CONVENTION NATIONALE. DE F^c L'HUILE DE FAINEr- ' Par J, A. BOUDIlSr, député par le département de l'Indre à la Convention Nationale^ • Imprime PAR ORDRE du comité de Salut" Pwblic. NécelUté efl mère d'induftrie. j iTOYEHs- Collègues On ne peut répandre raifance dans la maiïe géné- rale d'une natien de vingt- cinq millions d'hommes libres, fans-y Ovocafionner en même temps une plus grande confomrnatîon de comeftibies. Au nombre deî comeflibles qui font devenus des A ofcjefs cle premièfe néceffité, on (3oit compter les huiles 5 fiiMout celles qui s'eoipîoient dans, les ali- inens. 'Jamais la quantité si'huiîe d'olive que Ton recueille en France ne pourra lalisfaire à nos befoins ; & rien n'eft plus dangereux que d'y fuppléer , comme on le fait 5 par des mixtions auflî délagréables au goût que contraires à la fanté. Heureufement ii exifte au milieu de nos forêts une fource d'huile suffi abondante que falutaire; je pari® de xeUe que donne la faîne ^ qui eft le fruit du hêtre QU fouteau, Je ne crains pas d'avancer que la récolte agnelle donnera plus d'huile que nous n'en pourrons con- fomnier pendant pîufieurs années. A ^exception de la ci-devant Provence & de quelques autres cantons, la plus grande partie des départemensrenferrnent une imrnenfe quantité de hêtres : ks Pyrénées Se les Al- pes en font couvertes. Tous les arbres de cette ef- pèce' font furchargés de fruits; Se vous n'avez pas oublié ce que Ton vous a dit > il y a quatre jours ^ que les forçts d'Eu & de Crecy donneroient cette année plus d'un million de facs de faîne. En 1779, une portioD feulement de la faîne recueillie dans la farêt de Com- piègne a fourni plus d'huile qu'il n'en faudroir aux habitans du pays pour un demi-fiècîe. Que feroit~ce donc fi l'abondance extraordinaire^ maintenant à l'abri des intempéries 5 etoit par tout fcrupulement .conver- tie en huile ? 3'ignore fi i'ufage de cette huile efl ancien : mai» depuis le commencement de ce fiècle, les proprié* jés de la faine ont été , à différentes reprifes , Voh^ letcles médhaticfes de robferviîteiir agricole. En ï77p j 17S1 & i7^4 païut à ce iujet plufieurs' mémoires îrès-intéreffaHS ; & déjà deux fois on membre de votre coHîité d'agriculture a 'fixé votre attei2tiori1ui- la pol-- fîbiiîté d'obteni^: bonnC' huile de la famé & des pé- pins de raifin. L'huile extraite de ces pépins m'étcit inconnue: lîiBÎs pendant les vingt premièfcs années de ma YÎe , j'ai mangé rarement 'd'autre huile que ceile de iaîne. j'ai même été longtemps dans la periliafion que ce fruit éto't eir ployé par tout au même ulage. il ne Feft pis dans la portion de la Fiance qui eil au midi de la Seine; il le borne même a un petit nombre de cantons dans les départemens qui iont au nord de cette rivière ; Se ce n'eit que depuis deux ans qu'oa^ ramafTe la faîne de la forêt de 5enlis-poar la con-'' venir en hi^ile. Il eft cependant c^nflaté que l'huile de Mne 5, quoi- qu'extraite par des méthodes vicieufes.^ ne le cède en rienà l'huile d'olive. En effets fi' rhoi'e d'olive nou- velle eft plus agréable que celle de faine -, le temps lui ôte de fon/prix; rbaile de faîne , au contraire, s'améliore en vieilHiTant ; elle peut fervir en fortant da preffbir; elle efl: délicate à cinq ans ; elle le foutient à dix, à vingt. ans^& au-delà. Vous avez' fous, les yeux^ citoyens <, p^ufieurs bou- teilles de cette huile extraite deîrécoiîes de 275)1, 175)2 179^. Une portion ef! telle qu'on la trouve chez les riverains de la forêt de Corr.p!è>?ne ; Tar- tre a été limpidifiée par la feule expofi.rion au foîc'I pendant deux heures. Je vous invite à emporter quél- cjues onces de cette huile pour Texaminer avec at- tention 5 & vous affurer de fon goût & de fa qualité ; A 2 4 -vous n'su 'ez pas de pe'ne k conc^rvolr de que! degré de r erfed^on elle feroit fufceptible fi elle étoit fqu- liiife a de meilleurs procédés. Comnîfnt Te fa'i-U ^ deîfiandera-ton , que PhuiU de faille^ étant d'une aiiiTî bonne qualité. Tubage en ioh auiÎ! p-u répandu ï On peut en indiquer plufieurs caufes. rar-L.^ia ou Ton s'eft trouvé fuffiramment ap- f^i Ovifionné d'huile d'olive^ on n'a pas (enti la nécef- i'ié de recourir a ceî!e de faîne. Il étoit plus fimplc ue continuer à fe fervir d'un çomeflibie que l'on fe procuroit facilement, que de chercher à le rempla- cer par un autre dont on ignoroit la propriété. Dans le nombre des auteurs qui ont écrit fur t'huile de taîne, plufieurs lui ont attribué des qualités aial- faifantes. Dantv-d' fhârd conGgna dans les mémoires de Tacadéniie de 17265 que non ufage fréquent oc- cafionnoit des douleurs & des pefanteurs d'eftomac - En 1762, le docteur Seelig lit une differtation pu. blique dans lacu- i!e i! prétendit que Tufage de la fairiC pouvoit amener rhvdrophobie. Certes, ce n'é- toit pas en répandant de pareillc:> alarmes qu'on pou- voit proDarcr rufa.^e de l'huiie de faîne. Notre régime foreftier a dâ contribuer aufS à cîr- COT^crire c i ufage dans un petit nombre de contrées , puiique par rarticie XXVII du titre XXVII del "ordon- •rance de 669, il ejl fait défenfe aux ufagers Ct à tous autres d'abattre La glandée j faine ù autres fruits des arbres^ les amafjer ni emporter ^ ni ceux gui Jero7]t tombés ^ fous prét'^œte d'uf'age ou autrement ^ à peine de cent livres d'amende. Msis il e(î arrivé le moment de lever pour jamais les obftacles qui fe font oppofés au développement de celte brançhe importante de récônoiTiie agricole^ 5 Je nous fauflrairè à îa péniirié d'huile , & de nous dégager du tribut qu'à cet égard nous payons àFc- tranger. Lafâînt efl im des premiers alîmens ofterts à Thomme dans Fét at de nature. Elle a du êtie h principale nour- riture pendant long-temps; elle étoit la plus facile à conferver pour fuppléer à rabfence des autres. Que leroii donc devenue Teipèce huiriame fi Fuiage de cet aiiiiient . donnoit rhydrophobie ? Dans' k vrai, la faine n'incommode jamais ctuy. qui en mangent ; elle eû. même très^gréable au gcût. Suivant Corne- Iiu§ Alexander, eité par Fîine ? ies habitans de Chio îe nourireni àt kmc durant Je iemp?^ d'un long l^ége. La fâiiie eiî le gland des poêles Se des liilloriens , qui en font la icxzh nourriture des hordes, fauvages & de plufîcurs peuples de Fanliqulté. Celte épithète de gland , donnée à la faîne comme au fruit de toutes les efpèces de chêne , a pu éloi- gner encore Fidc^s^de la convertir Cii IukIc, Pline eil peut-être le feul des anciens écrivains qui n'ait pas confondu la faîne & les glands, & qui ait dilîSnguG les chênes comm.uns des chênes verts Si des chênes a liège , qui donnent feuîs des fruits bons à manger. ^ Les glands 9 dit-il , font encore aujourd'hui la li* » chefîe de plufeurs nations , même en temps de ^ paix. Ailleurs , dans les tem.ps de dlfette, on réduit » en farine le gland ?près Fa voir féché , âc on en » fait du pain. En Eipagne, Fufage fubilfte de fervir » des glands au deffert ; ceux que Fon fert cuits fous » la cendre font les meilleurs ». D'aprts les auteurs de U Maifon-Eufïique , Je pour- rois dire que dans les temps de cherté on fait aufS du pa'a avec la faîne 3 mais c'eft une erreur qu'ils A3 6 ^'5uroien^ pss comm'fe s'ils euSent mieux conpris ce paSl^ge de Pi^ne : Vom faire du pain avec !a faîne, iif^iudroit !a n^onder ce qui avo't paru difficile juiqu'à prérentVsii-lieu qu'il eii irès-arré de féparer le gUnd de ^ i écorce , & de le pétrir eniaite. Au lefte^ il ne s'agit pas dé faire Tapologie de la Î3Îne quiant à la nourriture de rhômme. Nous Ibm- mes trop loin de rétat de nature & du dénue^ment d'autres al^mens pour- que ceki là nous redevienne jamais nécefïaire J'ai voulu feylement détruire des préventions, lâver nos ancêtres du reproche d'un goût bizarre. -5: dimontrer quel^ îkine^ conUdéié^ cop- ine âlin^ent , n'a rien de défag-éabie au goût ni de çontraire à la iante. Mon objet principal ^ft d'î^itirer toute Pattention de mes concitoyens v^rrâ la faîne , relâtivement à FIruiîe qu'on peut en^ extraire. Quand elle ne feroit ra'^ d'un^ qualité fupérieure ii faudroit encore ne pas la i^cgl^gei: ^ans un moment où les huiles nous rran- quent ^ & où la confoniniation qui, s'en fait détient chaque jour. plus conildéraMe. Ma's comme je l'ai dit , l'huile de faîne convient à tous les ufages de la table. Loriqu'on la fubiiitue à rhu'ie d'olive^ les connoifîeurs s'y trompent; j'en ai fau i'exp^TÎence , & l'on ne doit pas en être fur- pris , car la faîne étant un fruit auili fain qu'agréable pourquoi ne donneioit-tlle oas une huile de bonne q::a^ir- ? Quv^s regrets ne doivent donc pas être les nôtres d'avair négligé jufqu'à préfent une des plus précieu- fes rcflources que ia bienfaifante nati:re offre à nos befoins l pans Fétat afïuel des choses ^ la faîne que produis 7 le fol de îa Eépiiblique appartient ou à des proprié- taires particuliers 5 ou à îa Nation p ou à des communes & des ufagers. On ne peut doii^ter que fi les propriétares par* ticuliers connoluhimt tous hs avantages qu'ils reti-^ leroient de leur faîne en la convertifiànt en huile, ils ne préfifraffent ce parti à celui de Fabandonner aux poics^ ou de ia iaiflèr perdre fous les arbres. Mais fi on ie bornoit à une "fîmple -invitation êc à desinf- truâîons, il feroit à craindre que la plupart ^ dominés par rhabitude^ ne continualfent à faire demain ce qu^ils ont fait hier ; tandis que fi Ton profite de Fenipire des circQnflances ou nous nous trouvons pour mo- elifier ieur jouiffance ^ ils s'y fouHiettront , &: les avan- tages qu'ils retireront cette année de leur faîne , les engageront encore à en profiter les; années fuivantes*. Je penfedonc que fans Meffiarîe droit de propriété ^ ~ta Convention nationale peut interdire aux proprié- ■ raires particuliers îa faculté, d'abandonner la faine aux porcs 5 ou de la laiiTer perdre , & de les obliger à la convertir en huile. Ils la ramafleront en tout ou ea partie pour leur\ propre compte ^ ou ils s'arrangeront avec leurs concitoyens. L'impérieufe nécefijté jufliSe cette modification de jouiffance ; & fi quelqu\rn ofoit la blâmer 5 je lui demanderois pourquoi lès propriétai- res de faîne feroient plutôt exceptés de la loi commune quel^s propriétaires de toutes les autres denrées? À Fégard de la faîne des bois nationaux^ c'eft à la Convention à en difpofer de la manière qui lui paroîira plus utiî^ au bien général. Comme notre colr lègue Coupé, j'efpère que dans les contrées où les riverains avoient Feutrée des forêts naiionales on ne , la leur interdira pas cptte année. Mais la plupart des dTporuions prohibitives de rordonnance de 1 66^ ayant été niainteniîes par rarllcle IV de h loi forcftière du so reptembie 1791 , les admininrateurs les font exc- cuter à la lettre , & croient qu'il eft de leur devcir de ne iaifîer rnniaffer ni faîne ni gland. II faut donc décréter formellement que les bois 5c les forets qui font maintenant fous îamain de ia Natîoa feroi^t ou- verts à tous les citoyens pour y ramafer des glands, des faînes êc autres fruits fauvages. Je dis à tous les citoyens ; car li on reflrcignclt cette faculté aux riverains fur la portion de hc'S coiiipr*!t dans îc terntoire de leur commune, il paur- roit c ii^/ci que là où il y auroit beaucoup de faîne ii fe trouvât peu d'habitan^, & qu'ils ne ruHent ou ne Toukiflent pas îa ramaffer. L'ufage aâue! tf[ qiîe chacuia recueille à fa portée fans diltinâicn de îerrr- toire; il ne faut pas le changer puiique perfonne ne s'en piaint. D'un autre côté , circonkrire les rive- rains dans les limites de leur commune , c'eft leur créer un privilège exclufif^ un efpèce de droit d'u- fage qui pourrcit, par la fuite j entraîrer des incon- vcniens^ tandis que fî on laifie entrer indifliiiC^emer^t dans les forets nationales tous cei qui voudioi.t ramafTer des fruits fauvages -, il n'en réfiiîtera pas plisS de droit à un ufaçe quelconque ^ que le glanage u en donne à la propriété d'un chas:p. La Conventio n nationale doit s'ey.pîiquer aufn fur les pdiudications de giandée qui compiennent la faîne & les antres fru'ts fauvages. îl n'y a que les riches & les fpcculateur • qui fe piéfentent à ces adjûdica- tio'i." • les ritoycns qui n'ont point de porcs ou qui e! • c^)t peu ne fanroient picfi'er de la ^^landëe , & le^s sd'udicavai:es ne leu* pein rtirc ient pas de ramîffer la ialne en ccncuirence avLC letis Lefiiaux. Cepen- dâîit comme îa glandée eft très-abon^an!e, Se que îes agens foieftiers trouvent toujouis un béncf ce | aKicu- lier à faire de ces adjudications^ ûhul abfolument les interdire , au moins pour cette annce (î ). Le pro- duit médiocre qu'elles procuroient ne mérite pas d'être rais en balance avec îes avantages d'une im.menfe quan* litc d'huile 5 fi néceffaire à nos befoins, Reiîîe la faine des bois communaux prcprem.ent dits , aînfi que celle des bais ouverts aux commu*^ nés ufagères. Une fjis que Ton a reconnu îa nécef- fité de convertir en huile la pîus^ grande quant'té poflible de faine , il eft indiipenfable d'y employer celle-là comme les autres. Les ufagers iront ramafler la faîne Se le gland : ils feront de rhuile avec 1 une , ils engraifferont des porcs avec Fâtître. La clafle !a moins fortunée y gagnera, parce qu'il lui fera fact^ de profiter ainii du droit d'uiage dans fa plus grande latitude. Enfin, pour prévenir toute efpèce d'abus^ pcuc empêcher que notre belle récolte de faîne foit em-r p-oyée à d'autres vifages qu'à celui de l'extrsdion de l'huile, il faut, par line difpofition générale & im- pérative interdire aux porcs , pendant deux mois , l'en- trée des forêts , foit de la Nation, foit des ufagers ^ foit des comminnes. Cette dîfpofition dontîera le temps aux citoyens de faire une ample provifion de faîne ^ de g:land& d'autres fruits fauvages. Il en refiera encore âflcz fous les arbres pour fournir aux porcs une nout- ( 1 ) 11 y a 40 ans qne l'on n'a faît des adjudicTtîors de glandée dins la forêt de Compiègne. L^-s chênes de cette forêt n'ont point de fruit cette année ; cependant , les admin'ftrateur> du diftrift ont propofé à la commiilion d'agriculture de les autorifer a procé- der cette année à des adjudications de glandée. De rhuile de faîne ^ par/. A. Boudin A 5 . ? y le riture abondaiile pendant les quatre à c r c id.aics qui faivront ces deux mois d lnterdiclion. Je îTiVltends à pîuiîeurs objections. La naioréj dîra-t-cn , ayanl ceflinc le H uit dts b :c5 icreirers à leur repiGuiidîcn , c't Û Peîi^pêcher que dVùtor îer frnsreitriclîor. îe rariiafiage de la faine & des au ires f^a^ts lauvages. Auill Fai tîcîe premier du tilre XVIIl de rcrdonnaiice de 1669 ne vennet- il de faire des i^' entes de giaridée ^ que lorsqu ily aura fhfnfammera de glande Ct de james faiis incom- moder les forêts. Cette erreur de phyCque n>ft point la feiile que rer.ferœe cette ordonDance qu'on a tant exakée & qui a fait tant de mal; maïs il eft d'^utai î plus nëceira:re Ce détruire ceîle-ci , qu'on la reuoure dans tous les nouveaux codes foreftiers quî ont été propofés pour remplacer celui d« 166^. La faîne 5: le gland ne viennent guères que fur des arbres âgés : les arbres épais en rrcduifent plus que les maiTifs de futaie . & que les jeunes baliveaux fur taillis. Or, pou: peu qu'on ait qu:lqjes connoif- farces fOTeftières , on fait qu :! ne repoulTe rien fous ces arbres: leur ombre fait mourir bien-tôt tout ce qui peut v germer. AuiFi ne voit-on jamais dans les fitaies que ^es individus du même âge , ou d'âges j en difproportionnés. La récoite d'un hêtre ou d'un cfcene produit cent m.ilie fois ilus de fruits que n'en demande fa reproduction. Je fuppofe cependant qu'il fallût v lailTcr cçux d'une année : q.ie de\"iennent ceux Hcs années fuivanles ? Et fii eft bien démontré qu'il n'en repoufle ïamais tant que Tarbre eS fur pied , a q «oi fervent ces fruris abandonnés ? r.n ne doit pourtant j a: avoir oublié lesperxcu I î lions queron f^ifoit foiiffrir nao-uères aux malheureux riverains qui alloient rairiaîTerde la faîne & du gland dans les forets nationales. Les agens forefliers regar- dent ces fruits comme leur caîuel; & l'ordonnance à !a main, fous le prétexte de !a leprodudion des forêts , ils juftifioient les excès de leiir malveillance. Ce font ces motifs qui rn'avoient porté à demander la fuppreOion delà modification, au moins inutile j inicrée dans l'article 'premier du décret que Coupé a fait adopter le 12. de ce Biois. Les forêts nationales feront perdues, dira -t -on encore 5(1 Ton en permet àinfi l'entrée à tous ceux qui voudront y ramafler des fruits fauvages. Voilà comme on fe erre des monfÎTes pour s'oppofer au bien public» La forêt de Ccmpiègne ell une de celles où Ton laL'.arlc le plus de faîne : eh bien ? demandez fi c'eft pendant cette faifon que Ton y commet de,^ degnt^ ? En efTet , ceux qui vont à la faîne ne peuvent pas en même temps faire du bois & le rapporter. Objectera- t-op encore que 1er cirovens . emrTffT'.'ç de ÎQuir de la faine & de la gîandéc ^ fe methont à fîaher les arbres^ ce qui empêchera îa reproduc- tion'des fruits les années fuivantes? je pourrois ré- pondre que Ton flabe une grande partie des arbres francs 5 & même les oliviers . & que les arbres des forêts nationales, qu'on ne flabe point, ne donnent pas plus d^ fruits que les chênes des propriétés par- ticu^ères, que Ton fl.-^be oïdinairemenr': ainfi l'ob- jedion tomibe d'ere-même. Mais quand elle fero't fo!idce pour les pjands Se les autres fruits fauvages, elle ne pourroit s'appli- quer à la faîne. l.orfc,ue la faîne en maturité, elle fe délache du chalcn qui la renfermoir, qui s'eft 12 ouvert pour la la'fTer tomber. Si on flâboft, h grofTt enyeloLpe tomberoit av^c la faine , le.s fiuhs qui r.e it:ioiQnt pas en mat.aiîé fe conR ndroient avtc les autres; on perdroit du temps, au lieu d'en gagner, li faut donc iaifler aux citoyens une entière Lberté dans ie -choix des moyens d- ramalTer le gland , ia Liât àc Ls aut es fi uits des forets nationales. Chaque méthode pe..LaVoii les avantages, fuivant les tcnirs, îes Leux oc les p-îlonnes. Lorf lue les agens foref- tlers avoient !e ûioii de préférer leur:; porcs & leurs bêîes fduves aux riveiains^ ils ne fouffroient guères qu'on ramaisâî la faîne à la main , afin qifîl en ref^ tât davantage fous îes arbres. Aujourd'hui qu'on ne gênera point Factivité & Tintell-gence des citoyensr^ ilb préféreront la méthode la plus expéditive. Le père de "famille ramaifera avec fa femme & fes enfans; les voifins s'arrangeront entr'eux ; les propriétaires par- ticuliers , maîtres de leur temps & de leurs arbres, pourront faire nétcyer la place , &, par ce moyen, rendre le ramalTage plus facile. Une femrr^ê peut , à la main , ramaffer par Jour un boiiffau de faîne, mefure de Paris, qui produit im peu plus de deux livres d'huile. Deux hommes, avec un cribla, peuvent en ramaiTer au m.©ins douze boiiTeaux; & l'on en ram.aîTeroit plus encore par !a miélhode ufitée dans la ci-devant Lorraine , de tendre des drap.^ ^ous l'arbre & d'en frapper &/rem;uer les branches. Une quantité de hêtres, prife en maffe, don!îe par chaque arbre au moins trois bo'lTeaux de fruits. Qu'on juge de-!à de rhnmenfe profit que feroient 1 s propriétaires particuliers, s'ils ramafloient l ur faîne pnr la converiir en huile , au lieu de la faire manger à leurs porcs ^ loifqu ils ne la laifîentpas pciir fous les arbres I Prefcue tous les fruits francs fe gâtent lorfqu'ik font ciieii^s, ramaflcs & ferrés par un teirps htamide ; les- olives fur-tout font dans ce cas. La faine ne craii^t point les intempéries de Fautomne : on peut la ra- maifer par Thumidité coiPime par la fécherelTe, 11 fuf- fit ^ pour ià conferver^ de îa faire bien fécher ; ce qui îe fait ailénient en Pétendant fur des nattes oti de gros draps, foit au foleil, foit dans les rez-de- chaulfée , foit dans les greniers, rMaîs comme il efl: impoOibie de ramafîer les bonnes faînes fans mélange de quelques mauvais grains, qifil efl: au moins inutile de garder Se foigner les uns avec les autres^ & qu'en dernière anaîyfe, i! faut faire Té- purement 5 fi on veut prévenir 1 ahération de la qua- lité de rhuilej voici le procédé bien fimple qu'on emploie dans quelques endroits pour faire cet épu- rement. Avant de feii'e fécher la faîne pour la fcner, on la jette dans Feau froide : à Finflant tous les mauvais grains furnagent; on les ôte avec îa main. Quoiqu'une partie des grains^ répudiés par Fépreuve , paroiflent fains à la vue, il ell certain qu'ils font gâtés intérieurement ; ce que Fon reconnoîtra au bout de quelqut temps, fi on a la curiofîté de ks.conferver à part. Si on néglige cette précaution dans le prin- cipe il efl beaucoup plus pénible enfuite de féparer, foit à la main ^ fait au van , la mauvaife faîne da^ vec la bonne. Dès qu'on a fait rendre à la faîne toute fon humidité , on peut la garder , comme le froment, des années en- tière s : j'cni^i qui a été ramafïïe il y a douze ans, & qui s'eSbien confervée. La Convention nationale a fous les yeux pîiîfieurs eifais d"huile de faine que la commif- fion d'agricullure & des arts a fait extraire il n'y a que trois jours, La faîne fe façonne encore dansFenve- loppe , je prépare à s'en féparer pliis aifément. Se par conféquentà faciliter l'expreiîioa de la partie hui- 14 Ifufe.Il s'en faul de beaucoup que les olives jouif- fent de tous ces avantages ; elles fe gâtent bientôt , fi elles ont reçu des contufions ; elles ne donne- roient plus qu'une mauvaife huile , fi on tardoit à les manipuler. Il y a âuffi pîufieurs manières d'extraire Thuile de la faîne. En certains endroits, on commence par tor- réfier les faînes ; ailleurs , on fait rexprefiion à Tcau bouillante* Dans les environs de la forêt de Com- piègne ^ en la fait dans les mêmes u{îe«liles Se par les mêmes procédés que celle de chenevi dont tout le m.onde connoît l'odeur forte & infupportable. Les premières faînes qui paflent au moulin, après le che- nevi , ne donnent qu'une huile louche Se grisâtre j dont le temps n'améliore jamais ni la qualité ni la couleur. Non-feulement on ne débarraffe pas tou- jours la bonne faîue des grains verreux ou gâtés qu'on .a ramaffé^ avec elle^ on concafle Se on réduit encore le tout en bouillie , en y jetant de Feau , alnfi qu'on fait le chiiton pour le papier ; ce qui charge néceflairement Thuile de la partie aqueufe que contient l'enveloppe de la faîne. « Il efl aifé de concevoir combien toutes ces mé- thodes doivent altérer la qualité de l'huile. Quelques- uns ont attribué à fon eflence une imiperfeftion qui lui eft étrangèrt ; mais d'autres ont été forcés de re- connoître que Fhuile de faîne gardée s'amélioroit ^ & qu'elle finilToit par perdre toute efpèce dô qualité nauféabonde , lorfqu'après l'avoir laifîé repofer quel- que temps, on la tranfvafoit avec attention. 11 étoit aifé de conclure de-là que , par de bons procédés on peut lui donner d'abord la perfedionqu'elle ac- quiert en vieilliffant. Le dodeur Oetuiger e(î le premier qui ail foup- çonné que les reproches faits à Thuile de faîne n'é- toient dus qu'aux méthodes vicieufes êpipîoyées à fa manipulation; il s'eft appliqué à en chercher une rieilleure ; il Ta trouvée : tout confifte dans le mon- dage de la faîne. Il eft bien moins difficile que celui de l'orge, du froment & de l'a^^oine; car ces grains font adhérens à la peau qui renferme leur farine, au lieu que Tamânde de la faîne eft entièrement féparée de fon enveloppe. Cette méthode auroit des avantages inappréciables: d'abord elle nous procureroit une huile de la meilleur© qualité. Se dont on pourrait faire ufage en fprtant de la fabrication. Les porcs qu'an engraifle à la faînée ne donnent qu'un lard mou ^ jaune & difficile à con- ferver.. Avec les procédés ufités julqu'à préfent , le marc qui refte après l'extradion de Thuile, ne peut faire que des tourtes à brûler : par les procédés d'Oetinger , ce même marc devient une nourriture excellente pour les porcs & pour les animaux de baffe-cour 5 enforte que ceux qui tiroient parti de la hiue , pourront réunir à l'avantage de fe procurer une quantité d'excellente [huile , celui d'augmenter plutôt que de diminuer leurs engrais. C'eft à la commiffion d'agriculture Se des arts à pro- fiter de cette occafion pour propager par-tout les meilleures méthodes de convertir la faîne en huile : l'objet effentiel en ce moment, c'eft de la faire toute ramafler & conferver avec foin. Il n'eft pas néceffairc que chacun fâche en extraire l'huile. Combien peu font en état de moudre leprs grains ! Je ne doute pas qu'il ne fe trouve dans chaque canton affez de citoyens <^ui s'adonneront à la manipulation de l'huile de faîne, comme il y en a pour les noix^ le coîfatj le che- nevi, &c. Moins preiïés par les cîrccnflances & par des be* foins impérieux, !a prévoyance du lég-'Oateur oevroit fe borner aux mefures que je viens d'indiquer ; irais dans une enîreprife nouvelle, il y a tout à redouter de Finfouc'ance & des mauvais calculs. Parmi ceux qui ramafieront U faîne de leur^ arbres, ou celle des forêts nationales, il s'en trouvera qui craindront de manquer des moyens de la convenir en hu'le • 6c par conféquent d'employer leur temps en pure perte. Raflurons-le'^. Que ceux oui ne voudront ni con- vertir eux-mêmes leur f.une en hui!e , ni ia faire con- vertir par d'autres, puilTent la porter au chef-lieu de diftricl 8c en recevoir le prix à mefure des livraifons, La révolution a m.is par- tout, à la di^pofition des au- torités confliluées , des em^ lacemens iramenfes où elles pourront recevoir & conferver les faioes jufqu'à leur converfion en huile. D'après les renfeignemens que je nie fuis procurés fur les pr'X des faines& de£ huiles dans ies environs de laforètde Comp'ègne, depuis ur.e vingtaine d'années, je penfe que l'on peut ofirir 20 fous par boiffeau com- ble > mefure de Paris,des faînes épurées par l'eau l'on apportera dans les chefi-lieux de diflrifl. Puifque dans une faifon morte pour les travaux de la cam- pagne, une femme peut, à la main, ram^afrer un boif- feau par jour; qu'un homme avec un aide peut, au crible , en ramaffer douze , & que ceux qui fe fervi- ront du m.oven eniplové dâns la ci-devant Lorraine peuvent en ramaffer plus eDcoïc ^ il efl' a'ié de juger que les propriétaires ou non propriJta res de fai:ies auront grand intérêt à n'en pas lailier perdre. 17 La mvon n'olTrant d'acîieier les ^faînes • qu'afin ë'ôter aux mibacians ou mx ir.al^eiîlans tout prétexte de îes laiiïer perdras , rien ne doit empêcher rinduftrie. particuHère de la convertir en huile. ÎJ faut donc que toutes les fois que des Ipéculateurs fe préfenteront pour reprer dreà leur compte îa faîne acheiée pour celui de !a nation • les corps adiivinifiralifsla leur falier.t délivrer au même prix de 20 fous par boiiiëau. Si la nation ne doit pas gagner fur la- faîne , eu la revendant au plus offrant , elle ne doit pas non plus s'o'pofer à tranfgreiïer îe r/iaximum en mettant Fhuile aux enchères. Tous frais de fabrication déduits ^ cette huile reviendra à-peu-près à la livre de feize onces. Comme elle ne peut être répandue trrp tôt dans le com.m.erce, les corps admi- niftratifs la feront délivrer, àmefure de la fabr'catîon, aux marchands & négocians qui la demanderont. Forces de tout rapporter^ ce réfultat f^ihiuire , ^ de nous procairer promptement beaucoup d'huile de faine & d'en propai^er Fulage où il eft inconnu , nous devons y enipîoyer îes moyens qui ont fi bien réiilïï pour le [a!| être. Peu de perfonnes étoient initiées cans cette Fabricatior( : aujourd'hui elle eft répandue & peifeâ'or.née dans Je? petites communes comm.e dans les grande^. Arretrins nous aux machines les plus fioiples pour la fabr'caMon de Thuile de faîne : qu'aux dépens de la Répub-iaue il s'en établiiTe un certain nombre dans les endroits nécelTaîres, Envoyons-y quelques-uns des citoyens qui font au fait de cette nianipulation ; ils recevront des élèves choifis par ks corps admin flratîf^ , Cl: en quelques mois , les meilîeurs procédés d'extraire Tliuile de faîne feront répandus par-tout. Il faut auffi Oiïrîr aux particuliers des avances pour établir eux mêmes, & pour leur compte , les moulins éc machines propres a cette manipublioB. Un bon gouYeinement ne doit fe livier à des opérations mer- cantiîes que lorfqu'iî y a péril en !a derneure , ou qu'il ne peut être fuppléé par Fadivité & Tinduftrie des c'toyeriS. 11 a toaiours meilieur Biarché de leur faire des avances dont îi eft facile de s'ankrer^'Ia rentrée par un cautionnement. On ncb;edera pas la dépanfe que Femploi de ces dernières rnefures occafionnera. Lorfqu'il ^'agit â'une chofe auOl ut'îe , do^l on héGter à faire quelques fa- crinces ? Ne vaut-il- pas mieux dcpenfer quelques millions dans-îa Républinue^ que de les porter aux étrangers , & nous expofer à manquer d'un des co- lîieft.bîes les plus néceffaiies à nos befoins ? Mais, pour ne rîen lailler échapper du trcibr inap- préciable que la nature nous ofire en cetioilant, il n'y a pas un moment à perdre. Les chaleurs prefque cominuelles ont accéléré la marurîté de la faille v& Jafmoifîbn & les vendanges nous l^ifTeront de Donne heure des bras à employer. Empteffons nous de ieur ^Turer d'autres travsux. 11 eft temps auiïi de d iSper Ifi^ inquiétudes qui fe font répandues dsns les endroits où Ton eît dansFu- fage de ramaiT^r îa faîne. On y croit que la Conven- tion nationale va la mettre en réqui£tian <^ cè qui jette parmâ îa clafîe nombreufc un véiilaWe décoii- ragement- Il ne ceiTera que îorfque Fon connoîtra les motifs de ] attention particulière , donnée ^rx n^cyens d^éîendre Fufage de I huile de famé. Laborieux habitans ries campagnes ^raiïlirez- vous 1 19 Loin cîe Tcfi:reÎDd-re les avantages que voos^avez trou- vés dans !e ramaffage de la faine, la Conventioa tien nationale ne, veut que les étendre & en feiîre jouir ceux de vos frères qiii les ont négligés juiqu à préfent. Et vous^ eSlmablcs citadins fiifnendes: pour quel- ques jours vos txavaux ordinaires : profitez aiiffi de cette belle récoite pour vous aflurer d'un aliment néceflaire. Que ce rapprochement avec vos frères des campagnes transforme ces rencontres momenta-- nées fous le hêtre Q^ai noiiriiiToit nos premiers pères ^. en autant de .xèlQ3- paliiotiques î Voici ' îe projet de décret que -je propcfco • PROJET DE DÉ CRET. La Convention nationale , après " avoir entendu îe rapport qui îni a été hit fur la poffibilité d'extraire du fruit des hêtres da territoire français une huile très- propre aux alimens 5. & dan? une proportion fupérieure aux befoins de la République 5 décrète : Article premier. Les propriétaires & poiTeiTeurs de hêtres ne pour- ront en abandonner îe fruit aux animaux, ni îe laifier périr fous les arbres. Ils le feront ou !e iaifferoat rarnaiïer pour être converti en huile. I L Tous les citoyens font invités à ramaffer la faîne ^ le gland & les autres fruits des forêts & des bois fppartenans à la nation. III. Les âufontcs conftltuées ne pourront faire aucur?e adjudxat'on de glanJée dans les forêts nationales. Celles qui auraient pu être faites avant la prcmulg^ tien du préTex^it décret ^ r3nt nulles & non avenues* I V. L'entrée 3 tant des forêts & bois natbnàux que des bois communaux Se urag"ers, eft iiUerd'te aux porcs pendant les mois vendémiaire 3c brumaire ( x ). Les contrevenans feront punis rar la confifcatioa ut leurs porcs^ Fendant ce^ deux mois , les u^agsrr pouiroat ri- mafler la faîne , le gland Se autres fruits. V. Ceux qui ne pourront pas ou ne voudront pas convertir eux-mêmes ni faire convertir par d'autres leur faîne en hîiiîe, la porteront au chef-^lieu de leur diftrid où elle leur fera payée à raifon de 2.0 fous le boiSeau comble, mefure de Paris. La faîne ne ferat Hiefurée qa'?.près avoir été épuiée par Teau* V L Il fera înceffamment établi, aux dépens de la Répu- blique, dans les endroits convenables, des moulins &. machines en fuffi^anre quantité pour convertir la faîne en huile ^ par les meilleurs procédés. ( 7 ) Par le décret du ii de ce mois , Tinterdidion ccfTe vers la 10 bîumâire, qui cii cependant Tepo^ue où la fHine s'îLir^uffe ^vcc pîus d*abondance. aï VIL - Eit confequencé, îa commifTion d'agriculture & ^es arts eft au^o^^v;e à mettre en réguiii.ion ceux- ■quelle. jugera- les plus propres , tant pour eA^cuter ces .tïioulins & machines &c les mettre en œuvre, que pour înfl'ruîre clans cette rnanipulatroii des fujets qui feront dé%nés par les adminiilrations de V I I L Si des partîculirrs fa préfentent pour reprendre -d.es faînei aclietces pour le compte de la nation^ elles leur feront déiivices au même. prix de 20 fous par bo'iî^au. IX . - ■ - A régard des huiles qui feront fabriquées pour îe compte de la nation , elles feront mifes dans le commerce , à mefure de leur fabrication . à xaifon it 15 fous par livre de|l6 onces, X. Les adminiRrateurs de diftrîâi feront «lettre en vente , à h chaleur des enchères , les preiTes & mou- lins à huile de faîne qui atjrant été établis aux frais de la nation , lorfqu'iî leur lèra fait, à cet effet, des foumifîions par des citoyens foirables & intelligens. XL . Les particuliers qui demaaderont des avances pour faire, à leur coraptCj des moulins &: prefTes à hniîe faîne , le« obtiendront ^ fur l'avis des adminiflia- 12 tiens de d-fir;cl , 5: en donnant caution de les refti- tuer avant re^piiation de la troiCème année, X I 1. Les di{lnd:s font autorifés à fournir^ fans location , à tous ceux qui auront de la faîne à terrer, des Hfux convenables à (a confervaticn, dans les biens natro- naiix les plus à la portée, lo.fquu s'en trouvera à leur difpoiiticn., X I I L La commîiTîon d'agriculture k des arts efl fpécia- îement chargée de Texécution du préfent décret. Elle fera diftribuer & enverra à toutes les communes Tinf truction qu elie a préparée ftir la fabrication de Fhuile de faine. XIV. Les rcémoires qui ont recueillis fur les pro- priétés de !a faine, feront réimprimés Ôc envoyés à chaque aGminiftiation de diftricl. X V. La Convention nationale compte fur le zhh ôc les efforts réunis des autorités conltituées , des gens de fart & des bons citoyens , pour qu'il ne Te perde point de faine dans leur territoire, & qu'elle foit ex- clufivement convertie en huile par les meilleurs pro- cédés. DE L'IMPRIMERIE NAT ION ALE.