cet apologue emprunté h un conteur indien, et tâchez d'en tirer profit, vous qui faites des émeutes pour entraver la circulation des grains h l'intérieur, vous aussi qui votez des lois prohibitives pour reotraver à l'extérieur. Un mariage venait d'être célébré dans le pays des rats, et une bande nombreuse de conviés se dis|N)sait k fêter cet événement par des danses joyeuses. Les musiciens, en attendant riicurc du bal, s'étaient disfiersés aux cn- vin)ns, après avoir déposé leurs instruments à rorchesirc. Ne les voyant point revenir, quelques-uns des conYÎves 8*avisèrent de monter h l'orchestre et de faire de la mu- sique h leur manière en rongeant les conlcs des vioioos. Les autres convives qui connnençaient k craindre pour leurs plaisirs, se rassurèrent en entendant ce bruit plu> on Moint barmottictii. M«U tlù que Ift conlet furent HMigées U musique cessa. (>n a|i|icJa alon les i grands cris. Out-ei «ecourureol, mais iU< ({u iU ne |iouTaienl jnuer tant eordet. Les gens de la noee s'eo reUNimiraiil doue IrMemeol eba en, ta attri- liiiaiit trur décmiTenue, à qui? — A euiHiiéiiiet , mm AIj ! que vous connalwBr mal Tcsprit des rats! En raUriboaot aux musieioM. Bh bien ! croyei-rooi, quand on Tent te tubatitoer i la Providence dnns le gouvernemenl des affaires bu- iiiaiiir«i. quand un veut mettre sa petite réglamcntation, son iH*(i( système a la plaee de Tordre menrefflen qu'elle a établi, on fait de la l«fgUlalion, — comme les rats qui rongent kt cordes d'un violon fout de la musique. -,fc»0>»m«^ APPENDICE. \ i af tl. SXV0&TATT01IS Sr OAAIMS OS LA aOftAIX. — nnr&vnics »■ la ooeakc doiiicivt sua lb raix dk« Im tmtonrnM alUiMolairet qm la Riaiie peal olfHr aa reste de tfBmwçt Tarient. nataralleiMot, adoo rétei de tes récoIlM; «M importnee coMMéiitlM , aiwi qu'on iHMs empranUMif à ToaTrage de M^Boadier {Dm jrmimt, etc.). • La Rtnaio d*B«fope a eiporté : AMMÈn. înlM MrtM 4 fniK. ium» ftw nt fùm et mi 1,609,000 qoarten' 103,000 li\. •!. 1843 1,013,000 lOt.OOO 4gU t.616.000 tll,000 ISi5 2.403,000 125,000 I8M 3,833,000 147,000 1847 7,554.000 9»,000 1848 t,8U,000 50,000 • Ua chiftw relaiUs à l'aoïiée 1847 ae attbdhrtem êimk fronaol, 4,880,000 qoartan; aeigle, 1,841,000; orya, 108,000 amoine, 1,115,008 qniHara.VoiclleaUeax de daatfotUoo deoei graioa arec levr valev eu roablea (de4 franea) : mmÊtm, ■mil MgWw, éf« j»«t i s .ta tmfw. S50 LE COMMERCE DES GRAINS. Suède.. (5,000 itNibles. Norwége ' 00 Prusse . . ij Danemar: mj Sund (saiiN .iiiin- tjfMLii.itHiii u,uio,iiO0 Villes hansôaliqiifs. 4 ,552.000 Pay9-Ba> 4,989,000 Belgique 1,806,000 Grande-Brelagne.. . 15,974,000 France (principalement du froment).. . 16.174,000 Sardaignt' 2,913,000 Toscane i, 343, 000 Naples.. 685.000 Autriche 2.030,000 • Ni l'Espagne ni le Portugal n'importèrent, en 4847, de bU) russe. 0 Parmi les divers ports do la Russie, celui de Saint-Péters- bourg a exporté, en 1847, 1,074,000 quarters de grains, dont environ un tiers en froment; ceux de b mer d'AzofT 1,518,000 (presque uniquement du froment) ; Odessa 2,315,000 quartent. En 1849, les ports de la Hussie méridionale exportèrent ensem- ble 2,2iG,000 Ischelwerts (de 203 litres). Sur ce nombre Odessa a exporté 1,5ti5,000 tschetwerls dont environ 700,000 pour l'Angleterre et aut.int |K)ur la Méditerranée; Taganrog, 261,900; Marienpol, 80,000; Iterdiansk, 120,000; Ismall, 156,600; Reni. 25,400. En 1849, Odi^ssa ex|)orta encore 1,565,000 tacheiweris* dont 1,003,000 en Angleterre, 17,600 dans les pays do Nord, le reste dans la Méditerranée; Taganrog, 355,000. • Du «MnM./'i-.v» (les y rama, etc., piig. 36. Ces chiflTres suflUsent, croyons-nous, pour attester à quin iiumi la guerre d'Orient, en nous privtni des approriaiOBMnanls que la Hiiv lit nous fournir mie inf sur lii tuelle. On ne > ucr à moins de 20 ou 25 p «• raugmooUtioQ des prix piovetMuideoeile otuae. Koiis avoM mnarqik*. vn cffri. qu'il »u(ni <|u'iiM faible <|«tiiUlé de mhàiAancm aoil rrtinlv do roarrbé pour provoquer «M hMMae touÊkàèn^é9 ÛÊm leo prii. Or. la qontllé doot la gMrre d'O- rient a prif^ le aiaroliè evropéen dopiiie don aot, aoii par loa prohOiiiKNuàlaioriledécfélAoeefilhiaBio^ooiipar le bloaiaei floaleoMMit par la doitniciiQO ianlllo ei borbare de qualquoi 01» de« priucipoox ports d^nnw oi liioiiMMOBt do la BoMie , oello qoMrtlIé m «wiit «Iro éfohiéo à boUm de tO aiUtfOM dlMelolllm por aa (00 cbURne oat onoore lolériMr, riar béoQ, à oatoi do rejiportoUoa do ISI7). Soppoooof que loa dooi doroièroi aoAéoi, 10 ayillOQad*becloUlres de pliM oataeol été oppoHéa mr noo BMrcbée, les prix o'aoraiooMlo pas boiaoé do tOà tSp.*/. eidaTaiila^er VoUà oo doauBa«e oxoep- liOMwl que oeUe guerre déploroble a canaé à tow les pooplêi qià roaiooleni aoKMnrbai leo dorei aUoiotoe do la diaeiti* m qu'il oonvieiit d'ajottlor aux omox ordioairoe de lo goemv 6 V»f:. \' atrAArtnoiv dcs coiToau b» bsloiqob. Bo repréaeoUm par lo dobUko 1 ,000 le* 1,603.030 becUrea do lorrain qne ooayirend le dooMloo «grioolo do la Belgiqae, oo 337 34 bectarea aant coneacré» aox oéréaloe H Cariooe. tS îl anx planloe iodnstrleileii. f6.38 anxplaolos S9.S3 aoxplanloai S0.66 aux tabarcnloa ol oox raciaoa légumiiieiMos. 139 19 aux proirie*. 31 08 aux jocbèrvs. 19.17 à diroms coltur» (jardina, viçooa. pépioièroa). 100.58 aux boia. 484.60 boolarof reatoot inoolloa, on no aoni oonmis qnH une exploilaUon périodiqno on lomporoire, anocédant à I OAO 00 delooy intenrnBoadoalériméooniplèloonportéelIc. S5S l-E COMIIEIICE DBS GR.II>S (C) Pag. 54. COMtOMKATIOlf ET PRODUCTION DBS PKIMCirAlXS DEIWRÉCS AXIMCNTAIRCS KM BCLaïQUS. Ln qtinntitc de 15 h IG millions d'iiectolitres, n Inqiielle nou.ar beeUre «ci tombé, emSSO-IgSf à Il8.(t,en t8S3a 105 18. mOo.Mi IS54. il était t^aliaé à 107.77. En 1855, h«oreuM*mc*nt. ce prodnU ffmt relevé , H comme la mirCare cultivée en iiommcn de larre iTeat Clément acmie. raboodanoe dea pomme* de terre eal «lortiûèe à allésuer dma «um largo meaare . le éiùckt de la réoolle dea cérMaa. Enfla, de l«50 à I88t, aanéea ordinalrea, resoédanl loUl de Ho^oriatloo mu Teiportalioii , eo froBMot, aelgle, aarraaiB. ftfteea et ponoMa de terre (eo reprèseolaot oaa aUmeiita par lewéqvivaleot en berlotitrea de blé), a été, cbaqw année, de 788,315 bectolilrcs. - En 1853, reioédani de rimporUlioo t*s, et qu'il a même déjà donné lieu à des rumeurs qui au- raient pu dégénérer en scènes de désordre, en collisions dan^i<^ reuses, sans l'intervention de la police, etc., eti . ARRivR : Art. 1^. Il est défendu aux revendeurs et i^endemes de la ville ot aux étrangers d'acheter, les Jeurs de mwtlié, btmnr . ArrtHMCK fmrnugf Mmmc. fi^mr, MiMÉp, mmfè, ^tmow de Hmèn il l駻Ê-' mttê, avaol dix AftT. t. Kb CM (!• rècèdif». il« ttcMl 4t plw «MéMuiét à wi capri* rniniBii do Ml à elaq jouf*. OAND. .4rfyr«J c/m 1 1 mai 1850 ^ifi abroge te» rhlrmentê antfrieun du marrhé aux gru Aar. 5 rMMlMi to diwte dii amM teste pwtBaw UKiiiiteo- àyadMter. •i le rèstemeol da ■«!«» de Ond oil libéral, la police de œlte Tille M peraKpae croifeqeetai pro- priélé de» déi«ilc«in de leliiirtaDcei doite Un reipectee au oiéaedasré qae lea auln» propriétet. la oioit d'août par exemple, dei eanien w aooi nodieograad le BMrcbé, et eo préieiice méoie de la police qui aMialait ioipaa- sibleà cepilli«e,itoooioUi9éleaBercfaaodtàleurlinerdai ItoeuBe» de terre à 10 œotiiDea Ice 3 kite^rammet au liea de 2k et dei pedU poit à fOcaoUmat aa liée de 10. Or. quel poorait ôlre le réMltet de cet établiMeoMat dHin nmximum par Toie iTéoMote, «ooD d*éloi8iier lee Tendeora da maiclié, et d'aag- meoler eooore par li méoie lee prix doi rabiiilaooei?) LIEGE. Arrêté du 10 décembre 1852, concernant la police de$ mwrchéê. A«T. 5. Le colporiage et la fwte an détail, dMoia Aiiaat. Jei dlteraei deoréei deitioéei aux narchéa d*approviiiooii»- nioot, «wt iolerdili à dater de rkearo d'ouverture du mardié, joaqali eept heuree du matin eo été et huit bcorei en hirer. Ua lirrafanns sur fwnmandei ne tombent point eoua Tappli- ' Mlioo du préarat article. AftT *. Ceux qui wènwt eu envotet 256 LC COMMEHCe DBS CRAINS. marchés doivent les y vendre eux-mêmes ou les y faire vendre I)ar leurs femmes, enfants ou domestiques, sans pouvoir en aucun cas, y employer des courtiers, agents ou revendetini. AsT. 7. Les ventes simulées sont interdites, et n ' est défendu aux propriétaires ou marchands et aux d'acheter soit pour oux-mémes, soit pour d'autres, les danrèes qu'ils ont fait ex))0scr en vente par leurs femmes, eniiauts on domestiques. Il leur est également interdit d'employer toutes autres manœu- vres fniudulcuses pour tromper les acheteurs sur la nature ou la quantité des denrées mises en vente. Art. 8. 11 est interdit aux détaillants ou revendeurs de s*éta* blir ou d'exercer leur commerce de détail dans les lieux désignés |)Our la tenue des marchés d'approvisionnement. Il leur est également interdit d'aller à la rencontre, aux portes de la ville ou dans les rues et faubourgs, des marchands ou cul- tivateurs, à l'effet d'acheter les denrées destinées auxdits mar- chés ou de COnviMiir d^ivitiir.. .j'nn nrix «l'.irli.it WAKEMME. Arrêté du 2ô janvier 1841, ronré-mn,,! l, ^w./,V.. //«.« marchés. Art. t''^. L'accès des marchés est libix* t^jur i tions peuvent se faire entre les acheteurs et l> distinction, mais elles sont interdites avant que l'ouverture du marché n'ait été annoncée par le son de la clochette. Art. 4. Toutes denrées, l>étailou autres objets ne pourront être exposés en vente, ni marchandés dans aucune rue ni sur aucune place publique de cette commune autres que celles désignéet |)Our l'établissement des marchés. ARLON. Hhjlemcnt liv police du 4 février 18 il). Art. 84. 11 est défendu à tous marchands forums de xendie des grains, beurre, fruits, légumes, cnifs, rolaUlea, gibier. \ de lait, avire pariipi'tei Ueu déiigDéi, aliMi qv'è Uivto pantMiiiir ilt5 it*« acheter il oe n'etl a« u «Jr tiurt lunder ni adielar avant dit il kwr fM( ^fMeneot déieodn d'aller attendre au podei de la «ille leamarehendi étant lenr errivée an Bardié, penr icheter ou aitiier lenr» merdiendieee. 1^ défeneei cenlennee an prteeoi article iont cemnwinei à tente pemnne qui voudrait acheter ponr te oonpte d'an re- ADDENARDE. Il dti iO février i8!>3 fur ia police tUê marchés. La censaiL oonnoiiAL m u ville d'Ai-ocmaiok, Vu Part !« de l'arrêté ro^-al du II avril I8i2 vt l'art. 78 de U loiconninoate; Ayant pris en coueidération que Fétabliieement dltenret diflé- lentea pour l'ouverture des marchés ponr toi marchanda et pour ^'^ ''-''' '"*'-' roiralne de gravée iooonvénteote, puieque, pen- ■••* marchéc pour lee particuliers , les marchands ou Dirn H ii)>uilent dans les tenhonrfi, y arrêtent les cultnra- tenrs et s'y approviitennent an pr^ndioe de» droite de place due à te vnte, ou bien les attirent dans les maieone de particnHera ou dans les auberges pour y Iralter avec enz et lee empêchent ainsi de se rendre an marché ; Considérant qu'un pareil étet de choses eet nuisible non-een» lement à te ceisee oonunnnate mais encore aux habitante, puis- qu'il enlève au marché d*Aodenarde une grande quantité de denrées de première qnalllé ; Considérant que ce n'est que per suite d*une erreur en bit d*économte politique qu*on a voulu, dans les drconetances ordi- naires, dire une dietinction entre les marchande et les pnriion- Iters ei qu'on a cm que le concurrence devait ae faire au détri- ment des babiteote de \a ville ; Coneidérant qu'il Imr-^rtc que ta pfojt grande liberté etbto >ur les marché» n. 958 lE œXMRRCe DES GRAI.<«S. Aiik6tb : Art. 3. Immédiatoracn! ' chaque mnrchô, il sera l«) chands comme aux p.it > m i rs, de coramencvr ics acbaU de toutes sortes de march;iii'li-rs .t denrées. I^ marché des pommes de terre est seul excepté de la pré- sente disposition. Art. 4. f.c marché des pommes de terre ne sera ouvert pour les marchands, en été, qu'à 9 heures, en hiver à 40 heures. Art. g. Il eut défendu à toutes personnes de vendre ou d'ache- ter avant l'heure de chaque marché ou en d'autres endroits que ceux désignés. Aar. 7. Toute personne, convaincue d*avoir présenté en vente avant ou pendant les heures du marché en dehors de Tenceinte qui aura été indiquée, des denrées alimentaires quelconques, sera punie d'une amende qui ne pourra •' francs ni excéder quinze francs, ou d'un vu., leurra être moindre de vingt-quatre heures m extcdei Iroisjour». Art. 8. La môme amende jwurra être appliquée à toute per- sonne qui aurait acheté pendant les heures du marché, soit dans la rue soit dans un lieu public, des denrées alimentaires exposées en vente en contravention à l'article précédent. Art. 9. Si la personne qui aura acheté lesdi tes denrées en un autre lieu que celui drîiigné {Kir le collège des iKMirgmestre et échevins, avant ou pendant les heures du marché est paleotée comme marchande de denrées alimentaires ou est reconnue exer- cer le commerce, le minimum de l'umendu devra être porté à six francs et celui de l'emprisonnement à deux jours. L'emprisonnement devra toujours être prononcé ooDlro les marchands, en cas de récidive pendant la mémo année. Art. 40. Toute i)er8onne qui aurait présenté en vente, tonl marchand qui aura acheté des denrées alimentaires en cntur le marché indiqué par le collège des l)ourgmestrcet echevios. Ces denrées ne pourront y élro apportées sans qu'il ait été payé le droit fixé. Le beurre fabriqué dans Pintérieur n^esi pas exempt de retfp m'»"î»rf» MALINES. Hèylemetil ji' '■< inairltcs, du '2^ jinlUl lN">i. Les B0rR0M»> m i i i i iievi.ns de la ville de Malines, Considérant que des réclamations ont été faites pour obtenir des modifications aux règlements existants, surtout pour les temps ordinaires ; que les circonstances et les motifs qui ont prov(K]ué les disfKKsitions de ci>s différents arrêtés ne sont plus les méme^ ; que si d'un côté une latitude trop large pour la faculté des achats de différentes denrées peut, aux temps de cherté et de disette, produire des inconvénients, d'autre part, trop de restrictions mises aux achats peuvent faire naître aux temps où les prix des comestibles sont peu élevés, des gènes qui éloignent à la fois la concurrence des vendeurs et des acheteurs. Considérant, en outre, que les règlements des villes circonvoi- sines relatifs aux différents marchés sont basés sur des restric> tiens moins fortes que celles faites par les arrêtés susrappolos, et qu'il est de l'intérêt général de cette ville que radminislration accorde aux marchi^ des facilités en rapport avec celles qui sont consenties ailleurs, afin de soutenir toute concurrence, Abrête : Art. 3. Le samedi , jour de grand marché , les cultivateurs et autres personnes arrivant avec des grains . Iteurre ou volailler. seront tenus de les conduire et placer immédiatement aux mar- chés è ce destinés et non ailleurs. 11 est défendu de les arrêter ce jour dans let met ou devant APrCMMCI Ml Im portât d» kars graiDt e4 (teré» Iml ao vUle ^w dam AaT. r Us boiriulfen palêoléi «i donioUMt laat « villa qa'aax bsoManx , powtml taslft, pendani la pranièra Iwva da roavarlurv du mardié , acbelar du (roment ei da aalgla poor la ranaomiMtkw da laiir éUI, maU aiu pouvoir, aoaa lea paiûaa ci-oprèaélabliaa, Aura diradaneol ou lodlraolflaMal, paotoitoa povrloaiaatraparaoïuiaoodaftiaalioo. Poor da iralna le nardié eat eoUèreoMiil libre dès l'ouverture. Aav. 10. Llieare d*oaveri«re da narohé el la aaooada beora pour le libre acbal do rrooMOl el do aeigla aaroni annoecéai ao roojrpo de la docbetlo do aarcbé. Avant roofertore do marcbé U eat défeodo d*ooTrir laa aaoa, de (aire iJea prix , do oiarchaiMler et d*acbetor dea grains oo d*y préaeoler daa écbantilloiia. Abt. 16. Lea OMTobéa poor lot beorrea teroni ooverta à 1 arri- vée dea veadeon poor lea babilanla acbeCart poor leor Il eut défeodo à loua aatrea d'y acbeler avant dix beurea do matin pendant loole l'année. Aav. t3. Lea oootreteoanU aux diapoaitiona dea a . •> eacaarroot ane amende de on à quinae franoi ; en ca» de njei-> dive ramendc aéra de dix à trente franoa. Aav. tl. Lea boolaofera qoi , pendant la première beara da marché qui leur est réaenréa par fOrt. 9 poor l*Ocbot doaeiido et da froawat, aervant à la consommation de lear élal, acbètaroiool do eea grains poor dlsotras personnes oo poor ane aatre deatl- notion , enooarroot ane amaade de daq à vingl-dnq francs ol un emprisonnement d*On à trois Joors : on cas de réddivo an- déans ronnéa de la première contravention. Ils seront panis d*aoe amende de vingt-cinq à cent francs et d'an d*on à trois Joora ; ces paioaa seront appliqaéas Toatos aatres peraoones qai acbèteroot du fromant oa da tieigle pendant la première beore du marcbé encourront les m«^me< peines. SQf LE (.OMMEftCE DB:> GH\INS. Ait. ii. Les habitauUi qui, pendant les heure» de marclié qui leur sont réservées \)ar l'art. 46 pour l'achat du beurre destiné à leur consommation, achèteraient du beurre pour d'autres per- Mnnes non domiciliées ou pour une autre destination, eoooar- ront une amende de trois à quinze francs, et un emprisonne- ment d'un à trois jours : en cas de récidive eudéans l'anoée de la première contravention, ils seront punis d'one amende de vingt à cinquante Traucs et d'un emprisonnement d'un à trois jours : ces peines seront appliquées séparément ou cumulative^ ment. Tous étrangers qui achèteront du beurre avant dii heures encourront les mêmes peines. BRUGES. Règiement général de police du \Z mars 1840. Art. 227. Tous lesgrainsqui,les jours de marché, seront intro- duits en ville par chariots devront être transportés directement au marclio pour y élro exposés en venl*^' , sans qu'il soit permis de les vendre, livrer ou décharger ailleurs '. Les peines prononcées par l'art. 370 seront applicables tant au vendeur qu'à l'acheteur. Art. 233. La première demi-heure du marché, dit tente-marki, ainsi que celle du marché au blé , étant réscr\'ées aux particu- liers et aux boulangers de cette ville, les brasseurs, disiiUateiirs, meuniers, marchands de grains, ' ' < d'amidon ou mar- chands de farine , ainsi que les in aployés par eux , ne seront admis au marché qu'après que U cloche aura sonné une seconde fois pour les deux marchés. ' La coor de easMiion d« Franc* • J«g4, par srrAi da 4 Civricr tSlS, (|a'«ii réglMieal de police qui d^frnd, •••• dra pcinet dr police, d'allvr •■•detaal d«« rfeardM eo chemin d'élre «menaça à U «ill* , et de le* arrher o« acbcter avaal l»«r latredaeCîMi tar lo Marché, e»i ahlifalairff, eomaM reatani daaa l«a linii«aa da peavoir aiaaJalpal. — Bt qa\ia IfIbaMi da paUaa m paM, «M aasÉa à» poavoir, M ta af4aat daa dUpoaiiiaaa eaeapttoaaailaa noa pHvaaa par la M *a par e« r^glrmrnl. •* diapenacr d'eppliquer Ira peiaea eacoaraea par lea cMilrc- vasanla (Ul da 16-14 ao«l rW), litre II, art 3 Voir JmrttfrUm^t ém XIX» tiè rir, par Siati. Dauoi, cic , t XXll.pp JIH-XO CefMSMfaua cliacttii poiirni acÉMlcr d» rwoowfeoB « d'an enprtaonnemeni d*Bn è doq Jours aa plus. L'amende • t reaprtaonnement pourront, suiraot les circemtancef, élre .ippliqne» flmoltanéateoi. Bègtenirr' ■ ' ■ • 'f'rr de» marchr^ ''■* ^2! f^j^f-r- hre 1838. Le oonaeil oommwwl infonné par lea pteiAlea det habilanta de ta diflksHé qn'ita éprouvent è ae proeorar ans onrohéi lea ap- (•roviatonnenento néceiwilrei de menoes denréee, de beorre, froonfe, enta, voteOlea, rrnito et légumes ; parce qne, cootral- rcmaot ans andena règtaaaento aor te police dea marchés , qui sont tombés en déanélnde, dea étrangers à ta tille, accapareurs, lefeudenii et antres apécntateors sur ta baosse do prix de ces denrées, tas enlèvent, avant qu'elles sotant panreBues dans Pen- ceinte des marchés, ou eo surhaoasent les prii an monent même oè les habitante taa y marchandant ; Conaidérant qu'il importe de mettre un larme k cas abus , en faisant revirre les dtapôsitioos des anciens réglemente y retetita, inodiflées wivaot ks dispositions de te législation adnelle ; H 264 l'E COMMClICe DES GRAINS. que, quand mémo il n'en eût jamais existé, la nécessité d'assurer la su))urre, du laitage, des œuh u^gumes, ou toules autres denrées semblables. Cm ot^iU doivenl êkn nfmê» m iF«Me mt le WÊnké^ 4b lciirarr^r黫a tUIa. Uloatè pelM 4e coiUteitiôa dit ol^eU vendesoe oflMseo teale, «ne , per reri. IS3. tani ùaaÊn \m môàmn qee eoâlfe les Air. itf.Si ite deoriee ■oatecceperéeietiiit rbeeie pcnafai oalraiiipQr«4esdeail6iOibiff«leo« ettlMrt, lef fNreoueequi aeronl fiiToriié tweeÊ^uftamA aerool, eiaei qœ lee iclieteeri «I kê midwii, pMdi aoUdiimMat, aiiiei qe^l epi lUUié à Vti. 153. tedépendimnot de le cwiflKetkm dee ol^ veadee. NAMUR. B^jlrmml dm mmrtké aux grain* du 1 6 septembre 4854. Ton* lee «reittt introduits en ville, les joer* de mer- rnc. (jç^ rool elfe tremportéi directemeoi à la belle, pour y élre apeiéi eo feete, nue qa*il eoii perade de lea fendre, llTier ou décbarfter afllmn. AtT. t Kl. U eel délBade dUler eo-defaot dee «reine eo che- min dtêlve eoBeoéi à la Tille, el de lea arrher oa acbeler aianl leur iDirodnelloii à U balle. Ait. 3. fVndeiil let trob prenièfea beerea du roarcbé, U eat eipreaaéowot défende aoz hoehmyee, disCillaleoni, brefleort. meuniers, marchanda de graine et de tSu-ine , labricanU d'ami- don, einei qu'aux indhridua employés per eux, de pénéirer dana la TOURNAI. Aoiittlle jntblieation de Vurdonmiucr du marché aux iratHêf du 27 mesxidor an III, '• ; uî ' ition a t-u lieu le i*Jotlol)r<- » I î ri \igueur.] ^laeecLA ▼nAancToauiAi, r% des d-deranl connus et étala de ceile ^'l!• lire et n avril 1743. 14 sepCenbre 1771 el 266 LE COMMEiCK DES i;RA15(S. CoDsidéraut que les anciennes ordonnances de poUoe de oette ville, relatives aux marchés aux grains de toutes espèces, déter- minaient riieurc de leur ouverture, et celle où les babltaots, les bmilungers, les cutreprvneurs, spéculateurs, facteurs, coartiers cl marchands de grains, pouvaient acheter; Considérant que ces mêmes ordonnances défendaient, è toutes personnes indistinctement , d aller au-devant des grains, soit dans l'intérieur do la ville, soit à l'extérieur, pour les acheter et les marchander ; Considérant que ces mêmes ordonnances défendaient encore aux l)oulangers, marchands de grains, entrepreneurs, spécula- teurs, facteurs, courtiers et marchands de grains, de recevoir chez eux ou dans leurs magasins, des grains lesjours.demar* ?• . Considérant que ces mêmes ordonnances obligeaient en tous ceux qui entraient dans cette ville, avec des grains, les jours de marché, do les conduire sur le marché pour les y expo- ser en vente; Considérant que toutes ces mesures , qui étaient la base de tous les règlements de ix>iicc do presque toutes les villes et de presque tous les pays , ne gênaient nullement le commerce, em- pêchaient seulement que les accapareurs et le monopole ne con- tribuassent à lu disette factice des grains ou à reocbériasement do cette denrée ; Considérant qu'il est instant de faire revivre les aDCiennes dispositions de ces ordonnances, qui sont tombées ee déaoéliide; Abrêtb : Art. i «r. 11 est défendu à toates personoes indistinctement d'aller, les jours de marché, au-devant des personnes qui amè- nent des grains en ville, de quelque espèce qo*ils soieni, dVbe- ter de ces grains, et même do les marchander. Art. i. Il est également défendu à tous boulangers , mar- chands de farine, marchands de grains, spéculateurs, enlreprt>- neurs, facteurs, do laisser ou faire décharger des grains chez eux, ou dans les magasins ou dans quelque endroit que ce soit, pour leur compte, les jours do marché (les kitcoux cliargés de grains font exception ù la présente disposition et iieuveot être dé- chargi'«^ 4f9tnNC» Ait 3. Tom cottdoolMri de iroitom coargoai «ic gniiDs, loiil oMifét d0 lot eoBAiiro, aanitM toor arrhée, mt I0 ■irefci. ti Utof ett «pi iMiiBiiit déJMMla de •^■fétar dm l« rMi il plMCi de celto ville. Mirai q«e la plan dMliaée à la fMie dee graiDt. rtoaff tie du irohl)» U irt IplewenI délinda à lowlii mttm pefwnaii que lee oillhralMre qai eal da grala à Teadre, dlBo- Irar daae ka nardiéf avant 00» hearet, de pfiiidre lD»pecUoo dttgraia el d*eo demaiider le priju Abt. •. A onae bearet , chai|ae veadear dena élre wetam- ■wol prèi dei MM de graiaa qai lai apfiarlieaaeal, oa daal il cal chaifé de la teale ; an de oei mm dena Hn oatwi, et le twdear devra eo dire le prU à Max qai le lai deoaoderool. AtT. 7. Lm oallivaleM* davroai oa ymàn leart graiai aai- qui dwpeaiant dwi iaz, oa dM dooiertiqaM à pgM. Toaa Mai qui turonl espoeé dM graiiii au auuthé ne lour- root oMporler le graia da oiarohé mos fifoir veoda à qui de droit, avant une liaare aprèt-aiidl. AiT. 8. Il ert asproMéaMOi déianda à loas teteois, oooi^ tien. pertelaU , aMpe^a-tUI , on IooIm aotiM peraonnM que MllMdéiignéM dans l'artlcla précédent, de m cbarfor da te vante dM graine. Aav. iQ. Lm boalangeri, marchandi de ftfina oa lean pr^ r, ni aciielar avant midi, ni même m trouver aar le mar- diéaaxgraiat. Ait. Il . Lm ooartierf . lactears, magMiniert, taanàui,s^ ^ graine, ^péoateicars, entreprenenra, mennieri, awiidonnlMi, d*eaa-de-vie de graine, 00 tOM saliM prépMéidi perMnuM. lènunM on enliuila, ne paarroni pM avaatnidieldini, ni aéMe m troavar sur tedil AftT. 42. A une heure eldMnie, le marché M fBroMra.lMi ik'%ronl Hrt focméi et t68 LE COMHEBCe DES CRAI.XS. Art. 43. Seront réputés marcbaods de grains, tous ceux qui achèteront au delà de leur coosommatioo et de celle de leur famille, et les cultivateurs qui seront reconnus par la police pour faire le "'"'■" •.,.•-,- crains que ceux provenant '" '"■'^ récolte L'cnti' Il i: • i\ <,'i,iins est également intoi ; \ colporteuis. s,,ii> (jiiri.|ii." li. t!jrnin;itiou que ce soit. Art. 1 i. Tous les contrevenants seront conduits p.ii - ! \.int le tribunal compétent, i)Our s'y voir condamner à un»- un. ni qui ne peut être moindre de six francs, et excéder ix mt francs, ou à une peine qui ne pourra être moindre de «luitrc jours d'emprisonnement ni excéder un nK>is d*empriflonneineot ; en outre, il sera employé contre eux telles voies de police ad- ministrative que Ton croira convenables. ( Voir Fart. 78 de la loi communale du 30 mars 1830.) Art. 45. Les commiss«iires do police, la gendannerie et les gardes de ville sont chargés de veiller de trè»-prè8 à rexécution du présent arrêté. Ces extraits permettront d'apprécier suffisamment le mauvais esprit qui a présidé à la confection de la plupart des règlemeols relatifs h la police des marchés. Les auteurs de ces règlemeDls ne pardi.ssent pas avoir réfléchi qu'eu s'attacbant à entraver et à gêner les mouvements des vendeurs, par la défense de vendre sur les routes, dans les rues ou même dans les cabarets; en s'ef- forçant de diminuer la concurrence desacbetears par la désigna» lion d'heures différentes pour les consommateurs d*une part, les marchands et les • étrangers • de Tautre; enfin en bannissant du m-jrché certaines catégories d'acheteurs, ils agissent de ma- nière à décourager les détenteurs de denrées alimentaires d'ap- porter ces denrées au marché ; ils les excitent soit à les porter sur d'autres marchés où les règlements sont moins oppressifs, soit h les garder le plus longtemps possible, soit enfin à les ven- dre sur placée ces mêmes marchands de grains qu'ils Hélrisscnt de la dénomination d'accapareurs. Nous en dirons autant des droits d'octroi qui pèsent sur la plupart des denrées alimentaires à l'entrée de nos villes, droits qui ne respectent pet même le pain. AHNCXMCI. C«a«io^ MY« «liito «wore raaelto droil de «I qv'anr oiê fhmtê pmr êmi MIsffWMMt, y pkm tar Mlr«l«ied9 fr. l-»nr iMiBénwferiMiMO btaléei.CM ain«É qu'à BmieUcM oo a tout réormmeot propoaé «Télablir «a droit de dU MOtioMt, éqalftleot à 7 oa 8 p. c, Mr lat lipiiisqvi ■▼aiMii été. à pM prki aral», oiiMi^ ptr rodftri. Quel pwl Un rdfct de 0» dioiU q«i pènBl à rentrée de IMM irttiM Mr la plu teiira à lea pofler eu At^Merre, eè Ua D*oiit de droiU à peyer ni au frootièrea du paya ul à cellea d« YUlea r N*eal-U paa «videat que Ma droite d'octroi qui toul i^m aiiat ai ae awritiptaut toua lea Jauaa, grAœ eux dépeneea innMdéréee de noe adauoiatreueoa fwmnnaina, iftownl abaohUBOol ooawie pourrait le bire une prime d'exportation ? nialratioMpaniiaeot avoir oonpria la Déoeaaitéde lea réferawr daoa un aens libéral, et ettea oot fiUt disparaître ootamoMiU te diatturtioB établie pour lea beurea d'achat entre les oooMMiima- teuraet lea aMicbands de ^ine. D^, entm.oeUedifanc- tMMi avait diaperu à fjouvain . par eunple , et nous trouvons, à cet écard, quelques renseigneaieats pleins d'intérêt , dane une lettre adreaaée, par les bourgnieftre et éebavina de la ville de la Louvaio , aux membres oonposaot la chambre de < et des manufacturée à Bruxelles, le 1 5 octobre I8SI .1 Uhfm k fmi II— r|— II, krmaMvr, JUUllaIflvr. Icriaiw, kovUa- g... wm,.^L»mà dm graMw. •!•., J'adMUr tàmmUamimamt, fww ^m, itfml» lufliwi I. r«4«to«a««UM eu «alto tlM*. 4^ cMMtt •«« Im pH«rf|^— « ^■■■■■lUii fai Mt tfM dm reiwwn dm gntm*, • pnui «« «M 4*«vto ^'•« •« fr«l rf— «r trop d« CK«ltl<^, d« HUrti «1 4« c««fri— M M cMMBOTcr... B« TnfdtUmtm mm • f«««*< ^M ctila lMM»J« d caIN r**c«r?«ac« Imw*»***! k Um. cm èl «I comUbI al d» maHatiHà fUi^— 5«« «olr* MMrdiir •■• grata* «t ri^ièfTmte*t Imcs afff^t We«*i H «I ■• Je» fl«« re«M4rtaUM v travail »Ba auTiLLmaisa. I.- : : r •• . delà d prix de la bière att afaction fugitive dos sens ? 11 est peut- être des peuples qui ont l>esoin d'une telle tutelle: i.in^«'ra-t on lo nôtre dans celte catégorie? Dès 1846, la coi tiM:K 171 110 wmmwmmifmrfklt.^di^én imJttsIHei, ritlal ■'Maiit diH«é que pir d«i honmi, «ne altoloto au»i coosklértlil» portée à It liberté det treMBcUone prttéee offrv di& Cote plue de olitBoei défnortbief qw*iviiiteg>MWi. (Dt la cktrié dtt grmbu, etc., per le docUMr GciUAtm IradMlkm de M. lUeaica Amck. P. 117.) if) Plg. IM. LA TAZB M 9AIM. If idîn o'ert pei Uié dfcns les peyi foivtnU : Angleterre, ^, Fntite, Soède, Norwége , Dtoemark , Saxe, lUm- ...... K ...untwick, Espegne, INNie^il, Géoeeel LiTOiime. Le pain est taxe dans la plupart dee Tillee de Fraooe. BeiKi- que. lioUaode, Wurtemberg, Bavière, PiéiDOoi, royaume de Naplee, Antiicbe, Looiberdie H Piologiie. La ta&e du pain a été abolie à Bnnellea, au moiad^aTril I8S5. Voici le trxte de rarrèlé qui la eapprine : Aar. l'v. La taxe do pain ert abolie, à dater du t avril pro- chain. Aar. t. Le prix du pain eat établi par kilogramme. — Les booJaiigerm et «i•>••« t^ >ie pain devront, à la demande de Pacb»- tcar, peter le [ Jébitant. — A oel eflèi, ib auront sur le«r comptoir uu* >».ui.' - "■"-• lu'une aériede poids portant, eo caractères lisibles, la on de chaque écfaantillou. Aar. 3. Ils seront tenu^ a annoncer, par on écriteao placé dans un endroit apparent de leor vitrine , le prix aoqod ils offrent le kilogramme de pain de grande cooaommation, dit pain Aar. 4. Toute oootraventloo aox dispoaiUons qui précèdent sera punie d'ooe amende de 6 à 16 francs. En cas de réddive, raroeinde sera onsnlée avec on emprisonnement de S à 3 Jours. Beoucoop de personnes slattendalent À une réduction Immé- iliaic du prix do pain , à la suite de la soppression de la taxe. Mais cette réduction ne pouvait évideounent être provoquée que par une augmentation de la ooncurrunce des boulangers. Or, la 9 m développe pis eo oo Jour, surtout lorsque la 274 LE COMMERCE DBS GRAIMS. réforme des règlemeoto qui la restreignent peut n*étre pts définitive. « A Bruacllei. dUioos-ooo* d«ot V Eeonomitta Mgm, aa« rwitc p«r- liculière |>«ut d'allleur» roniribuer \ empccber, d*uae maaicie tcmpo- riir«, la lupprettion de la (aie da produire tout Im boas résultat! qu'il e»l partais d'en alleodre, nous voulons parler de rrxisleoc* drji ancieoo« d'une société de boulangers qui taie, chaque semaine, le pris du pain. Celte société n'est autre chose qu'une coalition organisée en permanence, et on pourrait parfailement invoquer pour la dissoudre l'art. 4i9
  • errcctlo»a«r l«ir fabrication el ik réduire leurs frais, a6n d'attirer la clieniéle à9$ ••de» Ifoulangers? Et cetle réduction des frais de fabrication, frait 4e U «e»- currence, ne tournera-t-elle pas finalement, et d'une «Mnière permeaeatc. au profit des con^oniinateurs ? N'rst-c^pas ainsi que les cboset •• sont pass4'es dans (oulet les branches de la production, depuis le bienfaisant avènement de la liberté de l'ioduslrie? « {ÉcoftomisU Mgt^ uumèr^ dtt 5 août |8.''>5.) (y) P. 148. L'AimoMB. La Coêta annonaha , iustituée à Rome par le pape Paul V, au oommeDoemeol du xvii* siècle, avait pour mission d'aviso à ce que le pain se vendit toujours à no prix uniforme, quelle que fût ral)ontluiire ou la raroit^ du Mé ; mais s'étant bieotM tperQue de rimpoMibilité d'aj^stijoltir le rommcroeà celle rèsle« eUes^m- para du mono|>olc dos approvisionnements. PiDodanl près de litUidelMUoaMàHibtfoeMMl immIi, «Mi dtiièaw ptat foriqiwlvtolde Fnuoe; malt, M bowt d» €> l—pt, il Q— wmoaafto Ibt rmtwiéa me le y f WBWWBt pœtUicii . tl iMe laiva QA d^Ûcit coDsidértbIo : • Qodlo qve AI Diboodtoeo m la rareCédM bks«. 4il M. do SlHDoiidi, U dMmbre apoitolkpM te» piMalt asx boolaaitani à raiaoo de 7 écm roaaioe (fr, 37,10) lenibbio, neeiife q«i pèw «40 Ul. Ce prix m ^"iloiiDail pae bcMcoep de la moyeMw . el a laiaaii aux boidai«Mt M prâai suflUant . lonaialla veodaleiil lewa petite peiaa aa prix dNn luioc. Jiaei|a*à ranote I7t), lee béoéanede la it aee peHee. Mais, Teie cette épeqae, dans les prix dee hiée, Otti alla to^Jowt csroiaaaiit JMqvl la flo dtt dix-buiUteie siède. Melgré eee pertea, la apottoUque, redoutant UN^oofs pies do dooner ttea ai trutcmeot populaire, ooDttuoa de faire veodre le peio au prtx ; aoaii, kmqa'oB 1797 le «oavemeaieot pooUflcal fat reo- meé, U Cuaa ojuHNMfte pitoota andéOdtde 3,»3,«6éow, ûu 17.457.485 france. • (Dt SisMsai, Èiwkê ntr YécùmCÊtiÊ poUUquê, t. Il, p. 44.) (A Pag. IftI. i.*amniTB«Tio» du oooTBawmsMT »Aas tm Cboae triite à dire! L*exBérieoGO déiattrenae qui arait été mlaot la rérolotioa, de riDlenreotieo da «omrerMaMat es matière de adMrtanoea, deoMora ooouBO BOA ateMO, et roo Tit le «ostemeoMot impérial , eo 4811, et le «oufememeot de b reetaaretion . eo 1846, reoommeocer lea menée erreaMOla, qui aboutirent aux mêOMi réeollate déoevanU et foneatea. Noos Iroovoiis, s«r «s deox dernières expérimentatiooa da régime interreoUonisIe, qoelqneB reneeigncmeBts pWaa d'inté- rêt, dana on omrrage de M. de Boialandry, iotilalé : lk$ tt *rt9 CwIf^J utfS pmpit$ fH rftUtCft • Ba itii. du M. J« WofUmÀrj, U go«»ww— I »réf — •#•*■ ttmmâê ••COTaMfo w 276 LE COMMERCE DBS GRAINS. •Talent daat lenrc graagei et trort greolrn ; receotements toojoart ina- tilei, et qui, rrpéiri troii foii, doonèrent trois rôultatj tllffîrreata •< se aervirenl (|a'A re, la conaowsallon, qui est, année commune, de quinte cents millions, a dû s'élever pendant chacune de ces deux années A trois mdliards. « Les tristes effet» d'un système aussi vicieux étaient bien connus, le* manx qu'il avait produits avaient frappé tous 1rs esptitSi Ils avaient laissé des souvenirs li pénlliiaa qu*oa n'aurait Jaosaia dA les oublier : m ••uvf » ••»if««i* «1*M !••• Im J^fMtaMMit. M«l Imittmi ft» ém •§miê ^•1 ■'•«•»**i (*•« ^«^M M«M%MM«al« ••AMBt*. U «mmbII r Jb«MM mm««m4« itll. M»>M| Mi MlMi» 4» BiatM» f— ttMrii Im ••• nMiiM«Bn mtm» ■fffiÉMMlf 4m iImIim «• 4m fp»» !■!■■— MMi*. Cn *f»ii lBi44lM. Il il liMiiMii k la rMH^ ayMl •tonutf lafMN> «•«•MMai . il il làiM fM 4m MMMlMalrM 4m mWm 4* fratot 4aM Im ■Mr«Wft ^ naiMMr. Os M iWcMt fM fM «M fftalM wnill>l< A rw«« a« »HlMir« ■ •«•lasl ^m 4m il|h>iiiaH a«llHf4« la«U A §mui» frai* H ««M aff«ff««l, fm» Ué caMMat^aali aarala»! IhlU A Um atUbar Maf«W. MM MMM U MoM4ra iMMitoa la^iMiaMa parMi Im |I1|Iiii • Daat la mim9 UMf». Il Art a«««j4 4m ayU 4aM rito ■■§•>. •tm o€4n éj Taira amU 4m a«Uu 4a M ^«1 M« M dbctala, «c ^«é. inHaM la MMfia ^«1 aa a ^i Mii4a . Mrt •màtà 70 mUII— 1. al ^ Ml ft^àwm •4«o A i3m Mèlla kaat«llUMi Ma—MUa» fc>Ma.ri — la nwfiM— m c««i ...II.».. JlbactalMffM siMaMiffM A la raataMMrtlaa 4a la Fraaaa. • À»et «|ai êVi«ii fait #« lliial iSit. la ftiz 4« fatafkM dkn.-- Ja pla* a*aa itart >■ iwiasi 4a m yi'il »alaH 4aM Im 4^» parlnraîi «er. Im par as fM»e. • Os MM fs'ssira Im acWu ^ M fcliilwl A rknm§m ■ MMl as. iMMsir liayisrflMual 4asa Im mmAh 4m «salrssa 4s la csfMdb 4m agasu ckMg4» 4*j arlMlar Im yslsa sJcaMalMi A m lasiaMSMlIssi satls mImIm aBlr»sr4isaira asflaaM fssr ascrsItoslM alafSMa 1 s«aal Im gralsa a« ur4^as« pMA SMSiar as* siésMa f Ht ^s'rs itlt M llis. • (L. SI •oictASsav. Drê itmféiê H éfs tàmrg»* Jf ^mpU$ rm Fr»m€0, f. )^) J«reipéri«K»dtl8lt,lt rilr» 278 LE COMMBBCe DES CRAIES. graios. Au mois de septembre dernier, ptr eiample, il ruey rait formellement , à cet égard , les négociante , que le brait d'achats faiU pour son compte à l'étranger commençait à alar- mer. I^ dépécbe suivante était expédiée au préfet do la Gironde : • P»rto« l« S «fpccaibrc 1M5, à S hmm SO nisaiM d« mit. Le miniilre du commerce à âl. le préfet de la Gironde. n Veuilles faire connaître à la chambre d« COBaMTC* d« Bordeaux, es r«|>onie & ta lettre du 3i août, que le KonveracoMSt mm s'oceape oi direc- tement ni indirectement d'assurer par lui-même i la France le* apprort- lionnements de graini qui pourraient lui être nécessairM. U laisse ce sois au commerce, qui n'a nullement k redouter les efieU d'as« uUm coaoi»- rence, et il désire qae sa déclaration soit connue. ■ Tous les hommes éclairés qui se souvenaient des résultaU funestes do rinter\'ention gouvernementale, en 4789, 4793, 4814 et 1846, ont applaudi à cette déclaration. Malbeureusement, ces cruelles et décisives leçons de l'expérience ne paraissent pas avoir produit la même impression en Belgiqne. G*est ainsi qa*an journal, le Courrier de l'Escaut, enjoignait n^ccmment au gou- vernement, en invoquant les nécessités du salut public, de faire acheter deux millions d'hectolitres de grains aux États-Unis. C'est ainsi encore que la société Burger Welsyn, de Bruges, adres- sait une pétition au roi, pour demander la limitation du com- merce des grains, par l'établissement d'une patente de 300 francs, imposée aux négociants et aux propriétaires ou fermiers qui vendraient leurs grains ailleurs que sur le marché. Los péti- tionnaires demandaient encore qu'il fût défendu aux marchands do grains de garder des denrées alimentaires en magasin, pen- dant plus de huit jours, etc., etc. Combien de catastrophes faut-il donc pour avoir raison d'un préjugé ? (j) Pag. 483. LA ruBuciTt »u tratao. A l'époque où l'auteur de ce livre a commencé à s'( d'économie politique, il a été particulièraiDent frappé de la situa- tion défavorable dans Iiuiim-il^ r .Kw..i.#-., .|'m» ».i..'.i (k* iraYAiiicur» |m«c« lotiTnvr, • — Itlwiiii uo irv^aii , vÉi é9 tmàrv^mwm dladwtrie, ■ctwtwr de etOt Il •*«*! allMMaè» kmà désMMilfw qw le droit icoordé à TeiH %rier de dli|Miier Ubrananl de nn travell, ee triNite eibordoMié. de]ienipp»calkM,àltpoeribilU4d*eD diepoeer. cM4-dif« de le porter où les Inleltlgincei el lee brti ioot le phM demendie, où lee «leifei MBl le piM élevée ; qw ai eeUe peeribOtté B'ezMe pet. si roovrier ert obU«é de ae oosleoler de Mieire qei l«i per le palil Moibre d*ealrepreQeere de aa lociltté, doDeore peraieanl immumI, et il peet se Iroever réduit a une oeoditioo plee miaénhle eoeore qm celle de Tea» dare, « car le BMlIre est totéreaaé à ternir eoe aMoMOlatte et en entretleo aaflkenla à aoo eadate. leadia qw fBotrepr»- ovur (rindottrle D*«at pes lotéreaaé« aa moioa d*eiie OBanlère im- médiate, à eopêcher le travaiUear libre de dépérir. L'aeleor de ce livre einsa^Mil. eo cooaéqoeooe, lea ouvriert à l'aaaoder, poer établir dea 6oMrar« du trmtaU, eo d'autrea lenDoa, pour cooati- tacr de vàitablet OBerebéa de trtvail , dont lea coura aertieol pabliée coomim ceux dea teda poblioa. dea valean iodeatriallee et dea priodpalea narcbaiidiiea. Malbeareuaaaant , ce pro|^ qn'il dévatoppe aoceemtv^^n^'-ni t |*«ria, deaa le joaroal la Satkm et la (kurttê de Franc* s le Cowrier fmncaii [1846) et daoa ooe foule d'aulnrr* iuiHn.ii,ooM, ce prq|et oe fut pet cooi- pria per le» ouTrien , et il fut cocore plus mal accueilli per lea eotrepreoeur» , qui redoutaient que rapplicatioo au travail dea lumièvea de la publicité, ne rendit le» traTaillenn • trop iodé- pendaida, • Maia rauleor D*eo eat pea moioa deoiearé cootaiooo qM ffOQ prqietaeralét ou lard réeliaé, et qu*U eo aos la oeoditioo é aloTi la liberté de traYtil en fUt, la poaaèdiint aojounTbui en droit. 8ana doute , il ferait préférable que dea particulière l'initletife de réUbiiiaement de U Pubticité dm trama; mtia U eat bon de reomrqner que lea commuoea ayant Fobligalion de oourrir leora iodifeota, troufertieot plua d'économie à indiquer aux ouTricn aena ouvreia, leaendroila où il y a du travail , que d'en créer, à gronda fraie, oà 11 n'y en a pea. tSO LE COMMEKCe DES GRA1.<«S. L'ÉconomisU behje a consacré récemment, à cette un article étendu, dont nous reproduisons quelques exlraile : • Oo • cru longtemps, oa croit cacore mt% géaérakaMot qa« le U«s (le* talairei (lr|>ead de la volonté dtt eoli epreoruri ; que le» cbcfi il'ioJn*'- Irictool lei maiiret de fiter k leur guite la irmunrratioa de leur» ouvrier*. Rien n'est plui ioeiart cependant. Il oe drpend pat plu* de* enlrcpre- neuri d'industrie de fixer le prii du travail que leurs ouvriers leur four» nisseni, qu'il oe drpend d'eui de fixer le prix de la lame, du colon, de U soie, du fer, des mactiinrt, du combustible, de* matières première* et des outils qu'ils emploient dans leur fibrication. Le travail est une marcbas- dise, comme le colon, la laine, la soie, la bouille, et *oa pris t'élaUil d« la même manière que celui de ces autres matière* premières indisjtensa» blés à la production. C'est le mouvement de l'offre et de la demande qui en dt'-cide. Quand le travail est beaucoup demande et peu offert, le salaire hausse, cl vice'-versâ. Celte loi est matbt-matique , elle régit le mood* économique, comme la loi de la gravitation régit le monde pbjrsiqne. « Les industriels et les négociants sont fort au courant de la loi Am l'offre et de la demande, i-t ils agissent en contëquence. Quelle «st. ea effet, leur ioressanlc préoccupation 7 C'est de bien connaître la situalioa des uiaribvs uù ils peuveut placer leurs marchandises, c'est d'être coa« tinurllement informés de la situation de leurs débouchés. Dans ce bol. Ht entretiennent des correspondances suivies avec 1rs principaux marchés. Ea outre, depuis quinse ou vingt ans, la presse, répondant k ce besoin gén«> rai d'infurmalions, s'est mise • publier régulièrement, non plus srulemeal le cours des fonds publics, mais encore celui des roarchrt les plus impor- tants. En ouvrant son journal, l'industriel ou le négociant est informé du prix des fers, des huiles, du colon, delà laine, etc., daas les priaci» paux marchi-s d'approvisionnement; on lui apprunl méw* quelles ont iii les quantités vendues, quel est l'état de U dltiailt, «1 le tlock rvslaaC disponible sur le marché. Enfin, le gouveraemeat se croit eacore obligé d'ajouter aux informatiooi que le commerce reçoit de ses corr«spoa« dances particulières et des bulletins de la presse quotidienne ou hebdo- madaire, en entrrirnant des consuls, qui ont pour mission de leair le commerce au courant de la situatioa des marchés étrangers* comme attsti de lui en faciliter l'accès. m Que résulle>t-il de ce développemeot salutaire de la pablldté iadvt- trielle et commerciale? C'est que les producteurs ae soat plot rédoit*, comme ils IVtaient autrefoi*. à fournir leort denrée* A oa petit aoasltre d'iatermédiaires coalisés, qui 1rs leur achetaieal i vtl prit, mi proflaat de leur ignorance dr iVini tir., ni^rid. . ; r'.-%.t ••f,rim ifrt.^Mcc M !#«•«• 4^ ■fymiÉi«»M< dTMM wHf i«wfct« rr* •« J« U 4mmmi4«4« cMto nplr» 4« ■MrclM*4lM. ^1h I»4I|»mI •< It • aatraaw Jaa» 1*4 lacalMë*. aè Imit Mbwa «M lasU ■■ Jmwi Im ••4«aèu aâ «Mm MM b phM 4HMa44M, fafUM aè dira »aM b I pay^M. Oa •• varra plaa. ca c«a»^atac«. b Iratati arriva* »U aaraM b pla» a»aarr» 4r treavar aa 4AaacW ataaiagaa». I fcca ull.U.NS. travail se cumbioeat pour le* mainteair au laat l« plot •«■alagcui poiiiblr. « Que la publicité appliquée aux marehi't do travail puisM rootribaer (laat uue large mesure i relever let salaire* aujounl'hui coin|irtaiéi par l'obtcurité qui plane lur cet marebét et dont quelque* monopoleur* pro6- tent, cela ne nou* paraît pa* conlettable. Mai* eti-il pottiMe d'éublir. i|uanl it présent, cette publicité bienfaitante? L'idée que noot venoat de suulever e*t-elle pratique? «Nou* tomme* convaincu que cette idé« poarnilt éfr* promptement rr»- litéc dan* notre pays, ti let principaux organet de la publicité voulaient t'i-nlendre pour l'appliquer; *i dan* chaque loyer de notre producltnn agri- cole et manufarlurière le* journaux *e mettaient i publier ri^ubèrement le cour* du marché de travail, le nombre drs bras offert* dans chaque in- dustrie, l'ctat de la demande et de l'approvisionnenieat de bras, le rele*<- des transactions cflectuévs dans la semaine, etc.; s'ils joigaaieat aussi à ce cours de leur localité, IVtat des marchés du pays et de l'étranger, qui iaté* ressrnl spécialement leur classe ouvrière. Il faudrait tant doute quelque temps avant que celte « publicité du travail ■ fût coovenablemeal organi- •■'■e, mais le* journaux qui en auraient pri* l'initiative ne manqueraient pa* d'être n'-compcntcs des frais qu'il* auraient pu faire pour l'établir, car il* trouveraienl toute une nouvelle et nombrcute catégorie de lecteur* dan* le* claxe* ouvrière*, maintenant iutéretsées i le* cootuller. D'un autre coté le* communes qui sont obligées aujourd'hui de contribuer 1 l'entretien des ouvriers sans travail, ne seraient-elle pas intéressées k faciliter l'éta- blissement de cette nouvelle branche de publicité, qui leur permettrait de réaliser de notable* économie* sur leurs dépenses de bienfaisance? a {Eco- nomiste belge ^ numéro du lo septembre i8S5.) \k) Pag. 227. l^B H^SULTATS SB LA PKOBIBITIOlff A LA •OETXa. La prohibition à la sortie des graiDS a vW ih-iK t<>o m \\c\g\- que, d'abord en soptembro 4845 jasqu'en «> (ohro isiT. insintr en décembre 4854, et elle sobsisto oncori> .m n^iinoni où nous écrivoDs. Ses résultats, dans la première {h ruiJo , uni cti- )>.ir- faitement mis co lumière , dans une série de lettroi adreaiéee» au jouruul ï ÈnuuicipaHion, et signées : Vn CMWwrfsitr. Voici à l'aide de quels (aits irrécusables le t evItiniMr • dé- iqiM to proliUNtiQa à la lortto 1 été déMifWHe, atM etito péH(Ml9aelSI«-IS47 : ^M 4 «• i«f*r par Im miwtm •*•« l»^»>|i«* •• la MBilf t, !■ ••••• 4* U ^#«liik.li»« M J«l| ^ Mr» IwMM. ••• 4 kv«a4UM«t «1 é9mt Ib mmmmI 4« *«m c»l»r», !•> «%•«•. *»raiplx>. MàlMUMM •■ phM è^«r 4« la y4r> m» jwn 4«i ^l«> •Koor»a«s. •« JliinMiiwt, «MMM ■•• ntmt AMB^t, M mttmàtm •oikA* dm U CfMtf*. « L'aa dm «ffai— t» 4« cXI* Mftw ^M les ffolAHItalllM >ft«U»« •MM. «a cvlut^ t paaJaat U crtoc et i846-il47* ^•••4 b» <*•»<•» «lU ■naulra» Hbm«4 pwliAJw A la aoftla« laa laafMtalioM o«t Ai lnBiHf flM BaBiid^fMai ^'m laSS-ilH. mm U r^fiM *• la liUftit «m* la •omÊtmm, ««iravi 4aM tat ■oatiiiau, aal k*c« plat «alBlaira 4aaa Mi • Cawwa vaM la vajaa. Uomaitmw, U fatiaaawaal aal ybaaat al b 4iJaetiea lr*i >a«haU : ça ravlaal A paa prêt A ^n fa laa aadaaaa ^aà M a«i aMtat. «oal fctaaaaap plaa vifoiwaas al CmI fa laa aavHara fi 4è»para«t MfctawiM 4a Um» Umn «raiWaa. lu ca pOMiMa? El eaai aiteaa fi oal daa» b prokU kliaa b M b plas raWila. j croIral-^U ? a Taaa Mvaa. MoatéaT. fa raapoctatlaa 4m gralaa a M Jtfa»4»a, m Balglfa. 4ap«u b %\ lapia^Wa iS^SJaa^a'aa i» aclaWa 1I1I7. Qm •*aal^ paaai pa«4aM aatu p*ria4a 4a aiaft^af aab 7 SI fa a>flla lat |a vab fa rkapoftaUaa ■■awiJli a M, m Mj,jUJÊ^ kilofTMMMi poar b ffaflMal H 4a l,84a.09 kilo- graiiai pa«r b taigb. - C— Aitrm 4inra«l-ib 4'aaa aMaièra aaiaMa 4a aavi fa laa ilairi 4or«a»rala ac«Maal •••» b té^mt 4a b lilMrti. laal A r««lr4a f 'A b •avita. 4apWa b aaab 4*aaél itSSJM^v'A b ta 4ajirilbl itSW Taal b ■aa4a pa«t lalra b eaiparaiaoa al a'aMsrar ^aa, paaJaM la ptoa4a 4a 4a«a aMb, tappalla aa 4aralar Pas. ra%crd»ai la—aal 4aa tipaHallaat mÊt ba aapenaUaaa a éU t paar b ifaanat 4a J.jfj.yk» Mlagnwin al fomr b aalfb 4a tjn^jmkat^tmmu 1 ca ^al «aal 4t«a ^aa, aa» b riftaN 4a b Ilkavl4. rAfasfar mm a faanil pta» 4« feaiirt fa aaa* 284 LE COMMERCE DES GIUI5S. cclni ite la proliiLitioa, et que le» imporUtioBS du seigle seul ont dipimé pemUat crlle dernière période celln qui ont ea lien en l853-i85i. ■ Je recoonait tant peine que la différence, poar le «efgU» • été tfit* notable, puitque, pour un terme de doute mois, elle r«|M^s«aU as total «le plus de 4oo«ooo liectuliirei. Mais qu*ett-ce que cela aignifie, je roiu prie? SulKl'il de comparer lei entrée* de dcus périodes pour prouver qa« le régime de l'une a été meilleur que celui de l'autre? et n'cat-il pat nê« cestaire de tenir compte det bcioint de chaque époque, de la rocture dant laquelle cet Iwtoiut ont été tatitraiti et, en dernier lieu, du prii qu'il eo • coûté pour let tatitfaire? On aura beau me chanter tur tout let tout que, •ont la prohibition, on a re^u det milliert d'heclulitret de blé d* plut qo« tout la liberté, je tuit en droit de rt'pondre que cela importe peu, et qu'une pareille donnée n'a de tcut qu'en tant qu'on mette en regard, d'une part, le déficit de la récolle indigène aux deu& époques, et de l'aa* Ire, le prix mojen payé par le contommateur pendant chacune d'elles. • Tout cela est parrailemenl connu aujourd'hui ; cens qui t'occupent de cet matièret savent fort bien que la rooition de 1846-1847 a été, après celle de 1816-1817, la plut mauvaite que nout ayont eue depuit an d«aU siècle, et que le teigic notamment, qui contribue pour un tiert i l'alimea* tation de not populations, n'a produit, en moyenne, par hectare, qis« 7 hect. 5o, tandis qu'en i853, il a donné 17 heet. 43t et qu'en tempt ordU oaire, il fournit i peu près 19 hectolitres. J'ai eu la patience de relever avec la plut grande minutie tout let chiflfres officiels des comaissioas d'agriculture, concernant les récollet du froment et du sdgie, en l846- 1847 et eo i853-i854. et voici les résultats auxquels je sois arrivé : Production du froment et du ieigle. raoMexT. scicLt . . \ lleel. Beei. Hect. Eo 1846-18^7 . 5,365.o»7 1.391,357 7.7r»7,384 Ko i853-i8J4 4,66o,85a 5.3»6.6i8 ».977.4;o Dans unr annrr moyenne (i95o< i86j) 5.964.548 5,773,054 11,737,60» Déficit, rROHKHT. SklttLC. Hett. Heet. i( 1 Ba 1846.1847 599,5ti 3.380,697 3.'^ Ea 1853-18:., i,3i3.696 448.)^ 1,760.1 J^ « C«qairevieoiatiire'iucn 1(146-1847, ladMdtdt la rtfcolUadléflM à» mUi et itS^-iaSé, «C fM par mM« Im ■Mi it|MteW« it47. ■••• •*•«••• r»f« mmmmHmmvI cWmam •••« pillai tMM W rrff*wi ^ U pfllifclUoa «I •«mmImI 4« k tAmxi : U JMcH ^ it46-it47 •'«« 4UW A 1^,— ImttlMwi «I Im •rH««gr« a'aal feaml ^a* «.lU^OM W lntHlHiMi c« i|«i. mi Jwiéit omIjm. ilgoài* ^•'•«•c k p>eliikUo« Il ê'mt «a kilo 4o I •797.000 kMtolUro* ^nm loo* k* kMoiaa. kiMrt •• toaffrsoco por k r»colla. tkmmiU «aliafaiu, Ua«lU ^•'•••c k lâlMcic k kcao« a'* M ^m» J« i§|.o»o ^ailotiliM • Dwmo4m, fa voM fdo, MaotlaM , aat praUkiloakiM aaMOMM €9* ckiffro* M irwJaèMai i*m» Im ragkUM 4a Tiut aitO. Ja 4o«ta ^*tk •o4««t m w««iir« 4« to«* ropoMlro. Bl c»p*aJaM k ra aa kao k- c«k. Il a'j a ^*1 oo*Hr lawlkol Jmmmmirv 4a M. QoalakC (pafat iM •« 1S7) al l'oa j lira ^a'ra BdgfiiaU, «M aogaoJré k Umr tamt ém maiaàlm, k plM Mataol fitallM è IMM ki Mcaara 4a Faft. a Taiia.l.ootko 4a parail 4aM T^at dtU 4a |S53 ci 4a i854? Ja «a «niai pM 4a ffâpo*4««4*avao« par k oif ativaw H 4a pr44ira, «aa* rU^oM 4'4u« JfcaMll par ks klu. ^m raim4a«l 4a k aMrtallU 4a aa» aoWM ■'■tlaioJra pM k dafoitaii 4a co f «M a M aa i84< ai tt^, m Ce ifaà mm povta êmrtomA k bûm aatta pr44ktio«. c^aM 50a. paaiaot k criM actMik. Im aiirnifkka oaC M A k Iak looiot clatte aC plsâ «al- fonoai. at Imm aa«m foi n>aa»Uw«« aM aMiUrM, M«aol f'm laapa 4a J'MOa k BMrt kiC 4*aoUat Moès» 4a airtiaiai ^«a k pHs 4m aMaka rada ao 4af4 4o«ar«aêOM léaaila* al tmiâl A k Iak 4m varkUoM ■■!■■ oom- al 4m âaam piM Mo4érk. Tokl mi paUt uUmo %nk ritoia l'Hat 186 LE COMMERCE DE» GIUIKS. Prix moyen du froment. CM 1846.1»^. I* i8SS-i854- Octobre 1 «484 31.63 Ifoireillbr' .6.09 31.95 iMcMBbr. a6.<^ S1.95 Janvier »8.s6 S3.>o Février 9i.o> 3s.5i Mars . 36-99 3a. 16 AsmI . 37.89 S»4i M^< 41.64 9i.6i Juh. 39.84 9tA> Juillet . 37-47 3t.47 Août . . j6.^7 «9.37 Se|itembr« . . t5.98 >8.6* Moyennes. . . fr. 33.94 3l.69 • Ces chiffres mootreot claircmeol, ce semble. Monsieur, qne, pendant la crise de 1846-1847. nos populalioos ont Jû payer ce qu'elles ont pa avoir de bli^. fr. t-a5 de plus par hectolitre que pendant la cri$« aetnelle, et que IVcart des prix, qui, en i853i854. ^'a été que de fr. i^-SB, a atteint, •n 1846-1847. la diOereoce énorme de fr. 16-80. Ce dernier résnllat, qui est peut-être plus rjcbenx que la cherté même, doit rire attribué tout entier A la probibillon ; c'est elle qui, m suscitant dans le principe de la erts« une baisse artificielle et en nous isolant des autres roarckéi de l'Europe, a tntravé les opérations régulières du commerce, et a fait épuiser notre approvisionnement, en quelques mois, sans qu'il nous vint dea arrivages lofilsaots pour parer aut besoins subséquents : c'est ellequi, par ecla même, a produit crite hausse subite et désastreuse du printemps de 1847, réaction dont les effets ont été d'autant plus déplorables qu'en accablant A l'impro- vUte des populations à bout de ressources, elle a drpatsé de beaaconp les Nmiles du budget de nos classes infériettres et provoqué, pendant ^«alr« mois, tons les nant d'une véritable famlae. a Les maavais résultats de la probibiiloo à la aortie, dans la aeoondo période qui commeDce au l*' décembre I854« pour éUe moins Tisibles, n'en sont pas moins réeto. C'est ainsi que, du 1" '«"vi.»- nti 45 septembre 1854, aoos le de la liberté (l0 tortie , le coauneree a verte, nir toi our- En frooMttt 80.311.397 Et qêV m a reitnî 31,765.978 Difléreiice en Urtnr de llmportaUoii ..i. 48.544.3» Oane le même Mfe<^ d# l«inpii, ikw« wfm» ftçit: Beaaigle... ^ - i>l. 88.906.994 Bt nom atooa exporté. . . 16.397.679 8.809.3Î8 De f« JaoTfer aa «5 teplembre l8Se, «ont le réftane de la prohiMiion à la aoHIe. noM aroos reçe: Eofromeoi. 198.987 Eo «irfitb» 4i 417.896 KaH^^aa^av* ••• Au premier abord, ce» cbiffrv» i hUiiUoQà la lortie; mais ilcoorieiit Qoe peodaDt let six premier le U probibiUoo à la aortie, la ïu fwl- kifinmmm de froment c même période de 1854, aoua le • f^ ap- prerisioiiMmeiila a*éUieol au ^ o'- tiomfÊilÊdêrêsporUÊtiom, A i !it aecmea en juillet, août et « pencher la balance en fateor d^ lioflaenoe de quelle cauaetSoiu lu extraordinaire dee prix, augmer • ' tie, par la lenteur que le oomt; provWonner «n paya tranffor ataii qne, en jniUet 4854. l rr.3i-47 par hectolitre; de r' tembre. Eo I85S, au contraii fr. 33-99. en aoAt à 33-38. t Velonner ai cet prix éleréa ont . 288 LB CO«liBlC£ DES GRAI5!». de subeistances plus coosidérable que dans la période correspon- dante de 4854? N*en auraient-ils pas attiré, — en admettant qu'ils se fussent produits, — bien davantage encore si l'eipor- tation était demeurée franche ? m L'étranger hésite nalarellcm«ai, dit M. G. Bo*cher, I Importer eu Lié dans un payi qui ta proliibr rciporlalion. Il n'aurait qo'i «cair trop tard, ou qu'il Irouvrr drt iliflfïcullri pour vendre ta mardiandiM, et 11 ■• pourrait plu» la reprendre. En Hollande, où l'eijtorlalioo • prca^M loo- jourt ^Ir lilire, l'imporlalion n'a jamaii cette d'être abondante. Il en réiulla que le telicr de fromrnt coûtait quclqncroii i Amtlerdamto livre* lorsque ton prit clail de 3o dans les pro«inces frao^aiies Irt plut rap- proclires. Pendant la eherlé de 1"^^, le bruit se répandit que l'esporlalion du bl^ allait élre défendue en Hollande. Ce bruit ayant engagé qoclques oégocianlt de Hanil>ourg à retenir leurt navires frélés pour ce pajrs, la ville d'Anitlciditm fut obligée de le déroenlir. On eut l'occasion de faire une expérience analogue ii Hambourg. Lorsqu'eo 1770 on discuta dans le sein du magistrat (corps municipal) la question de savoir s'il uj avait pas de danger it permettre la forte etportation qu'on conttalail, le corps des négociants déclara garantir la ville contre la disette, si l'on continuait i laitter le commerce libre, mais non dans le cas contraire. En I77'« cet exemple a été suivi avec beaucoup de succès par les villes de Cologne et de Neuwied (près Coblentt) ; car, malgré les barrières dont toutes le< contrées voisines étaient bérissées, on ne put leur fenaer la roule do Rbin. Même è OsnabrUck, raconte Koch>Sternfeld, où, es 177a, on rendit libre le commerce des grains. • em drsespoir de eams*, • la disette se fit moins sentir que dans les proviaeea voisine*. Le BOrd de la Norwége, où Ton n'a jamais pu songer )t prohiber l'importalioa 00 l'exportation des grains, n'a jamais toulTert autant de la disette que le midi de ce pa}s, bi>n que cette partie fut naturellement beaucoup plus ricbe. Lorsqu'une législation libérale a rendu une ville ou an pajs le centre d'un commerce de grains im|>orlant, cette ville ou ce pays est pour ainsi dire assuré contre la discite. Selon Reimarus, i Amsterdam, l'auto- rité se faisait faire, chaque semaine, par les courtiers en greias, an rap- port sur les quanlUés exislanlet dans la ville, el, malgré la liberté de l'cxporlalion, on trouva toujours des provisions suraboodastas. ■ (Du ('wnmerce des gmiit», etc., p. I*a.) Citons encore quelques • considérations • irèt-reinarqiiables en faveur de la liberté d'eiporlation, présentées, an 4787, yfit MirkeMM0 âê Li ptr rMltar dt It \^^pmr'ht *4§9 Hmn U é'Âmut^rdmm mm mt^gUtrmt dtU • rUMMSt •« fff^ f^ ^a* !• éàtmm 4'mm ..«.«••(1 4«pM«J«Uhr«f«liMMfàlf«Wf«ll- ^•••1 lo«lr l« »oci«i p«tM«»' «rsMrv ■•• •! mmJWV.^' -i^ .tt 1m kablMlt M gémini «1 fM • t Ml ■• pMll •U«l«HMal M I ^ f a»t dr«iU Im plaa IHUiMlit J« b 'H uint p«» «a poial d« fair» >ikr fl'atllrttr* ^«'«s lo«l ca« > '<>*— t f*t I >^ ntn gnad* <|a«aliir fMir trr- - '- - ■■ '•'-■Ttl, rt 5|«*Mllr« MlUca •• |.to- •!•<« dr ' ' urair Ja •<>• propra cré «sa ■oJ«^a« r^ - .-. n ...i.....^~^ j^ p««pla«i|al l'UUml. Opradaat il €*t ^«1 < i b rféMtta M M laM HMla* ««««ir H ^«c M4«ar '• '«n aa la ret» MM M a«cs« !««• pis» laid ^«a daa* >t>««C ilaa* wt b Ma> §tÊÈm ^ fWrviC IMH bt a«lfw. La casM «Btfrbttra ■'••I pM Mkib A Màaér. rib M nay«H 4'atar4 ai «Ib «aleaaaM 4*«a cfcacaa; oa lait ^a'oa don «iirtlHMr rakoa4aac« dm$ fralM «■ Wolbarf» i l*lMporuUoa ^al •'•■ C»i( da àwkor%. Or, tl Taa pMitaM «oaMr>M Mtia iMpail*i«oa daat lawla »aa aeiiviii a« mm abbrb. •« il l'aa pMitail MaaJrt l'«ipa#taUea Maa ^mm ll«>porlalba mi Mafili. Taa poarrait M f aticr alor* ^a'aaa d«#HU« J'atporlar ptacaffMsM A 1 étal aaa plat graada «UaHaana, a( b«aM «a M^aM uaip* kabMT b pHt àm$ fvalas. Mai* b caairair* aa IiwimuMi 290 LE COMMERCE DES CIUI5S. mcal vrsi. Car »i l'eipoiittion ctt diTtntlue et que la baiiM dr« prix doitr r^tuUrr de celle d^rcnt^ , U rani ni'rcttaircoirni que l'importalioD ce«»e d'elle-m^me. • La ratsoo %'■ . . . ,n fait atlrotioa à la aatore el 1 la constitution in(rru-ufc du cuiuiuctcc t^ui nou» prorure l'importation. Celle de* grains provient on de* achat* que font r«iie no* nrgocianta au dehors, on de ce (pie le* négociant* étranger* non* envoient eui-mémM. Le mo- bile qui fait agir le* un* et le* autre* c'e*t re*poir du gain , et cet espoir une fois délruii, tout commerce est rgalrmenl drtruil. La prudence en*«i- gne que dan* toute con*lilution civile. Il faut prendre les bomoics tel* qu'il* *ont et que l'on ne peut former de concluiion relativement A ce qui doit arrivi-r qu'en observant le* motif* par le*quel* un chacun est mi* en activitr. « Aucun de no* ni'-gocian; i ion argent à l'étranger pour eo acheter de* graint, dont il no lui serait p«* permit de disposer après qu'ils *eroot entre* an* ce* provinces, mais qui y resteraient enfouis, et sur lesquels il ne pourrait manquer enfin de faire une perte considérable. « C'est encore i quoi l'on doit s'attendre et même avec bien plus de certitude de la part des négociants étrangers qui peuvent envoyer lenra marchandises it Hambourg, à Btém«, en France et en d'autres pays, où le commerce reste libre. • Il en arrivera donc que la quantité de grains qui pourrait se trouver rians les magasins lorsque l'on publierait la défense, et dont l'on enlève une partie chaque jour, sans j rien suppléer d'ailleurs, diminuerait en peu de enips d'une manière très-inqniétante. De sorte que par la disette qae de celte manière Ton verrait pour ainsi dire aui portes, les prix de* grains qui peul-ètre auront un peo baissé pendant quelques semaines, seroat reportés i un prix inGoiment plus haut qu'ils ne sont aujourd'hui : et ainsi la défense de l'espoi talion deviendra le fatal espédient qui réduira les peuples à la plus grande rnitère et jettera no* dignes magistrats dans le dernier embarras ; le tout sans aucun espoir d'un prompt secours. « ... Au reste, ce qui a été dit jus«|u'ici, n'est ni nouveau ni occasionné par l'iolérét parliculi4» yw •» faa4«i Mat. Mdkaal paar 4i— liar — iMw MraH p^aJMaU» la r*afafftalkaa. «t poar Ctira *o4r ^a'vlla frodaèrall aa *f«ft airwnlf l»aa« 4|a«. poar aH «Art. affrvat Ir» plat graa4rt «i»«acv« H l«t pla» graa^lt •r«alagr«. Et »l aoas caa»«r*aa« —«ara aa« «orla d« tmmitki oa li'f lapa 4a gralai. aaas la4avo»a ila »Ar«t4 ^a« troav*al.4«a» U libcrlr d* aotva CoaMttallaa. Im wifadaalA *«f «afcr*. «a»»! bien ^a« cras 4a p«y» MéaM* M A la coaf «aca «|a*il» eol ^im t« »oe««r«ia y !•••»« A chacaa U likra 4i»> ptMiiiaa 4« c« <|ai lai «ppaitiral. Mai* •! Im coweryaU ilraagcrt. ^1 aal 4aaf ao* a»«f aiiat de* |>«rtic« eoati4irablM 4« graia». rproatral a«« laaIlaaMal A Uar pMia. ^a'aa Icar iatardii ki la libra dUpoaiUoa «( Ira* pofftatiaa 4« Iran atarckaatllM». Uadit ^a*. 4«a* 4'aalfaa ilaU. 4aM 4*a«lf« «iBat. ilt patit— t aacaca jaair pMaMaaal 4a c«Ua UUtU. la «o«^ riifiiiiTi paMava asMltéc 4aaa 4m paj« aè «tta 4iM«r4ftUa caairalsia a'a paial llaa. al aaa* pM4foat 4'aa Mal caap «MU coafaaca par U^atlla aoat a«aa» jaai|a*tcl «rarta la 4tM wrUi— ia»t la •alitfaclioo ila le* voir baistrr '-■ -'t'oq e*t$€ d* lat faWi- [V^K^Ktitt, Lettre il.' ' .'„ /7r'.) TABLE DES MATIÈRES. »É»ICACB . . FRCMifiRC cowTBAAATiov. — latrodootio».— L'éoMvtc. cowTBmsATio». — Le« eao«M de U ob«rt4. SOMMAIBE :Lmemmmpky9ipu9dÊtaekêrU. - L'imetm' «taJKit «ffsf MifoiM. »!«• conMipolJfjgiiM. — L'tutarckiê et Im gmrm, >- Imfbitneê fkmtlt d§ la gmm $ur la pn>- dMlipii H k cw—urcf du gnUnê, — U$ eauêm éeoao- mifmn, — Leê froê impôtê. ~ L«f criêm agrkcim, ~ Jlci» 91M k$ waHaUomg êMtuJMê dm pirim dm Unem otcoêêctufttit oêuê coammunUttintti I. — CmmmU on pomrmM élÊàUr um 0OMVV M9 mccéê an mm bmwM #• 00 m ch^fU» qf^li fÊmhmM déflÊmr pam opinr €«at ^ Loi dm ^nHÊÉÊ êi dm pHs. ^Qmim pria puritml dams wnê proportiom phtê fofU quê Im et utaHé de etUÊ loi. ~ SOMMAIRE : Dm opémUooê mémmairm pmr prodmirf k ffrmim H k tmettrw a Im poriét dm tommmmmtmn, — Des S94 TABLE fonctions deg cultivateurs, — des marchamis de greUns, — des meuniers, — des boulangers. — Sous quel régime ces fonctions peuvent-elles iire rempUes de ta manière la plus économique? — Des règlements des marcht's. — Des défenses de vendre ailleurs que sur les marchés. — Cita- tion de Voltaire. — Du maximum.— Comment le maximum contribue à augmenter les maux de la disette. — Des préjugés contre les marchands de grains. — Démonstra- tion de l'utilité des marchands de grains, au double point de vue des intérêts du producteur et du consommateur. — Dans quel cas ils peuvent être investis d'un monopole nui- sible. — Que les émeutiers sont les complices ou les corn- ptTPS don accapareurs 67 QUATA^X£jf£ CONVERSATION. — Le« dittUUteurt et le* boulangera. SOMMAIRE : Convient-il de suspendre le travail des distil- leries dans les années de disette? — Apparences et réa- lités. — Que les distilleries sont des réservoirs à graint. — Qu'elles facilitent et assurent les approvisionnements. — Les boulangers. — Un Mémoire des boulangers de Bruxelles. — La taxe du pain. — Que ses avantages sont illusoires, et ses inconvénients réels. — Comment la phi- lanthropie peut aboutir à l'usure, . . (il CINQUIÈME CONVERSATION. — L« gouvernement qui nourrit le peuple. SOMMAIHE : Comment le gouvernement de flcarie nourrit son peuple — Agréments d'un repas icarien. — Partage et distribution des mets. — Les fonctionnaires porte-cor- beilles. —■ Que Fauteur du Votagk B?t Icarii a organiêé la servitude de l'estomac. — Expérience tentée pendant ta révolution française. — Comment la Convention, après avoir anéanti le commerce des grains etpmscrit ceux qui le faisaient, a «ffoy^ de nourrir le peuple. — Reêultats détaHroiœ de c$tlê ttopérknce. — Ce que doit faire le fow fiÊÊ lÊftuph ma nourri; c« çn'él n» mmrrirhpmptr (»l SOMMAIBK: Qm» k fw^AiWtfo» é fa mhk équiMmt à wm comfUcatMn. — Bfkê de fa frokMtlm « fa iprtff d)M dmgt,^ dm trmmit, -^ dm Aoiiifltt, — dtat dMnfafdtf- ■MlsirM. — U dnUmiahflma. — f^i DrohilHtiùmttei rt Im muMgm rnH tila liberiédu eoemmrm dm grains ravée. — Ou 'il m rétuUeraii une assu- tan.^ u m vcrtrtie contre Im excès du bon marché et de la cherté.^ Un aaoloQu» indien tl3 âPPENDICE. a) Exportations de grains de la Huuie, — Infimenm de la ijucnr <{'Onent sur le pris dm subsislattcm. • i49 ^^"^ hrfHirtiiion dn cuUttrm en Belgique /JM ^'immaHon H production des principales denrem tttmiatrm ÎSI d) Us règlements dm umrekéê an Beêgigme. . 253 C) La suspension du Immil dem dUaflerieA f7l f) La taxe du pa. iTZ g) L'annone . i74 t96 TABLE DBS MATliaES. h L'intervention du gouvernement danê le commerce de$ yrainê 175 i) La publicité (lu travail .. J78 k) Li'.t rrsullut.t lie la pmhihitinn à In itnrlif . . ... tSf H.j^. r^'t''-^ .->'. s 8 U • 9 i4 • •«en ^. c '- ^ D ■- il '3 - o o WWVERSIÏÏOF TORONTO UBRARY DO NOT REMOVE THE CARD FROM THIS POCKET m 7W^ ^**^*^^V .• ?/A inj "*^ .« .^^ T^-v^-»"*-!: '^\mij^