ff #, ITA LS PLIS RTL, PSTPS) 1 # 4 1) VU, PATLL IIS IP LES LA LI 4 SÉLT IL IITES 7 TA 7 RÉ IR x, LA # / r d 4 L | 00 V0 f. é 4 / 4 #, PT À TX 29 PF, PIALIIISL. UT, 1 , 1, HT AL, WU LL hp GILLISS # LAN 7 VW Library of the University of Toronto CULTURES FOURAGERES PATURAGES \ ET PELOUSES MERCIER:& CIE IEPRIMEURS, LIBRAIRES, RELIEURS, ETC. 17-23, Côte du Passage LÉVIS ce | Enregistré ner rene ue du Parlement du Canad bureau du ministre de l'Agriculture à do INTRODUCTION Dans la province de Québec, l’agriculture est en train de subir une transformation, nécessitée par les changements profonds qui, dans ces derniers temps, se sont produits dans l’éco- nomie rurale de certains pays, ainsi que dans les conditions du trafic international. Depuis l'ou- verture des immenses contrées à blé: Manitoba, Territoires du Nord-Ouest, Etats-Unis, les Indes, les prix du blé sont déterminés par des facteurs qui ont leur siège dans des régions le plus sou- vent bien éloignées de chez nous. La concurrence que nous en éprouvons fait que ces prix sont plus bas qu'ils ne l’étaient 1l y a une vingtaine d'années pendant que nous payons plus cher la terre et la main-d'œuvre et que les frais généraux d’exploi- tation Vont toujours en augmentant. Mais le revenu de la culture des céréales se réduisant ainsi de plus en plus, il s'ensuit naturellement que l’agriculteur s’adonne davantage à celle des fourrages. Aussi cette branche de l’économie rurale prend-elle, dans notre province, un déve RIT 0e" rfi LE LE ; TER AERNENS . 4 > ÉCRIT SR loppement qui va grandissant d'année en année et bientôt elle l’emportera sur toutes les autres. Cependant, malgré la haute importance qu’on lui reconnait, zos cultivateurs ont encore beaucoup à apprendre pour pratiquer rationnellement cette exploitation agricole. Dans le présent travail, nous allons nous efforcer d'expliquer, en style simple et intelligible à tous, de la manière la plus détaillée et la plus complète, comment il importe de procéder pour constituer des prairies d’un rendement considérable. Les préceptes énoncés sont fondés sur une grande quantité d'observations scientifiques recueillies par les stations expérimentales et de contrôle des semences, dans différents pays ainsi que sur les expériences agricoles faites avec divers mélanges de graines fourragères dans les conditions Les plus diverses. | | Nous avons cru devoir entrer dans bien des dé- tails sur les méthodes suivies dans d’autres pays qui ne sembleront peut-être pas praticables dans le nôtre, mais notre but étant de faire une étude aussi complète que possible de la question, ces digressions étaient nécessaires. Tout cultivateur soucieux de ses intérêts fera donc bien d'étudier la composition des mélanges a . — dont il est question dans cet ouvrage, en ayant soin de ne pas les prendre comme des recettes in- variables, mais comme des exemples propres à l’é- clairer sur la matière et à lui apprendre à composer lui-même les mélanges les mieux appropriés aux conditions locales dans lesquelles il travaille. L'ouvrage comprend les divisions suivantes : I. Réduction de la culture des céréales et extension de la culture fourragère.— Production du blé dans les prairies de l'Ouest. IT. Conditions climatériques de la culture fourragère. III. Engazonnement naturel. IV. Semis de graine de foin. V. Théorie et calcul des mélanges. VI. Choix des plantes. VII. Mélanges de graines fourragères. 1. Trèfles et graminées. 2. Mélanges pour prairies temporaires. 3. Mélanges pour prairies permanentes 4. Considérations générales. VIII. Achat des semences. IX. Préparation du terrain. 1. Du sol. 2. Du sous-sol. 8. De la configuration du terrain. 4. Du drainage.— Assainissement. X. Culture préparatoire ou récoltes précéden- tes, à base de plantes annuelles, sarclées et amé- liorantes.— Engrais et préparation du sol. 1. Engrais. 2. Engrais liquides. 8. Comment engraisser le sol. 4. Les composts, les balayures, les boues et les limons. 5. Restitution du sol. 6. Saison propice à la restitution du sol. XI. Epoque des semailles. - Diverses manières de semer.—Semailles sans grain. XIT. Semailles avec grain.—Récoltes protec- trices.— Enterrement de la semence. À. Enterre torte. B. En terre légère. XIII. Soins d'entretien des prairies. 1. DESTRUCTION DES MOUSSES Nous avons en outre ajouté quelques cha £ pitres touchant l'utilité des prairies et les meil- leurs moyens à employer pour en augmenter le #4 : rendement, tant sous le rapport de la quantitéque … sous celui de la qualité. Nous avons aussiétudié l'herbe sous le rapport de sa valeur pour la nour- riture du bétail. Ces chapitres ont pour titres : CS Etre © XIV. L’herbe. . Importance d’un bon pâturage. . Qualités nutritives de l’herbe des prés. . Foin. . L’herbe et-le foin, fourrages à encou- HR ©) IN 1 rager. É XV. Exploitation et produit des prairies. 1. Alternance des modes d'exploitation. 2. Fauchage des prairies tous les ans. 3. Prairies et pâturages. 4, Alternat des pâturages. XVI. Fauchage des prairies. —La fenaison. XVII. Les fourrages verts. De plus, nous avons joint au présent travail, une étude qui se rapproche sous tous les rapports du sujet déjà traité, nous voulons parler des “ Gazons d'agrément.” Ce sujet comporte les points suivants : XVIII. Les belles pelouses des parcs et des jardins. 1. Préparation du terrain, tasseme nt. 2. Semis. 8. Le sarclage. 4 La tonte. J. B. PLANTE ” RÉDUCTION CULTURE DES CÉRÉALES EXTENSION DE LA CULTURE FOURRAGÈRE PRODUCTION DU BLÉ DANS LE MANITOBA, B: LES TERRITOIRES DU NORD- OUEST ET LES Érars-UNIs. | A outre, la province de Québec récohes 18% blé nécessaire à sa consommation. Il n’en est plus de même aujourd’hui. En effet, les immenses territoires de l'ouest produisent des millions de minots de blé à un prix de revient nominal. Sur tous ces domaines, il n’y a que les bâti- a ments les plus indispensables pour le logement $ des ouvriers et le remisage des machines et outils quelconques. Il n'existe que peu de petites fer. mes. Sur les grands domaines, la plupart des NT ES travaux sont exécutés par des machines, et, par conséquent, ne coûtent pas cher. Au petit fermier, il manque souvent le capital nécessaire pour se procurer l'outillage nécessaire, ce qui l’entrave et le rend incapable de se soutenir longtemps. Comme dans les grands domaines on ne possè- de généralement presque pas de vaches, de bœufs ou de chevaux et que les bêtes de trait se bornent à des mulets très mal soignés, il n’y reste en hiver que peu de personnes, souvent dix hommes seu- lement sur des propriétées d’une très grande étendue. À l’époque des semailles, durant tout le mois d'avril, on engage exprès de cent à deux cents ouvriers et, de nouveau, de deux cents à trois cents pour la moisson, du ler août au 15 septembre. Dans l’entre-temps, ces pauvres gens restent à peu près inoccupés. —Il n’est pas question de restituer au sol les éléments nutritifs enlevés par les récoltes, le fertile terrain des prairies pouvant donner les plus riches rendements de froment pendant une longue suite d’années, sans recevoir de fumure d’aucune sorte. Iiest évident que, dans de telles circonstances d’exploitation, les frais de production sont réduits à peu de chose. Le prix de la terre est à peu près nul, de sorte que 540 & DR les frais ne consistent principalement que dans les … intérêts et l'amortissement du capital des machines. Et depuis ces derniers temps, le commerce fournit ces machines, à la fois puissantes et pratiques, à un prix relativement très bas. Pour ces causes, les frais de production se ré- duisent en uu si bas prix que nous ne pouvons en aucune manière soutenir la concurrence. Il est de fait que la culture du blé ne paie plus dans notre province. Aussi, y a-t-il tendance générale à laisser la culture du froment pour s’adonner à celle des plantes fourragères Nous ne pouvons lutter contre les prairies de l’ouest pour la production du blé mais nous n’avons pas de rivaux possibles pour la production des fourrages. II. Conditions climatériques de la culture fourragere. C’est le régime des pluies qui exerce la plus grande influence sur la végétation herbacée d’une contrée. Plus elles sont fréquentes et abondantes, plus aussi est intense la pousse des graminées sauvages et cultivées, à condition d’ailleurs que la température soit favorable. Notre province est bien partagée sous ce rapport. L'’immense vallée du Saint Laurent est, en Amérique, la zône par excellence pour les four: = 7 æ M, rs STE rages et les pâturages ; à nous d’en profiter. L’in- dustrie laitière n’est pas seulement obligatoire pour nous ; elle est, de plus, d’une grande facilité. III. Engazonnement naturel. Il paraît qu’en certains pays et même en cer- tains cas dans notre province on se borne après la moisson des céréales d'abandonner à elle-même la terre destinée à la culture du fourrage. Le sol s’engazonne plus ou moins dans la première année ; mais celle production ne consiste qu'en graminées médiocres, entremélées de mau- vaises herbes très nombreuses. N1 l’on examine un ‘ pré naturel ” de cette sorte, on voit que les gra- minées dominantes sont le palurin commun (Poa trivialis, L.) ainsi que la houlque laineuse (Holcus lonatus, L.) qui est une espèce de très peu de valeur. Si l’on s’imagine en avoir récolté une grande quantité, l’on est dans l'erreur car le recours à la balance réduit très fort ces belles illusions. À cause des poils dont les feuilles sont revêtues, la houlque laineuse n’est pas mangée volontiers par le bétail, quoique le contraire soit affirmé par certains écrivains agricoles. À côté de cette espèce, l’on voit la flouve odorante (Anthox- anthum odoratum, L.) qui ne vaut guère mieux et dont la semence mürit dans la céréale et tombe : ht: —_A127— elle aussi ne donne qu’un fourrage médiocre. Le sol de ce pré pitoyable est recouvert par les tiges, étendues en tous sens, de la renoncule rampante (Renunculus repens, L.) à laquelle est associée d'ordinaire la petite oseille (Rumex autosella, L.), et l’uneet l’autre sont des herbes très nuisibles. (Ça et là se trouve aussi la forme du fromemtal (Avena elatior, L.) dite avoine à chapelet, distinguée par les renflements superposés du pied de sa tige, et dont les racines ont persisté dans le champ, même après plusieurs années de culture. Voilà l’état du pré, la première année. Mais celui-ci change immé- diatement et d’une manière avantageuse après qu'on l’a gratifié d’un premier arrosement de purin ainsi que la chose se pratique dans la plu- part des pays d'Europe. Cet excellent engrais liquide contient une quantité de graines, nolamment de trèfle rougeæl blanc encore capable de germer, qui, sorties de l'organisme animal sans avoir été digérées, sont arrivées dans le purin avec les déjections solides, Pour donner une idée de l'importance de l’arrosage d’une prairie avec du purin, comme semis, on a fait l'expérience suivante : On garda et l’on mit sécher le dépôt resté dans une tonne à purin après un arrosage. L'examen qui en fut fait constata que ce résidu consistait en 98 o7o de terre, mais avec laquelle il GATE y avait aussi {,19 oo de graines diverses. Un four- rage, on le sait, contient toujours des semences müûres, et c’est notamment le regain qui est très riche en graines parfaitement développées, surtout des trèfles rouge et blanc. Celles-ci passent avec le fourrage dans l’estomac de l’animal mais, comme elles ne sont digérées qu’en partie et qu’une certaine quantité ressort de l'intestin, avec toute sa vitalité, on s'explique comment ces graines se trouvent dans le purin. Une livre du résidu en question contenait : Trèfle blanc .....,5,908 graines Houlque laineuse. . 8 graines Trèfle rouge...... 721 AIVSSOR, 2% den 5 ee OS Dane... 15 « Pissentit.. ie, 52706 -Gesse des prés. 32 | LS Flouve odorante.... 5 « Petite oseille..... 94 Renoncule âcre.... 5 - ‘« Plantain lancéolé. 47 “ Cumin des prés... 2? “ Oseille des prés... 18 MOSGrIME TER Peas DUR Quintefeuilie...... 42 ‘ Promesses de MONS, e04 eh) 26 DUT UN AT E RE TE ml os 320 ‘6 Carotte sauvage... 3 « Ray-grass anglais. ZA Espèce de’silène.::.. 2 "2": Renouée persicaire 10 “ Galéope des champs. 2? « 10 Perl dône::i1.. 4" 2:02 Sétaire glauque... 10 Graines de raisin.. 2 « Centaurée des prés LE PASE 3. INCONNUES . so coon 29 Total 32 espèces en 7,038 graines. S1 l’on compte que chaque tonne de purin, de la contenance de 100 gallons, ne contient qu’une livre de ce résidu, mais qu’en deux fois l’an, dans les pays où l'excellente méthode d'épandage du sé Re 7 >. 7 . LL, 128 TV BALE Ç RU purin est pratiquée, un acre de prairie reçoit la. à décharge de trente-trois de ces barils, il suit que. de cette manièreil n’arrive sur la prairie pas moins de 232,254 graines, qui proviennent presque toutes des trèfles blanc et rouge, puisque celles-ci sont au nombre de 218,757. Les graines de ces trèfles recueillies du résidu du purin ont été examinées avec le plus grand. soin pour déterminer leur faculté germinative. En dix-huit jours. | Trèfle blanc Trèfle rouge Ont germé.……… .... 62 92 Ont pourri... . ie 5 4 Sont restées dures... 33 4 Total...... 100 7 100 % Si, de ces graines restées dures, l’on admet comme capables de germer, un tiers de celles du trèfle blanc et la moitié de celles du trèfle rouge, et qu'on les porte aussi en compte, il résulte que la faculté germinative est pour la première de 74070. Celle-ci y atteint donc un chiffre qui ne s’observe que chez les meilleures qualités de la. semence du commerce. Cette faculté germinative ne se serait pas trouvée aussi grande chez les autres graines, parce qu'elles avaient en partie souffert beaucoup ou avaient été déformées au. point d'être méconnaissables, "RATE 5 Ne Il est vrai que celle des trèfles n'auraient pas présenté un degré si haut de faculté germinative, si elles avaient été essayées immédiatement après avoir été retirées de la tonne à purin; mais c’est là une question qui a besoin de recherches ulté- rieures. Quand elles passent dela tonne sur la _ prairie, où elles sont exposées à des alternatives ultérieures d'humidité et de sécheresse, de chaleur et de froidure, la faculté germinative n’en est cer- certainement pas moins grande. Ce qui vient d’être exposé prouve de nouveau la haute valeur des engrais liquides pour les prai- ries ; nous voyons par là qu’ils ne s’en tiennent pas seuiement à les doter de principes que la chimie démontre être indispensables à la nutrition des plantes, mais que leur influence favorable consiste aussi en grande partie dans l'apport de nombreux organismes végétaux. Du reste, personne n’est mieux convaincu de ces vérités que le paysan de la Suisse, qui estime que pour un nouvel enga- zonnement de son pré. un arrosement au purin vaut autant que de l’ensemencer à moitié de trèfles. Il résulte des déterminations botaniques commu- niquées ci-dessus, que la collection de graines con- tenue dans le purin est très uniforme et se compose comme on l’a constaté pratiquement, en majeure partie de trèfles blanc et rouge, surtout du premier. .— 16 — Les cultivateurs feraient donc mieux de commencer par semer un mélange convenable de graines afin d'obtenir nn bon rapport dès les premières années. Par là, la semence de purin ne sera nullement perdue: car, comme on le sait, le rendement des trèfles étant sujet à diminuer aprés la deuxième : année déjà,il est utile d’en repourvoir constamment la prairie par les apports de cet engrais liquide. Si les excréments solides sont portés au fumier, où ils restent pendant plusieurs mois, les graines y périssent en partie. En outre celles qui résistent perdent toute leur valeur, parce que, le plus souvent, le fumier est enfoui au labour et si profondément que les graines fines sont mises dans l'impossibilité de germer. Et même si elles lèvent, elles produisent des plantes qui doivent être regar- dées comme des mauvaises herbes préjudiciables à la culture du pré. La conséquence de l'emploi du purin est que, dès le premier arrosage, la végétation de la jeune ‘ prairie naturelle ” prend un aspect plus satisfai- sant et qu’elle gagne à chaque répétition qu’il s’en fait. Le sol se garnit peu à peu de trèfle blanc (Trifolium repens, L.), qui trouve assez de place pour pousser au loin ses tiges couchées et radi- a cantes et en recouvrir peu à peu le champ tout entier. Îl a pour associé le trèfle rouge (Trifolium pratense, L.), mais celui-ci n’est pas aussi en- vahissant que le blanc, et sa souche n’émet pas des tiges allant ramper de tous côtés; il se con- tente de renforcer son pied et 1l n’en détache que des rameaux courts. C’est pourquoi le trèfle rouge ne devient jamais aussi prédominant dans un pré que le trèfle blanc. Mais le purin apporte encore d’autres semences, tant de mauvaises herbes que de bonnes plantes. Les premières toutefois en petite quantité. Une graminée qui apparaît souvent dans les bonnes terres sans y avoir été semée est le paturin commun (Poa trivialis, L) Dans les prairies grasses, 1l se présente à la première coupe en touffes serrées, et, quoique ne s’élevant guère, il ne laisse pas d’être d’un bon rapport. Mais il est plus réduit à la seconde coupe, où il ne fait que ramper sur le sol en prenant la place de plantes plus développées. Il y a un autre procédé d’engazonnement naturel, suivi dans certaines régions d'Europe, qui est plus fréquemment employé que celui- là. On commence, il est vrai, par un semis de trèfle ; mais, après que, au bout de quelques années, ces plantes se mettent à on disparaître — 18 — laisse à la nature le soin de les remplacer. Nous appellerons cette méthode celle de l’engazonnement naturel perfectionné, pour la distinguer de la pré: cédente, qui est celle de l’ergazonnement na- turel primitif. Cependant, ici encore, surtout si. l’on arrose de purin souvent et fort, il pousse peu à peu certaines herbes, mais qui ne comptent pas parmi les plus productives ni celles à recom mander. En toutes circonstances, c’est toujours un moyen très coûteux que de vouloir augmenter la production fourragère à force d'engrais, parce que le rendement n'est pas en juste proportion avec la dépense de matières fertilisantes. Sur une terre qui n’est pas déjà garnie de plantes, l’'engrais perd son utilité, tandis que, si nous commeucçons par semer les plantes convenables, les frais de la faumure seront bientôt compensés. Il est inexact de soutenir qu’un semis de gra- minées ne fait pas un engazonnement serré, au contraire, si l’on a recours à un juste choix de graines, l’ensemencement artificiel, avec une dépense égale d’engrais, produit un gazon bien meilleur et un rapport plus considérable. IV. Semis de graine de foin La coutume assez répandue en Suisse d’ense- ue ÿ 1 Ds _ mencer en graine de foin ne constitue pas un progrès sur l’engazonnement naturel primitif, quoique beaucoup d'agriculteurs pratiques vous soutiennent que ce procédé est encore le meilleur : faut, disent-ils, rendre au sol la semence qu'il a produite lui-méme. Le moyen rationel le plus sûr de juger de la valeur de la graine de foin, c’est de l’examiner botaniquement. Des recherches ont été faites et publiées dernièrement dans un Journal €’Agricul- ture, de Paris. Nous n’en citerons que deux ex- emples. Un échantillon de graine de foin pas- sant pour bonne, contenait : Balles, poussière et impuretés.....,......,..,....:.. 66,52 % 0001 10000020 ss. ss... 33,48 ROME So tete es es > 100 Graines diverses...... Paturins...:......e. 2.89 Ÿ | Ray-grass anglais... 0.16 F4 Houlque laineuse .... 1.49 Fétuque ovine ...,.,.. 0.16 k Fétuque des prés.... 0.64 Flouve odorante..... 0:16 - Avoine jaunâtre. ... 0.48 Trèfle rouge. ......., . 0 16 Ne st... LE Frèfle jaunes... 2 0:16 Vulpin des prés...... Total des bonnes-graines...,,,.,,..,.,,7.14 # Sa": es Plantain lancéolé....., 24.327 | Renoncule âcre.....…. 0. 12 9 a Brome doux......,.... 0.48 Grande pimprenelle. 0. 115 rte de côogAEe 2 0 52 Myosolis 2, , 45 078 Eperviaires........... 0.32 Chrysanthème des Oseille,. : der 0 16 MOISSONS ...… se. OU Boucage à grandes IPReS. Grece: 016 Cumin des prés.,..... 0.16 Imconnues 1.00 F Total des mauvaises herbes.......... ee 26.34% + Total général Les: 52 5 -frerèr: TEE Il y a donc prédominence des mauvaises plan- tes, parmi lesquelles on trouve le plantain lancéolé pour près d’un quart (24,32 00.) Une livre du mélange contenait : | Report. . 97936 graines Plantain lancéolé. 91,934 graines|Boucage à grandes Eperviaires ....., 3,060 « feuilles... 805 « Cumin des pre és.. 966 ‘“ |Grande pimpre- Crête de coq... 966 « née: «805 Brome doux. . ee 805 -« Renoncule âcre... 161 “ Myosotis.... :... 805 .# Chrysanthème.... 161 « [inconnu .... …,... 161 « A reporter... 97,936 | Total...,.. 910,020 e Re Une livre de cette graine contenait donc | 100,029 graines de mauvaises herbes. ce Celles-ci étaient fort bien constituées, tandis que les bonnes semences étaient très légères et 4 menues. 178 De l’avoine jaunâtre, il n’a germé que Too De la houlque laineuse 2000 vd er à CT AC à: DE) _ Il est facile de comprendre qu’un tel mélange n’est d'aucune valeur pour le culture fourragère et que c’est dommage de sacrifier un seul pied carré du sol à un semis de cette nature. Ilest vrai qu’on peut, comme ça a été fait souvent, nous objecter avec raison que la graine de foin n’a pas’ toujours la même composition ; mais il n’est pas vrai de‘soutenir qu’il peut s’en trouver de bonne qualité ; cette semence ne peut être que mauvaise, tantôt plus, tantôt moins, et, dans ce dernier cas, le paysan la regarde d’ordi- naire comme ‘bonne ”. Mais nous venons de faire voir comment est composée cette prétendue bonne graine de foin. Autre exemple. Un agriculteur, l’un des auditeurs des plus zélés d’un cours sur la culture fourragère, envoya à analyser un paquet de grai- ne de foin. Jusqu’alors, commela plupart des culti- vateurs, 1l avait eu l’habitude de faire une prairie simplement par un semis de graine de foin; mais le peu de valeur de cette semence lui fut démon- tré au cours de ces leçons, et il fit l'expérience qu'il était plus avantageux d'employer un mélan- ge convenable de graines de graminées et de trè fles pures et capables de germer. Cependant plus tard, ayant considéré combien était belle la graine de foin trouvée au printemps sur son fenil, il eut la tentation de revenir à l’ancien procédé, et c’est pourquoi il en expédia un échantillon à examiner, avec la remarque qu’elle ne pouvait pas être aussi mauvaise qu'il l’avait entendu affirmer dans Île cours par lui suivi, et que certainement’elle était meilleure que celle recueillie ordinairement, puis- que les prairies d’où elle provenait étaient toutes bonnes et grasses. Il importait donc beaucoup de rechercher la vraie valeur de cette semence et 1l pouvait être intéressant à d’autres cultivateurs de savoir, une bonne fois, quelle est la composi- tion d’une ‘ bonne graine de foin.” L'analyse à trouvé : Balles nr nm 2866 0e nus severe ssecce 60: 49,802% Houlque Jaineuse ...... een. nes serre sus scrss .eves. 49.909 Autres graines ...... ERAERMAELLLLELLLE ere ren 001... 4,271 99.988 Pertes .5.. 5.250 — — —— 100 Elle consistait donc à côté des balles, pour la plus grande partie, en graine de houlque laineuse. Or, sur 800 de celles-ci 47 seulement germèrent, soit 6070, de sorte, qu’en nombre rond, cette graine ne contenait que 3010 des dites graines capables de germer. Mais il y a d’autres raisons, plus importan- tes encore, de déconseiller l’emploi de la graïi- ne de join comme semence pour les prairies 2 DE / se af CCR AT CS La houlque laineuse n’a aucune valeur : elle doit être regardée absolument comme une mauvaise herbe. D'ailleurs, cette mauvaise plante, comme toutes celles qui lui ressemblent, s'introduit d'elle-même dans les prairies, en quan- tité toujours beaucoup trop forte. Et si, de plus, elle y est encore semée par la main de l’homme, on la verra pulluler et l'emporter sur toutes les autres plantes meilleures qu'elle, former de gros coussins de gazon et devenir une mauvaise herbe des plus nuisibles. Le foin de la houlque laineu- se, comme nous l’avons déjà remarqué, étant léger comme de la laine, on se tromperait fort en pen- sant évaluer le rapport d’après le volume. En outre, la qualité même de ce fourrage est médiocre ; aussi n'est-il pas mangé volontiers par le bétail, qui probablement ne le digère que d’une manière incomplète. —C'est pourquoi il ne faut attribuer à de telles graines de foin aucune valeur. Cependant, parmi les autres graines, il y en a aussi environ 20 o7o de bonnes, et ce sont: Dont ont germé Hémiqueides prés :,.... ose soc 0,510 37 don son orè eee 0,255 7 nee noce 0,127 30 Ray-grass anglais..,..,...........e 0,127 25 pas] Autres bonnes semences ..,,:9 .° 0,151 25 Vo La proportion des bonnes graines est donc si minime, et elles sont si peu capables de germer, qu'elles doivent être considérées comme sans valeur. La fleur contenait en outre 0.510 oo de graines de Lupuline, mais dont aucune n’a germé. Malgré ces résultats défavorables, cette graine de foin compte parmi les moins mauvaises, parce qu’elle ne contient proportionnellement qu’un petit nombre de mauvaises herbes, soit par livre seulement 26,174 graines des espèces suivantes : Pantin Jancéolé, rt. lets 2 T0 10,710 graines Grande mareuérilé AAC ML CSSS nine 4,717 & Crepide 58e eme lee tente OS 2,805 Renoncule ACTE SL LS IR SR SR EEE 2,040 “e Se Tr AR D DC UN On 1,785 “ Petite oseille.. RP TES LS STE NT 1,020 « Oseille des prés. HE PL TS et: 765 < Avoine jaunàtre, carotte : sauv age, amourette, brome doux, scribe des bois, etc. PPT ET - 2,932 LL Total des mauvaises graines... 26,714 par livre. En semant sur un acre de terre la graine de foin de 20 sacs de 33 livres, l’on y apporte aussi 18 millions de graines de mauvaises herbes: or même en admettant qu'il n’en lève que le quart, l’on sera toujours affligé de : million âe pieds de plantain lancéolé, de ? de million de grande marguerite, de + million de crépide, de + de million de renoncule âcre, etc., etc. En vérité, à . PER NE ce compte, le peu de graines de bonnes espèces, capables de germer, sont encore payées beaucoup trop cher! Tels sont les résultats de l’analyse d’une . graine de foin passant pour ‘“ bonne ” ; on peut se . faire une idée de ce que sont les mauvaises. Dans une seule livre d’un mélange bien compo- sé de semencesdu commerce, nousavons en graines de bonnes plantes, capabies de germer, autant que dans un quintal de graines de foin, et de plus, par là, nous n’apportons sur le champ aucune des mauvaises herbes, tandis que, avec ce quintal de graine de foin, nous semons aussi au moins 24 millions de mauvaises herbes, qui compromet- tront fort la récolte. Ce n'est que grâce à une semence, pure de mauvaises herbes et d’une haute faculté germinative, que nous pourrons tirer de notre terrain le plus fort rendement de fourrage. Et ce fourrage aura d'autant moins de valeur que _ celle-là sera plus impure et plus mauvaise. Tout le monde pourra se convaincre par des . essais que le semis de graine de foin est non seu- lement d’un rendement fort inférieur, mais encore de moindre qualité que le produit d’un mélange - de graminées et de trèfles bien appropriés au ter- _ rain. » er Ë AR Po” lus + TPS er De À. Nowacki a fait comparativement des semis de graine de foin et de trois différents mélanges, | il à obtenu les résultats suivants : | Graine FoIN PAR 4CRE MÉLANGES de foin I II III IV Livres | Livres | Livres Livres 3189 2968 2836 1868 1876 en ? coupes... | 8360 | 8519 | 8052 1375 1877 “# 3 -ssa»] 1916 7396 7696 5826 TON CRU ETES SE el RO 8681 9081 6604 | Er LAON PC LES | D’après la valeur vénale le revenu moyen ol | l’acre a été par an... 837 20 |38.49 | 37 12 24.88 Ce tableau démontre que le rendement des graines fourragères est, non seulement d’un tiers - supérieur à celui de la graine de foin, quant à la quantité. mais que sa valeur vénale lui est aussi supérieure de $12.73, à l’acre. De sorte que le rapport de la graine de foin constitue une perte sèche de $76.38, pour une période de six ans. - Cela étant, il est donc évident qu’il y a tout à gagner de faire, une fois pour toutes, un semis de graines mélangées, lequel coûte environ six piastres | à l’acre. Par conséquent, le semis de graine de foin ne constitue pas un grand progrès sur l'engazonne- À ee. Z | EL Eat UN FI n : À AROUND PQ NC TANT UE ATEN ae Dh, ment naturel : dans les deux cas, surtout dans les premières années, le produit est très médiocre, de peu de qualité et mêlé d'innombrables mau- vaises herbes et de plantes suspectes. Il est clair que la culture fourragère, pratiquée d’après cette méthode, ne peut être remunératrice et n’est pas une culture conforme à nos idées actuelles. Cette manière irrationnelle de produire des fourrages, pouvait se justifier il y a uu siècle et plus; mais elle est absolument contraire aux conditions dans lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui, par suite du prix de la terre, de la main-d'œuvre et de la vente des produits. Actuellement, il faut que dès les premières années, la culture fourragère soit d’un plein rapport, si l'agriculteur veut en avoir du bénéfice; et il faut aussi que le fourrage soit exempt, le plus pos- sible, de mauvaises herbes et de plantes de peu de valeur. V. Théorie et calcul des mélanges Pour l’engazonnement artificiel d’un terrain l'on peut suivre deux voles principales: l’une . consiste à mettre en semis pwr, et senle, telle ou telle plante fourragère; l’autre, à mettre un mélange de deux ou plusieurs espèces. En semis purs, on emploie généralement le trèfle rouge, le sainfoin, la luzerne ou le fromental. Mais quant à la culture du trèfle, celle-ci ne peut recevoir plus à. ADR VE d'extension, parce que le trèfle rouge neréussit d’une manière sûre qu’à la condition de ne revenir sur le même champ que tous les huit ans. En outre, cette espèce est d’un produit très incertain. D'après une expérience de quarante ans, BLOCK. aflirme que, même sur un sol très bien approprié à la culture du trèfle rouge, l’on ne peut compter en quatre périodes que sur trois récoltes complètes. Ce que BLoCKk disait il y a vingt-cinq ans, s'applique encore mieux aux circonstances actuelles. La luzerne est excellente comme four- rage vert; mais il faut la faucher à l’époque où les fleurs commencent à s'ouvrir: avant cette époque, la plante est trop aqueuse ; après, les tiges en sont trop dures. La luzerne cultivée, la seule variété qu'il faut semer, réussit très bien dans un sol argileux. | - ? | En général, les plantes fourragères cultivées isolément, c’est-à-dire en semis purs d'une seule espèce, ne donnent point les plus forts rendements. mais le produit le plus grand, le plus sûr et le plus sou- tenu ne s'oblicnt que par le semis de graminées convena- bles et de bonne qualité, mises en mélange avec des égumineuses en de justes proportions. Ces dernières poussent leurs racines dans les plus profondes couches du sol, pour y puiser, en grande partie, les éléments minéraux et l’eau nécessaires à leur vx f à 4 L 3 4 4 “4 Ÿ ;, “ CA ro MR OMR à TAUX + de ft its r ass dec. Et Le subsistance et à leur accroissement. La souche du trèfle rouge descend à 2 pieds ; celle de la luzerne à six pieds, et l’on en a même trouvé des racines longues de vingt à trente pieds ; celle du sainfoin s'enfonce à vingt pieds et davantage. Les graminées robustes étendent leurs racines dans les couches moyennes du sol végétal, tandis que la couche supérieure est occupée par celle des graminées fines. [l en est de même des organes aériens des plantes. Les graminées élevées, telles que le fromental, le dactyle, la fétuque des prés, * etc., portent leurs chaumes et leurs feuilles haut dans les airs, pour en utiliser les gaz, la lumière et la chaleur ; les graminées de taille moyenne et les lécmineuses tirent leur nourriture atmos- _phérique de la région intermédiaire ; et enfin les graminées et les léscumineuses basses vivent dans la partie inférieure. De cette façon, on utilise les différentes couches du sol et de l’air de la manière la plus avantageuse, et c'est pour cette raison qu'on obtient le plus grand rendement d’un mé- lange composé rationnellement. En ne semant qu’une seule espèce, on n’'utilisera pas complète- ment l’air et le sol ; ainsi, par exemple, dans un semis pur de fléole des prés (mil, {imothy), ce ne sont que la couche supérieure du sol et la couche A moyenne de l’air qui sont mises à profit, tandis 3 be: de + Pt a ON COS a 27 BD LS que les autres restent sans usage.—Dens cette es- quisse nous n'avons admis que trois divisions de la profondeur du sol et de la hauteur de l’eau; mais 1l serait plus exact de diviser le sol et l'air ambiant en autant de couches qu’il y a d'espèces. végétales vivant à leur dépens, attendu que les plantes d'un mélange bien composé ne se prêtent pas à des séparations aussi précises, mails présen- tent d’insensibles transitions entre les espèces ; les unes à racines profondes ou superficielles ; les autres à taille :basse ou élevée, plus ou moins. Les mélanges ont aussi moins à souffrir des influences nuisibles extérieures, telles que l’humi- _dité, la sécheresse, les gelées, les maladies, les in- sectes, etc. . Si telle plante est compromise par la sécheres- se, uue autre, qui y résiste mieux, en prend la pla- ce ; et, au contraire, l’espèce qui ne s’accomode pas d’un excès d'humidité est remplacée par une autre à laquelle elle est favorable. Les mélanges souf- frent moins aussi de la cuscute, de l’orobranche, des champignons, des insectes. Si certaines de ces plantes en sont attaquées, 1l en reste d'autres pour remplir le vide qui en résulte. Lesselées sont aus- si.moins dangereuses pour les espèces mélangées, parce que les moins sensibles forment un abri pour celles que sont plus délicates. Par conséquent, le PAR Co es 1 produit des mélanges est à la fois plus abondant _ et plus assuré que celui des semis purs. 4 Mais ce n’est pas seulement sous le rapport . physique que les diverses espèces de plantes usent - différemment du so! ; il en est de même sous le è - rapport chimique. Lee légumineuses lui enlèvent beaucoup plus de magnésie et de chaux que les . graminées, tandis que les cendres de celles-ci sont £ _ plus riches en silice. D’après Emile Wolff, 1000 parties des plantes suivantes, desséchées à l’air, contiennent : + ë Bainfoin.... ...... 3,40 < Potasse Chaux | Magnésie | Silice _ Fléole des prés. 7,40 1,60 | 0,70 7,10 Trèfle rouge. ....., 4,40 4,80 | 1,50 0,03 k Trèfle alsique. 2,40 3,00 1,10 0,40 MAUZErRO Se... ... 4,60 7,90 1,00 1,10 4,40 0,80 1,00 | C'est pourquoi, par un mélange de légumi- - neuses et de graminées, le sol étant, chimiquement aussi, utilisé d'une manière plus générale, est d autant moins sujet à un épuisement partiel. si Dans un mélange bien entendu, il entre à ]a - lois des plantes précoces et tardives ; l’une donne _son plus grand rapport à la première coupe, tandis a une autre réserve au regain son plus grand agit re &hal 30 développement. Il s'ensuit qu’on a une première et une deuxième coupe de bon rendement. Telle espèce se développe bien et rend beau- coup déjà, la première année ; telle autre n’arrive à son entier développement que l’année suivante ; tandis que d’autres encore ne donnent leur ren- dement principal que la troisième ou la quatrième année. On voit donc qu’un mélange composé rationnellement rapporte beaucoup dès la première année et encore les suivantes. Un fourrage mélangé est aussi plus profitable au bétail que des graminées ou des légumineuses servies séparément. Les dernières, prises pures, causent souvent la météorisation (gonflement du ventre chez le bétail), ce qui entraîne de grands dommages pour l’agriculteur. Or, il est bien moins exposé à ce danger par l'emploi des mélanges. D'un autre côté, les graminées pures ne sont pas mangées volontiers par le bétail, qui prendra avec plaisir un mélange de graminées et de légumineuses. - Un mélange bien composé profite mieux également à la nutrition des bêtes. —J] y a cet avantage encore que les légumineuses un peu mélangées de graminées, sèchent "plus facilement et se laissent aussi mieux conserver. Quand, dans un pré ne portant exclusivement que du trèfle rouge, de la luzerne ou du sainfoin, ces. 7. RE. 6 dner plantes ne réussissent plus bien, elles ne cesseront de donner un bon résultat au moyen d’un mélange qui les contient en proportions conve- nables. La quantité à employer de graines en mélanges doit se me- surer sur la quantité de celles d'un semis pur fixé par l'expérience et des essais. Dans le tableau TJ, colonne V, est indiquée, à l’acre, la quantité moyenne de semence de dix- huit espèces de graines, déterminée d’après les données de nombreux écrivains agricoles et de marchands grainiers, ainsi que d’après les essais et la pratique des principaux agriculteurs de la province. Les quantités de semence indiquées dans la colonne V ne doivent pas être prises comme fixes et invariables, mais elles peuvent être modifiées, suivant les circonstances locales. En tenant compte de ces circonstances, tout agriculteur devrait établir à son usage un tableau semblable, pour y noter la composition de ses mélanges. De cette manière, il deviendra, en peu de temps, à même de déterminer les mélanges les mieux ap- propriés au terrain qu’il exploite. Lt ve Th Te On OR dd A EE RP DE de na PR AR D POETTE ee NE vi Lg “a pra ne rt A7S LT ME ; RARE Sr Er péril ie » DÉS es TABLEAU TI. j QUANTITÉ DE SEMENCE A L'ACRE. y I | IT IT “IV Espèces de graines F P ST Graminées tr. = F . COÉEEE © © indigènes SÉE = GE E| Noms vulgaires | Noms botaniques | Noms anglais = 7, français latins | Lbs. 1,Fléole des prés,|/Phleum pratense,...|Timothy, Herd's 115 1 PRET PRES Grasse 2|Paturin comprimé|Poa compressa...….|Canada Biué-Gr. 35 3|Paturin des prés..|Poa pratensis,.... [Kentucky B.-G...|21 à 28 4|Paturin tardif... Poa serotina,......!Fowl Meadow G.. 33 GRAMINÉES ÉTRANGÈRES. [Avoine élevée, fromental. .…|Avena elatior, ..... Tall Oat Grass... 39 6|Avoine jaunâtre..|Avena flavescens...|Yellow Oat Grass, 35 7|Brome inerme..…|Bromus inermis,| Austrian Brome G| 32 8|Dactyle pelotonné|Dactylis glomerata|/Orchard Grass... .|28 à 42 9/Fétuque durette..,|Festuca duriuscula.|Hard Fescue..... 25 10/Fét. des brebis...|Festuca ovina...… .{Sheep's Fescue...| 25 1l|/Fétuque élevée..|Festuca elatior....|Tall Fescue.…..... 25 12|Fétuque des prés..|F. pratensis......../Meadow Fescue.. 35 13|Vulpin des prés...|Alopecurus prat....|Meadow Foxtail.| 25 | L'EGUMINEUSES. | : 14 Tr rouge commun|Trifol. pratense,.. .[Red-Clover, Com- 15 mon red Clov. 21 16 T.hybride,alsique|Tri. hybridum...,.|Alsike Clover.... 14 |Trèfie blanc, T. de 17) Hollande....|Trifolium repens...| White Clover.... 14 18 L'uzerne cultivée..| Medicago sativa,...|[Lucerne Medick. 32 * (Sainfoin cultivé... Onobrychis sati....[Hedysarum.....…"40à100 Nous avons vu précédemment qu’un mélan- ge de graines fourragères produit un plus grand nombre de plantes, sur un espace donné, que si ces mêmes graines eussent été semées séparément. Il faut donc une plus forte semence d’un mélange que d’une seule espèce de graine, mais chaque espèce doit entrer dans le semis pour une moindre quantité. L’agriculteur intelligent pourra fixer d’une manière rationnelle, la quantité de semence requi- se pour chaque mélange de graines, en tenant compte des considérations suivantes : lo Plus le mélange est complexe, c’est-à-dire composé d’un plus grand nombre d'espèces, plus il faut augmenter la quantité de chacune d'elles. S’1l ne consiste qu’en deux espèces presque iden- tiques, un supplément n’est pas nécessaire, mais plus le mélange contient d'espèces et plus en est différente la végétation, plus grand doit être aussi le supplément, parce qu’en ce cas, il peut se déve- lopper plus de plantes sur un même espace. 20 Plus est médiocre la nature du sol, plus grand doit être le supplément. Il faut le renfor- cer d'autant plus que le sol est plus différent de ce qu'on entend par ‘“ sol normal ou moyen ” : pour une lerre froide et pesante, ainsi que pour celle qui est légère, il faut plus de supplément MR Tire que pour une terre chaude et de compacité moyenne. 30 Le taux du supplément se règle en outre sur l’engraissement du sol: cette addition peut être moindre sur un sol bien fumé que sur une terre maigre, parce qu'ici le tallage des plantes est moins fort. 40 Le supplément doit aussi être en raison de la préparation du sol. Sur une terre travaillée grossièrement, il se perd plus de graines que sur celle qui l’est finement ; par conséquent, la pre- mière en exige une quantité plus forte. Un champ insuffisamment préparé est moins bien doté d’une quantité de cent livres que ne l’est avec cinquante une surface égale qui a été bien préparée. 5o Pour une semaille tardive au printemps, et surtout en automne, le supplément doit aussi être plus fort que là où l’on a semé en temps conve- nable, parce que dans le premier cas la tempéra- ture défavorable fait périr les panseess en plus grande proportion. 60 Pour le supplément lon tient compte aussi de l’exposition du champ au soleil ; il peut être plus faible que dans les situations froides et élevées. 70 Dans les contrées qui reçoivent peu de CAE - Les pluie ainsi que dans celles à basse température d'été, il doit être plus fort que dans les régions chaudes et favorablement arrosées d’eau pluviale. 80 Quoique la faculté germinative ait été prise en considération tout d’abord, il faut noter toutefois que, pour l’emploi d’une semence vieille, légère et généralement d'une médiocre faculté ger- minative, il faut un supplément plus fort que quand il s’agit de graines bien constituées, lour- des, pleines et de germination régulière, car celles qui sont vieilles, légères et à germination indécise fournissent d'ordinaire des plantes débiles, souvent maladives, dont l’existence est délicate et qui suc- combent au moindre accident. Cependant celles-ci, comme les meilleures, comptent parmi les graines capables de germer. Combien sont plus vigoureu- ses au contraire, les plantules produites par une semence saine, fraîche, pleine et pesante ; com- bien sont-elles mieux en état de résister aux in- fluences qui les menacent du dehors et plus pro- pres à donner bientôt des plantes robustes. C’est pourquoi nous donnons toujours la préférence à la bonne marchandise, quand même, à poids égal, la semence pure et capable de germer coûterait plus cher que celle de moindre qualité. Nous venons d’exposer les principes qui doi- vent présider à la composition des mélanges de == 38 - — graines fourragères,et nous allons maintenant,pour mieux élucider la question, composer un tel mélange. Supposons qu'il s'agisse de faire un pré de trèfles et de graminées sur une bonne terre franche ou de glaise, même humide, il nous faudra procéder de la manière suivante : | 10 D'abord, choix des plantes appropriées au sol, au mode d'exploitation, ete., ( Tableau I, colon- nes IT, IITI et IV). 20 Fixation de la proportion dans laquelle on veut que chaque plante soit représentée sur le pré. En cela, naturellement il faudra avoir plus égard aux espèces qui réussissent le mieux sur ce sol qu’à celles qui viennent moins bien. L'étude de la flore du pays pourra fournir de bonnes indi- cations ; mais on ne peut s'y fier qu’en autant qu’elles s'accordent avec l'expérience, et la fin qu'on se propose. (colonne V). Pour obtenir les résultats insérés dans les tableaux suivants, on détermine d’abord la quan- tité de graines que l’on se propose de semer par acre de terre, soit 20 à 26 livres ; puis, prenant en considération la quantité proportionnelle de cha- que graine à employer dans le mélange, on établit le problème suivant : 100: 40 (trèfle rouge) : : 22 (la quantité à semer) : X (ie nombre cherché). SE GPA De LE LT DL EN D CROP AT or ir +, L. N) J°, mL TA FES CR RTE NT ne Te M D ES AU - - ë ‘ s Eee CIRAET: AS 100: 240733 22:7% x 40 — 100 880-—S8 livres et 80 centièmes. : Pour convertir ces 80 centièmes en onces, on multiplie ce nombre par 16 et on divise par 100: 80 x 16 | 480 80 = +0Ù 12 80—ou égale, 123 onces. La quantité de trèfle rouge à semer dans le mélange sera donc de 8 livres, 12? onces. Ainsi, s’il s'agit de faire un mélange de 40 070 de trèfle rouge, comme ci-dessus; de 30 070 de trèfle alsique, de 10 o70 de dactyle; de 10 o7o de fromental ; de 10 070 de fléole des prés (timothy, mil), le calcul se fera simplement de la manière suivante : Quantité nécessaire à l’acre. 40 070 trèfle rouge 40 x 22 — 8 livres 123 onces. ( D 4 a — 100 30 070 trèfle alsique 39x 22—6 “ 92 y 100 10 070 dactyle 10x22—2 « 3E s 100 10 070 fromental 10x22—2 « 31 . 100 10 070 fléole des prés 10x22 —2 31 L 100 070 99 «6 1 LE ADES < 724 Exemple de composition et de calcul d’un tel 3 mélange. - ; TABLEAU II Trèfles et graminées dont la durée est d’un à 7 trois ans. IT III | IV | Doivent entrer ; D | o Le mélange dans le mélange ‘Z| Espèces de graines. = consiste en à l’acre 7 Y livres onces 4 {| Trèfle rouge... rs 40 8 12£ 2} Trèfle alsique........./ 30 6 92 3 Dactyle..….. e. :-1:.,. 10 2 : 31 MOBrOMeNntal ue. 252 ee 10 2 31 5| Fléole des prés (mil)... 10 2 31 TOM. .... 100 2 + Résumé du tableau précédent. A l’acre Frèile rouge. s sers. livres 8 onces 125 Trèfle'alsique ;..::3; sur 6 de 92 Dactyle ...... cosees dal p base 2 ca 31 Fromental 1, 22% ne SUN 2 s 31 Fléole des prés (mil). ........... 0 "2 “ 31 Ensemble..,... ‘“ 2 ESS ere VI.—Choix des plantes. Pour composer un mélange dont le rendement soit le plus fort possible, il importe avant tout de déterminer les plantes les mieux appropriées au terrain qu'il s’agit de mettre en prairie. Il y en à qui ne prospèrent que dans un sol léger, ou compact; d’autres qui en veulent un qui soit sec ou qui soit frais ; et elles sont diverses encore par leur durée plus ou moins longue. Toutes ces cir- constances doivent être prises en sérieuse considé- ration. C’est pourquoi la composition des mélan- ses de semences fourragères doit être fondée sur une exacte connaissance des plantes qu’on y fait entrer. , Par conséquent, il nous faut commencer ici par une étude succincte des principales espèces employées à cet effet. Les plantes fourragères cultivées jusqu’à présent soit pour être fanées, soit pour servir de pâturage et dont nous nous occuperons ci-après, appartiennent à deux familles bien distinctes, savoir: à la famille des Graminées et à celle des Légumineuses où Papilionacées. Cette dernière comprend plus spécialement les trèfles, la luzerne, le sainfoin. A.—(Graminées. Les graminées appartiennent aux monocoty- ML. ES, lédones ou plantes à embryon avec un seul coty- lédon. Leur tige est ordinairement creuse, ayant des nœuds d’où partent les feuilles, qui sont le plus souvent linéaires et longues. Les contre- nœuds varient de quelques lignes à plusieurs pouces. Courts au bas de la tige, ils deviennent plus longs vers le haut. A chaque nœud est in- sérée une feuille. La partie inférieure de la feuille entoure le chaume comme dans un étui, et s’appel- le, à cause de cela, gaine, tandis que la partie supé- rieure, le /imbe, est parfaitement libre. A l’inser- tion de la gaine au limbe, qui compose la feuille proprement dite, se trouve un prolongement mem- braneux transparent, nommé ligule, ayant diffé- rentes formes et structures, suivant les espèces. Les jets de graminées sortent toujours de l’inté- rieur de la gaine, des nœuds de la base de cha- que chaume, rarement des nœuds supérieurs. La formation de ces jets s'appelle le éallage. Quelques graminées ont un tallage plus fort que d’autres, comme c’est le cas des céréales, qui appartiennent, comme on sait, à la famille des graminées. La force du tallage dépend de la fertilité du sol, de la température et d’autres cir- constances. En vertu de cette faculté qu'ont les plantes de taller, un seul grain peut produire un grand nombre de tiges. Les jets se forment à D — l’intérieur de la gaine, soit en perçant celle-ci et en se développant en dehors perpendiculairement ou en stolons, c’est-à-dire en rampant sous le sol ou à sa surface. Ces différents caractères sont d’une grande importance au point de vue de la valeur agricole des graminées. Ainsi par exemple, le paturin des prés pousse de longs stolons souterrains, tandis que le paturin commun les a sur terre; et d’au- tres espèces, entr’antres le vulpin des prés, ne font que des stolons courts, tandis que la plupart des graminées importantes ne produisent que des jets droits. Si l’on n’emploie à la création des prairies artificielles que des graminées dont les tiges pous- sent en touffes hautes, on n'obtient pas un gazon consistant et serré ; ces plantes laissent entre elles des vides. En outre, il se forme souvent un gazon à toufles élevées, comme c’est le cas pour le dactyle et pour le fromental. Pour avoir un pré bien constitué, à gazon serré, il faut ajouter aux graminées à touffes compactes des plantes stoloni- fères et, entr'autres, des petites légumineuses qui donneront de la valeur au fourrage en éloignant la renoncule rampante, le lierre terrestre, la véro- nique à feuilles de lierre, etc. Nous avons dit plus haut que la tige des graminées ne pousse des jets qu’à sa base. Cela sn MNT Dee ñe se rapporte pas à l’inflorescence du sommet de la tige, car beaucoup de graminées ont une rami- fication à leur sommet, portant des épillets, des fleurs et des semences. Les graminées dont les épillets se trouvent directement sur l’axe principal se nomment des graminées à épis ; si les épillets sont portés au moyen de pédoncules sur les ra- meaux du chaume, les graminées sont dites pani- culées. iles rameaux de la panicule sont très A courts et très rapprochées, celui-ci ressemble à première vue à un épi et s’appelle, à cause de cela, faux-épi, (féole, vulpin des prés.) La fleur des graminées est toujours étroite- ment enfermée entre les glumelles et les glumes, chez la plupart des espèces s'ouvrant au temps de de la floraison. | On désigne cette inflorescence sous le nom d’épillet. Le nombre de fleurs d’un épillet est très variable. Au centre dela fteur d’un épillet se trouve l'ovaire, qui porte à son sommet deux stismates garnies de papilles. En dehors, sur l'ovaire, sont les étamines, au nombre de trois. Celles-ci sont entourées de deux glumelles sou- vent aristées. Le tout est enfermé dans deux glumes. Fréquemment, les glumes renferment deux et plusieurs fleurs avec glumelles. La graine des graminées se trouve, dans le * È ; é Aus commerce, ordinairement enveloppée des glumel- les, et quelquefois même elle est, de plus, renfer- mée dans les glumes (vulpin des prés.) Ce n’est qu'exceptionnellement qu'on rencoïtre dans le commerce de la semence dépouillée des glumelles (le dactyle pelotonné, tout à fait sec, est dans ce cas); cependant, il peut se trouver dans chaque marchandise quelques grains nus. Les graminées ayant des épillets multiflores (le fromental, le dac- tyle, les fétuques, paturins, brômes, ctc.), conser- vent à la base de la glumelle intérieure du fruit mûr, un tronçon de l’axe de l’épillet nommé pédi- celle. Le fruit enveloppé des glumelles est mûr. Par une trop grande maturité, le fruit devient ‘orné, tandis que, à l’état frais, la graine verte est laiteuse à l’intérieur. Les graines peu mûres, sé- chées avec soin, peuvent encore germer, mais ne produisent que des plantes faibles et maladives. Ces graines sont petites, ratatinées, et perdent bien- tôt leur faculté germinative, tandis qu’une semen- ce parfaitement müre, grosse et pleine, conserve cette propriété plus longtemps. Les principales graminées fourragères, dont les diverses espèces ont une valeur plus ou moins grande pour l’agriculture, sont les suivantes, + .— 46 — Gramninées indigènes 1. La fléole des prés, mil (Phleum pratense ; Timothy, Herd’s-Grass). Le Dr. Gray et plusieurs botanistes américains donnent ia fléole comme introduite d'Europe ; ce- pendant Hooker dit lavoir rencontrée à l'état sau- vage à Terreneuve, sur les bords de la Saskatche- wan et en plusieurs autres endroits de l'Ouest. La fléole prospère surtout dans les terres lourdes, froides et humides, même marécageuses. La va- riété venant des Montagnes-Rocheuses exige un terrain plus sec. La fléole est à bon droit le four- rage le plus estimé, principalement pour la nour- riture des chevaux, et c’est aussi celui qui est le plus généralement cultivé en Canda. La tige de la fléole atteint 3 pieds et davantage dans les bons terrains. Comme fourrage, on en obtient fréquem- ment de 300 à 400 bottes de quivze livres à l’acre. On doit toujours la semeren mélange. Il faut + minot de semence à l’acre. Cultivée pour sa graine, elle peut en produire jusqu’à 20 minots dans un acre, chaque minot pesant de 40 à 50 livres. 2.—Le paturin comprimé (Poa compressa ; Canada Blue Grass) est une graminée vivace, assez ressemblante au paturin des prés ; cepen- dant il s'en distingue facilement par ses nom- . 4, PSS TRE 7 $ MAT = breuses tiges plates et peu élevées. C’est une gra- minée très rustique, qui résiste à la sécheresse et vient bien dans presque toute espèce de sol. On la rencontre souvent dans les terrains secs et sa- blonneux, sur le bord des routes.des sentiers, dans les champs arides, sur les coteaux, etc., où la plu- part des autres graminées ne pourraient résister. Ainsi, elle convient particulièrement aux endroits rocheux, sablonneux et aux montagnes. Le foin qu’elle fournit, quoique court, est abondant, très nutritif et très recherché du bétail. Cette grami- née est encore appréciée à raison de sa précocité. 8.—Le paturin des prés (Poa Pratensis ; June Grass, Kentucky Blue Grass). Le paturin des prés est une graminée vivace. Il se rencontre fréquemment dans les pâturages et les prés, il est recherché par tous les animaux. Il fournit un foin d’une bonne qualité, mais il faut le faucher pendant sa floraison ; autrement il ne perdrait pas moins d’un quart de sa valeur, surtout si on laissait mürir sa graine. C’est la plus précoce de toutes les graminées fourragères, sa graine étant souvent mûre Vers le 20 ou le 25 juin. Ses racines traçantes et souvent stolonifères lui permettent de résister assez bien à la sécheresse. Il doit toujours être cultivé en mélange. “Nous co nsidérons le paturin des prés comme étant AT == indubitablement la meilleure graminée à pâturage du pays. Si elle est tenue broutée, elle produit d’une manière plus continue qu'aucune autre graminée, une grande quantité de feuilles succu- lentes depuis le commencement du printemps jusque tard en automne. Le paturin ou foin bleu du Kentucky est, croyons-nous, une des meilleures herbes, surtout au point de vue de la production du lait. Quand vous jugez bon de labourer votre pâturage, il laisse une couenne épaisse de bonnes matières fertilisantes. Le paturin des prés, ou foin du Kentucky, doit, à notre avis, former la base de tout mélange pour pâturage.” (J. Fletcher.) Ajoutons'ici l'éloge qu’en fait M.I. J. A. Marsan, directeur du collèsce d’agriculture de l’Assomption. ‘C'est, dit-il, la plus vivace, la plus hâtive et la plus rustique des herbes fourra- sères ; celle qui résiste le mieux aux excès de température, à la sécheresse et aux froids; elle est très nutritive et contient en forte proportion les éléments du beurre et du fromage. (C’est cette plante qui influe le plus sur la qualité du beurre et qui lui communique au plus haut degré un arôme remarquable et un goût délicieux d'amande. ‘Le paturin est une herbe indigène qui pousse partout dans la Province et dans presque on D" Z + ae 07 L: D tous les sols. —$Sa semence pèse 13 livres au minot et l’on en compte 244,000 dans une once. 4.—Le paturin tardif des marais (Poa serotina, Fowl Meadew-Grass). Ce paturin fait un excellent fourrage, plus mou, plus tendre et par conséquent plus facile à presser que la fléole. Il réussit surtout dans les sols bas et humides, et possède le précieux avanta- ge de ne rien perdre de ses qualités, quand bien même on retarde à le faucher ; car, une fois la grai- ne tombée, la tige se couche le plus souvent, et con- serve sa vitalité au lieu de se dessécher, émettant de nouvelles branches de chacun de ses joints. Ainsi bientôt une seconde végétation succède à la première, et presque aussi abondante. De sorte que ce foin peut être fauché de juillet à octobre ce qui lui a valu son nom spécifique de éardif. Il est surtout recherché, comme plus délicat, pour les bœufs, les vaches et les moutons. Lors- qu'il est fauché de bonne heure, il donne, à la fin d'août, un regain presque aussi abondant que la première coupe au commencement de juillet. Son foin est très nutritif. La semence peut donc en- trer avec avantage dans les mélanges pour les prai- ries. Il est vivace ei se rencontre dans les prés _ humides. SET RS Graminées étrangères 5.—T[/avoine élevée ou fromental (Avena ela- tior. Tall Oat Grass.) | Le fromental, ou ray-grass français, est l’une de nos plus grandes graminées fourragères. Elle peut fournir u fort rendement si elle est cultivée dans une terre qui lui convienne, c’est-à-dire dans les prés hauts et moyens ; car elle redoute un ex- cès d'humidité. Elle est peu vivace, mais sa graine müûrit assez tôt et se ressème, de sorte qu’elle ne disparaît jamais entièrement des prairies, une fois qu’on l’a semée. Elle prospère dans tous les sois, même dans les plus ingrats. Elle supporte assez bien la sécheresse. Le fromental est une graminée à panicule sem- blable à celle de l’avoine cultivée, avec des tiges lisses et vides, de 3 à 4 pieds de hauteur. Il fleu- rit de bonne heure et se durcit vite ; c’est pour- quoi on doit le faucher pendant sa floraison. Il fournit alors un foin d’une excellente qualité. Il donne après la fauchaison un regain des mieux fournis. Aussi l’emploie-t-on souvent dans les grands jardins comme le ray-grass d'Angleterre (Lolium perenne), pour former des tapis de verdu- ré qu’on soumet à la tonte plusieurs fois dans la même saison. Il est donc excellent pour les pâtu- 0 ons ed obdis de dtull ‘ft d'inodts Je LE; | EE rages. Il forme un gazon élargi et peu dense, par suite de son faible tallage, en sorte qu’il ne doit pas être semé seul. Il se développe très vite et donne, dès la première année, un produit considé- rable ; la deuxième année, le produit diminue sen- siblement, et les plantes commencent à disparaître. Le fromental est donc à sa place dans les prairies temporaires de courte durée. 6.-— L'avoine jaunâtre (Ave na flavescens; Yellow Oat Grass). L’avoine jaunâtre appartient aussi aux meil- leures graminées ; elle réussit fort bien dans les terrains chauds. Elle prospère dans les bonnes terres des régions montagneuses, ne supporte pas une grande humidité dans le sol, maïs elle est assez résistante à la sécheresse. Les tiges sont bien feuillées et les jets stériles sont très nombreux ce qui en fait un fourrage de bonne qualité. Elle est très recommandée pour les mélanges ; elle donne un pâturage très recherché du bétail. Mal- heureusement, la semence fournie par le commerce est rarement pure; elle contient presque toujours une plus ou moins grande proportion de dactyle. Cependant on obtient, même avec cette graine, de très bons résultats. Quand on peut s’en procu- rer de la bonne à un prix convenable, on peut recom- DE — mander de la faire entrer dans les mélanges en assez forte proportion. 7.—Le brome inerme (Bromus inermis, Aus- trian Brome Grass). Le brome inerme est une graminée de Russie extrêmement rustique et de grande valeur : VIVAa- ce à souche longuement stolonifère (tiges longues) prospérant fort dans les terrains sableux secs et riches en humus. En Hongrie, il se cultive en mélange avec la luzerne. Elle est très hâtive et donne un fort regain. Elle a donné à Ottawa, 104 livres d'herbe à la verge carrée, qui s’est réduit par le fanage à 47 livres d’excellent foin, ou 83? tonnes à l’acre. 8.—Le dactyle pelotonné (Dactylis glomerata ; Orchard Grass). Le dactyle pelotonné ou aggloméré est une graminée fourragère des plus précieuses, malgré son apparence ligneuse. Son fort rendement et sa faculté de repousser sans diminuer de vigueur en font un fourrage des plus rustiques. Le dactyle est une graminée à panicule, mais les épillets nombreux sont rapprochés ou agglo- mérés en fascicules compactes d’où lui vient son nom. Les feuilles sont longues, larges, consistan- tes et nombreuses. A la deuxième coupe, les jets } HEC N C VRES de feuilles stériles atteignent souvent une lon- gueur de trois pieds, ce qui ajoute la quantité à la qualité. C’est dans la seconde ou la troisième année que le dactyle fournit son plus fort produit, car il se développe assez lentement. Très vigoureux dès sa base, il donne avec le temps des touffes com- pactes et très saillantes ; aussi n’est-il pas propre à être employé seul. Il ne convient qu’en mélange avec d’autres graminées et légumineuses, tant pour prairies permanentes que pour prairies temporai- res, si toutefois on veut utiliser ces dernières au moins pendant trois ans. Le dactyle est très estimé en Angleterre com- me fourrage, Il fait une excellente herbe, tant pour prairies que pour pâturages, surtout dans les endroits ombragés. Le meilieur parti à tirer des prairies où il domine, comme on en voit plusieurs sur la côte de Beaupré, serait d’en faire la récolte lorsqu'il est encore vert comme on le pratique en Angleterre. Cette plante croît à peu près naturel- lement dans tous les terrains. 9. — La fétuque durette. (Festuca duriuscula, Hard Fescue). Herbe petite, mais de grande valeur pour les pâturages élevés, ainsi que sur les sols sablon- neux. On la rencontre dans les terrains secs, à St-Joachim, par exemple. HR EL 10.—La fétuque ovine ou des brebis (Festuca ovina, Sheep’'s Fescue.) Cette espèce doit son nom spécifique à la qualité et à la finesse de son herbe qui la fait sur- tout rechercher des moutons. Elle sert avec la précédente à garnir les pâturages, surtout dans les endroits secs, sablonneux et rocheux; leur petite taille ne permet guère d’en former des prairies. C’est une graminée rustique à feuilles filiformes. On la trouve dans les pâturages secs. 11.—La fétuque élevée (Festuca elatior, Tall Fescue). 12.—La fétuque des prés (Festuca pratensis, Meadow Fescue). Ces deux graminées, introduites d'Europe, sont vivaces et des plus recommandables pour le Canada. Elles sont parfaitement rustiques. Ce sont de hautes herbes, fournissant un foin abon- dant, très nutritif, de bonne qualité et très estimé du bétail. Elles fournissent aussi une excellente pâture au commencement du printemps et tard en automne. On considère maintenant la fétuque des prés comme étant simplement une variété de la fétuque élevée. Elle est plus grêle et d’un ren- dement un peu moins élevé, maïs le foin en est plus fin. Tlfaudrait toujours faire entrer ces gra- minées nutritives dans les mélanges pour prairies et pâturages d’assez longue durée. Ces deux oœraminées sont bien appropriées aux terrains frais et humides, aussi bien de la plaine que de la mon- tagne. Ces deux fétuques ne sont cultivées qu’en mélange. Lestiges ont jusque trois pieds de hauteur ; l'inflorescence est en panicule rameuse. Les feuilles sont longues et assez larges, finement striées. Ces herbes se développent vite et don- nent, déjà la première année, un bon rapport. Au printemps, elles commencent à végéter de bonne heure, surtout la fétuque des prés ; tandis que la fétuque élevée fait mieux à l’automne. Elles croissent promptement, de sorte que, si la terre est bonne, on peut en faire deux coupes dans la même année. La graine de chacune de ces fétu- ques pèse 14 livres au minot, et l’once en con- tient 26,000. On trouve ces deux herbes dans les prés, les pâturages. 13.- Le vulpin des prés (Alopecurus pralensis Meadow Foxtail). Le vulpin des prés est assez semblable à la fléole des prés (timothy), sinon qu’il a l’épi un peu plus court et doux au toucher et que sa fleur n’a qu'une glumelle. La semence ne se séparant pas des balles (ce qui est beaucoup mieux, car l’on ne devrait jamais semer de graine dépouillée de son enveloppe), ne pèse guère plus de cing livres au mi- hs es 2 is RE LS 0 5. "0 Of ETES RER EE - Es 1 not, et cependant une once n’en contient pas moins - de 76,000. C'est, avec le paturin des prés (Poa | pratensis) la plus hâtive de toutes les graminées, il épie de deux à quatre semaines plus tôt que le fromental. Le vulpin des prés ne prodit pas une grande abondance de foin, mais ce foin constitue un excellent pâturage en raison de sa précocité et de la rapidité avec laquelle il repousse après avoir été fauché ou brouté, ce qui lui permet de donner un riche regain. Malgré sa croissance assez rapide dans l’année de la semaille, ce n’est que dans la à troisième année que la plante acquiert son entier développement. Il forme un gazon assez serré et pousse des stolons rampant sur un court espace: Les tiges peuvent atteindre une hauteur de trois pieds. Beaucoup de graines sont déjà müres avant la fenaison et se ressèment d’elles-mêmes. Le vul- pin des prés cst une précieuse graminée dans les terrains argileux et humides. C’est surtout dans les endroits froids et élevés qu’il donne d’excellents résultats. Il supporte un climat rigoureux mieux que n'importe quelle autre graminée. Il est viva- ce et on Je rencontre dans les lieux froids et élevés, dans les prés, les pâturages. | B.— Légumineuses | Les légumineuses ont une structure entière- PR EE ment différente de celle des graminées. Leurs racines principales pivotent aussi profondément que possible dans le sous-sol (racines pivotantes). Ces racines sont elles-mêmes garnies sur toute leur longueur de radicelles fibreuses. Les racines se ramifient et sont, pour la plupart, droites (trèfle rouge, luzerne, sainfoin), ascendantes ou couchées (trèfle alsique), ou rampantes (trèfle blanc). Les _ feuilles se composent de trois folioles (trèfle rouge, trèfle alsique, trèfle blanc, luzerne), ou sont tail- lées, c’est-à-dire composées de plus de trois folioles {sainfoin). Les légumineuses appartiennent à la famille des papilionacées. (Chaque fleur est . composée de quatre pétales irréguliers ; le plus grand, dirigé vers le haut, est nommé l’éfendard, le deuxième en grandeur, qui occupe le bas, est dit la carène, et ceux des deux côtés sont les ailes. Les étamines sont au nombre de dix ; le plus sou- vent, neuf d’entre elles sont soudées en un seul tube fendu à sa partie supérieure et renfermant le pistil. Les fleurs sont réunies soit en capitules soit en grappes. Le fruit est une gousse contenant une ou plusieurs graines. Cette gousse est ordi- nairement éliminée par le battage et l’on en ob- tient la graine nue (il en est ainsi pour le trèfle rouge et la luzerne), ou bien la gousse entoure sl, 12 2 Li 1 LEON encore la graine après le battage, comme au sain- foin. Toutes les légumineuses fourragères en usage dans la province ont été introduites d'Europe et naturalisées ici 14.—Le trèfle rouge. De tous les trèfles, le plus estimé comme four- rage. Il en existe deux variétés: Île petit trèfle rouge ordinaire ou commun qui convient mieux pour pâturage et le grand trèfle rouge qui est en général consommé à l’état vert ou comme fourrage sec. C’est dans les sols marñeux, ainsi que dans tout terrain d’une certaine consistance, contenant du calcaire, que le trèfle réussit le mieux. Il peut même se mettre sur l’argile la plus compacte, à condition qu’elle soit en bonétat de culture ; mais il ne s'accomode pas d’un terrain retenant l’eau trop longtemps, de même qu'il ne croît qu'avec peine dans les terres trop légères et sablonneuses. Il est plus sensible au climat que les grami- nées, et comme tous les trèfles il supporte bien la sécheresse. C'est pourquoi, dans les années sè- ches, nous voyons sur nos prés les graminées peu apparentes, tandis que les trèfles prennent le des- sus. Dans les années favorables 1l se développe déjà assez la première année pour donner, en au- tomne, une petite coupe. L’année suivante, il N ne Éd pe nn ni A ET À 2e donne au moins deux coupes, puis en automne on le retourne. Le trèfle rouge n'étant que bis- annuel, ne doit entrer que dans les mélanges pour prairie de courte durée. 15.—Le trèfle alsique doit être semé de pré- férence dans les terres franches on formées de glaises fraîches et même humides. Il est beaucoup moins sensible que le trèfle rouge et fournit un bon rendement. Plus tardif, il ne se durcit pas aussi facilement que ce dernier. Les tiges du trèfle alsique sont ascendantes ; d’abord coudées à leur base, elles se redressent peu à peu. Ses fleurs en capitules sont blanches au centre et roses couleur chair en dehors. Il se conserve mieux comme foin que les autres espèces de trèfle. Il est vivace. | 16.— Le trèfle blanc est une plante qui n’a de valeur qu’en mélange avec d’autres trèfles et graminées, comme herbe basse. Cultivé seul, le produit en serait médiocre. Dans un mélange, les tiges rampantes du trèfle blanc poussent et s'en- racinent partout où elles trouvent une place vide. il constitue de cette manière un fond de pre- mière qualité pour les pâturages. Le trèfle blanc . dure de trois à quatre ans en semis purs, mais en mélange, il est vivace et ne disparaît jamais com- plètement. En fumant avec des cendres de bois SN es ou de l’effgrais minéral un vieux pré dans lequel le trèfle blanc est à peine visible, on verra bientôt ce fourrage se développer vigoureusement ; ce qui provient de ce que la plante est mise tout à coup dans des conditions favorables à sa végétation. Mais c'est surtout l’arrosage au purin qui est pour le trèfle blanc d’une efficacité surprenante. Par cette opération,le sol reçoit non seulement l’engrais mais souvent encore une assez grande quantité de graines de cette même plante provenant du four- rage donné au bétail, lesquelles germent et se dé- veloppent sur le pré. | Le résidu sec d’un engrais liquide de ce genre ayant été examiné botaniquement, 1l a été trouvé qu’une livre contenait environ six mille graines de trèfle blanc. Cette légumineuse se trouve par- tout dans les terrains riches. La luzerne vient dans notre province pourvu qu'on lui donne une terre bien profonde, riche en principes minéraux (chaux, acide phosphorique, potasse), et un sous-sol perméable et bien drainé. Elle a été cultivée à la Ferme expérimentale d'Ottawa, où elle a donné annuellement trois récol- tes d’un excellent fourrage. Dans les montagnes à climat humide, elle est sujette non seulement à être étouffée par les mauvaises herbes, mais l'humidité lui nuit aussi directement. D’après la ts . nature du sol et du climat sa durée varie de trois à vingt ans. Elle ne doit entrer que dans les . mélanges qui sont coupés trois fois par an ; sans _ cela, elle devient dure. 18.—Le sainfoin cultivé est une plante rus- tique, qui se rencontre dans les pâturages jusqu’à . une grandeélévation au-dessus du niveau de la mer. Le sainfoin est un fourrage de premier ordre - s’il provient de graines sûres. | Le sainfoin demande avant tout un sous-sol calcaire parfaitement sain ; à ces conditions :ïil réussira, même dans les terres légères, soit sablon- neuses ou graveleuses. (Comme la jeune plante craint plutôt la sécheresse que le froid, on sème de bonne heure. La graine et son enveloppe doivent avoir une teinte brun-clair. Une innovation con- *siste à livrer la graine décortiquée, c’est une mau- _ yaise opération. Pour le faucher, il faut se souvenir que ses feuilles sont d’autant moins adhérentes qu'elles sont plus humides. Son foin quoique un peu grossier, est de première qualité lorsqu'il a été fait dans de bonnes conditions. Son regain n’a - pas de rival pour la production du lait. VII. Mélanges de graines fourragères. Nous les divisons suivant la composition, l’emploifagricole et la durée du rapport en ; ÿ re AU & F7 AA ÿ CEE Rs PRET ST RE TT RER AS OU LR ER LT Fa 2e , ge: È 10 Mélanges de trèfles et de graminées. 4 20 Mélanges pour prairies temporaires. 30 Mélanges pour prairies permanentes. 1o Trèfles et graminées. (durée de 2 à 3 ans) Nous comprenons dans cette classe les mélanges où le trèfle domine ou bien est dans la proportion d’au moins 40 oo. Comme d'ordinaire la végé- tation de cette plante dure peu, le temps qu’un tel mélange reste en bon rapport est seulement de 2 à 3 ans.—Mais il est préférable au semis de trèfle pur, parce que la réussite en est plus assurée et qu’il donne un fourrage avec lequel le bétail. est moins exposé à la météorisation (enflure géné- rale de l’abdomen, chez les ruminants, vaches, « etc. due à des gaz qui s'y trouvent accumu- lés). Un champ qui a porté du trèfle il y a peu d’années, n’est point propre à en recevoir de nouveau : on risquerait de n’en avoir que peu de. profit, tandis qu’il sera considérable par le moyen d'un mélange de trèfle et de graminées. À cet. effet, on associe à la légumineuse des graminées bien appropriées au sol. Quand celui-ci est trop médiocre et que le trèfle serait sujet à ne pas bien” réussir, on le sème également en mélange avec. des graminées, telles que ia fléole des prés (mil, timothy), pour une terre forte, et le paturin des: degree deilte, dt DAS ee’ AUTRE 2 ba vite Een Ta — _ prés, pour une terre plus légère. Le trèfle rouge peut, en partie, être remplacé aussi par d’autres espèces de cette légumineuse ; par le trèfle alsi- . que, par exemple, pour un sol compact; quand il > s'agit d'un pacage uniquement, c’est le trèfle - blanc qui doit dominer. Le sainfoin et la luzerne - entrent rarement dans la composition des mélanges en question. 4 Re , | À Les graminées qu’on y emploie le plu: sou- vent sont : le fromental ou avoine élevée, la fléole des prés (mil, pros le dactyle, le paturin des prés. Les Eine suivants sont donnés comme exemples de mélanges de trèfles et de graminées, le lecteur ne devant pas perdre de vue la manière + de procéder que nous avons indiquée aux pages : 38, 39 et 40. Cependant, dans ces tableaux, nous n'avons inscrit que les résultats obtenus au moyen de ces calculs. En outre, afin d’être plus pratiques et pour exempter au cultivateur la peine et la perte de temps qu’exige un semblable travail, nous avons éliminé de la compesition de ces . mélanges toutes les quantités moindres qu’une _ demi-livre. Voici les tableaux en question : GE A.—Mélanges de deux espèces. LR = | I Espêces de graines. Quantité de semence à l’acre. Livres Trèfle rouge. 19 1 a 2 Fromental (avoine élevée). | 2 be Mélanges destinés à une bonne terre.—Plus le sol est léger, plus on renforce la dose de fromental mais ce n’est qu’exceptionnellement qu'il s’en met plus de 33 00. La durée est de deux années. IT | Espèces de graines. Quantité de semence à l’acre. | | | Livres | Trèfle rouge. 19 4 Fléole des prés (timothy). 2 ? * — 65 — Si le mélange de trèfle rouge et äe fromental Eu mieux approprié à un sol léger et chaud, ce _ deuxième mélauge réussit mieux sur une terre ._ froide et forte, notamment pour fourrage vert. ÉPtns la terre est forte, plus on met de fléole, mais en ne dépassant 50 oo qu’exceptionnelle- ment. bi Quantité de semence à l’acre — Espèces de graines iso Trèfle alsique. | 141 Fléole des prés (timothy). Mélange destiné à une terre humide et froi- . de où le trèfle est d’un rapport incertain. 2 ._. Nota.—Un mélange de sainfoin et de fromen- + tal n’est pas à recommander, parce que la semence - en est chère et que le rendement serait faible et _ de peu de durée. IV | Quantité de semence à l’acre Espèces de graines ST P SH RES Livres Dactyle 2.20 | Trèfle rouge 6 À +! (PA , AL

Co 92 — CO 90 C9 CO mes 49 O0 —ù 20 — [ms — | LH 9/4 +2 Æ ——————— le 1 DC da 5 Où la luzerne risque de ne pas réussir, on peut la remplacer par une autre lézumineuse. _ B.—Mélunge pour une bonne terre argileuse, riche en humus Quantité de semence à l’acre | Espèces de graines — | Livres Trèfle rouge Trèfle blanc Trèfle alsique Fétuque des prés Fétuque élevée Dactyle Vulpin des prés Fléole des prés Paturin tardif © © -J © O1 à © 29 —— Loi CT NI & 0 4 © = C0 Ÿ 12/4 12] 19 het 9 bi C ; à 1. Plus la terre est forte, plus le trèfle rouge É peut être remplacé par le trèfle alsique. 2. La fléole des prés et le dactyle sont les _ types des plantes propres aux terres fortes, et c’est _ la fléole des prés qui convient le mieux pour être substituée à une espèce ce on voudrait laisser de côté. AA ES ge C.—Mélang e pour une lerre de sable limoneux, profond et riche en humus. à | Quantité de semence à l’acre Espèces de graines — Livres I Luzerne 2 1 2 Trèfle rouge a 3. Trèfle alsique 21 4 Fromental a 5 Fétuque élevée Ve 6 Fétuque des prés Ce 7 Dactyle | 3 ; 8 Fléole des prés l | 9 Paturin des prés 3 4 10 Brome inerme 4 . 24 1. Si l’on veut substituer une espèce de gra- minée à une autre, le dactyle mérite la préférence. 2. Où la terre n’est pas assez profonde pour la réussite de la luzerne, ii faudra une légumi- neuse mieux appropriée. D .— Mélange pour une bonne et profonde terre calcaire marno-calcaire où marno-sablonneuse. Quantité de semence à l'acre Espèces de graines — Livres { Sainfoin 3 2 Luzerne 3 3 Trèfle blanc 2 4 5 Fromental bu dt € 4 ï ” : SR) À d'éaré F »o Dactyle Re 6 Fléole des prés LE: 7 Paturiu des prés 4 8 Brome inerme 3 1. Les méianges où le sain foin domine sont toujours chers, et le rapport en est dispropor- tionné à la dépense; partout où c’est possible, il faut chercher à le remplacer, jusqu’à concurrence de moitié, par du trèfle blanc et rouge. 2. Là où le sainfoin réussit sûrement, le fro- mental convient aussi. E.— Mélange pour une bonne terre humeuse, drainée et accessible au voiturage de fumier et de marne. Quantité de semence à l'acre Espèces de graines — Livres Trèfle rouge Trèfle blanc Trèfle alsique Fromental Fétuque élevée Fétuque des prés Dactyle Vulpin des prés Fléole des prés CLEO CET CET CET OT QE © O0 =1 D 07 BR © 9 — | [2e] > 29 CO DT = me fe = #9 | | | | | | | | | | | | LE r LE PET Suivant la nature du sol, le trèfle alsique, le? « dactyle et la fléole des prés tiennent icile premier rang. | EE 4 F.— Mélange pour une terre argileuse, humide et froide. à n 8 | Le 10f ee ameublir le sous-sol, sans le porter à la surface, au moyen d’une charrue fouiileuse. Quand on n’a pas de charrue fouilleuse, on peut arriver au même résultat par l'emploi successif de deux charrues : l’une avec son versoir, et l’autre sans versoir ni avant-trailn, mais avec le fer incliné de 8 à 16 pouces à droite. On fait un tour entier avec la charrve complète , puis on refait ce même tour, en plongeant l’autre charrue dans la rai: tracée d’a- bord ; et on continue ainsi pour chaque tour. Le sous-sol se trouve alors suffisamment ameubii, sans qu'on ait eu à craindre de nuire au sol. Cette opération se nomme le défoncement. On emploie ensuite de nouveau la charrue ordi- naire. On continue ce mode d'amélioration du sol, labourant de plus en plus profondément, jusqu’à ce qu’on ait atteint le fond de la couche ameublie du sous-sol. Les façons culturales, en vue d’un semis de graines fourragères, doivent se faire en automne, si possible : car, après l’hiver, la terre est bien di- visée, et 1l suffit d'y faire un léger labour, suivi de hersages énergiques, pour qu’elle soit prête à l’en- semencement. Si l’on ne peut procéder ainsi, il faut émietter le sol par des travaux répétés avec la charrue, la herse, le scarificateur, etc.; car on ne peut attendre de bons résultats de l’ensemence- 4 _ Lt ; s, ? x + — 104 — ment d’un champ mal préparé et couvert de mottes plus où moins grosses. Dans un tel terrain, les graines plus fines tombent à une profondeur trop grande et s’y perdent inévitablement, tandis que celles qui restent sur les mottes ne lèvent au’en partie et périssent plus tard. Un semis de graines fourragères exige donc que le sol soit préparé presque aussi bien que la terre d’un jardin potager. LES COMPOSTS, LES BALAYURES,LES BOUES ET LES LIMONS. . Presque toutes les herbes aiment la frai- cheur, non seulement aux racines, mais aussi aux feuilles ; il:s’ensuit que notre climat ne satisfait exactement pas à ces conditions. Voilà la pre- mière et la plus grande difficulté, contre laquelle on luttera souvent en vain. Pour c° qui est du sol, plus il sera léger, moins 1l conviendra ; au contraire, s’il est argileux les herbes y réussiront. Tandis que par conséquent sur une côte aride et sablonneuse, il est presque impossible d'obtenir une belle prairie, une vallée basse et argileuse est très propice. Cela ne suffit pas cependant ; il faut encore bien préparer le sol et soigner les herbes. — 105 — Voici, d’après M. Van Hulle, ce qu'il y a de mieux à faire, indépendamment de ce qui a été recommandé ci-dessus, non seulement pour créer un beau pré dans les situations favorables, mais encore pour lui assurer de la durée, même dans de très mauvaises conditions : “Ne pourrait-on pas attribuer, en très grande partie, la beauté du gazon le long dela voiepublique à la poussière que le vent y chasse et qui recou- vre et abrite constamment les racines supérieures, les plus importantes, au fur et à mesure, pour ain- si dire, qu’elles se forment, tandis que, dans nos prairies et pâturages, ces racines supérieures sont. rôties par le soleil? Dans l’affirmative,--et nous croyons que cela n’est pas douteux.—il suflrait d’imiter plus ou moins ce qui se passe dans la na- ture, c’est-à-dire de répandre de temps à autre une légère couche de terre sur le pré. Il va de soi que, plus cette terre sera fertile ou substantielle mieux cela vaudra; toutefois, au besoin, durant l'été surtout, toute terre, quelque légère qu’elle soit, doit produire un excellent effet. Tâchons donc tou- _ jours d’avoir quelque part en dépôt un tas de terre, et chaque fois que, par ci par là, une place laisse à désirer, répandons-y environ quatre lignes (un demi pouce), de cette terre, durant tout l’ét é As — 106 — “Le temps le plus propice pour transporter les boues sur les prairies, est l'hiver; en voici les raisons : la première, c’est que par là on évite de briser le sol des prés avec les roues des voitures d'été, qui fouleraient trop violemment et trop iné- galement le terrain ; la seconde, et c’est la prin- cipale, c’est que l’hiver est le meilleur pulvérisa- teur, et que, le printemps arrivé, il laisse un en- grais-amendement admirablement préparé pour être répandu sur les prés, prairies et pâturages. De fait, c’est au printemps, de bonne heure, avant la reprise de la végétation, qu’il convient de li- moner les prairies.” RESTITUTION AU SOL DE SA FERTILITÉ Nous ne saurions mieux faire que de reprodui- re, à ce sujet, les paroles de M. Fouquet, membre du Conseil Supérieur d'Agriculture et professeur à l’Institut Agricole de Gembloux, Belgique, appe- lant, au congrès national d'agriculture, l’attention de l’assemblée sur les soins à donner aux prairies: ‘ Elles sont généralement mal soignées, dit-il, surtout au point de vue des engrais. On les consi- dère trop souvent comme des magasins fourragers inépuisables. On croit que les prairies n’ont pas besoin de fumures, ce qui est une erreur : les plan- — 107 — tes des prairies ont les mêmes exigences que celles de nos cultures annuelles, d'autant plus même qu’elles occupent le sol d’une façon permanente. “ Le rendement moyen des prairies est peu éle- vé, et c’est à l’augmenter surtout que le cultiva- teur doit chercher à arriver; l’augmentation de produits équivaut, en effet, à une extension en surface et permet de nourrir un plus grand nom- bre de têtes de bétail sur une exploitation donnée.” M. Fouquet rappelle que des expériences fai- tes à Rothamsted (Angleterre), sont eoncluantes et que, par des fumures convenablement fournies aux prairies, le rendement de celles-ci doit aug- menter. Il prouve que le fumier de ferme fabriqué avec les seules ressources de l’exploitation, n’est pas suffisant pour maintenir la fertilité des terres arables et des prairies tout à la fois, et il indique des sources auxquelles le cultivateur peut avoir recours pour suppléer au manque d'engrais de l'exploitation. Voici quelques chiffres qu’il a empruntés aux nombreux travaux de Lawes et Gilbert, à Rothams- ted. Ces chiffres se rapportent à l’acre, RE Er 1: FOIN Bottes. Sans engrais, tn... con .neus-s sens cropere ses nes 140% Sulfate et chlorhydrate d’ammoniaque.......... ...……. 18514 Nitrate de soude: :i5.1:.1.1: co rsos tres sese cuves :-| 1891 Siperphosphate de chaux .,.3...... Le 15744 Mélange de superphosphate de chaux, de sulfate de po- tasse, de soude et de magnésie....45%2170 0 19514 Même mélange avec addition de sels ammoniacaux....| 310 Mème mélange, le nitrate de soude remplaçant les sels AMMORIACGAUX . Sens comes eoseedoset ee ee EE 23,533 livres ou 111 tonnes de fumier deferme.. .....| 238 | 23,333 livres ou [11 tonnes de fumier de ferme et sels aMMONIACAUX .sss cos PRE RES ER JT ses...) 27224 “ Ces chiffres, dit M. Fouquet, ne laissent au- cun doute sur les avantages qu’il peut y avoir à traiter les terrains enherbés avec moins de parci- monie que nombre de cultivateurs n’ont l’habitu- de le faire. ” | Les graminées, qui constituent la base des plantes de prairies, ont les mêmes besoins que les céréales ; elles sont cultivées, en général, pour leurs tiges, lesquelles doivent être consommées sur pied ou fauchées au début de la floraison, qui _ coïncide avec le maximum de valeur alimentaire _ de la récolte. Le cultivateur ne peut donc pas per- - dre de vue que la teneur élevée de la récolte en acide phosphorique, en chaux et en potasse, est une preuve certaine de leur valeur nutritive éle- . vée et que, au contraire, là où les minéraux ont été fournis et absorbés par la récolte en quantité insuf- _fisante, la valeur alimentaire est faible. Dans beaucoup de cultures, dit le Guide du Cultivateur- de France, on adopte un engrais in- complet dosant environ : azote, 6 pour cent, acide phosphorique soluble et assimilable, 6 pour cent. En revanche, l’addition de potasse produit habituellement un effet très marqué dans tous les . terrains légers et pauvres en minéraux. La dose de potasse ajoutée varie alors de 2 à L pour cent. Voici la formule de M. Georges Ville pour l’engrais complet : then Ti àt, Eur LE PEAR © .. » } Livres, Superphosphate à 15020 d'acide phosphorique, soluble le Len du spas du cms 7100 On Lo dd étend é n pviee 3 8 à ; 75 Sulfate d'ammoniaque .... ...... mme, re . D ntate de chaux. :...1:.......... 0.0 ei. RP AE ES re NÉ Sd ue ls 27, sn — 110 — Ces chiffres s'adaptent à la quantité d'engrais nécessaires pour un acre de terre et épandus en couverture sur les prairies déjà établies. ‘ Cette proportion de potasse est considérable, ajoute le Guide du Cultivateur, et n’est justifiée que là où le sol en est très appauvri par une culture épuisante, sans restitution suffisante ou s'il en con- tient naturellement très peu, ce qui est surtout le cas d’un grand nombre de sables. ” SAISON PROPICE A LA RESTITUTION AU SOL. Il faut, autant que possible, appliquer ces amendements-engrais avant l'hiver. Épandus en octobre, ces engrais deviennent plus facile- ment assimilables pour que la première coupe en profite largement, dès que l'herbe se réveille en avril-mai ; tandis que, employés seulement au printemps, ils ne produiraient leur effet que plus tard. Cependant, les sels ammoniacaux, et les nitra- tes surtout, de même que les engrais liquides, ne doivent être épandus qu’au commencement du printemps. Le sulfate de chaux, ou plâtre, ne doit même être employé que lorsqu'il n’y a plus aucu- ne gelée à craindre. — 111 — Nous croyons devoir donner ci-après un exemple de préparation et de fumure d’un terrain devant servir de prairie, avec du fumier de ferme et des engrais chimiques combinés.— D'abord, la première chose à considérer pour la création d’un pré (prairie et pâturage), est l'espèce de terre qui convient le mieux. La compacité du sol est une condition rigoureuse d’une forte pro- duction herbacée. On choisira donc une terre assez fortement arcileuse, pas à l’excès cependant, mais très bien drainée, ou avec un bon sous-sol perméa- ble. En l’absence de l’une de ces deux conditions, il faut pratiquer le défonçage, opération qui consiste à remuer le sol avec une charrue fouilleuse ou par l'emploi successif de deux charrues ordinaires. De cette manière le sous-sol se trouvera suffisamment ameubli et mettra à même d’assécher assez bien le terrain, en supposant toutelois que les drains fonc tionnent bien et que les canaux et les rigoles soient dans un bon état. De fait, les meilleures espèces d'herbes ne croissent jamais dans les endroits hu- mides. Tous les animaux de ferme profitent plus vi- te dans les terres sèches (parfaitement égouttées, as- sainies), ils s’y couchent plus à leur aise, et la sa- _veur de l'herbe y est pius appétissante ; par suite les produits sont supérieurs. Il faut choisir une Met À TES 57 nn — 112 — terre forte et riche, car il faut que le terrain soit saluré des éléments fertilisants des plantes qu'on a l'intention d'y cultiver. Il faut de plus que la cul- ture des plantes-racines, qui doit toujours précé- der l'établissement d'un pré, ait mis la terre dans un bon état de culture. Si l’on veut obtenir des rendements extraordinaires, il faut que la terre ait été rendue aussi meuble que celle d'un jardin. Les racines de toutes les espèces d’herbes de prairies et de pâturages sont excessivement fines, et ne peuvent pénétrer aisément les mottes de terre. Il faut commencer à préparer la terre pour l'établissement d'un pré, l’automne qui précède l’année du semis, en labourant et défonçant le ter- rain, après avoir épandu sur le champ une bonne quantité de chaux vive en poudre (40 minots à l’acre, en moyenne). Si la terre est très forte, on fait un nouveau labour sur la largeur du champ, le premier ayant été fait sur la longueur, ce second labour devra être le plus profond ; enfin, on en fait un troisième, mais léger, (environ deux ou trois semaines après le premier), et on y enterre 25 à 30 tonvues de fumier pailleux. Car ici il ne s’agit pas seulement d’engraisser la terre, il faut de plus Pu- mener, la rendre meuble aussi profondément que possible, si ce travail n’a pas déjà été fait d’une manière satisfaisante pour les plantes-racines (pa- Ba LL DR L 4 OO TT AN CE 635 aa 2 — 113 — tates, navets, etc.) On ajoute au fumier d’étable 300 livres de poudre d'os, à l’acre. La saison la plus propice pour les labours est l'automne, parce que nos fortes gelées ont pour ef- fet de désagréger le sol. De fait, l'hiver est le meil- leur des scarificateurs. Au printemps suivant, nouveaux labours sur les deux sens, à la profondeur du dernier labour x fait l'automne précédent, qui à servi à enterrer l’engrais. Ensuite on herse énergiquement en tous sens avec la herse-bêche, la herse à disque, la her- se ordinaire, et on roule fortement avec le rouleau brise-mottes et le rouleau ordinaire ; puis on laisse réchauffer la terre au soleil pendant quelques jours. — XI.—EPOQUE DES SEMAILLES.—DIVERSES MA- NIÈRES DE SEMER. —SEMAILLES DES GRAINES FOUR- RAUÈRES SANS CÉRÉALES. La semaille des graines fourragères deman- de de l'attention Le temps le plus favorable pour les semaïlles des mélanges est la fin de l'été (mois d'août.) En voici les raisons. D'abord les graines venant de mürir sont plus fraîches et ont par suite une faculté germinative plus grande ; ensuite, les semis de fin d’élé, étant favorisés par l'humidité et la bonne température de 4 saison — 114 — lèveront mieux que ceux faits au printemps, où l’on a toujours à redouter les temps secs, chauds et ven- teux, si desséchants et si désastreux, qui font sou- vent que les semisde printemps échouentcomplète- ment. La nature sème toujours à la fin de l'été, sui- vons ses indications et les jeunes plantes seront dé- jà assez fortes, assez robustes, assez bien enracinées et installées à l'automne, pour se bien défendre. contre les froids de l'hiver ; et la prairie sera éta- blie au retour de la belle saison. Dès le mois de juin, elle pourra fournir un très bon pâturage pour vaches laitières, ou, si l’on attend le mois suivant, une b'nrne coupe de foin ; tandis que, d'un semis de printemps, on ne peut espérer qu’une petite herbe qu'il est préférable de ne pas faire pâturer du tout avant les neiges. Par le semis de fin d'été, on peut donc, comme on le voit, gagner presque une année. Ily a deux modes de semer les mélanges, avec ou sans semence de céréales. Selon nous, la dernière manière est de beaucoup préférable, pour la raison suivante : chaqüe graine aura la chance de profiter de la nourriture qui lui convient, sans crainte que les racines des grains l’en privent. La nature sème toujours les graines d’herbes sans mélange de grains. Imitons-la done, elle connaît bien son métier. = TA, Lg DE Les NO nan ins 5 ee : ges ER | L — 115 — Si l’on emploie le deuxième mode de semailles, celui de confier les graines à la terre sans additions de céréales, on doit semer dans le courant du mois d'août. XII SEMAILLES AVEC CÉRÉALES. —RÉCOLTES PROTECTRICES.—ENTERREMENT DE LA SEMENCE. À ceux qui ne voudraient pas risquer de semer les graines de mélanges sans orge, hlé, ou avoine, par la crainte que l’herbe ne manque et ne fasse perdre ainsi tout le profit de l’année, bien qu'il soit certain que l’herbe pousserait plus vite et de- viendrait plus touffue étant semée seule, à ceux-là nous recommanderons de faire un léger ensemen- cement d'avoine, qui sera fauchée ex vert. Dans ce cas les semailles doivent se faire au printemps. L'avoine en vert est bien en effet la céréale protectrice la plus propre et la plus sûre, tant pour les graminées que pour les légumineuses. Elle donne un bon abri aux jeunes plantes four: ragères, sans occuper la place longtemps, et fournit elle-même, à l’époque où celles-là ne sont pas encore développées, un bon rendement de fourrage.— L’avoine se sème dans la proportion d’un miaot environ à l’acre. Mise au printemps, elle acquiert en quatre où six semaines, une hauteur d'environ six pouces, et doit alors, dans Les. À" Ent ) Ps he Tu Tl, 17770 éd ris une journée chaude, être coupée un peut hawt, afin que les jeunes plantes fourragères, reçoivent de la lumière. Si on laisse l’avoine s'élever beau- coup plus, la réussite d’un semis si dru est compromise, tandis que, en fauchant de bonne heure, non seulement toutes ces plantes prennent un meilleur aspect, mais aussi le rapport en avoine verte est plus considérable, parce qu’al!ors l’avoine fournit deux coupes. Après cela l’avoine repousse dru et rend considérablement. On peut laisser cette dernière grandir plus que la première fois, mais sans toutefois trop attendre pour la seconde coupe, de crainte qu’elle n’affaiblisse trop les jeunes plantes fourragères. Comme la première, la seconde coupe doit aussi être pratiquée haut, afin de favoriser le tallage des graminées. Après cette seconde opération, l’avoine reste en arrière, et les graminées et les légumineuses dominent, s’enracinent fortement, forment un bon gazon, et pourraient même fournir une troisième coupe de fourrage ; mais il vaut mieux les laisser sur pied pour protéger les racines des jeunes plantes contre les froids de l'hiver. Si la première coupe se fait trop tard, ce n’est pas seulement le mélange qui en souffre, mais Javoine devient trop maigre à la seconde coupe : SIREN “ ous et EC LL # 1 4 | À . 4 - 1 2 LT EE SR TE Le he x Den DE +.” — 117 — et rend moins que par le procédé que nous recom- mandons. Quand on fait simultanément la semaille d'un mélange et de la récolte protectrice, il faut commencer par mettre et enterrer la semence de celle-ci, parce que toutes les graines ne veulent A pas être enfouies à une égale profondeur. Une graine minuscule, qui est de cent à deux cents fois plus menue qu’un grain d'avoine, ne doit pas être enterrée aussi profondément que celui-ci. Si la récolte protectrice est une céréale pour grains, 1l est à recommander de semer en lignes, parce qu’alors les plantes fourragères auront moins à souffrir de l’ombrage. Si l’on sème à la volée, la récolte protectrice doit être hersée d’abord. S1 on met du sainfoin (esparcette) dans le mélange, on peut le semer et le herser avec la récolte pro- tectrice, parce qu'il exige d’être couvert autant que la céréale. Ce n’est qu'après l’enterrement de ces deux semences qu’on peut semer les trèfles et les graminées, car leurs graines périraient pour la plupart si elles étaient enfoncées aussi pro- fondément que la céréale : 1l n’y a que les grami- nées à grosses graines, comme le fromental, qui germeralent en partie. Dans les terres fortes, le semis des trèfles et des graminées ne reçoit qu’un roulage; mais dans une terre légère, tous les semis — 118 — doivent être hersés, sauf ceux du paturin des prés qu'il faut toujours se borner à rouler. De ce qui précède, 1l ressort déjà que les di- verses espèces d’un mélange ne doivent pas être semées ensemble, et cela non seulement à cause de l’enterrement des semences mais aussi par suite des différentes natures de sol. Les graines lourdes, comme celles des trèfles et de la fléole des prés ne se laissent pas bien mêler avec les lécumi- neuses ; elles descendent au fond du mélange et, semées à la volée, sont lancées bien plus loin que le fromental ou les autres graines légères, garnies de glumelles et de poils. C’est pourquoi les graines lourdes et les légères ne doivent pas être se- mées ensemble, même quand il les faut enterrer à la même profondeur : la semaille des unes et des autres doit se faire séparément. Ce qui précède doit être mis en pratique aussi bien pour les semailles de mélanges sans céréales que pour celles avec grain. Voici maintenant un aperçu de la manière de procéder : À.- EN TERRE FORTE 1 D'abord, semaille et hersage de la récolte ; ; à me. pa EST PS ET AE ag AS d'à YA RE et l'a. DS is no tle, PR in PTE TENINE mu A CORALIE £ 7} r ‘ Le c — 119 — protectrice (avoine, etc.) et de l’esparcette (sain- foin). 2. Ensuite mélange et semaille des graines lourdes. Portion I (a). Toutes les espèces de trèfles et d’autres légumineuses ; (b). La fléole des prés ; 4 (c). Le dactyle, en graines sans 9 lumelles (enveloppes) ; | . (d). Le paturin des prés, ie la graine a été battue, nettoyée, et si elle est à peu près pure. EL La. Lol LD 3. Toutes ces graines étant semées, on passe > immédiatement au mélange et à la semaille de la . portion IT qui comprend : Portion IT. (a). Le fromental ; (b). La fétuque des prés ; (c). Le dactyle, en graines à glumelles ; (d). Le vulpin des prés ; (e). Les fétuques fines ; (f). L’avoine jaunâtre ; | (g). Le paturin, à graine légère ; « Après quoi, les deux portions (I et II) su- _ bissent un roulage commun. x ns SR = A0 B.— EN TERRE LÉGÈRE. 1. Comme ci-dessus, d'abord semaille de Îa récolte protectrice; et si l’esparcette (sainfoin) doit entrer dans le mélange, elle peut être semée et hersée en même temps 2. Ensuite, semaille de toutes les espèces de légumineuses et de graminées, sauf le paturin, (portion II1)—bien entendu en mettant séparé- ment la semence lourde (portion I) et la légère (portion I[)—avec hersage extrêmement léger. 3. Enfin, semaille de la graminée réservée (portion III), et roulage du champ.—Il est clair que l’ensemble de ces opérations n’a lieu que lorsque le mélange comprend toutes les graines en question. Afin que la semence soit répartie également, il importe de faire de chaque portion un ense- mencement £roisé, qui consiste à en répandre une moitié dans le sens de la longueur du champ et l’autre moitié dans le sens de la largeur ou en travers; car rien n’est plus ennuyeux que de voir plus tard des lacunes apparaître dans le champ. Mais ce qui est surtout très fâcheux, c’est que le rapport en est diminué et que ces lacunes sont difficiles et coûteuses à combler. C’est pourquoi il ne faut pas craindre le surcroît de travail exigé — 121 — | par l’ensemensement croisé, car on le regagne largement dans une exploitation qui dure plu- sieurs années. Il y a un excellent instrument, le semoir à trèfle qui ne devrait manquer dans aucun grand domaine et dont l’acquisition est à recommander aux sociétés agricoles. * Avec son aide, un homme peut ensemencer dans un jour dix-huit acres, et la semence étant ainsi répandue plus également qu’à la main semant à la volée, il résulte non seulement une économie de graine, mais encore un engazonne- ment plus uniforme et un rendement plus con- sidérable. Le semoir à bras ne peut naturellement être employé que pour les petites surfaces ; pour les grandes exploitations on se sert de semoirs à cheval. Bien que ces instruments soient construits spécialement pour la semaille des trèfles, ils peu- vent aussi, sans rien y changer, servir pour les graines de graminées, à l’unique exception de celles du fromental. Mais il faut avoir soin d'ouvrir entièrement les orifices. Il est bon de semer séparément les graminées et les trèfles, auxquels on peut joindre la fléole des prés. Toutefois, ce n’est pas absolument nécessaire, surtout si la caisse ne se remplit pas complètement de semence et si on ne fait qu'en ajouter aux deux bouts du champ.—Il existe un semoïr à trèfle à orifices ovales et plus grands, avec lequel on peut semer toutes les graminées, y compris le fro- mental. XIII—SOINS D'ENTRETIEN DES PRAIRIES. Si l’on veut qu’une prairie présente un beau œazon bien fourni et qu’elle rapporte le plus pos- sible, 1l faut qu'après la semaille elle soit l’objet de soins convenables, et nous allons maintenant donner là-dessus quelques conseils. Pendant la première année, la prairie ne devrait pas être arrosée de purin, à moins que cet : engrais liquide ne soit bien fermenté et fort étendu d’eau, sans quoi il serait préjudiciable aux jeunes plantes, notamment aux graminées fines. Au lieu de cela, 1i vaut mieux couvrir le champ de fumier pailleux par lequel, non seulement il sera fertilisé, mais aura l'avantage d’être protégé pendant l'hiver. Il ne convient pas non plus d'y amener du compost, la première année, si ce n’est quand il y a des lacunes auxquelles on veuille remédier le printemps suivant par de petits semis supplé- mentaires Il importe de soumettre le sol à un roulage ON TP PRE EI PNR PIS MS D ME CN oO ee D: Li OISE a | ps LO Q9 | avec un instrument des plus pesants, non seule. ment après la semaille mais encore après la pre: mière coupe et en automne ; mais cela est surtout très utile -au printemps suivant, quand la terre est devenue sèche, car alors il se trouve souvent que les plantes ont été en grande partie déchaus- sées pendant l'hiver et montrent leurs racines dé- nudées à moitié ou entièrement ; or, celles-ci doivent êire enterrées de nouveau, sinon, une partie des plantes qu’elles sont chargées de nour- rir dépériront ou resteront feibles. Beaucoup de graminées telle que la fétuque durette, etc. ont la propriété de se former un pied en touffe épaisse et d’une certaine hauteur, et de produire par là des inégalités dans la surface enherbée. Au moyen du rouleau, ces saillies sont aplanies au ni- veau du reste, et le gazon de ja prairie redevient uniforme et plus commode à faucher. L'emploi du rouleau sur les prairies et les pâturages, est donc fort avantageux, quoique rarement pratiqué. Il à non seulement pour but et pour résultat de refouler le gazon soulevé par les gelées, mais encore celui de chasser devant lui l’excès d’eau qui peut se rencontrer sous ce gazon. Les prés consolidés et ressuyés par ce moyen, à la sortie de l'hiver, végètent plus tôt, plus vigoureusement, l'herbe se garnit mieux du pied et croît plus CRE | x ' 2 . D Ts, CE 0, a - Dr Mis. 1 1 cd — 124 — tard à l'automne, que si l’on négligeait le roulage. Ce roulage devrait étre répété pendant les premières an- nées, et méme il est avantageux de le faire chaque prin- temps deux ou trois fois, “ainsi que chaque automne. Pour les prairies permanentes, notamment celles qui sont de vieilles prairies naturelles, ilest souvent très avantageux de donner un hersage superficiel avec la herse à pré. Quand le sol est recouvert d’un feutrage formé par les tiges radi- cantes, soit du paturin commun, soit de l’agrostide commune ou trainesse, les graminées autres et plus productives en souffrent considérablement. Elles finissent par être étouffées dans les mailles de ce tissu serré, qui ne laisse qu’un accès insuff- sant à l’air et à la chaleur. À cet inconvénient se joint souvent celui d’un développement de mousse, d'acides végétaux nuisibles, qui, à leur tour, favo- risent la pousse de mauvaises herbes acides. C’est ainsi que nous voyons souvent les meilleurs ter- rains punir la négligence du cultivateur en se recouvrant de mousses et de laiches, devant les- quelles les bonnes graminées ont disparu peu à peu. Le produit, comme quantité et comme qua- lité, n’est plus que très médiocre. C’est alors qu'il s’agit d’avoir recours aux bons offices de la herse à pré. Après qu'elle a déchiré la couche de . + mousse et d'herbes feutrées, la terre est ouverte de nouveau à l'influence de l'air et de la chaleur et, en peu de temps, il apparait une toute autre végé- tation : les graminées et les légumineuses revien- nent en bonnes et productives espèces, et le ren- _ dement de fourrage va s’accroissant de plus en _ plus. ‘“ La herse, dit Joigneaux, détruit la mousse _ sil y en à, coupe un certain nombre de racines, _ de façon à en faire repousser quantité de petites; . la herse ouvre les raies qui donnent de l'air au œazon en dessus et en dessous, qui permettent à l’eau chargée d'engrais de pénétrer parfaitement dans le sol et de produire une végétation vigou- - reuse.” F. Andcrege à fait les expériences suivantes, - qui attestent de la manière la plus frappante la ; grande utilité du hersage. | 2 . ÿ ère parcelle: ni hersée ni fumée, rapport: 151 bottes de foin. ?e de fumée et non hersée 111 “6 « _ 3e Je non fumée, mais hersée 1022 « _4e «e hersée et fumée 2081 “ “ C’est surtout dans les prairies vieilles et infestées de mousse et d'herbes feutrées, que le moyen du hersage. L’acquisition d’une herse à . pré est donc fort à recommander aux cultivateurs. ns ss Ch Ed ES Reg ss — 126 — Il serait bon surtout, de la part des petites sociétés locales (cercles agricoles), de s’en procurer une, pour mettre à la disposition de leurs membres ; ou bien plusieurs cultivateurs pourraient s'associer pour l'acheter et l’employer tour à tour, l’un d’eux étant chargé de la garde de linstrument.—— Jusqu'ici l’on a fait usage principalement de deux sortes de herses à pré: l'une à dents en fonte, faisant corps avec les membres, et l'autre à dents en acier vissées dans les membres et pouvant se remplacer quand elles sont usées. (Cette dernière est préférable. Un instrument très recommandable et bien plus avantageux que le précédent, est la erse à ressort. Les membres ne sont pas sujets à se casser et les dents sont par paires; celles que le travail a émoussées, peuvent être changées facile- ment par le premier ouvrier venu. | La herse à enccre pour but l’extirpation d'autres mauvaises herbes, notamment de celles qui s'étendent en rampant sur le sol, telles que la renoncule rampante, les véroniques printanière et à feuilles de lierre, la bugle rampante, le lierre terrestre, etc. KElles servent aussi à niveler les déjections des vers de terre, les taupinières et les fourmilières, ainsi qu’à diviser le compost ou le. fumier apporté sur le champ, et ce sont des F PUR NE DT CU CTP en vo fin: 27 CR ST D RS TE Tee Us — (re instraments très propres à cet usage. Le hersage se fait au printemps, à la fin d'avril. Les parcelles de mousse arrachée et les mauvaises herbes sont _ ramassées pour la fosse à compost. Après que la … prairie a été hersée, on peut encore y semer un mélange de graines convenables, d'environ } à : de la aus ordinaire, suivant que le gazon est déjà plus ou moins dru; cependant 1l ne faudrait pas trop espérer de ces semis supplémentaires, _ quoique dans certaines circonstances favorables, on les ait vus souvent donner de très bons ré- sultats. En tout cas, il faut faire suivre le hersage d'un énergique roulage, même quand on ne donne point un semis supplémentaire, parce que les bonnes plantes qui ont été mises à découvert par la herse doivent de nouveau être pressées dans le sol. Quant aux mauvaises herbes, dont la souche ou les bulbes sont à nne assez grande profondeur dans la terre, elles ne se laissent pas, il est vrai, extirper par la herse à pré, et 1l faut recourir à d’autres procédés. Pour la destruction du colchique d'automne. - (Colchicuwm autumnalei, lon nous à déjà recom- - mandé une multitude de moyens, mais nous n’en connaissons aucun avec lequel on puisse, sans trop de peine, se rendre maître de cette plante si cŸ dci 2 cri ss ee NA E oh RÉ RER dE 7 Fe, , eg à date dur nt VE — 128 — détestée des cultivateurs. Le plus sûr encore c’est d'améliorer l’état physique du sol par le drai- nage et, si possible, par un labour suivi d’un nouveau semis. Îl en est de même de la RENON- CULE ACRE (Ranunculus acris.). | Les grandes espèces de PATIENCES (Rumex obtusifolius, R. Patientia, s'extirpent le mieux avec le levier à deux dents. Le PERSIL D'ANE (Anthriscus sylvestris) et la BERCE BRANCURSINE ( eraclum Sphondylium) abondent dans le voisinage des fermes et dans les vergers, et cela vient principalement d’un usage exclusif du purin comme engrais ou de l'emploi de ce liquide à l’état non fermenté ou par trop concentré. Si, en place de purin, l’on se sert pendant quelques années de poudre d'os sulfaté, (superphosphate de chaux), ces mauvaises herbes disparaissent peu à peu. Mais le procédé d’ex- tirpation le plus simple serait de labourer le sol, d'enlever soigneusement les fragments de racines et de semer à nouveau. Les prairies irrigables (susceptibles d’être arrosées) nouvellement ensemencées, ne doivent être arrosées que très peu pendant les deux pre- mières années. DESTRUCTION DES MOUSSES DANS LES PRAIRIES. Des essais faits en Angleterre par M. Edgson, dit M. l'ingénieur P. Marguerite-Delasharbonny, dans le Journal de l'Agriculture, auquel nous em- pruntons ces renselgnements, ont montré que le sulfate de fer (couperose verte) répandu sur les prairies, les débarrassait complètement de ce pa- rasite. Cette destruction, suivant M. Grifhiths, était due à la grande quantité d'oxyde de fer ab- sorbée par les mousses, leur cendre en contenant plus de 10 pour cent, dose estimée, par cet expéri- mentateur, mortelle pour les végétaux. Aussitôt que M. Gustave Michiels eut con- naissance de ces résultats, il institua des expérien- ces pour les contrôler: il répandit en mars, sur une partie infestée par les mousses, du sulfate de fer à la dose de 170 livres à l’acre. Un mois après elles avaient disparu complètement, sans que l'herbe eût souffert de la présence du sulfate de fer. Depuis cette époque, les mousses ayant re- poussé en quelques points, il leur appliqua un nouveau traitement avec 70 livres de sulfate de fer, ce qui porta à 240 livres la dose employée. Les places, où la mousse noircie et desséchée était morte, se sont peu à peu couvertes de nouvelle — 130 — herbe, qui a complètement remplacé la mousse détruite. Les racines des graminées, débarrassées de l'espèce de feutre qui les couvrait, semblaient passer de l’inertie à l’activité. La mousse qui ne séjourne pas trop longtemps sur la terre, n’a donc qu’un effet superficiel : par l'occlusion du sol, elle empêche les racines d'émettre des jeunes pousses, mais ne les tue pas immédia- tement. Aussi, l'emploi des charrues émousseuses donne-t-1il souvent d'excellents résultats ; en grat- tant la surface du sol, elles le débarrassent du couvert des mousses, et les racines sous-jacentesdes herbes peuvent alors produire de nouvelles tiges. Mais aucune charrue émousseuse n’est capa- ble d’un effet aussi exact, aussi mathématique que celui du sulfate de fer. : Sous son action, toutes les parties mousseuses,; même les plus tenaces, se trouvent noircies et séchées ; il découvre sous les plantes encore vivaces les taches cryptogamiques, dont on ne soupçonnait pas la présence, et partout il s’atiaque au parasite en respectant absolument les plantes utiles. Jamais machine à découper n’aura, dans un tissu, séparé plus exactement la broderie du fond ; jamais épierreuse n’aura débarrassé avec M — 131 — plus de soin le grain de ses impuretés; il fouille tous les recoins de la prairie, et pas une place attaquée ne lui échappe. Son action enfin semble merveilleuse, tant elle présente de sûreté dans le résultat et d'intelligence dans son mode d'opérer. L’essai a été comparatif: une partie égale non traitée a été laissée comme témoin ; elle est restée infestée de mousse. Dans la partie sur laquelle on a opéré, les places anciennement couvertes de mousse ont été, bien avant la fenaison, totalement engazonnées d’une herbe fine et serrée. Après le fauchage, le résultat pratique a com- plètement répondu à l'aspect extérieur: on a ré- colté sur la partie traitée au sulfate de fer, un poids d'herbe correspondant à 140 bottes de foin à l’acre, tandis que la partie non traitée donnait 81 boites +. En même temps que M. Michiels procédait à ces essais, il les signalait à M. Lambin, le savant et sympathique professeur de la Société d’horti- culture et de petite culture de Soissons, et le priait d’en faire exécuter d’analogues dans le jardin de la société. Ces essais, faits avec la même dose de 135 à 200 livres à l’acre, ont donné des résultats tout à fait remarquables, L'un des derniers bulletins de ‘ LA e ASE cette société publie une conférence de M. Lambin, qui en rend compte dans les termes suivants : “ Dans certains terrains ét quoi qu'on fasse, la mousse, ce fléau des prairies, ruine et appauvrit rapidement le gazon. L'un des agents les plus actifs pour s’en débarrasser est, sans contredit, le sulfate de fer employé à la dese de 400 à 600 kilo- grammes à l’hectare (135 à 200 livres à l’acre). Cette année, nous avons obtenu ici des résultats vraiment surprenants, non seulement pour la destruction de la mousse, qui a été complète, mais encore pour la végétation de l'herbe, qui a été in- comparablement vigoureuse, et cela grâce à l’em- ploi du sulfate de fer. Nous ne saurions trop re- commander l’usage de ce sel, d'autant plus que son prix n’est pas élevé, T francs les 100 kilogram- mes (ici à Québec. il faut lire: un centin la livre, en prenant un bari] de 285 livres). Pour obtenir tout son effet, il faut semer en mars (ici dans la province de Québec, c’est le mois d'avril qui convient le mieux), en choisissant une journée plurieuse.” Les résultats observés à Soissons ont donc été identiques à ceux notés par M. Michiels, quoique vraisemblablement les circonstances fus- sent différentes. Comme ceux de M Michiels, ils confirment ceux obtenus par M. Griffiths. Ces i wi SR d È + : À È A AT EL à 6 Die Es nt Der | ps de +77 2 LA] Eau x à REC. arr Fr" ; 1 | à i : Ê - £ — 133 — résultats apaisent en même temps des craintes manifestées sur l'emploi du sulfate de fer en agriculture. Non seulement, sous l’action &’une dose de 170 à 225 livres à l’acre, les plantes n’ont pas souffert, mais elles ont grandement prospéré, le rendement de la prairie ayant été presque doublé. Nous ferons remarquer, toutefois, qu’une dose aussi élevée peut avoir quelques inconvénients généraux, celui, par exemple, de rendre le sol trop acide et de faciliter le développement des prêles et autres plantes des terrains où l'acide domine. Le but à atteindre semble être la neutralité du sol, la présence des mousses paraissant être l’apa- nage des terrains trop alcalins, puisque la po- tasse favorise, dit M. Griffiths, le développement des végétations cryptogamiques. Aussi, nous bornons-nous à recommander seulement les doses de 150 à 200 livres environ à l’acre, en nous appuyant sur le succès que nous yenons de signaler, l'emploi du sulfate de fer dans ces conditions ayant détruit les mousses et pres- que doublé le rendement en foin. Il existe encore un autre moyen de débarrasser les prairies de la mousse qui les infeste. Ce moyen consiste à herser en automne, tout en em- ployant le tan épuisé des tanneries. — 134 — XIV.--L'HERBE. L Pour indiquer les diverses qualités que doit avoir l’herbe, nous ne pouvons faire mieux que de citer une partie de l’excellente conférence, que M. James Fletcher, botaniste des Fermes expéri- mentales de l'État, a donnée à la troisième convention annuelle de la Société d’Agriculture du Canada, tenue à Montréal le 6 février 1894. Cette conférence, qui porte le titre que nous avons mis en tête de ce chapitre, se lit comme suit : “ L'importance de l’herbe n’a jamais été aussi bien démontrée que de nos jours. “ Ce qu'on demande d'abord à une bonne herbe, c’est de donner une forte récolte, de manière à ce qu’elle soit payante. En second lieu il faut qu’elle soit d’une résistance au froid proportionnée au cli- mat. En troisième lieu, de bonnes herbes doivent être nourrissantes, c’est-à-dire riches en albuminoïdes ou éléments producteurs de viande et pauvres en ligneux, matière dure et indigeste. Enfin, ex qua- {rième lieu, elles doivent être appétissantes, pour être recherchées du bétail. Nous trouvons, sous tous ces rapports, de gran- des différences entre les différentes variétés d'her- bes. Dans certaines circonstances données, certai- 7 L . SE Une Er +. = lu nes herbes réussissent bien ; dans d’autres circons- . tances, elles ne sont pas payantes. Il faut donc que - le cultivateur réfléchisse à ce qu’il doit faire, et - n’aille pas prendre la première espèce venue, que - Jui offre le grainetier, parce qu'il l’a sous la main. _ Les gens se plaigent des mélanges des grainetiers ; quelques-uns vont jusqu’à dire qu’ils ne sont bons à rien ;, mais c’est aller trop loin. Quelques-uns des mélanges d’herbe offert par les grainetiers sont réellement excellents et la plupart d’entre eux réussissent bien ; mais il faut aussi recon- naître qu'un bon nombre contiennent des espèces d'herbe, auxquelles notre climat ne convient pas du tout. Le commerce des grainetiers est de satisfaire aux commandes ; les commandes doivent - être basées sur l'expérience des cultivateurs ; ceux-ci doivent savoir ce qui leur convient, et, lors- qu'ils le savent, les grainetiers sont heureux de le leur fournir. Je suis d'avis que la plupart des renseisnements dont ils ont besoin pour faire un choix de bonnes espèces, les cultivateurs peuvent _se les procurer dans des établissements tels que les fermes expérimentales du Canada. Les expérien- ces que nous y faisons sont entreprises dans l'intérêt de tous les cultivateurs du pays. Meta À PANTERN IPN, À 7 : — 136 — suivi à Ottawa en faisant ces expériences. Nous avons pris une pièce de terre de qualité ordinaire moyenne et l’avons divisée en parcelles d’une perche carrée chacune, chaque parcelle étant des- tinée à une seule espèce d'herbe. Dans d’autres parcelles, nous avons fait des essais de mélanges, y compris ceux des grainetiers. Ces parcelles ont beaucoup attiré l'attention des cultivateurs qui ont visité la ferme, l'été dernier. “ Nous prenons soigneusement note de tout et recueillons ainsi de précieux renseignements, tels que : le rendement en poids à l’acre de telle herbe donnée ; sa valeur nutritive d’après l'analyse chimique, afin de voir si nous pouvons en recom- mander la culture. Nous la faisons aussi consom- mer au bétail, non seulement pour nous assurer qu'elle est appétissante et que le bétail en est friand, mais encore pour vérifier son degré de di- gestibilité. Cesont là autant de choses importan- tes abondantetes. Si une herbe ne donne pas une récolte assez pour qu’il soit profitable de la culti- ver à quoi nous sert qu'elle soit rustique ; si elle ne pousse pas, elle ne nous sert à rien ; chacun de ces deux points est aussi important que l’autre. “Ces expériences nous ont révélé que beau- coup d'herbes indigènes méritent d'être culti- 4 AR ét ut — 137 — vées et nous ont prouvé que certains mélanges des grainetiers sont assurément avantageux aux cultivateurs ; mais il leur sera toujours plus avan- tageux d'acheter les graines séparément et d’en faire le mélange eux-mêmes. Nous avons aussi trouvé qu’il y a nombre de variétés recommandées en Europe, qui n’ont pas de valeur pour nous, parce qu'elles ne résistent pas assez longtemps Nous en avions introduit un grand nombre dans les mélanges pour prairies permanentes, et comme résultat, une forte proportion de ces herbes, qui se font remarquer dans le pâturage la première année, disparaissent la seconde ou la troisième année après le semis. En Ecosse, il n’y a peut- être pas d'herbe considérée comme ayani plus de valeur que le Ray-grass d'Italie ou vivace ; il y donne de 3 à 5 récoltes sur certaines fermes, mais pas icl Le Ray-grass vivace, à Ottawa, du _ moins et dans quelques autres localités, n’a pas résisté au premier hiver. Ce fait est important à . connaître, puisque cette herbe formait générale- ment cinquante pour cent en volume de tous les mélanges d'herbes, que vendent les grainetiers. J'apprends de M. Ewing qu'il ne met plus mainte- nant de Ray-grass vivace dans ses mélanges Nous pouvons cependant cultiver ici avec succès et profit quelques-unes des meilleures espèces d'herbes — 158 — d'Europe. J'en mentionnerai deux auxquelles J'accorde une grande importance : la Fétuque des prés et le Dactyle pelotonné (Orchard grass) ; la pre- mière devrait figurer dans les mélanges pour pa- turages. “ La Fétuque des prés et le Dactyle nelotonné sont deux espèces d’herbes à introduire, à mon avis, dans tous les mélanges d’herbes cultivées, au moins dans cette partie du pays. “ Le Dactyle pelotonné a une valeur spéciale à cause de la rapidité avec laquelle il repousse après avoir été coupé ou fauché. Ilse plait sur- tout dans les terres riches, plutôt humides. “ Dans les districts montagneux, comme les cantons de l'Est, dont le climat convient peut-être mieux à l’industrie laitière que celui d’aucune autre partie du Canada, avec une atmosphère toujours fortement chargée d'humidité, une mer- veilleuse abondance d’eau, et la nature accidentée du sol, le Dactyle pelotonné a été essayé par beau- coup de cultivateurs avec les meilleurs résultats. Fané, il fait un foin un peu dur et léger de poids ; mais ce défaut est plus que compensé par ses bonnes qualités. Il fait un précieux mélange avec le trèfle et vient à maturité presque en même temps que le trèfle rouge ordinaire. Vous savez qu’un des arguments sérieux contre mat. herbes. — 139 — le mélange de mil et de trèfle, est qu'il est difficile de trouver une variété de trèfle qui arrive à maliurité avec le mil. Depuis deux ans nous avons essayé tous les trèfles portés au catalogue de tous les grainetiers de France, d'Allemagne et d'Angleterre. La plupart des graines d’herbes vendues en ce pays’ viennent d'Europe, et: cela parce que nos grainetiers sont incapables de se les procurer dans le pays. Ilest peu de graine- tiers qui aient d’assez grandes fermes pour récolter leurs graines, c'est pourquoi il sont obligés de les importer. Ce serait une bonne chose pour les culti- vateurs de produire pour le marché d’autres graines meilleures et mieux adaptées à notre cli- “ J'ai cultivé la même espèce d'herbe, de grai- ne importée d’Ecosse, d'Angleterre et de France, et en même temps de graine récoltée dans différen- tes parties du Canada, et il y a un avantage bien apparent à cultiver des graines obtenues dans no- tre pays. En somme, les plantes sont meilleures par le fait qu’elles commencent à s’acclimater ; cet- te influence de l’appropriation aux circonstances environnantes se fait sentir sur tout l’ensemble de la question. Un autre point en faveur de la graine récoltée en Canada, serait qu'on couperait ainsi court à l'importation de nouvelles mauvaises — 140 — “IL est pris note de tout le travail fait à la ferme et ces notes sont conservées pour l’informa- tion des cultivateurs qui peuvent en avoir besoin. ‘ En ce qui concerne les mélanges commer- _ciaux des grainetiers, nous avons trouvé, comme je l’ai déjà dit, que beaucoup d’espèces qui y fi- gurent disparaissaient après la première année, notre climat ne leur convenant pas ; mais il restait un nombre suffisant de variétés pour garantir leur emploi au cultivateur, et, si j'ai un conseil à don- ner à ceux qui veulent semer des graines d'herbes, soit pour prairie, soit pour pâturage, c’est de choi- sir eux-mêmes les espèces qui leur conviennent et de faire le mélange eux-mêmes. S'ils ne connais- sent pas les meilleures espèces, qu'ils m'écrivent. à Ottawa ou qu'ils consultent les grainetiers: car ceux-ci ont intérêt à trouver ce qui convient à leurs clients ; peu leur importe ce qu'ils vendent, pourvu qu'ils donnent satisfaction. Dites-leur ce dont vous avez besoin, quel est votre sok le but auquel votre récolte est destinée, et n’ayez aucune crainte de consulter les grainetiers ; il n’y a aucun antagonisme d'intérêt entre eux et vous; vous avez besoin les uns des autres.” Maintenant que nous venons de voir les di- v erses qualités de l’herbe, nous allons jeter un — 141 — coup d'œil sur sa haute utilité et l'emploi que l’on en fait. L’herbe est utilisée de deux manières: verte, dans les champs, elle sert au pâturage des ani- maux de la ferme, principalement du bétail ; séchée, à l’état de foin, elle est la nourriture de tous les animaux ruminants pendant l'hiver. Nous allons donc examiner l'herbe sous sa forme naturelle, sur pied, dans les champs, sous forme de pâturage ; ensuite, à l’état de foin. IMPORTANCE D'UN BON PATURAGE.—La meil- leure nourriture que l’on puisse donner au bétail, principalement aux vaches laitières, c’est la bonne herbe des champs, sous forme de pâturage. L’her- be fraîche est un aliment doux, succulent, riche en principes alibiles (propres à la nutrition), des plus faciles à digérer et par conséquent des plus assi- milables. Prenez deux vaches à lait de même taille et de mêmes aptitudes ; nourrissez l’une dans un bon pâturage, et l’autre avec du fourrage vert, à satiété, ou même d’un mélange d'aliments quel- conques ; vous obtiendrez beaucoup plus de lait riche de la vache nourrie dans un bon pâturage CPR que de celle à laquelle vous donnerez la même quantité de fourrage vert, sans compter que la pre- mière aura plus beau poil, ce qui annonce un bien meilleur état de santé. Le lait de la vache nourrie au pâturage donnera un beurre d’une couleur et d'une saveur agréable, au lieu que celui de la vache nourrie exclusivement au fourrage vert fauché, ou de quelque autre fourrage que ce soit (stabulation permanente), ne produira qu’un beurre de qualité inférieure. Le pâturage est la nourriture la plus raturel- le, la plus facile et la plus économique du bétail. En Suisse, on estime qu’une prairie qui peut nour- rir irois vaches au pacage, ne peut en nourrir que deux, si elle est fauchée. Les Anglais croient aussi qu'une prairie pâturée fournit plus de substance alimentaire que celle fauchée deux fois. Les premières pousses sont plus nutritives que les suivantes. Block estime à 8 pour cent cet excédent de valeur nutritive. Dans les pays de produits laitiers, comme la Suisse, la Hollande,le Dane- mark, la Normandie, les vaches sont nourries presque entièrement d'herbe, et elles donnent de grandes quantités d’excellent lait. En outre, lorsque l’herbe a été broutée, elle e “ ve ee “ ee ART De — 143 — croit immédiatement avec une plus grande rapidi- té. L’herbe d’une prairie est coupée presque tous les jours par les dents de l’animal qui y pâture, tandis que, si elle est fauchée, elle n’est coupée qu'une ou deux fois dans le cours d’un été. QUALITÉ NUTRITIVE DE L'HERBE DES PRÉS.— D’après le docteur Kühn, une herbe est d’autant plus nutritive qu’elle est plus 7eune, qu’elle a été plus fortement fumée et qu’elle est venue dans des terrains plus riches. Cela étonnera beaucoup cer- tains éleveurs qui s’imaginent que le foin de pre- ‘mière coupe est plus fortifiant que le regain. D’a- près le même docteur Kühn, une plante très déve- loppée et arrivant vers la fin de sa croissance dans un terrain pauvre ou médiocre et peu fumée, ne vaut pas à beaucoup près une plante jeune, élevée dans de bonnes conditions. La jeune herbe de prés arrosés de purin, le jeune trèfle, pâturé ou fauché avant la floraison, le regain des prairies fumées sont les fourrages par excellence. Les feuilles et les fleurs sont ordinairement deux ou trois fois plus riches que les tiges, dans une plante coupée à la floraison, et c'est parce qu’ils font surtout développer les feuilles que les engrais azotés accroissent la richesse en protéine. En effet, les engrais azotés produisent une végétation luxu- riante, riche en matière grasse et en protéine. SA En général, les herbes sont d'autant plus riches en principes alimentaires, protéiques sur- tout, qu’elles sont plus feuillues, plus fines, moins ligneuses et croissent dans un sol mieux fumé en engrais azotés. Elles sont plus riches dans les an- nées sèches que dans les années humides, dans les sols fertiles ou secs que dans les sols pauvres ou marécageux. Isidore Pierre ajoute que pour chaque espèce de fourrage le regain est beaucoup plus riche en matière azotée que le fourrage en pleine floraison, et que la différence est à peu près comme du sim- ple au double. La: différence entre les regains et les fourrages. plus développés de la première coupe de l'été, ré- sulte de ce que les premiers sont plus riches en feuilles, par suite, plus riches de 30 à 40 o7o en ma- tières azotées. Nous croyons pouvoir ajouter que les regains sont supérieurs aux foins ordinaires parce qu'ils renferment moins d'insectes de toutes sortes. FoIx.— Le mot foin est un nom générique par lequel on désigne les plantes herbacées, coupées avant la maturité et desséchées pour l’alimenta- tion des animaux. De même que l'herbe verte des pâturages est la nourriture la plus naturelle du bétail, de — 145 — mème le foin constitue aussi la nourriture la meil- leure, la plus économique et la plus avantageuse que l’on puisse donner au bétail en hiver. Au printemps, de bonne heure, le bétail aime et recherche avec avidité l’herbe très jeune et très tendre. Au milieu de l'été, il mange assez volon- tiers l'herbe fleurie, c’est-à-dire un peu plus dure, et à mesure que l’automne avance, il mange avec œoût les herbes les plus dures et même mûres. Si, pendant l'hiver, on fait sortir les vaches, elles n’ont rien de plus pressé que de chercher les quelques brins d'herbe séchée qui ont échappé à la faux. L’herbe verte pour l'été, l'herbe séchée ou foin pour l’hiver, telle est la loi de la nature qu’il faut suivre pour l’alimentation du bétail, comme en toute autre chose. Le foin est un aliment naturel, qu'aucun au- tre ne peut remplacer avec avantage. Dans le bon foin, les principes les plus essen- tiels— les matières azotées, les corps gras, les gly- _cosides (sucres), les substances salines—se trou- vent dans les proportions les plus propres à flatter _ le goût des animaux, puisqu'ils ne s’en lassent ja- mais, et les plus favorables au développement du corps animal comme à l’entretien de la santé. En — 146 — effet, de tous les aliments, c’est celui qui convient le mieux aux herbivores ; c’est même le seul qui, administré exclusivement, peut les entretenir in- définiment en bon état. L'HERBE ET LE FOIN, FOURRAGES À ENCOURA- GER.—Trop souvent, les primes attribuées aux animaux ne sont que des primes données à un ef- fet, sans récompense pour la cause qui le produit. L'étât des animaux en effet, n'est que la consé- quence de la production, de la multiplication du fourrage. Si l’on donnait des primes pour encourager cette multiplication, ce serait, il nous semble, bien plus logique que de ne les donner qu'aux animaux, qui ne sont qu'un résultat. À la rigueur, on n’au- rait pas même besoin de primer les animaux, si l’on primait les fourrages au point de vue de leur multiplication ; car, en faisant des fourrages, on serait rigoureusement forcé d'augmenter son trou- peau, pour les consommer. “Il ne faut pas se méprendre, dit Richard, Dictionnaire d'Agriculture : les animaux ne sont qu'un effet, qu'un résultat de la quantité des pro- duits dont on les alimente et des soins constants dont on lesentoure. Si les produits sont riches et abondants, les animaux qui en résultent sont beaux sus métisse hs. .1 , À de LC $ a — 147 — et forts ; si au contraire, il sont maigres et rares, si on lésine sur la quantité de nourriture qu’on leur donne, les animaux seront petits, chétifs et mai- gres comme les aliments qui leur ont été adminis- trés ayec une parcimonie forcée, ‘“ Pour arriver pratiquement à l’amélioration du bétail, qu’on ne l’oublie pas, il faut songer à améliorer le sol qui améliorera ses produits directs ; le perfectionnement et le maintien des animaux en seront une conséquence directe. Si vos végé- taux ne sont pas d’une espèce supérieure, il faut s’en procurer ailleurs ou d’autres variétés. “Ilne faut pas non plus oublier que le climat et les influences de la localité ont des conséquen- ces sur les animaux. On ne devra pas croire qu’en transportant sur nos sables secs des vaches de la Flandre française, on leur fera produire du lait en aussi grande quantité que là où elles sont nées. Petit à petit ces vaches prendront le caractère des races de leur nouvelle patrie. On luttera vaine- ment contre cette action de la nature des lieux, elle s’opérera malgré vous, parce qu’elle est la consé- quence d’une loi naturelle immuable. A force de science et d’art nous pouvons quelquefois modi- fier les effets’de cette loi: un agriculteur intelli- gent étudie ces effets et sait en faire une heureuse — 148 — application au but qu’il doit se proposer et qui est toujours subordonné à ses ressources. Que d'élé- veurs peuvent échouer après bien des efforts et des dépenses, s’ils ne tiennent pas compte des condi- tions agricoles ou climatériques dans lesquelles ils opèrent. Ne croisez donc pas des types importés mal adaptés aux animaux que vous avez déjà. Si votre race est bonne, le meilleur moyen de la con- server, c'est de la perfectionner par elle-même, sauf quelques exceptions bien étudiées. Lorsqu'el- le a besoin d’être modifiée pour une raison quel- conque, choisissez des reproducteurs qui se rap- prochent le plus du type que vous avez déjà et améliorez le régime alimentaire. La nature ne vous donnera qu’en raison de ce qu’elle recevra ” On ne pourrait donc pas assez insister sur les avantages que le cultivateur canadien retirerait, s’il se livrait à la eulture de bonnes prairies. Les cercles agricoles ne devraient pas man- quer d'appliquer la plus grande partie de leurs octrois à encourager de toutes leurs forces l’éta- blissement des bonnes prairies. Nous espérons aussi qu'ils accorderont une prime pour la meiileure prairie. D LU LA de de . dédie ns te fu pin ÉD) NS ES Sd de TT © dt à dt EP cms à gd dat FFF AT | - « — 149 — - XV.—EXPLOITATION ET PRODUIT DES PRAI- RIES. Il nous paraît incontestable, et c’est un fait d'observation pratique, que le produit des fourra- ges artificiels va constamment décroissant depuis un certain nombre d'années ; non seulement le pro- duit annuel est moindre, mais encore la durée du plant va toujours diminuant. Tandis qu’une luzer- nière bien établie et bien entretenue peut durer et durait dix, quinze, vingt ans et plus, sa durée mo- yenne n’est plus guère aujourd'hui que de cinq à six ans : encore, les dernières récoltes laissent-elles . souvent à désirer dans le produit en fourrage. Il en est de même aussi pour le sainfoin qui, de six à huit ans de durée, est descendu à trois ou qua- tre. Yvart, en 1809, disait encore que la longevité naturelle du sainfoin peut aller, dans quelques cas jusqu’à 27 ans et peut-être même au-delà, ainsi que l’atteste un fait cité par M. Bonneau ; et celle de la luzerne, à trente ans, comme il s’en est con- vaincu lui-même. Et il en est de même pour toutes les autres herbes fourragères. La première et la principale cause de cette dégénérescence, c’est l’effrilement (épuisement) du sol et du sous-sol par la culture des mêmes plan- tes pendant un temps trop long ou à intervalles — 150 — trop rapprochés. Ceci s’applique surtout aux her- bes fourragères cultivées seules, sans mélanges. Outre cette cause, il en est d’autres encore que nous devons signaler ici. ALTERNANCE DES MODES D'EXPLOITATION.— De même que le régime d’un animal doit être aus- si varié que possible, que les engrais rendus au sol doivent être alternés dans leur composition, que l'alternance des récoltes est une des lois de la nature, de même aussi le mode d’exploitation des prairies doit alterner par le fauchage et le pâtura- ge. Le fauchage, coupant la plante assez près de son collet, favorise la repousse de nouvelles tiges ; le pâturage tasse et raffermit le sol, qu’il enrichit en outre de quelques engrais. Mais tous deux doi- vent être surveillés dans la pratique, sous peine de devenir préjudiciables : le fauchage ne sera exécuté ni trop haut ni trop près de terre; le pâ- turage se fera seulement par les temps secs, en excluant les poulains, les chevaux et surtout les moutons, c’est-à-dire en n’admettant que les bêtes à cornes. Puisqu’il faut faire alterner le fauchage et le pâturage, il faut donc toujours combiner les mélan- ges de plantes fourragères de manière à avoir une coupe (prairie) et un pacage (pâturage). De fait dns if là à 1 < | J — 151 — une bonne prairie doit donner, outre une coupe abondante de foin, un bon pâturage pour le bétail ; et un bon pâturage, outre le pacage qu’il doit pare nir au bétail, doit donner une bonne coupe de fourrage. On arrivera à ce double résultat, d'abord en employant les mélanges indiqués dans cet ouvra- ge, ensuite en fauchant et faisant paître alternati- vement les prés ainsi ensemencés. FAUCHAGE DES PRAIRIES TOUS LES ANS.—Lors- que les prairies sont fauchées tous les ans, elles deviennent plus sujettes à produire des mauvaises herbes. En effet, disent certains praticiens, le fau- . chage des prairies chaque année favorise la pousse : de la mousse et des mauvaises herbes de toute espèce, tout particulièrement celles à fortes raci- nes, qui changent graduellement et détruisent la nature et la qualité de l’herbage; le trèfle blanc disparaît et les plantes grossières se disputent le terrain avec les bonnes plantes fourragères. En opérant comme il a été dit au précédent paragraphe, on est donc à l'abri d’un pareil état de choses. Prairies et pâturages.—Au point de vue du maintien de la fertilité du sol, le fauchage et le pâturage n’agissent pas de la même manière. Le +, F2 4,7 "20 VENTE — 152 — pâturage, surtout s’il est alterné avec le fauchage, conserve indéfiniment l’herbage dans son état de fertilité ; il l’'améliore même. Au contraire, le fauchage, seul, tend à appau- vrir davantage le sol, et tout particulièrement si l’ou vend tout le foin au lieu de le faire consom- mer sur la ferme; car alors le cultivateur n’a pas autant d'engrais à disposer pour la bonne tenue des prairies. L'expérience a démontré que pour conser- ver d’une manière presque permanente le même degré de fertilité aux prairies fauchées,en moy- enne, il leur fallait la moitié de l’engrais résul- tant de leur produit en foin. ALTERNAT DES PATURAGES.-—[’époque où l’on doit livrer la prairie au pâturage doit varier avec la température, le sol, la disposition du ter- rain, les herbes dont elle se compose, le mode d’ex- ploitation du domaine, etc ; tantôt on se trouvera mieux de faire paître au printemps, tantôt l’autom- ne sera préférable. En général, cependant, il vaut mieux faire pâ- turerles prairies vers le commencement de juin, fau- cher à la fin de juillet ou au commencement d’août ; alors le foin est de qualité supérieure, ayant rete- nu les meilleures plantes, parce que les sécheres- be — 153 — ses de l’été ont détruit une partie considérable des mauvaises herbes au profit des bonnes. Pour pà- turer une prairie que l’on doit faucher dans la même saison, voici comment l’on opère. On met dans le champ autant de têtes de bétail (principa- lement äes jeunes animaux) qu’il en faut pour que l'herbe soit totalement rasée en huit à dix jours. Plus on fait raser l'herbe nettement, plus elle repousse vite et touffue. Toutefois, 1l faut veiller à ne pas laisser brouter l'herbe trop près de la racine, ce qui cauzerait un tort grave aux prairies en détruisant les racines. On changera le bétail d’enclos assez souvent pour éviter que l'herbe ne soit rasée trop près de la racine, ce qui lui ferait grand tort, et aussi afin que l’odeur des déjections du bétail disparaisse. XV[I.—FAUCHAGE DES PRAIRIES. —LA FENAI- SON. “ Avant d'envoyer les faucheurs ou les fau- cheuses mécaniques, dans un pré, dit dans un ex- cellent article le savant M. Gayot, on a dü s’assu- rer que le moment favorable était venu de couper l’herbe pour la convertir en foin de bonne qualité. Quelle est donc la phase de végétation qui offre à ce point de vue le plus d'avantage à la pratique ? i ea \ nr. Pa > ACT EL -, ETIENNE Re ES eo à. — 154 — Celle, à n’en pas douter, où la plante, après avoir développé à leur maximum toutes ses feuilles, ouvre aussi toutes ses fleurs. C’est alors, en effet, qu’elle possède, aussi également répartis que pos- sible, dans toutes ses parties, les principes alimen- taires qui lui sont propres, et qu’elle peut les offrir à l’animal dans leur plus grand état de perfection- nement pour la nutrition. “ Avant la floraison, les plantes renferment trop d’eau de végétation ; après ia fleur, la vie du végétal se concentre trop exclusivement dans un seul fait, la fructificatiôn. Alors, le reste de Ja plan- te se dessèche et devient cassant; les manipula- tions du fanage, celles qu'entraînent le transport, l’'emmagasinement, le bottelage, font tomber et les feuilles et les graines ; les tiges dures et ligneuses restent seules et ne constituent qu’un fourrage peu recherché et peu nutritif.” (Encyclop-prat. de l'A- gric, art Fenaison). Faucher trop tard, c’est le tort général des cultivateurs canadiens, et il faut une surveillance bien active pour ne pas laisser passer le moment précis qui seul peut donner du foin sa- voureux et aromatique. Ecoutons plutôt M. de Dombasle : “ On peut remarquer, dit-1l, qu'en gé- néral, on est disposé à faucher trop tard ; on croit gagner en quantité, et l’on perd beaucoup plus sur la qualité du foin. Le moment de faucher une BAT 4 | ‘.{, ALTER | APE Ÿ “ES mé. RER . — 155 — - prairie est celni où les plantes y qui abondent le plus, et qui produisent le meilleur fourrage, com- mencent à fleurir ou au plus tard sont en pleine fleur. Lorsqu’elles sont à ce point, quelques jours de retard font une différence très considérable dans la qualité du fourrage, car toute plante qui a ame- né sa graine à maturité ne produit plus qu’un foin dur, peu savoureux et pen nourrissant pour le bé- tail ; et les meilleures plantes des prairies, princi- palement les graminées les plus précieuses, pas- sent avec une rapidité étonnante de.la floraison à la maturité.” (Calendrier du bon Cultivateur, Te édi- tion, p. 190.) “Il y a cependant une exception à cette règle générale, continue M. Gayot, exception tirée de la nécessité de travailler à l’amélioration du produit de certaines prairies assises sur un fonds humide, qu'on n’est pas disposé à assainir par un moyen plus expéditif et plus efficace. Alors, il faut fau- cher de bonne heure, avant l’époque que nous avons soigneusement déterminée plus haut, car en les dépouillant ou en expose la surface à toute l’in- tensité des rayons solaires qui en opèrent le dessé- chement et permettent de recueillir, à la seconde coupe, des plantes qui ont poussé dans des circons- tances plus favorables. D'ailleurs, dans ce cas, les végétaux propres aux lieux humides dépérissent de tes > d ee MES 0. T2 ren SRE CU 6 . Re » > me — 156 — sous l'influence d’une humidité moindre, et cèdent la place à d’autres dont la sorte et les qualités ali- mentaires, très supérieures aux premiers, produi- sent aussi de meilleurs résultats quant à la nutri- tion. I] faut encore que l’on sache ceci, par exem- ple: Les plantes parasites ou nuisibles, malheu- reusement si nombreuses dans les prairies perma- nentes, sont généralement consommées avec impu- nité dans les premières phases de leur végétation. Les principes doux, aqueux, mucilagineux, iner- tes, prédominent alors, tandis que la naturité dé- veloppe les sucs âcres, amers, narcotiques, vireux, qui les rendent dangereuses. C’est un autre motif à invoquer en faveur des fenaisons un peu préco- ces.” (Ut supra.) En général, c'est à la fin de juin ou au com- mencement de juillet qu’on doit commencer la fau- chaison, quelquefois plus tôt, quelquefois plus tard, suivant que l’année est sèche ou pluvieuse; les prés hauts sont les premiers mürs, puis vien- nent les prairies moyennes, ensuite les prairies ar- rosées, en quatrième lieu les prairies basses, et en- fin les prés tourbeux et marécageux. Cependant, cet ordre n’a rien d’invariable et peut être influen- cé par l’exposition, les engrais, etc. PA Ë 1 L | ir os — 157 — Ainsi, une prairie fumée en couverture au printemps, devient par cela même un peu plus tardive que les années précédentes ; à sol et à pen- tes égaux, un pré exposé au nord est moins hâtif que celui exposé au sud. L'essentiel est de se guider sur la floraison des plantes BEDICLERISS et les plus nombreuses Nous avons donc mis la faux dans jl’herbe : “On doit apporter une grande attention au tra- travail des faucheurs, pour qu’ils fauchent Le plus près de terre qu'il est possible ; un pouce de lon- gœueur près de terre produit bien plus de foin que plusieurs pouces au haut des tiges, parce que l'herbe y est bien plus garnie : c’est pourquoi l’on éprouve une perte considérable dans le fauchage des prés où le sol n’est pas bien uni, où l’on a né- gligé d'étendre les taupinières et les fourmilières, où on à laissé des pierres, etc.” (De Dombasle, comme ci-dessus, p. 190.) FENAISON.-— Le temps le plus propice pour la coupe de l’herbe est celui où toute la rosée est dis- parue. [l faudra naturellement, au préalable, com- mencer à examiner soigneusement l’état du ciel, afin de s’assurer si, d’après les signes ordinaires, bien connus de tous les cultivateurs, on va avoir quelques journées de temps séchant. On commen- cera donc à faucher vers dix heures du matin. On — 158 — éparpillera le foin à mesure qu’il sera coupé, puis on le retournera vers deux heures de l’après-mid1. Plus le foin est étendu également et mieux 1l est divisé, plus la dessiccation s'opère prompte- ment et résulièrement. La rosée, comme la pluie, fait blanchir le foin. Pour le soustraire à cet inconvénient, on le ras- semble en tas (veillottes) assez tôt dans l’après-midi pour que ce travail soit achevé avant que la rosée du soir tombe, puis on couvre chaque veillotte avec une couverture ou chapeau en pulpe ou en toile cirée. Voici une très bonne manière de procéder: Prenez une fourchée de foin, soulevez-la et placez- la sur le terrain libre le plus voisin; soulevez-en une nouvelle fourchée, puis une troisième que vous placerez les unes au-dessus des autres, de facon à leur donner un bon appui. Si le foin a séché convenablement dans la journée, on peut entasser l'équivalent de cinq à six bottes par veil- lotte ; ce sera trop pour du foin encore fort humi- de. La veillotte ne devrait jamais mesurer plus de cinq pieds de diamètre à sa base. Ainsi faite, on aura le soin d’en faire le tour battant le foin de la jambe et de la fourche, de manière à la mettre autant que possible à l’abri du mauvais temps. LR CA SSL SSP AE à, SL 4. 5, D RSS Rs y 2) cf ; . a Le Lun dé a cmt cle. su 24 | — 159 — Cela fait, on apportera les couvertures ou chapeaux en pulpe ou en toile cirée, et on en couvrira ; la veillotte ainsi couverte est à l’abri du vent, ne peut plus se défaire, même dans les forts coups de vent, et l#pluie la plus abondante s’écoulera à l’ex- térieur, sans la pénétrer. [1 est important de ne pas placer les tas de foin dans un trou, mais sur les planches et même sur l'endroit le plus élevé des planches. La manière indiquée pour la forma- tion des veillottes a sa raison d’être et ne procède pas du caprice. En effet, en procédant par moyen- nes fourchées, le foin se superpose par couches à peu près égales, de sorte que par le foulage, la pluie n’a plus d'accès par les côtés de la veil- lotte et ne peut la pénétrer. Le lendemain matin, un peu tard, on enlève la couverture des veillottes, et on laisse ainsi le foin toute la journée, afin de le préparer à se sécher plus facilement et plus rapidement, la journée suivante, de manière à ce qu’il conserve toutes ses feuilles et toutes ses fleurs, et ensuite pour amol- lir ses tiges par la fermentation modérée qui s’y développe et peut aller jusqu’à brunir le foin, ce qui le rendra de digestion plus facile, plus nutri- tif, et plus agréable aux animaux, enfin de beau- coup supérieur pour la production du lait. Le soir, on recouvre de nouveau les veillottes ? e Me Der" + L 2, RL «= — 160 — avec les chapeaux. Le lendemain matin, vers dix heures, la rosée étant disparue, on enièveles cou- vertures, puis on ouvre les veillottes et on étend le foin, mais seulement juste le temps nécessaire pour qu’il achève de se sécher, ce qui n’est pas long, si l'opération a été bien conduite. Puis, enfin, on ramasse et on rentre le foin ainsi séché et en excellent état, avant la rosée du soir. Le foin ainsi préparé ne laissera rien à désirer sous le rapport de la couleur, de la qualité et du parfum, et c’est celui qui se cotera au prix le plus élevé. Le plus grand nombre des cultivateurs de cette province ont pour habitude de laisser sécher le foin dès qu’il a été fauché, sans le mettre en tas.” Le foin est alors plus ou moins décoloré et n’a pas l’arome qui distingue le foin de première qualité ; il se vend par suite moins facilement et moins cher. Le procédé indiqué ci-dessus est celui suivi à la Ferme expérimentrale centrale d'Ottawa, ainsi que dans une partie de la province d’Ontario et des Etats-Unis. NN VE dé + , s ’ ARR ts Hd dl fe ééa sebasto ibid) ie) à — 161 — % XVI—FOURRAGES VERTS Comme nous l’avons déjà dit plus haut, le meilleur de tous les fourrages verts est la bonne herbe tendre et jeune que les animaux prennent eux-mêmes au pâturage. Mais comme la plupart de nos cultivateurs n’ont à exploiter que des terres qui ont été com- plètement épuisées ou par une mauvaise culture, ou par une répétition trop fréquente des récoltes de grains, et que l’herbe, une fois rasée par le bétail, refuse de repousser pendant une tropgran- de partie de la belle saison, il serait téméraire d'espérer une production assez forte de fromage et de beurre sous forme d’une grande abondance d’un lait riche et savoureux. Il faut donc lui venir en aide d’une manière prompte et efficace. On y arrivera par la culture des fourrages verts, dans le sens ordinaire de ce mot, qui comprend toutes les herbes fourragères, graminées et légumineuses, que l’on fauche de bonne heure au printemps, immédiatement avant la floraison, et dont les coupes subséquentes, faites dans le cours de l’été et au commencement de l'automne, permettent de fournir du fourrage vert au PTE bétail, principalement aux vaches laitières, pendant toute ia belle saison, c’est-à-dire depuis le mois de mai jusqu’au mois de novembre. Ce mot sert aussi à désigner les fourrages verts dont on emplit le silo, afin que les vaches aient à leur besoin, toute l’année, une Cou douce, ra- fraichissante et succulente. La culture de ces herbes ou plantes n’est pas dispendieuse, à raison du prix peu élevé de la semence, mais elle est assurément très profitable, si elle est faite avec intelligence et suivant un système raisonné, et elle pourvoit au plus grand besoin de notre industrie agricole, celui de pro- curer au bétail une nourriture bonne, succulente et fortifiante, pendant les mois les plus secs de l’année. De plus, l'alimentation aux fourrages verts, en premier lieu ceux que les animaux paissent eux-mêmes au pâturage, et ensuite ceux fauchés et servis comme addition au pacage, coûte moins cher que l’alimentation aux fourrages secs consom- més à l’étable, et même que les fourrages verts ordinaires, mais donnés aux animaux en stabula- tion permanente. L'expérience générale ne per- met pas le moindre doute à cet égard. A Les meilleures herbes à semer pour fournir un fourrage vert au bétail, sont : Là PORATT ES p2 FPT — 163 — Le seigle, avec trèfle rouge : La luzerne, avec brome inerme ; Le dactyle pelotonné, en mélange avec du trèfle rouge ; Le sainfoin, additionné de fromental ; Le maïs (blé-d’Inde) canadien. LE SEIGLE—Chaque cultivateur devrait se- mer un petit champ de seigle, nous devrions dire deux ou trois petits champs; car ce grain arrive si vite à maturité, que huit ou au plus dix jours après qu’il est bon à être fauché les animaux ne veulent plus le manger. On devrait toujours ajouter au seigle une certaine quantité de trèfle rouge. Les mélanges de légumineuses et de graminées, surtout si on le fait avec soin et que l’on associe des plantes viva- ces (trèfle rouge) d’un côté, et des plantes annuelles (seigle, blé) de l’autre, sont fort pro- ductifs. On sème le seigle ordinairement sur un retour de chaume, après avoir donné une vingtaine de _ charges de fumier ou 200 livres de sulfate d’am- _ moniaque à l’acre ; on herse jusqu’à ce que la terre soit bien émiettée, et l’on y passe le rouleau pour achever la besogne. & PAL LE — 164 — Il faut toujours semer le seigle à raison de trois minots à l’acre. Quoique la graine en soit petite, cette quantité de semence n'est pas trop forte, car plus on le sème fort, plus vite on pourra le faucher, et ce point est important quand il s’agit de nourrir des vaches à lait au fourrage vert. Quand on sème le seigle à l'automne, ce qui est beaucoup mieux, attendu qu'il peut donner une coupe alors que l’on ne viendrait que de confier la semence à la terre, si l’on avait attendu le printemps pour faire les semailles, il faut enter- rer la semence à trois pouces de profondeur, chose peu difficile à faireavec un drill-semoir àrangs. Si vous n'avez pas de semoir, il vous faudra l’enter- rer à la charrue, en tirant de très petits sillons. Tout l’ouvrage pour l’ameublissement du terrain devra être fait avant l’enterrement du grain, de sorte qu'il n’y aura pas besoin de herser ni de rou- ler après la semaille. Au printemps suivant, le seigle profitera plus vite après un petit coup de herse et le passage du rouleau. Il serait avantageux de remplacer un minot de seigle par un minot de blé. Quoique le blé ne profite pas aussi vite que le seigle, le rendement en serait plus copieux, surtout vers la fin de la sai- son, et l’on sait bien que tous les animaux de Ia de E- mtid, dt nd rte ji et à 6 ie: à à, — 165 — ferme préfèrent le blé en vert à n’importe quel au- tre fourrage. La quantité de semence que nous conseillons peut paraître trop grande, mais soyez assurés que si vous épargnez la semence en cultivant l’herbe ou le fourrage vert, vous n’aurez que très peu de profit quand l'heure du fauchage arrivera. En Angleterre, on sème toujours quatre minots de seigle d'automne à l’acre, et l’on trouve non seule- ment que la masse récoltée en est plus forte, mais encore que la végétation en est beaucoup plus précoce, chose très importante pour obtenir un bon fourrage vert de bonne heure le printemps. Au printemps, le champ de seigle doit être semé à deux reprises, séparées par un intervalie de quinze jours. Un arpent de seigle, si le terrain est fertile et bien travaillé, peut nourrir vingt va- ches pendant dix jours, en y ajoutant un peu de bon foin. Il faut absolument laisser faner tout fourrage vert pendant plusieurs heures avant de le faire manger aux animaux, à moins de le mé- langer avec du foin haché, ce qui vaut encore mieux. Au commencement de la saison, il ne faut employer ce fourrage vert que peu à peu, après que les animaux auront fini leurs repas et auront la panse bien remplie, ou bien encore le mélanger avec du foin, comme ci-dessus. 4 No A 72 { ? Ro #.d:1! — 166 — Pour les chevaux, quand le printemps arrive, ils vous sauront gré d’une bonne botte de seigle par jour. Après avoir passé un long hiver, sans. sœoûter ni carottes ni choux de Siam, les chevaux commencent à se fatiguer d’une nourriture toujours sèche, et quand même les pauvres bêtes seraient obligées de reprendre bientôt leur ancien repas de foin, etc, le changement opéré par quelques bottes de seigle leur procurera un rafraîchissement bien- faisant. Le seigle pèse 56 livres au minot ; le blé et le trèfle pèsent 60 livres au minot. LUZERNE—La luzerne,ou trèfle de Bourgogne, ne convient pas à tous les sols. Quant au froid, elle s’en moque assez ; mais l’eau du sous-sol la tue. C’est une des plus-:anciennes plantes fourra- œères dont on ait connaissance. Les trois coupes abondantes par saison que donne cette plante, quand le terrain et la culture lui conviennent, doivent engager chaque cultiva- teur, dont la terre est propre à cette culture, à semer deux ou trois acres de ce magnifique green meat. La luzerne réclame un terrain dont le sous- sol soit sec. Les bonnes terres franches, de sable, de glaise ou de terreau lui conviennent parfaite- ment ; mais la semer sur des terrains d'argile o — 167 — l'eau séjourne au printemps et à l’automne, c’est gaspiller son temps et son argent. _ Après avoir choisi une pièce de terre pas trop loin du pâturage, nettoyez-la. parfaitement, sans y laisser un seul morceau de chiendent. L’au- tomne arrivé, étendez-y une bonne couche de fumier en l’enterrant aussi profondément que possible. Pas de danger de la trop enterrer, car les racines de la luzerne pénètreront jusqu’à quinze pieds et même davantage dans le sous-sol, s’il n’y a pas d’eau. On en a même vu de trente pieds dans les terres tout à fait propres à cette culture. Ce sont de bons chasseurs que ces racines. Au printemps, quand la terre est devenue sèche, semez-y de l’orge, et quand la herse aura bien— mais très bien—émietté la pièce, semez-y à la volée seize livres de luzerne à l’acre, en l’enter- rant au moyen de la herse-à-chaînes ou d’une herse à branches. La herse à branches achève si bien et d’une manière”si parfaite toutes les opérations qu'on lui confie, que nous conseillons à chaque -cultivateur de s’en procurer une. Finalement, passez-y le rouleau. L'orge une fois engrangée, une légère couche de fumier aidera à la jeune luzerne à résister aux attaques de la gelée. Une récolte protectrice d'avoine coupée en vert conviendrait encore mieux — 168 — qu’une récolte d'orge pour grain, parce qu’elle occuperait la place moins longtemps, ce qui per: mettrait à la jeune luzerne de croître plus vigou- reusement et, par suite, de mieux résister aux rigueurs de l'hiver. Pour plus de détails voir au chapitre XIE. Le printemps suivant, 1l vous faudra herser la pièce avec une moyenne herse et, cela fait, vous y passerez encore le rouleau. A l'automne, après la dernière coupe, hersez énergiquement avec une herse à dents bien aiguisées, jusqu’à ce que toute mauvaise herbe soit déracinée et que la terre ait l’air d’un jardin bien cultivé. Pas de danger de faire tort à la luzerne en Ia traîtant de cette facon; à cette époque, les racines auront tellement pénétré le sous-sol que la herse la plus pesante ne saura les en arracher. Une plante qui vous donnera trois coupes par été, mérite d’être bien nourrie; vous ferez donc bien de lui fournir une fumure tous les ans. La luzerne doit être fauchée avant que la fleur s'épanouisse, et cela arrive vers la dernière semaine de mai dans les saisons ordinaires en cette province. Le plâtre répandu au printemps sur la lu- zerne, de même que pour les autres légumineuses, — 169 — Jui imprime une végétation vigoureuse et luxu- riante. E On doit ajouter à la luzerne une petite quan- tité de brome inerme qui est une graminée vivace prospérant fort dans les terrains secs et riches en humus. En Hongrie, on cultive beaucoup ce mélange. DACTYLE PELOTONNÉ ET TRÈFLE ROUGE MÈLÉ. — Pour suivre la première coupe de la luzerne, on ne trouvera rien de plus utile que le dactyle pe- lotonné, semé à raison de deux minots à l’acre et mêlé avec huit livres de trèfle rouge. Le dactyle pousse toujours en touffes, c’est pourquoi il faut y ajouter du trèfle pour remplir les lacunes laissées par le dactyle. D'ailleurs, la quantité d'azote contenue dans le trèfle remédiera aux qualités alimentaires inférieures du dactyle. On doit semer ce mélange à la volée avec de l'orge, ou mieux avec de l’avoine destinée à être coupée er verl, au printemps, en l’enterrant au moyen de la herse à branches, après le dernier hersage donné à l'orge ou à l’avoine, et puis y passer le rouleau. TRÈFLE ROUGE VIVACE—(Cette espèce de trèfle est la plus propre à semer avec le dactyle. En l’achetant, il ne faut pas se laisser tromper par une autre espèce de trèfle rouge, le frifolium — 170 — medium, dont la graine est meilleur marché, mais dont le produit ne vaut rien. Ee 1889, les MM. Dawes, de Lachine, donnè- rent à M. A. R. J. Fust, rédacteur du Journal of Agriculture, la permission de semer un arpent en trèfle rouge sur leur terre, et ils s’en trouvèrent fort bien. Depuis le 12 juin 1890, au dire du fermier de ces messieurs, ils ont continué à faucher ce trèfle en vert, et sans lui, leur laiterie aurait beau- coup souffert. Le 14 octobre, il y avait beaucoup de trèfle sur le champ. Nous venons de dire qu'un des meilleurs fourrages verts pour faire produire du lait aux vaches est un mélange de trèfle rougc vivace et de dactyle ; en voici un exemple : M. Henry Stewart, agronome distingué des Etats-Unis, confiait à un de ses amis le fait suivant : “Quand, au lieu du trèfle et du dactyle, j'ai fait manger du mil à mes vaches, le rendement en beurre a baissé de 25 livres à 17 livres par semaine, et je n’ai jamais pu remettre mes vaches dans leur premier état de production, quelle que fût la quantité de grain et autres fourrages que j'ajoutai au mil.” D'un autre côté, nous voyons dans le rapport que M. G.. À. Gigault, assistant-commissaire de # ve ne e » ' 14 7, Due, À VUE l’Agriculture, a fait de son voyage en Europe en 1894, ‘ qu’on ne doit pas donner autant de mil que d’autres cspèces d'herbes, car la sécrétion du lait en serait diminuée. ” Nous lisons dans le Journal of Agriculture, nu- méro de juin 1894, ce qui suit : # Mil—Pour notre Jat, nous voudrions voir le mil remplacé par quelques autres herbes, excep- té le cas où on le cultive pour le marché : une her- be qui ne fournit pas de pâturage, qui ne donne qu'une récolte par saison, n’est guère avantageuse pour le cultivateur, surtout lorsque l’on considère que l'usage principal de ce fourrage est limité à la nourriture des chevaux ; car aujourd’hui tout le monde sait, les plus routiniers même savent que le bon trèfle est bien préférable au mil pour les va- ches. De fait, beaucoup d’autres herbes fourragè- res sont non seulement tout aussi bonnes, mais même bien meilleures pour l’alimentation des va- ches laitières que le mil, surtout tel qu’on le vend sur nos marchés. ” SAINFOIN-—-Ceux qui habitent les côtes arides du fleuve ou autres terrains semblables, peuvent s’épargner la peine de labourer trop souvent leurs champs éloignés, en y semant du sainfoin. Une chose digne de remarque pour cette herbe, c’est PEN Le qu’elle produira deux fois autant d’herbages pen- dant la troisième année de son ensemencement qu'elle en aura produit la première année. Cultivé sur un terrain propice, le sain foin du- rera de six à dix ans Sur les côtes du nord de la France, et sur les côtes opposées de l’Angleterre, dans le mois de mai, on voit de loin les belles fleurs rouges du sainfoin Ÿle sous-sol de ces para- ges est composé de craie et c’est là que cette plan- te réussit le mieux. Voilà pourquoi ceux qui cul- tivent le sainfoin ici, où la craie n'existe pas, doi- vent toujours le saupoudrer avec du plâtre, car la craie est un carbonate de chaux et le plâtre est un sulfate. La marne est ici très utile. La graine de sainfoin se vend sous deux for- mes : en balles, et nue ou égrénée. De cette der- nière, 40 livres suffiront pour l’ensemencement d’un acre ; mais, e balles, il faut en semer 34 mi- nots. Il faut enterrer cette semence assez profon- dément. En 1880, M. À. KR. J. Fust sema une petite pièce de sainfoin. Malgré les avaries que les ge- lées et les dégels lui firent subir, malgré sa des- truction partielle, ce qui échappa profita merveil- leusement au printemps, et le sainfoin fut prêt à être fauché dix jours plus tôt que le trèfle rouge du champ voisin. — 173 — Pour en faire du foin, on doit faucher le sain- foin quand les fleurs sont à la veille de s'épanouir. Afin d'obtenir un plus fort rendement des prairies semées de sainfoin, il convient de joindre à cette lécumineuse le fromental. Cette graminée se développe très vite et donne, dès la première année, un produit considérable ; la deuxième an- née, le produit diminue sensiblement et les plan- tes commencent à disparaitre. La quantité de semence à ajouter au sainfoin est de 10 livres. Si, par hasard, au printemps de la première année, après l’ensemencement, le sainfoin n’a pas l'air bien vigoureux, il ne faut pas désespérer. Si le terrain est libre de mauvaises herbes, le sain- foin reprendra bravement avant la fin de la belle saison, et, la troisième année, il occupera toute l'étendue du champ. Maïs (blé-d'Inde).—On a tant discuté les qualités de cette espèce de fourrage, dans les con- ventions de la société d'industrie laitière et dans les journaux d’acriculture, qu'il n’est pas néces- . æ 2 saire de nous étendre sur ce sujet. Mais on nous pardonnera si nous osons faire observer, confor- mément à l’opinion de M. Fust et de M. Tuck, fermier de MM. Dawes, de Lachine, Montréal, qui a toujours au moins cent cinquante bêtes à cornes à — 174 — surveiller, qu’un arpent en trèfle rouge et dactyle mêlés, fauché en vert, fera produire autant de lait et de meilleure qualité, qu’un arpent et demi de blé-d’'Inde vert. Nous ne parlons pas ici du blé- d'Inde destiné au silo, où les épis, presque mûrs, sont hachés et mêlés avec les feuilles et les tiges, mais du maïs vert que l’on fauche pour donner aux vaches dans le cours de l'été. Il ne faut pas oublier que le blé-d’Inde, avant l’époque du /ustré, n’est qu’un fourrage rempli d’eau. “Ce n’est qu'un moyen coûteux de faire boire vos vaches que de leur donner du blé-d’'Inde très vert,” dit M. W. Robertson, de la Ferme Expérimentale. On peut faucher le trèfle et le dactyle trois fois dans Île courant de la saison, et chaque coupe doit donner au moins six tonnes de fourrage vert, ou, en tout, dix-huit tonnes. Nous venons de dire que le blé-d’Inde fauché trop vert ne contient guère de matières nourris- santes ; il ne faut donc le couper que lorsqu'il est à peu près mür, mais alors une partie de sa tige est devenue dure, coriace, fibreuse, indigeste et ne saurait être profitable. C’est pourquoi 1l faut tou- jours donner la préférence aux fourrages verts mentionnés en premier lieu. Mais comme on peut être tenté quelquefois de faire usage de blé-d’Inde, et que le blé-d’Inde — 175 — _ est même presque indispensable pour le silo, il importe de connaitre celui qui est le plus nutritif. D'abord, on ne doit jamais employer que des plantes müûrissant parfaitement sous notre climat, si l’on veut en obtenir tout le profit qu’elles peu- vent donner. Pour cette raison déjà, le blé-d’Inde canadien doit être celui dont nous devons nous ser- vir. Ensuite, l'analyse a prouvé que notre blé- d'Inde canadien, surtout le Jaune ,est beaucoup plus riche que celui provenant des contrées plus chaudes. Le blé-d’Inde canadien cultivé à la fer- me expérimentale du Minnesota, doublait en ma- tière nutritive le blé-d’Inde américain. Et le pro- fesseur Groegman a démontré que le blé-d’Inde de l'Est valait deux fois le blé-d’Inde de l'Ouest. Le blé-d'Inde demande un terrain meuble, très fertile, riche surtout en acide phosphorique et en azote. On doit semer les grains à trois pieds de distance, ce qui fait à peu près un demi-minot à l’acre, si on veut avoir un fort rendement de bonne qualité. FOURRAGES VERTS MOINS UTILES QUE LES PRÉCÉDENTS. - Ce sont : L’avoine ; Les féveroles ; Les vesces : Les lentilles ; Les pois. — 176 — L’avoine, qu’elle soit donnée verte, ou sèche, à l’état de foin, le tige seule, ou avec le grain, ou le grain seul, diminue la sécrétion du lait. Il en est de même des pois. Les féveroles, (en vert), de même que toutes les espèces de fèves, ne doivent pas non plus être données aux vaches laitières, d’abord parce que ces dernières ne les mangent qu'avec répugnance et qu'il est bien connu qu’il ne faut pas forcer la satu- re, les animaux connaissant ce qu’il leur faut bien mieux que nous ; ensuite, ‘parce qu'il est admis gé- néralement que les fèves ont une influence nuisible sur les qualités du beurre, qu'ils rendent sec et amer.” (Extrait d’un ouvrage danois cité dans le rapport de M. G. À. Gigault). Les vesces ne valent pas beaucoup mieux; coupées ex vert, elles ne doivent être données aux vaches laitières que hachées et bien mélangées avec de la bonne paille ou de la balle d'avoine bien propre, parce qu'elles contiennent, de même que les lentilles, un principe amer qui nuit aux vaches et à la qualité de leur lait. Données à l’état de foin, plus mûres, elles ont d’autres inconvenients, dont l’un est de faire maigrir souvent les vaches. Il vaut donc mieux ne pas les employer. La lentille constitue un meilleur fourrage Fr or abtté dte. dét l'm à- MAT. — 177 — que la vesce, mais elle ne vaut pas les bons four- rages verts mentionnés dans cet article. MANIÈRE DE SERVIR LES FOURRAGES VERTS AU BETAIL.—On ne devrait jamais distribuer les fourrages verts au bétail sans les avoir passés au hache-paille afin de les po:voir mélanger très bien avec du fourrage sec, bon foin, bonne paille, son, tourteau de coton, de lin. De cette manière non seulement il n’y aura rien de perdu, non seulement la quantité de lait sera beaucoup augmentée, mais surtout la richesse du lait en crème sera beaucoup plus forte, et la santé de tout le bétail sera floris- sante, robuste. Enfin, c’est un des principaux moyens d'obtenir un bétail qui surpassera telle- ment le bétail des autres pays, que tous les étran- gers nous l’envieront. XVII, LES BELLES PELOUSES DFS PARCS ET DES GRANDS JARDINS GAZONS D'AGREMENT Le plus bel attrait des jardins et des pares, ce sont incontesiablement les pelouses. Celles-ci sont aux jardins ce que les tapis sont aux salons ; de là, selon M. Van Hulle, l'expression ‘un gazon comme un tapis.” Seulement, pour que cette expression soit applicable, il faut que l'herbe vienne bien et surtout qu’elle soit entretenue d’une façon tout à fait irréprochable. Dans notre pays, cela se rencontre rarement, tandis qu’en Angleterre les belles pelouses sont de rigueur, se voient pres- que partout. Tout amateur ayant visité ce pays a voulu, en rentrant chez lui, imiter les pelouses anglaises ; rarement il a réussi complètement, surtout avec si peu de peines ; car, en somme, nous savons que, là- bas, on est loin d’y mettre autant de soins qu’on serait tenté de le croire. On rase constamment, il est vrai, on roule, on tasse, on durcit les contours, mais c’est à peu près tout. Fh bien ! on le sait par MR 2: ‘ÈS Rs Æ En" Ga — 179 — expérience, cela est loin de suflire chez nous. Même en arrosant nos pelouses de temps à autre nous ne parvenons pas à les faire ressembler tant soit peu aux gazons anglais (english lawns.) Que de fois nous nous sommes demandé quelle pouvait bien en être la cause. Sans aucun doute, le climat, qui est brumeux, et ia nature du sol, qui est humide et calcaire, sont pour la plus grande part dans la réussite générale des gazons, chez nos voisins d'outre-mer. Sans doute, encore, la façon dont ils préparent leur sol, le choix de leurs herbes, l’entretien de leurs pelouses, tout cela se fait avec soin. Mais, encore une fois, quan- tité d'amateurs ont imité ces procédés sans succès complet, et surtout durable. M. Van Hulle, dans son Jardin qui n’est pas très étendu, (et l’on com- prend que, sur une aussi petite échelle, il est rela- tivement facile d'apporter tous les soins possibles.) est parvenu à avoir ce qu'on peut appeler un beau gazon. Cependant, à son vif regret, il n’a pu arri- ver à un résultat tout à fait satisfaisant. Il est vrai que son jardin est assez élevé, fort en pente, et que le sol en est léger ; mais pour une si petite étendue, ces défauts ne doivent pas être des obsta- cles insurmontables. Où faudrait-il donc chercher les causes de ces — 180 — demi-résultats ? Dans le climat d’abord, dans le sol ensuite, et enfin dans la manière d’opérer. Presque toutes les herbes aiment la fraicheur: non seulement aux racines, mais aussi aux feuilles ; il s’en suit que notre situation, ne répondant pas à ces conditions, péche par la base. Voilà la première et la plus grande difficulté, contre laquelle on lut- tera souvent en vain. Pour ce qui est du sol, plus il sera sablonneux, plus aussi il sera défavorable ; plus, au contraire, il sera argileux et mieux les herbes y réussiront, s’y étaleront surtout ; ce qui est l'essentiel. Ni donc, sur une côte aride et sablonneuse, il est presque impossible d'obtenir un beau gazon, une vallée basse et argileuse y est très propice. Cela ne suffit pas cependant : il faut encore bien préparer le sol et soigner les herbes. Le tassement Chacun peut observer qu'ordinairement c’est le long des sentiers, où la terre est plus dure, qu’on trouve le plus beau gazon ; ne pourrait-on pas en conclure que le sol n’a nullement besoin d'être labouré pour créer les pelouses ? Non, ce serait une erreur ; ii faut non seulement un labour, mais il en faut plusieurs, et même assez profonds. Seule- NE D: LEE 4 — 181 — ment il importe de laisser le sol longtemps s'asseoir, se tasser ; puis avant de le semer, il convient de le piétiner, de le rouler, de durcir les contours assez fortement pour que le talon de la botte n’y pénètre plus. Ensuite on continue la même opération à mesure que le jeune gazon lève et se forme. Qu'on ne se fasse pas l'illusion de croire pouvoir réussir dans une terre légère et sans consistance; non, il n’y aura de succès durable qu'autant que le sol aura été suffisamment durci et demeurera tel. Les contours des pelouses à créer ne pourront être durcis que s’ils sont en talus, même dans les terrains compacts. Ailleurs, il n’y faut pas songer. Que faire alors? On peut employer plusieurs moyens, comme de faire des bordures avec des tranches de gazon pris le long de la voie publique, en ayant soin de bien réunir les soudures, de les arrêter par des chevilles, et de les protéger contre la sécheresse, contre les rayons solaires, tant que le tout n’est pas pris en uné seule masse. Ça deman- de beaucoup d'ouvrage et de soins, mais c’est bien beau. N. B. Tout ce que nous avons dit touchant la création des gazons, moins ce qui regarde les contours, s'applique également aux prairies; cela va de sol. — 182 — Semis Quelques personnes ne sément que du ray- grass pur, qui forme, à la vérité, de jolis gazons ; mais pour la première année seulement, cette herbe ne résistant pas au climat de notre Province. Iiest donc préférable de semer un mélange spécial, si l’on veut obtenir une pelouse persistante. Ce mélange étant un composé de graminées et de légumineuse, forme un gazon beaucoup plus fin et plus serré que le ray-grass pur, ainsi que toute autre herbe, graminée ou légumineuse, semée seule, séparément; il résiste mieux à la sécheresse ; il dure également plus longtemps. M. James Fletcher, botaniste des Fermes Expérimentales, dans dans son Rapport pour 1892, s'exprime ainsi : “Nous sommes arrivés à la conclusion très satisfaisante que, pour créer de bons gazons en Canada, aucune graminée n’est à comparer avec le commun paturin des prés, qui garnit le bord des routes. Pour sa couleur vive, permanente, pour l’uniformité de la pousse et le moelleux de la texture, aussi bien que pour sa rusticité à toute épreuve et sa résistance aux mauvais traitements, il n’a pas son pareil. Il a aussi presque invariable- ment été désigné comme le plus beau par tous — 183 — ceux à qui on demandait leur opinion, soit qu'ils connussent les difiérentes graminées, ou non. On s’en procure facilement la graine, qui est peu coûteuse et presque toujours pure; car elle mürit avant celle de la plupart des herbes qui croissent parmi les graminées. A la fin de juin, quiconque veut s’en donner la peine peut, en une heure de temps, recueillir sur le bord d’un chemin assez de graines pour une grande pelouse. Au bout d’une semaine, cette graine sera assez sèche pour se détacher toute de la balle par le frottement entre les doigts, et on peut aussitôt la semer. Pour réussir à créer un gazon, 1l faut que le sol ait une bonne profondeur et soit bien drainé, Il faut labourer la surface, niveler, semer et passer le rouleau en automne. Au printemps, il faut de nouveau rouler. I] faut semer dru, afin que les feuilles pous- sent épaisses et fines, à raison d’au moins 3 à 34 boisseaux (minots) de graines de paturin des prés à l’acre, (la graine du paturin des prés pèse 14 livres au minot) ; on peut y ajouter + de livre de trèfle blanc. Si le sol est humide, on peut rempla- cer moitié environ de la quantité ci-dessus par la graine de l’une des nombreuses agrostides à feuilles fines, telles qu’Agrostis stolonifera ; mais la couleur de cette dernière est un vert de teinte — 184 — distinctement différente, et il faut se rappeler que l'agrostide, si elle convient mieux au sol, finira par supplanter le paturin. ” Dans les très grandes pelouses, pour enterrer la graine on peut employer une herse légère; on recouvre le semis d’un peu de terreau, si l’on en a à sa disposition, et on roule ensuite. Le semis d'automne est préférable au semis de printemps. | Le sarclage Bien que toutes les conditions ci-dessus aient été scrupuleusement remplies, et quelle que soit l'espèce de graines d'herbe qu’on ait semée, on verra peu à peu apparaître dans la pelouse, non seulement une foule de plantes qui ne sont pas des herbes et qu'il faut, par conséquent, arracher au plus tôt, mais aussi des herbes dont on ne peut tolérer la présence à aucun prix. De ce nombre sont le chiendent, et toutes les plantes indistinc- tement qui semblent vouloir dominer par leur végétation, ou être peu disposées à s’étaler, à faire gazon, comme on dit. Sauf à tasser de nouveau, il faut donc, au besoin, arracher hardiment tout ce qui ne convient pas, sans s'inquiéter des petits vides que l’on fait ainsi; ils se rempliront par la suite. Si, cependant, ces vides sont trop considéra- — 185 — bles, il y faudra répandre quelques graines ou, ce qui vaut mieux, y planter un petit morceau de beau gazon, qu’on trouve presque toujours, sans peine, le long de la voie publique. C’est déjà un grand point d'être parvenu à avoir une herbe, encore clair-semée peut-être, mais plus ou moins régulière et æmblant se plaire quelque peu dans le terrain. L’espèce d’herbe doit convenir au sol: cela est tellement important, qu’en Angleterre, des amateurs façonnent simplement leur terrain, puis l’abandonnent à lui-même. Comme toujours, ce terrain ne tarde pas à se cou- vrir de végétation. Alors, ils arrachent au fur et a mesure toutes les herbes qui ne conviennent pas. C’est ainsi que, dit-on, même dans les situations les plus défavorables, on débute pour former les gazons les plus beaux et les plus durables. Et de fait, nous n’en sommes pas absolument surpris. En effet, tous les jours n’avons-rous pas l’occasion de voir du beau gazon le long de la route, où aucun soin quelconque ne lui est donné tandis que, dans nos jardins, maloré toutes nos peines, nous n’arrivons qu’à un demi-succès ? On doit en chercher l’explication moins dans la com- position de notre sol, qui ne conviendrait pas à notre herbe, que dans la nature de notre herbe, — 186 — qui ne convient pas à notre sol. (Voir le troisième paragraphe, au mot semis.) La tonte Dans le principe, on ne doit pas songer à laisser monter l’herbe pour l'utiliser, du moins comme fourrage fané : 1l faut, au contraire, durant tout l’été, la raser très souvent avec une de ces ingénieuses machines tondeuses ou faucheuses pour gazon, qui sont aujourd'hui d’un usage général dans les jardins et les parcs bien tenus. On pourrait aussi enlever, partout où ils existent encore, ces écritaux si peu rationels portant: ‘“ Défense de circuler sur les pelouses”. Qu'on empêche de faire des sentiers à travers les gazons, ce que le public ne fera d’ailleurs pas quand l'artiste aura été assez bien inspiré pour tracer convenablement les allées,—soit; mais, à part cela, plus un gazon est piétiné, mieux il se portera, à moins qu'on ne s'attache à l’user litté- ralement. Si, en outre, il pleut assez souvent, ou si, à défaut de pluie, on arrose suffisamment, le soir tard, surtout avec un peu d'engrais liquide, on peut être certain d’une réussite complète. Les composts, les balayures, les boues et les limons Voici, d’après M. Van Hulle, ce qu'il y a de mieux à faire, indépendamment de ce qui a été * ir F0 — 187 — recommandé ci-dessus, non seulement pour créer une belle pelouse dans les situations favorables, mais encore pour lui donner de la durée, même dans de très mauvaises conditions : “ Ne pourrait-on pas attribuer, en très grande partie, la beauté du gazon le long de la voie publique à la poussière que le vent y chasse et qui recouvre et abrite constamment les racines supérieures, les plus importantes, au fur et à mesure, pour ainsi dire, qu’elles se forment, tandis que, dans nos pelouses et nos jardins, ces racines supérieures sont rôties par le soleil? Dans LT «+ DAT l’affirmative, —et nous croyons que cela n’est pas douteux, —il sufhrait d'imiter plus ou moins ce qui se passe dans la nature, c’est-à-dire de répandre de temps à autre une légère couche de terre sur le gazon. Il va de soi que, plus cette terre sera fertile ou substantielle, mieux cela vaudra; toutefois, au besoin, et durant l'été surtout, toute terre, quelque légère qu'elle soit, doit produire un excellent effet. Tâchons donc d’avoir toujours quelque part en dépôt un immense tas de terre et chaque’fois que, par ci par là, une place laisse à désirer, répandons-y environ quatre lignes (un demi pouce), de cette terre, durant tout l'été. ‘“ La grande saison, cependant, pour appliquer aux pelouses ce soin important, c'est l'hiver. ° A" — 188 — Charriez donc sur votre gazon, durant les mois de décembre, janvier ou février, soit du fumier quel- conque, soit des balayures de rues, soit ce qui surpasse tout, des boues de dragages ou limons des cours d'eau.*% Quand ces boues sont bien grasses et qu'on continue à en mettre tous les hivers à l'épaisseur d’un demi-pouce, on finira par avoir un beau et durable gazon dans les terrains les moins propices ; nous sommes même d'avis qu’il n y a que ce moyen pour réusir. C’est que la plupart des autres ingrédients organiques auxquels on recourt d’habitude, se décomposent et, par conséquent, s’en vont totalement, tandis que le limon, tout en engraissant, consolide en même temps le sol par les substances minérales dont il est composé et qui restent acquises. ‘ Il importe donc d’amasser du limon, durant l'été, par exemple. Laissez ces boues s’esswinter (se ressuyer) d’abord ; remuez les deux ou trois fois à un mois d'intervalle et, l'hiver venu, conduisez et répandez-les sur les pelouses sans vous inquiéter beaucoup si elles restent en grosses croûtes. Vers le commencement d'avril, passez sur votre gazon avec la herse ou le rateau, et la boue d'autrefois s'émiettera d'elle-même et constituera à ]a surface du gazon une légère couche de terre grasse, à travers laquelle l'herbe ne tardera pas à pousser, à (*) Quand aux boues et limons des fossés d’égouttement, qui contiennent toujours beaucoup de graines de mauvaises herbes, on ne peut les employer qu'après en avoir fait un compost (avec de la chaux, cendres, etc.,)—suffisamment muri pour qu il n° Y me plus de graines vivantes. 5) — 159 — devenir vert foncé et à être de plus en plus serrée. Roulez, tassez, consolidez alors et le gazon et les contours de rechef, entretenez bien la tonte, et, peu à peu, vous formerez un gazon indestructible. Il va de soi que, dans les années très sèches, il devient nécessaire, à moins de voir souffrir plus ou moins la pelouse, d’arroser le soir. Ilest vrai encore qu'administrer un peu d'engrais liquide par un temps pluvieux ne peut qu'être favorable : mais le plus grand point, c’est de /imoner, si nous pouvons employer ce terme, tous les ans quelque peu.” Nous venons de dire que le temps le plus propice pour transporter ces boues sur les pelouses, est l'hiver. En voici les raisons; la première, c'est que par là on évite de briser le sol des pelouses avec les roues des voitures d'été, qui fouleraient trop violemment et trop inégalement le terrain ; ensuite, et c’est la principale raison, parce que l'hiver, sous notre climat rigoureux, est le meilleur scarificateur (pulvérisateur), qui, le printemps arrivé, a achevé son travail et laisse, en se retirant, un engrais admirablement préparé pour être répandu sur les pelouses. De fait, c’est le printemps, de bonne heure, avant la reprise de la végétation, qu'il convient de limoner les pelouses. J, B, PLANTE. à on 504 FRREL f- LR Ÿ- ; #2 PL e ” TABLE DES MATIERES À A. TRS are à DRE DE TER LT SPP R LIEN SETRNES 13 nissement............ Fais du sera Revenons 89 élevée Au RE ee se red = 12-50 DABUNALTO. à css use EG der Pre R ESS 19-24-51 e en vert........ TORRES BR DE PS EDS fs D 115 + B. | OT OPA ER ETS RES RARTA dei rie 104 RTE Dee grandes feuilles .…. SRE RS PERTE RE 20-24 SAR ERP EC SR AA R 104 2 _ e doux. Press soesspesrseubervesrren ss... ss... .. _ inerme. secs... rotte sauvage IR REE PA RO EE NP CL _ FER RE LU NSP RTS “2 ..... itions climatériques des cultures fourragères. ss... Du ce HR TRES PEER NT PES es préparatoires........... LENS CONTES E 20-24 52-163 15 13-24 31-98- 112-188 41 20 : x 7 104 10 24 20 10 91 HSE QEES D: es 2 ire Dactyle.......... Res RES LE 19-23-29-39-40-43-45-52-138-163-169 Défoncement............... deg 2 A ne PASSE ATOS 102-103-111 £ Bramaré :: Motonet on De RS RÉ ERSRS ES | | E. Engazonnement naturel .....:...: .....4....7500 1 “HE Engazonnement naturel perfectionné............ | RE Engazonnement artificiel ....................... ....... ED RU ose na du Learn que AT ME ee CEE ER - 95-100 Engraissement du sol...... Pete su 6n 5 VIS CARE 36. Enbrotièn des prairies. 2 Moatuens cr 122 BHBETITOS. 15 RE. LIN PR RE TTC, PER eee RS 20 NE 5 FOR OS PATNRE APRES Le: DEP N Ce 44 Exposition du champ...... an es Sol ae LES e PSS TS LION EE 36: 7. 228 F'auchage des prairies - 2.541: 151-153 DÉRMSOR:-2T3. 4 27e. scrérrante que ENCRES ES Re TR TETE RE CET Le done TORRES ne | Fétuque des DÉ68.:-2.. ie Eden cC 19- et RE Fétuque ovine .... ....... séccur sde. o eee sc 2 Se08 08e Fétuaquée duretfe...".:.:..0.4 02.0 e22. 200000 53 . Fétuaue élevée........ RE SRE af ce SAVE Terre À HeVerDies.: 7. Si ICS. eh 22 OS RE 175 Hibale dés PBEÉS EE es, Air, SAR Eee 29-31-36-39-40-44-46 Flouve odorante......…...........::..:...... 2.400 11-13-19. FOR Re PRES NE LT Te PRESS STATS MEET ÉOEEE 14 Fourrages verts. AR RE RSR ES ec se 8 > SR RTE 161-163 FrOMeRE ES ENS sr Mon see + 12:13-29- 39-40-43-45-50 Fur LP RCE, Ne SITES REA RE % G. Gien 0e Rte et ITS RER pe: LE + Éaléope-des champé 2... 2 Lo 200 is. 5 Gazons d’ornement...... sbNsctatuens Les SE ARE Gosse dos PTÉB ser dener s2 50207238 EUR soie ce 13 DU Ta diese à ë= 34-46-50 144 des prairies. LEE Me Ne SE ARE RENE» D 124 | ie EN RS Te Ron 11-13-19-20-21 M usés... 1.0 AA Em AE MURS ..... 29-31-34-57 mineuses (petites]............ PAS REA EE: 43 re... nn nn _s...... 13-23 27-28-31-163-166 33 31 SR rennes RNA RE 20 nges de graines ASE ER RERENTONeE PE 258 6? 8 nges pour prairies PORT De 7 a 70 RS . ir LRO 19h PRE RE ER TL Te IP PL EM PEL al SE DE * ru À , " ae # 5 Der ” 4 À ÿ + ed =: xs #4 PE OM dé prb EE LE RS JE 13-20-24 are Ke: pofite 21 RE RS NE PS sal ise se RCE Ovaire............. : | ss... nn nn nt Dotrm nantes. PROPRES ner NET se ue es SLTÉ CT ERE PS. A 131945 Paturin comprimé. METRE Patarin Hrdit 2 US RU Re Er ee Pattrin e0mmuUR::.; 24e ER RS 5 ct A Paturin des prés... RESRPEEST FE CN RE sense PAAHPOIS Se nee de Cons ch Sete rico < Pelouses......... FerBsif'anp. 5.2 AN LE SRE PE AR ARE PRE 28 Petite oseille.. PARA PERS RARE AR Re 12-13-24 Pissenlit....... Sade MURS RUE pires see Plâtre. PR RER Re He Se 3e MS PE NT. me ir ET DÉRSI T4 «sed es Quant À mer. 1. LS RER ar sec Sde ‘ Quantité de semence à l’acre (en livres et onces). oi Quintefeuille...... en ER SRE CU ES AGE cereeesess K. Ray-ÉrAS HOPIIis se = LL. dore ART - Ray-grass d'Halie =... id ner .. Réduction de la culture des céréales............ Se : Renoncule rampante..... PE PPS evT #4, _ ee e  4 127 ‘ à: ECM is NA SET TA *e +. pis Er mn ? RES LE Me - af : Re NE Pie Îi AE à Lt RU, à C4 = CL eQ « LE + “ne A Le : - + Es a 2 ; & F L Fe 5 = — a M AO LT ours dose dos on RÉ RANEAT 13-20-34 e persicaire...... LARMES ARE RUES AB € 13 jon Au SOI. ............ssvosesssesses. SE TT € 106-110 e des prairies..............ss.s... RE PUR 2e 122 : se 163 née vieille, légère, ete ........ ..... ........ RE 37 C once saine, fraîche, pleine et pesante.............. 37 ge en terre forte.... ........ Er PRES PE 118 _enterrelégère.....…. SPA NAN CRT Te re sde graine de foin......... LEE SEE RES PRES s 18 A iéorie et calcul des mélanges.............. PS RATES 27 rèfle a1sique (hybride) da» VIA ae DENT) RUE 31- 94-39-40-59 es et graminées....... .... :--.…. rase “ssv4t 40-62 e blanc........ PPT TUE 54 mat DER 13-14-16-17-59 'jaune................ RES PE TL LOL . .…. 11-29-3446 TOUSE....son.s.. te 13-14-19 -23-27-28- -31-34-38-39-40-58-169 V. à Lence UD... de DTATDI S de » Ppnis av: sareenrr een A (Ipin des prés... .… 19-44-45-47-54 Les bois... se. Le sie se © se TENEILIEL .. ..... LE un “or ln / PL, TÉ12 1f Fr# OO 19/99 / LL 6 4, VÉLÉLÉ, PLLÉÉL, HU, LAN 4 D RALIITÉ " #4 # 0 W, LP, : LATE, A) LALLÉÉ, LS, LÉ WELL WE, VD, / # / # 1f. f LD LD # 2 7 #