X'^.T ^ '■-.<> rvT •>^- >, Z< iHatstiiit. San» bonn<« Figur^f, plut d'HUioire BatureUt 4r*tlh'|K<'« on bitn l'on retombera dtna I« chaos! De FÎMru&e, BmU^iùi mm>\€r$ei, HCMtf* •> / Jz^< (/vra^-on. I L'oiivrag: iii-4'' «era composé de^JSrlv.-.isoD« enviroo. Chaquo livraison, <]ui paraîtra exactement tous Ie< mois à dater du i" septembre iSaS, contiendra cinq plaïkr! Iilhogrnphiéei par l'auteur, tirée), sur beau papier vélin d'Annonav, et scigneiucment colorié». Le texte, sur papier vélin satiiiû , caractères neufs de Didot , interlignés, accompagnera chaque livraison. Il >vr* ordinairement composé de deux «u trois feuilles d'impression. On ne conservera point d'épreuves en no'r. I'r>[\ DE LA SOUSCRIPTIOV: A Paris et 2i Marseille. . . . . 3 ' ., Franc de yort, par la poste, pour jcs o<'|iai'ten)cos uc la rraucs 8 3o Id. ' id. puiir l'Etranger , 8 5o A Paris et in Marsei Pranc de vart , j>ar la Id. id A PARIS, tbezLeVRAlLT, Libr., rue de la Harpe , n" Si ; et à Strasbourg, rue des Juifs, n* 33. ' Al'SCHF.R Eloy et V" or. Boisjolin, I.ibr. , rue de l'Ecole de Slédecine , u* 3. -OL'SCRIT: ( Ul'Foin et U'OCCAOE , libraires i et même maison i» Amsterdam. I TBtUTTEL et WuRTZ, Libraires i et mtme maison à Londres cl k Strasbourg. A HAlt.SEIli.E, cbezrAuTBIJR,au Musée. Et che» les priocip. Libraires de la France et de l'Etranger. usa©. ,. .r;j iZK ;^M .A^-. &I. SMITH, 1885. %f^fi Mc^ii DE LA MEDITERRANEE ET DE SOrr ILÏTTOMIL *-*K- f m R 79 s. I. SMITH, 1885. o CRUSTACES D E HA MlBIf llliilll ET DE SON LITTORAL, Par Polydore ROUX, Sans bonnes Figures, plus d'Histoire naturelle Jesciiiilive , Ou Lien l'on retombera dans le chaos. De Fi:nuSSAC, Bulletin universel, a"^ sccl. , ocloh. iSiJ. A PARIS , Cliez LevrAULT, Libraire , rue de la Harpe , n** 8i ; et h Strasliourg , nie des Juifs , u** 33. Al'SCUER Eloy et V*e DE lioiSJOHN, Libraires , rue de l'Ecole de Mt decine j n** 3. DuFOUR et d'OcCAGIVE, Libraires; et m<-^me n>niâou h Amsterdam. TreUTTEL et WuRTZ , Librairts , et mt^me maison h Londres et h StrabLoiirg. A MARSEILLE, Cbez l'AuTEUR, au Mus^e. — Et clic/ les prinri|iaux Libraires de la France et de l'Etranger, ijsa^B. ÎIIBSEILLE. — IMPRIMERIE d'aCHAKD , EUE SAINT-rEEREOL , n" 64. Ord. DÈCkVOBES , DECJPODJ ; Fam. BRACHYURES, BRACHYURA. Tribu TRIANGULAIRES, TRIGONA. Car. ( T'ojez l'Introduction. ) Genre LAMBRE, LA MB RU S. Lambrus. Leach, Desmarest. Parthenope. Fabriciiis , Latreille , Lamarck , Bosc. Cancer. Linné , Her'bst. CinACTÈRES. — Antennes extérieures simples, très-courtes, tout au plus aussi longues que les pédoncules des yeux , inse're'es sous eux dans une e'chancrurc du bord inférieur de leur orbite , ayant leur pédoncule aussi long que leur tige et leur second article le plus grand de tous. Keaa: porte's sur un pe'doncule court et gros. Pieds mâchoires extérieurs ayaul leur troisième article plus long que le second et e'chancre' du côte' interne pour l'insertion du suivant. Pieds antérieurs surpassant en longueur plus d'uue fois celle du têt, c'tcndus eu au'-Ie droit, terraine's par des pinces trièdes dont les doigts sont comprimés, pointus et courbés angulairement en dedans, les autres pieds courts. Régions de la carapace très-prononcées. Abdomen des mâles composé de cinq articles dont le troisième est le plus long • celui des femelles ordinairement de sept. La longueur des pinces, et le nombre des anneaux de l'abdomen , qui n'est que de cinq chez les mâles, sont les caractères principaux dont s'est servi M. Leach pour distinguer, sous le nom générique de Lambrus, plusieurs 289^2 OjyI. Décapodes, Fam. Brachyurks, J/'i(&. Triangulaires. Cruslacés qui composaient précédemment celui de Parthenope dans la mé- thode de Fabricius et dans celles de Lamarck et de Latreille. Ce dernier genre est aujourd'hui restreint à la seule espèce exotique nommée Horrula. Les Lambrcs se rapprochent des Euiyiiomes par les aspérités dont leur têt est couvert, et par l'inclinaison interne des doigts de leurs pinces qui forment un an"le avec la main, mais ils en diffèrent par le mode d'insertion des antennes, et par le nombre des articles de l'abdomen qui , chez ces derniers, est de sept dans les deux sexes. Les Lambres ont leur carapace ainsi que leurs pinces couvertes de tuber- cules plus ou moins épineux. Leurs moeurs sont douces et tranquilles, car la «rande dimension de leurs serres doit cêner leurs mouvemens. Ils vivent sé- dentaires parmi les rochers qui sont à de grandes profondeurs. Jusqu'à ce jour on n'avait point encore acquis la certitude qu'il y eût des Crustacés de ce genre dans la Méditeri'anée. J'en connais sept espèces vivantes : six viennent de la mer des Indes j une de ces dernières est inédite. LE LAMBRE DE LA MEDITERRANEE. LJMBRUS MEDITERRANEVS: Nobis. PL. I. Fig. I, mâle; 2, aLdomen du mâle; j, abdomeu Je la femelle. L. Tcsla spinosa^ brachiis îongissimis j crassis, ciuadratigulatis , spi~ nosissimis, ramosis , dentatis , suhtîis tuberculatls; cauda spinoso-muri- caia; mauihus triangulanbus ; pedibus levibus ;Je/noribus spinulosis. Ord. Décapodes, Fam. Erach\tjres, Trib. Triangulaires. Eurynome Aklrovandi. Risso ,hist.nat, JeTEurop. méricL tom. 5,pag. 22 (i). Cancer macrocLelos. Ilerbst, pog. 2^4, pi. ig,Jig. 107? Id. Seha, mus. 3, tab. 20, Jig. 12? Id. Aldrovande , lib. 2,pag. 2o5, tom. 2? M. Latreille clit (2) avoir reçu de M. Bonnelli un Lambre de la Médi- terranée qu'il soupçonne être la seconde des deux espèces figurées par Aldrovande, lib. 3 , pag. 2o5; il le considère comme très-voisin du Can- cer Macrochdos d'Herbst, tab. 19, fig. 107, mais celui que je décris en diffère principalement par les proportions de la carapace qui est plus large que longue, et par le renflement de l'extrémité des pinces. Cependant, Bosc, qui n'a probablement ^^d\\\\. vu en nature le Crustacé d'Herbst, le mentionne sous le nom générique de Maia , et l'indique, sans doute d'a- près cet auteur, comme se trouvant dans la Méditerranée. Tout le corps du Lambre dont il s'agit ici est sans poil, la carapace est cariée et rugueuse 5 des piquans, surmontés d'autres petites épines, en occupent le tour, et composent sur le dos trois rangées longitudinales j celle du milieu se divise , vers le front , en deux parties. Les pinces très- longues, quadrangulaires, comprimées, trièdres à leur extrémité, sont couvertes en dessus de fortes épines dentées et rameuses, et en dessous de petits tulDcrcules. Les jambes sont lisses, excepté les cuisses qui ont (1) M, Kisso a bît'ii voulu ni'assiirer que sou Eurynome yiliîrornnJi clait le nit>nie Crtistaci^ que celui que je décris sous le nom de Lainbrus Medilcrrimi'us , mais que n'ayntit eu sous les veux (]ue de très- jeunes individus il n'avait jm reconnaître que ijuatre tablettes couii>osaut la (jueue de la lemelle qui se partage , ainsi qu'il le jjense , eu un plus grand nombre d'articles lorsque l'individu graudic. (2) Nouv. Dict. d'IIist. Xat., Deterville, toui. S.j . pag, 5CJ. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Triangulaires. une rangée latérale de piquans. La couleur de ce Crustacé est un roux légèrement rosé sur la carapace, plus foncé sur les pinces, et d'un brun rougeàtre sur les pieds. Les ongles sont couverts d'un duvet brun ( i ). Ce Crustacé remarquable a été péché plusieurs fois près d'Antibes, et aux environs de Toulon. Il est rare dans la mer de Nice. Il paraîtrait que ce Laml^re ne peut se plaire dans toutes les localités. Il est certain ciu'il se tient constamment parmi les rochers coralligènes. La débilité et la forme de ses jambes m'autorisent à penser que ses habitudes doivent être indolentes, et qu'incapable de poursuivre avec avantage une proie ^ il ne doit se jeter que sur celles qui passent à sa portée. Selon M. Risso, ses œufs sont nombreux et d'un rouge vif. (i) Il est \ remarquer que le tirage ayant reuversé le dessin , la pince droite se trouve à gauche. Ord. décapodes, DECJPODA; Fam. BRACIIYURES, BRJCIIYUBA. TRfBu CRYPTOPODES, CRYPTOPODA. Car. {Voyez l'Introduction.) Genre MIGRANE, CALAPPA. Calappa. Risso, Fnbr., Desnu, Leach, Latv., Lamarck, Bosc. Cakcer. Linii., Herbst, Caractères. — Antennes extérieures et internes semblables à celles des Crabes propre- ment dits. i'eux portes sur des pe'donciiles courts , peu éloigne's l'un de l'autre. Troisième article des pieds mâchoires extérieurs se terminant en pointe. Pinces e'gales, très-grandes, comprimc'es, ayant leur tranche supe'rieure très-eleye'e , en cretc, s'adaptînt parfaitement aux bords exte'ricurs du têt, de manière à couviir toute la re'gion de la bouche j les autres pattes courtes et simples. Carapace courte, convexe, plus large poste'riouremcnt i]u'anle'rieurement , et formant, en arrière, une voûte sous laquelle sont cachc'cs les pattes poste'ricures dans le rcjios. Un crâne très-bombé, des serres comprimées en crête et s'adapt.nnt parfai- tement aux bords extérieurs du tèt, de manière à couvrir toutela région de la bouche, font facilement reconnaître les Crustacés qui appartiennent au genre Migrane. Ils forment avec les OEtlwes de M. Leacli, un petit groupe dont M. Latreille a composé sa tribu des Crypiopodes. Les Migranes sont voraces; eiles habitent les fentes des rochers, et ne s'ap- prochent que des rivages qui avoisinent de grandes profondeurs. On en connaît neuf espèces; huit vivent dans les mers d'Amérique et des Indes orientales j une seule se trouve dans la Méditerranée. Ord. Dcc-VPODES^ Fam. BuAcnYURESj Trib. Csyptopode*. LA MIGRANE GRANULÉE. CJLAPPJ GRANULATA. PL. II. Fig. I, femelle; a, abdomen du mâle; 5, abdomen de U femelle. C. Testa carnea , tuberculata, ruhro guttata^ angiiUs posticis octo- dentatis ; manibus cristatis. Calappa grauulata. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Cancer granulatus. Id. Id. Cancer beracleolicus. Id. Desmarest, Considér. gén. sur les Crustacés , p. io8. Risso, Crustacés des eiwirons de Nice, pag. i8. Risso, Ilist. liât, de l'Europe mcrid., tom, 5, p. 3o. Cuvier, Règne animal, tom. 3, pag. 28. Latreille, ISouv. Dict. d'Hist. nat , 2"^« édit. ,p.6oi, pi. A 26, f g. 7. Latreille, Hist. des Crustacés (Buffon de Sonnini), tom. 5, pag. 392 , pi. 43 , fig 7. Lamarck, Anim. sans vert., tom. 5, pi^g- 266. Fabricius, Syst. eut., 4oG, 29. Base, Hist. nat. des Crust., a™" édlt. (Buffon de Castel), 1828, tom. i , pag. 21^. Herbst,pag. 200, tab. 12, fig. 'jS et 76. Encjclop. métliod., tom. 6, pag. io4, sp. 54« Linné, Syst. nat. mus. lud. ulr., 449* Aldrovande , lib. 2, pag. 190. Jonston, tab. 8, fig. 2 et 3. Cancre Migraine ou Ours. iîo«^e/ei, édition franc., livre 18, pag. 404. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Tiib. Cryptopodes. Ce Crustacé, que Belon et Akliovande rapportent au Crabe d'IIera- clee ( ville sur la Propontide ) des anciens , a été mentionne par presque tous les auteurs qui ont écrit après. Il est connu par les Provençaux sous le nom de Gaou de mar ( Coq marin ); les Italiens le nomment GaUo; ailleurs Migrano ( Grenade), quelquefois Crabe honteux à cause de la forme de ses pinces, et parce qu'il semble se cacher derrière ses larges mains en les contractant. Le tét de cette espèce de Calappe est large, très-bombe, traversé par quatre sillons longitudinaux; entre chacun de ces sillons sont des protu- bérances tuberculeuses d'un rouge carmin. Le front est terminé par deux petites élévations. Les bords sont découpés par sept dents, dont trois cour- tes et obtuses, et quatre plus fortes et aiguës vers l'angle postérieur, avec deiLx autres plus petites tout-à-fait en arrière. Région hépatique posté- rieure et pinces fortement granulées: celles-ci dentelées, en crête, poi- leuses sur leurs bords, aplaties et épaisses. Une belle couleur de chair s'étend sur ce Crustacé; les bords latéraux et postérieurs de la carapace sont jaunes, de même que les pattes; l'extrémité des ongles est brune; le dessous du corps d'un blanc d'émail. La femelle est quchpiefois moins colorée que le mâle. Risso fait mention d'une variété à tét coloré de rose pâle, sexdentée postérieurement, à pattes blanchâtres et ongles bruns. Les Migranes ont dans leur marche une sorte de gravité, qui, jointe à l'éclat de leurs couleurs et à la singularité de leur forme, en fait un de nos plus beaux Crustacés. Elles montrent autant de fermeté dans le dan- Ord. Décapodes, Fe élargis et aplatis en forme de lame j)lus ou moins ovale et cilic'c sur les deux Lords. Yeux plus gros que leur pc'doucule qui est court : deux fissures au hord supérieur cl pos- tc'rieur de chaque orbite. Abdomen de la femelle large et de forme ovalaire , composé de sept articles : celui du malt plus ou moins étroit composé de cinq. Carapace plane , ayant son diamètre transversal un peu plus grand que le longitudinal , avec ses régions viscérales assez bien indiq\iées. Bords latéraux antérieurs de la carapace en dcmi-ccrcle Et découpés en dentelures p'u."! ou moins Donibreuses f 5 à 7 ). Le bord postérieur tronqué transversalement avec cchancrure de cliaque côté pour l'ailiculatiou de la patte postérieure. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Nageurs. Ce gpnre comprenait naguères un grand nombre d'espèces, dans la méthode de M. Latreille ; mais M. Leach en a retiré, sous le nom de Lupa , celles dont les bords latéraux antérieurs sont munis de neuf dents. Il a aussi créé le opnre Portitmnus BM(iae\ M. Latreille a substitué, à-propos, le nom de Pla- tjonichus, dénomination moins identique avec celle de Fortunus. Les carac- tères de ce nouveau genre sont principalement fondés sur la formes des tarses qui, à partir de la seconde paire de pieds, jusqu'à la quatrième inclusivement, ont une forme comprimée qui se rapproche de celle des nageoires postérieures : d'autres considérations déduites de la forme de l'ongle ovp»le de la cinquième paire de pieds, selon qu'elle est ou n'est pas pourvue dans son milieu d'une côte longitudinale, ont servi au même auteur à établir d'autres divisions gé- nériques. La plupart des espèces de Fortunes vivent en société : il en est qui se tien- nent dans les fonds vaseux ; d'autres font leur séjour parmi les rochers couverts d'algues; quelques-unes habitent la haute mer, et n'ont pour se reposer que les bancs (loltans de l'espèce de fucus connue sous le nom de Raisin des tropiques où pullulent plusieurs espèces de Talitres et lYJlphées dont il est pi-obable qu'elles se nourrissent. Les Fortunes sont aussi avides de petits Mollusques, de Poissons et d'Annélides. Ils font, dit M. Risso, plusieurs pontes par an , ou peut-être est-ce la même espèce, et non les mêmes individus, qui pondent à diverses époques de la belle saison? Ces Crustacés sont quelquefois attaqués par de petits Caligides qui vivent en parasites sur leurs branchies. Ils ne man- tjiient pas d'agilité, ils nagent avec grâce, et peuvent, les pattes étendues, se soutenir à la surface de l'eau, sans bouger. On trouve des Fortunes dans toutes les mers; ils y sont abondamment répandus. Ou ne fait pas grand cas de la chair de ceux de la Méditerranée. Ord, Décapodes, Fani. BRAcnvuKES; Trib. Nageurs. LE FORTUNE A LONGUES PATTES. PORTUNUS LONGIPES. PL. IV. Fig. I, mâle; a, abdomen de la femelle. P. Testa niherrima, utrinque inœqualiter qiiinque dentata jfronte si- nuata; carpis glabris^ pedibus longissimis. Portunus longipes. Risso, Hist. nat. des Crusi. des environs de Nice, pag. 3o, pi. i,JIg. 5. Id. Jd. , Hist. nat. de VEur. me'rid. , tom. 5 , pag. /\. Id. Desinarest , Consid. ge'ne'r, sur les Crust. , pag. g5. Id. Latreille , Nom>. die t. d'Hist. tint., a™* édit. , t. 28, p. 5o. Id. EncjcL métlu, tom. 10, i^^ part,, pag. 192, /t" i^. Les pattes de ce Fortune, que M, Risso a décrit le premier, sont pro- portionnellement plus longues que celles des autres espèces du même genre. Elles sont grêles et ornées d'une arête longitudinale. La lame na- tatoire de la dernière paire est étroite, lîordée de cils jaunâtres, ainsi que les articles qui la précèdent. Le têt est entièrement glabre sur sa moitié postérieure j linement chagriné sur la partie autérieui'e de la carapace Onl. Décapodes^ Farn, Brachydres, Trib. Nageurs. qui est légèrement lîombe'e; celle-ci est transversalement divisée par une forte impression. Son front est partagé en quatre loljes o])tus. Cha(|ue bord latéral est muni de cinq dents inégales dont les trois postérieures plus aig.iësj la pénultième un peu plus courte que les autres. La forme des serres diffère : celle de droite et la plus grosse ( i ) ; le troisième article est triangulaire, le quatrième armé de deux pointes, le cinquième d'un aiguillon. Sa couleur est d'un rouge lacqueux (2), légèrement tacheté de jaunâtre, particulièrement sur les pattes qui sont d'une teinte plus pâle. Le dessous du corps est moins coloré que le dessus. Le pénultième article de la queue du mâle plus long que large, gris; le dernier étroit, alongé est d'un rouge sanguin. M. Risso dit que la femelle a, dans le tems des amours, deux grandes taches d'un rouge fouce sur la partie nniérieure du têt. Ses œufs sont de couleur aurore, et éclosent depuis juin jusqu'en sep- tembre. C'est dans les trous des rochers profonds que ce Fortune me ^^^l'^ît vivre solitaire. Il est rare d'en pécher plusieurs h-la-fois, et la sécurité dont il jouit, dans les antres qu'il habite, augmente la difticulté de se lo procurer. fl) Il est \ remarquer <]nc le tirage des planches renversant ie dessin , la jiince droite *t troure à gaticlie. (2) C'est sans doute pour avoir fait sa description sur un individu desséché que M. 1 atreille dit, Nou». dict. d'Ilist. uat. , a'"' édit , pag. 5o , que les couleurs du Porlune tongi/yîile re»t,enil>lent h celle, du Fortune de Romlclet. Le premier les a dua rouge foncé brillant, celle* du second «ont, au cou- traire, Lruues et p;Ues. Ord. DÉcAPobES, Fam. Brachyures, Trib. Nageurs. LE FORTUNE DE RONDELET, PORTUNUS RONDELETI. PL. lY. Fig. 5, mâlej 4j abdomeu de la femelle (i). P. Testa subtomentosa brunneo-pallida ; thoracis laleribus dentibus quinque , duobus posticis , penultimo prœsertim brevioribus^fronte inte- gerrimd ; carpis angulatis. Portunus Rondeleti. Risso, Cricst. des enuir. de Nice, pag. 26, pi 1 , fig. 3. Id. Id. Id., Hist. nat. de l'Eur. me'rid., tom. 5, pag. 2. îd. Id. Encycl. métJiod. , tom. 10, i^^ part. , pag. igi. Id. Ici. Latr.jNouv.dict.d'IIist. fiat.\, 2"^^ édit., t. 2S, pag. 4q- Id. H. Bosc,Hist. liât, des Crust. (Buff. de CastelJ, t. \,p. 280. Id. corrngatvis. Blainville , Faiin. franc. ,' pî. ^,Jig. 2. Id. arcuatiis. Leacli, Malac. podoplitli. Brit.,pl. S,fg. 5. Cancer jaarinus aVms. udldrov aride, Ub. 2 , pi. i-yS. C'est sans hésiter que je rapporte au Portiiniis arcuatus de M. Leach ^ qui écrivait sur les Crustacés des côtes d'Angleterre en mème-tems que M. Risso faisait l'histoire de ceux des environs de Nice, que je rapporte, dis-je, le Fortune dont il s'agit ici. Ce sentiment est d'ailleurs partagé par M. Latreille. Mais je m'abstiendrai de suivre l'exemple de ce d(,>rnier qui considère aussi comme identique le Portunus emarginalus du même auteur. (1) Il «st à rtinarfpii'r rpie le tiinge ■!?« |i1iiiif|ics mivcise U 'Icssiu. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trih, Nageurs. Le Fortune de Rondelet est peu bombe, sînue', couvert d'un duvet rubigineux. Son front est droit, entier, tronqué, poileux. Les bords laté- raux de la carapace sont munis de cinq dents (i) dont les deux postérieu- res et surtout la pénultième plus petites. Pinces inégales, glal^res, à troi- sième article taché en rledaus de rougeàtre, le quatrième armé en dessus d'une pointe, le dernier silloné avec des dents obtuses, noirâtres vers leur extrémité. Les pattes sont déprimées, inégales, parsemées de poils courts. Il est des individus dont le corps est tacheté de blanc, de gris ou d'autres teintes. C'est dans les mois d'avril , de juin et de septembre cpie la femelle porte de petits œufs d'un i^ouge brun. Ce Crustacé habite toute l'année dans les dépôts vaseux et peu profonds qui avoisinent l'embouchure des ports. Il est très-commun dans la Méditerranée et rare dans l'Océan. (i) M ni^âo ne lui reconnaît (]ue qnaîre dentelures j sans doute pour n'avoir pas jugé i-propos de tenir co-nj'li" delà [n'nultii-me pag. 4o5 , es! encore 5 tort indiqua com .le synonyme, car on aurait di\ remarquer que la (igure qu'en donne cet auteur présente au front des dentelures que n'a point le Portune qui nous occupe ici. C'est aussi par une erreur, peut-être de typographie , qu'on a uonimé , dans la Faune frani,aîse , pi. 4 i ''g* ^ , Petite Etrille , Portunus corru- iç-'itv ni) Crustacé qui est évidemment le mi?me que le Portunus lîondeleti.' snr la mi^me planche, le vrai PoriH-ms corru^'Jtus est |>lacé , d'antant plus mal-à-propos, sous le nom de Portunus puber^ que 6ur nue nuire planche , également sous le u" 4 i ^^ trouve indiqué et ligure le vrai Tortune dit de Castel) 1828, tom. \ ,pag. 287. Cancer niicleus. Herbst,pl. i,jîg. 1^ , i'^^ partie , pag. 8'j. Id. Id. Linné' , Lichtenstein. Araneus cnistaceus. Aldrov. , lib. 2, pag. 20a et Araneus marinus Crusta- ceus alius. Id. Id. Jonston, De exangnibus aqueis , lib. 4, pi. 6, fig. 9, 10 et 1 1. Il est peu d'auteurs qui n'aient fait mention de ce joli Crustace ; ceux qui lui ont donne' pour synonyme le Cancer macrochelos Ron- deletii d'Aldrovande, lib.2,pag. 200, se sont mépris, la figure dont il s'agit me paraît devoir être rapportée à VIlia ruguieuse. M. Risso a cru convenable de substituer à la dénomination de noyau , nucleus, celle de lisse, lœvigata , qui me paraît peu convenir à l'Ilia dont il s'agit ici, car si on la compare à d'autres espèces du grand genre Leucosie, on ne pourra certainement se permettre de la considérer comme lisse et luisante : par cette raison, j'ai dû rétablir le nom sous lequel cet Orbiculaire est connu depuis long-tems. Ord. Décapodes, Fam. Brachytjres, Trib. ORBictn:-AiRES. Le tèt de l'Ilia noyau est épais , très-dur, couvert de petits points ar- rondis qui , examines à la loupe, présentent d'autres granulations plus grosses, isolées, régulièrement distribuées sur la surface: cette surface est sillonnée par deux impressions longitudinales que précèdent ordi- nairement deux petits points jaunâtres. Le bord de la partie postérieure du tét est orné de deux proéminences obtuses ; plus haut , de chaque côté, sont placées deux pointes aiguës j le front est bidentéj les pinces fili- formes, à deuxième articulation fortement granuleuse ; les pattes grêles. Dessus du corps d'un brun roussàtre, dessous blanchàlre, luisant. Ce Décapode est extrêmement timide , il habite les moyennes pro- fondeurs coralligèues, d'où il ne sort que lorsque le hasard lui présente quelque proie facile à saisir. Il ne s'approche jamais des rochers du. ri- vage. On le rencontre rarement parmi les Algues si ce n'est en mars, épo- que à laquelle la femelle vient quelquefois y déposer des œufs nombreux d'un noir rougeàtre , qui éclosent en été : sa chair a peu de saveur. Ord. DÉCAroDES^ Fanu Brachyures, Trib. Orbictjlaires. L'ILIA RUGULEUSE, ILIA RUGULOSA. PL. VIII. Fig. g, mâle j lo, abdomen du mâle; ii, pince grossie; 12, portion du têt grossie. /. Testa nifescens rugulosa^ margine postico hicrenata suprà utrin- què dejitata; brachiis elongatis granulosis. Ilia rugulosa. Risso, Hist.nat.de VEurop.mérid., t. 5, p. 20. Leucosia Leachii . Id. , Journ. de phjsi. , octob., 1822, pag. 242. Cancei' macrochelos Rondeletii. Aldrovande , lib. 2 , pag. 200. Id. Id. Id. Jonston, tab. '],fig. 16. ( Cette figure me paraît avoir été copiée d'après Aldrovande.) L'Ilia ruguleuse ressemble beaucoup à l'Ilia noyau ; les ponctuations qui ont été disséminées sur la carapace de la figure, quoique grossière donnée par Aldrovande sous le nom de Cancer macrochelos Rondeletii , pag. 200 , sont une preuve bien évidente de la différence que cet auteur avait su reconnaître dans cette espèce qu'il n'avait point confondue avec l'Ilia noyau, représentée pag. 202. En effet, l'aspect des granu- lations du têt de la ruguleuse offre un caractère distinctif facile à saisir ; chez l'Ilia noyau ce sont de petits points arrondis , relevés, distri- bués assez régulièrement sur une surface finement chagrinée, tanchs cjue sur Vllia ruguleuse, ces granulations sont plus grosses, très-distinctes Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Orbiculaires. à l'œil nu, rudes au toucher et parsemées sur un fond entièrement lisse et poli. En comparant , d'ailleui-s , ces deux espèces ensemble , je remar- querais que les deux proéminences obtuses de la partie postérieure et in- férieure de la carapace sont davantage e'chancrées ; que les deux autres pointes latérales sont fortement émoussées, et qu'on distingue facilement les vestiges d'une cinquième protubérance placée entre ces deux poin- tes, qu'on chercherait en vain sur l'Ilia noyau : enfin , les sillons dorsaux qu'on voit sur cette dernière espèce sont à-peine distincts chez la rugu- leuse , et les pattes sont moins grêles. Le front est terminé par deux petits prolongemens obtus j le têt est coloré de brun roux mêlé de jaunâtre. C'est du golfe de Naples que j'ai reçu cette rare espèce; M. Risso a bien voulu me faire part que dans la mer de Nice elle vit retirée dans les Algues cohabitant avec les Alphées et autres Salicoques. Ainsi que toutes les Ilia , la rugukuse doit avoir des mœurs douces et des habitudes timi- des- sa nourritiu-e m'a paru se composer de Serpules, quelle doit sur- prendre à l'orifice de leur habitation et d'autres Annélides qui se tien- nent parmi les racines des plantes marines. Ord. décapodes , DECAPODA, Fam. BRACH YURES, BRdCHYURA. Tkibv notopodes, notopoda. Car. ( J oyez Untroduclion. ) Genre HO M OLE, HOMO LA. HoMOLA. Latreille , Leach , Risso. Thelxiope. Rajînesque. Cancer. Fabricius , Roé'in. Maia. Bosc , Latr. DoRippE. Risso, Lamarck. Caractères. — Antennes extérieures assez loQgucs ayant leur premier article gros et court; terrninc'es par uu filet se'tacc', glabre, trèi-menu j le second très-long; insëre'es sous les pe'doncules oculaires : les intermédiaires place'es au canthiis interne des yeux. Veux gros, globuleux, biarlicules par une espèce de ginglymc, porle's sur un pc'doncule mince se dirigeant late'ralcment vers l'angle du têt. Pieds-mdclioires extérieurs très-velus , les quatrième et cinquième articles presque aussi longs que le premier et le deuxième, celui-ci lobe' cxtc'rieurement ou e'pincux , le troisième très-court. Pincer longues dans les mâles, égales entre elles, d'épaisseur moyenne, terminées par des doigts assez courts. Pieds des seconde, troisième et quatrième paires alongc's, semblables entre eux, tous terminés par un ongle comprime', aigu, peu arque, et cilié' sur sa trancbe postérieure: ceux de la cinquième paire de moitié' plus courts, relevés sur le dos, ayant leurs derniers articles ployt's de façon à figurer une pince en crochet. Carapace plus longue que large , quadrangulaire , tuberculeuse ou épineuse surtout en avaut, bordée ou crénelée sur les côtés; le front uu peu avancé. C'est sous le nom de Thelxiope que M. Rafinesque cre'ait le genre dont il s'agit ici , en même temsque M. Leacli lui donnait la dénomination à'Homole que M. Latreille a adoptée : l'exeoaple de ce dernier fut bientôt suivi par M» Risso. Les Ilomoles se rapprochent beaucoup des Dorippes; elles en diffèrent principalement par le nombre des pattes dorsales terminées par un crochet, qui sont au nombre de deux chez les premiers et de quatre chez les derniers. Les Ilomoles habitent les plus grandes profondeurs rocailleuses et ne s'ap- Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Notopodes. proclient jamais de la côte: leurs habitudes doivent être actives et diligentes, bien que leurs pattes postérieures soient, îi-peu-près, conformées comme celles des Dromies , elles ne doivent point en partager l'indolence et la paresse qui , selon la remarque de M. Risso, peut permettre à des alcyons et des serpules etc. de venir se fixer et grandir sur leur têt : d'ailleuis la longueur des autres pattes ne s'opposerait pas moins à la présence de ces hôtes incommodes. Il me paraîtrait plus probable de penser que ces pieds dorsaux, terminés en crochet , leur servent à se cramponner dans les anfractuosités et les fissures des rochers où ces Crustacés font leur résidence ordinaire. Les anciens auteurs tels que Rondelet, Aldrovande, Jonston, etc., ont connu les deux seules espèces d'Homole qui vivent dans la Méditeri'anée : il paraît qu'on n'en a point encore rencontré dans d'autres mers. L'HOMOLE DE CUVIER. HOMO LA CUFIERI. PL. Yir. Fig I, maie; 2, son abdomen; 3, carapace et pinces de la femelle; 4, son ahdomeu; 5, pied-mâchoire et tige extérieure; 6, antenne cxlerienre et antenne intermédiaire 1/2 gran- deur naturelle; 7, œil; 8, crochet des pieds dorsaux de grandeur naturelle. H. Testa muricata^ rubro testaceo-carnea ;fronte spinis tribus elon- gatis; ccirpis longissimis spinosis piîosisque. Risso. Hist. liât, de l'Enrop. mérid., tom 5,pag. 34- Lair. JSoiw. dict. dliist. iiat. , 2"'^édiL, tom. i5, pag. 282. Risso. Crusl. des envir. de Nice, pag, i8. Desmarest. Cons. ge'ii. sur les Crus t., pag. 421. Aldrovande, lib. 2, pag. 179 et Cancer supinus Hippocarcinus similis , pag. 181. Jonst. De exangnibus aqueis , tab. 5 ,fig. 6. Homola Cuvieri. id. liispida. Dorippe Cuvieri, id. id. Hippocarcinus Hispidus. Hippocarcinus. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Notopodes. Si la deVlicace qui a ete faite à M. le baron Cuvier, de cette espèce de Notopode ne rappelait, avec orgueil, un illustre nom cher aux amis des sciences naturelles, je me serais permis de lui re'iablir celui d'IIip- pocarcin sous lequel Aldrovande et Jonston l'avaient déjà fait connaî- tre, mais d'un autre côte je craindrais d'embrouiller la science et je dois laisser sul)sister la dénomination par laquelle M. Risso a , le premier, de- puis Aldrovande , réveille l'attention des naturalistes sur l'un des plus remarqualiles Crustacés de la Méditerranée. L'Homole de Cuvier est le plus grand de nos Décapodes : j'en ai vu dont l'étendue prise du bout de la deuxième patte à l'extrémité delà patte opposée était d'un mètre i5 cent, la carapace du mâle que je décris à i6 cent, de long , 1 3 cent, de large ; les pinces sont longues de 5o cent. , les extrémités opposées de la deuxième jiaire de pattes sont distantes d'un mètre, 2 cent. : ces pattes ont seules 46 cent. La carapace de ce beau Brachyure est relevée , inégale , chargée de tubercules coniques ou épineux; plusieurs impressions profondes la tra- versent ; deux sillons longitudinaux s'étendent de chaque côté de sa sur- face supérieure. Les bords latéraux antérieurs offrent des protubérances fortement aiguillonnées. Le front est terminé par trois pointes qui for- ment un triangle, l'intermédiaire étant située plus bas que les latérales. Le premier article des antennes est épineux. Les pinces du mâle sont longues, arrondies, épaisses, épineuses, parsemées vers leur ext.rémité de faisceaux de poils rousscàtres : les pattes, un peu aplaties, sont aussi très-épineuses , particulièrement sur leur crête. Les doigts des pinces sont noirs. Un léger incarnat jaunâtre est répandu sur le corps de cette espèce, mais cette couleur prend une teinte rougeàtre en s'étendant sur les pattes. Les pinces de la femelle sont courtes , guère plus longues que le corps , et moins t'paisses que les pattes. Ord Décapodes, Fam. EnACHYunEs , Trib. Notopodes. M. Risso a eu raison de considérer cette Homole comme le Crustacé fini paraît occujîer le dernier degré de rëchelle géographique, comprenant de- puis la surface sèche de nos bords, j usques dans les vastes et profondes val- lées sous marines où règne une température uniforme d'environ dix de- grés: jamais elle ne s'approche de la côte, et si, forcée d'obéir aux vœux de la nature, la femelle abandonne un instant, pour venir pondre, les im- menses profondeurs de la Méditerranée, ce n'est jamais qu'à l'époque des plus fortes chaleurs et sur des bancs de rochers, plongés, à de grandes distances du rivage, à plus de cent mètres sous l'eau, qu'elle se permet de déposer des œufs qui sont d'un jaune pâle : on la prend alors au pa- langre. M. Risso qui a eu l'avantage de voir quelques individus vivans de ce rare Crustacé, dit que leur contenance est menaçante, qu'ils se relevaient sur leurs longues pattes marchant avec précipitation et ne cessant de re- muer vivement diverses parties de leurs corps, surtout les pinces dont ils faisaient battre les doigts. Le même auteur ajoute que ces animaux mou- raient peu de tems après leur sortie de la mer, et que leur chair est fort bonne à manger ( i ). Il paraît tpie , jusqu'à ce jour, cette Homole n'a été rencontrée que sur quel({ues points de la Méditerranée: Aldrovande l'avait reçue de Gènes 5 M. Risso l'a observée dans les environs de Nice ; on la pêche quelquefois à Toulon sur un banc sous marin à douze lieues de la côte , et elle a été aussi rencontrée à quelques lieues au large du phare de l'île de Pia- uler, dans le golfe de ]\Iarseille. Il est probable qu'elle a dû se montrer dans d'autres parages que j'ignore. (i) Les deux figures qu'Aldrovande donne du Crnstacé qui nous occupe représentent des mâles; la longueur de leurs pinces eu fournit la preuve; c'est, sans doute, la largeur de l'abdomen des mules de cette Homole qui a lait penser \ M. LatrciUe ( Nouv. dict. d'iiist. nat. , pag. 28^ ) , qu'on avait re- présenté deux femelK's d'espèces disseniLIahlcs , car il est !i remarquer qne cette partie du corps u'oftr» que peu de dll'tVrence dans les deux ser.cs. Ord. m£kVOm^,DECAP0DA;Ym. W^kCWi\iK^S,BRACHYURJ. Tridu quadrilatères, qUADRILATERA. Car. ( Voyez l'Introduction. ) Genre RHOMBILLE, QONOPLAX. GoNOPLAx. Risso , Leach , Desmar. , latr. , Lamarck. OcYPODE. Risso, Latreille , Bosc. Camcer. Linné, Fabricius , Herbst. CarvICtéres. — Antennes découvertes; les extérieures sétace'es, très-visibles, avec leurs trois premiers articles heaucoup plus gros que les autres. Les intermédiaires bifides à leur extre'mite', se logeant, replie'es dans l'e't.it de repos , dans une fossette au-dessous du chaperon. Yeux situe's au bout de longs pe'doncules qui s'e'tendent jusqu'aux angles cxte'rieurs du têtj ces pédoncules inse're's près du milieu de son bord ante'rieur, et se plaçant dans une gouttière. Pieds-mâchoires extérieurs rapproche's , ayant leur quatrième article inse're' à l'angle inté- rieiu: et supe'rieur du troisième qui est pentagone et transversal. Pinces alonge'es chez le mâle, la droite un peu plus grande que la gauche, portc'cs sur des bras très-longs, ayant la main un peu comprimc'e et non caicne'c. Les autres pattes gc'ne'rale- ment grêles , à articulations anguleuses, la première e'tant plus courte que la suivante et la quatrième la plus longue de toutes. Carapace Aé^nméc , en forme de quadrilatère transversal un peu plus large eu avant qu'en arrière, ayant, dans le milieu et son bord ante'rieur, une avance très-marque'e ou une sorte de chaperon. Les Rfiombilles sont très-voisins des Ocjpodes dont ils ne diffèrent prin- cipalement que par la position des yeux qui sont placés sur le côté du pédon- cule dans ceux-ci mais au sommet dans le premier de ces genres. Les Eriphies et les Potamophiles , qui appartiennent également à la famille dçs Quadrila* Ord. Décapodes, Fam. Brachycres, Trib. Quadrilatères. tères, ne se rapprochent du genre dont il s'agit ici qiie par le troisième arti- cle des pieds-mâchoires extérieurs qui est inséré à l'extrémité interne et supé- rieure de l'article précédent. M. Desmarest fait erreur en nous disant cjue les mœurs des Crustacés de ce genre n'ont pas été décrites , et qu'il est présumahle qu'elles diffèrent peu de celles des Gélasimes. M. Risso en a pourtant parlé depuis long-tems. Les Gélasimes sont des Brachyui'es (jui se tiennent le plus souvent à terre où ils se creusent des terriers pour y passer (pielquefois trois mois de l'hiver, tan- dis que les Rhombilles ne sortent jamais de l'eau et n'habitent que les grandes profondeurs de trente à quarante mètres. Il paraît que la Méditerranée nourrit dans le sein de ses eaux qtxatre à cinq espèces de ce genre; on n'en connaît qu'un petit nombre d'exotiques. Les an- ciens auteui's tels que Rondelet , Jonston et Aldrovande ne font mention d'aucun de ces Quadrilatères. M. Desmarest en décrit cinq espèces de fossiles. LE RHOMBILLE RHOMBOID AL, GONOPLAX RHOMDOIDALIS. PL. IX. Fig. I, mâle, 2, soQ abdomen j 5, femelle, 4 » son abdomen ; 5, mule jeune ; 6 , aulennc extérieure ; 7, autenne intermédiaire j 8, pieds-mâchoires extérieurs grossis ; g, portion du front grossie, vue en dessous. G. Testa lœvij luteo aureo, roseo commixto j frontc integerrima ; angulis anticis unispinosis ; hrachiis longissimis. Ord. Décapodes, Fam. Brach\xres, Ti'ib. Quadrilatères. Goneplax rhomboïdalis. Risso, Hist. nat. de VEiirop, mérid. , tom. 5 pag. 1 3 . Id. Id. Gonoplax Id. Id. rhomboïdes. Id. Id. longimanus. Id. Ocypode longimana Id. Cancer Id. Id. Id. rhomboïdes. Id. Id. Id. Id. Ciwier, Règne animal, tom. 3, pag. 17. Latreille , jS oui>. dict. dliist. nat. , 2.^^ e'dit. , tom. i3, pag. 295. Desmarest , Consid. ge'ne'r. sur les Criist. , pag. laS. Bosc , Hist. nat. des Crust. , 2™« édit. ( Buff. de Castel ) 1828, tû?7i. i,pag. 289. Lamarck , Anim. s. vert. , tom. 5 , pag. 254- Risso , Crust. des envir. de Nice , pag. 20. Latreille , Hist. nat. des Crust. et des Jns. {^Biiffon de Sonnini) , tom. 6, pag. 44 j pi- A^jf'g- 3. Fabricius , Sjst. ent. , pag. 4o4j n° ^9 et Mantiss. ins. , tom. 1 , pag. 3 1 8 , 11° 28. Herbst , lab. i,Jig. 12. Olivier, Encjcl. méthod. , tom,. 6 ,pag. i58 , ra" 33 , pi. 27 2, /g-. 2. Sulzer, Hist. ins., tab. Zi,Jig. 2. Ce joli Criistacé a les bras proportionnellement plus longs que ceux du Rhomhille à deux épines que j'ai également trouvé dans la INJéditer- ranée, sa carapace est aussi plus large, la partie antérieure en est davan- tage évasée et ses deux angles plus aigus. Il est facile de saisir ces distinc- tions en ayant les deux espèces sous les yeux; mais ce qui doit non moins em- pêcher de les confondre c'est cpie le Rhombille rliomboïdal est privé des deux épines latérales qu'on remarcjue chez l'autre espèce , et qu'enfin il n'en atteint jamais la grosseur. Letèt du Quadrilatère dont il s'agit est très-lisse, luisant, légèrement sinué au milieu, d'un jaune doré nuancé de rose. Les angles antérieurs Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Quadriiatères. sont prolonges en forme d épine 5 le front est entier, nu ( i ) , ëvase 5 les yeux d'un gris obscur; les pinces sont très-longues, à troisième article muni d'une forte épine, deux autres sur le quatrième qui est arrondi, le doigt supérieur est mobile , noir au milieu , l'inférieur de cette couleur seulement vers son extrémité. Les pattes sont aussi armées d'un aiguillon sur leur troisième articulation : tel est le mâle. La femelle est moins co- lorée , ses pinces sont courtes ; elle porte ses œufs en juillet. Le jeune mâle n'a que des teintes livides ; il i^essemble à la femelle. Les rochers submergés depuis vingt jusqu'à quarante mètres sont les localités où se tient constamment le Rhombille rhomboïdal. Sa démarche est aisée, il nage avec assez de facilité et s'approche de la surface de l'eau sans jamais en sortir. M. Risso a raison de penser que cette espèce doit vivre solitaire car il est rare d'en rencontrer plus de deux dans le même lieu. Elle se nourrit de petits Poissons , et de Radiaires qu'elle saisit et n'abandonne que lorsqu'elle se sent entraînée hors de la mer. Quoique connu depuis long-tems, sans doute, à cause de l'élégance de sa forme et de l'agréable distril^ution des couleurs de son tét , il n'est pourtant pas facile de se procurer ce Crustacé que les profondeurs où il se tient met- tent à l'abri de nos recherches. Ou ne le pèche que par hasard ordinai- rement accroché dans des filets que, sur la côte d'Italie et de Pi'ovence, on nomme vulgairement tys ou entremail. (1) Je u'ai jamais vu les longs roi'* tlotit M. Risso dit que le front de ce Crustacé est couvert. S'il en est ainsi cet accident devrait coustituer une variété remarquable. Ord. ST0MAP0DES,^r03/^P0/?^ ; Fam.UNIPELTÉS, UJSIPEL TA TA. Car. {Voyez l'Introduction.) Genre SQUILLE, SQUILLJ. Squilla. Fabr., Latr., Leach, Risso, Desmarest, Oliv., Lamarck, Bosc. Cancer. Linné , Herbst. Entomon. Latr. Caractères. — Antennes intermédiaires grandes, formées de trois filets sétace's d'inégales longueurs , re'unis à leur base sur un seul pe'doncule composé de trois articles. Antennes extérieures moins longues que les intermédiaires, simples, ayant à leur base ex- terne une écaille oblongue , foliacée, ciliée. Yeux OTOïdes , obliques, iransverses, snillans, portés sur uu pédoncule d'un diamètre moindre que le leur, iusérés très-près l'ua de l'autre. Appareils de la bouche trè-s-rrimpliqués. Les pieds mâchoires antérieurs formant deux grands bras avancés, terminés par une griffe mobile, ordin-iirement dentée on pectinée en son côté interne. Les quatre pieds suivans faisant partie de la région buccale, terminés par une main monodactyle. Carapace petite , mince , flexible , de forme trapézoïdale , marquée de deux impressions longitudinales. Corps fort long, plus large en arrière qu'en avant, formé de onze segmens ; le second, le troisième et le quatrième munis de pattes alongées , grêles, terminées par un petit article mince, triangulaire, cilié. Les mâles munis d'une tige cylindrique, inarticulée, placée de chaque côté, à la base de la troisième paire de pattes. Le dernier segment de la queue garni d'appendices en éventail. Les Squïlles constituent un genre fort remarquable par leur singulière conformation : elles présentent de si grandes anomalies dans leur organisation Ord. Stomapodes , Fam. Unipeltés. lorsqu'on les compare aux autres Crustacés, que M. Leacli n'a pas jugé conve- nable de les admettre dans sa dernière classification de ces Animaux. Toute la région recouverte par leur têt ne comprend que les organes de la manducalion , et les viscères sont distribués dans les autres parties du corps. C'est dans les quatre premiers segmens qui suivent la carapace que se trouve leur estomac j leur cœur est placé le long du dos; leurs branchies, rejetées en arrière et en dessous du corps, sont presque à découvert, C'est par les noms de Cragoiies et Crangines que les Grecs distinguaient les Squilles. Elles sont, aujourd'hui, vulgairement nommées Mantes de mer {Prego-Dieou), à cause de la ressemblance de leur gi'ande paire de pieds avec les premières pattes des Orthoptères du genre Mante. Les pécheurs leur don- nent, en Provence, le nom de Galero, qui veut àïve Mille-patte, Scolopendre La Sqidlla vitrea de Fabriclus, qu'on trouve dans l'océan Atlantique, a été séparée des Squilles proprement dites par M. Latreille et M. Lamarck qui en ont formé leur genre Erichtns que M. Leach nomme Smerdis. Les Squilles se tiennent ordinairement dans les profondeurs de trente à cinquante mètres: elles fréquentent volontiers les lieux sablonneux et fangeux, parce qu'elles s'y procurent une nourriture facile qui m'a paru composée d'annélides et de fragmens de l'actinie ejffeta. C'est à l'époque du printems que ces animaux s'unissent. Les femelles, dit M. Risso, se cachent sous les rochers lorsqu'elles veulent se débarrasser de leurs oeufs qu'elles portent sous les appendices de l'abdomen, comme les Langoustes. Quoique munies de nom- breux moyens de préhension et de défense, les Squilles, d'un caractère craintif, paraissent fuir avec précipitation dès qu'elles aperçoivent le moindre danger. Leur natation est, à peu de chose près, semblable à celle des Ilomardiers; mais elles font moins souvent usage de leurs pattes pour se traîner. On connaît environ douze espèces de Squilles, la plupart propres aux régions équatoriales. Ord. Stomapodes, Fam. Uniïtltés. LA SQUILLE DE CERISY. SQUILLA CERISII: Nobis. PL. V. S. Corporc fuho , suprà levi ^ pollicibus bidentatis; canda rubra , spinosa, canaliculata. Cette nouvelle Squille, que je dédie à mon ami, Lcfebure de Cerisy, connu par plusieurs services qu'il a rendus à l'Entomologie et plus encore par l'importante monographie qu'il prépare depuis long-tems sur le genre Sphinx, ne peut être confondue avec aucune des espèces mentionnées par les auteurs. Le Caractère essentiel qu'elle présente est de n'avoir cpie deux aiguillons sur la griffe terminale de la première paire de pieds mâ- choires, trois autres aiguillons moljilcs sont placés sur la partie interne de la main vers le poignet. Les autres pieds mâchoires termines par un on- gle crochu, sont ciliés de rose ainsi que les pattes proprement dites. Les segmens de l'abdomen sont entièrement lisses, excepté le pénultième dont les Lords sont munis de six épines dirigées en arrière : le dernier est terminé par sept pointes aiguës; il porte onze cannelures longitudina- les, fortement relevées en carène; la première des nageoires latérales de cette partie du corps est armée, vers son extrémité inférieure, de trois forts piquans; on aperçoit, en dessus, un autre piquant vers sa base, et quelques-uns très-rapprochés sur son bord extérieur donnent à cette Ord. Stomapodes, Fam. Unipeltés. partie un aspect cilié. La seconde lame natatoire n'est bordée que de poil j l'une et l'autre sont profondément sillonnées. La couleur générale de cette Squille est d'un jaune fauve ou verdàtre. Les antennes et les cils de diver- ses parties du corps sont roses. Le bord postérieur des segniens de l'ab- domen et les deux derniers anneaux de cette partie du corps sont d'un rouge de brique. La Squille Cerisy m'a été apportée de la Corse dont il paraît qu'elle fréquente les parages. Elle a été trouvée aux environs de Toulon où elle est rare. Je ne connais point la couleur de ses œufs, ni l'époque à laquelle elle les porte. Or.D. mCAFODES, DECJFODJ ; F m. iVLiCROURES, MACROURA. Tribu PAGURIENS, PAGURIl. Car. {Voyez l'Introduction.) Genre PAGURE, PAQURUS. Pagurus. Bisso, F ah. , Desm. , Leach, Latr. , Lam. , Bosc, Oliv- , Rajînesque, Cancer. Linné , Herbst. AsTACDS. Baster, Dégeer. Cancellus. Rondelet, Swammerdam, Aldrovande , Gessner. Caractères. — Antennes extérieures distantes, longues, se'tace'cs , ayant l'extrémité su- pc'iieure de leur second article pourvue d'une c'pine mobile. Les intermédiaires ou intérieures tourtes , rapproclie'cs , courbe'es , notablement moins longues que les late'ralcs, filiformes, ter- mine'es par deux filets courts dont le supérieur en cône alongé ou subulé. Pieds-micîioircs extérieurs ayant leur tige interne formée de six articles dont le premier court et inégal ; le second court; le troisième anguleux et dentelé intérieurement, supportant les trois derniers qui sont aplatis et ciliés. Pinces inégales , courbées tantôt à droite tantôt à gauche suivant les espèces , le plus sou- vent anguleuses , ruguleuscs et couvertes de poils roides divisés en faisceaux; les quatre grands pieds des seconde et troisième paires inégaux eu longueur et suivant la direction des pinces • les quatre dernières pattes très-courtes, un peu molles, velues et didactyles ; le doigt immobile chagriné extérieurement en forme de râpe ou de pelotte. Carapace n'ayant de solide que sa région stomacale, qui est plane ou légèrement convexe en dessus , tronquée en avant et infléchie sur les côtés ; régions postérieures à celle-ci en étant séparées par un sillon transversal ; la génitale et la cordiale occupant nn espace médian li- néaire ; les branchiales recouvertes d'un têt mou, membraneux et ridé. Abdomen très-mou , en forme de sac vésiculeux , contourné, sans anneaux bien distincts terminé par deux appendices latéraux petits , d'inégale longueur, composés d'un article codj- mun , qui porte deux autres petits articles dont l'animai ne paraît se servir que pour se fixer aux parois intérieures de la coquille qu'il habite. Des fausses pattes ou filets portant les œufs sur un seul côté ; l'autre côté en offre quelque- fois; dans ce cas ils sont oblitères ou solitaires. Yeux rapprochés , portés sur des pédoncules mobiles , alongés , cylindriques , placés au-des- sus dus antennes intermédiaires et pourvus d'une appendice à leur base. Ord. Décapodes, Fam. IMacrocres, Trib. Paguuieks. Les singuliers et nombreux Crustacés renfermés dans ce genre sont vulgai- rement connus sous le nom de Bernard-l'hermite , de Sodats , etc. , de l'habi- tude singulière qu'ils ont de s'emparer des coquilles univalves qu'ils rencon- trent pour y loger la partie postérieure de leur corps. En Provence et sur plusieurs côtes d'Italie les pêclieurs les nomment Piados , Bieou-Arpiis , Er- mitos , etc. Les mœurs Curieuses des Pagures ont été observées par les Grecs : ces Crustacés portaient le nom générique de Carcinion ; les Latins les distinguaient sous celui de CancelU et c'est aussi cette dénomination que leur conservèrent Aldrovande , Gessner , Rondelet et Swammerdam; mais Fabricius leur sub- stitua mal-à-propos, ainsi que le fait observer M. Latreille, celle de Pa^urus , par laquelle les anciens désignaient une espèce de Crabe. Linné avait placé ces animaux dans son genre Cancer; M. Rafinesque Schmaltz, dans son yï?ia- Ijse de la nature , a indiqué dans sa première sous-famille des Paguriens, les Apaluriens , deux nouveaux genres Eremitius et Apalurus dont il n'a point fait connaître les caractères. D'autres divisions génériques ont récemment été présentées. On a sépai'é les Birgiis dont l'abdomen est divisé et recouvert par des tablettes transA'ersales; le genre Cénobite a été créé pour les espèces dont la longueur des antennes intermédiaires égale presque celle des extérieures ; nous devons encore à M. Latreille l'établissement de celui qu'il nomme Pro- phjlace dans ses familles du règne animal , lequel diffère des autres par la présence d'appendices foliacées de chaque côté de l'abdomen et par l'absence de l'ouverture bifide de l'extrémité des quatre dernières pattes. Par conséquent, d'après les travaux de ce naturaliste et de M. Leach , le genre Pagure se trouve aujourd'hui restreint , et ne comprend que les espèces dont les quatre pieds postérieurs sont bifides, les antennes intermédiaires notablement plus courtes que les extérieures et l'abdomen mou portant des fausses pattes ou filets d'un seul côté. Quoique ces Macroures fussent bien connus depuis long-tems Swammer- dam a néanmoins prétendu, contre l'autorité d'un grand nombre d'auteurs, que les Pagures naissaient avec leur coquille et avaient la faculté de l'agrandir. Cette assertion erronée a été facilement combattue et on sa!l aujourd Imi po- Ord Décapodes, Fam. Macroures, Trlb. Paguriens. sitivement que ces Crustacés sont privés deTorgane sécréteur que la nature a accordé aux Mollusques pour foi'iner des coquilles. C'est une fois par au , à l'époque de la mue , que le Pagure ayant gi'ossi et se trouvant trop à l'étroit dans son domicile se voit obligé d'en clierclier un plus spacieux 5 à celle fin , il entre successivement à reculons dans presque toutes les coquilles vides qu'il rencontre, se replace promptement dans son ancienne Labitation, et se remet en route pour recommencer de nouveaux essais jusqu'à ce qu'enfin le hasard le favorise. Plusieurs auteurs ont assuré que lorsque pressé de changer de logement un Pagure en rencontrait un autre, possesseur d'une coquille qui paraissait lui convenir, un combat était engagé, et le plus faible était contraint de céder sa place au plus fort. Dans leur jeunesse ces Crustacés s'enfoncent quelquefois entièrement dans leur coquille ; plus avancés en âge et ayant grossi , leurs serres et les deux pat- tes suivantes se montrent presque toujours au dehors, les avitres restent cramponnées au fond du gîte. Quelques espèces de Pagures choisissent de pré- férence pour demeure des coquilles de la même espèce; on en rencontre qui se logent constamment dans les murex '; les uns, à cause de la longueur de leur abdomen , semblent ne se plaire que dans des cérites ; d'autres habitent indif- féremment, les colombelles, les cassidaires, les buccins et même des bulimes, des hélices ou des cyclostomes entraînés dans la mer; il en est enfin qui se placent dans des alcyons, qui se fixent dans les cavités des éponges ou dans des fragmensde serpules ; j'en ai même vu qui s'étaient contentés de se blottir dans des trous de vieux morceaux de bois cariés. La plupart des Pagures qui habitent nos rivages font plusieurs pontes dans l'aimée; les femelles portent leurs œufs sur le côté et les retiennent avec les filets qui y sont placés. Quelques espèces s'approchent des bords où la mer accumule des détritus de petites coquilles vides, afin que leurs petits puissent se choisir au plus tôt un berceau protecteur ; mais il en est qui n'abandonnent jamais les grandes profondeurs , d'autres se tiennent à quelques mètres seu- lement sous l'eau, dans les lieux fangeux , ou passent leur vie à roder le long des rochers du rivage,où,dèsqu'on veut les saisir, ils se retirent dans leur retraite Ord. Décapodes, Fam. Macrodres, Tvib. Paguriens. et se laissent tomber dans la mer. Les espèces du genre Birgies (i) qui , ainsi que je l'ai dit plus haut, ont été séparées du grand genre Pagiu-e , vivent babituellement sur terre: MM. Quoi et Gaymard, médecins de l'expédition autour du monde commandée par le capitaine Freycinet, en ont rencontré dans les forêts de l'île de Vaigiou à plus de mille pas du rivage. M. Bosc a fait la même observation sur des Birgus propres à l'Amérique méridionale. Il en est d'autres qui vivent en société, si toutefois l'on peut considérer dans ce cas ceux qui se rassemblent et s'entassent sur des corps morts dont ils dévorent les lambeaux en se les disputant, mais le festin terminé cbaciui se retire et va cbercher fortune ailleurs. Leur démarche est irrégulière, la moindre émi- nence devient un olistacle qui les fait se heurter, trébucher et rouler aAec leur coquille. L'époque de leurs amours et du renouvellement de leur habi- tation leur est toujours dangereuse et souvent fatale, caries poissons les guet- tent sans cesse pour en manger la chair dont ils sont très-friands, aussi s'en sert-on avantageusement comme appât à la pêche. M. Risso a observé que, soit qu'ils se promènent sur les rochers hors de l'eau , ou qu'ils se traînent dans ce fluide, leurs palpes et leurs antennes sont dans un mouvement continuel. Les Pagures sont abondamment répandus dans toutes les mers du globe; il est des plages, dans quelques îles des mers des Indes, qui en sont couvertes; pendant l'hiver ils s'éloignent de la côte. Olivier décrit trente-quatre espèces de ces Décapodes parmi lesquelles ont (i) C'est sur un individa du Birgus latro que M. Geoffroy S'-Hilaire nous a donne quelques observations ■uatomiques et iilivsiologiques qui le mirent dans le cas de penser que les îtres des derniers degrés de IVchelle animale, qui respirent dans l'air et sous l'eau, pouvaient avoir, dans un médium de développe- ment les organes respiratoires des deux sortes i c'est-^-dire 5tre munis d'un poumon et de branchies. Bien nu'il eût été facile à cetillustre professeur de continuer ses observations sur ce nouveau svstcnie d'or- cauisation avec un vaste et profond savoir, il paraît néanmoins que ses nouvelles recherches ne sont point venues suflisarament corroborer les premii'res idées qu'il s'était formées. Mais nous devons ^ Mil. Audouin et Milne Edwards de nous avoir définitivement fixé sur les fonctions de l'appareil branchial considéré comme oreaae de la respiration chei les Crustacés. C'est dans un savant mémoire, dont MM. Cuvier etDuméril ont rendu compte îi l'Académie des sciences, que ces naturalistes ont démontré que les Crustacés, sans exception, n'ont d'autre mode de respiration que celui qui existe dans les poissons, mais que c'est .\ !a faculté de rete. nir îi l'intérieur de la cavité respiratoire comme dans une sorte de réservoir , l'eau qui entretient l'hu- midité nécessaire au libre exercice des lames de leurs branchies , qu'est due la possîljilité où ils sont de vivre lon^-tcms exposés \ l'air atmospliériquc. Ctd. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. Paguriens. été faites les divisions génériques dont j'ai parlé. M. Maximilien Spinola en a reconnu plus de quinze aux environs de Gênes, M. Risso en mentionne neuf de la mer de Nice , je ne doute pas que ce nombre ne puisse bientôt être considérablement augmenté. On n'en connaît point encore de fossiles. LE PAGURE STRIÉ, PAGURUS STRIATUS. PL. X. Fig. I, mâle; a, abdomen de la femelle j 5, pieds-màchoiics exte'rieui s grossis ; /^ , anteune intcrmëiliaire grossie ; 5 , exliemitc de la 4"'« paire de pieds , G , iJ. de la S""-' grossis. P. Testa ruhra ; thorace g/abro simiato y hrachiis pedibusque sub- rotundatis transversè irregidariter siriatis ; sinistro majore j digitis brevibus , inths obtuse dentatis. Pagurus striatiis. Desin , Consid. génér. sur les Crust. , pag. iy8. Risso, Crust. des envir. de Nice, pag. 54- Id. , Hist. nat de lEurop. mérid. , toin. 5 , pag. 38, Latr. , Hist. des Crust {Bujf. de Sonniiii ), tom. 6 ,^.i63. Oli^'ier, Encfcl. inéth., tom. 8, pag. 643, et pi. i5. Bosc , Hist. Jiat. des Crust. a^e édit. ( Buff. de Castel ) , 1828, tom. i,pag. SaS, pi. ii,fig- 3. Id. Id. Descript. de VEgypte , Crabes asélides, pi. 2 , n" 3. Le Pagure strié est commun , cependant Herbst ne l'a point connu j c'est la plus grande espèce de la Méditerranée , elle atteint quelquefois onze pouces de longueur, et se loge alors dans de grands individus du murex tritonis Linn. Le Corcelet est plane presque quadrangulaire , alongéjUn peu sinueux , marqué à sa partie antérieure de quelques points et enfonceniens : on voit des stries irrégulières vers ses régions pos- térieures. Le chaperon est tridenté ou plutôt siuué. Les yeux sont portés Id. a avj. *t*t \.\Y.S, SCYLLARIDES , Car. {Foyez l'Introduction.) Genre SCYLLARE, i'CrZZ^i??/^. ScYLLARCS. Risso, Fab. , Latr. , Lam. , Leach, Bosc Cancer. Linné, Herbst. Sqoilla. Rondelet , Jldrovande. CAKkcrkKES.—' Antennes extérieures remplacées par leurs pe'doncules qui ont la forme d'une graude crête aplatie et horizontale, le premier e'tant assez court et transverse j le second très-< grand et externe; le troisième petit, interne et place' dans une e'chancrure du second; le quatrième en forme de crête horizontale, très-large, triangulaire, dente' et cilié sur sou contour. Antennes intermédiaires en forme de deux appendices pluriarticule's , porte'es sur un long pe'doncule compose' de cinq articles à-peu-près cylindriques dont le premier est le plus grand. Pieds-mâchoires extérieurs courbes en dedans comme les j'attes de la première paire , ap- plique's l'un contre l'autre dans toute leur c'iendue. Pattes courtes , d'autant plus petites et plus e'carte'es entre elles qu'elles appartiennent à des paires plus poste'rieures, les deus premières e'tant les plus grosses et toutes (inissant par une seule pointe chez les mâles. Les deux dernières ont, chez les femelles, le pe'nnltième arti- cle prolonge' en dessous de façon à former une sorte de doigt opposable â l'ongle terminal. Carapace courte , dc'primc'e , carre'e , tronquc'e en devant , sinueuse en arrière , anguleuse autour des orbites qui sont place's aux angles antérieurs. Abdomen me'diocrement alonge', peu recourbe' au bout, compose' de sis articles et terminé par cinq lames natatoires crustacc'es à la base , membraneuses à l'extre'mite' , dont les deux externes de chaque côté sont entières et articule'es avec le sixième article. Chez les femelle» Ord DÉcAtODES, Fam. Macroures , Trib. Scyllarides. chaque segment de l'abdomen est rauni de deux pièces abdominales j l'une ciliée , composée de plusieurs articles prc'sente, suivant les espèces, diverses configurations et sert à retenir et poiter les œufs j l'autre membraneuse très-e'Iargie. Le mâle ne possède qu'une de ces pièces, qui re'poud à la membraneuse ; elle est e'troite , et ne paraît avoir d'autre usage que d'aider à la natation et à prote'ger la de'licatesse de la peau de l'abdomen. Les Scyllares ont été connus des anciens ; Belon les rapporte à YÂrctos d'Arislote; Scaliger y cherche le Cnnigon de cet auteur^ d'antres ont cru y voir le Gammarus des latins, La difficulté d'étudier les Scyllares ainsi que la plitpart des animaux qui vivent dans le sein de la mer et dont il faut surprendre les moeurs au mi- lieu de l'élément où il leur est si facile de se soustraire à nos regards, s'op- posera long-tems à ce qu'on puisse présenter sur leur histoire beaucoup de détails véridiques et le peu de mots qui ont été dits sur ces Crustacés comme sur d'autres , ne doit être accueilli qu'avec défiance de la part des auteurs qu'on sait n'avoir pas été à portée de les observer vivans. Ces Décapodes ont la natation vive et très-bruyante, c'est par bonds qu'ils l'exécutent comme les Langoustes; les uns se tiennent sur les terrains argi- leux, à de moyennes profondeurs, d'autres n'habitent que les profondeurs rocailleuses. Dans la saison des amours ils s'approchent des endroits où croissent les ulves et les fucus. La femelle n'abandonne ses oeufs qu'après qu'ils sont développés. La chair de ces Macroures est excellente. On en trouve deux espèces dans la Méditerranée ; ou n'en connaît point de fos- siles. Les mers étrangères en fournissent cinq à six espèces avec lesquelles M. Leach a formé ses genres Thenus et Ibacus: dans le premier le thorax mesuré en devant est plus large que long, les yeux sont situés aux an- gles antérievus et les bords latéraux ont une incision profonde. L'établis- cernent du genre Ibacus est principalement fondé sur le rapprochement des yeux qui, au lieu d'être situés aux angles chi têt se trouvent placés à peu de distance du milieu du front et de l'origine des antennes interraédiai- Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. Scyllarides. res. M. Lalreille s'est servi des mêmes caractères ( Nouv. clict. d'Hist. Nat. , a™^ édit. ) pour créer deux divisions dans le genre Scyllare; il y a aussi éta- bli deux petites sections déduites de la présence ou de l'absence d'une pièce crustacée saillante qu'on voit au milieu du front de quelques espèces. C'est sous les noms de Chiambré , Macoto , Cigalo et Masqiio que les Scyllares sont connus sur plusieurs points de la Méditerranée. LE SCYLLARE OURS, SCYLLARUS ARCTUS. PL. XI. Fig. j, femeJle; a, abdomen du mâle; 3, idem de la femelle ; 4> pieds-mâchoires extérieurs; 5 , antenne exte'rieure vue en dessous. S. Testa incisa , brunechfusca , antica trifarie dentata; antennarum externaruin squaniis crenatis ciliatis. Desm. , Consid. génér. sur les Crust. , pag. 182. RissOfHist. uat. de VEur. mérid. , iom, 5, pag. 43. Jd. , Crust. des envir. de Nice, pag. 61. Cuvier, Règne aniin. , uouv. éd., tom. ^, pag. 80. Latr. , ISouv. dict. dhist. nat., 2™^ èdit. , t. Zo,p. 45 1, Id. , Hist. des Crust. , ( Bitff- de Sonnini ) , t. 6, p.iBo. Lam. , Anim. s. vert. , tom. 5 , pag. 21a. Fabricius , Suppl. , pag. 398. yllarus arctus. Id. Id. Id. U. Id. Id. Id. Id. Id. Id. ïd. Id. M. id. Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. Scyllauides. Scyllarus cicada. Risso , Hist. nat. de VEurop. mérid, , tom. 5 , pag, 45. Id. Id. Id., Criist. des env. de Nice, pag. 6i. Ursiis rainor. Bosc, Hist. nat. des Crust. , a""» e'dit. , ( Buff. de Castel) 1828, tom. 2, pag. 54- Id. Id. Herbst., pi. 3o ,Jig. 3, 2 partie, pag. 83. Cancer ardus. Linné'. La Cigale de mer. Rondelet, pag. SgS. Squilla ursa minor. Joiiston, pi. 4 ,fig- 8. Dans son liistoire naturelle des Crustacés des environs de Nice M. Risso, décrivant une nouvelle espèce de Scyllare, a cru devoir lui rap- porter la Cigale de mer de Rondelet figurée pag. SgS. M. Latreille a relevé cette erreur dans la 2""^ édition du nouveau dictionnaire d'his- toire naturelle : en effet , la figure exacte donnée par Rondelet ne peut absolument convenir qu'au Scyllarus ardus des auteurs , tandis que la description que M. Risso donne de son Scyllarus cicada semblerait peu s'y rapporter. Par conséquent, je ne considérerai cette nouvelle espèce que comme une variété jeune du Scyllare ours, et la variété I que cet auteur mentionne à la suite de son Scyllare cigale^ me paraîtrait devoir être rapportée à un jeune Scyllare large dont je possède plusieurs indi- vidus. Je me détermine avec d'autant plus de confiance à opérer ces rapprochemens c[ue M. Risso a bien voulu me faire part qu'on pourrait, si les différences ne me paraissaient point suffisantes , se dispenser d'éle- ver au rang d'espèces le Crustacé et la variété dont il s'agit ici. Le Scyllare ours a le corcelet longitudinalement traversé par trois arêtes aiguillonnées dont les antérieures sont les plus longues. Les bords latéraux ont deux séries de granulations , une autre se voit sur le Ord. Décapodes, Fain. Macroures, Trib. Scyllarides. bord postérieur de la airapace. Point d'avance frontale. Les antennes extérieures sont proufondément dentées , les articles de l'abdomen sont élégamment sculptés en dessus; leurs bords latéraux ne sont point cré- nelés. Le corps de ce Scyllare est d'un brun rougeàtre ; le premier anneau de l'abdomen d'un rouge de vermillon, noir au milieu; le second, de la même couleur, bleu à l'insertion de sa partie supérieure; on voit aussi du rouge à la naissance des suivans : les pédoncules des yeux très-courts sont aussi d'une teinte de cinabre : les pattes annelées de jaune et de violet : les écailles natatoires striées. Il atteint 5 pouces de longueur. Les œufs que la femelle porte au printems sont d'un jaune doré. Var. I. Corps plus ou moins coloré de rose ou de rouge. Une large tache jaune occupe ordinairement le milieu de la partie antérieure du corps , cette teinte colore quelquefois les derniei's segmeus de la queue et dessine les anneaux des pattes. Les individus de cette variété , que je rapporte au Scyllarus cicada de M. Risso, n'atteignent pas plus de 2 pouces 6 lignes; selon cet auteur, la femelle porte des œufs d'un rouge vif. Le Scyllare ours est commun dans la Méditerranée , on le rencontre toute l'année ; les individus de cette espèce habitent de préférence les terrains argileux , surtout ceux que circonscrivent ou que resserrent des rochers couverts d'algues, placés à cinq ou six mètres de profondeur. C'est là que réunis en famille , et tranquilles au milieu des remparts qui les abritent, les mâles se livrent des combats à la suite des querelles que l'amour fait naître , ou s'exercent à des jeux que dans les jours de '^' Ord. Décapodes, Fam. Macroures, 2''rib. Scyîxarides. calme la sécurité dont ils jouissent leur fait goûter avec plus de plaisir. Aux époques de l'accouplement et de la ponte, qui sont celles de la belle saison, ils se rapprochent des bords de la côte et semblent, pour célé- brer leurs noces, choisir de préférence les endroits tapissés de ver- doyantes ulves et décorés d'élégans fucus. Ils ont l'habitude de creuser dans le sol des tanières un peu obliques de la grandeur de leur corps , afin d'y établir leur demeure. Ils s'y tiennent dans le jour, ou se cachent sous des pierres. C'est pendant la nuit qu'ils vont à la recherche de leur nourriture sans pourtant beaucoup s'éloigner de leur habitation. On les prend dans des nasses que l'on met à l'eau pour pécher les Lan- goustes, les Congres, les Murénophis et autres poissons nocturnes. Les différentes espèces de Clupées, les Oursins, les pattes de Poulpes brû- lées, les autres Mollusques céphalopodes , divers Spares, etc., qu'on y placepom' appât, sont les alimens dont les Scyllares sont très-friands et qui les attirent. Leur chair est excellente. Ord. J)tCkVOT)ES,DECJPODJ;Tm. BRACHYURES, BRACHYURJ. Tribu ORBICULAIRES, ORBI CULATA. Car. {Voyez l'Introduction.) -Genre CORYSTE, CORYSTES. CoRYSTES. Leach , Latr. , Lamarck , Desmarest. Albunea. Fabricius , Bosc. Cancer. Herbst. Caractères. — Antennes extérieures plus longues que le corps, se'tace'es, ciliées sur deux raugs. Yeux assez e'carte's, porte's sur des pédoncules gros, presque cylindriques et un peu courts. Pieds-mâchoires extérieurs ayant leur troisième article plus long que le second , e'troit , terminé par une pointe obtuse, avec une échancrure sur son bord interne. Pieds antérieurs grands , égaux entre eus , cylindriques , deux fois plus longs que le corps dans les mâles, seulement de la longueur du corps chez les femelles, comprimés sur- tout vers la main; les autres pieds terminés par un ongle alongé, droit, aigu et sillonné loQgitudinalement. Carapace oblongue ovale , presque terminée par un rostre ; antérieurement tronquée et rebordée postérieurement; régions légèrement indiquées, si ce n'est la cordiale, les bran- chiales ou latérales étant très-alongées. Abdomen composé de cinq articles chez les mâles , et de sept chez les femelles. Ce genre, établi par M. Latreille, se rapproche évidemment des Leucosies à côté desquelles cet avileur l'a rangé dans ses familles du règne animal comme faisant partie de sa tribu des orbiculaires. M. Desmarest place les Corystes entre les Thies et les Lambres, Fabricius avait décrit la seule es- Ord. Décapodes, Fam. Brachyuhes, Trib. Orbicclaires- pèce de ce genre sous le nom à'Albimea dentata, et Pennant qui l'a aussi mentionnée lui a conservé le nom de Cancer Cassivellaunus donné par Herbst au mâle: ce dernier auteur nomme Cancer personnatus la femelle. Enfin ce genre, dont la place ne me paraît point irrévocablement fixée, a pani à quelques naturalistes devoir faire le passage des Décapodes brachyures à la famille des Macroures. On ne connaît que deux espèces de Coryste : l'une est propre aux mers d'Europe; M. Latreille nous apprend que l'autre a été rapportée du cap de Bonne Espérance par feu M. de Lalande. LE CORYSTE DENTÉ, CORYSTES DENT AT A. PL. XII. Fig. I , mâle ; 2 , femelle ; 3 , pied-mâchoire extérieur ; 4 » abdomen du mâle ; 5 , idem de ia femelle. 6 , antenne extérieure, 7, antenne interme'diaire grossies. C. Testa granulata, rubro punctata ^ fronte bifido ; lateribiis tri- dentatis. Corystes dentata. Desm. , Consid. ge'nér. sur les Crust. , pag. 87. Id. Id. Encycl. méth. , pi. 28'j,Jîg. 3 mâle , /^ femelle. Id. Id. Lam, , Anim. s. vert. , tom.. 5 , pdg- 234» Id. dentatus. Latr. , Hist. nat. des Crust. et Ins. , tom. i, pag. /\o. Id. Id. Bosc , Hist. nat. des Crust, , 2^^ édit. , ( Biiff. de Castel ), 1828, tom, i,pag. 284. Id. Id. Cancer Id. Id. Id. Id. personnatus, Id. Id. Albunea dentata. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures , Trib. Orbiculaires. Corystes longimanus. Latr. , Hist. nat. des Crust. et des Ins. , vi , 1 22, mâle. Id. cassivelaunus. Penn. , Brit. Zool. 4 , tom. 7. Leach, Malac, podopfiL brit,, pi. i, mâle et femelle. Herbst ,pl. i2,fig. 72, mâle. Encjclop. méth. , pi. Soa, mâle et femelle. Herbst, pi. i2,Jig. 'ji, femelle. Encjclop. me'th. , tom. 6, pag. 168, sp. ']S. Fabricius , Suppl. , ent. sjst. pag. SgS. La carapace de ce Crustacé est ovale ; sa surface et celle des bras aiitérieurs sont granuleuses, pointillëes de brun rouge (i) sur un fond couleur de chair. Le front est bifide un peu avance , l'e'chancrure qui reçoit les yeux est festonnée, armée d'une pointe sur le bord extérieur. Les côtés sont tridentés, la dent du milieu obtuse, les deux autres aiguës : on voit une quatrième dent ou pointe sur les côtes du bord postérieur. Les antennes intérieurement ciliées sur deux rangs ; quelques parties de la carapace et les pattes sont aussi bordées de poils roussàtres. Les pattes sont presque lisses , leur dernier article est étroit et alongé ; les pinces du mâle sont grandes , longues et tortueuses. La femelle diffère du mâle par la forme de l'abdomen qui est de sept pièces tandiscjue ce- lui-ci n'en a que cinq, mais on aperçoit très-distinctement sm- cette partie du corps du mâle , c'est-à-dire , sur la pièce intermédiaire ou la troisième qui est la plus grande de toutes , des vestiges de la séparation des deux autres. La loQgueur des pattes de la femelle dépasse à-peine la hauteur du front. (i) Les pointe rougejtres qu'on voit sur la carapace da mâle ont été omis sar la 6gure que je tienne de la femelle de oc Crustacé. Ord. Décapodes, Fam. Brachvures, Trib, Orbicclaires. Jusqu'à ce jour le Coryste denté n'avait été rencontré que sur les côtes de France baignées par l'Océan , et sur celles d'Angleterre. Il pa- raît que M. Risso ignorait que ce Crustacé habite aussi la Méditerra- née: je me le suis procuré quelquefois péché à peu de distance de l'embouchure du port de Marseille, dans un fond de roche entouré de sable vaseux. Il n'est pas rare sur les côtes de la Manche , qui paraissent être sa patrie. Les individus de l'Océan ressemblent entièrement à ceux de la Méditerranée. Les mouvemens de ces animaux sont lents ; ils vi- vent sédentaires à la profondeur de quelques mètres seulement. Les œufs que la femelle porte au printemps sont de couleur aurore. Ord. ISOPODES, ISOPODA; Fam. cloportides, oniscides. Car. ( Voyez l'Introduction.) Genre LYGIE, LYGIJ. Lygu. Fab. , Risso, Desm. , Leach, Latr. , Lam. , Bosc. Oniscus. Linné, Olivier. AsELLUS. Olivier. Cymothoa. Fabricius. CiRACTÉRES. — Antennes extérieures assez grandes, anguleuses, très-rapprochées à leur base , forme'es de six articles dont les deux premiers fort courts ; les trois derniers alongds ; le terminal plus long que les autres compose' d'un grand nomLre de petites articulations. Les antennes intermédiaires sont très-petites, non distinctes, inse're'es au côté interne des précé- dentes, compose'es de deux articles comprimés dont le dernier est obtus (i). Pieds-mâchoires extérieurs membraneux, comprimés, concaves, placés dans une direction oblique et convergente , divisés en sis articles. Yeux composés, assez grands, ronds, immobiles. Corps alongé, ovalaire, convexe en dessus, composé de treize segmens transversaux, poin- tus en arrière de chaque côté. Les sept premiers segmens portent chacun une paire de pattes. Yeux arrondis ; cornée convexe , composée d'un grand nombre de facettes. Queue à six segmens dont le dernier presque carré avec le Lord postérieur arrondi au mi- lieu et échancré latéralement pour l'articulation des appendices, qui donnent naissance à deux corps styliformes, plus ou moins longs, dirigés presque parallèlement en arrière au delà du corps et composés chacun d'une pièce comprimée, tranchante sur les bords et dont l'extrémité porte deux pointes coniques alongées et presque égales. L'extérieure s'articulant à sa naissance, l'intérieure immobile quelquefois plus longue que l'autre. Pattes insérées sur les côtés du corps, ayant leur premier article dirigé de dehors en dedans, très-long et formant avec le second qui se porte de dedans en dehors, un angle aigu; tous étant terminés par un article écailleux, pointu au bout, et pourvu d'une petite dent en dessous. (0 M. Latreille, qui a détaillé avec l'exactitude et la perspicacité dont ses travaux (Ont d'immortels modèles la structure du corps des Lygies, a , dit M. Dcsmarest , distingué des auneaux sur le dernier article des aatenues iotermédiaires. Ord. IsoFODES, Fam. Clopoktides. Branchies en forme de lames triangulaires, placées sous l'abdomen ou la queue, au nombre de six paires. Les Lygies faisaient partie des Cloportes (Oniscus) de Linné. La princi- pale différence qui a porté les naturalistes modernes à les séparer est l'ab- sence des antennes intermédiaires chez ceux-ci qui n'ont que deux antennes, tandis que les Lygies en possèdent quatre. A ce caractère on pourrait ajouter celui de la mobilité du filet extérieur de la queue. Chacun des six segmens caudigères a, sur sa surface inférieure, deux feuillets membraneux transpa- rens, en forme de triangle curviligne et servant de nageoires et de branchies; une petite lame fixée transversalement porte chaque feuillet : ceux des segmens supérieurs sont plus petits; les deux suivans, du moins dans les mâles, ainsi que l'explique M. Latreille, sont accompagnés d'un appendice membraneux, long, linéaire, qui naît de leur base interne et inférieure. Ces nageoires sont courbées, disposées sur deux rangées longitudinales et s'imbriquant graduel- lement. On voit dans l'intérieur de plusieurs de ces parties un amas de pe- tits corps gélatineux en forme de petits grains qui sont apparemment leurs œufs. Les moeurs des Lygies ont été fort peu étudiées : on sait seulement que ces Crustacés se trouvent abondamment sur les côtes , courant sur les rochers , grimpant à la manière des Cloportes sur les parapets des constructions mari- times, dans les lieux les plus humides, et se cachant lorsqu'on veut les saisir, 60US les pierres, les fucus et autres objets que la mer rejette en été. Leur nombre est considérable sur la côte; il diminue en hiver; la plupart meurent à cette époque et on n'en rencontre çà et là que quelques-uns durant les belles journées de cette saison rigoureuse. J'ai lieu de penser que ces Crustacés sont également herbivores et carnivores. On ne connaît bien que trois espèces de Lygie auxquelles j'en ajoute une quatrième. Les Oniscus assimilis, Linn. , Ljgia oniscides et autres pourraient bien, ainsi que le fait pressentir M. Latreille, n'être que des Ljgia océanien à pointes de la queue mutilées. Ord. IsopODES, Fam. Cloportides. LA LYGIE OCÉANIQUE, LYGIA ÔCEANICA. PL. XIII. Fig. 8, grossie. L. Appendicihus caudœ hre^ïbus latiusculis hifidis : stylis setaceis. Desm. , Consid. génér. sur les Crus t. , pag. 1 56. Latr., ffist. des Crust. {Buff. de Sonnini), tom. '] ,p. 3[. Id. Nouv. dict. d'Hist. nat. , 2™^ édit. , tom. 1 8 , pag. 4- Bosc , Hist. nat. des Crust. , a""' e'dit. , ( BujfjT. de Castel ), 1828, tom. 2, pag. l'yg. Lamarck , Anim. s. vert. , tom. 5 , pag. 1 56. Fab. , Sjst, eut. , pag 299 , n° 19. Oniscus océaniens. Olà'ier, Encjcl. inétJi. , tom 6, pag. 25. Id. Id. Linné , Sjs. nat. , pag. 1061,72» 12. C'est la plus grande espèce connue , elle atteint 1 8 lignes de longueur. La partie antérieure du corps est arrondie ; les antennes extérieures sont de moitié plus courtes que le corps , leur dernier segment est composé de petits articles. Les styles de la queue sont égaux entre eux, épais, de la longueur de cette queue. La couleur du têt est d'un gris verdàtre va- Lygia océan ica Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Ord. IsopoDES , Fam. Cloportides. rie de brun. Quelques individus ont deux grandes taches jaunâtres placées l'une en avant de l'autre. La Lygie oce'anique est très-commune sur les côtes de l'océan de France et sur celles d'Angleterre. On la trouve en Espagne , à Gibraltar et à Malaga , mais on ne la rencontre plus dans les autres parties du litto- ral de la Méditerranée où la Lygie italique est très-abondante. Ses mou- vemens sont lents j elle se tient volontiers à l'embouchure des rivières et se cache sous les pierres , les fucus et les autres objets que la mer rejette ; on n'a aucune observation détaillée sur ses mœurs. M. Latreille pense que les Lygia oniscides et oniscus assimilis pour- raient bien n'être que des Lygia oceanica dont les pointes de la queue auraient été mutilées. Ord. IsopODES, Fam, Cloportides. LA LYGIE EXOTIQUE, LYGIJ EXOTICA: Nobis. PL. XIII. Fig- 9» grossie. L. Antennis corpore longioribus; articula idtimo aliis minimis con- fecto. Stylis caudalis œqualihus corpore elongatOj cauda angustata. Quoique j'aie trouve' à Marseille cette nouvelle espèce , j'ai lieu de penser c{ue la Provence n'est point sa patrie, et que c'est par un navire venant de Cayenne, où elle doit être originaire, qu'elle a e'te apportée. Il paraîtrait qu'elle a pu vivre durant la traversée, à fond de cale, dans le voisinage de cjuelque petite voie d'eau propre à entretenir liiumidité que ces Crustacés recherchent. Dans cette incertitude, que je me hâte de signaler, je n'ai pas cru devoir m'abstenir d'enrichir ce genre peu nom- breux d'une espèce de plus bien remarquable par sa forme et sa grosseur, mais ce n'est qu'avec le plus grand doute que je permets de la compren- dre parmi celles qui vivent sur les bords de la Méditerranée. Ord. IsopoDES , Fam. Cloportides. Le corps de la Lygie que j'ai nomme exotique est légèrement chagri- ne' , d'un brun verdàtre , livide sur le bord des anneaux du corps et ses appendices j cette couleur est aussi celle des pieds. Sa forme générale est alongée, la queue est proportionnellement plus rétrécie que chez la Lygie océanique et \ italique. Les antennes sont plus longues que le corps ; le dernier article est composé de vingt-sept articulations. Les filets de la queue sont presqu'aussi longs que le corps. Ord. Isopodes, Fam. Clopo&tidbs. LA LYGIE ITALIQUE, LYGIA ITALICA. PL. XIII. Fig. t,de grandeur naturelle; 2, la même grossie; 5, antenne extérieure; 4> antenne inter- mddiaire; 5, pied-mâchoire extérieur; 6, pied antérieur, 7, idem postérieur grossis. L. Dorso nitente ^ glaherrimo , glauco j nigro punctato ,• antennis corpore longitudine ^ articula ultimo circiter septem decim aliis rrùni- mis confecto, stylis caudalis inœqualibus. Lygia italica. Desm., Consid. génér. sur les Crust , pag. 3 18. Id. Id. Risso, Crust. des eni>. de Nice , pag. iSa. Jd. , Hist. nat. de VEurop. mérid,, tom. 5, pag. 1 12. Latr. , Hist. des Crust. {Biiff. de Sonnini ), tom. "j ,p. 3 1. Id. Nouv. dict. d'Hist. nat. , 2™« édit. , tom. 1 8 , pag. 4- Bosc , Hist. nat. des Crust. , 2™« e'dit. , ( BujfjT. de Castel ) , 1828, tom. y., pag. 180. Lamarck , Anim^ s. vert., tom. 5, pag. i56. Fabricius , Suppl. , pag. 3o2. Descript. de V Egypte , pi. 18, fig. 7. Quoique répandue sur les bords de la Méditerranée, la Lygie italique n'a point été mentionnée par Rondelet qui, sans doute à cause des habi- tudes terrestres de ce Crustacé, n'a pas cru devoir le comprendre parmi les animaux aquatiques qu'il étudia. On ne la trouve point dans l'océan , et le détroit de Gibraltar est la limite oij cette espèce est remplacée par la Lygie océanique j mais elle est commune en Provence, en Egypte, en Syrie , en Grèce et en Italie. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Ord. IsopoDES , Fam. Cloportides. La Lygie italique a le corps luisaut, glauque, finement pointillé de noirâtre. L'œil verdàtre. Les antennes longues ont leur dernière pièce formée d'environ dix-sept petits articles. Une grande tache blanchâtre occupe le milieu des 5"*, G™" et 7 ""^anneaux du corps. Les pattes poilues vers leur articulation, variées de vert, de gris et de noirâtre. Les styles caudigères égaux, l'extérieur un peu plus court que l'intérieur, presque aussi longs que le corps, ayant leur pédoncule commun étroit et alongé. Le bord postérieur des anneaux pédigères a de petites impressions qui lui donnent un aspect denté. Cette espèce de Lygie vit toute l'année en société sur les rochers du littoral , mais rarement parmi les algues rejetées sur le rivage. Elle court avec beaucoup d'agilité dans tous les sens, tantôt sur les flancs d^un ro- cher et tantôt suspendue à sa voûte. Lorsqu'on veut saisir ces Cloporti- des ils ne se roulent point en boule, mais ils fuyent avec vitesse et se cachent dans les anfractuosités des rochers , se blotissent dans les moin- dres fissures et souvent s'y laissent écraser plutôt que de s'en retirer. Ils se plaisent dans les lieux humides du bord de la mer, se tiennent de préférence dans l'ombre ^ cependant lorsque les rayons brûlans du soleil viennent les surprendre à l'heure du midi , on ne les voit pas moins ro- der sans paraître incommodé de la chaleur. Lorsqu'ils tombent à l'eau ils nagent avec assez de facilité, mais ils ne s'y plongent point volontai- rement et se hâtent de gagner les bords. S'ils s'y tiennent pour se sous- traire au danger qu'ils fuyent, ils demeurent tranquilles, ou y marchent lentement; le filet latéral de leur queue reste écarté, mais lorsqu'ils na- gent ils étendent ce filet mobile et le réunissent à celui intérieur. Le petit nombre d'individus qu'on rencontre en hiver paraît languissant et avoir seul résisté à l'intempérie de la saison. La femelle m'a paru porter des œufs d'un vert pâle. Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. Paguriens. LE PAGURE MISANTHROPE. PAGURUS MISANTHROPUS. PL. XIV. Fig. 1, mâle; 2, extrémité d'uue patte grossie. P. Thoroce luteo cœruleo, viridescente, striis irregularihus contortis et punctis impressis sculpto; oculis cœrukis , pedunculis antennisque niherrimis, chelis manibus lineis tuherculorum compositis , pilosis. Pagurus misanthropus. Risso,Hist. tiat. de VEur. mérid., t. 5, p. /i^:^P- ^1- Pagurus tubularis. M. , Crust. des envir. de Nice , pag. 56. Id. Id. Fabricius , suppl. ent. s/st. , pag. 4i3 , «" 11? Id. Id. Bosc , Latreille, Linné? Descript. de V Egypte , pi. Q,fig- 2. Cette jolie espèce de Pagure est bien remarquable par les taches arrondies , d'un bleu de ciel , dont plusieurs parties du corps sont parse- mées. Le corcelet est strié, couvert de points enfoncés; les yeux sont bleus, placés sur de longs pédoncules rougedtres , les antennes sont de cette couleur : les extérieures , à-peine plus longues que les pinces , ont leur Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. Pagcriens. premier article muni d'une pointe à sa basej les pinces sont égales entre elles , courtes , rudes , pointillëes de bleu pâle , avec des poils roussàtres. Les pattes, d'un fauve verdcàtre, ont leur dernier article élégamment décore de bandes longitudinales bleues et rouges. L'abdomen est marbré de bleu , de vert et de noirâtre ; les crochets qui le terminent sont d'un blanc jaunâtre. La femelle a les couleurs moins vives. Les jeunes ont les pattes rongea très. C'est dans diverses espèces de cerithium que se tient ordinairement le Pagure misanthrope, mais je lai également rencontré dans de petits tro- cus, et de jeunes murex. C'est pendant la belle saison , dès le mois de mars, et durant les jours de calme j qu'on le voit roder le long des rochers du littoral. Sa démarche est vive ; ses palpes sont dans un mouvement con- tinuel , il rentre brusquement dans sa coquille lorsqu'on l'inquiète et se montre presqu'aussitot. Alerte et méfiant il se laisse tomber à l'eau dès qu'on l'approche ; cette chute précipitée devenue un signal d'alarme est un exemple bientôt imité par les voisins , car il vit en société. C'est ainsi que maintes fois au moment même où je croyais en saisir ils abandon- naient tout-à-coup le rocher sur lequel ils étaient cramponnés, ro niaient sur son flanc et s'échappaient dans l'onde oii mes regards ne pouvaient bientôt plus les poursuivre. Les œufs que la femelle porte sont violets. Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. PAcraiENS. LE PAGURE ATHLÈTE, PAGURUS PUGILATOR: Nobis. PL. XIV. Fig. 5, mâlej 4, pince gauche grossie. P. Testa hrunneo-pallida ; oculis bre<>?ibus ; pedibiis elongatis ; che- lis granulatis , sinistro majore. Ce petit Pagure que je soupçonnais d'abord n'être qu'un individu jeune, m'a présente des différences si essentielles en le comparant à toutes les autres espèces de la Méditerranée, que je n'ai pas dû hésiter à le considérer comme nouveau. Sa couleur est généralement d'un brun livide. Le tét est glabre ; le corcelet presque lisse , élargi en arrière. Les yeux portés sur de courts pédoncules. Pinces finement chagrinées , inégales ; la droite très-petite ; la gauche très-grosse , renflée. Les 2:)attes grêles alongées , ayant une ira- pression longitudinale. Les antennes extérieures ne sont pas aussi longues que les pinces : les intermédiaires dépassent à\\ double la longueur des pédoncules oculaires. Ord. Décapodes, Fam. îMacroures, Trib. Pagxjriens. C'est parmi les rochers submergés du bord de la mer que j'ai rencon- tre' dans de petits Cérites le Pagure athlète. D'un caractère peut-être plus irascible que ses congénères , il semble s'agiter vivement lorsqu'on le saisit , et loin de se hâter de se soustraire au danger en se blotissant au fond de son domicile, on dirait qu'il cherche à frapper de son poing celui qui l'inquiète. C'est en été qu'on le rencontre sur la côte ; on le chercherait vainement en hiver époque à laquelle la plupart des Pagu- res se retirent à de grandes profondeurs pour y jouir d'une douce température. Je ne connais point la couleur de ses œufs. Ord. Décapodes, Fam. INIacroures, Trib. Paguriens. LE PAGURE RUSÉ, PAGURUS CylLIDUS. ■ m PL. XV. Pip. I, mâlf ; 2, pince gauche vue en dessous; 5, idem vue en dessus grossie. P. Thorace glabro , punctato , rubescente,inœqiialiter sinuato; bra- chiis subrotundatis , spinosis, tuherculatis , pilis fudis; sinistro majore; pilosis acideatisj siriatis. Pagurus caliclus. Risso , Hist.nat. deVEurop.mérid,, tom. 5, pag.Zg. Par la forme du corps ce Macroure ressemble au Pagure strié, mais il en diffère essenlicllement par l'absence des plaques circulai- res dont les pattes de celui-ci sont revêtues. La couleur générale du têt est un rouge de carminj le corcelet est alongê, garni de quelques fais- ceaux de poils. Le front présente, sur son bord antérieur, trois sinuosités dont les deux latérales saillantes. Les yeux olivâtres ont, à la base de leur pédoncule, une lame dentée en forme de peigne j les antennes inter- médiaires sont le double plus longues c[ue ces organes. Les pinces , pres- que triangulaires, bombées, fortement granulées ou plutôt épineuses en dessus , sont hérissées de faisceaux de poils roux très-rudes. Les côtés branchiaux , ainsi que les pattes , sont fasciés de bandes d'un rouge foncé; celles-ci sont armées de piquans et d'une hgne de poils qui s'étendent Ord. Décapodes, Fain. Macroures, Trib. Pagi'riens. jusqu'aux ongles et régnent sur le bord supérieur des premier, deuxiè- me et troisième articles. Les antennes extérieures sont un peu plus longues que les pinces. Ce Decapode atteint six pouces de longueur. Ainsi que le Pagure strié c'est dans des profondeurs de vingt-cinq à trente mètres que se tient le rusé; ses hal^itudes doivent être les mêmes car je l'ai rencontre' dans les diverses coquilles telles que les murex trun- culus , hrandarius , tritonium /«er//te/Ta«ez/;;i , etc. , que le Pagure strie choisit ordinairement pour son domicile. On ne rencontre ce Pagurieu qu'en été , il est rare et s^eloigne en hiver. M. Risso l'a observé dans la mer de Nice, je l'ai trouvé sur les côtes de Marseille, dans le golfe de Tarente et aux environs de l'île de Corse. Herbst représente , pi. 2 3 , fig. i , sous le nom de Cancer clibanarius j un Crustacé des Indes orientales qui paraît avoir quelque rapport avec le Pagure rusé , mais il en diffère par la dimension relative des pinces , la longueur des pédoncules oculaires et l'élargissement du corcelet. Une autre espèce que j'ai reçue de la Martinique s'en rapproche aussi par l'aspect des granulations et des piquans qui couvrent les pinces , mais s'en éloi- gne par la brièveté des pédoncules qui supportent les yeux et par d'autres caractères faciles à saisir. Orti. Décapodes , Frtm. Brachyures, Trib. Cryptopodes. LA MIGRANE GRANULÉE. CALÀPPA GRANULATJ. (Variété). PL. XVI. Fig. I, femelle; 2, carapace du mâle; 3, pince droite; 4, piace gauche. 5, pied-màchoire extérieur, 6, antenne extérieure, 7, antenne intermédiaire grossis. C. Testa carnea , tuberculata , rubro quatuor guttatd, vel immacu- lata ; angidis posticis dentatis : varietas juvenis. Celte belle et rare variété que je ne connaissais que d'après la des- cription qu'en a donné M. Risso, et qu'avec un peu de complaisance on aurait peut-être pu se permettre d'élever au rang d'espèce, vient detre pêchée dans le golfe de Marseille ; je me suis hâté d'en donner la figure parce qu'elle m'a paru devoir être mentionnée d'une manière par- ticulière. Plusieurs individus qui m'ont été remis, n'ont que 2 1 lignes de large, le dessus du tét est d'un rouge incarnat 5 cette couleur est très-pronon- cée sur les parties inférieures. Le mâle , chez les individus que j'ai sous Ord. Décapodes, Fam. BrachyûRes, Trib. CryptOpooes. les yeux , a seulement quelques petites ponctuations carminées sur les régions branchiales qui sont vivement colorées de celle teinte , mais on remarque chez la femelle quatre grandes taches d'un rouge carmin , placées l'une sur le front, les deux autres sur les parties latérales, et la quatrième au milieu du tél. Ces taches s'altèrent et disparaissent lorsque le Crustacé grandit, et ressemblent, sous ce rapport, à celles qui , dans la saison des amours , décorent quelquefois l'abdomen de XEbalia Pennantii j ou la partie antérieure du tel des Portunus longipes , bi- guttatiis j de X Amathia rissoana, etc. Les protubérances et les granulations qui ornent la carapace de ces jeunes Cryptopodes sont, dans les deux sexes de celte variété, sembla- bles en tout à celles qui se voient sur les individus adultes. Ord. décapodes, DECAPODJ;Yku. brachyures, brachyura- Tiunu ^OTOVOViES, NOTOPODA. Cau. ( f oyez l'Introduction.) Genre DORIPPE, DORIPPE. DoRippE , Fab. , Latr. , Leach , Risso , Desm. , Lamarck. Cancer, Fab. , Linné, Herbst, Aldrov. , Plancus. NoTOGASTROPus, P'osmaëf. CABiCTÉBKs. —Antennes extérieures assez longues, sétacées, insërées au dessus des intermé- diaires , celles-ci plie'es mais ne se logeant pas entièremeDt dans les cavités propres à les recevoir, tcrmine'es par un article bifide. Veux portés sur un pe'doncule , iusére's à l'exlréinité antérieure et latérale du tct qu'ils atteignent en s'étendant obliquement. Pieds-mdchoires extérieurs velus , ciliés , le troisième article étroit , alongé , allant en pointe. Pinces courtes, égales entre elles et dans les deux sexes. Deuxième article contourné, caréné. Pieds des première et deuxième paires très-longs, comprimes. Ceux de la deuxième les plus grands de tous. Les deux dernières paires relevées sur le dos ou rejetées sur les côtés , petites, terminées par un ongle crochu et replie sur l'article qui le précède, formant ainsi avec l'autre une sorte de griffe ou pince. Carapace déprimée, plus large postérieurement qu'antérieurement, en forme de coeur renversé ; tronquée et épineuse en avant , sinueuse et rebordée en arrière ; ayant la surface marquée de bosselures ou de tubercules qui représentent grossièrement une espèce de masque. Partie inférieure du tct creusée en gouttière pour recevoir l'abdomen replié. Deux grandes ouvertures branchiales obliques, ciliées sur leurs bords, communiquant arec les cavités des branchies, et situées de chaque côté au dessous du têt. Abdomen replié, nodulcux, de sept articles dans les deux sexes. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib, Notopodes. M. Latreille a eu raison de signaler à l'attention des naturalistes le genre Dorippe , comme ayant besoin , quoique peu nombreux , d'être étudié avec soin, car plusieurs auteurs ;, pour n'avoir pas eu sous les yeux des moyens de comparaison suffisans, se sont constamment copiés, et ont ainsi accrédité de mutuelles erreurs. J'ai lieu de penser qu'il n'existe dans la Méditerranée qu'une seule espèce de Dorippe proprement dite, dont les protubérances plus ou moins saillantes ont donné lieu aux différentes figures données par Herbst, pi. xi, fig. 67 et 68. Trompé par l'aspect des bosselures de la carapace, M. Risso a rapporté, à sa Dorippe fachino , qui est ma Lanata , la fig. 70 de la même pi. soit Cancer frascone d'Herbst, qui est la Dorippe quadridens de Latreille ou nodulosa de Lamarck, et qu'on trouve aux Indes orientales. Je crois, d'un autre côté, devoir révoquer en doute celle nommée affmis par M. Desmarest que cet auteur applique au Cancer fachino d'Herbst, pi. xi , fig. 68, et qui n'est sans doute qu'une Dorippe laineuse. Il m'a paru nécessaire défaillir une nouvelle coupe générique que j'ai nommée EthuSa, afin de placer la Dorippe mascarone de Latreille, pi. xi, fig. Qc) d'Herbst , soit Dorippe caUida , Fab. Malgré la ressemblance que présentent les deux pattes postérieures des Dorippes avec celles des Dromies , je n'ai jamais eu occasion de voir qu'à l'exemple de ces dernières elles couvrissent leur corps avec des alcyons, des éponges ou autres zoopliytes. Peut-être abandonnent-elles leur bouclier protecteur à l'instant où on les retire de l'eau ? Cependant les Di-omies qu'on rencontre en étant pourvues le conservent sur leur dos et s'y blottissent au moment du danger. Je serais plutôt disposé à penser que l'aplatissement de leur carapace leur permettant de se glisser sous bien des corps, elles se con- tentent de se caclier en ramenant et retenant sur leur têt , avec leurs pattes , les débris de plantes marines et la vase des lieux où elles se tiennent en em- buscade. M. Desmarest décrit une espèce de Dorippe qu'il considère comme subfossile. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Notopodes. LA DORIPPE LAINEUSE, DORIPPE LAN ATA. PL. XVII. Fis. I, mâle vu en dessus ; 2, idem , vu en dessous ; 5 , abdomen de ]a femelle. 4) Pied- inâciioire este'rieur , 5, antenne exte'rieure , 6, antenne intermédiaire, 7, ongle des deux paires de pattes poste'rieures grossis. D. Testa trigona , suhquadrangidari , gibbosa , luteo pallida , utroque latere unidentata; fronte quadridentata; manibus brevibus; pedibus hirsutis. Dorippe lanata , Desm. , Consid. gén. sur les Crust.,p. 1 35, pi. i Jijig- 2(1)- Id. id. Latr. , Encycl. méthod. , pi. 3o6 , Jïg. I . Id. id. Id. Nouv. dict. d'Hist. nat. , 2™^ éd. , p. 547. Id. id. Lamarck , Anim. s. vert. , tom. 5 , p. 2^S , sp. 1. Id. id. Bosc , Hist. nat, des Crust. , 2™^ éd. (Buff. de Sonnini) tom. I , pag. 263. Id. fachino , Risso , Hist. nat. de l'Eur. me'rid. , tom. 3, p. 33. Id, affinis, Desm. , Consid. ge'ne'r. sur les Crust. , pag. i35. Cancer lanatus , Herbst ,pl. 1 1 ,Jig. 6'j,pars i, pag. i8g. Cancer fachino , Herbst , pi. ii,Jig. 68 , pars i, pag. 190. Id. hirsiitus alius, Aldrov., de Crust., lib. 2, pag. ig4- Cette espèce présente plusieurs e'minences dont la bizarre disposition donne au tèt l'aspect d'une figure humaine; c'est cette ressemblance (1) Cette figure n'est point d'une exactitude rigoureuse. Ord. Décapodes , Fam. Brachyures , Trib. Notopodes. qui lui a fait imposer le nom de fachino par les pécheurs italiens ; ceux de Provence la nomment masquo. La Dorippe laineuse a le front quadridenté; on voit une forte pointe latérale qui fait à-la-fois l'angle du têt et le bord externe de l'orbite. Les côtés de la carapace sont, vers leur milieu, armés d'une pointe. Les pinces sont courtes, crochues; leur pénultième article et les doigts sont blancs; ces derniers dentelés intérieurement, terminés de rose; l'ab- domen du mâle blanchâtre. Les pattes aplaties, longues, ciliées; la tranche supérieure des cuisses des première et deuxième paires garnie d'une série d'épines.La carapace de couleur de chair, légèrement couverte d'un duvet roussàtre.La femelle ne diffère extérieurement du mâle que par la forme arrondie de l'abdomen. C'est sur les rochers éloignés de la côte , à trente ou cinquante mètres de prof(3ndeur, et dans le voisinage des lieux vaseux que se lient la Dorippe laineuse. Elle vit isolée , ses mouvemens sont faibles et lents , elle rampe plutôt qu'elle ne nage. Son tèt est presque mou. Ses pinces , qui sont petites , la longueur et la disposition de ses jambes , dont quatre seulement semblent faites pour la leucomotion , doivent s'opposer à ce qu'elle puisse avec avantage combattre un ennemi ou fuir un péril. Ce Crusiacé paraît donc être du nombre de ceux à qui la nature eu refusant des armes pour attaquer ou se défendre a , du moins, compensé cette disgrâce par un instinct admirable de conservation , et des moyens de ruse qui protègent leur existence. La difficulté d'étudier les Dorippes dans les profondeurs qu'elles habitent notis mettra long-tems dans l'im- possibilité de connaître des détails sur leurs habitudes particulières. L'es- pèce dont il s'agit n'a encore été trouvée que dans la mer Méditerranée et l'Adriatique. Ord. décapodes, DÉCAPODAiYm. BRACHYURES, BRACHYURA. Tribu NOTOPODES , NOTOPODA. Car. {Voyez l'Introduction. ) Genre ETHUSE, ETHUSA . Nobis. (i). DoRipPE , Fabricius, Latreille , Risso. Cancer , Herbst. Caractères. — Antennes extérieures assez longues , sétace'es , inse're'es au dessous des interme'diaires ; celles-ci pliées pouvant se loger dans les cavités propres à les recevoir, ter- mine'es par un article bifide. Yeux portes sur des pe'doncules assez longs , inse're's sur la partie late'rale ante'rieure du tel qu'ils de'passent en s'étendant obliquement. Pieds-mâchoires extérieurs , légèrement cilie's , deuxième article élargi , le troisième di- laté en forme de cœur. Pied-mâchoire intermédiaire ou quatrième paire de pieds-mâchoi- res , compose'e de cinq articles, le deuxième alonge', le troisième trapézoïdal , le quatrième qua- drangulaire , le cinquième obtus. Pinces courtes , e'gales , grêles dans les deus sexes. Pieds, première et deuxième paire longs ; ceux-ci les plus grands de tous. Les deux dernières paires courtes , releve'es sur le dos ou rejete'es sur les côte's ; termine'es par un ongle crochu formant avec l'article qui le pre'cède une sorte de pince. Carapace glabre , quadrilatère , plus longue que large , plus élargie postérieurement qu'an- térieurement, tronquée, dentée en avant. Régions génitales, cordiales et branchiales séparées par un sillon ; partie inférieure du têt creusée en gouttière pour recevoir l'abdomen replié. Point ^'ouvertures branchiales. Abdomen replié , noduleux , de sept articles chez les femelles et de cinq seulement chez les mâles . : — -^—^ ^ I ' ' . (t) Ethuse , fille de Neptiioe. Ord. Décapodes , Fam. Brachycres , Trib. jXotopodes. C'est toujours à regret que je me détermine à opérer des changemens dans les classifications proposées par des auteurs dont j'admire les travaux. Il serait dangereux de se laisser aller à la facilité d'augmenter le nombre des genres dont les caractères ne reposeraient que sur de simples différences, et c'est cette pensée qui me fait adopter ceux mêmes qui seraient susceptibles d'être réunis à d'autres , afin de ne pas accroîti'e la confusion. Mais lorsque, sur des remarques de bien moindre importance que celles que présente le Crustacé dont il s'agit ici, on crée journellement de nouveaux genres dans toutes les classes de l'Histoire naturelle, je ne pouvais me per- mettre de laisser parmi les Dorippes l'espèce pour laquelle je propose celui d'Ethuse. En effet , les antennes extérieures sont dans le premier de ces genres pla- cées au dessus des antennes intermédiaires , tandis que dans l'autre elles sont au dessous. Le nombre des tablettes de l'abdomen qui , chez les Dorippes , est de sept dans les deux sexes, n'est que de cinq chez les mâles des Ethuses. La forme remarquable des pieds-mâchoires extérieurs , celle de la carapace et du deuxième article des pinces , enfin la longueur des pédoncules oculaires qui dépassent l'extrémité latérale et antérieure du têt en s'étendant obliquement, m'ont paru des caractères suffisans pour espérer que cette nouvelle coupe sera conservée. D'ailleurs les différences génériques qu'offre l'espèce qui me sert de type avaient été déjà pressenties par M. Latreille, et M. Risso la retirant du genre Dorippe a cru devoir la placer parmi ses goneplax , où elle ne peut absolument rester classée , à cause surtout de la position relevée sur le dos de ses quatre pattes postérieures , caractère que ne présentent pointées derniers. Je l'ange le genre Ethuse immédiatement après les Dorippes ; je ne crois pas nécessaire, pour fortifier mon opinion, d'établir aucune comparaison avec les Homoles , les Droinies , les Dynomciies, les Ranines et les Orithyies de M. La- treille avec lesquels les Ethuses ne peuvent être confondues. Le Cancer nstuius d'Herbst, pi. lv , fig. 6, qui vient de la mer Abdomen de la femelle un peu grossi. 5, Antenne extérieure, 6, antenne intermédiaire, y, pied-mâ- choire e\te'rieur , 8, pied-mâchoire intermédiaire grossis. E. Fronte sexdentata ; testa glabriiiscula , rubescente grisea ^ pedi- bus rubrojasciatis ; brachiis brevibiis , glaberrimis ; pedunculis ocidis eiongatis. La difficulté de se procurer ce Crustacë peu commun n'a pu per- mettre à la plupart des auteurs qui m'ont précédé de fixer leur opinion d'une manière irrévocable 5 plus heureux, sous ce rapport, je n'hésite pas à le rapporter à la figure qu'en donne Herbst, pi. xi, fig. G9, qui. me parait très-exacte. J'y rapporte la CaHidade Fabricius d'après la pi. 278 de l'Encyclopédie méthodique, fig. 4? et je considère comme espèce dis- tincte le Cancer astutus d'Herbst , pi. lv, fig. 6, qu'on trouve aux Indes orientales. Ord. Décapodes, Fam. Brachvures, Trib. Notopodes. Le front de l'Ethuse mascarone a deux dentelures de chaque côté au dessus des antennes qu'elles protègent. L'angle latéral antérieur est formé par une forte épine. L'ensemble des éminences de la carapace donne à ce Notopode l'aspect d'une figure humaine. Le têt est presque lisse , d'un rouge pâle , fascié de teintes plus foncées sur les pattes chez le mâle seulement. La femelle est un peu moins g-rosse et moins colorée, son abdomen est ovale , alongé ; ses pattes sont grêles ; celles du mâle sont plus fortes : l'un et l'autre ont des pinces petites, égales, courtes et glabres. Cette espèce relève avec facilité ses deux pattes postérieures qu'elle agite dans tous les sens avec assez de vivacité. Elle vit dans les moyen- nes profondeurs selon M. Risso: je la crois au contraire habitante des régions rocailleuses et profondes. De même que les Dorippes elle doit avoir l'habitude de se servir de ses pattes postérieures pour se couvrir le dos de débris marins et échapper ainsi aux regards de ses ennemis , ou se cacher pour surprendre une proie. Okd. décapodes, DECJPODA; Fam. MACROURES, MJCROURA. Tribu GALATHINES , GALATHINÀE. Car. ( Voyez l'Intioduction. ) Genre GALATHÉE, QALATHEA. Galathea , Latr. , Fab. , Risso , Lamarck , Bosc , Leach , Desm. , Daldorf, Oliv. , RaJJînesqiie. AsTAcus , Johnst. , Degeer, Pennant , Herbst , Âldrov. Cancer , Linn. CiBiCTÈRES. — Antennes extérieures longues , sëtacées , très-écartéos entre elles, sans écailles à la base ; les supérieures ou intermédiaires ayant leurs second et troisième articles e'gaux, et le premier termine' par trois épines. Pieds-mâchoires extérieurs, alongés , ayant l'extrémité de leurs deux premiers articles épi- neuse. Mandibules dépourvues de dents. Pinces égales, aplaties, tuberculeuses , épineuses , alongées , ayant leurs doigts dentelés et creusés intérieurement. Pattes , les trois antérieures fortement épineuses sur leur tranche supérieure ; ongles des mêmes pattes un peu épineux en dessous ; pieds de la dernière paire beaucoup plus petits que les autres , ûliformes et repliés sur eux-mêmes. Carapace déprimée , divisée par des incisions nombreuses , ciliées , transversales sur le dos et l'abdomen , eu forme d'écaillés sur les pinces et les pattes ; prolongée eu avant par un roilre épineux; sa surface présentant un sillon transversal arrondi derrière la région stomacale et quelques autres impressious qui indiquent la position des viscères. Abdomen très-repHé sous le corps, formé de segmens obtusément anguleux sur les cotés. Nageoire caudale composée de cinq pièces dont les latérales sont arrondies , entières , et la luitoyeuue très-grande et comme partagée en plusieurs autres. Veux gros et assez écartés l'un de l'autre. Ord. Décapodes, Fain. INIacrocres, Trib. Galathikïs. Aldrovande et Jonhston ont connu les Galathëes. Il est remarquable que Rondelet n'en parle pas, à moins que la fig. Sgo que donne cet auteur, ne doive être rapportée à ce Décapode; mais je n'oserais me permettre ce rap- prochement puisque Ri. Risso affirme de nouveau , afin de faire cesser les doutes qui s'étaient élevés sur l'existence de sa Janira periculosa , que c'est ce Crustacé seul que cette figure représente. Les Galathées avaient été rangées parmi les Ecrevisses par Degeer ; Fabri- cius les sépara, avec raison, et les caractères de celte coupe, aujourd hui solidement établis, fournissent des distinctions faciles à saisir entre les nou- veaux genres Grimotea et Eglea formés par ]VL Leach d'après des espèces exotiques. Le même naturaliste en a encore séparé le genre Munidea qui ne s'en éloigne essentiellement que par la forme des serres. Les habitudes des Galalliées ne me sont pas assez connues pour que je puisse me permettre de confirmer ou de contredire ropinion de M. Bosc rela- tivement à la manière dont s'opère le renouvellement de leur têt. Ce Savant présume que c'est par une dislocation générale de toutes les articulations ou écailles qu'elle a lieu , de même que par la production rapide des lames intermédiaires qui se soudent aux anciennes. La force reproductive des Gala- thées s'élève à un haut degré , car il est assez ordinaire de rencontrer de ces Crustacés auxquels une pince repousse et quelquefois même toutes les deux ensemble dont ils paraissent avoir été privés en même tems. Cesaccidens, quoi- que plus rares , leur arrivent quelquefois aux pattes. Les Galathées sont des animaux nocturnes ; les unes se tiennent dans les pi-ofondenrs rocailleuses; d'autres vivent à quelques mètres sous l'eau , sur un sol uni , parmi les algues et les fucus. On doit à M. Risso la description d'une Galathée fossile qu'il nomme anti- qua, et qu'il a trouvée dans des excavations aux environs de Nice. On ne con- naît que deux espèces de Galathées proprement dites; elles vivent dans la mer Méditerranée et sur les côtes de France baignées par l'Océan. Ord. Dt-c APODES , Fam. Macroures , Trib. Galathines. LA GALATHÉE STRIÉE, GALATHEA STRIGOSA. pr,. xi.x. H;?. I, in.île, 2, son aLdoinca vu en dessous, 3, idemàe la femelle avec les lames caudales dans l'état de ifjms. 4 , Pied-mâchoire esie'rieur, 5, antenne intermédiaire grossis. G. Testa ruhra , cœndeo variegata; rostro acuto, septem aculeato; manibus brcvibus , spinosis ^ compressis. Gala thea slrigosa , Desm. , Consid. gén. sur tes Crust.,p. 1 8g, pi. 33,j!q. i . Risso , Hist. nat. de VEur. mérid. , tom. 5 , p. 47. Id. , Crust. des env. de Nice , pag, 7 1 . Latreille , Règne animal, :>.^^ éd., tom. 4, p<^- 83. Id. Nouv. dict. d'Hisi. nat. , 2™« e'd. , tom. m ^ p. 36o. Id. , ( Biiff. de Sonnini) tom. 6 ,pag. 198. Lamarck, Hist. des Anim. s. vert. , tom. 5 , p. 214. Brébisson , Catalogue des Crust. du de'p. du Calvados , pag. 18, n" I. Fabricius , Suppl. ent. sjs. , pag. 4i4j "" '• Bosc , Hist. nat , des Crust. , 2""= e'd. (Buff. de CastelJ tom. 2, pag. 48. Leach, Edin. , Encfcl. , tom. 7, pag. 398. Id. , Malac. podopht. Brit. , pi. 28 B. là. id. Id, id. kl. id. la. id. Id. id. Id. id. Id. id. Id. id. id. id. Id. id. Id. spinigera Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. (talathines. Astacus strigosus , Pennant. Lrit. zooL, tom. 4, pa^. 18^ pi. i4- Id. id. Hevbst , 2™e part., pag. 5o , pi. 16, fig. 2. Id. similis pediculo marine, Jonlist. , tab.n^Jig. 3 et 7. Id. id. jdldroi', ,liv. 1 , pag. i23. Il est bien étonnant que Rondelet, qui, plus d'une fois, a mentionne des animaux marins , même peu communs , se soit tu sur la Galaihée striée qui n'est point rare dans la Méditerranée. Cependant le Cruslacé dont il s'agit ici a été connu d'Aldrovande et de Jonhston. Les pécheurs provençaux le nomment /-;i<;ia7.yo( punaise), à cause de l'odeur désagréable, ressemblant à celle de cet hémiptère , qui s'exhale de son corps. Sa chair entre promptement en putréfaction, et conserve, même après la cuisson, un goût particulier qui ne me paraît pas permettre qu'on puisse la con- sidérer, ainsi que le dit IM. Risso, comme très-bonne à manger. La Galathée striée a tout le corps d'un rouge foncé , plus pâle vers les articulations des pattes. L'abdomen et le dos surtout ont la plupart des enfoncemens ou des sutures de la carapace colorées en bleu outre- mer. Les nombreuses divisions dont le têt de ce Macroure est élégam- ment orné sont toutes ciliées. Ces incisions sont semi-circulaires , en forme d'écaillés sur les pattes. Le corcelet est garni sur les bords de six aiguillons; le front avancé en rostre a sept pointes. Les yeux arrondis sont portés sur des pédoncules bleus. Les pinces sont larges , aplaties , comprimées , hérissées d'aiguillons par côté et par dessus. L'arête supé- rieure des deuxième et troisième articles des pattes est aussi fortement épineuse. Les écailles natatoires sont grandes, arrondies, situées sur une plaque distincte, l'intermédiaire bifide. Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. GalAthines. La femelk a les pinces un peu plus petites que celles du mâle. C'est en mars, août et décembre quelle porte des œufs d'un rouge de rubis. Les localités les plus rocailleuses, et jamais à moins de lo mètres de profondeur, sont celles où se plaît cette espèce de Galathée. M. de Bre- bisson a sans doute confondu les habitudes de la Galathée striée avec celles de la Galathée glabre, soit Galathea squamifera de M. Leach, lorsqu'il a dit (i) que ce Macroure se tenait cache sous les pierres dans les petites mares, aux bords de la mer, encore cette dernière n'a-t-elle dû y être rencontrée qu'accidentellement (2). La Galathe'e dont il s'agit nage avec vivacité en agitant sa queue avec force, ce qui la fait ainsi aller à recidons. Lorsqu'elle marche son alxlomen est replié. C'est aussi en marchant en se reculant qu'elle entre dans son gîte d'où elle ne montre que les antennes et les pinces qui en défendent l'entrée. Elle demeure en repos dans le jour et ne sort que la nuit pour chercher sa nourriture ainsi que les Langoustes dont elle fréquente les mêmes lieux. Plus méfiante que ces dernières , ou peut- être moins vorace, elle ne s'introduit point dans les nasses, mais on la prend à Yentremail sorte de filet où elle demeure ordinairement ac- crochée pour avoir voulu manger d'un poisson qui s'y trouverait pris. (1 ) Catalogue des Crustacés du département du Calvados, pag. 18. (a) Il est d'ailleurs une remarijue d'nue application assez générale que, plus la caraptce des Cru»tarés est forte et épineuse plus ils fréquentent des profondeurs rocailleuses où les pointes dont W^ sont aroïén les mettent?! l'abri du choc et des frottcmens dangereux auxquels ils sont exposés en •« Lloitlssatit dau» les anfractuosités des rochers qui leur servent d'habitation. Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. Galathines. J'ai quelquefois réussi à me procurer de ces Crustacés en mettant, dans les poches de ce filet, un grand nombre de petits morceaux de papier dont la couleur blanche les attirait comme un appât. La Galathée striée se trouve sur les côtes océaniques de France et d'Angleterre, elle n'est pas rare dans toutes les localités rocailleuses de la Méditerranée. C'est durant la saison du printems qu'on se la procure le plus communément , parce que les sexes se recherchant , tombent , en rodant , dans les filets des pêcheurs. Ord. POECILOPODES, POECILOPODA ; Fam. syphonostomes, SYPHONOSTOMA. Tbibu LERNEIFORMES, LERNAEIFORMES. Car. ( Voyez l'Introduction. ) Genre NÉMÉSIS, NEMESIS. Nemesis, Risso. Caractères. — Antennes extérieures sétacées, aiguës, presque de la longueur du thorax, compose'es de sept à huit articles , le premier le plus long et le plus gros. Point d'antennes intermédiaires. Rostre renfle', triarticule' , graduellement acumine'; à premier article plus court que le second ; le troisième, le plus petit , contractile. Point dyeux. Corps alonge' , corselet ovale, relevé en hosse, un peu aminci postérieurement. Abdomen à huit segmens ; le dernier muni de deux appendices très-courts ; le quatrième de deux longs filets cylindriques faiblement annelés ; le dessous des premier, deuxième et troisième segmens , portant chacun deux expansions charnues , renflées , terminées par deux prolonge- mens trifides , articules à leur base, et utiles , sans doute, à la leucomotiou. Quatre paires de pieds dont deux , la première et la troisième paire , armés d'ongles très- longs : les deux autres , soit la deuxième et la quatrième paire , membraneux , coriaces , dé- pourvus d'ongles , paraissant propres à la préhension. Deux sacs ovifères globuleux placés , de chaque cêté , au bas du quatrième segment de l'abdomen. C'est M. Risso , qui , le premier, nous a fait connaître le Syphonostome d'après lequel il a fondé son genre Némésis. Ce genre , ainsi que M. Latreille Ord. PœCiLOPODEs , Fam. Syphonostomes , Trib. Lerneiformes . m'a écrit le penser, me parait devoir faire le passage des Dichelestions aux Cliondracanthes. Les deux espèces que je décris, comme les seules connues, vivent en para- sites sur les branchies de deux de nos poissons cartilagineux qu'ils doivent cruellement tourmenter; mais telle est la volonté de la nature qui a trouvé le moyen , même aux dépens du plus fort , de fournir l'existence , à l'abri de tout danger, à des êtres dont la faiblesse devait nécessairement être protégée. LA NEMESIS LAMNE, NE MES I S LAMNA. PL. XX. Fig. I, femelle grossie; 2, idem vue par dessous. 3, Antenne extérieure, 4, rostre, 5, première patte onguiculée , 6 , deuxième idem membraneuse , 7, troisième idem ongoiculée, 8, quatrième idem membraneuse, g, expansion charnue de l'abdomen grossis. N. Ckirpore oblongo , Jlavescenie , brunneo ; iinguibiis apice intense ferrusineis , setis caudalibusferrugineojiiscis. Nemesis lamna, RL<:so, Hist. nat. dé VEiir. mérid. , tom. 5 , pag. i?>g,fig. aS. Fidèle à la règle que je me suis tracée de ne changer que le moins possible le nom des espèces déjà décrites lors même que des change- mens pourraient être à-propos, je me garde de substituer au nom de Ord, PoEOLOPODES , Fnin. Sypho.nostomes, Trib. Lerneifoumes. Lanina celui de Lamnanim qui eûtëtë, il rue semble , plus convenable pour indiquer que cette espèce de Némësis vit sur les Lamies ou Touil- les, Lauiua de M. Cuvier. Le corps de ce Pœcilopode est opaque, alonge'; sa couleur est le jaune brun. Le corcelet est oblong, un peu aminci en arrière j la tète se con- fond avec lui j 11 porte deux paires de pattes onguiculées et une seule de membraneuse ; l'autre, dans ce dernier cas, a son insertion sous le premier segment de l'abdomen. La première paire de patte onguiculée est plus courte que la troisième qui est armée d'un ongle fort long et brun. Les quatre premiers anneaux de l'abdomen sont d'égale dirocnsiôn , échancrés à leur origine : les suivans diminuent brusquement et suc- cessivement. Une bande brune, interrompue, s'étend le long du dos. Les sacs ovifères sont noirs et globuleux. Les deux filets que porte le quatrième segment de l'abdomen ont quatre à cinq fois la longueur du corps qui n'est que de huit millimètres. C'est sur les branchies du Lamna cornuhicus que j'ai constamment rencontré la Némésis lamne vivant en société au nombre de vingt-cinq à quarante avec des AntJiosoma smithii et diverses espèces d'épizoaires. J'ai cru reconnaître des mâles parmi des Némésis qui n'étaient point pourvues de sacs ovifères j j'ai cependant remarqué quelques individus qui en offraient de faibles vestiges, et qui m'ont paru être de jeunes femelles chez lesquelles l'ovaire n'était point garni d'œufs noirs, tels qu'on les remarque chez celles qui sont sur le point de pondre. Ord. PoECiLOPODEs , Fam Svphonostomes , Trib. Lerneiformes. LA NÉMÉSIS DES REQUINS, NEMESIS CJRCHJRIJRUM : Nobis. PL. XX. Fig. lo, femelle , ii , appendice ou expansion ventrale grossis. N. Corpore alho virescente , segmenta quarto abdominis coarctato , unguibus apice albis. En comparant cette nouvelle espèce avec la Némésis la m ne , on re- marque , comme différences principales , une taille constamment plus jîetile, des soies vers l'extre'mite de l'abdomen proportionnellement moins longues, une couleur pâle et des ongles blancs; les expan- sions ventrales sont d'une forme carrée et non triangulaire , enfin le quatrième article de l'abdomen, qui est brusquement rétréci, donne à son corps un aspect raccourci qui ne peut permettre de confondre la Né- mésis des Requins avec l'espèce précédente. Ce que j'ai dit des habitudes de la Némésis lamne s'applique à celle dont il est ici question : comme elle , destinés à une existence très-sédentaire, ces petits parasites n'abandonnent jamais les bran- chies du Squale renard ( Carcharias viilpes, Cuv. ) sur lesquelles ils jouissent , au sein de l'abondance , d'une parfaite sécurité. Fixés sur les lames branchiales de ce cartilagineux, ils paraissent se nourrir à-la-fois de l'humeur glaireuse qui abreuve ces parties et du sang que ces orga- nes leur fournissent abondamment ; dans ce dernier cas , ils enfoncent leur trompe dans les chairs où ils adhèrent, et le Squale, irrité par les nombreuses piqûres de ces hôtes incommodes dont il ne peut se débar- rasser, abandonne les vallées sous-marines, et vient bondir de colère à la surface des flots. Okd Décapodes, decapodâ; Fam. brachyures, brjchvurj, Thiuu ^OTOVOUES, A'OTOPOD A. Cak. ( yojez rintroduclion.) Genre GYMOPOLIE, CYMOPOLIA . Nobis (i> Caractères. — Antennes extérieures insérées sur la même ligne que les intermédiaires, jous le c!i moins être conservée. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Triangulaires. Le front du Lambre Massena est avance en pointe et s'incline brus- quement en partant des yeux ; il est traversé par un large sillon. La ca- rapace est triangulaire, en forme de cœur renversé. Les régions stoma- cales, branchiales et cordiales sont fortement relevées , elles ont quelques tubercules émoussés à leur sommet; les bords de la seconde de ces régions et de l'hépatique sont dentelés; tout le reste du dos est lisse. Les pinces sont inégales, l'une des deux, ordinairement la droite, est très- renflée ; elles sont quadrangulaires , ou du moins voit-on en dessous les vestiges d'un quatrième angle formés par de petits tubercules : ce sont des pointes émoussées qui surmontent et rendent très-distincts les an- gles supérieurs. Les doigts sont dentés intérieurement. On distingue quelques épines sur les cuisses. Les autres articles des pattes sont lisses. L'abdomen , le thorax et le dessous des bras qui portent les pinces sont granuleux. Une teinte roussàtre nuancée de rouge, colore le têt de cette espèce; le rouge-brun y domine quelquefois. Les pattes, le dessous du corps, sont toujours plus pâles que le dessus. Les jeunes présentent, sur la carène extérieure de chacun des articles qui portent les doigts, deux fortes pointes qui s'émoussent et disparaissent avec l'âge. Je ne connais point la femelle qui doit offrir peu de différence , puisqu'on n'en trouve pres- que pas parmi les sexes des autres espèces du même genre. L'abdomen du mâle n'est que de quatre articles. Les côtes volcaniques les plus escarpées, celles où de nombreux dé- chiremens du sol, de profondes trémies qui, se prolongeant sous les eaux , attestent quelle fut autrefois la terrible puissance de l'Etna , sont les lieux de Sicile où l'on rencontre le Lambre que je viens de décrire. Il y est fort rare , et n'abandonne jamais ces retraites rocailleuses où pullulent d'innombrables Zoophytes. Ord. Décapodes, Fam. Maoroores, Trib. Paguriens. LE PAGURE TACHETÉ. PJGURUS MACULÀTUS. PL. XXIV. Fi". 1, femelle; 2, abdomeo du màlc. 5, Pied-mâchoire extérieur, 4, aateane intermédiaire, 5 , antenne extérieure grossis. P. Thorace glaberrima , lucida , nibro pustuîata j punctis excavatis rugoso; brachiis suhtriangidarihus , inœquallbiis j, muricatis ^ interne macula purpnrea , cœruleo cincta , ornatis ,• sinistro majore ; tertio et quarto prinii paris pedum dentatis. Pagurus maculatus , Risso , Hist, nat. de VEur. me'rid. , tom. 5 , p. 3g. Id. oculatus, Id., Crust. des env. de Nice , pag. 56. Id. id. Desm. , Consid.gen.surles Crust.,p. fjrQ Id. id. Herbst , pi. 2^ , fig. ^,pars i,pag. 24? La description et la figure qu'Herbst donne de son Pagurus oculatus me paraissent assez bien convenir à l'espèce dont il s'agit icij la seule différence, digne de remarque, existe dans la proportion des pinces entr'elles que cet auteur indique comme de semblable grosseur, tandis qu'elles sont inégales dans le Pagure tacheté. Mais on sait que les figures de l'ouvrage d'Herbst, quoique d'une utilité indispensable, ne sont pas toujours très-exactes, et je pense que si celle dont il s'agit ici est dans ce dernier cas, c'est sans doute parce qu'elle a été faite d'a,près un Pagure dont la pince gauche, ayant été cassée, n'avait point encore repris son Ord. Décapodes, Fam. Macrodres, Trib. Pagdriens. entier accroissement. Cette espèce ayant ëte' bien caractérisée par M. Risso, à cause des deux belles taches pourpres qu'on remarque sur la face inté- rieure de ses bras, je conserve le nom que cet auteur lui a impose. Le corcelet de ce Pagure est uni, luisant, parsemé' de petits points enfonces; les yeux d'un noir bleuâtre, portes sur de longs pédoncules rouges. Les antennes coudées, ayant à leur base une forte e'piue, attei- gnent dans leur longueur l'insertion du doigt des pinces; les interme'- diaires presque de la longueur des yeux. Les pinces sont subtriangulaires, inégales, anguleuses, murique'es, un peu dentées sur la tranche supérieure de l'article qui les précède. On remarque sur la partie interne du troisième article de chacun des bras une belle tache pourpre entourée d'un cercle bleu azuré. Les pattes ont quelques poils courts, qui, sur le bord supé- rieur du dernier article des deux paires antérieures , forment un liseré serré. Les quatrième et cinquième articles de la première paire sont dentés sur leur bord supérieur. La couleur de ce Pagure est d'un rouge de brique; l'abdomen est un peu jaunâtre. La femelle a les pinces moins grosses que celles du mâle : ses appen- dices ovifères sont bifides. On voit , attenant à la troisième articulation de son abdomen, une grande membrane ou peau concave, légèrement ciliée, qui lui sert à recouvrir les œufs qu'elle porte réunis en grappe. Ces œufs sont d'une teinte orangée. C'est en été qu elle en est pourvue. Cette espèce de poche ou membrane protectrice, fixée à l'abdomen de la femelle, est une particularité d'organisation que je n'ai, jusqu'à ce jour, observé que sur le Pagure tacheté. Elle ne m'a point paru influer sur ses mœurs. Comme ses congénères, ce Macroure habite constamment Ord. Décapodes , Fam. Macrodres , Trib. Paguriens. des coc[uilles univalves , il m'a paru seulement moins difficile que les auires sur le choix, car je l'ai rencontré tantôt dans le Cassidaria ec/ii- nophora , et tantôt dans les Murex brandarisj Murex trunculus , et diverses espèces de Natica. Les plus grands individus n'atteignent que trois pouces de long. Les Pagures tachetés vivent en famille dans les profondeurs sablon- neuses de vingt-cinq à trente mètres, et dans les localités, ainsi que je l'apprends de M. Risso, oij. se propagent les Alcyons domoncules; ils choi- sissent ordinairement des coquilles assez grandes pour leur permettre , en se retirant brusquement au fond, de se soustraire aux regards de leurs nombreux ennemis. Ces Pagures vivent plusieurs jours après avoir été retirés de l'eau. On ne les trouve jamais rodant sur les rochers du rivage, si ce n'est après des jours de tempête durant lesquels la violence des vagues les jette quelquefois sur la côte et en jonche les plages. LE PAGURE TIMIDE. PJGURUS TIMIDUS: Nobis. PL. XXIV. Fig,6, femelle, 7, pied-mâchoire exte'rieur, 8, antenne interme'diaire, g, idem extérieure grossis. P. Thorace grisea , viridescente variegata. Brachiis rugosis, pubes- centibuSj dextro majore. Pedonculis oculorum rubescentibus. Pedibus fasciatis. Abdomine nigrescente. Le Pagure que j'ai nommé timide est de petite taille : les plus grands individus que j'ai pu me procurer n'avaient que onze lignes de long. Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. Pagtjriens. Le corcelet et les pattes sont gris j ces dernières, légèrement pointi liées, ont sur chacun de leurs articles une bande transversale verdàtre, et sur cette teinte un ou deux traits longitudinaux de couleur noirâtre. Le dernier anneau des pattes est dentelé' intérieurement, termine par un ongle aigu. Les pinces , dont la couleur est un gris verdàtre , ont les doigts blanchâtres. Les pe'doncules des yeux sont ornes d'une bande rouge longitudinale. Les antennes intermédiaires violettes. L'abdomen noirâ- tre j ses crochets blancs. La femelle porte en mai , juin et juillet, des œufs d'un brun rougeàtre. Chez les individus dessèches, la couleur verte qui les colore se change en une teinte plus ou moins rousse. Le nouveau Pagure dont il s'agit a pu, à cause de sa petite taille, échapper aux recherches des Naturalistes. Il n'est pas rare sur les côtes de Marseille. Il se mêle quelquefois avec les petites familles du Misanthrope, et on les voit roder ensemble à fleur d'eau, autour de nos rochers. Il se tient ordinairement à de moyennes profondeurs, et contribue avec les Idotèes, les Talitres, quelques Sphèromes, et surtout les Nèbalies , à ronger, durant la nuit, la chair des poissons qui restent pris dans des filets. J'ai souvent réussi à me procurer de ces Crustacés, ainsi que d'autres petites espèces nocturnes, en plaçant quelques poissons pour appât au fond d'un vase que je descendais à deux ou trois mètres de profondeur seulement: en venant le retirer, au bout de quelques heures, il m'arri- vait toujours d'y surprendre quelques-uns de ces animaux faisant leur curée. C'est dans des Purpura variegata et Mitra costulata de M. Risso, mais plus souvent encore dans des Planaxis riparia du même auteur^ que se loge le Pagure timide. Ord. STOM apodes, STOMAPODJ; Fam. bipeltés, bipeltata. Car. {Fojez l'Introduction. ) Genhe phyllosome, phyllosomj. Phyllosoma, Cranch, Leach, Latr., Desm., Guérin. Chrysoma , Risso. Caractères. — Antennes placées sur la même ligue horizontale , les extérieures variant dans leurs formes suivant les espèces , paraissant composées de deux articulations , quelque- fois de quatre , sans écaille à leur base ; les intermédiaires de cinq articles , le dernier bifide. Veux globuleux ou ovoides , porte's sur un long pédoncule. Bouche située au dessous de la carapace, munie d'un labre globuleux, de deux mandi- bules coriaces dépourvues de palpe , portant une langue bifide. Secondes mâchoires formées d'un appareil rudimentaire , aplati et variable. Premiers pieds-mâchoires courts , armés d'aiguillons vers leur extrémité, composés de trois articles. Deuxièmes pieds-mâchoires longs, grêles , le dernière article annelé. Pieds très-longs, au nombre de dix , composés de cinq articles, terminés généralement par un ongle crochu , portant, à la base du troisième article, un appendice plumeux , flagclli- forrae , mobile. Corps ou têt divisé en deux boucliers minces et transparens dont l'antérieur grand , de forme arrondie ou ovalaire , chevauchant sur le suivant , portant les yeux , les antennes et la bouche; le second bouclier portant les mâchoires, les pieds-mâchoires, les pieds proprement dits et l'abdomen ; celui-ci composé de cinq segmens dont les quatre premiers sont , en des- sous , garnis d'une paire d'appendices natatoires divisés en deux , et dont le dernier est ter- miné par une nageoire composée de cinq feuillets. Ord. Stomapodes, Fam. Bipeltés. M. Leach est le premier qui uous a fait connaître les singuliers Crustacés auxquels il a donné le nom générique de Phyllosome, c'est-à-dire,yèM/Z/e- corps ainsi que l'indique leur étymologie. Depuis lors, l'attention des voya- geurs ayant été l'éveillée , nous avons vu les naturalistes des diverses expédi- tions scientifiques exécutées pendant les années dernières, par la marine française, nous rapporter un assez grand nombre de ces bizarres animaux. Ils ont été successivement étudiés et mentionnés par MM. Latreille et Des- marest ; M. Guérin vient d'en donner une monographie qui se compose de douze espèces. Excepté le Phyllosome de la Méditerranée décrit par M. Risse, qui le connaissait depuis long-tems , tous ces Stomapodes sont propres aux régions équatoriales; ils vivent en haute mer. M. Latreille a présenté dans ce genre plusieurs divisions déduites de la forme du premier bouclier, de la longueur relative des antennes extérieures et de celle des pédoncules oculaires. M. Guérin , qui a établi ses coupes sur un plus grand nombre d'espèces, fait en outre porter ses observations divisionnaires sur la place qu'occupe la bouche , et sur la longueur relative des pieds postérieurs. Aucun auteur n'a fait mention des distinctions sexuelles. LE PHYLLOSOME DE LA MEDITERRANEE, PHYLLOSOMJ MEDITERRANEA. PL. XXV. Fie. ), vue par ilessus un peu grossie, 2, idem par dessous. 5, Anteunc extérieure, 4, jn- tenne ialennediaire, 5, premier pied-mâchoire c.\lérieur, 6, appendice flagelliforme des pat- tes, 7, labre supérieur, 8, inandiLules, 9, appareil buccal rudimcutaire, 10, appendice na- tatoire, II, pédoncule oculaire, grossis. Ord. Stomapodes, Faifi. BfPF.LTÉS. P. Testa glaherrima, pellucida, lineolis à cettiro usquè. ad niargi- nem radiantibus; pedibus rubro inaculaiis. Chrysoma Mediterranea , Rùtso, Hist. nat. de VEur. mcrid. , tom, 5,pag. 88, Son corps est ovale en travers, mince, très-aplati, loliacë, transpa- rent, lisse, traversé de lignes à-peine apparentes, qui s'étendent de la circonférence au centre. Les antennes extérieures biarticulées , ornées d'une pointe en dehors, les intérieures d'égale longueur. Les yeux, en massue, ne m'ont point présentés d'articulations apparentes. La bouche arrondie , relevée , située au bas du disque ellipsoïde avec un petit pied- màchoire de chaque côté. Queue subcordiforme , plus étroite que le corcelet, diminuant sensiblement, composée de six segmens dont quatre pourvus d'appendices natatoires bifides, le dernier terminé par cinq petites nageoires arrondies, les deux extérieures formées de deux pièces, l'intermédiaire armée de deux pointes. Les quatre premières paires de pattes munies, à la base du troisième article, d'un appendice plumeux flagelliforme : la cinquième très-courte , sans appendice plumeux. La quatrième paire de pattes est seule bifide au sommet. Les unes et les autres sont grêles, translucides, tachées de rouge, et composées de cinq articles inégaux dont les premiers garnis d'un aiguillon. {1} Cette Ognrf n'est pas trr.t-etactc. Ord. Stomapodes, Fam. Bipeltés. Le Phyllosome de la Méditerranée , dit M. Risso, qui a bien voulu me communiquer l'individu que j'ai figuré, est transparent comme le cristal le plus pur et a l'apparence d'une lame de mica. Sa vivacité, ajoute-t-il, est extraordinaire 5 il vit long-tems hors de l'eau en agitant continuellement les appendices plumeux de ses cuisses; sa natation est gracieuse; il remue sans cesse ses pieds, et ouvre de tems en tems sa bou- che. Sa nourriture doit consister en molécules médusaires qu'on trouve si abondamment dans toutes nos eaux , à la surface desquelles il se mon- tre durant les jours de calme parfait. Le même auteur indique son ap- parition en juin et juillet. Ord. décapodes, DECJPODJ;Fm. BKhCHYlUIiES, BBJCHrURA. Tu. BU TRIANGULAIRES, TRIGONA. Car. ( Vojez l'Introduction. ) Genre INACHUS, INJCHUS. Inachds , Fnbricius , Latreïlle , Leach. Cancer, Linnée , Pennant , Herbst. Maja, Boic , Latr. Macropus , Risso. Macropodes, Idem. DOCLEA , Idem. CaractÈbes. — Antennes extérieures dislanlos, iiiscrecs entre les yeux et le rostre , dé- passant uue ou deux fois !a longueur de ce dernier, ayant leurs trois premiers articles plus gros que les suivans. Antennes intermédiaires plie'es et caclie'es dans uue fossette, à premier article glo])uleii^, ovale, très-gros. Pied-mâchoire extérieur à troisième article plus gros que les suivans, le second profondé- ment échaucrc' vers l'extre'mite' de son côte' interne. Pinces fortes, égales, à articles renfle's, globuleux} presque deux fois aussi longues que le corps, dans les mâles adultes; petites, grêles et de la longueur du corps seulement, ou plus courtes, dans les femelles; très-fiuement dentées. Première paire de pattes filiforme, la plus longue; les autres décroissant graduellement jusqu'à la quatrième. Carapace triangulaire, terminée en avant par un rostre médiocrement prolongé; renflée pos- térieurement surtout sur les côtés, ayant sa surface marquée de saillies principales qui répon- dent aux régions viscérales ; plus ou moius rugueuse ou épineuse. Têt ordinairement velu et comme couvert de mousse. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Triangulaires. Keux latéraux, saillans, portés sur des pédoncules courts, courbes et rc'tre'cis dans leur milieu, implantés dans une fossette. Abdomen composé de six articles dans les deux sexes. Ces articles de forme inégale chez les mâles. Régions pectorales ou sternales quelquefois dilatées. Ce genre, d'abord très-nombreux tel que Fabricius l'avait indiqué, a beau- coup été restreint par M. Leach ; les caractères que je lui ai reconnus me pa- raissent suffisamment tranchés : il ne peut être confondu avec les Doclées de M. Leach dont il diffère par la longueur des deux pattes postérieures , qui , dans le genre Doclée, sont moins grêles, et proportionnellement beaucovxp plus courtes. Les Inachus s'éloignent aussi des Stnéorhjnques de Latreille (Macropodia, Leach). Ces derniers nont point leur têt couvert d'un duvet serré; leurs yeux ne peuvent d ailleurs se loger dans des cavités orbilaires, et leur rostre, très-alongé, est bifide ou longitudinalemenl sillonné. Ce sont ces considérations qtii me portent à placer parmi les Inachus la Doclea Fabri- ciana de M. Risso, qui est peut-être \ Inachus scorpio, et son Macropodia arachnides , qui me paraît être bien évidemment \ Inachus dorjnchus de M. Leach. J'ai reconnu que cinq espèces d'Inachus, dont une nouvelle, vivent dans la mer Méditerranée. Ces Crustacés se tiennent sur le sable, parmi les fucus, à quelques mètres de profondeur. Quelques espèces sont abondantes dans la saison des amours. L'INACHUS THORACIQUE. INACHUS THORACICUS : Nobis. PL. XXVI. Fig. I, mâle jeune; 2, femelle; 5, poitrine du mâle. 4, Pied-mâchoire extérieur, 5, antenne extérieure, 6, i(^eOT intermédiaire grossis. 7, Abdomen du mâle; 8, idem de la femelle. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Triangclaires. PL. XXVII. Fig. I, in.île vieux; 2 , |il,ujiie stpniale. /. Rostro hastiformi , emarginato ; f maris manu ovata , feminœ manu subfiliformij. Testa autica tuberculis tribus ohsoletis. Deindè , spina dorsali validiore ^ posteà , spinis tribus validis acutis , média sœpiiis majore j acutiore , in lineam subrectam digestis. Pectore maris inter pedes elevato , dilatato ^ glaberrimo j polito. Cette nouvelle espèce d'Inachus est remarquable par la dilatation du sternum qui couvre la poitrine, et s étend sur la région thoracique, nommée mëtathorax par M. Audouin. Cette particularité du thorax qui la rapproche de ïlnachus leptochirus de [\1. Leach , pourra servir, an jour que les espèces de ce genre seront plus nombreuses , à l'établis- sement d'une division bien caractérisée. Le mâle de l'Inachus thoracique a le rostre assez court, échancré, bifide à son extrémité; on voit une petite épine latérale derrière chaque orbite; trois petits ttibercules sur la région stomacale, et un autre très- grand terminé par une forte pointe. Plus bas, cinq épines dont trois sur une même ligne, celle du milieu plus forte, placée sur la cordiale; les deux autres ne sont bien apparentes que chez les mâles vieux. Les pinces sont renflées, leurs doigts sont sillonnés : elles n'atteignent que la moitié de la longueur des premières pattes, dans le mâle jeune , mais elles arrivent jusqu'à l'insertion du dernier article, chez les indi- vidus vieux ou adultes; elles sont velues, couvertes d'une espèce de mousse ou drap marin ainsi que les coquilles; cç duvet revêt toutes les autres parties du corps, et surtout la première paire de pattes : les doigts Ord. Décapodes, Fain. Brachycres, Trib Triangulaires. seuls, le sternum et le dessus de la bouche sont nus. La pièce sternale qui embrasse la base des pinces et des trois premières paires de pattes est avancée en pointe obtuse, fortement èchancre'e, et se dilatant de chaque côte en deux plaques arrondies , clype'ace'es , en forme d'ëcusson. Le milieu de cette pièce a une élévation sulîorbiculaire , entourée d'un sillon profond. Tout le têt est d'une teinte, tantôt brune, tantôt rousse ou lividej rextrémité des pinces et des pieds-màchoires, quelques arti- culations et la pièce sternale sont rouges. La femelle est légèrement bombée, ses pinces sont grêles, courtes, seu- lement de l'épaisseur des pattes antérieures. Il est des femelles qui portent aussi deux pointes supplémentaires, ou du moins les vestiges, au bas des régions branchiales; mais ce sexe est privé de l'appareil sternal qu'on remarque chez le mâle : elle pond en avril des œufs rouges qu'elle porte durant les mois de mai, juin et juillet. La démarche de ceDécapode est lente et gênée, il semble ne se mou- voir qu'avec peine, et n'agiter ses pattes qu'alternativement. Sa confor- mation ne peut guères lui permettre de longues courses, et les débris de plantes marines qui se collent sur le duvet de son têt me portent à pen- ser que son existence doit être tranquille et sédentaire. C'est parmi les algues et les fucus qu'il fait son séjour. Il est rare à Marseille, mais il paraît qu'on le rencontre assez souvent sur les côtes du Languedoc , dans le golfe de Naples, et aux environs de la Sicile. Or-d. Stom APODES, Fam. UNffELTts. LA SQLILLE DE FÉRUSSAC, SQUILLA FERUSSACl : Nous. PL. XXVIII. Fig. 1, mâlej 2, pieJ-mâchoire de la première paire; 5, iV/em ({e l.i ciuquième p.iiie. S. Corpore purpurcisceute j suprà lineis septem longitudinalihiis éle- vât is ^ pollicibus falcatis , hideniatis ; caiida violocea. En comparant cette nouvelle espèce avec toutes celles de la Médi- terranée, on reconnaîtra qu'elle diffère de la Squilla /nantis par le nombre des aiguillons de la griffe terminale des pinces qui n'est que de deux, tandis que celle-ci en a toujours cinq au moins 5 au lieu de six rangées de lignes longitudinales élevées la Squille de Férussac en offre sept. Elle se rapproche, par la forme des pinces, de ma Squilla Cerisii; mais elle n'a point le front avancé en pointe, et le dernier anneau de la queue cannelé comme chez cette dernière , dont tous les segmens du corps, excepté le pénultième, sont lisses. La Squilla Desmaresti en diffère aussi par la forme dai front, par celle du dernier anneau du corps, et par le nombre des lignes longitudinales élevées qui n'est que de quatre, dont deux de chaque côté. Je passe sous^ silence d'autres différences qui ne caractérisent pas moins bien cette espèce. Ord. Stomapodes , Fam. Unipeltès. Une couleur purpurine, lavëe de verdàtre sur quelques parties du corps, domine sur le tel de cette Squille, La partie supérieure, qui sert de bouclier à l'appareil bucal et qui peut être considérée comme le corcelet est un peu sinueuse. Le front est tronque, divise en deux loljes peu échancrés. Les pinces sont munies seulement de deux aiguillons. Les huit premiers anneaux sont longitudinalement traverses par sept lignes éle- vées qu'interrompent les sutures de chaque segment ; le pénultième n'en a que six , et sur le dernier, qui sert à l'insertion des nageoires de la queue , on n'en remarque que trois, y compris celle du milieu qui est fortement relevée en carène. L'écaillé foliacée placée à la base des antennes exté- rieures, toutes les nageoires caudales, le dernier article des pattes et les pieds-nageoires sont bordés de cils d'un rouge purpurin. L'individu que j'ai sous les yeux a quatre pouces de longueur, prise du frout à l'extré- mité de la queue. Cette belle Squille, que je dédie à M. le baron de Férussac, directeur du Bulletin universel, m'a été apportée de Sicile par M. Caron, qui m'a assuré avoir eu occasion de voir deux ou trois espèces différentes de celles qui portent les noms de Squille mante, de Desmarest, de Cérisy et de Férussac, les seules de la Méditerranée que je connaisse. Je me tairai , pour le moment, sur la S(/uil/a Eusehia de M. Risso, que je n'ai point encore vue en nature, et qui paraît devoir être rapportée au genre Coronis de M. Latreille, ainsi que le pense M. Desmarest. La Squille de Férussac vit dans les profondeurs de trente à soixante mètres.. Ord. ISOPODES, ISOPODA; Fam. idotéïdes, idoteides. Car. ( Voyez l'Introduction.) Genre IDOTÉE, IDOTEA. Idotea, Risso, Desmar., Fabriciiis, Latreille , Lamarck , Leach, Bosc. Armida , Risso. Omscus , Pallas , Linné. Squilia , Dégéer. AsELLus , Oliv. , Lamarck. Cymothoa , Fabr. , DaldorjJ. Physodes , Duméril. Pallasius , Leach. Caractères. — Antennes extérieures ou latérales sétacées, médiocrement alongées, avec un pédoncule de quatre articles, et leur extrémité mulliarticulée. Les intermédiaires sur une même ligne horizontale et transverse, insérées à-peine un peu plus haut qne les extérieures; beaucoup plus petites que celles-ci, filiformes, composées de quatre articles, le dernier assez gros. Tête de la largeur du corps ou un peu plus étroite, presque carrée. Douche petite, formée d'un labre, de deux mandibules, de deux paires de mâchoires et de deux pieds-mâchoires extérieurs foliacés, de cinq articles , qui remplacent par leur base la lèvre inférieure. Corps compose de sept anneaux proprement dits, transversaux , presqu'égaux et unis, ordi- nairement marqués, de chaque côté, d'une impression longitudinale, qui, avec sa correspon- dante, divise l'anneau en trois parties : (tel est celui des fossiles connus sous le nom de trî- lobites, d'après la remarque de M. Desmarest.) Pattes au nombre de sept de chaque côté, ayant leur insertion en dessous de chacun des anneaux qui composent le corps , terminées par un petit onglet très-pointu un peu courbe. La première paire la plus courte, les trois dernières les plus longues, dirigées en arrière; les autres paires dirigées en avant. Queue presque aussi large à sa naissance que le tronc, triarticulée à sa base, sans appen- dices terminaux; recouvrant les branchies et les lames qui protègent celles-ti. Veux ronds, composés, peu saillans. Or4,, IsopoDES , Pam. Idotéïdes. A tous ces caractères géfjérique^ qui appartiennent aux Idotées on doit ajouter, d'après les observations détaillées de M. Lalreille à qui je les em- prunte, que les Idotées ont l'aspect général des Cloportes; que leur corps est assez mou, demi-crustacé; que la cornée des yeux présente une multitude considérable de petites lentilles, tantôt en forme de petits grains, tantôt re- présentant une espèce de réticulation alvéolaire. Les quatre mâchoires sont presquegales, linéaires, comprimées, membraneuses, un peu plus étroites et garnies de cils épineux à leur extrémité. Les pieds-mâchoires sont membra- neux ; les deux articles inférieurs, qui , par leur étendue et leur rapprocli,e- ment, forment l'apparence d'une lèvre, ont leur premier article court et transversal ; le second fort grand , arqué ou arrondi au côté extérieur, et bifide à sa partie supérieure; la division interne s'avance en manière de languette presque triangulaire, et ciliée à son sommet; on la prendrait pour un lobe de la lèvre; les trois autres ai'ticles forment un corps ovale, membraneux , un peu concave à sa face intérieure, et qui est inséré sur le second article au point où commence sa fissure ; ce corps x-eprésente ainsi un palpe; le cinquième ou dernier article est plus grand que les deux précédens, en demi-ovale, très- arrondi ou fort obtus au bout. Les pattes sont composées de six articles, le tube radical non compris , dont plusieurs munis de poils ou de cils épineux ; le premier article se dirige vers la poitrine , mais à sa réunion avec le suivant , la patte fait un coude. Les pattes antéi'ieures servent plus particulièrement de griffes ou de mains, lorsque l'animal saisit sa proie ou se fi.\e. Sur la face inférieure de la queue, s'appliquent immédiatement les branchies, dont le nombre est de douze à quatorze; elles ont l'apparence, lorsqu'elles sont gonflées, de vessies oblongues d'un beau blanc. Deux feuillets, en carré long, parallèles ,, présentent, à peu de distance de leur extrémité, une ligne enfoncée et tran&v;erse qui semble les couper en deux ; ils sont fixés en manière de charnière aux bords latéraux du dernier segment, du moins dans une partie de leur longueur supérieure, contigus l'un à l'autre par une suture droite , le Ion" de leur bord interne: ils recouvrent ces branchies et tout le dessous de la queue ; ce sont deux sortes de volets qui s'ouvrent et se ferment à volonté. L'anus est situé en dessous de ces parties. Ord. IsopoDES , Fam. Idotéïdes. Le mâle est, selon M. Desmarest, distingue' de la femelle par deux petits filets élastiques qui ont leur attache entre les lames membraneuses de la queue, sur l'avant-dernier anneau du corps : il en diffère encore par les pattes qui sont plus grosses, et par deux petites membranes ovales, placées l'une à côté de l'autre, au dessous du premier des petits anneaux de la queue. C'est entre les pattes antérieures, sous des lames de la poitrine, que la femelle porte ses œufs qu'elle dépose en été sur les plantes marines. L'incertitude où l'on a été long-tems sur les vrais caracj;ères génériques et spécifiques qui conviennent aux Idotées est la principale cause du peu de progrès qu'a fait leur étude. Privés de bonnes figures, sans le secours desquelles ce genre et les divisions voisines deviennent un inextricable labyrinthe, Içs auteurs qui ont écrit sur ces animaux n'ont pu porter parmi les espèces dont ils ont fait mention, toute la clarté nécessaire pour les bien distinguer, et je ne doute pas que quelques-unes d'elles ne soient en double emploi. Les Idotées comprenaient un grand nombi'e de petits Crustacés qui avaient été confondus avec les Cymothoés. Daldorff avait donné ce nom à un genre qu'il avait formé de l'Hippe adactyle et de l'Ecrevisse émérile de Fabricius ; Linnée et Pallas les avaient rangés parmi les Cloportes ; Dégéer les associait aux Squilles et Olivier aux Aselles ; Duméril les classa sous le nom de Phy- sodes ; [)lus récemment encore, M. Leach vient d'en séparer les Sténosomes, les Pallassius et les Leptosomes; M. Risso a retiré quelques espèces, de ces Idotées, pour fonder les genres Hébé, Armide, Zénobie et Oliske; enfin M. Lalreille en adoptant seulement, dans sa famille des Idotéïdes , les Idotées et les Sténo- somes des auteurs précédens, vient d'y ajouter un nouveau genre souslenpm d'A.rcture, formé d'une seule espèce rapportée des mers du Nord, dans l'une des dernières expéditions anglaises au pôle Arctique. Tel est à-peu-près l'état ac- tuel de la science relativement aux Idotées proprement dites, qui se trouvent aujourd'hui beaucouj) restreintes. Le nombre des espèces connues parait être de huit à dix seulement : elles varient beaucoup, ce qui n'a pas peu contribué à augmenter la confusion qui existe dans les espèces de ce genre. Il est une variété, remarquable par une bande blanche qui paraît propre à la plupart Ord. IsopÔDES, Fam, Idotéïdes. (les espèces. Je n'ai encore distingué que quatre Itlotées dans la Méditerranée; deux d'entre elles sont nouvelles. Les Idotées sont très-multipliées dans les lieux où la mer amasse des débris d'algues en putréfaction. Elles choisissent les localités les plus abritées et les plus tranquilles, à un ou deux pieds sous l'eau. Elles sont voraces; les poissons morts, les mollusques, les petites annélides et la plupart des matières animales, même en état de corruption , paraissent leur convenir ; elles rongent les filets avec ardeur, et contredisant ici M. Bosc et M. Lalreille qui en doutent , je puis assui'er que plus d'une fois j'ai été victime de leur appétit désordonné^ pour avoir tendu, sur des fonds couverts de débris d'algue, des filets dont elles dévoraient toute la partie qui y touchait. Les Idotées sont essentiellement nocturnes; elles fuient la clarté du jour en se cachant à l'ombre des plantes marines, mais jamais sous les pierres; ce n'est que la nuit qu'elles prennent leur nourriture; leurs habitudes ne doivent point être confondues avec celles des Cymothoés, qui vivent en parasites et soli- taires sur les poissons vivans, tandis que les Isopodes dont il s'agit , se réunissent en grand nombre, s'acharnent de concert avec des Nébalies, des Lyncées, de petits Pagures, et plusieurs espèces de Salicoques, sur les poissons morts qu'ils rencontrent, et en^rongeant, avec une dextérité extrême, la chair de ceux pris dans des filets, sans toucher aux arêtes, détruisent quelquefois dans une seule nuit, toutes les espérances du pêcheur. Les Idotées marchent avec facilité au fond des eaux et nagent en agitant les lames de leur queue. Elles ne replient point leur corps en boule comme les Sphéromes, mais elles en rapprochent assez facilement les deux extrémités en se courbant. Lorsque la mer est agitée , elles s'éloignent de ses bords; maissi lesflols, tout-à-coup soulevés par lèvent, les surpi-ennent au milieu des algues du rivage, où elles vivaient en toute sécurité depuis quelques jours de calme, il est curieux de les voir sans cesse lancées sur les bords à sec, renversées sur le dos, se débattre et multiplier leurs efforts pour se débarrasser des algues qui les couvrent, regagner l'eau en toute hâte, en se laissant entraîner par les petits courans que la vague forme lorsqu'elle se retire, être de nouveau Ord. IsopoDES, Fam. Idotéïdes. Tejelées sur le rivage, et recommencer ce manège , sans se décourager; enfin un moment de calme vient leur laisser un intervalle assez long pour leur per- mettre de trouver leur salut, en se plongeant bien avant dans les flots. Les Idotées servent à la pêche. Les poissons de la famille des Spares, tels que les Spams boops, cantharus, salpa, sargus, auratus, les Perça labrax , etc., en sont avides; aussi emploie-t-on fructueusement ces Crustacés comme appât à une pêche particulière qu'on nomme en Provence pesquo à la baboué. Pour se procurer facilement des Idotées, les pêcheurs sont dans l'usage de réunir en paquet des rameaux an fucus ericoïdes (Decand.) Ils les lancent à l'eau , retenus par une ficelle, là où sont des débi'is d'algues et de zostères ; les Idotées, qui se plaisent beaucoup au milieu des feuilles de ce fucus, à cause de l'abri qu'elles leur offrent, abandonnent bientôt leur domicile, et viennent prendre possession de cette nouvelle habitation ; mais le pêcheur qui les guette retire de tems en temsle paquet, et en le secouant, jjlusieurs espèces d'Idotées, beaucoup de Talitres, appelés Moiirpuros , quelques Sphéromes et autres Isopodes, tombent en abondance. Les pêcheurs provençaux donnent le nom de Baboué aux Idotées ; ils l'appliquent aussi aux Cymothoés : en Italie on les nomme Babarotto. L'IDOTÉE DE BASTER, IDOTEA BASTERI. PL. XXIX. Fig, I, vue en dessus, 2, vue en dessous grossis. 3, Variété' A, 4, varie'te' B, 5, variété C. 6, Antennes extérieures, idem intermédiaires et appareil bucal, 7, queue w\e en dessous, et lames branchiales, 8, première patte antérieure, 9, dernière patte postérieure, 10, dévlop- pement du pied-mâchoire extérieur grossis. /. OblongUj punctulata j, Jîiscaj caiida subtricuspidata : variât Ord. IsoPODES, Fam. Idotéïdes. Idotea Basteri , Audouin , Desc. de VEgyp. , f. 3 , p. gS , pi. inf° 1 2 , fig. 6. Id. emarginata , Risso , H. nat. des Ci: des env. de Nice, pag. 1 35, j/?. i ( i ). Id. id.? Fabricius, Suppl. eut. sjst. , pag. 3o3, n" 5. Armidabimarginata, iî/j^o, Hist, nat. de l'Eur. me'rid., tom. 5, p. 109. J'avais depuis long-teras distingue, comme espèce nouvelle, l'Idote'e dont il s'agit ici ; mais M. Audouin , qui a rédige le texte relatif aux plan- ches qui représentent des Crustacés dans le grand ouvrage sur l'Egypte , lui ayant récemment imposé le nom du naturaliste Baster, je conserve fidèlement cette dénomination. L'Idotée de Baster diffère à-peine de l'espèce qu'on trouve fréquem- ment dans l'Océan, sur les cotes de France, et à laquelle M. Desmarest a donné le nom de Tricuspide. Il est seulement à remarquer que la dent intermédiaire qui termine la queue de celle-ci est sensiblement plus longue que celle de l'espèce précédente. Peut-être n'est-ce là qu'une dif- férence de localité, dont j'ai remarqué l'influence sur un grand nombre de Crustacés qu'on trouve également dans l'Océan et dans la Méditer- ranée? Je puis assurer, toutefois, que l'un et l'autre de ces Idotées m'ont constamment offert l'exemple de ce caractère spécifique que je déduis de la dent intermédiaire de leur queue. U Idotea emarginata de Fabricius (1) Il est remarquable que, dans son Histoire naturelle de l'Europe méridionale , 1826, M. Risso ait retranché le genre Idotée, qu'il avait conservé dans son Histoire des Crustacés des enviroiis de Nice, 18 16, et ait réuni aux j4rmicln , sous le nom de himarginata , son Idotea emarginata. N'ayant point motivé, dans l'ouvrage précité, ces changemens, que cependant il a bien voulu me faire connaître, je ne sais comment expliquer cette indifférence de sa part pour des animaux , qui jouent cependant un rôle assez intéressant dans l'économie de la nature. Il m'a paru essentiel de faire celte remarque alors qu'il s'agit d'obser- vations que notre position favorable rendait faciles à l'un comme h l'autre , et qu'on s'étonnerait de ne voir point coïncider. On concevra que lorsque, dans de semblables cas, je ne m'attache point autant îi mettre mon travail eu rapport avec celui de bien des auteurs qui n'ont écrit qu'en compilant les erreurs des autres, c'est que j'ai osé espérer que l'on m'accorderait assez de coufiance pour me croire enticre- ment , puisqu'il s'agit de faits que j'ai vus , et que j'étudie depuis long-tems. Ord. IsopoDES, Fam. Idotéïdes. pourrait, quoiqu'avec doute, être rapportée à cette espèce. Je n'ose parler des autres Idotëes dont les descriptions sont insuffisantes. Le corps de cet Idote'ïde est alongë, brun, lisse, luisant, ponctué de noirâtre tant en dessus qu'en dessous. Les premiers anneaux ont leur bord latéral arrondi , les postérieurs sont en pointe aiguë : les rebords supérieurs de ces anneaux sont unis. La plaque caudale est légèrement bombée, à-peine carénée, terminée par deux échancrures peu profondes, qui lui donnent un aspect tridenté. La tête est arrondie, un peu tron- quée sur la partie antérieure où les antennes prennent naissance; ses yeux ne sont point saillans. Les pattes se terminent , comme chez toutes les espèces congénères, par un seul ongle j elles ont leurs articulations mu- nies de cils épineux; les postérieures sont les plus longues. Elle atteint douze à treize lignes de longueur, et varie ainsi qu'il suit. Variété A, une bande blanche s'étendant au milieu du dos depuis le haut de la tête jusqu'à l'extrémité de la queue : sous-variété i, cette bande étant interrompue forme, sur chaque anneau, autant de taches triangu- laires entourées de brun, et dont la pointe est dirigée en avant; ?, , on voit quelquefois d'autres petites taches blanches irrégulières. B, irréguliè- rement parsemée de points et de taches blanches et grisâtres. C , toute verte, distinctement ponctuée de brun. D, de couleur rouge-brun. On trouve des Idotëes de Baster sur tous les points de la côte où la mer accumule des débris d'algue en putréfaction. Elles y sont par milliers, et c'est cette espèce surtout que les pêcheurs, dont elles rongent les filets, redoutent avec raison. C'est en juin, juillet et août que j'ai vu des femelles portant sous la peau de la poitrine, alors très-renflée, des œufs verdàtres assez gros, mais peu nombreux. J'ai reçu cette espèce de Naples, de Grèce Oi'd. IsopoDEs , Fam. Idoteïdes. et de Sicile ; elle a aussi e'te' trouvée sur les côtes d'Egypte et de Barbarie : partout elle est commune. L'IDOTÉE TRICUSPIDE, IDOTEA T RI eu SP IDA TA. PL. XXIX. Fïg. II, vu en dessous, 12, variété A un peu grossis. /. Fusco punciata , ohlonga, griseofusca , cauda tricuspidata : variât. ïdotea tricuspitlata, Desm., Consid. gén. sur les Crust.,pag. 289, pi. 46, n" 11. L'Idotée tricuspide ressemble à l'Idotée de Baster par la forme et la couleur du corps. Elle n'en diffère que par la queue qui est terminée par une dent intermédiaire obtuse, plus longue que les latérales qui sont peu prononcées ou nulles. Les antennes sont, ainsi que celles de l'espèce précitée, assez longues pour atteindre, en se renversant, le troisième anneau du corps. Sa couleur est d'un brun cendré. Longueur douze à treize lignes. Les variétés que je lui connais sont les suivantes. Variété A, brune avec une bande blanche qui s'étend le long du dos, depuis la tête jusqu'à la queue; sous-variété i, verte, ayant une bande blanche. B , parsemé de taches blanchâtres, C, toute verte, distinctement ponctuée de brun. Cette Idotée est connue sur les côtes de l'Océan de France et d'An- gleterre. On la trouve encore vers le détroit de Gibraltar; mais dans la Méditerranée elle est remplacée par l'Idotée de Baster, qui, comme je l'ai dit , pourrait bien n'être qu'une variété de climat de cette espèce dont les formes différentes sont cependant, chez l'une comme chez l'autre, très-constantes. Ord. IsopoDES, Fam. Idotéïdes. L'IDOTÉE VARIÉE, I DO TE A VARIEGATA: Nobis. PL. XXX. Fig. I , vue en dessus grossie. 2, Profil de la partie supérieure des anneaux du corps de gran- deur naturelle. 5, Varie'le' A, 4» varie'té C, 5, variété D, 6, variété E un peu grossies. 7, Antenne extérieure, 8, idem intermédiaire , 9, patte postérieure grossies. /. Oblonga ; dorso Jiigresceiite ; albo-limbata ; cauda subtricuspi- data ; subtiis grisea. Idotea scopulorum? Fabr., Suppl. eut. syst. , pag. 3o4 , n" 10. Il ne serait pas impossible que cette espèce fût V Idotea scopulorum de Fabricius. Quoi qu'il eu soit , j'ose peuser que les détails suivans fixe- ront suffisamment les naturalistes sur la distinction de l'espèce que je nomme f^ariegata. Cette Idotëe est une de celles qui offrent un si grand nombre de variétés que j'ai été un instant incertain sur le choix que je devais faire du type que je lui assigne. Je me suis décidé pour celle qui m'a offert le plus fréquemment, et à tous les âges, une distribution constante dans les couleurs. Ord. IsopoDES , Fam. Idotéïdes. Le corps de l'Idotee variée est lisse , luisant, noirâtre en dessus; une bande blanche s'étend sur les bords latéraux des anneaux depuis la tète jusque vers l'extrémité de la queue, que pourtant elle n'atteint point j tout le dessous du corps, et les pattes comprises, sont d'un gris cendré , pointillé de brun. Les antennes atteignent, dans leur longueur, le troi- sième segment du corps. Longueur, jamais plus de sept lignes. Variété A, une bande blanche sur le dos, et une autre de chaque côté. B , une bande blanche sur le dos , point sur les côtés : sous-variété i la bande blanche peu distincte, interrompue, les autres parties du dos parsemées de taches blanches et grisâtres. C, deux grandes taches rondes sur la plaque caudale; deux plus petites, placées sur le bord latéral du septième segment du corps et des premiers de la queue; deux autres grandes taches occupant, sur le côté, à-peu- près le tiers des quatrième, cinquième et sixième anneaux ; le bord latéral des premier et deuxième anneaux également blanc; tout le reste du corps noir; ces taches noires formant, par leur réunion, une espèce de croix: sous-variété i, les taches blanches occupant plus ou moins d'espace. D , marbrée de taches blanches et grisâtres, sur un fond brun. E, toute d'un brun rouge : sous-variété i , toute brune. L'Idotée variée vit, avec l'Idotée de Baster, parmi les algues en pu- tréfaction, à quelques pieds sous l'eau; elle est moins commune. Ses habitudes sont les mêmes que celles de l'espèce précitée. ( Voyez l'Idotée de Baster.) Ord. IsopoDES, Fam. Idotéïdes. L'IDOTEE DE MORÉE, IDOTEA PELOPONESIACA : ^onis. PL. XXX. Fig. 10, vue en dessus uu peu grossie. 1 1 , Profi! de la partie supérieure des anneaux du corps de grandeur naturelle. 12, Patte postérieure grossie. /. Oblonga, griseofusca; segmentis ad latera prominulis ; cauda elongata , tnincata. Féconde et variée à l'infini, la nature ne passe quelquefois d'un être à l'autre que par des différences à-peine sensibles. Cette observation s'applique surtout aux Idotëes de Baster et tricuspide qui en fournissent un exemple convaincant. Mais l'Idotëïde dont il s'agit ici se distingue facilement des espèces précitées et de la variée. La saillie du bord la- téral de chacun des anneaux du corps forme des échancrures profondes. Les yeux sont saillansj les antennes épaisses, atteignant à-peine le troi- sième segment. Tous les anneaux du corps renflés et relevés. La queue bpmbée, arrondie et tronquée. La couleur de son corps, tant en dessus qu'en dessous, est un gris plus ou moins foncé, tacheté de noir, plus pâle sur les bords des anneaux antérieurs. Lorsque le corps est d'un Ord. IsoPODE8 , Fam. Idotéïdes. gris foncé , il est parsemé de taches blanchâtres irrégulières. Je ne con- nais pas d'autres variétés. Les individus que j'ai sous les yeux ont de six à dix lignes de long. Cette Idotée, qui 4.oit avoir les habitudes de ses congénères, m'a été apportée des côtes de la Morée ; elle a été trouvée dans la baie de Na- varin : je l'ai aussi reçue de Sicile j mais je ne l'ai jamais rencontrée aux environs de Marseille. Ord. Décapodes, Fam. BRACHYtJRES, Trih. Nagetjks. LE FORTUNE MACULÉ, PORTUNUS MACULATUS. PL. XXXI. Fig. I , mâle , 2, son abdomen; 5, feraelle, i^, son abdomen de grandeur naturelle. 5, Pince, 6, antenne exte'rieure, 7, idem interme'diaire, 8, pied-mâchoire grossis. P. Testa subrugosa , violaceo ruhroque maculata ; fronte producta , triloba. Lateribus quinque dentatis , dente postico acutiore ; carpis gla- berrimis, unispinosis. Portunus maculatus, Risso, Hist. itat. de VEur. mérid. , tom. 5 , pag. 5. Id. pusillus, Leach, Mal. podopht. Brit. , pi. g,Jîg- 5 — 8. 1(1. id., Id. , Trans. Linn. soc, xi, 3 18. C'est le docteur Leach qui le premier a fait connaître ce petit Fortune qu'il a nommé Pusillus. J'aurais peut-être dû, par cette raison, lui conserver cette dénomination, mais comme ici il s'agit essentiellement des Crustacés de la Méditerranée, j'ai cru devoir laisser subsister le nom que lui a imposé le naturaliste qui s'est le plus occupé des productions de cette mer. Le front de ce joli Fortune est un peu avancé, trilobé. Le tét est dur, ses bords latéraux présentent chacun cinq dents. Les yeux sont assez Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Nageurs. gros ; les pinces fortes , munies extérieurement , sur le pénultième arti- cle, d'une forte pointe aiguë. Les doigts sont dentés , légèrement sillon- nés. Les pattes sont courtes , la dernière paire large, ciliée. Tout le corps est de couleur de chair, blanchâtre en dessous , fascié de violet , de rouge et de rose en dessus. La femelle est un peu moins colorée que le mâle j elle porte en juin des œufs d'un rouge orangé. Ce Fortune n'atteint jamais plus de cinq à six lignes de longueur. Ce n'est point dans la région des algues, mais bien dans les grandes profondeurs de vingt-cinq à trente mètres que se trouve le Fortune ma- culé j M. Leach, qui se l'est procuré sur les côtes du Devonshire, lui assigne les mêmes lieux d'habitation , et c'est dans de semblables loca- lités qu'il a été trouvé en Sicile où il est commun. Je ne l'ai jamais rencontré aux environs de Marseille; il paraît qu'il doit être rare aux environs de Nice, puisque M. Risso n'en connaît pas la femelle. Ord. DÉciPODES, Fam. Brachyures, Trib. Nageurs. LE PORTUr:E TUBERCULE, PORl'UNUS TUBERCULàTUS: Nobis. PL. XXX II. tig. 1 , femelle; 2 , sou alidomeii. 5, Pieil-ralchoiie extérieur, 4 , antenne e^te'iieuie, 5 , idear iiilerme'diairc giosiis, P. Testa subtomentosa , subrugosa ^ iuberculaia ^ Jlavescente ; t/io- racis lateralibus dentibus quinque ; postico longiore ^ Jronte trideniata ; tnaiiibus suprà carinatis unispinosis ; carpis angulatis iitrinquè acu- leatis. Cette nouvelle espèce de Fortune, bien caractérisée par les nombreux tubercules qui sont distribues sur sa surface, est non moins remarquable par la longueur des deux épines postérieures des côtes du tèt. Ces épines augmentant beaucoup sa longueur transversale, donnent à ce Crustacé l'aspect des Lupa, avec lesquelles on ne peut cependant le confondre à cause du nombre des dentelures latérales qui n'est que de cinq. Le front est trideuté. La région cordiale est relevée par trois tubercules pointus et saillans, disposés en triangle. La main est surmontée, à l'articulation du doigt, d'une pointe aiguë. On voit une épine encore plus longue sur l'angle intérieur du carpe, et une autre plus petite à l'extérieur. Les Ord. DtCAPODES , Fam. Brachyures , Trib. Nageurs. doigts sont dentés intérieurement , cannelés sur leur surface supérieure. Le prolongement de ces cannelures se change en arête crénelée sur le dessus de la main. Tout le corps et les pattes sont légèrement tomenteux. Les anneaux de l'abdomen seul sont glabres et lisses. La pince gauche est un peu plus petite que la droite. La couleur générale de ce Fortune est un roux jaunâtre; les pinces, d'une teinte plus claire, sont légère- ment fasciées de rouge. Je ne possède qu'une femelle de ce Crustacé, qui a été trouvé, dans le golfe de Naples, parmi des Fortunes plissés, avec lesquels il doit vivre, dans les profondeurs de vingt à trente mètres. "^■t^Jk JA Ord. Décapodes , Fam. Brachyuiies , Trib. Nageurs. LE FORTUNE PLISSÉ, PORTUNUS PLICATUS. Pf- XXXII. Fig. 6, mâle; 7, son abdoiuen; 8, abdomen de la femelle. P. Testa rugosa , plicata , suhcomplanata , carneaj lineis elevatis et transversis ahbreviatis compositis ^ utrinquè dentibus œciualibus quin- que ; fronte tridentata} carpis scabris aculeatis. Portunus plicatus, Risso, Hist. nat. de VEur. mérid , toni. 5,pag, 3. 1(1. id. Id., Crust. des env. de Nice, pag. 2g, sp. 4. Ici. id. Desm.; Consid. gén. sur les Crust., pag. 96. Id. id. Latr., Nom. dict. d'Hist. nat. , a^e éd. , tom. 28 , pag. 53. Id. depurator, Leach , Maine, podophth. Brit,, tab. g,Jîg, i 2. Id. id- Id.,Edimb. encjclop., 7,390. Id. id. Fab. , Suppl. entom. sjst , 365 , g. Id. id. Latr., (Biiff. de Sonnini) tom. 6 , pag. 1 1. Id. id. P^ar. Fermant, Brit. zool., 4, tab. ^,fig. 6 a. Le front de cette espèce de Fortune est tridente. La partie latérale et antérieure du tét est armée de cinq dentelures égales entre elles. Les Ord. Décapodes , Fam. Brachyures , Trib. Nageurs. pâlies oui des coles ou saillies lougitudiuales fortemenl prouoncëes; elles sonl lisses el comprimées. Les doigts sont cauuele's sur leur surface extérieure, deule's intërieuremeut. Les mains sont armées d'une forte pointe et portent sur le dos trois nervures granuleuses. On voit une autre dent ou aiguillon sur l'angle intérieur du carpe; mais ces aiguillons sont, dans le Fortune plisse, ainsi que chez la plupart des autres espèces du même genre, bien moins longs et acërës que dans le Fortune tu- bercule. Le dessous du corps est glabre cl luisant, l'abdomen ]:)lanc, lave de bleuâtre. Le reste du têt est de couleur de chair, quelquefois roussàlre. Ses yeux sont gris de perle. Ses pattes postérieures ont leur lame ovale aplatie , de couleur violette , et bordëe de cils jaunâtres ; la carène mëdiane est à-peine distincte. La pince droite presque toujours plus forte que la gauche. Les jeunes ont quelquefois le corps fascië de rouge. La femelle du Fortune que je décris est moins colorée que le mâle : elle porte et dëpose, en mars et décembre, des œufs d'un jaune grisâtre. Ce Dëcapode ne s'approche point du rivage. C'est dans les profondeurs rocailleuses à vingt ou trente mètres qu'il fait sa rësidence annuelle. Il n'est nullement abondant. Les plus grands individus atteignent un pouce dix lignes de diamètre transversal. On le trouve sur toutes les côtes de la Mëdilerranëe , et sur celles de France et d'Angleterre baignées par rOcëan. Ord. Décapodes, decapoda;Yi.u. brachyures, brachyurj. Tbibu triangulaires, trigona. Car. ( Voyez l'Inlroduction. ) Genre PISE, PISA. PisA, Leach, Risso. Maja , Risso , Bosc. Cancer, Pennant , Herbst, Montagu. Inachds , Fabricius , Risso. Blastus , Leach. Arctopsis , Lamarck. Capactèbes. — Antennes extérieures sétacécs , hérissées de poils terminc's en massue , ayant leur piï-raier article plus long que le second. Les intermédiaires loge'es dans une fossette , au dessous du front, sur la ligne transverse des yeux. Pieds-mâchoires extérieurs velus j deuxième article tronque' à son extrémité' inte'rieure. Pinces un peu plus longues que les premières pattes; le carpe grêle, peu alonge'. Pieds : la première paire la plus grande de toutes; les autres courtes, dimÎDuaat de longueur jusqu'à la paire poste'ricure, he'risse'es de poils termine's eu massue. Ongles denticule's du côte' interne et nus au bout. Carapace velue ou cbagrine'e, triangulaire, plus alongiîe que celle des Maïas, à tubercules aigus. Front terminé par deux pointes divergentes. Abdomen de sept articles dans les deux sexes. Cette division générique, formée par M. Leach au dépens des Maïas, avait encore fourni à ce naturaliste les caractères d'une autre coupe qu'il nomma Ord. Décapodes , Fam. Brachyures , Trib. Triangulaires. Blastus , mais qu'il n'a point conservée, dans ses ouvrages postérieurs, et qui ne différait des Pises que par une carapace inoins velue, seulement épineuse sur les côtés , et non prolongée en angles jiostérieurs et latéraux. La Méditerranée est habitée par quatre à cinq espèces de Pise. Il en est qui n'abandonnent point les vallées sous-marines, d'autres se tiennent dans les fentes de rochers, parmi les algues et non loin du rivage. LA PISE ARMEE, PISJ ARMA TA. PL. XXXIII. Fig. I , mâle, 2, son alulonien; 5, abdomen de la femelle. ,\ , Pied - màcLoire eitc'ricur, 5, antenne exte'iieiiie , 6, idem interme'diaiie , y, ongle des pieds grossis. P. Testa gibhosa, asperula , profundè sulcata, aurantia; rostrocles- cendente , angulis posticis mucronatis ; brachiis Jemoribuscpie aculeis , inermihiis j pedihiis pilosis. Risso , Hist. nat. de VEur. inérid. , tom. 5 , pag. 24. Id, , Crus t. des eni>. de Nice, pag. 47. Lntr., Génér. Criist. et Ins. ,pag. 38, tom, 1. Nom>. dict. d'Hist. nat. , 2™" édit. , tom. 1 8 , pag. 4oo. Encycl. méth.,pl. 2']^,fig. 3. ( Mauvaise figure.) Id. rostrata , Base, (Buff. de Castel) tom. i , pag. 2^5. Fisa arma ta Id. id. Id. id. Id. id. Id. id. Ord. Décapodes , Fam. Brachydres , Trib. Triangclaires. Inachus musivus, Otto, Bulletin universel, août 182g. Maïa armata, Latr., (Bujf. de Sonnlni) tom. 6, png. C)8. Ici. nodipes, Leach, Zoolog. mise, tom. 2, tab. 78. Id. goutteux, Faune J'rançnise , planche 10, J/g. i et ? (i). et variété du même. C'est bien certainement la Pisa armata que INI. Otto a décrite sous le nom de Musiviis , parmi les Crustacés qu'il a observés dans la mer de Naples , et avec laquelle la Pise de Gibbs ne doit point être confondue. EUe est remarquable par les sillons profonds qui la divisent en netif par- ties irrégulières 5 ces sillons de la carapace peuvent être comparés à l'ou- vrage d'un ver qui en aurait taraudé la surface. Le têt est subpenta- gone , relevé en bosses couvertes d'un duvet âpre et serré. Le rostre se prolonge en detix pointes droites, hérissées de poils rudes, légèrement inclinées et divergentes seulement à la pointe. Oia voit une forte épine au dessus des yeux, et deux lobes en dessous. Quatre protubérances très-relevées se remarquent vers les parties postérieures; deux sont pla- cées sur les côtés, les autres indiquent la place des régions cordiale et hépatique. Les pattes sont noduleuses, hérissées de poils terminés en massue ; elles sont aussi parsemées de tubercules poileux en forme de houppes. Les doigts des pinces sont légèrement dentés. La couleur gé- nérale de la carapace de ce Décapode est plus ou moins rousse, jaunâtre ou orangée. Les pattes sont d'un rouge carmin. (l) C'est une grossii' re miiprise d'avoir nomm;- il/nïn goiiltcur les Jeux Cnislacé» .Jt- i-ittc i.laiiolie ande , liv. 2, pag. ig3 Un front termine par deux grandes épines qui forment un rostre alonge, divergent, et légèrement incliné à sa pointe; point de sillons (() Cetre figure rejri^sente une Pise de Cibbs dL^pouillée de son duvet, et dont la carapace a ('té en- tièrement ra):>e à an. Ord, Décapodes , Fam. Brachyures , Trib. Triangulaires. profonds sur la carapace; des bosselures peu prononcées, un duvet long et velouté couvrant entièrement sou tét, et offrant assez de dissemblance pour qu'on ne jouisse le confondre avec la Pise armée, caractérisent ce Triangulaire. Les pattes ne sont point noduleuses, elles sont ordinaire- ment privées des faisceaux de poils qui hérissent ces parties du corps de l'espèce précitée. Lorsque les pinces du mâle sont fortement développées, les doigts sont alors plus forts et arqués; celles de la femelle sont grêles. On voit cependant ici, comme chez la Pise qui me sert de comparaison, une forte épine au dessus des yeux, et d'autres protubérances disposées de la mèaie manière sur les autres régions de la carapace. La couleur ordinaire de ce Crustacé est orangée, et le duvet qui le couvre est roux ; il m'a offert, chez les deux sexes, les variétés suivantes: A, tét blanchâtre, duvet d'un beau jaune; B, tét jaunâtre, duvet orangé; G, tét grisâtre, duvet d'un brun noirâtre. Ainsi que la précédente, cette espèce de Pise vit sédentaire et solitaire parmi nos rochers couverts de plantes marines, à quelques mètres de profondeur. Les habitudes indolentes que ce Décapode paraît avoir, permettent à plusieurs espèces de zoophytes de venir se fixer sur sa cara- pace ; ceux dont les éponges sont l'ouvrage s'y placent de préférence. Ses œufs, que la femelle porte durant la belle saison, sont d'un beau i-ouge orangé. Cette Pise n'est pas commune ; on la trouve cependant dans toute la Méditerranée. Elle a été observée, sur plusiairs parties des côtes d'Angleterre, par M. Leach. Elle devient un peu plus grosse que la Pise armée. Ord. décapodes, DECAPODJ ; Fam. brachyures, brachyura. Tn.Bu AI\QUÉS, ARCUATA. Car. ff^ojez l'Introduclion.) Gekre XANTHE, XANTHO. Xantho, LeacJi, Risso. Cancer, Latr., Montagu, Herbst, 01 w., Risso. Cabactèbes. — Antennes extérieures très-courtes , insérées dans le canthus interne des cavite's oculaires. Les intermédiaires loge'cs dans de petites fossettes, sous le chaperon. Veux portés sur un pe'doncule court. Pieds-mâchoires extérieurs légèrement ciliés; deuxième article court, presque carré; le froisième pentagone. Pinces grosses et renflées , inégales. Pieds robustes, courts; ceux de la première paire les plus longs, diminuant graduellement. Carapace lisse, large, arquée, horizontale, légèrement inclinée à sa partie frontale, ordi- nairement dentée sur les côtés. Régions viscérales profondément marquées. Abdomen de cinq .irticles chez les mâles, de sept chez les femelles. C'est le docteur Leach qui le pi-emier fonda ce genre, en retirant, des Cra- bes propreiuenl dits, toutes les espices dont les antennes extérieures sont insérées dans le canthus interne des yeux , et non en dehors, comme dans les précédeus. M. Latreille n'a pas trouvé ce caractère suffisant pour séparer les Xanthes de ses Crabes. Ord. Décapodes^ Fam. Brachyures, Trib. Arqués. Herbst figure plusieurs espèces de Crustacés qui paraissent appartenir an genre Xanthe; les planches du grand ouvrage sur l'Egypte en représentent aussi quelques-uns de la mer Rouge ou peut-être de la Méditerranée. Je n'en possède que trois de cette dernière mer, qui ne paraît pas êti'e habitée par d'autres. Les Xanthes vivent , sur nos côtes, dans les fissures des rochers, et sous les galets, d'où ils ne sortent que la nuit. LE XANTHE RIVULEUX, XJNTHO RIFULOSUS. PL. XXXV. Fig. i, mâle dans sa plus grande dimension; 2, son pied-mâchoire exte'rieur. 3, Antenne in- termédiaire, 4 , idem extérieure grossies. 5, Variété B mâle; 6 , A, 7, C, 8, D, varie'te's femelles ; 9, abdomen de la femelle n" 8 ; 10, abdomen de femelle stérile. X. Testa lata , ^laberrima ,virescente ,fusco purpureo aut violas - cente maculaia; utrinqivè dentibus quatuor obtusis ; intersticiis excisis, digitis nigris. Xantho rivulosus, Risso, Hist. nat. de VEur. mérid. , tom. 5, pag. g. Id. id. Description de V Egypte , pi. 5, fig. 8. Carcer rivulosus , Risso , Crust. des environs de Nice, pag. 14. Id. cinereus, Hosc, (Bujj.de Castel) tom. r. pag. 2o3. Ord. Décapodes, Fam. Brachyures, Trib. Arqdés. C'est avec le Xanlhe floride de jM. Leach que l'espèce dont il s'agit ici a le plus de rapport , mais elle en diffère par l'aspect de la carapace qui est d'un ovale transversal irès-élargi dans le Xanthe rivuleux, taudis qu'elle est d'une forme plus arrondie dans l'espèce précitée. Les pattes de cette dernière m'ont paru davantage ciliées. Le têt du Xanlhe rivuleux est ordinairement d'un vert pâle ou jau- nâtre, tacheté de pourpre, de brun ou de violet; il est régulièrement traversé, dans plusieurs sens, par des imjiressions longitudinales peu profondes; ses bords latéraux sont pourvus de quatre dents obtuses dont les trois dernières les plus fortes. Le front est coupé en ligne droite. Les pinces sont grosses, épaisses, glabres, munies d'un ou quelquefois de deux tul^ercules chez les vieux individus ; la droite ordinairement plus grande que la gauche. Les doigts noirs. La femelle offre plus fréquemment que le mâle des variétés de cou- leurs ; j'ai indiqué ci-après les principales. Il est a. remarquer que ces variétés ne s'observent que chez des individus au dessous de huit lignes de longueur ; au dessus de cette dimension , les couleurs sont assez con- stantes. Les jeunes ont les dentelures latérales de la carapace peu mar- quées , de même que les impressions viscérales ; leurs doigts sont quel- quefois bruns. Variété A d'un bleu d'azur uniforme. B fond brun verdàtre une large bande blanche autour de la carapace. C fond jaunâtre irréguliè- rement tacheté de rouge. D fond verdàtre traversé de zones blanches. E plus ou moins tachetés de blanchâtre sur un fond grisâtre, verdàtre ou jaunâtre. F d'une teinte grise sans tache. Ord. Décapodes , Fam. Brachyures , Trib. Arqués. Les Xantes rivuleiL\ s'accouplent de lionne heure, et si l'âge auquel les femelles portent déjà des œufs doit déterminer celui auquel ce Crus- tacé a obtenu son accroissement complet et parfait , on peut considérer comme extraordinaire la dimension à laquelle il parvient. J'ai sous les yeux des femelles de trois lignes de long chargées de leurs œufs. La re- marque que j'ai faite (voyez l'Introduction) relativement à la forme peu développée que montre quelquefois l'abdomen chez la plupart des fe- melles de jeunes Décaj)odes l)rachyui-es , présente une exception chez le Xanthe rivuleuxj car cette difformité, qui me fait considérer comme stériles les femelles dans ce cas, s'offre ici à mon observation sur un in- dividu de six lignes de longueur, dimension par conséquent sujîérieure à d'autres individus pourtant munis de leurs œufs. C'est sous les galets du rivage, dans des creux où l'eau de la mer de- meure tranquille, que se tient le Xanthe rivuleux ; il marche lentement , et , lorsqu'on le surprend , il cherche plutôt à se blottir qu'à fuir. Il est commun sur nos côtes; on le rencontre, durant toute la belle saison , portant des œufs verdàtres ou bruns, selon qu'il y a plus ou moins de tems qu'ils ont été pondus. Ord. Décapodes , Fam. Macroures , Trib. Pagcriens. LE PAGURE SOLITAIRE, PAGURUS SOLITARIUS. PL. .\XXVI. Fig. I , mâle; 2, abdomen de l.i IcmcHo. — ï. Pied-mâchoire extérieur, 4 , nntenne extdricure, 5, idern interme'diaiie grossis. P. Thorace rubro, violaceo, carneo variegato ; hrachiis granidosis , in niedio siihcarinatis ; carpis angulo iuterno spinosis ; pedibiis paribus duohiis anticis elongatis ; iinguibus tenuibiis subseiratis. Paginais solifarius, Risso , Ilist. nat. de VEurope mérid. , tom. 5, png. 40. Id. prideaux , Leach , JSIalac. podoplith. /rit,, lab. 26,Jig, 5 et 6. Id. id. Desmarest, Consid. gén. sur les Crustacés , pag. 178. Le Pagure dout il est ici question est évidemment le même que celui qu'a observé M. Leach sur les côtes d'Angleterrej peut-être aurais-je dii lui conserver le nom donné par ce savant, qui le premier l'a fait connaître, mais dans la crainte de me trouver en collision avec M. Risso, dont je dois préférer la nomenclature, puisqu'il s'agit d'animaux que nous avons, l'un et l'autre, observés dans la même mer, et qu'on a trop souvent rap- prochés d'espèces étrangères, dont il a fallu plus tard les séparer, je me suis déterminé à adopter la dénomination de Pagure solitaire que lui a imposée ce naturaliste. Ord. Décapodes , Fani. Macrodres , Trib. Pagcriens. Le corcelet de ce Pagure est latéralement renflé ; les yeux sont d'un gris terne, portés sur des pédoncules courts et épais; les pinces sont gra- nuleuses, inégales, (la droite beaucoup plus grande que la gauche) épais- ses, carénées au milieu, garnies de petites pointes irrégulières, surtout sur l'angle interne ; les dents sont blanches. Les deux paires de pattes antérieures longues, effilées, armées de petites pointes sur le bord ex- térieur des deiixième et troisième articles j le dernier onguiforme très- alongé, un peu arqué, et longitudinalement traversé par une bande blanche qui s'étend sur les deux articles précédeas. La couleur générale de ce Pagure se compose de teintes rouges, jaunes et violàtres qui se fondent entre elles ; l'abdomen est plus pâle que le corcelet , ses plaques sont bleuâtres ; les crochets de la queue sont blancs. Le mâle est privé des filets abdominaux qui rappellent ceux ovifères de la femelle dans la plupart des autres espèces de Pagures. C'est durant la belle saison que celle-ci porte des œufs d'un rouge aurore foncé. Le Pagure solitaire ne s'approche jamais du rivage; c'est toujours dans des profondeurs de vingt-cinq à trente mètres qu'il se tient. Il aime se loger à l'aise, car les coquilles dont il s'empare lui offrent ordinairement une ouverture commode et appropriée à la largeur de son corcelet. Je l'ai trouvé dans le Scaphander lignarius^ dans le Murex brandarius , mais le domicile qui paraît plaire le plus à cette espèce de Macroure est celui qu'il se procure dans différentes espèces d'Hélices entraînées dans la mer, de Natices et de Naces : il est à remarquer qu'il choisit presque toujours ces Néritacés couverts par YÀctinia picta de Risso, soit Hya- lina de Délie Chiaje, tout comme le Pagure anachorète paraît préférer celles que recouvre YActinia cffœta. Les couleurs de ee Pa^rien s'ef- facent, lorsqu'il est mort et desséché. Ord. DECAPODES, DECJ PODJ ;Fam. MACROURES, MACROURJ. Tribu SALICOQUES, CARIDES. Car. ( Voyez l'Introduction. ) Genre LYSMATE, LYSMATA. Lysmata^ Risso , LatreiUe , Desmarest. Melicerta, Idem. CARACTÈRES. — Antennes intermédiaires ou supérieures formées de trois filets, dont le plus court joiat à la base de rext(^rieur qui est le plus long. Antennes extérieures un peu plus lon- gues que le corps et se'tiice'es, inse're'es sur un pe'doncule court, le deuxième article donnant attache à une c'caille membraneuse alongée, pourvue d'une dent â son cxtre'mite' exte'ricure. Pieds-mâchoires extérieurs avance's, presque filiformes, e'iroils, compose's de quatre articles dont le second, le plus grand de tous, est e'chancre' au côte' interne j le dernier en forme d'on- glet e'cailleux, légèrement parsemé' de poils. Pieds des deux premières pattes didactyles, ceux de la seconde paise e'tauC les plus longs , très-grcles, et ayant leur carpe divise' en plusieurs petits articles. Les pieds des trois paires poste'rieures sout très-minces, termine's par un ongle simple; les quatre derniers un peu plus courts que les autres. Carapace carence par un rostre court. Yeux globuleux, rapprochc's. Abdomen alongc', Idgèrement arqud, terminé par une pièce étroite, arrondie, ciliée ainsi que les nageoires caudales qui sont ovales, l'exte'rieurc divisée en deux parties. Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. Saucoques. Le genre Lysmate appartient, ainsi que celui des Palémons, à la division des Salicoques dont les antennes intermédiaires sont composées de trois filets. Il présente plusieurs rapports avec ce dernier, mais il en diffère essentiellement par les sections annulaires dont les carpes des deux pattes antérieures sont pourvus, et par la longueur et la forme grêle de la seconde paire de pieds. A ces caractères, on peut ajouter que les Lysmates ont le corps plus raccourci que celui des Palémons, que ieui' ixisire est plus courf , que leurs pieds sont plus minces, et que l'exirémité de l'abdomen, au iieu d'être épineuse, est arrondie et ciliée seulement. M. Risso, à qui nous devons la connaissance de ce genre, l'avait d'abord fondé sous le nom de Mélicerte; mais ayant reconnu que cette dénomination avait été employée par Perron , pour désigner un groupe de Médusaires , il y substitua celui de Lysmate. Il a aussi reconnu plus tard que sa Ljsmata Trilianus devait pi^eudre place parmi les Palémons. On ne connaît qu'une seule espèce de Lysmate qui vit dans les algues voisines du rivage. LA LYSMATE QUEUE SOYEUSE, ^LYSMATA SETICAUDATA. PL. XXXVII. Fig. I, vue eu dessusj 2, car.ipacc vue de profil. — 3, Pied-niàcboiie cxlerieur, 4 , antenne inlermc'diaire, 5, antenne iulc'rieurc ou inférieure vue en dessous, G, pied de la première paire, 7, idem de la deuxième , 8, idem de la troisième , 9, idem de la quatrième, 10, idem de la ciiiquiéme, 11, extre'mite's caudales grossis. Ord. Décapodes, Fam. Macrodres, Trib. Salicoques. L. Rostro minimojsupvà scxdeniaio , itifrà hidentato; corpore rubrOj longiirorsiim albo lineato. Lysinata seticaudata, llisso, Hist. nat. de l'Europe viérld., torn. 5, pag. 62. IJ- iJ. Desmarest, Consid. gén. sur les Crustacés , pag. 238. Melicerta id. Risso, Crust. des env. de lSice,pag. no, sp. i,pl.i ,Jîg. i . Tout le corps de cette jolie espèce de Salicoque est d'un rouge de corail, marque' sur l'abdomen et le corcelet de ligues longitudinales blanchâtres 5 celui-ci un peu déprime, svelte, muni, de chaque côte, de deux pointes. Le rostre, qui ne dépasse point l'extrëmitë du troisième article des antennes intermédiaires, est arme' de six dents en dessus el de deux en dessous. Les yeux sont noirâtres, paraissant réticulés dans les individus desséchés , portés sur de courts pédoncules. La plaque cau- dale est munie de quatre épines 5 son extrémité arrondie en est dépour- vue , et se termine par des cils raides. C'est en été que la femelle pond des œufs d'un rouge brun. Les habitudes de cette Lysmate, la seule connue , diffèrent peu de celles des Palémons ; cependant il est à remarquer qu'elle s'approche moins du rivage et qu'elle vit solitaire , car quoiqu'on la pèche en même tems que les Palémons et les Nikas, qui sont partout très-abondans, on ne prend jamais que quelques individus de la Lysmata seticaudata. Sa chair est plus délicate que celle des genres précédens. Ce Déca- pode meurt plus vite que les Palémons, loisqu'il est hors de l'eau; ses Ord. Décapodes, Fain. Macroures, Trib. Salicoques. mouveaieos sont moins vifs. La nature paraît avoir accorde à ce Crus- tacé des mœurs plus douces qu'à ceux-ci , que la nécessite de conserver leur existence, au milieu des nombreux ennemis qui les recherchent sans cesse, a rendu alertes, agiles et méiians. On rencontre la Lysmate queue soyeuse, sur tous les points de la Méditerranée, parmi les rochers couverts d'algues et peu profonds. Ord. décapodes, DECAPODJi Y m. MACKOURES, MACROURJ. ^ Tribu SALICOQUES, CARIDES. Genre PALÉMON, PALMMON. Car ( Voyez l'Introduction. ) PAL.EMON, Risso, Desm., Leach, Cuvier, Latr., Lam, , Fab., Bosc, Olh. Cancer, Linnée, Herbst. AsTACus , Fermant. Squilla , Baster. Lysmata , Risso. Melicerta, Idem. Caractèris. — Antennes extérieures ou inférieures pFus longues que le corps, inse're'es au dessous des interme'diaires sur un pédoncule court, de quatre articles, dont le second donne attache à une forte e'caille ovale, alonge'e, pourvue à son extrémité et eu dehors d'une dent hieu prononcée. Antennes intermédiaires formées de trois ûlcts; deux principaux les plus longs, sétacés, nniltiarticulcs, et un troisième très-court, assez gros, eoté sur la base intérieure du filet exté- rieur; ces antennes portées sur un pédoncule de trois articles, dont le premier ou le plus grand est: dilaté et comprimé extérieurement avec une échaucrure en dessus pour recevoir la partie inférieure de l'œil. Pieds-mâchoires extérieurs avancés, presque filiformes, étroits, composés de quatre arti- cles dont le second, le plus grand de tous, est un peu échancré au côté interne; le dernier en forme d'onglet écailleux. Mandibules ayant leur extrémité supérieure Lifidc, ou comme fourchue, l'une de leurs divisions comprimée, en forme de lance, et l'autre plus épaisse et tronquée. Pieds des deux premières paires didactyles et assez grêles, ayant le carpe conformé sim- plement, nullement anneléj les ^incej des deux pieds antérieurs de moitié plus petites que Ord. Décapodes, Fam. Macroures, Trib. Salicoques. celles (Ips siiivausi pieds des trois dernières paires grêles, uionodactyles, dccroissanl siicccssi- vemeut de grandeur depuis la troisième, nui est la plus grande, jusqu'à la cinquième. Carapace mince, alonge'c, cylindrique, terminée en avant par deux pointes aiguës Intérales, plpar un rostre médian comprimé, ordinairement long et denté en scie sur ses Lords supérieurs et inférieurs. Yeux globuleux, rapprochés. Abdomen alougé, comprimé, arqué. Pièce intermédiaire de la nageoire caudale étroite , alougée, tronquée et épineuse au bout; les latérales àe forme ovale alongée, composées d'uue seule pièce, dont les côtes sont assez saillantes. Les Palémons forment un genre assez nombreux en espèces; ce sont ces Crustacés marins comestibles qui offrent, étant cuits ou salés, une nourriture recherchée par les habitans des pays limitrophes de la mer (i). Les Grecs leur donnaient le nom de Karis ; on les désigne en Provence sous celui de Carambos ,et l'on confond, sous cette dénomination, les Pénées les Crangons, les Nikas, et autres Salicoques; ils sont connus dans plusieurs parties de l'Italie sous celle de Macottos, et ce sont ces mêmes animaux que nous nommons en français Clievrettes , Salicoques , Squilles , etc. On trouve des Palémons dans toutes les mers. Les Indes orientales et les Antilles en offrent de très-grands : ceux de nos côtes sont beaucoup plus petits. 11 est des espèces qui se tiennent volontiers à l'embouchure des rivières, d'au- tres habitent les localités rocailleuses ou couvertes d'algues, et quelques-unes, (i', Olivier dit qu'on sale , longueur ordinaire de cette Nika dont toutes les parties sc'parcos ont été grossies. N. Corpore glaberrimo , ruhro cameo , lutescente punctato ; mani- c hrpuihjjs . cntnnrpx.ds . inœaualibus. bus brevibus , compressis , inœqualibus. Nika edulis , 1(1. id. 1(1. id. Id. id. Id. id. Id. variegata Id. canal iculi Id. id. Ord. Décapodes, Fam. M.iCROURES, Trib. Salicckjues. Risso , Crust. des env. de Nice , pag. 85. Id., Jlist. liât, de l'Eur. me'rid. , tom. 5 , pag. 72- Lamarck , Anim. sans vert., tom. 5 , pag. ao3. Desmarest , Consid. ge'n. sur les Crust. , pag. 280. JjOsc, (Buff. de Cas tel) tom. 1. pag. 76. Risso, Crust. des env. de Nice, pag. 86? Desjnarest , p. Q,Zi , et Bosq , t. s , p. 76, auteurs pre'cités qui ont copié la description de Risso. canaliculata , Desmarest, Consid. ge'n. sur les Crustacés , pag. 23 1. Rose , (Buff. de Cas tel) tom. 2 , pag. 77. Processa canaliculata ^ Leach, Malac. podoph. Brit.,pl. ^i ,Jîg. i. Le corps de cette Nika est entièrement glabre, lisse, d'un rouge incarnat, plus ou moins pointillé de jaunâtre ou de blanc, ordinaire- ment marque' le long du dos de quelques taches jaunes ou blanchâtres. Le corcelet est terminé en avant par trois pointes aiguës, celle du mi- lieu plus longue composant le rostre, les deux autres très-courtes 5 le dernier segment de l'abdomen est termine par une plaque alonge'e, arme'e de quatre pointes à son extrémité et de quatre autres épines en dessus. Cette plaque est canaliculée le long de sa partie supérieure. Les écailles caudales sont ovales , oblongues, pointillées de rouge, ciliées sur leur bord inférieur. Le corps de la Nika comestible est transparent , on aperçoit facilement à travers, les viscères de l'estomac chargés d'alimens. La femelle est, à diverses époques de l'année, munie d'œufs verdàtres qu'elle dépose, à quelques mètres sous l'eau , sur les algues ou les ulves. Ord. Décapodes, Fam. Ma-croures, Trib. Saucoques. Ce Crustacë est tourmente, quoique plus rarement, par une espèce de Bopyre, peut-être la même que celle qui s'attache sur les branchies du Pale'mon espadon. Maigre la constance de l'anomalie qu'on remar- que sur les pattes antérieures des Nikas, il ne paraît pas qu'il en soit résulté des habitudes particulières; elles se tiennent, ainsi que les Palé- mons et plusieurs autres espèces de Salicoques, parmi les algues, à quelques mètres de profondeur. La Nika comestible est pleine de vivacité ; elle abonde sur toutes les côtes de la Méditerranée, où on la mange frite, ainsi que les autres Macroures de la même tribu. Il est facile de la pêcher à la drague; elle vit en troupe avec les Palémons , quelques Hippolytes, divers Alphées, et la Squille de Desmarest. Elle est, durant l'hiver, un excellent appât pour la pêche à l'hameçon. On pourrait considérer comme types de variétés les Nikas qui sont : 1° D'une seule teinte d'un rouge incarnat; ■2.° Celles qui sont pointillées de blanchâtre , sans bande interrompue de cette couleur sur le dos; 3° Les individus qui sont blanchâtres, jaunâtres, et plus ou moins tachetés ou pointillés, et dont le corps est très- transparent. DKCAl'ODKff JiAiViJiJtE BRACHlffitOi.. AV/A/r/r /frnr.ii-/. ^r/Àicyf ti!t'Jiii<^t*à*^'«>^*< /^ / 0 i' 'VJ L>KOAl>OT>JiS .MI(;UAXH ^/^•^fyyJ-<'v.•é,■,^^■ yz 2 /)<^.;'./«-y«-«.r .<;/ '''^ r. ^< ^/'lyl >^ /RÙM -M à . tfify^^/if ^ ^rJ'y,'f' ty ^ <;r^//-//^/: ^ ^f:ry valai^pa ci'iCvuuUlla . DECAPODES JULVVIWF,.,^,/, BK\( /nf7iF:> /^Z, .3. /.■„ .,. , <-■ ,,, . „ ■f (':^/-^^//h^ <^ ' 'r/'i(,^f' A/M-Wf^tMi" ■• ^*'«>*'/' ^^^.■, I DECAPODES. 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VALE.MO.N MACKOJHKS J't*ùl.tin-e /ittui df/ ' li/l Ur Ktl.^SUH .<.//"'.■'//.■ s TOMAPODF.S SOUILLPÎ r.Vri'KLTES /u///Uiilc MutUl.ilU'/^ /.iM,. ,ie.ff^^i^/ffù/u ^ l) El' APODES. PACrJlE, f'aù/ttâjfc /foft.t (/c/\ /.rt/i eft! ffr/.\So/l ^^^ ^'et^ir^iif>^4^ ^^è^i0€:!^^^ ^^\\c\\\\\\> o\ \\w\\\> ( ,m/iï) /)A'C4/^0£S. LITEE J3/fAr//y£,^Aiy. owHv. DECAPODES. NIKA MAC'ROf^/?£J'. J,t/i^ Pe<