DELA NATURE, ET DES CAUSES DELA FIÈVRE ; DU LEGITIME USAGE de la Saignée & des Purgatifs, Avec des Expériences fur le Quinquina , & des Réflexions fur tes effets de ce Remedc. Par M. MINOTj Docteur en Médecine. .SECONDE EDITION, ic v eue & augmentée. A PARIS, Chez Laurent d’Houry rue Saint Jacques , devant Ja Fontaine Saint Severin , au Saint Efprit. MU D cru X C I. Avec Privilège & Approbation, OWJCB MONSIEUR FAÇON, PREMIER MEDECIN de la feue Reine. Jly a long- te ms que je cherche les cccafions de ruons donner des marques de i’eflnme fingnltere que fay pour vous : je n’en ay point trouvé qui me pa~ rtift plus favorable que celle de vous dédier ce *■ - C â ij E P I S T R E. petit Ouvrage, Mais \ MoN sieur, ce n’ejl pas feulement une marque d’ejiime , f’en efi aujfi une de reconnût fane e j’a- voue que s'il y a quelque chofe de bon dans ce Trai- té, le Public vous en doit avoir P obligation : Vous m ave Zi donné des lumiè- res pour la Pratique qui mont heureufement con- duit 5 & jay toujours re- marqué tant de rapport des expériences avec vos rafonnemens , que jay efié convaincu qui il ny avoit quà vous fuivre pour fe faire me bonne E P I S T R E. méthode. En effet , tous ceux qui ont l honneur de vous connoître demeurent d'accord , que dans la con- fit fion étrange où la Mé- decine je trouve au)our- d'huy par cette foule de Modernes , dont les ms regardent les .Anciens avec mépris i êf les antres s'en fervent pour autori- fer leurs rêveries , per- fonne n a mieux que vous démêlé le vray d'avec le faux , Çf ré a fi bien con- nu la )ufte convenance qu'il y a entre les nou- veauté z, & bonne anti- quité 5 Ceft donc avec rai- Ê P I S T R E. fin que ceux qui •veulent fe perfetftonnerdans l'Art de guérir , •vous confideretit comme le plus excellent modèle. Dans cette penfée Monsieur , jdj effajé de ne vous point perdre de vcu'è 5 Çf flatté de l'appro- bation dont vous aveT^ honore mon Sjjlème des Fièvres y j'ay crû que j ’y pouvais ajouter une Mé- thode de les guérir confor- me a mes principes . Sur ce fondement , j’ay établi des maximes , Çfl jenaytiré des confequsnces les plus natu elles qui il ma été pofl flble , C efl ce que vous E P I S T R E. connaîtrez^ dans cette nou - 'u elle Edition que je prends la liberté de 'vous offrir . Le goût 0* le difcernement que vous avesupour tou tes les matières de Phyfique , luy procureront fans doute une heur en fe deftinée , sîilfea L'avantage de vous plaire : & votre fuffrage me fera un ajfuré garant de celujdu Public . Je fuis avec un profond repecî MONSIEVR , r- ~ • Vôtre tres-bumble & tres^ obeïflfant ferviteur, MINOT. APPROBATION. J’Ay fous-fignc Doreur en Medecine de la Faculté de paris , Médecin ordinaire de la feue Reyne &C de Monfeigneur le Chancelier : Certifie avoir lu &: examiné ce Livre De la Na- ture & des caufes des Fièvres, dre. dans lequel l’Auteur , non con- tent de traiter ces matières fur de bons principes , il y donne encore des avis pour la Prati- que , qui peuvent beaucoup fer- vir dans la guerifon de ces ma- ladies : &c cette Méthode ne peut eftre que fort utile au Pu- blic. Fait à Paris ce vingtième Aouft Upi. BOURDELOT. ï DE IA NATURE ET DES CAUSES DE LA FIEVRE: AVEC gj EL gjr E S Expériences far le Quin- quina , & des Réflexions far i’aïïion de ce Remede . U o y qu’il n’y ait rien dans la Mé- decine fur quoy on ait tant écrit * que fur la Fièvre ; cette ma- tière n’eft pas fi cpuifce>qu’clfc ne puifle encore recevoir de nouveaux éclaircilTemens i A ■L t De là Nature , ' C’eft dans cette penfée que j’ay refolu de donner au Pu- blic quelques Méditations que j’ay faites fur ce fujet. . „ Et afin de les expliquer avec OrdreSC eiïiwvu UlULv ^ J “ J — T«ué. la doarine des Anciens fur la Nature delaEiévrc ; je pro- mène : apres quoy je repon- dray aux objections qu’on derniere Partie , je donneray des avis pour la Pratique. Et comme la Saignée 62 la Pur- gation font les Remedes ge- neraux , je parleray du légiti- mé ufage de la Saignée, 62 j’examineray en quoy con- fifte la vertu 62 l’avion des Purgatifs % Ô2 enfin j’appor- teray des expériences que j’ay faites fur le Quinquina , qui confirmeront mon hypo- thefe. & 'des c AUjès de la Ficvre. j PREMIERE PARTIE, Examen de la doélrine des Anciens Jler la Fié^vre. C’Eft une chofe affez é- tonnante, qu’une mala« die fi commune que la Fièvre, foit fi peu connue , & que tant de célébrés Auteurs qui en ont écrit depuis filong-tems, ne nous en ayent point don- né de notions certaines. Ils ont définy la Fièvre, une .Dc^n>- chaleur étrangère allumée , premièrement dans le cœur. Ancien'.! & de la répandue dans tout le corps par les artères & par les veines. Par cette définition qui vient des Arabes , & qU€ prefque tous les Médecins Aij 4 T>e U Nature , ont fuivie depuis , on voit qu’ils confiderent la Fievre comme une chaleur étran- gère ajoutée à la chaleur na- turelle. Ils n’apportent point d’autre preuve de ce fen ri- ment j qûe la fenfation d une chaleur extraordinaire , qui fe remarque dans toutes les E,arûen Fièvres. Je ne puis acquief- défint"6 cer à cette Doctrine. On «on. fçait aujourd'hui/ que la cha- leur elt plutôt l’effet , que la caufe de la Fièvre 5 que cetté chaleur n’eft point première- ment allumée dans le coeur ; §£ que fuivant les réglés de la circulation du fan g , elle n’eft point répandue par les veines, mais feulement par les arteres. .Ces verriez ont été fi bien démontrées par les Auteurs modernes , que je ne m’attacheray pas à en don- & des cd 'sfes de la Fièvre, y ner des preuves. D’ailleurs, cette chaleur étrangère que les Se&ateurs des Arabes veulent introduire, n’expli- que point les diverfes Ce nfa- tions qui fe font chez nous, lors que nous avons la Fiè- vre î & fi l’on examine dans ce tems-là l’a&ion de la cha- leur & des efprits, ileft im- pofiible d’y rien comprendre d’étranger. Dans les réflexions que j’ay faites fur la chaleur, & fur fes cHfFerens effets , je me fuis arrêté plufieurs fois à confi- d :rer la végétation des Plan- tes , &: particulièrement la feve, qui monte dans le tronc d’un faule avec une telle vio- lence, qu’il en diftille de l’eau par les nœuds des branches, 8£ par les feüilles auffi abon- damment , que s’il tomboit A iij Que la Fièvre n’eft pas une cha- leur é- trargere. Ce qui f® prouve par la vé- gétation desPiaa- tCSi 4 I>e la Nature , une girofle pluie. Si alors un Païfan, qui auroit du bon fens, me demandoit raifon de céc effet, & que je luy ré- pondifle qu’une chaleur c- trangere fe ferojt introduite dans le tronc de cét arbre , & qu’elle en agiteroit la feve, je craindrois qu’il ne me dit : Comment cela fe peut - il d’aire ? Eft-ce qu’un autre So- leil viendroit augmenter la chaleur ordinaire qui fait que cet arbre poufle fa feve > Nous voyons tous les ans ar- river la même chofe, à me- fure que la chaleur du Prin- tcms fe renouvelle , & cette chaleur ne nous paroît pas Et p»r étrangère. Cette penfce m’a fait faire réflexion fur l’analogie qui &ceu”’ cft cntre ^ végétation des de»c Ani. plantes èC celle des Animaux, & des cattfes de la Fièvre, 7 & fur les defordrcs qui peu- vent arriver à l’une St à l’au- tre î furquoy j’ay formé ce raifonnement. Si le Soleil par fa chaleur fait pafler par les tuyaux des Plantes l’humi- dité &: les autres principes qui fervent à leur végétation* St s’il cft vray qu’il fe ren- contre quelquefois dans les canaux de ces Plantes, des matières groflîeres qui font ebftacle à la circulation de la feve } alors par un mouve- ment qu’on appelle fermen- tation , les principes a&ifs agiront fur ces matières, les raréfieront, Scpoufléront de- hors ce qui fe trouvera d’im- pur St d'inutile à la nourri- ture de la Plante. Cela fe voit par les tubercules , par les champignons, St par les autres fuperiuitez , qui pa-  iiijj $■ Ve la Nature ; roiflent foavent fur les Plan» tes ; &: en tout cela il n’y a rien d’étranger. Ne peut-on pas raifonner de la même maniéré à nôtre égard , fi l’on confidere que- l’air s’introduit dans les pou- mons, qu’il fe mêle avec lo fan g , & qu’il peut en aug- menter la chaleur : tellement que s’il fe trouve dans les vei-. nés des matières indigeftes, 3c des fues impurs, les ef- prits fe mettront en mouve- ment pour les digérer, S'ex- citeront une fermentation , qui fera fortir fur la peau des ébullitions, & eau fera des fueurs ; & cette fermentation peut être appellce fièvre. Cependant comme cét air &: ces fucs font des chofes qui nous font familières &: domeftiques , il me fembls & des caufes de la Fièvre . 9 qu’il n’eft pas raifonnable de dire que la Fièvre eft caufée par une chaleur étrangère, 8c contre nature. Mais il faut entrer plus a- vanr dans le fond de la do- ctrine des Anciens. Ils ont divifé les Fièvres en putrides 8c non putrides. Les Fièvres non putrides font de trois fortes , les Ephemeres ou Fièvres d’un jour , les Con- tinues fïmples, & les Hecli- ques. Les Fièvres putrides font Continues ou Intermit- tentes. Je ne veux pas entrer dans le détail de toutes les autres fubdivifions de Fiè- vres, il ferait trop long, 8c prefque infiny. La Fièvre Ephemere, félon les Anciens, eft une chaleur étrangère 8c contre nature , caufée par l’inflammation des Examen de la âi< vilîon générale des Fi4î vres* Que li Fièvre Ephemew. re n’efè pas un% iwatîon des ef- fries. io De U Nature , efprits, ou de la partie la plus fubtile du fang. Mais il n’eft pas facile de s’imaginer que les efprits qui font exacte- ment mêlez avec le fang , puifïent être agitez ou é- ehauff-Z féparément du refte de la rnafle. Les efprits font les principes aêtifs Sc domi- nans dans toutes les fonctions des Animaux , ô£ leur union avec les autres principes effe fi parfaite , qu’il eft impoffi- ble de les féparer que par la mort : fi bien qu’on ne fçau- roit concevoir que les efprits foient agitez dans le fang, qu’en même tems on ne foie perfuadé que tout le refte de la maffe eft au fit en agitation ; Et fi cette agitation étoit af- fez violente pour enflammer les efprits,il eft certain quelle cauferoic plutôt une Fièvre & des c au Je s de U Fièvre, h ardente, ou une Phrcnefie, qu’une Ephemere. Il y a bien plus d’apparence de croire, que dans cette Fièvre il n’y a pas allez de mauvaifes hu- meurs , ou que le fang n’eft pas affez mal diljjofé pour entretenir long-tems la fer- mentation fi bien qu’on ne doit confiderer la Fièvre E- phemere , que comme une legere émotion de la mafife du fang. Je conçois bien que lors que le fang eft dans ijne grande agitation > les efprits font échauffez } mais je fou- tiens qu’ils ne font point en- flammez , puifque toute in- flammation fuppofe privation de mouvement :■ ce qui cau- feroit neceffairement des, fymptomes, qu’on ne voie point paroître dans les Fie» vres Ephemeres,. Maïs un# leger; fermen- tation de touce la mafle ciü fang» Qtie U Fièvre continue (impie , ne con* fîfte pas dâs i’in-f fhmma- lion du fang cô- tenu dâs les grads vaif- feaux. Ve Ia Attife y La caufe qu’ils donnent à? la Fièvre Continue fimple , neft çueres mieux établie. Ils la font confifter dans l'in- flammation du fang contenu- dans les grands vaHïeaux , depuis les aines jufqu’aux aiC Telles. Cette opinion ne me femble pas bien fondée : Car outre que- l’inflammation du fang te des efprits fêparé- ment n’cfl: pas- foûtenable , comme je viens de le remar- quer , te quainS cette diftin- £Lon ne fçauroit faire une différence eflentielle entre la. Fièvre Ephemerc te celle-ci; on fçait que le fang qui eft dans la poitrine "te dans le bas ventre, c’elbà-dire, depuis les aines julqu’aux aiffelles ,, coule kiceflamment dans tou- tes les parties du. corps. De forte que par les réglés de 1& Cr des cattfes de la Fièvre. Circulation , la fource de cette Fièvre qui étoit bornée •par les aiflclles & par les ai- nes, feroit bien-tôt répandue dans tout le relie du corps. Après tout, je ne comprends pas ce qu’on entend par l’in- flammation du fang dans les "veines :;; Cette doétrine eft •fi peu probable, que je m’é- tonne de ce que tant d’ha- biles gens l’ont receuc , SC i’enfeignent encore aujour- d’huy. L’explication que les An- Iâ tiens ont donnée de la Fié- vre Heétique , ne fatisfera nere,fi‘1<ï pas davantage : Ils la font les par-, confiller dans une chaleur é- dé$, foht trangere, qui réfide dans les parties foli des, dont elle con- fume toute la nourriture SC toute l’humidité. Mais outre que cette explication ne fe 14 De la Nature, rapporte pas à leur définition générale , qui établit le foyer des Fièvres précifément dans le cœur ; il eft confiant que cette chaleur con fumante , & inherente aux parties fo- lides, eft mal établie, puif- que rien n’eft chaud dans nô- tre corps que pat la commu- nication du làng Sc des cf- prits. 11 me femble qu’il fe- roit plus raifonnable de croi- re que la Fièvre Hedique Qu’elle qui fuccede ordinairement aePrid aux autres Fièvres, vient de l’épuifement de ces mêmes efprits, qui ayant été pref- que confirmez dans les mala- dies précédentes , font inca- pables de produire une bon- ne fermentation , & une par- faite digeftion des fucs defti- nez à la nourriture des par- ties. Ajoûtez à cela , que & des cAufes de U Fièvre, if dans les Maladies Chroni- ques les crifes 8C les digef- tions écanc imparfaites , les humeurs impures ne font pas fuffifamment difloutes 8c ra- réfiées , pour pafTer au travers des paflages étroits des vifce- res 8c des routes infenfibles des petits vaificaux : en forte qu’y faifant obftru&ion , el- les bouchent le chemin, 8c interceptent les liqueurs ne- ceflaires à l’entretien des par- ties folides. Ainfi ces parties ne recevant pas les influences ordinaires de la chaleur 8C des efprits , ni les humeurs qui leur font convenables , doivent tomber dans une maigreur , 8c dans une féche- ïefle extrême. Quelques Modernes qui ont voulu deffendrela doc- trines des Anciens , ont dit, Et âtf défaut des lue* nourrijf- ficis. / l6 De la Ndture , que la Fièvre he&ique ne confiiloic pas feulement dans une chaleur inherente aux parties folides * mais quelle dépendoit auffi de ce que le cœur ne leur envoyé alors qu’une matière impure-, & adufte , qui au lieu de les nourrir , leur imprime une chaleur féche & habituelle. Mais cette exception contre- dit a l’efpnt de l’Ecole , qui a fondé la divifion des Fiè- vres fur la triple fubftance de noftre corps , lors qu elle a dit que la Fièvre Epheme- re a fon liège dans les efprits j les Fièvres humorales foit qu’elles foient fimples ou pu- trides , dans les humeurs , &C les hediques dans les parties folides : d’où il eft aifé de juger que la Doctrine des Anciens efl; infoutenable à cét Cf des caufes de la F livre. 17 égard. Mais c’eft allez s’ar- refter fur la confideration des Fièvres fimples , il faut paf- fer à l’examen des putrides , qui fera d’une plus longue difculfion. Les Fièvres putrides fout Examens j. • w * • .. _ des Fié* divilees en continues &: en y res «pu* intermittentes. Les continues tnd“' confident , félon eux , dans- la corruption des humeurs con- tenues dans les grands vaif- feaux , dont la vapeur cor- rompue allume continuelle- ment au cœur une chaleur? qui produit la Fièvre. Et les. intermittentes font caulees par une vapeur corrompue s qui s’élève par intervalles de certaines minières ou foyers? où elle refide comme de l’Eftomac r des voûtes dm de la Ratte , du Me- y SC c. Sc qui eftantc " Ri 2§ , De U 2t attire », portée au cœur , y allume cet- te chaleur qui caufe la Fiè- vre. €C que Si par ces termes de pour- ciensont riture & de corruption , les- tntendu Auteurs n’avoient entendus qu’une fimple alteration du fang , oa;fi l’bfli veut,, une dif- pofition à Te corrompre, on n’auroit pas de peine à s’ac- commoder de cette do&rine }, mais cela ne parok nulle part dans leurs écrits , au contraire on trouve par tout les termes de pourriture & dé corruption totale dans le fang , & fi l’on fait reflexion fur ce qu’ils ont dit que la Fièvre continue limple eonfifte dans l’inflam- mation div Fang- * on n’aura pas de peine à comprendre , que félon eux les Fièvres pu- trides qui font plus fortes & ér des cxufès de U Fièvre’. très , viennent d’une vérita- ble pourriture & d’une totale corruption , puifque cette corruption doit eftre la fuite de l’inflammation. Cette doc- trine eft fans contredit la doc- trine de l’Ecole , & elle eft conforme aux fentimens des plus célébrés Médecins. On les voit tous les jours dans les Confultations lors qu’ils par- lent d’une Fièvre continue », affluer qu’il y a de la pour- riture dans les grandes vei- nes , &c quand il s’agit d’une fièvre intermittente , foû- tenir que la* pourriture eft dans les petits vaifleaux. Mais à l’égard de la diftin&ion de la pourriture dans les grands ou dans les petits vaifleaux H eft étrange que tant d’ha- biles gens foient dans cette penfée , après que la circula-- il;- 2o De la Nature l cion nous a fait voir que îe fang coule fucceflivement des grands vaifleaux dans les pe* âcsyôc qu’il n’eft pas aifé de concevoir qu’il y puiffe de- meurer un feul moment fans paffer des uns dans les autres y cette de forte que s’il y a de la «rTn'e Pourriture dans les grandes ^eut éue veines, elle fera bientoft dans grands., ' les petites , & s’il y en a dans tnf'pa* les petites, elle fera bientoft iwpftiw. ^at^s Ies grandes. D’où il eft aifé de conclure que la dif- tindion des foyers de la Fié* vre continue & de la Fièvre intermittente eft mal-fondée , ou: du moins qu’il eft impofli- ble que dans les Fièvres In- termittentes ces foyers fubfi- ftent long-temps , ce- qui fe* soie tres-oppofé à leur durée; Mais au; fond comment geus* on concevoir qif il y ait ér des a» fis de la Fièvre, if 4ans les grands vaifleaux des humeurs corrompues , qui paflent inceffamment dans le sieitei» Gceur , fans s imaginer en me- ic rang., me tems qu’elles étoufferont la chaleur naturelle quel- les causeront une mort cer- les. saine * Ne voit-on pas , que lors que la Gangrené attaque quelque partie du corps , il faut necelfairement mourir , fi cette partie n’eft bien-toft guerie , ou fi elle n’eft prom- tement retranchée : Et puis qu’il eft certain qu’on ne meurt alors que par la cor- ruption , qui eft communi- quée à tout le fang par les pe- tits vaifîeaux ; comment peut- on concevoir que dans les Fièvres putrides il y ait de la corruption dans les grandes veines , fans fuppofêr en mê- me temps que toutes ces Fié? 2Æ De U Natnre , vrcs font abfolument mor- telles > Et ut A l’égard des Fièvres inter- intermi. mittentes que tous les Me- r«oien”e ^ec^ns regardent comme les moiis* moins dangereufès ; je ne- dangs. fçaurois comprendre pour. Cî* quoy on les a mifes au rang des Fièvres putrides. Les plus éclairez Anato- tniftes n’ont pû encore dé- couvrir les prétendus foyers , de ces Fièvres, & ces maniè- res d’humeurs corrompues qui les caufent. D’ailleurs il n’eft pas aifé de concevoir que ces humeurs puilîent re- fider dans quelques parties , fans y faire paroiftre des ef- fets , ou des marques de leur corruption ; ainfi je ne fçau- rois croire que la corruption foit la véritable caufe des Fièvres intermittentes 5,6c cet» $ des cattfes de la Fièvre. i$„ te explication des Fièvres pu- trides en general me paroilt fi mal fondée , que je m’é- tonne de ce qu’on eft de- meuré: depuis tant de fiecles dans, cette opinion. Il eft. vray que les Anciens Qae n’ont pas connu la circula- “°“tvdu, tion du fang , mais ils ne laif- foient nas d’ctrc perfuadez qu’il n« • vi n • / i 1 \ fc cor- qu il eltoit porte du centre a rompe, la circonférence, pour la nour- riture des parties t Cela fup- pofé ils dévoient croire que cette a&ion ne fe pouvoir foire fans mouvement. Ils. fçavoient encore que d’abord que le fàng eft extravafé ,, * comme il arrive fouvent dans les inflammations , il fé cor- rompt aifément, & fe con- vertit en pus &: que cette corruption ne furvient que parce qu’il eft forti des vaifi- l'eaux. , & qu’il a perdu fou Preuves dont on fe fert pour éta- blir la corrup- tion du fang. Les Pullules & les Abfcés qui arri- vent dâs les Fiè- vres* £4 De la Nature, mouvement. Comment donc de tout cela n’ont - ils pas conclu que le mouvement eftoit le principe de fa con- fervation, & qu’il eftoit im- poflible qu’il pût fe corrom- pre > dés-îors qu’il feroit en quejque agitation- Mais examinons les preu- ves qu’ori apporte de cette corruption du fang dans les veines. On dit qu’elle eft dé- montrée par rèxperience , qui nous fait voir tous les jours des Pullules & des Abf- cés dans la petite Verole , &: dans les Fièvres malignes , &: que la caufe de ces Abfcés n’eft autre chofe qu’une ma- tière , qui lùppure dans les grands vaifTeaux , d'où on conclut que le fang peut s’y corrompre, & qu’il s’y cor- rompt effedivement. A. cette- des caufes de la Fièvre, i j A cetcc preuve on en ajou- te une autre tirée de la cou- leur du fang des Febricitans , lequel paroift quelquefois fi corrompu dans les palettes , qu’il reflemble plûtoft à du pus qu’à du fang. Enfin on allègue, que des Auteurs di- gnes de foy ont veu fortir des vers par l’ouverture des veines , ce qui eft une preuve demonftrativc de la corru- ption du fang. Voila ce qu’on a dit jufqua prefenc de plus fort pour établir le fentiment *fies Anciens fur cette pourriture des humeurs; Voyons fi ces preuves font auifi convaincantes qu’on le prétend. Je commence par les pu- llules 5c par les abfcés de la petite verole , & d’abord i! me fcmble que cet exemple G i». L# couleur du fang des Fé- bricitant 3*. tës versqu’ô a trou, vez dans le fang. i€ De la Nature , Que $63 fcrt plutôt à prouver l’incom- »c fom patibilité de cette corruption pas une avec ]e fang qu’à. l'aUthoti- «u cor- 1er. Car par la on voit que IliptioBi « f* ' C 1 • les elprits qui font les princi- pes dominans dans la malfe du fang , le purifient , &: chaf- fent hors des vaifleaux toutes les itnpuretez qui y eftoient contenues & qu’ils n’y fouf- frent point de corruption ; à quoy il faut adjoûter que ces pullules n’ont pas toutes les marques de corruption dés le moment quelles paroilTent } il fe pafle encore bien du tems avant que le pus y foit for- mé, & cette converfion du fàng en pus , qui ne fçauroit fe faire dans les veines , te qui dépend ablolument de ce qu’il croupit hors des vaif. féaux , eft à mon fens un ar- guaient convaincant contre & des caufes de la Fièvre. 27 cette Do&rine de la corrup- tion* Que fi les Anciens ont dit que la matière des pullu- les & des abfcés fuppuroie dans les grands vaifleaux , ils fe font trompez , puifqu’il cft confiant que les abfcés ne fe font que par le depolfc des humeurs dans les parties, & que les humeurs ne fe change en pus , que par le fejour quelles font dans ces mêmes parties, & par le re- pos quelles y trouvent. A l’égard du fang qui pa« roît corrompu dans les palet tes , il me femble que l’on nous impofe étrangement par ces apparences de couleur. Car outre qu’il n’a pas dans les palettes les véritables ca- ra&eres de corruption ; eft— il raifonnable de prétendre qu’il eft dans les veines de la Noaçtes que U couleur dcCuigl Raifons «les dif ferentes c oui ms dans îe rang. 18 De U Nature , même qualité qu’il paroift après qu’il en eft forty > Dés que le fang eft hors des vaif. féaux , il perd fon mouve- ment & fa chaleur , qui font les principes de fa conferva- tion , fes parties fe defuoifTenr, & il eft aifé d’obferver qu’à mefure qu’il fe refroidit , fes elprits s’évaporent , 5C fa cou- leur naturelle fe changes mais on ne peut pas dire que ce changement de couleur foit une marque effe&ive de cor- ruption. Si cela eftoit, quel jugement feroit-on du fang beau 5c vermeil que l’on tire fouvent dans les Fièvres les plus malignes , de celuy qui paroift mauvais dans les Fiè- vres fimples & intermitten- tes , 5c enfin de celuy des per- sonnes bien faines qui fe font faigner par précaution , dont & des caufes delà Fièvre- 19 le fang n’a pas toûjonrs cette couleur rouge qui le fait ju- ger de bonne qualité ? Seroit- il jufte de conclure fur ces apparences , que le fang foie moins corrompu dans les Fiè- vres malignes que dans les Fièvres intermittentes , ou dans la parfaite fanté ? Il me femble qu’il n’y a perfônne de bon fens, qui voulut dé- férer à un fentiment fi mal fondé. Et pour faire encore reflexion fur le fang receu dans les palettes ; il faut re- marquer que lors qu’on fai- gne un malade , le fang qui tombe fur l’afliete ou fur le bord de la palette eft toû- jours d’un beau rouge , au lieu que ceîuy de la palette paroift tout corrompu : Si en confiderant celuy-cy on croit qu’il efl: pourri ; que dira-on C iij Reflé- tions fllî ces diffe- sçnccs/. Pour- quoy le i ang pa- reil beau dans les Fièvres rnali- 30 De U Nature, de celuy qui eft fur l’afliete , lequel eft forti en mefme temps de la mefme veine , & qui cependant eft d’une belle couleur. J’avouë qu’il n’eft pas fa- cile de rendre raifon de tou- tes ces différences ; je pour- fois même me difpenferd’en- trer dans cet examen 5 cepen- dant pour en dire mon fenti- ment , voicy quelques refle- xions que j’ay faites fur ce fujet. Je m’imagine que dans la plufpart des Fièvres ma- lignes le fangeft trop diflouc , &: trop raréfié 5 en forte que les efprits n’eftant pas allez unis , ni alfez incorporez avec les autres parties du fang, for- tent facilement avec celuy que l’on tire alors ; & ainfi il doit eftre plus beau , parce qu’il y a moins de mélange & des caufes de U Fièvre. de parties groflieres, fe moins de confufion dans les princi- pes. Ce qui me donne cette penfce , c’eft que ces Fièvres font moins violentes que les autres , fe que le Pouls n’y eft pas fi élevé } parce que les parties a&ives du fang éeans moins unies, font moins d’ef . fort pour fe débarraffer des autres principes i ce qui fait que la fermentation n’en eft pas fi fenfible. Ce raifonne- ment eft confirmé par la pra. tique ordinaire , qui fait voir que les frequentes faignées font nuifibles dans ces fortes de Fiéyres , parce qu’elles épuîfent les efprits , au lieu que les Acides , qui par leur qualité coagulante donnent de la confiftence au fang, fe qui empêchent la diftipation de fes parties fpiritueufes , C iiij 3l HelaNatnre, font alors d’un très- grand ufage. ° A r<%ard des autres Fic- «oiroft Vres 5 on Peuc dire que les pu dans efptits font embarraflez dans S»a des matières indigeftcs , & que n eftant pas dans une quantité fuffifante 3 iîs ne fçauroient donner au fang cette belle teinture , qui le fait juger de bonne qualité. Confiderez d’ailleurs , que toute la malTe du Sang étant alors en conftifion & dans une grande agitation , on ne doit pas efl-re furpris s’il pa- roift brouillé , comme l’on n auroit pas raifon de s’éton- ner que le vin fuft trouble , fi on l’avoit tiré apres avoir remué le conneau. ST P<>ur ce qui regarde les per- !»»« .où fonncs qui fe portent bien gaieawt ) ay louvent remarque que & desuujès de U Fièvre, 3$ ceux qui lape d’un tempé- rament chaud , qui font d’une conftitution feiche , qui ont les veines greffes , & le pouls élevé , & qui d’ailleurs font beaucoup d’exercice , 8C vivent de régime , ont de plus beau fang que ceux qui font d’un tempérament moins chaud , qui font gras, qui ont les veines petites , SC font peu d’exercice. La rai- fon en eft , ce me fernble , que ceux là digèrent plus aifé- ment , que la circulation le fait plus vite chez eux , éc que le fang y doit eftre plus raréfié , parce qu’il y confer- ve plus de mouvement. Ce qui fe confirme par l’expe- rience , puis qu’en Efté le fang qu’on tire aux malades , pa- roift plus beau qu’en Hyver , le fane eftant alors plus ra- b»iü âS? ceux c£ii fe portée bien. 34 De U Nature t J’ay confideré auiïi , que le lâng qui retourne au cœur par la circulation , y raporte le relie des lues que les Ar- tères avojent porté dans toutes les parties pour leur nourriture : i>i bien que lion le tire des veines dans ce tems-là , il ne doit pas pa- roi lire de belle couleur , ni bien purifié, au lieu qu’aprés plulieurs circulations , il fera plus épuré , &; paroillra beau- coup plus beau , & fur tout en ceux qui feront du tempé- rament chaud , dont je viens de parler. On peut encore penfer que le fang n’eft pas toujours egalement chargé des fuper- fluitez des alunens ; cette circonftance dépend de la difpofition & du beCoin des parties, qui reçoivent plus ou & des caufes de U Fièvre, jf iioins de Tues qu’il n’en faut our leur nourriture ; elle lépend auffi de la qualité de es Tues , qui ne font pas toû- ours convenables , comme i on mange trop ou trop peu, i on digéré mal , fi les ali- nens font de mauvaife qua- àtë ; te enfin de ce que ce efidu des arteres , te ces uperfluitez d’alimens ne font >as inceffamment abforbez >ar les veines , te qu’ils n’y ;oulent que par intervalles. Et tout cela fait que le fang ioit paroiftre plus beau dans ai» temps que dans l’autre. J’avouë pourtant que ces ob- fervations , te toutes celles que je pourrois faire à cet égard , ne fuffiroient pas pour nous donner une idée aflez jufte de toutes les différences du fng r te je croy qu’il fau- Pour- quoy le fangn’eft pas de même couleur dans la Palette que fur le fc-ri. De la Nature y droit fçavoir pour cela les momens &c les maniérés des Fermentations , & des Di- geftions differentes qui fe font chez nous ; qu’il feroit neceffaire d’avoir une con- Koiffance diftin&e des Diftri- fcutions , des Séparations, & des Filtrations des humeurs , qui fervent à la nourriture & aux fonctions de la vie ; & en un mot , qu’il feroit be- foin de eonnoifiire parfaite- ment l’œconomie , & toute la Mechanique de noftre corps. Mais il ne faut pas oublier de rendre raifon de la diffé- rence qu’on voit entre le fang qui tombe dans la palette & celuy quitombefur le bord, ou fur l’affiete ; il n’eft pas difficile de voir que cette re- marque fournit un argument & des caufes de U fièvre, •yf wincible contre la corrup- on prétendue du fang dans »s veines. Car fi le fang qui 3mbe fur l’afliete n’eft pas ourri & corrompu , puis [u’il eft bien rouge & bien olorc ; on ne peut pas dire |ue celuy qui tombe dans la alerte foiteffe&ivement cor- ompu , puis qu'ils font fortis un U l’autre en même temps l’une même veine , &: cpie sur differente pofition n’éta- dit pas l’effence de la pour- iture. Il refte donc à exami- 1er d’où vient cette diverfité le couleur qui fe remarque :ntre l’un & l’autre. Je croy jue la raifon en eft , que fur e bord des palettes , ou dans es vaiffeaux qui ne font pas ;reux , le fang ayant plus de urface , l’air le touche, & le jpnetre de tous coftez -, SC 3$ De la Nature , comme il le coagule d’abord, les parties du fan g font moins définies , & la furface n’etanc pas fort changée , il conferve plus aifémenc fa couleur na- turelle. Au contraire dans les vaifleaux profonds l’air ne fçauroit toucher &c pe« netrer le fang que dans un trcs-pctit efpace ; tellement qu’il conferve plus long- temps fa chaleur , laquelle fe diflipant peu à peu avec les efprits , & les particules d'air qui y font contenues , il fe fait une défunion , &î un défarangement des par- ties du fang, d’où procédé le changement de fa cou- leur. On peut confirmer cé raifonnement par l’experien* ce qui nous fait voir , que c’cft l’air qui donne au fang cette couleur rouge & ver. <& des c du Je s de U Fièvre. 39 vieille qu’on y remarque. On n’a qu’à ronverfer une palette de fang, & l’on ver- ra que céluy qui eftoit au Fond , SC qui paroifloit pref- que noir , devient d’un beau rouge dés qu’il eft expofé à l’air. Cette démonftration eft encore plus fenfible dans la Machine Pneumatique, où l’on voit que le fang de- vient brun tirant fur le noir dans le tems qu’on pompe l’air-, au lieu que dés qu’on lai (Te rentrer l’air dans la Machine , il reprend auffi- toft fa couleur rouge Sc na- turelle. Pour répondre à la der- nière preuve de la corrup- tion du fang, qu’on établit fur les vers qu’on a veu quel- quefois fortir dans la Saignée, je n’ay garde de nier le fait : Que le! vers ne font pas une mar- que de corru- ption. y 4° . T>e la Nature , Je conviens quil fe pcuc for- mer des vers non feulement dans les veines , mais auflî dans toutes les parties de nô- tre corps. Mais je ne crois pas que cette formation vien- ne de la corruption du fang, ni des autres humeurs. L’on fçait que l’air & les ali--' mens font fouvent remplis d’une infinité d’infectes, & de mifie femences invifibles germent que nous dévorons } & l’on mence. peut penfer que ces infe&es &C ces femences trouvent dans nos corps des matrices, où elles font rendues fécon- dés par nôtre chaleur natu* relie. Gette penfée ne fup- pofe rien qui ne foit poffi.. ble. Il n’eft pas plus difficile de s’imaginer que de petits œufs, ou de petites femen- ces d’ Animaux puiffent é- ' clorre & des edufes de la Fièvre. 41 clorre dans nos veines, que de voir du fray de poiffon éclorre dans les fl uves les plus profonds & les plus ra- pides : Même je reconnois plus d’apparence & de poflr- bilicé à la production des vers dans le fang , puifqu’ils y ren- contrent une chaleur plus analogue. On a veu des pois & d’autres graines qui ont germe dans l’oreille, & en d’autres parties. Un Auteur célébré rapporté qu'une fille ayant avalé un grain de bled, rendit de l’herbe qui avoic pouffé dans fon ventre ; sourquoy donc ne voudra- :-on pas que la même chofe puiffe arriver à la femence des infeétes. On dira qu*on pourroît ti- rer d’étranges confequences ic cette hypothefe , comme D 4t De h Nature , de pré cendre qu’un million de Vers, de moucherons Sz d’infr&es qu’on voit naître en un moment fur des cada- vres , vinlTent de femence , & qu’il fallût pour les pro- duire des oeufs &c des matri- ces : Qifil eft bien plus rai- fonnabje de croire qu’ils n’ont point d’autre principe de génération que la corrup- tion, fuivane la maxime de Philofophie ; & pour confir- mer ce fentiment, on allé- guera cet endroit fi célébré des Georgiques , où Virgile fait reparer la perte des mou- ches a miel par la corruption d’un jeune taureau : enfin on dira qu’à l’égard des Plantes, il en croît tous les jours en mille endroits, où elles n’a- voient point été femées. On eft convaincu prefen- ^ des aufes de U Fièvre. 43 tement que la corruption n’eft pas le principe de gé- nération dans les infeéfces , puifque leur génération pré- cédé la corruption : ce qu’il cft aife de voir tous les jours dans les cuifines , où les mou- ches &: les vers s’attachent aux viandes avant qu’elles ayent commencé à le cor- rompre. Et l’on ne peut pas dire que c’eft parce quelles Te corrompent qu’on y trouve des vers , mais parce que les œufs de ces infeéfces y trouvée une chaleur propre à les faire éclorre, & des fucs convena- bles pour leur nourriture. Et pour prouver ce que j’avance, on n’a qu a mettre un morceau de viande dans une bouteille de verre bien bouchée , en forte que l’air n’y entre point, la viande fe corrompra * mais D ij Qüe les infectes ne s’en gendrenl pas de corrup- tion* I 44 D* la Nature t il eft certain qu’il ne fe fera aucune génération de vers ni d’infe&cs : au lieu que fi la bouteille n’eft pas bien bouchée, il s’y produira des Vers jamais cette expérience n’a manqué. Virgile a re- connu cette vérité , puifqu’il fu'nCce veut qu’il y ait des fenêtres fu;et‘ & des ouvertures dans l’en- droit où le corps du jeune taureau fera enfermé. D’où tumjr- Pcuc donc venir la naiffance que« iur des Abeilles ? de la fcmence lagfne- -, Xit>6 des que a autres Abeilles y ont '* cs- apportée ; &: pour le mon- trer, Virgile a foin qu’on y metce des Plantes aromati- ques, & toutes les chofes ne.- çeflaires pour inviter les. A- beilles à y venir dans le tems - quelles multiplient ,, & que ce {bit avant la venue.' des Hirondelles x afin qu’elles y & des eaufes de ta Fièvre, 4 j foient en leureté. Tout cela fait voir que Virgile eft de mon fentimenc , bien loin qu’il foie de l'opinion con- traire. Si on demande la raifon de la production fi prompte d’une infinité d’Animaux qu’on voit parokre prefque en un inftant, je crois qu’il faut la rapporter , à ce que leurs principes actifs fe trou- vant alors peu embaraflez dans la matière , une chaleur allez forte les difpofe promp- tement 5c facilement , à don* net la vie & le mouvement a ces petits corps. - Ce grand nombre de vers qu’on voit fur les cadavres , ne nous furprendra pas, fi nous faifons réflexion fur la quantité d’œufs que peut produire un feul infe&e t D-’oiï riét qi^e- les infe- &es nai£« fent fi promp* tement % Et en £ grand nombre» 4 <5 De la Nature, par exemple , une chenille ou un ver à foye. Pour ce j. !cs qui eft des Plantes qui vien- rumes nent fans avoir efté femées. viennent • . . , , * rit avoir on doit croire que leurs grai» méeï'' «es ont cité apportées par les vents ou par les pluyes ; &C l’on fçait qu’il y a quantité de graines, comme de char- dons , de feorfonaires d’autres, qui le fement na- turellement, & queles vents tranfportent .dans les terres voifines , comme on dit qu’un héron en. Te dégorgeant, ap- ’ porte du fray de brochet dans un étang où il n’y en avoir point. toy sé; Ajoutez à tout cela la Loy unLu' Univerlelle, & le Decret de « , po^ la Providence , qui n’a point duaion etably d autre principe de maugrée génération que les lcmences, Psâ- 4ans ics plantes , foit & des caujês de U Fièvre. 47 dans les Animaux ; ÔC en vain Dieu les auroit-il créez mâle &: femelle , chacun félon fon cfpece, fi lehazard les pou- voit faire naître tous les jours de la corruption. Car enfin comment peut-on s imaginer que des matières corrompues puiffent produire des vers , des mouches , des grenouil- les , ÔC une infinité d’infe- étes , fans préfuppofer qu’il y ait des modèles ÔC des mou- les, par où ces matières paf- fent pour recevoir tant de formes differentes? On ne s’étonne pas de voir dans un jardin le même Soleil, la meme pluye, ÔC les mê- mes terres produire des pom- mes Sc des poires de diffe- rentes efpeces , parce qu’on y voit des pommiers ÔC des poiriers différera : Et fon Qu’il n*y a point d’Ànr- maux un par- faits. 48 De U Nature , comprend aifément que ces différences ne procèdent que de la diverfité des tuyaux ÔC des filières , par lesquelles paffent les principes végéta- tifs de ces Plantes. Ne l'çau- roit-on tout de même fe per- fuader que le Soleil &; la pluye produifent dans un marais des infcCtes de differentes dpeces, parce qu’il s’y ren- contre des modèles &: des principes de ces infe&es , quoy que ces modèles ne tombent pas fous nos fens > Qu’on ne dife pas qu’il y a des Animaux imparfaits , qui n’ont pas befoin de fe- mences pour leur produ- ction. Car fi on confiderc la compofition , la propor- tion, l’harmonie & l’adion du moindre petit Animal , on ayouera fans doute que h ’$* des eaufès de U Fièvre. 49 ia mechanique d’un ver ou d’une fourrny eft du moins suffi belle & auffi admirable, que celle d’un éléphant ou d’une balaine } &: on fera convaincu que ces Animaux ne font point redevables de leur cxiftence à la corruption; & au hazard. Après ce que je viens de dire contre la pourriture , je croy qu’il n’eft pas necelTaire d’entrer dans l’examen de toutes les efpcces de Fièvres putrides ; il y a pourtant^, une diviuon , qui me parole des :rop confiderablc pour la paf- fI**’ fer fous iîlence : C’cft celle qui fe fait des Fièvres con- nues putrides , en E dénud- és & en Symptomatiques. Dn fait confifter les Fièvres Elfentielles dans la pourri^ ;ure contenue dans les vei- F* Dans U- quelleles Auteurs prennent les effets pour les eattfes. jo De U Nature , nés ; & l’on prétend que les Symptomatiques dépendent de l’inflammation , ©u du vi- ce de quelque vifeere. On pourroit dire à cet égard, qu’une maladie qui vient de la mauvaife difpofition de quelque partie, devroit plu- tôt être appellée organique , que fymptomatique : Mais on connoîtra aifément par l’explication que les Auteurs donnent de cesFiévres Symp- tomatiques, qu’ils prennent les effets pour les caufes » fi on confidere que les par- ties d’un corps bien difpofé ne fçauroient recevoir d’at- teinte ni d’alteration dans leur fubftance, que par la jnauvaife qualité des fucs §2 des humeurs deftinées à leur nourriture & à leurs fon- dions. Par exemple , fi un ef des eaufes de la Fièvre, yt poulmon bien fain devient enflammé, on ne peut pas douter que cette inflamma- tion ne procédé du fang 8£ des humeurs mal condition- nées , qui s’em bar rafle ne dans fa fubftance 5 & il eft aifé de yoir que ce vifeere qui n’agit point par Iuy - même , ne Içauroit eftre la caufe de fon inflammation. Quand l’eau ne coule pas dans les tuyaux d’une fontaine, on ne dit pas que ce foit la faute des tuyaux , s’il y a des ordures qui les bouchent : le fens commun fuffit pour faire voir que les ordures font le feul obftacle de l’é- coulement des eaux. Ki Ve la Nature , SECONDE PARTIE _ • -• JHfjpotheJe fur la caufe des Fièvres* APres avoir examine fuccin&ement la Do- ftrine des Anciens fur la na- ture des Fièvres, l’ordre que j’ay écably demande que j’ex- plique mes fenximens fur cet» te matière. ,*8^ Je conçois donc que 1 a Fié- üïiévK. vre n’eft autre chofe qu’un mouvement, ou une fermen- tation extraordinaire excitée dans le fang ; que cette fer- mentation eftcaufée par quel- ques matières qui s’y mêlent, fur lefquelles les principes a&ifî # ou les parties Ipiri- ef des CAufes de U Fièvre. j j tueufcs du fang , agiffent pour les digerer & les unir parfai- tement à toute la maffe, ou pour les pouffer au dehors , fi elles ne peuvent y être unies. C’eft ce qui caufe du defordre dans l’œcono- mie naturelle , & produit tous les accidens que nous voyons dans les Fièvres , comme font la fréquence du pouls, les friflons, le chaud^ h foif, & tous les autres fymptomes qui les accompa- gnent ordinairement. Pour expliquer tout cela par ordre , il n’eft pas ne- ceffaire de s’étendre fur la nature de la fermentation ; On fçait que c’eft un mouve- ment des parties les plus fub* tiles & les plus fpiritueufes, iefquelles eftans enveloppées & embatraftees dans quel- Ce que c’eft que Fermen- tation. y4 l* Nature , ques matières épailfes &C groflieres , font effort pour les raréfier , & pour fe met- tre en liberté. Les fermen- tations font plus ou moins fenfibles , félon qu’il y a plus ou moins de difeorde entre Je$ principes dont les mixtes font compofez. Nous avons dans le vin un exemple af- fez familier des fermenta- tions fenfibles : apres qu’on a fait vendanges , & que les raifins font prefiez , on met le moud dans un tonneau s ce mouft qui d’abord cto.it froid , s’échauffe peu à peu de telle forte , qu’il bouil- lonne, &C jette dehors l’écu- me & les impuretez qui y étoient contenues. Cette a- &ion s’appelle Fermentation ,* elle fe fait par le moyen des cfprits &c des principes vola- ffr des cAufes de U Fièvre, yy tiles , qui digèrent & raré- fient les parties groflicres : tellement qu’il en refulte line liqueur parfaite. On verra dans la fuite que cette idée de la fermentation fe rapporte fort bien a l aétion des cfprits dans la maflfe du fang , à tous les mouve- mens qu’on obferve dans les Fièvres : Il s’agit feulement de déterminer quelles font les matières qui fe mêlent dans le fang, qui en trou- blent l’œconomie , SC qui produifent enfin la Fièvre. Après avoir fait bien des réflexions fur ces matières , j’ay conclu que rien n etoit plus capable de caufer de grandes alterations dans la niaffc du fang, que le chyle, foit qu’étant chargé d’impu- retez, il ne foie pas propre Que ce qui exci- te cette Fermen- tation dans les Fièvres » cft le chyle ou le fang mal difi pofez*. 5^ _ r-De la Nature » à faire cSTps avec le fang $• ou qu’étant d’ailleurs de bon* ne qualité , il n’y ait pas af- fez d elprits dans le fang 1 1 P°ur le bien digérer , pour le convertir, & pour l’unir patfaitement à toute la maf. le. Je donneray dans la fuite des preuves de cette fuppo- fition. ” Le chyle eH pur eu impur, «Hfpcfi. ^elon la nature des alimens, pendent" & fd°n & U digef- t'àès1 t*on' ^rc ^ang plus ou> ali™»», moins fpiritueux, fui van t les conjonftures des faifons , la température de l’air , & la qualité des alimens. Ceft de toutes ces differentes dif- pofitions du chyle & du fang, que ré fuirent toutes les dif- férences des Fièvres. Pour en découvrir les rai- fons, il faut prendre la cho- çf des cattfes de h Fièvre: 57 îe de plus loin, & fe repre- 'enter nôtre corps comme me machine compofée d’ ta- ie infinité de parties diffe- ences , qui font fi bien arran- ges , quelles agirent corn- ue de concert, & quelles lépendent mutuellement les ânes des autres : qu’au mi- ieu de cette machine il y a. an reffort ( c’eft le cœur ) par le mouvement duquel ïoutes les liqueurs neceflaires i ces parties , fe diftribuens sar dinerens canaux : & en- fin, que nôtre fanté &: toutes les avions de nôtre vie re- luirent de h jufte diftribu- tion de ces liqueurs, & du bon tempérament des par- ties. Cette jufte diftribution des liqueurs , ët ce bon tempé- rament, dépendent princi- Dont- le * bonnes qualités- font la^ fanté, De me- me que les mau. vatfes la '«léreglét. Ce que è’cft que fair* 58 De la Nature, paiement des bonnes quali- tez de l’air & des alimens. A l’égard des alimens, peu de gens Ignorent que leur mauv2ife qualité, ou leur mauvais ufage , dérèglent' nôtre fan té. Tant d’ Auteurs ont écrit fur cette matière, qu’il n’eft pas ncccflaire de s’y arrêter. Mais pour ce qui eft de l’air, comme il n’eft pas facile de déterminer comment il change nôtre conftitution par fes differen- tes alterations, il faut don- ner une idée générale de ce qu’il eft, & de quelle ma- nière il peut agir fur nos corps. Par l’air , j’entens cette matière cranfparente qui nous environne, &: dans laquelle nous vivons , qui ne contient pas feulement les vapeurs & & des caujes de U Fièvre. f9 es exhalaifons , mais encore me infinité de petits corps tnimez S c inanimsz , qui na-r rent dans toute cette éten- iuë. C’eft ce mélange de sapeurs , d’exhalaifons & de >etits corps, qui caufe les liverfes températures de l’air, reion la rarefaâion , la con- denfation, & lesmouvemens iifferens que la chaleur leur imprime. En effet , fi on examine tout ce qui arrive en chaque faifon de l’année , on fera convaincu que l’air eft non feulement fufceptible de di- vers temperamens , mais auf- fi qu’il les doit communi- quer à nos corps , &: caufer en nous des impreffions dif- ferentes. En Hyver, comme le So- leil ne fournit pas affez de Et ment il change nôtre confit!» tution dans le$ differenui tes fai- fons. En Hjr* ver. *o Delà Nature, chaleur pour échauffer tour l’Athmoiphere , l’air eft char- gé d’une infinité de vapeurs, qui s’unifient fur la fur face de la terre, & forment de petits pelotons de neige , ou des parcelles de glace imper- ceptibles. Ce font ces va- peurs glacées qui s’infinuant avec l’air dans nos poulinons* eaufent les toux & les ea-^ th irres , & qui par leur mé- lange avec le fang , retar- dent fi fort fon mouvement, qu’il en réfulte une lenfa- lion de froid dans toutes les cxtrémitcz de notre corps, ;|a* Dans le Printemps, au contraire*, le Soleil ayant af- fez de> force pour difiiper toutes les vapeurs, & pour les éloigner de la fuperficie de la terre , il fait fucceder en leur place les parties fpi. Xfr des caufes de la Fievre. 6% itueufes Si volatiles des plan- es, des fleurs ., Si des autre» nixtcs , Si remplit l’air de saûmes Si d’efl'ences qui re- îouvellentla mafle du fan g * \L produifent cette vigueur extraordinaire que nous reC» entons toujours dans cette Jaifon. Mais comme en Efté la ** :haleur devient exceffive , Si lonne un mouvement trop apîde aux vapeurs , Si à ces jetits corps dont je viens de varier., l’air efl: tellementra- :efié que nos poulmons Si loftre cœur n’en recevant >as une quantité fuffifante , ious nous trouvons dans un ineantiflement extrême , à jeu prés comme les poilïdns hors de l’eau s Si le peu d’air ^ue nous recevons eft fou- vent chargé d’infettes Si de fit dans !’&utom- fic. €i È>e U Nature , petits corps impurs que nous dévorons paî la fatale necef* fité de rcfpircr. La faifon qui fuit ne re- pare pas tous ces défauts, & quoy que la chaleur foit à peu prés temperée comme au Printemps , il s’en faut beaucoup qu’elle produite les mefmes effets ; car enfin •fi dans le Printemps la nature paroift naiffante, parce que l’air eft rempli de ces parties fpiritueufes & balfamiques qui s’exhalent des plantes & des fleurs : le contraire arri- ve dans l’Automne , parce que l’air n’efl: alors chargé que d’exhalaifons & de vapeurs malignes , qui émanent de la corruption des animaux, de celle des fruits &: des autres mixtes ; à quoy il faut ajou- ter que fi au Printemps la & des CAufes de U lièvre. 6$ ;haleur augmente toujours, ;lle diminue toujours en Au- :omne , & que ces differen- tes produifent dans la nature & particulièrement dans no* corps des effets très - diffc- rens ; en un mot dans les di- verfes faifons de l’année , la chaleur eftant plus ou moins forte, les pores plus ou moins ouverts , la tranfpiration plus ou moins libre , l’air plus ou moins pur , les alimens enfin plus ou moins fpiritueux; qui peut douter que les degrez & les eombinaifons de toutes ces chofes venant à changer , noftre conftitution naturelle ne change pas aufli , foit dans la fanté , foit pendant la ma- ladie , & que ce’a ne contri- bue aux alterations que nous refTentons tous les jours î Si ces réflexions fur le* £4 Be la Nature , faifons font capables de pet» fuaderque l’air , félon fes di» verfes températures , peut communiquer à la mafle du fang t des difpoficions diver- fes , & que dîailleurs; on ne doute point qu’il n’en foit de mefme des alimens ; je croy qu’il ne fera pas difficile de comprendre que le chyle ou le fang fe trouvant altérer d’une certaine maniéré ^pro- duiront cette fermentation que l’on appelle pic vre, dans le temps qu’ils fe mêleront enfemble. * Quelle A l’égard du fang , il n’efl difpofi. pas neceflaire d’examiner tou- fongdlns tcs ^cs alterations dont il eft les Fié-^ fufceptible , il fijffic de dé- vm/ 1 11 • v montrer celle qui convient & noftre fujet. Je fuppofe pour cela que le fang d’un homme malade de quelque Fièvre tient & des aufes de U T livre. tient de l’aigre , & que l’air ou les alimens luy ont communiqué cette qualité : pour prouver cette fuppofi- tîon , il faut premièrement expliquer de quelle manière le fang peut contracter de Maigreur. Le fang devient aigre ou par lâdiflipation defes efprits, bu par l’addition de quelques fa.ns d<:* i • 1 ^ r 1 • ? vient n* Acides* On ne fçauroit dou- v** ter que les efprits du fang ne fe difïîpent quelquefois , l’è- puifement ou l’on fe trouve après de grandes fatigues , au après de grands excès , &C l’accablement dans lequel! Font les malades^ qui ont eu< an violent accès de Fièvre*, 5n font des preuves incon- ciliables. Mais on peut enco- rc moins douter que le fang ae devienne aigre par cette; €6 De U Nature, diflîpation d’efprits , fi l’on eonfidere que les efprits font les principes dominans &: le frein des acides , lefquels ne fe manifeftent jamais dans le fang , qu’aprés que les ef- prics font diiîipez •, car alors les acides s’exhalent , & en communiquant leur qualité à la liqueur, ils la rendent aigre. On fera encore perfuadé que lç fang devient acide par l’addition des acides , fi l’on fait reflexion qu’il doic neceflairement tenir des qua- lités qui dominent dans les alimens , & que comme les viandes & les boulons fpiri- tueufes augmentent les ef- prits dans la maffe du fang^ il faut auffi neceflairement que les alimens & les boif- fons acides augmentent l’a- cidité du fang. & des cdufes de la Fièvre, éj On peut encore prouver que la dilfipation des. efprits & l’addition des acides peu- vent aigrir le £ang , par l’a- nalogie qu’il a avec le vin , la biere , le laid , &c, fi on expofe au grand foleil un tonneau débouché plein de vin , le vin deviendra aigre , parce que les efprits fe dilfi- pent & s’évaporent. La mê- me ehofe arrivera fi l’on y ajoute du vinaigre ; il y a encore d’autres moyens de rendre les liqueurs aigres, mais de quelque maniéré que l’on s’y prenne , on trouvera par tout ou addition d’acides, ou dilfipation d’efprits. A l’égard du chyle on ne fçauroit douter qu’il ne puif- fe aulfi devenir aigre , loit qu’il acquiert cette qualité par des alimens aigres , fois F Ü Com- ment le chyle ac» quisrt la roefrre qualisf, «g te la Nature, qu’il le devienne dans l’Efto- mac par le mélange des le- vains acides qui s’y recon- trent , cela n^a point befotn de preuves. , ~ convtr- faitaifementpar une rermen- m en tation douce & naturelle, aucun dont on ne s’apperçoit pas tIoubUy- fenfibîcme.nt , parce que les mou v. 'mens du cœur 4n 7* T)t h Nature, fang font bien regjez , & qu*i£ ne s’y paflfe rien d’extraordi- S r£' naitc« 11 n’èn cft pas de mê- fnint 're me fermentation qui mai dif. produit la Fièvre j le fang ui fen» cftant eondenfé par le mé- pafljîr ^ange du ehyle de la maniéré rnéUnge,;. que je viens de l’expliquer r, paffe difficilement dans le cœur, & s’il m’eft permis de parler ainfi , il caufe d’abord dans le petit monde les mê- mes effets que PJEclipfe caufc dans le grand , en arreftant l’influence des efprits ,ô£ Con- fiquemment la communica- tion'de la chaleur à toutes les. parties éloignées : Ceft-1? 1» raifon du fri (Ton & de tous les accidcns qui le fuivent ce friflon ne celle point juf- qu’à ce que les cfprits qui cftoiënt enveloppez dans cet- nutiere épaifle U conden- dr des cdufes de U Fièvre. 75 fée l’ayent rarchée &di(Tou- te , & qu’ils fe foient mis en liberté } alors ils Ce portent avec vîtefle à toutes les par- ties , & comme ils entraînent la plus grande portion de cet- te matière , la chaleur & la fermentation continuent jufc qu a ce que la digeftion en eftant faite, ellepafle à tra- vers les glandes excrétoires de la peau, & finifle l’accès par une fueur favorable, ou par une bonne tranfpiration. Voilà comme je penfe que fc Fait un accès de Fièvre in- termittente , lors que la ma- tière cfl; condenfce dans les veines , SC que le fang pafle entement dans le cœur , c’eft ’e tems du friflbn : après que es efprits fe font développez, 5e qu’ils ont mis en mouve- ment cette matière , c’eft le G 74 2)é la Nature , tems de la chaleur ; enfin lors que la matière eft bien digerée & difloute , la fueur fuccede , & la Fièvre finit. Que fi une Fièvre continue fièvre*5 dure long - tems , cela vient comi- jjg ce qUe chyle qui fe mê- le dans le fang eft trop char- gé d’impuretez , ou de ce qu’il n’y a pas aflez d’efprits dans le mefme fang pour di- gérer & purifier promtement le chyle , ce qui fait que la fermentation continue plu- fieurs jours. Et lieu que dans un ac- fntermit* cés de Fièvre intermittente wnw*' le chyle n’eft pas aflez im- pur pour entretenir long- tems la fermentation dans le fang , ou bien les efprits y font aflez abondans pour la finir promtement. Les Fièvres continues dif- & des caufès delà Fièvre. 75 ferent des intermittentes , en ce que les Humeurs qui cau- fenc celles-là font plus abon- dantes & plus en mouve- ment 5 elles font plus abon- dantes dans l’eftomach 8€ dans les premières voyes . de forte qu’étant portées incel- famment avec le chyle dans les veines , elles y excitent les fermentations fiévreufes j el- les font plus en mouvement, foit parce qu’elles font pro- duites pat des matières ca- pables d’exciter une p rom te fermentation, foit parce que fait eft difpofé à leur impri- mer ce mouvement comme en Efté ; & c’eft en cette fai- fon que les Fièvres continues, ardentes & malignes font plus en régné ; les matières promtcs à fermenter font le vin, les viandes, les herbes , G if 7 6 De la Nature , les fruits , &cc. M‘. d’Effe , & prcfqne tous les Modernes , difcnt que les parties bilieufes &: fulfurées du fang tropexhal- tces font la caufe de ces Fiè- vres ; mais je croy qu’ils fe trompent , fuivant leur prin- cipe nous aurions toujours la Fièvre en Efté , &; les ha- bitants des climats chauds feroient toujours attaquezde cette maladie , puifqu il eft jconftanc que par la chaleur, les parties bilieufes & fulfu- rées du fang font fort exhal- tées. Cette hypothefc com- bat la nature des fermenta- tions , il ne s’en fait point que pat la difcorde qui fe trouve entre les principes i celles qui fe font dans le fang font toujours caufées par des matières qui enveloppent &5 (jr des Cdttfes de la Fièvre. 77 embaraflent les parties avi- ves , c’eft à dire les efprits & les foulfres ; & c’eft cet cm- baras®qui fait les fermenta- tions & la Fièvre , lefquelles ceflènt dés le moment que les efprits & les foulfres font exhaltez ; lors que le vin n’cft pas meur & qu’il eft encore mouft , il fermente violem- ment j parce que les fubftan- ces fpiritueufes font emba- raflees dans les matières grof- fteres •, mais quand il s’aigrit par l’exhaltation &: diflipa- tion de fes efprits , il ne s’y fait aucune fermentation : Il cft aifé de remarquer que pendant les chaleurs exceflî- ves de l’Efté , nous n’avons jamais la Fièvre fi nous vi- vons fobrement , dans quel- que exhaltation que foient alors les efprits & les foulfres G iij 7$ Dr /< Nature , du fang , quoy que nous foyons dans un épuifemenc , ÔC dans une fôiblefie extrê- me 5 il faut donc conclure que la caufe dé toutes les Fié* vres vient des matières im- pures & infociables qui fe mêlent dans le fang. On fera convaincu de cette vérité fi cri fait réflexion fur la pluf- part des Fièvres malignes 5 on fçait que dans ces fortes de Fièvres la fermentation efi fouvent fi foibîé , & le pouls fi petit , qu’on ne s’apperçoit prefque pas que Ifes malades ayent la Fièvre ; la raifon de cela fe tire de ce que les par- ties volatiles & fulfureufes du fang font trop exhakées & fe diffipent ; Sc la Fièvre ne fubfifte que parce qu’il y a encore quelques efprits dans le fang qui agiflent foi- & des caufes de U Fièvre . 79 blement fur les mauvais fucs qui y ont efté introduits avec le chyle : fi d’autre côté on examine les accès des Fièvres intermittentes, que l’on conûdere qu’ils font beau- coup plus violents , & qu il y a plus d’agitation U d’é- levation dans le pouls , que dans les Fièvres continues, on fera perfuadé que tant s’en faut que les efprits & les foulfres exhaltez foient la caufe des Fièvres , leur exha! ration au contraire eft une marque qu elle eft finie ou diminuée confiderablemet. Monfieur de Bezanfon Auteur Moderne , qui a écrit fur les Fièvres , dit qu’il a examiné toutes les opinions qui ont paru jufqu’icy fur la nature de ces maladies , & qu’il s’en eft formé une idée So "De la Nature , conforme à l’experience dont il fe vante de donner des explications mechaniques. Il ajoute que la plufpart des Auteurs ont établi la fer- mentation pour caufe uni- verfelle des Fièvres, & qu’ils fe font trompez , puifqu’il y en a fans fermentation , comme celles qu’il dit eftre caufées par irritation , & qu il fait fucceder aux gran- des douleurs, aux abfcés , &c aux inflammations; &: il allu- re qu’on ne Içauroit donner d autre raifon de la eaule de ces Fièvres , qu’une vio- lente fecoufle des nerfs qui leur fait répandre des elprits en abondance dans les vaif- feaux i je ne penfe pas que cet Auteur puifle expliquer mechaniquement la préten- due fecoufle des nerfs , &: & des attifes de U Fièvre. Sr :et épanchement des efprits; e croy auffi qu’il nous impo- e , & je n’ay lû nulle part que a fermentation foit la caufe miverfelle des Fièvres. La Fièvre n’eft point cau- se d’elle-même , Fermenta- tion & Fièvre font fynoni- nes ; Mais il faut expliquer t Monfîeur D. B. comment es Fièvres qui fuccedent aux grandes douleurs, aux inflam- mations &: aux abfcésjfont des fermentations. Pour cela, il faut compren- dre que tous ces accidens dé- •eglent la circulation dufang, ie forte que les efprjts& lama- ;iere fubtile font interceptez >u troublez dans leur cour- fe , Sc cela fuffit pour juger p’il excitent un mouve- nent inteftin excraordinai- :e.D’ailleuj:sil eft vraifembla? %x De la Nature y ble que des matières im- pures &: infociables émanent des inflammations &C des ab- fcés , & qu’eftant confon- dues avec le fang , elles y caufent des fermentations : cette explication me paroift plus naturelle &: plus intel- ligible , que de faire répan- dre par les nerfs des efprits dans les vaifleaux 5 cet Au- teur parle encore d’autres efpeces de Fièvres dont il établit les foyers 'dans Iesin- teftices de chairs , dans les détours des vifeeres , dans le cerveau , & dans les glan- des. Je n’ay pas. deflein de cri- tiquer tout l’Ouvrage de Mr D. B , ni de faire voir la nullité de tous ces foyers , cela me pourroit mener trop loin j & je ne penfe pas que é" des caufes de la fièvre. 83 e public s’en laide prévenir ; nais je ne fçaurois m’empê- :her de dire quelque chofe lu Syftême de M‘ Borelli, jue M1 de Bezanfon aflure :ftre le plus probable de ceux ju’011 a encore propofez. M' Borelli dit que les ef- irits & le fuc nerveux étant levenus âcres , irritent le :ceur & les nerfs , & font >ar là les caufes productives iremieres 8c immédiates de a chaleur de la Fièvre. V oi- :y fes propres termes ; Spi- ■itHs & fucci nervei , folito tcricres redditi , nervos <& cor rritantes , funt caufâ produèîi- va prima de immédiat a ex- eandefeentia febrilis. Il dit aufli que les levains „ les Fièvres font dans les ,, glandes , qu’il fe fait desob- „ îtru&ions dans les nerfs , que „ J$4 2?e U Nature , S) le fuc nerveux s’y aigrit, qu’il „ eft porté au cerveau & à la „ moële de l’cpine , & qu’ayant „ acquis une qualité vitrioli- „ que , il irrite les parties , 8C „ produit les tremblemens &: „ les autres fymptomes du frif. „ Ton. Voilà à mon fens un Syftême bien nouveau , bien étrange , & peu probable, quoy qu’en dife M* de Be- fanfon ; car enfin fi les efprits font formez de la partie la plus fubtile du fang qui eft porté au cerveau par les ar- tères carotides , comme tous les Médecins en convien- nent! Il faut concevoir que le fang artériel fera d’une extrême acidité , &: dans cet- te veuë on fera perfuadé qu’il caufera des coagulu- tions par tout où il fera dil- tribué , ce qui produiroiç & des caufes de U Fièvre. §f me infinité d’accidents qu’on ie void point paroiftre dans es Fièvres : d’ailleurs fi les ifprits eftoient ftffeeptibles l’acidité contre l’ordre de eur nature , puifque l’Efprit le vin n’aigrit pas , il n’y turoit point de Fièvre qui îe fait precedce de douleurs le telle violentes , de con- mlfions , de paralyfies d’en- rourdiffemens , &C de tous es fymptomes qui dérivent lu defordre des efprits , & de ’obftruétion des nerfs ; mais tu fond comment rendra- an raifon par ce Syftême l’une Fièvre qui attaque fu- aitemcnt un homme qui a trop mangé & trop bû ; cet excès de nourriture & de boiflon aura- 1- il établi en moins d’une heure des le- vains dans les glandes , ôù Explica- tion des fympto- mes qui paroiflét dans le fiiffon. %6 De la Nature , produit des obftruèfcions dans les nerfs ; n’eft-il pas plus rai- fonnable de penfer que cet- te Fièvre procédé du defor- dre des digeftions qui exhal- tent des fermentations extra- ordinaires dans le fang ? ’Ceft ce que j’explique dans mon hypothefe, &: pour la fuivre je vais rendre raifon de tous lesfymptomes qui paroifl’ent dans les Fièvres. Les Fièvres font ordinai- rement précédées, de dou- leurs pefantes dans les jam- bes , de bâiîlemens , & d’ex- tenfions i les frifïons furvien- nent enfuite , puis les trem- blemens , &c les mouvemens convullîfs félon que le froid eft plus ou moins violent. Pendant le fri {Ton les malades fouffrent quelquefois une foif excdfive, & refpirent diffici- & des caufes de h Fièvre. 87 ement ; quelquefois le pouls l’eft pas fenfible, ordinaire- nent il eft petit &C enfoncé, nais frequent , au lieu que dans la chaleur il eft grand , •levé , &: frequent. Pour bien comprendre tous Desdou; ;es fymptornes, il faut fça- gU“rss™* zoir qu’au commencement pfentet* des Fièvres , l’œconomie na- turelle fe change , & fe déré- glé par le déreglement du mouvement circulaire du lang , parce qu alors les hu- meurs &C les fucs qui eftoient portez aux parties pour leur nourriture & pour leurs fon- dions , ou font interceptez , ou coulent plus lentement. Ainfi le fang & les efprits n’eftant pas diftribuez aux parties éloignées , aux jam- bes par exemple , aufli régu- lièrement , ic aufli abondant- Des bail- kmens. 8 S De la Nature l ment que lorfque le mouve- ment du fang eft bien re* glé , les humeurs palTent avec peine dans les petits vaifleaux de ces parties , &: y caufent des douleurs va- gues. Les parties en mefme tems font appesanties par le défaut ou par la diminution des efprits , qui font les prin- cipes de leurs mouvemens lors qu’ils y coulent en abon- dance , & c’eft-là fans dou- te, pour le dire icy en paf- fant, la raifon pour laquelle les vieillards font plus pe. fants , & marchent plus len- tement que les jeunes gens. A l’egard des bâillemens , on pourrait penfer qu’ils pro- cèdent de ce que tout l’air qui eft entré dans les poul- mons ne pénétrant pas jus- qu’au cœur , parce que les pafîàges & des caufes de la Fièvre. 89 adages commencent à fe loucher , il fait reflux dans i bouche &c la dilate. Mais y a plus d’apparence que la aefme caufe qui produit les xtenfions & lesmouvemens ©nvulfifs , produit aufli ces âillemens* Les extenfions &: les mou- emens conYulflfs viennent e l’inégale diftribution des fprits dans les fibres char- uës des mufcles & des mem- ranes y car le mouvement u cœur eftant tres-foible ans le friflbn » comme je ay dit, les efpritsquifont en etite quantité coulent irre- ulierenient dam les parties,, intoft dans l’une > tantofê ans l’autre , ce qui caufe la ivcrfité de leurs contra- lions , & l’irrégularité de rurs mouvemens, C’eft-là H De* ex- tenfions & des rnouve- mens côW yulüfs* 90 De U Nature , la véritable raifon de tors ces differens mouvemens convulfifs , qui arrivent dans le friflon , ainfi que je pour- rois le prouver plus ample- ment ; Mais comme cée exa- men me meneroit trop loin , je me contenteray de con- firmer ce raifonnemenc par un exemple familier , &c qui me paroift fenfible. Voyez un poulet auquel on a cou- pé la gorge , & remarquez lés differens mouvemens qu’il fait à mefure qu’il perd fon fans > d’abord il bat des ailes, parce qu’il a encore beau- coup d’efprits ; enfuite il a des crembleHiens , parce que lesefprits fe difiipent,^ n’a- giffent que faiblement ; en- fin il tombe dans des con- vulfions , il fe roidit & allon- ge fes jambes , parce que le & des caufes de U Fièvre. $i mouvement du cœur venant à celfer , le peu d’efprits qui luy relient , ne coule alors que dans les mufcles qui fervent à l’extenfion , ce qui fait la roideur convulfive qu’on ob- ferve avant la mort. La difficulté de refpirer que les malades fouffrent au commencement des Fièvres , vient encore de ce que le fang palfant lentement dans les poulmons preffe & em- baralTe les vailfeaux par où l’air fc communique au cœur , en forte que les palfages de l’air n’eftant pas libre , le commerce en efb interrom- pu, & la refpiration déréglée. La foif procédé de ce que la malfe du fang eftant con- denfée , & toutes les humeurs moins fluides , la falive ne fc fepare point dans les glan- H ij De la difficul- té de reC. pirer. De!* foif, pz De U N Attire, des de la bouche , ce qui caufe la féchereffe , & par confequent la foif. En effet , on remarque * prefque tou- jours qu’elle ne finie que dans le tems que la chaleur com- mence , parce qu’alors les efprits eftant débarraffez &: les liqueurs plus coulantes, elles font portées en affez grande abondance aux glan- des falivaires , & aux parties voifines pour les humecter & pour faire ceffer la foif. Et de i* Le pouls eft frequent dans «du"' tems du friffon , parce jouis, que ]es efprits commencent à agir fur la matière qui les embarraffe , & qu’ils font effort pour fe débarraffer , & il paroifl enfoncé , parce que cette matière n’eft pas fuffifamment raréfiée , & que les. efprits ne font pas en li- J ef des uufes de U Fièvre. >ercé. Dans le chaud au :ontraire le pouls eft grand Z élevé , parce que les ef- rits coulent à plein canal , C entraînent avec rapidité out ce qui faifoit obftacle leur mouvement. Il y en a qui croyent que [ans le friflon les tremble- icns , les roouvemens con- ulfifs , & la fréquence du •ouïs viennent de l’irritation es parties nerveufes caufée ar les acides -, mais corn, le j’ay fuppofé que dans : froid les acides eftoient nveloppez avec les autres rincipes du fang qu’ils eoa- ulent } il eft vray-fembla- le que dans ce tems-là les eides n’agiflent que fur les u meurs } sz qu’ils ne fçau- aient irriter les partiesfen- bles qu’aprés qu’ils auront Que tous ces fymg «J- rcmes ne vien- nent, point de l’irrita- tion * des parties membrai nettes* 94 Z>* N mure , efté diflous &: exaltez par la fermentation } car fenfin fi le mouvement de toutes les humeurs eft fufpendu dans le friflon , comment les aci- des iront-ils irriter les parties éloignées , & y caufer des tremblemens & des mouve- mens convulfifs ; il faut dé- truire noftre hypothefe , ou convenir que les tremblc- mens Sc les mouvemens convulfifs dans le fri (Ton viennent de la privation de la chaleur , ou du défaut de l’influence des efprits ; SC afin de rendre la chofe plus fenfible par des exemples, il faut encore faire réflexion fur ce que j’ay dit d’un pou- let mourant, j’ay remarqué qua mefure qu’il perd fon fang il a des mouvemens dif- ferents , il bat des ailes , il a & des caufes de la Fièvre. les convulfions , il le roidit, >eut-on dire que tout cela trocede d’une matière irri- ante ? n’y a-t-il pas plus de üjet de penfet que les con- radions des nerfs , le roi- lilfemenc , &Cc. viennent de :e qu’il ne coule plus d’ef- >rits dans les nerfs & dans es mufcles de cet animal ? Le friflon n’eft-il pas l’image le la mort ; le mouvement lu cœur ne femble-il pas dors fufpendu : &C cette fuf- ?enfion ne fuppofe - elle pas aeceflairement une privation de chaleur ou un défaut de diftribution des fucs necef- faires aux fondions des par- ties , tellement que fi elles tombent dans des mouve- mens irréguliers , doit-on en attribuer la caufe à une ma- tière irritante > N’y a-t-il pas 96 De La Nature , plus d’apparence de croire que le defordre des ces par- ties vient de ce qu’elles font privées des fucs deftinez à leurs fondions ; prenons un exemple dans les plantes. Perfonne n’ignore qu’un arbre n’efl: beau &: verd , que fes branches ne font pliantes & flexibles, que parce qu’il fe dillribuë une feve,ou des prin- cipes végétatifs par le tronc jufqu’aux extrémitez de fes branches; mais comme dans ces principes il y a des ma- tières terreftres , il arrive par la fuite des tems qu’une por-, tion de ces matières s’arrête & bouche les tuyaux des plantes , en forte que la feve ne pouvant pénétrer & mon- ter jufqu’aux extrémitez des branches , elles deviennent toides 3 féches &C caflantes ; ô des cdufes de la T ïévre. 97 cnfuice tout l’arbre périt par le défaut de diftribution de la feve 5 & fi l’on prend la jeine de regarder dans le :ronc des vjcux aibres , on f trouvera fans doute dés :erres & d’autres fupcrflui- :ez qui ont fait obft cle à ù ïirculation de la feve , & qui >ar confequent ont caufé la nort de l’ai bre. On peut penfrr que la mè- ne chofe fe palT- dans les nimaux, & il eftaifé de re- marquer que dans la' jeu- elïè les lues nourriciers tant diftribuez abondam- îènt à toutes les parties, liés font vigoureufe* , fou- les , Sc capables de toutes >rtes de mouvement; mais emme par les frequentes irculations de ces lues il eft ray-femblable qu’il en refta I 5 8 Ve U Nature, quelque portion terreftre te grolfiere dans les paffages les plus étroits , te que même il s’en fait desincruftations con- tre les tuniques des vaiflfeaux j les nouveaux fucs nourriciers ne fe diftribuent pas fi abon- damment , ni avec la même facilité , tellement que les parties deviennent plus fé- ches , te par confie quent moins fouples •, les os font plus durs te plus caflantS j quelques artères font oflTeu- fies , les cheveux deviennent blancs te fecs 3 parce qu’ils ne reçoivent plus tant de cette humidité onétueufe qui les nourrifloit , la peau devient tidée te fiéche , parce que les vaiffeaux capillaires font pri- vez des fucs qui abreuvoieni toutes les parties éloignées , pom le refile devient foible te cf des taupes de ta 'Fièvre. 99 chancellai t , une partie tom- be en paraly fie ; & enfin l’on meurt par le défaut de diftri- bution des fucs nourriciers ïux parties éloignées ; le com- merce de 1 air étant inter, ompu Sc arrefté dans les joulmons , il y produit ce alement que l’on appelle im- >ropremenc fluxion de poi- rine. Je me flato^jue cesraifons £ c es réflexions pourront aire comprendre que l’irri- ation faite par les acides,n’eft oint la caufe des accidents ui paroiflenr dans le friflbn, i qu’ils ne fçauroient irritée :s parties ftnfibles qu’en juchant ou frapant ces mê- les parties} il faut pour cela ue les acidesfoient dégagez, t mis en mouvement par 1er fprits j &: ceft alors que les I ij ioô De la Nature , fymptomes qui furviennent dans le cliaud de la Fièvre fe manifeftenr. . Expii- Les plus ordinaires font les des aeci- délires & les douleurs de tZt te^e > -dont la eaufe fera fa- cile à comprendre , fi l’on confidere que le fang efl: alors dans un grand bouillonne- ment , qu’il occupe plus de volume , & qu’écant porté an cerveau en tres-grande abon- nes don- dance ,11 caufe dans les m em- pile, d* branes des tendons violen- tes , ce qui fait la douleur i & dans les efprits des mouve- mens extraordinaires & irre- Et du guîiers , ce qui fait le déliré, Ajoutez à cela que les hu- meurs âcres étant fublimées par la chaleur exceffive, elles picotent les parties fenfîbles du cerveau, & en troublent toute rœeonomie , & ces ac- gf des caujes de la Fièvre, loi cidens ne celfent qu’aprés que ces humeurs ont efté évacuées par les premières voyes, ou par les Tueurs , ou enfin par infenfible tranfpira- tion. Après cette explication des fymptomes , il me femble qu'il relie peu de chofe dans la Théorie des Fièvres , dont il ne Toit aifé de rendre rai- fon. Car l’on comprend aflfez que les humeurs qui en font la caufe, produiront des ef- fets differens félon quelles feront en plus grande ou en plus petite quantité , félon les differens degrez de leur mouvement, & félon les dif- ferentes parties qui en feront attaquées. II faut pourtant avoiier que dans les Fièvres intermitten- tes il y a une difficulté qui I üj Raifon de la dif- férence de tous ces fym- p tomes* tes re- tours des Fièvres intermit. tentes fôt toi De U Nature y er e» dîf- paroift prefque infurmonta- tiU b,e » & &C que la diffolution fe fait plus promtement quand il y a beaucoup d’efptits & moins d’acides ; & plus len- tement au contraire, quand il y a plus d’acides S c moins d’efprits. Cela fuppofé , fi l’on peut faire voir que dans la Fièvre quarte , par exem- ple le fang contient moins d’efprits & plus d’acide que dans la Fièvre tierce : on comprendra aifément que les retours de ces Fièvres feront fort differens , & quMs revien- dront neceflairement plus io€ De U Nature r tard dans la Fièvre quarte que dans la Fièvre tierce. ^Quedani Une preuve que dans les quanc « Fievres quartes il y a moins Jaci^r defpnts & plus d’acides que a-e^ptfu ^ans ^es fièvres tierces $ c’eft que dans que les Fièvres quartes font tiercé, les plus longues , & qu’elles ne fe terminent guère natu» tellement qu’au PrintemSj, & qu’alors elles fe changent fouvent en tierces. La raifort de ce changement eft qu’en» cette faifon l’air eft plus rem- pli d’efprits & d’eflences , qui excitent une plus promte fer- mentation , & renouvellent la maffe du fang par la defî trudion des acides , &: par l’addition des parties fpiri- tueufes &: volatiles. Si ce raifonnement prou*» ve que les retours des Fiè- vres «partes doivent eftre des eattfis de la fièvre. 107 lus tardifs que ceux des Fié- t es tierces , il fera facile de irer la même confequence our toutes les autres Fievres itermitcentes. > c’eft-à-dire y |HP leurs retours feront plus. iu moins frequens , à pro- iortion qu’il y aura plus ou noins d’efprits , ou plus ou noins d’acides dans les hu- neurs. A l’égard des Fièvres tier- ‘es ou quartes j qui dégcnc- vrcs tjer* ent en doubles tierces , ou :n doubles quartes , je corn- ■>rens nue leurs accès fc par- bu» tier- agent , ÔC que toute la ma- d(,ubieJ •iere fiévreufe n’ayant ças îté confumée dans un accès , il en- relie quelque portion qui fert de levain à une fer- mentation nouvelle 5 8£ l’on peut dire que c’eft pour cela que les accès des Fièvres, 'Notmli i: divi- fïon des fièvres. io8 De la Nature) doubles tierces , ou doubles quartes , font pour la plufpatt moins violens 3& qu’il s y fait moins de crifes qu’à ceux des Fièvres fimples , qui fe ter- minent ordinairement par des fueurs univerfelles , ou par d’autres évacuations fenfi- bles. Pour donner plus de jour à toute cette matière 3 & pour s’en faire une idée plus dit tinèle , je voudrois diftinguer les Fièvres qui dépendent de la qualité du fang, d’avec cel- les qui dépendent de la quali- té du chyle. Celles-là que je nomme fanguines font chro- niques &: longues , & ne fe* gueriffent que par le renou- vellement du fang dans les re- tours des faifons , ou par des remedes fpecifiques $ & cei- les-cy que j’appelle chyleufes & des caufesdiU Fièvre, tof ont beaucoup moins opiniâ- res , &:fe gueriffent tres-fou- ent par des évacuations (cri- bles des humeurs contenues ians f eftomæ , ou dans les arties voifines. Les retours des Fièvres ta Chfi hyleufes font ordinairement leufM* >lus frequents , &: moins ré- guliers ; ils- font plus fre- psents , parce que le chyle jui eft porté dans les veines :ft fouvent chargé d’impure- :ez , & de mauvais fucs capa- bles d’exciter une promte fermentation ; & ils font moins réguliers , parce que le chyle n’eft pas toujours Également chargé d’impure- tez , & qu’il peut changer de nature par les alimens , ou par [es medicamens que l’on met alors en ufage. Les retours des Fièvres no De U Nature , &nSuie* Sanguines font au contraire «*• plus réguliers , & plus tardifs que ceux des Fièvres ch y. leufes ; ils font plus réguliers, parce que les tnauvaifes dif- positions du fang font plus confiantes , & plus difficiles à corriger : delà vient que ces Fièvres font fi difficiles à gué- rir , fur tout en Automne oit elles dégénèrent le plus fou- vent en quartes , l’air étant alors plus propre à augmen- ter l’acidité du fang , qu’à la détruire. Ils font encore plus tardifs , parce que les Fiè- vres fanguines , outre qu’el- les dépendent principale- ment de l’alteration de la mafle du fang, elles dépen- dent encore de l’alteration du chyle , & de toutes les imputerez qui s’y mêlent : de forte qu’il eft aifé de cora- & âesCAufes dt h Fièvre. iïf irendre , que fi le fang Sc les îics qu’il fournit aux parties >our leur nourriture , & pour eurs fondions , font déjà urchargez d'acides , Sc que e chyle par fon mélange avec tes fucs SC ces levains , Sc par es impuretez qu’il apporte ivec foy , augmente cette aci- lité du fang , il l’alterera SC ’épaiffira davantage , Sc ainfi a fermentation fera plus len- te SC plus tardive , St c’e& encore à monfens une raifon pour laquelle les Fièvres fan- guines font plus difficiles à guérir. Voila quel eft mon fenti- condi- ment fur lacaufe des Fièvres; f°"ede ceft à dire qu’un fang aigri '%>•: qui coagule le chyle , ou bien un chyle acide qui épaiffit le fang par fon mélange , font les caufes eflentielles des fer- in De U Nature^ mentations fîévreufes & d£ tous les accidens qui les fui, vent. Je pourrois infïfter da- vantage là-deffus , & exami- ner fur ce principe toutes les divifions de la Fièvre ; mais je croy que cela fuffira , & que les perfonnes éclairées en fçauront tirer , aufli bien quemoy, les induélions ne- celfaires pour expliquer tou- tes les différences des Fiè- vres. TROISIEME & des CAufes de'U Ficvrc. irj TROISIEME PARTIE. R éjjonfes aux O b je fl ion s. CE n’eft pas allez d’avoir établi mon opinion fur la Nature des Fièvres , il faut encore répondre aux Ob- jections qu’on me pourra fai- te. On me dira d’abord que le mélange du chyle avec le fang n’établit pas l’effence de la Fièvre , puis que fi cette fuppofition étoit vraye , on devroit avoir la Fièvre toutes les fois que le chyle entre dans les veines y cette con- verfion de chyle en fang ne fe faifant point fans fermen - tation. On ajoutera à ecla que s’il faut neceffairemcnt K t. OË* jcdion p que fî l* Fiéyre dépen- doit cTu mélange- dû chyle te du f% on auroit toujours la Fièvre* te qu’efê la guéri- roit par la diete te pas Pabfli- ne#ce* iî4 l* Nature , que le cbyle fe mêle dans le* fang pour y caufer la Fièvre », il fera aifé de la prévenir , de s’oppofet à fes retours en ne mangeant point , ou da moins en faifant une dicte: tres-exa&e. k^oq. 3’ay déjà prévenu une par- &> . tie de cette difficulté , lors que j’ay dit que la fermenta» tion qui fe fait dans la fan- guification , n’eftoit pas fen» fible comme la fermentation' de la Fièvre.. La raifon en- eft que les cfprits qui font en petite quantité dans le fang* des febricitans » effant enve- loppez dans une matière dif- ficile à raréfier, font ne ce fiai- rement effort pour s’en dé- barraffer ; au lieu que les ef. prits qui abondent dans le fang de ceux qui fe portent $ des cmfîs de U Fièvre, ny chyle bien préparé , le digè- rent te le convertiffent en £ang avec plus de facilité te moins d’agitation. Remar- quez neanmoins que cette derniere fermentation de- vient quelquefois fenfïble par exemple après de grands repas on fuë; la nuit , on ne dort pas tranquillement , te: l’on voit que tous ces aoci- dens, qui cèdent d’ordinaire après la digeftion , en font, manifeftement les effets : ce- pendant cela ne va pas juf- qu’à produire cette fermen- tation extraordinaire , qui; n’ëft autre chofe que la liè- vre. Au furplus; », il ne faut point douter que le retour; des lièvres ne Toit empêché; ou retardé » te les aceez di- minuez par la diete ou pat l’abflineaee. L’experience: K- i h Ii6 De la Nature , nous fait voir que la Fièvre avance ou retarde Couvent fuivant la differente maniéré de vivre des malades j & je comprends , qu’une Fièvre pourroit céder par une abfti- nence totale de quelques jours, files forces du mala- de la pouvoient permettre. Nous n’avons guère d’exem- ples de ces fortes d’abftinen- ces : cependant s’il eftoic polfible qu’un fébricitant fut deux jours fans manger , qu’il ne laiffàt pas d’avoir un retour périodique de Fièvre,, je croy qu’en ce cas-! à il fc trouveroit dans le fond de l’eftomac , & dans les premiè- res voyes des reftes d’âlimens. mal digerez , ou des hu- meurs impures , qui fuivant la route &: les mêmes mou-, vemens du chyle fe mêle"» & des cdu/ès de U Fièvre, nj oient dans le fang, & y ex- iteroient une fermentation xtraordinaire , qui cauferoit n retour de Fièvre. Mais on dira fi c’étoit la uantité des efpritsqui fit le re- 3ur des Fièvres, & la quantité 'acides plus ou moins gran- e j la Fièvre ne reviendroic as tout à coup , mais elle jgmenteroit à mefure que s efprits ou les acides aug- lenteroient , ce qui n’cfi; pas % 'ailleurs il fe fait un mélange antinüe! du chyle dans le iiig , ce qui doit y produire ne fermentation eontinüel- cela efl: oppofé aux re-, >urs reglez & périodiques, es Fièvres. Je répliqué à cela que je e difconviens pas que le hyle ne fe mêle inceflam- îent dans le fang , & qu’il n’y K iij *i8 De U Nature, excite des fermentations; mai jfay dit &c je le répété , quelle ne font pas fenGbles , & cju’i faut une certaine quantité d chyle impur pour y excite celles qui caufent la Fièvre deux ou trois cueillerées d vinaigre ne font pas capable d’aigrir dix ou douze pinte de vin , une chopine ou un pinte le feront : il eft donc ne eelfaire qu’il y ait une quan tité de chyle proportionné à la difpofition du fang pou y caufer une fêrmentatioi fiévreufe ; J’avouë que je n< içaurois expliquer cela me. ehaniquement , ni détermi ner la mefure du tems , de acides, & des efprits , je cou fois feulement qu'une serrai ne quantité de chyle enve loppera la matière fubtile § les efprits 3 & que 1® mouve gf* des caufes de la Fièvre, np lent que cette matière &: ;s efprits feront pour fe ïvelopper ,,caufera un accès 2 Fièvre , que cet accès re- iendta plûtoft ou plus tard H Ion qu’il y aura, plus ou ioins. d’efprits dans la» mafie afang. Une marmite ou un ot qui eftdevantle feu,boüil- ra plus promtement s’il y7 a» eaucoup de feu $ dans la Fie— re quarte le fang. eft moins nritueux que dans lesautres iévres , c’eft pourquoy, les, :tours périodiques de cette iévre font plus tardifs com- te je l’ay remarqué ; & ce ui me perfuade que par la- ifpofition peu fpiritueufe du? tng , les accès doivent eftre îoins frequents , c’eftl que fi ans la Fièvre quart® je don- e des alimens chauds , &: dès qusurs fpiritueufes , je djj* t. Gb- je&ion , que l’im, pureté ’ des hu- meur* cft izo De la Nature , minueray le fdflbn ,■& j’a- vanceray les accès. J’ayfouvent remarqué que les changemens d’air &c de nourriture ont changé les ac- cès des Fièvres ,ainfi leurs re- tours périodiques ne font pas toûjours fore reglez. Sur ce fondement je crois avoir rai- fon de prétendre queletems des retours périodiques des Fièvres dépendra de la difpo- fition plus ou moins fpiri- tueufe du fang. Voilà mes raifons fur la caufe des re- tours des Fièvres, je conviens qu’elles ne font pas démon- ftratives , mais je m’en con- tenteray , jufqu’à ce qu’un plus heureux que moy en ait trouvé de meilleures. On dira peut-être que tout ce que j’attribuë à des hu- meurs impures qui fe mêlent dans des eau fis de U Ficvre. ni [ans le fang, fc rapporte fort ien à ce que les Anciens ont iit de la pourriture, & qu’ain* je ramene la dodtrine de la orrUptionquej’aycombatuë. Il me femble que je me bis aflez expliqué fur les itn- urctez du chyle & du fang \ ay dit que j’entendois pat i les alterations qu’ils rece- oient ou des mauvais ali» nens , ou des digeftions im- parfaites , & je n’ay point die [u’en dégénérant de leur bon- les qualitcz , ils deyenoient *ourris & corrompus : de for- e que je ne vois pas furquoy >n doit fonder cette O b je* lion. En un mot je ne nie >as que dans le fang , &: que lans le chyle il n’y ait des mpuretez ; mais je n’admets >oint cette prétendue corru- ption du fang, que les Me- ÎI itiîém chcfe que la pourri- ture. fc. lia De U N Attire , decins difent eftre l’origine de la Fièvre , je croy que ce feroit plûtoft l’origine d’une totale deftrudion. o%- On objectera fans doute ifJt' contre cette aigreur que j’é- rçâurcTt tabüs dans le fang. Premie- saigtir. remenc , que je parle trop fouvent d’acides , 8£ que j’af- fede d’éviter les termes or- dinaires de la Medecine. Se- condement , que l’analogie que je mets entre le fan^ ÔC les liqueurs fpiritueufes Dr/erfes comme le vin , la biere , &c ïlZL n’eft pas jufte , puifque ce liqueurs ne fe coagulent poin 'comme le fang par le melan ge des acides. Troifiémemen que l’acidité du fang n’eft pa foûtenable , parce qu’on 1 tenouvelle tous les jours pa des alimens fpiritueux & fu’ phureux qui détruifent les ac tïr des câufes de ta Tiêvre. 1 1$ des , & enfin que ces mêmes acides ne peuvent pas faire tant de defordre dans nos corps , & coaguler le fang ,, puisqu’ils font neceflairesà la ■digeftion. Pour répondre à ces Ob- je&ions, je dis 5 Première- ment, qu’à la vérité la façon de s’expliquer par les acides ell nouvelle , mais que la chofe ne l’eft pas ; les fucs que les Médecins appellent humeur mélancolique fe rap- portent fi bien avec les li- queurs acides , que pour peu qn’on y fafle de réflexion , on fera convaincu que ce n’eft qu’une même chofe ; car que peut-on dire des humeurs mélancoliques, qui ne con- vienne aux fucs acides; pac exemple, comment explique- ra-ton la caufe des Schirresj, L ij fes a lot- tes ces raiCoaS* U4 2>* lu Nature, des Hydropifies , & des Ob- ftru&ions qu’on attribue à l’humeur mélancolique., fi ce n’eft par un acide coagulant dont la mafle du fâng cft chargea à caufe de l’épuife. ment des efprits. Seconde- ment ,quc l’analogie dufang avec le vin & les autres li- queurs fpiritueufes confiflc précifément en ce qu’elles font remplies de parties vola- tiles , & en ce qu’elles de- viennent acides par la diffi- pation de ces mêmes parties volatiles , ou par l’addition des fucs acides , comme je l’ay fait voir ailleurs. Que fi le vin ne fe coagule pas par les acides , c’efl: qu’il n’a pas afifcz de confidence , qu’il eft trop fluide , & que les acides font diffous dans une fi gran- de quantité d’eau ou de & des caufe s delà Fièvre, ny phlegme , qu’ils ne fçauroient s’approcher pour unir leurs forces , & pour produire un® coagulation dans cette li- queur ; mais cette circonftan- ce n’empêche pas qu’il n’y ait une analogie tres-jufte entre le vin &C le fang. De tout cela on peut rai- fonnablement conclure ce me fcmble , que le fang eft fufceptible d’acidité , quoi- qu’on le renouvelle tous les jours par des alimens fpiri- tueux 5 c fulphureux. Dans cette yeuë je confidere le (àng à peu prés comme le vin qu’on expofe fur mer dans des tonneaux fouphrez , pour empêcher que les ef- prits ne fc diflipent , Sc qu’il n’aigrilTe $ ou plutoft comme celuy de ces grands Vaifleaux d’Allemagne que l’on re^ lié De la Nature r nouvelle cous les ans par les vins nouveaux qu’on y mer , afin de remplir la place de de celuy qu’on a ôté , de la même maniéré que les ali- mens réparent tous les jours le fang qui a efté employé a la nourriture des parties , ou qui s’effc diflîpé par infenfi- b!e tranfpiration. Mais com- me le vin foupbré fe peut gâter fur la mer par les ex- ceflives chaleurs qui diflipent les efprits , Sz que le vin de ces grands Vai fléaux d'Alle- magne deviendroit aigre , fi au lieu de mouft on y mettoit du verjus ou du vinaigre ; je dis tout de même que le faifant dans le fang une plus grande diffipation d’efprits , qu’il n’en eft réparé par les alitnens fpiritueux , ou que bcs alitnens au lieu d’cftre & des eaùfes de h Fièvre. 117 fpiritueux Sc fulphureux étant acides & dépourveus d’efprits, le fang deviendra aigre necef- fairement , ainfi que je lay expliqué. A l’égard de ce qu’on dit que les acides font neceffaires à la digeftion, j’en conviens* j’avouë même qu elle ne fçauroit eftre parfaite ,, que lors qu’il fe trouve dans les humeurs une jufte propor- tion d’acides d’cfpvits , &£ je comprens que c’eft de cet- te jufte proportion que dé- rivent les douces liqueurs $£ ks lues nourriciers , que le fang fournit à toutes les par- ties du corps. Mais dés le mo- ment que le tempérament de ces liqueurs fe change , 8£ que les efprits fonc diflipez, ou que les acides dominent , alors les humeurs cordent L iiij; î;i$ J)t U Ndturt * lentement aux parties , tour- tes les fondrions font lan~ guidantes , & toute reecono- mie naturelle eft en defordre. lTvfe L’hydropifie nous fournit jreurau tin exemple remarquable de î’hydro- cette acidité du fang , & des ïifis‘ effets qu’elle peut produire. Reprcfentez - vous un hom- mc qui a efté long-tems ma- lade d’une Fièvre quarte , pendant laquelle il n’aura gardé aucun régime, & con- fiderez que s’eftant fait une grande diflîpation d’efprits dans la malle du lâng de cét homme , ce même fang a con- tradé une extrême acidité. Sur ce principe il faut necef- fairement qu’à proportion que le lang s’éloigne du coeur & des poulmons , où il a été diffout par les efprits , il de- vienne plus froid & plus cf des caufesdeiaFièvre. i±ÿ pais ; que venanc à pafler ans les petits vaifleaux des arties éloignées il s’y cha- ule ; & que la feroGcé s’en rparant à peu prés de la mê- le maniéré que le petit laiéü : fepare du fromage ; elle : répande par les orifices des aiflèaux dans le ventre , & ans les autres parties. D’un utre côté le fang coagulé & îtenu dans la fubftance des arties mêmes ( comme il eft eftitué d’efprits, &C qu’il a erdu fon mouvement ) fé orromt , & produit les abf- és qui accompagnent le plus auvent cette maladie. Voilà e quelle maniéré l’acidité xcefiive du fang peut caufcr hy dropifie ; & ce raifonne- lent eft confirmé par l’expe- iencc , puifque cette mala- iiç ne fe guérit prefque ja- 4. Ob- jection , qae les acides font le remede des Fiè- vres & non pas îa caufc. Kéjponfe 130 De la Nature , mais que par desremedes fpi- ritueux &: volatiles qui dé« truifent les acides. Mais revenons aux Obje- ctions, en voicy une des plus fortes qu’on puiffe faire; les acides font fouvent le reme- de des Fièvres , comment donc en pourroient-ils eflrç la caufe ? Pour refoudre cette diffi- culté , M faut fe reffouvenir qu’il y a trois tems dans la fièvre, pendant lefquels un malade étant agité de fymp- tomes differens , il eft évi- dent que l’on doit avoir des indications differentes pout fâ guerifom Premièrement dans le teras du friffon, je ne penfe pas que perfonae voulut donner des boiffons acides , & la raifon en eft que les acides domi- r des cAttJès de la Fièvre. 151 at alors dans la mafie du g , St tiennent les efprits veloppez avec les autres ncipes. Aufli eft-il évident e les boiflons froides St des augmentent le froid St lurée du friflon , quand on allez imprudent pour s’en vir , au lieu que les li- eurs chaudes & fpiritueu- le diminuent. Secondement on peut en- tre moins le mettre en lifa- pendant les Tueurs , parce 'alors les matières indige- s , St les humeurs impures ant diflbutes St raréfiées, / auroit du péril à fe fervir icides qui pourroient en ipêcher la tranfpiration , St a fer d'autres accidens plus :heux. Il refte donc à examiner quelle utilité ils peuvent De h Nature , cftre dans- la chaleur de Fièvre ; pour cela il fcrc encore à propos de faire r flexion fur les différences d Fièvres , parce que les- difl rens degrez de fermentati< qui s’y, rencontrent, indique des remedes differens. M; pour éviter cct examen q nous meneroit trop loin , me femble qu’il fuffit decoi fidercr en general que dans chaleur les efprirs font < grande agitation , & que 1 acides font fort; divifez , très - differens de ce qu’i ctoient pendant le froid; t forte que fîi l’agitation des e prits eft- telle qu’elle troub l’ceconomie des parties , < caufe des fymptomes dang< reux , des douleurs de tefte des difpofitions inflammato CPS; j des tranfpor ts au ccr veai - des catifes de U Fiévri. ryj il femble que la vrayc lication eft de calmer leur petuofité 4 Et comme j'a y t voir que dans le friffon Acides embarraflent les >rit$ , te retardent leur juvement , il eft hors de ute que les liqueurs qui ront quelque analogie a- ç eux , doivent produire le :rae effet i te c’eft dans tte veuë que l’on employé rt à propos la limonade, les autres boifTons mêlées ligre de foufre , ou de vi- iol : d’autant plus , que les cides eftant fort divifez tns cét eftat de Fièvre , on >it moins craindre de les illier par l’ufage des Aci- :s , pourveu qu’il foit mo- iré. C’eft ici qu’un Médecin befoin de tout fon juge. Prc'cat* lions fus leur Uffr* 134 2V la Nature , ment pour faire un difcerne ment jufte de la nature de Fièvres , & pour examiner le differens degrez du mouve mens des humeurs. Car cr fin fi par un ufage indifcrc des Acides, on fufpend l’s éfion des efprits fur les ms tieres impures j au lieu d produire de bons effets , o caufe foulent des obftru étions : fi bien qu’il ne ré fuite de toute la fermenta tion qu’une crife imparfait qui elt la fource d’une infi nité de maladies, bond'ns Je conclus donc qu’o de cer- ar la diflipation des parties s piritueufes.' La même clrofe arrive; Lans les Fièvres : pendant le' tiflon , les Acides font grof- iers ; & en liant les efprits 4 , s caufont le froid & les au-- res fymptomes qui. font or-- linaires au commencementt les Fièvres -, pendant la cha- - rur3jces mêmes Acides ayante Mi 138 De la Nature , efté aiguifez par une longue fermentation , deviennent plus mobiles & moins ern- baraflans , 8c fuivent aifè- ment rimpetuofite des efprits qui les entraîne v ce qui eau- fe les douleurs ÔC les autres accidens du chaud : 8c à las fin de laccés, les fueursfen- tent fbuvenc l’aigre. On voit donc par là que dans les trois teins de la Fièvre , les, Acides font diffèrens } Sc que fur ce principe , les accidens qui arrivent au commence- ment ou dans le déclin de* Fièvres, doivent être tres- differens. « cbje- Voici encore de nouvel- fi les im- ics obiections. On me dira. pis liions . ,'1 / t de l’air que j’ai avance que les im- fang &. preflions de l’air fur la maf- Slas fe du fang, font plus fortes. ITdû1' lue ce^es ^es aSlIÏKns >. & des caufe s de la Fièvre. 139 ju’au Printems le fang fe re- ci.7i«, rouvellô par les bonnes qua- verroic itez de l’air , qui abonde jour lors en efprits. Si cela auP/m’ * » i \ wms» ;ft, on me demandera d ou /lent qu’il y a prefque toû- iours dans cetce Saifon des Fièvres tierces , ou d’autres Fièvres i ntermittentes > Cela paroît manifeftement con- traire à mon hypothefe , qui :ft que le défaut des efprits. jft la caufe des Fièvres ; SC [i l’Automne eft la Saifom de l’année où l’on en voit: le plus , à caufe de cette dif- Gpation d’efprits que j’ai fup- pofée, il femble qu’il ne de- vroit point y en avoir au* Printems, ni dans les autres Saifons , où les qualitez de- l’air font oppofées. D’ail- leurs , sil eft vrai que fuivant toutes lèis les différentes Saifons il ar- *4° De la Nature y dans les* r*VC ^CS C^angei»enS COnfî*. change- derables dans le fan g , d’où saifops, vient , dira - t- on encore, qu’une Ficvre, qui félon moi, procédé de la mauyaife qua- lité du fan g,, dure fouvent; des années entières ? jMpoh. Je répons a cela*, premie- renient, quon doit attribuer, la eaufe dés Fièvres qui vien- nent au Printcms, à : ce que pendant l’Hyver le fa'ng é- tant épaiflt & furchargé d’A- cidéS j & n’ÿ ayant pas allez d’eiprits pour exciter la fer- mentation ne fe produi- fpit point- de Fièvre : mais dés que les parties fpiritueu-- fçs de l’air- fe font introdui- tes dans les veines j alors el- les agitent ces matières qui épaififToient le fang-, & cau- ifnt des Fièvres tierces Prin- c§nnjeres, Remarquez, auÆî^ & des eau fis de U Fièvre. 141 |ue comme les efprits qui a- iondent dans l’air, corrigent*, i mauvaife qualité du fan g , outes ces Fièvres font de eu de durée , & fe guérit ent le plus Couvent fans Re- nede. Le contraire arrive lans l’Automne-, ainfi que e l’ai déjà remarqué , & tout*: cia s’accorde fort, bien avec; aon principe. Je dis en fécond lieu , , [u’il y a peu de Fièvres- qui» te guériflent, ou qui ne chan- gent par le changement-, des. îaifons. Que s’il s’en trou- e qui -foient .aflTez opiniâtres our durer des années entie- rs, cela ne fçauroit proce- er que du mauvais tempe- iment du malade, , de fon îtemperance, ou de la mau- aife conduite de ceux qui uront . eu foin de fa fanté» Miiij. 142. De la Nature , Si par exemple , au lieu de rétablir le fiing dans fa qua. lité balfamique & fpiritueu- fe , Ton a épuifé les veines du malade , pour les remplir de boiflbns acides 5c rafraî- chi (Tantes, il cfl: à craindre que le bénéfice des Saifons ne lui foie inutile ; & à moins qu’un Remede fpecifique ne vienne au fecours de Tair , la guérifon de fa Fièvre fera difficile. On voit tous les jours des vieillards , dont Ti- ge a glacé le fang dans les veines , attaquez de Fièvres intermittentes , à qui des Médecins ordonnent des fai- gnées réitérées , des Re- medes rafraîchiflfans , pour éteindre , difent - ils , le feu dévorant qui eft dans leurs entrailles : cependant l'expo* fiience fait voir tous les jours- » des caufes de la Fiévre. 143 e cette méthode eft nuifi- ; , fut tout à desperfonnes an âge avancé. On obie&era encore que 7.oi>ici n n eft plus capable de u$ dir- >nner la Fièvre que la dif- £"k"°f"sS ifition bilieufe du^fang , la- ^ telle eft contraire à l’Acide. Fièvres , i; effet , ceux qui ont beu pasn°“i- :s vins de liqueur , ôd qui ffs[ dE! it ufé de poivre 8d dali- ens chauds qui produifent bile }: ceux-là , dis-je , font s plus fujets à la Fièvre : au. ;u que rien n’y eft fi oppo- que l’aigreur du fang. Gela ; voit dans les Mélancoli- jcs, dans les Scorbutiques, : dans, les Hydropiques v ui n’ont jamais de Fièvre, à- lufe de l’extrême acidité ui domine dans la maftè du, mg de ces Malades. •Je. dis, à l’égard de ces 144' De là Nature , difpofitions bilieufes , que lexperience nous apprend que ce ne font pas les caufes principales des Fièvres , puif- qu’on voit tous les jours des bilieux & des gens malades de la jaunifle , n’a voie pas la moindre émotion fiévreufe j au contraire, ils ont pref- que toujours le pouls petit csye'i, & languiiTant. Dànsie fonds, peut "pas îe ne comprens pas comment caufer i* la bile peut cauler la Fièvre: car ü par la hile on entend une humeur amere Tans mé- lange d’autres fucs , telle qu’eft celle qui eft contenu© naturellement dans la vefi- cule du fiel,, loin de pro- duire la Fièvre, elle la doit empêcher, puilque tout ce qui eft amer combat & dé- truit la fermentation de laa Eiéyre. . Cela eft manifofte dan j s €$* des C4u fès de la Fièvre. 14 y lans les fébrifuges les plus ificez, comme font le Quin- [uina, la petite Centaurée, écorce de Buis, d’Aune, la acine de Gentiane, &c. &C es pierres mêmes que l’on rouve dans la veficule du fiel l’un homme ou d’un bœuf, ^quelles n’eftans qu’une ile épaiflîe & condenfée , mt encore de véritables fe- rifuges. Mais fi par la bile n entend un mélange con- ■îs de fucs acides, amers, oux & indigeftes, comme s’en rencontre fouvent ans les premières voyes , & ont bien des gens fe plai- nent , &: difent qu’ils ont e la bile ; j’avouë que ces umeurs pourront caulcr la iévre , iorfqu’elles feront ortées avec le chyle dans :s veines , mais ce fera tou- N tafé Ve la Nature , jours à caufe de l'acidité qu’elles communiquent au fang s & tout cela confirme encore mon hypothefe. ?’où „ S’il arrive que les vins de ks »u- liqueur & les ahmens chauds chauds & fpiritueux produifent des UHévieî Fièvres , cela ne fe fait point dans le moment qu’on en ufej mais apres qu’ils auront elle pris avec excès , & qu’ayant caufé une trop grande raré- faction dans la malle du fang,, lî donné lieu à une diflîpa- tion d’efprits , le fang aura contracté une dilpofition a- tt pour- eide. Enfin fi les hypocon- Sytt* driaques , les feorbutiques , uTVeor- & *es hydropiques, lefquels butiques ont le fang acide , comme pîr tout le monde en convient , *'u‘ ont tres-rarement la Fièvre ; la raifon en eft évidente ; c’efi que le fang de ces fortes de des Cdtifes de U fièvre, lêff Malades eft deftitué d’efprirs, ou du moins ils y font en fi petite quantité , qu’ils font fa- cilement abforbez & enve- loppez par les Acides qui y dominent : fi bien qu’il efb impoffible qu’ils puiflcnt ex- citer de grandes fermenta- tions, Cependant on remar- que prefque toujours dans ces maladies, que le pouls s’eleve apres le repas : ce qui vient de ce que la conver- fion du chyle en fang ne fè fait pas tranquillement , que les parties fpiritueufes du chyle eftant portées dans la malFe du fang , y excitent à la vérité une fermentation. Mais comme les Acides y dominent , ils lient & enve- loppent bien-tôt le peu qu’il y a d’efprits : tellement qui! n’y paroît qu’une agitation N ij S. Obje- &iô, que li les Fiè- vres ve- noiéc de i’aigrear du fang , elles fe- îoient toutes incura^ blcs. 348 bêla Nature, legere , qui n’eft tout au plu$ qu’une Fièvre lente. Mais peut-être ne fera- t-on pas content de cette hypothefe, de l’aigreur du fang dans les veines : Si cela eftoit , dira-t-on , toutes les Fièvres feroient incurables La raifon en eft, que pour les guérir il feroit necefiaire que le fang perdît fa quali- té aigre. Or il eft certain que dés qu’une liqueur eft aigrie, elle ne fçàuroit re- tourner à fon premier eftat. Par exemple , fi le vin , la biere & le lait deviennent ai- gres , il eft confiant que ces liqueurs ne perdent point leur aigreur , &c qu’au con- traire elles la communiquent aux autres avec lefquelles on les mêle. D’ailleurs, on ne doit pas conclure que le & des Càufes de la Fièvre. 149 fang devienne acide par la diflipation des efprits : fou- vent après cette diflipation , les parties fulfurées prennent le deffus , & alors il devient ranciâe , à peu prés comme le vin gras. Je n’ay pas dit abfolument Re'poa que le fang fût aigre dans fe* les Fièvres , mais qu’il tenoic de l’aigre. Il y a bien de la différence entre l’un & l’au- tre. Je conviens que lorfque le fang eft dans une extrême acidité, il eft impoflible de le rétablir dans fon premier eftat Ipiritueux ; & c’eft pour cette raifon que les hydro- pifies, les Fièvres lentes, les affeftions hypocondriaques ôc fcorbutiques, font la plu- part incurables. Mais lorf- que le fang n’a qu’une dif- pofition à l’aigreur , on voit N iij ïyo De la Nature ] bien qu’on peut le remettre dans (‘on eftat naturel î êd qu’ainfi la plupart des Fiè- vres Font guériffables. A l’égard de ce qu’on dit, que par la diffipation des efprits le fang peut devenir ranci de, j’en demeure d’accord : ma penfée n’eft pas que le fang devienne toujours acide , lorfque Tes efprits fe difli- pent î mais feulement qu’il ne fçauroit devenir acide que par la diflipation de fes, efprits. j*âion , On dira encore que mon jiévreé hypothefe parole imparfaite, tant une qu’elle ne répond pas à l’i- h>7,' dée qu’on a des fermenta-. el,e.dt rions. Toute fermentation alcali. Four expliquer don© cTan aci- de avec anaÎKa- lij ôCnon ii?îc non de , & l’autre Iixivieux ou, dés t au fes de ïa Fibre, ifi la Fièvre , qui eft une fer- mentation, il faut fuppoler erPiitS,. dans le fang le mélange de ees deux fels ; c’eft-a-dire , ou la difpoficion acide du fang, te la bile qui y eft en- traînée des entrailles } ou ce qui eft mieux, la difpoficion; bilieufe du fang, te les hu- meurs aigries qui y font por- tées des entrailles à chaque accès. ' Or je nay parlé , dira -t- on, que dun fang aigri , te d’un chyle impur » ■te, j’attribue tout le mouve- * ment à l’aétion des cfprits : ce qui ne parole pas fuffi- fant. A Je fçay bien que la plu * Répons part des Auteurs modernes, fe* font dans la penfée que la fermentation ne fe peut fai- re que par la rencontre d un fel acide te dun fël al sali s Qtje les acides ÔC lesalica- lis do * lient oc- cafion à h fermé- ration , mais qu'ils ïî’é font pas les eau- ica. îja De la Nature \ Mais je ne fçay fi leur fen- timent eft bien fondé. Je comprens fore bien que le mélangé des alxalis avec les acides donne occafion à la fermentation : mais je fuis convaincu qu’iis n’en font pas les caufes formelles, &: que cous les mouvemens ne doi- vent cftre attribuez qu’aux eiprits , à la matière fubtile ou étherée, qui font les par- ties les plus adirés des mix- tes, Que fi les fels alxalis mêlez avec les acides Con- fient occafion à la fermenta- tion, ee ne peut eftre qu’en deux differens eftats des corps qui fe fermentent : car ou les efprits y font en repos, ou ils font déjà en mouve- ment. S’ils font en repos pour eftre trop liez & enve- loppez dans les acides , & deseaufes de la lièvre. u’alors on y ajoute des al- alis qui embaralTenc les a- des ; on donne lieu par là îx efprits de fe dégager , : d’agiter les matières qui oppofoient à leur mouve- lent. Mais fi au contraire s efprits font déjà en moll- ement, & qu’ils ne foient lêlez qu’avec des al salis j lors fi on y ajoute des aei- es , ils produiront des coa- ulations , &: feront obftacle u mouvement des efprits : e qui leur fera faire effort our fs développer. Ainfi ’eft toujours par l’aétion des fprits que fe fait la fermen- ation. Sur ce principe on voit bien [u’il n’efl pas befoin d’avoir ecours à toutes ces difpofi- ions bilieufes , de quelque naniere qu’on les prenne i ij4 Ve h Mâture , pour expliquer les ferment . _V tions de la Fièvre. f 9. On- # , On dira enfin que cetî divifion nouvelle divifion des Fièvre des Fiè- vres en chyleu- fesôc fan» guines n’eft pas jufte, puifque les qua- litcz du fang ne peuvent dépen- dre que du chy- le. AéponCe en fanguines Sc en chjleuft n’eft pas bien fondée , pu que le fang ne peut avo d’autres qualités , que celle qu’il reçoit du chyle 3 de m< me que le chyle n’en a p; d’autres que celles qu’il rc çoit des alimens. Il eft vray que les bonne & les mauvaifes qualités d fang procèdent fouvent de ] nature du chyle , mais je n croy pas quelles en dépen dent uniquement : car je tiet pour confiant que les imprei fions de l’air fur la malle d fang , font plus fortes que ce les du chyle, & que fi le ch y le fournit la matière du fang «’eft l’air qui luy donne 1 - des câttfes de U Fièvre, if j me , non feulement par-* qu’il eft fa première nour- are , & qu’il luy porte in- famment les efprits , les ences 5 & les autres fub- nces dont il eft charge ; iis encore parce qu’il eft le incipc-de Ton mouvement 5 la caufe principale de fes refa&ions r comme },e puis démontrer. Ce qui me perfuade que les v*&ÿ îpreflions défait fur la maf- fur u du fang * font plus fortes ans> je celles du chyle r c eft que chyle ne fe mêle pas incef- mment dans le fang , a’il reçoit beaucoup d alté- rions dans les parties difte- ntes o cl il pafte avant que y parvenir ï, au lieu que l’air y mêle continuellement &£ nmediatement , & luy com? iunique les fubftancespureg. ijê De la Nature , ou impures donc il eft cha gé. Pour en eftre convainc il fuffit de faire réfléxii fur nos differentes fenfatio dans les faifons differente dira-t’on que le froid & fluxions qui nous ineomm dent en Hy ver, que la vigue extraordinaire que nous fe tons au Printemps , que l’a eabîement & l’épuifemei dans lefquels nous nous tro vons en Efté & en Automi viennent des aümens. Je i croy pas que cela puiffe ton ber dans Pefprit d’une pe fonne raifonnabîe : on vo manifeftetnentque ce font d effets des alterations de l’ai & il eft aifé de comprend] que ce que l’air eft capable c produire dans les plantes < dans les animaux qui nous fe vent de nourriture , il le pei • des csufes de U Fièvre, i f? e aufli dans nos corps? iis afin qu’il ne relie aucun jpule fur cette matière , veux faire voir que l’air le principal agent de la guification , & le princi- du mouvement intellin fang , &c qu’ainfi il a beau- ip plus de part à toutes fermentations que le chy- Pour eftre convaincu , que r cft le principal agent de fanguification", il ne faut agent de ï faire réflexion fur les guifica-. alitez du fang avant qu’il “on' ;re dans les poulmons ; ce g qui y ell rapporté de it le corps par les veines , dépoüiÙé de fes parties ritueufes } qui ont efté em- >yées au mouvement des ilcles & à la nourriture des :ties , ou qui f' font difli- ;s par infenfible tranfpira- ïyS Zte Ia Nature ] tion : de plus , il eft mêlé c chyle &• de lymphe , qui ! rendent encore plus épais ; plus vifqueux ; de fori qu’étant altéré de tant c maniérés , il ne fçauroit efti propre pour la nourriture d« parties. Mais à mefure qu’ eft pouffé dans les poulmon: l’air qui fe mêle avec ceti maffc confufe l’agite , la br fe & la fubtilife ; &c le fan devenant par ce moyen pli fluide & plus fpiritueux , r< vient par la veine du pou mon dans le ventricule gai che du cœur, d’où il eft pou fé avec rapidité dans tout< les parties au corps. Cette a teration que le fang reço de l’air dans les poulmons e manifefte , par la feule exp< rience d’un célébré Anato nrifte , qui a remarqué que I r des càufes de la Fièvre, i js> ig des arteres du poulmon ou noir & épais comme le ng qui eft dans les veines : lieu que le fang qui revient s poulmons au cœur par 5 veines du poulmon , eft btile , épuré ^ & abfolument mblable au fang artériel , rce qu’il eft mêlé d’air. On ut juftifier l’experience de t Auteur par celle-cy. Si on intercepte l’air qui itre dans les poulmons , &2 i’on ouvre en même tcms telque Tir ter e , on verra lûjours le fang noir èc épais* on rend le paffage à l’air , fang reprendra aufli-tôt là >uleur vermeille. Il eft encore aifé de con- u pti* • n i • • ciPc ;voir que 1 air eft le princi- tnouvc- e du mouvement inteftin du ing , fi l’on fuppofe que cét ftn8- ir qui fe mêle continuelle- Bt peut- être mê- me qu’il eft le principe du mou- vement du cœur* léù De la Nature , ment avec le fang , a une ver tu élafiique ou de refiort , pai laquelle il fc remet lorfqu’i eft délivré de la comp1 effior & du poids des parties qu l’environnent ; car par là or comprend que lorfque les mufcles & les artères cefleni de comprimer la mafle du fang, les particules de l’air qui y font intimement mêlées, fe remettent par leur ref- fort , & agitent diverfement toutes ces parties , & c’cft cet- te agitation qui produit le mouvement inteftin du fang. Je ne fça y même fi on ne pourroit pas avancer que l’ait eft le principe du mouvement du coeur ; cette propofition eft un peu hardie, ma's elle meparoift foutf nablc. Voicy de quelle maniéré je penfe qu’on pourroit expliquer ce mouvement é“ des caufes de la Fièvre. i£i louvement par l’aétion de air , lorfque le fang eft en- é dans les ventricules du æur, l’air que ce fang con- ent fe dilate &£ fe raréfié ans l’inftant même , parce u’il y trouve beaucoup plus e chaleur que dans l’Ath- sofphere ; mais comme les entricules du cœur n’ont pas [Tez de volume pour luy don- er toute l’étenduë qu’il eft ipable d’occuper , il fait ef- art pour fortir , & pouffe le ing avec rapidité dans les ar- :resi le cœur fe remplit auflï- >ft de nouveau fang mêlé air , qui renouvelle & con- nue toujours le mouvement u cœur & du fang par fa ver- 1 élaftique de la maniéré que ay dit. Ce n’eft pas que je vou- iffe rendre inutile la ftru&u- O té î De U Nature , re du cœur , ces fibres , ces ventricules , ces valvules , & tout cét artifice admirable qui paroift: dans fa conforma- tion ; j;e fuis perfuadé que toutes ces. chofes font d’une neceflké abfoluë pour foni mouvement ; mais elles ne fuffifent pas ; & quand je con- fidere , par exemple , que tou- te la mechanique d’un mou- lin à vent ne fert de rien dans un grand calme , &: que ces roues y, ces meules , & tout cét attirail font fans effet , Il le vent ne donne le branle ] toute la machine , je conclus que le vent eft abfolumeni neceffaire pour faire tourne) ce moulin ; tout de même f je fais réflexion que le cœui eftant bien organifé & rem- pli, fi l’on veut, de fang prc- 4uit_ par de bons aliaiens des caufes de là Fièvre . 1%: emeurera immobile fi on luy jpprime l’air ; je croy qu’on ourroit s’imaginer que l’air ft le principe du mouve- lent du cœur. Je fçay bien que cette ropofition n’eft pas du gouft es Anatomiftes , qui veu- :nt que les efprits animaux ui influent de la huitième aire des nerfs dans les fi- nes du cœur, foientla caufe Timediate de fon mouve- ment ; mais comme les ef- rits animaux font formez ar la matière fubtile , &; pat a partie la plus fpiritueufe du ang contenu dans l’artere qui nonte au cerveau que ;ette matière SC ces efprits, >nt paifé dans le cœur avant: |ue d’entrer dans les nerfs 5 ’ay crû qu’on pouvoit don- 1er la prérogative pour le 164 De là N Attire , mouvement du cœur à fait ou à la matière fubtile. ituetout Quoi qu’il en Toit, cette dif à prou- cuflion ne fait rien à mon fu jet 5 d me fuffit d’avoir de. moBtr^ quc l’air eft le prin- fat i« cipal agent de la fanguiüca- pîûffor- non , Sc le principe du mou- «Lfdu vement intellin U des rare- ciîyi*. fadions du fang, pour pou- voir conclure que les imprcf- /ions de l’air fur le fang font plus fortes que celles du chyle. Il ne faut pas oublier icy un fait de pratique qui eft de- cififdans cette occafton ; c’eft que h au Princems ou en Efté on donne du vin de uin - quint pour guérir quelque Fièvre intermittente , il eft confiant qu’on fera guéri plus feurement dans l’une de ces faifons avec deux bouteilles de ce vin , qu’avec lix eii & des caufes de la Fièvre. i6j Hyver , quelque précaution ju’on obferve pour le regi- ne de vivre : la raifon eft ju’en Hyver l’air conferve &c établit aifément la difpofi- ion froide &c acide du fang , Z qu’au Printems & en Efté ;es/. mêmes acides font fad- ement diffbus Sz détruits par a chaleur extérieure de l’air , M que cette faifon n’eft nul- ement propre pour en repro- duire d’autres. Par tous ces raifonnemens, ;e veux faire comprendre :ju’un chyle impur peut ex- citer des fermentations ex- rao-rdinaires dans la maffe lu fang ; mais que ces fer- nentations ne feront pas fou- rent réitérées , fi l’on change a qualité du chyle , SZ fi le ang eft d’ailleurs bien difpo- e } (jue fi au contraire ce fang Et côfiï^ mer la divifion des Pié-^ yres en chyleu- fes èC fâi gaines; 1 44 XK U Nature , reçoit de grandes alterations par celles qui arrivent à l’air par exemple , fi dans l’ Autour ne après les grandes ardeur: de l’Eftc, il eli deftitué d’ef prits , &; qu’il participe de l’aigre ,, comme je l’ay fup- pofé y il s’y fera toujours de; fermentations extraordinai- res, lors qu’il s’y, mêlera une fuffifance portion de chyle pour les exciter , quelque louable d’ailleurs que ce chy le foit, ôc ce s fermentation; lè renouvelleront toutes le< fois que cette quantité de chyle s’y introduira , jufqu* ce que le tempérament du fang foit changé par une fai* fon nouvelle ou par un reme- de fpecifique. Voilà precifé* ment l’idée que j ’ay des Fié* vres fanguines & chyleufes , & je fuis perfuadé , qu’ç# & des caufes de h Fïêvte. ouvera cette divifion bien cablie , fi l’on fait réflexion ir tout ce que j’ay dit fur ce ijet , & fi l’on examine yec foin les, fymptomes des, ;iévtes.. QUATRIEME PARTIE^ Contenant la Pratique ; dosée des Expériences (çfc des Réflexions fur le Quinquina. A Près avoir établi mon Syftême par des raifon- îcmens , il faut donner des. ivis pour la Pratique qui» "oient conformes à mes prin-*. :ipes ; Et comme j’ay re- marqué que la faignée & la purgation étaient les, rems» Com- ment on fai foi t la Médeci- ne dans les pre- miers jtcms. ï£8 T>e la Nature , des generaux , afin de fuivr< l’ordre que je me fuis propo. lé dés le commencement de cet Ouvrage , je parleray de la faignée , & j’examineray quel en doit être le légitime ufage ; Je tâcheray aulîî de découvrir en quoy confifte 1? vertu &; l’adion des purga- tifs , & enfin j’apporteray les expériences que fay fai- tes fur le Quinquina qui con- firmeront mon hypothefe. On débité plufieurs con- tes fabuleux pour prouver l’origine , l’Antiquité , & la neceflîté de la faignée : Mais il ne paroift pas quelle fçit d’un ufage fi ancien que la Medecine, & nous fçavons que dans les premiers tems on avoir feulement recours à la vertu des Plantes pour la guerifon de toutes les mala- dies de temps de la F livre. 1S9 les s cependant il y a des tuteurs qui nous aflurent ue Podalirius fécond fils ’Efculape guérit par la fai- u ÙU née la fille du Roy de Ca- c,&que ce Roy luy donna ch z!« ’ ^ ' /'il Anciens. our recompenie cette hile 1 mariage , avec la meilleure rovince de fes Etats .■ Si ce ,it eft confiant, il fen à faire oir que la faignée n’eftoit is inconnue aux Anciens î aoy qu’il en foit , on ne auroit difeonvenir qu’elle ait toujours efté tres-utile , ais nous n’avons point d’e- :mple dans toute l’An tiqui- de l’excès ou elle a efté >rtée dans ces derniers fie- ?s : & ce qu’il y a d’éton- ,nt & de fatal , c’eft que les us fçavants Médecins , li paroiffent le plus ferupu- afement attachez à la do- P 170 2 >e id Naturel dirine des Anciens , ont ctî bli la faignée comme un re mede univerfel & affuré cor tre toute forte de maladies &: ont donné l’exclufion pre qua tous ceux que la Natui l’Arc nous fournirent d plus utiles. Le fameuxM', Courtois éto fi prévenu pour la faignée , J pour les boiflbns rafraîchiflai tes, qu’il méprifoit tous les ai très remedes j il difoit que 1 Mon- herbes n’eftoient faites qi Conrtoîs pour les vaches , & que Dit Mede-' n’avoit pas mis des étiquete tin de ^ ia Scolopendre ou à 1’/ Paris. ftePfunt" gremolne » pour niarqu les pian, qu elles étoient utiles au fo ou à la ratte. On a veu fo vent ce célébré Médecin 0 donner des faignées du pii & de la gorge pour des Fi ,vr çs tierces bien caradexHei gf des cmfes de Ia "Fièvre, iji prés avoir épuifé les veines les bras,& faire mettre des eaux pleins d’eau auprès du it des malades pour éteindre es flammes de la Fièvre. Mais èxperience a fait voir que ette Pratique étoit fouvent unefte , & l’on a remarqué [ue plufieurs malades font norts après des faignées reï- erées •, l’on en a veu même xpirer fous la lancette , ue beaucoup d’autres font evenus hydropiques ou hec- iques , & l’on ne fçauroit ifeonvenir que depuis que ; Jjhtinquina eft en ufage , n ne guerifle plus prorata», lent & plus feurement les ’iévres , & qu’on ne voye aoins de febricitans languir les années entières. Monfieur Bayle fçavanc vledecin , & ProfeiTeur aux P i) Réfuta- tion de la diffcr- tation de Mon- fieur Bayle fur la Jaigaéfit iyz De la Nature , Arts liberaux en l’Univerfic de Touloufe f a fait une Dif fertacion de la neceffité del faignée pour la guerifon de Fièvres ; & comme cec Au leur eft d’une haute reputa lion , ô£ que le public eft foi prévenu en fa faveur , il regardé cette pièce comm une explication mechaniqu qui prouve évidemment l’uti licé & la neceffité de la faigné pour la guerifon des Fièvres A mon égard je ne fçauroi m’empêcher de dire que j l’ay confîderée d’une autr maniéré , & quil me paroi que tous les raifonnemer que l’Auteur employé , l que toutes les confequeno qu’il tire de la machine t Monfieur Papin pour prot ver la neceffité de faigm dans les Fièvres , portent gf descaufes de U Fièvre. vjy aux , puifque loin d’établir :ette necelïké de faigner , el- es font voir au contraire que a faignée eft dangereufe, je rais en donner des preuves -v gonfleur Bayle commence à differtation par un difcours >atetiquc5& veut infinuer que es Charlatans & les faux Me- iecins abufent de la foi bief, é des malades pour décrier a faignée dans leur efpritj tarce que ces fortes de gens 3 lit-il , n’ont point d’autres noyens d’établir leur reputa- ion qu’en ruinant celle d’au- ruy par des voyes indignes ; ifoicy comme il parle dans a page $5. La Saignée , di- ’ent-ils , en ôtant une partie lu fang , dépoüille celuy qui lefliedansle corps de la par- lie fpiritueufe , l’affoiblit , & le rend inepte pour fervir aux P üj 3* >3 ** î) 3? & i74 t>e U Nature 1 sj ufages aufquels il eft deftiné „ ces difpofitions , difent- ils », mènent infailliblement à l’hy #> dropifîe : c’eft la pins forti 3) objection que ces fortes d< » gens font contre la faignée. Monfieur Bayle qui eft ut grand Philofophe, traite ave< beaucoup de mépris ceux qu ne font pas de fon fentiment mais il devroit du moins rap. porter leur obje&ion dan: toute fa force, puifqu’il con- vient dans ce même endroii que les faignées exceflive: caufent des hydropifies : Cai l’on ne dit pas qu’en ôcan une partie du fang, on dé- pouille celuy qui refte dans le corps de la partie fpiritueu- fe } ce feroit mal parler, puif. qu’il eft confiant que celuy qui refte dans le corps confer- yc tous ces efprits * mais on eft &des caufês de U Fièvre, ijf erfuadé que par les faignces requentes toute la mafle du àng eft épuifée d’efprits > & ^ue fi on y fubftituë des boit ons rafraîchiffantes & aqueu- es , cette pratique conduit à ’hydropifie. Mr.Bayle fait encore icy une >elle réflexion: Au refte, dit-il, in Medcin doit avoir envcuë „ le tirer fon malade du péril de „ a 'mort qui eft prefent & cer- ,, ain , au hazard qu’il tombe ,, lans une autre maladie} Quel- „ e précaution plus mal-heu- „ eufe peut-ori prendre pour „ ;mpêcher qu’un malade ne „ levienne hydropique, que de „ e laifler mourir de la Fièvre ,, lont il eft a&uellement at* „ :eint , en ne faifant pas les „ faignées neeeflaires , & de „ 'abandonner à un danger „ Évident, pour éviter une ma- a, P iiij %7é Delà Naturel , ladie incertaine , & qui n’cf , pas toujours incurable. Voil; les propres paroles de Mon. fieur Bayle. 3’avouë que je ne fçauroi» affez m’étonner , qu’un Phy- ficien aufîi fçavantquc Mon- iteur Bayle ,n’airpoint d’aucrt précaution à prendre poui empêcher un homme de mou rirde la Fièvre, que de le met- tre au hazard de devenir hy- dropique en le faignanc : S’il veut bien le donner la peine de lire cet Ouvrage , il verra que l’on peut guérir la Fièvre sans mettre les malades au hazard de devenir hydropi- ques par des faignées , en re, compenfe il nous donnera Tes belles Differtations Philofo- phiques; c’eft unempioy qui donne un plus beau rang par- mi les Sjavants , & dans, les & des CAuJes de la lièvre. 177 ournaux , que de chercher [es remedes pour guérir les naladies ,, Si d’examiner la 'ertu d’une feuille , d’une corce ,ou d’une racine i c’eft ependant en cela que con- ifte principalement l’art de ruerir}mais parlons de la Di£* ertation. M‘. Bayle conelud qu’il faut âigner pour guérir lesFievres, *arce que des chairs 8i des os nis dans la machine de Mon- ieur Fapin y cuifent & s’y eduifcnten gelée, fi la ma- rine eft expofée à un petit •eu i & il remarque que la :o£tion des matières fe fait ians un tems d’autant plus ong qu’on a laifle ecouler une plus grande quantité d’eau ï tellement que fi je prends droit fur la machine de Monfieur Papin , Si fur 178 De la Nature] les obfervàtions de M'.Bayle, je tireray une confequ^nct contraire a celle de cet Atn teur , & je diray qu’il ne faug point faigner pour guérir les Fièvres , en voicy la raifon. Monfieur Bayle lafçait, c’eft la dodrine de tous les Mé- decins fondée fur l’autorité d’Hippocrate : Il faut qu’il fe fafle une codion des humeurs pour la guerifon des Fièvres j ces humeurs font des matiè- res crues te mdigeftes qui font mêlées dans le fang , fur lcfquelies la chaleur naturel- le te les efprits agiflent pour les digerer ; ainfi plus il y au- ra de chaleur te d’efprits > plûtoft la codion fera faite, te plûtoft fera- on guéri ; au contraire moins il y aura de chaleur te d’efprits , plus lentement cctee codion fe çf des catifes de la Fièvre. Fera- elle : & il eft aifé de re- narquer , que lorfqu’on s’o- liniâtre à vouloir guérir les uévres par des faignées reïtc* ées , &: par des boiflons ra- raîchiflantes , il ne fe fait ioint de eo&ion ; les crifes ont imparfaites , les malades mguiffent,& laFiévre devient labituelle. Voilà la fource les hydropifies , & cela eft ort bien prouvé par la re- marque de Monfieur Bayle , |ui nous fait voir que la coc- ion fe fait d’autant plus len- ement, qu’on a laifle écou- er une plus grande quantité t’eau. îl eft donc neceflaire le conferver la chaleur & les fprits dans la maffe du fang , »our faire la coétion des hu- neurs > c’eft-à-dire qu’il ne 'aut point faigner. ï&o De h Nature l folvent &c fe con veuillent et gelée par la violence de 1; chaleur , comme il fe voie dans la machine de Monlîeui Papin. Je dis à cela que no; veines &c nos artères (où le; matières indigeltes font con- tenues } ne font point à l’in- ftar de cette machine : tous nos vaiffeaux font compofez de membranes qui s’étendent, fe dilatent, &; fe relièrent pout obéir au mouvement des li- queurs , à mefure quelles fe raréfient ou le eondenfentî les fues grofliers y font digé- rez & meuris par lès frequen- tes circulations, & les matiè- res fuperfluës font poulfées dehors par les pores } mais la machine de Moniteur Papin eft f©lide , compacte & bou- chée exactement , les chaire §c les os y font à fee , & fort é' des exttfes de U Fièvre. i§ f ;rrez; il ne s’y fait point de ranfpiration , & la chaleur y ft excréme en comparaifon le celle de la Fièvre. Mais en vérité , avons-nous i Fièvre parce qu’il s’intro- uit dans nos veines une cha- ;ur étrangère , nouvelle, ou xtraordinaire > Ce pleureti- jue eft-il malade , parce qu’il ’eft expofe au Soleil , ou pour voir bu de l’Êau-de-vie ou lu Vin d’Efpagne? & ne fai- ;ne-on les pleuretiques que our diminuer leur chaleur î ïfi De U Nature , cela il cft aifé de juger , ce m< femble , que les confequen ces que Monfieur Bayle tir< de la machine de Monfieu; Papin , pour prouver la ne ce (Il té de la làignée dans le Fièvres , font mal fondées , & qu’il y a lieu de s’étonner de ce que d habiles gens les om fari fes pour des démonftra- cions. Mais enfin Monfieur Bayle a remarqué dans les cadavres de ceux qui font morts de pleurefie ou d’inflammation de poitrine , que la Fièvre étoit feparée des colles , qu’il y avoit des inflammations in* cernes , que le coeur étoit tel- lement altéré , & les parties molles des fibres fi fort dip- lômes qu’elles ne tenoient point les unes aux autres , S£ que tout cela venait de l’ef- ! des caufes de U Fièvre. i% |crvefcence du fan g , SC de 'excès de chaleur, parce qu’ils ivoicnt été peu faignez. Mr. Sayle ne tirera pas grand Avantage de ces obfetvations , ji elles fe font , comme il eft ronftant, dans les corps de j:eux qui ont efté faignez quinze Sc vingt fois pour des jdeurefies & des inflamma- tions de poulmons. Il y i une autre raifon de ces phé- nomènes. Tous les Philofo- phes conviennent que le froid pondenfe , & que le chaud raréfié ; & qui ne fçait que la bleurefie eft caufée par un air frais, &: par des boiffons ra- Fraîchiflantes chargées d’aci- des qui ont coagulé le fang î que ces coagulations fixent SC arreftent le fang Sc les hu- pnaeurs fur la plevre Sc fur les autres parties de la poitrine. j§4 De la Naturel où par leur f jour elles de tiennent âcres & diflolvan tes , &C caufent tous les fym ptomes remarquez par Mon fleur Bayle ; & il eft éviden qu’ils n’arrivent point par l’ex cés de chaleur i au contraire fl elle avoit efté aflez forte elle auroit empêché la coa- gulation faite par les acides ; elle auroit raréfié &: fait tranf- pirer les humeurs , & préve- nu par confequent tous les defordres qui ont efté caufez par le froid , & par les coa- gulations; c’eft un fait con- f liant dans la Pratique , que ! l’on guérit tous les jours des } inflammations par des reme- des chauds qui raréfient 8C diflolvent les humeurs & les matières qui étoient la caufe de ces inflammations : ainfi la machiné de Monfieur Pa- pin. | & des caujes de la Fièvre. i8y )in , les obfervations de Mon* leur Bayle , ni fa Diflertation îe démontrent point la ne» ;efïité de la faignée pour la ruerifon des Fièvres -, ce n’eft pas que ce remede ne foie ouvent neceflaire dans ces maladies j &: c’eft pour cela jue je me Fuis propofé d’en taire connoiftre les abus tbeffayet de le réduire à un ifage légitimé. La faignée elï une opéra- tion- de Chirurgie , par la- quelle on tire le fang des vei- les , ou des- arteres- tel qu’il y :ft contenu pur & impur ; E’eflr le fentiment des meil- leurs Médecins , & de Fer- îel même , qui fe récrie con- tre Avicenne de ce qu’il pre- Sendoit qu’on tiroir le bon âng‘, & qu’on laifloit le mau- vais.. Quelques Auteurs- ont Ce qizè' c^eft q&§. la fai» S «m’aies de s Au* teurs fur l’efFet dg"; îà fai* «g ‘ i86 De la Naturel die que la Nature qui eft lage & prévoyante,cha{roit dehors le mauvais , & recenoit le bon dans le tems de la faignée. Il y en a d autres qui difent que les Chirurgiens remarquent, que le fan g vient plus ville dans les Fièvres * que dans ce temps il fore davanta- ge. d’efprits , & qu’alors il doit élire pat confequent plus beau & meilleur. Mais Sans nous embarrafler dans l’examen, de toutes ces cho- ies , fuppofons ( comme il y a bien de l'apparence) ,que le lang force des veines ou des ar teres tel qu’il y eft conten u, làns diftinèlioa de bon ou de- mauvais, & voyons , fuivanc cette hypothefe , de quelle- utilité peut eftre la faignée , & jufqu’où elle peutaller. Il me paroift que lies Au^ jr des câufes de U lièvre . 187 purs ont rapporté toute Pu- ?<>«* lité Si la neceflïté de là fai- îSrôn bée à là pléthore ou a la lenitude 5 c’eft dans cette eue qu’ils ont ordonné de (ligner dés le commence- lent des maladies , Si même je faire fouvent des faignées nples fclon les oceafions reflantcs : mais parce que ans là fuite on a trouvé a popos de reïterer pîufieurs >is ce Remede , Si que cette ratique ne pourvoit avoir dé tpportà la Ample plénitude , laquelleil femble qu’on au- >it fàtisfâit par deux , trois; u quatre faignées au plus , : par les dietes quon fait bferver aux malades. Les au . teursoa1 . dateurs pour juftmet cette établi anduite nous ont dit qu’il' fo“t*sdt | avoir deux fortes de pie- p etçfs* are jd’une qu’ils ontappelîée Qjî Seeéfc&fi. pletorc mal fonw èé'p , 5c m prou* jS8 De la Nature, la pléthore des vai fléaux, pai laquelle ils nous font com prendre que les veines font { pleines de fang , qu’il y a une neceflité abfoluë de les éva- cuer ; l’autre pléthore regar- de les forces t Et ils enten- dent par celîe-cy , que- quo\ que les vaifleaux ne paroif- fent pas trop pleins de fang il y en a cependant plus qu’l n’en convient pour les for- ces du malade i mais s’il efi vray que les forces ne fe confervent que par les ef- pries qui ont leur fource dan« le fang , & que les faignées frequentes épuifent ces mê- mes efprits , &: afrdiblif- fent fenflblement un malades Comment peut-on fe perfua*. der que cette fécondé plétho- re foit une raifon pour au- torifer les faignées relterées,: ér des caufes de la Fièvre. i% 1 y a bien de l’apparence ju’on ne l’a propofée que fur me totale corruption du fang iretendue- par Galien •, mais orame nous avons fait voir Eans la première Partie de ce ’raité , que cette corruption feft pas foûtenable , la fe« onde pléthore paroiftra fans fondement, ainfi il fera dif- îcile d’en tirer une confe- juence folide pour prouver a neceffité de faigner , ienfe qu’on fera réduit à fe jetrancher fur la première „ iour établir le légitimé ufa«. ;ede la faignée.. Cela fuppofé , fi on confi- idere la. fièvre dans la feule iotion que nous en avons tannée, d’une fermentation , k d’un mouvement extraor- dinaire excité dans le fang lar des.humeurs acides, crues [ ' ' ' OjM J necelïitéi- de la fa% gnée^. Que H* faignée/ n'eft point lé remeds des Fié* Snaîs feu- lement «Usfym- jitomcs qui les accom- pagnent*. Xffo De la Nature r 8c mdigeftes : on aura de la peine à fe perfuâder que la faignée en puiffè eftre le rc- mede , parce quelle épuife les efprics qui font neceffâi- res pour perfectionner les fer- mentations , c’eft-à-dire pour digérer 8c diffoudre les hu- meurs crues te indigeftes •» mais fi d’autre coté on fait réflexion que les Fièvres font fouvent accompagnées de grandes douleurs , d’oppref- fions x d’inflammations , de fluxions , te de plufieurs au- tres accidents dont il n’eftpas facile de faire le détail , te que l’on peut penfer eftre des effets dé l'abondance du fang dans les veines ; on fera obli- gé d’avoir recours à la faignée pour remedier à tous ces ac- cidents : ainfi félon ees corn» fiderations differentes- om ! & des eaufes de la Fièvre, r 9® iiira des indications diver- ’es, & on trouvera que s’il y 1. des cas ou la fajgnée- n’eft as neeeiîaire dans les Fié— res r il y. en a où elle eft in- ifpenfabte,de forte que pour te Jèjp- n Içavoir fc légitimé uiage , de ia | faut connokre les caufes a^'ffnd es fymptomes qui accem- ^ennKfi ïgnenc les Fièvres, fcn*ed«* Les fyraptomes les plus reliants, & les plus ordinai- « [dans les Fièvres font à ton fèns les difficultez de ■fpirer , les douleurs de te- , léstranfports au cerveau „ s inflammations , les Su- ons , les douleurs vagues „ |s tenfionsdoutoureufes,&:c.. comme tous ces fympto- es font caufez le plus fou- :nt par l'abondance du fan g, |i parce qu’il n’a pas fon; Duvemenc libre , & qu'il eft ïS>2, De la K ature, arrcfté dans fa courfe , ce qi peut fe rapporter à la plen tude j la faignée en ed le pli alluré & le plus prompt r< mede , car elle dégage 1< parties du poids des humeu qui les accablent j elle dé te: mine fou vent ces mêmes hi meurs à prendre une auti route , ou du moins elle r; ftagnée lenxit la rapidité de leur moi vement , Ss facilite la circi fat ion 5 mais elle doit elb faite promtement &: ample ment félon les occaîxons comme dans tous les grant mouvemens , dans la pleur/ fie par exemple , on fait d’; bord de grandes faignée! je nen détermine point nombre, cela dépend de fage conduite du Medecir que Ton je dis feulement qu’en faifai ï dût Êrçmer un malade pour d & des CAufes de la. Fièvre. 19 3 jymptomes preflans qui ac- compagnent la Fièvre. On jloic toûjours faire réflexion |ue cette Fièvre eft caufée >ar des humeurs crues &: in- Ijgcftcs , 6c qu’il faut de la haleur 6c des efprits pour in faire la codion ; c’eft à |ire qu’il ne faut pas telle - nent donner fon attention ;u fymptome de la maladie, ;u’on ne regarde principale- icnt la maladie même 6c fes aufes. ! Cependant comme la pluf- jart de ces fymptomes ont [es figues équivoques , il faut xaminer ferieufement fi la lenitudc en eft la caufc, autre lent on pourroit douter que |i faignéc en *fût le remede. ouvent la difficulté de ref> irer eft caufée par un fang pais & condenfé , par des K r Tufagî de la fai- gnéc* les Cf na- p ternes des Fiè- vre* ont gnes é- quivo- 194 Nature y matières vifqueufes qui inter, ceptent l’air dans les poul- mons , comme dans le frif. fon, & dans les affe&ions aftb roatiqucs ; quelquefois ell« vient de repletion , ou de l’abondance des humeurs & des matières contenues dan: Teftomac &; dans le bas ven tre , qui chargent le dia phragme. Ces humeurs fom encore rres-fouvent la cauf des douleurs de telle , de tranfports au cerveau , de fluxions , & de plufieurs au très fymptomes qui font prel que toujours guéris ou dimi fiuez confiderablement pa des flux de ventre , ou pa des purgatifs. Il eft donc neceflaire d’avoi une connoiflance parfaite d la caufe des fymptomes de fièvres avant que de fe dé des c du Jè s de la Fièvre. 19 f •miner à la faignée j Si |rés avoir bien fait des ré- jxions fur tout cela, on fe- Unique- jconvaincu que la neceflîté jScu-1 faigner fe tire feulement de-,&il plénitude , & que peu Peu pçur lignées avec les dietes : on fait obferver aux ma< les , fuffiront pour fatisfajû à cette indication. On dira, n’y a-t-il point ptre raifon de mettre la sf cî gnée en ufage , que celle 5 l’on tire de la plénitude; ardeurs d’encrailles , ces les 6 C des rens de feu qui coulent allumez» is nos veines , Ces foûfres prnez & cette chaleur écran- p°“£rfâI’ le fi dévorante quelle con- pe plus d’humide radical fept jours , que la chaleur furelle n’en confume en Ixante Si dix ans , comme |i explique un célébré Me- R i; ï<)6 De la Nature , decin de Paris : Tout et ne demande-il pas des renv des rafrîchiflans , & pat coi fequent la faignée qui eft plus rafraîchiflantde tous. ] 'avoue que fuivant cet hypothefe on pourroit fai couler des ruiffeaux du fai des malades , & mettre d féaux d’eau auprès de le lit pour éteindre tous c feux 5 mais û ces idées de te rens de feu , cette chale étrangère &: ces foufres : lumez n’ont rien de réel , ne font que des termes ei phatiques qui impofent Sc donnent que des notions c< fufes & embaraffantes de Nature des Fièvres. Tou les faignées & toutes les bc fons rafraîchi (Tant es ferc fans fondement ; peu gens ignorent 3 & nous 1 «r des canfes de la Fièvre. 197 Ions die , que ces fenfacions je chaleur font PefFec de la jiévre , bc qu’elles n’en font ointlacaufe. Et nous avons liit voir aflez clairement ce 11e femble , qu’un chyle aci* e cru & indigefte excitoic jans le fang des fermenta- ons. On fçait d’ailleurs que fca; \s matières grades & fulfu- blés modèrent les fermen- lions , parce qu’elles lient s cfprits , &c adoucirent acrimonie des tels ^ Sc qu’on •s employé fouvent pour cet fage dans les operations de Jhymie ; que (1 les foufres de cr- oître fang s’enflammoient uelqucfbis , ce feroit appa- titioas* jimment en Elle , comme je ay dit cy-devant : nous ne oyons pas cependant qu’il ; fade de c es incendies dans K iij Les plus grandes; chaleurs ne pro daifcnt pas les plus grandes fermen- tarions. 198 De la Nature , Jes plus grandes ardeurs < cette faifon. L’on peut m me avancer icy une propo tion qui peut-eftre paflerc pour paradoxe , fi elle n’étc confirmée par l’experienc' d’eft que les plus grand chaleurs ne preduifent p dans nos corps les plus gra des fermentations. En Èft< par exemple , & dans les c mats chauds, la chaleur < difïolvante , parce que la m tiere etherée eft dans \ mouvement fi rapide quel ne trouve point d’obftacle fon paflage , & les pores ( tous les corps font fi ouven que les efprits fe difllpen d’où procédé la langueur l’accablement dans lequel < fe trouve alors. Cependant on eft fans Fi vre, & tant s’en faut que ] i & des caufes de U Fièvre. 159 liqueurs chaudes & fpiritueu- fes ( comme l’£au - de- vie ) caufent alors des incendies, jdes inflammations , ou le moindre fentiment de Fiè- vre , qu’au contraire elles dé- ïalterent & reparent les for- ces ; ceux qui vont à la Ghaf- ïe ou à l’Armée , en font jperfuadez par leur propre bxperience j ceux qui ont voyagé dans les pals chauds j& pafle fous la ligne , nous affûtent la même chofe , & que la boiflon d’Eau- de-vie les conferve &; les défaltere , lu lieu que l’eau Ample les jette dans des langueurs mor- telles. En effet , la raifon & l’expe- fience ne nous apprennent- elles pas que les chaleurs ex- ceflives affoibliffent beau- coup la chaleur naturelle par R üij . u boiÆon d’Eau i i vie ne donne pas la Fièvre ; c’eft un fait con- firme paî les Chai- feurs 6c par les voya- geur^ Les cha- leurs af- foibliffét 6c épui- fent les efprits ; ils ne fe réparent eue par des cho* Tes fpiri- tueufes. Preuves tirées de la pieu» sefie. zoo De la Nature ", des extrêmes didipations d’d prits , &C que ces diflipation ne fçauroient eftre reparée que par des chofes chaude & fpiricucufes : & nous avon remarqué que Ton n’a pas 1 Fièvre en Efté pour avoî bù du vin d’Efpagne ou de liqueurs chaudes , mais qu’e] le ne vient guère qu’apré avoir ufc d’alimens cruds fi indigeftes , ou deboiflons ra fraîchiffantes. On void tou les jours des Portefaix échaul fez & épuifezde fatigues rc prendre de nouvelles force en beuvant du Vin ou d l’Eau de- vie : au contrair s’ils boivent de l’eau fraîche ou quelqu’autre boilTon ra fraîchiffante y on les porte l’Hôtel-Dieu , où la plufpat meurent de pleurefie. Cependant le vulgaire in ! é-des caufes de U Fièvre, to i jlocile ne fçauroit compren- yulgairi jlre qu’il eft dangereux d ufer ile boiffons rafraîchiffantes , huand on cft fort échauffé. Il eft fi prévenu que la Fiè- vre eft un feu dévorant qui e confume , 8£ qui ne fçau- ^oit eftre éteint que par des •afraîchiffemens , qu il don- jne tête baiffée dans tout ce bu'on luy propofe. Pour fc rafraîchir , il fe laiffe tirer ^ tout le fang des veines -, il m avale à longs traits le lait corrige* clair, les émulfions , 8£ la ti- eei fanne -, SC il fe rafraîch,tc fi fort, qu’il affoiblic & éteint fa chaleur naturelle : de for- te qu’au lieu d’une Ficvre forte, vigoureufe , 8C ca- pable de confumer toutes fes mauvaifes humeurs , il luy refte une Ficvre lente &S une hydropifie, qui font des zoi De la Nature j maux bien plus dangereu que le premier. Ii me femble que ce qu j’ay die de la Fièvre , &; qU les réflexions que je vier de faire , devroient être fui filantes pour defabufer ] Exemple Publie de cette erreur. J re°voitaI' veux cependant propofer en core quelques exemples pou fraîchir, rendre la chofe plus fenfible leiïieas. r» r \ Preique tous les Auteur ont remarqué qu’il y a uni analogie allez jufte entre 1< fang &: le vin , & qu’ils fon à peu prés fufceptibles de: mêmes alterations. Voici une expérience faite fur le vin, qui pourra être de quelque utilité. Lorfiquc le vin fermente , fi le ton- neau eft plein , il faut neeef. fairepaent en ôter , de crain- te qu’il ne rompe le tonneau.- ëf des CAufes de U Fièvre. 105 mais fi on continue à tirer le vin , parce qu’il fermente toujours, &: que l’on y fub- ftituë de l’eau , il eft certain qu’il ne fe fera qu’une fer- mentation imparfaite , &: que le vin fera de mauvaife qua- lité. La même chofe arrive prefque toujours , lorfque l’on s’opiniâtre à vouloir guérir la Fièvre par des fai- gnées 8£ par des boiflons ra- fraîchiffantes ; les faignées épuifent une partie des ef- prits ; les boiflons rafraîchif- fantes noyent &: étouffent le refte, & rempliffent les vei- nes d’humiditez , tellement qu’il ne fe fait point de cri- fe } le fang devient de mau- vaife qualité , &: peu propre à nourrir les parties ; le Ma- lade tombe dans une Fièvre lente, & devient le plus fou- Aurrc txcmpte Contre îcs ra- - fraîchif- femcns & la fai- gnee. 104 Z>e /4 Nature y vent hectique ou hydropiqut Cét événement eft fi com- mun, qu’il n’a pasbefoin d< preuves. On peut encore affez \ propos, ce me femble, pro pofer ici quelque exemple de la végétation des Plan- tes, qui puilTe donner une idée affez vrai - femblable des effets de la Saignée & des boiffons rafraîchi (Tantes , par rapport à ce qui fe palfe dans les Plantes. Chacun fçait qu’il s’y fait une circu- lation de la feve , & qu’elle eft portée à toutes les par- ties de la Plante pour fa nour- riture , par des tuyaux qui font analogues aux veines & aux artères , de la même maniéré que le fang eft por- té à toutes les parties de l’a- nimal pour fa fubfiftanccï \<é des un fis de U Fièvre. aof îc il eft ai fé de remarquer pie les Plantes profitent &C h portent bien , lorfqu’il [ombe une pluie douce bc •haude , & quelles font ex- bofces au Soleil ; de même jue les animaux joüiflfent i’une fanté parfaite , lorf- |u’ils ufent de bonne nour- riture» & qu’ils refpirent un bon air. Mais fi on ptcnoit ^ne Plante, un Rofier par exemple , lorfqu au Primeras il commence à pouffer des feüilles & des boutons, SC que fa feve eft en grand 'mouvement t qu’on le mît à l’ombre , qu’on empêchât la pluie de tomber deffus , Ôt enfin que l’on eut grand foin de l’arrofer de belle eau fraîche j il y a bien de l’ap- j parenee que ce Rofier flétri- toit , que fes feüilles per- De la Nature > droient leur verdure , & de, viendroient jaunes, & qu’il pafferoit fon Printems fans rôles. Nous remarquons auf- fi que quand il tombe des pluies froides , nos vignes ont la jaunifle, & qu’il n!y a que les pluies chaudes qui leur rendent cette agréable verdure, qui nourrit l’efpe- rance des Vignerons. Il me femble que l’on peut faire une jufte application de cette remarque à ce qui fc paffe parmi nous. Combien voit-on de gens traîner une vie languiffante, être pâles, avoir la jauniffe, à caufe des faignées frequentes , & de lufage continuel des rafraî- chiflemens. Si au Printems le Soleil remue un peu la mafle du fang, & -en fait for- rir quelques parties terreftres des caufes de U Fièvre. 2.07 S: Talées , il paroît quelques iiugeurs au vifage •, c’eft un \v£ échauffé , dira - on , "faut promtement le ra- aîchir. On court à la fai- née ,aux eaux de veau & de pulet, au lait clair, au lait !’ Afnefle , quelquefois à ce- lii de Vache ; mais il faut ïcremer , c’eft - à - dire , le époüiiler de fa fubftance jouce balfamique & fpiri- iieufe ; enfin de tout ce qu’il de bon. Voilà comme on afTe la plus belle faifon de ^nnée dans î’dfctâvage de la Æedecine. Mais il feroit ai- p de voir que toute cette enduite n’eft pas reguliere, 1. on vouloit la comparer à elle qui lui eft oppofée , & i on confideroit que ceux [ui n’ufent ni de faignées, id de rafraîchiflemens, font Qü’iï ne faut point c- cremer le laiw Osé ceux qui ne fe fôt point faigner Te portée bien , ÔC font plus vigou- reux que toi De la N attire , geu* qui forts & vigoureux , & ioüii fai5ncr. fcnt d une iante parraice. On dira encore, fuppol qu’il y ait de l’abus dans l’u fage trop frequent des fai gnécs , il faut fe rendre à l’ex perience à l’égard des boil fons rafraîcbiffantes , pour 1 guérifon des Fièvres , puil que chacun fçait qu’en Lan guedoc &; en Provence 01 s’ en guérit en beuvant à 1; glace. Sa quels Je conviens du fait, quo rtfrsî’ nc f°i£ Pas tc,ûjour chiffè- confiant ; & j’avouë que le viennent rafraîchiffemens guériffen iZl:! quelquefois la Fièvre. J’ei ai dit ailleurs la raifon -, c’el qu’il y a dés Fièvres dans lel quelles les acides font for divifez, & les efprits en 1 grand mouvement , qu’ils f ydjifipcnt : de forte qu’il n’i & descaujês de la Fièvre, 2.09 , pas de péril à les r' allier par les boiflons rafraîchi liantes, !ur tout en Efté 6c dans les ilimats chauds , où l’air ré- tare en peu de tems les im- »reflions froides que ces loilTons auroient faites. Il y a cependant beaucoup Prccatl- le précaution à prendre dans p‘r°e“lre 'ufaae des rafraîchiflemens ; ‘?an,Üa* & r / . ,, / J fagedts k il en raut éviter 1 exces, de ieur d’empêcher les crifçs, meus, C que les humeurs qui font a caufe des Fièvres , ne pient fondues Sc diffoutes. Dar il eft confiant que s’il y a j#aucoup de mauvais fucs îans les premières voyes qui intretiennent la Fié\re, 6C pie d’ailleurs la malle du fang pit dépourveuë d’efprits , les loiflons rafraîchiflantes fe- [ont tres-dangereufes, parce Qu’elles a0biblicpnt les ef- I " s Erreur de Mon- iîcurSytl- vius de Dublin, qui a mis la Sai- gnée cas ttiuhffe- rence. 2.10 De la Nature , pries : Et cela ne contred point à ce que nous avot remarqué touchant l’ufag des boitions fpiritueufes \ chaudes dans les pais chaud lorfque l’on eft épuifé & dar une diflîpation d’efprits. Ain cette obfervation ne donn point d’atteinte à nôtre hy pothefe : au contraire, ell 1ère à la rendre plus intelli gible , &: à faire voir ( com me nous l’avons dit) que le faignées & les boiflons ra fraichiflàntes ont leur ufag dans les Fièvres , & font très utiles en de certaines conjon dures. L’on peut dire ici , qu< c’eft (ans fondement qu’ur Auteur moderne qui a donne l’exclufion aux Remedes ra. fraîchiflans , a mis la Saignée dans l’indifFerence, parce qu’j & des caufes de la Fièvre, m ie paroî t pas ( à ce qu’il dit) lju en France ÔC en Éfpagne, du l’on faigne tous les Febri» titans , il en meure davanta- ge qu’en Italie, &: dans les autres pa'is où l’on ne faigne point. On pourroit oppofer ji cette remarque la fupputa- ■ion d’un curieux Anglois , jui fait voir qu’il meurt à proportion la moitié plus de Malades dans l’FIôtel - Dieu 3e Paris, que dans les Hopi- :aux de Saint Thomas & de Saint Barthélémy, qui font es plus chétifs de Londres, du l’on faigne beaucoup moins qu’à Paris. D’ailleurs, bn ne fçauroit douter que la Saignée & les Remedes qui fui font oppofez , riayent des effets tres-differens. j Tout le monde convient ^7™ bpie depuis que le ^uinqn'mA ! s ij afa-ge , il meurt moins de Fébri- citant. 2,11 De la Nature , eft en ufage , il meurt moin de Febricitans ; &: l’on el convaincu que cette écorc falutaire guérie en moins à huit jours des Fièvres , con tre lefquelles on avoit cm ployé inutilement pendan plulîeurs mois les faignées les boitions rafraîchi fiances Ainfi la Saignée ne fçauroi être un Remede in different. Ce même Auteur a pro pote un paradoxe allez nou veau ; c’eft Monfieur Sylviu de la Société des Phyficien: de Dublin , dans un Traite qu’il a donné au Public. Ci Traité a pour titre, NeuvelU idée de la Nature ds Fièvres Cette idée eft allez confor- me à nôtre hypothefe : mai: comme le paradoxe y eft op* pôle, ô£ qu’il combat l’ex. plicacion que je donne dej Q- des caufes de U Fièvre, zij ^mptomes qui arrivent dans ; chaud de !a Fièvre ; je jroy qu’il ne fera pas inutile e l’examiner icy, afin de lire voir la nullité des preu- ies que l’Auteur avance pour * foûtenir , & ‘d’établir plus jnlidement la vérité de nôcre ypothcfe. Monfieur Sylvius prétend lue le fang circule moins !îte pendant l’ardeur de la iévre , que dans les autres *ms. La raifon qu’il en don- e , c’eft qu’ai ors les parties ^iritueufes font liées em- araflées par les acides : d’ou s’enfuit que le fang tombe ans une confufion qui ra- entit fon mouvement. Il jeut aufli que les arteres oulfent le fang par la con- traction de leurs fibres, ÔC ue loi fqu’il eft grolfier ô£ Para- doxe de Môficur Sylvius. 2.14 De Ia Rature , vifqucux , iî n’obeïfle pas £ preflement des arteres : c’e pourquoy les arteres ne fa Tant plus leur dilatation < leur contraction dans tôt l’efpace qu’elles prendroiei fi le fang circuloit plus vite elles les renouvellent en r< compenfe plus fou vent , qt lors que chaque retour fc do faire de plus loin. Ainfi 1( battemens du pouls plus fn quens , font une marque qv le fang circule moins vite, Monfieur Sylvius ajoute que la chaleur ne donne p; aux corps un mouvemer progreffif: Il donneplufieu exemples pour prouver cett propofition , entr’autres c< luy de l’eau prefque boüi lante dans un chaudron qi eft fur le feu ; & il dit qn cette eau n’acquiert pas pli & des Câufes de U Fièvre. 215 jde volume par la chaleur. Pour répondre à ce para- doxe , )© conviens d’abord que dans les Fièvres le fang !eft groffier , vifqueux, char- gé de cruditez &£ d’acides , 82 qu’eftant confideré comme tel il devroit couler plus lentement , qu’un fang bien tlair Sc tres-pur. Mais fi on paie réflexion que ce fang a icquis plufieurs degrez de nouvement par la fermenta- tion , on n’aura pas de peine l comprendre qu’il doit cir- culer plus vite qve dans fon :tat naturel , &s lorfqu’il ne :crmente point. On fera con- vaincu de cette vérité fi on /eut fe reflouvenir de ce que j’ay dit , que dans le friffon es efprits & la matière fub- lile étoient enveloppez , que e mouvement du cœur étoir Re'ponfs au para» doxe» a ré De U N attire > fufpendu , & que ces efpri enveloppez , &c ce mouvi ment du cœur fufpendu < toient la caufe du friffon , que des le moment que c accidens cèdent , l’on fei le mouvement du cœur r tabîi & redoublé , &: que chaleur fe fait fentir à t@i le corps. I>’où il e-ft évide; que les efprits &: la matie: fubtile étant développez ont imprimé un mouvemei rapide & extraordinaire toute la maffe du fang , « ont porté la chaleur à tout1 les parties les plus éloignées. Car enfin l’état du fang e different dans le friffon , l dans le chaud de la Fièvre &: fi dans celuy-là toutes 1< parties du corps font froide; flétries Sc. tremblantes , i que dans ccluy-cy ces mêm< cf des caufes de la Fièvre. i\~j parties deviennent chaudes , Tonflées , agitées & Tuantes , ne faut-il pas conclure que :ela ne s’eft fait que par un <üe mouvement plus vite du fang? peut-on douter que la cha- eür ne donne au corps un mé ' P'0* mouvement progreffif, puif- stïlM jue la chaleur eft le principe lu mouvement. Nous pour- ions donner plufieurs exem- )les pour en convaincre Mr. sylvius ; eeluy qu’il a propo- sé nous fuffit : & il n’y a pas >enfé lorfqu il a dit que l’eau l’un chaudron qui eft fur le eu , n’augmente pas de vo- ume ; fi l’on y prend garde în verra qu’elle s’étend fen- iblement , & quelle fe ré- pandra par delfus les bords i on augmente le feu. | A l’égard de ce que Mr. iylvius prétend que le lang T zi 8 De U Nature , giroflier &c vifqueux n’obeït pas au preflement des artères , ( ce qui les oblige à redoubler leur mouvement) &luy don- ne occafion de conclure que les battemens du pouls plus frequens , font une marque que le fang circule moins vi- te : je réponds que le mouve- ment du cœur & des arteres efl: un mouvement paflif , & Que le dépendant du fang ; c’eft à ES? dire des efprits , de la ma- îœureft1- tierefubtile , de forte que lots un mou- qUe ies efprits & cette matie- çaifit. re font en grand mouvement, elles communiquent ce mou- vement aux parties groflieres èC vifqueufes , les rendent fouples & pliantes , les font Qu’un pafîer avec rapidité dans tou- fierS&f’ tes les parties du corps , forcent le cœur & les arteres '!• à reïterer leurs dilatations & | & des c&ufes de la Fièvre, iip jleurs contra&ions.Et cela fuf- plus vîte fit , ce me femble , pour faire ag“‘'hit |comprendre qu’un fang grof- Sc°ép'J,é- fier &: chargé de cruditez, peut circuler plus vice qu’un png pur & clair , félon les degrez de mouvement qu’il aura reçu. , ) L’exemple fi fouvent allé- gué de la fermentation du ceiaei vin, eftdémonftratifen cette pccafion .* dans le mouft qui ij f«- fermente les parties grolTieres tion diâ du vin j font poufiees &£ agi- Y1Il*‘ ; :ées en tout fens par les plus fubtiles , &: le volume delà liqueur s’augmente de telle i-o.rte , qu’un tonneau qui fer- îiente paroift plein , quoyque jueiquefois il ne foit pas à de- * ui , quand la fermentation *ft ceffée. Ce paradoxe de M1. Syl- dus a interrompu nos réflc- T i j “ no "Dt l& Ndture., xions fur la faignée ; mais je croy que ce que nous en avons dit , eft fuffifant pour donner une idée aflez certaine du tempérament qu’on doit ap- porter dans l’ufage de ce re- mede : il eft fans contredit., des meilleurs & des plus ne- cclTaires de la Medecine j il produit mille bons effets , 5 1 quoyque nous en ayons dit une partie , j’avouë qu’il eft impoflible de les décrire tous. Et e’eft apparamer.t ce qui a donné occafion de le porter jufqu’à l’excès où il eft au- tour d’huy , c’eft pourquoy j’ay eflayé d’y apporter quel- que modération , & je croi- rois avoir rendu un Service confîderable au public, & Fait un Ouvrage digne de la pof- terité, fi je pouvois mettre la Saignée dans Tes juftes bor- ér des eaufes de la Fièvre. tzi Ne fera-on jamais réfle- xion fur les fâcheux évene- mens de ce Remede ? Ec n’eft» ce pas une chofe criante que le premier petit Frater qui va voir un malade , le faigne impunément en quelquétat qu’il le trouve , dans un frif- fon , dans un redoublement , dans une crife î c’eft fans dou- te une licence qui mérité re- forme , mais c’eft un fait de Police qui n’eft pas de ma eompetenee : Il fuffit que j’aye la liberté de dire icy mes fentimens , le public y aura tel égard qu’il jugera â propos. Il s’agit maintenant de par- ler des purgatifs. Il n’eft pas facile de démontrer la ma- niéré dont les purgatifs agif- fent fur les humeurs qu’ils rencontrent dans nos corps, ni Tiji Rcflcxîô fur les effets d# la fai- gnée. Que les purgatifs iont ne- ceffaircs à la gue- rifon des Pié?res4 Penfée <àes An. «IcnsTur la vertu j)s g.nitÇ » ou qu’ils purgent pa irritation j la Gomme-guït êc la Coloquinte font de c tiraes des eaufes de Uï Fièvre. 151 re ; la Gomme gutte abon- en foufres malins & cauf- iies , c’eft pour cela qu’elle jvomitive; la Coloquinte chargée d’un acide corro- d’où vient quelle fermen- »eu avec Telprit denitre, hme l’a remarqué un ha- ; Anglois , & qu’on la cor- avec des alxalis ;mais on doit pas conclure de-là que purgatifs en general ayent la malignités & agiffent irritation , Epùiîque tous jautres qui font dans l’ufa- prdinaire ont des qu alitez lofée à eeux-cy , 6c qu’ils t compofez de parties dou- , volatiles 6c fulfureufes, mortifient 6C adoucirent acides. \u fond , il n’eft pas rai- nable de conclure que les gatifs ayent de la maligni- Cômmé la Goitv. mcgutte, la Colo» quinte* Pour- quoy les purgatif font ef« ijr De la Nature ] vene- té . ou qu’ils agirent par irr OCU X,& • X ° 1 r , agifîent tâClOH } parce que dans le-d fuie'*'1' aâion on fent fouvent c grandes douleurs , & mêm des déchiremens dans les et trailles. Si c’eft l'effet des ht meurs qu’ils mettent en mot vement , on fçait que que quefois les humeurs contrat tent par leur fejour dans 1< inteftins une telle acrimonie & une fi grande malignité quelles déchirent & uîcerer les parties où elles paflent ; l il eft bien difficile que le purgatifs les puiflent évacue ians laififer des impreffions d leurs mauvaifes qualitez. ta La Scammonée qui a pal monée fé chez les Anciens pour un foL drogue maligne & dangereu °ue dan - » Purge aifément & fan gtîwfe. douleur ; l’on en fait prendr aux enfans jufqua fept & hui & des eau Je s de ta Fièvre. z$, huit grains &c l’experience sn’a appris qu’on en peut don- ner jufqu’à trente fans rifque. Cependant il y a encore au- ourd’huy des Médecins qui :rient au feu , lors qu’on de- aye dans une infufion, de Senne deux ou trois, gros, de liaphœnic , ou de diaprun fo- utif , parce qu’il entre dans ette dofe quatre ou cinq tains, de Scammonêe ; cela ait bien voir que l’on n’a pas xaminê les Remedes à fond our en connoître les vertus > t qu’on s’en efï feulement enu à la tradition, La Cafle qui eft dans le ang des plus foibles purga- ifs , purge quelquefois v'to- tmment, &: caufe des gran- ds coliques , fur tout quand !lle n’eit pas recente , parce *u« u’eiie s’aigrit aifément , c’eft LaC. purg que! fois V’.u Icaicnés. doit être CS* 134 T>e la N 4 tare , tk"T* Pourqu°y on la choifit douce, prendt* & du Levant , & on la mêle u%s des avec du fucre pour la confer- purgatifs vefi ^jnfi il ne faut toujours s’étonner de la différence des effets dans l’a&ion des pur- gatifs , mais on doit avoir principalement égard dans î’adminiftration de ces Reme- des , à la Nature des mala- dies , au tempérament du malade , aux faifons , &c. En Efté , par exemple , le ventre eft plus libre, les purgatifs les plus doux conviennent alors, parce que les humeurs font plus en mouvement, les fruits , les herbes , l’eau de ri- vière, le Vin doux,leCydre purgent ; & on peut penfer que c’eft parce qu’ils excitent des fermentations dans l’efto- mac. Ces réflexions me paroif- & des caufes de la Fièvre, ift inc fuffifantcs pour donner me idée aflez vrai'-femblable .e l’a&ion 5c de la vertu des jurgatifs ; & il me femble lu’il n’eft pas neceflaire dé : donner la gchenne , de ippofer des contra&ions de bres dans l’eftomac , ni d’a- oir recours à l’irritation 8C ix qualitez malignes pour ^couvrir la vertu des purga- fs ; &: je penfe que cela >urra lever tous les fcrupu- s dans lefquels le public a U julqu’icy à l’égard de ces emedes , 5c qu’il fera per- adé qu’ils ne font pas fi « ingereux qu’on a voulu luy ire croire, puifquela plufi* irt ont beaucoup de rapport fec nos alimens. toade-- Apres c es retiexions gene- de cette j!es lur le légitimé ufage de fLTÏ/ . faignée , ôc fur la vertu des ! v.ij ü)g ux Indica- lions jour la guerifon des Fié- VrCS» #ürgâtîô &C tianf- |!ratioB. 11)6 De la Nature , Remedes purgatifs; il m" ferr ble qu’il ne fera pas difïici! d’en faire l’application à 1 Pratique par rapport à ne 'principes. Si donc noftre hy pothefe efb vraye , coram )e croy l’avoir fuffifaramer prouvé , & que les Fiévrt foient caufées par des ht meurs crues &: indigeftes ,qi palTent de l’eftomac d< inteftins avec le chyle dar le fang. Je trouve qu’il y ai ra deux indications pour 1 guerifon des Fièvres , à fç; voir la purgation &: la tran; piration ; la purgation regai de les humeurs crues & ir digeftes qui font dans lespn mieres voyes , &Z qui trot blent l’ceconomie du chyle t du fang. Dans cette veuë j'établ pour maxime certaine * qu çf des causes delà Fièvre. 237 faut purger, ou faire vomir le plûtoft qu’il eft poffiblc ; c’eft à dire dés le commence- jtnenc des Fièvres , afin d’em- jpccher le mauvais commerce de ces matières crues qui s’in- troduifenc dans le fang , & (entretiennent les fermenta- tions fiévreufes. La fécondé indication m’en fournit deux jautres , c’eft la Saignée , & les Remedes diaphoretiques & fpecifiques ; la faignée fe Rapporte à la plénitude , tel- lement que s’il y a trop de fang , il ne circule pas aifé- ment , c’eft un obftacle à la tranfpiration r il y a des fignes eflentiels de cette plénitude , je les ay remarquez ailleurs 5 il faut dtfnc faigner pour re- médier aux fymptomes pref- jfans , pour faciliter la circu- ! lation j SC pour fatisfaire à la y üj S’il Cttst purger au com- mence- menu S’il h\i$ faigner* Symp- tômes qui mar- quent la neceflité; de fai- gner. La fai- gnée fè doit fai- re d’a- bgrdt 2.38 De U Nature,- plénitude, deux, trois ou qua tte faignées au plus fuffifent ce me femble , à toutes ce; indications ; Et comme tou: les fymptomes qui deman- TroUott dent la faignée, fe manifeftem fu/B:ent.' principalement au .commen- cement des Fièvres, c’eft auflï dans ce tems-là qu’elle doit eftre mife en ufage. Les Rcmedes diaphoreti- dwph°. ques &: fpecifiques concer- ,etIqucî’ nent les humeurs crues & in- digeftes qui font dans le fang, tcur & y caufent la Fièvre; ils font of"s*‘ inftituez pour cuire , digérer ne rai /le & dilfoudrc ces humeurs. Voi- fo/det ^ en general «ne idée de la fièvres, guerifon des Fièvres. Mais avant que d’entrer dans le dé- tail des chofes neeeffaires à cette guerifon , j’ay deflein dofdl; d’expliquer des difficultez qui feprefentent, & de prévenir jgf des caufes de là Fièvre. Z59 es obje&ions qu’on pourroit aire contre cette Méthode. | On m’ob jettera d’abord lue je commence par où l’on [oit finir; que c’efl: une Prati- que généralement reçue de ne mrger dans les Fièvres qu’a- |rés le feptiéme jour , ou Iprés les fignes de co&ion ; ue les plus experimentezMe- .ecins font dans cetufage; 1 c qu’il cft fi bien établi dans 2 public , que lors qu’on de- ciande des nouvelles d’un ma* ^de , fi l’on dit il fera purgé iemain ; on répond, à l’inftant [ eft donc guéri. Que d’ail- eurs c’eft une Pratique fon- ce fur l’autorité d’Hippo- rate dans l’Aphorjfme 12,. u livre premier , Concerta, te di cari , atque movere , non vuda , neque in principes me- % non ' large ant , plnrimm tez qui Ce prefentéc contre cette Métho- de, Qu’il ne faut pur- ger qu’a-, prés le 7, ou apres les figues, de coc- tion. Que c’etë l’ufage* eft fondé fur l’au- torité d’Hip- pocrats* 24° ta Nature , vero non turgent. D’où if c évident que je fuis bien t< mer aire de propofer une m; xime formellement oppofé à l’autorité d’Hippocrate , la Raifon, 8C à l’Experien ce. J’avoue que c’eft l’ufag s,éponfe de ne purger dans les Fièvre qu’aprés le feptiéme jour , o après les lignes de codion ; é je conviens que les Médecin qui ont le plus de reputatioi font dans cette Pratique : mai je ne demeure pas d’accort qu’ils foient fondez en raifoi Que cet 8c en expérience -, & je ni< que fautorité d’Hippocrati P°im cet ^ans 1 Aphorifme allégué fa- ufage. vorife leur conduite. Poui elïre éclairci lut cette matiè- re , il faut examiner de fen« de l’ Aphorifme ; 8C fidu tejp; d’Hippocrate on- traitoit le; fcbrjcitan: & des catifes de la Fièvre. 441 ebricitans commeon fait au- 3urd’nuy. ^ ! A l’égard de la Pratique des inciens , il ne paroift dans ucun endroit d’Hippocrate, i chez les Auteurs contem- orains, que pour guérir les |iévres on fît des faignées »ns nombre aux malades , & u’on les noyaft de lair-clair, : de boiflons rafraîchiflan- :s ; & il y a bien de l’appa- :nce que fi cette Pratique toit efté bien receuë du tems Hippocrate, il ne nous au- fit pas laiffé cet Aphorifme, aifqu’il y cft formellement jpofé , comme je feray voir ins la fuite. Voicy le fens littéral de Aphorifme : Il faut purger s humeurs cuites , &: non r crues ; non pas meme i commencement des ma- X Les An2 ciens ne rraîtoicc point le? Fièvres comme on fait prefentg^ mese, Sens iit- .tezal de l’Aphor. %%-. 1. 1» •Qu.’ il a deux génies. 241 De la Nature , ladies , pouryeu que la ma. tiere ne lur'montc , & n’a~Hôn de point; Or tres-fouvent ell< n’abonde pas , d’où je con- clus qu’il faut purger avant 1; co&ion } c’eft à dire dés 1< commencement des Fièvres la matière qui fur monte , 01 qui eft en trop grande abon dance , ou en trop grarn mouvement ; j’entends pa: cette matière les humeurs tu ■multucufes de l’eftomac & des inteftins, qui partent dan le fang , & entretiennent 1; Fièvre. Au furplus , il fau cuire, ( e’eft à dire ) digerer mefier,& dilfoudrc les hu- meurs qui ont parte dans 1< fang , & font la caufe de J; Fièvre-. Ain fi cet Aphorifn* a deux parties 5 l’une nous ap- prend qu’il faut purger déi h commencement des Fié- | & des cm Je s de la Fièvre. 13 près, les humeurs feditieu- |es &: impures qui font dans eftomac & dans les premie- es voyes : & l’autre nous fait |omprendre qu’il faut laiffer aire la codion des humeurs jtuës 5c indigeftes qui font !ans le fang avant que de jurger ; & e|ie nous infinuë a même tems , fi je ne me [ompe , qu’il faut aider la îaleur naturelle & les elprits faire cette codion : à quoy s faignées reïterées , ni les biffons rafraîchi ffan tes ne auroient convenir , puif- be les faignées épuifent les prits, & que les boiffons fraîchiffantes affoibliffent chaleur naturelle s fans la- telle il ne fe fait point de dion parfaite : Ainfi j’ay ifon de foûtenir que cette ethode eft formellement X ij Qn’il faut pur- ger dés le com- mence- ment les humeurs abon- dâmes. ^u’it faut pur- ger à la ün pour éviter les «chutes. Cette Metho- Aft eft fondée f&z ■.44 De U N autre, oppofée à l’efprit de l’Apho- rifme. On doit donc purger, fé- lon la dodrine d’Hippocrate dans cet Aphorifme , les hu- meurs trop impetueufes , des le commencement des Fiè- vres. Il y a plufieurs paflages dans ce fameux Auteur qui autorifent cette Pratique , dont les citations feroient fuperfluës. Il faut aufli faci- liter la codion des humeurs qui caufent la Fièvre , après quoy la purgation eft necef faire. Hippocrate en rend la raifon , Àph. liv. i. Jg»* relinquuntur in morbis , reci> divas faciunti & cette pur- gation regarde principale- ment la précaution pour pré- venir les rechutes. De tou) cela il refulte que ma Me- thode eft fondée fur la do- ! & des CAttfes de h Fièvre, Qxine d’Hippocrate , lorfque t'établis deux indications gé- nérales pour la guerifon des Fièvres à fçavoir , la purga- tion & la tranfpiration , te |que l’on doit purger le piu- toft qu’il eft poflible les hu- jtneurs impures qui abondent dans I’eftomac , te dans les inteftins , te faire tranfpirer celles qui font contenues dans ta maife du fang , c’eft à dire, les digérer, les raréfier te dif- foudre ; te cela fe rapporte la do&rine des Auteurs , qui faifoient dépendre tou- tes nos maladies du défaut de tranfpiration , ou de l’ex- cès de condenfation. Ces maximes generales étant ainfi établies , il faut entrer dans le détail des re- medes qui puiflent fatisfaire i toutes nos indications. X iij rortte d’Hip- pocralüi II tyand 4a fai- gnéc eft necefïai. re. Combien 4e fois on îa peut fai- 14^ De la Nature y Lok qu’un Médecin eft appelle pour voir une per, fonne qui a la Fièvre , s’il luy trouve de la difficulté de refpirer , & le pouls embar- raflé, il peut juger que la cir- culation du fang n’cft pas li- bre , qu’il y a de la plénitude, & que la Saignée eft necef- faire dans cette occafion ; &c il la réitérera jufqu a deux & trois fois félon le befoin. Ce Remede fe doit faire prom- tement ô£ dans le commen- cement des. maladies ; ce- pendant il ne faut pas ou- blier de donner des lavemens purgatifs faits avec la déco- ction cmolliente , le Miel commun , violât, merctirial , &c. & trois ou quatre gros de Senne que i on fait boüil- Jir Icgerement dans la déco- ction. Je me trouve fort bien & des uufes de la Fièvre . 247 Je l’ufage des lavemens pur- gatifs ; on doit pourtant con- sulter en cela le tempérament des Malades. U y en a qui ‘ont fujets à des douleurs de foliques , à des vapeurs , &c. jt qui les lavemens fimples conviennent mieux que les purgatifs. Que fi par l’effet des lave- nens , ou par d’autres fignes , 1 paroift qu’il y ait beaucoup l’humeurs dans l’eftomac &: Sans les entrailles , on donne sûrement cette potion pur- gative. Frenex, du Sènnê , deux gros. I J)u fel Végétal^ un demi gros. De U Câjfs fraîche mondée 3 j une once. Des feuilles de cichorée fauva - ge coupée menu , une poi- gnée. îetté^Jur le tout une ch opine X iij lavcmés purgatifs très uti- les. En quel cas il s’en fa u» sb- if e air. Potlefi purgati- ve. »4* la Nature , - d'eau bouillante : pajfez, C prejfez, , le faites pren dre au Malade. ! Cette potion purge douce- ment & fans rifque , elle peu: eftre reïterée ie len déniait félon l’effet & le befoin Souvent même on fai g ne & on purge très- utilement dan; tin même jour. On donne aufli fort à propos des vomi- tifs, ils font tres-utiles lorf- que le malade a de frequen- bon^*ne tes env*es de vomir , &: qu’i! pratique vomit aifément ; le Tartre de pur- —, , a • jer ou de ümeuque ma toujours paru Sri*.' Ie meilleur vomitif ; j’en fais prendre cinq ou fix grains dans du bouillon ou dans quelqu’autre liqueur : ce Remede guérit tres-fouvent les Fièvres fans retour. Il faut donc purger ou fai- te vomir le plûtoft qu’il eft | & des edufes de la fièvre. 149 boflîble : ceft aux Médecins ji examiner s’il n’y a point d’in* lications contraires , com- me des tenfions douloureufes îans le bas ventre , des dif- aofirions inflammatoires, & autres fymptomes qui s’op- pofent à la purgation. Mais je le répété : c’eft une bon- jae pratique de purger ou de 'aire vomir au commence- ment des Fièvres -, & il eft rare de voir un malade qui a vomi , ou qui a le ventre li- bre , avoir beaucoup de Fiè- vre. Après l’ufage des purgatifs , c’eft une bonne méthode de donner quelque potion cor- diale & fomnifere , pour cal- mer le mouvement de l’efto- mac &: des humeurs. Voicy celles dont je me fers le plus ordinairement. la îem- rure d'Opium avec l’Efpnc volatil de Sel Ârmo* niaceft la meil- leure. ija De la Nature , Prenez, de Veau de Pavot trois onces. Bu Diacodinm , (îx gros. Et de Veau de Candie, un gros En voicy une autre qui n’efl pas moins bonne. Prenez, de Veau de Mslijfe , trois onces. Bu Sirop d’OeiHets ,une oncè« Et de la teinture de Lauda num faite avec Vefprit vo« latil de fel Armoniac , cinq ou lîx gouttes. La teinture d’Opium fe fait aufli avec la teinture de Safran tirée par l’Efprit de vin , ou avec l’Efprit de vin feul } mais celle qui eft faite avec l’efprit volatil de fel Ar- moniac me paroift la meil- leur. Ce^s potions ou Juleps peu- ! e?- dei&tufes de la Fièvre, zjî ent cftre aromatifés , &c endus plus agréables par luelques gouttes d’Eflences olatiles , comme de fleurs ''Oranges , de Ganelle , de j'hin, de Macis, &c. Quelquefois on donne pour j; même deffeinun demi gros je Diafcordium, un demi gros u un gros de Thériaque nou- lelle j &C fouvent j’y ajoute n grain de Laudanum. Je pourrois donner icy lufieurs formules de juleps : d’opiates qui conviennent ,ans cette occafion , mais les Livres en font pleins , je n’ay as deflein de les tranferire bur grofllr ce volume : on eut y avoir recours.* Je pro- iofe feulement ceux dont je ie fers , & qui me paroiflent affifans pour remplir les in- ications qui fe prefentent Si les) Fièvres me gue~ rilïent \ point par la fai- gnee ÔC far la ftfîgatiô. f On met en ufage les dia- pîi or éti- ques & les fpeci- figues. 'LtQuin. qu'ma fpecifi. que af. Xuré pour la guéri- fbn des fiéyrcs. Préparai tion du na très, M«l»* 1 2- P 2)4 NAture-g dans la gucrifon des Fièvres. V oilà en peu de mots m méthode de traiter les Fié vrcs lorfqu’il y a plénitude repletion , ou abondant d’humeurs dans les premie res voyes ; que fi après la fai gnée faite félon les preffan befoins , & après l’ufage de purgatifs la Fièvre perfevere j ay recours à la tranfpiratioi & à la coâion , & j’employi pour ceîales remedes diapho retiques : je n’en ay point di plus aflfuré que le Quinquina j’en fais diverfes préparations Voicy celle dont je me trou- ve le mieux. Prenez une once & demie d< bois de Saffàfras râpé : faites- la boiiillir legerenient pen- dant un quart-d’heure dans un va i(fe au couvert , ou au bain Marie dans deux pintes jf des caufes de U Fièvre, if $ d’eau , aufquellcs vous ajou- terez quatre ou cinq onces de bonne Eau-de-vie •, Après cela | vous y jetterez une once &c | demie de bonne poudre de J^nqmnXy&claifatzz encore bouillir le tout enfemblepen^ dantun quart-d’heure , de y ! ajouterez fur la fin deux ou trois pincées de fleurs de Pa- | vot rouge , avec trois ou qua- tre onces de fucre. Cette boiffon guérit feu- L.oneS ornent les Fièvres continues : les intermittentes : L’on fortes d« r , Fief im. n ufe en tout cems , dans j;s accès, dans lesintermif- ons, dans les redoubleraens. )n la prend chaude comme j?s bouillons ; fi l’on veut on poBu“n*f i boit froide , elle eft excel- PIeurefie*’ ente dans la pleurefie fi on JJjE*- n ufe chaudement. Et c’eft .« pj*J» ' | î meilleure méthode en tou- ®ew, es fortes de Fièvres où ce le Quin. qu'ma. n’eft 1 point uh remede dange- reux. Il guérit .en digé- rant les Jiumeurs ôc en for tiüant les par. 4ks* 2.J4- De la Nature, remede eft en ufage j c’eft ; dire où la cranfpiracion eft ne- eeflaire. Je protefte icy que je m’er fuis toujours fervi avec fuc- ces, & je fuis perfuadé que ceux qui s’en fendront s’en trouveront bien. Mais il ne faut point avoir de fçrupules fur l’ufage de ce remede , &: on Ce doit mettre dans l’cf- prit qu’il n’eft point dange- reux, que l’on n’en fçauroit trop prendre , qu’il guérit promtement & feurement en facilitant la tranfpiration , la digeftion des humeurs crues, & en fortifiant l’eftomac. J’y mêle quelquefois fept ou huit gouttes de teintures d’Opium pour une prife , &; cela fait fort bien. Il eft inutile de dire qu il faut donner quelques bouillons par intervalle } $& & des cdufes de U Fièvre, :nir le malade chaudement s pux qui fuivront cette Me- liode feront confirmez dans oftre hypothefe , &C verront u’il y a peu de Fièvres qui |e foient parfaitement gue- es en moins de huit jours ar l’ufage du Quinquina,. Le Quinquina fe donne en- DWetCet bre en fubftance en opiate ; ^ToT n en fait des boles avec la «e'-‘c ■ J ‘ f fL 11 ’ C ^ oudre ; il elt excellent inru- m ■ î dans le vin -, on peuc en tire de la Tifanne , du Si- bp, de laConferve, &c. Il y a lus de douze ans que j’en fis Mre des Tablettes pour un Entrepreneur du Pavé de la bute d’Orléans , qui ayant ne Fièvre double tierce bminuë , fut mandé par feu A'. de Colbert pour rendre uelques comptes } il fâlut bar , & partir avec la Fié- !/ufâge «les ta- blettes* trescotn- mode» ï$6 De U Naturel vre i Le malade mangea d< Tes tablettes en chemin fai- fant , & revint vigoureux & fans Fièvre. J’ay donné de et remede à plufleurs perfonne: qui eftoient obligées de mon- ter à cheval tous les jours & d’aller à la Campagne , quoy qu’elles enflent la Fièvre , & qui en ont elle parfaitement gueries. Je ne fçaurois pafler icy fous filence que quelques Médecins , par un efprit de contradiéHon , ou parce qu’ils ne connoiflfent pas la Fièvre ni la vertu du £>uinqmnd t ont condamné ma méthode de le faire infufer avec du vin nouveau , a durant qu’il faloit du vin vieux ,apparam- ment parce qu’il échauffoit moins ; car ces Mts. ne fçau- roient comprendre qu’on gue- rifle | & des eau fis de la Fièvre. z\y jrifle la Fièvre avec des reme- jdes chauds. Mais comme je ifuis perfuadé que h le Quin- quina n’eftoit chaud , il ne gueriroit pas la Fièvre y & jqu’il le fait en mortifiant les acides , & que d’ailleurs le Ivin nouveau eft plus fpiri- tueux que le vieux j ainlî il eft meilleur pour cirer la ver- tu du Quinquina. C’eft pat ;eette raifoa que Mi. de Monginot en faifoit faire avec du mouft dans le cems des vendanges ; & l’experien- pe m’a appris que cette pré- paration eft des meilleurs. Voicy d’autres fébrifuges pour ceux qui ne s’accom- modent pas du Quinquina» "Prenez, de l'eau de chardon - henit , quatre onces. De l'Effrit de vin » deux onces. Y i A FluHeuy-f febrify», «tu * Ce qui feH f^iri- tueux &C fulfarcut eû fcbxi- îüge 258 De U Nature , Mêlez, & prenez, de cette po- tion deux ou trois fois le jour. Autr e. Prenez de l’eau de Melifiè qua- tre onces , avec huit ou dix gouttes d’Efprit de Sel vo- latil Armoniac. Il en faut ufer comme de la prece- dente. Le Se! Armoniac purifié pris jufqu’à douze grains dans un bouillon, deux ou trois fois par jour , eft un bon fébrifuge. La boiflfon amere des An- glois faite avec la racine de Gentiane, la petite centaurée, ou je chardon- bénit , & le genievre , eft fébrifuge. Monfteur Sylvius vante le camphre comme un excellent fébrifuge. En general tout cc qui eft fpiritueux U fulfu- I & des caiifes de h Fièvre. 2.5:9 eux 5C qui facilite la digef- ion, & la trànfpiration eft èbrifuge. Mais comme je feu ay point trouvé de plus ,fTuré que le Jjhiinquina , je n’y attache, & je cherche les noyens d’en rendre l’ufage isreable fans diminuer fa 0 fertu. | Il faut aulïî remarquer qu’il 1 a des Fièvres où il n’eft pas peceflaire de mettre d’abord ;n ufage les purgatifs ni la fai- ?née , comme celles où il n’y a >oint de fymptomes preflans s pù les humeurs ne font pas dans un mouvement trop vio- lent ; 5c où la tranfpiration eft aiféeralors on donnebeaucoup à la Nature, on fe contente de faire obferver une diete exa- cte aux malades ; on les nour- rit peu dans les comtnence- ïhens i on fait ufer de lave- Y ij Il y a des Fièvres où les faignéeü ni les purga- tions ne font pas d’abord necslïai- res. Elles fs guerif- fent paf une mé- thode palliati- ve xéo De Ia Nature , mens fimples ; on donne la nuit des Juleps cordiaux tels que nous les avons propofé ; on fait boire de l’eau pure avec quelque Sirop : celle de t» ni- la Riviere de Seine eft pur- ^îere de • _ . . , * Seine gauve, & principalement au Pnncems & en Efté y & je tiévres. croy que cette vertu purga- pour- tive vient de la diiîolution eft° pur- des Tels contenus dans les *i£lve“ bois qui flottent continuelle- ment fur cette Riviere. Cet- te diflblution fe fait mieux lors que l’éau eft un peu échauffée t & elle s’en trou- ve plus chargée en Efté qu’en Hyver } parce qu’en Hyver le lit de la Riviere eft plein d eau de neige 8c de glace qui diminue la vertu des Tels ef- fentiels des Plantes. Peut- eftre fera- on confirmé dans cette penfée, fi on fait réfle» des câufes de U Fièvre. i6t lion que les cendres des bois ottez ont beaucoup moins Le Tels que les cendres des lutres bois -, c’eft pour cette laifon qu’on ne s’en fert pas .ans les lexives* Quoy qu’il en Toit, j’ay ob- ^rvé que l’eau de la Seine lt une boiffon excellente |ans les Fievres fi on y mêle ,u Sirop violât ; quelques ueilleréesd’Eau-de-vie ajou- tes à une pinte d’eau de Ri-» iere font encore une bon- ,e boiffon > le vin & l’eau vec une rôtie fe peuvent jermettre , & l’ufage m’en paru trcs-utilc prefque dans j)utes les Fièvres. Par cette aethode palliative , on gue- it feurement les Fièvres qui c font pas accompagnées de ^mptomes preflans, &: elles s tenaincnc par une tranfpi- 2.62 De la Nature , ration heureufe : après quo\ on purge pour éviter les re. cheutes , félon le confei! d’Hippocrate 5 & cette pra- tique fe rapporte au preceptt de l’Aphonfme , il faut pur- ger apréi la cofâion. Mais afin de faire voir d’une Nouvel- les refle- xions fur l’Aphor, zz. 1. c. X/origtne de tou- tes nos maladies vient de l’air ou des ali- msn s5 maniéré plus fenfible que la coction des humeurs , dont il eft parlé dans l’Aphorifme, regarde principalement les mauvais fucs qui fe font in- troduits dans la mafle du fang; Il faut encore faire quel- ques réflexions qui feront le dénouement de cette diffi- culté , comme je l’efpere. jf Hippocrate nous apprend que toutes nos maladies vien- nent de l’air ou des alimens, fi bien que celles où l’air n’au- ra point de part , fe rappor- teront uniquement aux mau- fades caufes de la Fièvre. 16$ is fucs qui dérivent des ali- gns. Si donc quelque per- hne tombe malade d’une jévre après avoir trop man- & trop bû, je comprends ^el’eftomac & les inteftinsdc tte perfonne font farcis de jatieres indigeftes, ê£ qu’une irtion la plus fubtile de ces atieres fe mêle avec le chy- , lequel eftant porté dans jang y excite la Fièvre , & ie l’autre refte dans le fonds tl’eftomac , dans les replis, ! dans les cellules des intef- js ; Sz je penfe que ces lauvais reftes communique- nt continuellement au chy- des vapeurs 8£ des fucs im- irs qui augmenteront la lèvre , Sz cauferont tous les mptomes fâcheux qu’on y )id paroiftre tous les jours, 'ans cette çonjonèture fi je lé 4 T)e U Nature , confulte Hippocrate dans fc Aphorifme, le fens commu fufïira pour me faire voir qi cette matière contenue dai l’eftomac &: dans les inteftin; eft en orgafme ; c’eft à dii qu’elle furabonde , qu’elle e fuperfluë , qu’elle caufe d< fermentations vicieufcs , i que cet homme divin m’er feigne qu’il faut l’évacue promptement,qu’on n’en do point attendre de coâion Et cela fe confirme par l’ex perienee qui nous fait voi tous les jours que cette ma tiere , au lieu d’acquérir quei que coûion , contra&e pa le fejour quelle fait dan l’eftomac & dans les inteftin; une puanteur & une corrup- tioa extrême ; fi bien qu’il n y a perfonne de bon fen: 5lul ne convienne qu’il efl & des cm fe s de U 1? livre. >lus expedienç ÔC plus avan- ggeux à un malade d’eftte aoaitement purgé de ces aaticre-s , que de les laifler Iroupir dans Ton ventre où jlles deviennent toujours aalignes & dangereufes : Sc jn’Hippocrate n’a point vou- i dire qu’il faloit attendre [u’elles eu dent acquis toutes es mauvailés qualicez pour ftre purgées. ! Je n’ay pas deffein d’exa- ainer icy toutes les explica- on5 que les Auteurs ont on nées de la co&ion des umeurs , & comment les lus éclairez, & Ferneî même, inc prétendu que la coction es humeurs morbifiques étoit ne converlion en pus ou en ueique chofe d’approchant, s fuis perfuadé que l’idée une pareille codion feroie Qu’il e$ plus ex- pediéede purger prom- ptement» que de7 laifTer corrom-' pre le* marier oc| Ce les Au- teurs ÔVjec- ïion ci- tée de Y Apho- idimc. 162, De la Nature , i’œconomie, Se purger enfu te les fupei fluicez qui reftei de cette coétion pour prévt nir les rechutes, comme je Yi remarqué , tk. que l’on d< voit purger promtement ce les qui eltoic nt abondantes , tumultueufcs dans l’eftomi & dans les inceftins. Mais on dira , cela ne d< eide pas en voftre faveur , , ne vous autotife point alî< pour introduire une maxin nouvelle dans la Médecin» de purger dés le comracnc ment des Fièvres. On coi vient qu'Hippocrate ordom de purger d’abord,! orfque 1 humeurs font tumultueuf êi abondantes"; mais il ajoi .te dans fon Aphorifme qu’e les le font rarement, & p; Ji il vous impofe filence f» les purgatifs, &ç vous défen & des tarifes de la Fièvre . 169 le les mettre foavent en ufa- ;e , fur tout dans le commen- iement des maladies, j A cela j’ay deux chofes à lire : La première efî: , que fi :s purgatifs avoientefte auffi ommuns & aufli connus du jems d’Hippocrate qu’ils le ont aujourd’huy , il y a bien le l’apparence qu'il eût efté aoins refervé fur leur ufage. pu ne fe fervo.it de fon rems ue d’Hellebore , de Con- ombre fauvage , de Colo- uinte , &: d’autres drogues liolentes & dangereufes ; ious avons maintenant delà >fle, de la Manne, des Ta* [tarins, de la Rubarbe , dut enné. Nous avons encore les électuaires purgatifs, eom» te le Diaphœnic, le Diaprun olutif , le Diacarthami , la oudre Cornachine compo- Z iij P.épdB* fc à loft* je& ion. llf* t:\ ufagi du rems d’H;p- DîÉFerc- ■ces entre fcs habi- tans du Nord àC ceux du J-r?aiu. »jo De U Nature , Tee âvec parties égales <1 Tartre vitriolé , de Seammo nee , & de poudre de Jalap dont on donne depuis ving jufqu a trente grains dans d vin blanc , ou en bole , g une infinité d’autres purgatif que Ton peut mettre en ufa ge félon les occafions. ^ La fécondé chefe que j’a à oppofer , fe dre de la difFe rence qu’il y a entre les ha bitans de la Grèce SC ceux d Nord ; ceux-cy font voraces mangent & boivent beau coup , & tranfpirent peu, & c eft la la lource de toutes no maladies ; ceux - là au con traire font fobres , mangen peu j & font dans une tranf piration continuelle : & cett< différence, fi je ne metrom Pe , impofe la neceflité di purger promtement dans k: & des caufes de la Fièvre, vj't •limacs froids , où l’on void ieu de Fièvres qui ne foient >recedées de vomififemens , le naufées , ou enfin de quel- que dévoiement : ce qui eft me marque évidente de l’or- ;afme , & du tumulte des Fa- neurs , &; par confequent une aifon de purger dés le corn* nencement des maladies. Mais au fonds fuppofe [u’Hippocrate ait prétendu [u’il fai ut attendre ou pro- :urer la codion des marié- es abondantes &i tumuîtueu- es contenues dans l’eftomac il dans les inteftins ; corn- nent s’y prend -on aujour- l’huy pour fatisfaire au pre- :cpte de ce Grand homme ï propofons quelque exemple. Un Médecin vient voir un naïade qu’il trouve fort op- preÛc , ayant beaucoup de Z iiij 1^1 y®: rrcs font fouvent précé- dées di naeaa* ïxef& le pour proimç «jne la méthode ordinai- re de guérir les #iévres rffift pas fondée fur l’ au- torité d’Hip- ^osrate. 2.72. De U Nature , Fièvre , avec des envies ek vornir ; ce malade a mang< amplement & bû à la glace au refte , c’eft un bon fujet, 1< Médecin parle élegammem de la maladie, car il y a de; mauvais Médecins qui foiji fort éloquents , & ç’en eft h fatalité : cela impofe au pu- blic , quelle apparence qu’ur homme qui parle fi bien, guerifle mal Le Médecin donc dit qu’il faut s’alîuret de la Fièvre , en éteindre le feu, & calmer le mouvement trop impétueux des humeur! par des rafraîchiflemens : Il ordonne des faignées , des emuifions ; il fait boire de la Limonade , du petit lait ; il fait prendre deslavernens faits de lait-clair, de decoéfion, de laitues &; de Miel de Né- nuphar, il reïtere les faignées : & des Câufes de la Fièvre. 173 Enfin tant eft procédé qu’a- prés quinze oufeize faignées, i( on vafouvent plus loin; ) le malade a des tranfporcs au cerveau , des mouysmens convulfifs , &£ d’autres fym- ptomes cauftz , fi je ne me jtrompe , par l’épuilément des |efprits , &: par la corruption des humeurs contenues dans le bas ventre, Dans cet emba- |ras on demande du confeil , on fait venir des Médecins qui ne manquent pas de dire que la procedure a efté bon- jne , mais que la maladie eft ' grande. On s’informe de l’é- venement , toute la famille I eft intriguée ; le malade a des Charges , des affaires , des ! enfans; les Médecins répon- dent comme les Oracles tou- jours obfcurement : on déli- béré fur les rcmedes , on pro- 174 IV U Nature y pofe des faignees au pied, à Ce qui a îa gorge , des applications de dtlit dâs pigeons fur la telle , à la plan- dne 'fes cc des pieds : tout cela fe fait charia- inutilement , le malade s’en Moines, trouve plus mal. Enfin u© voifin produit un avanturier un Moine , une femme qui donne du vin Emetique , ou quelqu’autre potion purga- tive , qui fait vuider des baf- fins pleins de mauvais reftes d’ali mens , de faîades , de lé- gumes , & d’autres matières tres-puantes, par où le malade fe trouve extrêmement fou- lage ; SC avec le feeours de quelques liqueurs fpiritueufes êc cordiales , Sc de bons ali- mens , il eft parfaitement guéri. Mais fi ce malade guérit $ il a couru de grands rifques , & il eft certain que plufieurs & des eaufes de U Ficvre. 17$ y fuccombent. Voilà cepen- dant la méthode avec laquel- le on traite les febricitans* & l’on void aifément fi elle eft fondée fur la doctrine d’Hippocrate : car enfin s’il y avoir dans les entrailles de ce malade des matières abon- dantes & en orgafme » il eft confiant qu’il faloit les pur- D’«â ger d’abord pour fatisfaire au précepte de ce Grand hom- : l’on aurois prévenu tous les fymptomes qui font ar- rivez au malade , & tous les hazards qu’il a courus. Que s’il faloit attendre , ou procurer la co$ion des hu- meurs , c eft agir contre 1 ef- prk d’Hippocrate , contre le bon fens , d’ordonner des faignées frequentes, des émul- tions & des boiffons rafrat- chifiantes , qui au lieu de fa- V]6 De la Nature , 5eSc fI? C1'n£er cetce codion , i’em- vr es ien- pêchent formellement , & «les ht- jettcnt la plufpart des mala-l défies des dans des langueurs mor- telles , dans des Fièvres len- tes , des hydropifies , & dans plufieurs autres accidensdont i's ont bien de la peine à re- venir. C’cft donc une bonne mé- thode, Sc conforme à lado- drine d’Hippocrate , de pur- ger promtement toutes les matières impures , qui ne de- viennent pas plus traitables par le^ fejour qu’elles font dans 1 eftomac Sc dans les inteftins ; au contraire il eft confiant qu’elles y acquièrent une corruption & une ma- lignité, très - dangereufe. Si apres 1 ufage des purgatifs la Fièvre continue , j’ay recours aux remedes Diaphoretiques & des CAufes de U Fi évre. 2,77 tels que je les ay proposé. Cette méthode eft non- feu- lement fure contre toutes les (Fièvres intermittentes , mais encore contre les continues , & principalement contre cel- les où il y a du frifTon , & où jîa tranfpiration n’eft pas li- bre , comme dans l’Autom- ne , dans l’Hyvcr & dans le Printems. Il faut remarquer icy que le Quinquina eft encore un rc- mede excellent contre les Fièvres he&iques , & contre les Fièvres lentes 5 dans cel- les-cy la faignéc du bras &r du pied doit fouvent précéder l’ufage du Quinquina , prin- cipalement aux filles qui ne font pas réglées ; les vomi- tifs leur font aufli tres-necef- faires, parce quelles ont or- dinairement l’eftomac chargé qmn j]aflfe , ou la CalTe difloute ans du petit-lait purgent ai- ment ,1a Manne &; la Caflê oüillies enfemble legere- lent purgent fort bien ; les mx de veau 8c de poulet font ors fort utiles , parce qu’el- s tiennent le ventre libre, ; qu’elles ont une on&uofité h émoulfe la pointe des hu- icurs bilieufes 8C piquantes, fans cette même veuç on uf-age^ anne des émulfions faites des jeeles femences que l’on ap- 3 lie froides ; on farcit fort à fopos le corps d’un poulet b ces femences > ©lies ont Aa 2. 8 z De la Nature y une huile douce qui calme 1 *poïe. mouvement trop impetueu: Tvlc u ^es humeurs , les rend cou Msioai lantes j les précipité &c lesem pêche qu elles ne s’élèvent la telle ; au lieu de quatre fe «ncnces froides, dans la fai l'on des melons , j’emplis 1 corps du poulet , de la grain & delà chair de ce fruit,, c’e une efpeee d’apozeme îaxati quifaiefort bien dans les fie vres bilieufes. 11 faut remarquer qu’il y desfiévres où la tranfpiratio ell quelquefois fi forte, qi les efprits & les foulfres s’a liaient èc fe diffipent s ce pourquey. il eft neceffaire les retenir par des boiflons ac vH* des, comme la Limonade, 1< eaux de cerifes, de verjus, 1( Giflons potions faites avec les aigr< ào. foulfcc & & vitriol. Q ! & des cau fis de U Fièvre. 185. jdoit cependant ufer de pré- caution dans l’ufage de ces Iremedes , de peut d'empê- cher les crifes & les fontes. Ides humeurs qui caufent les Fièvres. Il faut encore obferver que jfi L’ufage des acides eft utile pour calmer le mouvement trop impétueux des humeurs q,ui s’élèvent à la telle & y caufent des douleurs impor- tunes , & pour déterminer le cours de ces mêmes humeurs par les voyes inferieures ; fou- vent il eft incommode par les pefanteurs d’eftomae , par les gonflemens & par les coli- ques dont les acides font la çaufe : ces mêmes acides pro- duifent auflï quelquefois des tenfîdns dans îa veflle , c’eft jpourquoy il eft necelfaire d© Içs adoucir : Voicy une pq» Aa i) utilité: des Aci* i*ür£ mauvaij 284 De UN attire , tion qui m a paru fort couve- nable dans ces occasions. Prenez de l'eau à’Alleluja, deux onces. De Veau de Chardon - bénit \ deux onces. l)u Sirop viciât \ une once. I>u Sel d' Ah (inthe , demi-gros. S_Hr la fin jj ajoute quelques gouttes d'ejprit de foulfre ou de vitriol , pour donner une legere acidité* Je donne deux fois le jour cette potion , & par le diffe- rent mélange de ces Tels , la fermentation eft avancée, & îa Fièvre terminée par une le- gere tranfpi ration. Ainfi fart de guérir les Fiè- vres eonfifte principalement dans la méthode de procurer la tranfpiration quand elle n’eft pas libre , & de la caltïief quand elle çft violente Potion dans les ïiévres gaaii^&ss &des cattfes de U T ièvre, iSy Pendant les grandes cha- leurs de l’Efté , &C dans les Iclimats chauds , les boifions rafraîchiflantes font fouvent utiles , & on guérit les Fièvres en beuvantà la glace, parce que ces boiflbns arreftent la jfermentation , &: calment le mouvement trop impétueux Ides humeurs , & l’on ne doit pas craindre que les efprits loient fixez ou condenfez, parce que la chaleur de l’ath- mofphere eft alfez forte pour conferver leur mouvement, & entretenir la tranfpiration ; Mais il faut prendre garde que dans l’ufage des boififons jrafraîchilTantes l’eftomac & les premières voyes foient dé- gagées d’humeurs impures , autrement ces boilfons caufe- roient des coliques , des gôn- ifleiaens » des indigeftions , & A a iij Préca® tion à prendra dans l’U- fage des boiflbns rafrai- 1 chiflat£% ILorfque la tranf- piraiion n’eft pas Œ&c&iïiyjt x%6 De la Nature , beaucoup d’autres accident; très - dangereux , comme je l’ay cy-devant remarqué. Il efl donc neceffaire d’ufet de grande précaution dans l’adminiftration des boiffons acides Su rafraîehifïântes. Voi- cy à mon fens ce qui peut fer- vir de réglé ; Si la tranfpira- tion n’eft pas exccffive , s’il paroift qu’il y ait beaucoup d’efprits dans la maffe du fang , ce que l’on eonnoiftra par l’état du malade , le pouls fera fort , lesfon&ions feront libres , alors on peut fe fer- vir feurement de boiffons aci- des telles que nous les avons propofées : &il y aura lieu de croire que les premières voyeS ne communiquant point à la maffe du fang de mauvais focs , les efprits qui y auront fâé teçeaus par les boiflons gf des Cdtifes de U Fièvre. 187 acides , digéreront aifémenc les humeurs crues &£ indi- geftesqui eftoientlacaufe de la Fièvre. Mais Ci la tranfpi- exceffiver ration eft trop forte , s’il y a des dilïipations d’efprits, ce qui fe manifefte par lafoiblcf- fe du pouls , par l etat languif- fant du malade quelquefois c»™**. , 1 • 1 ô re des pat des taches livides o£ pour- terres prées qui paroiffent fur la peau , c eft là le caraétere des Fièvres malignes : alors les boiffons acides & rafraîehif- fantes font tres-dangereufess, Sz les potions cordiales & fpi- ritueufes font de neceffits ab- foluë. Les eaux de Scorfonaire,, de Reine des Prés , de Mil- le-pertuis, de Scordium, de* Meliffe fonttres-bonnes î on «n fait des potions avec les Sirops d’giliets » de grenade» Que le mélange des ef- prits aci- des avec les Tels volatiles eft utile dans les Fièvres malignes 2.83 "Delà Nature, àcc. Les confections d’Hia- cinthe & d'Alitermes , l’eau Theriacale , l’Eau - de - vie , l’eau de Canelle, avec les Tels volatiles de Viperecu de cor- ne^de Cerf mêlez à la quan- tité de fept ou huit grains, dans quatre ou cinq onces d’eau de Scorfonaire, & fept ou huit gouttes d’efprit de Souîfre ou de Vitriol , font un très* bon effet dans les Fiè- vres malignes , fi on rcïtere la potion deux ou trois fois le jour. Le mélange de ces efprirs avec les Sels Volatiles paroiftra peut-eftre fe contre- dire , parce qu’ils font oppo- fez , ic excitent une fermen- tation j mais il eft fort utile dans cette occafion , parce que les efprits Acides don- nent aux Sels Volatiles une qualité de Sels efîenciels , par laquelle | ér des Cdufes de U "Fièvre, igj» j laquelle ils deviennent plus doux', 8c portent moins à la | tefte ; de tous les Sels Vola- tiles , celuy de Tel Armoniac me paroill le meilleur. On fait auffi des potions avec les eaux Cordiales , comme ide Scorfonaire ou de Melilfe; j& avec les eaux fpiritueufes, comme l’eau Theriacale ou de Canelle 5 & le Sirop dceil- |Iets: Ces potions données fré- quemment 8c à cueillerées , font un très-bon effet dans les fièvres malignes. On y ajou- te fouvent , 8c fort à propos, la teinture d’Opium. Voicy une potion qui m’a paru fort utile. Je donne qua- tre ou cinq grains de Tartre Ëmetique fur huit onces d’eau de Scorfonaire. J’en fais pren- dre des cueillerées d’heure ïO fccure : ce rejmede punge B b Potîofli cordiale. Utile dis les Fiè- vres tpo De U Nature , doucement les matières im- pures qui entretiennent les Fièvres malignes, &: détruit par là les fermentations vi- cieufcs ; Il eft fort convenable aux cnfans qui ont des versj on leur fait encore boire de l’eau de Mercure. Voicy une boiffon que j’ay trouvée très- bon ne dans ces occafions. fo«ies On fait une decoâion de ra- *ui ont dure de corne de Cerf qu’on ht rets. m£le avec un tiers ou un quart de vin blanc quand on veut donner à boire à l’enfant , on trempe un fétu dans de l’hui- le diftilce de petites Oranges vertes , & on en met deux ou trois gouttes. Ce Cata- plafme eft encore excellent contre les vers. e*tâpli- Prenez un gros oignon rouge aaeuûîé ou bJanc creufez-le & met- contre - j» to tw« tcz dans U creux un gros d a- & des cAufes de U Fievre. ipt nis , un gros de graine de Ta- najfie qu’on appelle dans les Difpenftires femen contra, ; Après y avoir ajouté vingt- quatre grains de bon fafran en poudre , recouvrez le creux de l’oignon avec la piece que vous avez ôtée, & l’envelop- pez de papier ou d’étouppes pour le faire cuire dans les cendres chaudes , & quand il fera cuit vous le tirerez ; ôtez les grofles peaux , & pilez le refte dans un mortier : quand il fera bien pilé, mettez -le dans une petite terrine fur un feu modéré , 5c y mêlez de- mi-once de beurre frais , un gros 5c demi de bonne Thé- riaque , 5c autant de There- bentine de Venifc : Du tout bien mêlé enfèmble pendant un peu de tems fur un petit feu , vous en ferez un Cata- plafme que vous appliquerez fur le nombril de la largeur de la pomme de la main , & le renouvellerez tous les jou:$. B b ij Çmc les iemedes £p iri- tueux ne font point «dange- reux das les Fiè- vres nu- |jf nés. Ve la Nature , La Thériaque , le Diaf- cordium , les poudres de Vi- pères de de la Comceflfe de Kent , font encore de très- bons remedes dans les Fiè- vres malignes. Les vins de Bourgogne , d’F/pagne , de Canaries ,Sec. font aufli de très- bon ufage j & il ne faut pas dire avec le peuple j ni comme les Mé- decins vulgaires , que ces re- medes font chauds , qu’ils donnent trop de mouvement aux humeurs , de caufent des tranfports au cerveau , puis- que , comme nous lavons dit ailleurs , répuifement des ef- prits de les forces dilïîpées ne fçauroient eftre reparez que par des chofes fpiritueufes ; de l’experience m’a appris que les remedes fpiritueux , au lieu d’augmenter le nj9uve- ér des caitfes de la Fièvre. 195 ment des humeurs & les fer- mentations , les calment, s’ils font difpenfez Sc adminiftrczj de forte qu’ils deviennent fuperieurs &C dominans dans la malTe du fang j nous fça- vons que loifqu’un Acide un Alxali fermentent enferxv- ble, h on ajoute de l’ Alxali , la fermentation ceffera bien- toft, parce que l’Acide fera abforbé par l’Alxali ; la mê- me chofe arrivera fi on au- gmente l’Acide , mais il fe fera une coagulation dange- reufe : d’oh il eft évident que les Fièvres ne fc guerifTenc que lorfque la chaleur natu- relle ou les efprits ont digé- ré , ou diffout les matières crues &: indigeftes. Dans l’hypothrfe commu- ne l’on aura peine à croire qu’un homme échauffé qui B b iij Exem- ples pouf confir- mer les feons ef- fets des’ îcmedeSj fpiti- ^laeu x. U Nature , boita la glace, puifle tomber dans une pleurefie ou dans une Fievre ardente , & l’on fe perfuadera aifément que fi cet homme boit de F Eau- de-vie , il fe brûlera les en- trailles & s’attirera une Fiè- vre chaude. Cependant tout le contraire arrive : j’ay veu un ^ Officier d’Armée qui après de longues marches , fe trouvant dans un épuifement extrême, & mourant de foif, arriva fur le bord d’un ruif- feau bourbeux , rempli de ca- davres j l’eau de ce ruiffeau luy ayant fait horreur, il de- manda de l’Eau- de -vie , & en beut une chopine d’un feul trait , après quoy il s’en- dormit , & s’éveilla auffi frais & auffi vigoureux que s’il s’étoit repofé toute fa vie. Mr. de Monginot m’a af- & des CAitfes de U Fièvre. 19$ furé qu’il avoit veu un hom- me ayant la gangrené fi fore à la jambe , que fuivanç l’avis des Médecins & de# Chirurgiens on dévoie luy couper le lendemain. Et pour le difpofer à fouffrir cette operation , & afin de calmer les humeurs ,onluy avoit or- donné un Julep ou une ému!* fion qu’il devoir prendre la nuit; mais la garde s’étant en- dormie, èc enfuite éveillée en furfaut fe méprit , &C donna au malade une phiole pleine d’Efprit de vin , au lieu de fonémulfion: il eft vray qu il fentit beaucoup de chaleur pendant la nuit : mais lors qu’on vint pour luy couper la jambe , les chairs gangre- nées fe trouvèrent feparées des chairs vives, & enfin le malade guérit. B b iiij *96 De la Nature , > Nos Livres font pleins d biliaires qui nous appren- nenc que piuüeurs malades de Fièvres malignes & de pelle , ont elle guéris par des baillons chaudes &c Fpiritueu- fss. li faut donc convenir que les remedes fpiritueux & vo- latiles font très - neceffaire* dans les Fièvres malignes & dans les épuifemens, & qu’ij ne faut pas cftre timide à s’en f«rvir. Souvent les meilleu- res remedes font infru&ueux & inutiles , parce que l’on eù. trop refer vé far leur ufage. Il y a encore des Fièvres malignes qui viennent, du dé- faut de tranfpiracion , com- me celles qui accompagnent fc'àch Rougeole (Sc la petite Vero» v croie j Ie-Qüciqucs Auteurs croycnc #£c, que ces Fièvres font caufées par les impuretez ou du f«ng ef des cm fi s de la Fièvre. z$j \ m enfer u al , ou delà nourritu- re que l’enfant reçoit dans le ventre de fa raere ; ce fénti- mentne paroîtra peut- être pas mal fondé fi on fait réflexion l que la plupart des femmes greffes ont prefque toujours | l’appetit déréglé , qu elles fe j amwriffent mal, &: que d’ail- leurs elles n’ont pas larefpira- tion fort libre, c’eft-à-dire que l’air & la matière fubtile font trop embarraffez , &: n’ont pas le mouvement neceffairc pour bien raréfier tous les fucs nourriciers qu’elles fournif- ! fent a leurs enfans : Ainfi ccs enfans font nourris te formez ! de fucs groffiers te vifqueux qui ne laiffent pas un com- merce libre a la chaleur na- turelle , te à la matière fub- tile. A quoy il faut ajouter que les enfans vivent de lai- 198 De U N Atari , tage qui épaifîit le fang , & le rend tres-fufceptible de coa- «mlatinn, — «le boüillie , qui boivçnc un l manière oppofée ; &: je fuis perfuadé que fi on rafraîchie trop les enfans en Efté , on les prive du bénéfice de la faifon , en interceptant les humeurs fupcrfluës qui crou- pirent dans leurs veines , & les parens ontfouventle cha- grin de les voir mourir de la petite Verole en Hyver. i°* Que les enfans qui ont beaucoup de gale font moins que ceux qui vivent d’une & de s eau Je s de U Fièvre. 199 fujets à la petite Verole, St qu’il y a fouvent du péril \ guérir la gale aux enfans. 30. Que les femmes grof- fes qui font vigoureufes , qui fe nourriflenc d’alimens chauds St fucculens , St qui accouchent en Efté , ont des enfans moins incommodez de la petite Verole. 4°. Que ceux qui font d’un tempérament chaud, qui font beaucoup d exerci- ce , St qui ufent d’alimens SC de remedes chauds , font peu fujets à la petite Vé- role. Je croy que Ton fera con- vaincu que ces obfervations font juftes , fi l’on fait ré- flexion que la petite Verole eft rare St peu dangereufe dans les climats chauds 1 que les enfans courent les rues foo Bêla Nature, en Efté avee cette maladie Ôc qu en Hy ver elle eft fou- vent mortelle } qu’elle cfl très -commune & tres-fu- nefle dans les pais froids , & beaucoup plus en Angleter- re qu’en France. Cela fuppofé , il.y a bien de 1 apparence que la tranf. piration eft le meilleur re- *««n mede à ces maladies } dans & CetCf. \cuèon faitd« potions cordiales avec des eaux fpi- ritueufes données fouvent & à cueillerces , comme nous avons dit cy-dcflusj Et il- ne raut pas s’imaginer qu’il « ait dey une in dication con- traire a celle des Fièvres ma- lignes qui font eaufees par I excès de tranfpiratipn , pui£ que dans celles-là à les cf- prits font diflipez , il fan t les reparenau lieu que dans celles- & des caufes de U Plèvre. 30 1 cy eftant enveloppez dans des jmatieres craffes , &c liez par dç^ acides dominans , il faut développer les cfprits en dé-» truifanc les acides : ce qui ne ifc peut faire qu’avec des re- inedes fpiricueux. La faignée ieft un excellent remede con- tre'la petite Vero’elorfque les |puftules ne fortent pas faci- mentj qu’il y a beaucoup de Fièvre avec difficulté de ref- pirer , mais elle eft dange- reufe è£ fouvent mortelle apres l’éruption. Les pou- dres de Vipere , & de la ComtefTe de Kent font en- core d’un bon ufage. ! Les Anglois donnent fou- vent de l’Opium dans cette maladie jufqu a trois ou qua- fois par jour, 6 c avecfuccés} j parce que ce remede donne I du reposé facilite l’çr uptioni Êrt qiléf cas lafai- gnée c®- vientà 1$ petite Vérole* Offa# ufîté î’ chez leë Angloig dans ccs Ci fan ne $uin* bonne dans la .petite fefole. De U Nature , Cette méthode pourroit fur. prendre ceux qui croyent que l’Opium fufpénd le mou- vcment des hümeurs , mais on ne doute plus qu’il ne foie fudorifîque. Dans cette pen- fee je croy que la Tifanne de Quinquina feroit xres-utile } j avoue que je , ne l’ay pas expérimenté , mais comme oc remede mortifie ies acides & raréfié le fang , je ne fçau- rois m’empêcher , dans la pré- vention où je fuis pour le Jgjiinquina , de penfer qu’il feroic très- utile en cette oc- cafion , fi l'on en faifoitune Tifanne avec l’eau de Scor- fonairc, la raclure de corne de Cerf, & le faflafras. ^ ^tlut rcmarquer que les Fievres malignes font pref- que toujours accompagnées 4c vomiûemens ou de jaau- & des cdufes de la Fièvre, joj fées, SC qu’alors on ne doit pas eftrc timide à faire vomit ou à purger. En cela je fuis tres-oppoféà M1. Deflc , qui donne pour réglé infaillible, de faire toujours précéder les fudorifiques aux purgatifs dans les maladies aiguës ; & il me permettra de luy dire contre l’infaillibilité de fa re- in«* gle, que } y trouve deux in- contre U conveniens affez remarqua- S'/'X' blés : Le premier eft , que Defl«» lorfquc l’on donne des reme- des fudorifiques , s’il y a dans l’cftemac ic dans les premiè- res voyes des mauvais fucs , les fudorifiques relieront dans l’eftomac , y cauferont des naufées ou quelques vomifi* femens imparfaits qui fati- gueront le malade : Ce fait eft confirmé par Pexperiencc. L’autre inconvénient eft que 504 3e U Nature , iï les fudorifiques paffent,ils feront affoibliS & altérez pat les fucs impurs qu’ils rencon- treront , & ils en introduis ront une partie dans la maffç du fang ; ce qui y caufera de nouveaux troubles. Il éft dope préalable de netoyer les premières voyes , afin que les mdoridques y puiilent paffer fans rien per» are de leur vertu , & qu’ella foit portée toute pure dans la ma (Te du fang : Cette pratique eft fondée , à l’égard des purgatifs , fur l’autorité d’Hippocrate , qui nous ap- prend dans l’Aphor, 10. liv, 4. qu’il faut purger dés le pre- mier jour dans les maladies iguës j qu’il y a du péril différer. Je diray en paffant que la re- $uuë «Uns laquelle on a efté jufqu’icy & des c tuf es de U Fièvre. 30 y jufqu'icy , a introduit dans la Médecine les Avanturiers, les Charlatans & les Momes;pen- dant que les Médecins tempo rifent & délibèrent fur des ré- glés incertaines , un Ayantu- rier donne l’Emetique, & le malade guérit , & cela donne à i’Avanturier un titre de Mé- decin qui le met au deflus d« toutes les Facultez, Lapleurefie eft une mala- die aiguë toujours accompa- gnée d’inflammation , ou de difpofition inflammatoire de poitrine •, ce font des fympto- mes qui paroiffent incompa- tibles avec les purgatifs & avec les vomitifs ; cependant il y a des conjonctures où ils fontde neeeflité abfoluë dans cette maladie , & ceux qui donnent d’abord des fudori- fiques le font tres-fouve^ï Ç € Kcma* qtJe fiâ» la plcufc 30 (î De la Nature, fans utilité ; Sz l’experience leur fait voir que çesuemedes fontabforbez & éteints par les matières qui fe trouvent dans i’eftomac. C'eft à mon fens une bonne pratique , ( Si j’eu ay l’experiencc ) \de faigner promtement Sz amplement dans la pleurcfie , de faire vo- mir ou de purger inceflam- ment , Sz de donner enfuite pour toute boiffon notre pré- paration de Quinquina , avec le Saffafras Sz les fleurs de Co- 3uerico , & quelques boles e fels Volatiles SZ d’Opium. La boiffon doit eftrc prife chaudement avec peu de bouillons par intervales. Il y a encore une obferva- tion à faire dans la Pratique pour juftifier Gontre la réglé de M*. Deffe , qu’il ell fou- vent dangereux de donner & ds eau fis ds la Fièvre. 507 des remedes fudorifiques fans avoir fait précéder les purga- tifs ; G’cft que fi on donne de l’Opium en Opiate ou en teinture , avec les efprits ou fels volatiles , qui fans con- tredit font fudorifiques , bc qu’il y ait dans l’eftomac bc dans les premières voyes une bile impure ou d’autres mau- vais fucs , on caufe prefque toujours des délires des tranfports au cerveau. A peu prés comme fi l’on donnoit deux ou trois verres de vin pur à une perfonne à demi- yvre , ce qui acheveroit de l’enyvrer. Or je pofe en fait, que fi cette perfonne avoic Teftomac bien net , deux ou trois verres de vin ne feroient pas capables de luy troubler le cerveau jufqu’à le meure en dehre. Ce ij ’Cbfcr- vation fur l’ufa* ge des fudori- fîques contre Mr. De£ fea §oS De U Nature , 3’ay doncraifon de m’éton- tïcrde ce que Mr. Deflcqui a tant vcu de malades , & fur tout dans les Hôpitaux des places de Guerre , n’ait pas re- marqué que les fudorifîques fie dévoient pas toujours pre- ceceder les purgatifs dans les maladies aigues. 3’avouë que j’avois eu -du plaifir de voir dans les Ouvrages de cet Au- teur quelque conformité avec ïîoftce bypothefe , & même avec nos exprelïions j mais comme il s’écarte de nos prin- cipes, il me pardonnerai] je ne m'accommode pas de fes maximes , & fi je 'prends la liberté de donner icy quel- ques avis generaux pour la guerifon des malades des Ar- mées ô£ des Hôpitaux. Premièrement je regarde tous les ^Hôpitaux en general, gf des caufes de la Fièvre. 309 à l’ég.ard des malades , com- me des Temples confacrez à la pelle ou à la mort •, &: je conçois que rien n’efl plus préjudiciable à l’état que de ramaffer dans un feul lieu tout ce qu’il y a de puant , de faîe , d’infirme & de corrom- pu dans une Ville &: dans une Armée. D’ailleurs on ne fçauroit difeonvenir qu’il ne- foi t tres-dangereux à un ma- lade d’eftre parmi des mala- des ; & fi la fupputation d’un? curieux Angloisquia remar- qué qu’il meurt à proportion tous les ans trois mille mala- des dans l’Hôtel - Dieu de ! Paris , plus que dans l’Hô- pital de la Charité , eft jufte a n’y a-t’il pas lieu de croire que ccs 3000. malades ne me»- ! rent qu’à caufe du mauvais airs & de l’incommodité qu’ils Ce ii) Cbfè'r ration fut les Hôpi- taux., 3io "De la Nature , fouffrent à l’Hôtel-Dieu , & que pour fauver la vie à ce; malheureux , il faudroit met- tre cette Mïffon à l’inftar de l'Hôpital de la Charité-, la chofe n’eft peut-être pas fi dif. ficile à-exècuter qu’on pour, roit s’imaginer ; &c je fuis per- fuadtLcpfelle n’augmenceroit pas la dépenfe de la Maifon , Fans parler de ce qu’on doit faire pour fauver la vie à 3000 perfonnes dont la perte re- garde l’Etat , &C va à prés de trois millions , à les évaluer feulement fur le pied qu'on évalue les Efclavcs d’Alger. J’ay dit que cette reforme n’augmenteroit pas la dépen- fe de la Maifon , & je crois même qu’elle en feroit dimi- nuée confîdcrabletncnt j il efl vray qu’il feroit neceffaire d’augmenter le nombre des & des caufes de la Fièvre, 511 Médecins & des Chirurgiens, mais la dépenfe qu’il faudroic faire pour cela feroit bien compenfée par la prompte guerifon des malades : car il y en a peu qui negueriflent en huit jours s’ils font bien fecourus , au lieu que ceux qui meurent, languiflent quel- quefois des années entières , ce qui produit une dépenfe infinie. A l’égard des malades des Armées , j’ay remarqué qu’on les envoyé prcfque tous à l’Hôpital d’où il n’cn revient gueres ; car il eft certain que les petites maladies y devien- nent grandes , tanta caufe du mauvais air, que delà mau- vaife adminiftration des re- mèdes & des alimens. Il y a des Chirurgiens dans les Re* gimens qui encore qu ils Abus eÔS cernant 1 s mala» dies d’ A r* sac *5* Catfes «àes ma- ladies •d’Ar- mit. ■ la Mature > foienc payez par les Officiers , n’en ont pas plus de foin des Cavaliers & des Soldats -, ils *CSa f°nc conduire dans les Hôpitaux des Villes prochai- nes pour la moindre indifpo- hdon. Il faut encore obfer- verque les Chirurgiens , quoy qi^e tres/habiles à paqccr des playes-& a Faire des opera- tions , ne font pas fort intel- lïgens dans la connoilfance des maladies internes t ce- pendant elles font fort fre- quentes dans les Armées , par les fatigues continuelles que fouffrent les Troupes , & par la mauvaife nourriture dont elles ufent ; elles boivent au premier ruilTeau , à la premie- rs fontaine , au premier puits qu’elles rencontrent , & mam gent tous les fruits qu’elles ïrouycîjt de quelque qualité & des câufes de la Fièvre. 313 qu’ils foient , c’ell là la four- ee de tous leurs maux : ainfit le vray moyen de les guérir, eft de leur netoyer l’eltomac Ü de le fortifier. J’ofe affurer que dans la derniere Cam- pagne d’Allemagne , & Mr. l’Intendant le certifiera , j’a- vois l’honneur de loger chez luy , j’en ay empêché un grand nombre d’aller à l’Hô- pital , & même de la Maifon du Roy ; je les ay tous guéris en tres-peu de tems dans leurs tentes : Ils y font beaucoup mieux que dans les Hôpitaux, & les décampemens ne font pas fi incommodes qu’on pen- fe ? une Armée ne fait gueres plus de deux ou trois lieues , & on guérit un malade en chemin faifant avec du £)uin- \quina , du Vin , de l’Earnde- vie,de la Theriaque,&c.On Iç Dd 314 Z> jiy facrez à la perte ou à la more i 1 on y faigne les malades, &; on leur donne des Tifannes rafraîchiflances comme à de bons Bourgeois , fans faire ré- flexion que prefque toutes leurs maladies viennent de fatigues , d’épuifement ou de mauvaife nourriture , 8c que le repos 8C les bons alimens leur font plus neceflaires que les remedes rafraîchiflans. t Cette digreflîon m’a un peu écarté de mon chemin , je prie M*. Defle qui en a eft© loccafion , d’eftre perfuadé qu il n entre point d’elprit de Critique dans la liberté que j’ay prife de l’apoftropher ; j’ofe même elperer que s’il trouve peu de folidité dans mes raifons , 8c qu’il n’y ait pas alfez de certitude dans mes expériences , il me fera D d ij 'Abrégé àc ma Métho- de. $î6 De la Nature, l’honneur de m’en avertir. Voilà fuccin&ement ma méthode de guérir les Fiè- vres , elle eft fondée fur deux indications generales qui fe rapportent à la purgation 8£ à la tranfpiration. Par la purgation la matier® delà Fièvre eft évacuée. j'ay établi pour maxime certaine de purger dés le commencement des Fièvres autant qu’il eft poffible ; cettç maxime fe doit pratiquer dans toutes les Fièvres , mais prin- cipalement dans les continués & en Efté , parce qu’alors les humeurs eftant en plus grand mouvement , elles font por- tées avec rapidité dans les vei- nes où elles gâtent le fang : d’ailleurs les efprits font dilfi- pez par la tranfpiration excef- hve, c’eft pourquoy il eft ne» & des caufes de la Fièvre. 317 ceflàire de netoyerles premiè- res voyes j afin de pouvoir mettre en ufage les acides §£ les boiflons rafraîchiflantes pour calmer le mouvement trop impétueux des efprits. Car enfin fi des humeurs qui croupiflent dans les en- trailles font la matière qui compofe toutes les Scènes tragiques d’une maladie lon- gue , dangereufe & fou vent mortelle , peut-on difeonve- nir que ce ne foit une précau- tion heureufe èc neceflaire d’évacuer promtement ces humeurs par des purgatifs bien concertez i J’ofc aflurer que cette pratique m’a tou- jours paru feurc & facile. Il y a moins de péril à dif- férer la purgation dans les Fièvres intermittentes. A l’égard de la tranfpira^ D d iij 3*8 De la Nature , cion,j’ay propofé deux moyens pour la procurer àfçavoir, la faignée & les remedes dia- phoniques. Par la faignée la circulation du fang eft aidëe , le redore de 1 air ed plus libre : de forte que la iipatiere fubtile & les efprits aViflànt fur les hu- |neurs , /les digèrent , les ra- re^enr & font tranfpirer le* fuperfluitez. Les remedes diaphoreti- ques fourniflent à la mafle du fang des parties fpiritueufes & fulfureufes , qui e fiant affo- lées à la chaleur naturelle ou aux efprits, agiffent de con- eerr pour cuire , digerer 8c dif- foudre les matières indigeftes. Les diaphoniques font neceffaires , lorfque par la fai- gnée & par la purgation les Fievres ne font point guéries , & des caufes de la Fièvre. 519 & qu’il ns s’eft pas fait de transpiration fans laquelle il n’y a point de guerifon par- faite. Les Remedes diaphoni- ques confirment noftre divi- fion des Fièvres , Sc démon- trent qu’il y en a qui dépen- dent de la difpofition peufpi- ritueufe du fang : car com- ment deviner d’où vient une Fièvre quarte à un homme qui a efté beaucoup purgé , à qui on a donné des vomitifs , & qui d’ailleurs mange Sc. di- géré bien , Sc qui a les entrail- les en bon état, fi onnefup- pofe avec nous, que le fang de cet homme eft dan$ une difpofition acide Sc peu fpiri- tueufe , puifque les remedes diaphoniques qui mortifient SC chaflent les acides, SC qui ré- tabliflent la chaleur SC les efii D d iiij les àty* p ho r cli- ques font fcbri% £e«« }io f)e la îtiatuYe , pries dans la raalTe du fang, iom fébrifuges ; & qu’enfin ceux qui s’en fervent, avoüent qmJs en deviennent plus forts & plus vigoureux. Et comme Ie JS^inquina eft le fébrifu- ge dont je me fers principale- ment , il faut àpreftnt parler ~j remede, & des-expe- •es que j’en ay faites , afin le difculper de tous les maux dont on l’accufe , & de déiabufer le public , s’il eft poffible } de cette erreur grof- fere, qui eft encore reçûë de quelques Médecins , que le J^jiinquinâ fixe les humeurs qui eau fient les Fièvres, Mr. de Monginot m’én a ouvert le chemin dans fion *l&n' Traité de U guerifon des Fié- rti' V1es Par le Quinquina : car 4es. cet Auteur m’ayant fait voit, que ce remede guerifloit les & des caufes delà fièvre. 32.1 Fièvres en mortifiant les aci- des , j’en ay tiré cette conclu- sion , que les acides dominans dans le fan g ou dans le chy- le, dévoient eftre neceflaire- ment la caufe des Fièvres ; bc pour eftre pleinement con- vain eu que le Jgttitiquina mor- tifie bc détruit les acides, bien loin de les fixer , j’en ay fait de nouvelles expériences fur du fang , & fur des liqueurs analogues au chyle : pour ce- la i’ay pris deux phioles de verre que j ay echautrees me- u< >«- diocrement, j’ay receu dans dw' chacune de ces phioles envi- ron quatre ou cinq onces de fang de cochon fortant des veines ; dans l’une j’avois mis deux cueillerées de vinaigre, bc dans l’autre j’avois mis en- viron autant de vin de £Hùn- Jè>uina tel qu’on le donne aux Bxpis riences^ qui jufti- hent qu® le Quin- 32-2- t>e la Nature , febricitans j j’ay plongé à mèiî l’inftant ces deux phioles dans ftnSc,Is j, 11 Pot d’eau chaude , afin d’avoir une chaleur propor- tionnée à celle du fang; j’ay remarqué peu detems après, que le fang de la phiole dans laquelle j’ay ois mis le vinai- gre^ eftoic entièrement coa- gulé d’un rouge fort brun ti- rant fur le noir , fc que le fang de la phiole où j’avois mis le Quinquina eftoit flui- de Sc d’un beau rouge , ap- prochant de la couleur du fang des artères. J’ay réitéré cette expérience plufieurs fois fur le fang d’autres animaux, & même fur du fang humain , en y mêlant l’infufion du Quinquina, avec les mêmes précautions , & j’ay toujours remarqué les mêmes effets. J’ay encore eu la curioûté & des Câufîs de la Fièvre. 313 de faire ces expériences lur Avee I(J du lait, voici comment : J’ay lait* pris du lait fortant du pis de la Vache , j’en ay mis dans trois écuelles ; dans la premie. rej’ay délayé delapreffure , j’en ay délayé auffi dans la fé- condé écuelle , mais j’y ay ajouté du vin de Quinquina 5 & dans la troifiéme j’ay mis du vin de JjhtinquinA tout feul. J’ay à l’inftant mis ces trois écuelles dans un four médiocrement chaud : peu de tems après j’ay trouvé dans la première écuelle un fro- mage blanc& mol, avec quan- tité de petit-lait ; dans la fé- condé, j’ay remarqué que la feparation des parties du lait fe faifoit plûtoft que dans la première', mais qu’il y avoit peu de fromage qui eftoic plus fec U plus ferme , & da» Le £)uîn- tjuina, empêche les coa- §»latiôs. 324 De U attire ] vantagc de petit-lait; & dans la troifiéme, je n’ay appcrçü aucune apparence de coagu- lation. Je ne me fuis pas contenté de voir par ces expériences que le Quinquina exnpêchoit la coagulation, j’ay voulu ef- fayer s’il pourroit diffoudre celle qui feroic déjà faite; Pour cet effet j’ay mis dans la pre- ïiîierc ecuclîe du vin de quitta t le fromage en a efté diffous en partie , & eft deve- nu comme celuy de la deu- xieme écueile : cette expé- rience m’a fait naître le def- fein d examiner l’effet que le Quinquina pourroit faire fur le fang coagulé j pour cela j’ay mis du vin de Quinquina dans la phioje où eftoit le fang coagulé avec le vinaigre, le fâg n en a reçu aucune alteration , tfr des caufcs de la Fièvre. 32 y &C j’ay retiré le vin de Quin- quina avec le goût te la cou- leur qu’il avoic auparavant, ï’avois encore reccu du fang dans une phiole, lequel je lait fay coaguler à l’air fans aucun mélange;) ’aj o ûtay tout de mê- me à ccluy-cy du vin àcQuin- quitta , il y perdit quelque chofc de fon goût , & parut plus broüillé que celuy que j’avois mis fur le fang coagu- lé par le vinaigre. Je tire de-là cette confc- qucnce > que le Quinquina qui tient le fang te le lait dans un état de fluidité , doit produire le même effet dans nos corps te fur nos humeurs 5 & que fur ce principe il eft ai- décrui- fc de conclure qu’en guerif- Nanties Fièvres , il ne le fait que parce qu’il raréfié le fang & le rend plus fluide , en dé- Delà Nature, truifanc les coagulations qu« les acides fuperflus y avoienc produites, & que puifqu’il diflout les coagulations , il ne faut pas douter qu’il n’ait la vertu de corriger èc de détrui- re les levains acides en quel- qu’endroit qu’il les trouve. De-là on peut conclure, pour le dire icy en paffant, que le Quinquina n’eft pas feulement un remede excel- lent contre les Fièvres, mais de plus qu’il peut eftre tres- utile dans les indifpoiitions qui procèdent -de l’abondan- ce des humeurs ; par exemple dans cette maladie qu’on ap- pelle Faim-canine , dans la- quelle les fucs acides font Ci abondans, qu’ils picotent& ir- ritent mceflamment les mem- branes de l'ellomac , qu’ils coagulent, le chyle , & em- & des cattjes de UFievre. 317 pêchent la digeftion & la dis- tribution des alimens , d’où s’enfuivent les vomiffemens, |a maigreur de tout le corps , & les autres accidens de cet- te maladie ; 11 eft indubitable que le Quinquina en détrui- £td«i Tant tous ces mauvais Sucs , !es au" en préviendra tous les effets k*'f« dangereux. Je pourrois en par les a- dire autant de plufieurs au- eidss‘ très indifpofitions qui dépen- dent de l’acidité des humeurs, mais je fortirois de mon fu- jet. Je ne fçaurois cependant m’empêcher d’ajouter enco- re icy que le Quinquina eft un très - bon remede contre les Rhumatifmes , & contre les Gouttes ; Ces maladies £>«<>»?<& font caufées par des humeurs Tonne froides & condenfées qui ne circulent pas aifément » de jg»* 32. S IDe la Nature , lotte que lors qu’elles paflent dans des vaifleaux capillai- res , & dans les parties éloi- gnées du centre de la cha- leur , elles s’y arrcftcnt , y font des fluxions, caufentdcs inflammations & des renflons douloureufes. Ces indifpofi- dons arrivent principalement à ceux qui dilîipent beaucoup d’efprits , qui ont ufé de boif- fons acides & propres à con- denfcr les humeurs, & dans les changemens de faifon , prin- cipalement lors que l’air de- vient froid, que la tranfpi ra- tion eft interceptée , & qu« le mouvement du fang fe ra- lentit ; c’eft pour cela que la boiflfon du GUnnquina telle que je l’ay propofée cy - de- vant avec le Laudanum liqui- de , efl: tres-udle dans ces oc* calions , parce qu’elle facili- ef des caufes de la Fièvre. 31? te la tranfpiration , qu’elle | adoucit l’acrimonie des hu- meurs &£. les rend plus fluides & coulantes : Dans cette me- me veuë on employé tres-à propos les fudorifiques , je me fuis fervi avec fuccçs de | fomentations d’hyebîes , de fauge & de perflearia macu- ; lata , ou poivrette. Cette plante eft très - bonne , elle abonde en AIk^U : les fo- mentations produifent des fueurs favorables , après quoy on frotte les parties avec i'on* ! guent Martiatum , auquel on ! ajoute l’Efprit de vin ôc la li- queur de Laudanum, Pour revenir à mes expé- riences , il y a encore une ré- flexion à faire qui me paroift de trop grande utilité pour la | paflfer fous filence, J’ay remar- qué que bien que le vin dg 33° Dê la Nature , Quinquina, ait empêché îa coagulation du fang & du lait, èz qu’il ait diflbut une i «%'». bonne partie du lait recem- Cf ment tourné en fromage ; il founïcs na point fait d’impreffion fur *t»guu-, la coagulation du fang faite ***** par le vinaigre , & qu’il n’en a guere fait non plus fur le fang coagulé à l’air. Ce qui fait voir quel’a&ion de ce re- mede n’eft pas toujours d’é- gale force , & qu’elle dépend fouvent de la difpofition du fu jet : D’où je conclus que lî le Quinquina n’a pas la ver- tu de détruire les acides qui caufent les fortes obftruc- lions, Sz de guérir par exem- ple une hydropifie accompa- gnée de fehirres inveterez , 4 de ratte ou d’autres parties : on ne doit pas s’en prendre à ce icxaede , ni dire qu’il en ef des caufes de la lièvre. 331 foit la cauife ; au contraire on peut a (Turcr que s’il ne gue- 11 [Ui rit pas des maux incurables prevlcn'* il pourra du moins les préve- nir , & les guérir dans leurs commencemens lors qu’on s’en fervira avec méthode , &C qu’on en donnera une quan- tité fuffifante pour corriger les mauvai fes qualitez du chyle &: du fang. Ce que je viens de dire de l’adion du Quinquina , peut eftre encore confirmé par l’experience : fi on mêle du Quinquina dans le vinaigre , il affaiblirai la vérité fon ai- greur , mais il ne fçauroit la détruire entièrement ; que fi on le mêle dans le yin il le confervera très - long - tems fans s’aigrir. ]’en ay veu qui ayoit ellé plus de fix mois dans une bouteille fans ac» Ec jj 332- De la Nature , quérir la moindre aigreur. De ces mêmes expériences on peut enfin conclure que bien que le 'Quinquina foie un rcmede excellent contre toutes les Fièvres , il eft pour- Slî tant P!us Spécifique pour les pour ns intermittentes que pour les mincies continues. La raifon en eft, les*" con- q'^dans la pfufpart des Fié- siaues. yres connnuësj les acides font trop dilfous & trop divifez, & que les humeurs font en fi grand mouvement qu’on efi: oblige quelquefois de quitter l’uiage des rcmedes qui raré- fient 8c difiblvent la mafle du iang , comme fait le Quin- quina } pour avoir recours à ceux qui la condenfent & l’é- paififient comme font les aci- des; au lieu que dans les Fiè- vres intermittentes il y a toû- i°ar$ de? levains aigre 5 qui & des caufes de U Fièvre. 333 condenfent le chyle & le fang, & font obftacle à leur mou- vement ; & c’eft pour cela que le Quinquina, eft un remede tres-alfuré pour ces fortes de Fièvres, Remarquez pourtant que le ^mnqmnA ne guérit pas fi Re'flè; promtemeht les Fièvres dans *ionsfUÏ 1 r -r , 1 ufaSe toutes les laitons , & que les du%n«; effets de ce remede font beau- r',M' coup moins heureux en Hy- ver qu’en Efté. En voici la railon 5 c’eft que les acides qni avoient efté diflous & dé- truits par le J^uinquina étant renouveliez par le froid ex- térieur , fervent aifément de levain à une nouvelle fermen- tation , & produifent des re- chutes : au lieu qu’en Efté les mêmes acides ayant efté une fois corrigez par le Quinqtii- m s'exhalent & fe diflîpeat Ee iijr I 354 Be l* Nature , facilement par l’ouverture des pores j c’eft pour cela que les Médecins qui connoiffent parfaitement les vertus du Quinquina , font tres-rigides à faire garder à leurs malades toutes les précautions necef- faires pour faciliter la tranf- piration ; & c’eft dans cet ef- prit qu’ils leur doivent dé- fendre de s’expofer à l’air froid , Ô2 leur faire continuer l’ufage du remede pendant plufieurs jours , 62 plus dans un tems qu’en un autre , afin de rendre le fang alfez fpiri- tueux pour pouvoir refifter aux impreflions de l’air , 62 pour diflîper entièrement les acides. Oblèrvez encore qu’il ne faut rien ajouter au Quinqui - na qui puifle empêcher ou diminuer fou a&ion > le ef des caufes de U Fièvre, jjy lange des acides produiroit Préea&i indubitablement cet effet , rô°„n mé~ puis qu’ils augmenteroient ■ ceux qui dominent dans le fang , & qu’ils affoibliroient la vertu de ce remede : Sur quoy je ne fçaurois m’empê- cher de blâmer la pratique de ceux qui ajoutent au Quin- quina des jus de Citron ou des jus d’Oranges j affiné- ment ils confultent moins en cela la raifon que le goût des malades. Après ces expériences, & ce que je viens de conclure , il femble qu’on ne devroit pas »< ne s- douter des bons effets du iep0I“‘ Quinquina. Cependant il fc trouve encore des gens qui le décrient comme une drogue pernicieufe ; mais parce qu’on ne fçauroit difeonvenir qu’iî ne foit un fébrifuge aflûré. 33^ De U Nature , ils foûtiennent que s’il guérie les Fièvres ce n’eft que parla fixation des humeurs qui les caufent , & que cette gueri- lon eft plus dangereufe que le mal , puifque par ce moyen on enferme le loup dans la bergerie , comme on le dit vulgairement, 11 eft vray que ceux qui ne jugent des chofes que par les apparences, peuvent bien s'imaginer que le Quinquina ne guérit les Fièvres qu’en fixant les humeurs. Mais fans m’arrefter aux termes de fixer & de fixation , qui ne con- viennent proprement qu’aux chofes qui font rendues foli- des & immobiles ; il me fem- ble que les gens de bon fens doivent eftre perfuadez que ces fixations d’humeurs cor- rompues j comme on les fup- &des caufes de la Fièvre. 357 pofe dans ies Fièvres foncab- iolument impofïibles &c con- traires à ia parfaite fanté dont joüiffent ceux qui ont efté guéris par ce remede. D’ail- leur's fi on fait réflexion que te Quinquina agiflant immé- diatement dans i’eftotnac , s’ileftoit capable de produire des fixations , on s'apperce- vroit apparamment de quel- que tenfion , dureté ou pefan- teur à cette partie , & en fui te lorfqtfil fe mèleroit dans le fang il ne manqueront pas de produire des oppreflions , des fuflrocations ,des palpitations, & une infinité de maladies qui font les fuites ordinaires de la fixation , & de la con- denfation des humeurs. Si le Quinquina pouvoit produire tous ces effets , ce jferoit fans’ doute lorfqu’on le Ff Ce qui fe prou- ve par la. raifon èc par l’ex- perience. 33S De la Nature , mêle immédiatement dans le fang , puifqu’il ne manque- roit pas de le coaguler ; ce- pendant j’en ay feringué dans les veines d’un chien qui n’en a refend aucune incommo- dité. On fçait pourtant que fnon fai foi t la même cho- fe avec du vinaigre ou avec quelqu’autre liqueur acide &£ coagulante , le chien mourroit prefque dans un infant , Sc on luy trouveroit du fang coagulé dans les veines &: dans le cœur. 11 faut donc conclure de tout ce que je viens de dire , & conformement à nos expé- riences , que le Quinquina ne coagule ni ne fixe point les humeurs ; qu’au contraire il raréfié & purifie le fang, -& le rétablit dans fon mou- vement libre naturel. & des caiifes de la Fièvre. 339 Je connois un Médecin , homme de merice d'ailleurs , qui eft tellement prévenu, que le Quinquina fixe les humeurs , ^ qu’il me f0û_ tenoit l’année derniere qu’un Officier qui eft fujet à des vapeurs mélancoliques , en ayant eu quelques atteintes qui s etoient manifestées par une maniéré d’afthme qui l’incommodoit principale- ment la nuit , éroit tombé dans cette indifpofîtion , par- ce qu’il avoit pris du Jhtin- ejuina pour fs guérir d’une Fièvre qu’il avoit eue à la fin d'Avril , & que ce reme- de ayant fixé les acides qui caufoient la Fièvre , ils avoient produit une oppref- fion , & une efpece d’afthme à la fin de Juin; & fur ce que je dis que cet afthme n’avoit Ff ij Entête- ment d’un Mé- decin fuç la^fixatio par le Qtùnquii 54° D? là N attire , rien (Je commun avec la Fié- vre du mois d’Avril , il ne rne parodiait pas vrai-fem- blabie que des acides qui avoient efté la caufc dune Fievre parfaitement gué- rie il y a voit prés de deux mois , fulTent fixez refriz dans le corps ; que cette fixation jetteroit dans de^ grands inconveniens j qu il etoit bien plus raifon- nable de croire que le Qui», quina en gueriffimt la Fiè- vre avoir détruit les acides qui en etoient la caufe; que J en a vois donné des raifons aîTez convaincantes dans mon petit Traite ; qu’à l égard de rindifpofi.tion de cet Offi- cier Ton en pouvoir attribuer la caufe a quelque défaut dans le régime de vie , com- me de fouper tard , & au & des eau fa de la Fièvre. 541 froid de la nuit , car nous étions dans l’Alface allez prés des montagnes, où il faifoit une chaleur excefïîve le jour. Ainlî je penfois que les va- peurs de réftomac & du bas ventre appefantilToient le dia- phragme , & que l’air con- denfé par le frais de la nuit ne circulant pas aifémcnc dans les poulmons , la rcfpi- ration ne devoit pas eftre af- fez libre ; mais cette raifon n’eftant pas de fon goût , il perfifta à foûtenir que les acides qui avoient effcé fixez par le Quinquina, étoient la caufe de l’indifpofition dont je viens de parier. Il ajouta que mes raifons n’étoient pas a fie z fortes pour le faire changer de fentiment , &: qu’il étoit autant pofftble de détruire les acides que F f iij il i ii 1 » beux fortes d’acides dans les ïiévres. 342- De la Nature, d’anéantir la création. ] avoue que je fuis bien fâche de voir un iî honnefte homme dans une fi étrange prévention, & puifque les expériences que j’ay faites fur le Quinquina , S£ les raifons que j’ay alléguées ne font pas fu Allantes pour le convainc erej î ajouteray de nouvelles preuves pour eflayer de le défabufer , & tous ceux qui font dans fon erreur. Je confidere dans les Fiè- vres deux fortes d’acides qui f0Pc les différences , & d’où j’appelle les unes chy- leufes & les autres fanguines. Ainfi il y a les acides du chy- le & les acides du fang 5 les acides du chyle font gref- fiers , ils font contenus dans les matières crues & indl- geftes qui excitent dans le $ des CAufes de U Fièvre. 343 fang des fermentations fié- vreufes. Je compare ceux-cy au verjus , ou au fuc des fruits qui ne font pas meurs. Les acides du fang font plus déliez , plus purs èc plus afinez ; ils refultent de la dif- fipation des efprits lorfque la maffe du fang contracte une difpofition acide de la ma- niéré que je l’ay cy - devant expliqué. Je compare ces aci- des aux acides du vinaigre i Or que le uinquina change^ détruife S 1 charte tous ces acides en gueriflant les Fiè- vres , il cft manifefte j car il digéré ô£ raréfié un chyle cru &C épais en purifiant le fang , &: par une efpece de matu- ration il convertit les matiè- res crues &: indigeftes en fang pur èc capable de nourrir les parties. F f iiij 54 4 De la Nature , Un raifin qui n’eft pas méur, que 1 on appelle verjus au commencement du mois 4 > a ^3ns doute perdu ion acidité , & elle eft dé- truite & changée en liqueur douce lorfqu’ü eft devenu raifin meur à la fin du mois de. Septembre , & l’on ne içauroit dire raifonnable- ment que la chaleur en meu- rifiant ce raifin ait fixé les acides du verjus, Ain fi lorf- que le Quinquina guérit une Fievre , il porte dans le fan g dcsr Parties fpiritueufes £ bahamiques , qui en détrui- fiant les coagulations , raré- fient les humeurs indigeftes & les acides greffiers , &c ch aident les plus exaltez par des Tueurs & par une rranf- piration douce } & l’on ne fçauroit difconvenir que les & des caufes de la Fièvre. 34.5 acides ne foient chaffez Sc détruits , puifque les Tueurs Tentent Touvent l’aigre, qu il y a fur la peau des deman- geaifons &c des petites puftu- les qui font des effets fenfi- blés de l’éruption des aci- des.. Mais au fonds les Mé- decins ôc les Chymiftes con- noiffent- ils quelque chofe dans la Nature qui fixe &C coagule , qui ne foit acide ? Comment donc peut - on comprendre qu’un remede qui guérit une maladie cau- fée par des acides , faffe les mêmes effets que les acides î 8c eft • il poffible qu on foie tombé dans cette erreur , fans prévoir les abfurditez qui en refultent ! * Il n’y a point de Phi'io- fophe qui ne fçache que nô- tre vie & noûre fanté dépen- Tout ce qui coa* guis ÔC fixe cfb acide. 34^ t>e la Nature , dent de la jufte difpenfation diftribution des Tues nour- riciers , &; du bon tempéra- ment de ces fucs ; que ce bon tempérament procédé du jufte mélange des princi- pes; que les efprits y doivent eftre fuperieurs pour tenir les acides dans un état de flui- dité &: les empêcher de -faire des coagulations ; que les acides y doivent eftre pro- portionnez pour lier les ef- prits , de peur qu’ils ne s’éva- porent. On fçait auffi qu’il fe fait un écoulement & une diflîpation continuelle de ces fucs par l’infenfibîe tranfpi- ration , & qu’ils font repa- ie2 Par les alimens pour la confervation de noftre ma- chine : tellement que s’il étoit' poflible de concevoir que tous les acides refteroient & des caufes de U Fièvre. 347 dans noftre corps , & que les autres principes fe diffipe- roient par la tranfpiration in- fenfible , ou par les autres voyes : on pourroit s’imagi- ner en mêmetems que nous fe- rions bien-toft pétrifiez, ou du moins remplis d’obftruétions de fchirres. A penfer naturellement , l’on auroit de la peine à croire autre chofe d’un amas continuel d’acides *, car il y a bien de l’apparence que fi les acides qui caufoient la Fièvre font retenus, ils s’af- focieront à tous les autres qui feront dans les alimens. Quels defordres ne peut - on pas concevoir d’une telle idée ! & comment l’ajuftet avec la tranquillité &: la fanté par- faite dont joüiflent ceux qui ont efté guéris d’une Fis* Effets de l’abon- dance des acit des* 34§ 2>e la Nature , vre intermittence par le £hiin quina pendant l’intervalU^ de retours,qui eft quelquefois d deux mois & plus, comme i eft arrivé à cet Officier qui ; eu l’atteinte d’afthme. Si après que le Soleil ai Printems , en Efté & en Au- tomne a changé les nitres de 1 air en mille figures differen- tes pour la production de< mixtes , on difoit lors que lHy ver revient, le Soleil avoii fixe les nitres de l’air , ils n’é- toient pas détruits , parce qui! eft autant facile de dé- truire les acides, que d’anean- tir la création. Je penfe qu’il n y a perfonne de bon fens qui voulu ft recevoir une telle propoficion 5 tout le monde comprend qu’en Hyver les fn mats , la glace , la neige & les, nitres ne régnent dans l’air & des caufes de la Fièvre. 349 que par la foibleiîe du So- leil , 5c parce qu’il n’a pas af- fez de chaleur pour les fondre êc pour les dilïoudre : 5c l’on fçait que la plus grande par- tie des ni très qui font entrez dans la compofition des mix- tes y font encore , comme dans les fruits , dans le Vin , dans le Cidre, &c. On peut ce me femble, raifonner delà même maniéré à l’égard des remedes chauds 5c fpiritueux que l’on a mis en ufage pour guérir les Fièvres. Ces reme- des ont raréfié, fondu 5c dif- fipé les acides grolïiers 5c les humeurs crues qui en étoient la caufe , de forte que fi les Fièvres reviennent après qu’on s’eft fervi de ces re- medes , doit-on conclure que les humeurs crues 5c que les acides aYoient efté fixez î Que les techntes ne font pas une preuve de fixa- tion par îe Quiri- §uinat 35Ç "Delà Nature , N eft-il pas plus raisonnable de penfer que le fang s’eftanc refroidi , il eft retombé dans une difpofition fiévreufe , par- ce que l’on a difcontinuél’u- fage des rem e des chauds & du Quinquina. ' j on dira pourquoy donc cette Fièvre revient- elle apres 1 ufage du £)uinqui- na ? Il en faut chercher la rai- fon ; que G je ne fuis pas af- fez heureux pour la trouver comme je ne m’en flatte pas, aura- on droit de conclure de-là que les acides fixez par le Quinquina foient la caufe des retours des Fièvres j J attribue la caufe des re- chutes après l’ufage du Jguin- : quina , au mépris que I on fait du régime de vie , ou aux ahmens rafraîchiflans & aci- des qui effacent les bonnes & des cmjès de la fièvre. 35-1 imprejÜons du Jj)uinquinay ou à ce qu’on n’aura pas conti- nué d’en prendre pendant plufieurs jours, ou enfin à ce qu’on fe fera expofé à l’air froid, & quon n’aura pas pris toutes les précautions necef- faires pour prévenir les fuites de ces mauvaifes difpofition$tj peut-être fera - on perfuadé que c’eft- là la vraye caufe des retours des Fièvres fi l’on fait réflexion fur ce que j’ay dé- jà infirmé , que les Fièvres qui ont efté gueries en Efté par le ^uinc[uina ne revien- nent point , ou que les re- chutes font moins frequentes en cette faifon ; que quelque- fois elles ont des retours au Printems , parce qu’alors la faifon eft fouvent froide , ce qui n’eft pas propre à rétablir lefang dans fa qualité fpiri- 352- De la N dturt, ieS vu. tueufe. Si d’ailleurs on con- rinuës°n’ üdere que les Fièvres conti- - ont nues qui ont efté guéries par lies par le JOuinctuina, ne reviennent quina ne Jamais li on raie encore re- «jujî- ^exIon iur Ge que nous avons ®ais- dit, que les impreflions de l’ait: fur la raaffe du fang étoienr plus fortes que celles du chy- le , &c qu’un fang qui a voit efté dans une difpoficion aci- de, la reprenoitaifémentlorf- que l’on difeontinuoit l’ufa- ge des remedes qui avoient changé cette difpofition , fut tout fi l’on fe trouve dans une fai fin froide. Remarquez aufli que ceux qui ont efté guéris en Hyver de quelque Fièvre intermit- tente par d’autres remedes que par le Quinquina , re- tombent facilement s’ils s’ex- jpofent au froid ; ce n’eft pas & des eau Je s de la Fièvre. 353 qu’en Efté la Fièvre ne revien- ne quelquefois, mais cela n’ar- rive qu’à ceux qui fe rafraî- chiflenc trop. L’on n’a donc pas raifon de prétendre que fi le Quin- quina ne fournit pas allez de fubftances chaudes à la maffe du fang pour refilter long- tems aux atteintes de l’air froid , & empêcher les retours des Fièvres , il fixe les hu- meurs qui caufent ces Fièvres. Cependant c’efi: fur ce faux préjugé de fixations d’hu- meurs par \t Quinquina qu’on afoûtenu publiquement qu’il caufc des fehirres de foye & de rate , qu’il confu me l’hu- mide radical , qu’il carit les iources de la fécondité ; èC enfin que c’efi: un poifon qui coagule le fang dans les vei- nes. Que des Auteurs ont Gs Tfreuri populai- res tou- chant le n a» 3J4 ^ Nature, écrit qu’il caufe des Rhuma- tifmes , des Afthmes , des hy- dropifies , des fuppreflions de mois, 6c ont prétendu qu’il s’eft trouvé des malades, qui de peur de tels accidents, ont fouhaité de retomber dans la Fièvre dont ils avoient efté guéris par l’ufage de ce re- mede. Il eft aile de voir que ceux qui ont de tels fentimens ne connoiiTent gueres le £)uin- guina , ou qu’ils font dans une étrange prévention ; mon hy- pothefe , 6c ce que j’ay avan- cé fur l’aélion de ce remede*. a fait voir clairement qu’ils ne font fondez ni fur la rai- fon , ni fur l’experience. J’ajouteray à cela cette pe- tite réflexion } Je prie le pu- blic d’examiner fi ceux qui fout hcétiqucs & hydropi- & des caitfes de la Fièvre. ques , ou qui font morts de ces maladies ; & fi ceux qui meurent tous les jours à la fleur de leur âge pour de fimples Fièvres , & je l’inter- pelle de déclarer fi ces ma- lades ont pris du Quinquina , &: s’il n’eftpas vray qu’ils ont été beaucoup faignez , qu’ils ont abondamment ufé de Ti- fannes & de boifl'ons rafraî- chiffantes. Il eft vray que l’on a quelquefois recours au Quinquina , mais c’eft après avoir mis en ufage tous jes autres remedes , Sc s’il ne fait pas les effets que l’on en de- vroit naturellement attendre, c’eft la faute de ceux qui en ordonnent l’ufage. Voilà les réflexions que les expériences fur le Quinquina m’ont fait faire -, j’avouë que i’aâiou de ce remède m’a G g i) 3)6 De la Nature , donné d’autres idées de la caufe des Fievres que celles que j’avois auparavant èc que je n ay pu la rapporter fi triplement à l’intemperie chaude , ou à la pourriture des humeurs : fay veu qu’il n agifloit pas en éteignant la chaleur , mais qu’ayant la pro- priété de raréfier de fondre èd de refoudre les coagula, tirons j il raioit que la Fièvre fut caufee par des humeurs épaifiTes & coagulées , dont le Quinquina procuroit la fonte la dilïolution. Dans cette Vi.uë j ay cru que je pouvois m écarter de la route ordinai- re pour expliquer la Nature & la caufe des Fièvres , &c me prévaloir de cette liberté- de fentimens établie entre les Phiiofophes, comme un droit imprefcriptible. J’ay en cela & des eau fes de la Fièvre. 5^7 pour garand de ma condui- te le grand Hippocrate , Tes écrits nous font voir qu’il n’eftoit pas fi jaloux de fes penfées , ni- fi fcrupuleufe- ment attaché à fes dogmes , qu’il ne fut preft de les aban- donner, s’il trou voit ailleurs plus de certitude. Le fçavant Mr. Menjot a remarqué qu’Hippocrate , apres avoir expliqué dans le Livre de la Nature humaine , la doârine des élemens qu’A- riftote trouva fi belle qu’il en tira les fondemens de fa Phyfique , n’avoit pas laifie de nous donner plufieurs trai- tez fur les principes de Dé- mocrite , ce qui fait voir qu’Hippocrate ne prenoit point d’autre parti que celuy de la vérité -, &: comme il étoit de l’illuftrc famille des G g üj jyS De U Nature } Afclepiades , on ne doute point qu’il n’eut puiié dans les Regiftres du Temple d’Ef- culape la plufpart des chofes qu’il nous a laiffées. Les Prê- tres de ce Temple étoient les dépositaires de ces Regiftres qui contenoient les fecrets de la Médecine j puifque tous ceux qui avoient efté guéris de quelque maladie , alloient y depofer les Mémoires des remedes dont ils s’eftoient lervis. Après Hippocrate , la Mé- decine a demeuré long- rems comme héréditaire à la mai- ion des Afclepiades ; mais dés quelle en eft fortîe , elle a beaucoup perdu de la dig- nité &: de fa première fplen- deur. Je n’ay pas entrepris d’e- xaminer les differentes fe&es par lefquelles elle a paffé, par & deseaufestde la Fièvre. 3^ quels degrez elle eft parve- nue au point où on la void aujourd’huy , ni comment les Médecins qui fe piquent d’eftre le plus fcrupuleufc- ment attachez à l’Antiqui- té , ont une conduite peu conforme à l’efprit d’Hip- pocrate. 11 me fuffit de faire com- prendre que la Médecine tire fon origine des Expé- riences j que les Expérien- ces doivent eftre la réglé de nos raifonnemens ; &£ que fi le tQu,inquina préparé avec du vin ou de l’Eau- de-vie guérit feurcment les Fièvres , ceux qui entrepren- nent de les guérir par des re- medes oppofez à celuy- la -, n’ont point de principes cer- tains & fol ides. Ainfi je çroy qu’on ne fçauroit m’ac- 3^0 De la Nature , &c. cufer de nouveauté , finon çn ce que je renouvelle 1 ancien ufage , & que je rappelle le ficelé des Expé- riences. Qu o y qu’il en Toit Ie Souhaite que mes nou- veau tez puififent donner oc- Câlion a ceux qui font plus éclairez que moy 5 de péné- trer plus avant dans une ma- tiere auffi difficile & auffi peu connue que celle des Fièvres. FIN. DES M ATI ERES. Ordre 8c divifion de ce Traité , page i. PREMIERE PARTIE. £ x iifTicyi de lu doEhnne des ^dsteiens fur la Fièvre . Définition de la Fièvre felore les Anciens page 5. Examen de cette définition, 4. Que la Fièvre n’eft pas une chaleur étrangère, 5. Ce qui fe prouve par la végéta- tion des plantes, ibidem . Et par 1 analogie qu il y a entre cette vé- gétation,& celle des Animaux, 6. Examen de la divifion generale des Fièvres, 9. Que la Fièvre Ephe- mere n eft pas une inflammation des efprits , ibid. &fuiv. Mais unelegere fermentation déroute la maflè du fiing, n. Que’ lai Fie- Hh TABLE Vi*e continue fimple ne confifte pas dans l’inflammation du fang contenu dans les grands vaif- feaux, ibid. Que la Fièvre hec- tique ne réfîde pas dans les par- ties folides, 13. qu’elle dépend de répuifement des elprits , 14. 8c du défaut des fucs nourrif- fiers , 15 Examen des Fièvres putrides , 17. Ce que les Anciens ont entendu par la pourriture du fang, 18. Cette pourriture ne peut eftre dans les grands vailTeaux fans paffer dans les petits, zc. Sicile étoit dans le fang toutes les Fiè- vres feroient mortelles) 21. Et les Fièvres intermittentes ne fe- * roient pas les moins dangereu- fes , 22. Que le mouvement du fang empêche quil ne fe cor- rompe, 2J Preuves dont on fe fert pour établir la corruption du fang, 24. i°. Les pullules & les abfcés qui arri- vent dans les Fièvres, 25. 29. La couleur du fang des febricitans , ibidem* f. Les vers quon a DES MATIERES. trouvez dans le fang , ibidem. Qne les puftules ne font pas une marque de corruption , 16. Non plus que la couleur du fang, 27. Raifons de differentes couleurs dans le fang, 28. Réflexions fur ces différences , 30. Pourquoy le fang paroift beau dans les Fièvres malignes , ibid, Pour- quoy il paroift corrompu dans les autres Fièvres, 32. Qefii ne paroift pas toujours également beau dans ceux qui fe portent bien, 33. Pourquoy le fang n’eft pas de même couleur dans la palette que fur le bord , 36 Que les vers qu on a trouvez dans le fang ne font pas une marque de corruption , 39. puifqu’ils viennent de femence , 40. Que les infeéfces ne s’engendrent pas de corruption , 43. Expérien- ce fur ce fuj.et, 44. Remarques fur la génération des Abeilles , ibid. D’où vient que les infeéles naiftent fî promtement , 3c en iî grand nombre , 45. Si les plantes viennent fans avoir efté H h ij TABLE femées , 46. Loy generale de la Nature pour la production des Animaux & des Plantes , ibid. Qujl n’y a point d’Ànimaux im- parfaits 3 48 Autre diviiion des Fièvres , 49. Dans laquelle les Auteurs pren- nent les effets pour les caufes, jo SECONDE PARTIE. Hypothefe fur la caufe des Fièvres . CE que c’eft que la Fièvre , 31. Ce que ç’eft que fermenta- tion , 55. Que ce qui excire cette fermentation dans les Fièvres eft le chyle ou le fang mal diC- pofez, 55. Ces mauvaifes difpofi- tions dépendent de l’air & des alimens , 56. dont les bonnes qualitez font la fanté , 57. de même que les mauvaifes la dé- règlent ^ ibid. Ce que c’eft que Pair, 58. & com- ment il change nôtre conftitu- ciondans les differentes faifons. 59. En Hyver , ibid. Au Pria- des matier es. tems , 60. En Elle , 61. Et dans l’Automne , Quelle cft la difpofition du fang dans les Fièvres , 64. De quelle maniéré le fang devient aigre , 65. Comment le chyle acquiert la même qualité , 67. Qu? le fang tient de l’aigre dans les Fièvres , 68. Comment cette ai- greur du fang excite la Fievre , 6c,. Auffi bien que l’aigreur du chyle , 70. Quand on fe porte .bien le chyle fe convertie en fang fans aucun trouble, 71. Au lieu que l’un & 1 autre' eftant mal difpofez , caufent la Fièvre parleur mélange, 71. Explica- tion des Fièvres continues , 74. & des Fièvres intermittentes > * ibidem . Explication des fymptomes qui paroiflent dans le friflon > 8^. Des douleurs vagues & pefaa* tes, 87. Desbaillemens, 88. Des extensions , 6e des mouvemens convulfifs , 89. De la difficulté de refpirer ,91. De!afoif> ibtd* de de la fréquence du pouls > 9^* H h iij r T A BLE tous ces iÿmptomes ne viennent point de l’irritation des parties membraneufes , n Explication des accidens du chaud, *°°j Des douleurs de tefte , ibid Et du délire, ibid. Raifon de la différence de tous ces lÿmpto- les retours des Fièvres intermit" tentes font très- difficiles dcom- prendre, i©i. Ces retours vien- nent de ce qiie la maffie du fana n a pas été rétablie, ibid. Et leur différence vient de ce qu’il y a pjns ou moins d’acide , 104. Et plus ou moins d’efprits dans le ang > 105. Que dans la Fièvre quarte il y a plus d’acide & moins d’efprits , que dans la i ICV?,ticrce ’ r°6' Comment les Fièvres tierces 011 quartes deviennent doubles tierces , ou doubles quartes. Nouvelle divifion des Fièvres 108. en chyleufes, 109. & en fan- gmnes no. Conclufionde toute 1 bypothcfe , j DES MATIERES. TROISIEME PARTIE- Reponfes amx Objetiioxs- i. /'-'vBjedion, que 6 ^ Fl^vrc (J dépcndoit du mélange du chyle , & du fang, on aurore toûjours la Fièvre, & qu on la gueriroit par la diete , par Tabftinence ,« 3- Rêp°nlc > i. Objedion, que l’impuretc des humeurs eft la même choie que la pourriture , ni- Reponte , ibidem . r 3. Objedion, que le fangnefçaa- roit s aigrir,! U- , * fons là-defliis , ibid. Reponfes à toutes ces raifons , izj. Exem- ple de l’aigreur du fang dan® l’hydropifie, 12$ . Obje&ion , que les acides font le remede des Fièvres , Sç non pas lacaufe , 150. Reponfe , ibidem , Précautions fur leur «fage , 133. Quj eft bon dans Hh iiij table de certaines Fièvres 3 plutôt que ^ans J autres , * ÿ Objedion qus les acides nt Tn ' Pas d'fferens dans le chaud, oe ce qu’ils eftoient dans le £ nld’J?6-KéPonfc> ibid. • Objedion , que fi Jes jmpref; lions de l'air fur le fang étoient plus fortes que celles du chy- le , on ne verroit point de Fiè- vres au printems, 138. Et que routes les Fièvres devroient fe guérir dans les changemens de O-"! ^.‘^.Réponfe, i4e 7* °°Je^ion , quc ies difpofi- tions biheufes font la caufe de* Sevrés, & non pas l'aigreur du , *43- Réponfe, ibid. Que la bile ne peut pas caufer la Fié- vre > 144 D’où vient que les alimens chauds caufent la Fiè- vre ? 146. Etpourquoy les hy- dropiques & les feorbutiques nyiontpasfujctS! ibidem. *' üble<â!°n , que fi les Fièvres ve- noient de l’aigreur du fang, elles leroient toutes incurables, H8. Reponfe, ^ DES MATIERES. # Obje&ion , que la Fièvre étant une fermentation , elle dépend du mélange d’un acide avec un a] k ali > & non pas feulement de l’a&ion des efprits , 150. Ré- ponfe, 151* Que les acides & les alxalis donnent occafion à la fermentation , mais qu’ils n’en font pas ks caufes , 152 10. Objeélion , que la divifion des Fièvres en chyleufes 5c (an- guines n’efl: pas jufte puifque les qualitez du fang ne peuvent dépendre que du chyle , 154. Réponfe , ib'td. t/attion de l’air fur le fang , 145*. Que lai* eft le principal agent de la fanguifica- tion, 157. Qu’il eft le principe du mouvement inteftin du fang, 159. &c même ,fuivant quelques- uns , le principe du mouvement du cœur, 160. Que tout cela fert à prouver que les impref- fions de l’air fur le fang font plus fortes que celles du chyle , *64. Et à confirmer la divifion * des Fièvres en chyleufes 5c en fenguin.es.> léî TABLE QUATRIE’ME PARTIE, Contenant la Pratique. Avec des Expériences & des Re'~ flexions fur le Quinquina. COmment on faifoit la Méde- cine dans les premiers tems » 168, La faignée en ufage chez les Anciens , 1 6g. Méthode de Mf. Courtois fcavant Médecin de Paris, 170. Sa penféc fur les > ibidem. RerUi'tion le la Diflèrtation de ' "f -Baylç fur la faignée, 172. Ré- flexion particulière de Mr, Bay- le > I7J* Que par une raifon con- traire au fentiment de Mr. Bay- le j il ne faut pas fuguer pour guérir les Fièvres, 178. Que la machine de Mr. Papin ne dé- montre point la neceffitéde fai- gner , 180. Que Iss obfervations de>Mr. Bayle ne prouvent point qu il faut faigner, i8a Ce que c’eft que la faignée, l8j- Sentimeus des Auteurs DÉS MATIERES. fur TefFec de la faignée , ibi- dem* Pour quelle raifon les An- ciens ont établi la faignée , 187. Les Auteurs ont établi deux for- tes de pletore , ibid. Seconde pie tore mal fondée 5 de ne prou- ve pas la neceffité de la faignée , 1 88. & 189. Que la faignée n eft point le remè- de des Fièvres , mais feulement des fymptomes qui les accom- pagnent, 189. & 190* Le légi- timé ufage de la faignée dépend de la connoiiTance de$ fympto- mes de ces maladies, 191. En quel cas la faignée eft utile , 19Z. Réflexion que l’on doit faire dans i’ufage de la faignée > ibid. de 19$. • Les fymptomes des Fièvres ont des fignes équivoques, ibid . de 194. Que la faignée fe rapporte uni- quement à la plénitude , & qu il faut peu de faignées pour y fa- tisfaire , 195. Si ce qu’on dit des chaleurs d’entrailles de des fou- fres allumez , font des raifons pour fdigner, ibidem » T AB L E Les loufresne s’enflamment point dans les Fièvres, 197. Les fou- fres calment les fermentations» ikid. Les plus grandes chaleurs ne produifent pas les plus gran- des fermentations, 198, La boif- fon d’Eau-de-vie ne donne pas la Fièvre ; c’eft un fait confirmé par les Chafieurs 5e par les voyageurs , 199. Les chaleurs affoibliffent & épuifent les ef- prits, ils ne fe reparent que par les chofes Ipiritueufes , ibid. & aoo. Preuves tirées de lapleu- refie , ibid. Erreur vulgaire fur les rafraîchiflcmens , zqi. foi. fon & expérience pour corriger cette erreur , ibidem . Exemple pour faire voir l’abus des rafraî- chiflèmens , 20a. Autre exem- ple contre les rafraîchiflcmens _ & la faignée , 204. ne faut point écremer le lait » 207. Que ceux qui ne fe font point faigner fe portent bien, & font plus vigoureux que ceux qui fe font faigner , ibid. & 208, En quels cas les rafraîchiflè- DES MATIERES, mens conviennent dans les Fiè- vres, ibid. Précaution à prendre dans l’ufage des rafraîchi fle- mens , 109 Erreur de Mr. Sylvius de Dublin, qui a mis la Saignee dans 1 in- différence , no, Depui-s que le G)mnfmna efl: en ufage,il meure moins de Fcbricitans, in. &c 212. Paradoxe de Mr. Sylvius, Réponfc au paradoxe, 215. Que la chaleur donne aux corps un mouvement progrelïif, 217* Que le mouvement des arterçs & du coeur eft un mouvement paffif, 218. Qujun fang groflîer !>C vif- queux peut circuler plus vîte quun fang clair & épuré , ibid. & 219. Cela eft démontré dans îa fermentation du vin , ibidem , Réflexion fur les effets de la faigncc , 121 Que les purgatifs font neceflaires à la guerifon des Fièvres , 222* Penfée des Anciens fur la vertu des purgatifs , ibid. Qujls font veneneux , St agiflent par lation , ibii* agiflent TABLE par eleéSion, ibid. Moyens dont ies Modernes fe font Servis pour connoître la vertu des purgatifs, 21h I,s & font iervis du mélan- ge des liqueurs , ibid. Ils ont confulté lexperiencc & l’ana. lyfiï, 214. Ce moyen paroift le meilleur , ibid. Les principes dans les purgatifs font compo- sez , ibidem. Ce que c’eft que les humeurs qu’il faut purger ibidem. * Qne les purgatifs agirent dans I eftomac , 2 16. Pourquoy il y z des gens difficiles â émouvoir? ibid. Les purgatifs font Souvent vominfs , ibidem. Pourquoy ds | font vomitifs ? 227. Les purga- 1 tifs ne font pas vénéneux , ibid. Ils n’agitent pas par irritation , ibidem. Le vinaigre irrite, &ne mixtes reiineux font purgatifs 3 md° Les cordiaux font Souvent purgatifs , 229, Ce n’cft point ?Par irritation , r a,0 DES MATIERES. Qu’il y a des drogues qui purgent fi violemment qu’on diroit que c’eft par irritation , ou qu elles ont du venin, 230. Comme la Gomme-gutte , la Coloquinte , 231. Pourquoyles purgatifs font eftimez veneneux , Sc agiflent par irritation ? ibid . 232. La Scammonée n’eft point une drogue dangereufe., ibidem . La Cafle purge quelquefois vio- lemment , 233. Elle doit être douce , ibid . Précaution à pren- dre dans l’ufage des purgatifs * fondement de cette pratique tiré de l’hypothefe , 235. Deux indi- cations pour la guerifon des Fièvres, 236. Purgation 8c trans- piration , ibid . S’il faut purger au commencement, 237. S’il faut faigner , ibid. Symptômes qui marquent lanecelïïté de fai- gner , ibidem . La faignée fe doit faire d’abord , ibidem • T cois ou quatre fuffifent , 238 Les Remedes diaphoniques , 238, iew iifage t ibUm* Idéçgeae^ table taie de la guerijfon des Fièvres ibid. Explication des diffi- culté z qui le prefentent contre cette Méthode, ibid&c 239. Qu’il ne faut purger qu après le fep. tiéme, ou après les lignes de co- èt on , ibid. Que c’ert l’ulàge , ibid. ' Quj il elt fondé fur l'au- torité d’Hippocrate , ibid. Réponle , 240. Que cetApho- rilmc n’autoiife point cet ulage, ibidem. Les Anciens ne traitoient point les Fièvres comme on fait prelen- tement , 241. Sens littéral de l’Aphor. 22. liv. 1. 242. Qifü a deux parties , ibid. Qu’il faut purger dés le commencement les humeurs abondantes. 244. Qtfil faut purger à la fin pour éviter les rechutes , ibid. Cette Méthode eft fondée fur l’auto- rité d’Hippocrate , ibidem. & 145. Quand la faignec eft neceftairej 246. Combien de fois on la peut faire? ibid. Lavemens pur- gatifs tres-utiks , 147* En quel DES MATIERES, cas il s’en faut abftenir ? ibid. Potion purgative , ibidem. C’eft une bonne pratique de purger ou de faire vomir d’abord, 148. La teinture d’Opium avec I’f.I- prit volatil de Sel Armoniac eft la meilleure , 250 Si les Fièvres ne gueriflent point par la faignée & par la purga- tion , 252. On met en ufageles diaphoretiques & les fpecifi- ques ,ibid. Le Quinquina fpe- cifique alluré pour la guerifon des Fièvres, ibidem . Prépara- tion du Quinquina tres-utiIe, ibidem. L'on en guérit toutes fortes de Fièvres , 253. Bonne pour la pleurefie , ibid. Elle eft meilleure prife chaudement , ibidem. Le Quinquina n’eft point un re- me3e dangereux , 254. Il guérit en digérant les humeurs , & en fortifiant les parties , ibidem . Diverfes maniérés de donner le Quinquina, 255. L’ufage des Tablettes tres-commode, 156'. Plufieur s fébrifuges , 255-. Ce I i TABLE qui eft fpiritueux & fulfureux eft fébrifuge, 258 ®1 y a des Fièvres où les faignées ni les purgations ne font pas d’abord neceffaires , 255). Elles fc gueriflent par une méthode palliative , Ibid. La Riviere de Seine bonne dans les Fièvres , 260, Pourquoy elle eft purgati- ve } ibidem . Nouvelles réflexions fur l’Aphor. xz.liv.z. z6i. L’origine de tou- tes nos maladies vient de l’air ou des aiimens , Ibid . Qifil eft plus expédient de purger prom- rement , que de laitier corrom- pre les matières, 265. Ce que îes Auteurs ont penfé fur la coc- tion des humeurs yibid. Sens lit- téral de l’Aphorifme 22. Uv> 1. 166* Effet des humeurs corrompues dans leftomac , 166. Quhl fe fait une coétion dans la mafle du fang , 267. Ce qu’Hippocra- te a entendu par la coétion des humeurs, ibid.Q bjeétion tirée > de l’Aphor. cité ,268, Réponft DES MATIERES* à Tobje&ion , 169 Purgatifs en ufage du tems d’Hip- pocrate, 269. Différences entre les habitans du Nord Sc ceux du Levant, 170. Les Fièvres font fouvent précédées de vomiffe- mens, 271. Exemple pour prou- ver que la méthode ordinaire de guérir les Fièvres n’eit pas fon- dée fur l’autorité d’Hippocrate, ibid. 6c 272. Ce qui a introduit dans la Méde- cine les Charlatans , les Moines, &c. 274. D’ou vient le périt dans les maladies > 27J. La caufe des Fièvres lentes , 6c des hy- dropifies , 27 G Le G^nqiiinA eft un bon remede contre les Fièvres lente 6c hec- tiques , 277. Opiate hyfterique 278. La Fièvre he&ique eft plu, difficile à guérir que la Fièvre lente , 179. Remedes anti-hec- tiques 6c ami - allhmatiques , 280,. Dans les Fièvres d’Eté les diapho- niques peu neceffaires , 28X. Ulage 6c effet des çmu!fions,i^W. li ij T A B L E Apozeme fait avec le Melon s zBz. Ufâge de la Limonade 8c. des boiiTons rafraîchiflantes , ibid . Utilité des Acides v 183, Leurs mauvais effets > Potion ufi- tec dans les fièvres malignes , *84* Précaution à prendre dans J’ufage des boiflons. rafraîch, f- fantes, 185, L or (que la tranfpi- ration nVft pas cxceflîye, 286. Quand elle eft exceffive , 2 S 7.. Caraébre des Fièvres malignes, ibidem. Qil? le mélange des efprits acides avec les fels volatiles eft utile dans les Fièvres malignes 5 288. Potions cordiales , 285;. Potiom utile dans les Fièvres malignes, ibid. Pour les enfans qui ont des vers, 290. Cataplafme ufké con- tre les vers , ibidem* Que les xemedes fpititueux ne iont point dangereux dans les Fièvres malignes , 292. Exem- ples pour confirmer les bons e£* . fèts des remedes fpiritueux, z94- Les caufbdcla petite .Ye- DES MATIERES, rôle 3 &cc. 196. Qbfervations fur la petite Verole, 29S. Remedc contre la petite Verole , 30©- En quel cas la faignée convient à la petite Verole, 301. Opium ufité chez les Angiois dans ces maladies, ibidem. Tifanne de Quinquina bonne dans la petite; V croie* 30 z Inconyenicns contre la pratique de Mr. D (Te , 303. Remarque fur •la pleurdîe , 305. Obfervation fur fufage des fiidonfiques con- tre Mr. Deffe, 307- Obfervation fur les Hôpitaux, 309*- Abus concernant les maladies d' Armées, 311. Cauüs des ma- ladies d’Armées , 312. Remedcs pour les maladies d’Armée , 314. Abrégé de ma Méthode , 3 16. Les diaphoniques font fébrifuges*. 319. Le Quinquina mortifie les acides , 320. Expériences qui juftifient que le Quinquina ne fixe point les acides , 3.11. Le Quinquina? mêlé avec le fang, 322. Avec le lait* 315 table Le Quinquina empêche les coa- gulations , p4. Il guérit les Fiè- vres en détruifant les acides , 525. C’eft un bon remede dans la Faim-canine , Et dans les autres maladies caufées par les acides, Lejjhtinquim bon contre les Gout- tes & les Rhumatifmes, 3 a7.II ne détruit pas toujours les coagula- tions , 330. Il les prévient , 331. Qu’il eft meilleur pour les inter- mittentes que pour les con- tinues , Réflexion fur l’ufage du Jjhtinqui.' tia, 333. Précaution fur fbn mé- lange, avec d’autres remedes, 335. Que le Ghtinquina ne fixe point, ibid. Ce qui fe prouvepar la raifon & par l’experience, 337. Entêtement d’un Médecin fur la fixation par le Quinquina , 539. Tout ce qui coagule & fixe eft acide , 345. Effets de l’abondan- ce des acides , 347 .Que les rechutes ne font pas une preuve de fixation par le £)ufn- quina , 3 j o. Les Fièvres conti- DES MATIERES, nues qui ont efté gueries par le Quinquina ne reviennent jamais , 35^. Erreurs popu- laires touchant le Quinquina > 353- Fin de la Table des Matières* EXTRAIT BV PRIVILEGE du Roy . PAk Grâce & Privilège du Roy donné à Paris le 29. d’Aouft 3691. Signé par le Roy en Ton Con- feilCARPOT : Il eft permis à Jac- ques Minot Doéteur en Méde- cine , de faire imprimer par tel Im- primeur qu’il voudra choifir , un livre intitulé , De la Nature & des eaufes des Fièvres , &c. pendant le temps de fix années confecuti- ves , à commencer du jour que le- dit livre fera achevé d’imprimer pour la premiers fois en verra dm prefent Privilège : Et deffences font faites à tous autres Impri- meurs 3c Libraires , de l’imprimer, faire imprimer , vendre 3c débiter , fans le confentement de l'Expo - fant , ou de ceux qui auront droit de luy , à peine de trois mille li- vres d’amende , de confifeatioa des Exemplaires contrefaits, 3c de tous dépens , dommages 3c inte- refts , ainfi que plus au long il effc porté par ledit Privilège. Ledit Sieur M'rtf ot a cédé fou Privilège à Laurent s’Houry Marchand; Libraire , fuivant l’ac- cord fait entr’eux. Regiftre far le Livre de la Com - mariante des Imprimeurs & Li~ braire s de Paris le s . Septembre I 6 p î. Achevé d’imprimer pour la première fois en vertu du prefeat Privilège le 4. Novembre téÿi*