^ •■$*'• t^^ fc ï Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http://www.archive.org/details/courscompletdagr09rozi COURS COMPLET jy A G R I C U L T U R E Théorique, Pratique, Economique, et de Médecine Rurale et Vétérinaire. Avec des Planches en Taille- douce. COURS COMPLET D'AGRICULTURE Théorique, Pratique, Économique, ET de Médecine Rurale et Vétérinaire: o u DICTIONNAIRE UNIVERSEL D'AORICULTUHI: 7'v.n r.vr Société d'Agriculteurs , ct rédigé rjR L 'A /? n é RO ZTF.R, TOME N E U V I E M E. RUE ET MAISON SERPENT E-' M. D C C. X C V I. n 2 'Il COURS COMPLET D'A GRICU LTU RE Théorique, Pratique, Économique^ et de médecine r u r a l e et vétérinaire. S A B S A B lJABINE. Voyez PlancheXL, page 689 du tome VIII. Elleeft, d'après le fyftême de Tournefort ck de Von- Linné , de la même claffe que le gené- vrier. Confulu^ cet article, tome V , page 174. Il convient de revenir ici fur fa description, parce qu'elle n'eft pas affez détaillée. ; les fleurs mâles cv femelles font fur des pieds différens. La bran- che A montre le f;ibinier mâle , cv la branche B le fabinier femelle. Les individus mâles naiffent au fommet des branches , comme ou le voit en C. Tome IX. Les fleurs mâles font raffemblées fur un petit chaton D conique & leux. Les écailles qui confiaient fa forme , font les fleurs mêmes comme on le voit dans la figure E; c'efl une écaille prefque ronde , terminée en pointe , creufée en cuilleron , à la bafe de laquelle font placées les trois étamines qui caradlérifent for. Les fleurs femelles naiffent au lommet de petites branches courtes , qui fem- blent deftinées à faire l'cffice de pé- dicule. F repréfente une portion du chaton , termine par la fleur , 6c Ci A ■2 S A B repréfente une fleur ifolée. Celle-ci tft compofée de plufieurs feuilles qui paroiflent être les mêmes que celles de la branche, qui lui tiennent lieu de calice & de corolle ; on y trouve un ovaire. Fruit ; l'ovaire devient par fa maturité un fruit H & 1 ; c'eft une baie prefque ronde , charnue, com- pofée de trois à quatre éca lies réunies, représentées tranfverfalement cou- pées en K,dans laquelle fe trouve un noyau ou offelet L. Le refit comme dans t article déjà eue. SABLE. Matière pierreufe réduire en parties fort menues. On pourroit compter autant d'efpèces de fables qu'il y a d'efpèces de pierres , parce que le frottement qu'éprouvent les pierres quelconques , roulées & charriées par les courans , égrife leurs angles , & la portion qui s'en détache forme h fable. Ainii , plus une pierre eft roulée pendant long- temps , & plus elle diminue de vo- lume, Ôi plus fes parties font réduites en fable. Les pierres vitrifiab'es , en général, réfiftent beaucoup plus long- temps aux effets du frottement que les pierres calcaires , parce qu'elles font d'un tiiïïi plus fin & [lus ferré. Il faut cependant excepter de cette règle les pierres fchifteufes. Leur texture eft par feuillets , & moins cohérente que celle des premières. Ce lont ces fchiftes qui produitent ces petits fables bnllans fur le bord des rivières, & qu'on jugerait, par leur couleur &: leur éclat , être de l'or cu_de l'argent. D'après l'idée qu'on a de leur formation , on eft en droit de conclure qu'il eft très- difficile de trouver des labiés homo- S A B gènes , c'eft-à-dire compofés d'une feule fubftance pierreufe , fur-tout quand la couche fablonneufe eft due au dépôt des eaux d'une rivière dont le cours eft prolongé. La formation du dépôt de fable reconnoit deux caufes ; la force du courant, & la ceflation de cette force dans l'endroit où s'établit le d«. Prenons le Rhône & la Loire pour exemple. Le fable, plus léger que les cailloux que roulent ces fleuves , à mefure qu'il s'en détache , eft porté fur leurs bords, & les cail'oux font entraînés par le courant. On ob- ferve également que les petits cail- loux firivent la même loi , ocque leur gro fleur augmente à mefure qu'ils lont plus rapprochés du lit de la ri- vière. Cela doit être, puifque ces derniers, pour être entr< lînés , exigent une plus grande force dans le cou- rant, les autres une force moindre , ôe le fable enfin prefquVucune force. Ainfl, Comme corps p'us légers, ils fe rendent fur les bords , oit ils s'ac- cumulent. Suppofons que les bords de ces fleuves forment une plage ou pente douce jnfqu'au Jit ordinaire de la rivière , ce qui arrive toujours lorfque les fleuves à cours rapide ne font pas encaifles; que fur cette plage croiffent des arbuft.s ; à coup sur , derrière eux s'accumulera un mon- ceau de fable. Ces arbrifleaux ont préfenté un obflac'.e eux cours de la rivière ; il s'eft formé contre eux un courant particulier, qui s'eft di- vi(é en deux parties ; ces deux cou- rans partiels ont établi un lieu de ftagnation à l'eau entre eux d< ck ce lieu de repos a éti i de . jufqu'au peint où le courant a commencé d'agir. Ainfl la formation des dépôts de fable fur les bords S A B des rivières , eft due à la légèreté fpécifique du fable, comparée à la force du courant , & tous les dépôts locaux par l'oppofitionde deux cou- rons ; mais û dans une même mafîe d'eau deux courans agifTent en fens contraire , c'eft-à-dire, fi l'un vient du midi & l'autre court au nord , comme on le voit fouvent en mer, alors le dépôt de fable s'établit entre ces deux courans , & bientôt il s'y forme des ifles. C eft par la même raifon que les deux fleuves déjà cités font chargés d'ifles fablonneu- fes , quoique leurs courans ne foient pas en fens contraire. Toutes les fois que dans la maffe d'eau de ces fleuves il y a un feul courant, ce qui ar- rive toujours dans les endroits où les eaux font encaiffées , il ije s'y forme jamais d'ifles ; mais fi ces fleuves roulent dans la plaine , s'ils s'y étendent avec liberté , alors plu- sieurs courans s'établiflent , & dans l'entre -deux les fables s'y accumu- lent. C'eft toujours au point de la jonction de ces courans que com- mencent les dépôts ; de là l'origine des iiles placées à l'embouchure des grandes rivières qui fe jettent dans la mer. On eft tout étonné de trouver aujourd'hui dans les montagnes des dépôts de fables allez nets , quoique leur bafe foit de beaucoup au-deflus du lit actuel des rivières. Ces dépôts ont été formés dans le temps, de la même manière que nous les voyons s'accumuler fous nos yeux dans le cours des rivières rapides , & on les trouve affeî communément fur la droite ou fur la gauche de la mon- tagne qui domine la plaine, fuivant la direction qu'a dû avoir le coûtant auquel ils doivent leur exiftence. S A B 3 Toute terre actuellement exiftante n'eft autre chofe que la décompofi- tion des pierres quelconques , à la- quelle il faut réunir celle des animaux & des végétaux. Toute efpèce de terre renferme encore du plus au moins des portions de fable, 6c ce fable ne s'eft pas encore réduit en terre, parce qu'il eft trop dur , & qu'il n'a pas encore eu le temps de fe décompofer , ou par les acides contenus dans le fol , ou par ceux de l'atmofphère , ou enfin par les effets des météores, (le qui les a garanti ou ce qui a retardé leur décompofition , eft leur nature vitrifiable , fur laquelle les acides ont peu ou point d'action, tandis qu'ils agifTent avec force fur les fubftances calcaires , les diffo'.vent & les réduifent en terreau ou humus. Il eft facile de juger de la nature du fol d'un champ ; il fiiffit, après une grande pluie, de fuivre les de que les eaux ont laiffés après leur écoulement. Elles ont entraîné &C diffout toute 1?. terre végétale , 6c dépolé fur leurs bords la terre fa- blonneufe ou vitrifiable. Or , plus on trouve de fable , & moins le fol du champ eft fertile. Je conviens que cette affertion eft trop générale; ce- pendant elle eft vraie quant au fonds , parce que la fertilité du champ tient aux combinaifons des autres terres qui en forment le fol. Dans ce cas le fable n'y eft que comme terre ma- trice, nullement productive ,&c uni- quement deftinée à recevoir les ra- cines des plantes. Il n'exifte qu'une feule terre vraiment nourricière des plantes, c'eft V humus ou terre vé- gétale , foluble dans l'eau , & uni- quement formée par les décompofi- tions des plantes & des ani: fului le mot Terre. Actuellement, A 2 4 S A B fi vous défirez connoître combien une portion donnée de ce fable con- tient de parties calcaires ou vitri- fiabîes, prenez-là , lavez-là à grande eau, afin de la détacher de toutes fcs parties terreufes. Enfuite faites fâ- cher & évaporer toute humidité. Quand ce fable fera chaud , verfez auffitôt du fort vinaigre , &C encore mieux de l'acide nitreuxou eau-forte, dans le vaiffeau de verre ou de faïence, oit on aura jeté le fable. Si l'on apperçoit un bouillonnement , une effervefcence, c'efl une preuve que les acides trouvent des iubftances cakrires, & qu'ils les diffolvent.Laif- fez jufqo'au lendemain le tout en repos ; après cela , rempliffez au trois quarts le vaiffeau avec de l'eau com- mune ; remuez , agitez cette eau , ver- fez-la doucement & par inclinaifon ; ajoutez de nouvelle eau , 6c recom- mencez jufqu'à ce que dans le tond du vafe il ne refte plus que le fable pur ; vous trouverez que c'eft un fable vitrifiable , peu iulceptible de décompofition , & par conféquent infertile. Si , après le premier lavage du fable, & après fon léchage, vous avez pefc la totalité du fable ; li , après la dernière opération, vous pelez le réiidu , vous connoîtrez combien le vinaigre ou l'acide ni- treuxont diflbut déportions de fable calcaire , & cette proportions vous indiquera fa qualité. On peut faire la même expérience lur la terre d'un champ , afin de connoître dans quelles proportions fe trouvent les fubf- tances qui en forment la malle. Il fuffit d'en prendre une portion , & de la deffccher exactement au four ou au foleil , de la pefer , èk de pro- céder comme pour le fable. Si j'iàfiite fur cette manière d'opé- S A B rer pour connoître les terres , c'eft afin de détruire une foule d'erreurs que plufieurs écrivains fur l'agriculture propagent avec complaifance , parce qu'ils prennent quelques exceptions ifolées pour des loix générales , ôc ne veulent pas remonter aux prin- cipes des chofes; ils prononcent que le fable noir eft fertile, que le jaune l'eft moins , que le rouge l'eft un peu , &c. Je leur demande à quoi tient cette couleur ? eft-elle inhé- rente au fable ? quand elle îe feroit, en quoi la couleur contri- bue-t-elle à la qualité du fable & à fa fertilité ? A mon tour je dis la couleur eft. accidentelle & ne prouve pas fa bonté. Si le fable eft vitrifiable, qu'il foit blanc, noir, rouge, &c, il n'en yaudra pas mieux. Le lable ré- fultant du froiffement & du frotte- ment du granité, quelle que foit fa couleur, par lui-même, fera toujours infertile. Le fable calcaire , au con- traire , quelle que foit fa couleur, fera toujours fertile , & fon degré de plus ou moins grande fertilité, tien- dra à fa plus forte ou moindre com- binaifon avec des parties vitrifiabîes. Les fables fur les bords de la mer font dans le même cas ; avec cette dif- férence cependant , quant à leur fer- tilité , que quoique fur certaines plages ils loient prefqu'entierement vitrifiabîes , ils font toujours mêles avec un grand nombre de débris de coquilles , de dépouilles d'infectes &C d'animaux marins ; toutes ces f ibltances étant calcaires fedécompo- fent ailément , Scieur décompolïtion rend féconds les fables vitrifiabîes , ou plutôt les interfaces entre ces fables font autant de loges , autant de réceptacles où fe cache la terre calcaire. Alors les fables vitrifiabîes S A B n'ont plus d'autres fonctions que de devenir terre matrice & fables capables de loger Y humus qui forme la charpente des plantes après s'être féparé des matériaux fluides de la sève. On doit encore ajouter aux réfulrats des décom- pofitions des parties calcaires , les principes du fel marin qui relient attachés à ces fables ; or, ce fel eft à bafe terreufe & calcaire , &c il a la propriété d'attirer l'humidité de l'air ; c'eft à ces qualités qu'eft due la grande fertilité que ce fable procure aux terres fortes furlefquelles on le répand, & avec lefquellcs on le mêle; il eft lui-même fertile & très-avanta- geux pour la culture de cerraincs plantes, pourlW, par exemple ,(co/z- Jfltlte^ ce mot ) pour les oignons, fi les pluies ne font pas rares dans le canton , 6c fi on a le foin de couvrir la luperhcie avec des algues ou autres productions marines; ces algues , ces plantes font naturellement falées, & par cette qualité elles ont le double avantage d'abforber l'hu- midité de l'air , air.fi qu'on a déjà dit , & de retenir & s'oppofer en grande partie à l'évaporation de l'hu- midité du fol. C'eft donc des prin- cipes conftituans des fables , & non de leur couleur, que dépend leur fertilité. En erfet, que l'on fuppofe un fleuve , une rivière, un ruiffeau, en- caifles par des montagnes de granité , n'importe leurs couleurs; que d;.ns leurs débordemens ces eaux délavent &: détrempent des couches ocreufes, rouges, noires ou jaunes, les !> granitiques paroîtront avoir ces cou- leurs; mais comme les ocres font le réiultar de la décompolition du fer, il n'en fuit pas que ces fables colorés foient fertiles. Il n'en eft pas ainfi des S A B 5 fables fchifteux, tels que ceux de l'Isère, de la Mozelle ; parce qu'ils fe brifent facilement Scfedélitent en par- ties très-fubtiles, & pour peu qu'ils foient mêlés avec des fubftances cal- caires, ils deviennent très-prod;:£tifs. Si les fables vitrefcibles font mêlés avec de grands dépôts de terres cal- caires, ils augmentent, dans ce cas, la fertilité du champ , parce que fans eux cette mafle deviendrait trop compare, & pasafTez perméable à l'eau Ôc aux influences de l'air. Ils la divifent , en féparent les molé- cules,.les rendent douces au tou- cher, faciles à travailler; mais dans tous ces cas, ils ne font que fecours auxiliaires, fecours mécaniques, &c c'eft dans ce fens, & non par leurs principes, qu'ils concourent d'une manière efficace à la beauté de la végé- tation. C'eit par une fage coméquence de cette loi de la nature, que les au- teurs ont confeillé l'emploi du fable pur pour fertililèrles terres argileufes & tenaces. Je me fers de leur expref- fion feftilifer ; on devrait dire con- courir à la fertilité des terres tenaces. Mais fi nu lieu d'un fable vitrifiable on n'employoit qu'un fable vraiment calcaire , la bonification feroit ex- cellente pendant plulieurs années con- fécutives; elle diminuerait peu à peu, & finirait enfin par être nulle, parce que ces fables calcaires fedécompofant plus ou moins promptement, (uivant la nature du gluten qui lie leurs mo- , deviendraient à la longue prefqu'aulii tenace^ que les argiles. Le grand avantage qui refaite du mé- lange des fables avec les terres te- naces , c'eft de les divifer & d'em- pêcher qu'elles ne retiennent trop d'eau ; car la bonne végétation ( fuivant la deftinaiion de chaque 6 S A B plante en particulier) dépend de la jufte portion d'eau que relient la terre confacrée à la culture. Voilà pourquoi dans les années plu- vieufes les récoltes font abondantes dans les terres fablonneufes , nulles ou prefque nulles dans les terres fortes & tenaces. C'eft précilément tout l'oppofé dans les années de féchc- reflé. Le tranfport des fables dans les terres argileufes , & celui des terres tenaces dans les terres fablonneufes, eft le grand correctif dans l'agri- culture : perfonne n'ignore cette vérité, mais très-peu de cultivateurs font dans le cas de la mettre en pra- tique ; elle eft trop coûteufe , oc trop au deffus de leurs moyens. SABLER. Evpreffions des jardi- niers, qui délïgne l'opération de mettre du fable fur la fuperficie d'une allée, afin delà rendre propre & empêcher l'herbe d'y croître. On fe fert ordi- nairement du fable de rivière, mais quand on n'en a pas, on emploie du iable que l'on tire des terres. Dans les lieux oit le fable manque , on a foin de ratifier Couvent les allées. D'autres y répandent des recoupes de pierres qu'ils battent bien, & qu'ils recouvrent d'un aire de terre des (alpêtriers. C'eft ainfi que s'explique l'auteur du Dic- tionnaire Economique. Je ne conçois pas trop ce que lignifie cet airedefal- pêtre : eft-cc pour endurcir la croûte de l'allée, ou pour empêcher l'herbe d'y croître ? dans le premier cas , le but eft manqué, parce que le falpêtre ou nitre attire puiffamment l'humi- dité de l'air, conferve la fraîcheiir danslefol, 6c le rend par conléquent mobile fous l'homme qui le piétine en marchant ; dans le fécond cas , cette opération , quoique très coù- S A B teufe, devient utile pendant un certain laps de temps. Tant que fubh îdance du fel, les plantes ne pouf- feront pas , mais elles végéteront avec beaucoup plus de force quand les pluies auront entraîné cette fura- bondance , & qu'il n'en refiera plus qu'une quantité proportionnée , ca- pable de former une bonne combi- naifon favenneufe par Ion union avec les principes huileux, & graiffeux, contenus dans la terre. Sur ce point de fait, confulte^ les expériences indi- quées au mot ARROSEMtNT/o/n //, pag. io : air;lî le con.eil donne de remploi du falpêtre eft au moins inu- tile. J'aimerois mieux , après avoir bien régalé la fuperficie des allées, répandre par -deffus une certaine quantité de chaux réduite en poudre par ion extinction à l'air : avec le dos du râteau on en égalife la couche fut toute la fuperficie, ôc on la bat en- fuite à deux ou trois volées confécu- tive , afin de l'incorporer dans la terre. Pour cette opération on choiiît un temps où la terre eft encoie un peu fraîche , &C lorfqu'cn ne craint pas qu'il furvienne auffitôt après de la pluie. Mais comme une des proprié- tés des fels alkalins, tel que celui de la chaux, eft d'attirer l'humidité de l'air, lacroiue des allées s'humecte un peu pendant les premières nuits , &C on profite de cette légère humidité pour rebattre à la volce, &: pendant plulîeurs jours de fuite, la iuperrîcie des allées : après cette opération 1 s'y forme réellement une croûte tres- dure , à peu près femblable à celle du mortier, fur laquelle giiffent les eaux- pluviales; & tout le monde connoit la propriété & la corrofivetè de la chaux pour faire périr les plant s, Dans les provinces où les pluies font S A B rnres,c'eft prefque untravai! perdu que celui de paffer (ans ceflè la galère fur les ailées ; il vaut mieux conierver leur croûte une fois formée , mais des qu'il y paroît une plante, l'enlever avec !a pointe du couteau, ôc prefler avec le talon la terre du petit creux qu'on vient de faire. Dans les pro- vinces pluvieufes il convient de mul- tiplier le fable .'ur les allées , ôc encore mieux la chaux éteinte , ainfi qu'il a été dit. Pluiieurs propriétaires veulent que la terre de leur allée ait toujours l'air d'avoir été fraîchement rem 1e , alors , tous -les deux jours , & même Couvent chaque jour , des que l'on a marché fur le fol, il faut paffer la galère ÔC le râteau. C'eft un moyen ;. filtré de n'avoir point d'herbes , d'offrir un joii coup-d'œil ; mais il faut être grand feigneur pour avoir les moyens d'entretenir pen toute l'année un jardinier 5c un che- val uniquement occupés à prome- ner une galèi , SABLONNEUX. (Terb un) Celui oit le fable domine. C'eft la quantité de lab'.e qui détermine le point de fa fécondité, ainfi que la qualité de ce fable ; ( voye^ le mot Sable) mais les ains uniquement compotes de labiés tecs & purs , font complète- ment nuls pour la végétation ; tel eft en général celui des Dunes , qu'on peut appeler fable mouvant, parce que n'ayant point de lien, le vent l'enlève couche par couche ûc lui fait changer de r/ace. 11 eft bien difficile qu'un fable formé, par exemple, par les débris du g-ès . devienne f< il eft tro,; fec & ne !■ Cependa t à la longue, dai s les can- tons pluvieux feulement , à force d'y Cerner de la graine de différentes S A B 7 herbes ôc arbuftes , il s'y formera un peu de terre végétale, oc petit à petit le loi prendra de la confiftance. Heureux fera le propriétaire ,~fi la graine des ajoncs ou autres arbuftes 6e arbrif- ieaux, Se despins de Bordeaux, peut y germer 6c s'y Contenir pendant la première anrjée; leurs racines pivo- tantes iront chercher la fraîcheur Se l'humidité , à une profondeur con- venais -■. Je preférerois les pins de Bord': it autre arbre ou ar- bufte : une fois maîtres du terrain , ils formeront une foret très-utile. La difficulté eft dans la conservation de la petite plante pendant la prc:. anné ■. ; .rrains oii le fabj.e eft moins abondant & plus mélangé avec une terre quelconque, mais non pas en proportion fuffifante avec cette der- , demandent à être labourés pro- fondément, lur-tout pour le dernier labour avant les fëmail les. Comme le grand défaut de ce loi eft d'être trop meuble , trop délié, le feigle , par , ■ Ôc percera avec facilité la couche qui le recouvre, lie mettre à l'air fes preri pouffes. Il en réCultera que fa pre- mière jar.ine, qui eft toujours pivo- ts ngera profondément , fera par la Cuite plus à l'abri des impref- fions des fortes chaleurs, Se par con- çut la plante craindra moi::s les effets de la cl de la fécherefie. Le grand défaut de ces champs eft ■ e trop p ;.. x eaux de p'uie , de ne pas eflçz retenir laiffer trop lac ' ment évapo- rer l'humidité par !.. . ; on le corrige par le tranfport des ter- res franches, & les frais de ce tranf- port excèdent Couvent ia valeur du . p. Ces grands correctifs û van- 8 S A B tés font excellons dans les livres; les conl'eils donnes par .les auteurs ne leur coûtent rien ; il n'en eft pas de même de leur exécution pour le cul- tivateur. Si cependant le champ n'eft pas très-mauvais , on le rend productif en y femant des pois, des vefees , des, lupins , que l'on enterre par un fort coup de charrue lorfque ces plantes font en pleine fleur. Ce n'eft qu'en y créant de la terre végétale ou humus, ou terre provenant des débris des végétaux: Si. des animaux , qu'on peur, à la longue , lui faire acquérir de la confiftance & le rendre productif. C'eft fur ces champs qu'on doit faire paner la nuit au gros bétail. Leurs excrémens forment un lien , & don- nent du corps à leurs parties ifolées. Si le champ eft très-mauvais, qu'on sème de l'herbe, on aura au moins un pâturage d'hiver &c de printemps pour les troupeaux. Confu'.tt^ ce qui a été dit à l'article Sable. SABOT. Chauflure de bois faite tou- te d'une pièce, & creufée de manière qu'elle emboîte le pied fans le gêner. Plufieurs peuples voifins de la France, & les Anglois fur-tout , fe moquent de cette chauflure adoptée par pref- que tous nos payfans , fur-tout dans les provinces froides ou humides. Ces railleries font bien peu fondées , puifqu'aucune chauflure ne tient plus chaud , ne garantit mieux de l'hu- midité, &z n'eft plus économique. Le prix commun des grands fabots eft de 15 à 18 fous , & il eft rare qu'un homme dans une année en ufe plus de trois paires. Je vois avec peine que cette chauflure n'eft pas préférée par le pauvre peuple ha- bitant dans les villes. Il eft obligé S A F de dépenfer quatre liv. à cent fous pour une paire de îouliers , & il a moins chaud & fe garantit très- peu de l'humidité. Il faut , il eft vrai, avoir l'habitude de marcher & d'a- gir avec les fabots. C'eft une affaire de huit jours au plus pour la con- tracter. Habitans de la campagne , laiffez rire les étrangers , prouvez que vous êtes plus raifonnables qu'eux , & n'abandonnez pas l'ufage de cette excellente 6c économique chauflure. Peu doit vous importer qu'elle ne colle pas fur le pied comme des fouliers, leur forme ne nuit pas à votre fanté , leur ufage vous la con- ferve, c'eft tout ce que vous devez défirer. SABOT. MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. Se dit de la corne du pied du cheval. Etonnement du fabot, maladie qui lui furvient. {Confulu^ ce mot) SAFRAN. Tournefort le place dans la féconde fection de la neuvième claffe , qui comprend les herbes à fleur régulière d'une feule pièce en ro- fe, divifée en fix parties, & dont le calice devient le truit ; il l'ap- pelle Crocus fativus. Von - Linné lui conferve la même dénomination, & le claffe dans la triandrie monogy- nie. Fleur, liliacée , le tube f; mple, très- alongé , en forme de rïl , fa partie fupérieure droite divilée en ii\ de- coupures ovales, oblongues, égales. Un fpath tient lieu de calice ; il eft d'une feule pièce , & il part de la racine. Le centre eft occupé par trois ét3mines & un piftil. Fruit ; l'efpèce de calice devient le fruit ; le germe , placé fous le récep- tacle de labeur , fe change en une capfulo S A F eapfule arrondie, à trois lobes , à trois loges & à trois valvules. Feuilles ; elles partent de l'oignon, font étroites, longues, cylindriques, en forme de glaive. Racim , bulbeufe , recouverte de tuniques , compofée de plufieurs oi- gnons les uns fur les autres. Pon ; les feuilles & les fleurs par- tent de la racine, fans tiges ; la fleur paroît en juin, avant les feuilles. Lieu ; originaire des montagnes des Alpes , des Pyrénées , d'où il a été tiré pour être cultivé en grand dans plufieurs de nos provinces , telles que le Gâtinois , le Poitou , l'An- goumois , le Languedoc , &c. Le fafran qui donne fa fleur au printemps , eft une variété de celui dont il eft ici queftion , & tous deux produifent de jolies variétés qu'il ne faut pas confondre avec les colchi- ques. Les fleurs de ces dernières plan- tes ont fix étainines , & celles des fafrans n'en ont que trois. Les variétés du fafran d'automne font, ou à une fleur bleu pâle,oii à plu- fieurs fleurs bleuâtres , ou à plufieurs fleurs de couleur bleu-célefte , ou enfin d'un bleu foncé. Les variétés du fafran printanier font , ou à feuilles larges &£ à fleur de couleur pourpre ck rayée , ou rayée & d'un bleu- foncé , ou à une feule groffe fleur blanche foncée, ou à fleurs blanches & à fond pourpre , ou blanches & rayées , ou d'un pour- pre violet rayé de blanc , ou à fleurs de couleur de cendre , ou à fleurs d'un S A F 9 jaune plus ou moins foncé, ou jaunes rayées de noir , ou de couleur de foufre ; ou enfin , à fleurs blanches. §. Premier. De fa culture. Je n'ai jamais été dans le cas de cultiver cette plante, je ne puis donc pas parler d'après ma propre expé- rience. Je préviens que je vais copier ce qu'en a dit M. Duhamel, qui a fui- vi avec foin cette culture dans le Gâ- tinois , où elle eft en grande recom- mandation , ôi ce grand homme au- quel l'agriculture eft û redevable , a joint aux connoiffances de théorie celles^e la pratique. J'ajouterai feu- lement quelques obfervations que j'ai faites dans l'Angoumois. Les terres légères font les plus pro- pres pour le fafran. Cette plante ne réuffit pas bien dans les fables mai- gres , ni dans les terres trop fortes , argileufes ou humides (i). Les ter- res pierreufes ne doivent pas être rejetées , pouvu qu'on ait l'atten- tion d'en ôter toutes les pierres plus groffes que de petites noix. Ce tra- vail eft pénible à la vérité , néan- moins nos payfans l'exécutent avec beaucoup d'exacVitude.... En général , on peut dire qu'il y a deux fortes de terrain qui font propres au fafran; favoir , les terres noires , légères &£ un peu iablonneuies,& les terres rouf- fàtres : il faut que l'une Se l'autre fc trouvent avoir huit à neuf pouces de fond (i). (i) Xot? Je l'Editeur. Il en eft ainfî de prefque tous les oignons, ils n'ont com- munément befoin que de l'humidité qu'ils abforbent de l'air pour commencer leur végé- tation , & elle fuffit pour celle de plufieurs. (î) Si l'ous cette couche il s'en trouve une d'argile, ou ce que l'on nonira: un gr,r , très-peu perméable à l'eau , l'oignor! y pourrira pendant l'hiver. Tome I \\ ' B io S A F On remarque que les oignons prof- pèrent admirablement bien dans les terres noires qui ont un peu de fub- ftance ; ils y deviennent gros & pro- duifent beaucoup de gros cayeux; mais dans les terres roufsâtres , la récolte des fleurs eft plus abondante. Ceci a quelque rapport avec ce que remarquent les fleuriftes. Leurs oi- gnons (e fortifient dans les terres un peu fortes & qui ont de la fubftance , mais hs fleurs deviennent plus bel- les dans les terres légères & mai- gres. On trouve dans la même terre deux fortes d'oignons; les uns, larges, aplatis , fournirent plus de cayeux ; les autres, arrondis, donnent plus de fleurs Il y a auïïi des oignons qui ont leur robe ou enveloppe d'une cou- leur fauve, rouge & foncée , & d'au- tres qui l'ont blanchâtre,mais ces peti- tes différences n'influent en rien fur les productions tant en fleurs qu'en oignons. On prépare les terres qu'on delti- ne au fafran par trois bons labours qu'on donne dans l'efpace d'une an- née avec la houe ou la bêche ; on remue la terre jufqu'à neuf ou dix pouces de profondeur,de forte qu'une terre bien préparée doit être pref- que auflï meuble que de la cendre. On a grand foin de l'épierrer ôi de l'é- motter. Le premier labour , qu'on nomme entre-hiver, le fait vers Noël; S A F le fécond , qu'on appelle biner , fe rai; au mois d'avril, & le troifième, qu'on défigne indirTcrcmm?nr par le terme de rebiner , fe fait un peu avant de planter (i). I La Rochefoucjult dit que dans l'Angoumois on fume deux fois les terres à lafran avec du fumier tres- pourri & réduit en terreau , & qu'on ne rejette que le fumier de pourceaux; ceux de brebis, de chevaux & de bœufs font bons pourvu qu'ils foient pourris. Jamais dans le Cannois on ne fume les terres à fafran ; peut- être eft-ce par ce'.te raifon que le fafran de cette province eft plus efti- mé que tout autre (i). Quoique Pline dife que le fafran doit avoir été foulé aux pieds , on évite cependant de marcher ni de faire pafTer aucun animal fur les fa- franières , fur-tout quand la terre eft humide. D'ailleurs le p;is des hom- mes & des animaux endurcit la terre & forme alors un obfticîe à la fortie de la fleur. Les oignons foufïrent beaucoup lorfque l'on retranche l'herbe ou la fane du fafran. C'eft pourquoi les pâ- tres ont grande attention d'empê- cher leurs beftiaux de la paître. Quel- ques cultivateurs entourent leurs champs de fofles & de h3ics qui 1rs défende, ;t du bétail; mais ces moyens ne fuffifent pas pour arrêter les Sè- vres & les lapins , qui font très-friands (1) Dans l'Angoumois on sème fur le premier labour de grofies fèves, 5c après leur récolte on couvre le champ de fumier , qui eft aulïiiôt enterré par le fécond labour. (2) Je croirois plutôt que le Gàtinois étant plus tempéré que l'Angoumois & le Languedoc, la végétation de l'oignon fe trouve plus rapprochée de celle qu'il auroit éprouvé lur les Alpes ou fur les Pyrénées qui font fon pays natal. Cependant l'ulage du fumier peut contribuer à diminuer l'odeur de la plante. S A F c fe dirige même, contre les loix de la cir- culation, dans la veine piquée; les bords de la plaie rougiffent & s'enflent tout comme fi , dans une fluxion imminente , on faignoit dans une partie vofine,ilfe feroit à coup nir un affoibliffement qui aideroit l'ef- fort du fang dans cette partie. Mais, lorfque la fluxion eft décidée, il faut difiinguer deuv cas ; le premier, oîi il ne faut qu'une faignée pour la fo- lution de la maladie; lefecond,où une feule faignée ne luffit pas. Dans le pre- miei •: Hippocrate veut qu'on fafie la faignée dans un organe voifin ; &C dans le fécond, après une faignée dé- rivative , il veut qu'on en vienne aux révulfives , par la raifon que dans les fluxions, déjà faites &.' avancées, il faut procurer un afloibliflement , ou diminution de forces , ce qu'il a lieu d'une manière plus parfaite en fai- gnant dans une partie voiline, que dans une éloignée. I! y a de plus des loix de Sympa- thie dans tous les organes , ce une H S A I fympathie dominante furtout dans les organes voifins; ce qui fait que, dans la pleuréfie , fi on faigne du bras, l'affoibliffement fe communique bien plus à la plèvre , que fi on faigne du pied. Il ne faudroit pas , en fuivant trop loin cette vue, employer la fai- gnée dans l'endroit même affeclé •, il y auroit à craindre , comme l'a très- bien remarqué NaUer, que l'ir- ritation & l'affoibliffement local n'y entraînaient les humeurs avec plus de force. Cette fympathie entre les parties voilines ne doit pas être regardée comme une règle générale; elle n'eft pas la feule qu'on doive confidérer. On a obfervé que lôrfque la nature refont une phrénéfie par une perte de fang , l'hémorragie fe fait le plus fou- vent par le nez; de même, dans l'affec- tion du foie , par les hémorroïdes ; ce qui fait une fympathie dans des lieux peu voifins. Hippocratc retiroit beau- coup plus d'avantage des faignées au bras que de celles du pied , dans les ma- ladies au-deffus du foie; & des faignées du pied dans les maladies au-deflous de ce vifcèrc ; il les prefcrivoit jufqu'à défaillance ; mais il paroît moins dangereux de les faire à petits coups & à de intervalles courts. Il efl néan- moins des cas oii une faignée dériva- tive feroit très-nuifible, furtout,fi La fluxion étoittixé? fur la jambe gauche, & qu'on faignât du pied , &c même de la poplitée du même "côté : il vaut toujours mieux pratiquer la fai- gnée fur l'autre pied, quoique Hippo- craie ait guéri une colique néphré- tique, du côté gauche, avec ftupeur & rétraûion de la cuifie, en faignant du même côté : GalUn, une fcianque, en faignant la poplitée. M. B-irrhe-, célèbre profefl'eur de l'univerûté de S A I Montpellier, a guéri une fupprefîîon d'hémorroïdes en faignant du pied. Il guérit auffi une dame qui étoit groffe, &qui éprouvoit des douleurs tres-fortes à la région hippogaflrique & aux lombes , avec flupeur & rétrac- tion de la cuiffe, caufées par une fup- prçffion de flux utérin , en la faifant faigner du pied , aux approches des règles. Il efl vrai que ces douleurs avoient réfifté à l'ufage des narco- tiques , & de plufieurs faignées du bras : les médecins qui lui avoient auparavant donné des (oins , étoient fort furpris de la manière d'agir de cet illuflre médecin ; & ils craignoient que la faignée du pied ne procurât une inflammation à la matrice, &Pa- vortement : mais cet oblervateur vit une fluxion décidée, & fît faire une faignée dérivative , qu'il auroit regardée comme dangereufe fi la fluxion avoit été imminente. On ne peut pas donner des règles précifes fur l'ufage de la faignée. Mais , en général , il faut avoir égard aux mouvemens forts ou lents des hu- meurs , & s'ils s'exécutent d'une ma- nière uniforme , ou par intervalle. Hlppocratt veut la faignée dérivative lorlqu'il n'y a point de paroxifmes; mais lorfque la fluxion fe fait en plufieurs reprifes, on doit pratiquer la faignée révuifive, fi la dérivative ne réuflît pas. Il eft quelquefois très-difficile de fe conduire clans le choix des faignées, attendu que la fluxion n'efl pas en- core parvenue à Ion état ; mais il fuf- fit, pourfe décider, de faire attention aux confidcrations fuivantes. Quand , par exemple, la fluxion inflamma- toire efl rixe , eft décidée à la tête , ce qu'on reconnoît à la bouffiflure de9 extrémité:;, à leur froideur, à leur pàltur, S A I pâleur, la faignée a la jugulaire eft efTentieile , tout comme dans les coups de foleil , où la fluxion efl con- centrée vers la tête ; tandis que fi elle it à plusieurs reprifes, 6i que le rapius des humeurs n'ait pas encore décidé un état inflammatoire, la fai- gnéedu pied eft préférable. Enfin , les alternatives & les reprifes décident mieux la faignée du pied que celle du bras, comme l'a tics- bien oblervc Héga, fans en donner la raifon. On a long-temps difputé û on doit applîq uer la faignée au même cote de la douleur, ou à Poppofé. Fre'md a décidé que le choix en étoit très- indirïerent. Sans vouloir dire qu'il peut s'être trompé, il femble qu'il a été induit en erreur par l'application qu'il a voulu faire des loix de la circu- lation du fan g d'après Harvcy. Traies veut que dans laplenréfieon faignedu coté affecïé, & Trilier recommande aufîi la faignée fur le côté affecté , comme plus utile,àcaufede la iympa- th;e qui fe fait ftcundfim reclttudincm loti affeUi. Cette obfervationelt con- forme à celle à'Hippocrate, qui nous a dit que dans les maladies de la rate , lorfque la folution fe fait par les hé- morragies, celle du côté gauche du nez étoit plus générale; &c au con- traire, celle du côté droit du nez, dans les affections du foie. Il tft des faignees perturbatrices, dont l'application elt différente de la dérivattve 6c de la révulùvc. Elles doivent être fairos fur le côte oppoié .1 l'endroit affecté. Elles ont lieu dans les fluxions invétérées , & non dans les aiguës. Hippocruic faifbit ouvrir avec luccès la veine du front, dans les douleurs vives de la partie polîe- rieure de la tête, &:a guéri dcsophtal- . '.ironiques en failant fearifier les IX. S A 1 parties oci_i;:i: les. C'eft à la méthode perturbatrice qu'il en devoit tout le ; Il y a encore des faignees loca'.e; , dont l'emploi ett fi avantageux , qu'il feroit très-dangereux de les négliger dans certaines circonflances. Ces faignees adbibliflent beaucoup plus que les révulfives & dérivatives ; mais elles ont un inconvénient, qui eft cette attraction , ce mouvement indiqué par Huiler. Les feariri- çations aux cuifTes déterminent quelquefois le flux hémorroïdal qui avoit été fupprimé. La fympathie aug- mente , il eft vrai, dans les parties clîectées; & c'eft ce qui pourroit en taire préférer l'ufage ; mais auffi cet inconvénient peut devenir tçès-confi- dérable , li l'on n'a fait précéder les autres évacuations générales , pour affaiblir la fluxion, & évacuer fufii- fauiment les vaifléaux pour le mettre à l'abri de l'inflammation. On a vu guérir des maladies du foie par l'application des fangfues à la par- tie affectée, de même que les feanti- cations produire d'heureux effets dans la feiatique. Mais il eft: plus avanta- geux d'entremêler les fa'gnéts dériva- tives &r révulfives avec les locales; .c'eft ce que Gallcn a tr'îs-bien vu, quand il a dit que fotivent, dans les pleuréfies, on repéteroit inutilement les faignees dérivatives cv i- \ fi on n'appliquoif en me: des véficatoires , (qvii l'ont for.. . de faignees locales) des fangfues &: fearifications Al'endf thode qui diminue la fenftbiiiie'.o ce que les faignees, tan tdeiiv.ui vi. ; que révu'.lives, ne feroient point ku'eS, ou du moins trè'--!n!;il:';. ;;t'. nur.:. i M -. , nQU6 terminerons cet .1- ticle en o!)!crw.n: que 'a quarante du i6 S \ I farg qu'on \e< t tirer, elo'îCfrc- r^c • tive au c;.ra£t.rc de la rai .Hie , au tem >ira;i.cnt, aux forces, au iex?, & à l'âge plus ou moins avancé du malade; 6c qu'on doit éviter tous les accidetii qui peuvent ci d ; cndre , tels que les dé; ôts, le troti tus , l'é- chymoie, la tumeur lymp'iatique, la douleur & l'engourdifTerient, la pi- qîiredu tendon dumufclc b:ceps & de Ion aponévrofe , le période , l'ar- tère , & la fyncope où tombe quel- quefois le malade. M. À Ml. SAIGNÉE. Médecine vétérinaire. Notre but eft uniquement de fixer les idées des perfonnes qui faignent les animaux; car û cette opération n'eft pas dirigée convenablement , elle peut avoir des fuites funeftes. Ainfi , tel marcchr.l qui défire de fan- ver la vie à l'animal qu'on lui con- fie , peut lui cai:fer la mort par une tentative téméraire; &i tel autre, dans la crainte d'aoirinconfidérément,refte tranquille & le laifle périr, fans ten- ter de le kccurir, lors même que les fecours font fous ù main. Comme le but de tout citoyen (en- feble eft d'éviter ces deux écueils , nous ne pouvons nous empêcher de croire que ce ne foit lui faire plai- fir, de lui indiquer ce qu'il doit faire dans les occafions où le befoin de fecours devient très-preffant; car il y a peu d'opération plus fouvent né- ceflaire que la faignee : c'eft pour- quoi il y en a peu qu'on doive mieux connoître & (avoir mieux appliaurr. Mais nous ne pouvons nous difii- niu'er que parmi les perfonnes qui la pratiquent tous les jours , il n'y tn a qu'un très-petit nombre qui fâ- chent bien décider quand elle eft ftécelTaire ou quand elle ne l'eft pas S A l Cependant c*efl ur.e opération fou- vent de la plus grande importance, de qui doit , io'fqj'e!!e eft faite à pro,.Oi & convenab'emert , être de la plus grande utilité dans les ma- ladies. Nous diviferons donc lafai- gaée en lix fections. Section première. Des efits de la faignee fans ligature. î>ect. II. Des ejjéts delà faignee avec lig.iture. Sect. III. Idée générale des maladies dans lesquelles la faignee efl indiquée & contre-indiquee. StCT. IV. Du temps qu'on doit pratiquer la f lignée. Sect. V. Du choix du vaiff-au. Sect. VI. Du nombre des faignées qu'on doit faire. Section première. Des effets de la faignee fans ligature. Pour donner une idée exaéle des effets de la faignee fans ligature , il faut d'abord les conliJérer dans l'état le plus fimple , dans un animal (ain & bien conftitué. L'expérience faite fur les animaux vivans peut feule être notre guide, toute autre nous conduiroit à l'erreur. Si j'ouvre un vaiffeau farguin , veineux ou artériel , peu importe lequel , pourvu que la circu- lation ne foit gênée par aucune li- gature , le fang qui eft refferré dans ces vaifleaux , qui eft toujours prêt à s'échapper , profite de ce nouveau p:ffage & s'écoule dans une quan- tité proportionnée à la preffion , au mouvement qu'il efïuie , à la fluidité , à l'ouverture & au calibre du vail- feau. Le jet fera foutenu avec la même force, ou diminuera infeofi- bltment , fi le yaijjeau (ji rtinCUX : il S A I ira par bonus s'il t ft artériel. <5h con- çoit aifément , 4'après les loix de !a circulation , que l'un & loutre jets fuivent le mouvement imprimé par le cœur , immédiatement dans les artères , & modifié par l'action des mufcles & des vaiffeaux capillaires dans les veines; on fent au/Tique la plus grande partie du fang qui fort par l'ouverture, eft fournie dans les artères par le courant qui eft entre cette ouverture & le cœur, dans les veinesentre elles & les extrémités. Lorfquele vir la fin de l'au- 3* S A î tomne ; ignorant les efforts & les reflburces de la nature pour conl'er- ver l'économie animale & rétablir les dérangemens,ils fe flattent de trou- ver des l'ecours d'autant plus effica- ces , qu'ils font appliqués plus promp- tement. Parmi ces fecours ils donnent le premier rang à la faignéc. Croyant voir par tout un fang vicié ou trop abondant , qu'il faut évacuer au moindre fignal , dans la crainte de je ne fais quelles inflammations , putréfactions, &c.,ils le verfent avec une protulion qui prouve qu'ils font incapables de foupçonner qu'en en- levant le fang , ils détruifent les forces nécefiaires pour conierver la fente ; ils donnent lieu à des ftafes , des obftruftions , au défaut de coc- tion , aux maladies chroniques Se à une vieilleffe prématurée. Saigner , ielon eux , eft une affaire de peu de conséquence , Si dont tout homme raifonnable peut être juge par fa propre fenfation , dont il eft diffi- cile qu'il méfarrive. On diroit que, réformateurs de la nature , ils lui re- prochent fans ceffe d'avoir trop rem- pli leurs vaiffeaux de fang. Tant que le fujet faigné par précaution jouit de toutes les forces d'un âge moyen, on s'apperçoit peu de ces fautes; mais bientOt un âge plus avancé met dans le- cas de s'en repentir , Se in- terdit un remède qu'on n'aurait peut- être jamais du mettre en ufage. Lé fecortd abus fe trouve dans les s qu'on fait précéder fous le de feiÀMcs généraux avec les ■■;tifs, aux remèdes particuliers, loriquM n'y a point de contre-in- on grave. Abufer ainfi de la té qu'on a d'ouvrir la veine , c'e-ft regarder la /.lignée comme in- rèrite Se par confequent inutile; S A I C'.û du moins être efclave d'une mode fi fort oppofée à tous les principes de la médecine , qu'elle efl ridicule. Une conduite auffi erro- née fuit tous les raiionnem ns , parce qu'elle n'eft appuyée kir au» cun ; & tout médecin vétérinaire fenlé doit rougir d'avouer d'avoir fmignè l'animal qu'il foigne, par cette feutè raifon qu'il vouloit le purger, lui faire prendre des fudoritraues , qu'il falloit donner du large Si. du jeu à ces médic; mens. De femb maximes ne furent pas même enlei- gr.ées par Bocal. Mai> la plupart des jeunes gens qui fortent des écoles vétérinaires , ne fe livrent que trop fouvent à l'aveugle routine de quel- ques-uns de leurs confrères , & au goût des perfonnes qui les appel- lent pour foigner leurs animaux. « Il » feroit à défirer pour le bien public, » que tous ks élèves qui entrent dans » les écoles vétérinaires, fuflent à » même de lire les ouvrages de mé* » déerne concernant hfaignée, qui » méritent d'être lus; ils les détour- » neroient d'une méthode meur- » trière, qui , en affoibliffant les or- » ganes , précipite inévitablement , » d'un temps plus ou moins long , » la vieillefle ou la mort ». Mais c'eft trop difeuter une pratique auili peu conféquente ; tâchons d'établir lur fes ruines , des principes adoptés par la plus faine partie des médecins. Si nous cherchons dans les caufes des maladies Xindhationdc la faigné.- , nous trouverons que la trop grande abondance de fang, ta pléthore gé- nérale ou particulière , & fa con- fiftance trop épaifle, ccuenneufe , in- flammatoire, font les deux feules qui exigent ce remède. La fa dans ce premier cas , par l'évacua- tion , S A I cuaflon , dans le fécond , par la fpo- Jiation ; tels font les deux principaux effets qu'elle produit ; la dérivation & larévuilion devant être comptées pour des minimum momentanés , &C par conféquent négligés. Quoique nous n'admettions que ces deux indications générales pour la faignée , nous n'ignorons pas qu'une fièvre commençante ou trop forte , un excès de chaleur , les con- vuliîons, les hémorragies, toute in- flammation, font autant d'indications preffdntes pour \z faignée : mnis nous lavons encore mieux que fi les maux doivent être guéris par leurs contrai- res , la faignée ne convient dans aucun de ces cas ; à moins qu'il n'y ait en même temps pléthore ou confiftanceinflammatoire;qu'ellen'eft là qu'un palliatif dangereux par fes fuites , qu'elle eft le plus fouvent inutile pour les guérir; & que ces difFérens fymptômes doivent êtreap- pailés par les anodins , les narco- tiques, les rafraîchiffans, les relâ- chans , les aftringens , les doux ré- percuffifs , & les délayans. Nous croyons que communément on juge mal des efforts de la nature , qu'on les croit exceffifs lorfqu'ils font pro- portionnés à l'obftacle , &C nous fom- mes convaincus avec L'elfe, que ces feuls efforts domptent fouvent, avec l'abltinence &£ le repos , de très gran- des maladies : multi magni morli curan- tur abflinentiâ & quiète. Cell. Après avoir parcouru tous les temps & effrayé mal à propos les propriétaires des animaux, le médecin vétérinaire peu accoutumé à obferver la marche de la nature abandonnée à elle même, a recours à la faignée , qui , loin de ralentir le mouvement du fang, J'accélère , à moins qu'il ne faite tome IX. S A I 5 tomber l'animal en défaillance , ainfî qu'il eft ailé de l'appercevoir dans les fièvres intermittentes qui le chan- ge nt en continues, ou bien i! furvient des accès plus forts & plus longs après la faignce. Le plus grand nombre de ceux qui exercent la médecine des ani- maux , croiroit manquer aux loix les plus refpecfables, s'il s'abftenoit d'ouvrir la veine lorfqu'il eft ap- pelé au fecours d'un animal malade en qui la fièvre fe déclare; & il ac- eufe la maladie des foiblelfes de la convalefcence , tandis que les éva- cuations follicitées mal à propos , n'y ont que trop fouvent la plus grande part. Il croit reconnoitre, ou du moins il fuppofe alors des plé- thores fauffes, des raréfactions dans le fang. A entendre ces nouveaux efcu'apes, on croit voir tous les vaif- teaux prêts à fe rompre par la dila- tation que quelques degrés de chaleur de plus peuvent procurer au fang, & qui, s'ils l'avoient fournis au calcul, n'équivaudroit pas à l'augmentation de maffe & de volume qu'un verre d'eau avalé produiroit. Le gonfle- ment des vaiffeaux qui paroît fur l'habitude du corps , le rouge animé qui fe répand fur la cornée opa- que , dans les nafeaux , dans l'inté- rieur de la bouche , &c. , leur fert de preuve. Ils ne voient pas dans l'in- térieur la nature foulevée contre les obftacles & les irritations, refferrant les vaiffeaux intérieurs, & chaffant fans aucun danger , dans les vaiffeaux cutanés, un fang qui n'y eft trop à l'étroit que pour quelque temps , qui l'eft peut-être utilement , &: qui fera néceffaire dans la fuite de la mala- die. Ils oublient que ces efforts font falutaires s'ils fout modérés, & que 34 S A I dans peu le fang: qu'on croit Aira- bbnclant , fe trouvera être en trop petite quantité. Les hémorragies en- tiques leur iervent de preuve , & ne font que le principe de l'illufion , parce qu'ils négligent de taire atten- tion, que pour que les évacuations foient faiutaires,il faut qu'elles foient faites dans les lieux & dans les temps convenables; qu'elles ne doivent pas être efrimées par leur quantité, mais par leur qualité ; &C qu'enfin les hé- morragies furviennent fouvent fort heureufemenr , malgré les fa-^néis répétées. Tout ce que nous avançons ici aura l'air paradoxal pour plufieurs , jufqu'à ce qu'ils l'aient comparé avec l'obfervation qui nous doit tous juger. Après avoir puifé les indications de la fdlgncc dans les caufes, cher- chons-les dans les fymptômes qui annoncent la plé:hore &i la confif- tance inflammatoire. La nourriture abondante & de bonne qualité , le peu d'exercice auquel certains animaux font affii- jettis, donnent fréquemment lieu à la pléthore générale, qu'on recon- noît par la difficulté qu'ils ont à fe mouvoir , l'affoupiffement , la force , la dureté &C le gênement du pouls. La pléthore particulière a pour figne la tumeur, la chaleur, quelquefois pul- fative & fixe d'une partie. La con- fiance inflammatoire doit être foup- çonnée toutes les fois que Vanimal nous paroît atteint d'une fièvre ai- guë; on n'en doutera plus, fi les fymptômes font graves, & le fujet pléthorique. Dans ces deux cas, la partie rouge furabonde , la nature, lorfqu'il y a pléthore , fe débarrafle de la portion du fang la plus ténue, S A I du firum qui peut plus aifément en- filer les couloirs excréteurs; pen- dant que la plus é paille eft conti- nuellement fournie , accrue par des fourrages trop nourriflans , trop abondans , ou que faute d'exercice elle n'eft pas decompolée ou éva- cuée. Lorfque la pléthore eft légère , la diète & l'exercice font un re- mède bien préférable à la faignée ; mais , parvenue à un certain point, elle exige qu'on diminue fubitement la trop grande proportion de la par- tie rouge avec la férofité , dans la crainte de voir furvenir des hémor- ragies , des ftales , des épanchemens mortels ou du moins dangereux , des anevrifmes , des apoplexies, & des inflammations, fe former dans les parties du corps dont les vaif- feaux fanguins font le moins per- méables. Cette pléthore exige qu'on tire du fang par une large ouverture, de la jugulaire, fi elle efl générale, 2i. de la partie malade, fi elle eit de- venue particulière. Cependant , fi on ne fe précautionne pas contre les retours en en évitant les caufes , ou la verra revenir d'autant plus vite , d'autant plus fréquemment , qu'on aura davantage accoutumé l'animal malade à la faignJe. La nature fe prête à tout , elle fuit en général le mouvement qu'on lui imprime. Tirer fouvent du fang , c'elt lui en de- mander une réparation plus prompte; mais qu'on ne s'y trompe pas , il y a toujours à perdre; la quantité de fang croitra par la dilatation des ori- fices des veines laôées , par une moindre élaboration, par des excré- tions diminuées ; le fang ne fera donc jamais auffi pur qu'il l'eût été , fi on en eût prévenu ou corrigé l'abon- S A I dance par toute autre voie que par la Jaignée. Ménageons donc une li- queur précieufe à tout âge, maisfpé- cialoment dans le plus tendre comme dans le plus avancé; n'ayons recours à la faignée que dans les cas où le mal eft inguériffable par tout autre remède, & dans ceux qui préiente- roient trop de danger à tenter d'au- tres moyens. Lorfque la fièvre fe déclare avec la pléthore , les dangers augmentent; & on doit alors , dans la crainte des inflammations, des hémorragies fymptomatiques, &o, qui ne tarde- roient pas d'arriver , tirer du fang pour les prévenir : mais fans plé- thore générale ou particulière , ou ians inflammation , on ne doit faire aucune faignée. C'efl une maxime qui nous paroît démontrée par l'ob- lervation dus animaux malades aban- donnés à la nature , comparée avec celle des fièvres qu'on croit ne pou- voir appaifer qu'en verfant le fang, comme fi c'étoit une liqueur qui ne pût jamais pécher que par la quan- tité; comme fi la fouftraclion de fa plus grande partie , & l'abattement des forces qu'elle procure , étoient des moyens plus sûrs de le dépurer , que la coclion que la nature fait de la portion viciée. Nous aurons lieu d'examiner la pléthore particulière, en parlant du choix des vaiffeaux : parlons aux inflammations. Il eft tellement faux que toute inflammation exige des faignees repé- rées dans fes difiérens temps , que , fans parler de celles qui font légères, hiperficielles , nous avançons har- diment qu'elles nuifent dans plu- sieurs qui font graves ôi internes , & qu'il en cil même dans lesquelles tlle eil interdite. C'eft ici où nous S AI 3) répétons qu'il feroit à délirer pour le bien public , que tous les élèves des écoles vétérinaires fuflent à même de lire les ouvrages de méde- cine concernant la faignée, qui méri- tent d'être lus. S'ils croient qu'aban- donnés à une hypothèfe, nous en fuivions les conléquences (ans pren- dre garde à l'expérience des grands médecins , au moins ils pourroient confidter les ouvrages de ceux qui n'ont pas été livrés, comme Botal , avec fureur à la faignée ; ils verroient avec le même étonnement que M.Paul, correfpondant de la fociété royale des feiences , qu'un ancien médecin d'hôpital , qui fe croyoit lui-même un Hippocrate , a fait fai- gner un pleurétique julqu'à trente- deux fois. Le malheureux fuccomba à la perte de fon fang, lorsqu'il ne lui en relia plus dans les veines, &C le vieux docleur, qui ne fe reprochoit rien , dit froidement & gravement en apprenant fa mort : H fallait fans doute que cette pleurèjîe fia indomptable, puifquelk na pas cédé à tant de fai- gnées. Mais en lifant Bail/ou, praticien auffi fage qu'heureux & éclairé , qui exerçoit la médecine dans le pays où la mode & les faux principes ont voulu que la faignée répétée jufqu'à douze, quinze , vingt & trente-deux fois, fût le remède des inflammations; ils fauroient qu'il eft un grand nombre de pleurélies & de péripneumonies ( maladies qui exigent plus que les autres h faignée) dans lefquelles elle eft nuifible : ils apprendroient par- tout que la pléthore, & le temps de l'irritation paflés,on doit fuir toute perte de fang comme le poifon le plus dangereux ; qu'elle trouble la coftion , qu'elle empêche même la dépuration , 6i. qu'elle cil propre à 36 S A t jeter les malades dans des foibleffes & des récidives , dont la convalef- cence la plus longue aura peine à les tirer : en les confultant dans les inflam- mations extérieures, ils verroient fi les dartres , la gale , le roux vieux , la clavelée , le ^charbon, les ulcères, les plaies enflammées peuvent être guéris par la (eu\e/aig/iêe; fi elle n'ag- grave pas ces maux, fur -tout lors- qu'ils portent vn caractère gangre- neux. Ils verroient fi la nature n'en efi pas le véritable médecin, & l'ex- crétion d'une petite portion de matière élaborée, le remède. Ils verroient en même temps quels maux étranges peut produire lafaignèe, faite mal- à- propos, en arrêtant la Suppura- tion , en donnant lieu à des métaf- tafes, des rentrées de pus; & ils fe- roient convaincus de ces deux vé- rités , que toutes inflammations n'e- xigent pas lafalgnce , & que celles même qui l'indiquent, ne l'indiquent jamais dans tout leur cours. Mais dans les inflammations fimples & graves, où il n'y a aucun vice parti- culier gangreneux , &c. où l'animal malade jouit de toutes fes forces , la faïgnli faite dans le principe de la maladie , efi le plus puifTant remède qu'on puiffe employer. En effet, dans ces inflammations, on trouve en même temps la plé- thore & la confiftance inflammatoire du fang ; on trouve un refferrement lpalmodique de tous les vaiffeaux , un embarras général dans la circula- tion par la réfifiance que le fang oppofe au mouvement du cœur , participer par l'engorgement, l'arrêt du fang épaiffi dans les vaiffeaux ca- pillaires de la partie affe&ée , collé fortement -contre leurs parois, & interdifant la circulation dans les S A I plus ténus. Or le vrai remède de tous ces maux eft l'évacuation & la fpo- liation de ce fang qui , devenu plus aqueux , moins abondant, qui , pouffé plus fréquemment , avec plus de vélocité, détruira, entraînera avec le temps & PacYion ofcillatoire des vaiffeaux fanguins , ce fluide épais collé contre fes parois , qui peut-être n'auroit pu , fans ces fecours, fe diifi- per que par là fuppuration , ou qui interrompant entièrement le cours du fang & de tous les autres fluides , auroit fait tomber la partie dans une gangrène mortelle, fi le fiége de la maladie eût été un vifeère. Làfjignêe concourra alors à procurer la rélo- lution , cette heureufe terminr/;:on des tumeurs inflammatoires o. -v doit hâter par les autres moyens connus. Nous avons avancé que les hémor- ragies, la vivacité des douleurs, le délire, l'excès de chaleur, une fièvre trop forte, n'étoient point par eux- mêmes des indications fufrîfantes pour la /signée; parcejque chacun de ces maux avoit des fpécifiques con- traires à fa nature. Retraçons-nous les effets de la faignée dans cesdiffé- rens cas pour nous en convaincre. L'hémorragie eft critique ou fymptomatique. Critique , elle ne doit être arrêtée par aucun moyen , elle ne doit être détournée par au- cune voie; hfaignée ne fauroit donc lui convenir : fymptomatique , elle elt l'effet de la pléthore , de la diffo- lution du fang , de la foibleffe ou de la rupture des vaiffeaux. Dans le pre- mier cas, on n'héiitera pas de (aigner ; mais ce fera à railon de la pléthore, & non point de l'hémorragie; dans les autres, on portera du fecours par les allringens,les reborans, les topi- S A I qiifs rcpercuflîfs , abforbans , tous très-différens de la faignée. La défail- lance que procure une laignée faite par une large ouverture, facilite, à la vérité, quelquefois la formation du caillot qui doit fermer l'orifice des vaiffeaux rompus ou dilatés ; mais fi ia prudence ne tient pas les rênes , fi elle n'eft pas éclairée par la raifon , on en hâte les progrès par la diiTolution du fang que caufe !a fpoliation. Si les douleurs font immodérées , elles demandent l'ufage des relâchans, des anodins , & des narcotiques. La faignée procure bien un relâche- ment , fi on la pratique ; mais lorfque nous avons fans cefie fous la main des remèdes qui peuvent produire un effet plus sûr , plus durable, plus falutaire , plus local , qui n'emporte avec lui aucun des inconvéniens de \zfaignie, pourquoi n'y aurions-nous pas recours préférablement ? Nous en dilons de même du délire, en en appelant toujours fur ces objets à l'ex- périence de tous les vrais praticiens. L'excès de chaleur trouvera bien plus de lbulagemcnt , s'il n'y a ni pléthore ni inflammation , dans les rafraîchilTans acidulés , aqueux , dans les bains , le renouvellement de l'air, les vapeurs a meules végé- tales, l'évaporation de l'eau, le froid réel , l'éloignement de la caufe , que dans une faignée qui, comme nous l'avons déjà prouvé, entraîne avec elle tant d'inconvéniens. Si 1 ■ faignée peut changer les fiè- vres intermittentes en continues, par la vélocité que le lang acquiert après qu'elle a été faite, en conféquence de l'augmentation des forces refpec- rives du cœur; on lent déjà qu'il n'eftqifuneyû/'gfle'ejufqii 'à défaillance qui puiûe faire tomber la fièvre qui S AI 37 fe renouvellera même bientôt ; on lent aifément tous les maux que de femblables faignées peuvent caufer ; abftenons-nous en donc, jufqu'à ce que nous ne trouvions dans les remè- des propofés contre l'excès de cha- leur, aucune refTource fuffifante, ou que nous ayons reconnu la pléthore & l'inflammation. Quant à l'idée générale des mala- dies dans lefquelles la faignée eft indi- quée , c'eft dans le commencement de toutes les maladies inflammatoires, comme ia pleuréfie , la péripneumo- nie ; dans les inflammations locales, comme cellesdu foie , de la rate , des reins, de l'eftomac, des inteftins, de la veffie , des parties de la génération de l'un Se de l'autre fexe , de la gorge , des yeux ; comme dans la pouffe , le vertigo idiopatique, les toux, l'apo- plexie fanguine, l'épilepfie , la cla- velée , &c. ; comme après des chutes, des contufions, des meiirtriffureSjOu d'autres coups violens reçus , fbit extérieurement foit intérieurement. La faignée eft encore néceflaire lorf- que les animaux ont été fuffoquéspar un mauvais air ou par un air méphi- tique. En un mot, il faut ouvrir la veine toutes les fois que le mouve- ment vital a été arrêté fubitement par une caufe quelconque , excepté dans la fyncope occafionnée par la foiblèffe. Contre-indication de la faignée. Si la faignée eft indiquée dans la plé- thore &c la confiftance inflamma- toire du fang , il eft évident qu'elle doit être détendue dans les cas fés , lorfque les forces font abal comme après de longs travaux, lorf- que le fang eft citions, & la partie rouge clans une peiite proportion avec la lérelîté. C'eft ainfi qut 33 S A I trop ou trop peu avancé, les tem- péramens bilieux ou flegmatiques, la longueur de la maladie , l'œdème & toutes leshydropifies, les hémor- ragies qui ont précédé, les évacua- tions critiques quelconques, & toutes celles qui font trop abondantes, les vices gangreneux , font des contre- indications pour la faignee. Lorfqu'on admet un ufage immo- déré de ce remède dans la plupart des maladies , on eft forcé d'établir une longue fuite des contre- indica- tions pour en empêcher les triftes effets dans un grand nombre de cas; mais lorfqu'on l'a réduit dans fes vraies bornes , on fe trouve bien moins embarraffé par cette combi- naifon de caufes & d'effets, d'indi- cation & de contre-indications , qu'il eft bien difficile d'apprécier. La modération dans l'ufage des remèdes, la crainte de tomber dans un abus trop commun, la confiance dans les efforts de la rature , feront que, indépendamment des contre-in- dications , fi le mal eft léger , fi on peut raifonnablement compter que la nature fera viftorieufe, on la laiffera agir, on exercera du moins le grand art de l'expectoration , en fe bornant aux foins &c au régime, pour ne pas faire de mal, dans la fureur de vouloir agir , lorfqu'on devroit n'être que fpe&ateur. La jufteffe & !a modération doi- vent donc être nos règles. Nous ne devons faigner que dans le befoin & qu'autant qu'il eft néceffaire. Cette opération eft contre- indiquée non- ieulement aux animaux épuifés & dé- biles , même dans les maladies aiguës , mais auffi nous devons nous en abfte- nir dans les gourmes, dans la clavelée , Iorfque les forces de la nature n'excè- S A I dent point, dans la crainte de s'op- pofer à l'évacuation de !a matière mor- bifîqtie ; dans les fièvres lentes, malignes & exceffivement/7H//7' mp tomes de X inflammation le manifell Si après la première faignée, qui doit être copieufe , le pouls devenoit plvs dur,'û feroit néetr (Taire, quatre ou lix heures après, de venir à une fecon- dejaignée. Si après la féconde yà/g^V, le pouls conferve encore les mêmes qualités , il faut , dix ou douze heures après, procéder à une troifième, qui louvent & prefque toujours doit faire la dernière, quand les trois faignées ont été faites dans les vingt- quatre heures; car on ne doit point faigner pour éteindre entièrement la fièvre , mais feulement pour en modérer l'excès. La fièvre eft fi nécelTaire pour la coclion &C la réfolution , que très- fouvent,dans la pratique, on ell obligé d'en exciter une artificielle , foit pour foutenir ou ranimer les forces de la nature dans (es maladies aiguës , foit pour donner du mouvement aux hu- meurs qui croupiffent, dans les mala- dies chroniques. Mais fi le médecin vétérinaire a preferit des remèdes contraires , ou un régime mal entendu, la fièvre aiguë bénigne dégénère en fièvre maligne ; on le connoît à h petitejje du pouls, au grand abattement de l'animal ma- lade, à la difioluiion du fang & à la putridité infette de les excréniens. En fuppofant même le régime I indiqué & bien exécuté , il (era infuf- hfanî, fi i'animal atteint de la J fi continue bénigne , refpire un a.r mal-lain , fi l'on habitation ell hu- mide , oblcure, mal-propre, fielleeft expofceaux inondations , û elles lont 40 S A I, précédées ou Suivies de grandes cha- leurs , ou que l'air extérieur ne cir- cule pas librement , s'il eft fans cette imbibé par des brouillards épais; fi l'a- nimal a été épuile par des travaux rudes & excefîîfs ; par des fourrages de mauvaife qualité, ou gâtés par des pluies , ou qu'on nel> ien ait pas four- ni une quantité lùfrifante pour l'en- tretien & la confervation de fa fanté , &c. Toutes ces caufes doivent être connues du médecin qui traite \afivre continue bénigne , afin qu'il puifTe ajou- ter au régime les antiseptiques, qui, en prévenant la putréfa&ion des hu- meurs , empêchent qu'elle ne dégé- nère en fièvre maligne. Nous continuerions ainfi de donner une idée du détail de toutes les ma- ladies qui affeftent les animaux , & même de leurs différens états , dans lefquels la faignée eft indiquée & contre-indiquée : mais ce champ fe- roit trop v?.fte; obligés de nous reflerrer , nous allons examiner dans quel temps de la maladie on doit pratiquer la faignée. Section IV. Du temps qùon doit pratiquer la faignée. Nous avons rejeté toutes \esfai- gnées prophylactiques , ainfi nous n'avons aucun égard aux phafes de la lune, ni même au cours dii foleil , pour confeiller des faignées toujours nuifibles, lorfqu'il n'y a pas dans le mal une raifon fuffifante pour les faire. Lorfqu'il y a pléthore fans fièvre , le temps ie plus propre pour ïz faignée eft le plus prochain , ayant cepen- dant le foin d'attendre que la digef- tion du.repas précédent foit faite. Mais dans les fièvres aiguës avec plé- S A I thore , ou dans les inflammations qui exigent la faignée, nous devons exa- miner dans quel jour de la maladie, fon commencement , fon milieu ou fa fin , à quelle heure du jour , avant, pendant ou après le paroxyfme ôc l'accès, il eft plus avantageux de faire la faignée. Le temps de l'irritation ,qui eft ce- lui de l'accroiflement de la maladie, eft le feul où la jaignée doive être pratiquée; alors les etforts de la na- ture peuvent être extrêmes; les for- ces de l'animal n'ont point été épui- fées par l'abftincnce , les évacua- tions & la maladie ; la circulation ie fait avec force , les vaiiTcaux ref- ferrés gênent le fang de toute? parts ; la confiftance inflammatoire, lî elle exifte , & l'obftacle, croiflent ;la Sup- puration fe fait craindre , & la ré- ïolution peut être hâ ée. S'il y a plé- thore , on doit appréhender les hé- morragies fymptomatiques, la rup- ture des vaifleaux, les épanchemens fanguins: ce font ces momens qu'il faut failîr ; mais lorfque la maladie eft dans Ion état , que la coction s'opère ( car quoique la nature com- mence à la faire dès le principe de la maladie , il eft un temps où elle la fait avec plus de rapidité ) , elle ne convient plus : l'inflammation ne peut être réfoute alors que par une coc- tion purulente , qui feroit troublée par la faignée. Dans le tems du dé- clin ou de la dépuration , ôter du fang , ce feroit détruire le peu de forces qui relient, ce feroit donner lieu à dos métaftafes , ou tout au moins empêcher que cette m itière nuifible , préparée pour l'évacuation , foit évacuée ; ce feroit troubler des fonctions qu'il eft important de con- ferver dans toute leur intégritc ; ces maximes S A I maximes font fi vraies, les médecins Bu cerps humain les ont de tout temps tellemei t connues, que fi quelqu'un d'eux s'eft conduit différemment, au- cun n'a ofé le publier comme prin- cipe; la feule difficulté a roulé fur la fixation des jours oii s'opéroit la coefion; les uns ont cru la voir com- mencer au quatrième, & ont interdit les faignées après le troilième ; les autres ont été plus loin , mais aucun n'a paifé le dixième ou le douzième. Il efi maUaifé de fixer un terme pré- cis dans des ma'adies qui font de nature fi différente, dont les fymp- tômes & les circonltances font fi va- riées, qui fuivent leur cours dans un temps plus ou moins long; on fent ailèmentqueplus la maladieeft aiguë, plus le temps de l'irritation eft court, plus on doit le hâter de faire les J'ai- gnées néccfl'aircs , plutôt on doit s'ar- rêter; c'eft au médecin vétérinaire à prévoir fa durée. Nous pouvons «jouter que ce temps expire commu- i. émeut , dans les fièvres proprement dites & les inflammations , au cin- quième jour; mdis nous répéterons lans ctlTe que le temps qui précède la coctionou l'état de la maladie, elt ce- lui auquel on doit borner la faignec. Li'S paroxylmes ou les accès Inr.t comme des branches de la maladie, qui ,femblablesau tronc, ont comme lui un crutrs régulier, un accroille- me; t; un état & un déclin; ce que n .us avons dit de l'un doit s'éten- lirx autres ; c'eft après le tr.lfon , lorfque la fièvre eft dans fon plus . feu, qu'on doit fifigner. L':ntcrdicYion de \afaignct dans le 1 -.i, nous conduit à remarquer qu'on tomberoit précifémént dans 'a même faute, fi 0:1 laignoit dans' ncipe de la maladie , des inflara- ! IX, S A I 41 mations, avant que la nature foit ibule- vée ck les premiers efforts développés. Section V. Du choix du Vaiffeau. Appliquons à l'ufage de \zfaignU les maximes que nous avons établies en parlant de (es effets. La pléthore < fi générale ou particulière ; générale, elle fuppofe une égalité dans le cours de la circulation , & un équilibre entre les vaifleaux & le fang, qui fera détruit fi on ouvre une veine pendant tout le temps que le fang coulera , mais qui fe rétablira bien- tôt lorfque le vaiffeau fera fermé ; il elt donc égal, dans ce cas, d'ou- vrir la veine des ars , ou la faphène, ou la jugulaire , avec ou fans liga- ture : il n'efi qu'une règle à obierver, c'efi d'ouvrir la veine la plus grotte, parce qu'en fourniffant d,.ns un même efpacede temps unepUis grandequan- tiié de fang , elle produira , avec une moindre perte, l'effet fouvent defiré , de caufer une légère défaillance. Mais lorfque la pléthore eft par- te.iliere , il faut connoître ou (e rap- peler qu'il peut fe former dans les veines d'une partie, ou dans les ar- térioles, des obftacles au cours de la circulation, oui fi ront l'effet d'une contraction fpalmodique de ces vail- fc^ux ou des parties voifines , d'une cqmpreffton extérieure ou interne, d'un épaifliffement inflammatoire particulier du fang , ou des autres hu- meurs; d'un fijour trop long du fang accumule dans une patfe relâchée, dans une fuite de petisfacs variqueux, q'ii circulant plus lentement, s'epail- fra , fecollera cor.t s des 5 . . , forme unepléthore ère dont l'exiftence eft dé- 42 S A I montrée par les hémorragies criti- ques, les inflammations, les épanche- mens , &c. Dans tous ces cas \z faignée doit être faite dans le fiége du mal , ou du moins aufïï près qu'il efl pofîible , pour imiter la nature dans fes hé- morragies critiques, & pour fe con- former aux loix du mouvement les phis fimples; c'eft ainfi qu'on ouvre les varices quelconques , qu'on fea- rifie les yeux enflammés & les plaies engorgées , qu'on fagne au défions d'une comprefîîon forte qui efl la caiife d'un engorgement, qu'on ou- vre les veines jugulaires dans plu- fieurs maladies de la tête avec fuc- cès, &c qu'on éprouve continuelle- ment de ces faignées locales des ef- fets avantageux. Oui ne riroit d'un < j • °, i . o" • • • médecin vétérinaire qui ouvnroit la faphène pour difîïper l'engorge- ment inflammatoire des glandes pa- rotides? ici l'expérience vient conf- tamment à l'appui de la raifon ; l'une & l'autre veulent qu'on attaque le mal dans fon fiége & qu'on vuide le canal par une ouverture faite au canal lui même, fans recourir aux branches les plus éloignées. Comme la flamme ne feroit pas toujours un infiniment propre à at- taquer le mal dans fon fiège , on peut y fuppléer par les fangfues, par les ventoufes sèches ou humides ; elles font indiquées dans le vertigo idiopa- tique , dans l'inflammation des yeux , dans celle à?s reins, dans la fuppref- fion & rétention Surine , dans l'a- poplexie fanguine , dans l'inflamma- tion des mamelles des jumens & des vaches qui allaitent , &c. &c. Avant o,ue d'appliquer les fang- fues, on les lave dans de l'eau; en- fuite on échauffe la partie dont on S A I :ire-r le fang . en la frc:rsi l en la mouillant a\ ce de Pean tiède, du lait chaud , ou du fang de pigecr. Sans l'un ou l'autre de ces moyens, elles s'attacheroient difficilement. Dès qu'elles font gorgées de fang , elles quittent prife pour l'ordinai- re ; mais fi l'on juge que la quan- tité de fang qu'elles ont tiré ne luffit pas, on coupe la queue des fang- iues , afin que le fang quelles fixent de p'us, puiffe couler par cette ou- verture. Quand on juge qu'elles ont affez tiré de fang, on le'.ir jette I r le corps du fel , des cendres, ou on les coupe , le plus près qu'il efl pofîible , de la tête. Le fang s'arrête pour l'ordinaire dès qu'elles ont ceffé de fucer ; s'il arrivoit qu'il ne s'ar- rêtât pas, il faudroit appliquer fur les petites ouvertures de l'amadou ou de l'egaric, qu'on aflujettit au moyen d'une comprefTe Se d'une bande. Quand il s'agit d'appliquer les fangfues dans l'intérieur des nafe2ux, &c. , il faut ufer de beaucoup de pro- caution &c d'adreffe, afin qu'elles ne pénètrent point dans les cavités plus avant qu'on ne le délire ; accident qui , comme on le fent affez, mettroit la vie de l'animal en danger : fi par mal- heur elles vendent à fe gliffer dans l'eflomac par les nafaux , il faudroit fur le champ faire avaler force eau falée , ou du vinaigre , ou des pur- gatifs, & des lavemens acres, afin de les empêcher de pincer ces par- ties & d'en fucer le fang : fi elles étoient arrêtées dans les nafaux, de forts fternutatoires les feroient rejeter. Les fangfues s'attachent quelque- fois aux jambes, fous le ventre & à d'autres parties du corps des che- vaux qui vont dans des mares d'eau pour manger les joncs ou la lèche ; S A I la feule manière de les faire quitter prife , eft de les couper avec des ci- feaux, le plus près qu'il eft poftible de la tête. On obiervera de ne ja- mais les arracher de force , parce qu'elles laifiéroient leurs dents dans la chair , ce qui po irroit occafion- ner une inflammation fuivie de fup- puration : noms difons de les couper le plus près poftible , de la tête , parce que ce ver, comme un grand nombre d'autres , furvit lors même qu'il a été coupé en plufieurs mor- ceaux , & que moins la partie cou- pée qui tient à la chair, eft grande, moins elle vit. Avant que de décrire la manière d'app'iquer les ventoufes , nous ob- ierverons que ce font de petits vaif- feaux, ordinairement de verre, faits en cône , à peu près comme les verres à boire , dont on peut mên^e fe fervir un tit. tant d'autres. Après avoir coupé le poil, on ap- plique les ventoufes par la partie large tk ouverte, fur le fiège du mal, pour attirer avec violence les hu- meurs du dedans au dehors : pour cet effet en remplit le verre à moitié d'une étoupe de mèche ou de co- ton , qu'on tait tenir dans le fond avec delà cire ou de la térébenthine. On commence par faire chauffer lé- gèrement le vaiffeau, enfuite oa met le feu à l'étoupe ;on place aufiitôt la vtntoul'e fur la partie malade ou fur la partie qui en eft voifinç : la flamme s'éteint peu à peu; mais la chaleur qu'elle a communiquée en raréfiant l'air contenu dans le vaiffeau, attire la peau du dedans au dehors : cette peau fe lève & forme une veiîie ; il eft des cas où elle fuffit : on appelle cette ventoufe sèche ; mais le plus fouvent of. fait des incilions fur cette \ S A I 43 avec une lancette , après quoi on applique de nouveau la ventoufe , avec les mêmes attentions , & elle attire abondamment le fang èc les «"litres humeurs. On a donné à ces incifions le nom de ^Tarifications , d'où vient que cette ventoufe s'ap- pelle ventoufe fearifiée. Ce remède ne le cède point à la faignée pour les bons effets ; on l'ef- time même plus utile , car la dou- leur que caufè la ventoufe facrifiée , & que ne procure pas la faignee, a cet avantage , qu'elle diffipel'engottr- difllmcnt des fens ; ce qui la rend très-importante dans toutes les mala- dies accompagnées d'aflbupiffemens; elle procure les plus grands loulage- mens dans la pleuréfie , fur-tout dans la faufie-pleuréfie , quand elle eft ap- pliquée près du fiège de cette maladie. Section VI. Du nombre des fuignèts quon doit faire. Si l'on fait un grand nombre de faignics , ou que Ton tire une grande quantité de fang , le dépouillement de la partie rouge devient de plus en plus confidérable , fur-tout fi les faignées ont été copieuies ou fe font fui vies rapidement, pa:ce qu'alors la perte de la partie rouge eft plusgrande proportionnellement ; bientôt on ne trouve plus que de la férofité dans les veines, ce qu'on appelle .:. blanc; dans ex t état le fang eft devenu fi fluide qu'il eft p que incapable de concourir à la coc- tion , qu'il ne peut qu'a la Ion aftlmiler le chyle qui lui eft p té; ce défaut de co&ion laiffe fubûfter le ■ engorgements qui forment la ma- ladie, ce qui arrive tpécia'.c ment dans les fièvres d'acecs. On lent déjà qu'il I i 44 S A I eft de bornes plus étroites qu'on ne penfe vulgairement, à la quantité du fang qu'on doit tirer ; elle doit tou- jours être réglée fur les forces , l'âge , la conftitution , & le travail ou le repos auquel eft fournis l'animal qui eft dans le cas d'être faigné. Il le- roit auffi ridicule que nuifible de vouloir tirer la même quantité de fang à un poulin qu'à un cheval for- mé ; à un animal délicat , qu'à un qui feroit robufte , &c. On ne doit pas même , dans certaines maladies , taire faigner les animaux jufqu'à défail- lance i car un animal peut tomber en J'yncopt à la première ouverture de la veine, tandis qu'un autre perdra tout fon fang avant qu'il éprouve la moindre foibleffe. Ce n'eiî pas qu'il n'y ait certaines maladies où les fai- gnées]ufquà défaillance ne foient très- importantes : par exemple, lorfque le cheval eft atteint du vertlgo , le bœiitdu mal- de chèvre ; cette maladie eft. connue en Franche-Comté, f us ces dénominations ; le délire phré- nétique qui l'accompagne, étant caufé par une conftriction qui eft teile, qu'il tant que le relâchement foit porté juf- qu'à la fyncope , pour q^ie la détente le faffe , &c. Mais nous nous gar- derons bkn de confeiller à qui que ce l'oit d'employer ces /.lignées : li nous en fàifons mention, c'eft pour que , par ignorance , on ne traverfe pjs les vues d'un médecin vétérinaire éclairé, qui les pratique parce qu'el- les lui paroi dent néceflaires. Ce n'eft pas non plus fur la de- mande du propriétaire d'un animal, que le maréchal , ou le médecin vé- térinaire doivent le décider à pra- tiquer la"faignée; mais uniquement par l'indication que préfentent les Jympcoir.es de la maladie dont il eft at- S A I taqué; car il eft nombre de perfonnes qui font faigner leurs animaux par pure fantaifie , & il eft rare qu'alors hfa/gnée ne foit nuifible. Il n'y a que la maladie & les fymptôroes qui l'ac- compagnent, qui puifTent & do; vent faire décider quand il faut feign , où il faut faigner , & c :mbien de fois il faut faigner. M. BRA. SAIN-DOUX. Graifle molle & blanche qu'on tire du porc. Avant de le faire fondre, il eft effentie! de le laver à grande eau, de l'y , fortement afin de le dépouiller des parties flbreufes contre lefquelles cette graiffe eft attachée , & des caillots de fang 6c autres imj u dont elle eft imprégné'. Après on coupe le lain-doux en petits morceaux & on les lave de nou- veau; enfin on les jette de.ns une poêle , fur un feu clair, pour les faire fondre. Pendant qu'ils font fur le feu , on en fépare encore les cartilages avec une écumoire , cV forfque le tout eft bien fondu, on en verfe la graiffe dans un pot bien net. Il vaut infiniment mieux lui fubûituer des veffies qu'on a . précaution de laver à lintérie à l'extérieur à pluûeurs eaux , &C que l'on ballonne &C lie enfuîte pour les faire (éeher. Le.s amateurs de la grande propreté Se de la conl'ervation du fain-doux lavent encore les vef- fies , foit en dedans foit en dehors, avant de s'en fervir , les rebillon- nent de nouveau en '.es foufflant , & les lailTent lécher. C'cft iorfqj. velTus font dans cet état qu'on les remplit de faiu-deux à l'aide d'un entonnoir : il ne faut pas que le 1^!. .-doux de ia poêle foit ex< vement chaud ; il feroit crifper le S A I tifiu de !a veflîe. AufÏÏtôt & même un peu avant qu'il loir entièrement refroidi, on fait une ligature très- ferrée vers le fommet de la vefîîe , & on la lulptnd , au moyen de l'excédant de la ficelle, à un plan- cher, dans un lieu où il ne farte ni trop chaud ni trop froid. On eft afluré, en fuivant ce procédé, de conferver très- iong- temps le fain- douxfans qu'il fubifie aucune fâcheufe altération. SAINFOIN ou E5PARCETTE. Cette double dénomination a été caufe qui' pluficurs auteurs ont fait de fort longs mémoires fur la même plante, comme fi le fainfoin & l'ef- parcette étoient deux plantes diffé- rentes ; ou ils parloient fans le con- noître, ou ils l'ont mal décrit. Vo;;- é le place dans le genre des htdyfarum , dont il compte quaran- te-lix efpèces. Les décrire ici, ce feroit faire parade d'une érudition inutile. Il n'y fera qutlKon que du Jainfoïn ordinaire o.i tfparcetu , &i au fainfoin d'Ffpagne ou Sulla. CHAPITRE PREMIER. Section première. Difcription du fainfoin ou tfparcette. Tolirnefort le place dans la pre- mière Ucticn de la dixième clafle des . ;.r de plufieurs p in [litières ex en papillon, dont le pillil devient une gonfle courte, 6c à une feule loge, ex il l'appelle ono- brychis foitis \ fie dans la , & le i.omme htdyfarum o:i.t-\ . S A I 45 Fleur en papillon , c?.nnelée , pur- purine ; l'étendard réfléchi, com- primé , ovale , oblong ; les ailes oblongues, droites, plus courtes que le calice ; la carène droite, com- primée , large à l'extérieur , prefque tronquée, divifée en deux depuis fa bafe juiqu'à la convexité. Le ca- lice d'une feule pièce , divifé en cinq découpures droites & pointues. Fruit ; légume prefque rond, irré- gulier , renflé , hériffé c!e peintes, ne contenant qu'une iemence en for- me de rein. les , ailées ; les folioles ovales, en forme de fer de lance, terminées par un Ûyle. Raine, dure, ligneufe , ribreufe, noire en dehors , blanche en de- dans, longuement pivotante, & ra- meufe vers fon collet. Port ; tige d'un à deux pieds de hauteur, fuivant le terrain Se la fai- fon , droite ou inclinée , dure ; les fleurs riaiflent des aiffelles , portées fur de longs peduncuks /accompa- gnées de deux feuilles îloraies ; les ftipules font pointues, & les feuilles placées alternativement fur les tiges. Lieu. Les montagnes sèches de la province de Dauphiné , oh on ap- pelle communément cette plante tfparctttc ; la Sibérie, l'Angleterre, la Bohême, dans, les terrains cré- tacés 6c ex pelés au foleil. Le fain- foin elt \ iv.ee. S F. C T I O M [I. Du terrain qui lui convit • Pour le connoître , étudions la ma- nière de • plante, 6c 3 quel toi elle crbît fpontané- A6 S A I .. On ne l'y trouvera pas auffi belle que dsns nos prairies , mais elle indiquera juîqu'à quel point elle peut être utile , foie dans fon état prefque de fîmple nature , foit lorfqu'elle reçoit par la culture & par la main de l'homme toute !a perfec- tion dont elle efi fufceptible. Je la vois remplir fa destination & fe reproduire dans de mauvais ter- rains , pour peu qu'ils foient abrités des vents du nord ; je la vois végéter dans le pays froid de la Sibérie , dans les champs de l'Angleterre, &c. Je dois donc dire , cette plante réuf- fira prefque par-tout , & fi elle craint quelque chofe , c'en1 la trop grande chaleur. Mes craintes feront cependant bientôt difîîpéesfi je fouille la terre & fi j'examine fes racines ; alors je découvre qu'elle a deux grands moyens de pourvoir à fa nour- riture , fans parler de celle qu'elle ab- forbe de l'air par fes feuilles. C'eft d'a- bord une racine pivotante qui va très profondément puifer l'humidité & recevoir les fucs nourriciers qui maintiennent la plante contre la fécherefïe. L'expérience a prouvé que ces racines plongent quelque- fois jufqu'à 10 & 12 pieds de pro- fondeur. D'un autre côté, par fes ra- cines latérales, qui naifTent près du collet, elle s'approprie les fucs de la fuperficie ; ainfi, d'une manière ou d'une autre , elle eft: affurée de fa fubfiftance. Ces racines du collet font caufe qu'on n'obtient pas , après avoir détruit une efpa; cette , d'auffi belles récoltes en blé, & pendant le morne nombre d'années, qu'après la deftrudion d'une luzernière ou d'un champ auparavant couvert par le grand trèfle , dont les racines font puremnit pivotantes. Malgré cela, 5 A I cette plante a la propriété d'engraif- fer les champs où elle a été femée. Voilà les reflburces que la nature a ménagées pour la végétation de cette plante ; quant à fon utilité comme fourrage, l'expérience a dé- montré qu'il étoit excellent. Il refle donc à conclure que le fainfoin cil une des plantes les plus utiles , qu'elle peut croître & prof^ur.r du plus au moins dans toutes les efpèces de terrains, & que pour peu que l'on aide fa végétation, l'homme eft afïuré de trouver en elle la qua- lité & la quantité réunies pour la nourriture de fes beftiaux. Il faut convenir cependant qu'il y a beaucoup de terrains cù le fainfoin réuilît beaucoup mieux que dans d'autres, & ajouter en même temps qu'il croît par-tout : cVii déjà un très-grand point , & le pre- mier apperçu d'une récolte quel- conque fur un terrain réellement mauvais, je dirois prefque infertile. Le premier qui a introduit en France la culture du fainfoin , mériteroit une ftatue élevée par ies mains de la reconnoiffance des habitans dans les cantons dont le fol fe refufe à la production du fourrage. Le f.iin- foin végète dans les terres fablon- neufes, caillouteufes , pierreufes, & même crayeufes , & fi on n'a pas de récoltes brillantes , on tire au moins des fecours , pour la nourriture du bétail , d'un terrain qui feroit refle inculte. Que fera-ce donc li le fond du fol eft bon ? Le produit eft con- fidérable. Cependant je ne confeil- lerai jamais la culture du fainfoin dans de telles circonftances ; il vaut mieux confacrer les champs à celle de la luzerne , & encore mieux à celle du grand trèfle , parce qu'il S A I fert non-feulement à produire beau- Cf'A» de fourrages, & une fupcrhe récolte de froment dans l'efpace de deux années , (confulte^ les articles Trèfle. & Luserne, ainfi que l'ar- ticle Alterner,) mais encore parce qu'il n'épuife pas la Superficie du fol , & lui rendplusen fubftance qu'il n'en a reçu de lui. C'eft pourquoi les plantes graminées réunifient fi bien après de telles cultures. Cultivateurs, alternez vos terres , c'eft le plus fagc confeil qu'on pui.Te vous donner. Plufieurs auteurs ont pris la peine de dcfigner par la couleur le fol le plus convenable à l'efparcette. Une excellente terre ou une très- mauvaife peuvent être blanches , brunes, noires ou rouges , Sec. En général , les couleurs font acciden- telles ÔC tiennent beaucoup à celles des pierres décompofées qui les ont formées ; j'en ai vu de très-noires , très - mauvaifes &i très -maigres , quoique prefque par-tout la cou- leur noire ou brune annonce la té- condité, lorfqu'elle reconnoît pour principe le détritus des plantes ou des animaux. Les fables purs , mêlés par la craie ou l'argile, auront une couleur blanchâtre , & cependant ils conviendront à l'efparcette. La couleur n'eft donc pas un indice certain. Les productions annuelles d'un champ en feroient un meilleur, mais non pas un indice abfolu. En etfet, un champ qui a huit ou dix pouces de bonne terre, quoiqu'il re- pofe fur un banc de craie ou fur du gor , donne afTez ordinairement de bonnes récoltes ; cependant le fainfoin n'y profpérera que pendant h prendre ou la féconde année , rarement pendant la troitième , at- tendu que fes racines n'aurent pas S A I 47 la facilite de pivoter ; elles s'entre- mêleront les unes tk les autres, fe nuiront, fe détruiront, & la plante fufera fur terre. S'agit-il d'établir une excellente efparcette, choififTez un bon chnmp, dont la terre douce, bien nourrie, légère, m dis qui ait beaucoup de fond. Si on approche des provinces du midi, le fainfoin y réiifîira moins que dans une terre un peu forte, qui rcr: t plus long-temps l'humidité que l'au- tre ; & plus elle aura de fond , & meilleure elle fera. Les circonflan- ces locales influent donc encore fur le choix, 6c rendent les préceptes généraux abufits. Je le répète , on auroit tort de facriher de pareils champs à cette culture ; j'oie dire plus ; on ne doit lui facrifier que des terrains mauvais ou médiocres. Cette afTertion paroîtra un para- doxe aux auteurs qui ont prôné le fainfoin comme une des fept merveilles. Ils ont eu raifon , mais il faut s'entendre avant de prononcer. Section III. Des avantages Je la cul} art duf-.infoia. Je conviens qu« le fainfoin eft un magnifique préfent de la nature pour les pays qui manquent de four- rages, en raifon du peu de valeur de leurs champs; jufqu'à ce jour oa n'a connu aucune plante capable de le fuppléer. Ainfi tcus les foins des cultivateurs doivent tendre à y mul- tiplier cette culture. Le trèfle ni la luzerne, malgré leur excellence, ne les en dedommageroient pas , puifque dans de tels champs ils ne fauroient profpérer; mais dans les bons tonds, les produits de l'une ou de l'autre 4S S A I remporteront de beaucoup fur ceux de lefparcette, foit par ld quantité, foit par la qualité du fourrage. On doit donc en bonne règle choifir la culture qui rend le plus. C'eft par la même raifon que, pour les champs médiocres ou mauvais , l'efpar- cette mérite la préférence. Elle lui eft due i°. parce qu'elle eft un bon fourrageât" une excellente refiour- çe dans les pays où il en manque ; 1°. parce qu'elle fert a engraifler les terres, les rendre plus productives en grains, Ôt par une longue fuite de culture, plus productives même en faînfoin ou efparcette. Il vaut mieux avoir un peu de fourrage que point du tout; que ce fourrage foit de bonne qualité*, c'eft le fécond avantage. C'eft pré- cisément ce que l'on obtient par le lainfoin, même dans les plus mau- vais terrains ; fans lui , leurs pro- duits feroient nuls. A préfent mon- tons de progreiïions en progressons , fuivant les petites bonifications qui fe rencontrent dans les différents lois , quoique toujours fuppofés mé- diocres , & nous vciTons les pro- duits y correlpondre; enfin la ré- colte fera bonne dans les terrains eu celle du trèfle & de la luzer- ne auroit été mauvaife. Il eft djnc précieux 6v t-cs-précieux pour ces pays d'avoir une femblable rellour- ce , auuj petite rr.ême qu'on vou- dra la fuppofer. On ne niera pas que fi la récolte n'eft pas abondan- te , on aura au moins un pâturage pour l'automne & pour l'hiver , lî on fait le ménager ; & c'eft déjà beau- coup dans la fuppofition prélente. J'ai vit du lainfoin petit , il eft vrai, mais couvrir entièrement à la liecor.de année la fuperficie d'un ! HJttf m s a r champ de craie pure , 3u i qu'on diHjnguoit 1res- u a leur uu loi. C'ttoit dans la pagne pouil.eule. Il eft vr..i que la laiton &c les pluies de l'an- née précédente avoieot b-. i contribue à la profpé.ité, & elle avoit été touLjnu^ par le pr'nremps, au moment que je l'obi rvai. Si on n'a voit pas femé du lainfoin, le chomp auroit été nu , comme il l'croit auparavant. Tel étuit en géi.érdl l'état des ttires Je cette par- t.e des champs de la Cban. avant qu'on y eut introduit cuie culture. Ce'te affreu e craie qui ..- ti^ue l'œil uu voyageur, ifc a ld misère du canton, comna changer de h.ce depuis qu'on peut y nourrir du bétail. Or s'il eft pof- lible de fèrtiùfer les craies pures, on peut do.ic à plus forte railon fertitifer des lois qui ne font infer- tiles qu; par le défaut J :.u-nu's ou terre végétale, ou terre loiub.e ..ians l'eau, qui leur manque {^confultt^ l'ar- ticle Craie, eftentiel ici, afin d'évi- ter les répétitions)- £>c par une fuite naturelle de ce raifonnera faut clone multiplier l'efparce : tout oii manque le fourrage oc par- tout où il eft cher, pnilque . rience a démontré u'un bc royaume ,à l'autre, qu'elle rcutnfioit pdrtout. Le fécond avantage de cette cul- tsre eft de rendre les champs plus fertiles & plus pr c'uchfs en grains. Prenons encore un dans le grand livre de la nature. buppolons que dans un terr< i jaune , rougeâtre. Sic. , on ouvre ; e tranchée fur les bords , on que par quelque ébou>ement il prélente une furfaçe coupée perpendiculairein.r.t. Suppoioii* S A I Suppofons encore que ce banc de terre ait une certaine épaiffeur, & qu'il ait été traverfé par des raci- nes d'arbres ou par celles de quel- ques plantes pivotantes, jufqu'à la profondeur, par exemple, de cinq ou fix pieds. Ce banc fuppofé d'égale couleur, me laifle découvrir, lorl- que je l'examine, une couleur plus brune dans la partie de terre qui environnent auparavant la racine, &C cette couleur a quelquefois un à deux pouces d'épaiffeur. Cette ob- fervation ne peut certainement pas manquer d'être faite, ii on a des yeux accoutumés à voir. Je demande comment s'eil formée cette couleur p!us brune dans ce banc fuppofé de couleur homogène ? font - ce les eaux qui ont diffous la terre végé- tale & l'ont entrainée dans l'înté- jieur du banc? Si cela étoit , la cou- leur brune feroit répandue égale- ment dans le banc. E'ie fe manifefte, il eft vrai , dans la partie fupérieure, ma s non pas à la profondeur indi- quée. Dans ce cas , 4'extérieur de la racine a-t-il fervi de conduc- teur à ces eaux chargées de parties colorantes ? Cela peut être ; mais il tft bien plus probable que cette couleur eftdue à la matière rejetée de l'intérieur de la plante en dehors , par les fécrétions qui s'exécutent autant p ir les racines que par les branches de l'a bre , ou fimplement par les feuil- les de l'herbe. Ces fécrétions ont commencé à produire de la terre végétale, & la diffolution de la par- tie colorante furabondante dans l'é- C rce de la racine , & quelquefois dans fa propre fubflance, pénètre la terre voifine. Il eil de fait que les racines pivotantes des plantes her- bacées colorent beaucoup plus que Tome IX. S A T 49 celles des arbrilTeaux & des arbres. Je trouve donc déjà que, par le le- cours des racines ii. de leurs fécré- tions , il fe forme une portion de terre végétale dans la portion im- prégnée de parties colorantes. Mais ii on fuppofé une multiplicité de ra- cines, il y aura donc un change- ment de couleur, de rougeâtre, par exemple, en brun, comme on le voit après la féconde ou troifième année qu'un femblable terrain a été femé en pré, ii comme on l'ob- ferve encore très-bien à la fuperfï- cie fupérieure du banc dont on a parlé , jufqu'à l'endroit où les ra- cines des plantes ont cetTé de s'enfoncer. Pour prévenir toute objeftion , je dis que cette terre vé- gétale que j'indique , eil en petite quantité &c ne fuffiroit pas à la nour- riture d'une femblable racine, fi elle s'étendoit dans la même place &c dans la même direction. Le point eft que la terre a changé de cou- leur , qu'elle a perdu de fa ténacité , & que quand même cette racine n'auroit pas fervi jufqu'à ce mo- ment à former de la terre végétale , elle auroit toujours produit un très- bon effet, celui de rendre la terre plus perméable à de nouvelles raci- nes. C'eil aulTï le point où je vou- lois venir. Si actuellement on fup- pofé , non pas l'éboulement du ter- rain , mais la deftruûion de l'arbre ou de la p'ante qui a fourni les ra- cines fuppofées, leurs débris qui ref- tent en terre , & perfonne ne le niera , font un réfervoir de terre végétale, & de tous les matériaux de la lève , qui n'attendent plus que le moment de fervir à la nouvelle vé- gétation de quelques plantes. Le fait que je viens de prendre 5o S A I pour exemple fait bien connoître comment l'efparcette concourt à bonifier un terrain, même crayeux, & à plus forte raifon tous les au- tres. Dans la craie il faut que la plante végète & fuive les loix que lui a prelcrites l'auteur de tous les êtres. Sa racine a une tendance for- cée à plonger ; elle le fait, à moins que l'obftacle ne foit inlurmonta- ble , &c perfonne n'ignore qu'une feule racine un peu forte fuffit à la longue pour féparer les plus gros blocs de pierres , pourvu que fes chevelus y trouvent le plus léger interface. Or le vice eflentiel de la craie eft fa grande ténacité; les ra- cines de l'efparcette peuvent feules la divifer. Dès-lors la craie com- mence à devenir fufceptible de cul- ture ; dès-lors les autres terrains moins tenaces profitent beaucoup plus. Actuellement ce fainfoin , qui végète fur divers terrains , fert à y nourrir un très - grand nombre d'infedes, dont les dépouilles , pen- dant leurs roétamorphofes & leur deftruction, fourniflent la fubftance graiffeufe animale qui concourt à la formation de la sève. Cette ref- fource , qui paroît fi mince au pre- mier coup d'œil , ne l'eft pas autant qu'on le penfe. On comptera au moins pour beaucoup la quantité de feuilles de la plante, qui s'en dé- tachent lors de la fauchaifon, & que le râteau ne fauroit raflembler ; la quantité de feuilles qui pourriflent pendant l'hiver, & qui donnent les matériaux tous formés de la terre végétale. Si on ajoute encore les ex- crémens & les urines des beftiaux que l'on mené paître fur ces champs pendant l'hiver, on concevra qu'ar S A I près la tro'.fième ou quatrième aî- née , leur fuperficie fera bien plus riche qu'elle ne l'étoit auparavant. Ces raifonnemens, quoique fondés fur les loix de la faine théorie , fe- roient cependant peu concluans , li l'expérience de tous les temps ôc de tous les lieux ne prouvoient que les récoltes en blés, qui fuccèdent après la deftrucYion d'une prairie artificielle, font plus belles que fi cette prairie n'avoit pas exiflé. D'où l'on doit nécefiairement- conclu- re que plus le pays eit pauvre par fon fond , plus on doit s'at- tacher à la culture du fainfoin , &c que par le moyen de cette culture ', on alterne les récoltes & on bo- nifie les plus mauvais fols. Les au- teurs ont donc eu raifon de vanter cette plante comme une des plus précieufes : examinons comment elle doit être cultivée. Section IV. De la culture du Sainfoin. Afin de ne pas trop généralifer les préceptes , & par conféquent , afin qu'ils ne foient pas nuls ou con- tradictoires , on doit diltinguer les fonds de terre , i°. en mauvais iC médiocres , V. en bons & très- bons. Dans les terrains mauvais & de médiocre qualité , il eit effentiel de préparer le fol , au moins une an- née d'avance , par quelques coups de charrue. Le premier labour doit être fait à l'entrée de l'hiver , le plus profond qu'il fera poffible , avec la charrue à roue , afin que l'eau des pluies & des neiges pénètrent & s'infinuent profoHdcmcnt. Plus le ià\ S A I fera mouillé , plus les ge^es feront fortes & -prolongées pendant l'hiver, & mieux & plus profondément le terrain fera foulevé & émietté par le froid , qui eft le meilleur de tous les laboureurs. Si on a la facilité d'at- tacher deux à trois paires de bœufs ou de chevaux à la charrue , l'ou- vrage n'en vaudra que mieux. Peu importe qu'on amène à la fuperficie la terre crue ou gor ; tout le travail tend à donner plus de prife aux gelées , & à rendre une plus grande maffe de terre perméable à l'eau. Auffuôt après l'hiver , &c lorfque la craie, ou l'argile, où le mauvais terrain font affez refTuyés pour que la preflion de la charrue ne durcifTe ni ne pétrifie la terre , on laboure de nouveau , & on paffe deux fois la charrue dans la même raie , afin de la creufer plus profond. Quel- ques jours après on recroife ce la- bour , Se dès que la faifon eft venue, on y sème tris-épaïs , ou des pois , ou des vefees , ou des lupins, ou enfin du farrafin , vulgairement nommé blé noir , enfin la graine dont l'achat eft le moins dispendieux. Lorfque les plantes , quelles qu'elles foient , font en pleine fleur, on les enterre par un fort coup de charrue , ÔC on laiffe le champ s'hi- verner dans cet état. Ces plantes pourriffent,ôc de leurdécompofition réfultent les premiers matériaux , ou au moins une bonne provifion de terre végétale. Ces plantes, jufqu'à leurdernièredécompofition , tiennent la terre foulevée , & la rendent plus perméable aux influences mé- téoriques. (Confidtcçle mot Amen- dement, &C l'avant dernier chapitre du mot Agriculture.) Après le fécond hiver ôc dans S A I 51 l'état convenable du fol, on le la- boure de nouveau , &c encore plus profondément, s'il eft poflîble, qu'a- vant & après le premier labour. Le travail fera facile , fi les gelées ont été fortes & ont pénétré afïez avant en terre. Enfin , labourez plufieurs fois , jufqu'à ce que le grain de terre foit meuble & en état de recevoir la femence du fainfoin ou efparcette. Le dernier labour doit être très-peu profond , parce que la graine ne germe pas fi elle eft trop enterrée. On la sème fur le champ ai ml pré- paré , dès qu'on ne craint plus les gelées. Il n'y a point de jours fixes pour cette opération. La femaille dépend du canton que l'on ha- bite , de la manière d'être de la fai- fon , & de l'état du fol ; en un mot, pour tous les pays c'eft après Y/iiver, excepté dans les provinces méri- dionales, où il convient de femer en feptembre , attendu que les jeunes plantes acquièrent affez de forces avant l'hiver pour réfifter aux pe« tites gelées qu'on y éprouve. D'ail- leurs , c'eft prefque une année en- tière que l'on y gagne. Cette méthode feroit prefque toujours funefte dans des climats plus froids. La quantité de femence du fain-r foin doit être double de celle du blé ou feigle que l'on sème dans le pays fur la même fuperficie de ter- rain. Après qu'on a femé on paffe & repaile la herfe , qui traîne après elle des fagots , afin que la graine foit mieux enterrée. La meilleure fe- mence eft celle de l'année, fur-tout fi on a eu l'attention de la choilir fur les efparcettes en pleine force , par exemple, de deux a trois années. 11 vaut mieux payer un peu plus cher 52 S A I cette graine, & êir? afluré de fa bonne qualité , fans quoi on court les nfques de perdre une année. On obje&era fans doute que cette p-emière culture occafionne beau- coup de travaux , & par conféquent beaucoup de dépenfe. Je réponds , un bon agriculteur calcule & dit, voilà un mauvais terrain , un champ crayeux, dont le produit eft nul ou prefque nul. le manque de four- rages pour nourrir mes beftiaux , & ils font très - chers dans le can- ton ; airrfi la première mife en tra- vaux me reviendra à telle fomme : actuellement quel fera le produit en éiinfoin? Quand même ce produit ne feroit pas égal , pendant la première année, à l'intérêt delà mife en avant four les travaux , ce qui eft impoffi- 'e , il faudra calculer la valeur d'un champ qui fera à l'avenir fufcep- tible de porter de bonnes récoltes en grains. C eft donc une acquifition réelle que l'on fait , plutôt qu'une Ample bonification. (Confulu^ce qui aété dit fur ce fujet à l'article Craie.) Dans plufieurs cantons, après les travaux indiqués ci-deffus , on sème en feptembre ou au commencement d'oclobre le fainfoin avec les blés. Cette méthode feroit admiflîble juf- qu'à un certain point dans les pro- vinces méridionales du royaume , & l'expérience a prouvé qu'elle eft très- cafuelle dans celles du nord. D'ailleurs on doit être bien convaincu que les racines chevelues des plantes gra- minées abforberont une grande partie du peu de terre végétale qui fe trouve dans la couche fupérieure du terrain , & que cette ibuftraclion nuira enfuite à la bonne végétation de l'efparcerte. Le fol eft fuppofé déjà allez pauvre en principes , pour ne pas S A I IaiiTer dérober dans ce cas , par dej plantes parafites, une partie de ceux qu'il renferme. Il eft confiant qu'après les tra- vaux préparatoires dont on a parlé, la récolte de feigle fera belle ; mais c'eft précifément en raiton de fa beauté que Pcfparcette en fouffrira. Les racines & le chaume qu'on laif- fera après avoir coupé le leigle, ne furfiront pas pour rendre au fol la portion d'humus ou terre végétale ab- forbée par le feigle; ainfi , de quelque manière que l'on confidèrece mélange de plantes , il eft nuilible dans la fuppofition d'un fol crayeux ou d'un terrain médiocre ou mauvais , & fur- tout encore fi l'on n'a pas d'engrais à répandre fur le champ de fainfoin avant le* femailles. Dans de tels can- tons les engrais font très- rares, puifque les beftiaux ne fauroient y trouver un fourrage proportionné à leurs befoins. Tous les pays ne reffemblent pas à la Champagne pouilleufe , dont le banc de craie commence à Sainte- Seine en Bourgogne , & finit en Angleterre au cap Lézard ; ( tonful- te{ le mot Agriculture, au chapitre des Bajjins ) mais les dépôts d'un fable prefque aride ont en France encore plus d'étendue : dans le pre- mier cas , il faut divifer les terres , leur faire perdre leur compacité ; & dans le fécond , il s'agit de leur en donner ; l'un & l'autre néceffitent à des grandes opérations. L'agricul- teur le plus fage eft celui qui ne pré- cipite rien , qui agit d'après les moyens , qui fait peu à la fois , mais bien Le fainfoin vient ici à fon fecours comme dans le premier cas. Ces terrains trop fablonneux , com- pofés par un fable qui ne fe dé- S A I compofe pas aifément , ( confultei ce mot ) quelle que foit leur cou'eur , Tout peu productifs, parce qu'ils font friables & fans liens , fans confii- tanc?, fouventà une très-grande pro- fondeur. C'en" précifément la caufe de leur infertilité, parce qu'ils ne retien- nent point aiL'z les eaux pluviales , qui agiflent dans de tels fables comme à travers un filtre ; fans parler de la quantité d'humidité attirée par la cha- leur, que ces f.ibles laiflent évaporer par leur fuperficie. Malgré ces mau- vaifes qualités, je préfererois, pour le commencement de l'opération , un femblable terrain à la craie pure & en banc ; il en coûtera beaucoup moins pour lui donner une certaine valeur; niais la craie , une fois défoncée & déliée à la profondeur de douze à quinze pouces, l'emportera de beau- coup en valeur, par les produits , fur ceux du fol fablonneux , tel qu'on le fuppofe. A force de labourer , de femer & d'ajouter des engrais , la ténacité de la première peut être rompue ; maison ne peut réellement donner du corps à ces labiés que par le tranfport des terres compactes , ce qui devient très-dilpendieux , & le plus fouvent au-dellus des forces du cultivateur. J'aimerois beaucoup mieux femer dans ces fables le pin maritime ou pin de Bordeaux, ( conful- tei ce mot) qui y réufliroit à merveille. On auroit au moins des échalats pour les vignes , du bois de chauf- fage , & , à la longue , des pièces pro- pres à la charpente. Le bois de Sainte- Lucie , les cerifiers fauvages y croî- tront pafïablement ; mais enfin , fi le cultivateur délire en retirer du four- rage , il doit confidérer , avant de faire aucune dépenfe , que l'efpar- cette y reuflira mal , y lera calcinée S AI 53 dans les provinces du midi du royau- me, & que ce ne lera qu'autant que la laifon fera pluvieufe , qu'elle don- nera de fourrage dans celles du centre & du nord du royaume. Il efl inutile de liUonner aufTi pro- fondément les terrains 'ablonn_-uxotie les crayeux , puifque les premiers pè- chent par le- manque de compacité , & que le but des labours efl de divifer les molécules de la terre. On le con- tentera au contraire de labourer lé- gèrement , & de) femer peu épais , afin que chaque plante trouve dans ce fol de quoi vivre. Si le cultiva- teur efl à même de donner des en- grais , qu'il les répande avant de tracer le premier fillon , & les en- terre exactement , afin que la cha- leur & le foleil ne raflent pas éva- porer leurs principes. Les engriis terreux font à préférer à tous les autres ; fi on ne les répand qu'au moment de femer , fuiront la cou- tume de plulicurs cantons , il efl à craindre, dans le cas où il furviendroit une fécherefle & une forte chaleur, qu'ils ne foient plus nnifibles que • profitables , fur-tout s'ils ne font pas très-confommés. S'ils font â ce point, il vaut mieux en couvrir le champ avant de donner le dernier labour. Le cultivateur intelligent profitera des jours de gelée pour le charroi des engrais. Le bétail a moins de peine , &c il peut traîner une plus forte charretée , ou de terre , ou de fumier. Le temps de femer efl à la fin de l'hiver, en février, mars ou avril, fuivant le climat, en un mot, lorfque le retour de la belle faifon efl afliiré. Le produit d'un tel terrain ne fera jamais brillant; malgré cc!a, il deviendra très-précieux dans une mé- tairie où le fourrage aasnque , ce où 54 S A I l'on ne pcxit s'en procurer qu'a tres- haut prix d'achtt. D'ailleurs, c'eft donner une valeur réelle à un loi qui n'en avoir point , & il vaut mieux avoir peu que rien du tout. Lorfque ectte elparcette commence à le dé- truire ( toujours dans la fuppoûtion d'un loi trcs-fablonneux) , il ne faut pas fonger , auffitôt après l'avoir dérompue , à le procurer des ré- coltes de feigles. Je préférerois de bilTer fubfifter les pieds de lain- loin qui n'ont pas péri , & je la- bourerob légèrement tout le terrain , afin d'y femer l'efpèce de froment la plus dure. (confulte{\e. mot Prairie) Ce feinisdoit avoir lieu, dans les pro- r vinces du nord, au commencement d'août , & au commencement d'oclo- bre dans celles du midi. L'herbe aura le temps de germer , de croître, & de fe ioutenir contre les fortes gelées. Chacun doit étudier fon cli- mat ; fi les gelées y font natu- rellement précoces , il vaudra mieux attendra après l'hiver. Le eonfeil que je viens de don- ner paroîtra bien fingulier, pufqu'il eft contraire aux pratiques reçues ; cependant il eft fondé en principes. Le fol , tel qu'on le fuppofe , eft mauvais , parce qu'il n'a point ou peu de liaifon , & lur-tout qu'il con- tient très-peu d' 'humus ou terre vé- gétale ; donc fi , après la deftruclion de l'efparcette , on sème du feigle , cette plante s'appropriera une grande partie de Yhumus qui s'étoit formé pendant l'exiftencedu (aintoin. Après la récolte du feigîe, le fol fe trou- vera à nu & expolé à l'ardeur du foleil, qui fera évaporer le rtfte des fubftances graifleufes qui n'a pas été employé à la .végétation du feigle; enfin les pluies délaveront &i entrai- s a r neront !e furplus de cette terre vé- gétale , qtsi a été cinq ou fix ans à fe former. Au contraire , fi l'herbe tapifTe la fuperficie du fol , il y aura peu d'évaporation ; elle accroîtra chaque année la couche de terre vé- gétale , & fervira elle-même d'en- grais lorfque le temps fera venu de la retourner avec la charrue , & de femer une nouvelle elparcette. Si cette herbe fournit peu de fourrage, il n'en eft pas moins vrai que le fol offre un pâturage aux troupeaux , 6c c'eft déjà beaucoup que d'avoir de l'herbe fur un fol tel qu'on le fuppofe. Peu à peu la fubftance ani- male &c végétale s'y multiplie , & à la longue, le propriétaire acquiert un champ ; que fi on ne veut le couvrir d'herbe, qu'après le défriche- ment dufainfoin,il foit femé en lupins, en raves , en carottes , &c. , & que ces plantes foient enfouies par la charrue lors de leur pleine fleur ; enfin , que l'on continue la même opération pendant quatre ou cinq ans de fuite , efpace de temps qu'il faut laifferpalTer avant de femer une nouvelle elpar- cette. Plus un pays eft naturellement pauvre à caufe de la modicité du fol, & plus le cultivateur doit em- ployer Ls moyens capables de lui procurer du fourrage. Je n'en vois pas d'autres, toujours dans laluppofuion d'un champ troplab!onneux, & je ne connois que l'efpa'-cette capable de re- médier à ce vice effentiel de compofi- tion. J'en conviens, c'eft un terrain qu'il faut faire. Pour peu que le c jlti- teur foit à fon aile ou actit , à coup sur il ne l'abandonnera pas à lui-même. Dans les champs plus fertiles , ces attentions font moins nécelTaires. Si les champs font capables de produire de beau froment , il eft inutile , & S A I même centre l'intérêt du proprié- taire , d'y femer du fainfoin , qui occupera le terrain pendant huit à dix ans de fuite. Il (era bien plus avantageux pour lui d'y établir une bonne luzernière , à tous égards plus productive que le fainfoin ; & encore mieux , d'alterner ("es récoltes, une iinnée par le froment , & une année pir le grand trejle , ainfi qu'il fera déraillé dans cet article. Les champs qui ne produifent que du feigle , font les leuls qu'on doit facriher à l'efparcette ; leur emploi annonce allez leur peu de valeur , au moins pour la luzerne ; car pour peu que le pays foit pluvieux, le grand trèfle les alternera très-bien ; ainfi on aura toujours afïez de fourrage fans dimi- nuer &c même en augmentant la quan- tité des grains , puifque ce trèfle engraifïe le fol , & la récolte fui- vante en grains efl toujours très- belle , à moins que la faifon ne s'y oppofe. Le cultivateur fenfé ne fa- crifiera que fes mauvais champs à la culture du fainfoin , & conlervera les autres , ou pour la culture du grand trèfle , ou pour celle de la luzerne , fuivant le grain de terre & fuivant fa profondeur. Section V. De. la recuite du Sainfoin. L'époque varie fuivant les cantons ; elle fe borne cependant à trois points. Ici on coupe l'efparcette au mo- ment qu'elle efl en pleine fleur; là , on attend que la graine foit formée ; &c ailleurs qu'elle foit complète- ment mûre. Les partifans de la troi- fième méthode difent , nous avons le fourrage pour la nourriture , & la graine pour vendre ; ainli c'en" un S AI 53 double bénéfice : les féconds penfent que !a graine formée contribue beau- coup à la nourriture du bétail ; les premiers enfin alïurent qu'au mo- ment que la plante efl en pleine fleur , elle contient alors en plus gr?nde abondance que dans aucune autre époque, les vrais principes nutritif^ Pour apprécier la julle valeur de ces trois manières de juger , & afin d'é- viter des lépétitions, it faut lire ce qui a été dit fur la récolte du foin , dans l'article Prairie , tome VIII, page 3 5 5 ; & quant à la defikcation ( confultc?^ le troifième & le quatrième de l'article Foin. Le propriétaire nufonnsble rie donne rien au hafard ; les préjugés ne le dominent pas ; il voit , il com- pare , & fe décide enfuite. C'efl d'a- près un examen réfléchi qu'il fait choix de la graine qu'il fe propofe de femer. Eil-on déterminé a détruire une efparcette , on la laide grainer à fa dernière année ; mais pourquoi veut-on la détruire ? parce qu'elle n'efl prefque plus productive , & qu'elle efl dégarnie & épuifée. Or , fi elle efl épuifée , elle ne peut donc produire qu'une graine mé- diocre &c petite. C'efl précifément ce qui arrive. Avant qu'une plante , produite par une graine rachitique , parvienne au point de perfeclion dont elle étoit fufceptible , il faut plufieurs années pour réparer fon vice de naifTance , & c'efl un temps prelque perdu pour la deflruclion. Le plus grand mal efl que la majeure partie de ces graines ne germe pas , ce qui fait perdre une année com- plette , & force fouvent le proprié- taire à recommencer ion travail fur de nouveaux frais. Au contraire , la bonne graine germe fans peine, 56 S A I pourvu qu'elle ne (bit pas trop en- terrée. On en a (ans ceflè l'exemple fous les yeux ; il fuffit de regarder un champ fur lequel on a lai(Té grainer l'elparcette. Il tombe beaucoup de graines pendant la récolte, & ces graines, quoiqu'expofées à la pluie, au foleil , aux frimats , germent dès que la température de l'air eft an point néceffure pour développer leur germination. Peu importe au payfan , & à celui qui vend cette graine , fi elle germe ailleurs ; il en a reçu le prix , &C il eft fatisfait. Mais Je propriétaire attentif, & qui tra- vaille pour lui , attend que fon ef- parcette (bit dans fa plus grande force ; c'eft ordinairement à la troi- fième année ; il facrifie un coin de fon champ où il la laifle grainer, il la récolte , & la conferve foigneufe- ment pour lui. Si fon ami a de très- belle graine dans un pays monta- gneux, il échange avec lui celle qu'il a récoltée dans la plaine , & tous deux gagnent beaucoup dans cet échange réciproque. En général , on n'eit pas affez Icrupuleux fur le changement de femences, ôc leur tranfport d'un can- ton clans un autre ; cependant il en rcfulte de grands avantages , dont je ne parlerai pas ici, parce que la queiboa eft déjà traitée dans le cha- pitre troinème de l'article Froment, tome y , page 108. fr Habitans des campagnes pauvres , remerciez le ciel de vous avoir pro- curé la connoiflance du fainfoin. Cette plante eft pour vous prefque auffi précieufe que le feigle , puifqu'elle vous fournit les moyens de le cul- tiver en nourriflant votre bétail. S A I CHAPITRE II. Du Sainftin d 'Efpagr.e , ou SuLL.ty OU 6 CILLA. Les papiers publics ne fe laflent pas depuis long-temps de préconifer la culture de cette plante. Il eu temps de mettre le lefteurà même de la ju- ger & de prononcer fur fa juffe va- leur. C'eft pourquoi j'ai cru néceflaire d'en faire un article à part , 6t de ne pas le confondre dans l'article du fain- foin ordinaire. Section première* Defcriptien du Sulla. Tournefort le place dans la troi- fième feebon de la dixième clafie deftinée aux herbes à fleurs de plu- sieurs pièces , irrégulière & en pa- pillon , dont le pifiil devient une gouffe articulée , & il l'appelle hedi- farum clypeatum jlore fuaviter rubc-::t- Von-Linné le place dans la même clafle & le même genre que le fain- foin ordinaire , &: le nomme hedifa- rum coronarium. La fleur a les mêmes caractères que celle du fainfoin ordinaire, elle n'en diffère que par fa grandeur , qui eft du double, & par fa couleur d'un beau rouge vif. Fruit ; légume long , aplati , nu , droit , hériflé de pointes , qui diffère de celui du faintoin ordinaire par fes articulations marquées comme celles d'une chaîne. Feuilles ; ailées, très-amples, ter- minées par une foliole impaire plus grande que les autres ; les folioles ovales , épaiffes , charnues. Racine , S A l Racine , rameufe , fibr^ufe. Port. Pluficurs tiges herbacé:s , can- nelées , rameufes, diffufes , hautes de deux à trois pieds en France , dans les jardins,& (ouvent de plus de cinq , à Malthe , en Sicile , ou en Efpagne. Lieu ; cultivé en Efpagne , en Italie , fleurit en France au mois de mai •u de juin. Section II. De fa. culture dans tilt de Malthe & en Calabre. La culture du fulla varie beaucoup dans ces deux parties de- l'Italie. Il convient donc de décrire les mé- thodes adoptées. I. Culture fuivie à Malthe. Le fulla eft prefque le feul fourrage qu'on peut fe procurer dans cette île. Il y croît dans toute efpèce de terrain , mais infiniment mieux dans ceux qui ont du fond &C dont le fol en; iubftanciel &: doux. Il ne craint que le voifinage des mauvaifes herbes, &: fur -tout du gramen- chiendent , dont la végétation eft pro- digieufe à Malthe. Il faut le détruire juiqu'à fon dernier nœud &C à fa dernière racine , avant d'établir la prairie artificielle du iulla. La graine que l'on sème doit avoir au moins une année ; celle de deux à trois ans eft préférée (i). La quantité îi jeter fur une étendue de terrain , S A I 57 eft du double de celle qu'on facrihe en blé. On sème le fulla en divers temps de l'année , c'eft-à-dire depuis le pre- mier avril jufqu'à la mi-août, obfer- vant cependant que fi on le sème en avril ou mai , il fuffit de jeter la graine fur place fans aucun labour préliminaire : pendant ces deux mois , avril & mai , les bœufs & les autres animaux vent fur les femis pâturer l'herbe qui y végète; par le trépi- gnement de ces animaux , la coque dure qui environne la graine eft bri- fée , & la graine fufïïfamment enter- rée ; cependant il n'eft pas abiolu- ment néceflaire d'y conduire les trou- peaux (2). On sème encore cette graine fur les blés prêts à couper ; le piétine- ment des moiflbnneurs la couvre & l'enfonce aflez en terre. Comme le fulla eft un excellent fourrage pour les chevaux , mu- lets, bœufs 6c moutons, &c qu'ils le mangent avec beaucoup d'avidité , foit en vert , foit en fec , il eft né- ceflaire d'avoir grande attention A l'époque de la récolte , fans quoi l'on n'en retireroit aucun profit. C'eft en mai qu'on récolte le fulla femé l'année précédente, au temps de la moiflbn des blés ; cepen- dant fi le fol eft bon . &, la faifon précoce , il vaut mieux le couper en avril, afin que la tige ne s'en- durcifie pas trop. Si elle durcit , le (1) J'ai femé en Languedoc de 1j graine que je confervois depuis cinq ans, & elle a fort bien levé. (î) Dans les premiers effais que je fis de cenc graine, conû lerant fa groffeur, l'en enterrai ine partie à trois pouces , la féconde à deux , & la troiîième à un pouce. Aucune des deux premières ne germa, la troifième FOjiffit palTahlerD deux premières fut travaillé à la tin de l'été : lan> doute c;i • co graines furenr , . l.i fuperncîe ; un grand nombre germa au piinteint» fuii Temt IX. 1! 38 S A I bétail la mange avec moins de p!ai- fir. C'ell au cultivateur intelligent à faifir le moment favorable (i). Lorf- que cette plante eit coupée on la laifle lécher & on la bottelle ainfi qu'il a été dit du foin à l'article Prairie. Pour avoir fa provifion de graines defemence, on laifîe fur pied une certaine quantité de fulla dans le coin d'un champ , & on attend qu'il foit bien mûr , ce que l'on reconnoît lorfque la graine eft prête à fe détacher d'elle-même ce la plante. La récolte s'en fait avant le foleil le- vé, afin d'éviter la chute delà graine. Lartufïire de cette plante dépend i°. de la qualité du loi ; 20. de la manière d'être de la faifon ; 30. principale- ment de l'attention foigneufe de dé- truire les mauvaifes herbes , depuis l'inftant de fa végétation. S'il pleut avant le mois d'oôobre , le fuccès eft complet ; fans pluie , la plante refte languiffante. Le fulla craint beaucoup le froid , même les petites gelées ; s'il en eft préfervé , une prairie artificielle de cette nature fub- iîfte en bon état pendant plufieurs années confécutives. 2. Culture dans la Calabrt. Je préviens le lecteur que cet article va être extrait de la collection des Mémoires publiés par la Société économique de Berne , & il a été communiqué par M. le marquis Dominique Grimaldi. Les habitans du territoire de Se- minara , dans la Calabre ultérieure , S A I forment des prairies artificielles avec la plante r.ommée fulla. C'eft,parn.i les cultivateurs de ces cantons , une opinion fondée fur une pratique fut- viedepuis un tempsimmémcrial , que cette plante ne réuflît que dans une terre f«rte , crétacée & blanche, la plus propre , quand elle eft bien préparée, à produire des grains de la plus belle qualité. C'tft dans les feuls champs de cette efpt.ee que le fulla fe semé fuivant une méthode qui paroît extravagante, puifqu'après les moiilons faites au commencement de juillet , la graine eft jetée au hafard par-delTus le chaume, auquel on met le feu le lendemain , fans y apporter après cela aucune efpèce de foin ni de culture. Cette graine recouverte feulement par les cendres des chaumes brûlés , pénètre d'elle-même dans la terre , & commence à végéter au mois de no- vembre , quatre mois après avoir été femée. Chaque pied produit plufieurs tiges qui croilTent lentement pendant tout l'hiver , mais au retour du prin- temps la terre fe trouve couverte de la prairie la plus épailTe & la plus agréable qu'on puifle voir. Si le mois d'avril eft un peu pluvieux , les plantes s'élèvent jufqu'au delîus de la hauteur d'un homme. On peut commencer à faucher la plante au mois de mai , dans le ternes même de fa fleur ; alors en la donne en vert aux chevaux & aux mulets , qu'elle purge & engraiffe dans peu de jours. Cet ex- (1) J'ai obfervé que cette plante étoit dans fon état parfait au moment où elle donnoit fes premières fleurs. Si on attend que tomes fes fleurs , ou une grande partie foit paffée, il y aura à cette époque un grand nombre de graines très- formées , & les tiges deviennent dures. En Languedoc, fa floraifon fe continue pendant près d'u» mois. S A I cellent fourrage eft fi recherche, qu'on n'eft pas dans l'ufage de le fener. On en fait mûrir quelques plantes de temps à autre pour le procurer la femence. Après la récolte du fulla , qui dure dans ce pays jufqu'à la fin de juin , on laifie repoier la terre jui- qu'en automne , alors elle eft labou- rée Aiivant la méthode ordinaire , pour êtreenfemencée en grains , & la moiflbn eft à peu près plus riche dans les champs qui ont été lullés. Il ftiffu qu'après la moifion on mette de nou- veau le feu au chaume, pour que, fans autre culture , dans le mois de no- vembre fuivant , le fulla recouvre de nouveau le champ , après avoir été pendant une année entière , pen- dant la culture & la récolte du blé , caché dans le lein de la terre , fans nuire le moins du monde à la qualité de ce dernier & fans qu'il en ait paru un indice à fleur de terre avant le mois de novembre de l'année de repos ou de jachère , où le fulla germe ôi croît avec le même fuccès eue la première année où il fut femé. C'eft ainfi que des champs une foisfullcs donnent pendant l'ef- pace de quarante années fuccefiives &c au-delà , régulièrement & alterna- tivement de deux années l'une, une récolte abondante de fulla , &z l'autre , une moiflbn du plus beau blé, fans que , pour conferver une prairie fi fingulière, il faille d'autres foins que de répandre la graine dans la pre- mière année Se de la manière indi- quée ci-deiTus. On peut, après avoir récolté le fulla, donner un labour au champ afin de le préparer pour les femailles de blé. On a eflayé à Malthe de le laifler jufqu'à la féconde année ; mais il «rarement repouffé, octous lcsculti- S A I 59 vateursaflurent unanimement qu'il ne produit jamais une troilitme récolte. Une des circonftanccs ves plus re- marquables de la fécondité de cette plante dans les champsdela Calabre , eft celledeladurteprefque incroyable après qu'elle a été une fois femée , quoique de deux année, l'une , al- ternativement, la racine de fulla re- poufle de fa propre force &C rende de nouveau un fourrage abondant: cette circonftance paroît contredite par la culture de Malthe. La eraine germe facilement en Lan- guedoc & dans le Lyonnois 6c même en Suifle , après quinze ou vingt: jours, & fouvent plutôt, fi la cha- k ur eft à un degré convenable ; ce qui paroît confirmer le foupçon que le retard de fa végétation dans la Ca- labre depuis le mois de juillet juf- qu'tn novembre , a moins fa caufe dans la nature de la graine même , eue dans le défaut d'humidité des terres pendant cette faifon. Section III. Peut-on admettre en France la culture du fulla. L'expérience que j'avois faite dans le jardin de l'école vétérinaire de Lyon , m'avoit prouvé depuis très- long-temps qu'il falloit placer le fulla dans l'orangerie afin de le garantir des rigueurs de l'hiver , & que dtux < U trois degrés de froid le I lifoi ni pé- rir. Vingt ans après j'effayai en Lan- guedoc d'en cidtiver un certain nombre de pieds dans mon jardin , & j'ai continué ces eflais pendant Mois années coniécutives. Yi de renfermer ces plantes dans un jardin, parce nue dans ce pavs, où les II i 60 S A I propriétés ne font pas alïez refpeftée-s , elles auroient été dévorées dans les champs par les troupeaux. Au com- mencement de mars 17^1 j à laine auffitôt qu'elle les attaque , j'en ai vu quelquefois qui en paroif- foient menacées d'avance , & aux- quelles il étoit utile d'appliquer des re- mèdes convenables. On doit préféra- blement , dans ce cas , faire ufage de la faignée , plutôt à la tête que dans d'autres parties du corps, afin de ne pas gâter la laine ; mais il faut n'en attendre du fuccès qu'autant qu'elle ell employée de bonne heure , avant que l'engorgement foit fait dans !e cerveau. M. Daubemon confeille de la pratiquer à une veine qui eu au bas de la joue , à l'endroit de la ra- cine de la quatrième dent mâchelière, la plus épaùTe de toutes. ( Voyez l'article Saignée où il eft traité au long de la manière de la prati- quer dans les moutons) Les autres remèdes qui conviennent auffi, étant plutôt des préfervatifs que des re- mèdes curatifs , le trouveront à l'ar- ticle fuivant. Prêfenatifs de la maladie du fang. Puifque la maladie du fang des bêtesà laine de Reauce dépend, pour ainfi dire, de deux fortes de caufcs, dont les unes font éloignées & les autres prochaines, c'efî en les arrêtant toutes à leurs fources, qu'on peut elpérer d'en prévenir les effets , ou de les rendre peu fenfib'es. Les caufes éloignées de la maladie du fang , font la conithution propre des bêtes à laine de Beauce, la nour- Tome IX. SAN 73 riture qu'on leur donne , & l'état de leurs bergeries. On doit regarder comme caufes prochaines la chaleur du foleil , la féchereffe de l'été , 6i les épis de froment qui le trouvent dans les chaumes oii paiffent les ani- maux lorfqu'ils font le plus iujets à être frappes de cette maladie. Pour remédier aux premières, il faudroit changer la conititution des bêtes à laine , leur procurer d'autre nourriture , &c corriger les vices de leurs habitations. La constitution pi imirive n'eft fufceptible que de quelques modifications ou change- mens; & ce font les alimens cui peu- vent feuls l'opérer. Au lieu donc de ne donner aux bêtes à laine que du froment en gerbe , ou de la vefee en grain , je confeille d'y fubflituer quelquefois , fur-tout vers la fin du temps où on les nourrit à la ber- gerie , du fon délayé dans de l'eau , ou de l'avoine , moins échauffante que le froment ce la xel'ce. On aura loin que ces animaux ne manquent jamais d'eau pour boire. M. Daubenton parle d'une efpèce de chou qui le multiplie facilement de boutures , & rélilte à la gelce. Si des fermiers intelligens vouloient prendre la peine de le cultiver en Beauce , ils en jetteraient de temps tairas i'es feuilles d.:ns les râteliers de leurs troupeaux. On fuppléeroit encore aux pâturages naturels dont la Beauce e(î privée , comme je l'ai déjà dit, en employant un plus grand nombre de champs qu'on nen em- ploie pour y femer des pois , qu'en feroit manger en herbe. Au refte , ne propofe ces moyens de prévenir le effets des caufes éloignées de \a rualadie du fang, qu'autant qu'après 74 SAN des calculs exaéfcs, on y trouvera de l'avantage. Les confeils que je crois devoir donner font d'autant mieux fondes , qu'ils fe trouvent confirmas par un ulage utile, introduit depuis long- temps dans la Beauce. Des fermiers de cette province louent fur les bords & au milieu de la forêt d'Orléans , des pâturages frais & abondans , pour y mettre à la fin de mai leurs moutons feulement, qu'ils en reti- rent à l'approche de la moiftbn. Cette petite émigration a deux avantages ; i°. de corriger par des alimens aqueux la conftitution des moutons , &C les e/Fets de la nourriture sèche qu'on leur donne pendant cinq mois ; 2°. de réferver pour les brebis & les agneaux les herbes qui croiflent fur les jachères , & de prévenir ainfi la maladie du fang dans les uns & dans les autres. Ces pâturages étant bornes , il n y a qu un petit nomore de fermiers qui puiflent en profiter, & beaucoup n'y ont pas de confiance, parce qu'en voulant éviter à leurs moutons la maladie du fang , ils leur ont quelquefois procuré la pourri- ture. ( voye{ ce mot ) Mais on pré- viendroit ce dernier inconvénient , qui n'eft dû qu'à l'ignorance & à l'inattention des bergers , fi on e:à- geoit d'eux qu'ils ne conduiiiflènt qu'avec réferve leurs moutons dans les endroits les plus humides de ces pâturages, & qu'ils leur fiffent p:;i- tre de temps en temps des herbes moins aqueufes. Il elt indifpenfable d'enlever fou- vent le fumier des bergeries, & d'y pratiquer affez de fenêtres pour en- tretenir des courans d'air, avec l'at- tention de le_s lai lier ouvertes même en hiver. On évitera de mettre en- S A N femble un trop grand nombre de bêtes à laine relativement à l'éten- due des bergeries. L'influence des caufes prochaines de la maladie du fang peut aufTt fe corriger. On préfervera le^ bêtes à laine du foleil & de la grande cha- leur , fi on les mène aux champs de bon matin, ÔC fi elles n'y retournent que tard ; mais au lieu de les tenir dans leurs parcs au milieu du jour , on les ramènera à la ferme , pour les mettre fous un hangar ou fous des arbres, ou le long d'un mur à l'ombre. Les bergers ne conduiront leurs troupeaux dans les chaumes de fro- ment nouvellement coupé, que quel- ques jours après l'enlèvement des gerbes , fur-tout au commencement de la moiflbn, parce qu'on a remar- qué que les épib des fromens les pre- miers coupés étoient dangereux, vrai- femblablement parce qu'ils ne font pas dans une maturité parfaite. Je ne puis mieux indiquer les re- mèdes qu'il convient de donner aux bêtes à laine , lorfque la maladie du fang fe déclare dans un troupeau , qu'en expofant les moyens que je vois réufiir fous mes yeux depuis quelques années , &c pour lefquels mes confeils n'ont pas été inutiles. En 1775 , on fe contenta d'éta- blir dans un parc , où la mortalité étoit conlidérable , des baquets qu'on remplit d'eau , dans laquelle on fit diflbudre quelques poignées de fel marin. Les premiers animaux qui en burent y revinrent plufieurs fois , & accoutumèrent les autres à s'a- breuver de cette eau filée , en forte que dans le troupeau auquel on ne donna que ce remède firnple , là ma- ladie du fang ceffa , tandis qu'elle SAN continua à exercer {es ravages dans les troupeaux voifins livrés aux foins de gens peu inftruits. Cette manière d'arrêter les effets de la maladie du fang n'a été em- ployée d'abord que par un feul fer- mier. Les autres l'emploient mainte- nant & s'en applaudiffent. En 1781,1m troupeau étant at- taqué de la maladie du fang, on fit bouillir plufieurs poignées d'ofeille de jardin dans vingt-cinq pintes d'eau ; on y fit diffoudre une livre de fel de nitreôc une livre Si demie de fel marin. On en fit avaler à chaque bSte à laine un petit gobelet tous les matins à jeun , & on en mit dans l'eau qui fervoit de boiffon ; on vit bientôt la mortalité s'appaifer. Il feroit utile , avant l'ufage de ces remèdes , de faigner les bêtes les plus vigoureufes. Quelques fermiers, à cette époque, conduilènt une fois feulement leurs troupeaux à la petite rivière de Juiae , dont ils ne font qu'à quelques lieues. Là , ils font pafTer chaque bête dans l'eau, l'une après l'autre, au-deflous de la vane d'un moulin. Cette ef- pèce de douche ne leur efl pis l'ilu- taire , puifque la mortalité continue après. En effet , on ne doit attendre SAN 7> aucun avantage des bains de rivière . que je ne confeille,dans ce cas, p >ur les troupeaux qui font dans le voilinage , que lorfqu'ils font répétés plufieurs fois par jour & pendant quelque- temps ( 1 ). De tout ce que j'ai evpofé juf- qu 'ici, fur la maladie du fang, il ré- fi'.ltc , i°. qu'elle a des fymptômes qui la caraclérilent , &C qu'elle ne. peut être confondue avec aucune autre , ni par rapport à la manière dont elle attaque les bêtes à laine, ni par rapport à fes effets; 1'. qu'elle caufe des pertes confidérables aux fermiers , dam les troupeaux def- quels elle fe déclare ; 30. qu'elle dé- pend des caufes éloignées &C pro- chaines , dont les premières font la conftitution des animaux , leur ré- gime , & l'état de leurs bergeries ; ôc les dernières , la chaleur du foleil , l'aridité de la terre , & les grains nouveaux ; 40. que la connoiilance de ces caufes en indique les moyens prélèrvatifs , prefque toujours lej feuls qu'ils convient d'employer ; 5*. que ces moyens font la plupart Am- ples , d'une exécution facile , & exi- gent , ou feulement quelques foins , ou très-peu de dépenfes; 6°. enfin , que l'expérience a prouvé qu'on (l) L'obfervation fuivante vient à l'appui de celle de M. l'Abbé Tcfficr. Le 18 juin 1784, la maladie du fang faifoit les plus grands ravages dans la paroiffe du Pnecli , au diocèfe de Lodève. Requis par les Confuls du lieu , je m'y rendis le 20 du même mois. Sur un troupeau compofé de cent douze moutons gras & de belle taill-2 , j'en trouvai quarante morts de la maladie. J'appris que le pain béni que les payfins ont coutume de donner pour remède , n'avoit produit aucun effet. J'or- donnii la (Yienée aux veines des yeux , au bout des oreilles , à la queue , &:o. luivie des bain.s dans la rivière de Lergue , diffame d'un quart de lieue de l'endroit. \.t relie du troupeau fut entièrement coniervé -, depuis ce temps les paylans l'ont dans l'ufage de conduire tous les ans , à la niîmc époque , leurs troupeaux plufieurs fois alerte rivière , pour les faire baigner , 8c ils ont la fatisfaclion de voit leur* moutoni à l'abri de cette maladie enzootique. ( Note £c M- l'horel. ) K i 76 SAN pouvoit prévenir , au moins en grande partie , la maladie du fang dans la Beauce, & vraifèmblablement dans d'autres pays ; car je ne doute pas que les confeils que je donne ici , ne foient applicables à beaucoup il'endroits trés-éloignés les uns des autres. M, T. SANG-SU E. Hirudo nigri- tans. Lin. Ver trop connu pour le décrire. On le trouve communé- ment dans les eaux douces , dans les lieux où le cours de l'eau eft à peine fenfible. La fang-fue s'attache à une por- tion des tégumens , y caufe une douleur pungitive plus ou moins vive , fuce le fang , s'en remplit jus- qu'au point d'acquérir un volume coniidérable ; ordinairement elle en dévore une once. Si un inftant après qu'elle a commencé à fncer le fang, on lui coupe la queue , elle en rend quelquefois un peu plus d'une once, mais fouvent elle en donne moins , parce qu'alors elle fe détache plutôt. Auffitôt qu'elle a ?[u;tté prife , il s'échappe de la blef- ure qu'elle a faite, une petite quan- tité de fang ordinairement pendant l'efpace d'une heure. Ce ver produit fréquemment de bons effets dans les efpèces de maladies où il faut tirer du fang des hémorroïdes , ou rappeler le flux hémorroïdal fup- primé ; dans les efpèces de maladies où le malade a une horreur invin- cible pour la faignée; où il faut pro- duire une lente évacuation du fang, pour ménager les forces vitales & mufculaires : dans les efpèces de maladies où il elt efTentiel de pro- duire une dérivation du fanr. La douleur occasionnée par la fuccion SAN de ce ver , fait toujours déterminer une plus grande quantité de fang vers la partie fucée, &C par conféquent le ver établit une dérivation ; au (fi eit-il démontré par l'obfervation , que pour l'ordinaire la fang-fue eft nuilîble lorfqu'elle agit immédiate- ment fur une partie enflammée. Elle eft fpécialement recommandée fur les hémorroïdes ou aux bords de l'anus , pour combattre l'afFe&ion hypocondriaque , le vertige , la ma- nie, la feiatique , la difficulté d'uriner; fur les tempes pour diffiper les vio- lens maux de tête , l'ophtalmie , les violentes douleurs de dents ; . . fur les parties affectées de la goutte , pour calmer les douleurs; . . fur la caroncule lacrymale , pour diminuer l'inflammation de l'œil; .... fur les bords de l'anus, pour accélérer le retour du flux menftruei , 6c en ac- croître la quantité ; . . pour détruire les ulcères anciens & rebelles, en- tretenus par la fuppreffion du flux menftruei. ... En général , elles font nuiiîbles dans les maladies convul- fives , à moins que ces maladies ne viennent de la fuppreffion des hé- morroïdes ou du flux menftruei, ou d'une hémorragie , foit par le nez , foit par le fondement, foit par la bouche. On prend les fang-fues dans les eaux douces & pures, on les ren- ferme dans un grand vaiffeau de verre, rempli d'eau pure, & qu'oa bouche avec un linge clair ; cette eau doit être changée tous les trois jours pendant l'été , & toutes les Semaines pendant l'hiver. Ce vnif- feau doit être tenu dans un endroit où !a chaleur foit modérée... Avant d'appliquer les fang-fues, on les place dans un vailfeau vide , où elles refit -ut SAN pendant une heure ; elles mordent enfuite plus promptement. Il con- vient que la partie où l'on veut les faire mordre ibit propre ; fi mal- gré cette précaution elles ne s'arrê- tent pas à l'endroit qu'on défire , frottez - le avec un peu de lait ou de fang récent , ou avec de l'eau dans laquelle on aura fait diffoudre du fucre. Plufieurs piquent légèrement la partie avec une aiguille , & y ap- pliquent la fang-fue lorfque le fang commence à s'échapper , en faifif- fant le corps de l'animal avec un linge fin. Le nombre des fang-fues à appli- quer fur une partie quelconque du corps, ne fauroit être fixe; cela dé- pend de l'efpèce de maladie , du tem- pérament , de l'âge , du fexe du fù- jet , de la confiitution de l'air , & d'une multitude d'autres circonftan- ces que l'obfervateur a fans cène l'cfprit.... Pour empêcher les fang- fues de dévorer une trop grande quantité de fang , & les détacher de la partie où elles font fixées, ver- fez-y defurs de l'eau faturée de fel de cuifine Si en voulant les ap- pliquer fur les bords de l'anus , elles pénétroient dans l'inteftin rectum , inje&ez cette même diffolution de fel.... Si un homme , en buvant de l'eau , avoit avalé une fang - fue , faites-lui boire abondamment de cette eau filée. M. Alphonfe le Roi, dans un ou- vrage intitulé, Moyen Je confiner /es enfiins , fur-tout à l'époque de h den- tition , dit : « La mortalité -les en- fans prouve l'infufBfancé des moyens qu'on oppofe ordinairement aux clé- fordieî de l,i dentition. C'eft vers le bas - ventre qu'on porte fes vues ; c'eft vers la tête qu'il tant les diri- S A N 77 ger. On peut, par un moyen bien ïimple , prévoir §c s'oppofer à la multiplicité des défordres que pro- duit l'engorgement à la tête. Ce moyen le voici : une fang-fue derrière Coreille. » Lorfqu'un enfant eft malade , portez la main à l'on front ; & s'il eft plus chaud que le relie du corps, préfentez à la partie inférieure du pli de l'une & l'autre oreille, une fang-fue moyenne, par fon extré- mité aiguë ; elle s'attache , 6c lori- qu'elle eft remplie elle tombe, & enfuite le fans; cowle goutte à goutte par l'iffue établie. Le fang coule d'autant plus long-temps, d'autant plus abondamment , qu'il y a plus de chaleur tk. d'engorgement. Ce moyen fimple a un avantage bien précieux, c'eft que fon efficacité eft proportionnée au befoin. On ne peut en abufer, car il eft prefque nul lorl- qu'il n'y a ni engorgement ni cha- leur. » Dans le cas de convulfion , une fang-fue appliquée derrière l'une & l'autre oreille , eft le feul remède qui foit d'une efficacité merveilleuie & confiante. L'emploi de ce moyea fur toute autre partie de la tête , ne produirait pas des effets auflî prompts, auffi falutaires. Le fang qui coule derrière les oreilles dégorge les vaiffeaux du cerveau , mais c'eft en dégorgeant fur-tout le tiffu fpon- gicux. » Ce remède eft très-recommar- dable dans les maladies longues, a] - pelée^ Chroniques . £c dans les ma- ladies aigi • ei fans. On en voit qui , m ■ foins les plus grands, font di : c'en fou- vent ' de la pletore : diffi] l.i par des fang-fues derrière l'oreille, 73 SAN 6c bientôt l'enfaut marche 5c s'af- fermir. » Lorfque les vingt premières dents font pouflees, l'engorgement iiibiifte encore pendant quelque temps ; il porte le plus fouvent alors {es effets fur le ba>-ventre : l'enfant paroît atteint d'une fièvre continue putride. Mettez en liberté le cerveau au moyen des fang-fues , l'ordre des mouvemens eft rétabli & l'en- fant eft guéri. On eft quelquefois obligé , mais rarement , de revenir à ce moyen jufqu'à trois , quatre ou cinq fois de fuite, afin de rétablir l'iiniflon entre la chaleur du front êc celle du corps. » Ce remède efl: plus neceflaire pour les garçons, fk. furtout pour ceux dont la tête eft plus volumi- aeufe; chez eux l'engorgement eft plus confîdérable; leur dentition eft plus dirïïciie que celle des filles ; on en trouve la raifon en recherchant ii différence des développemens, dif- férence qui tient à celle des rap- ports des parties de l'un & de l'autre î'exe. » C'eft depuis le neuvième mois jufqu'à trois ans parles , que ce re- mède eft le plus neceflaire. «Les en- fans arrivés a trois ans ont franchi les premiers & les plus grands dan- gers de la vie; §C quand on a connu l'art de conduire l'enfance jufqu'à ce terme , il efl facile de combattre, par les mêmes moyens , les défot- dres qui furviendropt par la même caufe , depuis cinq ans jufqu'à fix ans & demi. » Si la nature a fubjugué l'engor- gement , il refle une petite portion d'humeur qu'on appelle gourme , que la nature eft plus ou moins lente a rejeter. On l'obferve très-peu chez SAN les enfans auxquels on a applique- les fang-fues ; il eft facile d'en trou- ver la raifon. Il faut aider à la na- ture à donner iflue à cette humeur acre par la voie dont elle fait ordi- nairement choix. A cet effet on ap- pliquera de temps à autre de petits emplâtres vélicatoires derrière le pli de l'oreille des enfans , le cerveau rejettera à l'extérieur fes impuretés & prendra plus d'énergie. On bif- fera tarir les écoulemens , on les rétablira de temps en temps , &c ainû l'on fortifiera Iesenfanspar unegour- me artificielle. »Je crois ce moyen plus effi ra- ce , plus au gré de la nature , que les cautères fur d'autres parties , fur- tout fur celles éloignées de la tête. D'ailleurs les cautères entretenus ha- bituellement , font des couloirs par lefquels ils fe fait evaporation d'un principe d'élajfticité neceflaire à l'ac- croiflement , mais furtout au dé- veloppement de certains organes : aulli les enfans qu'on a fauves par les cautères des dangers de la denti- tion , m'ont paru avoir une puberté plus tardive & moins vigoureufe. » En publiant l'avantage pour la fanté &c pour la vie, de l'application d'une fang-fue derrière l'oreille des enfans lors de leur dentition , je n'af- pire point au mérite d'une décou- verte; je orois même que quelqu'au- teur , qu' Hippocrate entr'autres , a preferit ce moyen ; mais j'ofe croire que perfonne n'a eu plus que moi le fçntiment de fon efficacité ; que nul ne l'a employé aulli fréquem- ment & n'a fait furtout une atten- tion aufli particulière à !a chaleur d.- la tète des enfans. J'ai été con- duit à ce remède par une attention fpéciale au développement luccellif / 1 /'/ / /'.,., Lrl ./!//'/('/- J /.,i Siipoiunre ? /. fantolines ont une odeur aromatique , forte , une faveur am.re & acre ; les feuilles échauffent beaucoup, font fouvent mourir les vers lombricaux , cucurbicins & afearides : elles font indiquées pour le couleurs , pour les fleurs blanches , fans dispouti on inflammatoire & avec foiblefle des forces vitales;. . . elles excitent la fueur lorfquc le corps y eft difpofé; . . . fouvent elles conitipent & donnent des coliques aux enfans. La dole des feuilles sèches eit depuis demi-drachme jufqu'a une once ert inrufion dans fix onces d'eau. SAPIN. Tournefort le plaça dans la troifième feccion de la dix- neuvième elafle , deiunée aux arbres à chatons , dont le fleurs maies font féparées des fleurs femelles fur le pied , dont le> fruits font ecaiiieux , quelques-uns en forme de cônes ; ce qui leur a fait donner le nom de conifères. Il l'appelle aries. Von-Linnc le elafle dans la mo- nbëc ie inonadelphic,& YuppcWc pinus, parce qu'il le place dans le nu me genre que les pin. & les melefcs, &c. CHAPITRE PREMIER. Des efpeees de Sapins. i. Sapin commun , Sapin A FEUILLES D'iF ou A FEUILLES argeni le >, Sapin blan- :, Sa- pin FEMELLE , p:nus pie.:. LlN. al'ies taxi- folio, j'ruclu j'ursum Jpec- tanu. TOURN. fleuri a chaton, maies &. femelles L 82 5 A P fur le même pied. Les fleurs mâles font difpofées en grappes, eompofées de plufleurs ctamines réunies par leur baie , en forme de colonne & de plu fleurs écailles qui tiennent lieu de calice, & forment un chaton écailleux ; ... les fleurs femelles font eompofées d'un piflil, raflem- Wées deux à deux , fous des écailles qui forment un coips ovale & cylindrique , qu'on nomme cône ou pomme. Ces écailles font oblongues, dilpofces en manière de tuile, dures , minces, & fubfiftent même après la maturité des graines. Fruit ; lorfque le fmit mûrit , les écailles du cône s'ouvrent , & on voit fous chacune d'elles deux fe- mences ovales , anguleufcs, obtufe; , garnies d'une aîle membraneufe. Feuilles , étroites & ai lez longues , échangées a leur extrémité, feules, détachées les unes des autres à leur bafe , blanchâtres en deflbus. Racine ; rameufe, ligneufe. Port; très-grand arbre, tige droite , mie jufqu'à fon iommet ; les bran- ches parallèles à l'horifon ; la tête en pyramide ; l'ccorce blanchâtre, foible , friable ; fon boi< tendre , rc- fineux. les fleurs mâles font dif- pofees en grappes qui partent des •aiflelles des feuilles. Les fleurs fe- melles ou cônes , font portées par des pédicules; . . . ces cônes font rou- geâtres à leur maturité, leur pointe tournée vers le ciel; ... les feuilles font attachées des deux côtés d'un filet ligneux, à-peu-près fur un même plan. Lieux ; fur les hautes montagnes , les pays élevés ; très-commun en Allsmagne , dans les environs de StraJbourg , en Suiffe. Tournefort fait mention dans fes voyages, des SAP fapins qu'il avus furie montOlympc, & il en parle comme des plus beaux arbres qu'il ait vus en Orient. Cette efpèce eit la plus commune dans beau- coup d'endroits ; on l'appelle peffe , & plus particulièrement encore la cinquième efpèce. Tournefort avoit établi pour carac- tère diilinâif du genre du fapin , d'a- voir le fruit ou cône la pointe tournée contre le ciel. Ce caractère eft faux&r infuffifant , ainfi qu'on le verra par la description des efpèces fuivantes; mais ce grand-homme c-ft certainement bien excufable, puifque ce n'efl que long- temps après lui qu'on a connu les efpè- ces ou variétés dont on va parler. 2. Sapin a fruit rond. Abus taxi-folio , fruclu rotundiori obtufo M. C. 3. Sapin , dit Beaumier de G r LE Ad. A tries taxi- folio , oiore bal- fami, Gileadenfis. Rai. M. le baron de Tfckudi , dans fon Traité des arbres refineux & conifères , dit que les efpèces 2 & 3 s'appellent indif- t'mâemembeaumiersde Gilead, tk font cependant très-différentes ; . . . Rai , dans le Supplément de fon Hifloire des plantes , dit que l'efpèce 2 porte des cônes très-longs 3c très-pointus , dont la pointe regarde le ciel. Se; rameaux font plats & garnis de feuilles très- courtes; . . . l'efpèce ne. 3 , produit des cônes qui relfemblent beaucoup à ceux du mcTefe appelé cidre du Liban ; fes feuilles font d'un verd plus fonce , & font plus proches les unes des autres que celles de l'efpèce n°. 2, de ma- nière que cet arbre elt un des plus beaux de fon genre. . . . Lorfqu'on froide le; feuilles de ces deux elpèces de fapin , elles exhalent une odeur balfamique très-forte. Il dccoulc d^s SAP incifions faites dan; leur tronc, une térébenthine fort claie & de foit bonne odeur , que Ton vend ordi- nairement en Angleterre pour le beaume de GiUad:defk pourquoi l'on a nomme ces arbres beaumiiri de Giltad; quoiqu'ils foient bien diffèrens duvraibeaumier de Gilead, quîfemble appartenir au genre des piftachiers. Le beaumierde Gilead cil de tous Ils lapins connus jufqu'à préfent, le plus beau tant qu'il eit jeune ; mais il efl arrivé par- tout ou l'on a planté cet arbre, qu'au bout de dix ou douze ans, il a commencé à dépérir, ôc d'au- tant plus vite, que lu croiffence avoit été plus prompte. Loilqu'il clr près de décroître , on s'en aperçoit a la prodigieufe quantité de Heurs mâles & de cônes dont il elt chargé; enfuite fes branches verticales s'inclinent, & il fort de fon tronc beaucoup de té- rébenthine; bientôt il perd fes feuilles, ce qui lui caufe enrin la mort a un an ou deux de là. Ce:tc courte durée a mis cet arbre en mauvaife répu- tation. Si on défire qu'il rcuiîifTe , il faut le planter dans un terrain dont la couche de Table foit très-profonde. 4. Sapin d'Amérique k fruit très-long tk pendant. Abus taxi-folio, fruclu longiffîmo^deorsùm inflexo . A 1 . C . Les premiers arbres ou leu:s femences ont été apportes d'Amérique , & plantes ou feims en Angleterre duiis la province de De von hire : on y c:i trouve à prefent de fort gros, & c'efl par leurs femis qu'on le; a mul- tiplies dans les jardins de Londres. M- Tfchudi regarde cette efpèce comme une variété du fapin nu. 5 , il n'ep diffère que par les feuilles, qui 1 ont en plu. grand nombre, & par lus cônes qui lont plus longs. Cet arbre SAP 83 eit très-grande: d'un très-bel effet, en ce que le délions de fes feuilles eft blanchâtre , & le deffus d'un beau verd de mer, & qu'elles font très-proches le; unes des autres fur les rameaux , ce qui rend cet arbre tres-toudù : il e'ï d'une forte complexion. <. Sapin ou Pesse , à feuilles étroites ,h.côncspendans , eu Epic^ A ou Sapin de Norvège. Abies tenuiori folio , fruclu deorsùm inflexo. TOU RN. Pinus Abus. L TN. Oeil l'ef- pèce la plus commune en Norvège , qui nous procure le bois qu'on ap- pelle Sapin blanc .-j'en parlerai dans I2 fuite. 6. Pesse de Virginie, à feules difpofées en peigne, & à petits coneJ ronds. Abies minor peclinatisfoliis, vir- ginhana conis parvis rotundis. PLUTK. Cet arbre originaire de Virginie, en avoit été apporte en Angleterre. M. Fairchîld de Hoxon i'a tiré de nou- veau de la Nouvelle-Angk terre, ("et arbre refifte parfaitement au froid du climat des provinces fitucts au nord de la France ; il dem.-mde une terre humide, & il languit dans une terre sèche. Il ne vient jamais bien hauten Angleterre, ni m. me dans fon pays natal, & il ctend les branches au loin horifontalunent , ce qui fait qu'il eft moins beau que les fapini des autres efpèce.. 7. Pesse à feuilles courte . En nette noire du Canada. ., piece , foliis brevibus , conis mïnimis, Rand. 8. PESSE ù feuilles très-courtes, h petit &ùit Peu ferre , ou EPINETTÏ 1;! ANCHE de la Nouvelle-Angleterre. . conis p.in L* Uuttcialîbus ht* is. R and. Cei L z t'4 SAP deux fapins font originaires de ce 5 Earties froides de l'Amérique , dont : climat eft femblable à celui de Canada. Ils font plus touffus & perdent plus difficilement leurs feuilles & leurs branches que ceux des autres efpèces; mais ils ne deviennent jamais bien grands & ne parviennent guères qu'à la hauteur de 10 à 30 pieds. L'un de ces fapins porte au printemps des ileurs mâles d'un beau pourpre , & l'autre d'un verd clair ; ces deux arbres portent fort jeunes une quan- tité de cônes, ce qui arrête leur croif- lance , & leur fait prendre la forme de buifîons (1) ; auili on n'en voit point en Angleterre qui aient plus de fix ou fept pieds de haut. Leurs feuilles exhalent une odeur très-forte, lorfqu'on les froille , & il tranfude de leurs troncs une térébenthine très- claire & très-aclive. .10. Pesse d'Orient, à feuilles SAP courtes & quarrees. Abits or'untalis\ folio brevi & tttra»ono , fruclu minïmo , diorsum iriflexo. Cette efpèce fut découverte en Orient, par Al. Tour- nefort qui en envoya des cônes au Jardin du Roi a Paris. Ce fapin eft très-commun dans les montagne:> des ifles de l'Archipel , auffi-bien que dans l'Iftrie & la DJmatie. 11. Saptn Dt Chine, a fruit perpendiculaire , dont les feuilles font epineufes , ainfl que les écailles des cônes . . . Akies major fintnjis, peclinacis taxi-foliis , fubtùscxjlis , conis grandio- ribusfursùm rigentibus, foliorumfquum- mtum apïculis fpinojîs, iz. Sapin très-grand de Chine , non épineux. Abits maxima finenfis , peclinatis taxi-foliis, apiculis non fpi- nofis. Ces deux efpèces font très- communes en Chinr. Quelques botaniltes n'admettent que deux efpèces de fapin , celui à (1) Note de l'Editeur. Je crois qu'il feroit poflîble d'exciter fie de foutenir la croif- fance de ces deux arbres , en fupprimant rigourculement toutes les fleurs & les cônes à mefure qu'ils pa:oi(Tent. L'expérience de tous les jours, de tous les lieux, prouve que lorfqu'une gelée tardive enlève toutes les fleurs de nos arbres à pépins , ils poufTenc beaucoup pius en bois , parce que la fève n'eft pas employée à la nourriture des fruits \ que celles qui croiffent fpontanc'ment a 900 toiles au-deiî'us du niveau de la mer , mais ces forêts feront toujours d'une très- grande utilité. Il n'en cil pas ainfi , fi l'on monte à une certaine élévation , & proche du fommet des montagnes les plus élevées. On trouve au- deflus de la région des fapins , celle des méàfes , des Ahïes , & ceui-ci , à leur tour , ne fauroient croître dans une région plus élevée. Il eft démontré qu'à mefure que ces arbres végètent dans un fol au- dc/Jus de la ligne de démarcation en hauteur que la nature leur a indiquée , ils rabougrirent ; & le fapin altier y devient une efpèce d'arbre nain. On pourroit, abfolu- ment parlant, calculer la hauteur des montagnes par la nature des arbres qui y vivent. Dans la région inférieure , le chêne; dans celle au- defliis, le hêtre; dans la troifième, le fapin; dans la quatrième, Pal- vies , le mclèfe ; la cinquième eft deltinc'e aux pâturages , & au-deiTus des pâturages , les neiges ck les glaces éternelles. Ces arbres peuvent def- cendre dans les régions inférieures, & y rcullir , comme on l'a démontié a l'article mêlefe , mais ils ne peuvent pas gagner une région plus élevée. Les Pyrénées, les Alpes, les Jurats, les Vofges , fournirent la preuve de Cette alleition. Le fapin aime les expofitions au Nord, les terres fraîches & qui ont du fond , ou qui repolent fur le rocher a larges 6c profondes feiflures , obliques ou perpendiculaires. Si les SAP 87 racines rencontrent le rocher , elles tracent, s'étendent fur fa furface , jufqu'a ce qu'elles puiffent plonger dans une de ces feiflures ou crevafles. Le fol des anciennes fapinières n'eft fur toute fa fuperficie qu'un amas de terre végétale , formé par la pourriture des vieux troncs , des vieilles racines , & fur-tout par celle des branches inférieures des fapins y qui meurent à mefure que l'arbie gagne en hauteur. 1. Du choix de lafemence. C'eft en janvier, février & mars qu'on cueille les cônes des fapins ; à cette époque les écailles qui forment chaque cône font foitement réunies par un gluten réfîneux , dont la deftination eft d'em- pêcher que les eaux pluviales ou la neige ne pénètrent dans l'intérieur ; ce cône eft le berceau qui renferme l'amande ou graine. Lorfquc par la maturité les écailles fe defsèchent , elles s'ouvrent & la graine tombe ; c'ell le moment où les écureuils , qui font très-friands de cette nourriture , s'en emparent. Les cônes reftent fur l'ai bre malgré leur maturité, &: le rap- prochement de leurs écailles pourroic l'ervir d'hygromètre ; fi le temps eft très-humide , on croiroit que la fe- mence elè encore renfermée dans le cône; h le temps eftfec, les écailles font ouvertes 6c feparées. Il y a plufieurs manières de faire fortir la graine des cônes ; on les met dans un four modérément chauffé , & la chaleur fait ouvrir les cônes ; cette opération eft délicate , un peu trop de chaleur agit fur la fe- mence, & on a beau lafemer enliiito avec le plus grand foin , elle ne lève pas; il vaut beaucoup mieux expofer les cônes dans des caiflès ouverte* par-deflus , à la rolée & à la vive ar- 88 SAP dcur du foleil. L'opération fera en"; corc plus (impie fi on étend ces cônes fur de larges toiles , parce que la tofée & la chaleur auront fucceflive- ment plus d'action fur eux. 1. De la manière de femer. Dans les pays élevés , dans la région na- turelle des fapins , & oii fubfiftent déjà des forêts de cet arbre , il eft inutile d'y faire des femis, à moins qu'on ne veuille avoir un jour une forêt, où il n'en exiltoit pas aupa- ravant ; alors c'eft le cas de labourer très-ferré le fol qu'on lui deftine, afin de bien l'emtetter. On ne craint pas de femer épais, fauf, à la féconde ou à la trcifième année , d'enlever les pieds furnuméraires , & ainfî de fuite quelques années après. Pour peu que le fol foit trop expofé au foleil , il eft nccefïaire de mêler a la graine de fapin , huit ou dix fois autant d'avoine que l'on sème tout à-la-fois. L'avoine en grandifTant couvre de fon ombre la graine , maintient la fraîcheur, & préferve du hàle la jeune plante à mciure qu'elle végète. Lorfqu'on veut récol- ter l'avoine , on la coupe au deflous de l'épi ; & le refte du chaume fert encore d'abri pendant l'année fui- vante; alors la plante n'a plus befoin des foins de l'homme. Aulfitôt après qu'on a feme l'avoine & la graine de fapin, on lieife rigoureusement , & on parle fur le champ, & a plufieurs reprifes, la herfe armée de fagots, afin que toute la graine fe trouve bien enterrée. Si on défire faire de femblablcs femis dans la plaine , je dirai : femci également l'avoine avec la graine de fapin, mais ajoutez autant de graine de genêt commun que de graine de SAP fapin; parce que, une fois que l'a- voine aura été récoltée , l'abri ne fera pas furfifant; dans ce cas, quatre parties d'avoine fuffi'-ont. Lorfque j'indique le genêt com- mun , c'eft parce que cet arbufte eft très-commun , & qu'on peut faci- lement s'en procurer la femence. Si dans le p^ys on en trouve un autre & encore plus commun , on pourra tout aulïï bien s'en fervir. A mefure qup les fapins croîtront, ils fe débarraf- feront , & détruiront fans retour les genêts qui ont protégé leur enfance. Les amateurs fe contentent de quelques pieds, foit pour former des groupes , foit pour les planter ifolés. Ils ne réuffiiTent jamais aufii- b'.cn dans cetta dernière pofition , & ils s'élèvent peu. Leurs femis ont lieu dans des caiftes & encore mieux dans des vafes , dans des pots, par- ce qu'à la troifième année ils peuvent dépoter, mettre en terre èc en place chaque pied, fans déranger & kpa- rer les racines de leur terre. 11 » remplûTent les vafes avec le terre?u le plus confommé ; celui que l'on prend dans les troncs de faule & de noyer , &c. eft excellent ; fi on n'en a pas , on y fupplce en faifant pourrir des feuilles , eu des gazonnées minces qu'on lève dans une prairie. Il eft bon d'avancer la végétation pendant la première annee \ c'eft pourquoi on place le pot dans une couche , & lorfque la graine germe , on l'abrite des rayons du foleil dans le gros été, avec des paillaiicws , en oblervant cepend-int de lailîèr un grand cou- rant d'air. Lorfque le; couches font placées contre un mur , on voit la plante s'alonger du côte oppofé , & aller chercher le grand air ; mais fi , pour La garantir de l'ardeur du foleil , SAN foleil , on place un paillalTcn par- devant, alors, pour ainfi dire claque- murée , elle nie, elle s'étiole & n'acquiert qu'une foible coniîflance. Il vaut donc mieux placer la couche au milieu d'un jardin , & garantir le femis du foleil , depuis neuf heures du matin jufqu'à trois de l'après- midi. La terre demande a être te- nue toujours humide, mais non pas trophumectee, trop pénétrée p irl'eau; & on ne doit jamais perdre de vue que le terreau fe defsèche très-facile- ment. Pendant les deux premières an- nées, & à l'entrée de l'hiver, les caif- lès ou lés vafes doivent être dépofés dans un lieu où il ne gèle pas &: qu'on tient ouvert autant que le-, circonf- tances le permettent & le plus long- temps qu'on le peut. Sur les hautes oiontagnes , la neige fert de toit & d'abri aux jeunes femis. A la troi- (tème ani.ee , les pieds ont acquis allez de force & ne craignent plus les gelées. Le temps de la tranfpian- tation ou plantation a demeure , eft en avril ou mai ,& même plutôt , fui- vant le climat que l'on habite , & la manière d'être de la faifon. Cepen- dant fi le temps faifoic craindre une gelce tardive après la tranfplantation , on préviendra les effets funeftes en couvrant les jeunes pieds avec des feuilles sèches ou avec de la paille coupée menue. des femis. Aucune herbe ne ris les forêts de lapins , à .1 de quelques moufft i . On ne craint pas 1. Si un coup de vent, fi le toni , fi un accident quel- 1 nt quelques arbres , l rière , alors il y • - : (bite des framboi- fu ■ à i femence cft apportée SAN 89 (Ht les oifean?; ; enfin fous cette herbe Ce fous le fous-: j la graine de fepfn gerrr , bi< it : la clarière cft couverte de ] ins, «Se, à meliire qu'ils s'élèvent, les frainboi- fiers & llierbe difparoiffent ; mais, fi on laiflè aller le bétail paître cet ar- bre, il déracine les jeunes plants , il les piétine, il les brife, fié la clarieie lubiiile tant que l'entrée n'eft pas dé- fendue aux animaux. Il en cir ainu des fapinières que l'en forme par les femis; il faut les clone avec des brouilàilles eu avec des branches in- férieures , qui meurent fur le tronc des grands fapins. C'eft une erreur de penfer qu'il'. faille élaguer de fapins. Si onél igue, on eft allure que l'a:b;e ne profpé- rera pas. On a vu , à l'article racine,' que chaque branche, que chaque ra- meau correfpond a fa racine, peut- être même ch que fei ilie à 1er. i velu ; il eft donc clair que , fi on coupe une branche (fur -tout un fa- pin), avant que la nature ait d mine fa cbùre , on nui: a fon accroif- femenr. Jl eft prefqu'impoflible de traverfer , dans une j ' «ère, à caufe de l'cntrelallèmcnt de fes branches. Si on rérléchiflbit, on ver- roit qu'elles fuivent la lo; turc, qui ne fait rien en vain; ces branches, couvrant Me fol df ombre, en empêchent l'évaporation & y retiennent l'humidité; que leur écartement ei1 ; nt les pieds les plus foibles , 6: qu'à lu longue, chaque pied fe trouve con- lement ef] icé de • | fins. Enfin tous les ; iiîènc a-la-fois , & prefque avec I force. Si on demande pourquoi les les branche: i :hc nt, & meurent a mefurç que le tronc M 9Ô SAP s'.'./c ; : trouvera la folut'on du , en confidprant eue les branches tin fommet au tronc for- rpenr une voûte impénétrable à la s i '• bran- dies inférieures , privées de ce prin- cipe de vie, & de 1' cHon de l'air fupérieur, languifien pendant quel- ques années , & meurent enfin ment. La fève ne peut plu; i er & rejeter par la tr.in'. non Se p :r les fécrétions, les ma- i ogènes & fuperflues qu'elle contient; i! faut qu'elles fe portent aux i h s du fommet, parce qu'elles feule; éprouvent l'aJHon de l'air & du foleiï. 11 n'en eft pas ainli , & par li même raifon, fur les lifières des forêts, & fur les fapins qui avoi- finenUes clarieres : - . : infe- is tout l'extérieur; ■ : il réfulte que les troncs de es : mais aulfi élevés que ceux de l'intérieur. Je crois , toutes circonftances égales , qu'un pied cube du bois de ces arbres de lifières, doit pefer beaucoup plus qu'un femblablc bois pris dans un arbre de l'in teneur, Si par confequent, qu'une poutre faite du premier, fera plus forte , qu'elle caffera moins que celle tirée du fécond. Je n'ai fait aucui ience à ce fujet, je ne préfente cette "afîertion que comme conjecture qui mérite d'être vérifiée ; fi elle eii vraie , la marine & la charpente en retireroiem une grand? utilité. On n'èitime pas ces iree qu'ils n'acquièrent ja- mais la hauteur des autres; mais cette ne doit pas être un titre exclulîr" pour la qualité. SAP CHAPITRE III. De la coupe des fapins. Avant d'entrer dans le fond du fujet, il eft a propos de parler d'une coutume dételtable, un abus epou- En Franche-Comté, fur les Alpes, fur les Pyrénées Se prefque par-tout où le bois efl commun , Ils bûcherons, pour ne pas avoir la ;■ de fe courber , coupent les s ii un pied & demi, & même à deux p:e:s au-deflu' du fol. Ce- pendant c'eft la partie la plus groflè du tronc, & dont on peut tirer le plus grand avantage. Il vaudroit bien e le propriétaire fala- micux les ouvriers , & les forçât à couper le fapin comme le chêne a fleur de tene. Si on coupoit le chêne a la hauteur d'un a deux pieds, on auroit pour exeufe, ( quoique m jvaife , ) que de ce tronc fortiront de nouvelles branches; mais a quelque hauteur que l'on coupe celui du lapin , l'erbre meurt, fon tronc Se fes ra- cines fe convertirent à la longue en terreau. On fe prive donc en pure perte de deux pieds du plus excellent bois. Coutume, coutume, que ton empire elt fot Se tyrannique ! Il faudra que la difette du bois fafle ouvrir les yeux. CVll elle qui a in- troduit dans le canton de Berne & dans les principautés de Neufchâtel, la bonne & la feule bonne manière de couper les fapins. Comme la forêt d'Athos dans les l\:v:::;es a etc ex- ploitée pour le compte du Roi, t méthode y a été introd Dans quelle faifon doit-on faire la coupe des lapins ? Dans beaucoup SAP d'endroits on tend à l'économie , & on les abat quand le; journées font lès moins chères , époque qui com- mence auffitôt que les champs font enfemencés fur les montagnes ;c'eft- à-dire , a la lin de feptembre. On a le temps jufqn'à ce qu'il gèle , juf- qu'à ce que la neige couvre la terre, d'achever l'exploitation. Si on ne confidère que l'écono- mie & non la qualité du bon , cette pratique mérite la préférence; mais la qualité du bois eft un objet im- portant; &: comme le lapin ne re- pouile jamais par le p'ed, il convient donc de l'abattre lorfqu'il eft dans fa plus grande fève. Il n'en eft pas de cet aibrc comme du chêne, comme du châtaignier. Dans ceux-ci la fève eft prefque toute aqueufe , tandis que dans celui-là elle eft prclquc tome réfïneufe. La fève dans le chêne fe di/Iipe difficilement, a caufe de la dureté du bois; & fi on emploie ce bois avant qu'il foit bien fec, il fe fend & pou 1 rit facilement, à caufe de l'humidité qui y terre concentrée. La refîne au contraire nourrit le boi. , & empêche que l'humidité ne le pé- nètre. Il eft donc à propos de couper l'arbre au moment qu'il en eft le plus chargé: cette époque eft dans les mois de juillet & d'août, lorfque l'arbre végète d ns un terrain gras, & au printemp; , fî le fol eft mai- gre. Lesvcflie; ou loupes quiconiicn- nentla térébenthine, inciiquentle mo- ment. C'eft a ces dîverfes époques de 1 1 coupe des faprns , qu'on trouve une différence fi marquée dans la pefari- teur fpeafique des troncs de la même forêt ; je conviens qu'il doit fe trou- ver une variation de pefanteur fpé- eifique, par exemple , entre les fapins des Alpes & ceux des Pyr.no. s; SAP 9i entre les fapins qui ont végété k une expofition au nord ou au mi !i ; mais avant de fe livrera lac .. railon île ces poid , il coi de s'afîiirer de celle de l'époq la coupe. Voiei encore une qUeflibn pour le moins aufli intérefTante que la .dente : doit-on couper à blanc les forêts de fapins, oulimplement jardiner, c'efr-à-diré , couper ca & là les pieds d'arbres qui ont la gr< requile? La coutume la plus fuivie eït de jardiner; elle entraîne après elle la d-fficultc de tirer de la forêt le> grands arbres, qui fouvent par leur chiite, brifent & endommage arbres voifins ; fon grand avantage eft de ne choifir que les a dignes d'être coupés , de ménager les autres &de leur donner le tem/j s d' icquërir h force conven Prefque tous les auteurs s1 à eonfeiller ce genre > ' : cependant en 1767 , M; <:'". Pendant de Bayonno , nrexploil blanc la foret d'Athos ; — ii bien perfuadé,.aînfî que les gen la marine du Roi , que le fol pro- duiroit de nouveaux fapins; revenus ? je l'ignore , je n'ai pas été fur le-s lieux; une performe de confiance m'a ,::; cette partie commençoit à être cou' ( e I ipins , & une autre a I qu'elle ctoit aU-dcflbus du J'invite ceux qui font fut les li.ux à vérifier le fait & à le faire noncer dans les papiers publics. La queftion étant encore in t I tiveinent à moi , il en relie une ride a pofer. b'i cette forêi n'eft pas ai.fîi belle qu'on pourroit l\ rer , elt - ce parce qu'elle a coupée à blanc , ou bien parce que. Ni 1 9* SAP le bétail a été paître fur le fol qui s'ctoit couvert d'herbes auflitôt après la coupe? Lorfqu'il s'agit d'un fait aufli intéreflant , il comprit , avart de prononcer , de pefer toutes les cir- conftances Se de les bien eclaircir , d'autant plus que M. ifEt'gny avoir propofe , a l'époque de l'exploitation de la Foret d'Athos dans la vallée pre , de meure en coupe réglée les autres fapinières de France, & de les divifer en vingt-cinq par- ties , de forte que la coupe de chaque partie employant fix années, lViat retrouveroit, après cent ou deux cents ans, de beaux arbres qui four- niroient à des ccupes nouvelles & fucceflives. Le point unique de la queilion eft donc d'être convaincu par l'expérience que les forets de lapin peuvent fe renouveler d'elles- mêmes loifque la coupe en a été faite à blanc. Je ne puis prononcer à ce fujet , puifque je ne peux pas l'exa- miner , n'étant point fur le lieux , & n'aimant pas à m'en rapporter au dire des autres. Cependant voici un témoignage qui eft d'un grand poids. M. de M***, homme très-inftuiit , qui voit , examine , apprécie les chofes , & que fa modeftie me dé- fend de nommer , voyageant en SuiÛe , rencontra à Berne & à Lucernc , un Anglois nomme M. Haward, qui lui alfura avoir vu , venant de Zurich à Schewits par le chemin fameux de l'hc-rmitage , de belles forêts de lopins, exploitées à blanc & qui recroiflbient à mer- veille. Il a encore, fur ce fujet, cité fa propre expérience & celle de fon père. L'un & l'autre ont plante de grands bor, de fipins dan, leurs terres , Gtuées au nord de l'Angle- SAP terre , frontières c.'Écofîe ; leur? femis ont parfaitement reufli quoi- qu'ils aient été faits Uns abri. Il a ajouté encore avoir déjà coupé des parties a blanc , & que le ). plant revenu d'après le femis naturel des graines tombées des anciens arbres , commençoit dtja à former un beau bois. J'infiite fur ces té- moignages , parce qu'il eft efTen- tiel de détruire l'ancienne méthode fi l'expérience a confirme la nou- velle. C'eft à l'adminiitration à prendre des renfeignemens lur ce fujet, & à faire conilater le fait de la manière la plus authentique. Il faudroit encore bien di.ringuer fi le fapin bhnc N° i & le fapin rouge ou c- k ' dans les pays chauds ; mais s'il s'y en trou- vot , il pourroit arriver que la poix qu'ils fourniroientfeioit coulante p:ef- que comme la rélîne des fapins. ( Con-> Ju/re~ ce mot ) On fait que la cha- leur amollit les refines au Heu de le» deffécher, & ceux qui ramaflent la poix des épicias remarquent qu'elle ne tient point à leurs mains lorfque l'air eft frais , & qu'elle s'y attache au contraire quand il fait chaud. Alors ils font obliges de fe les frotter avec- du beurre ou de la graine, afin d'em- pêcher cette poix , qui eft gluante , cie coller leurs doigts les uns contre les autres. ... La poix des jeunes épicias eft plus molle que celle des vieux, mais elle n'eit jamais cou- lante. » Danr. les forets des épicias qui font lur des rochers , on aperçoit beaucoup de racines qui s'étendent fouvent hors de terre. Si on les en- taille , eftes fournirent de la poix en abondance •, mais cette poix en «.paille connue S A P comme celle qui coule des ent es aux tronc; . . . Enfin la p »i c des épicias eft fufhTamment sèche pour être mile dans des f.::s. C'eft dans cet état que les payfans la tranf- portent d.Tns leurs maifons pour lui donner la préparation dont on va parler. »On met la poix avec de l'eau dans de grandes chaudières ; un feu mo- dère la fond ; enfuite on laverfe d:ms des facs de toile forte & claire qu'on porte fous des pre'fcs, qui appuyant deiîùs peu-a-peu font couler la poix pure&çxemptede toutes immond ; alors on la verfe d;ns des barils , & c'eft en cet c'tat qu'on la venu fous le nom de poix graffe , de poix Je Bourgogne. On met rarement cette f)oix en pain, fur-tout quand cm veut a tranfporter au loin , parce que la moindre chaleur t'attendrit & la fait aplatir. On la renferme encore dans des cabats d'écorcede tilleuil. ... Ce que nous venons de dire, regarde la poix blanche , ou peur mieux dire , la poix jaune. On en vend aullî de noire qui cil préparée avec cette poix jaune & dans laquelle on met du noir de fumée. Pour bien incorporer ces d fubftances , on fait fondre a petit feu & doucerrent la poix jaune dans la- quelle on mêle une cei raine portion de noir de fumée : ce mélange s'ap- pelle la poix noire ; mais elle eft peu eftimée.... Dans les années chai & sèches , 1a poix cil de meilleure qualité , Se la récolte en eft plus abon- dante que dans celles qui font fraî- ches & humides. » Si l'on mec cette poix grade dans des alambics avec de l'eau , il pafle avec l'eau par la diftillation , une huile eflentielle, & la poix qui refle dans la cucurbitc eft moins grade Tome IX. S A P r;- - >it auparava reflei a la coiophone; mais l'huile eflentielle, montée avec l'eau , nVit pas de l'efprit de térebem c'eft de l'efprit de poix qui eft d'v.r.c qualité bien différente & fort i rieure. Comme on a coutume de le vendre pour efprit de térébenthine , on doit prendre des précauti ns pour n'être pas trompe , fur-tout lorfqu'il eft important d'avoir de véritable huile eflentielle de térébenthine , foie pour le; médicamens , foi: pour dif- loudre certaine- réfines concrètes. — On fait la véritable eiîence de téré- benthine., en diftillant avec beaucoup d'eau celle qu'on retire des ve/Jies du fap n. La térébenthine qui a été ra- mafTée au mois d'août fournit un quart d'eflence , c'eft-à-dire que de quatre livres de belle térébenthine, on en tire un livre d'eflence. » Dans les forêts c'paiiïès ou le foie il ne peut pénétrer, on fait toutes les cn- t ifles du coté du midi; mais dans celles eu le foLïl peu tre, i eft rare, on les fait indifféremment de tous les côtes , pourvu néanmoins que ce ne foit pas du côte du vent de pluie. On fait quelquefois trois ou quatre entailles à un gros épici i ; mais on a l'attention de n'en point faire, comme on vient de le eire , du coté où la pluie vient en plus grande abondance. Quand on ne fait qu'une plaie aux épicias , ils four- niftènt la poix pendant Zs; a 30 ans. Il y a des arbres pourris au dedans qui donnent encore de h poix, parie qu'a mefure qu'une couche intérieure fe pourrit , il s'en forme de nou- velles a l'extérieur. Loifque l'on a fait plufieurs entailles , l'j : . . fur-tout dans des temps de nci. tre la fubftance ligneufe & oc- N c 8 SAP cafionne une maladie qui annonce i I e boi . tombera bientôt en poi i - : de l'arbre, de i qu'il t'oit être, devient rouge; plis k- i ois rouge s'étend en hauteur , plus il approihe de la circonférence du tronc , & plus l'arbre de fa tin Les épicia fourni beaucoup de reiîne , pourvu toutefois que leur bois ne foie - rougi;', font bons pour fdre de la ■ pente, delà menuiferie , desbardeaux , des féaux , des tonneaux à mettre du vin (i) ou desmarchandife;. 11 paroît ncaninoins que ce bois a fottfFert quel- ques altérations , car le charbon qu'on en fait eft plus L;ger & de moindre qualité que celui des arbres q'.ii ont i _ . ... Cet ; vigoureux planté dans un bon fond peut rendre par année 30 340 livres de poix ». Je fuis furpris que dan", prefque tous les pays à fapins , à pin<, &c. on laiflè pourrir, fur le fol même, eu amas de petiteï feuille- que four- nifle rt le brandies inférieures : à n^.e- fure qu'elles fe defsèchent elles fe- raient une excellente litierc au bétail toujours très-nombreux dans la icgion des fapins , puifque c'clt au-derfùs de cette légion que Ton trouve cellence des pâturages dan; l'herbe fine & délicate qui y croît. On pour roit confacrer à cet nfage lts bour- geons inutiles , lorfqu'ils font encore SAP fi lis. il-, s'imrjrcgneroient ces principes de l'urine & CM mens , qu'ils rendraient à la terre lois île la putréfaction Sur un champ qui v ■ , on fait très-bien de -de la terre en foit gacantiflent la î 1 mefure :c germe, des _ . i'hnmidm ; : enfuito par le 1 décompoiîtj engrais. Dans I . l'Europe on pré- . e de bière avec es feuilles de lapin. Ce procédé eil de- enta Parti cle Pin, tome 8 , pag^cj. SAPONAIRE ou SAVONIÈRF- Plancht I . 79.7 ) Tournefort la pk:e d . feâion d- la huitième claJTe qui renferme les herbe s'a fleur difpofée en œilLt , dont le piiiil devient le fruit , 6c il Fapp 1 s Jî.v:jhis qiuz fapina-la. »"£<>• \ on-Linnc la clafTe dans la decand.ie digynie, 6c la nomme Japon utils. Fleur a dix étaraines C ; ces fleurs font attachées au bas du piftil d..ns un calice D oblor.g , d'une '. 1 pièce , & découpée en cinq. Lt s cinq pétries E , dont elles fant compo- sées, font difpofés Obmme les pctalcs de l'œillet ; Lu. (1) Xote de FF.dlttur. Je ne concilierai jamais cet emplri. On a Beau avoir tiré &: rttiré la poix parles incifions , l'intérieur du bois dont on auroh fair des douves , con- ferve toujours un peu de réfute qi.i feroit difficulté pal ■ ■ it aident du vin , à nie'ure c ii'il çénikrt roit le bois , ii; le vin acquerrci: bientôt une od."-r f rte de rrtinc. Comme ce bois eft très-poreux , il permet une trop forte evaporation de i'c'prir du vin & dj fluide dans 1 e ij l. r 1 il efl contenu, ce qui kablk du vide dans !e tonneau. On verra à TaTticle /'in combien i! c7i eflefltlel de le prévenir . fi on veut conferver pendant long-tenifs la liqueur , £c erapècherla pouffe ou Ion aci.îlte. SAP anguleux , de la longueur du calice. fouit; capfuleoblongue, envelop- pée dans le calice ou l'on trouve ces femences F , menues , prefque rendes en grand nombre , & rougeâtres. Feuilles, adhérentes aux tiges, ova- les , en forme de fer de lance , (im- pies , entières. Racines A , longues , noueufes , rampantes , fibreufes , pouiL rejetons 13 , qui deviennent enfuite des tiges. Port ;ks tiges de deux pouces envi- ron de hauteur ,. herbacées , cylindri- ques, ar:iculces, lifîes, dures, cour- bées, rameufes. Plufieilrs fleurs dontla couleur efl d'un lilas tendre , fent portées par des pédicules qui naiflent des aiflclle; , ou qui partent du fom- met des t'ges. Les feuilles font oppo- fees c\i prefque réunies à leur b. le. Lieu ; les bords des champs , les en- droits frais ; la plante eft vi\ ("es racines, & fleurit en août,fep- tembre , octobre , fuivant le climat. Propriétés; feuilles & racines inodo- res , d'une faveur amère; lara i moins amère. . .. Les feuilles tendent s !e dégoût occafionné par des - pituiteufes , raniment légi - i ies forets vitales, accélèi eni la n, ne produifent ni douleurs r gion épigafïrique , ni -coli- ques ; elles conltipent peu ; elles augmentent fenliblcmcnt le cours des -ment! • tranfpiration in- fenfi île d'une très - lité dans les rhumatifmesféreux, dans les rhu- ..immatoiic . rnenceà fe calmer, & an le ifme invétéré. Quelque fo ■ l.s mal v ies du foie fans i; | . ; , dans i c i \ uies , dans ies SAP 93 pâles couleurs, dans les ulcères des voies ur inaires. Il eft rare qu'elles falîent mourir les vers contenus dn.ns les premières voies ; qu'elles piovo- t le flux menfliuvl ce qu'elles contribuent a la guérifon des dartres, de la gale & de l'hydropifie par un vice du foie. La racine propofee pour combattre les mêmes maladies, n'en. pas fi active que les feuilles.... Celles- ci offrent un ces meilleurs agens tirés du règne végétal contre les obf- trucïibns que produifent dans les vif- cères des matières épaifles, grafîes & vifqueufes ; cette plante contient un favon naturel tout formé , & c'eft de cette propriété que dérive fon nom. M. Seguy , médecin du Roi , fit imprimer dans un Amplement du Journal de Pari; , du 3 î évrier 1784, des détails fur une propriété bien ef- fentielle de cette pi ante,dont plu (i . urs médecins avoient déjà parlé , & dont d'autres avoient nié l'efficacité. M. Séguy la regarde prefque comme un fpccihque contre le vice fyphilliti- que , & il détaille ainfi le traitement qu'il fait fuivre a l'es malades. On prend deux onces de faponaire oir,une once & demie de racine ec demi-once de la pi u après l!avok coupé meuue , on u fait bouillir dans trois pintes é.\.u qu'on la "i i : les ma- lade» boivent dam la journée , d< une jufqu'à deux pintes de cett< ; n le à propos ; je n'ai jamais faitfai- s que. raites avec ce remède \ il peut cependant le trouve] 1 ils aient befoin de ce fteours. Lori 1 m i. joins ":' n mu nt lu | 1 ,:.e j. cou . slque- N ICO A P f >rs fon extrait , à l'nfage orJinaire de la décoction , en obfervant que la poudre S: l'extrait foierit prépares dans les mêmes proportions de racine & de plante que la décoction , e\!r- à-dire, un quart de plante, fur troi; quarts de racine. Dans le cas d*ulci ra- tion au palais , il faut joindre î'ufage de l'extrait a celui de la décoction , & s'abftenir de la poudre , qui irrite les ulcères fur Iefquels on l'applique; elle enflamme aufli la gorge de ceux qui la prc'partnt , loilqu'ils ne pren- nent pas des précautions contre cet inconvénient. Je donne la poudre , depu's un gros jufqu'à trois , à la dofe d'un gio; h la fois , pi, i ne ou plufieurs fois par jour , & délayé dans la quantité d'eau qu'il faut pour pouvoir l'avaler -. quant à l'extrait , on commence par en donner qi gra:ns , & on augmente ou l'on dimi- nue la dofe félon que les malades le fupportent ; l'un & l'autre doivent toujours être aidés de la décoction qui fait la bafe de la cure : les deux pintes de cette décoction , faite comme il efl preferit , coni trois gros S: den.i d'extrait de co;> fiftance pilulaire. Le régime qu'exige ce traitement fe réduit à fe priver de laitage , de , d'aïîmens falcs , épicés et cchauffans , du cafe &même qi fois du vin ; on peut vaquer à fes af- fa;res en prenant ce remède , qui ne fatigue pas -, on en continue I'ufage fîx iemaines cm ceux mois. J'emploie anfli le même remède comme topique , foit en fomentation ou en cataplafme , &: fon extrait en forme d'emplâtre , relat vement aux différentes indications curatives que préfentent les crrconftancéî. Ufagts ; feuiiles récentes depuis 4 - \ V once, jufqu'à une livre en infufi. n livres d'eau , à prendre par verrees dans le jour. ... 1 che; , depuis deux onces jufqu'à demi- livre en! nfnfîon dans deux livre s d'où, a adminiftrer de la mê - - • Racine récente, d jul- qu'a une once i: demie en infuîion dans une livre d'eau. Racir.e sèche, depuis deux dragmes jufqu'à une once , en infufion dans la même quantité d'eau. Dans les parties du r.ord de l'Eu- rope oii le favon revient très-cher , on emploie la faponaire pour blan- chir le linge. En effet, lorfque l'on 1 i'Fe tremper cette plante pendant plufieurs jours dans l'eau , on trouve cette eau gluante , douce ?.u toud elle devient prefqne auffi écumeufe, fi on l'agite , que l'eau dans laquelle on fai . Si i r n fait bouillir li pi nte dans l'eau elle eft encore bien plus favonneufe. Cette propriété ttoit déjà connue par les anciens. SARCLER , SARCLOIR. Sa:eler , c'efl enlever d'un champ j d'une vigne, û'un p:é , d'un jardin, &c. , le; herbes parafites : fi c'efl pour des allées on fe fort du farcloir ou râtiflbir , ( fîg. S & p de la Planche \r , page 347 du Tome VIL ) Al'infpcction û'un champ, d'une vi- gn.L-, etc. on jupe fi le proziictaiie eit un bon cultivateur \ Se le plus ou moins de mauvaife; herbe; an- nonce au premier coup-c'ceil fi un jardinier ell parefllux ou s'il aime fon travail. En effet , quoi de plus dégoûtant que de voir un bon fond à froment dévoré par les p.' fauv ijes , les nielles , le; vefees fau- vages &c. ; à coup sur la récolte en re- S A P çoit le plus grand dommage ? car toutes ces plantes ne peuvent fub- iifler qu'aux dépens de la récolte qui cil fur pied. Ce n'eir pas tour , les graines des yvtaies , des blés i du. ! it mûre , elle fe niultiplieroit h l'infini dans le cours de l'année fuivante On fe plaint S A P 161 de la pourritufe des raifins dans I • années un peu pluvieufes \ mais fi , toutes circoriftances égales , on jette les yeux fur devra vignes voifir.es , on Verra que dans celle qui eft ri- goureufemént fa*clçe , le raiiïn y pourrit moins & beaucoup moins promptement que dans celle dor.t le loi e(t couvert d'herbes , parce qu'elles y entretiennent beaucoup d'humidité. Dans un jardin potager , les main vaiies herbes déshonorent le jardi- nier, & je neprendtois jamais a moa fervice un homme qui, fous quel prétexte que ce foit , laïfle croître ce s plantes parafites. Les exeufes ne manquent jamais ; aucun râifonce- • ne peut les jnftificr. Si le po- l er eft pour le compte d'un pro- pr'étaire qui n'entend rien h fa cul- ture , cett< q rrïe fùr- pren.l nu 1er ne foit pas pardonnable : fi au contraire le potager appartient au jardinier , il ne faut plis en piler , il n'efl d:gr,e de le cultiver. A coup sûf c'eft un ivrogne ou un débauché. I. s herbes appelées mauvatfes , ne méritent cette dénomination e qu'elle i ce upent inutilement le terrain , épuifent les lues, & tien- nent la place d'une riante utile ; mais comme il eft démontré qu'une plante quelc< nque rend à la : de principes qu'elle n'en a re ces mai,\ i,tes deviei donc utiles fi on les enfouit dâf ps de la fleuraifon & avant qu'elles aient graine. Cependant un jardinier auroit tort de prefenter cette afTertion pour exeufe , puifque pont un bien a venir le. bonnes plantes végètent mal & font étouffées par les mauvaifes. ic2 S A R S A HC OC È L E , ( Médecine vétérinaire,} tumeur charnue , indo- lente , dure & inigalc, qui a fon ficg2 dans les teft'cules ou dans les vaiffeaux fpermatiques, fonvent dans le> deux en même temps. Les caujes font les coups, les chûtes ou un vice quelconque dam les hu- meurs de l'animal! Uùraeioh. Dis que vous vous aper- cevrez de cette tumeur , tachez de la réfoudres avec le lininient ré- folutif fuiv.int. Prenez de favon blanc , quatre Snces. , d'huile de tartre par d ■'.'{'- ! '-.icc , deux onces, mêlez le & appliquez fur la tuiliei On peut aufli le fe viî d'un c .- taplafme cmollient & i il elt prouvé p r l'e içe que lorfque le farcocèle eii. une ibi.bLn déclaré , les remèdes internes & locaux fontl ns fuccès ; alois vt en à la cafhation , & opérez l'anima) r.-.! moyen de la ligature ou ficelle : :c oins h fubftance du cordon fpcrmatîque. ( -' Cette méthode doit être \ ■ celle des maréchaux qui emploient le Feu ou les cauftiques pour : 1er le tcfticuJe du cordpa fperma- tique : on do;t bien comprend e que ces topiques doivent exciter des dou- i. s énormes & des fuppurai lantes& difficiles à tarir; M. -i'- SA.RCOTIÇUE. ( Forci ! % U'iF ) SARMENT. Bo^s que la ie pouffe cha ' i ou par les yeux qu'on temps de la' t.. Il tours uropoûionnc à la foi c du sep , &. U longueur s„ '. S A 11 les ci 5. Les i.v- mens fe chargent de feuilles , de fruits ou grappe; oppofés eux feu & de vrilles ou mains au m defqucllcs ils s'attachent :aix plantes voifine . Les irrill s tiennent fa p des grappes, & même fouvent elles portent quelques grains , ce fait fuppofcr que les vrilles du : - ment l'ont des r^ilins o avortés. On feroit tenté de j' rçe que le; vrilles com : . i ; r far le farmentdan, l1 n ou nbiffent les grappe . Cependant i- but de i' na ur e!t de donner ■ ■ il' .. i. ielle . rriéns que les grapp s O: ' • 1 pouflès i'etc. : ' . roc .. : comme elle de la vigne. SARRASIN ou ELÊ:NOTR , ou dans quelques provinces 1: . ic-vraifêrnblablc'quë cette plante portée en France par les I ihommes qui la conquête de ia Te . , ils rirent un excellent préfent a leur patrie. Tournefort le r !i fé- conde fection de la qui qui comprend les In ; s . pet des , à étàmines,, dont le p. ri déviant une femsnec - ■.. pu le calice. Il l'appelle fx \ le claiîè ' . . -.ie , cv le nomme huit ctamincs .5; d; t;^:s p.. S A R renfermés dans un calice colore en blanc, un peu ! ivé de- rouge, £.* qui tient lieu de pétalei. Ce c; d'une feule pi; ce, ouvert & : par l'es bords en cinq parties ovales & obtufes. Fruit ; chaque fleur ne produit qu'une feule femenoe, brune, triah- gi laire , à trois cotes faiilans & égaux. Feuilles ; en forme de cœur en fer de flèche , d'un verd clair ; les inférieures lent portées par de longs pétioles ; les fupcrieurci font prefque adhérentes aux tiges. Racine ; fibreufe , compofee d'un g: and nombre de fibres capillaires; Porc ; fa hauteur varie fuivant la nature du fol, d: fuivant le plu ou moins de culture qu'on lui a donnée. On peut dire , en général , que la tige s'eleve à la hauteur de deux piics; elle ilt droite, cylindrique, 1 if le , branchue -n les fleurs n i^ent au fom- niet de chaque branche, difpol en bouquet ; les feu'lles font alter- nativement pi cees fur les tiges. Lieu ; originaire d'Afrique , natu- ralifée en France. La plante eit annuelle dansles terrains fecs,& lorf- que la faifon eit belle , elie commence a fleurir quinze jours après qu'elle eit lortie de terre ; en général fes fleurs durent très-long-temp ,& même f>lus de la moitié di s graines eft mure orfque les Seurs tardives épanoniflènt encore. Section première. Di fa culture. Toute eïpèce de terrain convient an blc-noir, excepte celui qui eit trop humide ou aqueux. Cependant on doit prévenir que la plus ou moins S A R 103 grande abondance de fa récolrc, tient beaucoup a la qualité du fol , & dépend Couvent encore plus de la faifon ; il préfère les terrains forts à tous les autres, & vient pafl'ablement dansles terres légères, fablonneufes & cail- louteufes. L'expérience a démontre arTez bien que cette plante, depuis le moment de fon femis jufqu'à celui de fa récolte , ne couvre la terre que l'efpace de quatre-vingt jours ou de cent, fuivant le climat & la faifon. On a le plus grand tort de n'égra- tigner la terre que par deux Amples coups de charrue & labours croifes. Il vaut beaucoup mieux l'ouvrir pro- fondement & multipl'ei les labours, même coup fur coup , fi on ne peut faire autrement. Piufieurs auteurs ont avance que le '. 1 lin n'efïtitoit p.'.s la terre , & qu'il ûifoit périr les mauvaifes herbes. Ce fécond arfcle eft ties-v.'ai, il les aourîe par Ion ombre ; mais il n'en n'eft pas ainli du premier. L'on ne me perfuadera jamais qu'une plante à racines fibieu- fés é"c très-fibreufes , n'efFiite pas la terre de fon voifinage & (a fu- perficie , puifqu'elle ne poufle point de racines pivotantes : c'eft peut-être la raifon pour laquelle on le con- tente d'égratigner la terre. On sème le blé-noir à deux épo- ques , ce qui dépend des circons- tances & des climats , en auflitôt après l'hiver lorfqu'on ne craint plus les gcle*. s tardives , ou après qu'on a levé les récoltes de froment on de feigle. . . ; la plus petite gelée frt périr cette plante. La première de cil celle des pays naturelle- ment froid, ou l'hiver eft de longue durée ; la féconde eit adoptée dans les cantons tempères. Dès que la io4 * II 'récoke y et levée , on le hâte de labourer , de femer & dé h<.r(er. Le farrafin ne demande plus a l'homme aucun recours julqu'au mo- ment de l'enlever de terre. Pour Pétendire d\m champ où l'on sème trois mefnres de blé ou de feigle , une feule de farrafin fuifir. En général cette culture eft traitée trop ment. Il arrive fouvent , lorfque l'on fr.it la première méthode , que l'on obt'ent une récolte des plus abon- dantes. Elle devient bien precieufe dans les pays élevés où l'on ne ré- colte qu'un peu de feiglc & de pommes de terre. Le blé-noir converti en farine fournit prcfque tout le p iin qu'on y mange. Je dirai a ces pauvres habitans , faites parquer vos trou- peaux , votre bétail fur le champ qui doit , l'année fuivante , produire votre feigle 6l votre farrafin. Labourez-le profondément, & à mefure que le; troupeaux en ont engraifié une place , renouvelez le même travail & le même parcage jufqu'au moment ou le froid obligera de conduire les troupeaux dans un l'eu moin* élevé, Ce terrain fe trouve! a bien ameubli au temps des neiges & des glaces, & les gelées l'ameubliront encore mieux que les labourages. Soyez afiùré qu'à moins que la faifon fui- vante ne foit bouleverfee , vous aurez une récolte abondante, dont le grain fera plus gros , plus multiplie & fur- tout mieux garni de farine; car lorf- que le grain eft maigre , il ne con- tient prelque que du fon. Il y a deux manières de récolter le ble - noir ; on le coupe à la faulx ou avec la faucille , on l'arrache h bras d'homme. La pre- mière eft expéditive ; mais le coup de faulx fait tomber beaucoup de S A R . , afin de prévenir ies objections ; qu'une paitiede ce champ fuir tr. i:ée comme je viens de le dire, & que l'au- tre foit cultivée à la minière du pays ; qu'il emploie la même qualité o1: la même quantité de femences en blé ou leigle fur l'une & l'autre paitie, 6e il jugera par lui-même, laquelle des deux lui donnera une plus belle . La feule dépenfe extraordi- naire confi itéra dans l'achat de la Lmence du farrafin que l'on doit femer , dans cettecirconltance , pre/-? qu'aulii épais que le froment. Cette expérience nVli: à coup sûr » ni cou- teuie ni difficile , elle augmente de peu le travail du fol, ce Couvent double le produit de la récolte. Il peut arriver que dans les années de grande fcchereiTe , la féconde mile de farrafin ne profpère pas beau- coup. N'importe , il ne s'agit pas ici d'une récolte de grains , mais d'une S A R reçoit; d'herbes 5 elle en donnera toujours allez pour produire unf. . & tres-bon engrais. L-s tiges à IV- poque où on les enfouit, font f ment herbacées, & par conlc:. pourri/Tent très-vite ; elles rendent, tn principes, à la terre dix fois plus qu'elles n'ont reçu d'elle. ( Con- LENDEMEJïT. ) L'expérience de M. de laChalorais, rapportée dans les Obfervations fur l .-i gricuLure de la focicté de Bre- tagne, confirme ce que j'avance par un fait bien fingulier. L'Auteur dit : lofque le farrafin cft en fleur , on le cou- : tarre par un labour ; p. u de jours a pris il ijl ijfe^ ordinaire de \o:i L terrain charge d'une c />:;.:: Ici . ..'.fur lu rnqrais. Le blc-npir cft promptemtnt conji . . t annonce la grande fermentation qui s'établit fous la tene ; mais pour que le brouillard p.r.riTe, il faut une coin'.inaifon de cirçonitânçcs qui ne fe rencontrent pas toujours, & qu' 1 fero't trop long de détailler ici. il prouve au moins la prompte putréfaction de l'herbe , & qu'ondoiti'cnfouirplu: .ment n n'a coutume de le faire , afin * ;. la couche déterre , plus cpaiîîc, r, tienne mieu< l'humidité , & fur-tout l'air fixe qui s'échappe des plantes pu- ncer, dans la circonltance dont il s'. que il on avoit mi. la main fi»r le loi , on auroit éprouve une véritable cha- leur communiquée par la fermenta- tion. La même méthode pourroit être appliquée aux pays moin* chauds: tout ..i de la longueur de l'hiver. On peut i i. aei une llmailL s'il fvryient ui - - les mimes plantes ptiiront. L ■■ I S A R petit labour fuffira avant de ferr.cr de ' u graûi ; enfin , en procédera a une nouvelle femaillc , fi l'el temps le permet, avant defon tion du fol pour recevoir les blcs. De teb cantons auront pi un avantage fur tic:, climats plu dîonaux, il , ne craindront pas Ils gr; n- des chaleurs <sféchereflesd< Dans les climats beaucoup plus tempérés, la prolongation de & leur retour plus pr< ne per- mettent pas de fonger à doubler les femarlles; on fe contenter qui aura li.u lorfqu'on neredout.ra plus les gelées tardives. Comme cette plante eit originaire des pays ch i Is, petite gelée la détruit , & fur- piintemps , forfque I'ùerbe eft très-délicate , tendre & très-aqueufe. De quelle utilité cette plante ne peut-elle donc pas être pour les ter- r i.is fabjonnéux , pour les pays à ci aie & a plâtre ; enfin , pour tous le? mauvais fols qui ne produi- fent rien fans la mukiplicati engrai;. On objecte que celui-ci dure tre ■ -j eu , j'en conviens ; mais il luffit à produire une bonne récolte en grains. Pourquoi ne 1 . réiterero t- on pas chaque année 3e repos, puis- qu'il fe trouve tout porté fur le champ &fiiffit aux befi in . En outre, on ne plantes enfouies tienne:.:! i terre foules dan: un ccrt.rn efpace de temp , k I | ; plus grande m expofée à la lumière du foie 1 ; qi . on détruit bien plus , que ne le multipliés. Si la terre eft forte & compacte , elle eft p r Y fournis ou 1 lit; nje de la decqn* S A R 107 a des plantes ; enfin V humus feul fournit la terre végétale dont la charpente des p antes eit formée , & il contient en abrégé tous les maté- riaux de la lève- J'ai dit que le farrafin eft origi- naire d'un pays très-chaud , mais, en confeillant d'en faite un ou deux ou tio;s femis , fuivant les climats , il faut obfcrver eue ! e farr; fin ne végète avec force que lorfque l'atmofphère eft au degré de température ou cha- leur qui lui convient. En effet, dans quelques-urtes de nos provinces, la coutume eft de femer à la fin de juillet , & de récolter le grain vers la fin d'octobre ou au commencement de novembre , parce qu'à la première époque lt chaleur eu mo;s u'août & fes rofées aident Singulièrement les progrès de la végétation ; mais fi le; circonftances ne font pas favorables , la récolte eft prefque nulle , elle ne l'auroit pas etc , fi les fe avoient été pins accélérées; mais , dans tous les cas, l'herbe fleurie en oit produit un excellent effet. Je ne fais cette obfervation qn'jfin depj enir ctuxqui fe détermineront à enprailier leurs terres avec le farra- fin , qu'ils ne doivent pasétreétonnés dupeudeprogi • grainfeméau premier printemps; les progrès feront plusgrai irtion de la chaleur de Patinofphère. Si le premier femis devient peu herbacé au moment de fleurir, le fet le ommagera .im- itera que la terre aura été bien travaille , premiei -ra toujours dan* les climats n a'nfi que celui a l'époque '■-■ pour le troiiieme. O i io8 S  R Section III. Propriétés économiques. Dans les cantons où les fourrages font rares , on sème le (àrrafin clans lafe île vue de nourrir le bétail. On le coupe jour par jour , & félon le befoin, à mefure qu'il fleurit, , baquet fous la trémie c , la meule , rouet du balancier c , l'axe de fer d, poulie qui donne le mouvement au tamis c, balancier J , mani- velle. Fig. 1 a , le balancier /^pou- lie attachée a la bafe du balancier c , corde >nten- caiftes dans le coffre TT.. Aux bords de ces ci sports VV. ; à ces fupports foi.r crochets en fer ÂX qui fervent à ai- ne S A R tricher les petites cordes YY.. Par ce moyen les timp.ins font fufpendus & ne peuvent avoir d'autre rootive- menique celui imprimé par le ■ cordes M & O. Les timpnnsfont des cidres fin. 4, recouverts par des parchemins ten- dus & criblés régulièrement. Les trous du timnan A font plus gros que ceux du timpan B, les féconds phi s gros que ceux du troifième, enfinles trous vont eir dégradati on de grofleur jufqu'au quatrième timpan. La grandeur ces timpans cfc inégale , comme on le voit dan-; fofîg. 4. Chacun de ces timpans coi un des caliins ou loges dont en va parlea, Tout le grai.i plus ou moins broyé par la meule, parle par les trous du crible ou du timpan A:, toute l'écorce par le mouvement continuel de ce crible , va le rendre à (on extrémité dans l'endroit ou il efl att tché à l'arc O, & tombe dansunfac ou dans une caifle placée a cette extrcnvtc Z. Tout le gros gra;n «Se même une partie de la coque, paiTent par le crible A S: tom'-.ent dans :e callin I du coffre TT. La portion plu- fine pafïc fur le crible B è'i tombe dans le callin z qu'on ne voit pas ici , parce qu'il eit de l'au- tre côte. La portion plus fine encore fe rend fur le timp.'.n C , & le jette dans le caffin 3 , & ainfi pour la qua- trième partie encore plus fine. En- fin la farine la plus fine pénètre dans le cinquième callin. Ces cailins ou loges auxq tels cor- respondent L, t it difpofés alternativement dans le corFre C, de lorte que l'on voit d'un côté le plan incline de l'un , & en deh -r; le plan incline du fuivant. Chaque . pâtée de la k>_;e \ 1 uns planche , fans quoi les diii'crentes S A R faiines fe confondraient. La bafe de ces plans inclinés conefpond à des portes numérotées 1,3, 5 , & celles de l'autre côte indiquent z& 4; mais ici on ne les voit pas. Ces porus fe lèvent par codifie. ; &c loTqu'clles font ouvertes , les gaïaux & 1 1 fi- rme tombent dans autant de tiroirs Y Y, qu'on tire du dcfJ'ous pour tôt recevoir. On repa.Te an blutoir les pr. n foriez de gruaux ; te ventilateur 01 toir efl: garni Je toiles a giains plus ou mo;ns ferrées. Le tambour, fin. 3, eft renfermé durs un cor:"; e de boi;, & le par-, pa: autant de clojfons 1, 1, 3, 4, qu'il y a de différentes toiles qui re- couvrent le trrmbour. La féconde enveloppe du grain tombe fur l'ou- verture ^ , de même que la prcn< écorce s'il en relie encore. La première écorce itrt a brûler , la LcGr.de eit employée pour no la volailb ; elle lui tient lieu de fon. Les farines Cent défiances ;'. faire du p tin ou de la bouillie ou des gruaux. Je ne penfe pas que tout le moulin doive coûter plus de 48 a yi tiv s , Il ferait bieni nport; nt que des riches propriétaires le tifilnt venir de Hol- ndres. Il efl connu dans ces provinces fous ladcnomina- tion de moulin .: B tupuite. D'après ce pr. 'plier ce- machine . ( >n droit a 1 1 longue à les rendre com- mune [ue chaque particulier a-.:roit l'on moulin ciez 10L Cet objet cft plus in. portant qu'on ne penfe. pi ce que no moul ii:ic prépaient très-m fe- noir. S A R Section V. Du Blé-noir de Tartarieou de Sibérie. M. Martin a été le premier qui aît voulu remettre en vigueur 1;; çulti e de ce grain, & il rît annoncer fes fuccès dans les papiers public; de Pen- née 178Z ; il efpéroit que dans quelques années on n'en cuiciveroit pas d'autre en France, & qu'il ferait fufcepnoled'étic cultivé dans les por- tions les plus chaudes,mémè delaPrp- vence. Von-Linné le nomme/' Cgo- num tartarinum , & Tournef'ort^gc- pyram trcclum. Il diffère du farrafin ordinaire par !a couleur plus jaunâtre de ù tige ; fes bouquets plus alongés, moins raflemblés en tête ; les angles de les femen es font egaux ; la fenïence elr moins grofle ; les rieurs très-petites $ : . font âflei dures pour réftfter c'v n'être pas meurtries & couchées par des coups de vent. M. Curant, dans une lettrei dans le Journal d'Orléans, & adrefTee à M. Gouret de Villeneuve , impii- meur du roi dans cette ville : après avoir enlevé ce blé-noir qu'il appelle blé-martin , s'exprime ainfi : AI. Martin , dans Ls ouvrages . '.-xpofe les avant ce grain (ur le blé-noir ordinaire. Ce grain eft à peu près de là forme de celui de cette province'; on peut le fenier depuis le mois d'avril juf- milieu da juillet : ta tige fe prefente comme la nôtre , mais d'une coulei. plus jaunâtre ;i • '. indu qui fburniflénf toutes des 1 haque nœud, ' i a fe prefente au S A R m que la fleur qui eft imperceptible ; il ne craint ni les vents chauds , ni ks gelées blanches ; cette plante ne fe couche point, malgré les vents 6c les | 11 :és, quand même le terrain feroit fume et cultivé comme pour le chan- v:e; elle fe foutient au moyen des branches dont le tuyau - ft prefqùe plein. Chaque plante produit 50, 100, 1000, & 1000 grains, fuivant la bonté du terrain ou des engrais & des préparations qu'ori lui donne : elle réufh't dar.s toute efpèce de fituàtion & de terrain: la récolte eft aulîi aifée à moilîbnncr ou â arracher que celle de celui du pays, plus aifée à battre; le grain ne s'écrâfe point fous les pieds du batteur ni fous le1 fléau, il eft aulîi dur que le grain du fro- ment; la mefure en eft plus pefante que celle du pays, la farine plus dou- ce , bonne en foupe & en fritu.e, très-propre pour la fjbr/que des toi- les, & pour engraiffer les beftï & la volaille"; elle prend plus d'eau, la pâte a plus de liaifon , le pain eft plus nourriflant; les beftiaux en man- gent lé fon ; le grain fe conferve au gerbier & au grenier, il ne s*échauffe point & ne prend point le goût de fort & de moili;il peut fe confetver plus de deux années comme le from To;,s ces avantages l'ont au contraire autant d'i'nconvéniens dar.s celui de ce pays; les charançons ne l'attaquent point, mais bien les rats, de préférence à tout autre grain. De trente journaux compofes cha- cun de 600 toîfes ' aies , con- tinué ' tin , que j'ai enfe- mencés de blc-r.oir, la moitié n'a- voir |; u aucun engrais, & l'autre moi '• fept à huit ans, }*ai de pVéj ai rtfon .. f 1 joluv lis . S A R naux,l'un en novembre dj l'année dernière, & l'autre en juin fuivant , & je commençai à femer le premier juillet ; les autres quinze journaux ont été femés fur le chaume après du feigle , depuis la mi-juillet juf- qu'au cinq août. Je travots fume que quinze bichettes, merurc du Pont-de- Beauvoifin,& j'en ai récolte' 1295, malgré l'exceffivc fechereffe de cette année , &: la forte gelée que nous avons efluyce le fix octobre dernier, qui a gitc les trois quarts de celui du pays, Il cil à remarquer que , quoique ce précieux grain pro;!irfe pour le moins autant de paille que celui du pays , j'ai récolte deux fois plus de poids en grains qu'en paille , en fo;te qu'une voiture» de trente qu'nt.ux de cette récolte , me rend vingt quintaux de grain & dix feulement en paille, laquelle eft très-propre à faire la li- tière aux beftiaux. Un fécond avantage , c'eft que quatre hommes battent avec le rleau , à Taire ordinaire de ma grange, cent bichettes de ce grain par jour, qui valent cent tiente quuteaux , mefure de Grenoble ; il eu plus aiTé à venter que le blé-noir ordinaire , n'ayant ni chapeau, ni fleur, ni feuille. La Lichette de ce blé-noir, mefure du Pont-de-Bcauvoifm , pèfe de 2.0 à 30 livres, fie celle de froment pile 38 à 40, poid> de marc. Comme je ne veux tromper per- fonne , je vais annoncer les petits defagrémens de ce blé-noir. iv . Cette plante étant entièrement charg c de grains, il en dégraine un peu |i!us que celui du pays , en la récoltant , ce qui peut valoir un quin- zième i pour, parer à cet inconvénient , j'..i un troupeau de poule; d'Inde, qui s'en nourriflcnt très-bien. S A R tn. Le grain efi: un peu plus rude & plus difficile à moudre que celui du pays , il lui faut pr^fqu'aut^nc de temps qu'au Feigle , parce qu<- I rine eft plus grade & plus d< La patc ayant plus de lir.ifon que celle du grain du pays , le levain n'a- git pas tout-a-fait fi promptcmer.t , il lui en faut une plus grande quantité , ou attendre un peu plus ôcla pc comme le froment. La farine, ainfi que celle du pays, ne fe conferve pas; en lo:te qu'il ne faut en faire moudre que lorfqu'on veut s'en fervir ; le pain eft moim noir , mais d'un jaune-verdàtre Se d'un goût à-peu-pres lemblable à ce- lui au piys : plufieurs pcifonnes le préfèrent. Il fe suiic dans le même temps , de la même manière que celui du pays, parce que c'elt une femence frode qiu veut trouver la terre extrêmement échauffée , & que le; fraîcheurs du mois de feptembre lui font nécefiaires pour le perfectionner. Le vrai temps fera , pour les pays très-froid; , le commencement du mois de juillet , pour ceux moins froids, du 115 au 25 , & pour les pays chauds, le cornu cernent d'août ; au moyen de quoi il réufhra par tout ce dans toutes les efpèces de terrains ; les ph s forts lui conviennent cependant mieux. Il un tie: s de femenec de moins que de celui du pays. Le temps de li ré- colte de cette plante eft lorsqu'elle commence à fe deflèchér cV qu'elle •quitté fa fetr'llc , après quoi elle d périt pc '-..- M. de Turmdin , de l'évêcfcc' de Saînt-Brieux , s'exprime ainli durs une lettre par lui écrite a l'auteur du Journal Politique , en date du 16 déc« brë 1782 : « J'ai S A R « J'ai lu il in; votre journal <\v.'s important de M. Martin, du Dau- ph'né , fur le blé-noir qu'il nom. ne de Tartane , & qui a été apporté en France du norU de lu Sibérie , par un millionnaire du Bas-Maine ». Il y a fix ans que j'eus l'honneur de préfenter aux Litats de Bretagne un mémoire de ce blé-noir , jufques alors i: '■ ce royaume , & je lui donnai la vraie dénomination de blc-ncir Je Sibérie; l'do lingue que M. Martin fait de ce g'ain, & qui n'elr pas exagéré; fes obfetvation formées d'après un exa- men fuivi oc bien ra'fonnéy prouvent les vues patriotiques & le defir qu'il a de venir au fecours de l'huma- nité , en fuifant connoître n'en ont point Iniilè ; à l'égard de la paille , les beftiaux n'en ont point voulu . elle ne peut fervir q^'d faire de la litiee. Je crois devoir obferver que la même ferme il a étc embl ■ fepteri.es de terre en blc-noir ordi- narce , tant demi la mime pièce qu'A S A R côté de celle où étoit le blé de Si- bérie; mon fermier y a fente quatre mines mefure de Baugenci ; la ré- coke en a produit cent vingt-fix , ce qui ne donne un réfultat que de trente-un pour un; cependant la ré- colte de ce blé-noir eft une des meilleure:; qr.e j'.rye eue depuis le commencement de ma propriété. ( ..- lui de Sii>éiie m'a rendu , au con- traire, malgré les deux défauts dont j'ai parlé ci-devant , cinquanti & demi pour un ; il y a donc un grand avant „./ /.,/ .1 ',///, A' t/,:r /!,>/.•■ -1. ,lî< 1/// t/f ]////■>• - /J/i •/ y v / . .>',.; ■/: . S A U en pointe , dentées aller, régulière- ment , ridées , plus vertes deflus que deubus. Racine A , pivot articulé , garni à chaque articulation de plufieurs paquets de fibres rameufes. Lieu ; ies terrains fablonneux , près des bois , dans les pays élevés ; la plante eiè vivace & fleurit au prin- temps Port ; les tiges s'élèvent a la hau- teur de trois à quatre pieds ; elles font droites , qûàrrées , articulées, rameufes, rougeàtres, velues , creu- fes , remplies d'une moelle blanchâ- tre; le s feuilles font oppofees deux à deux à chaque articulation , & foute- nues par de courts pétioles ; les Heurs nailTent au fommet des tiges ,deux a deux , & comme diipolces en épi ; chaque Heur a fa feuille Horale. Propriétés ; les feuilles ont une odeur aromatique , approchant de celle de l'ail , & une faveur un peu acre & amère. Toute la plante eH aperitive , fudorifique , vulnéraire; les feuilles font un puiflant urin.iire , mais ne diflblvéht pas Ils calculs comme on l'a annoncé ; ("on uf.ige eft in infufion dans du vin blanc , dont on fait boire au malade de qua- tre en quatre heures : dans les mala- dies vénériennes cette plante eft indiquée comme fudorifique. SAUGE (grande). Tournefortla place dans la même fedion & la même clalîe que la plante précé- dente , & l'appelle falvii major ou Jphacelus Thzophrajli. Von-Linnc la place danrla diandrie monogyniè , & la nomme falvia officinale. , dé couleur purpurine ,divifce en deux lèvres ; la fiipérieure en forme de cafque , l'inférieure en troi . Tonu IX. 5 A U 121 paities,dontla moyenne eft creuféc en cuiller : les filets des étamines reflem- blent à l'os hyoïde par leur bifurcation; la fleur n'a que deux étamines & un piftil, en quoi elle difiere eilcntielle- ment de la précédente qui en a quatre & deux pillils. Fruit ; le calice , a dentelures aiguës , fert de capfule, & renferme quatre femences arrondies. Feuilles ; blanchâtres , épaifles , ovoïdes , entières , crénelées. Racine ; ligneufe, dure, fibreufe. Port ; t'ges ligneufes , rameufes , velues , quanecs ; les rieu>'> dilpofees en épi de diltance en diftance; les tiges s'élèvent à la hauteur de quinze à vingt-quatre pouces. Lieu ; originaire des Provinces mé- ridionale s ; la plante cil vivace & fleurit en juin & juillet. Petite Sauge , ou Sauge FRANCHE , ou S AUGE r>E PRO- VENCE. Salua minor aurita & non aurita. TOURNE F. Silvia cffianàlis^ B. Linn. C'cl't une (impie variété de la précédente , dont elie diacre [>ar fes fe.iilles plus petites , m.»i> arges , plus blanches , ridées , rudes , peu fucçulejuss , ordinairement ac- compagnées à leur bafe de deux pe- tites feuilles en façon d'oreillettes. Sauge de Catalogne. SoIvm tenuiore folio , ToURN. Salua ojjiù- nalis , B. I.inn. Toutes fes parties font plus petites que celles des pré- cédente ; la Heur eit blanche peur l'ordinaire. Propriétés ; fleurs & d'une odeur aromatique , douce dune faveur médiocrement amère K acre. Pcs fleurs & prim ipalement le- feuilles raniment les .'or«.c. vitales 152 S A U & mufculaires ; elles échauffent , al- tèrent & conftipent. Elles fo:u indi- quée; dans les maladies de foiblefle caulees par des humeurs féreufe , dans les pàlcs-couleurs , dans les fiè- vres intermittentes avec cachexie , le rachitis, l'afthme humide , & dans la touxcaîarr'iaIe,lorfque l'irritation efl confidérablcment diminuée. Elles font très-rarement avantageufes , quoique recommandées par des auteurs , dans les maladies convulfives, dans la diar- rhée par des humeurs pituiteufes, &c dans les Heurs blanches. Ufages ; l'eau diftillée des fleurs , donnée à haute dofe, rêve lie à peine les forces vitales ; l'infufion des fleurs eft toujours préférable. Le vinaigre de fauge tient fes premières Ter Eus du vinaigre ; il eft indiqué dans les ma- ladies oii les humeurs tendent vers la putridité , & où les fo.ces vitales & mufcul aires font abattues ; il Hatte l'odorat, réveille les forces vitales, & fouventpréferve des mauvais effet* des exhalaifons putrides. L'huile par infufîon de fauge, en onction fur des parties paralyfces & foiidcs , y pro- duit rarement des erréts avantageux. L*huile eflentielle de fange en onc- tion ell recommandée pour la p.ira- ly fie féreufe; mais l'obfervation n'a pasencore confirmé cette vertu. L'eau fpiritueufe de fauge doit {a p!us gran.ic activité à l'efprit de vin. Elle réveille puiJTamnvjnt les forces vi- tales îk. flatte l'odorat. T. SAULE BLANC. Tomnefort le place dans la fixïème fecKon de la dix-ncuvicme clailè dis arbres à fleurs à chatons , dont les fleuri m.dc? font féparées des femelles fur le même pied , & dont les fruits font fecs. U i'appelle/iW/A vu!^ir:s ,>.Vw ff- S A U borefetns. Von-Linne le nomme/.-. 'r alb.i , & le clalTc dans la dioccie d>- gynie. Flews à chaton; , mâles ou fe- melles, k>r de; pieds différent. Les fleurs maies font compofees de deux étamine»; les étaminesfont inférées fur un nectaire en forme de glande cylindrique, & tronquées; chaque Heur eft difpofée le long d'un chaton écailleux , fous une écaille oblongue , plane & ouverte ; les Heurs femelles font raffemblées fous un chaton fem- blable , & compofees d'un piftil dont le ftigiiKte etc divife en deux. F'uit ; capfule ovale , terminée en pointe , à une feule loge , à deux v_l- vules , s'ouvrant par le haut & fe re- courbant des deux côtés, renfermant plulieurs petites femences ovales, cou- ronnées d'une aigrette fimple & hé- riflee , qu'on appelle quelquefois le coton du faule. Feuilles , en forme de fer delance , a'guës, couvertes des deux cotés d'un duvet blanchâtre, dentecs pr les bord; en manière de feie , avec des glandes fur les dernières dentelures. R>xine , rameufe , ligneufe. Port. Cet arbre s'eleve aulli haut que les plus grands peupliers,fi on ne lui coupe pas la tète en le plantant. Son écoice eft inégale , rabotteufe ; celle des jeunes branches iilîe, ylt- dàtre;fonboiseiï blanc & les couches peu ferrées ; les chaton- lont cylin- drique;, foutenu; par des pédicule.; les fruits pnroiffent revêtus d'un co- ton blanc ; les feuilles font alternati- vement placées furies branches. C'eil une erreur de croire que le rr.cir.e pied porte une ar.ncedcsktu.urs mâles , ce l'année d'après des tleurs semelles. Lieux. Tenue l'Europe, les:- humides , les bords des rivières. On S A U •nomme fauffaic les lieux qui font plan- tes de faulcs. Le nombre des faule<; eft très-mul- pfié. Von-Linné en compte près de 30 efpèces. 11 convient qu'il elr très- difficile d'à/ligner à chacun de vrais caractères fpecitiques. Les auteurs qui admettent les variétés au rang des efpèces , en comptent un bien plus grand nombre, auxquelles ils aflignent de; noms comme a des efpèces vraies, ce qui augmente la confufion des noms & la difficulté dans leur étude. Il feroït à defirer qu'une académie proposât pour fujet de clallificr la fa- mille des failles, Je vais fuivre l'ordre établi par M. Duhamel , comme le puis connu des amateurs des collec- tions des arbres. 1. SAULE à feuilles d'amandier, qui porte des ftipules &: qui quitte fon ccorce. Salix amygdtilino folio , tttrin- mut auriio , corlicem abjieiens. C. B. P. 3. SAULE à feuilles d' 'amandier , vertes deflus & defTous , & qui porte des (tipules. Salix folio amygdalino , u trinque virer: te ,aurito . C. B. P, Salix amygdalino. LlN. 4 SAULE a feuilles très-longues, étroites, & d'un verd argenté. Salix Jblio long-f}imo,utrinque albido-Q. B. P. ^. PETIT SAULE, à feuille .étroites; falix humiûs , angujli folia. C. B. P. Salix roris marini folia. Lin. 6. Saute à feuille; oblongue; , pointues & d'un verd argenté ; falix oblongo , ineano, acuto folio. C.B. P. Salix viminalis. Lin. 7. Saule fr.igi'c, dont les bran- ches lompentau lieu de ployer; falix fragilLs.C. B. P. Salix jragilis. Lin. S A U 123 8. Petit Saule ariteécailleufe;/i- lix humiits,capitulcfquammofo. C. B. P. 9. Petit Saule à feuilles liffes; falix pirnila folio ,utrinquc glahro. J.B. Salix fufea. LlN. 10. PETIT Saule à feuilles blan- châtres & velues ; falix pumila ,fo- liis utrinqut c.uidicantibus & lanv.^i- nofis. C. B. P. Salix arenaria. LlN. 11. Petit Saule à feuilles courtes & velues; falix pumila , brcri angufl.oquc folio ineano. C. B. P. 11. Petit Saule à feuilles de lin & velues; falix pumila , Uni folia incana. C. B. P. 13. SAULE des Alpes; falixalpina, pyrenaica. C. B. P. Salix g.'auca. Lin. 14. Saule des Alpes à feuilles de ferpolet & luifantes ; falix alpina , ferpilli folio lucido. BOCC. ij. Saule blmc des Alpes, k feuilles étroites & li!le ; % falix alpina , angufli folia , repens , non incana. C.B. ?. Salix rctufa.Ll-N. 16. SaL'LE odorant, à feuillet longues , vertes deflus & défions ; falix folio longo , Utrinqtu virente , odo- rato. M. C. 17. Saule rouge ordinaire, eu OS IKK DES VIGNES ; falix vulgsris , rubens. C. B. P. iS. Saule jatuVe cultivé, dont le. feuilles font dentelées, ou OSIER JAUNE DES VIGNES; falix fuira lutta folio crenato. C. B. P. Salix vi- telllna. LlN. 10. SAULE des marais;/";.' - <■ typhyllos leucophlaa. I 144 S A U lo. SAUI.E eu levant , OU faule pleureur , ou faute de Ba'yhne , dont lesbranches font menues S: pendantes; falix onenudis fiogellif , dorsùm pul- chri pendent! bus. ToURN. Salix Ba- bylonien. Lin. 21. GRAND SAULE de montagne , à feuilles de laurier ; faux montons, major , foliis Iaurinis. TuURN. az. Saule a feuilles rondes , ar- gentecs , ou AÏARCEAU , a feuilles fonde; \ falix fubrotundo argenteoque folio. C. B. P. Salix caprea. LlN. 23. Petit Saule à feuilles larges , ou MARCEAU , a feuilles rqndes ; falix fubrotundo , argenteo folio. C. B. P. 24. SAULE rampant , a feuilles larges,, Marceau nain, a feuilles larges ; falix latifolia y repens. C.B. P. 25. Petit Saule rampant des Alpes , à feuilles rondes , d'un verd nuance par-defTous, ou AÏARCEAU rampant ; falix alpina pumila, rotundi- folia , reptns in ferrie fubeinetia. C.B. P. Sali x repens. LlN. 26. PETIT SAULE a feuilles rondes; falix pumila folio rotundo. J. B. Salix reticuLua. LlN. 27. Saule des Alpes, rampant , à feuilles à\iune : falix alpina , ulmi tatundi folio , repens. BOCC. iS. Saule à feuilles rondes & larges ; falix latifolia retumla. C.B. P. 29. SaL'Le ou Marceau , a feuilles rondes, qui fë terminent eh pointe \ falix folio, ex roiundita'.e acu- minato. C.B. P. 30. SAULE.de Portugal , a feuilles de Jauge avec ffipules ; J'a/ix lujïta- S A U nica , falvice foliis auritis. TOURNE F, 31. Saule a feuilles rondes, larges ?c panachées; falix latifolia , ruiunda voriegata. 32. Petit Saule à feuilles op- poices ; falix lut mi lis , foliis am fuhcaruleis , ex adverfo binis. Ra.II. Salix hélix. LlN. Parmi ce gran 1 nombre d'cfpèces qu'on vient d'indiquer , nous ne par- lerons que de celles des nnmeros 1 , 2,3,17,18, 20 & X2 , les autres font peu utiles. Culture du Saule blanc , N° 1 . Cet arbre efr bien précieux dans tous les pays de vignobles où l'on fe fert d'échalas. Ces cchalas durent moins , à la vérité , que ce.iv de châtaignier & de chêne ; mais leur prix plus mdderé corr.per.fe le mérite des autres en bois plus dur. Ce foulé le plaie dans le; terrains humides & il aime que les racines avoifinent l'eau; maisii fou rire quand cette eau fejourne , pendant le prin- temps ou pendant l'cre, fur le collet de fes racine^. Il reuiïïtdans tou; les ter- rains fablonneui, graveleux ou tena- ces , pourvu que le; racines foient abreuvées en défions. Son fuccès efr b'cnplus marque lorfque le fol cftbon & qu'il a du fond. Les expériences de Boyle prouvent que le faille tire peu de nourriture de la terre, puifqu'un motceau de laule plante dans un v^fe dont on avoir complètement deiîe- the & ptefé la terre avant de l'en rem- plir, p^i.:, après quelques années, 163 . ce la terre n'avoit perdu que deux onces de Ion poids. L'air rixe qi;i s'clèVedes marais, des eaux ftagnantes, forme la principale nourriture de cet S A U ar'orc , dont le bois acquiert une prompte croiflance & relie un des plus légers que l'on connoifle. Siles circohitances font égales, il y a une grande différence dar.s la végétation a"un faulc planté fur les bords d'un ruidèau dont l'eau cil pure ou cou- rante , ou d'un femblable faille plant: fur le bord d'un raidi. m à eau dor- mante, ce qui y croupit, parce que cette dernière eau contient plus d'air fixe & d'air inflammable ( confiât^ l'article Air ) qui pénétre par les ra- cines de l'arbre; & paice qu'elle en laide échapper une grande partie qui ed abforbéc par les feuilles & augmente celle de la fève ; enfin l'arbre prend , par fa tranfpiration , le furplus de ces airs inutiles a la forma- tion de fa charpente. Ces différentes efpêces d'air condiment plus de la moitié de fon poids , après qu'on a donné le temps à l'arbre coupé de le dedecher. Venons à fa culture. Elle e.'t bien (impie. Apres avoir fixé remplacement que les jeunes plants doivent occuper, on attend que les feuilles des faules foient tombées non par accident , par exemple par une gelée blanche trop hâtive, mais naturellement. On peut même com- mencer à planter à la Toulfaint, & l'arbre planté avant l'hiver & de bonne heure, réudit beaucoup mieux que celui qui ed mis en terre en mars ou avril , iuivant le climat. Quoique cette aflertion l'oit vraie , elle peut cependant fouffrir quelque modification relativement au climat. Chacun doit étudier le fien 6e le ré- gler en confequence. On choifit fur les faules les mieux venans, le nombre des fujetsdont on a befoin , & ces fujets ne font autre rhofe que les branches. Après les S A U il- avoir émondés de leurs rameaux , on les ré Juit a la longueur de On appointe la partie inférieure en manière de trois-quatte, mais le pi Us large côté doit être recouvert de fon écorec juiqu'à la plus fine pointe des t!oi . -quart). Pendant qu'an ouvrier prépare les fujets, un autre, aimé d'une pince de fer, dont l'extrémité inférieure ed pointue dans fon bout, & renflée en forme de fer de lance un peu plus haut, ouvre les trous d.f- tines à recevoir le p!antard;iiles élar- git autant par le ba. que par le haut, & leur donne au moinj deux pieds de profondeur. C'ed clans ces trous que l'on plante la branche ou plan- tard , & qu'on l'y enfonce jufqu'ace qu'on touche le fond ; alors avec de la terre fine on remplit les trous , enluite avec la pince on ferre la terre tout autour , en obfervant ferupu- leulement de ne point endommager l'ecorce. Si ces plantards ne repren- nent pas, c'ed que la paitie d'.corce enterrée a etc meurtrie pendant l'opé- ration. Les bons cultivateurs font le- ver tout autour des plantards une ou deux pcllces de terre qui le:; .1 en butter le pied fie forme naturel- lement un petit fode. Cette arbre n'exige plus aucun foin jufqu'à la première coupe de fes branches qui aura lieu trois ou quatre ans après la plantation. 11 prend alors le nom de têtard , parce que c'ed de fa tête que pouilent les nouvelles branches. On puit , fi on ne plante pas fur- ie-champ les plantards, les lier pa- quet; par paquets, & les placer le pied dans l'eau. Cette méthode cil moins avaûtageufe que la précédente. Un gros fearabée a écailles d'un verd doré &: luifant,& les mouches mennifières font beaucoup de mal 126 S A U aux nouvelles plantat'ons : avec leurs tanières elles ouvrent l'écorce de l'arbre, y depofent par deHous leurs œufs , ces œufs éclofent & donnent des vers qui fe nourriflènt de la fubf- tance de l'aubier. Leur travail inter- rompt le mouvement de la feve , l'arbre languit ou périt. On n'a trouve encore d'autre remède à cet incon- vénient que de couvrir l'écorce des jeunes arbres avec une couche cpaifTe de lait de chaux froid, ou avec une féconde, fi la première n'eft pas allez forte. Cette opération a l:eu à la fin de l'hiver ; elle feroit fuperflue auparavant, ptrifque ces inlectesfont engourdis pendant l'hiver ck ne font aucun mal. La première coupe dos branches efl d'un petit rapport, & ces branches font ordinairement employées a faire des fagots pour le four , ou des rames pour les pois. Si , entre l'intervalle de leur plantation & celui de la pre- mière coupe, on voyoit que le jeune arbre n'eût qu'une branche , il fou- droit ne la pas biffer aller en avant & s'élance .-en hauteur; elle demande à être ravallée à la fin de l'automne près du tronc, afin de le réduire en têtard. On obfervera , après les poufTces de la première année de la coupe , de ne laifier fur le têtard que le nombre de branches qui fc préfentent bien , & de fupprimer toutes les branches chiffonnes. Il eft aîfc de lèntir combien cette fouftraction tloit être avantageuic aux branches rcl- tantes. Lorfquel'on a fait la tonte de toute la fauilàic , on tranfnorte tous les boi; fous des hangars ou dans la cour de la métairie , en feparant les bonnes branches à échalas du menu S A U bo:s qui fert pour le four. Pendant les mauvais jours d'hiver, ou à la veillée, on refend les branches trop fortes afin de multiplier les* échalas. Le propriétaire qui les achette & les defrfne à les vignes, préféreia ceux qui n'auront pas aé refendus, parce qu'ils fe confervent davantige, & il aura grand foin de les faire peler avantde les mettre en place L'écorce fert à loger une multitude d'iraeAes qui rongent l'aubier, retient entre le bois & elle une humidité qui acedere fa pourriture. Si on peut faire fi piovifion une année d'avance, il y aura une grande économie de f. iie aufljut c'ccrcer les échalas, de les lier en fagots 6c de ne les planter quelorfque la dellicca- tion aura enlevé leur humidité inté- rieure \ il faut les tenir à couvert de: pluies, du foleil, & iis dureront beau- coup plus. Le; brindilles que l'on fupprime à la fin de la première année, fervent à attacher le fep contre Tcclulas; mais elles ne valent pas Tôlier. Les faille, auxquels on ne coups pas la tete , font fufceprtbles , comme je l'ai déjà dit , d'cgiler en hauteur les peupliers les plus eleves. De pa- reils arbres figurent très-bien dans les endroits bas & humides d'un parc. Le verd pile des feuii! trafic joliment avec celui des aunes qui fe plaifent dans le même terrain. Les 1 Jules têtard; ont toujours lents troncs caverneux & pourris , parce que les chicots laides au femme* , lors des coupes, n'Ont p-s permis à l'écorce de recouvrir le. plaies. Bien- tôt le bois s'eit pou i ri, & de proche en proche le m.l a gagne julqu'.n.v racines. 11 n'en fera pas ainf: du grand faule. On a ! î facilite d'émon- S A U dêr proprement fa tige & de ne ' . il - fer aucun chicot. Les grands arbres fourniflent des planches faine; , mais moins lionnes que celles des peupliers & fur-tout du peuplier ypreau. La difiance entre chaque pied d'une fauflàie eft de dix à douze pieds. Culture des Oficrs. Dans plufieurs cantons on préfère l'ofier a écorce jaune, & dans d'autre"», celui à ccorce rouge eft le plus re- cherché. Cette différence t'endroit- elle au préjugé, ou à l'influence du climat ou du fol ? Quoi qu'il en foit, j'ai conflammentobfervc que le jaune ctoit plus pliant , plus doux , & qu'il duroit plu> long-temps. On plante ces deux ofiers comme le faule , mais ils ont fur lui le pré- cieux avantage de venir par-tout où la vigne croît ; il faut cependant ex- cepter de cette loi les vignes de nos p'ovinecs trop méridionales. Le pro- verbe ait, un ojicr en valeur rend plus que deux ceps , & lu proveibe elt vrai. Dans tous les pays où l'on cultive la vigne , foit en hautains , foit avec des échalas de lix a fept pieds , foit en treilles, (confuUe^ l'article VlGNK) les ofiers font toujours chers & d'un excellent débit. Il s'en fait une con- fomniition prodigieufe pour relier Ils tonneaux. Les ofiers réu/îiflent beaucoup mieux d.ms un terrain fort & bon, que dans tout autre. Ceux venus dans un terrain fec font plus courts , niui'.i pourris que les autre ; ruais ils font plus torts, durent beaucoup & fe moi fi. il tu & pouii illent moins vite. Communément on plante les ofiers par, rangées à lix pieds les uns des autres. Si on veut par plu- S A U 127 fieurs rangs former une oferaie,on obfeive la même difrance, mais ces arbrifTeaux ne réufîiflTent jamaL. mieux que lorfqu'i! ; font ilolés. Loi- que dans la rangée ou dans l'oleraie il fuivient une place vide , on fait un pi ovin ou couchée , & elle eft bientôt regarnie. Chaque année , après la chute des feuilles ou après la première gelée, on fait la coupe générale , & on ne laifîe fur pied que le nombre de rameaux deftinés à être couchés ou à regarnir comme têtards les places que l'on veut re- garnir, ou pour de nouvelles plan- tations. Pendant l'hiver on fepare toutes les brindilles furvenues fur lespoufles de l'année , ainfi que k s trop petites pouffes. Les unes & les autres fer- vent à attacher la vigne , à paliffader dans les jardins. On refend en deux, trois ou quatre patties, les pouflès fortes , on en fait des trèfles que l'on vend aux tonneliers. Des Saules , Nos 1,3,5,6, vulgaire- ment courais fous le nom /A.M/.- RINE. Ils croifîèni fpontanément dans les ifles , au bord des rivières & fur les tenains humides , abandonnés. On ne les cultive pas; ce font les vents , les eaux qui cha- rient leuis femences. Je crois ce- pendant . niais je ne l'ai pas éprom 1 , qu'on réui'troit en les plantant avec les mêmes foins que ceux dont on a parlé. C'elî avec ces efpèces de faules que les vaniers font les ou- vrages de leur refiort. Les vrais of ici s, jaunes ou rouges, leur reviendri trop cher. Ils les emploient avec leur ccorce pour les ouvrages coh.- I 2C> S A U muft? , & ils les écorccnt quand il s'agit d'une var.erie trop recherchée. Du Saule Marceau. Aucun faille ne fournit d'au (H bons échalas que le inarecau. Une fois écof- cés R fcchc's pendant une année, leur qualité eg le aréique celle des échalas de chàta'grùcr , fur"- tout fi le marceau n'a pas végète dans un terrain trop humide & un peu élevé". Sa culture cil comme celle du faille ordinaire. Du Saule dt Bahylom. C'cft le roi des faules par l'agrément de fa forme. Lorfqu'il e(c planté dans un bon terrain & naturellement frais , il végète avec force , poufiè de longues branches d'où partent des rameaux longs de ci:< a douze pieds, guères plus gros que le canon des plumes d'un Paon, & très-chargés de feuilles. Ces rameaux pendans pro- duifent un trè-:-jo!i effet. Rien n'eit plus aife de former avec ces branches & ces rameaux un joli cabinet de verdure, & très-pitto- refque au coup-d'ceil. On choifit une branche longue & forte que l'on fiche enterre à la manière eu taule blanc, & ônl'aflïvjettit aufîîtôt contre un fort tuteur de i^ a 18 pieds de haut. Si on a un jeune pied enraciné, la végétation fera plus rapide , & on gagnera au moins une année. Pen- dant la première année on laiffe à l'arbre la liberté de ponfîer tous fes rameaux , mais on choïfit un ou deux des plus vigoureux que l'on lie dou- cement contre le tuteur. Ce lont-là Les deux branches qui dans la fuite formeront la pyramide ou couron- nement du cabinet. Après la première S A \ année , ou ;prcs la fecende , fi I2 \ é- 1 a été foiblc pendant la pre- mière, on trace la circonférence que doit occuper le cabinet. Le pied de l'arbre forme le centre , & le rayon du cercle jufqu'à ce centrfe p de 11, 15 &: 18 pieds ; de diftar.ca en u. tance on phee à la circonfé- rence des fupports de fix 1 huit pieds. A ces fupports on e che fortement d'autres qui nent correfpondre au fort tuteur du ccnt:c, cotitrc lequel oh les dïùjettit tous. Enfin , entre chacune de ces traverfes on en établit de nouvelles & plus fortes , dont le nombre eîl multiplie fûiVant les befoir.s. C'elr. fur ces traverfes que l'on attache & que l'on fixe douce meut les rameaux in- férieurs. Apre i avoirlaifle au tron'cjinp tfluteur de S a 10 pieds, pétil- les rameaux couvrent toute la fuper- ficie du cabinet , ils s' ..'.ongent & retombent le long des ; circonférence. Les rameaux ' tiplient au point qu'il ne refie plus de vide. Lorfque leur extrémité touche à terre , S: qu'elle efl alon- gée de 18 à 20 pouces, on une couchée en terre où eHc teprcrîa racine. Les rameaux qui partent de l'extrémité de la couchée font relevés contre les piquets de la circonférence, & garniffent de nouveau les côtés du cabinet. Le grand avantage de ces couchées cil de fe vir de point d'appui contre les coups de vent. On peut voir à la pépinurc royale de Lyon , un cabinet dans ce genre ; il fait l'admiration des amateurs. SAVON B L A N C. Puîflànt urinaire; il caufe des naufées , une douleur paffagère dans la région epi- galtrique, peu de chaleur d.sns tout le corps , S A U le corps , une irritation plus oh moins vive dans le col de la veffie , dans le canal de l'urètre , une efpèce de picotement dans les branches pulmo- naires & la trachée-artère des per- lonr.es dont la poitrine eft délicate. Il eft indiqué dans la colique néphrétique par des graviers fans indifpofition inflammatoire ; dans la difficulté d'u- riner, caufée par des humeurs glai- reules , dans la colique néphrétique par la rétention d'un calcul friable dans la veftie. On donne les pilule; de lavon de trois grains chacune , de- puis quinzegrains jufqu'à une dragme & demie. II eft employé avec fuccè; pour préferver les draperies & les laines de la piqûre des infectes. Les fub- ftançes alcaUnes prpduifentles mêmes effets. J'ai confrvé avec l'eau de luce , avec l'eau obtenue par la dif- tillation des cocons de vers à foie , des infectes & des oifeaux empaillés , que n'avoient pu préferver ni le cam- phre , ni les autres odeurs le; plus forte . Le favon du commerce eft une combinaifon d'huile d'olive avec une lellive alcaline qui prend delà con- fiftance après que l'cbullition adiffipé une partie de l'eau de la leiîive. SAVONIÈRE. Voyci Sapo- naire. SAUPOUDRER , terme de jardinage. On laiflè complète- ment deflecher la fiente de poule , de pigeon, & même les excrérrrens hu- mains. On réduit le tout en poudre très -fine, dont on faupoudre les champs , les prc>, avant ou ipi \ . P . - ver, les planches de jardins pota- gers. On emp] >ie c ; dément la chaux éteinte a l'air & naturellement réduite en poudre. Trmc IX, S A U 129 SAUSSAIE. Lieu plante de Saules. S A U T E L L E. Dénomina- tion propre à quelques provinces du royaume , l'Orléanois , par exemple, pour défignerla couchée que l'on fait d'un ou de plufïeurs farmens de la vigne dans l'intention de garnir de cep; les places vides. Ce n'eft pas pruvigner, {^confulte^ce mot) puilque dans cette opération on couche emici , tandis que la faut-Ile n'eft qu'une couchée. Ce n'eft pas non plus mar- cotter , parce qu'on ne fait aucune en- taille dans la partie que l'on coude & qu'on retire du farment. SAUTERELLE. Cet ani- mal eft trop connu pour le décrire. ( Confultc?^ à fon iujet la théologie des infectas de M. Lefler , les ouvrages de Ai.Lionnct , le dictionnaire tfhif- toirt naturelle de M. de Homarc,&c.) Les fauterellcs marchent aflèz v;te& volent également. La longueur de leur vol ou faut eft ordinairement celle de deux cents fois la longueur de leur corps. Les femelles ont une appendice à l'extrémité de leur corps ; les mâles n'en ont point , parce qu'elle ne leur eft pasnécefiiirc. Cette appendice eft compoiee de deux lames; dans quel- ques efpèces elle refTcmble à un fabre ; c'eft avec cette tarière que la femelle foulève la terre, ou plonge dans fes crevaft'cs pour y Idépofer les œuf; , & l'critrfi-deux des deux, lames lert de couloir à l'œuf a fa fortic de l'ovaire , jufqu'à ce qu'il loit dépofé. Les œufs relient en terre jufqu'à la fin d'avril ; il en fort un ver d'abord blanc , puis un peu noir,enfuitede couleur roulie; enfin ces larves le convc aillent en R Ho S A U fa.uere!!es , & dès-lors elles com- mencent leurs dégâts dans les cam- pagnes. La famille des fauterelles ren- ferme un très-grand nombre d'ef- pèces ; heureuferheot que celles de France y multiplient beaucoup moins que celles des pays méridionaux , & même du nord d'Allemagne. Tou- tes les hifloires fourmillent d'exem- ples de nuées formidables de faute- relles furvenues inopinément , des dégâts & des dévafrations horribles qu'elles occafionnent : no> provin- ces méridien les de Fr.nce y font quelquefois expofées. Mézerii dit qu'en 1613 une temp te extrao_di- naire en jeta une ; nir c entière dans la campagne o'A les ; qu'elle trave fa le Rh'me , & dévafta tout fon voifinige jufqu'à Aramont , au point qu'il ne refit pas le moin- dre veit''ge de verdure fur surun ch mp. Ce fauterelles au rèrent les étourneaux , & ces o'feaux voraces endépcuplèrcnt p'efquetout le p vs. Le même autour ajoute qu'on ram ilFi plus de 3000 quintaux d'oeufs qui ru.ent enterrés ou jet:'s dan; le Rhône ; fans cette pre au- tion , en comptant feulement z<| ceuf> dans chaque tuyau ou ponte , on auro t en l'année d'aprè» un mil! -on 7 s; 0,000 individus par quin- tal d'œufs. Ce que Mézerai dit des étour- neaux doit p.;roitre exagéré à la plùpar: des lecteurs , mais les habi- t.-ns des province; maritimes & mérd onales voient chaque année les étourneaux naiFer par bandes innombrables -y fi par malheur ces oiieaux le jettent dans une vigne ou S A U fur une olivette , on peut regzrder la récolte comme finie. Je crois que l'efp.'ce de fauterel- le qui continue encore fes dégâts dans le Bis-Languedoc , & qui s'y eit, pour «nfi dire, natural:fce , tik une filiation de celles venues en 161 3 , car elles ne eflemblent en aucune manière aux f mterelies que )'ii obfervées dans le relte du Royaume ; die eit -.oui te , groflê, ch rnu. , fu-tout la p..itie pofté- rieuie de la fem.lle. 1] y a de; can- ton, ou elle lit telLm.nt multi- plié. , que l'on eit obli c de payer un certa n p ix pu [[vie p linte de fauterelles. C tte piétaution eft tres-fage, & prévient un peu leur abominable fe^on^ite. Pour ren 're l'opcrTun plu; ut le , il convien- droit d'accorûer la lécompenfe avant le temps de l'accouple m r.t ou de la ponte de l'animal. Autant que j'ai pu l'oi-ferver, la ponte a lieu dans les mois d'août & de feptembre ; à cette époque toutes le. récoltes en grdns font levers , & ces faute el- les fe tiennent plus vo'ontieis d ns les champs que par-tout ailleurs. La communauté d. S. Gilles , dans le B is-L.nguedoc , paya en 1787 un fou de la 1 vre de fauterelles , & par le relevé de; comptes , on fut qu'on en avoit fait périr 11 ou 1100 qnntaux dans ce feul diltrict : c'eit d'après M. Amortux , doeteur en m deene à Montpellier, que je cite cette anecdote. Si H difette des petits grains dans 1rs provin es du midi p^rmecioit d'y élever , comme d.n-> noi pro- vince; intdrteu e , des troupe nix le dindes, je uirois de les mener matin S A U & foir paître dans ces champ? aufîî- tôt que le blé eft levé , on les ver- roit abandonner les épis oubliés pour fe jeter avec avidité fur les faute- relles. Je fais, par expérience, que cet aliment les engraiife beaucoup , ce que ces animaux croiflent a vue- d œil ; ainfi les fauterelles leur tien- droient lieu de petits grains, & cette nouvelle branche économique produi- roit deux grands biens dans le pays. Les poules, les canards , les oies en font également avides ; ainfi des enfans , employés à raflembler des fauterelles dans un fac , devien- droient d'ex cellcns pourvoyeur .d'ui e baffe-cour Il y nui oit, pour détruire ces infect. s , un moyen plus expéditif que celui qui vient dY-tre propofé. Anfiitôt que la rccolte des blés eft levee dans tout le canton , il s'agiroit de mettre le feu aux chaumes , qu'on a la mau- vaife coutume de la'Hértrophautslori- que l'ohmoiflbnne: cette ignition de- vroitavoirlieud ans tout lecinton- On commenceroit par le côte d'où le vent foufîle , & on fuivroit ainfi de place en phec jufqu'à la dernière extrémité , fans biffer une place in- tacte : pour peu que le vent foit vif, la flamme parcourt In furface du champ avec une rapidité éton- nante , & la lauterelle a beau fau- ter & voler , elle finit par être la proie des H immes. Cette pratique exige des foins fit de la prudence afin d'éviter les incendies ; elL a encore l'avantage de détruire toutes les plantes parafites fie leur, graines. Je l'ai éprouvée avec fucecs dans la vue de détruire le; mauvaifes her- bes^ elle auroit reuffi pour la def- trudion des faute: elles , fi les voi- fias avoient imité mon exemple. S A X 131 Dans les provinces du centre ce du nord du royaume il y a unecfpèce de fauterelle dont la couleur appro- che de celle de la teire; elle eft pe- tite fie fort heureufement peu mul- tipliée ; la partie membraneufe eft quelquefois rouge. Elle fe jette fur le froment , en dévore la tige & la fuit jufqu'au centre des racines; en- fin elle fait périr toute la plante. Cett;* efpèce eft la proie des oifeaux , & je ne connoi; pas de meilleur moyen pour les détruire. SAUVAGEON , jeune arbre venu fans culture; s'il s'agit d'arbre frui- tier , c'eft celui qui eft venu de graine & qui n'eft pas greffe. On récolte dans les bois la majeure partie des.fujet; que l'on place enfuite dans les pépinières. 11 eft r ire que ces pieds ne fouft'rent pas dans la tranfpianta- tion; C elui qui les enlevé de terre travaille pour en avoir be rcoup , & peu lui importe que les racines foient meurt ies ou mutilées. Il les vendais quel;, & Ion but elt rempli , d'où il réfulte que ces jeunes fujets font long-temps à fc remettre dans la pépinière, il vaudront beaucoup mieux 'attacher aux femis ; on leur donne fans peine tous les foim que ch:.que faifon e\ge ; on les a fous la main , quand le moment vient de mettre le pieds en pépinière, &tous ces p;eds lont garnis de leur pivot (coafultez ce mot) ou racine eflèn- ticlle, que parla plus fotte des coutu- mes on fe hâte de fupprimer. SAXIFRAGE. Voyez Planche III, rage 1 10. Tournefort la place dans la féconde fecrion de la fisicme claffe des herbes à Heurs de plulicurs pièces régulières & en rofe,dont le R 1 lp S A X piftil devient un fruit divifé ordi- nairement en deux loges, & il l'ap- pelle faxifraga rotundifol'ta alba. Von- I,innc]anommcfaxifrd.:agramtl.it:i,££ la claffc dans la décandrie digynie. Fleur, blanche , compofee de cinq pétales égaux , difpofés en rofe. A en reprefente un feparc ^il eft ovale, entier , fans aucune découpure. Les cinq pctales font attachés par leur origine entre l'ovaire & le calice alternativement avec fes divifions. Les ctamines B , au nombre de dix , pofent fur l'ovaire au-deffus de l'in- lerrion des pctales. Le piftil C elt compote de l'ovaire & de deux ftyles divirgens. Le calice eft un tube D d'une feule pièce , partage en cinq divi irons égal s. Fruit E,capfule ovoïde , à deux loges & deux valves F reprefente une de ces loges , & G l'arrange- ment des graines menues & fpheri- quc\ Feuilles ; celles des tiges en forme de rein , découpées en plufieurs lobes ovoïdes , pointus , très-entiers; celles des racines plus entières & plus arron- dies. Racine , fibreufe ; l'extrémité des fibres garnie de petit; tubercules delà grofleur d'un pois , rougeàtres, placés les uns fur les autres. Port ; tige velue, d'un rouge pâle; les rieurs nailTent au fommet, com- munément deux à deux; les pétioles font plus longs que les feuille, al- ternativement placées. Lieu; les bois tuilli; , les taies : la plante eft vivace & fleurit en mai. . Propriétés ; les tubercules de la ra- cine font amers; la plante eâ acre, apéritive, diurétique .... On le fert de toute la plante , Se on doit cueil- S C A lir les tubercules des racines d la plante fleurit. Du moment qu'elle commence a le cher , ils difparoiflèn:. On a, pendant long-temps Se mal-à- propos, regardé lu faxirr ge comme un lpecifique pourdiflbr ire la pierre dans les reii.s. 'e I ' pr^s cette propriété qu'on lui a affigrW fbn nom. La vérité eu que l\lf e de fi. s feralles & fe racines i :\ pt u avanta 'eux dans la colique néphrétique i ufee par des graviers : on sVîn lert en infufion. SCABIEUSE DE^ PRÉS. To.irne'o t la pl«uc dans la cinquième feâion des herbes à rlcursa fleurons, ordinairement civil' es en décou- pures incg.iies, & chique fleuron eft porté dans un cal ce parti ulier , & il l'appelle feabio/a pratenfit lùrfttta , quec cjfii.inart/m. Vor.-Linnc la claffe dans la tétrandrte monogynic & la nornm fiabio/a a venjts. Fleur, compofee de fleurons ; dans chaque fleuron quatre itamines qui ne (ont pas réunies par le fommet; c'elt en quoi 1 s plantes de ce genre différent des véritables fleurs à fleu- rons. Les fleurons font irréguliers en tube , divifes en quatre ou cinq découpures . plus grand*, s du côté ex- térieur. Les fleuron: font railémblcs dans un calice commun , divile en plufieurs folioles qui entourent un réceptacle convexe. Chaque fleuron renfermé en particulier dans un double calice qui repefe fur le germe. Fruit ; femencesfolitaires, ovales , oblongues, placées fur le réceptacle & défions le calice propre qui leur tient lieu de couronne. Feu .'es , .niées, celles des t plus grandes que celles d».s oblongues , lanugineufes. S C A Racine , droite , longue. Port ; tige d'un pied ou d';ux de hauteur, ronde , velue , creufe; les fleurs nailTent au fommet difpofées en bouquets ronds , ainfi que les fruits après la fleuraifon ; les fleurs font fur les tiges oppofées deux à deux. Lieu ; dans les prés , fur le- l^ord des champs. La pl.mte eft vivace & fleurit en mai, juin & juillet. Propriétés; fleurs inodores; toute la piante d'une faveur douce, léger rement amère ; 1 s feuilles tavoriient l'expectoration des crachats dan là toux effcnticlle, la toux citai i haie, l'afthme pi:uiteux, taphtiufle pulmo- naiie & la péripneumonie eflentielle , lorfque l'inflammation commence a dimnuer Zc quel'expeâo at on com- mence à devenir difficile- On a re- commande leur infulion pon ger les ulcères fétides on véri & dans la guérifon des fièvres in- termittentes. De telle* propriétés ne font pas encore bien démontée*. On donne le (irop fait avec les fleurs & les feuilles de feabieufe , comme celui de capillaire. On conferve dans les boutiques une eau di .illce des fleurs & des feuilles qui n'a p. .s plus d'e fficacké que l'eau pure des rivières. SCABIEUSE- DES -BOIS ou MORS-DU-DIABLE. Scabiofa folio intégra lurfuco. TOURN. i>caluofaJuc- cifa. Lin. Fleur & fruit ; les mêmes carac- tères que la précédente. Les fleurons le plus fouvent divilés en quatre , quelquefois cependant en cinq pai ties. 1. 1 coult ii t" des tL m s (. I la même, c' i d ie d'un volet cl ir,cVquel- que o ■ blanofcM : . . . les feuij] s font en forme de fer d« lance , ovales , en- S C A i-33 tières^les fupericures adhcrer.tes aux tiges , crénelées er. leurs bords . rude-'. & garnies de poils ; . . . la racine eft courte , fibreufe & comme mor- due on rongée dans le milieu ;. . .les ti^es font hautes de deux pieds envi- ron , fimples , rondes, fermes, velues , rameufe^les branches rapprochées , portant deux petites feuilles à chaque articulation ; il flTe eurs naillent au fommet , difpofees comme la précédente ; les feuilles font oppo- fées fur les tiges. . . . On la trouve clans les prés , dans les bois ; la plante eit viva'ce & fleurit en juin, juillet & août. Propriétés; les feuilles fontinodores , d'une aveu doiue & un peu amère; 1 : r eine inodore d'une laveur fade, le. élément acre & arrière, Quant à les vertus, elles font le mêmes que celles de la précédente ; on donne la la lacine depuis une dragme jufqu'à une once , en infufion dans cinq onces d'eau. SCABIEUSE DES JARDINS ou VEUVE. Scabioja peregrina, r;ibr.< , '.Cjoblsngo. TuURN. Scabioja atro- purpurea. LlN. La fleur dii.'cre des autres par la coroll. de fes fleurs, dont la cou- leur approche d'un rouge noir. Les petites corolles de chaque fleur fo: t divifëes en cinq ; se* feuilles de là plante font plus découpées que celle; des précédente' ; les réceptacles des fleuis font p.efque en forme d'alêne & aflèz durs pour piquer légèrement loifqu'on veut fentir la fleur de trop pie . Li/far: ; lorfqu'on ne cra'nt plus le g lé s tardives , on si me l.s grains de cette plante dan! bien ameublie, bien préparée &bicn *34 S C A fumée. On répand fur ces graines qui demandent à ne pas être femées épais, environ l'épaiffeur de deux ou trois lignes de terre. Ce femis ne de- mande pas d'autres foins que ceux que l'on donne aux femis de ce genre, & faits au printemps ; farder régu- lièrement ,arroferfuivan t les befoins, eft tout ce qu'il exige. On commence à lever de terre les jeunes plants , quand ils ont quatre ou fix feuille», & on arrofe aumtôt après qu'ils font plantes à demeure. Si on les a levés avec toutes leurs racines & la terre qui les environne , ils ne s'aperce- vront pas de la tranfplantation. Ces plantes font très-bien dans les gran- des plates-bandes , a la diftancs de 10 a iz pieds les unes des autres, & mélangées avec les autres Heuis d'automne. Trop rapprochées, elles ne produifent pas un belerlet ,1a cou- leur de leurs fleurs ail trop iérieufe. Elle ne pitoh vraiment belle & bien veloutée que loifqu'on l'examine de près. Lorfque l'on veut avoir ùe bonne graine pour l'emer , il faut toujours choifir celle des premières fle.irs , c'eft la mieux nourrie. La plante eft an- nuelle & elle eft originaire de l'Inde. On cultive encore dans quelques jardins la SCABIEUSE a ETOILES, feabiofa ftellata. LlN. Scabiofajidlara, folio lacinLto, major. C. B. P. Elle eft originaire d'EfpagneJC eft annuelle. Se. feuilles font plus découpées que telle; des précédentes ; le; tiges moins hautes ; le; réceptacles des fleurs prefque ronds ; les femences couronnées d'une a:grerte en forme d'étoile; il y a une variété à feuilles, ti^es & rieurs plus petites. Sa cul- ture eft la m.me que celle de la feabieufe des'iardin^. Il eft inutile d'entrer dans de plus S C A gnnds détail» fur le genre de* f;a- bieute'. Von-Linné en compte 24 ei- peces. On a parle des plus inteief- lantes. SCARABÉE. On comprend com- munément fou» le nom de fcarjbee, dit ty. Valmont de Bomare , dans fon Dictionnaire a'Hi/toire naturdu , les infectes dont les ailes membra- neufe". font i enfermées fous des étuis ecaillcux. Ils forment la clarie des coltopiirts : . . . cette clarie im- menfea c:e di.Tcremment divifée par les auteurs. Les modernes ont res- treint le nom de jearabet à l'un des genres qu'elle renferme : c'eft d'avoir les antennes en marie , c'eft-à-dire terminées par un bout plus gros que le refte de l'antenne \. . . cette marie ou extrémité eft compofee de plu- rieurs lames ou feuillets que l'inkete peut reiîerrer ou ouvrir à-peu-pres comme les feuillets d'un éventail , tel qu'on le voit fur les hannetons. Un autre caractère eft d'avoir entre leurs étuis, a leur origine, une partie triangulaire qu'on peut appeler Cècuf- fon. On divife le nombre des fea- rabées en deux familles , fuivant le nombre des feuillets qui compofent la mafle des antennes. Dans la pre- mière famille font les fearabces qui ont fept feuillets aux antennes ; cette famille eft la moins nombreufe. La féconde renferme les autres qui ont trois feuillets aux antennes. Le cara&ère de la famille des *f- carbon eft (l'avoir les antennes en Biaflc , mais pas divilees en feuillets comme dans les fearabces , ni per- foliées comme dm< \ es derme/les ^ mais folides & compolees d'une feule marie. Ces boutons paroiflem com- poùs de plufiturs anneaux forte- S C A nient ferrés !e> un: contre les autres, & qui ont a leur furface de petits points Jiifès & brillans. De plus, les antennes des efearbots font coudees & forment un angle dans leur mi- lieu .... Un autre caractère, mais qui n'eft qu'acceffoirc , c'elt la ma- nière dont ils tiennent fouvent leur tête renfoncée dans leur corf let,de façon qu'on les croiroit décapitée, & qu'on n'aperçoit tout - au-plus que leurs mâchoires qui font grandes & faillantes. Tou- le* fearabées ou tous les co- léoptères ( mot- fynonymes ) ont été orignairement dans l'étdt de larves ou de veis , dont les uns h ibitent dans les boufes de v .cl.e & autres ex- crémens des animaux , les autres au fond des e iux clare ou bourbeufes , d'autres dans les feu'lles d'arbres , d\uitres dans la terre ; ceux-ci font grand tort aux ravines de ai br s dont ilsfe nounillènt. Telles font les lai ves du rh noce os ou moine , du :urc ou ver b 'anc, ou ma/:. C eit dan ces divers en- droits que ces ver cro:ffent , fe nour- riflent, fnbiffent de mctamorp'iofes qui leur font communes avec pluficiirs infecrcs,fe cb ngent en nymphes & deviennent enfrite de ica abées. Une des choies les plus remar- quables dans les (carats, c'elt que leurs os , ou cette fubf tance analogue a la corne , qui leur en tient lieu , fe trouve , ainli quedans les coquillages , S C A 135 au dehot": . & couvre leur chair, an lieu qiie ci.uis les grands animaux qui ont du fang, les os font toujours ca- ches fous la chair. Si on defire de plus grands détails , on peut confult ter les ouvrages de M. Geoh'roi, de M. bonnet de Gemève , de 41. de Rcaurrn r , ckc. &c. SCARIFICATION , opération chirurgicale qui s'exécute avec un inf- iniment tranchant, au moyen duquel on inerfe la peau, les tegumens , &c. Une lemblable opération elt prati- quée dans la conduite des arbres. Pline en parle dans le dix-feptieme livie de fon Hiftoire naturelle. Je ne terminerai pas ce chapitre , dit cet ancien, fans avoir indiqué un remède concern nt les arbres , qui confilie à les fearifier. . . . Prifeien enavoit par- lé avant li i. « Loifque leur écerce, amaigrie par la m >ladie , vient aie ref* fe.rei , & qu' lie compr nie excefïï- vement l'intérieur de l'ail re , on y fait de longues incilions du haut en bas , en tenant la lerpette avec les deux mains, afin de la mi ux con- duire; par ce moyen on rtlâchc en quelque façon cette écorce; & ce qui montre que cette pratique eft fa- lutaiie a l'arbre, c'elt <;ue les inci- tions s élarglfient , & qu'enluite le bois de l'a'bre , ne trouvant plus en ces endroits d'obfracle a fon accroif- fement, les remplit & les incarne (i)». (1) Note de VI d Leur. Je refpcâc infiniment l'autorité de Pline , cependant je ne puis être de fon avis. Si l'écorce eft entièrement de(T*> chee d'un côté ou par placos d'un me.nc côté , comme ce. a arrive aPii fouvent après un coup de i'olcil . il vaut beauco 'p micjx tnlever avec la ferpette cette écorec defl'echée , & ticouvrii la plaie avec l'onguent de Saint-Fiacre , alors une ccorce nouvelle s'incarnera , pour n>< ùrvir de l'expreiuon du Traducteur de Viine , &. recouvrira la pUic. Si l'ccorce n'eft lim- plcnnnt que flétrie , fi le mouvement de la feve n'eft pa* inteiceptc , j'ongient de Saint-Fiacre produira encore un bon cilct , peu-à-peu , fou* cette enveloppe , i'ecotee 136 S C A » Au relie , le traitement des mal.i- dies des arbres eftfemblable en grande partie a celui des maladies des hommes ; car , comme l'on perce les os caries des hommes avec une tarière , de même aufTiperce-t-on ceux des arbres , ou , ce qui revient au mime , on perce leur partie la plus dure. Ainii on adou- cit unamendier amer, fi , après avoir bêche la terre tout-à-1'entour , on le perce vers le pied , & qu'on enuye bien l'humeur qui en fortira. » De même lorfqu'un orme efl vieux , ou qu'on voit qu'il prend trop de nourriture, od le décharge de fon humeur fupcrlîue , en le perçant à fleur de terre jufqu'àla moelle, (i) Lorfque des aibres fruitiers bour- geonnent , fans porter du fruit , on les rend fertiles en fendant leurs racines & inférant une pierre dans la fente. On évacue pareillement le fuc trop abondant quigonMe l'ecorce des figuiers , en y faifant de légères in- cifions obliques , & par ce moyen on empjche que les figues ne tom- S C A bent. On fend mime les amandiers pour les rendre fertile ; niais on met dans la fente de ceux-ci un coin de chêne rouge, qu'on y fait entrer de force. Les coins que Ton met dans les poiriers & les cormiers font de bois de ttda ou tordu-pin , & on re- chaulîe tous ces arbres avec de la terre mêlée de cendres. Quand une vigne ou un figuier pouflent une trop grande quantité de bois , il faut fa- crirkr les racines même tout a l'en- tour,év mettre de la cendre fur les incifiom. ( z ) » M. Roger de Schabol, dans fon ouvrage intitule Thcorie du jardinage , s'exprime ainfi : Scarijkation , terme de chirurgie , par nous adapte au jar- dinage. Cette opération eu pour les arbres la même que pour les hum. ins. Un arbre poufle à outrance , il fleu- rit toujours èc ne porte jamais ; fea- rlfiez-le «Se lui lailTei tout fon boi» durant une année , fans le tailler nul- lement ; a coup sur il rapportera la meme année de l'opération. (3 ) reprendra fa vigueur, les fibres du bois fe rétabliront , & on fupprimera l'emplirre. Lorl'qus l'on a fait les incifions dont parle Pline, on oblige la fève à fe porter pen- dant long-temps Se à circuler dans la partie oppolëe à la fcarifîcation , Se la par- tie fcarîfiée , quoique recouverte par la nouvelle écorce , ne prend jamais la même rtndeur que l'autre -, la cicatrice paroît à perpétuité. (1) J'ai fait cette expérience fur un amandier, elle n'a pas réufli ; l'arbre man- qui à périr par la quantité de gomme qui luinta & le rafTembla autour de la plaie. Y auroir-il une faiibn propre à la réuffite de cette opération , ou bien tiendroit-elle au bhmat ! Je r.e crois ni l'un , ni l'autre Si l'orme eft vieux , pourquoi accélérer fon dépériflement , s'il pu p'.ein de fève , n'exifte-t-il pas d'autres moyens plus fimplei &: mwins BTëiïrTfîCTS pour la modérer : c'eft ce qu'on examinera dans une autre note. (î) Toutes cis pratiques & plufîeurs autres femblablcs , que je pa(Te fous filcnce, t -<■ .-ent tout au plus que du temps âe Théophrafte , de Coïumclle , de Pline , &c. , nces fur la phyfique des arbres n'étoient pas encore- bien étendues. refpeâe plus que moi les décifions de ce grand-homme ; c'eft à Tes écrits qj« l'on doit la révolution heureufe qui commence à s'opérer dans 1* taille dei ^ eft pas par défaut de lumières qu'.l a été entraîné à prrf- .ation, mais bien plutôt par l'habitude d'un ancien prtiuçé. Avec S C E Avec le tranchant de la i'v ] tte vou^ incifez tranfverfalemcnt du bas en haut toutes les branches jufqu'à la partie ligneufe , en faifant une ef- pèce de hoche, en coulant la ferpétte en deflbus & la couchant par confé- quent. Vous faites de femblables in- cifions danstous les fens, par devant, par derrière, & des deux côtés. La diflancc d'une incifion à l'autre doit être depuis 7 , 8 ou 9 pouce; jufqu'a un pied. Si l'on faifoit les incifions du haut vers Je bas , elles ne tar- de roîent pas à fe fermer , & tou- jours la feve reprendi oit fon trfëme cours ; mais ces incifions étant faites en dcflous , il faut absolument que cette feve foit retardée dnnsf on cours, qu'elle n'arrive que difficilement & par menues parcelles, & par ce moyen elle eft de toute néceflité élaborée, cuite & digtree. On fait cette ope- ration en mars. SCARLATINE. Voyei Fièvre. SCEAU-DE-NOTRE-DAME eu RACINE-VIERGE. Tournefort le place dans la feptieme fedion de la première chiffe des herbes à fleur d'une feule pièce , en forme de clo- che, dont le calice devient un fuit charnu, ce il l'appelle tamnus racemofa S C E i37 flore minore, luteb . Von- Linnc le clafledans la d^oécie hexan- ; le nomme tamnus con Voyez PL III, page 110. ilê & femelle fur des pied, différens. Comme les pieds, «jui portent les individus différens . <>r,t néanmoins des caractères femblables, on a repréfenté en A un ind'vidu mâle. Le calice eft un tube d'une feule pièce , divifee en cinq fegmens égaux. Le calice tient lieu de corolle, car on n'en connoît pas à cette fleur; il eft Contenu par un pédicule coure & cylindrique. On trouve dans le centre du calice les fix ctamines qui tuent l'individu mâle B. La fleur fem lie repréfentée en C, a un calice femblable à l'individu mâle , & il pôle fur l'ovaire qui devient le fruit. La couleur des fleurs eft d'un jaune pâle. Fruit D , Baie ovoïde , partagée en trois loges dont une eft repré- fentée en E. Dans chaque loge font renfermées deux graines F. Feuilles, molles, Amples , entières, en forme de cœur , portées par de longs pétioles , quelquefois poin- tues. Racine , en forme de fufeau afTei fîmple , remplie d'un fuc puant & vilqueux. Comment fans cela auroit-il été pofTible que lui , qui a fi bien démontre II manière de modérer la fève en inci'-ant les branches , n'ait pas piéféré cette méthode fim- p!e aux tarifications. Dans ces cjs d'emportement de |V-ve , qui empêche les fruits oc nouer, que les arbres l'oient à plein-vent , en cfpalier ou en builTon , couchez les branches , les bourgeons de l'année précédente , 8c ils fe mettront à fruit ; que le nombre de ces bourgeons, couchés horiftin orientent , l'oit proportionné à l'abon- dance d1 li fève . couches, inclinez fur tout tous ceux du Commet au lieu de les tailler , : portera &: le confumera à donner du fruit : cette furabond:incc ne le rnanifcfte , pour l'oidinairc , que fur ceux dont on retranché trop de bois ;i li taille. N'y touchez pas pendant une année , comme ledit M. de Schabol , les fi oids commencent aie faire i'emir. I infinité de caufes concourt à exciter ! 1 i-Ue eft fouvi,jiî .S 1 T4° S C I produite par des chûtes , de; coups violer.s , par de fortes contufions & par des bleifiires; elle eft quelquefois l'ymptûmedc la maladie vénérienne & de beaucoup d'autres maladies ; elle dépend le plus ordinairement de la fuppre/fion de tranfpiration , de la rcpcrcuflicn de quelque éruption cuta- née, comme gale, dartre, &c. L'hu- midité de l'atmolphère , l'épailliffe- ment du fang, le fejourdan, des lieux humides &z marécageux , la ceilation des évacuations périodiques ou habi- tuelles, l'ufage des alimens falés, épi- cés & de haut goût , & tout ce qui peut incendier les humeurs ou leur imprimer une certaine àercté , peut donner naiilance à cette maladie. L'obfervation journalière nous ap- prend qu'elle eft familière aux habi- tans des cotes maritimes $ à ceux qui avoifïnent de gros fleuves & de; étangs , & qui s'expofent aux plu; grandes intempéries de l'air. Les jeu- nes gens en font pour l'ordinaire à l'abri , les vieillards y font les plus expofes ; pour l'ordinaire elle ne fe manifefte que dans un âge avancé. La feiatique iimple eft rarement à craindre ; i'invét;ree entraîne avec elle le plus grand danger , en ce qu'elle afFoiblit & exténue ceux qui en font atteints , raccourcit leurs mem- bres , & les riduit à un état d'atro- phie extrême. Le traitement de la feiatique cft fubordonne à la caufe qui la produit. Le mercure emporte ordinairement celle qui dépend d'un vice verolique; lesemmcnagogues&lesanthi-'.yikri- ques conviennent dans celle qui re- connôlt pour caufe la fivppreiuon de; mois & des lochies, ou les vapeurs hyitcriques;les fudorifiques font très- bien appropriés dans la feiatique occa- S C I fionnée par la fuppreflîon de tranf- piration. Mais quand elle eft entretenue par l'engorgement de l'enveloppe du nerf feiatique , on appliquera un veucatoirc à l'endroit ou le : e!t le plus à découvert vers la tête du péroné & à la malléole exter- ne ; c'elt ainfi qu'on eft venu à bout de refoudre des états pr.f- que paralytiques , en pompant les humeurs contenues dans l'enve- loppe de ces nerfs. C'elt aufti dans ces vues que les anciens eni- ployoient les brûlures & fur-tout le moxa, particulièrement lorfquelahia- tique étoit déterminée parla métaftaie d'une humeur purulente produite dans quelqu'autre partie du corps , & je- tée fur l'articulation de la cuifle avec l'os de la hanche, afin de prévenir les fuites funeftesqu'auroit cet abcès, qui entraineroit à coup sûr ou la carie ou la phthilie. On doit s'y oppofer fortement par l'ufage du quinquma combiné avec le lait, par celui des tifannes fudorifiques , qui reuflifient toujours bien dans le cas d'ulcercs fordides ; mais fi on do': ouvrir ce dépôt, il faut le faire le plutôt pofli- bie , en pratiquant, comme le prét- est M. de //..v/2 , une très -petite ::ent la plaie, & en la taillant ouverte pen- dant très-longrtemps. Quand il n'y a po n: d'abcès & que le; douleurs font vives, que le; parties font rouges &.' tendues, qu'il y a un degré de chaleur phyliqne & pulfation des artères ; on doit alors employée les (ai i bras & du pied , mfifter beaucoup fur les adou- ciilans & les rtl rtt enfuitc un flux de ventre dylièntén- que par les vomitifs , qui M S C I toujours bien lorfque la fciatîque dé- f>end d'une furcharge putride dans 'eftomac , & par des purgatifs ac- tifs , tels que le jalap , les lavemens âcr6s : il faut enfin obferver une pro- fiortion entre les remèdes & la vio- ence de la maladie. Les topique > aftifs pourroient être dangereux dans les douleurs fortes , il vaut mieux appliquer les epipaîti- ques les plus doux. Tijfot propofe le taffetas cire , les linimens volatils hui- leux , les douches d'eau ; maïs enfuite les véficatoircs en agiflent mieux. On pratique a l'hôpital de Montpel- lier l'ufage des mèches de coton brûlées , ce qui eft analogue au moxa des Chinois. Mtrcatus a pratiqué avec fuccès des brûlures au cartilage des oreilles :, il en explique les bon, effets, par la fympathie qu'il y a entre les maladies de- latête & la feiatique. On a vu un homme qui , par les lois de cette fympathie , avoir une furditc lorfque la feiatique difparoiffoit , & entendoittrès-bien lorfqueles accès de feiatique venoient à reparoître. Hip- pocratenousapprend que la furdité elt avantageufe à ceux qui font attaqués de la fciaticpic : cette fympathie indique les bons effets des remèdes révulfifs. SCILLE ou SOUILLE ROUGE. Von-Linné la claffe dans l'hexandrie monogyrie , & la nomme (cilla ma- rhima. Tournefoit l'appelle orntho- ; um marltimum , ftu fcilla radia rubra,^ & la place dans la quatrième feâion de la m uvième clail'e des s li fie ir & en lys , compofee de fix pétales , Se dont le piftil devient le fruit. 1 it ; corolle plane . compofee de lix pétales ovales , étendus ; point de calice. SCI 141 Fruit; capfule arrondie, lifie, à trois filions , à trois loges , à trois valves , renfermant plufieurs femen- ces obrondes. Feuilles ; longues d'un pied au moins , partant de l'oignon , fimplcs , très-entières , vertes , charnues , vif- queufes. Racine ; oignon ou bulbe rougeâ- tre , formée de plufieurs tuniques épaiffes , charnues. Port ; du milieu des feuilles fort une hampe ou tige qui part de la racine & s'élève à plufieurs pieds ; les Heurs n aident au Commet , dif- pofées en corimbe ; la bulbe pouffe fa tige, fes feuilles & fes fleurs fans être mife en terre. Lieu ; l'Efpagne , dans les fables au bord de la mer , en Syrie , en Sicile ; fleurit en août & feptembre. Propriétés ; la racine elt la feule partie employée en médecine ; elle elt inodore , fa faveur elt amere , naufeabonde & très-âcre ; la racine sèche eft un puiflânt urinaire ; don- née à haute dofe elle fait vomir , purge , caufe des accîdens quelque- fois mortels. Elle elt indiquée dans l'afcite par rétention de matières excrétoires , dans l'hydropifie de poitrine , de matrice , dans Pafthme pituitcux , dans la toux catarrhale : lorfqu'on donne la racine récente Ce à dofe un peu forte , elle eft \ neufe. On prépare avec cette racine un miel , nommé miel fciflitique, avan- tageux dans l'althme pituiteux , la toux catarrhale; il eft préféré aux autres préparations de fcille, dans toutes les c1p?ces de maladies de poi- trine, oti il faut exciter l'expedora* tion fans trop irriter les bronches pulmonaires , &: où il faut en même M* 5 C I temps provoquer le cours des urines... Le vinaigre feillirique échauffé moins, rend le cours des urines plus abon- dant , & facilite rarement l'expecto- ration Uoximel fcillitique favorife beaucoup l'expectoration , & l'expul- fiondes urines, particulièrement loi f- qu'il y a douleur, fans irritation des branches pulmonaires & des voies urinaires. Des que la racine ou fes préparations parient par les felle; , elles afrbiblifiènt beaucoup , 6c elles diminuent l'expulfion de; matières contenues dans lesb onches 5c l'excré- tion des urines plutôt que de les ac- croître. On croit avoir obfervé que la farine d'orobe corrige les mau- vaifes qualités de la racine ; que la crème de tartre adoucit fon âcreté ; que la canelle diminue la propriété qu'elle a de favorifer le vomiflement , & que le fel de glauber la rend plus active pour combattre les diverfes hydropifies où elle eft indiquée : il feroit bien à défirer que ces obferva- tions fufîent exactes. L'cAp.iience journalière prouve que cette pi inte végète & fleurit fans le fecours de la terre ; cependant elle poufTe p'ufieurs feuille; très-larges & trè -grandes, 8c fouvent une t'ge de fi.< a huit pieds de longueur , fans que l'o'gnon paroirie bca.icoup diminuer de fon poids ; cependant ces feuilles , ce; tiges , ces rieurs en ont acquis un ariez confidérable. On de ni ande , où donc cette plante a-t-elle tiré les principes de fon accroifffc- rnent? de l'air, de l'humidité oc des principes contenus dans l'air atmot- pherique : ce qui prouve que les au- tres plante, fe nourri' :e t autant par J'air, que par les fucs de la te're qu'elles pompent par les racines. 11 y a plus j fi l'on loumct a l'analyfe SCO chùnique les feuilles, les tiges «Se Ici fieurs , on en retirera les mêmes pro- duits que des autres plantes, c'cii-a- dre de l'air fixe, (confultc{ ce mot ) de l'eau , des fels , de l'huile & de la terre. SCLARÉE. Foyei Orvale. SCOLOPENDRE , ou LANGUE DE CERF. ( Plancht JT. ) Tourne- fort la place dans la première fection de la feizième clafTe des herbes apé- tale; fans Heurs , dont les fruits nai/Tent fur le dos des feuilles, & il l'appelle lingua cervina officinarum. Von-Linné la clalTe dans la famille des fougères de la criptogamie , & la nomme (ifpUniumfcolopendrium. Fleur & fruit ; on découvre au dos des feuilles de; filions roufsàtres; ces fillon, lont formés par des capfules très-petites qui condiment la fructi- fication : on les diiiingue a l'aide dit microfeope. Les fieurs & les fruits font développés en E; la capfule D eft munie d'un anneau claltique, le- quel , en fe léchant , fe contracte en F , de manière a ouvrir la caplule : ce mouvement en fait fortir beaucoup de femences menues, comme de la pouiliere G. Feuilles , fimples , entières , en forme de langue , en cœur a leur bafe , liflès , portées par de longs pé- tioles. Racine A , nombreufe , entrela- cée dans les infertions des pétioles des vieilles feuilles. Port ; les pétioles partent de la ra- cine & en grand nombre , & tiennent lieu de tiges. Ils font recouverte d'un vert-brun, quelquefois très-longs. La longueur des feuilles varie depuis trois pouces julqu'a un pied 6c deDUb ://i////>,■//r les n qui vinrent après eux; maisilétoit réTervéà Scnncu, à Forejlus, à Hors- tiui , à Reufnerus , & a / lUifius , de combattre cette erreur. Les dif- férentes recherches & découvertes qu'ils rirent fur des cadavres in- fectés de fcoibut, les empêchèrent d'accréditer cette opinion , parce qu'ils trouvèrent cevifeère ( la rate) dans l'état le plus naturel , & exempt deb plus 1 gère trace feorbutique. On ne fauroic diiïimuler qu'on a fouvent trouvé cet organe gâté & corrompu ; mais on ne doit pas pour cela en conclure que h rate foitplus particuliéremeni cette maladie, puifqu'on a obi i les poumons, le péricarde, le cœur, le mefentère, l'epiploon, & les au- tres vifeères abdominaux plus ou atteints delà même corruption. Enfin, comme Le feorbut ne peut SCO 143 pas être défini , h caufe de la variété de fes fymptômes , il doit être re* gardé comme une maladie tres- cornpliquce , difficile a connoître , I lus pénible à guérir. On en diftingue deux efpèces , le feorbut de mer , & celui de terre , ou bien le feorbut chaud , & lu feorbut froid. Dans chacune de ces on diftingue trois degrés pro- : le commencement ou le prélude , l'augmentation ce fa con- tinu. Von. Le feorbut s'annonce toujours par une nonchalance & une parefle ex- inaires , par une averfîon pour tout exercice , par le plus grand defir de relier toujours aili . ou cou- ché , ce par la plus obfcure re- traite. Ceux qui en font atteints deviennent pâles &: bouffis du vi- lage ; a la couleur naturelle de la e la couleur verdâtre des lèvres ; le co:ps devient àfon tour . obfcur, Se même livide ; la trille/Te , la crainte & la confter- nation s'emparent de leur ame , leurs membres (ont engourdis , leurs jam- bes fléchifïènt , ils conçoivent le plus grand dégoût pour la marche, le 'moindre mouvement augmente leur fatigue. Le pouls dans cet état, s'éloigne peu du naturel , & (i on y obferve quelque différence, elle ne conflit e que dans la lenteur & la dureté de l'artère. A tous ces dit!. tomes le joignent la dilli ulréderef- pi et , le gonflement de. hanches , ! b ittement de l\ rtèreépiga i1 demangeaifon de tout le corps , le faignement des gencive, qui laif- fent couler un fang diflbut, qui prend bientôt après une couleur rouge, ce une cenfiitance moilafic M4 SCO & noirâtre ; il n'eft pas même pof- fîble d'approcher de trop près les malades , fans être infecte par la puanteur de leur haleine. Il le ma- nifelrefur la peau des taches rouges, enfuitc bleues , qui finirent par devenir plus nombreufes , plus livides & plus noirâtre^ : elles va- rient par leur forme ; les unes font rondes , & les autres plates. Le feorbut ne reflepas long-temps dans cet état , fes progrès deviennent rapides, & les mêmes fymptômes prennent & acquièrent un fécond degré d'intenfité. La refpiration de- vient beaucoup plus laborieufe ; les malades font prefque toujours hors d'haleine , & croient être fuf- foqués au moindre mouvement. Leurs cuides enflent , & fe défenflent , les tendons fiéchifleurs des jambes les retirent vers le fémur , & les roidiflênt. On a vu des vieillards dont les talons s'étoient infenfible- ment retirés vers les fefles. Les douleurs qu'ils éprouvent font très- vives . & peuvent être comparées à celles du rhumatifme le plus aigu , de la goutte, on de la feiatique h plus douloureufe. Le ptyalïfme qui furvient à certains , leur fait avillî jeter les hauts cris. Il y en a qui ont évacué par la bouche , dans moins de vingt-quatre heures, plus de deux pintes de falive. A tous ces fymptômes fuccèdent les crampes, le reflerrement de la poitrine , les foibleflcs , les fincopes ; le hémor- ragies du nez , des gencives , de l'anus, de la matrice, le crache- ment du fang , des ofhocopes ; enfin la corruption faifant toujours de nouveaux progrès , les taches de- viennent plus con fuie râbles , & fe changent en écquimoies. SCO D ms le troifième degré du fcorSut, ::re dans fa confirmation , les ulcères qui s'etoient formés au- paravant , donnent un pus fetide Se fameux. Les a;. cicatrices s'ouv:ent , la peui d.s jambes cra- que, on y voit des tumeurs I molles & douloureufes , ce; Mules fangeufes £c fanguinolentcs : les malades font attaqués de fièvres1 putrides coll quatives avec des facurs froides & des hémorragies mo- telles. Il leur furvient quelquefois la jau- niffe , l\.fdte, une conuipation opi- ni.ure , une difficulté de refpirer qui les étouffe fubitement , ou des douleurs très-vives autour de la veiïie , prefque toujours fuivies d'une évacuation d'urine peu abondante , fetide & rouge , qui eft toujours un sûr préfage des fréquentes dé- faillances,& d'une mort proahaine. Lijlcr, Cokburn:us & autres , ont regardé la nourriture lalée dont les marins font ufage , comme la vraie caufe du feorbut ; ce fentiment eil en- core adopté par un grand nombre de medeans modernes , qui ne connoiflent point, fans doute, les expéiicnces multipliées du célèbre Lbid , médecin Anglois , & notam- ment celle par laquelle il conile avoir dans lVfpace de quinze jours, deux pilotes vraiment lcorbutiques, en leur donnant à boire deux pinteï d'eau marine dans le jour. Ces deux malades avoient les gencives put! e lices , les tendons des jambes raccornis,&le.cui(rescedcmateufes. uus , Bachfiromias ce Rujfd regarda nt le Ici marin comme le préfervatif du feorbut; Bank arrête , avec le plus grand fuccès , pat le ftul ufage de l'eau de mer . les pio- grès de la conuption lcorbuiiquc. La rutur» SCO La nature & lc> effets du fcoibut démontrent allei que fa caufe pro- chaine eft la coagulation du fang, & la féparation de la lymphe qui , r\e «'unifiant plus enfemble , lui impriment un degré d'àcret^quis'ac- croùTant de jour en jour, dégénère en corruption putride. Le Meilleur croit que il ns le nombre ce; caufes occafionnelles , il n'y en a pas de plus active rje ajouter a cette c'nu- mératiorj 1, mafiication & la fumée 71 n t IX. SCO T45 du tabac en herbe , que Rouppe , Evîrard MAYN-Waringe & Gilbert lent comme une caufe très- p;.i.! nte. il n'eft pa; a.'fe, dans ton 1 s cas , de diftinguer le lorbut de la : néanmo:ns il cit prouve que le fcoibut affecte plus particuliè- rement les gencives ôc les dents. île au contraire et. .Mit pref- que toujours fon fiége dans les glandes arr.igdales , fur la luette & )e voile dn palais; les ulcère ; qu'elle ptuduit ne font ni fanguir.oler.s , ni ichoreux. Le feorbut lame dest :ches fur la peau, niais il la meta l'abri des nœuds & des tumeurs ; les douleurs qu'il excite font plus aiguës & reviennent pa: intervalles. Dans la vérole , elles font plus rongeantes, trouble que celle des feo bu- t ques qui elt très-montée en cou- leur. Le feorbut n'exerce fa cruauté que fur mer, dan", les p .ys fep- tentiionaux, dans les lieux l.i &: marécageux , dans les cous ma- ritimes , dans le voifinage des étangs, & dans le; pilons & au- tres dépôts publics. Les pays du nord . ceux qui font fort élève . en font à l'abri; & ii on l'y obfcrve quelquefois , ç-'efl toujours fur des I »rfoi ne • laie, £c m, i-p opres , qui n'ont al un loin de leur peau, qui ne la brofTent jamais, 6c qui ne tranfpirent que peu, ou point é;i tout. C'elt toujours fur ct.ll de. affaires raalheureufes tiennent renfermées dans des lieux p u aérés, mal expofts au tent du npid, ou que la misère a force 746 SCO retrancher dans des maifons étroi- tes , humides & creufees dans la terre , où l'air extérieur ne pénétre que très-rarement & avec beaucoup de peine, & qui ne peuvent fe nour- rir que d'alimens grofliers & mal- sains. Les jeunes gens & les vieillards font les plus expofés à cette mala- die. Les perfonnes foibles &: valé- tudinaires , celles qui ont la fibre lâche , font ttès-difj ofees à la con- tracter ; dans cette clafTe doivent être comprifes les femmes délicates, celles qui donnent dan:lalubricité, & qui font bonne & grande chère ; les vapo-eufe-, celles qui font fu jettes à des pertes utérines & à des hémor- ragies tièi-fréquentes. Le feorbut eR une maladie cruelle , dangereufe & diffLile à guérir , fur- tout fi elle eft invétérée, & fi le malade a les h'ppocondrts livides, ou qu'il éprouve de cruelles douleurs au bas- ventre. Rcmbcrtus Dodonaus a très- bien obfervé que la mort ne«.irdoit pas iong-temps àfurvenir à cet état. Le danger de cette maladie eft toujours en railon du nombre & de la gravite des Symptômes qui l'ac- compagnent. La léucoplegmatie , l'afcite , la tympanite , l'atrophie , la diarrhée ou l'ictère, qui furviennent au feor- but, (ont toujours des fignes mortels. La contracture des genoux eft quel- quefois incurable , tandis que'les au- tresfymptômes difparoiffcnt. Le doc- teur Hjres a vu un matelot anglois dans ce cas ; les remèdes qu'il lui preferivit firent difparoitre les au- tres iymptômes graves, mais il n'a jamais pu parvenir a la guérifon de la contraction de la cuifle , & le S C () malade a vécu pendant très-long-tcmps avec le talon collé fur fes feues. Adoucir l'àcrttc des humeurs , s'oppofer aux progrès que la Stagna- tion du virus favorife, en en procu- rant "l'exaction , travai.ler enfin à le détruire par les moyens fpécifiqae** font les indications que l'on doit fe prepofer dans le traitement du feor- but. i°. On preferira aux malades un régime adouc'ffant , Se directement oppolé à celui qui a pu déterminer le lcoibut. Ls feront un ufage des tifannes & boilfons rafraichiliantes , telles que la limonade, l'orangeade , le petit-lait bien cla:ifié , & acidulé avccfuffifante quantité d'acide vitrio- lique jufqu'a agréable aigreur. Celui des herbes potagères com- biné avec le lait , le pain frai> , la bière nouvelle , les pommes , les oranges , les citrons , la grofeille , l'ofeille, les tamarins , le crefTon, le coclearia, le mouron, font encore des remèdes qui manquent rarement de guérit le feorbut , furtout dans fon commencement. On doit cnco'e les nourrir arec des légumes , tels que les choux , les raves , hs poirées , les bettera- ves, &quelci c peu de viande fraîche. i°. La faignée eft très4)ien indi- quée lorfque le fujet eft jeune Sz pléthorique, &: fur-tout G le feorbut a précédé une fuppreffion des m<>:t ou de flux hémorroïdal; elle eft d'autant plus recommandable , qu'elle do»ne de la fluidité aux humeurs en dimi- nuantleur volume, &favoriie l'excré- tion abondante des mines , & la tranf- pirstion infonGble , qui eft fi utile dans cette maladie. Le célèbre lima ne connoit pas de meilleurs remèdes que les fudo- S c o risques pour combattre prompte- ment le fcorbut , & les peuples de l'Inde feptentrionale n'en emploient fioint d'aunes : c'eft la nature qui es leur a fuggéres. Les chirurgiens du cap de Bonne-Efpérance excitent de bonne-heure les Tueurs, donnent pour cet effet des bouillons compo- fés avec la chair de tortue & les bois fudorifiqu.es , font coucher les malades pendant quatre ou cinq heu- res du jour 6c ont le foin de les fa:re couviir de plufieurs couvertu- res , pour provoquer & compléter la crife parfaite que la lueur doit opérer. On peut encore donner dans cette même vue une légère infufion de fleurs de fureau &z de coquelicot , & faire broflèr la peau des malades ; les fudorifiques trop fort! feroient dangereux , parce qu'ils pourroient les jeter dans un abattement de forces. Les véficatoires offrent encore un moyen prefque sûr d'évacuer la ma- tière morbifique: MM. PoiJTonier, des Potières & Houppe les ont employés avec fuccès. Le dernier , avec ce remède, a guéri , dans une nuit , un matelot, de douleurs très-fortes qu'il épiouvoit fur les genoux ; il faut néanmoins éviter de les appliquer aux jambes de peur d'y occafionner des plaies , qui pourroient dégénérer à leur tour en ulcères du plus mau- vais caradère, & c'eff toujours dans le commencement du mal qu'il faut y avoir recours, & jamais lotfqo*fl y .1 infiltration & diflolution des humeurs , ils pourroient alors être très-nuibbles en provoquant la gan- grène. L.\ faignée & les véficatoires n'excluent point les laxatifs & les SCO 147 diurétiques ; on doit toujours choi- fir les plus doux , & s'abftenir de donner ceux qui agiffent d'une ma- nière trop énergique. Sous ce point de vue, on doitpreferire la decocoofl des pruneaux, des railins ,-à laquelle on ajoute , en tant que ^e befoin, la crème de tartre , la Tâtonne , la rhu- barbe , le polipode de chêne , le tamarin , la caiTc. Le petu-lait , combiné avec le fel polycrefre, efr un remède qui pro- duit toujours de grands effets. J'ai v« l'ufage du miel commun, marié avec la crème détartre , relâcher le ven- tre & produire de grandes évacua- tions , fans abattre les forces. Le doc- teur Addingtnn recommande beau- coup l'eau marine prife a jeun le matin à la dofe de deux a t.' oî> verres , deux ou trois fois par fenïainc ; le fel dont cette eau elt chargée , purge douce- ment , & répond aux bons effet» qu'on doit en attendre. 30. On tachera de détru:re le virus feorbutique par les remèdes fpécifiques. Pour y parvenir, on donnera, matin & loir , deux onces chaque fois de fuc de crefTon , mêlé avec égale quantité de coclcaiia & de beccabunga , en y ajoutant une demi-once de drop antifcoibutiqtte. Le petit-lait combine avec ces mêmes fucs, l'eau de goudron , la décoûion des jeunes branches de pin , doivent être employés. On doit encore donner les plantes antifeorbutiques fous forme de bouillons ou d'apoicmes , dans Ici- quels on fait entrer la racine de patience , de raifFort fauvage , a i.i dofe de demi-once chacune. Morton &c Cojie ne reaient point qu'on d< nne aucune efpèce de lait aux feorbutique* ; mas Du:kin » T x 14^ SCO trc.-fouventcprouvc des effets extraor- dinaires du lait, pour toute nourri- ture dans le fco:but de tcne : « cet » aliment, ajoute-t-il , picparc par x> la nature , renferme un mélange » des propriétés des animaux & des y> végétaux qui/unt le', plus p opres » cic to.'.te»,^ rétablir une coimitu- » tion délabrée , &c a corriger cet » acrimonie des humeurs qui paroît » conftituer la véritable tfllnct du ï> feorbut». ■ Ledoékur K-jime- regarde le pc- tît-Lit , coupe avec trois ou quatre onces r!e fuc a'orange ou de citron, & p;i> à la doie d'une pinte deux fois par jour , comme le véritable remède tpécinque contre le fcoxbul - allure avoir guçri avec ce fcul re- mède une infinité de fcorbuttques. Le quinquina rendit quelquefois ainii que les martiaux ; ce n'eit que lorf- que les organes digefUfs font affoiblis qu'on doit y avoir recours. Les taches qui ûiryieçnent a la peau dH aucun typique ; leur centrée ou < ifpa- rition leioit funeft'e aux malades. Les ulcères des gencives ne demandent qu'un gargarifme d'eau d'orge miel- lée , a laquelle on ajoute quelques goutUs d'efprit de cocLaria. Un ne lauroit allez recommander aux feorbutiques la gaite , l'amule- ment , la eiilipation , &C fur-tout un exercice modcié à un air libre >::. Ci-.- plaifirs qui entraînent après eux la faticte cv je dégoût , & dont l'ufage ne peut que les jeter & les entretenir dans foifiveté &z la non- chalance, qui font toujours infépa- SCO râbles de leur état. Nous ne de* pas paflèr (bus filence les bons l. que la décoction de la grande patience a opcrc'sdans les doaleursfcorbutiques anciennes ; Buchan compofe cette décoction en faifant bouillir dans trois linLt'» d'eau , juiqu'a reduélion de deux , une livre de cette racine , &£. en fait prendre depuis un demi- fetier jufqu'a une chopine par jour : nous ne faurions aflei en recomman- der L'ufage. SCORDIUM cnCERiUAN- DRÉE AQL'.VriQUE. (Voyei PI. /^page 141 \ 'ôn-Linnéle place dans là quatrième lection de la quatrième claile des herbes a rieur d'une feule pi.ee en gueule S: à une feule lèvre. 11 l'appelle 1 pabtjhù jh cens , put , ■::. \ on- Linné le nomme taicrium Jcerdiumy. & le cLdfe dans la didynamie gym- nofperrrie. /.e.-.r> formée par un tobe B cy- lindrique, recourbe a fon extrémité, ne formant qu'une fei le lèvre infé- rieure divifee en cinq parties; celle du milieu elt grande , ovale, légère- ment concave, les quatre autres font petites & arrondi; lesetamines au nombre de quat.e, dont deux font plus grandes & deux plus courtes, font attachées par leur bafe au haut du tube de la corolle, comme on le voit en C. Le calice d'une feule pièce a cinq dentelure , efrrç- prefente en D , & tarife aperct la p:liii. Fruit; le calice perfil - maturité du fruit, ec renferme qua- tre femences E. es, ovales, dentées, adhérentes aux tiges, marquées de fortes nervures qui correfpondent aux 1. . . SCO Racine A , fibreufe , rampante. Port ; tiges à-peu-près de hauteur d'un pied , quarrees , velues , blan- châtres , creufes , raraeufes , incli- nées vers la terre , rampantes ; les fleurs nai fient des aiirellts deux à deux ; les feuilles font oppofées & fans pétioles. Liai ; les terrains humides , maré- cageux ; la plante eli vivace & fleurit en juin , juillet & août. Propriétés ; feuilles d'une odeur aromatique , approchant de celle de l'ail , d'une faveur amère & acre ; elles échauffent & r miment les for- ces vitales, favoiillnt la digeftion difficile par foiblcfi'e d'eftomac , augmentent le cours des urines & rarement la tranfpiration infenfible , même lorfque le corps s'y trouve difpofé ; elles font quelquefois indi- quée, dans les fièvres intermitten- tes, le rachitis, les pales couleurs, l'alrhmc humide , la toux catarrhale ancienne & accompagnée de foi- blefles ; l'eau ciftillée des feuil- les , prife à haute dofe , réveille à peine les forces vitales ; d'ailleuj s elle ne jouit point des vertus cW'infufion des feuilles ; l'extrait des feuilles échauffe beaucoup , ii rite fouvent l'eftomac , & il ne doit jamais eue préféré 'a l'infufion des feuilles La teinture du feordium ranime puif- famment les forces vitales ; m .i l'el- prit de vin y contribue plus que les principes extraits de la plante. SCORPION , animal hideux , habitant dans les provinces méridio- nales du royaume. On en connoît deux efpèces ; l'une à couleur fiuve , & l'autie de couleur obicurc , plus foncée , mêlée de gtis , de brun & de noir , avec les huit p.;ttes blan- SCO 149 châtres ou fauves , & prefque trar.f- parentes. La première efpèce eft plus grofle que la féconde ; l'une & l'au- tre font très-bien décrite: dans la notice des infectes venimeux en France , ouvrage couronné par l'Aca- démie de I\yon,& public par M. Amo- reinc , docteur en médecine à Mont- pellier; ion auteur & très-bon obfer- vattur. C'eît de cet exelient ouvrage que je vais extraire ce qu'il importe au public de favoir fur cet animal. «C'cll vraiment le plus vilain de tous nos infectes & le plus dange- reux par fa piqûre, qui eft plus ou moins venimeufe fuivant la faîfon , quoique tres - rarement mortelle , même dans les pays plus chauds que la France méridionale. Le feorpion porte a l'extrémité de fa queue , qui a cinq articulations , une ampoule ovale , membraneufe , à demi-tranf- parente , pleine d'un venin limpide , qui s'en échappe lorfqu'il bleffe quel- que animal avec l'aiguillon : c'eft cette pointe qui furmente l'am- poule & termine la queue-. L'aiguil- lon eft argue & de fubilance cornée, il n'a pas une ouverture vifible ; il n'etoit pas probable que l'ouverture fût pre'cifément placée à l'extrémité de cette partie , elle l'auroit rendue m ou fie , & elle auroit été bouchée par la peau , par la chair^ju le fang de l'animal bleffé. En comprimant l'ampot'le à des feorpions morts técemm ;ni , j'ai vu ( c'efl l'auteur qui paile ) la liqueur, fouir non pas par la pointe , m i par la bafe qui s'im- plante fur la dernière articulation de la queue. <« Le feorpion , avec fa hideufe figure , a des allures fort fingulicics ; il fuit le grand jour , il aime l< frais , fans être trop humides : on le k i<;o S C O trouve tapi dans des encoignures, dans l'embrâfure des fenêtres , entre les volets brifés . fous le; lit. , cou- rant le long des murs ; il fe plaît davantage dans les lieux bas & voû- tes , dans les jardins , fous les pots à fleurs , entre les pierres , dans les décombres ; il fupporte long-temps 1 3 faim , & il faut très-peu de chofe pour le raflafier ; quelques petits in- fectes ou des moucherons , des clo- portes lui fuffifent fans doute ; j'en ai vu manger des individus de leur pro- pre efpèce & leurs petits , ai- les membraneufes à leurs bords Fmit j femences oblongues , cv- lindiiques , cannelées, de la moitié plus comtes que le calice, couion- i^i s c o nées d'une a'grette plumeufe. Le réceptacle elt nu. Feuilles ; elles embraflent la tige par leur bafe ; entières , dentees en manière de fcie. Racine , en forme defufeau, noi- râtre en dehors , blanche en de- dans , remplie d'un lue laiteux. Port; tige haute de deux pieds environ , rameufe , ronde , canne- lée , creufe , un peu velue ; les fleur; nai.î'ent au fontnet, Contenues par de^ péduncules , feules à feules ; les feuille, font alternativement placées fur les tiges. Lku ; originaire d'Efpagne ; culti- vée dans les jardins potagers. Propriétés ; racine inodore , d'une faveur un peu fade ; elle nourrit médiocrement, Te digère avec faci- lité , calme fouvent les ardeurs d'urine , que^efois diminue la chaleur des poumons & des vifeères de l'abdomen. On preferit la racine récente depuis demi-once jufqu'à deux onces en décoction dans une livre d'eau pour boiilbn. Culture. Cette plante croît d'elle- même dan; nos provinces méridio- nales; fa culture y doit donc diffé- rer de celle des provinces du nord: la forme de fa racine , le fol & le climat dans lequel e'ie croit fponti- nénient, indiquent le genre de cul- ture qui lui convient; le mérite de fa racine eft de beaucoup pivoter , elle demande donc une te:re de-fon- cée profondément ; les cailloux la fonttordre ou fe bifurquer; mais pour pivoter a fon aile , la t.rre doit donc être douce , fiable, bien ameublie & naturellement humide oaren..ue& entretenue telle p ir de . arrofemen ; enfin fa graïrie relie long-temps à germer. La plante elt originaire SCO des pays chauds , il faut donc at- tendre , chacun dans fon clim c , que la température de l'atmolplure foit au point fixé par la nature pour la germination de li graine. D us les provinc<-s du midi & ou l'on airofe par irrigation, (con- fn^-l ce mot ) après avoir établi les ados, on trace avec le imnche du ràreau , ou avec tel autre mor- ce^u de boi; , un petit fillon fur l'ados , tant foit peu au-defius de l'endroit jufqu'ou p. rviendra l'eau qi,i do;t courir dans le folie , afin que l'humidité féale pénl-tre jufqu'à la graine , & que la terre du haut de l'ados , étant moins moallcc, s'échauffe davannge. On p.ut dans ces provinces femer à la fin ce mars , mas il e(î plus pruJent a'attenc're le milieu u'avril afin que la faifon foit plus décidée & ) ar conféquent la chaleur plus forte. 11 faut femer épais dans le petic fdlon , p rce que beaucoup de grai- nes ne germent pis ; recouvrir exactement apres que l'on a feinc. Le grand po nt jufqu'à ce que la germination ait eu feu,& juiqu'à ce que les premiers feuilles cou- vrent la terre , elt de ne pas épar- gner les arrofemens : on peut i lemtnt fenur en mai éc en août; mais les racine; font trop fondes pour être mangees dans le courant de l'hiver ou du carême fuivant. Lorfquc les fem liiie* font tardives , la lacine piïic deux hivers en terre; elle devient très -belle & tres- bonne pour être mangée jufqu'à la fin du carême Dans lel cantons de ces provinces , un peu moins chaud*, & oi; ." par irrigation , après avoir défonce le terrain , on dreife les tables fur 'efqu SCO lefquelles on trace de petits filions dans lefquels on jette la graine; chaque fillon doit être feparé du voifïn par un tfpace de huit à dix pouces , & on recouvre de terre la femence avec le fecours du râ- teau. C'eft au commencement de mai qu'on sème , & on n'épargne pas leï arrofemens avec de l'eau échauffée par le folei] .... Dans les provinces plus au nord, & fem- blabies par le climat à celui fitter. Toutes les fupprellions faites , il fufîit que chaque racine foit éloignée de fa voifinc de quatre a fix pouces fi on veut le; avoir belle;, & de trois pouces fi on defire la quantité. Sous quelque climat que ce foit, il convient de ferfouir fouvent les feorfonères , il en réfulte deux avantage. : la fouflraction des mauvailes herbes qui leur font très-nuifiblcs , & la plante profite beau oup plu; quand le collet de fa racine n'eft pas refréné jiar une terre Compacte naturellement, ou fa fiiperncie rendue telle par fes arrofemens. H efl inutile c\: même nuifible de fumer h tetre que l'on deftine aux I orfonères , mais fi elle a cte fumée largement , une année au- paravant , & que le fumier ait eu Tomt IX. SCO 1^3 le temps de fe réduire en terreau , il lui devient profitable. Telle eft en général l'opinion des jard i Je dirai cependant que j'ai fait ar- rofer pendant l'hiver des feorfonères qui avoient été femées en août , avec la matière liquide retirée des latiines , & que cet engrais puifTant, loin de nuire aux plante ; , rend leurs racines beaucoup plus belles ; je conviens cependant que les pieds dont les feuillages relièrent couverts de cette matière , périrent; il auroit donc fallu le rendre plus fluide , & il n'y au i oit pas eu de mal ; le fuccès des plantes voifines le prouvèrent. La première fleur que portent les feorfonères ne produit jama's une bien bonne graine : il fauc cueillir celle des fleurs de la fé- conde année, & elle ne feconferve en et.it d'être femée, que pendant deux ans. La graine de la troifieme an- née efl encore meilleure ; cette graine eft très-fugace : comme elle efl couronnée d'une aigrette , & comme fa bafe s'implante fur un réceptacle nu , le moindre coup de vent l'en détache & l'en. porte au loin ; d'ailleurs les oifeaux en font très-friands : il faut donc , au moins troisou quatre fois par jour, faire la vifite pend Mit l'époque de la maturité des graines. Qu uns pour prévenir cette perte , coupent les boutons un peu avant leur parfaite maturité , les étendent fur un dr«ip & les biffent ainfi compléter leur maturité. La feor- fonère eft plus délicate que le , mais la cultuie eft moins lucrative, parce que ce dernier refte moins long-temps en terre. Dans les climats ou les hivers tout ties- V tw S C R Jongs , & la terre engourdie par la gl:ce , on prend la précaution d'enlever la quantité de racines de fcoifonère que l'on veut vendre ou confommer,& on les porte &les en- terre dans le jardin d'uiver ou (erre. SCROPHULAIRE ( la grande ) Planche iy, page 141. Touroefbrt ta place dans la troifieme fecrion de la troifieme clafTe des perfonnées, qui renferme les herbes à fleur irregulière , en tuyau ouvert par les deux bou's, dont le piftil devient le fruit , & il l'appelle fcropkularia Bodofa. fœàda. Von-Linné la nomme fcropkularia nodofa , & la clifte dans la didynamie gymnofpermL". Fleur, d'un pourpre noir. B en rej-ufente une vue de face. La corolle eft en quelque forte en forme de lèvre , divifee en cinq parties. La d.'viiion fuperieure du tube eft découpée en cœur , les deux laté- rales &: les inférieures recourbées ; D repréfente la fleur vue de profil ; les examine; font représentées dans la corolle ouveitc C ; le piftil eft repréfente en E ; . . le calice F eit d'une feule pièce , divife en cinq feuille", comtes &: pointues. Fruit G fuccècle à la fleur. C'eft une capfiue à dei x loges & à deux valves , coupée dans fa longueur H ; ' le centre de la capfule eft: occupé par le rcceptacle I fur lequel repofent les femences ovoïdes K petites & biunes. Feuilles ; en forme de cœur , rerrve:fces à leur bafe, pointues, dé- coupées irrégulièrement. Racine A , noueufe , ferpentante , groffe , brune en dehors. Parti lcs t'gcs de h hauteur de deux pied* & plus . fortes , quar- ïées , creufes , divilée: en rameaux S E I ailés ; les fleurs naifTent au fominet des rameaux en forme de grappes ; les feuilles font oppofées fur les tiges. Lieu ; les endroits ombrageux & humides ; la plante eft viw.ee , Ce flcarit en juin & jtill t. Propriétés ; les fei!llcs & les racines ont un ■ ode 0 îatïqné, nauféabondc , & une fa* :ur amère ; on la regarde comme refolutive , émollknte , carmi ative. Or. la re- commande pour combattre le vice fcrophuletix , . atfez de force afin de résilier à la chaleur éc fouvent a la f- . . des mois d'avril & de mai divans. Toutes femailles faites à la fin d'oc- tob:e y font tort cafuelies , &tien plus encore à mefure qu'on appro.he de la fin de l'année. Si on s. me a- . emple en f. le grand leigle y profite moins que les feigles mariais dens'.cs provinces du nord du royaume , attendu que la \. .tation y eft tiop pre^ S E I les grains font alors petits, maigres, retraits , enfin de qualité très -infé- rieure. Le; feiglcs marfais ou [rémois font inconnus dans la majeure partie du royaume ; c'eft dans les pays des montagnes qu'ils font plus en ufage, & leur récolte , quoique fave i par le climat , eft préfdue toujours médiocre : il en eft ainfi par-tout du froment trémois , fur dix années , on en compte une bonne. La per- fection de la plante, tient au temps qu'elle met à végéter & à couver fa graine; tout ce qui eft troppié- cipite contrarie les loix de la nature, & ce n'eft jamais impunément. J'ai dit que je ne connoiffbn pas de meilleur laboureur que la gelée ; en voici la preuve : les hivers de X17S » l77& ■> de I7$% a l7$9t font les deux hivers les plus rigoureux dont , de mémoire d'homme , l'on le fouvienne ; ils ont été plus froids même que celui de 1709, qui fut défaftreux à caufe des gels & dégels fucce/Tifs & coup fur coup. Cepen- dant , généralement parlant , la ré- colte de feigle a cté fuperbe dans tout le royaume , quoiqu'elle ait été contrariée à pluficiiis époques du printemps & de l'été. Son abondance a été la luite du grand froid ; la gelée ,a pénétré la terre prefque par-tout à 11 6V a l<; pouces de profondeur. Or l'effet de l'eau glacée eft d'oc- cuper plus d'efpace que dans fon état de fluidité ; mais comme cette eau eft interpolée entre chaque molécule de terre , elle les foulève , les léparedes molécules voifines , & les divife mieux que ne feroient ja- mais les charrues ni la bêche : air.fi la totalité de la terre refte foulevée & divifée aufli profondément que la S E I 1^9 gelée a pénéué. Dès que le froid jcëflè . la végétation fe ran'me, les racine; s'étendent; alors, trouvant un fol bien meublé , elles fe hâtent de pivoter , d'aller au loin chercher la nourriture, & elles la communiquent au refte de la plante. Si la terre couverte de neige, lorfque le â lurv.'ent , cette neige , en ! . rend ru fol l'air fixe qu'elle a retenu, & qu'elle s'eft approprie à mefurc qu'il s'echappoit de h terre. Aïnfi , dans la circonftance préfente , tout a concouru à bonifier la végétation de la plante & à doubler fa force. 11 eft donc indifpenfable que la ré- colte foie abordante , & il faut de grands obftaclcs de la part des fai- lons , pour qu'elle ne vienne pas à bien. Malgré ces avantages , on peut dire cependant que l'époque de la fleuraifon eft vraiment ce qui dé- termine le plus ou le moins de ré- colte ; mais fi cette époque eft heu- reufe, £z qu'elle ait été devancée par lus circonftances dont il s'agit , on eft aftùré d'une récolte de; plus abon- dantes. C'eft ce qui arriva a tous les grains femés après le fâcheux hiver de 1709, &: à tous les blés hiver- naux & printanniers de 1789. Plus la terre eft forte , compacte , & même argileufe, & plus l'effet du froid eft fenfible , fi cette terre eft humide. En effet , malgré les pluies diftprin- temps , aflez abondantes dans la ma- jeure partie du royaume, la terre fe trouvoit encore foulevée en juin, au point qu'on la bécheit prefque avec la même facilité que le fable , tant elle reftoit endettée, quoique de fa nature elle fût compacte. Je ci:e ces obfervations aux cultn ■ afin de les eng iger de donne: deux foits labouis crôifés avant l'hiver 5 & fi lu i6o S E I faifon & leurs occupations le per- mettent de faire paflèr la charrue, deux fois dans le même fillon. il y aura une plus grande maflë de terre foulevée & loumife à l'acLon de la gelée. Tous les labours fats après l'hiver feront plus faciles & plus utiles. Ces obfervations font encore très-intéreflantes pour les propiiétai- res de terrains à cra'e ou a argile. Un hiver un peu fort travaillera plus dans une faifon que toutes leurs cisa:- ruc-s réunies ne le feront en deux ou trois ans. Mais , dira-t-on , c'eft ra- mener la t:.rre crue fur la ftrface ; cela elt vrai , & elle celle d'être telle, fi , labourée plufieurs fois pendant l'année de jachère, elle elt mêlée intimement avec l'ancienne de la fu- perficie ; elle aura eu le temps d'ct;e dicruêt, fi je puis m'expr mer, ainfi , & parle froid, & par l'action du foleil, & par celle de tous les meteorts. J'en ai la preuve la plus certaine. Si, aufTitôt après l'hiver, cette terre elt femée en herbe quelconque , & que cette herbe foit enfouie a l'époque convenable , on trouvera aloi s qu'une grande partie elt retenue, foulevée par des racines. Au relie , que le cultivateur en fade l'expérience , elle deviendra pour lui une démonllra- tion. Je ne faurois trop dire & trop répéter, i°. que l'année de jacheie elt l'abus le plus criant introduit en agriculture ; z°. que fa fuppreliion rendra au propriétaire au moins un grand tiers en fus du produit an- nuel ; 30. que les forts labours faits avant l'hiver , font les meilleurs & les plus avantageux. Il n'exille peut-être aucune partie de l'agriculture qui ne foit accom- pagnée d'un abus. L'homme veut toujours enfavoir plus que la nature, S E I & il penfe la maitrifer en la con- trariant. Il s'agit des mcttils ou mé- lange par parties égales , ou par tiers, ou par quart de grains de froment & de fciglc. Dans quelques cantons du royaume que ce foit , fi les cir- con:tances font* égales , la récolte du fe:gle devance de beaucoup celle des fromens. Or, dans l'intervalle de la maturité de l'un à l'autre , qui ne voit que le moindre coup de vent fait égrainer le ftigle , qu'il égra;ne à outiance lorfque l'on moiflonne le tout. Si on en doute, il fufht, deuv mois après, de jeter les yeux fur le même >.hamp , & i'on verra qu'il cil couvert de jeunes plantes de f< igle. Il L fe:oit bien plus, fi les fourmi, fi les oifeaux n'avoient pas enlevé la majeure partie du gr.vn tombe. Ce- pendant c'elt le meilleur grain, car il ne relie fur l'épi aue les grains du haut; c'e!l-'a-ui:e le; derniers murs & le. plus petits Sappofons une nou- velle plante graminéc , dont la fe- mence fut nutritive, & dont la ma- tuiirc fût quinze jours après et IL du froment; je d.mande quel feioit le cultivateur allez Itup.de pour faire le mélange des deux femences? — Ce- pendant le lei^le &: le froment éta- blirent la même parité. — Je con- viens que lé feigle egrain; plus diffi- cilement, qu'il exige fur l'aire plus de coups de fléau pour en lcpa:er tout le grain. Ma s on n'a pa. fait attention que le grain , depuis le bas de l'épi , s'égraine fans peine, & que la difficulté confiltc à fepaer de fa balle cl lui du haut, parce qu'il efl plus petit , moins poulie , moins mûri & par confequent plus cnchàflc que celui d'en bas. Telle elt la folution de la difficulté. Si on alterne les champs , û on fupprime S Ë I fiipprime Tannée de jachère , le? ter- rains médiocres porteront du fro- ment & fourniront aux propriétaires le grain nécefrairc à leur confommation. Ils n'auront plus alors aucun prétexte de femer du méteil. Ils auront beau objecter que c'eft la coutume, que le mélange fe trouve tout-ii-h.it d porter. Si on defire les connoître, on peut confulter le qua- trième volume du Journal de Phyfique, année 177+ , page 41 , où fon au- teur a configne le précis des diffcrer.s fentimens. Cette maladie eft très- rare dans les feigles des pays élevés, & beaucoup plus commune dans cer- taines provinces. Il étoit réfervé à Al. l'abbé Fontana , phyficien du grand-duc de Tofcane , obfervateur confommé , & naturalise exempt de préjugés , de lever le voile qui cou- vroit ce myftère. « L'hiver pafiè, dit l'auteur, je femai dans mon jardin , une quan- tité du plus beau blé & du plus beau feigle que je pufie avoir. La terre étoit tant foit peu humide , & j'y fis de petits trous coniques , pro- fonds d'environ deux pouces. Dans ces trous , j'y mis un feul grain de froment ou de feigle , & fur ce grain je lailîai tomberquelqucs grains d'ergot ; je couvris le trou légère- ment— Peu loin de celui-ci j'en fermai un autre femblable au premier, mais que j'avois auparavant arrofé avec de l'eau , dans laquelle j'avois jeté .une grande quantité de cette poudre noire & puante, que l'on appelle tn Tofcane la \olpe , & nommée par Al. Duhamel , la nulle; (conjhlt-- ce mot) fur ce grain, dans les mêmes trous , je fis tomber de petites graines d'ergot Dans l'entrc-deux de ces deux femis , fur une longueur d'environ deux aunes quarrées , je femai du blé arrofé ieulementd'eau-nielWe. Ces dernières plantes ayant pouflé des cp:s , je trouvai que la plus grande [>artie étoit r.îellce , & que les épis feins s e 1 étoient en très-petit nombre. Les épis des premiers trous ctoient pref- que tous infectés d'ergot... Le plus grand nombre des autres avoient les deux maladies de l'ergot & de la n;elle ; car dans les mêmes balles i! y avoit de petits grains d'ergot , & à côté d'eux d'autres grains ma- lades , lefquels étant ouverts , fe troiivoicnt remplis de poudre noire de nielle & de petites anguilles gé- nérantes , ce qui fera explique dans la fuite. ïj L'ergot eft donc une maladie contagictife comme la nielle , Se cette verite pourroit être d'une très- grande confcqv.ence , puifqu'on pour- roit infecter le blé d'un p^ys entier, & y caufer peut-ttre même des ma- ladies parmi les hommes , fi ce qu'on a écrit de l'ergot eft vrai , & s'il eft aufti infecte que le véritable ergot dont parle Bauhin. » L'on a cru jufqu'à préfent que ce faux ergot ctoit le grain dég - nére par maladie ; mais je fuis d*l n avis tout-a-fait différent. J'ai obkrvé que dans les mêmes balles , on n'en trouve, lorfque les mêmes epis font fains , jamais deux ou plufieurs; mais en fait d'ergot , on en trouve deux , trois, & même plus, les uns à côte des autres ; & dans les balles qui contiennent l'ergot , on ne trouve jamais le grain formé par le germe... On trouve bien fouvent & dans les mêmes balles , & le germe , Se les étamines , & les anthères, &: de pe- tits crains d'ergot en même-temps. Si le germe & l'ergot fubliitent a-la- fois , & dans les mêmes balles, fi l'ergot n'eft pas toujours compofé d'un feul g:ain, mai> de pluiieurs, l'ergot n'eft donc pas le vrai grain formé par le geime ? Ce n'elt donc S E I pas non plus un germe dégénéré comme eft la nielle. Je me flatte jnettre dans fon vrai jour cette vé- rité inconnue jufqu'à prélent parmi les naturalises ; & le règne animal fera enrichi d'une nouvelle galle ou coque , faite par un petit animal microfeopique invifible. » La multiplication du germe dans la même balle eft encore plus fur- prenante. On fait que le germe du grain eft toujours feu! dans la balle, & qu'il n'y en a jamais deux ou plufieurs , même par aucune maladie connue jufqu'à préfent. Ou exifte la petite galle ou tumeur du grain cornu ? Très-foitvent on trouve le germe double, triple, & quelquefois multiplié jufqu'à dix germes , tous bien diftin&s , quoique raflètnblés , lans que cette multiplication rende moins certaine l'autre obLrvation , que l'ergot eft une vraie coque ; car )'ai bien fouvent trouvé le germe feul non multiplie, & en méme-tems le grain d'ergot, tantôt feul , tantôt accompagné d'autres; &c j'ai trouvé l'ergot même hors des balles qui renferme le germe ; c'eft une obfer- vation fans réplique. » Après avoir examiné la multi- plication de ces germe; , on peut dire avec toute affaranec , que la plu- ralité des graitvs d'ergot dans les .■s balles , ne vient sûrement pas des germes multipliée Le petit grain d'ergot tout feul eftféparédu germe. Les germes multiplies for- mant parmi eax un feul corps , ils loin tous attachés à un feul p:ed , & fur une même balle, & quelque- fois on trouve dans le. mêmes halles le grain de l'ergot , & le gjrmenon multiplie, non divifé , nuis feul & entier.,.. Si cette multiplication des S E I 16:5 germes , ne (but point à former les coques du grain cornu , elle fert a multiplier les grains de nielle atta- qués de la maladie de l'ergot, ou ergotes ; & c'eft une obiervarion neuve , unique & fans exemple. On trouve ties-fouvent dans les mêmes balles , deux ou trois grains de niella qui ont à leur Commué leurs piftiis. On (ait que la nielle eft le germe dégénéré , non fécond , & comme le germe eft feul , le grain de nielle l'eft toujours dans les mêmes balles. Dans les epis & dans les balles où régnent les deux maladies unies d'ergot & de nielle , on trouve les grains de nielle multipliés , foit qu'ils loient à côté des grains d'ergot , foit qu'ils foient feuls. ... Un grain niellé doit être regarde comme atteint de la maladie de l'ergot , lorfque dans fa &bftance interne , qui eft toute formée de petits globules noirs, on trouve les petite:; anguilles oencames. » Nous avons vu jufqu'à prefent » que le faux ergot eft une maladie du blé & du feigle ; qu'elle eft oon- tagieufe ; que nous pouvons la com- muniquer, fi nous voulons, aux grains fa 11 s du blé & du feigle ; que i'ergot n'eft point le germe dégénéré , mais une coque ou tumeur de !a plante ; que la où il y a l'ergot , le germe fe multiplie ; que l'on peut donner aux grains les deux maladies d'ergot 6c d- nielle; que dans les grains de nielle , infectes d'ergot , il y a de petits animaux tout comme dans l'ergot ; & enfin que dan- le. mêmes balles on trouve plufieuis grains de nielle. Quoique toutes ces vérius pui/lcnt fembler neuves & de; paradoxes, elles n'en font pas moins exacres &: vraies. \ uici des oblwLvation fans réplique* X 1 164 S El »» J'ai examiné nombre de fois , dans l'épi verd , de petites coques ou tumeurs. Ces coques étoient ver- tes , tendres & très-petites. Je les ai examinées dans tous les états de maturité , & j'y ai toujours obfervé une telle confiance de faits , qu'ils forment la démonftration la plus com- plexe de la vraie nature animale de ces petites anguilles Si on ouvre les coques vertes , tendres & pas mûres , avec des aiguilles courbes & tranchantes ; que l'on n'oftenfe point: la cavité interne , & qu'on y laitTe romber quelques gouttes d'eau , on y voit des ferpens gros , vivans , mouvans & remplis de vrais œufs & de petites anguilles. Ces ferpens font des cololTcs en comparaifon des anguilles que l'on, trouve dans le même grain plus adulte & plus mûr; & dans le grain cornu ordinaire , fec & noir , ces ferpens font les véri- tables mères des anguilles microfeo- piques, fi renommées de l'ergot ; & en obfervant bien , on parvient juf- qu'àles voir jeterles petits œufs parune partie bien vifible, peu équivoque, & qui en caracterife le lexe parfaite- ment Les œufs étant pondrs , il efl aifé de voir à travers la petite peau qui les enveloppe , la petite anguille repliée en pluheurs nœuds & mouvante ; & les oblci vant comme l'on doit, on voit enfin les petites peaux le déchirer , les petits ferpens vivans en fortir & nageans dans l'eau. Outre les mères , il y a d'autres ferpens vivans qui font d'un tiers plus gros que les anguilles mères. C'elt avec raifon qu'on les croit mâles générans , d'autant plus qu'ils ont un corps gros , conique , mobile à ra partie inférieure du corps, qui les fit luger tels,... Dans les grains même S E I attaqués des deux maladies d'e'got Se de nielle , il y a les maies 6c les femelles qui pondent des œufs, d'où fortent les anguilles de la même ma- nière que nous venons de le dire. Il eit donc certain que les petites anguilles de l'ergot font de vrais animaux. » L'ergot ne fc préfente pas toujour; fous une forme alongc'e comme une corne. Dans cet état , l'es fuites font moins redoutables , parce qu'il eft aifément leparé du bon grain au moyen des cribles ; mai* fouvent il n'efr ni plus gros , ni plus long que le grain ordinaire , & alors il eft plus multiplié que le premier , plus diffi- cile à fiparer , 6c par confequer.t plus dangereux , lorlque fes débris fe trouvent en certaine quantité mêlés avec la farine. Avant de parler de fes effets funeftes , il importe de faire connoître une autre maladie du fcigle. Section II. Du defftchenùnt dtCîpi du Seigle. On voit fouvent avant la récolte , des épis defTeches , tandis que les voifins , & louvent ceux des chaumes qui partent de la même touffe , re le font pas. On en reehcrchela cai '.c & on ne la trouve pas , parce qu'on n'obferve pas exactement. Un infecte e!l encore la cnufe du dcgàt.Von-Linné l'appelle PhaUna p) raUs fecalis , & le décrit ainfï : alis grifeo-fufiis «fliriatis , rrnnu/j Ttfornù A latim i'nfcnjua. La chenille .1 !c -v jicds ; elle cil bril- lante, liile, longue d'un pouce, de la groflènr d'une plume de pigeon , avec dix raies tranlverbles rouges ; la tête cft ferme , axroodic . fur les côtes. Chaque itigmate eft S E I diftinguc par une petite tache obf- cure ; le ventre efr tout verd Cet infecte mente le long de la tige du fcigle jufqu'au niveau fupé- ric-ur , & s'infmuc en cet endroit entre la tige & la feuille. C'eft-Ià qu'il mord la plante , & qu'il en tire le fuc deftinc à nourrir L'épi , qui blanchit & meurt. Il pifTè d'une tî e a l'autre, & fait de grands ravages lorfqu'il eft nombreux. Les rayons du foleil & l'air libre l'incommodent. Lorfqu'il n'y a point de fcigle verd, il le cache fous la terre , & y meurt faute de nourriture , avant de s'être multiplié. Il e!! donc utile, dnr.s un p infecté de cette chenille, de is y femer du fcigle , pendant deux années consécutives, afin que les chenilles qui éclofent , meu- rent de faim & fans pofterité. On peut les détruire en arrachant au commencement de l'été les épis bl ncs qui font pour l'ordinaire fur lt s bords du champ. Sa chryfelide a la forme ordin ire, Elle eit petite, verd-pàle au com- jnencement , & enfuite de couleur de feu. Le pnpillon eft de couleur rouge-obfcur êc cendrée , avec quel- ques luls cendrées , avec une grande tache rouge, au boni de laquelle on vo't une tache jaunâtre, qui a la forme d'un A ; les ailes inférieures font d'un gris teint de couleur de feu : la po nte ;i : m bord me pâle. 11 fort du cor £ let deux t fpèces de fcîes fendues , & le dos porte trois petits bouquets ou flocons ; !cs jambes ont d & font alternativement jaunes & cendi - S E I i6* CHAPITRE \r. Des Maladies causées par. l'Ergot aux hommes et aux ANIMAUX. A la fin du ficelé dernier , & au commencement de celui-c . • êfta dans l'Orléanois, & pi cîpalcment dans la ': & les cantons voifins , une ma blés, nommée gangrlr t ■ ni de fi;vre , ni d'inflammation , ni de douleur con'- udcrable ; mais les parties ganj nées tomboient d'elles-mêmes', fans qu'il fût befoin de les féparer, ni pjr le fer, ni par !eï remèdes . manière que philieu' s n dirent, l'un une jambe , une l'autre les deux cuifles , les deux jam- bes, &c. Cette gangrène ce prefque toujours par le gros orteil. cantons dont on vient de parier ne font pas les fêuls où cette maladie fe foit manifeftée. L'Allemagne , terre , la Suiflè, &c. l'o ment éprouvée du plus au moins , à des époques plus rappi tout ou prefque partout, on l'a attri- buée à l'ufage du feïgle ergoté. Les auteurs qui ont écrit, !z lui gangrène , & fur fa caufe , ne font pas d'accord fur la quantité de grains ergotes , capables de produire un mauvais effet. Il pafoît démontre, par plufieurs expéi animaux, que les unes leur ont été très-funeftes , & par d'autres, qu'ils rt'enontéprouvéaucunefuire leul La queftibn prife dans fa rcfle douteufe. Dein ; : ' examiner : elr-ce a l'ergot ' doit attribuer les fun< qu'on lui reproche ? Dans quelles cireonf- i6ô S E I tances cft-il capable de les produire? Tous les exemples anciennement ou nouvellement cites de la maladie épidémique dont il s'agit , prouvent qu'elle n'a eu lieu qu'après le; années de cherré & de difette , où le peuple manquant de p3În , s'eft jetc avec avidité & a confommé les blés nou- veaux avant qu'ils cubent perdu , par la defiiecation , leur eau de végéta- tion. Perfonne n'ignore ou ne doit ignorer , que les feigles , &: même les frorr.cn s les plus fains , lorfqu'ils font trop nouveaux & fournis a la panification, dérerminentde très-gran- des maladies , & qu'elles attaquent un très-grand nombre d'individus. — On ne peut pas leur donner le nom tfépidémiques , puifque ceux qui ne mangent pas ces blës nouveaux en font exempts. L'expérience de tous les lieux a prouvé que le petit peuple leul en étoit attaqué, parce que le petit peuple eft forcé de fe nourrir de ce qu'il trouve fous fa main , & n'eft pas dans le cas d'attendre , lorf- que le befoin ell urgent. On n'a point encore aflez réfléchi fur les effets de cette eau de végétation dans les fruits & dans les grains , & fur les dérangemens qu'elle occa- iionne. Le manihoc ( confulter ce mot ) en fournit un exemple en grand, puifque l'eau qu'on en retne par la preifion, effun poi.fon violent , & les fibres de cette racine, enluite deficchées, deviennent la nourriture des habitans de l'Amérique , comme le pain l'efr des habitans de l'Europe. Dans un befoin pieffant , la fécule que l'on retire de la racine de Brlone ( confultc^ ce mot ) donne un excellent pain , tandis que le fuc de cette racine fournit un purgatif des plus violens. On pourroit rap- S E I porter cent faits femblables Il efi donc bien plus probable que les maladies font la fuite du pain fait avec du grain trop frais , qu'a la petite quantité d'ergot qui fe trouve mêlée avec du feigle. Je conviens que fi on nourrit des cochons , des pou- les, &c. uniquement avec du gra n ergoté , & même niellé , ces ani- maux périront ; mais il faudra encore prouver qu'ils font morts par l'effet du poifon , & non pas d'inanition. Tout le monde convient que dans les grains ergotes , cariés, niellés, charbonnés, enfin dans tous les grains viciés , leur fubfiancc efi non-leule- ment détériorée , mais détruit», Se qu'il ne refte plis un atome de iufaftancc nutritive. On auroit en vain fait manger- dix livres de ce prétendu pain à un ch en , à un cochon , on aura lelté fon eftomac d'une fubf- cànce corrompue, fans lui donner une feule partie nourri/faute. Il n'eir. donc pas lurprenant que l'animal périfle, & par la corrofion de l'ef- pèce d'aliment , & par la faim. Je ne prétends pas juftifier l'emploi du feigle ergoté , ni regarder Ion ufagé comme fans confequence ; mais je dis feulement que la quantité elr trop petite en comparailon de celle des bons grain; , pour qu'on attribue i l.i ifeul le dégât dont on l'accule , &z j'ajoute , les maladies font plutôt dues à l'ufage du grain nouveau. Si les circonftances facheufes forcent a l'employer du moment qu'il vient d'eue battu , l'expérience de tous les lieux a prouve qu'en le laidav.t lé- cher dans un four modérément chaud , ce le remuant de temps à autre , il devient aufli l'ain , anlli falubre que celui conferve pendant une année dans un grenier bien aère. S E I Il eft aTé de conclure , d'après ce qui vient d'être dit, & avant de prononcer fur les effets de l'ergot, qu'il faut examiner lc> circonftan- ces ; car l'expeiience a prouvé , que lorfqu'il étoit parfaitement def- féché , il ne fa Toit aucun mal. Or, fi même le grain le plus (ain clt nuifïble lorfqu'il eft frais , le grain vicié & frais doit donc l'être davan- tage , puifque fa fubfrance intime cil altérée , & l'ergot contient & renfer- me beaucoup plus d'humidité, a cette époque , que tout autre grain ; c'elr précifément cette eau de végétation corrompue qui devient fi nuifiblé , & que I'exficcation fait difparoître. J'ai infillc fur cet objet afin de détruire un ancien préjugé , prefque généralement reçu , pirce qu'on n'a pas cherché à connoître la véri- table caufe du mal ; mais on auroit le plus grand tort de conclure que l'autorité l'ufage du grain ergote. Dans quelque état qu'il lbit , il faut le féparer du bon grain , attendu qu'il communique au pain une fa- veur amure & très-défagréable. D'ail- leurs , les débris de ce grain ajou- tent au volume du pain , fans aug- menter fa partie nutritive. Ils la dé- tériorent, & e'cft précifément pour- quoi on doit rigoureiifemcnt feparer le mauvais du bon grain. — La con- servation de la fanté dépend prefque toujours de la qualité >'u p il que l'un mange , puisqu'il cil la baie fon- damentale de nos alimens. SEIME. (Méd. vétérinaire.) I ente, féparation du fabot qui arrive a la i e du haut en l>ur. , tant aux de devint qu'aux pieds de derrière. ( ) .!■'.).) Les fcimts p.. m cm furvenir dans S E I 167 toutes les parties de cette muraille; celle qui attaque le quartier s'ap- pelle feime quarte , tandis que celle qui fe montre en pince , fe nomme feime en pied de /.r.v/. Elles font plus ou moins profondes, & commencent toujours à la couronne. On ne doit pas les confondre ave le . petites fentes répandues çà ce 1 1 fur la ii perfide de la muraille , ces fentes n'etant autre chofe qu'une légère ari- dité de cette partie , occafionnée par les coups de râpe donnés fur la mu- raille parfcs-marcclnl. Caufes. Le. fûmes (ont dues à la fécherefTe delà peau delà couronne& de la muraille : la muraille étant amfi deffechée Se n'ayant plus cette humidité & cette fouplelTe néceûarres à toutes les parties , elle fe crevé , (e fend , & de la le. fermes. En parant trop le pied , ou e:i le râpant , on ouvre les pores, ou les vaifîcaux qui vont porter la lymphe nourricière a li foie ix blanche , cire jaune , ; . , de chaque demi-livre , huile d'olive, fain-iî. :aque une livre; faites d'abord fondre la poix, la cite c!c le fain-doux; p ï63 S E I ce mélange , puis ajoutez l'huile & la térébenthine. La chair cannelée furmonte-t-elle & fe trouve-t-elle pincée entre les deux bonis ce la muraille , amin- cillez les deux bords avec le boutoir; rafraîchifTez-lcs depuis la couronne iufqu'à la fin de la feime , coupez même la chair , fi elle furmonte beaucoup , & appliquez deflùs une rente chargée de térébenthine , ou imbibée de fon efience , & propor- iï*ï; de l'ouverture ; c'eft le"H»i moyen d'empêcher que la chair cannelée, ou la chair de la couronne ne fur- monte ; mettez enfuite un phimaceau £n peu plus large & chargé de té- rébenthine, & enfin , par deffiis celui- ci, un autre plumaceau plus grand qui recouvre une bonne partie du fabot , chargé d'onguent ci-defi'us indiqué , dans la vue d'humecter la muraille & le pied ; enveloppez le tout d'un linge , & maintenez l'appareil avec une ligature longue & ferrée pour empêcher que la chair cannelée ne furrrronte. SI au bout de quinze jours ou trois femaine; la feime continue a jeter de la matière •, e'eft une preuve que l'os eft carié ; afîurèi-vous-en par le moyen de la fonde ; fi vous fentez l'es, coupez un peu plus de la muraille, afin d'avoir une if lue plus grande , enfuite appliquez une pointe de feu , pour emporter la caiic.(/" femences pour le temps & l'action de femer ou d'emblaver les terres. Le jardinier fait des femis à demeure & des femis en pépinière ; il sème fur couche , dans des caifTes , des vafes , des terrines. On fait auiïï des femis en plein champ , en lin , en chanvre , &€, On en fait en gland , en farine , en pin , en châtaigne pour former les bois : ce qui fuppoie une terre plus ou moins préparée. La fémina- tion elt un femis naturel , par lequel la nature reproduit les aibres de forêts & toutas les planti s champêtres. La terre ef; toute difpofée à faire germer les graines quand elle contient allez d'humus ou de terre végétale , produit du débris d'autres végétaux. L'expofitiôn favorable & l'influence des nieteoies achèvent l'ouvrage de la végt'ution. s r. m La féminatiffn confidésce dans chaque famiHe de p'antes , que dis-je , d ns chaque efpèce & dans chaque individu , ofire bien des réflexions à faire au philofopl.e , & des kçons à fuivre pjr le cultivateur. La nature opère la reproduction des plantes fans le feiours de l'homme. Celui-ci l-.s multiplie, & n'obtient des fucces qu'en ajout-.nt a le loins les piocédés de la nature. Culrva- teurs intelligens , voyez , examinez comment telle graine fe >eme o'ede- mëme , a quelle profondeur & à quelle ciitar.ci. l'une de l'autre ; en qui 1 terrain , à quelle expofition elle réuflît mieux; cpi.z le temps où la plante l'abandonne à la terre , & celui oii elle gcimera de nouveau, l'inter- va'le vous indiquera combiendcten.ps on peut conferver les fe;nences ; calculez les jour-. & les mois ou les années qui s'écouleront avant qu'elles ne fructifientou qu'elle ne reparoifîent en giaine ; apprenez à laifir le mo- ment de la parfaite maturité; ( i ce mot , ou l'on explique le meca- nifme de la chiite des fruits, &c. ) c'elt celui auquel un fruit parvenu à fon point , fe détache fpontanément dei'arbre, ou une capfule s'entr'ouvre & éclate , ou la goulfe &: la filique fe fendent ; ou la baie fe flétrit ; où des graines aîlecs , à plumes & à aigrettes , fuivent l'imprcfg fîon &: la direction du vent \ ou celles qui font hériifées s'accro- chent & fe lauTent entraîner pir ce qui les touche \ ou les gli tineufes tent aux corps qui les enlèvent 5 où les pelantes s'enfoncent dans la terre ; ou les légères fuivent le cours des eaux ; où celles qui fervent de nourriture vont fi bir une fera ci- tation dans les entra lies des aru- S E M maux qui le. tranfporteut au loin , en les rendant avec leur fiente, frc. & ne foyez plus furpris de voir naître certaines plante- en-des lieux oïi vous iu les aviez jamais obfer- vées , oc dans le champ dont vous les aviez extirpées. N'attribuez point les merveilles de la répro luâ on & de la végétation a un hafard aveugle: elles ont 1 urs loix invariables. Ce qui nous paroît fouvent un écart eft point;) ît calq! é I ir un ordre fixe, & c'eft ce qui doit encore plus exciter notre furprife. Les enveloppe- des graines & des fruits qui fe préfentent fous tant de formes, & pourtmt toujours déter- mi lées fur un type confiant , ne font faites que pour la conferv: ti >n du g rme, & en favorifer le dé- veloppement lorfqneles circonil en blés fe prefenteront. Telie ■ c a la faculté de lever en quel- ques jours, félon la faifon ; telle autre relie afîotipic pendant dix an- née, entières. L'humidité, la chaleur &: l'air, combinés enfemble , met- tront en jeu le piineipe végétant; U terre fervira a'abord de matri c à la graine , & enfuite de mère nourrice a fes ra Q land nous verrons don-- Je', plantes croître fur le; plus hautes m tnt ignés , dans les 1 s ro- chers, dans les joints des muj dans rne caverne , fur des l« ! rides , au fond d'un préci & fur la fange des marais, &c. ne ( chons plus le comment-, admi- re avec refpi â , & di b , dans m e ignorance : la nature i" mit en tout ; elle eft le femeur d <■_■■ . \. X. En général , les j tes Laboureurs sèment trop épais : S E M tji i\ en réfulte que les jeunes plantes s'affament fi nn n'a pas le fon de les éclatreir. Cette opération remé- dia au mal à venir, & non pas au mal pa'fe. Combien de plant. s refient rachitiques , pour avoir été épuifées Cu\n^ leur enfance? D'un on eft tombé dans un autre ; fur-tout quand il s'agit des femailles en grand ; par exemple , du fro- ment, du feigle, cVc. Des parti u- liers ont fait des expériences foit dans des jardin; , foit dans des champs de bonne terre , & ils ont vu que très-peu de lémences pro- duifoient beaucoup plus qu'un très- grand nombre dans le même eipace donné. Ds là ont paru auffitôt des calculs fur l'économie de plufieurs millions dernefures que l'on gagn - roit dans tout le royaume , en d mr- nuant la quantité de femences. Dans l'un & l'autre ca , on ne fe met p is au point de la queftion , & tout calcul al eft abufif. Chaque proprié- taire doit connoître la nature i quarte feparcment de chacun de fes champs, & il doit fe dire : la cou- tume du p.-ys eft de femer e ment par-tout , tant de mel grain--. Cette counime eft-eile bonne ou mauvaife. Jevai; m'en convain- cre pur l'< :te expé- rience aura lieu fur chacun de mes mps f. pavement, ne pouvant pas conclure de l'unpoi r l'autre, attendu : ilité du fol. Je fuppofe que tout le terrain u\ n cl ft de même qo - Tavoir fait labourer dans Ion entier , après lui avoir donné ;• les préparations convenables , & les mêmes , je part par/ à la mai.', - d Y i 172 S E M pièce de comparaifon pour l'aurre moitié, que je divife en quatre par- ties claies. Je fuppofe qu'il ait fallu un quintal , poids de m ire , de fro- ment pour femer la première moitié; actuellement, fur l'une des autres, je femerai 30 livres, fur la féconde 50 , Air la troifieme 70 , & fur la dernière 80. Lors de la récolte , tous les produits feront mis à paît, & pefés exaâement après la fin du battage : je tiendrai même compte du po'dî de la p aille de chacun. Il fera aifé de voir , après ces expé- riences, quelle quantité totale de grains aura produit chaque qualité partielle , & on aura pour toujours une règle sure du nombre de mefures de grains à répandre fur chaque champ. On ne peut pas fe tromper, puifque le; circonflances font fuppo- ices toutes égales , l'oit labourage , foit époques des femailles , foit les faifons en général , foit enfin la ré- colte , le battage , &c. Il peut ce- pendant arriver que les faifons foient fi dèfaftreufes , qu'on ne foit pas dans le cas de juger fainement pour les années fuiv.mtes ; alors il faut re- courir a de nouvelles expériences , puifqu'il s'agit que chaque proprié- taire fâche à quoi <,'en tenir. En fuppol.mt l'ann rois prefque que le poids total du produit des 70 iiwes- de femen es ieioit le plus fort , parce q l'on sème par-tout trop épais. Il ne faut donc pis calculer par le pro'uitde quelque- piedî pia« ou moins il mais par celui de ." couvrent , avec I le la même étendue, couverte d'un plus grand nombre de pLrv multipliée». — Je il pète , c'< .1 à l'expérience a prononcej , & le S E M expériences Gâtes a. Lille en Flandre ou près de Pars, ne prouvent ikn pour Marfcille , Montpellier, &c. Il y a plus ; de paroiiTès à paroifiès limitrophes, elles ne peuvent (c.ir que de 'impies indices. Chaque champ demande la fienne propre. Tous les extrême, font au Mi dangereux les uns que le; autres , détournent le> véri- tables agriculteurs, & les préviennent contre la pratique de bonnes expé- riences qu'il leur leroit utile de ré- péter. Quant au choix des femences , & h ncceiTué de les renouveler, con- fulu^ ce qui a é:é dit a l'article Froment. SEMENCE ou GRAINE. Cefl le rudiment d'une nouvelle plante , & elle renferme toute la plante en miniature. En un mot , c'en l'an gttal qui fecondi par la poufiière des étamines , vivifie par le pillil , la leconde, fert de couverture; l'une a une corce co .'une a un bois trè -dur , jufqu'h ce que ces en- aiene acquis une cor.lu tance S E M folide. Du moment qu'elles font en étude fnbfiftei pu- elles-mêmes; du moment que l'exiftehee & la con- servation l'ont aiïïirées , ces b'ous , ces héritions fe defsechent , s^cai- tent , tombent, & la châtaigne 0.1 l'amande relient îlblées. Cette p e- inicre attention ne fuffiroit pas povir la fuite , il faut encore que l'écorce brune & coriace de la châtaigne dé- fende ce fruit des imprellion. de l'air & d: l'humidité du foleil, & la coque de l'amande produit les mêmes ts. Outre ces enveloppes exté- rieures, la châtaigne & l'amande en ont encore une particulière qui elè l'enveloppe proprement dite de la femence. Lorfqu'on dérobe les amandes dans l'eau chaude , on diiTout le gluten qui l'uniflbit avec Ici deux lobes de l'amande, & loif- »n pèle une châtaigne on trouve e brune , une écorce 0 mneufe. Que l'une ou l'autre de ces dernières .nvcloppes foit endom- magée , l'amande rancit , & la châ- taigne nourrit promptement. Ce que l'on obferve facilement dane le gros fruu,le voit également dans les plus pet'tcs graines. Toutes font défen- dues par une coque ou ccorce dure qui contient de l'huile , '': cette huile fert à h défendre contre l'hu- midité qui li t'eroit 1110 lir , fi la chaleur ne (a germination. Les fon ■ de toutes les enveloppes font de recevoir les lues nourriciers les plus épurés, de les dedans , de concen- tre: [a cl leui de coi courir a leur feri leni : >n. Les fem necs font nues ou cou- vertes. ; c< Iles qui ne i que de leur tu- nique propre; tellesloat celiei des S E M j-i plantes graminées. Les fécondes fon renfermées d ins un fruit comme le noyaux , les pépins , &c On appelle femence Jîmplt , celle qui n'eit ni allée, comme celle de l'érable , ni couronnée par uu pet t rebord en m miere de cou onne, conuneœlle dé Pceil de bœuf, de quelques efpèccs de e trges , ni ag'euêe comme celie de Li dent de lion, &c. On distingue dans la femence fon ou peau qui lui fert d'enve- loppe \ Ls deux lobes , la planade , la .'.. Les lobes ou cotylédons font appliqués l'un fur l'autre, ordin; ment convexes a l'extérieur , aj du côte oh ils fe touchent ; mais intérieurement un peu conçoives vers le point p;r lequel ih le tiennent & le réunifient. Ils font crcs-vifiblés dans prefque toutes les fei lences i es plantes légumineufes au momeni leur germination. Ce ; nt I partie, de la fève, des harii épaifïès &: charnues , qui fortei I terre avec le germe. Le germe elï cette petite partie ! - deux lobes que l'on voit très-difti dans l'amande , dans la châta'g &c. La partie iV.pcrieuredecc germe , qui pointe à l'extrémité de l'amande, 1 e qui forme la . 4: la !.. . ... tée au milieu des . . :. con- vercit ei loppement qui fou ce terre. [] inutile n'entrer dans de plus grands détails. ( ( ' les articles < rai- fur i c . fe» T. ) SI.'. R. • «AILLE. l-DOUl , 1 'ité par les aeuriftes pour d< les fleura Y-{ S E M q;;i ont un plus grand nombre clt pétales oa feuille; de i.i ileur, qûV n'en a la même ileur lorfqu'elU fiuiple. f.:. :1 ..h ic'.ni- ' ;.'i n embonpoint de plus à acquérir pour .i'r double; c'eli - a- dire . nionltre ..i;lii vrai dans l'on efpece, que le font un chapon on un , . la leur. Les flei i î Ce\ i- ics prodiùfent de; gia'nes en nio'ns grand nombre que les I iiinoles , mai. pus g.oiils & r. nourries. A farce de les fenàet de bonne terre & de leur prodiguer des Joins, on obtiendra à eoup sur des fleurs doubles. Si elle; le ...- v:c:-.r..' .('. ms toute l'étendue du mot, alors toutes les ctaniine. & les pif— t/îs , les feuls agens de la généra- tion , le convertiront en pétales, & 1 i leur ne produira plus de grailles. Telles font les fuperbes renoncules , hiarynthes,&c. très -doubles. Mai;, s'il relie quelques-unes des étamines & le pi. .il, 01 aura des graines. Con- fidci i un pied de balfamines crès- dpubles , on n'obtiendra point de ic- raences des premières fieim qui épa- nouiront , parce que toute la plante elt dans l'a plus grande force ; ma-s à niefurè qu'elle s'épuife un peu , les [leurs font moin; doubles , ec produisent de la lémence. La rieur lemi-doubleconferve plus long-temps fà durée & Ls couleurs , que la rieur fini pie, & la fleur double plus que les deux autres. Du moment que la fécondation des grains a eu lieu dans la plante fimpl . !a ileur fe defsèche , & en genc-.d la même n'y fubfiirs : on , deux ou trois jours. La fleui ■ fe mi- double fubCfte plus Ion parce que -la fécondation eft plus lente ; mais comme cette féconda-. M toi . cbeui & fa beauté prefqu1 e la (Impie <-n met a deurir oc a graioer. IIS. ( Cor/. !e Si* MAItLlr ) [01 R, machine inventée pour ;nce avec plus d'< s & u'économie qu'il n'eft poi- l'on s. me à la main. Les cli.noîs fe font fervi , de tou:e antiquité , de femblables ma- chines pour femer ck: couvrir c:i même-temps leurs r:s. C'eft d'eux qu'on en a emprunté la première : . ; & i'on a penfé aufiitot qu'on devoit l'applique ci de nos charnu;. L'acquifition icro t in- finiment heureufe , fi nos terre; reflemblo:cnr à celles des rifièrec de Chine. Toute rifière fuppofe necel- fairement un fol dont la fuperficie eft plane & nivelée •! la règle , aiin que l'eau qu'on eft force c'y introduire pour favorifer h végéta- tion des plantes, s'etende prr-tout a la même h.-ureiir : d'.-i.. ce fol reflèmble plus à celui de nos jardins potagers qu'au terrain à s champs laboure--. Par-tout la t Q douce., endettée, fans gra\i.r, fans cailloux. 11 n'efl 'v.t- prenant que l'action de iemer recouviir la femence par h même opération . - machine; lorfqi e les ciconftances fen cette mac ri . . en Europe. En effet, le grain eft également répandu . également ei- pacé , également recouvert. & il n'y a pas un feul grain perdu. s I M où trouver cette égalité c!e cireonf- sances? & quand mêijie on li trou- veront, le point viaiment difficile pour l'exécution, feroit de foumettre l'efprit d'un payfan à s'^n fervir. il y a plus; suand même i! L'adoptc-i tait, elle iero't bientôt brifee fc anéantie par fa' gau lierie., jtjei - ii nce tin pàfît ;uftifie cène ailèrn tion. Pour qu'un cultivateur c:>h- d life av.c fucc'ès une ma bine , une charroe nouvelle, &c. il c.'i jndift p i.1'. île- qu'il Tait vue & maniéq depuis l'enfance», d: q ie ce foâ le premier infiniment dont il fe (bit iervi ; al » :> fan efprit & f. s mains kront accoutumés a l'ouvrage. Oh citera des exceptions a cette affer- tion générale j mais je demande aux cultivateurs , fi ce n'elt pas par ces exceptons mimes que la venté de toon affertion générale eft prouvée dans les campagnes. Les cultivateurs du cabinet n'en jugeront pasainfi, & ce n'eft pas leur approbation que je deman !e, Lucutollo,, efpignol de nti.m, fur la fin du fiecle dfirntfir , voulut im ter l'a culture des chinois « & i cet efE t , il inventa ou modifia un de leurs femoirs. Le pi m de fa m >- chine fut envoyé à la Société royale de Londres, & il en fait mention dans la Collection imprimée t fes Mémoires, Ç'efl fans doute d'après cette inltrjjdion que AT. Tull , an- gloi-, , donna une forte de celé* aux femoirs, & il en avoir befoin pour perfi Honner la m - turi qu'il ■ •■■ ■ l'idiomt de Ion p . . e -M. Duhamel rit connoîtré en France en 17^0 , dans l'ouvrage intitule : Traité de la cfiùurt des tu es fuivant Us principes de M. Tull. La s r m / ) bafe du fyftênie de l'auteur snglois eft P atténuation' des t nrei a gra;n>, fembl.ble a celle du foi de nos jar- dins potagers , & de fupplécr les ûs par leslabours. multiplies. Ce u\- l pas le cr, de d:f uter ici la borne ou la nultitc complctte de ce trie qui fuppofè des travaux & '■ a'- i:i;menfe; âwant 'd*aVOii . - levé t m. les cailloux <.": toutes les- pierres d'un champ , de l'avoir r de toute racine . ' ; . pour ainfi di e , nivelé la l'.i. lace :■. \ cordeau. En fuppofant un champ dans ce cas, e 1 f ppofi iit encoi eeqn fuppléeni les engrais , ( to / . articles A.M ËNDEMElST, SÉVeE, • en fuppofant encore qu'on co pour peu le; ilv.mps établie; fur les coteaux & (ur les pentes ces r tignes, il èft allez bien prouve < ■ le femoir économife fur la quai de grains que le cultivateur répi .1 mr ion champ. ( Voye\ l'article s - MAILLE , FfcOMEN 1' , &C.) L'ouvrage de M. Duhamel ; 1 l'attention Je tous les cultivateurs & grands propriétaires» Chacun voulut 1 femoir & obtenir la gloire de perfectionner celui de M. Tull. M. Duhamel en irhagma pb. fleurs; alo s on offrit à lacurioliie pabiiquc , les femoirs a tambour, i s i. h i'r. a dylindre, les femoirs à palette-; MAI. de Chàteauvicux , i , Diancour , Thomé , , cVc. parurent avec honneur par la perfection qu'ils donnèrent .1 leurs femDirsv; enfin AI. Soumille , d'Avignon , ell à-peu- pr.es. le durer qui .lit innove dans ce genre, & qi i . la machine à la plus p.ian.ic fimplicité. Cepen- dant ■- fe fes défauts. j . , c'elt-a-diro r-6 8 E M dfcp'uw 1750 jufqu'en 176^ & r . la manie des ferobi en Angleterre , comme en France : juf- «pi'anx pui. , aux fèves, &c. tout r.voit fon femoir. On y diltin ccuix de AI. Eiiis, du doftffltc rfumel , de .M. R-.ir.iali, fcc. Peu «D- petl , dary cette Hlé & fur le continent, ta Pemirion'taBie paflà de mode. Aujourd'hui tous les ferhoirs font relégués fous le hangar , Ce on ne s'en ferî pi s. Cultivateurs , mtfiez- vousdeces brillantes nouveautés que Ton vous préfente ; de ces prome/ic; Ipccicules en apparence. LaiiTcz aux curieux l'avantage d'en faire les pre- miers efTàis ; & lorfqirune longue luitc d'expériences ce d'années aura prouve que la recette excède honnê- tement la déperife , quand même elle mulcipiicroit le travail , c'en1 alors le cas d'adopter ces heureufes innova- tions. Ce n'efl qu'à force de foins afîidus , de peines redoublées, que l'homme , dans nos climats , force li terre a être féconde. Voila Pièce d'ou vous devez partir , & la feule raifonnable. Les belles prome.Tes allèchent, mais le réfukat uft cui- fant. Malgré ce que je viens de dire, il peut encore fe trouver des lecteurs curieux de connoître ces femoifs qui ont fait tant de bruit; pour les fa- tis faire, je vais donner la defeription de celui inventé par M. Lullen de Chàteauvieux , parce qu'il eft un des plus parfaits. — Elle eft extraite du troificme volume de l'ouvrage publie en 17.54 Par M. Duhamel, "dans fm ouvrage intitule : Culture des terres. ( ybyei Planche V. ) A , fîo. I. eft une caifle de bois ou trémie , dont le fond eft à la hauteur ce la ligne F, G. Cette trémie a quatre pîeds , dc;if on voit deux en k & /. T es quatre pieds , qu'on peut nommer tenon;., entrent c'ar.s quatre mor- toifes q :i font à la table H , L. Le fon I ] . G de cette trémie s'applique - nr fur la boite à ferrent c qui e'I de laiton B, fïtiicc entre le fond de la ci/le û: fes deuv côtés , cui portent fes quatre pieds, 6c ta I, L , dont on voit la face anté- neureen B.... La trémie commi les grains dans la boîte à ftmence par un trou qu'il y a au milieu du fond de la trémie. La boîte 13 con- tient un cylindre de laiton qui la tra- verfe & qui elr enfilé 6c fixé a un axe de fer M , P , aux deux bouts duquel font fol 'dément arrêtées deux pou- lie. Q ec P. Les pivots de cet axe fontioutenus par deux poupées dont on en voit une en Al, H , & une p^itie du pied de l'autre en L. Ces deux poupées font fixées au bout ds la table par deux clefs , comme le font celles de; tours a tourner. La table qui fouti. nt les pièces ci- deftùs eft elle-même foutenue & atta- chée par fes deux bouts fur deux pie- ces de bois que nous appelons ju- melles T , V, R , S. Ces deux jumel- les font lice; parallèlement entre elles par une traveifeX, Z. Au milieu U de cette traverfe cil chevillé le bout d'une autre pièce de bois, qui de la parte fous la table parallèlement aux deux jumelles, &. à laquelle cette table e.t encore attachée par deux vis. Il y a trois fecs D , K , t , r . ment femblables ent e eux , dont les flëant K 6c D font attaches par un te- non & une clavette aux deu>. le;, en 1 aP; la troi/ïeme ef! chée do la même manière, vers U, à cette pièce, qui eft para! . jumelles. Ces tiois focs font revêtus par // !/',/,/,/; S E M par le bas d'une plaque de fer N, E , C ; on voit en Y la pointe de l'un de ces focs , que l'on fuppofe enti er ici dans la te.re , ainfi que les deux autres. La herfe eft compoféc de trois pièces de boi; qo ,ow, j^jï, liées l'une à l'autre par de; mortoifes & des te- nons en o & w , & de deux dents de fer femblables entre elles w £, OR. Ces deux dents font attachées par de; écrous w & n a la herfe, qui eft elle- ixiime attachée a la traverfe X,Z, par deux charnières , vers q >' de la Planche VI du tome 7, page 347, jointe au mot Outils d*AgrICULTUB.I , peut en donner une idée. Cet outil elt atta- ché au bout d'un manche d'environ quatre pieds de longueur. On s'en fert pour remuer la terre , c'eft-a- dire, donner un léger labour autour des petites plantes. L'opération s'ap- pelle SER.FOUIR. SERINGA. Tcurnefort le place dans la troilième fection de la vingt- unième clafTe des arbres à fleur en rofe, dont le piflil devient un fruit à pluficurs loges. Von-Linné le clafle dans l'icofandrie monogynie , &: le nomme Philadelpkas ccronarius. Fleur, en rofe, compoféc de quatre grands pétales blancs, ouverts , ar- rondis , tronqués ; le calice pofé fur le germe , & divife en quatre parties aiguës ; une vingtaine d'etamines inférées au calice. Fruit ; capfnle , ovale , aiguë des deux côte- , entourée par le calice , à quatre lo:;e; , à quatre battans, contenant plufieurs femences alon- gées & très-petites. Fcui/les, ponces par des pétioles, Amples , dentées en leurs bords , longues , pointues, veinées. Racine , ligneufe , rameufe. Port ; grand arbriflèau dont la tige cil droite ; les jeunes tiges courbées ; la racine garnie de dra- geons ; les fleurs blanches, odorantes, portées fur des pédicules , difpofces en efpèce de corymbe à l'extrémité des tiges; les feuilles oppofe'es lur les tiges. Il y a une variété à fleur double. Culture, On multiplie cet arbriflèau S E R par femence , 5c il fc multiplie de lui-même par les drageons qu'il poufle de fes racines. Il ne demande aucun foin particulier, & il efl em- ployé agréablement dans les bofquets du printemps & de l'été. SERPE , SERPETTE. La ferpe efl un infiniment de ter , de la hau- teur de 8 à 10 pouces, large de 3 à 4 , plat , recourbé vers la pointe , & tranchant d'un côté fur toute fa longueur. I! eft emmanché dans du bois, /.près la coignée , c'eft l'inf- trument dont on fc fert le plus dans l'exploitation des forétS,& pourcmjn- der les arbres des grandes routes. La Serpette, dont le; jardiniers fc fervent, çonferve à peu-près la même forme, mais la lame fe plie cV fe ferme en partie dans le manche comme celle d'un couteau. ( f^oye^ les proportions qu'il convient de donner à cet infiniment, repréfentées par les figures l , 2 & 3 de la l Unchc VI , page 347 ;lu feptieme volume, ainfi que ce qui eff dir au bas de la féconde colonne de cette même page. ) SERPENT. ( Voyei VlPÈS-E ) SERPENTAIRE .(Voye^ Planche IV, page \\i ) Toùrnefort la place du. la première fecrion de la troi- fième clalfe des herbes a Heur d'une feule pièce irrégulière cri forme de cornet , dont les fruits font attachés au bas du pilHl , & il l'appelle Dra- cHnculus polyphyllus. Von-Linné la nomme Arum dracunculus, S; la clafïè 1 la gynandrie polyandrie. d'une feule fèuîlleirrégi i je en pointe, large a 1 e, & fe roui tnt fui elle-même comme un cornet. Par S E R l'Ô ce roulement , elle forme une efpèce de tube dans lequel font renfermées le; partie> fexuelles; les étamines font rar.gées en anneau au-defTus des ovaires qu'elles touchent , & leur nombre approche de celui de 600 ; le pift.il eft compofé de 2 à 300 ovaires, d'un ftile court & du ftigmate D qui a la figure d'une corne. Fruit; lesovanes deviennent, par la maturité , autant de baies molles , cylindriques, rangées en épi E, autour de la baie du piftil. Une de ces baies entières elt reprefentée en F, & coupée tranfverfalement en G ; elles font partagées en trois loge; qui renferment les femences H. Feuilles , divifées en cinq fegmens, & même davantage \ chaque foliole foutenuepardes elpèces de pétioles B qui fe réunifient en un feul ; elles font étroites , en forme de fer de lance , entières , luifantes. s A, prefque fphérique, bul- beufe , avec des fibre; capillaires , enterrée profondément. Port ; une feule t'gc droite, liante de deux à trois pieds , cylindrique , lifîe, maibrée, imitant la peau de fefpent , d'où lui vient fon nom ; toute la plante, & fur-tout quand elle eft fleurie, exhale une très- maùvaife odeur , a peu près fembla- ble à celle du Serpent en putréfaction. Lieu ; les provinces méridionales de France; la plante eft vivace , &: fleurit en juin. On la cultive danv les jardins, dans les endroits om- brages'. — Il cil fâcheux que fon odeur foit dcfagréablë; car le poi. de cette plante eft très-pittorefque. Propriétés ; la racine récente efl un pu) jatîf violent & dange t sèche , elle purge & entraine beau- coup de Çérofitcs , domiu des c SER qucs , &. un ténefme fouvcnt de longue durée. Il clr très - douteux qu'elle prodùife de bons effets dîns Vaithme pituiteux , Fhydropifie de poitrine, l'afckcparfuppreflion d'hu- meurs fécrétoires; elle n'efr d'au- cune utilité contre la moifure des ferpens... Extérieurement, le fuc exprime a pu déterger des ulcères lanicux, fétides & infenfibles ; mais pour toutes les autres efpèces d'ul- cères , principalement les ulcères d'un caractère cancéreux , clic porte un préjudice évident. Ùfages. On donne la racine def- féchée & pulvérifée depuis cinq grains jufqu'à vingt-cinq , délayée dans quatre onces a'eau. Depuis quinze grains jufqu'à une drachme, en infufion dans cinq onces d'eau. SERPENTIN. (/'(^Alembic) SERPOLET. Von-Linné le clafle dans la didynamie gymnofpermie, & le nomme Thymus Jerpyllum. Tournefort le place dans la troisième feâion de la quatrième clafTe , def- tinée aux herbes a fîeui" d'une feule pièce divifec en livres, dont la fu- périeure elt retrouffée, & il l'appelle Serpyllum vulgare majus flore purpureo. fùurs en lèvres; le tube de la longueur du calice ; la lèvre fupé- rieure droite, retrouffée, plus courte que l'inférieure , qui eft divifee en trois parties , & qui efl large & obtufe ; la corolle eit ordinairement rougeâtre & blanche dans quelques variétés. Fruit ; quatre femenecs prefques tondes font renfermées dans un ca- lice en forme de tube , & rétréci par le haut. F cbnf- tanment dans la ferre , & que tre; peuvent ê:re expofées en plein air pendant Pété, ce eonfeil nt pas être regardé comme une 1 invariable , mais comme fofcepriMe de modifications fuivar.t les climats , de fuivant que les f;tuatio:.s font plus ou moins avantageufes. Tous les cultivateurs ont coutume de tenir toujours les caflis dans la ferre , effrayés fans doute de l'avis du cé- lèbre Miller , qui menace cet arbrif- feau , s'il ofe en fortir pendant l'été , d'une mort certaine au plus tard l'hi- ver fui van t. Cependant M. le comte de Noyan , dont les jardin; , près de Dol en Bretagne , font fort bien fi tués , mais environnes de futaie qui y répand un peu d'humidité , fit fortir de fa ferre , au mois de juin 1786 , deux jeunes cafîis. I s.renr très-bien, fleurirent , : 1 du fruit qui eft venu a bien , ren- trèrent en très-bon état dans la ferre au commencement d'oétobre , & il; y ont paffe l'hiver en afîèz bonne fanté pour être de nouveau exi en plein air dès la fin d'avril 1787: il y avoir de la témérib toute cette année a ( : pluvieufe ; le. gelées ont perfévéré jufqu'à la fin du printemps ; du 6 au 7 juin , il en a fait une fi forte , qu'elle a min. en plufieurs endroits les har cot; , les 0 gnons & UCOup de fi & de fruits qui avoien: réfific qu'alors ; prelqre toutes les nui l'été ont été 1 die jours ont été chauds ; aufli ont-ils Aa i86 SER un peu fouffert de ces gelées tar- divei ; mi. en peu de temps ils fe font rétablis ; ils ont très-bien vé- gété , fleuri, & noué du finit, qui au commencement d'octobre, loif- qu'ils ont été remis dans la ferre , étoient piefque aulli gros, aufîi avan- cés que celui de leurs frères qui ont Îafle l'été bien clos & bien couverts, 'ai fréquemment fous les yeux d'au- tres calîis qui ont été expofes en plen air depuis le mois de juin jufqu'au 10 oélobre dans une des meilleures fituations que je connoifTe. Ils ont fait de longues & vigoureufes poufles, malgré les intempéries de cette année. Près de ces calîîs , des ananas ont paiTe dix mois depuis décembre juf- qu'en octobre , dans une couche dont le tan n'a été ni remanié , ni même remué une feule fois. Les panneaux vitrés ont été ouverts tous les jours S E R fouvent jufqu'au coucher du f< ' Ces ananas ont tellement profite , que j'eftime qu'ils ont piis au moins ïix mois d'avance fur d'autres plantés en même-temps qui ont cte tenus dans la tannee d'une ferre. De ces exemples , auxquels je pourrois en ajouter beaucoup d'autres , j'infère que la lituation elt un des points des plus importans pour une ferre chauûe , & que piufieuis plantes étrangères qui font entretenue, dans un état ce langueur & de foiblefle par trop de foins & de menagemens, pourroient acquérir de ra force & du tempérament , fi elles étoient traitées moins délicatement. Toute- fois, je n'invite pas les cultivateurs à fare des efinisfur des plantes rares & précieufes , dont la perte feroit diffi.ile à reparer (i). L'a:re ou le pave d'une ferre doit (i) Noce du Rédacteur. 11 convient de tirer parti en grand de l'exemple cité par Taurenr qui écrit à Paris-, il eft clair que plus l'expofition eft abritée, que plus élis approche géographiquenient de nos provinces du midi, &c moins les ferres chaude* deviennent nccelïaires jufqurà un certain point. Par exemple , dans les ferres chaudes eu Jardin du Roi de Montpellier, on peut compter beaucoup d'hivers ou les fourneaux ne font pas allumés , & on peut ajouter que prefque toutes les plantes des pays les plm chauds, paffent l'été hors de la ferre. Ainli, en partant de ces extrêmes peur la France, c'eft-à-dire, du climat de Montpellier avec celui de Paiis ou de Li.le en Flandre, plu» fbptentrional , il eft important d'obferver un grand nomb:c de modifications pour le fejo-ur des plantes dans la ferre , & il n'eft pas potlible de l'indiquer. Un exemple va le prouver. Dans la province do Dilbao en Elpagne, il y fuir top froid pour que le raifin y raûrifte , tandis qu'à Nice , à Gènes , &c. plus feptentiionaux de près de trois degré», l'oranger eft cultivé en pleine terre. Dans le Baillage de l'Aigle, au pays de Vaux en SuifTe , l'amandier, le grenadier, la vigne y bravent les hivers, tandis que le lommet de la montagne qui couvre ce pays eft à la température du climat de Suéde. Il faut donc plus étudier les abris que les rapprochemens du midi. Les bafllns dei rivières ont formé des abris, le grand point eft de bien connoître fi pofition, Se ealo.ler après elle l'intenlité de chileur du pays & par conséquent le temps que lei plantes peuvent refter hors de la fe re. Encore un e.emple. II eft rare qu'aux premiers jours de Novembre, on ne reffente pas en Languedoc, au bord de la mer, des nuits froides, & fouvent accompagnées d'un peu de glace, tandis que (pour l'ordinaire) la chaleur s'y foutient pendant tout le refte de ce mois à 8 ou 10 degrés. Il eft dor.c à proros de bien étudier les eitets des localités. En général les plantes de ferres chaudes craignent plus l'humidité qui les y fait pourrir , que le froid. L'exemple cité de la Bretagne ne doit pas, abriolument pailant, ptrvk d'analogie four le climat d« Patic S E R tftre clerc de trois pieds an moins au- defîus du terroir, s'il eft humi le. Cette élévation n'eit" pas néce i fi le fol eft fec ; mais elle fe.oit avantageuse pour la conftructipn des fourneaux & des tuyaux de chalcar, cornue on le verra dan; la fuite : d'ailleurs le foid & l'humidité étant plus grands à la fu perfide de la terre , la ferre en reçoit d'au- tant moins qu'elle elt pius élevée au-d.fîus. II. Expojlùon. L'expofition directe au midi eiî généralement réputée des meilleure; ; cependant pluiieurs cultivateurs lui préfèrent une expofi- tion déclinant au couchant , quoi- qu'un peu humide , & rejettent l'ex- pofition au levant, ou mime décli- nant du midi au levant , parce que le vent de l'eft étant le plus fréquent pendant l'hiver, il donne plus de froid à la ferre , que les rayons du foleil ne peuvent lui procurer de chaleur jufqu'à neuf heures du matin en hi- ver, & jufqu'i fix au printemps; au S E R 187 lieu que les derniers rayons du foleil couchant répandent encore quelque chaleur dans l'air qu'il a échauffé pen- dant le jour ( 1 ). Ainfi ils ferment leur, ferres d'un bon mur au nord & a l'eft. Quelques autre; conftruifent avantageufement leurs ferres en deux aî!e> u'equerre dont chacune a un côté vitré au midi, & un an couchant; les côtes du nord de de l'eft font défen- dus par un mur. III. Plan horïfontal. Le plan hori- fontal d'une ferre chaude eft ordinai- rement un parallclograme rectangle fort alongé. Un trapèze dont les cô- tes du fud & du nord feraient paral- lèles , & dont les deux autres côtés vers l'eft & vers l'oucft feroient à- peu-près dan. la direction de huit heu- res du matin, & de quatre heures du loir, ou feroient un angle ouvert de cinquante-un degiés avec le mur du nord, & par conséquent un aigu de trente-fix degrés avec la face vitrée au fud, peut être préféré au parallé- logramme; parce que trois de fes côtés Cette province forme un cap très-prolongé dans la mer , & Pénible même faire un •limât à part, (bit par l'a pofition , l'oit par la chaîne des montagnes qui la tiaverfc. En effet, on trouve dans la partie méridionale de la Bretagne, un gr^nd nombre de plantes indigènes aux provinces de Languedoc Se de Provence. L'arboufier en eff la preuve. &c. (l) Ce que dit l'auteur efl très-vrai pour Paris Se pour les provinces orientales de France, parce que le vent d\-r\ venant des Alpes, & s'y l'attirant de froid, le voiture avec lui. Il n'en efl pas ainli dans beaucoup d'autres provinces où le vent du nord ou de l'oucfl efl le pi r: s glacial, t'etee différence dans l'influence des vents confirme ce cjui a été dit dans la note précédente. 11 faut d'inc étudier le climat que l'on habite, en connoître les effets des vents d'après leur influence habituelle, avant de prendre aucin parti fur la manière d'orienter les ferres. L'expérience a démontre que dans pluueuri provinces, la ferre qui commença à recevoir 1rs premiers rayons du foleil vers les neuf heures du matin, eft préférable à toute autre. On ne d>i: pas uniquement eonfiderer une ftrrc r< lativement au dc^ré de chaleur qu'elle reçoit du foleil ; c' 1 point important, il eft vrai, mais il n'e'! pas uniq ic. Celui de la luniii re l'eft poi.r le moins autant. .Sans 1 lie toute végétation languit, quoique la chaleur ne mmque pas. C'cft la lumière qui colore les j'iaruts, cv Ks plantes peu coloriées t'ont d'une foibls coruplejnon, A a 2. S E R font défendus du froid par un mur, fans que fa face vitrée perde an i n rayon du foleil depuis fon lever juf- qu'u fon coucher au foîfliec d'hiver. .D'aillmrs fes trois cotés poftérieurs, par l'ouverture de leurs angles, ap- prochent d'une portion de cercle ou d'une concavité qui feroit très-avan- rageufe pour le fond d'une ferre ; mais fi la face vitrée formoit une portion de cercle ou d'un polygone , les rayons du folei! ne t. nibant dîreéte- m _nt que fur un degré ou fur une face, & frappant les autres très- obliquement ,hiiTero't trop de prife au froid , & dans le cas où l'en vou- dront donner à une grande ferre la forme d'un bâtiment décoré, on ne ponn ::re ni tours ri parties convexes., Les pavillons ck les corps avance . feraient formes par des lignes droite ?. Les formes de ferres les plus àv'antageùfes feront décrites plus bas. IV. Hauteur & largeur. Une ferre doit jouir de tous les rayons de foleil & de lumière qu'il eft poflible de lui procurer dans le climat où elle elr conftruite , fans toutefois gêner les plantes qui y font cultivées , ni le travail du cultivateur. J'ajoute cette condition, car fi une ferre , dont !a coupe peut être reprefentee par la . ire ^ i Piancht J'I , ."voie l'en mur du nord incliné de vingt-cinq degrés & demi , quelles plantes , appliquées contre ce mur , pourraient profiter dans une fituation i inclinée? comment le jardinier feroit -il le fervice de la ferre de ce côté-là ? Il faut donc que la grandeur , la proportion & la difpolition de ces parties , s'accordent avec le bien des plantes & la facilité de les foigoer. D'abord la profondeur d'une (erre ne S E R doit p.v. être moindre que huit ; & demi ou neuf pieds, dont cin demi ou fix feront occupés pa: couche de tan; & les trois autres | donneront le pafTage autour de latan- . e> la place neceflàire pour conf- tiuire les tuyaux de chaleur qui doi- vent l'échaurFer. On pourroit donner moins de largeur à une ferre , en ne faifànt la tannée que de trois ou qua- tre pied-. Mais plus une tannée eft étroite , & moins elle conferve long- temps ii chaleur, ïz par confeque-nt .tien de la chaleur efr pies dif- . . le c ni mo;ns de ■ , à moins Qu'elle n'ah une g .n.eur; alors il faut plus ... & de vitres fans remédier à Y. utre inconvénient. En fécond lieu , le mur du nord ne doit pas avoir moin de cinq pieds, ou cinq piec.s . afin qu'un homme pu ent pafler entre ce mur & la tannée. Enfin la hauteur du vitrage du coté du midi , doit être telle que le; rayons du foleil éclairent tous ou prefque tous les jours de l'an- née toutes les faces intérieures de la ferre. Sa largeur & la l'auteur de fon vi- trage fe de par la hauteur méridienne du foleil au folftice d'été. Car fi au jour du folftice ii éclaire toute lu fa e de la lerre il l'heure du îr.idi , néceflairement il l'éclairera tous les jours de l'année. Plus le de pré du folftice eft élevé au-deffius de l'honfon , moins le rayon du foleil eft oblique, 6c par consé- quent moins la largeur d'une ferre eft grande. Si donc dans un climat où l'angle du folffice avec l'honfon eft de soixante- • . . .s, on donne au *e d'une lerre , fig. i , dix-huit picù> de hauteur, le rayon folltuial /'/ 1/ Paçe //,/ ç SER y\e s'étendra qu'à environ fîx pieds trois pouces fur l'aire horifonl Ainfi la largeur de la ferre ne feroit pas fuffifante ; mais dans ce climat , on tire les plantes de la ferre long- temps avant le folftice, pour les cx- pofer au plein air qu'elles peuventfup- porter pendant environ cinq mois. Or, comme il n'importe combien la ferre vide reçoit de foleil . on peut prendre, au-delà du rayon folfticial, l'efpace néceftaire pour qu'elle ait la largeur convenable; &cn lui donnera à- peu- pris les mêmes dimenfion, qu'a une ferre pour un climat où la hauteur du folftice feroit de cinq ou iix degrés moindre. Moins au contraire le folftice eft élevé , & plus le rayon du foleil eft oblique , ôc donne plus de lar- geur à une ferre. Ainfi dans un cli plus feptenttional que celui de Paris où la hauteur du folftice <;8 degrés , fi le vitrage vertical d'une ferre, fig. 2, PI. VI, 18 pieds, le rayon du folftice tom- bera fur Paire horifontale h ri ; Mais fi l'on donne en dehors deux pieds feulement de talus au vitrage, 1 our incliner un peu & lui recevoir moins obliquement ■* les rayons du foleil , l'efpace compris entre le pied de ce vitrage & le rayon du folftice , fera de 13 pieds; fur lefquels prenant 9 pieds pour • , la ferre avançant de i pieds en-deçà de la ligne ! ilfticiale le mur du nord, le foie ; tout le fond de la ferre prefque tous le. jours de l'année ; ce qui cil nccefTaire dans un tel cli où à peine ofe-t-on rifquer c n plein air , un petit nombre de plantes. Dans le climat de Paris, comme SER i8q dans tous les autres , la hauteur & la largeur d'une ferre dépendent de la hauteur du folftice. Mais avant d'cT.pcfer une méthode pour déter- miner le; projections relatives de toutes fes parties, je ferai quelques obfervations. i°. Si la ferre n'eft pour des plantes des climats com- pris entre le 2.3e & le ^6- degré, comme la plupart patient l'été en pleine terre dan; le climat de Paris , il n'eft pas néceffaire que le r; du folftice s'étende jufqu'au fond de la ferre , puifque les plantes en feront fortu s avant le folftice. A'nfî la hauteur & la longueur de cette ferre pourront être réglées par la hauteur méridienne du foleil. ( en- viron 6ze degrés) au temps où l'on tranfporte les plante; en plein air, du 10 au i<$ mai, &011 on les rapporte dan; la ferre du 15 au zo fep- ibie. z°. Si la ferre ne 1 enferme que des plantes de la zonetorride, quel- ques-unes , les moins délicates, pou- vant fupporter le plein air pendant une partie de l'été , 6c lai place pour rapprocher vers le d< % qui doivent être coi . tenues dans la ferre , il n'eft pas néccfîaiie que le foleil , au folftice l'été , éclaire le fond. Ainfi on pourra reculer le mur du nord en- m-delà du rayon folf- ti.iil, & attacher contre ce mur des planches fur lesquelles on placera des pots dans les faifons ou il jouira ileil. 30. Si dans cette ferre on 1 es contre le mi l, il fuffit que le rayon folfticial de la tannée ; car le pallage mo 5 E R ce mur &: la tannée n'a pas Hcfoin de foleil. F.nfuppofant la tannée large de fix pieds , & le pafTuge entre elle & le vitrage , d'un pied & demi ou deux pieds , il fuffit que le layon du folïèice s'étende a 7 pieds & demi ou 8 pieds fur l'aire de la ferre ; & le mur du nord pourra être reculé de 18 pouces ou deux pieds au-delà de ce rayon. 40. Mais fi l'on veut placer à demeure, & comme en pleine tene, quelques plantes dansune plate-bande , large de deux à trois pieds , pratiquée au pied des murs de la ferre, fig. 3 , il faudroit , pour en placer contre le mur du nord , que la ferre eût onze ou doute pieds de largeur , & que le rayon follt-cial frapp.it au moins l'angle formé par l'aire de la ferre & fur fon mur du nord ; ce qui donneroit au vitrage une excelîîve hauteur de 23 à 115 pieds. Dans ce cas , on ne forme point de plate- bande au pied du mur du nord , mais feulement au pied des murs du levant & du couchant ; & la ferre pourra n'avoir que la largeur indiquée dans le deuxième & dans le troifième cas.... Mais comme ces murs n'ayant pour longueur que la profondeur de la ferre , on ne pour- roit pas y placer un grand nombre de plantes , pour leur donner plus d'étendue, on peut les confhuire dans la direction & fur le pi m de 8 a 8 heures & demie du matin, & de 3 & demi à 4 heures du foir ; ou faifmt avec la méridienne un angle de 48 a 45 degrés , ou avec la ligne de fix heures, un angle de 35 a 41 degrés; & le plan horifontal de la ferre frra trapczo.de, comme on le voit dans la fig. 4. Tout l'efpace compris entre le vitrage A & la ligne S E R ponctuée B , fera éclairé le jour du foltrice d'été. La raefure d'un des côtés d'jne ferre étant donnée , & la hauteur du foliticc d'été étant connue , il cft facile de trouver les dmenfions & les proportions des autres côt s. Soit la hauteur du folit ce a l;.uis, de 64 degrés & demi , & foienc donnes neuf pieds pour la hrgeur de la ferre , i°. d'un point comme C , fig. S , pris à volonté fur l'horifon- tale C , B , je décris un arc de 60 degrés & demi , & je tire le rayon foiticial C, E.... 20. Je prends fur l'hoiifontale , vers B , les neuf pieds donnés pour la largeur ; & de leur extrémité B, s'eleve la verticale B, E. Le point où elle coupera le rayon , donnera la hauteur d'un vitrage de 19 pieds 2 pouces.... 30. Du point C , s'eleve une autre verticale C , F, ?[ui fera le mur du nord. Pour trouver a hauteur , je décris du point E un arc de 45 degrés , qui font la mefure de l'inclinaifon du toit ; en tirant la ligne E, F , le point ou elle rencontrera la ligne C, F, mon- trera la hauteur du mur du nord, de dix pieds deux pouces , & la longueur du toit incliné de douze pieds huit pouces.... Mais il fuffit de favoir que dans une ferre bien proportionnée , la hauteur du vitrage e.'t égale à la largeur de la ferre et à la hauteur de fon mur , prifes en- lemble ; car prenant fur le vitrage le> neuf pieds de la largeur , les dix pieds deux pouces rellans iont la hauteur du mur ; & une ligne tirée de l'extrcmité de ce mur à celle du vitrage , donne la longueur du toit & fon inclinaifon. Si fuie.ir.t les cas & les obfervations c:-de(n!S, on recule le mur au-delà du rayon SER folfticial , fa hauteur fera moindre , & la largeur de la rerreplu-; grande... Si on l'avance en- deçà du rayon , fa hauteur fera plu> grande & la largeur inoindre; ma:s toujours dans les même proportions. Soit comm- la hauteur du folftice de 67 degrés , & foit donnée la hauteur du mur de 9 p eJs & 4 pouces... i°. Pélève la verticale B,E, fig. 7, de 9 pieds & 4 poures, & je porte cette même longueur fur l'horifontale , pour avoir le triangle rectangle B, A, £ , dont je prolonge infiniment l'hypothenufe , qui fera néceflài renient incliné de 45 deg:és... 1°. Du point B , je tire le rayon folfticial , faifant avec l'horifontale un angle de 6j degrés , & je le «rolonge jufqu'a ce qu'il coupe la gne A , É , D... Du point d'inter- fecHon , j'abaiffe fur l'horifontale la verticale C , D : elle fera la hauteur du vitrage de 17 pieds 4 pouces. L'efpace de huit pieds compris entre elle & la ligne B, E ,fera la longueur de la ferre. J'amois pu donner des règles plus courtes , plus générales & plus pré- cifes par le calcul , pour trouver ces dimeniions ; mais les calculs étant une langue étrangère à la plupart de ceux pour qui )'écri.s , j'ai préféré une méthode intelligible aux jardiniers & aux ouvrier . V. Direction au vur.içi. Les plus habiles cultivateurs ne font pas d'ac- cord fur la direction du vitrage du devant d'une {erre ; les uns veulent qu'il foit vertical , d'autres le pré- fèrent incliné , & d'autres font la partie inférieure verticale, & inclinent la partie fupéricure. Suivant les prcmiers,un vitrage ver- tical eft le moins fujet à être endom- S E R IQT mage par la grêle ; retient le moins les neiges & les pluies ; prefente le moins de furface au froid; ne laiffe point tomber les vapeurs humide-; qui s'y attachent, fur les plantes , 6c les expofe le moins aux coups meur- triers du foleil , &c... Quoi qi ' foit de ces avantages , dont quelques- uns pour; oient être contredits , les ferre-; dont le vitrage clt vertical, ne font pas fans défauts. i°. Leur toit incliné , quelque bien fait , quelque bien plafonné en- defioi s qu'il puillè être , à moins qu'il ne foit couvert en paille, n'eft pas toujours un rempart atTurc contre les fortes gelées.... z°. Si elle ont une grande profondeur , elles ont néceflàirement une granie hauteur, & retiennent une grande mafîe d'air, & par conféquent elles font d'iE- ciles & difpendieufes aédiaurLr. Les plantes placées d;.ns le fond , s'alon- geant & s'inclinant fur le devant, pour chercher la lumière directe dont elles font éloignée i , sVtiolcnt & s'ailbibliffènt... ju. Si elles font étroites , elles ne peuvent pas long- temps conlerver la chaleur , parce que le froid pénètre & condenfe bientôt le mince volume d'air qu'elles renferment. D'ailleurs, on ne peut y placer qu'un petit nombre de plantes ; & fi on leur donne plus de longueur pour augmenter leur capacité , on ajoute a la dcpen'e de vitres & de chàflis fans diminuer le défaut de la ferre ; de forte que le vitrage avantageux dans les climats plus méridionaux que celui de Paris, n'eft dans celui-ci que pour les grandes ferres auxquelles, pour réunir l'agréable & l'utile, on veut donner la forme extérieure dV.n briment régulier & decoré, I92 : R Les autres, fondés fur le principe confiant entre ton: les cultivateurs, que le vitrage d'une ferre doic rece- voir directement le; rayons du foleil pendant la plus grande pn:tie de l'année, donnent l'incl'naifon au vi- trage. Mais quelle inclinaifon eft la plus avantageufe ? c'eft fans douta celle qui procurcroit le plus de rayons diicds a la ferre, c'eft-à-diie, qui lui en procureront deux: fois par jour, ( elle n'en peut pas recevoir davan- tage ) l'une avant midi , l'autre après , aux heures où le foleil peut donner la chaleur la plus convenable fuivant la faifon. Or cette inclinaifon eft , dans le climat de Paris , celle qui coupe à angles droits, fig, 8, la ligne du folftice d'hiver, (72 degrés oidenii pour Paris où le folftice d'hiver eft élevé de dix-fept degrés & demi ) car depuis le 20 novembre jufqu'au 10 janvier , les rayons du foleil tombe- roient directement fur le vitrage , prefque tous les jours à midi , cet aftrc pendant ce temps étant, à caufe de l'obliquité de notre fphère, prefque fixe au même degré du zodiaque; le 10 décembre & le zo janvier, ils fe- roient directs à onze heures & h une heure; vers le 20 novembre & le 10 février , à 10 heures oc à 1 heures; le i«'. octobre & le 1er. mars, a g heures & à 3 heures; le <; feptembre & le 2^ mars , à 8 heures & à 4 heures ; vers le 5 août & le 215 avril, à 7 heu- 1 e-. 6c à 5 heures ; enfin vers le folfiice d'été , h 6 heures du matin & du foir, ou zéro, parce que le vitrage fuppofé bien orienté au midi , eft dans le plan de 6 heures. Il y a des tables calcu- lées des hauteur; du foleil pour tous les jours de l'année , & pour toutes les heures correspondantes de chaque jour. Ce petit nombre d'époques S E il fufTït pour montrer qu'un vitrage qui a cette inclinaifon, reçoit en hiver les rayons directs du foleil aux heures les plus voifines de midi, les feules où il aitquelque chaleur; £c qu'au contraire , plus le foleil s'approche du folfiice d'été, tempî où il n'échauffe que trop les lerr^s, les rayon, n'y tombent drejrement qu'a des heures plus éloi- gnées de midi ; £c que l'heure de midi elt celle oii ils font plus obliques. J'ajoute que ce vitrage incliné, per- met de donner plus de largeur à une ferre, puifqu'un vitrage direct, haut de 22 pieds,_/fj;. 8, ne donne que dix pieds de largeur , pendant qu'un vitrage incliné haut de 12 pieds, don- neroit la même largeur. Malgré ces avantages , on a laifle aux hollandois & aux climats plus feptentrionaux que celui de Paris, les vitrages entiè- rement inclinés. Il n'eft pas nécefiàire d'obferver qu'ils y doivent être plus inclinés : la ration en eft évidente. J'en ai vu quelques-uns, chez des jar- diniers intelligens à de petites ferxei de 15a 20 pieds de longueur , dont les plantes paroiftbient fe trouver fort bien , & dont ils étoient d'autant plus contens, qu'ils employoient peu de matières pour les échauffer. Le vitrage vertical , dans fa partie fupérieure & inclinée, eft géncr_ie- ment adopté & regarde comme le plus convenable au climat ... . ; & Pinclinaifon qui paroit la plus avantageufe eft de 4^ degrés , excepté pour les f.rres d'ananas qui en le- mnndent beaucoup plus, p; rce qu'ejle procure au vitrage incline les r.iyons du foleil directs avant l'cquinoxe du printemps, & peu obliques au folftice d'été, G'elt-a-dire pendant tout le temps où fa chaleur peut être afiez grande pour que celle du feu ne (oit pas S E R pas nécefîaire. Les partifans des deux précc . direc lions du vitrage, objectent , i*. que ks rayons du foLil tombent trop obliquement peu- t fur l'une & l'autre partie du vitrage , & trop directement pen- dant l'été fin la partie inclinée. Mais d'abord, la chaleur du foleil n'étant pas/ . en hiver pour difpenfer d'allumer du feu pendant le jour, dans les temps de gelée & de grand froid , quelque d • ipeurs que l'aii ;, il importe peu que les ravoir, du foleil tombent plus ou - ; en fec< . ■ l'été une p des plan:. plein air, êz l'aut en' que parce qu'elle a befoin d'une grande ch leur; or, plus la chaleur grande , plus on pourra donner ni ;• I i a Ces . i°. Que !e vi- nt s aux coup de 1- inoxe ■ le poil r le; ; ; & q 1e les v i] n tombent cornu : '- lèdes h ces ■ • ;urs. ; . . 1er i es font , de i'equi- ii du ^ices uie rien i 'y porc; de : .. bte fie 1 : q e plus elles i S E R i qi ont de capacit:, plus elles font dif- pendieufes à échauffer pendant l'hiver. On trouve leurs proportion; par la même méthode que celle des ferres à vitrage vertical, S? même plus facile- ment. Le mur du nord & le fol incliné de celles-là , & par nt le vitrage vertical d:s derrières, fera le mur du nord des autres . . . Aînfi , foie à cenftmire une ferre de n pieds de largeur , dans laquelle on veut placer, contre (on mur du nord, des plantes grimpantes , des cafes , bananiers , cierges , S:c. &c. & dont le mur doit avoir iS pieds de hauteur; i°. j'élève IaKgn • . pieds 5 1 même longueur fur - e pour avoir le triangle rectangle ABC ; 30. je prends de _ur ( 11 pieds ) de La r aise de 18, il reftera fix pieds pour la hauteur d\ vertical DE; & la ligne ES fera la longueur ( 17 pieds) Se l'inclinaifon (415 degrés) de la partie fupérieure du vitrage. Autre exemple. Pour trouver la hau- teut du mur du nord & la Longueur te ferre dont la largeur f croit de 14. pieds pour y pra- r deux tannées1 parallèle; ; & la tge vertical de cinq i à demi . . . i°. Sur l'horifon- tale, fig. 10. j'élève la verticale I D, ... i°. Je porte la même longueur ve-s C, pour avoir le ti le B je p olonge ir.c.'. rothé- j°. De l'autre rot- H , ] prêt la profondeur ( 14 pieds) ie 1 1 '- & j'élève la verti jufqu'à la ontre de la ligne EC. donnera La hauteur ( du mur; & la longi du»\ itrage incline. Bb 10 pic.is .... i) ( 10 pieds ) i94 S E M Mas le vitrage inclîn: de cette ferrj, &m.me c..îu' 'une ferre moin; lar_: ,auroit une tell* poitéc, que pour l'empêcher de plier & de s'afFaiflèr dans ion milieu , il feroit befoin d'une panne appuyée , dans les ferres d'une certaine longueur, fur des poteaux de fer. On peut fans préjudice des plantes diminuer environ un tiers de la lon- gueur du vitrage, & le remplacer par un p.:tit toit inciiné au nord, comme le repréfentela même figure ro. Alor; le vitrage eft réduit a 13 pieds; le retranchement de la partie triangu- laire FEG diminue d'autant la capa- cité de la ferre, &. la rend moins diffi- cile à échauffer ; 6": le jour du fol'tice o'ete à midi , elle n'efl privée du foleil que dans le petit efpace du triangle GFH. Aux ferre; qui ne renferment point de plantes de la zone torride, ou qui ne renferment que les moins délicates , on pourroit donner plus de largeur a ce toit, pour rendre l'étendue du vitrage & la hauteur de la ferre encore moindre. Dans quelque1 ferre; ce toit eft prolongé dans la direction du foll'Hce d'été, au-delà du vitrage , Comme dans la figure 11 , pour l'abri- ter & empêcher le vent du nord de ^c rabattre deffus , & pour que le deflbt:s de ce toit , bien plafonné & blanc!.! , refléchiffe de la lumière & même de la chaleur dans la ferre. De plus , la jiartie inférieure du vitrage eir un peu inclinée, afin de diminuer l'obliquité de; rayons du foleil, la longueur de l'autre partie du vitrage & la capacité de la ferre. Ces petites différences dans la conftruclion d'une ferre , ne changeant point fes proportions effen- tielles,font affez arbitraires. Elles ne nuifent pas à fa bonté , & quelquefois même elles peuvent y ajouter. VI. Batifft. La ferre doit être pw- 5 E R fervée du f.o:d & du vent pr un mur épais , d'environ . pieds, conûruit prefqu'a bain de mortier en brique , ou en moèlon de la meilleure qualité qui puiiFefe trou- ver dans le pays, ravalé en-dehors, bien enduit & blanchi d'un lait de chaux en- dedans. Laplupait des culti- vateurs veulent un mur femblable du côté de l'eff , pour défendre leurs ferre; des vent» froids d'eir & nord-eft les plus dominans pendant l'hiver } fig. 12. Les autre; côtés fud 5: oueft étant vitres , on n'y élève de mur que juf- qu'au niveau de l'aire, ou peu au- deîius. Sur ces deux petits murs on applique «ne plate-forrne de bon bois de chêne, largLder.cufou dix pouces, e • iflè de cinq ou fîx, taillée en chan- frein fur les bores de fa f. ce rieuie, j)uur faciliter l'écoulement ces eaux des pluies , & pour laifllr pa.Tcr plus de foleil & de lumière fur l'aire de la ferre. Elle doit déborder d'un pouce ou d'un pouce & demi, le parement extérieur de; murs. Dans ceite plate-forme on ente- nonne des montans ou poteaux difrans de quatre o'i cinq pieds entr'eux, de fi ■ •■ uce s d'e juarriflàge, &: d'une lon- ! hauteur du vitrage , c'eft-à-dire de ^inq pieds & demi à fept pieds pour la pa: tie verticale, fi la partie fupérieure eft inclinée; ou de toute la hauteur de la ferre, fi tout fon vitrage eft vertical. Dans le pre- mier cas, ces montans reçoivent une autre plate-forme des mêmes dimen- fions que l'autre, & s'y entenonnent. Cette féconde plate-forme reçoit en m >rtaife de femblables montans incli- nt.s qui fe pofent aulfi en aflcmblage fur le faîte ; ( on peut les incruiter en découvre nient &les attacher avec des SER chevillettcs de fer, tant fur la plate- forme que fur le faîte.) Une barre plate ou une forte tringle le fer atta- chée avec dci vi-, ou paflee dans des couJiffes de f'erdu côte intérieur de la ferre , furies travers de ces montans vers leur milieu , les tient en rc-fpecc & les empêche de fe dejeter d'an autre côte. Les chevrons du toit fe | I & s'attachent aufli fur ie faîte & l'ex- cèdent un peu pou rie mettre à couvert de la pluie , alniî que la tringle de fer & le haut d'un rideau de to le, nécef- fa:re pour couvrir le vitrage dans le mauvais temps. Toutes ces pièce" de bois doivent être unies & dreflees à la varlope. On abat les anfes des montans du cùté intérieur de h fe:re & aux deux cote; de leur face extérieure. On creufe, fuivant leur longueur, une feuillure plus ou moins large & profonde, ( environ z pouce» ) & p divetfement, fuivant l'idée £: l'in- duftrie de l'ouvrier, pour recevoir les chailis vitres, & les}' ad'.prer comme le re préfente la figure 13 ou 14, ou d; quekiu'autre façon encore p , opre a interdire toute entrée à l'ai; & a l.i pluie. Les chaflis inclinés r.cront Lien dans les feuillures par leur propre poids \ ks verticaux y feront retenus par des tourniquets qui donnent h facilité de les enlever & de les replacer quand on veut. Il fera bon de faire un ou plufieurs 1 ux, ( fuivant la longueur de la feire ) en forme de pou. ouvrant & fermant p:ir dehors , à noix & à gueule-de-loup,pour donner beaucoup d'air 1') .(qu'il efl nécefîaire. i .hs inclines, on fera, fur-tout dans I '. partie ! 1 plus baute, plufieurs . ; ou mieux , on ferrera près du faîte ou fur le faîte quelques pan- S E R 195 ne aux qtw s'élèveront ou s'abaiflèront au moyen d'une bafculs ; ou autre- ment dans les ferres a.Tez baffes pour qu'un homme puifTe atteindre au vitrage incline , on pourrait le construire comme le chafîis à couliflê des croifées j fa part'c inférieu fero't dan: une couliflê fur la fupe- rieure. Chaque pznneau feracompofé d'un cadre ou battant dont le bois aura 3 à 3 pouces & demi de largeur, fur deux pouces d'épaiiTeur,& de deux ou troJs ( fuivant fa largeur ) pet:ts bois ou montans de deux pouces de lar- geur & autant d'cpaiffèur , 6c ente- nonnés fur les deux traverf.s, infé- rieure & fuperieure , du batt: fans être coupés par aucune tr Pour leur en tenir lieu & p empêcher de fe déjeter & de fe tourmenter, on y attache, du côté inférieur de la fi.rre, avec des vis en bois, de petites tringles de fer, (liftantes l'une de l'autre de deux à trois pied-. Les montans & le cadre du panneau auront fur leurs bords extérieurs , une petite feuillure pour placer les vitres. On employera du blanc de cérufe broyé 1 Phuile, au lieu de colle forte dans les mor- taifes & fur les tenons des flèmbl ges qui feront tout-k-fait en recouvre- ment. Les feigneurs &les particuliers opulens pourront faire route cette bàrifle en icr : elle fera plus durable, donnera plus de lumière & ce folei] à la ferre. Apre; que tout l'ouvrage fer de trois couches de blanc de ccrufe broyé à l'huile, (Fe peint o'une autre couleur) on les verres en recouvrement de 4 i 6 lignes , & on les garnira de bc 1 maitic, fur lequel, lorfqu'U feia» Bbi ï96 S E R prefque fec , on pa.Tera une couche de cérufe broyée à l'huile. Ces vitres auront , fuivant les dimcnfions des chaf7i<: ci-deflus , de onze a quatorze pouces de largeur, fur le plus de hauteur poflible, afin qu'il y ait moins ;'~ ■ 'us larges, elles : re , «moins ; -piict^'irc en cas de îr ] . ois pu laiûer ces petit: détails avec pli-fleurs autres que j'omets comme fuperflus pour ceux qui ont n e & d'intelligence, mais je le répète encore, je nV ris pas pour les jardiniers & les cultiva- teurs inftmits. VII. Tannée. Il ne fufrit pas aux pianrejde lazD;:e torride d'être envi- ronnées d'un air chaud. La pi ne feroient point de progrès , quel- ques-unes ne pourroient pas même vivre , fi leurs racines ne trouvoient pas dans la terre le degré de chaleur d<_- leur fol naturel. Peur leur pro- curer ce dernier avantage, on a imaginé de plonger dans une couche chaude les pot; dans lefquels elles font plantées. Cette couche pourroit être faite de bon fumier neuf, mais Pëxpéricnce a appris que le tan lui eft I>ien préférable ; parce que fi la chaleur efl moins forte, elle perfifre & fe foutient bien plus long-temps ; & d'ailleurs il s'élève du tan beaucoup mo;ns de vapeurs humides , très- nuifibles à ' ces plantes originaires d'un climat dont l'atmofphère eft fort sèche. Le tan employé à cet ufage n'eft pas celui qui fort du moulin, mais ccii'i qui a feivi a préparer les cuirs; cependant les jardiniers le nommant t.ir. na. '", loi f< u'il n'a point encore* fwvi a faire dej couches. On S E R r peu detemps ( an p!u< 10 ou 11 jours) après qu'il viré des folles des tanneu-s. S'il eft trop humide, on l'etend pendantquel- ques jours au folei! , 0.1 au moins a un air fec , fous un hangard , & on le retourne p'ufieur; fois ; car t;op C comme trop de fécberel Lrcitdefermenter. Le tan qui : rement, eft U fer, mai> il une chaleur exceflive , qui eft aufii lente a fe modérer; Celui qui a cte broc trop fin , fe pourrit & fe c ni ramt & par cor.fc- quent ne conferve pas long-temps fa chaleur. Celui qui tient le milieu eft fouvent . 6e qu'on efl de l'employé r tel qu'on le trouve cirez les tanneurs , le jardinier foignera fa coucv.e relativement à la qualité du tan qui, au furplus , doit avoir conferve fa couleur ; car s'il ctoir. noir, ce feroit une marque qu'il feroic pourri & inepte à fi_r; LTne coucha bien faire avec du tan de bonne qualité, peut confe chaleur environ tro;s mois. Alors , fi on remue tout le tan , brife 6e divife bien toi tes les mottes qui fe font formées, elle fe ranimera encore pendant quelque te:: enfuite on remanie encore le tan, 6 qu'on y mêle du tan neuf tenu 7 ou 8 jour-) en un lieu fe:, afin qu'il n'ait pas d'humidité qui refroidiroic k au lieu de le réchauffer , on prolongera fa chalpur p environ deux mois Ainliles couches de tan ont encore fur celles de. fumier, l'avantage d'avoir plus rare- efoin d'être remaniées ce re- . . s. Dans les couches neuves, on met ordinairement avec le tan /■/ / y/ />,„'? /o~ S E R neufune partie plus on moins glande ( tiers ou quart ) de vieux tan , fui- vant qu'il conferve plus nu nions "cii-à-dire , qu'il ou moins confommé. Au refte les i 'îaleur pratiqués auteur de la tannée, foutiennent & augmen- I ; ch ileur. La couehe ou tannée d'une ferre fe fait dans une fo:Te A , fig. i , c dlvïfion . VII, page 197 , dont tous les c">tes font fourenus par un mur fort en oit de briques ou de pierres qui pur/Iènt fe h;en joindre, prcndiclc mortier, icfîiler au feu & à l'humidité, 'jn lon- gueur ell a volonté , ordinairement égale à celle de h ferre, moins 18 OU deux pieds a chaque cxt;é- mité,efpace néccfl*aire pour le p: flàg :. eur peut aufl) êtr cependuu fi plie ell fort étroite, la couche ne confervera pas long-temps fa chaleur ; fi elle elî fort large, la ma/Te de tan étant confidérable, elle foutiendra long-temps fa 1 mais il fera difficile d'atteindre & cie ! ■ les plantes placées au milieu: ainli on lui donne le plus communé- ment fix pieds de largeur. Sa pro^- fondeur ne doit pas être moindre de deux pieds tx demi ; elle peut être de tinq ou fix, pourvu que l'aire de la ferre ait celte élévation is du ! 1, ou que le terrain ne foit p is humi Se. Dans la plûpa 1 d< . fa furface eit de niveau à '" s , comme fis. z , '..* , elle eli plus ou moins dus. Si cette folle n'a que deux pieds ti le | ■• bndeur , la couche ne fera faite que de tan , ou bien on l également & on fouLra S E R 197 demi-pied de fumier 1 auel on mettra deux pieds & demi de tan , afin qu'il e les 1 's de lu fo.Te , parce q e la couche, après avoii jeté Ion pr« *ai- ' itânt. fi la foffe avoit une jgra P'" pnd« 1 -, on garniroit ie fond de m itières groffières , ce . r, 1 capa- bles de fermentaiiôn, telles que des bourrées, du jonc marin, de la fou- gère , d : la bruyère, &c. «Sec. On met- troit defliis une telle épaiflèur de fu- mier préparé, foule & marché de bout en bout , qu'il n'en reliât environ que deux pieds ou deux pieds & demi de vide , Se on couvrirait le fumier d'affez de tan , non feulement pour remplir, mis encore pour excéder ce vide d'environ un pied , dont la couche pourra bailler. Il faut étendre le tan bien également avec la main ou un râteau, & ne le fouler que légèrement. le fumier , s'il y en a une quantité confidérable dans la couche, ex ite d'abord une grande fermentation ; pendant qu'elle dure il lerot dangereux de plon<*.r le* pots dans la couche. Il faut remuer plusieurs fois & remanier le tan pour le décharger des vapeurs humides qu'il reçoit clés fumiers ; Couvent m ne il elt néceflàire de renou- veller l'air, tellement altéré par ccs vapeurs, qu'il perd fon reflbrt. Quel- - bâtons rlchésà 15 ou 18 pouces de profondeur dans le tan , en dîveis ï, en étant retirés & a: la main, indi- eeré de chaleur. L'n thermomètre plongé dans le ;..n à dix ou douic pouce-., le m rqu< pin» Elément. Ces deux inlrrumenc feront juger quand on pourra y ci> 198 S E R foncer les pots. Ordinairement dans les grandes ferres , outre cette tannée , on en fait de petites , larges d'un ou deux pieds, auprès des murs, pour l'ufage indiqué ci-devant. VIII. Fourneau. Dans le climat de Paris, les rayon du foleil , trop obliques pendant l'hiver , & fou- vent interceptés par des nuages & brouillards, ne peuvent procurer 1 l'aire d'une fere une chaleur fuffi- fante. Une couche pourroit é.haufFer une ferre très-baffe; mais fa chaleur humide elt pernicieufe aux phntes : ainfi , on a recours au feu pour échauff-r & fecher l'aire des ferres. Alais fon aclion immed'ate feroit meurtrière pour les végétaux; l'air mémequiles environne dans laferre, ne doit recevoir fa chaleur que des corps inte-pofés, échuiffc; & non enflammes , ou mis dans l'état d'i- gnition. Dans un fourneau dont l'ou- verture eft hors de la ferre , on al- lume des matières combufliblcs ; la fumée pafTint le long d-.s tuyaux, dont on va parler, en échauffe les parois qui communiquent à l'air envi- ronnant, une chaleur douce & con- venable aux plantes. Ce fourneau , figure i & z , première divifwn , planche Fil, doit être conltruit de briques ou de gra's à bàtiiTe , ou d'autres pierres , qu'une très-grande chaleur ne puifte calciner , ni faire fendre & éclater, lices avec du mor- tier d'argile bien pétrie & corroyée. ( On pourroit le conftruire en glaife ou en argile feule ), L'àtre ou le foyer horiiontal elt ordinairement un ceintre plein ou elliptique. Dans un côté eft une bouche ou ouverture proportionnée , par laquelle la fumée encre dans des conduits ou tuyaux. S E R Au-defTus du fourneau, eft un cen- drier cor, fl-m it des mêmes matières, qui a pour dimenfiotl environ la moi- tié de celles du fourneau, £: un cen- drier conftrui: des mêmes matières , qui a pour d::ne:. fions la moi:!e de celles d • Par une gn'.le de fortes barres de fer fcellces de n:veau à Pâtre , 6c tres-rapp;cchees ftine ce l'autre, il reçoit les cendres & donne l'air néceflàire pour allumer du feu & entretenir fon activité. La bouche du fourneau & celle du cendii.-r font garnies c'une porte de tôle fermant ex idement. i°. Le; dimenfions du fourneau doivent être proportionnée, à celle» de la ferre , & en raifon des ma- ti.res qui y feront brûlée'. Il eft évident qu'une grande ferre a befoin d'un plus grand fourneau qu'une pe- tite ; qu'an fourneau dans lequel on brûle du bois, doit être plus giand qu'un fourneau où l'on bu'ile du chai bon , ie la touibe ou des mottes de tan. Comment décider cesdiverfès grandeurs? On éprouve qu'un four- neau large de deux pieds , profond d'autant, & haut de 16 à 18 pouces, fuffit pour une ferre de 30 pie ls de longueur, & proporr'or.nec à; autres dimenfions:m d'en? pareille gran 'ci: (ont bien échauftees par un foJtneau .': io pouce; de largeur, de lis pouces de profondeur, 8c de 1 pieds di hauteur par le fommet de la & d'aunes ont de plus grand . très de moindres fourneaux. On éprouve que le fourneau, fig. 1 & 1, divifîon, planche VII , qui a 3 pieds de profondeur, 1 pied^ rc> pouces de largeur, & 10 pouc* voûte , cchaulïe bien une feue à ana- S E R Dss,peu élevée, longue de ^ o pieds(i ); mais on éprouve aufli qu'au lieu d'un feul fourneau , fi l'on en confhuit doux moindres a chaque extrémité , & qu'on partage la tannée en deux , on obtiendra plu; de chaleur avec moins de matières de ce; deux pe- tits fourneaux que du grand ; que cette chaleur fera plus également ré- partie en iervant également les deux fourneaux , ou inégalement dif rribuée, fi les plantes l'exigent , en n'allumant qu'un fourneau , ou en fervant les deux inégalement. On fait que le fa- got donne prelque trois lois moins de chaleur que le gros bei; , que la bonne tourbe de Hollande cil plus lente à donner de la chaleur que le bois , mais qu'enfuite elie en donne une plus forte, parce qu'elle jette plus de fumée , & ett plus durable , parce qi 'elle fe confomme moins r: nient. On connoît le; ( leur des différens chai bons de bois , de terre , de tourbe; mais ces connoûTances & cci épreuves ne fufffent pas pour faire terminer les dimenfions abfolucs d'un fourneau ; parce que la plupart ces ferres va- rient dans les leurs , & que , d: plu- iîeurs ferresde mêmelongi eur , l'une fera plus large & l'autre plus étroite, ou plus haute, ou plus baffe; l'une fera echauflée avec du bois, & l'au- tre avec d'autres matières. Au reite, cette précifiondans les dime nfionsa'un fourneau n'interefle eflentiel que l'économie ; caries foins & l'intel- ligence d'un jardinier répareront les défauts d'un fourneau & d'une (erre , pendant que les plantes languiront S E R 99 ou périront dans la meilleure ferre & avec le meilleur fourneau , fous la conduite d'un jardinier ignorant ou négligent. Cependant il efl bien confiant que le feu qui brûle librement ec en plein air , chauffe beaucoup moins vive- ment que celui qui efl refferré dans un fourneau ( fur -tout s'il a beau- coup de hauteur ) où la flamme peut s'étendre & fe dilater, donne bien moins de chaleur que dans un moin- dre fourneau, ou les parties du feu , rapprochées & forcées à une ré- flexion & une collifion continuelles , font obligées d'entrer avec toute li fumée dans le tuyau, dont l'ori- fice large peut être regaidé comme une extenfion du fourneau. Il efl évi- dent qu'un petit fourneau efl plus économique & plus avantageux qu'un grand, puifque la même quantité de matière, & même avec une moin- dre, il donne plus de chaleur. Si toutefois il étoit fi petit qa'on fut obligé d'y remettre très - fréquem- ment du buis , il feroit incommode pour le fcni.e, fur-tout pendant les nuits rigoureufes d'hiver ; mais fa hauteur efl la plus importante de les dimenfions ; je viens d'en dire la raifon ; & j'ai vu très-peu de four- neaux de ferres chaudes , qui n'aient trop de hauteur. Pour des petits four- neaux , 14 pouces de l'aire au fom» met du cintre , & pour les plus grands , de 1 6 à 18 pouces , font une hauteur lurfifante. On peut cepen- dant en donner un peu plus aux four- neaux qui lont fervis en tourbe, afin de pouvoir y entafler aflez de ma- fi) Ces diverièi dimenfions prifes fur des fourneaux de ferres cxilîantcs , font toutci Aéfeâueufej par trop de hauteur. rco S E R :: plufieurs jours; ce qui rend le fervice moins fréquent & moins gênant. 2°. Les parois du fourneau doi- vent avoir une bonne epaiffèur , au moins un pied , tant pour fouCenii la violence du feu reiferré, que pour conferver de la chaleur, long-temps après que les matières font confom- mées. Sa bouche ou poite n'aura que la grandeur nécefîaïre pour y in- troduire facilement les matière' com- buftibles. La motte de tourbe n'a que 8 on 9 pouces de largeur, fur 4 ou 5 d'épaifleur. On emploie ra- rement du bois de y a S pouce, de groïïèur , & le volume d-s autres matières eit beaucoup moindre. Ainfi une bouche de 10 à 11 pouces de hauteur, & de 3 ou 9 de larg ur, fera afl'ez grande pour le fourneau cj*devant de trois pieds de profon- deur, 2 pieds ic pouces de 1 &. 10 pouces de hauteur. Cette bou- che & celle du cendrier font cin- trc'es & foutenues par un cadre de fer, fur lequel font montées les pottes qu'on ferme lorfeue les matiè confommées , pour leur; pendant qu'elles font e mees , on ouvre plus ou moins celle du cendrier, pour donner plus ou moins d'aâion au feu; ou bien on \jt ferme pour que les mai confominent moins vite. Les barres de fer de 12 à 13 lignes en qui former.: la grille , peuvent être de même longueur que l'àtre du fourneau, & fcellées dans le mur, comme ^,'art 3 , planthe Vil, pre- mière divijion; mais comme le fin, en deux ou trois hivers, arque con- finent & dcrr.nj;c ces on peut former une petite grille de ;';eur feulement au t. fur cinq ou flx pouces de c': la poicr dans udj feuillue 1 .- -e dans l'àtre , comme fi'jurt 4 , bru J'ivijlon ; ou figure 2 , Jîkmt div'ijion. Les barreaux ayant is de longueur, fe courberont . teront moins; & on pourr:', ader les murs, enlever ce::; grille pour la faire reparer. Ordinai- rement on cleve un peu l'àtre du fourneau vers le fond, p< fer l'.tfcenfîon & l'entrée de la fil- mée & de la chaleur dans le tuyau. 3*'. I : peut être conf- tri.it, pa tie hors de la ferre, partie d: n !l- nu prend .Les lix ou huit ces d\ ific entre le four- neau & l'ii con- tractant beaucoup de chaleur, con- tribuent à réchauffer la ferre; mais il vaut mieux le conftruire paru'a dans le mur 6c p. : : e h ferre, coir.ree fij. 1,2, twijume divijîon\ il répandra beaucoup de chal< ur dans 1 1 ferre. C'v. pourra n îm dans le mur, au-deflus d: h voûte du fourneau . une niche pour placer un v. 'n c'eau poi rofemens, comme S. Fie. 1 , troî- r- 40. Le :burneau ne doit point être en plein air,qui ."eroit confommer trop promptement les m ticres , St où le vert n du feu; fojs un h '.>our fermé, ou fous une j e de cinq 1 s, comme on le voit figure 1 , } (ion . : du mur du Nord, qui n'aura pas befoin de l'é- pa . ée ci - devant. Sons cette n pourra mettre les les, les pots, les terres S E R terres ncccff lires pour les rempottc- mens pendant l'hiver , les artofoirs , les outils, &c; la porte de h ferre fera suffi pratiquée Tous cette gale- rie, afin qu'en entrant & en fartant, on n'y introduite pis directement l'air extérieur. 50. Si l'aire de la ferre efl élevée; de trois pieds ou plus au-defltis du terrain , cette hauteur fera furh'finte pour la conftruâion du fourneau , comme figure i & 2 , première di- vi/ion. IX. Tuyau de chakur. La fumée des matières qu'on brûle dans le fourneau, coulant dans un canal, conduit , ou tuyau , en échauffe le? parois, & repand de la chaleur dans la ferre. Ce tuyau fe conflruit de brique ou d'argile corroyée, comme le fourneau. Les joints doivent être faits & refoules avec grand foin , pour que la rumée ne puifTe tranf- pircr. Un conduit en-dedans ". en- dehors avec la même argile, refoulée plufieurs l'ois* pour rapprocher les gerfurcs , ou mieux d'un mélange de plâtre avec un peu de chaux, re- foulé & frotte d'huile, étant tout frais , feroit un rempart plus sûr Se plus folide contre la fumée. Autrefois on pratiquoit ce tuyau dan le mur du Nord, ou il fe plioit plufieurj r'oi> Se prefque horifontale- ment depuis le bas de ce mur juf- qu'au haut. Mais un peu de réflexion &. d'expérience montre que cette par- tie de la ferre a le moins befoin de prefervatit" contre le froid , puis- qu'il ne peut y parvenir qu'après avoir fienurc Se condenfé tout l'air depuis c vitrage jufqu'à ce mur, Se que c'ôfl ta «."r< opposé qu'il faut procurer la plu. grande chaleur , parce que le vitrage préfente à la gelée une fur- Tome IX. S E R 201 face, Ce une minoe cpaiileur facile à pénétter. Maintenant on établit ce tuvau autour de la ierre , fous le pavé ou autrement, de façon que la par- tie la plus échauffée fo:t au pied du vitrage, & la moins échauffée au pied du mur du nord. La grandeur du tuyau doit être proportionnée à celle du fourneau. Un tuyau trop étroit ne donnant pas un paflage fuffifant à la fumée, elle fe réfléchit fur elle-même, & le fourneau fume. ( Un tuyau horifon- tal , ou , contre les plus fiir.ples no- tions de phyfiepie , plus incliné vers ion extrémité , auroit le même dé- faut. ) Dans un tuyau trop large, la fumée coulant trop lentement , & formant, lorsqu'elle fe condenfé , un volume trop grand & trop pc- fant pour être ch aille par la fumée plus légère Se plus dilatée en fortant du fourneau, le tuyau ne tire point. Il en fera de même fi le tuyau a une longueur trop confidérable, elle le devient au-delà de 60 pieds; fî une ferre excède 35 pieds de lon- gueur, il faut partager la tannée en deux, Se construire deux fourneaux. La hauteur & la largeur du tuyau fe tègl nt fur celles du fourneau. En part.mt du fourneau , il aura pour hau- teur environ les trois quarts de celle du fourneau ; Se pour largeur , un peu plus que le tiers de celle du u. Ainfi, foit un fourneau haut de 10 pouces Se large de 14,011 pourra donner a l'embouchure du tuyau 14 ou i^ pouces de hauteur, Se environ 9 de largeur , non compris lVvafe- men: n efa c pour faciliter ren- trée de Pair 8e de la fumée très-dila- tés. Il diminuera graduellement de hauteur Se de largeur jufqu'à ^ ou 6 pieds au-Jela du fourneau. Alors on £02 SI' lui donne pour lnuteur les deux t'ers (13 pouces, 4 ligne- ) de n_lle du fourneau, & pour i;ir^cur , le t'ers ( 8 pouces) de celle du fou neau. Jûfqû'à 18 ou 10 p;eds au-delà, :1 diminuera hauteur fera réduite h 1 s,& fa largeur a 7 pouce . Enfin , ■ ce point, il fe rétrécit un peu jus- qu'à fon extrémité , qui fe terminera à 8 ou 9 pouce; de hauteur, - 5 ou G de largeur , en entrant dans la cheminée, dont le tuyau aura ni pied de 1 irgeur , fur iïx pouces de profond'-'.. r. So;t un aune fourneau haut de 14 pouce & large de 18, l'em chure du tuyau aura 10 à îr pou- ces de hauteur, & environ 7 pouc.s de 1 irgeur ; 5 ou 6 p:eds au-delà , fa hauteur feïi de 0 à iopoikts, 6 fa largeur de 6 \ non 13 p eds plus lo n , il y aura 8 pouces & demi, ou 9 pouces fur 6 \ il fe terminera par 8 pouces fur 4 ou 5. Le tuyau , dans l'étendue des 5 ou 6* premiers pied. , s'élève be ucoup , ( Figurt 2 îprtnïïert divifion ; Figurt i, tro'ijlhm divijioiz) afin que 1 1 fumée, qui aime 1 1 d rection la plus appro- chant de la verticale, 'y po.te ,3c y couie avec rapidité; Dans l'éten- due des 10 ou 11 pieds fu vais, il s'élève encore allez confidérà lement. Enfaite il eft hbrifdnral par ion Une fùpérieur, & ne s'élève par fon côté inférieur, que.de la mefure ciont il- diminue d hauteur. Son côté infé- rieur, qui peut ( Figure 2 , p'rt dHyîbn ) être de rrivfeau avec l'àtre du fou ne m , & de 4 à ■; pouces au-deflovs du fond de h t 1 n . . . . •.', ne fera à fon c tf, mité que 'de 10 à 12 pou- 1 5 plus bas que la furface de la s r. ti t 'nnce,coTimeonpeutle vo'r, Flg.i , ijlon , qui reprefjnte la dif- poficK.n des tuyaux furies quatre co- tés d'une tannée. Ainli , depuis le fourneau jufqu' 1 !a cheminée , ce côté .ionte de 1 p:eds & demi a 3 pieds , fuirant la pro ondeur de lit ..que; conftruâeurs , pour donner plus de glacis \ ce coté 1 ieui , I mgent de dimenfrons ( !ans changer li capacité ) du tuyau iur le d^rnkr cùtc de la tannée, !a largeur, & diminuant de li bmteur; de forte qu'a ion extrémité :1 a pour largeur te qu'il devroit avoir en hauteur, & 1 • oquen ent en hauteur ce qu'il devro't avoir en largeur. D'autres, su lieu de Taire horifontale l'aire de la ferre , lui donnent du nord au fud un pied de pente , Ô£ par confé- quent 8 à 10 pou e a ia tanue. Par ce moyen, ils procurent :>e .ucoup ation au cou inférieur de cette pa t:e du tuyau, dont ils redirknt ii largeur &: augaientem la hauteur. Si la pente paroit trop rapide, on peut , au lieu d'ion gl es , taire dtux marches a chaque bout de h tannée. Cett inelinaifon de Taire d'une feue efl très-avantageufe. Dans la partie da tuyau , voisine du fourneau , fou vent li chaleur eft ailèz gran le pour faire rougir la brique , jjui communiquero t le feu à la tannée, ii le mur n'avoir eue peu u'ép illei r. 11 fuit donc lufqu'à 5 ou 6 pieds loin du tourne .11 , don- 1 er a ce mur , ei tre le tuy 11 &: la e , au moins S pouces , en po- fànt la brique comme Fig. 1 , prami e dtvi/ion, & jufui.'a 10 ou JO p e ls la pofer de pi it , pour donner 4 pouces d'épaifieur. Dans le rele du tuyau , on peut la pofer de même ou S E R de champ, pour n'avoir que i pouce; d'épaiflèur, comme il cft marqué fur lxi même figure. Il vaudroic mieux faire mouler des briques de diverfes dimenfions dt S , 6, 4, 3 pouces pour les murs de la tannée; de fore longues & fort larges pour diminuer les joints, & de diverfes formes convenaMe-. aux diverfes paitics de l'ouvrage. Mais lorfqu'on fait ufage de la tourbe, les 8 pouces près le fourneau pourroiént ne pas fuJffire pour mettre la tannée à couvert, du feu; iz pouces» feraient néceflàires lur une étendue de n a 14 pieds; ou mieux, on poferoit de plat un rang de briques & de chaux, un autre rang parallèle, laiflànt entr'eux un vide de 2. ou 3 pouces, ou da- vantage, qu'on remplirait de fable ou de recoupas d'ardoife, ou d'autres pierres fçhifleufes, ou d'autres ma- tières incapables d'ignition , comme Figure 3 , première divijîon ; ou Fi- gure i, troijihme divifian\ ou mieux encore, on pourrait y piatiquer un tuyau d'air. 11 eft évident que le mur entre le tuyau &c la tannée , pour être pénétré de la chaleur, doit, à mefure qu'il s'éloigne du fourneau , diminuer d'épa'ffeur , comme la fu- mée diminue de ch; leur. Le cote fupéfieur du tuyau n'a pas befoin d'être ceintré. On difpofe les briques comme da fàme iiv'ijion, qui repréfente un tuyau large d'un pied. On le couvre d'une brique ou de d^ux tuiles, avec un corroi ile, c\: a pôle par-deflùs une dalle ou un grand carreau de brique ou de grais à bàtifle , ou d'au- tres p t es de deui .1 trois pouces d'épaiflèur , qui forme le pave delà ferre. Si ce pavé n'étoit fait que de S E R petits carreaux de t r c rj.:u , ce quatre ou (ix pouce, , 1 fer< it necef- faire de 1 d'un cadre ou ci :vi à quatre pouces , afkm' I enfer pour contenir l« c en L dérangeant poi 1 tranfpirer la fumée. Pour faciliter le paflage de la fumée dans les angles ou coudes du tuyau, & 1'emppdh.er de fe îcpler & reflue;' fur c le-m^me, il f ut élargir j au a chacun coude comme jig. 2 , troifième divijîon , ou mieux y pratiquer, comme/a / première 1 Jion, un récipient ou une chambre , avec deux pet't; canaux bouchés . - deffous d; la ferre, Se qu'on ouvre au befoin pour introduire un grattoir ou autre outil propre a nettoyea & ramoner les tuyaux; fin on, il faudrait, pour en retirer la fuie, lever le pavé de la Icire & la couverture des tuyaux. Quelques cultivateurs, confidérant que le tuyau place fous le pave de la ferre,, couvert de deux pieds ou de doiue pieds & demi d'épai iéur près du fourneau, & de quatre ou cinq pouces au moins dans le relie , ne communique beaucoup de chaleur qu'a la tannée, Cv en répand peu dans la Lire par fes autjes cotés, ont n née plus ou moins ;.u-clelius du , comme /?),. 2, <- jî''i\ de façon que le tuyau près du four- neau ne foit que (ix ou huit pouces au-deflbus du pave ; que douze ou quinze pic , ^au, au-delius p a ii". t; . , év 1 1 'ne - ieu 1 de te 1 re , qui c.on< la fumée dans la e cette difpofition , ils prétendent prouver plufieurs avantages à C e 1 ao4 S E R tuyau répandant delà chaleur par trois de fes côtés , dont les patois n'ont, dans la plus grande partie de fnn étendue , -ç^e quatre pouces d'épaif- feur , échauffe plus l'air &: plus promp- tement. 2°. Les plantes font moins éloignées du vitrage. 30. Le volume de la ferre eft moindre , & par conc- ernent plus facile a échauffer ; car une tannée de 30 pieds, large de 7, fes murs compris , élevés de deux pieds & demi , remplit un efpace de près de fo pieds cubes. Si la hauteur de la tannée rend le fervice difficile, un petit banc ou marche-pied , ou une planche qui s'élève & s'abaiffe contre des murs , le rend moins gênant. Cette difpolîtion de la tannée & du tuyau , dont je ne connoîs point les avantages par ma propre expérience , peut , en effet , en avoir quelques-uns. Mais j'obferverai que la terre pendant l'été, contracte plus de chaleur que l'air, & moins de froid pendant l'hiver; que la différence de température de ces deux élémens eft néceffaire aux végétaux, dont les racines exigent plus de chaleur que les tiges ; puifque les plantes de la zone torride qui, dans leur climat, profpèrent par une chaleur de plus de 60 degrés , a la furface de la terre, & ici dans une tannée de 3^ degrés de chaleur, périroient en peu de jours dans un air échauffe à 34 degrés ; que par confequent il faut dif- pofer les tviyaux de façon qu'ils échauf- fent plus la tannée que la ferre, qui , à moins qu'elle ne (bit vaffe & fort élevée, pourroit être prefque fuffi- laniment échauffée par la tannée. Ces obfervations peuvent au/Ii s'appliquer & peut-être feivir de correctif à ce que j'ai dit ci-devant du niveau des tuyaux de chaleur, d'après des ferres qui p.,f- fsnt pour très-bonnes. En les tenant S E R plus b2S, de forte que vers leur extré- mité même , leur côté inférieur fut environ de deux pieds au-deflbus de la furface de la tannée, ils communi- queroient plus de chaleur à la couche. Il eft bon de mettre vers le bas de la cheminée une foupape,ou un dia- phragme a clef, qu'on ferme lorfque les matières combuftibles font con» fommées, pour conrc-!ver la chaleur, en empochant l'air froid de defeendre dans le tuyau. X. Tuyau d'air. Outre le tuyau de chaleur , on voit dans quelques ferres un tuyau qui repand un air chaud. Ce tuyau eft reprcfenté,^fV.j & inféconde divijîon, a fon ouverture , fur un des côtes extérieurs, comraeu. A. Il par- court un ou plufieurs côtes du four- neau, fous fon àtre, dans les coins de la voûte du cendrier. Enfuite il monte dans le mur de derrière du fourneau , & s'y remplit plufieurs fois , comme ecc , CCC. On pourroit encore lui faire parcourir plufieurs côtés du deffus du fourneau dans les reins de fa voûte. Enfin on le conduit dans la ferre au-deffiis du tuyau de chaleur , comme EF , où il a une iflue ou bouche F, garnie d'une foupape, ou- vrant & fermant exactement. Mais l'epaiffeur de la couverture du tuyau de chaleur, qui diminue àmefure qu'il s'élève, ne permettant pas de donner une grande longueur au tuyau d'air t dont la bouche feroit par confequent peu éloignée du fourneau , ii"*vaut mieux le faire parallèle à celui de la chaleur, comme Jig. inféconde divlfion, le prolonger autant qu'il peut être utile pour le bien de la f. rre , ck ouvrir en divers endroits , des bouches pour donner de l'air à tous les côtei de la ferre; comme il fera expliqué dans la fuite. Si un le place ent.e le tuyau i>e s r. r chaleur & la tannée , i! fera a couvert du feu, mais elle recevra moins de chaleur, & il faudra faire palier les bouches d'air, par-de/Iùs ou par-def- fous le tuyau de chaleur. Si on le place de l'aune cote, il eit plus facile d'y ouvrir des bouche. , & la ta: reçoit plus de chaleur; mais on ne peut faire aux coudes du tuyau de chaleur, les ouvertures marquées Jig. i , pie- mière divijîon , pour le nettoyer fans le découvrir. Je marquerai bientôt la difpofltion la plus avantageufe de ce tuyau , ce la grandeur de les bouches. Il eft inutile d'obfervcr que l'air parcourant tous les replis de ce tuyau tiè .-échauffé par le feu du fourneau, contracte une grande chaleur; qu'un tuyau de (ix pouce' fur quatre , répan- dant dans la ferre 2.4 pouces u'air chaud, contribue à l'échauffer, Se au bien des plantes ; que dans une ferre qui a deux fourneaux, deux pareilles bouches y donnent à chaque inffant 48 pouces d'air, y produisent nécef- fairement un effet fenfible fur les plantes & fur la température de la ierre ; ( la ferre chaude de M. le comte de Noyan, longue de 66 p'eds , large de 17 & haute de 2.1, d'autant plus difficile à échauffer qu'elle a deux faces vitrées, Tune a l'efl & l'autre a rouefr, & qu'elle ne reçoit point de foleil a midi, & ne le reçoit que m - obliquement, depuis 0 heures jufqu' à s r. r 205 3 ; cette ferre n'eft éd aufl e par ucux bouche! de chaleur & par deux tuyaux de tôle qui s'clevent droits depuis ks fourneaux julqu'au toi: de la lerre) que ce tuyau doit être tenu bien fermé lorfqu'il n'y a point de feu dans le fourneau , à moins qu'il ne foit néceffaire d'introduire de l'air frais; ou quelquefois une ierre étant trop échauffée, les feuilles des plantes le penchant & fe fanant, ave tuTcnt que l'air a perdu fen reffort. Si cela arrive dans des temps froide on tres- humides, on peut renouvcller l'air par des tuyaux, qui le tirent de la galerie fermée, & non du plein air qui pour- roit être nuifible(i). XI Stores. On reproche aux vitra- ges inclinés des ferres de fe charger des vapeurs humides de la couche & des plantes , & de les diftillcr fur les plantes a leur grand préjudice. Il eit facile de remédier , du moins en bonne partie, à cet inconvénient, en plaçant ious ce vitrage des flores qui reçoivent, lorfqu'ils font abaiffes, les goutte? qui tombent des vitres., & qui, interceptant une partie des va- peurs , les empêchent de s'élever jufqu'au vitrage. Ils fe font de toile claire ou de canevas, & peuvent auffi fervir à préfet ver les plantes des coups, de la grande ardeur du foleil , ce à donner de l'ombie aux boutures & aux plantes récemment empotées. (1) J'ai vu pratiquer , dit l'Abbé Nalin , & j'ai fait faire de pareils tuyaux d'air à des cheminées qui fumoient à caufe de leur immenl'e conflru&ion & de leur mauvaile pofitiofl. Ils or.t corrige le Jetant ûes cheminées , & les ont rendues fort économiques , para ucour. de chaicur dans les apt artemens , on les replie plufieuri fois fous le foyer , Se rtiêm< ii l'on vt. jt derrière la plaque. Dans le foyer , ils ne font couverts que le grands carreaux minces., ou mieux d'une plaque de fer tondu ou battu. On fait l'iffue du tuyau à l'endroit de l'apparTcment que l'on juge à propos. On peut aulTi mettre en d ihors du jambage de la cheminée un diaphragme , par le moyen duquel on intioduit l'air liai» dan» l'appartement , & on lui ferme l'entrée fous le foyer. S E R Lei: fera (d'environ quatre pieds) égale à celle de; panneaux vitres, Ce leur longueur s'étendra au moins depuis un (entier jufqu'i un ar.:rc- Si le vitrage a un- gr..nde por- tée . £: qu'on puiife craindre que le refïort en fpir.de n'ag'ffe pas fufrifam- • ■-, on p. ut lui fubftitucr un p comme on le voitfig. ~. traifume dïvi- Jion. /dois on donne plus de dia- mètre au bout du cylindre fig. z, ou on '. ad ipte une ioue & on creufe fr la circonféren e une large canne- lure , lie h corde du contre- poids p.iiiïe faire des révolution né- cefLires pour le développement du flore. Pour ne point embarra Ter le pa^Iage & pouvoir attacher contre le mur des tablettes fur lefquelles on plue des plante., en conftruifant le nr.ir , on y fait, aux dift :nces conve- e , des cennelures , comme EEE, fig. x,troifieme dhijîon, larg.s de 7 ou 5 pouces, & profondes d'autant , dans lesquelles on fait paffer les cordes & les contre-poids. S'il n'y a que des plantes baffes dans la tannée, on peut les mettre à couvert plus fimplcment, en atta- chant fur le cadre de la tannée , des ériullas ou des baguettes de fer , avec des tr îverfes un peu cintrées , comme P fig. 1 , troifùmt divifion , & étendre un cannevas fur ces traverfes. De pareils flores places en-dehors au-defius du vitrage , dont les poulies font attachées fur des chevrons, & dont les cordes pafferont entre le plafond 6 la couverture de la ferre, dans la galerie , fig. 1 , où les contre-poids monteront & defeendront le long du mur, pourront être abaillcs dans un infiant & défendre le vitrage incline de la grêle, de la neige , des grandes pluies , & le couvrir dans lès fortes S E R . toile forte rée , imp ' 4e 'a colle de farine de riz, pour lui con crver fa I ïie, & peint d'une cou.he de . ir à l'huile. Ils feront i couvert de h pluye par de; planches minces . ou p.ir quelques feuilles de t< clouée, fur l'extrémité des ch.vrons. Le. figures re^refent ^nt la f >rme Se la difpofition de ces (tores , ren i le un plu g and détail. Je ne connois point d'expe lient pour pré- ferver les plantes dans Ls terres baflès, des vape-j-s qui tombent en goutte d'eau des vitr igc . Le meilleur cil de les effuyer ou depafTer légère- ment des éponges un peu humides, qui fe rempliront de l'eau répandue fur le verre. Exemples de Serres. Après avoir pa' lé des diverfes parties d'une ferre , de leurs proposions , de leursd'fpofit!ons,dcleurconltrucîion, & des conditions qu'elles exigent , nous allon les r ifTembler en un corps, & former une ferre la moins déLc- tueufe que nous pourron-. Si j'avois à conlhuire une grande ferre , je lui donnerois une des formes repréfentées, Planche FUI. pagezo£, elliptique comme fig. ï , première divi- fio;, ou trapézoïde comme jig. 4 , ou coupée par deux pans aux angks repondant au nord- e il &: au nord- ouell , comme fig. 1 , ou enfin celle fitr. 3 d'un parallélogramme allongé, avec une aile en retour d'equerre du côte de l'eft , qui defendroit la grande race vitrée , des vents les p]us froid. &: les plus dominans pendant l'hiver. Mais ne propofant qu'une petite ferre, Planche VIII, féconde divifion, // //// /',,. /y //// /■„., sr. r longue en-dedans œuvre, de 30 p: large de onze, haute de 16 & demi , depuis le pave jufqu'à l'angle formé p : le toit & le vitrage incliné, je lui donne la forme d'un carré loi sfl une gale: i de cinq pieds , l'aire ou 1 vé ce la ferre, étant élevé de > e pieds ( ou davantage) au-defîus du fol, on entre dans la galerie pai la porte A, & on monte par l'efcalier C à la feue ... H eft une croifée qui éclaire la galerie. Si le pavé eft de niveau avec le terrain, ou peu élevé au-deflus, H ferrie 1 1 pure de la ga- lerie, & A f roit une croifee qui écl li- reroit la partie 1 reùfe pour la conflruc- tion & le fervice du fourneau 1), a laquelle on defeendroit par l'efca- lier C. Le fourneau a, de fon arre au fom- metdefavo te, 14 pouces de hauteur; la larj eur eft de 20 pouces ,& fa pro- fondeur de 1 pieds 'S: demi ; s'il de- voir être fervi en tourbe , il auroit 3 pieds ou 3 pie.Is & demi de profon- deur. La capacité du cendrier eft. à-peu-pres le tiers de celle du four- ne; u . a e i 0, eft un tuyau d'air qui a fon ouverture en a, parcourt trois du fourneau au niveau de fon àtre , fe replie en o, & fe prolonge autour des q\i ti e la tain.. e ji (qu'en e. 11 a fix pouces de hauteur, fui . de larj eur. Le tuy vi de ch inue de cap ite epui ■ 1 i pouce ■ I fo tant du I 1 1 II ' 1 . . V Depuis le '' 1:011 14 - - pieds, il eft placé au-delà du f._ - dont l'interpofi io : le tuyau de chaleur d« l.i l nn c pour la préferver du feu , comme on L fi". 1 , Planche VIII , troi . divi- Jion, qui repicfente la coupe de cette ferre , prife en VK Enfuite comme en 1- il croife par-deflus , & proche de la tannée pour lui commu- niquer plus de chaleur., & cor. fon co'irs au-dclHis du tuyau d'air, l'un & l'autre féparéf par la largeur ( 4 pouces 1 d' omme on v< • . . même d'n ' i en Y. Z. Dû tuyau d'air , il fort plusieurs petites branches, con fi g. 2, terminées à fleur du pav une bouche qui cx'i 1 d en divei Je 1 1 ferre. L'oi turc de toute» ces bouches prifes en- femblc , eft à-peu-près égale à celle du tuyau. Àinfi, dans l'exen pie pofé , le tuyau ayant ' fi . qui donnent 36 pot chacune des ! ouchc , eux pouces & demi , fur deux pouces & demi , ou fjx pouces & quart a\ . : la dernière E, qui termine le tuyau, eft un p< ride. La tannée large Je 6 pieds . fonde rie trois pieds & demi, de 8 pouces au- piis le cadre d. • .il (croit plus a 10 OU I 1 ] fon 208 S E R un efpace vide pour placer le? plantes qui n'ont pas befoin de la tannée. Au pied du vitrage, fur le mur qui s'élève 7 ou S pouces au-defTus du pavé, on place un rang de pots contenant les plantes qui demandent beaucoup d'air & de lumière, plutôt que beaucoup de chaleur. Le long du mur du nord efl une platte-bande LL,largede 16 pouces, bordée de briques pofce> fur ehamp, remplie de terre , qu'on garnit de plantes grimpantes , farmenteufes & antres , qui tapiffent le mur. A chaque coude de tuyau de cha- leur, elt pratiquée une chambre ou ré- cipient pour faciliter le mouvement & le cours de la fumée. Cette chambre efl: couverte d'une dalle de pierre afTife fur de l'argile corroyée & de la moufle, & en-deflus garnie d'un anneau de fer, afin de pouvoir la lever facilement pour nettoyer le tuyau avec un grattoir ou un balai de houx-fragon , emmanché d'un gros fil de fer ou d'une baleine, ou d'une racine d'orme, ou enfin de quelques bois fciple. Le tuyau S de la cheminée , large d'un pied , profond de fix pouces , cil garni d'une foupape ou d'un dia- phragme a clef, qui fe ferme exac- tement pour retenir la chaleur dans le tuy.m lorfqu'il n'y a plus de fu- mée , & empêcher l'air froid de del'- cendre. Le vitrage inférieur ( Figure i , troi filme divifton , Planche l'ill) haut de neuf picis, non - comprifes les plates-formes inférieures & h:périeu- res , efl un peu incliné plus pour la iolidité que porir l'utilité de la (erre. S'il etoit incliné a foixante-douze de- grés & demi, conir.it I . ligne ponc- *i»ee G, il recevrort perpeudiculaiie- s r: i', me:-.t h: rayon du fol.Vce d'hiver. Mais e;r décembre & en janvier, comme il a été obferve , le foie. CTC int plus les plantes par fa lumière que p^r fa foiblc chaleur , il importe peu que fes rayons frappent le vi- trage un peu plus ou un peu mon» obliquement. Le vitrage fup.'rieur, long d'en- viron dix pieds, eft incline a qua- rante-cinq degrés. Comme des pan- neaux de cette longueur feroient fu- jets à fe courber , ils font diviies ca deux parties égales, & les montants fur lefquels ils font pofés , font fou- tenus par une panne appuyée d'un bout fur le gros mur du pignon à l'eir, de l'autre bout fur le pigson de la chirpente, & dans le mireu fut er.c ferme indiqueepar d^s lignes ponctuées, qui fuppoite auifi le mi- lieu du faite, lie & confolide tout l'ouvrage. Le tôt efl parallèlement incliné à quarante-cinq degrés. ( Il pourroit l'être moins ) La partie qui s'avance au-deflus du vitrage n'a que huit pkds de faillie, afin que le foleil au folilice d'eté frappe une partie du mur du nord , comme le marque le rayon folflicial K L. On pourioit ( Ft^ure 3^ fai-e ce toit de deux ou tioi, pièces , fuîvant fa lon- gueur, dont la largeur ou faillie fe- îoi égal, a la longueur de» panneaux vitre»; formées de cadres levers, for- tifié-, par des équerres de fer ; cou- verte» desdeiixcotesu'un. toilej.einte à trois couches ; mobile de fortes charnières , & par un levier ou une bnfi.ulc, dont la corde paifeioit eu travers du toit dans la galerie. P. r ce moyen on pourroit elever da- vantage cette pairie Paillante, S; dans les gros temps, & djis les teatps de S E R frêle & de nui ge , l' tbailTér fur le vitrage incliné qu'elle dtfcndroit mieux que les rideaux & les couver- tures. Serres basses. Pour cultivée l'ananas & les plantes baflls , on confiant des ferres qui ont peu de hauteur, & le petit vo- lume d'air qu'elles contiennent s'é- chauffe prompt émeut & facilement; de lorte que li 1;; cannée cfr bien faite & remaniée à temps, elle leur donne une chaleur prefque fuffifante. Comme l'air auflï refferré Bferdroit bientôt fon reffort, & que d'ailleurs il fe charge trop des vapeurs hu- mides de la couche , il elt néceffaire d'ouvrir fréquemment les châlîis vi- trés, pour le renouveler de l'eiforer; ce qui efl tres-avantagetix aux plantes. Une fetre donc le vitrage n'a que trois pieds de hauteur , cft propre pour des plantes baffes & même des moyennes, pour des fleurs tant exotiques qu'indigènes , rofiers , œillets, laurier-roles doubles, ceri- ficr. & autres arbres fruitiers nains, branches de vigne, introduites dede- hors , & attachées centre le mur du nord. On peut encore avoir une ferre à vitrage incliné, ce qui n'aura de fen- ticr qu'entre le mur du nord & la tannée. Le mur de ce coté fera il vc d'un jiied & demi ou de deux puis au-deflirs du pavé. Comme il cit difficile d'atteindre aux plantes d • int de 1 1 tannée , qui a fîx I d ; largeur , on cil oi les foignei pai .... on fait une large retraite au mur du midi , ou I anquette fui laquelle on monte pou les façons : . mneaui IX. SFR 2C9 vitrés ayant an moins dix pieds de longueur , feroient trop pefans & fujets à fe courber &: a fe dejeter , s'ils n'etoient partagés en deux dont l'inférieur glille fous l'autre dans une cofal :(iè, ou s'élève & s'abaiffe par le moyen d'une charnière. Les foires de cette conftrucîion, quoiq c in- commodes pour le fervice , font allez communes parce qu'elles font bonnes pour les plantes baffes & fac les à échanirer; Voici les détails fur la ferre b^fTï qui m'a paru h plus avantagent & la plus commode pour le fei\i e. Elle a en-dedans neuf pieds & demi de largeur , dont trois ce demi font i ( pés pir une tannée dans le fond de la ferre. Quatre le font vit une autre tannée fur le devant. Ces deux tannées font fepan.es par un Lr.rier large de deux pieds :, Pinclftiaifon du vitrage eit de trente degrés ( elle n'eit que de dix-huit ou vingt dans beaucoup de ferres baflls de chàffis). Un châlîis pratiqué dans le mur du midi, comme un Cqpplément ou une extenfion de cette ferre , reçoit du tuyau la même chaleur que la tan- née de devant: Cette ferre ayant trente-fix pieds de longueur, le tuyau de chaleur en parcourt trois cous. Si eiie n'avoit que vin. >t-cinq pieds, on pourroit la replier fur l'autre i < ;é de la tannée du devant , &: enfuke dans le mur du nord, pour ne rien perdre de la chaleur qu'il peut don- ner. Ces |roiï t innées de la ferre & du ch iflis, pouvant avoir t 1 iîe chaleur, font con- venables aux an. nas des n Serre sam tannée. Dans une ferre occupée par les plantes de la z.on« porride , la chtr- L> d 2io S E R leur doit s'élever nu-ckiîus de 0 ce quinze degrés au moins jufqu'àt:.. trois degrés au plus. Mais une ferre, dcllinée uniquement pour les plantes des climats compris entre le iringt- troifième& le i rc degré de latitude , n\i pas befoin d'une aulii gran !c chaleur. De douze a vingt degres font furlifans pour entretenir la végétation de ces phntes, & de celles des pays moins chaud; finies entre le vingt-fixieme & le quarante- tioiiieme degré , qui rleuriflent à la fin de l'automne ou pendant l'iii- vpf. ( Le, autres plantes de ces der- niers pays n'ont befoin que de l'o- rangerie. ) On ne fait point de couche ou tannée dans cette ferre, mais feule- ment un tuyau de chaleur ( 6c un d'air , li l'on veut ) qui en parcourt trois côtes , foit fous le pave, & le moins enfoncé au-deffous qu'il clt pofîible , foit dans les murs. Cette dernière dii'pofition eit la plus avan- tageait, i°. parce que le tuyau donne plus de chaleur ; 2.0. parce qu'étant moins horifontal, il attire mieux la mmee du fourneau; 3-?. parce que pouvant n'être éloigne du parement extérieur ù 1 nuit du midi que de quatre pouces, il échauffe mieux un châifis , si l'on en veut appliquer un contre ce mur, que ne feroitle tuyau d'une ierre à tannée, qui en feroit né de deux p;eds au moins. Si la ferre n'evqjt que vin^c ou vingt- cinq pieds de longueur, on pou-- roit replier le tuyau d^ns le mur du nord, pour proruer de toute i'd cha- leur. Cette ferre peut avoir plus de lar- geur , plus de toSt , & par cônfcq'uént n-offsde vitra^v - 'une icire pour lwS plantes de la 1011e 10. ride i s r r h plupart des plantes en cranrDor:ces en plein air .. que le foleil foit eltvc à vingt - fix ' es. Dan; une partie de la ferre , on dilpofe des planches en gradin in- cl'nc à environ quarante-cinq degrés , fur lequel en place les plantes ba/Tes qui végètent pe: J es plus babtc .rre paitie de la ferre graduellement fi.ivant la hauteur; 'es moins hautes fur 11 vant. Celles qui font dans i'in-ction pendant Phnrer , le placent (bus le gradin Ôc fur des tablettes attachées contre le mur du nord. On donne aux tablettes du gradin un pied de largeur, pour y plcer deux rangs de pots de fix pouces , ou un rang de grands pots , ce quelques petits dans le vide que les grands huilent fur k> bord des taLiettes. Mais ii les plante- ne font pnint allez nombreufes pou; que la place fous le gracin leur foit neceflaire, on peut iambriflér le deflous du gra- din cL" en fermer le; extrémités par des cloiibns; alors le l . . Jia- leurne Retendra dans le mur e.u nord, que juiqu'a la cloiien du gradki, &: poun . Ce retranchement diminuant beaucoup la volume d'air de la lerre, elle fera plus échauffer, & il pourra fervir a r.:m. f- ier les graines & les outils; ou. s'il n'y a qu'une furie pour les plantes de la zone torride , jointe à celle-ci, il pourra contenir le lit u'un jardi- nier qui & el.er ii:r les Fourneaux di.s d^ux ierre: pen- dant les nuits d'niver. li ne faut pas cependant trop relie rrer i'cfpace com- pris entre le g idin & U car fi la maiTe d'air cil d'autant plus facile à réchauffer , qu'elle elt plus s e a étroite, auffi ell - elle d'autanÊ plus facile à être pénétrée par la gelée. Si au bas du vitrage on 1911 huit un châms, dans lequel on ne veuille faire la couche que du furnjer, au lieu de fermer d'un mur le devant de ce chàms , on peut y faire de petits pilliers de bois , de pierre de taiUe ou de maçonnerie, diltans de cinq ou fix pieds l'un de l'autre^ ce mettre en dedans quelques planches minces au-dellus du fumier, pour retenir le terrain. Par ce moyen, on appliquera îles réchauds contre la couche ( conful 1 ce mot) lorlqu'ils feront ncccfiaiies. Du telle, cette ferre ne fe trouve point chez. l'amateur modère dans la paillon pour les plantes ctran ; - Il place les plantes de la zone tor- ride dans la tannée & dans 1 par- tie la plus chaude de fa ferre,, oc les autres dans la partie la moins chaude, ou bien il divife fd ferre par une cioi- fon vitrée en deux parties , çchai par les même ; fouine u x , dj rit l'im a une tannée. & l'autre n'en a » Les triples ferres., comruui Tune avec l'autre , dans lefquclles l'admiration e(l lue entre la grandeur & la décoration du bâti- ment &z les nombreufes colkîél de n] -;.;'.. da tous -les çlaj pais la 1 c :ioi- iième degré de latitude . ne cpnyien- nent qu'aux princes ce aux amateur; opule DZ LA RENTRÉE DtS PL.iXTES. , L'objet des f. rres chaud. s étant de fupplcet par une chaleur, artificiel,, au lie d< 1 "U r atniofphcie , ce de pr.fervcr de les S E R 21 1 intempéries les niantes des tiayfc plus chauds , pn doit y cranfporter les plantes; au.u-tot qu'elles ne trouvent plus dms notee climat, pendant les nuits, un degré de chaleur oa de température égal a celui dont elles joiiiiiênt dans le leur pendant les puits les moins chaudes, Les lanTer en plein air au - de! 1 de ce terme, ppaiï le. acro..;u:ner de Ls er.jurcir ni; c'elt , par un traitement abfrrJ.e. prétendre les :\> t:'ier en altérant leurs forces , & les rendre Lines oc v-g mrefufss par la longueur - &C l'informité. ■ 0 '.rres chaudes renferment les plantes, i°. de la zone torride ou des climats compris entre les deux tropique . De cl ne peuvent fr.pporter le plein air de notre climat, pendant les n lits même le plus chaudes de nos êtes ordi- . , [çlim u de Paris) : on les tient cpnltamment dan; la ferre. Les au- tre; moins délicates peuvent refpi- . ir , cC recevoir les rolces dans une ex'pofitjon chaude ce bien abr;t._'e , pendant environ deux nuis & demi , jufqy'au temps ou le thernio.n] ::e ne monte plus pendant la nuit qu'à quinze degrés au-defîus dé a-dirc, au plus bas de- .' patae; ce qui :onjiui(Une, , dans le cli- a; as , au commencement de feptembre : on pour oit différer juf- qu'aux nuits de trJzc degres, qui ne font p s n mees. Mai% fous un c ii 1 au/fi inconlrant que le varie qucl- 1- OS un - . 1 plus p'ruq d'an ndre es de Dd 1 lia SFR plus de liberté importent peu su bien de ces plantes condamnées, chaque année, à près de dix mois de prilon , & ils peuvent leur devenir perni- cieux. 2.0. De; plantes originaires des pays fituc; entre les tropiques & le trente* -fixiéme degré de latitude. La moindre chaleur de ces climats étant de dix degrés, elles doivent être re- miles d;ms la ferre , lorfque 1s ther- Oiômètre ne monte pins au-dciTus de ce degié pendant les nuits ; ce qui arrive ordinairement vers h nr-'ep- tembie; mais il elt prndsnt de pré* venir cette époque pour les plantes originaires des contrées les plus voi- fines des tropiques, & de les mettre à couvert dès que le thermomètre def- cend à 1 1 degrés au-delîlis de zéro. î9. Quelques plantes des climats compris entre le trente-fîxième & le qnarante-troifième degré delatirude, qui peuvent bien pafTer l'hiver dans l'orangerie , mais qui ont befoin de plus de dix degrés de chaleur pour fleurir en automre ou en hiver. Ori doit les tranfporter dans la ferre, & en même temps que les précédentes. Je ne donne point pour terme les jours du calendrier ; mais les degrés de chaleur marqués par le thermomètre , parce que rarement nos faifons ont la même température plufieurs années confeornves. Dans quelques années, les plantes les plus délicates pourroient denieurer en plein air au-Jela du 15 feptembre, dans d'autres, elles y font en danger avant le premier du même mois. .Avsnt de tranfpGtter les plantes dans la terre , il font en détacher toutes les feuilles mortes ou [: unes, & les nettoyer de toute pouïïière & S E R ordure , détruire les ïnfeSes rferoiénc pas feirlcmen: leur vi: dans la (erre, mais qui s'y rmiitfplie- roient ; donner un binage à la ter-î des pots, en ajouter de nouvelle , s'il e(t nécefiaire, & mouiller ceux oui en ont befoin. On choifit , pour les faire rentrer , un beau jo fec , & les heurts où i! rv*y a tri rofée ni ht midite fur les fei i Plaxtes dass la Serre. i° ■ Les plantes étant place . la ferre , les plus délicates dans la tannée & dans le fond de la ferre, où la chaleur tft plus grande ; & les moins tendres fur le devrrt de la ferre & des vitrages , & difpofi.es fuivant leur hauteur, de façon qu'elles ne le dérobent point la lumière les unes aux autres ; on leur donne de l'air tous les jours pendant les heures où le thermomètre , placé à l'ombre, marque quinze degres eu davantage ( douze degrés pour une ferre qiii ne contiendroit que des plantes nets en-deçà des tropiques ) ; mais pen- dant la nuit on ne donne aucune en- trée a l'air , parce qu'il eft de quatre ou cinq deçrcs ptas froid que pen- dant le jour. l*. Vtrs la f n de feptembre on fen.odvel ' chaude , de la façon c dèVaïït. Pendant qu'elle je S grand feu ( on n'y plonge pas alors les pots , on les place deffus N ; on oeaux durant le jour, pour dilîipcr les vapeurs humides cru" répand d.tr s la ferre. Lôrfqiie le thermomè- tre enfoncé dans le r n , ou le l v de la main du jardinier , rait jog r S E R que fa chaleur n'a plus que le degré convenable de trente à trente-cinq degrés (i), on y plonge les pots, & pendant quelques jours on c/t attentif aux retours de grande cha- leur qui arrivent quelquefois , & dans Icfquels il faut foulever les pots & les retirer entièrement. Ordinaire- ment la chaleur de cette tannée échauffe fuffifamment l'aiic de la ferre jufqu'en novembre. 3°. Enfin , lorfquele thermomètre place en-dedans de la ferre, ne monte pendant la nuit qu'à quatorze ou quinze degrés , & que le thermo- mûre placé en-dehors , ne monte qu'a un ou deux degrés au - demis d: zéro, .on commence à allumer da feu pendant la nuit, & à me- fure que la température de la faiîbn devient plus froide, on augmente le feu & fa durée. Dans les ferres qui ont deux fourneaux , on les allume alternativement, ou les deux en même temps , fnivant le degré de froid. S'il defeend à dix degrés ou plus au- deffbus de la congélation , on en- ticticnt le feu nuit & jour, foit que le foleil paioilfe , foit que le temps fuit couvert, de forte que les fourneaux & les tuyaux ne îvfroi- u point, & qu'on puiffé prompte- ment augmenter la chaleur, lorfque , S E R 2r, vers la naît, 1; froid augmente. Il faut dégarnir de bois les four;, sers minuit, bu même après; & vers les fix heures du matin , afin que, pendant les leures du grand froid , ( un peu après le lever du foleil ) il donne une grande chaleur. Avec la tourbe , le férvii e des four- neaux eft beaucoup moins fréquent & moins gênant. Dans les dégels & dans les temps humides , quelque doux qu'il foient , le l'eu eftncceffaire pour diifiper l'humidité de la ferre, & d'empêcher l'air d'y pénétrer. 4°. Pendant les nuits rigoureufes, les neiges, les temps de brouillards froids , on couvre les vitrages avec de grofîes toiles, ou de la toiie cirée, ou des p.iiii liions, tant pour con- lerver la chaleur de la ferre , que pour préfervet les vit :agcs d'être brifes par le poids de la neige ; mais on les dé- couvre pendant le jour, auffitôt que la nei^e ou l'obfcuiité d^ ci.l celle, afin de rendre aux plantes la lumière dont eliusne peuvent, fans prejudree, fournir une longue privation. De i lumière, je le répète, un air fans hu- midité , & au moins i^ degrés de chaleur eux plantes de la zone ior- ôde , au moins n dans les ferres fans tannée , pour les plantes en* deça des tropiques; ce font les trois r l) Ce deeré de chaleur ne convient qu'aux planres qui en exigent ie pies . &: aux plantes délicates qui font leurs productions pendant l'hiver. Il pourroit être nuifible aux autres , l'oit en brillant ou attirant leurs racines, foit en mettant leur sève en a;il ,11 le temps. Il faut moins chercher à exciter la végétation qu'à cor.fcrvcr la vie des > qui donnent leurs fleurs ou leurs, Fr lits d tns d'autres faifohl que l'hiver , car fi on ht , ' ; s pouffes foibles S.- -in', , p rirorit rV feront grand tort aux phire» qu'ell ■■'.;• s C« n'efl que inoxe du printems qu'il f.iut le* faire trr -ailler , parce qu'alors on commence à donner de Pair à la ferre , & que bientôt on pourra l'ouvrir preCqiie tous les jours , &: long- temps chaque jour , c'-' pir cor.f - iies pouffe!. Par Us mêmes raiforts , îorlque le aire , il ne fuit en fairr ion & précaution , & < giCI lucccllivement l'augmentation fur le befoin des plantes & la rigueur du temps. s r: r >oitans pour les eonferver la ferre, & les faire profpérer. ç*. Pendant ces mêmes temps, «m n'ourre aucun \ itrr.g^ de la ferre ponr y tenouveLler l'air : fouvent il r.e s'y en introduit pas trop par les portes qu'on eft obligé d'ouvrir pour (oigner les plantes. Mais il eft néceflàirc de foulever de temps en temps Quelques panneaux des ferres baffe , peur faite évaporer l'humidité & rendre le ref- fort à l'air trop étouffe. On profite pour eda des heures les moins froides eiu jour, d'un temps calme & d'un beau fole-il. 6°. Si la chaleur àc la couche tombe tellement que i elle du feu ne e la foutenir au degré nécefiaire, i. font remuer jufqi.'au fond & re- mani-r le tan; & s'il eft trop con- fommé pour répandre une bonne eur , en ajouter, & bien mêler un tie s ou un quart de neuf. 7°. Dan- l'endroit le plus chaud & le plus vciiin du fournie o , i doit y avoir, ce. )à été dit , un vaif- feaudecap; .ce, rempli d'eau de bonne qualité qui, par fon fejour dans !a feue, en acquiert à-peu-pres la température. Cette eau Ici t à arro- fer les plau tes avec beaucoup de ménagement. Une faut leur en donner que dans le befoin , fur-tout pendant les te.r.ps ri oureux , ou on ne peut damier de l'air à la ferre & en dilli- per ^humidité. Les plante, gr; les plantes lateufes, & celles qui font dai s leur repos , veulent être i . -peu & très-rarement mouillées. Celles qui font plongées dans la tannée, re evant de la couche quel- que humidité par les trous des pots, ont moins bwfom dV I es que ( Iles qui font placées fut le pavé de la feue ou fur des- u. dettes. Tendant S E R l'hiver, on ne criUe point l'eau f.f les plantes , on la verfe feulement fur la terre des pots par le goulot de l'arrofoir , auquel on ajoute un tuyau de longueur convena le pour la porter fur les pots plus éloignés. Si cependant queique* pi n:cs trop couvertes de poufhere ou o'ordurcs des infectes , avoient befo'n c' mouillées en pluie, on mettroit le pot fur un grand plateau , afin de ne pas répandre d'eau dan la ferre qui en augmenteroit l'humidité toujours trop grand?. Mais il eft préférable de laver les fetnlles des plantes avec u: e epon e fine , remplie d'eau tiède dans la ferre. 8J. Lo:fque le loleil, vers l'cqu."- noxe du printems , commence a communiquer à l'air 14 ou 15 de- gré, de chaleur, on ouvre, pendant le milieu du jour, quelques panneaux, afin de ranimer les plantes affoiblies d^n un air étouffe tk tans reiîort. Les autres foins neceffaircs aux plantes pendant leur iejour dans la lerre , confiftent à les nettoyer de pouiiiere, détaci'.er les feuilles mor- tes, ] tunes & rao fies; faire la guerre aux infectes , purge 1 la (erre de toute mal-proprete oc de tout ce qui pour- ro:t occafionner de i .humidité, :c cor- rompre & altérer L'ait. Sortie des Plastes. Faire palier brufquement un con- valefcent d X de fa cham'.ire à un air vif, «îc d'un r -mo- déré à une vie abondante , ce feroit l'expofcr au danger. Y auroit-il plus de piudence à mettre toi:--.-. en plein air des plantes qui n'en ont pas j oui pendant neuf mois ; Se de leur donner des pluies abondantes A les rofées du ciel, loriqu'a peine, S E R 5 E II 215 font revenues de la langueur qu'elles on leur en procurer par des ahri- ; ont contractée dans une longue prifon quelques jours après on I 1 où elles n'ont pu conferver leur vie une mi-ombre; & enfin on le que par les foins allidus d'un jar.di- jouir du folci! pendant tout le j nier attentif à leur dofer la quantité Si elles y étoient d'abord expoft d'eau, d'air & de chaleur, convena- les pouffes foibles, effilée^ & c'tio- blcs au tempérament & à l'état de lces, qu'elles ont frites dans i a f.rre, chacune? feroient brûlées par les rayons; cr Depuis que la faifon commence en les y expofant peu - il -peu, 5j a s'adoucir jufque vers la mi-mal, avec ménagement, elfes ne font p on ouvre, chaque beau jour, fui- endommagées. L'exposition la vant les indications du thermome- chaude , & li mieux défendu j tre , plus ou moins de panneaux , nord & de l'cft , leur convient le & plus ou moins long-temps. Lorf- plus. Il faut ranger enfémble les que la chaleur du jour ïrtonte à quinze plantes gralFcs , & celles qui crai- degrés ( celle de la nuit n'eir en- gnent les pluies abondantes & con- core qu'a dix ou a onze ), on ou- tinues, af:r. de pou. nent rre prefque du matin ;>u loir les les en défendre avec des toiles ou portes t les panneaux ; mais on les d'autres couve rt&res , fur-tout vers ferme pendant la nuit. Lorfque la le temps ou elles renti ni d as la température des nuits devient de ferre.... Quant aux plantes tel quin/.e degrés, on retire de la tin- qui ne fortent point de la ferre, il nce les plantes qui ont eu befoin d'y faut les nettoyer fbîgneufément de être tenues pendant la faifon lignu- poufi rc-ufe , & on n'y Ici/le que celles autant d'air qu'il efl ; : dans qui doivent y demeurer conltam- les heures'de la grande; tbaleur, éten- ment. On approche fur le devant dre un canevas fur le vitrage, s'il de la ferre les plantes fuccellive- efr fort voifin ment , fuivant le degré de la déliea- préferver d l'ai ( r du foleil & tcflb, ou bien on tranfporte les moins du defsèchement qui de tendres dans l'orangerie. mouiller très-fouvent , les changer Enfin , lorfque le thermomètre en de pots en juillet & en août. plein air ne defeend plus pendant ~ , ,r ]l " Transplantai ic- r.r ai très les nuits aii-detJous de quinze de- , , ' ,. . FAÇONS. r^ies ( vers la mi-ium , climat de J Paris ) on tre de la ferre les plantes Lorfque les plani levé ues de la zone torride. Celle; en -deçà trop grandes pour leurs pors , des tropiques ont pu en fortir envi- lorfqu'elles en 01 - ron un mois plus tôt, lorfque le th Jaire de leur donne momètre a mai les nuits nouvelle terre & d'autres douze de;- mps couvert & changement '.. it un< mis une petite pluie - fois par an - & 1 <>ur ce tranfport. Mais (i leurs progrès. Les pors dans lefquels le ciel eiï pur & le lokil net , il on les tranfplantc , n< f4ut placer les plantes a l'ombre , avoir beaucoup plus de capacité quç 2i6 SER ceux dont on les retire. Un pouce ou un pouce & demi de diamètre de. plus ett très - fumTant pour les plantes dont la croiffar.ee n'elt plus extraordinaire. En général ks plantes des pays chaud; doivent cire plutôt un peu à L'étroit que trop a l'j'fe dans leur* pots. Créées pour des cli- mats où leurs racines trouvent beau- coup de chaleur & peu d'humidité dam la terre, on ne pourroir leur procurer ces deux avantages fi e.les étoient plantées dans une de terre difficile à pénétrer par La chaleur de la couche , & retenant l'humidité tant des vapeurs de h tannée que des anofemer.s ; & II leurs racines étoient fort éloignées des paroi; des por, qui , étant une m-tiere compaâe , contractent beau- coup plus de chaleur que la terre qu'ils contiennent , & ne s'imbibent prefque d'aucune humidité. Ces pa- rois des pots font , par leur chaleur , fi favorables aux racines, que fi quel- ques-unes atteignent pendant l'ère , en peu de temps elles les tapifienc comme un épais chevelu. Si les plantesque l'on repote ont formé ce filagrame autour du pot , on les retranche entièrement avec une bonne partie de la motte; mais fi ce font des plantes graflès ou lai— teufes , ou celles qui ne veulent fouf- fnr ni pluies, ni ruptures , ni orfenfes à leuis racines , il faut jeter un peu de terre dans le nouveau pot , y pla- cer la motte très-entiere, garnir le vide de nouvelle terre , & donner un arrofement plus ou moins abon- dant, fuivant la nature des plantes. On couvre la terre des pots à la hauteur d'un demi-pouce , ou avec du vieux tan , ou avec du terreau fin, S E R t four Guelcs pluies & les arrofemcr.s ne a plombent & ne la durci •. : • Pour rempoter les plante i gétent toute l'année lans interruption, eV celles qui doivent être trar.fplan- avec la motte entière , on con- fia.te plutôt le btfoin que la laifon. Celle dort la végétation n'eft pas nie , le dépotent pendant tout le temps de leur repo-.: ainfi on en l > le laifor.s , m..i. le plus g: and nombre vers le commencement du piimemps. Il eft bon de remplir de terre Se de plon- ger , pendant quelques jours , dans une couche chaude, les pots c'.e-itines pour les plantes tres-dclkates , afin que les racines n'éprouvent point d'in- tenuption de chaleur. Les plantes rempotées avec la motte entière, ne demandent pas des fo;ns £z de; traitemens particulieis sprés cette opération. Mais celles qui font tranfplar.tees à racines nues ou à racines & mottes taillées , doi- vent aulfitôt être placées dans i : e couche, & défendues du folcil jul- qi;\i ce qu'elles dennent des n ques de leur repiife. Il faut tailler les plantes & les arbrifieaux qui en on: bcfoin,lorf- qu'ils foni cLns leur repos , ou fi leur végétaiion cil continue , après qu'ils ont donné leurs Heurs & leurs lemence<. Le? taiikr dans !e temps de leur g:ande végétation, ce leroit expofer leurs productions à avorter, & eux-mêmes a louriiir, & peut-être à pc Propagation des Puâtes. Les plantes exot'ques, comme les indi0eius , le multiplient par fe- nicncei , S E R menccs , marcottes , boutures & dra- geons. ( Confultez ces mots ): Il ne s'agira ici que des femences. La plupart des femences des plan- tes de la zone torriùe , & un grand nombre de celles d'un pays moins chaud, ne pouvant perfectionner leur maturité dans nos ferres, il eft né- ceffaire d'en faire venir de leur pa- trie. Etant recueillies dans leur par- faite maturité , biffées dans leurs capfules, & non dans une pulpe (i) ou un mucilage, embarquées avec Ici précautions connues (la meilleure eft de les mettre dans des boîtes remplies de terre,, pour les préfer- ver , pendant la tiaverfee , des in- feûes, du dessèchement & du con- tact de l'air file ) -, enfin, arrivées en bon état, on ks sème auiîi-tôt dans des terrines ou des pots remplis de terre légère , de médiocre qualité plutôt que grade. On sème feparc- ment, chacune dans un petit pot, lesgroifes graine? & celles des plan- tes difficiles à tranfplantei , même en motte , parce que leurs racines crai- gnent d'être ofïenfées & même d'être découvertes. Si l'on sème depuis la fin du prin- temps jufqu'au mois de Février fui- vant , on place les pots ou tenines dans un endroit de la ferre o;i lesgraines ne puifTcnt pas éprouver une chaleur 6c une humidité lufli- S E R zï7 fantes pour les faire germer , ni aflez de froid ou de fécbereflè pour alté- rer leur germe; car les plantes an- nuelles dont les graines ne lève- raient qu'après le printems, n'.u- roient pas , dans le relie de nos jours chauds, le temps de faire leurs pro- ductions utiles ou agréables ; tk les tiges des plantes vivaces ne pour- roient pas acquérir affez de force ou de folidité pour réiifter facilement aux rigueurs de notre hiver , dont 1 1 meilleure ferre ne peut pas en- tièrement prëfervef les plantes dé- licates. Mais aufîitôt que le mois de mars ( vos le 10 ou 12. , fuivant le cli- mat ) adoucit la température des nuits, lesgraines antérieurement fe- mées , & celles qu'on a pu julqu'a- lors différer de femer , doivent être plongées dans une couche chaude de tan , mieux que de fumier. &i en- tretenues dans une humidité fuffi- fante pour les faire germer. Lorf- qu'ellesfont levées, on donne au plant autant d'air qu'il eft po/îible , afin de les fortifier & de les préferver de l'ériolement. Si les graines ont été femées feparément, & qu'il n'y ait qu'un feul pied dans chaque pot, on lui continue les foins convenables à Ion efpèce. S'il y a plitfieurs pieds dans chaque pot , aufii-tùt qu'ils au- ront acquis un pouce ôc demi ou (i) Si les graines font envoyées dans du papier ou dans de petites boires , il faut qu'elles n'aient aucune humidité. Ainfi on iaitle entièrement lécher les capfules qui font charnues à leur batc ; les bayes , la fulpe, la chair , le brou, céc qui m les [i menccs des fruits ; ou bien on en retire les femences , & on les laiffe lécher à l'ombre avant de les renfermer -, ou bien , fins laifler ficher les s , après les avoir retirées des fruits, on les enveloppe de moufle fraîche, non taflee 6c foulée. Mais li on les y envoyé (beaucoup mieux ) d:.ns du fable ou de U terre sèche ou tout au plus fraîche , on peut les laitier dans leur palpe, chair us «nyeloppe charnue , dont L'humidité fera abforbée par le fable ou la ti Tome IX, E e 2l8 SER ('eux pouces de ! a iteur , & avant ou leurs racines fe foient beaucoup étendues , on les fepare en motte , fans endommager les racines , ni même les découvrir T fi les plantes font grafTcs ou laiteufes , & on les plante chacun dans un petit pot ru'on enfonce dans la couche , & on les défend du grand, foleil jufqu'a ce qu'ils recommencent à pouffer & à profiter ; mais fi, après fix femaines ou deux moi:, le: graines ne lèvent point , on les vifite , les découvrant avec précaution & f.ns le^ di- ranjer-, & (i on ne les trouve ni ger- mées , ni renflées & dnpof.es a germer , on retire les pots de la couche & on le; place dans un en- do:t tempéré de la Une , & on les remettra dans une couche chaude au p;i; items fuivant. Nom. i°. Des plantes exotiques comme indigènes , i! y a de, graines quittant firmées auilitùt qu'elles font mûres, germent far-le-champ ou au premier renouvellement de laiaifon; mais fi l'on dirrère de les mettre en terre, elles ne germent qu'au fécond & quelquefois au troisième princems. La féchereflê dans laquelle on les a tenues , femble avoir engourdi ck rendu inerte; leurs facultés germi- natives ; & il faut beaucoup de temps pour les ranimer & les mettre en ac- tion, fi toutefois elles ne les ont pas perdue , comme il arrive à celles qui ont été confervées trop sèche- ment hors de leurs capfule; , ou en- tièrement privées d'air, ou trop ex- pofees à l'air filé ; c'eit pourquoi j'ai obfervéquele plus sûr moyen de tranf- porter les giaines étrangères en bon état , efl de les mettre dans des cailles remplies de terre", dans laquelle elles font défendues de la trop grande SER afrion de l'air , preferrees de l'e*- trjmc fechereffèè: d*tmc ! humidité pour les faire pourrir aux approches de nos climats tempérés. Nota. i°. La gernv'nation dis fe- mences eft opérée par le contait de l'air, de la chaleur & de l'humidité. Si un très -petit nombre de graines germent dans le vide, toutes les au- nes ont befoin de plus ou moins d'air. Ren'ermc'es pend.int un certa'n temps dans des bout- illes d- verre bien bou liées, elle, y perdent en- tièrement la faculec de gemur. En- terrées a une grande profonceur (trois pieds ou davantage) , elles conservent cette vertu comme fufpenduc pen- dant un fort grand nombre d'années , & aufli-tôt qu'en les rapprochant de la fii'facede la terre, on les foumet à l'action de l'air , elles fe réveillent , Se leur germe reçoit du moi \ & fe développe. Les graines privees d'humidité deviennent incapables de germination, les unes fix mois après leur maturité, d'autres un an, d'au- tres deux, d'autres trois, & un pe- tit nombre au - delà de ce terme. Enfin toutes les femences, pour être mifes en activité , ont befoin de chaleur plus ou moins grande , fui- vant la faifon & le climat pour les- quels les plante; ont été créées 6v deiHnce1:. Les graines de la plupart de nos plantes indigènes entrent en mouvement aullitôt que les premiers degrés de chaleur raniment la na- ture ; quelques-unes attendent une température plus douce ; mais on femeroit inutilement dans nos pota- gers , au commencement du p;in- tems , des cardons 6c des haricots. Non-feulement ces trois agens doi- vent concourir à la germination des femences; non-feulemcn; il >. se a y concourir clans un certain degré , mais leur concours doit être conf- tant & foutenu dans ce degré. Si des graines, dont les radicules font déjà étendues , dont les plantules même ont commencé a fe déve- lopper, manquent d'humidité , elles dessèchent &C pendent. Si la chaleur n'en, pas entretenue à un degré né- ced'uire, leur végétation s'arrête, &C ii cette interruption de chaleur eft longue , elles pourridbnt au lieu de lever : fi des graines font trop en- terrées ou couvertes de matières qui les prirent d'air, elles demeurent fans action. Si donc on veut femer avec fuc- ces les graines des plantes exotiques les plus délicate; , il faut remplir des pots de terre légère , y placer des graines a une profondeur proportion- née à leur groileur , donner une mouillure fuflifante pour bien hu- mecter la terre , couvrir le pot de deux pouces d'epaideur de gros tan ou de monde , plonger les pots juiqu'au bord dans le milieu d'une couche neuve de tan fous un châdîs. i°. Cette couche confervera une bonne cha- leur plus de temps qu'il n'en faut aux graines pour germer. z°. Etant faite avec beaucoup plus de fumier qu'on n'en emploie pour la tannée d'une ferre , elle jette bien plus de vapeurs humides qui , penétiant par le. trous des pots,contribuentà entre- S E R 219 tenir l'humidité de la ferre. 30. L'air étant lenouvelli plus fréquemment à caufe de l'humidité de ces vapeurs , il a plus de redort que celui d'une ferre. 4.0. Les parties du tan ou de la rnouiTe n'étant pas fort rappro- chées, n'empêchent point l'action de l'air, mais empêchent l*évaporation de l'humidité de la terre , & dif- penlent de donner de grands & fré- quens arrofemens , qui , quoique d'eau tiède , retarderaient le tra- vail des graines, & pourraient leur devenir nuifibles. Vers le temps où l'on peut croire que les femences font germces,on foulève le tan ou la monde (1) , & fi quelques plan- tules commencent à fortir de terre , on retire ces couvertures ; pendant quelques jours on défend du folcil le plant n ai fiant , & on lui donne de l'air & de l'eau. On peut lire dans le diclionnaiie de Miller (z) un fait qui appuie ce que je viens d'obferver. Ce favjnt cultivateur ayant éptiife toutes le* redources de fon habileté & de forr expérience pour faire germer de» noix de cacio , il retira , du milieu d'une couche neuve , deux de<; plus grands pots , fenva les noix fur le côté dans le fond des trous , les cou- vrit d'environ deux pouces de tan , & remit les deux pots defiiis. Six femaines après ayant vifitc ces noix, il tiouva les racines alongées d» (0 II faut Couvent fou'ever la moulït' , pour détruire les cloportes & autres infede» qui le plailcnt deffbus , & <|ui dérangent '.es graines fines très peu enterrées, ou lliilcment apjlicjuées fur la furface de la terre. Cette moufle ne doit drre ni foulée, ni preftee , ni trop épailTe. (r) Tout amateur de la culture àes plantes étrangères & de ferre chaude, me peut fe dif| enfer de le procurer cet ouvrage , Se de le confulttr Couvent, Kien n'a *té cncOiC pubiié de plus parlait en ce genre. Ee z 220 S È R plus de deux pouces , & les plan- tules d'environ un pouce; il les en- leva avec précaution , & leur donna les foins nécèflâireY. r. e m éme pro- cédé fut fuiyi du ' ces pour d'autres fcmencer a noyaux durs oui avoient c'te rebelles au traitement fuivi pour les faire germer. Teri.es composées. On a dit, il y a long-temps, le même te:/ i;ii ne convient pas à tou- tes fortes déplantes; cependant cha- que efpèce de plante n'exige pas une qualité particulière de terre. Le plus grand nombre réufïït très-bien clins une vraie terre franche, dont les p rues fabjeufes & argilcui s font combinées dans une proportion qui la rend douce, fertile & perméable à l'eau. Quelques-unes demandent une terre forte , d'autre; une t.rre légère & prefque fans corps ; d'au- tres une terre gra/TL- & très-fubftan- cieufe ; d'autres une terre maigre , d'autres ure terre sèche , d'autres une terre humide, d'autres des plâ- tras & de vieux mortiers piles, &:c. Un jardinier doit donc avoir des terres de diverfe confiltance & de diverfes qualités , afin de fournir à chaque plante celle qui lui convient. Une terre ne peut recevoir de conf ftance durable èVperfi (tante, que cPuneantre-terre ou matière terreufe: ainfi le fable ameublira une terre comp.-.cte, l'argile donnera du corps à une terre trop meuble. Les ma- tières propres à faire la bafe des terres compofees &: à leur donner de laconfillance , font Targuie ,1a marne le fable de terre & le fable de mer. L'argile de diverfes couleurs, jaune, blanche , bleue, èkc. , & qui h trouve S E R très-communement dans la terre £ diverfes profondeurs ( confultez le mot ARGILE ), a une ténacité qui la rend inepte oc même nurfil »n; m .is fi . par des labours lies, elle e!: en molécules fines , ou fi mie fables ir.te.pofés d paities & en diminuent l'adherenc . devient la plis propic des terres pour la végétation. La marne (confultez ce mot), fi elle deli te facilement , convient aux terres fortes ; fi la marne efi ar- gileufe , aux terres légère'. Le fable de mer eft le meilleur de tous pour donner aux terres com- pactes la mobilité & la fertilité. Les cr.gr: is de diverfes ni contenant beaucoup de fnbftances nutritives , donnent de la qualité à une terre ; mris ce; ingredier.s ne changent que pafLgerement fa con- fi fiance. Auflitot qu'ils font di/Tipés, elje reprend fa nature. ( Confultez l'article ENGRAIS. ) Ii faut donc donner à la terre que l'on veut compote r , la confif- tance convenable par le mélange d'autres terres ou de matières long- temps fuLfiflantes ; enfuite les amé- liorer avec quelques-uns des ingré- diens qui y font propres. Toutes les matières étant d'abord mifes & en- tafîces par lits, on les mêle & on les pafTe comme il vient d'être dit. Apres chaque façon , on les rétablit en tas qu'on couvre de gazons re- tournés ou de grandes pailles, &c. pour empêcher le haie & le foleil de les defTechcr & d'en enlever les fcls, & les grandes pluies, de les pé- nétrer . de les laver & d'en préci- piter les fels. Les jardiniersinflniits favent, I9. qu'il SES SET 22i rie faut jamais employer les terres elle fleurit en juillet & en août. La mouillées ou gelées. Avant l'hiver plante eft vivace. on uanfporte fous un hangard ou Propriétés. La femence e(r aro- àutre bâtiment couvert, mais non matique , un peu acre au goût , fîcj- clos , la quantité de terre dont on rnachique , diurétique , emménagp- prévoit avoir befoin avant le pritl- gi.c . rdolutivc , canninative. temps; 2'. qu'il elt néceflàire de Vfoge; On n'emploie que la fe- biner fouvent la fuperrïcie des pots, menée crans L même cas que celle pour empêcher la terre de fe dur- du fmôuil ordinaire , & de la m cîr & de produire de la moufle. Il manière que celle de l'anis. ( Coi vaudroit encore mieux en fubfHtuer te/, ces mots ) je nouvelle. SETIER. {Foyei SEPTIER) SESELT,oa FENOUIL TORTl7. PlancIvIX. 7Jns . exemple lui le prunier, ls cet . . 224 S E V IV riçotier , & fur tous les arbres à noyau , ce fuc pft gommeux ; il eft réjineux dans les pins , les fapins , &C, gommo - ripneux dans le c:: &c. 3cc. (Confulrxz ces mots) Il !c- roit facile; de multiplier I - On a beaucoup écrit fur la marche & h progiciïion de la sève, mais on ne s'eii pas allez occupe à con- noitre comment fes principes fe rcu- niffènt, Ce combinent, & s'appro- prient tellement à la manière d'être de tel ou de tel végétal, qu'ils de- it la caufe de fa profperité ou de fa mort. Tâchons de faire ce premier pas, examinons comment la sève concourt à former la charpente des végétaux; enfin jetons quelques idées, peut- être nouvelles, fur les cvufe. méca- niques de la sève du printemps & du mois d'août. CHAPITRE PREMIER. Des principes de la sève. On retire par l'analyfe chimique de tous les végétaux , de l'eau, de Y air * foit atmofphérique,, foit fixe , f oit inflammable , (confultei ce mot) un Çel quelconque , de l'huile grade , de quelques-uns d: l'huile clientiellc, enfin la partie terteufe qui a fervi a la charpente du végétal. Tous ces principes font donc dans les plantes, lis, pour les en retirer , il a fallu que la seve les ait auparavant appro- priés, qu'ils aient étç élaborés p.:r {'on mouvement afeendant & dépen- dant, enfin perfectionnés par des féelétions. , tk. ces fécrétions n'ont eu lieu que par la tranfpiratiqn; niais comment ces principes fi cbn- tràûes, & qui ont il peu d^aiiinilé S E V les uns avec les autres , ont-ils pu fe combiner & ne former qu'un tout? C'eft-la le vrai point de la i. Diia-t-on que chaque plante pompe de la terre le fuc qui lui appartient exclufivement à toute autre plante ; que les racines vont chercher celui qui lei t c nvient, & rejettent ceux qui ne leur fo:.t pas analogues, eVc- Ce fercit 'ingulic-re- ment compliquer la marche de la nature qui çhpifit par prcRr.nce les voies les nln> (impies pour toutes fes opération-. Quand même ces af- fermons fer ient aulu vraies qu'elles font démontées f«ufîes , ceit cUtion du phénomène enrrair.eroit après elle mille difficultés , mille exceptions plus difficiles à refondre que la première quefrion. En effet, fuppofons une enfle remplie de terre préparée depuis long-temps par un fleurifte , c'eil-a-d're , compofec de débris animaux £: végétaux, & de ce qu'on appelle terre franche. Cette terre, j'en conviens . paroît au pre- mier coup-d'œil contenir une grande variété de principes. Semons :étuel- lementdans cette te:rc & péle-méle, une forte quantité de gra nés de laitue , de cardon d'elpagne , de perfil,de bette-rave , de radix,&Ç, enfin couvrons cette terre de gt ir.es quelconques. Toutes germeront, ve- fjeteront; les tiges couvriront toute a furface de la cai.'îe , & les ruines rempliront tout l'intérieur de la terre , puisqu'elles font fuppoiees fe toucher pies a près. Dira-t-on dan* ce cas , que cts racines iront ciieY- cher la seve qui leur elt propre ? Mais la proximité des racines voi- flnes «S>: multipliées , les cmr. de s'éioigner de la perp» jufqu'à ce que les plus forte de truit S E V détruit les plus foibles. Elles ne peuvent donc tirer les lues que de la petite portion de terre qui les touche immédiatement. Dans ce cas, comment eft-il poflible qu'une li petite portion de terre puilTe avoir précifement la qualité de principes qui conviennent a chaque efpèce de plantes? Certes, les principes acres du perfil , doux & laiieux de la laitue, amers &: aultèr. s du cardon, fades de la bette-rave , acres des radis , ne font pas dilTéminés dans ce peu de terrain & en afTl-z grande quantité pour fournir à chaque ef- pèce le lue, & par conféquent la faveur qui lui elt propre. Cette fa- veur provient donc d'un autre ordre de chofes qu'on n'a pas afîèz étudié , & lc> racines ne vont pas de droit & de gauche chercher le fuc qui leur convient, &fedétonrncr pour éviter ce qui ne leur convient pas. Circonf- crtes & retenues par la terre qui les environne, leurs extrémités peu- vent, il elt vrai, être attirées, foit par plus de fraicheur , foit par plus d'engrais ; mais dans l'exemple cité de la caille , toutes prendraient la même direction, fi la diftance ne s'y oppofoit. Cette direction particulière elt un cas étranger a la loi générale qui preferit aux petites racines & aux radicules de ne s'éloigner que progressivement , & d.ins le même ordre fymétriqnc de la mère racine ou pivot. Si une ou deux s'écartent de cet ordre, on ne peut l'attribuer qu'à une caufe fecondaire, niai1; il (eioit abfrrdc de di-e que c'eft pour aller chercher tel ou tel fuc, tel ou tel il en particulier, puilque toutts deyroitnt prendre la même direc- tion , attendu que toute, font fou- BÙTes a la même loi de la nature. Tome IX. S E V 21K Un peu plus de fraîcheur, une teir» plus meuble, plus fubftantielle d'un côté de l'arbre que d'un autre , n'a/- tirenl pa> rigoureufement parlant les racines ; mai; les racines qui font de ce côté, ont plus de facilite pour s'étendre, y trouvent une nourriture plus abondante , & par conlequent y végètent avec plus de force. Les branches de l'arbre correspondantes profpèrent par la même raifon & l'emportent en vigueur, en végéta- tion fur celle de l'autre côté ; enfin petit a petit elle attiicnt toute la sève, & l'autre moiré de i'arbre décline & fouvent périt. Certaine- ment cette force de végétation ou de :i/ation,foitàfroid,foit à chaud, n'en préfeme pas d'autres. D'où l'on doit conclure combien ell chimérique l'ifolemtntque l'on fuppofe à chaque fel en particulier , afin d'alimenter telle ou telle plante, fans alimenter les plantes voifines. D'ailleurs le fel, comme fel ou fubfhnce concrète , n'exifle pas tel dans les racines che- velues des plantes : leur exiguïté s'y oppoferoit. Il faut donc les fuppofer diflous dans l'eau qui doit compofer la fève ; mais une eau faline , acide quand elle ell en conâaâ avec une eau alcaline, s'unit avec elle, & de leur réunion & de leur mélange, ré- fulte un fluide dont la partie faline ell neutre , c'eft-a-d;re , un Hiudi falin participant des deux autre;, mais d'un genre à lui , ce qui n'c-fl phis celui de; deux premiers: donc ce fluide falin n'efl pas celui de i'o- feiile, celui du fucre , celui delà bryone, &c. donc toutes ces fuppofi- tions n'ont été enfantées que pour marquer l'ignorance des beaux di- feurs en agriculture; elles font gra- tuite; , puisqu'il faudroit fuppofer dans la terre renfermée dans une caiffe, quirante dilfolutions de Tels différents , fi elle contient quarante plantes difterentes. Il ferait poflible, à la grande li- gueur, d'admettre ces fuppofitions , fi la sève ne chariok que des eaux falées à leur manière; mais l'expé- rience prouve que les plantes four- niffent de l'huile , de la terre , & les- huiles varient autant, eue Icsfels, r- kdvement aux plantes. Dita- 1- on S E V encore qu'il y a dans le fein de la terre autant d'cfpèces d'huiles que d'efpecesde plantes, que d'efpèccs de fels?que toutes les terres font calcaires puisqu'après la décomposi- tion des plantes , on n'en trouve pas d'autres; même dans celles qui ont végété fur un fol de nature nulle- ment calcaire par lui-même? La na- ture eft fimple dans fa marche , & fimple dans fes moyen". Les compli- catio.-.sles dérangent. Cherchons donc quels font les piincipes conftituar.s de la sève , & comment les plantes fe les approprient, foit pour fabriquer leur charpente, foit pour en contracter leur faveur, leur odeur & même la couleur qui leur eft propre. L'analyfe chimique , je l'ai déjà dit, démontre dans les plantes, de la terre, de l'eau, de l'huile, de l'air & un fel quelconque. Toutes ces fubftances , en appa- rence & feparcment fi immifcibles entre elles , ont etc voiturces & eiépo- fees dans les plantes , par La sève; elles font le rcfultat de tons les mé- langes. i°. La Lule terre calcaire eft folu- Hc d.ms l'eau , dune c'cfl la feule qui pni:Teétre partie intégrante de la sève. Il faut bien dhtinguer la d'fTolution de l'extenfîon ou fufpenfion d'une matière dans l'eau. Par exemple, fi on prend du cinabre ou telle fubf- tance terreufe d'une aut:e couleur, fi on l'agite dans l'eau , cette eau fera colorée en rouge ; mais après quel- ques heures de repos, le cinabre fe précipitera au fond du vàfe , l'eau refiera claire; un peu jaunâtre, il efl vrai: cette eau colorce, tirant fur le jaune , a réellement difîbutune por- tion de la partie faline du lïnaSre ; nuis la matière rouge précipitée n'ell S E V pas dilToute. Pendant l'agitation don- p le a L'eau, cette matière rouge a e'tc feulement étendue; fi on ajoute de la gomme à :ette eau, la partie co- lorante y reliera fufpeo :nc. Ces dif- tinâions font eliinticlle» à faiiir (i on veut connokre le mécanijme comppfiteur delà sève. L'extenfion, la futpenfioo font des tnanièi • tre différentes de la difTolution. Pre- nez du fucre, iettez-le dans un vafe plein d'eau, il y fondra peu-a-peu dans le fond, & quelques jours après, fur-tout s'/l fait chaud, vous trouve- rez la liqueur fupèrieure du vafe aufii fucrée que celle du fond. Voila l'exemple d'une véritable difTolution. Ce que je dis du fucre s'applique éga- lement aux fels acide;, alcalis & neutres en plus ou moins grande proportion. Revenons aux principes. J'ai dit que la terre calcaire ou terre alcaline, celle qui fait efre -.li- cence avec les acides, telles que la chaux, les craies, les marnes, &c. ctoit la feule qui entrât dans la char- pente des plantes. Toutes les ana- 1) le» n'en ont jamais démontré d'au- tres. Cette terre eft uniquement corn- pofee de débris d'animaux & de végétaux ; c'eil la vraie terre vege taie , le véritable humus , la terre foluble par excellence; chaque jour la maiTc augmenteroit, fi les pluyes l'ayant diftbutc, ne l'entraînoient plus facile- ment que les terres vittifiables. Cette terre n'eft pas pure & fans mélange; la chaux, qui cil la terre calcaire par cxellcnce, ne Peft pas; elle cil toujou's mélangée avec d'autre, cf- pèces de terres, & c'cfl précilément qu'elle efl foluble , qne fes mollécule! font plus delllminces dans es terres, fuivant la manière dont 1. epoten a été foimé. Il n'y S E V 227 a qu'une terre foluble, c'eft la partie calcaire; tontes les autres terres con- courent à la végétation, non eii'.-n- tiellement, mais indirectement. Elles font des terres matrices qui aj'iiLr.t, dansunfens, comme l'eau gommé.; far le cinabre. Elle; fervent àc points d'appuis aux racines, &: femblablcs a me éponge, h retenir l'eau iu.. fJ.ire aux diflolutions, & de-là, à la végétation des plantes. L'argilie franche ret ent trop l'eau , le fable pur la laide trop filtrer & évaporer. La bonne terre eft ce'le qui retient l'eau en quantité proportionnée aux befoins de la plante, & qui contient plus de terre foluble pour la nourrir; mais pourquoi cette terre cft-elle foluble? c'eft qu'elle eft par c même un fel terreux alcalin, & que de tous les fels connus , aucun n'eft plus facilement dùTout par l'r/au. 11 faut donc dill in:mer deux chofes dans cette terre, & ion latus fajin , & fon latus terreux, fournis par l'ancienne décompofition des animaux & des végétaux. La nature, par leurdeftruc- tion, régénère fans ce/Te la repro- duction de cette terre par excellence. C'eft toujours la faute de l'homme , fi la terre matrice s'épuife de la terre foluble qu'elle contient. J.e latus terreux eft compofe de molé- cuLs réduites a l'exiguïté 1 1 plus in- concevable; & ce ne peut être autre- ment, puifqu'elles ont déjà fervi & refervi à l'o ganifation des individus qui ont eu vie. Il n'en eft pas de même destçrres matri;es; ell s ne le décom- polcr.t pas ; tout au plus, d:scaules tecoodaifeî les mélangent avec la terre foluble ;& elles 1 ouxs telles qu'elles font quant à leurs pi in ipes. D'après cet expofé il eft facile Ff i 228 S E V de concevoir comment notre premier princp?, terreux, falin, fohible dans l'eau, & fufceptible de la plus grande divifion & atténuation, peut être dif- frut par l'eau & former avec elle un tout, devenu homogène par la diflo- luti »n i enfin, commun ce principe peut être ebarié par la sève & fervir à. la charpente des plantes. 2°. De tcau. On ne doit pas con- fiderer l'eau dont la terre eft imbibée, comme une eau pire, femblable a celle des pluies d'hiver (confiai ez ce mot) ; de pure, fuppofie telle, en tombant elle ceiTe b entôt de i'etre; elle diflbut le îe's que la terre ren- ferme, & elle diilout en même temps Y humus ou terre végétale. La vo:la donc déjà eau compofée , plus ou moins raturée par des corps étrangers, terreux & falins, & n'ayant encore qu'uns partie des matériaux de la sève. 30. De l'huile. Je n'ai pas à parler en ce moment de toutes les efpèccs d'hule fournies par les plantes. Sous cette den i minât ion d'huile, j'entends la d.compofi.ion de toutes les fubl- tances gra î.'enfes, butireufes , &c. qui ontfeivi aux organifation antérieures des animaux, des végétaux, & qui, parla putréfaction & décompofition, font interpolées entre les molécules terreufes. Perfonne ne peut nier l'cxif- tence de ces corps grailleux; & «.'eft par les différentes modifications qu'as éprouvent , fc't dans la te:re , fo't dans le travail des plantes, qu'ils font fucceffivement convertis en huile, en réfine , & même en cire & fu;f, tels qu'on retire ces derniers de certaines plantes. 4°. De l'air. On ne peut d'fcon- venir que dan§ la terre , il n'y ak de 1W femblable à celui que nous S E V nommons atmofp! érique. Cet air n'ett pas pur; il eft combine avec d'autres elpèces d'air. Ses combinai- fons fe multiplient a mefure que les animaux pourrilTent & fe decompo- fent; & ces fubirances ne pourrifient que parce qu'elles lâchent leur air fixe, leur air de combinaifon (con- fultez ces mots ). Les molécules de la teire se l'appropiient & le retien- nent; m is , comme cet air eft fin- gulrèrement mifcible fit foluble dans l\au, il s'unit av.c elle, fié devient, (i jj ne dis pas, la bafe de la sève, au moins in des principes qui louent le plus grand rôle: enfin il eft mil- ci. 'le à toutes les duTolurions . & plufîeurs r.e le complètent que par lui. L'expérience prouve q e to .tes le; plantes donnent dans lcu; analyfe de l'air fixe. Si l'analyfe eft faite par l'eau , on y découvre l'air atmol- phérique & i'air fixe, & très-foavent l'air inflammable. 5°. Des f.ls quelconques. Chaque plante a foa fel propre, combine a la manière , en plus ou moins grande quantité, fuivant fa nature. Ce lel eft le refidu de celui que la terre ren- fermoit, & le refidu du travail de l'élaboration qu'il a fubie pendant la végétation de la plante. Tels font les matériaux qu'il a fallu confiderer d'une manière ifolée, afin de me rendre intelligible fur le mécanifme de leur combinaifon. enfin fur la formation de la sève. Les ma- téiiaux font prêts; cl. vons l'édifice. On fait que les huiles ne font pas mifi.iiiles a l'eau, & ne peuvent pas par e lies feule s'ani: Igamer avec l'eau . La nature fe feroit donc trompee, fi elle n'avoit pis un mode pour par- venir à ce mélange. L'expérience prouve que li , a l'eau & a l'huile y S E V on unit en quantité fuififr.nte un fel Quelconque, & fur-tout un fel allnli, le-, deux fubftances s'unbTent par l'in- termède de ce troifième ; & c'eft auAi ce qui arrive dans l'opération prêtante. 11 réfulte de cet agrégat un corps favnnneux , foluble dans l'eau. L'exp.- rienec du favon dont f e fervent les blanchifleufes , eft la preuve de la compofition de cet agrégat & de fa folubilitc dans l'eau. La terre calcaire, ou humus ou tene végétale par ex- cellence, divifée en fes parties à l'in- fini, s'unit a cette mixtion, & elle eft tenue en difiolation d'.ns le rlu de par l'air fixe; tout comme ce même air fixe tient en diffolution les fubf- tances tcrreufe.&falines, qui donnent de la faveur aux eaux minérales. Ces eaux font à la vue aniïï limpides, auiTi claires, que l'eau des plus pures fontaines ; mai; , fi on bu hifie échap- per l'air fixe, elles fe troublent & depofent, plus ou moins, fuivant leur nature , un dépôt au fond du vafe. C'était donc l'air fixe qui ttnoft ces matières en dillblution ; l'air fixe échappé, elles ont repris leurs pre- mières propriétés ; elles n'ont plus été fohible»; enfin elles ont précipité un sédiment. 11 en eft ainli d ns la végétation : l'eau dillout les prin- cipes; l'air fixe y contribue & main- tient leur didolbtion ; enfin la sève préparée & attirée par les racines . elle monte dans les tiges, dans les branche , s'élabore dans les différentes filière? par où elle pafie; mais , à niefure que l'air fixe fe combine dans la plante, ''liumus ou sédiment forme fa charpente & conllitue fa foliditc. Plus le boi, de l'ardre e!t compact, dur & pefant , plus il renferme d'air fixe & de molécules terreufes. Les bois porreux & légers donnent à S E V 229 l'analyfe moins de cendres & moins d'air fixe. Il réfulce de ce qui vient dit, & j'oferois dire, prcfqtic dé- montré, que la sève ekioit enfembk, a quelques légères modifi- cations près, dues aux ciier.n' -nées ou aux localités; mais, fi h sèveefî une , pourquoi chaque plante nit-elle des feh dift'érens? pourquoi la faveur qu'elfe imprime fur la langue, n'eft-eïle pas la même? C'eft un problème à réfordre. Nous ne nous forâmes occupés jufqu'aprcfentque desfcd matériaux de la seve, dont il falloit pr< . l'exiitence. Après les avoir c-, aminés féparément , &fixé le mode de Lins combinaifons, voyons aâuellement par quel travail cette eau favonncu'e fe meramorphofe en sève propre & particulière à chaque plante. Si on examine a part chique ef- pèce de femences , on lui trouve une laveur & une odeur qui lui font per- lor.nclles, s'il eft permis de s'expri- mer a-nfi. S' on foumet Ks fcr.ien.es à la forte preflion, on retire prefqué de touti s les e'pèces une huile ou aromatique ou fans odeur. Si on les foumet a !'an.d)fe par Peau, en fui- vant les procèdes de Lagaraye, on en retire le, fel; propres. Si on opère par 1a diftillatien , on obtient de l'eau plus ou moins lapide, plus ou moins odorante, de Vhuiie graffe, de Yhuile cfièntielle (coofùltez ce mot), du Ll , de Pair & de la terre , parce que ces principes font retenus ou con- denfésdans les vaifleaux drftiH itoires : fi, au contraire, on le; analyfe par l'incinération , les principes rolatilifés par la chaleur, s*échappent, la cendre finie refte, & elle contient un fel plus abondant, fi l'incinération a e:é 23© S E V lente &; ce qu'on nomme ptotifFce, a ta manière de Tachtnius. Ce fc! n'< ft point* le véritable fel contenu n vaut dan-, lafemence; c'clt un fel : Il ali prefquc pur, déveloi ; feu. Le plâtre ou gypfe offre la pi cuve de ce changement. Tout le mon le f<ïit qu'il efr , dans fon ét-.t natotel , une terre calcaire faturée d'acide ; mais , après fon incinération, après avoir perdu par le feu fon eau de crtftallifa- tion , on n'y trouve plus qu'un i 1 alcali; fon fel acide a difparu. Avant la cuilîon du plâtre , cette terre calcaire , faturée d'acide, ne faifoit aucune efter- vefeence, lorfqu'on jeto:t par-dcfiùs du vinaigre , de l'efp.it de nitre ctendu dans l'eau, &c. Après Pope- ration du feu , tous les acides y excitent ta plus vive effervefeenec. Le changement opiré par le feu , fur le plâtre , efr l'image des com- hinaifons qui ont lieu dans ta v'égé- tion fur ta fève, fur cette eau favon- neufe, qui tient en diflblution plu- sieurs principes ; de ces combinai- Ions résultent d'autres principes mé- langes , des faveurs propres , des huiles & des fels particuliers. La première métamorphofe com- mence dans la germination de la graine Mâchez un ou plu fleurs grains de froment, ( confultez ce mot îcla- tivement a fon développement) vous ne leur trouvez qu'un&favtfur rade ; que ce grain germe, màchez-le de nouveau; le geiine ou radicule aura une faveur un peu piquante, & la matière contenue fous fon cc\.ivc , produira fur le palais une faveur douce ce véritablement fucrée, La fubftance que s'ell appropriée le germe, a déjà éprouve une combi- naiù-.u , puifqu'elle n'cll phts ftride- nient la même que la Sui :.ance S E V fucrec contenue dans le grain. Cettt nouvelle comb n.'ifon qui n'a tu lieu que pal ta fermentation le g ain , par la feule abfoiption de l'humidité , &: même , il l'on veut de l'eau ! i pi .s pure , Ce continuera pendant toute :a végétation de la plant'. ; mais elle s'y modifiera encore fous de nouveaux rapports, p::;: jufqu'a ce moment , le grain germé n'a travaillé que fur fon propre fonds, augmenté par un peu d'humidité j m ds dès que la radicule pompera l'eau favonneufe qui conilitue ta fève, aufli-tôt de nouvelles corn! inaifons auront lieu dans les p-incipes conlti- tuans dn grain , & dans ceux de la levé que fa radicule afpire. En effet, ceux de la radicule, font à ceux de la fève, ce que le levain efr à la pâte. Ils produiront l'afîimilation^ l'appro- priation, & opéreront la métamor- phofe des principes (èvenx, en p in- cipes propres & identiques a ta plante. La nature fuit la même marche plus ou moins modifiée, dans !a germi- nation de toutes les graines, & dans leur appropriation de la f.ve. C'eft ce levain place d ns le germe, & à l'orifice des racines ck des plus petites racines fibreufes , qui opere cette admirable métamorphofe. Ce levain cil encore aux plantes, ce que la falive (eau iavonnuife ) eft dans la bouche de l'homme. Les gtan.les falivaires en fourniiîent fans eei fans celle elle fe mêle dans la tri- turation àfS alimens, &: les prépare à la digelton, qui doit avoir lieu dans l'eilomac. Sans la f.ilive, on ne digécCToit pas, ou du moins on etoit tics -mal. C'cir elle qui nitre coi vcrlion d^s ali— mens en chyle, &c. Le même D c aniline a lieu afoiilice des racines. S E V Suivons le? accro'fi'emens de la plante. Jufqu'a ce moment , cette inerve lleufe opération s'eft pafiee fous Hrre, & p ur ainfi dire , cachée à nos yeux. La radicule s'eft implantée dans le fol inférieur; la plantule tra- verfe le fuperieur , & perce à fa furface. Cet embrion des feuilles & des tiges qui naîtront, elt fans couleur , il n'a vécu que de lait ; mais à peine ce germje eft-il hors de terre , que la lumière du jour le colore, que la chaleur agit directe- ment fur lui. Oeil ici où commencent les fécondes grandes niétamorphofes, & des principes du gra n , & des principes de la fève... La fève efl mile en mouvement, la chaleur du jour la fait monter dans toutes les parties de la plante; la fraîcheur de La nuit arrête ce mouvement, & la contraint de defeendre aux racines. Pendant le jour, elle fe fortiiie par les fucs pompes de la terre , & pendant ta nuit , par ceux qu'elle abforbe del'air atmolphérique. (Con- fultei le mot amendement) Pendant le jour , la fève eft élaborée & pu- rifiée par une très- forte tranfpira- tion, & ce grand moyen de la na- ture pour opérer des féerctions, & prefque unique dans les plantes , n'a pas lieu pendant la nuit. Quelques plantes font exception a cettê'loi ; li belle de nuit, par exemple, pré- fente l'inverfe de cette marche. Dans la première époque, celle delà germination, la plante reffemble a l'enfant a la mammclle ; dans la féconde , c'eft l'enfant confidéré de puis le berceau jufqu'au moment d'être adulte. Ici les progrés de la vé- gétation s 'arrêtant pendant quelques [ours, les kerctions font plus abon- dantes, le 1ère travaille plus fur elle- S E V £ji même , pour fe purifier, fe perfec- tionner; enfin la Heur va paro'rre; elle paroît, & la fécondation graines s'opère. Que la marelu la nature en belle! Combien de pré- paration la fève n'a-t-elle pas fubir dans les différentes filière oit elle palTe ck par ou elle s'epure? (Confultez le môtgreffi-fiuiUes)Qpe de merveilles fe préfentent aux yeux de l'obfervateur ! L'amateur ne voit dans la Heur , que la beauté de fa forme & de fes couleurs ; le cultivateur y trouve l'efpérance d'une abondante récolte, & le philofophe y découvre la main de l'éternel, qui mânîfefte fa grandeur jufque dans les plus petits objets. Humble véronique des prés, apprends-moi , comment une lève favonneufe , a pu colorer en un fi !.eau bleu , ton élégante & petite Heur qui fe cache fous l'herbe ! L'homme admre , ne le comprend pas, & avoue fon ignorance. La graine ell fécondée; ici com- mence la dernière révolution de la fève. On fera étonné , fi on con- fidèréle peu de temps qui s'écoule, depuis le moment de la fleuraifon du froment, jufqu'a la maturité fa graine. Pourquoi cette plant; rcfte-t-ellc pendant près de fept mois en ctat herbacée? C'elt que la fève a dû s'épurer par la tranfpiration de toutes fis parties groiliercs ; c'eftque cet épurement ne peut être complet, qu'à mefure que les tubes par oii coule la fève , diminuent de diamètre , & n'offrent de paffages qu'à fis parties les plus atténuées. Les tiges du fro- ment en offrent la preuve la plus fenfible. Elles font ereufes , &: de tliltance en dtftance . féparées p r un diaphragme, qu'on appelle r. ■• Si on conlidere attentivement ces. ^32 S E V articulations , on dira qu'el'es font Amplement adaptées les unes fur les antres , & maintenues dans leur à-plomb & dans leur enfemble . pat la feule ccorce de la tige. En que l'on prenne une tige , on fe con- vaincra qefel e calTe net & avec fa- cilité, par le milieu du nav. . que le relie du chalumeau fe plie & le cafle par c-fquille , 3c ne cèd^ qu'à la force. Reprenons ; c'cA donc une levé plus pure, plus travaillée., qui afflue alors , il en faut une moins grande quantité. Auffi voit-on les feuilles du bois des tiges, jaunir & fe deflecher. Leur abondance & leur cxifknce devient de jour en jour moins néct flaire , puifqu'elles ont rempli leur tache ; peu à peu la couleur gagne la tige ; enfin , l'épi mûrit. 11 a donc fallu mojnsde temps, pour cette dernière révolution de la fève, parce qu'elle croit pki> pure, plus travaillée, plus m.t'iiivc qre les précédentes. La ftve dans les deux premières révolutions tir plus abon- danre, en raifon du plus d'étendue qu'elle doit parcov.iir & ent retenir ; telles font les feuilles, les tiges, lille modère fon cours avant la rleur.rfon; paraît être frationnairè , & elle fe raffine, lorfque la fleur fe forme & paroît; il ne lui relie donc pins qu'a ciécr la fleur. Toutes le> autres parties font dans leur état parlait, & :>e demandent que ce qui leur cil rjéceflaiie poui leur lirnple*cntrcden ; mais en même temps , elles, - I s tues deftincs à la fleur, elles le; fiibluncnt,ùon peut s'exprimer ainfi. A quoi ferviroit à cette époque, cette fi ve i- ; '. nfe qqi a formé les feuilles 6e Ls tiges? Elle ctoit groflien , parce que les feuille: & les» ges l'ont moins parfaites que la rieur ^ S E V & la fleur mo'ns paifi'te que la graine , puiiou'cile elt h : ce toute l'opération, ce la perfection d'i but de la nature pour la r.pro- di ctj wi Ls êtres. Q le l'on conduire I es herbes, les arbrifleaux, Ls arbres, au moment de \\ maturité de leurs fruh ! Sur L> uns, li feuille cft delTéi bée , £c fur Ls ai . plus de fraîcheur, ellefcmble epuifée. Chaque paitie d'une plante a fon but partii ulier, & ne fert eue jufqu'aune c&rraine époque. La majorité peut être comp rce à l'e lomac, qui pré- pare LesdirFc ,:;ncs * la cir- culation & à l'entretien de la vie. Quant à l'origine du principe odo- rant des fleurs , il elt difficile de le démontrer ri ent. Lfïàyons quelques conjectures. L< certaines plante font parciies-mêmes odorantes, & beaucoup d'autres ne le font pas. Les pi: t ui naiiîent des première".- participent plus ou moins de l'odeur de la graine , & quelques- unes répandent une odeur nes-ctran- gère a celle de leur graine. Le prin- cipe odorant des fle.:rs eil toujours dû à Vliuilc effent'clU ( confultei ce mot) qu'el'es contiennent, 5c cette huile eil le développement de celui des graines. La rofe, dont l'odeur le propage au loin, renferme très- peu d'huile cfi'cntielle, puifque des quintaux de feuille; en fourniflent à peine un gros. Mais c'eft une huile, un pr'Heip^ recto r , exalté &£ divilé a l'e icès, 5c dont la plus infiniment petite panie cft odoiante.On fait que du mi '.:, pefe rigouiculement au poids d'un grain, avo t infecté de fon odeur tout, s les chambres d'u îvalte château, dont ies portes & les fenêtres ei méespendantun an. ! nouveau, il îù.vuit pa> perdu la cen- tième S E V t'eme partie de Ton poids. II ne faut donc qu'une infiniment petite partie d'efprit recteur , pour agir au loin; Se cet efprit recteur n'eft pas contenu , pour L'ordinaire , dans l'amande qui forme la véritable graine, mais dans fon ccorce ou enveloppe. L'amande fournit l'huile grade, & prefquc ja- mais l'huile odorante. Mais , com- ment peut-il arriver qu'une fleur ait une odeur très-difFc vente de celle de fa graine ? fi ce n'eft. par les com- binaifons nouvelles que les principes de la sève éprouvent, pendant la vé- gétation, avec ceux de la graine. On fait que le galbanum, le fagapenum, le bitume de Judée , & l'opoponax , ont une odeur tres-dilh'ncte & qui leur eft propre : cependant de leur mé- lange il rcfulte une véritable odeur de mufe. Du fcl ammoniac en poudre, jeté & agité fur de la chaux , égale- ment en poudre, prodmt un sukali excelîivement volatil & pénétrant ; cependant ces deux fubftances n'é- toient prefque pas odorantes : il n'eft donc pas furprenant, que de l'union des principes féveux, déjà furcom- pofés avec les principes que la végé- tation développe dans la gi aine, il n'en rcfulte des odeurs qui ne foient pas celles des efpiits reûaires qu'elle ren- ferme. La lumière du foleil nie paroit être le grand véhicule de leur dévelop- pement ferv;-.teur, e*oncoiHt au d ve\i ment de ce qu'on il hâte d'appeler un myiiere de u nature. Celui qui S E V ne réfléchit pas, penfe qu'ici tout eft fimple , & que l'eau feule du vafe devient la matière de la sève, & fuffit à la production des feuilles Se des fleurs; mais fi cette eau eft fuf- fifar.te , pourquoi les itamints ne (t- condcnt-elles pas le pijli. t pourquoi de cette fécondation, n'en réfulrc- t-il pas un fruit ? pourquoi ce fn.it ne vient-il pas en maturité, & pour- quoi fa graine eft -elle incapable de produire un nouvel arbre? Inexpé- rience ta plus complète, prouve que l'eau n'eit pas fufhfarrte, & la durée de cette végétation eft très- courte. Si, pendant l'hiver, on abbat un arbre fein , fi on I'clève fur des chant'ers afin que le tionc ne touche pas la terre, ùe ce peuplier, de ce noyer, par exemple, il forti a une grande quantité de bourgeons lorf- que la chaleur de Pair ambiant fera un degré pour leur végétation, & les bourgeons fubfifteront pei. un mois ou deux. Si je coupe un bourgeon d'un arbre de judée ou de poirier, &c. & que ce bourgeon foit enfoncé aflei profondément dans une terre maintenue fraiche , & expofie au foleil , lorfque les feuilles du poi- rier, de l'a bre de judée , flec. pa-« roîtiont fur ces arbres, celles des bou:ures paroitront aufli , mais feu- lement pour fubfifter pend.au un certain temps. Si je couvre avec du coton la fur- face d'une foucoupe remp ic d'eau; fi fur ce coton je jette de la gr.iinc de (alade , de creifon alénois , de chanvre, èvc. &c. je vois ces graines germer, pouffer de petites feuilles; elles ne produiront rien de phis; d en e.1 de ces graines comme de; bour- geons des arbie» cites. S E V Si je prends une groiïe rave , ■ne carotte, ^ne bette-rave, &c. fi je les creufe un peu du côté de la racine & les fufpends en cet état, par exemple, à un bras de cheminée, ces p'antes poufferont des feuilles, de longues tiees, & de ces t'ges fo:tiront des fSenrs qui épanouiront. A cette époque , la végétation celle ra & la rave pourrira. Afin de donner une explication fuffifante fur les exemples cités , il faut remonter à une caufe anté- rieure , car l'eau n'a été ici que le véhicule qui a fervi au développe- ment des principes de la végétation des feuille. &: des fleurs ; ces prin- cipes léveux exiftoient dtja tous formés , mais rapproches dans la graine, dans le tronc, dans les bour- geons , dans les boutons à bois & à nuits. Ici , s'exécute un hmple dé- veloppement , & non une attraction d'une nouvelle sève , & non , fon mou- vemtnt afeendant & defeendant, fans prefque aucune tranlpiration ni fe- crétion. Développons ce principe, en fuiv; nt pas à pas la marche de la nature , depuis le premier printemps jufqu'a la chute des feuilles ; un ceri- fier b en formé va fervir d'exemple. Pend mt l'hiver , il offre a la vue des branches chargées de boutons , petits, concentrés fur eux-mêmes, recouverte d'une enveloppe coriace & brune , compo'ée de pludeurs écailles fortement collées en recou- vrement les unes foi les autres, afin de g.irant'r L germe de ces bou- tons , ôi du froid & le l'intro .uc- tion de l'eau pluviale qui les feroit fiouriii, & de Cette eau glacée qui l .m antiroii Ces boutons , fi pe- tits à l'oeil, groin* ont à l'approche des premières clwkuis, le déve- S E V 237 lopperont, & les uns produiront les nouveaux bourgeons , & les autres des feuilles & des fleurs. Si à cette même époque d'hiver, on creufe la terre, on découvre les racines de cet arbre , on les trouve toutes aotitéis , c'efr-à-dire, Ifgneufes , & recouveites d'jne écerce brune ; elles font fcuplcs &c entretenues dans cet état par une sève concen- trée «Se gluante. Fendant l'hiver, aucune fermen- tation n'a eu lieu dans le fein de la terre, aucune putréfaction réelle, aucune décompofuion ni recompofi- tion ; le froid s'y oppofe, ( confûltez le mot amendement ) les piincipes font fimplemerit étendus dans l'eau, comme le cinabre, dont :1 a été qi.ti- tien dans le premier chapitre. Ce n'efl qu'au renouvellement de la chaleur, ce n'efl: qu'a ectre époque que la chaleur fublimera l'eau con- tenue dans la tetre • enfin , c\ li: Jors qu'elle commencera a s'introd par les tubes capillaires d.s racines, du tronc & des branches. En un mot, ce ne fera encore que êe l'eau pure, &: incapable dé diffoudre la matière fcvet.fe contenue dais tontes les paities de l'arbre, pa ce que l'affinité n'efl pas envoie établie entre elles. L'écoulement copieux qui s'exécute fur le- cep au premie ■ pr;ntenip>, ces pleurs abondans ne font dais les premiers joui qu'une eau fimple &; à peine fap'de. Cet exemple efl une preuve fans réplique de ce q- e j'avance; mais la chaleur une fois et 1 lie , les vraies combi- naifon oi : lieu dans le fein d te ne , l'on ea 1 pi in ipe- , él" di U I qui existent dans les ra dans l'aibre. Alors commence ta v.iiubkï 238 S E V aflimi'.t'op. , parce qu'à mefure que les pleurs de la vigne cefTent , le ' n groflù, abforbe l'air atmof- phcrio.e, £; cet air, ainfi qu'il a été dit, eft le grand combinateur des principes. Les premiers progrès de la végétation ne doivent donc pas être uniquement attribués a la première eau fublimée , & qui a pénétré dans l'arbre par la route ordinaire ; elle eft trop crue; l'arbre n'a pas encore les moyens de la pré- parer au point de fe l'approprier ; mais fon rôle eft affex important, elle va diflbudre & fc comlv'ner les anciens matériaux de la sève diiTé- minés dans tous les couloirs des ra- cines & de l'arbre entier. C'eft donc de cette ancienne sève nouvellement délayée & djiïbute , c'eft par ion fe- eouis qre l'arbre' va fe charger de feuilles & de fleiirc. C'eft par elle que Us iacii es vont développer leurs mamelons, prêts à fe ch.nger en radi nies. La chaleur augmente , l'arbre eft pari de fa verdure & de fes fleurs; les bou/geons fe développent , leurs feuilles élaborent la sève , les racines anciennes pompent de nouveaux m te iaux ; le mouvement afeendant ndant fe perfectionne; enfin la sève établit fon équilibre entre les branches & les racines , & le fruit du cerifier mûrit. Tout ce travail eft dû à l'ancienne sève , un peu augmentée de la sève nouvelle pom- pée par les anciennes racines , & c i fert à d layei la première. C'eft a riïi que 1' .rbre tr ivaille jufqu'au re- nouvellement de la sève du mois d'août. D i le premier pr'ntems juf- s r. v qu'au mois d'août , qu 1 rôle joUjfnÉ donc le nouvel es lacne. i cules pouflee; fucceib* au:.. . i ne quantité fi confidérabl q refpond au nom ire d on examine ces nomeLs r e : ' , cmles trouvera blanches, tend , fam confiftance & prefquc pâ'eufes. Ce font des enfms à la mamelle qui abforbent beaucoup Je fucs , qui ne travaillent encore qu'à leur nour- riture & à leur accroiffement ; que l'arbre nourrit plutôt qu'elles le nourri/lent. Le moment n'eft pas encore venu de lui payer un tribut de rcconno'flance 5c de lui être utile. Il faut que ce: racines parviennent à l'état de puberté , c'efl-a-dire que leur c or.e ait pri> fa couleur n. .- telle , que I . ur charpente foit ligneufe , folide, enfin qu'elles ne travaillent plu;, uniquement pour elle;. Qiel grand phénomène fe pré- fente ! on diro't que la seve eft épui- féc ; le bouton terminal de la plu- part des bourgeons e 11 fm* feuille, il eft pr {que auflî r.outc que le feroit fon femblable lors de la chute des feuilles. Tant qu-' la fougue de la première seve a duré , les bour- geons ont poi fié avec force ; ils font prefquc ae/Ti gros vc s le pont de leur naifTànre que vers leur lom- met; ils ne pouffent plus & paftent de l'état tendre à l'état dur; leur couleur verte fc met imorphofe inlen- fiblement en couleur brune ou jau- nâtre, fuivant la nature J: l'arbre; enfin un repos réel, une vraie ftaf'e s'établit dms toute; les parties de Parbi e ; la vegét tion celle pour ainfi dire ( i ). Llie ceffe en effet , arin (i Q.ifclti.ies ar'ires paroiïTept fiirc exc?r>t!on à cette loi , fur moi t arbi .'s toujours rerJs j la même loi exifte poi.r eux , nuis à des époques JUr-: i. S E V de donner le temps à toutes les par- ties de l'arbre de s'aoûter , & la gran e chaleur du mois de juillet concourt & complctie l'aoûtement des bourgeons , des boutons & des racines. En vain tenteroit-o:i en juin & juillet de placer des greffes, l'^corce ne fe detacheroit pas de l'au- bier; on l.i d< th:i croit plutôt que de la faire céder fous la lame du greffoir. Enfin, par la tranf pi ration , p.:r les fédérions , la sive fe perfectionne pendant ce repos, à^peu-pres delà même mui.i.re qu'elle s'épure , & prend de la confiftance depuis la chute naturelle des feuilles jjifqu'aù pren.ier pi intemps. La chaleur du gro été fait en peu de temps, ce qui s'exécute longuement pendant la fin de l'automne & pendant l'hiver. La sève du mois iJaoût va com- mencer. Cette exprellion ne préfente pas une idée rigoureufement vraie. Je m'en fers, pa' ce qu'elle e(r adoptée en France ; mais nos piovinccs mé- ridionales font exception à la loi. Le renouvellement de !.i sève s'y ma- nuelle dans le mois de juillet, époque oii il convient de greffer. La chaleur la fin de juin & du commencement de de juillet agit fur la végétation de ces climats, comme celle de juillet & du commencement d'août, fur les arbres des cantons plus temp du nord de la Fnnce. Cette chaleur plus forte dans les pays plus méri- dionaux encore, influe fans doute & devance l'époque de cette féconde sève; c'ell pourquoi je ne me fuis qu'à développer ici la marche de la sève en général dans les pro- vinces plus au nord de la France. Qu< qu'il en foit la marche elt la même; les époques font feulement devancées. S E V a 39 Jufqu'à ce moment, les nouv< llis racines ont été dans l'enfonce; les voilà devenues nubiles, & elles vont en pouffer d'autres qui . i tout le reïte de l'été & de L'automne, travaille! ont feulement à leur ci >.'!- fance , & fe mettront tn état, an renouvellement du prii tu , de fournir les lues deltinvïs à délayer les principes d_- l'ancienne sève, & à en fournir de nouveaux. C'eit par cette fuccefîion que les principes féveux font formes, digérés & perfectionnés à l'avance, chacun pour leur faifon. Pendant que les nouvelles radicules vont fe former, celles qui ont poulie depuis le premier printemp ; , fournif- fent les principes de la sève du mois d'août. Tant que du e cette sève le germe des boutons le prépare , ci nouvelle feuille en nourrit un. Si dIu- fieurs feuilles font réunies, plufieuis germes poufferont au printemps fui- v..nt; les uns feront abois; les autres l'eront a fruit & à bois. Ce que je d's, s'applique plus particulièrement aux arbres à noyaux qu'a pépins. Sur ces derniers , les germes ou bou- tons doivent être fur vieux bois, pour fe changer en boutons à fruit, deux ou tiois ans après; tandis que furie pécher , par exemple , 1< :' uit ell tou- jours fur la poufJe de l'année précé- dente, ainfi que le bois nouveau qui doit ; ; ... . & produire de nouveaux bourgeons. Je ne \ pas dire pour cela qu'il n'y aura que les nouveaux boutons, produits pen- dant la sève d'août, qui donneront du finit ; cette aflertion feroit trop générale ; mais il efl confiant que, fuivant le mode de vég» ta ion , la nature a rmpofé 1 tous fes boutons ou germ s {oit pendant le printemps, foit peu- !4<5 S E V dant l'été , & qui ne doivent éclorc mie l'année fuivantç , font perfec- tionnes pir la sève du nuis d'août; & les boutons à fruit, fur certains arbres, font formés & perfectionnes par elle. Continuons l'examen des bourgeons. Tant qu'a duré la sève du prin- temps dans toute fa force, les bour- geons fe font allonges prefque fur une même grofleur. Les yeux font, à peu de chrfe près, également écar- tes les uns des autres. Lorfque cette première sève commence à ralentir ion cours, la groifcur de la partie fuperieure du bourgeon diminue, & fes boutons fe rapprochent ; enfin, pcndantl'interrègnedes deux sèves, le bouton terminal ( confuluz ce mot ) s'aoûte, & fouvent perd fa feuille. Si on confidère ce bouton terminal, on le voit arrondi par le bout , renfle fur fes côtés , tandis que tous les autres du bouigeon font plus ou moins pointus, & dans la majeure partie des arbres à peine fenfible , a peine développé. De ce bouton terminal . la longueur du bourgeon terminal fe propage , & elle cA recouverte par de nou- veaux boutons & par de nouvelles feuilles; mais le diamètre de ce pro- longement eftvifiblement plus mince; les boutons vibbleinent plus rappro- chés. L'endroit fixé par cette démar- cation de gro/feur fenfible, elt celui qui indique la taille du fort au foiblc. ( ÇonJulteï ce mot) La différence efr très-grande entie i ette dermère pouffe & 1 i première, fur- tout fi on com- pare les effets de la sève d'août dans nos provinces du midi ., ou dans celles du nord du royaume. Au midi, par j , en Languedoc Se en Pro- vence, cet;e féconde sève ne permet de g effer que pendant u -. petit nom- S E V bre de jours, tandis «jue , dans le nord, on peut greffer fouvent pendant un mois entier : ce qui a été dit donne la folution de ce p'obl'me, qui m'a inquiété pendant long-temps. Cette différence tient à la manière d'être des climats , & les climats ag;f- fent fur la durée de cette sève, plus ou moins directement. Dans nos pro- vinces méridionales, foit par leur pofition géographique , foit par les grands abris qui les garantiifent du vent de nord ( confultei le huitième chapitre du mot agriculture ), les pluies cefTent ordinairement vers le milieu d'avril, & ne recommencent que vers la fin d'octobre : on peut dire que le ciel elt d' .drain entre ces deux époques. Heureux le canton qui , dans cet intervalle , éprouve quelques pluies d'orages ! Quelquefois l'hiver paiTe fans pluies. En 1779 & 17S0, il ne tomba p s dans le bas Lan- guedoc aifei d'eau pour imbiber la terre à la profondeur de trois pouces. Sans les rofees abondantes, occa- fionnées par le voifïnage de la mer, la végétation fouvent y feroit nulle. Dans ces provinces le temps de greffer elt vers le milieu de juillet, &: fou- vent on n'a pas une femaine entière pour y procéder. Dans le cas de fé- chereile , la prolongation des bour- geons, pouflè1 au printemps, devient a cette époque, courte, maigre, & les eoutons ou yeux font rrcs-rappro- chés le uns des autres. Si, au con- traire, pendant la dur.e du pr ntemps ou du premier été, une pluie u 'orage a rendu a la terre altérée ur.e fraîcheur convenable, la pouffe du moi', d'août cil vigoureufe, mettre a d.couvtrt les racin pluficurs S E V phifieurs arbres, & je vis clairement que , pendant les grandes fecherefïès, les petites racines, nouvellement pouf- fées , ctoient prcfqu'au'Ii-tôt aoûtées que formées; qu'elles ctoient courtes, chétives & peu nourries, tandi. que, lorfqu'il avoit plu , elles étoient dans un état naturel ; d'où l'on doit con- clure, d'après ce qui a été dit plus haut, que ces nouvelles racines incom- plètes, & dans une terre sèche , n'a- voient pas pu pomper afîex de sucs pour foi, rnir a la sève du moi- ci'acût, & que la grmde chaleur les avoit trop tôt aoutées. L'année d'âpres, & toujours par une très-grande fc- chereffe , je fis largement airofer quelques aibres, & a plufieurs épo- ques : la sève du mois d'août fut vi- gouieufe. Ces arbres déchaefïcs me rirent voir un très-grand nombre de racines nouvelles , longues & bien nourries, tandis que celles des arbres voifins , foit cerifiers, foit -fruitiers, éprouvent le même fort que celui des racines de tous les aibres du canton. Il en fut ainfi de la plus ou moins grande prolongation des bour- geons. 11 eft donc clairement prouve que la fève du mois d'août cil due aux racines pouflees depuis le com- mencement du printemps , jufqu'au moment de ftafe ou repos opéré par les grandes chaleurs qui les aoûtent; que cette époque paflee , elles ne travaillent plus a leur propre accroif- lement, mais pour l'arbre, afin de lui procurer les fucs néceftaircs à cette féconde levé, & a pouffer elles- mêmes de nouvelles racines qui aoûteront h la fin de l'automne , le perfectionneront pendant l'hiver , & pomperont a leur tour, au re- nouvelltment de chaleur, 1a fève r' : printemps. S'il m'étoit permis IX. S E V 241 de hazarder une conjecture, je dirofs que la formation des racines eft due àlafeve defeendante pendant la nuit, & dont une partie de fa fluidité eft pompée par les feuilles pendant la nuit. Je n'ai pas a fie 7. de preuve pour prefenter cette id.e autremeu? que comm: conjcctura'e ; plufîeurs apperçus m'invitent a la regarder comme très-probable. Le climat de Lyon tient le milieu entre celui de nos provinces méri- dionales & celui de Paris. Si le prin- tems a été très-fee, la pouQce d'août eft peu de chofe; mais comme dans les environs ce Pa is, il e:L exce/iï- vcment rare d'éprouver vie grandes fécherefles , comme le climat y elt fort tempe é, &les pluies rréqucntes, on greffe fouvent pendant un mois entier; & les pouftes in mois d'août font très-fouvent plusforte.quc cc-'les du printems ; p.irce qu'elles ioi.t plus actionnées par une chaleur conven: ble. ' & fou tenue. Il feroit facile de citer un grand nombre de petites uililrences qui tiennent aux circonftances loca- les ; mais elles ne détruifent pas 1» théoiie générale : icltimons ce quia été dit. i°. La sève eft une pour toutes les plantes & pour tous les arbres. Elle devient une par la combina'fon de tous les principes tenus en difîo- lut'on dans un fluide aqueux, par l'intermède de l'air fixe. 2°. A l'extrémité de chaque r ici ne, de chaque radicule , elt un levai oui approprie la scvj a chaque efpècé de végétal. Ce levain c!f, dans fort genre, analogue a notre falive, aux lues gailriques de h louche , qui approprient les alimens que nous méngeorjs, & les urépareni à luoir 'a ( 1 ftion dans l'eftomach. II b 543 5 E X 30. L'air fixe eft le lien île tous les principes contenus & combinés dans la sève, & qui confolident par leur dépôt, la charpente des plantes. Tout végétal, tout animal qui perd ion air fixe, fe decompofe dans fcs parties, & pour lie. 4°. La première sève du printems eft pompée par les racines qui ont pouffe depuis le mois d'août, juf- qu'à la fin de l'automne-, & la sève du mois d'août tft due aux nouvelles racines poufi'ees, & aoutees depuis le printems , jufqu'au mois d'août. 5°. C'eft la sève du mois d'août qui nourrit, perfectionne & con- ferve les boutons à fruits des ar- bres a noyaux , qui doivent fe déve- lopper au printems fuivant. Elle perfectionne également celles des boutons a fruits des arbres a pépin; mais il lui faut plus de temp . 6°. C'eft la sève du mois d'août qui refte dans le tronc des arbres, des branches, &c. qui fournit au développement des boutons & des bourgeons de ces arbres loifqu'ils ont été abbatus, & aux premières pouf- fes des boutures & même des Heurs déjà formées dans les boutons, & ces rieurs ne grainent pa;. Le petit nombre de celles qui grainent, eft infécond.. SEVRER. Ceft après avoir couché en terre un rameau, ( ce qu'on appelle marcottt ) le couper & le fcp.irer de la plante- mère, après qu'il a pris racine, & le re- planter ailleurs. SEXE DES PLANTES. Pline & pluiieurséciivains anciens avoient connu le iexe cLs plantes: Bps pay&nj même diftinguent [g S I F houblon mâle du houblon femelle t ainfi que le chanvre, & quelques autres plantes. Ils n'ont pu fe refu- ier à l'évidence qui leur démontroit que certains pieds portoient des fleurs fans graines, & d'autre , des Heurs & des graines , mais di.L- remment configurées. Ce que les anciens , & même les modernes avoient vu confufémcnt. Von-Lir.nc en a fa'.t la bnfe de ion fyjum: bo- tanique. (■ Confultez ce mot j. Toutes les rieurs font ou bermapnrod c'eft-a-di:e, qu'elles renferment les paitics miles & femelles dans le même calice ; ou les rieurs m. les font féparées des Heurs femelles» mais fur le même pied, tulles font celles des noyers, r.oifctiers, cou: ge% melons, izc.\ ou les fleur, m.:!, les Heurs femelles font f.pnrées , & portées fur des pieds ditterenc ; le piftachier, le houblon, le charma . en offrent dos exemples fenfibles. Dans le premier cas, l.i fleur her- maphrodite renferme dans le ce;, le f<_\e femelle, appelé fifiil\ les parties fexuelles mâles, font placées tout autour , & le ph.s fouvent ne font pas adhérentes au plftil , mais, portées par la corolle ou par le ca- lice. Au contraire» dans les deux autres cas , toutes les parties mâles font réunies enfemble , & tontes les parties femelles font également réu- nies , mais fcpaiées des mile;. Con- fultez les mots , fécondation , ctamine^ pi/tili' germé f antkàne, ar!-re, 5;c Au mot fyfUm: de botanique, on trou- vera de plus grands dctails. SICOMORE. r*\ , qu'autant qu'elle efl négligée ou mal traitée; ce n*eft point ici le lieu d'examiner, fi elle doit être placée elle-même au rang des vices redhibitoires ; cette queftion impor- tante n'efl pas du nombre de celles qui nous ont été faites par le confeil ; il demande feulement fi le fffl'ge & cornagi pe'it être la fuite de cette ma- ladie , & fi les fymptômes en font les mîmes ? Nous croyons avoir éclairci cette dernière qutftion , parce que nous avons dit précédemment; quant à la première, nous pouvons affirmer que toutes les fois que nous avons eu occafion de rencontrer la cour- bature dans le cours de notre pra- tique , & qu'elle a été traitée iui- vant l.-s rcg'es de la faine médecine , nous n'avons jamaii vu le bruit dont il s'agit, l'accompagner ou la fuivre. Mais ibuvent nulli cette maladie mal traitée ou négligée , donne lieu , comme toutes les autres inflamma- tions de la poitrine, a Ycmpiîme , a la pulmonie , à Wiydrrp Ju , a La pottfje , a. la morve , &c. Le cornage & Jif- f"ge peut qnelquefoi : , a;nfî que nous l'avonsditei-devint, fuivre quelques- unes de ce; malad e ; niais -'il fal- loir conclure de ceci , que le bruit, qui al»:s n'eft qu'une fui c médiate de la courbature, doit être placé dans le nombre des vices redhibitoires , on fuit b:cn que les accidens qu'il accompagne , & qui en l'ont une fuite immédiate, devraient, a bien plus S I F ?. \j forte railon, être de ce nombre, il eft inutile de faire appercevoû les abus qui naîtraient en feule d'une pareille loi, pour ur.e maladie c ui en eft elle-même une fource, & cm' prête déjà beaucoup a h prévention à la mauvaife foi , & a l'ignorance Nous avons cru , pour ne rien biffer à délirer fur cette matière, devoir confulter les auteurs d'ivppia- triq'ie, qui ont parlé de.Pune & de l'aune de ces maladies. Ceux qui fe font occupés du cornage & jîfflagi, font en petit n< mbre. Soleyfel, parmi eux, s'y eft le plus étendu, &: on peut voir ce qu'il en dit fort au loug dans le Par/ait Maréchal, tom. s. , chap. XV, pag. 90, 91 & 92. , 1 de 169'}. M. Boutgelat en a f.:it l'objet d'un chapitre panicuHer dans VEncyclopcd'e, au mot gros df Haleine. M. 1a Foffe en paile auili dans difte- rens endroits de les ouvrages. Les uns & les autres regardent ce vice comme plus défagréable pour le propriétaire qu'effentic-llenunt dangereux à ] ara- mal : mais parmi ceux-ci , ainfi que parmi ceux qui ont parle de la cour- bature , & qui font en bien plus grand nombre, aucun n'a fait men- tion de ce brait, comme étant 1» fuite, ou même le fymptôme de cette maladie. Il réfulte de tout ce que nous avons dit, que le (ifflage & cornage , qui eft dû aux vices de conformation , ou qui accompagne & qui fuit des maladies chroniqi 5, efl le f« ..1 q li doive intéreffer l'acheteur; les aunes caules qui y doutent lieu, r.Vtint qj'inflanranées , en l'animal ttant plus ou moins malade, p:r 1 qu.nt hors d'état d'être \ . doivent point entrer en con!:; 248 S I L tion ici- Le premier piroît être plus àcfagtcibk que dangereux. Le fe* cohd peut porter une atteinte [ lus ou moins fenfible au tempérament de l'animal. Nous obferverons, au fur- plus , qu'il cil très-difficile, pour ne nas dire impoflible , d'aflùrcr avec précifion la caufe de ce bruiti on cft fouvént réduit a des indices , que l'ouverture des cadavres ne vérifie pas conflammcnt. Ma:s nous croyons aue dxh's fous les cas , & quelle qu'en fôit la caufe, il elt toujours fîcile de s'en appèrcèvoir par le bruit même qui a; compagne ou qui fuit immé- diatement un exercice plus ou moins violera. Solcyfd décide affirmative- ment la queition , en dilant , qu'on ne peut faire reprendre les chevaux lonfflurs aux marchand^ que c'eft un défaut dont ils ne font point gn- rar.s, puifqu'il ne tient qu'a celui qui ach'ette de le voir, en les En- fant trotter ou galopper. _ Tel elt le refumé des fa:ts rela- tifs au JIfflage & comagc, qui nous ont pafle fous les yeux , dans le cours de notre pratique , ou dont quelques-uns de nos confrères, & des perfonnes inftruites , que nous avons cru devoir confultcr, ont bien voulu nous faire Pa; t. Avec plus de t lient & d'expérience que nous n en avons , on auroit pu s'étendre da- vantage fur cette maladie, ou plutôt, fur ce fymptôme de maladie : mais »ous nous forâmes bornés a la fimple olirjon des faits & des caufes , perluadés de la pénétration & des lumières du corieii. M» T. NI: l'I l.T. (greffe en) Vcyt^ k mot gr#< SILEX ; dénomination adoptée S I L par les naturalises, pour défigner une pierre noire ou brune, dont la cafTure elt nette, & qui fc trouve fous différentes formes irrégulières, dans les couehts de craie. Le filex eit toujours détaché par bloc. D'après les observations nouvelles, il paroit d-montré que fon noyas en une fubitance animale, dont la docom- pofition a fervi a Çd form: ton. Les împrellions de l'air & fon acide , fans doute , agiffent fur le filex , petit à petit redu-fent (a couche ex- térieure en une poufîiere blanche , t. ndis que les acides de nos labo- ratoires n'ont aucune action fur lui. La décompofition & trituration de Cette pieire, n'eit pas avantageufe pou; la culture des grains & la fé- condité dus terres. SILIQUE. Enveloppe des fe- mences des rieurs en croix, telles que celles des gcroflées, des choux, des raves, &c Elle elt compofee de deux panneaux ordinairement allongés & divifes dans leur longueur , par une cloifon membrane ufe ; les femences quelafilique renferme, font attachées comme a un placenta , à l'une & l'autre future longitudinale des pan- neaux, au moyen a'un filet qui fait l'office de cordon ombilical. Si la filique elt très-petite , on l'appelle filleule. Ce qui la diltingue de la première , c'eft fon péricarpe prelque arrondi, garni d'uny?v/c, prelque de fa longeur. (Confultez ces mots ) MLIQUASTRUM. Voyè^Gi SILLON, SILLONNER. Écrite folie ouverte par la charrue lur la furi ce d'un champ. SiUo/vter, c'eft l'auion S ï L don d'ouvrir ces fofles. Lors- qu'un champ eft d'une trop vaite étendue, il vaut mieux partager ce c impen deux ou trois parties, à peu les , que de les fillonner d'une i îule fois, parce que les animaux du lourage démandent à fe repofer ridant quelques inftans , après cha- fillon. Ils v font tellement accou- îés, que s'ils n'ont pris leur petit i ;pos ordinaire , le conducteur les l'ait partir difficilement. Ce petit ios leur donne le temps de fourrier de refpirer à leur ai'e; ils com- mencent plus gaiement le nouveau fillon. Sur les époques &la minière de fillonner, confultez l'article labour. c ,M.PLE. Mot uuté dans la phar- macie, pour défigner les irfales. Les fleurifles lui donnent une autre lignification , &C l'adaptent au Ils il \QiJ/mples, celles qui n'ont que leur ils ( confultez ce mot) telle que ' iture la leur a donnée. Les fleurs fimples font les véritables êtres fuf- ceptibles de reproduire leurs fem- , parce qu'elles renferment ;s fexuelles , les , les propres à la régénération; ularité ou fi de> forme uleurs des fleurs, leui ;(îes à en multi- ; r les femis", & à ms une terre bien | e de princj , la fleur fe per- • de ù nrc:. !U,enreni s, la ai-double, c'eft-à dire, (confultez ce m • ds,j lus nourris, plus . IX. S I L ' nombreux; mais c'eff un peu aux dé- pens des parties de la génération. La fleur cependant en conferve encore affez pour que fa graine foit féconde. Le fleurifte la relème er,cc:e; il eft dans l'attente , & i ouvert ce d îrnier femis lui donne ces bei'ts fleurs dou- bles, qui font l'ornement des parterres, multiplient fes jouiffances, iclui affu- rent ce qu'il appelle de nouvelles efpèces, qui, dans le fond, ne font que de fimples variétés ( confultez ce mot). La Heur vraiment double eft un vrai monllre, un véritable eunuque , qui ne peut reproduire fon femblable. La totalité c!e ce qui conftituoit les parties de la géne tion , eft convertie en pétales ou feuilles de la fleur. C'eft un être qui luxurie d'embonpoint, Se rien de plus. Quelques Heurs cependant , le pavot , le coquelicot, par exemple , ont beau doubler, elle-; confervent Mais fï on la fème fuccefïrvement clans un mauvais fol , fi en ne lui donne aucun foin, elle dégénère infenfiblement de femis en femis; & ce fuperbe coquelicot qui reflembloït à une anemenî t fimple . .-limple , enfin ce n'efr. plus que le petit coquelicot des champs. Il en eft ainiî de ces*byacii lots monftrueux par leur groffeur. Plan- tez leurs oignons dans un mauvais terrain; livrez cet oignon à lui- même pe: surs années de fuite , fans le déterrer , fes fleurs feront fimples, & il jouira du pri- ie fe reproduire pat fa gn SIROP. Liqueur com lue des fruits, des herbes fleurs, avec du lucre ou d »0 S I R que l'on fait cuire jufqu'à confif- tance cle firop , pour pouvoir la con- server. En général, tous les firops ]Nc(tnt a l'efîomac, parce que, pen- dant l'ébulition , le lucre ou le miel & l'eau , laiffent échapper l'air qu'ils renlermoient : il vaut beaucoup mieux , à l'exemple des vrais méde- cins, prefcrire la limple infuilon des herbes, ou des rieurs, ou des fiuits. Les elpèces de firops confervés dans les pharmacies, font tres-confidéra- b!es. On en compte plus de foixante: fi on en excepte trois ou quatre, le refte efl inutile. Malgré cette affer- tion contre les firops, je crois faire plaifir à mes lecleurs, en leur offrant la recette d'un firop compoié par Boerhaave , 6z dont je me fuis fervi avec le plus grand fuccès dans la p.i'monie, 6c contre les rhumes in- vétérés. Prenez bctoine, aigreraoine, bu- gloffe, fanicle, conloude , pulmo- naire, de chacun une poignée; me- tëfîes , deux poignées ; ache, quatre poignées. Nettoyez exactement tou- tes ces herbes ; & les ayant cou- pées menu, mettez-les dans un pot de terre, neuf & verniffé; mefurez l'eau que vous verferez defius , jufqu'à ce qu'elle lurpaffe d'un doigt !e-. joignez-y enfuite autant de livres ue miel de Narbonne qu'il y aura ce pintes d'eau. Faites bouillir le tout enfemble, jufqu'à ce que les herbes foient réduites en pâte ; bouchez le pot le mieux que vous pourrez, afin que les efpr'ts ne s'évaporent pas. Paffez enfuite le tout dans un linge neuf, & exprimez fortement, afin que les herbes rendent tout ce qu'elles contiennent ; mettez enfuite dans cette décoéKon^_& coupez à petits morceaux :febeites, jujubes, dattes, S I S raifins de Damas, fix onces; ç d'ortie, \tne once; fleur de (auge & de romarin , de cl , once : faites cuire enfemble pen- dant demi-heure; exprimez de nou- veau ; mefurez cette dccoclion &c ajoutez-y autant ce livres de lucre raffiné, qu'il y aura de pintes. Fdites recuire le tout enferr.ï conliitance de firop, que vous gar- derez enfuite dans ces bouteilles Lien bouchées, pour I'ufage. Lorlque la pulmoiiie eft déclarée, on en prend ce trois en troit une cuillerée abouche , Se fur chaque prife, un petit bouillon , fait a\ te le bœuf & le \eau. Il fuffit ce manger dans la journée deux petites loupes. Lorlque le mal n'eff pas fort , on di- minue & on ne prena le firop que de quatre en quatre heures, afin de pouvoir, dans l'intervalle, donner une nourriture plus loliùe. Lorlque le malade ett hors ce danger , il doit continuer de prendre le lirop, treis fois par jour; quatre heures avant le diner, quatre heures après, ÔC quatre heures après le fouper. On ne doit manger rien d'inuigelte, ni fruit ni ialade; il faut nier de bon vin vieux, mais non pas firupeux. Dansies rhumes, &c fur- tout dans ces gros rhumes dont on a peine de le débarraffer , on en prend quatre cuillerées . r jour, Cv par-deiîus, une tafle u'inlufion de Heur de violette. SISON. [voye^ Pt. IX, page if o.) Tourncf ortie place dans la premieie feclicn de la feptième clafle i es herbes à fleur, en rote & en om- belle, dont le calice devient un fruit compofé de ceux femences canne- lées, & il l'appelle ticn'mt /'/a//,/;.- /A /'./ H à /.is en trois jours , jufqu'à ce qu'on luit parvenu à une SOL 2"5 once. Pour lors on augmente le li- quide, ÔC on met quatre verres d'eau au lieu de deux : on fait toujours ré- duire la liqueur à moitié. On prend communement deux tafies de cette décoction le matin à jeun, dans l'in- tervalle de demi-heure ou d'une heure. S'il convient 'd'en pren. van Cage , on réitère la même dofe l'après-midi, quatre heures après le dîner. Lorfque les malades font au bouillon , on fe fert de cette décoc- tion en guifede tifane, qu'on donne pour boiflbn ordinaire. On peut couper la décoction de douce-amère avec partie égale de lait de chèvre ou de vache, bien écrémé, on y ajoute un peu de lucre , ou de racine de réglifle , ou quelques zeftes de citron pour ôter le goût nauféabond que certaines perfonnes trouvent à cette plante. Il eft certain que li , dans quelques occafions , il eft avan- tageux de couper cette décoction avec du lait, il l'eit beaucoup plus encore dans d'autres, de donner la décoction pure. Cette plante eft plus active, lorfou'elle eft fans mélange. La douce-amère fe multiplie aife- ment par drageons enracinés qui fe trouvent au bas des gros pieds. On en tait encore des marcottes & des boutures. On les lèvre au printems, pour les planter dans un terroir hu- mide, elles s'y enracinent fort vite, après quoi on !es transporte aux en- droits où on les oeftine. On en peut décorer les jardins & en former des cabinets ce verdure. M. Buc'h : avoir vu des boutures de douce- amère dans des caraffes d'eau eue l'on tenoit dans une chambre : elles y pondent des feuilles & tes bran- ches qui coofrrvent long-temps leur verdure. 256 SOT, SOLDANELLE , ou CHOUX MARIN. (Planche IX, page zJo.) Teiu- nefort la place dans la tr< tion de la première claffe des herbes à fleur , en une feule pièce 6c en cloche, dont le piitil fe change en un fruit fec, & à plufieurs capfules. Il l'appelle convolvuhts maritimus nos- tras, Totundïfoins. Von-Lînné la claffe dans la pentandrie dyginie , & la nomme convolvulus foldanella. Fleur. Corolle en forme de cloche évafée , d'une feule pièce, décou- pée en cinq fections ; il part de 1?. la corolle cinq nervures qui fe terminent aux angles fortans. Les étamines B , au nombre de cinq , font attachées à la bafe du ï la corolle, alternativement ave: le? nervures. Lepiftil C occupe le centre de la fleur. Le calice eft . rement compofé de fept pé- tioles en recouvrement les uns fur les autres ; il eft vu de face en D. Capfules F à quatre loges , dans ! tquelle font contenues quatre graines G. Feuilles, en forme de rein , lifles, luifantes , foutenues par de longs ■les. R.ici/ie A, menue, fibreufe. Lieu. Les bords de la mer. La plante e!t vivace. Propriétés. Toute la plante a une faveur acre , amère , un peu folée. Les feuilles purgent avec force , ont beaucoup de férofités , diminuent confulérablemcnt les forces .' cela , elles font indiquées chez les fujets îobuftes, dans Panafargue, l'afeite, par fiippreffipn du r toire , l'hydropifi 'ne. Uf.tges. On dorïne les feuilles Se pulvéri uis dix SOL grains jufqu'à une drachme, délayées dans quatre onces d'eau , en infu- li:;n dans cinq onces d'eau. Le lue exprimé des feuilles récentes , de- puis fix grains jufqu'à demie-dra- chme. SOLE, SAISON ou ROIE.t nominations fignifient la même choie, fuivant l'idiome agricole de nos pro- vinces. On entend par foie , certaine étendue de champ, fur laquelle on semé fucceffivement par année, des blés, enfuite des menus grains, & qu'on laifie en jachère pendant la troifième année. Cette divilion eft malheureufement trop adoptée. Si on confulte l'article jjehére , il fera facile d'en reconneitre l'abus. SOLE. Médecine Vétérinaire. Nous avons parlé allez au long de la sole dans la division que nous avons faite du pied du cheval ( vqye{ pied.) il nous refte feulement a traiier des maladies qui affectent cette partie. Maladies de la foie. Sole échauffée. Rien de plus fré- quent dans les campagnes , que de voir lesmaréchaiu 'es fers : , fur les j ■'.. : de la trre le pied, que de l'intention de foire porter les fers , occafionne r >n dans le ! même une inflammation. D'autre^ . e fer , qui , fans être pour- échautle tellerr.r I S O L Quel doit donc être le feul but du maréchal , lorfqu'il préfente fon fer fur le pied ? C'eft de voir, s'il n'eft pas trop julte , s'il ne garnit pas trop , s'il ne porte pas fur la foie , s'il prend bien la tournure du pied. CuratioH. Les remèdes propres à la foie échauffée, confident à humec- ter cette partie avec des emmiel- lures ou de la terre glaife très -liquide imbibée d'eau, ou bien avec des ca- taplafmes émolliens. Sole battu;. Toutes les fois que la foie de corne porte à terre , elle com- prime la foie charnue , l'inflam- mation furvient , & le cheval boite : C'eit ce qu'on nppejle foie battue. Cet accident a lieu, lorfque le pied a été trop paré par le maréchal , & qu'il vient à fe déterrer; la muraille s'éclate , n'ayant plus de foutien de la part de la foie de corne. Cu.ation. Mettez un vieux fer lé- ger, attachez-le avec de petits doux dont les lames foient minces , appli- quez par deffus des onclueux tels que la remulade, l'onguent de pied, &c. Mais fi la foie eu. entièrement fou- lée, s'il y a hémorrhagie, tk fila claudication elt confidérable, def- folez l'animal. (foye^ deflolure.) Sole charnue comprimée. Si le che- val prend fon point d'appui fur la partie antérieure de l'os du pied , il chaffe, par le moyen de fes condy- les , le tendon en arrière tk en bas : ce qui occafionne une inflammation confidérable à la foie charnue , tk quelquefois un arrêt de la fynovie, les glandes ayant été comprimées par ce dérangement. La fynovie s'épaiffit par fon féjour, corrode les cartilages de- l'os du pied , de l'oi Tome IX. SOL iy coronaire, & produit une aakilofe. ( Voye-^ ce mot. ) Voulez-vous reconnoître la com- preffion de la foie charnue; com- mencez à parer le pied bien uni- ment, & rendez la foie de corne fort mince : dans cette action, le cheval marque de la fenfibilité; en- fuite , fondez avec les tricoifes , en commençant en pince , tk allant lucceffivement vers les talons, mais ayez l'attention fur-tout de ne pas ferrer les tricoifes , plus dans un endroit que dans l'autre; c'efl par ce moyen que vous découvrirez la compreflion de la foie charnue ; c'en1 encore par cette voie que l'on découvre, dans la plupart des autres maladies du pied , l'endroit où le cheval a été piqué , tk la partie qui a été bleffée tk contufe. Curation. Pour remédier à la compreffion , parez le pied à la rofée , ( voyez ferrure ) ou bien faignez à la pince , (voyez faignée des animaux) tk mettez dans le pied tk. autour du fabot , quelques cataplafmes e'mol- liens , afin d'hume&er 6c de relâcher les parties qui font diftendues, tk de diminuer la compreffion de la foie charnue. Laiffez repofer le cheval pendant quinze ou vingt jours; ce temps paffé, faites-le pro- mener jufqu'à parfaite guc'rifon. Sole de corne comprime: far le fer. L'inflammation furvient à la foie par la compreffion du fer, et occafionne du pus dans cette partie ; cet acci- dent arrive , pour l'oi dinaire , de Fajufture du fur, ou , pour mieux dire , de ce que l'on n'a pas a fiez entolé le fer. Si la cempreffion eft légère , la ferrure y remédie ailé- ment;( voyt{ fernue) fi au con- Kk 3*8 SOL traire , il y a de la matière , échan- crez le fer , et traitez la plaie avec la térébenthine. SoU f nnlce , foui 'ure de la sole. C'est ainfi qu'on appelle la comprefiton cjue la foie a foutFerte à la fuite .".ou, d'une pierre, &c. qui s'eii logée entre le fer et la sole de corne , ou bien d'un amas de sable on de terre, qui, en féjoumant , auront formé un mailic. Il réfultede cite contufion, à peu près le même accident que de fortes éponges sur les talons. La foulure de In sole n'miroit pas lieu , li !e maréchal n'avoir pas trop . pied : par cette méthode , il t . ;: te une espe-e de creux,qui loge !e b ib!e ou le caillou, &c. Curatien. Otez le fer, enlevez les corps qui compriment la foie char- nue, tenez le pied bien humecté avec du cataplasme émollient , £c ne le parez peint. Sole brûlée. Voyez brûlure Je la fok, 2 pag. 476. M. T. SOLEIL. Aflre par excellence & qui nous procure le jour. De toutes les idolâtries, la plus excufable efr celle qui a porté & qui porte encore les hommes à adorer le foleil. L'é- criture fainte nous dit que le Tout- int a placé ion trône dans le foleil-, & elle ne pouvoit pas nous en donner une klée plus fublime. Sans lui la terre languit , & fa cha- leur intérieure n't'tarit point réaction- 1 ée , elle efl par conféquent fans < :. Satus lui la végétation languir; 1 h :.. 1ère les plantes n'auroient | . .- Je couleur.- Voltaire a par- SOL faiterr.ent défini le foleil & fes ( tiers , lorfquil dit : Dans le centre éclatant de ces orbes immenses , uncus cacher K - 'iflances, Luit cet cfire du (oui par dieu nuire ;.. - r l'.e foi fur fon axe ei flamme'; De lui pjrtent fsns fin des torrens de '. 11 tonne en fc montrant la vie i la matière, l't di'pcnfe les jours, les t'ai ors fc les ans, - écs i...r, autour de lui ! - Ces af.res afiervis a la lui qui les rreffe. S'attirent dars leur CLur.e, & s'c\i:er.t Eus ccCe , • .V' prttent !os clartés qu'ils reçoivent de lui. Le foleil eft fuppofépar les plus ha- I onomes,é terre de ; - ns . e liei.es; &c la lumière qui éi ne fans telle de cet altfe , rraverfe cet efpace immenfe en lept minutes ; fa rapi- dité eu iix cent miï'e fois plus prompte que celle du fon. Le ioleil efl la ièu!e planète fixe , toutes les autres tournent autour ce lui , parce qu'il eli le centre & le réci lateur du fyltême planétaire. M. Habilité, le foleil a un mouvement de rotation fur fon axe , commencé & terminé dans l'efpace d( fept jours de temps. La longueur de cette rotation iur lui-même a été déterminée par les tr.ches que l'on voit iur le foleil. On commence à les voir fur les bords de fon cli- que du cote cette chaleur extraordinaire, font - elles, dues fimplerne rt à la nature des rayons du foleil , ou à leur réfrac- tion? Ces difcuflî mis ne font pas du reiîbrt de cet ouvrage. ÀdLnirons dans le filence la main de l' Eternel. Soleil. ( Vpye^ TournefQl ) SOLITAIRE. Fleur qui ert unique fur la tige. La tulipe , par exemple. Solitaire. ( Voyt^ ver ) SOWWEIL. MJdcci ru rurale.Vhom- me, après avoir fatigué & épuifé fes 1 )rces, devoir trouver dans une ac- tion involontaire , une reffource pour les réparer. La nature , atten- tive à fe; belbins, lui a donné le fammtily m lis aulli ele a voulu qu'il fat limité. Trop peu dormir , blit lés nerfs, épuife les elprits , & cadfe (les maladies. Trop dormir, au contraire, rend l'efprit é'c le corps pelant, 6c difpofe aux mal; lies fo- poreufes. On n'eft pas encore parvenu à dé- couvrir les véritables canfesduforn- meil. O.i les attribue en général à la comprclîion & à l'a liai Àement des fibre . du cerveau. N'y a-t-il pas quel- qu'autre caufe qui paillé le» Certains p'.iyfiologiltes ont . la dîfli pation des elprits animaux comme la plus sûïeÔC la pluseffi^ace. Lkjfbmmcil, pour être fdutaire, doit être doux, tra cemj t de tout fonge fatigant : ù durée S O M *59 doit varier félon l'âge , les tempéra- mens 6c les difFérens exercices aux- quels on fe livre dans le jour. Les en- fans doiv'ent dormir plus que les a luîtes. Les gens laborieux, plus qi\q les gens oififs, & ceux qui s'adon- nent aux excès de la table &c de la boiffon, plus que ceux qui vivent fobrement. Pour l'ordinaire , fept heures étfomnu'd font fuffifantes à un homme bien conflitué ; mais les enfans ont befbin d'un pftis long re- pos: leur âge, la foibiefle de leurs organes , leur déiicatefle , Je befoin predant d'une digeftion prel'que con- tinuelle , les obligent a palier la pre- mière année de leur naiffarice ;. terer. & à dormir. R.icn n'eft plus propre à détruire dans l'homme cette aptitude naturelle pour l'exécution de les for.clior.s , qu'un fbmmtit trop long. On a obfer- vé que ceux qui fuivent ce doux pen- chant, deviennent fort nonchal.ms & trè;-oififs; que leurs erganes tom- bent dans un relâchement extrême , que leurs nerfs deviennent infenfi- bies, & qu'ils finiffent par perdre le mouvement & le fentiment tes les partie s du corps : réduits à ce trifte état , i's ont beau vouloir fe roidir contre le fomm .er la nature à faire pour eux quelques falutaires efforts , elle leur refuie fon recours, parce qu'elle eftépui- fée, & la mort ne tarde pas long- temps à mettre fin à leurs fou rfrances. Pour bien dormir la nuit, il fout faire de 'l'exercice pendant le joui. Il faut encore fouper légèrement , s'abftenir de toiltesfortes de liqueur fermentescible, oui puifle accélérer &"augm'entét le moi vementdu fortg , èv le porter à la té;?. ' )ndoiteno i e avoir l'attention te al es Kk i aC SOL haute f\ir un oreiller , & se tenir modérément couveit; on fait que la Surcharge des couvertures eft un obs- tacle aufommeil. Si , au contraire , on dort la tête bafle , on s'e.vpofe à être attaqué du cochemar , ou à parler une nuit en- tremêlée de fonges fâcheux dans lef- quels on fe repréfente les différens objets qui ont fixé notre attention pendant le jour , & ont été le fujet de notre converfation. Il y en a 3 ni ont cru voir dans leurs rêveries , es ferpens rouges voltiger autour du lit. Quoique je recommande de fou- per légèrement, je n'entends point excime decerepasl'ufage de la vian- de ; celui des végétaux feroit préfé- rable à tous égards ; mais tous les tem- péramens ne s'en contentent point , & cette privation pourroit leur por- ter quelque préjudice ôc déranger leur fom m cil. Buchan regarde le chagrin comme la caule la plus propre à le troubler. Il nous apprend auffique quand l'ef- prit n'eft pas à fon aile , on goutte rarement un fomnuil tranquille, &c que ce grand avantage de l'humanité s'éloigne Couvent du malheureux qui en a le plus de befoin , tandis qu'il vient trouver celui qui eft heureux & content. Cette vérité devroit en- gager tous les hommes à faire tous leurs erforts pour ne fe coucher que lorfque leur efprit eft le plus tranquille qu'il eft poffible. Il y a des peribnnes qui , à force de s'abymer dans des réflexions triftes & désagréables, ont tellement éloigné le fommeïl , qu'elles n'ont jamais pu le goûter par la fuite. La nuit doit êtreconfacrée aufom- meil , Scie jour au travail: rien n'eft plus contraire à la fanté que de faire - SOL de la nuit le jour: aufii voyons-nous les gens de lettres, qui font quel- quefois forcés de palTer les nuits à travailler , être en butte aux affec- tions nerveufes. La nuit favorife le fommeïl: c'eft le temps preferit & marqué par la na- ture; &c lefommeil pris en général dans le commencement de la nuit , délaffe & défatigue le plus; les orga- nes de la volonté & des Cens étant dans une parfaite inaction , le cours des esprits vitaux en devient beau- coup plus paifible , & par confé- quent , la perte en eft infiniment moindre : auifi un homme qui , après une longue marche , s'endort & parle la nuit dans les bras dufemmeil, s'é- veille le lendemain , frais & bien dil'pos. On demande s'il eft avantageux de dormir, après dîner. Les tins en ont befoin pour la confervation de leur lanté , & les autres croyent s'expofer à plus ou moins de maladies en dor- mant vers lo milieu du jour, fur- tout après le repas. Les vieillards, les gens de lettres, les vaporeux , les mélancoliques , ceux qui font d'un tempérament phlegmatique & pituiteux , les con- valefcens,les valétudinaires, & fur- tout ceux qui tendent àl'étifie, font plus ou moins difpofés à faire la mé- ridienne, & tous s'applaudiffent d'y fâtisfaire ; la raifon , c'eft , dit M. Du- planil , que le repos & le fommeil , quelque courts Si légers qu'ils foient, font nécessaires à chacune de ces per- fonnes pour bien digérer. La méridienne peut nuire aux uns & aux autres , comme l'oblêrve très- bien M. Mura, célèbre médecin de Dijon , fur - tout fi elle dure trop long-temps. Il eft donc neceflaire de S O M la renfermer clans de juit.es bornes : un quart d'heure, une demi-heure fuffifent : on doit rarement dormir une heure ; d'ailleurs , c'eit le tem- pérament, c'eff la quantité &C la qua- lité des alimens qui doivent fervir de règle. Plus on a de difficultés à digérer , continue cet illuftre auteur , & plus les alimens rciiirent à leur dé- composition, plus aufli la méridien- ne doit cire longue ; au contraire , elle doit avoir d'autant moins de du- rée , que les alimens (ont plus faciles à digérer, &c que le tempérament îavorilè davantage la digeiîion. On ne doit point faire la méri- dienne étendu fur un lit , parce que cette pofition horifontale forecroit la pâte alimentaire à fortir de l'esto- mac par l'orifice inférieure, avant que d'être parfaitement digérée : la position la plus favorable pour la mé- ridienne , eft donc celle dans laquelle le corps eff un peu incliné à l'hori- fon,&pour cet effet on doits'allcoir dans un fauteuil, ou (ur un fopha , la tête haute, le corps légèrement pen- ché en arrière , & un peu tourne fur le côté gauche. Il faut de plus avoir attention que la circulation du sang ne foit gênée dans aucune partie du corps. Confé- quemment, avant de fe livrer à ce JommgU, il faut fe défaire de tous liens. Le col de la chemife doit être libre , de même que la ceinture de la culotte , les cordons des juppons , &c. il faut encore ôter les jarretières. Alors rallie pefanteur, nulle douleur de tête , nul engorgement à crain- dre ; accidens qu'on a Couvent attri- bues à la méridienne, faute d'y avoir jile/ apporté d'attention. htfommcU exceflifc 6c morbiiiquc S O M i6i produit différentes maladies qu'on connoît fous le nom d'affe£Hons fo- poreufes ou comateufes, ou de lé- thargie. Ces maladies comprennent les deux efpeces de coma , la léthar- gie ,1a catalepiie, le carus , la cata- phore &C l'apoplexie. Fbye^ ces mors. Les vomitifs , les purgatifs forts , les lavemens acres & irritans , les veficatoires font les remèdes les plus efficaces contre le jommt'U morbifi- que. La faignée eif encore un fecours qu'on ne doit pas négliger, fur-tout s'il dépend d'une pléthore bien déci- dée à la tête : on a encore vu réuffir la fumée du tabac introduite dans les inteffins par l'anus. Les finapifmes ont quelquefois mieux réuffi que les vélieatoirej. Lorfque tous ces remè- des n'opèrent point les effets falu- îaires qu'on eft en droit d'en atten- dre , il faut alors tenter Fimmerfion fubite des malades dans l'eau froide. La frayeur qui peut en réfulter, peut tout aulfi bien changer en mieux la manière d'être du principe vital , que procurer un plus grand déf ordre dans les organes. Ce dernier moyen, qui a eu du fuccès , doit être regarde comme un remède douteux , auquel il convient d'avoir plutôt recour?; dans un cas défelpére , que de r.e tenter aucun remède. -M. Ami. SOMNIFÈRE , Miàtcint rurale. C'ell ainfi qu'on appelle un remède qui afîoupit , qui endoit, ôc qui fait dormir ; on peut regarder un fomni- f ère comme un léger narcotique. La belladona , la jufquiame , ia cynoglofle , toutes les efpeces de pavot; les liqueurs fcrmenites , le lait ,les alimens glutineux , le lucre , le jus exprime des viandes , &C enfin tous les elpnts ardens com- 2t 2 S O R pofent la chfïe des fomnifères. (Vvye^ Narcotique) M. Ami. SORBIER ou Cormier. Tour- ne/on le place dans la huitième féc- tion de> arbres à rieur en rofe , dont le calice devient un fruit àpepin; & il l'appeUe/ôi&u fativa. Von-Linnj le nomme forbms domeUub , 6c le claife dans l'icofandrie trigynie. F leur. En rofe, compofée de cinq petits pétales prefque ronds , con- caves, infères clans un calice d'une feule pièce acerbe avant fa maturité; en mùrif- fant, il devient mol , fade, doux. On l'appelle forte ; il eft indibefte tk aftringent. Ufaaes médicinaux. Les fruits tv- cemwtnu cueillis eojillipent , dimi- - S O R ni:ent la diarrhée parfoibleiTe, quel- quefois la diller.terie béni^r.e ; ex- te: Lmrement répercutent les hemor- ce en caime les douleurs : par- faitement mars , ils nounilier.t rement , produisent luuvert des coliques. On retire de ces fruits nbri-fërtnentés , ure esv. dfftîlMe qui na pas plus de propriété que la fimple eau de rivière. ■ ÙJ'açes domejliaues. Dans les pro- vinces où le fruit mûrit complète- ment fur l'arbre, fans qu'il foit r.c- ceflaire de le faire mûrir fur la paille , on l'écrnfe fous le preiToir; ion fuc exprimé fermente, de- vient vineux, refïemble enfuite au poiré, & il cil plus fort, plus fpiri- tueux que le cidre. ( Confutte^ ces mots ) Lorfqu'on n'a pas du fruit en quan- tité fufrilante, on ajoute ce l'eau; mais alors la liqueur eft plus ft ible. Souvent en remplit de forbes les trois-quarts d'une barrique, & en achève de la remplir avec de l'eau. Après un certain laps de temps , cette eau fert à la boiifon ; c'eft une efpèce de râpé. La forbe eft préfé- rable aux nèfles. De tous les arbres des forêts de l'Europe, le forbier elr celui dont le bois efr le plus dur oc le plus ("erré : cette propriété le fait recher- cher des menuiliers pour monter leurs outils; des ébémftes pour la marqueterie ; des tourneurs peur les vis des prefibirs , les fufeaux & alkichons des roues. v. On multiplie cet arbre, ainfi que le fuivant, au moyen des fefliîs :aits dans les jardins, & en eft ailuré d'avoir des piecs He I .'.mis resfiarcts V fruit t ikqui échappe à la voracité des b^-tes s o u fauves , germe facilement-^ Se repro- duit fon femblable. 11 fe plaît dans des terres qui ont du fonds & qui font fubflantielles. I! croît part-tout cependant, môme fur les rochers, pour peu que (es racines punTenr s'im- planter clans quelques-unes de leurs gerfufes. Le fruit des arbres ainfi plantés , e!t allez agréable , l\: la faveur qu'il imprime au pilais eft peu aaftere. SOR/HER DES OISEAUX ou CO- CHESNE. Sorbus jilvtfiris. ToURN. Sorbus ancu?.ina. Lin. Cet arbre , originaire des climats les plus froids de l'Europe, eft multiplié avec fuc- cès dans les provinces tempérées de France , depuis que le goût poul- ies arbres étrangers a forcé les ama- teurs à l'introduire dans leur tarions. 1! y figure tics-Lien, & y produit un efiet très-agréable fur la fin de l'été , & en automne par fes. fruits d'un beau rouge vif, & raflemblés en grand nombre fur la même grappe. Il efî fort recherché par les grives. La végétation du cochefne eft plus rapide que celle des autres forbiers , auffi fon bois eft-il moins dur & moins utile. _ On connoît plusieurs autres va- riétés de ces deux forbiers, que les amateurs appellent mal - à - propos efpece. (Confuli'i ce mot) Le car'ac- otaniquedu forbierdesoifeaux, eft d'avoir les feuilles liffes, foit en défions foit par- : SOR< . Millet d'inde. ( •'■.••; Mi SOU( HE. Ceft la partie d'i du tronc u unarbre, accompa SOU :6j fes racines , et féparée du refte de l'arbre. SOUCHET.Pl.IX.pag.a5c. Tour- jitfort\<î place dans la quatrième ie:- tion de la quinzième clal'e , deftinéé aux fleurs apétales , à étamines raf- femblées dans de:, tètes écailleufés. 11 l'appelle cyperus odorùtus , pvi cipe- rus offkin rurri. \ on-Linné le nomme cyptrûs !>mg;is, et le classe dans la triandrie monogynie. / leurs D Elles font en épi . cée> alternativement fur les deux côtés de l'axe. Chaque fleur eft ren- fermée dans un calice, lequel eft une écaille G ovale , en carène , plane &z courbée. Les parties lèxuelles E , confiftent en trois étamines Se un piftil. Les étamines, dont uneeft re- présentée en F , font attachées ions l'ovaire. Le piftil , les étamines et le calice répètent tous fur un ré- ceptacle commiui qui eft l'axe de l'epi. Fruit H. Il fuccède à l'ovaire ; c'eft une feule graine triangulaire; aiguë & (ans poil. Feuilles, rondes, roide», termi- nées en pointe. Racine A, longue, fibreufe. Port. Le chaume eft couvert de feuilles, & il eft triangiilaii . ; • fleurs r. ai fient ,\u ■ formant une d'ombelle feuillée, décom pofée par le haut. Lieu, les terrains humides , les marais. Lu pi tn'teeft \ ivace éVrleurit 1 cv juillet; étés, Sa racine a une i ■; aromatique ; fa faveur e ; elle rechange, reftaareles forces vitales 6c mu ( fortifie 364 SOU l'eitomac. Elle eft indiquée dans le dégoût caufé par des madères pitui- teufes ; dans les maladies de foiblefle par les humeurs féreufes, &C dans l'afthme humide. Comme maftica- toire , elle eft utile dans le relâche- ment du voile du palais , dans la dif- ficulté de mouvoir la langue par des humeurs féreufes, 6c clans le relâ- chement des gencives. En gargarifme dans les ulcères de la bouche. En lotion dans les ulcères peu dange- reux du vagin. Ufages. Racine pul vérifiée & ta- mifiée , depuis quinze grains juf- qu'à demi-drachme , delayee dans quatre onces d'eau, ou incorpoiée avec un firop. La racine réduite en petits morceaux depuis une jufqu'à trois drachmes , en ma- cération au bain- marie arec lix onces d'eau. SOUCHET ROND. Cypems w- tundus vulgaris. TOURN. Sàrpus tnariîimus. Lin. Linné a fép.iré avec raifon cette plante du genre des cjyperi. On la trouve au bord de la Méditerranée dans nos pro- vinces méridionales. On en apporte de l'Inde la racine deflechee, & c'eft elle qu'on trouve ordinairement dans les pharmacies. On peut s'en fervir à la place du fouchet long. Celui-ci cependant lui eft vraiment préférable. SOUCI. Tourne/on le place dans la quatrième feétion de la quator- zième clafie des herbes à fleur ra- diée, dont les femences font ren- fermées dans des caplules , & il l'appelé Cidtha vulgaris. Von-LintU le nomme CaitnduU ojfîcinalis, & SOU le claAre dans la fingénéfie polygamie néceflaire. Fliur, Radiée , compofee de plu- fleurs fleurons de couleur jaune, hermaphrodites dans le difque , &C femelles à la circonférence. Les fleu- rons hermaphrodites (ont de la lon- gueur du calice ; les femelles très- longs & à trois dentelures. Le ca- lice commun , de plufieurs pièces , divifé en quatorze ou vingt fegmens linéaires , en forme de lance &C prefqu'égaux. Fruit, Les fleurons hermaphro- dites dans le centre du difque , n'en ont point. Ceux du difque produi- fent quelques femences membra- neuses , oblongues &c à deux cornes. Les fleurons femelles en produi- fent de plus grandes , qui font re- courbées , triangulaires , de la forme d'un bateau, hériflées de pointes ; les unes & les autres renfermées dans des efpèces de capfules, con- tenues par le calice applati , fut un réceptacle nu &c plane. Feuilles. Simples, entières, ovales, plus étroites à la baie qu'au fom- met, velues, fans queue & em- brasant prefque la tige parleur bafe. Pleine. En forme de fufeau, fi- breufe, blancheâtre. Port. Tige herbacée , grêle , cy- lindrique, rameute; les fleurs naif- fent au fommet , portées fur des pédicules. Les fleurs font placées alternativement. Elles fleuriffent pen- dant toute l'année, excepté pen- dant qu'il gèle. Lieu. Les champs , les vignes. Propriétés. La plante eft amère au goût , emménagogue, fonda, i phalique , anti-fpafmodique . pa tique. Les fleurs provoquent lé- gèrement le flux menftruel , les fleurs sou fleurs blanches , les lochies , lors- qu'il n'exifte ni inflammation , ni éréthifme, ni pléthore conli. arable, & que les écoulemens tardent à rep.iroître. En conféquence elles font indiquées dans la f'upprefîion du flux menftruel par excès de graille ; la fuppreflion des règles par impreffion des corps froids; la iuppreffion des règles par de vio- lon-, exercices. Elles échauffent mé- diocrement , & elles ne fatiguent ni l'eftomac ni les inteftins. Ufages. Fleurs féchées & pulvé- rifées , depuis quinze grains jufqu'à vine drachme , incorporées avec furfifante quantité de iirop. Fleurs récentes depuis une drachme juf- qu'à une once en macération au bain - marie dans huit onces d'eau. Fleurs féches depuis demi-drachme jufqu'à demi-once en macération dans la même quantité d'eau. • Culture. Cette plante, li maigre dans nos champs , ii multipliée dans les vignobles de quelques cantons de France , où fa fleur communique aux raifins & au vin qu'on en retire , Ton odeur forte & defagréable, eft cependant le type de ces beaux foucis plus larges cjue des cuis de fix livres , qui font l'ornement de nos parterres & de nos jardins. La couleur de la fleur bien prononcée , bien tranchante , produit un grand effet lorfqueplll- iieurs plantes réunies font en fleur ù la même époque; d'ailleurs, le fouci mérite quelque confidération, parce qu'il eft en fleur pendant plus de neuf mois de l'année , li la ri- gueur du froid ne fufpead pas fa vé- gétation. Il exige peu de foins, Brave les fécherefies, les cha- leurs , & il dédommage en automne Tome IX. SOU 26^ de Aitat de 1 11 guei r où elles l'ont mis pendant l'tti; mais pouf peu que le tenain dars lequel il eft plante, loit fubûanfïel, peur peu qu'on lui donne les arrofemensné- ceffaires , fes fleurs larges & écla- tantes dédommagent de la peine que l'on prend. On fème la graine dans une bonne terre de jardin, aufîitôt qu'on ne craint plus l'effet des gelées tar- dives ( chacun fuivant l'on climat ). La graine germe & levé facile- ment; & des que les quatre pre- mières feuilles font bien dévelop- pées , la plante eft fufceptible de transplantation. Le fouci des jardins a produit une ûngùlière variété. La fleur en eft moins grande , moins colorée & cl'un jaune plus pâle. A meiufè que les fleurs fe fannent, il fort ce leur calice cinq à fej ; longs de deux à trois pouces, gar- nis à leur fommet d'un vrai fouci , mais en miniature , qui fleurit & produit fa graine. Je l'ai femée avec foin, & elle n'a jamais lève. Peut-être d'autres fleuriftes ont-ils été plus heureux que moi. L'odeur de la mère fleur & de fes enfans eft moins forte 6c moins defagréable que celle des beaux foucis des jar- dins. Il faut cueillir la graine de la mère fleur pour avoir de bonne* femences. Parmi les huit ou dix efpèces botaniques de foucis , il en eft une qui, malgré fou peu de beauté pour fa fleur, mérite l'attention des cu- ir i\ ; c'eft le fouci a qu'on pourroit appeler (oiui baro- mètre. Linné le defigne lous la dé- nomination de caitndula /. Sa fleur eft blanche en-dedans, d'un Ll m sou vio!et ferrugineux en dehors , por- tée fur un pédicule en forme de fil. Ses feuilles font en forme de fer de lance, Années , légèrement dentelées. Lorsque fa fleur n'eft pas ouverte à lix heures du matin , on eft affuré qu'il pleuvra dans la journée, quanci même à cette heure les baromètres n'annonceroient au- cun changement de temps. SOUCOUPE. ( fleur en ) Évafée & légèrement conique à fa partie fupérieure & terminée à fa bafe par une tube. SOUDE ORDINAIRE, ou Sali- cote , ou Kali. PI. X. Pag. 266 Tourne/on h place dans la féconde fec- tion de la fixième claffe, qui comprend les herbes à fleur de plusieurs pièces & en rofe, dont le calice devient un fruit à une feule loge, il Yap- pélekulimjjus cochUatofanine. Linné le nomme falj'ola fo.ia , & la clafle dans la pentandrie digynie. Fleur h. Compofée de cinq pé- tales ovales , terminés en pointe. Les fleurs font raflemblées dans un calice hémifphérique & d'une feule pièce. Les étamines , au nombre de cinq, environnent le pîftil C. Fruit. Capfule -ronde , à une feule loge, laquelle efl comme envelop- pée dans le calice. Elle renferme une feule femence D , noirâtre , luifante & roulée en fpirale. Feuilles. Sia ns picnians,longites, étroi- tes, épaifles,, adhérentes aux tiges- Rr.cir.c A. Ferme , fibreufe, ra- meufe. Port. Tige de trois pieds environ , fans épines, ce qui la diitingùe d'une autre efpt'ece qu'or. dans nos provinces méridionales & SOU au bord de la mer. Les rameaux de la foude font droits, rouge-âtres; les fleurs font feules à feules le long de la tige, & elles naiflent des aiffelles des feuilles. Lieu. Les bords de la mer , nos provinces méridionales. La plante efl vivace & fleurit. Propriétés. Les feuilles font ino- dores , d'une faveur acre , tenant de la faveur du fel marin. On nous a tranfmis , dit M. VaÛ dans fa pharmacopée de Lyon , que les feuilles provoquent avec force le cours des urines , favorifent l'ex- pulfion des graviers contenus dans les voyes urinaires ; la réfolution des tumeurs fcrophuleufes , des tu- meurs du foie, de la ratte «Se du méfentère , guériflent l'ictère par obflruftion ces vaifleaux biliaires, l'hydropilîe par obflru£Hon des vail- feaux de l'abdomen , la fluxion catarrale de la velîie. On avertit en même temps qu'il faut le tenir en garde contre l'irritation & même l'inflammation qu'elles peuvent eau- fer dans les voies urinaires. l'ob- lervation n'a rien donné de précis fur les effets «Se les vertus de cetre plante. Les feuilles & les tiges brû- lées , fourniflent des cenjdre> en maffe , nommées foude en abondantes en alkali marin dont elles ont les propriétés cv les venus. SOUDE D'ALICANTE.L pdni t um fupinum an nùum , fedijoliis brevibus. ACT. ACAD. PAR. hirfi/ta LlN. Elle diffère de la précédente par fa c pfiile velue, par fes feuilles :iques, obtufes, cotonneufes, es. Par ù tige d'iui ; au pi usée hauteur, elle efl vélae, her- l«r /l /'A.l ./',.:■ /.c Sùu/Ààfayrre au ///iv/'i' a/iZ'J'ûaa: t£nuH0/uum on jfo/nme Av/ic/tse. 1) **9i /.ir Soui/e sou bacée , jette fes rameaux cpnrs ; elle croît aux bords de la mer en Lfpagne. Culture. Les cendres & le fel qu'on retire des fondes par l'inci- nération , forment une branche tic commerce contidérable. La fonde d'Alicante eft prétérée, parce qu'elle fournit une plus grande quantité N d'alkali. Les fondes croiiïent naturelle- ment au bord de la mer , Ôc en quelques endroits en grande quan- tité; la confommation des alkalis, foit pour les teintures , foit dans les fabriques du favon , eft fi con- fidérable , qu'on eft obligé de les cultiver. A cet effet on emploie les terrains imprégnés de fel ma- rin &: qu'on laboure pour le blé. On fème le falicote en même temps que le froment après les labours accoutumés. Si l'année en; féche , le blé périt & la fonde profpèrç. C'eftle contraire fi l'année eflplu- vieufe , parce que la fréquence des pluies délave le fel & pénètre la couche inférieure du fel marin , & le concentre dans l'intérieur ; de manière que la corrofiveté de ce fel en malle , plus ou moins coi rable , ne rend pas les fromens rachi- tiques. Confultez les expériences fur le effets du fel, rapportées au mot arrofiTiunt. Quand l'année n'elt ni trop pluvieufe ni trop lèche, on aune récolte en blé pafiable-; Cv un ou deux mois après qu'il efl enlevé tic cleffus le champ , on iche le falicote cV on le brûle une il fera dit ci-après. Cette rciîource e(t précieufe pour les terrains naturellement falins, où les i li i en grains font très-cafuelles, I s qui ne veulent pas bazarder li s fi mences du blc , ièment tout S O L 267 bonnement du falicote. C'eft donc retirer du fol qui auroit refté in- culte , une récolte qui dédommage afTez bien de tous les frais. Elle mériteroit d'ètte encouragée fur les fols du voifigagè de la mer. Eft-c? le voiiinace de la mer , &c la pi î- fence du ici marin , qui donnent aux plantes de cette famille la quantité d'alkali qu'on en retire, par Luftion? Je ne dis pas ■ ■■■ : , car elle le diiîipe en grande partie. Le fel marin y contribue, à la vérité, ainli que l'air falé de l'atmoi; mais 'a graine de lalicote , femée dans l'intérieur du royaume , à trente & cinquante lieues de la mer , produit une plante qui four- nit , par l'ultion , une plus grande quantité d'alkali , que toutes les autres plantes du voifinage. La cul- ture de cette plante auroit donc été avantageufe dans les environs des grandes verreries, dei manu- fachiri 5 de j . c. qui con- fommeht beaucoi p • , mais dans peu , lorsque le fel marin fera marchand en France, il fera plus économique d'en féparer chi- miquement 6c d'en convertir en al- kali, Joutes fes parties qui en font fufcepti i is. On obtiendra une fonde Lien plus pure , ce elle don- nera au \erre une plus belle tranf- parençe. Procédé pour faire hrùkr la fonde. Cette opénition s'applique a toutes les elpèces de fucus que la mer jette fur fes bords, & que fouvent elle y entaire par mon- Dans quelques pri on les appelle varech. ( ( doivent être expofés à !.t ardeur du loleil avant 1 afin qu'ils foient bien fècs; mais LU 368 SOU comme ifs font imprégnés de fe', ils attirent puifîamment l'humidité de l'air. Il convient donc de les traiter comme le foin fur le pré, c'eft-à-dire, de les ra Sembler chaque foir, de les étendre le lendemain , ckainli de fuite , jufqu'à leur entière defficcation avant de les mettre en meule. i°. Des fourneaux. On pratique, près des lieux où croît la fonde ou des amas de fucus, des foffes proportionnées à la récolte, & on les place les unes près des autres , afin €jiie le même ouvrier puiffe les fervir. Ces folTes ont la formé d'un c(>nQ , dont la pointe eft dans le bas. Quelquefois on les dif- pofe en forme de foucoupe bien évafée ; la première forme eit préfé- rable. Une pierre taillée 6v concave dans fon ,-nilieu, fertdebafe à la foffe. Ses côtés font revêtus en maçon- nerie , &C fes pierres font liées les unes contre les autres avec une argile bien tenace & bien cor- royée. Avant de fe fervir de ces foffes , il eit néceffaire que la cha- leur du foleil ait diffipé toute l'hu- midité de l'argile. Si dans le voi- finage on trouve des rochers, on y creufe les foffes, & elles ferve pendant un grand nombre d'années. 2°. Mentir: Je brûler. Lorsque les plantes de falicoteou les varechs font fecs , on les raffemble vers les fof- fes; on les y amoncelle crainte de la pluie , & au befoin , ils font re- couverts avec de la paille , dans la crainte que la pluie ne les imbibe. Un angard previendroit tous les in- convéniens. On iette au fond des foffes un peu de bois très-fec, mêlé avec in SOU peu de paille ; on couvre le tout par une couche de falicote ou de varech , & le feu cft mis à la paille, qui fe communique au bois', eniuite au falicote. Lorfque celui-ci com- mence à s'enflammer , un ouvrier armé d'une fourche de fer , prend du falicote , le jette fur la couche précédente ; & Ion attention effen- tielle eft de ne laifTer aucune ifïue à la flamme. A mefure qu'il s'en forme, il fe hâte de les boucher avec du nouveau falicote. La bonne opération confifte à entretenir fans ceffe , & jufqu'à la fin , un feu concentré & «e réverbération. Dès que l'opération cfï commencée , elle fe continue fans interruption juf- qu'à ce que la foffe foit remplie par la fubltance brûlée. Les ouv: relayent , parce qu'un feul ne pour- roit fupporter les fatigues pendant plufieurs jours confécutifs. Lorfque la fofle eft remplie de foude bien cuite , on enlevé avec un râteau le charbon & la cendre qui furnagent la matière. Alors des ouvriers armés de perches de fept à huit pieds de longueur , agi- tent fortement «S: en tout fens la maffe, ce qui lui fait prendre de la confiftance. Mus elle eft agitée , & plus elle acquiert de fohdite par le refroidiffement. Le point partait de l'opération eft lorfque la ma- tière eft cuite étalement. On laifie enfuite le tout refroidir peu-à-peu: &: lorfque le tout eit complètement froid , on le retire des folies fou« une forme fifolide, qu'on cft oblige de le rompre à coups de marteaux. C'eft réellement une elpèce t fion que la partie falir.e éprouve; c'elt pourquoi ces maffes n'attirent pas -l'humidité de l'uir. sou SOUFFLÉE AU POIL. ( matière ) Médecine vétérinaire. On appelle ma- tière Soufflée au poil , un pus noi- râtre qui coule à la racine du Sabot, 6c à l'infertion de la peau. Cet accident furvient à la Suite d'une inflammation occasionnée par une enclouure , ou un coup donné Air la muraille, &c. Quant au traitement ( Voyt{ EN- CLOUURE. M. T. SOUFRE. Subftance d'un jaune pâle citronné , d'une odeur affez désagréable, qui lui eft particulière , & qui fe fait mieux' lentir quand il eft frotté ou chauffe. Il devient très - électrique par le frottement; fa pefanteur fpécifîque eft beaucoup pins grande que celle de l'eau , tk moindre que celles des pierres 6c des terres. A froid il eft ca fiant , 6c fe réduit facilement en poudre. A chaud il fe ramollit 6c fe fond; il s'enflamme aifément à l'air libre. L'air 6c l'eau n'ont point d'action fur lui ; du moins elle n'eft pas fenfible.... Le foufre eft un mixte tormé par la combinaifon de l'a- cide vitriolique parfaitement con- centré avec le principe de Finflam- mabilité en grande proportion. Le foufre eft en général l'ouvrage des volcans , foit actuellement en afti- tivité, foit jadis éteints; cependant il s'en forme quelquefois dans le fein de la terre , mais en très-petite quantité'. (.)n en a trouvé à 1' très-bien criftallilé, dans la démoli- tion du grand baftion qui couvroit la porte St -Antoine. Ce baftion avoit été jadis élevé fur l'emplace- ment d'une ancienne voirie.... Le foufre eft-» il de quelque utilité à l'agriculture ? c'eft ce qu'il faut dé- SOU 260 terminer. Nos anciens écrivains fur l'agriculture, 6c même quelques-un > parmi les modernes , ne cèdent de parler des fels & des foufres de la terre , &C de leur efficacité dans la végéfc tion. Penfent-ils expliquer clai- rement des chofes {impies par des mots infignifians , ou veulent - ils marcher fur les traces des alehimiftes , en employant des mots miftérieux ? On ne doit pas leur prêter de pa- reilles idées, mais cire plutôt, que n'ayant pas des idées claires 6c pré- cifes , ils fe font fervis de mots dont ils ne comprenoient pas la fignifica- tion. Il eft bien démontré que l'eau ik l'air n'ont aucune action fur le foufre; qu'un morceau de foufre réi- téra cent ans enfeveli dans la terre , fans altération 6c fans fe décompofer. Or, la végétation des plantes eft le dernier réfultat des décompositions , des combinaifons & dés recombinai- fons qui fournifient la sève; (con- J'ulici ce mot ) le fouffre , qui n'eft pas fufceptible de ces modifications, n'y concourt donc pas ; donc il n'agit pas plus fur la végétation, qu'un morceau de rocher vitririable, enfoui à plufieurs toifes dans la terre. Mais ii par le mot foufre, ils ont entendu parler de fes principes conftituans , de fon acide ci de ion principe inflammable, difféminés 6c ép 1rs entre les molécules de la terre; dans cet état ils ne forment pas le foufre , puifqu'il n'eft, en dernière analyfe, que le re'fukat de Ses prin- cipe-) fortement raflemblés en maffe, 6c foi tetnent combinés entre eux. A in Si fe Servir du mot foufre , c'eft employer une expreSîion au moins i npropre &C vide de Sens. SOULEVER LA TERRE. Expref- C.-'O SOU fion ufitée clans certaines provinces , pour défigner le premier labour que l'on donne aux champs après l'hiver. Tout bon cultivateur n'adoptera pas cette méthode qui fatigue beaucoup le bétail. Sa peine augmente en rai- fon de la ténacité du fol , de fa fa- cilité à fe taffer , à fe comprimer & à fe durcir. La même opération faite à l'entrée de l'hiver, auiîitôt après les femailles , produira bien plus d'effet pour les labours du printemps. I , Toutes les herbes leront enfouies & fe difpoferont à une plus prompte putréfaction à l'ap- proche des premières chaleurs du prin- temps j fans chaleur point de deconv ,tion. 2°. Les filions bien formés, les pluies d'hiver pénétreront bien mieux & plus avant dans l'intérieur, tandis que lur un champ argilleux èv à furface plane , l'eau gliffe. 3 °. La ^ terre, imbibée à une certaine pro- fondeur , attire bien plus le froid , nive plus fortement l'aâion des gelées, &c gèle plus profondément. 40. L'effet de la gelée eil de dé - gréger les molécules de la terre . rompre leurs liens & de les ùni'e- ver ; d'où il réfulte qu'après un hiver rigoureux , comme celui de 178S, on a vu la terre foulevée à quinze pouces de profondeur. Mal- gré les pluies du printemps , de l'été es: de l'automne , la terre n'avoit pas encore repris fa première téna- cité. Auiîitôt après le froid , on laboura les terres fuppofées naturel- lement compactes, preique avec au- tant de facilite que les terres lé- gères. Cette observation eft de la plus grande importance, èv j'efpère que le bon cultivateur ne la biffera pns échapper. C'eft !e cas, après 1 e ïfls froids rigoureux cV au com- S O L mencemcntduprintemps,delabourer profondément les champs dont le loi eit ainfi ameubli ; de faire pal- fer la charrue deux fois dans le même fillon , afin de ramener à la fuperficie une plus grande quantité de terre neuve, que les labours d'eté mélercnt exactement avec l'ancienne. Les labours tels qu'on les fait com- munément, ne remuent jamais que la même terre. On travaille beaucoup pour opérer peu. L'homme fage pro- fitera de l'occafion, &c il cherc:: à la faire naître en fmievant fes champs avant l'hiver. Il dira d'eux , je fais hiverner mes champs , comme on dit dans les pays de vignoble, j'hiverne ma vigne. SOURCE. Ce mot a deux accep- tions : on s'en fert pour indiquer l'en- droit paroù l'eau fort, ou pour défi* gner l'eau elle-même . foit qu'elle cou- le fous terre, foit qu'elle s'épanche à l'ï \ teneur: il en a déjà été queftion à l'article Fontaine {confulu^ ce mot). Il nous re de deux chofes à examiner, i°. quelle eli la première caufe fout ces. z°. La nature fournit-elle des moyens pour les découvrir. i°. De Cor . mes. On a donné, à l'arôde jbnuine , la w nière dont l'eau s'infinue, de la lur- face datas l'intérieur de la terre: a dit comment cette eau,divueeeri plu- lieurs ramifications, le réunifient en maflè lorfqu'e'.les croient retenues par des couchesd'a: gille ; enfin , com- ment cette eau fui voit ia couche ÔC conduite fouvqnt à des uifian- ces de plulieurs lieues oii elle s'ou- vroit , & formoit enfin une fontaine. Toutes les fourcts viennent des lieux êl ,& '. , . DQi '•- ux, fie plus elles font fréquentes ; enfin s o u plus les montagnes font élevées , plus elles ("ont Jibondantes. Si dans les plai- nes on en trouve de jailliffantes , com- me près de Lille en Flandre, comme à Modcne en Italie, leur origine n'eft pas dans la plaine ; c'eli. une eau comprimée entre deux couches de terre ou de rochers , dont la fupé- rieure s oppofoit a l'on iffue; mais, l'obiracle une fois vaincu, l'eau jaillit, foit à caufe de la comprelîion qu'elle épronvoit entre les deux couches , foit par l'impulfion qu'elle recevait du poids des eaux fupérieures , renfer- mées dans le fein des montagnes ou autres endroits élevés : de ces exem- ples , je ne veux pas conclure, comme plufieurs phylïciens l'ont fait jufqu'à- préfent, que la préfence desjburces que l'on trouve près des pics des montagnes , font dues à l'effet du fi- phon, parce qu'elles viennent d*une montagne plus élevée. Si a une très- grande diftance de ces pics on ne trouve aucune montagne plus éle- vée , l'explication prétendue tombe d'elle-même ? l! entre ce pic & dts pics plus rapproches, coule dans un bas-fond un grand fleuve, une ri- vière profonde, le figurera-t-on que l'un ou l'autre ne font pas capables de détruire l'effet du fiphon ? C'efl le propre de l'homme de chercher le difficile, le compliqué £c même le merveilleux, pour expliquer la cho- ie la plusfimple, parce que l'homme n'étudie pas affez lesloix delà nature. I o fi u! exei iple va dévoiler toute • :' :. CM. Suppofons une plaine d'ui grande étendue, 6c qu'au milieu de cette plaine , il y ait une très-haute montagne. Le mont Veatou,dans la plaine du comtat d'Avignon, enfour- nita l'exemple. C e grand pic attire de S O U 2-1 loin les nuages : -e les ai vus fouvent fe détourner brufquement de la ligne droite qu'ils »nt , pour al- ler toucher le , fommets de cet te mon- tagne. J'ai conltamner.t obferve. 6C dans les différentes faifons de l'année , quel! le nuage, en yarrivant, . la vue , quatre cents toiles ce lon- gueur fur un diamètre proportionne, il n'en avoil pas cent cinquante lors- qu'il s'étoit roule & qu'il !• : : délais ces fommets. Il y a donc eu ablorption ce l'eau du nuage, puif- qu'après avoir franchi le ment Ven- tou ,il étoit moins long , moins épais , moins compati; mais comme il efl rare que l'atmoiphère loir fans nuage, Se comme l'attraction clés corps eif une loi de la nature , il n'eft donc pas étonnant que près de les fommets , on rencontre , foit des i même des lacs qui v font entretenus par les eaux clés ffuages. Sur le Mont- C enis , fur les Pyrénées, ces lacs ne lont pas rares. Lafcurcc de la i de Giez , part prefque du fommetdu mont Pila , dans le Lyonnois : ainfi, outre les eaux ordinaire- ces fommets font encore abreuves , prefque journellement parce, nuages qui paffent, tandis que dans la plaine S ne tombe pas une goutte d'eau. Ce que je dis des grands pics , s'applique de lui-même aux pics moins élevés , aux montagnes du fécond ordre ; celles-ci agiffent moins vivement & d'une m moins bien prononcée ; mai ' t,& on s'en corn prend la peine d'étudier la marche des njuii.es. D'ailleurs, l'expc ience de tous les lieux a prouve qu'il ; neige beaucoup plus dans la i des montagnes que Certaines plaines t'ont exception à 2-2 SOU cette loi , Se c'ert précisaient ce qui prouve que mon afiertion eft jurte. Ces exceptions tiennent à des locali- tés. On deman :era, pourquoi a-t-rm prefque'tous les jours à Rouen , des pluies appellées gnz/'/7i, quoique toute la Normandie ne renferme pas de grandes montagnes , mais amplement des coteaux. L'explication de ce phé- nomène local [nous mèneroit trop loin. Si on trouve des fources dans la plaine , elles (ont dues à l'écoulement intérieur des pays plus élevés. Celles qui lui appartiennent réellement font femblables à celles renfermées dans des citernes ; elles font là par- ce qu'elles ne peuvent aller ailleurs. 2°. Moyens pour découvrir Us Jour- as. Certaines efpèces de plantes de- viennent des indicateurs affez fidèles (con/uù-i V 'article Fontaine). M. Bertrand, palpeur à Orbe, dans fou excellent Traité de f irrigation des prés , a réfumé tout ce que les au- teurs ont dit au fujet de la décou- verte des fources, ôc nous allons tranferire cet article de fon ou- vrage. Je vais donner, c'ert M. Bertrand qui parle , le précis des obferva- tions de Vitruve , de Pal/adius , de Pline , de Caffîodore , du père Kirker, du père Jean-François & de Bellidore. Les eaux font d'une fi grande conféquence pour les cam- pagnes , qu'on ne doit négliger aucun des lignes qui peuvent con- tribuer à leur découverte. i°. On peut connoître, dans un temps calme , les fources cachées , en fe couchant un peu avant le lever du foleil , le ventre contre terre, ayant le menton appuyé, & K'-jrdant la furface de la campagne. s o u Si l'on aperçoit en quelque endroit des vapeurs, s'élever en ondoyant, on doit hardiment y taire i L'attitude qu'on vient de p crt néceflàire pour faire épreuve , parce que la vue ne s'élè» vera point plus haut qu'il ne faut; elle s'étendra precifément au niveau du terrain qu'on fe propofe d'exa- miner... Palladius tait avec railbn beaucoup de fond fur ce ligne qu'il tâche même de perfectionner ; il confeille de s'y prendre au mois d'août, temps où les pores de la terre étant plus ouverts , donnent un pafTage plus libre aux vapeurs. Il veut aulîi que l'on prenne garde que les lieux où l'on verra s'élever des vapeurs, ne (oient point humides à leur fuperficie , comme feroit un marécage , qui pourroit fort bien donner de l'e.ui , mais dont la qua- lité feroit mauvaife. 2°. CaJJiodore ,' dans une lettre à Théodoric, indique un figae qui a quelque rapport à celui-là. Il ert tenu pour infaillible par les fontai- niers les plus experts. Lors, dit-il, qu'après le foleil levé, l'on voit comme des nuées de petites mou- ches, qui volent vers la terre, fi, furtout elles voltigent conftam- ment fur le même endroit , on doit en conclure qu'il y a de l'eau en-, defibus. 3°. Lorfqu'on a lieu de foup- çonner, par ces lignes extérieurs ou par d'autres , qu'il y a de l'eau dans quelque endroit , on doit , pour s'en aflurer encore mieux , faire quelques-unes des expériences lui- vantes : ayant creulé la terre à la profondeur de cinq à fix pieds , fur trois pieds ou environ de largeur, mettez , au foleil couchant, au tond de sou de cette foffe , un chaudron ren- verfé , ou un bafîin d'étain , dont l'intérieur foit frotté d'huile. Fer- mez l'entrée de cette efpèce de puits avec quelques planches cou- vertes de terre ou de gazon. Si le lendemain matin vous trouve/, des gouttes d'eau attachées au-declans du chaudron ou du baiïin, c'elt une marque certaine que ce lieu renferme des veines d'eau. Au défaut d'un vafe de métal , on pourroit fe fervir d'un vafe de terre non cuite, fans qu'il foit néceflaire de le frotter d'huile. S'il y a de l'eau, ce va le fe trouvera intérieurement couvert d'humidité, & même extérieurement , dans le cas où la fource feroit abondante... Pour plus d'affurance , on peut mettre fous ces vafes quelques poignées de laine , afin de voir fi , en la prenant, L'on en fait fortir beaucoup d'eau. Tous ces lignes font infaillibles &. confirmes par une expérience confiante. Autre épreuve. On connoîtra auffi qu'il y a fous ce creux , de l'eau fouterraine, fi , après y avoir renfermé une lampe allumée et pleine d'huile , on la trouvoit mouillée le lendemain , et fur-tout s'il y reûoit encore une partie de la mèche et de l'huile qui ne fuffent pas confumés. Le père Kiiker dans Ion traité du magnétisme , indique une expé- rience également facile et certaine ; il allure en avoir fait ufage , et tou- jours avec beaucoup de fuccès. Ht rit faire une aiguille de bois , L de deux à trois pieds , compofée de deux pièces de bois, entées, l'une d'un bois pefant, ferré & com- pacte , peu fufceptible d'humidité , et l'autre c'e bois poreux, fpon- Torr.c IX. SOU 273 gieux et facile à s'imbiber. Le bois d'aune ou verne , fera très-prcprc a faire cette pièce de rapport. On placera le matin l'aiguille en équi- libre fur un pivot, ou bien on la fufpendra à un fil dans une folle creufée dans l'endroit fous lequel on conjecture qu'il y a de l'eau. S'il y en a effecYivement , les vapeurs qui s'élèvent fans cefiè, pénétrant la partie fpongieufe de l'aiguille, la feront incliner vers la terre. Cette expérieace réuffit infiniment mieux le matin avant que l'humidité eft alors très-abondante, ait è fipée par la chaleur du loleil. 40. Pline , dans fon hiftoire na- turelle , parle d'une autre marque de fource cachée , qu'il allure avoir éprouvé lui-même. Si l'on remar- que, dit-il , quelqu'endroit 011 l'on voit fréquemment les grenouilles fe tapir et pouffer la terre, on peut être fur qu'on y trouvera des ra- meaux de fources. Les grenouilles tireront dans cette polition , l'humi- dité et les vapeurs qui s'exhalent de cet endroit. 50. Quand on cherche l'eau , Vitruve veut qu'on examine la na- ture du terroir. Un terroir de craie, dit-il , n'en fournit que très-peu , & elle n'elt. même jamais de bon goût. Dans le fable mouvant , on n'en trouve qu'une très-petite quantité. Dans la terre noire , folide , non- fpongieufe , elle eft plus abondante. Les lources qui fe trouvent dans une terre fablonneule, femblable à celle qui le voit au bord des rivières , font auffi fort bonnes , mais peu abondantes. Elles le font da\ dans le gros fablon, dans le i:ra\ ier vif; elle-, font excellenl dantes dans la pierre n M m 874 SOU Le père Jean~François , dans fcn traite de l'art des fontaines , ap- prouve particulièrement les indices qui fe tirent de la nature même du loi, et des différentes couches qu'ont y trouve; & pour les découvrir fans beaucoup de peine et de dépenfes , il recommande l'ufage des tanières de fer. ( Confultez l'article Fontaine ) Si , fous des couches de terre , de fable & de graviers , on aperçoit un lit d'argile, de marne ou de terre fraîche & compacte , on rencontre bientôt & infailliblement une four- ce ou des filets d'eau , que le plus mal habile cultivateur faura fort bien raffembler par tranchées. Enfin , Vitruvt confeilie de faire attention à la fituation des lieux & à leur afpeft. Au pied des monta- gnes , parmi les rochers , les c .'.- loux , les fources font plus abon- dantes , plus fraîches, plus falubres et plus communes que par-tout ail- leurs. C'eft. fur-tout au pied des pentes tournées au nord , qu'il con- vient de fouiller ; ces lieux n'étant prefque peint expofés aux rayons du foleil , la montaçne par fa pente faifant ombre fur eiie-mérne, et les rayons ne tombant fur le terrain que pendant peu de temps &c fort obliquement. SOURIS. Confultez l'article Rats. En 1771, les papiers publics annon- cèrent l'invention dun fumoir eu foufTîet mécanique , propre à étouf- fer dans les trous , les familles en- tières de rats , mulots , taupes, fou- ris & loirs. Ce fumoir elt un inftru- me tt métallique & portatif, conf- truit d? façon à convenir du feu & à fournir un courant de fumée, qui, à l'aide des tuyaux qui s'y adap- SOU tent à la longeur nécefTaire aux cir- conftances , étouffe les animaux dans le fond de leur retraite. On garnit le foyer avec des chiffons ue toutes efpèces , imprégnés de graille ou hui'e mêlée de foulre J de poix refine. On allume & on fait jouer le foufflet à deux âmes. C e fumoir fe vendoit chez Diodet à Paris, rue S. Honore, près de l'Ora- toire. Si , au moyen de ce fumoir, on obtenoit réellement l'effet que Ton défire , ce feroit une invention bien précieufe pour nos cultivateurs. Ils viendraient à bout de détruire les fouris , les mulots qui font des dé- gâts énormes dans les prairies Se dans les terres femées en ble , 6i par-diffus tout, dans celles plantées en cannes à fucre. Mais les galeries des mulots font fi multipliées , leurs entrées Se leurs fertie- nombreuies , qu'il parcît plus que probable que la fumée les f< \rcera de fortir par un trou pour rentrer dans un autre ; ces anitnaua trop rufés pour ne pas fuir un lieu où la fumée les incommode , fur- tout quand ils ont autant de facilité pour en foi tir. Le fumoir produira donc un fimple déplacement de ces animaux , d'un champ fur un autre. Enfin , le nombre des fouris ou mu- lots qui périront dans leurs fouter- rains , fera bien peu conlïdérable. M. Hell a configné dans la valeur du 3 novembre 1790, un procédé dont il s'elt fervi , 6i dont le foufre elt la baie. On fait fondre du foufre dans une cuiller de fer. Lorfqull elt liquide, on y trempe des bandelettes ou tranches de papier .: neuf lignes, fur 4 à <{ pou- ces de longueur. On fe transporte fur sou le terrain , muni c!e charbons arclens ou d'un briquet & des allure & on commence l'opération par un bout de la pièce. On infirme une tranche allumée clans un trou c'e m îlots, & on pofe deffus une motte de terre , ponr que la fumée ne puiffe pas s'échapper. On fait tion qu'il ne tombe point de terre fur la tranche de papier pour r,e pas r de l'éteindre. La vapeur du fourre fuit la galerie fouferraine & fort bientôt parles ifTues auxquelles elle communique. Mais pour qu'elle rafle fon effet , on bouche toutes les iffues à tnefiire que la fumée paroît ; lorsqu'il n'en fort plus , on remet une bandelette allumée comme la première , dans le trou le plus p es du dernier où la fumée a paru ; on le bouche comme le premier ce avec la même précaution; les trous par lefqueis la fumée cherche à 1er, font boiv hés fuccefïive- ment, & on continue jusqu'au bout du champ , toujours en plaçant des bandelettes allumées dans les trous par où la fumée n'eft pas fortie, & en bouchant ceux par où la fumée a paru. La vapeur du foufre fuit non-feulement toutes les directions des galeries fouten mais encore elle pénètre dans les cavités où les mulots fe retirent Se où ils ne tardent pas à être fuirbqués. M. Hell a obférvé que 10 à 30 foufre , fuffifent pour détruire tous le? mul lus fur ' 5 à zo ar- . Si qu'une feule perfonne peut fourrer plu! Cette opération feroit vraiment us le-, prop la pra rite jour. Sans cette précaution , ck: en ad- S P A 275 mettant même, comme démontrée, l'efficacité de l'opération , le 1 purgé de mulots , ne ; ; à être couvert de nouveau par les colonies d'animaux qui vienclroient des cl s voifins. Tout le monde . la grande fécondité des mu- lots ÔC ce. fouris. SOUSTYElDC de la vigne & des js écriait boutons flous des* yeux foi tous les arbres. Ils font toujours du double plus petits que ces yeux . . Chacun de ces fous- yeux a une petite feuille auffi qui lui fert de mère-nourrice , & cette feuille ell conflruire tout différemment que les _ ndes feuilles qui font aux yeux formés... Ces fous-yeux relient toujours nains , <3c ne pi : urgeons nains auffi. Ii eft un d'en tirer avantage, & de les convertir en boutons à fruits par 1 ■ . untnt. SOUTIRAGE DES VINS. ( fuhti l'article vus ) SPASME. Médecine rurale. On entend par ce mot une menta ion contre nature ée 1 : de chaque organe. Les auteurs qui ont cni que le fpafme étoit I table caufe e, fe fon- doient fur l'exemple d'ffypocrate, qui excitoit la fièvre en détenni- le fpafme par l'immerfion du tu froide. Le fpafme extérieur peut encore venir par fympathîe, ou par la nies cx- La fièvre 1 pirique nous noins il n autre produite une ( Mail 2-6 S P A fpafmoùique à l'habitude du corps, il timt qu'il ne (bit pas trop confi- afmes par les re- connus ions le nom d'anti- fpafmodiqr.es; de ce nombre font la menthe , la liqueur d'offman , les bains tiédes, le petit lait nitré, le camphre combiné avec le nitre, le mufe , le caftoreum , les feuilles d'armoife & de méliflè , la poudre deguttete, les fleurs de zinc fi re- commandées par Gaubius , & autres remèdes que nous aurons ocenfion d'in- diquer au mot vapeurs. M. A.MI. SPATH. Mot emprunté de l'Al- lemand, pour défigner descfpèces de pierres cryftallifées , plus ou moins tranfparentes , èk. qui , pour la plu- part , ne font pas feu, frappées avec le briquet. Les caractères des fpaths font, i°.une certaine forme de lame brillante dans leur cryftalhfation qui fe trouve même dans les fpaths dont la figure des cryftaux y paroît la moins propre, comme dans ceux qui font (triés ou à filets; car ces lames fe diltinguent aux extrémités des filets ou faifeeaux de ces filets. 2°. Une péfanteur fpecifique plus grande que celle de toutes les autres pierres. Il y a de ces fpaths , & ce font ceux qu'on nomme particu- lièrement fpaths pefans, dont la pé- fanteur elt étonnante , ck approche beaucoup de celle des métaux. 3°. iiibilité plus grande que celle des autres pierres. Car indépendam- ment de ceux desfpaths qui fe tondent aflez. facilement &: fans aucune ad- S P H 277 dition , le mélange des fpaths faci- lite en gênerai la fufion de la 1 I des autres terres & pierres. C'eft pourquoi on les emploie comme fondansdans des travaux deplufiei-rs mines métalliques. C'eft fans doute par la même raifon que beaucoup de minéraloeifles & de métallnr- gifles donnent à ces pierres le nom de fiuor. . . . Enfin, il fe trouve beau- coup de fpaths colorés par des principe; métalliques. On en ren- contre qui imitent les couleurs de toutes les pierres précieufes ; elles font cependant moins vives 6c moins belles. SPATHE. Ceft l'enveloppe d'une ou de plufieurs fleuis qui n'ont point de calice. Cette enveloppe efl: une membrane adhérente a la tige, ouverte de bas en haut & d'un feu] cote , ordinairement d'une feule pièce. Les fleurs de narcifle , &c. font enveloppées dans un fpathe avant leur épanouiflement. SPHACELE. Médecine rurale. Le fphacèle eit le dernier degré de la gangrène ; mais comme il efl; très-difficile de pouvoir bien traiter le fphacèle, fans connoître plutôt le principe d'oîi il dérive , nous parle- rons de la gangrène , & nous la définirons un commencement de mortification & de corruption dans les parties molles du corps, accom- pagnée d'inlenfibilité , ayant une couleur livide & une odeur cada- véreufe , îk qui arrive lorfque le jeu de l.i circulation comment tninuer dans une partie. 1 e fphacèle au contraire conlifle dans l'extinction totale des forces vitales , & dans la mortification en- 2-8 S P H tière d'une partie du corps, caufée par l'interruption de la circulation : fie des autres humeurs , 6c par la corruption de la partie. On divife ordinairement la gan- en féche, en humide & en e : on dillingue dans cette maladie trois degré?.' Le ( .'. connu fous le nom c'e gangrène imminente; le fécond fous celui c'e gangrène confirmée; 6c le iè ne eflappelé fphacèle. Beaucoup d'auteurs donnent une autre diftincïion de ces maladies. Il; difent qu'une partie eft gangience lorsque le jeu de la circulation cit. diminué dans la partie , mais feule- ment dans lafuperncie; au lieu que cèle, il i'elî jufqu'â l'os. La qangrène eft prefque toujours le produit de l'inflammation : elle i'e manifeite quelquefois chez les vieillards àleurs extrémités, fans qu'il ait précédé le moindre veftige inflam- matoire , par une petite veflie pleine d'eau , qui répand & laiiîe voir au fond, dès qu'elle eft ou- verte, une liqueur jaunâtre de très- mauvaife odeur : quelquefois la par- tie devient molafie , & tourne aufïï vers la gangrène. D'autre fois elle eft due à une compreiïion violente, ou à la rupture des nerfs ou des vaii- feaux fanguins. La gangrèiïe peut a\uTi dépendre d'an grand froid qui , en relier- rant les fibres, condenfe les hu* meurs , ou d'unâ trop grande cha- leur qui augmente l'inflammation, I pas rare de la voir furve- nir à la fuite d'un froid exceiîïf, fur-tout lcrfque imprudemment en approche du feu je membre gelé , tout comme dans les fortes S P H chaleurs de l'été dans les tumeurs inflammatoires. La aiiterence qu'il y a entre la gangrené &C le fphacèle, eft, comme l'a trè'.-bien obfervé M. de l'Amure, que dans la première, il relie encore quelques \ libres & eatiers par lefquels la cir- culation s'exécute , quoique dif- ficilement , au lieu que dans le fphacèle, il n'y a aucun vailleau entier fie libre ; plus de circula- ti m i ; lus de commerce avec le refte du corps ; la parue en absolument morte. Quand cette maladie vient par une caufe inflammatoire , après avoir combattu l'inflammation par les remèdes convenables, les fymp- tômes , bien loin de diminuer , acquièrent un plus grand deeré d'intenfite. La partie de\ îent beau- coup plus rouge , les douleurs plus vives & plus aiguës. A cet état fuccèdent une forte fièvre, des inquiétudes, une infomnie, le déiire; les malades chaffent aux mouches, ils s'agitent fans ce. e. On obferve des phliôcnes ou vef- fies qui s'élèvent fur la peau , & autres fymptômes qui font tou- jours une fùre annonce d'une corruption dans les humeurs, ou d'un grand obftacle à leur circu- lation; Ce font là les fympte : de la gangrené imminente. Les fignes fui vans caraftériîent toujours le fé- cond état de cette maladie, c:eft- rmée. Les nomes dont on vient de don- ner l'énumération, diminuent; la partie devient molafie ; on i':l- tingue fort bien par le toucher, aiibiijté, i. S P H leur naturelle dans la partie cffert- fée; fa lividité, fa noirceur &c fur-tout la puanteur cadavéreufe qu'elle laifle exhaler, ne laifle au- cun doute fur Ion exiflence. Dans le troisième degré, je veux dire dans le fphacele, l'épiderme fe détache aifément, & le membre fpliacélé répand une od< f< de. La gangrène produit le (pi & le fphacele la mort , à moins q nptement les anti-feptiques convenab On ne peut d i que la gangrène 6c le fphacèie des pai ies internes , font prefque toujours le préfage d'une mort affurée. On peut porter le même pronortic de la gangrené & du fphacele des par- ties tendineufes externes qu'on ne peut pas extirper , parce que les pro- grès ordinairement font très-rapides. AJlruc regarde ces maux comme toujours mortels dans les vieil- lards, dansl piques & dans les phfhifiques, Sec. I! ajoute que la fyncope, le hoquet , le.1- font des lignes mortels dans la gangrène & le fphacele ; & que la gangrène qui vient de caufe interne . dangereufe & plus difficile à guérir que celle qui vient de caufe externe. On ne peut guère fe promettre de guérir la gangrène accidentelle, que dans un corps jeune, fain ce i ien constitué; encore faut-il qu'elle f< fixe fur une partie qui puitfe en favorifer l'extirpation dans le cas de néceffité, ou tout au moins fupporter des fcarilîcations &C des brûlures, fans craindre le moindre inconvénient. Le traitement de la gangrené confiile, i°. à gouverner le me de S P M 279 inflammatoire de telle forte ait un degré médiocre 6c conf- îant de L'activité qui lui eit né- ■ : . . . » le qui s'oppoferit à la formation du Pus- • . n Le moue inflammatoire pe eicceffif & dél - a "dou- leur; i! faut fans doute le m par l'appli -: anodins , I 1e, le fclanum 6: I ! :is ce n'eli qi e que la douleur eft peut avoir reo urs à ces c. nme la très-bien / aa r veut cr.'on ait rec '. un mC le , & de ardent , lorsqn 1 y a l dans la partie a ; i t- ' ■_ \ On doit rapporter à la où domine le mode intiamm celle qui reconnoît poi tranglement & La e dans une partie ner C'eft ce fpafme excefhf qui ; le dégagement de l'air fixe les folides ce les fluides , donne raifon de la boum:", fe forme aux berds. On avoit autrefois attribué cette conllriâion fpafmodique &c cette boufriiïure à un vice vénéneux ré- pandu dans les humeurs , 6c dans cette vue on donnoit des rettèdes aclifs , fortirians 6c fpiritueux qui , bien loin de diminuer le t ne feifoient rue l'augmenter. Les obfervations faites à ce fujet, ont démontre l'ai : cefyftême, Se la néceffité de la faignee. rem- ploi des relàchans , d'une dicte fe- vère , & du débridement de la plaie s'il peut avoir lieu. 11 doit en ctn. de ces aSo 5 P M gangrènes qui forment des croutes épaifTes , noires , où l'on ne doit avoir en vue que de relâcher l'ac- tivité du mode inflammatoire, par le moyen de fimples fomentations d'eau tiède. La gangrène excitée par la brû- lure, exige les mêmes indications, c'eft-à-dire , le calme de la dou- leur &c du mode inflammatoire. On parvient néanmoins à détruire le fpafme & la tendon qui en font prefque toujours inléparables, par les onguens, par le cérat com- biné avec le camphre ; par l'extrait de faturne. M. Quefnay exclut toute efpèce de corps gras , qu'il regarde avec jufte raifon comme plus pernicieux que falutaires. Il veut qu'on cau- térife plutôt les chairs à demi rui- nées par l'a&ion du feu , ou en fe fervant d'un acide très-concentré , tel que l'eau de Rabel , ou l'efprit de nitre dulcifîé, avant de mettre en ufage les émolliens. Cette pra- tique efè digne d'éloge, & mérite d'etre fuivie. On pourroit encore fu ivre cette méthode, lorfque la néceflité veut qu'on cauténfe lé- gèrement quelque tendon , ou quel- que aponévrofe. Il ne fuffit pas toujours dans les cas de gangrène, de modérer l'afti- vité du mode inflammatoire ; il faut au contraire le ranimer, lui im- primer une certaine force, fur-tout lorlqu'il en: trop languifTant pour produire &c exciter une fuppura- tion affez forte &c propre à déta- cher la partie morte de la vivante. C'eft dans cette efpèce que Quefnay comprend les gangrènes qui dépen- dent d'une lélîon maligne, &.' qu'il appelle avecraiiongangrè/ra mortes. S P II On doit encore y rapporter celle qui eft avec fhipéfaction & com- motion violente , produite par des plaies d'armes à feu. Elles exigent un traitement bien diffèrent. Outre les dilatations qu'il faut faire , & qu'il ne faut pas trop étendre de peur de donner naiflance à une plus grande propagation de gangrène, il faut éviter les émollieas &C les remèdes froids ce humides ; on doit au contraire relever le ton languifTant , exciter le mode inflam- matoire déjà affbibli, en employant les finapifmes , l'eau-de-vie cam- phrée , les acides minéraux comme efçarro tiques & autres digeftifs an- ti-putrides , à la circonférence de la plaie, &c en donnant intérieure- ment du quina, du bon vin rouge, & autres cordiaux. M. Bartke{ ne veut pas qu'on coupe jufqu'au vif. Il penfe qu'il vaut mieux attendre qu'il paroifle un cercle rouge, & couper deux doigts au-deffus de ce même cercle. Le quina doit être adminiflré comme le meilleur anti-feptique, fur-tout fi l'on croit à l'exiftence des miafmes gangreneux & pu- trides fur la partie afreâée. Mais ce n'eft pas dans cette feule vue qu'il doit être employé. S'il y a atto- nie, défaut d'aftivité , inertie dans le mode inflammatoire , on le don- nera alors comme tonique , à des dofes bien différentes, tout comme li on avoit à combattre des fièvres malignes. M. Petit penfe qu'on guériroit plus de gangrènes qu'on ne fait, fi on les traitoit comme des fièvres malignes par de fortes dofes de quina & les véficatoires. Dans la gangrené des membres gelés S P H «clés par l'excès du froid , on doit éviter d'y exciter la ftippuration. Il faut y rappeler peu à peu la cha- leur; il eft aile de juger du mal qu'on feroit en l'y rapp ;lant tout de fuite, par l'analogie des plantes couvertes de gelée , qui meurent fi on les expofe au foleil , avant que la gelée foit fondue; l'éva- poration que produit la chaleur p «Pte le froid à fon dernier degré, & lj ravage de la gelée à un point incurable. Le plus fur parti qu'il y a à prendre dans pareil cas, eft de plon- ger fuccefîive nient le membre gelé, d'une liqueur très-froide dans une autre qui le foit moins, & qui foit propre à lui redonner fa cha- leur naturelle. Dans la Sibérie on fe contente de les frotter avec des flanelles, lorfqtt'il n'y a pas long- tsmps qu'il eu: gelé ; mais lorfqu'il l'eu: depuis un allez long efpace de temps, on le plonge dans la neige, puis dans l'eau froide , &c enfin on parvient à rappeler le mouvement tonique par des frictions douces. 2-0. Ce n'eft pas tout que d'a- voir gouverné le mode inflamma- toire, il fout encore refondre les principaux Obftacles qui s'oppôfènt a la formation d'une fuppuration avantageufe. Le premier eft la cor- ruption putrefactive gangreneufe dans les chairs & dans les fluides. On a prétendu que cette corruption n'eu: à proprement parler, qu'une fermentation putride alkaline. L'o- deur d'une partie gangrenée, qui eft bien différente de celle de la putréfaction, prouve le contraire : en outre , s'il y avoit une vraie pu- tréfaction chimique, ne feroir-elle pas augmentée par les remèdes fep- >< IX. S P H , M tiques ck: alkalins r Cela eft fi vrai que la lavure de bière qui eft une des fubftances alkalines la plus forte , appliquée à des membres qu'on alioit amputer , y a fouvent rappelé la vie, au témoignage de M. Quefnay. Ce n'eft pas cepen- dant qu'il ne puifTe s'exciter dans des cas extrêmes de lphaccle, une ; .itréfacïioii , & même qu'il ne s'y engendre des vers. Il faut convenir que ces cas font très-rares, & qu'il faut que le fphacèîe exifte depuis long-temps & foit bien dé- généré. Les anti-feptiques , dans cette circonftance, font les vrais fpécifiques. Ludowi: penfe qu'on pourroit empêcher la dégénération gangre- neufè , en embaumant la partie. Boerh.ive a eu plus de confiance que lui dans certains remèdes ap- propriés au fphacèîe externe; il a cru qu'ils réuniroient conftamment dans les vifeères fphacélés, &c qui quelquefois ne font fufceptibles que d'embaumement : le quina eft le plus fur anti-feptique dans le grènes où domine un vice putre- factif, tant extérieurement qu'in- térieurement. On arrête les progrès de la pu- tréfaction dans les chairs voifir.es de la gangrène par divers remèdes , i°. par des balzamiques; 20. par des fpiritueux anti-feptiques , tels que la teinture de mirhe ôc d'a- loès; il ne ; .ndant por- ter trop loin I ces remèdes, parce qu'ils pourroient occafionner la roideur des fibres; 30. par des anti-feptiques fàlins, pris dans la des neutres qui méritent tou- jours la préférence fur les volatils alkalins qui peuvent être t! N n ;?2 S P H / D'après cela , Pr/nglc recommande beaucoup l'efprit de (à ammoniac dans les maux de gorge gangre- neux, pour exciter le mode inflam- matoire languifiànt, &C dans les gangrènes froides des vieillards , des pituiteux , qui font très-tréquen- tes en hiver , tandis qu'il feroit trop actif, ôc même vénéneux dans les fujets trop irritables , &C dans les gangrènes chaudes d'été , ac- compagnées d'une difToIution des humeurs. Les anciens employoient le §eu dans les gangrenés putréf..clives. £aglhi a vu l'inconvénient que pouvoit avoir cette méthode. Les cauitiques trop forts, les efearo- iioues font aufli très-dangeceux. L'efcarre qu'ils forment, étant îrès- épaiiïe , empêche la volatilité du miafme putride & l'efflorefeence n ..;i s'expole à voir la gangrène le régénérer fur une autre partie. Dc^'-.ir veut quon ampute dans le mort & non dans le vif, afin de ne pas reméler le lue levreui; S P H arvec le fang figé, e t régénérer un prin- ■cipe de corruption putride. Il ne faut pas auiîi détacher trop tôt l'es- carre, qui s'oppoie au contact de l'air, qui étendrait la gangrène, &C -qui arrête d'ailleurs le progrès de la fuppuration qui entraînerait la perte totale de la partie, l'énerveroit Se l'expoferoit de nouveau à la gan- grène ; il vaut mieux attendre que Ja nature qui excite cette crife , ait atteint Ton temps, & repris ièb forces, & donner des cordiaux, des toniques analeptiques pour relever les forces du malade , it e-:;'ier pour la folution de cette maladie. Dans lefphacèle, il n'y a d'autre parti à prendre que d'amputer le plu- tôt pollible tout ce qui eil fphacelé , ou de l'extirper, furtout fi la partie affectée ne peut pas être amputée , & li la gangrène n'a pas été julqu'à l'os. Dans le fphacèle fuperficiel, on fe contente de le fcarifïer jufqu'au vit , 6c d'y appliquer enfuite une dillblution de mercure dans l'ef- prit de nitre , à moins qu'il ne pa- roiile une ligne de féparation entre le mort & le vif, qui eft toujours un ligne d'un très-bon augure, fur- tout s'il en fuinte un peu d'humidité : nlors on fe contente d'étuver & de fomenter la partie avec l'efprit de vin leul, camphré ou aiguilé avec le iel ammoniac ; l'efcarre raie fois tombée, il ne refte plus qu'à traiter l'ulcère comme une plaie l'impie. JJlruc veut qu'on prenne garde que dans le fphacèle le mal . | principalement de trois façons; dans la membrane adipeuse fous la peau; dans l'intervalle de-, mufcles, ou le long des gros vaiffeaux ou ces ten- dons. C'efl à quoi il faut apporter beaucoup d'attention , & ne pas fe contenter d'en juger fur l'extérieur de la peau, qui paroit quelquefo' quoique le mal ait fait beaucoup de progros par defious. M. AMI. SPORÉE ou SPERGULE. T fort la place dans la féconde lèclion de la "i rbes à fleurs en rôle, dont le pil vient un fruit à nue feule ce il l'appelle ..- fi Von-Linuv la nonu ••' vea/ù N n j> &§3 s !' ° & la claffe dans la décandric pentandrie. Fleur. En rofe , a cinq pctales égaux, plus longs que le calice, qui eft divifé en cinq folioles , concaves, oblongues, pointues. Les ctamines au nombre de dix. Fmit. Capfule membraneufe à une feule loge ovale, renfermant des femences menues ôc rougeâ- ties. Ce fruit eft foutenu par un long pédicule qui retombe. Feuilles. Yerticillées], portées par des pétioles iimples , entières ovales. Racine. Chevelue , fibreufe. Port. Tigei herbacées, cylindri- ques, foibles, ramenfes. Les fleurs naiflent au fommet. La plante eft an ruelle. Lieu.Les climats froids & pluvieux, dans les terrains fablonneux. Culture. Cette plante fournit un excellent fourrage d'été pour le bétail. On la cultive dans la Flandre autrichienne & en Hollande , mais feulement dans les fols fablonneux. Elle réufîit fort mal dans les ter- rains forts & compactes. Son pro- duit n'équivaut pas à la dé- penfe de la culture. On doit donc fe contenter d'en tirer un parti avantageux dans un terrain peu productif par lui-même. On la sème des que la récolte des grains eft levée. La terre eu: aupa- ravant foulevée par un ou deux coups de charrue ; pour peu que la faifon foit pluvieufe , fa végétation eft rapide ; un peu avant que la fleur paroifle , on la fait paître au bé- tail , c'eft-à-dire , que vers un coin du champ on attache le bœuf ou lie , & il ne peut„manger que la (Iule partie à laquelle correfpjnd S Q U la longueur de la corde avec laquelle elle eft attachée à un piquet. On fe garde bien de laifler dans le champ l'animal à diferétion , il fe gorge de fourrage jufqu'à en mourir, paiflant il arrache jufcu'à la racir.c de la plante , & il laine la place nue. 11 eft regardé comme conftant dans le pays , eue le Leurre eft beaucoup meilleur dans le temps de la fporee , que dans les autres faifons. Lorfque les pâturages font peu abonùjr.s dans une métairie , en facritie un champ ou deux à cette culture feule , & il fournit dans l'année jufqu'à trois bonne Ce fourrage ne peut être conk il doit eue mangé en vert. Peu de plantes craignent autant la gelée que la fpergule. Si elle eft ùirpri'.e , on fe hâte" de labourer légèrement &: de femer. SQUILLEok SCILLE. Tour- place dans la quatrième fection de la neuvième clafîe des herbes à fleur régulière &: en lys , compoiée de fix pctales dont le' piflil devient le fruit; &: il l'appelle ornithoguluçi maritiauim Jeu/cilla radiceruhd. \ on- Linné la nomme fcilla maritima , Se la claffe dans l'hexandrie-monog Fleur. Liliacée, corolle plane, com- polée de fix pétales o ues ; lix étamines Se un piftil. . Capfule arrondie, liffe,à trois filions, à trois loges, ret mant plulieurs femences prelque rondes. Feuilles. Longue» d'un pied au moins, partant de l'oignon, très-entii , charnues , vifqueul Itre, formée S Q U cîe plufieurs tuniques épaifles & char- nues. Port. Du milieu des feuilles, fort une hampe ou tige qui part de la racine & s'élève à plufieurs Les fleurs naiffent au fommet. La bulbe fufpendue au plancher pouflè les feuilles , fa tige 6c les fleurs ; mais elle ne graine pas , ou fi elle donne des graines, elles font infé- condes. Lieu. L'Efpagne, dans les fables du bord de la mer. La plante efl: vivace. Propriétés. L'oignon efl un puif- fant urinaire ; à haute dofe , il fait vomir , purge 6c caufe des accidens quelquefois mortels : il efl: indiqué dans î'afeite par rétention de matières excrétoires , dans Phydropifie de poitrine, de matrice, l'afthme pitui- teux , la toux catarrale. On le donne feché 6c pulvérifé , depuis trois grains , juiqu'à quinze , incorporé avec un firop , ou délayé dans trois onces de fluide aqiuux ou fpiri- t ueux. Le miel fcillitique efl préparé chez thicaires ; il efl avantageux dans l'afthme pituiteux, la toux ca- tarrale , & il efl préféré aux au- tres préparations de fquille , dans toutes les efpecesde maladies de poi- trine , où il faut exciter l'expectora- tion fans trop irriter les bronches pulmonaires , & où il faut en même- tetns provoquer le cours des uriUfes. Le vinaigre fcillitique, qui efl ment une préparation pharmaceuti- que , rend le cours de : lu i abonda ns , ce facilite rarement l'ex- peéto; L'oximel fcillitique favoriil- coup l'expectoration 6c l'expulfion des urines , particulièrement lorf- S Q U 2?<; qu'il y a chaleur {ans rrritatîon des bronches pulmonaires Se des voies urinaires. Dès que la racine ou fes préparations paflent par les I elle affaiblit beaucoup , & elle diminue l'expulfion ces matières contenues dans les bronches & l'ex- crétion des urines , plut . accroître. . . .On croit avoir ol que la farine d'orobe corri mauvaifes qualités de la la crème de tartre adoucit fon âcreté ; que la canelle diminue la propriété qu'elle a de favorifer le vomiflement. Ces obiervations font à i éitérer. SQUIRRHE. MÉDECINE RURÀLB. Ce mot dérive du grec skirros , qui Cgnifie un morceau de marbre. On s'efl donc fervi de ce nom pour définir une tumeur dure, rénitente, exempte de tout fentiment de dou- leur," 6c qui ne change point la couleur naturelle de la partie qu'elle occupe. Le Squirrhe établit fc fur toutes les parties molles, 6c parti- culièrement fur les glandes : rare- ment on l'obferve dans les mulcles Se dans les inteflins : les glandes con- glomérées en font plus fouvent atta- quées : l'obfèrvation journalière nous en démontre l'exiflence dans le foye, la rate & le pancréas , Se dans les autres glandes qui féparent quelque humeur récrédrentitielle , ou excré- mentitielle. Le Squirrhe efl parfait ou impar- fait : la définition que nous avons . caraâerife le premier : le fécond efl celui qui n'a pas une ré ni- tence parfaite , qui conferve encore quelque fentiment, quoique fans cha- leur 6c fans altération dans la couleur. ..ère quelquefois en cancer , s o u tout comme auffi il eft fouvent com- | avec le phlegmon o.. î'éréfi Le Squirhe interne n'eft pas tou- jours aile à connoitre; on en a lou- vent trouvé dans les cadavres , dans lefquels on ne l'avoit jamais loup- çonwé. Cependant , lorfque cette tumeur a acquis un certain degré d'accroiffement , ion volume , fa dureté &: ion infeniibilité doivent beaucoup nous raiïurer fur ion exis- tence. L'épaiffiffement de la lymphe, Se celui des humeurs excrémentitielles , ou recrémentitielles, eft la vraie caufe du fquirrhe : mais cet épaiffiffement ^ . >rdonné à une infinité d'autres caufes : dans cette dernière claiTe on doit v comprendre l'ufage des alimens grofiiers, & dedi ion,& celui des acides. L'oiliveté, une vie molle 6c fédentaire , le grand froid, l'expofition à un air trop humide, le féjour dans une région marécageuie , ou avoifinant de gros fleuves , les noirs chagrins, la mélancolie , la di- feîte , les virus feorbu tiques, écrouel- leux ou vérolique;, font à la vérité, autant de caufes générales qui agiffent îent fur toutes les parties; mais elles agiffent enfuite plus parti- culièrement dans tel ou tel autre yifcère en particulier , félon les cir- îccs. C'eft ainlî que la bile épailfie produit un fquirrhe dans le foie. Le lait grumelé en caufe un autre dans les mamelles , ou daus la matrice; la femence dans les tefti- . le chyle dans les glandes du méfentère; la lymphe dans les glandes conglobées. Les coups Se les contufions font des caufes externe lymphatique que la réforption de la SOI' férofité qui fert de véhicule à !a lymphe , fait endurcir ôc dégénérer en iquirrhe. Le fquirrhe pariait eft incurable : il eft même dangereux d'en entreprendre le traitement, parce que les remèdes qu'on employé pour le forcera prendre une tournure falu- taire , ne font au contraire i venir plus funeftes , en - - - . dégénération en cancer. U n'en eft pas de même du fquirrhe imparfait ; celui-ci cil fufceptible de guerifon ; mais elle a toujours lieu d'une manière très-difficile 5c très- lente. Il le termine ordinairement par la réfolution & par la fuppuration. Cette dernière terminaifon n'efl ja- mais falutaire que dans les fquirrhes extérieurs. AJlruc veut qu'on abandonne tout ufage des remèdes fondants & cura- tilb , Se qu'on ié réduife aux feuls palliatifs dans le fquirrhe carcino- mateux , lors furtout que le malade reffent quelque élancement dans la partie fquirrheufe. «Une faut ajoute-t-il , entreprendre la guerifon d'un fquirrhe noir ou plombé, dont la furfaee eft marbrée par des veines variqueufes : on ne feroit que ..ration du cancer. » Le fquirrhe qui reconnoît peur caufe la vifeofité, & l'acrete des hu- meurs, cède plus aifement aux ic- ;i'on met en pour le combattre , que celui qui dé^nd d'une faluie 6%: d'une acri- monie portées à l'extrême. Le fquirrhe intérieur eft toujours plus dangereux que l'extérieur. Ce- lui-ci ié guérit plus aifement , parce qu'il reçoit toujours mieux l'im- prefiîon ce l'action des "cataplafmes & autres topiques qu'on pour le refoudre , ou poiu le îauç S Q.U fuppurer ; en outre , on peut ouvrir le foyer de fuppuration , & par-là évacuer la quantité de pus qu'il ren- ferme. Pour avoir du fuccèsdans le traite- ment du fquirrhe imparfait , on ne doit tenter la relolution que lorlqu'il eft mobile. Pour cet effet on doit s'abftenir des réfo! utils fondants trop forts ; il faut commencer par l'emploi des plus fo'ibles, & aller enfuite en augmentant. On lait qu'en général les defse'chans , le emplaftiques , et les cataplafmes , par leur humidité , font pernicieux. Galien conseille l'applica- tion des topiques gras& des gommes réfolutives. Ces moyens font fuf- peefs ; il vaut encore mieux expofer la tumeur fquirrheufe à la vapeur du vinaigre. Sthal recommande beau- coup une combinaifon de fel ammo- niac avec le blanc de baleine, comme un remède très-propre à tondre les tumeurs dures des mamelles oc des tefticules. J'ai eu les plus grands fuccès du favon mis en pâte avec l'eau vulné- raire. Hoffrntin vante beaucoup dans cette maladie un cataplafmé de millet cuit dans le lait, & enveloppe dans des linges frottés avec beaucoup de iavon , de manière que l'humtdité n'arrive pas jufqu'àla tumeur. / dit avoir guéri des fquirrhes imparfaits parles cataplafmes laits avec le cam- phre &: les fleurs de rnélilot; mais il failoit faire de l'exercice au malade. On pourroit obtenir de bons effets des fleurs de camomille & de fureau. Tous ces topiques n'agiffent pour l'ordinaire que très- imparfaitement s'ils ne font aidés d'un bon régime & des remeJ.es propres à combat- tre les caufes qui excitent le fquir- rhe. Les préparations mercurielles SOL =87 conviennent au traitement du fquir- rhe par eau le vérolique ronoppofera à celui qui dépend del'acreté aes hu- meurs, o; de leur vifcbfite', les hu- mectans , les diurétiques légers, tels que le petit lait mtré & combiné avec la terre foliée de tartre , la ti- fanne d'orge cv de chiendent, une légère décoction de racines de n phea , d'éririgium , de petit-houx , d'afperges, ce feuilles de cteffon , de cochlearia, &c. Les fucs dépurés de chicorée 8c depiffenlit, combinés avec le fel de Glaubert 6c la terre foliée de tartre, produifent conflamment de bons effets; mais leur ufage doit durer quelque temps. On employera encore les gommes fondantes, telles que la gomme ammo- niac , le fagapénum , lebdelliim, la myrrhe , l'aloès à des dofes , . On preferira encore des bouillons faits avec le collet de mouton, & dans lefquels on fait entrer les parties des animaux chargés de fèls volatils , comme les cloportes , les vipères &C les crapauds, ecc. Il eif. effentiel d'entremêler l'ufage des bols purgatifs, pendant celui des bouillons, au moins tous les quatre jours. Ajiruc , dans cette den vue , veut qu'on donne tous les jours , ou tous les deux jours, une poudre compofée de vingt grains de clo- portes, d'autant d'éthiops minéral, & de dix grains de diag A ces fondants réfolutifs internes & externes, on entremêlera de temps en temps les emolienscV: Ièsrelâch comme les bouillons de poulet- 1 cargot , de veau ; les fomentations émollientes , les bains é< les demi- bains tièdes , faits avec ta décoétkm desplantes mucilagineufes, telles que =88 l'althea : le lait d'àneflè eft encore un remode par excellence : les eaux miné- rales gazeufes font auifi d'une reifource, lorfqu'il relie encore quel- cjue veftige du fquirrhe impartait. Quand le fquirrhe ne fe point , & qu'il fe termine par la voie de la fuppuration , cette dernière ter- minaiion ett toujours annoncée par la douleur, la chaleur ik la rougeur de la partie fquirrheufe: autant l'on doit er & même éviter avec le plus grand foin la fuppuration dans le fquirrhe interne , autant on doit la déterminer & l'accélérer dans le fquirrhe externe , par les réfolutifs combinés avec les émolliens. On faignera le malade li la fièvre & l'inflammation l'ont confidérable^; en le réduira àla diète la plus févère; 6n en viendra enfuité à l'ouverture de la tumeur fquirrheufe quand la fôntefer I : par-là il ne réitéra aucune callofité difficile à réfoudre. La pierre à caHtère eit préférable a l'inftrument. On détergera la playe avec les remèdes appropriés , &C on favori; - l1 t poffible une cica- trice parfaite. Enfin, ii l'on s'apperçoit qu'en travaillant à réfoudre le fquir- rhe, le malade maigrifle, que le pouls devienne plu on mettra le malade à l'ulagedesboui!- e dulr.it pour tente nourriture , éc on appel- lera les gi us de l'art. M. Ami. SQUIRRHE. Médecine vétéri- naire. Tumeur plus ou moins grofTe, dure, infenfible, fans chaleur, qui peut furvenir à toutes les parties du corps du cheval, du bœuf, &cc. mais prin- cipalement aux parties glanduleufes Ou à celles qui avoilineni . . Le fquirrhe ell produit par la u terminaîfon d'une inftamnv ' quelconque, qui n'a pvi le i i ni fnppurer. Ii doit ; la lenteur ae la circulation, f cipalement de la partie lymphatique du fàng; ce qui en ell une preuve, c'eft qu'en ouvrant cette u j tumeur, on obferve que 1 intérieur elt blanc. Twïturttns. On doit traiter le fquirrhe avec des remèdes internes & externes. Les premiers comp: nent les préparations apéritives de mars ; les boirions fréquentes d'eaux ferrugineufes peuvent auffi rem- plir l'objet déliré, de même que le3 fondans , tels que le favon , le mercure doux , le ici de nître , le fel de dnobus, le fel ammoniac, &c. mais on doit bien compren- dre qu'il y a peu à compter fur tous ces remèdes , lï on n"a tait précéder les remèdes généraux , pour dilpoi'er les humeurs èv les vaifleaux à l'aClion des rem. les plus actifs. Le traitement interne ne fuf- fîroit pas, s'il n'étoit fécondé par les remèdes externes-, oui, à leur . feroient impuiffans , fi les r.e fe prêtoient à leur .; ces remèdes confi: « les réfolutifs; mais il fats quelque- fois leur alïocier les reiàchans , les iens , pour rendre la tumeur plus pénétrable; on aflbcie , par , exemple, les farines relolutives ;••■ les c .itap'afmes faits avec les herbes cmollientes; on peut appliquer a fur la tuffl 'làtres de d- - chilo;: . lë, &c. ( / mule de cette emplâtre au mot fom. i\ . pag. 410. ) Si tous ces remèdes font fans ef- fet, il faut en venir à l'extirpation S Q U de la tumeur; mais il eft eflentîel de bien reconnoître l'endroit qu'elle occupe, non pas quant à la difficulté de l'opération, mais à caufe de fes fuites : par exemple, les glandes lymphatiques, dans la morve, font de vrais fquirrhes, mais ils ne de- mandent pas à être extirpes ; la circulation fe faifant lentement dans ces glandes, on l'y intercepteroit, en les extirpant , ce qui r^ndroit l'écoulement plus abondant par les nafeaux. Les fquirrhes du fourreau, des mamelles, des ars , du col, du poitrail , peuvent être extirpés fans danger ce fans fuites facheufes ; on opère de la manière fuivante : in- jrïféz d'abord la peau dans le milieu de la tumeur & dans toute fa lon- gueur ; detach^z-la enfuite & en- levez-la en entier ; la plaie étant alors fimple , on la traite avec le di- geftif ordinaire, Si la guérifon eft prompte. Il arrive quelquefois que les tu- meurs fquirrheufes deviennent enkif- tées , c'eft-à-dire , qu'elles renferment un amas de pus ou de fublîance oléagineufe, jaunâtre, gluante, en- veloppée dans un lac , dont les mem- branes extérieures font toujours fquirrheufes ; dans ce cas, dilpenlez- vous d'emporter la tumeur en entier; contentez-vous feulement d'enlever une portion de la manière dont on coupe une côte de melon ; ce! bafîine?. l'intérieur du iac avec une forte difîblution de vitriol de( &c; peu de temps après, la fup- puratton faifant tomber ce fac, il fe forme une plaie fimple , qu'on traite comme telle. ( i oyt{ plaie des animaux ) M. T. Tomt IX. S T A -') STAPH1SAIGRE, ou Herbe aux Poix. Voye\ plancheX, page 166. Tourr.îfort la comprend dans le genre des pieds £aloutttt , ( confultez ce mot ) St il l'appelle de!, platani folio, (laphifdgria diclum. Von- Ltnné ia claffe daas la polyandrie trigynie , Se la nomme delphinium Jiaphi/agria. Fleur, compofée de quatre pétales prelqu'égaux entr'eux , et d'un cin- quicra; placé en deffus , différent des autres , & en forme de cornet. Il eft repréfenté en E ; le centre de la corolle eft occupé par un néftar dont la portion principale eft figurée en D, ci une des latérales en B ; les etamines , depuis 15 jufqu'à 30: le piftil F eft compofe de trois ovaires réunis. Fruit G, fuccède à la fleur. Ce font les ovaires qui font devenus au- tant de capfules , dont une eft 1 e, ré* fentee en H ; les graines I font atta- cha es fur les bords delacapfule. Fcuilus, primées velues, portées fur de longs pétioles. Racine. Longue, ligneufe , fibreufe. Port. Tige d'un à deux pie.ls , droite, rende , velue , rameufe. Les fleurs , au fommet , plus grandes que celles du pied d'alouette fimple. Les feuilles naiflent alternativement fur les tiges. Lieu. La Provence, le Languedoc, dans les terrains ombrageux , la plante eft annuelle &: bifannuelle, fi elle n'a pas fleuri pendant la pre- mière année. Propriétés. Les femences font un falivaire très -actif, capable d'en- flammer la bouche, & mêr tomac.Le'.:: ieur eft clan- . Pulvérjfees & mifes entre les !x , elles font ordinairement Oo 2Ç0 S T A mourir les poux. Quelquefois elles enflamment les tc'gumens. STATICE,o«Gazon d'Espagne, ou Gazon d'Olympe. Tourne/' rt\e place dans la féconde fedlion de la huitièm clafie des herbes à fleur en aillet , dont le piftil devient une femence renfermée dans le calice. ]1 l'a[)pelle Jlaiice lugdunenjmm. Yoi - Linné le nomme jlatice armtria , 6c le claffe dans la pentendrie penta- gynie. Fleur ; en œillet , pre/que en en- tonnoir. Pluiieurs fleurs raftemblées, «n forme de boule , dans une enve- loppe ou calice commun. Le calice propre de chaque fleur, eft d'une feule pièce , pîiflé à fes bords ; cinq pétales élargis par le haut, de cou- leur rouge pâle ; cinq tramines. Fruit. Une petite femence , pref- que rende , renfermée c'ans le calice de chaque fleurette ; il eft refierré par le haut. Feuilles, Partant des racines , raf- femblc'es , lor.gr.es , étroites , li- néaires & entières. Racine. Longue, ronde , rougeJtre, ligneufe , fibreufe. Port. Les tir.es , efpèces de hamps, s'élèvent à demi-pied d'entre les feuilles , nues , simples , i ques; les fleurs, au fommet, entête arrondies. Leur calice commun , compofe de trois rangs de folioles. Lieu. Lès pays montagneux , un peu humide-;; cultivée en ; dans le; jardins , la plante eft vivace, fleurit pendant preique toute fi on ne la laifle pas grainer ; fa grande fleuraiion eft à la fin d'avril et en ma;. Propr'uus. Elle pafTe pour vulné- raire et aflringente. - S T A Culture. On a tort d'appeler cette plante , Ga^on cfEfpagne , ce pays eft trop chaud pour ede , q : les montagnes & les climats tem On la multiplie par femences, lors- qu'il n'eft pas aile de s'en procurer des boutures. La température du climat de Lyonlui eft firgulicrement favorable. Llle croit (pontanément dani fes montagnes; c'eft pourquoi Tourntfon l'a appe'ée la statice des Lyonnois.... A la rin de l'automne ou t e l'hiver , on civile la plante en fîleufe, en partageant la racine en plufiei.rs morceaux , qui confer- vent chacun que'ques yeux feuilles à leur fommet. On les plante ; leur reprife eft facile , & preique aflurée. ince u'un pied à un autre eft de lix à huit pouces. A la fin de H fec< nde année, tous les rameaux le touchent , &c re forment qu'une feule & même contiguïté de ver- dure , enfin un véritable tapis. Si un piedrefte ifolé, il s'étend en rond. S'il fe trouve entre deux pieds . lyri- que les rameaux ou touffes de feuilles lé touchent , alors ils gagnent fur at & fur le derrière , & aug- it , par là , le diamètre de la bordure. Elle deviendroit . à la lon- gue , trop large ; m.:ib, à la rin ce chaque hiver , on étend un cordeau fur cette bordure , on coupe tout ce qui excède le cordeau ; er.rin, on ne lui conferve que la largeur que l'on defire. Elle peut durer, enfc< Sa 10 . tre replan; i -e dei trouées, on en peu le terrain dans les places vuides; une terre nouvelle remplace flan- cienne , èv on plante. Lcrlque la majorité des fleurs efl tond, (bit avec la faulx, 1 les grands cifeauz, toutes les STŒ & de nouvelles fleurs pouffent juf- qu'aux gelées ; '' "de cette bordure eft d'être" bien fourrée , 6c de donner une prodigieufe quantité de fleurs. STŒCAS à Feuilles dente- lées. Voyti planche X, page 2.66. Tourne/on le place dans la troi- fième fëâion de la quatrième clade des herbes à une feule pièce , oc en lèvres , dont la fupérieure eft re- trouffée , & il l'appelle jiœcas folio ferrato , Von-Linné le nomme lavan- dula flcecus , 6c !e cl. die dans la didy- namie gymnofpermie, FàurB. Tube évafé à fon extré- mité , partagé en deux lèvres, dont la fupérieure cil relevée et partagée en cœur; l'inférieure rabattue et di- vifée en trois p nions égaies. Les étamines , au nombre Je quatre , dont deux plus grande-., &deux plus c mr- tes. Le piftil C eft placé au fond du calice D , qui eft un tube d'une feule pièce, a cinq dentelures égales. Fruit E. Quatre femences fuccè- dent aux ovaires du piftil. Feuilles ; limples, linéaires , ailées, dentées. Racine A , rameufe , pivotante , brun •. Port. Les tiges quarrées; les fleurs en épi, & rangées tout autour des tiges ; les i'e lilles I irales, très-gran- des , coiorées; les feuilles des tiges, oppofées. Lieu. Très-commun dans nos Pro- vinces Méridionales ; fleurit en mai 6c juin. Propriétés, On emploie les épis fleuris ; ils ont une odeur aromati- que , dune faveur médiocrement î & amère. Ils font céphaliques, histenq 1 .. Les feuilles ré* S T E 291 veillent les forces vitales 5c mufeu- laires , conftipent , favorifent quel- quefois l'expectoration des humeur* pituiteufes. Elles font indiquées dans les maladies de foiblefle, particuliè- rement clans les efpèces de maladies foporeufes, par des humeurs féreufes, & dans l'afthme humide. L'eau , dil- tillée , réveille légèrement les forces vitales, a-dire , des ulcères dont on connoitl'exiftence par l'odeur puante qu'ils exhalent. 11 faut alors bien faire attention au pus & à la dou- leur: fi celle-ci eft peu o::. fi, 'érable, &C la matière tena.e, il faut alors les déterger avec une décoction d'orbe , dans laquelle on délaye un peu de miel de Xarbonne ; fi cela ne fuffit pas , on fait une autre décoction d'orge a laquelle on la (auge , la lavande ou même la rhue. On y trempe les linges qu'on introd; I . des narines; , ce qui vaut mieux , on la fait renifler, de manière qu'ell nètre le plus avant qu'il eft p dans la cavitt i s'ouvrent dans les arriéres narines. Quand l'ulcère eft putride , on peut fe ler- vir de la même manière des eaux de Balarue &c de Barètes. M. Ami. STIGMATE. C'eft la partie fu- ; j du piftil, qui eft porté par le fîyle. ( Confultez ce mot ) 11 eft arrondi, tantôt pointu, long, effilé, quelquefois divil'e en plufieurs. On le regarde comme l'organe ex- térieur de la génération, ou comme les lèvres du vagin. Il reçoit la pouf- fière fécondante du fommet de l'é- tamir.e, cv la tranfmet par le ftvle er ks femences. D.:r.s les fleurs qui n'ont point de ftyle, e au germe. STIMULANS. Médecin! ru- rale. C'eft le nom qu'on donne à icamens qu. S T I le ton des folides , lorfqull eft dimi- nue; ils font indiqués dans lalypoti- mie, qui arrive toujours lorfeue les forces vitales commencent ■■ nuer, ce qu'on connoit parla fei- blefïe du poulx, ôc dans les autres ma- ladies fyncopales. Ils font encore très- utiles dans les affections foporeufes , telles que la léthargie, le carus, le coma, & dans l'apoplexie & la pa- ralyfie.Les ftimulnns conviennent en- core très-bien dans toutes les ma- ladie aiguës, dans les fièvres où les forces font extrêmement abbatues, où les humeurs ont acquis un état de coagulation, & où il y a un ab- batement univerfel des forces muf- culaires & vitales. Il faut encore y avoir recours dans Fifchurie qui reconnoît pour caufe des humeurs epaiffes qui engorgent les voyes uri- naires, ou qui eft produite par des glaires , par le relâchement ou la mipeur des reins ou de la velue, ou par la paralyfie de ces organes. , Ils font donc contre-indiqués tou- tes les fois qu'il y a une augmen- tation dans le ton naturel des folides, comme dans les maladies inflam- matoires, fur-tout lorfque le poulx elt fort dur, ferré, piquant & vi- bratil , <5c que les tempéramens font vifs, ardens & bilieux. Mais ce ne font pas là les feules maladies qui en proferivent l'ufage, il faut bien fe garder d'y avoir recours dans les maladies de foibleflè, & fur-tout dans la fyncope caufée par des dou- leurs extrêmement vives. Je penfe que les ftimulans ne feroient qu'aug- menter le refferrêment univerfel des \ , la crifpation en feroit de même dans les maladies fpafmodiques, & notament dans la pafiion hyiléxiqùe ou hypocon- S T I cq^ driaque. Il faut au moins, dans ces circonftances, les combiner avec les relâchans, les narcotiques, Se les modiques. Les trois règnes de la nature nous fourniûent ces remèdes. Ceux qui nous font donnés par le règne végétaLfont en très-grand nom- bre. Les plus ufités font les trois fortes de fantaux, les racine^ u'an- gélique, d'impérateire, de fcorfoncie de bardane, de reine des prés, de ferpentaire de Virginie, de zédoaire, de feneka , ies feuilles de charcion béni, de feabieufe , la canelle, le cafTia lignea , l'écorce de limon, de citron les clous de gérofle, le macis, la noix, la confection de Kermès, la thériaque, Topiat de Salomon; le bon vin vieux, le vin d'Alkante, celui de Tinto , &c. Le règne anima! n'eft pas aiifîi abondant; on ne peut y compren- dre que la corne de cerf, la vipère, l'écrevifTe , les cloportes , 6c la chair de tortue. Le bezoard . le lilium de Paracelse , la confection d'Kiacynt'ne, l'huile de pétrole appar- tiennent au règne minéral. Tous ces diftérens remèdes ne doivent pas être Ordonnés ou ap- pliqués indiiTrncfement, il faut con- noître & leurs dofes, & les diffé'- rens cas , ou ceux tirés des trois règnes doivent être employés de pré- férence. On les adminiftre encore fous différentes formes : on en fait flairer certains , on preferit les autres fous terme de bol, ou d.'opiat , ou bien en poudre , délavée dans une fufrifante quantité d'une Cu-.i ue , telle que celle de d'orange ou de méliflè, ou dai.s du bon \ in. o Tandis que l'on fait ces remèdes, il faut avoir re de maladie qui règne à la nature de la contagion nante, &c aux forces des ma'. D'après toutes ces coni: tions , il elt ailé de fentir qu'on ne doit avoir recours aux ftimu- lans , qu'avec beaucoup de cir- confpeftion, & que c'efî agir contre la raifon & l'expérience , comme l'obferve très-bien Lieutaud , que d'avoir la témérité d'en faire pren- dre à toutes fortes de fujets indiffé- remment, pour fe conformer aux defirs des femmes ; & au fentiment du peuple ignorant. M. Ami. STIPULE. Petite production qui naît à l'inferrion des pétioles ou des pédicules, ou qui forme le bouton. Les ftipules font très-fen- fibles à la bafe des feuilles du pla- tane, & elles font quelquefois d'une ou de plusieurs pièces, &c quelque- fois elles ont une forme fingulière. STOMACAL. Médecine ru- rale. Remède approprié aux mala- dies particulières de feitomac. Le mot ftomacal n'eft pre&nie plus ufité ; en fe fert aujourd'hui plus volon- tiers du nom ftomachique ; c'eil celui auffi que nous adopterons en ànt les indications & les con- tre - indications de ces remèdes. Ils conviennent en général dans toutes les maladies de l'eftomac, qui dé- pendent de t. Mite autre caule que d'une inflammation. Ils font par- lement indiqués dais l'inap- pétence, dans les pales couleurs des filles Ô£ des femmes ;dans la lien- térie, la diarrhée, dansJes di^eflions S T O lontes & difficiles , dans la pjfanteur »" ilàchement tomac, dans l'abattement de> 1 dans l'attonie & dans la conftil énervée. Ils font encore très-utiles dans la crudité& dans les codions Icfees. Par ce que nous venons de dire , les fto- ues font contre-indiqué toute efpèce d'inflammation , d'irri- tation, &de fpafmedel'e 'omar. On il erlorf- que les fucs de l'eiromac ont acquis un certain degré d'àcreté , lorfque les d • ce vifee - ' d'une fenfibilité extraordinaire 8z contre nature. 1 - fFets généraux des ftomachi- ques fe à donner plus de ton & de rc/lbrr aux folid.s , & plus d'activité aux rluides. Les précautions que l'on doit pren- dre dans l'ufage de ces remèdes , roulent principalement fur ladiilinc- tion exacte que l'on doit faire des cas ou ils doivent avoir lieu. Il ne faut pas trop infifter fur leur ufage , quand on s'apperçeit qu'ils ont produit les effets qu'on en attendoit. On peut en continuer l'ufage pendant un ou deux jours, maiscellêr apr« de peur d'exciter dans l'eftomac un vice contraire à celui qu'on \ combattre en augmentant tro; ce Se relfort- Lutin une autr^ ; tion qu'on doit prendfc cil dans la préférence que l'on doit donner a tel ftomachique fur ; rence qui ne peut avoii lieu t la connoilîànce dci i ss nu..i- . famines cor..'. .ut. La clafTc des ftomachiqi - camens carmjnapfs èc les ar.ti-hcl- S T O mimiques. La raifon que l'on en donne eft que les vers , ainfi que les vents , s'engendrent or,!; ment par les crudités ou par des mat cics glaireufes , & que les mé- dicamens propres a donner plus de ton aux fibres de l'e'lomac, & a divilei Ils matières, font cg dément propres achafîèr les vents & les ver5. On peut encore comprendre dans cette claffe les purgatifs, tels que la rhubarbe , les ni robol ins . les ftimu- lans , tels que la candie , le n & les abforbans qui conviennent fur- tout dans le cas de crudité tournant vers l'aigre , & quelques fubitances fébrifuges, qui pofsèdent la vertu ftomachique d'une minière très-sûre & certain ;. Nous nous contenterons d'en indiquer quelques-uns qui mé- ritent a julte titre cette vraie déno- mination. Dans ce nombre feront l'aloès , l'année ou enulla campana , la racine de gentiane, la germandrée ou petit chêne , lesbayes ! egei ièvre, la menthe, la petite cent au rée, la camo- mille, l'abiinthe, (la grande & la peti- te) la poudre à vers, ou barbet quatre femences chaudes majeures , l'anis , le fenouil , le cumin & le carvi. Les quatre femences chaudes mineu- res, qui font l'ammi, l'ammome,le dan CUS & Tache, qui conviennent, on ne peut mieux , dans la càrdialgie, dans l'hydfopifie tympanite. Toutes ces différentes fubftances le donnent fous forme de bol,de poudre, d'infufion, de décoction, ou d'ôpiat. Je ne crois pas devoir paffer fous iilence les bons effets que Tipccicuanha en , ■ , donné à la dole d'un demi- grain , ou d'un grain tous les jours , ÔC avalé dans 1 1 première cuillerée de i< relâchés: on doit le regarder, S T R *95 donné de cette manier", comme un des meilleurs ftomachiques; on fait que le vin de Ma font encore deux excellens dans les convalefcen es 1 dures & difficiles, & pli Mes à prendre que ceux que nous venons d'indiquer. M. AMI. STRABISME. Mèitcïnt véUri- naire. Nous avons vu à l'article mal de cerf, que la tenfion fpafmodique que le cheval éprouve , lorfqu'il eft atteint de cette maLadie, fe borne quelquefois aux mufcles du globe de l'œil ; pour lors on don 1 1 e à < le nom de Jèrahi/me; il dépen ! tenfion centre nature ds-> mul moteurs des yeux ; ce qui les tient fixés fans mouvement , & femble les repoufier hors de l'orbite. 11 fe diltingue du ftrabifme convuliîf, parce que dans le j)remier, les yeux de- meurent immi biles, ékdanslecon- vulfif , ils font involontairement agités de côté Cx d'autre. Cet accident elr prefque toujours ac- compagné de quelque autre maladie, non-feulement il furvient dans le mal de cerf , mais auffi aux {'raclures du crâne, aux blefTures du peri-crâne & à celles des méninges , aux différentes affections du genre nerveux , comme Pepilepfie , &c. il accompagne allez fréquemment les derniers momehs de ht vie dans les mal lie s , & fur-tout celles des jei nés animaux ; parce que chez eux la fibre nerveufe jouit de l'élafticité vivante , à un : que dans les animaux f< mt à la mobilité feulement & non à la force ) ; ce qui fait qu'auflïtôt que les i celles de la circonfére 206 R contre-balancées, développent tout leur reflbil , d'où nait cette tenfion «.m5 tous les mufcles qui établit le fpalme. M. B R A. STRAMONIUM,w/pom NEt'SE, ou endormie. Voyt{ plan- che X, page i66.Tournefort le place dans la première fection de la I claflè i fleur d' e pièce, en entonnoir, dont lepiiîil devient le fruit. Il l'appelle Jlramonium frudu fpinojb , roiurido jlort albo Jimplici. Von-Linné le nomm&datura jiramo- nium, & le claife dans la pentandrie monogynie. Fleur , en entonnoir , très-cylin- drique, à cinq ancles 6c à cinq plis , à cinq étamines & un pifl . ! eit blanche , elle eit repréfentée ou- verte en B. Fruit. Capfule repréfenté coupé tranfverfalement en C , qui montre fes quatre loges ck Tes réparations. On voit dans fon intérieur D, les graines 6c les placenta1;. L'enveloppe exté- rieure e.'t armée de pointes courtes &£ grottes. Les femences font noires , applaties en forme de rein. Feuilles. Larges , anguleufes , poin- tues , foutenues par de longs pétioles. Racine A. Fibreufe ,-rameu!~e , li- gneufe , blanche. Fon. Tige quelquefois à la hauteur d'un homme , branchue , tant foit peu velue , ronde, creufe ; les fleurs font folitaires-, & les feuilles alterna- tivement placées fur fes tiges. Lieu. Les terrains gras, près des maifons; originaire d Amérique & malneureufement trop multipliée au- jourd'hui dans les provinces méri- dionales du Royaume. La plante efl annuelle. Propriétés. Toute la plante a une suc odeur virulente & une faveur nauféa- bonde. Il faut être excellent r pour ofer en faire ufage en cine. J'invite ceux qui la trouveront, truire autant qu'il fera en leur r, a caufe du terrible ufage que les méchans peuvent en faire. Si elle efl en grai.ie 6c qu'elle approche de fa maturité, ilconvienl fur pi STYLE , petit fupp' • défions du Jiigmau &c au-deffus du germe. ( confultez ces mots ) 1J lutteurs piili'.s n'ont point de &y le. SUCCION, suçoirs. Afl fucer ou d\.ttirer un fluide. Le de l'enfant qui tette, font lesfuçoirs, 6c io;i afpiration e!l l'acte de fuccion. Les racines fucent les fucs de la terre. ( confultez l'article/.»*) Les feuilles fucent pendant la nuit l'air atmoi- pbérique & l'humidité qu'il contient. La fuccion à lieu par la partie infé- rieure au-defibus de la feuille. ( con- fultez ce mot ) Les expériences les plus décifives ont prouvé ces deux aliénions. Je ne puis me refuferà co- pier ce que dit M. Roger de--, dans fa théorie du jardinage. La fuccion. teur qui parle, eft l'afl ion de fucer. Onsupp les plantes , ue la part ces racines , cette action de fucer c\: de teter les fucs de la terre ; & comme ne tette que pour faire palier le lait dans fon eftomac afin d'être fubibnté , de même les racines n'afpirent les fucs de la terre que pour le> tranfmettre au tronc qui eit le refervoir com- mun , d'où ils font répartis dans tout l'arbre. On avance ici deux vérités incon- testables , capable*, s'il eut d* suc défaire impreflion fur ceux, qui faute de lumières &C d'expériences , tara- boutent tant 6c plus ces fuçoirs 6c fur-tout les pivots des arbres , qui «nfeignent à le faire , & qui pis eft, le prefcrivent. Non- feulement les racines fucent , pompent & attirent les fucs prochains de la terre , mais encore ceux qui font à des diftances éloignées par proportion à la faculté de chacune d'elles , pour pomper &c attirerla fève. C'eflun fait certain, que toutes les racines ne pompent , ne travaillent &C ne charient la sève qu'à raifon de leur étendue 6c de leur ca- pacité. Pourquoi les arbrifleaux 6c les arbuftes ne parviennent-ils jamais « la grofleur des chênes ? C'eft parce qu'ils n'ont que de petites racines & ■en quantité bornée. Il faut cependant obferver quelquefois que la multi- tude des fuçoirs , dans certaines plantes , comme dans l'if, le pin , le lapin , le cyprès , & autres fem- blables arbres à racines touffues, équivaut, par un ordre particulier de la nature , à la grofleur de nos arbres les plus forts qui furent pour- vus de racines ligneufes d'une grofleur prodigieufe metre. Cette proposition générale efl vraie , toute proportion gardée dans toutes fortes de plantes. «Quiconque prétend, en coupant les fuçoirs, les multiplier , & par- là rendre fervice aux plantes, faille même raisonne- ment que celui qui djfoit , qu'au lieu d'un tuyau d'un pied de diamètre à une pompe Ou àunreiervoir, il en faudrait appliquer douze d'un pouce de diamètre chacun; qu'au lieu d'un gros cable pour enlever quelque far- deau, on n'auroit qu'à mu!ti_ ficelles. Si ceux qui le lont déclarés contre les racines , à telle tin que de raiion, avoient examiné & luivi les opérations de la nature , ils fauroient qu'une feule racine ofleufe , tire plus de fève &C travaille mieux que cent racines fibreufes & un millier de che- velues. Entre des exemples à l'infini de cette vérité, on produit celui des arbres fruitiers qu'on appelle imfrane. ( Corfulte^ ce mot) Ces fortes d'arbres n'ont pour la plupart , pour toutes racines, qu'un pivot en torme de crofle allongée ; cependant nuls ar- bres auifi abondans en sève. — Les jardiniers n'en veulent point parce qu'avec tous leurs efforts , ils ne peu- vent les mettre à fruit, 6c dans nos rr.ains il porte fruit d'abord. Il elt un milerable proverbe du jardinage con- tre lequel les gens fentes ne peuvent trop s'élever. 6V un jardinier planton fonperejl lui couperoit la tète & les pieds. SUCRE.Seleflentiel,criftallifable, d'une faveur douce , agréable, con- tenu plus ou moins abondamment dans beaucoup d'elpèces de végétaux, mais dans la plupart en trop petite s ?u c quarûiic , c, ngères,pourqu\ : l'en tirer avec proht. M. MdigtajjeTi a retiré des racines de plulieurs de nos plantes potageies, telles que lus . les carottes, le* chervis, les poirées , les bette- ; on a décou- vert en Amérique une efpeced - comme celui de la canne à fucre , en fournit une allez grande qu uttité ; mais en ne connoit encore aucune plante comparable produits à la canne a fucre. La chaleur du climat de France n'ell pas allez forte - ive pour en permettre la culture. Cette plante exige chez nous la lerre chaud l'abondance des matières qui doivent encore entrer dans ce dernier volume, j'aurois détaillé les foins que cette plante exige, &c la manière d'en obte- nir le fucre : comme je ne l'ai ji.ir.ais cultivée, il auroit tallu copier ce qui a été dit , & de limples répétitions deviennent luperflues. Le fucre elt la feule fubllance con- nue dans la nature , qui (bit fufeep- tible de produire la fermentation vi- neufe , ô£ par conféquent fpiritueuié. Du vin, du cidre , du poiré , de la bierre, &c. ( confulte^ces mots) on n'en retire de Pefprit ardent ou eau- de-vie ,que parce que les principes de ces liqueurs font lucres &Z en propor- tion lutKfante. Le lue des panais , des bette-raves , i oit du vin , fi la partie fucree y étoit plus abondante. hefuert nourrit , augmente la foiî , favorife le développement de l'air que contiennent les matières I portées dans l'eftomac ou les intef- tins. Il ell indiqué dans lè- ches de poitrine où il làut dimi- nuer l'âcreté des humeurs qui SUD revêtent les parois des bronches pulmonaires , & où il faut rendre l'expectoration libre , & où il y a peu de fécherefl'e &c d'inflammation. Ileft nuiiible dans les efpèces de maladies inflammatoires du ventre , dans les maladies avec acidité des humeurs , ou penchant vers la putridité , le mé- téorifme , les coliques ver<: celles où les premières voies renfer- ment des vers, & dant la plupart des maladies «les enfans , parce qu'il en- tretient l'acidité des humeurs , et con- tribue au développement des vers. SUDORIFIQUE. MÉDECINE nu- it ALE. Médicament qui rétablitou aug- mente l'excrétion , ou la fecrétion qui fe t'ait parles couloirs de ! : Cette évacuation , connue fpus le nom de fueur, peut être en par différentes çireonftances , Se dif- férens états, c'eft-à-dire , par la trop grande tenfion- , par le reiferrement des folides, & par la gran des fluides , ou bien par le r ment des folides mêmes , qui fait qu'ils agiflent moins efficacement fin- ies fluides ; & que ceux-ci agiflent réciproquement avec moins d'éner- gie fur les folides ; enforte que le iangnVtant pas fuffifamment broyé, ne peut palfer par les extrémités des artère» , oii doit le faire Fà fecrétion de L'ïnlenfible tranfpiration. Peu de temps après avoir pris un fudorifique , la chaleur aug- mente dans les malades , leur poulx devient plus fort , plus plein , SÎ plus fréquent : l'artère a toujours , dans fes pulfations, un caractère fouëlè & ondulent. Il fe rép and fur la fur- face du corps une moiteur ; les pores de la peau fe dilatent ; les vapeurs qu'ils laiflent exhaler , deviennent SUD ;99 plus fenfibleî , & forment de peti- tes gouttes qui conflituent la fueur. Les fudori tiques font toujours bien indiqués dans les maladies qui dé- . -pendent de la diminution , ou de la firppreflïôn de tranfpiration , telles que le catarre, l'afthme humide & les différentes efpèces de rhuma- : ae, & de rhume. ILs conviennent encore dans les maladies putrides , où l'épaifluTement domine, ils agiflent prefque toujours bien dans certaines maladies inflam- matoires , telles que la plein . fie , la peiipneumonie, dans les maladies - inflammatoires eteanthématiques , comme la rougeole & la petite ve'roleî Ils font.de plus très-exprefiément recommandés , dans les maladies de la peau , dans la gale & la gratelle ; dans les maladies vénériennes , ré- centes & anciennes , fur-tout dans les exoftofes & les vieilles gonor- rhées : on doit les employer fur- tout dans les fièvres malignes, lorf- que la natur-e cil foiblc &C langnif- iante , & qu'elle a befoin d'un agent propre à la réveiller , pour exciter une crile falutaire. Mais leur emploi exige quelqv.es connoiflanres dans l'art de guérir. En fàifant attention à leur indication , il eitaifé de lenùr,par les effets fen- fibles qu'ils produifent , qu'ils font contre - indiqués dans toutes les fièvres ardentes aigués, eflentielle- ment inflammatoires, & dans certains cas de maladies inflammatoires exan- thématiques. Ceci mérite quelques réflexions. Ceux qui penfent que les fudori- fiques conviennent dans toutes for- tes de maladies «eariAeniatiques , croient qm: la naMre fait tous fes efforts pour déterminer la caufe mor- Pp X ?©:> S U I) bifiqite vers le? couloirs de la peau ; c'eff donc fuivre la nature & l'aider, que de les donner dam ce cas .*• ce r lifonnement eft captieux, mais il eft aife d'en démontrer la fauflèté, & pour cela , i! n'y a qu'à taire obierver que l'éruption peut être empêchée, ou par le trop grand mouvement du fang ck la contric- tion des vaifieaux , ou par le relâ- chement des vai fléaux, & le défaut tTaétivité des organes de la circulation. Les fudoriflques font encore con- tre-indiqués dans les fueurs fymptô- matiques , qui doivent être plutôt calmées qu'entretenues , fur-tout si elles font chaudes , & fi elles dépen- dent d'une diflblution acre. L'emploi de ces remèdes exige V:er- taines précautions; elles fe réduifent à garder le malade dans un lit , mé- diocrement couvert , à aflocier l'opium à certains fudorifiques, fur- tout fi l'on veut exciter plus finement la lueur , & à: fa voir choilîr Sx. don- ner »la préférence à tel fudorifique, fur tout autre. Les fudorifiques nous font offerts par les trois règnes de la nature ; le règne végétal %qui eft le plus abon- dant, nous donne les bois fudorifi- que<; , tels que le gayac & le faflaf- fras , la iàlfepareille , la racine d'ef- quine , celle de bardane , la feorfo- nère , la germandrée aquatique , le chardon béni , l'efcabieufe. , le co- quelicot & les fleurs de fureau. Le règne animal nous fournit la corne de cerf, la chair de la vipère & le fang de bouquetin. Le règne minéral ne nous donne-que l'antimoine d'ia- phorétique; mais auflï, il nous offre une immenfité de lources d'eaux thermales, qui exdtent la fueurdela manière Ja plusénegiquç, M,. Ami, SUEUR.MÉDFCiNF nv p. al F. C'eff l'excrétion ci'une humeur ordinaire- ment claire CxC limpide par les pore*. L;i fueur n'eft pas une fonâion perpétuelle. Selon M. de IlaJlcr, « elle eli toujours l'effet d'un excès , ou dans le mouvement du fang , ou- dans le relâchement de la peau. Na- turellement aflez claire & un peu trouble , la fueur fe teint par la cha- leur , par l'exercice, par ht mal-pro- preté, qui retient 6e accumule l'on- guent des glandes, et parles! Elle prend auffi une teinture des ali- mens ; elle prend de la mauvaife odeur , par les caufes que je viens de nommer , & plus encore, par les crifes des fièvres humorales putrides, dans lefquelles elle contracte une odeur particulière, qui trahit la crile avant qu'elle fe fa fie ». La fueur, qui n'efr point habituelle,, ne doit pas être regardée comme une maladie. On fait qu'elle peut être excitée par une infinité de caufes , telles que la chaleur, l'exercice im- modéré , une marche trop long- temps foutenue , l'expofition aux ardeurs du foleil, le partage fubit du chaud au froid , la boifTon excefîîve des liqueurs fpiritweufes , les veilles forcées, les vives paffions del'ame, la mollefle du tempérament , la déli- catelTe des fibres , un air lourd , épais , chaud & humide. On a obfervé que les perfonnes f inguines & pléthoriques , & celles qui font d'un tempérament phlegma- tique ou fpongieux, font les plus fujètes aux lueurs- On diflir.gue encore la fueur en critique , en fymptomatique & en colliquative. La fueur , pour être vraiment critique, ne doit paroître qwe f«r S V E la fin des maladies, c'eft-à-dire, dans le temps de la cochon,S>L doit être tou- jours précédée d'un frifïbn , qui qÛ. fuivi, à fon tour, d'un mouvement d'ondulation dans le poulx, & d'une chaleur halitueufe , qui le répand lur tout le corps ; il faut de plus qu'elle foit abondante , Se ne demande que d'être entretenue par le repos, & une boifîbn chaude & copieufe. On doit , à l'exemple CfHipocrati , l'exci- ter dans certaines maladies , par des remèdes appropriés , afin de porter la nature à fe débarrafïer de la ma- tière morbifique : mais , il faut faire attention qu'elle ait lieu d'une ma- nière partiiite, pour voir diminuer la violence des accidens , &C pour que les malades fe trouvent lequel elle S U E 301 peut jeter ceux qui en font attaqués. Perfonne n'ignore que la fueur elt une évacuation qui cft utile dans les maladies aiguës : on fait encoie qu'elle paroit toujours après quel- que mouvement violent : en général, on fait pend attention à fe bien cou- vrir quand on lue beaucoup ; on cherche à fe defluer, en découvrant le corps , en quittant les habits que l'on porte , enfin , en parlant d'un endroit chaud en un lieu plus frais : cette manière d'agir elt pour l'ordi- naire fuivie de certaines maladies r telles quelcipleuréfie , la courbature , la fièvre éphémère , l'affhme , Ks rhumes & les différentes efpèces de cataire : on n'en contrafteroit au- cune, li l'on prenpit plus de précau- tions, 6c fi, bien loin de fe décou- vrir, on avoit,. au contraire, l'at- tention de bien ferrer & boutonner les habits, & d'éviter l'expofition au grand air. Rien de plus falutaire, quand on lue bien, fur-tout en été, que de le laver les mains avec de l'eau froide ; ce moyen , quoique limple , n'eft pas moins le plus pro- pre à diminuer le mouvement' du lang, & à porter le calme dans tout, le fyfteme vafculaire : il elt d'au- tant plus recommandable , qu'il cft confirmé par l'obfervation 6c l'expé- rience journalière. Les (heurs fymptomatiques nedif- paroiflent qu'a lur & mefure que la carde qui les produit, s'édiptea fon tour : ce feroit en vain qu'on leur oppoferoit certains remèdes ; lorf- quelles dépendent d'une fabiure abondante dans les. premières voies, elles exigent l'emploi des purgatifs,. Si elles lont l'effet des fievres in- termittententes , le quina fera le re- mède fpécifique; fi cllfs viennent à; 30' S U F la fuite d'une fuppuration de quel- que organe , le. balzamiqi'es , les vulnéraires déterlifs & les analep- tiques pourront être prefcrits avec quelques fucces. La Tueur habituelle fe traite par les adouciflans , les tempérans , tels que l'eau de riz , légèrement acidu- lée , dans laquelle on fait difîbudre quelques grains de nître purifié ; la limonade , l'orangade , le fuc de cerife , délayé dans de l'eau , édul- coré avec le filtre : quand elle eft entretenue par le relâchement de la peau , le quinquina & les martiaux doivent êcre employés , de préfé- rence à tous les autres remèdes. Il ferait très-dangereux d'arrêter fubitement la fueur colliquative. On doit la combattre par quelques cor- dfaux légers. Enfin on rappellera la fueur qui aura été fubitement interceptée , par de légers diaphorétiques, tels que l'eau de coquelicot &c h dé- coftion de la fleur du fureau. On emploiera des frictions fèches fur tout le corps , qu'on recouvrira de linges imbibés de la fumée de carabe ou de thein. M. Ami. SUFFOCATION. Médecine ru- rale. Ceft une mshdie tres-aiguë , accompagnée d'une difficulté de rei- pirer très-confidérabie & prefque fuf- focative. On ne doit point la confondre avec l'afthme. Elle en diffère tant pnr la marche que par la terminai- ion , qui font toujours très-rapides. L'nfthme a de? périodes , la fuffo- cation n'en a pas. Plufieurs caui'es peuvent lui donner naiffance ; de ce nombre font les i > inflammatoires de la gorge S U F & de la poitrine. Les corps arrête* dans l'œfophage &c la trachée artère ; les polypes au cœur; la conftric- tion fpafmociique du larinx & tle la matrice; les tumeurs & confidérab'.es qui attaquent 1 tance du poumon , les fanguins dans les glandes qui avoi- finent les or ines Je la ; don, un rient d'une matière quelconque dans la cavité de la poitrine. Mais ce ne font point là les feules caufes qui peuvent exciter la fuffocation ; on coït encore y joindre ce!le> qui émanent des va- peurs t. . du charbon de pierre , de la fermentation vineufe. On ne peut pas auifi ditfimider que l'engorgement languin du poumon , ne foit regardé avec jufte raiion par tous les médecins, comme la vraie caufe de la fuffocation. Cette maladie prefente prefque toujours le plus grand danger , ÔC les perfonnes les plus expérimentées dans l'art de guérir , fonr tres-fouvent effrayées au premier alpecl du ma- lade, quoiqu'elles fâchent que le péril n'eft pas conftamment le même , & qu'il varie fuivant la diverfité des eau- fer dont elle eft l'effet ; mais on peut dire, en général , que la fuffocation, qui dépend des vapeurs du charbon, ou du foufre, n'eft pas bien daegereu- fe, li l'on eft appelé affez tôt pour pou- voir y remédier promptement. Que celle qui eft déterminée par le fpafme des nerfs de la matrice cède facilement à !a lenteur de quelques odeurs fortes, & qu'elle eft plus effrayante que dan- gereufe; & que celle qui reconnoît pour caufeun corps engagé dans la tra- chee artère ou un polvpe au cœur, ou un anévriftne , eft fans aucun efpoir. Il n'en eft pas de merae de celle S U I qu! eft l'effet d'un corps arrêté dans l'œfophage ; l'art fournit des moyens sûrs &c puifians pour la guérir promp- tement. Pour traiter avec quelque Éuccès la fuffocation , il ne tant jamais perdre de vue la caufe qui lui donne naiffance. On combatira par la diette 6c par les faigr.ées du pied & du bras , la fuffocation qui dépendra d'une pléthore univerfelle , ou d'un engorgement fanguin dans quelque organe. On oppofera à celle qui iera l'effet d'une fermentation dans les humeurs , des boiffons aci- dulées , bien fraîches , & même glacées , telles que la limonade, l'o- rangeade , le lîrop de vinaigre &l le fuc de cerife , étendus dans une fuiiifante quantité d'eau. On employera avec fuccès l'alkali volatil Huor, l'eau de luce 6; autres fpiritueux dont on chatouillera le gofier avec la barbe d'une plume, contre la fuffocation par caufe de mépbitifme; mais l'air libre Si frais eft encore le meilleur remède pour les perfonnes futfoquées par les va- peurs du foufre , du charbon ou du vin. Les lavemens acres &c ftimulans, les frictions sèches fur tout le corps, la fumée du tabac injectée par l'anus, produifent quelquefois de bons effets, ainli que quelques poudres fternutatoires , acres , telles que le tabac , l'euphorbe , la pyrèthre , qu'on fait foufflér dans les narines. Enfin , on sîalfcendra de la faignée dans la funocation qui dépend de l'empième , ou d'une vomique , & daus celle qui attaque les feorbuti- M. Ami. SUIE. Matière ordinairement noire . ife , que la fumée laifle , ëc qui s'attache au tuyau des chenv- SU! 303 nées; plus le courant d'air eft conli- dérable dans les cheminées & entre les matières que l'on brûle, moins elles donnent de fuie. La fuie eft la portion qui n'a pas pu s'enflammer faute de contact fuffilant avec l'air ; car fi les vapeurs qui s'exhalent d'un corps inflammable , étoientafle? ra- réfiées, pour que chacune de leurs parties tût bien environnée d'air , elles brûleroient toutes avec flamme . & alors ©n n'auroit ni fumée ni iuie. Ce principe eft rigoureufement démontré par les lampes ingénieufes inventées par M. Argand. Les fuies ne font pas toutes égales en qualité. Elles différent , foit par la manière dent elles ont été produites par la flamme, foit par la nature même des fubilances que l'on brûle. De tels détails nous meneroient trop loin. Toutes les fuies, en général , ont une faveur acre , amère , &c fen- tent l'empireume , & toutes founif- fent un ici alkali plus ou moins chargé de principes lalins. On s'en fert pour les teintures. La fuie devient un excellent en- grains , fi les terres renferment en proportion fuffifante des fubitances animales; car fi la partie faline de la fuie domine trop, elle nuit plus à la végétation qu'elle ne lui eft utile; & elle ne lui fera utile qu'au- tant que les pluies auront diiïous fes fels &c les auront combines avec les matières graifleufes pour encom- poferles matériaux Je la sève. ( Con- fultt\ ce mot, ainli que l'article Amendement} Lorl'qu'on veut s'en fervir fur les terres à grains , il vaut beaucoup mieux la tpclei le fumier, l'y étendre couche par couche; Se lorfque le fumier eft fait, on le porte fur les champs: 3o- S U M alors les combinaifons des principe' i'ont faites , & l'on ne rifque plus rien. Si un pré goûteux eft rempli de moufles, de joncs, & autres plantes de ce genre, inutiles & nuifibles, la fuie produit un excellent effet lorfque les places en font faupou- drées : on l'emploie également avec fucccs fur les trctles dans les ter- rains gras; mais une main prudente doit guider fon expansion. Il eft à-propos de la répandre à l'entrée de l'hiver , afin que les pluies de cette faifon diflblvent (es fels, les mélangent avec la terre , &c les combinent avec fes autres principes. Si l'opération eft faite après l'hiver , & s'il furvient une féchereiTe pen- dant le printemps, le trèfle fouffre & contracte une odeur défa- gréable. Ce que je viens de dire s'applique également aux luzernes &c aux fain-foins ou efparcettes. SUMAC, planche XI. Tourne/ortie place dans la clafledes arbres à fleurs en rofe dont le piftil devient un fruit à une loge , Se il l'appelé rhus folio ulmi. Von - Linné le nomme rhus coriaria & le clafle dans la pen- tandrie trigynie. Fleur. Compofée de cinq pétales ovales , droits , ouverts ; le ca'ice divifé en cinq parties droites, ob- tufes; cinq étamines& trois piftils. A repréfente la fleur ; B les pétales ;C le piftil; D le calice. Fruit. Baye velue, ovale, aune feule loge , renfermant un noyau prefque rond. E défigne le fruit , coupé longitudinalement en F ; noyau G; & l'amende qu'il contient eft figurée par H. Feuilles, Ailées , compofées de s V M pliifieurs folioles , rangées le long d'un pétiole commun , oppofees , longues , pointues , dentées en manière de fie, terminées par un» impaire , velues à leur furface in- férieure , & n'ayant point de rap- port avec les feuilles d'orme aux- quelles les auteurs les ont comparées. Racine. Ligneufe , rameufe. Port. Grand aibrifleau qui jette beaucoup de drageons; les jeunes tiges font couvertes d'un duvet, roufiâtre ; le bois tendre ; les fleurs raffemblées au haut des tiges en grappes ferrées, en manière d'épis; les baies recouvertes d'un duvet rouge ; auflitôt après les premières fraîcheurs d'automne, la couleur d'un vert brun des feuilles , fe con- vertit en rouge vif & éclatant. Elle produit un effet fingulier dans les bofquets. Lieu. Les provinces méridionales de l'Europe. Propriétés. Les baies & les fe- mences ont un goût âpre & ai- grelet. Elles font altringentes & rafraîchiflantes. Propriétés économiques. Les feuilles font utilement employées pour la préparation des cuirs, & elles fer- vent de tan. Les épis de fleurs pa- roiiïent accélérer la formation dn vinaigre , c'eft-à-dire , qu'elles com- muniquent au vk un petit goût ai- grelet que l'on TO«tanal-à-propos être celui du vcmtÈ>\e vinaigre. ( Confultezce mot ) SUMAC ou Fl'STET DES CORROYEURS. Connus coriaria. TotRN. Rhus cotinus. LlN. La fleur eft femblable à celle de Pefpèce précédente , mais elle eft plus grande. Elle en diffère encore par su? par fa baye qui eft liffe, & qui ren- ferme wne femence prelque trian- gulaire; par Ces feuilles fimples, très- entières , ovales , arrondies à leur fommet, terminées par une petite pointe, d'un beau vert, avec quel- ques nervures jaunâtres. Ses tiges font foibies, l'écorce liffe, le bois jaunâtre, les fleurs pur- purines , en grapppes touffues à l'extrémité des tiges. Le fuftet croît fpontanément dans les provinces méridionales de France & d'Italie. Propriétés. On le regarde comme «n poifon pour les moutons. Il eft employé avec fuccès par les cor- royeurs qui fe fervent de fes feuilles & de Tes jeunes branches. Le bois de cet arbriffeau eft peu compacte quoiqu'affez dur. On y dif- tingue l'aubier & le bois bien formé. Le premier eft blanc, ôc le fécond mélangé d'un jaune affez vif & d'un vert pâle qui différencie toutes les couches annuelles. Le mélange de ces deux couleurs fait un bois veiné de fort belle apparence, dont les luthiers, les ébénilles&les tour- neurs font triage. On s'en fert en- core pour teindre les draps, les ma- roquins de couleur de feuilles mortes ou de café. Depuis quelques années on cul- tive avec fuccès en France & dans les bofquets d'agrément , \efum.ic ver- nix , indigène au Japon & dans l'A- mérique feptentrionale. Il y rénflit fort bien, & peu de ces arbres pouffent de plus longs bourgeons , liffes , droits , parfaitement unis. C'eft, dit-on, du fuc de cet arbre que les Chinois tirent leur beau ver- nis. Les caractères de la fleur font les mêmes que dans les deux pré- Tome IX. S U P 305 cédentes efpèces ; le fruit de celui- ci eft rhomboïdal ; les feuilles très- entières, ailées &de la longueur de leur pétiole. Cet arbre fupporte nos grands froids fans périr ; il figure fuperbement dans nos bofquets. SUPERPURGATION Médccbu vétérinaire. On entend par ce mot , une diarrhée ianguinolente , caufée par des médicamens purgatifs violent ou donnés à trop grande dofe. Cette maladie peut être aulfi occafionnée à la fuite des remèdes colliquatifs , corroiifs &C irritans , que le maré- chal aura donné à l'animal , fans Fa- voir préparé , quelques jours avant , par la dk-te , &c. La fuperpurgation eft l'effet du relâchement des vaiffeaux du bas- ventre , & de la dilatation de leurs orifices. Au commencement de la purgation exceffive , le cheval rend une matière très-claire &C excré- mentitielle; mais à mefure que le re- lâchement ôc l'ouverture des vaif- feaux augmentent , les humeurs néceffaires s'évacuent , jufqu'à ce que le fang paroiffe. Elle eft. fouvent accompagnée de mé:éorifme, de ten- fion des mufcles de l'abdomen , de tenefme , de fièvre , 6c d'inflam- mation des eflomacs ou des inteitins; c'eft pourquoi, il n'eftpas extraordi- naire de voir qnelquefois les con- vulsions &c la mort terminer cette maladie. La cure. Si vous vous appercevez qu'un maréchal ait adminiffré un purgatif trop violent ou à trop granda dofe,hâtez-voiu de faire boire beau- coup d'eau blanchie avec la farine de riz ou de froment ; reitérez les breuvages & les lavemens cor.v? îles de décoclion de racine deçuimauvei 306 S U P fi les premières voies font mena- cées d'inflammation , faignez deux ou trois fois à h veine jugulaire , & ne donnez aucune forte d'ali- mens , jufqu'à ce que la diarrhée foit calmée , la langue humeftée , & l'inteitin reflum doué d'une chaleur tempérée. Le purgatif nvoit-il pour baft une préparation mercurielle ? ajoutez à l'eau blanche de la craie réduite en poii'lre fubtile ; quoi- qu'elle d.écomnofe plus lentement les préparations mercurielles que l'alkali fixe , elle irrite moins les premières voies , ordinairement en- ilammées par le contact de ces fels. Pour les autres purgatifs , les muci- iagineux dont nous avons parlé , le miel & les huileux fuffifent ; n'admi- niftrez les aftringens qu'avec la plus grande rcferve , c'eft-à-dire , qu'a- près avoir employé les adouciffans &c les mucïlagineux. M. T. SUPPORT. On appelle fupports les parties extérieures de la plante qui fervent à la défendre , à la fou- tenir ou à faciliter quelques fécré- tions. On en diftingue trois qui lui fervent de foutiens , le pétiole , le pédicule , la hampe ; . . . fix qui lui fer- vent de défenfe , la (lipide, la feuille jîoralc ou braclée , X aiguillon ou pi- quant , Y cpïne, les écailles , les vrilles ou mains ; . . . deux qui font des vaif- feaux excrétoires , les glandes &c les poils. Confultez ces articles. SUPPOSITOIRE. Médecine ru- rale. C'eft ainiî qu'on appelle un médicament externe, folide, façonné en forme de pyramide arrondie, qu'on introduit dans l'anus pour relâcher ou irriter, cette partie , & provoquer les felles. Il ne diffère S U P du pefTaire crue par la forme; on lait d'ailleurs que ce dernier »'in- troduit dans le vagin. On les fait ordinairement avec le coton , le linge, les côtes du chou ou de la poiré* , & le poi- reau ; on en fait encore d'autres avec le favon , le lard , le fuif , le beurre rance , le miel cuit, le beurre de cacao , ôc le fromage fale. Ils ont communément un gros pouce de longueur, ôcTepaiffeur d'un doigt. Us doivent être néanmoins plus petits pour les enfans que pour les adultes. On peut ajouter auffi à ces fubf- tances , quand on veut exciter le ventre à fe décharger , le fel gemme , le fel ammoniac , l'agaric , le diagrede, l'aloës, la coloquinte, l'euphorbe, &c autres médicamens irritans ; tout comme pour remplir diverfes autres indications , on peut y combiner des émolliens, des ano- dins, des déterfifs, des vulnéraires, des aftringens, des vermifuges, ôcc. En général , les fuppofitoires font indiqués dans les fortes conftipa- tions, dans la foiblefle & l'attonie du reftum, & dans l'ulcère de cette même partie : dans ce dernier cas , on fe fert avec beaucoup de fuccès de ceux que l'on compofe avec le miel rofat & la poudre de maftic, de myrrhe ou de colophane ; enfin on emploie très-utilement les fup- pofitoires , imprégnés de drogues fortes & irritantes , quand on veut favorifer un accouchement labo- rieux, pourvu que le fœtus fe pre- fente bien, ou pour aider Pearpu!- lion de l'arrière-faix , lorfqu'il ic- journe trop long-temps dans la matrice. 11 faut, avant de les introduire S U P dans l'anus , les graifler d'huile ou de beurre , & attacher un fil en plufieurs doubles , qu'on laifle palier au-dehors , afin de pouvoir les fixer & les retirer dans le cas où les mouvemens anti - périftal- tiques des inteftins viendraient à les attirer en-dedans , comme cela eft arrivé plufieurs fois. Pour placer le fiippofitoire , on fera mettre le malade dans la même fituation que pour recevoir un lavement, & on l'enfoncera doucement de la longueur de deux pouces dans l'anus. Quant aux enfans, on peut les faire coucher fur le dos , entre les br d'une femme, dans un lit ou lût une table. M. Ami. SUPPRESSION D'URINE. Méde- tïnt vétérinaire. Si un vice de l'organe, ou quelque corps étranger empêche l'urine de fe féparer de la malle du fang clans les reins , cette efpèce de maladie eft appelée fuppreflion d'urine ou douleur néphrétique , tandis qu'elle prend le nom de ré- tention, quand l'urine filtrée par les reins s'arrête dans la veflie. ( Voyc^ URINE ( Rétention d1 ) L'urine fe fupprime lorfqu'elle ne fe fépare pas dans les reins , ou qu'elle ne s'y fépare qu'en petite quantité , ou qu'elle ne trouve pas de paflagc libre pour fe rendre dans la veffie. Dans cet état, le cheval foudre de vives douleurs ; il s'agite , fe tour- mente , plie les reins , les regarde , 6c a une grande fièvre. Caufcs. La fupprelfion d'urine vient ou de l'inflammation des reins & des artères , ou de robflruction de ces parties , ou de la préfence d'une pierre. ( V bye^ ce mot ) 1 °.. Dans l'inflammation des reins, S U P 307 les tuyaux fécrétoires étant reflerre's» ôc ne filtrant plus l'urine , cette hu- meur reflue dans la mafle du fang , 6c de là la fuppreflion. 2°. Dans l'inflammation des ar- tères , les canaux étant rétrécis , & ne laiflant aucun chemin ouvert|à l'u- rine , il en réduite aufli la fuppreflion. J°. Dans l'obftru&ion des reins ôc des artères , cette humeur ne pou- vant parler librement , & n'étant plus verfée dans la veflie , il y a par conféquent fuppreflion. Cu/ation. Le mal eft pour l'ordi- naire incurable , lorlqu'il eft ; par obftruc~hon , c'efl-à-dire , par des calculs ou des pierres , foit dans les reins , foit dans les artèl t;::j(jis qu'il peut fe guérir s'il vient feulement de l'inflammation des reins. Dans ce dernier cas , faites des Alignées répétées fuivant le be- foin ; mettez; l'animal aux remèdes généraux , 6c donnez beaucoup de lavemens émolliens 6c rafraîchif- fans , faits avec la décodion légère de pariétaire ou de mauve , ou de graine de lin. Dans la vue de tem- pérer la chaleur, d'abattre l'inflam- mation , & de calmer l'irritation , adminiftrez des breuvages adoucii- fans 6c diurétiques. Le propre de ces remèdes eft non-feulement de remédier au défaut de férofité , 6c de donner aux fibres plus de fou- plefl'e , en détrempant les fluides , ils diflblvent encore les fels & les par- ties tartareufes , 6c rctabliflént , de ces différentes manières, la fécrétion interceptée : tels font encore les effets de tous les délaynns aqueux , des boiflbns abondantes fimples , ou dans lelquelles on noie quelquefois une certaine quantité de nitre, félon le befoin, Qq 2 r- 30^ S U P Les diurétiques peuvent auffi ê:re administrés en buis , en lavemens: cette dernière mctho.'e eft toujours la première à tenter fur les animaux dais la T'ip^reflion d'urine, dans la difficulté d'uriner. On fomente , on déten 1 par ce moyen les parties; on les difpofe à ce !er à l'impreffion des diurétiques actifs , & ibuvent les injections des décochons émo- lieitts feules , ou aidées par la thé- rébentine, le nitre, &c. produifent, fans aucun autre fecours , les effets que l'on a à folliciter. ( foyrçLAVE- ment) M. T. SUPPURATION. Médecine ru- bax-E. C'eft le changement ou la con- verfion de l'humeur qui forme une tu- meur, en une autre appelée pus. La fup- puration peut être encore regardée comme la féconde terminaifon de l'inflammation. En effet, elle a bientôt lieu, fi l'in- flammation efl violente & le moin r- ment de la circulation très-tort &c accéléré, le fang n'étant point d'ail- leurs trop acre , mais afléz tempère , quoique un peu plus épais qu'il ne doit l'être dans 1 état naturel. Si les parties de ce même fang arrêtées dans les plus petits vaiffeaux , ne peuvent s'y atténuer fuffifamment pour en franchir les dernières ramifications , l'effort de celui qui preffe avec force par derrière, oblige les vaiffeaux :déjà clifrendus,à fe rompre. Alors les parti- cules les plus fines fe putréfientpar l'ac- tion de la chaleur qui eit exceffive , deviennent acres & fétides , rongent & corrompent les parties immédiate- . ment expofées à leur action. Cette matière ainfi corrompue & incapable t!e reprendre la première nature , ell appelée pus ou luppuration. S U P On d'il'. ague ordinairement la C ip- puiation interne de l'externe: on compte quatre eipèces de fuppura- tio:; interne, favoir; celle qui forme un apofreme , celle qui vient d'un ulcère , celle qui couvre un vifeère qui paroît d'ailleurs fain , & l'enve- loppe comme un elpèce de gelée blanche ; enfin, cellequiproduitl'en- gorgement purulent des vifeeres. La fuppuration fuccèdc pour l'or- dinaire à l'inflammation vers le fep- tième jour. Ce n'eft pas qu'on ne l'ait f cuvent obfervée vers le troifiemeou le fécond jour d'une inflammation conlidérable.C'ertàqttoi il faut porter la plus grande attention, de peur de ne pas troubler le travail de la nature. Il arrive fouvent que pendant des fièvres malignes , ou des petites vé- roles de mauvais caractère , on trouve des foyers de fuppuration dans les différens organes intérieurs, tels que le poumon &c le foie, fans qu'il y ait eu aucun figne d'inflammtion ; c'elt ce qui arrive très-fouvent par métairafe. Nous n'entrerons point dans le détail des trois autres efpèces de fuppuration interne , nous nous contenterons , avant d'indiquer les diflérens moyens propres à la faci- liter , ou à la provenir & à la dé- tourner , de faire obferver que la fuppuration interne en gcn-ral le connoît à la ceflation de la douleur pungitive. & Je l'ardeur de 'a partie. On y relient une douleur lancinante & gravative. On éprouve des friuons irréguliers ; le pouls devient dur &£ intermittent , les défaillances & le froid des extrémités l'annoncent auffi. On peut provenir la congellion & l'abord des humeurs fur la partie affectée de fuppuration, en faignant; cette laignee fait un vuide dans les y/ .17 /';/ , difpofées en manière d'ombeDe , portées fur de longs pédicules. Les baies , rougeâtres avant la matu- rité , devùyment noires en mûril- fant. Les feuilles oppofées. Il y a une efpèce de fureau , dont les feuilles font découpées comme du perfil. Elles ne conftituént qu'une fimple variété de l'efpèce qu'on vient de décrire. Propriétés. Les fleurs ont une odeur aromatique, forte ; une fa- veur douce. Les feuilles une odeur nauféabonde, légèrement % irulente; une faveur auftère, un peu acre. L'écorce moyenne eft inodore , d'une faveur légèrement acre , ainlî que les fruits. Les feuilles récentes purgent peu; elles caufent de légères coliques. On les applique mal-à-propos , après les avoir pilées, fur les hémorroïdes, foit internes , foit externes. Les fleurs augmentent la tranfj iration , & même déterminent les lueurs chez les fujets qui y font <. ; Extérieurement, leur odeur ( fous forme de fomentation, elles tempèrent SUR tempèrent la chaleur, la douleur & la rougeur de l'éYefypèle par fuppreffion de tranfpiration ou de fueur. Le? bayes purgent peu. L'é- c >rce moyenne des branches &. de la racine , purge avec plus de force que les bayes & les racines. El!e fait évacuer par la môme volej beaucoup de férofités. On rem- ploie quelquefois ave; fuccès dans l'hydropifie de poitrine fimp'e, l'hy- dropiiîe de mitrice , des paupières du globe de l'oeil , l'enflure œde- mateufe des jambes. On donne les fleurs deflechées depuis demi-drachme jufqu'à demi- once dans fix onces d'e.iu .... L'é- corce moyenne récente , depuis demi-once jufqu'à cinq once;, en macération au bain-rmrie dans cinq onces d'eau ou de vin... Le fuc exprimé des bave., depuis une once jufqu'à trois, édulcoré avec liilîi- lante quantité de fucre. Propriétés économiques. On plante le fureau avec d'autres arbuftesdâns les haies, & on a tort. Il faut que la haie foit entièrement compolée de fureaux, ou qu'il n'y en ait point du tout, parce que la végétation de cet arbre étant plus rapide que celle de tous les autres arbres employés à cet ufage , elle détruit peu à peu les voifins , 6c les racines dévorent fubftances. Le fimp'e coup- d'œil jeté fur les haies mél : prouve mon affertion. Si au con- on n'employé que le fureau feùl , il on greffe par approche les jeunes branches par-tout où . -, ain'.i qu'il a été rfirdans l'article Aa« ;, on parvient en . oir des h ai ce de la plus grande i 7"c me j.Y. SUR 1 1 3 On ne trouve de moelle q-:edans les jeunes branches. A mefure qu'elle vieilliilent , el'es deviennent i Ces; le bois des gros troncs eu fort dur On . . . dans plufieurs cantons les bonnes terres à blc , où il efl i détruire. On peut l'éœpl dans le même cas que qui mérite à tous égards la préférence. SUR -OS : , .... dure, ûtuée s':r le canon & qui me , cffeJet , cette mâme tiuneu non , dans ' re de U . . fur-os cor. le> uns R r 314 SUR On nomme fur-os Ample , celui qui occupe lu partie latérale au canon , plus communément l'interne que l'externe ; fur-os chevilles, deux' Jur- as , dont l'un à la partie latérale in- terne , l'autre à la partie latérale ex- terne , font tellement vis-à-vis l'un de l'autre, qu'on diroitquele canon e',\ traverfé par unct cheville offeufe ; fur-os nerveux , ceux qui avoiiinent le tendon ; fur-os pris l'articulation , ce: iv nui l'ont près du boulet. V& fur-os (impie dans la partie laté- rale interne, n'offre, pour l'ordinaire, rien de dangereux. Il provient quel- quefois d'un vice ultérieur'; ley^r- os chevillé eft toujours à craindre ; le fur-os nerveux rend le jeu des ter** dons difficiles & douloureux, parle paffage de ces mêmes tendons fur la tumeur ofleufe; le cheval boîte pi us ou moins bas, ce peut devenir inca- pable c lervice : le fu-os près L ' aiticu- tation , s'étendait infenfiblemènt jul- que lahs'f article même, eniem & en détruit le mouvement. Luft./ée fait boiter le cheval lorlqti'elle atta- qué les os ItyloïJes ; elle grollit telle- ment , que ces deux os re .Terrent le . tendons qui font logés e .tre eux. G/ration. Le j'u -os di fparoît quel- quefois de lui-même ; quand il lub- iilte , il n'y a rien à faire; s'il eft trop difforme , on peut l'enlever avec le cifeau & le maillet. ( /'o..- Exos- tose) M. T. SURPEAU. ( Des plantes ) Elle eft pour elle ce eue l'épiderme eit à la peau . e l'homme. Toutes deux lont forn éej d'écaillés plus ou moins fen- fibles. Sur le platane, cette /. tomle haque année pargran s I. im- beaux ; dans l'homme, les dartres t'ont tomDer hfurpeju par écailles; S Y C & robfcrvatlcn -; plufieurs de les maladies , ' derme le detache & tombe toute par écailles. Tous les arbre ne i efiem- blent pas au platane , qui le de chaque anr.ee de (afiupcju ; mais les uns la quittent plutôt , les autres plus tard. Voyez les poiriers , le myr- the , la yigne , 5;c. Lorfque plu- fieurs cou.;. es font ac- cumulées fur l'écorce de ces arbres , il eft nécciiaiie de les enlever, parce queFhumi ité qu'elles recellent,aug- mente fur l'écorce les fusettes effets . lée. D'ailleurs , c'eft dans ces quelescna an^ons du poirier, 6c les infectes qui attaquent les ar- bres , vont le nicher pour paffer l'hiver; .'eft là qu'ils dépofent leurs eeuts , 6cc. ôcc. SYCOMORE ru ERABLE BLANC , OU FAI X - PLATANE. Tcurtlfcrt le p'ace dars la troilieme lection de la vingt-unième clafTe des arbres à fleur en rofe , dont 'e piftil devient un fruit à pluiieuis loges, &C il l'appelle Acer tnontitâ m candiaum. Von- Linné le clalîe cans la polygamie monoécie}& le nomme Acer pjeudo plut, a FLurs. Enrôle, hermaphrodites ou mâles fur le n.cme pied. Les fleurs her- maphrocites composées du cinq péta* les ovales, d'un calke civile en cinq pa tie aiguës, preloueaufli longues qHe les pétales; les étamines,au ncm- de huit cv un pi 1 ; il. Les fleurs ma es , femblables aux hermaphrodites, mais privées ue ftj lu cv ce germe. Fru t. Deux capfulesréunies à 'eur bafeprelbi eron^e, applaties , termi- nées chacune par une ; i.e grande & membraneufe. Feuilles. Très •-grandes, Amples, découpte» en cinq lobes aigus, deiir S Y C te'.oes en manière de fcie : les dentelu- res inégales; leurs pétioles fort longs. Racine. Ligneufe, rameute. Port. Grand & fuperbe arbre dont le tronc ne poufî'e tes branches qtt'à la tête, lorfqu'il a acquis upè certaine gro fleur. L'écorce eu unie , lifte , grife ; le bois blanc ; les fleur lées au fommet des tiges en grappes lâches, "fou vent pendantes. Les feuil- les font oppptees, panachées dans cer- taines variétés. Lieu. Dans les grandes forêts , la Suiffe & l'Amcrique. Propriétés économiques. Le fuc efî. doux, fade, nourriilànt, adouciflant. On l'obtient par des incifions, & on peut le réduire en fucre. Cet arbrefert pour les avenues , pour les couverts ombragés. De fon bois on peut faire des planches 6c fur-tout le montage >, ainfi que leur verfoir. : ■ fonne digne de foi m'a afluré y Élit de très-bons effie charrette. Expérience allez, impor- tante pour la tenter. Culture. Cet arbre , ainfi que tous les fycomons ou érables dont on a par- lé dans l'article i-rable, fe multi- plient par les femis , & la love avec la plus grande facilité, ils D un Merre Linné compte dix efpéces d'es, oc des conféquences qu'on en tire, d'après lefquels on et •- blit une doctrine. Cet article eft pu- rement accéflbire à notre ouvrage, mais un acceiToire néceffaire , parce que tout agriculteur doit être bota- ni(ie;c'ut-à-dire , connoitre à fond la ;: ue -botanique, ou autrement dit , cell a de la végétation des plantes ; lavoir parfaitement connoître celle» dont il a befc'n; les diftinguer, fans erreur, de celles qui lui font inuti- les ; i i fin , fpécifier toutes les par- tie-, qui concourent dans l'enfemble de tel ou tel végétal. Il ett inutile que le cultivateur porte les regards fur de trois mille plante. I par les botaniftes, fans par- ler de celles dont de nouvelles ob- lervati >ns, de nouveaux, voyages ennehiffent chaque jour la bota- nique. Toute plante qui n'eil pas pour lui , mile ou agréable, o'eft pas dans le cas de mériter fa follicitude. Le refte eil le fe livre tout entier à l'étude de la bota- nique.Cettef ' i netoutesles autres-, a fk nomenclature particulière. & elle doit être fan leur, parce que lac .^mots . mal -àrpropos & fans prin- . ..ns le eue je lui corneille d'à c ■ - R r a 5,6 SYS Il ira far les lieux iorfqu'elles feront bien fleuries. A\ors il fuivra mot à mot la description que nous en avons donnée. Pour avoir une idée précife c!e la valeur de chaque mot technique il le cherchera à l'article qui lui eft propre, 6c il en fera l'application à la partie de la plante qu'il défigne & définit. Tous les mets distingues par des lettres iniques demandent à être confultés. Combien cette étude r.e lui fera-t-e!!e pas pafler de momens agréables! Combien le grand tableau de la nature lui paroîtra riche & varié! Cette étude ne fera pas de fimple agrément, elle le conduira infehfiblement à la connoilVance des plantes utiles à fa fente, à celle de les animaux^ Cv fur-tout à les diftinguer d?s végétaux vénéneux , que la confufion de mots ou que la reiïemblance font fouvent pren- dre pour des plantes falutaires. En médecine, il n'exitîe point de peti- tes erreurs. Mais pour parvenir a des idées nettes , il faut avoir re- cours à une méthode qui facilite les recherches, & qui, fembîable au fil d'Arianfie, aide à fortir du labyrinthe oii jeteroit néceffaire- ment la multiplicité des plantes qui couvrent notre globe. Nos anciens auteurs agricoles t dallé les plantes , enpririta- 7?.vy5 , en estivales , en automnales , en Mvernaùs ; d'autres , en potagères , farineufes , fucculenres. Toutes ces divifions fuppofent des connoif- fances déjà aequifes, ainfi que celles en arbres , arbriffeaux , fous-arbrif- fe iux , plantes vivaces , tiennes Si annuelles. Toutes ces divifions font \ .t^ue-. ex incertaine'. , &l elles portent tout au plus avec elles des aii.es SYS générales , mais aucune idée fixe fur telle ou telle plante en parti- culier. Plulieurs auteurs ont lenti le vide de ces divifions; ils le iont attachés à raflembler les plantes par familles naturelles; par exem- ple, toutes les lègumir.eujes, les gra- minées , les fleurs difpclees en om- belle , teï'Jieurs en croix , en lys , à chatjn , a deux lèvres , 6cc. De cette premierc idée prife dans la nature même des chofe5 , on elt parvenu, i°. a former les clajfes OU familles ; i°. les ordres ou Jec- tions ; 30. les genres ; 40. les efpeees ; 50. les variétés; 6e '. t 'individu. De ces divifions eft réfulté ce qu'on appelle Jyfn'me ou méthode. Le. cïaffes ou familles, u'une mé- thode , forment les premières divi- fions : celle; qui fe tirent du carac- tère général qu'on a adopte pour la première diltinaion. L'ordre ou feclion fubdivife cha- que clafie , en confidérant un carac- tère moins apparent , mais auffi gé- néral que celui qui conftitr.e la clafie: L'ordre eft en quelque forte une clafie fubalterne. Le genre fubdivife Tordre , en con- fidérant dans les plantes, in., damment du caractère particulier de l'ordre, des rapports conftans dans leurs parties eflentielles : rapports qui rapprochent un certain nombre aefpl . L'efpèce fubdivife le genre \ mais, . lération des parties moins eflentielles , qui dininguentcor.ftam- ment lesplantes qui y font comprifes. La variété fubdivife les « fuivant les différences uniquement toiles, qui fe trouvent entre les individus de chaque eipèce. SYS U individu efr donc l'être ou la plante qui arrête nos yeux, confi- dérée feule , ifolée , indépendam- ment de fon efp'ece , de ion genre &C de la claffe. Cette idée générale des divifions deviendra plus claire, par l'applica- tion qu'on en fera à des méthodes particulières. Pour la rendre plus fen- iible dès-à-préfent , empruntons fin- génieufe comparaiion de Ctzfalpin. slu moyen de ces dijlinclions , le règne végétal 'Je trouve divfé comme un grand corps de troupes. Vanné: eji divj'ee en régi mens , les régimens en i\i taillons ; les bataillons en compagnies , les com- pagnies en pelotons , les pilotons en fol- duts. Une pareille méthode ne conduit pas à connoître la plante qu'on étu- die pour la première fois. Suppofons dix mille plantes connues; je cherche d'abord , dans la plante que j'ai fous les yeux , le caraclere général qui fert à distinguer chacune des \ clajj'es , que je fuppofe former le fyf- tême. Ce premier caractère trouvé, je n'ai plus à reconnoître ma plante que fur cinq cens. Le caractère de l'or- dre réduira bientôt ce nombre à une centaine de plantes environ ; celui du genre à une vingtaine; le caractère ilors , & me fait diiringuer Vefpect que j'examine & la variété qui n'en diffère qu'acci- dentellement. Cette opération prefente, comme Fobferve M. Duliamel , dans fa Phy- fique des Arbres , autant de I a près la même marche qu'un •.lire , ou pour trouver le mot donne, on cherche fuccefiïv ement la : ère, li féconde, la troii mot. Pour trous r Arbre, parexem- S Y S 317 pie , on cherche l'A après l'A, l'R., Se (iicceflivement le l'B, l'R oc l'E. Le premier A repréléntc le caractère de la cAj^« ; FR celui de !' rdre, le B celui -, l'Rdel'efpict , l'E, de la va- riété &C Ja méthode, ainii que le dict ionnaire en donne la defeription par- ticulière. Il eft inutile de donner ici la def- eription des méthodes ou fyftèmes inventés jufqu'à ce jour, contentons- nous d indiquer celle de Toiirnefort ck de Linné. Tournefbn fonde fa mé- thode fur la forme de la corolle & fur le fruit ; êv f-'on Linné, fur les parties fexuelles des p'antes. On peut dire que les deux fyftêraes font fondés fur les mêmes principes , puifqu'ils font tirés en général des parties de la fruc- tification , c'efl-à-dire , des parties qui concourent à la formation de la graine, unique fin de la nature végétante. Les plantes fe refî'emblent ou diffèrent entr'elles, es: en appelle ca- , ce point qui détermine leur iblanceoiileiirdiffcmblance.On compte 4 efpèces- de caractères ; 1". le fdçliceow artijki l, qui i le conventi >n ; par ex ne des. fleurs . le nombre des étamines; i°. Vtffenùél remarqua- ble, & h approprié aux plante^ qui le porre , qu'il ne convient à au- cun autre; par exemple, le nectar des ellébores, de la fleur de la paf- fion,& SèredifHngueeflen- ■ ins tous les ;ue efl'entiellement aufli tous les genres du même ordre, les uns des autres. 30. Le /;. tire de t 1 is les fignès que peuvent les plantes . & 1 : djfîcs, 3i8 SYS la genres & les efpèces. 50. Le carac- tère habituel ou faciès propria. Il con- fiée dans la formation générale d'une plante , confidérée fuivant le réfultat Cv l'enfemble de toutes fes parties , clans leur poiition, dans leur accroif- fement , dans leurs grandeurs refpec- tives , & tous autres rapports qui les rapprochent ou les différencient en- tr'elles. On peut le compiler a la phyfionomie , qui refaite de toutes les modifications des traits du vifage. C'elt par ce caractère habituel , que l'homme le moins accoutume à con- fidérer les plantes , difïingue , au premier coup-d'ceil , le marronier d'In le du pêcher, tandis qu'il peut fe tromper entre le pêcher Ôcl'amen- dier. B'ifc de la méthode de Tournefort. Il prend en général Influa , pour déterminer la claffe ; le fruit , pour fubdivifer les clafjes enfichons ; tou- tes les parties de h fructification , pour établir les genres, Se lorf qu'elles ne iumfent pas , il prend d'autres par- ties de la plante , ou même leurs qualités particulières. Il diftingue en- fin les efpèces par la confidération de tout ce qui n'appartient pas à la fruc- tification , tiges , feuilles , racines , laveur, couleur, odeur, &c. Il établit deux grandes divifions générales , les herbes & les arbres. De cette première diftinction, réfuite di.viept claffes pour les herbes & fous- S Y S arhriffcattx ; cinq peur les arbres & arbufies. La distinction particulière de chaque clafle cil tirée de la co- rolle , en confidérant , i°. fa prcfer.ee ou fon abfence ; i°. fa difpolition , Jlmplc ou compojee ; 30. le nombre des pétales qui la conftituent ci1 une ou de pluficws pièces ; 40. la figure des pé- tales , qui eft régulière ou irr. Le> fleurs d'une feule pièce régulière forment les deux premières cïaf! es , le s îrrégulières la troifieme 2c la qua- trième. Les fleurs à plufieurs pièces rc°n- lières forment les cinq ,iîx,fepr, lu.it, & neuvième clafies; les irrégi la dixième & onzième. Les fleurs compofées donnent la douzième, treizième &c quatorzième claffes. Les fleurs, fans pétales , autrement dites apétales , la quinzième , la feizieme & la dix-feptième. Les clafî'es des arbres &c arbuftes font divifées fur les mêmes principe., mais dans un ordre inverfe à celui des arbres. Les fleurs forment la dix-huitiéme clafle ; les sans pétales &C à chatons , neuvième ; les fleursà une feule p èee, la vingtième ;ce!!e= en rose ou ixplu- sieurs pièces régulières^ la unième ; enfin , .1 plufieurs / irrégulièresenpapillon, la deuxième. Le tableau ci-joint présente toutes les divifions & l'enfemble delà mé- thode de Tourm SYS SYS 3 '9 Ct-ASSES. FXEMFT.EC. (En cloche 1 Le liseron , ON ) campanule. d'are feule pièce C Perfonnéc trégulières/ 2 Le tahac. 3 Pied-dc-veau. L» digitaU. 4 La sauge. La mtit' the. .fimples En croix 5 Le chou. La raye. En rofe 6 La rose. Le pa- I' ^..'.IlTCS ' En ombelle . . y Le persil. Le fe- nouil. vec (îei pétales de pi isïean / pièces irrégufières En œillet 8 Vteilltt. La stam lice. En lys 9 Le lys. L'oignon. ) En papillon. ... io Le pois. La fève. LAii omales Il La violette. Pied d'alouette. Lcompofé«s à fleurons .... li Vartichatuc. Le chardon. \ k demi -fleurons. . 13 Dent de lion, Scor/ur.i.e. Radiées. ..... 14 Le fouet. La mari g:.:-.U. IJ La poirc'e. L\ fcille. à étamines Vûns poules ; ; .....{ faoJ flcu„ , . . fans fleurs i.i fruits 17 ferce-mouffe 16 Fougère. Capil- laire. ns P«al«s ( fanJ pétales. . . . iS Le frêne. Le fur; '»rbr<.» < [avec pétales. pièce ..../• d i: 1 Régulière I en { hâtons 19 Lenoyer. Ler.u J'ctier. d'une feule pièce . . . . f d'une feule pièce . 10 Troène. rofe îl La ruticc. 1j i .- gne. papillon. ... al L'acaciaXegi'iil. 3'ao S Y S Si on prend la peine de -élire l'ar- ticle fleur , & confultcr les plan- ches X & XI , p.iges 652 & 6^6 du tome IV , on trouvera lapins grande partie de ces fleurs repréfentées. D'ailleurs les gravures qui accompa- gnent la defciiption de prefque tou- tes les plantes dor.t on parle à .ns cet ouvrage , (ont autant de moyens qui facilitent l'intelligence de la mé- thode de Tùuraefort. Enfin, chaque terme botanique eil décrit à fa place & fousfon nom propre. Principes sur lesquels Tourne- jhrt a établi les sections de sa méthode. Après avoir tire de la corolle les diftincHons générales des clafles,il établît celle ces jurions , principale- ment furie fruit. 1°. Sur l'origine du fruit. Quel- quefois !e ptftil devient le fruit , ,( le? fliurs in croix") quelquefois c'en1 le calice ( Lzsf.am en embelli ). Con- Jidte^ lej mots écrits en lettre ques. z°. Sur la fîtuation du fruit & de li fleur. Dans les Heurs dont le pi'til devient îe fiMit , la fleur &: le fruit portent fur le réceptacle ( le ■ L}ans celles, àii contraire , dent lèca- i>c: devient le fruit , le réceptacle de la fleur e;^ fur le fruit , Se l'- Un pédicule , auquel le- fruit eft atta- ché , devient fon récèp:ach ( la gk~ 30. Sur la fubfi ince . la confîffance & l.i joueur du fruit. 11 eft des fruits mous ( le fceau de Salomàn ) ; il en eft de fecs ( la ç&nxiam ) ; tfawrres font charnus {la. pomme de > en ■■ - d'autre.* pulpeux, renfermant des le- mences uileules ( le prunier , le pé- S Y s chtr);\e~ uns font gros ( le melon, la , ; les autres petits ( la mo- rdit). 40. Sur le nombre des cavités. On a diltingué les capfules à une feule loge ( la p ime \en ) ; celles à plu- ficur.% loge, ( /-• nimpheea ); les fruits À deux capfules ( Capocin) ; à trois capfu'es ( le pied d'alouette ). 5 °. Sur le nombre, h forme , la d'fpo- Jîùon & fu/açe des femences. Le nom- bre des femences varie dans le il en eft qui n'en ont qu'une ( la fla- tice) ; d'autres deux ( Us ombdl d'autres quatre ( les ileuis en lè- vres ). rme , on en trouve de ronde; , d'ovales , de plates , ce rabottei ileufes,&c Les u nés font aignttées , c'efî- - ornée; d'une aigrette (la conife) ; les autres fans aigrettes (lac!... d'autres ont un chapiteau de feuilles ( Ufolîit); d'autres enfin , font diipo- fées en épis , & quelques-unes font propres à foire du pain. 6°. Sur la difpofition des fruits & Jcsjlti rs. Les fruits font quel ! feparés des fleurs, fur un même pied , c'eft-à-dire", fur la ' 7 ); quelquefois le fruit c'e les (leur, font placés fur de; pieds ;i sris rfe (au . . ■ v). 70. Sur la figure & l: ■ 'le. Lorfque les fignes précé- dera ne paroi flènt pas firfEre . tingue; fiions, l'auteur y em- ploie la figure de la corolle, conli- dérée pai lâères diit> ceux' qui lui ont fervi à difl !e; cl ifleç. Parmi !e< fl . ni compofent la féconde claflè, les unes font en form ( la prime %ere ) ; les autres en r< rme defoue up* de SYS de roue ( la corneille , la véronique ). Parmi les Heurs d'une feule pièce irrégulière, qui compofent la troi- fième clafle, les unes ont un capu- chon {le pied de iv_/« ) ; les autres fe terminent en langue ( Parifrolochc ) ; d'autres en anneau ( Cacharahe ). Parmi les fleurs en livres de la clafle quatre , quelquefois la lèvre fupé- rieure reflemble à un cafque ou une rauhc (l'orrnis) ; quelquefois elle eft creufée en cuillier [la menthe) \ quel- quefois elle eft droite ( lamelifft ); quelquefois U n'y en a qu'une ( la germandrée ). Parmi les composées , chffe iz , les fleurons font réguliers ( le char- don); irréguliers (la scalùcuse); ramafles en bouquets (la grande centaurée)-, en boule {la bou- lette ou échinops). 8 . Si/r la disposition des feuilles. L'auteur ne confîdère ici les feuilles que dans les herbes & dans les arbres àfleurs,en papillon, clafle dix & vingt-deux ; il en eft qui ont trois foliole, fur le même pétiole (le trcjlt:) ; d'autres ont leurs fo- lioles opnofccs fur une côte com- mune ( lé baguenaudier ) ; d'au- tres les ont alternatives ou rangées circulaircment autour de la tige (le genêt). _ Ces huit obfervations ajoutées aux principes généraux établis fur le fruit , ont fourni à l'auteur cent- vingt-deux divifions qui fubdivifent les vingt-deux dallés; mais les mê- mes obfervations font fouvent ad- mifes a la divifion de pluficurs clafles. D i: s G r. -v n e s. Les feétions font compofecs de la réunion de pluficurs genres. Le /JJJNRFeft lui -même l'jflçmblacd» Jmc IX, SYS 321 pluficurs espèces, c'eft -a-dire , de p'u" fleurs plantes qui ont des raports com " munsdans leur: paities les pluseflen" tielles. On peut donc comparer Ie senre a une famille dont tous les pa- 1 - rens portent Je même nom , quoi- qu'ils l'oient diftingués chacun en par- ticulier par un non. fpecifique. ( La rose de Hollande , de Damas , de Provins , de Dijon, de loi, s les mois , pônceau , blanche). Ainfi l'établiflement de; genres Amplifie la botanique, en lelhcignant le nombre des noms , «S-; en raflem- blant , fous une feule dénomination qu'on nomme générique , pluficurs plantes qui , quoique différentes , ont entre elle s des rapports conflans dans leurs parties effentielles ; on les appelle plantes congénères. Toumejort établit pour principe que la comparaison &c la ftructure particulière de toutes ces mêmes par- ties , doivent coiiltitucrks„, rtres ; maiîil ajoute que loi (que cette con- fldération paroitinfuHifante , on peut y employer aufli les autres parties... Il réfulte de ce principe, que l'autcir établit deuxfortesde genres, les uns au premier ordre , &lcs aunes du second. Les genres du premier ordre font ceux que la nature paroit elle-même avoir inftitues & diftingués détermi- nément par les fleurs & par les fruits; telles font les violettes , les renoncules , les roses, &c. Les genres du fécond ordre font ceux pour la diftinâion defqucls il faut recourir à des parties différentes des fleurs &: des fruits. SYSTÈME SEXUEL DE LINNÉ. Il porte eflenticllcment fur les par- ties de la fructification , confidérées Ss " SYS S Y % comme parties de la génération, 8c fort. i°. En classes. x° . en particulier fur les Staminés qui dres qui répondent aux set l'ont les parties nulles, & fut les 30. En genres, pistils qui font le me lies. Les claffts 4fe divifent fn â PRINCIPES. Cette méthode divife rant les etamines feules , ainfi qu'il les plantes comme celle de Tourne- fuit : I . Leur apparence, l^eJ erganes je j, fécondation ou génération des plantes, font vifiblts ou peu 011 . \ appareils à nos jeux. I Parmi Je? plantes où ces organes font apparens , les unes contient '. 1 union , J I ' -, les deux fexes ; c'efl-a-uire , des ctamines Hk des pifiils , ou < & font • '■■' ' : les autres n'ont qu'un fexe , & f fàparation. J mées «a. -i n'ont que des etamines ; . . .femelles , quand elles f !Les plantes qui n'ont que les organes d'un fexe , portent leurs fleurs - : le même pieo, ou fur des pieds différer» , ou i' ment, tantôt les mâles fur des pieds diâérens des femelles , tantôt fut le m-.me. 4e. Leur infertion. (Les etamines font ordinairement attachées au réceptacle; quelquefois cependant \ elles s'insèrent dans le calice. 5R. Leur réunion. i is les élimines- font fatalement féparées les unes des autres ; d'autres ! -, font liées par quelques-unes ce leurs parties , & réunies de cinq v manières ; ou eu un feul corps ou en deux ou en plu- 1 sieurs ou en forme de cylindre ou liées au f ,-..'. iLes etamines font toutes de la même hauteur, fans avoir entre elles aucune ftive ; .... ou bien elles font d'une inégale 6Q. Leur proportion. "\ graridei - r-.e qu'alors il s'en tr ours plus ' petites . les plus grandes étant quelquefois au nombre de deiul . au nombre ce quatre. 7e. Leur nombre. Le nombre des itamines varie dans les fleurs , foit miles , foit hermaphr»- Ces fept obfervations fourniiTent les caractères de vinet-quatre clafTcs. Les treize premières font ivif.es par le nombre de; ctamines uniquement, à l'exception de la dou- zième & trri.ième, ciui le font aufli par leur infect. la quatorzième & quinzièm |-:r leurs proportions refpeéb lu frizième , cix-feptième , c'.ix-buitième , dix neuvième & vingtième, par leur réunion en quelques parties. La vingt-unième , vingt-deuxième & vlngt-troifième , par leur union avec le piftil, ou leur raii.m d'avec lui. la vingt-quatrième , par Vahfenee ou le peu A'appa'ence Chaque clafle porte un nom tiré i"un mot grec i,ui renferme fon principal cataflère. Avant d'entrer dans la del'eription des claiTcs , & arin de faiûr avec plus de facilité les diiS- rences des unes aux autres, il convient de défigner en peu de mots les parties t,uï concourent à la y-"/ *& 4 Fia e& J/r/ I /■'/!/ Su/ 8. F,s 7 /■/'/ 6 /■'/// //> /■/ ce point , fi on pouvoit y employer un caractère unique. Division générale par le nombre des pistils. Le csra&ére le plus général des ordres fe rire du nombre des piftils. Ainsi le premier nrdi elafle comprend des rieurs qui n'ont qu'un piftil. 11 fe nomme Mohogt i.r.c j: Le fécond ordre comprend les fleurs qui ont deux pifti'.s DlCYKŒ, diua : Le troifieme , les fleurs qui ont trois piflils : trième, les fleurs qui ont quatre piftils TÊTU» Le cinquième , les fleurs qui ont cinq piftils ! Le fixième , les fleurs qui ont fix pifti'.s He'/\ garnie ou plusieurs noces dans la même maùon ; elle fe fu idi- vife de cinq manières. i°. En polygamie égale : cet ordre comprend les fleurons qui font hermaphrodites, tant dans le difque que dans la circonférence Je la fleur ( la lu l 'tus). 2P. En polygamie superflue : cet ordre comprend les Meurs dont les fleurons du difque font herma- phrodites, & ceux de la circonfé- rence femelle ; les radiées &: plu— iieurs flosculeuses ( le ssncçou , X œillet $ Inde). 30. En polygamie fausse , les fleurons hermaphrodites dans le difque , & neutres ou (renies dans la circonférence ( le tournesol). 4°. En pof\ ga ■■■ii. ■ nécessaire, les fleurons du difque nulle & ceux de la circonférence femelle ( le souci. ). <°. En monogamie , les fleurs, qui fans étrecompofées de fleurons, ont leurs ctamines reunies en cylin- dre par leurs anthères (la violette ). Enfin la vingt-quatrième clafle ou CTyptogamiene pouvant fournir des divifîons tirées des parties de la fructi- fication , qui y font trop peu appa- rentes, eft partagée en quatre ordres ou familles faciles àdifeerner; i°. \: champ", enfin l'efpèce q j - cherché. Si l'amateur , fi l'habitant ai vit a la campagne , defire approfon- dir l'étude de la br- nîq , il eft foicé d'. le procure) lesouvr; ou de Tourne/on , & m'ê ne de tous les deux enfemble. Les Ou- vrages de Linné qui lui for.: nécef- faires , font l'a philofoph - .'- 'antes. Ces livres, orij ment écrit; en ! ttin, vie •n l'i nçois.Ohtrôu ment une édition Fran< édition Urine que de fournefort.Cettt é\ Tt ■ SYS étendue qne la nature, pr.rce que chaque grand climat poiTtde des ; qui lui font propres , & trouve que dans fa 1 ti- tude-, în.is le cultivateur qui délire feulement connoitre fans fe trompée, rites qui fbiit utiles ou n.- ou à celle des ani- maux ce fa bauê-eoùr, peut de lui- n. me , e'ifar.s avoir recours à aucun autre livre, i°. faire un catalogue, i le de toutes les plantes de<.ri.e; c: nS îc cours d'agriculture ; z°. d'après la méthode de Tournefort , placer les noms dans les claiTes indi- quées ; 30. fuivre le même ttàvail pour trouver la marche du fyftême de Linné. Cette occupation fera n >n- feulément agréable pour lui, m lis encore très-utile. Lorlqu'ilaurabien i ili Penfemble de l'un & de l'autre fyitéme ; lorfquiTaura rapproché & compae leurs clailes, leurs ordres , il verra combien les idées s'aggran- diront, & combien eft belle ce grande la marche de la nature dans la mul- tiplicité eies végétaux dont elle couvre notre globe. La nomenclature botanique lui paroîtra , au premier abord , un peu difficile; c.bedesoutils & inltru- mens qui lervent à l'agriculture , IV jien plus pour l'homme qui com- mence à fe livrer a l'étude de cette feience ; dans la première , tous les mots ont une fignifieation réelle & prife fur des objets déjà connus ; au lieu que les mots techniques de l'a- griculture font en grande partie de- nues de baie rixe. Un moyen bien fimple pour fe familiarifçr a l'ufige S Y S de ces mots , c'eil de lire attentive- ment la deferiptien d'une plante que l'on connoit dîjà par for» nom pro- pre, & de comparer la deferipaon faite de chacune de les parties avec la gravure qui la repreic-nte. /lors onappliquele mot propre a la chofe, onengi dans fa mémoire; enfin , l'habitude rend familiers les Se leur application. C'eft ainfi que par des <.' mens agréables fit init bitant ai:c des campagne- peutaug- menter fes joui/Tances , ils plaifirs innocens, & par l'étude, fe procu- rer des moyens qui augmenteront fon bien-être. De toutes le erreurs, la plus nuilible aux progiès de l'a- griculture , c'ell de dire que le culti- vateur lait tout ce qu'il doit favoir, & que fa pratique vaut mieux q tfpèce d'inuruéHon : tel c aura pratiqué depuis cinquant qu'il n'aura pas avance d'un feulpas, parce que la pratique ne poite que fur des conjecîures, fur des points fans lûifon entre eux ; elle n'ell au- cunement fondée fur des principes. Si ce cultivateur réuirit une fois, il le doit plus au hazard, k la manière d'être des faifons. nté de fi pratique fi vantée. L'homme fage qui fe livre à l'étude de l'a«ricultiire, fént naturellement combien de genres de feiences font ne-ceiTaires , on plutôt ce n'eft que par le concours de plulieurs feiences , qu'il parvient à connoitre la nature, & 1. mine aux genr.s de cultures deman- de- par les differens fols de fes do- maines. T A B TABAC. Plante originaire de l'A- mérique , où ele porte le nora de p: un. Les Efpagnols la découvrirent le» premiers dans l'ifle de 1 du .Mexique , & ils l'ap; • M. Nicot, ambaffadeur de France en Portugal, en 1560, la fit p en France , où elle reçut le nom de ane ou à' herbe à lu Reine , parce qu'il la préfenta à la reine Catherine de Médias ; enfin !a dénomination Efpagnole a prévalu fur toutes les autres. Le5botanifr.es comptent neuf à dix efpèces de tabac ; deux feules méritent , comme plantes utiles au commerce, de trouver ici leur place. i.TABACcwMCOTiAv le place dans là première feftionde la féconde claffe des herbes a fleur d'une ienle pièce en entonnoir , dont le pilt.il devient le fruit , & il l'appelle nicotlana major latifolia. Von-Lumè iffe dans la pentandrie-^m >no- gynie,&le homme nicot Fleur en forme d'entoni. lus long que le calice, le limbe ouvert, di\ tic;, la coi ..tre. Fruit. C tpiule ovale à deux loges , s'ouvra:n par ion fommet, remplie d'un fi itites fe- .•11 a compté ilec -pluie ; ex qu'au rapport de Rai , un feul pic.l a trente - i'v. orme ■ adhérentes aux tiges par leur bafe qui fe prol» Racine. Rameufe , très-fibreufe , blanche. Port. La tiges'élèvedepui'; trois juf- qu'à cinq pieds , groffe d'un pouce-, ronde , velue , branchue , remplie de ; les fleurs naiflent au Commet raflèmblées en bouquet; les feuilles font alternativement placées fur les "ses- Lieu. L'Amérique; aujourd'hui na- turalifée djns une grande partie de l'Europe, ou la plante eft vivace fi on laprc'fervedesgciecs; fleurit pendant tout l'e . X. Nk.'OTIANE ou HERBE A LA R F I \ E . Nicotiuiia mi non T O 0 K.N . Nicot i. m a rujlica. Ll.N. que la •.me , & d'une couleui pale. 1 '. t. ' lus ;lol deux, plus arrondi; femences plui menue;, plus rondes. /. Mes. Moins grandes ce plus épaifles que le, premières, arrondies p r le bout, portées pat de courts pé- tioles , plus glutineufes que Ls pré- j, , couvertes d'un duvet très- fin. Racine. Quelquefois fîmple &: groflê . le doigt, quelque' oi. hbreufe, & toujours blanche. l'ort. J a lige S*< • -lieds , KM • foli .e , glutineufe ; les ' fées tn m ni . r t 1 T A B doivent ncceiTairement pour elle;, livce , parce que la féconde fournit une qualité de tabac des plus infé- rieures. Grâces foient rendues aux iages loix de notre nouvelle constitu- tion ; le propi ietaire elt enfin le maître de fon champ; enfin il v.i lui être permis ri'endifpoler a>nfi qu'il le juge à propos; enfin le règne abiurceaes prohilùt'ons fifcalcs v.i étifl anéanti. Peuples de lacampagne,béniflèz nos législateurs , bénifléz. ce roi citoyen qui s*eft déclaré le chef d'une conf- tiuuionqui ramène dans vos champs faif n.equi en étoit bannie depuis ii long-temps : un nouveau jour s'e- lève pour vous ; que ce ne foit pas celui de l'anarchie ; car on ne peut être tranquille & heureux qu'en obéif- l'ant aux loix. On ne manquera pas d'objecter que l'amour de la nouveauté , que le genie peu réfléchi des François, les porteront a facrifier aux récoltes du tabac celles du bled ; que le tabac effrite les terres , &c. La devife d'un fage gouvernement eft celle-ci : pro- tection & liberté. Le cultivateur connoit mieux fes intérêts particuliers que les législateurs , & fur-tout que la fisca- lité ne les connoifloit. Celui qui aura fait une fauffe fpéculation n'y reviendra pas à deux fois; & l'utile leçon donnée par l'expérience inftruit plus radicalement que tous les livres & les beaux difeours. Cultivera- t-on avantageufement le tab xc dans toute la France ? C'eff le vrai point de la difficulté. Hafardons quelques idées fur ce fujet. i°. Silacultureydevientfi étendue que le p oduitfurpaflé la confomma- t on & l'exportation , bientôt elle feia négligée & enfin abandonnée, parce que perfonne ne veut perdre ; TAB mais la France arrivera-t-elle jamais à ce point? Je ne le crois pas, parce qu'efreérivement la culture des bleds fouffiroit d'une (i grande généralité ; fi l'entrée des tabacs étrangers étoit prohibée, peut-être le prix du tabac le loutientdroit aflei dans le aoyau- me pour lui donnei un bénéfice réel & au - deiTus de celui du prix du bled. Dans ce cas , avec fon ta- bac , le cultivateur acheteroit du bled , & le bénéfice feroit encore pour lui. Si au contraire le prix eit égal , le cultivateur préférera le bled , parce qu'une fois récolte, il n'exige aucune main-d'œuvre, ni aucun travail préparatoire avant de le vendre. Le tabac , au contraire , une foi; récolté, n'eftprefque rien ; cefont les préparations pour le mettre en bâton qui doublent la valeur de fa première vente. Ces confiderations détermineront donc peu à peu l'é- tendue de terrain qu'un propriétaire peut raisonnablement facrifier à la nouvelle culture. Il n'aura cette cer- titude qu'après deux ou trois ans d'exercice ; iufqu'a cette époque , il doit , s'il eft prudent , ne pas s'y livrer tout entier , & ue pas abandonner fes autres cultures. Un vieux pro- verbe dit: un tien, tu le tiens, vaut mieux que deux tu l'auras; & ce prover- be eft d'un grandpoids en agriculture. 2°. La culture du tabac etoit ci-de- vant avar.tageufe dans les provinces de Lorraine, d'Alface , de la Flandre Françaife , &c. parce que dans l'in- térieur du Royaume le prix du tabac étoit fixé pour le moins au double de fa valeur , éc celui de ces provi:ir^s y étoit verfé en contrebande. Le béné- fice de ce genre de culture étoit ailùré ; mais lorsqu'elle fera aufïï libre que celle du bled , les chofes T A Y, changer de face , puisqu'elles auront àfupporter la concurrence, & du tabac des autres provinces, & de celui de l'étranger ; en un mot , il s'établira de lui-même un équilibre général dans les prix, en raifon de la quantité des productions; je crains que cette quan- tité nefoit prodigteufe par cette manie françaile qu'infpirent la nouveauté & la liberté. On ne voit encore que l'ancien prix , tandis qu'il aura beau- coup à rabattre après les premières années. 3°. Lorfque les Français auront le choix des qualités , alors le prix variera fuivant ces qualités. Il en fera d'elles comme du vin ; l'expérience apprendra à diftinguer le canton oit le tabac fera le meilleur ; alors le prix fera en raifon de la qualité , comme il Tell pour le vin ; avec cette différence cependant, que le vin une fois fait ne peut être amélioré, tandis que la fabrication Se hfauce, pour fe ferrir du mot technique des manufac- tures , concourent beaucoup à donner de la valeur au tabac en bâton. La qualité de la feuille efl réellement h bafe de la bonté ; mais la fabri- cation la rchaufle. De ces points de fait, il réfultera néce.Taircment que Ton préférera celui de tel canton & celui de telle ou de telle fabrique. 4°. Abftraction faite de L'an ration due a la manière de préparer le tab-.c , la grande queftion eft de favoir fi tous les départemens de France fourniront des tabacs égaux en qualité. Je fuis autorifé a dire, non: je pourrais citer quelques-unes de mes expériences, faite, -en petit à la vérité., foit au nord , foit au centre , foit au midi .lu royaume. Elles m'ont complètement donné la folution du problème -, cependant T A B 333 comme il m'étoit impoflîble de tra- vailler en grand fans courir le^ hafàrds les plus fâcheux alors pourun galant homme, je n'oie pas conclure à la rigueur. Des effais prouvent pour moi , & ne prouvent pas allez pour les autres. Confiderons donc l'objet par de grandes comparaifons. Le tabac efl originaire de l'Amérique & de les illes , où la chaleur eft forte & foutenue. Elles nous fournifknt les tabacs fi renommés & connus fous les noms de Virginie , de la Havanne , de Saint-Domingue, &c. Leur qua- lité tient au climat ; plus la plante s'en éloigne , plus elle perd de fa qualité. L'expérience la plus confiante dé- montre cette détérioration dans toutes les plantes , dans tous les fruits Le fruit de l'ananas venu dans le climat faâice de nos ferres chaudes , ne peut être comparé ni pour fa grofieur, ni pour fa faveur &: parfum , à celui de la plante cultivée fous le ciel brû- lant d'Amérique. Or, fi l'art ne peut approcher des effets de la nature , la culture en grand du tabac dans nos provinces ne donnera donc pas à cette plante la qualité qui tient au climat. Les foins feuls qu'on eft obligé de prendre pour les femis de fa graine , démontrent rigoureufe- nient mon afièition. La plante eft vivace en Amérique , annuelle en France, parce qu'elle ne peut fup- porter la rigueur du froid de nos climats, & la température de Phivet dans nos province > Les plus méridio- nales , affine très - rarement fon exiflcnce pour deux ans. On aura beau multiplier les foins , le tabac de France ne fera jamais aufïï bon que celui de L'Amérique. Les vins de nos départemens ài\ Nord n'auront jamais arctt ncipes fpirituenx 34 TAR Sue ceux du midi. Jl rcfulte de ce qtri vient d'éfrp dit que les tabacs cul- tives dans les départemens méridio- naux de France, feront fupérieurs pour la qualité a ceux du centre ; < à ceux du nord , enfin que la pro- greiîion en bonté tient à la plus grande intenfité de crn'.eurdu climat. Mes expériences, quoique faites en petit, m'ont prouvé, je le répète, tés , qui dans peu feront por- tées par la liberté de culture à la plus grande évidence. On cultivoit libre- ment autrefois le tabac dans lecanton d'Avignon ; il étoit recherché & pré- féré à tous égard? a celui de Hol- lande , de Flandre , &c. Ce fait que perfonne ne peut nier, confirme mes dFe nions. Je vois en grand deux climats bien décidés en France ; j'en trouve la dé- marcation tracée par la main ces hommes , &: ils l'ont faite fans s'en douter. Si on tire une ligne de l'eft à l'oueft du royaume , en parlant par Tournu &: par Châtelleraud , on voit dans ces deux villes & fur toute cette ligne , que les toits des mar- ions ont deux caractères bien figni- ficatifs , les uns font à pent. i ra- pides , femblab'.es à ceux des villes du nord , & la pente des autres n'elt que d'un pied par toife de longueur; c'elr-à-dnv, que les mations bâties fur cette ligne de plus de cent lieues de longueur , for.t fur les confins du climat où il tombe beaucoup de neige , & du climat où il en tombe beaucoup moins. En effet , hors de cette ligne la toit'. la même dans l'un ou dans climat. Outre cet exemple, on con- vient que les climats en-d( li ligne ouen-cefibus, font différent, ik. que la différence augmei T A B l'une Bel' : on de l'eloignement. Je ne parle pas de quelques polirions paiu rendent un carton ou plus chaud ou oid que le t exceptions ne font d'aucun poids, il convient eie confidéi er l'objet en grand. Ce que e cette ligne c lui-même à hétente à la plante de tivée dans l'un ou l'autre c enfin , qualité gnement de la ligne de démarca- tion. Le climat fera au t.. qu'il eft pour le vin. Plus le pays fera méridional, plus fa qua querra de valeur. 5°. La qualité dépendra encore de la nature du fol. J'en fuis mora- lement convaincu , quoique rience ne m'ait donné auci; titude fur ce point. Je confie ère la manicre d'être de la racine du ta- bac; je la trouve très-chevelue j je lui connois une forte végétation j je la vois déployer de larges éSc lon- gues feuilles : j'ai donc le droit de conclure c;ue certe plante aime les terrains légers, mais nourri . fubitantiels , & qu'elle la terre, fi on ne répare pas enfuit? fa perte en prineip.s miers. La culture du tabac, dit-on, engraiffe les terres. Cette af- fertion me paraît i croire, parce c o tante &très-fibreiife;les que IV i le champ i i : pasaffe. . en pi î : en a enlevés. Çëp« i . ! : tfuijc on . t : h tout ce q T A B la plante, cette précaution équivau- dra à un nouvel engrais ; alors, & dans ce feus, le tabac engfaiflera la terre. Au contraire, li [' de récolter engage à cueillir toutes Mes, à ne laifler que la tige defséchéc , je ne crains pas . que cette culture appauvrira le fol.. D'ailleurs , la dépendra pas uniquement de la na- ture clu fol, l'expofition y contri- buera encore plus. La plus dionale, toutes circonftances fera la meilleure, & l'expofition a,u nord , la plus mauvaife. Le & l'expérience inftruiront fur !a pratique de 1 1 culture , &la concur- rence, ne! point l'on produit fera avant;i i J'ai étudié & fuivi avec foin ce genre de culture à Armesford. Celte ville de Holl in le efl le grand entre- ; c' e là que Grand & compagnie , fuccef- feurs de MM. Horrièca , pour la France tout le ta' m s la Ferme tiroir de Hollande. plus de quarante ans, ces MM.étoicnt chargés des en pois. On compte que les feuks provinces d'Utreck & de Gueldres produifent annuellement onze millions de livres de tabac, & la Ferme en tîrôit troi livres. £n 1777, lu Ferme g ne put pas tirer de \ : vifions accoutumées \ MM. ' lui en expédièrent fîx millions de livres. Avant la guerre des Ltats- L L'A ique contre l'Angle- terre , le quintal du ta'iac 1 n ne coûtoit que fei/.e à dix-fept flo- rins ( le florin vaut en\ iron qua- rante lois , monnoie de France ). Ln J777 il monta à plus de quarante florins. Les fermiers ne liroient t A B alors de Hollande que le tabac de i qualité. Ç'eft une juftice qu'on doit leur rendre. Les prix , avant la guerre dont on vi< parler , varioi . ivant les q des feuilles. Le quintal des feuilles : : , appelc ; car.fe le la terre , & foi: vent c toit huit à neuf florins. L 1 moient uneclafle s1 , 6c valoient dix à douze florins. Les troi- fièmes feuille à quatorze 5 enfin , les quatrièmes fi. 1 torzç à di I rs ne : . . es., Je ces faits , afin d'avoir un e de valeur , & qu'bi un jour faire la comparaison dû point où la culture libre ilu tabac , en France , foutiendra fon prix. Culture dti environs (PArniesford. Des j'unis. On a de grandes couches en bois de dix pieds de largeur, fur une longueur in déterminée. Elles font environnées à l'extérieur par une malTe de fumier de litière de co- chon &: de mo.iton ; & c font traniportés fut les n elles. On les plante fur ceux rangs, à trois pouces ces bords, & à la diftance d'un pied l'un de l'autre. On a grand foin de farder louvent les couches & les fentiers. Ce fentiers ont deux avantages ; le premier ce conduire les eaux, &le lecond de procurer la commodité de larder. On choilît , peur replanter les plançons, un jour couvert & un peu pluvieux. Quand les quatre premières bonnes feuilles lont venues , on ccepe la tige au-deffus , & on l'appelle cou- ronne , & on a grand foin d'arracher les jets qui pouffent des aifelles des feuilles luperieures , des qu'ils pa- roiffent.Ces jets qu'on appelle Lirons, empecheroient la grande pouffee , &c pri\ eroient de nourriture les bonnes feuilles. Les champs plantés en tabac font environnés de haies très-élevées , ou par des plantations d'aunes ou vernei (confulu- ce mot) : c'eft fans doute pour garantir les plantes des coups de vent. Tous les champs ainfi en- vironnés , ont la forme d'un parallé- logramme du nord au midi. La récolte des feuilles eft l'ou- vrage des femmes ; elles les caffent avec les doigts de la main droite, & elles les jettent fur le bras gauche fans les froiffer. Lorfqu'elles "en ont lin paquet, il elt remis à l'homme qui les luit. Lorfqu'il en a une forte braflce, il les met dans un pannier cù il lesarrange paquet par paquet, fans le* froiffer : les feuilles font ainfi portées au féchoir; les feuilles in- férieures T A R férieures forment des paquets à part. Le féchoir , ( confulte^ planche XIII , fig. i , à l'article TaitU des arbres, pag. ^50) eft un long & vafte bâtiment en bois quelquefois Ample- ment recouvert en planches, & quel- quefois avec des tuiles portées fur des chevrons. La figure 1 le préfente vu décote, & dans fa coupe intérieure; & \a.fig. 2, vu en face, &c fur fa forme extérieure. D'une poutre à l'autre B , font placées des traver- fes C , fur lefquelles on place des bâtons d'un pouce de diamètre, qui traverfent ,fig. 3 , dans la queue de la feuille , après que les femmes y ont fait une incifion convenable à fa longueur avec la lame d'un couteau. Les feuilles font ainfi miles les unes auprès des autres , fans qu'elles fe touchent, & les bâtons font portés fur des traverfes, &C rangés fuccefii- vement fur toute !:t longeur, largeur & hauteur du (échoir. L'extérieur du feehoir eft revêtu de planches , comme il a été dit ; l'une eft clouée à demeure contre les poutres , & re tient les gonds qui fupportent Tes pentures de la planche voifine , au moyen def- quels on l'ouvre , ou on la ferme à volonté. C'eft ainfi que font prati- quées toutes les ouvertures de la partie fupérieure du (échoir. Dans le bas, fur une hauteur de quatre à fix pieds environ , les planches C fixes & les mouvantes font placées fur la ligne horifontale , au lieu que celles lus , le font perpendiculaire- ment. Dans quelques endroits , les planches d'en bas s'ouvrent par une double brifure. Lorfque le foleil eft dans fa grande activité, on Terme toute* les ouver- Tomc IX. TA!^ 3 turcs , par e que ' fe def- oient trop vite, èv on les ouvre plus ou moins , fuivant la chaleur du jour. Les planches infé- rieures ne touchent pas 1 1 terre ; il refte un vidt ufixpouces, qui entretient un grand courant d'air frais, lorfque leto't efl fermé. J'ai vu , près de la campagne du Stathouder , le l'échoir d'un fimu'.e cultivateur, moins coûteux que celui que je viens ce décrire ; au lieu de planches , il garniffoit l'extérieur avec des fagots de fougère , tra- verfes du haut en bas par des perches : le tout formoit les parois du féchoir. Vouloit-il augmenter 'e courant d'air ? il palfoit entre cha- que fagot un morceau de bois , de fix pouces environ d'épailTeur, qui le foulevoit. Craignoit-il la trop grande defïiccation ? il ferroit les fa- gots les uns contre les autres, & gar- niffoit avec de nouveaux fagots la p irtie qui reftoit vide. Lorfqu'une quantité de feuilles eft sèche, on la met en paquets, liés par la queue des feuilles. Les feuilles mau- vaises & de qualité inférieure font roulées en manière de cordes, èx t ir- aient les liens avec lefquels on ferre les paquets. Ces paquets fentenjuite mis en piles de trois ou quatre pieds de hauteur, fur des claies en plan- ches , élevées au - deflus du fol , alin qu'elles ne contractent aucune té. Chaque qualité de feuilles eft ainfi féparée ex' non confondue, jufqu'au moment du déport : alors on prend de grands panniers faits avec des ofiers communs , dont le fond eft garni avec des nattes de jonc, que l'on tire de Mofcovie : oïl emballe & on preiTe les paquets les uns contre les autres ; on les couvrç Vv 338 T A B avec me natte femblable à celle du fond; enfin, on affujettit le couver- cle. Chaque pannier pèfe ordinaire- ment fix cents net , fans la terre des nattes &c du pannier. Dans la Flandre Françnife , la cul- ture eit différente; elle exige un peu moins de foins, parce que le climat diffère de celui de Hollande. On fe fert de couches pour les ferais. Elles font abritées dans des cours ou contre des maifons. Le fumier eft eacaiffé, battu, ferré, ainfi qu'il a été dit à l'article couche, à la hauteur de deux pieds, & enfuite recouvert d'un pied de terre de jardin , mêlée avec les débris des vieilles couches. Ces en- caiffemens font couronnés par des chaffis mobiles qu'en ouvre &: terme à volonté. Du papier huilé &t colé fur les cadres, tient lieu de verre. Dans pluiieurs endroits de la Flandre, le tan eit commun; on le môle avec le fumier, &C en quelques endroits , le tan feul tient lieu de fumier, que l'on conferve avec foin, & qu'on em- ploie avec intelligence dans la cul- ture des champs. Peu de nos pro- vinces de France peuvent comparer leur culture avec celle des Flamands; d'autres fe contentent de ranger de gros en gros une certaine quan- tité du monceau de fumier de la baffe-cour, fur lequel ils jettent en- viron fix à dix pouces de terre fine qui , lorfqu'eile eit ravalée , fert à recevoir la graine. Une once de graine fuffit pour la plantation de douze cents arpens de Paris en carré. Comme elle eit extrêmement fine, on a la coutume de la mêler avec du fable que l'on répand le plus égale- ment que l'on peut , fur toute la couche. Alors on râtelle légèrement par-deffus , afin d'un peu l'enterrer : T A B fi elle l'eft trop, elle ne lève pn?. Qiielqi.es cultivateurs , afin i ■ lurer ce la germination , pi leurs graines entre deux couvertures de laine mouillées & dépofé* un lieu chaud. Lorfque le germe eit bien prononcé, ils fecouent cette graine fur la terre, en tenant foulevé parallèlement fur la iurfacc de la terre, le coté de la couverture garni de graines , & frappent avec de pe- tites baguettes & à petits coups, iur le. côté qui regarde le ciel. C'eit ainfi que la graine fe détache de la couverture , &c tombe doucement fur la couche , fans endommager le germe : alors on fe hâte de cou- vrir le tout avec du terreau très-fin, & par une couche d'une ligne d'é- paiffeur. Le germe ne tarde pas à l'ortir de terre. Si l'on craint des pluies battantes ou des gelées tar- dives , la couche eit recouverte avec de la paille longue oui prévient leurs mauvais effets. Quelques cul- tivateurs ont des paillallons faits ex- près. Ceux qui n'ont pas de couches en règle , garniffent tout le tour des leurs avec beaucoup de fagots d"e- pines, afin d'empêcher que les poules n'aillent les gratter. Si le fol de la couche eil fec , on arroiè très-légère- ment &: à planeurs reprifes, de la même manière que le feroit un ai- perfoir. Aûn que ces premiers arro- femens ne taffent pas trop la terre , on la recouvre avec un peu de fu- mier pailleux & bien briiè ; il re- tient ie cours de l'eau. Ceux qui ont des arrofoirs à grilles fines, fem- blables à celles des flenriites, s'en fervent avec ùiccès. On feme vers la fin de février & pendant le mois de mars : on farcie fouvent. U eit. très-avantageux que ces fe- T A B mis foient hâtifs , parce qu'on peut plutôt commencer les replanta- tions ; alors la plante profite des groiTej chaleurs de l'été & acquiert de la qualité. Si les plançons font trop tendres ou trop forts, leur re- paie eft plus difficile. Communé- ment on faifit le point où la plante eit garnie de quelques feuilles, & haute environ de deux à trois pouces hors de terre» C'eft a-peu-pres en niai que l'on replante; epoque à la- quelle on ne craint ordinairement plus les gelées tardives. La veille ou "avant-veille de lever les plançons, on donne une forte mouillure qui ferre la terre contre les racines. lorf- qu on lève les (unis, on commence par un bout de la couche, & tou- jours attenant jufqu'à l'autre extré- mité. Il faut fe fervir de la houlette, & encore mieux d'un petit piochon avec lequel on t'ait tomber la terre du bord fur une profondeur de fix pouces, ce qui facilite les moyens de creufer au-deflbus des racines, & d'enlever rang par rang les plantes, fans brifer aucunes des racine , ob- jet des plus importans. On les range ainfi dans des baies plates, en leur confervant l.i terre qui eit neftée ad- hérente aux racines. Le tout efl re- couvert d'une toile ou avec de la paille , & porté fur le fol deftiné à recevoirlcs plantes. Ce terrein eit préparé à l'avance comme celui d'une ckerm . d'une liniîrc , ( confnltez les mots chanvre, lin,) c'eit-a-dire, qu'il tre bien endetté & bien fumé. Plfislefoleftfubftanciel*Bdi plus les feuilles du tabac acquièrent de grandeur. Les champs plufiein . » eux faits avant l'hi- ver, fondes meiUemrs ; & c'eit a cette T A B 539 époque que je confeille de jeter le fumier. Je dis les meilleurs , parce que les fortes gelées di\ilun plus les molécules de la terre que ne le feroient dix labours à la charrue; parte que Ls pluie, d'hiver ont le temps de délayer les principes du fumier, de ks amalgamer avec la terre, enfin , de fàvorifer leurs recombinaifons lors du renouvelle- ment de la chaleur ?.u prinfems. (Cenfultez les articles amendement, engrais, &c. ) . . Tous les labours faits depuis La fin de l'hiver jus- qu'au moment delà traniplantation, doivent être fuivis d'un ou de plu- fieurs herfages qui divileront & dé- truiront les mottes de terre. Règle générale , plus la terre eft rendue meuble & plus la plante profite, parce que les racines font cheve- lues, & les racines chevelues ne s'étendent & ne s'alongcnt avec facilité , qu'en raiion du peu de com- pacité du fol. C'eft -la nature du terrain qui indique l'espèce Ae fumier qui lui convient. (Coruultéz'cet article ) Un ou deux labours a la bêche , après l'hi- ver, vaudront mieux que les labours. On laboure par filions : la char- rue eft à large & long verfoir. En allant d'un bout du champ à l'autre , elle jette la -terre d'un côte ; reve- nant de ce côte a l'autre bout , elle relevé la terre contre la première , & forme ce que l'on appelle un pet't ados, li'i . illon- (Consultez ces mots) Loiique le champ cil ainfi prépare, ite fur ces ados; chaque pied eft etpacé de l'on voifin de deux pieds & demi à trois pieds, & t quier , en raiion des filions \oifins. Le tiou eit fait kl' aide d'un plantoir, n v eft doucement def- cendu . . - l'a l'en- V v i 34o TAB droit marqué par la naiflance des feuilles de la p'.ante ; par un fécond & troificme coup du plantoir , la terre de la circonférence eft rappro- chée des raeines, de manière qu'il ne relie aucun vuide dans le premier trou. Si on a de l'eau dans le voifi- nage , on arrofe légèrement chaque pied; fi on en eft privé, on attend un jour difpofé à la pluie. Quel- ques jours après la plantation , on parcourt tout le champ, & on fuit de I œil toutei les plantes l'une après l'autre; enfin , on remplace au (fi tôt celles qui manquent. Enfuite, farder fouvent eft un devoir eflentiel , & bien plus eflentiel encore, lorfque le climat eft pluvieux & le fol fécond en mauvaifes herbes. Lorfque la plante a acquis la hau- teur d'un pied & demi , on la butte , comme la pomme de terre , le mais. ( Confultez ces mots ) Mais avant de butter, on donne un petit coup de pioche à toute la terre qui l'envi- ronne, en obiervant d'enfoncer da- vantage la pioche à mefure qu'on s'éloigne du tronc. Toute la terre étant ainfi remr.ee, la plante profpère à vue d'œil. Ici commence un nou- veau genre de travail de la compé- tence des femmes & des enfans ; on l'appelle étêter , pincer, rabattre. Cette opération commence en Flan- dres lorfque la tige eft chargée de plus de douze feuille*; c'eft cette partie que les Hoilandois nomment couronne, & qui, plus modérés que les Flamands, fuppriment toute la couronne au-deflus des quatre pre- miers rangs de fe;;il!es, en comptant par le bas. Cette fupprelfion fait refluer la sève dans les feuilles , & développe les boutons qui n'au- roient percé que l'année d'après, (i TAB la plante eût été préfervée de la gelée. La (ortie & la végétation de ces boutons, que l'on appelle dans cette première année , fai/Jfe pouj/e , nuiroient eflénticllement a la I i des feuilles que l'on garde, & a la force de leur végétation , c'eft pour- quoi on les coupe avec l'ongle à me- fure qu'ils paroiftent ; fans cette pré- caution, ils (croient à !a bonté de la feuille , ce qu'eft la câpre qu'on laide mûrir fur le câprier, ( coaf ce mot ) relativement à une grande fuite de boutons à fleur di.r.t elle annéantit la fcitie. On recommence le pincement autant eie fois qu'il eft néceiïaire. Les plantes deiii. .s à produire de la graine, fent laiiiees végéter à leur aife fur la lificre du champ. A cet effet, on préfère tou- jours les plus beaux pieds , foit pour la hauteur, foit pour la vigueur ée la végétation. Si , par une pa monie mal-entendue, on L-s c eu le comme les autres , la graine eft maigre & mal nourrie. Lorlquc la graine eft mûre , on coupe la fommité des tètes, on en lie plu- fleurs enfemble , & on lc> fufpend au plancher* La graine le cor, Une beaucoup mieux dans fa capfule que lorfqu'on l'en retire. L'époque de la récolte eft mar- quée p^r le changement de couleur des feuille'-; c'en lorfque leur cou- leurverte prend la teinte jaune ; mais comme le mot teinte, plus ou moins ■foncée , ne porte pas .wec lui un caractère allez tranchant , le eu! i- \ teur le règle , lo;fqu îivoit la pointe des feuilles s'incliner contre terre, ce une odeur allez agréable s'exhale* de ces feuilles ; aioi> il cafte le I des ti^es avec les do:gs , 1. ■ qui font mûres & il les fépare en T A B paquets fuivant leur qualité , air. H qu'il a été dit dans la defeription du travail de Hollande. Leur deffic- cation s'exécute, a peu de chofe près, comme chei la nation voifine ; snais comme les fechoirs des Fla- mands ne font pas aufïï bien entendus que ceux des Hollandois , on eft quelquefois force dans les faifons plu- vieuics d'y faire du feu , ayant l'at- tention la plus fcrupuleufe que la fumée ne pénètre pas dans l'attelier. On a de] a obfervé que fi les feuilles sèchent avec trop de rapidité, elles perdent de leur parfum. les tiges qui refient fur le loi font arrachées & enfouies auflitôt aptes la récolte par un fort coup de charrue , de la même manière que dans les pro- vinces du centre du royaume , on enn ne le lupins ; (conjhlte^ce. mot) c'eft le lètil engrais qu'elles rendent à la terre. Il faut encore y ajouter celui les débris qu'on a enlevés à la plante par le couronnement. En Amérique , la culture & la ré- colte différent peu des précédentes , avec cette différence cependant qu'on coupe toute la plante par le pied lor; de la maturité. On attend que la rofee de la nuit foit diflipée , & quele.foleil ait delséché toute l'hu- qu'elle avoit répanduefur les • Ces plantes reftent aiufi es Cv fur place pendant le du jour; on a foin de les re- tourner deux à trois fois , afin que leloleil les échaitffe de tous les cotes, qu'il confomme une partie de leur 1 e , & qu'il commence a une fermentation néceffaire pour mettre leur lue en mouvement. Avant que le foleil le couche on les tranfporte dans la café a leur réception, lans jamais laiiTer T A B $41 pafler la nuit aux plantes coupees & a découvert , parce que la rofée , qui eft très-abondante dans ces cli- mats chauds, rempliroit leurs pores ouverts par la chaleur du jour pré- cédent, & arrêtant le mouvement de la fermentation déjà commencée , elle difpoferoit la plante a la cor- ruption fit à la pourriture. C'eft pour augmenter cette fer- mentation, que les plantes coupees & apportées dans la café, font étendues les unes fur les autres , & cou- vertes de feuilles de balifier amor- ties , ou de quelque; nates , avec des planches par-deffus, & des pierres pour les tenir en fujétion. C'eft air, fi qu'on les laifîe pendant trois ou quatre jours; ou, pour parler comme aux îles Françoifes , elles refluent , après quoi en les fait fécher dans les cafés ou fueries , à peu- près de la même manière qu'en Flandres ou en Hollande. Les expériences que j'ai faites dans le Bas-Languédocfur la culture du ta- bac, nefuffiferit pas pour établir un corps deidoârine fur ce point, mais elles mettront le cultivatcurfurla voie. Je femai , an commencement de fé- vrier , dans un terrain bien ameubli , léger &fubftantiel, la graine, avec les nions déjà indiquées, F.a faifon étoitbéHe& chaude. £agrain< avec beaucoup de facilité ; de-' mati- nées fraîches & prévues fui vinrent ; une p'rtie des plantes non couvertes avec de la paille, furent légèrement endommagées, le; autres n'éprou- vèrent aucun accident. Vers le to avril, je levai de la pépii Gx di 5 ons les plus forts, 6V je les plantai a une très-grande diftance les uns des autres , dans mon jardin potager, où ils furent livres .1 eux- 342 T A B m^me ^quelques p'eds de > plus beaux , choifis entre les plançons endom- magés, fuient plantés d.ins divers coins des champ, qui environnoient mon domicile. Ils n'ont jamais prof- peré autant que les premiers. Deux circonftances ont fervi fans doute a établir cette différence. La terre du champ n'étoit pa; auiîi bonne que celle de mon jardin , & la plante fe refîèntit jufqu'ii la fin , de fa ma- ladie de fa première jeuneffe. Quoi qu'il en foit, me.; feuilles de/îëchées icileient gluantes: je leur fis une faucc dont je les afpergeai avant de les lier eu corde , d'après la mani- pulation que j'avoiî étudiée dans la manufacture de la ville de Cette , & j'eus du tabac très-parfumé & bien gras. Les feuilles des plantes culti- vées dans mes champs furent infé- rieures pour la qualité, quoique trai- tées avec la mime faucc. J'eftimc que ceux qui voudiont fe livrer à cette culture en Provence & en Languedoc, doivent, i°. donner aux femis les mêmes attentions qu'a ceux des aubergines , ( confultc^ ce mot) & que ces foin» font lufhTans; 2°. que les champs deitincs aux plan- tations , demandent à être travailles comme ceux deilines aux fromens , ainfi qu'il a dcj'i été dit ; 30. large- ment fu mes avant l'hiver & non après, crainte que la chaleur, & fur- tout les séchereffes trop habituelles dans ces climats, ne le rendît plus nui- sible qu'utile ; 40. que la tranfplan- tation doit être faite , autant qu'il ferapoffible , dans la fin de mars ou au commen cernai: d'avril, & par un jour pluvieux, afin d'afliirerla reptile de la plante. On fait que paflé ces époques, le ciel y devient u'airain, jg que fi par halard il pleut dans T a n le pays, c'eft par orage. La replan- tation nie parok le point ciitique de l'opération dam ces deux pio- vinces. QuM me foit permis ce haLrder quelques id^es fer une culture qui . :: a (1 nouvelle pourla France. Je crois que dans les provir.. midi on pourroit a la rigueur femer le tabac a la vo'.ce & tic-.-cluir, fur un champ parfaitement- div ife , & on palleroit enfuite la heife a plufîeurs repaie; eiirlirentes \ ce qui éviterait le très-long travail de la rcp tion : on femeroir à la fin de février ou au commencement de mars. Voilà une première économie. Comme la graine germera tris-bien, ce par conféquent les plar.çons leront tre-s- epais , il faudra farcîer fouvent , foit pour détruire les mauvaifes herbes , foit pour détruire les plançons fur- numéraires. Ces herbes laifTées fur le fol y produiront un double effet, i°. de s'oppofer à la trop forte eva- poration de l'humidité du iol ; iQ. de devenir enfuite un bon engrais par leur décompofition , &: qui rendra à la terre plus dé principes qu'elle ne lui en aura fournis. ( Cbafitïtu le mot amendement ) Ainfi à force da farclages, travail des femmes & des enfans , on parviendrait fuccelfive- ment à ne laiffer furie champ qu« le nombie déplantes nécciîàircs, éloignées de trois pieds les unes des autres : c'elt une nuth. Les expériences que j'avois jadis faites a Lyon , eurent lieu dans des pots à fleur , & ne prouvent rien pour la culture en grand. Elles n'ont fervi qu'a me démontrer qne la qualité des feuilles réduites en carotte , etoit fupérieure au tabac fait avec des feuilles de tabac de Flandres & T A F! de Hollande prifes fur les lieux. Je préfurae qu'il ferait important pour nos provinces méridionales , de mettre en pratique la fueritç en ufage dans nos lies d'Amérique , attendu que la fermentation déve- loppe naturellement les principes contenus dan; les feuilles , tandis qu'en Fiance , en Flandre1; & en Hol- lande , la fermentation ne s'établit réellement que lorfque les feuilles (ont réduites en carotte , & par le fejour de ces carottes amoncelées les une; fur les autres pendant plu- lieurs moi; dans les magafîns de la ferme. Au (71 les tabacs , ainli pré- pareront toujours une odeur de i .;;/, en comparaifon des tabacs fabriqués avec les feules feuilles tirées d'Amé- riq le. La converfiondes feuilles de tabac en ca"otte,les préparations & main- d'œuvre qu'elles doivent fubir, font des objets étrangers au Cours d'A- griculture. On trouvera fur ce fujet de très-bons détails, & une i - tion bien faite dans le dfôionnaire Encyclopédique. Propriétés du tub.ic. Feuilles sèches, pulvérisées & infpirées par le nez , font écernuer avec plus ou moins de force, ceux qui ne font pas ha- bitués à cette poudie. L'ufage im- modéré , ou trop long-temps con- tinué des feuilles prîtes fous cette forme, cause des vertiges, diminue la (enfibilité de l'odorat jufques i a le rendre incapable de dif- tinguer les efpèces d'odeur; il af- foi;ilit la mémoire &: diminue la vi- raricéde l'im-ginatijn:, ilaugmente ' ipoplexie fai il nuit aux temperamens bilieux &: fanguins ...ii Tabtu réduit en pou- dre , eil indique dans la douleur de T A T3 tête , par des humeurs pituil dans la migraine cauCée pat d m ïurs féreufes , dans la difpofitionà l'apoplexie féreufe & piîuiteufe, le hrmoyement par l'abondance des humeurs féreufes Zz pituiteiifes. Les feuilles fèches , mâchées , ren- dent la lecution de la lalive plus abondante, & en détermine l'excré- tion; elles conviennent fous cette forme , dans la difpofition h l'apo- plexie p'tuiteule , dans la paralyfie par la fuppreJlion d'une humeur né- ceffaire , la paralyfie de la langue, la paralyfie pituiteufe , la douleur rhumatifmale des dents , l'cnchifre- nement habituel , lalurditc eatarrale, la goutte fereine par fupprefliond'un écoulement naturel ou habituel ; elle; caulent des naufées, & fouvent pro- duifent le vomiflement , lorfqu'il en paflè dans l'eftomac: elles nettoient les dents, en préviennent la carie, raffermi/lent les gencives relâchées, & peu dilpofces às'cnHammcr. La fumée des feuilles, reçue dans la bouche , au moyen d'une pipe, eiè recommandée dans les mêmes el pèces de maladies oii la ma'Hcation de ces feuilles e(t utile : (es inconveniensfont les mêmes , & peut-être plus nom- breux. Elle fait rejeter une grande quantité* de falive utile pour la digef- tion ; elle diminue la fenfibilite des du goût ; elle procure une fecherefiedans la bouche , l'arrière- bouche & les branches pulmonaires \ elle donne lieu il l'évacuation des hu- meurs muqueulcs, qui viennent des amygdales & autres parties de l'at- riere-bouche ; humeurs dont l'eva- cuation eft rarement euendelle . . . La fumigation des feuilles , intro- duite dans l'anus , calme les coliques venieules, convient dans l'apoplexie 344 TAI pituiteufe , la léthargie pituiteufe, l'afphixie bifurque , l'afphixie des noyés , la tympanite fan; inflammi- tion ni dilpofition inflammatoire; elle favorife l'expuifion des madères fécales. L'infufion desrcuilles, en lave- ment, eft indiquée dans les mêmes efpèces de maladies , lorfque lafumi- gation n'a été d'aucun fecoùcs. Elle produit uneévacuation beaucoup plus abondante des matières fécales, elle mite davantage l'inteftin rectum. L'infufion aqueule, en boiflbn , fait vomir, donne de; coliques, pur- ge , & caiife une efpcce dVrefte de plus ou moins longue durée. Ce der- nier accident eft plus grave lorfque l'infufion eft vineufe ou fpiritueufe.- On doit abandonner l'ufage interne de ces deux efpèces d'infufions; il eft dangereux:. Le fuc exprimé des feuilles récentes , appliqué fur les ulcères putrides, fa- nieux & peu fenfibles , eft rarement accompagné d'un fuceès heureux . . . L'infufion des feuilles lèches , dans de l'eau-de-vie , preferite en lotion , n'est pas plus utile pour détruire la rache , la gale , les elpèces de dartres récentes qui ne tiennent d'aucun vi- rus. Le firop de w/'^c est auffi dange- reux que l'infufion des feuilles. L'huile diftillée du tabac est un poifon très- violent. TjENIA. (PbyrçVE*) TAUt. MLkcincxïtîiinahc, Ceft «ne tache blanche Ctuée fur la cor- née tranfparente. ( Voyt{ ŒIL ) Elle e*ft la fuite d'une inflammation. Certe blancheur rfeft autre chofe , que l'engorgement des petits vaif- fcaw lymphatiques dans cette partie. T A I .' 'lire. Les maréchaux foufPenr pour l'ordinaire du fucre candi dans l'œil; d'antresde la tutie; m perience prouve que ces rei an pnentent le mal plutôt que de le diminuer; le meilleur remède, félon nous, eft l'eau froide ; c'eft le meil- leur tonique. [Vt < eç Ai.BUGO, LEU- CUMA OPHTALMIE , GIII-. ) Al. T. T.TIE DES ARBRES. Ceft l'art de lesd'fpofer & de le; conduire pour en retirer ou plus d'utiiiîé ou plus d'agrémens. Il ne fera queftion dans cet article que de la taille des feuls arbres fruitiers. On fuppofc que leurs feuilles font tombées, que le bois eft bien aoùtc ; enfin , qu'on va commen- cer la taille d'hiver. Succellivement nous indiquerons les foins que les arbres exigent depuis une taille d'hi- ver jufqu'i l'autre. CHAPITRE PREMIER. Des préparatifs de la taille. L'habitude des jardiniers eft de /t-ill-r à ce qu'ils ont befoin , au feul moment où lebefoin eft urgent. Que de perte de temps, que de'cpuifes inmilesdu jardin àla maifon, le tout pour n'avoir pi\ vu des la veille on en commençant la journée , de quelles efpèces d'outil; ilsfe ferviront. Com- biendefoisne fiùt-il pas envoyer àla ville voifine, chercher ce qui manque, & fufpendre toute opération? Un mai« tre vigilant, accoutume, peu-à-peu, fes ouvriers à avoir de la prévoyance; lorfqu'ils n'en ont pas , un moyen réuffit à leur en procurer , c'eft de faire chercher , pendant le temps du repas ou du repos , à celui qui oublie les outils qui manquent ou qu'il n'a pas T A I pas indiqués. Les pla'fanteries de fes camarades deviendront une bonne leçon pour lui, & elle fera utile à tous les autres. Les premiers foins confident à raf- fcmhler, i°. des fil; de fer, enpro- portionmème plus fo;-te que celle pré- n _ ce if lire, foit pour remplacer ceux qui font biifcs , foit pour les additions que l'on veut faire. iv . De gros clous qui ferviront à les fixer. 2°. Des morceaux de bois de trois ou quatre pouces de longueur, que l'an enfonce dans la maçonnerie lorfque le joint des pierres efttrop large , & ne retient pas le clou dans la place qui lui convient. 40. Un nombre con- fidérabled'alai!c,ou petites baguette1;, que l'on affujettit par les deux bouts fur les fils de t'tr , & fur lefquels on attache les branches. 50. Descchallas de moyenne grofleur , defKnés à fixer Ils fortes branches. 6°. Un mar- teau et des ten_iiles. 70. De , 1 . rs gros & petits, &z mis tremper de- puis quelques jours , afin de confer- ver leur fouplefl'e. 8-*. Une forte provifion d'onguent de Saint-Fiacre, afin que chaque plaie faite à l'arbre , refte le moins de temps po.Tïble cx- pofé a l'imprcfTion de l'air. g°. Un nombre de cerceaux de toute gran- deur ,& proportionne à la quantité d'arbres en gobe'ets ou en buif- fons, qu'on doit tailler. io°. Des fer- pettes et ferpillons , une feie à cou- teau ou paffe-partout, une feie en archet & plus forte. 11*. Deux ou trois cileaux "a bois, de différent* largeur, bien affûte;, et un petitraail- let en bois. iz*?. De la paille ou des chiffons en bine, a placer au- tour de h branche, lorlqu'il s'agit de quelque fo:tc ligature. 13 J. Enfin des échelles dediffetentes longueurs. Lvs jardiniers des environs de Pa- Tome IX. T A I 34-, ris, qui ne conncùTent que les mur? élevés en plâtre, & tùr lefquels ils fixent des cbu> à volonté , feront fans doute étonnes de ce qu'on leur parle de fils de fer & cPalaifes, mê- me pour le taille d'hiver. Lcu devient indifpenfable dans plus des trois quart tume , où les murs font construits engrofles pierres, avec chaux & fable, & dans lefquels on ne fixe pas un clou par-tout ou on le dé- lire , puilque fouvent on trouve à cette place une groffe pierre qu'il ne fauroit pénétrer. Les fils de fer doivent être placé* rang par rang k 18 pouces de dif- tance , & de toile en toile, autant que faire fe peut, alTujetti s contre le mur avec un fort gros clou. Il convient que le fil de fer foit très-tirant. On le rendra fouple ce il fe prêtera à toutes fortes de pli;, fi on a en la précaution de le faire rougir , foit dans un four , foit peu a peu. S'il etoit trop cuit, il per- droit de fon nerf- Il iurrit qu'entre lui & le mur , il ne règne qu'un petit espace , c'cit-à-dire , l'efpace néçefïàire pour y palier les ohers deftinés à afiujettir les alaifes par-tout où befoin fera. On ne doit p.is craindre de les multiplier , parce qu'elles facilitent Cngulièrement la bonne difpofition des mères branches , & relie des bourgeons à mefure qu'ils fe développent. Une fois Ls fils de fer fixes contre le mur , on lie fur eux , avec des ofiers, les aliifes par-tout ou elles les touchent, & leurgrofTeur efl proportionnée à L'effort qu'elles doivent fupporter. Avant de placer les ahifes , il cil effentiel de couper généralement toutes les ligatures des brandies & des bourgeons, faites l'année picce- Xx US T A I dente. Cependant , Il on craignoit qu'une branche trop longue fie trop fo:ble ne fuccombat fous fon poids , on lui laiflèroitle nombre de ligatures fufïifinte; , fie jufqu'à nom .1 ordre , c'efr-à-dire , jufqu'au moment de l'aiiu,ettir lors de la caille générale. Les jardiniers ordinaires ne (en- tent pas l'importance de couper toute, les anciennes ligature:, &c fur- tout ceux qui prennent à prix fait la tille des arbres d'un jardin : ils trouvent leur travail très-diminué, fie c'eft autant de journées gagnées pour eux. Us devroient obferver que fur les arbres vigoureux , les mères-branches, celles du fécond fie du troifù-me ordre, acquièrent beaucoup de volume, & que même, dans la première année , fi on n'y veille de près , les ligatures com- priment i'écorce, fouvent 'y implan- tent, enfin caufent un bourlct, ( con- sulte^ ce mot) qui nuit beaucoup , fur-tout au mouvement defeendant de hjeve pendant la nuit. (ConCulte? ce mot ) Quel'onjuge donc du mal- «~ile qu'éprouvera toutecette partie de l'arbre, fi la même ligature eft con- fervée pendant l'année fuivante. La véritable deltination des ligatures cil de maintenir les branches & les bourgeons , dans ta pofition qui eft jugée la plus convenable , &c non pas de les étrangler. Comme la faifon d'hiver efr celle où les jardiniers font les moins oc- cupés, d'ai'leurs , comme les arbres font dépouillés de leurs feuilles , on voit bien mieux ce que l'on fait que lorfqu'ils font parés de leur verdure; il convie ît donc le profiter de là cir- conlhnce, afin de placer autant d'a- laifes qu'il en faudra pour la taille & pour le palliiTage. Si elles font mifes avec ordre , ce quadrillage multiplié T A I fera agréable a la vue , fi l'ouvrier conferve entrechaque alaife un efpace propo; lionne. Ce qu'on vient de dire des murs conftmits en pierres dures, chaux fie fable , s'applique également a ceux de p;Jii ; {confulu\ ce mot) quoiqu'il fut aulli facile d'y planter des clms à lo- que ope dans ceux en plâtre; mais il efl elfentiel, pour leur confervafon, de ménager l'enduit ou couche de mor- tier de fable fie chaux, qui recouvre toute leur fur fa ce; fi on y multiplioit les cioux comme dans les muisàlo- que , cet enduit ne fubiilteroit pas long-temps; ileit indifpenfa>ledefe fervir de fils de fer fit de gio> clous d'alaifes. C'eft ici que les coins en bois dont on a parle , deviennent plus nécellaircs , attendu que la terre feule du mur n'aiiujettit pas allez les murs. Dam les cantons ou les murs font en plâtre, des clous fie des loques, ( confulte^ ce mot ) fufrifent; fie ioriqu'a la fin, ces murs font cri- bles de trous, on fait très-bien de les recouvrir par un enduit gêner .1 en pLtre. Tout elt difpofé pour la taille : il s'agit d'y procéder. CHAPITRE II. De la taille d'/iivcr. I. Epoque de la taille. L'opi- nion des jardiniers efr partagée fur l'époque à laquelle on doit com- mencer à tailler. Les uns dilent que lors de la chute des feuilles, le bois eft allez aoùte; les autres attendent que le temps des fortes gelées foit pafTc, parce que le froid, 1 eau des pluie-, des neiges qui lé glace fur des coupures nouvellement faites , endommage le bois fie T A I l'ccorce , ce qui empêche que la plaie ne cicatrife- Je trouve un grand avantage a fuivrela première opi- nion. i°. Quoiqu'on ait près de quatre mois devant foi ( fuivant le climat ) , on n'a jamais trop de tems pour bien faire, fur-tout lori- qu'on a beaucoup d'arbres a tailler. J'aime beaucoup mieux un ou- vrage tei mine, qu'un ouvrage a faire. Il elt fage de prendre des avances, lur-toutdans la iaifon morte, afin de n'être pas force à travailler a la hâte fui la fin de l'hiver. Tous les tra- vaux des faifons fuivante. fe fendront de ce retard, & tout s'exécutera avec précipitation ; dès lors tout fera mal fait. Il convient , autant qu'on le peut, de profiter de la fin de no- vembre & du mois de décembre , parce qu'une fois que la neige , le givre ou la glace couvrent les arbres, ce n'ell pas le cas de tailler, b >u~ \ eut on eli trompe par la précocité de l'hiver ou par fa durée : il eil donc prudent de fe hâter de profiter du temps , dès qu'aucune circonf- riiKe majeure ne s'y oppofe. Le grand hiver de 1788 à 1789 m'a piouve demonicrativement que l'o- pinion i:e-. jardiniers en faveur Je . t irdive , porte 1 ne d innée rai (le. Pavois t lillc la majeure par- tie de mes arbres avant le 10 no- vembre 1 788, & -i un œil n'a été imagé , u loi u'on .ùt éprouvé, àLyonjulqu'a ^dogiésdt fcoid$>& quoique le jour '.le noel nous ayons éprouv» m ;J , ac- i g.lée.jj bit . ainli ■ les CM: ! çonsetlesnouyi marbres iée précédente. 1 1 T A I 147 des jeunes pêchers étoit devenu? noire, ainfi que celle desplançons des poiriers. Ces arbres levés de la pé- pinière, & plantes dans le mois de mars fuivant, ont en partie péri pen dantla première année, & prefqu'au- cun n'a fubiiflé après la féconde. Je rapporte ce fait, afin que l'on juge de la différence dans les effets du froid ou furies jeunes arbre» , ou fur ceux plantes depuis long-temps. Les bourgeons, dira-t-on , des . anciens reficmb'.ent aux pouffes des arbres en pépinière. Je nie l'af- fertion : il fit de règle que le fujet greffé en pépinière, faflè fa tige ciani la première' année, autrement l'arbre eftprefque de rebut; touti'ef- fort des racines 6: de la greffe, s'eft porté fur un jet unique, tandis que fur l'arbre ancien , il s'elt divifé fur un très-grand nombre. Dans !e jet de la greffe, on uiitingue difficile- ment le foible du fort, ( confultez l'article sève ) parée que le j.t elt prcfqiîe tout d'une venue: tandis que fur le bourgeon du vieux arbre, on voit fans peine l'effet, &: de h lève du primeras, Ce de la !. mois d'août. Avant la féconde rc- prife tic la lève , la premier. 1 a eu le temps de s'aoûter, r la ftafe qui a eu lieu avant la pouf- fée du mois d'août. C'en1 précrfi ment dans ce point de feparati ■.-. ■ , qu'on a établi la taille d'hiver , en fupprimant tout 1 1 partie pou mois d' tout ; d >ue on avbft taillé fur ne il ne ci plus les I lu contra; c 1 . |ur Je bois no vu les bour- geons endomm : arriver ; leur bois ;•: pépinière qu'on a pris pourexern : 348 T A I 'L'objeftion t;.rée des plaies faite? aux bourgeons, &: de leur difficulté de cicatrifer , n'eit pas plus con- cluante. Un petit foin remédie a tout. Auftitôt qu'on a fini de tiiiler un arbre & de le pallifTer , il faut couvrir toutes les plaies , grandes ou petites, avec l'onguent de Snnt- Fiacre , mettre la plaie à l'abri du contacl: de l'air , & or. ne craindra plus les effets de la neige, du givre, ni du froid. Ce qui m eft arrivé dans le cruel hiver dont il eft quefrion , me fournit une preuve fans réplique ; mes vignes mêmes ne furent pas en- dommagées. C'eft donc la faute de celui qui taille, li les arbres ont fouf- fert j'ajouterai encore fi avant l'hi- ver il n'a pas dépouillé les troncs de fes vieux arbres des vieilles ccorces qui fe lèvent par écailles. C'eft fous les écailles que fe raf- femble l'eau des plu !."3 , des neiges ; le froid furvient &z le tronc fe trouve enveloppé d'un manteau de glace. On n'a pas à craindre la même choie fur les bourgeons pendant les trois pre- mières années, parce que leurecorce eft lifte. 2. Etude de l 'arbre. Que l'on appelle chez foi ces tailleurs il'arbres de pro- feilion , & qui, dans les environs des grandes villes, voltigent d'un jardin a un autre la ferpette a la main , ils commencent par donner uu nom a un arbre, bien ou mal appliqué, n'importe ; enfuite, prenant une des extrémités de l'arbre, la ferpette tra- vaille & de ça & de la. Certes, ce n'ell pas travailler, c'eft maiTacrer l'ouvrage. Le premier foin eft d'étudier tel- lement l'arbre dans fon enfemble & dans toutes fes parties , que même enfermant les yeux, on ait dans fon TA I efprit une image nette de toi: s (es détails, de toutes fes branch.s, de tous les bomveons. C'eft au mi- lieu de cette méditation , & fans regar- der l'arbre, que le jardinier minuit fe dit : je dois couper telle & telle branche ; celle-ci eft au-deftùs de foa angle naturel; & celle-là trop baffe, demande à être relevée. Ici , voila un vuide à remplir ; mais un bon œil iai.'ie fur ce bourgeon , de- viendra un tirant dans le cours de l'année prochaine; ce tirant hou. liera le vuide & remplacera cette vieille branche. De temps en te;npi> il ouvre le< veux ou fe retourne du cote de l'arbre, ou pourexanv'r.erce qui n'eft pas fufElamment gravé dans fa mé- moire, ou pour juger C effective- ment ce que fa mémoire lui a pré- fente , eft conforme avec ce qui exifte fur l'arbre. Travailler ainli , c'eft ce qu'on appel' c faveir perdre du temps à propos, ou plutôt ja- mais leterr.psn'a cte mieux employé. Lorfque le jardinier fait fon arbre par cœur, s'il elr permis de s'expri- mer ainfi , il commence par placer fes quatre méres-branches; enfuite, venant a une des deux extrémités de l'arbre , il difpofe les branches du fécond ordre, enfuite du t roi lie nu ; enfin il fixe ce qu'il laifiè des bour- geons ; mais à mefure qu'il aflujettit chacune de fes parties , il fupprime tous les ckicots , les onglets , les bois morts,- ( confultei ces mots) & il rafe & unit tellement la plaie, qu'en pafîànt le doigt defiùs , il ne lent aucune afpérito, aucune proémi- nence , aucun bourrelet. Si lous ces chicots, ces onglets, il trouve du bois mort , des parties chancreuli_s , il creufe jufqu'au vif, ménage avec foin fecorce, parce que c'eft la lcule T A I partie quife régénère & qui foit ca- pable de remplir le vuide. Elle eft à l'arbre , ce que la peau elt a la chair de l'homme & desamimaux ; c'eft la feule qui le régénère. Le creux ou vuide efr auflitot bouché avec l'on- guent de Saint-Fiacre. Les chicots & onglets doivent leur origine à la mauvaife coupe & h l'ignorance du jardinier. Les chancres font tre -mul- tîplié fur les arbres à noyaux , & ils y font occafiotmés , fur-tout , par le fejour de la gomme. Ce n'efè qu'a la longue que lei onglets & les chi- cots produisent la pourriture du bois intérieur; & ils la prodirifent infail- liblement, fi on les conlerve pendant deux ou trois ans. Le jardinier arrive progressivement d'une des extrémités de l'arbre juf- qu'.m milieu ; & il fait que cette par- tie du milieu, quoique vuide dans le marnent, le garnira affez par la pouffée des nouveaux bourgeons, lant, fi le vuide étoit trop con- i!e, ce qu'il aura pré« en étu- ùi u l'on arbre , il détournera quel- ques bourgeons de l'année précé- dente, & après ks avoir taillés un peu C)urt, ou très-court fuivant le befoin, il les inclinera fur un angle convenable contre ce milieu. Plus le bourgeon fera taillé court, & plus, au printems fuivant, les jets feront forts & vigoureux. Il répète fur l'autre aile de l'arbre, ce qu'il a fait fur la première, en commençant tou- jours par l'extrémité. Le ::r;:nd art conflit e à ne pis multiplier le gros bois, & à bien juger de la quantité des bourgeons qui poufferont au printems fuivant , afin que lors du palifTage , tous pui Sent être placés convenablement & fans confufion, en ne fupprimant que ceux qui pouf- T A I 349 fent fur le devant de la branche ou entre la branche & le nuir.Le vrai jar- dinier fait que chaque branche pa if- fée fuivant les règles, doit reprt un arbre entier, t'eft-à-dire , que confidéré ifolément , c'eft un arbre en diminua;. N'uii cette mani tailler fuppofe que le cultivateur r divilîon du quart de cercle. On la trace fur le mur, en partant du qua- rante-cinquième degré , & on vient aboutir au point central , cù cor- refpond le tronc de l'arbre , & la nailfance de fes mères-branches ou membres, lorfque l'on parle des qua- tre mères-branches. Celles qui vien- nent après , font du fécond ou troi- fième ordre , relativement à leur force ; le refle n'elt plus que du bois à fruit. D. Pourquoi appelez - vous un angle , l'efpace compris entre la per- pendiculaire &: l'horifontale? R. Toutes parties dont les deux extrémités fe rapprochent dans un point commun, comme en B, & qui . ;rtent T A I s'écartent enfuite , forment un an* jrte,àe manière que ii de l'exti de ces deux lignes A , B, 6c B , N , on tiroit une ligne de A en N , on au- rait un tria/iglt équilatéral, c'eft-à- dire , t.ont les lignes des trois cotés feroient égales en longueur. Ainli, les deux lignes A & C forment un an- gle , tout comme celles A 6c G don- nent un angle plus ouvert, c'eft-à- dire , dont les extrémités font moins rapprochées. D. Pourquoi appelez-vous angle de quaranque-cinq degrés , la ligne qui lé trouve au milieu , entre la perpendiculaire 6c l'horifontale ? R. C'cft que Les hommes font con- venus de divifer le cercle , ou rond , en trot, cei t foi tante parties, nom- mées degrés î ce qui donne, pour chaque quart de cercle, quatre-vingt- dix degrés; & fi on tedivifeen huit, chaque divifion fera de quarante- cinq degrés.— J'ai tout lien «.i que la divifion de trois cent foixante tient a une grande loi de la nature, & que les hommes on été fo s'y conformer fans qu'ils s'en foient apperçus. J). Pourquoi, pour le placement dei deux premières mères-branches ou membres fupérieurs, adoptet- vous plutôt l'angle de quarante-cinq degrés, par exemple, que celui de foixante ou de trente-fix ? R. Des exemples vont préparer ma réponfe. Si d'un grenier 0:1 jette par la fenêtre une mafTe de le grain tombant fur la pavé s'amon- lur l'ang'.e de quarante - cinq degrés. Si on «h 1 terre ; fi on 11 vcife , par e .cm;. le . d'une colline , cette 1 ;rre s': 1 d'elle-même, 61 la pente ou incli- Tomc IX. T A 1 . W naifon fur laquelle elle reliera , fera de quarante-cinq de . Si a lord d'un fleuve dont le cours clt rapide y on donne à la terre de fes bords, fuppofée forte & tenace, cette pente de quarante-cinq degrés , l'eau ne l'endommagera pas ; elle fuivrafan* creufer , à moins que des atterrit femens ou telle autre caufe, n'établif- fent un courant particulier & t: rapide ,qui portera feulement fur un des points de fes bords. Alors la force & la réfiftance n'étant pas égales , la chauffée cédera dans le point de l'attaque; ce qui ne feroit pas arrivé , fi l'attaque avoit été gé- nérale. Je pourrois vous citer beau- coup d'autres traits femblables. J). Soit; mais comment de ces exemples pouvez-vous conclure qu'il faille paliffer les mères-branches & les bourgeons fur l'angle dequarante- cinq degrés? II. Par ces exemples, j'ai voulu mettre fous vos yeux une des grau d€ s lois de la nature, & vous donner à penfer qu'elle s'étend à la forma- tion Se à la confervation de la ma- jeure partie d:s individus auxquels elle donne l'exiftence ou la vie. l'ai- fons-en un application direde & dé- montrée par la pratique : fi on fixe beaucoup au-deffous de 'angle de quarante-cinq , par exemple , de B en N , comme cela le pratique pour les deux membres inférieu la branche ou le bourgeon ainiî placé fur la ligne, horifbntale , ne pouffera point de nouveaux bour- f;eons iu-deffbus , c'elt-à-dire , dans a partie inférieure qui 1 une, tandis qu'elle pouffera fes bourgeons dans la partie ricure ou qui : I -'a'.l- 354 T leurs ce membre ne profpétera pas long-temps, puifqu'on lui a donné de bor.ne heure >n qu'il auroit prife, fi l'arbre avoitcte livre à lui-même lorlqu'il feroit parvenu à fa décrcpitude : toute branche au- delfous de cinquante degrés, perd de la force ; elle s'aiîoiblit beaucoup, comme je l'ai déjà dit,àfoixante, viel- lit a loixante-dix, devient caduque à quatre-vingt, & décrépit à. quatre- vingt-dix. JJ. Qu'an ivL-t-il aux mères-bran- ches & bourgeons que l'on palilîe trop au -déifias de quarante-cinq de - R. L'arbre tenu en tjpalier^ea tventail ou en buijfcn, ( confultex ces mots ) eft dans un état forcé & éloigné de fa première loi de n; tui e , puilque le même arbre , livré a lui- même , élève perpendiculairement fon tronc ,& prefque pefpendiculai- rement fes branches , t jeune. Ce!} donc une féconde loi de la nature qu'on lui fait co". i en le tenant en efpalier , &c. Il faut donc contrarier la première loi , le moins qu'il elt noiîibL , en lui faifant parcourir le milieu de l'cfparc entre la perpendiculaire Se l'horifontale. L'expciieme de tous les temps, de tous les lieux , prouve que to.,te brandie placée à l'angle de qua- rante-cinq degrés, pouffe égale- ment fes bourgeons inr fes deux côt.s; que ces bourgeons devenant à leur tour des branches , pouffe- ront également des deux cotes, de nouveaux bourgeons . fi les premiers ont été palifles fur l'angle- de qua- inq dej rés ; que h force des un; & des autres fera piopcit onnee e! tre eux; enfin, que le membre ou mère-branche rie fe dépouillera pas de les rameaux inférie ;. Au contraire , fi on fixe les mem- T A I bres It les branches & les bourgeon* au-dtfius de l'angle ée qua cinq degrés, la feve de la mere- brar.che , des branches fecondakes & des bourgeors , s'emporte à leur extrémité. Cette extiémite fe charge tellement de bois gourmr.r.ds , de goureux , qu'ils affament les bourgeons inférieurs, & ces bour- geons inféiieurs périffent peu-a-pen a'épuifement. Enfin, L'arbre nain re- prend fes premiers droits fi on ne l'arrête & tend à devenir à plein vent. I e jardinier aura beau raccour- cir ces branche & ce> t ci : . à la feve ciu r/ois d' oétou à la taiile de l'hiver fuivant , p!us il les rac- courcira , & plus ils poufîeiontde gourmands & de beis nouveaux. Le rem de fera pire que le mal. Ce- pendant c'ed ce qui arrive tous les jours. Les jardiniers le voient, ils diîc-nt que l'arme s'epuife en bois , & ils ne lavent pas y remédier; D. Il cil facile de concevoir ac- tuellement , comment de quarante-cinq degrés ; je trouve la ligne U,& je palli/Ie fur cette ligne LT mon bourgeon. Il fe trouve comme le fupérieur également à l'angle de quarante-cinq deg:*.;, re- lativement à la mère-branche. D. Pouvez-voùs a;nii palifTer tous les bourgeons qui pouffent pen- dant l'été ? R. Oui , fi lors de la taille je n'ai pas trop laifie d'anciens bour- geons, & li j'ai prévu par avance quelle fera la place qie les bour- geons à venir devront occuper. Sans cette prévoyance e îentielle & que l'habitude donne, oneil forcé, lors du paliiTage, démettre à bas beaucoup de bois , & c'eit faire à l'arbre beau- coup de plaies dont il fourrre, tandis qu'on ne doit abattre que !e> bour- geons qui pouffent fur le devant ou furie derrière des branches. C'eit toujours la faute de celui qui taille s'il eft gêné à l'époque du pâli En laiflant trop de bourgeons à pouf- fer, on ufe la fève en pure perte , puisqu'il faudra abattre les furnumé- raires; & cette fère auroit fervi à mieux nourrir ceux qui relient en p] icc Quand &. comment do:r.-on palidèr? On l'expliquera ci-après. 3°. D. Qu'appellez-vous mainte- nir P équilibre dans les brunch ■ ? R. C'eit. loifquc k s deux ailes de l'arbre font d'ég rce , c'eft-à- dire , lorfque, i". les membres ou branches ont autant de giolfeur, de force & de vigueur les unes que les autres; 2°. il en efl ainfi lorfque le nombre & la force des branche . du fécond & du troisième ordre . dans les mêmes proportion*; 3°. lorfque les bourgeons font a peu pns en nombre égal des deux côtés. D. Qu'appelez-vous branches du Ty % Itf T A I premier, du fécond ou dutroificme ordre ? R. Lesbranches du premier ordre font les depx membres ou mères- branches qui , placées à l'angle de quarante-cinq degrés , représentent un V bien ouvert. Ces membres ont poufTcdes bourgeons qui font deve- nus par la fuite des branches du fé- cond ordre. Ces branches ont pouffe de nouveaux bourgeons qui ont for- me des branches à fruit , fur-tout dans le poirier ; car les bourgeons du pécher font à fruit après la pre- mière année , au moins pour la ma- jeure partie. D. Qu'arrive-t-il lorfqu'uncôté de l'arbre l'emporte fur l'autre? R. 1°. Les racines fe multiplient beaucoupphrducôté trop vigoureux, & leur force & leur nombre vont tou- joursenaugmentant, & celles de l'au- tre côté en s'apauvriffant & en fe diminuant. i°. La foibleireou la force des branches des deux c ôtés de l'arbre, fuit la même marche ; d'où il rcfulte qu'un de fes côtes pi ofpère & l'autre languit & périt peu à peu ; c'eft le fort qui mange le foible. D. Comment vous y prenez-vous pour qu'un côté ne prévale pas fur l'autre ? R. En mettant en pratique les principes déjà établis &: des effets réfultans de l'angle de quarante-cinq degrés. Je fais que fi je fixe une branche ou bourgeon au-deiTus de cet angle, par exemple, a celui de vingt- cinq , il tire beaucoup plus de fève que fi je le palhTois à Pangle de qua- rante-cinq, & infiniment plus que fi je le paliifois très-au-deffous de cet angle; par exeinple à celui de foixante- cinq. . . . Air.fi, fuivant le befoin , je . la branche ouïe bourgeon T A I foible, al'anglc de dix, vingt ou tre t degrés , &: j'incline la trop forte au délions de l'angle de qu rante-cinq degrés ; c'eft-à-dire à cinquante , à foixante&méme àfoixante-dix , fi le befoin l'exige. Dans lepremiercas, il cft ramené à fa direction èe jeuneffe, & dans le fécond , au point que l'âge lui auroit fait contracter li i'. ibre avoit été livré a lui-même. Par le moyen de l'inclinaifon, je mo cours de la 5eve du côte le plus fort , & j'empêche que les bouigcons ne viennent ; de tirans & de gourmands qu'ilsétok nt,je les mctsniorphole en boi .1 fruit pour la féconde année. En relevant .a branche , le bourgeon fur le côté foib e , je le fortifie , j'y attire une plus grande quantité de sève , elle y circule plus librement, & dans peu le changement eftfenlible, foit de ee côté , foit de l'autre ; d'où il réfulte que tous les deux fe mettent en équilibre, foit pour la groffeur du bois, le nombre , la force des racines, des bourgeons, &c. \ enfin je fuis maître de l'arbre. D. Puifque vous parvenez à vo- lonté, a donner plus de force au côté foible , il doit don e a la longue iuiner le côte fort, comme celui-ci épuifoit auparavant le côté foible ? li. L'cpuifement de ce côte feroft infaillible , fi je confervois la même direction dans les deux ailos de l'ar- bre ; mais dès quej'apperçois que l'c- quilibre cil rétabli , je relève les branches &: les bourgeons que j'avois inclines au-deffous de l'angle de qua- rante-cinq degrés , & je les ramène & les paliffe tous a cet angle. Sur le côté oppoferjc rabaifle le tout & pa- liffe le tout au même angle de qua- rante-cinq degrés. Alors toutes les branches & bourgeons font fixe» et T A I paliffés uniformément fur tout l'ar- bre , & l'arbre a repris fa parfaite égalité , fan véritable équilibre. C'e/t donc , comme je l'ai dit, la faute du r , fi un arbre en efpalier,en éventail , & même en buiffon ou gobelet, fe porte plus d'un cote que d'un autre. D. Etes-vous phyfiquement afTùré de la réuffite de ce procède ? R. Oui , mais quelquefois on ne parvient pa>à ce point dans une feula année, fur-tout lorfque l'arbre cil déjà vieux. Le moyen le plus prompt efl de détacher du mur le côté foible ; c'eft-à-dire , la branche & les bour- geons, & de les foutenir élevés par des tuteurs , parce que , relativement à leur longueur, ils n'auroient pas affez de confiflance pour réfiffer aux coups de vent & aux orages. D'ail- leurs les tuteurs ne gênent point leur végétation , & fervent a les écarter de douze à dix-huit pouces du mur ; ce moyen efl infaillible fi on ne s'y prend pas trop tard. . Si la mcrc-brancnc efl trop forte pour fe prêter à cette opé- ration , on laiiTera tous les bourgeons former autant de canaux directs ou perpendiculaires jufqu'à ce qu'ils aient attiré à eux la sève néceflàire , tandis que toutes les branches & ra- meaux , de l'autre aîle de l' feront chacun refpcétivement ; au-defTous de l'angle de quarante -cinq degrés. D. Commentpaliffer, par exemple, à l'angle de quarante-cinq degrés, T A I 3r7 les bourgeons qui s'élèvent au-deilus d'un mur ? R. Ils ne doivent pas l'être , à moins qu'on les fixe fur un treillage. Il faut les coucher horifontalenient contre le mur, & fi on \ts y laide , ils ne donneront l'année d'après, que des boutons à fruit. Cette pofition hori- fontale les fait parler tout de fuite de Tadolefcence k la veille/le, & elle force la fève qu'ils attiroient aupara- vant ave< v'gueiir, a refluer dans les branches inférieures , & à profiter de l'excès de nourriture devenue inutile à ces bourgeons. J'aurois pu renvoyer cette réponfe au chapitre fuivain de la taille d'été , mais ici elle complette la théorie de l'effet de l'angle de qua- rante-cinq degié;. D. Vous avez parlé de la pofition des deux premiers membres, & vous n'avez encore rien dit des deux fé- conds , c'eft-à-dire, des deux infé- rieurs ? R. Il efl jufte de fati' faire à votre impatience; tous les bons jard:niers con\ iennent aujourd'hui que lasdcux membres fupé rieurs doivent être pla- cés à l'angle de quarante-cinq degrés ; mais ils veulent encore que les deux inférieurs foicntdirigésfur l'horifon- tale B, N ; ce qui avec la perpendi- culaire A , B , donne l'angle de qua- tre-vingt-dix degiés ; confultez la pi mche XVIII dumot/\v/u-/-,p. ■509, tome VIII ( 1 ). Les figuies 1 15 , ic; , 20, &c. représentent des bourgeons placés au-deffous de la ligne horifon- ( 1 ) Dans cet article font données toutes les méthodes de la taille propofées p.ir les difiérens auteurs ; ce qui m'évite d'entrer ici dans de nouveaux détail*. ( Conftdtt^ est article elTenciel , atin de juger parcomparaifon. ) 3tf T A I taie. Ils font bien ranges dans la gra- vure , mais le font- il . également fur l'arbre ? C'eft un fait a examiner & que j c ne crains pas de nier, ti le mem- bre B , N , eft déjà vieux. J'ofe ne pas être du fentiment des écrivains fur la conduite des arbres , parce que je ne confulte que le livie de la nature \ je n'agis que d'après les règles qu'elle me dicte. On doit aux judicieux cultivateurs de Mon- treuil, & a leurs fages obfervations, la découverte de l'angle de quarante- cinq degrés, pour fixer les deux mem- bres fnperieurs. M. IM.bbé Roger de SihaAol eft le premier qui ait fait connoitreleur méthode par fes écrits. 11 leur a rendu la jultice qu'ils méri- toient. Ces bons cultivateurs font par- venus, à force d'obfervations, à lapins fublime théorie & pratique de la taille. Il eft furprenant qu'après avoir fait le premier pas décifif, ils n'aient pas tiré du principe de quarante-cinq de- grés , la conféquence naturelle de placer les branches du fécond 6c du troifième ordre 6c les bourgeons fur un angle proportionnel & corres- pondant au premier. Ils n'avoient plus que cepas a faire pour com pie tter leur doctrine. Quel motif a donc déterminé les (éclateurs de la méthode de Montreuil à difpoferles deux membres inférieurs fur la ligne horifontale 90 ,B , N , & d'avoir confervé quatre membres principaux, c'eft-à-dire, les deux fu- pc rieurs 4.^, B,G î c'eft qu'il ne leur a pas été poffible , ou du moin"; tics- difficile , avec le feul membre B , G t 45 , & avec les branches du premier ce du fécond ordre , & avec fes bour- geon-, de remplir touti'efpace 4^ & 90. Il étoit contre toute règle natu- relle de tirer des branches ou bout- T A T geons au-deffous de l'horifontale ; il a donc fallu recourir a un expédient & mieux aimer avoir des branches fecondàires fur le membre ho Je préfère la pofition des fecondàires fur l'oblique K de 65 , parce que ce membre tirera plus de sève, que lorf- qu'il eft place fur la ligne t,o. Nous avons dit que les nombies des angles étoient l'image fidèle de ceux de l'âge de l'homme , on ne niera pas qu'un homme de foixante-cinq ans ne foit plus fort, plus vigoureux que celui de quatre- vingt-dix < Si pour remplir l'ef- pace compris entre foixante-cinq & qu ïtre-vingt-dix , on eft force de tirer quelques branches du fécond ou du troifième ordre, i°. elles auront moins de portées ; 20. elles partiront d'un point qui les rapprochera plus de l'angle de quarante-cinq degrés, que fi ces branches fortoient du membre B,N. Silanéccllité nous force à nous écaitcrdelaloi de la nature,del'angle de quarante cinq degrés , écartons- nous-en donc le moins qu'il eft pof- fible.L'exemple des arbres, foit foref- tiers,foit fruitiers, livres a eux-mêmes, nous apprend que loifque leurs bran- ches font fucceffivemect parvenues à l'horifontalité , comme B, N, 00, l'ar- bre eft en décours dans le grand état de- vieilleffe , & que le charbon fait avec fon bois , fe fufe & donne peu de chaleur. Lv. tailleurs d'arbres attachent une grande importance a garnir h quemer.t de verdure les deux ligne*- B, «\T,oo ,&mêmeà voir ce- lignes char- " gées de fruit; l'ai bre faitbienïe lideau, difent-fls; cela eh vrai , mais c'eft un tour deforec & rien de plus. Après un certain temps , les membres infé- rieurs B,N, go,s'epu:fcnt,fc chargent de bois morts ; dans les pêchers, ils T A I Tout hors d'état de fournir du bois nouveau , & par confisquent de ra- jeunir l'arbre par la fupprefhon des membres inférieurs, au lieu qu'ils-du- n nt beaucoup plus long-temps, placés fur la ligne B , K,6^. Si à la longue et- s membres infé- rieurs s'épuifçnt, )e Ls fuppriine & fubltitue petit a petit à leur place les membre fupérjeurs B,C, 4*5 ; ceci de- mande une explication. L'expérience apprend & démontre phyfiquement , que plus le; brandies rapprochent de la perp.n liculaire, plus elles tirent, pompent de la sève, c* tendent à deve- tàr gourmands (confultezce. niot). D'a- près ce principe incontestable , dès que je commence à m'apperçevoir 0 le les membres inférieurs déclinent, e a deux ou trois pouces la bran- che fecondaire du membre place de B en C, 4*5, du côté de la ligne perpend i- culaire A, comme on le voit en D : fi j'ai 1:11 bon bourgeon, je ménage la branche ; ce tronçon de branche, dont la coupu e eit auilitôt couverte avec L'onguent deSaint-Fiacre,medonnera un ou plufieurs bourgeons. S'il y en a plu fieurs, loi fqu'ils feront bien affinés, je Supprime les plus foible & j? n'en conferve qu'un feul; il pouffe libre- ment, perpendiculairement , & par uent avec vigueur , c'eft-à-dirp, qu'il agit comme un gom m..nd ; mais dans la crainte de quelqu'accident fui ce bourgeon précieux , il eft aflujetti tloucement contre un tuteur p r de Simples ligatures de paille, & qu'on mêmeaubefoin,à rnefure que ce tiram pi end le la 1 ofTeur , de la confiftance&delalongueui S' prend pas affez pendant la pretni ie année , je le ravale encore a un a-il à la taille fuivante d . . cfuis aliiue que cette féconde pouiTée T A I S9 aura une force convenable , fur-tout fi, à l'entrée de l'hiver, j'ai eu ft»in de renouveller la tern l'arbre &fur une certaine étendue; je l'aide encore en enfouùTant dans cette cu- conference du fumier bien cor ou fi on aime mieux , je lui donne un fort bouillon, à la même époque. f^Con- fultez ce mot ) Lorfque- le tirant provenu du tron- çon de la branche C ," a deja afièz de force iSc di longueur , je l'incline dou- cement du côte de la ligne 45 ; mais jamais tout à la fois , c'eft peu à peu & Je quinzaine en quinzaine, afin de ne pas modérer tout a coup la fougue de lasève qui, par fon reflu, dévelop- peroit les yeux qui ont perce le long de ce tirant, & les changeroit en bour- geons. Cette opération doit tout au plus commencer en août & fe conti- nuer en feptembre & même en oc- tobre,afin que, lorfque l'époque delà taille d'hiver fera venue , ce tirant foit dans le cas d'occuper la ligne 45 , fans coude & fans préfenter la forme d'unarchet de violon. Une alaife atta- chée de bonne heure à ce tirant ou même fon tuteur , aidera a lui faire piend e i'inclin ifon fans courbure, & c e f ra fur l'alaife qu'on placera les ligatures , afin de n'occafionner aucun boni eiet. Voilà une branche nouvelle qui oc- cupera i ; ire B,G,4 fur les au- tres , dans toute la circonférence ou évafement de l'arbre. Par cette ope- ration bien fimple , ces bourgeons , T A I qui ne dévoient , l'année d'après , donner que des boutons à bois , vont fe charger de boutons à fruit. ... Ils relient ainfi fans être taillés pendant deux ans. Les voilà métamorphofés tous entiers en branches à fruit. Pen- dant ce temps , la sève n'étant plus tirée avec la même force par le haut de l'arbre , fe répand avec profulion dans les branches inférieures , & y fait percer quantité de nouveaux boutons, foit abois, foit à fruit, & même des gourmands dont il faut profiter pour garnir les places vuides. Ils feront rigoureufement fupprimcs dès qu'ils paraîtront , fi on n'en a pas befoin Après ces deux années, fi je vois que l'arbre le mette trop à fruit , & pas affez à bois , effet très-commun fur les coi- gna (Tiers , je fupprime en tout ou en partie les bourgeons fupérieurs qui avoient été couchés horiibntalement. Alors il fe forme de nouveaux ti- rans , & la sève afflue en abondance dans le haut , fauf à rabaifler à l'ho- rifontale , quand le befoin l'exigera ; enfuite à la fupprimer , &c ainli de fuite. On efr afluré qu'en confer- vant cet équilibre entre la partie Su- périeure & l'inférieure , que le go- belet fera chaque année garni de la même verdure & de la même quan- tité de fruit, fur-tout fi l'on fupprime, fur chaque bois à fruit, une partie des vieilles bourses, {consultez ce mot ) & fi on diminue une certaine quantité de boutons à fruit, ainli que je l'ai indiqué aux articles poi* riers , pommiers , &c. La taille de l'arbre en buiffon ou gobelet, eft moins difficile que celle n , prefque toujours bien prononcée aux yeux de l'hom- me accoutumé à voir , que M. de la Biretônnerie affigne la dénomina- tion du fort au foïble. La partie inférieure eft le fort , & la fupé- rieure eft le foible. » ( 'eft , dit-il » avec raifon , entre le fort &C le » foible de chaque branche ou » bourgeon qu'on doit les couper » ou tailler toutes précifément \ ce » qui fe trouve ordinairement de~ » puis un œil pour les plus foi blés , et » jufqaà trois ou quatre pieds pour » les plus fortes ou les gourm.i/iJes. » Oii ne fauroit s'y tromper, puil- » que c'eft où la sève commence à » diminuer , qu'on eft affuré d'avoir » pris un julle milieu entre une » taille trop Ion ue qui énerve l'ar- « bre , ec une taille trop courte » qui le retient; ce qui équivaut & i> revient a ■ tout ce que » Ton peut dire fur la i » bran irtes & r> fbibles. I! n'y a donc qn ui T A I 365 » bonne méthode de tailler les ar- » bres fruitiers : c'eft de l'ignorance » de tout bon principe , que nait » l'incertitude de nos jardiniers qui » taillent à tout hafard , tantôt trop » long , tantôt trop court , fans » égard à la force ces branches, fans » julle mefure , fans lavoir ce qu'ils » font , ni d'où provient le dépérif- » fement précipite des arbres , & la » perte de tous nos fruits. » D. Taillez-vous toujours ai;. li, foit fur l'efpalier , foi1: fur l'éventail , le gobelet, la pyramide ou quenouille? R. Oui, pour les efpaliers , éven- t .i' , & gobelets , 6c non pour les arbres en pyramides ou quenouilles , parce que le mode de leur con- duite s'écarte de toutes les lois de li nature. Si on fuivoit cette taille, leur forme reflembleroit bientôt à celle d'un peuplier d'Italie , & com- me chaque bourgeon alî'ecieroit la ligne perpendiculaire , on n'auroit point de fruit fur les francs, & très- peu fur les coignaffiers & paradis. Quant aux autres , je vous ai indi- qué les cas où il convient de s'é- carter de la taille du fort au foible ; par exemple , lorfqu'un côté ù\ (pa- lier & d'éventail l'emporte fur l'au- tre ; li trfqu'un gobelet offre la même détechiolité , ou lcrlque fur ce go- belet il convient de garnir une pla< e , enfin de le rendre plus ou moins tirant ; il eft certain , par exemple , que lorfqu'on établit un gobelet fur un jeune arbre , fi toutes fes poulies font égales en force , chaque année le fort & le foible désigneront la hauteur qu'ils doivent garder ; tk ; : année , i' .t la diftance d-'une bifurcation à la bifurcation liiiv iree que bran- ches de la fourche feront les plus -//) T A I tira \S de tous ceux qui fubfiftent fur cette branche , & ils Serviront, lorf- que l'année d'après on taillera leur pouffe du fort au foible , à fournir de nouvelles bifurcations ou four- ches , Se ainli de fuite. Quant aux arbres en efpalier &C en éventail , comme la baie de leur taille ne porte pas fur la bifurcation, rien n'eft plus facile que la taille du fort au foible. Un feul coup-d'œil fur les bour- geons indique la place oii l'on doit tailler. D. Après s'être conformé aux quatre grands principes fondamen- taux , ne refte-t-il plus rien à faire pour la taille d'hiver ? R. Il faut paliffer foit avec des loques, foit furdesalaifes, les meres- branches , celles du fécond ordre 6c les bourgeons ; enfin les affujettir de manière que les coups de vent & autres accidens ne les dérangent pas de la direction qu'on leur a donnée. Quant aux ligatures , elles feront lâches , c'eft-à-dire , qu'entre elles & l'écorce , il refte un vuide propor- tionné au volume que les branches ou bourgeons doivent acquérir pen- dant l'année. Si la ligature eft trop ferrée , il fe formera un bourrelet , & ce bourrtlct, (confultez ce mot) eft très-nuifible à la végétation; que fi on eft contraint de ferrer fortement une groffe branche , foit pour la faire plier , foit pour lui faire prendre une nouvelle direction , cette opé- rition n'aura lieu que petit à petit , & tous les quinze jours on refferrera le lien ; mais entre les points de conta£t du lien fur l'écorce, on aura foin de gliffer de la paille ou des paquets de chiffons , afin que le lien ne meurtriflepas l'écorce. (Confultez les mots P'iHJJ'igc, pécher ) T A I CHAPITRE III. De la Taille a'à:. La taille d'été a pour objet 17- bourgeonnement ,1e caffement ou />/'«- ament & le paliffage. Confultez ces mots , afin d'éviter les répétitions. En quoi confifte la taille d'été du jardinier qui n'a aucun principe ? Dans le courant de juin , ou au plus tard dans le commencement de juil- let , il arrive & commence une fuite d'arbres gros ou petits , jeunes ou vieux, fains ou fouffrans , peu lui importe ; il arrête tous les bourgeons de l'année à trois ou quatre yeux , foit au fommet , foit fur les côtés des arbres : voilà fa taille d'été. Que réfulte-t-il de cette abfurde manipu- lation ? aucun bien &£ beaucoup de mal. La taille eft faite à contre- temps , puifque l'œil fupérieur du tronc du bourgeon qu'il a laiffé , fe développera & pouffera prefqu'aufli long que fi on n'avoit pas touché au bourgeon ; & fur le bas de ce bourgeon , les yeux refteront Am- plement à bois, tandis que l'objet de la taille d'été eft de les difpofer à fe changer en boutons qui fourni- ront par la fuite le bois à fruit. Ce n'eft encore rien ; il faudra à la taille fuivante de l'hiver , rabattre au- deffous de la féconde pouffée : on I aura donc fans néceffité & très-mal à propos, i°. dérangé le cours de la sève dans fa plus grande impe- tuofité; 2°. employé la sève à nourrir en pure perte du bois que l'on retranchera ; 30. fupprime les reffoimces que la nature offroit d'elle- même à l'arbre, pour fe charger de fruits. Le propriétaire fe plaint en- T A I faite que fes arbres ne portent pas de fruit ; le jardinier s'excufe fur la iaiion , fur le fol qui ne convient pas à l'arbre ; enfin il raiionne comme il travaille , toujours à contre fens. C'eft un raifonneur & un ignorant. A l'article ébourgiorinement , j'ai rapporte le texte de M. l'abbé Roger de Schabol. Celui de M. de la Bre- tonnerie préfente d'autres idées neu- ves , & il complettera cet article. Ce rapprochement fera plaifir à nos lecteurs. « L'ébourgeonnement ou » taille d'été efl auffi effentielle que » la taille d'hiver. De fon opéra- » tion &c de la iaifon de la faire qui » font auffi peu connues, dépend le » fucces ». Danger tfébourgtonner trop tôt. *>•> i°. Si vous ébourgeonnez avant » que la grande furie de la pouffe foit » pafîce,vos arbres s'epuiferont à » repoufl'er une quantité prodigieufe » de bourgeons qui vous obligeront » de recommencer plu fleurs fois le » même ouvrage , déjà afTez long » par lui-même, ce qui n'arrive pas » quand la sève eft arrêtée. Il faut » donc attendre, comme difent les » gens de l'art, que l'arbre ait jeté » tout fon feu , & qu'il foit devenu » fage (t). » 2°. Si l'on fupprime les bour- y> geons trop tôt , prefque toutes » les branches deviennent gour- » manies , et il ne fe forme que » peu ou point de branches a huit ; T A I V >» mais quand le bourgeon relie » plus long-temps , en partageant » la sève , il la modère Se l'arrête; » il en réfulte plus de branches » foibles , qui font celle > qui don- » nent du fruit. » 30. En fuppiimant les bour- >» geons avant que les arbres aient » fini leur pouffe , on augmente » la sève de celles qui refirent , & » il arrive encore qu'elles pouffent » de nouveaux bourgeons de tous » leurs yeux, même les plus bas (^ , » ce qui rend la taille d'hiver tel- » lement difficile , qu'on ne fait » plus, pour l'affeoir, où trouver » un ail qui n'ait pas pou fié ; il » faut le chercher fouvent jufqu'à » une très-grande hauteur , où la » branche a quelquefois trep perdu de » fa force , ce qui elt la caufe que » tant d'arbres font dégarnis & » totalement dénues , par le bas , » de branches à bois & à fruir. » 40. Enfin , en cbourgeonnrmt » trop tôt , on découvre , et l'on » mer à l'air , avant qu'ils aient pris » affëz de confiftance , les fruits » encore trop tendres qui croiflènt, » fe nourri lient, groffiffent à couvert » fous les bourgeons. &: y ice » plus de fermeté pour rénfterairt im- » prenions de l'air quand la faifon » de fupprimer les bourgeons fera » venue. » Véritable fafon Je ï'cbourgeonr.cmcr.t. » Celle du pêcher & de l'abri- ( i) Note de Pidtttur. C'eft Péptrtjûe âç la ftafe c!c la pvc. ( Cdnfulu\ ce mot ) (î) Dans nos provinces vraiment méridionale* , lo;lqu\ . nne irop- tùt les pommiers , les boutoiu du bas des bourgeons t'ouvrent Se » geons tendres , blanchâtres, nulle- » ment propres a donner du bois, ni » du fruit..'.. Si vous retranchez trop » jeunes les fouies , les nouveau* » canaux où l'abondance de la sève » s'eft extravafée , ne pouvant plus » être contenue dans les principales » branches , la sève perce de nou- » veau , et forme de nouveaux » bourgec n> multipliés , par-tout où » elle tiCiivejour; elle s'épuife enfin » à ce jeu répété; & toutes les petites » plaies de ces nouveaux rejetons que » vous avci retranchés, et dont les po- » res font plus ouverts , prenant plus » d'air,sèchent& fatiguent vos arbres. » La fève , au contraire , a-t-elle » jeté tout fon feu, a-t-elle pouffé » au-dehors tout ce qu'elle con- » tenait de fuperflu , elle s'arrête ; » vous retranchez alors entièrement >> ces bourgeons, c'eit-à-dire, toutes n les petites branches qui font fur T A I » le devant & fur le derrière de » l'arbre , ce'le? enfin qui font con- » fuies & abfolument inutiles. Il » n'en repoufte plus d'autres , ces » mêmes bourgeons étant alors plus » murs , plus ferrés , les pores » muins ouverts , le retranchement » que vous en faites , donne moins » d'entree a l'air , deffeche & fatigue » moins vos arbres. Les fruits , » d'ailkurs encore tendres ,ont be- » foin de cette couvciture pendant » un ceitain temps a l'abri des » bourgeons,étant moins expofés aux » ardeurs du foleil & à d'autres acci- » dens; ils le nourriffent & groihiTent >> davantage , & fe trouvant debar- » raffes à temps & 3 propos de ce bois » inutile, avant de lespalifler, ilss'ac- » coutumentinfenfiblemenr à l'air, & » prennent une nouvelle croifiance.« » Enfin , toutes vos branches à » palilîer étant plus corfées , ayant » plus de longueur & de confiftance , » elles fupportent mieux les attaches, » elles ont plus de foutenance , & » votre pnlilfage eft fait pour n'y » plus revenir ; c'eft diminuer l'ou- v vrage & gagner du temps : il » faut donc fur cela ne pas céder » aux mauvais exemple; & ne ja- » mais ebourgeonner avant le temps » preferit , li ce n'eil dans des cas » particuliers S: extraordinaires , » comme il arrive quand les four- » mis ont attaque un pêcher , qu'el- » les en ont crifpe ce recoquille les » bourgeons & les feuilles dont » elles ont formé des paquets aux ( i ) L'auteur parle pour le climat de Paris ; à menue qu'on s'approche du midi , rébourgeonnement doit être plus rapproché. ( i ) J'ai développé à l'article sèvt , les caules de cette féconde sève , & d'jpràs quels prncipei elle s'exécute. extrémités. T A I »> extrémités des branches , où elles » fe retirent avec le puceron. Il » faut alors devancer l'cbourgeon- » nement ordinaire , couper tous » ces bourgeons & les bouts de ces » branches habitées par ces ani- » maux. »> Les greffes mêmes, quand elles »> font faites à propos dans le temps » du mouvement de la sève , dont » les jets pouffent avec force, n'ont »> pas befoin de cette fuppre/ïion » prématurée des bourgeons; ils ne » peuventque contribuer, comme on j> lefouhaite , à retenircesjets prin- » cipaux des greffes , en moyen » bois qui ne prend point trop de »> force , ne s'élance pas trop ce » fe met plutôt à fruit. Enfin, on » abandonne l'arbre à cet effet avec » tous fes bourgeons à lui-même, n jnfqu'à ce que cette première » fougue foit pafTée. « Exceptions. » Après la connoiffance des règles générales , il faut encore obferver les variations du tems qui font les années plus hâtives ou plus tardives. L'année 1770 fut tellement tardive dans le climat de Paris, le froid rigoureux de l'hiver ayant duré un mois de plus qu'à l'ordinaire , & s'étant prolongé par des pluies qui refroidirent encore la terre , on ne put ebourgeonner les pêchers qu'en août, dans les terres froides fur-tout, & les fruits , qui n'avoient été nourris que d'eau pendant près de deux mois, étorent encore h tendres , & le foleil devint fi brûlant, qu'on fut eblige de couvrir les pêches aveedes feuilles de vigne , à inclure qu'on palilloit , pour les garantir des coups de loleil , Tome /A'. T A I 369 jufqu'à ce qu'il vint un temps forr> bre qui permît de les découvrir. Il en fut de même en 1777. Les poi- riers & le; pommiers particulière- ment, rerterent très-tard en sève; mais en 1778, ce fut ie contraire. Les poiriers fe trouvèrent en ctat d'être ebourgeonnés des le commen- cement d'août, a caufe de la grande féchereffe qui précéda & qui dura long-temps. En 178 1 , la grande chaleur &: la longue séchereffe du printemps avança tout ; les abrico- tiers & les pêchers furent en état d'être ebourgeonnés quinze jours plutôt qu'à l'ordinaire ; c'eft-à-dire, dès le commencement de juin. On feroit mal alors d'attendre un temps qu'on propofe comme une règle générale , qui n'eft pas , comme l'on voit , fans exception , fuivanc les années et les circonllances. » >» L'cbourgconnemcntdu pécher & de l'abricotier confifte, i°. àcouper aune ligne ou deux près de la bran- che qui les porte, les bourgeons qui ont pouffe fur le devant , denière & dans les aiffelles de ces branches : 2°. à ravaler dans l'intérieur de l'ar- bre toutes les branches trop foibles fur les plus baffes , faifant la même opération lorfque les bran- ches feroient trop confufes & qu'on ne trouveroit pas abfolument trop de place pour paliffer ; car pour peu qu'il yen ait, il faut paliffer beaucoup & couper le moins qu'on peut , & quand il fe trouve des branches fortes , neceffaires pour garnir l'éten- due de l'arbre , il ne faut laiffer fub- liflerqu'àladiitanceau moins de deux pieds les unes des autres; on a l'at- tention da n'entretenir que de s plus foibles ente deux : 30. on retranche par le pied les gourmands mal pla- Aa a 37o T A I ces , dont on ne lauroit abfolument rien faire, & on -conferve ceux qui peuvent remplacer les principales branches s'il y en a qui languiiîent, on pour remplir les vuides. On cou- pe ces derniers a la fin de mai, à moitié de leur longueur; à la mi- juin encore plus bas , & au com- mencement de juillet, à un feul œil ou bien à deux ou trois yeux les plus bas, félon la place a remplir , & d'où il fortira des branches plus foibles , qui feront encore allez tôt formée- pour donner du fruit l'an- née fuivante.... Mais on retranche entièrement dans ce même temps ceux qui fe font formés au pied des principa'es de la dernière taille aux extrémités de l'arbre. On feroit de trop grande plaies à ces branches , fi on ne les fupprimoit qu'au temps de Pébourgeonnement : 40. on re- trancheront le bois mort; on coupe les branche; attaquées de la gomme au-defièùs de la partie affectée. » TAILLE DES RUCHES. Tailler ou dégraifler, ou vulgairement châ- trer les ruches , c'eff enlever une partie des provifions que les abeilles y ont placées pendant la belle fai- l'on , qui cil le temps de leur ré- colte. Voyez à l'article abeille , le huitième chapitre de la troilieme partie. M. D. L. L. TAILLIS. Certaine étendue de teirein couvert de bois que l'on eu. .ne parle pied, ou de temps en temps , ou à des époques fixées, au- ddlbus de l'âge de 40 ans. Je n'ai celle , dans le cours de cet trovr pe,ae recommander la planta- tion ôesbe/i;, & même de la icgar- T A I der comme une excellente fpécnla- tion. Plusieurs de nos lecteurs ont approprie cette aflertïon générale aux cantons qu'ils habitent, & ils l'ont trouvée exagérée ; je les remercie fincèrement des observations qu'ils ont eu la bonté de me communi- quer. Ce ferait la plus grande des folies de lacrifier les gras pâturages , de la Normandie, par exemple , à des taillis , à des forêts. La folie fe- roit égale fi on dénaturoit les terres à froment, les bons champs à fti- gle dans les plaines, & même les coteaux expofes du levant au midi , & bien abrites du vent du nord, dans les cantons où la chaleur eft af- fez foutenue pour que les vignes don- nent du vin de qualité. Dans l'ai- fertion générale tout eft relatif, foit à la population du canton, foit à la facilite des confommations , foit à la fertilité du fol. C'eft une affaire de calai à laquelle le prop:ie taire intel- ligent doit fe livrer avant de com- nifncer aucune entrepr.'fe en ce geii.e. Les fables de gres de la foret de Fontainebleau , ou le fol pauvre de la forêt de Compiegne , embranchenu nt de la forêt noire, &c. l»nt-ils intiinfequement propres à fournir autre choie que du bois? Dans la totalité, quelques portions de terrein font lans doute exception à la proposition générale ; mais fi on cal- cule ce qu'a en coûtera pour défri- cher la totalité, & quels lei ont les produits dix ans après le défriche- ment , il fera bien prouve que ce loi rendra plus en bois qu'en cul- ture regke. Actuellement que l'on luppofe deu> forêts à la porte de Paris ou de telle autre grande ville tres-peupl.e &- très-j'ei unieufe , il eft certain qu'elles n'fxifteront pas T A r long-temp". , qu'elle, feront déni- chées fuccellivement. Dans cette fup- pofitit*n , les bras ni les engrais ne manqueront pa<- , & le riche proprié- taire ne plaindra pas les fonds qu'il enfouit , foit pour avoir le plaifir de créer , ( c'en eft un très-grand ) foit afin de fe procurer des loui/Tinccs agréables ou utiles... Que fi le fol de ces forêts eft acquis morceau par moceaa par de petits cultiva- teurs d'.me paroifle nombreufe , tout mauvais qu'il eft, il rendra plus entre leurs mains que dans celles d s grands propricrai es, parce que, tra- vaillant pour eux & par eux-mêmes, ils ne plaindront ni peines ni la- beur , & ils paieront moins cher leurs prifitaires , ou journaliers , ou valets , aucun moment ne fera per- du & tout fera à leur avantage. Il réfulte de ces données que la pro- position générale eft vraie, & que les modifications qui naiifent , foit des localités, (oit des ciiconl- tances, loin de la détruire , la con- firment. Je n'ai cette d'inviter à boifer les Commets des montagnes, jufqu'à une certaine diitance , parce que toute autre culture y eft abufive , pir-tout fi la pente eft rapide & prolongée. Confultei ce qui a etc ut an mot de fi tellement. Les fommets boifes l'ont une mine incpuifable de teire végétale pour les bas ; ai.atte/. - y les forêts , dans peu ils n'offriront plus que des rochers fecs & dé- charnés. Toute la tcirc qui les re- couvrent fera entraînée dans les val- lées; à la longue,, le foj des vallccs diminuera en bor.tc, parce qu'elle ne fera plus entretenue par ï humus ou terre végétale des parties fupérieures< T A I 371 Les grands tenemens de forêts ôc de tajllh prouvent en général', deus chofes , ou que le p iys eft peu peuplé , ou que le fol en eft mauvais. Si au contraire le fol eft bon, & fi les bras ne m influent pas dans les cantons, il eft abfuidc de ne pas mettre ce fol en culture réglée. Jamais tailli. 1 i Ôréts ne ier- dront autant que le blé, fur-tout fi on alterne les champs avec le grand trijli confultci ces mot". ) ; en fuivant ce procédé on le pro- cure chaque année une excellente récolte fans épuifer la terre; mai; fi le fol eft maigre , s'il eft pemif, fi la difette de bras fe fdh fenrir , fcmei des glands ou telles autres graines propres au climat , con- sultez l'article fo*êtt multiplie? les taillis en châtaigniers, miniers , ' clients , fuyards , lioulruii.r , bois blanc , fuivant la nature du fol. En parlant de chacun de ces arbres , on a indiqué la manière de les mul- tiplier , & à l'article châtaignier, on trouvera tous les détails fut la minière de faire les taillis. Quoique je ne cefte d'inviter à ne pas laiftèr un feulcoin de montagne , un feul mauvais terreau fans tj I forât ; il ne f.iutpa croire que le pro- duit en fera conlidérable ; cependant il eft allure puifqu'on n'auroit retiré aucun bénéfice d'un fol pareil; une ioiï fente, il ne demande plus aucune culture , cV: après vingt à vingt-cinq ans il donne un produit réel ; toux ' qu'on le fnppole , il vaut EUteux f.ivoir que rien du tout , & on aura coiif.rvc une mine de lente \ - gel.ile. M. De ,..•■:•/. dans Ton traité «ic CLxplohui'w:! da rois, cherche a de- A .1 a z 373 T Al terminer en général le produit du faillis de chênes venus dans un bon fa : 's ■ & il .'explique ainfi : Six cents arpen- de taillis dont cha- que coupe réglée a vingt ans , feroit de trente arpens ; chaque arpent ef- timé à 1 2.0 liv. les trente arpens , produiront 3600 liv. Suppofti que de tout temps on eût réfervé dans ces tai'lis 24. baliveaux , de l'âge , avec huit mod mes & huit anciens par arpent; on vendroitdans chaque coupe de trente arpens, trois cent-foixante modernes , à raifon de 12 liv. par arpent, parce qu'on con- tinucroit d'en rtferver huit, &C qu'on luppofe qu'il pourroit en être péri quatre parla vio'encedesvents & par las' ûtedes arbres exploités: ces trois cent-foixante modernes, eftimis ci- devant à trois fols la pièce, produiront la Comme de 540 liv. On vendroit aufîl huit anciens de quatre âges par arpent, qui feroient rempla;éspar autant de modernes, avec huit anciens de trois âges, que l'on continueroit à laifTer en réferve : il le trouveroil dans chaque coupe de trente arpens , deux cent quarante anciens a ôter;!efquels, fuivant l'efti- mation ci-devant de 8 liv. 10 fols la pièce, produi. oient .... 204c liv. Trente arpens de taillis en coupe de vingt ans avec douze modernes , avec huit anciens de quatre âges par arpent , produiront donc annuelle- ment , non-compris les branches . . 6180 liv. Actuellement admettons pour très- exaér le compte préfenté par M. Du- hamel ; & pour ne rien lai.Ter à de- firer , admettons encore que la valeur de. branches porte le produit net à ^oco liv. 5 cette ibmxue qui elt la rc- T A T préfcntr.tion du produit annuel des fit cents arpens, donnera un peu moins de 11 liv. 1^ fols par arpent ; car à 11 liv. 15 fols , le totil mor.teroit hyo^oYiv. Mais comme .M. /) eftime \efol bon, & que tout irjM r.t de fol bon, mis en culture régi. e, pro- duira p'us que j 1 liv. 15 fols-, il eft donc clair qu'il n'y a aucun herefice a facrifler de tels terreins à 1' ntrerieti des taillis , à moins que d'ns le canton il manque des bris pour u 1- tiverla terre. Si actuellement on con- fédéré l'emploi de ce terrein de fix cents arpens, rejativement â l'avantage public, on verra, i°. quedansl'efpace de vingt années, on n'aura employé pendant trois ou quatre mois feule- ment , que de quinze h vingt per- fonnes au plus pour l'exploitation du taillis; 2°. que trente familles au moins auroient vécu & élevé leurs enfans fur cette mime étendue de terrein fuppofé bon. On a donc raifon de conclure que les taillis doivent être relégués fur les montagnes & coteaux à pentes ra- pides, ou dans les terreins de très- médiocre qualité. I es uns Si les autres ne manquent pas en France , & pour peu que les corps administrât fs en- couragent & furveillent ces planta- tions , le bois ne manquera ja- mais. Cependant , malgré cette af- fertion géncrale, j'inviterai fans cef7è les grands tenanciers à feprocurerfur leurs fonds, non- feu emtnt leurs befs de chauffage , mais encore ceux pro- pres à la charpente , aux cerceaux , cxc. ; ne pas acheter eft un vrai bé- néfice , couper au lefoin en eft rrt fécond: coupera propos & voiturer d.:ns la morte faifon, donne le troi- sième 5 avoir par avarice fes bois de THA rechange &: bien fecs , afFure le qua- trième , &c. THALICTRON des boutiques. Voyez Planche XI, pag. 304. Tourne- fort le place dans la quatrième feâien de la cinquième claflè des herbes a fleurs régulières de pluûeurs pièces dilpoféesen croix , & dont le pilHl devient une filique : il l'appelle Jifymbrium annuum , ahfintlùi minons folio. Von- Linné e claire dans la té- tradynamie filiqucufe, & le nomme Jljjmbriurt: jbp/iia. Fleur. Compolée de quatre pétales égaux , difpoles en cro;x ; un efl re- préfenté en B : les parties f.xuelles coniiftent en (ix étamines, dont deux plus grandes & deux plus courtes ; un piftil , lequel cft cornpofé d'un ovaire, d'un ftyle, d'un iligmate ;il cil repre- fentj dans le calice C , compote de quatre feuilles longues. Fruit. Silique a deux panneaux , fé- paré par une cloifon membraneufe ; fes panneaux s'ouvrent de bas en- haut, comme on le voit enE, & laiilenc échappes des femencesF, menues & arrondies. Feuilles. Surcompofées, pluficurs fois ailées , découpées finement , blanchâtres, couverte; d'un duvet très-fin , imitant celles de la petite arjfinthe. Racine A. En forme de navet , longue , ligneufe , fibreufe , blanche. Port. T'ge d'un ou deux pieds, ronde, dure, un peu velue; les fleurs en grand nombre au fommet des ra- mcui\; les pédicules minces, très- longs , les feuilles alternativement placées. Lieu. L?s terreins incultes , les bords des chemins, les vieux murs \ la TA M 373 plante efl annuelle, fleurit en juin , juillet & août. Propriétés. Les feuilles font re- gardées comme ailringentes , deter- ïive- , vermifuges , fébrifuges : on les donne dans la diarrhée par foiblefle d'eflomaceV. de>inteitin:, la diarrhée pu des humeurs acides, les peites blanches , les hémorrhagies inte; nés , foit en infufion , foit en décoction. TALUS, confultez l'article FûSSÉ. TAMARISC d'Aî.i. emagnf. Tourrïifort le place dans la quatrième fection de la vingt-unième clalle des arbres à fleur en rofe , dont le pif i il devient un fruit cornpofé de Glicujes ramaflecs en forme de tétc : il l'ap- pelle tumarifeus germanio:. Von-Linné le clafle dans la pentandrie-trigynie, & le nomme tamaris germanica. FUur. En rofe, cinq petites pétales ovale-, obtufes, ouvertes, concaves ; le calice trè -petit , divife en cinq parties obtufes , droites: il a dix éta- mines & trois piltils. Fruit. Capfu'e oblongue , aiguë, à trois côtés , plus longue que le ca- lice , à une feule loge , a trois val- vules \ plufieurs petites femences ai- grettees. Feuilles. Efpèces d'écaillés qui re- couvrent les jeunes tiges, comme les feuilles du cyprès. ( Voyez ce mot ) Ces écailles font herbacées, vé tes , entières , cpailTes , rangées comme des tuiles. Racine. Ligneufe, rameufe. Port. Grand arbrlL au dontle tronc efl dur ; les jeunes tiges vertes & pliai tes ; l'çcorce du tronc blan- châtre, unie ; les rieurs a l'exti cuite & le long des tiges , cîlfpofécs en grappes. ;-4 T A N Lieu. Le-s terrcins humides d'AMe- magne. TAMARISC de Narron-ne. Tama'ifct'S Narboiicnfu. ToURN. Ta- rnaii/ais r\.'/.';c.:. L IN. La ticur fcmbla- blc à celle du précédent \ mais elle n'a ■que cinq étamines. . . . Fe.iil!es plus petite-. , plusmenues, plu. arrondies , moins cp ■. i ' I u ^ — Racne, l.unènie.... L'écorce plus rude , grife en dehors, rougeàtre en dedans ; originaire des provinces méridionales de France. Proprihii. La majeure partie de celles qu'on attiioue à ces deux Ta- nurisc font douteufes : mais leur fel c!t avec raiSon regarde comme un puilFant urinahe, & par conséquent uès-ejtimé dans l'hydropifie cauiee par rétention d'humeur excrétoire. UfafàA iconomiqiui. Avec ion bois on fait des talTes pour boire ; il eft facile de former des haies avec cet, aibrifTeau , en entrelaçant fes nom- breufes biaiKhes. Le bétail, les trou- peaux ne touchent pas a Jeiu s feuilles. Apres que les haies font formées, il faut avoir foin de Supprimer les dra- geons qui pouffent des racines. Ces deux arbriiTeaux figurent très-bien dans les mailifs. TAN . TANNÉE. La première dénomineri.in déf/jnc l'ccorce du chêne, grof;ièïcnicnr piléi^, & la fé- conde cette même ccorce rangée & ferrée fortement 'pour former vr.e çàucjie. ( Consultez ce mot) Plus le tan eft redii: en pondre fijte , plus prornptemertt i! s'cchr.ufrè lort- ûifii ..outnicie une certaine humi- dité. Il ne fermentera pas en tout fi cette poufûère éft complètement sèche. Le tan giolnércment pilé s'é- chauffe plus lentement , & conferve fa chaleur beaucoup plus long-tvmp=. T AN Si on employé dn tan neuf, c'eft- e , qui n'ait pas encore Servi a la préparation îles cuirs, la chaleur & fa durée feront confidérables; mai* il coûte fort cher. L'économie diète & l'expérience prouve qu'il fuffit de fe pourvoir de tan , lorfqu'on le tire des roues avec les cuirs ; on Pexpofe alors au grand air , on le lailfe sécher, enfuite on l'accumule dans un lieu fec à l'abri des pluies ou de toute humidité. Lorfqu'on defire préparer une tannée, on le retire de defTous l'angard, & on forme une couche , Soit uniquement compoS^e d • tan , Soit mêlée avec du fumier de litière. A l'article couche, on lira les détails néceSTaites a cute opération. TANAISIE. Voyez planche XI^ page 304. 'l'ournr/brth place dans la troifième Section de la douzième clafle des herbes à fleurs en fleu- rons , qui l.ulierit après elfes des Se- mences Ssns aigrettes ; & il l'appelle tanceetum ûrt/gat ..\'<>r>- Linnc la ciafiè dans la fin;1 poligamie égale , & la nomme tana- cetuin vulgare. Fleur Compolee de plu Sieurs fleu- rons hermaphrodite; B. Dan* Itali- que , truque fleumn eft diviSe en cinq parties. Les fleurons femelles Sont à la circonférence & d'vifcs en troi5 . ordinairement jaunes , & quel- oue'ois . mais rare 1 es. Ils Sont tous portes lui un réceptacle C, plat, éeailleux , convexe. I nui D. Semences Solitaires , oblongnes , nue-. . Deux fois aile, coupées comme par paires , <.. en manie; e de icie a leurs bords , . tes : cm en rrouve une va- .< feuilles pliflees & crépues. TAN Piacine A. Longue , ligneufe , rameufe. Port. Tiges de trois pieds environ de hauteur , rondes, rayées , rem- plies de moelle, légèrement velues; les rieurs naiflent au iommet , dif- poiles en corymbe ou bouquets ar- rondis ; les feuilles font alternati- vement placées. Lieu. Le long des prés, les bords des chemins ; fleurit en juillet & août. La plante eft vivace. Propriété. Les fleurs d'une odeur aromatique, médiocrement forte, d'une faveur arrière. Feuilles d'une odeur aromatique forte, d'une faveur amère , & médiocrement acre, ainû que les femences. Usages. Les feuilles font fouvent mourir les vers afearides , cucur- bitins &lombricaux, contenus dans l'eitomac & dans les inteitir.s. Elles echaurrent beaucoup , elles altèrent, produifent quelquefois des coliques, conflipent , augmentent l'acrete des urines fans les rendre plus abondantes. A haute dofe elles peuvent produire l'inflammation de l'eflomac & des inteflint. Elles font indiquées dans la fièvre tierce, dans la fièvre quarte fans dilpofition inflammatoire; dans les pales couleurs ; dan> un grand nombre d'efpèces de maladies par. foiblefle , caufees par des humeurs féreufes ; dans la lupprelTion du flux menftruel par impieflnm des corps froids , avec foiblefle des forces vitales. Les fleurs moins actives que les feuilles, font propoLcs pour les mêmes elpcces de maladies. Les îemcnces plus actives que les fleurs , font particulièrement recommandées dans le maconlme fms penchant vers l'état inflammatoire , 6c dans les elpecesde maladies produites par les vers. L'eau diflillce ces fleurs de tanaifie. reflaure a peine'es forces vitales, quoiqu'adminifhce a très- haute dofe ; elle ne produit point les même s e frets que les feuil- les. L'huile eflentielle de tanaifie éehaurle confidciaoicment , & même enflamme loi. 'qu'elle n'efl pas unie avec beaucoup de fucre & à très- petite doie. TARTRE DU VI NT. Sel concret, acide, huileux , qui le (epaie d:i \ in à mefure que la fermentation • forme l'efprit argent ou eau-de-vie. Il fe précipite au fond Ce. le plus grofîier eit mélangé a ec la lie ; le plus pur crifiallile contre les parois des tonneaux, & forme cette croûte folide qui le* t piiTe. L e tartre elf. le fel efienrel du moii, ; ( consultez ce mot ) c'eft lui qui détache de la furface interi pellicules du grain du raifin , la partie colorante, qui l'avive, l'exhalte , & l'incorpore dans tout le fluide. La chair du raifin noir cil blanc] , & c'efl avec le raifin noir qu'on £ ic en Champagne le vin blanc, on l.r.îe cuver ou fermenter le i .r'f.n noir, ex moins , tor.res ^; , égales, ii devient coloré , parce que. du t n :re n'a p„s eu aflez de temps pour compléter la oiflolu- tion de la partie colorante... ' ç hiilrs efl le principe de ! du vinaigre. Alix articles vin , vinaigre , nous entrerons dans de plus grands détails, TAUPE. TAUPIÈRE. La taupe efl un quadrupède trop connu pi . r le décrire. La tffupiùreeQ un mur- ce. ;j eie bois creiile avec une! i vr, TAU èv quifert a prendre cet animal. La taupe fe nourrit de vers, d'infectes, de racines de certaines plantes, & en particulier des oignons de colchi- que. Il efl très-facile de détruire ks taupes, fî on les poorfuît avec per- feverance. Elles aiment les terreins forts & fans pierre; leurs gale- ries s'y confervent pendant plusieurs années; les cailloux, les pierres s'op- pofent aux fouilles de l'animal & dérangent leurs directions. C'eft tou- jours la faute d'un propriétaire ou d'un jardinier, fi fes prairies, fes champs ou fon jardin font infectés de taupes. L'animal a heau être fin, avoir le fens de l'ouie très-délicat , il eft facile de le détruire , même fans fe fervir de taupièie. Le premier foin eft d'affaifter toutes les monticules qui s'clèvent au-deflus du niveau du fol. Ces monticules font autant de foupireanx qui biffent introduire l'air atmofphèrfque dans les galeries. Incommodé par la privation de l'air, il rétablira ces foupireaux à trois époques bien marquées , au foleil levant , au coup du midi , & vers le foleil couchant. On examine de quel côté il pouffe la terre en de- hors , & avec une bêche , con- sultez ce mot ) ou avec une luge pèle ferrée , on l'enfonce profondé- ment & avec preftcifè du côté op- pofé à celui oit eit jetée la terre ; enfin avec la même prefteffe on enlève toute la terre , la taupe s'y trouve prife , & on la tue. Il ne faut qu'un peu d'rnbitude. J'ai vu des jardiniers fi experts, qu'ils paroient d'en pren- dre douze de fuite fans en manquer une. Xe fait confirnioit leur dire. Lorfqu'on a manqué l'animal , on abat de nouveau tous les monti- cules , on en piétine la terre , & la taupe efl forcée de recommencer TAU fon travail. C'eft fur-tout dans les premiers jours du printemps qu'il eft eiîenr'cl de conimciv er la chuffe, parce que la taupe met i>a: de bonne- heure , &c elle renouvelle fouvent fes pontes. Pendant les hclles nuits de l'été elle fort quelquefois de fes foiiterrc-in;. Li!e eft accompagnée de fes petits, & elle joue avec eux; mais au moindre bruit toute la fa- mille rentre fous te;re. Plufieurs papiers publics ont annoncé dans le temps un moyen de détruire les taupes. On l'annonçoit , fuivant la coutume , comme excellent, faites bouillir des noix dans de la leftive; mettez ces noix dans les trous. L'a- nimal les mangera, & périra. On en met quatre ou cinq dans chaque trou. J'ai éprouvé cette recette à plu- fieurs reprifes différentes, & dans dif- férentes faifons , toujours lans fuccès. La taupière fimplc eft un morceau de bois de douze à dix-huit pouces de longueur , d'un diamètre un peu plus large que l'eft communément celui de la galerie par ou pafte la taupe; ce morceau de bois eit creufé fur prelque toute la longueur ; la par- tie qui ne l'tft pas, empêche la taupe de fortir. L'autre extrémité eft gar- nie d'une petite proéminence en bois qui règne tout au tour. Derrière cette proéminence ou bourrelet d'une à deux lignes de hauteur, on cloue par la partie fupperieure une lou- pape en cuir , jufte , de la largeur du creux du bois , de manière qu'elle peut être foulevee de dehors ende- dans, & non pas de dedans en de- hors. Cette elpece d'etui une fois préparé, on enlève , fuivant fa lon- gueur , la terre qui recouvre la gale- lie formée parla taupe; on le place dans cette galerie, & on le recouvre de t^rre. L'animal vient , foulève la foupape ' TAU foupape , entre , la foupape fe baifTe, & il elt pris ; rn lis s'il fe i contre le bout formé en bois, il ou- vre une nouvelle galerie & il évité le piège. On remédie a cet inconvé- nient , en plaçant dai s le milieu de 11 :r île la taupière , un bouchon, foit en bois, foit en lige ; nlois, la gamifTant d'une foupape à cha- cune de le; extrémités q'-'on a 1 tiffi e ouverte, l'anima'lfe prend di que côte qu'il le prélente : ùtié fois renfermé, il ne peut plus fouir, parce que plus il poulie la foupape, plus elle fe cole contre le bourrelet & mieux elle ferme. Voici une autre machine , un peu plus compliquée, à la vérité, mais bien plus fùre, & la feule employée dans le Hainaut. Gonlidtez la gravure qui accom- pagne l'article traquenard', fig- i , À B C D , petite planche ayant la forme de quatre long, de cinq pouces & quelques lignes de longueur , fur deux pouces &z demi de largeur ; l'epaifièur de la planche peut etre de trois à quatre lignes -, cette planche eft percée de fept trous , un au milieu E , d'environ trois lignes de diamètre; quatre F G H I aux quatre coins , & à quatre lignes des bords de la plan- che, & les deux autre. K K, chacun à cinq ou fix lignes près des deux autre ,11. I ■ ru itre ouvertures F G H I font deftin ; à recevoir les extrémi- tés de deux petites baguettes de bois pliant, auxquelles ont fait prendre ercle , d'environ deux pouces de rayon ; enfdrte que • ' lette forme une petite arcade. deux trous F G reçoivent auiJi ai les bouts dc^ deux ficelles A A, Turin IX. TAU Ï77 figure 3 , qu'on y introduit , &c que les nœuds qui font au bout de j , conjointement avec l'ex- fréniité des baguettes, fervent à y maintenir fermss & inébranlables : quand ces ficelles font arrêtées dans ces deux trous p.'.r leur extrémité, on les p :fîè ënfûite par chacun de leurs autres bouts à travers de ; deux autres trous K K, & onles réunit enfemble au point D, comme on le voit à la figure 5 ou au point B de h Fig. 1. Elle repréfente deux pe- tites planches auiTi longue; , & a-peu- près auffi larges que la première. On met ces deux petite-, planches dans une fituation verticale , chacune à, côté & tjtit le long de la première planche ; elles fervent à empêcher la terre des côtés de retomber dans la taupière tendue , & fur -tout entre les deux petites arcades. Fig. 3. Deux ficelles de dix à douze pouces de longueur chacune; elles fe réunifient au point B ou on I - che d l'autre ficelle D E; cette dernière doit être de cinq a fix pou- ces de longueur, non compris lai patte quiferc a l'attacher au boutdc Ii peicne F F, fig. 6 ; cette ficelle s'allonge, comme on le voit par la figure , ue deux à troi; pouces au- delà de la jonction B des deux autres ficelles A A B ; elle a un noeud à l'on boutD , & un .Titre, environ a fon milieu B , qui fert à retenir les litres ficelles, & a les empê- cher deglilTer, comme il arriveront fe prend , i'i <-e rtœ id n'y étoit pas. fig. 4. H H H H. Quatre cro- c' e.s de bois q ,i II Venta tenir la e planche ferme , c'r a l'arrê- ter quand latâupïère cil tendue. Oa J>bb 373 TAU enfonce ces quatre crochets dans la terre aux deux côtés latéraux de la planche, deux a chacun de fes co- tés ; ils empêchent que l'effort de la petite perche, qui par (on 1 effort, tend continuellement a l'enlever, ne l'emporte. On enfonce ces crochets plus ou moins , c'eft-à dire , qu'on les fait plus ou moins longs à pro- portion de la folidité du terrein. Il faut avoir attention que le bout des crochets pofe fur la planche., comme on le voit à la figure 6 , pour la maintenir ferme & folide, dans la fituation où elle doit être quand la taupière e(t tendue. Fig. 5. La machine , renverfée fur le côté & vue par-deffbus, on y voit les deux petites arcades A A , qu'on ne fauroit voir quand la tau- pière eff tendue : on y voit aulli les deux ficelles auxquelles on a fait prendre la forme des arcades, avec chacune desquelles elles n'en for- ment plus qu'une feule de chaque côté... On y voit enco-e h figure à-peu-près & la fituation de la che- ville de bois B dont on fait entrer l'un des bouts d'environ d'une ligne dans l'ouverture du milieu. C'eft le nœud qui elr a l'extrémité de la ficel'e D E de la figure trpïfième. On paffe le bout de cette ficelle par Ion bout C , dans l'ouverture E du milieu de la planche. Comme cette ficelle eft terminée par un nœud , lorfque ce nœud commence a dé- border de l'autre côté de la planche, on l'arrête, en y introduisant le petit bout de- la cheville de bois dont il vient d'être parle; ce qui empêche cette ficelle de s'échapper du trou quand la perche la rent tendue . . . Cette ci; re un peu moins longue que les arcades ne font TAU gran.'.es \ c'eft-à-diie, que fi les ar- cades font de deux p mecs un auart de rayon , la cheville ne doit être que de deux pouces de longueur. Quand la machine elr tendue , cette cheville doit être perpendiculaire à la planche, c'eff-a-dire, qu'elle doit occuper dans toute fa longueur , le milieu de la planche. Il faut aulli avoir attention de ne l'enfoncer dans la planche, qu'autant qu'il le faut pour empêcher le nœud qui eit a l'extré- mité de c.tte ficel'e, de paffer au travers du trou quand la perche la tiendra tendue. Comme il feroit à craindre que, fi cette cheville n'é- toit pas affei grolle , la taupe ne vint a palfer à côte lans la renverlér , il faut la faire d'un pouce aVpaifléur à fon plus gros bout ; au lieu de che- ville, on peut y employer une petite planche , dont un des bouts feraaf- fez mince pour entrer un peu dans l'ouverture du milieu , & l'autre aura un pouce de largeur: on oppo- fera cette largeur aux deux arcades. Une pc tue fourche fait le même effet. Fig. 6- reprelénte la taupinière tendue , & dans la fituation ou elle doit être dans la terre. On y veut entier la taupe par l'un des bouts. Ufa^c Je la ttuipiirc. Lorfque quelque taupe a fait une motte ou taupinière dans un jardin ou dans une prairie , on découvre Cvttc motte pour voir la direction du partage foi. terrain; on cherche enfuite avec une bêche, à une diltance de trois oit quatre pieds de la motte, l'ouverture par pu paflèla taupe. Ce paflà . linairement qu'à ou trois pouces de profondeur .... On coupeavec h bêche le ter: côte, de la longueur & de la largeur TAU de la taupière, c'eft-'i-dire, de cinq pouces & quelques lignes de lon- gueur, fur environ trois pouces de largeur ; on tend la machine en la plaçant dans cette petite tranchée, en oblcrvant que les deux extrémi- tés , les deux bouts oii le trouvent les arcades, répondent exactement aux deuxpall'iges, ouplutôtaux deux extrémités du pillage de la taupe. 11 eît entendu que le; deux petites ar- cades font défions la planche, & pofent fur le rbni de li tranchée. On tire avjc le doigt l'une après l'autre entre chaque arcade, les deux ficelles A A ... . H Pèg. 3 . ou A D. .. A D F/g. 5. & on le; ar- range le long & en-dedans des ba- guettes, de façon, que, conjointe- ment avec elles , elles ne forment plus que chacune une feule & mime arcade, comme on le voit à lajfrj. 5 ; c'eil ce crui a fait donner à celles affji dj longueur pour pou- voir le prêter à cette forme. Au lieu d'attendre à arrarige&ces ficelles que la tiupière foitpofée , on peut 1 s faii e avant de la placer dans la tram bée» Au lieu de ficelle, on peut aufH fe fervir de fil o'archal ou de laiton adouci au feu. Quint à la cheville, elle doit tou- jours être placée avant que la tau- pi. te ne foit dans la tranchée , fans quoi on ne pourroit plus l'y mettre. Les ficelles & la cheville étant 11 ran- gées , on place la taupière dm» la tranchée , comme il a ctédit; on prend enfuire les deux petites plan- che-> de la figure 2 , qu'on pi ice chacune dans toute leur lon- gueur, ce verticalement le long & à côte delà planche dû milieu"; Itès fervent, comme on l'a déjà dit, à empêcher la terre des côtes de re- T A H 379 tomber dans l'intérieur de ta tau- pière où iien ne doit fe trouver. Ces deux planches pofées , on en- fonce les quatre crochets dont les bouts pofent fur la planche du mi- lieu, comme on le voit à la fij. 6; on rapproche enfuite la terre , &on laiffè le moins de jour pofTiblé. Comme il pourroit s'en trouver aux deux bouts de la taupière , on le* bouche avec un peu de terre ou avec zons ; il n'ell pas abfolument nccei'Iaire qu'il n'y en ait point du tout. Alors l'on prend la petite perche FF, fi g. 6, qu'on enfonce par fon plus gros bout d'environ un bon de- mi-pied dans terre, plus ou moins, & ctli à une diitance de deux à trois pieds de la taupière, à proportion que la perche eiî plus ou moins longue. On plie enfuite cette perche en 1 1 baillant jûfqu'à ce qu'elle puiiîe piller dans la patte ou boucle E de la ficel'c D E, fig. 3 . ainfi qu'on le voit a la firrare 6. Cela fait , la machine cft tendue." Quand la taupe vient, foit d'un côte, loir de l'autre , elle entre dans une arcade, & trouve dans fon che- min, la petite cheville qui eftau mi- lien. La taupe pouiTe, t.:.;t tomber cette cheville; & le bout D de la fi- & E l fig. 3 , n'étant plus re- tenu par cette cheville, s\chappe par le moyen de la perche qui tire continuellement cette ficelle, & laiflé a cette per< hd tbirt le jétrtJe fon relfort qui la fait redrelîèr, rji tirer violemment les deux autre» ficelles qui font dan^ les deux arcades ; au moyen de quoi l'animal fe trouve pri. au travèrsdu corps pai 1 1 de l'une ou de l'autre arcade. Au furplus, tout ceci elt beaucoup plus long à décrire qu'a exécuter Bbb 1 38: T A V Quand on arrive dans le jardin , on Voit (i la perche eft détendue, ce qui annonce la prife de l'animal. Je finirai par une obfervation ef- fentieils , qui e(t de ne jamais placer la tnupi jre à l'eiHÎrpit même ou l'a- n:mal a bouté , & où il a pouffe la terre en-dehors , parce qu'alors il pouffe la terre devant lui , & en remplit la taupière, ce qui l'em- pêche de le prendre. Quelquefois la taupe paiTe à côté de la taupière , ce qui eft pourtant rare ; alors on déplace le piège, & on le met dans un autre endroit. TAUPE-GRILLON , ou cour- Tir.LIÈRK , OU COURTEROLE. La véritable dénomination eft la pre- mière, Grillo - talpa, Lin. On a nommé cet infecte taupe , parce qu'il vit fous terre comme la taupe , & parce que, comme elle , il y creiffe des galeries ; & grillon, parce qu'il eft de la famille de ces infectes. Il fait le même bruit que le grillon de nos champs , mais moins fort. Quant aux deux autres dénomination^ , je n'en connois pas l'origine. Voici comme M, Geo/)'>v\ , dans Ton Hï- toire des infectes, décrit cet animal, le i1_.uï des pépiniériites , des fleu- riftes & des jardiniers. Confultez la gravure qui accompagne le mot insecte, tome V. page 678, plan- che XXVII, figure. 4. » On peut regarder cet infecte comme des plus hideux & des plus finguliers. Sa tète, proportionne - ment \ la grandeur de l'on corps , eft petite , alongee , avec quatre T A V antcnnlcs grai.des &: groffés , & dent longues antennes minces comme de? fils. Derrière ces antennes font les yeux ; entre ces deux yeux , on en voit trois autres liftes & plus petits , ce qui fait cinq en tout, ranges fur une même ligne tranfverfaïe. Le corcelet forme une efpece de cui- rafTe alongée, prefque cylindrique , quiparoitcommevelout.ee. Les étuis qui font couits ne vont que jufqu'au milieu du ventre ; ils font en l'un fur l'autre. (1) Les ailes repliées le terminent en pointes qui débor- dent , non-feulement les ctuis , ma;s même le ventre. Celui-ci eft mol & fe termine pir deux pointes ou ap- pendices allez longues; mais ce qui fait la principale fingularite de cet infecte, ce font fes pattes de devant qui font tres-groffes , applaties, & dont les jambes très-large; fe terminent en dehors par quatre grosses orif/es en scie , & en dedans par deu.v seulement. Entre ces griffes ou feies eft fitué & fouvent cache le pied. Tout l'animal eft d'une cou- leur brune & obfcure. » Plufieurs auteurs ont parlé de cet animal , & aucun de ceux dent j'ai lu les ouvrages , n'a fait la remar- que la ph*3 importante. Les quatre griffes extérieures , dont parle M. Geoffrci , ne font pas corps avec les deux poftérieures , & font iimple- •ment appliquées for lèe deux rieures , comme fi l'on ioigr.oit les ceux paumes de îa main lY.rv . tre l'autre , ave: cette différence cependant sud griffes n'ont d'autre mouvement que celui de la (1) C'eft avec ces jti«s & r-'->" \èm àoufrejness : • t Hfiftàal i bruit approchant de celui du jjjilj _ , T A U patte en général , tandis que fa bafe des quatre autres s'articule avec la patte charnière ; elle a , au moyen d'un mufcle flcchifleur 6c ci'un muf- cle extenfeur , un mouvement de bas en haut ; de manière que l'ani- mal, fans même remuer la patte, peut feier, & feie en effet -, mais quand la patte agit ainfique la partie des griffes extérieures , il exifte alors deux mouvemens de feie bien diflinéts. La mâchoire du requin , armée de deux rangs de dents en manière de feie , fait , je' crois , le même mécanifme. Il eft certain qu'aucune racine ne réfifle à la feie du taupe-grillon. La courtillière des jardins eîi plus brune que celle des champs. Le mâle a le ventre moins renflé que celui de la femelle. Dans nos provinces du nord , elle pond Tes œufs en août &c Septembre ; dans l du midi , en juillet T étoit botiché , ils ont éclos à la fm d'avril en Languedoc, & au milieu de mai dans le climat de Lyon. Ne fe peut-il pas qu'à l'exemple des fourmis , l'infecte rranfporte fes" œufs près de la furface du fol, lorf- que la chaleur commence à fe faire fentir? L'époque d'éclore doit varier fuivant la manière d'être delà faifoh du printems. J'invite les natti à s'occuper de mieux encore consta- ter ce i Le point le plus important eft de trouver les moyens de d promptement cet infecte , qui fait l'ucceflivement périr toutes les plan- tes d'une couche , ce de plufieurs planches d'un jardin. J'. i fuivi à plus de foixante pieds de diftance , une galerie creiriée par une feule cour- tillière , & cetee galerie fputerraine étoit coupée & recoupée par plu- iieurs autres. On doit juger par cet exemple du dégât que caufera une nichée qui contient depuis cent, juf- qu'à quatre cents œufs. Les grandes pluies de la fin de l'automne & celles de : afFaiffer les voûtes dés galeries, dont la plus grande partie su à terre ; les inférieures fervent à l'a- nimal pour s'enfoncer, & être à l'abri de la gelée pendant les rigueurs de la faifon. Dès qu'on s'apperçoit . au retour des premières ci, l'infecle commence fes galeries, on doit ne perdre aucun infant . que , à cette époque , les 'g font Amples , &: le- commun! ne font pas encore étal l'on voit le premier trou , ouverture à fleur de terre , on ré- pand quelques gouttes d'c.ui , ;:rîn d'imbiber la terre : lui moment après, on vetl'e dan* ce trou une 3?2 TAU pleine cuillerée à café d'une huile quelconque ; la moins coûteufe eft auffi bonne que la plus chère. On a plufieurs arrofoirs pleins d'eau , & on en vicie dans le trou fans déranger fes bords. Un petit entonnoir faci- lite beaucoup l'opération. La pre- mière eau empêche que la terre , trop sèche , ne. s'imbibe de l'huile , Se la féconde pouffe cette huile fur toute l'étendue de la galerie. Dès que cette eau huileufe touche l'infefte, il remonte contre le courant d'eau , parvient à l'extérieur, où, quelques minutes après, il périt dans des mou- vemeris convulfifs. Tout le monde fait que le; infectas ont l'ouverture de la trachée-artère fur le dos. L'huile la bouche , l'animal ne peut refpirer , & meurt étouffé. Si plufieurs gale- ries de communication font ouver- tes , l'animal le fauve de l'une à •l'autre , & il échappe au courant d'eau huilée qui, en fuivant la pente de la galerie la plus pentive , laiffe lesautresintafts.il n'eftdonc pas fur- prenant que cette expérience réuffiffe clans les mains des uns , & foit nulle pour bien d'autres; tout dépend des circonftances. Il eit bien prouvé que le fumier de cheval attire la courtillière. Von- Linnè , d'après Scopoli , affure que le fumier de cochon la fait fuir. Je n'ai pas vérifié cette expérience lôrfque je le pouvois. ; j'invite les Heurifles & les jardiniers à la conf- tater. Si vers la fin de l'hiver , on fait une foffe de quelques pieds de profondeur , & fi on la remplit de fumier de litière bien battu , bien ferré, Si recouvert de quelques pou- ces de terre, ce fumier s'échauffe, &c fa chaleur attire les taupes-gril- lons qui viennent s'y loger. Quinze T A L jours après, on enlève - la terre & le fumier , & on détruit l'animal dej qu'on le voir, I méthode ci ire par eile-mcine , mais elle manq.::* fouveot. La cour- ■ court très-rite dans les gale- rie.; èv des qu'elle entend le moin- dre bruit , dès qu'elle éprouve la plus légère fecouffe, elle fuit. Des- lors, le temps mie l'on met à enlever la terre & le fumier , ell plus que luf- fifant pour qu'elle puiffe s'échapper de la couche , & braver le piège qu'on lui avoit tendu ; mais li à la place de cette couche fourde ,on enterre une caiffe remplie de fumier , & fi on enlève d'un feul coup cette caille, à l'aide des cordes 6V: d'un levier , au- cun de ces inlèftes n'échapper 1 ■ ne doit être percée que d'un feul côté par une ouverture quarrée, de huit lignes de diamètre. La foffe dans laquelle on l'enfouir, laiffera un vide de quatre pouces environ entre les parois de la foffe & ceux de la caiffe. Ce vide eft garni de fumier menu , fée & pailleux, dans lequel la cour- tillière tourne & retourne , jufqu'à ce qu'elle ait trouvé l'ouverture; les autres couriiilieres fuivent la même route, (S: le rendent dans l'intérieur de la caiffe. Le fumier fec de la cir- conférence , ce non preffé x n'op- pofe aucun obllacle à l'enlèvement fubit de la caiffe, Se fert mime à boucher la galerie de fortie, lors- qu'on l'enlève. On répète la même opération tous les quatre ou cinq jours. Le deffus de la caiffe doit être recouvert de terre. Un moyen plus fimple &: qui feul m'a fetvi à détruire comp'c- tement les taupes-gnJlons dans un jardin qui en ctoit infeilé* eçofifVl i placer deux bàiei de fun. TAU Ktière , à la tête de chaque petit chemin trace entre deux planches de jardinage. On le piétine & on le laiffe pendant cinq ou fix jours , ainfi amoncelé. Des que la chaleur de la faifon fe renouvelle , au Septième jour , &: av.mt le lever du foleil , le jardinier arme d'une four- che à trident , vient doucement vers le monceau , & d'un feul coup l'eventre & l'éparpillé , il voit alors les courtillières & les tue. Il eft bon d'oMerver qu'il ne faut pas déranger l'ouverture des galeries qui cortelpondoicnt au fumier. Après l'opération , le jardinier amoncelé à la même place le même fumier. S'il eft trop fec , il l'arrofe un peu & le pictine. Le lendemain ou le fur- lendemain au plus tard , il recom- mence fa chafie de la même ma- nière que la première , & ainfi de luite pendant toute la fiifon. Qu'il ne fe dégoûte pas, fi pat fois elfe efi infruchieiile ; en rcnouvellant de temps a autre le fumier, il la tt n Ira plus utile; fou odeur attirera de loin les infectes. Si dans ces mon- ceaux de fumier , multipliés fui vant le befoin , il trouve un dépôt d'oeufs , alors la totalité du fumier & de !a terre voifine doit être enlevée avec le plus grand foin , & portée fur- le-champ dans le feu-, afin de dé- truire d'un feul coup tous les Sans cette précaution, un > e échappera a fes réel Plufieurs écrivains ont conseillé d'arrol r les jai lins avec une eau irapicgnré d'odeur forte. J'ai re- tourné de mille & mil e cette expérience, ton joui Je délire be ' s aient été ou qu'ils i ■ l aïeux que i. -- M. Valmoni de Bomarre , da E 1 3*3 dictionna - ire natu relie , dit que le taupe-gril . des grains de blé pour fe nourrir pen- dant Phiver. L'infecte eft alors en- gourdi, & n'a be!o''n d'aucune nourriture. D'ailleurs , il ne court qu'après les racines fraîches. TAUREAU. Voyti Bœuf. TEIGNE. MÉDECINE RURALE. Le mot teigne dérive de celui de tzn'aa, infefte qui ronge les étoffes de laine ; les médecins arabes l'ap- péloient sa Aafati, les latin-» furfu- rago \ mais ceux qui ont vécu eu Eu- rope avant le renouvellement des lettres, lui ont conftamment donné le nom de teigne, parce que dans cette maladie, la partie chevelue de la tête leur paroifloit rongée , à peu près de même que le font les étoffes de laine. Mais quoique ce nom foit le plus communément reçu , on ne laiffe pas ce l'appeller dans plufieurs provinces, roche, ou rasàue. Ondiftinguela teigne, en humide & en s cl e. 1 ■■■ célèb . • - donne la defeription des trois efpèces de teigne humide: «dans la première, rçoit dans les ulcères quVle produit, des petits trous cire.!,::!.-, , qui reflemblent p.v.-faircmuit bien ... cellules d'un rayon de miel, d'où il découle une I ulcères. Pour pouvoir les mettre a décoiv ■ •■-. i". ;1 tant taire couper les d IX. T E 1 385 le plus près qu'il fera poffible ; l9. employer le beurre frais, la crème récente , le cérat de Galien liquide , ou les feuilles de crefion cuites dans du fain-doux, & appliquées pendant vingt-quatre heures; enfuite on ap- plique une emplâtre de poix , étendue fur de la toile neuve ou fur du baiin , fur tout ce qui eif couvert de teigne , qu'onylaiile pendant huit jours; après quoi , en la foulevant , on arrache en même temps tous lescheveux qui y tiennent. On arrache enfuire cette emplâtre avec ménagement , ck on couvre la partie teigneufe de feuilles de poirée enduites de beurre frais ; ce qu'on réitère tous les jours jufqu'a ce que l'inflammation foit dim; alors on lave le mal avec une décoc- tion de feuilles de choux rouges, ou defumeterre, ou de la racine d'enulla campana, ou même avec l'unne de l'enfant: on.panfe le tout avec un digeflif ordinaire, jufqu'a parfaite guî- rilon. .M. Au. TEÏLLER, TEILLE. C'efl rem- pre les brins de chanvre, & lepater les chenevottes de Péc«rce qu'on nomme teille , & qui c tt convertie en fil , après avoir été peignée. S cette opération n'étoit pas un ame- fement dans les villages oi; - les femmes, les filles & les enfai-,s fe raflèmblent à la veillée pour teillcr, je h rcg.irdcrois comme abufiive. Il ferait plus prompt , plus expéditif & plus économique de fe fervir de la /■; \\c , repu fig. it , p. 184, du tome V I , ou de Ifelpèce de meule employé en LJvonîe , d:;nt il c'X pari l'article LlN. Mai; ii feroit barbare de priver d'un p'aifr. innocent un nombre autres* qui 1 - - I 3T6 T E I oublient les fatigues de la journée, même en travaidant. Cependant , ii dans une métairie ifolée , un propriétaire récolte beaucoup de chanvre ou de lin , & fi les fem- mes & les enfans à fon fervice ne iufnfent pas pour teiller toute la récolte , c'eft le cas de fe procurer une broyé , parce que jamais l'ou- vrage ne doit être arriéré. Une fille, une femme , & même un enfant de 10 à ix ans, eft en état de la con- duire & de la faire mouvoir; ju (qu'au plus médiocre charpentier d'un vil- lage eft en état de la conirruirc , fi fimple elle eft. Des papiers publics vantèrent beaucoup , il y a quel- ques années, une machine compofee de Jeux ciiindres cannelés, fe mou- vant l'un fur l'autre , au moyen d'une manivelle. J'ai une femblable machiné exécutée avec foin. Elle préfente plufieurs défauts eiTentiels : i°. Il faut un homme pour tourner la manivelle ; i°, comme ces cy- lindres ne peuvent ni fe haulTer ni le bailler , le gros bout de la tige du chanvre pafle difficilement , fa- tigue beaucoup celui qui donne le mouvement , tandis qu'a mefure de la diminution de grofflur de la tige de chanvre , les cylindres écra- fent mal la chenevotte de cette partie plus mince; 30. Il h.e remèdes 0 m- pérants. Le règne végétal nous en fournit plus que l'animal & le miné- ral : d ;n> celui-ci, l'on peut y com- prendre toutes les plantes chieora- cées , la bourrache , \\ jinprenelle , T E N les racines de chiendent 'y I'ofeille , le fi ailier, tous les acides végétaux , tous les fruits rouges , tels que les cerifes, la pêche , les fraifis, &c. Toutes ce> différentes plantes peu- vent être prtfes fous toutes les formes poilibles , en décoction , en in fil fi on , ou combinées avec la chair des jeu- nes animaux, pour en faire des bouil- lon-. Le règne minéral nous donne tous les acides minéraux , tels que l'ef- prit de vitiiol , l'efprit de kl dul- cifie , & celui du foufre : on ne do t p- melles qui naiftent lépaicment fur diffrens pied., & il l'appelle *ë- rcbsmhus vulguris. Von-l.innc le daflc! dans la dîœcie pirrandrie , &: ,c- nomme piÊaàa tcrchmlius. Fleur. Les individus nialcs l'ont dif- 39° T E R yipÇct en petits chatons ccailleux. Chaque fleur mâle eil compofee de cinq étamines renfermées dans un calice à cinq divifions A. Les rieurs feme'les B font difpofées en grap- pes ; chaque fleur femelle cil com- pofee de l'ovaire, d'un fh'Ie & de trois ftigmates , qui repofent dans un calice d'une feule pièce , décou- pé en trois petites dents aiguë; ; quelquefois fur le même aibre , on trouve toutes les parties fexuelles réunies dans la même fleur. Fruit C. Baye sèche , prefque ron de, vifqueufe , réfineufe au tou- cher , contenant un noyau qui ren- ferme une amande. Faillie'!!. Simples , ailcV , avec une impaire ; les folioles ovales , en forme de fer de lance , très-entières ou dentées en manière de feie. Racine. Ramcufe , ligneufe. Port. Arbre dont l'écorec efr épaifle , cendrée , le bois fort dur, très-rcf.ncMX. Les fleurs pirtent des aifelles des feuilles difpofées en co- rymbe , au fommet des petites branches. Les feuilles font alterna- tivement placées. Lieu. L'île de Chio , dans nos provinces méridionales. Propriétés. Le fruit cfl un peu acide & flyptique. La rcfiue qu'on retire de cet arbre elt appelée té>ébenriney blanchâtre , tirant fur le bleu , vulnéraire , détei flve , diurétique. Cette téréhentme eit ta vraie. On doit la di'rin.uer de çel e qa'on retire du m l .:;: ; coniiilrcz cet article, pu'e 468 , tome Vj. ainfi que fbn ufage en médecine. On mélange celle-ci avec la vraie té- rébentine qui vient parle commerce de l'ifle de Chio a 7J.uf.ille. Cet arbre mérite d'être multiplié en Provence & en Languedoc. TER TERRE. Un des quatre éléner.s , ou principes primitifs , q... tntrentdxm la combina fon des corps compj'is. On peut encore la définir, co-psJuîidey qui j'en de bafe à tcus les autres ceps ce La nature. Ceux qui aiment les hypothèse, fur la formation de no- tre globe, Si qui défirent connoitre les caule^ des fingularité> que l'on y obferyé , doivent lire les ouvrages de Woodward &c de Ru'.'on. L.-ur théorie efl aurïï ingénieufe que théo- rie peut l'ètre.Entrer dans de tels dé- tails, ce feroit nous ecuterde notre but , Si il ne nous cil pas plus permis, comme naturalise , octaolir les clafles , les ordres , les genres Se efpcces des différentes Jubftan- ces qui la composent : elles ont été modif.ées à l'infini. Voyons en agriculteur , & parlons leur langage. i°. Toute terre n'eft ai.tre chofe que le débri des montagne, . pierres , des animaux iSc des végé- taux ; d'où il réfulte , i°. deux es- pèces de terre-, l'une calcaire , & l'autre vitrifiable.La terre calcaire fut effervescence avec les acides , c «à-dire , que li l'on verfe pir-r.elïus du vinaigre , ou tel autre fi.iide acide , on voit des écumes 'c in bouillonnement fur cette terre. F 'e e 1 formée des débris des a lim !"'•■• de leurs coquilles ,&c. cv les \ égét : ix ont eu pour bafe primitive de leur charpenre , cette terre animale- Ln terre vurifizkU et ar-fi dénommée , pai.e c>e , lbimife à \\d. h du feu , elle ie fond , Si donne un verre, tan is que la pievierc. mifs aux menées circonlhn-es , ie convertit en chaux. La pu:re vitn- fiab'e, frappée brufquement avec ie briquet , donne des étince'les , t que l'acier le plus pur ne fauroit en TER tirer des pierres calcaires. Cette di- viiion , quoique très-ample 6c très- naturelle , n'eft pas rigourcuftment vraie , puifqu'à l'aide d'un feu vic- ient 6c fouunu , il eft pofnble de réduire toutes les terres 6c toutes les pierres en verre. C'eft par l'ex- trême que l'on parvient a la vitrifi- cation cle la première; L'extrême de détruit pas la vente générale de la divifion en deux ciaffes. j°. Ces deux efpeces , fi diftincïes par leurs caractères & par leurs ré- sulta s eu agric ulture , offrent encore quatre divifions bien marquées ; i°. la terre calcaïrt p oprement dite , ou alcaline , que l'on Déduit facile - me t en chaux ; 2°. la pierre gyp- fetij'c ou plaire , qui fe convertit par le feu en une efpèce de chaux ; celle-ci , dans fon étal de chaux , tait effervefeence avec les acides : 30. la terre argiéleuft , vifqueufe 6c ductile , qui fe confolide, fe lie au feu , 6c donne des étincelles, frappee avec l'acier ; 40. la terre v'urifiabU , pro- prement dite , qui fe fond au feu , donne des étincelles, 6c ne peut être attaquée par les acides. ( Confulte/.Ies mots écrits en lettres italiques ) 4y. Comme la terre n'efi que le débri des pierres du voifinage, on peut , p.ir la limple inspection des rochers 6c des montagnes voilines, déterminer la nature de la terre des environs. J'examine une longue fuite de rochers , &c je vois que les cou- ches dont ils font compotes, font ou parallèles à l'horifon , ou qu'elles onéune inclinâifon régulière; je dis alors, tontes ces couches font cal- caires : elles font un dépôt tormé Cir les e..ux , foit du déluge , f :t par mer { L'examen de L'une ou de l'autre hypotheié n'eit pas de notre TER 39 1 reffort ) : j'appelle ces rochers &- ces montagnes, les indicateurs du monde nouveau. Si au contraire les rochers qui établifienc la grande charpente des montagnes , au lieu d'avoir des couches régulières, ont leurs feif- iures perpendiculaires ou obliques dans leur généralité ; li leurs blocs font irréguliers dans leur forme , dans leur volume , dans leur pofi- tion , ils m'annoncent des êtres de nature vitrifïable , antérieurs au bouleverfement du globe par les eaux , & par conlequent antérieurs à la formation des montagnes cal- caires 6c à couches régulières : de telles montagnes font de l'ancien monde , ou monde appelé primitif. 50. Le bouleverlement caufé par les eaux n'a pu s'effecf uer lans mé- langer les débris de ces différentes montagnes: ils fe font heurtés les uns contre les autres ; ils fe font ufés 6c réduits en parties plus ou moins fines ; enfin , ce mélange a formé la terre que l'on cultive. Toute pierre lifle 6c arrondie a été charriée par les eaux ; c'ell par le frottement fou- tenu contre d'autres pierres, qu'elle eft devenue telle : on n'en trouve jamais de femblable dans les car- rières , à moins qu'elle n'y ait été voiturée avec la fubftancequi, dans la fuite, s 'eft crifrallifee, & a formé la carrière. 6°. Ce qui s'eft effectue en grand lors du bouleverfement gênerai , s'exécute chaque jour en petit fous nos yeux. L acide didéminé dans l'air atniofpherique agit fans difeon- tinuite , mais lentement, fur les pierres calcaires ; peu-à-peu il dif- fbut une légère partie de leur fur- face ; la pluie furvient, elle détache la partie diflbute , & entraîne dans 392 T E R la région inférieure cette terre à bafe calcaire. Les plantes, les lichens, par exemple , qui le colcnt par toutes leurs parties intérieures , foit contre les pierres calcaires , (bit contre les pierres vitrifiables , leurs racines in- finiment petites s'infirment dans leurs pores , y introduifent de l'humi- dité ; le froid furvient , la glace occupe plusd'efpace que l'eau; cette glace devient levier, & détache peu- à-peu toute la partie pénétrée d'hu- midité. C'eft ainfi & par l'enfemble de tous les effets météoriques , que les ("tu-faces des rochers (ont peu-à- peu converties en terre. Les pierres vitrifiables font celles qui réliftent plus fortement à leur action. 7°. Que l'on fuppofe une étendue de terrein quelconque , formant un baifin avec l'enceinte des montagnes qui l'environnent de tous côtés , excepté d'un feul , par où s'écou- lent les eaux ; la terre de ce baffin fera homogène , fi toutes les mon- tngnes de la circonférence font ho- mogènes , par exemple , calcaires , puifque cette terre n'eft formée que i!e leurs débris, & cette terre fera précieufe pour l'agriculture. Si au contraire les rochers font vitrifia- bles , le fol de ce baflmfera pauvre , & ne deviendra productif qu'en y multipliant les engrais... Mais lî cette chaîne de hautes montagnes , fup- pofc'e calcaire , eft furmontée fur le derrière , comme cela arrive or- dinairement , par une autre chaîne plus clevée, cette féconde fera vitri- fiable : alors le lavage des terres des unes & des autres par les eaux pluviales , rendront mixte le fonds de terre du baffin.... Mais li ce même baffin eft traverfé de part en part par une granàe rivière , dont les TER debordemens foient confidérables , ce ne (era plus en totalité la terre des montagnes de la circonfcrcv.ee qui formera le fond du baffin, ce fera celle de toutes les montagnes dont le pied aura été baigné par les eaux de la rivière : alors il e.xiftera dans ce baffin un mélange prodi- gieux, qui augmentera ou diminuera fa fertilité, fuivant les principe:, ter- reux dépofés par la rivière. 8°. Ce que l'on dit des mc'.anges de terre opérés par les pluies ou par les dépôts des rivières , s'applique en grand aux dépôts formés par la mer ; c'eft elle qui a établi dans la Touraine cet amas énorme de dé- bris de coquilles , la plupart réduites en poudre , & que dans le pays on nomme falun : c'eft elle qui a ce banc prodigieux de craie qui commence vers Sainte Seine en Bourgogne, traverfé toute la Charr.- pagne-pouilleufe , la Picardie , la Normandie ; le propage fous la mer, entre Calais &c Douvre , & fe con- tinue dans la partie mcridionnale de l'Angleterre , jufqu'à la dernieie extrémité du cap Lézar. C'eft encoie à ces dépôts coquiliers , que fort dues nos différentes marnes qve l'on rencontre aujourd'hui , foit dif- pofées en couches , loir par blcc. Ces derniers ont fouffert des alté- rations dans leur manière d'exifter ; car dans leur origine ils formoiert des couches qui , par la luite , ont été divifées par différées couraas , & qui ont charrie ça èv là les . !ocr. Les dépôts dont on vient de pirler, font tous calcaires, parce qu'il' or.t pour bafe des fubftances anim réduites en chaux naturelle , dont une partie eft groffièrement con- catfb'e , & l'autre réduite en m lé* c lût T E R cules très-déliées. Ce font principa- lement ces dernières qui conititucnt la craie ; les principes de ion adhé- sion font la fubftance proprement dite de l'animal , &c la partie gelati- neufe; l\//>ri\e , (confultez ce mot) qu'elles contenoient , a fervi à la crylrallilation, & à donner de la i'o- lidité à la marie entière. Les autres dépôts, formes par la r,' C, font d'immtnfes bancs de fable , tels qu'on le voit entre Bayonne & Bordeaux , entre Anvers & le Mor- dik, 6c qui , maigre la dii'tancc du fud de la France, au nord de la Flandres Autrichienne, font identiques par leur nature. Dépôts'. 9. Autant les premiers font fertiles lorfqu'on parvient à détruire leur té- nacité & a les divifer, autant les fé- conds font infertiles; iy. parce qu'ils contiennent peu de parties calcaires; 2°. parce que leur divifion eft ex- trême ; 30. parce qu'ils font inca- pables de retenir l'eau néceflaireà la végétation des niantes. Il en cft ainfi des dépôts fabloneiix formés par les rivières. 10. Je regarde les dépots de cail- loux, comme provenant des rivières-, & non réellement de la mer propre- ment dite, lorsque les taux cou- vroient une plus grande partie du globe que nous habitons. Ce font les courans formes par ces rivières. c;..i , dans l'intérieur de la mer, charrioi,. nt ces cailloux , & qui les ont fuccef- .fivement accumules en nulles dans d^ttéren ; lieu* ; auili ces blocs. , ces Jiu> iont-iu toujours mêlés avec une portion de terre, & aglutinés le. uns aux autres,, fojç parun lien minerai , l'oir par un lien ou gluten Tome IX. T Y. ?: 393 animal, & quelquefois par tous les deux enfemble. Mais ii (es mafïes de cailloux & de graviers n'ont entre eux aucune ou prefqu'auci.rc adhérence , L dépôt aloi s a été (01 nié dans la partie correlpondante au point de réunion de deux courans de rivières. 1 1. On ne peut nier que les amas &couches de pierres ÇQjjuiili^res ne (oient dus à d^-> é ■■ , ■ i par Ls courans de la mer. Telles font ces couches remplies de gryphites & de grandes cornes d'ammon fur les monts d'Or, près de Lyon; les grandes huirres a femelle, '.e.spoiuTe- pieds dont le banc commence près de Saint-P.uil-Tro's-Chàteaux en JJauphiné, & le prolonge julqu'au delà de Narbonne en Languedoc. Il en e(t ainfi de ces couches remplies de plantes , telles que les capillaires , les politrics, les fougères, &c. qui fervent de toit a p refaite, toutes les carrières du charbon de terre du royaume, fur-tout dans celles du Fo- rez, &ks carrières du pays de Liège. I l 1 1 nies originales font inconnues en Europe , & il n'a été pofbblc de les iptciiicr qu'après que le père Plumier a eu publie Phiitoirc des fou- gères & capillaires de l'Amérique. Leî grands bouleverlemens caufes par les volcans , ont finguliercment multiplie les variations dans la na- ture du fol de la France. Ces volcans ont fucceflivement occupé près d'un quart de la luperficie. Entre J\lar- ftille & Toulon on voit les relies d'un volcan qui ieinble détaché de leur grande maire ; mais fi l'on part de cejiy d'Agde près de la mer; Ii on remoiv, f l'cft, &: du midi au no; d , on voit leurs débris couvrir tout le territoire D dd 34 T E R "c .VTortp- Hier , font le Vivarais juf- ^ues & près d'Ar.ronay , & de proche *n pro-he gagner toute PAû\ Toujours en partant ; nant a i'oueft , traverfant le Rouer- gue& re"nr>ntantiufquedansl'Auver- gne, on fuit leur fécond embranche- ment. Lis font tous ou du mo'ns bref- c|ue ton1; fur les montagnes primiti- ves. Tout le fol de l'Ai fa ce acte tra- vail!..' par le; feux f«uterrains, & on en trouve les veffiges en fuivant le Rhin prefquj jilfqu'à fon embou- chure. Il n'elt donc pas fbrprcnant que la nature primordiale du fol de toutes ces contrées ne foit prodi- gieulement changée. La lima* lie d'Auvergne leur doit fa furprenante fertilité ; dans d'autres cantons, une infertilité prefque al folne. Mais cjs Volcans n'ont pu exiftér fans caufer dans les environs, & même fort au- delà , de fréquens & terribles trem- brenréhs de terre , prcfque toujours fuivis d'effondrement, d'en^loutiiTc- rr.enr; lelà l'origine de plufîéhrs pj- tits lacs, que les eaux p'uviales ont combles par l'amas de terre qu'elle; y ont charriées , ou qui ont te été deiiechés pair l'induftrie de l'homme. Il feroit fuperflu d'entrer dans des dé'aib , faciles a multiplier br'eftjue 'à l'infini. 11 fuffit donc d'indiquer les c fufés majeures , ivent leurs cou- leurs au ferréduit à l'état de chauxqui a fourni les ocres plus ou moins rou- ge<;,p!us ou moins jaunes ; &c. Quoi qu'il en foit , toutes les terres que nous cultivons, reconnoiffen: pour origine première, la décompofition des pierres , foit calcaires, foit vitri- fiables, qui compofent la charpente des montagnes. Apres cette décom- pofïtion, les eaux en ont formé les couches terreufés ou fimplec , ou mé- langées par les allr.viens & par les On a déj'iconclu , fans doute, par ce qui a été dit, que je regardois la terre calcaire comme la feule pro- di ..ive \ ellel'efl en effet d.tns toute l.i rigueur du mot; toute ^.utre terre ; ' t que terre matât è.C'eft fur cette bafe unique qu'e 1 néral de la végétation, cVe'^Irce qu'il faut d Les corps ne peuvent concourir par m :langes a h formation des autres corps, Qu'autant qu'il fe trouve une certa:: i t'es, ou bien lo irties dif- l'eir.blables font bbf- tance mo; de*Ia nature des d ;ux coi p qui doivent s'a- malgamer & former un tout. Par exemple, l'eau n'eft pas miflible à l'huile ni a aùqun coi ps graifletrx ; mais li a cette eau & .'. cette huile on ajoute en proportion convenable fubihr.ee fa'lîria , elle -deviendra le moyen de antres, - lubles qu'elle contient ont plus de jeu , font plus à nu & lont plus fuf- ccptibles de diiîblutions caufees par T JE R les effets météoriques, deparconfé- quent de fournir plus abondamment la nourriture aux plantes qu'on confie . Si au lieu de ce fable v.'tnfia'ole.vous donnezàcêtte un fable calcaire, marneux , du ter- . Sec. comme toutes ces fubf- nnecs font tr; s-folubles dans l'e.:.i , ::ront réellement iur l'argile, rincipes pro< & en combinant U '-ec les tiens; d'où réfultera une plus grande fécondité' & une plus abondante vé- gétation ; dans ce cas, ccsfubitances agiront de deux manières , & méca- ■ ent comme coin; , comme le- vier; , & nutritlvcmcnt , s'il eft permis de s'expliquer ainli , par la facile dif- folution & recombinaifon de leurs piincipes nutritifs mutuels. Je ne cils pas que les fubffances vitririables ne foient pas folubles. Elles le font dans les mcntlrues qui leur conviennent ; mais ces menf- trues , ces ditfolvans ne font pas dif- lemincs dans le fol ; & dans la fup- pofition qu'ils le foient , les circonf- tances néceffaires re leurs effets , font très-rai es , & fi rares qu'en agriculture on ne fauroit les compter. La fubftance calcaire ctl la foltible ; c'eftaufli la feule terre végé- tale, la feule oui entredans la compo- fition ces p ùmaux. Si la teri - urniffoit les principes de la Végétation, on cle- vroit de tout i la retrouver clans Panalyfe des plantes faites , loit eu , foit par l'eau ; cèpe! toutes les anafvfes connues i •t .'onc dire, • toute controverfe,que s'il en { c'eft un i I petit ; par . . T E H taxent, cet infiniment petit doit être réputé zéro,& en agricultui mérite aucune con ili , toute terre qui n'eft pas foluble dans l'eau pure , eft une (Impie terre ma- trice qui ne concourt à la s égéta- tion que parce qu'elle fert de point d'appui aux racines, & parce qu'elle récèle entre les molécules infohibles , les molécules lolubles de l'humus, dont les racines fe nourrirent. Aux articles amendement , en- , on a prouvé que, fitivant les circonstances, les uns agilloient mé- caniquement, & les autres par leurs principes conlïitutifs. A l'article sèvet on a démontre que les principes qui la conltituent, dévoient tous avoir éprouvé une difTolution, & que l'eau a été le menirrue dans lequel elle a te. Consultez ce, mots , afin d'éviter ici des répétitions inutiles- La terre calcaire eit donc la feule terre végétale , le véritable humus foluble dais l'eau, & la feule qui établine& conftitue la charpente des plantes. Les falun de Tourraine , les craies de Champagne, font de s chaux, dès terre, calcaires naturel- les , mais elles ne font pas pures. Lors de leur dépôt par les eaux-, elles ont été mélangées plu; ou moins avec d'autres fubftances. Le mêla es vil plus abon- dant dans les autres terres calcaires. M lis fi l'on amoncelle des | de animaux m >rts, & li on les nter enfemble, il' pu- tréfier , fe décompofer , &;. on Ira, en dernière analyfe , la terre cale lire pure , le . ■ . "il im- T E R y - ported'inculquer dans la ménv tout ci.'.. . I Riifque en : : de ce p . il cliri— g -us fes m. inj terre, tous fes fumiers ; il m. végétaux , afin de les enfouir • terre, &c fur-tout afin de lui rendre plus de principes qu'ils n'en auront abforbés. Confultezlemot amen*de- iiicut. 11 conclura qu'il eil , d'employer les fumiers fortans de l'écurie , & qu'il faut attendre que la fermentation ait recombiné leurs principes ; que par cette nouvelle combinaifon , les principes font ren- dus plus folubles dans l'eau, de par conkquc.it plus analogues & d'une plus facile ci plus intime union avec la terre & avec les principe. <; contient déjà. Cultivateurs, ne fon- dez qu'à cr^er ce précieux luiihus , qu'aucune fubftance animale ou vé- , en pure perte , fur lc> champs, dans les chemins. Raiïemblez toutes les herbes quel- conques , accumule/. , amoncelez le plus que vous pourrez; toutes le contiennent tout;,. ê , & fon- gez que car.s la nature il règne une circulation perpétuelle de principes; que le végétal actuellement fur pied , iervir.i bientôt,p irfadécompoution , L'herbe nourrit l'animal , fa ; t fa fubfrarice , conflitue la charpei i I :rre principe ou calcaire fe o I ur en humus pour le végétal. Ainfi, rien , ce le cultivateur jnte'l ;ent fait profiter de tout ce quelle lui orfic. Cet humus e(l prel parce c : & des anim; m \\ • i :' 30 >8 T 1 dans le; dépôts , qui affure la ferti- : fol. Cependant , les récoltes abforberoient peu à peu celui c!e fa fuperficie, des pluies abondantes l'en- traîneroient, 6c à la longue, cette fuperficie deviendroit infertile, fi l'art &c la prévoyance de l'homme n'y fiippléoierit par les engrais 6c par les labours. Si on cbmîdère attentivement la petite quantité d'humus nécéffaireà la charpente" d'un chêne majeftueux, l'expérience apprendra que foixante- dix livres de bois de chêne bien fec, t; lûrniffènt, par l'incinération, à peine une livre de cendre; que fi on leflive cette 'ivre de cendre , pour en iépa- rcr la partie faline,à peine reftera- t-il , en dernière analyie , une demi- livre de terre calcaire; c'efl. donc à-peu-prés un , contre cent-vingt du p ,j ls total. Le l'eu a diffipé l'eau,ï'air, lès partiœhuileufes;de manière quele : lufalin&terreuxeftpeudecnofe, & contribuoitd'un infiniment petite la totalité du poids. En effet , le bois de gayac, un des plus durs que l'on connoiffè , doit , à l'air fixe qu'il contient, ( consultez ce mot ) le tiers de fon poids. Plus un bois efl dur , &c plus il contient d'air fixe. Mais ce chêne majeftueux dont il efl queition , rend chaque année à la'terre, par la chute de fes feuilles, par la tran'piration de fes racines , plus d'humus qu'il n'en a abforbc ; & fi le fol n'en profite pas , c'efl que les vents, les eaux pluviales l'entraî- nent à meùire que les feuilles le dé- compofent. C'efl cet humus, cette terre calcaire, cette terre de i de fubftances végétales ôcanimales, qui donne la couleur noire à la cou- che fupérieure du fol d'une prairie , d'une tbrêt,8(c. jîians laurs decompo- T E fitions perpétuelles, la prairie o ■:' roit d'exhier, le. plante rtK>urr< affamée, ainfi que les arbre rets. D'ailleurs , il . , : aucun ! que 'ai ait as ou à pi it fleurs e & d'animaux; ces infecte • " fi on partie ïîre, taie qu'ils mangent , &c la rendent doublement calcaire , c*eft-à-diré , calcaire Lien plus pure qu'elle re l'aùroit été fans cette nouvelle tri- turation ; d'oii Ton doit conclure que fi la terre s'épuife, c'efl parce ^ue les récoltes qu'on lui Jor- bent - que Pinduflrie de l'homme le renou- velle. On a beau multiplier labour fur labour, on divife les m les labours mettent à i mais il n'en créent ni n'en rempla- cent pas un atome. Si au contr:ire on alterne, ( confultt{ cet article important ) on rend alors à la terre plus de principes qu'une récolte n'en . Le iol peut donc en- fuite fournir une nouvelle récolte fans cire épuifé. cl arlatans en agria Iture rit . par la lation , la terre ce tel cl : mp -; ion de tel végétal , c\ effronterie dont plufieurs ci : t la . rent la ] ré ten- due (ci qui tl : . c'efl par » que l'iropreflion efl don- :■ e . & non p ;r là terre, ment dite , vitrifiable ou cal- v i els font folubles d;;ns l'eau , mais les mucilages le f< • . .■ lant le miu: T E R la langue aucune faveur décidée, parce qu en gt nerai ', il ne contient aucun principe falin; mais comme le principe falin n'eu1 pas la feule ûibflance qui entre dans la compo- sition de l.i levé , & par conféquent des plantes , puifqu'une furabon- dance de parties lalines s'oppofe à la végétation , ( consultez les expé- riences à ce fujet , rapportées à l'ar- ticle arrofement ) il en donc clair que le dégustateur echafaude fur Li faveur des terres, un fyitéme aufïi futile qu'abfurde : fon charlatanisme en impofe aux ignofans ; c'en: tout ce qu'il demanda. Celui qui veut réel- lement faire L'arialyfe d'une terre & juger (Virement de la qualité & quan- tité de principes propres à la vég< 1 i- tion qu'elle contient, doit pi par l'analyle. Nous allons en décrire la méthode , après avoir récapitulé lés vérités fondamentales contenues dans cet article. i °. Toute terre eiî produite par la dé- co npofitio» des pierres ckdtsrodiers. cu. Tous rochers ou pierres font i u calcaires. Les premiers font peu fufcrptibles de décompo'ition , ce forment la terre matrice. Les féconds, au contraire, ; .'éprouver : céores , font divifé. & difïbus par les acides , par confeauent très- u , des lors prop es à fournir les matériaux de la sève qui confinaient la charpente des plantes. 30. Les débris des plantes & d; animaux fourruflent , par leva ! ; i, la terre cal< aire par excel- lence-, L yéittable /,;/,;/;:■, nfin cette terre totalement foluble dan; l'eau. 4°. routes ces fubftances ont été mélangées parles alluvioJ s, u con- T F. R 3 9 tient en abondai.-. c .prin- cipes ! 5°. Enfin, heureux eft le fol dont les | • • . es font fi bitn co . ne retient que la quantité d'eau pro- foins de ia plante qu'il doit produi; e. Prenez, par exemple, dix livres d'une terre quelconque, p irgee ex fc- temenc de toutes pierres &c cail- loux; jetez-là dans un vaiffeau quel- conque capable de la contenir, & de contenir en même t nips trente pinte-, d'eau. Le vafe doit c-tre percé dans fa partie la plus inférieure , &: fon ouverture fermée exactement avec [on bouchon. Sous ce premier , placez-en un fécond . capacité, recouvert d'une toi!. ferrée, & formant un peu lu cône renverfc dans le milieu de fon éten- due. Tout étant ainfi préparé, faites r a ébulition les trente pintes d'eau; verfex-les alors fur la terre renfermée dans le premier baquet ; agitez fortement le tout, afin que l'eau chaude ait plus d i dijïbudre les principes coi cette terre ; couvrez ! . laiSTez repofer le t" ipt h quinze heures. temps, ouvrez doucement lebi de la p c-ure du baque t ; garniSïez fon ouverture '.. I : paille, afin que l'eau s'echap] r avec elle beaucoup de x il faut qu'elle s'échappe goutte a ;;outte. Avant de déboucher, ajoutez. fur la toile qui recoi - i >nd ba- quet , ou baquet in feuilles de papiers g is , difpofces les : !c> autres, & qui nt pas la toile. Le feuilles &C joo T I! Il la toHe ferviroht de filtre, enfuite , dans un vaifleauféparé, i'eau filtrée que vous obtiendrez. Pren / Oc nouveau h terre reftée fur le filtre ; rejetez-la fur la pre- niicic ; vuidez de nouveau fur !e tout quinze h vingt pinte-, d'eau bouil- lantes; ag:tez foitement , & lanTez filtrer jufqu'à ra fin , en obfervant, avant de commencer cette féconde LlTive, d'ajouter de nouvelles feuilles de papiers gris. Deux feuilles placées l'une fur l'autre fuffifer.t. On obtiendra par ce moyen , une véritable lefïïve qui s'appropriera tout ce qui eft fo- luWe dans cette terre. Mélangez la nouvelle eau filtrée avec la première mife en réferve , enfuite faites éva- porer. Il feroit facile ù'accélcrer l'éva- poration par le moyen du feu; mais la chaleur trop forte change beau- coup les principe*, & la manière d'être tics corps. Il vaut beaucoup mieux avoir recours à l'évaporation à froid , qui s'exécute afTczpromptement dans un lieu où règne un grand courant ci'.iir; mais comme l'évaporation ne s'exécute que ptr les furfaces , le vaifîèau dans lequel on jettera la leflïve doit être peu profond & très- large. A mefure que l'eau le dilTipe , les principes le rapprochent ; & avant l'entière évaporatien, les fels le réunifient en criitaux , & la par- tie terreule, auparavant difïbutedans l'eau , le précipite an fond du vafe. On au ri beau laifTer évaporer , il rcflera toujours un peu d'eau-mè re , v oncVueafe au toucher. Pour s'en dcbarfafTef , on incline douce- ment le v.iî'e ; on répète la même tion a plnfieurs uprifés diffé- rentes , fie totrjouTs très-doucement; TER enfin on oblige, cette eau - n-.ère h . r le moins dVpace pclfible. Si on ne peut la vui.'.er fans qu'elle entraîne avec elle quelques parties du dépôt , on la laiffe itationnaire pendant quelque temps ; enfin on rabfoibe en lui préfentant douce- ment une éponge bien léchée. Il ne reliera plus que le dépôt terreux & le dépôt falinqi iauracrifrallifé. Lorf- que le tout fera parfaitement fec, on le péfera , fie Ion poids lera com- paré avec la malTe fechée qui eft reftée, ou fur le filtre ou dans le premier baquet. La différence de poids indiquera la quantité de terre î eu humus , 6c la quantité de lel que la terre contenoit. La portion graifleufe ou huileufe eft amalgamée avec l'eau - mère ; on ponrroit dire que c'ell une véritable eau favonneufe , mais avec excès de fel. Q. îJleefpèce particulière retirera- t-on d'après cette expérience ? Il n'elt guères poflible de donner une règle sûre ; il eft plus que probable de penfer que ce fera un lel neutre, mais dont la baie lera plus alca- line qu'acide , Se fon alcalicité fera plus forte en railon de la quantité d'humus que la terre foumife à l'ex- périence en contenoit auparavant. II eft bon de connoitre ce fel. S'il eft acide, fi on le fait difToudre dans' une portion d'eau , & fi on. cette eau fur du firop de violette étendu également dans Peau , ia coul.ur violette de cette eau firu- penle deviendra rçuge. Si , au con- traire ,1e lel eft alcali , (a couleur vio- lette verdira. Mais fi ic fel eff neutre, la couleur refléta intacte. Perlonne n'ignore que toutes les terres con- tiennent un fel quelconque ; ainfi ce TER ce n'eft pas le point eflentiel de cette expérience ; ion véritable but eft de prouver que l'eau a ment diilbus l'humus ; que cet hu- mus eft une vraie terre animalifée qui confiante la charpente de. plante;; enfin que c'eft la feule qui entre dans leur comp>fitfon. Si on laiflè putréfier des plantes de la même efpèce, après qu'elles auront été amoncelées les unes fur les autres , jufqu'a leur defliccnt ion complète &: à leur entière réduction en terreau , on fe convaincra d'une manière plus p irticulière en • la même expérience que ci-defTus, que leur terre principe eft une'terre calcaire par excellence; qu'elle efl foluble dans l'eau ; qu'elle le préci- pite au fon.l d\] vafe à mefure que l'é va po ration s'exécute; enfin qu'a- près h complète évaporation , on trouve une terre douce au toucher, & dont les molécules font divifées à l'infinie. TERREAU. On appelle dnfi toute efpèce de fumier, loit animal, foit végétal , entièrement clécom- pofé , & réduit en terre douce, fine & noire. Tel eft celui des vieilles couches, celui que l'on trouve dans le tronc des vieux arbre;, comme le fau'e , le noyer, le peuplier, é> de tous les gros arbres que l'homme ch 11 pente par 1 i l'article mûrier, es mot! ... gl:ts\ il y eft indique pourquoi & comment le terreau s'y forme. Les ■, font avec ra:lcn, le plus grand cas de cette etpèec de terre. Ils s'en fervent particulièrement pour ks marcottes d'oeillets , les fe- mis des plantes délicates ^ la planta- tion des renoncules , &c. Mais Tome IX. TER 401 comme elle retient peu Çeau , à ca-.fe de la divifion de l'es parties, cl'e exige de frequens & petits arrofi- mens. Lefleurifte , avant d'employer cette terre, doit fcrupuleulement examiner fi elle ne contient pa des œufs d'infeâes , fur-tout du hanne- ton, du rhinocéros, &c. parce que ces animaux la préfèrent à toute autre pour y faire leur ponte. TERROIR. Terre confic'ércc par rapport aux produits en agricul- ture ; mais ce mot terroir s'applique plus particulièrement à la qualité de ces produits. Par exemple; on dit qu'un vin fertl le terroir, a u d<\:erolr. Les vinsdeSainr-Ptrct , de S ylu l , ont non-feulement l'odeur, mais la laveur de la violette. Ceux de Côte-Rôtie impriment fur le palais une faveur qu'on nomme de piene- à-fufil; ceux de Mofelle , un d'ardoife ; des environ/, de F. ris, une odeur & un goût de louci. Il faut cependant convenir que dans ce cas , l'odeur & le goût font pure- ment acceftoires , parce qu'ils font dûs, non au fol, mais à la quantité de plantes de fouci qui croulent na- turellement dans les vignes. C'cft par la même raifon , que dans cer- tains cantons, les vins ont 1 riftoloche , &c. Quoi qu'il en foit -, chaque production végétale d'un can- ton , n'a pas la même lavent que ' n au:re canton; & cette dif- férence provient fpécialement du ter- roir; d'ou 1 rtfulte qu'un gourmet diftingue lans peine au goût , fi tel vin eft de Champagne , ou de Bour- , ou de Bordeaux , ou des pro- vinces méridionales de 1 ance,&c. Il en feroitainfi des fruits, des her- bages, des blés, fi on prenoit la E e c 4C2 T E S pçine d: les comparer. On deman- dera peut-être d'où dérive ccgcuVdc terroir, quelle lubllar.ee confëtue cette variété. Il eft bien diirLcile d'aC ligner la véritable caufe , ou plutôt v- ! mélange e!ic dépend. Les fels y contribuent beaucoup*, ainfi eilcntiellcs \ mais il fc- 'en affigner !.i véritable caufe par 1er, analyfes chimiques. - variations tiennent a des combmaiîbns infi-ninurit petites & . c nt precifes, que la fagacitéde L'homme le plus inftruit ne fauroit découvrir. Admirons la bonté du. créateur qui a multiplié nos j'ouif- 5 & fâchons , avec recon- : ce , jouir de les bienfaits. TESTICULES, MÉDECINE RU- ■' \ i '. !è font deux corps glanduleux renfermés dins une bourfe, comme d.s parties tres-précieufés. On fait rn,;is conflitujent eftintiellement le caraftêre du (exe ir.a!e, &: qu'ils. fourniflènt cette matière fi néceÊ- faire pour.- la production & la géné- ration des hommes : les tcfticules ont toujours été en grande vénéra- tion chez les anciens , & fur-tout chez les Romains -% i] n'étoit pas. permis autrefois dans le barreau de Rome, de porter témoignage, fi Ton en étoit prive : ils font appel- les tefticubs par un diminutif du mot ti(lcs qui fîgrjifici en français, témoins ; & fls font en effet les té- moins de la viriiué & de la force. Four l'ordinaire ils font au nom- bre de deux; quelques-uns n'en ont qu'un ; il s'en eft trouvé qui en. avoient trois , &: même quatre , s'il faut s'en rapp rt.r à plufieprs ana- romiltes. Mais il elt prouve que ces es ne font pas plus valeur TES reufes que celles qui n'en ont qua deux , ou même un feul ; pour l'or- dinaire elles fontimpuiilantes^la ma- ricre fénainale etint divifee en ;cs, ïc trouve, mal élaborée, .1 toute fa forée. Alais la nature toujours bienfai- fante , en a voulu donner I l'homme,ann que fi l'un étoit inrom- moJc > tLtii ou blefTè > l'autre put fervir à la génération , & ■. renfermé dans ce dernier toute la vertu qui devoir exitler dans tous les deux. La fîtuition des tefticule ■•* pas la" même dans tous les âge* de l'homme. Prefque tous les e ont les teilicules cacl.es dans le ven- tre ou dans les aînés , tout près des anneaux des mufcles obliques exter- nes Cv quelquefois dans les anneaux même , ce quîoh a pris quelque- fois pour une hernie inguinale. De tous ces enfans il y en a quelqnesrnns dont les tefticule? ne defeeudenc que fort md, & quelquefois jamais, & a-lors l'on prendroic ces hommes pour des eunuque; , s'ils n'avoient. d'autres marques pour nous perfua- der qu'ils font des hommes parfaits. Dans l'âge adulte, leur place na- turelle eft dans une bourfe mobile, externe &. fous le bas^ventre , com- munément appelée jcmtlùn. C'eft alors qu'ils ; : - l'aectoiflè- 8i tent en grof- ftur. Chaque tefticule a , corrr. . deffa'né à filtrer quelques humeurs . un -e, cè- pe! il ferpent^ fur le bout du riti\.ule. rt; i. eft fortement at— u tefHcule par la tunique air b.iginee , il a pour lors nom Jrpi- TES iJidllne , & ne prend Ton nom que lorfqu'il quitte le teflicule. Ce vaif- feau a dans fon commencement une cavi:e très-petite, qui devient plus ample à mefure qu'elle approche des véficulesféminaires. Les teflicules fon fujets à plufîeurs maladies, telles que L'hydrocèle , le pneamatocèle & varicocele ; nous lie parlerons point ici de toutes ces maladies , nous nous contenterons de dire quelque mot fur l'inflam- mation des tellicules, qui dépend le plus fouvent de quelque chute ou de quelque coup porte fur "cet or- gane , ou d'une gonorrhee im- prudemment arrêtée. Dans ce der- nier cas, cette maladie exige beau- coup de célérité dans l'adininiflra- tion des feconrs propres à la com- butre : le plus approprie eil la fai- gnée du bras plus ou moins répétée Félon la conllitution pléthorique du malade. Mais ce moyen doit être accompagné de I'ufage d'une boif- fon délayante & rafraichifïante , de l'application des cataplafmes ano- din. & réfolutifs qui doivent être remplacés par les mercuriaux long- temps continué; , fur-tout s'ils n'ont produit aucun effet f.dut aire. Pai vu de: engorgemens invétérés fur les tellicules , difparoître par le long u! tge de cataplafmes faits avec les quatre farines rdolutives & une forte d'fîolutiondefublimé corrolif. M. Ami. TESTICULES & Fourreau. te > itirinairt La fituation des teflicules & du fourreau cft affez con- nue : non; nous arrêterons feulement à coruïdérer leur volume, leur état , & leurs maladies. i°. Leur volume : plus il efl con- Udcrable , plus certaines perfonnes TES 40] forrt cas du cheval qu'ils défraient à étalonner, tandis que d'autres ne l'en apprécient jama'S davantage. 1°. Leur état : ni l'une ni l'autre de ces parties ne doivent être en- flées: les mêmes caufes qui produi- fent l'enflure fous le ventre, peu- vent donner lieu à celle des teiii- cules & du fourreau: mais celle qui provient des efforts faits par l'ani- mal, cil toujours le plus a redou- ter. 30. Leurs maladies : quelquefoi; le fourreau fe trouve fi fortement refTerré , qu'il ne laifTe aucun palîage au membre pour forcir. Le cheval urine alors dans cette partie , & le refïerrement efl une efpèce de phi- mofis, ( Voyez ce mot ) Quelques fois auili le fourreau efl tellement gon!lé,qu'il ne permet plus au mem- bre de rentrer, & cet état sfleom- pirable a celui d'un homme atteint d'un paraphimofis. ( Voyez ce mot ) L'enflure du frrotum reconnoit pour caufe , ou un amas d'eau , ou un amas d'air ; au premier cas, la maladie efl nommée hydrocïU , è au fécond pneumatodle. Voyez ces mots) La dureté & le gonflement du teflicule , ou l'engorgement &; le gonflement de la peau & des autres membranes qui enveli le tellicule, donnent lieu à une tu- meur dure connue fous le nom de farcocèle, ( Voyez ce mot ) Un dépôt d'humeurs, un véri- table abcès dans le ftntqgi . ayani le plus fouvent pour caufi coups, des eontufions & des meur- triflures, forment ce que nous nom- mons hernie humorale. ( ( J I I .NIE) On doit lavoir encore oue les E e c 2 jrj. T ET tefticules fe retirent quelquefois , de rhanière qu'As fe logent entre l'an- neau , & font noués ou in vif i- bles en quelque forte. Cette violente contraction qui ne peut , ainfi qu'on doit le penfer, arriver qu'à des che- vaux entiers , fir vient à ceux qui éprouvent de vives douleurs, &dont la maladie confiifle principalement dans un grand feu. Elle efr très- commune en Italie & dans les pays chauds ; l'animal fe relève & fe cou- che fans celle , il s'agite co r.me s'il étoit furieux, &r il fuccombe bien- tôt, s'il n'eft fecouru promptement. Du relie, tl tlé feroit pas étonnant de trouver des chevaux dont es tef- ticules ne feroient pas defeendus dan-, le ferotum , & qui cep :n \ -; r.'en feroi nt pas moins habiles à la génération. No ; dirons de plus que le cheval , & principalement ceux qui font entieis, ne font pis exempts d'une érection continuelle Se douloureufe , que l'on appelle en eux, comme dans l'homme , du nom de . ( Voyez ce mot ) Une t. r.Iion . une raideur convulfive ', le , fûivie d'un defir Im- modéré de la jument , n'eff autre chofe que ce que nou". nommons îs. Dans un certain relâche- ment des mufcles , i! y a chute du membre. M. T. TÊTE, (maux de) MÉDECINE RURALE. La tcteell un afiemblage de plulieurs pièces oflèufes , dont les unes forment p r leur connexion une efpece de boite prefque' ovale , qu'on appelle crâne. Sa figurée!! en général fphéroïde , ou div.i Cernent arrondie, c1; comme compofée de deux ovales un peu appîatis de côte & d'autre ; l'ovale T E T fupérieur, (le mités tournées en dc-ver.t ce en arrière ; l'autre antérieur ( la face) ayant fes extrémités tournées en en bas ; de manière eue ces deux ovales le rencontrent ec fe confondent par leur extrémité , à . r.oe rr.e i nent le f jrc Cette fi uré afnfi compofe regardée de profil , repréTcnte une tlpece de triangle fphéroïde ou cérviligne , dont l'ovale fupérîetir eft plus large en arrière devant , & l'ovale antérieur eft plus large en h '535. La tète a encore égions qu'il eit effentiel de connoîo - ne pas confondre le fiégs de fis différentes affections. La région fu- pérîeure s'appelle fommet de la tête ; l'inférieure , bafe di\ crâne ; les la- térales , tempes; l'antérieure . qu'on fubdivife en front, mâchoire fupéiieure & mâchoire inférieure; la poftérieuie , occiput , dont la partie inférieure s'apuelle nuque du coi. Si la tête eft regardée dans P.'iom- me, co ,;mela pirtie la plus no':,le , . fâhs doute, par la dignité fie l'importance desvifièrcs qu'elle ren- ferme. Ses principaux ufages , font de log r ! : cerveau & de fervir ù la maliïcation , à la refpiration , à la voix , & d'être le ..s organes des fens. Le cre.iteur les a placés dans la cavité élevée , pour qu'ils pu lient veiller à la c n du corps ; il a aufli 1 oulu que- l'homme ■ - Il la tête levée , comme ayant l'e ni- ions le aunes animaux ci é< pour f d 1 ùge. Sa grandeur , félon toutes les di- T Ê T menfions , doit être proportionnée à celle du refte cfu corps. Cepen- dant il vaut toujours mieux l'avoir plus grofTc que trop petite. le cerveau étant moins gêné , t mieux Tes fonction.. J'ai très-foti- vent obfervé que ceux qui avoient la tête très-petite , avoient, pour Pordinatre , peu de jugement. Si el'.c n'éil fe chez tous les homnïés , la figure d'eft pas aufli exactement femplable âjw, tons les fujets. 11 oit aife de fe con- vaiRcre que rien n'eft plus varié que la figure des h mîmes. Les uns ont la t.'tu ron !.. , le ■ irement alongee. Ou en trouve qui ont la t On lit dans Phiftoire d'Aiin que les peuples qui habitent le long de la rivière des Amazones t ont la bizarre coutume de prefîer entre deux plnnch . des enfans qui viennent d: naître , & de leur | er l'étrange figure a qui en réfulte , pour les faire mieux refiembler, dilént-ils , h la pleine lune. Cette coutume barbare & contre nature , n'a d'autre fonde- ment que le goût le plus bizarre ; & quoiqu'il [oit endre qu'il n'en réfulte pas des dérangeniens confîdér blés d .-. l'organe du cervcui , ces homme. néanmoins ne peuvent qu'être tres- ftupides & excelîivem nt barbares. Lit fujète'à une infinité de maladies. Nous ne parlerons ici e celles qir t 'It plus !.. nient, & qui font qu'él- l'uri dange.. On mil . ., . qu'y de la tête; fi ce : îal devient plus opiniâtre , plus violent & plus du- t t; T /o- ra!;le , il prend alors le nom de céphalée. Ces deux maladies ne reconnoif- fent pas- toujours les mêmes caufes. Tantôt elles font eiïentielles , & tantôt fymptomariques. Tout ce qui oeut gêner la libre circulation du fang & de la lymphe peut leur donner naifîancc. Elle* dépendent l'ouvent de la faj prt ~<:n des éva- cuations périodiques , de la . cuflion des dartres , ou de toute autre efpèce d'éruption cutanée. La rétention de la morve , le défaut de fon excrétion , la deific- cation prématurée de^ boutons qui îe portent au-dehors de la pe; à, leur rétrocelTion en dedans fur les mé- ninges , ou fur le cerveau , ou fur route autrepartie interne ou externe de la tête , peuvent encore exciter ce; deux maladies. Cj ne font point-là toutes les caufes de1 la ie , & de Ja céphalée ; elles {. • Jinai- rement excitées par l'embarras des premières voies, par des mauvaifes digeltions & par le défaut de ref- fbrt des fibres de l'eftomac. Pour traiter avec fticces ces deux élections , il ne radt point | de vue la caufe qui I. , Les fàîgriées , phiffeû tc'es , conviendront très-bien qu'elles feront fubbfdonoées à on état pléthorique, ainii que 1' cation des fangjues a l'anus 6: h la valve , (i felles qépehddnt de I ' piellion des h.morioïdes , ou des règles. 1 ' lîid'Ia ciulV : pathique! , &: qu\ I far l'endroit .. . àtous les moyens eut / TET Chez les oerfonnes grades & hu- morales , on Lur confeSlera un cau- tère dans les parties les plus éloignées de la tête , dont on entretiendra matin & (ou l'écoulement, enlepanfar.t méthodiquement. On entretiendra chez elles la liberté du ventre , par J'ufage de doux laxatifs. Dans la céphalalgie occafionnée par la rétention de la morve , fi le malade elr d'une conAitution lâche £c molle , on lui fera flairer fouvent du fel volatil. S'il eft au contraire très-irritable , ûc d'un tempérament fec & ardent , avant d'en venir a l'ufage des poudres flernutatoircs, on lui fera recevoir, par le moyen d'un entonnoir , les vapeurs de l'eau chaude, M. de Sauvage , qui rapporte p'.ufieurs exemples de cé- phalalgie, caufee parla fixation de la morve , doit nous faire remarquer que cet épriliUement altère quel- quefois l'àme au point de déranger la mémoire , & de caufer des accès de rage. Il ne faudroit pas encore appli- quer des remèdes révulfifs , topi- ques aftringens , & même narco- tiques , fi la douleur fixe fur la tète avoit pour caufe une congei- tion d'humeurs fur cet organe ; ils fcroient fur-tout dangereux, s'il y avoit indice d'hémorragie. J'ai vu une pareille application dans le cas d'une odontalgic , produire une an- gine. Il vaut mieux procurer un écoulement d'humeurs par des moyens convenables , en donnant, fous forme de tabac en poudre , dificrens fiernutatoires , tels que ceux du bois de lentique , de mu- guet, de marron d'Inde, de lierre terreftre , de pyrèthre ou de ca- h.uct. TET Lorfque les excrétions fe font librement , & que la douleur eft dominante, relativem :nt a l'atfection nerveufe qu'il peut y avoi~ , il faut alors ordonneriez narcotiques ; mai; leur admioift ration ne doit avoir lieu que long-temps après le repas. Le petit lait nitré , la poudre de Guttctte , la liqueur minérale ano- dine d'hofïman , le cinabre, con- viennent très-bien; mais en ei il eft plus fiàr de recourir aux re- mèdes que l'expérience reconnoit pour avoir une vertu* nervine par- ticulière , tels que le camphre , le mufe & la valériane fauva ^e ; on fait qu'elle a fouvent roufii , & qu'elle a guéri des maux d très-invétérés. Tbus ces remèdes , quoique bien appropries auxcaufes oc aux>\ l'extrémité d'une branche du troifîème, du fécond & même du premier ordre, elt terminée parmi " toupillon de branchettes, il faut cou- | i-deflbus lors de la taille al:i- ver, & couvrir la plaie avec l'or- guent de Saint-Fiacre. Si ce toupil- lon de petites branches pouffe ment fur un des côtes de l'une- de ces branches , ampute/ avec la (érpette jufqu'au bois, tout', h po- - tion drécorcé criblée par -.t.; petite branches, 6c mettez dfe l'onguent. Dans l'un 6: dans l'autre cas, vou • forcerez la fortie de nouveaux bons yeux , forts & vigourt fur l'es poiriers & pommiers. De tels yeux pescent difîkilement fur les branches des pêchers, dès qu'elles ont pi us de deux an-.. Lcsjardihie rs voie nr ces têtes de taule; ils ne fe deman- dent pas d'où elles proviennent, te ils font bien éloignés de penfer qu'elles font la fuite de leur routine ablurde. TETRADYNAMIE. (\ quinzième claffè du fyfun.c des plantes, public ; ■ . e mot ) Cetti cl pi ' e îles plantes a fleur qui ont fi U 1 deUX petite.- I à l'autre, & quatre plus grandes! On appelle Ls fleurs ds ces plantes ctu- queteur péi le fi :.t ls en croix. Te'des fondes. les choux , , des moutardes , ccc. THAPSIEaB FAUXTURBIXIE. • B T H i i .l.j XIV , page 498. Tourne- i ; li pb.c : iImis l'i Cinquième le - tion ;', des he'r- ! s a fié ■ en rofe ou 01 ; . ice devient un fruité deux fcmen ces ovales, ippl.ities& groflè . Il l'appelle thrpfia larfolia villafa. Von-Liuni la nomme thàpjîa vil! >.:, èclacl iTed.inslapentan.irie digynie. C. Compoil'e de cinq pctaks . En D eft repréfénté un âe?c< s pétales pofes fur le bord du calice. Les pa : t ies fcxuelles con fi fient en ci ;- q étamines & un piflil. Les étarnîne font pofées fur lès bords du calice >": ifïtlph, comme on levoir en C • Le pîftil E occupe le centre delà fleur. il eft compôfé de deux ftyles& de ftigmatës. Le calice eft une membrane très-mince , couronnée par cinq petites dents peu apparentes. Friiic. Compofé de deux femences de mêmeforme & claies, obi ïri ues, | • txdeisx extrémités, tritou- , tronqué à la bafe & au fommet , comme on le voit en F. Feuilles. Grandes, embraffent la tige par leur bafe ; elles font deux fois ailées; les. folioles derïfées'én : de fcje , eunies A leur bafe. B rep - - inc des f\ u:Sies du fommet de'Jft'ge. Celles qui par- ient cte laraeine font tiès-guanc!es , ce bdent fouvent la grandeur de deux pieds. il arme h. En forme de fufeau, cependant prefqu'egale dans fa grof- . : t rovinces m nales de France, aux bords de la mer. Là plante efl vivace. La tige s'élève à la hauterr çil i\ lindri- cj.ie, cannelée , ramerde. L'ombelle T H E liait au fommet des tiges; les feuilles font alternativement placce . . I. . -. ne ce thapfic, à caufe de fi reflembl nce a celle :. qui viebt par 1:; commerce ce; C appelée thurbith bâtard , fubftitue h ce''e du th Elle efl . purgative. C donne en infufion a la (_• : qu'à deux gros , lorfqu'il s\ pulfer les humeurs féreufes ci gluan- tes. On l'affocie fouvent avec le jalap & les autres hydragogues. THE. Planche XIV, page^S. iorl n'a p:.s connu cet ar- bufte précieux. Il l'auroit placé d_ns :më cl. lie deftin arl res à rieur en rôle. Von-Linné le nomme thea v'iridis , & le daHè dans la polyandrie trigynie. Fleur A en repiéiente une vue de nce; B , une par derrière. Elle éft ordinairement compoice de cinq pétales, prcfque ronds, crei cuillers , & de couleur de foufre. Le nombre des éta mines eft indé- terminé. F en repréfente unt renient; C fait voir le piftil placé dans le calice ; en D il en efl fe afin de montrer une iubitancefoyeufe qui environne l'ov: ire. On 1 E une des. feuilles du calice; elles font obrondes , pointues, c: en cuilleron ; le calice peifi:;e jui- . la maturité du fruit , comme on le voie en H. Fruit. Vu en deffrs en G , il efl renferme dans une cap fuie ci ; de t'.on loges djftinâes; chacune renferme une graine K. ■Iles. 1 ort.es par des pétioles très-courts , ayant à leur r. flipulcs ; d'ailleurs afJèz reflemblantes a >///!' /I // \/l /'ayr s"?* /,/ T/if//\rw m /<■ f'/r//.vJ'//r/>///i /.( //i./s: /'Ai/. THE à celles des ro fiers; el'<* font vertes ferleui furface fu| rieure , & d'un Yért plus pà'.e a Fini rieure. "Port au dont on ne peut encore juger de lafon enide la g o£- 1er, r par L-. pieds confervés & cul tivés à Paris iuis le jardin des plante';. Lieu. Originaire de Chine , du Japon II y croît au pied des monta- «nés, fur le bord des neuves & des ru'fleaux. Propriétés. Les feuilles sèches ont une oueur aromatique, légère, douce; une laveur herbacée un pai auf- tère. L'infufion des feuilles augmente la force & la vélocité du pouls, ac- célère la digeition, conftipe légère- ment, ne calme point la foif, di- minue plutôt l'expectoration qu'elle ne la favorite , excite quelquefois le cours des urines. Elle rend plus- vives & de plus longue durée )es douleurs d'eftonne 8c les coliques par des madères bilietifes ; elle poite picja lice aux lujct. maigres , bilieux , ianguins , expolés à des mouvemens convullîfs , aux hypocondriaques , à ceux qr.i fonc attaqués de paralyfie. Elle eit indiquée dans la douleur d'eftomac par excès d'alimens , dans le dégoût par des madères pitu'teu- les ; dans les maladies (oporcuies caulées par des humeurs féreufes ou pituiteules ; dans les douleurs de tête par excès d'alimens : elle con- vient aux perfonnes fédentaires . re- plettes ; 1 celles qui refpi.ent un ait humi le & m iré tgeux. On lonne Ls feuilles sèches de- puis trois g;. lin jufqu'à demi- drachme , en inflifion dans cinq OUCes d'eau. To/ne IX. THE 409 Thé d'Europe. Voyez véro- nique mâle. Thé du Mexique. Voyaam- hroisie. THERMOMÈTRE. Infiniment compolc d'wie boule de verre dans le bas , lurniontc d'un tube , le tout creux , correlpondint l'un à l'autre , rempli en grande partie deiprit- de-vin coloré en rouge , on avec du mercure, le tout purgé d'air, & le (omract du tube feellé herméti- quement. Le poi:it où l'eau com- mence à geler eit appelé zéro. La partie au-oeiur; de ce point efl gra- duée exactement, & chaque divifion eit appelée degré. Dix degrés & un quart fixent la température des caves de l'Obfervatoire de Paris; & ce point de température eft le même pour tous les fonterrains les plus pro- fonds.—Si la température y varie , ce phénomène elt dû à quelques cir- conftances purement locales.- — Ces différences ne détruifent pas la règle géniale. Le degré quatre - vingt défigrie la chaleur de l'eau bouil- lante. Ainfi , à me fur e que le fe dil :te ou monte dans le tube, on eftafluri qnela cl d< l'atmof phère. augmente. La même échelle, la mén: ,1 des degrés eft égale en deflous de 1 1 ligne de z ro ou point de congellati n. Plus la liqueur defeend, plus il fait froid; alors le fluide du tube fe concentre lui- lui-même , de occupe moii pace. Ave: cet infiniment on par- v ient 1 connoitre exactement, non- feulemem \.\ différence de chaleur ca de froid d'un lieu à un au'.ie, F 1 t 4to T HT mais encore à toutes le3 heures du jour ou ce la : THLASPI. • V/lc place La féconde fectidn de la cin- quième tl ur ré- gulière . pièces & en cro; , dbnt le pîftil devient une i il l'appelle thlaspi vul- . Von-Linne le nomme thLfpi ■ te c'.afiè dans la tetra- dynai iife. r. ren croix. , pétales ovales , deux fois p'us longs que le calice , découpé en quatre folioles ovales , concaves. Fruit. Fetitc fi'icjiie , prcfque rende, entourée d'un rebord aigu, rétrécie par le bas, à deux loges , dévilee pat une cloiibn, & conte- nant quelque^ femenœs apphtie:. Feuilles. Allongées en forme rie 1 trtee ; celles de la tige font :. Mes., 6z l'ernbrafleni quelque- foi:; par leur bafe. Lni-'iuc. Longue, toute d'une ve- nue , peu fibreuie. -. Les champs ; la plante e't annuelle , ii elle fleurit dans l'année; ce biénne h elle ne fleurit paF. . ' \ ..'de fo'ns, «5; en n femences dans ir. . t de jardin , qu'on eft parvenu a lui faire gagner de 1' 'nt, mais non laideur double. Comme les fleurs naifUnt en coiymbe au fommf : , c": comme les unt très- multi- .mblees & ppefque épanouies en même temps, produifent un joli effet dans les par- terres ^ on en eux variétés. . rs font ou toutes Planches, u ou tout; lin plus ou moins foncé. Si on laifle la her fut -même , & elle fl« l'année i il vaut beaucoup ia fen . .■ t. choifir la g qui ont paru les premières , parce c la mieux nourrie, 6c cell: quition- nera enfuite de plus belle; fleurs. Cette plante un loin bien particulier. La graine demande à être peu enterrée. THUYA d'occident eu m CANADA. Tournefort !e plru larrerite-deuxième Lui n ce ladix- le clafiè des arbres à fleur à chaton , les fleuis maies féparées desi euts femelles, maisfurle même pied. Il l'appelle thuya Ou, Von-Linne le nomme • tulJs) & le claflèdans la monoécit* monadelphie. THUYA d'orient ou de chine. Tournefort ne l'a pas connu ; Von- Linné le nomme thuya ui-i emails. Fleur mêle. Chaton ovale ras lequel chaque Bute bée dans une éca^iie ovaie , crnrnve I tule ; . éeàmfnes a peir.e \ d'anthères. s fémtiles. Rafllmblc. un cône compofe de petites "Hents ( f fées les unes aux autre.. lac ce à dota rieurs s. i-Vw'.'. Semences oblongaes cjuifont Idngitudinalement garnies d'une aile membraneufe &: e Fiuillts, Elles ne parodient à l'œil T H V que comme des écailles , des mame- lons qui s'engrènent les uns dans les autres. Elles font portées par un pétiole commun, plat dans Ja partie fupérieirre, & arrondi vers la bran- dû : dans le thuya tPorkm , les fo- lioles font oppofées; cl ans celui du Ca- nada , elles font alternativement pla- cées. Port. Ce dernier s'clave dans fon pays natal, à plus de 40 pieds de hau- teur, & fait un fuperbe arbre; il a été ipporté du Canada fous I rah- çois 1er, & il réunie parfaitement en France. Celui de Chiné paraît pas devoir s'élever auffi haut ; il s'acclimate très - facilement en , £: aucun arbre vert n'é- gale en beauté fa couleur \ fon vert cft éclatant. Culture. Ces deux arbres font l'or- ncâfent des bôfqdets vert; , fur tout .;or. Le rigoureux hiver de 1 1789 n'a pas endommagé le; pieds un peu forts. Lo- [qu'on de- ' , ce doit err • par graine , quoique celui de Canada par bouture feite a- 1 ■■■- jucncenunt de feptt m provinces1 du centre U îoyaume , le< l'émis peuvei faits dans des pots garnis cftirie terre douce & légère, re • mouile , & places au fo Ailleurs, ils ont befoin d'une cou- . àunier ou do tan. ! b àaâisi ■-.ailes herb • 1 nicmi ■ . - jeunes pi 1 I h oit1. Ai., un donne a abaque ''•.-.' fon . l T I ' r paré & une terre plus fubttàrfcieHe , mais la terre âàrii les pots tbujl recouverte de mou! . . ■ ; 'es ta uoi- fième , & encore m la quatrième année, & a la f ver, on dépote f-. ra- cines ; on les plante h . & ces arbres n'exigent pi fdiri particulier . '< - vienne nné fécl et . . > i tttfêê de leur tranfplant .ti< n; ' ar- rofoirs d'eau fùffiront dan té cas. Tant que le pied de l'a; ne, ■ ;i ù lit le travaillée au piei troi; loi; d tns l'année. A melure que le pieJ de l'arbre fe fortirie , il faut être très-rhôdëré furies branches à abattre dans le bas. Il s'ci.vcra de lui - même fans vos foins ,& les branches inférieures fe détruiront peu-à-peu , parce que la sève tend fans cefiavers lefommcr. ( Confultez ce mot ) Les plaies fai- tes parles amputations furre : at&rets refinenx fe dcati -'..,_' occafionnent pendant long-temps un f.-ûi de réfine ou gomrné^réfinè , fuïvànt ta'na tte- perte nu*t beaucoup a l'arbre ; (I au con.raire la branche & ■ .. -même du tronc , ii ■.■'y a point n , &ia plaie eit buntoe recouverte p 1 ! H Y M. Von-Lmné le 1 -aie, &lc . - n.- r'r.n . .r- •1 Jblio r . •• . ruiet; 412 T H Y droite, rctrouflce, plus courte que Pinférieure qui eft divilee en trois , large , ohtufc. Fruits. Quatre femences prefque rondes , dans un calice en forme de tube, rétréci par le haut. FaùlUs. Menues, étroites, ovoïdes, repliées Uir elles-mêmes par les cô- tes. Les feuilles plus larges , cons- tituent une variété de i'eîpece. Racine. Dure , ligneufe ,ratneufc. Port. Sous-arbriilcau, dont la tige fubfilte pendant l'hiver. Elle elt droite , peu élevée, rameufe, li- gneufe. Les Heurs font en épi, ran- gées tout autour de la tige , & les ieuilles oppofees. Lieu. Le Languedoc , nos jar- dins, fleurit en juin , juillet & août. Propriétés. Feuilles d'une odeur aromatique , forte , douce , d'une, faveur acre ; elles l'ont plus aétives que celle s du JcrpoLt , & elles ont les mêmes propriétés. ( Conlultez ce mot ) THYM BLANC DES MONTA- GNES , ou POUUM. Tournefon le place dans la quatrième leclion de la quatrième clafle des rieu'S dune feule pièce en gueule &auneleule lèvre \ il l'appelle teucrium monta- num album. Von Linné le nomme teucrium poEùm , S: le cl.ifîc dans la dydinamie-gynolpermic. Fleur B. Tube cylindrique re- courbe , a l'extrémité duquel on ne remarque diliincJement qu'une lè- vre inférieure divilee en cinq pir- ties , comme on le voit en C. Les ti:smines, au nombre de quatre, dont érauxplusgr.inJes &deu\ plus cour- des paroilFtnt occuper la place de la tevre fuperieure. Le bas du tube cfl ]_\nftimedans un calice Dà dente- T 1 G lurcs aiguës \ ordinairement la rieur eft blanche ; mais on connoit une variété à fleur jaune» Fruit E , reprefente les quatre fe- mences réunies au fond du caiiee, & F le> femences léparces. Feuilles. Petites, oblongues, épail- fes , crénelées , couvertes d'un du- vet blanc , adhérentes aux tiges. Racine A. Ligneuie , brune , fi- breufe. Port. Tig?s menues , arrondies, fermes , ligneufes \ les fleurs rafièm- blees en manière de tête ou en épis ronds ; les feuilles oppoftes. Lieu. Les nrovinces méridionales, fleurit en juin & juillet. Propriétés. Fleurs d'une odeur aro- matique forte , d'une laveur amere & acre, ainli que les feuilles qui ont une odeur aromatique & mé- diocrement forte ; elles échauffent , raniment les forces vitales , provo- quent quelquefois le fluxmenftiuel lufpendu par l'impre/lion des corps froids ou par foibielTe. Eiles font in- d quees dins le dégoût par des ma- tières pituiteufes, dans i'ai'thmepitui- teux lur la fia du rhume catarral, dans l'obimiction récente du foiefans îpaiineni d .fpofit'oninrîanmiaîoire; dansl'ictère eflèntiel avecab.mcment de forces vitale . Les feuilles ont moins d'activité. U( igcs. On donne les feuilles sèches depuis demi-drachme jufqu'a demi-once, en macération an bain- marie,dinsiix orces d'eau. Les i u- les sèches depuis demi : -drachme juf- qu'à une once , comme les fleuri TIERÇON , 10;.; LONNE.U'Jf. TIGE. Partie de Picrbe ou de l'arbre qui foade terre & qui pouiTi-. des branches. Fouiquoi les t.tY£S T I G des arhrcs font - elles toujours perpendiculaircs,quel quel oit le plan incliné fur lequel elles s'élèvent? c'eft une quedion fur laquelle plufieurs écrivains (e font exercés, afin tic donner la lolution du problème. Quoi qu'il en foit, il eftconitant qu'un loi fuppofé de iurface plane ne contient pas plus d'aibre qu'un fol quelle que loit (on inclinaifon, en fuppofant que la graine de tous les arbres ait été feinée en même temps & de la même manière fur les deux champs. Si on prend un grain de blé hori- fontal , & qu'en l'humectant un peu, il germe fur la luperficie d'un vale , un verra la radicule le courber pour pénétrer en terre, & laplamule, au contraire, fe tourner du côté du ciel. 11 en elt ainli d'un gland, d'une noix , d'une amende , &c. que l'on plante en fens contraire ; la radicule décrit une courbe julqu'a ce qu'elle ait touché le loi pour y pénétrer, & la plantule revient à la perpendicu- laire. AI. DoJart , de l'acadcmie ces feiences, e(t le premier qui, en 1700, ait tente d'expliquer ce phé- nomène; en 1708, M. de laHi't travailla furie même fujet, M. Pa- rait tCAjhuc , &c. AI. Dodart fuppofe que les fibres des tiges font de tel. e nature, qu'elles fe racconreiflent parla chaleur du fo- lcil, & s'alongent par l'humidité de la terre, & qu'au contraire ^ celles des racines fe raccourcirent par l'hu midité delà terre, & s'allongent par la chaleur du ioleil. Sic, non e/t adrniffible dans quelques-unes de fes parties , clL m I' fl pas (ans la totalité. L'ex- tante ip| rend qu'en donnant quelques foius a ur. jeune T I G 413 fuiet, (le grenadier fur tout) & qu'en entetraru les brandies, elles prennent racine , tandis que ils ra- cines expofées à l'air, deviennent branches & pouffent des feuilles. Cette experence piro t détruire l.i totalité de l'hypothefe de Al. Dodart. « M. de la Hire dit que dans les plantes, la racine tire un lue plus grollier, plus pefant, & la tige au contraire, un lue plus fin , plus vo- latil .... que la plante, lorfqu'elle commence a fe développer , foit en- tièrement renverfte dans la graine, de forte qu'elle ait fa racine en haut & fa tige en bas , les fucs qui en- treront dans la racine, ne iamèront pas d'ètie toujours les plus gtoflicrs, & quand ils l'auront développée, & auront élargi le. pores, au point qu'il y entrera des lues terreiires d'une certaine pclanteur, ces fucs , tou- jours plus pelans , appefantifiànt toujours la racine de plus en plus , la tireront en bas, & cela, d'autant plus facilement, qu'elle s'cttnd davan- tage , &c. . . . Dans le même terris, les plus volatils qui auront pénétré la tige, tendront aufli à lui donner leur di.cctJon de bas en haut, & par la raifon du levier, ils la lui donneront plus arlément de ji ur en jour, parce qu'elle s'arongera de plus en plus; air.fi, la petite plante tournant furie point de partage im- mobile, jufqu'h ce qu'elle foit en- tièrement redrefke. . . . La plante s'étant ainfi redrcfTée, on voit que la tige doit le lever perpendiculaire- me.it pour avoir une alliette plus ferme , & pour pouvoir mieux 1 A-S- ter aux efforts du vent &del'eau. » Il ferait trop long de rapporter toutes les hypothèfe; fut ce fujet ; toutes ont, s'il elt permis de le dire, srroit., c'efi-a-Jire, que le géomètre en a donne la folution comme géomètre , le mathema- r;ci. n . Iiëmai -. , &c. ' ) l'il aie foi: permis, comme nntu- . Dans les arl &c. on a du voir que lorlquc la pouilc- étoit la radicule; que cette c ù;:ule est tendre , f| p - & par con • féquent fufceptibie de recevoir les première, imprefll ns < qui s'élève de la tqrre. La graine n'ayant encore que cette première p niequi fou développée^ ileft donc 1 cette t qui i un beaucoup pi i i _ve!op- p'ement, fe tourc . coté où elle pompe les fucs dont elle a beioin.E'.le ne peut lestrouver >.. L'atmofphère qui eft trop fec$ ce [put donc les émanations de là terre qu'elle re- ; & poi c mieux le les ap- proprier, même en fuivant les lois finîtes., elle dirige auftl iùre- inerit les fuçoirs, qi e les tiges traî- runtes-o.es pomme de terre, renfer- mée* dans, une cave , le . . i!u côté d'où la ca\ . ijour, i que j'ai fait pion, ier fi côtés de cette ca\ c cc-iTIvemenc la lumière lin ks points principaux d circonférence, 0'eft donc en raifon du premie loppement delàgraïné « que la radi- cule cherche l'humidiiy pi ovei 'le la fern ; & en fécond lieu , elle la cherche eq raifon de fa • contexi ment de ( e le. r.icr bi.n p'.'. l'une çejcti : - . . T I G des tigçs; enfin que les racines jouif-' fent a un plus haut deg!e,de la qua- lité abforbante de l'office de fiphon, que les tiges. C'eft en raifon - propriété, Se fur tout encore rn raifon de fa primauté d'organifatior.,que la radicule dévier.: le réceptacle , .'. gedes émanations terrefle» ; c i;ne tendance marquée, & un vérité! le befbin de s'enfoncer dans la terie. Jufqu'àcec' ela radicule parvienne fa fuperficie , on la voit s'alonger beau- coup, Se mais beaucoup pour toucher la terre, dccriie fouvent une courbuie de lcptahi.it pouces de 'longueur, ( j'en ai la preuve dans un maron d'Inde ) tandis que cette courbure n'elt que ce quelques lignes, fî la luper. fol eft immédiate. Jufqu'ï ce que la graine ait poulie la plantule , tous le» principes îe portent vers la radicule , & cette radicule ablorbe les cmana- -rrcftres ; il eft donc dans naturel que la radicule s'al- . & prenne de l'augmentation par l'addition du piincipe nutritif ter- . qui s'unit aux principes dejà con- tenus & déve. >és ( puifque dans cette graii:e il n'y a m core que la radicule ..Enfin, fi on oblerve que legern graine d'où doitfortir la radicule, eft placé pnfoiaW on verra que l. t.reeft que ce germe emier mis de- hors, foitpoi i incipes léjfldé* -'.■ r pour at foi . . r L .rir rn prolongement prompt , & qui s'é- - jufqu a. Ion t .!t, fi en li. ; e d vc- . m n .e . -....a eu .es T I G deux lobes de la graine ne s' ront, quand même la grains feroit fenterréé d'un pouce ou . I . feront pi . ficie du fol ; enfin , lorsqu'ils feront ouverts , la plan tu lé s'élèvera dé leur centre. Dans le premier cas , ( d.- la radicule ) l'action a été uroplë & fon eiTet d'un feul côté ; ici com- mence une double action. i°. Des fucs qui affluent de la radicule enter- rée dans la graine , & qui concou- rent au développement de la plan- tule. 2°. De l'action de l'air, des mé- téores & fur-tout de la lumière. La plante s'élève droite parce qu'elle eft actionnée par la lumière d q /elle recherche aufli vif les tiges filamènteufes des pommes de terre, dans la cave , pârcouroient fa fuperficie fuivant que jeditigeois la lumière lur un de? cotes. I.e f oleiî Se fa lumière font la caufe phyiiquc du mouvement afeend fit de hfève pen- dant le jour; (confultez ce mot) tout comme la privation de la lumière & la fraîcheur de l'atmofphère , dé- terminent le mouvement delccndant de la fève pendant h nuit. Il eft donc de ncceffité abfoluc que les tiges s'é- lèvent perpendiculairement; puifque les deux caufes attractives agiflent perpendiculairement. On pourroit encore expliquer ce phénomène par l'effort du mouvement de fluides dans les tubes qui ne s'écartent pas de la perpendiculaire, ambinsq l'unéca'ufe rine 5c plus ■ p'pofe ai plus g: nous écarteraient dé notre o devien.lroient inutiles au commun des cultivateurs. Ce qu'il • (t bon pour eux de favoi vue dans lei fis , eft que , ■ i . .1 : e * .de la tête des ..: deux cas A ....... C que fa ba/e • foit de quar , & : r D B û on t' horifontale A C , onaura une ficie de s,&poi C B ; mais ! . ' nelioaifon •• foixante piçds ; de ir bleroit qu'ayant uni de plus ce en fuperficie. pouvoir y planter un nombre d arbres en .-. larit . par leurs ! I cette fu qùarante-ci grés , mrlle . que l'efpace compris er TIG1 nàtre , ■ : moindi - - melles. Quel . 4i 6 T I L brun, clair, c ndré, arec des points roirs bien marqués. On trouve aulîi des femelle;, les u:ics blanches , les autres jaunes. Sa chenille eft velue , brune , à feize patte; , chargée de dix tu- bercule . Elle court ;uTez vite, ce qui l'a fait dénommer le lièvre. eft très-commune furies poi- riers. Con!'ulce7. cet article au tome VIII , page 147 , où font décrits les moyens pour détruire cet infecte qui abyme les feuilles de cet arbre. TILLEUL. Tournefort le place dans la première lection de lavîngt- unième cl aile des arbres à fleur un rofé , dont !e pillil devient un fruit à une feule loge , oc il l'appelle tilia fovnina folio majore. Van-Linné le nomme tilia sutvpœa , & le claffe dans la polyandrie monogynie. Fleur. Compôiee du cinq pétales oblongs , crénelés à leur Commet. Le calice concave , prefque coloré comme lr. corolle, & divilé en cinq. Fruit. Capfulc dure , coriace , prefque ronde , à cinq loges, à cinq b -tans qui s'ouvrent par leur bafi ^en- fermant une leule lemer.ee prefque ronde; les antres avortent. Feuilles. Portées pu de longs pé- tioles, fimples , entières , d'une forme ovale en forme de eœur, ter- minées en pointes, dentées en ma- nière Je feie , d'un beau vert. Racine. Rameufe , lignent c. Port. Arbre dont la tigeellhaiite, droite , la tétc belle. L'ecorce eu tronc gercée ; celle des tiges , d'un gris verdjktre; les H; urs portées iurde longs pédicule. , ayant a lei'r b; ftipule,une feuille colorée , longue , étroite, arrondie parle bout. Les ,flears ont une odeur douce, agréable. T I L Lieu. Les bois de l'Europe , fleu- rit en ju'n. Pioprièus économiques. Le trôna de cet arbre acqin'eit ure groflèur de trois (2: même qiatre pieds dcd:a- mètre, fi l'arbre ell ifolé, &,s'il Ce trouve dans un terrain qui lui con- vient. Il Ce coiffé très-bien de lui- même , & il n'a beCoin des fecours de l'homme que lorfoue îi té;e com- mence atbuînir Ces branches. Après 1a première ou leeondc année au plus tard , on le dépouille de les branches chiffonnes, afin de ne lailïtr fubfilier que celles qui par la iuito formeront fa tête. Le tilleul eft un excellent arbie pour avenue , & fes branches loup'es le prêtent à toutes les formes qu'on veut leur faire prendre. On les ciif- pole en berceaux , en portiques , en boules comme des têtes d'oran- ger, &c. Les tourneurs, les iren;iiùcrs,Ies fculpteuis , recherchent Ion bo;s doux, liant & léger. . . Si on met tremper dans l'eau l'ecorce des jeunes branches, & même celle du trône, l'ecorce le détache par lame; minces, dont on fc fert pour faire des cordes , même aflèz fortes.. Propriétés médicinales. Les fleurs ont une odeur douce, aromatique , une faveur douce & légèrement acre. Elles raniment l&gèiement las forces vitales ; elles font recommandées dans les mai. die- convulfivas, paetir culièrement dans l'cpiiepfie, -dans plu- fieurs eCpèces de maladie; c'c'pi.'t , telles que le vertige caufépardes hu- meurs fereu.es ; i; folie, l'an£.<âion : ndi aque.( es fleurs ne piovo- t . t ni i'infenfiblc tranipùaticai ni le cours des urines. Les fleurs ré- duites en poudre , font céphaliqi 1 T I T. Ufages. On fait macérer aubain- niaric les fleurs récentes, depuis une ne jufqu'à une.once, dans cinq Onces d'eau . . ; fèthes , depuis demi- drachme jufqu'a detnv-once dansla même macération. L'eau diftHleene jouir prefque d'aucune propriété. Culture. On compte un grand nombre de variétés de cet-arbre. La plus remarquable efl celle qu'on nomme tiileuL de Hollande , ou larges feuilles. Il efl plus dclicatquc :e notre fur le choix du terrain. Ses feuilles lont ordinairement du'double plus grandes. ..Un autre a fes feu ;1 ^s aile/ reflemblantes a celles de l'or- me, & la capfùie de Ton fruit efl héxagotle ...Tilleul afeuillesl ment cotoneules, dont les ne font rouges & la capfule à quatre angles. . . Tilleul nommé de à petites feuilles liflès, à capfule oblongue, aiguë des deux coi . & dont le Il ne faut pas confondre avec ces principale; va iétés, le •■!!•. métrique qui< dans le Canada. C'efl i réelle, caraâ< rif e par fes fleurs qui ont un nectar, & par fes lance! On multiplie les tilleuls par! & par les ;' e nr iciné ; , pr ■tes &: boutures. La ; . i m tha I . On ramaflè ine J:s qu'elle efl mû f lâifl'e fécher a l'ombre pendant quel- I maines , afin qu'elle acquiè- complè _ matui ité, !' 1 tervalle , on | rain pour j mis. Le fol loii Iranciel , doux . on trace des rai';- . profondeur, a la diitanec de fîx Tt mt IX. rir. • 4*7 pouces les unes des autres. C'efl dans ces raies que la femence , quinze jours après qu'elle a été récoltée, tir jetee allez clairement, & eniuite re- couverte parla terre des côtes. Dar.s nos provinces méridionales , làTu- pe i iî cie du fol demande à être recou- verte avec de la paille menue ou avec des feuilles , afin d'entretenir un peu de fraîcheur dans la terre , &: quel- quefois légèrement arrofée pendant le reftede l'été. Dans nos provinces du nord , ces arrofémens iont en général inutiles, parce que la chaleur y efl moins vive, & les pluies plus fréquentes. 11 convient a'étre tres- fcrupùieux fur le choix de la graine; celle du tilleul de Hollande cita pré- férer à taule de fes larges feuille1;. Comme cet arbre eit purement d'agrément, la graine de celui qui donne le plus d'ombrage, mérite la ence. On peut, il efl vrai, dans un temps convenable , . le tilleul a larges feuilles fur le tilleul ordinaire; mais c'efl multiplier inû» tilement le travail, lorfqu'on peut l'éviter en femant i qui re- produit Ion femblable. D'ailleurs, i >ut arbre grefft efl m en tronc, bois £c . que ce- la! qui ne i'a i - mt par e facilité de travailler le piid des ferais, & her la raauvaife herbe, que fi ■ Si après avoir récolté la graine , i n attend le printems luivant p >ur la lc- mer, on court g de n'en pas voir germer I partie , totalité 1 a I • rnett ndeplus ' 4i S T I N parce qu'on a plus de facilité d'c- «laircir & de fupprimer le; fui-nu- méraires &c les mal-venans. L'épo- que de fortir les fujets reliés en iéminaire & bien-venans , eit à la féconde année après le femis , c'eft à-dire , à la féconde année après la germination de leur graine. Ils pro- fiteront beaucoup plus dans la pé- pinière , que fi on les avoit trans- plantés après la première. Je réitère ici mes inltances auprès du proprié- taire , afin qu'il veille lui-même fur la levée du féminaire. Il aura foin que l'en commence par un des côtés de la planche , qu'on ouvre un fofTé au moins de deux pieds de pro- fondeur ; qu'on continue cette ex- cavation d'un bout à l'autre. En fui- vant cette méthode , on prendra les racines par-denous ; on n'en brifera aucune , 6c on conferveraau/mwfa totalité : {confuhe^ ce mot) alors la reprilè eft immanquable. On aura les mêmes foins en plan- jant les jeunes fujets dans la pépi- nière : Us feront elpacés en tout fens au moins de trois pieds les uns des autres. Le propriétaire qui travaille pour lui , donnera quatre fur trois. Il ièra certain d'avoir des fujets qui ne fileront pas en grandiffant , & dont la groffeur du tronc fera natu- rellement proportionnée à fon élé- vation. Si le fol eft foncièrement bon & fertile, il peut femer pendant les premières années dans l'efpace vide de quatre pieds , un ou deux rangs de haricots nains, ou pois nains. La culture qu'on f ra forcé de don- ner à ces légumes , profitera aux arbres. & leurs tiges &: leurs feuilles deviendront pour eux un bon engrais. TINE. Dénomination ufitée dans quelques provinces pour défigner le TON va:fleau dans lequel on jette la ven- dange, pour qu'elle fermente. ( Con- fuht[ l'article Cuve) TIRANT. On appelle ainfi les deux membres fuperieurs ou mères- branefaes , pal. fiés à l'angle de qua- rante cinq degrés , confultt^ l'arti- cle 7^/L££) parce qu'élit s reçoivent immédiatement toute leur lève du tronc de l'arbre. On donne encore improprement cette qualification aux gourmands , ( conJultc{ ce mot ) parce qu ils s'approprient la majeure partie de la fève de la branche fur laquelle ils repofent. Par une fuite du même principe, le nom de tirant eit encore donné aux pouffes de la partie fupérieure des bourgeons de l'année précédente , lorique ces bourgeons confervent à la taille leur perpendicularité : alors la fève s'em- porte au fommet , & ce* tirans s'é- lancent , deviennent forts & vigou- reux , & épuifent toute la partie inférieure, tk du bourgeon, & des branches. A l'article taille , on a in- diqué les moyens de prévenir ces abus. TOISON. La totalité de la laine que l'on a tondue fur un mouton ou fur une brebis. TOMBEREAU. Vcyt^ Voitlre. TONDRE. TONDEUR. Tendre eft couper ou arrêter les bourgeons d'un aibre , afin qu'il prenne la terme qu'on liciïre.La charmille eit tondue perpendiculairement, relativement à la hauteur, &c on l'oblige ainfi à préfenter un mur de verdure. On tondoit jadis les ifs en pJifTades , en pyramides rondes, quarrées, plus ou moins découpées ; & même à TON £orce de les tondre , on les faifoit reflembler à des hommes , à des animaux. Si on veut voir l'excès du ridicule en ce genre , on peut aller à Bruges, dans une jardin de moines , où l'on a grand foin de conduire les étrangers. Près d'Amfterdara, quel- que- jardiniers font commerce de ces bifarreries , qu'ils vendent fort cher aux amateurs. Si les palillades à tondre font peu étendues , on fe fert de cifeaux ; mais là où le travail eft confidéra- ble.,on emploie le croiûant. Le jardi- nier eft appelé tondeur, 6c même , par quelques-uns d'eux , c'efr une profeiîion en titre. Petit à petit , ce mauvais goût de tondre diminue en France , où on commence à recon- noître que c'en: une opération for- fée 8c contre nature, puifqu'il faut cans ceife y revenir. J'aime à croire que peu à peu l'idée du vrai & du beau naturel deviendra la règle unique dans les plantations des jardins. TONNE. Mot plus ufité en Alle- magne qu'en France , pour déligner un grand vaifieau de bois & à deux fonds , propre à contenir du vin. (Confuleeç l'article Tonneau). TONNE. Jardinage. Dénomi- nation llfitée dans quelques pro- vinces , pour déligner un treillage couvert, foit avec des ceps de vigne , foit avec du jafrain, chèvre-feuille , &c. le tout foutenu par des cerceaux. TONNEAU. Vaiflèau en bois, de I à-peu-pres cylindrique , mais renfle dans l'on milieu, à deux baies dlanes , ronces 6c égales , confirait de douvei. arc-boutees, & contenues T O N 410 dan; des cerceaux. Ce vaiflèau eft deùané à renfermer du vin , des li- queurs , 6c autres fluides. Sous la dénomination générale de terreau , on comprend ce que , dans quelques provinces , on appelle rutfl , fu aille y barrique , tiercerole , muid , bourgui~ gnotte , lie rçon ,p'pe , barrlllt ^poinçon , puces , bottes , &c. La contenance de ces vaiileaux varie d'un pays à un autre, & dans quelques-unes, le mot tonneau défigne la contenance de plufieurs vaifleaux vinaires réu- nis. Par exemple , à Bordeaux , le tonneau etr compofé de quatre bar- riques , qui font trois muids de Paris. Le muid de Paris elt de deux cent quatre-vingt-huit pintes ; fur ce pied , le tonneau de Bordeaux- doit être de huit cent foixante- quatre pintes , Se celui d'Orléans de cinq cent foixante-feize pintes, parce qu'il ne contient qu'environ deux muids de Paris. Ces bigarrures, dans la contenance des vaiileaux vinaires , demandent la même rélorme que celle des poids 6c meiures : elles ne font connues que des coramerçans en vin. On a lieu d'efpérer, d'après les décrets de l'aflemblée nationale , qu'il n'y aura plus dans l'empire françois qu'une feule 6c même mefure : elle Suppri- mera , par de fages réglemens , les friponneries Tans nombre qui s'exer- cent journellement dans le com- merce des vins & des eaux-de-vie. Un tonnelier peut , quand il veut , même en fuivant les mefures don- née, pour la fabrication d'une barri- que, lui faire contenir pies de a pintes déplus ou de moins: c'eit une perte réelle pour l'acheteur d'eau-de- vie ou d'efprit de vin. Comme on les vend au poids , celui de la fu- Ggg'a A20 T O N taille compris , l'acheteur paie aiifTî cher le bois Surnuméraire , que 1 prit de vin ; alors ii fàvorife le ven- deur ; mais s'il donne à la barrique plus de bouge qu'il ne convient, le bénéfice eft au profit de l'acheteur. J'ai fuivi de près ces petites Spécu- lations mercantiiles : le brigandage eft encore plus grand , lorfque l'on achette du vin en bouteille. Un vaiffeau vinaîre déclaré par la jeauge contenir deux cent vingts pintes , melure de Paris, donne communé- ment deux cent cinquante bouteilles chez le marchand de vin , qui fait fabriquer à la verrerie les bouteilles, d'après la forme qu'il preferit; ce- pendant , les bouteilles parohTerif j au premier coup-d'ceil , devoir con- tenir autant de vin que les boutei le i de jeauge. Les bouteilles & les vaif- feàux vinairés demandent une ré- forme :. on y parviendra, fi leur con- tenance eu déclarée devoir être la même dans tout le royaume. « Nous devons , dit Pline , aux » peuples voifins des Alpes, (lesPié- » mbntois ) l'invention des ton- j» nenux , & nous admirerions , fans » doute , fi nous n'en avions jamais » vu, quelle indiiftrie, & quel foin » a dû exiger la conflruction d'un » vafe formé de quelques planches, » réunies feulement par des liens de » bois , qui contient une certaine » quantité de liquide, donnée fous » une forme aifée à tranfporter , & w la plus propre à fouffrir un allez " grand choc , fans permettre à la » liqueur qu'il renferme , de fe per- » dré.Le calcul du géomètre échou- » roit où l'habitude 6c prefqu'une •> fimple routine c'e l'ouvrier réuf- » fiffent àffezbién ». C'efl ainfi que s'exprime M. Fougeroux , de l'acadé- T ( mie des feiences , dans Tort du tonnelier. §. I. De la forme des tonneaux. Il eft certain que la forme adoptée eft la plus commode ; & pour con- tenir le vin en grande maffe, c'efï la plus avantageufe après celle de la bouteille; & li la facilité dans l1 journalier ne l'emportoit fur l'uti- lité , je préférerais la forme des vafes de terre employés par les an- ciens ; ils les nommoient amphores : c'etc it des vafes de grais , tres-pein- tus par leur baie , renflés dans leur milieu, & leur col trcs-alenj étroit. Deux anfes ce même r prenoient depuis le fomraet ou em- bouchure du col, jufcu'à Irf partie :iire du renflement eu vafe , appelée parfe. Tout l intérieur des caves ét< it traverfc par des murs,& leurs côtes rellembloient à des marches d'efcalier. Cha< crcuîee fuffrfamment , pertoif une amphore. Chaque mur l'eu de ion étendue . c . le fervicê c\: !e ; phoTes fur I ma • des murs potier'.. ampho- res , dont ha contenance étoii depuis div à quinze pintes , jufqu à c;.rt cinquante. L'aval I i forme de ce- ' tion du vin , étoit fingulictement contrebalance par l'embari dépenfe , & par l'efpaçe péc à leur arrangement. La to: vaiffeaux en bois, quoiqu'ini. eft plus commode , Se c à être perfectionnée. Prerior exemple le tonneau y qui . T O N quatre barrïqus ; , ou quatre cent quarante -huit pots ; fa longueur, d'après les réglemen&des tonneliers, doit être de quatre pieds trois pou- ces , & le diamètre du tond de trois pieds deux pouces.... C'elt donc un peu moins de fix pouces de cour- bure , depuis le bondon ou trou du tonneau , jufqu'à l'extrémité de la douve , que dans quelques en- droits on appelle doué/lé. Cette cour- bure n'eît pas fufriiante , i°. parce qu'il faut compter pour beaucoup l'cpaiiïeur des cerceaux & leur li- gature en of er, qui portent & donnent une hauteur de quinze à dix-huit lignes , & qui réduiient la c rburc i ' '.rieur, à qua :es iix li- gnes environ ; z°. après un . nombre d'années, lés courbures ten- dent à s'affaifler & à fe rapprpçnçr de l'horifohtalité ; 30. parce que les tonneliers ne font pas a'.iez exa&s à Aiivre la règ'e preferite , attendu qu'il leur faudrait plus de bois, du bois mieux choïfi, tk en état Le ùip- portef la diminution de largeur, en partant du bond la douve. Ils préfèrent lë'p; le moins de travail. le le donc, dans l'exemple cité , I dq tonneau , au lieu d'être . 1 ;ds deux pouces , le iéds huit pouces ; enfin , que le vaifFeau ait plus ! m 1 ; je dis du tonneau contenant la valeur de quatre barriques , s'aj le-, mêmes prqp tx vaif- intenance, & ; '.liions que ! ! (] ■ nols ont bien ' lehtî les . tbfme, oc tous le;.. vinairts font TON 421 cpnftiuits de la manière que que. Ceux donj 00 fe lert dans les auxic des pays yojfins , en àpprocl • . refte du royaume , ils fur.t :• feâueux. ^Avantages de la forme du fi/eau .. iu. Pius une voûte eft cein- treé , plus elle a de force , & plus devient difceprible de p; ne. de grands fardeaux. II en 1. itves réunies ; leur ; • plus élevé , cV qui prder.:e le fom- met d\;r?fc de panier , ci} la partie la plus élevée du bouge. ï°. 1 tonneau apprécie de la forme d'un fufe.au tronqué, moins il touche la terre par des points de contact :,•.& plus il fait voûte; dès-fors manie plus facilement , on le roule, & on le retourne plus aifement . moins les cerceaux oc le-, ofiers qui les lient, touchent la terre, 5c par conféquent f'or.t moins fufee de pourrir. Le courant d'i environne de toutes parts , u & augmente la ù.i . [Is font donc beaucoup moins ir.j-.-ts aux ré,pafati< ns & aux chan- gemens que les an t. t . Ces:'. . quoique effentie.'s en eux-mêmes , font peu de chc le en comparaifon des fuivans. i". Suppo- se du vin foit n unvanTeâii quarré , o'e.ft-il pas vrai que fi la liqueur qu'il contient, ne le remplit pas exactement , &: qu'il en manque feulement l'épaifieur d'une ligne , il y aura donc un \ ide fur toute là furface fupérièuredu \ in ? Lomme l'expérience prouve que l'évaporation n'a lieu c fon des furfaces , il eft donc clair qu'elle aura lieu fur la couche du li- quide, en nti u te la furface , 4" T O N quelle que Toit fon étendue , 6c en raifon de cette étendue. Au con- traire, dans un tonneau ordinaire de quatre barriques , fuppofé contenir autant que celui dont on vient de parler , le vide d'une ligne de hau- teur eft prefque nul , 6c ne porte que fur une très-petite fuperficie , à caufe de la courbure ou bouge de la doure ; mais ce vide fera encore bien moins fenfible , fi on donne aux douves la courbure que j'ai indi- quée. Dans le premier cas , toute la fuperficie eu. i'ouraife à l'évapdra- tion ; dans le fécond , elle l'eit infi- niment moins ; & dans le dernier, le vide efl réputé pour nul. z°. Il réfulte un fécond avantage bien important encore de la forme du fufean tronqué, relativement à la qualité du vin. La lie eft le fédi- ment du vin, la partie pefante qui s'en fépare ; ce rendu , par fa pefan- teur fpécifique fe précipite dans la partie la plus inférieure. Or, plus cette partie inférieure fera profonde, i)his elle concentrera la lie, & moins a lia occuppera d'efpace dans le ton- leau; par conféquent moins de fu- perficie , moins elle fera fufceptible de fe recombiner dans le vin au printems 6c en août, lors du re- nouvellement de la fermentation que l'on appelle insensible- Ces points de fait feront plus particulièrement difcittés à l'article vin. 3° il eft plus aile de foutirer à flair fin le vin d'un tonneau bien bauge , que d'un tonneau plat, précifement parce que la lieyoccuppe moins de place. Ainfi, fous quelque point de vue que Ton confidére la forme d'un vaiûeau vinaire , de quel- que grandeur qu'il ioit, celle d'un • TON fufeau tronque eft fans contredit la meilleure. §• M- Du bois des tonneaux. Nous n'avons en France qu'une feule efpece de bois réellement bonne à la conftruction des vailTeaux vi- naires ; c'elt le chêne bien choifi , parce que les fibres de fon bois font mieux lices, plus ferrées , en un mot plus compactes. L'expérience de tous les pays de vignoble prouve que le vin perd beaucoup moins dans de tels vailTeaux, foit pour la quantité, foit pour le fpiritueux. Cette vérité a tellement été mile au jour par les plaintes des acheteurs d'eau-de- vie , que le gouvernement à défendti toute exportation d'efprit ardent hors du royaume, qui ne leroit pas faite dans des tonneaux de chêne. On fe fervoit auparavant des vailTeaux faits en bois de châtaignier, ÔC queique l'eau-de-vie fut au titre, 6c même au-deffus, en fortant du port de Cette , elle arrivoit à Hambourg , par exemple , à un titre très-inférieur à celui ordinaire du commerce. On a beau faire, l'expérience prouve que même clans les meilleurs tonneaux de bois de chêne, l'évaporation ferait fentir ; mais la perte eft peu confidéra- ble. Ce qui fe mani telle fi vifible- ment pour l'efprit ardent ifolé 6c concentré, fe manifefte de même pour le fpiritueux du vin ; mais d'une ma- nière qui, quoique plus ir.fenfible n'en efl pas moins réelle. Suppofcns dix vailTeaux vinaires , dont l'inégalité de contenance foit graduée depuis 100 jufqu'à looo pintes. Il eft clair que TON épaifleurdu bois fera proportionnée à la graduation du contenu, ou c!u moins jufqu'à un certain point. Amii, les douves de la barrique de i oo pintes, auront, fuivnnt la coutume, 6,7 ou 8 lignes au plus d'épailTeur, & celles du vaifleau de mille pintes ,334 pouces. Je demande actuellement au propriétaire de ces dix vaifleauX, que je fuppofe remplis du même vin , en un mot , que toutes les circons- tances foient égales, même pour leur placement dans la cave ; je lui demande deux choies, i°. qu'il tienne une note exacte de la quantité de vin que chaque vaifleau confommera pour être toujours tenu plein pen- dant toute l'année ; z° qu'à la fin de l'année, il diflille séparément le vin de ces dix vaifleaux , & qu'il en mette à part le produit. Ses registres & l'expérience lui prouveront que le vaifleau de 1 00 pinte, a confommé , à peu de choie près , & proportion gardée, dix fois autant de vin que le vaifleau de 1000 pintes. Il fe con- vaincra encore par la diftillatiori que la proportion du fpiritueux liera plus de dix fois plus foible , & ainfi par progreflion , jivfqu'au tonneau ce 1 000 pintes;mais fi le vaifleau n*e A pas confirait en chêne, alors les propor- tions feront encore plus a perte foit pour la quantité, foit pour le fjpiri- tueux. Je fais positivement à quoi m'en tenir fur les faits que j'avance, comme vérité démontrée , mais comme je ne demande pas à être cru furparolejepriele grand propriétaire de vignoble de fe convaincre] périerce. Son intérêt lui dicte cette loi. Qu'il n'ait que des foudres, ( confultez cet article eflentiel ) à l'exception de la petite quantité de TON 423 barriques néceffaires à fes befoins journaliers. Toutes les douves, quoique de chêne, ne ibr.l pas d'égale qualité; celles tirées du chêne en dv cours ou trop vieux , font trop poreufes, du chcne trop jeune, loin égale- ment trop poreufes & fe ccfEr.ent aiiément; celles fabriquées à la fcie né font pas auffi bonnes que celles dont on a débité le bois , qu'en appelle alors bois de fente. -jLes premières fort plus difficiles à tra- vailler, parce qu'on n'a pas pu Cui- vre l'exacte difpofiticn de leur fibre, & on efl obligé de commencer leur ceintre par la fcie, afin de pouvoir eniuite les travaillier plus commodé- ment; cette opération efl très-défec- tueufe, ik le vaifleau fabrique ave< un tel bois, n'efl jamais auffi folide que celui compofé de douves de bois c!c tente, dont l'épaifleur doit être égale fur toute leur longueur. Dans plu- fleurs provinces, de mauvais ouvriers aminciflent avec l'eflette la partie dû milieu de la douve qui doit for- mer le bouge , afin , difent-ils , de cintrer avec plus de facilité leurs barriques. Cette pratique efl vi- cieufe ,puifque la partie qui doit être la plus forte dans la conAruction, devient la plus foi! le. La bonne douve efl celle qui , frappée fur le tranchant aigu d'une pierre, caffe par efquilles. Si elle cafle net ; c'efl une preuve que l'ar- bre dont on l'a tirée, étoit hors . & en décours. On doit pré- férer les douves qui ont flotté, pour- v u ou 'elles ne foient enfuite em- ployées qu'après avoir été parfaite- ment fichées. Ces douves flottées ont perdu dans l'eau une partie de 4-4 TON leur aftriûion; nuis elles contracu- roient bientôt une Odeur do moifi, ii en les i'ortanl de l'eau, on !e> pla- çôii d ns li jjeui e l'ait ne .r. L'avantage réel que l'on r fecs , eftqu beaucoup, lorf- qii'on ren plit les vailïeaux vinaires , c\i on ne craiat pas alors que la liqueur s'échi Tjoute do,uye qui eit rongée, ver- moulue, pértuifee, ou dont le bois eft verge, autrernept dit, bois veiné, bois ronge , r.e peut ni ne doit être employé.' (ce & plus encore la mauvaife foi des tonneliers, ont été l'origine de plusieurs centeita- ti ijs entre le vendeur 6c l'acheteur, (.'eft pourquoi l'ordonnance a pref- crit les cas dans iefquels le tonnelier eft forcé de reprendre fon ouvrage Se de payer le vin gâté ou perdu. i°. Si Fvivrier emploie plus de trois douves de bois vergé ou Lois rouge s & encore il eft dit que ces douves doivent être placées dans la partie uipcrieure.il convient donc d\ bligér le tonnelier à faire lui- même le trou du bcnclon, parce que lui feul les cennoît, & l'on courroit rifque d'ouvrir le trou dans celles qui leur feroient Littérales ou en oppoiition... Il eft Surprenant que l'ordonnance ;;it autorité un pareil abus , puifqu'ur.e feule douve vergée fuffit pour gâter le vin d'une barri- que ou d'un tonneau. Les grands propriétaires de vignoble doivent s'unir afin de demander tous enfem- ble la fuppreffion de cet article , dans le règlement des tonneliers. 2.°. Si dans le tonneau il le trouve une douve qui ajt le g< ût de le tonnelier doit le reprendre & T ( i payer au propriétaire le vin gâté, far le pie I ce la vente commune. $?., Si la douve efl / • r, dans la partie recouverte p.:* l'I s envi- rons deBaj ; . iix, les bai. /..///.• /.Y /'/ AT /'.,. TON barriques ou tonncaux,quelIe que (bit leur contenance, font très-mal coni- truits, & pins ils font petits, plus leurs dcfectuofités font multipliées, parce qu'on ne rcferve pour ces ▼aifteaux, que les bois de rebut ou ceux qui ont déjà fervi à des vaif- feaux plus grands, mais dont l'em- peigne,par exemple, a été brifée. < '«s vieux bois font , ou dolés de nou- veau,ou parés avec l'eftêtteêV encore mieux avec le r^ljot ; de manière que leurépaiffeur, déjà très-modique , cil encore diminuée. Une douve pour être bonne, doit ttre aufïi épaifle à fes extrémités que dans fon milieu. Si on l'amincit en approchant des extrémités, on dimi- nue la force de la totalité; fi on l'amincit clans ion centre, elle fe courbe plus aifément, à la vérité, ruts elle perd de fa force réelle dans la partie où elle eft absolument néceffaire. C'eit à l'ouvrier doleur à favoir diminuer en proportion convenable, cv fur la largeur, la douve depuis fon centre jufqu'à (es deux extrémités ; de manière que la totalité des douves, réunies par les cerceaux, prélente de chaque côté Un cône tronqué dans les propor- tions indiquées ci-deflus. C'eft donc par la force du refferrement de toutes les douves & de toutes leurs parties enfemble les unes contre les autres , que dépend la véritable force de la voûte, 8c non pas lors- qu'elles s'y prêtent par une coiubure itnei i e i 1? trait par la Ici*. Ces dernières douves ferrent très-mal. A ces défauts vifibles, lesouvriers en ajoul -:u h.: autre bien plus efleri- tiel, n loranec, mais pour ^ r leur travail , toujours au dc- IX. T 0 N à -, triment de l'acheteur. .. Les douves employées pour la contti uction des barriques ordinaires, c'eft-à-dire contenant 2.2.0 a 230 pint< de 'Paris, ont 1 • cinq &z même fix pouces vu pour fonda ces barriques, ces douves de fond ou face, pt & même huit pouces de 1 oc ce qui m'a furpris , a c rence marquée que des particuliers leur donnent. Je leur demande il après un an ou deux d . les douves de ces barriques ont le 1 e:r.e coup- l'ils les o;;t achetées? Ici, ce fera une dou\ e ccffînèe. ou ■ - ■ • "is ou en de- hors; la il faucha barrer les fonds pour la retenir , 6c peut-être craindre encore que cette opération ne foit pas fuffifante , fur-tout fi l'empeigne dis des douves du fond s'applique lement à cc.'lci e*e la circonfé- rence, qui ne le coffinent jamais en dehors, ( le cas eft très-r; re ) mais toujours en dedans , & eue fouvent on eft oblige I : d'autres. Tout vaifTeau quelconque , grand eu petit, pour être bienfait, p être oc durée, doit, dans fa circon- férence , décrire un cercle pa;fait, & jamais en ne trouvera cette ron- deur exa&e , tai rier em- ploya des qui néceflairement formeront c es angles a chai •. W j ez plant .....: 'que aux y« : . ■ : . ■ ■ . 4?6 T O N ce quiferoit rne perte féeîlç pour lui. L'ouvrier al ien plutôt établi un ■ feaude quinze à vingt douves, qu'un pareil vaiffeuu où il en faudra cin- quante. Vingt douves font plutôt do- 1 ces & drellées fur le banc , que cin- j.juante; mais comme il paye le travail du doleur par cent, par millier, moins 1 y a de pièces ck plus ue largeur , plus le tonnelier gagne ; d'où il ré- ful te qu'il ne rejette jamais les douves difproportionnées en largeur. je prendrai pour exemple un vaif- feau vinaire de deux pieds fix pouces de diamètre, & par conféquent de fept pieds fix •pouces àt nce à chaque tJte. li n'efi pas qr.cfii »u , dans cet exemple , de la diminution ordinaire des deux extrémités des douves , d'où refaite la courbure ou I ugeiei ' pofanttontesles douves défi ur, il en faudra ici/A | encej & un peu moins de cinq de mémo lar- geur pour chaque fond. Que l'on exa- mine a préfent combien les angles feroientfaillans,fi l'ouvrier n'a voit la précaution de les abattre en diminuant le bois. Cette opération détruit les jlçs en dehors; ma;s ils n'exillent pas moins dans l'intérieur. Suppofons ce n au E, monte & garni ii l'on extrémité, feulement de ! cerceaux' nomn ou te- tards : examinons placer fucce il ve- ment les autres qtie^e tonnelier chafle avec force , & noir; verrons que ^ . s cerceaux ne toucheront directement . . e fu r A B , Planche A'f . figure i. Ce fera (ur ce . ig] - pref- ferorit vivement :~ cependant leur agira latéralement & Ce cem- .;■' jufqu'àC; alors C, hu- mecté par le vin, & de A m .-. prefîe pii A B, 1er;; contraint TON cor^me on le eoit en D : eu Lien fi le bonis des dou\ es dont on aura trop diminué le bois, oppofent moins de rc fi fiance, la vivepre/Iiondu cerceau c: leur foibkfie , les obligera de fe coffincr à leur point de réunion F. Que l'on compare actuellement les angles que prclemeroient des douves de trois pouces de 1: rgeur, ils feront de moitié moins grands , & l'ouvrier ne fera plus contraint de mutiler Ion bois pour trouver la rondeur du vaif- feau : ces exemples lont trop jour- i a lei pcr.r exiger d'autres demonf- tratiens. Les mêmes inconvéniens attire- ront aux douve i . tvec cette différence néanmoins, que ces douves fe coffimrbr.t plutôt en dehois qv.'en dedans, parce qve Iturs extréin n'étant ret jable , & que toutts leurs p.'*' intéri i pieflte' par le vin & fur tout par l'air qui-cherche à ! bander îorfqo'il . . cefîâire qu?t les chaflent en dehors. On y remédie de trois manières , ou en b.-uranrle fond du vailieaii, ou en enlevant i . ou en re- mettant un arrre fond : .' plus attentif auroic évite cette dc'penfe. Jl feroit plus prudent de faire barre; le fond avantde mettre le vin d insle tonneau , fur-tout fi ies douves font trop larges , fi le bois efl t op mince, & s'il ae lé à la ma- nière accoutume 1. de 7 '<;//- obferve très-bien que le ton- nelier a de bonnes railons pour ne placer la barre que lorfquc les bois imbibés ont fait lèut l i°. Il efl avantageux que le bois loir humide & gonné pour former lur I'cxtn tt 1 . t e . . • ■ N barre. Si leboisérôit fec, il fendroît, & les douve- deviendroient defee-* i. i°. Le tonnelier formeroit fes trous trop bas; le bois yen; gonfler &às'alonger, onnepourroit plusretoucherlefond,&les cro ch villes fe trouvant aloes mal ils nuiroif nt aux changemens eût été maître de faire an fond de la pièce dont toutes les parties au augmente J.e volume. Enfin, . j que le tonnel l'h/ver, faifon où il eft peu - d'autres travaux qui le t ouvi i nisdans le temps qu'on tire le vin. » §. I V. D.s moyens avoir foui : i ; pren ns le tonneau , ôc quand le bondon refte ouverr. Sou- vent le vin qui cft enfuite Ijv's dans ême après l'avoir rince •■ contracte le goût de fut. L'auteur prouve, i°. l'altération du bois provient de fa propre. sève dont la partie gélatineufe &z la glutineufe fe putréfie, fcms que la texruTe des fibres ligneufes foit détériorée : z°. que le goût propre- ment dit defût , n'affecte que les bois ce les écorces dont la sève contient éminemment des principes aftrin- gens ; dans les autres bois, cette altération cft nommée nu chanjîflure ; les tonne uix faits de bois de mûrier , d'éral le, &c. ne com- muniquent jamais le goût de fût : 30. que la putréfaction de la portion gélatineufe de la sève , auparavant d< " chée dans le bois .près fa coupe , cftdiftbutedt nouveau , ou par l'eau, ou par l'humidité , ce que l'un &c l'autre la conduifent au genre de pu- tridité propre a la sève des bois af- ns : 40. que le goût du rut cft be.uiconp plus commun dans les t lorl 'elles ont étc temps tenues dans un air nu, cet air agit fingulièrement fur la partie gélatineufe de ' fc l'approprie fur-tout diffoute : «5°. que les vi s tendance à la pouffe qui cft le TON commence! .pourriture vins. Il faut lire dans cet excellent mémoire, les preuves physiques qui démontrent la véritc de ces p cipes. Detc is écarteroient ce •- »nî , d'.iprcs ces ûmples indications , corn- bieyiii cil important , lorfque le bois de chêne ou de châtaignier e.R ai en douve , qu'elles foient auflitôt éle- v - . en pile , rangs par rangs , en lait fant un peu d'intervalle entre elles , afin qu'il régne d^ns la totalité un grand courant d'air qui déficellera peu-à-peu la^v-ve Se préviendra toute putréfaction de fa pr.rtie gclatincufe. Il convient encore que les douves de la partie inférieure de la pile, ne reposent pas fur le fol, mai; fur un chantier, ce qui augmentera le cou- rant d'air. Le parti le plus fur eil de placer fous des angars les piles ; elles n'y font plus fucieifivcnient tra- vaillées, ni par la lécherellc , ni par l'humidité ; rien ne contribue plus à la détérioration des bois que cette alternative; On peut reconnoitre les douves fùtces , i°. à leur couleur plus iombre , plus terne ; fi cette couleur ell inégalement répartie dans les couches concentriques du bois , fi elle cft marbrée , ondulée, fi le cen- tre de ces inégalités préfente un noeud cuirri ou carrié , ce boL fù- rera le vin. i°. Lorfqu'on doute de leur rmuvaiie qualité , on les trant- poitedans un lieu humide où elles reftent pendant quelques jours , on lesfeie lurun deleur bouts, & on les flaire au chemin de 1a fcîe. La ch i- leurcaufée par le frottement, décelle leur mauvaise qualité. Si le ton- neau cft monté, fi le trou do don elt ouvert , il 1« tonneau ell de- T O N puis quelques joi:rs tenu dans un lieu humide , méfiez-vous de toute odeur infoiite , même fut-elle fuave. int, ne vous trompez pas à : tu relie du bois, ou de fu- mee , occafionnée pat les co que l'on brûle pendant la fabrica- tion, afin de donner un pliant plus facile aux douves. 11 peut avoir l'o- deur d*é< .noifi, de .' & ce n'eft pas celle de fut. . moyen bien fimple décidera fi les douves que l'on fufpecte fi . tées ; il fuffitd'enh r fur- face quelques lamelles , qu< copeaux , de les renfermer d^.ns une bouteille , de la rem] . laiffer infufer pendant quatre heures , Se de la icn: un lieu modérément ch:.ud; fi Ls bois font vie , a coup fur, être reconnu par tous les Il evifie. des moyens Ce corriger le fût. L'eau de chaux faturéeôc ré- cente 3 produit cet effet fur les bois fûtes. Ce moyen étoit dé/a connu ; nuis M. Willermoi s eu convaincu , par un grand nombre d'expériences, qu'elle n'attaque (pas les vins, dans leur laveur, leur qualité ■ , ni dans leur couleur , lors même qu'on la mdan-r geroit beaucoup r ruraent que les vins mutés ne l'exigent. Lorfqu'on a foutiré le vin vicié da s un tonneau fain, une on. ■X lurSt par livre de v:n. Ce tonneau doit être roulé chaque jour, & pendant dix à douzej ours o tifs. On appel c eau de qui fumage la chaux loi qu'elle et éteinte. Kirman obferve que Iïk quatre-vingtièmes parties d'eau n'en . . ur qu'une de chaux, ir eau ne fe comporte pis avec les T O • vins comme avec les eaux minérales acidulées dont elle enlève la faveur piquante vineufe. Elle ne dépouille pas les vins de L'air fixe qu'ils con- tiennent en plus grande quantité quand ils font nouveaux. Les autres acides des vins libres & plus fixes ont plus d'affinité pour la chau: les mirchands de vin, pour ! veuille des vins nouveaux . loi fqu'on eft prefle de les boire, fe fervent avec fuccès d'eau de chiux. Elle dé- truit même dans les vins vieux a verdeur , l'auftère &méme la dureté s'ils l'ont encore. L'eau de chaux, dans aucun état des vim, n'enlève ou m'ùt le fpiritueux , ni aucun des . principes utiles oa confervateuts des vins. On peu: encore jeter par le trou du bondon des charbons en dans le tonneau neuf, ou dans celui qui aura été, futé par la tr; du vin. On peut répéter cette opé- ration pendant plufieurs jours de fuite ; chaque fois rouler & bondon- rer le tonne m. Le but de cette opé- ration eit d'abforber par le mofette ou gai putride , & par confequent de la détruire. Lefur-moût (i) eft également avan- tageux à la dofe de quatre il huit pintes fur un tonneau de deux cent a deux cent cinquante boul félon l'ét t ■ i« lu vin. . . Les vins blancs très-g /eux coi futés dans quinze jours. L'introduction & le i T O ■■' T premier mélange ne produit pas : 1 ../et que Ton defire , i une féconde ou une troifîème fois L même opération. On foutire quelque temps après,comme il fera dit à l'ar- ticle vin. . . Le gaz marin déphlo- ■ té eft de tous les flui ses , le correctif par excellence, fans être en aucun point nuijîi la famé. Ladémanftration de ce prin- cipe feroit trop longue & peu a la portL^- de nos lecteurs, mais on ne craint pas d'avancer ce fait corni e complètement démontré -par IV rience. L'eau de chaux eft préférable les vins nouveaux fûté . . . I ' i & fes analogues pour k '■ s.'.. Te gaz marin déphlogiftiqué pour les vieux qui auraient contracté le goût de fut par leur fejour dans un ton ne a a neuf. Souvent les tonneaux contractent : , de chaiili , loi 1- : int vui.les, on les tient dél ( un lieu humide ou peu s P i enez gros comme le poing de chaux vive & bien calcinée,p©ur une barri- que de deux cent cinquante pintes ( /on; c.-.::Lz-l;i en morce.n ■ ceptj les d'entrer pat le trou du don; jéttez-ies dàn; lé ton fuite verfez peu-à-peu de l'eau en quai cette chaux, & tenez le vauTeanbou- clié pendant la fu.'ion. Une heure dix pintes d <.au ; bouche/. , agitez la fi i tous les fens. L'ne . . • ;t de t la lermenta- I 412 TON nouveau, & ainfi de fuite, trois ou quatre fois; écoulez , ajoutez de nou- velle eau ; écoulez autant de fois qu'il icrancceflaire^ufqu'a ce qu'elle forte limpide. Malgréles correctifs fûrs que l'on vient d'indiquer, il elt beaucoup plus prudent de ne p is fe fervir de fu- taille? qui ont été viciées, furtout fi dans le pays, leur prix eft modéré. Si on veut éviter beaucoup a'ac- ciàem caufés par l'humidité, on doit, dès qu'un tonneau eft vuide, le for- tir de la .-ave, écouler toute fa lie fluide, ficlc placer bien bondonnè fous un angar frais , mais non pas humide. De cette manière , les cerceaux dure- ront beaucoup -plus long-temps , fur- tout s'ils ont été tirés des bois qu'on appelle blancs\ parce qu'ils font plus fuiets à pourrir que ceux Lits avec le châtaignier. Avant de teiminer ce paragraphe, il refteune obfervation importante à faire. Lorfqueles tonneaux font pla- ces fur les chantiers dans les caves , on les afîure en griffant entr'eux & le chantier, avec des cales de bois taillées en bifeau, c'eft-à-dire deux de chaque côté. Non-feulement elles les maintiennent fixes , mais encore celles de derrière fervent h incliner tant foit peu la barrique lur le de- vant. Je conviens qu'elles font très- commodes & très-faciles à bien pla- cer , cependant , je ne cor.feille pas de les employer. J'ai vu depuis que j'exifte, au moins aix foi;, l'exemple d'un phénomène très-finguliei , &je ne lais de quel nom le fpécifier, peut-être que celui de carie sèche lui conviendrait mieux qu'un autre; One feule fois , j'ai vu les qu tre cales la produire dans leur point de contact avec le tonneau. D'autres TON fois, un ou deux au plus oernfion- noit le même vice. Le point de contact du cerceau fe carioit , tom- be ; en poufCère, le bois . neau corref pondant au c paiement, & fa poumere de- venoit humide a mefii: t la douve & approchoit du vin; le vin fuintoit quand la douve étoit criée affez profondément, & s'écoulo't enluite. Ce phénomène ne s'efl jamais préfente à mes yeux lorfqueles tonneaux, barriques, Sec. . fiijettis avec des pierres. \e i. e que la eau fe de cette carie purement locale , & dont la lar- geur n'étoit i Iques lignes, elt produite par une humidii occafionneune fermentation locale , d'où réfulte une chaleur luiceptible ■ le bois. Ce qu'il v a de cer- tain , c'cftquelacan. trav ulle beau- coup moins dans le tiflù du bois de la cale, que dans celui du cerceau & de la douve. On remédie à cet inconvénient qui tient , fans doute , à un grand nombre de tombinaiions , en fcLrvantds pierre au lku de cales en bois. §• v. Des Foudres. O.i connoît trois efpèces de fou- dres, les uns font de vrais tonneaux cercles en fer, contenant dix à vingt & même à trente barriques de cent cinquante pinte-, chacune : les autres ont la forme d'une cuve , ou ronde ou (marrée, re. I plate en demis, ou terminée en cône. Ces derniers font rares ; - fabriqués t , les troifièra ;scuve;ou< I ces articles , a i I ire. ) s ea bois , Se du premier genre, ne diffèrent donc de> ton- neaux ordinaires que par leur i & leur contenance : ce qui a été dit fur le choix- . luit pour les ix, foit pour le-, cuves, s'ap- plique es. Les Jbudr, font à rejeter , à moins que leur sommet foit ter- miné en pyramide ou en dôme. Sup- pofons une cuve ronde ou quarrée , de huit pieds de furface fur tous 'a ' y manquera 'une ligne, il y aura donc un çfpace de foixante- quatre pieds, qui fera vuide , & qui . . . ] . ,:.u i\efe de . de s'échappe ■ liqueur .occuper le Or , comme cet air combine eft le confer vin, ainfi que le fpirituc échappe- ra de fa qu . • que s'il n'y avoit i lîp à la co ion du vin. D'aillt il y a de . . On conitruit de troi> ; maçonnerie , i°. e i , i°. en bi ■ ! ■ liées pai i TON ciment , ('ans tous leurs peints de .. v >n peut même, & il cil ■ c-:tir en dehors , & les unes aux autres , par des cram- pons en fer, plombés dans la pierre. :her ou p; .are de idres doit être incliné fur le devant , afin que la liqueur qu'ils contiennent s'écoule entièrement par le trou de la cannelle qu'on a ouvert dans la partie la plus baffe. Ln partie ftipérieure fera terminée en pyramide tronque; par le bout. Llle prdentera une ouverture d'un pied ci demi de largeur en quatre , & fermée par une porte en chêne, de quatre ù fix pouces d'épaiffeur , retenue dans un chàfîîs, également en chêne. Dans le milieu de cette porte ou trappe , fera l'ouverture d'un bondon de deux pouces de diamètre , par la- ■ i dans le fou- die. La trappe feryira pour y defeen- dre , loriqu'il fera queftiond* eut le vin. De tels foudres do: lés, 5c le propriétaire eir obi mire fouvent ie tour , ner fi le fli ■ aucun ciment. Si le vin lit fe hâter c ! • n a ii es : Il efi facile de conf- truire de tels foi dépend de ia main de l'ouvrier , & ie cc^x en pierres , on doit s précautions o: les e ou en p. : i i ■ ■ le mortier î ployer ce mercier quanJ il eft encore rement i plu- i i i 434 TON fieurs couches de cet enduit; quant à l'enduit intérieur , il demande à être étendu fur toute la furface & tout d; ii le mcmejour.L'ouvrier, en mon- tant le. mur';, en plaçant les bri- dues dans le bain de mortier, aura loin de la'fler des vuides fur toute la face intérieure , afin que l'enduit général les pénètre, y faiie prîfe &: y trouve des points d'appui. Pen- dant tout le temps que ce mortier eft trais, l'ouvrier paffe & reparle for- tement fa truelle, afin d'empêcher la formation des gerçures, & les réunir s'ils't îes; mac chaque fois, & a niefure qu'il recommence , il humecte un peu les parois avec de l'eau qu'il ctend au moyen d'un gros pinceau à poils , les balais jetant trop d'eau a la fois &trop à la même place. Si l'ouvrier apperçoit le plus i vefttge de cha bon mêlé vec }.i chaux', il faut rîgoureufement l'en- lever, p iree qu'il ieroit éclater i\n- duit lors de f ; dessiccation. Sur cette première couche , quand elle eft pref- que ■ îcrïè, on en pafïè une leconde tiès-mince , & que l'on ferre avec la truelle autant de fois que le befoin l'exige , & jufqu'à sicdté. ■ ce mortier ou endu't , & avafitde l'employer, en quanti té fup- pofee devoir remplir cinquante ben- nes ou auges, on jette une pinte ou deux d'une huile quelconque; fi on broie le tout enfemble , l'enduit deviendra plus tort, pus tenace, plus confinant. J'en ai l'expérience; il ne faut pis oublier que IV ndr.it doit être employé encore chaud;, linfi l'ouvrier ne fufera la chaux qu'.ui- lant qu'il pourra en employer dans jj aaàtinéé; un autre ouvrier la fufera pour l'après-midi & reprendra la place , parce qu'il ne faut aucun in- T O N tervalle depuis que l'on commence à enduire , jufqnà ce que toute l'o- pération l'oit finie. Je ne confeille aucunement l'ufage de ces foudres en briques , fi on n'a pas d'excellente chaux , & fi on i." pas affuré de la bonne quai : paration de l'enduit, parce ci efi l'en- duit fe détache dan', l'intérieur, la brique reste à nu, l'acide du vin la corrode petit à pet't , la dilîbut, enfin le vin s'échappe au dehors. En béton. ConluIteT cet article dans lequel eft décrit le procédé pour le faire : confultez cgalcm nt les ar- ticles cuves, citernes , foudres ; il eft donc inutile de répéter ici les ma- nipulations q .' I l i je ; mais il cit efl'entiel de préfenter la forme moules dans lefquels on doit le couler. Avant de préparât le béton , le moule du foudre fera dreflé & mis en p ace ; il doit porter fut i.n maffif de maçonnerie , au moins de trois pieds de hauteur & même plus ; fi l'ufjge du ptys eft de fe fervir de tonneaux , pu exemple , de la con- tenance de fix cents bouteilles, cet exhaufTement facilite a le foutu âge vins , parce qu'on n'aura qu'a ap- procher le tonne -elle du fou ire , placer l'entonnoir ce ou- vrir le robinet. Ce maflif do't être conftruit pli lieu s mois a!' le mortLt avoir fait fa prife avant d« commencer à bâtir en béton. Si la bauteu de la voûte de la cave ne per- met pas i & au fo dre toute la hauteur que J'on dé- lire , on peut creufet 6r ouvrir le quaré à la profondeur nccelTiire ; cette excavation economilei a la char- pente du moule pour la partie exté- rieure & enterrée. Les grands propriétaires de vi- T I gnoblc peuvent acolcr plufieurs de ces foudres les uns aux autres , parce que le même mur fervira de feparation .à deux foudres, comme on le voit ici jTfj en A; on peut encore par économie appuyer les s murs de ia cave ; on évitera fur un côté, 5c même fur deux s'il eft placé dans l'angle , la charpente de la face e&térie moule. Le moule confîfle en un cncaifTe- I •i.XV,p.j.i<;,fig.z,JettreA, formé par des planches îi , fortement fixée? fur des montans de bois C... ; ur de cet encaissement fera plus ou moins grande fuivant IV- - qu'on defire donner au foudre; mais le béton doit avoir au moins dix pouces d'éparffeur fur, toutes les faces. ... La partie entre chique côté de l'encaiflèment, fera garnie de traverfes D, qui fou- tiendront des planches d'épaulement E , «fin d'oppofer à la maire du béton une force capable de i les planches, 5c par-la lui con la fo me qui lui convient. Les parois de l'encaiflèment extérieurs , ■ întfoutenus pat de femblables épaulemens F , 5c des pieds droits G rteront celui de la voûte, rtie fupérieure de cetencaif- fement préfentera une ouverture H d'un pied 5c demi en qu.irré , dans hqueile on aura m nagé , par le moyen du bois de l'encaiflèment , une partie Caillante I, pour porter la porte K , fig. j, & Ion chaffis î. ; cette porti ou trappe aura un trou d.ur. Ion milieu M , fermé àwc un bouchon q> 'on enlèvera qu nd il faudra remplir ou fouti er le vin. La partie fupérieure du fouurc fera ter- T O N 435 minée en dôme X, fig. 2, ou en pyramide O. On ne doit pas oublier de donn.-r une inclinaifon proportionnerai! plan- cher du foudre , afin de faciliter par 1 1 c mnellc l'entier écoulement du vin 5c de 1 a lie. Pour placer la cannelle , on fixera un morceau de bois rond & bien uni , dans la partie la plus in- férieure du plancher & del'encailfe- ment, qui'le traverfera de part en part ; on fe fervira pour l'enlever, lorfque le béton fera parfaitement fec, d'une tarriére; alors on lui en fubftituera r.ne autre, qui dans le be- lyin, fera remplacée par une cannelle en boii 5c non pas en métal quel- conque, p rce que l'acide du vin la corroderoit à la longue. Auflitôt que le béton efl entière- ment coule d .ns ce moule , en obfer- vant fcrupuleufement ce quieit mar- que dans cet article , on ex^- dans l'intérieur du moule qui vuide, l'eau furabondante du béron a filtré ; cette furabondatice d'eau eft néceflàire, parce que petit-à-petit le béton fe l'appropriera, 5c on aura foin, pendant fix mois, d'en ajouter à la hauteur de quelque-, pouces, afin que la defliccation ne foit pas très- prompte y fans cette précaution qui efl indifpenlable , & qui demande l'œil du maître , le béton gerce roc. L'armée étant écoulée , un ouvrier ira dans le foudre pour exa- miner fi 1 1 pi n ell parfaite. Si l'oper tion a été bien f"a;ce, la prife e à fon point ; finon en oie attendre, & ne p^s oublier d'ajout, r de 'eau, afin de nourrirle béton. Qu.nd elle fera au point, on déclavett .h qu pièce de l'intérieur, & on le; enlevé, /e ne conledle de lui 4?6 TON dcclaveter les planches & le extérieurs , que plufieurs mois aprè; qi'e le foudre aura été rempli d'eau on de vin. Je ne confeille pas de remplir de vin ces foudres, avant quinze ou dix- huit mois , paire que l'acide du vin attaqueroit l'alcali de 1a chaux du béton, qui n'eft pasaïî'cz criltallifé, ce qui adoucirait trop le vin, ajtéreroit fa qualité , fans cependant le rendre nuifible a la fânté , à moins que la diiTokuion ne tut tiop forte, il vaut beaucoup mieux jeter dans le foudre pour L'affranchir., le marc de la vendtnge avec l'eau mrmante pour en fare le petit vin , airrfi qu'il fer? dit a cet article. A moins que la voûte de h cave r.e l'oit très-exhauflèe au-deflùs du fol , il efl difficile de remplir les foudre; \ \z confeille donc de pc cer I ; . ■ _• dans la partie du cellier qui corrofpond à la trappe du foudre, &. d'y ménager un efpace de la gran- deur de la trappe; cette ouverture facilitera le leivice journalier & les moyens de remplir le fou ire avec le marc ce vendange , ce de l'en re- tirer. Ce que je disdes foudres en : s'exécute plus facilement encore avec des madriers de chêne rcums Ses uns aux autres par de fortes rainures, & maintenus & ferres p r de forts cer- ceaux en chêne. La dépenfe necef- faire pour h confhudion de tels fou- dres, eltconfiJérable ; mus un père de famille , pour pu qu'il fo;t aifé dans (a fortune, a la fjt'sf ction de fe dire : j'ai travaillé pour plus de quarante générations confécutives, & pendant plufieurs Gécles rm cor,f- tnu.ion n'exigera aucune i d'entretien ni de réparation. T O R Si on cra'nt que la porte de la trappe ne joigne pas fin: _ , & que ies pct:t; vaides permettent i'év»poratio» du fpiritueux & fie l'air fixe du vin , ( confultez ce mot) i; convient de qùer. Voici la recetre d'un maliic tri -fiu pie , économique , te dont on trouve par-tout les mat cri prenez une pierre de chaux que vous laii en i étt a Ire i l'air, prenez du fang de bceuf avant qu'il ait c.r c'elt-i-ilire , encore ch a;d ; m ces deux fubftances en ks fouettant lcn_j- temps enfemble , jufqtfô ce qu'elles a ent la confiitir.ee d'une co!e épaiflè ; enfin, enduifez toutes les joiiuu.'es. TONTE. Se dit de l'actfon de couper avec des cifeairx 6c d'enlever la toiion des troupeaux. On a encore appliqué ce mot a la laifoo pen laque. I on tond les p.ùlidades de charmilles, de buis, ckc. TOPINANBOUR , voyez TORCHIS , voyez Boa TORMENTILLE,vcye{i XI I\ pageq.o&. Tournefort la place dans la feptieme feciion de la i trîème clafledes herbes à Heuis de plufieurs pièces régulières, cilr-ofc'es en rofe , dont It pistil devient ire iruic compofé de p . rs pofee: en manière de tête, 6c il l'appelle - . Voo- Lirau la chfïc .; :iie-poli- gynie ,8cta no- >..'.?. le qua- ■ coi.pes en cœur. A lepréfenrè un de ces pétales feparés. Leset. TOU B font attachées furies bords du tube du calice ; le piftil C eft placé au centre des étamines dans le ond du cal'cc. D repr fente le calice qui cfr un tube à'tme seule pièce, divifé en hu*t folioles, donc qmrre grandes & quatre petites dïfpofees en croix. Frut. Peric réceptacle ( virbn foixante semences E, p oblongues & menues. f nu/71 s. Portées p :r des pétioles, trois a trois 00 à cinq 5 les folioles fuup!es , recoupées fur leur bords. Racine.fi tueufe, rampante. Port.Le^ :;g--sd oices, longues d'un pied environ, grêles, foinlc s , velu, s, rougeâtres; les Heurs folit. tires, op- poses aux feuilles , fouteni de longs pédicules; les feu - ter- nativement plier es fur le; tiges. Lieu. Les terrains légèrement hu- mides, la planté eft vivace , en juin , juillet &c août. Propriétés. Racine d'une fi veu r mc- dioertmentauftère, d'une odeur aro- n e lorsqu'on la tri- ture. Elle cft quelquefois utile ti n la foibleiT. de l'estomac & des i iteftins, dans la diarrhée féfetife, la dyffenterie i énigne , i'I'.emoptyfie p ir un , !t rr, norragie utérine par pléthore ou par blcfîure. En gargafifme , elle tend à déterger les ulcère de la boiahe", àrepe Pinflamm tion récente des amig. laies & du voile du p.ùais ,&'aforrii gen.:. ine 'èche depuis demi- tnce, en macération au m rie , dans flx" onces d'eau ; tt demi-; - . en in- l onces d'eau. TOURBE , TOURBIERE. La TOU tourbe eft un dépôt de végétai x decompolcs , que l'on trouve fous l'eau ou lotis terre. Le lieu où on les trouve & c'où on les ti appelle 7ourbiere.I~cs dépôts anciens ont été forme de plufieurs manières , les uns par des transport I s marines , t'aîts parle de la mer d.ms des bayes , de dont elle couvroit autrefois la fur- face; telle a été l'origine des fa- 6c excellentes tourbières qui circonlcrivt nt les bords du lacd'Har- lem. Les rivières à coins paifible, les lacs d'eau couce, ont donne &: donnent nalilanee aux autres ou cha- que jour il s'en prépare pour les géné- rations futures. Les lentilles & : les d'eau contribuent beaucoup à leur formation, parce que chaque année ces plantes fe précipitent au fond de l'eau; mais les plantes qui me pa- r le plus contribuera lacta- tion ue la tourbe , lont l'hydre cor- nu, ( ctratophyllum aemer/um.lÂ'N. ) le voiar.s c'eau , {miryophyllum spicatum verticillçtum. Lin.) & fur- tout la rer^onaile des eaux , (ranun- ct.lm aquat lis LlN.) Dan- un marais à Lampo ai LuuxT en Co se, je l'ai vue fur un très-g:and c prtLnura la vue , par l'immcnfité de fes tig. s, de fes Heurs 6: de fes feuilles , l'irria c . r ante; cureux d'examiner plus par- t cul'erement la . esfeuil- lesfiibn s i*ei il! .s qui convient la fur face de j'arrachai un ceitain non br< [ueurpeipendicul cédoit trois à quatre tofl • coït du à l'cnj] eft entraînée au fond de l'eau, premier printemps fuv.mi, cl!. 45 8 T O U de nouvelles tiges auxquelles les an- s fervent d'engrais. Ileftaifé de conclure de ia qu*âvec le t« nuirais formera une véritable <5c ex- cellente tourbière. Lesgrandsmarais du royaume font encore de noi fabriques de tourbe. Chaque annee on en Fauche l'herbe, c'eft -a-dire, la pairie qui excède le niveau de l'eau, i partie inférieure fe convertit pt.u à peu en tourbe , 8c r< le fol du marais ; les parties qui lor.t parvenues à fe deffecher avec le temps, tremblent fous les p;eds de l'homme qui y ma relie, & il lent ce tremblement fe propager à phifieurs pieds de profondeur, ce qui annonce que cette couche de tourbe n'eft pas encore parvenue à lbn point de per- fccYon ; mais il efr plus que propable que les couches inférieures ont eu le temps de fe perfectionner & d'ac- quérir la qualité qu'on délire. Je n'en- treprendrai pas de donne la théorie de la formation d« toutes les tour- bes , ce ferait m'ecarter du but de cet ouvrage. On trouve des tour- bières même fur les montagnes , l'explication des caulls de leur formation , exigèrent un volume entier. Quoi qu'il en foir , toutes les tourbes ne font pas de qualité ég le ; e les varient fuivant la na- ture des plantes , des fublrances différente qui ont concouru à leur charpente. Les unes, donnent dans laeombuftion, une chaleur plusforte & plus Contenue même que celle du meilleur charbon de terre , ce fonc les plus pures &z les plus remplies de parties huileûfes qui, par leurs combinaifons avec les parties falines, font devenues bitumineufes; les au- tres font trop mélangées avec des ter- res ; quelques -unes font pyriteufes. T O U Les premières offrent ces rciTources précieufesdanstousiesnay où elt cher,& demandent à être confer- vée . Les de nières font très-utiles à l'agriculture & au commerce , mais elles (ont [ On trouve dans le be uvoills des tourbes pyriteufes , dor.r par l'trflo- refeenc . : llilion , (.n retir t! un de rer. Mais lorfqu'on laifie ces tourbes py- riteufes expofees à l'air , feirnenter ceemeurir, alors elles prennent feu d'elles mêmes, brùknt, fe conlu- mcnt,& laifler.t après elles de grands monceaux de cendre. Une expérience d'où elt réfultée tude , a fait taire , enfin , les ges , & a démontre tomb'en ces cendres font avant génies & tèrti- lifent le; pr.;i;ies. Leur efft frappant , fui-tout fur celles où rr- gnent les moufles 6V les joncs. Elks lesdetruifent, & la place qu'elle-, oc- cupaient elt bientôt recouverte par de bonnes pi r.tjs. Au lir plus, toute cendre, dequelque efp cède tourbe quece foit , elt excellente pour les prairies, heureux qui peut s'en p.o- curer à bon marché. TOURNER. Exprcfïîon ufitce dansplufieursde nos province ,pour dciign.r le genre u'altcration que le vin éprouve lo fqu'ii fe decom- pofe. Elle eh; indiquée ailleurs parle mot pourri. Conlultez l'article vin, TOURNOYE MENT, VER- TIGE DES BREBIS. Mt u vétè> Cette maladie eïl plus fami- lière aux brebis qu'aux autres ani- maux. La caufe prochaine paroit être la même que celle ce la pour- riture, (yoyc{ ce mot ) avec cette TOI) différence néanmoins, que daiis l'une le vice eft da-is les vifcèrés du bas- ventre & de la poitrine , tand's que dans cel'e-ci, il eft dans le eerveau, & vraifemblablement ''eft le même princi] e |ui produit l'im'cV l'autre. Outre les ijreoi'î , 'e ; botes a cor- lies , & parmi celés- i, les jeunes taure i ix & les géniffes au- leflbus de ceux ans, y font particulière-1 ment fujettes Elle s'annonce , dans i très , par la perte d'à . tête , &c le tournoyeme.jt. On re- le que l'animal tourne toujours la tète du m< & cela peut quelquefois fer. e pour l'endroit de" remède; enfin , au ! ■ jours , Tanimal périt, & la mortalité eft quelquefois générale dans un trou- peau. L'ouverture de; cadavres a fait voir c( 'eaw , que! plufieurs, le plus fouvent une I à la fuperficie du cerv un a trouvé aufli dans les ventricules de ce vifeère. Dans les brebis , on y n vu quel [uefois de petits vers vi- vans , de lifférente groffeur , les uns tout blancs , les autres très , & tachetés de noir fur le dos, qui rongent -quelquefois le crâne, au point de fe faire jour à travers , fi 1 animal ne fuccomboit toujours avant la violence de la m j cornes , on a re- é le plus fouvent dans les hydatides , outre une ea T r> u un fédiment au fond , feml une craie friable , mêlé cai.s un pus épais. Quoiqu'il y ait beaucoup de plantes qui donnent cette mal telles que la civile , la coriaire , &c. il ne paroit point, par les obfer anatomiqnes , qu'on ait troir. e I ces cas des h ans !e cer- veau ; mais comme l'on p que la caufe principale eft la même que celle de la pourriture des ti e-. . nous renvoyons à ce. : quant à la méthode curative. Sur les coteaux arides du diocèfe de Lodeve , complantés feulement de genêt ( i ) , ik dans les plaines sèches du bas Languedoc , les mou- tons font quelquefois fujets au tour- noyement ; mais on comprend bien qu'ici les principes de la ma'adie ne font pas les mêmes , Se qu'on doit la rapporter à cette nourriture échaufFahte , Si à la longaie . ix rayons du foleil. Chez es fujets nions de cette raa- ious avons toujours rencontré une gi ,i vers l'état inflammatoire , & plénitude dans les vaiffeauv I inguins du cerveau, fans trouver la moindre quantité d'eau dans fes ventru- Les indications que préfente cette efpèce Je vertige, doivent donc être e celles qui reconnoif- ne caufe que la pourri- ture ; quantité de 1 rte à !j : t de l'animal : pour cet effet, (i) Voyez no-re mémoire lu: t - l'ufage du genêt ) communiqué à la fociété . £ dans le trimeftre d'automne Ucs memûre* de cc;w U . • niton à la queue, don- ■ peur nourriture &c pour i, du fon mouillé, avec de - ■ : partie partie de fel marin : h mes ne paroiHênt pas di- m ;• h prenait . répétez- la. Gardez-vous de conduire les mou- tons d.; s îtières , ou autres lantes axoma- ; bien loin a > diminuer la •cité du jàng qui fe porte à la tête , ce régime ne ferviroit au contraire ru'à. accroître l'une /'//<■ ^ nr E D /.// '/'< >////■ , iW/S/f Za ?'//ri/~//i-//i- t cru dix mille graines. Les perroquets , les merles,les poules, &c. en font très- friands , & elle les nourrit très-bien. On dit , mais je ne l'ai pas eflayé, que la graine torréfiée, a l'odeur du café, & que l'infuiîon qu'on en fait cil aflez agréable. . . Ceux qui s'oc- cupent des nitrières artificielles, fe- ront très-bien de faire pourrir les tiges. Les leflives détacheront en- fuite une aile/, grande quantité de nitre. Malgré ces avantages réunis , je ne conseillerai jamais la culture en grand de cette plante , a moins que l'on n'habite un pays où les en- grais font peu coûteux & très-abon- dans. Par (es racines chevelues neuic, fibreu- te, odorante. Pon. Les tiges hautes «le deux à trois pieds, quarree. , roides, ve- lues , creufes, avec des rameaux op- pofés. Les fleurs naiflèm au fomnxet, difpofées en épi. Le cafque des co- rolles eft gluant. Lieu, Les prés où elle fait beau- coup de mal , en occupant la place du bon fourrage. La plante eft vi- vace & fleurit c n juin & juillet. Propriétés. Odeur pénétrante, aro- matique. Elle eft fternutatoire , rc- folutive , ftomadvque. Ufage. On fait macérer fes feuil- les dans le vin chaud , pour les ul- cères. TOUTE-SAINE. Planche XVI , p. 441. Tourne fort la place dans la féconde fection de la fixième claffe des fleurs enroledontle piilildevient un fruit a une feule loge , & qui n'a qu'une feule cavité. Il l'appelle andrefe- vium maximum frutcf cens . Von-Linné la nomme hypericum androfemum , & h claffe dans la polyadelphie- po- lyandrie. Fleur. Corapofée de cinq pétales -j- ciifpofcs enrôle, ckd'un beau jaune. B , reprefente un de ces pétales féaarés ; les étamines font très-nom- breufes , partagées en trois diviiions qui forment chacune un faifeeau C. Fruit. Le piflil fe convertit en une baye molle..- D, la repre- fente portée fur le calice... E , le fruit coupé tranlvcrfalement... F, les fe- mences petites, brunes , oblongues fixées fur trois placenta. Feuilles. Grandes , ovoïdes , plus longues que leurs pétioles , d'une odeur vineufe. T O U Rjcine A. GroiTe, ligneufc , rotr- e , avec de longues fibres. Port. Efpcce de fous-arbr fléaux; tige de deux à troi» pieds , rou- ge :tre , à deux angles , ligneufe , lifTe. Les fleurs nailient fouvent au nombre de cinq ou de fept , difpo- fées prefque en ombelles \ les feuilles font oppoii ts. Lieu. Les provinces méridionales de France. La plante eft vivace , cultivée dans les jardins. Propriétés. Les mêmes que celles du millepertuis. ( confuitez ce mot ) Ce petit arbriflèau figure allez bien dans les mafiifs. TOUX. MÉDECINE RU" C'eft un mouvement déréglé , plus ou moins violent, plus ou moins lourd ou lonore , qui a lieu dans les oiganes de la rcfpirurion y toutes les fois qu'il exifte d.ins les poumons quelque embarras qui gèr.e les mou- vemens d'infpiration & d'expira- tion ; il femble alors que la nature déployé toutes (es forces , & fait tous fes efforts pour fe debarraflèr de ce qui l'incommode. La toux pour l'ordinaire nefe ma- nifcfte qu'après quelque fluxion , ou après quelque rhume mal traite, ou entièrement négligé; quand elle cft invétérée, elle devient opiniâtre, & c'eft r.lors quelle peut faire crain- dre des fuites facheufes, parce qu'elle eft prefque toujours l'annonce de la foibleiï!; ou de l'atonie du pou- mon , & fouvent Pavant - coureur d'une phthyfie pulmonaire. Elle n'eft pas toujours une ma- ladie eflêntielie , auili dépend - elle fort fouvent de la congeftion pu- tride des premières voies, &: elle prend alors le nom de toux tTefio- T O U mac ou fionuteak ; on la di; de la toux de poitrine, en ce qu'elle eft plus claire & plus courte ; qu'elle eft ordinairement accomp.ignée de fenfation plus ou moins douloureufe dans le dos, & dans I'eftomac prin- palement : en ce qu'elle provoque le vomiflement des matières cor- rompues , ramaiTees dans ce vifeère. Elle a encore d'aute fignes qui la font diftngucr quand elle eft l'ef- fet de la foiblefTe de ce même vif- eère ; elle eft alors sèche , & les matières que l'on expectore font peu abondantes , & n'ont prefque point de confî fiance. Cette maladie eft fouvent occa- fionnée chez les enfans par la ponfle des dents, & par la préfence des vers dm. les premières voies. Eile eft encore quelquefois un fymptôme prefque iur de la grofleflè , & un avant - coureur de la goutte , & ce feroit en vain qu'on tenteroit tous les moyens de guerifon , fi l'on per- doit de vue la maladie dont elle eft lefle.1:. Jl eit encore deux efpeces de toux convtilfive. Celle qui eft fymp- tomatiquedes afFecrions des vifeères du bas- ventrp , & l'idiop avec feule lcfion de l'organe dn m or. La première de ces deux efpèces eft la p'.us commune de cel os qui font convulfives. Skulrz rapporte qu'un jeune homme qui avoit une lièvre quarte avec toux hypocon- driaque couvulfive , qui duroit depuis plus d'un an , fut guéri pat l'.m- plicatioo de l'emplit, e pour h rate. Les enfans y (on: très-e .'te. n'en font p >in: a l'abô, &: c'efl alo ■ qu'elle dferaa a ; traitement bien différent ; pi T O U 443 din.-.irc, c'efi: l'atFeclion convulfive qui domine fui toute les autres: c'eft elle qui doit fixer l'attention du mé- decin, & oui préfente la première indication a remplir ; dès fi n dé- but , eile cil (ou vent très- ef- frayante . «S: quoiqu'elle donne lieu à des maladies funeftes , on e(l sûr de la combattre efficacement , fi on employé des remèdes propres à ré- foudre les humeurs glafreufes qui embourbent I'eftomac, & qui forment un catarre fubord >nnc à la convul- fion; ainfi que des évacaans aflez énergiques pour produire une révul- fion i!e l'irritation primitive. L'e:ui de chaux , la décocHon du raifort fauvage , le lel cathart'cpie de Fuller, font les remèdes rcfolu- tifs, & méritent la préférence fur les huileux & les mûcilagineux , qui, bien loin d'opérer de bons ef- fets , ne feroientque rendre la ma- ladie plus longue , p'.us rebelle & plus difficile à guérir. Comme les hémorragies & le vo- miflèment fout les crifesles plus un- ies dam cette maladie , on doit imi- ter la nature dans les procédés: fous ce point de vue, ilfar.t faigner s'il y ore , fi les forces le permet- tent , & fur-tout s'il y a cracheniert de fang. On ne doit pas même, dans cette circonflance , avoir égard à l'âge du malade qui femblfi contre- in- diquer la faignee ; lnrs ce cas, la fai- gftée pourroit occaf:onner le plus grand mal, rendre la toux pli ni ure, & la faire même dégénérer en atonie ù'eftomac. Les émétiques les plus approptiés font l'ipccacuani & le kermès mi- néral; il f .ut en répéter l'ufage, & les donner au mo:..s tous les cinq jou s. Le doétcuï Vêtit a obtenu le nuil- K k k z 444 T O U leurfuccèsdn kermès minéral. Ce rc- m de agiilànt par le; feil s , i Ls ligeftions , & prév'ent Ls tetours c'e la toux Bourdelin re omm inde b:au o. p ce dern;t a petite dofe. Le quina eit de tous le. an- ti-fpafmodiqncs , le plus avantageux fi on l'adminiftroitde bonne heu e, & avant que i' ibftrucHon ait com- mencé. 11 réu/firoit 1 ins doute tout aulli bien qu'il le fait dans l'enroue- ment qui fuccède a la rougeole . Mais ce n'ell pas fans beaucoup de pic- caution qa'on doit le do+iner. M. Ami. TOUX. Mc.kc'r ne vétérinaire. Expi- ration violente, fubite, fréquente, iné- gale & avec bruit , qui le fait par la bouche, pour fe délivrer par l'expec- toration de cequiirrii la trachée-ar- tère. Dans la toux les mufcles dula- T 0 f x- rînx , la trachée-artère , les mufcles de la po't ïne, deftinés à i'exceéror.v tion & ceux .de l'abdomen , entrent clan des niouven.ens fpalmodoues. Dans .e; animaux comme dansl'horri> me, le. parresin: nus de 1 1 t athée arteie & des bronches, font narfe- mees de glandes qui filtrent fans d. fie une humeur lymphatique , def- tinéeàhumeâ r «.e. uniux , ainfi que les vcficules pulmonaires. .Mais pour que l'air entre dans les pou- mons avec facilité , qu'il en par- coure tous les détours , & qu'il dif- tende chaque véficule , il faut que et tte humeur ne foi- ni trop épaisse , ni trop fluide, ni trop acre. Si elle efr. trop ('-paisse , Pexpeetoration fe fait difficilement , l'air ne peut l'entraîner de.ns l'expiration , tar.t elle eit tenace & adhérente aux pa- rois de la trachee-aitere des bron- ches & des véficules auxquelles elle relie collée. Elle obftrue par confe- quent les vaifTeaux excrétoires , les glandes qii la filtrent s'engorgent, u tuméfù nt ; l'entrée de P ti les bronches & dai -i ru/es devient de plus en plus difficile; la circulation du fang eft gênée dans ce vifeère , & la selpiration ëxtrême- ment cmbarraflee. De-h la ' tvu.r , • ssse, les obstructions & les puLmonies. Loifque les glandes filtrent une lymphe trop fini île & trop ite continuellement les par- tie • i: i '.■ tra.h. e-ar'tère, des bronthes & de; véfi ailes : ^ir- ritation le communique aux de h respiration & an diapla elle excite des toux violentes niâtres ; comme cette humeur i il fort aquoufe, elle n'a | - corps ni de conliitaiivc pour donner 446 TOU prifc à l'air; elle ne peut être en- traînée par l'expectoration; elle s'ac- cumulc de plus en plus; les vefi- cules pulmonaires fe trouvent mon- dées ; L'entrée & la (ortie de l'air (ont gênées; l'animal éprouve une difficwlte de ief i er; il eft opprefle; il eft prJt à fuftoquer. De-U l'excès de viltofité , deflnidké, ou d'acri- monie de la lymphe bronclvqu?, font le caufes immédiates de la toux de poitrine. La toux a auiTI quel- quefois fon fil'ge dans / 'estomac; d'autres fois elle eft symptoma tiq ne. Ainfi nous div lierons les diverfes efpèces de toux , en toux de poi- trine, en toux d'estomac , & en toux symptomatique. ARTICLE PREMIER. De la toux de poitrine. La toux eft pour l'ordinaire l'efièl d'une humeur qui fe jette fur les poumons , ou d'un rhume , &c. qu'on appelle vu'gairement & fautivement rhume de cerveau ; car le fiege de cette maladie n'eft point dans le cerveau , mais dans l'intérieur des narines & des sinus frontaux & maxillaires. Ceft un engorge- ment fouvent légèrement inflam- matoire des membranes qui tapif- fent ces cavités, lelquelles cotrel- pondent toutes entre elles. Cet en- gorgement, occafionnc par la fup- preliion de la transpiration , eft appelé par le peuple , comme nous venons de L dire , rhume de cer- veau , foit qu'il en l'oit atteint ou fon bétail ; il ne lui donne le nom feul de rhume, que lorfqu'il y a de la toux ; mai la toux eft une autre maladie, qui ,1e pius louvent , TOU n'efl due qu'à un rhume qui a été, ou mal traite, ou entièrement r. .. Quand elle devient opiniâtre, il y a toujoms lieu d'en cram^re des (uites facheufes , parce qu'elle an- nonce la foi. jielTe ues pou/m qu'elle eft louvent l'avant - coureur de la pulmouie. Symptômes de la toux de poi- trine. La toux de poitrine , pour peu qu'elle foit forte, ne va guère lans Jièvre , qiii , quelquefois , dure plu- fieurs jours. Cette toux eft d'abord sèche; & tandis qu'elle eft dans cet état , l'animal eft fouvent opprefle : mais peu-a-peu il vient un écoule- ment glaireux , plus ou moias cuit, qui diminue la toux & l'oppres- sion ; c'eft aiors que l'on dit que la coction du rhume commence à fe faire. Mais cet écoulement n'eft point ici auflï fenfible que dms l'homme, attendu qu'il fe manifefte en lui par des crachats copieux . : . moins que dans l'animal .'. i meor expectorée, c'eft-a-d:re , v evpulfee hors de la poitrine, ne Mue par les nafeaux., ou ne forte étant mêlée avec la falive en bave par la bouche , comme il arrive quel- quefois ; car le plus communément la toux , dms le cheval ou dans le bœuf, n'eft pas fuivied'une expec- toration appcrcevablc ; & en ce cas, on doit cioire que la matière qui a été chaire e & entraînée par l'air, eft cjnonite de l'arriere-bouche ou dcl i bouche, où elle etoit pirvenue, d ns l'eftomac par li voie des or- gmes de la degl uit ion. On a re- marque très-fouvent que c.tte i.u- TOI meur , parvenue vers l'orifice des nirines du bœuf, il introéuit , a moins qu'il ri'.' fouftVe beaucoup , f:i langue dans une narine , enfuitedans l'autre, enlevé ainii h matière ex- pectorée , & l'avale. La toux de poitrine efr mie maladie plus longue que le rhume, qui ne pafle guère deux ou trois ; mrs quand il elt traité convenable- ment, midis que la toux dejfoi- dure au moins cinq ou fix jour1;. Si elle dure plus long - temps , elle peut av< ir les fuites les pius fàcheufes , narc ■ que la fins CL-!Fe le fang a la tête; paie: qu'elle prive l'animal drrfommeil , lui r.tc l'appétit , fr trouble l'es diges- ûo •■ par les fecouffes continuelles que reçoit leffoumon , afFoiblif- fent ce viscère, qui, devenant la partie la plus foibic , fert , pour ainfi dire, de réfervoir a toutes les humeurs: de-la la refpiratiofi devient courte & pênée , l'opprcfTion de poi- trine fe déclare , & la fièrre lente fe manîfefte ; le corps de l'animal ne fe nourrit plus ; il tombe dans la tbible/re , le déperiflement , l'in- fomnie, &c. & périt fouvent aflex promptement. On voit combien il cR important de ne pas traiter de bagatelle, comme on fait tous les jours, la toux de poitrine, puifqu'elle peut avoir les fuites les plus funeftes. Car un rhume négligé donne naiffance à la tou r , & la toux, qui n'efî pas foignée, conduit inévitablement les animaux qui en font atteints h !a piihnonic. Auffi c'clt le peu de vigilance que les propriétaires ont de foigner leus animaux atteints de la toux , & de ne choifir, pour la propi^ation de T O U 447 lfiir efpèce , que ceux qui jouiffent d'une i ine coriititution, qui rend cette maladie héréditaire &; cn/oo- tique dans la I ranche-Conué , dans le Bugey, dan; la P.iciTe & dans le Beaujolois. On peut même , fuis crain ire de trop dire , qu'elle efl plus ou moins répandue dans les différentes provin:es de la France & dans toute l'Europe. Régime auquel on doit astrein- dre ranimai qui est attaqué i/e la toux aie poitrine. i°. Dès que l'on s'a p percevra orc le cheval ou le bœuf, &c. feiont «teints de la tou.v de poitrine , on le; mettra à la dicte , ou au moins l'on diminuera confïdérablement la quantité de fourrage qu'on leur donne journellement. i°. On divi- fcrala portion d'aliment, à laquelle on réduira l'animal attaqué de la tour de poitrine , en trois parties égales, l'une formera le déjeuné, l'autre le dîné , & la troifième le goûté. 3°. Chaque fois qu'on la lui donnera, on fixera dans fa man- geoire un feau dans lequel on mettra de l'eau d'orge éaulcorée avec du miel, en afïèz grande quantité pour lui fervir de boilTon. 40. Une heure ou une heure & demie avant chacun de fes repas, on lui fera avaler une infufion de menthe aci- dulée avec la décodion des feuilles & des fruits d'épines /'nette. (5°. Pour fonfouper, on lui fera cuire un pi- cotin d'orge, dans quatre pintes d'eau r duites a deux ; on donnera l'orge avec la décoclion. L'animal, atteint de cette maladie, doit être tenu chaudement, bou- chonne & étrillé deux fois par jour; J4" T O U il aura une couverture fur le do? , une bonne litière; la mangeoire & le râtelier feront tenus proprement ; fes e^ercmens ne fejourneront point dans fon écurie ; en un mot , il ref- pirera dans fa demeure un air pur. Un autre moyen très-falutaire ce tiès-prompt pour délivrer l'animal de la toux de poitrine,, eft de lui faire refpi.er plufiems fois par jour la vapeur d'eau chaude animée avec le vinaigre , ou de quelques infu- fions de plantes émollientes ou aromatiques , telles que celles des fleurs de sureau ou de camomille, de feuilles d'hysope , de ^ierre terrestre , &c. on en remplit un vafe au-defïus duquel on tient la tète de l'animal couverte d'un linge plié en double , de manière que toute la vapeur foit forcée de ne fe por- ter que fur la circonférence de l'ex- trémité inférieure de la tête, & qui met l'an:mal dans le cas de l'inf- pirer & de l'expirer avec facilite. Ou l'on peut, dans cette maladie, fe fervir avec fuccès de 1 ihspira- toire , dont nous avons donné la defeription, tome VII, page 576 , art. péripneumonie, Si , dès que les premiers fymp- tômes de la toux de poitrine le ni ;■. ni fe fient, on vouloir facrifier quel- que temps à biffer reppfer l'animal, a le tenir chaudement & à le mettre a la dicte, il n'eit pis douteux qu'on préviendroit une partie des effets .'iiiltent de la toux de poi- trine. jMais fi on 1 aille le mal fe forti- fier par des délais , les tentatives que l'on fait enfuiie pour le guérir de- viennent fouvent infruâueufes. La péripneumonie , ou \mc pulmonie mortelle , font les effets ordinaires T O U des toux de poitrine que l'on a abfolumcnt négligées ou mal - trai- tées. Ce qu'il convient encore de faire , quand la maladie ce la faifon le per- mettent, c'efl de joindre au r un exercice modère; fouvent la toux de poitrine la plus opiniâtre , qui a réfi/lé à tous les remèdes, cède a un régime Se à un exercice conven ;ble , quand on les continue pendant le temps nécefiaire. Traitement de la toux de poi- trine , accompagnée de Jiès ne. Si la toux eft violente, fi l'animal mil-.ule eft jeune &: fort , fi le pouls eft dur & vite , fi la tête eft pefante , la saignée eft neceflaire. Mais fi l'anima! aÉLfoible &: d'une constitution relâchée , la Si prolongeroit la maladie ; s'il expec- tore librement , el'e eft inutile & quelquefois même nuifinle ; fon effet tendant en gênerai à diminuer cette évacuation : car fi on vient .1 i. i- gner dans la toux de poitrine, ac- compagnée de fièvre , lorfque l'ex- pectoration (.11 déjà établie , & que l'humeur fort facilement , n'eft-il pas certain qu'indépendamment des forces dont on prive nçceflairement le malade , on s'expofe a fupprimec cette évacuation , qui eft celle qui fait ordinairement la crise dans cette maladie , & que de cette fuppreflion, il -doit réfulter , ou que la mature de l'humeur qui doit être expectorée, paftera dan; la maffe des fiuiJes , où elle occafionnera plus ou moins de defordres, ou qu'elle féjournera dans la poitrine , & alors elle produira un catarre , qui , s'il ne fi.ffoque pas l'animal, le conduira a \& pulmo- nie . TOI1 7z/V?,dont la plupart font dues à l'abus des saignées. Enfin, fi la saigner, eft N'en indi- quée d'après les fymptomesdcci il ,on proportionnera la quantité de sang qu'on t''rera , à l'âge Se à la force du fojet ; £: dans les cas contraires, on fuivra fimplemert &fcrupu ment le régime c^à vient d'être prêt dit. Traitement de In toux de poi- trine, sans fièvre, ma compagnée d'une expectora- tion épaisse et visqueuse. Lo fque la taux n'eft accompa- gnée d'aucune cfpèce de fièvre, & que la matière que l'animal expec- tore eft épaisse & visqueuse , on ordonne des remèdes pectoraux incifils pou fa ilit;:-.' l'expectora- tion , atténuer la lymphe ^ la d.:- vifer , la rendre plus fluide ; ce qui fe f it en donnant plus d'action aux foli les & plus de mouvement aux fluides. Al is on ne fauroit trop prendre de précaution quand il s'agit de pref- çriredes remèdes pour débarraflerle poumon, dont les fondions font très- mulripl ées : car le fang qui revient de tontes les pirtiesdn corps, pane à travers ce vifeère, il reço-tS; chalïè Pair; Ion tilluelt fort foible, & il eft. dans un mouvement continuel. Ce fera donc avec la plus grande modération qu'on adminiftrera à l'a- nimal , atteint de la toux , le. :"s les canaux- aériens, des engorgemens dont elles étoient afièdées. Ces plantes font, l'iris defFîdrence, L'iris -, l'or-'gan , le marube blanc, - i xim , 1. pouillot , le botiiv ou chenopodium ambro- soïdes , le camphorata.Mon.spe*- UensJLS, l'aunée, la fauge , la nic- liiTe, &c Mais les béchiques iocifîfs n'a- giflent pas tous avec la même force, il en eu cjui fondent & atténuent efh- cacement, tels que ceux qui viennent d'être indiqués ; ("autres font moins puiff.ns , & enfin il y en a qui font encore m(.i::s ..cllfs ; ces derniers n'a- gitent prcfque pas la malle du fang; Ceux-ci font mis en ufage pour pi c- venir les fuppu rations lourde du poumon ; c'eit ainli que dans l'obf- trudion de ce vilcè; e , on craint que Il lymphe épaissie d^s glandes branchiales, ne caufe, pir Ion féjour, une inflammation qui dégénère en fuppuration , on a reccur' „ chique fondans moyens,')'.: au moins actifs. Si la tOUX a opere c< défordres dans le tilîu pulmi on les emploie pour aettoyei & terger les ulcères qu'elle peut y a\ .:r forra c> & pour faire expedorei le pus trop epailli. Ces fortes de béi ques ne font, a proprement pai ' r, que d.s dc'ayans ; ainfi on peut s donner toutes les fois que la toux lu 45Ô TOU de poitrine fera accompagnée de fièvre, d.in; la pleur, fie & même dans la péripneumonte , pour pro- ciuer plus de rlui.iitc h l'humeur bronchique ,6c aider l'expectoration. Ces bechiques font le choux roi:gc, le navet , le roflbirs , le ti llilage, le pied de chat , l'érefimum , IWtie grièchc, les capillaires, i1. li lifum , le lierre rerreftre & les différentes ef- pèces de véroniques. On peut ajouter au traitement de la/c«.r de poTtrhie fans fièvre , les préparations de scille&c de gomme ammoniaque. Prenez, de vinaigre scilli tique ©h d'oxymel scillilique , d'eau de candi a fimple , de chique quatre onces ; c/eau commune & de Tirer» ba'fam que , de chaque deux or.ces ; ïnélei , donnez à l'animal cette pre- p rai on par troh onces , à trois ou qn itre heures de diilan:e l'une de P lutre. Ou pren:-7,.»o /-?.'.■ eamnn ■ laque, fix gros, triturez parfaitement dans un mo ricr \ verfèï p. u à peu . en re- rouant toujours , environ quatre livres Je décoction d'orge , jufqu'a ce que la g ir.me foit entier, ment difïoute. On peut .'joute huit onces d'eau a . : . . e si oie de />:■//- liof, fi 1' nimai !t i'u e foi tec a\ it'- tution.on mtendofln r tiè ejufqir'a une demi-livre, tro:s o : qu t . .ois par jour, plus on moins, le n l'âge & le tempérament du mi de. Traitement de la tou.v de poi- trine , sans fièvre t rnaii compagnée d'une c.r Déclara- tion claire et limpide. Mais dès que la matière qui rlue par les naleaux. , eil claire & Um.- T D D plde , nous ofons efpérer qi i peu qu'on failc attention a ce carac- tère, qui la dïfting e de /*< vpec- & visqueuse t on guérira : rient & prompte- mc-nt l'animal qui en fera atteint, en lui adminiflrun les bechiques in- erafiaris , parce qu'ils ont la p: de donner à li A mphe , qui fe filtre dans la civité des bronches, le degré de con fi fiance néceflàire pour être chiffe hors de la poitrine, & d'é- moulfer l'acrimonie de cette même lymphe. Ces remèdes bechiques agifTcr.t en invifquant ,cn émoufianrles fubf- tance acres par leurs parties foup'es d: nni.il igineufes,& en donnant plus de confifhnce aux molécules rluidcs. Les particules acres , ainfi enve- loppées par le mucilage , p'ef. ntent aux parois d,_s vaiflêaux des I plus larges, & leurs pointes ainfi recouvertes ne font plus en état de caufer c*< braillement, ni d'irritation fur les fibres pulmonaires. Ces remèdes deviennent caïmans . FafrraîchifF ns , an: dkis & même af- foupill ns? ld rel ichant ainfi le t;]!u des fibres & t iminuant leur t. ils appaîlt nt les mouvemens fpaf- mo iq'ies des fibiilc> nen ufi , & p:r co f quent la toux , puilqu'elle dépend de ces n.oivemens convul- firs ; fi on le adminiffre en bains de vapeurs, 1. .onne mt de la cenff- tanec à " imeut bronchique , en dc- truin nt l'a» km nie S; calmeront la toux. Ces remèdes iont its d . oc- i pul non.' e. de bourrache, de buglofe, d mrnaoye, de um- 1 i ie . e eg'i.fe , ce tleurs de m .iv e. e tte,derol s i dt nénoph r. J coq eu' ot, de lis. blanc , de gt Jne de lin , .;c coin , de T O U ris, d'orge , de figues , de datte* , de pignon'? , d? pavot Manc, d'herbe aux parles, de pi (radies, d'annndcs douces, de jujubes, de fc belle , de raifins fecs , d'avoine & de gruau. Une ou di»ux de ces plantes fuffiront pour avoir une décoction indiquée contre la toux de poitrine, accom- pagnée d'une expectoration claire & limpide. Si , maigre l'ufage journalier de ces remèdes, la toux continue avec la même activité, on donner 1 trois fois par jour deux cuillerée s d'élixir parégorique , dans une livre de ti- fanne ; il appaifera la toux & les difficultés de respirer. Comme il efl pollible qu'on le trouve dans de certaines pofitions où l'on ne puiflè pas s'en procurer , nous allons en donner la préparation. Prenez de fleurs de benjoin, demi -once; d'opium, deux gros; d'esprit volatil, an une tique , une livre : mettez les fleurs de ben- join & l'opium durs l'efprit volatil aromatique, lai/îêz fnfûfei pendant quatre ou cinq jours, ayant foin de remuer fréquemment la bouteille, paflez & conlervez pour Pufagc. L'infufion de sucàc reglisse con- vient aulli beaucoup dans la toux , accompagnée d'une expectoration acrimonicuie , cl lire & limpide, de même que dans l'oppreifion qu'elle occafionnc. Prenez suc de réglisse 3 coupé mer.u , trois onces; tel de tartre, lix gros; faites infufer, toute la nuit, dans deux |>intes d'eau bouillante ; paffez , ajoutez sirop de pavot , nne once &: demie : la dofe elt d'une demi bouteille , trois ou quatre fois far jour. T O U 4^ Traitement de la toux de poi- trine f sans fièvre, mais entre- tenue par des humeur* qui se jettent sur le poumon. Dans la toux , ci-ufje tur des hu- meurs qui fe jettent lur le poumon & qui la rendent opiniâtre, il fera fbuvent néceflaire, outre le remèdes expectorons , qi c noir- venons de conleiller contre les humeurs épaif- f^s , vifqueufes >, dans les trait- mens nr< cédens , de t'd'r.e un cautère ou d'exciter d'aurr.s éva- cuations. Le cautère ptoduîra un écoule- ment par le moyen d'un petit ukère artificiel qu'on fait avec ic bi/touris ; mais la voie la plus courte fero't le fer chaud, il nu ite la préférence ^ pour fes effets, fur-tcut dans le cas aétuel , où il faut une rcvuillon piompte. Dans cette maladie, le poitra'I, le fanon, les pairies fupérieures .es evticmites antérieures & même des polteiieures, doivent en are le fiège. Si L'ufage des remèdes pectoraux elt inlufhlant , il f.ut avoir recours aux purgatifs répète • , aux diapho- rétiques ce aux diurétiques, ce font des moyens lurs de détourner l'humeur qui fe porte fu-r le poumon. Article II. De la toux d'estomac. La toux peut être occafionnée par d'autres canleS que par 'e lefiuxdcs humeurs !nr les jouirions; dans ces àeTtàetttn^Xesremèdespectaraux ne conviennent plus ; airuï , dans une LU 2 412 TOU toux qui a pour cnufc une foible/Te a 'i stotnac ou des matières corrom- pues , amaftëes d.m> ce vinè.-c , lt s anody/is , les caïmans, Ici /'< '.y;- nop tiques, fontcontraires,ainfi que cai.sl's cas de relâchement, d'atouie, d'épaifliflement , d'œdtme , u'obf- truction , &c. on en devine uilément la raifon. Symptômes de la toux d'estomac. La toux d'estomac fe diftingue de celle qui vient du vice des pou- mons, en ce que la toux d'estomac eft plus claire , plus aigre & plus brève que la toux de poitrine. Quand la tou.v d'estomac eft violente, on appetçoit une efpècede bave qui fort de la bouche du bœuf oudi la vache, ce qui arrive, fur-tout, lorfqu'elle eft cautée par des matières corrompues , amaflees dans leurs estomacs ; fi elle de pend de la foi- blefte de ce viscère , elle ell sèche , alors il ne s'échappe de la bouche du bœuf qu'une matière limpide & en petite quantité. La /6>//.r d'estomac eft beaucoup plus commune qu'on ne le croit ordi- nairement : c'eft fur-tout chez les animaux d'une conflitiuion délicate, qu'on la rencontre fouvent : elle eft en général la iuite de mauvaifes di- gestions ou de quelque maladie , dans laquelle on a employé beaucoup de dr/a\ans qui ont alloibli leurs estomacs. Traitement de la toux d'estomac , cause» ■ par des matières amas- sées dans ce viscère. Le traitement d* cette toux con- fifte à nettoyer l'estomac de la sa- TOU burre dont il eft furthargé, & à le tonifier quand elle eft expulîcc. Ce leioit ici le cas de commencer pardonner quelque doux vomitif: mai ;commep.ir mi le- ci. •-•rit. s cfpèces d'animaux, il en eft qui ne vomifTent pas & û'autres qui vorni/îent , nous allons commencer par ces derniers. Avant que de donner le vo il eft de L prudeme du méde ter inaire,; i^.de mettre à la < pendant plufimrs ]ours , l'animal qu'il fe propofe v'c raire vomir. i°. DTemployet ce temps àdél iyer les matières contenues dans l'es- tomac pir une boilum incifive: une infufion de racine & de feuilles de chicorée fauvage, remplit tris Lieu cet objet. 30. De procurer de la fbuplefle & de Ii flexibilité aux intellins , par des Lvemens. 4°. D'examiner l'âge , le fexe, le tempérament de l'animal , par la raifon qu'on doit varier le> dofes des vomitifs, Si les proportionnera chaque conltitution. 5°. Lorlque le cas le permet, que la neceilité n'eft pas urgente , il eft prudent de prendre garde a la faifon ; car il eft mieux de ne pas faire vomir pendant les grands froids &z les fortes chaleui s , à moins qu'il n'y ait néceffité abfoluc^ 6°. Le vomiù/'àok fe donner le matin , parce que l'estomac eft plus libre & mieux difpole au vomuTe- ment. Dans le moment où le vomitif fe prend , il faut , i". toujours le donner en lavage, quelle que foit l'ef- pèce de vomitif; jamais en une feule dofe , a plus fotte raifon, jamais en bol. En donnant les vomitifs en la- vage , on a la facilite de les doier humeurs qui fe font am allées dai s l'estomac, & dans le iurplus du canal tmeftisal, cui ref- tent languinans & ii firmes par le manque d'énergie des fucs def- tinés à la difïbhron des a'imens , non-feu'emei.t il cil expédient d'en détruire les effets , de s'oppo changement connectables qui reful- tent du mcl.nge de ce; mêmes fucs viciés avec le lang , de foliieiter des révulfions utiles, de dégager le cer- veau ; mais auifi de délivrer de tout embarras les vifeère? de l'abdomen, de rendre au fang fa fluidité , de fa- ciliter la circulation dans les vaif- feaux capillaires , de ramener, dans le torrent circulaire , les liqun s'en écartent, & de débarraffer la malle du volume des humeurs qui la furchargent. Les purgatifs que nous pouvons adopter pour obtenir ces effets dans lesanimaux qui ne vomifîenr pas,font le polypode de chêne, les tamarins, le fel d'Epfom, celui de Sedlitz , le fel végétal, le fel de Glauber, le ni- tre , la crème de tartre , la magnéfie , le tartre vitriolé , la manne graffe , le catholicon fin, la rhubarbe, le léné,i'aquila-alba, laloès fuccotrin, l'agaric, le jalap, le méchoacan, le turbith végétal, le diagrède, ou feam- monéc , la gomme gutte , l'ellébore noir, la gratiole , la pomme de colo- quinte, l'élaterium , les trochifques alhandal, les extraits de coloquinte, du tithymale , &c. Les premières de ces fubffances font plus tempérées que les autres, & doivent obtenir la préférence dans la circonftance où il feroit d'un danger évident de raréfier la mafle, & d'y porter le feu , d'agacer les T O U fibres dîfpofées à l'éréthifme ou déjà tendues, d'ajouter par l'irritation à une acrimonie édifiante , c!e priver les humeurs du relie Je cette férofrté dont elles pourroient n'être déjà que trop dépourvues, d'augmenter des inflammations, &c. Les autres purgatifs ont beaucoup plus d'activité ; leurs effets font aufli plus vifs &C plus marqués, mais ils ne conviennent qu'autant qu'on n'a pas à redouter l'agitation trop grande du fang , qu'il s'agit de divifer, d'en accroître le mouvement, de faire fur les canaux obftrués des efforts qui furmontent la réfiftance qu'ils oppofent à la liberté de la circulation, de provoquer la fortie des féroûtés fuper fines, d'entraîner au-dehors une pourriture dont le tranfport dans la mafTe la pervertit toujours de plus en plus, &c. Enfin , les derniers de ces médica- ments , tels que le turbith végétal, le diagréde, la gomme gutte, 1 ellé- bore , la gratiole , &■;. infi liment pliK irritans encore que ceux - ci , évacuent plus copieufement; ils agif- fent, ils atténuent plus puilfamment le lang; on n'y a recours que dans les cas où les purgatifs moins aftifs feroient infufnfàns ; où les fibres étant dans une forte d'infenfibilité «Se d'inertie, on ne doit point être arrêté par l'appréhenfion a'une irrita- tion trop vive, &de l'ébranlement violent du genre nerveux; oit l'on feroit dans l'obligation de vuider tonfuiérablement, d'expulfer les ma- tières épaiffes & gluantes, amaflees dans l'estomac, qui corrompent le chyle, & qui doonent lieu au relâ- chement les libre ■ du ventricule 6c du canal ir.tetlinal , &c. Mais s'il ne font pas adminiftrés à propos &c T O U 45 fu jets que les chiens plus âgés. Lorfqné h maladie commence, & avant qu'elle fe déclare, l'animal ne joue plus, il a L'œil chai terr.e ; pour celui qui a I' itudt de fuivre ces animaux , .':.". des yeux eft certaine , r que l'encbifrennement ou ■ commence T O U Commence ; alors In maladie eft moins longue, & on la traite avec plus de fuccès. Des que l'animal commence à jeter par les nafeaux , & à touffer , on lui parte un féton derrière chaque oreille , & on pratique une incifïon * la peau du lternum que l'on tra- veife par un morceau d'ellébore noir, ce qui établît un écoulemeut qui dégage le cerveau , & on l'en- tretient jufqu'à parfaite guérifon ; la faignée eit mortelle dans cette ma- ladie. RempliiTez une bouteille de fort vinaigre , ajoutez trois fortes pin- cées de poivre , & une ou deux goufles d'ail bien écrafees ; injectez trois fois par jour , un peu de ce vinaigre dans les deux nafeaux de l'animal, fi tous les dutx font atta qués ; . . . . lai/fez enfuiti* le chien fe promener pendant demi - heure , faire fes efforts afin d'expu'fer la matière qui intercepte fa refpîra- tion ; donnez enfuite un lavement de décoction d'orge ; promenez-le de nouveau. On lui taie prendre enfuite quatre grains de foufie doré d'an- timoine de la féconde lotion, qu'on délaye dans un demi verre d'eau;... a midi du vinaigie dans le nez, un quart-d'heurc de promenade, & en rentrant une Coupe très-claire;... le loir nouvelle injection dans le nez. Le fécond jour, le matin, du vinaigre, un lavement, promenade de demi-heure ; enfuite on lui fa;t prendre quatre grains de turbith minéral délayé dans un demi-verre d'eau. Le relie de la journée comme- dans la première. Pour boiffon p ndant toute la ma- ladie, du petit-lait ou de l'eau coupée avec du l.ù', dans laquelle on mettra Tome IX. T R A 457 une ou deux cuillerées de miel,fuivant la quantité de liquide. Le troifième jour au matin , le vinaigre , lavement, piomenade , une médecine de fuie de cheminée. Quand la médecine a opère, on donne un lavement , le vinaigre , demi- heure de promenade, & une féconde medecine de fuie en rentrant. Le quatrième jour, on laifle re- pofer le chien , mai; on continue le vinaigre & les 1 ave mens ; fi l'animal dédoignoit la boiflbn d'eau blanche miellée, on lui en feroit boire mai- gré lui deux verrées à une demi- heure de fes hvemcn>. Au cinquième jour, on recom- mence comme au premier, & on continue pendant les fnivans. Quand il y aura un mieux fenfible , on fup- primera le loutre doré d'antimoine & le turbith minéral, & on ne don- nera plus qu'un lavement par jour. Le lendemain , une once de manne : mais l'on continuera l'ufagedu vinai- gre julqu'a parfaite guerifon... Cet article nous a été fourni par M. de Maillard de Chamarante, près Chau- mont en Hafiigny. TRACER. ( Plante traçante ) Celle qui poulie des drageons entre deux terres , ou qui prend racine par tous l_s points de fes tiges qui tou- chent terre, ou fimplement pir les nœuds & articulations des tiges. Le chiendent , le granien pied de poule fervent d'exemple. TRACHÉE DES PLANTFS. Malp'tgfù cil le premier qui ait dé- montre leur exift nce;Gre\r l'a mile dans le plus grand jour. Les trachées font des vaifieaux dans les plante;, dellinés à contenir de l'air & qui M :n m 458 T R A fervent à faciliter le mouvement de la sève & à la rendre plus fluide. Ces tubes ont plus de diamètre que tous les at très vaiileaux des plan- tes q îe l'on découvre dans le bois ou i ans les tcorces ; ils font plus gra; ùs dans les racines rue dans le tronc, & paroi (Tient renfermes dans dei fibres particulières ou tuyaux. TRAINASSE. Voyc^ renouke. TRANCHÉE. Médecine RU- RALE. On fe fert en général de ce nom vulgaire pourdcfignci des dou- leurs vives & aiguës que l'on ref- few dirs k inteitins, qui font tou- jrurs ( ccafioiinées par des vers, par des vent , ou par des matières acres & i.ritantes, & c.ii foof quelquefois fuivics de la fb'tie des exçrémens, comme cela arrive dans la dyflèa- terie & dani certaines diarrhées. Tous les hommes font fujets à éprouver des tranchées ; mai; les femmes nouvellement accoucheur: & les er.fans nouveaux nés , y font encore plus expofés ; les fuites d\m accouchement laborieux entraînent p efque toujours des tranchées , qui ne 1 nu fouv^nt ^jfcilées qi;e par les tira l'cmeiis que la matrice exeicç fur les parties qui ont foull'crt. Les c.iiliors de fang qu: fe préfentent à l'orifice de la matrice pour fortir, occ .fionnent auuifouwntles mêmes contractions douloureufes , & les mêmes tranchées qu'on a éprouvées pendant l'accouchement. On remédie promptement à ces tra: chées en donnant aux malades de x onces d'hu'le d'amande douce ré ente, extraite fans feu, battue avec une once de fi:op de limon , vu fi on l'aime mieux, avec une TRA once de vin d'Alicame; tout comme pirdes lavemens faits avec la décoc- tion des tripes , ou bien avec la fleur de cn.omille & de matricaire, dans lefquels on combine l'huile d'a- mande douce, ou le beurre frais % & même les gouttes anodines fi ks douleurs font trop vives. Dans les tranclues qui accompa- gnent la dyflènterie, le mcill. mède que l'on pnifle adminiltrcr pour donner du foulagcmcnt , eft un lavement fait avec une demi- once de craie réduite en poudre très-fine , une cU mi-poignée de rluie,, & autant de fleurs de car qu'on fait buuiiiir dans une pinte d'eauréduite a moitié, dans laquelle • 'iiiloudre une once de ihe- ri ique. Si c'eii pour un ér.f. n'en donne que la an . faut en même temps frotter le venue avec trois onces de baume qa?" le , que l'on rr..'Ie ave. onces en tout de lac exprime vie cerfeuil, de camomille &: de tei refiie, que l'on fera cluufïer. Lorfque les tran.hce- des caillots de lang arrêtes dans la t.î- trice ou le vagin , on doit en : la fortie en faifantalfcoir la nouvelle accouchée fur une chaile perce, «5c en lui injectant dans le vagin de l'e :u ci'o-ge, dans laquelle on d : fufiilante quantité de mie! rofar. Quant aux cou. me elie" reeonnoiirer.t dioè rei tes caufes , il faut tâchât de deviner celles de leurs dcH-îeurs, L: lcurori- g:n.-.Lescris aigusquHl: pc.'ÏVr.tfont les garant de leur exi.lcnce ; c'eû à quoi il faut faire attention, & c'eiï ce qu'on doit étudier av. c le plus grand fein. Voyei «es mots enfant , cotl- de tranchées , il frappe du pied , il i'agite, il eft appéfanti , il TRA allonge de temps en temps la tête , ôt refpire difficilement. Traitement. [1 faut h'.cn fe garder de faigner le cher*! , dan- la crainte de diminuer les forces di^eftives, £c de IVvpoier à périr de fuffocaiiofl; donnez- lui au contraire un* once de thériuCiue oél.:yée dans un demi- feptier de bon vin ; faites— lui avaler enfuite une grande quantité de dé- coction émoiieute; donnez-lui quel- ques lavements de même nature, & terminez la cure par un lavement purgatif, compefv de quatre onefes de pulpe de caffe, diilbute dans la même décoclion. Outre ces remèdes, on peut encore retirer un grand (uctès de celui qui a été prouvé , en pareille ck- conftance , par M. le marquis de St. - Vincent , & qui n'efl autre ctîofe que féther \itrioliqr.e; d'après fôn expérience, ce remède lui a toujours paru i-.uverain pour toutes Icj coli- ques fréquentes parmi les habitans de la campagne, qui leur font trop fouvent occaiionnées par les eaux crues, impures cV féléniteufés dont ils ui'çrii indifféremment, &: par la mauvaife qualité des alimens que prépare l'indigence. Il n'avoit pas en- core entendu dire qu'on eût éprouvé cette liqueur fur les animaux; la néceiiité nous excite fouvent à re- courir à des moyens qui réuffiffent ; il venoit de perdre à la campagne un cheval danois très- vigoureux , dans un accès de colique , par l'im- péritie trop ordinaire des maréch aux , peu de temps après on vint \\i- vc tir qu'un autre de fes chevaux avoit une colique lemblible: il avoir d.jà vu rinfufY.nce des remèdes lires pour ces maladies dari- gereufes ; il imagina d'eilayer l'aher ; M ni m 2 460 T R A il trouva bientôt le moyen d'en faire avaler à ce cheval une dofe convenable ; & cet animal qui fe rouloit & le débattoit avec la plus grande violence , qui étoit en fueur , qui avoit le* avives dures , enflées , les oreilles froides , enfin des fymp- tômes du plus mauvais caractère , devint dans un infiant calme , tran- quille , & rendit une quantité pro- digieulèd'excrémens;c'etoit un jeune cheval , & sûrement il auroit fuc- combé fous le traitement de celui qu'il avoit perdu. Quelques mois après une vieille jument de travail fut attaquée d'une colique qu'il jugea n'être pas tout - à - fait de la même efpèce , quoiqu'elle eût des fymp- tômes fort redoutables : elle rut auffipromptement guérie par le même remède, mais eile ne rendit que des vents ; c'étoient donc deux- eau les diff. rentes , Se l'éther peut con- venir également aux coliques ci'in- digeflion ou venteufes. Le lendemain cette jument fit fon travail ordinaire, & n'en fut point incommodée. Les bêtes à cornes font encore plus fréquemment fujettes aux coli- ques que les chevaux , parce que pallànt d'une nourriture sèche &c peu fubflantielle , dans des pâtu- rages abondans, humides, ou étant nourries avec du trèfle ou de la luzerne fans ménagement, leurs di- geftions doivent être mauvaifes ; mais M. le marquis de St. - Vin- cent ne s'en1 trouvé qu'une feule fois dans le cas d'éprouver l'éther fur une vache pleine , qui avoit une colique compliquée avec une autre maladje \ ôc il a jugé , par la prompte guerifon, du boa effet de ce re- mède pour les coliques des bêtes à cornes , & qu'on peut leur donner T R A dans toutes les circonllances fans craindre d'accident. La dofe qui lui a paru conve- nable pour ies animaux , eft ce cinquante à foixante gouttes d'ether ; & voici la manière qui lui a femblé la plus sûre & la plus commoJe pour leur faire avaler ce remède. On fait attacher fort court le cheval ou la bête a corne au râ- telier ; on fait remplir en même temps une corne d'eau pure , on met dans une cuiller de bois à long manche , du fucre en poudre, fur lequel on verfe promptement environ cin- quante gouttes d'éther; on l'intro- duit aufii-tôt , & le plus avant pof- fible , dans la bouche de l'animal , en même temps on laiffe tomber l'eau contenue dans la corne, ce qui le force d'avaler le fucre éthére. Après l'avoir laiffé quelques mi- nutes, & lo; (qu'on juge que l'éther eft bien pafle ,on detache l'animal, & fi on veut on le fait promener par fa longe. On ne tardera pas à le voir fe vider de vents ou d'ex- crémens , & rentrer dans fon écurie parfaitement guéri. 11 faut feulement éviter de lui donner à boire ou à manger avant deux ou trois heures. Nous ne faurions trop recommander de ne point tenailler 6c battre les avivesauxchevaux;(i0W{ avives) cette méthode pernicieule n'eft mal- heureufement aue trop fuivie ck uiitée à la campagne. TranchUs iTcau froide. Cette maladie arrive lorfque \e cheval étant à jeun ou en fueur , boit ur.egrande quantité d'eau froidej laquelle agiffant fortement fur les nerls de l'ellomac, re'ierre les vai£- feaux , y calife une inflammation, T R A & de-là !a douleur & les tranchées. Cette maladie n'eft pas dangereufe ; on la guérit en tenant bien chaude- ment le cheval , & en le faifant pro- mener. S'il elt des cas ou les remedes ne furfiient pas, voyez l'article re- latif aux tranchées rouges. TranchUs des vers. Les vers qui caufent les tranchées dans les animaux, font de plutieurs fortes; nous entrerons dans de plus grands détails fur les caufes 6c le trai- tement de cette maladie , à l'article vers des animaux, maladies vermi- neufes. ( Payez cet art'c'e ) Tranchées de bézoard. Le bézoard eft une efpèce de boule tantôt fpongieufe, tantôt pier- reufe , qui fe forme dans les inteftins des animaux , fur-tout du cheval. La première eft formée d'un amas de poils , de bourres & autres fubf- tances lemblables , d'une couleur fale 6c jaunâtre , & qui n'augmente plus lorsqu'elle eft parvenue à une cer- taine grofTeur ; ce qui arrive lorf- qu'elle ne roule plus dans l'intef- tin , 6c qu'elle eft trop pefante pour être (iéplacée par l'impulfion des alimens. Cette efpèce elt moins un bézoard qu'une égagropile. ( Voyez ce mot) En 1778, nous en trou- vâmes un dans l'appendice de l'in- teltin ccecum d'un cheval, âgé de douze ans. La féconde , ou l'autre efpèce de bézoard, tient de la nature de la pierre. Il fe forme originairement p.ir un petit caillou qui fe trouve dans les inteftins , & autour duquel s'atta- cve peu-à-peu un fédiment à peu- p è; fenbl ible au tartre des dents: ce caillju elt le noyau du bézoard ; T R A 46 r cette pierre fe forme afler fouvent par couche , diftinguées par des fignes tantôt concentriques & tantôt ex- centrique. ; mais quoi qu'il en foit, les bézoards exiltans dans le canal intestinal, le parcourent, le ferme.it enfui te, 6c empochent les alimens de palier dans les gros inteftins ; de-là les tranchées 6c la mort de l'animal. 11 n'eft pas pofîible de reconnoître l'exiltence de ces pierres dans les inteftins ; mais ce qu'il y a de cer- tain , c'eft que le cheval , ci-defius cité, regardoit à tout moment l'on ventre , 6c qu'il paroiffoit très-fou- lâgé loi fqu'il le pofoitàterre. Quoi- que cette maladie foit pour l'ordi- naire regardée comme incurable , confultez les mots pierre , calcul. Tranchées rouges. Les tranchées rouges ne font autre choie que l'inflammation de l'eitomac ou des inteftins , portée au dernier degré, h laquelle le cheval eft beau- coup plus fujet que le bœuf & les autres animaux. L'animal fe tient prefque toujours couché, la tête tournée la plupart du temps vers fon ventre ; il agite les jambes antérieures, fur-tout lorf- qu'il eft levé & qu'il s'occuppe à creu fer la terre; s'il fe couche, il étend auffi-tôt les jambes de der- rière & les agite ; il fait de grandes infpirations &po'.fTe ces foupirs; la langue eft sèche 6c échauffée; il eft trille, abattu dès les premières heures de l'invafion de la maladie ; il re- fuie toutes fortes d'alimens ; le pouls eft très-frequent Se dur. Quand on le touche fous le ventre, il y lent de la douleur ; la conjonctive elt enflammée , ainû que le Iphinclcr 462 TR A de l'anus; & fi les rem.'des n'ort pu calmer l'inflammation , l'animal meurt pour l'ordinaire au bout ce vingt-quatre heures , 6c quelquefois avant ce temps. De l'avoine ou de i a luzerne mangée en trop grande quantité , les breu- vages fpiritueux , les violens pur- gatifs , les boiffons trop froides du- rant les grandes chaleurs de V<été , les mauvaifes qualités des fues con- tenus dsns l'eftomac ou les inteftins , font les principes les plus connus de cette maladie. Ci.rcnon. D"aDrès la violence des fymptômes cwleflùs déligues, on doit bien comprendre que la faignee à la veine jugulaire eft le premier des jemèdes pjur modérer l'inflamma- tion , relAcner les parties enflammées, & faciliter le parfais des medica- mens mucilagineux dans les intef- tins ; il convient même de la ré- péter quatre a cinq fois dan, l'efpace de vingt-quatre heures , ayant tou- jours é-ard à l'âge, au tempérament, à la faiion , à l'espèce de malade, & à l'intenfité de la malaaie. Les lavemens mucilagineux &c nitreux font , après la faignée , ce qu'il y a de plus avantageux pour diminuer l'inflammation. Pour cet effet , pre- nez u'infufion de feuille de laitue irois livres ; faites-y diffoudre do nitre deux onces , pour un lavement que vous réitérerez cinq à fix fois dans la journée ; la chaleur des té- gumens & de la langue eft-elle conlï- dérable , ajoutez-y de la crème de tartre, à la dote de demi-once; ne préfente/ au malade aucun aliment de quclruc nature qu'il foit ; donnez- lui feidement une petite quantité d'eau blanche avec un peu de farine de froment, & tenant en folution T R A une once de ritte fur environ fi\. livres a'eau; fi cette eau btanthie irite l'eftomac , faites prendre une !é _-c décoftion d_> racine ce gui- mauve ; ce breuvage i e doit êtt e admi- niftré qu'à très-petite dofe , l Les alimens contenus dans l'eflomac du cheval étant dans l'impofïibilite' de fortir par l'orifice celophagien , par la raifon que ncn;s en avons déjà donnée à l'article estomac, ( vojwç ce mot ) il faut qu'ils patient par l'orifice duodénal, qui elt la portion de l'eftomac la plus expoièe à l'in- flammation. Ln faifant prendre à l'animal une trop grande quantité de fluide, l'eftomac en feroit plus diftendu , & loin de favorifer la 'or- tie du fourrage qui y eft contenu, mi augmenteroit alors l'inflammation. Réitérez donc les breuvages , mais à petite dofe ; donnez fouvent ces lavemens mucilagineux , & gardez- vous fur-tout, comme le font jour- nellement les maréchaux de \ de confondre la maladie dont il s'agit avec la colique venteufe , & d'adrm- niftreren conlécuence des breuvages aromatiques , fpiritueux <5c purgatifs , qui concuifent l'animal à la mort la plus prompte & la plus violente. Les animaux font encore fujets aux tranchées rouges, ou a l'inflam- mation de l'eftomac ou des intef- tins , par des fubftances venéneuies qu'ils peuvent avoir avale. Aufîî-tôt qu'un bœuf, par exem- ple, a avalé une plante ou une autre fubftance vénéneuse, il ceffê de manger; il s'agite, il fe levé, il fe couche , il bat des flancs , il fou- pire , le ventre s'enfle avec promp- titude & d'une manière extraor- dinaire; le mouvement du cœur aug- mente à menue que les lymptome* T R A s'accroiffent : au commencement les oreilles , les cornes & les narrines font froides , mais bientôt après elles acquièrent une chaleur confidéra- hle ; quelquefois on voit le bœuf r?,, re par l'anus une matière mi'.l- queufe, fanguinolente & uriner fou- vent ; le cheval eî t encore plus agité ; il regarde fouvent fon ventre , de merne que le boeuf; il gratte la terre avec les pieds de devant ; il refis couché lcrfque le mal a fait du pro- grès ; l'agitation du corps & des ex- trémités augmente ; il ibupire , il bat des flancs , il urine & fiante dif- ficilement, à moins que la matière avalée ne luit purgative , ou n'ait pénétre dans les intefiins. Les fubftances véneneufes intro- duites dans les premières voies des beitiaux , fe tirent ou du règne vé- gétal , ou du règne minerai , ou du règne animal : le régne végétal eft celui des trois qui fournit le plus grand nombre de poifons ; mais de quelque règne que viennent les fubf- tances véneneufes-, elles doivent agir différeraïueoÉ fur les premières & les iecondei voies des beltiaux. On a encore obfervc que la même fubf- tanee vénéneufe produit différens fymptui!U-:,fii;.'.autrefpèceempoifonntes : on peut auffi leur donner cinq a fix grains de foie de foufre lec en pilules, &C par-defïus chaque pilule un verre d'eau chaude. Lorfoue les premiers fymptômes font diifipés , il con- seille l'ufage des eaux minérales ful- fureufes ; l'expérience lui a fait con- noître qu'elles iont très-propres à détruire les tremblemensôc les p<.raly- fies oui fuivent ordinairement l'effet de L'arfenic, & qui mènent à la phtyfic &: à la mort. Ne pourroit - on pas employer le même procédé , rela- tivement aux animaux, en en pro- portionnant la dofe à la grandeur & au tempérament Je lVfpece de chacun d'eux ? Les T R A Les fubftancas vénéneufai , tirées du règne animal , demandent l'eau l&iellée, le petit-lait, l'eau blanchie avec la farine de riz ou d'orge. Si vous foupçonnei que des fingfues produifent de violentes coliques 6c des convuliions , faites boire au malade une grande quantité d'eau f mirée de lel marin. Au lieu de vous attacher de provoquer le v">mnfe- ment qui efî iuipoiiiblc dans le bœuf & le cheval , bornez tous vos efforts à chafiér promptement , par l'anus, le» fubflances vénéneufes , à empê- cher leur rentrée dans le torrent de la circulation, & à modérer leur ac- tion fur Peftomac , ou fur les intef- tins ; mais lorfqu'ils ont excité l'in- flammation , redoublez de foins , faignez plufieurs fois à la veine ju- gulaire ; faites boire fouvent 8c a petite dofe , de la décoction d'orge ou de racine de guimauve , aiguifée d'une petite quantité de nitre ou de petit - lait ; réitérez les lave mens mucilagineux &C nitrés, ci-deflits in- duites, éloignez le lait, les huiles & tantes fortes d'alimens, & tenez l'animal en repos dans une écurie propre ÎSc bien aérée. M. T. Tranchées. Coîiqu s des veaux. Médecine vétérinaire. Beaucoup de veaux meurent de coliques qu'ils éprouvent peu de temps a jres leur paiûance; fouvent ils pendent au bout de peu ùV.eures qu'i's en font attaqués. Nous ne p nierons point ici de cette colique qu'accompagne un dévoiement dyflcv.ténque , ( Vffyez Dysenterie) qui, dans certaines années humides M froides, détruit beaucoup de ces animaux ; il ne s'a- git ki que de la colique iimple , qu'on doit attribuer à l'uia 'e uùlait T.me ;x T R A 46; cru , ou à d'autres mauvaises nour- ritures. Cunuion. Si les bo'nTons oC lavemens adouciilans , rafraîchi flans , avec le fon,le m'el, le nitie ne les guérifîent pas prompteroent , il faut fe hâter de leur faire prendre quelque laxatif ou du kudaniim,ou même encore les deux enfembJe ', par exemple, il eil à propos de leur faire prendre plein une cuiller a thé de laudanum, oc enfuite environ trente grains de fot;fre,ou de fe de nitre en poudre, qu'on mêlera dans du lait, ainfi que le laudanum. Le foufre ou ici de nitre fera réitéré au bout de fîx heures , ce qui fe fera encore le jour fuivant , fi la colique fubfilte , malgré l'ufage répète' des boitions & lavemens. M. T. TRANSPIRATION. Médecine rurale. Évaporation infenfible qui fe fait à travers les pores de la peau & les poumons. Le vulgaire confond ordinaire- ment la tranfpiration avec la fueur, ôc il eil aife de voir combien ces ex- crétions différent l'une de l'autre. La fueur ell toujours une évacuation afléz abondante pour être apperçue , au lieu que la tranfpiration dans l'é- tat le plus nature! , fe fait d'une manière ù infenfible, qu'elle échappe à nos fens. Son exigence , comme Pobferve très-bien Hejler , eit prouvée par l'action du cœur qui poulie les li- queurs du corps par les pores de la peau &c c.es poumons oii ces liqueurs abouti lient , & par les extrémités artériel es 6i le^ tuyaux excrétoires qui s'ouvient en t-ehors dans ces parties; pour s'en convaincre on n"a qu'à leipirer contre un min ,r >our ramifier des gouttelettes u'eau nirla N n n 4^> T n A glace ; fi foii pille le", doigts fur de Fétain ou flir de l'argent, on y laine une trace d'humidité; lbrfqu'on ré- chauffé le bras , & qu'on le met nud dans une bouteille de verre , il fe ramalïe des gouttes fenfibles dans cette bouteille. En hiver, les vapeurs qui fortent du poumon fe condenfent & forment une efpèce de nuage. Le matin, en été, La tn.i- cheur de l'air produit auffi une fem- blabie condensation. Enfin , fi on fe met tête nue près d'une muraille expofée à la chaleur du foîeil , on voir IV.mbre des vapeurs qui s'é- lèvent des pores de la tète. Cette évaporation doit diminuer fc'.on les climats, les tempéramens&: les occupations ; car , félon le froid qui refiene, félon le chaud qui raré- fie , les occupations qui produifent le même effet , le coeur aura plus ou moins de force, & les liqueur; trouveront plus ou moins d'obfta- cles à h fortic des ouvertures dei'- tinées à la tranfpiration infenfible. Cette évacuation a été connue des anciens médecins. On trouve, dans les ouvrages d'Hippocr .ne, plufieurs dogmes utiles fur la tranipiration même la plus infenfible ; mais per- tbnne , avant Sandorius , n'avoit pu apprécier la grande quantité de ma- tière que nous perdons par cette voie. C'en à lui qu'on eil redevable de l'invention & de la perfection de la JocVme de l'infenlible tranipiration. On fait que les pores par oii fe fait cette évacuation font très - nom- breux , & qu'ils s'ouvrent oblique- ment fous l'épiderme. LéewenhoecK en a remarqué cent vingt-cinq mille dans l'efpace qu'un grain de lable pourroit couvrir ; il doit donc fe ù\rt une continuelle tranfudation 7 R A :r îubtiie de ces rri r,cs pores par toute la peau , & de toutes les parties du corps , qui furpaffe de beaucoup toutes les évacuations fen- fibles prifes enfemble; ce fait a été mis dans la dernière évidence par Sanctorius. Ca célèbre médecin, leul inventeur cf'ine chaife à pekr , j démontré que l'on perd en un jour, par l'infénfible tranipiration , autant qu'en quatorze jours par les Celles & en particulier ; que pendant la durée de la nuit , on perd ordinairement feize onces par les urines, quatre par les felles, & plus de quarante par l'infénfible tranfph-ation. Il obferve . ho-nme qui prend dzns un jour huit livres d'ali- mens en mangeant ck en buvant , en confume cinq par fi nfenlible piration ; quant au temps, il que cinq heures après avoir n cet homme a tranfpiré environ une livre ; depuis la cinquième heure jus- qu'à la douzième , environ : livres . & depuis la douzième fuf- qu'a la feizieme, prefque h mciitic d'une livre. Les quatre ferions doivent beau- trier h tranfpiration. B la nrctiere qui tranfpiré eft en grande quantité. En automne , les pores fe refferrent , Se la matière qui fe trouve arrêtée commence à (t jour du côté des inteftins. En hiver, les pores font encore plus relïerrés; auffi l'urine, les matières :. ra falive, doivent couler plus abon- damment. Enfin , aU printemps , !e9 pores commencent à s'ouvrir, & les évacuations fenfibles diminuent. Les femmes tranfpirent beaucoup moins que les hommes ; les jeunes gens , pins que ceux qui font à la moitié de leur coutfe , & ceux-ci plus que 1« T n a vlèiflarfe. itens1 ces derniers, les par- ties fe sèchent, ta tranfpîrâtibn doit •donc être moins abondante ; auffi la •matière qui ne peutpaflerparla peau, fe jette fur les poumons &; fur les inteftins. C'eft de-là que les vieillards crachent -beaucoup , qu'ils font tour- mentés de flux de ventre , & que l'hiver , où il le jette beaucoup de matière en dedans, parce qu'elle ne peut point tranfpirer en dehors, eft fort dangereux pour eux,& qu'il leur occcriîonoe des fluxions de poitrine. 11 eft facile de fentir combien il eft important que cette excrétion ne foit point fupprimee , & que de cette fuppreflion il paît réfulter les plus grands accidens. 11 cil certain que la plupart des maladie?, telles qreles fièvres aiguës, les maux de gorge, les f evres inter- mittentes , le rrmnïatrfrrie , la coli- que , les inflammations de poitrine, la paflîon iliaque, le cotera. îr.ctbus, en font tous les jours ks fuîtes. On ne peut fe garantir de ces ma- qi n'en le précautionnant contre la fuppreflion de cette évacuation, par des moyens propres à l'aider &: a la favorifer. Pour cet effet,on doit fe munir le corps contre les v, imi- tions de l'atmofphère , en ne poir- tant pas d'habits trop légers, en évitant c!e palier fubitement d'un cndi oit chaud en un lieu froid ; enfin, on évitera de porter des habits mouil- lée , de garder long-temps l'humi- dité aux pieds, de coucher dans des lits humides, d'habiter des maifons nouvellement contînmes , de boire in .: ( ! nid des liqueurs froi- des & . il vaut mieux alors étancher la foif en mâchant des fruits , ou des plantes acides. L'exer- cice léger , un ufagç modéré iks pjai- T R a :' ' f rs , en dormant fept à huit heure;» fe couvrant bien le corps , & moins-ne le chargeant point t vertr.res : la gai té, une nourritur6 légère, un air pur, i Contribuent beaucoup à la fi ration. Elle ne doit pas être in.p confuiérable; car elle occalio. des foible'tes , de; défaillances., & même des morts limites. Quand elle cil modérée, eilc n'en eft que plus falutaire , puifqu'elle purifie la maffe du fang , & la débamaffe des parti- cules inutiles & hétérogènes qui pour- roient le corrompre. E'ie eft fouve.it la crife de plu- sieurs maladies ; on doit aufïï l'ex- citer par des remèdes convenables, tels que par les légères infufions de coquelicot, de fleurs de fureau , de chardon bénit , c!e feuilles de bour- rache, de relies rie bugioiè. Le ker- mès minéral, combiné avec le fucre, donné plufieurs fois dans la journée à de petites dofes, eft le remède uni- que pour rappeler cette évacuation lorsqu'elle a tté fupprimee ; i il faut , pour que ces remèdes réuf- fifènt, que la nature foit c'ifpofée à cette excrétion : perfonne ne doute •que la chaleur excefiîve du ftmg , ou fa circulation trop rapide qu'ils pour- ri dent exciter , ne fut un cbftacie À la tranfpiration, M. Ami. Transpiration suspe; Médecine vétérinaire. L'humeur dont rion eft la plus abondante, eft tin fluide d'une odeur & d'une faceur particulière, nommée wftnfiblt tr.-nf piracion, qui fort par les corn: crétoires destcgumen> i i Sanétarius a obfervé que de I vres d'alimens, il s'e i diffip par la Sranfp'xation ;.ma . q i Nnn i ^ T R A qu'il en foit , la plupart des mala- dies que nous avons à combattre , nai fient de l'interception ou de la diminution de cette humeur. Le bœuf & le cheval , atteints de cette maladie , ont pour l'ordinaire le? tégumens froids , quelquefois fecs & chaux , les poils plus ou moins hériflés, l'air trille ; ils font dégoûtés ; les urines claires &C abon- dantes, le pouls fréquent & ferré ; l'animal tre nble , fur-tout vers les cuiifes , les flancs & les épaules. La négligence dans le panfement de la main , le paû'age fubit d'une écurie chaude dans une atmofphcre froide , le long féjour dans une écu- rie froide & humiJe , une boiflon trop fraîche, fur-tout lorfque l'ani- mal eft agité ; des alimens & une boitfon de mauvaife qualité : vodà les principes de cette maladie. Curation. Vous appercevez-vous que la tranlpiration inlenlible au bœuf & du chenal eft diminuée ou interceptée, placez-le dans une écurie sèche, propre , & d'une chaleur tem- pérée, bou;honnez-le,& enve'oppez- le d'une couverture de laine, prelen- tez-lui feulement de l'eau blanche cè- de pour boire, & adminiftrez-lui un ou deux lavemens faits d'une infuiion de quelques plantes aromatiques ; lî, ciiq ou fix heures après l'ufage de ces remèdes, les tégumens ne paroii- fent pas devenir moites, bouchon- nez l'animal de nouveau, couvrez-le plus exactement, & donnez-lui un breuvage d'une forte iniufion de quel- ques plantes aromatiques, édulcorée avec du miel. Mais 'a bouche de l'animal paroît- elle enflammée? les vaiffe luxfànguins extérieurs de lace te ÔC< el i luperficie du corps font-ils gonfles ? les luines T R A font-elles colorées & d'une odeur forte? fupprimez ce breuvage ; fi Mfr tuez au contraire l'eau blanche tic le, ainfi que des lavemens mucilagineux, & laiiTez l'animal toujours couvert, jufquà ce qu'il foit guéri, ou qu'une autre maladie fe déclare. Dans ce der- nier cas , ne perfiftez pas à imiter les maréchaux de la campagne , qui im- patiens de voir 'a fueur, s'empref- îent de donner les breuvages les plus échauffans & les plus incendiaires, tels que trois onces de thériaque ou autant d'orviétan délayé dans deux chopines de vin , Sec. ; enfidte ils font trotter & fouvent galoper l'a- nimal pendant une demi-heure , ou ils le mettent dans une folle pour le couvrir de fumier , ou bien ils 1 en- veloppent de plufieurs couvertures de laine , en paltant entre les cou- vertures une baflinoire remplie de braife ; qu'arrive-t-il de cette mau- vaile pratique ? l'expérience nous le démontre tous les jours ; la tranfpi- ration ne fe rétablit pas , la fièvre la plus forte fe développe , &: rani- mai meurt promptement d'un autre genre de maladie. Les moutons dont la tranfpiration a été fufpendue , doivent être rai- ferabks dans une étable d'une cha- leur tempérée ; on les y fera prefier les uns contre les autres pendant l'ef- pace de quatre ou cinq heures ; û la tranlpiration ne fe rétablit pas, on leur don: e à chacun devix gros de poudre de vipère , après l'avoir mê- lée dans un verre de décoction de baie de genièvre , ou de vin ; le len- demain on leur fera manger un peu de foin faupoudre de lel marin , &: on ne leur présentera à boire fur le foir que de l'eau blanche tiède, & aiguilée du même lel. M. T. ,TRA Transpiration des plantes. C'eft la feule fécrétion par laquel.e les végétaux rejettent au dehors les matières impures ou groiiicres, char- riés par le torrent de la sève dans leurs ùi.'réreni canaux. (Confiilte^cct article ) Cette tranfpiration eft uix- fept fois plus forte dans les p!ames que dans l'nomme, que tians l'ani- mal , parce que l'un et l'autre ont d'autres fécrétions qui les débarrai- fent des fubftances étrangères a leur nourriture, & qu'ils n'ont pu s'ap- proprier par la digeftion. La force & la quantité de matières tranfpi- rables qui elt à pouller au dehors, elt toujours en railon de la plus ou moins grande furface des branches & de leurs rameaux ; mais fur-tout en raifon de (.elle des feuilles. Il entre & il fort en vingt-quatre heures dix-fept fois plus de nourriture , en proportion des malles , dans les vaif- feauxfévenix , par exemple d'un t m- ncfol ou foleii , ( conjulu^ce mot ) que dans les veine, de l'homme. « Ne pourroit-on pas, dit le célèbre Huiles dans fa .Statique des végétaux, attri- buer la nécefîïté ce cette grande quan- tité de nourriture à fa qualité ? Car, félon toutes les apparences , quand elle eft tirée par la racine de la plante, elle n'eft pas f: chargée de parties nutritives que le chyle, lorf- qu'il entre dans les ve nés lactées des animaux. Il falloit donc , pour nourrir fuffilamment la plante, faire palier une plus granec quantité de Suide; outre que cette abondance de fluide feit a accélérer le mouvement de la sève , fans quoi il eût été très-lent , les plantes n'ayant pas un cœur, comme les animaux , pour en augmenter la vîtefle, £r la sève n'ayant probable- ment qu'un mouvement progreilif, T R A 4t$ Se ne circulant pas comme le fang dans les animaux. » Puifqne les plantes ou les arbres ont befoin, pour bien fe porter, d'une tranfpiraiion fi abondante, il efè probable que plidieurs cie leurs maladies viennent de ce que cette tranfpiration eft quelquefois inter- rompue par l'intempérie Je l'air.... La tranfpiration dans l'homme eft fouvent arrêtée, jufqu'à eau fer des accidens fâcheux , non- feulement par l'intempérie cie l'air , mais aufîi par linteirpérance, les grandes chaleurs & les grands froids ; mais pour la tranfpiration de la plante, il n'y a que l'intempérie de l'air qui puiffe l'arrêter, à moins que le fol dans lequel la plante végète , manque de fucs propres & convenaLles à cette plante , & ne lui fournît pas allez de nourriture; des-lors la tranfpi- ration diminue. » Le docteur Kàll avoit obfervé fur lui-même, que l'intervalle entre ta plus grande & la moindre tranf- piration d'un homme en bonne lanté, étoit très-grand, puifque (a tranf- piration alloit depuis une livre & demie jufqu'à trois. J'ai auffi lait la même expérience, continue M. Hui- les, fur un tournelol, ce j'ai trouvé que lorfqu'il feportoitbien, f , en çém'nd , que cette culture réui.. baffe Promené, le bas Langu le bas D uiphiné ; en un m les pays à oliviers, la chaleur y eft trop forte &c Us pluies trop rares. Ce endânt on peut l'effayer clans les terrains nat-ire-l'ement humiJe; ; il vaut beaucoup mieux , dans ces cli- mats, y cultiver la luzerne, qui s'y trouve dans fon pays natal ; elle eft beaucoup plus productive, y reuliit à merveil'e dans les bons fonds , Se s'y perpétue en bon état pendant dix années confécutives. Dans les clim-'.ts tempérés du royaume , je préférerais également la luzerne , au trèfle, pour prairie artificielle , quoi- que celle-là y fubfifte moins long- temps en bon état que dans le-» paj s méridionaux. La culture du grand trèfle , comme prairie artificielle, eft vraiment utile dans les cantons où les terres font divilces en trois foies , royes ou Jaifons , parce que, dans les divifions du fol , on en ré- ferve une partie pour prairie arti- ficielle. Le grand trèfle aime une terra fubf- tantielle, douce, légère, prifonJimtnt labourée , afin que fa racine , natu- rellement pivotante , puill'e s'enfon- cer promptement.C ell de la prompte grofleur , longueur Se profondeur qu'acquiert cette racine, que dépend la profpérlté de la plante pendant le> trois armées qu'elle fubfifte. Pour qu'une trefliere réuiTifle à fotihait , il convient, dès que les ïè- m'aiHesfônl faites, époque à laquelle on peut dilpofer des beftiaux de la- bourage, !ed mieraux champs qu'on lui deftirïe deux labours croifés ; mnh j'exige eu outre, comme con- dition eilentielle,que la charrue palle t n E deux fols de fuite dans le même n Ion, afin de foulever la terre- à une plus gran.e profondeur. Les cul- tivateurs qui ont le bon 1ers de fe fervir de charrues à roues , à foc profond, à large oreille, ne le difpen- ieront pa, de ce fécond coup de char- me dans !e même fiHon, ex ils répé- tefoftt la môme opération en croi- liint le labourage. Je multiplie , il eft vrai, la dépenfe ou le travail; mais la profpérité de la trefîière pen- dait trois ann.es , les dédommagera largement ce leurs premières avances; 6c ie3 fromens mie l'on iemera en- luite fur la trèfliète dc.uncee, prou- veront encore m eux que les pre- miers travaux n'ont pas été faits à perte. Je preferis ce premier labour double avant l'hiver, comme un travail ce nccetïité abfoiue , afin que la terre profite mieux des gelées pendant tout l'hiver. La gelée eft le meilleur cultivateur connu ; plus elle «il forte, ce mieux elle fouleve La terre, & elle la fouleve plus ou moins pro- fondément , fuivant fon intenlité. L'hiver de 1788 à i^b'o, en '. la preuve la plus complète ; il endetta tellement la terre jufqu'à cuii./e pouces de profondeur , qu'au mois d'octobre fuivant ie trouvai encore , dans un fol natr.re'lement compacte , les mollcculej atténuées comme eu fable , maigre les pluies du printemps , de l'été, Sz du commencement de l'automne. On peut donc lé figurer fans peine , ;;vec eue'le f:r: racine du trèfle plongera c'arts une terre ainfi ameublie , & combien , par cette profondeur , elle mettra la plante à l'abri des fecheief es. Si on veut, ou li on peut, après l 'hi- ver, répeter les deux labourages dans T R E le même Drdre qu'auparavant , & fur- tout fi le froid a été rigoureux , la terre reffembiera à celle d'un jar- din, & il eft impoffible que le fuccès du trèfle ne foit pas enfuite complet. Si on n'a pas la facilité ou les moyens de faire palier la charrue deux fois dans le même fillon , il convient de multiplier les labours , afin que la terre l'oit rendue douce. S'il exilte des parties réunies ou motus , des femmes, des entans les brifent avec la tête des pioches, ou avec des maillets de bois, après on parlera & repaiTera fur le champ la herfe, dont le derrière eft armé de fagots d'épines,afin de niveler le fol exacte- ment, & de détruire entièrement les mottes. Ces précautions font indif- penfables avant de femer. Ce qu'on vient de dire fur les labours .s'ap- plique également à la culture à la hjche, ( confuht{ ce mot ) foit avant, foit après l'hiver. Elle s'enfonce à dix pouces de profondeur , &c jamais le travail de la charrue n'égalera celui de la bêche , pour divifer Se émietter la terre, fi l'ouvrier s'en fert comme il convient. Le bon choix de la graine eu d'une ncceîfité abfolue. Si elle efi mau- vaise ou defectueufe , on aura inuti- lement bien travaillé fon champ ; au lieu de dix livre, ce graines que l'on sème communément par arpent, il convient d'en (emer quinze de celle qu'on achète chez les mar- chands. Le cultivateur attentif ne laille rien au hafar-d; il choilit une pie -e île terre dans fon jardin , la seme en trèfle, la cultive avec foin, lui prodigue les engrais afin de per- fectionner la graine. Au temps Sacfi de in maturité , il coupe la plante, la Lutte lécher , la bat , lepaie les T R E 4" S femences de leurs enveloppes , le? conferve avec foin dans un lieu fec, julqu'au moment de les iépandre fur fes champs ; (es elpérances alors ne (ont pas trompées, 6c la beauté de fa trcrlière ledédomm ige pajr la fuite des petits -embarras qu'une utile pré- voyance lui a fufeités. Si le cultivateur ne peut pas cul- tiver la plante pour en obtenir des femences , qu'il parcoure le-, tre- flieies de fon voifmage, & achète , à quelque prix que ce foit , celle du • où la plante aura été la mieux nour ie; ce'le de la féconde année de fernis ell à tout égard préférable à celle de la troiiieme , oui com- mence ncceî'aiie.Tient a dégénérer, quand même le chsmp auroit été fumé, foit avec le plâtre, fuit avec d'autres engrais. La plante eli dans fa plus grande vigueur à la féconde année ; c'efi aufii l'époque où la graine dot être cueillie. Comme la femence du trèfle eft petite Se menue , il convient , pour la femer , de la mêler , par parties égales avec du fable très-lec. Le bon femeur, dont la main e 1 aflurée, n'a pas befoin de cette précaution. Vue treiliere fernee trop épais ne rend pas autant que celles pîi les plantes ior.t a une ciffance proportionnée. Après la femai'de on pane &c lepaile fur le fol la herfe armée de fagots : cela fiiffit pour enterrer 1 ! ;, raine :, fi elle l'eft trop, elle ne poulie pas. ire1 as s'accordent 6v :it le m< tS de mars pour l'é- poque des lemailles. Leur conloi! ell bon en génffal, mais il c.vgc plu- fieurs modifications : par exemple , dans les provinces de I rance , un peu méridionales , ou dan-, les can- tons devenus tels par leur politiop Oooi 7> T R E p' vrrve 01 d< it femer en février, dès eue les grands froids font palTÀs, afin que !a racine Je la plante ait le temps de pivoter avant !e retour des grandes chaleur" . S' l'hiver a été doux, fi la chale r ft aflei forte , pour- quoi ief derîes fe n ùlles? la graine, comme graine, lo (qu'elle eft enter- rée ., & ava.it ue germer, ne craint pas le» gelées tardives; d'ailleurs , elle ne germera que lorfque la cha- leur ambiante ou atmofprK.;rique en correfponiance avec celle du loi , fera au point convenab'e au dévelop- pement du germe. Chaque efjcce de graine eft fourni fe aune loi de la nature, & fa germination ne s'opere que lorfque la chaleur eft ai) point convenable. D'après cette grande & importante vérité , dc-monrree par l'expérience, il eft donc clair qu'on ne peut p*s indiquer une époque fixe, ni la (ëtc de tel faint ; mais que cha- que cultivateur doit étudier la ma- nière l'être du climat qu'il habite , &, d'.io'è; cette étude & la marche de la faifon , fe dé ider à femer. L'époque à 'a^ue' le on doit faucher le trèrle , eft celle où il eft en pleine matu.iie' : fî on la devance, le» feuil es font trop herbacée.; fi on la retarde, elles font trop coriaces, trop sèches, moins nourri Mantes , & on fatigue la plante en pure pprt . Conful e{ l'ar- ticle ppAirtlE, & vous trouverez la preuve de ces aliénions. CHAPITRE II. Du trèfle , confldèrè comme excellent mojen d'alterner Us ricokts. Je ne ré léterai pas ici ce qui a été dit à l'article ALTERNER ; il faut te consulter : je aurai lèuiemen; que T R E depuis qu'il eft publié, plufieurs par ticuliers m'ont écrit avoir prefque doublé le produit de leurs fonds , en fuivant la marche que j'ai indiqué». PuifTe leur exemple être luivi de pro- che en proche & affurer le bien-être des cultivateurs ! J'oublierai alors toute la peine que le Cours d'Agricul- ture m'a donné, & j'aurai laictisfac- tion de pouvoir me dire que j'ai tté utile à ma patrie. Dans une allez grande partie eu royaume , la méthode de lemer le grand trèfle fur les fromens , s'éta- blit, &. les opinions font partagée s fur cette pratique. Les uns foutier.nent qu'après le» trèfles les terres font épuifées, & le blé en eft moins be?.u. D'autre;, au contraire, afin ment & prouvent par l'expérience eue le trerle n'appauvrit pas le fol , & con- court fingulieiene.'t à i'abondarce des blés. Les ceux partis ont raifon , & ils difputerom encore pendant des fiècles , tant qu'ils ne chercheront pas à s'entendre &C n'établiront pas des principes 6c des baies fixes, en- trons dans quelques déta:'s. Le trcfle a une racine pivotante & prefque entièrement dépouillée de chevelu ; ce n'eft donc pas oe la partie Supérieure du champ labouré dont il tire f,i fubfiftance , c'eft de la partie inférieure où il plonge (on pivot. Des- lors , fi le loi eft com- pacte , fort & tenace , & fi on s'eft contenté de le labourer , ou plutôt de Pégratigner feulement à cvel- ques pouces ue profondeur , fuivant la déteftab e coutume ce la majo- rité de nos prov-nces , ( conful 'r % l'article Labour ) il eft clair que 'e pivot ne pourra 'e pénétrer , fur-tout fi la première faifon , après le le- mi> , eft sèche; des -lors ce piyot TRE trtCefa entre 7a couche de terre re- muée 8i celle qui ne l'eft pis ; mais trouvant un obftacle à fuivre la première loi qui lui eft indiquée par nature, il pouffera des racine- l..té- rales Se cheveh'.es , qui abforbe- ront pour le nourrir tout ï'hun.ns ( confultez ce mot ) renferme dans la couche labourée. Mais fi avant de femer le blé , on laboure à fil- ions profonds , ainli qu'il a été dit ci-demis, il en réfultera deux grands avantages : i°. Le blé en profitera ; i°. le trèfle plongera fans peine fon p.vot , n'abforbera pas V humus de la couche fupérieure; enfin , il crain- dra moins clans la fuite les funeltcs effets de la fécherefle. C'eff donc en raifon de la méthode , que l'on a fuivi pour labourer, fans avoir égard à la qualité du fol, Se à la manière de pouffer de la racine, que le trciie abforbe plus ou moins Vkumiu de la couche fupérieure , & que les blés réuffiffent plus ou moins bien après les trelles. ( Confulte^ l'article Racine , il eft ici effentiel. ) Outre ces principes tires des loix de la végétation du trèfle, il en eft encore un autre auffi effentiel. ( Con- fi'Uc{ l'article Amendement , & fur tout page 500 du tome premier.) Le trèfle enrichit ou appauvrit le fol, fuivant que fa culture eft dirigée. ( Confitht^ encore l'article PRAIRIE, & fur-tout le chapitre des Prairies w!'jLi IL s.) Les uns âc les autres dif- pen'ent u'ent er ici dans de p'us grands détails & de multiplier les r, pétitions. La coutume ordinaire elt de femer le treflj fur le blé qui a dé le né avant l'hiver , & c'eil e 1 général au mois de m 1rs |u'on répand la graine de trèfle. Cette époque ne faucoit TRE inl 47 être fixée; elle dépend du climat : il faut donc l'avancer ou la retarder , fuivant la manière d'être de la faifon. On doit concevoir qu'il y a , fui- vant cette méthode , beaucoup de graines perdues. Si les pluies ont été abondantes, la fuperficie de la terre doit être dure , & la graine s'en- fouira difficilement : il eft donc im- portant de paffer le rouleau fur tout le ble ; cette opération le chauffera &C elle enterrera la graine. Sans cette précaution , les fourmis ne tarde- ront pas à en faire de fortes provi- fions. D'ailleurs , fi après la féinaille il ne furvient pas de la pluie , fi on éprouve une fécherefle , plus de la moitié de la graine ne germe pas. On ne s'apperçoit de ces défauts que lorfque le blé eft moiflbnné. Si les vides font par places ou par cantons, on doit les attribuer aux dépi éclations des fourmis ; fi le manque elt géné- ral, ou doit l'attribuer à la mauvaife qualité de la graine, ou à la fécherefle qui s'eftoppolce à la germination. Un moyen bien fimple préviendra ces inconvéniens, & il s'applique na- turellement dans tous les climats fuf- ceptib'es de la culture du grand trèfle. Je confeillc, d'après l'expérience con- firmée au moins vingt fois par le plus- heureux fuccès ,de faifir le jour où la ne'g.' commence à fondre , & de fe- mer fur cette neige la graine du trèfle. L'eau de la neLe fondante , entraîne avec elle la graine, 6c l'enfouit dans la terre foulevée par la gelée, &: nui, par le dégel , offre des interftices multipliés. On objectera peut-être que fi , après le dégel , il furvient de fortes gelées , la graine en feuf- frira , s'altérera , Se dans la fuite ne germera pas. I\ù la preuve la p us complète du contraire \ veilà ma 4-S t n f. ré >->nfe à toutes les objections; mais û , dans ce c ;s , on ne veut pas s'en reporter à ma parole, qu'avant l'hi- ver on jette , par exemple , dans 'e coin d'une cour , d'un champ, de la bonne graine de trèfle , on la verra germer au printemps , maigre le> alternatives des pluies , de? gelées , du froid & du chaud qu'elle aura éprouvé dans le cours de l'hiver. On voit fouvent ci?> hivers fins neiye, oc 'e moment de fense* paiie- roit fi on l'aîiendoit toujours ; mais il efl; exceifivement rare que l'hiver (bit fans gelée. On choifit donc à la fin de janvier , ou dans le courant de février, le jour auquel commence le dégel , & on sème aufli-tot. La terre foulevée reçoit la femence, &c l'e.i'biv.t à mefure qu'elle fe taffe. Eo fuivant l'une ou l'autre méthode, on efl: afiuré que les fourmis , au m -i.ne.it qu'elles fortiront de l'état d'engourdiflèment oii les tenait le froid , n'enlèveront pas les graines , & les graines germeront toutes, parce qu'aucune ne réitéra à découvert fur la fuperficie du fol. On fe perfua leroit à tort que la végétation du trèfle doit nuire à celle du blé. L'expérience la plus décmve prouve le contraire, & le prouve de la manière lapins uai.h.mte. 11 n'en fe-'oit pas ainli ii on iemoit le trèfle en même-te.ri'JS & p j!e-mèle avec les blé* marf;is.{ Voyez ce mot) La chaleur du mois de murs efl en général iv.in- fante pour la germination du trèfle; dcs-lors il y au roi t un combat entre le trèfle 6v le blé; le plus fort atténus- Foit le p'us foible. Au contraire, en repmàant la lèmencefui les blés con- fiés a la terre en feptembre ou octo- bre, ou même en novembre, ceux-ci ont déjà acquis de la force ; ils dumi- T R E neront le trèfle fans lui porter un pré- judice extrême. La plar.te de tr^lc n'acquiert que quelques petites feui - les jusqu'au moment où l'on moilTon- ne le blé , mais des qu'elle n'erî plus ombragée, dès qu'elle jouit de tous \esasBtndtm&is météoriques, ' confulte* ce tio:) elle fortifie \ vu'.- o'œil,po«r peu que des pluies bienfàifaoteJ nent à fon lecours : enfin , fuivar.t le c'imat & la fa'ubn , e'.'.e efl en et it ù'etre fauchée ou en fepte ou en octobre de la même ann«.e ; c'efr donc retirer d'un champ deux lies L'an:. ce d'après, cette terre, Avi- vant la déteitable coutuix jeure partie de la France, feroit ref- tée en jachères : on l'auroit labou- rée li fouvent , qu'il n'y fercit pas reliée une feide herbe ; mais au lieu de cette nullité réelle de produits , cette terre , ce champ , donneront au moins deux fuperbes coupes d'ex» cellent fourrage , fouvent trois , Se même quatre , fuivant le climat & la faifon. L'avidité de l'homme l'engage à ne rien perdre , & par ignorance il ne voit que le moment prefent ; plus il récolte , & plus il s'imagine ga- gner. Il ne réfléchit pas que c'efl trop demander à la terre, ÔC que ce trèfle qu'il admire , &c dont la réco'te (du- rit à fa vue , a abforbé par fa vlçl- tion , & pour nourrir les feuilles , une grnn.ie partie de Y humus que la terre rer.fe.moit , oc que par conféquent les blés qu'il femeia endiite , ne trouveront plus Yhumus néceflaire à leur profpérité. Alors il dira le trèfle épuife la terre , & il aura raifon ; mens s'il laifle la troitieme poulie fe développer jufqu'à la plénitude de la fleuraiibn ; li à cette époque il en- T R E terre par un fort coup de charrue à verfoir toute la plante, alors !e trèfle, loin d'avoir appauvri le loi , l'enri- chit d'avantage par fa dépouille , & lui rend beaucoup plus àhumui qu'il ne i a abforbé. Cette vérité eft prou- vée Si démontrée jufqu'à l'évidence par l'expérience des dirférenspays. C'eft encore une inconséquence impardonnable , une ignorance com- .e> principes, de faire man- der fur place Se en verd la dernière pouffe des trèfles. L'animal eft nour- ri , il ei't /rai , mais aux dépens de l'engrais naturel 8£ riiceffaire que la plante aur.-it rendu au loi. Si on a la facilité de fe procurer, à bon prix , ciu plâtré en pondre , ou le la chaux réduite en poudre à l'ar , on fera tics-bien, au com- i nent de l'hiver, après l'année du femis , de répandre l'un ou l'au- tre fur la trèflière , &C non pis après l'hiver comme on le pratique or Ji- mirement ; je demande que cet en- gr lis falin foit jeté au plus tard en décembre , afin que diffous par la neige , par les pluies d'hiver , il pé- nètre le fol , fe mêlé avec les fubf- t.nces gtaifleùfes , huileufes , nni- miles, & que de leurs mélanges Se Combinaisons , fe forment les maté- riaux de la siw (confultez ce mot) qui doit vivifier la plante pendant le printemps &C pendant l'été. Cet engrais fnlin ne fera pas entic-ement épuifé , il en réitéra encore une quantité fuffil'mf? . qui s'unira avec les cfcébrîs du trèfle e*rtfV>iii par la charrue. On Ht allure d'avoir en abondance pour le printemps fni- vnnt tous les matériaux combinés d'une excellente sève. 11 faut vou'oir s'aveugler , ou être entièrement fubjitgué par les prciu- t n e 47 "> gés de l'habitude , Ci le cultivateur fè retufe encore à alterner les ré- coltes de fes champs ; côtr ment peut- il encore laifler un fol vide pendant quinze ou feize mois , tandis qu'il lui produira , dans les deux années, au moins trois fortes coupes d'excellent fourrage , Si en outre ce champ fe bonifiera de plus en plus à h qu'on alternera les produits? Ce fc- roit en pure perte facrifier le tiers réel du produit ; mais ce tiers équi- vaudra à la moitié dans les cantons oii les fourrages font rares ou chers. J'aime a croire , & ma ccnfolation eft de per.fcr que petit à petit les prairies artificielles rendront à là cu'ture de. grains tout le fol des pra: ries quin'efl pas fufceptible arrofé a volonté. Je vois ce change- ment s'opérer petit à petit , de pro- che en proche, Se je mourrai con- tent, ldrfque dans la France entière l'art d'alterner fera univerfel & porté à fa perfection. Pour enterrer la trcifième pouffe des trèfles, la lêtht ( confultez a mor)QÛ a préférer à la charrue; c'efl: encore une excellente pratique à in- trodnire. La charrue enterre l'herbe moins exactement ; malgré ce petit inconvénient , on ne rifque rien de femer le blé par-deffus après avoir croifé le labourage , ainfi qu'il a été dit dans le chapitre précédent. On fauche le trèfle S: on le faune comme les herbes des prairies ; mais il convient dé l'enlever de deffus le champ lorfVui'il eft en-oie imbibé de 6e, afin que le;' feuilles reflcnt plus adhérantes aux' tiges ; cette lé- gère humidité fera bientôt dîfl loit pendant le tranfp. ut d'il fbïi foit pendant le temps ou où le porte Se qu'on le raine dus ta Féi ^ Ç R M TREILLAGE, TREILLE. Oeft un aflemblage de perches , ou échahis , ou courans , pofés & liés l'un (tir l'autre par petits quarrés , pour faire des berceaux , des palhfaaes ou des efpaliers dans les jardins. Il y en a auffi qui font formés par des bar- reaux de fer. Leur deft. nation pre- mière a été de fupporter des ceps de vigne ; enfuite on s'en eft fervi pour couvrir les murs , & attacher les branches des arbres tenus en ef- paliers. Le luxe a bientôt renchéri fur ces premiers objets d'une uti- lité productive. On a formé avec ces treillages dans les jardins d'agré- ment , des arceaux , des galeries , des portiques , des colonnades , &c. exce.îivement coûteufes par la main- d'œuvre, & de courte durée. Les cultivateurs qui ne peuvent pas paliffer à la loque leurs arbres en efpaliers , appliqués contre un mur en bonne maçonnerie , feront triii-bien d'employer les treillages en bois de chêne bien choifi. Chaque morceau de treillage doit être extrê- mement fec, & avoir un pouce d'é- paifleur , fcrupuleufement dépouillé de tout fon aubier. (Confaltez ce mot ) A tous les points de réunion , les deux morceaux de bois feront en- taillés à fix lignes de profondeur , fur un pouce d'étendue. Plus la coupe fera jufte &: bien faite , & plus tard le treillage fera détérioré par les injures du temps. Chaque point de réunion fera maintenu par une cheville en bois de chêne, fixée dans le milieu , &: garnie de colle-forte ; enfuite un fil tie fer , qui paffera par les quatre coins , fera fortement ferré , arrêté , & donnera la der- nière folidité à tout l'ouvrage. Malgré leur (implicite , ces treil- T R E lages ne laifienf pas d'être fort coa- te ix , fur-tout tans le^ pays où le bois de chère eft peu commun. Il convient donc t-e n? négliger aucune précaution qui , fans augmenter de beaucoup la dépenfe,affure à la tota- lité une très-longue durée. i°. Loi rier après avoir débité fon bois , lavoir reiendu en mor- ceaux de douze à quinze lignes ci'e- paiireur fur toute la longueur de la planche, choifira la quantité nécef- i.iire des bois refendus pour former toutes les traverfes horilontales. Il unira , à la verlope ou rabot , ce bois fur toutes ("es faces, parce oie p!i:s il fera uni, & moins il laifîeraoe prife à l'eau de pluie & à la nei^e. C'eft le féjour de l'une ou ce l'autre qui occa- fionne la pourrituie du bois. Elle eft encore fortement cauiée par l'alter- native de Thumidité & de la chaleur. i°. Il donnera à la paitie Supé- rieure da ces traverfes une pente de deux à trois lignes du bord pofté- rieur au bord antérieur. Cette petite précaution empêchera l'eau d'y K- journer. 3 °. Cette pente n'aura pas lieu dans la partie de traverfe qui s'emboite dans la partie entaillée. C'eft fur ces points de réunion des montans droits & horifontaux eue l'ouvrier doit s'attacher , afin de donner beaucoup de précifion à fa coupe , afin que les deux entailles réunies l'une fur l'au- tre ne lailTent aucun vide après leur emboîtement ; ces vides deviennent le repaire des infectes &: le tran- quille dépôt de leurs œufs. C'eft tou- jours par les emboîtemens que com- mencent la pourriture & la vermou- lure des treillages. 4°. Lorfquela totalité du bois eft préparée , il convient de palier par- deftus T R E demis deux couches d'huile de noix ou de lin , ou de colfat ou de na- -vette , rendu ficcative par l'ébuli- tion & par l'addition de la litharge. ( Confulu{ l'article Caisse) La fé- conde couche fera donnée lorfque la première fera exactement imbue par le bois 6c bien sèche. 11 en fera ainfi de la féconde avant de monter le treillage. Ces deux premières cou- ches doivent être à l'huile fimp'.e , c'eft-à-dire , fans addition de cou- leur. 5°. On lira à l'article Ca'ifft la ma- nière de préparer la couleur ; mais voici un procédé que j'ai trouvé beaucoup plus fimple & infiniment fupérieur pour fa durée , & même pour la beauté & ténacité de la cou- leur.... Prenez la quantité de blanc de cérufe 6c d'huile que vous jugerez néceflaire pour colorer tout le treil- lage, 6c même un peu au-delà ; moins la cérufe fera alongée par le blanc de Troyes ou craie, (mélange très- commun fait par les marchands de mauvaife foi ) plus la couleur fera belle , & mieux elle fe foutiendra : hume£tez avec l'eau le blanc de cé- rufe jufqu'à ce qu'il foit en état de pâte un peu claire.... En cet état , jetez-le dans le vafe qui renferme l'huile , 6c placez ce vafe fur le feu : faites cuire & bouillir ; remuez de temps à autre la matière ; enfin , après une forte heure de bouillon- nement , retirez le vafe de deflus le feu , & lailîez refroidir , & la cou- leur fera toute préparée. Si elle n\> toit pas allez foncée , a fiez épaiffe , ajoutez de nouveau de la cérufe en poudre , pafTée au tamis de foie , 6c fans mélange d'eau. Pendant l'ébulition, l'eau ajoutée en premier lieu a la cérufe pour la Tome IX. T R O 481 réduire en pâte , s'évapore, & s'unit à l'eau principe de l'huile 6c l'entraîne. Dans cette opération , la cérufe rend l'huile ficcative comme le feroit la litharge ; mais elle n'a pas , comme celle-ci , l'inconvénient de donner à la couleur une teinte jaunâtre, dont l'intenfité augmente à mefure qu'elle vieillit. Des expériences faites très en grand., m'ont prouvé la fupé- riorité de ce procédé fur tous ceux employés jufqu'à ce jour. TRÉMOIS. Foyti l'article Fro- ment. TRÉPIGNER. Aflion de fouler la terre avec les pieds ; pratique très-abufive lorfque l'on plante les arbres. Il vaut beaucoup mieux que la terre s'affailîe , 6c fe taflè par elle-même ou par fa pefanteur pro- pre , ou par l'acfion des pluies. Si la terre elt naturellement compare 6c mouillée lorfqu'on plante un arbre, le piétinement en compofeuneefpèce de p'ifai , ( confultez et mot ) & on aura beau la trépigner, il refiera tou- jours des vides autour des racines. Il vaut donc beaucoup mieux avoir en réferve une quantité de terre sèche & pulvérulente, pour en cou- vrir les racines ; & fur cette terre on jette l'autre par -deflus. La pre- mière ou féconde pluie lui procu- rera tout le taflement dont elle eil ltifceptible. TRICOLOR. Voyn Amarante. TROCHET.Se dit des fruits rnf- i 1 en tas les uns près des autres. Telles font certaines cerifes , , lorbes , 6cc. , cV prefque tous les fruits de petits volumes. Ppp 43s TRU TRONC. Partie des végétaux oui tient le milieu entre les raci- nes & les branches. Il eff. herbacé dans les plantes annuelles ; berb icé, mais plus folidedans les plantes bien- nes ; prefque ligneux dans les fous- arbridèaux,6c ligneux dans les arbrit- feaux , arbuftes 8c arbres. Le tronc d'arbre venu de femence eft toujours ienl ; plufieurs troncs s'élèvent ordi- nairement fur ceux venus de louche , après que le tronc primitif a été abattu. Cette loi n'ellpas la même pour les arbuffes & arbriffeauv ; la majeure partie pouffe de nouveaux troncs des racines. Dans les plantes à-oignons , le tronc eft fans feuilles , alors il eff appelé hampe. (Coofultez ce mot ) Dans les plantes graminées, il eft articulé , & chaque nœud eft plus ou moins embraffé par la baie d'une feuille. Sur les troncs des autres plantes, les feuilles font ouoppolées , ©u alternativement placées fur cha- que coté , ou difpofées tout autour comme les rayons d'une roue. TROUPEAU. Mot générique qui déijgne le raffemblement d'un cer- tain nombre d'animaux: on dit trou- peau de moutons , de brebis , de bœufs , de cochons , de dindes , cToyes , &c. ( Conjuàcr ces mots ) TRUFFE. Lycoperdon tuber, LlN. Tubera mathioli. Von-Linné la place dans la famille des fungus , une des fept qu'il a réuni dans fa claffe de la cryptogamie. Plante, ou plutôt tubercule char- nue , fans tiges , fans racines , fans feuilles ; écorce plus dure que la fubftance intérieure , chagrinée & comme vermiculée à la fuperficic. On diftingvie dans le commerce trois TilU efpè-ces, ou plurût trois à quatre va- riétés de truffes. Sont-ce réellement des variétés ou une manière d'être différente quant à la couleur , foil extérieure, foit intérieure, de la chair ce de l'écorce, foil à l'odeur ou par- fum ? Les blanche.^ , a;>pel>jes truff-.s du printemps , n'ont point u'. ou du moins très-peu, proportionnée à celle des noires. En Angoumois , on en trouve dont la couleur eff jaune ou d'un brun -clair, & dont le parfum eff mufqué. Elles y font meprifées , & nommées maquettes. iSur le Mont Cenis ik dans les can- tons voifins , & du côté du Pié- mont , les truffes y font d'un blanc- jaunâtre , quelquefois tirant un peu fur le rofe. Elles exhalent une forte odeur qui approche de celle de l'ail. Elles font fort recherchées. Je re- garde la truffe blanche comme la même efpèce que la noire. La noire marbrée n'en eft pas même une variété. Ces couleurs dépendent de l'époque à laquelle les truffes ont été tirées de terre. Lors de leur pleine maturité, elles font noires. Les ma- quettes ou mufquées d'Angoimois , font une variété réelle des premières , ainli que celles des environs du Mont Cenis. Cette plante fingulière affecte certaines régions , certaines efpèces de terres , &£ on peut dire qu'en France elle fuit une latitude de l'eft à l'oueft du royaume , fur une hau- teur du nord au midi de 30 à 36 lieues. Je ne prétends pas dire qu'on n'en trouve abfolument point dans nos autres provinces ; mais elles y font très-rares , & c'eft par le ha- fard qu'on en rencontre. Les vraies provinces à truffes noires font le bas Dauphiné , une partie du Comtat, le nord de la Provence , le Viva- TRU rais , la chaîne des montagnes qui traverfe le Languedoc de l'eft à ;ï l'oueft , & fur-tout les provinces du Périgprd & de l'Angoumois où elles furabondent , tandis qu'elles font excefiivement rares dans le Poitou &i dans la Saintonge qu'elles avoilinent. J'en ai trouvé de fort petites , à la vérité, dans les environs ce Lyon , au pied des charmes. On en rencontre par hafard quelques- unes dans la Bourgogne. En Angou- mois elles fe multiplient j niques dans les vignes , dans les terres labourées & dans les chaumes. Cependant l'ob- fervation générale prouve que les meilleure-) & les plus belles aiment l'abri de; arbres quelconques ; que les voifines du chêne noir font plus déli- cates; que le genévrier diminue leur qualité ; enfin, que fi on coupe leur arbre protecteur, la truffière difparoîr. On a encore obfervé qu'on n'en trou- ve pas, ou du moins rarement , au pied des arbres fruitiers à pépin. La truffe ne fouffre aucune plante dans fon voifinage» La furface de la terre eft nue par-tout où elle vé- gète ; &c pour peu que le fol foit fec, il fe gerce en manière de croix fur l'en Jroit où la truffe végète. M. Meu- nier , à -qui l'on doit de très-bonnes obfervations fur l'Angoumois, dit y avoir vu fe former une truffière dans un pré haut. La première anj peloufe devint jaune , & elle périt entièrement la féconde année dans toute l'étendue de la truffière. Lorfque l'été eft chaud , &c la cha- leur entrecoupée par des pluies , on c(t prelque affuref d'avoir une belle récolte, fur-tout files froids de l'hiver précé .eut ont été modérés. Une opi- nion iflez générale eft que plus il y a de coups de tonnerre pendant l'été, TRO 483 & plus la groffeur & l'abondance des truffes augmentent. Je r.e nie pas c» dire; mais je penfe qu'il mérite, pour y ajouter foi , que ces hommes accou- tumes à bien voir , fe livrent à (.les obfervations nouvelles Si fuivies pen- dant plufieurs années confécutives. Si on fouille la terre à la fin de mars, ou au commencement d'avril & en mai , on les trouve groflés comme de petits pois , rondes , rou- ges en défais 6c blanches en dedans. C'eft à la fin de mai qu'on les ré- colte , mais elles font fans' parfum : on les coupe par tranches ; placés fur des claies , elles évaporent leur eau de végétation , fe defsèchent & fourniflènt, ce qu'on appelle tnffis blamhis , dont on fe fert pour les ragoûts. Petit à petit , & à melure que la laiton s'avance, elles changent de couleur. Au commencement de no- vembre, elles acquièrent une couleur brune inégale, qui fucceffiverrient gra- duée , devient plus foncée , accompa- gnée de veines ou marbrures blan- ches; enfin, elle devient rembrunie, tirant furie noir. Les premières gelées aflaifonnent les truffes dans la terre,& le ■ préparent à foutenir les plus grands froids fans en être endommagées! 'eft alors qu'elles font pefantes, fraîches, rondes ; pour l'ordinaire , c!e la grol- feurd"un œuf, fou vent beaucoup pins, Cv d'un bon parfum. Ce végétai fingulier dans tous fes points , a , comme les antres racines des plantes , un infefle qui le dévore; c'eft un ver blanc oui provient de la ponte d'une mouche bleue . tirant fur 1« violet. Elle s'infinue d ins la terre , pique la truffe . y prépare vn nid tifïu comme d'usé foie blanche, y dépofe fon œuf, & après que le petit anima! cil écles , il le Ppp 1 484 T R U de la fub fiance eu végétal , devient cryfalide , & enfin fort de terre dans fon état parfait de mouche. L'endroit de la truffe piqué du vers , efl plus noir que le refle de fa fubflance , & contracte une faveur amère très- caraclérifée. L'extérieur ou écorce chagrinée de la truffe , efl fouvent parlémée de petits points blancs ; ce font autant d'infectes à-pett-près femblables aux mittes , qui fe nour- rirent fur fa fuperficie , comme les pucerons fur l'écorce des feuilles ou des jeunes tiges, & fouvent pénètrent & fe raffemblent dans le nid d'où la mouche efl fortie pour venir fo- lâtrer dans l'air & s'accoupler , afin de perpétuer fon efpèce. Plufieurs naturalises ont mal-à-propos confi- déré ces points blancs comme les parties conflituantes de la fleuraifon de la truffe. M. Meunier dans l'ouvrage cité , décrit ainh la manière de récolter les truffes dans l'Angoumois. « L'ex- périence a fixé les trois manières de tirer les truffes du fein de la terre. On les cherche à la marque , au pic & au cochon. On emploie la première méthode avant les vendanges. Les truffes croifTent à différentes pro- fondeurs. Celles qui font les plus près de la furface de la terre , la fendent, la foulèvent en groffiffant, de manière qu'elle efl allez fenfible- ment boffuée , pour que des yeux aviez experts diftingnent ce travail de la nature , de toute autre inéga- lité qui n'auroit point la même caufe fiour principe. On la découvre & on a trouve placée comme une pierre ronde qui feroit dans la terre. La truffe étant encore blanche , n'ayant prefque ni goût ni odeur, il efl dom- mage de troubler fa tranquille végé- T R U tation. Lorfqu'elle efl une fois dé- placée , on la repofe inutilement dans fa loge ; elle pourrit , quelque précaution que l'on prenne pour la remettre exactement dans la même pofition. Ces foulèvemens de terre , indicateurs des truffes , font affaiffés par les pluies, alors on ne les trouve plus à la marque ». Le pic fait plus de ravages : aufîî- tôt que les vendanges font faites t les payfans fe répandent dans les campagnes pour ouvrir la terre , dans les endroits où ils foupçonnent qu'il y a des truffes. Les truffières relient à- peu-près dans le même emplacement pendant plufieurs années conlecu- tives ; elles font prefque toujours connues. Les payfans commencent d'abord à fouiller dans les endroits qui ne paroiffent couverts d'aucune plante : s'ils trouvrent , félon leur expreffion , une belle terre , c'efl-à- dire , fi elle efl pure , & qu'ils n'y ren- contrent aucune racine vivace , c'efl une marque prefque infaillible de la préfence des truffes ; s'ils rencon- trent , au contraire , quelques petits végétaux , fur -tout de petits cham- pignons , ils fouillent d'un autre côté, en fuivant toujours les meilleures veines. On cherche les truffes de cette manière jufqu'à la fin du mois de novembre ; alors le pic efl infuf- fifant, erdent-ils pas chaque année lorfque es hivers font pluvieux ; ta pourri- ture ça^ne l'oignon Se fouvent de» planche; entières périflént. Je dirai donc à l'amateur & au rleuriltc , iî la maiLe de terre de votre eit compacte, argilleufe, en un mot, li elle s'imprègne & retien: ment l'eau , faites creuler à deux pied; de profondeur l'elpace que vous deltincz a ta plantation des tulipe^; remplirez le vuide par un pied de fable fin & naturellement fcc. Si ce fable eit rare , fuppléez-le par des cailloux ou par des recoupes de pi rrres ùurc; ; recouvrez le tout au - lu reùe du loi avec du terrC-U compofé aux trois quarts de debris de végétaux «Se d'un quart de fable fin. L'expérience m'a tellement dé- montré les piinc'pes que j'indique, que j'ellàyai une année de le^ pouflèr T U L TUL 491 plus loin. Je pris trots quarts dedc'brîs vera pour les caverne , pr,r:e rue de de mortier, fait avec chau- & fable, la grofleur de l'o5gn des tulipes. Je penfe que même époque & dont 'es baguettes c'eit »n principe A'alfricVion : ce font j'égale hauteur; enfin il faut tel'e- font les leuls qui m'ont paru nuifibks nunrvar ei & marier tes couleurs que entre tous les débris des végétaux, les deux ntÉmesefp ces ne le trouvent On doit c • -r ce qui vient pas près l'une de Vautre) d'être dit, i°. qfle l'époque de la D'api 1"; l'avis- général des ama- plantatïon ,( chacun ftiivarït le climat tours, la beauté de la tulipe con- qu'il habite ) elt indiqué | fille, i° a être portée p:r une ba- ïition naturelle du à . 0 le guette Ferme , Lieu nourrie, haj meilleur fol pour la tulipe efl celui qui donnant une fleur dont la fommité retient le moins l,huraidité..Si ta fai- des pétales foit arrondie; toute tu- fon du printeœp I , on peut & lipc apétales pointues doit être re* ondoit recourir àl'art ; c'en-a-tlire, à jetée. Il I oLferver l'arçofement proportionné auxbefoins que l'oignon de tuHipe n'atteint fa de cette pi 1 ion qii'à la huitième on A quelle diftance doit-on planter dixième (leur ; mai H efl aifé de les tu'.'pes les unes des autres ? Le s'appercévoir , de, les premières, fi véritable amateur a?ic d'après les les pétales ont des d'fpofl principes; il-fait tro '. r. i'~\ On doit obferver tivement à leur prof- panaches font bien proni leur : il eft cenfé qu'il ;i partent de la bafe du pétale jute;.' a lest; ères des tardives, fon fommet , fan fe brouiller en la premif fans plus gros oignons ; la fecor.de , les turcs ; enfin , fi la couleur des : moins forte i, & qui .ion- ches tran .aient: neront 1.. me année; avec la couleur principale du &l la tro'lième fera déffinéfl aux des pétale \ ; I .ux.Laivumcdilhibution s'obfer- dant dans lare suites . f92 TUL font un peu de convention , & que fi elles t'toisnt auffi communes que les panaches découpés & piquetés , & ceux-ci plus rares, peut-être les fleuriftes preféreroient les derniers ; mais loin de difputer des goûts , on doit y applaudir, parce que l'enthou- fiafme , foutenu de la patience , procure fans cefle à l'amateur des jouiiranceî nouvelles. Quel cultiva- teur pourroit fe perfuader que ces belles hachures , que ces beaux pana- ches font les indicateurs d'un genre de maladie de la plante ? En effet , veut-on qu'ils difparoifient , que Je fond naturel du pétale , ou feuille qui compofe l.i Heur , reprenne le deflus , il furfit de replanter l'oignon dans une terre bien fubllancielle , bien chargée de fumier avant fa dé- compofnion en terreau. Le Heurifrc, qui ne fe doutera pas de Ion efLt, dira , la finir syejl enivrée , mais fa baguette a été plus élevée , & la fleur plus grande & plus nourrie. Si , .au contraire , il plante l'oignon dans un fol maigre , tel que je l'ai indiqué ci-deffus , les panaches fe multip'ieront & fe perfectionneront. C'eft donc, en général , à la qualité du fol dans lequel l'oignon eft planté, que les panaches doivent, (mon entie- îement leur orig'ns , mais au moins leur perfectionnement idéal. Je crois faire plaifir aux fleuriftes en leur annonçant que l'oignon qui produit la Heur, ne meurt pas chaque année comme ils le penfent. Ce qui les a fans doute induits en erreur , c'eft de voir , lorfqu'ils arrachent les oignons de terre , que la tige qui a donné fa fleur, eft détachée des cayeux & de i'oignon voilîn ; enfin qu'elle prend par-deffous le plus gros oiijhon, & qu'elle pan TUL de l'ancien bourrelet formé par 1» couronne. Ils doivent obferver que la pulpe de l'oignon , du côté de cette tige , n'eft pas auffi renfltc que de l'autre côté , que l'oignon y eft un peu applati & même un peu creufe vers fa bafe. Je deman- derai a l'amateur s'il a jamais trouvé les débris de l'ancien oignon ? S'il répond que ces débris ont pourri , & font réduits en terreaux , |e nierai le fait, & je lui propoferai l'expé- rience. Qu'il plante dans du fable de couleur jaune un oignon de tu- lipe , qu'il le Lifte végéter jufqu'à la déification complette de la plante; alors qu'il enlevé avec foin la terre jaune qui enveloppe l'oignon. Si l'oignon a pourri , s'il eft réduit en terreau , fes débris donneront un terreau de couleur plus ou moins brune. Or, s'il trouve du terreau ainfi coloré , ou des dépouilles encore reconnoiffables de l'ancien oignon t je conviens que j'ai tort^& qu'il a raifon ; qu'il fa fie donc cette expé- rience , & il faura ainfi que moi ce qu'il doit croire. La vérité eft , qu'a mefure que la tige s'élance, el'e ufe les tuniques dont eft compofe l'oignon , fur le côté le plus foible ; que, petit à petit , elle fort de ce côte ; & îorfqu'elle eft fortic , les tuniques fe régénèrent & reftent moins épaifles & moins comjiacles que du coté oppofé. Si , après fa déification , on coupe tranfverfalement l'oignon, on fe convaincra de cette vente. La tulipe fe multiplie & fe re- produit par les cayeux ou petits oignons qui pouflent tout autour de la couronne ; mais on ne perpétue parla que la même tfpice jardinière. (Confuluice mot) L'amateur veut des T U L jouîffànces nouvelles, &il s'en prépa- rera avec la patience & le temps, en multipliant les femis. On choifit a cet effet les plus gros oignons , les plus fains & les mieux nourris , parmi le. belles efpèces. Ce n'eft plus ici le cas de lui demander de beaux panaches, une tige vigoureufe foutenant une fleur vigoureufe , quoi- que fa couleur foit pour cette fois brouillée & enivrée. On plante l'oignon à l'époque ordinaire , dans une terre légère , à la vérité , très-perméable à l'eau , mais très-fubftancielle & enrichie de débris de fumier très- confommé. Ces diverlcs précautions , ainfi que l'attention de ferfouir de temps à autre au printemps, & un peu avant la fleuraifon , alîurent la proipérité de la plante & fa forte végétation. On laiflè «rainer la fleur, & la tige fe deffécher; alors on porte les caplules dans un lieu fec , où on leur laille compléter leur der- nière maturité! A la fin d'août & an commence- ment de feptembre , on fepare les femences , & on les jette fur du terreau préparé , dont on a rempli plufieurs terrines. Le tout eft recou- vert de nouveau & femblable terreau à la hauteur d'un pouce. Suivant les climats, la chaleur de feptembre ieroit trop forte , fi on expofoit les terrines au plein loleil ; on ne doit leur donner que celui du levant , & encore pendant quelques heures feulement. Dans les pays plus tempérés , elles peuvent y refter la journée entière. Pour l'hiver , on leur procure une bonne expofition mé- ridionale & bien abritée des vents du nord. Au printemps , dans le premier cas , on leur donne la pre- mière expofition du mois de lep- T U L 49Î tembre , dès qu'on s'apperçoit que la graine a germé ce qu'elle pou fie ; il en eft de même que ci-deflus dans les climats plus tempérés. Si le befoin l'exige , on arrofera ; mais tous les arrofemens quelconques doivent être interdits , dès que les jeunes feuilles commencent à f e dcffcchcr, & il eft prudent de les garantir des pluies. . . . Environ vers le commen- cement de l'automne, on enlève juf- qu'à l'oignon toute la terre de la luperficie , que l'on remplace par de la nouvelle , & on a , pour le; tenines & pour les plantes qu'elles contiennent , les mêmes foins que l'on a eu pour les femis. Au printemps fuivant , lorfque les nouvelles feuilles commencent à paroître , on lève foigneufemem les jeames oignons , fans nuite à leurs racines , & on les plante dans une planche de jardin dont la terre aura été convenablement préparée. Miller, dans fou Diclionnaire des Jardiniers , dit » qu'à la profondeur de fix pouces » dans cette terre , on doit placer u des tuiles , afin d'empêcher les » racines de pouffer dans le bas, ce » qui arrive fouvent , quand on n'y >» met point d'obltacle>, & ce qui » les détruit entièrement. « Je ne contredis pas l'opinion de Miller, parce que je n'ai pas répété fon expérience; mais elle me paroît con- trarier [a nature, & j'ai vu de fu- perbes femis réuffir à merveille fans cette précaution. On plante ces jeunes bulbes à deux pouces de diftance les unes des autres, & a deux pouces de profondeur ; enfin, on les laille pen- dant tout.- Pannée, & jufqu'après que dans l'année luisante leurs feuil- les fe feront defféchées^ mais fi pen- 494 TUL dant l'hiver on craint l'effet des trop fortes celées, on fera bien de couvrir les plinthes avec des nattes, avec des taflbus , &c... A la fin de l'hiver on firfouit lc_;èrem>.nt la fuperficie de la terre , & on ménage avec foin les bulbes, d.ns la crainte de les endommager.... Elles peuvent refter a:nfi en place pendtnt deux années confé utive^ , ayant foin de renouveller le terrain de la fuperficie. Vers le mois d'août ou de fep- tembre de cette féconde année , on enlève de teire ce. bulbes ; on les replante tout de fuite dans de nou- velles planches garnies de bon ter- reau. Elies p.uvcnt en cre y refter pendant deux an.es conf.eutiv.is , ians les 1 ver de teite. Dans ces nouv.lles planches, elles feront plan- tées à trois pouces de profondeur , & à fix pouces de diftance. . . . Communément, après laqu .trième année, la majorité ues bulbes com- mence a fleurir , t\ft pourquoi , aprè les avoir fort: de cette féconde pépinière, on lec traite enfui te comme des oignons faits. On ne peut pas juger lainement de la valeur de la plante par i'infpect on delà premiè e & même de h féconde fLu; ; c'eft pourquoi on ne doit comn.cr.c.T le triage des bonnes, m mvaifes nu mé- diocres , qu'après avoir.étudïc la tioi- lièmc fleur , majs a la huitième an- née , à dater de celle du Te mis , on fait pofitivement ce que l'on p; G'elt par de tels (oins multiplies & continuels, que le; Hollandois font psrvenus h fe procurer les belles tulipes qu'ils vendent chèrement aux curieux qui ont porté la manie juiqu'a leur payer cent ducats un licul oignon. TUL Lorfque la fleur c-It farce , il faut le hater de la couper, dans la crainte d*éj uil.-r ouaffoiolit l'oignon; alors les feuilles ne ta. dent pi. j. fe deff. cher. LorfquVllts le font T on commence a cr.uf<.r L plmche à une de fes Lxtremités , _& à fix pouces de profondeur , de nun ère que la tranchée tlt u-peu-prts de trois pou es au -de flous .e l'o gnon; en continuant de cieuie: ainii u'un- bout a 1' une d- h planché , on ne cr.int pas de blefLr l'oignon ; il vient ce lui-même a la nain, & on n*onl lie p s le plus p.tit cayeux. Ap es Ils avoir forts de terre, on les nettoyé de leurs ancienne:, en- veloppes ; on 1'. s étend tnfuite fur des claies , fur des plar.dics ce lapin ,. & non fur le carreau ou fu lape. . ch que oignou oo:t être feparé de l'oignon fun vo'îin. Ces pet t. s atten- tions ne font po'nt idéales.; ii on les néglge, fi on an .oignon", lafirm^ntaiion fiflènt, ou 1- chancre le; gagne. On gué.it le chancre, en njppùmant toute hi partie attaquée , & en îc- couvrnnt, pour que' que; jours feule- ment , 6v avec du fabU l'oignon dans fi TULIPIER ou LAURIER TU- LIPiEK. Von-Linne le clafle . la polyandrie - polyginie , éc ii Ta nommé fuccelEv [ nt Liliodendron , ou L pijftra. Cpmme je n'ai jamais fuivi la culture de cet arbre magnifique, qui redite , en plei: e terre, à la rigueur de nos hivers, & que l'on comir.tr.ee ungulierement à multi- plier en France, je crois devoir en parler dans le cour^ de cet Ne pouvant pas inftruiie les autre» T U L p.ir moi-même , je prévien- que ]c va;s copier c^z article tout entier dans I [iller. C.ir . ' ; . fleuf e(l formée par den angu- ; le ci lice eft :.: de deux feuille s pétabs , & qui nt; 'aile ir ■: de c ocho. La corolle a fix pétales obtus , cannelés a leur bafe , les trois extérieurs tombent ; elle a un grand nombre d'examinés étroites, ■ au réceptacle de 1 1 & terminées par des anthères lon- gues , étroites & fixées à leur côté , & avec pluCeurs germes difpofés en cône , fans ftyie , mais couronnés par un ftygmate (impie &C globulaire. Ce; germes fe changent par la fuite en femences écailleufes, difpo- leesles unes for les autres en forme esdepoiûon, & femblables à mi cône. C:t a originaire du nord de P Amérique, où il s'élève à une hauteur confidérable. Ii eft géné- : con.liu dans tous les éta- bliiremens Ahglois , fous le nom de -. On a élevé de femences un gran ! nombre de ces ; , & iis font actuellement communs en Angleterre, où ils fleurirent an- nuellement. Dans le comm on cherc oit a le mettre a l'a froid , & cette dangereufe pré iu- t'on en a fait périr beaucoup. Cet me l.'S tci rains naturellement froids & humides. Les jeunes branches du ti font co pu pu s font g 'inies de larg s ont les pétioles ont :es Je I" i jueur ; ces feuilles (ont alternativement T U L 495 placées, £*-: d'une foi me fingulière. Le lobe du milieu eft ttonqué & creufé h l'extrémité, comme s'il av. avec des cifeaux. Les deux lobes latéraux font arrondis exter- minés en pointe cmoiiftee. Ces i ( : .1 leur bafe , fur environ q ' e I ur ; elles ont une forte côte qui eft la prolongation du pétiole. De cette côte principale partent ; . nervures t; Lies qui s'étendent juf qu'aux bords & fe divifent en d'autres petites. La furface fupériéure eft lifte, c?un vert luifant, 6V le deftbus eft d'un vert pale. Les fleurs , qui naîflcnt a l'extrémité des branches, font co:n- pofées de fax pétales dont trois font extérieurs & trois font intérieurs, qui forment une efpèce de cloche ; ce qui lui a fait donner le ni m de tulipe par les habîtans d'Ame ique. Ces pctales font rayés de vert & de jaune , 6k marqués de taches ronges. Les fleurs produifent un eftet charmant , quand les arbres en font bien chargés. Elles paroiflént en juillet, ( l'auteur écrit en Angle- terre) & quand elles lont tombées le germe fe renfle & devient une • de cône qui ne mûrit point en Angleterre. Catelby d't qu'en Amérique, il y a que.ques - uns de ces arbres de trente pied; de circonférence, Se rs brandies font inégale; , iliéres & fort tortueules, ce qui les fait reconnoître à une très- gran le di fiance qu ind ils f( pou 1 es de leurs feuille . On emp oie i di ei ul g .6c fi r- to tt a f-irc des bateaux, & dans (on tronc, qui eft très-gro.> , on crtufo des canots. 496 T U L On multiplie cette efpèce au moyen de fes graines qu'on apporte d'Amérique. On peut les répandre dans des pots & caifTes remplis d'une terre légère de jardin potager, on fur une planche en pleine terre. Celles des pots peuvent être placées fur une couche de chaleur modérée, pour hâter leur accroiiTcment & rendre les plantes plus fortes avant l'hiver \ mais il faut avoir foin que les vitrages foient à l'abri du foleil chaque jour , & que la terre des pots foit foiivent anofée ; car ces iemences ne lèveraient pas fans humidité. On doit cependant leur donner de l'eau avec prudence pour ne pas les faire pourrir ; quand les plantes paroifî'ent , on doit les tenir coniramment à l'ombre pendant la chaleur du jour , & leur donner journellement de l'ombre pour les empêcher de filer. A mefure que la l'ailon avance , on les endurcit par degrés, en les accoutumant à fup- porter l'air ouvert , &: on les arrofe fouvent fans cependant leur donner trop d'eau à la fois. Comme les jeunes plantes con- tinuent fouvent a croître tard en été , fi les gelées fe font fentîr de bonne heure en automne , leurs fommets font fouvent détruits , & même elles périlllnt jnfqu'au bas , eu leulement fur une longueur con- fidcrable. Pour éviter ces accidens , il faut les préferver des premières gelées qui font toujours plus funeftes que les plus grands froids de l'hiver, parce qu'alors leurs branches font plus dures : il fera donc néceffàire de les même durant le premier hiver fous un chaiîis commun ou fous des cerceaux c uverts de nattes, & de les expofer eu plein air dans les temps doux. T U L Au printemps fuivant, & immédia- tement avant que les plantes com- mencent à pouffer, il faut les tr terres trop humide; , parce qu'ils peuvent être en danger d'y pourrir , fur-tout fi le fond de ce terrain eft une argile R r r 498 T U M ou une marne foite qui retienne l'hu- TUMEUR. Jgricuitun. Voyez Loupe. Tumeur. Médecine rurale. Eléva- tion contre nature , qui excède le niveau de la peau de notre corps ; il n'y a aucune partie qui en ioit a ,FvU»bri. Nous diftinguerons , avec Aflruc, les tumeurs, en naturelles, non natu- relles &£ contre nature. Nous appellerons comme lui , tu- meurs naturelles , celles qui appar- tiennent a la conformation du corps, comme le nez , les pommettes du vifage , les oignons du gros do'gt du pied ; les non naturelles n'ap- partiennent point à la conformation naturelle du corps, maisfurviennent à quelques parties pour des ulages particulier», comme la groflèur du ventre dans les femme; enceintes. Enfin, les tumeurs contre nature arrivent toujours contre l'ordre de la nature , & font par conléquer.t de véritables maladies. Ces dernières tu- meurs viennent en général de deux canfes, ou du déplacement de quel- ques parties du corps , folides ou molles ; c'en: ainfi que la luxation de la tète de l'humérus produit une tumeur dans l'a'flelle , & que la def- cente de l'epiploon ou du boyau , proluit une tumeur dans l'aine; ou de l'amas de quelque humeur rete- nue dans quelque partie. Ces tu- meurs font appelées humorales ; elles font ou chaudes ou f oides. Celles qui lont chaudes, ou inflam- matoires le forment toujours par fluxion & promptement ; elles s'an- noncent ordinairement par des fymp- T U M tomes violens, tel que l'enflûre , la tendon , l'inflammation , la rougeur , la douleur, la pulfation , la ceman- geaifon , la fièvre forte , le délire , quelquefois même les convulfions ; l'e:cfipèle & le phlegmon n'ont point d'autres caractères. Celles au contraire qui font froi- des , fe forment par congeftiofl ler.te, & ne lent jamais précédée! ni fiiivics de fymptômes inflamma- toires , à moins qu'elles ne partici- pent du caractère des deux premiè- res. Le fquirre & l'œdème nous tri fournifLnt une preuve non équivo- que. Rien de plus commun que rj les longues maladies fe terminer par des tumeurs qui font toujour cri- tiques, fur-tout fi elles paroifient fur la fin de la nuladie , fit fi elles fe fixent fur des organes éloi- gnés de ceux qui font le plus ef- fentiels a la vie. Il r,\n cft pas de même fi paroilTent de bonne heure, cV j ! le malade devienne plus c'efi alors qu'elles prennent un ca- ractère d'une malignité décidée, fie qu'elles font craindre pour le> jouis de ceux qui en font attacrués. Nous n'infifterons plus fur la ci- vifion des tumeurs , elle nous me- neroit trop loin ; nous nous con- tenterons de tracer ici les ir.. tions que l'on doit avoir en vue dans leur curntion gcr.u fe réduifent, i°. a tenter la réiblu- tion , fi cela eft ppffible, en détour- nant dans le principe, les humeurs qui fe jettent fut la partie pour y former la tumeur; iy. d'exciter la fuppuration , fi la refolution a été impollible ; 3*. d'ouvrir la tumeur, pour en évacuer la matière quil T U M peut y avoir; 4ii extraor.tin lire, \' par) litefeenef funefte, ne répercute au- dedans une miticre acre &C corro- five. 4°. Enfin, on u i rem- plir ail. /. avantagenfenaenr la der- nieic indication , en lavait la tumeur ouverte avec la décoction d'o;ge,à laquelle on ajoute du miel tofat, T U M 499 en la panfant mét.'-.oôiquement avec un digeitif fait avec le jaune d'œuf, la térébenthine , & l'huile d'hypé- ricum , & en recouvrant le tout d'un emplâtre d'onguent de la mère, jufqu'à ce que les chairs fe foient régénérées. Cela fait, on fe contente d'appliquer feulement fur la tumeur un fuppuratif légèrement deflii atif, qui amené bientôt la cicatrice. Nous devons faire obferver , en finiflànç, de ne jamais tenter la réfolution des tumeurs malignes; l'infection qu'on pourroit communiquer a la malle des humeurs, pourroit déterminer des metaitafes très- dangereux. M, is il elt bon au/îi de faire remarquer que toutes les tumeurs ne prennent pas la voie de la réfolution & de la fup- puration , elles peuvent !e termi- ner par induration, par gangrène & p.r délitefeence. Voyez Squirn , Gangrène, Eréjipele, Th/egmon , cVc. M Ami. Tumeurs des animaux. Méd. > aire. La tumeur en général cft une >n rontre nature, ca i fur ici : à quelque partie du corps des ani- maux. On diflingue quafe genres de tumeu s : le phlegmon, l'erefipèle , me & le fquiire. ( Voye{ tous ces m ts ) ' s deux premières font inflam- matoires , tan .is que les deux der- ; c'eir - à - dire d*i -. nation , a moins it partit ipent des deux pre- On divife les tumeurs, i". en internes ci: en externes Ces der- niè- c> font plis partici ièrement du rellbrt de la chirurgie vétérinaire. Km 500 TUM i°. Eneflèntielles ce en critiques; les ellentielles font celles qui ne dépendent d'aucune autre maladie, tandis que les fécondes , on les cri- tiques , font celles qui fe font par manière de crife , & qui (ont les effets d'une maladie primitive , com- me, par exemple, le bubon, l'an- trax ou charbon. Toutes les tumeurs qui fe forment par métaftafe , c'efl- a-diie , par trand.uion de l'humeur moibifiquedu dedans au-dehors, ou d'une partie à une autre. 30. En bénignes , qui ne font accompagnées d'aucun danger; & en malignes, qui, par leur mauvais caractère , font craindre pour la vie de l'animal. Les tumeurs dont la matière cft renfermée dans une petite veifie ou membrane , qu'on nomme kijii , ( v \ ? ce root ) ^'appellent tumeurs ci kilKe ; on les connaît auJlî fous le nom de loupes ( Voye\ loulE) les fymptôirus n de vitriol , une fois ou deux ; en- fuite mettez en ufage le n°. it, & terminer la cure par les nOJ. 6 & 8. La différence qu'il y a entre le fquirre & le kifte , c'elt que le fquirre eft dur dans fon centre , au lieu que le kifte eft mol. Il y a des occafions où l'on doit enlever le kifte comme le fquirre ; en totalité, quand il eft fuperficiel , ou en cotes de melon, quand il eft profond. iû'. Il y a quelquefois des tu- meurs plus circonlcrites que les kiftes, qui , en les touchant , font comme des éponges, fans cependant repouf- fer les doigts, & qui font égales par-tout au tact ; on les nomme loupes : ( voye{ ce mot ) c'eft une fubftance fpongieufe, mollaiie, que vous devez enlever comme le fquirre , en ménageant la peau , &c que vous traiterez de même. ii°. Une tumeur peut tenir de l'une ou do l'autre de celles dont t u n nom venons de parler : une tumeur ntoiie, par exemp'e, peut être 1 nirreufe, éréfipélatenfe, &c. tandis qu'une tumeur érélipélateufe peut être phlegmoneufe, fquirreu- ie , cVc. Dans ce cas , mettez en ufage ics remèdes du genre clont- 'c plus. ( Voje{ Phlegmon, ÉUESIPELE , S'^UIRRE. ) Formules propres aux Tumeurs. Prenez mauve, guimauve , bouil- lon blanc t graine de lin , violette, de l'un ou de l'autre une b'affëeou deux ; faites bouillir dans une cer- taine quantité d'eau , & bafiir.ez la partie a8e( - Ce remède convient dans toutes les maladies inflammatoires; on en fomente , on en baffine les tumeurs- Ces herbes hachées , l'on en fait des embrocations , en place d'on- guent , qui obftrue les pores e*c la tranfpi ration , oc qui augmente le mal plutôt que de le diminuer; médicamens dangereux contre lef- qucls nous nous recrions depuis long- temps , & qu'on ne iaur'oit jamais allez bannir de la chirurgie humaine & vétérinaire. N°. i. Prenez tîrim , romarin , fange , lavande , de l'un ou de l'autre une braffee ; faites légèrement bouillir, pendant fept à huit minutes , & fo- mentez la partie aftechc. Ce topique convient dans le* œdèmes, les enflures des jambes, à la fuite des phlegmons ; il eft propre à les refoudre; on peut y ajouter, fi l'on veut , de la lie de vin. T U M N'. 3. Prenez onguent bafilicum , mie certaine quantité ; frottez !a partie affectée. N°. 4. Prenez bétoine , deux poignées; baies de genièvre, demi-once; faites infuser dans trois chopines d'eau ; en fuite ajoutez héri ical , demi-once , & donnez à l'animal. N°. 5. Prenez gouiTe d'ail, quatre drach- mes; quinquina, deux drachmes ; camphre , une drachme ; miel , quantité fuffifante ; mêlez le tout ; faites des bols, & donnez ù l'animal; Ces remèdes , n"\ 4 & -, con- viennent a illi dans prelque toutes les maladies epizootiques , dans I . maladies peltilcntielies &: dans la gangrène. N°. 6. Prenez onguent de ftyrax , deux onces ; bafilicum, une once ; baume d'Arcéus , deux onces ; délayez le tout avec de l'efprit-de-vin , & faites- en ufage. Ce topique s'emploie clans les pi nés de mauvaife qualité , où il n'y a point de (uppuration , oc ou il cft efTentiel d'en attirée. N°. 7. Prenez aloës, une once ; myrrhe, une once; pulvcrifez Ir tout, & mettez dans L'efprit-de-vm. On emploie ce remède dans les plaies de mauvaife qualités, & la plûpa ■ s en inji étionsdansles finus, clapiers, fiftule , &c. N°. 8. Prenez térébenthine, fix onces; T U M 5°: jaune d'oeuf, deux onces ; bafili- cum , une once ; mêlez le tout ; délayez avec l'eflence de térébenthine; chargez-en des plumaceaux ou tentes que vous introduirez dans l'abcès que vous aurez ouvert, ou appli- querez fur la plaie. On comprend bien que ce re- mède doit accélérer la fi.ppurj.tion , l'attirer ou l'entretenir. N°. 9. Prenez térébenthine cuite , un gros ; fel de nitre , deux gros ; faites des pilules de la groiïeur d'une noix , en y ajoutant un peu de réglifle pour leur donner de la confiflance; faites prendre au cheval , au bout d'un bâton , ou en les jetant clans l'arrière - bouche , ayant foin de taire avaler un peu d'eau au moyen d'une corne , pour faciliter la degluticion après chaque pilule. Cette méthode de donner des pilules ou bols, vaut bien mieux que celle de donner des breuvages , en ce que le cheval en perd moins , qu'il eJè moins dégoûté , & que le remède agit plus promptement. N°. 10. Prenez pariétaire , une demi- brafTee ; faites une légère décoction, & jettez-en environ quatre pintes dans un feau d'eau, & donnez à l'animal. Ce remède e!t plus doux que le précèdent , &: peut être employé daus le même cas. N°. 11. Prenez alun calciné , trois ou quatie pincées; faupoudrez la plaie. Ce dciîicatif ne doit être employé que dans les p'aies qui ont luppurc 504 T U M long-temps, & où il n'y a point de fonds, de clapier,, ce qui font unies. Divifwn & dénomination des tumeurs, que l'on trouvera par ordre alpha- bétique dans le cours de Couvr.i^e- Toutes ces tumeurs peuvent le réduire en tumeurs fanguines, lym- phatiques & oifeufes. i°. Les tumeurs fanguines & phlegmoncufes , font la taupe , les avives ou tumeurs parotides , les dépôts de gourme fous la g mâche, le* dépôts dans les oreilles ou oreil- lons,, les polypes, l'ophtalmie, les meu: trillui es du col , le mal de garot, le cors , l'avant-cœur , l'anthrax ou chai bon , le bubon , le mal de rognon , la varice proprement dite , l'écart , la mémarchure , l'atteinte , la con- tufion , le farcin. Les tumeurs fanguines éréfipéla- teufes , font les dartres , la galle , l'ébulHtion , le roux vieux , la tu- méfadion de* glandes des yeux , l'enflure des paupières, la tuméfaction des barres, la nerf-r'erure. _ 1°. Les rumeurs lymphatiques, font les hydati 'les, l'œdème des paupières la lunatique , les hydropilies , l'œ- dème du fourreau & des mamelles , le verligon , le capelèt, la varice i «proprement dite , l'enflure du jarret, le jafdon , le gonflement des jambes , la molette , la loupe au boulet. Les tumeurs lymphatiques fquir- reufes , font l'engorgement des glandes de morve ou lymphatiques, l'induration continue de> avives , le fqirrredes mamelles ou du foui rem , le ganglion, la courbe commençant, l'éparvin calleux commençant , les poireaux & le lie. T U R Les tumeurs lymphatiques enkif- tées , farcomateufes & gommeufes , remp.ies de pus ou d'humeur hui- leufes , fent la tuméfaction des glandes lacryma'es ou glandes des yeux , !i loupe au poitrail & au coude, !e larcocèle ou tumeur aux teftku'es. 3°. Les tumeurs oifeufes , font l'exôftofe, le furos,l*éparvin calleux, la courbe, 1 1 forme, le pied comble , l'oignon. ( Voye\ tous ces mots fui- vant l'ordre du Dictionnaire, quart aux caules & au traitement.) M. T. TUNIQUE. Ce mot s'applique aux couches ou lames qui compo- fent h fubfiftance de certain; < i- gnons , fie qui font appliquées les unes fur les autres; el;es font quel- quefois épaùTes & tellement rem- plies de fuc, qu'elles fufhTent en tout ou en partie à la végétation de la plante , fans le feccurs de la terre , par la propriété qu'elles ont d'atti- rer l'humidité de l'air. L'oignon de /cille oujquilk, en fournit un exem- ple. TURC. Ver du hanneton. Conful- tez ce mot, TURNEPS ouTuRNiPS. Voyez l'article Rave. TURQUETTE ou Herniaire. Voyez planche XVI, page 441. Tournefort la place dans la féconde feâion de la quinzième clafFe dts herbes h fleurs à ctamines, dont le piftil devient une femence enve- loppée par le calice \ cv il l'appelle luniaria glatra. Von-Liné lui con- ferve la même dénomination ce la tbll'e dans la pçntandrie digynie. FLur. Tant . ZX /■! .Y/7// /'„., i \.*, ÎK gs V, Il Û *•' =»'' Z<7- TUSSILAGE, ou Pas d'ane. Planche XVIII. Tournefort le place dans la première feétion de la qua- torzième claflè des herbes à fleurs rompofees & à femences aigre- tées , & il l'appelle tujfzlago vulgaris. Von-Linné'le nomme tu(J:lago far- fara , & le clafle dans la lingcnelie- polygamie fuperflue. Fleurs A. Radiées avec des demi- fleurons femelles à leur circonférence. B , repréfente les fleurons du centre. C , la graine ornée de Ion aigrette. D , le placenta & le calice. Feuilles. Portées fur de longs pé- tioles , en forme de cœur , larges , anguleufes , dentelées , vertes en deflus , cotonneufes en deflous. Racine. Longue , menue , blan- châtre , tendre , rampante. Port. Tige en forme de pampre , couverte de plufieurs feuilles flo- rales , en forme d'écaillés , hautes d'un demi-pied , fortant de terre au printemps avant les feuilles; les fleurs font folitaires , au fommet de cha- que tige ; les feuilles partent des ra- cines. Lieu. Les bords des rivières , des fontaines , & les terrains gras. La plante cfl vivace , & fleurit au pre- mier printemps, c'eft-k-dire, en mars & en avril. Propriétés. Fleurs infipides , ino- dores. Feuilles inodores , d'une la- veur fade, légèrement amère. Racine inodore, d'une laveur fade, très- légèrement acre. Les feuilles favori- lent légèrement l'expccloration dans r.ilihme picuiteux , la phthifie pulmo- naire de naillànce , la toux cathar- reufe , la péripneumonie cflentiellc lorfque l'expecloration efl difficile & l'inflammation diminuée. Les feuilles récentes ont etc propofecs comme su • V 1 M icmède iit'l'e pour combattre les écrouelUs. Les fleurs ne méritent p is b préférence fur les feuilles dans les mêmes efpèeefe de n les dernières fort employée*. La racine ne produit pas les mêmes effets que les fleurs1. Le fiïbp t conferve de tufli'nge rendent l'e.v- peétoration plus abondante que les feuilles , a caufe du fiicre qui en feit ïa bafe. L'eau diftillce des feuilles ou des fleurs n'a pas plus d'efficacité que l'eau funple de rivière. Ufages. Feuilles récentes , depuis demi-once jofquà trois onces en in- fufion dans cinq onces dTeau. TUTEUR. Perche ou morceau de bois que Ton enfor.ee en terre h côté d'un arbre , & auquel on l'atta- che pour le fontenir Se le rcdrelTer. La force & la hauteur du tuteur doivent être proportionnées à celles de l'arbre que Ton veut affujetur; afin que la partie du tuteur qui eff. en t- rre dure plus long-temps , il convient de la pafîér au feu iiffqu-'à ce que fa couche extérieure foit charbonnee fur l'épaifîèur d'une ligne ou deux. La poition enterrée pour- rira beaucoup plus tard que (i on ne prend pas cette précau:ion. Lorf- que l'on fixe .l'arbre au tuteur, il doit y avoir entre deux, dans tous les points de ligatures, untorch n de paille. Sans cette attention , les ligatures prefîèiont trop fortement fur l'ecorce , s'oppoferont au mouve- ment de la sève , & il fe formera à chaque endroit des bourrelets. Con- fultez ce mot. TYMPANITE. Médecine rurale. Maladie venteufe , qui bien loin d'être définie , doit , au contraire , t -, ' : être décrite. Pour en bien conr. les caractères & .r la na- ture , il faut expofer fidèlement or avec foin tous les plier. on qu'elle préfente, tant avant qu'elle fe manifelle, que dans fa nainânee, daii< f.s progrès & dans fon déclin. Ptrfonne n'a ré] de clarté & de précifïon dans la defeription que j'iilultrc Combaluzier , doctetir- régent de la faculté de Paris ; aufïï croyons-nous devoir ici la tranferire telle qu'elle eft dans fon traité des maladies venteufes. « Parmi le » grand nombre de ces maladies, il" » n'en elt point qui mérite d\ » traitée plus particulièrement & » plus au long, que celé que l'on » nomme hydropiiie sèche , ou ver,- » teule , mais encore plus ce m- » munément tympanîte. Tout le » monde la met avec ration au rang » des affections chroniques , quoi- » qu'on ait vu des gens qui en étoient » atteints , penr en atTez peu de » temps. >< Baglivi en la confia, r nr comme très-aiguer , n'a eu , fans doute, égard qi.'à fa violence & a fon opTifâcreté, &: non a fon cours . t nés malad'es pi tymp-jf te , & la précèdent allez fondent : telles font la p.liion ; tueufe & la colique de même nom , dont le retour cil fréquent : l'a ! tion hypocondriaque & hy'térique , i'afU.mc convulfif , la conltipation , des fièvres longues , continues ou intermittentes, la jauniife , un ac- couch.ment laborieux, des vidanges qui ont été fupprimées , ou qui n'ont pas coule (umfamment , un amu mauvais fucs dans les prenfères voies, que l'on a néglige aptes les couches. La violence que T Y M ibdbmînaux ont fi i dans cette occufion , & a !.. on n'a pas rèrrJcdié en liant & com- primant avec prudence le bas-v:;urc, rextra&îpn violente & téméraire de l'arriére -fôix , l'avortemenc , h pe- tite vérole, la rougeole, une g'r ;;..lc qu ihttté de vers , l'engorgement des glandes méfenrériqués , &c. » iïïais la conftipaticin , les tran- chées , & les douleurs dans! a région ombilicale & aux: lombes , font confhmment les avant - coureurs d'une tympanite prochaine , ce qu'Hyppocrate remarque fort bien en ces ternies : s'il y a des fatif- frances violentes autour du nombril , avec des douleurs dans les lombes , qu'aucun remède , m aucun f^cours ne pir'Jer.t appaifer , elles déoénhcnt en hydropijic sèche. » La tympanite dans fa riaiflanct fe forme le plus fouvent fourdenient & inllnfihlcment , de manière que Tes commencemens ne peuvent pi cf- que pas s'apperçevoir , & que les malades fe trouvent le ventre plein de vents, fans fi voir ni quand, ni comment cette cfpèce de grolfefTe venteufe eiï furVenue , pbur me fer- vir de l'exprefTion de Willis. Voici lant de qu'elle façon la tym- panito a accoutumé de fe montrer. Le malade fouffre d'abord pendant quelque temps une tenfion confidé- , & des douleurs aieuè's dans les lombes, dins tout le bas-ventre, & fur-tout vers la région ombilicale. Le ventre cil extrêmement ferré & ient toujours davantage. Les Ibuffrances enfuîte le ralentirent un peu, mais ne ceflènt point. Affez. Couvent elles relient dans le même ctat ; quelquefois elles augmentent en violence, le bas-ventre fe tuiné- T \ * fie par ,' . nwne un . tend àpro- n, & il acquiert enfin un fi |rand r'efTort , nrit ï'enfibîe- ment quan 1 on le frappe. Cette c 1- pè-cc d'enflure dii bas^vèntfe eft plus régère que celle qui .'ccompagne l\:ydropif?c afeite , quoiqu'elle foie tantôt plus grande , Sç tantôt plus p;tite. On ne fe lent poui -l'ordinaire aucune fluctuation. Quelquefois on en remarque une prefque infenfible; on entend fouvent rugir le s vents dans les inteflins. La tumeur ne s'afïaifie point, quand le malade elt couché fia le dos. Elle ne fe porte pas no vers le côté fur lequel il efl couché ; mais elle- demeure constamment & également tendue , dure ci- vers le haut & vers le nombril. 1 lié ne confcr'vé point i'imurc-mon d* doigt, mais elle fe rel que I : preiïion cefle. La peau couvre clt toujours sèche "c aride. Le \ i ntre efl tellement ferre . j'ai vu des tympanitiques être j dix eu douze jours Lus aller à la felle. Les matières qu'ils rendent font mblablés a la de chèvre ; les rapports font aflez s efforts pour chaf- fer lus vents par cette voie le font encore plus. Leur éruption , loit par le haut, foit par le bas, efl ordi- nairement difficile £c comme Elle paroît foulage; pour quelques momens , mais elle ne fait point bailler l'enilure du bas-ventre aue toujours on fent un g; t entrailles, cV' ii s'excite une nté qui ne celTe qu'a* ce le mal. La douleur aiguë des lombes &de la régît n la tympanite ,&c'T S f f i 5o8 T Y M fa naifTance , la fuit quelquefois dans fes progrès , ou du moins s'y fait fentir de temps en temps. Aflei fouvent elle difparoit. Rarement les pieds font enfles , a moins qu'il n'y ait complication d'afeite, ou que le mal ne foit defefpéré. Le bas-ventre feul eft relevé , tandis que le lefte du corps eft rapetifle , maigri & exténué. Cependant la couleur du vifage parott prefque naturelle. le poulx eft petit, accéléré & un peu dur , (ans être foible. La fièvre furvient prefque toujours. L'urine eft à peu prés comme dans la fanté. La digeftion eft très-languiflante, & le malade fent long- temps après le repas un poids incommode fur l'eftompc. Il furvient enfin une grande difficulté de refpirer. Le mal devient plus cruel à mefure qu'il avance , & les vents le ramafTent toujours en plus grande quantité , tendent & gro/Iiftent fi prodigîeufement le volume du bas- ventre , qu'il paruît prêt à crever. De -là l'augmentation de tous les fyrnptômes , auxquels i! s'en joint d'autres encore plus redoutables. En voici l'ordre fuccefîif , & le malheureux terme : des douleurs plus vives & plus continues , des fuffocations , une foif inextinguible, une toux fèche , le marafme , une anxiété affreufe , l'afcite , la ftran- gurie , l'ilchurie , la fuppremon totale des exorémens , le vomiflement , l'inflammation du bas- ventre, la gangrène, la fyncope , le fphaccle, la mort. Quoique cette maladie (bit pref- que toujours incurable & mortelle, quelquefois cependant elle ne par- vient pas a ce degré de violence que nous venons de décrire, & la nacuie T Y M aidee des fecours de l'art , vient à bout de la difliper, en excitant une explofion des vents par le haut & par le bas. D'après cet expofé , il paroit que la tympanite eft une enflure ven- teufe de tout le bas -ventre, qui réfifte à la compreiTion qui n'eft point avec un fentiment de pefanteur , qui eft conftamment plus relevée vers le haut & du côte du nombril, qui refonne quand on frappe defius, qui revient fur le champ quand on cette de preffer , ordinairement accom- pagnée de rapports , de grouillc- mens , d'une conliipation opiniâtre. Les perfonnes nerveules , celles qui font naturellement délicates , qui ont Peftomac mauvais , qui fe nourrirent des alimens crus & ven- teux, comme les viandes feeiVes & fumées , les fèves, le-* choux, font les plus fujettes à cette maladie. Les hommes forts & bien portans y font beaucoup moins expoles,^ moins qu'ils ne faifent des excès fuivis dans l'ufagë des liqueurs & boif- lons qui n'ont point fermenté, & qui contiennent beaucoup d'air Jaftique. La tympanite re-onnoit pour caufe , comme l'a demonfe le cé- lèbre L.ittre , la foibîefTL des imeftins qui, ayant perdu leur reflort, ne peuvent plus rehikr à l'action de l'air raréfie par la chaleur animale , & le réJuire à l'état d'.di fixe. Aufli voit -on que dans les tympanites invétérés , il n'y a plu^ de borbo- rigmes. C'eli un tiè->-bon figne , lorsqu'il en furvient clan le tr. ite- mtnt ; car on peut conclure que les inteftins commencent à reprendre leur relîu't. i 'ouverture de-, cadaves es gens morts de la tympanite inteltinale, a T Y M bien prouve que certains inteftins étoient très-dilatés , que d'autres , au contraire , étoient étrangles , & formoient des efpèces de cellules tout entortillées. Si on les piquoit, la tumeur diniinuoit peu, à moins qu'on ne les perçât en plufieurs endroits. Cette maladie eft toujours difficile à guérir , h raifon des différentes centre-indications qui s'y tencon- trent. L'art ne manque pas de remèdes . pour la comba'tre, mais c'eft prcfque toujours infruciueufement. Les car- minatifs les plus ufités font les baies de genièvre , les racines de zéo- daire & de gingembre , les fe- nv. nces d'anis , de carvi & de coriandre , l'a/ia-fcetida & l'opium; les eaux échauffantes , les teintures, les eiprits , tels que l'éther ; tous ces remèdes chauds ne conviennent que lorlque les vents font dans l'ef- tomac. Le docteur Vhytt n'a pas trouve de remèdes plus efficaces pour chaf- fer les vents , que l'éther , & le laudanum liquide de Sydenham. H prelcrit pour l'ordinaire le laudanum dans une mixture faite avec l'eau de mendie poivrée, & de la teinture de caftorcum, ou de l'efprit de nitre dulcifîé. Quelquefois il fubftitue à ces remèdes l'opium, dont il fait tics pillules avec de l'afla - fœiLla. Le même auteur obferve encore que les caïmans pro.lu ifent conllamment de-; effets fcnfibles, foit que les vents réfîdent dans l'eftomac ou les in- teftins. Il allure que lorfque tous ces remèdes avoient échoue, l'éther donné à la dole d'une cuillerée à Cife dans di ux cuil iore à bouche d'eau l'impie , ecoit le remède fpe- T Y M 509 ci'ique , de même que contre les ventï qui accompagnent un accès de goutte ; enfin, le même auteur veut qu'on ait recours aux applications externes, qui produisent quelquefois le plus grand fonlagunent, lor iur- tout qu'on n'a pu admmiftrer les re- mèdes chauds. 11 veut qu' n mette alors fur le ventre un grand em- plâtre qui en recouvre la plus grande partie , & qui foit forme d'un morceau de peau douce , fiir lequel en aura étendu parties égales de l'emplâtre anti -hyftérique , & de l'emplâtre ftomachique ; on main- tient cet emplâtre fur le ventre , tant que le malade paît le fupporter; mais s'il le fatigue trop , on l'otera, ôt on lui frottera, à l'heure de fon coucher , la région de l'eftomac avec une cuillerée ordinaire d'un Uniment fait avec une once de baume anodin de batès, demi-once d'huile de macis , & deux gros d'iiuile de menthe. Si la maladie dépend de la foi- bleffe de l'eftomac & des inteftins, on donnera le qnina, l'infufîon de petit chêne , celle d'écorce verte d'orange amè;e, & \e> martiaux. Mais l'exercice eft encore préférable ; il peut mieux rédonner aux parties ioibles le ton qui leur efl néceflàire , pour cliafïer les vents , & revenir dans leur état naturel. Si e'eft 'a raréfaction de l'air qui excite cette maladie, on aura recours à l'application de la glace. Ce moyen eft pmp e à condenfer l'air contenu dans le- inteftins , à le réduire à un plu1, petit volume , & à donner en même temp du refturt aux fibres. On ne doit point négliger de ferrer avec de> bande le ventre , à mefure qu'il s'arfuille , afin qu'il paille te- 5io T Y M prendre fon ancien état. Rajî, célèbre médecin de Lyon, a employé ce remède avec fuccès , & a vu deux tympanites guéris par ce moyen. Enfin , fi c'eft le développement de l'air dégagé des matières pu- trides des premières voie1; , qui lui donne naiirance , on emploiera la faignee , pour diminuer la violence des douleurs, la chaleur & la tenfion, T Y M enfuite on lâchera le ven- des huileux , des émolliens , ik les rafraîchiflàns,pour palTer aux purga- tifs doux & aux favonneux. Mais on emploie plus -sûrement des purgatifs plus forts , les réfolutifs & piques , lorfque la maladie eft an- cienne , & que la chaleur, le fpafme 6c la douleur l'ont diminués. M. A.'îi. ^"■.aBr.'arv." m wm:e l'u t ire vient pref- ■ . ' me caufe inie:ne. L'ulcèn efl quelquefois borné a la peau ; quelquefois aulli il attaque le corps graiiie;i\ , les glandes & les mufcles. On L- diftingue cncoie, i '. à raifon de fa grandeur, en gran ; , en petit , en profond & en iiiperficiel ; quand il eft profond , mais étroit fur-tout à fon ouverture, il eft appelé fmus ou fifhile. i°. Pat la durée , en récent ou il 3°. Par fês fyrnptôrrres ou fes acci- dens , en doux & malin ; i'clf.-a- dire , accompagné de douleurs plus ou moins vives , & fouvenc extrapr- dînairement aiguës T puant , fordide , , c.ui- céreux , fiftuleux ou verminëux. 4°. Enfin , pat fa caufe , il peut être vénérien , cancéreux, peftilenîiel. L'ulcère ne vient pa de l'âcreté des humeurs, mais en général de tout ce qui peut procurer ition du f.mgft fa corruption. Àu/fi le voit-on le plus fi ^ aux tumeurs, aux inflam- ii .s, aux contu fions, auv fractures , aux luxations, au fquirre , au cancer & à la i ■ fou aifément , lui-tout fi celui qui en U L C eft atteint efl jeune & bien portant; mais plus il eft invétéré& accompa- gné d'âceide-ns graves S: fâcheux, p'us la cuie en efl difficile. De-là vient qu'on a tant de peine à guér-ir et lui qui eft extrêmement fi q-M Hue abondamment , tel que e calleux, fiftuleux, c.ncé- reux ou compliqué de craie , & que ce n'.ft que par des foins bien en- us , & des moyens le efficaces qu'on en vient à bout. Remédier iQ. à l'état ddi de h fluxion ind immatoire ; i°. aux vices locarx ci', s bords, de l'ulcère ; 3°. a l'altération ce humeurs locales, qa l'on doit avoir en vue dans le traite,: l'ulcère. La fluxion eft un clément confti- tutif de l'ulcère ; elle eft entre- ténue par tout ce qui altère la conflitution, comme lechanj ement de régime , l'exercice, &c. On ne- doit en arrêter l'iifuc qu'avec beau- coup de précaution. Cloptonffavers 6c autres , ont vu desul i i ' ; ou artificiels qu'on av< h fermé trop tôt, avoir des fuites pernicieufes , parce que la nature, luire fur qi organe interne, j'ai vu un de mes bons a;. liai i . , pour l'imprui tôt un cautère qu'il s'étoit lu ou"eit. Le repos ' pour . fur-tout 5 12 ULC chezlesperfonnesfortes,vigoureufes & accoutumées à la fatigue. La diitribution des forces qu'on leur procure , en les condamnant au repos, fait un changement avan- tageux de l'irritation primitive qui aftedoit le principe vital. Je ne faurois aflez recommander !a méthode révulfive & excellente ( quoique fingulière ) que Sthal em- ploya fur des perlonncs attaquées d'ulcères opiniâtres. Il leur donnoit par jour deux grains de vitriol de cuivre , qui leur occafionnoit un crachotement habituel. Il parvenoit fou vent, par ce moyen, à les guérir. S'il y a apoftème ou dépôt in- flammatoire, on doit s'abitenir des déterfifs & des defficatirs , pour ne fe fervir que des fuppuratifs , pour hâter la fonte de ces apoftèmes ; & quoiqu'ils rendent l'ulcère plus fordL'e , ils n'en font pas moins efficaces. Siincïorius rapporte l'obfervation d'un homme qu'un charlatan avoit traité par des topiques faturnins. Ces topiques fembloient tantôt réuf- fïr, & tantôt augmenter la maladie; mais voyant que la fluxion inflam- matoire étoit dominante , & que la fordidité de l'ulcère lui étoit lubor- donnée , dans cette vue il fit faire nfage des émoliiens , & guérit. Les vices locaux qui s'oppo- fent à la cicatrice de l'ulcère , fe rappotent, i°. aux excès de fé- cherelle ferfible; iv. aux excès d'hu- midité ; 30. à ceux de callofîté ou de dureté ; 40. enfin aux excès de relâchement dans l'ulcère. L'excès de fecherefle peut dé- pendre , i°. d'une compreffion trop forte qu'on fera fur l'endroit ulcéré, ou d'un panfement trop répété ; ULC 20. d'une atrophie ou manque de nourriture géncrale dans toute la conftitution ; 30. d'un épuifement nerveux , comme fatigu. c'efprit , veilles , plaifirs amoureux. C'cft alors que les toniques, tels que le quina, le lait & autres analeptiques doivent être employas ; on elr en droit d'en attendre des bons effets. L'excès d'humidité dans l'ul- cère , peut ttre corrigé par une diète convenable , par des topiques delfcchans Se abforbans , tels que l'eau de chaux , par un panfement fréquent qui eff d'autant plus utile, qu'il l'eir beaucoup moin^ dans i'etat de léchereffe dominant. Les eva.uans révulfifs , tels que les diurétiques , les diaphoiétiques, & même les pur- gatifs , dont on doit toujours régler & mefurer i'ulage fur la coi.lti- tution du malade ; par exemple , la chair &C les bouillons de vipère feroient très-avantageux , s'il avoit fur-tout précédé une fuppreflion de quelque maladie cutanée. Quand les bords de l'ulcère font trop durs, on doit les emporter par le fer ou par les caufliques , afin de les rappeler à l'état d'hu- midité naturelle aux plaies récentes, par une fuppuration qu'on y procure , & de rendre la cicatrice plus par- faite. Si les bords font tres-doulou- rcux , on doit preferer le fer aux caultiques, pour empêcher qu'iis ne dégénèrent en ulcères carcinomatcux. La pierre infernale vaut plus que tous les autres oniriques, parce qu'elle fait un efearre plus utile. M. Barri brûle , à plufieurs repriUs, avec la pierre à cautère , & neu- tralife enfuite avec l'huile de vitriol. Il elt parvenu , par ce moyen , à ronger des bords très-calleux. Quand U L C Quand les bords de r l'ulcère font trop relâches , qu'on y aper- çoit des chairs baveufcs , fordides , fonguenfes, il ne faut pas appliquer des relâchans emplaltiques , ifs aug- menteroicnt le relâchement & cau- fcroient l'œdème ; mais des rnnndi- ficatifs , des deflicatifs & des déter- fifs. Il ne faut pas croire que les mondificatifs foient toujours des cauf- tiqnes nfrbiblis. Ces derniers font fan*- doute très-utiles pour ronger les chairs baveufes. Il cft des cas où des aftringens & des ftimulans modérés fuflifent, tels que la charpie" sèche , les injections d'une infufion d'abfinthe ou d'ariltolochc. S'il en fal- loit de plus actifs , il pourrait être bon d'y appliquer le léfidu d'une diflblution de vitriol, lavé plufieurs fois dans l'eau. On voit par-] bien ii cfr mile de cbnficjçrer. les divers états qui dominent dans l'ul- cère , & combien ces divers arts çonftitutil's doivent taire varier le traitement & le régime. Ludovic dit qu'il faudroit , dans quelques cas , appliquer des aftringens dans une paitie , & des relâchans dans une autre. On doit encore s'abftenir de trop prcfler ou de toucher les bords de l'ulcère ; on le fatiguerait , & on y déterminerait la gangrène, fur-tout s'il cil établi dans des parties qui s'abreuvent ordinairement de fucs putrides. Dès qu'on aura confolidé & féchc un ulcère considérable, on appliquera autour de l'ulcère des remèdes acres , des fynapilm.es, afin de prévenir la régénération qui fe tait très-fréquem- ment dans le même endroit, ou dans les parties voifines. Lc> anciens mc- thodiltes trairaient par les adouciflans les ulcères qui le rouvroient , appli- Toinc IX. U L C 5^3 quoient enfiiitede- fynapifmes, aux- quels ils attribuoîent une vertu ié- corporative. Ilscroyoicnt qu'ils agif- foieat en changeant les environs du lieu affecté par une imprefTion totale qu'ils faifoient fur le principe vital ; mais cela ne fuffit pas; il faut encore changer la constitution entière du malade, par les bains, les frictions , l'exercice & le changement de nour- riture. Je dois ici faire obferver que la fièvre peut fouvent changer utilement l'état ulcéreux i on l'a vu guérir des opthalmies , des engelures , & alors ce changement étoit ïuivi d'un prurit , ligne certain de la crife. Les altérations des humeurs , qui perpétuent les ulcères produits par la quantité défectueufe du pus, fc rapportent ou à la génération furabondante , pu à la défectuofité de ^e pus , quiverfe continuellement dans la partie rlcérée , &: empêche la cicatrice , ou enfin aux qualités que le pus a coctracléeS par les vices généraux de la ruafle des I.u- meurs contraires à la génération or- - ganique. Cette dégenération général^ contracte ces vices de la dégenération particulière de i'ukère.On voit tous les jours des perlonncschci lcfquelles un ulcère s'^it ferme, avoir des rapports qui présentent l'odeur même du pus qui étoit auparavant établi dans cet ulcère Supprimé. Le quin- quina, le camphre, le mercure doux font les remèdes les plus propres à prévenir la dégcnératlbn purulente des humeurs. C'ell dans cette vue que Roçtn a compofe des pillulcs dont le principal ingrédient eit le camphre & le mercure doux qu'il donne aux enfans qui ont contracte la petite vérole, poui prévenir la dége- nération des humcuis qui le fait lors Ttt 514 U L C du développement du miafme va- riol ux. Il a oblervc que , par ce moyen , la maladie devenoit p'us douce , plus bénigne & plus aifée à réfoudre. Il y a encore d'antres obfervations analogues des maux de gorge gangreneux , guéris par ce moyen. De Ha émo] Lias ou des relâchons indiques, loir en cataplafmes , en onctions ou en lini- mens, on détend le ti/'!i! des vaifïeaux engorges à la circonférence, comme fi , dans la circonftance d_- l'irrita- tion , on emploie les anod ns ou fimplement les déterfifi. V I I. Il importe néanmoins d'obferver ici qu'on doit craindre les fui:es de la confiance avec laquelle on pe'- févéreroit dans l'emploi des re:r.. huileux que nous celTons d'in.licuer en relâchant , en jetant dans une forte d'inertie les parois & les orifices des vaifleaux ouverts qu: garniffent le fond de L'ulcère, ils djnneroicnt inévitablement lieu à la germir.at:on de fongr.fites toujours redouttbles. On prévient ces effets en j'abfie- nant de ces fubftances dès qce l'on apperçoit de bonnes chairs-, en kur fubftiruant tes balfamiques , & quel- quefois même fimplement la char- pie sèche qui ah (orbe [''humidité lupeiflue, & qui par une elpèce de comprcilion nés-légère, mon ULC s'il cft permis de parler ainfi , les embouchures trop Hafques & trop Irches des canaux , de façon a parer a l'influence trop considérable des lues. VIII. Il eft efTentiel encore de faire obferver qu'on ne doit jamais fe fervir de médicàmens gras & rela- chans, lorfqu'il cft queftian d'ulcères ou de plaies dans des parties tendi- neufes , aponevrotiques , of feules. On peut en garnir les environs, mais l'incarnation de ces parties blanches & lymphatiques devant être précédée d'une exfoliation qui naîtra du defféchement de leur fui face, il faut rejeter toutes fubftances qui tendroient à amollir & à exci:er une pourriture dont on doit preferver avec d'autant plus de loin leur tiflù par des balfamiques (piritueux , qu'il n'y eft que trop expolé , vu le défaut d'ofcillations , les vaifleaux arté/iels y étant en bien moins grande quantité que dans les parties charnues. I X. En ce qui concerne les digeftifs propres ou efientiels dont nous avons deja parlé, c'eft-à-dire, dudigeftif ordinaire, des baumes, du ftyraï", &c. , ils foutiennent l'action orga- nique des chah". Par eux les petits vaifleaux le voient invite d'uni part à fe décarer & à le débanaffei de l'humeur qui pourroit encore y relier, & de l'autre a fe réparer de leurs extrémités dilaccrees, qu'ils chaflènt à petits coups n doubles comme autant n*efcatre légère dont il ell efléntiel de folliciter la chute; ils préparent donc par 1j fuppuration qu'ils provoquent, les voie, a ' . ord tlu lue légenérant , & c'eit ainli que U L C 5*7 dans des ulcères bénins les plus ef- frayans par leur étendue & par leur pic ...deur, on obtient de ces fubf- taiiLts feules , & au moyen d'un pan- fenient méthodique, une reproduction entière fuivie d'une cicatrice parfaite. ( Voyez fiait , panftment ) X. Mais les obftacles dont les rr.édi- camem digeftifs triomphent, ne font pas toujours les feuls qui contrarient & qui peuvent faire échouer la na- ture ; il ell ces ulcères dontl'efpèce, le génie , le caractère & les diverfes complications en demandent de plus énergiques & de plus puiflans. En général, les vices de la ma- tière fuppurée , dépendent ou de la peiv'Liiion totale des humeurs , & en ce cas , il n'eft poflible o'y paier, qu'en attaquant vivement la caute par des remèdes internes ; ou du différent mélange des fucs & de la prédomination de ceux qui en font partie ; & dès-lors cette même ma- tière graffe , chargé de flocons de graille , ichoreufe , glaireufe , fan- guinolente , fe trouve très-diftinére des qualités qui continrent une fup- puration locale ; ou enfin de l'on fc- jour dans le lieu ou elle fe forme , & de l'inflammation qui peut y exif- ter ; de-la le degré d'épaifliflement cV d'acrimonie qu'elle contracte, de manière à donner quelquefois naif- fànce a de s ulcères malins. Si l'on ajoute •> ces différentes dépravations les empêchemens qui peuvent réful- i .'-riens , ou dilacc'rations - qui , comme autant de, parties moites, macérées par le pus, &z ne.:) créâtes j (ont plus ou moins tenaces, cV plus ou moins difficiles a duruire , on 518 U L C aura raflemblé en peu de mots ce qui peut altérer, embarraffer le fond d'un ulcère, & éloigner tous les moyens de régénérer & réunir. X I. Telles font donc les différentes conditions de ce qu'on appelle déter- fion , que pour y parvenir on eft ait reine , i°. ou à difloudre & à atténuer la matière épaiffe & glu- tineufe , fur laquelle les vaiffeaux n'ont point d'action; 2°. ou à borner l'affluence d'une humeur trop lé- reufe qui , les jetant dans l'affoi- bli.Tement , fait éclore des chairs fongtuufes, mollafles , bavetifes & fuperflues ; 30. ou à accélérer la chute du débris informe que nous offrent des folides rompus, lâches, affaifîès & privés de la vie; 40. ou à réfifter à l'action des caufes pu- trides , à la prévenir & à en pre- ferver les liqueurs. X I I. Le premier objet fera rempli au moyen de l'emploi raifonné des liquides plus ou moins animés, félon le befoin & la nécefïïté d'in- viter les folides a fe délivrer de la matière qui peut occuper kurs ex- trémités, ou de délayer 6c de dif- foudre feulement celle qui féjourne & qui s'arrête h leur fuperficie. Les déterfifs dont on obtiendra les effets , font les décodions de feuilles d'abfinthe , d'aigiemoine , d'arum, de bardinne, de bétoine , d'iris, de marrube, de menthe, de millefeuille , de nicotiane , de noyer, d'orties , de ronces , de feordium , l'eau de chaux , l'eau alumineufe , les eaux minérales de Vais , de Plombières, de Bourbon, de Bar- U L C rège , de Balaruc , l'eau de la msr , l'urine , l'oxyerat , la lellive de cen- dre de farmens , l'eau d'arquebu- fade, &c. On en fait des injections, des lotions, des fomentations. On fatisfera à la leconde indica- tion, par l'ufage des fubltanccs plu- tôt accidentellement que propre- ment deterfives , c'eft-à-dire, par le fecours de celles que l'on tire de la claffe des abforbantes ou des def- fîcatives ; celles-ci s'abreuvant 6c s'imbibant d'une part de l'humidité furabondante , ic reitreignant , ref- ferrant & crifprnt de l'autre, attendu leur ftipticité naturelle, les fibres & les vailleaux, de manière à les fortifier contre le nouvel abord de ce fuc nuifible & fupedîu. Ces fubftances font la charpie <èche, l'aloès, la li- tharge , le maftic, l'os de sèche, la colophone, &c. on s'en fert fous la forme de poudre. La troifième indication , c'eft-à- dire , la féparation des débris de la fuppuration , fera opérée par les dé- terfifs irritans , qui ftimulant & agaçant les vaiffeaux , en ranime- ront & en augmenteront Pofcilla- tion ; or, en les forçant, en les dé- terminant a des heurts réitérés contre les portions mortes , ils en provo- queront neceffairement la chute. Ces déterfifs font, l'alun de ro- che brut ou calciné , le verdet, l'an- timoine , les baumes de Tallu , le camphre, le galbanum, la gomme copal, la gomme elemie,la gomme animée, le miel, le fagapenum , le fel ammoniac, le llorax , le fel com- mun , le vinaigre , le vitriol, la pou- dre de fabine , l'ocre , le beurre de faturne , le baume de Fioraventi , l'emplâtre divin, l'emplâtre de nico- tiane , l'élixir de propriété , l'huile ULC de camphre , l'eflence de térében- thine , la teinture de myrrhe & d'a- loës , l'onguent égyptiac, &c. Si néanmoins ces i-fcarres étoient fï considérables, on l'Ininicur dans un tel degré d'épaiffifTcment que les parties irritab'e; fuffent fouitraites & dérobées à l'action de ces fubf- tanres, ou que la réfiftance de ces malles étrangères fût fupérieure aux efforts & aux mouvemens fyflalti- ques des vaifTeaux, leur deftruétion ne pourrait s'attendre que de l'effort desfubllances évidemment plus puif- fantes , &: i'on en trouvera le; moyens ou dans l'activité certaine du feu même, (voyez /itt, Cauùre aclucl} ou dans celle des remèdes corrofifs, tels que l'eau phagédéni- q ue, le collyre de lanfrane, le baume d'acier ou d'aiguilles, l'huile de tar- tre p.ir défaillance, le fublimé cor- rofif , les précipités blanc & rouge, la diflolution mercurielle , le beurre d'antimoine , &c. qui pénétrant , rompant év rongeant une partie des portions qui msfquoient celle1: qui font vives & fenfibles, mettront les déterfîfs plus doux & moins ani- més qu'on leur fubilituera , à por- tée de faire fur celle-ci l'imprelfion qui doit achever la ruine des autres. Enfin, quant à la quatrième in- dication, c'efr-a-dire , aux ulcères fétides «Se malins, compliqués d'une confritution vicieufe de la in.i'c, d'"ii vice local, comme d'une dil- poûtion inlLmimatoire dans la par- tie menu , de la prcfèhce d'une hu- meur àcie & coi olive qui, par de func.'îcs progrès, s'étend à tout ce qui 1' voifine, amortit «Se éteint le principe \i;al dm la luperîcie de tous les v i:ièai x qu'elle touche , &C lubit toujous elle-même une plus ULC 519 grande dépravation dans lelieti qu'elle infecte & qu'elle ravage. Le premier foindel'artifle, doit être de rem nter à la fource, d'adminiffrer intérieure- ment les remèdes indiques par les cii confiances , & fan. lefquels le ré- gime & les topiques n'auroient aucun luccès; de tenter d'abord d' ppailer l'inflammation , d'adoucir l'acrimo- nie par l'ufage des déterfîfs miti- gés , tels que les décrétions plus ou moins fortes des plantes vulnérai- res, mêlées avec le miel, ce tels que l'oxymcl fimple , &c. fauf à mettre enluite en ufage les médica- mens anti-putrides qui feront l'oxy- mel fcillitique, le fel ammoniac, le camphre diflous dans l'eau-de-vie , la teinture de myrrhe & d'aloës , tirée par i'efprit-de-vin , &c. Cette même teinture , la colo- quinte, la coraline, l'ellébore b'anc & noir, la rhue , la tanaifie , la 11a- phifaigre , les racines de gentiane , de fougère en décoction ou en pou- dre, le, huile: de térébenthine, de pé- trole, d'afpic , font, ainfi que les antiputrides dont nous venons de pailer, ce la plus grande efficacité , quand il s'agit d'ulcères vermineuv; comme w.e dilîolution de fublimé corrolif dans l'efprit-de-vin cam- phré , étendue enfuite dans fuffi- lante quantité d'un véhicule aqueux & mucilagineux , tel que la décoc- tion de racine de guimauve, ce in- ji ctée dans lei n leaiia u l'animal , forme Mi déteffîf auquel refîitent a/îez rarement les iileer.tion chan- creufes, qui font un des lignes uni- voquesdela morve. (/ yy*çAÎOB.VE, Chancre.) XIII. Le choix , le mélange de ces dif- 520 ULC fcrentes fubftances , doit toujours être en raifon du degré d'activité qui peut être néceffaire en elles, ainfi que des diverfes modifications qu'il eft utile qu'elles reçoivent , eu égard à l'état de l'ulcère & a la nature ou à la fcnfibilité de la partie ulcérée. Ce même état qui en indique le genre & l'emploi , indique aufti à î'artiilc le moment où l'utage ne pourroit qu'en être nuifible & pré- judiciable. Le fond de l'ulcère eft-i] fuffifimment purgé, il n'eft pas dou- teux que les vaiifeaux délivrés des humeurs qui les engorgeoient, & qui les recouvrant, les rendoKnt moins accefiibles a l'action de ces medicamens, feront inévitablement bleffés de l'impreffion qu'ils feront fur eux ; d'un autre côté, le lue ré- générant , expofé à une diiiolution que doivent provoquer IguilB molé- cules falines , péchera par un défaut de confiftance ; ce leroit donc fe préparer de nouveaux obfiacles à combattre , que de ne pas les ban- nir au moment oit les vaiiîeaux libres & fouples, ne fourniront que la lymphe nourricière deitinée à ne faire qu'un feul & même corps avec les tuyaux qui la cliarient & qui la verlent , des l'inftant que leur prolongement ou leur expan- fion aura lieu. X I V. C'eft en effet dans ce prolonge- ment que femblent principalement confifter le mécanifme & le myf- tère de la régénération & de la réu- nion. Mais fans nous arrêter da- vantage à des idées auffi compli- quées , occupons-nous feulement de la cicatrifation de l'ulcère. C'eft conftamment par les bords de l'nl- ULC cère que la cicatrifation commence j ce, boids étant pLs en butte aux cf.ets de l'air bue le fioid, qui d'ail- leurs eft toujours plus humide ; que fi elle laifîë entrevoir affez fré- quemment des rides, on doit prin- cipalement les imputer au gluten qui fe collant en premier lieu à la por- tion folide du bord , & fucccffivc- ment plus avant du coté du lieu qui ctoit cave, ne peut fe deficcher & acquérir une compacticité qu'il n'oc- cupe bien moins d'étendue , vu le rapport intime de fes molécules, & qu'il ne fulcite par refierrement ces plis & ces inégalités qui peuvent offenfer l'amour-propre du fexe , mais qui font toujours affez indif- Fcrens , relativement a la plupart des hommes, &: généralement eu <.g.;rd aux animaux. X V. Quoi qu'il en (bit de la cicatrifa- tion , de cette action à laquelle la nature fe porte viaifembiablement plutôt qu'a tout autre, lorlque aban- donnée à elle-même , elle eft d'ail- leurs dégagée de tout obftacle ; l'art peut l'aider 6z la rendre plus prompte au moyen des fubftances qui ont le pouvoir de hâter la clôture des fo- lides & la concrétion du fuc, & qui cumpoient les medicamens que l'on appelle, d'après ces effets, du nom général de dclîicatifs , épnlotiques, cicatrilans. X V I. Le choix que l'on doit faire de ces medicamens , eft dicté par les difterens états de l'ulcère. Le liquide nourricier eft-il trop fluide , & le tiflu des vaiffeaux pro- longés eft-il confequemment trop mal : U L C mal ? il faut employer les deflica- tifs abforbans , qui imitant l'action des fubltances afiringentes , ont le double pouvoir de raffermir les vaifTeaux, &c en s'abbreuvant d'une partie de la férofitc , d'en épaiiHr l'autre portion reliante. Ces médi- camens, dont on fait le plus fou- vent ufage fous une forme sèche , c'eft-è-dire , en poudre , font ceux dont nous avons déjà parlé, arti- cle XI , & auxquels on peut join- dre la tutie, la pierre calaminaire, le pompholix, la cérufe, le minium, le fel de Saturne, fon beurre, &c. mais le plus fouvent la charpie leule, brute ou râpée, luffit pour remplir ces vuei. Les fibres cutanées pèchent-elles par trop de rigidité , & cette rigidité eft-elle prouvée par la peine 6c par la difficulté que les bords de la cica- trice ont à le îapprocher, malgré la bonté du fond de l'ulcère ? il faut recourir aux dcflicatifs adoucifTans ; c'eft-a-dire , a ceux que l'on mêle à des fubftances grades , & û'ou réfultent des ongucns , des pom- mades deflicatives , l'effet des graiffcs étant de relâcher infenfib'ement les folides, & d'en modifier la tenfion, tandis que celui des matières qui deisjchent eit d'agir toujours fur le gluten , tels font l'onguent rofat , de tutie , de pompholix , l'album phafis,le cérat de dia palme, celui de Galien , le de/Iîcatif rouge. Enfin , par un événement diamé- tralement contraire, ces mimes fi- bres font-elles dc.ns le relâchement & dans l'inertie ? les bords de l'ulcère font-ils mois , & les prin- cipes de la cicatrice n'ont-ils que ttes-peu de folidité ? cette circonf- taiice exige des fubltances bjli^iui- lomc IX. U L C 521 ques & fortifiantes ; telles que le baume dur du Pérou, la myrrhe, l'aloés , leur teinture , l'alun , l'eau de chaux , l'eau vulnéraire , l'eau de Rebel , le baume du Commandeur çtîui de Fioraventi,5cc. XVI. Dans de fimples excoriations , on peut faire valoir fur-le-champ les defficatifs animes, tels que l'eau vul- néraire , pourvu que l'air n'ait point encore produit une ci ifpation & un en- gorgement des petits canaux ouverts ; car alors il donneroit lieu à une ten- fion , à une inflammation , à une fiip- puration véiitable , & les defficatifs adouciflans feroient à préférer ; ils garantiront ces mêmes canaux, ainfi que ks houpes nerveufe;, de toute impreflïon facheufe , & ils les main- tiendront dans une foupkfle qui , fivorilant l'écoulement des lues les plus déliés, leur permettra de former, avec les fibres cutanées qui fe pro- longeront, une cicatrice fuperficielle. XVII. Tous les dcflicatifs nuifent en géné- ral, fi i'emploi en eit prématuré; ils retardent l'ouvrage de la nature ; ils s'oppofent à la végétation des chairs ; ils caufent une induration dans les bords, à la furface des ulcères ou dans les finuofites qui peuvent y être , par le deffechement précipité qu'ils occafionnenr. On doit de plus en ufer avec pré- caution dans les dépôts critiques ; il feroit infiniment dangereux de fupprimer trop à la hâte un relie de luppuration qui pourroit encore être utile. Ce précepte n'elt pas moins eflèntiel en ce qui concerne Ils irruptions cutanées, d'où fuinte une humeur acre & corrofive , telle V v v 522 U L C que éellc que rendent les malandres, les folandrcs , les crevafTes , &c. ( Voyt{ ces mots fuivant l'ordre du Dictionnaire. ) Si l'on cherche à tarir l'écoulement de ces ulcères , fans remonter à la fource & fans avoir fait le moindre effort pour corriger les dépravations de la malle , t'eif expofer l'animal à des reflux funeftes ; on a vu par l'expérience que des malandres delTcchécs trop tôt ont été fuivies de crevaffes ; nous avons traité au long de cette maladie,qu'on appelle fie ou crapaud, (voye^ Fie, CRAPAUD ) , elle efr d'autant plus grave que l'humeur ne refluant pas au-dedans , mais le por- tant fur les parties déclives , les per- vertit toujours de plus en plus. XVIII. Par le moyen des injedions , on porte les remèdes dont nous avons parlé dan; des lieux, où on ne pour- roit pas l<=s faire pénétrer autrement. A l'égard des collyres fecs très- propres à cicatrifer les ulcères de la cornée , ( voye[ (S.IL ) on ne doit jamais les fouffler, ainfi qu'on 1* pratique communément à la cam- pagne , dans l'œil de l'animal , at- tendu qu'après un ou deux jours d'une lemblable opération , il redoute l'abord de l'homme , & devient plus ou moins féroce , & plus ou moins intraitable ; il faut les appliquer lé- gèrement fur la partie avec le doigt. X I X. Différences de qualités d'I/lcères qui furviennent le plus communément dsns^la pratique , & que l*on trou- vera par ordre alphabétique dans le corps de l'ouvrage. Les ulcères bénins font ceux qui U L C furviennent à la fuite d'un dépôt de gourme , tels qu'aux glandes paro- tides , maxillaires , fublinguales , en dedans de la cuiffe , proche le four- reau , an toupet , à la fuite de la maladie de la taupe, au garot , fur les reins , au poitrail , aux pieds , a la fuite de l'enclouure d'un clou de rue , qui n'a attaque que la foie de chah-, ou de la brûlure de la foie. Les ulcères calleux font ceux dont nous venons de parler ; quand ils ont été maltraités , négliges, ou qu'il y a un vice dans le fang , & aux- quels on peut encore ajouter Pulcére des barres , les cors , la malandre , la folandre, la mule traverfine, l'ulcère provenu d'un javart, l'ulcère furvenu à la fuite d'une enchevêtrure. Ils font finueux & fiftuleux , quand l'ulcère des barres va jufqu'à l'os , quand Pelcarre du cors elt tombée , & qu'il y a quelque portion tendi- neulè des mufcles intéreffan> d'atta- quée ; lorfque la malandre & la lolandre font profondes , que la mule traverfine , l'enchevêtrure on: été jul qu'aux gaines des tendons ; toutes les fois que le bourbillon du javart a été profond , & qu'il a attaqué le tendon ou fes gaines ; a ceux-ci , on peut encore ajouter les fifcules des avives ou parotides de deffous la mâchoire, de la laciy- maie, de la faignéc du col , de la, taupe , du girot des reins , de 1' cœur au cartilage du irernum , du plat de la cuiffe , de l'anus , des bourfes ou du ferotum , du javart excorne improprement dit, de l'en- clouure , dont La matière a foufflé à la couronne , de celle qui a attaqué l'os ou le tendon de b bleimc, de la feime , de la foumilliere & du ctoiilant à la fuite de la fourbure. U R I Lesulcères putrides font les aphtfs, les chancres de morve & autres , les os aux jambes , les poireaux , les fies ou crapauds. ( Voye^ tous ces mots, fuivant l'ordre du Dictionnaire, quant aux c.:ufes 6c à la curation. ) M. T. UMUILIC , ou Ombh-ic des FRUi i s. Petite cavité placée au fom- Jttet des poires , des pommes , plus ou moins profonde fuivant le fpèce, ordinairement garnie par des écailles ou proéminences dures, lors de la ma- turité du fruit. Cctumbilicclt à la place occupée auparavant dans la fleur par le pilril. 7„es jaidiniers appellent cette cavité Wal du fruit. URINE. MÉDECINE RURALE. Humeur excrcmentitielle qui fe fe- pare du fang, & qui fe filtre dans les rianimelons des reins, pour fe rendre à la velïie. Le l'éjour qu'elle fait dans ce vifeere lui donne une forte d'.kreté , de manière qu'eile irrite & picotte ces fibres , & en étend les panis pir (on volume. La nature Sollicitée par cette irritation à fe tlénarraffcr de l'on fardeau , alors les mufcles de l'abdomen & le dia- phragme pouffent li veffie; par c*tte p:eiiion , l'urine poulFée furmonte la rcfiltance des fibres tranfverlales qui embrafient le col de la veffie : cette action ayant piis fin , les fibres du fphincter de la vcllie n'étant {dus preflce* , le rétablirent dans eur premier ctat par leur propre contraction. 11 y a des mufcles cn- fuite qui embraflent en partie l'urètre, &qu, ,pji leur contraction, la vident du icite de l'urine qui peut s'y trouver. Ces mufcles ayant perdu leur action dans les vieillards, on voit que l'urine qui cil reliée dan» U R I 51) le fonds de l'urètre , doit dégoutter pendant un certain temps après qu'ils ont pi/Té. Jl eit bien démontré que dans les maladies inflammatoires , l'urine et! teinte en rouge. Ce phénomène arrive prefque toujours , lorfque les vaif- ieaux qui ne doivent recevoir que U partie aqueufe , fe trouvant trop dilatés , reçoivent une plus grande quantité de fang; alors leur diamètre augmentant, ils admettent & I ai fient pailèr des globule? rouges. L'urine, elt au contraire prefque toujours pâle & claire chez les hyppocondriaques & les femmes hyitériques , parce que les extrémités de leurs vailfeaux le trouvent toujours fort reflerrés, êc ne lailfer.t échapper que la partie aqueufe : mais quand le corps n'efi: point malade , fa couleur doit être jaune , approchante de la couleur du citron. L'urine eft compofée d'une huile , d'un fel , d'une terre & d'une vé- ritable eau : c'eft l'huile qui lui donne la couleur jaune. On peut fe con- vaincre de l'exiltence du lel , en en faifant évaporer une certaine qu lOtjté : quant à la terre , on peut l'obferver dans les pots de chambre , en lailïant long-temps repoler les urines. L'eau de l'urine eft ii.fipidc ; on peut s'en convaincre en la failant évaporer; on n'y lemarque prelque point d'odeur ni de goût. Bicihaave, en faifan: évaporer l'eau de cette liqueur , trouve que de \ ingt parties d'urine, il y en a dix -neuf qui ne font qu'un faut vous u; pte* çetw partie mbtile , plus légère que Peau U ic , qui s'exhale ayant elle . |ani de l'urine*, que deî aunes bimeui i du çprjtMS y v v z 52* U R I humain. De tous ces principes , il n'y a que l'union de la terre & de l'huile , qui formant différentes couches , fe dépofent fur les parois du noyau qui fert de bafe à la forma- tion du calcul. L'urine, par un trop long féjour dans la veffie , foumife à l'aélion de la chaleur, tend à s'alkalifer -, alors elle acquiert un certain degré d'àcreté qui peut déterminer le fpafmc , ou l'inflammation de la veffie , des ar- deurs & des difficultés d'uriner , & quelquefois la paratyfie de ce vifeère, en lui faifant perdre les reflbrts de ces fibres. L'urine varie par fa quantité dans les différentes faifons de l'année. Dans l'hiver , on tranfpire moins , auffi cft- elle plus abondante , parce que la partie aqueufe qui fe feroit échap- pée par les pores de la peau,fe porte vers les couloirs des reins , & de- la dans la veffie. Par la raifon contraire, en été, on urine beaucoup moins. En hiver , lorfque l'atmof- phère eft chargée de brouillards , on rend infiniment plus d'urine , parce que la peau s'imbibe de ces humidités qui prennent la route des reins & de la veffie. On a vu des hydropifies afeites être guéiies par de; chutes qui ont forcé les eaux épanchées dans le bas- ventre , à paffer dans la veffie ; le célèbre Morreau , qui a affuré ce fait , explique ce paénomène , en d!fant que les mailles de l'ouraque fe font ouvertes , & que l'eau s'eft rendue par ce conduit dans la velhe. Cela paroît d'autant plus vraifemblable , qu'on a vu des gens rendre l'urine par l'ombilic. Quoi qu'il foit très- vrai de d:re qu'il n'eu pas polfible de connoitre U R I toutes les maladies par l'infpech'on de l'urine , il eft néanmoins très- certain qu'un médecin fage & éclairé pourra en tirer des indices fur l'etat du fang ; c'eft pourquoi l'on fera très-bien de l'examiner avec atten- tion. La matière des excrétions, telles que l'urine, les gros exertmens , la falive , font juger de l'état des fonc- tions naturelles ; maïs l'urine en particulier fournit des indices de la digeftionde l'elromac , de la dif- pofition de la lymphe, de ïon abon- dance ou de l'on défaut , de fon épaiffeur ou de fa ténuité. Il y a des charlatans qui difent connoitre les maladies par la feule infpeéh'on de l'urine : mais Hdjlcr regarde cela comme impoffible. 1°. Il faudioit que chaque ma- ladie , félon la paitie qu'elle affeâe , imprimât un caractère particulier à l'urine ; cela ne peut pas être. z°. Il faudroit qu'on connût exactement l'etat naturel de l'urine de chaque fujet ; car il y a des perfonnes dont l'urine eft lemblable à celle des mahde%dansle temps même qu'elles jouiffent d'une parfaite famé. 30. Peu de temps après que l'urine cft fortie de la veffie , l'air l'altère. 40. Les tuyaux des reins font quelquefois dilatés , cette ci'atation appoite à l'urine de grands changemens , quoi- que les fujtes le portent fort bkn. 50. On ne peut pas connoître l'etat du fang par les urines , puifqi e la chaleur , l'âge, les alimens, les paf- fions les chargent à chaque inftant, à plus forte raifon n'y trouvera- t-on pas Ls fignes des maladies qui attaquent les parties foliùes. Il en eft des urines comme du poulx , qui dans les fièvres malignes , eft iem- U R I blable au poulx cîe Ceux qui fe portent bien. Malgré toutes ces bonnes raifons , on voit tous les jours de ces empyriques de la clafîè de ces vils infectes , qui ne portent auprès des malades que l'ignorance & l'effronterie , prétendre recon- noître à fon infpe&ion les différais maux dont on peut être attaqué. M. Ami. URINES -DIABÈTES. Médecine vétérinaire. Ce n'eft autre chofe qu'un flux immodéré d'urine. Cette maladie efr. rare dans les animaux : elle arrive plus Couvent au bœuf qu'au cheval , ainfi qu'a la brebis , & aux autres animaux do- meftiques. On connoît cette maladie, lorfque l'animal rend une plus grande quan- tité d'urine que dansl'ctat naturel, par la couleur des urines , qui font très- chargées, & par leur fétidité. Il faut (avoir diftinguer les dia- bètes d'avec l'évacuation immodérée des urines provoquées par la grande quantité de fluide que l'animal a bu, en ce que dans la dernière , l'éva- cuation ne furpafle jamais en quan- tité celle des boiflons qu'il a pris , & qu'elle n'eft accompagnée d'aucun autre (ymptôme fâcheux. CauJ'es. Les pâturages échauffans , tels que Ls pâturages qui abondent en plantes aromatiques , les breu- vages d'eau-de-vie & de thériaque donnés à forte dofe , l'excès du fel, les travaux & les exercices pénibles Long-temps co tiiijcs, les eaux de m.nivaile qualité , la fuppreflion de la tranfpiration & de la lueur , font U R I 5*5 les principes ordinaires des uiincs- diabetes. Traitemens. Dans les diabètes qui ne font accompagnées ni de chaleur ni de fièvre , ni de pléthore , la faignee efr, contre-indiquée; on don- nera feulement à l'animal des boif- fons copieufes d'une eau blanchie avec la farine d'orge & de riz , des lavemens émollkns ; on fou- mettra le deflous du ventre aux fu- migations de l'eau chaude , & on bouchonnera l'animal pendant tout le temps des fumigations. Mais l'animal eff-il échauffe au point que les urines foient d'une odtur fetide «Se colorée, la faignée à la veine jugulaire fera pratiquée ; on lui donnera de l'eau blanche , du Ion mouille, de la paille, pour toute nourriture ; on le fera baigner, fi la faifon le permet , dans une eau de rivière . & on ajoutera le trace- ment ci-deflus in.iiquc. Si après l'ufage de tou ces remèdes , les vaif- feaux paroiflent toujours diflendus , fi la bouche & les tégumens font échauffe; , il faudra répéter la fai- gnée, les boiflons, les lavemens, les bains , les fumigations & les frictions jufqu'à un entier fuccès de ces médicamens. Dans les diabètes qui font le prodnir d'une tranfpiration ou d'une lueur arrétte , il faut fe contenter de couvrir l'animal , & de lui donn»r des breuvages, compofés de fuie de cheminée & de racine d'angelique. Ces lubftances favorifant la tranl- piration &: la fueur, on doit s'attendre au rétabliffèment du cours naturel des urines. M. T. «PS 526 V A C V ACHE. Médecine vétérinaire. Eco- no /nie. Voici une inftruâion fur la ma- nière de conduire & gouverner les vache?. Nous avons cru devoir h placer ici, d'autant plus qu'a l'ar- ticle Bœuf , nous nous fommes peu étendus fur un ob]\t auffi eflentiel & aulïï utile , & dont les habitans de la campagne à qui nos travaux font conlacrés , peuvent en tirer le plus grand profit. Ce feroit en va'n que la iageffé bienfailante du roi le lcroit étendue fur les familles piuvres de fon royaume , en leur faifant diftribuer des fecours en nature , fi elles igno- raient la manière d'en tirer parti : loin de leur devenir profitables , ils mettroient le comble à leur miiere , qu'ils ont pour objet de foulager. Parmi les différens moyens de remplir les vues charitables de fa majefté, s'il n'en eft point qui offre des avantages plus réels & plus éten- dus qu'une diftribution de vaches- laitières, on ne doit point aufii fe diflimulcrqueces avantages tiennent continuellement aux toins qu'on don- nera à ces animaux ; plus ils feront multipliés, plus le bénéfice fera con- sidérable. C'efi une vérité qu'a dé- montre l'expérience de tous les lieux & de tous les temps. C'en eft encore une autre non moins inconteftable, que les vaches tranfportées d'un pays éloigné, exi- gent des foins particuliers jufqu'a ce J qu'elles fe foient accoutumées au f nouveau climat fous lequel elles ha- '. V A C bitent , & que l'omiffion de ces foins entraîne prefque toujours le depérif- fement & la perte des animaux. 1\ eft des attendons générales à avoir fur la nourriture , la boiffbn , le panfement , la difpofition & l'en- tretien des étables ; il en eft d'autres pauiculièrcs relatives au temps de la conception , à celui de la pléni- tude , à l'époque du part, à l'édu- cation des veaux miles ou lemelles, & aux moyens de conr.oitre les ma- ladies, tant des mères que de leurs productions. Article premier. De lu nourriture. S'il eft effèntiel de donner aux vaches, & fur-tout à celles nouvel- lement importées , une nourriture abondante , il ne l'eft pas moins de la leur donner de bonne qualité} c'eft même un fait généralement recor.nu, qu'une petite quantité de nourriture bien choisie &bien faine, eit infiniment plus profitable aux animaux , qu'une grande quantité de nourriture viciée d'une manière quel» conque. La nourriture des vaches eft de deux fortes , verte ou sèche. Ou l'on donne la première à le» table , ou on les laide paître, ce qui eft fans contredit la meilleure mé- thode , celle qui eft la plus conforme aux vœux de la nature. Danslc premier cas, on doitavoir attention de ne donner que peu de nourriture à la fois , & d'en donner V A C fouvent; on évite par ce moyen que les vaches n'en mangent une trop grande quantité , ou qu'elles ne s'en dégoûtent & ne la rejettent , après l'avoir altérée avec leur haleine. En ne mangeant que peu d'alimens à la fois, elLsles broyent mieux, elles ruminent davantage , & la fanté l'animal, mais qu'elle eft charriée , pendant le jour , des racines au fomiïict de l'arbre, par un mou- vement afeendant , & du fommet aux racines , pendant la nuit , par un mouvement descendant : enfin , que pendant cette marche conti- nuelle, la sevt (confultex et mot) ainfi fe perfectionne , s'épure & fe raffine par le fecours d'abondantes fécrétions. On eft donc forcé de fe contenter a. conclure par analogie, & quoi- que ce genre de démonltration ne loit pas fiifceptible de la rigueur géométrique, il ne fert pas moins à expliquer les phénomènes de la nature , en attendant qu'un génie ob- lervateur vienne en découvrir le lecret. AI. Duhamel, que j'ai toujours cite par reconnoifTance , a réuni dans fon ouvrage intitulé Phyjiquc des arbres, lesdiftérens fyftcmeslur cette qtiellion ; je vais faire connoître fon travail. Ce qu'il a dit vaut mieux que ce que je pourroij dire. Quand on examine, dit M. Duha- mel , les couches corticales , on ap- perçoit à !i vue fimple, ou encore V A I 535 mieux , a l'aide d'une loupe , que V.s couches dans les arbres font, en grande partie , formées par des fi- lamcns qui s'étendent fnivant h longueur du tronc , & encore par une grande quantité du tifi'u cellu- laire. On peut faire les mêmes obfervations fur le corps ligneux , quoique fa dureté le rende moins favorable à cette direction. L'exif- tenec de ces fubltances eft donc trop fenfible , poir qu'elle ait jamais pu être niée. Elles ont été obfervées par tous les phyficiens qui fe font occupes de l'anatomie des végétaux. Cependant quelques auteurs ont com- paré ces fibres a des filamens qui laifient entre eux des pores. D'autres auteurs , mais un plus grand nombre ont penfé que ces fibres formoient des vaifleaux creux. On convient que l'écorce & même le bois contiennent des liqueurs; & comment pourroit-on n'en pas convenir , puifqu'on voit que l'un & l'autre perdent une partie confi- dérablede leur poids, à mefure qu'ils fe deisèchent ? On ne peut pas s'em- pêcher d'avo'.ier que ces fibres fervent a porter la nourriture, ou la sève, aux différentes parties de l'aibre ; m. lis quelques phyficiens ont penfé que le mouvement de la sève n'exi- geoit point qu'elle fur contenue dans des vaifleaux particuliers. Il eft confiant , difent-ils , qu'on apperçoit ailement fur la coupe tranfveriale d'un morceau de chêne , d'orme , cVc. quantité de troncs qui paroif- f ent être les exttémités d'autant de tuyaux ; mais ces tuyaux font vides, & ils ne rendent aucune liqueur par leur feelion; donc ces poi es , ou , fi l'on vtut,cc« va'fieauv ne font point deftinés à contenir de! liqueurs, mais 536 V A I feulement de l'air, qui peut être utile, ou même néceffaire à l'économie végétale. Flulieuis expériences prouvent in- contellablement que les bois même affez durs peuvent être travcrfés parles liqueurs, fuivant la direction de leurs fibres. Il fuffit d'en rapporter ici une bien concluante. M. Halles coupa, au mois d'août, un bâton de pommier de trois pieds de lon- gueur , fur trois quarts de pouce de diamètre. Il adapta, à l'un des bouts de ce bâton , un tuyau de verre de neuf pieds de longueur & de fix pouces de diamètre , qu'il eut bien loin de cimenter. Il remplit enfuite d'eau ce tuyau. L'eau ne tarda pas à bailler promptement ; elle traverfa le bâton , & on, la vit tomber par gouttes dans une cuvette de verre dans laquelle elle étoit reçue ; en- forte que , dans l'efpace de trente heures , il parla fix onces d'eau à travers ce bâton. Il eft donc incon- teftable que les liqueurs traverfent lafubftance du bois, quand elles font déterminées par une prefTion affez forte ; mais cependant on pourrait encore douter que ces liqueurs fui- vi.fent la route de la sève. On pour- roit même , avec quelque fonde- ment , foupçonner que , dans ces expériences, elles pafî'pnt plutôt par les grandi pores dont on en voit les extrémités fur la feétion d'un morceau de bois , 6» qu'on croit communément nz contenir que de l'air. En effet, AlAlpighi qui, lui-même admet des vaiffeaux dans les plantes, fcm'ffe penler que les ouvertures dont on vient de parler , ne font que les extrémités des vaiffeaux à air, ou de* trachées qu'il regarde comme Je< V A I poumons des plantes. Grexr eft du même fentiment , avec cette diffé- rence , qu'il croit que dans la fai- fon où la sève eft la plus abon- dante , alors elle remplit ces mêmes vaiffeaux : ainfi , il femble que cet auteur penfe que ces vaiffeaux font tantôt l'office de vaiffeaux deffinés à porter la sève , & tantôt l'office de vaiffeaux à air. . . . Mariottc , non- feulement admet des vaiffeaux dans les plantes, mais il prétend encore y avoir obfervé des valvules qui s'op- pofent au retour des liqueurs. Au refte , ceux qui ne veulent point admettre de pareils vaiffeaux, fe fon- dent encore fur ce qu'il ne fort point de liqueurs de toutes les parties de la feétion d'un morceau de bois , même dans le temps de la sève ; ce qui devrait arriver , difer.t-ils , fi la fubffance ligneufe étoit formée dune agrégation de vaiffeaux : bien plus, ajoutent-ils , fi l'on preffe une rave , un radis , un navet , on en voit for- tir un peu de liqueur ; mais cette li- queur rentre , & elle eft abiôrbée auiTi-tôt que l'on ceffe la preflion ; ainli que l'eau qu'on exprime d'une éponge y rentre , quand on laiffe cette eponge en liberté. Malpighi & Grew conviennent de ces faits ; mais ils en attribuent la caufe à la grande fïneffe des vaif- feaux. En effet, puifque l'eau monte au-deffus de fon niveau dans les tuyaux capillaires que font les émail- leurs, & qu'elle y refte fans en for- tir, combien l'adhérence ne doit-elle pas être plus grande dans la plupart des vaiffeaux des plantes , qui font infiniment plus capillaires que ceux qu'on peut faire par art ? Je dis la plupart , en parlant des vaiffeaux , parce que j'en excepte les vaiffeav* dont V A I dont l'orifice paroît fort grande ," auffi-bien que les vaifîèaux propres , dont on voit fortir abondamment les liqueurs laiteufes, gommeufes, réfi- neufes qu'ils contiennent. Pour réunir toutes les raifons qui peuvent confirmer le lentiment de ceux qui croient que les fibres des plantes font fifhileufes , je ferai remarquer , i°. que les fucv nour- riciers doivent être portés avec for- ce vers certaines parties , & filtrant certaines directions , & que par con- féquent des vaiffeaux font bien plus propres à remplir ces fonctions, qu'un fimple parenchyme ou mie iubf- tance cotonneufc ; 2°. que les prin- cipales fibres qui fe diftribuent dans les fruits , font de même nature que celles du bois, & que ces fibres vont aboutir aux endroits qui exigent plus particulièrement une nourriture plus rafince 6c plus appropriée. Si on ne Veut pas admettre ces faits , comme \inc p euve que «es fibres font réel- lement desv liffeanx, je ne croi> pas qu'on puifTe fe refufer à convenir au moins qu'ils fournifTent une bien foi te injuition. j°. Il y a dans le corps ligneux , dans l'écorce , dans les fleurs , dans les fruits, des li- queurs fort différentes les unes des autres , &: ces liqueurs ne doivent point fe mêler ni fe confondre. Il rhe paraît très-raifonnaSIe d'en con- clure qu'il n'y a que des vailfeaux qui puifTcnt être propres à opérer cette fépaTation. 40. La chair d'un coin ou d'une poire caffiinte ne ré- pand point fon eau ; quand on cou- pe ces fruits , cette chvir paroit même aflez sèche ; cependant cette même chair fournit beaucoup de liqueurs quand on la râpe ou quand on la pile , c'efi qu'alors on a rom- Tomt IX- VA! 537 pu & déchiré les vaiiTcaux qui la con- ttnoient. » Concluons c!c tout ce qui vient d'être dit, qu'il y dans les plantes, ou de vrais vaifleaux , ou des or- gane'» qui en font la fonction : ainfi fans prétendre avoir décidé une quel' tion qui a partagé jufqu'à prélent les phyficiens , nous croyons qu'il peut nous être permis d'employer le ter- me de vaijftju , pour exprimer les organes qui tranfmeltent la nourri- ture aux différentes parties des plan- tes. ■ Des différentes liqueurs continues dans les vaiffeaux des plantes. Les vaiffeaux lymphatiques , les vaifTcaux propres & les trachées, s'é- tendent fuivant la largeur du tronc; la moële raffemblée au centre, jette des productions qui vont en quelque façon s'épanouir dans l'écorce ; ainfi l'entrelacement des vsiiTeaux lon- gitudinaux, avec les productions mé- dullaires , forment la lubftarice du bois Se de l'écorce ; mais tout cela ne feroit oncore qu'un fimple Ique- lette , fi le; vai/Tèair: étoient dé- nués de liqueurs qui lui donnent pour ainfi dire la vie. Le tiflii cellulaire ne comp >fe pas les vaiiicanx , mais il en fait les fonctions , & contient auffi des liqueurs. Maipighi pen- fe que les fucs contenus dans ce tiffii, étant plus indi^elrcs que ceux des vaifleaux , ce tiflù cellulaire elî en quelque façon un vifeère qui fert à donner aux liqueurs une prépara- tion cffcntklle. Grcw prétend que ce tiflii cellulaire efr tantôt rempli de liqueurs, & qu'il ne contient quelque- fois que de l'air. Dans ce dernier eut il le compare aux vclicules Yyy 538 V A I pulmonaires, & il prétend que l'air lui eft tranfmis par les trachées. Quoi qu'il en foit de ces deux opinions, l'on voit qu'il y a dans les arbres i°.des vaiffeaux lymplmtiques, remplis d'une liqueur ou lymphe tranfparente &aqueufe ; z°. desvaif- feaux propres ou particuliers , qui contiennent des liqueurs particu- lières à chaque arbre \ 30. des vaif- feaux fpiraux , ou des trachées qui font effentiellement ou principale- ment deftinées à ne contenir que de l'air. De la Lymphe. La lymphe que l'on peut retirer de plufieurs efpèces d'arbres , & particulièrement de la vigne, de l'érable, du bouleau, du noyer , lorfqu'ils font en pleine sève , paroît peu différente de Peau la plus fimple; quelques-uns croient y len- tir un peu d'acidité; cependant l'u- fage que l'on fait des pleurs de la vigne pour en étuver les yeux ma- lades , prouve qu'en quelque quan- tité qu'on s'en leive, elle n'y eau le aucune cuiîibn. La liqueur que four- nit l'érable en Canada n'a prelque pas de faveur au fortir de l'arbre, ce- pendant par le moyen de la con- centration de 2©o livres de liqueur , on retira. 10 livres de fucre con- cret ; mais qui lait fi dans l'effu- fion de la lymphe, il ne le mêle pas un peu de fuc propre î Quoi qu'il en loir , les arbres de differens genres, rendent leur lymphe avec des circonltances qui lui iont parti- culières, & il y a beaucoup d'arbres qui n'en rendent point ou prefque point , il paroît encore allez prou- vé que la liqueur qui s'échappe des plantes par la tranlpiration , semble n'être qu'une liqueur lymphatique. V A I DU Suc PROPRE. Cette liqueur elt blanche & laiteufe dans le fi- guier & les tithimales-, gommeufe, dans tous nos arbres à noyaux ; ré- fineufe, dans tous nos arbres verts connifères ; rouge , dans quelques plantes ; elle elt quelquefois d une laveur douce , quelquefois caufti- ?|Ue ; elle a quelquefois beaucoup de aveur & d'odeur, fouvent elle eil infipide. Ainfi elle varie infiniment dans les arbres de différentes efpcccs , & dans beaucoup elle elt très-ailce à diltinguer de la lymphe. Ces ob- ferrations ont entraine Malpighi à croire que chaque plante conte- noit une liqueur qui lui étoit pto- pre. Celr peut-être dans ce fuc pro- pre à chaque plante que rélide prin- cipalement la laveur & les proprié- tés qui font particulières à chaque elpèce. Celr le fentiment dcGrc-w, juitifié par plufieurs faits jcar c'eft dans la liqueur blanche qui coule du pa- vot, que refi Je fa qualité narcotique; celle du tidvmale & du figuier font corrofives , de même que la liqueur jaune de l'éclair , on pourroit en dire autant de tous les tues propres décidément colores. Enfin , fi en général Ton reconnokplus de vertus dans les fucs conttnus dans les éco.ces que dans les bois, c'eft que les vsifteaux propres de 1 ecorce font plus gros que ceux du bois. Il cft encore bon de remarquer que quand le lue propre a de 1 odeur, fa pré- fence le manififte p:efqi.e dans tou- tes les parties des p'antts ; il n'y a , par exemple, point de parties du lapin qui ne luuer.t la tfcérébenrine; il faut donc que le lue propre fe mêle en ceuaine propouion avec la lymphe , ou que Us vaù/eaux pro* V A I près , dont on apperçoit les principaux troncs dans les couches de l'ecorce , s'y divillnt en un nombre de ra- meaux fi fins qu'ils échappent à notre vue. Malpighi regarde la liqueur pro- pre des plantes comme un vrai fuc nourricier ; Ci on prétendoit néan- moins comparer cette liqieuraufang des animaux , ainfi que l'analogie iemble l'indiquer, alorson nepourroit pas regarder ce fuc comme une li- queur immé.ii itement nourricière , puifqu'il eft afPez bien prouvé que ce n'eft pas le fang , mais bien les fécrétion> du fanç qui fourni/Pent la nourriture aux parties que le fang arrole. Au relie, il en eft peut-être tout autrement des végétaux , & la liqueur propre peut être a leur égard plus immédiatement nouricicre, que n'eft le fang d.ns les anim.iux. Ce myftère de l'économie animale , n'eft pas encore bien connu des anato- miftes & des phyliciens. Quand les liqueurs propres des plantes s'extravafent, elle, ne produifent ni écorce , ni boi> ; mais elles forment un dé'pôt contre na- ture , un amas de gomme ou dé re- fine, ou d'autres lues ép'.ilhs. C'eft à peu près ce qui arrive dans les animaux, lorfque Le fang s'échappe des vailPeaux qui le contenait ; cai alors il ne forme ni chair ni os , mais des dépôts ou des tumeurs. L'analogie des végétaux avec les animaux , m'engage ici à faire remarquer que l'éruption du fuc propre dans les v.iilTeaux lympha- tique., ou dans le tilî'u cellulaire, oçcafionne aux plante! des maladies, qu'on peut comparu- aux inrl minu- tions qui furviennent dans les ani- maux. On fait que chez eux elles V A I 53? ne (ont autre chofe qu'une éruption du farig dans les vaiffeaux lympha- tique;. Les arbres à noyaux offrent de fréquens exemples d'inflamma- tions végétales; car quand le fuc propre qui , dans les arbres eft gom- mcux,s'eft répandu abondamment dan- les vaiffeaux lymphatiques , ou dans le tiftii cellulaire, la branche at- taquée périt ordinairement, a moins qu'on ait foin d'emporter avec la ferpette i'endroitoù s'eft fait l'cpan- chement. Le fuc propre que l'on retire des arbres refineux , s'écoule fui- vant certaines circonftanccs qui font étrangères a l'eftufion de la lymphe. Car, i°. pour procurer cet écoule- ment, on entame l'ecorce & le bois. z°. On remarque que le fuc fuinte bien plus abondamment dans le temps des grandes chaleurs que quand l'air eft froid , & que ce lue ceffe dt couler loifque le temps eft froid. 30. On remarque qu'il fuinte de toute l'étendue de la plaie , mais principalement entre le bois & l'é- COrce , quoique ce ne l'oit pas i cet endroit qu'on apperçoit les plus gros vaiftéaux propres. 40. On obferve qu'il fort plus de lue propre de la partie fupérieure de la plaie que de l'inférieure , de iorte qu'il femble que le fuc propre dèfcend plutôt des branches , qu'ils ne monte des ra- cines vers le huit. Dmm la Section d'une jeune branche , on voit le fuc propre for- tir de les vaiffeauK, avec cette cir- conftanec particulière , qu'il paroît Planter plus abondamment de la coupe qui appartient aux branches que de cule qui repond au tronc. Il eft donc d> montre, d'après les Y y y 1 54» VAL obfervations de M. Duhamel, d'a- près les expériences des plui habiles naturaliftes, Si. par ce que chaque obfervateur peut examiner & voir tous les jours, qu'il cxifte réellement différens fucs dans les plantes, dont l'enfemble compofe ce que nous ap- pelons la site \ mais il n'eft pas également dcmontré par quelsgenres de vaiffeaui cette fève paile & fe modifie d'une façon fi furprenante dans la pulpe de nos fruits , les bois des noyaux , les amandes , &c. ni quels font les vaiffeaux qui four- nifient l'odeur exaltée de la tubé- reufe , candis que fes feuilles & fon oignon n'ont qu'une odeur herbacée. Je crois avoir préfenté quelques idées nouvelles dans l'article sève , fur la manière dont elle fe forme & fe combine avec fes différens prin- cipes. En comparant ce premier ar- ticle avec ce que dit M. Duhamel dans celui-ci , il fera facile de trou- ver la folution de plufieurs pro- blèmes. VALÉRIANE. ( Voyti Planche XVIII, pag. 505.) Tournefort place cette plante dans la troifième fec- tion de la féconde claffe des herbes d'une feule pièce & en entonnoir, dont le calice devient le fruit ou l'enveloppe du fruit ; il la dtfigne par ces mots : Vakriana herbenfîr. , phu folio olufatri diofeoridis , d'où Linné la nomme VaUriana phu , & la claffe dans la trhndrie monogynie. Fleur.T)'ut\e feule pièce en enton- noir , formée par un tube B, long , évafé à fon extrémité, laquelle tft divifée en cinq parties arrondies. Elle eft portée par un calice très- peu apparent , compolé de quelques folioles très-minces & velues. Trois VAL ctamines & un piftil qui font repre- fentés dans la corolle ouverte C. Fruit. Capfule D , dont la tête fe développe peu-à-peu & devient une houpe foyeufe , E.dont les foies font branchues. La graine F , renfermée dans la capfule , eu applatie. Feuilles. Celles des tiges, ailées; celles qoi partent des racines font lans divifion,ordiraiienier.t entières,, quelquefois en forme de lyre. Racine A. Groffe , ridée, tranfver- fale , garnie en defTous de groffes fibres. Port. Les tiges font communément hautes de trois pieds , grêles , rondes , liffes , creufes , rameules. Les fleurs naifferu en manière d'om- belle aux fommités des tiges. Lieux. Les montagnes , les bois : la pLnte elï vivace , fleurit en juin & juillet. Propriétés. On recommande la racine dans prefque toutes les ma- ladies de foiblefl'e ou convulfive , dans Pepi'epfie fur-tout , & pour pro- voquer le fommeil & le cours des urines. Il feroit néceffaire de confia- ter de nouveau ces bons effets. Ufages. On donne la racine ni:l- verifée & tamilee , depuis demi- drachme jufqu'à deux, drachmes, in- corporée avec un firop, ou délayée dans cinq onces d'eau. Peéduitc en petits morceaux depuis une drachme jnfqu'à demi-once , en macération au bair.-marie dans iix onces d'eau. Valériane rouge, ou des jardins. Von-Linné & Tournefort la nomment Vahriana rubra. Elle diffère de la précédente par fes fleurs d'un ronge très-ngre iblc & qui font portées fur de petits pédicules, & par fes feuilles en forme de lance VAL & très-entières, dont la couleur eft d'un vert blanc On en connoît une variété , a feuilles très-etroites. Cette plante eft vivace , elle croît lpontanément fur des monta- gnes élevées ; dans nos jardins , elle fleurit pendant prefque tout l'été & l'automne. On la multiplie en féparant de fon pied quelques drageons ; les femis de la graine dans terre-meuble ont lieu en mars , ils ne demandent d'autre; foins , lorfque les jeunes plantes pouffent, que d'être farcies & arrofés au beibin. Lorfqu'ils font forts, on les tranfplante à demeure. Cette valériane demande à être mife dans de larges platte-bandes , parce qu'elle fait niafle par la quan- tité de fes rameaux, qui s'élèvent à la hauteur de deux a trois pieds. Valériane grecque. Les jar- diniers ont tort de placer cette plante avec les valérianes, elle n'appartient point à ce genre- Tournefo:t & Von- Linné la nomment poUmonlum cœru- Uum. Il y a une variété à fleurs blan- ches. Lijleur eft compefée de cinq pé- tales & de cinq étamines-; le piftil eft plus long que les étamines , & les étamines plus longues que la corolle qui eft d'une feule pièce & en forme d'entonnoir. Fruit. Capfule ovale , à trois an- gles , à trois loges ; les femences font irrégulieres & aiguës. Feuilles. Sans pétioles , ailées , terminées par un impaire. Les fo- lioles font entières. Racine, l-'ibreule. Port. Dans les jardins , les ti^cs s'clàvent a la hauteur de deux à trois piedj, droites , (Impies , cannelées , VAL 54! les fleurs naUTent au fommet , difpo- fées en bouquet. Les fleurs font al- ternativement placées fir les tiges. Lieu. Originaire de Grèce. Elle fupporte cependant les hivers ordi- naires dans nos jardins. Lorfque le froid eft trop rigoureux , il la fait périr. La plante eft vivace, & fku- iit en juin & juillet. Culture. On la multiplie en parta- geant les diageons de ies racines, & par les femis dans une terre douce , légère , & compoiee d'un bon ter- icau. Si on délire avancer des plan- tes , on femera fur couche modéré- ment chaude. Lorfque des plantes font aflez fortes , on les tranfplante à demeure. La plante fleurie pro- duit un joli effet. VALVULE. Membrane qui pro- duit le même effet , & qvii a le même ui'age dans les vailieaux & autres conduits du corps de l'homme &C de l'animal , que des foupapes duns les machines hydrauliques , & qui eft fitueede telle manière qu'elle empêche que les liqueurs ne re- tournent pas du même chemin qu'elles font venues. Entre les val- vules du cœur , les unes permettent au fang d'entrer dans le cœur , tte. l'empêvhe d'en fortir par le même chemin. Les autres le taillent fortir du cœur & s'oppofent à fon retour. Plu- heurs auteurs qui fe font occupe de l'anatomie végétale , ontfuppofc dans le> plantes & dans les arbres de fem- blables valvules , à l'effet de donner h la sève un vciitable mouvement de circulation. C'cft une fuppofition purement gratuite, puiiqu'il efl bien prouvé aujourd'hui que la sève n'a qu'un mouvement d'afeenfion pen- dant le jour, de dc&enfion pendant 542 V A P la nuit , & non une véritable circu- lation. Mais on conviendra que les articulations ou réunions des bran- ches aux bourgeons , des bourgeons aux yeux ou boutons , des boutons aux pédicules, des Heurs, des fruits, des pédicules aux noyaux ou grai- nes , l'ont autant de valvules , ou du moins elles en font l'office , puif- qu'à chacun de ces point; de réu- nion , on voit des rides ou an- neaux modérateurs de la sève , & qui ne permettent qu'a la portion de la sève la plus épurée de péné- trer plus avant ; enfin de former fui- vant fa préparation & f a finelTe , ou la feuille, ou la Heur, ou le fruit. VAN. Infiniment d'ofier , fait en coquil'e , à deux anfes , & dont on fe l'ert pour remuer le grain , afin de feparer la paille & l'ordure d'avec le bon grain. Un bon vanneur eil un homme précieux; il fait dans un quart-d'heure mieux 6c plus d'ouvrage qu'un autre vanneur en demi-heure. L'art confifle dans le tour (fe poignet que l'habitude & les difpofitions feules peuvent donner. VAPEUR. Efpèce de fumée qui s'élève des chofes humides jufqu'à une certaine hauteur dans l'atnïof- phère , d'où elle retombe enfuite foît en pluie, foit en petite rofée. Si la vapeur eft épaifîe , fi le froid ou le frais de la région fupérieure la rafîèmblc, onlanomme bmuilLui*^ ou bruint fi elle ell plus concentrée. ( Confultei ces mots ) VAPEURS. Médecine ru- rale. On peut définir en général les vapeurs, comme une difpofîtion fien- ùblc , irritable des nerfs , qui les met V A P dans des mouvemens ipafmodïques continuels , & qui attaquent indillinc- tement les deux fexes. On diflingue deux fortes de va- peurs ; l'une attaque les hommes , & efl appelée affection hypocon- driaque; l'autre, au contraire, qui attaque les femmes , efl connue fous le nom de pafTion hyflériqne, parce que les anciens regaidoient les dif- férons dérangemens de l'utérus , comme l'unique caufe de ceite ma- ladie. Rien n'efl plus vague & plus étendu q'ue l'énumération des fymp- tômes des affections vaporeules. Le Protce , dans l'es métamorphofes , fuivant l'expreffion de Sydenham , & le caméléon, fous fes différentes couleurs , n'expriment que foible- ment leur variété & leur bilarre- rie. M. Pomme , le fils, docteur en médecine , paroît n'avoir oublié aucun fymptome dans la d^ferip- tion qu'il nous en a donne dans Ion Traité des Vapeurs. Nous em- pruntons fes propres paroles. « La tête efl plus ou moins af- fectée; on y relient une pefanteur qui en gène les fondions , & quel- quefois une douleur très -vive , peu étendue , que l'on nomme clou hyflénque, chez le> femmes; plu- fieurs perfonres font incommodées du battement des artères tempora- les; d'autres fe plaignent d'un fioid au l'ommet de la tête. La plupart ont des lifRemens dans les oreilles , des vertiges, des frayeurs , des ter- reurs paniques, des tremblemet s , on trcn-.ouiièmen; de tout le corps , des laffitudes, des douleurs , ces en- gourdillemens , &c. » La trifieffe , la mélancolie & le découragement empoifopneAC V A P tous leurs amufemens ; leur ima- gination fe trouble; elles rient , chantent , crient & pleurent fans lu- jet. Elles rendent beaucoup de vents par la bouche , & des rots acides ou nidoreux; elles ont un crachot- tement incommode, & quelquefois mal aux dents. La plupart font ex- polées à des fuftbcations alarman- tes. Quelques-unes éprouvent une toux sèche , qui devient quelquefois convulfive. L'hcmopthifie , le ho- quet, les palpitations de cœur, font ici très-communes ; elles font quel- quefois fi violentes, qu'on peut les entendre auprès de quelques per- lonnes maigres. » On fent encore des battemens au bas-ventre qu'on rapporte à la cœliaque , à la méfentérique fupé- rieure , ou à l'aorte ; leur poulx eft petit , inégal , intermittent , & même efface dans quelques paroxifives. La fièvre eft quelquefois de la parti. ; mais rarement les malades le plai- gnent communément d'anxiétés & de naufees , & font tourmentes par le vomillcment , qui approche quelquefois , par fa violence , de la paifion iliaque ; on fent un grouil- lement , des tiraillemens & des douleurs dans les entrailles , & mê- me des coliques des plus terribles. Le ventre, dans ces circonftanccs, eft dur & élevé ; plufieurs difent y lentir le mouvement de bas en huit d'une forte déboule. Cette on- dulation a imité plufieurs, fois (comme je l'ai obfervé moi-même ) celle que fait un ferpent , & fe fuir fen- tir du bas-ventre à la gorge , qui en loufîre un étranglement plus ou moins violent : le cours de ventre ou la conftipation, les urines limpi- des, leur luppreilion totale , ou leur V A P 54: rétention , font encore des fymp- tômes familiers aux deux affections, de même que le froid & le chaud qui fe fuccèdent. Ce dernier fe fait principalement fentir au dos , qui peut être encore le liège des grandes douleurs. » Les malades fe plaignent auffi de crampes & d'inquiétudes «ux jambes , qui troublent leur repos. On voit enfin à ces parties des en- flures qui ne reçoivent point l'im- preflion des doigts, & que le lit ne difhpe point. Tels font les fymp- tômes les plus ordinaires qui carac- térifent les vapeurs de l'un & de l'autre fexe , & qui les confondent tellement enfimble , qu'on a de là peine à les diftinguer. Mais l'affec- tion byftérique eft fujette à des pa- roxifmes , dont le retour eft quel- quefois petiodique , & qui recon- noiffent des fymptômes particuliers. Ils fe mani'èftent communément par un reflèrrement ou étranglement a la gorge , par la difficulté d'avaler , par la perte de la parole , par la iurTocation , par une forte de fom- mcil profond , qui prive les malades de tout fentiment ; ils perdent quelquefois la connoifrance auffi l'u- bitement que dans l'apoplexie, ce qui en a impofé plus d'une fois à ceux qui nég.igcnt d'examiner alors l'état de la mâchoire qui cfr en con- vulfion dans l'accès hyfterique. Ce- lui-ci eft quelquefois fuivi des con- vulfions Ici plus terribles, peu dif- férentes des cpileptiques. Dans cet état , les mincies de la refpiration & du bas-ventre efluient les plus rudes fecouiîes,& ces derniers s'e- lèvent prodigienfement. » Il reffemble quelquefois à la fyncope ; mais la pâleur du vifage 544 V A P & les fueurî froides , peuvent dif- tinguer cette dernière , qui d'ail- leurs eft fort comte , quel qu'en foit l'événement, pendant que l'ac- cès liyfrérique peut durer pluficurs jours. Dans quelques femmes , le poulx eft totalement éclipfé , & la refpiration fe fait d'une manière fi infenfible, qu'elle ne ternit point la glice, & n'ébranle point la flamme d'une bougie qu'on préfente au nsz. La roideur du corps les a fait paf- i er pour mortes plus d'une fois ; & il peut arriver de cette méprile le plus affreux de tous les malheurs. >» Pluiieurs hyflcriques, quoique fans mouvement & fans paroles, en- tendent tout ce qu'on dit , & voient même tout ce qu'on fait auprès d'elles. On en a vu revenir par un mouvement de colère contre ceux qui vonloient faire quelque chofe qui leur déplailoit. Une , entr'autres, citée par M. Lieutaud , à laquelle on vouloir appliquer des vcficatoi- res qu'elle avoit en averfion , piit fi bien fes dimenfions , qu'elle ap- pliqua le plus vigoureux foufilet à fon chirurgien ; & ce qu'il y a de plus furprcr.ant, c'eft qu'elle re- tomba dans fou premier ctat , mais qu'elle fît refpecîer. » VctoU voulut diflcquer le pré- tendu cadavre d'une femme qui étoit depuis long-temps dans une pareille fyncope; la fin de fon at- taque approchait fans doute ; elle le plaignit vivement au premier coup de fcalpel, ce qui çaufa une double frayeur a l'anatomifle , qui quitta l'Efpagne , pour fe mettre à l'abri de l'nquifition. Aftlepiadt fut plus heureux : il rencontra le ca- davre d'une femme qu'on portoit au tombeau , il s'en approcha , & V A P il reconnut qu'elle n'étoit pas morte, mais qu'elle étoit en fyncope. J'ai vu moi-même, nous dit M- Vauliny des fyncopes durer près d'un jour. Et moi j'ajoute , en avoir vu durer pluiieurs jours de fuite. Il retarda les funérailles d'une fille du peu- ple , parce que fa couleur n'étoit pas tout-à-fait changée , & elle fe rétablit quelques heures après. Or» voit par ces exemples , a;oute-t-il , combien il faut être fur les gardes dans les maladies vaporeufes , pour ne pasconfondreaveelesmorts, des perfonnes vivantes. » L'accès hyitérique fe termine quelquefois par les fueurs , & en- core plus fouvent par les urines. Lorfqueles malades enfortent, elles poufTent de longs foupirs , & font fouvent des éclats de lire avec mille geites ridicules \ quand la rai- fon elt revenue , elles fe plaignent d'une pefanteur douloureufe a la tête ; elles fe fentent un prand ac- cablement & le corps brife. » Quoiqu'on général le paroxifme des vapeurs ne foit pas beaucoup à craindre, néanmoins on l'a vu quel- quefois dégénérer en létharg:e ou en vraie apoplexie , & caufer la mort de ceux oui en étoient atteint. L'atrophie vient fouvent a la fuite de cette maladie, fur-tout lorfqu'elle eft longue ; il ell même bien diffi- cile d'en revenir , s'il exiire un vice organique dans la matrice ou dans les autres vifeères abdominaux. Il y a deux fortes de caufe- qui peuvent produire les vapeuts. Les unes font phyfiques, les autres font morales. Nous rapporterons aux cau- fes phyfiques le défaut d'excrétion de la femence, les obftructions des vailieaux de la matrice , la crafïè trop V A P trop ' fermentcfci'.ile ou trop vif- queufe du fang , a la fiippre/Hon , ou la dimiuuti^n des règles. Les c.uife. morale, font plus nom- breufes , &: dans cccce clafle , on doit d'abo:d y comprendre i'oifi- veté , le luxe & l'es douceurs per- fides. Les arïedion, douces & ten- dres qui fuccèdent à l'énergie des piifions, la tranquillité qui p. end ;a (»açe de la cr hue. Le? fped. scies , 'abus des anufe n^n. de toute el- les pLifns fous mille formes ■ntes, ébranlent tout le fyf- tême nerveux , & bientôt par des iccouifès répétées & dei efforts contraires, énervent les facultés de l'ame, 8j conduif-r.t a l.i fa.icté , au dégoût & a la langueur, fource k\o.ide , de laquelle découlent ces maux cruels qui affligent 1 qu'une orgatàfation plus delica.e , une plus grande irrit loi'ite n.nd auffl plus fujet aux maladies qui en l'ont la fuite. Mai. la ntolleiTe & les délices de la vie, ne font pas Ls ieiilcs cau- fes des vapeurs, l'on doit y ajou- ter la vie Cédentaure , le m dneuis & les chagrin, de toute efpece, le choc des pafflons vives ou ten ri s, les mouv.cmens violens de Pâme, la contention u'efpiit, l'étude, la dif- pofition a la tendreile , un an'i »ur malheureux , des défirs effrénés & rendu, v.iins , ou fatisfiits avec tiop d'a>andon; enfin, tout ce qui peut agite 1 vivement les nerf , déi .n- ger l'ordre de Luis mouvemens, & troubler les fonctions de l'aine. UI parle de. c llfc . mo- . ;1 ne Lia pojnt ini;t:le d'ex- pol.r lei les lignes de cette mala- d c, que l'on peut appeler moraux; ... i mt une mélancolie profonde ;, IX. V A P 545 un ennui, qui rendent la vie infup- portable , fans raLon apparente de joie ou de tiLLife, des appétits dé- règles , du caprice dans les goûts, de la répugnance pour les objets qui paroilLbicnt les plus aimables, tandis que l'on eft entraîné vers ceux qui nous étoient odieux ; des craintes fans fondement , des Lon- ges fitigans qui dérangent le lom- meil, des fpaf.nes, ée. palpitations ^ des tremblemens a la. nouvelle la moins intérefiintc,a la fimplearrivee d'une perfonne inattendue , & tant d'autrefs fymptomes qui dépendent tous de la lciion dans les fondions de l'aine , plutôt que d'une caule matérielle. Tidlccmait des v.tpiws par caufe phy-% Ji.juc. On s'attachera à reconnoitre fi la craffe du Lng ell trop fermera tefcble ou trop vifqueufe. On reconnoit cet état fermen- tefcible a la viva.itc du poul -, , a la caaleur forte, & a la Lniiui.ité portée a un te! degré , que les oLursfoitesen déterminent l'accès ; év l'état vifqueux a la foiblefI« du poulx, au froid que la malade ref- Lnt au fi.ikLm.nt. Dans le pre- uiie'r , pn do t nrat'quer la faignee , donner de. cn.ullions & autres i - le dcinie , au cont aire , cmnm. il y a toujours des obltrud ons , il faut mètre en ufage L'extrait d'helîébpjre noir, & l'eLduaire I Lorfq ie la luppreffion du flux menlhuel , ou lLx<.r ci >n ( mence , ! pi ■ caufe.s de cette maladie, il f o , dans le p « n er cas, faire Ligner , même dans l'ac- Z i i 546 V A P ces , fi les forces le permettent ; mais fi la faignée eft contre-indi- quée , il faut fuire des ^Tarifications dans l'intérieur des cuiifes & aux jambes. Dar.s le fécond cas , fi on a à traiter de jeunes veuves ou des filles, il faut s'abflenir des re- mèdes trop acres ; les adoucifians reMiliflent beaucoup mieux. Rondt- Ui confeille les remèdes qui peu- vent diminuer l'humeur féminale ; mais comme cette voie eft trop longue , il vaut mieux fuivre le con- feil d'Hippocrate , qui eft ut mu- lier cum hominc cohabitet. Ferntl , Mercurialis , Foncanon , confeillent le même moyen. Forejlus & Mercatus, le chatouillement des parties géni- tales , & de mettre un grain de mule dans le vagin. J'ai employé avec le plus grand fuccès fur une jeune ftmme ce dernier remède ; & toutes les fois qu'elle eft at- teinte de fes vapeurs, fon mari ne manque point de mettre dans le vagin quatre grains de mufe , & l'accès fe termine de fuite. L'au- torité de tous ces grands hommes, & le grand avantage que l'on re- tire de leur méthode , doit être de quelque poids , pour qu'on doive la permettre en morale. Rodius gué- rit une religieufe qui étoit au plus haut point de cette maladie, avec coma , convulfions , emproftotonos , par l'application des veficatoires & des ventoufes à l'intérieur des cuif- fes ; il fdifoit prendre à h malade en même- temps , les aloètiques, tels que China Jimplex, & des demi- bains; il le fit un écoulement de ma- tière reflémblante au blanc-d'œuf, que pcifonne ne méconnut, qui foulagea beaucoup la malade , & qui fut regardé, avec jufte raifon, V A P comme le foyer de cette maladie. Les anciens appliquoient les cautè- res aux jambes dans les cas rebel- les. Baçlivi recommande le béioar- diqne jovial , qui eft un compofé de la chaux d'étain & de celle d'an- timoine. Les purgatifs font de bons rc- vulfifs de l'état vifqueux, on de la matière obftruantc. Il eft bon de les combiner avec la myrrhe , le fagaperrum , la gomme ammoniac , & autres gommes réfolutives. Mais lorfque l'ctat nerveux domine , les remèdes les plus appropriés font, la teinture de fuie, le camphre, le mufe, la valériane, le caftor, l'eau de marjolaine ou l'on a éteint du camphre. Les alka.'is volatils peu- vent aufli y convenir, à moins qu'il n'y ait fpafme 8c convulfion dans les vifeères du bas-ventre, alors on donnera les narcotiques , & on ne pratiquera la faignée que lorfeu'il y aura pléthore, fréquence du pouls, ou qu'il n'y aura point d'autres moyens pour arrêter les fymptômts nerveux. On peut encore appliquer des ventoufes à l'hypogafire, aux aînés, de> fynapilmes au bas de Tcpine du dos. On chatouillera les plantes dts pieds, on arraci.era te poils, fur-tout su\ parties génit-ks; on fera deslinimms volatil', frr-tcut aux parties ;ifïec.ces de fpafn.e Ces difrerens remedes doivent être ré- gies fut i'ydiofinerâlie de chaque lujet. Une fille qui, dans l'accès, avoit un étranglement, fut Marie par l'ai, pliention de !a theriaque & l'efprit volatil de fel m...ori:ac , a. l'endroit du corps ou i teit cet i trarv glement. On krre oicin..irement le nez pour faire îetenir la refpira- V A P tion ; mais c'eft un moyen dange- reux. Hippocrate confeille la p^r- fufion de l'eau froide ; mais elle ne convient que lotfqu'il y a colliqua- tion des humeurs qui fe portent vers la matrice ; outre qu'elle eit très-propre à prévenir cette colli- quation , il furviendroit des fymp- tômes d'affections nerveufes , telles que la fuffocation , fi l'humeur qui erre dans tout le corps fe portoit fur la matrice. L'eJU froide prévient tous ces accidens, & obvie à la fonte ; elle excite de plus une révolu- tion d tai pi tticien éclairé trouvera facilement Le lil qui peut le conduire dans ce labyrhinte, il imitera ce que l'on pratique eian le traitement du tarantifme-; il eflàyera les airs qui conviennent, jiifqn'a ee qu'il ait enfin trouve celui qui elt du goût du malade. M. AAU. VARECH. Nom ge'nérique quo Ton donne à toute' les fu H mees les ou animales que la mer jette fur fes bouts. Dans quelque:^ 55° V A R unes de nos provinces maritimes, on Ls appelle goémon. Il eft à re- marquer que ce que l'on appelle plantes marines ainfi rejetées , font de vraies produirions anima'cs , & non végétales, quoiqu'elles reflem- blcnt beaucoup par la forme à ces dernières. Elles font ou des débris , ou fimplemcnt des logemens d'ani- maux \ telle ell la famille immenfe & fi variée des algues , fucus , co- raux, madrépores, &c. qui fournif- fent par l'analyfe chimique , les mêmes produits que les fubftances animales bien reconnues. Si on les raffemble en monceaux, fi on les laifle fe putréfier & fe ré- duire en terreau , opération un peu longue à la vérité, elles fourniflent un excellent engrais , principale- ment du genre des engrais falins , compofés d'alkali , & de la partie du fel marin qu'ils retiennent. Cette propriété les rends très-fufceptibles d'abforber l'humidité de l'air, & de s'approprier & de contracter fur elle de nouve'les combinaifons falines. De tels engrais ne font utiles qu'au- tant qu'on les emploie dans les ter- rains dej'i allez abondamment pour- vus de iubftjnces graifieufes, anima- les, avec lefquelies ils fe combinent à merveilles , & forment les maté- riaux de la sève. ( Confulte^ cet arti- cle , ainfi que celui engrais. ) Sans cette circonftance favorable , il vaut beaucoup mieux employer le varech en nature, fans être dé- compofé , c'eft-à-dire , après qu'il eft feché , tel que la mer l'a rejeté. Dans cet état, il maintient la fraî- chrur de la terre , empêche fa trop grande évaporation , & peu à peu , c'ell-à-dire après plu heurs années , il eft entièrement decompofe ; il V A R agit alors , & par fes parties falines, & pui fes parties animales. Le meillcu p.-rtf qu'on puifTe en tirer , c'eft de mêler le varech par pauies égales avec du fumier frais de cheval , de mu'.et, d'ane , de mouton , ou par quart avec du fu- mier de bœuf & de vache. On peut encore , après l'avoir fait parfaite- ment fecher au foleil , An fcivir, au lieu de paille , pour la litière. Lorfque ce mehnge fera amoncelé, la fomentation s'y établira prompte- ment; elle fera tres-vive. Jl convient donc de vifiterde temps àautre la foiTe du fumier, d'y faite couler ce l'eau , fi l'on prévoit que le blanc le gagne. ( Confultez l'article fumier. ) Il eft étonnant que l'induftrie d'un canton refte , pour ainfi dire , con- centrée dans le canton, quoiqu'elle s'exerce en préfence de tous les habitans , tandis que cet exemple devioit fervir de leçon à tous ceux qui font dans le même cas. Le long des côtes de Normandie , & prin- cipalement dans l'amirauté de Cher- bourg, on brûle le varech , à l'effet d'en obtenir le falin , & cette prépa- ration , fi utile au commerce, répand dans le pays une certaine a-lance. Pourquoi négliger cette branche d'in- duftrie fur les bords de la Méditer- ranée, quoique d.ins plufiems can- tons de nos provinces n'éridionales, on y brûle le falker owfôude. (con- fultez ces mots') qu'on sème exprès dans les fols trop imprégnés de fel marin pour la culture du ble. Ce furcroit de falin empécheroit d'en tirer du nord de l'Lurope , & con- ferveroit le numéraire en France, & elle gagneroit en fus la main- d'œuvre. Je vais dcciire la manière de biûler V A R du pays de Caux : puifTe cette inf- truétion engager quelques proprié- taires de nos provinces méridionales à la mettre en pratique. Ils y trouve- ront un bénéfice afïùré,& ils rendront un iervice fignalé à leurs cantons, en détruifant ce varech que la mer accumule dans certaines parties , & dont la putréfadion infecte l'air & le rend mal-fain ; d'ailleurs la mul- t'plication des feux dctruiroit en grande partie les miafmes dont eft charge l'atmofphère. On commence par étendre le varech ou goémon fur la plage , fable ou galet , & a le laifler exac- tement dejfëcher. Dans cet état , on le porte & on l'amoncèle près du fourneau. . . . Les fourneaux def- tinés a cette opération font fort fimples : une cavité de cinq à fix pieds d'ouverture , pratiquée dans le galet même ou dans un terrain marneux , formé en cul-de-lampe , & dont la plus grande profondeur a r8 a 10 pouces, devient bientôt un fourneau : un pefl de paille qu'on y allume au fond , communique le feu au varech defîcché dont on la recouvre légèrement; d'autre varech s'enflamme a l'aide de celui-ci ; la combuftion devient générale dans toute l'étendue du fourneau ; la foude s'y forme à mefure que le varech s'y confume ; & précipitée au fond , lorlque les plantes ont été totalement brûlées, elle y devient fluide , s'y condenfe en fis refroi- dillant , & y acquiert toute la dureté de la pierre. Confuttc^ dans l'article Soude, les détails de l'opération; ils s appliquent à celle du varech. VARICE. VoyiT^ Anévrisme, tome 1 , page i^j. V A R 55Î VARIÉTÉ. Terme de botanique dont on ne faifit pus allez le i'ens dans la manière de s'exprimer des jardiniers & des fleuriftes , qui con- fondent les variétés avec les efpèces. Par exemple , il y a des viole.tes fimples de couleur violette , mais celle à couleur blanche n'eft qu'une fimple variété, & non pas une efpeet diftinfte de la première. (Confulet^ ce mot ) Que le vent ait porte une graine de violette , & l'ait dé- pofée dans une gerçure de mur , dans le joint de deux pierres , & fuppofons encore que ce mur foit expofé au foleil du plein midi , & qu'il foit peu humide, la plante qui en proviendra donnera une fleur d'un violet décoloré , & prefque blanche; mais fi vous tranfpoitez avec foin la plante dins un fol bien fertile , vous verrez un an ou deux après , que la fleur fera bien nourrie, & d'une belle couleur vio- lette. Que le fleurifte qui s'extafic devant les panachures tranchantes & régulières d'une fleur de tulipe, plante (on oignon dan° un fol engraif- fé largement par du fumier, la fleur s'enivrera , les panachures fe dété- rioreront , & la couleur du fond dominera fur toutes les autres. Ces bigarrures de couleur ne conftituent donc pas des efoèces , mais des variétés , puifque la couleur eft de toutes les partie^ de la plante, celle qui fouffre le plus de changement. Jl en eft ainfi des feuilles panachées. Je ne crains pas de dire que les panachures , fur-tout celles des feuil- les , font le réfultat d'une véritable maladie dans le parenchyme. Les variétés font donc des différences purement accidentelles qui fe trou- vent entre les individus de chaque 552 VAS efpèce. Il en eft ainfi des fleurs doubles que l'on ramène à leur pre- mier & naturel eut de fimplicité, en diminuant par progrelîion h culture recherchée qui les a fait luxu- rie , & qui a converti les parties fexuelles de la rieur en feuilles de la fleur ou pétales. Malgré ce que je viens de dire , il y a des variétés confiantes. Par exemple , dans les fruits que l'on perpétue par la greffe , la pomme calville rouge ne conititue pas une efpèce diitinéte de la cal- ville blanche. Cette dernière eil une variété confiante de la première. Loriqu'une variété eft établie dans une plante , on la multiplie & on la conferve , fi la plante eil fuf- ceptible de fe reproduire ou par bouture ou par drageon ; ev'c. mais fi pour fe la procurer de nouveau , on eil force de recourir aux lemis , on n'eft p is afïuré u'obten'r la même variété que celle qui a donné la gi aine , & fou vent cette grain.1 fou nit de nouvelles variétés , foit pour la for- me , foit pour les couleurs que l'or) n'at; enduit pas, VASE. BOURBE. Dépôt terreux qui le forme au fond des étangs , ou qui e il depofe par les rivières, les ruiiTe.mx , ou qui cil entraîné par l'eau des p'.ules dans un lieu dé- terminé. L'infoucianee des aabitans de la campagne ell étonnante, rela- tivement au p at' avantageux qu'ils pourroient retirer des vafeç, s'il, prenoient foin de les raflern! ler> Pourquoi , le long d'un chemin, par exemple, ou le long d'une terre , ouvrir un foffé furie bo d oc fur toute fon étendue ? crains-t-on donc que l'eay n'entraîné p-is ailez. de terrain, fur tout fi la pente eil un p^u rapide? VAS Ne vaudroit-il pas mieux , par exemple, laiffer dans ce foiTc, à tous les dix pieds , une iercnue un peu moins haute que les bo:ds du foffe, pai-defîus laquelle l'eau furabondante s'écoulctoh, fans entraîner la vafe ou limon , qui fe pré-c'piteroit d-ns le fond. On le p'epaieroit de cette manière, Içrefidu ou meilleure tcr.e de tout le voiiinage , & que l'on enleveroit deux ou t:ois fois Fannee lorfque !e folie feroit à lèc Pour- quoi biffer perdie l'eau qui lave Iç p.'.vé d'un village, d'une petite ville , & ne pas la rafFemblcr dans une mare .' Si on craint que cette eau n'incommode , qi.Vn la faffe couler après quelques jouis , & des qu'elle aura dépofeja partie terreufe qu'elle contient, De telles vaics vaudroient aut-nt que le meilleur fumier , &c peuvent fur le champ être tranfportées dans les terres. Il n'en efl pas tout- à-ldit ainfi de celles que l'on retire du rond des ét.ngs , des pièces d'eau , foit qu'elles contiennent ou ne con- tiennent pas cws détins de racines pu de plantes. Il comient de les étendre pendant tout un été, & de les laillei expofées j gro< f c. ici. , e n- fuite aux fortes gelées qui le. e é-: les émietunt au point qu'on peut fa.ilementenfuite Ls diltriwuei lut 1 .s u.re comme un excellent v. Je piéfe.e cette méthode à ce lOi'rher un gros rnpnct.au, p.-rce que fa kuL partie extérieure bénéficie. d. la lunuè e , de la chaleur oc des effets météo lique-s, Oaoi qu'il en foit, le cultivateur yigil in't r,g .rclera les vafes qi ques comme une grande leffouice, & un moyen affur^ de fe p ocurer, a p.u de fais, beaucoup u'engrais. Il dirigera fi bien Ls eaux fa V E G fies poffeiHons , qu'aucune partie n'échappera fans lui laifler ce qu'elle a enlevé des champs de fes voifir.s ou même des liens. C'eft dans ces vafes qu'eft accumulée la terre vé- gétale par excellence , le véritable humus ; enfin la feule terre qui entie comme partie conitituante dans la charpente des végétaux. VASSAL. Celui qui relève d'un feigneur, à caufe du fief. On avoit étendu la lignification de ce mot jufqu'a l'individu qui payoit une re- devance à un feigneur. Grâces foient rendues à la conftirution franco if e , ce mot féodal fera bientôt oublié & inconnu dans le royaume. VEAU. fojyrçBŒUF. VÉGÉTAL. On défigne ainfi gé- néral .ment parlant toute efpece d'herbe , de pbnte , de fous-arbrif- ieau , arbrifleau , arbufte , arbre; en un mot , tous les individus qui compofent le règne de la nature , appelé végétal , qui font fufceptibles de naiflance , d'accroiflement , de repioduch'on & de mort. VÉGÉTALE , ( TERRE ) déno- mination qui s'applique plus parti- culièrement à la terre qui forme la couche fupérieuie d'un champ, d'un pré , &c. qu'a l'intérieure , parce qu'elle cil plus prépatee par les labours , ou parce qu'elle con- tient plus de débris de végétaux & d'animaux; mais fi la malle totale au moins jufqu'a une certaine pro- fondeur , ell le réfultat d'un dépôt , la terre de de/fôus mérite tout au- tant le nom de terre végétale que celle de de/Tus. ( Confuiu^ l'article Tunu IX. V E I 553 TERRE. ) La feule différence con- fifte a ce que l'intérieure eft moins travaillée par les engrais météoriques, ( cnnfulte^ ce mot ) & parla chanue ; mais afin de réduire a fa véritable fignification le mot terre végétale, je dirai que la feule qui exifte & qui mérite ce nom , eft la terre foluble dans l'eau ; qu'elle ell uniquement compofee de dtbu's de végétaux & d'animaux ; enfin que c'eir le véri- table lu. mu* qui fert à former la char- pente des plantes , & qui fe trouve répandu en plus on moins grande quantité dans toutes les autres terres. Ces dernière": ne font que des terres matrices qui ne concourent à la végétation que parce qu'elles fervent de point d'appui aux racines des plantes , & parce qu'elles retiennent la quantité d'eau uccelTaire à pro- curer la difiolution & l'appropriation des parties falines & animales ; enfin à donner à la sève la Huidité convenable a fon introduction dans les tubes capillaires des racines , & de-là dans toutes les parties de la plante. Il réfulte de ces principes qu'on aura toujours de la terre vé- gétale , fi on a loin de faire pro- duire de l'herbe quelconque, & de l'enfouir. On augmentera Yhumus par l'addition des fumiers ou de telle autre lubfrance animale. Con- fulte{ les articles Amendement , Engrais , Lupin , Prairie , Sarrasin , Terre , &c. VEINE DE TERRE. Portion d'un champ , d'un pré , d'une vi- gne , &c. , où la terre ell d'une qualité différente du refte. Quelque- fois ces différences font extrêmes, & on trouve , par exemple , une bande de fable , ayant pour côté A a a a 554 V E L de l'argille pure , ou de l'argille entre deux bandes de fable ; une veine de terre couleur brune a côté d'une terre jaune ou rouge ; ou enfin une veine de galets ou petits cailloux au milieu d'une maiTe de terre végétale. Voilà les irrépro- chables témoins de grands bonle- verfemens furvenus fur la furface du globe que nous habitons , des irruptions tumultueufes des eaux , des fra flores que leurs chocs ou lears retours précipités ont caufés ; enfin , des depéts qui ont fi peu re ; elles aug- mentent médiocrement l'expectora- tion. Elles font indiquées dans la toux effentielle , lorfque la codion eit ftite ; dans la toux catarrale , l'afrhme pituiteux; l'éteinte de voix catarrale ; l'éteinte de voix pai !a violence de la toux, par des cris ou par des chants fo- ce*. Ufaocs. Feuilles récentes , depuis deux drachmes jufqu'a une once, en infufion dans cinq ont.es d'eau : feuilles sèches, depuis demi-drachme jufqu'a demi-once, en mfùfion dans la même quantité d'eau. Le firop de velar n'a pas plus de vertus que l'in- fufion des feuilles , édulcotée avec lucre. VELVOTE, ou VÉRONIQUE FEM ELLE, f'oyei Planche XV 1 1 1 , page 505. Tournefort la place dans la V E L quatrième feétion de 1;» troifième claffcdes herbes à Heur d'une feule pièce irrégul'ère , terminée par un mufle à deux mâchoires. Il l'appelle Linaria fegetum nummulariœ folio vil- lofo. Von-Linnc la nomme An:hln- num fpurium , & la claffe dans la didynamie angiofpermie. Fleur. A la figure d'un mufle B , le derrière eft aime d'un éperon. C , repréfente les deux étamim s , ordinairement fertiles , attachées à la lèvre luperieure de la corolle. Le piflil D eft place au fond du calice E, divife en cinq fegmens aigus. Fruit. F, caplule recouverte par trois va'ves, dont H en repréfente une ; elle eft feparée en deux loges. G , la fait voir coupée tranfverfale- ment , & montre l'arrangement des graines I. feuilles. Ovales , quelquefois en forme de cœur , portées par de courts pétioles , d'un verd pâle & jai nâtre. Racine A. Menue, fibreufe, pivo- tante. Port. Tige herbacée , arrondie , baffe, inclinée, légèrement velue; les fleu;s portées par des pédicules plus longs que les feuilles qui font alternativement placées fur les tige";. Lieu. Dans les blés , dans les che- mins, fa plante eft annuelle, &: fleu- rit en juillet & août. Propriétés. Toute la plante eft vul- né;aire , déterbve , adouciffante, & fiiiv.mt quelques-uns , réfolutive. Plufâurs auteurs la recommandent contn les tumeurs fcrophulcufes, la lèpre , Phydropifie, la goutte, les d.^ices Sî le caiiecr. Il feroit à deli i que de nouvelles expériences raflent oes lalutaires effets. Ufages. On l'emploie , comme la V E N 555 véronique , en infufion & en décoc- tion. VENDANGE. Ce mot a deux fiemification ; il defigne la récolte du rarfin pour faire le vin, &: l'épi - que à laquelle on fait cette récolte. Dar tns des trois quarts des vigno- I I i royaume, le jour de l'ouver- ti. des vendanges étoit fixé par ic fefgneur-décfmateut , par le feigneur. du lieu , oê par nne convention des coirfuls i;es paroiftes ; d'où nfultoit ce que 1' m nommoit le ban des ven- danges. Prefque par- tout les habitans ttoient obligés de vendanger gra- tuitement les vignes du feigneur avant les leurs. Le ie:gncur les nour- lilibit, & le" feigneurs généreux faifoîent danler a la veillée les ven- dangeurs. Ce bal champêtre &: bachi- que étoit fort gaî & peu coûteux. II eft bon de conftater ces faits , parce que, dans trente à quarante ans , le fouven:r en fera perdu , attendu que ch:.que propriétaire de vignoble a récupéré le droit naturel de récolter fes raifins , quand bon lui femble , fans attendre la permif- fion du decirmtcur & du leigneur. Les pays d'états de Languedoc & de Provence ne connoiiîoient pas ces entraves. Afin d'éviter les répétitions fur l'époque ou l'on doit vendanger, les précautions que demande cette récolte, &:e. conjultc^ dans le tome 4, page 474 , ce qui a été dit au cha- pitre fécond, fecHon première & fui- vantes. VÉNÉRIEN (mal ). Voye^Vt- rôle. VENT ( arbre a \Acm).JarJittage. Arbres fruitiers qu'on ne tient ni en efp.dier , ni en mi-tige •■, mais qui , A a a a a 556 V E N livres à eux-mêmes , pou/Tent leurs branches d'après les impuliions de la nature. S'ils ne donnent pas le plus beau fruit , ils donnent au moins le fruit le meilleur & le plus favoureux. VUttT. Économie rurale. Air poufTé d'un lieu à un autre avec plus ou moins de violence. Quelle eft la caufe de; vents? Cette queffion géné- rale & purement phyfique n'eft pas encore déterminée, maigre les nom- breufes hyp othètes .fournies par un tràs-grand nombre d'auteurs. Rap- porter leurs opinions ieroit très- long, & nous écarter du but de cet ouvrage. Nous nous contenterons donc de dire que la principale caufe de ce mouvement de l'air , eft la chaleur du foleil. En général, toutes les caufes qui produiront dans l'air une raréfaction, ou une condenfation confidérable , produiront des vents dont les mouvemens feront toujours direcls , où fera la plus grande raré- faclion ou la plus grande conden- fation. Si les vents pafTent fur des mon- tagnes chargées de neige , ils fe chargent de froid & fe font reiïéntir tels dans les plaines , même à une allez grande diftance , fuivant leur direclion & force de direction. Si , pendant l'été, la neige des monta- gnes eft fondue , mais fi ces mon- tagnes font humides , les vents que l'on re fient dans la plaine font ou frais ou même froids , en raifon de la rapidité de l'évaporation occa- sionnée p.ir la rapidité des vents , parce que toute évaporation produit le froid. Si , au contraire , ils pafTent fur des montagnes, lur des terrains fecs, ils produiront une fenfation chaude, V E N quand même leur direction viendront du r.ord. Nous jugeons de l'inten- fité de la chaleur ou du froid des vents , d'après notre propre chaleur naturelle, & d'après l'évaporation de cette chaleur qu'ils excitent en nous. Suppolons que l'air foit a dix degrés de froid , mais que l'air eft tran- ?uille , ce froid fera pour nous moins enfible que fi le courant d'au eft rapide , quand même le fioid ne feroit que de cinq degrés. Dans le premier cas, il n'excite pas fur nous un courant d'evaporation. Souffl.i fur votre main la bouche ouverte , vous direz, l'air qui fort de mes poumons eft chaud. Soufflez de même , les lèvres ferrées , & établi fTez un fort courant d'air , & vous direz , cet air eft froid. Cependant, c'eft fpecifique- ment le même air qui produit deux effets difFérens, en raifon de la rapi- dité de fon cours qui produit fur nous plus ou moins d'evaporation de notre propre chaleur. Mais û votre main eft humide , fi elle eft imbibée d'un fluide très-évaporaMe comme l'éther , comme l'efprit-de-vin , & que l'on fouille rapidement defTus , on éprouvera un froid glacial , parce qu'on aura produit une plus grande évaporation. Cette petite comparai- fon donnera à celui qui réfléchit , les caufes du froid ou de la chaleur dans fon canton, occafionnces par les vents. Les végétaux éprouvent les mêmes effets , mais non pas tous égale- ment , a caufe des circonftances où ils fe trouvent. Par exemple , l'oli- vier fupporte un bien plus grand degré de froid avant de périr , s'il n'eft pas expofe à un courant d'air. Le même froid qu'il éprouvera en décembre ou janvier ne l'end &nun*» V E N fera pas autant que celui de février, quoique moins confidérable , parce qu'en février , fi l'hiver a été doux, le mouvement de la sève commence à s'effectuer. 11 efl alors plus len- fible au froii , parce que la ma- tière intérieure , fufceptiMe d'être évaporée, efT plus confidérable. C'eft par cette raifon que plus les plantes &C les bourgeons de? arbres font en- core herbacés, plus ils font fepfiplcs au froid , & plus ils font endom- magés ou détruits par une grande évaporation. C'efè encore la raifon par laquelle les gelées tardives du printemps produilent des effets fi funeftes. Tout homme qui defire acheter des biens de campagne , doit exami- ner foigneufement a quels vents , à Jiuelles rafales de vents ils font expo- és , examiner les points d'où ils fauf- ilent, &: fur-tout s'ils ne pafïent pas fiK des étangs, fur des relariffes de ri- vières , 8c fur toute cfpècede putréfac- tion fufccptibles d'altérer la faute de fes habitans. Chaque pays , chaque canton a fon vent plus ou moins nui- fible ; fon côté , d'où viennent les grêles , les ouragans. Qu'il examine donc fi la majorité de fes fonds en font à couvert, s'il peut fe garantir des coups dangereux de vents par des plantations de forêts , par cje$ haies élevées ; enfin, a l'exemple des Hollmdoii qui renferment au Cap de Bonne-Efpérance tous les champs par une ceinture de bambou, s'il peut les clore par de pareils moyens. Ces idées paraîtront extravagantes à quelques lefteurs, puériles peut- être à d'autres ; m fis comme l'expé- rience m'a appm àconnoitre les effets des abris, des forets, des haies, &c. j'infifte fur le parti que je propofe. V E N 557 V-EWTi Médecine rurale. Vapeur aériene & élaflique qui s'engendre dans certaines cavités du corps. Peifonne n'ignore que l'œfophage , i'eftomac, & tout le conduit intefii- nal font prefque toujours le liège des vents, que leur préfence occa- fionne des maladies très-doulou- reufes, que leur fortie termine aufli promptement. On connoît afTez les dénomina- tions que l'on donne aux vents qia s'échappent par le fondement avec bruit, ou fans bruit. On appelle or- dinairement rapport, en latin ruclus, celui qu'on rend par la bouche , dont l'odeur & le goût varient rela- tivement aux alimens dont on a ufé- Il eft encore bien prouvé qu'on peut rendre des vents en même temps, & avec violence par les deux voies. C'eft ce qu'on obfervc dans le choiera fec, maladie qui a été fi. bien décrite par rïyppocrate , & qui efl toujours accompagnée d'une conftipation opiniâtre, d'une ten- fion au bas-ventre , de trai . . &: de douleurs aiguës dans les lombes. Ce ne font point encore là les feules maladies que produifent les vents. Tantôt ils occasionnent le fine, en caufant i fubitede l'cftomac, £: des inteftins, de telle forte que tout le bas-ventre s'élève coniidérablement, fur -tout vers les hypocondre , éc tantôt ils donnent naifîance a des grouille- mens ou borborigmes , en parcou- rant avec bruit &. fans don' circonvolutions du tube inteitinal. Enfin ils déterminent la colique ven- teufe de l'cfiomac, la colique ven- teufe intcflinile , la tyropanite & 55$ V E N le reflux des vents vers le haut , maladie connue &. appelée du nom grec anadrome. Cette dernière indifpofition eft très-familière aux hypocondriaques. Les perfonnes les plus fujettes à ces maladies font celles qui ont le tempérament phlegmatique & pitui- teux , qui ont le ti/fu du corp lâche & fpongieux ; les enfans, les vieil- lards , les cacheftiques , les hypocon- driaques, les vaporeux, les femmes nerveufe-. ; celles enfin qui ont éprou- vé de grandes pertes, qui font abat- tues par des peines & de grands chagrins , ou affoiblies par des maladies longues, & qui ont déjà éprouvé de légères attaques d'.po- plexie faufle, ou de paralyfic. Dans ce nombre on doit encore v com- prendre l-.s mélancoliques , les atra- bilaires , le> bilieux , les gens de lettres , ceux qui ont l'efprit vif & pénétrant , qui fuivent avec trop d'ardeur l'attrait des feiences, qui paffent les nuits a l'étude des ma- tières sèches & ablrraites , qui le livrent avec excès aux plailirs de l'amour , ceux enfin qui ont l'efprit agité de quelque violente parTion , Comme la colère, la crainte, la ter- reur , &c. L ufage des alimens vifqueux , tenaces, remplis d'une grande quan- tité d'air , & fufceptibles d'une cor- ruption prompt j & foudaine, occa- fionnent encore les différentes mala- ladies venteuies dont nous avons donné l'enumération. Il faut y ajouu r les viandes fichées & fumées , les fèves , les pois , les châtaignes , tous les fruits, les herbes potagères & tous les Lgumes; le laitage, tout ce qui efi doux, gras, ou huileux, les fritures, le poiilbn de mer, ylc, V E N le pain chaud , les gâreaux,.le"s vins blancs qui n'ont point fermenté. Il faut convenir néanmoins que les hommes fort & bien portans font pour l'ordinaire a lV.bri de ces maladies, à moins •qu'ils n' . tr.t trop mangé , ou trop bu des vins en fermentation , qui contiennent beaucoup d'air élaitique , ce qui prouve , comme l'obferve très-bien Bnchan , que la matière des vents réfide dans les alimens. Et la caufe qui fait que l'air s'en dégage en alTez grande quantité peur produire des douleurs, elr prcfque toujouts un vice des intefh'n> eux -mêmes, qui font trop foibie; , loit pour empê- cher l'air elafïique de le dégager , (dit pour expuller les vents, quand une fois ils font formés. On peut conclure de ce qui vient d'être dit, que les remèdes propres à combattre le; différentes affections produites par les vents , font les ffomachiques & carminatifs , qui agifient de deux manières fur les organes de la digeftion, en augmen- tant le ton des fibres des vifeères devenus trop foibles pour exécuter leurs fondions , & tn opérant le relâchement de celles qui éprouvent un reffe-r rement fpafmodique : on doit fouvciit aflocier ce remèdes aux purgatifs dont le choix dépend principalement de la qualité acide ou alkaline des fucs qui embourbent Icï premières voie . Les carminatifs les plus ufîtés font , les feuilles d'ambroifie, d'aurone, de cerfeuil; les racines o?angelique , de valé- riane, de gentiane & d'aulnée: j armi les Heurj , cell.s u'oranger , de . de romarin donne en in.'u- fion. P ru.i le fuit . es bj e Je genévrier , de Uuiiei , le* doux de V E N gérofle,les femcnccs d'anis, d'aneth, de coriandre , d'ammi , d'acdio , de carvi, de fynapi. Parmi les écorces, le quinquina, Pécorce de Winthcr , la eafcarille : on peut encore comp- ter le cachou , & les différentes efpèces d'élixir, telles que celles de garnis , de propriété ; la quintef- fence d'ablinthe , la liqueur miné- rale anodine d'Hofîninn, le baume de fouffre anifé , l'huille de canelle , l'aniiette de Bordeaux , l'efïênce d'écorce de citron. Mais l'exercice eft fuperieur à tous ces remèdes, foit pour prévenir la génération des vents, foit pour en faciliter l'expulfion. Ce ne fera point par des promenades faites d'une manière languiflante , a pied, ou en voiture, qu'on peut en atten- dre des effets falutairesj mais comme l'obferve très - jadicieufement le célèbre With-, ce fera en travaillant, en fe livrant à des amufemens aftifs , qui donnent une certaine commo- tion à toutes les parties du corps, qu'on en pourra venir à bout. M. Ami. VENT. McJccine vétérinaire. Bruit fourd excité dans les gros inte'tins des animaux, par les vents accom- pagnés de quelque humidité. Les a'limens qui ont peu fermenté , en font la caufe ordinaire. Parvenus dans l'estomac, l'air qu'ils contien- nent s'y dégage , s'y raréfie par la chaleur, diltend ce yifcèro ce les intentas , & occafionne quelquefois des tranchées. ( Voyez Tranchées ) Nous oblervons auili comrrmném rit des horborygmes dans les chevaux qui perdent beaucoup de fohve , comme , par exemple , dan. les che- vaux qui ont le tic , (confultci le V E N 559 mot T'u ) ou auxquels on a perce le canal falivaire dans l'opération que certains maréchaux & la plupart des gens de la campagne ont coutume de faire dans les avinés. (Voyez Avinés ) VENTOUSE. Cette exprefTioli , en ftyle de jardiniers, dit M. Pioger Schabo) , défîgne toute branche , tout bois , tout jet , tout rameau , qu'on laifTê à certains arbres pour conlumcr la sève quand elle efl très- abondante , & que l'on abat dans !a fuite quand l'arbre fe modère 6t ft tourne à bien. Sans cette précaution & cette induftrie , les arbres four- milleroient débranches gourmandes & de branches de faux bois. Ce n'eft pas à moi à critiquer le fentiment de M. Roger Schabol qui, le pre- mier , a fait connoitre la méthode fubl'me de la trille des arbres fuivie à Aiontreuil. Qu'il me foit denc permis de dire qu'on modérera toujours la fougue de la sève d'un arbre en efpaliej , en gobelet , en mitigé, toutes les fois qu'on pren- dra ia peine d'incliner au -défions de l'angle, de quarante-cinq degrés toutes les branches de cet arnre. Cela cft fi vrai qu'en fuppofant un côte île i'arbre ëfpaKer', l'emporter nfibieqjent lur le cote oppolé, il ftrffit de p.t'ifùr le1 branches & bourgeons de celui - ci , plus ou moins, fuivirit le befoin , a\i deffus gle de qunrar.te-cinq degrés, &z de baiffer , plus ou moins , les brandies & bourgeons de t au-dciVous de l'angle de quarante- cinq degr. s. Alors on fer^c la sève à fe ppi ei lur le côté où le; bran- tl. s te fâpprbchcot le plus de la perpendiculaire. On eft donc tou- jours le maître de diriger la scyc 5 en temps, la poufTe efl a craindre. ( Voyez Pouffe ) Il arrive que des chevaux maigres com- mençant à s'engrahTer , montrent d'abord trop de ventre; mai fi leur flanc n'efl pas retroufle , & s'ils ont la tête bien tournée , la nourriture pafTe infenfiblement a la croupe , & le ventre diminue proportionnément. Maladies du ventre. Trop de repos, trop de chaleur, des efforts donnent lieu à une enflure qui règne quel- quefois fous le ventre , & qui fe propage depuis le fourreau , plus ou moins près des extrémités antérieu- res. L'enflure, qui efl l'effet des deux premières caufes , ne préfente rien de dangereux , & comme elle efl , pour l'ordinaire , cedcmatcufc, on la reconnoît en ce qu'elle cède vifiblc- ment & facilement à l'imprelîion du doigt , dont elle conferve quelque temps la trace. (Voyez (Edaue) Une tumeur a l'ombilic efl ce que nous nommons exomphale. ( Confulte^ ce mot) 11 efl rare que les chevaux qui en font atteints puiflènt être de quel- que ferviee. M. T. VERS. MÉDECINE RURALE. On Tome IX, VER 561 en diflingiie ordinairement quatre efpèces : ks afearides , les lumbri- caux , les cucurbitains , le ténia ou ver folitairc. Roéderer, médecin de Gottingue , en a obfervé une autre efpèce qu'il appelle truandes. Ils nauTent dans les hommes &: les ani- maux terreftres & aquatiques , dans toutes fortes de végétaux , dans la neige même , & dans une înnnite d'antres fubflances. Notre intention n'efl pas de parler de ces derniers; nous ne ferons men- tion ici que de ceux qui prennent naifTance dans Teflomac, & les in- tefh'ns; nous ferons obferver néan- moins qu'il n'v a aucune partie dans le corps de l'homme qui ne puilTe être le foyer des vers, puif- que l'on en a trouve dam le cerveau, dans les cornets du nez, dans les dents , & dans les orei'les. M. Andry en rapporte plufieius exem- ples. Ces vers qui prennent n ai/Tance dans les oreilles, ajoule-t-il, font jaunes, un peu longs, & fi menus, que fans la grande quantité qui les faifoit remarquer , à peine auroit-il pu les distinguer. Taramhanus a vu fortir de l'oreille d'un jeune homme , atteint d'une fièvre nigue , deux ou trois vers qui refTembloient à des graines de pin. Panarolus parle d'un malade qui, après avoir été tourmenté d'une violente dou- leur dans l'oreille, rendit par cette p.irrie, enfuite d'une injeélion qui y fut faite avec du lait de temme, plniîcurs vers fcmblables a des mites de fromage, après quoi la douleur cefla. Kertring donne encore la figure de cinq vers qu'un homme rendit parl'oreilk en 1663 , dansun boni g nommé Quadicht , lelqucls lunt faits, comme des cloportes, B b b b 56- VER h ce n'eft qu'ils n'ont que dix pieds. On en a trouve dans la fubftance du poumon , dans celle du foie, dans les ventricules du cœur, dans le l'an g même. Rodl us , Riolens, Ettmulltr en ont vu fortir par les faignees. Les vers qui s'engendrent dans le fang, ont leur corps figuré comme une feuille de myrthe, & tout parfemé de filamer.s lemblables à ceux qu'on remarque fur les feuilles naiflantes des arbres : ils ont fur la tête une efpèce d'évent , comme en ont les baleines, par lequel ils rejettent le fang dont ils fe font gorgés. Il eft encore prouvé qu'on en a trouvé dans la veflie Se les reins. Un méde- cin d'Amfterdam, dont parle Tulpius en rendit douze en urinant. Louis Durer , au rapport d'Ambrcile Paré, en jeta de lemblables , par les urines , après une longue maladie. Enfin , il y en a dans les ulcères , dans les tumeurs , dans les grains de la petite vérole, & fous la peau entre cuir & chair. Les lombricaux font l'efpèce qui caraétérife le plus les fièvres ver- Hiineufes. Le ténia, & les af. arides ne s'v compliquent guère que par hazard. Les tricarides dont l'cxif- lance eft aujourd'hui très- connue par Linxus, & plulieurs autres n.itu- raliftes , font ordinairement logés dans les inteftins coecum & colon. Linaus à prétendu qu'en trouvoit dans la terre &C dans les eaux, les mêmes efpèces de vers, que dans le corps humain; que les lumbri- caux, ctoient les mêmes que les lumbrïcï terrcjlrcs , & qu'on retrouvoit le ténia dans l'eau. Cette ailenion nenousparoît pas prouvée, quoique bre Roçcn ait été de Ion avis, ô: dife dons l'on excellent traité fur VER les maladies des enfans, que le ténii eft un ver qu'on trouve dans les poiftbns , & qu'il refte encore vivant après qu'il font cuits, a'oii il con- clut qu'on p;-ut en av:!er des mor- ceaux qui l'engendreront dans les inteftins. Valiincri en a prouvé la différence d'après la diftèelian des vers de terre. Les lignes qui peuvent nous faire foupçonner la prefence des vers , dans l'eftomac & dans les inteftins, font les enflures du bas-ventre avec tenfion & douleur vague ou fixe ; des naufées , des vomiftemens, des anxiétés, des défaillances , des dou- leurs à la racine des dents, une toux sèche & vive ; un pouls inégal , obfcur, petit, &l intermittent; la refpiration fréquente, le hoquet qui vient d'un et3t convulfif de l'cfce- phage; les dejeclions grisâtres qi:i peuvent dépendre ou de l'altération de la bile , ou de ce qu'elle ne coule pas, ou d'une abondance des matières muqueules dans les pre- mières voiec. Le prurit du nei , eft un ligne qui , fe'on Piquer , n'eft ni direét , ni univerfel ; il peut dépendre d'une hemorrnagie imminente, qui peut être un Ligne de vers , quoique le plus fouvent elle vienne d'une autre caufe. (Lorlqve l'hémorrhagie eft fymptôme des vers, le malade ne perd ordinaire- ment que quelques gouttes de fang ). Le blanc des yeux terni eft encore un ligne de vers. Fiçu , mé- decin de la plus grande réputation, acquit beaucoup dj célébrité pour- avoir connu a ce ligne qu'une epi- démie qui régna a Maneille ctoic vermineufe. La rievre qui accom- pagne la prefence des vers, croît fans ordre, & a dés accès tre -fre- V E R queiu , avec froid aux extrémités. On obferve encore que la face eft diversement altérée , quelquefois bouffie , Se les paupières livides. Tous ces effets font analogues à ceux des po'fons qui détruifent le ton des folides; & il arrive très- fouvent cIict. les enfans, quelque- fois même chez les adultes , des affections convuifives. J'ai vu une apoplexie qui dégénéra enfuite en paralyfie, cuilèe par la pr.lence du ver folitaire, que je guéris en ehalfant le ver : de plus l'haleine & les fueurs des malades ont une odeur fingulière qui n'eft pas aigre, nuis particulière aux vers. Dans la direction du cerveau ou du bas- l'entre des cadavres on la fent quelquefois , fans qu'il y ait le moindre veftige de ver;. On a beaucoup écrit lur la formation des vers dans le corps; chaque auteur a donné fa théorie à ce fujet : il n'en eft encore réfulté rien de bien fatisfaifant ; la plupart même s'eft égare de Ion but, ce n'eft qu'après pluGeurs obiervations Iren faites, qu'on pourra déduire une théorie plus éclairée, & plus vraifembtable. On fait d'abord , i°. que les coms abondans en fucs nourriciers , font éclore & multiplier les vers dans l'eftomac. z°. Il confte par l'obfcr- vation que l'abus des farineux & des fruits qui ne font pas mûrs , fur- tout Iorfque l'été eit chaud & humide, eft une caufe très-fréquente des vers. 30. Buffon a au/ii remar- qué qu'un mélange de farine &■ d'eau, laiflee a un petit degré de chaleur , ctoit bientôt rem,)'' de parties organiques animées. Enfin , Brtndtl a 1 ouvé un ver plat vivant à l'ouverture du cadavre d'un fœtus VER 563 de fept mois. Il n'eft pa" vraifem- blable eue l'œuf de ce ver a;t paflè des inteftins de la mère dans ceux de l'enfant, pour y éclore. Lorfqne l'aliment eft bien d:g:ré dans le corps , fa fermentation propre & naturelle etent arrêtée , y eft changée en humeurs vivantes par une fermentation propre à l'animal. Ces alimens commencent à fubir dans les premières voies cett fer- mentation , & s'ils viennent a y croupir dans cet état d'animalifa- tion , commencée à caufe de la foibleiîe de ces organes & le défaut de réforption , chaque particule reçoit du principe de vie qui vivifie tout, un certain degré d'animalifa- tion; & plufieurs de ces molécules organiques ainfi trop imprégn êes de fermentation animale, fe réunifient , félon des loix inconnues, pour for- mer ces êtres vivans & parafites qu'on appelle vers. Les vers lombricaux font gros comme un tuyau de plume, & longs ordinairement d'un demi-pied. Ils fe logent toujours dans les inteftins grêles , remontent quelquefois dans l'eftomac , & il n'eft pas rare de voir des enfans les jeter par la bou- che en vomiflant. Les afearides font, au contraire, petits , ronds & courts ; ils s'atta- chent au fondement ; on peut con- noitre & même prononcer lur leur exiftence, pir la detnangeaifon in- lupportable qu'ils y excitent. I eucurbitains ont la figure à peu-près la même que celle" de la graine de citrouille. Ces petits corps qui ne iont qu'une portion d'un ver plufieurs aunes , annoncent quelquefois la préfence B b b b 2 564 VER taire ; quelquefois il exifre feul dans les inteftins. Il diffère du ver folitaire, en ce qu'il n'a ni tète re- marquable , ni veine longitudinale. On ne le rend jamais entier, mas par portions détachées. Quant au ver folitaire , nous en parlerons féparément & en particu- lier , après avoir expofé les diffé- rentes caufes qi.i peuvent faciliter la génération des vers, & donné le trai- tement curatif qui peut convenir à leur prefence, & aux fymptômes & différentes maladies qu'ils peuvent exciter. Les enfans , les adultes &: les per- fonnes qui font naturellement foibles, font les plus expofées aux maladies vénnineufes ; la foibleffe de> orga- nes digeftiis , le relâchement de leurs fibres , les mauva les digeftions , la vie oifive & fédentaire , l'ulage des fruits vert; , des plantes & des raci- nes crues , font les caufes les plus ordinaires de la génération des vers. 11 faut donner promptement des remèdes vermifuges dans les atta- ques des vers ; ils doivent être admi- niirrés à une dofe affez forte , pour qu'ils puiffent Les détruire } autre- ment leur emploi eft inutile , ils ne font que les irriter davantage : alois ils pincent l'eit omac , ce qui occa- sionne quelquefois la mort ; ou ils remontent vers i'œfophage & fuffo- quent le malade, ou lui caulent tout au moins de vives convulfions. Baglivi oblerve fort bien qu'on voit non-ft-ulement ce phénomène chez les enfans qui font très-irrita- bles & fort frêles , mais encore plus chez les adulte";. Dans cei. inlhint decifif, les meilleurs remèdes font Teaa i'alée & l'cfprit de ici ammo- niac V E R On doit bien prendre garde à ne pas donner le même vermifuge , foit qu'il y ait fièvre , ou qu'il n'y en ait pas. Dans le premier cas , les acides , tels que l'efprit de \itriol , méritent la préférence fur les amers affez forts, parce qu'ils font en même temps appropiié à la fievre & a l'affection vermineufe. Il faut encore avoir toujours égard au caractère , au temps & à la domi- nance des fymptùmes , pour choilir dans les différentes méthodes qu'on s'eft propofé de fuirre , les remèdes qui peuvent convenir , & à la fievre qui exige toujours la principale attention , & aux autres affections fubordoi.néec. S'il fument des hémorrhagies conlidérables , on emploiera les aci- des minéraux. Le vin ne peut qu'être avantageux dans le cas de prollra- tion de forces , mais il arrive aufîi qu'il ell quelquefois nuifible ; auifi eit-il prudent d'en examiner les effets , avant que d'en continuer l'ufage. Il y a des épidémies ou il produit des effets admirables , Se neutres ou il eft nuifible. Baglivi fa:t mention d'une épi- démie dans laquelle ni les huileux, ni les acides , ni l'efprit-de-vin , ne détruifoient les vers , foit dans le corps , foit in vr'ro , aulfi prompte- ment que le vin. Ce qui prouve qu'il n'agit pas feulement par fa qualité enivrante & fpiritueufe , comme quand on enivre des poules en leur donnant du vin imbibe dans i'eau- de-vie; car s'il l'eut été par cette veitu , l'elpiit-.ie-vin amoit mieux rcuilî que le vin : il y a lieu de croire que ce dernier convenoit mieux à raifon du caractère de la fièvre qui étoit dominante. VER La bile altérée , bien loin d'être tin poifon pour les vers , leur eft au contraire un aliment : il faut donc lui enlever cette âcreté qui lui eft fi ordinaire dans les fièvres , & lui donner une qualité douce & favon- neule , & ne pas perdre de vue le relâchement des inteflins , dont il faut remonter le ton , ainfi que des vaifieaux excrétoires ficfccrétoires de la bile : fouvent , par ce moyen , les vers font chafics fans le fecours d'aucun antihelmintiques. On fait que les corps doux in- quiètent les vers &: les chaiTent ; mais l'uiage des amers eft beaucoup plus sûr , fur-tout lorfqu'ils font em- ployés fur la fin de la fièvre vermi- neufe. Ils font alors d'autant plus avantageux qu'ils relèvent les forces, augmentent le ton de l'cllomac & des inteflins , & qu'ils rectifient les digeftions. Scanert ne veut pas qu'on preicrive \efemenjanton.iium dans les fièvres , parce qu'il échauffe trop. ( 'eft à tort qu'on néglige, aujour- d'hui les onctions amères antihcl- mintiques; les anciens s'en fervoient avec fuccès. Pour moi , je ne puis a fiez louer celles qu'on eu en ulage de faiie dans ce pays-ci , avec l'huile pétrole de Gabian. Mais, en géné- ral, je ne puis disconvenir que les vermifuges externes ou internes qui ne purgent pas en même temps, ne font qu'irriter les vers qui caufent alors des tranchées vives & d'autres fymptômes graves. Bag/ivi , Satcnkius , Bonnet & Morton en ont vu peteer lesinteftins, tant ils font exdtcs à chercher des iflues pour s'échapper , quand la cha- leur de la fièvre agit fur eux , fur- tout lorfqu'clle eit augmentée par l'ufage des irritans , ou par la putri- VER 565 dite des humeurs. Dans ces cir- conftances , la thériaque eft le meil- leur remède. Le choix des purgatifs mérite beaucoup d'attention , fur-tout lorf- que les vers font compliqués avec la putridité , & les maladies qu'elle peut occafionner ; la rhubarbe , avec le mercure doux , aiTocié à d'autres purgatifs doux , peuvent convenir. Mais on ne doit point abufer de ce dernier ( le mercure doux) parce qu'on pourroit imprimer à la fièvre un mauvais caractère en énervant le malade. Lorlque le cours du ventre eft compliqué avec les vers , les abfor- bans , tels que la corne de cerf cal- cinée , le corail , la coralline , font très-appropriés. Il arrive quelquefois que les vers qui fejournent dans les premières voies , caufent des douleurs de côté, une toux sèche avec crachement de fang. Avant de le décider pour la faignee , on doit icrupuleufement réfléchir & examiner li l'affection plcurétique l'emporte fur toute autre conlidération : dans le cas contraire, les huileux & les purgatifs doux Ici ont mieux employés. Morçani a vu une épidémie de fièvre vermineufe pleurétique , où le> laxatifs & les huileux étoient nuilibles , fans doute que l'affection pleuruique ctoit dominante. Pujatti a vu , au contraire , une fièvre <.;:- di inique femblable , qu'il guérit par les lels mercuriels , lans faigner ni donner d'autres remèdes appropries à l'affection pleurétique & a la fièvre. Alors l'affection vermineufe l'empor- toit fur la pleurétique, ainli que lut- ta rievre. Il eft encore bon de les attirît 566 VER en même temps en bas , par le moyen des corps doix , tels que le lait donné en lavement, dans lequel on delaye une cuillerée de miel. Du. Ténia ou Ver fo Ut aire. m C'eft un ver blanc , plat & » long, compofé de plufieurs an- » neaux très - courts , articules les » uns au bout des autres , & tra- » vertes , dans leur longueur , par » une efpèce de veine plus ou moins » apparente, qui lui a fait donner >» p.ir les Allemands le nom de ivr >» plat à épine. ( Tout ce qu'on trou- vera dans cet article précédé de guillemets , eft tiré du traitement du ténia ou ver folitaire , pratiqué k Morat en Suifle , examiné & éprouvé a Paris , & publié par ordre de Sa Majefté en 1775. ) » Cette » veine eft bleuâtre ou rougeâtre , » ou Amplement de couleur blanche. » Quelquefois elle ne fe manifefte » que par une tache noirâtre ou » blanchâtre , fenfible au milieu de » chaque anneau , garnie fur les » deux lurfaces d'un mamelon peu » apparent. Sa queue ou terminai- » fon poftérieure , n'a jamais pu » être obfervée , parce que lever le » rompt, & que les malades en ren- » dent de temps en temps quelques » portions naturellement , ou par le » moyen de divers remèdes. Son » corps ordinairement long de plu- » fieurs aunes , & applati en forme » de ruban , fe rétrécit peu-à-peu » vers fa partie fupérieure , 6c fe » termine en un fil fort menu , » d'un pied de longueur ou plus. » La pointe que l'œil fimple voit » très -aiguë , paroît renflée h !a « loupe ; & fous la lentille d'un VER » fort microfeope , elle préfente » une tête terminée par quatre » cornes , de longueurs inégales , » qui font peut-être des fuçoirs par » lefquels l'animal prend fa nourri- » ture. Le corps du ver s'étend dans » tout le conduit inteftinal , & fe » prolonge même fouvent jufqu'à » l'anus. » On le nomme ver folitaire , » parce qu'il n'en exifte qu'un dans le » même lu] et; quelquefois cependant » il s'en trouve deux enfemble. Quel- » quefoisaulli,aprèsla lortie dupre- » mier, il s'en régénère un fécond; » ce ver n'eft point facile à délo- » ger. Les remèdes vermifuges pur- » gatifs , ufités en médecine , font » rendre des portions de l'animal , » que l'on elt toujours obligé de » rompre pour les féparer de celles » qui reftent dans l'intérieur du » corps ; ils procurent rarement une » guérifon complette. Le vrai fpéci- » fïque contre le ténia eft le remède » de madame Nouffèr. Nous allons » expofer fa méthode dans l'admi- » niftration de fon fpécifique , & » du régime qu'elle fait obferver » pendant le traitement. » Elle n'exige de les malades » aucune préparation particulière , » jufqu'a la veille de l'adminiftra- » tion du remède. Ce jour ils doi- » vent fe priver de tout aliment » après le dîner , & prendre fei.le- » ment fur les fept ou huit heures » du foir , une foupe faite avec une » livre & demie d'eau ordinaire , » deux à trois onces de bon beurre » frais , & deux onces de pain coupé >« en petits morceaux. On y iijoute » la quantité de fel fufnfante pour » l'aflailonner. On fait cuire le tout » à bon feu , en le remuant fouvent, VER » jufqu'à ce qu'il (bit bien lié , & » réduit à une bonne panade. Un » quart - d'heure après , elle leur » donne un bifcuit , & un gobelet » ordinaire de vin blanc pur , ou » détrempe avec de l'eau , ou de » l'eau toute pure à ceux qui ne font » pas habitues au vin. » Si le malade n'a pas été à la » garde-robe ce jour-là , ou qu'il » /'oit échauffe ou fujet aux confli- » pations , ce qui elè rare , quand » on a le ver plat , madame Nouffer » lui fait prendre un lavement fait » avec une petue poignée de feuilles » de mauve & de guimauve bouil- » lies dans fuffilante quantité d'eau ; » on y ajoute une pincée de fol ordi- » naire , &: après avoir coulé , deux >♦ onces d'huile d'olive ; il doit le » garder le plus long-ttmps qu'il » pourra : enfuite il le couche , & » repofe de Ion mieu.v. Le lendemain de grand matin , environ huit ou neuf heures après la foup'i, il prend dans ion lie , le fpécifique , compofé de deux ou trois gros de la racine de fougère maie, cueill;e-«n automne & réduite en poudre très -fine ; délayez cette poudre dans quatre à fix onces d'eau de fougère , ou de Heurs de tilleul. Il faut quele malade pafîe deux ou trois fois de cette meme eau dans son gobelet, &c qu'il la boive après s'en être rince la bouche, pxir n'y rien lai/Fer ; & pour faire patfer les naufees qui viennent quelquefois à h fuite , il mâche du citron, ou fe gargaiifc la bouehe avec quelque liqueur, fans rien avaler, ou il fe contente de refpirer du bon vinaigre. Si malg é a s précautions , les nau- ice-, font trop fortes, fi les cribrts du malade pour garder le fpécifique VER 5^7 font impuifTans, il en reprendra une nouvelle dofe, dès que les nai feront paflèes , & tachera de s'en- dormir auffï-cot riprès. Au bout de deux heures , il fe lèvera pour prendre le bol purgatif en une ou phifîeurs prife;, fait avec dix grains de p.-iracee mercurielle fublimée , quatorze fois autant de fearnonée d'alep bien choifie : fix à fept grains de gomme gutte bonne & fraîche. On réduit iéparément chacune de ces fubitances en poudre fine, & on les mêle enfèmble avec de la bonne confection d'hyacinthe. Le malade bjira par defîus une ou deux tafTes de thé vert peu chargé ; il le pro- mènera enfu'te dans fa chambre. Lorlque h putgation commencera a ta-re l'on effet, il prendra de temps à aut e, une nouvelle taffe de thé lé- ger, jufqu'à ce que le ver feit rendu. Alors & pas avant , madame Nouffer lui donne un bon bouillon qui eft bientôt fuivi a'un autre , ou d'une foupe, fi le malade la préfet e. Jl dine comme on fait un jour de purgation : après le dîner, il fe repofe fur fon lit, ou va faire un tour de promenade , fe conduifant tout ce jour avec ménagement , loupant peu, & évitant les alimens indigeftes. La guérifon eft alors pari mais elle ne s'opère pas avec la même promptitude dans tous les fujets. Celui qui n'a pas gaice tout le bol , ou que le bol ne puige pas auVi , pi end , au bout de qu heures , depuis deux jufqu'a huic gros de fel de Sedliu , ou a 1 ut de fel d'epfom, diiTbus dans un petit gobelet d'eu bouillante. On varie h dofe félon le tempéra- ment, ce les circonitances. 568 VER Si le ver ne tombe pas en pilo- tons , mais qu'il file, ( ce qui arrive quand le ver eft engagé dans des glaires tenaces qui ont peine à fe détacher ) le malade doit relier à la garde-robe fans le tirer , & boire du thé léger un peu chaud. Quelquefois cela ne fuffit pas , & l'on a recours à une dofe de fel de Sedlitz , fans changer de fituation , julqu'a ce que le ver foit rendu. Il eft rare que les malades qui ont gardé le fpécifique & la purga- tion , ne rendent pas le ver avant l'heure du diner. Ce cas particulier a lieu , lorfque le ver tué , refte en gros pelotons dans les inteftins, de façon que les matières , ordinaire- ment plus claires fur la fin de la purgation , pafient au travers , & ne l'entraînent pas. Le malade peut alors dîner, & l'on a obfervé que le manger joint a un lavement, concou- roit a la fortie du ver. Quelquefois le ver fort par l'ac- tion feule du fpécifique , avant qu'on ait pris le bol ; alors madame Nouffer ne donne que deux tiers de celui-ci, ou elle lui fubftitue le fel. Les malade? ne doivent point s'in- quiéter des chaleurs & des mal- aifes qu'ils éprouvent quelquefois pendant l'action du remède , avant ou après une forte évacuation , ou loidqu'iis font prêts à rendre le ver. Ces impreffions font pafTagères, & fe difiipent d'elles-mêmes, ou à l'aide du vinaigre refpiré par le nez. Ceux qui ont vomi le fpécifique & le bol , ou qui n'en ont gardé qu'une partie , ne rendent quelque- fois pas de ver ce jour-là. Madame Nouffcr leur fait reprendre le foir la foupe , le bifeuit , la boiffon, & fui- vant les circonftances , le lavement. VER Si le ver ne fort pas dans la nuit , elle donne le lendemain , de bon matin , une nouvelle dofe de fpéci- fique. Deux heures après , fix à huit gros de fel , & dirige du refte fon malade, comme le jour précédent, à l'exception du bol qu'elle lupprime. Elle obferve en fmiffant que les grandes chaleurs diminuent un peu l'action de fon remède ; aufli a-t-elle toujours préféré de l'adminiftrer dans le mois de feptembre. Quand elle n'a pas eu le choix de la faifon , & qu'elle s'eft vu obligée de traiter des malades dans les jours les plus chauds de l'été , elle donnoit le lpé- cifique de très-grand matin. Avec cette précaution , elle n'a remarqué aucune différence dans les effets , ni dans les fuites. Le ver folitaire eft le feul fur lequel le remède de madame Nouffer a une afrion certaine. Quoiqu'elle le regarde aufti comme très-utile con- tre le ver cucurbitain , elle avertit pourtant que ce dernier eft beau- coup plus difficile à déraciner , & que pour en guérir , il faut répéter le traitement plus ou moins fouvent, félon la conftitution du malade. J'ai eu occalîon de traiter des pe donnes attaquées du ver foli- taire ; j'ai fuivi exactement la mé- thode que je viens d'expofer ; elle m'a toujours bien réufll P non-feule- ment contre le ténia , mais encore contre les afearides & le ver cucur- bitain : je dois cet hommage à la vérité , &r à la bonté du remède de madame Kouffer ; mais je ne puis paifer fous filence les bons effets que j'ai retire de l'adminiltration de l'huile, de ricin , ou de palma Chrifli , connue en Angleterre fous le nom d'huile de caftor, contre le ver folitaire. Je V E R Je l'ai donne trois fois à la dofe de trois onces chaque foi; , à trois adultes , délayé dans fix cuillerée. d'eau de pourpier ; trois heures après fon exhibition, deux maladi ont évacué par le dos , un pelot de vers longs & ronds , & le tr< iième rendit une portion de ver foli taire , ayant trois pieds de long. Je m-j propo e, d'après c< perience , de multiplier dans mon jardin les plantes du ricin , qui lont très-communes en Languedoc, pour retirer de fon amande une quantité d'huile afi"ez fuffifante pour en don- ner gratuitement aux pauvres qui pourront en avoir befoin. Pour Tord:, rie , on donne cette huile pure , fans aucun mélange , par cuillerée à bouch:-, d'heure en heure, jufqu'à ce qu'elle ait évacué le ma- lade trois ou quatre fois. M. Du- planil a devers lui plufieurs obierva- tions , qui ne permettent point de révoquer en doute la vertu vermi- fuge de cette huile. Il a vu une dc- moilelle d'environ trente ans, qui , après avoir pris la féconde cuillerée de ce remède , rendit une quantité prodigieufe de vers, parmi lefquels on aperçut quelques portions du ver cucurbitain. Il ne fufht pas d'avoir chaiTe les vers , il faut encore prévenir leur génération ; fous ce point de vue, je conleille beaucoup l'ufage du quin- quina , les înfufions ou les décoctions des fubitances amères , telles que la petitecentaurée,l'abfinthc ,1a camo- mille , les tiges d'abrotanum , les feuilles du marrube blanc , l'eau fé- conde de chaux , le vin calibé. Tous ces remèdes font propres à remonter les fibres de l'estomac , fur-tout s'il tlt relie foiblc & relàchw. M. AMI. Tome IX. VER 569 VERS. Médecine vétérinaire. Traitement des maladiesvemiin.u/1-s. De toutes les ma'adies qui affeétent les animaux , aucune n'a une caufe plus oceuhe que celles qui font pro- duites par les vers. Ce- animalcules parafites fe logent par-to it ; les uns habitent de préfé- rence lesintefrins & l'èftomac , les utrci font logés dans les vaifTeaux; nt hors des voies de circulation , & fe montrent fur la lurface extérieure des vifeères fan- guins, membraneux , &même fur la pie-mère; d'autres font ren!èÉ ; danslcs vifeères mêmes: il en eft en- core qui fa plaifent dans les cavités n^- fales &' dinsla gorge; d'autres enfin qui font entre cuir & chair, ou dans l'épaîfleur des tégumens , fous les cornes , fous l'ongle , &c. Les uns & les autres tourmentent chacun à, leur manière , plus ou moins les animaux, fuivant qu'ils font plus ou moins multipliés , & fur-tout fui- vant les lieux plus ou moins fenfibles & irritables qu'ils occupent , qu'ils irritent , dévorent & détruifent. Ces infeclcs produifent en général des coliques , le dcpérifTemcnt , la rriltcfle , le dégoût, ou des appétits voraces, ou des appétits entièrement dépravés, des (luxions périodiques, la cécité , le tic , des claudications inopinées , des convulfions , le ver- tige , la confomption & la mort. Six fortes de vers affectent les ani- mitnt domeftiques; pluiicui's de ces infectes fe trouvent également dans le corps des autres animaux ; mais nous n'en parlerons que pour faire objet de comparailon , tout étant d nature fujet de curiofité ou d*ii l pour l'homme ou le philofophe jr une fuppuration quelconque. Les animaux qui font les plus fu- j'ets aux afin s , font ceux qui paifTent ou qui font à une nourriture verte; les poulains d'un Se de deux ans en font fouvent les viclimes ; ces vers font quelquefois fi multipliés dans ces animaux , que les maux qa'iis occa- sionnent fonc comme épizootiqn & font un véritable fléau daii les ha- ras , vu la quantité confidcrable de VER poulains Sz de pouliches qu'ils font périr ; on en troufe une (i grande quantité dans leur eltomac , qu'on ne fauroit douter qu'ils ne fuient la caufe de la mort de ces jeunes fujets. Art. II. Desfymptomes qui décèlent Vcxifitnce des Œflres. Les fymptômes qui décèlent l'e- xifrence de ces infecles font tres-équi- voqués; lesborborigmes, les coliques momentanées & qui fe renouvellent louvent, le dévoiement, le deperif- fement , le dégoût pour la boillon , des appétits voraces & dépravés qui portent l'animal à manger le plâtre , la terre , fes longes , la couverture , des fouliers, oc tout ce qui a un goût laie èv amer , &c. n'en font pas tou- jours de certains , &C ces accidens peuvent dépendre d'une infinité d'au- tres caufes : le leul figne univoque de leur prefence efr leur emiifion par l'anus ; ils relient plus ou moins for- tement attachés au fphinérer ; li on fouille alors l'animal , on trouve l'in- térieur du rectum plus eu moins hé- rilfé de vers, & dans ce cas il elt pref- que toujours très-fec & trcs-d'laté. Ils occafionnent le bâillement ^ ce mouvement des mâchoires que l'on exprime, en diLnt que ' fait les forces , des tcux i légèreî que l'anima] fait pendant la nuit, ou le matin avant a' vo • —ange . le tic, des ciaudi- i ,: pafTag des flux -;ues , de ..lligons & des mo- ttes lans ., extcreuics derer- minani . gou mes rébelles , prefquc toujours privées ce ces ab- cès chauds fous la ganache , qui VER achèvent & complètent la crife , des flux inopinés par les nafeaux, des engorgemens œdémateux fous le ventre , aux jambes , aux ars , fur les tefticules , dans les mamelles, des mues imparfaites , longues & tar- dives, un poil terne & piqué, la chaîne des yeux, des urines crues, & enfin tous les maux qui réfultent de l'atonie , du relâchement des lolides & de l'appauvriffement des fluides. Article III. Des défordres occdjîonncs par Us œftrcs dans les grands animaux. Les effets deftruâeurs de ces vers, à l'infpech'on des cadavres, ne font pas moins nombreux & foudroyans; toute la graiffe qui recouvre tk en- toure les vifeères du bas-ventre, eil en plus grande partie detiuitevle peu qui en refte eli flaique , jaunâtre , macéré & infiltré de fërofité. Il en eft de même du péritoine, de l'épiploon & de toutes les tuniques extérieures des vifeères membraneux; le méfen- ter cft infiltré , les glandes mclente- riques gorgées, (quirreufes ouabeé- dées ; on a vu des epanchemens fc- reux dans le bas-ventre , les reins relâchés, le cordon fpermatique tu- méfié , le pancréas décompoie , le foie & la rate plus ou moins tume L'intérieur de l'< ftom i eft toujours trè maltraite par C( S infectes ; on l'a vu creufé, r w i lié & criblé dans I1 I ' de us membranes; les ca- vités ou efpèces de il ules que cha- cun des vers s'y efl pratiquées, font ti • rment autant d'ul- cères à bords relevés & tuméfiés ; l'humeur qu'ils iburniiiér.t , & qui V E R 573 n'elt autre chofe que le lue gaftrique » efteonfiamment pompée parles vers; en forte qu'ils font à fec & rendent les membranes ép lillês , dures , cal- leufes , irrégulières , fongeafes, li- vides , Se les criblent d'une infinité de trous. Quelquefois le ventricule a été percé par ces infectes ; ils etoient alors répandus en plus ou moins grand nombre fui la fur face extérieure des vifeères oii ils étoient fortement at- tachés; & nous obferverons que ladi- l.i 't ration du ventricule, après cer- taines indigeftions, n'a le plus fou- vent pour caufes première , qu'une p eille perforation, ou des ulcères très- profonds, qui avoient fortement affaibli les tuniques dans certains points de l'étendue du vifeère. Les gros intefiins , le colon , le cœcum & le rectum, brique les vers font plus ou moins multipliés , font fur- tout affectés de femblables Iéfions. Lus intefrins grêles font ceux qui éprouvent le moins de ces finiftres effets, mais ils ne font pas toujours intacts; du relie, la maffe totale de tous ces vers , qui ne font au fur- plus jamais feuls de leur efpèce dans le corps des animaux qu'ils détruifènt, eit quelquefois très- confidcrable ; nous en avons trouvé jufqu'à trois, livres & quatre onces; cette nulle a animaux, toujours rongeans ce de vorans , qui confomment les fées nourriciers les plus ellcntiels à la vie , eft plus que capable de produire tous ens que nous venons de d iiire. Un cheval cfl affeclé de temps en temps d'attaques de venige ; Us in- tervalles qui féparent ces attaques, iont d'aboi d très-longs, ils devien- nent plus fréquens , enfin, l'animal meurt fubitement; on trouve a l'ou- 574 VER verture du cadavre deux paquets de vers de la groffeur du poing, l'un près du pylore qu'il bouchoit , l'autre dans le grand cul-de-fac de l'eftomac; les ulcères dans lefquels étoient lo- ges ces vers, étoient énormes; plu- sieurs étoient répandus dans le cae- cum & dans le colon ; les inteftins étoient très-enflammés , ainfi que le cerveau, le re:z admirable de willis étoit fi gorgé, qu'il formoit hernie dans le quatrième ventricule ; les corps glanduleux du plexus choroïde étoient auiîi gorgés & jaunâtres. Article IV. Signes qui décèlent Pexijlence des œjlres dans Us Jinus frontaux des moutons. Les fignes de la préfence des œjlres dans les finus frontaux des moutons, font , outre les convulfions & les tournoiemens, des ébrouemens fré- quens, la difpofition de l'animal à heurter avec fa tête tous les corps qu'il rencontre , l'abattement des forces, la triftefle , l'inflammation ou la rougeur de la conjonctive, l'hu- midité ou le flux des nafeaux , le bourfoufflement de la membrane pi- tuitaire , la noirceur , l'inflamma- mation & l'engorgement du voile du palais , de l'épiglotte &: de toute l'ar- rière bouche, le dégoût, le dépé- nflenient & la mort. Article V. Dèfordres produit par les œjlres dans les moutons. Les effets de ces vers dans l'in- térieur des fnjets qu'ils ont enlevé, font des efeoriations , des tuméfac- VER tîons & des fuppurations dans la membrane pituitaire ; les cornets du nez & l'ethmoïde font plus ou moins enflammés & gangrènes; le cerveau eft fouvent gorgé , mollafle , & dans la cachexie ; les ventricules ont été trouvés pleins d'eau ; les glandes pinéa'.es & pituitaires , le plexus choroïde gorgés & macérés; tout ce qu'on a remarqué de plus ordinaire dans la poitrine & le bas- ventre, font des infiltrations, des con- geflions, & de légers épanchemens de férofité. Les finus frontaux renferment dans l'épaifleur de la membrane pituitaire , ou fous la membrane même, depuis deux jufqu'à quinze œjlres , le plus fouvent très-noirs ; ils font logés dans une efpace aflez jufte pour leur vo- lume ; la partie de la membrane qui les enveloppe eft très-tuméfiée, noire , &: le plus fouvent grangrénée ; on en trouve plus fréquemment dans les deux finus à la fois : on en a vu dans la partie fupérieure des cornets du nez; mais bien rare- ment dans les finus ethmoïdaux , & plus rarement encore dans les finus maxillaires. Article VI. Signes de la prejence des œjlres Joui les tégumens. 'Rien n'eft plus facile que de con- noître la préfence des œjlres ren- fermés fous les tégumens des ani- maux ; ils font contenus dans des tumeurs de la gro fleur d'une noix , & quelquefois d'un œuf de poule ; pour peu que ces tumeurs foient grofles , la tiuduaction efl prefque toujours fenfible , & leur ouverture VER donne toujours iffne à un de ces vers , & à un peu de matière blanchâtre , partie épaiffe & partie féreufe. Article VII. Manière de s'affiuer Je fexifieace des œjlres dans le roux-vieux . Il en eft de même de ceux qui font loges dans les pufrules du roux- vieux ; écartez les crins de l'enco- lure , découviez un des bourrelets cjue la peau forme dans l'endroit des crins, examinez ce bourrelet jprellèz- le & ouvrez-le à l'endroit ou il pré- fente une très-petite ouverture , elle répondra toujours à une pullule , la- quelle contiendra un petit ajlre ; nous difons petit, parce qu'effecti- vement ceux-ci font toujours moins gros que les précédens. Les fignes équivoques de la préfence de ces infectes, dans cette partie, font, outre les roux-vieux , de grandes démange aifons , la chute des crins , leur mélange, le dépériffenaent de l'animal , &c. , &c les fignes univo- ques font une éminence particulière que le roux-vieux occafionne , & la petite ouverture que l'on apperçoit fur le iommet de cette éminence. V E K 575 A R T I C L VIII. Signes qui décèlent les œjlres dans les ulcères de l'ongle. Ceux qui h bitent les ulcères de l'ongle des , jj celui du bœuf ou à la b.ile de leur, cornes , font découverts par leur préfence, & fur-tout p.r, leu mouvement. Les animaux , dont ces parties font af- féétées, le tourmentent plus ou moins fortement , frappent du pied ; mais f n général le £«//_/" femble moins fen- fible à la piqûre & au mouvement ds ces in f clés , que le cheval qui frappe fans ceffe , comme pour fe délivrer d'une fenfation incomm SECTION II. Des flrongles Les flrongles lombrics ou lomlricos , font des vers cylindiiques , longs & ronds ; leur longueur varie de fept à quinze pouces ; leur corps eft de la groficur d'une forte plume a écrire; ils fe terminent en pointe & font de couleur purpurine ; nous en avors vu fouver.tde blanchâtres ; leur peau eft diaphane , cette diaphanéité laiffé voir leurs entrailles gré les otalor.gecs, qui rcflemblent à autant de petits ftronglcs renfermés dans un grand. Un f.rongle d'un pied de longueur 1er quatorze à quinze lignes de cir- conférence dans Ion milieu , a été ouvert & difféqué ; on a trouvé un inteftin allez ample , compofé d'une membrane fixe & déliée , renfermant une liqueur couleur d'olive extrême- ment amèie; la tunique intellinale qui contenoit cette liqueur ctoitplifiee intérieurement , avoit la même cou- leur que l'humeur qu'elle renfern.oit & que nous avons prife pour le lue alimentaire; cet inteftin ré^noit de- puis l'étranglement qu'on obfervoit extérieurement en arrière de la tête ( de deux pouces environ ) jufqu'à l'extrémité oppofee du ver; il eft plus gros dans fon milieu que dans les extrémités, en forte que fes di- meniïons loin, à peu île chofe près, celles de l'infeile. I ne preilîon faite fur le ver facilite l'einillion de 576 VER meur contenue dans le canal dont il s'agit, i°. par un petit trou placé dans l'endroit de 1'ctrang'ement ; z°. par l'extrémité oppofee du ver, naturellement perforée fous un coccix très -court & très-obfcur qui ter- mine cette extrémité. Les fibrilles blanchâtres qu'on objerve extérieure- ment, attendu la diaphanéité de l'en- veloppe de ¥ infecte, & qu'au pre- mier afpecr. on juge être de petits vers , font un feul canal que nous avons trouvé de fix pieds fix pouces de longueur ; ce canal eft replié fur lui-même dans fa partie moyenne qui eft la plus grofle ; cette pu tie s'at- tache a l'endroit répoi i étran- glement du veri h-s deux branches qui en réfitltent, adhèrent, parleurs coudes, a la face interne de l'enve- loppe, elles font extrêmement dé- liées , & décrivent dans leur trajet un nombre confidérable de circon- volutions qu'il eft impoflible de fui- vre ; ce canal renferme une liqueur épaifte & blanche, femblable à de la femence. On voit en outre deux corps ronds & très-rouges, adhérens fortement à la face interne de la peau de l'infecte, communiquant avec le canal intefiinal par deux petits filets; ces corps font placés , lorique l'ani- mal eft en vie , l'un auprès de l'autre , & directement au-defius de l'étranglement. La tête préfente , de face, trois tu- bercules , en forme de trèfle , dont chacun porte une petite lèvre qui , fe réunifiant , ferre & comprime en tout fens la partie fur laquelle Yinfecle s'attache , laquelle eft pointue. Ces infectes habitent de préférence les inteftins , & notamment le prin* cipe des inteftins grêles , où ils font entourés de beaucoup de bile ; le VER ceecum en renferme auffi beaucoup; ils refiftent peu .' l'action des purga- tifs , & font même entrs quemment avec les exercmens dans les déjections naturelLs; ils font peu dangereux', à moins qu'il ne foient en très-givnde quantité, &: ne for- ment des paquets ou dans l'eftomac ou dans les inteftins. Article premier. Signes de Cexijlence des Jlrong':s. Les figues ar-. juelson peit recon- noitre les ftroi -.-peu-près les mêmes que cl :x que nous avons décrits; (,!t. II.) les coliques font plus fréquentes, plus longues, plus alarmantes ; l'animal dépérit plus promptement ; il eft fujet aux con- vulfions, aux lpafmes , a la rentrée des tefticules, à des diarrhées de toute efpèce, à la faveur delquelles il rend une plus ou moins grande quantité de ces vers , ou morts, ou diffbus , ou vivans , & quelquefois des uns Se des autres en même temps. Article IL Dèfordres des [irongles. Les dèfordres que ces vers opèrent dans les animaux morts , diffèrent de ceux que nous avons vu être les effets desœ/?/ï5(art. III) en ce qu'ils n'oc- cafionnent que de très-petites evafions dans la face internes de l'eftomac & des inteftins; on en trouve des pa- quets plus ou moins énormes dans l'eftomac ; on en a vu qui avoient le volume d'une tête humaine ; ils font plus particulièrement entortilles en forme de cordes , dans les in- teftins ; VER teftins ; le lien qu'ils occupent eft toujours rempli d'humeur glaireule , glutineufe & bilieufe, dans laquelle ils nagent ; la membrane interne de l'inteftin eft plus ou moins enflam- mée , vidée & pliflee dans cette en- droit. La prefence de ces paquets de vers dans 'l'eftorme occafionne une forte dillenfion , alors les intef- tins font plus ou moins rétrécis; on a obfervé un effet contraire lorf- qu'ils étoient logés dans ces derniers vifcéres ; toutes les entrailles font plus ou moins enflammées , les tu- niques veloutées , plus ou moins pliflee s & épaifles ; elles font toujours fortement humectées de fucs vil- queux , brunâtres , rougeàtres & feetides ; les vaille aux languins font très - gorgés & farcis de fang noir & épais ; les reins font finirent très- volumineux & très-flafques , les vaif- feaux laétés très-fins & en partie obliccrés ; le canal toracbique eft plus petit , fes parois plus rappro- chés de fon axe , la liqueur qu'il charic eft plutôt fanguinolente que laiteufe, & toujours plus fluide qu'à l'ordinaire. Les JlrongUs ne perforent guère que les inteflins grêle; du cochon ; fes vifcéres en font quelque- fois fi criblés qu'il efl impofiible aux charcutiers de faire uliige des in- teflins. SECTION III. Des afearides Les afearides font de petits vers cylindriques qui reflemblent à une aiguille à coudre ordinaire, tant par leur grofleurque par leur longueur; ils paroiflent être des diminutifs des ftronghs ; néanmoins leur tète & leur Tome IX. VER 577 queue ne font pas abfolument les mêmes , cette dernière , préfen- tant trois petits mamelons à fon ex- trémité , avec lefquels on peut pré- fumer qu'ù\ fe portent en avsnt ; la tête nous a paru avoir un petit fuçoir court & rond & deux petits yeux au-deflus ; le corps eft cerclé d'une quantité d'anneaux qui diminuent de grofleur à mefure qu'ils approchent de la queue; ces anneaux font trè?- près-à-près; le corps de cet infeclc paroît noir, marbré, & porter ça & là quelques poils fur fa fuperficie ; fa longueur eft de fix à dix-huit lignes; plus il eft petit, plus fa couleur eft rembrunie, fur-tout dans le cheval; dans le chien , il eft plus rouge & moins opaque. Tous les animaux font fujets k cette forte de vers ; le chien eft prelque le feul dans l'eftomac duquel on les trouve en paquets de la grofleur d'une noix ou d'un ceuf ; ils font fi étroi • tement & fi intimement enlaflès & entafles dans cette poche, qu'ils fem- blent ne pouvoir fe dégager , & qu'ils ne peuvent fortir que par le vomifle- ment ; ceux qui quittent prife font entraînés dans le canal inteflinal, & fortent vivans ou morts avec les matières fccales ; quelques-uns de ces paquets en contiennent jufqn'a deux cents & plus. Ils font rarement dlfpofés ainfi dans le cheval , & font plus généralement répandus dans le canal inteftinal , & notamment dans les gros inteilins. Le cochon, le mouton, & les bêtes à cornes en renferment toujours moins que le cheval , l'âne & le mulet. D d d J 573 VER ARTICLE PREMIER. Signes de Pexiflence des afearides. Le feul fymptôme auquel on re- connoît dans le cheval , Ydne & le mulet , l'exiftence des afearides , eft leur préfence dans la fiente ou dans le fphincter de l'anus dont ils dépaf- ient l'ouverture de la moitié de leur corps ; ces animaux en font toujours plus ou moins attaqués; maïs ils ne font un véritable ravage que lorf qu'ils font joints aux œjlres, anx Jlwngles, aux crinons & fouvent au tenta; alors mêmes dclbrdres, & par conféquent mêmes fymptômes que ceux dont nous avons fait mention; (art. III.) ils oc- cupent de préférence les inteftins , & y font fortement implantés dans l'épailfeurde la tunique veloutée, par les ferres dont leur tête eft armée. On ne les en détache que difficilement, & leur multitude eft quelquefois fi confidérable qu'ils font innombrables; on en trouve fouvent de mêlés avec la fiente , mais plus particu- lièrement dans celle qui avoifine la membrane du vifeère. Article II. Effets des afearides dans les chiens. Il n'er. eft pas de mênïe des effets de ces vers dans les chiens ; nous en avons vu qui en vomiffoient des paquets de L groffeur d'un œuf de poule , enlacés de manière qu'ils étoient très - difficiles à débrouiller fans les rompre ; ils fufeitoient des convulfions plus on moins for- »es , des attaques de vertige & d'é- pdepfie dont le coma étoitla fuite ; vr E R la gueule étoit pleine de bave , l'ani- mal mâchoit fréquemment , grattoit fes joues avec les pattes, les yeux étoient très-animés , larmoyans & chaffieux, le fond de la gueule , fur- tout le deffbus de la langue , étoit garnie d'hidatides femblables à celles qui font la fuite d'aboiemens forcés ; les animaux dépciiffoient ft-nfible- ment & fmiffoient dans la con- fomption , ou mouroient dans les accès de vertige , connus dans les chenilles, fous le nom de rage mue; ceux chez lefquels la maladie traî- noit en longueur , exhalotent une odeur cadavéreufe , leurs exercmens étoient une fanie putride, leurs urines étoient huileufes, jaunâtres & d'une odeur infecte. L'ouverture des cadavres démon- troit une infiltration & une décom- polition plus ou moins grande ; la matière contenue dans les inteftins , étoit compofe en plus grande partie de vers pourris , diffous ; l'eftomac en renfermoit de vivans qui l'avoient enflammé & gangrené ; il étoit pique- & ulcéré dms une infinité d'endroits; il en étoit de même de la membrane interne des inteftins qui en receloir également de vivans. SECTION IV. D:s crinons. Les crinons ou drageneaux , que nous nommons ainfi a caufe de leur refièmblance <.vec ceux qui naiffent fous la peau des enfans qu'ils pré- cipitent dans le marafme, font ex- trêmement grêles, déliés &c filiformes: un ciin blanc , coupe ï quelque dif- tance de l'on extrémité , lai/Te dans la partie tronquée, vu à l'œil nu, VER la figure , la forme & h grofleur de ces infectes ; ils font articulés comme les afearides ; leur tête , vue au microfeope , elr pointue , & préfente deux yeux ; leur queue efè plus groffe & porte dans le mi- lieu un petit anus ; leur longueur varie de trois à trente-fix lignes ; ces vers font beaucoup plus grêles & plus fins que les afearides , blan- châtres, très-mobiles , fe repliant fur eux-mêmes en tout fens avec beau- coup d'agilité. Dans le cheval, ils habitent prefque toutes les parties ; on les trouve dans les gros vailTëaux artériels , & très- fréquemment dans le trône de la mc- fentérique antérieure ; ils préfèrent ces lieux tortueux & raboteux , parce que, fans doute, ils peuvent y ré- fifrer plus aifément à la rapidité du cours du fang; dans certain état ma- ladif, ils font très-répandus fur la fur- face extérieure de prefque tous les vif- cères , & notamment fur ceux du bas- ventre ; le nombre alors en eft pro- digieux , l'intérieur du canal intef- tinal en cft plus ou moins garni ; on en a vu des légions innombrables le long des larges bandes qui brident & raccourci/lent le colon & le cœ- cum; cette quantité étoit telle que nous en avons compté plus de mille fur une furface de deux pouces; en forte qu'en multipliant ces furfdces par celui de mille , on peut eftimer la totalité de ces infectes a plus d'un million. Les replis de la tunique ve- loutée de ces mêmes inteltins , en contiennent également beaucoup ; les matière* contenues d ms ces intellins renveifés avec précaution , après une dilacération longitudinale de ces vif- cères, ont montré de larges traînées blanchâtres , femblables à du chyle VER 579 épaiûx; mais ces traînées, examinées avec attention, n'étoient que des couches épaiffes de crinons ; elles répondoient conft animent à la partie de l'inteftin , bridee par les bandes charnues de ce vifeère. Ce font de ces vers qu'on a trouvé au furplus entre la dure & la pic-mère , dans les bronches , la trachée-artère , le larynx , le canal thorachique, qui ont été rendus par les pores de la peau y les yeux , les oreilles ; les chiens & les autre animaux y font très-fujets ; mais le cheval le plus fain en renferme toujours plus ou moins. Article premier. Signes de la préfenec des canons. On ne reconnoît guère la pre- fence des crinons ou dragoneaux qu'a l'ouverture des cadavres ; a moins qu'ils ne fortent par les organes exté- rieures , ainfi qu'il arrive quelque- fois , alors les fymptômes qui pré- cèdent une éruption de ce genre £: qui l'accompagnent, font tous ceux quicaiactcrilent le feorbut; l'haleine, la tranfpiration & les excrémens ex- halent une odeur des plus fortes 6V des plus fétides, l'animal dc'péiit in- lenfiblement; il elt très-foible, trille & dégoûté; le ventre elt ordinaire- ment relâché , les urines fon fafra- nées, la bouche, les nafeaux & la membrane pituitaire font fecs fie aii- des ; la truffe au bout du nez du chien , & deffechée & brûlée , l'cpi- dermeleloulève & tombe enécailles, les genfives font noires , & les dents ées de beaucoup de tartre; la conjonctive elt très-enflammée , plif- fée , l'épine elt dodoureufe , les lombes (ont très-embarraflees, il y 1) d d d i 580 VER a lumbago ; le poil <;ft terne &C pi- qué , la chaleur extérieure du corps eft quelquefois sèche , & d'autrefois éteinte ; l'animal eft toujours couché, très-parefleux, altéré dans les mo- mens où la chaleur du corps eft la plus forte ; le pouls eil très - febrici- tant , petit , ondulent , très-acccléié ; lorfquclapeaucit fro:de, il eft extrê- mement rolble & preique effacé. Si la nature eft afTez forte pour faire un effort , & opérer une crife qui confifte dans i'expulflon de ces infectes, on les voit fortir de toutes parts par les pores de la peau , par les yeux , les oreilles , les nafeaux & l'anus; l'animal eft alors beaucoup moins mal ; les forces fe raniment un peu ; ils ne fortent pas tous les jours dans le commencement de la crife , il ie pafîe des intervalles de quarante-huit à foixante heures fans que l'animal en fourniffe; plus les cemèdes font efficaces, plus les forces font ranimées, plus ils fortent régu- lièrement; c'eft alors que l'animal en depofe dans fa couverture ou fur le lieu où il eft couché, des quantités in- croyables ; on les voit fur le bord des paupières & de tous les émonc- toires; ils font, à leur fottie de l'ani- mal , morts, blancs, maigres, & en partie deflechés. Le cheval n'en fournit pas à pro- portion davantage que le chien ; mais dans le premier , la crife paroit Î)!us longue & moins interrompue; 'intéiieurde la couverture eft chargée de ces inftetes , l'étrille , la broiïe & même le bouchon en ramaflènt éga- lement des quanrites prodiiiieufes ; ils rcflemblent à de la grofïè pouf- fijre, & ce n'eft qu'en les examinant de près qu'on les diftingue & qu'on les recoranoît. La crife une fois tta- V E R blie , les fymptomes de fanté fe montrent promptcmtnt ; mais il eft fréquent de voir les animaux fuc- comber fous le poids de cette ma- ladie , à moins que la caufe de l'évolution de ces infectes ne foit épi- lootique ; alors prévenu d'avance de leur exiftence & de leurs effets , on peut fecourir les malades avant les accidens que font naitre ces infectes , & qui conduifent l'animal à la mort. Les chevaux font beaucoup plus fujets aux crinons & aux dragcr.eaux que les chiens; mais ceux-ci font plus fréquemment la viclime des af- carides , & notre expérience nous a mis a même de voir vingt chiens af- fectes de ces vers , fur un affecté de crinons ou dragoneaux. Les tégumens & l'anus du cheval font les feuls encroin qui permettent l'émilïion de ces vers, ou du moins nous n'avons jamais eu occafion de les voir s'échapper par d'autres par- ties ; ils font légèrement plus alongés que ceux du chien, mais tout aurli blancs & tout aufïï flétris; ce n'eft qu'avant la crife qu'ils fortent vi- vans avec les matières fccales qui en fourniiTent quelquefois; on les voit encore au bord de l'anus, leurs mou- vemens font d'autant plus forts & plus rapides que la crife eft plus éloignée & que l'animal eft plus ma- lade , en forte qu'il femble que la diipoiîtion des fucs qui donnent lit u à la vigueur & à la fanté de ces êtres meurtriers, détruit le i effort & l'action vitale des parties de l'ani- mal dans lequel il le font cWe- loppés. V E R VER 581 Article II. SECTION V. Dé/ordres produits pcr les crir.ons. Vbuverture des cadavres des ani- maux morts à la fuite de ces infectes , prefente à-peu-pres les mêmes dé- ibrdres que ceva que nous avons re- marqué précédemment ; (fc&ion IV) tous les vifeères font plus ou moins relâchés , les glandes lymphatiques plus ou moins gorgées, on voit ces vers fut toute la furface extérieure de ces vifeères. On en a vu une grande quantité dans les bronches , lors de certaines epizooties; les poumons des moutons y font infiniment fujets dans les maladies qu'ils éprouvent après ou pen- dant des faifons humides. Nous avons trouvé à l'ouverture d'un cheval morveux , une tumeur de la groiTèur d'une noix dans l'cpaif- feur des membranes de Pcfiomac ; l'intérieur de cette tumeur étoit formé d'un très-grand nombre de cellules remplies d'une matière fuppurce , jaunâtre & aiTei fluide; les parois de ces cellules étoient criblés de petites ouvertures qui contenoient chacune trois a quatre crinons , plufieurs autres nageoient dans l'humeur fuppurée. Le fang du cheval paroit fi ana- logue à ces fortes de vers , que fur cent que l'on ouvre, (n'importe de quelle maladie ils foient morts , & quand même ils auroient fini de mort violente) il t-ir très - rare de n'en pas trouver dans tous ; au furplus , quelque lieu qu'ils occupent , on ne les apperçoit qu'en y faifant la plus grande attention ; parce qu'ils font très-fins, & toujours de la couleur des lues dont il fe font nourris. Des douves. Les douves ,/ang-sues , limaces , on fafeiola. hepatica. de Linaïus , (ont des vers minces, applatis, ovalaires; ils reflemblent à une raie en migna- ture ; leur couleur eft d'un vert obfcur, quelquefois blafarde, mais rarement rougeâtre ; leur longueur eft de cinq à fix lignes fur quatre à cinq de largeur. Les canaux biliaires ou excréteurs du foie , font leur feule & unique demeure ; on les trouve rarement dans les canaux cyltiques , & plus rarement encore dans les intellins grêles & dans la caillette , ou fans doute ils font portes accidentellement &C contre leur gré , à moins qu'ils ne fo'ent en trè>-grand nombre dans la veficule du fiel ; mais alors tous les filtres du foie, les canaux cyftiques, la caillette & les intellins en font également remplis. Les moutons eft aplatie , rubanée , dentelée fur les bords; il eft plus ou moins long, mais toujours très-mince; fes dimen- fions varient encore , fuivant les ef- pèces d'animaux qui le logent : le cheval nous en a fournis qui avoient un pouce de largeur ; le boeuf en ren- ferme plus rarement d'aulli large ; ceux du mouton font très -étroits; ceux du chien le font quelquefois plus & d'autres foi; moins; la largeur de ces vers , dans ces animaux , eft en général d'une à quatre lignes; les den- telures qui font fur les côtés de ces infectes, marquent leurs articulations, elles font plus ou moins éloignées , ou moins près-à-près ; la longueur de fes anneaux , dont ils femblerit formés , n'eft pas en pfeportion de la largeur du ver; de très-larges font brièvement articulés ; d'autres plus étroits ont des anneaux dont la lon- gueur varie de quatre lignes a un pouce ; plus les articulations font près les unes des autres , plus les den- telures font marquées & Taillantes; plus les articulations font éloignées, plus le ver eft irrégulier dans ies di- menfions. Ceux en qui les anneaux ont plus de longueur , ont été nommés cucurbitins , attendu que chaque an- neau de cette chaîne a la forme d'une graine de citrouille. Sur le bord , chaque anneau eft un petit bouton fait en forme de houpe, qui fe continue dans le corps du ver par une ligne noire, mais qui difparoîten partie dans certains vers , lorfqu'il ont refté dans l'efprit-de-vin ; ces boutons font dans le milieu des . anneaux dans les vers cucurbitins, tantôt fur un bord, tantôt fur l'autre; dans d'autres plus brièvement àrtîcu- VER les , ils font Ci près de l'articulation , qu'ils fe confondent avec elle ; nous en avons confervé dans l'efprit-de-vin, en qui on ne les voit pas. La forme de leur tête varie , la plupart l'ont globuleufe , femblable à un petit pois de vefee, ayant quatre ouvertures bien diftinctes, également diilantes & feparées les unes des autres par une dépreffion cruciale; la partie pofterieure eft feparée du cou par un replis circulaire aiTez profond,qui fait l'office d'une cravate; on peut croire que ces quatre ou- vertures font autant de bouches ou fuçoirs qui fervent k pomper les fucs qui alimentent ce yer, & defquels il peut faire ufage , quelle que foit fa pofition; d'autres plus étroits & plus longs , portent à la partie antérieure un hiatus, efpèce de fuçoir ou de bouche , à la faveur de laquelle ils tirent les fucs ; en arrière de ce globule ou tête eft un cou très-étroit & très-grêle , fa longueur varie de trais à douie pouces ; cette partie eft très-mobile & beaucoup plus que le refte du corps de V in/teie ; les mouvemens en font latéraux , les articulations fe ferment du côté que Yinfectefe plie, & s'ouvre du côté op- pofé; fes plis ont lieu de droite à gauche , & de gauche à droite , & c'eft en s'ouvrant que le ver fe porte en avant ou en arrière , mais principa- lement en avant. Ils ont encore deux- autres mouvemens, ceux-ci font plus forts , ils ont lieu de haut en bas . bas en haut,iuivant la direction aplatie de ce ver; c'eft une véritable ondula- tion, ii la faveur de laquelle V infecte avance ou rétrograde ; du refte,on ne peut bien voir ce ; mouvemens que dans les vers tirés des cadavres chauds ou des corps vivans : nous avons V E R 583 vu un de ces ténia fe replier fur lui-même , Se appliquer ces quatre fuçoirs fur une partie de Ion corps , avec tant de force , qu'il en eût fallu moins pour le rompre que pour lui faire quitter prife ; ayant et. mis dans de l'eau tiède , il s'elfc épanoui & étendu , au point de s'al- longer du quadruple ; il fe déployait & rentroit en lui-même avec une iaulite étonnante ; d'où l'on peut juger de la contractilité de cet in- fcûe , & des effets douloureux qu'il doit produire dans les corps qui le recèlent ; la tête nous a femblé plus régulièrement dirigée du côté de l'cf- tomac des animaux. Quelques tacs de tema ont prelente deux yeux & une trompe dans lemi!iei:,e!IesétoienE moins volumineufes que celles des précédera; nous en avons vu encore qui avoient deux cornes, & d'antres qui s'epanouiiToient fur les matières fécales, ou fur la membrane interne des ir.teftins en forme d'éventail; cet épanouidements'elt montré rayon- nant, ayant des cannelures on fiilons raflémblés du côté du cou , & tres- divifes & épanouis du côté oppofé; la gtofleiirde la tète de ces infectes fuit allez les dimenfions du cou; plus cette partie eft giele & allongée, plus la tète cil petite, & vice xerfu. Les ténia très-larges ont^ ordinaire- ment un cou court & une tète allez grotte; l'autre extrémité où la queue eft moins large que le corps , le montre dans la plupart coupée obliquement de chaque côté, pour former une pointe plus ou moins alongée, ce qui peut dépendre du ou du moins d"extenfion , ou de raccourciiTemeut de cette 1 elle a beaucoup de mouvement & ^icut être prife pour la (été d« IV;- 584 VER fecîe, fi on l'examine légèrement; er- reur d'autant plus facile , que la tète de ces vers fe décole aifément. La longueur de ces vers varie à l'in- fini; les plus longs n'ont jamais outre- paffé vingt & quelques pieds , en lorte que nous n'en avons jamais ren- contré dans les animaux d'aufîî longs que ceux dont l'hiftoire de la mé- decine humaine fait mention ; peut- être que l'homme vivant beaucoup plus long-temps que les animaux qui nous occupent, laiile au ténia celui de grandir , tandis que les plus foibles périffent ; de-la le nom de folitaire que lui ont donné les médecins du corps humain. Leur nombre ne varie pas moins : nous en avons compté jufqu'à deux cents vingt - fept dans un chien , quatre - vingt - onze dans un cheval , dix-neuf dans un bœuf, douze dans un mouton ; un chien en a rendu en notre préfence cent quinze. Les lieux qu'ils habitent de préfé- rence font les inteftins; nous avons rencontré quelquefois dans l'efto- mac , leur tète & une portion du cou, le refte de Vinfecle étoit au-delà du pylore, & étendu dans l'inteftin ; le rat eft le feul dans qui nous l'avons trouvé dans le foie ; il eft logé dans cet animal dans la propre fubftance du vifeère, unique dans le petit lo- gement qu'il s'eft pratiqué , il y eft renfermé & enveloppé dans un vé- ritable kyfte, ou poche membraneufe, blanchâtre , opaque, compacte ; il fe montre fur la furface du vifeère , fous la forme d'un point ou d'une tache blanchâtre ; à l'ouverture du kyfte on trouve un ténia très-blanc , de la longueur de neuf à douze pouces fur une ligne environ de largeur , très- mince , articulé par des anneaux VER placés très-près-à-près. Les jeunes rats que nous avons diflequés n'en avoient pas; mais ceux d'un moyen âge en ont toujours dans les intef- tins, au nombre de trois ou quatre au moins, & les vieux en ont dans le foie & les inteftins; nous en avons trouvé jufqu'à fept dans le premier de ces vifeères ; dans les entrailles ils étoient plus ou moins multipliés. Le Lapin en eft très-fréquemment attaque ; ils n'occupent que les in- teftins grêles, font très-larges , fort épais , & prefque toujours cucurbitins', nous en avons rencontré de très- petits , on les diftinguoit à peine ; ils avoient deux, trois , quatre, cinq lignes de longueur ; toute* les articu- lations étoient bien diftindes ; les plus petits ont paru cylindriques; ce n'eft vraifemblament qu'en fe déve- loppant qu'ils s'aplatiflent:les loups, les renards , la loutre , la taupe , la belette, la fouine, le putois & le loir en nourrhTent également ; mais en- vifageons les uns & les autres de ces vers , relativement aux effets qu'ils produifent dans les animaux qui nous occupent. Article premier. Défordres produits par lis ténia. Les ténia ne caufent pas de dé- fordres moins grands & moins alar- mans : ils fufeitent des toux & des coliques dans prefque tous les animaux qui en font affectes ; les quadrupèdes y font fujets ; mais d'après les obfer- vations faites fur le bceuf&l la vache, ces derniers nous paroillènt y être moins expofes que le mouton ; le cheval y eft beaucoup plus fujet que Vdne & le mulet, & aucun d'eux ne l'eft VER Feftautant que le chien, qui y paroît aufîi expofé que le mouton l'eit à la douve , & que les chevaux le font aux crinons & aux œ/ires. En effet, les jeunes chiens en rendent de^ piquets plusou moins volumineux; ils font affe&és de coliques quelque temps avant leur émiflîon ; fouvent une partie de ces vers fort, tandis que l'aiyre rentre dans l'anus. L'ani- mal boit , mange & paroît très-gai -^ufqu'au moment d'une nouvelle co- lique & d'une nouvelle émillion de ces infectes i ainli de fuite jufqu'.i ce qu'ils foient très-multipliés dans le corps de cet animal ; alors le.s acci- dens de routes fortes fe développent; les douleurs que ces infectes fufeitent le font crier & courir inopinément; le dégoût & la triltefle lui ôterrt , pour ainfi dire , toutes fes facultés ; il maigrit, i! e(t taciturne, fes yeux font enflammés , les convulfions fur- viennent, l'animal fe lève & fuite en avant , comme s'il vouloit fuir une douleur très-vive ; dans d'au- tres inftans & toujours inopiné- ment, il a des quintes de râlement dans Lesquelles il fenble devoir fuf- foquer ; fes quatre pattes font écar- tées , l'épine eft voûtée en contre haut , le flanc elr retroufTe & fpaf- modiquement contracté ; le cou & la tète font alongés , les narines & la gueule trè. -ouvertes, & l'air inf- piré & expiré forme une collifion îaborieufe & fonore. A tous ces fymptômes fuccèelent l'atrophie , la catalepfie & la mot. Il paroît que tous ces accidens n'exiftent que lorf- que les ténia font renfermés dans les inte.iins grêles; s'ils font dans les autres, & que l'animal engendre , ces accidens n'ont point lieu. Tous les chiens ouverts a la fuite de ces Tomt IX. VER 585 effets ou de ces maux , nous ont toujours montré des ténia dans ces mêmes inteflins grêles ; ils y étoient très-vivans & doués de mouvement , enveloppés & garnis de beaucoup de matière fangumolente ou laiteufe , dans laquelle fembloit nager des efpèces de femences ou d'animal- cules de ténia ; ce qui porte^oit a. le croire , c'eft qu'on trouve fou- vent des ténia très-petits & très- grêles , & qui ne diffèrent des autres que par le volume ; l'eftomac & les membranes des uns & des autres de ces vifeères étoient ridés, plif- fés & fortement enflammés ; néan- moins il faut convenir que ces vers ne font jamais feuls de leur et- pèce , nous les avons toujours vu avec des jlrongles & des afearides. Les délordres que nous avons ob- fervés dans les autres vifeères étoient, à peu de chofes-près, les mêmes; l'atonie des flétrifllires ou des engor- gemens par infiltration plus ou moins marqués. Les autres animaux éprouvent des effets moins finiftres de la pa;$ de ces INSECTES ; on ne peut guère être affuré de leur exitlence dans l'animal qu'ils tourmentent , que par des coliques plus ou moins fortes , & par leur fortie de l'anus; mais ils s'é- chappent rarement par cette voie ; Je grand efpace' que leur offre le canal inteltinal , leur figure & le lieu qu'ils occupent pour l'ordinaire, font, fans doute, la cauie du défaut de leur (.million; ils ne font, au furplns , jamais auifi multiplies que dans le chien ; nous en avons ren- contré une ieule fois une quantité piodigicnle dans un cheval , tous les ténia réunis formaient un volume d'une fphère de cinq pouces de dia- L c e e 586 VER mètre ; ils étoient répandus indif- tindement dans tout le canal intcf- tinal; ils avoient un pouce de lar- geur dans la partie la plus évafée ; & dans les gros animaux, nous le répétons, ils ont toujours paru mê- lés avec d'autres vers ; les chevaux attaqués du ténia Je font ordinai- rement des œjlres , à.s Jlrongles , des afearides &C des crinons ; le bœuf & le mouton qui en renferment , con- tiennent aufïi des Jhongles , des douves , &c. &c. On a vu des moutons affectés de maladies épizootiques, qui n'avoient pour caufe que de très-longs ténia dans le canal inteftinal , & des œjlres dans les finus frontaux ; les vifeères étoient fains , à l'exception d'une légère tuméfaction & d'une forte inflammation dans les membranes imeftinale & pituitaire. Nous avons vu dans le chien des ténia attaqués par d'autres petits vers très-fins & très-deliés, &quitenoient le milieu entre le crinon & \afcarîde\ ils étoient fortement attachés au ténia, Sz paroiflbient vivre à fes dé- pens. Le ténia a fans doute i in en- nemi comme nombre tiinfecLs , miis pourra-t-on favoir s'il lui efl aufil funefîe qu'il l'eft lui-même aux ani- maux qu'il dévore , ou s'il lui efr feulement incommode , on fi enfin les inquiétudes qu'il lui caufe font ou peuvent être la fource des trou- bles qu'il produit dans fa demeure vivante ; quoiqu'il en foit , les cé- fordres que le ténia opè:e clans le corps des grands animaux , (ont ab- folument les mêmes que ceux pro- duits par les autres vers. VER SECTION VII. De Portant des vers. L'origir.e àes vers , dans le corps des animaux, efl: un myftère qui, vraifemblablement , nous refiera long-temps caché ; des expériences heureufes bien fuivies , bien conf- tatées, ou des analogies sûres , lève- ront peut-être un jour le voile qui nous dérobe la mc'tamorphofe de chacun de ces infedes'rce qu'ils étoient avant leur évolution dans le corps des animaux ; s'iU y ent été dépofés m larves , en nymphes ou en graine î la durée de leur vie ; s'ils le multi- plient par eux-mêmes fans le fecours de femence nouvelle; fi lorfqu'ils ont acquis un certain ûezré d'accroifîe- mtnt & de force , ils fortent de leur hôte , pour fe méramorphofer de nou- veau, & enfin ce qu'ils deviennent après cette métamorphofe. Ces véri- tés feroient auffi curîeufes qu'interef- f an tes ; on r.e peut, en eff-t, évi- ter ou c :nba*rre avec avantage & fuccès , li on ne les connoit parfaite- ment. On a reconnu le mà'e & la fe- melle dans les Jlrongles ; ils fe multi- plient par accouplement dans le corps de l'homme & dans relui des brutes; on a penlé que ces vers ne fe m.%- tamorphofoier.t point, ce qu'ils ref- toient pendant le cours de leur vie ce qu'on les voyoif. Nous avons cru obferver qu *ils acquéraient un volume plus ou moins gros , ce que les ani- maux qui les portoient les renioient alors avec plus de facilité que lorfqu'ils croient petits ; le volume de douze à quime pouces de longueur , lur un trente -cinquième de diamètre , a V E R paru être le terme de leur accroif- fement. Les afearides , toujours mêles avec plus ou moins de flrongles , & tou- jours plus nombreux que ces der- niers dans le corps des animaux , potnroient faire croire qu'ils font le produit des Jlrongles ; il en eft u'e même des crinons; ceux-ci néanmoins font plus petits fe près, comme ceux des œjlns\ que les crinons ont une tète pointue & portent des yeux. S'il eft pofTiMe de concevoir comment ces divcis en- nemis parviennent à le loger dans les grandes voies de la digeflion , a y vivre , & même à pénétrer dans des routes allez étroites, il eft auffi facile de comprendre comment les canons le trouvent dms les voies circulaires, ou dans les lieux dont la communication paroît absolument interdite a des corps de ce genre; la fineffe & la petite/le de leurs corps leur permet de chercher des retraites qui puiiîênt le> mettre à l'abri d'être entraines avec les ma- tières fécales ; il; le logent dus les vaiffeaux veineax , dont la faculté d'jbforber les entraîne, pour aiufi dire , malgré eux : ils parcourent ainh une partie de la circulation , & VER 5*7 trouvent dans le tronc de la méfen- térique un abri qui les défend contre le choc du fang artériel; d'autres traverfent les tuniques inteftinales , foit qu'ils percent à travers les mailles des membranes, foit qu'ils les fran- chîfTent par la voie des artères exhalantes, leur exilité & leur fi- ne/Te leur permettant ces différentes routes.. Le ténia eft pour ainfi dire hé- réditaire au rat &c au lapin; il com- mence à fe développer dès l'âge le plus tendre; mais par oit pafie-t-il pour fe rendre des inteftins dans le foie? eft-ce de nouveaux animalcules qui fe développent par la fuite dans ces vifeères ? c'eft ce que nous igno- rons ; tout ce que nous (avons de certain , c'eft que plus le rat eft vieux , galeux, lépreux, plus on en trouve dans le foie & dans les in- teftins; que plus les lupins font jeunes plus on trouve le ténia grêle , court & délicat. Les jeunes chiens font auffi beau- coup plus fujets au ténia que l'adulte ; il en eft de même des jeunes chats. Ronsreard eft je crois lefeul qui en ait trouve dans la tanche , hors du canal intcftinal; ces particularités prouvent peut-être que la femence de ces in- fe3 ■■ peut s'infirmer par-tout; mais qu'elle ne fe développe que dans les endroits qui peuvent favorifer fon évolution. Wolpius en a vu rendre par des enfons très- jeune 3 & à la ma- melle. avec le méconium ; ce qui a fait penfer a ce père de la médecine , qu'ils avoient pris naif- (:ncs en même temps que l'en- tant. E c e e 1 588 VER Spîggilius prétend que lorfque le tiriid clè une fois hors du corps i. ne fc reproduit plus ; nous avons oes exem- ples du contraire dans deux cb'ensqni en ont été guéris juin" parfaitement qu'ils' pouvoient l'être, & qui en ont été encore affect es , l'un quinze, & l'autre di : -huit mois aprv.s ; il y a pin— fleuré exemples de p'rei's fit" dans l'homme. Or pourra dire , pour juf- tifier l'opinion de Spiggèïius , que ces malades n'_n avoienr pas été par- farterne gardes dullc & les valets de chien; l'aient encore en vénération ; ils pratiquent jour- nellement l'opération qu'ils appellent éverrer , a Peiiet depreferver leurs jeu- ne ^ chiens de la ra;;e. Ce prétendu ver n'e!i auire choie que le tendon du mufcle mylo-hyoïdLn , ils l'ex- tirpent & lV.nputent impitoyable- ment. Nous avons remarqué , d'après l'inlpee^rion des cadavi^dcs animaux morts à la fuite des maladies vermi- neules, tous les effets d'une cachexie , d'une atonie dans le; folides, & d'une décompofition plu; ou moins grande du principe des fluides : nous avons même obfervé ceux d'une véritable anemjfe , c'eit-à-dire d'un défaut de fang dans les vaiffeaux , preuve cer- taine d'une cacochylic & d'une caco- ehymie bien décidées. Ces affections vermineules font toujours accompa- gnées dans le cheval , de maladies pfo- rique^ , du tic , d'eaux aux ) unbe poireaux, quelquefois de crapeaui , d'ulcères qui refirent aux topiques & aux panlémens le; mieux ordon- nés ; dans le poulain , de tumeurs cedémateufes , d'engorgement au» VER 389 jambes & de conforr.ption ; dans le mouton & le bœuf ', de la pourriture ; dans le chien, du vice feorbutique, de maigreur ou de confomption ; dans le cochon , de coliques , de diar- rhées & du tak , &c. Ces différentes affections qui n'ont toutes qu'un feul & même principe , l'appativriiTement des humeurs , dépendent-elles d'une drfpofition particulière des fujets, ou font-elles le produit de l'évolution des vers! Nous sommes très-difpoll-s à penfer que la nature des fluide; facilite le développement de ces in- fectes , & Ojiic leur préfence augmente & aggrave cet état , d'où naifTent par la fuite tous les maux que nous avons décrits , & qui condnifent L'a- nimal h la mort. L'efpèce de perfpi ration de Crinons (fection IV. art. I. ) cil fans -doute due à une manière d'être des hu- meurs; ce mode tel qu'il foit, en fa- cilite l'évolution oc l'emiilion; celle- ci ayant formé une crise heureufe , l'animal eft guéri. Les douves ne fonc jamais suffi multipliées que lorfque les ' & les moutons fonr affectes de la pourriture , & plus le nombre de 1 . grand, plus la mala- die a d'intenfité. ' . s ccjtn* font d'au- tant plu nombrei .. dans l'eUomac & dans les inteftins des chevaux , que leurs fucs font vifqueux £; appauvris , ou fouilles par des humeurs a évacuer T telles que celle de gourmes, &e. tefires ne font effectivement un véri- table ravage dans les haras , qu'a l'éruption de cette humeur ; les ténia ne font auili frequens d;ns les jeur.es m que p li la vifeofîté de leurs humeurs , tit v or ace de toutes les chairs corrompues &: infectes; les jeunes chiens errans ce vagabonds y font infiniment plu.-1 590 V E II expofésque les chiens tenus & feignes ; il en eft de même à l'égard des autres animaux carnafîicrs , tels que le rat , le loup , la loutre, le renard, la belette , îa fouine, le putois, le furet, &c. Ces êtres voraces, dont la plupart habitent fous terre , entafîent fréquemment indigeftion fur indigeflion, d'alimens le plus fouvent corrompus & chargés 3e vers, ce qui fournit à leur fang un chyle glaireux & très-laborieux pour les fécondes voies: même chofe arrive à Tégard des jeunes chiens élevés dans les chenils avec de la foupe ; cette foupe eft fouvent cuite de la veille ; jufqu'a ce qu'on la leur donne , les mouches peuvent y dépofer & y dépofent fans doute leur femence ; cette nouriiture peu mâchée par l'animal qui s'en nourrit & l'arale avidement, peu broyée, peu pénétrée de la falive , fournit un chyle s'em- blable au précédent , & facilite le développement des œufs. Telle eft la fource des afearides qui enlèvent une quantité prodigieufe de ces ani- maux dins un âge encore tendre. On pourroit penfer que le ténia , dont les jeunes chiens de chaiTe font fréquemment attaqués , leurs pro- vient des laperaux qu'ils dévorent , ces animaux étant toujours plus ou moins farcis de ces vers. Linnxus a vu des vers plats dans les eaux bour- beufes ; ne pourroit -on pas croire que ces eaux , dont les animaux s'abreuvent le plus fouvent , font la fource des ténia auxquels ils font beaucoup plus fujets que l'homme ? Les crinons ne font jamais plus mul- tipliés dans les têtes à cornes, dans les chevaux, ânes & mulets, que lorfque ces animaux font nourris avec des fubftances capables de donner de la viicofité aux humeurs &: d'en occa- VER fionner l'imméabilité, tel que le fon , celui des amidonniers , le marc de bierre , les carottes & les navets cuits , la paille nouvelle , le foin qui n'a pas fué dans le grenier , celui qui eft poudreux , moin , qui a été mal récolté , chargé d'infecles , &c. Et nous voyons encore que tous les alimens qui exigent peu de mafti- cation pour la déglutition , font dans le cas de fournir beaucoup de vers , & que plus l'animal eft vorace Se goulu , plus il y eft expofe , les in- digellions en lui étant tres-frequentes. De plus les animaux qui pâturent font plus fujets aux vers que ceux qui font nourris au fec ; ceux qui font mis au vert après avoir été mis au fec , y font encore plus expofés que ceux qui font à cette nour.iture toute l'année. Plus l'herbe eft aqueufe & chargée d'humidité , plus elle facilite l'évolu- tion des vers ; les pâturages aquatiques en fourniffent plus que les autres ; tous les végétaux verts ne font néan- moins pas dans ce cas, il en eft qui les expulfent au contraire , tels que les pampres ou feuilles de vigne. Les moutons que l'on file y font moins expofes que ceux auxquels on ne donne point de fel ; ceux qui pâturent fur les bords de la mer font rarement affectés de douves. Les cochons que l'on élève dans les bois y font plus fujets que ceux qu'on noutrit & engraiilb dans les maifons ; fur-touc fi on les tient proprement. Quelques poulains de lait ont péri par les vers dans le haras de Pompadour, & des poulains de deux ou trois moib, facri- fiés anx travaux anatomiques , ont fait voir dans leurs entrailles une quantité affez confidérable de vers de toute efpèce ; ces animaux etoient tombes dans une efpèce de confomp- VER tion qui avoit fa fource dans l'éxif- tcnce dj ces injecics meurtri». i :s , ce qui a détermine les propriétaires à s'en défaire ; d'où l'on peut induire le nom! re confidérable de poulains que font péiir tous les ans les ma- ladies vermineufes dont on ne foupçonne pas l'cxifience : les ani- maux a la mamelle n'en font donc pas plus exempts que les adultes ? La nature e't une efpecc de cahos vivant , dans lequel une foule à'infecles dépose des œufs; ks uns font dans l'a r même que nous refpirons , d'autres dans les boiffons &T. fur les alimens- dont nous faifons ufage -, mais nous détiuifons ceux-ci par l'action du feu, & U-s ftibitances qui nourriflent les animaux , ne la fubif- fent pas ; voila fans doute pourquoi ils font plus fujets aux vers que l'homme , ce que nous avons obfcrve précédemment. La plus grande partie des plantes cil couverte dy injectes , & nous avons vu que les années phivieufes font celles où elles en font le plus fouillées , il en rcfulte des epizooties qui ont infiniment d'analo- gie avec les maladies vermineufes , 6c cela arrive principalement dans les printems qui fuivent les hivers doux, fur-tout dans les fujets d'une tiilure molle & aqueufes , tandis que ceux d'un tempérament bilieux & irritable , éprouvent plutôt dans la même occurrence , des maladies charbonneufes, des fièvres ardentes, malignes, &c. ce qui prouve encore que l'évolution des vers exige toujours une fynérafie ou une difpoîition parti- culière dans les fucs ou les humeurs de l'animal. VER SECTION VIII. 59* Expériences faites Jur les Trers. Avant que de paffer aux expé- riences faites fur les vers , nous envifagerons les maladies vermi- neufes relativement à leurs traite- mens, sous trois alpeéls \ ces maladies font en effet ou tfftnûtllts , oufymp- tomatiques , ou compliquées , les mala- dies tjfentieUement verminc-uies , font celles dans leiquelles la prefence des vers conflitue elfentiellement la mala- die ; ainfi les ceflres renfermes dan? les finus frontaux des mourons , formeront une maladie effentielle- ttient vermineule ; les convi.lfions et les vertiges , auxquels les œflns donnent lieu , ne font que des acc:"- dens ou des lymtômes de la maladie \ otei ou détruilez les vers, ces acci- dens cefïeront , et l'animal sera réta- bli \ il en sera de même de ceux enfermés dans les pullules du roux- vieux , sous les cornes des bœufs , dans les fabots , la fourchette «Se autres ulcères extérieurs. Nous ran- gerons encore dans cette claiTe les crinons trouvés dans les gros inteftins des chevaux, ces inJLcles ne profpèrent qu'autant qu'd le joint dans ks fucs des humeurs des fujets, des vices qui en altèrent la texture , tels que le farcin ck autres maux de ce génie ; alors les vers de toute efpèce le développant , l'animal tombe dans la cacbexie, & la maladie vermineufe devient abfolurnent lvmptomatique. Les œjlrcs renfermés dans l'aromac et dans les inteftins, qui forten: par l'anus , sans autre iymptôme mala- dif que ceux de leurcxiftcm. i . et îe regardé comme conlrituar.t eue 592 VER maladie effentiellement vermineufe ; il en fera de même déroutes ces efpèccs de vers qui le montrent fur le bord de l'anus ou dans la fiente des ani- maux, lorique ceux-ci paroitiont, abflraétion faite de ces vers , jouir d'une bonne fanté. Le tenia que ren- dent fi iouvent les chiens qui font gras ce bien portans d'ailleurs, for- meront autant de maladies vermi- neufes effentielles. Les maladies vermineufes fympto- madques font celles qui fe dévelop- pent après une maladie quelconque , tel que le feorbut dans les chiens , & généralement toutes les cachexies dans les autres animaux. Dans tous ces cas , les anti-vermineux les plus actifs ne détruiroient qu'une partie de la maladie en expulfant les vers. Cette circonfrance exige donc une méthode de traitement qui , combinée avec les anti-vermineux , rappelle les folides & les fluides à l'état d'inté- grité qu'ils avoient primordialement. Par maladies vermineufes compliquées, nous entendons celles qui préfentent à PArtifte trois indications à remplir ; la première , celle des vers à détruire ; la féconde , celle des folides à réta- blir & des humeurs à corriger; &la troifième , la cicatrisation des ulcères ' p de (honsles 6c de crinons dans les intefrins. Un troifième cheval , âge de fîx ans , extrêmement fofble , ayant été (ujcr aux coliques , ctoit dans le ina- nimé & avoit une eipèce de faim canine ; il ."voir de plus un ulcère cacoïihe dans l'intérieur du pied , & qui ctoit la fuite d'un clou de rue qui avoit réfifté a tous les efforts des im- rechaux; ce cheval étoit farci de vers, les cefires croient contenus en grande quantité dans l'eftomac, il y en avoit "beaucoup de répandus fur la finface extérieure des entrailles, ce que ; o is n'avions pas encore vu ; il y avoit dans les intefrins , avec m incroyable de crin ons & d'afcœriJcs , plus de deux ce ces 6c noues en forme de rJi Un quatrième cheval , a la mont & dan ; le plu: tat , quoique tràs-ji u & ouvert , nous ay dans fon eftomâc un très-grand noj d'û'//-. • . ilcères rfès-'prolbnds ; <>n a trouvé de plus des proriglts &: des crinom , & entre auttes Un u ■■ ' me bh • ■ Tome IX. V I mobilité furprenante; ion corps dan M iiQri t'roi; pp'uc< de longueur fut un pouce & qlw- large , Sz dans fou expanfion il . cjiiin/e '■' dbc-huit pouces de ! i fur fîx t fept lignes de la gc; c\ : même v^rdont nous avons d qui, fe repliant fur lui-mên quoit avec tant de force fes fuçoirs fur une païtie de fon corps, qu'on n'avoit pu lui fair€ làchei prife, qu'en le plongeant dctis l'eau tiède ; on a cru remarquer d.-.:is ce: a; irual des fyniptomes d'urte' fureur n Secàr, Tous les differens vers dont nous venons de parler , ont rgés dans des bocaux fepares, p r d;\ f : fubftances tirées des troi; Nous allons rendre compte de I. differens effi r . L'eau commune nous ayant paru abfolumcnt indifférente à ces animaux dangereux , elle nous a fe: vi de te: me de comparaifen pour pouvi cier unîtes ces fubftances, dont fet ne feroit pas plus marque. Règne Les fobftances tité>.s*de ce qui jufq-u'i.i s] mimiques puiffans, & qui cependant nous ont paru n'avoir pas plus de prife fur les vers que l'eau :-:',: font ptrju , de ■ • . fions oma- liqui - es , & les plus oJorantcs , tell. s- que I* ' (t -. ': , la faxigt , h /./■ a ..... ! : '....., la . : fff 594 VER que lorfque ces différentes fubftances , aii.fi que les parties auxquelles les vers étoient attachés , étoient abfolu- ment pourries & décompofées. Les autres fubftances du même rïgne qui nous ont paru avoir un effet plus marqué , font : L'huile de vicin ; les ceflres n'y •nt vécu que cinq jours. Une forte difiolution ftalkalijixc ; les a fins y ont vécu le même temps. L'cffence de térébenthine ; ils y font morts après quatre jour". Le fuc d'a/7 pur ou mêlé avec Y/iuL'c de noix , ou Yhuile de noix feule, fpécifique tres-vanté par les maréchaux , contre les vers ; les ajlres n'y font morts qu'au bout de neuf jours. Values, diffous dans Y huile de noix, autre fpécifique non moins exalté que le précédent ; les ajlres y ont vécu huit jour". Toutes ces fubftances n'ont pro- duit fur les autres tfpèces de vers , qu'un effet proportionné à leur deli- catefTe & à leur débilité. Vefprir- de-vin a tué les Jlrongles au bout de quatre heures. L'enu diftiliée de fariette , fur la- quelle nageo:t un peu cHhuile efjen- tulle de la plante , a fait périr , au bout de trois heures , les Jlrongles , les crinons & les ténia ; les œjlres y ont refifté plus lono-temps. Règne minéral. Le vin émétique tiouble, n'a mê- les ceftres qu'au bont de cinq joins , & les Jlrjngles qu'au bout de fix. heures. Le baume de foufie térébenthine , n'a fait mourir le ajlres qu'après fert jours , & les fro .g/es , ténia , &c qu'après vingt-quatre heures. VU Règne animal. L'un des plus puiflans anthelmin- tiques de ce genre , que l'on ait vanté jufqu'ici , c'eft la Caroline de Corfe; une forte décoction de cette fubftance t n'a tué les ajlres qu'au bout de huit jours ; tes Jlrongles n'y ontréfifté que cinq heures. Le cajlorcum a eu un effet à-peu- près femblable. Dans Valkali volatil Jluor, les œjlres fe font foutenus pendant vingt- huit heures. Enfin , parmi les fubftances de ce genre , aucune ne nous a paru avoir des effets aufïi prompts & aufti suis que Yhuile emp\reumatiauc ; les ajlres n'y ont pu vivre que trois heures , les crinons y ont péri autli-tôt après l'im- merfion \ les Jlrongles , les ajeurides & les ténia , n'ont pu foutenir pen- dant plus de trois , quatre , cinq ou fix minutes au plus ; le ténia vigou- reux , dont nous avons parle , n'y a pa; vécu davantage. Une partis des vers fournis à l'effet des fubftances précédentes, fans en en être incommodes , ont péri aufîi- tôt après leur immerfion dans Yhuilt tmpyrtumatique. Nous obferverons que la grande quantité d'expérience, que noisavons faites pour nous affluer de l'effica- cité de cet anthelmintique, nous ayant forcé d'en préparer piufieurs fois , nous avons remarque que celle qui é:oit préparée nouvellement , agiffoit avec moins d'activité que celle qui étoît employée piufieurs mois après. Ces expériences prouvent, d'une manière inconteftsble , !a vertu an- thelmintique d(î Vhuile empyreumuti- qut ; mais il falloit en éprouver les tffets fur les animaux vivans. VER Expérience fur les vers dans les animaux vivons. TaolJIÉHE I£X?ÉK.IENCE. t9. Unc^vj/deftincàêtrefacrific, âgé de huit ans , taille de quatre pieds dix pouces , étoit maigre & très-foible quoiqu'il bût & mangeât bien. Le matin à jeun , n'ayant point eu à fouper la veille , on lui a donné deux onces df/mile tmprytunïat'upu ; ce remède ne l'a point fatigue , les pulfations de la temporale, au nom- Lie de cinquante-trois , font augmen- tées feulement de deux par minute. La dofe de ce remède a été réitérée le lendemain avec précaution ; on a obfervé même augmentation dans les pulfations; le furlendemain on a réi- tère encore la dofe , le cheval a paru moins foible & plus gai. On l'a tue le lendemain au foir; on n'a trouvé aucun ver dans i'efto- mac ; mais on a vu clairement les traces des oeflres par la quantité des petits ulcères fur les tuniques aponé- vrotriques & veloutées; cinq afearides ont été trouvés dans le caecum, ces in- fectes paioi/Ioicnt malades Sl très- affoiblis ; les entrailles , le fang & le> vifeères exha'.oLnt une odeur forte dV u ilt empyrcutini: 'que ■ 1°. Un autre cheval, àgc de hx inj , (aille de quatre pieds fept pou- ces , arlêérc de la morve , maigre & exténué , a été fournis à la même expérience,, ave.- cette différence que VhiiiU animale étoit récente ; il a été rue a la même époque , on a trouvé fept ajlru très-vivans , attachés à !j I icë înte ne de l'eftomac ; mais le nwmbre & la gxandeui Ces ulcères VER 59S oWervés ça & la hors du petit cfpace qu'ocenpoient les infectes , prouvent qu'ils étaient plus nombreux avant FaJminiitiation de ce remède , & nous avons eftirné que cet animal devoit en avoir une Quantité prodi- gieufè ; on a trouvé de plus quel- ques crinons &c quelques afearides. 3*. Un cheval de onze ans , taille de cinq pieds un pouce, très-maigre , galleux & boiteux tout bas d'une, nerf-ferrrre très-confidérable , a été mis à Pnfage de V huile c/rtpyreurr.a- tique a la dofe de trois onces , régu- lièrement tous les matins pendant cinq jours ; il a été tué cinq jours api es la dernière prife organes' &: les tue par r*xccs: des troubles qu'elle y caulè , VER 597 foit qu'eUe les oblige de s'éloigner- de leur demeure ordinaire , & les chaffe jufqu'à l'anus. Que dans les- grands animaux, elle peut être donnée a très-forte dofe , fans paroître dé- ranger l'économie animale. Que les convulfions qu'a eu la chienne qui fournit la feptième expérience ne, doivent point en interdire l'ufage , puifque l'effet en a été ;u;f!i n c que , & que d'aillaurs on peut a\ ec autant de Taifotf l'attribuer au i. lui-même , qu'à cette huile brûlée qui a peu d'âcrcté : nous nous en femmes affinés en la goûtant , elle n'a de marquée eue fa puanteur extrême qui elt infiniment pc _- trante. Que ce remède enfin dcjit obie- nir li 9 fur tous ceux c . - !^s jufqu'à préfent , : eil d'une certitude da#s fon c-uet, dont l';:clion de Ja faufpr** du ricin & de la confine n'appro».: piiint dans l'i.fuge qu'on en fait da;is l'homme. Le réfultat des tentative, faites les fubitanecs , dite* communa enthelmintiques. , eft eue le grand nombre demeure fans c lur les vers ; que quelques-unes, ce celles qui paroi fient leur être ;.:;xv- tes , doivent être di >i ■ . long-temps à tri . .« pour peu que le ver en foit à l'i il en éjp . •' :ellej qui ont paru fans action fi . Se qui cependant en ont ra : ont fait calmer le-, (vmptùmes c; caufent, n'ont agi que par rapport aux ebangemens qu'elle, i dans . pat le feu db «cite dans ces org ines ; les . par exemple, ont pu du. lire les fpafme: que leur préfenee caufoit , 6c donnât 598 VER aux inteftins , par l'enduit qu'elles y formoient , le moyen de les chaffer avec lej autres liqueurs : les amers ont donné aux fucs gaftriques une pureté & une activité qui a dimi- nué les mauvais effets de ces enne- mis ; aux entrailles une aftion qui a pu fur.nonter celles qu'ils pou- voient produire : quant aux purga- tifs mis en ufage , & par leurs effets & par leur nature, ils doivent fati- guer ces infectes & les entraîner fou vent. Les fuccès conftans de Y huile em- pyr.iimatiqtlt , la facilite de la faire prendre aux animaHX , peu inquiets fur le dégoût qu'ils en éprouvent momentanément, puifque leur appé- tit n'en diminue même pas, ô£ qu'elle ne produit du relie aucun effet nui- fible lorfqu'elle eft donnée à dofe convenable , font des motifs aflVz puiffans pour nous engager à préfé- rer ce remède à toutes les prépara- tions employées jufqu'à préfent;nous croyons, par conféquent, inutile de détailler toutes les méthodes qui ont précédé celles-ci , 6c nous nous bor- nons à faire quelques remarques fur l' ufage de Y huile empy rtumatiqut , pour mettre en règle de pratique ce qui eft dit dans les observations rap- portées. SECTION IX. Traitement dès maladies rffen- tiellsm ent vermineufes. Si vous foupç onnez des vers dans un cheval , de quelque efpèce qu'il foit , mettez-le à la dicte pour huiler vider fon eftomac 6c l'es inteftins, 6c faciliter l'aôton du remède ; abreu- vez-le fuuvent , donnez-lui peu de VER foin & d'avoine, point de fon. Don- nez quelques lavemens d'eau chaude & faites prendre deux ou trois heures après ce régime, Yhuilc empyreumaiique, a la dofe de quatre gros pour un bidet , d'une once pour un cheval de moyenne taille, & d'une once & demie à deux onces pour le cheval de la plus foite efpèce ; donnez ce médicament le rra tin , l'animal étant à jeun , 6c n'ay; nt pas eu à fouper la veille. Vous éteridrez cette huile dans une corne d'infufion de (amttt ( à fon défaut on peut le fervir ce tir ru , (Yhyfope , dejïrpolet, ou d'autres p'antes aro- matiques, ) & agiterez fortement ces deux liqueurs pour que le m*. lance foit exact" ; vous ferez prendre deux ou trois cornées de cette infulion p; r- deffns pour rincer la bouche c!e «.et animal; vous le laiflerez fans man- ger une efpace de quatre à cinq heu- res , & ne lui donnerez fa ration d'avoine , ou de foin ou de paille , qu'après ou'il aura rendu le lavcrm; t (Peau miellée que vous lui aurez admi- niftré trois heures après Yhuilc emp\- reumatique ; li ce lavement rettoit lar« effet, adminiftrez-en va fécond, & même un troifième. Répétez ce traitement avec les mêmes précautions neuf à dix jours de luite, 'émettez alors les animaux à la nourriture & au travail ordi- naire , car il eft bon de les lsifTer repofer pendant ce traitement ; fi néanmoins vous ne pouvez vous dif- penièr de les faire travailler , em- ployez-les ; mais oblèrvez ure diète moins ievere-, & continuez plus long- temps i'i.fage du remède. • Il eft des chevaux qui le refulent à Ifadsxioift ration de tous t:euvages quelconques: ils le gendarn ent , le fatiguent 6c lie tourmentent plus ou VER tnnirv; cruellement ; la contrainte, en pareil cas , pour leur faire prendre le liquide , eit prefqne toujours fuivie de danger ; le breuvage paffe dans la trachée -.irtcre , les fait tonner & les fuffoque. Il faut , à l'égard de ces animaux , leur incorporer ['huile em- pyreuinatique avec des poudres de plantes amères , & leur faire prendre fous forme d'opiat par le moyen d'une fpatule de bois : nous l'avons donnée ainfî avec fuccèsàdes chevaux de ce caraôère,étant amalgamée avec la poudre d'aulnée. Obfervez. le même foin pour le mulet &: Vârzs ; la dofe pour celui-ci fera de trois gros pour ceux de la forte efpèce , de deux pour ceux de la moyenne , & d'un çros pour les petits ; celle des muleu eit la racrae que pour les chevaux . Quant aux poulains à la mamelle, on ne leur en donnera qu'un demi- gros , même cinquante à foixante gouttes, étendu toujours dans une corne d'infufîon de [ariette ; on leur continuera jufqu'à ce qu'ils ne rea- dent plus de vers , & qu'ils aient donné des fignes de rétabliifement ; il fera bon encore d'en faire prendre aux mires, pourvu toutefois que cette huile n'altère pas le goût du lait , ce qui pourroit dégoûter le petit, auifi rera-ifen bien de commencer par traiter le jeune fujet , & de ne l'admi- niftier à la mit que lorfque (.1 pro- duction fera rétablie. Le jeune ani- m.il peur plus aifément alors fuppor- ler la diète qui ne peut être longue, le goût naturel du lait pouvant être rétabli le troiûème jour après l'admi- niflration du remède. La dofe pour les pouL îns de trois, .ins fera de trois fjos , on pourra même leur en don- ner quatre à cinq gros, s'ils font de VER 199 la forte e fp ce e ; cette kuile*]ci:r fera administrée le matin trci> ou quatre heures avant de les mettre dans les pâturages. Nous obferverons au furplus qu'on ne doit pas révoquer en doute l'effi- cacité du remède dans le cas où il ne feroit forti aucun ver du corps des animaux ; nous nous fommes allu- res , par des expériences réitérées , que les vers qu'il tuoit , etoient très- iouvent digérés ; on ne doit juger de l'effet de cet anthelmintique que par le rétabliflement de l'anima! , Cv non par la ce dation de leur emiffion par l'anus. Les veaux feront traités de la même manière, & auront même dofe. Les cochons auront une dofe un peu plus forte, a moins qu'ils ne foiest très-jeunes. Les bœufs & les vaches peinent avoir des defes plus fortes que les ..;tx; on leur en donnera quel- ques gros de plus dans les propor- tions que nous avons indiquée» pour ces premiers animaux. La dofe de cette huilé , pour les moutons, eit d'un demi-gros pour les forts, & de cinquante à cinquante- cinq gouttes pour les autres ; il eit bon auiïi de l'étendre dans l'infufion de fariette. Les chiens étant en général très- irritables , font de tous le. animaux ceux qui exigent le plus de pré< 111- tions uans l'emploi de ce remède. Leur taille variant à l'infini fitivant leiu"s différentes efpèces , 1 e la dole doit varier de même, on peut la donner depuis un gros jufqu'a deux giùins , toujours dans liofunon de ftuiette ; au furplus , il vaut mieux avoir à augmenter la dofe que de la donner trop forte ; moins elle le fera, 6oo Y E I\ i] r.i ;c'ri continuer lorr-temps , en l'augmentant peu-à-peu luivant la I . « e fes eilcts. L ne autre attention à avoir eft le •crament îles animaux ; plus ils . : rritables , plus les dofes dftj i .îénagées &: éloignées tes ur.es défi autres , luivant que l'effet . c'";vj:tx , pouUïns , pouliches , &: dans les «r&r/zj ; toutes les t'ois que ce remède fera fuivi de mouvemens d>. ici donnés & de convullions , il im- porte d'en diminuer la dofe & de I éloigner. Quant aux œjht& renfermes dans les fi nu 5 hx-ntaux des menions, ils eprot- \ ^ i peu d'effet de la part de Yhuili tm- jxytfiuçatiqut donnée intérieurement, ii faut néceflàirement les attaquer dans Ici :r logement pour les détruire. S'ils ne font que clans le; fmus, & que la turnefaoion cie la membrane pitui- taire loit peu forte , les injections d h.u:lc empyreumatiqui par les nafeaiix pourrôient les forcer de quitter leur demetue & ce fortir par les cavircs nafales ou par la bouche ; mais il eft à craindre, ainfï qu'il eil arrivé, que c », infeSts n'enfilent !a trachee-artère & r.e tombent dans les poumons; ces infectes .-lors occallonnent la toux , la fuflbcaticn , l'anxiété «Se autres âçcidens tr S - alaroians. LorfouY.s font es s répaîiîèur de la mem- e pituitaire, ou entre cet;e mem- biane & les t :b!es offeufes du finus , ils font inu-cciîibles a 17.;. . neée parles rbflès le;, &; l'on voit que pour !es attein- tes deux cas, le parti le plus . a cit de trépaner Tes frontal , opér itû n doit être encore aùmue dsuis le premier cas énoncé ; V E R pat elle, ces infeilcs font extraits far>< cr , & les poumon' fc d'en recevoir aucune ajttC :.:•.-. Pour pratiquer cette opération, i°. il faut avoir une cor.r.oiflànce exaâe de CoJlèoLze du mouten , pour l'affiner de la portion des fini;; cuYn doit trépaner, i". L'opcrati- r. faite , on extrait les vers cui s'y trouvât avec une pince fine oc déliée , ou \\n petit crochet. 30. On injecte enfuîte, avec une i*eringue,de V huile impircu- maùque , étendue fur deux parties d'infufion dijàrieat. 4". On rciure ces injedfions le lendemain , 6c < n parife eoftàte la partie (uivant l*et;.t lequel fe trouve la men pituitaire, comme ii fera détaillé a la {action de» maladies va 11 ineufes compliquées. 50. Après chaque injec- tion àhu'uc impyuumawfui , on doit boucher la plaie & l'ouverture avec un bourdonnet a tète , fait ce plu— fieurs brins d'etoupes ; on rabat er.- fuite les lambeaux de la peau fur la tête du bourdonnet , & on couvre le tout d'un emplâtre fait d'un mor- cekn de toile , que l'ofj trempe dans la poix noire fondue , après quoi on lique fur la plaie des tégumeni ; la poix en fe refroidi liant y colle la toile. Loîfque les mal •fjLqnes font eilentieihn-.er.: \ermineutés , on doit parfumer lei - • - les éra- bles de les chenils, après le; .. bien netto] es , corne de bœuf ou celle des pieds des 1 vaux, ou autres animaux, que l'on tait brûler fur des charboi pen- dant cette opération on tient les portes ce les fenêtres fcrii i,\- étant dans les érables; Q . - •- funis fous le feutre & les raie.iux de VER de l'anima! ; & lorfque les vers font trls-abonchns , dans la poitrine fur- tout , on frictionne le borax avec Y huile empyreumatrtjiie , afin de féconder l'effet de celle adminiitréc intérieurement. Section X. Traitement des maladies vermi- neufes fxmpto ma tiques. Les maladies vermi neiifes fymp- tomatiques varient a l'infini ; toutes celles auxquelles les animaux font expofés , pouvant être compliquées de vers , néanmoins nous pouvons les réduire à deux efpèces principales , relativement à l'objet que nous avons en vue , qui n'efl que de détruire les ■v ers qui les compliquent & les aggra- vent : ces mala !i s font en général nu inilammatoires, telles que les fièvres ardentes, malignes, peftilentielles , charboftneufes, &c. ; ou cachectiques, ! que la pourriture, le clou , l'ic- tère, le feorbut, cVc Les premiers exigent que l'adrniniflration des anti- vermineux foit pr fcédée de l'uf ge d< s fubftances antiphlogiitiques c.dman- ts s , &c. qu'ellesdem^iivient d'abord ; & 1' 'huile empyçreurnatique ne doit être administrée , qu'autant qu'une grjnde partie des ;'ymptùmes fou- droya ns oui les aecompignent feront s : il :ft « nco pr .vient de ne donner ce remède qu'à petites dofes , ndu dans des veliicu es qui COn- nentà la mal adieeflentieHe; mais il elle eft de nature i admettrt Penv ploi de alexipharmaques , ou que 1a ci r onllance, le moment ou le temps !c^ indiquent, on peut en toute fureté afîbcier V huile empyreumatique a tes nicdicimens; elle remplira La do:i- IX. VER 601 Me indication c'en a'der l'effet & de tuer les vers , foir que les alexitères indiqués foient acides, alkalins ou neu- tres. Jl n'en eff pa' de m*me des mala- dies de la ieconde efpèce ; nulle in- flammation n'étant a craindre , le re- mè.le peut être admin-Hrc des leur principe ou dè-s qu'on le jugera à pro- pos ; il importe même de le donner le plutôt poflible , parce que les i meurtrier que les malais renferment dans leurs entrailles, r.e faoroient être trop promptementdctruits. L'anti-ver- mineux ayant produit l'effet defiré , on viendra a l'ufage des médicamens que ces maladies requièrent, & li cure en fera infiniment plus prompte & plus adorée. Nous ne nous éten- dions pas davantage fur ces fortes de maux ; leur hiftoire, attraction faite de la préfence des vers , nous mène- roit trop loin , & elle ne peut être traitée que dans des ouvrages fcpnrcs, ou nou- îenvoyons , peur éviter des répétitions aufîi mutiies que falti- dieules. Section XI. Traitement des maladies vermi- neujes compliquées. Les maladies cfTcntiellement ver- mineufes , ainfi que le- maladieiver- mfneufes fymptoma'iqi.es , peuvent être , comme nous l'avons infiiv.u. , conu | aT- de l'eftomac , lies in: ftms,desicanairx brliai es, de l'intérieur des bronches, & de la membrane pkuitaire; ces ulcérations & mm. fa .< ion perfiltant iprèsladèf- ces injectes qailt s ov. bijec,il importe d'en facilitât la cura» 6o V E R tion en les dc'tergeant & cicatrifant ; on a vu , par les obfervations troifième & cinquième de la troifième expé- rience, que X huile empyreumati; tjuc éteit un puiifant moyen pour produire ces effets; niais, comme la confolidat ion entière & parfaite de ces ulcères exigeroit un ufage infiniment plus- continue de cette huile que la (ie'rruction des vers ne le demande , & que ce remède pourroit enflammer par .les dofes t cp multipliées , il nous a | .m plus e'ïenti-J de l'interdire, & de lui fiibftitncr des médicament plus innocens & plus analogues à la mala- die que l'on fe propo.ede détruire, & qui eft alo.s indépendante des vers , puifqu'ds ne font plus , & de tout autre vice que l'on fuppole avoir été détruit. On reconnoît la prefence de ces ulcères parla quanti. é confidérable de ■vers cuie ces animaux ont rendus ou que l'on a trouves dans les cadavres lois des maladies épizootiques , ou par la difficulté avec laquelle l'animal le rétablit , par le défaut d'appeiit, de gaieté & de forces ; je les ai fouvent reconnus dans les grands animaux , en introduif:;nt la main & le bras dans le rectum , à la face interne duquel je diftinguois fort ailenient ces ulcè- res par !e taft. Les érofions des canaux biliaires , & même les tuméfactions du foie dans les ruminans qui ont eu beaucoup de douves , fe foupçonnent par les mêmes fymptômts , la maigreur , l'adhérence de la peau aux os ou aux chairs, l'excrétion des matières peu lic^s & très-fetides, une petite fièvre, des urines légèrement put ule-nces , &c. • A l'égard des ulcérations de l'inté- rieur des canaux aérien>,on doit être a/Juré qu'elles exifient lorfque les VER vers ayant etc détruits , il refte vnc petite roux , un léger flux par les na- leaux, & que l'anima! refte tufte», foible & dégoûté. Quant aux tuméfactions & ulcéra- tion- que les oe\lns forment dans h membrane pituitaire des moulons , ces patries étant expofées aux yei l'artifle dès qu'il aura ouvert le fron- tal par le trépan , elles ne laiffenr au- cune perplexité fur leur prefence parties fe montrent fouvent encore trés-entlammees & fréquemment d'en rouge noir , & même quelquefois en- tièrement noires. Les ulcères de l'effomac fe guorif- fent avec un peu de térébenthine fi; e (la dofn pour le cheval eft de quatre gros , pour ceux de la forte cl; . pour le bœuf, le mulet, idem\ pour le mouton un demi-gros ; même dofe pour les gros chiens ), que l'on fait difioudre dans un jaune d'oeuf, & que l'on étend enfuitedans une déco- d'orge, ou d'aigremofne, ou de per- venche, ou de ronce \ on continue ce remède , que l'on donne to'.ss !e ma- tins à l'animal étant a jtun , pendant dix à douze jours. On donne ce mente médicament en lavemens pour ceux qu ont des érofions ou des ulcères dans le rectum. Cette même tcu thine , ainfï diiîbute d-ins le jaune d'œuf, doit être en ndue dans une forte décoction de carottes ou de panais , ou de fapon;«ire , & donnée en breu- vage tous les matins à ceux chez lef- quels on fe propoie de fondre les en? gorçemens du foie , de deterger 6c de conlolicler les ulcères des canaux li;: ires. A l'égard de ceux où l'on a à com- battre les ulcères dans l'intérieur des bronches pulmonaires , on doit cten- dte la térébenthine difibute, ainli que VER nous ] 'avons dit , dans le jaune d'œuf , dans l'infufion de licrrc-terreftre et d'orv.ile des prés, ou de pulmonaire & de mille-feuilles. En ce q\ii concerne les tuméfac- tions & ulcérations de la membrane j>ituiraire, dos injections d'eau d'orge miellée fuffiront pour en triomp fi elle efr très-enflammée , on y ajo > tera quelques gouttes de vinaigre; Se fi elle réfléchit la couleur noire que nous lui avons remarquée, les injec- tions feront compoG.es d'infnfîons de quinquina , àiguifées d'un peu d'eau- de-vie camphrée. Section XII. Préparation de l'huile empyrëu- malitjue. Tous les corps oléagineux, fournis à faction du feu dans des vaiffeaux clos , peuvent fournir de {'huile e - pyreumaiique ; celle dont nous avons fait ul'ige a été tirée des ani- maux , & préparée ainli. Prenez ongle de pied de cheval , ou corne de cerf ou de l>œn/\ tkc. la quantité qu'il vous plaira ; cuupei-la par petits morceaux, que vous mettrez dans une cornue degrés ou de rei ; remplifTez-la aux trois quarts ; lutez u::e alonge & un grand ballon per- foré; diitillez à feu nu dans un four- neau de réverbère: il pitfera i° . du flegme; :". un peu d'alkali volatil; i°. C/nti/i- empyreumatlque , qui le montie j ,une & fous forme de il ie^i continuelle feu jufqu'a ce qu'il ii" forte plus rien ; délutez , ramaflez l'huile noire & fétide qui occupe le fond du ballon, vous aurez l'huile dont il s'agît. VER 6c3 Prenez une livre de cette hui'e ; mêlez- la avec trois livres d'ellèn» f tel c-nthine; mettez dan3 i ne cuuir- bite de verre ; couvr. z-la d'un chapi- teau ; a.iaptez une alonge & un grand ballon perforé; laùTez e mélange en drgeftion pendant quatie jours ; uiilii- \et au bain de fib!e ; chauffez peu ; augmentez le feu p r gradation , afin d'éviter le gonflement ces matières & la rupture des v ; lai la diftillation tant qu'elle four,;- a: elle s'arrête oïdinairementaux troisqi dclutL/, vu k/ ce qui eit contenu . le ballon, dans des bo< de crylial , & conkrvez pour l'ufage ; l'huile alors eft jaun ; - lé- ; elle i'e't même plus que l'el- Jtnee de térébenthine ; elle i l'eau , eile fc colore par !.. plus elle cft ancienne, plus elle a d'efficacité. Telle ell l 'huile ern reumatique dont nous avons tair uloge; cette reclificition ne lui ei pas fon odeur, elle la rend au cor : plus pénétrante, infiniment plus légèfls & moins acre. Cette huila agit :.u fui plus fi r les crjlt-es renfermés dans d.S boe plus pffii acement que .' 'hui/r r/n/iy- r&tmatique non rectifiée ;mai .<. le- ci ayant été donnée pure a un chi qui avoir beaucoup I - dans l'efiotnac , a eu la même el cité ; l'animal a ^te leulement un peu :e. Nous fuppolous que c< dront préparc r cette huile . fi nt ver- . ans le manuel de la diftillation. M. 13 R A. Ggg, éo4 VER VERS A SOIE. PlAN du travail fur les vers à foie. CHAPITRE PREMIER, ffijbirt natu- relle du ver a joie. Section première. Du ver. 6of Sect. II. Des mues du ver à fij'e. ibid. Sect. III. Du cocon & de la chryfa'.ide. 6c/ Sect. IV. Du papillon. 6c8 Sect. V. Des différentes efpèces de vers à foie. Cco CHAi'. II. Obfrvations générales fur la pureté de l'air dans l'éducation du ver à foie. 611 CHAI'. III. Du logement dejliné aux vers à foie. Section première. Des empUcemcns nui- filles. 6 1 3 Sect. II. De l'emplacement favorable pour un aldier Je vers à j'oie. 614 Sect. III. De l'intérieur de l'atelier. 615 Sect. IV. Des effets ou meubles niceffaires dans un atelier. 618 Sect. V. Du local dejliné à la première édu- cation. 623 Sect. VI. De ^infirmerie pour les vers ma- lades, ibid. CHAP. IV. De la feuille de mûrier. Section première. De la qualité de la feuille conjiderée comme nourriture du ver à j'oie. 614 Sect. II. De la manière de cueillir la feuille. 625 Sect. III. Du temps propre à la cueillir. 627 Sect. IV. De la manière de conferver les feuilles. 629 CHAP. V. De la contée. Section première. Du choix delà graine. C-p Sect. II. De l' époque & de la manière de faire èclore la ovine. 632 CHAP. VI. Des premiers foins après que les vers font éclos. Section première. De la chaleur conve- nable aux vers. 639 Sect. II. De la propreté indifpenfable pen- dant l - lucation. 641 CHAP. VIL Maladies des vers. Shtion fremilre. De la rouge. 643 gECT, II. Des vaches , ou g'as , ou jaunes. -> d'un travail pénible : il s'agit de » fe dtpouiiitr d'une furpeau , qui, » ne croiilànt pas comme le » commence a le gênei , & i ( » roit enfin le contenir plus long- » temps. Il y va de ù vie s'il ne. » peut en venir à bout. Cet état » revient fix fois pendant la vie du Créai le filer, & deux » an-dedans du cocon. Jl en vient \> chaque fois à ce 1 rmi . dans des *> intervalles plus ou moins lor.g<; , 6o6 VER » félon qu'il eft pins ou moins hâté » pour prendre la mefure d'alimens , 33 necefhire à l'accroillenient de » chaque âge ». « Le ver à foie travaille a fe dé- » pouiiler ou à muer d'abord après » la freze. La révolution qui com- » mence à s'opérer fou, fa p au, lui » ôte peu-à-peu l'envie & le pou- y> voir de mander ck de marcher. Des » qu'on s'en apperçoit, il faut re- »• trancher la dofe des repas , qui ji ne lerviroit qu'à épaiîlir la litière... » Enfin lorlqne (es dents ne peuvent » plus agir , il ce fié tout-à-coup de 33 manger. Ceux qui font au voifi- » nage du bord des claies ou de » quelqu'autre corps ferme & lolide, » vont s'y établir en quittant, feule- » ment pour un temps , la litière » qu'ils regagnent bientôt : ils trou- as vent dans ces nouvelles places des » pohts plus fixes, pour nvre avec 33 avantage les efforts néceii'aircs à » la mue » . « Tandis que notre infecte con- » ferve encore h liberté des mou- » vemens, il s'occupe à filer une 33 ioie blinche très-déKée, dont il » apporte le referroir en naifiant. >» Ce fil defiinc à le garantir des *» chutes dans la jeune/Te ,'s'il vivoit 33 furies arbres dans les champs, lui 33 fert encore dans cette occafion » pour l'aider à fe dépouiller. Il en » attache des' brins p ir tout eux en- » virons de fon corps , pour retenir » -fa peau en arrière, lorfqu'il fe poi- » ttra lui-même en avant. On juge » que les v.r- à foie font fains & » vigoureux , lorfque la litière eit » bien garnie de ces fils •». « Le ver étant amarré de la forte , i> fa tète déjà déridée à la frèze , V E R 33 commence à s'enfler; il la tient » élevée ôê or ma renient immobile » comme le refte df corps : c! e a 33 quelque peu de tranfparence, parce 33 que le ver s'eit vide dans les hautes 33 & baffes voies, de tout excrément. » On apperçoit cette iranfparence en » regardant le ver à travers le jour 33 d'une tenétre, ou à la lueur ci'une » lumière; mais moins diitinch ment » aux deux premières mues qu'aux 33 fuivantes. ion mufeau pjio:t poin* 33 tu & plu; alongé; cette partie à » laquelle les crochets ou dents, & 33 les yeux qui en termine! 33 font attaches, elr une écaille faite en 3> calotte j qui tombe féparément de 33 la peau, Se renaît comme elle à » chaque mue 33. « Cette écaille ne croit pas pen- » dant la durée d'un âge , &: elle 33 n'ett pas même fufceptible d'ex- » tenûon comme la peau : elle s'en » detael e tout naturellement pen-a- >■> peu, à mefure que celle-ci s'enfle » 6c fe détend. Les mouvemens con- » vulfifs dont la tète du ver paroir de 33 temps en temps agitée, achètent » la lcparation. La nouvelle en\c- 33 loppe qui fe forme en-dedans , & 33 qui doit avoir plus de volume que 33 la précédente , fait effort pour 33 l'acquérir : elle fe fait jour a tra- » vers la fente , ou la commi/Iùre 33 de l'écaillé avec la peau... Comme » elle acquiert touioun> plus ie li- 33 bertc pour s'etendre, elle poulie 33 en dell'ous l'ancien mufeau , & le >» chaile en avant; ce qui faitparoitie 33 toute la tète pointue & plu? alon- » gee. Ce mufeau ou écaille eui » n'elt plus qu'un vain malque vide,, » & qui ne tient prefqu'a rien , 33 tombe enfin de lui-même , ou bien » le nouvel animal l'arrache, lorlque \ E P. r>_ fes crochrts ou fec pattes écail- »> leufes font dégagées". « Lorfque récaille ell entièrement » féparée, l'ouvrage elt bien av m cile laiile une ouverture fort étroite, » n'ayant à la vente qi:e le calibre » du premiei anneau , qui ne fe fend » pas ,& ne le crevafTe pas , comme » on l'a cru ; mais elle eft fufS » pour laiffer palier le corps de !'in- » i'eclc qui, en s'alongeant & fe » rétrécillànt par de petits efforts mul- 3> ripliés , fe débarr-iffe par-là d'un » fourreau qui î.'eff plus de me- » Pure». « Nous avons dit que le ver à » foie qui fe cilpofe à la mue, avoit j> eu foin de bonne heure, d'ami :nr » ce fourreau d'une façon ! » Une liqueur qui tranfpire de fon j> corps , & dont il paroît tout mouillé » au fortîr de la mue, fe répandant » entre la nouvelle & la vieille peau, 3> en facilite la féparation, &: p:e- » vient les froitemens douloureux. » C'eital nfecre induflrieux, « s'aidant du mouvement vermicu- » laire qu'il donne à ion co:^s de v bas en baut, en fait avancer le >' premier anneau en dehois... Dès » que fes pattes du devant font » libres, il les accroche à quelque » point, & il achève de fe dégager » en tirant en avant. La vieille peau »> fixée par les cordons de foie, & » par les crochets des deux appen- 3 dices de l'anus, relie derrière le >» vtr, aplatie, ce à la place ou il » s'étoit li'abord établi... Qu.ind la 3> mue eit faite à propos , ik. fans :» être preflée par la chaleur , le dé- v> pouillement elt fi parfait, que l'in- » teneur de fjs trachées ou (lig- >• mates, par où refpire l'animal, » lie renouvelle, & il en fort de V E R » Io; çr. filet! qui en tapiflbient t : ns». « Ce qui aide encore à cette fé- » paratien , c'eft que le ver ayant lié a la vieille peau, toute i"ex- » tenison dont elle cto:'t fufceptible, » en fe gorgeant de nourriture » dant la- l'u/.e , elle tir un » peu làei I animal diminue » de grofTeur en fe vidant de fes » exctemens. Si la partie du i » comprife foi s les anneaux reftoit » anfTi enflée que la tête , ou bien » fi la peau ne pcr.'.oit pas de (on » reiTort par la longue tendon , 1 » ferait piobablement inipofllblc au » ver de fe dépouiller». « Ce détail , ou tout n'eff pas de » fimple curiofité, fera mieux fen- » tir les i » met en œuvre, avant, pendant, » «Se tipiei la mue ». Section III. Du cocon & de la chryja * T.orfque le ver à foie a choifi la place qui lui convient pour établir fon cocon , il emploie le premier jour a fixer les points d'appui, où il at- tache la fo-'e qu'il tire de I' de Ion corps, par l'ouverture défîgnée fous le nom de filière. Le fecc il forme le commencement de fa coque, & en multipliant les fils-, .1 s'y enferme. Le troifième, il y elt entièrement caché; enfin Jes jours fuivans fe ferrant toujours du même brin, fans le caffer, il s'y enfeveHt complettement, & fon tombe .-m efl a Nui point de perfection : alors il fe change en chryfalide. (foyer ce mot). On e'time que le feuJ bu foie qui a formé un cocon ordinaire , 6c 8 V E R occuperoit plus d'une lieue de lon- gueur. Je ne vourfroîs p:e garantir ce fait, facile cependant à vérifier. Si on ouvre ce cocon, on le trouve uni & lifte dans fon intérieur, il renferme la chrysalide qui eft brune, plus pointue à fa panie inférieure, mobile, & comme articulée. C'efi elle qui forme le ventre de l'animal. La Supérieure eft plus ferme, plus renflée ; elle fournit la tête , le cor- felet & les ailes de l'animal , lors- qu'il abandonne cette dépouille pour devenir inSeéte parfait, c'eft-à-dire, papillon. Il s'agit actuellement de Sortir du cocon , dont le tiflu eft compoSé d'innombrables contours de fils, que la force de l'homme a de la peine à Séparer. Dans l'état de chrySalide , l'infecte a confervé une liqueur diiîolvante de la Soie ; lorS- qu'il eft papillon , il répand cette li- queur Sur le bout du cocon , par le- quel il veut Sortir ; la Soie Se difibut par les efforts de l'animal qui poulie continuellement avec Sa tête ; enfin il parvient à faire un trou où Son corps peut palier ; alors il paroît fur le cocon , encore humide de la liqueur dont il s'eft Servi pour biifer les fils qui le tenoient en captivité. Section IV. Du papillon. Son corps eft compoSé de trois parties principales; Savoir, la tête , le cûrj'eke , & le ventre. La tête a deux antennes garnies de barbe de chaque côte, difpofces comme les dents d'un peigne. Elles partent du point Situe entre les deux yeux. Ceux-ci Sont gros, Sonnés par une membrane tranSparente & à facettes. Le çorle«- VER !et eft la partie entre la tête & le ventre ; il eft compofé de plufieurs pièces écailleules & allez fortes , auxquelles les pattes & les ailes Sont attachées. L'inSecte , dans Son état de ver , avoit beaucoup de ftigmates pour reSpirer, qu'il conServe dans Son état de papillon; e'ies Sont re- couvertes par de longs poils qu'on eft obligé de couper pour les apper- cevoir. Les dtux premières Sont pla- cées Sur une eSpèce de cou membra- neux, qui joint la tête au corSelet. Au-d-'fTous dncorfelet, Sont attachées les pattes, au nombre de, Six ; la cuiiTe tient au corps & eft Suivie de la jambe qui eft terminée par le tarSe ou pied compoSé de cinq" articulations. L«s tarSes Sont terminés par des grirfes ou crochets , au moyen deSquels le papillon Se tient ferme Sur les places où il repoSe. Les ailes Sont au nombre de quatre ; deux Supérieures & deux inférieures , couvertes de petites écailles blan- châtres. La membrane compof:e de deux feuillets qui forment l'aile , eft diaphme, tranSparente, & n'a point de couleur par elle-même; elle eft fillonnée par des nervures aux- quelles s'attachent les écailles. Les ailes Sont molles , penianres, & pa- roi/Sent , à la vue , fort cp le ventre eft compofe d'..nneaur qui ont également leurs ftigmates ca- chés par des poils & des écailles, Semblables à celles des ailes. A l'ex- trémité poftérieure du ventre , Sont placées les parties de là génération. Le papillon mâle eft beaucoup plus petit que le papillon femelle. Le \ ntre Je ce dernier eft plus volu- mineux, plus renfte & plus élargi à Son extrémité. La Semelle Se meut pelamment VER ptfamment & avec peine; le mâle, au contraire, cft vif& femillanfc Ces papillons n'ont befoin d'au- cune nourriture; ils ne jouiffer.t de cet état parfait, que pour reprodur^ leur efpcce. A peine iont-ils fortis du cocon qu'ils fecouent leurs ailes, en battent avec une rapidité incroyable & s'accouplent enfuite. Peu de temps après le mâle meurt. La femelle ne tarde pas a pondre des a-ufs très- petits : ils font d'aboi d d'un blanc cendré; enfuite jaunes blancs; enfin l'air leur donne une couleur brune, plus ou moins foncée. Ce lent ces œufs qu'on nomme graine de yen à foie. Section V. Des différent :s efpèces de vers j foie. En Europe nous ne connoiffons cu'une feule cfpèce de vers à foie. Ceux qui diffèrent en couleur, ou qui produifent des cocons blancs, ne lont que des variétés occafioi par des caufes que les meilleurs ob- fervateurs n'ont pas encore pu dé- couvrir. Il y a des années oh IV a voit beaucoup de vers à foie noirs, dans une éducation; d'autres fois ils font très-rares, oc a peine en .mpei- çoit-on quelques-uns. Si l'on ne met que des cocons blancs pour avoir de la graine , les vers qui en pro- viendront feiont des cocons blancs en très-petite quantité, & les jaunes domineront toujours. Ce fait ell cer- tain, & coi.lt até par l'expérience que j'en ai faite ; li'ou je conclus que nous n'avons que des variété . & non pas des efpèces. Jl en t même des vers qui produilent des gros & des petits cocons, dont la couleur vaiie. Ces diil'erences dc- Tume IX. V E R 6c9 pendent du c'imst ou de la r. »■ rrî- ture; mais elles n: conftituent pas ".ce. En 1757 , la veuve I.ottin mit en vente , a Paris , un livre dont le tkr2 étoit: Y.-lrr de cultiver L mûriers blancs C ..■"'. vei (es vers ..- Joie- Il efc dit dans cet ouvrage : « Les Chinois,outre le ver à foie d< qu'ils ont connu avant toutes les autres nations , en or.t deux efpèces qui font fau- vages , & qui pourroient être d'une grande utilité en Europe, fi on le-, introduifoit , perce qu'on a le profit de la foie fans avoir l'embar- ras de les élever. Les Chinois ap- pellent ces deux efpèces de vers fau- , Tfuen-Rïtn , ik Tyan-Kiea. Us l'ont femblable à des chenilles , mai l'efj s - fùen , eft plus groffe ce plus noire gne nos vers à ioie , 6c les autres fe trouvent dans les champs, fur & fur les buiil'oiis ; mais on remarque qu'ils pré- fèrent les jeunes feuilles de chêne ». « Ces vers lauvages ne tonr point de coque comme les \eis dam ci- rques. La foie cor. fille en de longs fils qu'ils attachent aux arbres & aux huilions , app..remmcnt pour s'y fuf- pendre, ou pour aller de branche en branche , &: ces arbuffes font quel- quefois tous couverts de ces fils, q les Chinois ont grand foin de ramaile. ». « La loie de ces vers fauvages eft moins fine que celle d. s vers domef- tiques; nuis elle a plufieurs qi que n'a pas la foie ordinaire : elle réfîftc mieux au ten . fort cpaiiîe , ne le coupe L 1. vre comme la toil . 1 I en lont une étoffe q.i'ils ap; Kien-cheu , & qu'on prendioit pour un gros droguet quand on . . Hhhh Çio VER connoît pas; mais elle eft tellement cftimée que quelquefois elle elt auiîi chère que le fatin, ou que les plus belles Joies i!e la Chine. Quand elle eft d'une certaine honte, rien n'eft capable, pour ainfi dire , de la gâter , l'huile" même n'y fait point de taches. 11 faut que le Kien-cheu foit bien ef- tîmé en Chine ; puifqu'on le contre- fait avec la [o:e ordinaire, afin de la mieux vendre ». « Au relie, il y a bien de la dif- férence entre la foie de Tfuen Kien, & celle ce Tyan-Kien. Les fils de la première- efpèce font d'un gris roux, ceux de la féconde font plus noirs; mais t llement mêles de plu- sieurs couleurs, que iuuvent la même pièce eft diviiee en raies ) unes , giiles & blanches». « Les Chinois ont encore une autre efpèce de la nature. VER 6rr En plein champ , il refpire à fon ailé un air pur qui fe renouvelle a tout moment. La confoiroatiofl de fon corps prouve c . ;1 a une multipli ■ . à taire paflèr l'aii a tx poumons ; mais cet air fi l'ouvei : ref- pire, le vicie par les.exhalaifons dont il fe charge dans fon je. Il eff prouvé par un grand nombre d'ex- périences que l'air #fpiré par les ani- maux fe corrompt tel'ement , qu'il les fait mourir, s'i'.s font obKgés de le refpirer continuellement. C'cft un air impur ou méphitique {corifuli:^ ce mot), d'autant plus dangereux, qu'il y a long-temps qu'il n'a point été débarrafîc des vapeurs dora il s'eff chargé. L'air qui entre dans nos poumons, n'eff pis abfolument pur , quoiqu'il foit propre à être infpiré. Celui des vil'es & des plaines n'a qu'un quart d'air pur ou déphlogiliiqi é : les trois aunes quarts font un air phlogiftiqué' ou méphitique, c'eft-a-dire , mortel. En entrant dans un at. lier de vert à loie , on peut juger par foi-même & par la difficulté qu'on a de ref- pirer , combien l'air intérieur y eff altère. Deux caufes principales y con- courent : i". l'air infpiré ci: refpiré par les v:rs , & la tranfpiration de cette multitude d'infectes renfermes dans un petit efpace; 2°. la putré- faction de leurs excrémens & des feuilles donne l'air mofetique, 6c les autres émanations ou altérations du coips, l'air méphitique Le pre- mier eff le plus dangen ux. J'ai voulu dans le temps me rendre raifon, pourquoi les vers, lor • de leurs mues, cherchoient autant qu'ils poo- voient, & quand ils n'étoient point déranges, a le placer lur les borus de s Hhhh a éia \ E R tables. Je foupçonne que c'étoit pinr jouir d'un plus grand courant d'ail , & plus pur que celui qu'ils refpi- roient dans le milieu. Cette obser- vation étoit encore plus frappinte fur les tablettes inférieures que fur les fu porteur es, parce que l'air mo- dule & mephitife . efl de beaucoup plus pefant que l'air atmofpherique; & par confequent , 'es vers des ta- blettes inférieur^ ont nio'ns de fa- cilité a refpircr, que ceux des ta- blettes fuperieures , puifque l'air im- pur occupe toujours la région infé- rieure, à caufe de fa pefanteur, oc- cafionnée par les vapeurs dont il cil iurchargé. Quoique ce raifonnement fût con- forme aux lois de la bonne phyfique, je me déterminai à m'en convaincre par l'expérience. A cet efRt, je pla- çai desvm, après leur troifième mue, au bas d'une haie de mûriers , caillée en charmille 6: fituée au midi, afin qu'ils y paffa lient leur quatrième mue : les vers avoient gagne la lomm'te de la haie , & ils ctoient prefque tous lur la partie fupérîeure taillée hori- zontalement. Des vers de même âge , de la même tablette, enfin toutes nrconfiances égales , fuient placés fur des mûriers, également tailles en charmille, mais ayant un grand air des deux côtes; ils firent leur qua- trième mue indistinctement au mi- lieu de la hauteur & fur. le replat. Dans le premier cas , le grand air leur manquoit donc, puifque tous gagnèrent le haut pour refpiier plus à leur aife. Dans le fécond, il étoit donc fuffifant, puifque tous muèrent à la plate qu'ils occupoient lorique la mue commença. Il eft donc clair, & comme la nature l'indique en don- nant plufieurs nigmates aux vas à VER foie , qu'ils ont befoin de beaucoup n'air libre, parce qe'ils en infpirent & refprent une grande quantité. Il fuit de ce principe, qu'il çll impor- tant d'eloigner de 1'. • . i les objets capables de vicier l'air, & q'i il doit être tenu avec propreté. Il faut, par une inite de ce même principe , renouveler l'air très-lou- vent. Prefque toute les maladies accidentelles que les vers à foie éprouvent, proviennent de ce re caufe, c'eft-à-dire , d'un air vicié & cor- rompu. M. Tenon, dans fes recherches fur la caufe de la plus ou moins grande morr.lhé des malades dans les hôpitaux, a reconnu &: démon- tre, que l'hôpital où il pcrifToit le moins de malades, étoit celui où chaque individu avoit fept toifes cubes d'air à refpirer. (Jonchions maintenant du grand au petit , Se dans l'éducation des vers à foie, ne per- dons jamais de vue ce principe- La nature a donné au ver à foie un grand nombre de (ligmaies pour refpi'er. Cet infecte a uonc btfoin d'une grande qu.-.ntitc d'air ; mais comme il fe vicie par l'ufage, il elt donc très-nécef- i'aie de le renouveler , afin qu'il foit plus pur. On vient d'établir le principe gé- nétal, qui doit être le guide des p^r- fonnes fenlces , dans l'éducation du ver à. foie. ?>Iaintenant , que doit-on penier des éducations faites dans des rex-de-chauffee , dont les planchers (ont très-bas, qui ne font éclairés que par de petits larmiers placés fur un feu) cote , S: ou Couvent l'air & la lumière n'entrent que par la porter de ces rez-de-chauif<.t nvdes , ou le feu qu'on y fait attire une grande mafle d'humidité ? de VER ces lieux voifins d\:ne cour boueufe , remplie de fumier , ou attenante à de* écuries ou bergeries? Chaque année , l'expérience apprend aux per- sonnes qui élèvent des vers à foie, dans de tel endroits, qu'elles perd< nt leur temps. Si elles ont une bonne récolte fur dix, c'efl un phénomène dû à des circonftanccs heurenfes, qu'on ne peut ni prévoir, ni fe mé- nager. Lorfquc le local dont on pei t difpofer n'eft pas convenable, il y a beaucoup plus de profit à vendre fa feuille & fon temps à ceux qui peuvent avoir une éducation avan- tageufe. CHAPITRE 117. Du logement dejïiné aux vers à foie. Section première. Des emplacement nuijîbles. L'endroit deftinc à l'éducation des yers à foie le nomme coconn/'ere , maenamere , magnoniire , magM.iu- dicre , &ic. Toutes ces dénomina- tions importent peu au fond de la chofe, pouivu que le loeal foie con- venable. Dms la conftruclion d'un atelier, il faut éviter le voifinage des rivi^ des ruiffeaux , & lurtout les eaux Magnantes. L'humidité, jointe à la chaleur necefiaire aux vers , accé- lère la putréfaction de toute efpèce de fubftance animale &: végétale ; toute putréfaction de ce genre pro- duit l'air tnofétique, le plus mauvais de tous ^11 faut évite» encore que l'a- telier foit appuye eontie des rochers allez élevés pour empêcher la libre circulation de l'air, ou humides au V E R 613 point que l'eau filtre à travers le» f< ures. Un autre inconvénient, eft qu'ils réficchi (lent les rayons du fo- leil , & occafionnent dans i'atelier une chaleur fur: mt les vers font très-incomm Le voifinage des Lois, dts forets, n'eft pas. moins dai c. Outre I3 iranfpiration des pi inti s.qui augmente l'humidité atmolphérique, elles at- tirent encore- celle de l'aîi & la con- fervent fortement. Le fécond prin- cipe pour une bonne éducation, eft donc d'éloigner toutes les c.rjfes extérieures ue l'humidité. On ne doit pas efpércr d'y parvenir, fi i'attlier eft placé dans le fond u'un vallon étroit , & furtont dominé par de hautes montagnes; fi les 1 ayons du foleil y parviennent trop tard dans la matinée; s'ils fe retirent trop tôt dans l'après-midi. Dans le premier cas, l'humidité s'y concentre, la lu- mière du foleil y arrive tout-a-coup & trop chaude, la chaleur naturelle cil quadruplée par la réfracr on des ia\ons, enfin elle eft étouffante. Si le fommet des montagnes piive l'a- telier de la lumière . trop à bonne heure dars l'apr . le l'ercin y fur abonde, l'atelier eft plongé dans un bain de vapeurs, qui, ma les plus grandes précautions, per.t re- roit jufqu'aux vers. Chaque proprié- taire doit fai c l'application de ce qui vient d'être dit , a fon local . corrig< t les < éfaiits , cv tâcher de fe rapprocher du degré" d< perfection de l'atelier don: je vais \ ai le r .14 VER Section II. De l'emplacement favorable pour un atelier de vers à foie. Je fuppofe qu'un propriétaire veuille conftruire un atelier commode & fa- vorable à l'éducation des vers à loie, & qu'il foit libre de choifir le local. L'expérience lui prouvera que le plus convenable eft celui qu'on confiruit fur une petite monticule environnée d'un grand courant d'air, où l'on plante troi> ou quatre peupliers d'Ita- lie, ou tels autres arbres qui s'élèvent beaucoup fans trop étendre leurs branches, & qui par ce moyen don- nent peu d'ombrage. Ces arbres font les agitateurs de l'air, le mouvement de leurs branches contribue à le re- nouveler. Chaque pays a fon vent dominant ou délaftreux , occafionne par des circonftances purement locales; celles font les chaînes de certaines montagnes oui brifent ou font refluer les vent-.; telles font les forêts qui les attirent, les marais, les étangs qui les chargent de miafmes; enfin telies autres caufes locales que je ne puis prévoir ni dé- crire , mais dont chacun connok dans fon pays les funeîles effets , fans chercher à en découvrir la cai.fe phy- f'ique & toujours agiii.ir.te. L'atelier feroit tiès-mal place tous la direction de ces funeftes courans d'.iir. L'evpolkion du nord eft vifible- ment mauvaife, puifque'le ver à lo:e exi^e conflamment un degré de cha- leur déterminé. Il y a des cantons pu le vent d'e/? eft infoutenable, & accompagné de la plus grande humi- dité ou d'une chaleur iufibquante : dans d'autres, il annonce des jours VER purs & fereins. Dans les régions qui ont au midi de grandes chaînes de montagnes tres-eLvecs , le vent qui en vient eft toujours fioid, furtout . font couvertesde neige, ou {am- plement humides; in ii» il eft bi iilant, quand le fol en eft (ce, ôc dans l'été ce vent terrible brûle tous les uux qui font fur fa direction. Le vent du couchant en général eft froid & pluvieux : loifqu'ii ne fouffle pas , la chaleur du foir eft la forte & la plus incommode de la journée. Je peurrois encore cher de; exemples, ou pour mieux dire, des faits; mais ceux-là fuffifent pour prou- ver qu'il n'y a pas de règle générale applicable à tous les cantons & à tous les climats. Chacun doit s'ap- pliquer à connoltie fon ciimat & les variations auxquelles il eft expofé , 5z ne point s'en rapporter aveuglé- ment a l'opinion qu'un auteur donne dans fon ouvrage, qui peut fouvent produire de grandes erreurs. Je dirai donc à ptéfent, fi toutes Ls circonftances font égales : i°. choififïez l'emplacement du lèvent au midi, celui qui reçoit les pre- miers rayons du ioleil, mais qui en eft à l'abri depuis trois heures iufqu'au foir; donnez au bâtiment la direction du nord au midi , en obfer- vant que {a plu. grande face foit au levant. 30. Qu'il foit percé fur toutes fes faces d'un nombre fufEfant de fenêtres» larges & élevées, afin d'avoir la fa- cilité d'établir un courant u'air à vo- lonté durs tous les fen;, fuivant le beioin, & afin de procurer beaucoup de lumière dans l'atelier. Off a tort de cro*r\: que les vers fe plaifeat dans l'oblcuritc. Ce fait eft faux, & dé- montré tel par l'expérience. Dans un VER atelier éclairé par un feul côté , on voit les vers fe porter vers l'en- droit d'où vient la lumière : en ob- fervant, l'on fe convaincra de cette vérité , & il eft bien à propos île s'accoutumer à obfefver ; c'eft le moyen d'éviter de tomber dans l'er- reur. 4°. Chaque fenêtre fera garnie i°. de Ton contre-vent à l'extérieur, en bois double &c bien fermant ; 2°. de (on chàllis garni en vitres , ou en toile, ou en papier huilé. Les vitres & le papier font préférables a la toile'. Le tout doit être bien con- ditionné. Les pe: tiennes, ou abats- jours , ne peuvent point fuppléer les contre-vents. Il ut fuffit pas de ga- rantir les vers à foie d'une trop grande clarté, mais du froid ou ce la cha- leur, & les contre-vents font plus propres pour cet effet. Suivant les climats , c'eir une iage précaution de fe pourvoir de p'aillaiîons , ou de toiles piquées pour bouclier intérieurement les fenêtres du côte du nord ou du couchant, loifque le beloin le com- mande. 5°. L'atelier doit être compofé de trois pièces; favoir, i°. d'un rez-de chauffée qui fervira pour de- pofer les feuilles a mefure qu'on les apportera des champs, loriqu'elles ne feront pas ht mtdes par l'effet de la pluie ou de la rofee; 2y. d'un premier étage exactement carrelé, &£ dont les murs feront bien re«-np: : ce fera l'atelier proprement bit ; 3". d'un grenier bien aéré , pour y étendre le> feuilles, loi fq., 'elles fe- ront humides. Les fenêtres feront garnies de contre-vents. Il ne f ut pas craindre de multiplier les fe- nêties, dans ces trois pièces, puis- qu'on fera libre d'ouvrir les croifees VER 615 & de les fermer, félon que les cir- conftances l'ftxigeront. On aura par conféquent la facilité de garantir les vers ù loie du froid eu de la chaleur, félon qu'il fera néceflaire. L'expé- lience p.ouve, qu'on eft fou vent dans la circonifance où l'on ne fau- roit avoir trop de fenêtres , afin de renouveler l'air prompte ment , ou de fa're fécher la feuille. Lorfque les vers font à la LrirTe ou grande frèze , on en fent la néceflité , loifqu'i] faut déliter. Section III. De l'intérieur de tattlitr. L'atelier doit être d'une grandeur proportionnée à la quantité de virs à foie qu'on veut e lever. I! vaut mieux qu'il foit plus giand , que s'il étoit trop petit; parce que rien n'eft plus nuifibie aux progrès d'une éducation , dont on efpère des avan- tages, qu'un emplacement ou les \ei!leurs, comme on le .cira dans la fuite, l'art corrigera ce mal paffager , s'il lurvient. La véri- VER table caufe de la réufite, efl la gn - élévation des planchers de res fortes de (allés, leur vafle étendue, ce qui procure aux vers une niaffe d'au □ confidcrable, de forte qu'ils refpire.ir. fort à l'.iiie- Us font en quelque forte cor., me le malade dans l'hôpital, dont parle M. Ter.on , qui a but toiles cubes d'air a refpirer. On dira peut-être , que le pauvre h bitant de la campagne , ne met pas ie même appareil p-^ur l'education de les vers, qui réuflhTent allez, bien, quoiqu'ils foient loges dans ces en- droits bas j humides & étouffes. Je répondrai, i°. qu'avant d'affirmer ce fuccès , il conviendroit de vérifier la quantité de graine qu'ils ont mile pour eclore, £k la quantité de cocons qui en eft provenue. Alors on juge- ioit jufqu'a quel point a été la mor- talité, il faut encore obferver , qu'il eft très-rare que le payian convienne de bonne foi combien il a mis de graine; il en aceufe toujours moins, pa:ce qu'il ne s'en rapporte qu'à fes connoiiiànces , ou pour mieux dire à fa routine, dans la conduite des vers a feie : & ii tache de luuver fon amour propre par un aveu qui elt rarement lincère. -j0. Il faudroit en- core prouver s'ils ont eu feulement c!eu\ bonnes années fur dix. Alors on le convoiera, que les circont- tances accidentelles, Ci. la manière d'eue des faifons , ont fingulièrement contribué au fuccès. On le hâte de juger, mais on elt lent à réfléchir, a remonter aux principes & a compa- re. Us circonftances. a°. Dans le plan que je propofe, i! i'agit d'atteindre à ta perfection, autant qu'il eil pol- iii.le , en fuivant les principes phy- fiqucs; Se non pas de fuivrê des rou- tines qui contrarient les lci> de la nature. VER nature. Il vaudrait tout autant dire, que les vers a foie peuvent être éle- vas dans une cave , oii la tempéra- ture de la chaleur efl toujours égale, où il n'y a a craindre ni le grand jour , ni latranfitionfubite du chaud au froid, ni enfin les éclairs , le tonnerre, &c... Un ati-iier fimple doit être com- pofe de fois pièces : i". d'une cham- bre pour la première éducation, c'elt- à-dite , deflinee à élever les vers dès qu'ils forcent de la coque, jufqu'à la première mue. i°. De l'atelier pro- prement dit , qui fera de vingt pieds de largeur, fur quarante de lon- gueur, & dont la hauteur, fous le plancher , fera au moins de douze pieds. 30. D'une infirmerie dem'née à loger les vers rmlades. L'atelier , fuivjnt Ls proportions indiquées , peut contenir les vers à foie prove- nant de lept onces de graine. En fuppofant qu'un fcul atelier ne fut pas fufEfant pour un riche pro- priétaire en mûriers, feroit-il plus avantageux de donner quatre-vingts pieds de longueur , ou d'établir un fécond atelier à la fuite du piemier, tous deux féparés par un mur , & ne communiquant enfemble que par une feule porte ? Cette queition mé- rite d'être difeutée. Si l'on efl dans les climats où l'on redoute les froids tardif^ du prin- temps, & que l'on emploie le même nombre de feux pour échauffer l'ate- lier de quatre-vingts pieds de lon- gueur, je le préfère à deux autres de quarante pieds, fi les fenêtres lont bien c!ofes, avec les précautions in- diquées ci-defliis , & fi on fait mé- nager la chaleur produite p.ir les four- neaux. On objectera qu'un giand bâtiment prefente plus de furface à l'air extérieur, & par confequent au Tome IX. VER 617 froid : mais dans la fuppofition don- née , la furface ne fera-t-elle pas la même ? Que produit donc le mur de fépruation? Rienotrprefcie rien.Ainfï en bêtifiant, on économisera la conf- truclion d'un mur de refente, &: on laifTera au grand atelier une circu- lation d'air plus confidérable , diminuer la mafXe de chaleur qui doit y régner. Dans les chaleurs fuffo- quantes, dans un temps lourd & tas, on reconnoîtra l'avantage d'un ate- lier d'une vaile étendue... Dans les climats plus méridionaux , où l'on ne craint pas les froids tardifs; plus l'atelier fera fpacieux , n ieux les vers y réufiiront. Si on lui donne quatre-vingts pieds de longueur , le plancher doit être élevé de treize à quatorze pieds. Si on craint la dé- penfe de la confiruclion d'un fécond ateler, on peut élever un étage au- deffus du premier, lequel feia tou- jours terminé par un grenier, pour les raifons que j'en ai donnée5. Sur iui atelier de quarante pieds de longueur , il doit y avoir quatre ouvertures ou trappes , placées près des murs à la dillance de dix pieds les unes des autres. Elles fe ont pra- tiquées dans la partie du plancher, ou de la voûte , qui fepare le pre- mier du rez-de-chaufièe. Le pour- tour de l'ouverture fera en bois de chêne ties-fec, & recevra dan-, fon entaille, d'un pouce au moins, la trappe ou po-te également en bois de chêne, fixée par des charnu Cette porte ne doit pas excéder le niveau du carrelage. Semblables ou- vertures, & en pareil nomb'c, com- muniqueront de l'intérieur de l'ate- lier -'ni grenier, & feront placées en fens oppofé aux | , afin d-e renouveler l'air plus promptenunt, \ in 6i8 VER & fur une plus grande fuperficie tout à la t'ois. Celles-ci fermeront auffi exactement que les premières, & pourront, au moyen d'une ficelle ou d'un contre-poids, être ouvertes ou fermées de l'intérieur de l'atelier. On prévoit leur ufage ; par la fuite on en connoîtra l'importance. Section IV. Des effets ou meubles néceffaires dans un atelier. Par les effets néceffaires dans un atelier, j'entends parler i°. des inf- trumens propres à communiquer la chaleur. 2°. Des tablettes deilinées à fupporter les vers à foie. 30. Des cl.iieî ou clayons qui fervent à les changer de place , ou à les tianfpor- ter d'un endroit dans un autre. 40. Des échelles ou marche-pieds. 50. De; thermomètres. 1°. Des procédés pour communiquer ou conferver la chaleur. Cet article "eil prefque inutile pour les pays vrai- ment méridionaux , où l'oo a plus befojn d'un air frais que de chaleur. L'ulage le plus ordinaire , pour don- ner de la chaleur dans un atelier , efl d'avoir de grandes tcrrajfes ou bajjïnes en cuivre ou en fer, où l'on met du charbon pour le faire allumer a l'air extérieur , & le rapporter en- fuite dans l'atelier. La précaution ell indifpenfabîe , autrement les hommes & les vers périraient afphi- ' xiés par la vapeur mortelle du char- bon. Pourquoi cette vapeur eft-e':le mortelle? c'eft que pendant l'ignition le charbon rend V air fixe rconfultc{ ce mot) qu'il contenoit. Or comme l'air atmofphérique ne contient qu'un quart ou un tiers d'air pur on vital, il efl donc dans l'ordre des lois phy- fiques , que la grande quantité d'air VER fixe du charbon, vicie &*détruife l'action du peu d'air vital répandu dans l'atmofphère. Avec la précau- tion de faire allumer le charbon hors de l'atelier, on a fait, il efl vrai , évaporer une grande partie de fon méphitifme ; mais fl n'en conferve encore que trop jufqu'à ce qu'il loit entièrement cor.fumé. Ce brafier allume qu'on rapporte dans l'atelier produit l'on effet , il échauffe l'atmof- phère intérieure , mais en même- temps il la vicie Se la corrompt. Il efl facile d'en juger par la difficulté, que reffent un homme à refpirer, lorfqu'il entre pour la première fois dans un. lieu femblable. On dira: L-s ouvriers s'y habituent, pourquoi les versne s'y accoutumeroient-il; pas? La fuppofition n'efl pas exacte. L'ouvrier va, vient, il entre, il fort, il n'y couche pas. A tout moment il a la facilité de dégorger les poumons de l'air infect, 6: d'en rclpirer un plus pur : le ver, au contraire, ell forcé de vivre dans le même bain d'air mépbitifé. Il faut encore obferver que ces baffines pleines de feu echaufftnt trop fubitement l'intérieur de l'ate- lier, &c le ver demande une chaleur douce & égale d.ins tous les temps. La braile, il ell vrai, :-'efl pas auffi délétère que le charbon dans (a première jgnition , mais perfonr.e n'ofera dire qu'elle ne produit aucun effet funefle. Des expériences mal- heureufes & fouvent répétées ont fait & font payer par des aiphixies les fuites de l'ignorance ou du préjugé. On doit tonjouis le rappeler, que la nature a pourvu les vers de : iates pour refpirer; elle indique donc par ce nombre le beloin qu'ils ont continuellement de refpirer un air pur. J'ofe affirmer que l'infalubrité VER de l'air, & la chaleur mal ménagée, font les caufes principales de leurs maUdies. La feuille en occafionne aufTi; mais elles feroient moins dan- gereufes fi elles n'étoient précédées par celles que le mauvais air pro- cure. Ainfî il faut exclure tous les vaiiïeaux ou l'on met du feu, quoi- qu'on ait la précaution de le cou- vrir de cendres. Il eft eflèr.tiel de le fupplcer par des poë;es , dont nous allons examiner les effets. La matière combuftible ne brûle dins un poêle qu'autant que le feu eft entretenu par un .courant d'air frais & humide. Ce principe eft trop bien reconnu en phyfique pour avoir befoin d'être difcutc. 11 attire cer- tain frais du dehors de l'atelier en de- dans. Pour vous en convaincre, pre- nez une bougie allumée, prclentez- en la flamme à l'ouverture d'une fer- rure; quand mené il y auroit plu- fieurs portes dans l'atelier , vous ver- rez que la flamme approchée vers toutes les ferrures , fe dirigera en dedans. Cette flamme fuit donc le courant d'air attire par le poêle échauffe. On funpofe que toutes les fenêtres foient fermées. Le courant d'air fiais n'occupe donc que la partie • de l'atelier , & fa partie fupé- rieurc eft beaucoup plus échaui par la tendance naturelle que l'air échauffe par le poêle , a de gagner la région fupérieuré. la chaleur eft donc inégale dans l'at lier. \ oilà un défaut... Le courant d'air frais" attire l'humidité de l'atmofphère de l'ate- lier. S ins humidité point d Il fer rougit au feu ardent fan i li tm- bef; mais li dans cet eut on jette un put d'eau pat-deffus, une petite fl mime p.iroit auflitot. Un poeie ab- lorbc donc l'humidité de i'atmol- V E R <5i9 phère de l'atelier ; par confequent il eft trop fec & moins propre à être ri (pire Voici un fait a l'appui de ce que j'avance. Dans les ferres où les poêles font employés , on place au-deflus, des tenines pleines d'eau , dont l'évaporation rend à l'air une humidité proportionnée à celle que les poêles abforbent. Sans cette pré- caution il ne refteroit pas une'feuille aux arbres qu'on veut conferver. C'eft donc un défaut dans un ate- lier qu'un air trop fec. La cheminée feroit donc préférable, fl elle pouvoit échauffer un grand atelier i ins I coup de dtpenfe : mais cela n'eft pis poflible. Quel eft donc le moyen d'échauffer un atelier fans nuire aux qualités de l'air neceflaire à la ref- piration , & de diftribner la chaleur par-tout également? Voilà la quef- tion que je me propofe de retondre, fans craindre d'attaquer les pratiques en nfage. Pour un atelier de quatre î de longueur, je demande iQ. quatre poêles, & diix pour celui de quarante pieds. Ils feront pi en dehors, au rez-de-cl l'atelier , ck entretenus par . rieur. i°. Dans la partie du mur correfpondante au fourneau , 6i. dans maçonnerie, on pla- cera des tuyaux de tix pouces de diamètre , en fonte ou en terre cuite à l'épreuve du . i ie de mnerie qui touche le fourneau , gilc bien coir à l'épaiffeur d'un pouce . plàti leur reduiroit en poiuTière le m ticr , i n détruifani i.- ien qu le fable &: la chaux. Si l'on ne craint pas 1 1 ■ "ii fupplée les tuyaux en terre cuite par des pierres taillées li i i -i 620 VER fuivant cette forme. 4.0. Ces tuyaux monteront perpendiculairement dans l'épaifTeur du mur, jufqu'à un pied au - dtlîl'S du plancher qui fé- pare l'atelier du rez- de-chat fTee. ^°. A ce point le tuyau formera un coude , pour s'emboîter avec les tuyaux de l'atelier. Li partie coudce aura une porte qui donnera la fa- cilite de nétoyer les tuyaux. 6"v>. Ceux de l'atelier feront en for.te ou en tôle , ou en terre à l'épreuve du feu. Si on ne craint pas la dépenfe , on les. a en faïence. 70. Ces tuyaux feront éloignés du mur, de fix ou huit pouces , & fbutenus , fe on le beloin , par des collets de fer la lies dans le mur. 8°. Un peu au-def- fous de l'étage fupérieur, ils feiont ouverts ou fermés à volonté , par une fonpape , dont le fil de fer qui la fera mouvoir, fera à ia portée des ou- vriers. 90. Enfin ce tuyau paflèra à travers l'étage fnpérieur, & le ter- minera à deux pieds au-dellus de fon toit. Suivant les lois de la phyfique , la chaleur , la flamme , la fumée , fuivent néceffairement le courant d'air. L'expérience prouve qu'étant rer.fennécs dans des tuyaux , elles fe portent a de très-grandes diltanecs. C'eft à nous à favoir en tirer le parti le plus convenable à nos befoins. En multipliant les tuyaux dans un ate- lier, nous difhibuons la chaleur qu'ils apportent, qui le perdroit dans i'at- mcfphère extérieure. La pins petite courbure d'un tuyau, efi quelquefois fuffifante pour faire circuit r dans le contour d'un appartement, la cha- leur apportée par un feul tuyau. I es cheminées à la Fianklm prouvent to ;t le parti qu'on peut retirer de la chaleur. D'après ma propre expé- V E R rience, je puis aflurerquedes tuyaux de plus de quatre-vingt-dix pieds, ne nuifent point à la fouie de la fumée. En fuivant ce procédé", deux poêles peuvent fufTire pour un atelier de quatre-vingts p'eds. J'ai dit qu'il falloir que les tuyaux fu/Tent a fix ou huit pouces de dif- tance du mur. En voici la raifon. S'il', touchoient le mur, il abforbe- roit trop de chaleur , en railon de celle que l'air extérieur lui foutireroit continuellement , au préjudice de l'air intérieur; parce que tous les fluides tendeut à fe mettre en cqui- libie. Les ouvriers mal-adroits peu- vt i.c heurter ces tuyaux; il tit fa- cile de prévenir cet inconvénient , en plaçant une b.Julhade' qui les avertira de les éviter. Si on adopte cette méthode , on fe convaincra, i°. qu'elle eft plus économique que les autres , puifqu'on profite de toute la chaleur. 20. Que les vers peuvent aiftment être tou- jours à la même température , au moyen des trappes qu'on ouvre ou qu'on feime, fuivant le befoin. 30. Que l'air n'eft point vicie par la fu- mée , ni par l'air méphitique qui s'ex- hale du charbon. 4". Que la chaleur de l'atmofphère étant inftffifjnte, on y fupplée, en jetant dans les poêles quelques matières combuftibles. •\°. Que la chaleur douce, étant une fois concentrée dans l'atelier , y elt fixée , n'ayant pas d'ilTue pour s'echipper; èv quoiqu'elle attire un peu c'a;r exté- rieur, on elt toujours maitre de la tenir au degré convenable , à t"ts- peu de frais. Pour fixer la chaleur dans l'atelier, on pouiroit établ tambour à la porte extérieure, qu'on n'ouvriroit qu'autant que l'ai fermée. Heureux les hommes qui VER habitent les climats où ces précau- tions ne font pas néceffaires. C'eft principalement dans l'endroit ou les vers font leur première mue , qu'il faut être attentif aux changemens & à la pureté de l'air. 1°. Des tablettes. Il eft queftion d'un atelier uniquement deftiné à l'éducation des vers à foie : par con- léquent les montans & les tablettes doivent être a demeure. La partie inférieure des montans, fera im la- vée dans le carrelage , & la Infé- rieure attachée par des goi.flcts en fer, contre les che-vrens du plancher. A la diftance de dix-fept à dix-huit pouces du carrelage , ils feront per- ces d'une mortoife cie chaque cote , dans laquelle entrera la traverie qui, bien chevillée , affujettira les deux montans. Une nouvelle traverfe fera placée plus haut de la même ma- nière, à la diftance de dix-fept ou dix-huit pouces de la première; &C ainfi de fuite , fuivant les mêmes pro- portions, jufqu'au plancher fupérieur. Le nombre des montans doit être proportionné a la pefanteur & a la longueur des tablettes qu'ils fuppor- teront. Difpofés dans la largeur des tablettes, ils feront a la diftance de trois pieds, & dans la longueur , de fix à lèpt. On fe ferr communément de chevrons de fapin de quatre pouces d'equarriflage , polis à la vailope fur toutes leurs faces. Pour des ta- blettes de quatoize à quinze pieds de longueur , & placées lur la lar- geur de l'atelier, trois paires de montans.de la force indiquée, fuf- fifenr. C'eil la même choie , li on les dirige fur la longueur. Je demande encore qu'une traveifc femblubie aux précédentes & de la même foret , léunûTe les montans les uns aux VER 62 1 autres, afin que toutes les tablettes ne faffenr qu'un corps. Cette tra- verfe fera placée au niveau de la ra- blette fuperieurc, pour fervir d'ap- pui a l'échelle dont les ouvriers ont befoin pour diftribuer la feuille , chmger lesvafes, nétoyer les tables, &c. Pour rendre le fervice com- mode , il faut laitier entre les tablettes le parées les unes des autres, & for- mant un corps, ou atelier, un efpace de trente-fix pouces, afin que les ouvriers aillent & viennent fans fe gêner réciproquement. D'a;>res une pareille diipofnion , on rira peut-être que je perds beaucoup de terrain, & qu'il feioit faci.e de nourrir plus de vers à foie , en laifTant des allées moins larges. Je conviens de ce fait; mais je demande a mon tour, aux paitifans de l'en taffe ment , combien ils retirent de cocons des quarante mille ceafs que contient une once de graine , en fuppofant que l'an- née (bit bonne? S'ils font de bonne foi, ils avanceront qu'ils n'ont pas le tiers des quarante mille. L'air vicié , qui eft un effet de i'ent affement , eft la caufe de cette mortalité qui ré- duit la récolte au tiers de ce qu'elle devroit être. Je dis plus : trois cents cocons peferont à peine une livre. Il faudra, peut être , quatorze livres de cocons pour ol ti tlir une livre de foie. Où eft donc l'avantage d'une telle éducation? Suivant ma nvtliode , la perte des i.>>. é'svés dans un air pur , a une chale, . fans être entafles , ne fera pas du quart. Les cocons feront pi . ,-!us pefans : la foie [ lus forte & belle. Voilà des faits dont chfcrun lot la dàyer, &: de |i»gei ei quelle eft la meilleure manière de. 6±2 VER procéder. Des ves dont la iris h été d'une durée longue & douloureufe, ne peuvent faire que des cocons d'une qualité très-mediocre. Les tablettes feront en planches , affez fortes & bien lèches. Elles fe- ront affemblées par feuillures , affer- mies par trois traverLs douces par- dîfl'ous , dont une à chaque extre- mité , & l'autre au milieu de la longueur. La furface ou les vers fe- ront place . inchie à la var- lope. Elles feront entaillées aux quatre coins qui touchent les mon- tans , de manière à être fixes fur leurs fupports. Elles n'excéderont pas les montans , dont l'épaifièur fera renfermée dans les tablettes. Il y a des auteurs qui confe.llent de garnir les tablettes u'un rebord de douze à quinze lignes de hau- teur , pour empêcher la chute, des vers. Cette précaution en: inutile & nuifible. Les vers monteront lur ce rebord, & tomberont de même : les ordures relieront dans les angles. Pour éviter la perte des vers qui meurent par leur chute , on peut garnir la tablette inférieure d'un re- bord en toile de fix pouces de 1 ir- geur , elle amortira le coup occa- iionné par la chute. D'autres auteurs ont propofe de diminuer graduelle- ment de quelques pouce, la largeur des tablettes de haut en bas : mais le nombre des vers qui périt par les chutes eil trop peu confidérable pour perdre cet efpace. En ayant la pré- caution de les tenir au large , & de donner plus de feuilles au mili u qu'aux bo itéra les chutes, parqp que les vers ne tombent qu'en cherchant leur nourriture. S'il croie pofîible de fe procurer feulement, & à peu de frais, des VER rofeaux , ou cannes, comme en Pro- vence, je préférerois Us tablettes faites avec leurs bois refendus ce en- lacés , aux tablettes de planches , quoiqu'elles exigent plus de montans ou fupports. Les interfaces qui fe trouvent entre les mailles , donnent paffage à la circulation de l'air & entretiennent le courant, même à travers la litière &c les feuilles : elles font plus économiques que les plan- ches. Au furplus, de quelque mture que foient les tabiettes,il faut les tenir dans une grande propreté , tous les jours les bilayer, les nétoyer, les & avec de la peille , furtout li les excrémens des vers y font attaches , comme il arrive, s'ils ont la diarrhée. 3". Des claics& cla\ons. Les claies font de petites corbeilles d'ofier de vingt-quatre à trente pouces de lon- gueur , fur douze à quinze de lar- geur. Les clayons , celles d'un pluspetit diamètre. Leurs rebords ont un pouce & demi de hauteur environ. Il eft effentiel qu'elles foient faites avec des ofiers menus & dépouilles de leur écorce. Ces claies fervent à contenir les vers , à mefure i fortent de l'œuf , Se même jufqu'apres leur première mue. Elles ior.t en- fuite employées pour les changer ^.'une tablette a une autre. Leur ne. doit être proportionne au fervice de l'atelier. 40. Des échelles & marche - pieds. Les p:emières , faites en bois le mais folides, font préférables aux marche-pieds , qui font plus lourds & incommodes à manier. On appuie les échelles contre les ttaverles qui réunifient toiues les tablettes; alors elles font folides, & l'on peut faire le fervice commodément 6c fans dai VER 5°. Des thermomètres. ( Confultez ce mot) Il cft lion d'en avoir plu- fîeurs , (oit à liqueur colorée , ioic au mercure. 11 faut s'en procurer qui foient terminés en fpiralc plutôt qu'en boule, & dont les graduations foient bien efpacées. Ceux dont la baie eft en Ipirale, font très-fenfibles à la plus légère impreilion de chaleur ou de froid; les points de graduation riétant pas trop rapprochés, ils font plus aiLs a diftinguer. Le nommé ^4jJler-Paica , à Paris , fait tres-bien les thermomètres à fpirale. Section V. Du local dtJlinJ à là première éducation. Il faut un certain degré de chaleur dans l'atmoiphère, pour que l'œuf du ver à foie éelofe fans le fecours de l'art. Comme il eft nécefTaire de nourrir le jeune v^ravec de la feuille tendre, il faut recourir à l'art, & procurer à la couvée une chaleur ar- tificielle à un degré convenable, pour faire éclore les œufs dans le même temps. Afin d'éviter la dépenfe du bois & du charbon, on aura un en- droit peu fpacieux, facile à échauffer, & dans lequel on puifle renouveler l'air à volonté. Le local deftiné à la premi' cation, n'exige pas la diipofition d'un atelier en règle, tel qu'il vient d'être décrit : cet ordre de tablettes eft inutile, puifqu'on tient ks vers fur des claies jufqu'après la première mue, & même la lecondc , fî l'édu- cation n'eft pas forte. On peut donc les faire écl ire dans l'infirmerie, & les y garder jufqu'après la pren ou féconde mue. Nous allons p de ce local. V E II 623 Section VI. De Vinfirmtrit pour les vers malades. C'eft un lieu deftiné à loger les vers malades ou trop foibles , après leur mue. Je regarde cette précau- tion comme très-importante. Les vers qu'on nomme traînards, parce qu'ils font foibles, relient prefque toujours enfevelis fous les feuilles, où ils pc- riffent étouffés par le mauvais air qui y eft concentre. Tant qu'ils vp ils font incommodés par l'agitation de ceux qui font vigoureux , & qui ne leur laiftent que les côtes feuilles. Dans les épidémies, le bon fens prefcn't de féparer les mal de ceux qui le portent bien, fi l'on ne veut pas tout perdre. Dans tous les cas l'infirmerie eft démontré* ceflàire. A cet objet de falubrité fe réunit une économie réelle : car, ou il faut jeter les vers malades ou traî- nards , afin qu'ils ne confomi pas la feuille inutilement; ou les pla- cer à l'extrémité des tables po. faire vivre. Si les vêts placés au bout des tables viennent à mourir, ib nuiront aux autres par la putréf aélion de leurs corps. Les ouvriers ont beau être yigilans & foigneux , il y aura tou- jours du danger, parce qu'un ver ma- lade vicie lui-même 1 air pendant qu'il vit , à plus forte raifon dès qu'il eft mort, furtout dans un endroit c Ainfi le meilleur moyen, cft de les er abfolument d auffi- tôt qu'on foupçonne qu'ils lan- guiflent. infirmerie doit être en petit, un atelier tel qu'on l'a décrit : il fit d'y avoir un petit nombre de 6x4 VER tablette1; pour loger les v.tî malades, ou fîmplement des claies, lorfq le l'éducation n'eft pas confidérable. Enfin U faut proportionn.r le local an nombre, de même que dans une ville on bâtit un hôpital, dont la grandeur eft proportionnée à fa po- pulation. Mais il tant furtout qu'on ait une très-grande facilite d'en re- nouveler l'air promptement , lorf- qu'il eft nëceflaire. On doit com- prendre l'importance de ce moyen: car la plus grande partie des vers qui pendent, ne meurent que par les effets d'un air vicié. CHAPITRE IV. • De la feuille de mûrier. Section première. De la qualité de la feuille confédérée comme nourriture du ver a joie. Il faut confulter l'article Blûrier , afin d'éviter les répétitions, & fur- tout le chapitre XII, fur la qualité de la feuille. Le mûrier pourroit être appelé arbre de foie, puifque fon écorce eft un affemblage de fibres foyeufes , qui le prolongent dans les pétioles des feuilles, & de-la dans toutes les nervures, & même dans leurs ecorces fwpérieures & inférieures julqu'au parenchyme ou fubfUnce molle & verte qu'elles renferment. Ce paren- chyme ell encore un mucilage foyeux, ou au moins d'une nature gluante, qui légèrement macéré dans l'eau, s'étend en manière de fil de loie. Le ver fe nourrit donc d'une ma- tière foyeufe , il ne la crée pas , mais il la prépare dans fon eftomac, VER comme l'abeille y prépare le miel & la cire. Quoi qu'il en foit de ces alfertions, que je laiffe a examiner aux naturalises , toutes les feuilles ne font pas également bonnes pour la nourriture des vers , comme il a été dit au chapitre XII déjà cité. On n'obtiendra jamais une foie de bonne qualité , lorique les vers feront nour- ris avec la feuille d'un arbre planté dans un terrain gras & humide, & rarement une éducation réulfit lors- qu'elle eft faite avec cette forte de feuille. La meilleure feuille eft celle d'un terrain (ec , pierreux, fablonneux & élevé. Les arbres produifent moins que les précedens , toutes choies égale d'ailleurs, mais leurs feuilles font plus favoureufes, & le principe nutritif n'eft point trop delaye dans l'eau de la végétation. Si on màhe quelques-unes de ces feuilles , on reconnoitra a la faveur, qu'elles font plus mucilaginciifes , plus douces , plus fucrées, que c-Jles des mûriers plantés dans un terrain humide. Il eft facile de prévoir combien il y a de nuance> entie les principes nutri- tifs de ces arbres. i°. Relativement à leur âge. Les feuilles d'un jeune arbre font trop aqueufes , les lues moins élabores «pie celles des arbres faits & même vieux. La différente qualité du vin fait avec le raifin u'une jeune ou d'une vieille vigne , con- firme ce que j'avance- 2°. Relative' ment à leur expofttion. Le produit des miniers plantes au nord, eft toujours au-deffous du médiocre. 11 eft facile d'en comprendre la caufe. Lesfeuilles ûes arbres plantes au levant & au midi , fi ut préférables à toutes les autres. Celles descôteaux l'emportent de beaucoup fur celles de la plaine. 3°- VER 3°. Relativement aux efpcces de mûriers. La feuille du fauvageon fournit la foie la plus fine, mais elle eft dif- ficile à cueillir, &C l'arbre en pro- duit peu. La rôle s'effeuille facile- ment, ainfî que l'arbre greffé : leurs feuilles font plus grandes, p!us larges, mieux étoffées , & leurs fucs moins épurés. Quant aux mûrier-; a gros fruit noir , vulgairement dits à'Ef- pagne , leurs fjuilles ne peuvent con- venir, dans nos climat1., qu'à la nour- riture des vers après la quatrième mue, jufqu'au moment de la montée. Il vaut encore mieux s'en paffer , parce que cette efpèce de feuille a trop de fucs , & eft fort aqueufe. De ces généralités qui fe modifient fuivant les climats , paflbns a des détails de pratique. Nous avons dit que l'air vicié & refpiré par les vers , étoit la caufe principale de leurs maladies. La qua- lité des feuilles leur en occafîonne aufîi. Celles de mûriers font leur unique aliment. Donnons-leur donc une nourriture faine & qui leur con- vii i ne. Avant de décider quelle eft la meilleure, examinons une ques- tion importante , qui eft de fa voir, s'il eft avantageux ou non, de dé- pouiller , chaque année , le mûrier de lés feuilles ; s'il eft nuifible de l'en dépouiller feulement en partie. Le mûrier eft un arbre étranger à l'Europe; & quoiqu'il y foit au- jourd'hui un des arbres les plus ro- buftes , & qui craigne le moins les vicifll rudes des faifons , & les intem- péries fubites ou extrême;, il n'en conferve | la m inière d'être qui lui eft propre, fans craîn Ire d*ac- cidentdu dépouillement de fes feuilles. Il n'en cil pas de même de nos arbres indigènes; une pareille dépouille leur 'i'oiru IX. VER 625 ni 'roït beaucoup & ks feroit mou- rir, fi elle avoir lieu tous les ans. Quoique l'on puiffe dépouiller le mûrier chaque année, fans qu'il en refaite les mêmes dangers que les autres arbres éprouveroient, s'ils fu- biftbient une pareille di-pouille , je dirai ; u cultivateur, d'après ma propre expérience, qu'il fera tas- bien de conferver fuccefTivement un certain nombre d'arbres, fans les effeuiller, furtout l'année qui fuit une taille un peu forte. Je dirai encore : obfervez attentivement les mûriers l'année qui fuit celle du repos, examinez la force de leurs pouffes, la belle couleur de leurs feuilles; & pour diffiper tous vos doutes, pefez un fac de cette feuille , comparez-en le poids avec un pareil fac de feuille des autres arbres effeuillés l'année précé- dente, & vous jugerez que la pre- mière eft mieux nourrie : par con- séquent l'arbre qui l'a produite eft dans un meilleur e'tat que l'autre. Il feroit à propos de laiffer le mûrier fe repofer tous les cinq ou fix ans. Ce repos doit être détermine fuivant la force de fa végétation. Loifqu'on ne cueille les t d'un mûrier, qu'au quart, au tiers ou à la moitié, on nuit eflèntielle- ment à l'arbre; les feuilles qui refl.nt abforbent & détournent la levé, ce qui arrête le développement des yeux qui contiennent la feuille de l'année fui van te. Section II. De la manière Je cueillir la ftm Le propriétaire défire,avec le moins d'argent p. '''nie, faire récolter le plus qu'il eft poffible de feuille: : il Kkkk 626 VER a raifon dans un fcns , mais il perd dans un autre; i". parce qu'on abyme les branches de fes arbres ; i°. parce qu'on leur gâte beaucoup de feuilles. Toutes celles qui font froifIt.es, mâ- cli.ts, meurtres , déchirées, font au- tant de feuilles perdues, parce que le fuc s'en extravafe , s'en corrompt facilement par le contact de l'air ; enfin le ver ne les mange que lorfque piefTé par la faim, il ne trouve pas autre chofe. Il n'y a donc point d'éco- nomie de s'en fervir, puifqu'on a payé inutilement le prix de la cueil- lette, du tianfport, &c. Les journalières ont pour ha'i- tuJe, & afin d'accélérer l'ouvrage, difent-ellts , de tenir d'une main le fommet d'un rameau, ck de couler leur autre ir.a;n fur toute fa longueur de haut en bas , afin de détacher les feuilles. L'opération eft expéditive ; mais ei'es étonnent Pécorce, & at- taquent le bourgeon , ou œil , que la feuille nourrilioit. La raifon dicte donc de cueillir la feuille de bas en haut. Ce que je vais dire paroicra peut-être bien fingulier, bien minu- tieux ; mais il eff bon d'exercer la critique. Je ioutiens qu'une femme commodément placée fur Ion échelle, avancera autant qu'une autre ou- vrière-, en fe fervant de cifeaux, & en coupant ch .que feuille l'une apiès l'autre. Jl eft vrai qu'à la fin de la journée elle aura plus fouvent remué la main , mais elle aura moins eu d'agitation & moins de peine. (Il ne s'ag't ju-. icj des mùriess a branches chiffonnes, ni de ceux à feuilles étroites, menues, en bouquets). Il réïulté deux avantages de 1 opération au cifeau ; i". Le naval! va prcfque aufïi vite, & la journalière coupe les feuilles dans la ciicoiifuer.ee où VER fa main peut s'étendre; i°. le petiote ou bout de la queue, qui refte attaché à l'arbre, tft au bourgeon qui doit rcpouff'cr, ce que le bout de pétiole e: fous le comble du toit , la même étendue en greniers que celle d^s ateliers. La même taifon m'a eng à prekrire que les tu) ffent a travers le plan, Ici qui cou». farrii par . . • fe rendre tous dans des ga pes le cheminées , mena leuz extré- mités. On fe coni nte commun d'étendre I ■ local leur fi ûcheur, loilqn . Ile , ce lorfqu' : 628 VER ma i s ces bas deviennent infufnfnns ou nuifibles , lorfque la faifon en" décidée à la pluie, comme il arrive quelquefois, ou même loifque la pluie nedure quequelquesjours;parce qu'alors toute l'atmofphèreeit humide, & par conféquent fon humidité tend à fe mettre en équilibre avec celle du mngafm à feuilles. On ne peut donc pas en tenir les fenêtres ou- vertes, & l'humidité relie concen- trée dans le magaiin. Le feu des cheminées, la chaleur des poêles , en diiîiperor.t en vapeur , il eft vrai , une partie ; mais pour peu qu'on les pouffe, la eh leur réunie à l'humi- dité accélérera la fermentation dus feuilh s , & p^r confequent leur dé- comp linon , enfin leur putréficr'on. D^ns le grenier, au contraire, l'ef- paceeftimn enfe, les feuilles peuvent être étendues lur îles toi!es, & n'être pas amoncelées les unes fur les autres ; enfin la chaleur des tuyaux de poêles correlpondans dans la che- minée, y établira un point de réunion de chaleur p'us fort que celui qui fubfifle dans le grenier, & par con- fequent elle y établira, i°. un cou- rant d'air que fuivra l'humidité; 2°. attirera tout le mauvais air uifllminé dans le greiv'er, & pioduit par la tranfpiration des feuilles. En remuant de temps à aune ces feuilles lans les froilfer, elles f.ront bientôt fècbes , & en éiat d'être données ■> certa-nes pluies ne leur donroient » peint de mal, tandis que d'autres » les tuoient : il venoit à ces der- » niers , d'aboid après avoir mangé, » une goutte de liqueur brune a la » bouche, qui cft le ligne ordinaire » lerfcju'ils font empoifonnes. J'ai » cllaye de donne, une année, de VER n deux eaux de pluie , tombéeendif- » férens temps; j'enarrofai deux pa- >» qtiets de feuilles feparécs,& un troi- » fieme le fut avec de l'eau de puits. » Les vers qui mangèrent de ce der- » nier, & l'un des deux .titres, ren- >•> dirent la plupart la goutte brune » & périrent. Ceux qui avoîent mangé » les feuilles de l'autre paquet , n'eu- « rent point de mal : les vers étoient » du même âge, élevés enfemble & ■>•> jouiflant, félon les appai ences,d'une » fanté égale. » 11 n'y a pas de doute que les » eaux de pluie ne diffèrent les unes » des autres, félon la nature des lieux » où s'clèvent les vapeurs, qui en » font la matière. C'eit de là qu'elles » tirent leurs bonnes ou miuvailes » qualités». Je penfe à ce fujet comme M. l'-ibbe Sauvages ; ( confultci l'article Pluie) il efr confiant qu'une pluie d'or ge doit être plus dangeieuie , confïdérée comme eau, que la même eau u'une pluie qui fe foutient depui pi ficurs jours, paice que celle d'or ge bal ye ïubitement , & fe charge de toutes les émanations répandues dans l'at- mofphèrc , tandis que lorfque la pluie eit de durée , celle qui tombe apte*) la première ou la leconde heure, n'y trouve plus aucune matièie à s'approprier. Quoi qu'il en foit, le Lit rapporté par M. l'abbé Sauvages confirme la f.itale expérience que la feuille mouillée nuit aux vers ; que s'il y a des exception , clés (ont rares; enfin que comme le cultiva- teur n'elt pas en état de distinguer lMlence de ces pluies, il doit par ncceliite les regarder toutes comme funelics , & a^ir en conlequence. V E R Section IV. De la manière de conferver tes feuilles. Si la faifon elt belle , la chofe efl facile ; il fuffit de les étendre fur des toiles, ou fur des planches dar. rez-de-chaufîée de l'atelier; & de peur de les amonceler les unes fur les autres , de leur donner le plus qu'il e(l pofTïble de fnperricie , en contael avec l'air atmofphérique. Un bon cultivateur fuppléoit les plan- ches & les toiles par un filet qu'il avoit lui - même fabriqué. Ce filet divifé en plufieurs pièces, couvroit tout le fol de l'atelier. Il réuniffoit les quatre coins a'une partie du filet, & rranfportoit ainfi les feuilles dans- la magnoniere lans les froifier &; fans être maniées deux fois. Si le carrelage du rcz-He-chaufice eft hu- mide naturellement , les planches font a préférer aux fret1;, quoiqu'elles neceffitent une opération de plus dans h tr ti fport des feuilles. On les réunit ailèz facilement avec un râteau ù d.nts de bois, & il fert également à les éparpiller. Un abus impardonnable efl de bif- fer palier la nuit, ou un temps con- li érable , aux feuilles renfermées ou pu (Les dans les lacs ou dans Ls toile , parce qu'elles s'y échai promptement& beaucoup. A quelque heurt qu' Iles arrivent dans l'atelier, il i \\ n lifpen 'able de ne pas attemire un leu mil. ne a les répandre fur les t il 1 ttes ou Itir les carreaux. Afin de raflembler dans le même t. b'eau tous les a!ms qui naiifent ne I i négligence ou de l'-bfuide in- fo iaucedes propriétaires & des jour» naliers , il fuffit de confiderer que 630 VER les cueilleufes entaffènt les feuilles dans îles lacs, a inclue qu'elles les rain fient ; que ces feuilles paient ainfi I.1 journée entière ; que ces facs , (ont tenus au gros foleil ; enfin que le loir arrive, ils font incelés fur une charrette, forte- j?ttis & prefîe -. p.ir la corde de lâcha: c:te, afin qu'ilsne tombent }>a~ dans la route. Voila donc, pen- dant près de douze heures, des feuilles comprimées, froifTees , meurtrie;, le détérioration n'cp'ouvcront- elles donc pas eneore , fi pendant la nuit on le;, laide cLn. le lac? Pai vu de ci s feuilles tellement échauf- fées, qu'on tenoit avec pe ne la main dans le ut fac. Le payfan attrioue cet échau&ment , ainfi que les maladies des u'm, qui en font la fuite nécef faiie, à fort , à maléfice, jetés par de méchantes gens ; &c'efl icur igr.o- rance 6c leur manque de prévoyance qui font l'office des méchantes gens. Cueillez avec les précautions indi- quées; tranfportez d'une manière ou d'une autre, en comprimant St froif- fi.nt les feuilles le moins qu'il feia polfible-; enfin, fans perdre un fcul infiant, qu'elles foient étendues & re- muées de temps a autre dans un lieu pas trop fec, afin qu'elles confeivent leur fouplefTe & leur fraîcheur. Tel e(l le point elièmicl, qui préviendra prefque toutes les malades des ver&i Tant que la faifon eft fechc, le rei-de-chaiifî'ce de l'atelier lulrit à la déification ôc entretien convenable des feuilles. Mais lorfqvie la feuille a été cueillie mouillée , ou iorfiue les pluies continuent, ou lorfqu'enfin l'air aunufphérique eft trop chargé d'humidité, il convient alois , .les qu'elles arrivent des champs, de les tranfpoiter dans l'étage Pupériour VER cle l'atelier proprement dit, ou gre- nier, & de les y étendre ainfi qu'il a été dit ; & que chaque couche de feui le foit la moins épaUIè qu'il et! pofîîble. Ont dam ces c^s lui tout, qu'il convient d'établir un feu vif & eUir djns l'une des deux cl em<- nées, de fermer prefque tovtes les portes & fenêtres, & de ne JiiiTer ouverte que la f.ule porte qui cor- refpond à l'efeaiier , furtout fi elle eft placée à l'extrémité correfpondante à la cheminée. EUe feule établira un grand couiant d'air attire par le feu tiela cheminée, eUedillipera. oien vite & l'humidité caufée par la pluie, & celle caufée par la tranfpi: ation des feuilles. On peut. afin d'éviter lamain- d'œuvre, avoir une ou plufieurs trap- pes, communiquant du genier a l'ate- lier , par lefqueilcs on y feroit tomber les feuilles fur des filets , & les magnonières la diftribueroient enfuit» aux vers. Les fenêtres multipliées dans ce grenier, ouvertes ou fermées à propos, deviendront de bons venti- lateurs, lorlque l'air extérieur ne fera pas abfolument trop humide. CHAPITRE V. Section première. Du choix Je lu graine. Les Auteurs lur l'éducation des vers à foie ne loin pas d'accord fur cette quellion : Faut- il le procurer chaque année de la graine étrangère, telle que celle d'Efpagne , de Piémont & de Sicile; ou employer celle de fes propres vers a fuie ? L'expe- rience a prouve i°. que la graine d'En . . 'Italie , réuflit tics- . la trojfième & quatrième année le; lement. -•'■ Que la graine du pays, provenant d'une boj - .;un, VER réuïïlt aufiî for: bien. ?vlais fi les cir- conftances rendent l'éducation mau- vaife , la graine qu'on obtiendra fera d'une mauvaife quali:- : alors il eft à propos de la changer , ou pour mieux dire de s'en procurer de l'étran- ger , ou du pays même, fi l'édtica- tion a été meilleure que chez loi. Il faut obferver que le commerce de la graine de vers à loie efi expofé à quelques friponneries , lorfqu'on n'a pas des correipondans fidèles. En voici une , parmi bien d'auties. Ceux qui achètent des cocons pour les faire filer, en feparent les blancs pour les vendre aux fib:icans de fleurs artificielles. Avant de les li- vrer , & afin qu'ils faftlnt moins de volume, ils les coupent en deux, enlèvent la ehryfalide , & li placent dans un endro:t chaud ou ell: fe change en papillon, & pond enluite les œufs. Il ell aifë de comprendre que cet infecte contrai ic dms fd marche naturelle, a fourF rt : fa gé- néraiion doit donc s'en rch'cntir. 11 ne faut pas s'en rapporter aux mar- chands de cocons pour avoir de la graine; ils ont grand loin d'en offrir aux pauvres habitans des campagne , parce que s'ils faifoient grainer chez eux , ils choifiroient les meilleurs cocons , & le marchind n'y trouve- roit pas Ion compte. D'ailleurs , il eft inte.cll'c à vendre la graine qu'il a des cocons blancs & des autres qui percent malgré fes foins-. ne once de graine pro- duifoit quatre-vingts ou cent livres de cocons. Dix fiv.cs de cocons & douze au p oi nt une livre de foie. Aujourd'hui a peine a-t-on tri tue ou quarante livies de co. ons , d'une once de grine, & il : quinze ou feize livres de cocons pour VER r53r une livre de foi^. Cette différence provient en grande pirtie du mau- vais elioix de la graine. Ar.fi je ne (aurois trop recommander aux per- fonnes qui font des éducations ,de vers à fo'e, de faire grainer chez elles , en choififTint les meilleurs cocons. Je parlerai de ce procédé à la fin de ce travail. La bonne graine a «ne couleur d'un gris foncé & ardoifé; quand on 1" craie entre les ongles des deux pouces, el!e cède avec bruit & pé- tillement; il en fort une humeur vif. queule & tianlp rente. Ainfi une graine écrafee (ans pétillement & fans qu'il en forte une liqueur vifqueufe eft mauvaife. Voici enc3ie un autre procédé pour connoîtie fi la graine efi bonne, & pour la feparer de celle qui e ii mauvaife. Ayez un yafe pL in deaii aux deux tiers, veif z doucement votre graine. CJie qui fera bonne ii a au fond, étant bi.n remplie de liqui ur viiqueufe , la mauvaife ctanc vulc furnagera. Enlevez la mauvaife, & verfez la bonn. fur un linge ' pendu, que vous aurez prép r pour cet effet. laites-la fécher prompi ment, en la fi i lant pafie: fucceffi- vement fur ..ifférens linges doux & fecs, jufqu'a ce que toute l'hun idité foit bue parles inges. Pour être plus certain qu'elle fera I on la mettra couver, on peut la lailll'r pendant deux ou trois jou sfereflu fur des linges, qr'on change toutes les di qu'elle (oit parfaitemei i qu'on la mettra dans les nouets on dans les boîtes ; autrement l1 jointe à la cb neroit la ferm ntatioD , & L couvée forait perdue. 632 V E R La graine qui furnage eft mau- vaife pour deux raifons; i°. parce qu'elle n'a pas été fécondée, & alors elle e(t de couleur jonquille : mal- gré cela, elle contient une humeur gluante & tranfparentc. On l;i nomme graine viergi. Des auteurs prétendent qu'elle éclôt & qu'il en lot t un ver à foie. L'expérience ne m'a jamais prouvé ce fait contraire aux lois gé- ncralesdela nature. Quoi qu'il en (oit de cette aïlertion , en luppolant que la graine non- fée ondée produife des ters, ils doivent être chétifs, foibles, & des confommateurs de feuilles lans profit. Le mei:leur expédient eft donc de les jeter. z°. La graine peut étremauvaife, ckfurnager quoiqu'elle ait été fécondée, parce qu'elle aura été delTéchée: alors elle n'eft propre à rien, & ce feroit en vain qu'on prendroit la peine de la faire éclore. Section II. De V époque & de la manière de faire éclore la graine. Imitons la nature dans fes opéra- tions. C'en, le feul livre à confulter. Elle prépare par des gradations infen- fibles la chaleur neceffaire au déve- loppement des graines , des germes, des œufs; elle n'agit pas ordinaire- ment par fauts & par bonds. Chaque être a , s'il ell permis de s'expli- quer ainli, Ion t#mps d' incubation. On peut retarder même d'une annee l'époque où les œufs du ver à foie éclôront, en les tenant dans un lie u où la température de l'atmofphère ioit au-deffous du degré de chaleur convenable à la fouie du ver de fa coque ; mais l'art ne retardera qu'avec beaucoup de peine le développement VER des boutons du mûrier. Le ver à peine éclos doit fe nourrir de fa rcuille la plus tendre; & comme la main de l'Éternel a fixe la feuille de mûrier pour la lei.lc nourriture ce cet infecte , il a donc également mar- que le degré convenable à fa lortie de la cot|Ue. Cependant quoique le ver à foie & les meiriers fient accli- mates en France depuis plus de d.iix fiècles, le ver a toujours retenu quel- ques qualités propres au pays d'où il a été tranfportc. 11 convient donc que dans Véclojlon du ver , l'art fé- conde un peu la nature , & trompe la différence des climats que l'homme a rapproches par fon indultrie in- téreilee... La coque de l'œuf du ycrel criblée de pores , comme celle de l'œuf de la poule. Oeil par ces pores que s'opère la tranfpiration qui, dans l'œuf de pouk-, occafionne le vide que l'on remarque ; & la dimi- nution de la partie gHireufe plus eu moins conficerable félon le temps & le lieu ou on le conserve ; mais la tranfpiration ne peut pas exiftei ! ins qu'il exilte en mime-temps i.ne inf- piration , puiique les poumons des petits poulets û'Indes , &c. éclos dans leurs œuf-, & avant leur for- tie, iont déjà dilates par l'air-, ,iu point , qu'en prêtant une oreille at- tentive, on entend leur glo.nTemcnr ou petits cris, lis diffèrent en cela de l'enfant dont le poumon ne fe di- late , dont les bronches véfîculeufes ne s'ouvrent que lorfqu'il ell fort! du ventre de fa mère. C'eli alors que commence fon infpiration & fa refpiration. il faut conclure de ces points de faits, établis iei pour raies fondamentales , que les dinerens pro- cédés établis pour Yèclofion , font pour la plupart dangereux, & cependant c'elt V E R cVft de ce point capital que dépend en grande partie la luire d'une bonne & heureufe éducation. Quand doit-on faire couver? Cette queïlion efl importante. Sions'en rap- porte à Chanel , a ifnard, la lune joue un grand rôle, & il* c à le prouver par de longs raifonne- : les rapporter ici, ce feioit encore accréditer, & peut-être renou- veler pour plufieurs lecteurs trop cré- dules, une erreur aufîî abfurde qu'elle eft ancienne. ( Confultez l'article Lune) Peu importe qu'elle l'oit nou- velle, pleine ou en déclin. Intcno- gez la faifon, le moment du déve- loppement de. feuilles fur le mûrier, & vous aurez un guide plus certain que la lune. L'homme veut toujours mettre du fien , & jufque dans les plus (impies opérations de la nature, il cioit en lavoir plus quelle & la gouverner. Plufieurs propriétaires penfent faire des merveilles en lavant les giaines, avant de les faire éclore, dans du vin vieux oc fpiritueux; mais comme ce procédé eft fimple , d'.mtres ont voulu renchérir ôc ont prcféié les vins, on muicats, ou de Aîalaga, ou de Chypre, &c. La première expé- rience, cent &: cent fois répété , .1 prouvé à l'obfervateor fans préven- tion, qu'une éducation ainfi prépa- rée ne reulîifloit pas mieux que celle dont Yéclojîon a voit été fimple & naturelle. La même expérience a prouvé que de tous les œufs imbi- bés avec des vins liquoreux , aucun n'a éclos. L'homme de bon ù ns devoit en être convaincu par avance, puifqu'il étoit clair que la feule partie aqueufe devoit le dilfiper par l'eva- poration , & que l'abondante partie jucree & vifqueufe de ces vins le Terne IX. VER 63 colleroit far l'œuf, s'y defTécheroit comme un vernis, & enfin en bou- cherait a tel point le po;es, que le malheureux infeâey mourrait étoulfé. Que conclure? qu'il eu plus profi- aux propi '■ faire boire leur v'n au . . . que de le !.. . ifier e:r pure . opé- ration .le. La poufiée de la feuille du mûrier eft l'indice certain du moment où l'on d Plus , coures circon/lancu égales , la poufiee des feuilles & l'éclofion font es , &: plus on doit compter 1. r une bonne & heureufe éducation; féconde maxime. Elles exigent quel- ques obfervations. Si dans nos climats les faifons en- voient une marche progreflive S: confiante, ces deux maximes feraient vraies à la rigueur. Des gelces tar- dives, & furtout dans les pays rappro- chés des montagnes , c'étruilent dans une nuit les effets d'une végétation mife en activité par une continuité de beaux jours. Dans ces circons- tances aufîi critique-) que facheufes , fi un propriétaire a fait éclore toute fa graine, il n'a plus d'efpoir , puif- qne la gelée a b;oui toutes les feuille", des mûriers. Ses vers relie- ront-ils douze, quinze à vingt jours fans manger? ils mourront de faim, à moins que par une fage prévoyance , il ait gar..r.ti du froid ioit un cer- tain nombre d'arbres, loit une cer- taine étendue de mûriers difpofés en haie ou en paliflade élevée. La chofe eft pollible & on ne (aurait trop prendre une telle précaution ; mais pour celui qui vit du jour au jour, qui le lamente dans ce cas fans lon- ger au lendemain, il ne lui relie d'autre parti que de jeter fes vers , 6: lui É34 VER fa récolte eft perdue pour cette an- née. S'il achète de la nouvelle graine, elle fera d'un prix exorbitant ; & fomme la féconde eclofion aura été très-tardive, le fuccès de fon édu- cation fera très-incertain. La pru- dence dicte donc d'avoir ou moins toujours en réferve, une double pro- vifion de graines. Le pis aller fera d'avoir de la graine inutile , ou que l'on vendra encore aux infoucians qui renvoient toujours du jour au jour. La perte fera modique; & peut-on la comparer à celle d'une récolte en- tière:" Rien n'empêche que le proprié- taire vigilant ne foit à l'abri des évé- pemens , puifqu'il eft le maître de les prévoir , & qu'il y remédie en effet avec un peu d'attention. Dans tous les cas, qu'il ait i°. double provifion de graines; z°. des paiiiïades de mû- riers fuffifantes pour attendre qu'en cas de gelée , la féconde feuille foit revenue fur les mûriers. Dans les commencemens , lorfqne les vers font encore jeunes, ils confomment bien peu de feuilles; & fi pendant les jours de gelées tardives , on a foin de cou vi ir avec des toiles, avec des paillnfions les paliffades de mûriers, on eft affure d'avoir allez, de ces premières feuilles pour attendre la pou/Tee des nouvelles. Alors la lé- coite entière fera fauvée par cette petite attention. L'amateur , dans la feu|e vue de con fer ver les fruits de fes arbres en cfpalier, ne craint pas de faire la dépenfe des toiles ; & le cultivateur, peur lequel la récolte de la foie eft d'une bien plus grande importance , négligeroit ces petits moyens ! C'eft le cas de lui dite comme Hercule : aide- toi & le ciel t'aidera. Lorfque l'hiver a été rude & qu'il VER s'eft prolongé- jufqu'en avril, I'ob- ftrvation prouve que l'on n'a plu* à redouter les gelées tardives. C'eft alorsqu'ilfnut poafler par l'art l'éclo- fion des vers , afin qu'ils foient moi> tés avant les chaleurs étouffantes du mois de juin. Dans ce cas, la pouf- fée des feuilles eft prompte, & fon développement rapide. Mais fi l'hiver a été précoce , doux , fans carac- tère bien prononcé, on doit alors ne mettre couver que la moitié de la graine , à moins qu'on n'ait pris les précautions indiquées ci- deffiis. En voici encore une bien (impie & bi-n facile, indiquée par l'excellent .auteur , M. Boiiîier de Sauvages, de i'ouvrage intitulé : Edu- cation des vers à joie. Loifque par imprévoyance , ou par impoflibilité , 0:1 ne s'eft pas procuré par avance des efpaliers que l'on peut tenir à l'abri du froid , on peut y fup- pleer pour avoir de la feuille hâtive, en piquant de bonne heure en terre, de jeunes feions de mûriers, au pied d'un mur expofé au midi, & en les arrofant fouvent. Ces précautions prouvent donc la necelîite de faire éclore de bonne heure, afin de fout- traire les vers à la chaleur du mois de juin. 11 eft encore une obfervation eiTcn- titlle à faire. Il faut que le ver quand il éclôt , & dans tout Ion premier âge, foit nourri avec de la feuille tendre. Dans moins d'un mois, elle aura pris tout fon accroiflèment , alors elle eft trop dure pour lui. C'eft donc la manière c'ètre de la faifon & du climat en gênerai , qui annonce l'époque à laquelle on doit mettre eclore. La vie du ter eft eu gênerai de 45 à 50 jours, lorlque rien ne la contrarie , & lorlque la v e r faifon marche d'un pas égal; lorfque la iaifon eu naturellement retardée, il convient par art , c'eft-à-dire par une chaleur artificielle plus foutenue d'accélérer les mues du ver, & par conlequent de diminuer fa vie comme ver. On en parlera dans la fuite. Venons aux difterens procèdes mis en ufage pour l'eclofion. La quantité d'œufs que l'on doit mettre éclore, mime en une feule fois , doit être proportionnée à l'ef- pace que ces mêmes vers occuperont par la fuite, même en fuppofant qu'ils (oient très à l'aife. Si on le rappelle ce qui a été dit ci-defl us du la configurât ion 6c organisation extérieure du ver , on verra de quel nombre de ftig- mates ou ouvertures de la trachée- artere le ver eft pourvu ; d'où l'on conclura combien l'animal infpire &C refpire , & par conféquent quille quantité coud lérable d'air pur il vicie. Ce fait eft prouvé de nouveau par l'expérience de tous les jours. Qu'un particulier mette éclore une once de graine , & qu'il ait un vafte ap- partement defrîné dans le temps à recevoir les vers , ionvent il retirera de cette once un quintal de cocons, tandis que celui dont les appartemens feront petits, bas & reflet rés, tir ra à peine trente livres de cocons par once de graine , s'il en a mis éclore plufieurs onces , & s'il a nourri les vers. Il y a deux manières de faire éclore la graine, ou par art, ou fpontané- ment un peu aide par l'art, &z même fans art fuivant les climats. i°. Par arc. Plus la graine a été tenue dans un lieu frais & humide, & plus elle elt dure à eclore. La méthode la plus ufîtée dans nos cam- pagnes, elt de divifer la graine en paquets, chacun d'une , deux , trois VER 63 5 S: même de quatre onces; de placer ces graines au milieu d'une to'le fine , douce, un peu ulée ; dont on réunie les quatre coins , & qu'on lie enfuite fortement avec un fi! , en obfervant cependant de la.'ffêr plus de moitié de vide dans chaque ô;chet. Ces fa- chets font tenus fufpendus dans des poches de toile ou de coton, blanches de leflive , & n'étant imprégnées d'au- cune mauvaife odeur. Des femmes , des jeunes filles placent pendant le jour ces poches, ou entre deux de leurs jupes, ou entre ltur chemife & leurs jupes. Pendant la nuit ces poches font placées dans leur lit , a coté d'elles , afin de maintenir à- peu-près le même degré de chaleur a l'incubation des graines. Une fois ou deux, dans les 2.4 heures, on délie les fachets, on remue la graine afin que celle du milieu revienne fur les bords, & fucceiïivement celle des bords dans le milieu , pour égalifer autant qu'il elt poflible l'incubation: cette méthode réuffit du plus au moins, & elle eft fujette à des incon- véniens. La chaleur cil trop concentrée , trop étouffée ; l'air n'eft pas affez renouvelé, ni l'cvaporation de l'œuf aile/ diiîipce. La preuve en eft que li on ne remuoit pas la graine, on la trouvèrent agglutinée l'une à l'autre par l'humidité de la tranlpirdtion. D'ailleurs eft-on afluré que la rranf- piration inlcnfible de la perfonne qui porte les tachas, eft pure & faine, que fa fueur abondante ne nuira pal aux graines , & <^ie l'une & l'autre ne vicieront pas l'air ambiant de ces graines? Qui pourra repondre que pendant la nuit, la perfonne cou- chée ne fe roulera pas fui les fachets 6c u'écrafera pas la graine? La chaleur LUI a 6}6 V E R procurée à la graine, pir cette mé- thode, n'eft ef limée que de dire- huit à vingt degrés; mais on peut Piévaluer de vingt-d< ux à vingt-quatre , u'elle eit placée dans le fein d'une jeune perfonne. Il y a des perfonnes qui couvent réellement la graine , en re fiant cou- chées pendant tout le temps de Pin- cubation , afin de lui procurer le même degré dj chaleur. Elles le trompent, car la chaleur eit plus forte pendant le fomm.il , que pen- dant le réveil. Qui n'a pas éprouve ce fait, en fe réveillant en fiieur, tandis qu'on a à peine chaud , lors- qu'on demeure dans le lit fans dor- mir? D'autres expofent la graine au ioleil , dans des boites garnies de papier ; elles les mettent en fui te entre des oreillers échauffés au ioleil ou devant, le feu. Cette méthode fe- roit préférable a la première, fi l'on étoit affuré d'une continuité de beaux jours, néceffaires pour cette opéra- tion, & fi après avoir retire la graine du foleil , on lui procuroit le même degré de chaleur; ce qui n'eft pas toujours praticable. a0. De ^incubation fpontanie. Elle a lieu lorique le ver éclat, par le feul effet de la chaleur de l'atmof- phère, comme les chenilles éclofent fur les arbres. Cette méthode eï! la meilleure dans lis p yu où l'on ne craint pa^ le retour du froid , & où la chaleur s'étant une fois faitfentfr, i de augmente tous les jours progref- fivement. Dans ces climats, il faut biffer agir la nature, & le contenter de placer la graine dans des boîtes , a PépaiffeUr de deux lignes au plus. Il y a peu de climats en fiance qui jouitTent de cet avantage , fans que Ponfoit obligé d'avoir recours à l'art , que je crois tr. éclore les vers our faire Je puis dire , d'après ma , ience , que dans nos provii .s vers ec\o3 naturellement ne re, eut jamais bien, parce qu'il efl i e de les voir éclore dans le temps ou les mûriers bourgeonnent. Or pour qu'ils reuf- filient, il faut abfolument qu'ils aytnt de la feuille tendre à manger, dès qu'ils font éclos. On doit fe reffouver.ir , que j'ai p.ulé d'une infirmerie pour les vers malades : c'clt dans ce: endroit qu'il faut dépofer la graine pour la faire éclore , parce qu'il eit facile de L'échauffer au d ïf ire pour cet ob et. 1 fera dans des boîtes, ou fui de à Pepiiffeur de deux ugi. s; le l(.nd fera garni en papier doux , & la graine couverte avec un papier pa- reil. Lorfqu'on tranfporte la graine dans le lieu indiqué, elle fort d'un en- droit frais où elle a ère confervée : il ne faut donc pas lui donner tout de fuite trop de chaleur. Le paffage fiibit de la fraîcheur à une chaleur trop forte ,. lui nuiroit beaucoup , en occafionnant tout de fuite une trans- piration trop conf:déiable de la li- queur vifqueufe qui eu la nourriture du germe. Il fuffit que la chaleur fuit de huit à dix degrés. On fe procure aifément cette température avec un peu de feu; 6c ii le ther- momètre montoit trop, alors on in- troduit l'air extérieur en ouvrant une fenêtre on une porte. Enfin on tâche d'établir un coûtant d'air, pour ob- tenir la température denrée. Pendant le premier jour, la graine fera à la chaleur de huit à dix ce- gres feulement; k leçon J, d- di* VER a douze, & les jouis fu'vans, de quinze à dix-huit. Cependant, il faut obferver, que (i la feuilh poufle , il faut prefier la graine, afin que les vers , au moment de leur riahiance, n'ayent pas une feuille trop dire. Dans ce cas, il convient d'augmenter la chaleur gr iduellement de dix-huit à vingt; on peut même la p Ji ter jufqu'a vingt-cinq depré-, I an ger , pourvu qu'on aille peu à peu. I! n'y a que le partage trop fubit d'un fo:b!e degré de chaleur à un plus fort, qui- foit nuifihle. Ainfi en allant douce sent, il n'y aura n'en à erain Ire pour la couvée, Lo la graine ei à la tem- pérature de quinze à feize degrés , ell efl neuf à onze jouis à éclore. Dans les deux derniers j< u.'s , il eft a propos de la pouflèr jufqu'à vingt, niai\ toujours graduellement; les vers éclofent alors avec plus de facilité & également. Quand la graine eft difpofée , comme il vient d'être dit, pendant les trois ou quatre premiers jours, on la vifite deux fois par jour; on levé le papier qui la couvre, 6c avec 1.1 barbe d'une p'ume on la remue, on l'égalife, & enfuite on la iccouvre. Les aunes juin-, il fufh't de la re- muer une fois le matin ou le foir. A mefure que la graine approche du moment tféclore, fa couleur diée devient hlanchâne. Avec l'ha- connoître oii les veis éclofent. S'ils font noirs ou d'un !>run foncé, c'eft un ligne certain d'une bonne fai : ougeâtres , on peut les jeter : roient de la feu [u'il en réfultât aucun avantage. Il arrive quelque- fois que des yers tcloient en petit VER 637 nombre avant les auties : ils ne valent pas la peine d'être garces. Les foins qu'ils exigeroient ne fe- raient point compeni. s par le piofît qu'on en retireroit. Dans une bonne éducation , tous les vers doivent ailer également, c'efl-à cîirc, avoir leurs mues en même - temps ou à peu d'heures de diftance , afin qu'ils montent tous enfcmble pour cocon- ner ; ce qui évite beaucoup de peine & de loins. Auflitôt qu'on s'apperçou , par le changement de couler r de la graine, ij eles vers font fur le point d'cclore , on r ouïtes une feuiiie de er, criblée de petits trous tfès- rapprochés , qui couvre toute la . Un placefui i e papi r, quel- quesfeuille ter.di & fraîches, mais iam être humides. A mefure eue le vtr fort de fa coqi e , il pafîè par les trous du papier pour venir cher- cher la feuille. Je le- répète : i! faut que la feuil e foit tendre, fraîche & point humide. Cette | i our- riture contribue eMentielltmcni a la (anté des vers , pour toute la durée de leur vie. Si la feuil e efl h<:.-, elle leur donne la d fk les nfToiblit au point que fouvent ils ne fupportent pas la première mue. Si eft dure, ils ne peuvent pas la ronger ; ils fouffrent i - ils traînent une \ ie I . Si ( en faite l'expérience H i c.ees douzai: ; de i rj, é; il fe i - lincra de la vérité de mon afTcn i hc> tè dans le même jour,fe- ront mis dans des boites m mérotées , h ivant l'ordre . La pre- mière fera numérotée i , la féconde ainfi de fuite pour tout On fait les levées deux fois par jour, 638 VER le matin Se le foir. Depuis fe.pt heures du matin jufqu'a neuf, c'eit le temps où l'on trouve le plus de vers éclos. Les Chinois portent l'attention pour les levées jufqu'au fcrupule, car ils les font toutes les heures. Faire une levée, c'eft prendre fur la boîte, où efl: la graine, tous les vers montés lur les feuilles; il ne faut pas les prendre avec les doigts , mai- avec une épingle très-longue , afin de ne pas les toucher, pour ne pas rifquer de les blelTer. " Les vers des boîtes numérotées ne doivent point être mêlés: on parvient à les égailler , c'eft-à-dire, à les faire muerà-peu-prèsde-ns le mêmetemps, par l'ordre des données. Voici com- ment on s'y prend. Lorfque tous les vers font éclos & placés dans les boîtes numérotées fuivant l'ordre de leur naiilance , on donne a manger aux vers y en commençant par le dernier numéro, jufqu'a ce qu'on arrive au p:emier. On comprend, à prcltnt , l'utilité de numéroter les boîtes. Lorfque la couvée a bien réuiîî , il efî rare qu'en faivant le procédé que je viens d'indiquer, on ne parvienne pas à faire mue ries vers dans le même temps ; s'il y a beaucoup de différence dans les levées, il faut en mettre dans les données , c'eft-à-dire , donner une demi-heure ou une heure plus tard aux premiers qu'aux dernieis. Quoiqu'on foit très- attentif au degré de chaleur qui efl néceffaire pour faire éclore les vers à foie, il eft non -feulement très-rare, mais il n'arrive jamais qu'ils éclofent en même temps; après le fécond jour, on n'a plus que des traînards : ainli je fuis d'avis qu'après avoir fait des levées, pendant deux jours, il faut jeter le refte de la graine , qui exigeroit des foins minutieux, fans VER qu'il en réfultât un avantage capable d'en dédommager. Pour cette raifon , il faut toujours mettre un tiers de graine de plus ; c'efl-ù-dirc , fi on veut une nourriture de deux onces , il faut en mettre trois , parce que dans une maffe de graine, tous les œufs ne font pas également féconds ; une partie peut être deflcchce par l'évaporation: d'ailleurs, comme je l'ai dit, malgré tous les fo;ns qu'on prend , tous les vers n'eclofent pas en même temps , il y a toujours des traînards ou tardi s, qu'il faut facrifier. Ce qui contribue beaucoup à avoir des vers taidifs, c'en1 l'cpaiiieur de la graine dans les boitas ou dans les nouets. Il eit preique impolîîbie alors de procurer le même degré de cha- leur à tons les œufs: les sers qui fe trouvent autond,ontde la peine à gagner la furface, pour paiïer parles trous du papier &' monter fur la feuille; ils peuvent être les premiers éclos & les derniers levés. Je ne puis donc trop recommander de bien égailler la graine dans les boîtes; qu'elle n'y foit point préfixe ni tropepaific, & qu'elle foit remuée deux fois par jour, comme je l'ai dit plus haut. Ces foins paroiiïent minutieux , mais ils iont très- im- portans pour avoir une bonne éduca- tion ; il n'y a que l'expérience qui puiffe en faire connoître la néceflité, & je fuis bien aiïmc d'avoir l'appro- bation des perfonnes qui font des éducations. VER CHAPITRE VI. Des premiers foins aptes que les vers font édos. Section première. De la chaleur convenable aux vers. On ne peut pas cire que le ver a foie craigne tel ou tel degré de cha- leur, dans nos climats, quelque con- fidérable qu'il (bit. Originaire de l'Afie, ilfupporte dans fou pays na- tal une chaleur , certainement plus fort': qu'il ne peut l'éprouver en Europe; mais il craint le paflâgc d'un foible degré de chaleur à un plus fort. On peut dire, en général , que le changement trop rapide du froid au chaud & du chaud au froid, luieit très-nuifible ; dans fonpays,il n'ell pas expofé aces fortes de vicif- îîtudes ; voilà pourquoi il y rénflit tiès-bien, & fans exiger tous les foins que nous fommes obligés de lui donner. Dans nos climats, au contraiie, la température de l'atmofphère ell très inconllante ; & fans le fecours de l'art , nous ne pourrions pas la fixer dans les ateliers, où nous raifons l'éducation des vers à foie. Une longue fuite d'expériences a prouve qu'en France , le feizième degré de chaleur , indiqué par le thermomètre Je Réaumur, étoit le plus convenable aux vers a foie. Il y a des éducateurs qui l'ont poi.iie ji f- cni',, dix-huit, &' même jufqu'à vingt, & les vers ont également b.en rtufii. Il ne faut pas peidre de vue ce prin- cipe, que le ver à foie ne craint pas la chaleur, mais un changement trop prompt d'un état à l'autre ; ainfi , en VER 639 le faifant pafTer , dans le même jour, du feiiième degré au vingtième, je luis perfuadé qu'il en éprouveroit un mal-aile fort nuifible à fa fante. S'il arrive qu'on foit obligé de pouffer les vers à caufe de la feuille, dont il n'efl pas polfible de retarder les progrès, on doit le faire graduelle- ment, de forte qu'ils s'apperçoivent à peine du changement. Le ver à foie (ouffre autant par les variations de la chaleur, que par la difficulté de ref- pirer, s'il eft clans un mauvais air. Al. Boifïïer de Sauvages va nous apprendre , d'après les expériences qu'il a faites , jufqu'à quel degré on peut pouffer la chaleur, dans l'édu- cation desvert à foie , fans craindre de leur nuire. « Une année que j'étois preflépar la pouffe des feuilles , deja bien éclofes, dés les derniers jours d'avril, je donnai à mes vers environ trente degrés de chaleur aux deux premiers jours, depuis la nahîànce, & environ vingt-huit pendant le relie du premier & du lecond âge ; nies v.;rs ne mirent que neuf jours, depuis la naifTance jufqu'à la leconde mue inclufîvement. Les perfonnes du métier qui vei. me voir,n'imaginoient pas que mes vers àfoiepulîcntréfiileraunechaîeurqui, dans quelques minutes , les faifoit fuer elles-mêmes àgrofles gouttes. Les murs & les bords des claies étoient fï chauds qu'on n'y pouvoit endurer la main: tout de voit périr, difoit-on , & être brûle ; cependant tout alla au mieux, &, à leur grand étonnemenc, j'eus une îécoke abondante ». " Je donnai dans la fuite vingt- fept à vingt-huit degrés de chaleur au premier âge, vingt-cinq ou vingt- fix au iecond; & ce qu'il y a de fin- gulier, la durée des premiers âges 640 VER de ces cducations-ci, fut à- peu-près égale à celle de la précédente , dont les vers a voient eu jjIu s de chaleur ; parce qu'il y a peut-être un teime au-delà duquel on n'abrège plus la vie des inlectes , quelque chaleur qu'ils éprouvent. Il elr vrai que mes vers avoient eu dans cette écucation & dans l'éducation ordinaire, un pa- reil nombre de repas; mais ce qu'il y a de plus flngulier encore, c'eft que les vers ajnli hâtés dans les deux- premiers âges, n'employer- it que cinq jours d'une mue à l'autre dans les deux âges îuivans , quoi- qu'ils ne fufîènt qu'a une chaleur de vingt-deux degtes; tandis q^e les vers qui , dès le commencement , n'ont point été poulies de même , mettent, à une chaleur tente pareille, fept à huit jours à chacun de ces mêmes âges; c'eft à-dire , au trpi- fième & au quatrième, li ferabie qu'il fuffit d'avoir mis ces petits ani- maux en train d'aller, pour qu'ils fuivent d'eux-mêmes la première im- pullîon ou le premier p.i qu'on leur a fait prendre». » Celui donc nous venons de par- ler, qui opère une croiffancê iap.de, donne en même-temps à mes intecrës une vigueur & une activité qu'ils portent dans les âges Iuivans; ce qui eil un avantage dans l'éducation hâ- tée, c'eft-à-diie, pouflee par la cli 1- lear , & qui, outre cela, prévient beaucoup de maladies. Cette édu- cation hâtée, abiége la peine & le travail , & délivre plutôt l'éducateur des inquiétudes qui , pour peu qu'il ait de lentiment , ne le quittent guère jufqu'a ce qu'il ait dirami». » Pour fuivre cette méthode, il convient de faire beaucoup d'atten- tion à la faifon plus ou moins avan- VER cce , à la pouflee plus ou moins ra- pide de la feuille, & fi elle n'eft pas ... D'un ; côte, fi la pouflee de 1 1 ft . , & qu'elle foit fuivie e d temps , & comme on doit ordinaire mené s'y dre , & que cependant on ne ta ie que peu de l'eu .uix vers à foie, ils n'avancent guères, on prolonge leur jeunefîe; cependant la feuille croit & durcit; elie a pour eux trop de confiflance ; c:efl le cas de les bâter par une éducation prompte & chaude , afin que leurs progrès fuirent ceux d^ la feuille, ce qui eft un point efîentïel ». » Si le< éducateurs fe décident de bonne heure pour cette méthode , ils mettront couver, s'ils font fages, au moins huit jours plus tard que leu;s voifins qui fuivent la méthode oniinaire, & iis calculeront la durée des âge;; ou bien ils s'arrangeront de fiçon que la fin de l'éducation tombe au temps oii la feuille a pris toute fa croiffancê ». Avant de terminer cet article , il relie encore des obfervations â faire. i°. Si dan. l'atelier , il règne un grand courant d'air, foit par i'attraciion qui a lieu de celui d'une porte par le feu d'une cheminée, ce couiant d'air excite une fenfation froide fur le ver, par l'evapor-ition de fa cha- leur; alors les vers , pour fe fouf- traire à la fraîcheur , fe rejoignent les uns contre les autres, afin ce fe fervir mutuellement d'abris , ou bien, ils fe portent tous vers le côté de la tablette le moins expofé â ce coûtant d'.ùr, ou enfin, ils te cachent atitjnt qu'us, peuvent défions ou der- rière les feuilles qui deviennent pour eux une elpèce de paravent. D'après les VER les difpofîtions de l'atelier , d»nt j'ai donné la description , il efl facile de n'avoir que le courant d'air que l'on dcfire, Se l'on efl toujours le maître de graduer la chaleur, ôc de la main- tenir au degré jugé néceiîaire fui- vant les circon fiances. 2.0. Si l'ate- lier n'eft éclairé que d'un feul côte, & que la partie la plus voifin-e des fenêtres reçoive directement la lu- mière du foleil , on verra les vers fuir cette lumière autant qu'il dé- pendra d'eux. Le fop grand jour les fatigue. Il eft donc effentiel que l'ateiier foit éclairé au moins de deux côtés ; que l'on puiflê y modérer la trop grande clarté, afin que le ver fe plaiïè également fur tous les points des claies ou des tablettes. Ils aiment à être à leur aife , ils mangent plus tranquillement, & ils en pro- fitent mieux. Section II. De lu propreté , indifpenfable pendant V éducation. Si on fe rappelle la defeription du ver à foie, on fe rappellera éga- lement que la nature lui a donné leize ltigmates ou trachées-artères pour refpirer, par conlcquent qu'il a hefoin de beaucoup d'air pur; & que par l'infpiration & la refpira- tion , il en vicie. J'infifte fur ce point, parce que je le regar.ie comme la baie première d'uni- bonne éduca- tion. La conféquenee à tiier cft donc qu'on ne doit laiflèr dons l'arc ier au. une matière fujette à co:ru;nion & a putréfaction, pj'cc que dans fa dccompofnion elle donne de Pair fixe ou air mortel , qui augmente la mauvaife q. .alite de celui ue Pat- Tomc IX. VER 6±i mofphère dans laquelle l'animal ref- pire. A cet égard , l'infouciance du pa) fan efl extrême , il n'y fait même pas attention. Chez lui le fol de l'ate- lier eft Couvent couvert d'un pouce ou deux de debrn de feuilles ou de crottin de vers. S'il balaye , il pouffe & amoncelle tou^s les ordures dans un coin, ou par leur amoncellement, la fermentation agit plus fortement, & les putréfie plus vite... D'autres ne changent la litière des vers qu'après chacune de leurs mues. Enfuite on eft étonné que la plus grande partie de ces petits animaux périfJLnt lue il- fivement, ou de langueur, ou même par des maladies epidémiques.' A quel figne doit-on reconnoitre qu'on doit changer la litière , opé- ration qu'on nomme déliter ? Elt-ce lorfque la litière eft pai venue à plu- fieurs pouces d'épaifleur? Cette in- dication devient vague & ne dit rien , puisqu'elle tient ou en raifon de l'âge des v45 foient réellement nuifibies à la fante des v.rs. J'ajouterai encore, que les indications extérieures de la mala- die font trop vagues , & ne la dé- fignent pas alTei. La maladie dont il cil queftion eft occalionnee par l'air mofétique 9 exhalé des corps en putréfaction : il faut bien le diftinguer de l'air fixe ou méphitique , qui s'exhale des corps dans leur première fermentation , foit acide, foit vineufe. On appellera, fi l'on veut, le premier air, inflam- mable , quoiqu'il y ait quelque diffé- rence. Or cet air mofltiqut recon- noit pour caufe ; i". le peu de renou- vellement de l'air atmofphérique de l'atelier, furtout dans les angles & dans les parties où cet air n'eft point agite. Tous les jours nos hô- pitaux en offrent de funeftes exemples fur les malades. z°. La vapeur qui s'exhale de la litière , préfixe o; ac- cumulée, & furtout lorfque la moi- filFuie commence à la gagner, ainfi que la chaleur produite par la fer- mentation. C'eft un air mortel. Il n'eft donc pas furprenant que les vers le fuient , & gagnent le bord des ta- blettes, pour venir refpirer un air plus pur, ou moins infecté. Tenez l'atelier dans une grande proprm ; ayez foin d'y renouveler l'air , par les moyens que j'ai indiqués; enlevez fouveni la litière; vous détruirez par ces moyens fimples, les caufes de la mortalité des vers. Des qu'on s'apperçoit que quel- vers font attaques de cette ma- ladie , on doit craindre qu'elle ne fe communique aux autres. Il faut donc les examiner avec attention, & fut le moindre doute enlever ceux qu'on croit attaqués, & les tranfportei dans l'infirmerie , oii le feul changement 6^6 V E R d'air peut les remettre , fi U mala- die a fait peu de progrès. Quant à ceux qui font reconnus pour avoir rc-ellement cette maladie , il n'y a d'autre expédient à prendre , que de les jeter dans le fumier, de le. y enterrer, afin que les poules ne les mangent pas , ce qui pourroit les empoifonner. Section I II. Des morts blancs ou tripes. M. Eigaud de Lifle , habitant à Creft, eft, je crois, le premier qui ait diftingué cette maladie des autres. « Le ver, dit-il, étant more , ronfeive fon air de fraîcheur & de far.té ; il faut le toucher pour reconnoitre qu'il eft mort. Alors on ne peut mieux le comparer-qu a une tripe». Cette forte de mort fubite, eft caufée par l'air fixe ou méphitique , & fouvent elle eft accélérée par la manière d'être de l'air atmoiphé- rique extérieur. Si la chaleur eft forte & lbutenue , le temps bas & chargé d'électricité , toutes ces caufes reu- nies , augmentent la première fer- mentation acide de la litière, & même des feuilles placées dans le dépôt , fi elles font accumulées les unes fur les autres. Alors l'abondance d'air méphitique émané de la litière, fait mourir fûbitement les vers. Pour prévenir ie mal , abandonnez toute efpèce de fumigation, qu'on a très-grand tort de confliiler en pareil Cas : tenez le? fenêtres de l'atelier exactement fermées, excepté une ou deux qui feront ouvertes du côte du nord : ouvrez tous les foupiraux entre le plancher fuperieur de l'atelier & Wi ige au - deftus : enfin arrofez VER largement & à pi ^urs reprifes dans le jour, les carreaui ivec de l'eau; elle abforbera U fui :mo:idance de l'électricité atmofphcrque de Patelier. Voila ce que pratiquent les laitières dans le temps des orages, afin d'em- pêcher le lait de tourner ; & ce moyen leur réuiîit. Je puis affiirer, d'après l'expérience, que les vers ne feront point incommo es ni par l'air ni par l'eau. Ces précautions font très- utiles dans les temps u'orage , où au moment de jouir de la plus belle récolte , on la perd dans un jour pref- qu'entierem nt. Ces accidens fontfré- quens dans nos provinces du midi. Ils le feront beaucoup moimenfaiiant ufagp du piocéde que je viens d'indiquer. L'air méphitique , n'eft pas la feule caufe de la mort prompte des vers ; l'électricité atmofpberique y contri- bue au moins autant, & de la même manière qu'elle concourt à faire tour- ner le lait, & a la prompte & éton- nante putréfaction des corps anima- lifés, furtout du poiffon de mer. Quoi qu'il en foit de cette opinion , \ o>ci un fait qui prouve la juftefle de fon application lur les vers à foie. Une année je difpofai des fils de fer, allez minces, le long desquatre tablettes réunies par leurs fupports ; ces mêmes fils de fer turent prolongés fur toute la longueur des fupports ; enfin, tous réunis par le bas & fur le carreau de la chambre, ils tiaver- foient le mur & alloient fe plonger dans une citerne pkine d'eau. Les autres tiblettes de l'atelier, ne firent pas ainfi arraces de conducku s élec- triques. La failon fut , par fois , orageufe , cependant exempte de ces grandes chakurs iurroqua:ues y qu'on éprouve quelquefois. La litière de toutes les tablettes de l'atelier , VER étoit changée auffi fouvent que je l'ai confeillé : ainfi toutes les circonf- tances furent égales. Je ne crains pas de certifier que fur toutes les tablettes armées de conducteurs , les vers à foie furent conframment plus alertes, plus fains que fur toutes les autres; enfin que les tablettes non armées , voifines de celles qui L'étoîent , le relfentirent un peu du bienfait des conducteurs. Après cela, fera-t-on étonné que l'obfervation ait engagé les payfans à armer avec de la vieille feraille, le défions des nids où les poules doivent couvei ? De graves auteurs ont traité cette pratique de puérilité : avant de la condamner , il convenoit d'avoir fuivi l'expérience. Section IV. Des harpions ou pajjis. Ces dénominations vulgaires ont pafic des provinces méridio- nales dans celles du nord, lorfque l'é- ducation des vers à foie y a été connue. Harpion dérive du mot g'iffe ou ferre; pajjis àcfouffrir. Cette maladie n'eft pas réellement diflinétc de la rouge, elle n'en elt qu'une modification. Elle femanifefte des les premiers jours de la naiflance du ver, par une couleur jaune; celle des paiiïscitunpcuplusfoncce. Il faut voir ce qui a cte dit de la rouge- Ces deux dernières maladies, c'eft-à-dire , les Vers qu'on nomme harpions, pajis , deviennent tels par les mêmes caufes qui donnent la maladie qu'on appelle la rouge. On reconnoît les vers m - lades, i°. a leur coi leur, tirant fur le jaune. i°. Ils font ciblés, leur peau VER 647 ridée & plus courts que ceux du même âge. 3°. Ils alongent leurs pattes grêles & crochues. 40. Ils mangent peu, languillent & font dans un état de marafme. Ifaut traiter ces vers comme ceux attaqués de la rouge : c'eft pourquoi )e renvoie a cet article, qui elt la première feâion du chapitre ieptieme, fur la maladie des vers-a- foie. Loifque les pajjis font rares après la première mue, on peut efiayer de les foigner à l'infirmerie: mais comme je fuis perfuadé qu'ils .ne feront jamais bien, il vaut mieux les jeter ; & fi, avant la première mue , on s'appsrçoit que la couvée en eft en- tièrement infecïée, pour lors j'infifle pour qu'on ait recours à de la nou- velle graine. Je ne dirai plus rien a et iujet, je ne ferois que me répéter; il fuffit d'ajouter, qu'il faudra un peu pouffer les vers de cette féconde cou- vée, en fuivant les procédés de M. Sauvages , que j'ai cité. Prenez garde que je dis qu'il faut pouffer les vers , & non pas la couvée ; on tomberoit dans l'inconvénient qu'on cherche à réparer. Que la couvee fe fafie petit a petit, afin que les œufs ne foient pas trop deifeches par la chaleur : on vient de voir les inconveniens qui en réfultent. Dès que les vers de cette dernière couvée ieront eclos, on aura recour> à la feuille la plus tendre. AufJi-tot la première mue , on les pouf- lera par la chaleur , afin que les autres mues foient plus rapprochées. Section V. De la lunette , ou lu Jette , ou da'. . Le nombre des vers attaqués de 648 VER cette maladie, eft communément peu confidérable ; elle le maaifefte après les mues, mus plus ordinaire- ment après la quatrième ; el.e ne provient pas d'un défaut dans la couvée, comme quelques-uns le pré- tendent; il faut plutôt en aitriiwcr la caufe a quelque défeâuofite dans l'accouplement ÔC dans la ponte: les vers , attaqués de cette maladie , mangent comme les autres & font les mêmes progrès en longueur, & r.on pas en grofleur. Cette maladie fe manifefte. par la couleur du ver qui devient d'un rouge clair & enfuite d'un blanc fale. En l'obfervant avec attention , on s'appercevra qu'il laiffe tomber, par {es filières, une goutte d'eau vifqueufe, & que fon corps eft traniparent; ce qui l'a fait nommer lunette, nom vulgairement donné à ces infectes qui répandent de la lu- mière pendant la nuit. Dès qu'on découvre des luiettes dans les tables, il faut les jeter; cer vers mangent la feuille , fans qu'on puifle attendre qu'ils feront un cocon. Après la quatrième mue , on trouve quelquefois des luzettes difpolées à faire un cocon ; elles fe donnent beaucoup de mouvement & vont de côté & d'autre pour trouver à fe placer. Il ne faut pas attendre qu'el'es s'épuifent par leurs couifesèc qu'elles perdent toute leur foie ; puifqu'elles font arrivées à ce point , il faut en profiter: pour cet effet, on les place dans des paniers où il y a des bran- chages fecs. Section VI. Des dragées. Ce n'eft point une maladie du ver VER à foie, puifque fon cocon eft fait , lorfqu'on le nomme dragée. Un cocon dragée ne renferme pis une chryfa- lide, m lis un ver raccourci &: Diane comme une dragée. Voila d'où pro- vient cette dénomination. Si le ver , après avoir fiït fon cocon, n'a pas pu fe transformer en chryfaliie,c'eft une preuve qu'il a foutfert. Mais quelle elt cette efre e de maladie ? perfonne n'a pu encore la defig r. On trouve des éducations entières, dont tous les cocons font dragées en très-grande partie. Au furplus il ne faut pas s'en affliger; la foi:- de ces co- cons eft d'une uilli bonne qualité que celle des autres. On n'éprouve de la perte qu'en vendant les cocons , parce qu'ils font très légers: mais fi on les fait filer a fon profit, on fera au pair. On connoît un cocon dragée en l'a- gitr.nt. Le ver defleché & renfermé fait un bruit fec , que les autres co- cons ne rendent pas. Section VII. Des maladies occajionnées par la qualité de la fe:. .. .. i°. Du miellat. ( confultezce mot ) Sur le mûrier, le miellat eft une fecré- tion gommeufe un peu à re. La feuille miellée occafionne aux vers des purgations qui ks rendent faibles & languitïans. Si cet.c (êcrétion eft abondante fur les feuiifc:s, elle b'op- pofe a la tranfpLration, en le eoihnt aux ouvertures des sligmafes 8t les ifeh en périflent, fur-tout à l'approché des mues, parce qu'ils n'ont pas 'a force de (• dépouiller de l'ancienne peau. D'ail eues , q.r.ndil- n'eprouve- roitnt pas la difficulté de refpifer, ni de changer de peau, il eft toujou s vrai VER vrai & démontre, par l'expérience, que les excrémens des vers devenus fluides & dyfTenteriques , ont une prompte tendance à la fermentation putride , & qu'il réi'ulte de cette putriditc, qu'une plusgrandequantitc d'air atmofphéiique de l'atelier eft fortement viciée. Dès qu'on s'apper- çoit que les excrémens des vers (ont fluides, il faut renouveler l'air de l'a- telier, par les procèdes déjà indiqués, & changer la litière. Si on a de l'eau courante, on place les feuilles dans des corbeilles, pour les laver à grande eau. Elle fuffira pour dilToudre & entraîner le miellat qui eft fur les feuilles de mûrier; fi on n'a pas une eau courante , on trempe les feuilles dans des baquets, à plufieurs reprifes, en ayant attention de changer l'eau. Aullitôt que le la- vage eft fait, on étend les feuilles fur des draps à l'ombre, ou elles égouttent pendant quelques minutes ; enfuite on les porte dans le grenier où on les étend au large , & on a foin d'ou- vrir les fenêtres , afin d'établir un prompt & furt courant d'air. Loi (qu'on n'a pas de grenier, on étend les feuilles à l'ombre & au courant de l'air ; on les agite de temps en temps, en prenant les coins des draps fur kkjiiels elles font , pour les fecouer. Par ce moyen , celles du fond vien- nent endeftus; l'on rejeté cette opé- ration, jufqu'à ce que la feuille l'oit sèche, & en état d'étie tranfportée au magafin. On fuit communément une autre méthode, mai le lavage eft préfé- rable a tous égards. La voici. On amoncelle dans des lies la feuille miellée , & même on l'y prefle beau- coup. Dans cet état , elle fermente promptement. L'air fixe qui sV Tomt VER 649 gage, ainfi que les autres caufes 6c la fermentation , concourent à dif- foudrele miellat. Aufîitôt que le miel- lat eft détache par h fermentation, on porte les feuilles dans un endroit frais, bien aéré; on les étend & on les remue , jufqu'à ce qu'elles ayent perdu l'odeur de la fermentation. Une feuille de cette forte a fubi deux altérations , celle du miellat & celle de la fermentation : elle eft donc plus mauvaife que fi elle n'en avoit fubi qu'une. Eu léchant , elle n'acquiert pas ce qu'elle a perdu par l'cvuporation à la fuite de la fermen- tation. Le lavage eft donc préféra puifqu'il n'altère pas la qualité de la feuille , au moins d'une manière auili fenfible. Quoi qu'il en foit de toutes ces méthode1; , il eft hors de doute que la feuille miellée nuit aux vers d'i ne manière tres-pernicierfte; pu conf:- quent il vaut mieux les faire jeûner que de leur en donner. D'ailleurs tous les mûriers , quoique dans le même canton, ne font pas affectés du miellat. z°- De la rouille . ( Voyt[ le 8e. vol., pag. 64,. mûriers places dans un terrein bas, dans des vallées étroites, près des ri- vières &c des ruifleaux, ou dans des champs rrop fumés , ont louve nt leurs feuilles tachées de la rouille. Le vei .1 foie a de la répugnance à m:mger cette feuiile tachée par la rouille, à moins qu'il ne foil preiTé par la faim. S'il eft non; ri avec cette forte feuille, pendant plufieurs jours, il fouffre , il languit, il s'épi qu'il n'a pas une nourriture abondante, eu égard a Ion appétit. Il ronge toute la partie verte de l.r feuille , ex laifle celle qui ell roi Nniui 650 V E R Ses progrès font donc retardes, par le défaut d'une bonne nourriture , ou qui n'eft pas affez abondante . Par conféquent , loifque la feuille roi illée n'auroit pas d'autre défaut que celui de ne pas nourrir fuiTi— farnment les vtrsy & de les retar- d r , il fuffiroit pour qu'on dût fe difpenfer de la leur donner. S'il furvient de la pluie après quel- ques taches de rouille , elles font délavées, &: la feuille continue à prendre fon accrciflèment, fam que la rouille f.iffe d'autres progrès. Dans cet état on peut la donner aux 1 -f. Afin qu'ils ne fouffrent pas , il faut multiplier les données , ou les faire plus fortes, parce que la feuille rouillée n'eft point aulJi iubflamielle que celle qui ne l't ft pas. D'ailljurs, à volume égal , le ver a nions à manger , puisqu'il laide la partie rouillée, qui eft dure & prefque fans fuc. Quand on a la pré"oyance d'avoir plus de mûriers qu'on a de vers à nourrir, on peut le difpenfer de leur donner de la feuille rouillée, parce qu'il eft rare que tous les a:bres en foient attaquer , quand même ils fe- roient dans le même canton. Toutes chofes égales d'ailleurs , il faut re- jeter la feuille rouillée, fi on peut en avoir a'autre. Au refte on ne peut pas dire que la feuille touillée occa- sionne aucune maladie aux vcrs\ fon feul inconvénient elt de n'être pas une nourrituie alfei fubftantielle, & qu'au lieu d'un fac de feuille, qu'on donneroit aux v«rj, & qui fcioicnt bien nourris, fouvmt deux ou trois de feu'l'e rouillée, ne fuffifent pas. Voilà par confequent un furcroît * e . . ses Se en journées V E R pour la cueillir. D, :'il .vent itent les têtes jv>:c inmatiei c l'il vient jiovir leur donni 1 le Lcond rep.'.s , il augmente • N n n n 2 (■r~ VER quantité de la feuille. Il faut avoir ttention fcrupuleufe de répandre uille «.paiement par tout, afin que les vers trouvent à manger fa- cilement, fans être obligés de s'en- tailer les uns fur les autres. Lorf- qu'on apperçoit des clairières , c'eft- à-dire des places vides , on y jette des feuilles pour y attirer les vers. Il faut qu'ils foient à leur aife dans tous les âges de leur éducation , & aulh'tôt qu'on s'apperçoit qu'ils font trop rapprochés , on jette de la feuille hors d'j la place qu'ils occupent, afin qu'ils s'y portent. Dans le premier âge des vers, il n'eit pas aulli aifé de les éclairur que dans les fuivans , à caufe de la petitefïe de leur corps. Voici la ma- nière la plus fimple d'opérer cet cclair- ciiTement. Donnez aux v^rs de la feuille nouvelle , fans être hachée ; fî vous avez retardé la donnée d'une demi-heure , ils fe jeteront fur cette feuille avec avidité, & dans un inf- tant elle en fera couverte. Alors on prend les feuilles par leurs pétioles & on les place fur d'autres claies. Cette manière eft plus expeditive , que celle de foulever , avec une aiguille a tricoter, la couche de feuilles oit repofent les vers. On ne craint pas de les meurtrir , puifqu'on ne les teuche point. C'eft. en éclaircif- iant les fers , qu'on peut juger de leurs progrès. Plus ils feront à leur a'ie , mieux ils profiteront. A cet âge ils occupent très-peu d'efpace; ainfï on a toujours plus d« local qu'il ne faut pour les étendre. Le moment de la première mue approche, la nature a pourvu à ce que l'animal acquière la force con- venable pour paffer heureufement ce temps pénible , en augmentant fon VER appétit pendant ?-4 heures , & quel- quefois un peu plus. Cette difuofi- tion à manger eft appelée petite frè^e. A la féconde mue , elle dure trente- fix heures, à la troifième, quarante- huit , à la dernière, foixante. A cette époque , un repas de plus eft nécef- faire , & la donnée fera plus forte. Cet appétit extraordinaire étant fatis- fait , l'iniecle a plus de fjrce ; fon corps rempli d'alimens , fe gonfle , fa peau fe détend, S: la mue s'opère facilement. (Voyez h commencement de cet article fur le mccanifme de la mue ). Voici ce que dit M. de Saurages, a l'époque de la mue. « On a dimi- nué la dofe des repas à la veille de la mue , & on l'a réglé fur le foible appétit de la plus forte malle de vers , &: enfuite iuf celui des traîneurs, ou ceux qui font les d-.r- niers à s'aliter. Si l'on n'avoir pa? cette attention , les vers les premiers alites fe trouveroient entre deux couches de feuilles ou de litière , qui, vu l'humidité qu'elle concentre , ne peut être dciîcchée que une forte chaleur, ne peut manquer de moifir, & les vers de s'en ref- fenrir tôt ou tard». » Pour éviter de trop épailTir la couche de litière , dès que les deux tiers des vers font alites , on inter- rompt tout-a-fait les repas an hafard de lailfer en foufFrance les traîneurs que l'on facrifie au plus grand nom- bre. Ces traîneurs, outre le jeune force qu'ils éprouvent , font encore expofes à leur tour a être enfeve.is fous la litière ; car dès que les pre- miers vers alités, ou environ Ls deux tiers du total, fe font dépouille^, on reprend les repas & on leur en iert deux ou trois iur la même place, VER jnfqu'à ce que le refte ait mué a un petir nombre près. On tire alors tcus ces nouveaux vers de la litière pour les porter à la place qu'on Lur a préparée ». Si on a levé les vers, foit pour les éclaircir ou pour les changer de litière , on aura peu de traîneurs ; tous ceux qui le portent bien muent en même-temps, à quelques heures pres. Ainfi l'on n'aura point de vieille litière à la veille de la mue, & les données qui auroient été forcées pour les traîneurs, n'auront pas lieu, & les vers alités ne croupiront pas dans une atmofphère mal laine. Des que le ver commence à amarer ion corps avec les fils de foie, on ne doit plus le déranger. En touchant à la litière on détruiroit les points d'appui qu'il s'eft préparé pour faciliter la mue : il feroit oblige d'en fournir d'autres, ce qui l'épuifereit , & le rendroit incapable de muer. Pendant la mue une chaleur trop forte fatigue les vers. Le degré le plus favorable eft de dix-huit a vingt. Si elle eft au-deilbus de quinze, la mue eu pénible, & le ver le mor- f< nd. Les bonnes mues ne doivent durer que trente heures, ou trente- fix au plus. Après la mue il ne faut pas preifer les repas; il eft à propos que la plus grande quantité ait mué. A cette époque on peut fuppiimer un ou deux ripas, lans danger : par ce moyen , on donne aux autres le temps de fe dépouiller. On reconnok que la mue a été bonne : i". lorfque les vers s'agitent avec vivacité dès qu'on fouffle le nient fur eux; i". s ils ne p< uvent pas étru contenus dans l'efp ace qu'ils occupoient auparavant j 3". quand ils font parfaitement égaux en groflèui VER ^53 & en longueur; 40. s'ils fe jettent avec avidité fur la feuille; 5". lorfqu'ils ne quittent pas la litière pour errer fur le bord des cables; 6°. lorfqu'on trouve peu de traîneurs, de malades ou de morts fur La vieille litière. Au premier âge le ver à foie a fur fon corps des poils longs qui difparoiffent en partie, à niefure qu'il avance & fait des progrès. Sa cou- leur d'un brun fonce s'éclaircit même en devenant plus gros & plus long. Section II. Du ttmps & de la manière de déliter. Déliter, c'eft ôter le ver à foie de deffus la litière, formée par les débris des feuilles & par Les excré- mens. Quand faut-il déliter ?\e plus fouvent qu'il eft poiiible ; les vers en feront beaucoup mieux , n'étaat pas expofes à refpirer un air vicie. Comment faut-il déliter ? de la même manière que j'ai dit qu'il falloit éclair- cir. (foyez la fection précédente). On regardera cette méthode comme minutieufe , mais je ioutiens qu'elle eft excellente pour entretenir les vers en bon état, & c'eft de là que dé- pendent les fucces de l'éducation. Voici la méthode de M. Sauvages, on la trouvera plus expeditive ; mais eft-eHe meilleure? Je m'en rapporte a l'expérience. « Les magnoniers qui d il peu de chaleur à leui • coup de feuilles, ce qui elt le plus ordinaire, (ont fujet« à voii la [i r fous leur bétail. & doivent, être attentifs a en prévenir les mau- . ts. Le remède èfl de plus fréquem . jue la litière acquiert plus de deux doigts d'épaiffeur. 654 VER On délire de deux façons dans les deux premiers âges; ou en enlevant entièrement la litière, ou en n'en retranchant que la moitié ; ce qu'on appelle châtrer. Si au belo.'n de d_:- liter fe joint celui d'éclaircir, on enlève tout à fait la litière. On pré- pare pour cet effet des claies gar- nies de leurs papiers, le tout léché au feu. On donne un repas de feuilles entières, (ainli qu'il a été dit ci- deffus , & l'opération eit la même). Pour les traînards on refferre la litière en la pl'fUnt fous la claie; les vers épais & les traînards fe ren- dront fur les plis, fi on a foin d'y jeter de la nouvelle feuille. Des que tout t il ramade , on porte ces der- niers venus vers leurs camarades , après avoir reconnu leur état de fanté. Quant aux douteux & aux mala^e^ , 0:1 les lepare ». » S'il n'eft queftion que de châ- trer la litière ou d'en diminuer i'cpa.i- feur, on le fait en beaucoup mons de temps, & fans plus de peine. Ou prend la litière à deux nuins par un des bouts pour la foulever a la fois, faifant en forte de ne pas la déchirer; taudis qu'on la foutient p.ir délions avec le papier de la claie : alors on en faitra -arne ou tom- ber une moitié lui L'autre en la pli nt en deux.. Pour f.ciliter l'oper:ui>n & empêcher en même-temps que les vers des deux côtés ne le mêlent, on mec une feuille de papier liffé dans le pli. Une moitié de la li- tière fe picfentant de cette façon , par deflous ou a l'envers , on en i-joare ;;ifementun lit ou une touche , 01, i loir la moitié ou environ de l'épaiffeur. Cela lait, on remet cette moicié à fa première place en la pre- nant par deflous le papier liffé ou VER du côté des vers, & l'on opère fur l'autre de la même manière. Les différentes parties de la litière étant lices & entrelacées dans les com- mencemens, (oit par l'affaiffentlent, loit par les fils de foie que les jeur.s vers ont rilé , on la manie tout d'ur.c pièce , & fans la féparer, pour peu qu'on y apporte d'attention & d'adreile ». » On oblervera encore fur cela ; tu. que quand on a delité, ou changé la litière, & que les vers ont eu enluite deux repas, ils rilquent moins de palier à traveis les trous de la claie & de fe perdre. On peut alors tirer les papiers de deffous la litière, qui fera par leur fecours plus expo- fee à l'air, & moins fujette à l'hu- midité. 20. Dans les bonnes édu- cations ordinaires , on fe contente de châtrer la litière , une ou deux fois,, félon le befoin d'une mue à l'autre , pendant les deux premiers âges ». Section III. Du fécond âge , depuis la fin de ix pnmière mue, jufquà la fin de la. féconde. A cette époque , la couleur du ver prend une teinte de petit gris, ou gris de perle, parfemee de petites taches noires, mais peu vifibles. Les anneaux pi es de la tête lont d'un gris plus clair. La longueur du ver eit , a cet âge , de quatre lignes. Deux- ou ti ois jours après la mue, on dii.injue fur le milieu du dos deux croiflàns noirs , places ace Ifun de l'autre , & dont les pointes font tournées vis-a-vis les une* des autre-. VER L'éducation des vers a foie n'exige pas à cette époque d'autres foins que ceux qu'on a déjà piis. Comme ils occupent encore peu d'efpace, on peut les garder dans l'infirmerie , mais toujouis fur des claies numé- rotées, par les railons que j'en ai données. On aura foin que tous les vers d'égale force foient enfemb'e. C'eft le cas de faire avancer les der- niers af n qu ils atteignent les pie- miers. J'ai déjà indiqué le moyen qu'il faut prendre , qui confilie à devancer les repas des derniers , & même à leur en donner un de plus , dans la journée. Tout cela doit être combiné avec le degré de chaleur. Cette attention ne paroîtra pas minuu'eufe aux éducateurs intel- ligens , qui comprennent combien il eft important que tous les vers marchent d'un pas égaij ver: le t. mie de leur canieie, qui eft la montée ou le coconnage. Quand on a des vers de plufieurs couvées , ou qui ne muent pas dans le même temps, c'eft un embarras très-confidérable. Je le répète encore , faites , à cet âge , tout votre pofTible pour que tous les vers delà même couvée muent en même temps. Jl faut continuer a donner de la feuille tendre, & même la hacher, fi elle e/tfoite, futtout à l'approche de la féconde mue. Section IV. Du trolficme âge , depuis la fin ce la Jecor.de mut , jujqii'ii la fin de la troifieme. Ne ceiTci pas d'cgab'fer les vers ia levée , comme il a été dit. Ils ont fait btjucoup de progrès , VER •55 car la longueur de leur corps eft de dix à douze lignes. Au fécond jour après la mue, la couleur de leur peau eft plus claire & devient un peu blanche. On peut connoîrre à cet âge , par la couleur àes puces, quelle fera celle du cocon. Si elles font blanches, le co'.on le fera auflî, & fi elles font jaunes , il fera jaune. Les vers commencent à cette époque à confommer beau- coup plus de feuilles que d ns l'âge précédent : on aura attention que. l:s données luient plus fortes; mas on obfervera toujours dans toutes années de ne pas répandre la feuiile trop épais, Ions prétexte que Lc vers mangent beaucoup. Ii vau- drait mieux faire une donnée de plus. Le vei • e la feuille pic- tinee & échauffée : s'il ne la mange pas, elle épaiflît la litière. J'ai déjà dit corn n'en il en réfultoit d'ir.con- véniens. A cette époque , on mec les ver* fc4 fur les tablettes, en, fuivant le nu- T mérô des elaies. Si on n'a pis rêu.iTi a les égallfer par les procèdes que j'ai indiques, il faut toujours effayer d'en venir à bout, d;ns i'efpérance qu'en réunira au moins à !a qu tr-erne mue. L'étendue de la furfacf ttes, doit être proportionnée a la quan- tîté de vers. Ceux q..i proviennent d'une once de graine, doivent par la fuite occuper un ' . iuixante pi.ds canes , lorfque l'éducation réi flit. 1! eft bi< n tare qu'on a. corde autant d' i . • l'< tience | uve , que p'u reflcrrés , plus il ei --la i. fon en eft évid i : . guiflt nt & qui fe î m i . qui fuivivein détiennent n:aluJt; , 656 VER à C3ufe du mauvais air qu'ils ref- pirent. Plus ils feront au large , mieux ils réufïiront. Voilà une vérité que l'expérience confirme chaque année, rarement il y a des vers malades lorsqu'ils font au large. N'avez-vous de la place que pour une once de graine, n'en mettez pas deux : vous aurez plus de cocons avec cette feule once, qu'avec deux. J'aurai de la peine à convaincre le fimple habitant des campagnes, qui dit, que deux onces donnent plus de vers a foie, qu'une. Cela elt vrai, s'il a un em- placement pour cette quantité. Section V. Du quatrième âge , depuis la fin Je la. troifùme mue , jufqità la fin de la quatrième. Obfervez à cet âge , comme ' à tous les autres, la même propreté pour les vers, &: ayez foin qu'ils foient au large. Plus ils grolfiffent , plus ils exigent d'attention relative- ment à l'air qu'il elt néceflaire de renouveler, parce qu'ils en vicient beaucoup plus, puifque leur corps augmente de volume confiJérable- ment. Ils en refpirent une plusgranJe quantité, que dans les âges p;ecé- dens. il faut changer la litière tous les jours , ou tous les deux jours au moinc. Leurs e-xcrémens aug- mentent en raifon de leur nourri- ture & du volume de leur corps. Or étant beaucoup plus g:os, & mangeant confidérablement, la litière doit augmenter de même. Toutes circonftances égales, plus les vers font au large & tenus avec pro- preté, mieux ils fe portent; par VER conféquent on peut attendre qu'ils feront de très-beaux cocons. Au fortir de la quatrième mue le ver a 20 ou 22 lignes de lon- gueur. Sa tête eft grofTe,lon corps gros & ramafTc, & le dernier anneau épaté. Il paroît un peu couleur de chair, mais il s'éclaircit deux ou trois jours après, lorfqu'il commence à entrer dans la grande frejt ou briffe. Section V I. De la grande frè^e ou briffe. Pendant les deux ou trois pre- miers jours après la quatrième mue, on donne les repas plus abondans de quatre en quatre heures. On a dû referver pour cette époque la meilleure feuille & la plus nourrif- fante , telle que celle des vieux arbres, plantés dan- de; terreinsfecs, qui cependant fournirent une bonse végétation. Quelquefois la grande faim du ver à foie, qu'on app briffe , fe manifefte le fécond jour après la mue. Il ne faut pa» la pro- voquer par une chaleur trop foite, j'en dirai la raifon ; alors il \'\ a plus de règle ni d'économie; fans- faites l'appétit des vers , donnez-leur autant de feuilles qu'ils peuvent en manger; mais ayez foin de cîunger fréquemment la litière; j'en ai d^ji dit la néceilîté. Cet appétit dévorant dure quelquefois pendant iept ou huit jours, mais il elt beaucoup plus fort pen.lant les derniers. La grande raira des vers eft en proportion de la chaleur qu'ils éprou- vent : fi celle de l'atelier eft main- tenue à vingt-cinq degrés , ils fe hâteront de manger , mais ils ref- teront un jour ou deux de moins VER à la briffe ; alors leurs cocons fe- ront minces, peu foyeux, ou, comme on dit, mal étoffés. Plus la briffé fe prolonge, (cependant jufqu'à un certain point) meilleur eft le cocon. Sa durée ordnnire doit être de fîx a fept jours, & au plus de huit. Or fi la chaleur en diminue la durée , l'éducateur, doit donc employer les moyens propres à la prolonger, afin que le ver :n'r le temps néceifaire pour préparer li matière foyeufe de ion cocon. Dans ce cas il faut don- ner de l'air frais dans l'atelier, ce qui eft très- facile, lorfqu'il eft dif- pofé tel que je l'ai déait. Alors les vers mangeront plus long- temps, & leurs cocons feront meilleurs. Si la failon eft trop chaude, & qu'on ne puilie pas rafraîchir l'atelier en ou- vrant les portes ou les fenêtres, ar- rofez les planchers plufieurs fois dans la journée, & ayez, dans l'atelier, piufieurs viifteaux remplis d'eau. Il en réfultera deux bons effets; i°. l'eau abforbera l'air méphitique ré- i .in lu dans l'atelier. 2°. La chaleur fera évaporer cette eau; & cette évaporation produira une fenlation de fraîcheur : d'ailleurs l'air fera moins fec &£ plus facile à rtfpirer. Ces procédés bien (impies prévien- dront la touffe, maladie commune dans les provinces les plus méri- dionales. La tourte eft occasionnée par l'ex- celhve chaleur de l'air extérieur , qui vicie celui de l'atelier. Cela ar- rive principalement dans un temps bas , lourd & pelant : 1V< dont l'air eft furchargé , excite une [jrompte fermentation , foit dans es feuilles a demi - rongées , foit dans leurs dtbris , foit enfin dans les excrémens des vtr$\ il en iclulte Tome IX. VER 657 la putridité, & un méphkifmc plus ou moins accéléré & plus ou moins funefte. La touffe eft en raifon de ces genres d'altération. Les perfonnes accoutumées à fréquenter les ate- liers , diftinguent aifément l'exif- tence de cène maladie en y en- trant. Il faut faire ufage des moyens que je viens d'indiquer, & on peut y ajouter le procédé fuivant. Dans un plar de terre bien vernifiè, jetez une poignée de m'tre ou f.ipétie ; avec un charbon allumé mtttcz-y le feu. La déflagration du nitre don- nera beaucoup d'air pur, qui corii- gL ra celui de l'atmofphère & le ren- dra plus propre à être r^fpiré. C'eft dans ce cas fur-tout qu'on s'aper- cevra des bons effets des conduc- teurs électriques dont j'ai parlé. Les fumigations , les parfums brùiés, font des procèdes plus nuilibles qu'uti es. S'il en réfuîte quelques bons effets, c'eft lorfque la fumée peut facilem nt être chaille par un courant d'air frais & pur. Dans ce cas, c'eft le courant d'air qui corrige celui de l'atelier. Voici une autre méthode qui réuf- fit affez bien , mais elle eft longue & fatigante : elle confifle a plon- ger, par poignée, les vers d ns l'eau froide pendant quelques momens , 61 a les remettre enfirite fi.r le> tables. M. Sauvages s'eir convaincu par l'expérience, qu'un ver pouvoit demeurer pendant un 41 ri 'heure dans l'eau (ans y périr : l'expérience a encote prouve que des vers h.t- 1 qués par l'immerfion, revenoient à la vie, en les foumettant fimple- ment a l'imprclfion d'un air frais. Les effets de la tourte lont rares. On reconnoit les vers qui en font attaqués i la couleur de leur pi.au Oooo 658 VER qui eft blafarde. lis reprennent leur couleur naturelle, foit après le bain, foit après que l'air a été rénou On ne craint pis la tou&dans un lier bkn conftruit & arme de c<-n- duâéurs. En général $ toutes les fois qu'on peut renouveler l'air prou ment & avec fici'icc , qu'on tint les vers avec propreté, qu'on ne les laiflè pas fur une litière échau on ne doit pis ciaindre qu'ils eprou- "vent la touffe. CHAPITRE IX. De la montée des vers à foie. Section premiers. De l' 'époque où le ver efl prêt à faire j'on cocon. Sur les derniers jours de la briffe, la longueur du corps du ver à foie , efl depuis trente-fix lignes environ înfqù'à quarante ou quarante deux. Jl efl fi plein que fa peau n'eft plus fufceptihle d'extenfion. Sa grande faim eft tellement raffafiée qu'il dé- daigne la meilleure feuille. Sa cou- leur devient claire 6-: tranfparente ; ce changement s'opère d'abord aux anneaux près de ta tête , & amfi de fuite jnfqu'à l'extrémité de Ion corps. Cette tranfparencé eft occa- fionnée par l'eÀpiiifion fucce/live des aliraens, qui, à cette époque , diffè- rent en couleur & en confiftance, de ceux des autres âges : ils font verd.it: es & mous. L'infccre ainfi vide n'a plis la même grofleur. Lorf- qu'il efl parvenu à cet état, les éducateurs drfent qu'il eft mût , on qu'il efl tourné. Dans cet éiat il eft plus alerte» il le met à courir VEH de côté & d'autre , il g^gne le bord des tablettes; & quand on ne le fuiveiile pa; , il grimpe par les montans 6c va cherd a à faire Ion cocon, ou dans la partie inférieure de la tablette fupérkure , ou au plancher, ou dans l'enco murs; enfin dans l'endroitqu'il troi ve le plus convenal le. A cette c'pc on peut voir le brin de foie for- tir de la filière ; il en laiftfi des traces par tout où il pafie. Lorfqu'il elt arrivé à ce 10 ni, il faut lans plus tarder le placer au pied de la bruyère ou l'on veut qu'il m< nte. 11 ne tarde. a pa à grimper, a ^'amar- rcr , & a s'enfevelïi dans (on coton , d'où il ne fortira plus qu'après i'eue transformé en papillon. Section II. Manière de difprfcr les tables pour recevoir les vers prêts à coconner. Pour faire coconner les ver\$àfo?e, on le fert communément de bruyère^ parce qu'elle eft commune. On peut employer ce même toutes fortes d'ainriifeâux, ou de rameaux , mène ks pied-» de lavande, fî commune fur les mont.igne?, & le chien dent. De qiulque efpèce que foient les rameaux qu'on veut employer, il faut i°. qu'ils foitnt trés-lecs. Pour cecëfrèr, as les coupe afin qu'ils ayent le temps de feiher étant expofés à l'air 6c au foieil. Si cela ne fufhfoit pas Si qu'on fut prefle, on les pafleroit au .-en avoir forti le pain. 20 Lorfqo'ils font bien fecs , on les bat , on les fe- coue pour les d leurs feuilles qui emborraffer : le ver dans fon travail , ou le 1 VER roient au premier tifTii du coron. 3 '. Si l.s rameaux ou le chien- dent font terreux, il faut les laver ncie eau & les laiffer feuler parfaitement. 4°* Dès que les vers à foie i ième mue , i! faut préparer la bruyère ou les ra- meaux, dont on aura befoin, afin de les avoir fous la roim, lorfcjue les vers feront prêts k monter. Enfin comme c'çft un ouvrage cju,;l faut faire, on peut le commencer même plutôt, av. me d'êire trop prefle, foît pour cueillir la feuille, (oit pour donner tous fes ! -i :s aux vers , qui en exigent beaucoup après la qua- trième mue. La meilleure manière de placer la bruyère pour recevoir les vus k foie, eft de faire des cabanes, ou des voûtes fur ks tablettes. Voici comment on y procède. Oo difp&fe les rameaux <.n petits paquet' , & on les place près à près les uns des autres, en appuyant le pied fui la tablette inférieme, & en pliant le Commet en forme de derjïi - ceintjre au-deflbus ce la tablette fupérieuie, comme s'il s'agilloic de h fouttn'r. Le cote oppofe étant gar: i de mêu e, l'enfemble formai a une voûte,

cocons. Mais la fulgu- ration, Us éclairs ,1e bruit, annoncent un amas d'éleéhicité dans l'atmof- phtre qui fe décharge , ou d'un nuage qui en a en fur-abondance , fur un autre qui en a moins ou point da tout ; ou enfin encre des m. âges & la terre, jufeyu'à ce que l'électricité foit en équilibre dans la maflè to- tale. Cet équilibre ne peut point s'éta- blir , fan' que des êtres foibles n'en foient affectes. Ne voit-on pas des perfonnes dont les nerfs font déli- cats ou trop éleétriques par eux- mêmes , avoir des convullions & même la fièvre dans pareilles cir- conftances ? Eft-il donc étonnant , que des \ers remplis de foie, qui, comme on le fait, devient éledrique par le frottement, mais fans tranl- mettre fon électricité aux corps qui l'environnent, ne foient cruellement fatigués & tourmentes par leur élec- tricité propre, & par la furchaige qu'ils reçoivent de celle de l'atmol- phère ? Si à cette première caufe , une féconde vient le joindre, on reconnoitra évidemment ce qui oc- cafîonné la chute des vers, & l'on ne l'attribuera plus auxfecouffespro- VER duites dans l'air par le bruic ciu tonnerre, &c. Avant que l'orage fe décide, le temps eft bas , lourd & pefant ; la chaleur fi fuffocante qu'on peut a peine refpirer; la vapeur femme ac- cabler la nature , on ne raflent pas le vent le plus léger, on ne voit pas une ieule feuille agitée : les fubf- tances animales fe putréfient ptomp- tement, enfin la touffe le manifeite plus ou moins en railon de l'air at- niolphéiiquc , & ltutout de celui de l'atelier. Les vers peuvent donc éprou- ver une afphixie dans ces niomens critiques. Le tonnerre & les éclairs, indiquent le mal, mais ne font pas le mal. 11 faut donc employer les moyens que j'ai indiqués en parlant de la touffe. Il en rcfultera de bons effets. CHAPITRE X. J)u timps où il faut décoconner ou dêramer. Voici l'époque où l'éducateur va jouir du fruit de fon travail, de fes peines & de fes foins , par une ré- colte de cocons. Sil a gouverné fes vers à foie, en obfervateur qui cher- che à s'inftruire , il jugera de même fi les procèdes employés font cou- ronnés par un fuecès certain. Enfin les peifonnes qui penfent qu'il faut mettre beaucoup de graine, fans ccnfidéier fi elles pounont loger tous les vers qui en provendront,kurontce qu'une once a produit, &c ce quVlle produiroit en obltrvant ce que j'ai dit à ce fujet. Dé i amer, ou décoconner, c'efl en- lever la bruyère des tablettes , dont VER on s'etoit fe'vi pour faire d=s ca- banes, afin c'en féparer les cocon . Quelle eft la véritable époque de cette opération? auliitôt que le ver a lote a jeté fa dernière matière foyeufe ou fon dernier fil. Mais comme il travaille cars ['intérieur de fon cocon, nous ne pouvons pas connoitre l'inftaiit ou il finit Ion ouvrage. D'après pluficurs expé- riences , on s'tft convaincu , en ou- vrant des cocons , à différentes épo- ques, que le ver'k foie étoit quatre jours a filer fon cocon. A la fin de ce terme , on peut donc le déta- cher de la bruyère. Si tons les vers d'une même éducation montoienc dans la même jourr.ee, à la cin- quième on pourroit déramer. Il eft à propos, lorfqu'on vend fes cocons, de ne pas les laiffer dans la bruyère , plus long-temps qu'il n'eft néceflaire pour leur perfection , parce qu'ils Lèchent, ck le poids diminue, ce qui eft une perte pour le vendeur. Quant à la qualité de la foie, elle n'en eft point altérée. Mais quoique les vers foienr bien gouvernés, il eft très-difficile qu'ils marchent tous d'un pas égal. Dain la même éducation il y a toujours une différence de plufieursheuiesdans les mues, air.fi que je l'ai obfervé. Cette même différence doit avoir lien à la montée. Ainfi , quoiqu'il foit certain que le ver ne mette que quatre jours à faire fon cocon, il ne faut pas rigouret fement deramer au cinquième; d'ailltuis ils ne tra- vaillent pas tous avec une activité égale; les uns font trois, ies aunes quatre, &: peut-être cinq jours & plus à perfectionner leur ouvrage. Il eft donc prudent d'attendre huit ou dix jours avant de déramer, en 6^2 VER comptant lepuis le commencement des preu I ts co:ons. L 11 [u'on détache les cocons de la bruyère,, on doit avoir l'attention c'en féparer la première ! ave, qu'on nomme fourre , ik les petits brins de ux, ou ci. la bru , qui peuvent erre attaché^ aux rik de foie. <-.'.'z un foin qu'il faut re- -.unJer principalement aux en- fans qu'on emploie à cet ouvrage. Quand on lailïeioit une livre de bourre fur cent livres de cocons , ce feroit beaucoup, & elle fufhroit pou: puer la récolte, qui n'offriroit pas un coup-d'œil favorable a l'acheteur. CHAPITRE XI. Maryere d'tto'.îjcr l's cocons peur em- ryfalidt de Ji fornur c/z papillon. Il feroit- bien avantageux de fi'er les cocons auilltôt qu'ils loin enl de la gruyère. : a l'oie en feroit plus belle; , mieux luiirée , 1 -' brin plus fort & plus facile à cirer. Mais cela n'eft pas pratjquable peur les per- sonnes qui font le commerce d'ache- ter de» cocons pour les faire filer: elles ne pourroient jamais réunir des Seules en allez grand nom! re. On peut différer la nàiffançe eus | Ions, en tenant les cotons dans un endroit frais, mais pas humide, parce que la qualité de la loie en feroit altérée ; malgré cette précau- tion , les papillons percent au bout d'un mois, &: quelquefois L'ulage le nius ordinaire e:t a'etovi.- Fei les cocons pour faire momir la chryfalide, & la néceiïïte preferit ce moyen , fans lequel on perdroit une recuite eruieie. La méthode la V E R p'us ordinaire pour cet effet, eft d'avoir de grands paniers quels on met les encans; on les couvre avec ci de vieux linge ou d'étoffe; dans cet état on les porte au four, après tn avoir rctiie le pain; ils y relient environ une heure. Si la chaleur efi trop forte , le brin d^ foie peut être cal- cine, alors il le rompt à tout mo- ment pendant le tirage. I! eft très-important de s'aïfiirer du degré de chaleur du four, avant d'y mettre les cocons. Le quitre-vinguème de- g;c ,qui e:t celui de l'eau bouill. fuffit pour faire mourir le ver. Cette méthode eft la plus ufitée , parce quelle eft facile, & n'occa- fîonne pas de d penfe : mais elle a l'inconvénient de nuire à la qua- lité de la foie, de deflecher le fil, de lui enlever la partie £omn. qui le rend fi beau 6V li luftré, Pour s'.n convaincre, il liifh't i°. de com- parer des cocons pailés au four , . ceux qui n'ont pas fi.bi cette ton : ces derniers font tn ef- fet plus beaux, ils ont tout leur lant, tandis que les autres ont une couleur pale & qui n'efl point ii.il.ee. i°. La loic des cocons qui n'out pas fubi l'épreuve du fbur, a une couleur plus belle & n ieux luf- trée; coiuparcz-la avec la foie des autres cocons. L'immerlion des cocons d.:ns l'eau bouillante doit faire mourir le icv, fans altérer autant, la qualité de la foie, que la chaleur du four, qui defttthe tiop le fil, & lu. tout la e le ■ la une expéiitnce que je propofe ai x obfervateurs. Auifitot que ;. •. fortil de l'eau, on les metxroit fur ue^ c.aits très- V E R claires où ils égoutteroient c\: féché- roknt pronij cernent. CHAPITRE X I T. Du choix des cocons pour graine , de ^accouplement des papillons & de la pond. Avant de vendre les cocons ou de les faire filer, il faut choifir fur la totalité, ceux dont on a befoin , afin d'avoir de la graine peur Fan- nie fuivanre. Rapportez -vous -en à vous-même, vous ferez toujours plus alîurcs de votre récolte, en fuivant ks procédés que je vas indiquer, que fï vous donnez votre confi nce aux mtrch inds. On compte commu- nément une livre de cocons pour av. m i de graine. Ii arrive quelquefois qu'elle en donne plus , & d'autres fois moins : par o: la- quent , ii ne faut pis être rigoureufe- ment exaâ fur le poids , & en mettre un peu plus, afin de n'être pa trompé dans Ion calcul. Ainfi )e crois, qu'en mett.inc un fixième ou un huitième au-defTus de la livre, on aura au mo:ns une once de gi Il feroit à défirer qu'on put dîf- tingtier parmi les cocons, ceux qui renl'ci nient les chryfdides qui don- neront un papi I >n mâle ou femelle. Il y a des bonnes femmes qui pré- tendent avoir cette connoillance, & elles afîurent que les cocon, b'en arrondis aux deux bouts donneront des femelles, & ceux qui (ont un y u pointu; , d ;s m font très-incertains. J'ai vu choifir i o< ons très- trrond s , qui pro- duifoient autant de papill ns ni qne de femelles; &; quoiqu'on ait chaque année l'attention de neprendre V E R 663 que Jes cocons bien arrondis, tantôt on a [ .11 de n 5i plus de femelles. On elt heui 'l'on a à peu-rpiès autant des uns que dis autres» Pour avoir des connoiflànces un peu moins équivoques, des a tu 1rs devroient obfirver la ' papillons . c exai ii.er enfuite le n d'où ils font fonis. En obfer- vant avec une attention très-feru- puleufe, la couleur & le ti/Tu du cocon , p nt qué- rir d.s indices plus certains que ceux qu'on prétend avoir. Dans le choix des cocon:, il faut taujo re ce ux d s ta! ks it été les pus hâtifs à monter. Cette pr< n pi tu le à co- conner , efî une preuve qu'ils or.t joui d'une bonne fanté pendant tout le cours de 1 ur éducation, ce qui elt une préemption favorable pour la génération qu'ils donneront. Il efî encore très -_ certain , qu'un ver qui a été par Jï. ux dans les mues , & dent la vie a été prolongée au- d à du cours ordin ire, a (ourFert: (on cocon fera donc d'une q> médiocre, & le papillon qui en for- ma, moins vigoureux que fi le 1 • eût été toujours bien portant. Par la même raifon , il faut dédaigner ks cocons des vers qu'on a mis des paniers, où ils ont été couverts ce étouffes, pour le à co- eonner. il y a des habitans de cam- ne éco- ie mal entendue, prennent ces ns pour avoir de 1 , de me que ceu t 1 chés. Voici nt. Ces cocons donneront des papillons comme les autres. Si nous ks i ans le tas, ils dépareront notre récolte, & nous la vendrons moins, Mais ils 66i VER ne font pas attention que les papil- lons fouis de ces cocons feront foibles , puifque le ver aura fourFert : la graine fe teilentira de ce vice , ainfi que les vers qui en proviendront. Quant aux cocons qui iont tachés , fi c'eft par un accident extérieur, ils font bons ; mais la taciie peut aufli être la pi cuve que la chyfa- lide ait fouftèrt, & alors le papillon ne fortira peut-être pas Il ne faut pas prendre les cocons doubles pour avoir de la graine. Ils font ainfi nommés, parce qu'ils con- tiennent deux chryfalides. 11 eit fa- cile de les diftinguer des autres, par leur tifîu groflier , ferre ; par la bourre épaiife dont ils font enve- loppés; enfin par leur couleur un peu grifàtre , & en général toujours différente de celle des autres de la même éducation. Les papillons des cocons doubles font auiTi bons que les auties pour reproduite leur ef- pèce , il y auroit même de l'avan- tage à les y defiiner; mais le cocon étant très-épais, d'un tiffu fort & ferré , le papillon a beaucoup de peine à le percer , & il en fort epuifé ; pafr confequent il eit peu propre à reproduire ion efpèce. Ne pourroit-on pas aider le papillon dans fon travail? oui, fi l'on iavoit comment il eit difpofé dans ia coque, & par quel bout il fort. Le meilleur moyen feroit d'ouvrir, le cocon, & d'attendre le changement de la chry- falide en papillon. Il reileroit tou- jours à lavoir fi cette opération ne nuiioit point à la chryfalide , en l'expofant a l'air avant le terme fixé par la nature. Voila encore une expé- rience à faire; je la propoie aux éducateurs qui ont le temps & la facilité de l'entreprendie. La réuilite VER feroit ttès-avantageufe , c'eft-à-dire, fi la graine qui proviendioit de ces papillons, étoit bonne. La foie qu'on retire des cocons doubles cil d'une qualité bien inférieure à celle des fimples : elle eit grofiiere, & on ne peut pas l'employer pour ies étoffes fines. On en fait communé- ment des bas , qui ne iont pas beaux , quoiqu'ils foient de durée. 11 y a des cocons de quatre cou- leurs; le Hune, le vcrt-ccLdo:: , V in- carnat pâU , & Vorvngé. La première couleur eit recherchée, parce qu'on vend plus cher les cocons, qui font ordinairement defiinés a faire des rieurs. On a foin d'en mêler quel- ques-tins parmi ceux qui font deiti- nés pour la graine. Les deux cou- leurs fuivantes font les plus eftimees. On préfère communément les petits cocons au gros , avec raifon , car l'expérience a démontré, dans le ti- rage, qu'un petit cocon Picmontois ou Efpagnol , fournit plus de foie qu'un gros. Leur tiffii cil ferré, le fil mince, & leur parchemin ép?îs. Quand on les prefle avec deux doigts, on a plus de peine à les faiie oéder, que les gros. Loifqu'on a fait le choix de ia quantité de cocons, dont on veut avoir les papillons, il faut s'apurer de la vie delà chryfalide , en le. ou- nt chaque cocon auprès de l'oreille , avant de l'enfiler. Si elle eil morte & détachée du cocon, elle rend un bruit aigre ; le muicardin ou cocon diagee, rend le même bruit. Mfis lorique la chryfalide ell vivante, elle rend un bruit fourd, & elle a moins de jeu dans le cocon. Quand on enfile les cocons en forme de cha- pelet, il faut enlever toute la bourre qui enveloppe le cocon; eiie em- barralTeroit VER harratTeroic les pattes du papillon au fortir de la coque. Pour former un chapelet , il faut percei légèrement le cocon avec l'aiguille , de façon • que le fil ne palTe pas dans l'inté- rieur. Après avoir enfilé, tous les cocons défîmes pour graine, on fufpend les chapelets à des perches ou a des clous enfonces dans le mur , & l'on attend que le papillon forte, il faut les placer dans un endroit tempéré, afin que la chryfalide ne foie pas trop hâtée. Depuis la perfection du co- con, elle refte quinze ou vingt jours, avant (a métamorphofe en papillwii. A cette époque, il faut vifiter les chapelets tous les matins , depui. le lever du fo'eil jufqu'a huit ou neuf heures; c'elt le temps où l'on trouve les papillons fortis de leur coque. On les enlevé tout de fuite pour les placer fur une table deftinée à les recevoir , & où on les fait accou- pler. Cette table fera couverte d'une vieille étoffe , telle que du voile ou de l'étamine , afin que le papillon puifle aifément s'y cramponner. On place fur le mur de pareils mor- ceaux de vieille étoffe , fur ltfquels on porte les femelles après l'accou- plement ; on a foin de relever la partie inférieure de ces morceaux d'ttotfe en forme de bourrelet , pour recevoir la graine qui pourroit tom- ber a terre fins cette précaution. AulTuôt qu'on a vu quelques pa- pillons , il faut tons les matins vifi- ter les chapelets, ôter les papillon, de de (Tus le^ cocons, & les placer fur la table, les mâles d'un côté, les femelles de l'autre. Si on en • trouve qui (oient déjà accouples, on les prend par les ailes, & on les Iran/porte doucement fur la table. U'o/nc IX. VER 66'5 Les mâles fcrter.t plus prompte. nent que les femelles, & dans une ma- tinée on en a quelquefois plus que de femelles. Après l'accouplement on met les furnuméraires de côté , pour feivir le lendemain, en cas de be- foin. On diflingue aifément le mâle de la femelle ; il eft d'une taille & d'un corfage plus mince qu'elle, & beaucoup plu vif. Ses antennes font g unies de ci's ou poils noirs, plus terres que ceux de la femelle : le battement de ("es ailes eft continuel, précipite ; la vjteife de ce mouve- ment femble annoncer le befoin & le défir de s'accoupler. La femelle a une marche lente, elle traîne pe- famment fon ventre qui eft très-gros : (es antennes font peu garnies de poil , & pendent de chaque côté. Loifqu'on a ramifie tous le. pa- p:llons, mâles & femelles, (ce qu'on doit faire tous les matins ) il faut piocéder à l'accouplement de cette manière. Placez, une femelle fur le morceau d'ctofTe , dont la table eft couverte , & mettez un mâle a côté d'elle. Suivez toujours la même ligne, en mettant la femelle & le mâle à côté l'un de l'autre. Quand une ligne eft fir.ie , commencez-en une autre jufqu'a ce que tous les papillons de la journée (oient employés. S'il y a des mâles ou des femelles furnumé- raires , placez les lur une autre table jufqu'au lendemain que vous pour- rez les accoupler. 11 n'y a pas à craindre qu'ils viennent trouver & déranger ceux qui font accouple ■ . attendu qu'ils ne font pas ufage de leurs ailes pour voler , & qu'ils marchent très-lentement. Auffitôt que le mâle eft près de la femelle, il bat des ailes avec une vîtefTe extrême . & il s'accouple tout de fuite. Pppp 666 VER La fécondité de la femelle dé- pend de li durée de l'accouplement, qui doit être de neuf ou dix heures. Alors on les fepare doucement, peut porter la femelle fur le morceau d'étoffe qui eft fur le mur, où elle fiit fa ponte pendant la nuit. On ré- ferveles mâles , qui paroiffent encore vigoureux ,pour le lendemain, afin de les donner aux femelles, s'il n'y en avoit pas de nouveaux , cu;'i: fa-:: tou- jours préférer à ceux qui ont fer"vi. Quand on ne fepare pas le mâle de la femelle, l'accouplement dure quelquefois pendant dix-huit ou vingt heures , ce qui eft très-nuifible à la pome , car la femelle meurt quel- quefois fans avoir pondu , ou après avoir pondu une centaine d'oeufs au plus. Si l'accauplerr.ent ne dure p;s aiTez, les femelles pondent peu, & fouvent des ceofs fteriles. Lorlqu'on les fepare; au bout de deux ou trois heures, on ne peut le faire qu'avec beaucoup de peine , & alors on oc- cafionne des tiraillemens aux org.mes qui rendent la ponte plus difficile & moins abondante. Une femelle accouplée pendant neufoudix heures, pond au moins cinq cent œurs avec facilité. Lorfque la ponie eft finie, ]a femelle tombe épuifee de deflus le morceau d'étoffe ; ou on l'ôte , pour faire place aux autres, dès qu'on s'apperçoit quMIe ne pond plus. L'endroit où l'on fait accoupler les papillons ne doit point être trop chaud ; il vaut mieux qu'il foit un peu frais. Il fasut préférer l'expofi- tion du r.ord a celle du midi. Lorf- que la chaleur eft considérable , la femelle fe f p.ire du ihâ'e au bout dedeuxou trois heures, pondqu- œufs & ;'a~couple de nouveau. Ceire forte Je liuertinage eft très-nuifible VER aux pontes, elles réufliffent mal , font peu nom'breufes & les œufs ne font pas tous également fécondés. 11 eft donc tres-impcrtnnt de ne pomt pla- cer les papillons dans us endroit trop " chaud. Les perfonnes qui re Hem 21. x accouplemens doiernt , 1". vifirer les chapelets chaque jour, vers les fix ou lept heures du matin. C'eft le temps où les papillons foitent le plus ordinairement. On y va auffi de temps en temps dans la jorrnee , afin d'ôttr les papillons qui pri:rrc;'rt être forais, & qui s'accoupleroient fui les cocons. z°. Tous les papillons qu'on trouvera fortis, feront placés fur les morceaux -d'étoffe , comme je l'ai dir. 50. Pendant la durée de l'accouplement , qui eft ordinaire- ment de neuf, dix ck quelquefois douze heures, on ira examiner s'il n'y a pas des mâles & des femelles fepares, afin de les rappreuher, de la manière que je l'ai obfervé. 40. On remarquera les femelles obfti- nées à fe féparer , pour les placer fur un morceau d'étoffe différent de celui oii l'on mettra celles dont l'ac- couplement étoit complet, afin de ne pas confondre les œufs bien fé- condés avec ceux qu'on dou:e l'-.voir été comme il faut. 50. On aura une grande attention à ne pas ire'tre les mâles nouvpaux venin , avec les an- ciens qui ont déjà fervi. Ces der- niers feront jetés, fi les nouveaux font affez nombreux pour fervir aux accouple mer,*. 6". On tiendra la po te & les fenêtres fe. niées, de l'endroit où font les papiiicr.s , afin que les poules ne puifîent pas y aller pour les manger. Elles en for.» til-friandes. On les en ngale , li on veut, loxlque la ponte eft finie. VER CHAPITRE XIII. Des moyens de conferver 'la graine jufquau temps de la couvée, Lorfque tontes les femelles ont fini leur ponte, il Faut les jeter. On laifie les morceaux d'étoffe fur les- quels la graine eff collée, attaches au mur , pandant quinze jours en- viron, fi l'endroit n'efl pa^ trop chaud ; autrement il feroit ncceff'aire de les placer dins un endroit frais, afin d'éviter la fermentation que pourroit occaiîonner une cha eur trop forte, &C peut-être le développement du germe , qui fans être fuivi de la n-iiiLnce du ver , lui nuiroit confi- ilement. On évitera avec foin de balayer , & de ne rien faire qui puifle occafionner de la prauffîère : elle fe collerait fur la coque fraîche des œufs , en boucheroit les pores , & le germe courroit rilque d'être étouffé. Au bout de quinze ou vingt jours , on détache les morceaux d'ctoff'e de delfus le mur , & l'on difpofe la graine de façon qu'on puiffè la conlerver jufqu'a l'année fuivante. Il faut ufer des mêmes précau- tions pour conferver li graine, que pour li ponte; c\ff-a-dire, qu'on doit éviter de la tenir dans ur en- droit chaud , ou elle éclôroit in- failliblement au bout d'un certain temps. Placez- la donc dans un en- droit frais, mais (ans être humide, car elle feroit lexpofée à la nioifil- fure ou a la fermentation , & alors elle feroit gâtée. Je n'approuve pas la méthode des perfonnes qui déta- chent la graine des morceaux d'étoffe , quinze ou vingt jours après la pome , V E R 667 pour la placer dans ces pots de terre verniffes,ou dans des vafes d'etain. ! Ile peut s'échauffer , fi elle elt trop enta/Tèe. On cft oblige de la vifiter fouvent, de la remuer. Sans cette précaution , on court les rifques de la fermentation. J'aime bemeoup mieux la méthode fimple d>s magiioniers. \roici en quoi elle confiffe. Quinze jours en- viron après la pome, ils détachent du mur les morceaux d'étoffe fur lefque's la graine eff colite, ils mettent un vieux linge blanc de lef- five, par-deflus , 6c font un rouleau de chaque morceau. Tous ces rou- leaux font mis dans un fac fuf- pendu au plancher & à un courant d'air. Si la chaleur devient trop forte, le fac eff porté dans un endro't frais, mais pas humide, & dépofé dans tin coff:e ou dans une armoire. Loi (que la chaleur diminue, le fac qui renferme la grain.-, eft de nou- veau iutpendu au plancher dans in endroit ou il y a un courant d'air. Des que l'hiver approche, on pro- mène encore le fac, & on le fuf- pend au plancher de la chambre , où l'on fait le minage. Si le froid devient rigoureux , le fac eff: fuf- pendu au ciel du lit du côté de$ pieds, & auffitôt que le froid ceffe d'être rigoureux , il eff remis au plancher de la chambre oii l'on fait le ménage. Quoiqu'on y faflè du feu prefque tout le jour, la chaleur n'y eff jamais affez confidciable pour qu'elle foit mjlible à la graii e. 1 î faivant ce procédé, on eff prel afTuré que la graine fera toujours à-peu près à la même température, & qu'au temps de la couvée elle éclôra également. Relativement à ce procédé, il ne Pppp a 6f'8 VER faut pas me citer nos chenilles in- digènes, dont les œufs palTent l'hi-, ver en pleine campagne , expofés à coûtes les intempéries de la faifon, & qui cependant éclofent au prin- temps ; & dire que les foins minu- tieux qu'on prend pour conferver la graine des vers à foie font inutiles. Je répondrois à ce raifonnement : i°. Après un hiver rigoureux , n'y a-t-il pas moins de chenilles, qu'après un hiver doux ? Le froid a donc tait périr une grande quantité d'œufs. 2". Le ver à foie n'eft pas indigène à notre climat ; il faut donc- le rap- procher du fien , & qu'il s'apper- çoive peu du changement, fi nous ne voulons pas altérer l'efpèce. Tout cela doit être un effet de nos loins. 3°. Le ver à foie peut vivre, co- conner, fe métamorpHofer , pondre fur les arbres, dans le pays d'où il eiî: originaire. Dans notre pays, au contraire, il périroit s'il étoit ah n- donne à lui-même. 4.0. Les Chi- nois , comme je l'ai obfervé dans le cours de cet article, font des édu- cations de vers à foie, comme nous; ils en prennent les mêmes joins. Ce- pendant leur climat elt bien plus chaud que le nôtre : leur foie tant vantée, elt le fruit des éducations do- meltiques. Continuons donc d'avoir ies mêmes foins , fi nous voulons réufTir dans nos éducations. J'avoue , qu'il n'y a qu'une très- V E R forte gelée capable de faire périr le germe dus osais, qui "y feraient e>- pofes. Mais fans le faire périr, elle retarde fon développement; & comme tous les œufs ne l'éprouveroient pas également, la couvée il mit très- iné- gale, ce qui eft un grand défaut dans une éducation : on a beaucoup de peine à le réparer malgré les foins les plus alîîdus. La chaleur cit en- core plus dangereufe que le froid, & même que la gelée. Car fi la graine venoit à s'émouvoir quand on la met dans les nouets ou dans les boites , elle feroit étouffée dès les premiers jours. Pour bien hiverner la graine , il faut fe conformer au temps , & la changer de place fé- lon les circonftances , c'eft-à-dire , fuivantla température qu'on éprouve. Aufinôt que le temps de la cou- vée approche , il faut la détacher des morceaux d'étoile fur le! au ls elle eu: collée. On prend la Lune a' un cou- teau très-mince , & point affilée; on la paffe entre- l'étoffe & la graine , qui fe détache aifément. CHAPITRE XIV. EJl-il avantageux de faire plufieurs éducations de vers a j'oie dans le courant de la même année ( 1 ) ? Il y a tro-is ans environ qu'un éducateur de vers à foie, nomme (1) Quelques Auteurs modernes ont avancé qu'en Italie, & furtout dans la T01- cane, on étoit dans l'ufage de faire deux éducations de vers à loie. J'ai habité ce pays pendant plufieurs années, fans avoir connoiltanoe de ce fait. Je ne me fuis pas per- mis de le nier, & je pouvois cependant le faire fur la réputation dont jouiflent les Tofcàns, d'être bons agriculteurs : mais voici la preuve du contraire, que j'extrais de la Feuille d'agriculture de Florence, n°. ly, du 11 mai 1787. «Une bruine hors de faifon , ayant détruit en très-grande partie la feuille des mûriers. VER Berteren, démontra h la Société #a- griculture de Paris, qu'on pouvoit en faire trois éducations dans le cou- rant de la même année. Je ne l'ai point connu , il elt moi t. Je vais donc parler à ceux qui pourroient tenir a ion opinion , que je regarde comme une erreur en économie. Un agriculteur occupe de s'inf- truire , pour faire part de-fes con- noiffances à la claffe des cultivateurs qui n'a pas le loifir ni les moyens de faire des expériences, doit bien pendre garde de ne pas trop fe pafïïonner pour l'objet, qu'il cherche à approfondir par l'es obfervations. Il peut en naître des erreurs bien funefr.es. Un amateur qui a la manie des vers à foie , ne voudroit voir que des mûriers dans fes champs. Celui VER 659 qui aime les abei!!;; , placeroit des ruches par-tout, fan rer fi le canton peut Us nouuir, &c. Je pourrois citer des exemples de ces fortes de folies , & nommer des perfonnes que la manie des vers à foie a minces. Suivons !e cours des faifons, en faifant chaque chofe ion temps. Ne forçons p?.s ]; ture; nuis recevons les bienfaits la contraindre à nous donner plus qu'elle ne peut. Il y a deux quefh'ons à réfoudre. La première : J'jl-il poffîbh de fine plujiiurs éducations de vers à Joie ? La féconde : Seroit-il avantageux de ten- treprendre ? Quant à la première qnefh'on , j'avoue la pofïibilité d'avoir deux & même trois couvées Je' vers à foie les agriculteurs prudens furent faiûs d'une double crainte , & dirent : ou l'on perdra 'cette année la récolte de la foie, en renonçant à élever des vers, lorfque la feuille du mûrier repouflera •, ou, fi on ne veut pas y renoncer, on forcera le mûrier à une troifiçroe poufTe de les feuilles; ce qui l'affaiblira confidérablemem. Dans cette incertitude , une partie des agriculteurs a embraflé ce dernier parti . d'autres avant à cœur la coniervation de leurs mûriers, or: fait ie facritice de la récolte de la foie, pour cette année, &i ont fait tailler les arbres. Une troifième opinion s'eit t Elle confeille de hafarder la couvée des vtrs à foie , & propofe en même temps de tailler les n.îirieis, auffitôt qu'ils auront été dépouillés de leurs feuilles; mais ce dernier procédé n'eft pas du goût des agriculteurs, qui prétendent que la tailie faite pendant la chaleur, eft, nuiii'ule au mûrier.... Cette diverfité d'opinions, ajoute le rédacteur de ce journal , prouve que nous manquons d'expériences, d'obfervai ck de faits, pour établir quelque chofe de certain, dans la circonftance actuelle». Il invite les agriculteurs à des expériences fur une matière au (fi importante. Dans le même journal, n°. 41. du 12 octobre 1787, le rédacteur rend compte d'un difeours de don Marlano Mandra-Mnny , fui les encouragemens à accorder aux cultivateurs qui teroient une féconde éducation de vtrs à foie, en Efpagne , dans lesroy; ex de Valtnct. Ii evhorte les agriculteurs à faire agriculteurs de Murcie & de Valence, n'ont point voulu tenter une féconde (ion, par la crainte de perdre leurs mûriers.... Le plus grand obftade à une féconde éducation, iera toujours celui d'avoir moins de feuilles de mûriers, l'année qui fuivra une leconde éducation, & de rifquéi la perte des arbres.. .. Apre ■ ut littéral du journ-1 de je ne me permettrai . ucune réflexion lur les trois éducations fucceffives des e fteur Bertczen a faites à Paris; encore moins fur celles qu'il àvoit faites a Londres précédemment. 6jo VER dans le courant de la même année. Lorfqiu- l'été elt très-chaud, nous voyons les chenilles le métamorpho- fer en cliryfalides de bonne heure , le changer en papillons, faire leur ponte oui éclôt bientôt , & nous donner une féconde gneiation de chenilles. Mais on remarque autfi , eue l'année fuivante les chenilles lor.t beaucoup plus r:ires , parce que la dernière ponte, trop tardive, reuf- fit nul. Par la même raifon , nous pouvons avoir dans la même année, deux ou trois couvées r*e vers à loie en ayant recours à l'art. Cette pul- fibjlité admife , examinons quelle fe- roit li nature des vers a loie , à leur feconàe ou tioiiïème génération , dans la même p.nnée. Dans le cours d'une année, la nature accorde au ver à fo:e, comme aux antres chenilles, une exilîence de quarante ou cinquante jours, au plus. Après cette durée, il srenfe- veiit d..ns la coque , s'y transforma en chvyialide , & en fort, au bout de quinze jours enviion, fous la forme de papillon. Il fait aufiitot fi ponte , & meurt quelques |ours après. Dans l'éducation domeltuiue le scr à foie étant bien loigné, ne vit que trente-cinq ou quarante jours au plus. Si la nature a borné l'on exiltence à quarante jours, dans l'on état de ver , a dix ou douze , dans l'état de papillon, le relie du temps elt donc nccelîaire pour la perfec- tion de la féconde génération. Si l'art vient à l'accélérer , il eh. pro- bable que ce fera au préjudice du ver , qui fortira de l'œuf avant le terme fixe par la nature; & fi l'art , au lieu de deux générations , en pro- duit trois, la dernière fera encore plus foible que la ieconde. V E R Maintenant, je vais examiner en économilte; i°. s'il elt pollihle de faire deux éducations de vers à foie dans la même anné ; z". s'il elt avan- tageux de l'entreprendre ; 30. s'il elt utile de propager l'éducation des vers à loie dans les pays du Nord. Je ne dis point qu'il foit phyfi- quement impoihble de faire dtnx éducati jns de vers à foie , mais au'il efr impofTible d'avoir une fecoide éducation avec les avantages de la premiè;e. Bien plus, j'ofe avancer que c'elt perde l'on temps, & s'ex- pofer a être obligé de renoncer à cette branche d'economie, pour les années fuivantes. Voici fur quoi je fonde mon op'nion. Première d.jfficulté par rapport aux arbres. Le mûrier ett le lcul arbre, dont la feuille puille nourrir le ver à loie, & lui fournir la matière propre à file; (on cocon. 11 elt inutile o'in- filter fur ce fait, tout le monde en convient. Si le mûrier clt le feul arbre <\u\ donne des feuilles propres à la nourriture des vers à foie, le cultivateur elt dor.c intcrelfe a le mé- nager, & lu; tout ù ne pas l'épuifet par une féconde cued.ette de fes feu'lles. Les amaceurs de nouveautés regardent ceci comme un paradoxe , ou comme un ancien préjugé.. Il faut les convaincre. Le mûrier elt un arbre utile, dont on a fait ailR un arbre d'agrément , à caufe de la beauté de Ion feuillage. Qu'on le compare avec celui qui elt dépouillé tous les ans , il paroitra en meilleur état que lui. Le dépouillement de les feuilles lui elt donc nuilibie! Ce fait clt li certain, que les agricul- teurs intclligens taillent les n.uriers qui en ont befoin , aulhtôt qu'ils font depoui.lcs, arm qu'ils ayent moins VER de feuilles à poufler , & que les jeunes faons puillènt fe fortifier par la fé- conde fève. Or« fi au lieu d'une cueillette on en fait deux, le mûrier donnera une Irôifième feuille dans la Blême année, par conséquent ce lera un effort de kve qui tournera à fon préjudice, puifque la fève qui pro- duit de nouvelles feuilles , fera en diminution de celle qui auroit for- tifie les nouvelles poufies. L'arbre s'aifoiblira , buiflbnuera & périra peut- être au bout de deux ou trois ans. Un arbre fe nourrit par les feuilles comme par les raines. Les feuiiies font des fuçoirs par lefquels la pl.inte tire de l'air les piimipes qui forment la fc've defeend^nte. Les racine f a* borent &: attirent les élémens de la fève montante. Ainfi , comme dit RI. Bonnet, « les végétaux font « plantes dans l'air, a -peu -près v comme ils le font danu la terre. Les » feuilles font aux branche , ce que » le chevelu eff aux racines. L'air » eft un terrain feitiJe oii les Luilles » puifent abondamment des nourri- » cures de toute efpèce ». D'après ces ventes, il eft confiant que le dépouillement des feuilles eft nui- fiole aux arbres, puiiquVn le prive d'une partie des organes qui leur tianfmettent la nourriture! dont ils ont befo'n. Deuxième difficulté par rapport à la qualité de la nourriture des vers. IL. s qu'ils font éclos , ils ont befoin de manger ; il fa> t d ne leur dii- tii.ncr une feuille très-tendre. Ou la i ot.ver à l'époque d'une féconde couveei Les dei n« is arbres d ; lés fout les Ceul qui ay nt une feuille naifTmte :ira-t-on la cueillir a peine ici tie du bouton? CV fi le moyen dtépuifei l'uibrc, & l'txpolei ï ■■ VER 6?i rir l'année fuivante , en lui étant les feuilles qui alloient féparer les peitcts. Les fommités des prerr, arbres cueillis peuvent fournir ques feeii'es tendres; mais faffifont- elles julqu'a la fécondé mue? ha- chera-t-on la feuille: Cette o] tion la divifera fans la rendre o'n.s tendre. A l'époque d'un couvre , qui leroit dans le courant de juillet, la chaleur cÛ exccfïive, la ieeherefle fouvent tï : ; la feuille eu mûrier t'oit donc être très -dure : les vers en manderont peu & lentement; p^r conféqt l'ur c iiïeno fera plus prof que celle cie vers d? la première couvée. A c t inconvénient , il faut ajouter Celui des orages & des touffes. J'a; dit plus haut combien ils soient nuifiules aux vers. '1 roijiéme difficulté. Défaut dis per- fonnes necejj.ures peur une féconde édu- cation. A l'epoque de la première éducation des vers à foie , qui com- mente en mai & finit en juin, il n'y a pas des travaux preflàns à faite d ns h s champs; on peut dore fe livrer a l'éducation ces vers a foie, fins que les autiesohp ture en fouitrent. Les te "ient les vers à foie; les hommes vont cueillir lafoui le& cherclu ri., bn pour la monte e. Lc-n ant le temps 'éducation , tout le monde eft occupe aux vers .1 foi ■. La coite des co.ons cil à peine finie, oue naifon demande des bas :' il faut enfuire mi attre les '. ns occupation 1 : vie. A tette même une partie Femmes efl occupée 211 tii de la loie, les jeunes perfonnes à tourner le dévidoir; ce travail étant 672 V E R fini , tout le monde patte au mou- e de li foie où il tft occupé pendant tout l'hiver. Le battage des grains eft a peine fini que la ven- dange approche, enfuite la cueil- lette de1; noix, des châtaignes, olives ; la récolte du farraiin , des pommes de terre , &:c. Trouvez donc du' monde qui puifîe (e livrer à une féconde ou troifième éducation du vers à l'oie , fans que les autres ré« dtes en fouffreat, Il faut encore confidérer, que les «pfonnes qui ont luivi une édu- âon de v.rs à foie , ont befoin de le livrer a des occupations, qui leur permettent de reipirer un a'r pur. Celui des ateliers, malgré toutes les attentions de la propreté, eft toujours chargé de méphitifme ; . quand on le refaire continuclle- roent, on peut en être incommode; & je fuis perfuadé, qu'une perfonne qui pafferoit quatre ou cinq mois à faire des éducations de vers à foie, courroit le rifque de tomber ma- lade, pour avoir rcfpiré un mauvais air pendint longtemps. En fuppofant qu'on eût affi{ de personnes pour entreprendre une -fé- conde éducation de vers à foie , feroit-il avanu<;eux de It fin? Non : j'ii déjà démont! é combien un fécond dépouillement étoit nuifible aux. mil- liers. J'ajouterai encore , qu'il feroit même à propos de leur accorder du repos à la troifième année, bien loin de les dépouiller deux fois : lorfque la taille a été un peu forte , il ne faudroit pas les effeuiller l'an- née qui la fuit, afin de donner aux pouflés le temps de fe fortifier. Four faire une féconde éducation fans cueillir deux fois les mûriers, on pourroit en avoir de relevé : mais VER pourquoi multiplier las travaux ? Ne vaut-il pas mieux reunir ces deux éducations dans le temps où l'on trouve avec facilité des per- fonnes pour s'en occuper r Lrt-ce le local qui manque ? Si les moyens ne permettent pas de l'augmenter , il faut favoir fe borner, & ne pas entteprendre plus qu'on ne faire. C'elt une mâuvaife tion que celle de vouloir trop bradée L'économie rurale eir une forte de commerce qu'il faut pro- portionner avec fes faculté, & les talens , fi l'on ne veut pas fe rui- ner. Le naturalise dit : par les fe- cours de l'art , je puis avoir tro:s générations de vers a foie dans la même année ; donc je puis faire trois éducations & avoir trois ré- coltes de cocons. Cela eft vrai. .Mais l'economifte doit dire : une bonne éducation fuffit , il eft avai.- tageux de l'entrepiendre , de la fuivre avec foin , on eft prefque allure du fucces. Quant à une féconde , comment la nourrir lins nuire a ix arbres ; comment la gouverner uns porter préjudice aux autres produc- tions de la terre qui demandera nos foins? Il n'y. a donc aucun avan- tage à l'entreprendre- Laiiibns les amateurs de nouveautés exercer leur curiofitc fur ces objets. La foie eft un objet de luxe ; faut- il lui lacritîer ceux qui lont de nécellité ? Tout le monde re- pondra : non. Voilà cependant où nous conduiroit le fyfterrie de cer- tains éducateurs de vers a foie. Mul- tiplie! les mûriers, à la bonne heure : nuis jamais au préjudice des arbres, dont les productions nous lont ne- ceffaires. J'ai vu des cultivateurs lu- crifier tout aux mûriers, en faire des VER des plantations dans des terrains qui ne pouvoient plus donner d'autres production* , parce que les arbres étoient trop rapproches. J'en ai vu d'autres arracher des noyers pour les remplacer par des mûriers. Voilà le plus mauvais ivftém- qu'on puifle imaginer. Un noyer dans toute fa force vaut dix mûriers pour le pro- duit; & dans un ménage, l'huile tir bien plus néceiïaire que la foie. On pejt me dire que l'ufage de la (oie eft très-commun; que nous fommes obligés d'en faire venir de "étranger. A cela je réponds , qu'il leroit à délirer que le luxe eût des bornes ; & alors la foie que nous récoltons pourroit fuffire. Cependant il ne faut pas s'imaginer que la foie de 1 rancc puifTe remplacer dans nos fabriques l'organfin de Piémont, ni les belles foies de Nanldn ; leurs qua- lités dépendent du climat. D'ailleurs, fi nous retirons des foies de l'étran- ger , nous les renvoyons ouvrées drns toute l'Europe, ainfi que bien d'autres productions de-notre fol. ■Serait -il avantageux de propager "éducation des y ers à foie dais t'es pays du nord de la France ? Obfervez que je n'attaque pas la puflibilité de cette partie d'économie dans les pays que je viens de citer. Je crois que par les femis on pourroit élever des mûriers, & en quelque forte les na- turalifer au nord de la France comme au midi ; par confequent on pour- roit y taire des éducations de vers a foie. Mais i! s'agit de lavoir fi cette partie économique feroit auftï avantageule au nord comme an midi. Je ne le crois pas. Voici fut quoi j'éta- blis mon opinion. Le minier eft un arbre originaire des pays chauds; en le propageant dans des pays fioids , Tomt IX. VER 673 il exigera plus de foins , il fera expofé à plus de dangers, furtout à ceux de li gelée, dont les fuites lui font très-funeftes. Le mariât vient par-tout , dit- on; cela eft vrai ; ma:s il Lut faire une grande différence entre végét. r & proïpérer, entre les feuilles provenant d'une bonne ou d'une mauvaife végétation. Le mûrier vie-nt en Prude comme en Provence & en Languedoc , mais il végète en Prufle & profpère en Provence. La qualité de la feuille influe beaucoup plus fur la bonne éduca- tion des vers à foie, que le climat où ils font élevés. Par le Tecours de l'art , les vers à foie peuvent rel- feritir par-tout le degré de chaleur du climat d'où ils font originaires; cependant avec beaucoup moins d'a- vantagé, parce qu'il faudra les tenir exactement renfermés dans les ate- liers, afin de ne pas perdre la cha- leur des poêles ; & alors l'air fe vicie, n'étant pas renouvelé. AL;. 0:1 ne peut pas remédier de même à la qualité de la feuille , dont la bonté dépend abfc'ument du climat. La grande ciialeur loutenue & fans pluie, qui règne dans les climats mé- ridionaux , épure la lève ; la feuille du mûrier eh. nourrie par des fucs plus raffinés , & le principe foyeux n'eu1 point noyé dans une levé trop aqueufe. Dans les pays du nord au contraire , où les pluies font fré- quentes au printemps , & la chaleur tres-douce , la végétation en général eft belle , les feuilles du mûrier font grandes, bien vertes, remplit- jus , parce que la fève eft très- aqutufe, la chaleur ctant trop foible pour faire évaporer en partie l'eau mêlée avec la fève. Il en eft de même de tous les végétaux : le* Q qqq 674 VER fruits , quoique très-beaux , ont beau- coup moins de faveur que ceux des pays méridionaux. Or, fi dans le. nord la qualité des feuilles du mû- rier ne peut pas égaler celle des feuilles du mûrier du midi , les co- cons des vers à foie feront par con- fcquent inférieurs : ainfi on ne peut fie promettre qu'une loie d'une qua- lité médiocre , dont le débit fera p*u avantageux , & ne dédomma- gera pas des frais de l'éducation des vers à foie. Les gelées tardives font encore un inconvénient très-a cramdre dans les pays du nord, où malheureufe- menc "elles font fréquentes. Llles peuvent arriver au moment où tous \"ER les mûriers font feuilles, & alors il faut abandonner les vers éclos. Ces gelées nuilent au mûrier pour les années fuivantes , en attaquant les fommités des jeunes pouffes , qui meurent par l'effet de la gelée , de forte que la fève étant arrêtée, les branches pouffent latéralement , & l'arbre builionne-. La bonne qualité de la foie dé- pend de celle de la feuille uu mû- rier; celle-ci du climat. 11 faut d