SJ 'J ^ ¥ S? IfftP ^\j'^ y’ ■wVVyvv>/, 5 1 MKSmlvi'^JMnlo [44i^ 1 r rr 1 FiwwfMi IjHllyttvW^I W JJulm (Ültrtn* 0vo\vn Cihmrn S5vmmx ÿnittersitg J j if \ xr # ( I DESCRIPTION DES PLANTES D E L’ A M E R I OU E. C plus courtes ÔC qui portent des feliilles de la mef- me façon que la precedente , plus larges pourtant, dentelées feulement aux extrémitez de leurs découpûres» Elles font aulli un peu plus fermes , d’un vert un peu chargé : elles ont par defTous une petite nervure d’où fortent de petites codes qui fe divifent en trois autres, entre lefquelles il y a deux rangs de pe- tites boffettes poudreufes Sc tanées. J’en ay trouvé en plufîeurs endroits dans les forefts de l’Ifle S. Domingue. • V. Filix latifolia, laciniata , & ad lacinias molli ter aculeata. Fougere à larges feuilles découpées , garnie d'une pointe tendre aux découpures. C Ette plante naift de la mefme façon ÔC grandeur que la pre- cedente , mais elle n’eft point épineufe : fes feuilles font plus déliées &: d’un vert plus agréable. Les dentelûres de fes dé- coupûres font crenelées tout à l’entour mais fort legerement : il y a aulli dans le fonds de chaque découpûre une pointe fort ten- dre de mefme confidence que la feuille. Je n’ay fçeu non plus obferver fa poudiere , elle croît dans les foreds humides de l’ifie S. Domingue. V I. Filix latifolia, nodofa. Grande Fougere^ noüeufe. La principale racine de cette fougere ed adez épaide &: ra- madee : elle rampe comme celle de nodre polypode com- mun , mais elle ed compofée d’un double rang de noeuds les uns fur les autres, dont les fuperieurs font creux comme de petites boétes , a caufe que les tiges qui en edoient (orties (ont pourries. Ces racines font accompagnées de quantité de fibres éparpillées, minces èc chevelues. Il fort au bout de la principale racine quatre ou cinq tiges , qui ont environ quatre pieds de haut , épailTes de quatre lignes , un DES Plantes de l'Amerique. 5 peu enflées par en bas. Elles s’arrondifTent enfuite ôi leur de- vant efl canelé d’unTeul fillon : leur couleur eft vert-brun, mais elles font parfemées de quelques écailles noiraftres. Ces tiges font fortifiées depuis le milieu jufques au bout d’environ neuf à dix nœuds affez tuméfiez, éloignez de deux à trois pouces les uns des autres^ Deux feuilles opofées vis-à-vis fortent des collez de cha- que nœud. Elles font membraneufes , femblables aux feuilles de nos langues de cerf : mais un peu plus pointues , d’environ dix pouces de long 8c d’un pouce de demi de large, ondées tout à l’en- tour, avec une nervûre qui s'étend depuis le commencement juf- ques au bout, dC qui donne en travers de petites colles qui font pa- rallèles , de fort proches les unes des autres. Je n'ay peu obferver la pouffiere qu’ont par derrière les autres plantes de mefme nature. ]’en ay trouvé plufieurs dans un vallon proche un quartier qu’on apelle le MafTacre vers le Port-de-paix dans l’Ifle S. Domingue. VII. Filix paluftris aurea, foliis linguæ cervinæ. Fougere de marefls , dorée à feüiües de langue de cerf. ELle a quantité de racines fîbreufes dc rouffaflres, qui jettent une touffe de tiges de neuf à dix pieds de long, prefque auffi grolfes que le petit doigt, d’un roux noiraflre, polies dC luifantes, rondes par derrière dC creufes par devant. Elles ont de chaque collé une vintaine de felUlles oppofées alternativement d’efpace en efpace, longues d’environ un pied dC demy, dC larges de prés de deux pouces : elles ont la figured’une longue langue émoulfée,mais tantfoit peu pointue au bout de la nervûre : leur pédicule efl fort court , mais il s’étend tout le long de la feuille, dc forme une ner- vûre affez élevée : elles font membraneufes dC folides comme du parchemin, unies ôivenées fort menu en façon d’un rets confon- du. Elles font d’un vert agréable, quelques-unes de celles qui font vers le bout de la tige font couvertes par derrière d’une pouf- fîere dorée. Ces feuilles ont un goufl fort afpre qui exprime affez de falive dans la bouche. On en voit beaucoup dans les lieux marefeageux de la Martinique, fur tout au bord de la rivière du Fort Royal , ou celle que je fis brufler donna des cendres fort falées. J’en ay remarqué auffi quantité dans Flfle S. Domingue au A üj 6 Description quartier de Leogane, le long de quelques ruifleaux : elle efi: tout- à-faic femblable à celle-cy , il ce n’eil que les feliilles font un peu plus longues , moins larges ÔC la pouifiere qui eftfurle derrière efl d’une couleur plus foncée. Les Caraïbes la nomment Hamama^ ligra. Je crois que c’eft la fcolopendre dont parle le R. P. du Tertre dans fon uaité troiiiéme des Antilles chap. i. parag. 3. VIII. Filix latifolia , ad margines pulverulenta. Çrande Fougere^ à bord poudreux» CElle-cy naiil de la mefme façon & dans les mefmes lieux ma- refcageux que la Fougère décrite cy-deifus: les tiges ont preique la mefme grandeur , mais fes feliilles font un peu plus é- troicesjplus pointués,ÔC pofées plus prés vis-à-vis l’une de l’autre. Les tiges font rondes & un peu plus menues qu’une plume à eC crire, d’un vert-paile tirant fur le brun : les plus longues feuilles ont prefque deux pieds de long &: prés d’un pouce demy de large, fort pointues dans leur bout, arrondies vers la tige, fermes comme du parchemin, unies par deifus ÔC vert-pâles : elles font ac- compagnées par deifous ÔC en long d’une nervure qui diilribué* en travers quantité de petites coftes parallèles bc fort proche les unes des autres : elles font garnies tout au tour d’une bordure ' poudreufe de couleur tané , & efpaiife d’environ une ligne. J’en ay trouvé fouvent le long de quelques ruiffeaux de Leoga- ne, du petit Goive dans l’Ifle S. Domingue. I X. Filix latifolia, non ramofa nigris tuberculis pulverulenta. Çrande fougere non branchuë^ ^arfemee de verrues noires. CEtte plante a quantité de racines menues comme des che- veux , longues , branchûës , noires &; difperfées ça &: là : il en fort plulieurs tiges hautes d’environ quatre pieds, éc de deux à trois lignes de grolfeur , rondes par derrière, creufes par devant, polies, luifantes & noires. DES Plantes de l'AmerïquEo ^ il y a deçà &C delà de ces tiges neuf ou dix feuilles difpofées alternativement, d^environ huit pouces de long, & d un 6c demy e arge , faites prelque comme celles de nos langues de ce.rf, mais plus courtes &c plus pointues : elles font de la conliilence du velm, decoupees fort legerement tout au -tour par de petites dentelures rondes : elles ont au-ddTous une nervûre noire, avec de petkes codes en travers de mefme couleur, qui font pa- rallèles èC allez proche 1 une de fautre, dans Tintervalle defquel- les il y en a quantité d’autres petites qui font courbées , donc 1 entre-deux ed rempli d’une bolîetce poudreufe ÔC noiradre. On trouve cette elpece de fougcre dans les bois de la Martini- que en defcendant du Morne de la Calebalfe vers la Cabderre. X. Filix latifolia,non ramofa,rotundiûs crenata. ÇrandeFougere à fmpks jets, C affez prés , des pinnules aulli fort étroites, dont les plus longues ont un peu plus d’un pouce : leur largeur eil prefque d une ligne 6c demie , de leur pointe eft tant foit peu émoulTée. Il y a aulli d’autres pinnules aux commencemens des plus longues , mais beaucoup plus courtes de en façon de petits aiderons : elles ont toutes le bord replié en dedans , comme les feüüles du rofmarin vulgaire , en, L^nin rojmarmus horten/is ^ le deffus lifle dc vert blancbaftre , de le deffous tout raïé de quantité de petites coftes traverlieres. Je n’ay peu obferver leur femence, & je n’en ay trouvé que dans deux endroits , fçavoir le long du Tapion proche le petit Goive de rifle S. Domingue,&: furie coupeau de rifle de laTourtuë dans la parroifTe de Mirebalai. XXIII. Filix ramofa villôla , major, crenis rotundis dentata, Fougere branchuë veiné, à dentelures arrondies, CEtte efpece de fougere devient fort grande, quand elle naift dans des lieux humides le long des ruiffeaux. Ses racines font toutes chevelues comme la plufpart de celles des autres fougères ; elles font grifaftres de pouffent cinq ou fix tiges tanées d’environ quatre pieds de haut, groffes de deux lignes, rondes mais fillo- nées par devant : elles pouffent auffi de chaque codé alternative- ment de par des efpaces inégaux des branches d’environ un pied de demy de long, qui portent dans leur longueur deçà de delà dC alternativement des feiiilles d’environ deux pouces de demy de long , qui diminuent infenfiblement jufques au bout , de elles fi- nifïént en pointe de font découpées jufques à la nervûre principa- le par des pinnules de trois lignes de large , arrondies parle bouc de incifées tout à l’entour par des crenelûres affez rondes : elles font liffes de d’un beau vert par deffus , mais pafles par deffous dC chargées d’un double rang de petites verrues poudreufes de noi- raftres. Toute la plante eft parfemee de quelques poils fort menus,tor- tus & rouffaflres. Je n’en ay veû que dans deux endroits de l’Ifle S.Domingue, fçavoir le long d’un ruiffeau proche le Maffacrç vers le Porc-de-paix, de vers le Tapion du petit Goive. / lé Description XXIV. Filix villofa minor , pinnulis proflindè dentatis. Petite Fougere velue , à longues dentelures, CElle-cyeft beaucoup plus petite que la precedente: fa ra- cine eft faite de meîme &: naift auffi dans les lieux humi- des : elle n’a pas plus de deux pieds de haut, fes tiges font fott me- nues, rondes noires , couvertes de quantité de petits poils noi- raftres tortus. Environ à la troiiiéme partie des pédicules elles ont deçà 6^ delà des feuilles étendues en façon d’aifles oppofées les unes aux autres , diftantes d’environ un pouce demy. La plus grande a prés de quatre pouces de long , &un pouce &: demy de large : la nervûre eft aufti toute velue comme la tige : elles finirent toutes en pointe, & font découpées jufques à la nervûre, chaque decou- pûre ayant environ trois lignes de large : leur nervûre eft petite ôc leurs bords font découpez par des crenelûres alfez profondes ÔC pointues. Il y a par derrière de chacune de ces crenelûres une petite bolfette poudreufe bC roulfaftre : elles font unies ÔC d’uii vert gay par devant , membraneufes mais fort minces. C’eft une plante affez rare : je l’ay trouvée le long du meCne ruifleau comme la precedente. X X V. A. ' Filix pinnulis criftatis. Fougere à pinnules creflêes. ‘ CEtte plante a plufteurs petites racines fibreufes, grifaftres de deux ou trois pouces de long, écartées deçà àc delà dans la terre. Il en fort quatre ou cinq tiges fort menues , rondes , d’un > vert fale, bc d’environ un pied de haut ; elles ont depuis le milieu jufques au bout de part éc d’autre des feuilles étendues alterna- tivement , en forte que le bord de la fuperieure touche celuy de finferieure. La plus longue de ces feiiilles a prés de deux pouces de long 5 &: neuf à dix lignes de large : elles font émouftées ÔC dentelées au bout : elles font aufti découpées par des aiderons juf- ques à la nervûre ; ces aiderons ont prés de quatre lignes de large, ac Des plantes de l*Amerique. \j &C font dentelées tout à Tentour, excepté vers Tendroit qui regar- de la principale tige , en forte qu'ils relTemblent fort à de petites creftes. Les feuilles deviennent toûjours plus courtes à mefure qu'el- les aprochent de Textremité de la tige : elles (ont d’un vert fon- cé y liifes par devant dc chargées par derrière de quelques peti- tes éminences poudreufes non pas rondes comme aux autresjmais ovales ôc pointues par les deux bouts d>C d’un roux fort tané. Je n’en ay trouvé que dans un endroit de l’Ifle S. Domingue,Ic long d’un ruilTeau, vers un quartier qu’on apclle le Mouftique, en- viron à dix lieues du Port-de-paix. X X V. B. Filix pulverulenta,pinnulis obtufé dentatis. Fougere poudreufe, à dentelures emoujfées, Le corps de la racine n’efl: compofé que de quelques relies des tiges pourries accompagnées de plulieurs racines fibreu- fes, longues & éparfes çà là , de couleur brune comme tout le corps de la racine , d’ou il fort quatre ou cinq tiges fort me- nues, rondes, vert - brun, &; d’environ un peu plus d’un pied de haut telles ont de chaque collé feize ou dix -huit feuilles alfez proche &; vis - à- vis les unes des autres : celles du milieu ont envi- ron deux pouces de long fur lix ou fept lignes de large , mais cel- les qui regardent l’extrémité la racine deviennent plus courtes à mefure qu’elles s’en approchent : les unes 6c les autres font dé- coupées prefque jufques à la nervûre bc ces découpûres font fort étroites, émoulfées par le bout, dentelées tout au tour : chaque feuille a deux découpûres plus longues en fon commencement, qui font comme deux petites feuilles dont l’une regarde en bas &: l’autre en haut : elles font liifes d’un vert - gris. Leur delfous eft tout couvert d’une poulfiere fort menue & tanée. C’ell une fougere fort rare que je n’ay trouvée que dans quel- ques forells écartées de l’Ille S. Domingue. O fiS Description XXVI. Lonchitis hirfuta , florida. Lonchitis velue ^ fleurijjante. SA racine cft touffue & chevelue , elle pouffe fept"ou huit pé- dicules deliez d’environ un pied de hauteur , fort caffants , creufez par devant , arrondis fur le dos, verdaftres &: couverts de poils courts &; bruns : ils foûtiennent depuis leur milieu dix ou douze feiiilles quelquefois opofées vis-à-vis,& d’autrefois alterna- tivement, elles vont toujours diminuant jiif^ues au bout : les plus baffes ont environ un pouce &; demy de long, fur environ demi- pouce de large : elles font crenelées tout à l’entour avec de peti- tes colles par deffus : leur couleur ell d’un vert-gay, mais elles font garnies de part & d’autre de poils blanchallres : pour ce qui ell de leur figure, elles font femblables à celles du lonchitis ordinaire, c ell a dire qu*elles aprochent d’un demy cœur. Le pédicule fournit à la bafe des premières feiiilles deux autres pédicules plus deliez comme jumeaux, qui s’élèvent à la hau- teur de demi - pied; ils font velus, lillonez,&: portent chacun une grape pyramidale d’environ deux pouces de long , chargée de plulîeurs autres petites grapes , comme celles à peu prés de l"op munda regalis : elles font vertes dans le commencement, mais el- les deviennent brunes dans la fuite. Je n’ay jamais trouvé cette plante qu’une fois dans un feul endroit de la Martinique, fçavoir en montant le Morne,quand on va delà grande Anfed’Arlet à celle du Diamant, un peu après rhàbitation de M. l’Orano-e. D XXVII. Lonchitis glabra, major. Çrande lonchitis, lijje, SA racine reffemble à du gazon fort touffu, qui pouffe plu- lîeurs fibres grifaftres , plulieurs tiges d’environ deux pieds de long, épaiffes de deux lignes, de couleur vert- brun, liffes, inondes par le dos , & un peu canelécs par le devant , garnies de plulîeurs feiiilles depuis le tiers en haut , qui ell terminé* par une f..-„ plantes de l’Ameriqjçje. is> teiiille étroite, pointue de prés de trois pouces de long : elles font polccs deçà & delà alternativement &c fort prés les unes des au- tres ; leur figure rclTemble à une petite faux : les plus longues ont environ quatre pouces de long, ôc un pouce de large vers la bafe : elles font fort pointues & découpées tout à l’entour par des dente- ures rondes : leur bafe a le cofté luperieur arrondi, &c qui avance comme une oreillette, mais l’interieur eft taillé obliquement : il y a une nervure principale qui s’étend depuis le commencement pilques au bout de la feiiille , & qui fournit des filets de part ôc d autre : leur deflus eft uni & d’un beau vert , mais le deflbus eft pafle & tant foit peu ridé par plufîeurs petites nervûres avec une rangée deçà & delà de quelques vermiffeaux poudreux, fort é- troits , attachez à la feuille , longs d’environ fix à fept lignes de couleur tane obfcur. ° J en ay trouvé fouvcnt dans nos Antilles dans les forefts & le long desruilTeaux. XXVI II. Lonchitis glabra,minor, lonchitk , lijje, ^ A principale racine eft prefque aulïï longue &auffi grolTe O que le doigt, tirant fur le tané par dehors, charnue comme le polypode &verdaftre en dedans : elle produitquantité de fibres chevelues alTez longues &: de mefme couleur. Il en fort quelques tiges unies & rondes de couleur tané ob- Icur, d environ deux pieds de long , de la groffeur d’une ligne garnies de part & d’autre au delTus d’un demi-pied de la raane ! de feuilles fort proches les unes des autres, pofées alternativement Retendues en forme d aiüerons : elles ont la figure d’une petite aux emouffee par le bout, longues d’environ un pouce & demy & larges de quatre lignes,tant foit peu dentelées à l’entour & nar! ticuherement vers k bout. Le delTus eft liffe & d’un vert un peu charge mais au deffous il y a une nervûre courbe qui va tout k long , & fe divife en de petits filets jufques au bord? omre cek U y a un rang deçà & delà de la nervure, de petites bolfettes rondes poudreufes Sc tanées. ronaes, «nei! lieux, elle eft mefme plus fre- quente que la precedente. ^ lo Description XXIX. a. Lonchitis auriculata & ferrata. Lonchitn dentelée , oreille'e. SA racine eft de mefme que celles des precedentes àC poufTc Tes tiges de mefme façon , longues d’environ un pied bC de- my : elles ne font pas trop groffes^mais elles font rondes bc pafles, bc foutiennent environ demi-pied par delTus la racine une vin- taine de feuilles deçà bC delà fort prés les unes des autres bC ran- gées alternativement ; elles ont environ deux pouces bC demy de long , bc ont prefque la mefme forme que celles de la première, mais elles font un peu plus courtes : elles font fort pointues ôcfonc découpées dans le bord par des crenelûres émouilées fendues au bout par deux petites dentelûres : leur bafe a une oreillette dans là partie fuperieüre, qui eft coupée en crefte de coq, bC leur dos eft garni d’un double rang de petites verrues poudreufes tanées. J’en ay trouvé en quelques forefts de l’Ifte S.Domingue. XXIX. b. Lonchitis juxta nervum polvemlenta. Lonchitis foudreufe le long de la nervure. SA racine eft fort touffue bC fibreufe : les tiges n’ont pas plus d’un pied ckl demy de long, fes feliilles commencent prefque au tiers des tiges,affez proche 5^ vis-à-vis l’une de l’autre : les deux plus baffes font plus courtes que la troiftéme , qui eft ordinaire- ment la plus longue de toutes, ayant environ prés de trois pouces de long, bc demy pouce de large : les autres vont diminuant juC- ques au bout de la tige, qui finit par une feliille un peu plus étroi- te bc plus pointue : la principale nervure ou cofte de ces feliilles eft accompagnée deçà bC delà d’une bordure fort étroite pou- dreule bC tanée : elles ont la mefme figure que celles de la prece- dente, excepté que la bafe eft arrondie, plus large , bC comme en forme de cœur : elles font un peu rudes par deffous à caufe de plu- fieurs petites coftes qui vont obliquement depuis la principale nervûre jufques au bord qui eftondé par une fort petite den^ telure. Des plantes de l’Ameriq_ue. zi ]’en ày trouvé fouveiit dans les niefmes endroits. XXX. Lonchitis ramofa, limbo pulverulento. Lonchitu hranchm à bord poudreux. SA racine refïemble à une touffe de cheveux noiraftres, d’où il fort quelques pédicules fort minces d’un vert-pafle , d’en- viron demi-pied de long : chaque pédicule fe termine en trois rameaux , ceux des codez font plus courts que ceux du milieu : ils font opofez vis-à-vis l’un de l’autre, découpez jufques à la code en feuillages taillez en faux 6c difpofez alternativement , dont les deux premiers qui font à la naid'ance de chaque rameau pendent en bas, n’en ont aucun opofé de l’autre codé. La feuille qui fi- nit ces rameaux a prés de trois pouces de long 6e quatre lignes de large : 6e la principale de celles qui regardent en bas, qui ed la plus proche du principal pédicule , ed prefque aufii longue 6e auffi large , les autres diminuent à mefure quelles aprochent du bout. Le rameau du milieu foûtient cinq ou fix feuilles dont les plus baffes qui font tres-longues , font découpées à leur bafe en trois feuillages , deux en bas 6e unfeul relevé en haut , celles qui fui- vent n’ont qu’une oreille pointue de part 6e d’autre : les autres nen ont qu’une feule dans la partie fuperieure quied arrondie. Enfin la derniere feuille qui termine le rameau, ed pointue dans fon extrémité , 6e garnie environ un pouce par,deffus fa bafe de deux oreilles aifez longues 6e émouffées : les plus longues de ces feliilles ont prés de quatre pouces de long, 6e quatre à cinq lio-nes de large, 6e celle qui finit le rameau a environ trois à quatre pou- ces , 6e auffi quatre à cinq lignes de large j celle - cy ed pointue, mais les autres font un peu émouffées : leur confidence ed mem- braneufe, fortliffe 6e d’un beau vert par devant, mais un peu ri- dées en derrière par quantité de petites codes qui les traverfent ; elles ont tout à l’entour une petite bordure poudreufe de couleur tané, tirant pourtant fur le gris. 13. D E S C R ï P T I O N Il s’en trouve dans les forefts, èc le long de quelques ruiffeaux de rifle S. Domingue, mais rarement. XXX L Hemionitis maxima, quinque-folia* Çrande hemionite à cinq feüilles, ELle poufle dés fa racine qui efl: toute chevelue bc noire, cinq à flx tiges d’environ trois pieds de haut, bc groflés d’environ deux lignes, rondes, mais un peu canelées au devant bc d’un vert fale ; chaque tige finit par une feuille d’environ un pied de long, étroite en Ton commencement, pointue par le bout, bC large d’un demi-pied dans fon milieu. Par deflbus celle-cy, il y en a quatre au- tres attachées deux à deux, bC vis-à-vis, un peu plus étroites bc un peu plus pointues que la fiiperieure : les deux plus bafles ont du cofté intérieur de la bafe une petite oreille ronde , elles font ondées à l’entour , mais aflez legerement : leur confiflence efl: comme du vélin fort délié vert-pafle 5 elles ont au deflbus une nervure qui va tout le long d’un bout à l’autre, bC qui diflribuë quantité de coftes fort délicates obliques bC parallèles , qui s’étendent jufques furie bord où elles fe recourbent un peu : ces coftes font traverfées par d’autres plus fines, ondées bC courbées. Quand les feüilles de cette plante commencent à poufler, elles reflemblent fort bien à la crofle d’un Evefque, font couvertes d’une pouflîere tres-menuë bc fort noire , qui tombe quand elles prennent leur grandeur ordinaire. ' Il s’en trouve fouvent dans les forefts fombres bc humides. J’cii ay trouvé quantité, particulièrement le long d’un ruifleau proche le Maflacre vers le Port-de-paix, dans l’Ifle S. Domingue. XXXII. Hemionitis maxima, trifolia. grande hemionite à trois feüiUes. S Es racines font aufli toutes chevelues & noires : il en fort fîx ou fept pédicules fort menus, lifles , noirs 6^ luifants , comme ceux de nos capillaires , de la hauteur d’environ demi-pied. Ils portent ordinairement trois feüilles ; celle du milieu où la fupe- Des plantes dë l'amerïcXuEc. rieure efl toûjours la plus grande , elle a prés d un pied de lono- & demi- pied de large, ayant vers le milieu deux avancemens comme deux oreilles : elle commence par un angle arrondi finit en pointe. Les deux autres ne font que comme la moitié de celle-cy : la nervure qui les traverfe,les partage en deux parties iné- galés , dont la fuperieure eft beaucoup moindre , elles n’ont auiïi qu une oreille dans la partie inferieure. Ces trois feiiilles font membraneufes ôc fort minces d’un vert un peu charge 5 lilïes pardeffus, mais fouftenuës endelfous par des codes obliques, ÔC alfez diftantes de l’une à l’autre, qui font aulïi traverfees par d autres codes courbées en dehors *. ces feüil-> les font audi remplies par derrière de quantité de verrues qui du commencement font vertes, unies & creufes comme un nombril, de la grandeur d une petite lentille, mais qui deviennent en fuite toutes poudreufes de couleur chadain oblcur. J ay trouve cette elpece dans la Martinique le long du chemin delaCabderre proche la rivière Falaile j ] enay audi remarqué fouvent de la mefme elpece dans l’Ide S. Domingue , le long des ruilTeaux,mais qui a cinq feiiilles, 3c les avancemens fort pointûs, & comme en demy croidanc , au lieu que celle -cy les a prefque ronds. ^ ^ XXXIII. Hemionitis aurea, hirfuta. Hemionite doree ueluë. ELle a pludeurs petites racines noires & menues comme des cheveux qui pouffent neuf ou dix feiiilles : les plus vieil- les font immédiatement couchées par terre , mais les plus jeunes font droites j elles font prefque toutes de mefme grandeur , mais les pédicules des vieilles font beaucoup plus courts, que ceux des recentes, n’ayant pas plus de deux pouces de long , ÔCceux-cy environ demi-pied : ces pédicules font menus, ronds rouges : les feiiilles ont bien deux pouces ôe demy d’étendue, elles font decoupees en cinq parties aiguës , prefque comme le ricinm commun : leur deffus eft d’un vert chargé ÔC luifant , mais le def- fous des plus jeunes eft tout couvert d’une nervûre en façon d’un petit raifeau dont les trous font remplis d’une pouftiere dorée, ce qu on ne trouve pas dans les vieilles : toute la plante eft couverte d un petit poil ras ÔC blanchaftre : on remarque encore que les DESCRIPTION plus jeunes pouffent quelquefois au commencement de quel- qu'une de leur découpure , une fort petite feuille de mefme con- fiftence, &: de mefme façon que les autres, mais découpée en tref- fle : les unes d>C les autres font auffi crenelées à l'entour. ]'ay trouvé cette plante fur les rochers des forefts humides de la Martinique , particulièrement dans le chemin qui eft entre l’Anfe à FAfne, la grande Anfe d’ Arlet plus prés de celle- cy. XXXIV. Hemionitis profundé laciniata, ad oraspulverulenta. Hemionite fort découpée , bordée de poujjiere, SA racine n’eft formée que de quantité de fibres noires &; menues comme des cheveux de trois à quatre pouces de long, il en fort fept ou huit pédicules de diverfe grandeur , fort deiiez, droits , ronds &; noirs, liffes &:luifans: les vieux font toûjours les plus courts , &; ont tout au-plus quatre pouces de long , mais les jeunes qui naiflent au milieu des autres, ont environ huit à neuf pouces. Chaque pédicule foûtient une feuille divifée en trois : les plus grandes font découpées jufques au bout du pédicule , ont en- viron quatre à cinq pouces d'étendue : ces découpûres des cof- tez font encore découpées en deux fort profondément, ô<: font di- vifees en quelque maniéré comme celles du polypode j celle du milieu eft découpée de mefme, mais regulierement, & les unes &: les autres finiffent toûjours en pointe : elles font toutes liffes par deffus &: teintes d’un fort beau vert , mais elles ont au deffous une bordure tout à l'entour d'une pouffiere fort menue tané-obfcur> leur nervure eft fort noire & luilante, & le vert un peu pafle. Les moindres feuilles n'ont point de bordure , leur découpûres font auffi plus grandes ÔC moins profondes : elles font toutes de confiftence de vélin. Je n ay trouvé cette plante que dans un feul endroit de l'Ifie la Tortue, vers la vallée en defeendant de l’habitation dufieur la Franchife à la Mer. Quand je la trouvay , fes feuilles étoient toutes recourbées en dedans comme les ferres d’un oifeau de proye, a caufe de la iechereffe, mais elles reprirent bien - toft leur verdure &; leur étendue naturelle, dés que je les eû mifes tremper dans de l'eau. Polypodium Des plantes de l'Amerique, XXXV. Polypodium majus aureum. Çrand Folypode doré, SA racine a près d un pouce d’épai/Teur, &: quelquefois un pied de long, elle eft ronde , fort noueüle , branchuë , charnue , 6C yerdaftre en dedans, mais elle eft toute couverte de très -petites écaillés dorées avec des trous au milieu des noeuds , qui ne font autres que les lieux des tiges pafTées. Elle poulTe quelques feuilles d'environ un pieddelono-, donc le pédicule qui s'allonge en cofte eft prefque auffi long : effes font fendues deçà delà par fept ou huit découpûres fort profondes, ayant un pouce de large dc trois ou quatre de long , un peu écar- tées les unes des autres, & pointues au bout : on remarque par deftbus un double rang de verrues poudreufes , dorées , tout le long de la nervûre des découpûres. On en trouve quantité dans la Martinique furies troncs des grands arbres : c eft peut - eftre le Jilix Indica polypodü fade 3 la fougere des Indes reftemblant au polypode de Mentzelius. X X X V î. Polypodium radice tenui, &; repente* Folypode à radne menue , traçante, La racine de ce polypode n'a pas plus d’une ligne d’épailTeur 1 elle eft ronde & noueüfe , 6C s'étend bien au long à la façon du chien-dent : elle fe plaift beaucoup ou ftir les roches couvertes de moufle , ou fur les troncs des arbres pourris, elle eft toute cou- verte d une poufliere noiraftre, &; jette quantité de petites racines fort menues à l’endroit de fes noeuds. Elle poufle tout le long, des feliilles faites prefque comme cel- les de noftre polypode commun, &: de meftue grandeur : elles font lifles&dun beau vert pardeflus un peu chargé pourtant , mais toutes couveites par deflous d une poufliere comme dorée, lem- blable a celle de noftre aflenium ou ceterach 3 avec un double rang de petites verrues poudreufes ôë noiraftres. J en ay trouve louvent dans 1 Ifle S» Domingue , particulière^ ment vers le Port-de-paix, D lé Description XXXVII. Polypodium nigrum, tenuiiis fe£tum. Polypode noir^ fort-découpé, La racine eft longue, & greffe comme le doigt, noire par de- hors, &:forc chevelue, avec un double rang de noeuds , qui font fort prés les uns des autres, &: creux comme de petites écuel- les dbu fortoient les vieilles feuilles. Elle pouffe trois ou quatre feuilles dbnviron deux pieds de long de deux pouces de large, découpées jufques à la code qui eft ronde , liffe , de noire ; ces découpûres font oppofées alternative- ment : elles fe touchent, de font larges ordinairement de trois li- gnes, finiffant par une pointe émouffée : celles qui font auxextré- mitez font plus courtes que les autres : elles font d’un beau vert, de liffes par deffus , ÔCun peu plus foncées par deffous avec un double rang de petites boffettes poudreufes, rondes de noires. Cette plante aime les lieux frais : on en trouve fouvent dans nos Antilles : quelque temps après qu’on l’a cuillie , fes feuilles lè replient toutes en dedans , de fe defarticulent fort- facilement , en forte quelles tombent toutes laiffant la tige nue. XXXVIII. Polypodium foliis linguæ cervinæ majus. Çrand Polypode à feüiUes de langue de cerf. CEtte plante s’attache particulièrement contre les troncs des vieux arbres de la mefme façon que noftre polypode d’Eu- rope , de fa racine luy reffemble aulli : c’eft à dire qu’elle eft groffe comme le doigt, de longue de cinq à fix pouces, folide de verte en dedans , mais noueüfe par dehors , noiraftre de accompagnée de quantité de fibres : ces noeuds font un peu élevez de creux , de ne font que le refte des vieilles tiges pourries. Elle pouffe fix à fept feuilles longues de deux à trois pieds, pointues dans leurs extremitez , étroites dans leur naiffance , de larges dans leur cours , d’environ un pouce de demy , lif- fes de d’un beau vert par devant : leur pédicule qui eft fort court , s’allonge en nervure liffe de luifante , qui diftribue de tous ÎDes Plantes de l’Americîj;e. 17 coftcz des coftes obliques & parallèles éloignées les unes des au- très d’environ trois lignes, & traverfées par plufieurs moindres, dans I entre-deux delquelles il y a une verrue poudreufe & noi- raftre, qui fait avec fesvoifines un double rang tout le Ion? des coftes obliques, dont le veftige paroift de l’autre cofté : ces feuil- les lont ondées dans leur bord qui paroit allez bien diftino-ué par une double nervûre. ^ ^ On trouve fréquemment cette plante dans les forefts de nos Am tilles, ou on la prenoit ordinairement pour la fcolopendre, ou lan- gue de cerf, àcaufe que fes feuilles en ont la relfemblance. La plante que Breynius dans fa première centurie , apelle premier polypode des Indes , relTemblant à la Scolopendre , Ÿf^hpodmm Indîcum fnmum fcolofenâru fade, a beaucoup de raport àceL le-cy, & j eftime que c’elt la mefme, XXXIX. Lingua cervina longo, lato, ferratoque folio." Langue de cerf à feüiUes longues , larges , dentelées. S A racine n’eft proprement qu’une malTe compofée de tiges pouirieSjSc de quantité d autres petites racines courtes che- velues & noires. Il en fort fept ou huit feuilles de la mefme façon que celles de noftre langue de cerfvulgaire, mais beaucoup plus grandes : elles ont quelquefois deux pieds ôt demy de hauteur & trois a quatre pouces de largeur : leur bout eft pointu, & leur commencement étroit : elles font de mefme confillence , & cou- leur que les noftres ; le devant eft uni , mais le dos eft charo-é d'u- ne colle fort élevée , qui en fournit quantité de fort menues O hques , parallèles , & fort proches les unes des autres. Leurs bords lont découpez par de petites dentelûres un peu arrondies • au milieu des coftes il y a comme de petits vermiffeaux poudreux lort^adherans , qui lont d’un tané-oblcur. J en ay trouvé en plufieurs endroits de la Martinique ôc de S* Domingue, le long des ruifteaux de des ravines. i8 Description f X L. Lingua cervina foliis acutis, & ad oras fummitatura pulverulentis. Langue de cerf aiguë ^ à -pointe poudreufe fur les bords, S Es racines font prefque comme celles du polypode, mais beaucoup plus menues, jetcant quelques branches &: quan- tité de petites fibres noires fi fort condenfées , qu’elles compo- fent un efpece de petit gazon : elles pouflent fept à huit feuilles d’environ un pied de long , ë>C d’un peu plus d’un pouce de lar- ge vers le milieu : leur pédicule eft court : elles font étroites par les deux bouts, particulièrement par celuy d’en haut qui eft fort pointu & entouré tout le long du bord de derrière d’une pouf- fiere fort menue &: tanée. Elles font épaiftes ÔC liftes, n’ayant aucune cofte , mais feule- ment une nervure noire qui les traverfe tout le long : leur con- fiftence eft prefque comme du gros vélin , bc ont deux ou trois petites avances, tantoft pointues, tantoft émouftees, vers le bord du milieu. J’en ay trouvé quelques plantes dans l’Ifle S. Domingue,le long d’un ruifteau proche le petit Goive, ôé dans l’Ifle de la Tortue. XLL Lingua cervina longiflGmis & anguftiffimis foliis. Langue de cerf tresdongue tres-étroite. SA racine n’eft qu’un amas de plufieurs pédicules pourris & de plufieurs petites racines rouftaftres ôé couvertes de moulfe : elle jette quantité de feuilles tres-longues ôé tres-étroi- tes : elles n’ont pas plus d’une ligne Ôé demi de large fur envi- ron trois pieds de long : elles font folides ë>C epaiftes comme du parchemin , unies ôc d’un vert-gay par devant , mais toutes tra- verfées de biais en derrière par quantité de petites coftes fort pro- ches les unes des autres j elles ont aufli le bord replié en dedans & le bout fort pointu. )*ay trouvé cette plante àlafourcede la riviere froide vers le quartier du Port-de-paix, dans l’ifle S. Domingue. r DES Plantes de l’Amerique. lÿ X L I L Phyllitis fcandens,cauliculis fquammofis. VhiUitkmontanU à tiges écaillées. ELle pouffe quantité de tiges fort longues & fort menues qui s’attachent en ferpentant fur les troncs des arbres, de la mefmc façon que les tiges du lierre : ces tiges pouffent quantité de bran- ches deçà àc delà, dont il y en a de tres-longues &: de fort-courtes ; elles font toutes couvertes de petites écailles étroites , pointues , tanées & parfemées de quantité de petits filaments , ôi elles ont de part & d’autre de temps en temps des feiiilles alternatives d’en- viron quatre pouces de long, fept à huit lignes de large du collé d’en-bas : elles ont le bord ondé vont fe retrefïiffant vers la pointe qui eflun peu émouffée ; leur confiflence efl membraneu- lè. Le devant efl lilfed’un beau vert :1e dos a une colle tout au loiig qui fournit d’autres colles fort menues ondées : entre l’efpace de ces cofles , il y a une verrue ronde poudreufe, bc gri- faflre. J’en ay trouvé en plufieurs endroits des Ifles de la Martinique , Sc de S. Domingue. X L I I L Adiantum faxofum, floridum. Capllake de roche fleurijfant. CE capillaire reffemble fort à la deuxième efpece de capil- laire de G. Bauhin : il efl pourtant un peu plus grand : fes feiiilles font plus rudes &: plus ridées : fes racines font fort min- ces, fibreufes de gris-obfcur : elles jettent deux pédicules tout au-plus, mais ordinairement elles n’en portent qu’un feul qui efl menu , poli, rond &:quafi de mefme couleur que fa racine : ce pé- dicule a environ un pied demy de haut , il jette à peu prés du milieu quelques branches deçà &: delà rangées alternative- ment. La plus longue de ces branches a environ cinq pouces de long, les autres font toujours plus courtes à mefure qu’elles apro- chent du bout de la tige, ÔC fe terminent par de petits aillerons pointus ac dentelez. D iij jo Description il y a deçà delà de ces branches des feuilles affez proches, dil^ pofées aufli alternativement, ÔC qui font plus longues vers la tige & vont en diminuant vers le bouc de la branche, qui finit de mef- me que la principale tige. La plus longue de ces feuilles a envi- ron un pouce èC demy de long ; elle eft ppintuë ÔC découpée tout à l’entour par des aiderons dentelez : ces feuilles font d’un vert- pade, ÔC tant foit peu ridées par pluficurs petites coftes relevées. Environ un pouce au defibus des principales branches, tirant vers la racine , il fort du pédicule deux autres pédicules drefiez en haut, fort minces ÔC longs d’environ huit à neuf pouces, branchus alternativement au de la du milieuda plus longue de ces branches a environ un pouce delongjles autres diminuent audien montant & chacune de ces branches ed: chargée de petites grapes compofées d’une infinité de fort-petits grains ronds de couleur chaftain, de la mefme façon que nous voyons dans noftre ofmunàa ordinaire* J’ay trouvé cette plante en fort peu d’endroits , &: celuy ou j’en ay le plus rencontré eft le long du Tapion entre le grand ôc le petit Goive de l’Ide S. Domingue. XLIV. Adiantum nigro fimile, albiffimo pulvere confperfumJ Capillaire femhlable au noir ^ couvert d’une poujjiere très -blanche, SA racine eft toute chevelue Sc noire : elle pouffe plufieurs ti- ges aufti fort noires , liffes, luifantes, rondes, Ik. menues , lon- gues d environ deux pieds , k qui ont une vintaine de branches deçà &; delà , fituées quelquefois vis - à - vis l’une de l’autre , d’autrefois alternativement : ces branches vont toûjours dimi- nuant à mefure quelles aprochent de l’extremité de la tige ; la plus longue a prés de fept à huit pouces : elles ont toutes deçà &c delà des aiflerons fort proches les uns des autres jufques au bouc qui finit en pointe ; ces aiflerons font aufti plus grands vers la tige que vers le bout: ils font fituez alternativement j le plus grand a environ fix à fept lignes de long, dC quatre de large ; ils font poin- tus découpez tout à l’entour par des dentelures pointues dC un peu enfoncées : ils font unis par deffus& d’un vert luifant&: chargé 5 mais par deffous ils font tout couverts d’une pouffiere fort menue & fort blanche. On en trouve quantité de cette efpece dans la Martinique, tanç t)Es Plantes de l'Amerique. ' „ dans les bois humides que le long des hayes. Je crois que c’ell le capillaue noir de l’Amerique couvert d’une pouiriere tres- blanche de Breynius » dans la première centurie des plantes eltrangei-M. Jdtantum nigmm Jmencanum puhere candidip pmo a/perfum> Brejmt,flantamm Exotkamm ccntmia prima ça- puexcvii. ^ j4n avetipa minor Georgii Marcgravii lih. /. c. i XL V. Adiantum nigrum ramofum & bacciferum. Capillaire noir hranchu , portant des ha y es. SA racine eft rouil&ftre, grande, fort touffue & fort chevelue, le divifent vers le milieu alternativement de pan &: d’autre en de mefa fo T <=om! Aanrre “®r ® «meaux füûtiennent auflî de part &c lue le " ^ d’environ un pouce de long qui diminuent à mefure qu’elles aprochent des cxtremitez : elles font chargées deçà dc delà de feiiüles pofées a =e„m.ve„e„„fafc„blÆl„ àc'elk, wîi“ demi-pouce de long fur trois lignes de large , & vont auffi en di- francham & cre ' avant^dans le ment de rh. ^ remarque au commence- Anne ^ crenelure une petite baye brune de la groffeur d’n ^ de chou attache'e fur la feuille. Toute la pfanteeft d un^rt fort agréable. & fe pkift le long des ruiffeaux.^ J 11 ay trouve particulièrement en deux endroits de l’Ifle S DomingueverslePort-de-paix,à lafource de k riviere froide & le long d un ruifleau proche le Maflacre. * X L V I. Adiantum ramofum, foliis trapeziis, dentatis. Capillaire hranchu â feuilles trapei^s , dentele'es. Sa^i^TeiS''"^- ""f S^^"^°rtillée : elle pouffe quatre » q pédicules noirs , fort menus, rudes & ronds, bngs 31 Description d’environ deux pieds, quelquefois de trois, qui pouffent des bran- ches alternativement de part ÔC d’autre , a la diftance d environ un pouce , depuis le milieu jufques au bout , qui eft feuillu de mefme que les branches : les plus longues ont prés d’un pied, les plus baffes font fourchues : elles font garnies de feuilles fort prés les unes des autres d’une figure aprochante de celle d’un trapeze , c’eft-à-dire à quatre coftez irréguliers , dont ceux qui forment l’anorle extérieur font crenelez, avec leur bords repliez en dedans : elles ont comme le capillaire commun, quatre a cinq lignes d’étendue, vert -brun par deffus,mais un peu plus fillonées en deffous par de petites coftes qui s’étendent par tou- te la feliille. • ' XL VII. Adiantum nigrum, ramofum, pulverulentum, &C falcatum. Capillaire noir, hranchu:, poudreux^ à feuilles en faucille. C£tte plante naifl: de la mefme façon & grandeur que la pre- cedente j c’efl: à dire que fa racine , fes tiges , fcs branches bc fes feuilles font fituées de mefme , avec cette différence que fes tiges font couvertes d’une pouffiere rouffaftre , qui durcit peu à peu s’élève en petites pointes , 6^ qu’il n’y a aucune de fes branches fourchues : fes feuilles font coupées en faucille , cour- tes &; arrondies par le bout , dont le tranchant regarde en haut : elles ont environ fix lignes de long , ôc trois de large : le tran- chant fc replie en dedans comme dans les autres elpeces : le repli efl; couvert d’une petite pouffiere grifaftre. X L VIII. Adiantum nigrum, pinnulis lonchitidis ferratis, minus. 'Petit Capillaire noir^ à pinnules dentelées de lonchitis. CE capillaire a le mefme port, la mefme grandeur, 6^ pouffe fes brançhes fes feuilles comme les deux precedentes : les pédicules font liffes , fort noirs luifants : les deux rameaux in- ferieurs en ont encore un petit de chaque collé : fes feuilles font dilpofées de mefme façon, ÔC font de mefme figure que celles de Des plantes de l’Ame ri que. ^5 la precedente : elles ont prefque neuf lignes de long S>C quatre de large. Leur pointe eft plus aiguë, Ôd leur contour n'eil décou- pé de crenelûres que du cofté qui regarde en haut &: vers la poin- te avec cette différence que les premières crenelûres font plus en- foncées èc plus larges, arrondies repliées en dedans. Leur deffus eft d’un beau vert , mais tant foit peu chargé , & leur dcffous eft d’un vert-pafle. On trouve quantité de ces trois efpeces dans les forefts de S. Domingue. J’en ay pourtant remarqué une efpece dans la Marti- nique femblable en tout à la derniere, excepté quelle n*eft pas ft branchuë, d>C que Tes feuilles font beaucoup plus grandes, èc un peu plus rudes au toucher. ji^ença major G’. J\darcgravii /. I. c. 12. XLIX. Adiantum ramofum, radiatum. CapUaire branchu^ radie, CEtte plante pouffe plufîeurs racines deçà ôë delà dans la ter- re, fort menues, longues , branchues ^ noires, qui aboutif* fent toutes à une petite tefte garnie des fibres des pédicules pour- ris : les nouveaux pédicules font noirs,deliez luifants,d environ un demi-pied de long : ils foûtiennent chacun une feiiille ronde femblable à une rofette d’environ trois à quatre lignes de diamè- tre , découpée en cinq ou fîx pièces arrondies , tant foit peu dentelées. Du centre de cette feiiille fortent fix ou fept coftes noi- res déliées qui reprefentent une efpece d’étoile à rayons iné- gaux : dont les plus longs ont environ cinq à fix pouces , ÔC les plus courts deux Ôi demy : ces coftes font garnies alternativement de part àc d’autre de fellilles difpofées à peu prés comme celles du Polytrich j mais fi prés que leurs bafes font couchées les unes fur les autres : leur figure approche d’un demi-cœur d’environ cinq lignes de long 6c trois de large : leur couleur eft d’un vert- gay 6c luifant, elles ont les bords crefpez ÔCcrenelez, mais les cre- nelûres font brunes 6c renverfées fur le dos. Je n’en ay trouvé que dans deux endroits de la Martinique, du cofté des Anfes d’Arlet , particulièrement dans le chemin qui va delà grande Anfe d’Arlet à rAnfe-à-l’Afne. Le R. Pere du Ter- tre en parle fous le nom de Polytrich dans fon traité 3. des An- tilles ch. I. tome 2. E 4 Description L. Jigure a. Adiantum mufcofum, lichenis petræi facie. CapUaire en moujje ^ femblable à l’hepatiq^ue de roche. CEtte plante a des racines fort menues ÔC très - longues , qui tracent comme celles du chien-dent , &: jettent plufieurs fi- bres noires qui s’attachent contre les rochers humides : elle ref- femble afTez par la difpofition de fes feliilles au lichen ou hepa- thtque de Mathiole : elles font couchées comme par écailles , &: couvrent prefque tout un rocher fur lequel elles paroiifent com- me colées : elles ont la figure d’un éventail étendu, &: font fort dé- liées, d’un vert afTez beau , bL rayées fort legerement par de petits filions difpofez comme des rayons qui font entrecoupez par d’au- tres filions quafi circulaires : elles ont prefque un pouce bc demy de grandeur : leurs bords font tous dentelez plus ou moins pro- fondément : les dentelûres les moins profondes fe replient en de-, dans comme les bordures du capillaire commun. ]’en ay trouvé en plufieurs endroits de Tlfle S. Domingue fur les roches humides le long des ruilTeaux. L. figure b. Adiantum minus, foliis in fummitate retufîs. TeM capillaire, à bouPs refoule\. S'' A racine efl comme celle du polypode , i;nais beaucoup plus i menue : elle efl chevelue noire & tortue, couverte d’une pouf f ere roufTe , d>C elle trace de parc d>C d’autre : elle pouffe plufieurs pédicules deliez d’un vert fort-pafle d’environ demi-pied de hau- teur,divifez & fousdivifez en plufieurs rameaux plus deliez, char- gez alternativement de feliilles qui approchent afTez de la figure d’un triangle ifofcele renverfé, dont la bafe efl un peu courbe dc repliée fur elle-mefme : ce repli efl grifaflre èc rend la feuille en cet endroit plus efpaifTe qu’ailleurs : quelques-unes de ces feiiil- les font recoupées , mais la plufpart font entieres,de couleur verc- pafle, &c ont environ quatre lignes de long & une de large. J’en ay trouvé en fort peu d’endroits : le lieu où j’en ay veûle plus,c’efl le long d’un ruifTeau appelé leTrou du precipice^prochclc Mouflique, dans Tlfle S. Domingue, aux endroits du Port-de-paix. Des Plant fs hf T^Ax/rrnTi^TT,. L. figure c. Polytrichum faxatile , dentatutn. Volytrkh de roche, dentelé. CEtte plante a plufieurs petites racines tortues , grifaftres, SC accompagnées de plufieurs fibres fort-menues 5 elles pouf- lent quelques pédicules de differente grandeur : ceux qui fortent ou qui font fituez au milieu ont environ demi-pied de lono- , ceux qui font à cofté n’ont pas trois pouces ; les uns Si les autres lont fort menus & noiraftres, & ont deçà & delà neuf ou dix pai- res de feuilles oppofées les unes vis-à-vis des autres : ces feuilles ont grandes a proportion de leurs pédicules , car celles des plus longs ont près de neuf à dix lignes de longueur & cinq à fix de largeur , mais celles des petits n’en ont pas plus de trois à qua- tre : les unes ôç les autres font comme ovales , fi on en excepte la baie qui eft pointue & étroite : elles font membraneufes , dente- lees vers le bout, fort unies par devant & d’un beau vert , mais un peu plus chargé par derrière : chaque pédicule finit par une feuille decoupee en façon de trefle , & les trois ou quatre feuil- les qui lont fituées prcfque au milieu des grands pédicules , ont par derrière quelques boffettes poudreufes , longues & tanées. Cette plante devient plus grande ou plus petite fuivant que lelieu ou elle naifteft fec ou humide. J’en ay trouvé en plufieurs endroits fur les rochers de l’Ille de la Tortue fituée vis-à-vis du Port-de-paix de 1 Ifle S. Domingue. Mufeus fquammofus , eredus. bouffe droite, écaillée. Voyez la planche x x i v. fi^uve a. SA racine eft fort petite & fort fibreufe, de couleur-brun • elle ne poulfe qu’une feule tige , ronde, de la grolTeur d’une ligne K haute d environ un pied, dure comme dubois, & d’un vert fort charge : elle fe tient droite, & eft toute couverte en façon d écaillés par de tres-petites feuilles prefque de la forme d’un pe- tit cœur, c eft a dire pointues au bout & arrondies à la bafe : elle n elt branchue qu’environ trois pouces par delTus la racine , mais E ij ,g Description depuis cet endroit jufques au bout, elle eft comme panachée par plufieurs petites branches mifes alternativement qui font bran- cbués de mefme que la tige , ôc s amoindrilfent toujours a melure quelles avancent vers le bout de la tige ; elles font aufli couver- tes de feuilles de mefme façon, mais plus petites & plus pro- ches les unes des autres , fe furmontant en façon d’écailles Sc al- ternativement, Le vert des branches eft un peu plus clair que celuy de la tige, ôc rend la plante d’un afped fort agréable, Mufcus repens , fquammofus. Mouffe rampante , e'caiUf'e. - Voyez la planche xx i v. figure b. CEtte plante s’étend fort au large à la façon de nos chien- dents, poudé quantité de petites tiges très - menues ÔC griiés J qui jettent deçà bC delà plulieurs branches attachées a la terre par de tres-petites racines chevelues, qui prennent naiffance au commencement des branches principales \ ces branches (ont attachées alternativement à la tige , & font éloignées les unes des autres d’environ deux pouces : chacune eft longue de près de trois pouces , d>C jette deux ou trois autres branches aufti alter- nativement : ces dernieres fe fourchent ôi fe fousdivifent enco- re en deux , àc celles-cy en deux autres beaucoup plus courtes que la principale , la plus longue n ayant pas plus de cinq a (ix lignes de long : les tiges èc les branches principales ont deçà &C delà de très - petites feuilles attachées alternativement, mais un peu plus écartées les unes des autres , au contraire de celles des rameaux qui font beaucoup plus petites , qui fe touchent pre(- que toutes ; elles ont environ une ligne de long : leur bout eft pointu leur bafe prefque ronde : elles font aulTi attachées im^- mediatement aux branches qui font encore toutes couvertes d’autres écailles tres-petites. ]’ay trouvé la première de ces plantes le long du ruiffeau du Fort S. Pierre à la Martinique , la fécondé dans lesforeftsde rifle S. Domingue. Des plantes de l’Amerique. 37 L l. figure a & L I I. Colocafîa hederacea , fterilis , latifolia. Colocajia montante fterile :, à larges fieüHles. JAppelle les quatre plantes fui vantes fteriles , à caufe qu*aprés avoir pris beaucoup de peine pour les obferver en diverfes faifons de lannee, en avoir veu affez bon nombre, je n’y ay ja.mais peu remarquer ni fleurs ni fruits. Ce n’efh pas que je puifle afTurer qu elles n en portent point du tout , puilque Dieu a donne a chaque plante une femence pour pouvoir fe perpétuer 5 mais fl elles en portent c efl; bien rarement, tout de mefmeque la Colocafla d -Egypte, qui a caufe de fl grandes dilputes parmi quelques célébrés Botaniftes, touchant fa fertilité. Je leur ay donne aufli le nom de Colocafla , a caille que leurs feiiilles ont prelque la mefme conflftence que la Colocafla d’Egypte , qui efl: / Arum Maximum Ægipttacum de Gafpar Bauhin. Elles font tout - a - fait femblabies entr’elles dans leur maniéré de croiftie 5 ÔC elles s attachent contre les rochers , ou contre les arbres, de la meflue façon que nos lierres : leurs feiiilles font pour- tant différentes) leurs racines principales c’efl-à-dire celles qui font dans la terre , font a peu prés de mefme figure & de mefme grolfeur que leurs tiges j car elles font longues , nolieufes, blan- chaftres , pouffent de chaque nœud trois ou quatre autres ra- cines, longues, rondes , blanches, &: tendres, qui reffemblent à des vermilfeaux affez longs. Chaque plante ne poufl'e ordinairement qu’une tige, qui o-rim- pe tout le long des troncs des arbres : la tige de la première efpe- ce efl tout-a-fait ronde, de la grolfeur d’un pouce 5 fa fubllance intérieure efl charnue, blanche, fucculente,&: meflée de quelques fibres . elle efl liffe, verte,&noüeufeen dehors, à peu prés comme Xîos rofeaux : les nœuds font éloignés d’environ un pied l’un de 1 autreflls font creufez par un petit canal tout au tour, qui reprefen- te affez bien la feotie d une bafe de colomne ou le canal d’une pou- lie ) outre cela, ils font applatis en éculfon ovale dans les endroits où ils s’attachent aux arbres ou aux rochers voiflns , & cet éeuf- lon efl couvert de deux membranes , dont la première efl fort mince, de couleur-chaflain, & frifée fhr les bords , l’autre qui efl par deffus efl plus épaiffe &: de couleur grifaflre : à collé de cet eeuffon lortent plufleurs petites racines longues d’environ un E iij 3S Description pouce demi , groiTes comme de la ficelle ordinaire , èC tour- nées toutes d’un mefme codé. Il fort aulïi de chaque nœud Sc alternativement un fort long pédicule rond, gros comme le petit doigt, de mefme confi- ftence que la tige, qui porte une feuille femblable en figure ÔC en grandeur à celle de la Colocajla d’Egypte , ces feuilles ont plus d un pied d’étendue : elles font prefque ovales, mais un peu poin- tues par le bout , & taillées profondément en cœur vers le pédi- cule : leur confiflence efl la mefme que celle de la Coloca/la ou de nos efjDeces de pied-de-veau , Ci ce n’eft qu’elle efh un peu plus fo- lide : elles font fort liffes ÔC d’un beau vert, ayant par deffous une nervûre alfez large ÔC élevée , qui fournit deçà delà quelques ^ coftes traverfieres auifi élevées , dont l’entre-deux efl tout filloné par quantité de veines. Cette plante efl un violent cauflique j je voulus la goufter en la décrivant , mais à peine eûs-je mordu un bout de la tige, que ma bouche s’enflamma fi fort, qu’il me fut impoffible de pouvoir parler pendant prés de deux heures, de forte que je fus obligé de tenir la bouche ouverte, &; mefrne de tirer la langue en dehors autant que je pûs. L’oxicrat dont je me fervis abbatit bien cette inflammation , mais je fus pendant plus de dix jours fans pouvoir connoiftre le goufl: de ce que je mangeois , à caufe que l’acrimo- nie de ce fuc m’avoit bruflé la langue èc le palais ; c’efl pour cet- te raifbn qu on la nomme vulgairement Liane brujlante. On en trouve en plufieurs endroits dans les forefls de l’Ifle S.Do- mingue. ^ €«« îîJW L I. figure b. &; L 1 1 1. Colocafia hederacea , fterilis , & laciniata. Colocafia montante ^flerile de'coupée, CElle-cy pouffe à chaque nœud de fa tige deux ou trois ra- cines longues ÔC prefque delà groffeur d’une ligne : les pé- dicules des feuilles font plus longs bc plus gros que ceux de la precedente : fes feuilles ont prefque la mefme grandeur, font de mefme confiflence, mais elles font découpées fort prdfondément tout au tour, à peu prés comme celles du P aima chrijH, Leur def- fus eft fort liffe d’un beau vert, & le deffous eft fbûtenu par une grofïe nervûre qui envoyé des coftes affes élevées à chaque bouc des découpures , ÔC qui fourniffent par toute l’étendue de la plantes de L'AMERIQJTE. tcüiîle quantité de petites veines fort proches les unes des autres» J’en ay trouvé quantité dans fine de la Tortue, le long d’un vallon qu on nomme La ravine de laroufïiere* hl.Jigure c. ô<: LI V. Colocafia hederacea,fterilis, ano-ufti-folia. O Colocafia montante , fterile , à feüilles étroites. Elle-cy a fa tige beaucoup plus menue & plusnoüeufe que les precedentes : fes feuilles ont environ un pied de Ion- peur & un demi-pied de largeur vers la bafe : elles ont prefque lahguredufer d une flèche, excepté que les deux pointes d’en- bas lont arrondies avec deux petits replis en dedans : leur nervûre Scieurs colles font de mefme que celles des autres, & les petites veinepui rendent les entre-deux de ces colles comme fillonez, vont fe terminer a une ligne ondée qui court tout à l’entour de la teiiille comme une double bordure. J ay trouvé celle-cy dans le mefme endroit que la precedente. L I. figure d, & L V. Colocafia hederacea, fterilis , minor, folio cordato. ^Petite Colocafia , montante, fierile , à fieüilles en cœur. IP Lie a fa tige un peu plus menue que celle de la première efpe- .^ce,& les nœuds font aufli plus prés les uns des autres,mais elle elt beaucoup plus branchuë, & rampe fur les arbres de la mefme façon que noftre vigne fauvage ; elle a à chaque nœud un éculTon entoure de racines vermiculaires longues d’un pouce, par lefquel- les elle s attache contre les troncs des arbres : il y a aufli à chaque nœud une feüille attachée à un pédicule d’un demi- pied de loncr oc gios de deux lignes , canelé dans fon commencement , maw rond dans la luite : ces feüilles ont environ quatre pouces d’éten- due ,& lont pllees en façon d’un cœur, leur confillence ell un peu plus cpaifle que celle des autres : leur nervûre Sc leurs colles ont grandes & relevées à proportion : elles ne font point fillon- nees, mais fort hlTes ÔC d’un beau vert , ÔC l’on voit une petite ta- le%Tcuîe^ rougcallre qui répond à l’endroit où elles reçoivent 40 Description Les extremicez de chaque branche font comme envelopées d’une longue feliille étroite & pointue, blanchaftre &: membra- neufejqui venant à s’ouvrir, fe détache de fon infertion, tombe &c laiffe efpanoüir une feliille nouvelle j cette mefme extrémité ve- nant à s’alonger en produit une autre de mefme. J’en ay trouvé en plufieurs endroits de la Martinique , particu- lièrement le long du ruiffeau qui traverfe le Fort S. Pierre proche le Mont 'Noël. LVI. de LVIl. Amm hederaceum, amplis foliis perforatis. Jimm montant :> à grandes feiiiUes perce'es. Quelques Auteurs ont remarqué que cette plante eft un re- mede fouverain contre la morfure des belles venimeufes, aulü on en trouve en plulieurs endroits de la Martinique , qui eft particulièrement infeélée de vipères fort dangereufes. Elle s’attache contre les troncs des arbres de la mefme façon que nos lierres : fa tige qui monte en ferpentant a un peu plus d’un pouce de grolfeur , dc paroift comme écaillée , à caufe des mar- ques des feuilles qui en font tombées j elle eft un peu ridée : fon fond eft de couleur de cendre, dc les marques des feuilles font vertes de picotées de quantité de petits points plus foncez : elle jette de part de d’autre quantité de racines qui s’attachent contre les troncs des arbres , dont la plufpart font fort menues de cour- tes , de quelques autres font fort longues de un peu plus épaift les qu’une plume à écrire ; elles font rouffes, fort fouples, de fort adhérantes aux troncs des arbres. La fubftance intérieure de cet- te tige eft fort blanche, charnue de meflée de fibres. Elle pouffe des feliilles alternativement fort proches les unes des autres fur-tout vers le haut, d’environ un pied de demi de lon- gueur,& de neuf à dix pouces de largeur j elles font prefque poin- tues au bout, de arrondies vers le pédicule, qui a environ un pied de long , de qui eft gros comme le petit doigt , canelé depuis le milieu jufques au bas, mais arrondi dans le refte de un peu tumé- fié dans l’endroit où il s’infere dans la feliille. Ces feliilles font liffes de membraneufes, tendres, d’un vert fort agréable, plus clair par deffus que par deffous,qui eft chargé d’une nervure de de plufieurs coftes obliques de élevées. La maniéré dont elles font percées parmi leurs coftes eft fort remarquable. On trouve I % Des Plantes de l’Ameriq^ue. 41 trouve un.’ grande fente dans l’efpace compris entre deux de ces coftes, qui reifemble en quelque façon à une playe ouverte & rebordee en dedans , & toute la feuille a quelque apparence d’un mafque alfez grotefque. n fort du fein des feuilles fuperieures une efpece d’envelope quieftune feuille un peu plusépailfe que les autres , &: fembla- ble a celle qui renferme le fruit du pied-de-veau commun en Latin Amm bulgare: elle a plus de demi-pied de long : fa fub- Itance eft membraneulè, verte par dehors , jaune, luilante, & fort unie en dedans : quand elle s ouvre, on découvre un fruit d’une Ifrudure admirable, fait a peu prés comme un épi de bled de Tur- quie , de forme cylindrique , mais arrondi par le bout : il a en- viron cinq pouces de long fur un pouce de diamètre : il eft fort tendre, fort poli, de couleur d’or, &: comme buriné parquarreaux a üx pans de la grandeur d’une lentille, difpofez comme les cellu- les d une ruche de mouches à miel : au milieu de chaque quar- reau , il y a une petite boffette un peu plus longue que larve de couleur d azur , de façon qu’il femble que ce foit un faphir en- challc dans un chaton doré. Je n’ay pas pu voir ce fruit en fa ma- turité , ayant efté obligé de partir avant le temps. J’en ay trouvé en pliifieurs endroits de la Martinique, mais plus particulièrement le long du ruilTeau du Fort S. Pierre ou je la vis au mois de May, dans l’état que je viens de la décrire C’eft le bois des couleuvres du R. P. du Tertre dans fon hiftoire Naturelle des Antilles, traité 3. chap. 3. parag. 13. c’ell le Clematis Malabannjis ,jolus mtis, colore dramncuU de C. B. c’eft enfin le lignum coluhnnum frimum Jcoftx, Lugd. lib. 18. cap. ,^o. où il dit qu’on eftime ce bois un rcmede fouverain contre la nmrfure des couleuvres &: des viperesj &que les habitans du pais allant à la campagne ont couftume la plufpart de le porter avec eux;per- luadez ace qu’ils difent, qu’il chafte lesferpens par fa feule odeur & que les couleuvres crevent s’ils les peuvent atteindre avec ce bois. L V 1 1 1. & L I. jigure Arum hcderaceum , triphyllum & auritum. Jlrum montant , en trefle à oreiüons, C Elle - cy naift de la mefme façon que la precedente ; c eft a dire qu elle s’attache ^ rampe contre le tronc des ar» F \ 1 41 Description bres : fa tige a plus d’un pouce d’épaiffeur : elle eft ronde , d’un vert cendré , lifTe , àc de mcfme fubftance que les autres : elle a plufieurs noeuds annulaires fort prés les uns des autres , chaque nœud pouffe une racine fort longue d’environ une li- eue d’epaiffeur *. elle jette plufieurs branches qui s’étendent de tous collez. Les feuilles naiffent au bout des branches alternativement , ÔC fort prés les unes des autres : leur pédicule aprefque deux pieds de long : fon commencement eft fort large embraffe la tige : il eft creux à la façon d’un canal jufques environ le tiers , en fuite il eft tout rond , il a environ deux lignes d’épaiffeur 5 la feuille qu’il foutient eft de la mefme fubftance que celle de nos elpeces de pied-de-veau en Latin Arum : elle eft fort liffe, ôc prefque de la figure d’un fer de pique : elle a environ neuf a dix pouces de long, prés de demi-pied de large : elle eft accompagnée de chaque collé d’une feuille encore plus petite , ÔC chacune de ces feliilles aune oreillette placée du collé du pédicule : leur nervure qui par- court toute leur longueur fournit deçà ÔC delà quelques veines menues 6c obliques qui fe terminent fur une petite colle qui court tout à l’entour de la feliille. Leur deffous eft teint d’un fort beau vert , 6c le deffus eft un peu plus chargé. Les fruits naiffent parmi les pédicules de ces feiiiiles fembla- blés à ceux de nos pieds-de-veau : leur envelope a neuf ou dix pouces de long : elle eft comme étranglée vers le tiers de fa hau- teur, liffe tant en dedans que dehors, d’un vert tout a fait beau, mais la moitié d’en-bas du dedans eft d’une couleur de feu très* agréable , 6c le relie eft vert-palle. Elle enferme comme deux pilons joints enlèmble par un col fort étroit de couleur vermeille , cylindriques, 6c longs de fept à huit pouces fur plus d’un demi pouce d’épaiffeur 5 celuy d’en-hauc eft au double plus long que celuy d’en-bas : il eft tant foit peu en- flé par le milieu ôcémouffé dans fon bout 5 il eft comme doré 6c tout buriné par deux lignes fpirales , qui montant l’une à droit ôc l’autre à gauche , compofent un raifeau dont les quarreaux font comme joints par une elpece de future : ils ont chacun en leur milieu un petit trou fort enfoncé. La partie d’en-bas eft di- vifée en quarreaux hexagones berlongs de couleur vert-gay, dont les extremitez s’emboétent l’une dans l’autre , 6c il y a dans le fond de chacun une petite demi-boule fort blanche , de forte qu’il femble qu’on ait enfoncé une perle dans une émeraude. Je n’ay pas pu voir ce fruit en fa maturité : toute la plante jette un fuc blanc comme du laiél ôc qui eft fort acre. J’en ay trou- Des plantes de l'Ame rîque. 45 vé en plufieurs forefts de Tlfle S-Domingue^ fur-tout le long des ruilTeaux 6c dans les lieux humides. L I X. &Ü L I. figure f. Arumhederaceutn, foliis bifledis , rigidis , & fulcatis. Arum montant , à feUilks fermes , frondes , fendues. SA tige a environ un pouce &: demi d’épailTeur : elle s’attache fortement contre les troncs des arbres par pluheurs petites racines fort longues 5 fon écorce eft de couleur cendré, toute couverte, de poufliere, &efl: aufli fort inégale ôc raboteufe par la chute de fes feuilles. Sa confîftence intérieure eft blanche , ôc beaucoup plus fibreufe que celle des precedentes. Elle porte vers le bout fept à huit feliilles appuyées chacune fur un pédicule d’environ un pied demi de longueur , ÔC épais de quatre lignes, enflé par le bas , rond par le dos fllloné par de- vant y elles ont bien deux pieds demi de longueur bc leur plus grande largeur eft de huit pouces ; elles font fendues jufques vers le milieu,&reiremblent à deux feüilles du Itlium con^allmmjpm- tes enlèmble par la partie inferieure. Le pédicule s’allonge en ner- vure jufques à la divifion,ÔC depuis cette nervûre elles font plifTées julques à leur extrémité de la mefme façon que \c palma minorde G. Bauhin , ou comme un éventail ; elles font fort roides, fort lui- fautes , d’un vert clair par deflbus d’un vert chargé par deflus. Il fort parmi les pédicules de ces feliilles quelques fruits qi^% panchent en-bas , Sc qui font attachez chacun à des pédicules de plus d’un demi-piedde longueur, fur trois à quatre lignes d’épaif- feur , articulez en deux ou trois endroits, garnis en chaque ar- ticulation* d’une feuille creufe, longue, étroite grifaftre : toutes ces feliilles envelopent le fruit dans fa naiflance , de mefme que celles du bled de Turquie. Ce fruit eft cylindrique, longd’envL ron quatre pouces fur un de diametre,émoufle par le bout,&: tout couvert, lorfqu’il fort de ces envelopes, de quantité de filaments aflez longs Sc menus comme des cheveux d’un tané fort obfcur &c entortillez prefque comme ceux d’une perruque : ces cheveux étant tombez , on voit tout ce cylindre à découvert : il eft entaillé dune gravure admirable, c’eft à dire par desquarreaux difpo- fez en raifeau de trois à quatre lignes de large. Leur fond eft vert, • les angles intérieurs ont chacun une entaillûre, dentelée, relevée , ^ qui en occupe tout le fonds. Il y a dans le milieu, comme dans F ij 44 DESCRIPTION le champ d’un éculTon, quatre boffectes de couleur brun plus lon- gues que larges , difpofées en croix de Saint André , avec une petite éminence dans chaque coin femblable à une caruncule. Je ii’ay pas pu voir ce fruit en fa maturité , non plus que celuy de la precedente. 3’ay trouvé celle-cy dans les forefts de la Cab- fterre vers la paroilTe de (àinte Marie. LX. Ô£ LI. Jigure g. Arum arborefeens, fagittariæ folils. Arum arbre à feüiües de fagittaire, CEtte plante naift dans les lieux marefeageux & humides. Sa racine eft prefque aufli groffe que le bras, ^ longue de deux pieds : elle df blanchaftre ÔC noiieufe en dehors 3 blanche, tendre ^ douçaftre en dedans : elle ne pouffe ordinairement qu’une tige épaiffe d’environ deux pouces , & haute de cinq à fix pieds, allez ferme, ronde, & noiieufe prefque comme nos rofeaux : fon écor- ce eft unie & vert-cendré , ôi fon intérieur eft charnu &:meflé de hlaments : les feuilles font fttuées au bout , ou de la tige ou des branches : il y en a ordinairement cinq ou lix d’environ un pied d’étendue : elles ont prefque la forme d’un fer de flèche ou des felüUes de noftre Sagittaire : elles font liffes bc membraneufes , ayant le deffous d’un vert fort- agréable avec quelques nervûres, coftes affez élevées,ô£; le deffus teint d’un vert un peu plus char- gé: leur pédicule a environ un pied de long : il eft fait en gaine de- puis le bas jufques vers le milieu , rond dans le relie, de trois ou quatre lignes d’épaifleur. Les fruits naiflent parmy ces pédicules , fort peu differents de ceux de nos efpeces à' Amm : ils font enfermez de méfme dans l’envelope d’une feuille étranglée vers le milieu , comme le col d’une calebaffe : elle eft pointue & épaiffe comme du cuir , unie & liffe , verte en dehors, blanchaftre en dedans, teinte par tout le fonds d’un rouge obfcur. Le fruit qui y eft enfermé reffemble à un pilon d’environ deux pouces de long, épais d’un & demi, jaunaftre àc comparti par des ligures hexagones, rangées comme les quarreaux des vitres à lo- fange, d’environ quatre lignes d’étendue, avec une petite foffe au milieu de leur aire. Ce pilon en fupporte un autre un peu plus long , un peu plus mince, émouflé par le bout , un peu enflé vers le milieu, ferme, pafle, ÔC rayé en dehors en façon d’un rai- Des Plantés i3e l^Amerique. 45 feau conFus : celuy-cy (e fèche encierernent èc le premier devienc une efpece de grape compofée de plufieurs bayes de la groiTeur de nos pois chiches toutes taillées à pan , de couleur de pourpre 5 fort tendres de fucculentes> ^ Le fruit de les feliilles échauffent de piquent la langue , quoy- que fa racine Toit douçaftre dc d’un affez bon gouft : elle ell ordi- nairement rongée par les fouris, par les crabres. oAmm Brajlltanum arhorefeens , foUo fagïîtarÏA ^ faradiftBa- tavi , in prodrome, \ L X I. dc L I. jigure h. Arum caulefeenS) cannæ Indicæ foliis. JLrum à tige , à feüiHes de la canne d'Inde. La racine de cette plante efl grofle prefque comme la moi- tie du bras ^ dC d une longueur indéterminée : le dedans effc Fort tendre, blanc ô^tant foit peu piquant; elle efl grifahre en dehors, & a plufieurs autres petites racines blanchaflres de plus d un pied de longueur, de deux ou trois lignes de groffeur , de ac- compagnées de quantité de petites fibres. Elle seleve en une tige fort droite, de trois à quatre pieds de haut , d environ deux pouces d’épais, ronde, verte , unie , un peu variée par les marques des vieilles feliilles , de la mefme confi- flence que la racine, ô«: pleine d’une humeur blanche comme du laid. Il y a au bout de cette tige fept à huit feuilles f rt tendres d’en- viron un pied de long fur demi-pied de large , pointues au bout, quafi arrondies vers le pédicule; elles font d’un vert fort gay, lifTes tant defTus que deffous , ayant plufieurs codes fort courbes, mais qui paroifTent peu, dC qui les traverfent obliquement de- puis la nervûre principale qui efl fort élevée, ju'ques au bord; leurs pédicules ont environ un pied dc demi de long : ils font creux de larges du commencement, de arrondis depuis le mi- lieu en haut. Il fort parmi le creux de ces pédicules quelques fruits formez du commencement comme un double pilon jaunaflre, d’envi- ion huit a neuf pouces de long, de prés de demi-pouce d’épais, envelope dans une feliille comme dans un étui membraneux , fort uni , teint par dehors d’un vert-pafle, mais teint en dedans de couleur de pourpre , qui ouvrant fon extrémité fait paroiflre en F iij Description dehors la partie fuperieure de ce pilon , laquelle eft toute gravée en raifeau par des figures quadrilatères dont les codez font fore arrondis , ayant au milieu une petite fofle. La partie inferieure qui eft enfermée dans rétuijeft toute chargée en devant par un double rang alternatif de petits boutons joints enfemble , pref- que de mefme groffeur, que la femence de la mercuriale majle. Ils font d'un fort beau rouge, & accompagnez à leur bafe de quel- ques petits vermilfeaux blancs ÔC fort tendres. Jen'ay pas pu voir ce fruit en fa maturité: cette plante aime les lieux couverts &: les forefts, humides. Je fay trouvée en plu- fieurs endroits de la Martinique , de S. Domingue : celle qui vient dans la Martinique eft extrêmement cauflique, celle de S. Domingue iTa prefque point ou fort peu d'acrimonie. Pifon dans fon livre quatrième des facilitez des fimples ch. 70. nous donne deux plantes fous le nom à' Âninga^ où il dit qu'il y en aune qu'on nomme ^ninga-iha comme je crois eft V ^rum^arhre:, a feuilles de Jagittaire^ décrit au chapitre precedent, quoy qu'elle ait les feiiilles arrondies femblables à celles de la N'ymph^a , car j'ay pris garde en divers endroits que ces feiiilles font tantoft plus tantoTl moins pointues , ce qui ne peut cau- fèr une différence fort effentielle , fi ce n'eft qu’on veuille dire que celle dont Pifon parle eft un Arum arbre, a feuilles de Njm- phi&a. L'autre Aninga eft fans doute la plante que je décris en ce chapitre , comme il eft aifé de voir par la ftruélure de leurs feiiillages dans la figure que j'en ay donné, &: dans celle que Pifon en donne. Le mefme Pifon parlant des qualitez de Aninga^ha, dit qu’elle a une groffe racine bulbeufe, qu’on doit preferer aux feiiiiles , ÔC au fruit dans l’ufage de la medecine , puifque outre les premières qualitez froides qu'elle a, elle eft encore compofée de parties tenues, propres à emporter les obftruétions , 6^ eft em- ployée en divers ufages par les Portuguais, 6^ par les Sauvages. On fait en fuite des fomentations contre rinflam.mation & les obftruétions des reins , Si des hypocondres : enfin l'huile qu'on tire de Y Aninga, eft tres-fouveraine contre les maux fufdits, ÔC peut fuppléer à l'huile de Câpres. Si on fait des bains de fes racines cuites dans de furine humai- ne, ôc qu'on les reïtere quelquefois, ils foulagent extrêmement les douleurs, ÔC les maladies articulaires, tant inveterées que ré- centes. DES Plantes de l*Ameriqjje. 4^ L X I I. Arum foliis rigidis , anguftis , & acuminacis. Jifum à feûiües fermes , étroites pointues. CEtte plante a plufieurs racines de différente grofleur, en= tremeflées les unes dans les autres, roulTaftres en dehors , 6^ blanches en dedans : elle pouffe plulîeurs feuilles dés la racine d’environ un pied ôc demi de long, & de trois pouces à l’endroit le plus large : elles font pointuës,dreffées en haut, folides, épaiffes, unies , teintes d’un beau vert , àc comme pliées en dedans, leur pédicule a environ un pouce de long, fur quatre lignes d’épaif^ leur, & plie a la façon d un coude vers le commencement de la feliiile , qui a une nervûre en dos d’afne tout au long , avec quelques petites colles traverfieres , mais qui ne paroiffenc quali pas. Il y a parmi ces fciiilles quelques pédicules affez longs , ronds, cpais d’une ligne, portant chacun un fruit, qui étant meur, a prés de neuf à dix pouces de long, fur un pouce d’épais, rond Ôcfi- niffant peu à peu en pointe émouffée. Il fort d’une feliiile mem- braneufe qui luy fervoit d’envelope , il ell tout entaillé par deux lignes fpirales , qui fe croifant, forment des quarreaux en raifeau de trois à quatre lignes d’étendue, teints d’un violet pâlie, ayant chacun une baye enchaffée dans fon champ , de la groffeur d’un pois , formée comme un petit cœur de couleur d’Amethille où violet clair mellé de rouge, molle, unie & luifanre, pleine d’un fuc blanc ôi mucilagineux , qui enferme deux femences noires, ^ tant Toit peu longues. Le fruit ÔC les feliilles piquent la langue quelque temps après qu’on les a mafehées. On en voit ordinairement dans les fo- relis humides , fur les troncs des vieux arbres : le fruit ed expri- mé dans la planche , quand il ed en fa maturité ÔC lorfqu’il ne fait que de naillre. Quelques-uns appellent cette plante Perroquet, fur quoy il faut fçavoir , qu’on voit dans nos Illes plufieurs differentes efpeces de plantes qui naiffent de la mefme façon que celle-cy, ayant leurs feliilles dilpofées comme celles des aloës vulgaires j elles naiffent aulïi immédiatement fur les troncs des arbres, ÔC on les nomme généralement perroquets. I Description L X 1 1 1. èc L I. fgure i. Dracontium amplis foliis , cordatis , radice nodofa rubra. Grande Serpentaire, à grande s feuilles en cœur, d racine rouge ^ 4^ noüeufe. CEtte plante naift particulièrement fur les troncs des gros arbreSj d’où elle femble prendre nailTance a la façon de nos guys 5 quoy c^u’clle ait une racine grolTe prefc],ue comrne le bras, de prés d’un pied de long j mais comme elle eft ordinairement toute couverte de mouffe , il femble qu elle forte immédiatement du tronc des arbres : elle eft tortue bC fort noueüfe , couverte d’une pouftiere rouffaftre : (a fubftance eft prefque comme celle des racines de nos roleaux , mais pourtant un peu plus tendre , comme fpongieufè, de couleur de fang un peu pâlie , dun gouft fort aftringent j elle s’attache contre les arbres par plu- lieurs petites racines : dC poulfe lept ou huit grandes felulles de prés de deux pieds d’étenduëjfaites en façon d un cœurslilfes^mem^ braneufes , ôi luifantes, d un vert-charge par deflus, mais teintes par delfous d’un vert;-^clair , bc fouftenuës par une nervure, bc par quelques colles alfez élevées : leur pointe panche en bas, ôdeurs pedicules fontfortlongs,&:ontbien prés de trois lignes de grof* feur: ils font roides, unis, ronds, & tant foit peu creufez en devant. Outre les pédicules des feuilles , ikn fort deux où trois autres d^environ deux pieds de long tout a fait ronds , bC lilfes, qui por- tent chacun un fruit qui panche en-bas , d’un pied de long , bC d’un pouce d’épailfeur dans le commencement , ôc qui fe retref- lit peu à peu jufques au bout , qui eft un peu emoulfe. Il eft rond , bC fort comme de l’envelope d’une feuille membraneufe, étroite bC pointue : fa fubftance eft tendre , bC teinte en dehors d’un violet fort chargé: fa fuperficie eft toute entaillée par une li- gne fpirale , dont les intervaies font entrecoupez par d’autres li- gnes qui compofent de petits quarreaux , ou parallélogrammes li- tuez obliquementjayant chacun au milieu de leur champ, une pe- tite bolfe ronde, bC bleue , qui relfemble fort bien à un faphir en- chalfé dans un Améthifte. ]e n’ay pourtant pu voir ce fruit en fa maturité entière. Plulieurs habitans appellent cette plante de la S chine, caulè que fa racine eft grolfe, noueufe, bL rouge , prefque comme celle de Des Plantes de' l’Amérique. 4^ de la véritable Schine 5 mais ils fe trompent , püifque la véritable Schine eft une plante épineufe, qui rampe fur les arbres à la façon de nos houblons ô^couleuvrées , Comme je montreray par la deH cription , &c par la figure que j’en donneray dans le volume lui- vaut. J’ay delTiné pourtant la racine de ce dracontium , apres l’a- voir bien nettoy ée de fa moulfe^ ^ de fa poulfiere, pour la mieux donner à connoiftre. LXIV. 6c LXV. t)racontium hederaceum , folyphyüum. Grande ferpentaire, montante, à plufieurs feüillès. * SA tige eft prefque de mefme groffeur, couleur 6c confiftence que celles des precedentes , L V 1 1 1. 6c L I X. Elle poulfe aufti des racines de mefme façon , 6c s’attache contre le tronc des arbres : elle produit vers le bout quelques feiiilles qui ont fou- vent plus de trois pieds d’étendue : leur pédicule a prés de qua- tre pieds de long , 6c environ quatre lignes d’épaiffeur 3 il eft plus eros par le bas , 6C tuméfié dans l’endroit ou il s’attache à la feiiih Je 3 il eft roide , fort uni , d’un beau vert , 6c arrondi, excepté par le devant où il eft filloné. Les feüilles font fendues par neuf ou dix découpûres , à peu près comme celles de noftre Agnm Capiis, ou comme celles du Magnoc s les découpûres n’arrivent pas pourtant jufques au pédicule : elles font épaiffes comme du gros parchemin , toutes lilfes, d’un vert fort chargé par delfus, 6c un peu plus clair par delTous : il y a aufti une nervûre tout le long de cha- que découpûre , fort relevée , 6c un peu enflée vers le pédicule, qui fournit quelques coftes deçà 6c delà plus menues 6c fort cour- bées. Il fort parmi ces feuilles quelques fruits attachez chacun fur un pédicule un peu plus délié 6C plus court : ces fruits ont plus d’un pied de long, ils font épais d’un pouce vers le pédicule : ils panchent en-bas, 6c ils font envelopez, avant qu’ils paroif- fent , dans une feuille membraneufc , pointue 6c toute fillonée par quelques veines d’un vert blanchaftre : ils font verds au com- mencement 6c tout tracez de gauche à droit, par des lignesfpi- rales,qui étant entrecoupées par d’autres lignes, forment des quar- reaux où lofanges d’environ deux lignes d’étendue, 6c qui ont chacun au milieu une boftctte quairée, un peu relevée , 6c cn- G fo Description chaffee dans le lolànge , comme la pierre d\ui anneau dans fon chaton. Je ne les ay jamais pu voir en leur maturité , quoyque j’en ayc veû afTez bon nombre le long du chemin qui và du Fort S. Pierre à la Cabfterre , mefme vers la paroifTe Sainte Marie de la Marti- nique , fur tout dans l’habitation de M. de la Galle. L X V I. Saururus hederaceus,cauliGulismacuIofis major. Çrande queue de lei^rd, ramq^ante, tachetée. CEtte plante les fuivantes ayant beaucoup de raport par leurs fruits aux precedentes, jay cru qu’il eftoit bon d’en parler apres, & comme on ne fçauroit les raporter à un genre connu , je me fers du nom de Saururm^o^i exprime la relTem- blance que leurs fruits ont avec la queue d’un lézard j car veut dire léz^ard, & lignifie queuè. - Cette efpece rampe &: s attache contre les rochers & les ar- bres voifins : fa racine principale &: fa tige font fort femblables : leur épailfeur eft d’un demi-pouce : elles font lilfes , plus tendres que celles des plantes precedentes, &: garnies de noeuds difpofez inégalement j mais la couleur de la racine efi; blanchaftre, ceG le de la tige efl d un vert un peu pâlie , marqueté de taches de couleur de pourpre ; les noeuds inferieurs ont cinq ou fix ra- cines fort longues àc minces,qui s’attachent contre les rochers ou contre les arbres, mais ceux d’en-haut poulfent chacun une feiiil- le , dont la pointe eft tournée en-bas : leur pédicule s’infinuë dans le champ de la feuille , il a près d un pied de long , & environ deux lianes bL demi d’épais , il eft aulll fort uni &; tout tacheté de quantité de petites marques rouges , comme celles de la tige. Les feuilles ont plus de demi-pied de long, & quatre pouces de large : elles ont prefque la figure d’un fer de lance, quoy que pourtant arrondies , &: un peu échancrées en façon d’un cœur vers le pédicule : leur confiftence eft fort épaiffe , tendre fuc-* culente de mefme que les feuilles de noftre grande joubarbe , que G. Bauhin appelle majns 'vulgare : leur gouft eft fade, elles font lilfes, d’un vert-blanchaftre par delFous, avec unenervûre af- fez elevée, qui diftribuë deçà &: delà quatre ou cinq colles fort minces, courbes j mais leur delfus eft d’un vert fort chargé, ayant quelques traces blanches qui répondent à la nervure , ôi aux colles de delTous. Ï5ES Plantes be l'Amerîqüê. |t ^ Elle poulTe un ou deux fruits femblables à la queue d’un lézard, d environ un pied de long , &c prés de demi-pouce d’épais par en- bas 5 ces fruits (ont droits, mais j’ay efté obligé de les peindre cro- chus, à caufe du peu d’efpace du papier : ils font folides en dedans, tendres, (ucculents ôc inlîpides , mais en dehors ils font vert-paf* les , Sc tous raiez par deux Ipirales qui s’entrecroifant forment de petits lofanges, ayant chacun une petite éminence ronde, fituée à l’angle d’en-bas. Je n ay pas pu voir ces fruits en maturité , ni obferver s’ils ont du commencement une enveloppe,comme celle des elpecesd’^- Tum ^ o\iT?ieds‘-de-‘veau» J en ay trouvé quelques plantes dans les forefts de S. Domin-^ gue, vers un endroit que les habitans du Port-de-paix apellent le Frecipice du trou , proche le Mouftique. MK- ^ WW' a» ^ ^ ^ L X V I L Saururushederaceus, cauliculis maculofîs, minor* Tetite(^ueuë dele\ard:, rampante ^ tachetée. J’Ay trouvé cette plante dans le mefme endroit que la prece- dente 5 elle eft de mefme confiftence ÔC de mefme gouft , mais fes tiges ne font pas plus grolfes qu’une plume a écrire , & pouf- fent plufieurs branches par les noeuds, d’où iHbrtaulh une feliih le, plulieurs petites racines fibreufes , d’environ deux pouces de long : ces tiges ces branches rampent à terre , ou s’attachent contre les arbres : elles font tout à fait rondes,lilTes,d*un beau vert & toutes marquetées de plulieurs petites taches rondes , rou- ges comme du carmin. Les feuilles font fort unies, vert-pafles ÔC aprochent auffi de la forme d un fer de pique arrondi vers le pédicule : elles font beau- coup plus petites que celles de la precedente, mais un peu plus pointues , ayant environ quatre pouces de long , ÔC deux de lar- ge : elles font attachées immédiatement parle bord au pédicule qui eft mince , de près de trois pouces de long , ÔC auiïi tout mar- bré comme la tige. Dans 1 entre-deux des branches il en fort un pédicule d^envi- ron deux pouces de long, & tacheté de mefme, qui fupporte deux fruits longs d environ trois pouces , ôc épais d’une ligne : ils font ronds, & relTemblent a la queue d’un rat ou d’un petit lézard, de mefme couleur , goufl bc confiftence que ceux de la plante pre« H Description cedcnte, 66 gravez de meftne par deux lignes fpirales à gauche ÔC à droit. L X V 1 1 1. Saurums hederaceus,triphyllus. Queuï de lézard ^ rampante ^ à trou feuilles. CEtte plante s’attache particulièrement contre le tronc des arbres, de la mefme façon que nos lierres ; elle pouffe quan- tité de tiges branchuës, fort menues , ôC couvertes d un petit poil ras , de entrecoupées de plufieurs noeuds éloignez d environ un pouce les uns des autres. A chaque nœud il y a trois feiiilles rondes , un peu moindres que l’ongle du pouce , convexes des deux coftez, plus charnues que les feiiilles du pourpier , mais moins tendres , fucculentes prefque comme celles de la grande joubarbe , ôi bordées dun poil fort court : leur deffous efl vert-clair , ÔC fouftenu par trois petites nervures, mais le deffus eft plus chargé, ôC la furface en efl tant foit peu rude , prefque comme la peau du chien de mer. Il y a auffi a chaque nœud plufieurs racines menues comme des cheveux, ôC qui s’attachent contre le tronc des arbres : les bouts des tiges ÔC des branches font terminez par un fruit rond, comme la queue d’un rat , long d’environ trois pouces , & épais d’une ligne,de couleur jaunaftre, ÔC tout couvert de quantité d e- cailles fort menues, ÔC rangées par cercles. Cette plante efl prefque fans gouft, mais elle échauffé médio- crement le palais ôC la langue quand on la mafehe. ] en ay trouve fur quelques arbres vers le Mont-Noel , proche le Fort S.Pierre de la Martinique. LXIX. Saururus repens , folio orbiculari,nummulariæ fade. Queue de le\ard rampante , à feuilles rondes, é;^femblahle à la nummulaire. AU premier abord vous prendriez cette plante pour la num- mulaire ordinaire , car elle rampe de mefme façon , & a fes feiiilles rondes ÔC prefque de mefme grandeur : c’efl particulière- Des plantes de l'Amerique. „ ment fur les roches , &c fur les troncs des arbres abbatus qu’elle JT foi'tmenuès &c fort longues, avec quantité de bran- ches dilpofees alternativement , & qui s’étendent de tous collez • elles ont plufieurs feuilles rangées aulÏÏ alternativement , de là giandeur a peu prés de l’ongle du pouce, èc attachées à des pedU cules lort courts & fort menus : leur figure eft fort ronde, & on ne Içamoit lesmieux comparer qu’àla moitié d’une lentille, car el- les lont fort plates par delTus , SC convexes par-delTous. Les bouts des branches & des tiges fe terminent auffi comme ceux de la precedente, par un petit fruit arrondi comme un petit pilon, ou comme une petite queue émoulfée, d’environ un pouce en raifea^ épailTeur , picotée par de petites taches Toute la plante eft d’un vert blanchaftre, & poulTe de chaque nœud quelques racines fort menues: elle caufe un peu de cL- ieur au gouft mais cette chaleur n’eftpas defagreable : j’en av trouve en plufieurs endroits vers le Fort-Royal de la Martinique. L XX. - Saururus humilis, folio carnofo, fubrotundo. ‘Petite ^ueu 'e de lei^rd , à feuilles arrondies , Ù“ charnues. ■p Lie a plufieurs racines menues & fibreufes , qui poulTent ^ quelques tiges & qui rampent ordinairement : elles font ron- fort’hlr.' “"'T d’épailfeur; elles font fort 1 iTes, eintes dun vert foncé ic noueufes , poulfant quel- ques branches & une feuille à chaque nœud : ces^feüilles om le 5le fonr r f quelques-unes n’en ont prefque point: bnor V “î" commencement & arrondies vers le leurco^^^ àcfkmT.% 8^ bien fouventdans les aiflelles des feuilles il en fort un fruit appuyé fur un pédicule d’environ petidezTrri ^uffila figure de la queue d’un Lnv I? a quatre pouces , &épailfi de prés de s..v« p„ de p„i,l G nj 54 D E S C K I P T I O N Son goufl: eft un peu amer &: accompagné d’un peu de cha« leur : elle naift ordinairement dans les forefts humides fur les troncs pourris, Ôi on l’appelle vulgairement L X X I. Saururusaliushumilis, folio carnofo, acuminato. tAutre petite qucuï de lei^ard, à feüiUes fointuës^ charnues* CElle-cy eft tout à fait femblable à la precedente en fa gran- deur ôc en fa difpofttion : fon fruit eft le mefme , mais fes feuilles , qui font prefque de mefme grandeur & confiftence, ont la figure d’un fer de pique pointu par les deux bouts , avec cinq petites nervûres par deffous en long , comme celles de nos plan- tains. Ces feuilles font d’un gouft aigre, bC le fruit eft un peu pi- quant : on la trouve dans les mefmes endroits que la precedente : & elle peut fervir contre la morfurc des ferpents , en appliquant fon fuc fur la bleffure, apres toutefois y avoir fait une fcarification. LXXIL Saururus minor procumbens, botryitis , folio craflb , cordato. * Tetite queuë de le\ard:, à feuilles grajfes , en cœur, CEtte plante a fa racine menue &;fibreufe,fort peu enfoncée en terre, qui pouffe une tige fort courte, épaiffe d’environ deux à trois lignes , ronde ,unie , tendre, blanchaftre & un peu purpu- rine , entrecoupée de quelques noeuds , bC qui pouffe aufli quel- ques branches nouelifes de mefme groffeur àc confiftence. Il y a ordinairement à chaque nœud, une ou deux feüilles d’un peu plus d’un pouce d’étendue, faites quafi en cœur, de confîften- ce fort tendre, épaiffes comme les feüilles de nos pourpiers , liffes,d’un vert un peu foncé par deffus,& blanchaftre par deffous, avec une nervure tout au long, accompagnée de quelques autres à cofté, un peu courbées. On voit prefque à chaque nœud un ou deux fruits d’envi- ron deux à trois pouces de long , ôi d’une ligne d’épaifleur, fem- Des Plantes dë l* Amérique. s-| blablés auffi à la quelle d’une fouris, ou d’un petit lézard, prefque tous couverts de quantité de petits grains ronds , en façon d’une petite grape , qui du commencement font verds , & en fuite de- viennent noirs. Cette plante rampe, & n a prefque qu un ou deux pieds d éten- due: on en trouve quantité au quartier du Fort S. Pierre de la Martinique, où on l’appelle vulgairement Vherbe à la coure fe , à caule , a ce que j ay entendu dire à quelques hâbitans , d’une ef. pece de couleuvre appellée coureffe:, menue longue, chamarrée tantoft de i-mir ôc de jaune, tantoft de gris &: de noir : cette cou- leuvre eft allez fréquente dans la Martinique, elle eft fans venin, puifqu’on la peut manier fans danger, elle eft, à ce qu’on dit ’ fort ennemie des autres ferpens venimeux qui font dans la mef- nie Iflé ; de forte que bien fouvent elle les attaque, & les prefle fl fort en les entortillant, qu’elle les étouffé : ôc fi elle fe font mordue par ces forpents : elle a recours à cette plante comme à un contrepoifon , & c’eft pour ce fujet qu’on la nomme V herbe à U courejfe. L X X 1 1 1. Saururus arborefeens, foliis amplis, cordatis, non umbilicatis. ^ueui de le%ard arbre, à grandes feüiües en cœur. SA racine a un peu plus d’un pouce d’épaifléur : elle eft d’une matière ligneufo , blanchaftre, divifoe enplufieurs autres ra- cines plus menues , fort peu enfoncées en terre : elle eft chaude 3.U goult, & aromatique. Elle poulfo une tige fort droite, & d’environ un pouce de grof- leur, & de quatre a cinq de longueur , noueüfe à la façon de nos roleaux, & pleine d’une chair moelleufe : elle eft d’un vert fon- ce , ronde depuis le bas jufques au delà de fa moitié , raboteufe par plufieurs petites verrues & déchiquetée par des enfonçûres comme de petites playes, mais fos noeuds & leurs interftices fupe- neurs, font goderonnez par plufieurs angles ronds, & couverts en long d un petit poil blanchaftre Sc cotoiiné. Il y a a chaque nœud fuperieur, une feuille fort grande d’en- viron deux pieds d’étendue : elle eft taillée en forme de coeur &: eft attachée immédiatement au pédicule, par fon enfoncû-- re s elle eft dun vert-paffe par deflbus avec plufieurs nervû- 5^ Description res SC coftes élevées , &c par defTus d’un vert un peu chargé* Ses pédicules font un peu enflez par en-bas, canelez en devant, èc goderonnez àC velus par derrière , mais en fuite ils font ronds, unis, ÔC épais d’environ deux lignes, longs de prés d’un pied èC demi ; il fort de leur angle un ou deux autres pédicules fort courts , qui foutiennent chacun quatre à cinq fruits , comme de petites queues de lézard, avec la pointe émouflée, d’environ trois à quatre pouces de longueur, ÔC d’une ligne de demi d’épailfeur : d’un vert blanchaftre , dC couverts de petites écailles rangées comme les entaillures d’une lime: ces fruits font douçaftres du commencement qu’on les mange, en fuite ils laiflentune petite amertume accompagnée de chaleur. ]’en ay trouvé fouvent le long des ruifleaux , ou dans les forefts humides de l’ifle S. Domingue,où on la nomme Collet JSloftre-Dame, C’efl: V Aguaxima des Braflliens , de le Maha d* IJeo des Por^ tugais de G. Pifon liv. 4. ch. 71. où il dit que fa racine efl: très- bonne de très- utile 5 qu’elle efl chaude au troifléme degré, de efti- mée un contre-poifon , puis qu’étant compofée de parties tenues, elle ouvre de defobflrüé fortement 5 qu’il n’y a perfonne qui ne la connoiife à caufe de fes grandes vertus : étant pilée de apliquée en façon d’emplaftre fur la partie malade, elle meurit de nettoye’^tres- bien : le fuc des feuilles efl: auflfi fort bon pour les bleifures , à caufe de fa froideur : on fe fert de ces mefmes feuilles dans les lavemens, parce quelles ont la mefme vertu que celles des mauves. L X X I V. Saururus arborefeens , foliis amplis , rotundis Sé umbilicatis. de lei^rd arbre , â grandes feuilles rondes. CElle-cy a le mefme afpeéf que la precedente j elle n’en dif- féré qu’en ce que fes feuilles font tout à fait rondes , fi ce n’efl: vers le pédicule ou elles font un peu échancrées : leur nervûre efl compofée de plufieurs coftes un peu courbes , qui font com- me tirées du centre à la circonférence , de dont les entre-deux font venez par de petites coftes ondées de comme circulaires. Sa racine a bien demi - pied de long, &; un pouce d’épaiffeunelle eft noiraftre par dehors,blanche d>e fucculente en dedans,6^ accom- pagnée de quelques autres racines plus menues dC plus longues. Sa Des Plantes de l’Amerïqüe. 57 Sa cigÊ eft fore droite , epaifïe d un pouce , Sc haute d’environ, trois a cjuatre pieds : elle eft toute ronde & nouelile comme nos ro- féaux , lifTe , bc verte en dehors , ÔC, pleine en dedans d’une chair blanche ÔC ferme : les feuilles font fituees vers le bout , d’environ deux. pieds d etenduë, fuivant la bonté du terrain où ellenaifl: leurs pédicules font fort longs ; ils embra/ïent la tige par une gai- ne qui s’étend environ jufqu’à leur moitié , au delà de laquelle ils font ronds , & s’inferent bien avant dans les feüilles : il fort du fond de cette gaine une petite branche, longue d’environ un pouce &: demi , &c épailTe de deux ou trois lignes : elle fupporte quatre ou cinq fruits faits comme la quelle d’un lézard, longs de trois a quatre pouces, épais de trois lignes , émoulTezpar le bout, & couverts de quantité de petits grains difpofez en écailles : ils font d’un gouft un peu piquant , ÔC font venir l’eau à la bouche, quand on les mafehe aufïï bien que toute la plante. On l’appelle communément Collet de ^iofire-Damej àC elle croift dans les mefmes endroits que la precedente. L X X V. Saururus botryitis major, arborefeens , foliis plantagineis. Grande ^ueüe de le\ard ^ arbre à grades , à feiiiües de flantain. ON trouve plulîeurs efpeces de cette plante dans nos Mes, qui ne different que par la grandeur des feuillages , que l’on peut compter parmi les arbriffeaux j celle-ci devient arbre ÔC pouffe un tronc gros comme la cuiffe : fon écorce eft de couleur- cendré , & marbrée par de grandes taches vertes blanches : ce tronc pouffe quantité de branches de la groffeur du bras, fort longues , droites, vertes, liffes , moëlleufes , fragiles, bc noueüfes , & qui jettent d’autres branches plus menues & noueüfes de mef- rne : il y a à chaque nœud une feuille attachée à un pédicule d’environ un pouce de long , longue de prés de huit pouces , large de quatre à cinq : fon extrémité eft fort pointue , bc fa bafe eft comme arrondie :œlle eft vert-gay par deffus, mais un peu plus clair par deffous, bc chargée de fept coftes étendues en long, de mefme que celles de nos plantains, dont l’entre- deux eft tra- verfé par plufieurs moindres coftes. Il y a aux meûnes nœuds bc vis-à-vis de chaque feuille un fruit H D E s C R î P T ! O N ou plûtoft une gi'ape d’environ demi - pied de long , Sc de quatre à cinq lignes d epaifleur dans le bas : elle fe retreflic jufques au bouc , elle eft chargée de quantité de grains de la groffeur pref- que de ceux de la moutarde , qui font verts dans le comnaence- ment 5 noirs mois dans leur maturité , d un gouft chaud ôC piquant : c’eft pourquoy quelques-uns l’appellent fohre long. ]’ay trouvé cette efpece vers le cul-de-fac de la Trinité de la Martinique, où il y en a une autre efpece qu’on trouve quafi par- tout, ôc qu’on appelle çiuffi pohjre long, pour le mefme fujet, mais ce n eft qu’un arbriffeau : fes feuilles ÔC Tes branches font plus pe- tites, noueüfes, rondes, liffes , vert-clair , ôc fort fraifles : fon fruit eft de mefme façon, mais plus petit. J’en ay remarqué une autre efpece dans l’Ifle S. Domingue,vers Leogane ôclc grand Goivc,un peu plus grande que celle-cy,dont pourtant le fruit eft plus court , plus épais ôi émoulfé, comme on le peut voir dans la planche L X X V I. Les habitans de nos Iftes fe fervent du fruit de cette plante , particulièrement de ladécoétion de fa racine dans une maladie qu’ils appellent le mal d'eftomac, qui n eft proprement qu’une in- tempérie froide & humide caufée par le trop grand ufage des fruits, bC des boiffons du pais, ou faute de fe couvrir la nuit, fur- tout le matin, où le froid fe fait fort bien fentir, particulièrement aux mois de Décembre, Janvier, Février, dans les quartiers qu’on appelle la Cabfterre, où le vent de Nord-Eft foufle ordinai- rement. Ils font bouillir cette racine avec du mafehefer, bc ils en donnent à boire au malade à jeun deux grands verres de la déco- élion j après quoy il eft obligé de fe promener bC d’agir , afin d’exciter la fueur , bc difliper par ce moyen , les humeurs craffes, caufees par cette intempérie froide bc humide. LXXVI. Saumfus arborefeens , fradu adunco. Queue de k\ard , arhre à fruit crochu. CEtte plante a grand raport par fon afpeâ: bc fa ftrudurc à nos noifetiers : elle pouffe ordinairement dés fa racine dix ou douze tiges fort droites, fort longues, bc groffes prefque com- me le bras : elles font fort noueüfes : leur bois eft bknchaftre bC fragile , bC leur écorce cendrée bC toute raboteufe , par quantité de petites verrûés ; ces tiges pouffent alternativement au de là de Des Plantes de l'A m e Ri qjj e. 59 kur moitié, des branches qui tirent droit en haut , ic cellcs-cy en poufTent encore d*autres plus menues entre-coupées de nœuds é^ loignez d’environ un pouce l’un de l’autre j avec une feiiille à cha- que nœud alTez femblable à celles du laurier commun, d’environ huit à neuf pouces de long fur trois de large : ces feiiilles font un peu rudes : leur delTous eft d’un vert-pafle , &c foutenu par une nervûre affez élevée , de par quelques colles fort courbes de blan- chaftres, rraverfées par plufieurs petites veines : le delTus eft d’un vert un peu foncé. Il y a vis-à-vis de chaqtîe feiiille un fruit crochu de couleur pafle, relevé, dc fort femblable à la queue de lez^ard ^ d’environ fîx à fept pouces de long, dC de trois lignes d’épaifteur par le bas î ils (ont tout courbez vers le meftne cofté, &; couverts de petits grains diipolèz comme par anneaux fort ferrez^ Les fruits, les feiiilles, dC l’écorce de cette plante, ont un gouft acre chaud, qui pourtant n’eft pas defagreable : j’en ay trou- ve abondamment le long de quelques ruiffeaux au quartier du pe- tit Goive, de vers le port-de-paix de l’Ifle S. Domingue. Les trois efpeces dont j’ay parlé avant celle-cy dans le chapitre precedent , reflemblent alTez à celles que Pifon li. 4. ch. 17. de 59* nomme Nhandi de jahorand^pucmiciî deCccond : on peut mefme aifurer que ce font les mefmes : il dit parlant du Nhandt ( qui eft proprement cette efpece dont nos habitans fe fervent contre le mal d’eftomac , comme j’ay dit cy- delTus ) que fes racines de fes feiiilles étant fort acres, on peut les garder feches, de les employer au-lieu d’herbes chaudes de corroboratives pour les bains qu’on prépare pour guérir les maladies froides, Lorfqu il parle du premier jahorandi ^ il dit que toute fa vertu conftftedans fa racine, qui eft chaude ôcféche au troiftéme de- gré, étant compofée de parties fubtiles de cauftiques , de pouvant fupléer a bon droit au defaut du piretre : il dit aulTi que le fécond jaborandi , a les mefmes qualitez, mais non pas fi fortes que cel- les du premier , de que fa vertu eft aufll dans là racine. Enfin il raporte que les Brafiliens , qui en ont découvert la vertu aux Portugais j font fi grand cas de leurs racines , qu’ils s’en fervent pour touteforte de maux, de mefme bien fouvent pour contre- poilon . car un pugil de fa racine fraifehe ( qui eft proprement ^ ce qu’on peut prendre avec les trois doigts ) étant pilé de pris dans de bon vin , chafie la force du venin par les fueurs de par 1^ urines : qu enfin étant prife en fternutatoire , elle produit des effets fort falutaires par fon aigreur mordicante 5 de étant auffi pri^ H ij Description fe en mafticatoire , elle attire la pituite dans la bouche , ÔC chaflê le cacharre des yeux. Aiaregrave parle auffi dnjaborandi dans fon liv.i. ch. 8. où il dit que fa racine iV a prefque point d’odeur ÔC de faveur , mais qu’é- tant tant foit peu malchée , elle pique extrêmement la langue , & mefme plus que le piretre j qu’elletire quantité de pituite de la langue, èc qu ainfi elle delivre la telle des catharres , &; apaife la douleur des dents : il dit auffi que cette mefme racine pilée dC in- fufée dans de l’eau, étant enfuite cuite, d>C prife en breuvage le ma- tin,efl un tres-fouverain remede contre les gonorrhées, qu*en- lîn elle cfl bonne contre les venins, contre les fupreffions d’urine, ÔC contre le calcul ou gravier. Nard Antoine Reche^ parle de trois plantes dans fon livre i v. ch. 37. qu’il nomme JBuyo : ce font fans doute les mefmes que cel- les de deffus : il leur donne auffi prefque les mefmes qualitez effets. L X X V 1 1 1. Saururus repens lanceolatus , ad nodos viilofus. Qmüe de lézard rampante , à feüiUes en fer de lance ^ à nœuds velm* CEtte efpece a plufieurs tiges d’une longueur indéterminée , greffes comme la moitié du petit doigt, grifaflres en dehors, & pleines en dedans d’une fubflance fort fibreufe : elles font en- trecoupées par quantité de noeuds fort proche les uns des autres, & garnis tout à l’entour de poils dreffez bC rangez comme ceux du cil de l’œil : elles rampent à terre , &; y font attachées par plu- fieurs racines blanchaflres , vermiculaires , fort longues , ^ grof- fes prefque comme de la ficelle. Il y a environ quatre à cinq felUlles vers le bout de chaque ti- ge, de la figure d’un fer de lance , longues d’environ demi- pied , & larges de deux pouces , d’une fubflance affez ferme , & épaiffe comme du gros velin : elles font polies , luifantes , ÔC d’un vert foncé par denus, mais d’un vert fort clair par deffous , bC pique- tées par quantité de points rouges comme du fang : elles ont une nervûre principale tout le long, qui diflribuë deçà delà quel- ques cofles affez minces, parallèles, obliques, bC qui fe terminent à une autre cofle ondée, qui court tout le long, proche le bord de la feuille ; leur pédicule a quatre ou cinq pouces de long , il ft I l’Ameriq^ue. 6i cft tuméfié par les deux bouts t il fort du pied de chacun un ftuit long d environ demi-pied , & gros par en-bas de trois lignes , ar- rond! comme la queue d’un lézard, & tout entaillé coiLe une de ces limes qu on nomme queue de rat : il eft vert du commen- cement, &C il fort d une petite envelope à la façon des fruits de nos Amms, en fuite il devient jaunaftre , d’un gouft fade, qui pour- tant échauffé tant foit peu la langue quelque temps après qu’on ces*de^bii^a ' pedicule de trois à quatre^u- J’ay trouvé cette efpece le long d’un ruilTeau, proche un en- droit que les habitans du Port-de-paix de l’Ifie S. Domingue, appelent le Mouftique. ° DES LIANES. T Es François des Mes de l’ Amérique appellent indifferem- ment A;^»w,toute forte de plantes qui rampent fur les hayes ou lur les arbres, en les diftinguant pourtant, ou par leur figure, ou parleur vertu, comme la^, à ferment, à caufe quelle ell fort fes felulles font découpées comme les dents d'une fdc ,Ta brujlante ,^ caufe qu elle eft fort cauftique, &: ainfi de plufieurs autres. Ils donnent ce nom de Liane à ces fortes de planterdu ver- be W, parce qu ils fe fervent' de quelques-unes comme de cor- dages, tant pour la conUrudlon de leurs maifons,qu’ils nomment vulgairement que pour fortifier les barrières , & pour plu- fieurs autres ulàges. Il y en a pourtant à qui ils donnent plus par- euherement le nom de Ltane,a^\ font celles que les Caraïbes appe lent Meregoma, les Brafiliens Mumcma,Qs Efpagnols Gra- naàUa, Sc nos François de la pa^on , à caufe Juin croit y trouver que ques marques de la pa&ion duSauveur , comme lej trais clous les cinq playes , les fouets , & les cordes. On en voit plufieurs efpeces de celle-cy, qui tant par la fraifeheurde leurs euillages, que par 1 agréable odeur de leurs fleurs, & la bonté de leurs fruits, mentent bien qu’on en falfe cas & qu’on les cultive avec foin, pour 1 ornement des berceaux Sc cabinets des jardins. H “J gj, Description <««»«»«»««» MHH» «»«»**»**»*** '**‘**‘** ******'**“* ***'** *^ *"***” ***^ L X X I X. Clematitis Indica , polyphylla major , flore clavato, frudu colocynthidis. Grande fleur de la fapon , à feuilles refendues , & à fruit de coloc^uinte. CEtte plante pouffe plufieurs farments auffi gros , durs noiieux <^ue ceux de la vigne > cj^ui s etendant bien au long fur les arbres &C Tur les buiffons , leur fervent d ornement par l a-** areable verdure de leurs feuilles. Il n y a qu une feuille en chaque nœud, &:ces nœuds font diftans d'environ demi-pied les uns des autres i ces feuilles font grandes prelque comme une main eten* due : elles font liffes ÔC fendues en fept découpures bien avant, fort prés de leur pédicule , qui a environ quatre a cinq pouces de long, avec quelques petits tourrillons de la longueur prelque d u- ne ligne : ces découpûres font dentelees en façon d une foie j elles font un peu étroites d'en-bas , dc un peu élargies vers le bout qui eft pointu j elles ont par deffous une nervure tout le long , ÔC quelques petites coftes courbes qui les traverfont . la couleur de toute la feiiille eft d'un vert fort agréable, un peu plus charge par deffus que par deffous. Il fort à la naiffance de chaque pédicule un tenon comme ceux des vignes , une fleur attachée a un pédicule de près de deux pouces de long , ô^enfermce dans uneveflie membraneufo , qui efl: un peu plus grande qu un œuf de poule , ôc qui s ouvre en trois feliilles unies ÔC blanchaftres , marquetées en dedans de plu- fleurs petits points 3 foüettees de quelques veines purpurines, lorfque cette veflie efl ouverte , le bouton de la fleur paroift prefo que aufli gros qu'étoit la veflie j c efl; un ovale dont la partie mo- yenne ÔC inferieure efl d une foule piece , mais la fliperieure eft divifée en cinq feliilles jufques au bout : il eft vert-pafle par dehors ÔC marbré de plufieurs taches rouges comme du fang. Quand cette fleur eft épanouie , la moitié d'en-bas reprefente une coupe pentagone* dans fon bord , blanchaille en dedans, cha- grinée ÔC toute velue dans le fonds ; chaque poil eft fort court, Icfoutient une petite telle rouge : cette coupe eft bordee d'une double frange , dont les filets font épais d'une ligne , tendres & pointus , prefque quarrez ÔC contigus les uns aux autres : ceux du rang intérieur ont environ un pouce ÔC demi de long , ôC ceux I [ Des Plantes de l'Amerique, éj du rang extérieurs n ont pas tout-à-fait un pouce : ils font blan^ chaftres vers le bout , ôc tout-à-fait violets jufques vers le milieu, mais depuis le milieu en-bas il font de couleur-pafle , ornez de cinq bandes annulaires de couleur-violet : ceux-ci font eflevez droit en haut , mais ceux du rang extérieur font un peu cou- chez, étant de la mefme confiftence d>C couleur que les premiers ^ outre ces filets qui font rangez en rayon , il y a encore tout à 1 entour un double rang de feiiilles violettes, feavoir cinq en char que rang : les intérieures font beaucoup plus étroites que les ex- térieures , ÔC la longueur des unes ôi des autres eft d’environ un pouce àc demi , avec une petite pointe par le bout en dehors* Il y a outre cela dans le fond au centre de la coupe dont nous avons parle, comme une efpece de bafe de figure cylindri- que, epaiffe de trois a quatre lignés , entourée d’un petit foffé de quantité de petits poils fort courts, de couleur rouge-brun : fur cette bafe il y a une petite colomne blanche &: ronde, comme fi elle avoit efte travaillée au tour , ayant prés de huit à neuf lignes de hauteur, ÔC une ligne &: demie de groffeur : elle fe divife en fon extrémité en cinq petits bras, ayant chacun un fbmmet fait en fa- çon d une playe, long de quatre lignes , 5c large de prés de deux , tout couvert par dehors d une poufïierc dorée fort menue : au milieu de ces cinq petits bras, il y a un petit bouton ovale , vert & fort poli, long d environ cinq lignes , ÔC épais de trois , fiirmon- te de trois filaments faits en façon d’un clou , ayant deux ou trois lignes de long , ÔC une groffe telle ovale jaune, èc fendue d’un collé par une petite folTe. Ce bouton n ell autre choie que le commencement du fruit qui devient en fuite de la grolfeur d’une orange, prefque rond Sc li^e, comme une pomme de Coloquinte , excepté vers fon pied ou il approche un peu de la figure d’une poire : fon écorce a bien deux lignes d’epailleur, elle ell de confiftence alfez folide, èc blan- che en dedans, mais verdaftre par dehors :1e dedans de ce fruit eft plein d’une chair blanche &C mucilagineufe , qui enferme quantité de femences un peu plus grolfes qu’un grain de bled , de figure prefque ovale, un peu applaties Sc pointues par un bout, noiraftres , un peu dures, luifantes & chagrinées. La fleur de cette plante eft fort agréable par fa ftruélure, fon odeur. Je n’ay pu goufter fon fruit n’en ayant pu trouver de meut : je n en ay veû qu’a la Martinique, au quartier de la' Cabfterre , vers la paroilfe, S>C le long de la rivière de Sainte Ma- rie , ôc au quartier de la riviere du Lamentin, vers le Fort Royal. DESCRIPTION L X X X. Clematîtis Indica , fru£tu citriformi, foliis oblongis. Flew de paj/ion à citrons. CElle^ci croift delà merme façon que la precedente : c*eft à dire que fes farmencs s’étendent fort au long deçà ÔC delà pardefTus les arbres Sc fur les bayes : ils font un peu plus ner- veux, plus fouples, ÔC plus difficiles à rompre j ils ne portent auffi qu’une feiiille , une fleur , ôc un tenon à chaque nœud , qui font éloignez inégalement les uns des autres. ' Les feiiilles font prefque de figure ovale allongée, mais pour- tant un peu pointues au bout, ÔC un peu échancrées à leur bafe : leur pédicule efl: tortu long d’environ demi-pouce, ayant deux petits boutons proche de la feiiille : elles ont prefque quatre pou- ces de long, ÔC prés de deux de large , leur confiftence eft mem- braneufe, lolide ÔC liife , le deflbus eft; d’un vert- clair foutenu par quelques coftes craverfieres ôc courbées , ôc le deflus eft d’un vert un peu chargé 3 elles font comme pliées en dedans, ôc comme on- dées tout a l’entour. * Les fleurs font attachées à des pédicules d*environ un pouce Sc demi de long , elles font prefque de la grofleur d’un œuf de pigeon avant que d’eftre épanouies : elles font envelopées dans trois feiiilles vertes membraneufes , creufes en façon d’une cuih liere , 6c tant foit peu dentelées. La fleur qui eft enfermée dans ces trois feuilles eft compofée de dix autres feiiilles inégales : el- les ont toutes environ un pouce 6c demi de long, les plus gran- des ont bien demi-pouce de large, 6c les plus étroites trois lignes j elles font difpofées en maniéré que la plus étroite eft fituée en- cre deux larges , qui ont chacune une petite pointe au bout par dehors, en façon d’un petit bec ; elles font toutes d’un vert-blan- chaftre par dehors, ayant cinq petites nervures tout au long, d’un vert un peu plus charge , mais en dedans elles font blanches, 6C toutes marquetées par quantité de petits points rouges-brun *. ces feiiilles ont à peu prés la figure d’une langue aflez pointue , ÔC entourent une frange compofée d’un double rang de filets rangez comme ceux de la première efpece , mais beaucoup plus menus : ceux du rang intérieur ont prés d’un pouce 6c demi de long,6cceux de l’exterieur un peu plus de demi. Les uns 6C les autres font fri- fez vers leurs pointes, ôcfont violets fans meflange jufques au milieu c Des Plantes de l’Ameriqjje. e>s milieu , mais depuis le milieu en-bas, ils font ornez de deux ou trois bandes annulaires Sc rougeSjqui forment comme trois rangs de cercles variez de rouge ÔC de violet : outre les deux rangs de ces filets, il y en a encore deux autres de petits poils , à Tendroit où ccux-cy s unilfent, qui font fort courts, fort minces, &c blanchaftres. Dans le fond au centre de toute la fleur, il y a une petite colomne ronde de la grofieur d une ligne , & de la hauteur d’en- viron trois : elle eft jaunaftre ÔC marbrée de rouge : elle s’élevepar deflus une petite bafe ronde,&: fupporte un petit chapiteau ovale, 6c jaunaftre de la grolfeur prefque d’un grain de poivre : ce chapi- teau eft furmonté par trois filets également diftans l’un de l’au- tre, faits en façon de clous attachez au mefme centre , de cou- leur rouge , 6c dont la tefte eft ronde jaunaftre : ce mefme cha- piteau eft entouré par en-bas de cinq petits bras, longs de deux lignes, 6C larges de demi , un peu fendus par le bout , chacun foû- tenant un petit fommet prefque ovale de prés de quatre lignes de long , & de deux de large, blanchaftre par deflus , 6c couvert par deflbus d’une poufliere jaune. ^ Cette fleur eft d’une odeur fort agréable 5 6c lors quelle eft paf- fee, ce petit chapiteau ovale devient un fruit fait comme un ci- tron de la grofïeur d un œuf de poule , relevé de trois angles de- puis la pointe jufques à la bafe, fort peu eflevez , 6c prefque égale- ment efloignez les uns des autres. Il eft vert dans le commence- ment , mais en fuite il devient jaunaftre, marqueté de quantité de petits points blanchaftres prefque imperceptibles : fon écorce eft de 1 epaifleur, 6c confiftence d’un gros cuir molalTe , blanche en dedans, 6C comme cottonee par dehors, à la façon de nos pa- vies j mais quelquefois elle eft unie 6c luifànte : elle couvre une mernbrane fort deliee qui enferme quantité de lemences lembla- blesàun cœur un peu applati, longues de deux lignes ,& larges d’une ; elles font noires &c envelopées chacune dans une pellicule particulieie fort fiibtile, attachée a la principale membrane par de petits filets courts & blancs j elles font aufli couvertes d’une chair blanchaftre 6c mucilagineufe, qu’on avale avec les femen- ces , 6c qui eft d’un gouft fort agréable. On cultive cette plante dans les jardins pour couvrir les cabi- nets, ÔC a caufe de la bonté de fes fruits qui font meurs vers les rnois d Avril 6c de May. 6c qu on appelle vulgairement tommes de liane : elle reflemble beaucoup au Murucmaguacu.àc G. Marc- grave liv. X. ch. 9. fi elle n eft pas la mefine, elle eft peut-eftre aufli le A^uTvtcuia guacu de G. Pilon, fuivant la delcription qu’il a fait de fon fruit, liv. 4. ch. 73. ou il lolie extrêmement lesqualitez Description d’un autre Mumcma à fruits tout-à-faits ronds , ôC dont les ver- tus 5 à ce que je croy , ne different gueres de celles du fruit que j’ay décrit cy-deffus 5 ayant expérimenté en moy-mefme , qu il eft fort rafraichiffant j c eft pourquoy j’ay voulu rapporter icyce qu’il en die. Je me fuis fervi ordinairement de la chair de ce fruit pour foulager les febricitansj elle peut tenir lieu de fyrop cor- dial, à la place du rob des grofeilles , o\X de l’efpine-vinette : on peut en manger fans appréhender de s’en charger , c eft la plus rafraifehiffantede toutes les efpeces de fleurs de la paffion , qui ne fait d’autre mal que d’agacer quelquefois les dents , elle defaltere ceux qui font fatiguez par les grandes chaleurs , elle donne de l’appetit, abbât le grand feu de l’eftomac, & rétablit lesefprits, foit qu’on en mange le fruit tout frais, ou qu’on prenne Ton fuc en fyrop ou en brevage : les fleurs de l’écorce du fruit confits ont la mefme vertu , dC ne cedent en bonté à pas un autre fruit. La feiiille de la plante peut eftre appliquée fur les cautères à la place du lierre 3 on l’y employé tous les jours. L X X X I. Clematitis Indica alia polyphylla , flore crifpato. ^utre jleur de la pajjion âfeüiües refendues^ à ^ fleur frife'^e. La maniéré de croiftre de cette plante ne différé point de celle des precedentes ; fes farments pourtant ne font pas tout a fait ronds , mais anguleux ; les feuilles font decoupees de mefme façon que celles de l’hellebore noir a fleur couleur de rofe de G. 3 - H^Uehorof nïger flore roflèo. G. B> c eft-a-dire que leur pédi- cule, qui eft long d’environ deux a trois pouces fedivife entrois autres beaucoup plus courts de plus minces : celuy du milieu ne fbuftient qu’une feule feuille plus grande que les autres , dc ceux des coftez fe fourchent encore. La partie qui regarde la feiiille du milieu ,fouftient une feiiille de mefme figure , mais plus peti- te : l’autre divifion fouftient une feiiille moindre que la preceden- te, qui eft découpée jufques àlabafe, mais la portion qui regar- de le pédicule reffemble plûtoft à une oreillette *. chaque feiiille confiderée en particulier reffemble en quelque façon à celle du laurier, elles font toutes dentelées a l entour, unies, luifantes, & d’un beau vert un peu chargé pardeffus, mais plus clair par deffous , avec plufieurs coftes courbes. La plus grande qui eft Des Plantes DE l^AmerîQjjë. celle du milieu a environ quatre pouces de long , prés de deux de large, mais la plus petite a un peu plus d’un pouce de long, fur demi-pouce de large. Les fleurs font de mefme conftrüélion que celles des preceden- tes, mais un peu plus amples. La colomne,les clous, ôe les bras ou font attachées les play es, font blanchaftres j & tous tachetez de points rouges : la tefte des clous efl fendue en deux , & les playes font couvertes d’une poufliere jaune fort menue : les filets de la frange font ferrez les uns contre les autres , teints d’un rouge fort chargé, variez de deux ou trois rangs de bandes annulaires & blanches : leur bouts font fort deliez teints d’un beau violet, & tous tortus à la façon des ferpents , qu’on peint à l’entour de la tefle de Médufe. Des feiiilles qui font immédiatement fous ces rayons , les cinq intérieures font tout à fait bleues , ôe les cinq ex-, terieures ont le dedans d’un vert fort pafle , tafchecé de quantité de petits points rouges , & le dehors d’un vert fort clair : les trois feiiilles qui envelopent la fleur avant que d’eftre épanouie font creufes en façon d une cuilliere, frangées tout au tour , teintes d’un vert un peu chargé , avec plufieurs coflcs par deflhs. De toutes les fleurs de la paffion que jaye veuës dans nos Ifles, 6C leur bout efl fendu en deux pointes cornues fort écartées les unes des autres, entre lefquelles il y a un petit angle en pointe , mais fort court : elles ont au deflous trois nervûres qui s’étendent chacune depuis le pied jufques aux pointes avec quelques petites cofles traverfieres. Il y en a beaucoup de cette elpece dans la Martinique , mais je n’en ay trouvé de celle qui a la tige tringulaire , que dans l’Ifle S. Domingue , au quartier de Leogane vers une terre nommée Marfenou, appartenante à feu M. de Cufli-Tarin, pour lors Gou- verneur de ladite Ifle *. fon fruit n’efl pas plus gros que celle de la première efpece, comme j’ay déjà dit, mais il efl plus long, étant épais dans le milieu ^ 6C fort pointu par les deux bouts. I iij 70 Description LXXXIV. Clematitis Indica, folio hederaceo, major, frudu olivæ formi. J’ Ay remarqué trois efpeces de celle-cy , fçavoir la grande ^ k moyenne, 6c la moindre : elles font toutes trois de mefme con^ liltence, tant en leurs farments qu en leurs feuilles, fleurs, ôi fruits. demicirculaire , mais la partie du devant eft divifée en trois au- tres parties qui finifTent en pointe, dont celle du milieu eft un peu plus longue &c plus large que celle des coftez. Flanche LXXXIV. A. beaucoup plus étroites , bC forment entre-elles comme la figure d’un marteau de fellier , renverlé : les unes les autres font atta- chées à un pédicule, non pas tout à fait fur le bord , mais un peu par dclTous le dos. en cinq lambeaux étroits pointus, difpofez en étoille, mais non fendus jufques au centre : elle contient dans fon fein une frange à double rang, de filets menus 5 les extérieurs font droits, ÔC les in- térieurs font recourbez en dedans : il y a au fond , qui eft tant foit peu enfoncé, une petite colomne comme à la precedente,avec un petit bouton fait en ovale pointue , ayant fes trois petits clous au bout : ce petit bouton devient en fuite un fruit femblable à une olive , mais tant foit peu plus gros. Il eft de couleur- violet , fon écorce eft fort unie ÔC mince, pleine d’un fuc violet fort agréable : il enferme dans fa capacité plufieurs femences ovales noires &: ru- des, attachées dans finterieur de l’écorce par de petits filets , bC envelopées chacun dans une petite pellicule particulière. Ce fruit eft aigrelet : les oilèaux &: les fourmis en font fort friands : les fleurs n’ont prefquc point d’odeur, font de couleur pafle , mais les extremitez de la frange font rougeaftres. On en trouve quantité le long des Hayes dans nos Mes. Flanche LXXXV. Çrande fleur de la fajflon^ à feiiiües de lierre. La première efpece a les feuilles de la mefme grandeur , épaif- feur , figure que celles de noftre lierre ; leur bafe eft prcfque Les feuilles de la moyenne font découpées plus profondément & celles de la moindre le font encore davantage : fes parties font Les fleurs font compofées d’une feule fciiille attachée par fon centre à un pédicule fort mince , un peu plus long d’un pouce , & intercepté d’un petit nœud au milieu : cette feuille eft divifée Des Plantes de l’Amerique, 7, L X X X V I. Clematitis Indica , hirfuta , fœtida. Fleur de la pajjton , veluë , (iy puante. T Es principaux farments de celle - cy ont environ un pouce JL comme toutes celles de fon efpe- ce : ces farments font verts entrecoupez par des nœudsjprefque de deux en deux pouces. Il y a à chacun un tenon fort délié : ÔC une feiiille: les feüilles font attachées alternativement à un pédi- cule fort court 6<: tortu, avec deux petits boutons vis-à-vis Tun de Tautre : elles ont prés de trois pouces de long, ôC un peu plus d’un pouce de large vers le pédicule où elles font arrondies , en-fuite elles diminuent peu à peu jufques au bout , qui eft auffi un peu arrondi , qui finit pourtant par un petit bec pointu : elles ont le delfous d’un vert clair un peu cotonné , fouftenu par quel- ques coftes un peu relevées , mais leur delfus eft d’un vert fort chargé , bc comme gravé par quelques lignes qui répondent aux coftes de delfous. Ces mefmes farments font fort branchus vers les extremitez , bc ils ont à chaque nœud, outre le tenon bc la feiiille , cinq à fix petites fleurs de la largeur de longle bc d’une odeur fort agréa- ble : leur pédicule eft fort court , bC elles font compofées de mef- me façon que les precedentes, excepté quelles n’ont point de co- lonne 5 mais le bouton qui porte les clous , eft; aflis immédiate- ment fur une petite bafe ronde, rouge bC toute couverte de pe- tits poils blancs bC fort menus : ce petit bouton eft vert ; bC les rayons qui font à l’entour de la bafe qui le fupporte font jaunaftres> fort menus ô^frifez au commencement , mais le bout en eft un peu plus épais : les trois clous qui font attachez fur le fommet du bouton , font aufli verts bC fort menus j bc les petits bras qui font au delfous, font un peu larges bC blancs, ayant leurs telles fort petites bc blanchaftres. Le tout eft aflis dans le fonds d’une feule feiiille un peu creufe au milieu, bC divifée tout à lentour , en cinq petites découpûres pointues , en façon d’une étoille. Les fleurs étant paflees , ce petit bouton devient un fruit rond, bc de la grofleur prefque d’une baie de piftolet : il eft vert du com- mencement, devient en fuite violet foncé : fon écorce eft fort unie, mince, bc enferme plufieurs petites femences comme celles des autres, mais tant foit peu rudes. K ij yg Description Elle fleurit en Décembre , àC les fruits font meurs en Février èc Mars. Il s’en trouve le long du chemin qui va du Port-de-paix à la grande Orterie, dans l’ifle S. Domingue. X Cl. Clematis pentaphylla, pediculis alatis, frudu racemofo , tricocco & coccineo. Clematis en ^uinte-feüiJle ^ à q^ueües aijlées. S Es tiges rampent fur les arbres de la mefme façon que les farments de nos vignes de treille : leur bois eft fouple fa- cile à plier : elles ont des farments gros comme le bras , qui font triangulaires avec les angles arrondis : leur écorce eft d un gris fort chargé , bC ils jettent quantité d’autres farments plus deliez, noueux ôc triangulaires aufll, mais couverts d’une écorce lifte/, verte meflée de tant foit peu de rouge s ces farments ont à cha- que nœud , cinq feiiüles &: un tenon comme celuy des vignes : ces feuilles font attachées au mefme pédicule , qui eft long d’en- viron quatre pouces , qui eft articulé prefque au milieu de fa longueur : chacune de ces parties eft aiflee de part d autre , a peu prés comme le bois des flèches, dont fe fervent les Turcs : la partie fuperieure contient trois de ces feuilles à fon extrémi- té difpofées en façon de trefle , les deux autres font attachées à l’articulation ou à l’extremité delà partie inferieure, font oppo- fées l’une à l’autre. La longueur de ces feliille s eft d’environ qua- tre pouces, fur un pouce ôc demy de large ; elles ont prefque la ligure de celles de nos lauriers , avec quelques .dentelures fur les bords, aftez grandes, bC plus ou moins pointues ; elles font liftes, de confiftence prefque de velin ; leur couleur eft d’un vert fort chargé, le deftbus cftfoûtenu par une nervure, &: par quel- ques coftes rouges. Du mefme nœud d’où fortent les feuilles & le tenon, il en fort quelquefois une branche fort menue , longue , d’environ demi- pied , couverte de petites fleurs blanches, femblables en grof- feur bC en figure à celles de nos vignes , qui produifent en fuite une grape de fruits fort agréables : ces fruits ont prefque la figu- re d’une poire relevée de trois éminences arrondies , qui aboutif- fant à la bafe du fruit, forment une efpece de nombril enfoncé, du milieu duquel s’efleve une petite pointe. Us ont environ un pouce ôc demy de long , ôi prés d’un pouce d’épaifteur vers leur Des Plantes de l’Amer iquê^ bafc; ils font fort unis & verts du commencement, mais étant meurs , ils font de couleur d écarlate : ils s’ouvrent en trois cellu- les, dont chacune contient une efpece de fève de la heure d’un petit rein, longue de demi-pouce , & large de trois ou quatre li- gnes, dont la confiftence eft à peu prés comme celle de nos fèves, quand elles font encore vertes : leurgouftell un peu aftrineent & leur couleur eft d un noir de jayet poli , mais elles font moitié couvertes d’une chair douçaftre fort tendre, & fort blanche, divh lee comme en deux lobes. ^ Cette plante eft alTez frequente dans nos Ifles, particulièrement a la Martinique , ou quelques-uns la nomment Liane à dent de Jeté, c eft le Cumru-ape de Maregrave liv. i. chap. n. & de Pifon I1V.4. chap. 88. où il dit que l’eau dans laquelle on a jetté fon fruit pile , enyyre & tuë lespoiflbns ; il rapporte aulli que les feuilles vertes pilées &: appliquées mondifient &: guerilfent les playes, X C IL. Clematis folio angulofb , aceris fru£tu. Clemaùs à feüiües anguleufes , à fruit d'érable. G. Etre plante jette deslàrments fort longs, un peu plus gros _qu’une plume a écrire, fouples & difficiles à rompre, qui en pouffent encore d’autres plus deliez, fort longs auffi ; raboteux, B ‘ï tané-clair , & entrecoupez par des nœuds enflez, & allez éloignez les uns des autres : il y a à chacun de ces nœuds deux feuilles oppofées l’une à l’autre, &foufteiiuës par des pé- dicules allez longs : leur contenu eft prefque quarré , ÔC elles font grandes environ comme la paume de la main , & quelquefois avantage, tendres & liffes , avec quelques avances qui ren- dent leur contour anguleux : leur deffiis eft vert-chargé, mais le deflous eft vert-clair, ÔC foûtenu par une nervûre , & par quelque coites aüez elevées* ^ ^ Il fore tout joignant les pédicules des feuilles , un autre pédi- cule tant foit peu plus gros , & d’environ un demi - pied de lono-, louftenant dans fon extrémité deux autres pédicules plus court^ dont chacun porte un efpece de bouquet de fix ou fept fleurs jaunes & fans odeur , fouftenuës fur des pédicules articulez d’en- viron un pouce de long : elles font compofées de cinq feuilles prelque rondes , grandes environ comme f ongle du petit doiert, un peu creufes comme les feiiilles du Cochlearia , ÔC dentelées K iij j% Description tout au tour : elles font attachées par un pédicule fort court & fort menu, à une telle delà grolfeur d’un pois, verte &: goderon- née, c^ui poulie de fon fonds trois a c^uatre filets fort courts , un peu épaisf chargez chacun d’une petite telle jaune, ronde, &: de la grolfeur de la telle d’une épingle. Ses fruits font de mefme grandeur &; figure que ceux de 1 era- ordinaire j ceft à dire que leur tefte ellun peu plus grolTe qu’un pois chiche , dont l ecorce ell allez dure enferme dans deux cellules, deux femences prefque de la grolfeur de la femen- ce à'orobe , d’un goull fade : ces telles ont quelques eniinences en façon de crelle , ôC font ornées de deux où trois ailles faites de mefme façon que celles des fruits de X érable ^ la couleur de ces ailles ell d’un tané clair, entremellé de tant foit peu de rouge. Les feuilles des plus jeunes plantes , ÔC mefme les plus jeunes feuilles ont les bords couverts de poils blancs 6^ fort deliez, qu el- les quittent en fuite quand elles ont acquis leur grandeur naturel- le Je l’ay veüe en fleur prefque pendant tout le temps que j ay relié dans l’ille S. Domingue , où on la trouve en plufieurs en- droits. X C 1 1 I. ' Cleixi^tis baccifera , glabra & villofa , rotundo Sc umbilicato folio. Clematis à hayes , UJ[e & velm. CEtte plante couvre toutes les hayes par fes farments qui font menus , fouples, ronds , unis , ÔC qui pouffent alternati- ment à chaque nœud (qui fontaffez proche les uns des autres ) une feüille ôi rarement deux : ces feuilles Xom prefque rondes, & quelquefois de la figure d’un cœur émouffé : elles ne font pas attachées à leurs pédicules immédiatement par le bord, mais un peu plus par deffous le dos , leur grandeur ell indeterminee , il y en a qui font grandes comme la paume de la main , d au- tres beaucoup moindres : elles ont quelques nervures pnt foie peu ellevées qui fortant de l’infertion du pédicule s etendenc deçà àc delà par la feüille,enfin elles ont beaucoup de lappoit aux feuilles de X Arifiolo ch e ronde , tant par leur figure que par leur çonfillence. v r • r/c o » n. On en trouve de deux efpeces j l’une ell tout a fait hile, bC c elt la plus frequente, l’autre a fes feuilles cotoneufes ôc blanchallres. Des Plantes de l’Ameriqjje. 75 mais elle eft pliis rare : on peut y ajoûter une troiricme efpece que j ay fouvent remarquée dans l’Ille S. Domingue, dont les feuilles font attachées immédiatement à leurs pédicules par le bord. ^ Les unes & les autres poulïent de branches fort menues du mefme endroit d ou lortent les feuilles : elles ont environ demi- pied de long J ÔC font couvertes de feiiilles beaucoup plus petites que les premières qui s entrecouvrent fouvent les unes les au- tres , èc compofent comme la cheûte dun fefton. Du fond de chacune de ces feiiilles , il en fort une petite grape de fleurs blan» chesfort menues, &compofées de quatre petites feiiilles poin- tues ; apres qu elles font pafTées, il y vient des bay es rouo-es com- me du corail, &: groffes comme la femence de ïoroi;e j oncles pren- droit pour des bayes de nos che^re-feüilles ^ car elles en ont la groffeur, la couleur & la confîflence , ôc elles pendent en-bas en façon de petites grapes. On appelle cette plante dans nos Antilles, &: particulièrement dans a Martinique ( Liane À ferment,) à caufe de la grande vertu qu elle a pour guérir les morfures des ferpents,& par ce que le corn ^ur de fa feuille reprefente le plan de lateftede ces animaux. C elt le Caapeha des Brafdiens ,l' erva di nofira Senora.Herbe de Nofire-Dame^ Cipo de Cobras, des Portugais, de Maregrave liv. r, chap. 13. où il dit que les feiiilles de cette plante font un fingu- iier remede, contre la morfure des beftes venimeufes, tant pour les hommes que pour toute forte d’animaux 3 fi on en pile les feiiilles &: fi on les applique fur la morfure, fans qu’on foit obligé de recourir a d autres remedes. Sa racine eft excellente fuivanc cet auteur, contre le calcul ou la gravelle, bc c’eft cette racine qu un Portugais donnoit avec grand fuccez. Pifon la nomme de mefme dans fon liv. 4. chap. 44. où il rap- porte & enfeigne les ufages qu’il en a fait , & qu’on en peut faiiC il apprend que cette racine coupée par petits morceaux , mifê a infufer dans une liqueur convenable,luy communique fa vertu quelle ne donne point de méchant gouft au vin, ni à la biere dans laquelle on la met infufer, &que les malades s’en fervent avec fuccez, au lieu de leur boiffon ordinaire, à caufe qu’elle em- porte les obftruéfions des reins , des ureteres &: de la vefTie, chaf- fant fort les matières graveleufes 3 & enfin que les Portugais la prêtèrent a tout autre remede. Il dit encore que cette plante leur eft en grande recommandation , non feulement pour les vertus dont nous venons de parler, mais encore à caufe de fes facultez qui font fi oppofées aux venins 3 &: il alTure auffi que le fuc qu’on So DESCRIPTION exprime des feuilles fraifches guérit la morfure des ferpents , que la racine pilée avec les feiiilles &: prife dans du vin , détruit la force du poifon qu’on auroit avale. XC I V. Clematis quadrifolia, flore digitalis luteo, claviculis aduncis. Clematis à quatre feüiües ^ à fleur jaune de digitale. CEtte plante s’attache fur les rochers , ou fur les troncs des arbres de la mefme maniéré que nos lierres ; elle poufle des farments fort menus , &: de couleur cendré , entrecoupez par des nœuds alTez prés les uns des autres, à chacun defquels il y a deux pédicules fort menus , àc longs d environ un pouce, oppofez les uns aux autres : chaque pédicule porte deux feuilles d environ, un pouce &L demy de long , d’un pouce de large , appuyées chacune fur un autre pédicule beaucoup plus court , qui n’a qu’environ deux ou trois lignes de long : elles Ihnt arrondies par le bas,&: pointues par le haut, membraneufes, unies , d’un vert- gay par deffus, mais un peu plus clair par deffous avec une nerviV re, 6c quelques petites codes traverfieres, courbées vers le bord. Il fort un tenon fort court d’entre les pédicules de ces feiiilles, qui fe fend en deux ou trois autres, crochus 6C pointus : 6c c’ed par ceux-cy , que la plante s’attache contre les troncs des arbres. Je n’ay pu trouver aucune de ces plantes en fleur, ni en fruit dans la Martinique,quelque diligence que j’aye faite : mais étant arrivé à S. Domingue vers le mois de Novembre , j’en vis quelques ar- briffeaux chargez , d’où pendoient quantité de longues gouffes : 6c au mois de May fuivant , je vis quelques arbres tous couverts de leurs fleurs. Elles font faites prefque comme les fleurs de nos digitales, mais tant foit peu plus grandes 6c plus ouvertes par le bord, qui efl tail- lé en cinq découpures rondes : elles font jaunes, fans odeur, 6c for- tent du fonds d’une petite coupe , dont le bord efl aufli taillé en cinq pointes, 6C qui efl fouftenué par un pédicule fort menu d’un peu plus d’un pouce de long , articulé par un petit nœud vers le bas, 6C attaché joignant le pédicule des feuilles. Les gouffes qui viennent en-fuite , ont environ deux pieds de long fur environ demi-pouce de large , elles font fort applaties,& finiffent par un bout fort pointu ; elles font de couleur tané étant meures DES Plantes de l*Amerîquê. meures, & s ouvrent dans ce temps-là en trois longues lames , dC font voir deux rangs de femences rondes, prefque comme des len* tilles, ayant à chaque bout une membrane blanche fort déliée en façon de deux aiderons : ces femences font attachées tout le long & des deux codez de la lame du milieu , font mifes les unes lur les autres en façon d’écailles. On appelle cette plante dans la Martinique, à caule de fes petits tenons crochus èc pointus , comme les griffes d un chat, ÔC on l appelle Fleur de Aday, à S. Domingue, à caufe de ce qu elle fleurit dans le mois de May , où pour-lors elle ferc d ornement aux arbres qu elle couvre. X C V. Apocynum majus feandens , filiqua oblonga , tumida, & glabra. Grand Apeynum montant, à goujfes lijfes , longues Ù* enflées. CEtte plante pouffe des ceps comme ceux de noftre vio-ne, ils produifent des farments affez gros bc noiieux , don? l’é- corce efl: fort epaiffe, entrefenduë de quantité de rides, ôc de cou- leur vert-cendre ; ils produifent des branches de la groffeur d’une plume a écrire , 6c qui rampent fur les hayes 6c fur les arbres ; Leurs noeuds font affez efloignez les uns des autres , 6c pouffent chacun deux feliilles oppofées d’environ demi- pied de long, 6^ e trois pouces de large vers le milieü, pointues au bout, 6c dé- coupées en façon de cœur vers le pédicule qui efl: tortu , 6c qui a enviion un pouce de long : elles font tendres , Unies, 6c leur cou- leur efl vert - gay , ayant par deffous une nervûre , 6c des cofles courbées vers le bord. Au mefme endroit d’où fortent les feuilles, il y a comme une ombelle de plufieurs fleurs , d une feule feuille découpée en cinq pointes en façon d’une étoile ; elles ont environ demi - pouce de diamètre , 6c font un peu concaves au milieu 5 leur couleur efl rouge-brun : elles n’ont aucune odeur , 6c fortent comme d’une petite coupe compofée de cinq feliilles vertes , appuyées fur des pédicules fort courts, qui font tous attachez fur un appuy com- mun, un peu plus gros, mais fort court. Ces fleurs avortent prefque toutes : celles qui refient produi- lent chacune une gouffe attachée à cet appuy commun : ces gouC Description fes re/Temblent fort bien à certaines petites calebaffes , dont les chaffeurs fe fervent pour tenir de la poudre j elles ont envirorr demi-pied de long, ÔC deux pouces de groifeur vers le milieu, qui PgQ(j^j;oit le plus gros î elles font toutes unies &C rondes , ayant pourtant une petite arefledans leur longueur, par laquelle . elles s'ouvrent étant meûres: leur ccorce eft folide comme un cuir en- durci 5 du commencement elle eft verte, en fuite elle devient gri- faftre : fa fubftance intérieure eft une chair fort blanche , & pleine de laict , elle enferme un petit corps de plufteurs femences, placées les unes fur les autres comme des écailles j ce corps eft envelopé d’une membrane blanche fort deliee : ces femences font appla- ties comme de petites lames , leur figure eft ovale : elles font lon- gues d'environ cinq à fix lignes fur trois de large , & finifïent com- me par un petit manche orné d un panache , qui eft compofe de quantité de petits filets argentez deliez comme de la foye tres- fine , ÔC qui s’épanoüit fe dilate de la mefme façon que ces pa- naches que nous appelions ; ces femences font de couleur rouffaftre , lors quelles font meures j &: pour lors la gouffe s'ou- vrant, elles fe détachent l'une de l'autre,&: fortent hors de la gouffe. Cette plante eft pleine d'un fiic blanc comme du laiét , ÔC d un gouft doucaftre ÔC adftringent , d ou vient que quelques-uns la nomment Liane laiâteufe : il s en trouve en plufieurs endroits dans nos Ifles , où je les ay veues en fleur aux mois de Juin de Juillet , ôc j’en ay cueilly des gouffes meûres en Mars ôc en Avril. ^ Marec^rave parle d’une plante liv.i.ch. lo. qu il nomme Ihati des BrajUiens , qui quoy qu'elle ait fon fruit plein de verrues , ne laiffe pas d’eftre de la mefme efpece. X C V I. Apocynum feandens, flore nerii albo. JLpeynum montant ^ à fletdr de laurier-rofe , blanche. CEtte plante pouffe quantité de farments fur les arbres , & fur les hayes , de la groffeur d’une plume a écrire , unis , fou^ pies J ÔC vert-cendrez ; les nœuds font fort efioignez les uns des autres, il y a à chacun deux feiiilles oppofées d’environ trois pou- ces de long, ôc, d’un pouce ôC demy de large *, elles font prefque ovales, plus étroites pourtant vers le pédicule , arrondies vers le bout avec une petite pointe *. elles font liffes , folides , ôC epaiffes comme du velin : leur defibus eft vert-çlair , avec une nervure DES Plantes del*Ameîuq^ue. 8j tout au long, qui diftribuë de part & d’autre quelques coftes tra- verfieres parallèles , mais courbées vers le bord : le delTus eit vert» chargéjÔi leur pédicule a environ demi-pouce de long : quand on les arrache , elles jettent un fuc fort blanc d’un gouft aditringent^ Les fleurs fortent de l’endroit mefme d’où naiflentles teüiÜes î il y en a quelquefois trois ou quatre enfemble , mais le plus fou- vent il n’y en a qu’une : leur pédicule a trois ou quatre lignes de long,&; foûtientune petite coupe verte, longue de trois ou quatre lignes, fort étroite en-bas, 6c divifée par le haut en cinq pointes : la fleur qui fort du dedans de cette coupe eft fort blanche , &; fans odeur 5 elle eft faite de la mefme façon que les fleurs de nos lau- riers-rofes, qu’on appelle en latin nerion ou rhododendron s elle eft pourtant un peu plus grande , & le fond intérieur de foil tuyau eft jaune-pafle, mais la partie extérieure du mefme tuyau eft tant foit peu rouge : outre cela fes découpures ont un cofté arrondi , ^ l’autre taillé en façon d’un bec pointu. Les fruits de cette plante font deux gonfles qui font la figuré de deux petites cornes rondes, &; aiguës, droites , longues d’envi- ron demi-pied , épaifles d’une ligne &; demy , attachées tou^ tes deux enfemble au mefme pédicule , & prefque parallèles entre elles : elles font fort unies , de couleur verdaftre , pleines de quan- tité de petites femcnces , d’un petit poil fin, ôi délié comme de la foye, de couleur chaftain. Cette plante fleurit &: porte fes goufles meures en divers mois de l’année j elle aime particulièrement les marais qui font proche de la mer. ]’en ay rencontré fouvent au quartier de Leogane dans rifle S.Domingue,ÔC à la Martinique, le long de la Riviere du La-^ mentin. X C V I L Bryonia racemofa, foliis ficulneis^ Coluvne à grades ^ à feüiUes de figuief. La racine de cette plante eft femblable par fa figure à celle de nos grofles raves j elle eft de mefme confiftence, & blan- che en dedans , grifaftre en dehors , mais elle a dans le centre une nervure comme ligneufe. Elle poufle quantité de farments de quatre à cinq lignes dé grofleur, anguleux, verds, noiieux ôcaifez a rompre. Il y a à cha- que nœud une feüille , un tenon, comme celuy de nos vignes I L ij §4 Description les feuilles font prefque de la mefme grandeur , forme & afpreté que celles de nos figuiers , quoy qu’elles ne foienr pas fi épaifîes ni fl fragiles j bien fouvent la mefme plante en porte, qui font encore plus découpées que celles des figuiers, ôC d’autres qui ne le font pas tant ; les unes ôd les autres ont quelques petites dentelures tout au tour. Il fort des nœuds qui font aux extremitez des farments , des branches affez longues dC menues, qui ont des rameaux alternatifs beaucoup plus courts, plus menus 6c affez efloîgnezles uns des autres : chacun de ces rameaux porte deux fortes de fleurs alter- natives , dont les unes font fteriles, d>C les autres fertiles. Les fterL les font de petites coupes pofées fur un pédicule de deux ou trois lignes de long , grofles aufli d’environ trois lignes de diamè- tre, avec un petit pilon en dedans 5 leur bord efl entouré de cinq petites feuilles d’un jaune -pafle un peu pointues, fendues au bout , ôc recourbées en dehors. Les fertiles fpnt beaucoup plus petites 5 elles font fituées fur le commencement du fruit , qui devient emfuite de la mefme figure groffeurque nos olives ; ces fruits font attachez à des pédicules minces , qui fe recour- bant en haut , font que les fruits regardent aufli le mefme cofté* Leur peau efl: fort deliée unie , verte du commencement > mais en fuite elle devient rouge comme du corail ; il y a dans ces fruits un peu de chair mucilagineufe , d’un fuc blanchaftre èC amer, qui enferme deux ou trois femences prefque de la grofleur, & figure de celles de nos melons j tous ces fruits enfemble com- pofent une efpece de grape, fort agréable à voir, particulièrement lors qu’ils font meurs. ]’en ay veu en fleurs & en fruits dans les mois de May , dc de Juin , en divers endroits de l’Ifle S. Domingue. WW a WW XCVIII. Bryonia fru£tu alato , foliis auriculatis. Coluvree à fruit aifê ^ à feuilles oreiUonees* • SA racine efl quelque fois grofle & faite comme Tœuf d’un oye -, d’autrefois elle efl; longue de quatre à cinq pouces,épai(^ fe environ de deux , arrondie par les deux bouts, en façon d’un petit boudin : elle efl: de confiftence de rave, fans aucune nervu- re 5 fon écorce efl: fort mince de couleur-cendré , un peu ridée bC raboteufe par plufieurs petites boflettes ; fa chair efl: fort blanche, tendre ÔC d’un goufl: de lève : elle ne pouffe qu’un farment fort me- » DES Plantes de l*A merîqjje. 2$ nüj v€rt , lifTe , noiieux, qui rampe fore au long fur les hayes , 6c qui eft plus épais dans fon commencement , où il eft auffi accom- pagné de plufieurs petites racines fibreufes & grifaftres. Il y a à chaque nœud deux petits aiguillons fort tendres , du milieu delquels fort une fciiille aufïi affez tendre, appuyée fur un pédicule de trois lignes de long : ces feliilles font longues d’envi- ron trois pouces j leur baie eft élargie par deux avances en façon d’oreillettes, 6c elle a prés d' un pouce de large, mais le corps de la feuille eft fort étroit 6c finit en pointe î le deifous eft blanchaftrc, tant foit peu vclu > 6c fouftenu par trois petites nervures qui en parcourent la longueur, 6c le delîùs eft tout à fait lifte, 6c d’un vert fort gay. Dans les endroits d’où fortent les feliilles, il en fort auftî un petit rameau de trois a quatre pouces de long , chargé de fort petites fleurs Gompofées d’une coupe grofte comme latefte d’une épin- gle , 6C furmontée par cinq pentes feiiiiles blanches : ces fleurs font fuivies par une grape de fruits, dont la figure approche de ceh le de la moitié du fruit de l’Erable, de fix à fept lignes de lono- fur trois de large : leur aifte eft fort mince j 6c ils font comme argeîitez du commencement, en fuite ils deviennent fauves, 6c ils renfer- ment une femence femblable à une petite lentille , 6c d’un gouft de légume* ]’ay trouvé cette plante à l’entour du Port-de-Paix dans ïlÛû S. Domingue. X C I X. Cucumis triphyllus , frudu vàricgato* Coucomhre à feuilles en trident , à fruit bigarré 6 SA racine eft affez femblable à celle d’une rave , épaifte d’uil pouce , longue de prés d’un pied, fourchue 6c terminée par d’autres petites racines qu elle poufte : fon écorce eft grifaftre 6C raboteufe , à Gaulé de plufieurs petites verrues dont elle eft cou- verte. Ses farments grimpent fur les failles des arbres les plus élevez, quoy qu’ils n’ayent que deux ou trois lignes de groftéur : ils font ronds, fort fouples , vers-cendré, 6^ aufti raboteux que la racine î ils ont a chaque nœud , qui font éloignez d^environ demi-pied les uns des autres , un tenon long 6c menu comme celuy des vignes, 6C trois feliilles attachées à un mefme pédicule : ces feiiil- L iij U Description les (ont fort tendres , unies ^ d’un vert-chargé : celle du milieu eft aifez femblable à la feiiille du laurier , mais celles des codez font prefque taillées en demy-cœur : les unes &; les autres ont en- viron trois pouces de long, Ôe un pouce de large* Les fleurs naiflent trois à quatre enfemble vers les extrémitez des farments , tantofl; fur de petites branches , tantofl; dans l’en- droit mefme d’où Ibrtcnt les feuilles : elles font faites de mefme que celles de nos concombres, mais d’un beau vermillon : les unes font fleriles , 6c les autres fertiles : les fertiles produifcnt un fruit femblable à un petit concombre , un peu plus gros que le fruit du concombre fauvage *. il eft tout uni 6c vert par dehors, mais rayé en long par quelques bandelettes blanchaftres : fa chair eft rouge 6c fort douce, de mefme conflftence que celle de nos cou- combres, ôcfes lèmenccs fontfaites 6c difpofées de mefme. ]’ay trouvé cette plante au quartier de Leogane dans l’Ifle S. Domingue, où je la vis en fleur 6C en fruit , dans le mois de Jan- vier. C. Colôcynthis flore albo , fimbriato , frudu oblongo. , Cohc^uinthe à fleur blanche :, flrangfe>, S Es farments font fort menus , liftes , verts , anguleux 6c fou- ples : les nœuds font environ à deux pouces de diftance l’un de r autre, 6c chacun d’eux a un tenon fort mince 6c fort long, une feiiille, 6c bien fouvent une fleur. Les feliilles n’ont pas plus d’un pouce d’étendue ; elles font taillées a peu prés comme les feuilles de la pomme-de-Merveille, que G. Bauhin appelle Balfamïna rotundifolia repens ^el mas: elles font un peu rudes , 6C attachées à des pédicules d’un pouce de long j elles ont par deftus quelques petites taches grifaftres , 6C quantité de petits points quafl imperceptibles. Ses fleurs font fort blanches, de mefme grandeur 6C forme que celles de nos Calebaftes, en Latin Cucurhita Lagenaria , flore alho» folio mollir de G. Bauhin , avec çette différence pourtant quelles font toutes frangées par le bord : il y en a de fteriles aufti bien que de fertiles , comme dans toutes les plantes de ce genre. Le fruit eft de la figure d’une poire allongée , long de quatre à cinq pouces , 6c gros d’environ un pouce & demy : Ton écorce eft aftez mince, tendre, 6C unie par dehors , verdaftre 6c marquée DES Plantes de l'Amerique. S7 en long par quelques lignes d un verd un peu plus clair , mais fa chair ell fort blanche ÔC fort amere , enfermant quantité de fe- mences un peu longues , étroites ÔL de couleur minime» J'ay trouvé cette plante dans les bois de rifle S. Doming ue en allant du Port-de-paix au Mouftique : je la vis en fleur dans le mois de Décembre, j en cueillis les fruits dans le mois d’ Avril fuivant : elle a grand rapport par fa fleur à la plante que Breinius appelle plantaJcande/fSy hederaceis foliis, z^eilamcay dans les obier- vations des fçavants d’Allemagne,aux années 4. ^ j. obiervation 137. quoy que fes feiiilles foient un peu plus petites, bc n ay ent pas tout à fait la mefme entaillûre. CI. Lupulus folio trifido , frudtu tricocco , & hifpido. Houblon à feuilles en trident , à fruit -jpiquant. CEtte elpcce de houblon rampe &: monte fur les hayes & fut les arbres de la mefine façon que le houblon commun, mais les farments font plus petits 5 ils font verts & velus : fes nœuds font auflTialTezéloignezlesunsdesautres, chacun d’eux il y a une feliille attachée fur un long pédicule : ces feuilles font pref. que de la grandeur de la main ouverte , fendues en trois décou- pures aflez profondes , ÔC taillées vers le pédicule en forme de cœur : ces découpures font pointues , ont environ deux pou- ces de large, elles font dentelées fort legerement , ôc leur couleur e vert-obfcur , mais leur deflous efl; velu, ôc comme ridé par quantité de petites coftes. Du mefme endroit d’où fortent les pédicules des feiiilles , il en lort un autre pédicule (&: quelquefois mefme deux à trois ) fort long &; fort menu, qui porte en fon extrémité une efpece de bour- fe compofée de deux feiiilles faites prefque en cœur d’environ un pouce ÔC demy d’étendue , & découpées en trois pointes par le bout : elles font velues &: chargées de quelque coftes d un bout à 1 autre,accompagnees aufti a leur bafe de deux autres feiiilles peti- tes & étroites : il fort du fond de cette bourfe trois petits pédicules, dont celuy du milieu eft toûjours le plus long : chacun d’eux porte un fruit de la grolTeur d un pois chiche, fait de la mefme façon que ^truit de VHeliotropmm tncoccum , de G. Bauhin , en François ^ournefeli & ce fruit eft entouré de neuf petites feiiilles étroi- tes pointues , qui y font comme collées par delfus ; elles font SS DESCRIPTION auffi dentelées tout au tour, ÔC couvertes de quelques petits poils blanchaftres ÔC piquants comme ceux de nos orties ordinaires , qui font fouffrir une demangeaifon fort importune quand on les touche , entrant dans les doigts , d ou on ne les peut tirer que fort difficilement : ces fruits ont auffi à leur bout un petit ftilcï furmonté d’une petite telle en façon d’un nombril : ils font verts du commencement , en fuite ils deviennent fauves : on trouve dans chaque cellule une femence ronde, ôc blanche, couverte d u- ne petite membrane noire fort deliee. Je n’ay pas peu obferver les heurs de cette plante , quoy que je l’aye trouvée en pluheurs endroits de la Martinique , au quartier du Fort S. Pierre, particulièrement dans le jardin des R.P.Jefuites. C I I. Convolvulus luteus , polyanthos. Liferon , à -J^lufieurs fleurs Jaunes. SEs farments font fort menus, ils ont a chaque nœud une feiiille faite en façon d’un cœur, pointue par le bout, de qua- tre à cinq pouces de long , ôC de trois a quatre pouces de large 5 ces feuilles ont le pédicule fort long ôC greile , elles font auffi , lorc tendres , lilTes, d’un vert-foncé, &C comme ondees al entour , avec une nervûre , ôc quelques codes par deflous. Il fort des mefmes nœuds un autre pédicule fort long, ÔC un peu plus gros que celuy des feuilles , particulièrement vers le bout, qui foûcient un bouquet de fleurs femblablcs a celles de nos liferons ou clochettes , de couleur jaune éclatant , ayant dans leur fond cinq petits filets avec leur telles un peu longues ÔC blanches, 5c ces filets entortillent un flilc un peu plus long , dont la telle ell verte ôc fendue. Les capfules font rondes ÔC grolfes prefque comme le bout du petit doigt , compofées d’une membrane folide rouge-brun , qui enferme deux ou trois femences de la grolfeur d un pois ordi- naire , couvertes d’un velouté roux ÔC luifant. J’en ay trouvé quantité dans la Martinique , ôC dans l’Ifle S. Domingue, où j’ay remarqué qu’elle y venoit plus grande, mais celle qui croill à la Martinique, a les pédicules qui fupportent le bouquet des fleurs , accompagnez dans leur longueur de deux maniérés d’ ailles frifées ; elle fleurit en ] anvier ôc en Février. cm. DES Plantes De L^AMËRiQUEi C I I L Convolvulus coccineus, folio ansulofo. C) Liferon â fleurs d: écarlate, à feuilles anguleufesi LÉs farments de cette efpece font fort menus, ronds bc gri« (aftres 5 (es feuilles font fort tendres, de la figure d’un cœur^ avec quelques avances tout au tour, qui les rendent anguleufes 3 elles font lifTeSj d’un fort beau vert , d’environ quatre à cinq pou- ces d’étendue, ôe attachées à des pédicules affez longs. Dansle mefmc endroit d’où fortent ces pédicules, il en fort uii autre auffi-long menu, qui fe divife en plufieprs autres beau- coup plus courts , plus menus ^ &: qui portent des fleurs de cou- leur de pourpre fort éclatant : chaque fleur efl: comme un tuyau de prés d’un pouce & demy de long,& gros environ comme une plu- me a eciire, mais un peu plus menu enfon commencement : ce tuyau fe dilate enfuite,en façon d’un petit entonnoir de neuf à dix lignes de diamètre, découpé à 1’ entour fort legerement par cinq entaillures rondes , a chacune defquelles aboutit un rayon poin- tu : du fond de ce tuyau fortent quelques filets fort minces , ÔC blancs colorez legerement de rouge. Les capfules des femences font rondes &: groifes comme des pois chiches : elles s ouvrent en quatre , ôi contiennent en chaque quartier une femence noiraftre prefque aufli grofle qu’un orobe* ^ J’en ay trouvé en plufieurs endroits de l’Ifle S. Dominguè, par-^ ticulierement vers le Port-de-paix : elle fleurit en Decânbre ôc en Janvier. CIV. Convolvulus marinus catharticus , folio rotundo * flore purpureo. Liferon marin purgatif, à feüiües rondes à fleurs pourprées, T Esiacinesde cette plante font des farmeilts fort longs qui , J ^ ^*^^cent ôc occupent une grande étendue dans les lieux fa^ onneux le long des coftes ou anfes de mer : ces farrnents font de la grofleur d’un pouce, de confiftence quafi de bois^ blancs en de- M 90 Description dans SC pleins de laid , couverts en dehors d’une écorce noite^ toute gerfée : ceux-cy en pouffent d’autres plus menus que le petit doigt, &c qui rampent fort loin fur le fable, jettant à leurs nœuds , quelques petites racines fibreufes & blanches; ils por- tent au (Il dans toute leur longueur, quantité de feuilles attachées à des pédicules affez longs ÔC épais , marquez de deux petites ta*» ches rouges vers la feliille. Ces feuilles font prefque rondes , ÔC comme pliées en dedans, liffes & fort épaiffes , d’environ quatre pouces de grandeur, ayant par deffous une nervûre en long , ÔC plulieurs coftes parallèles qui les traverfent obliquement , ÔC qui fe courbent vers le bord : elles font d’un fort beau vert , tant deffus que deffous , dC jettent du laid quand on les coupe aufli-bien que toute la plante. Les mefmes tiges pouffent aufli des pédicules fort longs, qui portent trois ou quatre fleurs , ÔC quelquefois une feule , de mef» me façon que celles de nos liferons, mais un peu plus grandes, pourprées tant dedans que dehors , ayant prés de trois pouces de diamètre 6c cinq ou flx filets blancs en dedans , dont le plus long foûtient une petite boule blanche divifée en quatre quartiers 5 les autres ont une pointe blanche un peu longue. Ses femences font veloutées de noir , affez femblables à de peti- tes noifettesiil y en a toûjours trois ou quatre dans des bourfescom» pofées de trois à quatre reüilles membraneufes de couleur-tané. Je n’ay jamais veu cette plante que le long des fables de la mer, c’eft pourquoy on l’appelle vulgairement patate àe mer ^ à caufe quelle reffemble fort,tant par fon étendue que par fcs fleurs , à la plante qu’on nomme patate , qui n’eft: autre qu’une efpece de liferon,dont la racine eft bonne à manger , fort commune dans toutes nos Ifles. Les Caraïbes l’appellent Camoulroulre' : c’eft: le Con'Vol^ulHS marinm y feu feldanella : hferon de mer y ou foldanelley de G. Marc- grave liv. I. chap. 14. c’efl: aufli le falja do praja y des Portugais, de G. Pifon liv. 4. chap. 69. où traitant de fes vertus , il dit que les farments &: les feuilles fraifches font d’une chaleur temperée , ÔC ont la vertu de ramollir,ÔC que pour cela elles font fort utiles pour faire des bains , &: quelles fervent aufli à fortifier le corps dans les maladies froides ; enfin la décoélion des farments ÔC des raci- cines feches, prife par la bouche , peut fervir au mefme ufage ; les feuilles fraifches appliquées fur les cautères y apportent du foula- gement. J’ay pourtant appris par des perfonnes expérimentées, que (on fuc épaifli eftoit fort purgatif : aufli c’eft: une véritable efpece de DES Plantes de l*Ameiu(^ue; 91 fcamonée , &: Ton peut donner ce fuc en mefme dofe que celuy delà fcamonée ordinaire j c*eft-à-dire depuis dix jufques à dou-» 2e ÔC quatorze grains : on peut la corriger à la vapeur du foufFre , avec le crème de tartre , où avec les coins ordinaires j 6c au de^ faut de ce fruit , on peut fe fervir de la chair du fruit de la goya- ve, ou le mefler avec quelques amandes , ou quelques femences froides. C V. Convolvulus marinus , catharticus, foliis acetofæ, flore niveo. Liferon marin purgatif ^ a feüiUes d'OT^iUe , (!ÿ* à fleurs blanches. CEtte plante eft de mefme nature , 6c rampe de la mefme fa- çon & dans les mefmes lieux que la precedente ; fes feuilles font de mefme grandeur 6c figure que celles de f ozeille commu- ne : elles font pourtant un peu plus épaiifes , plus tendres, 6c d’un vert plus gay , pliées en dedans , avec une nervure , 6c quelques codes traverfieres. Scs fleurs font de mefme que celles de la precedente : mais elles font un peu plus petites, 6c de blanc de laiét , avec le fond rouge- foncé : fes femences ont aufll la mefme figure , 6c font veloutées de noir ; quoyque un peu plus petites, enfin toute la plante jette un laiét fort blanc comme la première , 6C fon fuc épaifli cfl: aufli purgatif. Je n’ay jamais veu cette plante que dans un feul endroit, le long de TAnfe du diamant à la Martinique, du cofté de TEft. Je la trouvay en fleur au mois de Janvier , ÔÎ j*eûs beaucoup de pei- ne à y appercevoir quelques femences, après avoir cherché long- temps. C V I. Ariftolochia longa, feandens, foliis, ferri equini effigie. tAriJloloche longue, montante , à feüilles en fer-de-cheval. La première fois que je découvris cette plante , je crus avoir rencontré la Contrahierva , dont Nard Anthoine Reche M ij ^ Description parle dans fon S. liv. ch. 58. à caufe de la relfemblahce de fes feliîl- les j mais quelque temps apres ayant trouvé la plante en fleur , je connus que c’cfloit une efpece d’ Ariftoloche longue, fur-tout en ayant goufté la racine qui efl; fort amere, celle de la Contrahiervag eftant douce, fuivant le rapport du mefme auteur. Cette racine a plus d’un pied de long , ôc prés d’un pouce d’é- paifléur : elle efl: enfoncée droit dans la terre, finit par quelques foufdivifions : fon écorce efl: grofle bc noire en dehors, àc toute découpée en long par de longues fentes , le dedans efl: jaunaftre , ôê d’un goufl: fort amer : les tiges quelle poufle font fort menues, lifles, rondes, ÔC rampent fort avant fur les hayes : elles font en« trecoupées de plufieurs nœuds, à chacun defquels il y a une feiiil- le taillée prefque comme un fer de cheval, dont les deux bouts font émouflez : ces feliilles ont un peu plus d’un pouce d’étendue, bc leur pédicule a environ un demy pouce de long : elles font lit fes, mernbraneufes, d’un beau vert par deffus , un peu pafles par deflbus, chargées en long de deux ou trois nervûres qui partent d’une petite code qui efl: ün allongement du pédicule. Les fleurs font prefque de la mefme figure que celles de nos ariftoloches, mais beaucoup plus élargies dans leurs ouvertures, ayant aufli la langue pointue , ôC plus étendue : elles font jaune- pafles 6c venées de rouge-brun. Le fruit efl: gros comme un oeuf de pigeon , ayant une pointe émouflefe vers le bout d’en-bas : il efl: divifé en fix angles arrondis, dont le dos efl: furchargé d’une arefle ronde & eflevée 5 il eft aufli divifé en dedans en fix cellules pleines de femences noires, plattes, fort minces, arrondies par un bout &: pointues par fautre^ rangées de plat les unes fur les autres. J’en ày trouvé en plufieurs endroits de l’Ifle S. Domingue, fur- tout au Port-de-paix, où je l’ay veue en fleur en Novembre 6c en Décembre, 6c en fruit en Février 6c en Mars. WW £^SWîi*3 WW WW C V I I. Phafeolus filiquis lads ,hifpidis, & rugofis, fmdxi nigro* Phafeole âgoujfes larges , velms , ér" froncées. CEtte plante rampe fur lés arbres de la mefme façon que nos phafeoles : fes feliilles font faites de mefme maniéré 6c de mefme grandeur : elles font pourtant un peu plus folides : quand elle a attrapé le haut dés arbres, elle poufle certains filaments très- DES Plantes de l^ameriq^uEo longs 5 de la grofleur dune des plus grolTes cordes de viole, qui pendent en bas,&; ont à leur bout un grouppe de fleurs, tantoft i au- nes, tantoftpafles : ces fleurs font compofées d’une coupe verte, un peu plus grolfe qu'une noifette , ayant le bord taillé par quel- ques découpures j elles (ont attachées à un pédicule fort court : il fort cinq feiiiiles du fond de cette coupe, dont la plus courte dt creufe àcs eleve un peu en haut , pouffant comme de fon fein les autres quatre qui font pointues, d’environ deux pouces de lona^ ^ de huit à neuf lignes de large : de ces quatre feuilles il y en a Jeux parles coftez qui couvrent prefque les deux autres,de façon qu’el- les ne montrent que leur extrémité : du milieu de ces feuilles il en fort aufll plufleurs filets un peu plus longs que les feuilles , fore nienus ^ fort blancs, ayant chacun une pointe jaune , excepté le plus long dont la pointe efl: blanche. La plufpart de ces fleurs avortent, de forte qu il n y en aura qu en- viron deux ou trois qui portent des fruits ou des goulfes d’environ un demi- pied de long, de deux pouces de largeur, & de prés d’un pouce d épaiffeur, un peu enflées aux endroits où font ie^ graines, arrondies vers le pédicule , pointues au bouc : elles font toutes ridees par certains plis aflez eflevez qui les traverfent, èc font cou- vertes ( excepté le dos qui efl nud 6c Mc ) de petits poils fort me- nus 6c fort penctrans,qui donnent bien de l’embarras quand on les manie, car ils s attachent fi fort aux doigts qu’on a peine à s’en dé- faire relies font vertes du commencement , ôc en-fuite elles de- viennent noirailres ou fauves. Il y à au dedans deux ou trois haricots attachez chacun dans fa cellule par une petite membrane noire 6c frangée , 6c qui efl: fore adhérante au fruit mefme; ce haricot, ou ce fruit ell: tout à fait rond, rnais comme applati, de prés d’un pouce de diamètre, &de quatre à cinq lignes d’épaiffeur 3 fon écorce efl; dure, quoyqu'aflez mince 3 elle efl noire, luifante , 6c grenée à la façon du chagrin Cntource comme par un anneau tout liffe 3 fà chair efl blanche 6C folide , mais d’un goufl fade. Les Caraïbes mangent ces harico;ts,&: fe fervent du fuc des feliil- ks pour teindre en noir les filets de leurs hamacs (qui font des lits d une piece de toile de cotton qu’on fufpend en l’air par les deux bouts) nos François les appellent pois a grater , à caufe de la grande demengeaifon que caufent leurs petits poils : c’efl le Muetma des Brafdiens de G. Maregrave liv.r. ch. 10. c’eft enfin le Phafeol^ N tgritamm, phafeole des Nègres, de Clufius dans fon I1V.3. des plantes exotiques chap. n. M iij ,1 94 Description ^ €^H ^ MH «M W» ï*» «M WW ^ *^ *^ *^ *^ *^ ^*^ ^ *** *^*^®** ^ C V I 1 1. Phafeolus amplo flore peltato , filiquis nigris, & angulofis. thafeole à grandes fleurs rondes. S Es feuilles font auffi difpofées de trois à trois fur chaque pédi- cule , de mefme que celles des phafeoles ordinaires ; elles font fort tendres ; celle du milieu eft plus grande , & un peu plus ar- rondie que celles des coftez , qui font quafi ovales ; mais les unes & les autres font un peu pointues. La plus grande a environ q^ua- tre pouces de longueur fur trois de large : leur pédicule eft fort long & enflé par les deux bouts : du mefme endroit dou lort ce pédicule, il enlbrtaufli une petite branche fort courte, qui porte en fon extrémité quelques fleurs dont la feuille principale eft ron- de, à la façon d’un petit bouclier, mais un peu echancree parle haut , d’environ deux pouces fie demy de diamètre ; elle eft fort blanche , mais chargée d’un petit ecuflbn couleur d azur > aveç quelques lignes, qui partant du milieu, vont le terminer oblique- ment vers le bord : les deux autres feuilles qui font fuuees dans le fein de celle-cy, compofent une efpece de bourfe ou ventre rouge au commencement, blanc vers le milieu, bleu par le bord, Sc raye en long par quelques lignes. . Ses goulfes font fort droites , de demi - pied de long fur cinq li- gnes de large , fi£ un peu plus de trois lignes d épaifleur : elles fa- niflent par une pointe un peu longue & fort aigue : elles ont qua- tre areftes dans leur longueur un peu élevées ôfi ondees : deux de fes coftez font tout à fait plats , ÔC les deux autres arrondis par le dos : les cellules du dedans font toutes feparées par une membra- ne fort blanche , ÔC ont chacune une fenience un peu plus grofle qu’un pois, de figure prefque cylindrique , un peu enflee vers le milieu , ayant la face de devant applatie , ÔC ceUe de derrière, ar- rondie : ces femences font de couleur tané-obfcur, ôfi les goulfes deviennent prefque noires. T*ay trouvé cette plante en fleur au mois de Décembre , pro- che le paflage des trois rivieres,au Port-de-Paix de Tlfle S.Domm- gue, ÔCj’en ay cueilly les fruits meûrs aux mois de Février ôC de Mars. F 1 N. ft rv4^ â^^lââ INDEX PLANTARUM- A Ad I ÀN T U M (âxofütn Àoridutti. Adiantum nigro fimilcj albiflimopulverc confperfürti. Adiantum ni^um ^^mericanumy fulvere candidijjimo af^erfunti Adiantum nigrum, ramofum & bacciferum. Adiantum ramofum , foliis trapezis dentatis. Adiantum nigrum ramofum j pulvcrulentum & falcatüm. Adiantum nigrum, pinnulis lonchitidis ferratis minus. Adiantum ramofum radiatum. Adiantum mufcofum , lichenis petræi facic. Adiantum minus , foliis in fummitate retufis^ Agita ximaB rajili enjlumf Fifon ü. Aninga~iba\ Apocynum majus fcandens,filiqua oblonga, tumidaè<: gîabra., Apocynum fcandens , flore nerii albo. Anftolochia longa, fcandens, foliis feriri equini cffigiOé Arum hederaceum, amplis foliis perforatis. Arum hederaceum, triphyllum & auritum. Arum hederaceum , foliis biflc£tis, rigidis & fulcatis^ Arum arborefcensjftgittariæ foliis. Arum Brajîlianum arbore fcens .folio fagimrU . paradijt Batavi Arum caulefcens, canna: Indicæ foliis. ^ ’ Arum, foliis rigidis, anguftis & acuminatis. Avença major Marcgravih B BRyonia racértiofa, foliis ficulneisj Bryonia fruâu alato, foliis auriculatisi Buyo , Nardi Antonii Rechi^ Xiiiii 30. XLIV. Sreynik su 3t. XLV. 31 xLvr. 3z. XLV11-. 3Z. XLVIII. 33.. XLIXi 34. L. 3i 34. L. b. s(f, 4 (P, §1. XCVi 8z. xcvr. cvi, 40. LVI. LVII. 41. LI. e. LVIIIi 43. LI. f. LlX. 44- Ll. g. LX. in ^rodromo. 4s» 4J. LI. h. LXî. 47. LXIIi i3- • XGVili XCVlIIi 60. CAapeba BrafUenfum. Marc gravît. Clematitis Indica poliphyila major , flore cîavato, fru£lu LXXIX. Clematitis Indica alia^ j)oIiphylla, flore crifpato. Clematitis Indica, frudbu citriformi, foliis oblongis; Cleniatitis Indica, flore clavato,fuaverubente, folio bicorni; Clematitis Indica^ folio hederaceo, ma jor^ frudu olivæ formiè C ematltis Indica latifolia, flore clavato , frudu maliformi Clematitis Indica, hirfuta , fœdda. Clematitis Indica, flore puniceo, folio lünatOi Clematitis Indica, flore minimopallido. Clematitis Indica, folio angufto, trifido,fruau olivæ formi. Clematitis Indica alia, flore minore pallido. Clematitis Indica, polyanthos odoratilïima. Clemacis pencaphylla, pediculis alatis, fruétu racemofo,&c^ colocynthidis. C6. lXxxi. LXXXi i^8. LXXXIII, 7 O- LXXXlV* 67, LXXXIIi 71. LXXXVI. 71. LXXXVlIi 73- Lxxxviii, 70, LXXXV. 74- LXXXI X. 75- xc. 76. XGI. Index plantarum. Glematis folio angulofo , aceris fructu. Clematis baccifera, glabra &; villofa,rotundo & umbilicato folio. Glemacis quadrifolia , flore digitacis luteo , claviculis aduncis. Ciewiitis Malabaïenjïs , foliü vitü , colove dYACHnculi CaJ^atîs Bâuhini Colocafia hederacea , llerilis &; laciiiiaca. Colocafia hederacea, fterilis, latifolia. Golocafia hederacea, fterilis, anguftifolia. Colocafia hederacea , fterilis, minqr, folio cordato. Colocynthis flore albo, fimbriato, fru6tu oblongo. Convolvulus aureus polyamhos. Convolvulus coccineus, folio angulofo. Convolvulus marinus, catharticus, folio rotundo, flore purpurcOb Convolvulus marinus, catharticus, foliis acetofæj flore niveo. Convolvulus marinus. Jeu foldanella MarcgraviL Cucumis triphyllus,fru6tu variegato. Cururû-ape Marcgravii. 77. 3ccitr 78. XCIIÎ* 80. xciv. . 4r. 38. LI» b. LUI. 37. LI. a. LU. 39. LI. C. LIV. 39. LI. d. LŸ. %6. c. 88. ciib 89. cm. 89. CiV. 91. cV. 90» 85. XClX. 77» D Racontium amplis foliis cordatis, radicc nodofa rubrab Dracontium hederaceum polyphyllum. 48 II. i. Lxm. 49. LXIV. LXV. FIlix arborefcenSjpinnulis dentatis. ï. z. i. n. Fitix arborefcens latifolia, aculeata. 3. m» Filix latifolia ramofa, cauliculis nigris & fpinofis. 3. iv. Filix latifolia laciniata,&: ad lacinias molliter aculeata. 4. v. Filix latifolia, nodofa. 4.71. Filix paluftris aurea, foliis linguæ cervinæ. 3. vu. Filix latifolia, ad margines purverulenta. 6. viir. Filix latifolia non ramofa, nigris tuberculis pulverulenta. ^ 6.1X4 Filix latifolia non ramofa, rotundius crenata. 7. X. Filix non ramofa, fcolopendrioides. 7. Xî. Filix latifolia caudata, pinnulis lonchitidls dentatis. 9. xiii. Filix fcandens, latifolia, ferrata. 8. xii, Filix pinnulis lcnchitidis,obtufis non dentatis, ad oras pulvcrulentis. 10. xiv. Filix latifolia non ramofa, foliis gladiformibus ferratis. 10. xy. Filix non ramofa , latius dentata , major & minor. u. xvi. xvii, Filix non ramofa, longilTimis,anguftis, & ad bafim auricülatis foliis iz. xviii* Filix altéra ,longiflimis,anguftis & ad bafim foliofis foliis. n. xix. Filix furcata, pinnulis longiufculis, non dentatis. ^x. Filix ramofa , pinnulis roftratis. 14. xxi. Filix ramofa , pinnulis longiufculis, partim auriculatis. 14. xxii, Filix ramofa villofa major, crenis rotundis dentata. ij. xxiir. Filix villofa minor, pinnulis profunde dentatis. 16. xxiy, Filix pinnulis criftatis. %6. xxy. A. Filix pulverulenta, pinnulis obtufe dentatis. 17. xxv. B. Filix Indien , poljpodii facie , MentT^lii. 2s» H T T Eder a murucuia fpecies , Maregravii, JU Hemionitis maxima,quinquefolia. Hemionitis maxima, trifolia. H emionitis aurea , hirfuta. Hemionitis profunde ladniata, ad oras pulverulenta. 7^4 iz. XXXI. ZZ. XXXII. Z3. XXXIII. 24. XXXIV. Jabo'randi t Index Plantarüm. J 'Aèorandi Pifinis M-arcgraviU T" Jgnum coluhrînum AcoJljt. JL-/ Lingua cervina, longo, latOj ferratoque folio.' Xingua cervina, foliis acutis & ad oras fummitacum pulvcmleiltis. Lingua cervina, longiflimis & anguftiffimis foliis, Lonchitis hirfuta florida. Lonchicis glabra major. Lonchitis glabra minor-. Lonchitis auriculata &; ferrata. Lonchitis juxta nervum pulverulenta. Lonchicis ramofa, limbo pulverulento^ Lupulus folio trifido , fru£tu tricocco & hifpido, 2.7. XXXIX. 2,8. XL. 28. XLI. 18. xxvi. 18. XXVII. 19. XXVIII-o 20. XXIX. a. 20. XXIX. b» 2I. XXX. 87. Cl. ^ ^ M ^ /y Alva d’ifco , Pifonîs. J. Y JL Murucuia guacu, Marcgra^iij Pifonis. Marucaia miri Pifonis. Mufcus fquammofus eredus. Mufcus fquammofus repens. N Handi Pi/ènü. PHafioltis Nigritarum , Clufi. PhafeoluSjfiliquis latis, hifpidis, & rugofis, fru£lu nigfô. Phafcolus, amplo flore peltato, filiquis nigris & angulofis, Phyllitis fcandens, cauliculis fquammofis. 'Hanta, fi andens:, hederaceü foUisy zAilamca, Breynii. Polypodium majus,aureum. Polypodium, radice tenui & repente. Polypodium nigrum, tenuius fedum. Polypodium, foliis linguæ cervinæ majus. Polypodium Indicum primum , fiolopendrU fade , Breynik Polytrichum faxatile, dentatum. Polytrichum Terterii, S 5^. 74- 3^' 79. 93. $2. CVIÏ, cvïii. ip- XLII. Sf. XXXV. xy. xxxvr. 2(î. xxxvir. %6. xxxviir. ^7- 35- c, SJ. SAururus hederaceus, cauliculis maculofls major. Saururus hederaceus, cauliculis maculofls minor* Saururus hederaceus, triphyllus. Saururus repens, folio orbiculari ^ nummuîaria: facie, Saururus repens lanceolatus, ad nodos villoflis. Saururus humilis, folio carnofo fubrotundo. Saururus alius, humilis, folio carnofo acuminato. Saururus minor, procumbéns, botryitis folio craflbcord^ltô. Saururus arborefcens, foliis ampJis cordatis,non umbilicatis. Saururus arborefcens, foliis amplis, rotundis&: umbilicatis. Saururus botryitis major arborefcens , foliis plantagineis. ' Saururus'frutdcens,foIiis plantagineis, frudu brevmre. Saururus arborefcens,frudu adunco. Btddanella Mangravii. 10. xxvr. ji- LXVII. yi. Lxviii. 52. LVIX, *^0. Ixxvilî. yj. i-xx. yq. LXXI. y4- Lxxir. yy. Lxxiii. y^. Lxxiv. y7- Lxxv. yS. Lxxvr. y8. Lxxviî. 90^ N TABLE DES PLANTES. À G ftaxima. du Brefil, Pifon, Alheri del Felce, de Genz.de Oviedo. Anifîga-iba de Fifon. Apocynum montant, à fleur de laurier rofe, blanche. ^ Grand apocynum montant à gonfles lifles, longues & enflecs. Ariftoloche longue, montante, à feüilles en fer de cheval. Arum arbre, à feüilles de fagittaire. Avuw arbïe du BYcJîly a feüilles de fagittdïe. Furudis d ffoUandey ^Todr. Arum montant, à grandes feüilles percées. Arum à tige, & à feüilles de la canne d’Inde. Arum montant , à feüilles, fermes, frondes & fendues. Arum montant, en trefle te à oreillons. Arum à feüilles fermes, étroites, & pointues. B jâ. 2, 8z. xcvi, 8i. xcv. 5>i. cvi, 44. LI. g. LX. 40.LVI. LVII. 45. LI. h. LXI. 43. Ll. f. LIX. 41. LI. e. LVIII. 47. LXII. TO Oîs des couleuvres y du R. F. du Tertre. X) Boü des couleuvres y d'AcoJla. Buyoy de Nard Antoine Reche. 4r* 41. 60, CAafeba du Brefil de Maregrave. Camoulroulré des Caraïbes. Capillaire de roche, fleurifl'ant. Capillaire femblable au noir, couvert d’une pouflierc très- blanche. Capillaire noir, branchu, portant des bayes. Capillaire branchu , à feüilles trapèzes, dentelées. Capillaire noir branchu, poudreux à feüilles en faucille. Petit Capillaire noir, à pinnules dentelées delonchitis. Capillaire branchu, radié. Capillaire en moufle, femblable à l’hepatique de roche. Petit Capillaire , à bouts refoulez. Cigo di Cobras. Clcraatis en quintefeüille, à queües aillées Clcmatis à quatre feüilles , à fleur jaune de digitale, Clematis à bayes, lifle & velue. Clematis à feüilles anguleufes,& a fruit d’érable. Coucombre à feüilles en trident à fruit bigarré. Collet de Noflre-Dame. Colocafia montante,fterile,& découpée. Colocafia montante, fterile, à larges feüilles. Colocafia montante, fterile, & à feüilles étroites. Petite Colocafia montante, & à feüilles en cœur. Coloquinte à fleur blanche frangée. Couluvrée à grapes,à feüilles de figuier. Couluvrée à fruit aillé , à feüilles oreillonnées. Herbe a la courejfe. Cururu-aye de Maregrave. fÇ, $0. 19. XLIII. 30. XLIV. 31. XLV. 31. XLVIi 31- XLVII, 3Z. XLVIlI. 33. XLIX. 34. L. a. 34. L. b. 79- 76. xci. 80. XCIV. 78. XCIII. 77. XCII. 8y. xcix. //. 38. LI. b. LIIÏ. 37. LI. a. Lit. 3^. LI. e. Lïv. 39. Ll. d. LV. Î6. c. 83. XCVIÎ. 84. XCVIII. //f 77. Table des Plantes. E E Rva di nojlra Jenora, 79- II. III. IV. GRande Fleur de la paflion , à fcüillcs refendues , à fruit de coioqüihtd, 6i. LXXIX. Autre fleur de la palîion, à feüilles refendues , à fleur frifée. 66. lxxxi. Fleur de la paflion , à larges feüilles j à fruit à pomme. 6j. lxxxii. Fleur de la paflion , à citrons. 6^. lxxx. Fleur de la paflTion, velue & puante. yi. lxxxvi. Fleur de la paflion, à feüilles cornues. 6%. Lxxxin. Grande Fleur de la paflion , à feüilles de lierre. yo. lxxxiv. Fleur de la paflion à feüilles en trident. yo. lxxxv. Fleur de la palTion, couleur d’écarlate, à feüilles en croiflant. yi. lxxxvii. Fleur de la paflion à petite fleur pafle. y^. lxxxviii. Autre fleur de la paflion à petite fleur pafle. 74. lxxxix. Fleur de la paflion à plufieurs fleurs parfumées. yj. xc. Fleur de May. Fougere Arbre , à pinnules dentelées. i. 2, j, Fougere arbre, épineufe , à larges feüilles. Grande Fougère branchuë, noire & épineufe. 5. iv. Fougere à larges feüilles découpées, garnie d’une pointe tendre aux découpures. 4.V Grande Fougere, noücufe. Fougere des marefts , dorée , à feüilles de langue de cerf. j. vu. Grande Fougere , à bord poudreux. c. viii. Grande Fougere non branchuë, parfemêe de verruës noires. ix. Grande Fougere à Amples jets , à crenelûres arrondies. x, Fougere fans branches , à feüilles comme la fcolopendre. y. xi. Grande Fougere montante, dentelée. xu Grande Fougere à longue queüe, à pinnules delonchitis. xrn. Fougere à pinnules de lonchitis , emouflées , poudreufes par le bord , & fans dente- lures. „ lo* xiv Grande Fougere fans branches, à feüilles dentelées & en façon de couteau. 10. xv. Grande Fougere fans branches, à larges dentelures. ji, xvi. Petite Fougere fans branches , à larges dentelûres. u, xvii, Fougere fans branches , à feüilles tres-longues , étroites &: oreillées à la bafe. 12. X V l II. Autre Fougere à feüilles tres-longues, étroites, &: refeuilluës. Fougere fourchuë , à longues pinnules, non dentelées. Fougere branchuë , à pinnules en bec. Fougere branchuë, à longues pinnules, quelques-unes à oreillon. Fougere branchuë & veluë, à dentelûres arrondies. Petite Fougere veluë, à longues dentelûres. Fougere à pinnules creftées. Fougere poudreule, à dentelûres émouflTées. Fougere des Indes Jemblable au folypde , de Mentzelîus. 12. XIX, 13. XX. 14. XXI. 14. XXII. 15. XXIII. 16. XXIV. 16. XXV. a. 17. XXV. b. SS. H T T Amama-ligra des Caraïbes. EJ. Grande Hemionite à cinq feüilles. Grande Hemionite à trois feüilles. Hemionite dorée & veluë. Hemionite fort découpée, bordée de poufliere. Herbe de Noftre-Dame. N 6. Zl. XXXI. IZ. XXXII. 23. XXIII. 24. XXIV. 79’ 1 Tablë des Plantes. Berhe à la couvejfe. Houblon à feüilles en trident , & à fruit velu. T 87. CI. 1 *^Aborandi de Pi/bn. fÿ. deMarcgrave, â 0, “T ibati de Marcgrave. T ,S2. TT Angue de cerf à feüilles longues , larges &: dentelées. 1 Langue de cerf aiguë , à pointes poudreufes fur le bord. 27. XXXIX. 28. XL. Langue de cerf, tres-longue, & tres-étroite. 28. LXI. Lianes. 6r, Liane brujlante. SL. Lian'e à dent de fcie% 77- Liane a ferment. 79. Liane laiBeufe. S2. Liane an Chat. Sx. Liferon à fleur d’écarlate, à feüilles anguleufes. 89. cm. Liferon à plufieurs fleurs jaunes. 88. cii. Liferon marin purgatif, à f üilles rondes, & à fleurs pourprées. 85. CIV. Liferon marin purgatif, à feüilles d’ozeille, à fleur blanche. 5)1. cv. Lonchitis velue, & fleurifl'ante. 18. XXVI. Lonchitis dentelée, &: oreillée. 20. XXIX. a. Lonchitis branchuë , à bord poudreux. 21. XXX. Grande Lonchitis , lifle. iS. XXVII. Petite Lonchitis, lifle. Jp. XXVIII. Lonchitis poudreufe , le long de la nervûrc. 20. XXIX. b. M ' J! ^ Alva d’ijca , de Pijbn. ss. J VA. Meregovia des Caraïbes. 7^. Moufle droite, écaillée. 3f- Moufle rampante, écaillée. ^6. Mucuna du Br e fil y de Marcgrave. 93. Murucuia guacu de Pifon. 66. Murucuia guacu de Marcgrave. 6S. Murucuia miri de Pifion. 76-. N Handi de Pifion. P S9* 1, T) Atates de mer. ÿO. / Perroquet 47- Phafeol à gouflès larges, velues &: froncies. pz. CVII. Phafieol des Negres , de Clufius. PS. Phafeol à grandes fleurs rondes. ^4. CVIII. Phyllitis montante , à tiges écaillées. xp. XLII. Grands fois a grater. PS. Poivre long. Si. Polypode à racine menue, & traçante. 25. XXXVI, Grand polypode doré. 25. XXXV. Table des Plantes. Polypodc noir, fort découpé. lê. xxxvii. Grand polypode à feüilles de langue-de-cerf, z6.. xxxvm. Polytrich de roche , dentelée. jj. l. c. Tolytrich dw Tertre. 3^, Pommes de Liane. é s. Pourpier de bois. s 4. Q. / QUeüe de lézard, arbre , à grandes feüilles en cœur. Qucüe de lézard, arbre , à grandes feüilles rondes. Qiueüe de lézard, arbre, à fruit crochu. Q^eüe de lézard, arbre, àgrapes,& à feüilles de plantain. Queüe de lézard, arbrilTeau , à feüilles de plantain. Grande Queüe de lézard, rampante & tachetée. Petite Queüe de lézard, rampante bc tachetée. Queüe de lézard, rampante , à trois feüilles. Queüe de lézard rampante , à feüilles rondes XXIX. Petite Queüe de lézard, à feüilles arrondies, & charnuës. 5j. xxx. Autre petite Queüe de lézard , à feüilles pointues, & charnuës. 54. xxxi. Petite queüe de lézard, à feüilles grafles, & en cœur. j4. xxxii, Queüe de lézard rampante, à feüilles en fer de lance, & à nœuds velus, éo. xxxvm. femblable à la jy. xxxin. yé. xxxiv. 58. LXXVII. 57. XXXV. 58. 50. XXVI, yi. Lxvii. yz. xxviii. numulaire. yz. çyAlJo do praya des Portugais. Ij Scolopendre du Tertre. Grande ferpentaire à grandes feüilles en cœur, a racine rouge & noueüfe. 48. xi. i, xxiii. Grande Serpentaire, montante, à plufîeurs feüilles. 4^. xxiv. lxv. Schine fau^e. TABLE DES MATIERES. APpetit : fruit bon à donner de l’appetit. 66. Ardeur: pour abbatre les ardeurs del’E- ftomac. 66. Arriéré faix : pour faire fortir Tarriere faix. 74* Bains propres à fortifier le corps contre les maladies froides. 90. Belles : contre la morfure des belles ve- nimeufes , tant pour les hommes que pour les belles. 4^- 79- BlelTures : pour les blelTures. ^6. Calcul : contre le calcul ou gravier. 60. Catharreï contre le catharre de la telle. 60. Caullique : plante extrêmement caulli- que. 3^' Cendres propres à faire du fel , pour du verre. 2,. Cordial : fyrop cordial , pour foulager les fébricitants. Dents : contre les douleurs des dents. 60. Defalterer, pour defalterer, & pour don- ner de l’appetit. 66. Douleur: contre les douleurs des dents, ^o. contre les douleurs , & maladies articulaires, inveterées,& recentes. 46. Enivrer : pour enivrer les poiflbns. 77- Efprits , pour rétablir les efprits. 66. Ellomac : contre le mal d’ellomac. 58. Febricitans : lyrop cordial, pour foulager les fébricitants. 66. Froid : bains propres à fortifier le corps, contre les maladies froides. 59. 90. Gonorrhées : contre les Gonorrhées. 60. Gravier : contre le gravier, où calcul. 60. Hemorrhoïdes : contre les Hemorrhoi- des. 74- Inflamtnation:contre l’inflammation des reins, &: des hypocondres. 46. Lavements : plante bonne pour les lave- ments. ^6. Maladie : contre les maladies articulai- res. 46. contre les maladies froides.90. Mondifier : de guérir les playes, de les ul- cérés. 77* Morfure : contre la morfure des vipères, & belles venimeufes , tant pour les hommes, que pour les belles. 41 79. Obllruélion ; contre les obllruélions des reins, des hypochondres, des ureteres, &: de la vefeie. 4^ 79* Panacée : racine panacée , c’ell à dire bonne contre toute forte de maux . 59. Pituite: pour attirer la pituite a la bou- che. 60. Plante extrêmement caullique. 38. Playe : pour mondifier, de guérir les pla- yes, & les ulcérés. 77. Poifon : contre les poifons, de venins. 5^. 79. 80. Purger: plante bonne à purger. 90. Racine panacée , c’ell à dire bonne, con- tre toute forte de maux. j9. Ramollir : feüilles propres pour ramollir. 90. Reins : contre les obllruélions des reins. 79’ Sel de Fougère, propre à faire du ver- re. a. Supprelfion : contre les fuppreflions d’u- rine. 6q. Sueur : pour provoquer les fueurs. 74. Syrop : fyrop cordial , pour foulager les fébricitants. 66, yenin : contre les poifons, & venins. 56. 79. 80. Venimeux: contre la morfure des belles venimeufes. 4i*79* Verre : cendres propres à faire du fel, pour le verre. a» Vefeie : contre les obllruélions de la vefeie. 79* Vipere : contre la morfure des viperes. 41.79. Vifcere ; pour fortifier les vifeeres. 74. Ulcère : pour mondifier, & guérir les ul- cérés, & les playes 77. Uretere : contre les obllruélions des ure- teres. 79- Urine : contre les fupprclTions d’urine, 60. Pour provoquer les vrines. 74. DE L’IMPRIMERIE ROYALE. Par les foins dejEANANISSON, Diredeur de ladite Imprimerie. M. D C. X C 1 1 1. » \ t ' Y V ■ \ J . î V. L dÉL ' J -I tftfîa i P A V \ • 7 V ^ * • . i’\ ' • • ' 5 ^ • il • / • ';i ■■%;■- ^jï - ‘ ): T\ V / . : .•■.■ - ' -'^l •'■: . •■ ‘1 & / f /7" '-■ ■:--j'’v '. ';'J. -.- -''i 77 i . '. , • •'■ ^ \ ■' -"/a ' ' ■'’” ■7 - . ■ 7 , 7^:''-. 1 ■ ', : '( ; -'':v'; ■' ' . -7 ■ ■ ^ ''•-?■ ■'. , nV-'-.. ■ ■ ' .' 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