^. m T< ty^i DE LA FECONDATION IIANS LKs CRYPTOGAMES i^S?-|@^ ■•••ésoBBléc au Concoiars poiii* ragi*és;ation (SECTION D'HISTOIRE NATURELLE) ET SOUTEME K LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE l'ARIS PAR LÉON VAILLANT I). M. P. .*} ^ Licencie es scienres naturelles, M>inl»rf de la Société île R ologie, de la Société pliilomaliqiie, de la Société fîéolofiique de France, de la Société d'AnlliiopoIogie, Memlii.' correspondant de l'Académie d'Arras. LIBRARY NEW YORK BOTANICAL PARIS F. SAYY, LIRRAIRE-ÉDITLUR 2î. RUF. nVBTfFFlIIHF 1 8G3 ^ JUGES MM. DEiNONVlLLIRR-, Prés. BAILLON, Sccrèi. BALARD. BOrcnAHDAT. CHATIIS. MM. OAVAUHt'i, LONOET. ROBIN. wrnTz. % CANDIDATS l'Iiyttiqur. I^LSLÉONET. DESPLATS. MORIN. Relouées iialiirt-lli'.**. I l'IiariuacoluKii FOliRNlER. DE SEYINES. VAILLANT. HEBERT, NAOIET *,iii«. — A I'abkm, iiii))rimcur de h l''.'i(ulU' de iMidccino, rue Monsicur-lc-l'iiiitc, il. A M.M. E. MLSSAT, BUUJLILLO.N, Ali'H, MIL.NE-BLWARDS , Paul BI UT DE LA FECONDATION l,brary NEW YORK DA.s BOTANICAL GARDEN. LES CRYPTOGAMES INTRODUCTION Parmi les points importants de l'histoire natu- relle que les recherches des savants modernes ont particulièrement fait progresser, la reproduction sexuelle des cryptogames peut être citée, à juste litre. Bien que Linné , l'auteur de la nomenclature moderne, eût, en quelque sorte, pressenti ces dé- couvertes, comme le prouve assez le nom qu'il imposa à ces végétaux, cependant queh|ues-uns de ses successeurs ne crurent pas devoir adoi)ter cette g idée et allèrent même jusqu'à regarder ces êtres ^ comme comi>létcment agames. A la fin du siècle '^dernier et au commencement de celui-ci, le jour > 1 CD — 2 — commeiira ccpeiulant à se faire sur ce [)oiîit, al les travaux de Yauclicr, de Lamouroux, de Palisol de Beauvois, etc., s'ils ne jugèrent pas complètement la question, au moins portèrent les esprits dans une voie meilleure. Mais c'est surtout dans les travaux des auteurs contemporains que l'on doit rechercher les documents les plus précieux. Nous aurons l'oc- casion, dans le cours de ce travail, d'indiquer les patients observateurs qui ont le plus contribué à élucider ces questions, aussi ne croyons-nous pas devoir ici nous appesantir sur leur énumèra- tion. La marche que nous allons suivre sera plutôt analytique que synthétique, nous y sommes con- traint et par la nature môme du sujet, et par la nature des travaux qui s'y rapportent. D'une part les cryptogames forment un certain nombre de classes assez distinctes pour qu'on ait cru pouvoir admettre entre elles une différence presque égale à celle qui sépare la grande division des végétaux phanérogames en dicotylédones et monocotylé- dones, on comprend donc a priori qu'on doive les examiner les unes après les autres. D'autre part, ces questions sont encore assez peu avancées pour que chaque travail ne puisse guère être considéré que comme une monographie d'une ou quelques espèces examinées par l'auteur, aussi aucune vue d'en- semble ne paraît-elle, jusqu'ici, avoir été tentée. Nous examinerons donc, au point de vue de la fécondation, chacun des groupes isolément en nous — 3 — basant sur la division la plus généralement adoptée, qui partage les cryptogames en dix ordres : 1° Algues, 6^ Characées, 2" Lichens, 7" Fougères, 3° Champignons, 8° Équisétacées, 4" Hépatiques , 9° Lycopodiacées, 5^ Mousses, 10'' Rhinocarpées. Dans chacune d'elles nous aurons un ou plusieurs types à étudier, sauf pour quelques-unes où nos connaissances sont encore fort bornées. Ce n'est qu'après ces études préparatoires que nous pour- rons tenter d'établir, non pas une généralisation, mais plutôt luie comparaison entre ce que peuvent avoir de commun les phénomènes. Nous serons souvent obligé de décrire avec les organes de la génération sexuelle les parties qui concourent à la génération asexuée, laquelle existe dans tous ces végétaux, ces questions étant parfois difficilement séparabies dans l'état actuel de la science. Avant d'aborder notre sujet, faisons remarquer que les termes employés dans une des divisions pour désigner certains organes ne devront être regardés que comme s'appliquant à celle-ci, c'est un fait important à noter dans l'étude des végétaux infé- rieurs. Les cryptogamistes ont souvent non-seule- ment formé les mots avec une prodigalité des plus exagérées, mais, soit par suite d'interprétations fautives que la science n'a pas confirmées, soiti)ar 4 Il lie incurie fâcheuse, un même nom, pris dans une classe, a été transporté dans la classe voisine avec lin sens tout différent, et s'appliquant dans chacune d'elles à des organes non assimilables. Une simple révision de cette nomenclature serait sans doute fort utile, mais on ne saurait songer à l'entreprendre dans un travail de la nature de celui-ci, nous nous bornerons donc à prendre les termes usités par les auteurs en cherchant toutefois, autant que possible, à choisir ceux qui nous paraîtront propres à éviter le mieux la confusion. CHAPITRE PREMIER. ALGUES. Ces végétaux ambigus, puisque pour quelques-uns d'entre eux les savants ne sont pas encore fixés sur la place qu'ils doivent occuper dans l'un ou l'autre des règnes organiques, ont de tout temps attiré l'attention des naturalistes, tant par leurs formes souvent bizarres que par l'éclat des couleurs dont la plupart sont ornés. Toutefois, en ce qui concerne le point spécial dont nous avons à nous occuper, c'est dans les travaux de ces vingt dernières années à peu près qu'il faut puiser tous les renseignements précis sur la question de la fécondation. Au reste, ce fait résulte nécessairement de l'imperfection des moyens d'investigation que les savants ont pu avoir pendant longtemps à leur disposition. Les travaux de Vaucher (1803), de Lamouroux (1805), de Léon Leclerc (1817), sont surtout des- criptifs, bien que donnant quelques renseignements sur le mode de végétation des -algues tant marines que d'eau douce. En 182^, M. Gaillon publia quel- ques recherches et observa fort bien les mouve- ments des spores mobiles (zoospores), mais les — 6 — idées bizarres de ce savant ne sont guère propres à élucider la question ; il voulut voir dans les con- ferves une réunion de ces spores soudées bout à bout. Au reste, cette idée ne fut guère adoptée et défendue que par M. Desmazières {voy. Lettre sur l'animalité de quelques hydrophytes et des myco- dernies en particulier ; 1 828). Vers la même époque, M. Unger, par des observations directes, fit bien connaître la germination des zoospores qu'il regar- dait, suivant une opinion généralement admise à cette époque, comme des êtres passant alternati- vement de l'animalité à l'état de végétation. Tous ces travaux tendaient à faire présumer que dans les algues le système unique de reproduction était dû à ces spores se formant évidemment sans le concours des sexes, et assimilables plutôt aux bourgeons et aux bulbilles des végétaux supérieurs qu'aux graines. Ces idées sont celles qui paraissent dominer dans les premiers écrits de MM. Agarth, Montagne, Decaisne. Cependant on savait déjà que pour les Zijgnema existait un véritable accouple- ment, et les travaux de M. Morren, sur les closter- riées (t83G), alors flottant entre le règne animal et le règne végétal, avaient montré la présence pro- bable des deux sexes chez les végétaux inférieurs. Mais, à partir des travaux de M. Decaisne sur la classification des algues et des corail ines (1812), des travaux faits en collaboration avec M. Thuret (18^5) sur les arthéridies et les spores des fucus, du mémoire de MM. Derbès clSoiier sur les organes reproducteurs des algues ^1850), la complication organique qu'on reconnut alors dans ces êtres in- diquait déjà clairement chez eux l'existence des sexes. La confirmation exj)érimentale de la fécon- dation fut donnée par M. Thuret en 1853, et depuis les travaux de ce savant, ceux de MM. Pringsheim, Colin, de Bary,Pctrowski, etc., sont venus corroborer cette donnée première et la rendre l'un des faits les mieux acquis à la science. Pour exposer les observations apportées par ces savants nous prendrons l'ordre naturel et non l'or- dre historique, en suivant la division généi'alement admise qui partage les Algues en Zoosporées, Fu- cacées et Floridées, en faisant remarquer toutefois que cette classification doit être regardée comme fort imparfaite, car, même en adoptant les idées qui ont dirigé dans son établissement, il est difficile souvent de savoir à quel groupe rapporter une plante donnée; mais, si l'on fait intervenir les idées acquises dans ces derniers temps, elle devient com- plètement insuffisante. Parmi les Zoosporées, le développement des Con- fervcs, qiH constituent un des types les mieux dé- finis, a été fort bien étudié en particulier dans le Sphœroplcn minv.Una (Agarth), sur lequel M. Colin (1855) a donné des détails très-circonstanciés. Cette Algue se trouve dans les eaux douces où elle forme d'ordinaire des amas de filaments verts en- trenvMés les uns avec les autres , comme on l'ob- serve fréquemment dans les végétaux analogues de — 8 — nos ruisseaux. Dans certains cas, la surface prend une couleur rouge vif due à la présence des spores fécondées dont nous aurons à jiarler tout à l'heure. Si l'on examine à un grossissement convenable la structure de ces filaments, on voit qu'ils se compo- sent d'une série d'utriculcs allongés placés bout à bout, ou, si on le préfère, que le tube est subdivisé de distance en distance par des cloi- sons qui le partagent en loges où vont se pas- ser les phénomènes que nous allons passer en re- vue. La matière verte qui se voit dans ces loges ne les remplit jamais uniformément, mais de grandes vacuoles ti'ansparentes et allongées la séparent en espèce de diaphragmes qui subdivisent la cellule, et contiennent eux-mêmes des vacuoles plus petites avec des grains de chlorophylle. Suivant que dans celte cellule doivent se produire des éléments mâles ou anihérozdidcs, ou qu'il devra s'y former des élé- ments femelles ou spores, suivant, en un mot, que la loge deviendi'a une antliéridie ou un sporange. le dévelopt)ement i)réscnte des modifications impor- tantes. La manière dont se forment les anthérozoïdes est fort exactement connue. Suivant M. Cohn, on voit les diaphragmes verts, séparés par les grandes vacuoles trans|tai"entes, changer d'aspect, la matière verte et les grains de chlorophylle disparaissent, et le tissu j)rend une teinte rougeàtre orangée toute différente, les petites vacuoles qui se trouvaient dans les diaphragmes subsistent sans subir aucune — 9 — modification. Un peu plus tard, on voit la matière orangée se partager en linéaments, en granules, et, finalement, se résoudre en une multitude de corps claviformes, jaunâtres à leur partie renflée, transpa- rents à leur partie amincie ([ni a reçu le nom de rostre, et portant sur cette dernière deux fila- ments vibratiles au moyen desquels le petit être peut se mouvoir d'abord dans l'anthéi'idie qui le contient, et plus tard à l'extérieur ou dans le spo- range. Ces corpuscules mesurent environ 0'""',008 en longueur. Nous devons faire remarquer que le mode de fractionnement de la matière qui les pro- duit, laquelle paraîtrait se partager primitivement dans toute son étendue, mérite de fixer l'atten- tion. Si la cellule doit produire un sporange, les phé- nomènes sont tout différents. On voit d'abord les vacuoles se subdiviser et la matière verte ne forme plus des diaphragmes, mais se trouve répandue tout autour des vacuoles dont le diamètre , réduit par le fractionnement, n'est plus assez considérable pour occuper tout le calibre de l'article. Les grains de chlorophylle subsistent également et se rassemblent en plusieurs masses écartées les unes des autres et disposées en série suivant l'axe du végétal. La ma- tière verte se rassemble autour de ces masses comme autour de centres de développement, d'abord en amas irrégulièrement étoiles, plus tard il s'y adjoint une matière transparente, et la forme géné- rale devient ovoïde; le volume ne paraît avoir rien — io- de bien fixe à cette époque. Enfin ces masses devien- nent égales entre elles, se rassemblent en sphères parfaitement régulières; la matière verte, d'abord disséminée sans ordre, se multiplie et occupe toute la substance, sauf sur un point où existe une sorte de calotte transparente qui n'est peut-être pas sans imporlance. Ces sphères molles et élastiques, dé- pourvues de membrane propre, constituent les spores, alors non fécondées et par suite improduc- tives, auxquelles M. Cohn a donné le nom de spores primordiales, nom qui peut leur être con- servé. La grosseur moyenne de ces spores est de 0™",0(7à0™"\022. La formation des anthérides et des sporanges paraît pouvoir se produire indifféremment dans une cellule quelconque prise isolément. Il s'ensuit qu'en con- sidérant la suite des cellules qui composent un fila- ment comme un individu, idée généralement ad- mise, le sphceroplea annulina doit être regardé comme monoïque. Pendant que le contenu des articles a subi ces profondes modifications, la paroi propre du végétal s'est altérée d'une manière peu sensible en appa- rence, mais d'une façon très-importante quant aux résultats physiologiques. On voit certains points de cette paroi se [)erforer par une sorte de ré- sorption ; les ouvertures produites par ce phéno- mène, irrégulièrement placées et dont le nombre ])Our chaque cellule varie de deux à six, ont un diamètre movcn de ()""",001 à 0'""\007 et deviennent — 11 -^ particulièrement visibles lorsqu'on a coloré la paroi par l'action de l'iode et de l'acide sulfurique. Ces ouvertures, qui se produisent aussi bien sur les an- théridies que sur les sj)oranges, sont destinées à favoriser l'acte de la fécondation en permettant à l'anthérozoïde de venir se joindre à la spore pri- mordiale. En effet, peu de temps après qu'elles se sont produites, on voit les anthérozoïdes qui s'agi- taient faiblement dans la cellule sortir de celle-ci; s'ils en trouvent l'ouverture obstruée, on peut les observer pendant des heures entières cherchant à vaincre l'obstacle. C'est par l'extrémité du rostre que commence le dégagement de l'anthérozoïde qui au reste, chez toutes les algues, se meut toujours de cette façon, c'est-à-dire l'extrémité ciliée en avant; une fois libre, ses mouvements prennent une agilité plus grande, et il cherche à se diriger vers les ou- vertures des sporanges, il les traverse comme il a traversé celles de la cellule productrice et peut alors se mettre en contact avec la spore primor- diale. C'est toujours parle rostre que l'anthérozoïde touche la spore juMmordiale, et c'est toujours aussi dans le point spécial de celle-ci dépourvu de matière verte que nous avons signalé plus haut. Plusieurs anthérozoïdes peuvent se fixer à la fois sur une même spore primordiale. Peu après le con- tact du rostre, le corpuscule s'appliqiie par sa face latérale et perd sa forme en se liquéfiant en quelque sorte, si bien qu'il paraît se fondre dans la spore, toutefois certains corpuscules rougeàtres qu'il con- — 1-2 — lient restent visibles à la snrface et paraissent rester étrangers à la fécondation. Une fois fécondée la spore primordiale, qui doit alors prendre le nom de spore proprement dite, subit des modifications que nous devons brièvement signaler. Le premier phénomène consiste dans l'ap- parition d'une membrane externe, bien visible, à laquelle ne tarde pas de s'en adjoindre une seconde qui présente des prolongements externes irrégu- liers, et enfin une troisième qui reste simple ; la première est rejetée. Le contenu change de couleur et devient rouge vif, ce que nous avons déjà signalé plus haut, en parlant de l'aspect de la plante en général. C'est vers cette époque qu'a lieu la dissé- mination par simple désagrégation de la membrane du sporange. La spore devenue libre ne donne pas naissance directement au végétal, mais, par un fait habituel chez les Algues dans le produit fécondé, elle fournit des Zonspores. On voit en effet son con- tenu se segmenter d'une façon régulière en 2, 4, 8, etc., parties, qui chacune donnent naissance à un corpuscule à couleurs vives, de forme un peu variable, pourvu de 2 cils flabelliformes, et qui se meut dans le liquide à la manière des Anthéro- zoïdes dont nous avons parlé plus haut. Au bout d'un temps plus ou moins long suivant la saison , la zoospore/qui a perdu ses cils, germe en donnant naissance à deux prolongements opposés qui la métamorphosent en un tube dont le cloisonnement successif reproduira la plante mère. — 13 — Tel est le cycle coin[)let (|iie |)ai'coiirt le Sphcero- plea anmilinn dans sa rcprodactioii. Il est possible qu'en outre, comme chez beaucoup de végétaux voisins, la plante soit susceptible de produire di- rectement des zoosporcs, mais nous n'avons pu trouver de renseignements à ce sujet. Dans les Ilydrotictyon, genre où M. Pringsheim a étudié avec grand soin la reproduction par zoos- pores (1860), aucun phénomène relatif à la fécon- dation n'a été signalé juscpi'ici. Remarquons toute- fois que les organes reproducteurs mobiles sont de deux sortes distinctes et par leurs dimensions qui les avaient fait désigner sous le nom de macrogoni- dics et microgonidicfi par Alex. Braun et par leur mode de développement ultérieur. Les premiers sont des zoosj)orcs à développement prompt et di- rect; les seconds au contraire, outre la longueur du temps qui peut sépai'er l'instant de leur émission de celui de leur dévelo|)pement, d'où le nom de zoospores permanents ou chrn]uzoospores (Pring- sheim) qui leur a été inq>osé, ne reproduisent pas directement le végétal, mais produisent dans lenr in- térieur de véritables zoospores. Or ces deux carac- tères, développement à longue i)orlée, production endogène de bourgeons mobiles, caractérisent gé- néralement les spores dues au concours des sexes. On pourrait donc présumer que chez ï llijdrodiclijon ulricuUuum qui a servi aux recherches de M. Pring- sheim existent des organes sexuels; mais, en l'ab- sence de faits positifs, les considérations sur les- - 14 — quelles nous nous ap])uyons ne peuvent conduire qu'à une simple hypothèse. Chez les Nosioc, que leur ahondance a fréquem- ment l'ait examiner par les cryptogamistes, la géné- ration sexuée est encore inconnue, et les recherches (le M. Thuret (1844) n'ont rien fait connaître sous ce rapport. Il en est tout autrement chez les 5/?/ro- cjyra, les Vaucheria, les C/osicrhnn; ce sont môme ces végétaux qui, on peut le dire, ont donné l'éveil sur la reproduction sexuelle des algues, et le carac- tère le plus frappant de cet acte, l'accouplement de ces êtres, avait paru assez important à M. Decaisnc, à une certaine époque, pour qu'il crût devoir faii'C, dans les Algues, une division spéciale pour ces vé- gétaux sous le nom cVAfgœ synsporeœ. Depuis la dé- couverte de la sexualité des conferves ce caractère a perdu de sa valeur, et cette classe ne mérite pas d'être conservée. Nous ne nous appesantirons pas sur les phéno- mènes de la fécondation chez les Zygnema et les Spirogyra. Chez les premiers, deux fdaments com- j)arables en tout à ceux des conferves étant placés l'un à côté de l'autre, deux cellules qui se corres- ])onden t aune mèmehauteur s'envoient mutuellement un prolongement, les extrémités se soudent, le dia- phragme qui sépare les cavités disparaît, et le con- tenu de l'une passant dans l'autre, il y a formation d'une spore résultant du mélange des deux matières. La spore se développe dans l'une des cellules con- juguées sans qu'on sache bien j)récisément s'il y a - lo - ' oplioii pour runc ou l'autre, ou si le développement peut se faire indifféremment dans chacune d'elles, hypothèse qui paraîtrait la plus conforme aux faits, et mérite de fixer l'attention au point de vue de la sexualité en général. Dans d'autres plantes du môme p^enre il paraît ne pas y avoir conjugaison, suivant M. Thwaites, et le mélange des substances aurait lieu entre deux cellules consécutives d'un même filament par résorption de la cloison qui les sépare. Chez le Mougeoiia genuflexci, appartenant à un genre très-voisin du précédent, M. Itzigsohn (185G) a observé un phénomène un peu différent. Après la conjugaison des deux filaments voisins, chacune des deux cellules forme, au point où la réunion s'est opérée, une petite éminence que l'auteur appelle verrue nuptiale. L'endochrome s'y ramasse et se divise en deux corps verts, l'un globuleux, l'autre étoile, bientôt pâlissant, et que l'auteur nomme astérosphérie, l'autre recevant la nom de globule sporigène. Celui-ci forme, en effet, la spore qui ab- sorbe sans doute l'autre; car à la maturité il a tou- jours disparu. La spore sort de la verrue et se divise en 2, 4, 8 et même IG sporules filles qui reprodui- sent la plante mère. Quant aux Spirogyra , l'auteur que nous venons de citer a rapporté, en 1852, une observation (pie des recherches plus récentes, en 1856, paraissent confirmer et qui méritent d'être prises en considé- ration. Il aurait vu, dans ces végétaux, de petits filaments spiraux contenus primitivement chacun — 16 — dans une cellule mère. Ils sont souvent [groupés en ])etitcs masses arrondies, ce qui leur a fait donner, }3ar M. Itzigsohn le nom de spermaiosplicries; ces fdaments, sans rentlement, sans cils visibles, sont d'une grande mobilité. Ces corpuscules qu'on doit, sans nul doute, rapprocher des anthérozoïdes des autres algues n'ont ])as, que nous sachions, été signalés dans les genres précédents des Synsporés. Nous nous appesantirons davantage sur la re- production sexuelle dans le genre Closterium, sa [)osition dans la série organique paraissant peut- être encore douteuse à quelques naturalistes. Les |tliénomènes dont nous allons parler, en les rappro- chant complètement des Algues synsporées, ne doivent pas peu contribuer à les faire placer parmi ces végétaux, comme l'admettent au reste la grande majorité des botanistes modernes. Ces êtres, remarquables par leur enveloppe sili- ceuse, sont connus dej)uis fort longtemps, puis- qu'ils furent signalés par O.-F. IMiiller, en 178C; depuis ils ont été fréquemment examinés, mais le travail le plus iin|)ortant dont ils aient été l'objet l>arait être celui de M. Morren ^I83C^ qui les a étu- diés avec très-grand soin. Depuis celte époque on s'est souvent occu[)é de ces êtres au point de vue descriptif, particulièrement en ce qui concerne leur envelopi)e solide, mais un petit nombre de savants se sont livi'és à l'étude de leur organisation. Nous devons ce[)en(lant citer les noms de Thwaites , de Bary, de Focke. - 17 - Loi'squ'uiii'ClostériesedcveIopi»c,oiivoil la spore qui lui donne naissance se polariser, suivant l'ex- pression de M. Morren, c'est-à-dire que son con- tenu coloré ou endochrome, se rassemblant dans la zone médiane, laisse à ses deux extrémités des es- paces plus clairs, la cellule s'allon(>;e, et bientôt se produit une ligne blanchâtre qui la ])artage en deux cônes égaux ou inégaux. M. Morren croyait que ces derniers étaient seuls susceptibles de conjugaison; les recherches modernes ne paraissent pas avoir confirmé le lait |)Our toutes les espèces. La Closléric se divise bientôt en deux parties réellement dis- tinctes, une cloison se produisant au ])oint précis où se trouve la ligue blanche médiane; elle |ieut alors être comparée à une conferve à deux loges. Ses dimensions augmentent et la matière verte qu'elle contient s'accroît proportionnellement; en même temps, dans chacun des espaces vides laissés aux deux pôles, on voit se dévelo[)per une cellule qui grossit rapidement et dans laquelle se l'orme une grande (piantité de corpuscules rougeàtres. Arrivée à un certain degré de développement, cette cellule se segmente et chacune des cellules se- condaires se développe comme celle qui lui a donné naissance en se remplissant de corpuscules colorés, de telle sorte qu'au bout d'un certain temps on peut en distinguer un assez grand nombre dans l'in- térieur de la Clostérie. M. Ehrenberg, considérant ces êtres comme des animaux, voulut voir dans ces points rouges les yeux qu'il avait rencontrés ayant 2 — 18 — cette teinte chez certains infusoires; le dcvelo])pc- mcnt seul des cellules secondaires enlève toute pro- babilité à cette hypothèse, abstraction faite de la nature végétale bien constatée de ces Clostéries. I\l. Morren croit plutôt qu'il faut voir dans ces points rouges l'analogue des corpuscules fécon- dants, ce que nous nommons Antliérozoides, auquel cas la cellule devrait prendre le nom d'Anlliéridir. Parmi les arguments que l'auteur apporte pour jus- tifier cette théorie, celui qui nous paraît avoir le plus de poids est tiré de la disparition de ces corps au moment de la conjugaison, alors que la matière verte ou endochrome acquiert les propriétés de la spore. Cet endochrome, pendant que ces change- ments se passaient aux pôles de la Clostérie, s'est lui-même modifié ; il s'est entouré d'une membrane qui le limite nettement. C'est lui (ju'on doit consi- dérer comme l'organe femelle ; mais, suivant ((u'il n'y aura pas ou qu'il y aura conjugaison , les mo- difications qu'il subit présentent de notables diffé- rences. Dans le premier cas, les deux masses d'endo- chrome contenues dans la Clostérie se font jour directement au dehors, entraînant avec elles les spores nombreuses {Proj/ngulcs de Morren) qui se sont développées dans son intérieur par simple segmentation. 11 ne paraît pas alors y avoir eu fécon- dation , contrairement à ce que pense U. Morren, et Ton pourrait même se servir des planches jointes à son mémoire i)0ur témoigner contre lui, — 19 — puisque, clans tous les cas où il a représenté les utricules vidant leur contenu sans conjugaison, il a toujours figure les cellules à corpuscules rouges (Aniliérozoides), intactes aux pôles de la Clostcric. Dans le cas d'accouplement les phénomènes sont beaucoup plus compliqués, mais rappellent abso- lument ce que nous avons vu chez les Zygnema. Les individus qui doivent se conjuguer étant placés l'un en face de l'autre, une des cellules de chacun d'eux envoie un prolongement formé })ar les mem- branes internes, l'enveloppe coriace s'étant résorbée eu ce point. Quand les prolongements sont arrivés en contact l'un de l'autre, ils se soudent, et le dia- phragme qui les sépare se résorbant, deux cel- lules des deux clostéries peuvent librement com- muniquer l'une avec l'autre. Mais en même temps dans chacune d'elles la cloison qui séparait les deux cellules a disparu, de telle sorte qu'en réalité les deux cavités entières des clostéries sont en communication. On voit alors toutes les grandes cellules à endochrome, au nombre de quatre, deux pour chaque individu, se rendre dans le tube de conjugaison qui se dilate considérablement et s'y réunir en une seule masse qui va donner la véritable sj)orc {Séminule, Morren . Les cellules à points rouges ont disparu pendant ces phénomènes et paraissent s'être fondus dans les masses à endo- chrome. Ce fait, comme nous l'avons dit, est le meilleur argument qu'on puisse invoquer pour y voir l'analogue des anthéridies. La spore une fois — 20 — fornu'e se développei'ail directement eu une clos- téric qui ue différerait en rien de celles que four- nissent les propagiiles. Ce mode de reproduction a, comme on le voit, les plus intimes rapports avec celui des autres alpjUes synsj)orécs; on doit seulement remarquer ici l'apparence bien nette d'un organe distinct l»our chacun des sexes, fait qu'on peut supposer chez les Spirogyra, d'après les remarques de M. It- zigsohn, mais que l'on n'a pas encore reconnu chez les Zygnema. Chez les Diatomées, d'après les recherches de M. Thwaites, les ])hénomènes de la fécondation sont très-voisins de ce que l'on observe chez les Closté- ries. Chez ÏEunolia lunjida, les individus, qui pa- raissent moins nettement divisés en deux cellules que dans le genre que nous avons précédemment examiné, s'envoient chacun deux tubes de conju- gaison, un supérieur, un inférieur. L'endochrome s'amasse dans chacun d'eux, mais le contenu, au lieu de rester indivis, se fractionne de telle sorte que chaque amas renferme bientôt une quantité considérable de corpuscules reproducteurs. Les tubes de conjugaison ainsi métamorphosés en spo- ranges acquièrent des dimensions considérables et surpassent bientôt notablement en volume les dia- tomées ([ui leur ont donné naissance. La carapace de celle-ci s'est partagée en deux parties qui sont l)lacées de chaque coté des s))oranges accrus. Un lait important à noter est que pendant tout le temps — 2! — de la fécondation et du développement des corps reproducteurs les deux individus accouplés sont enveloppés d'une sorte d'atmosphère mucilap^ineuse qui s'accroît avec eux. C'est par la destruction de ce mucilage et des sporanges que se fait la dissé- mination. Les phénomènes sont les mêmes dans le genre Epiihemia. Dans les genres Cosmorium et Siaurastrum, observés par M. de Bary, les individus ne s'enverraient qu'un prolongement; cet auteur a ajoute sur le développement des sj)ores dans ces végétaux, immédiatement après la fécondation, des détails curieux qui se rapprochent beaucoup de ce que nous avons signalé pour les spores fécondées du Sœphroplea annnUna. Avant de passer à l'étude de la fécondation chez les Fucacées nous ne pouvons pas passer sous si- lence les faits curieux relatifs à la reproduction des Vofrox. Ces êtres présentent, à un bien plus haut degré que les t)récédenls, ce caractère d'ambiguïté qui fait qu'on peut hésiter à les ranger dans le règne animal ou dans le règne végétal, et la question pa- raît encore être en suspens ; si, en effet, en France les Volvoces sont généralement regardés comme animaux, en Allemagne on les réunit aux Algues, et c'est ce point de vue qui paraît avoir toujours di- rigé M. Cohn dans les nombreuses et intéressantes recherches dont ce groupe a été pour lui l'objet. Chez le Volvox gloOaior on reconnaît deux modes de génération, l'un par prolifération des cellules, mode qui n'a rien de spécial à ces êtres et sur 9=) — lequel nous ne nous arrêterons pas, l'autre dû au concours des sexes et qui présente, on doit le re- connaître, de nombreux points de ressemblance avec ce qu'on observe chez les Algues. L'espèce dont nous |»arlonsici se présente, on le sait, sous l'aspect de sphères verdâtres élégamment réticulées, d'un tiers de millimètre à 1 millimètre, et se mouvant dans l'eau avec une certaine agilité. La structure de ces corps est des plus simples: ils se composent d'une enveloppe de cellules juxtaposées et ne forment qu'une seule rangée; à l'intérieur, existe lui mucilage transparent. Toutes les cellules de l'enveloppe sont susceptibles de la génération sexuelle, mais un certain nombre d'entre elles seulement peuvent donner naissance aux organes soit mâles, soit femelles. Ceux-ci, dans le Vohnx g/ohaior dont nous nous occupons ici, sont réunis sur le même individu. D'après M. Cohn, c'est donc une espèce monoïque ; mais il importe de signaler dès à présent certaines espèces, comme le Foh'ox minor, chez lesquelles les sexes se trouvent sur deux individus différents et par conséquent qui sont dioïques. Dans l'espèce que nous prenons pour type les cellules sexuelles ne tardent pas à se distinguer des cellules simples par leur accroissement plus considérable et l'amas de matière verte qui s'y con- centre. Ces premiers développements sont communs aux sporanges comme aux anthéridies, mais plus tard ces organes se différencient d'une manière no- table. Les cellules femelles en se développant des- — 23 - ceiuleut dans la cavité ceiilralc au travers du muci- lage qui la remplit, en se dirigeant vers le centre de la sphère; elles grossissent considérablement vers ce point, tandis qu'à leur point de départ de la membrane enveloppante elles restent étroites ; aussi lorsqu'elles ont acquis toute leur taille on peut les comparer, suivant l'expression de M. Gohn, à une bouteille fixée par son goulot à la paroi interne de l'enveloppe générale. Dans l'intérieur de chaque sporange la matière verte s'accroît au fur et à me- sure du développement et finit par former un gros globule qui est en tout comparable à ce que nous connaissons déjà dans les Spliœvopfœa unmilina sous le nom de spore primordiale. L'organe femelle a acquis vers cette époque un diamètre de 0™'°,05. Le développement des organes mâles représente exactement dans ses commencements ce que nous venons de voir pour le sporange; seulement quand la matière verte qui remplit la cavité a acquis un certain volume, au lieu de ne former qu'une seule masse, on la voit se segmenter d'une manière ré- gulière, mais en deux sens seulement, ce ([ui fait qu'au lieu de s'étager les uns au-dessus des autres, les corpuscules innombrables qui résultent de cette division se disposent suivant une surface courbe qui tapisse l'intérieur de la cellule où se fait le dé- veloppement. Bientôt chacune de ces parties subit des modifications qui vont la métamorphoser en véritajjle anthérozoïde. Le changement le plus im- portant consiste dans la production de deux longs ~ n ^ cils au moyen desquels le corpuscule se meut d'a- bord Icntemenl dans l'intérieur de l'anthéridie; bientôt sa forme et sa couleur changent, il s'al- longe, se renfle à une de ses extrémités, s'atténue à l'autre qui représente le rostre et porte des cils flabellitbrmes ; il devient jaunâtre et renferme quelques granules colorés. Les anthérozoïdes sor- tent enfin de la cavité qui les renferme et se ré- pandent dans le mucilage central. Le mode suivant lequel s'opère cette déhiscence n'est pas exacte- ment connu, mais celle-ci parait s'effectuer par rujUure de l'anthéridie. Les anthérozoïdes s'agitent alors avec vivacité et cherchent à pénétrer ilans l'intérieur des sporanges; la voie qu'ils suivent pour arriver jusqu'à la spore primordiale est éga- ment encore obscure, mais cependant on les voit au bout d'iui cei'taiii temps en contact direct avec celle-ci, et la fécondation est alors opérée, comme le prouvent suffisamment les changements subsé- (pients qu'on remarque et d'où résulte la formation des membranes de la spore pro|)rement dite. Dans un travail |)liis récent, M. H.J. Carter (l""",(>! 2, marqué d'un point brun et pourvu de deux cils (\u\ ne sont pas, comme dans les cor-^ puscules analogues (jue nous avons vus jusqu'ici, placés à l'une des extrémités, mais sont l'un vers — 27 - le centre, l'autre à la terminaison; leur direction est aussi différente en ce qu'ils se placent sur le prolongement l'un de l'autre, en se portant l'un en avant, l'autre en arrière, au lieu de se diriger d'un même côté. L'aspect, les mouvements de ces cor- puscules, et, comme nous le verrons, leurs usages, ne peuvent laisser aucun doute sur leur nature; ce sont les nntliérozdides. M. Pringsheim ])réfère leur donner le nom de spcrmalozoides.) Pendant ce temps, le développement de la bosse- lure voisine du cornicule, cpii doit donner nais- sance au sporange, a continué à s'accuser; sa taille s'est beaucoup accrue et elle forme comme une petite sphère soudée au tube du Vaucheria et en libre com- munication avec sa cavité. Son contenu, d'abord iden- tique à celui de la plante mère, ne tarde pas à se mo- difier, mais d'une façon toute différente dès l'abord de ce que nous avons vu dans l'organe mâle. Au lieu de s'éclaircir, le liquide se charge de granules de nature graisseuse et de chlorophylle. Peu de temps après, apparaît subitement à la base de la sphère une cloison (jui ferme l'ouverture d<' communication entre celle-ci et la cellule mère; ce phénomène se produit dans le sporange un peu après l'époque où, d'une façon analogue, l'extrémité du cornicule s'est séparée de la cavité commune. En même temps, la forme s'est un peu modifiée : la s[)hère n'est plus aussi régulière, elle pousse, et cela j)récisément du coté de l'anthéridie , une sorte de prolon- gement qui, suivant Texpi'ession de M. Prings- — 28 - hoim, lui donne l'aspect d'un ovule semi-analrope. Aussitôt que la cavité du sporange est nettement limitée, on voit les gros granules qu'il contient et la matière colorante se rassembler au centre, sous forme d'un amas opaque entouré d'une substance mucila- gineuse épaisse qui en occupe la périphérie, d'abord d'une façon à peu près égale, mais qui bientôt semble s'accumuler en plus grande quantité dans ce prolongement dont nous avons parlé plus haut. Cette matière paraît surtout destinée à opé- rer la déhiscence du sporange, pour permettre l'arrivée de l'anthérozoïde jusqu'à la spore primor- diale qui n'est autre chose que l'amas central. En effet, par suite de l'abondance de la matière mu- queuse, on voit la paroi du sporange s'amincir, puis se perforer: cette matière fait alors saillie à l'exté- rieur, et la plus grande jtartie se sépare sous forme d'un globule hyalin, qui, pendant un certain temps, reste adhérent à la partie interne par une sorte de ])édicule, ce qui a pu induire en erreur certains observateurs touchant la manière dont s'opère la fécondation. Au moment où ces phénomènes qui font com- muniquer la cavité du sporange avec l'extérieur s'accomj)lissent, la déhiscence de l'anthéridie a éga- lement lieu: elle consiste en une pei'foration de l'extrémité du cornicule, laquelle semble dépendre de la résorption du tissu en ce point. Les corpus- cules fécondateurs se répandent alors dans le li- quide ambiant et s'y agitent avec vivacité; un grand __ 29 nombre se dirijjeiit vers l'ouverture du sporange et on les voit essayer de parvenir jusqu'à la spore pri- mordiale dont ils ne sont plus séparés que par une couche peu épaisse de matière muqueuse, la i)lus grande partie de celle-ci ayant été expulsée comme on l'a vu i)lus haut. Quoique le nombre des cor[)us- cules fécondants qui se trouvent à l'ouverture puisse être très-considérable, un seul parait géné- ralement traverser la couche muqueuse, et le pre- mier phénomène qui suit la fécondation, c'est-à-dire la formation d'une membrane enveloppant la spore, ferme toute possibilité de contact entre le contenu du sporange et l'extérieur. L'anthérozoïde féconda- teur reste pendant un certain temps visible à la sur- face de la spore au-dessous de la membrane enve- loppante, il parait même y acquérir un volume un peu plus considérable, mais au bout de quelque temps il disparait sans laisser aucune trace visible de son existence. Les parois de l'anthéridic vide ne tardent pas à se détruire, et tout le cornicule lui-même dis[)arait. Quant à la spore, après différentes modilicatioiis dans son contenu et ses enveloppes, modifications sur lesquelles nous n'avons pas ici à insister, elle se détache delà plante mère, et, par sa germination, reproduit directement un tube de Vaucheria. Telle est la série des phénomènes indiquée [)ar iM. Pringsheim, et la clarté des détails nous laisse peu de doutes sur l'authenticité de ces observa- tions. Toutefois d'autres naturalistes, et en |)articu- — 30 — lier M. Karston (1855), ont cru reconnaître un mode tout différent de fccondaLion, et, revenant à l'an- cienne opinion de Vauchcr, croient qu'il y a con- jugaison réelle entre le sporange et l'anthéridie, au moins dans certains cas. La partie prolongée du sporange, dont nous avons parlé, viendrait se mettre en contact avec le cornicule, et une perforation se produisant en ce point, on conçoit que le mé- lange des substances s'effectuerait facilement. Dans d'autres cas rapportés [)ar le même auteur, la matière fécondante sortirait de l'anthéridie sous forme d'une sphère mucilagineuse dans laquelle seraient les anthérozoules, sphère qui viendrait se mettre en contact avec la spore primordiale par l'ouverture du sporange. Des observations ulté- rieures pourront seules apprendre ce qu'il faut pen- ser de ces différentes théories; on peut d'ailleurs présumer que, suivant les cas, elles peuvent toutes se réaliser. Dans la famille des OEdogoniées, comprenant jus- qu'ici les deux seuls genres OEdogoninm et hulbo- cliœle, les ))hénomcnes de la fécondation pré- sentent une comjilication que nous n'avons [)as rencontrée dans les planlesprécédentcs, par l'inter- calation dans certains cas d'un végétal réel spécial, chargé de fournir ranlhéridie. La petitesse de ces algues d'eau douce facilitant les observations, elles ont été frécpiemment examinées |)ar les naturalistes, et les travaux de MM. Pringsheim, deBary,.Vau- [)ell, etc., en font les végétaux inférieurs les mieux - 31 - connus peiiL-ètrc sous le rap[)ort des phénomènes de la reproduction. Ces algues sont formées de (ilaments cloisonnés simples, dans le genre OEdogonium, ramifiées dans les Bulbochœle; c'est là la principale différence qui les distingue. La reproduction a lieu, d'une part, par zoospores produites dans les cellules sans l'inter- vention des sexes ; d'autre part, par des spores pro- prement dites dues au concours d'anthéridies et de sporanges. La formation des zoospores ne doit pas nous arrêter ici; nous nous bornerons à rappeler qu'elles se développent isolément dans un grand nombre de cellules végétatives, qu'elles en sortent sous la forme ordinaire de spores ciliées, et don- nent directement naissance par développement prompt à une plante complète. La reproduction par sexes diffère assez dans les détails, quand on considère telle ou telle espèce, pour qu'il soit difficile de l'exposer d'une manière générale; nous préférons prendre un type, et, après avoir étudié les phénomènes de sa génération, nous pourrons plus facilement faire comprendre ce qui a lieu dans les autres cas. Dans ÏOEclogonium ciliatum que M. Pringsheim a particulièrement étudié, si l'on considère un des fi- laments constituant une plante complète, on y re- connaît trois es|)èces de cellules : les unes, les plus nombreuses, dans lescfuelles se forment les zoo- spores dont nous avons parlé plus haut; d'autres généralement espacées sur la longueur de la tige, - 32 - remarquables par leur grosseur ; cest là (|ue se dc- veloppcnt les spores proprement dites; nous pour- rons donc les désigner sous le nom de sporanges [oogonium, PringsheimJ; enfin une troisième espèce de cellules placées vers l'extrémité du filament, au- dessus des sporanges, et qui donnent naissance à des corps qu'on pourrait au premier abord confondre avec les zoospores, mais qui en diffèrent absolument par leur destination, et auxquels nous donnerons dès à présent le nom (ïandrospores, nom que leur a im- posé M. Pringsheim. Etudions plus en détail ces deux dernières espèces de cellules. Les sporanges dans VOlùlofjonium cUiaium se dif- férencient des autres cellules au premier coup d'œil par leur forme ventrue et leur contenu plus ot)aque formé de granulations plus volumineuses; leur dimension est d'environ 0""",01. Les granula- tions sont rassemblées au fond de la cavité dont elles occupent la plus grande jiartie ; dans la par- tie supérieure se trouve un petit dis(jue mucilagi- neux transparent; l'ensemble de ces parties consti- tue la spore primordiale. Jusqu'aux approches de la fécondation, le sporange et son contemi n'é- [)rouvent aucune modification; vers cette é[)oque une rupture se fait au t)oint où le s[)orange s'unit avec la cellule qui lui est supérieure, de telle sorte que celle-ci se détache en totalité ou en partie, et la cavité communique avec l'extérieur. Kn même temps, du coté de la t)orlion mucila;»ineuse de la spore primordiale, au point où vient de se faire la — 33 — séparation, on voit s'élever un tube qui sort un peu de la cavité sporangique, et s'incline latéralement. Ce tube, qui paraîtrait dépendre d'une membrane spéciale se produisant alors autour de la spore, a reçu de M. Pringslieim , à cause de ses usages , le nom iVutricule copulatrice. Revenons aux cellules où se forme l'androspoi-c et au développement de celui-ci. Elles se dis- tinguent des cellules végétatives ordinaires pa leurs dimensions moindres, mais au reste leurs ca- ractères et leurs formes sont les mêmes; l'andro- s)>ore qui s'y produit, dans son mode même de vé- gétation et son aspect, diffère si peu des zoosporcs qu'on trouve dans les cellules végétatives ordi- naires, qu'Ai. Braun les avait confondus en don- nant aux uns le nom de macroqonidics, tandis qu'il donnait aux autres celui de microgonidies, faisant allusion à leur caractère le plus saillant, la différence de taille. Ces corpuscules, arrivés à leur état complet de développement, s'écha|)|)ent des anneaux qui se désarticulent à ce moment et na- gent librement dans le liquide; ils sont ovoïdes, remplis de matière verte dans leurs quatre cin- quièmes postérieurs environ, avec un rostre trans- parent entoure d'une couronne de cils énètre jusqu'au centre de la sphère et y conduit les corpuscules fécondants. La i)rofondeur à L'upielle |)arviennent les antliérozoïdes crée une des principales diflicultés de leur étude, attemlu qu'en ce point ils sont cachés par l'amas des si)ores primordiales. Le phénomène de la fécondation ac- compli, les sphères s'entourent d'une double mem- brane v\. la disséminalion se fait par simple rupture _ /Î3 _ du sporang^c. Suivant M. Pringslicim, dans la suite du développement, la spore proprement dite à larpielle il donne le nom iVoospore peut, en germant, donner directement naissance au végétal parfait ; d'autres fois, au contraire, comme l'a observé M.Cien- kowsky, cette reproduction n'a lieu que par l'in- termédiaire de zoospores, connue dans le Spliœro- plea annidina, les Olulof/oninm elles /iiUbochœte.CQS auteiu'S se sont également assurés que la spore fécondée et développée conserve très-longtemj)s la propriété germinative. En ce qui concerne le Sapro/egnia fevax, les phé- nomènes de la fécondation sont moins bien connus; mais cependant ce qu'on en a pu observer indique une grande conformité avec ce qui se passe dans l'espèce précédente; il paraîtrait seulement y avoir ici dioïcité. Les travaux de M. Unger (1843\ de M. Thiu'ct 1850), portent spécialement sur la repro- duction asexuelle par zoospores; toutefois ce der- nier avait observé et figuré des sporanges mûrs qui, comme nous l'avons dit, le portaient à supposer un second mode de génération. Le développement de ces organes femelles ne diffère en rien de ce que nous avons décrit dans le Sciprolegnia monoïca, les perforations mêmes s'y retrouvent, et tous ces faits avaient été parfaitement décrits et figurés par M. Thuret, jusqu'à ces perforations mêmes. Quant aux anthéridies, ce paraissent être des cellules qu'on rencontre sur de petites [)laiites distinctes de celles qui [)ortent les sporanges et dans lesquelles — ii - so produisent des coi'piiscides qui ont évidemmenl In forme des aulhérozoïdcs. Ils consistent en petits corps ovoïdes de 0'""',008, pourvus de deux cils vibra- lileset se mouvant avec assez de rapidité. On peut ad- mettre avec grande vraisemblance, suivant l'opinion de M. Pringsheim, que ce sont réellement des corps fécondants, car ils ne se rencontrent que dans les espèces à sporanges non entourés d'anthéridies ; cet auteur s'est d'ailleurs assui'é qu'ils sont inca- pables de germer, ce qui empêche de pouvoir les confondre avec des Zoospores, dont leur petit vo- lume les rend en outre bien distincts. Quant à la façon dont ils gagnent la s})ore primordiale, le fait n'a point encore été observé, mais ce que nous avons décrit dans des cas analogues, en particulier dans le genre Sphœropfen, nous fait suffisamment com- prendre qu'ils pénètrent par les ouvertures de la paroi du sporange. Dans le genre Pijlliinm, très-voisin du précédent et dont les espèces vivent en parasites sur diverses plantes aquatiques, et en particulier dans les cellules de quelques Algues synsporées, les phénomènes de la génération sexuelle dans la seule espèce où ils soient connus, le Pylhium monospermum, sont très- analogues à ce que nous avons décrit chez le Sapro/egnia monoica. Dans le voisinage du sporange, qui ici n'est j>as toujours terminal et ne contient qu'une spore primordiale, se développent un ou deux filaments à l'extrémité desquels se trouve l'anthé- ridie qui s'applique contre l'organe femelle et y fait — Ao - pénétrer un prolougeiDcni [)ar clos ouverlures (jui se sont produites à cet effet. Le petit nombre d'an- théridies permet fort bien de constater que ces ou- vertures pouvant se former également dans des points où il n'y a pas contact de l'organe mâle, elles sont bien dues réellement à la constitution même de la paroi du sporange. Chez les végétaux marins du groupe qui nous occupe, et en particulier chez les Fucus, la taille relativement beaucoup plus considérable des indi- vidus entraînant dans les organes de la reproduc- tion un développement proportionnel, ceux-ci ont de tout temps été signalés par les naturalistes. Les travaux descriptifs de MM. Dccaisne et Thurct (1844), ceux de MM. DerbèsetSolier(1850), en firent connaître la structure avec une précision telle qu'au point de vue anatomique des faits de détails seuls ont pu, depuis, y être ajoutés. Quant aux usages physiologiques, ils étaient encore fort obscurs lorsqu'en 1 8.53 M. Thure t fi t connaître ses expériences sur la fécondation chez le Fucus vesiculosus, expé- riences qui furent la première notion positive sur la reproduction sexuelle des Algues, et qui doivent être regardées comme le point de départ de toutes les recherches postérieures dont plusieiu-s ont déjà été exposées plus haut. Dans les Fucus les organes de la reproduction sont situés dans des cavités placées sur des points delà fronde variés suivant les espèces et auxquelles on a donné le nom de Couceplaclcs. l'aies sont exac- — 4() ~- tciiiciit closes de toutes parts, sauf en un point où existe un ))etit pertuis nommé ostio/e , par lequel doit s'effectuer la sortie de la matière contenue. Dans le concei)tacle se trouvent trois sortes d'or- ganes, les sporanges (auxquels on donne jiarfois, à tort, le nom de spores i, les anlhéridies et les fila- ments cloisonnés qu'on pourrait nommer, para- plujses. Ces derniers ne sont que des productions de cellules dont le rôle, dans les phénomènes qui nous occupent, est accessoire et se borne au plus à aider à l'issue des deux premières espèces d'organes qui, eux, agissent activement dans la reproduction. Les organes femelles, sporanges, et les organes mâles, anthéridies, peuvent être placés dans le même conceptacle, et la plante est dite hermaj)hro- dite; tantôt alors ils sont irrégulièrement entremê- lés les uns avec les autres {Pelvetia canal icu In la) , d'autres fois ils affectent une disposition régulière, les S))oranges se trouvant par exemple au fond de la cavité, tandis que les anthéridies se groupent au pourtour de l'ostiole {Cijmaduse tuberculaia). D'au- tres fois le conceptable ne renferme qu'une espèce de corps reproducteur, et la plante peut alors être monoïque {Fucus nodosus) ou dioupie [fucus serra- tus). Ces dernières espèces ont été le plus habituel- lement l'objet des expériences sur la fécondation, la disposition des organes donnant de grandes facili^ tés pour les effectuer. Si l'on examine le dé\eloppement des organes fe- melles, dans le Fucus veskulosus j)ar exemple, on - \7 - voit que le sporange dérive de la prolifération de certaines cellules de la paroi du conceptacle, qui prennent un développement assez rapide. Elles se divisent bientôt, par une cloison horizontale, en deux cellules superposées; la cellule basilairc ne s'accroît pas, et sert simplement de point d'attache à la supérieure dans laquelle vont se passer les phénomènes principaux. Le premier consiste dans l'accumulation d'une matière verdâtre opaque, qui distend considérablement sa cavité en lui faisant prendre une forme plus ou moins sphérique. On voit vers cette époque apparaître huit noyaux, au- tour desquels la substance ne tarde pas à se segmenter, de manière à former autant de cellules de formes polyédriques par suite de la pression qu'elles exercent les unes sur les autres; ce sont autant de spores primordiales qui tendent de plus en plus à devenir parfaitement sphériques. La paroi du sporange est double : la membrane externe a reçu le nom de périsporc, l'autre le nom d'e/?/s/;ore; cette dernière paraît en connexion in- time avec les huit spores incluses. En effet, au mo- ment de la déhiscence, le jîérispore venant à se fendre, les corpuscules contenus n'en sortent pas moins eu une seule masse, réunis qu'ils sont par l'épispore. Si cette masse se trouve en contact avec l'eau de mer, on ne tarde pas à voir l'épispore se dissoudre sur un point de sa circonférence, et les spores faire hernie à l'extérieur avec une troisième membrane ténue, hyaline, ((ui paraît former un sac — 18 — cloisoijiic cil aulaiil de lujjos qiril y a tic spores. Cette dernière tunique adhère assez intimement à Tépispore, pour qu'en sortant elle retourne celui-ci comme un doigt de gant; elle ne tarde pas à se dis- soudre, et met ainsi en liberté les spores primor- diales qu'elle contient. Celles-ci se présentent alors sous la forme de petites sphères homogènes, par- faitement régulières, d'un diamètre de 0"*"\0G à 0'""S07, et dépourvues de membrane, suivant M. Thu- rel et M. Pringsheim. Dans les conceptacles mâles, on voit se dévelop- per à la base des paraphyses surtout, mais aussi à une certaine hauteur sur elles, des cellules allon- gées, ovoïdes, renfermant d'abord un contenu gra- nuleux qui ne tarde pas à s'organiser en cor[)US- cules doués de mouvement, qui ne sont autre chose que les anthérozoïdes; chaque cellule est donc une véritable anthéridie; elle est formée, comme le spo- range, de deux membranes : l'extérieure, qui se rompt au moment de la déhiscence, et laisse écha[)- per les anthérozoïdes enveloppés d'une seconde membrane qu'on i)eut comparera l'épispore, mais bien plus ténue et fugace, qui se détruit avec inie grande facilité, en laissant les corpuscules féconda- teurs nager librement dans le li(|uide (pii les en- toure. Ceux-ci sont ovoïdes, ils présentent un [>oiiit rouge bien visible, et deux cils vibra tiles dirigés l'un en avant, l'autre en arrière, et d'inégale lon- gueur; le plus court [>arait placé à rexlrémilé la plus étroite qui se dirige toujours en avant, et (|ue — 49 — nous avons aj)[)elée le rostre; le second s'insère sur le point rouge et traîne derrière l'anthérozoïde. Les organes sexuels une fois connus, il nous reste à étudier l'action réciproque des uns sur les autres, et les conditions de dioïcité du Fucus vesiculosus rendent les expériences faciles et démonstratives. Si on examine, surtout pendant l'hiver, des frondes de cette plante non immergées, mais dans une at- mosphère humide, conditions qui se trouvent ordi- nairement réalisées lors du rellux, on ne tarde pas à voir les ostiolcs des conccptacles donner issue aux organes qu'ils contiennent, spores entourées de l'épispore d'une part, anthérozoïdes de l'autre; on peut supposer que la dessiccation de la fronde, la disposition des paraphyses, sont la cause effec- tive de ce phénomène. Les corpuscules forment alors sur les conccptacles des petits amas verdàtres pour les spores, orangés pour les anthérozoïdes, et on peut, en les examinant au microscope, re- connaître très-facilement leur composition. Il est également possible, en les. conservant isolés pen- dant un certain temps, de reconnaître que les cor- puscules mobiles sont incapables de germer et ne sont donc pas des zoospores, ce que iMM. Decaisnc etThuret avaient démontré dès 1844, et aussi que les spores primitives se décomposent au bout d'un certain temps sans germer ni présenter aucun des phénomènes dont nous allons avoir à nous occuper. Si l'on examine une portion de chacune des ma- tières verte et orangée placées dans une petite 4 — 50 quanti te d'oau de mer, on ne tarde pas à voir les spores primitives d'une part, les anthérozoïdes de l'autre, en liberté dans le champ du microscope ; ces derniers s'agitent avec beaucoup de vivacité et se rendent sur les spores en si grand nombre que s'ils atteignent celles-ci encore renfermées dans la membrane hyaline intra-épisporique, avant la dé- hiscence complète, ils peuvent arrêter ce phéno- mène en formant un revêtement qui sans doute em- pêche l'action de l'eau sur la membrane. S'ils ren- contrent les spores primitives libres, ce qui est le cas ordinaire, ils se fixent sur elles par leur rostre d'abord, puis par le côté; le long cil vibratile se portant toujours à l'extérieur, l'ensemble de ceux- ci forme une sorte de couronne rayonnante agitée d'un mouvement de trépidation qui ne tarde pas à se communiquer à la sphère enveloppée, laquelle se met à tourner sous les yeux de l'observateur avec une grande rapidité. Cette rotation qui est fort habituelle ne paraît pas cependant indispen- sable à la fécondation; elle se fait dans le sens où le plus grand nombre de cils sont dirigés, de sorte que si, pendant que le phénomène a lieu dans un sens, de nouveaux anthérozoïdes viennent s'adjoin- dre aux premiers, on peut voir la spore s'arrêter un instant puis tourner en sens inverse. Au bout d'un certain temps, la rotation diminue d'activité et finit par cesser complètement. La durée de ce phénomène est d'environ une demi -heure. Des changements inq>ortanls se t)assent alors dans la — 51 — spore primordiale, qui devient la spore proprement dite; le premier consiste dans l'apparition d'une membrane nettement limitée. M. Tliuret a donne un moyen qui nous paraît très-propre à rendre ce phénomène visible, c'est l'emploi du chlorure de zinc. Cette substance a la propriété de resserrer eu quelque sorte la subslance de la spore, de manière à en faire exsuder une sorte de mucilage qui paraît servir de substratum à la matière verte. Si l'on fait agir ce réactif avant la fécondation, le mucilage apparaît sur les bords de la sphère et y forme des prolongements qui s'étendent irrégulièrement dans toutes les directions. Dix minutes seulement après le contact des corps fécondants, la matière mucila- gineuse se trouve visiblement cmj)èchée dans sa diffusion par une membrane qu'elle soulève régu- lièrement tout autour de la sphère. Cette membrane s'épaissit de plus en plus et finit par être facile- ment perçue sans l'action d'aucun réactif. Ici se présente encore la question de savoir si l'anthérozoïde agit par contact ou doit se fondre et pénétrer dans la spore. M. Thiu'et penche pour la première de ces opinions, bien que dans une lettre publiée en 1859, dans les Annales des sciences na- turelles, ce savant paraisse moins affirmatif. M. Pringsheim, au contraire, croit à la fusion des deux substances, et se fonde surtoiit sur la pré- sence constatée par lui de granules rouges sous la membrane de la spore, granules qui ne lui {parais- sent pouvoir se rapporter qu'aux corpuscules ana- — 52 logiics qu'on voit dans les anllicrozoïdes; le reste de la substance de ceux-ci aurait disparu pour ac- complir la fécondation. Sans se prononcer actuel- lement entre deux aussi habiles observateurs, on ne peut cependant nier que les faits connus dans d'autres végétaux analogues donnent un grand poids à l'opinion de M. Pringsheim. Les spores une fois fécondées, le végétal se re- produit directement sans formation intermédiaire de zoospores. Dans les autres Fucacées, les phénomènes fonda- mentaux paraissent identiquement comparables, la disposition des organes seule offrant certaines dif- férences accessoires sur lesquelles nous ne croyons pas devoir nous appesantir. Notons toutefois qsie la fécondation ne s'opère qu'entre les produits d'une même espèce, ce que les expériences de M. Thuret démontren t évidemmen i. Chez les Floridées , les phénomènes de la fécon- dation sont beaucoup moins bien connus que dans les groiqies précédents. Les organes de fructifica- tion sont triples; les uns fournissent des corps re- producteurs au nombre de quatre dans chaque cel- lule, auxquelles on a donné pour cette raison le nom de tétrasjwres. Chacun d'eux est susceptible de ger- mer et de reproduire directement la plante ; ce se- raient donc les analogues physiologiques des zoo- spores. Dans d'autres organes dits anlhéridies se trouve une grande quantité de cor[)uscules qu'on — o3 — regarde comme des anthérozoïdes, mais dont l'u- sage est loin d'être bien connu; ils sont prives de mouvement, transparents, sphcriques ou discoïdes. Enfin, dans de véritables conceptables se rencon- trent d'autres corps qui sont j)eut-être les organes femelles, spores ou sporanges; cependant ils pa- raissent susceptibles de germer spontanément; M. Pringslieim ne serait pas éloigne de supposer qu'ils produisent les organes femelles par une vé- gétation secondaire, comme nous verrons plus tard cela se produire chez des cryptogames plus éle- vées. Ces notions, on le voit, sont très-vagues, et bien que la nature des organes fasse présumer l'existence des sexes chez les Floridées, de nou- velles recherches seraient indispensables pour fixer ce point de la science; ce doute, au reste, se retrouve dans les deux ordres que nous allons maintenant examiner. CHAPITRE II. LICHENS. Sous le point de vue descriptif, les végétaux dont nous avons maintenant à parler ont été l'objet de travaux nombreux et importants , mais, malgré l'étude attentive qu'on a faite de leurs organes reproducteurs, les phénomènes de la fécondation, quelque probable qu'elle soit, doivent être regardés comme étant encore complètement inconnus; aussi serons-nous bref en ce qui les concerne. On voit à la surface des plaques foliacées co- riaces qui composent les Lichens et qu'on connaît sous le nom de thalles, trois sortes d'organes re- pardés comme servant à la reproduction : il * 1° Les Apothécies. 2° Les Spermogonies. 3° Les Py en ides. Les premiers et les troisièmes fournissent sans aucun doute des corpuscules qui peuvent repro- duire la plante; les seconds sont considérés comme formateurs des éléments mâles. Les apolliécies sont généralement regardées comme étant les véritables organes femelles. Ce sont des cavités comparables au conceptacle des Fucus, ayant une paroi distincte du tissu ambiant et à laquelle on donne le nom (.Vln.ipotlicciuyii. Le tyty contenu comprend les paraphyses cl les tlièqucs. Les premières consistent en des fdaments cloison- nés qu'on a pris à tort pour des organes mâles, mais qui ne sont que des produits celluleux des- tinés sans doute à favoriser la dissémination des spores; leur ensemble a été nommé thalamium. Les tlièqnes se trouvent placées entre les para- physes; ce sont les organes essentiels de la repro- duction; leur forme est généralement celle d'une cellule allongée ovoïde, renfermant un nombre plus ou moins considérable de spores. Celles-ci parais- sent se former simultanément dans tout le blastèmc épanché dans la cellule, au moins quand elles sont peu nombreuses. A l'état de maturité, c'est-à-dire possédant la propriété de germer, elles se compo- sent d'un contenu homogène et de deux tuniques, Vépispore et Ycndospore. ]^es paraphyscs et les thè- ques, à la réunion desquelles les cryptogamistes don- nent le nom de tliccium, en appelant la couche la plus superficielle epitlieciiim , sont unies par une sorte de mucilage destiné sans doute à faciliter le glissement des parties lorsque les spores doivent sortir du conceptacle; on l'appelle gclaiine Injmé- niate. On trouve encore dans les apothécies des corps qu'on rencontre aussi dans la couche moyenne du thalle et qu'on appelle gonidies: mais ils ne paraissent pas servir spécialement à la reproduction. Les spermofjonics ont la structure générale des apothécies; dans un conceptacle on trouve des - .>G — filaments cloisonnés dits siérygmales, comparables aux paraphyses, et des cor|)usciiles appelés sper- maties, qu'on regarde comme représentant les cor- puscules fécondants et comparables aux spores. L'agencement de ces parties n'est cependant pas le même absolument, attendu qu'ici les spcrmaties ne sont contenues dans rien que l'on puisse comparer aux thèques et naissent directement à la surface des stérigmatcs. Nous avons vu, au reste, quelque chose d'analogue dans la disposition des anthéri- dies et des sporanges, par rapport aux paraphyses, chez le Fucus vesiculosus. Les pycnides ont été considérées par certains au- teurs comme des parasites, mais M. Tulasne, en 1852, a parfaitement démontré que cette 0])inion n'était pas vraisemblable et qu'il fallait y voir des organes sporigènes supplémentaires. Ce sont encore des conccptacles dans lesquels se trouvent des or- ganes susceptibles de germination et supportés sur une seule cellule basilaire, d'où le nom de stijlo- spores qui leur a été donné. Quelle est maintenant la valeur réelle de ces dif- férents organes? Jusqu'ici on n'a pu mettre en avant que des hypothèses plus ou moins probables, mais aucune observation probante n'ayant été citée, nous croyons devoir passer légèrement sur ce sujet. La ressemblance des thèques avec les sporanges de diverses cryptogames est évidente, mais les spo- res qu'elles contiennent doivent-elles être rappor- — 57 ~ lées à des bourgeons mobiles, comme les zoospores, ou à des spores fécondées? En tout cas, cette fé- condation doit s'opérer de très-bonne beure, car la germination possible des spores à l'intérieur des thèques encore retenues dans l'apotliécic et intactes n'est pas douteuse. Quant aux fonctions probables des spcrmatics, on invoque leur non -faculté germinative, fait qui parait bien constaté, puis leur forme, leur couleur, leur transparence, leur petitesse, leur nombre, etc. Ce ne sont que des jjrobabilités. Le seul fait que l'on puisse l'éellement invoquer est celui de cer- taines espèces, telles que le Sticta limbaia, le Sticia Muratct, et quelques autres qui, dioïques et n'ayant pas en Eurppc d'individus h spermogonies, ne don- nent pas de fruits, tandis qu'en Amérique ils en produisent. Ce fait, s'il se généralisait, serait sans doute d'un très-grand poids. Dans ces dernières années, M. Karsten (1860) crut, dans le Cœnogonuim andinum, avoir trouvé le véritable mode de fécondation des Licbens. Pour lui, autour de l'apotbécie naissaient des filaments comparables à ceux du Saprolegnia mono'ica, les- quels fournissaient les éléments fécondants. M. Ny- lander, dont la compétence en un pareil sujet ne saurait être contestée, a montré que M. karsten avait pris pour une apothécie naissante un jeune rameau; ces observations ne méritent donc pas d'être prises en considération, ce seul fait les infir- mant complètement. CHAPITRE m. CHAMPIGNONS. Les Champignons sont peut-être de tous les vé = gétaiix cryptogames ceux sur lesquels l'attention s'est portée le plus tôt, et on a cherché à toutes les époques à trouver l'explication de leur reproduc- tion. La façon dont un grand nombre, et qui peu- vent atteindre des dimensions considérables, appa- raissent en quelque sorte subitement, était faite pour frapper vivement les observateurs les moins exercés; aussi, dans les écrits des plus anciens na- turalistes, Théophraste, Pline, Dioscoride, les trou- von s-nous très-clairement mentionnés. Ces auteurs n'y voyaient qu'une viscosité née de la putréfac- tion, et ces idées de génération spontanée ont tou- jours été en grande faveur relativement à l'origine de ces végétaux; Morison les regardait comme produits par un mélange de soufre avec la graisse do la (erre; Dillen les désignait sous le nom de plantes nées d'une fermentation putride; Necker jcs croyait une nouvelle réunion des éléments or- ganiques ou du tissu cellulaire des végétaux, et vouhit en faire un régne h part sous le nom de IDgnc mésima/ : de nos jours, au reste, on a pu — r>9 - voir que ces théories comptaient encore quelques rares partisans. Cependant, dès ces époques, d'au- tres observateurs, Tournefort, Miclieli, Haller, etc., admettaient la propagation de ces végétaux par semences. Maintenant ces idées peuvent être regar- dées comme hors de toute contestation, et les tra- vaux de MM. Thuret, L.-[l. et C. Tulasne, Léveillé, Montagne, etc., ont clairement montré que la diffi- culté n'était pas d'expliquer comment pouvaient se propager les Champignons, mais plutôt d'interpré- ter les différents usages des nombreux corps repro- ducteurs dont sont pourvus ces végétaux. Nous n'essayerons pas d'entrer dans le détail descriptif des nombreux appareils existant dans les différentes plantes de ce groupe , d'autant plus qu'au point de vue spécial de la reproduction sexuelle nous en tirerions peu de renseignements. Chez les Hypoxylés {Sphœria, Melnnconium, etc.), M. Tulasne décrit quatre organes de reproduction: les coniclics, dont la nature comme corps suscep- tibles de germination paraît très-évidente ; les sUj- /ospores contenus dans les pijcnides et comparables peut-être aux parties ainsi dénommées des Lichens; ces deux espèces d'organes sont sans doute des bourgeons mobiles, et rien n'y fait supposer une action fécondante préalable ; les spcrmnties ren- fermées dans les spermogonfes, corps qui, malgré leur nom , ne doivent pas être considérés comme étant certainement les organes màlcs , mais qui cependant ne paraissent pas susceptibles de — 60 — germer, au moins dans les circonstances ordi- naires; enfin les véri labiés .s7;o?Y^s■ cndolhèqucs, qni peuvent, par analogie, être rapprochées de celles des Lichens et sont peut-être des corps fécondés. Ici, comme chez les plantes précédemment étu- diées, la germination dans l'intérieur des thèfpies n'est pas douteuse. Au reste , toutes les questions relatives aux usages de ces organes sont encore compliquées de difficultés très-grandes résultant de confusions sur la nature et la réalité de certaines espèces. En effet, on a décrit comme végétaux parasites de certains Champignons leurs organes de fructification ; c'est un point sur lequel M. Tuiasne a particulièrement insisté. Enfin, une considération que l'on ne doit pas perdre de vue, c'est que la faculté germinative de- vant probablement exister dans toutes les parties de ces végétaux inférieurs à un degré plus ou moins développé, on pourait être tenté de prendre pour des fructifications à bourgeons mobiles des parties qui ne méritent pas ce nom à proprement pai'ler. Il faut, au reste, convenir que ces choses sont si connexes, qu'en théorie on peut regarder leur distinction comme purement arbitraire. C'est sans doute à ces causes qu'il faut attribuer les dissidences qui partagent souvent d'éminenls cryptogamistes dans la description des organes d'un même végétal ; ainsi , pour les Erijsiphc , M. ïulasne admet trois sortes d'organes repro- — GI — cluctciirs, tandis que M. Berkeley eu décrit cinq. Quels sont de tous ces organes ceux qu'on peut regarder comme pouvant être ra|)|)ortés à la géné- ration sexuelle? Cette question, dans l'état actuel de la science, est complètement insoluble. On peut dire que les appareils à spores endothèques, lorsqu'ils existent, sont de tous les organes ceux qui rap- pellent le plus les organes femelles, mais ce n'est qu'une simple analogie. Quant aux organes mâles , ils paraissent complètement inconnus. M. Thuret, dans ses recherches sur les anthéridies (18.51), dit avoir examiné avec M. Léveillé sur le mycélium des Erysiplie « de petites vésicules pédiccllées, aux- « quelles le rôle d'organe fécondant semble assez bien «convenir, » mais cette idée ne paraît pas depuis cette époque avoir été reprise par personne. Dans les champignons Oasidiosporés , on trouve entre les organes qui leur ont valu cette dénomination des cellules fort développées et très-différentes par leur forme de celles qui les avoisinent; on a également voulu y voir des organes mâles ^Corda) ; ce sont les cysiides; mais on doit les regarder comme des cellules végétatives hypertrophiées et n'ayant aucun rapport direct avec la génération : c'est l'opinion que semble admettre M. Léveillé et que partage M. de Seynes. Avant de terminer, indiquons un fait avancé par M. A. de Bary, relatif à la germination des spores de quchjues Champignons (r?/.v/n/;w.posée ; ces organes, dans lesquels se l'orment les éléments fécondateurs mâles, sont les anlhcridies [Zoollièques, Gottsche). O '-- Si ou les suit dans leur dévelo[>[)omcnt, ou voit, dans les points où ces corps doivent apparaître des amas de cellules se distinguer i)ar la nature de leur contenu; peu à peu, autour de ces amas, les cel- lules du parenchyme forment une enveloppe propre, distincte en ce que les éléments qui la constituent sont dépourvus d'endochrome. Les cellules conte- nues se présentent alors sous la forme de petits utri- cules cubiques dans lesquels se trouvent un cor- puscule qui n'est autre chose qu'iui anthérozoïde {Plujtozoaire, Goltschc). Tantôt ce corpuscule sort de sa cellule formatrice dans l'intérieur même de l'anthéridie, tantôt il est expulsé avec elle, mais dans ce cas il ne tarde pas à la rompre et se meut alors en liberté. Le contenu de l'organe mâle est projeté au dehors \^av une ouverture qui se fait à l'extrémité du goulot de l'espèce de bouteille dont nous avons [)arlé, et ce sont précisément ces ouver- tures qui forment à la face supérieure du chapeau ces petits pertuis que nous avons signalés plus haut. Les anthérozoïdes ont une forme un peu dif- férente de ceux que nous avons décrits chez les Algues; ils sont beaucoup plus allongés, effilés et terminés par deux soies de très-grande dimension; avant leur issue hors de la cellule [troductrice, ils sont roulés en hélice dans son intérieur. Leur viva- cité est extrême, et M. Thuret dit n'avoir [)u les figurer qu'après leur dessiccation. Les chapeaux où se trouvent les organes femelles diffèrent au premier coup d'œil des précédents par 5 — 66 — les profondes découpures cpii les partagent en la- nières épaisses et arrondies à leur face supérieure; le disque, pris dans son ensemble, a aussi une autre forme, sa face supérieure étant convexe. Leur struc- ture générale est, au reste, celle que nous avons décrite en parlant des organes mâles. C'est à la par- tie inférieure des lanières que se trouvent les or- ganes femelles auxquels on peut donner le nom de sporanges. M. de Mirbel a décrit leur développe- ment avec grand détail. C'est d'abord une masse celluleuse verte qui ne diffère guère, du reste, du tissu, et qu'on doit à cette époque appeler arcliégone; elle contient la spore primordiale. La forme géné- rale est aussi celle d'une bouteille, mais renversée. Lesutricules de la périphérie se soudent entre eux de manière à former une membrane ([ui limite l'or- gane, sauf à la partie libre, où se trouve une ou- verture, tandis que les cellules centrales disjointes subissent des modifications très-différentes, sui- vant le rôle qu'elles sont appelées à jouer. Les unes s'allongent considérablement et prennent une cou- leur sombre ; on voit à leur surface se dessiner une ligne spirale, indice d'une division qui partage bientôt la cellule en deux filaments entortillés l'un avec l'autre ; on leur a donné le nom iVé/nières, et leur usage est sans doute relatif à la dissémijialion des autres cellules renfermées également dans le sporange. Celles-ci ont subi des changements d'une toute autre nature; leur contenu s'est partagé en deux, puis en quatre parties qui s'entourent d'une — 67 — membrane propre et s'isolent bientôt par résorp- tion de la cellule mère ; elles se trouvent alors libres au milieu des élatères, ce sont les spores. Ces cor- puscules reproducteurs susceptibles de germer se composent de deux tuniques renfermant un contenu homogène. Outre l'enveloppe dont nous avons parlé, le spo- range est entouré, dans quelques espèces, de plu- sieurs autres membranes connues sous les noms de périgone, de périclièse, parties dans lesquelles M. Bischoff a voulu voir l'analogue du périantlic des fleurs phanérogames. On trouve encore à la surface du thalle des or- ganes d'une forme très-élégante connus sous le nom de corbeilles (Scyphules). Lors de leur matu- turité, on voit dans leur intérieur des corps ver- dàtres composés d'un assez grand nombre de cel- lules et supportés par une cellule basilaire plus développée. Ces organes, comparables aux stylo- spores des lichens, sont également capables de ger- mer et de reproduire la plante, mais sans doute comme bourgeons, c'est-à-dire sans fécondation préalable. Les organes sexuels dans les autres Hépaticées ]>résenlent d'assez nombreuses modilications qui portent surtout sur des différences de position. Les organes femelles présentent une forme à |»eu jirès constante, leurs enveloppes seules diffèrent; tou- jours ils sont renflés à la base et surmontés d'un tube plus ou moins lon{}, ce qui depuis longtemps — 08 — les avait fait comparer aux ovaires des phanéro- games; tantôt seulement la partie qu'on peut dési- gner sous le nom de style est dirigée en bas, comme dans les Marchanlia , tantôt au contraire dans une position inverse. Les anthéridies peuvent être iso- lées, soit pédiccUées, comme chez le Fossomùronia piisillû, soit placées dans l'épaisseur du thalle sous la cuticule, comme dans le Pel/ia épipInjUa ; ou bien elles sont groupées et portées sur un pédoncule, comme dans les Marchantia, ou sessiles, comme dans le Targionia hyfwpliylla. Tous les cryptogamistes paraissent d'accord siu* la nature des organes que nous venons de décrire, et cependant, ]>our constater d'une manière réelle le phénomène de la fécondation, peu d'expériences }>araissent avoir été instituées d'une manière scien- tifique. La structure de l'anthéridic et les anthérozoïdes qu'elle pi'oduit ne peuvent laisser douter qu'il ne faille y voir un organe màîe qui suppose par suite l'organe femelle. Or des deux organes qui peuvent fournir des corps susce[)tibles de reproduire la plante, comme le })rouvent les germinations, un seul paraît réellement représenter ce dernier, c'est celui qu'on aj)pelle sporange; sa structure, ses rap- ports même de développement, de forme et de po- sition avec les anthéridies sont suffisants pour jus- tifier ce rap|)rochemcnt, et d'ailleurs M. Hofmeis- ter a observé des anthérozoïdes sur les lleui's à archégones des Jungermannes. Quant aux cor- — 69 — beilles, on ne saurait y voir antre chose que des appareils de végétation bonrgconnants. Mais comment s'effectue la fécondation, surtout lorsqu'on songe aux difficultés que présente la po- sition réciproque des organes dans des végétaux tels que le Mnrchantia, où les organes se dévelop- pent sur des individus différents, où les organes femelles ayant l'orifice placé inférieurement, sont en outre élevés sur un long pédicule ? Comment les anthérozoïdes pourront-ils se mettre en rapport avec les spores primitives? Ce que nous allons voir dans le groupe suivant nous donnera la solution probable de ces difficultés. On peut préjuger que l'action de l'eau doit jouer un grand rôle dans ces phénomènes, les anthérozoïdes paraissant ne pouvoir se mouvoir que dans un liquide; des faits que nous aurons l'occasion de citer dans d'autres familles le prouvent suffisamment. Le développe- ment de la plante est d'ailleurs assez connu pour qu'on puisse être certain, surtout depuis les travaux de M. Groenland (1854) sur la germination des Hé- patiques, qu'il ne se produit à aucune époque un proembryon sexué semblable à ceux que nous au- rons plus tard à décrire. CHAPITRE V. MOUSSES. Les Mousses méritent d'autant plus d'intérêt, au point de vue de la reproduction, que c'est d'après la considération des organes de ces végétaux que, pour la première fois, Hedwig a cherché à établir que la fécondation existait chez les Cryptogames comme chez les Phanérogames, et qu'on trouvait chez les uns comme chez les autres des organes mâles et femelles jusqu'à un certain point compa- rables. Les travaux à la fois anatomiques et des- criptifs de Bruch et Schimpcr, ceux de M. Unger, de M. ïhuret, sont venus donner à cette idée une nouvelle sanction. Les Mousses rappellent beaucoup par leur port les plantes plus parfaites phanérogames; on peut facilement leur distinguer une tige, une partie ra- diculaire et des fcnihes qui présentent souvent des rudiments de nervure médiane. Ces caractères se [)oursuivent dans les envelop[)es accessoires des organes de la rc))roduction sexuelle; on y trouve en effet des |)arlies enveloppantes qui peuvent être rapprochées des enveloppes florales, et s'écartent notablement des appareils protecteurs que nous — 71 — avons vus dans les grouj)es précédents, sauf les Hé- patiques. Ce sont les feuilles qui les constituent; ordinairement on en trouve d'extérieures, réunies en verticille et qui diffèrent peu des feuilles cauli- naires; elles constituent ce qu'on appelle le péri- clièze; plus intérieurement s'en trouvent trois ou six petites, modifiées, moins colorées et qui consti- tuent le périgone; celui-ci est dit gemmi forme ou discoïde, suivant que les parties qui le composent ont une tendance à s'imbriquer comme les feuilles d'un bourgeon, ou s'étalent. Dans certains cas il peut manquer, et les organes de la reproduction sont dits nus. Dans ces enveloppes se trouvent les organes mâles désignes sous le nom cïanlliéridies, et les or- ganes femelles appelés archégones; les fleurs peu- vent être hermaphrodites ou unisexuées, ce qui a lieu le plus ordinairement, et dans ce cas il peut y avoir monœcie ou diœcie : ce dernier cas étant le plus favorable à l'étude des organes reproducteurs, c'est celui que nous examinerons en prenant pour type le Polyln'cJmm commune. Dans cette plante, les organes mâles sont placés au sommet de la tige dans une cupule formée par le périgone ; on doit remarquer ([ue ce bourgeon floral ne termine pas la croissance du végétal, car, après la destruction des organes fécondateurs, du fond de la coupe part un nouveau bourgeon qui porte à son sommet une nouvelle inflorescence mâle, de telle sorte que, sur une [liante un peu — 7i> - âgée, on peut distinguer plusieurs collerettes cta- gées les unes au-dessus des autres, et qui ne sont autre chose que les j^érigones des Heurs succes- sives. Dans cette cupule se trouvent les anlhéridies dont la forme est celle de boyaux allongés soute- nus sur un pédicule rétréci, et présentant de fines ponctuations en longues séries longitudinales tant que la déliiscence ne s'est pas accomplie. Entre ces corps se trouvent des filaments cloisonnés formés de cellules placées bout à bout sur un seul rang, sauf à l'extrémité, qui est renllée et composée d'un certain nombre de cellules placées les unes à coté des autres; ces filaments, appelés paraphijscs, sont com])arables à ceux que nous avons décrits sous le même nom dans les végétaux précédents. On n'est pas d'accord sur leur origine, les uns voulant y voir des feuilles modifiées par métamorphose as- cendante, d'autres des anthcridies arrêtées dans leur développement, et par suite en métamorphose descendante; enfin on a voulu les comparer aux nectaires, mais on sait l'abus qu'on a fait de ce mot à une certaine époque. La fonction de ces organes dans les Heurs mâles est sans doute celle qu'on admet dans les organes femelles pour les corps analogues. Les anthéridies sont composées de deux tuniques que M. Unger, dès 1837, a signalées. L'ex- terne, revêtue par une cuticule, est composée de cel- lules allongées quadrilatères formant un réseau fort élégant: cette disposition est surtout bien visible — 73 — après la déhisceiicc ; l'interne est homogène, hya- line. Le contenu, composé dans l'orip/me de cel- lules transparentes résultant de la multiplication des éléments primitifs du tissu par les procédés habituels de génération cellulaire, forme une masse muqueuse où la transparence des cellides empêche souvent de les bien distinguer. Plus tard, le contenu de cha- cune d'elles s'organise, et lorsqu'elles sont projetées hors de l'anthéridie, on vjoit qu'elles contiennent un corpuscule enroulé sur lui-même qui ne tarde pas à déchirer sa cellule mère, et se meut libre- ment à l'extérieur comme les corpuscules analogues du Mavchaniia, auxquels il est complètement ana- logue. C'est en effet un corps allongé contourné en tire-bouchon et pourvu de deux longs cils vibra- tiles. M. Unger a étudié avec grand soin leurs mou- vements et l'action de différents réactifs, tels que l'alcool, les acides, qui les tuent rapidement, tandis que l'opium, la stychnine, semblent seulement ra- lentir leiu's mouvements. Ce même auteur a ob- serve que ces corpuscules conservaient toutes leurs propriétés sur des mousses conservées pendant plusieurs semaines dans une humidité convenable. Enfin, un fait à noter, c'est que l'anthéridie expulse son contenu par saccades et à des intervalles rap- prochés. Les organes femelles, à leur début, sont placés dans des périgones fort analogues à ceux des fleurs mâles. Au centre se trouvent des corj>s en forme de bouteille à col très-allongé, de couleur verte, et 74 que leur aspect, dès Tabord, a fait comparer au pistil des plantes phanérogames ; on les appelle archégones. Ils sont entremêlés, comme les anthéri- dies, de filaments paraphysaires. Suivant les remar- ques de M. Schimpcr, l'usage de ces derniers i)our la fécondation serait facilement explicable, ils auraient pour but de lubréfier et d'entretenir dans un degré d'humidité convenable les organes femelles. En ef- fet, on les trouve ordinairement, et très-dcveloppés, sur les plantes des endroits secs, tandis que les mousses qu'on rencontre sur les terrains humides en sont fréquemment privées. Les archégones placés dans le périgone commen- cent par être très-simples dans leur structure; c'est un amas de cellules offrant une cavité où se trouve la spore primordiale; cette cavité communique li- brement avec l'extérieur par un canal qui parcourt toute la partie rétrécie. Un seul de ces organes, ce- lui sans doute qui a pu être fécondé le premier, se développe; les autres restent dans un état rudimen- taire et disparaissent. Les changements que subit alors l'archégone sont très-remarquables et de- puis longtemps avaient attiré l'attention des bota- nistes; sans entrer dans tous les détails de cette question, nous devons l'indiquer brièvement. La partie interne de l'archégone, ce que l'on peut regarder comme la spore primordiale fécondée, prend un grand accroissement, tandis que la partie externe dont l'ouverture s'est fermée ne représente plus qu'une simple enveloppe. Par suite du déve- -- 75 — loppement de la partie interne, cette enveloppe se rompt circiilairement, tle façon à former une sorte de cornet qui reste à la partie supérieure et qui prend le nom de coiffe ou cahjpirc, tandis que la partie inférieure, sous le nom de vcujinule, subsiste comme une collerette à la base, et porte souvent à sa surface des appendices qui ne sont autre chose que les débris des archégones non développés. La calyptre n a pas perdu pour cela sa vitalité, elle continue à s'accroître et peut se couvrir d'appen- dices variés. Les changements que subit la partie intérieure sont plus considérables : le plus frap- pant consiste dans l'élongation de la partie basi- liaire, qui s'allonge en un pédicule auquel onMonne le nom de sole; la portion supérieure, qui grossit beaucoup, est appelée urne, en raison de la forme qu'elle prend habituellement; elle se partage elle- même en deux : une partie supérieure, appelée opercule; l'autre, à laquelle on applique plus parti- culièrement le nom à'urne. Celle-ci présente bientôt une différence de tissu très-frapi)ante, et sur une coupe transversale on voit en son centre une pre- mière portion qui, se continuant dans toute la lon- gueur, forme une colonne centrale appelée colu- ?nortion de matière celluleusc centrale, et avec celle-ci des tubes à anthérozoïdes. Ces derniers s'agitent alors énergiquemcnt et finissent par se faire jour à tra- vers les parois latérales des cellules qui les renfer- ment; une fois dégagés, ils se présentent comme ceux des Hépatiques et des Mousses sous forme de filament spiral ayant luie extrémité effilée [>ourvuc de deux cils, et se déplaçant suivant un mouve- ment hélicoïde. M. Thuret a répété sur eux l'action de (pielques-uns des réactifs em[)loyés par Unger 6 — 82 — sur les organes analogues des Algues, et a contirmc la plupart des faits avancés par ce savant. La tein- ture d'iode paraît être de toutes les substances celle qui, en les tuant, les altère le moins, et doit par conséquent être préférée pour étudier leui* structure. Le développement des organes femelles paraît avoir été l'objet de moins de travaux. Nous avons déjà indiqué leur position par rapport aux organes mâles au-dessus desquels ils sont situés. Quelques feuilles aciculaires se trouvent également auprès et au-dessous d'eux. Us ont la forme d'une petite bou- teille, d'abord ovoïde, allongée et à col court, ornée de cinq côtes saillantes qui, au sommet, font saillie en formant une couronne à cinq dents obtuses. Ces côtes sont constituées par des tubes creux dont le côté extérieur se détruit souvent, de telle sorte qu'à la maturité de la spore il reste autant de gouttières séparées par des angles solides aigus. L'extrémité supérieure du sporange paraît d'abord ouverte, ])uis elle se ferme, sans doute après la fécondation, comme nous l'avons vu dans les Algues ; sa forme devient alors beaucoup plus ventrue; elle finit par se détacher de la plante mère, et tomber au fond du liquide. Ces graines sont fortement encroûtées de sels calcaires, ce qui explique leur conservation dans les périodes géologiques. Les spores se déve- loppent directement. Un autre mode de génération des Clinra mode que M. Montagne a décrit complètement (1852), se fait — 83 — par des bulbillcs qui, se développant tout autour de la tige, finissent par se souder en un corps discoïde qu'on peut comparer à un petit melon. Quand la tige se détruit, ces corps, mis en contact avec le sol, sont susceptibles de germer et de reproduire la plante mère. Dans les différentes espèces, la structure des organes ne paraît pas s'écarter du type que nous avons décrit, la position des organes mâle et femelle seule offre quelques variétés; souvent, comme dans le Clinra fragilis, les arthéridies sont placées au- dessous du sporange et sur le côté de la tige ; dans les Nitella translucens et mucronnta, c'est l'inverse ; dans le Nitella fîexilis, les deux organes sont placés l'un à côté de l'autre et terminaux ; enfin, dans le Clinra aspera, le Nitella sijncarpa, ils sont situés sur des pieds différents. Les Characées étant des plantes aquatiques, le mode suivant lequel peut s'opérer le contact de l'anthérozoïde et de la spore primordiale n'offre aucune difficulté à comprendre, et ce que nous avons vu chez les Algues en donne une explication facile. Toutefois le phénomène n'a pas encore été constaté c/e r/su; cependant le fait peut être consi- déré comme démontré par les analogies et les pro- babilités. Nous n'avons pas besoin d'insister sur la similitude relative des organes mâles et femelles, sur la nature des produits qu'ils renferment; mais un fait plus important est celui de la déhiscencedes anthéridies comparée au développement du spo- - 8^ — range. Eu effet, c'est lorsque celui-ci est encore allongé et de petite taille que les anthérozoïdes sont mis en liberté ; lorsque l'ovaire se gonfle et arrive à sa maturité, les organes mâles ont com- plètement disparu. Il est fâcheux, et cela n'a pas encore été fait à notre connaissance, qu'on n'ait pas tenté d'expériences positives sur les espèces mo- noïques. CH\PITRE VII. FOUGERES. Dans les Fougères, les phénomènes de la repro- duction sexuelle se compliquent encore davantaj^e, et nous allons trouver une série de faits cpii, au reste, auront leurs analogues dans les classes sui- vantes. Les anciens botanistes ne soupçonnaient en au- cune façon le mode de reproduction sexuelle de ces plantes, et l'on peut même dire qu'on devait être peu tenté d'aller chercher les organes réels de ce phénomène là où ils se trouvent, le développement de la plante paraissant simple et facile à saisir par lui examen superficiel. Depuis longtemps on a remarqué à la face infé- rieure des feuilles de ces végétaux, désignées sous le nom de frondes, des amas de corpuscules dont le rôle dans la reproduction de la plante n'a jamais paru douteux, et qu'on appela par cette raison spores. Le développement de ces organes est fort simple et a été très-exactement décrit. On voit dans les lieux où ils doivent se |)roduire les cellules or- dinaires de la feuille prendre un déveloj)pement anormal; ces cellules hypertro|)hiées se segmentent, — 86 — et l'amas ovoïde qu'elles forment alors se sépare en deux portions. Les cellules extérieures s'organisent en membrane, et d'ordinaire quelques-unes d'entre elles devenant plus considérables en même temps que leur paroi externe s'épaissit davantage for- ment une sorte de saillie, de bourrelet semi-circu- laire, auquel on a donné le nom d'anneau; le petit sac constitué par ces parties, a reçu le nom de spo- range. Pendant ce temps, les cellules internes ont subi de tout autres modifications; leur contenu s'est subdivisé en deux, puis en quatre parties, et chacune de celles-ci s'entourant de deux mem- branes a formé la spore. Plus tard, par suite des progrès de développement, et la dessiccation met- tant enjeu ses propriétés élastiques, l'anneau tend à se redresser; les'autres cellules de l'enveloppe, ne pouvant se prêter à ce mouvement, se rompent, et la cavité du sporange largement ouverte laisse échapper son contenu. Ce mode de développement est un des plus fréquents, et c'est en particulier celui du Polijpodium que nous avons eu en vue, cette espèce étant l'une des plus connues. Les spo- l'angcs sont réunis ordinairement en amas appelés s^res et souvent recouverts d'un appendice protec- teur diversement configuré et qu'on appelle inchi- sie. Ces différentes |)arties, très-variées dans leur forme et fort importantes au point de vue de la botanique descriptive, ne doivent pas nous arrê- ter ici. On savait depuis longtemps que ces spores, dans — 87 — des conditions favorables, élaient susceptibles de germer et de reproduire le végétal originaire; le cycle du développement de la plante paraissait donc connu, et les partisans de de la génération sexuée des Eryptogames, voyant dans les sporanges des organes femelles, avaient cherché dans les par- ties voisines et homologues les organes màles, et avaient décrit comme tels des poils, des glandules, etc. En 1844, M. Nœgeli, étudiant la germination des Fougères, observa certains faits que nous allons décrire plus bas, lesquels le j)ortèrent à [)enscr que le phénomène n'était pas aussi simple qu'on l'avait pensé, et il montra sur les premiers rudiments dé- veloppés delà plante des organes que l'analogie le porta à rapprocher des anthéridies des mousses. En 1848, M. Thuret confirma ces découvertes. Mais on continuait de regarder les sporanges de la fronde comme les organes femelles, lorsque à la même époque, en Allemagne, M. Leszczyc-Suminski an- nonça que ce même rudiment de ])lante portait les organes femelles : cette découverte souleva de vives contradictions, dont M. Wigand (1849) fut un des principaux interprètes. Le fait fut donc regarde comme très-incertain, et c'était encore l'opinion de M. Thuret en 1851 ; mais les observations rappor- tées depuis par M. llofmeister (1854) ne peuvent plus laisser le moindre doute, sinon sur tous les faits avancés par M. Suminski, au moins sur le point capilnl de sa découverte. — 88 — l Si l'on fait germer une spore dans des conditions- favorables, on voit un j)hénomène se passer, qui, par ses analogies avec le phénomène analogue qu'on observe dans les grains polliniques des phanéro- games, a depuis longtemps frappé les observateurs. La membrane externe résistante se fend souvent suivant des lignes qu'on peut apei'cevoir sur le grain intact, et par l'ouverture qui en résulte la membrane interne fait hernie sous la forme d'une espèce de boyau. Bientôt la matière verte s'accu- mule à l'extrémité de celui-ci; il s'y forme des cel- lules qui, par scission, suivant M. Wigand, se mul- tiplient, et finissent, en s'étalant sur un ou plusieurs rangs, suivant les espèces peut-être, par former une sorte de petite feuille qu'on a comparée avec quel- que raison au thalle verdatrc des Hépatiques, et à laquelle on a donné le nom de pro~cmùrijon (Nœ- geli ; pseudo-cotylédon, Thuret ; />rolo/;/??///c', Wigand). Ce pro-embryon est cordiforme, échancré profon- dément, au moins dans le Plerisserratula, que M. Su- minski a suivi dans tout son développement, et que nous citons de préférence aux exemples de M. Wi- gand,dont les dénominations ne sont pas aussi cer- taines ; ses dimensions sont environ de 3 milli- mètres de large sur 2 millimètres de long. Sa forme est à peu j^rès la même dans le Scolopendrium officinale ; il serait en raquette dans le Pteris aqiu- /ina, espèces toutes deux étudiées par M. Thuret. A sa partie postérieure et inférieure apparaissent de bonne heure des radicelles. C'est sur ce pro-em- ■fr — 89 ~ bryon que vont se développer les organes sexuels. Les anthéridies, par leur nombre, leur dévelop- pement plus prompt, la singularité des corpuscules qu'elles contiennent, étaient si propres à éveiller l'attention qu'on ne doit pas s'étonner qu'elles aient été étudiées en premier lieu. A la partie inférieure du pro-embryon et du côté postérieur surtout (nous regardons comme côté postérieur celui qui se trouve dirigé vers la spore d'où le végétal est sorti), on voit les cellules se modifier sur certains points. Suivant M. Wigand, ces cellules s'accrois- sent et se divisent en deux parties, une extérieure qui tend à faire saillie à la face inférieure du pro- embryon, l'autre basilaire ; l'ensemble de ces deux cellules constituerait l'organe mâle. Suivant M.Thu- ret, le nombre de ces cellules serait de trois, l'une basilaire, une autre servant d'opercule ; enfin la troisième, en forme iVnuneau, disposition assez difficile à comprendre, serait placée entre les deux autres, et c'est dans l'intérieur de l'espace qu'elle circonscrit que se développeraient les corpuscules fécondants. M. Suminski a aussi décrit la formation de cet organe d'une manière un peu différente, mais l'opinion de M. Wigand paraît la plus simple et la plus vraisemblable. Le nombre des cellules du pro- embryon qui se métamorphosent en anthéridies peut être assez considérable, puisqu'on a pu en compter jusqu'à 00 et 70 sur un seul individu. Pen- dant que la cellule primitive se subdivisait, son contenu s'est modifié, et la chlorophylle a disparu — 90 — dans la cellule externe, qui prend un développe- ment plus considérable que la cellule basilaire ; mais ce n'est que le début des phénomènes impor- tants qui vont s'y succéder. Sa substance décolorée se parta{îe à la fois dans toute sa masse, suivant M. Wipj'and, en un certain nombre de cellules, envi- ron une vingtaine, dont les contours vagues à l'ori- gine s'accentuent ensuite de plus en plus. D'abord sphériques, ces cellules ne tardent pas à prendre une l'orme polyédrique par pression réciproque; c'est là que vont se développer les anthérozoïdes. On les voit bientôt s'agiter dans les cellules, les rompre et se disséminer dans le liquide ambiant; générale- ment le corpuscule ne sort de la cellule mère qu'a- près que celle-ci a été projetée hors de l'anthéri- die. La déhiscence se fait par déchirure du sommet de la cellule anthéridicnnc externe; l'organe, sui- vant M. Thuret, subirait alors quehjues modifica- tions consistant dans le développement de la cellule annulaire moyenne, et dans quelques cas en un dépôt de matière colorée brune sur les |)arois de la cavité vide. L'anthérozoïde libre est aplati, tordu en spirale, et in'éscnte à l'une de ses extrémités, dite rostre, une couronne de poils rayonnants; il se meut avec une grande agilité. M. Wigand i)ense que son aplatisse- ment résulte de son mode de développement; il le regarde comme formé par un dépôt placé à la face interne de la cellule mère, lequel se découperait en lanière, à ce ((u'on peut supposer. Les organes femelles sont moins nombreux que — el- les précédents ; un pro-enibryon n'en porte pas plus de quatre à vingt : ils sont situés également à la face inférieure, mais en avant, du côté de l'échan- crure; leurs dimensions varient de 0"'"\072 à 0""",108. M. Suminski leur a donné d'abord le nom d'ovule, surtout à cause des idées théoriques qu'il avait admises ; le nom iVarcliégonc a généralement prévalu depuis. Cet organe, qui dérive des cellules du pro-embryon par des multiplications scissipares analogues à celles qui amènent la formation des an- théridies, mais plus multipliées, se présente à son état complet de développement comme une cavité arrondie plongée dans l'intérieur du parenchyme, limitée par des cellules dépourvues d'endochromc, et communiquant avec l'extérieur par une sorte de cheminée que forment seize cellules transparentes disposées crucialement quatre par quatre, les unes au-dessus des autres, d'une façon régulière. Les ar- chégones d'un pro-embryon ne sont pas générale- ment tous aussi développés les uns que les au- tres, et on remarque qu'ils sont d'autant plus jeunes qu'ils sont plus près de l'échancrure. M. Suminski regardait la cavité comme étant vide; on admet au- jourd'hui qu'elle renferme elle-même une masse qui serait assimilable à ce que nous avons appelé spore primordiale. La comparaison des anthéridies et des arche - gones ne permet pas d'y voir, comme on a pu le croire, des états différents d'une sculeet même par- tie, et aujourd'hui leur véritable nature n'est dou- ^ 92 — teiisc pour personne. Ces organes peuvent aussi dans certains cas ne pas exister à la fois sur le même pro-embryon ; il y a donc monœcie ou diœcie. Quant au fait de la fécondation, il ne peut plus être légitimement contesté depuis les dernières recher- ches de M. Hofmeister; ce savant a même donné des détails qui permettent en quelque sorte de sui- vre pas à pas l'anthérozoïde dans son trajet. Lors- qu'un semis dcpro-embryons présente des individus diversement développés et munis, les uns d'arche • gones, les autres d'anthéridies, après l'avoir main- tenu pendant quelques semaines dans un état d'hu- midité convenable pour achever la maturité des organes, on l'arrose abondamment; quelques heures après, on trouvera les pro-embryons couverts d'an- thérozoïdes à mouvements très-vifs. En pratiquant alors des coupes convenables, on pourra voir des cor[)uscules mâles jusque dans la cavité embryo- fère et doués encore de mouvements : c'est un fait que M. Hofmeister a pu constater deux fois dans l'Aspidiiim filix-mas, et les anthérozoïdes continuè- rent de s'agiter pendant sept minutes sous les yeux de l'observateur. Il n'est pas douteux non plus, d'après les figures données par M. Suminski, que ce savant n'ait vu aussi le corpuscule màlc dans la ca- vité de l'archégone. Les conclusions que ce dernier observateur avait tirées de ce fait remarquable pour la production de l'embryon proi»i"enient dit n'ont pas été sans in- Ihience sans doute sur l'opposition qu'il rencontra — 1)3 — pour les l'aire admettre. Suivant lui, une des por- tions de l'anthérozoïde se plaçant au milieu de la cavité s'entourait de matière verte, puis, se sépa- rant de la partie restée dans le canal de l'archégone, se développait alors en rudiment de la jeune plante. Cette théorie, qu'on a voulu invoquer dans l'étude des phénomènes de la fécondation des Phanérojia- mes, admet, comme on le voit, que le végétal est un simple développement du corpuscule fécondant mâle. Ce que nous avons vu dans d'autres vé- gétaux où l'observation plus facile donne moins de chances d'erreur ne paraît pas favorable à cette théorie. Suivant M.Hofmeister, le premier phénomène qui suit la fécondation est le développement de cellules qui ferment toute communication avec l'extérieur ; c'est sans doute l'analogue de cette membrane que nous avons vue chez les Algues se développer dans des circonstances analogues, au moins les faits pa- raissent-ils parfaitement comparables. L'embryon une fois formé, ayant une position horizontale, émei une ligclle sur la(pielle s'élève- ront les frondes st)orangifères, et des radicules par sa face inférieure. On ne voit jamais sortir du pro-embryon qu'une seule plante : il semble donc qu'un seul archégonc puisse être fécondé ou tout au moins |)rendre un dévelo|>pement si consi- dérable que la croissance des autres en soit complè- tement em|)èchée. CHAPITRE VlII. ÉQUISÉTACÉES. Les plantes de cette famille, dont le port offre au premier coup d'œil des caractères distinctifs si frappants, n'offrent dans leur mode de reproduction rien de bien différent de ce que nous avons vu dans d'autres Cryptogames des groupes précédents. Le végétal parfait donne des spores qui four- nissent un pro-embryon destiné à produire des organes sexuels : anthérozoïdes et spore primor- diale. La fructification de la plante adulte où se trou- vent les premiers produits est depuis longtemps connue, et son étude au reste ne présentait aucune difficulté. Elle consiste en une sorte d'épi terminal, composé d'écaillés portées sur un pédicule central; on ne peut mieux les comparer qu'à un clou. C'est à la face inférieure, c'est-à-dire celle qui regarde l'axe, que se trouvent les spores renfermées dans de pe- tites capsules dites sporanges. Le développement de toutes ces parties est très-simple. Le long de l'axe, dans les points où doivent se trouver les écailles, apparaissent de petites saillies d'abord arrondies, qui s'allongent et s'élargissent en disque — 95 — à leur extrcmitc libre, en prenant dès lors Taspecl qu'elles doivent conserver ; seulement, par la pres- sion réciproque que les portions élargies exercent les unes sur les autres, leur forme arrondie se change en forme hexagonale. En même temps, de petits mamelons celluleux se sont développés sur la partie marginale de la face inférieure du disque, les cel- lules périphériques subissent peu de modifications et formeront la paroi du sporange ; les cellules cen- trales au contraire, dans lesquelles vont se déve- lopper les spores, présentent une série de phéno- mènes très-curieux. Le contenu s'isole d'abord de la paroi sous forme d'une sphère solide; on voit alors entre ces deux parties se produire une mem- brane qui se découpe en lanières placées en spi- rale autour de la sphère, et qui, lorsqu'elles pour- ront s'étendre, apparaîtront sous forme de quatre prolongements étroits présentant une extrémité libre élargie en forme de pelle, adhérents par l'autre en un même point de la spore et dis|)o- sés crucialemcnt ; on les appelle élatères. On a aussi cru que ces oi'ganes singuliers provenaient simplement de la membrane primitive d'enveloppe de la spore : cette opinion serait celle de M. Hugo Mohl, qui a porté particulièrement son attention sur ce point d'histologie. M. Sanio a étudié égale- ment le développement des élatères; il croit qu'ils se développent chacun en deux parties séparées à l'équateur de la s])ore, lesquelles se réuniraient plus tard : un fait très-important qu'il aurait constaté — !)6 — serait qu'après leur formation ces appendices con- tinuent de croître, ce que prouvent leurs changc- mentsd'aspect et de dimensions. L'usage deces par- ties est des plus simples et fort bien connu. Les propriétés hygroscopiques des filaments sont très- faciles à constater. Si on considère les spores en masse, on voit facilement à l'œil nu que sous l'in- lluencc de l'haleine chargée de vapeur d'eau il s'y produit un fourmillement des plus remarquables. L'examen au microscope rend facilement compte de ce phénomène : on s'aperçoit alors que si on fait va- rier l'état d'humidité de l'atmosphère, les filaments s'écartent ou se rapprochent de la spore avec une grande agilité; celle-ci peut même être projetée à une certaine distance toutes les fois que, par suite de sa position, les extrémités libres des fils rencon- trent dans la lame porte-objet un point d'appui résistant sur le(piel ils agissent à la manière d'un ressort. 11 est donc évident qu'ils servent à la dissé- mination. iNous n'avons pas à mentionner l'opinion qui portait à les considérer comme des étamines, idée basée sur leur forme et leur position par rap- port à la spore, mais (jui ne reposait que sur une observation superficielle et ne saurait plus être ad- mise. Au moment de la maturité, les sj)oranges s'entrou- vrent [tar une fente tournée vers le centre des écail- les, et les spores sont projetées au loin. Peut-être leslilanients jouent-ils alors, [)ar rap[)ort à lasj)ore, le rôle d'oi'gane d'arrêt lorsqu'elle arrive sur un é — 97 terrain humide, puisque dans ce cas, ils s'étendent et empêchent par conséquent le vent de les empor- ter aussi facilement que lorsqu'à l'état de sécheresse ces parties sont roulées autour de la spore. Il se passerait quelque chose d'analogue au singulier phénomène qu'on a depuis longtemj)S signalé pour la Rose de Jéricho {Anastica liierocliunlicn). Quoi qu'il en soit, dans des conditions d'humidité favorables, ces spores germent avec une assez grande facilité; aussi, depuis longtemps, les observateurs s'étaient-ils attachés à suivre le développement de ces plantes; Agardt en 1822, Yaucher en 1823, ont publié de nombreuses observations à ce sujet. Mais c'est seulement à une époque beaucoup plus récente qu'on a reconnu l'importance de ces premiers déve- loppements de la spore sous le rapport de la géné- ration sexuelle. M. Thuret dans ses savantes recher- ches sur les anthéridies des Cryptogames, décrivit ces organes dans YEquisetum limosum, ainsi que les anthérozoïdes qu'ils présentent. M. Ilofmeister (1854),M. Milde (1852), firent connaître l'organe fe- melle ou archégone ; il convient également de citer M. Bischoff, qui en 1853 publia d'intéressantes re- cherches sur l'organogénie de ces végétaux; enfin en 1859 M. Duval-Jouve a fait paraître dans les bul- letins de la Société botanique de France un très-in- téressant mémoire sur la génération sexuelle de ces plantes, travail auquel nous em])runtons les dé- tails qui vont suivre. Mise dans des conditions convenables, qu'on peut 7 - 98 -^ reproduire expérimeutalenieut avec facilité, comme l'a exposé l'auteur que nous venons de citer, la spore des Prèles se divise d'abord en deux cellules, l'une qui paraît dans la suite de son développe- ment devoir donner naissance aux radicelles de la jeune plantule, l'autre qui se remplit de substance verte, et, par la subdivision cellulaire, forme cette jeune plantule .même à laquelle on a donné le nom depro-emOrijon ou protlial/iiim {Sporop/iynie, Duval- Jouve). Celui-ci se présente d'abord sous la forme d'une lamelle verte, irrégulièrement lobée sur les bords et homogène sur toute son étendue ; plus tard toute la partie médiane prend une structure un peu différente, les cellules y sont plus petites, le tissu plus serré, et cela simule en quelque sorte une espèce de nervure. C'est sur celle-ci que se dé- velopperont les organes femelles, tandis que les organes mâles seront situés à la périphérie, sur les parties lobées et à l'extrémité de celles-ci. Généra- lement, le développement de ces parties est inverse, de telle sorte que là où les anthéridies se dévelof)- pL'nt, les organes femelles sont rudimentaires et sté- riles, et réciproquement; c'est au moins ce qui a lieu pour VEqniselum arrense étudié par M. Duval- Jouve; cependant, VEquisetum sylvaticum, d'après M. Hischoff, serait monoïque, et les organes màlc et femelle [)ourraient se trouver réunis sur un même lobe du j)ro-embryon. Le dévelopi)ement des anthéridies n'est })as très- exactement coiuui ; arrivées à l'état |)arfail, elles se — 99 — présentent sous forme de cavités ayant une paroi com- posée de cellules régulières, surtout jiour celles de la partie extérieure qui sont disposées en rayonnant à partir d'un centre. Le contenu en est finement gra- nuleux et notablement plus opaque que le reste du pro-cmbryon. Au moment de la déhiscence, les cellules extérieures s'écartent de manière à former une couronne dentée fort régulière et d'une très- grande élégance ; la cavité est alors largement ou- verte, et les anthérozoïdes, souvent encore conte- nus dans la petite cellule où ils se déveloj)pent, sont projetés à l'extérieur. Les corpuscules mâles ont une forme singulière que M. Tliuret a figurée avec beaucoup de soin, et qu'on peut comparer grossièrement à une faucille dont le manche serait le rostre de l'anthérozoïde; au reste, cette appa- rence est sujette à de grandes variations que le dessin seul peut faire saisir ; ces corpuscules sont pourvus à leur partie antérieure de cils vibra- tiles. Les organes femelles ou avcliégones se dévelop- pent comme dans les familles voisines. Au reste leur aspect à l'état adulte n'en est pas différent. Ils consistent en une cavité entourée de cellules qui se distinguent de celles du reste du parenchyme par l'absence d'endochrome, et qui du côté interne de l'organe forment uu dessin assez régulier. Cette cavité, de forme sphérique, est surmontée de huit cellules superposées sur deux rangs et se corres- pondant exactement en hauteur et deux à deux ; — 100 — vues d'en haut, les quatre cellules supérieures for- ment une rosette régulière. Dans certains cas, chaque colonne de deux cellules est surmontée d'une sorte de lame foliacée ; mais l'existence de celle-ci n'a pas paru constante à M. Duval-Jouve. Au milieu des huit cellules se forme un canal qui conduit directement dans la cavité de l'archégone au fond de laquelle est une saillie qui se dévelop- pera après la fécondation pour reproduire la plante mère, et qui n'est autre chose, par conséquent, qu'une spore primordiale. Souvent, sur Y Eqnisetum arvense, l'intérieur du tube, de la cavité, et môme la face externe des quatre cellules supérieures sont teints en roux ; ce phénomène, qui paraît dû à une simple coloration superficielle des cellules, ne se produirait que dans les organes non fécondés, et ])ar suite, impropres à la reproduction. Bien qu'on n'ait pu jusqu'ici constater d'une ma- nière certaine la pénétration de l'anthérozoïde dans l'archégone, cependant la nécessité de la féconda- tion n'est pas douteuse, comme l'ont prouvé les ob- servations de M. Duval-Jouve. Dans l'appareil em- ployé par ce naturaliste pour obtenir la germi- nation des Equisétacées, une disposition spéciale emj)èchait l'eau de tomber directement sur les plantes, et dans ces conditions, il remarqua qu'au- cun des archégones ne lui présentait de |)héno- mènes de dévelojipcnient. Frappé de ce fait , et guide d'ailleurs par certaines observations sur i'é|)oquc de la journée à laquelle s'o|)érait le plus — 101 - habituellement la dchisceiice des antliéridies, il crut devoir attribuer à cette circonstance la non- réussite de ses semis. Ayant alors arrosé directe- ment les proembryons, il ne tarda pas à trouver une grande quantité d'arcliégones développés en rudiments de plantes mères. Il put surtout observer les anthérozoïdes dans le voisinage des organes lemclles, et môme engagés dans le tube de l'arché- gone. ,Ces faits ne jieuvent laisser aucun doute sur l'action réciproque de ces différents éléments; il est clair que lors de la déhiscence des anthéridies les corpuscules mâles projetés sur le pro-embryon femelle ne peuvent gagner l'archégone si la surface sur laquelle ils se trouvent étant privée d'eau ne leur permet pas de se servir de leurs cils nata- toires. Tous les archégones sont sans doute susceptibles d'être fécondés, au moins ne paraissent-ils jamais présenter entre eux de différences anatomiques sensibles. Cependant d'ordinaire, sur un pro-em- bryon femelle, on n'en voit qu'un qui se développe en plante mère, les autres restant rudimentaires et se détruisant avec le reste de la plantule primi- tive sortie de la spore; c'est au moins ce qu'on a remarqué dans ÏEquiselum arvense; ce fait au reste nous a jirésenté des analogues dans les plantes que nous avons étudiées précédemment. CHAPITRE IX. L Y C 0 P 0 D 1 A C É E s. La génération sexuelle des plantes de cette fa- mille est fort bien connue pour quelques-unes d'entre elles, surtout depuis les recherches des sa- vants modernes sur ce sujet; mais, pour quelques autres, le peu (ju'on sait paraît présenter de si grandes différences qu'elles motiveront peut-être un jour la séparation de ce groupe en plusieurs types distincts. Jusqu'aux recherches de M. Hofmeister, les tra- vaux faits sur les Lycopodiacées ont été purement descriptifs, l'élégance de ces plantes qui rappellent par leur port les Mousses et les Hépatiques les ayant fait remarquer dej»uis longtemps. Le travail de l'ob- servateur que nous venons de citer, publié en 1851, fit connaître trcs-complétement le développement des organes de la reproduction dans les Selcigi- nella, et depuis cette époque les travaux de M. Thu- rct, de M. de Bary ont peu ajouté à ces notions. Dans le Seing inci la denliculnta qui a été parti- culièrement étudié, les organes mâles et femelles anthéridies {Conioilièques, Hofmeister) et sporanges (Sphérolfièques, Hofmeister) se trouvent placés à — 103 — l'extrémité tics rameaux sur de petites Feuilles qui forment une sorte d'épi. Un seul organe femelle se développe sur l'une des feuilles de la base, les au- tres donnent des anthéridies, mais l'origine pre- mière de ces organes n'étant pas différente, nous pouvons d'abord les étudier simultanément. On voit sur le côté des rameaux se former de pe- tits mamelons celluleux dépendant de l'axe, car ce n'est que par suite du développement que les or- ganes finiront t)ar se trouver sur la feiiille. Bientôt les cellules se différencient, l'une d'entre elles cen- trale se développe davantage, tandis que les autres se modifient de façon à former autour d'elle trois rangées distinctes formant trois enveloppes; lors- que le développement est complet, la plus interne est formée de cellules allongées rayonnant autour de la cellule centrale, et pourvues d'un noyau; de plus à l'extérieur sont des cellules tabulaires contenant de l'amidon, enfin le tout est enveloppé d'une couche de cellules polyédriques transparentes revêtues d'une cuticule. A cet état de développement, le mame- lon a grossi considérablement et est porté sur un pé- dicule rétréci. Pendant ce temps la cellule centrale a subi d'importantes modifications; dans son inté- rieur des cellules se sont produites par division régulière de son contenu; chacune d'elles est pour- vue d'un noyau et d'un nucléole. Arrivés à cette phase, les mamelons qui devront donner les anthé- ridies ou les sporanges ne peuvent encore se dis- tinguer les uns des autres. — 104 — Lorsqu'il devra se produire un organe mâle, on voit les cellules contenues se diviser chacune en deux, puis en quatre cellules précédées de l'appari- tion de noyaux nucléoles, ce sont les microspores de M. Hofnicister ; leur forme n'est pas sphérique, ce sont de petites pyramides tétraédriques à base courbe. Lors de la déhiscence, ces microspores tombées sur le sol humide grossissent notablement, et vers le cinquième mois de germination, leur contenu s'organise en cellules où se forment des anthérozoïdes qui mis en liberté s'agitent lente- ment. Ce développement n'a été observé jusqu'ici que sur le SelaÉROGAMES. Spore propiemenl dite. Spore proprement dite. Spore proprement dite. Embryon. Zoospore. — — — Plante mère. Plante mère. Plante mère. Plante mère. Spore des auteurs. Micro- \ Macro- Pollen. Ovule? spore. spore. Anlhéro-' Spore Anthéro- Spore Anlhéro- Spore Fovilla. Sac em- zoide. primor- diale. zoïde. primor diale. zoide. primor- diale. bryon- naire. Il faut ajouter que ces faits ne sont 'pas abso- lus. Ainsi chez bon nombre d'Algues que nous avons citées, la spore proprement dite donne nais- sance directement à la plante mère; dans certaines espèces (Sapro/egnia mondicn), l'un et l'autre cas se présentent peut-être à la fois. Dans les Lycopo- diacées, les véritables Lycopodes produisent, on peut le croire, un pro-embryon comme les Fou- gères et non des macrospores et des microsporcs comme les Selaginella. Les Characées paraissent produii'c directement sur la |)lante mère les anthé- ridies et les archégones. Enfin, comme remarque générale, observons qu'un trop petit nombre de plantes ont été étudiées jus(|u'ici pour (ju'on ne doive pas regarder comme prématurée une généra- lisation trop absolue. Ces considérations nous amènent encore à con- - 113 - dure que la jjréleiidue liinito euU'o les \égétau\ phanérop^ames et cryptogames est réellement si peu considérable, qu'on peut presque la regarder dès à présent comme nulle, et une fois de plus est prou- vée la justesse de la pensée de iJnné que la marche de la nature est régulière. Au point de vue de la botanique et de la [thysio- logie générales, l'étude de la fécondation chez les Cryptogames nous paraît aider à la solution de quelques questions importantes. Les observations de M. Leszczvc-Suminski sur la fécondation des Fougères ont paru d'abord donner des preuves à l'appui de la théorie de Schlciden sur le développement de l'ovule, mais sans parler des découvertes récentes de M. Hofmeister.sur les mêmes végétaux, qui sont venues montrer les faits sous un tout autre jour, on peut dire que les der- niers travaux sur la fécondation des Algues ne[)eu- vent plus laisser aucun doute sur la façon dont les éléments sexuels se comportent l'un par l'apport à l'autre. Il est démontré par des faits en quelque sorte tangibles chez les végétaux dits cryptogames : nOne les deux éléments pris isolément sont in- 'i féconds ; <(Que le contact de l'élément mâle ne suffit pas (ipour féconder l'élément femelle; ((Que f élément mâle ne se développe pas siin- i^plement dans l'élément femelle, mais que tous deux a se confondent pour se vivifier. » 8 — 114 — En voyant chez les autres êtres végétaux et ani- maux les éléments sexuels si semblables clans leur essence et clans leurs rapports, pour ne pas dire identicfues avec ce cpie nous avons observé dans les plantes que nous venons de passer en revue, il est difficile de ne pas regarder les lois qui les régissent comme générales dans tout le monde organique. fLN. BIBLiOGKAPUlE ALGUES. AGARDH (J.-G.). Observations sur la propagation des Algues. [Jnn. se. nat., 2^ série, 1 836, Bot., t. YI, p. 193.) BARY (A. DE^. Sur la génération sexuelle des Algues. [Jnn. se. nal.j 4^ série, 1850, Bot., t. V, p. 262.) Sur la copulation des Desmidiacées, des Zygnémacées et des Champignons (Syzygiles), sur la germination des produits de cette copulation, et sur les opinions relatives à l'impoitance de la copulation. (Comptes rendus des travaux de la section bo- tanique du 33® congrès des naturalistes et médecins alle- mands, par M. R.Caspary, m Bolan. Zeit., 1857,n'" 44, 45.) BOiNiNEMAISON (Th.). Essai sur les Hydrophytes loculées (ou articulées) de la famille des Épidermées et des Céramiées. [Mcin. 3Jus. hht. nat., 18 28, t. XYI , p. 49.) BORINET (Ed.). Description d'un nouveau genre de Floridées des côtes de France, (.^/i/j. se nai.,4^ série, 1859, Bot., t. XI, p. 88.) CARTER (J.-H.). On spécifie character (Sur les caractères spécifi- ques, la fécondation et le dév eloppement anormal des OEdogO' nium).{Ann. and Magaz. oj nat. /lis t., 3* série, n° l,janv. 1858.) CARTER (J .-H.). On fecoiulalioii inthe twoVohoces .. i^Sur lafécondalion dans les deux Volvox , et sur leurs différences spécifiques ; sur les Eudoiina , Spong'dla , Astasia , Eugicna et Crjpfo- glena. [Jnn. and RIagaz.o/nal. /;/*/. ^ 3'" séiie,janv. 1859.) CASPARY (RoB.). Sur les zoospores des Cliroolcpus, Ag. et leur (t'gu- gument. [Jnn. se. nal., i^ série, 1858, Bol., t. IX, p. S07.) COHN (F.). Mémoire sur le développement et le mode de reproduction du Sphaeroplea annulina. {Jnn. se. nat., A^ série, 1856, Dot., t, V, p. 187.) Observations sur les Voîvocinées, et spécialement sur Toi g.i- nisation et la propagation du Fohox globalor. [Ann. se. liât., 4° série, 1856, /?o/., t. V, p. 323.) Sur le développement d'une Volvocinée. (Comptes rendus des travaux de la section de botanique du 33*^ congrès des naturalistes et médecins allemands, par M. R. Caspary, in /l'o- lan. Zeit., 18o7, n"'^ U et 43.) CRUUAN (frères). Observations sur les tctraspores des Algues, (.■/un. se. nal., 3'^ série, 1844, Bol.., t. II, p. 365.) Ktudes microscopiques sur quelques Algues nouvelles ou peu connues constituant un genre nouveau. [Ànn. se. nal., d" série, l8ol, Bot., t. XV, p. 3o9.) Note sur quelques Algues marines nouvelles de la rade d(; Brest. (Jnn. se. nal., i*-' série, 1858, Bot., t. IX, p. 69.) DliCAISNK (J.). Plantes de l'Arabie heureuse, recueillies par M. P.-E. Botta, et décrites par Dccaisne. (Jrcli. 3Ius./iisl. nal., 1841, t. II, p. 89.) Mémoire sur les Corallines ou polypiers calcifères. (///t/t. se. nal., ^2" série, 1842, Bot., t. XVIII, p. 90.) lissais sur uwe classification des Algues cl des polypiers — 117 — calcifèie.'^ tic Lamoiiroiix. {,^nn. se. uni., 2*^ st^ric, 1813, Bol., t. XVII, p. !207.) DKCAISNE (J.) et THURET (G.). Recherches sur les aothéridies et les zoospores de quelques Fucus. {Jnn. se. naf., 3® série, 1-- «— Recherches sur la fécondation des Fucacées, suivies d'obser- vations sur lesanthéridies des Algues. (Ann. se. nal., 4^ série, 1854, ^o,'.,l. ll,p. 197.) - — — Deuxième noie sur la fécondation des Fucacées. (Ann. se. nril., '('série, 1857, Bot., I. VII, p. 3i.) Sur 11 reproduction de quelques Noslochinées. {Ménx. de la Soc. impér. des se. de Cherbourg, 1857, p. 3.) Exilait d'une lettre au rédacteur des Annales. [Ann. se. nal., r série, 1851), t. XII, p. 372.) TIIWAITKS (G.-H.-K.). Sur la conjugaison des Dialomées. (Ann. se. nat., 3*^ série, 1847. Bol., t. VII, p. 374.) Deuxième noie sur la conjugaison des Dialomées. (Ann. se. /m/.,3«série, J848, t. IX, p. 60.) TL'RPIN (P.-J.-F.). Aperçu organographique sur le nombre deux, etc., suivi de la description de plusieurs genres et espèces lioiivelles Irès-remarquables, découverts parmi les productions — 121 — végétales et microscopiques. {J\Iéin. DJns. hlst. nat.^ 1828 , t. XVI,p. 29o.) Observations sur le nouveau genre Surirella. {Mém. Mus. hist. nat., 18^8, t. XVI, p. 361.) UNGER. Sur les métamorphoses et le mouvement des corps reprotluc- teuis (le diverses Couferves, et paiticulièrement de ï'Eclo- sperina clacain de Vaucher. (y/nn. se. nul., P*^ série, 1828, t. Xlif, p. 348.) VAUPELL (Gh.). Sur la reproduction et la fécondation d'une espèce du genre OEdogonium. [A un. se. nat.^ {^ série, 1859, Bol.^ t. XI, p. 192.) WORONINE (Michel). Recherches sur les Algues marines Àcelabuln- ria, Lamk et Eapera DCne. {.4nn. se. nal., 4*-' série, 18(!2, Bol., t. XVI, p. 200). Lie HEIN S. NYLANDER (W.;. Synopsis methodioa lichenum omnium hiicusque cognilorum praemissa introductione lingua gallica tractala. 4858. Qnelques observations sur le genre Cocnogonium. (Jnn. se. nal.^ r série, 1802, But., t. XVI, p. 83.) THURET (G.). Recherches sur les zoospores des Algues et les anthéri- dies des Cryptogames; 2® partie. [Ànn. se. nat., 3*^ série, 1851, Bot., t. XVI, p. 5.) TULASxNE (L.-R.). Note sur l'appareil reproducteur dans les Lichens et les Champignons. [Jnn. se. nai., 3^ série, 1851, Bol.., t. XV, p. 370.) Mémoire pour servir à l'histoire organographique et physio- — 122 - logique des Lichens, {/inn. sv. nal., ;r série, 1852, Bol., t. xvn, p. o et loa.) CHAMPIGNOIVS. BARY (A. Diî). Siii- la fonnaîiou de zoospores dans quelques Champi- guoiis. {Jnn. se. uni., 'i" série, J^OO, Bol.., l. Xlll, p. 236.) BARY (A. iie) et HOFFMANN (A.). Des Myxomycètes. {Ànn. se. nat., i"" série, |8o9, Bot., i. XI, p. loO.) BKRKELKY (J.). Sur la fructification àea genres Ljcoperdon,, Phal- lus et de quelques autres genres voisins. {Jnn. se. nat., 2^ série, 1839, Bot., t. XII, p. KiO; et 1840, t, XIV, p. 127.) BRONGNIART (Ad.). Observations sur le développemeut du charbon dans les Graminées et sur les modifications qu'il détermine dans les parties de ces plantes qu'il attaque. {Ànn. se. nai ., r«= série, 1830, t. XX, p. 171.) Rapport sur un mémoire de MM. L.-R. et Ch. Tulasne, inti- tulé : Histoire des Champignons hypogés, suivi de leur mono- graphie. {Ànn. se. nat., 3" série, 1851, Bol., t. XV, p. 2t)7.) GANDOliLK (A. i)F.\ Note sur ÏAgaricns tubœfonnis de Schœffer. (Ann. se. nat., 1"= série, 1824, t. I, p. 347.) CASSINI (de) et MlRBliL. rapport sur un mémoire de M. Turpin ayant pour objet l'organisation et la reproduction de la truffe comes- tible. {Ann. se. nat , V^ série, 1827, t. XII, p. 209.) DEBAT (L.). Notice sur le développement du Psilonia buxi et du Chœlostroina buxi. {Ànn. se. nat., \^ série, 1858, Bot., t. IX, p, 84.) DESMAZIÉRIiS (^J.-B.-H.-J.). Note sur la Selerotium stcrcorarium. [Ann. se. nat., 1'* série, 1827, t. X, p. 145.) — 123 — DESMAZIÈRES. (J.-B.-H-J.) Sur le Lycopcrdon indinlnm de Sowerby. etYJgaricus radians, espèce ROiivellp. (.^/in. sc.nat., 1'"" se'- rie, 18^28,t. XIII, p. 20().) Observalions microscopiques sur le b'anc du rosier, Oidium leuconiitm Desuiaz. {Ann. se. uni., V série, 1829, t. XVII, p. 98.) Observations sur le Xiioina mnllivalve, D.C. [Aan. se. nau, 3^ série, 1848, Bot., t. IX, p. 330.) DURIEU DE 3IAIS0NNEUVE. Notice sur le Pilobohis Crystallinu^. {.4nii. se. liai., 1''" série, 182(i, t. IX, p. 221.) Pl'TROCHET ,'H.;. Observations sur les Champigiioiis. (Dans ses mé- moires, t. Il, p. 173: et dans yonr. Jim. du ?>Ius.hisl, nnt., 1834, t. m, p. o9.) Observations sur l'origine des moisissures. (Dans «es mé- moires, t. II, p. 190.) FRIES (Elias). Calendrier des Champignons sous la latitude moyenne delà Suède. (Jnn. se. mit.., i^ série, i8o9, Bol..^ t. XII, p. 298.) HOFFMANN (H.) Die pollinarien (Les poliinies et les spermaties des Agarics). [Bot. Zciiung des 29 fév. et 7 mars 18o(3.) Ueber Pilzkeimungen '^^Sur des germinations de Champi- gnon.s}. {Bot. Zeitung, 1859, n"^ 24 et 23.) LESPIAULTfM."). Note sur le Tuber album de BLilliard.(y^/trt .jc. ««/., 3" série, 1844, Bot., t. II, p. 316.) Note sur la fructification des genres Clathrus et Phallus. (Ann. se. nat., 3'' série, 184o, Bât., t. IV, p. 44.) LEVEILLE J.-H.) Recherches sur l'hymenium des Champignons. {Jnn. sc.nat., 2^ série, 1837, Bol., t. Vlil. p. 321) — 121 — LKVEILLK fJ.-Il.}. Recherches sur le (lé\e!()ppemeiil des Uréili nées. {Jnn. se. /i^/^,"2^sé^ie, 1839, Bot., t. XI, p. 5.) Mémoire sui' le genre Scleiolinni. {/Inn. se. nal., 2*^ série, I8i3, Bot., t. XX, p. 21S.) Fragments mycologiques. (Jnn. se. nai., 3*^ série, 4848, Z?o^,t. IX, p. 119.) Org-anisalion et disposition méthodique des espèces qui composent le genre Erysiphc. [Ann. se. mit., ^"^ série, 1851, i?^^, t. XV, p. 109.) N.AEGELI (Ch.\ Sur les Champignons vivant dans l'intérieur des cellules végétales. {Ann. se. nat., '2'" séiie, 1843, Bot., t. XIX, p. 86.) SliYi>iES (J. de). Essai d'une lïore mycologique de la région de Mont- pellier et du Gaid. — Observations sur les Agai'icinés, suivies d'une énuniéralion méthodique. Paris, 1803. TIIURET (G.). Recherches sur les zoospores des Algues et les anthé- ridies des Cryptogames; 2° partie. (Ann. se. nat., 3^ série, 18ol, Bot., t. XVI, p. o.) TULASNE (L.-R.). Note sur l'appareil reproducteur dans les Lichens et les Champignons. {Ann. se. nal., 3*^ série, 1851, Bol.., t. XV, p. 370.) Observations sur l'organisation des Trémellinées. {.4nn. se. nai.,'à^ série, 1853, Bol., t. XIX, p. 193.) Mémoire sur l'ergot des Glumacées. (Ann. se. nat., 3^ série, 4853, Bot., t. XX, p. 5.) Nouvelles recheiche sur l'appareil reproducteur des Cham- pignons. (Ann. se. nat., 3'' série, 1853, Bot., t. XX, p. 129.) Second Mémoire sur les Uiédinées et les Ustilaginées. {Ann. se. nal.,V dvk, 1854, Bot., I. Il, p. 77.) — 125 — TULASMi L.^i;. .Noti'.siiri',ippa!ci!reprodi!cl'Jin(le3lIypiJM(iees([».C.), ou PyiéuoQiycètes.Fr.). {^Inn. sr. nai.^ 4'' série, l8o(3, Bol.^ (. V, p. 107.) Nouvelles observations sur les Erysiphe. {.-inn. se. nat., 4« série, 1856, Bot., (. VI, p. 299.) Note sur les Isaria et Sphœria entomogènes. {Ann. se. iial,, 4" série, 18oT, Bol., t. VIII, p. 35.) TULASNE (L.-R. et C). Observations sur le genre Elapliom/ees^ et description de quelques espèces nouvelles. (Ann. se. nai.^ 2* série, 1841, /?o/., t. XVI, p o.) De la Fructification des Sclcrojcnna comparée à celle des Lfcopenlon et des Bo-Asla. {Ami. se. nat., 2'" série, 1842, Bot., t. XV II, p. 5.) Sur les genres Polfsaccuin et ''^casier. [Ann. se. nal.^ 2" série, 1842, But., t. XVIIl, p. 129.) Recherches sur l'organisation et le mode de fructification des Champignons de la tribu des JSidulariées, suivies d'un essai monographique. [Ann. se. nal., 3'= série, 1844, Bot.^ t. l,p.41.) ;-;iir l'organisalion et le mode de fructification des On/- gêna. {Ann. se. nal., ;V série, 1844, Bot., t. I, p. 367.) De gen. Chroiroinjeele et Picoa e Tubcracearum fauiilia. (Jnn. se. nal., 3*= série, 1845,i?o^, t. lil, p. 318.) Mémoire sur les Ustilaginées comparées aux Urédinées. {Ann. se. nat. 3'= série, 1847, Bol., t. Vil, p. 12.) lùuigi hippogei. (In-8". Paris., 1851.) — De quelques sphœries fongicoles à propos d"iin mémoire do 31. Ant. de Bary sur les N/etalis, in Butan. Zeitung, 1859. {Jnn. se. nat., ï"- série, 18()(), Bol., t. Xill, p. 5.) ~ 126 — HÉPATIQLES. BISCHOFF (T. -G.). De Hepaticis inipriniis Iribuum Marchaiilieaiiim et Riccieaium conimentalio. Ileidelberg, '183o. — — fiemarques sur l'organogénie des Hépatiques. {Ànn. se. nat., '6^ série, 18o3, Bol., t. XX, p. 57.) BORY DE SAINT-^'IKCENT et C. MONTAGNE. Sur un nouveau genre de la famille des Hépatiques (Z?M/v<»a). {Jn/i. se. ««i., 2^ série, 1844, Bot., 1. 1, p. 223.) GROEJNLAIND (J.). Rlémoire sur la germination de quelques Hépati- ques. {y4nn. se. nat., 4" snie, 18o4, Boi., t. I, p. 5.) HUBEKER (J.-D.-P.). Hepaticologia germanica, oder.,.. (^Description des Hépatiques d'Allemagne), ln-8", Manheim, 1834. HUGO MOHL. Sur le développement des spores de Yant/ioceroslœi'is. {Jnn. se. nat., 2'^ série, iSiO, Bot., t. XIK, p. 208.) LLNDENBERG (J.-B.-G.). (Species hepaticarum recensuit, parlim des- cripsit iconibusque illuslravit.) Bonnœ, in-4''. WEYEIN. Lettre sur les animaux spermaliques des végétaux d'organi- sation inférieure, {.^nn. se. nul., 2*^ série, 1838, Bol., t. X, p. 319.) MIRBEL (de). Recherches analomiques et physiologiques .sur le mai- chanlia poJymorplia, pour servir à l'histoire du tissu cellu- laire, de l'épidermc et des stomates. {^Nouv. ann. Mus., 1832, t. I, p. 93.) MONTAGNE (G.). Des organes mâles du genre Targionia découverts sur une espèce nouvelle du Chili, {.^nn. se. nai., 2*^ série, 1838,-60/., t. IX, p. 100.) NEES n'ESEiNBECK (C.-G.). Matériaux pour servir à l'histoire nalu* — \'2f — relie des Hépatiques d'Allemagne. {Flora, 18o3, 11°' !2o et 26.) RADDI (Gilseppe). (Jiiiigermannicgiafia elrusca del signer). Bouna, 1841. THURET (G.). Recherches sur les zoosporcs des Algues et les Authé- ridies des Cryptogames ; 2*^ pai lie. {y^nn. sr. nat., 3*^ série, I80I, Bot., LWl.f.o.) MOUSSES. BRUCH (Fu.), SCHIMPER (W.-Ph.) et GIMBEL (Th.). Bryologia eu- ropœa, seu gênera Muscorum europœarum monographice illustrata. DOZY (F.) et MOLKENBOER (J.-H.). Musci frondosi e\ archipelago indico et Japonica conjunctis studiis scripserunt. (Ann. se. nat., -à" série, 1844, Bot., t. II, p. 297.) HOFMEISTER (WiLH.). Note sur la fécondation des Fougères. {Ann. se. uni., 4^ série, 1854, Bof., 1. 1, p. 471.) MEYEN. Lelliesur les animaux spermaliques des végétaux d'organi- sation inférieure. (Ann. se. nat., 2*^ série, 1838, Bot., t. X, p. 319.) r^iÉES u'ESEJNBECK (G, -G.). (Spiridetis, nouveau genre de Mousses dé- couvert par M. G. -G. Reinwardt, et décrit par M.). (Jnn. se. nat., l*"^ série, 1824, 1. 1, p. 335.) SCHIMPER. Synopsis Muscorum europœarum praemissa introduclione de démentis bryologicis tractante. Stuttgart, 1860. THURET (G.) Recherches sur les zoospores des Algues et les authé- ridies des Cryptogames; 2® partie. (Ann. se. nul,, 3^ série, 1851, t. XVI, p. 5.) UNGKR (F.). Kecherohcs .sur raiilh";re des S/iliagnuin. {Anu. se. nat., 'i'' série, 1834, Bot., t. II, p. 188.) Nouvelles observations sur les anlhères des Mousses et sur les animalcules spermatiques qu'elles contiennent. {Ami. se. nat., ^'^ série, 1839, Bol., t. XI, p. 257.) Nouvelles observations sur les animalcules spermatiques des plantes. {Ami. se. nat., ^'^ série, 1839, Bot., l. XI, p. 271.) CHARACÉES. AGARDH. Observations sur le genre Cliara, extraites d'une lettre {Jmi. se. nat., r« série, l82o, t. IV, p. 61.) AMICI (J.-B.). Observations microscopiques sur diverses espèces de plantes. {/Inn. se. nat., 1''^ série, 1821, t. II, p. il.) BRAUN (Al.). Esquisse monographique du genre Ckara. {Ann. se. nal.,'i^ série, 183i, Bol., t. I, p. 3i9.) MONTAG.NE (G.). Mémoire sur la multiplication des Charagnes par division, (.-//m. se. nat. , 3*^ série, 1852, Bot., t. XVIII, p. 129.) THURET ((>.). Note sur l'auihère du Chara et les amimalcules qu'elle renferme. {Jnn.sc. /mf., 2*" série, 18 iO, IJul., (. XIV, p. G5.) Recherches sur les zoo.spoie.s des Algues, et les authcridies des Cryptogames; 2° partie, {./nu. se. nat., 3" série, 1851 , Bot., t. XVI, p. 5.) FOIJGÈKES. IIUFMEISTER (\Vu.ii.\ Note sur la FocDuilaliici des Fougères. (Imi. se. nat., !•= série, 18V(, liui., t. I, p. 171.) — 129 — LESZCZYC-SUMFNSKI. Sur le développement des Fougères. (.4nn, se. nat., 3*= série, 18i9, Bot., t. XI, p. 114.) THURET (G.). Note sur les anthéridies des Fougères. {Ânn. se. nat., 3^ série, 18i9, Bot., t. XI, p. 5.) Recherches snr les zoospores des Algues et les anthéridies des Cryptogames; 2*" partie. {Jnn. se. nat., 3'' série, 1851, Bot., t. XVI, p. 5.) WIGAND (Alb.). Sur le développement des Fougères, (yfnn. se. nal., S*' série^ 4849, Bot., t. XI, p. 126.) EQl ISÉ TACÉES. AGAHDH. Observations sur la germination des Prêles. [Mém. Mus. hist. nat., 1822, t. IX, p. 283.) BISCHOFF (G.-W.). Remarques snr l'organogénie des Equisetnm. {Ann. se. nat., 3^ série, 1853, Bot., t. XIX, p. 232.) BRAUN (A.). Tableau des Equisetum d'Europe. {Flora, 1839.) DUVAL-JOUVE (J.}. Sur les organes de reproduction de V Equisetum aruense {Bull. Se. bot. Fr., 1859, p. 699.) HAMPE et SGHLECHTENDAL. Notice sur les Equisetum umbro- sum et pratense. [Ann. se. nat., 2*^ série, 1837, Bot., t. VII, p. 378.) SANIO (C.).Beitrag zur (Notice sur le développement des spores de V Equisetnm palustre. {Bolan. Zeitung , du 14 mars 1856.) THURET (G.). Recherches sur les zoospores des Algues et les anthéri- dies des Cryptogames; 2® partie. {Ann. se. nat., 3^ série, 1851. Bot., t. XVI, p. 5.) 9 — 130 - VAUCHER. Mémoire sur la fructification des Prêles. {Mém. Mus. hisi. nal., 1823, t. X, p. 429.) LYCOPODIACÉES. BARY (A. de), Ueber die Keimung der Lycopodien (sur la germination des Lycopodes). {Berichtc d. nalurl. GescUsch. zn Frci- /;Mr^, Bd. I, n° 28, mars 1858.) BORY DE SAINT-VINCENT. Note sur Ylsoëtes du Midi de la France, et sur le Marsilea Fabri. [Jnn. se. nat., 2® série, 1838, Bot., t. X, p. 378.) HOFMEISTER (Wilh.). Histoire du développement des organes repro- ducteurs dans les Lycopodiacées. {Ann. se. nat., 3*^ sérje , 1852, t. XVIII, p. 172.) SPRING (A.-Fr.). Matériaux pour servir à la connaissance des Lyco- podiacées. {Ann. se. nat, 2*^ série, 1839, Bot., t. XI, p. 218.) THURET (G.). Recherches sur les zoospores des Algnes et les anthéi i- dies des Cryptogames; 2*^ partie. {Ann. se. nat., 3^ série, 1851, Bot., t. XVI, p. 5.) RHIZOCAUPEES BORY DE SAINT-VINGI-NT. Note sur XI soties du Midi de la France et sur le Marsilea Fabri. {Ann. se. nat., 2'' série, 1838, Bât., t. X, p. 378.) BRAUN (Al.). Observations sur les Marsilea. {Ann. se. nat., 2^ sé- rie, 1839, Bot., t. XII, p. 255.) FABRE (Esprit) et DUNAL. Observations d'Esprit Fabre sur la struc- ture, le développement et les organes reproducteurs d'une es- — 131 - pcce de Marsilea (rouvée dans les environs d'Agde. {Ann. se. nai., -I" série, 1837, Bol., t. VII, p. 221.) Germination du Marsilea Fabri. {^Ann. se. nat,, 2® série, 1838, Bol., t. IX, p. lis.) JUSSIEU (B. de). Histoire d'une plante connue des botanistes sous le nom de Pihdaria. ( Hist. de l'Acad. roj . des se, 1739^ p. 240.) MËTTENIUS (G.). Observations sur les Azolla. {Ann. se. nat.. 3^ sé- rie, 1818, Bot., t. IX, p. 111.) NAEGELI (Cb.). Sur la propagation des Rhizocarpées. {Ann. se. nat., 3« série, 1848, Bot., t. IX, p. 99.) THURET (G.). Recberches sur les zoospores des Algues et les anthéri- dies des Cryptogames ; 2*^ partie. {Ann. se. nat., 'd^ sérk, 18ol,i?y^, t. XVI,p. 5.) GENERALITES. ENDLICiïER (Et.). Grundzuge einer (Elémenls d'nne théorie nouvelle sur la génération des plantes). Vienne, 1838, in-8''. GAlLLOiN (B.). Aperçus d'histoire naturelle, ou observations sur les limites qui séparent le règne végétal du règne animal, ln-8". Buulognc-sur-Mer, 1833. HEDWIG. Theoria generationis et fruelificalionis plantarum Gryplo- gamarum. 2"^ édit., 1798. IlUFFMAMiN (H,). Études mycologiques sur la feraientalion. {Ann. se. nat.. A' série, 18()0, Bol., t. XIII, p. 19.) HUGO DK MOHL. De l'utriculc primordiale, {/inn. se. nal., 4'' série, 1857, i?^<., t. Vll.p. 2o3.) — 132 — KARSTEN. De la vie sexuelle des piaules et de la pailhénogénèse. {Ann, se. nal , ^ série, 4800, Bot., l. XIII, p. 'l>o±) KUETZllNG (Fr-Tr.) Recherches sur la formation et la métamorphose des organismes végétaux inférieurs. {Ann. se. nul., 2® série, 1834, ^of., t. II, p. 129.) OGILVIE (G.). On the genetic (Des phases delà reproduction chez les êtres organisés}. In -8°, Londres, 1857. PAYER (J.). Botanique cryptogamique ou histoire des familles natu- relles des plantes inférieures. Paris, 1850. RADLKOFER (L.). Ueber das Verhaeltniss (Sur les rapports de la parthénogenèse avec les autres sortes de reproduction. Broch. in-8°, Leipzig, 1858.) SIEBOLD. Observations sur les piaules unicellulaires. {Ann. se. nal., 3^ série, 1849, Bot., t. XII, p. 138.) TURPIN (P.-J.-F.). Organographie végétale. Observations sur l'ori- gine commune et la formation de tous les corps propagateur végétaux, et particulièrement sur uu nouveau mode de ces corps propagateurs. (Mém. Mus. UsL nat., 1828, t. XVI, p. 157.) EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE 1. Dévelopiiemeiit des orijanes sexuels et };erniiiialion dans le Sphce- loplea aniudina, Alf^ues (d'après les (ravaiix de M. Colin ; voy. Anii. se. nal.^ 4*^ série, l- V). FiG. 1. — Cellules (|iil se dévelopi)enl en sporan{;es et l'enfer- meront les spores. — A, la nialière verte, s'est rassemblée avec les grains de Chloiopliylle en amas situés suivant l'axe du végélal. — B, la substance, s'est partagée en masses inégales, ovoïdes; la pa- roi présente dis |)erforations. FiG. 2. — Les si)ores^primordiales se sont constituées ; les anthé- rozoïdes pénèlrenl dans la cellule par les perforations pariétales, el vont féconder les s|)ores. FiG. 3. — Cellules qui se développent en antliéridies et renfer- meront les anthérozoïdes. — A, les corpuscules fécondants non encore développés. — B, les anthérozoïdes parvenus à l'état par- fait sortent de l'anthéridie par les||)erforalions pariétales. FiG. 4. — Spore primordiale sur la portion transparente de la- (|uelle un anthérozoïde s'est fixé par le rostre, puis s'esî appli(|ué par li^^cùlé,'ctimme le montre la^tigure. FiG. 5. — Sjiore fécondée; une membrane s'est formée autour d'elle; l'anthérozoïde s'est fondu dans sa masse, à l'exception du corpuscule rouge qu'il contenait, le(|uel estencoie visible à la par- lie su|)érieure. FiG. 0. — Spore entourée de la seconde el de la ir isième mem- brane, la première s'élant délruile par suite des progrès du déve- loppement. La seconde membrane, ornée de saillies, n'a pas été re- présentée dans les trois ligures suivantes pour plus de simplicité. Fig. 7, 8 el 9. Fractionnement du contenu de la spore en 2, 4, etc. parties (|ui don leront chacune naissance à une zouspore. Fig. 10. — Zoospore complétemenl développée. FiG. 11. — Premim' rudiment de la plante mère résullatil de la germinalion de la zoospore. — 134 - PLANCHE II. Reprodiiclion clie?, les Fougères, d'après les travaux de MM. Su- niinski, Wigaïui, Tliurel. (Voy. ^nn. se. nai., T série, I. XI.) Y\ii. 1. — Fougèi'e, planle mère. On voit en a la face inférieure d'une des frondes sur laquelle se trouvent les amas {sores) formés par la réunion des corpuscules de la reproduction asexuelle [spreso des auteurs). FiG. 2. — Pro-embryon sortant d'un des corpuscules des frondes (y/jore des auteurs, a, corps rejjroducleur ; />, thalle ou pro-em- biyon. FiG. 3. — Portion du pro-embryon portant les organes de la re- production sexuelle, vue par la face inférieure, — «, radicelles du pro-embryon; — b, organes mâles, anihérUlics ; les uns contiennent encore les corps fécondants, les autres sont déjà vidés et ouverts; — c, organes femelles, archcgoncs, correspondant ; ux s|)oranges des Algues. FiG. 4. — Antliéridie; on voit qu'elle se compose de deux cel- lules : l'une basilaire, peu développée; l'autre contenant les cel- lules mères des anthérozoïdes. L'organe est représenté au moment de la déhiscence. FiG, 5. — Anthérozoïdes; l'un d'eux, a, encore contenu dans sa cellule mère; —d'autres, &,6,&, tels qu'on les voit s'agilanl dans le liquide; — c, l'un d'eux, mort. FiG. (3. — Archégone (correspondant au sporange des Algues); dans sa cavité se voit la spore proprement dite; le canal, formé de seize cellules, qui conduit celte cavité, est fermé, comme cela a lieu peu de temps après l'entrée de l'anthérozoïde. PL , I. Fx^.l. "y-'vl f m B ; J Fié. 2. % 4 '^■''- *v ^1 FiéAo.> Fx^.Z Fis. 9. Fi^. 3. ^i^iu? ^îl#i 'îv 1r?, i K^.8. \X '4 H- 4. -^r :J^ Fi^.6. 'X / =:^-' r v; . nJ ^. VailùuTt. l'oyait litfv. Jmp .£(x.oiut. SPHŒROPLEA ANNULINA- ALGUES PL. II. Fid. 2. b % Fié . 6 . ^S ^-Ô '^ |/ 1 ■^ 3a I ■^^rv/^''^' ^. Voulant. l'aouit Udi . [mp^Bcccr; ^ FOUGERES TABLE DES MATIÈRES Inlroductioii i Chap. I. Algues 5 Chap. Il . Lichens 54 Chap. III. Champigfiions 58 Chap. IV. Hépaticées 63 Chap. V. Mousses 70 Chap. VI. Characées 79 Chap. VII. Fougères 85 Chap. VIII. Equisétacées 94 Chap. IX. Lycopodiacées 102 Chap. X. Rhizocarpées 107 Conclusions 109 Bibliographie 115 Explication des planches 133 FIN DE L\ TABLE. / (