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PREMIER MEMOIRE ORDRE DES CHÉLONIENS ET PREMIERES FAMILLES DE L ORDRE DES SAURIENS (CROCODILIENS ET C AM ELÈON 1EN S ) PAR LE DOCTEUR AUGUSTE DUMÉRIL AIDE-NATURALISTE AO MUSÉDM, PROFESSE l'R-AGRÉGÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ PH1LOM A T H IQU E. ra~ Le travail dont je commence aujourd'hui la publication a pour but de faire connaître les acquisitions nouvelles qui ont enrichi là Collection des Reptiles, depuis la publication des six premiers volumes et du huitième de Y Erpétologie générale. Le bilan exact de la science avait été dressé dans cet ouvrage, pour la rédaction duquel mon père , aidé par l'habile et savante collabo- ration de G. Bibron, avait dû passer en revue les matériaux im- Archives du Muséum. Tome VI. 27 21(1 DESCRIPTION 1>KS REPTUES DU MUSÉUM. menses, H si précieux, rassemblés de longue date, et à grands Irais, au Muséum d'histoire naturelle. De cette étude en commun • tu l'intelligence si droite et le tact naturel et si sûr de Bibron s'ap- puyaient sur l'a vaste expérience el sur les habit iules d'analyse métho- dique de mou père, il est sorti un Traité didactique de l'histoire naturelle des llcptilcs, dont la valeur et l'utilité sont si universel- lement admises, qu'il est devenu le guide désormais indispen- sable à quiconque veut étudier cette branche si étendue de la Zoo- logie. En m'exprimant ainsi sur une œuvre due en partie à mon père, je n'ai pas la crainte de voir contredit le jugement que je me permets d'émettre avec une entière liberté desprit, et en ne me taisant que l'écho des appréciations dont chacun des volumes a été l'objet, au moment où il a paru. Je saisis, d'ailleurs, avec empressement, cette occasion qui m'est offerte, de payer au natu- raliste si prématurément emporté au milieu de ses utiles travaux, un faible tribut de reconnaissance pour les précieux services qu'il a rendus à la science, et de mêler ma voix amie aux voix élo- quentes et plus dignes que la mienne, mais non moins sincères, qui ont, à diverses reprises , rendu justice à sa mémoire. Investi, par l'honorable confiance de MM. les professeurs, des fonc- tions que Bibron remplissait avec tant de succès, j'ai été appelé à soumettre à un nouvel examen toute la Collection erpétologique, et c'est pendant la durée de ce travail, que j'ai pu apprécier, mieux que je ne l'avais encore fait, l'utile secours que I Erpétologie géné- rale fournit pour la détermination exacte des genres et des espèces. I ii défaut cependant peut y être reconnu, mais ce défaut est l'œuvre du temps et non des auteurs. Il réside dans les lacunes qu'y ont fait naître forcément, et en un petit nombre d'années , les accrois- sements continuels des Collections zoologiques du Muséum. Douze ans, en effet, ont suffi pour rendre incomplet ce vaste Catalogue méthodique et descriptif. Un complément lui était donc devenu indispensable, et ce sont ces vides (pie je me suis efforcé de combler dans le Catalogue beau- ORDRE DES TORTVES. 211 coup plus abrégé qui se publie, eu ce moment , par mes soins, cl sous la direction de mon père. Des espèces et même des genres ont été indiqués aux naturalistes, postérieurement à la publication des volumes de V Erpétologie géné- rale , et l'on a fait entrer dans le classement général adopté dans cej ouvrage des animaux inconnus jusqu'alors et qui , par leurs carac- tères, n'appartenaient à aucune des coupes établies par la science. Il fallait donc faire connaître ces espèces et ces genres quand ds sont représentés au Muséum par un ou plusieurs échantillons. Un autre motif d'intérêt s'attachait à la révision générale des Collections, car un assez grand nombre de Reptiles que le Musée de Paris possède seul, sans doute, puisqu'ils n'avaient encore été décrits nulle part , restaient inconnus. Leur détermination et leur description devaient nécessairement prendre place dans ce nouveau travail. En raison de sa destination, d'ailleurs, puisqu'il constitue un véritable inventaire raisonné des Collections du Musée de Paris, il ne mentionne point certaines espèces, indiquées comme nouvelles par les auteurs , quand ce Musée ne les possède pas. lia forme concise qu'il est convenable de donner à un Cata- logue m'a tenu dans certaines limites qu'il n'aurait peut-être pas été sans quelque intérêt de pouvoir franchir, afin défaire ressortir les particularités les plus saillantes de l'histoire de ces animaux nouveaux , et surtout afin de présenter quelques considérations gé- nérales sur les familles et sur les genres ainsi augmentés par l'ad- dition d'espèces inédites. C'est pour obvier à ces inconvénients, et pour compléter de cette façon, ainsi que par l'adjonction d'un certain nombre de planches, le travail primitif, que j'ai obtenu de la bienveillance de MM. les Professeurs l'autorisation de faire insérer dans les Archives du Muséum ce Complément, ou plutôt cette sorte de Commentaire du Catalogue méthodique de la Collection des Reptiles. 212 DESCRIPTION I1ES REPTILES DU MUSÉ1 M. ORDRE DES TORTUES OU CHELONIENS. Cet ordre si naturel est parfaitement caractérisé -par cette courte diagnose : Corps protégé par une carapace et par un plastron; quatre pattes; pas de dents. En raison des différences remarquables dans le genre de vie des animaux qu'il comprend, il a été facile de le subdiviser en quatre groupes dont les dénominations sont tirées du milieu dans lequel vivent les espèces, selon qu'elles sont ter- restres, ou qu'elles recherchent les eaux peu courantes des marais ou des petites rivières, ou qu'elles habitent soit les eaux vives des grands fleuves, soit la mer. On a rapporté à cet ordre un assez grand nombre d'espèces nou- velles depuis l'année 1835, où parut le deuxième volume de l'His- toire naturelle générale des Reptiles, consacré , presque tout entier, à son étude. On en a la preuve par le tableau suivant : Nombre d'espèces de Chéloniens. Chersites ou T. terrestres. Eludites ou T. paludines. . Potamites ou T. fluviatiles. Thalassites ou T. marines. 1835 1851 28 30 74 90 ' 11 11 8 8 121 139 I. TORTUES TERRESTRES OU CHERSITES. Deux Chersites nouvelles dont le genre de vie terrestre est parfaitement indiqué par leurs pattes courtes, informes, tronquées, à doigts réunis en moi- gnon arrondi, et par leur carapace très-bombée (caractères essentiels de cette famille), doivent être décrites : elles appartiennent au genre tortue. Elles en présentent, en effet, les caractères distinctifs, importants, tirés de la présence de cinq ongles en avant, et de quatre en arrière, puis de l'immobi- lité des pièces qui composent la carapace ; celles du plastron sont soudées 1 . Le Catalogue en indique 88 seulement, mais il faut ajouter A ce nombre une Podocnémide de l'Amérique du Sud (P. de Léwy) tout récemment reçue par le Muséum, el IÏ'.m. de l'Obégon, Holbr. ORDRE DES TORTUES. CHERSITES. 213 entre elles. C'est dans ce grand genre, au reste, qu'il faut ranger la plupart des Tortues de terre, puisqu'il en comprend vingt-quatre sur trente. Dans le genre IIomopode, au contraire, où la carapace, ainsi que le plas- tron, sont d'une seule pièce, comme dans le précédent, mais où les ongles sont au nombre de quatre seulement aux membres antérieurs, de même qu'aux postérieurs, il n'y a que deux espèces. Quant au petit genre Pyxis, à plastron mobile en avant, il a été établi pour une espèce unique, et l'on n'en compte pas plus de trois dans le genre Cinixys, si remarquable par la mobilité de l'extrémité postérieure de la boîte osseuse. La première des deux Tortues nouvelles est très-probablement originaire de l'Afrique australe, car elle est entièrement conforme à celle que M. Smith a décrite et figurée dans la 6e planche (fiept.) de son bel ouvrage [Zoo/, of the South Afr.), et qu'il nomme T. mi— demtelée, T. semi-serrata . Elle peut être très-facilement distinguée de ses congénères par la diagnose suivante : «.I \ It j TOIi I a I . TESTtWO. BRONGNIART. I. — 4 bis1 Tortue mi-dentelée, T. semi-serrata, A Smith. A. Smith [lllustr. of the zool. of South. Afr. pi. 6, texte sans pagination.) The toothed CapTortoise, T. semi-serrata, Gray, Cat. ofTort., p. 8. Tortue mi-dentelée, T. semi-serrata, Dum. et A. Dum. Catal. des Rept., p. 3, n" 4 bis. Plaques antérieures et postérieures du limbe à pointe aiguë, relevée et tournée en dehors; plaque nuchale en forme de triangle à sommet antérieur; sus-caudale simple, verticalement dirigée en bas; toutes les pièces de la carapace fortement striées, à aréole médiane un peu enfoncée, et couverte de fines granulations ; pattes de devant armées à leurs faces antérieure et externe de grandes écailles tuberculeuses , épaisses et pointues; un jort tubercule conique à la face interne du talon. Aces caractères essentiels, il faut en joindre d'autres, propres à mieux faire connaître cette jolie espèce qui, par la petitesse de sa taille, par ses 1 . Dans le Catal., pour la numération des espèces dont la description ne se trouve pas dans VEr- pét. génér., j'indique par les mots bis, ter et même quater, placés à la suite du numéro que porte, dans ce dernier ouvrage, l'espèce auprès de laquelle la nouvelle vient se ranger, la place naturelle que celle-ci doit occuper dans la classification. J'évite ainsi de troubler la série des numéros primiti- vement adoptés. Je les répète ici, mais chacun d'eux est précédé d'un chiffre romain qui devient un numéro d'ordre spécial, joint à chacune des descriptions contenues dans ce premier Mémoire. 214 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSEUM. couleurs, et par tout l'ensemble de sa conformation, offre une ressemblance assez marquée avec la Tortue actinodk, et surtout avec la Tortue géomé- trique, dont il est cependant facile de l'éloigner. La carapace est ovale , un peu allongée, légèrement convexe en dessus, mais bien moins relevée en dos d'âne que cbez la seconde de ces deux Tor- tues à laquelle nous avons à la comparer. Toutes les plaques, d'ailleurs, sont moins bombées cpie chez cette dernière, et les dentelures profondes et acérées des bords antérieur et postérieur de la carapace ne permettent aucune con- fusion avec les espèces les plus voisines, dont le limbe est à peine écbancré dans les mêmes régions. Par la forme en triangle de sa plaque nucbale, elle s'éloigne de là T. géo- mi trique où cette plaque est linéaire; et chez les T. actinode et panthère, il y a, dans le point correspondant, une échancrure, par suite de l'absence de cette pièce du limbe. Plus fortement protégée que ses congénères par l'ar- mure écailleuse de ses pattes antérieures, elle porte, en outre, un tubercule conique, de chaque côté de la queue. Par les stries nombreuses et profondes de ses écailles, et par la disposition radiée du jaune-brunâtre, dont elles sont couvertes dans les points où manque la teinte noire du fond, elle présente une analogie remarquable avec les T. actinode et géométrique , très-semblables entre elles par leur système de coloration. La nuance plus foncée des lignes jaunes ou plutôt presque brunes, et leur largeur beaucoup plus considérable, sont cependant ici d'excellents moyens de distinction. En s'en tenant à ce caractère, que du centre aréolaire de chaque écaille, il part de larges lignes d'un jaune-brun qui, coupant, sous forme de bandes, la couleur du fond, vont rejoindre les lignes des plaques voisines, on sait ce qu'il importe le plus de connaître relativement à ce sys- tème de coloration que M. Smith a décrit en détail, et que le dessin qu'il en a donné représente avec exactitude. Ce naturaliste en a examiné un grand nombre d'exemplaires , et il n'en a jamais vu qui dépassât en longueur 5 pouces anglais : c'est à peu près la taille de l'échantillon unique du Musée de Paris, puisque sa carapace porte en longueur o"' 098 seulement; le plastron a o°' o8/j- La largeur du disque est, au niveau de la région brachiale, de om 060, et au niveau de la région fémorale, de o™ 067. La tète est longue de om 025 et large de om 018 ; la lon- gueur de la queue est de o'" 01 5. ORDRE DES TORTUES. CHERSITES. 2 1 .'> La T. géom., comme celle-ci, reste petite, car on ne la voit pas dépasser en longueur om 20, ce qui est cependant déjà beaucoup plus. La dernière analogie, enfin, se tire de la communauté d'origine; mais la T. mi-dentelée se trouve exclusivement dans les 'régions les plus méridio- nales du continent Africain, tandis que l'autre vit, en outre, à Madagascar. M. Smith signale encore une autre Tortue : c'est la Test. Ferreauxii, assez semblable aux deux espèces qui viennent déjà de servir de termes de com- paraison, comme le montrent la pi. 8 de (Zool. of the S. ^fr.), et la descrip- tion annexée. Les caractères principaux de cette espèce que M. Gray (Cat. 0/ 'fort., p. g) suppose, n'être qu'une variété de la T. géométrique, consistent dans la direc- tion du limbe qui, par sa projection en dehors, forme, à son bord interne, un angle rentrant, assez profond , dans le point où ses plaques s'articulent avec les costales, et dans la forme de la nuchale qui porte un sillon médian dans le sens de sa longueur, et des stries transversales. Le Muséum ne possède pas cette espèce. La seconde espèce du genre Tortue mentionnée sur le Catalogue, et dont la description originale ne remonte pas au delà de l'année 1844, a été nommée Tesludo Emjs par M. Salomon Mùller, dans le beau et précieux Traité d'Histoire naturelle des possessions Néerlandaises d'outre-mer, dû aux mem- bres de la Commission des sciences naturelles aux Indes-Orientales '. Cette dénomination, destinée à rappeler qu'il existe quelque analogie entre l'animal auquel elle a été donnée, et les représentants du genre Émyde, ne pouvait être conservée. Les règles de la nomenclature exigent qu'un nom de genre ne serve pas pour une simple désignation spécifique; aussi est-il rem- placé dans le Catal. par le mot émydoïde, qui, tout en représentant la même idée, est plus conforme aux usages généralement adoptés. Elle peut être caractérisée ainsi : t. Verhandling over de natuurlijke geschiedenis der Nederl. overzeesche bezitingen, etc 1° Leyde, 1844. 216 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. II. — 7 bis. Tortue émydoïde, T. emjrdoïdes, Sal. Mùller. T.emys, Sal. Muller. loc. cit . Tortue émydoïde, T. emydoïdes, Diim. et A. Dum. Cat. des Rept. p. 4, n° 7 bis. Carapace d'un brun fauve, large, déprimée, aplatie sur la ligne médiane; centre de chaque plaque du disque finement granulé, et entouré de plusieurs stries concentriques, polygonales, coupées par des lignes peu saillantes, et dirigées vers chacun des angles de la plaque ; nuchale plus large en arrière qu'en avant; sus-caudale double; membres antérieurs recouverts, en avant et en dessous, d'écaillés volumineuses et épaisses ; sur la face postérieure des membres pelviens, et surtout en bas, et à la plante des pieds, les écailles prennent la j or me de grandes épines triangulaires et pyramidales ; près de l'origine de la queue, des épines semblables, du milieu desquelles il en sort une beaucoup plus saillante que les autres. • Cette espèce vient, dans le Catalogue, immédiatement après la T. sillonnée, à cause de certaines analogies de forme, d'apparence et de coloration. Comme chez cette dernière, qui est d'un brun jaunâtre plus clair, les plaques sont striées et les membres sont couverts dune écaillure dont les pièces sont robustes. J'insisterai peu cependant sur les différences qui les distinguent, car en rappelant que cette T. à laquelle je compare la nouvelle espèce n'a pas de gros tubercules aux cuisses, ni de nuchale, et que sa plaque sus-caudale est simple, la confusion est impossible. De toutes les autres Chersites, c'est la T. Polyphème qui, par le notable aplatissement de sa carapace, se rapproche le plus de la T. émydoïde, dont elle se sépare, d'ailleurs, nettement par ces deux caractères, qu'elle a une écaillure lisse et une plaque sus-caudale simple. La Tortue décrite par M. S. Muller n'atteint pas une très-grande taille. Il indique, comme dimensions moyennes, om i5 en longueur, om 0/^5 pour la queue et om 19 en largeur. L'exemplaire que le Muséum doit à la générosité du Musée de Leyde est long de omil\, et large de om 19. La longueur du plastron est de om 23. Il provient, comme les autres échantillons de ce Musée, de l'île de Sumatra, et en particulier, de la grande vallée que tra- verse la rivière Aneh, sur les bords mêmes de ce vaste cours d'eau. ORDRE DES TORTUES. ÉLODITES. 217 IT. TORTUES PALUDINES OU ÉLODITES. Ces Tortues de marais qui tiennent le milieu, pour la structure, entre les Chersites d'une part, et d'autre part, les Potamites ou Trionyx, et les Tortues marines ou Thalassites, peuvent être caractérisées ainsi : Carapace déprimée ; pattes égales en longueur, à doigts distincts, mobiles, palmés, surtout aux membres postérieurs ; ongles pointus, souvent courbés, au nombre de plus de trois; mâchoires nues. Elles constituent une grande famille très-riche en genres et en espèces, et qui s'est accrue, depuis quelques années, beaucoup plus que celle des Tor- tues terrestres. Aux soixante-quatorze espèces décrites dans X Erpêt. génér., il faut en joindre seize nouvelles bien distinctes, ce qui donne le total con- sidérable de quatre-vinçt-dix. PREMIÈRE SOUS-FAMILLE DES ÉLODITES: LES CRYPTODÈRES. Le plus grand nombre de ces espèces récentes appartient à la ire Sous- Famille, celle des Cryptodères, caractérisée par la rétractilité de la tête, qui se cache directement en arrière, entre les pattes. CiElMCE CISTIIIE. CÏÏSTIWO. FLEMING. Ce genre, le premier de la division des Cryptodères, comprend une espèce nouvelle que le Musée de Paris ne possède pas. Elle appartient au Sous- genre des Cist. bâillantes dont le plastron, tronqué en avant, échancré en arrière, est à battants entr'ouverts, et ne peut jamais fermer complètement les ouvertures antérieure et postérieure de la boîte osseuse. Cette espèce , qui est propre à l'Amérique septentrionale , a reçu , de M. Holbrook, le nom de C. de Blanding, en l'honneur du naturaliste de ce nom qui l'a observée le premier. Elle est, dans le Nouveau Continent, le représentant de la Cistude d'Europe. Elle se distingue de la Cist. de la Caroline par les particularités suivantes : i° La mâchoire supérieure, au lieu de présenter, en avant, un petit cro- Akchives du Muséum. T. VI. 28 218 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. chet, est profondément échancrée. — 1° Le bord antérieur de la carapace est à peine relevé. — 3° Le sternum n'est jamais entier : il est toujours échancré en arrière. — 4° Les dimensions relatives des deux portions dont le sternum se compose, ne sont pas les mêmes dans les deux espèces. Dans la C. de la Caroline, la postérieure est beaucoup plus grande que l'anté- rieure, car elle est à cette dernière dans le rapport de 3i à 7.1, tandis cpie dans la C. de Blanimng, cette disproportion est moins marquée, puisque ce rapport n'est que de 43 à 3g. — 5° Chez cette dernière enfin, le sternum ne rejoint pas le pourtour de la carapace, et l'animal ne peut pas s'enfermer complètement dans son enveloppe osseuse, comme dans une boîte. Quant au système de coloration, il rappelle un peu celui de la Cistude d'Europe par les nombreuses taches jaunes, ponctuées ou linéaires, dont la carapace est parsemée. Sa zone d'habitation est fort circonscrite : la seule localité où elle se ren- contre est l'Etat d'Illinois et le territoire du Wisconsin où elle est, dit-on, abondante. C'est cependant d'après un seul individu que M. Ilolbrooka fondé cette espèce. UESRE ÉJtlïTIJE. EJPWrS. DUMÉRIL. Ce genre, qui était déjà le plus nombreux, s'est bien plus enrichi que les autres : au lieu de 35 espèces qu'il comprenait, il en renferme main- tenant 45. C'est surtout le groupe si considérable des Em\/ des Américaines qui s'est augmenté par la découverte de neuf espèces propres au Continent septentrional du Nouveau-Monde. Deux de ces dernières (E. aréoiék et É. de Bérard) ne sont encore décrites que dans notre Catalogue, et les six autres le sont dans le bel ouvrage de M. llolhrook sur Y Erpétologie de C Amérique du Nord. A. Émjdes Européennes. Avant ces Émydes Américaines, celles d'Europe doivent nous occuper un moment. Leur étude, d'ailleurs, se rattache à un point très-intéressant de géographie zoologique. Je veux parler de la similitude parfaite de notre Émjde vulgaire ou É. Caspienne avec des individus trouvés au Japon. Le Musée de Leyde avant donné à celui de Paris, clans ces dernières années. rORDRE DES TORTUES. ÉLODITES. 219 des échantillons Japonais de cette espèce et de plusieurs autres, il a été per- mis de reconnaître l'exactitude des assertions de M. Schlegel contenues dans le passage suivant de l'ingénieux et habile Essai sur la physionomie des Serpents, et cité par M. de Siebold, dans son intéressante Introduction à la Faune du Japon : « Les reptiles de cette contrée donnent lieu à une observa- tion assez remarquable, en ce que les Sauriens et les Ophidiens appartiennent, sans exception, à des espèces qui ne se trouvent point en Europe; tandis qu'on observe, parmi les deux autres ordres de Reptiles, des races analo- gues de la même espèce dans ces deux contrées : telles sont nos deux gre- nouilles et la rainette (Rana escuienta, temporaria et Hyla arborea) qui sont exactement les mêmes au Japon, puis notre Tortue vulgaire {Einys caspica) qui forme, au Japon, une variété locale constante. » La comparaison attentive de l'échantillon reçu du Musée de Leyde et des planches 8 etg(Chelon.) de la Faune Japonaise, ainsi que du dessin ultérieu- rement publié par M. Schlegel (/ibbildungen neuer Amphib., pi. ^6), ne laisse aucun doute sur la similitude extrême des individus rapportés du Japon, et de l'É. Caspienne qui vit non-seulement dans les pays voisins de la mer dont elle porte le nom , mais aussi dans la Dahnatie et dans la Morée. Cette Élodite a donc pris rang, dans le Gâtai., à la suite de l'espèce à laquelle elle appartient véritablement , et elle y est nommée : III. — Émyhe Caspienne, Far. Japonaise. E. caspica, Far. Japonica Schlegel. La longueur proportionnelle plus considérable de la queue est la seule différence à noter; celle du système de coloration a peu d'importance. Si l'opinion de M. Schlegel relative à cette variété doit être adoptée sans restriction, il ne semble pas possihle d'admettre avec lui qu'une autre Émyde , dont un exemplaire a été donné au Musée de Paris par celui de Leyde , ne soit, comme le pense ce savant naturaliste, qu'une troisième variété, également Japonaise, de l'E. Caspienne. Les caractères tirés delà conformation et des couleurs sont trop nets, pour que cette Tortue puisse être nommée , ainsi qu'il le propose , E. vulgans [caspica), Far. Japonica picta. Aussi est-elle décrite dans le Catal. sous le nom suivant : --" DESCRIPTION DES REPTILES DU ÏUUSÉUM. IV. — i bis. Emyde japonaise, E. japunica, Du m. et A. Duin. K.mvde japonaise, E. japonica, Dum., et A. Dum., Catal. méth. des Hept., p. 8, n° 1 bis. En raison de la ressemblance entre cette espèce et celle dont , selon M. Schlegel, elle ne serait qu'une variété constante de climat, il est pré- férable, pour la bien faire connaître, d'énoncer les caractères sous une forme comparative. Ainsi on peut en donner cette diagnose : Carapace à trois carènes assez- saillantes, et dont la médiane l'est plus que les latérales; tête plvs volumineuse, un peu plus épaisse; museau plus court; disque plus effilé et plus tectiforme, a bords latéraux à peine relevés; plaques antérieures du plastron moins petites. Ces particularités suffisent déjà comme moyens de distinction, mais ceux (pie fournit le système de coloration doivent aussi entrer en ligne de compte. Au lieu d'avoir une teinte olivâtre, la carapace est d'un brun noir assez foncé La gorge, les joues et le cou, si ce n'est à sa partie supérieure, sont ornés d'une quantité de lignes jaunâtres qui sont disposées, sur le cou, en longues bandes ; à la gorge et sur les joues, elles se courbent et s'enroulent pour former des dessins isolés et détachés. On trouve également, sous la queue et sous les pattes, de semblables lignes de couleur claire, mais qui souvent s'effacent. Le plastron est nuancé de brun jaunâtre sur les côtés, ou à son extrémité antérieure. La taille de cette Émyde est semblable à celle de I'Emtde Caspienne. OKURE DES TORTUES. ÉLODITES. Tl\ B. Einydes Américaines. Je reviens maintenant aux espèces d'Amérique : Elles sont an nombre de vingt-neuf, dont trois seulement appartiennent au continent méridional ! : ce sont les É. ponctulaire, E. punctularia, Schweigger, E. marbrée, E. marmorea , Spix, que le Muséum ne possède pas, et sur l'identité de laquelle on peut conserver des doutes, et l'E. de d'Orbigny, E. Dorbignii, Dum. Bib. Une quatrième espèce, l'E. croisée, E. decussata, Bell, doit, sans doute, être jointe aux précédentes, car elle n'est peut-être pas spéciale aux Antilles, quoique ses représentants dans les Musées de Paris et de Londres soient tous originaires de ces iles et, en particulier, de Haïti, de Cuba et de la Gua- deloupe. Parmi les vingt-cinq Émy des de l'Amérique du Nord , j'en comprends une qui provient de l'Amérique centrale , c'est l'E. aréolée , E. ttreo- lata , A. Dum., la faune de cette région du Nouveau-Monde offrant la plus grande analogie avec celle du Mexique , comme l'ont montré les inté- ressantes récoltes faites par M. Artbur Morelet clans le Guatemala , et spécialement dans la province de Peten. Pour mettre en évidence les analogies et les différences qui existent entre ces vingt-cinq espèces, j'ai dressé le tableau analytique ci-joint, qui est un démembrement de celui que mon père et Bibron ont consigné dans Y Erpét. génér. , tom. II, p. u34, dans le but de faciliter la détermination de toutes les espèces rapportées au genre Émyde. J'ai distrait de ce tableau celles dont il s'agit ici , et j'y ai joint les neuf espèces non mentionnées dans cet ouvrage. 1 . Parmi les seize autres espèces qui complètent le nombre de quarante-cinq que comprend le genre, il y en a douze Indiennes, une Africaine, et trois Européennes, l'E. japonaise étant laissée dans ce dernier groupe, à cause de ses rapports avec l'É. Caspienne , afin de montrer le lien qui l'unit à celle-ci, et pour le cas où, par l'examen ultérieur d'autres individus, on viendrait à ne la con- sidérer que comme une variété. — Le Catalogue indique seulement vingt-huit espèces Américaines, et non pas vingt-neuf, puis, par suite, quarante-quatre Émydes en tout, au lieu de quarante-cinq, parce que I'Emyde de l'Orégon que le Muséum ne possède pas encore n'y est point enregistrée. 222 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSEUM. — b3 bj fej bj fû ù « hJ — — < X î*5 ao z C PC tf) H s g" W p 09 — a i C- - w CA *- 1 c o u *■ ■a .= §> ? w bj ba bj a- ^ bi bi o ■ ~. fc- ~* a ■« — • w ta &3 S -S -^ « w t*a to te. =i £ =5 I_ ^J ■ c « « ._ — 4> « = -=.: as - J* ^ — — o V = - •s Q C >■ S OS ta Q — - ■ — > 'C b; ^ « ?- c « • H = ° S : 0- o z >- x < -3 pa < fi — E S c 9 ~ (A ORDRE DES TORTUES. ÉLOD1TES. 223 Aucune particularité nouvelle n'est à indiquer pour la plupart des Émydes mentionnées sur ce tableau. Je ne décrirai que les neuf espèces qui portent des n"s hors série, et quant aux autres, je parlerai seulement de celles dont l'histoire peut réclamer quelques nouveaux détails. V. — 3 bis. É. aréolée, E. areolata , A. Duméril. espèce nouvelle. É. aréolée, E. areolata, A. Dum., Catal. méth. des Hept , p. 10'. Carapace d'un vert brunâtre uniforme, très-peu déprimée, faiblement carénée, à extrémité antérieure plus étroite que la postérieure, où le limbe, a peine relevé, est un peu dentelé et échancré au-dessus de la queue; plaques du disque et du limbe creusées de stries concentriques; plastron à bords arrondis à sa jonction avec la carapace, très-lony, entier en avant, faiblement, échancré en arrière; tête petite. Cette Émyde, qui parait adulte, en raison de certaines irrégularités de son enveloppe osseuse où l'on voit comme des traces d'anciennes blessures , offre une conformation assez remarquable. Par son peu de dépression d'abord, elle a quelque analogie avec les Chersites ou avec celles des Paludines qui diffè- rent le moins des précédentes. Elle leur ressemble aussi par le peu de déve- loppement des membres et surtout des doigts, particulièrement de ceux des membres antérieurs, qui sont courts , fort peu palmés et, jusqu'à un certain point , disposés en moignon , comme dans les Tortues terrestres. Cepen- dant l'arrangement même de ces doigts et la palmure des postérieurs ne laissent aucun doute sur le genre de vie aquatique de ce Chélonien qui doit prendre rang au commencement du groupe des Lfodites. Il est facilement reconnaissable , entre toutes les Émydes, par l'aspect régulier des rugosités de sa carapace. Sur chaque plaque costale, près de sa jonction avec les vertébrales, on voit une aréole entourée de stries concentri- ques, parallèles entre elles et aux bords de la plaque, et qui, par leur jonction angulaire à leurs extrémités, reproduisent la forme de cette plaque. Chaque 1 . Si, au lieu de tenir compte surtout des stries de la carapace, on s'appuie, de préférence, pour le classement, sur la conformation des pattes, dont les doigts, peu développés et faiblement palmés, res- semblent à ceux des Cistudes et des premières espèces du genre Émyde, on voit que l'espèce nouvelle, dont il s'agit, a des rapports naturels avec l'É. ponctulaire. Il est donc préférable peut-être, de la placer à la suite de cette dernière, avec le n° 3 bis, plutôt que de la laisser, comme dans le Cata- logue, après l'É. a lignes concentriques, SOus le n°7 bis. --Ï DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. pièce du limbe porte une aréole semblable, située à son angle postérieur et intérieur, et entourée, en dessus et à sa partie antérieure, de lignes rugueuses qui forment, sur chacune de ces plaques marginales, une série d'angles rec- tangulaires, emboîtés les uns dans les autres, et dont le sommet est dirigé en liant et en avant. Les lignes rugueuses des plaques vertébrales ont moins de régularité. Si, par les particularités qui précèdent, cette Émyde ressemble surtout à TÉ. a lignes concentriques , elle s'en distingue , d'ailleurs, très-facilement par la dépression bien moindre de la carapace, et par le petit volume proportionnel de la tète. C'est, en définitive, avec I'Ém. ponctulaire qu'elle aie plus de rapports : par Ja convexité de la carapace, par la carène médiane qui la surmonte, par les petitesdimensions de la tète, par lesdeuxlignes jaunes, et peut-être rougeâtres pendant la vie, de la région supérieure du crâne, par la teinte jaune, ponctuée de noir, du cou et des membres, et enfin, par l'analogie de taille. Les carac- tères distinctifs, d'un autre côté, sont très-apparents : ils se tirent de l'étroi- tesse de la région antérieure du disque comparée à la postérieure; des rugo- sités concentriques de l'écaillure , et dont on ne trouve point de traces dans TE. ponctulaire; de la saillie moins prononcée de la carène médiane; de la longueur remarquable du plastron, qui est presque égale à celle du disque, et enfin du système de coloration de la boîte osseuse. La nouvelle espèce, en effet, est d'un brun verdàtre , et non tirant sur le rouge, comme cela se remarque dans l'autre Emyde ; le plastron , en outre , est moins uniformé- ment brun. Longueur de la carapace om i 55 ; largeur à la région brachiale omo85 , à la région fémorale o^cjo; long, du plastron om 148, de la tète o°'o32, larg. à la rég. temporale omo2i ; long, de la queue, omo27. Ce Chélonien était compris parmi les beaux présents que M. Arthur Morelet a faits au Muséum , à son retour de l'Amérique centrale. Elle a été prise dans la province de Péten . Quoique unique, elle a des caractères assez tranchés, pour qu'il ait été facile de reconnaître qu'elle n'appartient à aucune des espèces déjà décrites, et qu'elle devait devenir le type d'une espèce nouvelle. ORDRE DES TORTUES. ÉLODITES. 225 "VI. — 6 bis. Emyde pseudo-géographique, E. pseudo-geographica, Lesueur. Emys, sans nom spécifique, Lesueur, Mém. du Muséum, t. XV, p. 267 (18*27). Testudo geograph. Variety A. Leconte Ann. Lyc. nat. hist.,1- III, p. 110. E. pseudo-geogr., Lesueur, mss. cités par Dum. et Bib. Erpét. génér., t. II, p. 256. E. pseudo-geogr., Holbrook, iV. Amer, herpet., 1. 1, p. 103, pi. \v. E. pseudo-geogr., Dekay, Zool. o/N. York, Rept., p. 19, pi. n, lig. 3. Émïde pseudo-geogr., E. pseudo-geogr ., Dum. et A. Dum., Catal. méth. des Rept., p. 9, n° 6 bis. Tête petite, ovale; mâchoire supérieure légèrement échancrée en avant, pour recevoir un petit crochet médian de l' inférieure ; carapace faiblement déprimée, dentelée postérieurement , échan- crée à son bord antérieur, assez lisse, si ce n'est sur les plaques costales qui portent de fines stries longitudinales ; plaques vertébrales surmontées chacune d'un tubercule car énif orme très- saillant. Malgré la fort grande analogie qui existe entre cette espèce, que Lesueur avait presque admise, et l'É. géographique, il est impossible de les prendre Tune pour l'autre. Le grand nombre d'échantillons réunis au Muséum démontre, de la manière la plus évidente, que cette nouvelle espèce diffère beaucoup de l'autre, dont elle n'est ni une variété, ni le jeune âge. On en a la preuve par la saillie des tubercules des plaques vertébrales, par la forme des mâchoires et par les petites dimensions de la tète , qui n'a que la moitié de la largeur qu'elle présente dans l'E. géogr., dont la carapace est proportionnellement moins longue et moins élevée. Sa distribution géographique n'est pas non plus tout à fait la même : sa zone d'habitation est moins étendue ; on ne la trouve, en effet, mais en grande abondance à la vérité , que dans les affluents du Mississipi , et jamais sur le versant oriental des monts Alleghany. Quant au système de coloration, il diffère trop peu de celui de l'Emyde à laquelle celle-ci est la plus comparable, pour qu'il soit nécessaire de le décrire. La carapace de quelques individus de cette nouvelle espèce cepen- dant, au lieu d'être d'un vert jaunâtre, a une teinte brune, tirant un peu sur le jaune : c'est un spécimen ainsi coloré dont M. Holbrook a donné la représentation sur la pi. i5. La taille de cette espèce est très-analogue à celle de l'espèce avec laquelle elle avait été d'abord confondue. Le Muséum en possède une série d'âges divers due à Lesueur, qui avait Archives du Muséum. T. VI. 29 Tl<> DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. recueilli ces individus aux: Etats-Unis, dans le voisinage de la rivière Wabash, l'un des affluents de l'Ohio. Parmi les Einydes américaines, il en est plusieurs dont le limbe porte, en arrière, des dentelures plus ou moins profondes. Aussi le nom d'Em. à bords en scie, que Schweigger a imposé à Tune d'elles, conviendrait-il à d'autres, si cette espèce, en particulier, n'offrait certains caractères établis par ce natu- raliste, et rappelés dans Y'Erpét. gêner., lesquels sont propres à la distinguer de ses congénères. Au nombre de celles-ci, le Muséum en renferme une : 1\Em. du Cumberland, qui y était inconnue à l'époque de la publication du tome II de cet ouvrage , et qui ressemble plus que toutes les autres à I'Em. a bords en scie. Elle a été nommée et décrite par M. Tlolbrook, et il résulte de cette description et de la figure qui l'accompagne, mais surtout de l'examen des échantillons maintenant rassemblés dans la Collection de Paris, que c'est une espèce distincte. Elle doit, dans la Méthode, prendre rang auprès de la précédente, et sous le n° 8 bis. VII. — 8 bis. Emyde du Cumberland, Emys Cumberlandensis. Tlolbrook. Eolbrook, N. Americ. herpet., 1. 1, p. 1 15, pi. 18. E. du Ci.mbriu.am>, Cumber/andensis, Dum. et A. Dum., Catal. method- des lïept , p. 13, n° 8 bis. Carapace plus ou moins rugueuse, déprimée, d'une forme oblongue, sourent subquadr angu- laire , mai* a angles arrondis , munie , dans toute sa longueur , d'une caréné peu apparente , légèrement entaillée à son bord antérieur, et élégamment dentelée en arrière ; plastron arrondi en avant, échancré à son extrémité caudale ; une tache couleur de citron, et souvent d'un beau rouge, derrière l'orbite. La forme de la carapace n'est pas absolument la même chez tous les indi- vidus : elle est plus souvent ovalaire qu'elle n'est subquadrangulaire , mais cette dernière conformation , jointe à la dépression qui l'accompagne, établit une différence assez tranchée avec la plupart des autres Tortues de ce groupe. C'est cependant bien à l'espèce actuelle que ces échantillons sub- quadrangulaires appartiennent. Par suite de ces dissemblances et de ce défaut d'uniformité, I'Em. du Cumberland est, parmi les Emydes Amé- ricaines, si semblables entre elles sous tant de rapports, une des plus dif- ficiles à déterminer. Il faut ajouter, selon la remarque de M. Tlolbrook, que les rugosités de la carapace disparaissent avec l'âge. ORDRE DES TORTUES. ÉLODITES. 227 La tète est de volume médiocre; la mâchoire supérieure porte, au milieu, une légère échancrure destinée à recevoir une saillie médiane de l'inférieure; le museau est court et légèrement pointu. Le système de coloration de la carapace consiste en une teinte brun- verdâtre; il y a, sur chacune des plaques, une tache sinueuse ou des lignes rayon- nantes jaunes ou fauves. Tout le disque est quelquefois d'une nuance foncée uniforme, où ces dessins se distinguent à peine. Le plastron est jaune et porte, le plus habituellement, vers le bord externe de chacune de ses plaques, une tache brune, ou, çà et là, des maculatures de la même couleur. La tète, brune en dessus, est ornée de petites lignes jaunes s'étendant jusqu'au cou; derrière l'orbite, et de chaque côté, l'on voit une tache couleur de citron, et souvent d'un beau rouge, longue de om02 à omo3 , plus large en arrière qu'en avant. Malgré une certaine ressemblance entre I'Ém. a bords en scie et celle qui vient d'être décrite , cette dernière se distingue facilement par la dépres- sion beaucoup plus considérable de sa carapace que sa forme souvent sub- qnadrangulaire rend d'ailleurs assez remarquable, et par sa tache tem- porale dont l'éclat est surtout très-vif avant l'état adulte, comme on s'en est assuré à la ménagerie où de jeunes sujets ont été plusieurs fois observés vivants. L'état de Tenessee, aux États-Unis, est le seul, d'après M. Holbrook , où elle ait été observée jusqu'ici, quoiqu'il soit probable qu'elle habite d'autres Etats occidentaux de l'Union. Le nom spécifique de cette Elodite est celui de l'affluent de l'Ohio, sur les rives duquel on l'a trouvée. Le Muséum en contient une belle suite d'âges divers. Sous les nos 12 et i3, les auteurs de ÏErpél. gêner, ont décrit, d'après Leconte, TE. a ventre rouge, et, d'après Shaw, l'E. rugueuse. M. le Prince de Canino n'avait pas admis de distinction entre ces deux espèces, et, depuis lors, M. Holbrook a fait de même , et cependant il est impossible de ne pas reconnaître, sous ces deux noms , deux espèces dif- férentes. Ainsi que le naturaliste Américain le fait remarquer, les dissemblances dans le système de coloration ne fournissent pas un moyen suffisant de dis- tinction, car elles sont peu tranchées. 228 DESCRIPTION DES REPTILES Dl \1 1 SÉUM. Celles qui se voient dans la conformation de la carapace sont pins impor- tantes et manifestes. Elle est plus allongée , et son bord antérieur est pins arrondi chez l'É. A ventre rouge que chez l'autre, dont le limbe, dans cette région, est presque horizontal; il en résulte que, chez cette dernière, la plaque nuchale a moins de longueur. En continuant à intercaler parmi les Émydes décrites dans Y Erpèt. genér. les espèces Américaines nouvelles, et en suivant un ordre méthodique, afin de les inscrire ici, comme l'indiquent d'ailleurs les nM qu'elles portent, à la place qui leur est assignée par suite de l'examen comparatif auquel je les ai soumises, je range à la suite de l'E. a ventre rouge, c'est-à-dire sous le n° 12 bis, l'E. du Morile. VIII. — 12 bis. Éhiyde nu morile, Emys Mobilensis, Holbrook. Holbrook, N. Âmeric. herpet. tome I, p. 71, pi. ix. Émïde du mobile, Emys Mobilensis, Dum. et A. Dum., Catal. méth. des liept., p. 11, n° 12 bis. Carapace ovalaire, rugueuse, sans carène, convexe, relevée en avant, et déprimée en arrière où elle est èchancrêe et un peu dentelée ; plastron oblong, plein et entier à son extrémité anté- rieure, échancré à son bord caudal; tète assez volumineuse ; museau pointu; mâchoire supé- rieure dentelée dans toute son étendue, ainsi que l'inférieure qui porte, à sa région moyenne, une sorte de croc. Les plaques vertébrales et costales sont d'un brun verdâtre et réticulées de jaune ; les marginales sont de la même teinte. Chacune de ces dernières porte une ligne jaune cpii , partant du milieu de son bord inférieur, monte jusque vers la région médiane de la plaque et, là, se bifurque : l'une de ses divisions se dirige en avant et l'autre en arrière, et comme l'une et l'autre rejoignent les divisions semblables de la plaque précédente et de la plaque suivante, il en résulte sur tout le limbe un dessin en forme de feston. Le sternum est jaune, ainsi que la face inférieure des plaques limbaires où se voit, sur chacune, au niveau de sa jonction avec la plaque voisine, une grande tache noire dont le centre est marqué de jaune. 11 y a, sur la tète et sur le cou, des lignes jaunes. M. Holbrook fait observer, avec raison, que de toutes les E. de l'Amérique du Nord , l'E. a ventre rouge est l'espèce qui ressemble le plus à celle-ci dont les différences spécifiques sont cependant bien manifestes. Ainsi 1 E. nu ORDRE DES TORTUES. ÉLODITES. 2211 Mobile a les deux mâchoires dentelées et non pas seulement l'inférieure ; la carapace n'est pas comprimée sur les cotés, elle est plus élevée en avant, plus aplatie et plus large en arrière; ses couleurs ne sont pas relevées par des lignes et par des taches rougeâtres; elle peut devenir une fois plus grande, et, enfin, elle n'a été rencontrée, jusqu'ici, que dans l'Etat d'Ala- bama , sur les rives du Mobile , d'où le nom par lequel M. Leconte d'abord, puis M. Holbrook, l'ont désignée, et qui est celui qu'on lui donne sur les marchés de la Nouvelle-Orléans. Les échantillons du Muséum sont dus à M. Harlan , et la Ménagerie a possédé vivant un bel exemplaire adressé de la Nouvelle-Orléans. Nous plaçons près de l'E. ornée, sous le n° i5 bis , une Émyde non encore décrite, mais dont la distinction avait été établie par Lesueur. Il lui avait donné le nom d'É. labyrinthique, sous lequel elle est inscrite dans le Catalogue où elle occupe, au n" 11 ter, un rang qui lui avait été assigné provisoirement et qui n'a pas été maintenu. IX. — i5 bis. Émtde labyrinthique, Emys labjrinthica, Lesueur. Emys labyrinthica, Lesueur, mss. Idem, Dum. et A. Dum., Catal. met h. des Rept., p. 13. » Carapace rugueuse, assez régulièrement ovalaire, bombée, surtout sur la ligne médiane, mais sans carène, à bord postérieur un peu relevé et sinueux; plastron entier en avant, échancré en arrière; tête assez volumineuse ; mâchoire inférieure munie d'un crochet correspondant a un enfoncement médian de la. mâchoire supérieure. Quoiqu'il y ait un certain rapport entre cette espèce et I'Em. ornée, elle peut cependant en être assez facilement distinguée , surtout par le système de coloration. Il consiste , ici, en une teinte verte, plus ou moins brunâtre , ornée d'un grand nombre de lignes jaunes, dont la direction sinueuse et l'enroulement sur le limbe, en particulier, a valu à cette espèce le nom de labyrinthique. Le Muséum en a reçu plusieurs exemplaires recueillis par Lesueur sur les bords de la rivière Wabash, aux Etats-Unis. -30 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. X. — 16 ter. Ëmyde hiéroglyphique, Emys kierogljphïcu, Holbrook. Holbrook, N. Amer, herpet., tome !, p. 111, pi. xvii; Émsde htéroglyphioue, Emys hierogl 'yphica, Dum. et A. Dum., Catal. méth. des Jlept., pi 12'. Carapace en forme d'ovale for/ allongé, se terminant presque en pointe à son extrémité pos- térieure où elle est incomplètement dentelée, très-déprimée, sans carène, lisse; plastron oblong, échancré en arrière; tête remarquablement petite et étroite, à museau un peu pointu. Cette cliagnose où sont relevés les caractères tirés de la forme allongée et de l'aplatissement de la carapace , ne permet la confusion de cette espèce avec aucune de ses congénères. Le petit volume de la tète est aussi une particularité digne de remarque. Il n'y a pas de dentelures aux mâchoires, dont la supérieure porte, à la région médiane, une petite échancrure pour recevoir la saillie correspondante de l'inférieure. Les trois ongles du milieu , aux pattes de devant, l'emportent de beaucoup sur les autres par leurs dimensions et par leur force. La teinte générale du disque est un vert-olive assez clair où de larges lignes jaunes circonscrivent des espaces de formes et de dimensions variées, et dans chacun desquels se voient des lignes plus étroites, également jaunes. Des taches et des lignes de nuance semblable forment, sur le limbe , des dessins analogues, par leur aspect, aux caractères hiéroglyphiques. Le plastron, d'un jaune verdâtre, est plus ou moins garni de taches som- bres. La tète est d'un brun foncé, relevé par de nombreuses lignes jaunes prolongées sur le cou. Cette Emyde est d'une assez grande taille, qui produit un contraste frappant avec son peu d'élévation. Elle vit , aux États-Unis , dans les eaux des États de l'Ouest. Le mâle et la femelle que le Muséum possède ont été recueillis dans la Caroline du Sud et sont dus à M. Harlan. 1 . Le n" ïï bis qui a été donné à celte espèce, dans le Catal-, doit être remplacé par celui qu'elle porte ici; ce dernier la rapproche des k. Américaines les plus déprimées, c'est-à-dire desÉ. de Troost I0 bis) et de l'Orégon (Mi quater). ORDRE DES TORTUES. ÉLODITES. 231 XI. — 33 bis. Émyde de Bérard, Emys Berardii, A. Duni. espèce nouvelle. Émyde de Bérard, Emys Berardii, Catal. méth. des Bept., p. 1 1, n° 33 bis. Carapace d'un brun jaunâtre, couverte de fines rugosités irrégulières, formant une multi- tude de petites lermiculations , allongée, sub-ovalaire, mais resserrée et étroite au-dessus des membres antérieurs où le limbe s'incline en bas, tandis qu'il est relevé et un peu sinueux en arrière; première et dernière plaques vertébrales surmontées d'un tubercule caréniforme peu saillant; mâchoires dentelées. De toutes les Émydes, il n'en est aucune à laquelle elle ressemble plus par sa conformation générale et par sa grande taille qu'à I'Em. a. trois bandes décrite dans XErpét. gé/iér. sous le n" 33 L Parles nombreuses vermicula- tions de sa carapace, par l'absence des trois bandes noires longitudinales, et surtout par la différence d'origine, puisque la précédente est Indienne, tan- dis que l'É. de Bérard est Américaine, la confusion est impossible. Ces mêmes caractères établissent également une différence fort tranchée entre cette nouvelle Émyde et toutes les espèces déjà connues 2. Les plaques du disque , à l'exception de la première et de la cinquième , qui sont surmontées d'un tubercule caréniforme, n'offrent rien de particu- lier à noter. Celles du limbe sont très-inégales en hauteur : elles vont en augmentant, depuis les collaires, qui sont les plus basses, jusqu'à la région fémorale où leur élévation est une fois plus considérable ; puis, au delà, elles diminuent d'une façon presque insensible. La nuchale est petite et presque carrée. Par suite d'usure, le limbe est un peu dentelé à son bord postérieur, mais il est probable qu'à l'état normal , il est uni. Il est , d'ailleurs , plus relevé 1. Des deux individus de l'espèce nouvelle que le Muséum possède, l'un est indiqué comme prove- nant de l'Amer, mérid., niais le fait est douteux : il est dû au lieutenant Mavv. Par une erreur d'éti- quette, la même origine a élé attribuée, dans le Catalogue, à l'autre spécimen, tandis qu'il est positif que M. le Capitaine Bérard l'a rapporté des eaux douces de Vera-Cruz (Mexique). De ces faits, il résulte que l'espèce dont il s'agit ne doit pas conserver le n" 9 bis qu'elle porte dans le Catalogue, mais qu'elle doit prendre le n° 33 bis. 2. Une faute d'impression dans le Catalogue, p. 11, lig. 17, est importante à corriger : ce n'est pas quatre ongles en avant et cinq en arriére, qu'il faut lire, mais cinq en avant et quatre en arrière (caractère générique des fcmydes). T.i'l DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. dans cette région chez le pins grand des deux individus, qui parait être un niàle. L'autre , dont le Muséum ne possède malheureusement que la hoîte osseuse, est de taille un peu moindre, et par suite, sans doute, de la diffé- rence de sexe, il est moins allongé. En outre , la région brachiale est moins resserrée ; du reste , cet individu est très-semblable au précédent. Toute la carapace cependant est proportionnellement plus rele\ée, parce que le ster- num est moins plat , et il n'offre pas, comme chez le mâle, vers son extré- mité postérieure, l'excavation caractéristique de ce sexe. Le système de coloration consiste en une teinte générale et uniforme d'un brun fauve, plus jaunâtre sur la carapace, que nous supposons avoir appar- tenu à un individu femelle. Le plastron, sur les deux échantillons, est jaunâtre et sans taches. Les dimensions du plus grand sont les suivantes : Longueur de la tète, oIQo8 ; du cou , om i i ; de la carapace, om47 ; de la queue om 11 ; largeur de la carapace, à la région brachiale, o™25, à la région fémorale , om 34 ; longueur du plastron , om 33. La carapace de l'autre spécimen a om/j3 en longueur ; sa largeur, a la région brachiale, est de o°2y, et à la région fémorale, de om36; le plastron est long de o™33. Au nombre des É. de l'Amérique du Nord qui manquent au Musée de Paris, il faut comprendre I'Emyde des Florides, E. Floridana, Leconte, décrite sous le n° i4 dans Y Erpétologie générale. Dans l'ouvrage de M. Holbrook, la description a été faite d'après nature, et elle est accompagnée d'une fig. (t. I, p. (J5, pi. 8). Sans m'arrèter à rappeler ses caractères spécifiques, je dirai seulement que l'habile Erpétologiste dont je viens de citer le nom qui se rattache d'une manière si remarquable à l'histoire des Reptiles des Etats- Unis, l'a trouvée parfaitement distincte, d'après les nombreux individus de sa collection. Une autre espèce, inscrite dans le Catal. comme se trouvant dans les Collect. du Muséum, y manque cependant : c'est l'É. de ïroost, E. T?ooi7/niolhrook. Trompé par une étiquette apposée par Bibron, avant l'arrivée en France de l'ouvrage du naturaliste Américain, sur deux Emvdes qui, suivant lui, appar- tenaient à cette espèce, je les ai admises comme ses véritables représentants, malgré certains défauts de coïncidence avec la description contenue dans le texte de N. Amer, herpetology. Une étude nouvelle de cette description et de ORDRE DES TORTUES. ÉLODITES. 2'.ïi ces prétendues E. de Troost démontre qu'elles ne sont autre chose que des échantillons de l'E. a bords en scie. Les détails donnés dans le Catalogue, p. 10, n° 8 bis, comme se rappor- tant à l'E. de Troost , doivent donc être laissés de côté , et cette Emyde doit prendre rang sous le n° 16 bis, après TÉ. concinne qui la précède dans l'ouvrage de M. Holbrook. Une troisième espèce enfin , l'E. de l'Orégon , E. Oregoniensis , Harlan , décrite par M. Holbrook (t. I, p. 107, pi. t6), et primitivement par M. Har- lan, qui l'a nommée (Amer, journ. of Arts and Sciences, t. XXXI, p. 382, pi. 3i), est inconnue à Paris. Elle paraît parfaitement distincte de toutes ses congénères par la dépres- sion remarquable de sa carapace, par les dentelures du bord antérieur non- seulement du limbe , mais du plastron, et par les deux prolongements en forme de dents que porte sa mâchoire supérieure. La figure donnée par M. Holbrook montre qu'elle a quelque analogie par rallongement et la dépression de sa carapace avec l'E. hiéroglyphique auprès de laquelle il la place. Or, cette dernière portant, sur le tableau le n° 16 ter, l'E. de l'Orégon a dû prendre le n° 16 quater. Le Muséum espère que M. Holbrook pourra lui procurer ces curieuses espèces , dont l'absence , dans ses Collections , y laisse des vides si regret- tables. fiEXBE IKTKOMV. TETRAOlVrX. LESSON. Ce genre diffère de celui des Emydes en ce que les espèces qu'on y rap- porte ont seulement quatre ongles aux pattes antérieures. Le cinquième doigt ne manque pas , mais au lieu d'être apparent , comme dans le genre précédent, où l'un des caractères essentiels se tire de l'inégalité dans le nombre des ongles aux pattes de devant et à celles de derrière, il est entière- ment caché sous les téguments. Des deux espèces inscrites dans ÏErpét. gêner., une seule, le T. deLesson, est connue au Muséum , et le T. Baska , établi d'après une des planches des Ind zool. illustrât, du général Hardwick , y manque. Je parle ici de ces espèces, seulement afin de dire que M. Gray ( Cat. of Archives dc Mcséi'm. T. VI. 30 234 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. Torloises, p. 29 1 persiste dans l'opinion, anciennement émise par lui, que la seconde n'est qu'une variété de la première. «BXHE PLAT1»TER\F, PM.ATYSTERWOX. GRAY. Ce genre, dont le nom signifie à large plastron, est reconnaissable surtout au volume de la tète chez l'unique espèce qu'il renferme (P. Mégacéphale), dont le Muséum ne possède encore qu'un échantillon. Aucun nouveau détail n'est à ajouter. U S:\ISS KJIYSAIKF. K fl YS A H it l S. DUMÉRIL. Ce genre est l'un des plus nettement caractérisés parmi les Élodites, par la forme en croix du plastron, dont la partie moyenne est excessivement étroite, par le volume considérable de la tète , par la courbure en crochet des mâchoires, par la longueur de la queue, et enfin, par un ensemble tout à fait spécial. Depuis l'époque, déjà ancienne, où Schweigger a établi une coupe géné- rique spéciale, sous le nom de ( Iwljdra, pour la Torlue serpentine de Linné, cette espèce, jusqu'à ces dernières années, était unique. Un bel individu, remarquable par ses instincts cruels et par l'avidité avec laquelle il se jetait sur sa proie, et en particulier sur les oiseaux qu'il com- mençait par noyer avant de les manger, a vécu à la Ménagerie pendant un grand nombre d'années. On doit maintenant la connaissance d'une seconde espèce au Professeur Troost. Ce naturaliste, en adoptant, comme nom générique, la dénomination de Chélonure imposée , sans utilité, à ce genre par Fleming, l'a nommée Ch. Temminekii. Elle était également connue au Musée de Paris, à qui Lesueur en avait procuré un exemplaire après la publication du t. II de YErpét. génér. Cette belle et curieuse Elodite avait reçu de mon père et de Bibron le nom d Kmysaure lacertine qui n'a pu être conservé, puisque, avant toute publi- cation en France, elle a été décrite et figurée par M. Ilolbrook, sons les noms donnés par M. Troost. Elle est brièvement indiquée dans le Catalogue, mais elle mérite une des- cription détaillée, en raison des particularités intéressantes qui la distinguent. ORDRE DES TORTUES. ÉLODITES. 235 XII. — i bis. Émtsaure de temmuyck, Emys. Temminckii, Dum. et A. Dum. ÉMYSAIBE LACEItTINE Dum. Ot Bib. MSS. Chelonvra Temm. Troost uss. Chelonura Temm. Holbrook, N. Amer. herpet.A. I, p. 1i7, pi. 24. Émvsauhe de Temminck, Eui. Temminckii , Dum. et A. Dum., Cat. des Rept., p. 1 5, n° 1 bis. Tète énormément volumineuse , triangulaire, très-large en arrière, pointue en avant, cou- verte de plaques en dessus et sur les côtés; mâchoire supérieure robuste, en forme de bec de vautour, dont le crochet descend a angle droit; carapace très-fortement tri-carénée , concave en avant , profondément écliancrée et dentelée en arrière; 31 plaques marginales disposées en deux rangs superposés sur les flancs ; queue sans crête. Cette diagnose, où sont exprimés les caractères remarquables de ce grand Chélonien, suffirait pour le distinguer, non-seulement de toutes les espèces connues, mais aussi de l'autre Emvsaure avec laquelle elle a des rapports assez marqués. . Les dissemblances sont cependant très-évidentes , comme le montrent les détails comparatifs suivants : Dans cette espèce nouvelle, la carapace est moins déprimée, le limbe a plus de largeur, surtout sur les parties latérales où les plaques marginales sont sur deux rangs superposés, ce qui est une exception très-remarquable à la disposition habituelle. Ces plaques sont assez fortement convexes, d'où résulte, autour de la carapace, si ce n'est tout à fait en avant et en arrière, l'apparence dune sorte de gros bourrelet. La plaque nucbale, qui est fort large et fort basse, est en arc de cercle; aussi voit-on, dans ce point, un cintre dont les limites sont indiquées par la saillie que porte, à droite comme à gauche, la première plaque margino-col- laire : cette saillie commence la carène latérale du disque. Le limbe, échan- cré au-dessus de la queue, a, de chaque côté de cette échancrure, quatre grandes dentelures. Les premières plaques vertébrales sont placées sur un plan horizontal auquel la cinquième est un peu inférieure. Leur ligne médiane forme une saillie très-élevée que commence un renflement de la nucbale. Les plaques costales, près de leur jonction avec les vertébrales, sont très-sail- lantes, et il résulte de cette conformation une haute carène; de sorte que la médiane est située entre deux autres carènes dont elle est séparée, d'un côté, 2.'U> DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. comme de l'autre, par une profonde gouttière. En dehors de cette arête, les plaques costales sont brusquement inclinées en bas et en dehors. Quand on compare ce test si accidenté par ces élévations et par ces enfon- cements, à celui de l'E. serpentine, on est frappé des différences notables qui existent entre ces deux espèces. En outre, dans TE. de Tem., la tète est beaucoup plus volumineuse ; elle est couverte de plaques plus grandes, et en particulier, par une très-large occipitale; le crochet de la mâchoire supé- rieure est plus long et plus acéré ; il en est de même de celui qui termine, en avant et au milieu, la mâchoire inférieure, dont les bords sont tranchants et concaves. Le cou, dont la peau est granulée, avec des excroissances verru- queuses, cornées à leur pointe, a un volume plus considérable. La queue enfin est moins bien armée, car, au lieu d'une carène, elle n'est revêtue, en dessus, que de plaques à peine saillantes. La forte palmure des pattes est semblable à ce qui s'observe chez sa congénère. La teinte générale est un brun plus ou moins jaunâtre dans certains points. L'unique échantillon par lequel cette précieuse Elodite est représentée au Muséum provient deLesueur, qui l'avait rapportée des Etats-Unis. M. Hol- brook dit qu'elle vit dans le Mississipi, et dans tous les cours d'eau que ce fleuve reçoit, ainsi que dans les eaux tributaires du golfe du Mexique. Ce naturaliste dit, en outre, que les habitudes de cet animal, autant qu'on peut en juger, en raison de sa rareté, paraissent être les mêmes cpie celles de l'É. serpentine. On la rencontre dans les mêmes localités, et elle recherche la même nourriture. M. Troost a trouvé dans les intestins d'une de ces Tor- tues, des fragments d'os de poissons et des débris d'une grande espèce de mollusque du genre Unio. Dimensions : Longueur de la carapace, om 38, de la tète, ora i5, du cou, i>m i3, de la queue, om 3o, du plastron, om 29; largeur de la carapace d'un flanc à l'autre, om 34, de la tète, om 125. , Moreletii, A. Dum., Calai, des Rept., p. 28, n° 5 bis. Museau assez effilé; quatre écussons sur la nuque, six sur le cou, disposés en deux rangées transversales, la première, de quatre, et la postérieure, de deux; carénés dorsales de hauteur à peu prés égale sur les rangs médians et sur les rangs latéraux; écailles des flancs et des membres tout à fait lisses*, et dépourvues de tubercules; palmure des trois doigts externes des pattes postérieures peu étendue. Le chanfrein est légèrement bombé. Sur le front, deux carènes forment une figure assez analogue à celle qui se voit chez le Cr. rhombifère. Les carènes dorsales constituent seize bandes transversales, dont la première et les six dernières sont composées de quatre plaques, et les autres de six ou de quatre. La crête caudale est haute. Les écailles du cou, des flancs et des membres sont plates, sans tubercules, ni carènes. Jusqu'à son cinquième cercle écailleux seulement, le dessus de la queue offre quatre rangs longi- tudinaux d'arêtes, dont les médians diminuent rapidement d'élévation ; à partir de ce point, jusqu'au dix-huitième cercle, il n'y a plus que les deux rangs latéraux; au delà, on n'en compte plus qu'un. Cette arête caudale qui est donc d'abord quadruple, puis double, et enfin simple, augmente nota- blement de hauteur, à mesure qu'elle s'éloigne du tronc, ainsi que cela se voit chez la plupart des Crocodiliens. Sur les flancs, on voit quelques écailles saillantes, mais moins nombreuses que chez le Cr. rhombifère, et ne formant pas, comme chez ce dernier, deux lignes parallèles, à droite et à gauche du bouclier dorsal. Les doigts antérieurs sont libres, à l'exception du deuxième et du troisième, qui sont réunis par une petite membrane. La teinte générale est un brun noirâtre , avec quelques vermiculations d'un brun verdàtre. Le dessous est un gris tirant un peu sur le vert. Les caractères qui distinguent nettement le Crocodile de Morelet du Crocodile à museau aigu, sont : les différences dans la forme de la tète, qui, quoique proportionnellement plus courte, a cependant plus de largeur ' ; t. Les chiffres suivants mettent ce fait hors de doute : la longueur totale du Cr. de Mor. est de •>60, et la tète, jusqu'à l'angle de la mâchoire, a 0m40, tandis que la tête du plus grand Cr. à mu- 256 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. la hauteur presque égale des carènes dorsales sur les rangs externes et sur les rangs médians, et le défaut de bosselures ou de carènes sur les écailles de la face externe des membres. Quant au Cr. rhombifère, dont il se rapproche assez par la forme de la tête et des lignes saillantes du crâne, et quoique moins trapu, par l'ensemble de sa conformation, il s'en distingue par la disposition des rangs d'écaillés du bouclier dorsal, par l'élévation de la crête caudale, et surtout par l'ab- sence complète de tubercules ou de carènes sur les écailles de la peau des flancs et des membres. Lac Flores (Yucatan) : M. Morelet. D'après ce qui précède, il est évident que ce Cr. de Morelet appartient à une espèce parfaitement distincte des autres Cr. Américains, et en particulier, de celui à museau effilé. Il ne paraît pas en être de même pour un individu, originaire du Mexique, donné par M. Montluc, Consul de France. S'il n'existait pas chez ce Cr. des différences dans le nombre des pièces osseuses de la région supérieure du cou, il n'y aurait aucun motif d'en faire une mention spéciale. Aussi , ne peut-on, en raison de cette particularité, le considérer que comme le repré- sentant d'une variété qu'on peut définir ainsi : Crocodile a museau effilé, Cr. acutus, Geoffroy. l'ariété à dix écussons cervicaux Dum. et A. Dum., Cat. des Rept., p. 28. Plaques composant le bouclier cervical disposées sur quatre rangs, le premier formé de deux plaques, le deuxième de quatre, et les deux derniers de deux. Peut-être, plus tard, en raison de ce nombre plus considérable des écus- sons osseux, dont il n'y a que six dans le Cr. à museau effilé, sera-t-on fondé à établir une espèce nouvelle, quand la comparaison pourra porter, non plus sur un seul individu, mais sur plusieurs. seau effilé, presque égale à la précédente, mesure 0m 38, quoique la longueur totale, qui est de 2m20, soit inférieure de 0m40 à celle de l'autre animal. Quant à la largeur proportionnelle de la tète, tout à fait en arriére, elle est moindre chez le Cr. à museau effilé, car elle est à la longueur de la tète, dans le rapport de 16 à 38: elle est, au contraire, dans le rapport, beaucoup moins éloigné, de 23 à 40, chez le Crocodile de Morelet. ORDRE DES SAURIENS. CAMELEOMENS. 257 FAMILLE DES GAMÉLÉONIENS OU CHÉLOPODES. Le second nom imposé par les auteurs de VErpèt. génér. aux animaux groupés dans cette famille est destiné à rappeler une des particularités les plus singulières de leur organisation, qui diffère, sous tant de rapports, de celle des autres Sauriens. Ils ont, en effet, voulu désigner par cette dénomination empruntée à la langue grecque, et qui signifie pieds en pince, la disposition tout à fait exception- nelle des doigts qui sont réunis entre eux jusqu'aux ongles, en deux paquets inégaux, à chaque patte, trois d'un côté, deux de l'autre. L'analogie extrême ([ni existe dans l'ensemble de l'organisation et de la conformation extérieure de ces Reptiles si bizarres, ne permet pas d'admettre pins d'un genre; mais ce genre, qui doit être consi- déré comme le représentant d'une famille spéciale, parfaitement dis- tincte, renferme un assez grand nombre d'espèces. On en connais- sait quatorze en i83G. En i85i, nous en avons signalé dix-sept dans le Catalogue, et nous en avons laissé de côté six autres que le Muséum ne possède pas. Ces dix-sept espèces, qui diffèrent entre elles d'une façon très- notable, pourraient être rangées en deux groupes. Le premier comprendrait les C. à casque triangulaire, plus ou moins pointu et plus ou moins relevé, c'est-à-dire les sept pre- mières espèces : (t7. à cape, ordinaire, verruqueux , Namaquois , tigre, nasu, nain). Chez les quatre premiers, le casque est très- saillant en arrière ; il l'est beaucoup moins chez les trois derniers qui, par le peu d'élévation de leur carène occipitale et par sa direction presque horizontale, établissent, en quelque sorte, une transition entre ce groupe et le suivant. A celui-ci, il faut rapporter les onze autres espèces dont le crâne est à peu près plane, et tout à fait, arrondi à sa région postérieure, et non plus triangulaire. Ce sont les C. du Sénégal, panthère, a bandes Archives du Muséum. Tome. VI. 33 258 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. latérales, à baudrier, bilobé, à capuchon, à nez fourchu, de Brookes, de Parson, à trois cornes. Ces quatre derniers, ainsi que le C. nasu, diffèrent de tous les autres par les prolongements qu'ils portent à la région antérieure de la tète, et qui leur donnent un aspect étrange. Pour le C. de Parson, l'on sait maintenant que ces crêtes osseuses sont l'apanage exclusif du mâle; mais pour les autres espèces, dont les échantillons sont, en général, fort rares dans les Collections, on ignore s'il en est de même. Quoiqu'il en soit, il est difficile de s'expliquer physiologiquement le but de ces appendices, ainsi que celui de la carène postérieure du crâne. Les Caméléons, au reste, ne sont pas les seuls Reptiles qui portent ainsi des prolongements. Parmi les Lézards Iguaniens, on trouve le Cératophore, dont le museau est surmonté dune sorte de corne, I'Arpéphore atrois bandes, A .tricinctus A '. Dum., que j'ai décritet l'ait figurer [Revue et mag. de Zoo/. , mai 1801 , n° 5.), et caractérisé par une lame membraneuse, comprimée, mince, que supporte le nez et qui est en forme de sabre ou de faux à deux tranchants, dont le supérieur est légèrement concave et l'inférieur convexe. On peut rapprocher de ces Sauriens le Céraste égyptien, la Vipère hexacanthe, I'Erpéton décrit d'abord par Lacépède, d'après l'exemplaire, unique jusqu'à ce jour, du Musée de Paris ; le Langaha ou Serpent a crête de coq et le Crapaud cornu. Rien de semblable à ce qui se voit cbez les animaux que je viens de citer n'existe cbez les trois Caméléons nouveaux du Musée de Paris. Deux de ceux-ci , les C. Namaquois et a cape, ont le casque long et pointu ; il l'est surtout dans la deuxième espèce; la troisième, au contraire (C. a baudrier) , ne porte aucune trace de carène sur le crâne, qui est arrondi en arrière. De ces trois espèces, l'une avait été déjà décrite par M. A. Smith*, les autres étaient inédites. ORDRE DES SAURIENS. C A.MÉLÉONIENS. 259 XXI. — 3 bis. Caméléon Namaquois, Ch. Namaquensis. Smith. Smith, South Afr. quarterly jeurn. n" 5. p. 17, et lllustr. of the zool oj S. Afr.. Append., p. 3. Chamœleo tubercutijerus, Gray, Cat. o/Liz, p. 267. Caméléon- Namaquois, Ch. Namaquensis. Dum. et A. Dum. Catal. des Repl., p. 32, n° 3 bis. Sur le dos, une rangée de grands tubercules granulés, pointus et saillants; ligne ventrale médiane non dentelée; museau court, sans prolongements ; casque occipital proéminent, trian- gulaire, divisé, le long de la ligne médiane, par une quille élevée et comme dentelée, et bordé, de chaque côté, par une ligne" proéminente , presque semi-circulaire, et également dentelée. Les écailles du corps et de la queue sont petites et semblables entre elles, à l'exception de celles de la carène dorsale dont les tubercules sont au nom- bre de treize sur l'exemplaire unique du Muséum. Il est de la taille du Camé- léon ordinaire, et son système de coloration n'offre rien de particulier à noter : la teinte générale est un gris verdàtre, semé, cà et là, de quelques ver- get ures noires. M. Smith dit que tous les individus de cette espèce qu'il a vus pendant son séjour au Cap avaient été recueillis dans le pays des petits Namaquois , vers l'embouchure du Gariep ou Rivière Orange. Le spécimen donné au Mu- séum par ce savant naturaliste provient de la même localité. XXII. — i bis. Caméléon a cape, Ch. calyptratus, A. Dum. espèce nouvelle. (Planche xxi. ) Caméléon a cape, Ch. Cali/ptratus A. Dum., Catal. des Rept., p. 31, n° I bis. Saillie du dos dentelée, ainsi que la ligne médiane du ventre; casque très-relecé, et à caréné fort saillante. Ce dernier caractère, tout à fait remarquable, puisque la longueur du cas- que, dont la carène est curviligne, est égale à celle de la tête, suffirait seul pour éloigner cette espèce de toutes ses congénères. Elle l'emporte donc par le développement de la carène, sur le C. vulgaire, dont il est par cela même facile de la distinguer. Le même caractère empêche également qu'on ne la confonde avec le C. verruqueux, semblable au C. vulgaire pour la lon- gueur du casque, mais offrant, comme caractère distinctif essentiel, une rangée longitudinale d'écaillés circulaires le long de chaque flanc. Il résulte des grandes dimensions de la carène, que le crâne semble sur- -''Il DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. monté d'un haut capuchon terminé en pointe : d'où le nom par lequel nous avons désigné ce singulier animal. Les faces latérales du casque sont couvertes de grandes écailles plates et circulaires ou polyédriques. Sur le reste du corps, il y a, parmi les petits grains des téguments, quelques grains plus volumineux, irrégulièrement dispersés, et beaucoup plus petits cpie les grandes écailles du C. verruqueux. Le front est excavé au milieu, et bordé par des crêtes surciliaires assez hautes, qui ne se prolongent pas tout à fait jusqu'à l'extrémité du museau, et ne se réunissent pas. Le système de coloration est une teinte grisâtre, assez uniforme , sur laquelle se détache quelquefois une bande latérale jaunâtre. Ce C. atteint presque la taille des plus grandes espèces du genre. Le Muséum possède trois exemplaires rapportés de la Région du Nil par M. Botta. XXIII. — 6 bis. Caméléon a baudrier, Ch.ba/teatus,A. Duni. espèce nouvelle. (Planche xxn). Caméléon a baudiuer, Ch. balteatus, A. Dum., Catal. des Rept., p. 32, n° 6 bis. Casque plat, sans carène, arrondi en arrière, à bords saillants et continus avec les arêtes surciliaires, qui ne sont pas réunies à leur extrémité antérieure , et ne se prolongent pas jus- qu'au bout du museau ; grains de la peau nombreux, petits et égaux. Tels sont les caractères par lesquels cette espèce se rapprocherait surtout du C. dv Sénégal, si, contrairement à ce qui se voit chez ce dernier, la ligne médiane inférieure n'était dépourvue de dentelures. La région supérieure porte seule une crête à divisions peu profondes, et presque nulles sur la queue. La teinte générale est un gris d'ardoise, élégamment relevé par un jaune pur sur plusieurs régions, d'abord aux angles de la bouche et sous la gorge, à la face interne des membres, puis sur toute la ligne médiane inférieure, depuis le menton jusqu'à l'extrémité de la queue, et enfin sur les flancs, qui portent chacun, de l'épaule à la hanche, une large ligne jaune, semi-lunaire, à concavité supérieure, et simulant une sorte d'écharpe ou de baudrier. Par cette dernière particularité, cette espèce nouvelle a quelque analogie ORDRE DES SAURIENS. C AMÉLÉONI ENS. 261 avec le C. a bandes latérales; mais le casque de celui-ci, d'une forme un peu différente, porte une carène légèrement arquée, et cette ligne saillante manque complètement chez le C. a baudrier, dont la taille est d'ailleurs beau- coup plus grande. L'échantillon du Muséum est unique; il a été adressé de Madagascar. Les espèces originaires de l'Afrique australe, qui n'existent pas dans les collections de cet établissement, et que M. A. Smith a décrites, mais non figurées dans ses llluslr. of'the zool. oj S. Afr., appendix , p. 3, sont au nom- bre de deux. L'une qu'il avait déjà précédemment fait connaître [S. sijr. quurterlj j'ourn., n° 5, p. 17, 1 83 1), a reçu de lui le nom de Chamœleo tœnia-bronchus. Elle peut être caractérisée ainsi : Casque occipital étroit, prolongé, surmonté de trois carènes : une médiane, et deux latérales; crête dorsale formée de petits tubercules courts; menton et gorge garnis d'une jrange den- telée, basse; tempes divisées longitudinalement par une ligne également dentelée. M. Smith n'a jamais vu qu'un seul représentant de cette espèce. L'autre Cam. qu'il décrit pour la première fois clans ses 1/lusfr., y est dési- gnée sous la dénomination de C/i. gutturalis. La diagnose donnée par ce naturaliste montre, comme il le reconnaît lui-même, que cet animal a beaucoup de ressemblance avec le C. nain, également habitant de la pointe méridionale de l'Afrique. Il est donc inutile de rappeler cette diagnose, et il suffit d'indiquer, d'après le zoologiste An- glais, les différences qui éloignent l'une de l'autre ces deux espèces. Ainsi le C. guttural diffère du C. nain par la longueur des appendices qui forment la frange du cou; celle-ci, d'ailleurs, est lisse, sans écailles granuleuses. En outre, la taille du premier est plus considérable. M. Gray (Cat. o/'Liz., p. 268) décrit aussi une espèce nouvelle, Africaine comme les deux précédentes, qui ne se trouve pas au Muséum. C'est le Ch. ventralis, cpii paraît à M. Smith n'être qu'une variété du C. nain. Un Cam. de Madagascar, inconnu au Musée de Paris, est, en outre, signalé par M. Gray. Il est très-remarquable par la présence, sur le nez, d'une grande proéminence à bords dentelés : d'où le nom de Ch. rhinoceratus, choisi par ce naturaliste, pour indiquer cette particularité qui, suivant lui, serait peut-être l'apanage spécial du C. verruqufux mâle. 262 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. M. Stutchburry {Lirai, soc. Transact., t. XVII, 3e partie) a figuré et décrit une espèce originaire de Fernando-Po, nommée par lui Ch. cristatus, et dont l'occiput est bordé par des tubercules pointus. Enfin, M. Martin a signalé [Proceed. qf thr zool. Soc. 1 838 , p. 64,) un individu provenant du même pays que le précédent, et qu'il a dédié à Bibron ', mais que M. Gray (Cat. of Liz., p. 9.6g) semble regarder comme étant la femelle du C. à trois cornes. Je me borne à ces courtes citations, les Ch. tœnia-bronchus ■, gutturalis, ventralis, rlunoceratus, cristatus et Bibroni, dont je viens de parler, ne faisant pas partie des Collections du Musée de Paris. 1 . Cotte dédicace est accompagnée des témoignages d'estime qu'on retrouve chaque fois que ce nom est cité par les naturalistes. EXPLICATION DES PLANCHES. %m EXPLICATION DES PLANCHES. Planche XIV. V. page 222. Planche XV. V. page 23 1 . Planche XVI. V. page 238. Planche XVII. V. page 239. Planche XVIII. r. page 242. Planche XIX. V . page 242. Planche XX. V. page 255. Planche XXI. y. p. 259-260. Planche XXII. V. page loi. \. Émyde aréolée, Emys areolata, A. Dum., vue en dessus. 2. Carapace de la même, vue en dessous. 3. — — de profil. 1. Émyde de Bérard, Emys Berardii, A. Dum., vue en dessus. 2. Carapace de la même, vue en dessous. 3. — — de profil. 4 et 5. Mâchoires supérieure et inférieure, vues en dedans. 1. Cinosterne ensanglanté , Cinosternon cruentatum , Dum. et Bibron . vu de profil. 2. Idem, vu en dessous. 3. Carapace du Cinosterne scorpioïde, vue de profil. ■ \. Cinosterne bouche-blanche, Cinosternon leucoslomum, Dum. et Bibron, vu en dessus. 2. Idem, vu en dessous. 3. Idem, vu de profil. 4. Carapace du Cinosterne de Pensylvanie, vue de profil. ■ 1. Podocnémide deLéwy, Podocnemis Lewyana, A. Dum., vue en dessus. 2. Tète de la même, vue de profil. 3. et 4. Tête de Podocnémide de Duméril, vue en dessus et de profil (jeuneâge). • 1. Podocménide de Léwy, Podocnemis Leivyana, A. Dum., vue en dessous. 2. Carapace de la même, vue de profil. • 1. Crocodile deMorelet, Crocodilus Moreletii, A. Dum. - -I. Caméléon à cape, Chamxleo mlyptratus, A. Dum. 2. Caméléon à baudrier, Chamxleo balteatus, A. Dum. Têtes de Caméléons, vues de profil. 1 . C. vulgaire. — 2. C. verruqueux. — 3. C. tigre. — 3'"s C. Namaquois. — 4. C. nasu. — 5. C. nain. — 6. C. à bandes latérales. — 7 C. du Sénégal. — 8. C. bilobé. — 9. C. à capuchon. — 11 '. C. panthère. — 12. C. de Parson, mâle ( la femelle ne porte pas de protubérances tuberculeuses à l'extrémité du museau). — 13. C. à nez fourchu. — 14. C. de Brookes. I. Le numéro que porte chacune de ces léles indique l'ordre suivant lequel les Caméléons sont décrils dans VErpit. tjénèr. Le dixième (C. à trois cornes) nous élanl inconnu, le n° 10 doit nécessairement manquer sur celte planche. 26^ DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSEUM. INDEX GENRES ET ESPÈCES DE REPTILES DÉCRITS, FIGURÉS OU INDIQUÉS DANS CE MÉMOIRE. ORDRE DES CHÉLONIENS. I. Ciiersites ou Tortues terrestres. Pages. Planches. I. Tortue mi-dentelée, Smith. 213 T. de f'erreaux, ' Smith... 215 II. f.émydoïde, S. Miiller 216 II. Élodites ou Tortues paludines. A Cryptodéres. Cistude de Blanding, Holbr . 217 III. Émyde Caspienne, Var. japo- naise, Schlegel 219 IV. É.japonaise,Dum.e[ A.Dum. 220 V. É. aréolée. A. Dura. esp. n. . 222 XIV. VI. É. pseudo-géographique, Le- sueur 225 VII. É.duCumberland, HoWmmk. 226 VIII. È. du Mobile, Holbrook 22s IX. Ê labyrinthique,L&$xma.. 229 X. É. hiéroglyphique, Holbr... 230 XI. É.deSérard,A. Dum., e.n. 231 XV. É des Florides , Leconte. . . 232 È. de Troost, Holbrook. . . . ibid. É. de l'Orégon, Harlan 233 Tétroni/x de Lesson ,Dum. B. ibid. P/atysterne mégacéphale Gray NU. Êmysaure de Temminck, D. Staurotypes tricaréhé, Wa- gler, et musqué, Dum. Bib.. XIII. Cinosteme ensanglanté , D. Bib. esp. n 238 XVI. XIV. C bouche blanche, Dum. Bib. esp. N 239 XVII. 234 235 236 2?. Pleuroderes. Pages. Planches. Peltocéphale tracaxa, Dum. Bib Chélyde matamata, Dum. B. XV. Podocnémide de Lewy, A. D. esp. n 240 511 2i2 XVHI et XIX. XVI. Pentony.r gehafie , Riipp 245 XVII. Sternothère sinueux, Smith. 246 XVHI. 5. d'Jdanson, Dum.. 214 et 217 Platémyde de Maequarie , Dum., Bib 21 s III ET IV. POTAMITES ET Tll ALASSITES OU ToR- TUES FLUMATILES ET MARINES, p. 249. ORDRE DES SAURIENS. I. Crocodiliens ou Aspidiotes. XIX. Crocodile bec-étroit, Bennet. 252 XX. C.de.Morelet, A. Dum., e.n. 255 XX. C. à museau effilé, Var. à dix écussons cervicaux 256 II. Caméléoniens ou Chélopodes. XXI. Caméléon Namaquois, Sm. 259 XXII. C. à cape, A. Dum., esp. n. ibid. XXI. XXJII.C. àbaudrier, A.Dum., e.n. 260 XXII. Chamxleo txnia-bronchus, Smith 261 Ch. ventralis, Gray ibid. Ch. rhinoceratus, Gray... ibid. Ch. cristatus, Stutchburry. . 262 Ch. Bibronii, Martin ibid. I Les espèces précédées d'un numéro d'ordre sont décrites dans ce Mémoire, tandis que celles qui ne portent pas de numéro sont seuler t indiquées avec plus ou moins de détails. — I f~: ^ c/2 fe o B=! VI f'n ^> V3 o OJ t-1 h 5 -ci p" <5 rf > — o < fc > ^ to' ^ t/l =5 O in GJ> ^ r"C3 î= f*m^ QJ ed <3J < > 13 a, PQ . — CN (=1 S ■ w » CA IA USA Archives du Muséum. T. VI PI. XVI. Vaillant del. Vaillant Litk Gide etJBaudry, éditeurs J.CLNOSTEME ENSANGLANTE. C1NOSTERNON ŒUMTATUM. />«m.M>. Vu en dessus 2. Le même vu en dessous. 3. Carapace du Cmos terne. Scorpioïde vue de profil. Imp Aubuste Bry. Pans > X % ^ 25 cû^î s o s 5=j f— i P-i fe o CD ^ P-. ^ q ^d 1 t> £ '3 1 CD g > 1=1 ' CD £ z O c/} -c co —3 eu. t/3 O pq pj p| m CD CJ) 3= pi £j t-J > ■"TIj 13 CD o g o cq '1 P=J 03 cri z; ctî Fd CXI C_3 w E-> -*l vC O te S > \rcliiTCS rln Muséum . T. \ I !'! XV1I1 4 Vaillant Pnix VmlUt Lllh 1 . F 0 1) 0 C N E M 1 1) K DE LE W Y . podocavm/s z&mm A Dum [Vue en dessus.) 2 Tête de P. de Lewy FuedePnfii 3 et 4. Tète de F. de Dumélll. Pa&dejn-ofdd m dessus (Jauie£?eJ fiinr pt.l B un ùrv éditeurs Imp Autaste Bry Paris. Archives duMuséum T Vi PI XIX Vaillant Riir. Vaillant Litli. PODOCMMIDE DE LEWY. PODOk l i h v ts/rmAa. .1 Jïiwi. (Vue en dessous) 2. Carapace delaP deLewy. Pue, ckjnvfa. Gide etJBttudry. éditeurs Imp Auguste Bry. Paris. •x > E— à =3 ^ ^ 5j 1 I 5 o caï.;: A n:Ju ves du Muséum . T. Y I . PI XXI ,,-, Bocouri Eith l. CAMELEON A CAPE CHA1LELEO CALYPTBATUS. A.Dwn 2. CAMÉLÉON A KS.AL'DKIKH CEAM£LEO BALTEÀTUS.A.Dum, Gide et J B au dry; éditeurs ]mp AubusteBry,Paris. -g p O-i te o oo cd on d O tti f— 1 uJP CQ CL> in' C_3 O c_d -=3-i w ■ < — i J £ CXH ru À < CJ o u 2-d N P CD w m (=; Q rd -cri C_5 ci CX] -T+-1 bO : — ' p °° rd S C_3 ai > rd P-H Cs! rd P-i % g i=; rd c_> ofj t/} i? 3 CJJ -rd 1 ' t_J C/W / ' <^7, 2u ^ 5 /^x//è^c7^ v #--* *^*~ £*-' /l^JL^ ^*o 5T"2^ ^f+*^ U^jl &W rm I DESCRIPTION DES REPTILES NOUVEAUX OU IMPARFAITEMENT CONNUS DE LA COLLECTION DU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE . ET REMARQUES SUR LA CLASSIFICATION ET LES CARACTÈRES DES REPTILES. DEUXIEME MEMOIRE TROISIÈME, QUATRIÈME ET CINQUIÈME FAMILLES DE L'ORDRE DES SAURIENS (geckotiens, varaniens et iguaniens) PAR LE DOCTEUR AUGUSTE DUMÉRIL AIDE-NATURALISTE AU MUSÉUM, PROFESSEOR-ACRÉCÉ A LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE, SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGIO.UE D'ACCLIMATATION. Deux années environ se sont écoulées depuis l'époque où j'ai publié, clans le tome VI de ce Recueil (p. 209-264, pi. XIV-XXII) le commencement du travail dont ce nouveau Mémoire est une pre- mière suite. .T'ai fait connaître alors le but que je me propose, et il suffit main- tenant de rappeler que je cbercbe ainsi à réunir des matériaux pro- pres à former une sorte de supplément à Y Erpétologie générale de mon père et de Bibron. Archives du Muséum. T. VIII. 56 438 DESCRIPTION DES REPTILES DO MUSÉUM. Je dois à la bienveillance de MM. les professeurs du Muséum, qui en autorisent l'insertion dans leurs Archives, de pouvoir, par ce mode de publication, rendre ce supplément beaucoup plus complet et par cela même plus utile, puisqu'il m'est ainsi permis d'y joindre un assez grand nombre de belles ligures. Dans mon premier Mémoire, j'ai passé en revue Tordre des Cbé- loniens et les deux premières familles de l'ordre des Sauriens, celles des Crocodiliens et des Caméléoniens. Ce nouveau travail sera con- sacré à l'examen des trois familles suivantes : les Geckotiens, les Varans et les Iguaniens. Comme je l'ai fait jusqu'ici, j'exposerai les progrès récents de la science; mais, dans cette révision, je m'attacberai surtout à men- tionner les acquisitions nouvelles du Musée de Paris, si ricbe en espèces rares, et à bien préciser les particularités les plus notables des Reptiles qui, déjà signalés dans le Catalogue ', sont encore peu connus. Une semblable étude ne peut pas être entreprise sans que les métbodes employées par les zoologistes pour la détermination des groupes ne deviennent l'objet de l'examen le plus attentif. Il en résulte parfois que l'observateur, se plaçant à quelque point de vue nouveau ou trop négligé, se trouve amené à présenter des considéra- tions utiles. Si de semblables occasions me sont offertes, je soumet- trai aux naturalistes les remarques auxquelles j'aurai pu être conduit relativement à la classification des Pieptiles. 1. Sous le titre de Catalogue méthodique de la collection des Reptiles du Muser d'histair, •naturelle de Paris, j'ai commencé en 1851, sous la direction de mon père, In publication d'un relevé exact de tontes 1rs richesses de cette immense réunion d'animaux de tous les pays. J'y ai parcouru en entier les deux ordres des Chéloniens et des Sauriens, ainsi qu'une petite partie de l'ordre des Serpents. Par des circonstances indépendantes de noire \olonté, l'impression de ce travail, dont tous les matériaux sont prêts, n'a pas encore pu étro continuée. ORDRE DES SAURIENS. GECKOTIENS. 439 ORDRE DES SAURIENS. TROISIÈME FAMILLE : GECKOTIENS OU ASCALABOTES. Parmi les huit familles comprises dans l'ordre des Sauriens et qui doivent être portées à neuf, si l'on tient compte de l'organisation toute spéciale des Amphisbéniens 1, celle des Ascalabote" est l'une des plus naturelles. De même que tous les Crocodiliens peuvent être réunis en un seul groupe générique divisé lui-même en trois sous-genres, et que tous les Caméléons, comme les Varans, n'offrent, en quelque sorte, que des modifications spéci- fiques d'un seul genre, les Geckotiens ont entre eux des analogies assez frap- pantes, pour qu'ils puissent être considérés comme se rapportant tous, plus ou moins manifestement, à un même type. Les caractères principaux de ce type consistent : i° dans la forme du corps, qui est trapu, déprimé, supporté par des membres courts et robustes, à doigts presque toujours disposés de façon à permettre l'ascension sur les corps les plus lisses, et le plus habituel- lement terminés par des ongles rétractiles ; i° dans l'aplatissement de la tête ; les grandes dimensions de la bouche, qui contient une langue courte, char- nue et libre à son extrémité; le volume des yeux, dont la pupille le plus souvent verticale et frangée dénote des habitudes nocturnes; 3° enfin, dans l'aspect tout particulier des téguments, qui sont couverts de granulations uniformes ou entremêlées de tubercules plus volumineux. Néanmoins, les différences dans la conformation des doigts ont été trou- vées, avec raison, assez importantes pour nécessiter des coupes secondaires dans cette famille si naturelle. Sans entrer ici dans aucun détail historique sur les essais successifs des zoologistes pour arriver à une bonne distribution méthodique des Gecko- tiens, je rappellerai que le mode le plus simple de division est celui qui consiste dans un partage des nombreuses espèces en quatre grands groupes. Le premier comprend tous les Geckos dont les doigts sont nus et non dilatés (Slénodactyliens); le deuxième, ceux qui n'ont les doigts dilatés qu'à 1 . J'ai discuté cette question du rang que les Amphisbéniens iluiocnt occuper dans la classe des Reptiles dans un mémoire où j'ai cherché à rassembler toutes les preuves de ce fait que ces singuliers Sauriens appartiennent à une famille distincte {Revue de zool. Sept. 1852, p. 401 ). HO DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSEUM. leur base (Hémidaclyliens) ; le troisième, ceux à dilatation terminale [Ptyo- dactyliens ou Sphériodactyliens); le quatrième enfin, les espèces à doigts dilatés dans toute leur longueur (Plat) dact) liens). Si je dois nécessairement éviter de revenir sur les divers changements que la classification de ces Reptiles avait subis antérieurement à l'année i836, époque de la publication du t. III de V Erpétologie générale, où cette question a été traitée avec les développements suffisants et avec tout le soin qu'elle mérite, il convient, au contraire, de rappeler les tentatives ulté- rieures. La première en date dans cette période, est celle de M. Fitzinger qui, dans le premier fascicule de l'ouvrage qu'il a commencé à faire paraître, en i8/j3, sous le titre de Systema Reptiliian, a modifié la classification des Geckotiens proposée par lui en 1826. Il y divise tous les Reptiles soit vivants, soit fossiles, en cinq grandes séries : I. yJn/l/lyglossœ, Fitz. II. Leptoglossœ, Fitz. (Wiegm.). III. Testudi- nata, Oppel. IV. Dipnoa, Leuck. V. liliizodonta, Fitz. C'est à la première que les Geckos appartiennent en formant un troisième ordre dont le nom (Ascalabotœ) emprunté à Schneider, est pris ici dans le sens mieux déter- miné qui lui a été donné par Wiegmann. Dans ce nouvel arrangement, le savant naturaliste de Vienne a beaucoup multiplié les genres qu'il a, pour la plupart, subdivisés en sous-genres, en laissant à l'un d'eux le nom générique. Ces coupes secondaires, au nombre de quarante-trois, sont rapportées à vingt-deux genres compris dans quatre familles, celles des Sténodactyliens , des Ptyodactyliens, des Platydaclyliens et des Hémidacty liens. La première renferme les Geckos à doigts non dilatés, c'est-à-dire les Stcnodactyles et les Gymnodactfles\ la deuxième, ceux dont l'extrémité des doigts porte seule un renflement unique ou double : tels sont les Sphériodactyles, les Phyllodactyles et les Plyodactyles. Les troisième et quatrième enfin, ne sont autre chose que les grands genres Pïatydaclyîe et Hémidacty le élevés au rang de familles. Parmi les vingt-deux genres, il y en a douze établis par divers zoologistes, mais les dix autres, dont sept tout à fait nouveaux, l'ont été par M. Fitzinger. Dans le but de mettre en relief les caractères distinctifs de ces différents groupes entre eux, j'ai dressé un tableau synoptique pour chacune de ces familles. ORDRE DES SAURIENS. — GECKOT 1ENS. 441 CLASSIFICATION DE M. FITZINGER. Famille I. STÉNODACTYLIENS- uniquement à la marche; doigts juxla- posés et /dentelés. Sténodactylo (Filz). droites; écaillure dorsale sob-verlicillée. [simples; queue ... Eutilcpharis (Gray). (sans verlicilles. (déprimée, /hétérogène; queue... ! \ Gymnoda ctyle ( Spix ) . ( arrondie . . [pour marcher et pour] grimper; 5« orteil / versatile et tous à\ articulations.... ! comprimée., arrondie... Eublepharis. Alsophylax. Anomalure. Gymnodactyle Pristiure. Saurodaclyle. /homogène. Gomlodes (Fitz). anguleuses; écaillure dorsale .déprimée, eu forme de feuille . \hétérogène; queue (arrondie; pores fé- Gonyodaclyle ( Fitz ). moraux nuls et po-, res anaux | distincts; sans "r"u"e;> 'lucue i (distinct (sub-vcrticillée; U1MII1C1 pli latéral.. Luli>-_ nuls. Phyllure. Dasyderme. Gonyodacijle. Cyrtopodion. Cyrlodactyle. 'simples; Disques terminaux/ des doigts.. Famille II. PTYODACTYLIENS. GESRES. (entiers, en forme de pelote sphérique Sphœrodacttjle (Cu\.). (pyri forme . Diplod'ictyle (Gray). (simple (préhensile. homogène ; queue ! | PWlotoctylc {Gnj). (droite (droite hélérogène ; queue. ! Discodactyle (Filz). (préhensile.. /convexes; queue. ^divisés par un sillon et| ilorsale. \bi-lobés; écaillure dorsale. 1 libres . i nulle; doigts: [hélérogène; frange latérale (demi-palmés PtyodMyle (Cm.). L,MidériàWe |homogène; crête Oiacure (Fitz). nulle sur toute la longueur. .. SOUS-GEHBES. Pachytirc. Diplodactjie. Euleptes. Pliyllodactjlc. Discodactjle. Slrophure. Ptyodaclylc. Chirope. Rhaccesse. Lonchure. Oiacure. ii-2 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. Famille III. PLATYDACTYLIENS. (divisées Thècodaclyle (Cuv. (5-5; lamelles sous-digitales( SOUS-GENRES. sons toute la longueur Thécodactyle. à l'extrémité des doigts Ailnronyx. nulle Hoplodactyle . homogène ; doigts... /onguiculés; [sans ongles; de larges lamelles sous- digitales i i aillttre du dos 'hétérogène, ou mêlée de tubercules; des ongles.. /entières; frange latérale: Hoplodactyle (Fitz). lapparente Rkacodactyle. Lèpidodactijle (Fitz). là l'extrémité seulement. \Pacliydachjk (Wiegm). sous toute la longueur; (nuls Colol)0»e- pores fémoraux et anaux) .... . Anonlone Auoplope [WïgL). I1"*1"1"5 Anopiope. (très-développée; p0.(Jislincls- •• Plychozoon. rcs anaM (nuls Ptéropleure. (distincts.... Scélotrèle. i-4 ; membrane latérales PktyiactyleiCm.). / naile; pores anaux ; Uislinctset fémoraux (nuls Platydactyle. (2-2; AscaMole (Fitz). Famille IV. HÉJMIDACTYLIENS. Pouces élargis sous toute leur longueur et sans ongle ; lamelles sous- digitales SOUS-GENRES. divisées Pérodactyle. (libres Dactylopère. Pèrope (Wiegm. ). (entières; orteils médians! (un peu palmés. Pérope. I jusqu'à la 2« phalange seule- ment ; écaillure /distincte Cosymbote (homogène ; membrane! latérale ) Hophpodion (Fitz). (miUe.nouces (longs; queue à bords courts Microdactj le . iniuces Onychope. hétérogène; pouces.. HimUactyle (Cuv.). (arrondis Hoplopodion. (ordinaire; porcs fémo-jnuls lkuiidaclyle. raux (distincts Tachybate. trangée Crossnre. très-courts PnoSpe. ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 443 Afin de bien préciser la relation des vingt-deux genres et des quarante- trois sous-genres avec les nombreuses espèces de cette famille, je transcris plus loin les indications fournies par M. Fitzinger lui-même qui, sans décrire ces espèces, les a toutes énumérées. Je trouve ainsi l'avantage, en présentant la classification de ce zoologiste dans son ensemble et d'une manière complète, de montrer que les caractères employés par lui pour distinguer les sous-genres entre eux sont presque toujours ceux qui ont permis à mon père et à Bibron de séparer nette- ment les espèces, sans qu'ils se soient écartés de la classification si simple, dont Cuvier a, le premier, posé les bases. Il est facile de le vérifier en com- parant la liste suivante des sous-genres avec celle des espèces établies d'après les caractères énoncés dans cbacun des six tableaux synoptiques insérés aux pages 294, 348, 377, 391, 402 et 4io du t. III de XErpét. génér. A l'exemple de M. Fitzinger, je laisse à toutes les espèces d'un même genre le nom qui se rapporte à cette division générique malgré les diffé- rences de dénomination que semblerait devoir nécessiter le partage de cha- cune de ces grandes coupes en un nombre variable de sous-genres. J'emploie des caractères italiques pour les espèces dont l'indication est postérieure à l'année 1 836, où le t. III de l'ouvrage de mon père et de Bibron a paru et pour celles qu'ils n'ont pas cru devoir admettre. 1. STENODACTYI.I (GgCii.,21 species). 1. Sienomctyuîs Fitz (St. Dum. etBib.). St. elegans Filz., vel gultalus Cuv. S/. Eversmanni Filz. ■2. Eublepiiabis Gray. a. Eublepharis Gray. E. Bardwickii Gray. l>. Alsopliylax Fitz. E.pipiens Filz. 3. Gymnodactïlus Spix. (Gymn. D. et B.). . Gyninodaclylus Spix. G. fasciatus Dum. Bib. G. Dorbignyi Dura. Bib. 4. Saubodactïlus Fitz. (Gymn. D. et B ). a. Pristinrns Rûpp. S. flavipuuctatus Filz. b. Saurotlactj lus Fitz. S. deserlorum Filz. S. Mauritaniens Dum Bib. S. Timoriensis Dum. Bib. S. Gaudicliaudii Dum. Bib. 5. Gonatodes Filz (Gymn. D. etB.). G. Grmviihorstii Fitz. G. lavis Filz. G. albigularis Fitz. 6. Gontodactvlus Fitz. (Gymn. D. et B.). «. Pliyllurus Cuv. G. platurus Fitz. /'. Dasyderma Filz. G. spuutiosus Fitz., vel scaber (D. et B.). c. Gonyodactylus Knhl. G. marmoralus Knhl. d. Cyrlorpodion Fitz. G. Cyprins Filz. G. scaber Fitz. e. Cyrtodaclylus Gray. G. puUhellus Wagl. II. PTYODACTYLI (6 gen., 19 species) i. Sph^rouactyli's Cuv. (Spb. D. et. B.). Sph. fantaslicus Cuv. Spb. cinereus vel punctatissimns Cuv. Sph. sputator Cuv. 2. DiPLODACTïLus Gray (Pbyll. D. et B.). a. Pacbyurus Fitz. D. Lesueurii Fitz. DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. b Hyplodaclylos Gray. D villatas Cray. D. gcrrbopygas Wiegui. 3. I'hvi lodactvli s Gray, (Phyll. D. ci B.). a. Euleptcs Filz. Pli. Wafflerî, vel curùpœus Fitz. /. Phyllodaclylus Gray. Pli. porphyrens Wiegm. Pli. Permit Fitz. Pli. Gymnopygns r>. et B. t. Discodactvlus Fitz (Phyll. D. et B.). a. Dîscodactylas Fitz. II. pulclier Filz. H. luberculosus Filz. b. Slropburns Fitz. D. Dumcrilii Fitz., vel Cynin. stroph.D. et B. 5. Ptyodactyius Cuv. (Pt. D. et B.). (7. Ptyodactyius Wagl. Pi guttatus, vel Ilalsequistii Riipp. Pi. lobulus Cuv., vel Ilalsequistii Rttpp. b. Cliiroperus Wiegm. Pi. Sarrube Filz. c. Rliacoëssa Wagl. Pt. Gmbriatus D. et B. 6. OlACURDS Filz. a. Lonchurus Filz. 0. lincaliis Filz. b. Oiacuius Filz. 0. Feuillœi Fitz. III. PLATYDACTYLI (7 gen., 23 speries). t . TllECODACTVLUS CUV. (PI. D. et B.;. a Thecodactylus Cuv. Tli lœvis, vel Iheconyx Cuv. b. Ailurouyx. Th. Seycliellensis Fitz. •2. Lepidodactvliis Fitz (PI. D. et B.). !.. lugubris Filz. 3. Pachïdactvlus Wiegm. (PI. D. et B.). P. Bergii, Wiegm., vel ocellatus Oppel. *. Anopi.opus Wagl. (PI. D. et B.). ff. Culobopus Filz. A ornalus Fitz. A. iiiiunjuis Wagl., vel PI. ocellatus Oppel. b. Anoplopus. A. Cepedeauus Wagl. 5. Hoplodacivlus Filz (PI. D. et B.). a. Boplodactylas Filz. II. DuvauceliiFilz. //. Rhacodaclylus Fitz. H. Leacbiaims Filz. 6. Platidactvlus Cuv. (Pl.D. etB.). a Plyrliozoon Kulil. PI. homalocepbalus Cuv. PI. llusseltiiVWi. b. Pieropleura Gray. PL llorsflcldii Fitz., vel bomalocephalus. c. Scclotretus Filz. PI. Madagascariensis Gray. PI. villatus Cuv. PI. biviltatus D. et B. PI. monarchus Scbl. d. Plalydactylus Fitz. (Cuv.). PI. Japouicus Scbl. PI. Ilecvesii Gray. PI. guttalus Cuv. 7. Ascalaeotes Fitz (Plat. D. et B.). A. /Egypliacus Fitz. A. Dclalandii Fitz. A. fascicularis Schn., vel nmralis Cuv. A. Milberti Fitz. IV. HEMIDACTYLI (3 gen., 23 species). I . Peropus Wiegm. (Hem. D. et B). a. Perodacljius Fitz. P. Oualensis Fitz. b. Dacljloperus Filz. P. variegatus Fitz. P. PeroniiFitz. c. Peropus. P. niulilatus Wiegm. -2. Hoplopodion Filz. [Hem. D. et B.). a. Cosymbolus Filz. H. platyurum, vel marginatum Fitz. b. Microdactylus Fitz. II. Peruvanium Filz. c Onychopus Filz. II. Garnotii Fitz. d. Hoplopodion. H. Cocteaui Filz. H. Ruppellii, vel llaviride Filz. 3. Hejiidactïi.us Cuv. (Hem. D. et B.). «. Hemidactylus. //. Dorbignyi Fitz. H. verruculalns Cuv. If. yranosus Rupp. *. Tachybates Filz. II. triedrus Cuv. H. maliuya Cnv. //. Nattereri Filz. //. armolus Wagl. //. argyrapis Tilesius. H. Lescbenaullii D. et B. il. macnlaïusD. et B. II. Iiih-rciilusus Wagl. c . Pnoëpus Filz. //. Javanicus Cuv., vel frenalus. II. Bojeri Fitz, vel frenatus. d. Crossurus Wagl. II. caudiverbera, vel Hem. Sebie. D. et B. Cette liste comprend 8G espèces. Il est utile de faire observer que sur vingt-cinq marquées par des caractères italiques, comme n'étant pas inscrites dans X Erpét. génér'., qui en contient soixante seulement, il n'y en a que neuf réellement nouvelles. Dans ce n'ombre, on en compte cinq que M. Fitzinger a ORDRE DES SAURIENS. GECKOTIENS. 445 je premier signalées : ce sont les Saurodact. desertorum, Gonatodes lœvis, Gonyodact. cyprius, Hemidact. Nattereri, Platyd. Hasseltii. Pour cette der- nière, il n'a que des indications peu certaines, et elle manque au Musée de Vienne. Quant au Phyllod. europœus, Wagl., non signalé dans YErpét. gé/icr., il le considère comme identique à l'espèce qu'il avait antérieurement nommée Ptyodact. caudwolvulus, puis Euleptes IVagleri, et qui devient dans son Système le Phyllodact '. iVagleri. Enfin, M. Fitzinger admet, avec M. Gray et avec M. Gravenhorst, les trois espèces qu'ils ont fait connaître sous les noms suivants * i° Eublepharis Hard- wickii, Gray; a° Steiiodactylus brachjpus, Graven. (placé par le zoologiste autrichien dans son genre Gonatode, Gonal. Gravenhorstii, Fitz.); et 3° Platyd. {Gecko vel Phelsuma) madagascan'ensis, Gray. Les seize autres espèces, dont les noms ne figurent pas dans YErpét. gêner., en ont été éloignées par différents motifs. Ainsi, pour quelques-unes, c'est en raison de la difficulté que les auteurs de cet ouvrage ont éprouvée relativement à leur classement convenable. Tels sont : i . Stenodactylus Evers- manni, et 2. Eublepharis pipiens, ainsi désignés, en dernier lieu, par M. Fitzinger qui, les ayant d'abord confondus, les sépare maintenant d'après l'examen d'échantillons renfermés dans les musées de Berlin, de Vienne et de Saint-Pétersbourg; mais on ne les connaît pas à celui de Paris, et la même incertitude y reste, comme en 1 836, sur leurs véritables caractères. — 11 en est de même pour le Gymnodactyle geckoïde de Spix qui, considéré par mon père et Bibron, puis par M. Gray, comme probablement identique au Gym- nodactyle rude, forme, pour M. Fitzinger, une espèce distincte d'après l'exa- men de sujets Brésiliens conservés dans les collections de Munich et de Vienne, et qu'il y rapporte en leur donnant le nom de Gonyodact. spinu- losus (3). — Il y a plus de vague encore touchant le Sarroubé de Lacépède {Ptyodact} lus Sarrube, Fitz. (/|), dont on ne. peut rien dire de précis et qui pourrait bien n'être, selon la supposition des auteurs de YErpét. génér., qu'un Ptyod. frangé. Je n'insiste pas sur les espèces comprises dans la classification de M. Fitzin- ger sous les dénominations suivantes : 5^ dnoplopus inunguis , Wagl. ou Gecko inunguis, Cuv., et qui est un synonyme du Pachydact. Bergir, Wiegm. ou Platyd. ocellatus, Cuv. — 6 Pteropleura tlorsjiehlii, non distinct du Pla- Arcuives du Muséum, T. VIII. 57 .{46 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. tyd. homalocephalus, Cuv. — 7 Platyd. Beevesii, Fitz. ou Gecko chinensis, Gray, dont j'aurai plus tard occasion de parler à propos du Platyd. à goutte- lettes, Cuv. — 8 Hemidact. granosus, Rùpp., synonyme de Y Hc'midact. ver- ruqueux, Cuv. — 9 Hemidact. armât us, Wagl., synonyme du Gecko ma- bouia, Moreau de Jonnès. Je dois enfin appeler l'attention sur l'importance extrême que M. Fitzinger attache à la distribution géographique. Souvent, en effet, il rapporte à des espèces distinctes, mais sans énoncer les caractères spécifiques sur lesquels il s'appuie, des individus dont la séparation ne semble motivée que par la diffé- rence d'origine. Ainsi les Phyllodact '. "porphyres recueillis en Australie et dépo- sés par Péron au Musée de Paris, deviennent les types d'une espèce distincte : Phyllodact. Peronii, Fitz. (10); — les Platydactyles Cépédiens reçus à Lon- dres de l'Océanie, mais cependant non mentionnés en 1 845 dans le Catal. de M. Gray, conservent la qualification spécifique particulière que ce dernier leur avait d'abord donnée, car M. Fitzinger les inscrit sous les noms suivants : Anoplopus ornatus, Fitz. ( Gecko vel Phelsuma ornatus, Gray (1 1). De même pour Y Hemidact. bridé Schl.,, il rend le nom proposé d'abord par Cuv. (Hemidact. javanicus) aux individus indiens, et ceux de l'Afrique australe ou de Madagascar et de Maurice forment une espèce particulière : Hem. Bojeri, Fitz. (12). Il nomme Hemidact. de D" Orbigny (i3) un Gecko du Chili que les auteurs de Y Erpét. génér. n'ont pu séparer du verruculeux ; il ne laisse ce dernier nom qu'aux individus européens, et à ceux qui ont été recueillis dans la Natolie en Asie ou dans l'Algérie. 11 en éloigne les exemplaires d'Egypte, d'Abyssinie et de Sénégambie, et se sert pour les désigner du nom de Hem. granosus (\ r\] proposé par Riïppel. Il admet comme Hem. argyropis (i5)le type australien de l'espèce qui porte au Musée de Saint-Pétersbourg la dénomina- tion proposée par Tilesius : Gecko argyropis et qui se trouve ainsi séparé des sujets indiens dits Hemidact. de Leschcnault, Dum. Bib. Enfin, Y Hemidact. tacheté, Dum. et Bib., réunissant des Geckos de l'Inde et du sud de l'Afrique ou de Maurice, les sujets africains conservent ce nom spéci- fique changé en Hemidact. tuberculosus, Wagl. (1G) pour ceux du continent indien. M. Gray qui, en 1827, avait apporté déjà des changements au classement de cette famille si naturelle, lui a fait subir, depuis cette époque, des modifi- cations successives qu'il a exposées en détail et d'une façon méthodique dans ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 4|7 le Catalogue of the spécimens qf Lizards in tlie collect. qf the Br. Muséum, juin i845. Voici les grandes divisions qu'il adopte et le rang qu'il assigne à ces Sauriens. Sectio I. Squarnala. — Ord. I. Saura. — Subord. II. Puchyglossœ. — Trib. III. Nyetisaura. — Fam. XXII. Geckolidœ, 4o gen. — Sect. A. Theca- dacfylina (8 gen.); B. Hemidactylina (9 gen.); C. Platydactjlina (12 gen.); D. Gonyodaclylina ( 10 gen.); E. Slenodactyhna (1 gen.). Dans cet arrangement où les coupes génériques sont beaucoup plus nom- breuses que dans celui de M. Fitzinger, qui n'en a proposé que vingt-deux, les différences portent quelquefois sur des caractères d'une importance secon- daire, et ce sont, le plus souvent, les mêmes que ceux dont Cuvier, ou les auteurs de X Erpét. gc'nér. ont fait usage pour la distinction des espèces. On peut voir parles noms des zoologistes placés à la suite de cbacun des genres, la large part que M. Gray a prise, et par ses travaux anciens, et par ceux d'une date plus récente, à ce morcellement des grandes coupes de Cuvier. De plus, les genres admis par les devanciers du zoologiste anglais sont souvent modifiés par lui, car c'est quelquefois pour différentes espèces com- prises dans un de ces genres qu'il a établi de nouvelles coupes génériques. Afin de rendre plus facile la lecture de cette classification proposée par M. Gray, et pour que l'on puisse saisir dans leur ensemble les caractères d'après lesquels les genres sont établis, je l'ai disposée sous forme de tableau synoptique, comme on le voit à la page suivante. Je donne ensuite, comme je l'ai fait pour la classification de M. Fitzinger, une liste complète des espèces admises par M. Gray en inscrivant avec des caractères italiques celles qui n'avaient pas encore été signalées jusqu'alors, et dont le nombre est de quarante-trois sur cent une que cette liste ren- ferme. DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. ^ _» fc te. JS o , t~ — _0 — 3 il"! fcï W fc. Ï3 Q ' S ■-? « Ê A £ P :r, s « « « w S S U -3 S. S. O ■< « = s, e s = s s- = s » s x; s S? S "S. "S £ «> "S = S ^ .£ = Ë K g « «CTOî-'-T^^ïï^ï^- r, oe o ffi ^- « *M «1 ?î M CO M O en O -9! a. -M X) O s. 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Laur. ). C. peruviaua Laur. ( Pt. Fenillœi. D. B. ). II. HEMIBACTÏL1NA ',9 gen., 22 speciesj. 9. Hkhioactylos Cuv. H. triedrus Lesson. — H. frenatus Schlegel. H. maculatus n.B. — H. Leschenaultii D. B. H. Broohii Gr. — H. viltatus Gr. H. deprcssus Gr — II. Bellii Gr. H. verruculatusCuv.— H. peruvianus Wiegm. . H fascialus Gr. H.mabouia Cuv. H. meteatorius Gr. 9 bis. NuBtLiAGr. iV. Ari,eutii Gr. 10. Velernesia Gr. V. Richurdsmiii Gr. 11. Doryura Gr. (Hemid. part. Cav.). D. Bimirinyii Gr. D. Garnolii Gr. ( H. Gain. D. B. ). 12. Platvure Gr. ( Hemid. part. Cuv.). P. Sclineiderianns Gr. (H. Margin. Wiegm.). 13. Leiurus Gr. L. ornalus Gr. 14. Crossirus Wagl. (Caudiverb. part. Laur.). C. caudiverhera. Wagl. (H. Sebœ. D. B.). 15. Eoltalia Gr. (Hem p;:rt. Cuv.). B. sublœiis Gr. (H. Cociaji. D. B.?). 16. Peripia Gr (Hemid. part. Cuv.). P. Peronii Gray. (H. Per. D. B.). P. variegata Gr. ( H var D. B.) 17. Peroids Wiegm. ( Hemid. part. D. B. ). P. muiilaïus Wiegm. III. PLATYDACTYL1NA (12 gen, 32 species) 18. Theconyx Gr. (Platyd. part. D. B.). Th Seyctaellensis Gr. 19. Pentadactïlus Gr. (Platyd. part. D. B.). P. Duvaucelii Gr. 20. Platydactylus (Plat. part. D. B.). P. Leachianus Cuv. 21. Gecko Linu. (Plat. part. Cuv.). G. venus Merr. (PI. gultatus Cnv.). G Rcevcsii Gr. G. cbinensis Gr. (PI. japonicus Schl.). G. monarchus. Gr. (PI. mon. Schl.). G. SmitUi Gr. G. viilaïusGr (PI. vin. Cuv.). G. bivilialus Gr. ( PL bivill. D. B.). 22. AMviiosAtiRiis Gr. (Plat. part. D. B.). A. lugubris Gr. 23. GEHïRAGr. (Peropus part. Wiegm.). G. oceanira Gr. (Hem. ou.densis D. B.?). G.anslralis Gr. 24. LlPEROSAl'RES Gr. L. Cuminffii Gr. 25. Ptyciiozoom Kuhl. (Plat. part. Cuv.). P. boiinlocephalus Kuhl 26. Tari ntola Gr. (Plat. part. Cuv.). T. maurilanica Gr. (Plat muralis. D. B.). T. aegyptiat a Gr. ( Plat. œg. Cuv. ). T. Ueialandii Gr. (PI Del. D. B.). T. américain Gr. ( PL Milberlii D. B. ). T. Burneensis Gr. 7'. cl y peu la Gr. 27. Phelsuma Gr. (Platyd. part. tcg. Cuv.). Pli. Cepi'ili.niuni Gr. Ph. Madaijascaricnsc Gr. Ph. Imealtim Gr. I PL ocellatus. var. D. B.). 28. Paciiyd.ctylus paît. Wiegm (Plat. part. Cuv.). P. ocellatus Gr. ( PL ocellatus Opp. ). P. îtiaeulutus Gr. P. elegans Gr. 29. SPBiERODACIYLOS Cuv. S. spmator Cuv. S. fanlasticus Cuv. S. punclatissimus D. B. S. nigropwiclulus Gr. S. Rickurdaonii Cr. IV. GONYODACTYLINA (10 gen., 22 species.). 30. NaoltiNOS Gr. N. pacifiais Gr. (PL Duvaucelii D. B.?). N. eleyuns Gr. — S. firaimlatus Gr. iV. Gruyii Bell. — N. brevhluctylus Gr. N. piinclalas Gr. — N. maculalus Gr. 31. EliELEPHARlS Gr. E. Haidwickii Gr. — E. Derbianus Gr. 32. Homonota Gr. (Gvmnod. part. D. B.). H. Gaudichauilii Gr. 33. Pristurds ltûpp. i Gymnod. part. D. B. ). P. Ilavipouctalus Rûpp. 34. Gobyodactylus paît. Kuhl. G. Tîiuoivii-is Cr. ( Gymn. Tint. D. B. ). G. australîs Cr G. albo»ularis Gr (Gymn. alh. D. B.). G.? ocellatus Gr. (Cyrlod, ocell. Gr.). G.? mauritaiicas Gr. (Gymn raaar. D. B.). 35. Cyrtodactyh;s Gr. (Gonyod. part. Kuhl. et Gymn. part. II. B. C. marnioratus Gr. C. pulcliellus Gr. 36. Heteroniita Gr. H. Kcadallii Gr. //. Biuoei Gr. 37. Cubina Gr. (Gymn. part D. B.). C. fasriauGr.— Cr. DOrbignii, Gr.- C.Darwnui, Gr. 38. Gyhnodactyles Spix. (Gymn. part. D. B.). G. geckoides Spix. 39. Phïeeiirus Cuv. (Gymnod. part. D. B. ). Ph platorus Cuv. (Gymnod. phyll. D. B.). Pli. Miliusii Bory. Ph. menais Gr. V. STEN0DACTYL1NA. (1 gen., 1 species). 40. StexodactylusCuv. St. gultatus Cuv. IW DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. En i85o, S. A. le prince Ch. Bonaparte, dans le tableau qu'il a publié à Leyde, sous ce titre : Conspectus systematum herpetologiœ et amphibiologiœ, place les Geckos en tête de la troisième section des Reptiles ou Squamata. — Ordo 6. Saurii. — Tribus I. Pacbyglossi. — 12. Gecconidœ. Ce groupe est partagé en 4 familles qui, dans l'ensemble du système, prennent les numéros : 20. Hemidactylina (20 espèces cosmopolites). — 21. Plat) dactylina (20 esp. cosmopol.). — 22. Ptyodactylina (2oesp. cosmopol.). — 23. Gym- nodactylina (18 esp. As., Afr. , Oc, Amer.). Je ne mentionne ici que les travaux d'ensemble où la classification des Geckotiens a été exposée dans tous ses détails. C'est à propos de certains genres et de certaines espèces que j'aurai à citer plus tard les publications de MM. Th. Bell, Berthold, Bianconi, Bibron et Cocteau, Cantor, Eichwald, Gêné, Gosse, Guichenot, Kelaart, Peters, A. Smith, Troschel qui, dans des faunes particulières ou dans des études spéciales, ont fait connaître des Gec- kotiens jusqu'alors inconnus, ou bien ont donné de nouveaux détails sur des espèces déjà décrites. Je vais maintenant passer successivement en revue tous les genres de cette famille. I. CiEXRE l'LATïDICTïLE. FIjATYDACTTLUS. CUV. Ce premier groupe, comprenant les Geckos à doigts élargis dans toute leur longueur , correspond à la troisième famille de la classification de M. Fitzinger : Pla/j dactyle (voy. le tableau, p. 44a), et à celle de M. Gray : Plat) dactylina. Ce dernier en éloigne cependant le Plat, theconyx de Cuvier pour le placer en tète d'une autre famille ( Thecadaclylina), et il fait entrer dans celle des Platydactyles le genre Sphériodaciyle. Le genre Platydactyle s'est enrichi d'un assez grand nombre d'espèces qui, pour la plupart, sont inconnues au Musée de Paris. On peut, en les groupant d'après l'absence ou la présence des ongles et, dans ce dernier cas, d'après leur nombre, en présenter rémunération sui- vante : I. Platydactyles inonguiculés. i° A pouces bien développés, dont le type est le Plat, ocellé [Plat, ocel- latus, vel inunguis, Oppel. el Cuv. Pachydactylus, Wiegm.). — g espèces. Pachydactylus Bibroniï, Smith (lllustr. of the Zool. of S. .4jï., pi. l. ORDRE DES SAURIENS. GECKOTIENS. 451 fig. i). — Pach. capensis, Smith [Ici., fig. 2, mentionnés l'un et l'autre, par erreur, dans l'ouvrage du zoologiste, comme l'indique la table, sous le nom de Tarentola). — Pach. rugosus, Smith (fd., pi. lxxv, fig. 2). — Pach. mariquensis, Smith. — Pach. formosus, Smith. — Pach. mcnto-marginatus, Smith. (Ici. Appendix, p. 4 et 5). — Pach. maculatus, Gr. (Cat. of Liz., p. 167). — Pach. elegans Gr. (Id., p. J 68). — Pach. punctatus, Peters (Monatsber. der lion. Preuss. Akad. der W issensch. zu, Berlin , 1 854, p- 6 1 5.) 2° A pouces rudimentaires , dont le type est le Plat, ccpcdien , Cuv. ( Gecko cepedianus, Péron). — Anoplopus, Wagl.). — 2 espèces. Phelsuma madagascariense, Gr. (Cat., p. 1G6.) Esp. douteuse. — Phels. lineatum, Gr. (Id., p. 16G.) Espèce douteuse. II. Platydactyles à deux ongles seulement, dont le type est la Geckotte de Lacép. ou Plat, des murailles, Cuv. — (Ascalabotes, Fitz.) — 2 espèces. Tarentola Borneensis, Gr. (Cal., p. 165). — Tar. clypeata, Gr. (Id., p. 166). III. Platydactyles à quatre ongles, dont le type est le Plat, à gouttelettes, Cuv. (Plat., Cuv., part.). — 7 espèces. Plat, stentor, Cantor (Cat.oj Malajan rept., p. 18). — Gecko Jf'albergii, Sm. (Loc. cit., pi. lxxv. fig. i). — Gecko Smithii, Gr. (Cat., p. 162). — Gecko Reevesii, Gr. (Cat., p. 16 r). Esp. douteuse. — Gehyra australis, Gr. (Cat., p. i63). — Ljperosaurus Cumingii, Gr. (Cat., p. 1 63). Espèce à doigts palmés à leur base. — Plychozoon Hassellii, Fitz. (S) st. Rept., p. 101). Espèce à membrane latérale voisine du Plat, homaloccphale et douteuse. IV. Platydactyles à cinq ongles et à lamelles sous-digitales entières. — 3 espèces. Dlaullinus pacificus, Gr. (Cat., p. 169). — - Plat, trachjgaster, A. Dum. ( Cat. méth. des Rept., p. 35, n° 5 bis). — > Plat. Roivini, A. Dum. Esp. nouv. Les trois nouvelles espèces composant ce dernier groupe sont les seules que le Musée de Paris possède, et ce sont, par conséquent, les seules aussi dont j'aie à parler, parmi les vingt-trois que je viens d'éuumérer, en com- prenant dans ce nombre les quatre espèces qui sont douteuses, et dont une seule (Plat. Reevesii) devra nous arrêter pendant quelques instants. 452 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. I. — 5 bis1. Platydactyle a veintre rude, P. trachygaster , A. Dut». Idem., A. Dum. (Cat. méth. de la collect. des Rept. du Mus. de Paris, p. 35). PI. xvn, fig. 1, portion de l'abdomen. Peau du dos à grains plus ou moins saillants; région abdominale couverte de grains con- vexes, un peu proéminents, d'où il résulte une faible rugosité du ventre; doigts élargis dans toute leur longueur, tous onguiculés, à lamelles entières, dont les terminales sont légèrement infléchies en dehors de la ligne médiane, dans le point où s'ouvre la gaine oblique de l'ongle. La tête est large; le museau est mousse et arrondi. De chaque côté du corps, depuis l'angle de la mâchoire jusqu'à l'aine, la ppau forme un pli peu considérable, mais très-nettement dessiné. Le dos ne porte pas de sillon médian. La teinte générale est un brun fauve, plus clair en dessous qu'en dessus, où elle est plus foncée le long de la région vertébrale que partout ailleurs. Ces différences de caractères indiquent les analogies et les dissemblances de cette espèce et des autres Platydactyles. Le caractère le plus remarquable est fourni par la disposition tout excep- tionnelle de l'écaillure du ventre, laquelle, au lieu d'être formée, comme chez tous les Platydactyles, de petites squames plates, est composée de gra- nulations un peu ovalaires, à grand diamètre transversal, assez volumineuses. Elles sont disposées très-régulièrement, en lignes obliques et séparées entre elles par des granulations moins grandes, et dont on compte six autour de chacune des granulations plus volumineuses, deux supérieures, deux infé- rieures, et les deux autres aux extrémités de son diamètre latéral. (Voyez pi. xvu, fig. i . ) Ce Platydactyle est du petit nombre de ceux qui ont cinq ongles, et il est 1. Dans le Cat. méth. de la collect. des Rept. du Mus. de Paris, j'emploie pour la numération des espèces dont la description n'est pas donnée par VErpét. génér., les mots bis, fer, et même qua- ter, en les mettant à la suite du numéro que porte, dans ce livre, l'espèce auprès de laquelle la nou- velle vient se ranger. J'indique, de cette manière, la place naturelle que celle-ci doit occuper dans la classification, en évitant de troubler la série ordinale primitive, .le me sers ici de la numération adoptée dans le Catalogue quand il s'agit d'espèces qui y sont signalées, ou je classe, d'après la même méthode, celles qui étaient jusqu'à présent inédiles. Le chiffie romain devient un numéro d'ordre spécial joint à chacune des descriptions contenues dans ce deuxième Mémoire. ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIEISS. 453 facile de le distinguer. 1° Par l'élargissement des doigts dans toute leur longueur et par l'absence de membranes inter-digitales, il s'éloigne, d'une part, des Plat, de Duvaucel et de F Océan pacifique, et de l'antre, du Plat, de Leach. 2° II ne présente pas un sillon sous les doigts, comme le Plat. théconyx. 3° La gaine onguéale est fort différente, par sa forme et par sa situation, de celle de l'espèce nouvelle que je décris plus loin sous le nom de Plat, de Boivin, 4° C'est avec le Plat, des Sejchelles, qu'il y aurait le plus d'analogie, en raison de la conformation des doigts qui, dans l'une et dans l'autre espèce, ont un ongle oblique, dont la pointe dirigée un peu latérale- ment, ne fait pas saillie sur la ligne médiane, à la face inférieure du doigt, mais bien sur le côté, lorsqu'il sort de sa gaîne protectrice. Pour les trois doigts internes, la phalange onguéale se porte en dedans, tandis que celle des deux doigts externes se dirige en dehors. Dans le point où se voit l'orifice de cette gaine, les lamelles sous-digitales sont un peu infléchies. (Voy. pi. xviii, fig. 5 montrant la face inférieure, de F un des doigts du Plat, des Sejchelles). C'est en raison de cette disposition, que RI. Fitzinger a placé dans le genre Thécadactjle, Cuv., le Plat, des Sejchelles, qui y devient le type du sous- genre Jiluronjx (^/. Sejchellens.), dont tous les caractères ne se retrouvent pas dans la nouvelle espèce. Tels sont ceux-ci : Pores anaux distincts; point de pli sous la gorge, ni sur les parties latérales du tronc (Syst. liept., p. 98). C'est le même caractère tiré de la gaîne onguéale qui a motivé l'établisse- ment du genre Théconyx, Gr. pour le Plat, des Sejchelles , (Cat. ofLiz.,^. i5o,). Le caractère tiré de la direction de l'ongle, est le seul qui rapproche réel- lement les deux espèces dont il s'agit. Le Plat, à ventre rude s'éloigne, en effet, du précédent parla forme plus élargie de la tète terminée par un mu- seau beaucoup plus arrondi et plus mousse. Les grains de la peau ne sont pas coniques, ni aussi serrés. Au lieu d'un seul rang de plaques derrière celles qui garnissent la lèvre inférieure, il y en a trois. Le dos ne présente pas de sillon. Le ventre enfin porte un système de granulations tout à fait spécial. Le Musée de Paris ne possède qu'un seul spécimen de cette nouvelle espèce qu'il a reçue de Madagascar. Elle est consignée, Répert. Erp.gén.,t.lX,p. 248. Sa longueur totale ne peut pas être exactement appréciée, car la queue a été brisée, et celle qui l'a remplacée paraît plus courte qu'elle ne semblerait devoir l'être. Le tronc et la tète ont ensemble une longueur de ora 16. Archives du Muséum. T. VIII. !>8 |34 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉI'M. H. — 5 ter. Pi.atydactyle uk Boivin, Plat. Bouilli, A. Duni. ESPÈCE NOUVELLE. PI. xvm, fig. 2, 2a, 2Ij, peur la conformation îles doigts. Granulations du dos et des flancs entremêlées de tubercules peu saillants et assez, irrég rement disposés; doigts dilatés dans toute leur longueur, garnis en dessous de lamelles trans- versales entières, si ce n'est aux pouces; portant tous un ongle rétraetile, protégé par une sorte de gaine formée par 2 grandes écailles latérales convexes, et par une 3e écaille placée en dessi s. La tête est plate, un peu allongée; le museau est conique. Il n'y a pas de plis cutanés sous la gorge, ni sur les flancs; on en voit deux sur le cou seu- lement; l'un commence au-dessus du conduit auriculaire dont il continue le Lord supérieur, l'autre, un peu plus inférieur, rejoint le précédent au niveau de l'épaule où ils se perdent. Les plaques de la lèvre supérieure sont au nombre de douze, de chaque côté de la rostrale, qui est beaucoup plus longue que haute, et dont le bord supérieur présente dans sa partie moyenne une saillie sur le milieu de laquelle s'appuie une petite plaque ovalaire. De chaque côté, ce bord supé- rieur se relève obliquement et se trouve en contact avec une plaque plus grande que celle du milieu. Cette dernière est enchâssée dans l'espace libre résultant de l'intervalle qui sépare les deux plaques latérales. A la lèvre inférieure, il y a dix plaques à droite comme à gauche de 1 : mentonnière. On voit derrière elles un rang unique de grandes écailles sem- blables, mais moins nombreuses et suivies de granulations fines qui revêtent les régions sous-maxillaire et gulaire. Les membres sont forts et trapus, et la particularité lapins intéressante qu'ils offrent à noter, consiste^ dans la conformation de cette sorte de gaine où l'ongle se cache pendant sa rétraction. (Voy. pi. xvm, fig. 2, 2 a et 2 b, montrant fort amplifiée cette curieuse structure.) Les pouces ont une apparence un peu différente, car les lamelles infé- rieures, au lieu d'être entières comme aux autres doigls, sont en chevron et même les plus antérieures sont divisées, et c'est dans ce sillon qu'on trouve l'ongle, qui n'est pas reçu, comme aux autres doigts, dans une gaîne terminale. 11 n'y a point de pores le long de la face interne des cuisses, ni au-devant du cloaque sur l'échantillon unique du Musée de Paris. A la base de la queue, ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 455 il y a, de chaque côté, deux écailles un peu plus saillantes que les autres. La queue, brisée à peu de distance de son origine, s1 est reproduite. La teinte générale, un peu altérée par le séjour dans l'alcool, est un brun fauve sur lequel semblent se détacher quelques bandes transversales fines et îrrégiïlières blanchâtres. Les régions inférieures, d'une teinte moins foncée, sont piquetées çà et là de points d'un brun plus sombre. Des différents Platydactyles pentonyx connus jusqu'ici, aucun ne peut être confondu avec celui que je décris. Il n'a pas les doigts élargis à la base seu- lement comme les Plat, de Duvaucel (voy. pi. xvui, fig. i, ta), et de V Océan pacifique ; il n'a pas de membranes inter-digitales, comme celui de Leacli. Ses ongles ne sont pas obliquement dirigés comme ceux des Plat, des Sachelles (voy. pi. xviu, fig. 5) et trachygastre, ni protégés par une gaîne semblable à celle qu'on voit chez ces deux espèces. Il offre d'ailleurs une particularité remarquable. Tandis, en effet, que les différents Platydactyles que je viens de nommer sont homonotes, c'est-à-dire ont une écaillure composée de grains tous égaux entre eux, cette nouvelle espèce, au contraire, est kéféronote, des tubercules étant dispersés au milieu des fines granulations de la peau. Sa taille est de om 21. ainsi répartis : tête et tronc, o"1 ia, queue, o" 10. Ce Gecko a été recueilli à Madagascar par M. Boivin, qui en a fait don au Muséum avec d'autres Reptiles de la même contrée. C'est en reconnaissance des enrichissements apportés à nos collections par ce voyageur, que j'ai employé son nom comme désignation spécifique. I[I. — G bis. Platvdactyle de l'Océan pacifique, Plat. (ÎYaidt/mis) pacifie us, Dum., Bib. Naultinus pacifiais, Gr., Diefj'enbach New-Zeal., t. II, p. 203; Zool. Erebus and Terror; Cat. of Lizards, p. 109. — Plat, pacif., Dum., Cat. des Rept., p. 3j, n° 6 bis- — Report. Erp. gén., t. IX, p. 248. Doigts peu dilatés et, seulement jusqu'à la pénultième phalange; dix plaques sus-labiales de chaque côté de la rostrale, dont le sommet tronqué est surmonté d'une plaque presque circu- laire; neuf plaques au bord maxillaire inférieur de chaque côté de la mentonnière. La tète est un peu déprimée et le cou légèrement rétréci. Les membres sont robustes et trapus. Chez les mâles, il y a, au-devant du cloaque, trois 45C DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. rangées en chevrons d'écaillés crypteuses, el à la base de la queue deux ou trois petites épines latérales, beaucoup moins apparentes chez les femelles, où elles sont tout à fait rudimentaires et manquent même souvent. La teinte générale est un brun pâle, plus clair en dessous qu'en dessus, marbré et pointillé de brun plus foncé, qui forme, en travers du dos, quatre larges taches irrégulières, quelquefois confluentes, et souvent, sur les côtés du tronc, il règne une bande de même nuance. Du pourtour de l'œil, il part des lignes foncées : l'une se dirige en arrière et en bas, l'autre, directe- ment en arrière, et va passer au-dessus du tympan. Le plus grand échantillon du Musée de Paris a o'"i4, et la queue entre pour moitié dans cette longueur totale. Cette espèce n'atteint donc pas les mêmes dimensions que le Plat, de Duvaucel, qui peut avoir oma5 à omi&. Je compare ces deux Platydactyles l'un à l'autre, parce qu'on remarque entre eux quelques analogies. La plus frappante se tire de la structure des doigts, qui ne sont élargis qu'à leur base, et dont l'avant-dernière phalange et celle qui supporte l'ongle sont étroites et rétrécies. Les fig. i et i a de la pi. xvin (main et doigt du Plat, de Dm'.), représentent très-exactement cette disposition prise comme point de départ par M. Fitzinger (Syst. Bejit., p. 100) pour la formation du genre Hoploclactjlus, qui ne comprend que cette espèce et le Plat, de Leack, dont les doigts offrent la même apparence (voy. pi. xxvm. fig. 6 de l'atlas de YErpét. gène'/:), mais devenu, à cause de ses membranes inter-dii^itales, le type de son sous-genre Rhacodactj lus Fitz. Les différences cependant sont nombreuses entre les Plat, de Duv. et de T Océan pacifique. Ce dernier, en effet, a la tète moins déprimée; il semble rester toujours plus petit, à en juger par les nombreux échantillons de notre Musée. Il n'y a jamais de pores anaux ou fémoraux, et les femelles n'ont point d'écaillés crypteuses le long des cuisses. Le système de coloration n'est pas le même; il n'y a pas non plus identité dans le nombre des plaques labiales, puisque dans le Plat, de Diu>., en y comprenant la rostrale et la mentonnière, on en compte iS en haut et 23 en bas, et seulement 21 et 19 dans l'autre espèce. Enfin, celle-ci a été recueillie dans la Nouvelle-Zélande, les îles Marquises et la Tasmanie, par MM. de Belligny et Arnoux. C'est éga- lement des iles de l'Océanie que le Musée de Londres a reçu les types étudiés par M. Cray, tandis que ceux du Plat, de Duvaucel ont été envoyés du Ben- gale par le naturaliste-voyageur dont ils portent le nom. ORDRE DES SAURIENS. — GEC KOTIL.N S. 457 M. Gray nomme l'espèce dont il s'agit Naultinus pacificus et en rapproche, niais avec doute, le Plat. Duvaucelii, D. et B. On vient de voir les motifs qui s'opposent à cette assimilation. Quant au genre Naultinus, Gr., il commence la série des Gonyodactyles dans le Cat. du zoologiste anglais. Or, les deux espèces que je compare étant de véritables Platydactyles, elles ne pouvaient conserver cette dénomination générique. Si la structure de leurs doigts devait être prise en considération et fournir un caractère qui permît de les placer dans un groupe particulier de la grande division des Platydactvliens, on pourrait, en adoptant le genre Hoplodactyle, Fitz., nommer ce Gecko H. pacifiais, et le ranger, pour lui conserver ses véritables analogies, près de l'espèce di(e //. Duvaucelii, Fitz. — Parmi les Plat, inonguiculés à pouces rudimentaires, j'ai cité comme espèces non décrites dans VErpét. gcnér., le Phelsuma lineatum, Gr., qui paraît n'être qu'une variété du Plat, ocellé et le Phelsuma Madagascariense, Gr. Ce dernier a été mentionné spécialement dans le Cat. des Rept. du Mus. de Paris, p. 34, comme n'offrant pas des caractères suffisamment distincts pour que les échantillons reçus de Madagascar puissent être séparés de ceux du Plat. Cépédicn, qui proviennent des îles Maurice et de la Réunion. — Dans l'énumération que j'ai faite des espèces à quatre ongles, dont la description ne se trouve pas dans VErpét. génér., il y a le Plat, de Reeves {Gecko Reevesii, Gr.). M. Fitzinger [Syst., p. 101), admet cette espèce à l'exemple de M. Gray, mais il en fait remonter la première indication à une époque beaucoup plus ancienne, car il donne comme synonyme Lacerta chincusis, Osbeck. Or, si l'on consulte le texte de ce voyageur, on ne trouve qu'une courte série très- incomplète de caractères, qui même ne conviennent pas tous au groupe où ce Plat, de Reeves doit être rangé, puisqu'il est très-voisin du Plat, guttatus, si même il ne lui est identique : je veux parler du nombre des ongles. Voici la phrase latine du voyage de Osbeck. (Voy. to China and East-lndies, trad. angl., t. II, p. 67. Londres, 1771). Lacerta [chinensis) cinerea, caudd anci- piti, corpore paulo lo/igiore , pedibus pentadaclylis omnibus luiguiculatis. Dans la description peu détaillée qui suit cette diagnose, et où l'on trouve l'indication des tubercules cutanés, il est encore dit : les pieds de devant et ceux de derrière ont cinq doigts non palmés, tous armés d'ongles crochus. Ce Gecko ne peut donc pas être confondu avec celui à quatre ongles que 458 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. M. Gray a considéré comme nouveau, et a décrit sous le nom du voyageur Reeves qui Ta rapporté de Chine, et contrairement à F opinion de M. Fitzin- ger, ce Plat, Reevesii ne peut pas avoir pour synonymes Lacent a c/iinensis, Shaw. — Stcllio chiii. , Schn. — Ascalabotes ch/'n. , Id . — Gel, ko Osbeckii, Merr. De plus, enfin, il résulte des termes mêmes de la description qu'il est fort difficile, comme mon père et Bibron Font fait observer (Erpct. gêner., t. III, p. 28 1 ), de reconnaître le Saurien si incomplètement décrit par Osbeck. Quant au Plat, de Reeves, dont le Musée de Paris possède un exemplaire donné par celui de Londres, et d'autres sujets originaires de Chine étiquetés par Bibron, il est fort douteux qu'il soit le type d'une espèce distincte. De nombreuses ressemblances le rapprochent du Plat, à gouttelettes. Les différences qui les distinguent sont, au contraire, en petit nombre. Ainsi, chez le Plat . de Reeves, comme Bibron l'avait indiqué dans une note manus- crite, i° les granulations sur la peau de la tète et les écailles du dos sont proportionnellement plus petites, tandis cpie c'est le contraire pour les pièces de l'écaillure ventrale; i" la teinte générale des parties supérieures est d'un gris rougeàtre relevé par la grande blancheur des taches régulières, qui for- ment sur le dos des lignes transversales. On ne trouve point d'ailleurs dans le Cat. de M. Gray, p. 161, l'indication de caractères spécifiques tranchés, et quoiqu'il n'y soit pas question des pores fémoraux pour le Plat, à gouttelettes , ils y existent comme chez les indi- vidus qui présentent les particularités que je viens d'indiquer pour les Plat. de Reeves. Ces derniers, dans le Musée de Paris et dans celui de Londres, qui en possède un seul échantillon, sont tous originaires de Chine. Un pourrait donc les considérer comme ne constituant qu'une varie té de climat. Cette manière de voir semblerait confirmée par ce fait que nul Plat, à gout- telettes de la collection française ne provient de cette contrée, mais il n'en est pas de même au Musée britannique. De tout ce qui précède, on peut tirer cette conclusion, qu'il reste du doute, ainsi que je Fai dit {Cat. du Mus. de Par., p. 37), sur le rang que ce Gecko doit occuper, soit comme espèce distincte, soit comme variété du Plat) dac- tyle à gouttelettes. ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 459 II. CESKE IIÉMIDACTlfliG. MMEJUinACTYM,VS, CUV. Les Geckotiens qui, en raison de la conformation de leurs doigts élargis seulement à la base et grêles à leur extrémité libre, ont reçu de Cuvier la dénomination que la plupart des auteurs ont adoptée, constituent dans les différents systèmes un groupe bien distinct. M. Fitzinger les considère comme formant une famille qu'il divise en trois genres comprenant eux-mêmes onze sous-genres (Voy. le tableau de la Fam., îv, p. 442)- Dans la classification de M. Gray, cette famille renferme dix genres (Voy. le tableau, p. 44^)- Ces divisions paraissent trop multipliées, et donnent surtout dans l'arran- gement proposé par M. Gray, qui n'admet pas de sons-genres, une trop grande valeur à des caractères qui, le plus souvent, ne sont fondés que sui- des différences spécifiques. On peut cependant, à l'exemple de Wiegmann, et comme le fait M. Fit- zinger, établir une subdivision pour les espèces à pouces courts et en quel- que sorte tronqués, en les réunissant sous le nom de Peropus, Wiegm. Tels sont les Hêtn. oualien, de Pérou 1, varié et mutilé. Si, au contraire, il ne pa- raît pas très-nécessaire d'accepter la séparation en deux groupes des autres espèces, selon que l'écaillure du clos est homogène ou hétérogène, comme l'a proposé le zoologiste de Vienne qui, par ce motif, les a placés soit dans le genre Hoplopodion, Fitz., soit dans le genre Hémidactyle , Cuv. propre- ment dit, il n'en est pas de même i° pour le sous-genre Cosymbolus, Fitz. ou Platyure, Gr., auquel est rapportée l'espèce nommée par Cuvier Hém. botdé, en raison du repli membraneux des flancs, des membres et de la queue, et 1° pour le singulier Gecko à longue queue festonnée que Laurenti avait pris pour type de son genre Caudiverbera, et qui a été figuré par Séba, dont il a pris le nom, comme désignation spécifique, dans X Erpèt. générale. On pourrait également, à l'imitation de M. Gray, adopter une dénomina- tion particulière pour X Hém. oualien, dont les lamelles sous-digitales sont larges, entières, non divisées comme celles de la plupart de ses congénères (Voy. pi, xvui, fig. 8), et le nommer, avec ce zoologiste, Gehyra oualensis, 1 . Je dois relever ici une faute d'impression dans le tableau synoptique relatif au genre Hémidac- tyle (Erpèt. génér., t. III, p. 319) où l'espèce à queue déprimée et dédiée à Péron est rangée, à tort parmi celles à queue ronde. il'11 DESCRIPTION DES HEPTILES DU MUSÉUM. mais sans le faire sortir, ainsi qu'il le propose, du groupe desllémidactyles, pour le placer dans celui des Platydactyliens. Les collections du Musée de Paris ne possèdent pas tous les Hémidactyles décrits comme nouveaux dans et s dernières années. On peut les rapporter soil à l'un, soit à l'autre des groupes qui sont compris dans ce genre. A. Espèces à pouce plus court que les autres doigts et comme tronqué. (Dactylopères, Duni. et Bib.). (Peropus, Wiegm.). Hem. capensis, Smith (lllustr. of the Zool. ofS. Afr. , pi. lxxv , fig. 3 et 3 a ) . B. Espèces à pouce semblable aux autres doigts (Daclj lotèles, l)um. et Bib.). i°Ecaillure homogène (Hoplopodion, Fitz.). Hemidactylus Jlai'iridis, Rûpp. (Neue Virbellh. Jbyss.). — Hem. Bellii, Gr. (Cat. qf/jz., p. i55). — Velemesia Richardsonii, Gr. (ld., p. 1 56). — Doryura Bowringii, Gr. (ld., p. i56). — Leiurus omatus, Gr. (ld. p. 1 57). 20 Ecaillure hétérogène (Hemidactylus, Cuv., part.). Hem. lSattereri, Fitz. (Syst., p. io5). — Hem Brookii, Gr. (Cat., p. 1 53). — Hem. depressus, Gr. (ld., p. 1 53). — Hem.fasciatus (ld-, p. r 54)- — Hem. mercatorius, Gr. (ld., p. 1 55). — Hem. vittatus, Gr. (ld., id.). — Hem. Bellii, Gr. (ld., id.). — Hem. platycephalus, Peters (p. 6i5), lequel, recueilli dans la province de Mozambique, paraît fort analogue à un Gecko envoyé de la même région du continent africain au Musée de Bologne, par M. Fornasini, et que M. Bianconi, malgré la différence de pays, trouve telle- ment semblable à l'espèce des Antilles, qu'il le nomme Hem. mabouia. (Specimina zoologica Mosambicana, p. 19, pi. 1 (Rept.), fig. 1, 1 a, 1 h). La fig. 1 c de cette même planche représente la face inférieure de l'un des doigts de YHém. tacheté; mais les plaques sous-digitales n'offrent pas absolument la disposition indiquée dans ce dessin, où elles sont transversales et sans aucune échancrure. Leur véritable apparence est reproduite fig. 7 de la pi. xvui, annexée à ce Mémoire. M. Cantor (General Jeatures oj Chusan in Ann. of nat. h/st., 1842, t. IX, j). 275 et 482), a parlé d'un petit Gecko très-abondant dans ces îles voisines de la Chine et qu'il a nommé Hem. nanas. 11 n'a décrit que le système de coloration. M. Gray, d'après l'examen d'un échantillon conservé au Musée de la Comp. des Indes, à Londres, où il a été envoyé par le docteur Cantor, l'a rapporté (Cat., p. 1G1 ; au Plat. du. lapon, Schl. Maintenant, après rémunération des espèces inconnues au Musée de Paris, ORDRE LIES SAURIENS. GECKOTIEXS. f G l au nombre de quinze, et dont la description ne se trouve pas dans VErpét. gêner., je dois faire connaître une espèce inédite, Hëin. atèle, Hein, ateles, A. Dum., et décrire, en outre, l'espèce suivante dont j'ai indiqué les carac- tères principaux dans le Catalogue, où elle est nommée Hèm. taches- rousses. Celle-ci, en raison de la conformation des pouces inonguiculés, élargis sous toute leur longueur et sans phalanges saillantes au-dessus du disque, appartient au genre nommé par Wiegmann Pempus. Parmi les trois sous- genres que M. Fitzinger y a établis, c'est à celui qu'il nomme Peropus pro- prement dit qu'il faut rapporter cette espèce, car la diagnose suivante donnée par le zoologiste de Vienne pour Y Hém. mutilé, le seul qui, jusqu'alors, dût prendre place dans cette subdivision, convient également bien à ce nouveau Geckotien, comme on en a la preuve par les termes suivants empruntés au Sjrst. Rept., p. io3 : Disci scansorii lamellis sulco longituclinali bi-partitis . Plica lateralis distincta, tennis. Caucla depressa, denticulata. Pahnœfissœ, planter subpalmatœ. IV. — 4 bis. Hém [dactyle taches-rousses , Hem. baliolus, A. Dum. Idem., A. Dum., Cat. du Mus. de Paris, p. 38. — Id., Répert. Erpèt. génér., Dum., Bib., t. IX, p. '250. (PI. xvn, fig. t.) Dos couvert de granulations spMrlqv.es plus petites sur la région rachidienne que partout ailleurs; plaque rostrale enfer à citerai, contigué par ses extrémités avec les plaques nasales. Il faut noter, entre autres, comme caractères propres «à distinguer du mu- tile Y Hem. taches-rousses, que celui-ci a la tète plus conique, et comme elle n'est pas renflée en arrière des yeux, elle n'est pas aussi distincte du cou. Les grandes plaques sous-maxillaires qui bordent les labiales inférieures, sont moins longues (par erreur typographique, notre Cat., p. 38, dit à ce sujet plus, au lieu de moins). La lèvre supérieure porte, de chaque côté de la mentonnière, huit plaques seulement et non douze, comme celle du mutile, dont les granulations sur la tète et sur le dos sont un peu plus fines et plus serrées, moins distinctement sphériques, et ne sont pas disposées aussi régu- lièrement que dans cette nouvelle espèce en anneaux à la face supérieure de la queue. Il y a d'ailleurs, à la région sous-caudale, comme chez la plupart 1. Ce mot est employé par Plaute dans le sens de bai, roit.r, tacheté. Archives du Muséum. T. VIII. B9 462 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. des Hémidactyles, de grandes plaques analogues aux ventrales ou gastro- steges et aux urostèges des Ophidiens. Le système de coloration (fig. i de la pi. xvn), consiste en taches rousses ou d'un hrun clair sur une teinte hrune générale plus foncée. — Le type de cette espèce est unique. Le Muséum Ta reçu de la Nouvelle-Guinée. V. — i5 bis. IIémidactyle atèle1, Hem. ateles, A. Dmn. ESPÈCE NOUVELLE. (PL xviii, fig. 9, montrant la main vue par dessous.) Mains à pouces tronqués et tout à fait rudimentaires, à doigts palmés à leur base, ainsi que les orteils; tète conique, recouverte en dessus et surtout au-devant des yeux, de granulations plus rolumineuses que celles du tronc. Queue déprimée, à bords finement dentelés, et dont les granulations semblables en dessus et en dessous, sont disposées en anneaux réguliers. La tète est conique et confondue avec le cou ; les yeux ont un volume mé- diocre. Il y a douze plaques à la lèvre supérieure, de chaque côté de la ros- trale, qui est plus haute que large et remonte sur le museau, dont l'extré- mité est un peu effilée. Les narines sont grandes et pjesque terminales. La plaque mentonnière est étroite et triangulaire. On voit sous le menton des scutelles plus volumineuses que les granulations de la gorge, et dont quel- ques-unes sont régulièrement disposées en ligne le long de la rangée des plaques sous-labiales. La face inférieure de la queue, contrairement à ce qui a lieu chez la plu- part des Hémidactyles, n'est pas revêtue de grandes lames transversales. — Il n'y a pas de pores fémoraux. Le sjstème de coloration a complètement disparu avec l'épidémie. La teinte générale est un gris brunâtre uniforme, qui n'offre une nuance plus tranchée que sur la queue, dont les bords, en dessus comme en dessous, sont d'un hrun assez vif. Aucune tache ni bande ne se voient sur les régions supérieures ou inférieures, 1. Ce nom, employé par Geoffroy Saint-Hilaire (_//<«. du Mus., t. Vit, p. 260), pour désigner un genre de singes privés de pouce aux mains et non aux pieds (àTeXm; , qui est privé , incom- plet), sert ici ,i rappeler une disposition analogue, jusqu'à présent unique parmi les Hémidactyles, et qui aurait pu motiver la formation d'un sous-genre. C'est à la suite do toutes les espèces que celle-ci doit prendre place, car elle ne peut rentrer, en raison de la conformation spéciale des mains, ni dans le genre Peropus, Wiegm., où le pouce se voit, mais manque de phalanges libres, ni moins encore dans les autres groupes oit le pouce est semblable aux autres doigts. ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS^ 163 La longueur totale est de om i5. La queue entre dans ces dimensions pour omo7, et le tronc et la tête pour om 08. Le caractère tout à fait spécial des pouces rudimentaires de ce Geckotien ne permettant aucune confusion, il est inutile d'insister sur les autres diffé- rences qui l' éloignent des divers Hémidactyles décrits jusqu'à ce jour. Le type de cette espèce nouvelle est un spécimen unique rapporté des environs de Samboangan, petite ville de l'île Magindanao (Philippines), par MM. Hombron et Jacquinot, chirurgiens des navires T si slrolabe et la Zélée, durant l'expédition au pôle sud commandée par Dumontd'Urville. — L'espèce que Wiegmann a nommée //. mutilé, Hem mutttatus, n'était pas connue au Musée de Paris, à l'époque où le t. III de X Erpét. génér. fut publié. On a reçu plus tard, par les soins de madame Marchai, plusieurs indi- vidus appartenant à cette espèce et recueillis à l'île de France. On a pu constater sur ces animaux l'exactitude de la description donnée j)ar le zoologiste de Berlin, et de plus, on a vu qu'il y a, chez les mâles, des pores fémoraux et pré-anaux disposés sur une ligne continue, en forme d'ac- colade et au nombre de trente-six à trente-huit. Les narines sont séparées par deux petites plaques quadrilatères. La mentonnière large et triangulaire, est contiguë en arrière à six plaques, dont les deux médianes sont allongées. Hfi. CËJiiEK PT-Ï^ÎÏACT'ÏIiE. PTXOM2ACTVLUSS, CUV. (PI. xviii, fig. H» et 10 a, la main du Ptyodact. frangé.) Le nom générique proposé par Cuvier pour trois espèces, le Gecko des maisons ou d' Hasselquist ,1e G. /rangé et la Salamandre aquatique et noire du père Feuillée ou Lacerta caudiverôera, Linn., a maintenant dans les clas- sifications de plusieurs zoologistes une acception beaucoup moins restreinte. Ainsi, M. Fitzinger groupe dans une même famille, celle des Ptyodactyliens, non-seulement les espèces que Cuvier nommait ainsi, mais de plus, celles que ce dernier a réunies dans le genre Sphériod., et il y joint, en outre, les types des genres Phyllodactyle et Diplodactyle de M. Gray. On comprend, en effet, ce rapprochement, en raison de la conformation des doigts qui, malgré des différences notables, suffisantes pour motiver des subdivisions, offrent cependant cette analogie qu'ils sont dilatés seulement à leur extrémité libre. 11 est fâcheux néanmoins que le mot Ptiodac/., qui 4lii DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. signifie doigt cji éventail, serve en outre à désigner des animaux dont les dis- ques sous-digitaux ont une tout autre disposition. Cet inconvénient, au reste, est inoindre que ne le serait celui de l'emploi d'un nom nouveau. Les subdivisions de la famille ou les genres sont, dans le Syst. de M. Fit- zinger, au nombre de six. (Voy. plus haut le tableau de la Fam. Il, p. 44')- l! v en a deux (Ptjodact., Cuv., et Oiacurus, Fitz.), qui se rapportent spé- cialement au groupe des Ptyodactyles proprement dits ou Geckos munis de deux séries de lames en éventail sous l'extrémité des doigts. M. Gray (Cat.) distribue ceux-ci dans les trois genres Ptyodacljle, Cuv., Caudiverbera, Laur., et Uroplate, Dum. (Voy. plus haut le tableau, p. 44$.) Ce dernier genre proposé par mon père (Zool. analytique, p. 81, i8o5) comprenait alors toutes les espèces qu'on nommait auparavant les Geckos à queue plate, mais il a été ensuite fort restreint par M. Fitzinger ( Neue Clas- sificat. der Rept.f 182G, p. 4Gj, qui n'y rapportait que le Stellio fimbriatus , Schn., lequel, devenu maintenant pour lui, à l'exemple de Wagler, Rlui- coàssa Jimbriatus [Syst., p. 97), est encore un Uroplate dans la classification de M. Gray, ainsi cpie le Ptjod. rayé, Dum. et Bib. Aucune nouvelle espèce de Ptjod. proprement dits n'a été reçue au Musée de Paris depuis i83ô, ou n'a été décrite par les zoologistes. IV. CSEjSSSE PHÏLLOÎ5ACÏÏL2. B'MlYK.I^OSiAVT'KE.MJH, GRAY. (PI. xviii, fig. Il et lia, main et doigt du Plnjll. porphyre.) La division principale qui ait élé faite dans ce genre caractérisé par la présence à l'extrémité des doigts de deux disques simples que sépare un sillon qui reçoit l'ongle, est fondée sur l'apparence un peu différente de ces disques. Dans les vrais Phj llodactj les, Gr., ils sont planes, tandis qu'ils sont convexes dans les Diplodactjles, Gr. Cette différence n'est cependant pas tellement apparente, qu'il soit toujours très-facile de la constater. Aux deux espèces types : Dipl. vittatus, Gr., et Dipl. gerrhopygus, Wiegm., le zoologiste anglais en ajoute, dans son Cat. (p. 1 49)> quatre nouvelles, qui sont inconnues au Musée de Paris. Il y en a trois de l'Australie : Dipl. orna- tas, ocellaius, bilineatus, et la quatrième, Dipl. liiieatus, recueillie au Cap de Bonne-Espérance, est décrite, en outre, par M. Smith [Ilhutr. o/the Zool. 0/ S. J/r. Appendix, p. G). Nous ne connaissons pas non plus le Dipl. lepidopj - ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 465 gus, Tschudi, Conspeclus Rept. quœ in republ. Peruana reperiuntur (Erick- son's Archiv. i ie année, t. I, Berlin, 1 845, et dans la Faune, p. 38), ni Dipl. piclus, Peters, de Madagascar, loc. cit., p. 6i5. De plus, M. Gray admet, sous le nom de Strophura, un genre particulier, dont le type est une espèce décrite d'abord dans YErpc't. génér., Phyll. stro- phurus, Dura., Bib., qu'il confond, mais à tort je pense, comme je cherche à le montrer plus loin, avec le Gecko nommé par lui Stroph. spinigera, Gr. Enfin, il rapporte avec doute, il est vrai, le Phyll. de Le sueur, Dum., Bib., à une autre division du même groupe, au genre Mdurà, Gr., dont le type est .hurus Dumerilii, Fitz. {Phyllud. stroph., Dum., Bib. et non Gymn. stroph., comme le porte, par erreur, la liste insérée plus haut p. 444)- VI. — 2 bis. Piiyllodactyle d'Europe, Phyll. europcvus , Gêné. Gêné, Synopsis Rept. Sardinix, p. 9, tab. i, fig. 1. — /(/., Bonap., Amph. europsea, p. 29, et Iconogr. del Fauna italica, texte sans pagination et planche sans n°, fig. 1 , vu en dessus et en des- sous. — Phyllodactijlus [Euleptes) JVaçjkri, Fitz. , Syst. Rept., p. 93. Dans cet ouvrage, l'auteur cite, comme dénominations antérieures à celle que Gêné a proposée : Ptyodactylus cavd'wolvulus, Fitz. Gravenhorst, Mus. de Breslau, et Euleptes It'agleri, Fitz. — Phyll. europxus, Dum., Cat. des Rept. du Mus. de Paris, p. il. — 14., Répert. Erp. gén., Dum., Bib., t. IX, p. 252. Doigts à disques terminaux plats, et à lames non divisées; granulations des téguments égales entre elles; corps déprimé; queue un peu aplatie, fusiforme, rétrécie à sa base, portant, de chaque côté, au-dessus de ce point, un tubercule saillant. ;iiU DESCRIPTION DES REPTILES D€ MUSÉUM. La tète est déprimée, légèrement effilée en avant et élargie en arriére, ce qui fait paraître le cou un peu pins étroit. La plaque rostrale est grande et largement rabattue sur le museau où elle est eu contact, de chaque côté, avec une grande plaque nasale, qui borde en haut la narine, dont l'ouverture est circonscrite en avant et en bas, un peu par la rostrale et surtout par la pre- mière labiale supérieure. Le cercle squameux est complété en arrière par deux petites plaques. A la lèvre supérieure, il y en a onze ou douze. Les granulations du dos sont presque circulaires, petites et égales entre elles. Les squames des régions sous-maxillaire et gulaire sont beaucoup plus petites que celles de F abdomen. Les régions supérieures ont une teinte carnée assombrie par un gris cen- dré qui la recouvre en grande partie, de sorte cpie le fond ne se voit que sous l'apparence d'une multitude de petits points plus clairs et de courtes bandes transversales sur la région médiane du dos. En dessous, aucune tache ne se voit, si ce n'est sous la queue, dont les bords portent chacun une série de petites maculatures foncées, régulières. Nos trois exemplaires recueillis en Sardaigne et donnés au Muséum par M. Gêné et par S. A. le prince Ch. Bonaparte, sont de petite taille comme ceux qui ont été figurés par ces zoologistes. Le plus grand est long de o"'o75 ainsi répartis : tête et tronc, o"1 o/Jo, queue, o"'o35. Ce Phyllodactyie, avec le Plat, des murailles etYHém. vemuuleux, con- stitue la troisième espèce européenne de Geckotiens, mais tandis que cesdeux dernières espèces ont une zone d'habitation assez étendue, car on les trouve sur toutes les côtes de la mer Méditerranée, cehe dont il s'agit parait, selon la remarque du prince Ch. Bonaparte, ne vivre que dans la Sardaigne où elle se rencontre assez abondamment sous les écorces, dit M. Gêné, et plus rare- ment sous les pierres. C'est, du reste, une espèce nocturne, à pupille verti- cale, comme celle d'un grand nombre de Geckos. Il est facile de reconnaître que ce Phyllodactyie, outre la différence si im- portante d'origine, puisque nul de ses congénères n'habite l'Europe, se dis- lingue de ceux-ci par certaines particularités. D'abord, il ne peut être con- fondu, en raison de la conformation de ses disques sous-digitaux, avec aucune des espèces réunies dans le groupe des Diplodaetyles. D'autre part, si la comparaison est établie avec les Phy'lodactyles, qui ont. ORDRE DES SAURIENS. GECKOTIENS. 4G7 comme lui, des disques plats, l'intégrité des lames sous-digitales ni divisées ni échancrées en chevron, l'absence d'une surface nue au-devant du cloaque, ou de tubercules entremêlés aux granulations des téguments, Pi m possibilité où il est d'enrouler la queue, et enfin le système de coloration, en même temps que sa petite taille, ne permettent aucune confusion avec les Phyll. de Lesuetir, gymnop¥ge3 tuberculeux, gentil, strophure et porpyhré. VIL — 6 bis. Piivr.LODACTTLE spixigère, Phyll. spinigerus, Du m. Diplodactylus spinigerus, Gr., Zool. mise, p. 53. — Strophura spinigera, Gray, Zool. Erebus and Terror et Cat. of Liz., p. 118. — Phyll. spinigerus, Dum., Cat. des Rept. du Mus. de Paris, p. il. — Idem., Répert. Erpét. génér., Dum.. Bib., t. IX, p. 252. De chaque côté du dos et de la queue, une série de tubercules pointus et constituant à la région caudale deux rangs parallèles de longues épines. La tète est assez large en arrière; le museau est un peu court. La queue est légèrement recourbée en dessous. L'écaillure du tronc et de la queue n'offre d'autre irrégularité que celle qui résulte de la présence, au milieu des gra- nulations arrondies, de tubercules coniques peu apparents sur le dos, mais très-saillants et transformés sur la région caudale, où ils sont régulièrement espacés, en véritables épines coniques et fort pointues, longues de o'"oo2. Ce caractère seul suffît pour empêcher la confusion de ce Geckotien avec tout autre reptile de la même famille. Aussi, ne semble-t-il pas possible de le considérer, ainsi que M. Gray le fait dans son Catalogue, comme identique avec l'espèce que mon père et Bibron ont décrite sous le nom de Phjllod. strophure. Ce dernier, par un fâcheux hasard, ne se trouve plus dans les collections du Muséum, et comme ce type était unique, il n'est plus possible de le sou- mettre avec le Phyll. spinigère à un examen comparatif permettant une indi- cation précise des analogies et des différences. Si cependant on s'en tient aux termes mêmes de la description de Y Erpét. génér. et au dessin donné sur la pi. xxxii de cet ouvrage, fig î , i a et i b, on voit des différences assez marquées pour y reconnaître une espèce autre que celle que je décris ici d'après M. Gray. Je ne m'étendrai pas davantage sur cette nécessité de main- tenir comme distinct le spinigère, car l'apparence singulière et tout à fait {68 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. identique de cette queue épineuse chez les cinq individus de nos collections, ne peut laisser aucun doute à cet égard. La plaque rostrale est divisée longitudinalement sur la ligne médiane, de sorte qu'elle a, dans son entier, la forme de deux pentagones placés l'un à côté de l'autre. La narine est circonscrite par six écailles, la rostrale, la pre- mière labiale, deux nasales supérieures, et en arrière par deux petites écailles quelquefois réunies en une seule. On compte quatorze à quinze plaques labiales supérieures, de chaque côté de la double rostrale. Les plaques sous-digitales qui précèdent les disques sont échancrées en chevrons sur les trois doigts du milieu ; elles sont simplement transversales au premier et au cinquième doigts. Contrairement à l'assertion de M. Gray, il n'y a pas de pores anaux, du moins sur nos échantillons. La teinte générale, à en juger par les points où l'épidémie n'a pas été dé- truit, est un vert-olive finement piqueté de points noirs. Sur la région dor- sale moyenne, ces points sont plus apparents et plus rapprochés les uns des autres; il en résulta une série de taches ovalaires, qui réunies les unes aux autres par leurs extrémités, représentent une sorte de large bande festonnée. La région inférieure est blanchâtre et sans taches. Les dimensions de l'un des individus qui diffèrent à peine entre eux sont de o"' 102 ainsi répartis : tète et tronc, o'"oGg, queue, omo/|2. Le Muséum a reçu cette espèce par les soins de M. J. Verreaux, qui en a pris cinq exemplaires dans la province de la rivière des Cygnes, en Australie. V. KICXBSE §fi>HF.R101>ACn"ïLE. SPEI.EStSOgS.-kVT'WIjVS, CUV. (GRAY). PI. xvm, fig. 12, I la et 12 6, main du Sph. très-petits points, et doigt vu en dessus et en dessous. Ce genre, dont le nom se trouve reproduit maintenant par la plupart des naturalistes avec le changement que lui a fait subir à tort Wagler, en le nom- mant Sphcerodactylus, est, dans la famille des Geckotiens, le groupe qui a le moins été modifié depuis l'époque où M. Gray en a retiré comme types des Phyllodactyles, les deux espèces munies d'ongles que Cuvier y avait intro- duites. L'histoire de deux espèces (Sph. sputator et punctatissimus), a été complétée d'une manière fort intéressante, en i8/|3, par Cocteau dans la description des Reptiles qu'il a faite pour l'ouvrage publié par M. Ranion de ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 46!) la Sagra, sous le titre de : Hist. phys. polit, et natur. de Vile de Cuba1 Rept. , p. ii 0-173, pi. xvii et xviii. Les espèces qui manquent clans nos collections et que l'on trouve décrites dans les publications postérieures à Tannée i83G, sont les suivantes : Sphcer. nigro-pioictatus, Gr., et Sphœr. Richardsonii, Gr. , distinct du précédent et de ceux que l'on connaissait déjà par la présence de séries transversales d'é- cailles rhomboïdales et carénées. Ces différents types proviennent de l'Amé- rique du Sud ou des Antilles. C'est à la Jamaïque , en particulier, que M. Gosse a recueilli les Sphcer. argus et oxyrhinus, dont il ne fait connaître que le système de coloration et que le Musée de Paris ne possède pas (Jnn. of nul. hist., 1'' série, j85o, t. VI, p. 347). Nous avons reçu dans ces dernières années quelques nouveaux animaux appartenant au genre dont il s'agit, mais nous avons hésité à les considérer comme types d'espèces nouvelles, car il n'y a guère que le système de colo- ration qui offre certaines dissemblances. i° Tels sont, par exemple, i petits individus rapportés de Cuba par M. Morelet, qui en a généreusement fait don au Muséum avec beaucoup d'autres reptiles intéressants recueillis par lui pendant son voyage dans cette île et dans l'Amérique centrale. On ne trouve, en effet, aucune différence spécifique réelle avec le Sphér. à très-petits points, mais, comme je l'ai dit (Caf., p. 42)) 'e pointillé blanc y est à peine appa- rent, et de plus, on voit, d'une façon peu distincte, sur la nuque, à la base de la queue et sur un ou deux points de sa longueur, de petites taches noires. 2° Relativement au Sphér. bizarre (pi. xvn, fig. 3, 3 a et 3 b), les auteurs de X Erpèt. gêner, ont été embarrassés pour des sujets qui ne présentaient pas le singulier système de coloration des types étudiés par Cuvier. Ils n'ont pu cependant les décrire que comme variété à bandes blondes à cause de la teinte de larges raies longitudinales régulièrement disposées sur la tète et se réunissant en angle sur la nuque (Voy. pi. xvu, fig. 3 c). 3° J'ai également éprouvé un assez grand embarras pour deux Sphériod. recueillis dans l'île Sainte-Lucie par RI. de Ronnecour. Par tout l'ensemble de leurs caractères, ils offrent une grande analogie avec le Sphér. bizarre (pi. xvn, fig. 4 et 4 «)• Leur système de coloration cependant n'est pas le I . Cette intéressante Erpétologie est l'œuvre de Cocteau pour les Chéloniens et pour les Sauriens. Sa mort prématurée ne lui a pas permis d'achever cette œuvre, dont la fin a été confiée à Bibron, qui devait lui-même, et peu d'années après, succomber avant l'âge. Archives du Muséum. T. VIA. 60 <Ï70 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. même, car ils n'ont pas cet aspect singulier du Sp/i. bizarre qui résulte de la présence de vermiculations blanches se détachant sur la teinte brun-foncé de la tète, laquelle établit un contraste frappant avec la nuance beaucoup plus claire du tronc. Ici, la tète a la même couleur que le reste du corps. Sous la gorge, il y a quatre bandes brunes disposées en chevrons emboîtés et à som- met postérieur. Dans l'intervalle que laissent entre elles, en avant, les bran- ches du plus fort chevron, on voit des taches brunes peu volumineuses. Une bande plus foncée part de l'oeil et se dirige en arrière et en dedans, paral- lèlement à la branche correspondante du plus grand chevron. 11 naît, en outre, du bord postérieur de chaque œil, mais au-dessus de la précédente, une autre bande noire ; après un court trajet horizontal, elle s'infléchit en dedans et va rejoindre sur la nuque la bande du côté opposé, de manière à former avec elle une sorte de couronne qui circonscrit la face supérieure de la tête. Un large demi-collier noir complète le système de coloration des régions antérieures parfaitement identique sur nos deux exemplaires. A ces différences cpii pourraient ne caractériser qu'une variété ( Va rièté à lâches noires, Cat. du Mus. de Paris, p. i\i), il faut en joindre qui ont plus d'importance, mais qui ne sont pas tellement tranebées qu'elles puissent être considérées comme vraiment spécifiques. Je veux parler des écailles, qui sont ici un peu plus petites, peut-être moins régulièrement disposées et de l'as- pect de celles de la région rachidienne, qui forment une bande moins nette- ment distincte des autres granulations plus grandes au milieu desquelles elles sont placées, et d'ailleurs la peau forme, le long de la colonne vertébrale, un pli plutôt qu'un vrai sillon. TI. GENESE CiYTHKODACT'KI^E. GTMNOBfAC'JTTIjifS. SPIX. PI. xvin, fig. 13, 13 a et U. L'absence d'un disque sous les doigts est, chez certains Geckos, un carac- tère fort important. Il semblerait, au premier abord, devoir motiver leur réunion en un groupe tout à fait spécial et qui comprendrait, d'une part, toutes les espèces que, sous des noms génériques différents, les naturalistes ont rapprochés du Gymnodactylus Geckoides, Spix, et d'autre part, lesSié- nodactyles de Cuvier. C'est par ce motif que M. Fitzinger considère tous ces Geckotiens comme appartenant à une seule et même famille : Sttnodacijli ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 471 (Voy. le tabl. de la Fani. I, p. 44')- — Pour lui, les vrais Sténodactvles ou Geckos à doigts granuleux en dessous et dentelés sur les bords constituent, dans cette famille, deux genres distincts. — Les autres, au contraire, en forment quatre d'après la conformation des doigts et le mode d'articulation des phalanges entre elles. A ce point de vue, et suivant l'aspect de l'écaillure, selon qu'elle est simple ou bien hétérogène, on a multiplié les coupes génériques. Si, par ordre de dates, nous passons d'abord en revue la classification de M. Fitzinger, nous voyons, en laissant de côté les vrais Sténodactvles, que les autres Geckotiens sans disques et à doigts étroits, offrent cette particu- larité notable que le cinquième orteil est dirigé en dehors, et, comme on le dit, versatile. Les doigts n'ont pas toujours la même conformation. A. Les doigts sont-ils droits? Alors, i° quand l'écaillure est composée de granulations entremêlées de tubercules, ce sont des Gymnodactyles divisés en 2 sous-genres, selon que la queue est déprimée ( Anomalurus : Gymn. fll/l/tisu, D. B.) ou arrondie (Gymnodacl) lus proprement dit : G.fasciatus et Darbignii, D. B.). — a° Lorsqu'il n'y a point de tubercules cutanés, ces Geckotiens à doigts rectilignes sont réunis dans le genre Saurodactylus, sub- divisé lui-même en Pristiurus, Rùppell, pour le seul Geckotien à crête sur le dos et sur la queue : G. flm'ipunctatus, D. B , et en Saurodaetylus, Fitz., prqpremenJ dit, pour les espèces sans crête : a. G. mauritaniens, D. B., dont M. Fitzinger sépare les sujets du Musée de Vienne originaires de l'Afrique centrale, sous le nom de Saurodact. desertorurn, Fitz.; b. G. Tunorien- sis. D. B., et c. G. Gaudic/iaudii, D. B. B. Si les doigts, au lieu d'être droits, sont anguleux et paraissent comme brisés au niveau de leurs articulations, il faut encore, pour ce second groupe, tenir compte de l'écaillure, car M. Fitzinger range ceux qui n'ont pas de tubercules dans le genre Gonalodcs, Fitz. : {Gymn. albiguhwis, 1). B.), et dans le genre Gonjodactjlus, Fitz., les espèces à granulation hétérogène qu'il rapporte à cinq sous-genres : i. Phyllurus , Guv. -.{Stellio phyllurus, Schneider); i. Dasyderma, Fitz. : [Gymn. geckoides, Spix); 3. Gonyodactjlus proprement dit, Kuhl : (Gonjodact. marmoralus, K.); 4- Qyrtopodion, Fitz. .- (Stenodacl. scaber, Biïpp., dont M. Fitzinger sépare, sous le nom de Gonyo- dnct. oprius, des exemplaires reçus au Musée de Vienne de l'Asie et de l'île de Chypre), et 5. Cyrtodactylus , Gr. : (Cyrt. pulchellus, Gr.). 472 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. — M. Gray, outre les genres Pristiurus, Rûpp., Gonyodact., Kuhl, Gyrn- nodactylus, Spix, et Phyllurus, Cuv., conserve dans son Calai, les genres Cyrtodactylus et Naultinus qu'il avait précédemment proposés, et de plus, en établit trois nouveaux dans cet ouvrage : Cubina: (Gymn. fascialus et G. Dorbignii, D. B.), Homonota : (G. Gaudichaudii, D. B.), et [Jeteronota. Voy. le tableau de la Fam., d'après le système de M. Gray, p. 44$. — Plusieurs espèces cpie le Musée de Paris ne possède pas ont été décrites dans ces dernières années. 11 y en a deux, en particulier, au Musée de Breslau, que M. Gravenhorst avait nommées, Tune Stenodact. brachypus, l'autre Gymnodact. lœvis; M. Fitzinger les place dans le genre Gonatodes en laissant à cette dernière son nom spécifique, et en échangeant pour la pre- mière la dénomination de bracliypus, contre le nom du célèbre naturaliste de Breslau : Gonatodes Gravenhorstiï, Fitz. Dans le Catalogue de M. Gray, nous trouvons les Gymnodactyles dont les noms suivent, et qu'il a le premier fait connaître : Naultinus punctatus, Gr. in Dieffenb. ZV. Zcl.; Gonyodact. austral/s, Gr. (Terr. et Erebus); Gonyod.? (Cjrtodact.) ocellatus, Gv.(Zool. miscell.); Heteronota Kendallii, Gr. (Cal.), Heter. Binoei, Gr. (Terr. et Erebus); Phyllurus inermis, Gr. (Terr. et Ere- bus). Plus récemment, ce zoologiste a mentionné une nouvelle espèce: Gonyodact. indiens, Gr. (Aimais of nat. Idst., t. XVIII, p. 429)> I-e Musée ne la possède pas ; il en est de même pour deux autres : Naultinus Grayii Bell ( Zool. qf the Beagle) et Gymnodacl. Kandianus, KelaarL (Prodromus jaunie zeylanicie). Je me borne à ces simples citations pour les différentes espèces que je viens d'énumérer, mais il en est trois autres peu connues, qui se trouvent dans nos collections, et dont je dois parler avec quelques détails : ce sont les Gymnodact} les élégant, Gr., casjiien, Eicliw., et celui que M. Gray a nommé Goléonyx élégant, qui est décrit dans le Cat. du Mus. de Paris sous les noms de Gymn. à scapulaire. Je dois enfin donner la description d'une espèce signalée dans cet ouvrage où je l'ai fait connaître pour la première fois : Gymnodact. d Arnoux, et de trois autres inédites jusqu'à ce jour : Gymn. humeralis, Guich., varius, A. Dum., et Persicus, A. Duin., auxquelles il faut joindre le Stenodactjlus (Gymnod.)fiiscus, Ilallowell. De plus, j'appelle ici l'attention sur une variété remarquable du Gymn. albogulaiis, Dum., Bib., dont un spécimen placé depuis peu de temps dans OllDHE DES SAURIE.NS. GECKOTIENS. 473 l'alcool et appartenant à une collection particulière, a été vu par M. Séraphin Braconnier, attaché au laboratoire d'Erpétologie et d'Ichthyologie au Mu- séum, et à qui je dois de bonnes observations sur les Reptiles, dont il est question dans ce mémoire. La description cpii suit fait mieux connaître la vivacité des teintes en partie altérée sur nos types : Le cou est d'un jaune orangé; on y voit deux lignes blanches en chevron, prolongées jusqu'aux plaques labiales inférieures. Une autre ligne blanche médiane, sous le men- ton, emboîte la plaque mentonnière, et les écailles qui la suivent. La lèvre supérieure porte, au-dessous de l'oeil, une tache blanche. La queue, dans son dernier tiers, estjaun âtre. — Tous les Geckos à doigts sans disques et distincts des Sténodactyles par l'absence de granulations à leur face inférieure, ainsi que de dentelures laté- rales, conservent ici le nom générique de Gymnodactyles proposé par Spix. Quelques espèces cependant présentent des particularités assez notables pour qu'elles puissent être considérées comme types de sous-genres. On pourrait, en effet, i° à l'exemple de Cuvier , nommer Phyilure le Gecko signalé d'abord par White sous les noms de Lacer/a platura, puis de Stellio phyllurus, par Schneider; a" comme l'a proposé M. Rûppel, se ser- vir du nom de Pristiure pour l'animal qui a reçu, dans sa Faune d'Abyssinie, la dénomination spécifique de flavipunctatus . 3° Par les mêmes motifs, il y aurait peut-être certains avantages à ne pas rejeter le mot Naultinus, sans élymologie connue, employé par M. Gray pour désigner plusieurs Gymnodac- tyles à doigts plus élargis qu'ils ne le sont d'ordinaire, et parmi lesquels se trouve, avec de vrais Gymnodactyles, le Gecko dont j'ai précédemment parlé {Platyd. pacifiais, Dum., Nault. pacij., Gr.). Ce nom serait réservé pour les espèces semblables au Gymn. élégant par la forme de leurs doigts rectilignes et à larges lamelles inférieures. 4° Enfin, la disposition des ongles et de leur gaîne protectrice est assez remarquable dans l'espèce type du genre Coléonyx du zoologiste anglais, pour que j'aie cru devoir conserver comme dénomina- tion spécifique ce mot tiré du grec(no7io;, étui, et ovuç, ongle). — En suivant l'ordre indiqué par les affinités mutuelles de ces Geckotiens et adopté par mon père et par Bibron pour leurs descriptions, je dois mention- ner d'abord des Gymnodactyles donnés par M. le comte de Castelnau, et que j'ai signalés dans le Cat. du Mus. de Paris, p. l\'5, comme appartenant à l'es- pèce dite Gjmnodact. de Gaudichaud. ili DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. Un nouvel examen de ces Sauriens montre que les différences sur les- quelles j'avais appelé l'attention, sont assez importantes pour qu'il devienne nécessaire de les séparer du type auquel je les avais primitivement rapportés. Us représentent une espèce distincte et différente de toutes celles qui ont été décrites jusqu'à présent dans le genre dont il s'agit. M. Cuichenot l'a fait connaître et figurer dans l'Erpétologie du Voyage de M. de Castelnau (p. i3, pi. m, fig. i, a et b), sous le nom de Gymnodact. humerai qu'il a choisi pour la désigner. VIII. — a bis. Gyjwnodactyle humerai*, Gjmnodac/ylus humeralis, Guich. Granulations des régions supérieures très-fines et très-serrées, non entremêlées de tubercules; tète assez épaisse, peu large; museau court, déclive ; de gros points noirs sur les flancs; au- devant de chaque épaule, une bande jaune verticale bordée de noir. Les formes sont assez élancées; la queue peu robuste est plutôt allongée. Les granulations sont plus volumineuses sur la tête que sur le dos, mais les plus fines sont celles de la région gulaire qui, par cela même, diffère notablement de l'abdomen dont l'écaillure se compose de petites squames faiblement imbriquées, à bord postérieur arrondi. La plaque rostrale est en contact, par son bord supérieur, avec les plaques nasales qui sont séparées, sur la ligne médiane, par une ou deux granula- tions plus grosses que celles qui les suivent. De chaque côté de la rostrale, on compte sept plaques sus-labiales. La mentonnière est grande et repré- sente un triangle à sommet postérieur tronqué; elle est suivie, de chaque côté, d'une rangée de plaques labiales diminuant graduellement de dimen- sions, et dont la première a plus de longueur que de hauteur. 11 n'y a point de pores fémoraux. La pupille est ronde. Le système de colo- ration est fort altéré, mais nous trouvons, dans un croquis de M. de Gastel- nau et dans ses notes, de précieux renseignements ; c'est en puisant à cette double source que la planche ni, fig. 1 de l'Erpétologie de son Voyage a pu être coloriée. Voici l'indication même donnée par M. de Gastelnau : « Tète pourpre, avîc des taches d'un beau bleu d'azur très-clair; le corps d'un jaune ver- dâtre, couvert de petites piquetures noires; le dos un peu brun ; une dizaine ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. i~ l) de taches noires de chaque côté du tronc; queue d'un hrun ohscur, avec des taches transversales plus sombres; au-devant du membre antérieur, une ligne jaune, oblique, un peu sinueuse, étroite et bordée de noir ; gorge d'un beau jaune éclatant; le ventre et le dessous des pattes et de la queue d'un gris brun nuancé de violet ; l'iris est jaune. » Ce riche système de coloration sur lequel nous ne possédions pas ces indications à l'époque où parut la première livraison de notre Catalogue, ne laisse plus de doute sur les différences spécifiques entre ce Gymnodact. et celui de Gaudichaud, où l'on ne trouve aucune trace de ces particularités dont quelques-unes, au contraire, peuvent être encore distinguées sur les exemplaires de l'espèce nouvelle. Il faut noter, d'ailleurs, comme caractères distinctifs du Gymnodact. de Gaudichaud, les dimensions un peu plus considérables des pièces de l'é- caillure dorsale qui ressemblent à de petites squames légèrement imbriquées plus qu'à de simples granulations; la forme plus aplatie de la tète, qui est en même temps plus large; l'étendue moindre de la plaque mentonnière et enfin, l'apparence générale de la queue : elle est en effet plus courte et plus volumineuse que celle du Gymnod. humerai. Ces nouveaux Geckos sont de petite taille. Le plus grand a une longueur totale de o"'o82 ainsi répartie : tête et tronc, omo37, queue, o'"o45. MM.de Castelnau et Deville ont rapporté plusieurs échantillons de cette espèce de la mission de Sayaracu, sur les bords de l'Ucayale (Pérou). Elle y est très-commune. M. Tschudi ne l'a pas signalée (Fauna peruana). IX. — 2 ter. Gymnodactyle varié, Gymnodactyius varias, A. Dum. Granulations des régions supérieures médiocrement fines, non entremêlées de tubercules ; tête épaisse, large; museau court, déclive, à plaque mentonnière très-grande; petites tac/tes noires irrégulières, situées entre d'autres taches claires et se détachant les unes et les autres sur la teinte générale, qui est brune. Les formes sont peu élancées et même ces Gymn. sont trapus; leur queue est assez robuste et assez allongée. Les granulations des régions supérieure et gulaire, ainsi que les squames du ventre légèrement imbriquées et à bord postérieur arrondi, n'offrent rien de particulier à noter, si ce n'est qu'elles sont plus grandes que celles du Gymnod. humerai, ce qui établit entre ce dernier et celui dont il s'agit ici, une différence frappante. 470 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. La plaque rostrale très-fortement rabattue sur le museau, est en contact par son bord supérieur avec les plaques nasales que séparent une ou deux granulations. De chaque côté de la rostrale , on compte six plaques sus- labiales. La mentonnière est fort grande ; elle emboîte toute l'extrémité de la mâchoire inférieure et son bord postérieur, qui est large et représente le sommet tronqué de cette plaque triangulaire , est en contact avec deux grandes squames sous-gulaires formant le milieu d'une rangée d'autres écailles dont les dimensions vont diminuant insensiblement de diamètre. Ces plaques sont en contact par leur bord antérieur avec les sous- labiales. Celles-ci sont au nombre de 5; la première est bien plus haute qu'elle n'est large; son bord inférieur, au heu d'être parallèle au supérieur, comme cela se voit d'ordinaire, est oblique, et il en résulte que c'est en avant, que la hauteur de cette sous-labiale est le plus considérable. La deuxième plaque est identique à la précédente pour la forme, mais un peu moins grande; la troisième est beaucoup plus petite et au-dessous d'elle, il s'en trouve une qui lui est tout à fait semblable ; l'une et l'autre ont ensemble une hauteur égale à celle de chacune des deux précédentes; la quatrième et la cinquième sont fort petites. Il n'y a point de pores fémoraux. La pupille est ronde. Le système de coloration est bien conservé. Ce qui frappe surtout, c'est une sorte de bigarrure résultant de l'assemblage assez irrégulier sur la tête, sur le dos et sur les membres, de taches d'une teinte claire et de taches noires, Ces dernières cependant forment sur le dos deux séries parallèles séparées par la ligne médiane , qui est d'une teinte moins foncée que les parties environnantes. Sur la tète , il y a des lignes courbes d'une teinte sombre à convexité postérieure. Les flancs sont pointillés de noir et de blanc. Les régions inférieures ont une nuance pâle, et la région gulaire, depuis le bord postérieur des plaques mentonnières jusqu'au niveau de l'angle des mâchoires, est parcourue, d'avant en arrière, par une ligne étroite et blanchâtre. Les deux espèces auxquelles celle-ci ressemble le plus sont le Gymnod. de Gaudicliaud, et surtout le Gymnod. humerai, mais elle se distingue de lune et de l'autre d'abord par son système de coloration, par l'ensemble de ses formes moins élancées et plus robustes, puis par l'exagération même des caractères tirés de l'écaillure du tronc, ainsi que de la forme de la plaque ORDRE DES SAURIENS. GECKOTIENS. 477 mentonnière, et qui ont déjà servi comme moyens de distinction entre les deux espèces auxquelles je compare ce Gyrnn. varie. 11 nous est connu par cinq exemplaires en très-bon état de conservation tout à fait semblables entre eux. Leur taille à peu près identique est, pour le plus grand, de om070 ainsi répartis: tc'te et tronc, omo35, queue, omo35. Ils ont été envoyés de Cayenne au Musée de Paris. X. — q. (juater. Gymnodactyle brun, Gymnodactylus fuscus, Dum. Stenodactylus fuscus, Hallowell (Jour», ofthe Acad. oj Philadelphia, 1851, p. 33). Régions supérieures d'une teinte brune tantôt foncée, tantôt plus claire, avec de nombreuses mouchetures noires; régions inférieures d'un jaune clair; point de pores aux cuisses, ni au cloaque; cinq plaques sous-labiales de chaque côté; granulations du dos petites et uniformes. Les dimensions sont peu considérables, car la tète et le corps ne mesurent pas ensemble pins de i ponce un quart à i ponce et demi (mesure anglaise). Dans notre spécimen donné par M. Hallowell, comme chez ceux que ce zoologiste a examinés, la queue est mutilée. Il en a reçu de nombreux exem- plaires de l'État de Nicaragua (Amérique centrale). La conformation des doigts, qui sont un peu effdés et légèrement anguleux, non dentelés sur leurs bords et garnis en dessous de lames transversales, ne laisse aucun doute sur la détermination de ce Gecko. Ce n'est point un Sténo- dactyle proprement dit, mais un Gymnodactyle à écaillure homogène, dont la vraie place est à la suite des espèces qui viennent d'être décrites. Il en diffère surtout par son origine. Il est le seul Gymnodactyle qui, jusqu'ici, ait été trouvé dans le continent américain septentrional, mais on voit qu'il appar- tient à la limite la plus inférieure de cette contrée. XL — 5 bis. Gymnodactyle élégant, Gymnodactylus elegans, Dum. iXaultinus elegans, Gr., Zool. miscell., p. 72. — ld., Gr., Dieff. New-Zeal., t. II, p. 203. — Id., Cat.o/Liz., p. 169. — Gymn. élégant, Dum., Cat. Mus. de Paris, p. 43. — Id., Id., Répert. Erp. génér., Dum. Bib., t. IX, p. 254. PI. xvni, fig. 14, l'un des doigts vu en dessous. Tête épaisse et large en arrière; museau obtus; plaque rostrale dilatée en travers, le plus souvent double; plaques labiales presque constamment au nombre de 12 en haut et de HO en bas; queue longue, arrondie, portant à sa base de petits tubercules. Archives du Muséum. T. VIII. 61 -IIS DESCRIPTION* DES REPTILES DU MUSÉUM. Il y a, chez les mâles, sur la région pubienne, des pores disposés sur quatre ou cinq rangées, dont deux se prolongent sur la face interne de chacune de ; cuisses et cessent à une certaine distance du jarret. Les écailles qui recouvrent le museau sont plus grandes que celles des régions postérieures de la tête. Le dessus et les côtés du cou et du tronc, ainsi que la face supérieure des membres, sont protégés par des grains squameux assez fins, serrés, égaux entre eux. Un pavé granuliforme se voit sous la tel et à la région gulaire. Des écailles à surface convexe, polygonales, un peu moins petites que celles du dos et faiblement imbriquées, couvrent la poi- trine et le ventre. Il y a un indice de pli cutané le long des flancs. Les doigts sont moins grêles que ceux des autres Gynmodactyles. Le plus externe des pattes postérieures est versatile comme dans toutes les espèces de ce genre, mais les articulations ne sont point anguleuses et les lames de la face inférieure, qui vont en diminuant insensiblement d'étendue transversale depuis la base du doigt jusqu'à son extrémité libre, sont plus larges que d'ordinaire, comme on peut le voir en comparant la fig. i4 de la pi. xvm avec les figures i3 et j3 a, représentant la main et la face inférieure de l'un des doigts du Gymn. gentil. Cette différence n'est pas assez importante pour qu'on éloigne ce Geckotien du groupe auquel il appartient par toute son organi- sation. La pupille est verticale. Ce caractère, joint à la présence des pores anaux et fémoraux, et d'un faible pli cutané latéral, oblige à modifier un peu l'en- semble des caractères assignés par mon père et par Bibron au groupe des Gymnodactyles hoinonotes, parmi lesquels on n'en avait pas encore trouvé réunissant ces diverses particularités. Le système de coloration offre des différences assez notables suivant lï comme le montrent les divers exemplaires des musées de Londres et de Paris. a. La teinte générale des adultes est d'un beau vert-pré plus pâle en des- sous. Sur la tète, de chaque côté, il y a une bande longitudinale arquée, d'une nuance claire, à convexité externe, puis sur la face supérieure de la queue et des membres postérieurs, des taches de la même nuance, oblon- gués, à contour irrégulier plus foncé. Chaque flanc, chez le mâle adulte, est orné d'une bande longitudinale blanche interrompue et bordée de noir. b. Deux éclianlillons d'âge moyen sont d'un vert plus foncé, et les taches ont une teinte fauve. Sur le dos, elles ont la forme d'une losange entourée ORDRE DES SAURIENS. GECKOTIENS. 471) d'un mince filet noir, et dont lun des angles est dirigé en avant. Sur la îète, on voit deux lignes courbes confondues en arrière avec la première lâche dorsale du côté correspondant. Nous avons reçu des exemplaires offrant les deux différences que je viens de signaler, par les soins de M. Arnoux, qui les a recueillis dans la Nouvelle-Zélande. c. Un jeune sujet enfin, semblable à un exemplaire également jeune, con- servé au Musée britannique, est, en dessus, d'une teinte pourpre générale, relevée seulement par deux lignes courbes blanches sur les cotés de la tète Les régions inférieures sont pâles. Ce spécimen a été donné par la Société zoologique. Il provient de la Terre de Van-Diemen. A tous les âges, la lèvre inférieure est blanchâtre. XII. — 6 bis. Gymnodactyle n1 Arnoux, Gymnoclacl. Arnouxii, A. Diim. Idem, A. Dum., Cat. des Hep t. du Mus. de Parts, p. 44. PI. xvii, fis», '6, L'animal entier; fig. 5 a et 5 b, l'un des doigts vu en dessous et une portion des téguments du dos. .lu milieu d'une granulation serrée, de petits tubercules arrondis, à surface convexe, sa?is carène, tous semblables entre eux et formant, arec une régularité parfaite, seize rangées longi- tudinales; queue simplement granuleuse dans toute sa longueur et sur sa circonférence entière. Les séries de tubercules du dos se continuent sur la tête, mais elles y sont moins apparentes, parce que le volume de ces tubercules, qui son! d'ailleurs parfaitement semblables aux autres, est moins considérable. Elles cessent, au niveau du bord postérieur des régions sus-oculaires, ainsi que le montre la figure 5 sur laquelle ces tubercules sus-céphaliques sont d'ailleurs un peu trop volumineux. On en voit sur la face supérieure des membres postérieurs, mais il n'y en a pas sur les membres de devant. Les régions sous-maxillaire et gulaire sont couvertes de fines granula- tions qui augmentent un peu de volume à l'abdomen où elles sont rangées en séries obliques régulières, et elles ont l'apparence de petites écailles non carénées. La queue est arrondie, conique et couverte en dessous, comme en dessus, d'écaillés semblables à celles de l'abdomen, mais plus grandes et non entre- mêlées de tubercules. Elles y forment de très-nombreux anneaux réguliers, légèrement saillants à leur bord postérieur. •180 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. On compte huit plaques sus-labiales à droite comme à gauche de la ros- trale, qui est quadrilatère et un peu échancrée de chaque côté, à son angle supérieur et externe, par l'orifice de la narine, que bordent en haut la plaque nasale en contact avec la rostrale, en bas la première plaque de la lèvre supé- rieure, et en arrière, des granulations. La lèvre inférieure porte sept paires de plaques. La mentonnière est fort grande; elle a la forme d'un triangle dont le sommet arrondi, bordé de chaque côté d'une très-petite plaque ovalaire, se dirige en arrière au delà du bord des plaques labiales. Le sujet unique du Musée de Paris manque de pores pré-anaux et fémoraux. Ce Gymnodactyle est d'un brun plus clair en dessous qu'en dessus, où l'on voit, depuis l'occiput jusqu'à la terminaison de la queue, des bandes trans- versales d'un brun noirâtre, courbes, à convexité postérieure et à bords on- dulés. On en compte huit également espacées depuis l'occiput jusqu'à la racine de la queue. (Le dessinateur a omis la première sur la nuque.) Des taches régulières rappelant la disposition de celles du dos, occupent toute la face supérieure de la queue, dont le dessous , ainsi que le ventre et les régions gulaire et sous-maxillaire, ne porte ni taches, ni pointillé. Sur la région occipitale, il reste quelques traces de deux bandes transversales sem- blables à celles du dos. Le museau est parcouru par plusieurs raies longitudi- nales d'un brun foncé, dont la plus apparente part du bord postérieur de l'œil pour aller se perdre sur les côtés du cou. La forme parfaitement circulaire des tubercules cutanés, le défaut de ca- rène à leur surface, leur très-grand nombre et l'extrême régularité de leur arrangement en séries parallèles s'opposent à toute confusion entre cette espèce et celles qui sont également hétérolépidotes. C'est surtout cet aspect globuleux des tubercules, ainsi que l'absence d'épines sur la légion caudale qui, avec les différences marquées du système de coloration, éloignent le Gymnodactyle tV Amoux des espèces également originaires de l'Australie que M. Cray a décrites {Cat. ofLiz., p. i 74), sous les noms de Heteronota Ken- dallii et //. liinoei. Le Gymn.de D'Orbigny , recueilli parce voyageur au Chili, est 1 espèce la moins différente dans ce groupe, et auprès de laquelle le Gymn. d Jr- noux doit venir se placer. Le spécimen unique de cette jolie espèce a été pris dans la Nouvelle- ORDRE DES SAURIENS. G ECK.OTIE.NS. 481 Zélande par M. Arnoux, chirurgien de la marine à qui nous l'avons dédié. Longueur totale o°'o85 ainsi répartis : tète et tronc, omo44, queue, o"'o4i. XIII. — 6 ter. Gymnodactyle de Perse, Gymnodact. persicus, A. Dum. ESPÈCE NOUVELLE. Au milieu d'une granulation serrée, de nombreux tubercules irrégulièrement disposés, peu considérables, un peu coniques, surtout ceux des régions postérieures; plus volumineux sur le dos que sur les flancs et que sur la télé, où ils ne s'étendent pas au-devant des yeux; tête courte et épaisse; queue cylindrique, de longueur médiocre, verticillée effort grêle, ainsi que les membres. La conformation générale est assez remarquable, en raison de la gracilité des membres et de la queue relativement au tronc, qui est plutôt trapu. La tète a peu de longueur, elle est épaisse, bombée au niveau des orbites, d'où résulte une déclivité très-prononcée du museau, qui est court et arrondi. Les granulations des régions supérieures sont irrégulièrement polygonales, et les petits intervalles qu'elles laissent entre elles sont remplis par d'autres granulations d'un volume beaucoup moindre, triangulaires et disposées de façon à former une sorte de couronne autour de chacun des tubercules, qui sont en grand nombre, et non groupés en séries régulières. Sur la tète, ils sont plus petits que partout ailleurs, plats ou un peu globuleux; sur le tronc, au contraire, leur partie moyenne est légèrement proéminente, et ceux des régions postérieures sont coniques. Il y en a sur les membres et sur la queue, où ils forment, dans chaque anneau, le rang antérieur, celui qui par la saillie qu'il présente rend apparente la disposition verticillée des écailles caudales. A la base de la queue, de chaque côté, on voit deux ou trois tubercules rapprochés et saillants. Le ventre est revêtu d'écaillés polygonales et plus grandes que les granu- lations de la gorge, qui sont très-régulières et toutes de même dimension, excepté celles bien plus volumineuses des deux ou trois rangs situés immé- diatement derrière les plaques sous-labiales. Ces dernières sont au nombre de 2 1 à a5, en y comprenant la mentonnière, qui offre des dimensions médiocres. On en compte i[\ à la lèvre supérieure séparées par la ros- trale; celle-ci est double, et chacune de ses moitiés est à peu près sem- blable à la plaque dont elle est suivie, si ce n'est qu'elle est un peu plus haute. Cette rostrale concourt, de chaque côté, avec la première plaque de la lèvre supérieure et avec trois petites plaques nasales postérieures à 482 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. circonscrire la narine, dont l'orifice est presque terminal. Les deux ou- vertures nasales sont petites et très-rapprochées Tune de l'autre. La pupille est verticale. Il n'y a point de pores pré-anaux ni fémoraux. La teinte générale, autant qu'on peut en juger , malgré la destruction presque complète de l'épidémie, paraît être, en dessus, un brun peu foncé. Depuis la nuque jusqu'à l'origine de la queue, il y a cinq larges bandes trans versales plus sombres. On en voit de semblables, mais plus étroites, et qui sont par conséquent plus nombreuses sur la queue et sur les membres, et jusque sur les doigts. La gorge est vermiculée de petits traits bruns. Tout le reste des régions inférieures est d'un brun-jaune clair et uniforme. Il n'v a point de taches ni de lignes sur la tète. L'énumération de tous les caractères qui précèdent ne laisse aucun doute sur leur valeur comme marques distinctives propres à éloigner cette espèce jusqu'ici inédite de toutes celles que comprend le genre auquel elle ap- partient. Elle diffère, en effet, par sa conformation générale, la gracilité des mem- bres et de la queue, par la forme de la tête, par l'aspect même des tubercules et leur irrégularité, des espèces dites Gyrnn. de D'Orbigny, tï Arnoux et à bandes, qui sont celles dont elle s'éloigne le moins. La description qu'on vient de lire est faite d'après trois individus parfai- tement semblables entre eux et rapportés par Aucher-Eloy de son voyage dans le Levant, et particulièrement dans la Perse : d'où le nom spécifique dont j'ai fait choix pour ces nouveaux Gymnodactyles. — Le plus grand est long de om 1 1 ainsi répartis : tête et tronc, omo6, queue, o'"o5. XIV. — 8 bis. Gymnodactyle caspien, Gymnodaclylus caspius, Eicbwald. Idem, Eichw., Zool. spccialis Rossix et Polon., pars poslcrior, p. 181 , et Fauna caspio-caucasia, 1841, p. 01, tab.xv, fig. 1-2. — Uromastix fasciatus, Ménestriés, Cat al .raisonné, n" 220. — Gymn. caspius, Eichw., Catal. des Rept. du Mus. de Paris, p. 45. — /(/., Id., Rèpert. Eppét. génér., Dutn. 13ib. , t. IX, p. ï">i. Sur le dos, des écailles granuleuses entremêlées de tubercules beaucoup plus grands, sai/lanls, fortement carénés, ayant la forme de petites pyramides triangulaires et disposés en séries lon- gitudinales assez régulières sur le dos et en verlkilles sur la queue; des tubercules sur les membres; Icte large; museau mousse et arrondi; des pores pré-anaux et fémoraux. La description très-complète donnée par M. Eicbwald, et la figure jointe à ORDRE DES SAURIENS. — GECKOTIENS. 483 son texte, dispensent d'indications détaillées sur ce Gyinnodactyle, dont je parle ici parce que le Musée de Paris en possède un très-bel exemplaire adressé de Saint-Pétersbourg par M. Ménestriés depuis la publication du t. III de YErpct. gcnér. Je tiens d'ailleurs à relever les différences remarqua- bles qui le séparent du Geckotien que M. Rûppell a le premier fait connaître sous les noms de Stenodactylus scaber, et avec lequel différents zoologistes, et en particulier MM. Filzinger (S/st., p. 93) et Gray (Catal, p. 175), le con- fondent. Si donc, nous les comparons l'un à l'autre, nous voyons cbez le Cymnod. caspien les particularités suivantes. j° La granulation du dos entre les tubercules est beaucoup moins fine et moins régulière; ces tubercules sont plus volumineux et plus espacés, et en outre, sur la ligne médiane du dos, il y en a de même forme, mais plus petits, disposés en rangée longitudinale. — a0 Les squames du ventre sont moins grandes et groupées de façon à former des lignes plus obliques. — 3° La tète est plus large et le museau plus arrondi et plus mousse. — 4° La plaque mentonnière représente un triangle plus allongé, à sommet plus pointu, d'où résulte un écartement plus considérable des deux plaques entre lesquelles ce sommet pénètre. — 5° Les formes sont plus robustes; les mem- bres sont moins longs et moins grêles. — 6° Les pores, au lieu de n'occuper que la région pré-anale, s'étendent en outre sur cbaque cuisse et forment ainsi une ligne courbe continue. — 7° Enfin, les régions supérieures portent des bandes en travers et non des lignes longitudinales. XV. — 8 ter-. Gymnodactyle coléonyx, Gymnodactylus coleonyx. Dum Gelemyx elcgans Gray [Jnnals and magaz. ofnat. hist. Sept. -1845, t. XVI, p. ents , a manifesté un éloignement extrême pour l'adoption des coupes plus ou moins nombreuses proposées par ses devanciers, s'est-il montré fidèle à ses habitudes comme zoologiste, en n'admettant qu'un seul genre, celui des Monitors, dans l'explication nié- ORDRE DES SAURIENS. VA.RANIENS. 495 tliodique et savante qu'il a donnée des figures publiées par lui [Abbildungen neuer oder unvollstàndig bekannter amphibie n , 1 837-44)- En laissant de coté la différence de dénomination générique sur laquelle il est inutile d'insister, on voit qu'il y a conform ité de vues entre ce naturaliste et les auteurs de Y Erpct. gêner, touchant l'analogie extrême qui se remarque entre les diverses espèces. Il y a néanmoins divergence relativement à la division établie dans ce dernier ouvrage d'après la forme de la queue , et qui consiste à ne considérer comme essentiellement terrestres, que les V . du désert et de Timor, chez lesquels elle est cylindrique, et comme aquatiques tous ceux où elle est comprimée. « C'est par erreur, dit M. Schlegel, qu'on regarde ces derniers comme ap- pelés à vivre daus les eaux et qu'on tient pour terrestres les Varans à queue ronde. Le fait, vrai en général, souffre ici des exceptions. C'est ainsi que le Monilor exanthemalieas (/^. ocellatus, nlbigularis et Picquotii, voir plus loin l'analyse méthodique du groupe tel qu'il l'a établi) ne va jamais à l'eau, quoi- qu'il ait la queue comprimée ; d'un autre coté, elle est tout à fait ronde chez le Monilor Timoriensis, qui a non-seulement la conformation, mais jusqu'à la couleur des Varans aquatiques. » Celui-ci, cependant, tant qu'on n'aura pas la preuve positive du contraire, semble devoir être rapproché du F~. arenarius, dont il doit avoir les mœurs et les habitudes. « Quant au Monilor prasinus, ajoute M. Schlegel, sa queue plus haute que large et sans crête, ses formes sveltes, ainsi que sa belle couleur verte, indi- quent bien qu'il fait surtout des bois son habitation ordinaire. » Je crois devoir présenter ici les faits suivants \ rapportés par le même natu- raliste, car ils compléteront les détails que les auteurs de X Erpét. gé/te'r. ont donnés sur les mœurs intéressantes de ces grands Sauriens qui peuvent arri- ver à une taille de a"' 5o et même un peu au delà. Sans être aussi redoutables, il est vrai, que des Crocodiles de même dimension, ils déploient cependant une force et une agilité extrêmes dans la poursuite de leur proie. « La plupart des espèces, lisons-nous daus le texte allemand du zoolo- giste de Leyde, sont positivement amphibies, puisqu'elles ont été observées tantôt dans les lieux secs, tantôt dans les eaux, il y en a peu qui habitent les sables et les déserts où elles vivent dans des trous ; celles-ci ne vont jamais 496 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. dans le voisinage des eaux et ne montent jamais sur les arbres. Elles se signalent surtout par leurs couleurs pâles. » « Les belles espèces souvent si bien peintes, habitent presque toutes le bord des rivières ou même les côtes maritimes, mais parfois au si on les a trouvées au milieu des forêts presque inexplorées et loin des eaux douces ou salées. Elles grimpent avec une grande légèreté sur les buissons et sur les arbres, nagent très-habilement et poursuivent ainsi dans les eaux, comme sur la terre, leur proie qui consiste en mammifères, en oiseaux et insectes , ou bien en animaux aquatiques, tels que batraciens, pois- sons et crustacés. On les voit souvent guetter sur le rivage et saisir les animaux rejetés par la mer. Il n'est pas rare qu'ils approchent des demeures de l'homme, pour dévorer toute sorte d'ordures et des débris d'animaux. Comme ils recherchent avec ardeur les oiseaux, ils se glissent jusque dans les poulaillers et deviennent ainsi les ennemis redoutables des volailles do- mestiques. Us sont eux-mêmes fréquemment attaqués parles crocodiles. » Voici la liste des Varans admis par M. Schlegel ; ils sont au nombre de quatorze, dont cinq, signalés par des caractères italiques, ont été décrits depuis la publication de VJErpe'l. ge'nér. Des espèces inscrites dans cet ouvrage comme distinctes {Far. ocellatus, Picquotiï, albigularis et Dellii) ne repré- sentent, selon le zoologiste hollandais, que de simples variétés. Gen. MOXITOR. 1. M. scinc.us Gr. (Merr.). 2. M. exanihemalicaâ Schl. Varielates : a. M. exanihematicus Schl. - Varanus ocellatns RQpp. Air. sept. b. M. exauihem. : indiens Schl. — M. flavescens Gr. (V. Pirquolii D B ). c M. ixanihem : capeusis Schl.— Tup. albigularis Daud. 1. M inornatux Schl. i. il trfe/feSchl. O.lalrîa punctals Gr.?) 5. M. Timnriensis Gr. 6. M. Crpedianus Schl. (Tup. indiens, — giillatus, — 1 engalfiisis Daud.). 7. M. iifliulalus Gr. (Cuv.). 8. 51. eblorostigma i Cuv. |. 9. M. elcgans Scbl. Vtirietiiles : a. M. Nilolicns Cnv. (Hasselq.). b. M. Seuegalensis Schl (Tup. slellatus Daud). c. M. capen^is Schl. (Tup. ornalus Daud — Lacerla capensis Sparraann.). (0. M. bivitiatus Cuv. Ynrhtutcs : n. Al JivMiiicus Schl. b. M. Celebcnsis Schl. c. H. Philippensis Schl. 11. M \arinsGr. (Shaw.j. (Var. varias et Var. Dellii D. B.'. 12. il. Gnuldii Schl. 13. II. DumrrilU S. Mull. et Schl. 14. il. prtuinus S. MOU. et Schl. Parmi les cinq espèces qu'il faut mentionner ici comme nouvelles, il y en a deux seulement au Musée de Paris : c'est le Var. de Gould, Schl . qui prend rang après le Far. bigarré (n* 9 bis) et le Var. sombre (Mon. tristes), Scbl., dont M. Gray admet l'identité avec celui qu'il a nommé Odatria punc- tala, identité que M. Schlegel lui-même considère comme probable. La place naturelle de ce second Varan est indiquée par la forme de la ORDRE DES SAURIENS. — VARANIENS. [07 queue peu comprimée; c'est donc probablement, ainsi que les Far. du désert et de Timor, un Saurien, dont les habitudes sont celles d'un animal terrestre. XIX. — 2 bis. Varan ponctué, Varanus punctatus, Du m. Odatria puncta la, Gray, Ann. nat. hist., t. II, p. 394; Grey's Trav. Austr., t. II, p. 422; Cat.of Hz., p. 7, et Zoo/, oft/ie voyage of Erebus and Terror, p. 2, pi. i. — Monitor tristis, Schlegel? Abbildimgen neuer Amphib., p. 73. — Varan ponctué, Cat. des Rept. du Mus. de Paris, p. 49.— Id., Répert. in Erpét. génér., Dum. et Bib., t. IX, p. 256. Tête petite; ouverture des narines allongée, presque à égale distance de l'angle antérieur de l'œil et de l'extrémité du museau, qui est légèrement oblus; queue à peine comprimée, à écailles épineuses et verticillées, mais sans crête semblable à celle des f arans aquatiques et portant, de chaque côté de sa base, un petit amas d'écaillés épineuses peut-être spéciales aux mâles. Les écailles sus-orbitaires sont granuleuses, égales entre elles; à la gorge et au thorax, elles sont plus petites qu'au ventre, où elles sont deux fois aussi longues que larges. Le système de coloration de l'exemplaire unique du Musée de Paris est très-sombre, comme l'est celui du type d'après lequel M. Schlegel a établi l'espèce nommée par lui Monitor tristis. La description qu'il en donne con- vient à notre spécimen, car on peut dire, de même, que sa teinte générale est un brun noirâtre, qui passe tout à fait au noir sur la queue, dont la base est, ainsi que le dos et les pattes, ornée d'un petit nombre de taches jaunâtres, éteintes. Le ventre est beaucoup moins foncé, mais il est traversé par des bandes obscures. Les couleurs, au reste, peuvent être plus claires ; on en a la preuve par les détails suivants empruntés à la description de M. Gray, qui la donne comme se rapportant plus spécialement à l'âge adulte. D'un vert olive, dit-il, avec des lignes noires étroites, réticulées, dont les entre-croisements limitent des espaces de forme hexagonale ; tète, membres et queue noirâtres, portant des lignes transversales foncées et un petit nombre de taches d'une nuance plus vive. — Le Musée de Londres renferme, en outre, deux jeunes individus, l'un desséché, noirâtre, avec un rang transversal de taches ocellées, l'autre conservé dans la liqueur, et d'un vert sombre, relevé par des anneaux blancs disposés en travers sur le dos ; la tète est finement piquetée de blanc, ainsi que les reins. Un très-jeune animal enfin, porte de nombreuses bandes étroites sur un fond gris. Ce Varan, comme le fait observer M. Schlegel, présente dans son ensem- <'(8 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. ble une certaine analogie avec le F. de Gould, mais ce dernier a les narines plus rapprochées de l'extrémité du museau, qui d'ailleurs est plus allongé. La queue du F. ponctué est moins comprimée, et ses écailles sont plus caré- nées. — L'obliquité des narines et leur situation près des yeux, chez le V. du désert, puis leur forme presque circulaire dans le F. de Timor, peuvent ser- vir à faire distinguer ces deux derniers du F. ponctué. • — On peut, en outre, tirer du système de coloration et de la différence d'origine de bons caractères pour éloigner les unes des autres ces trois espèces à queue cylindrique ou faiblement comprimée et qui, par cette conformation même, semblent être appelées à vivre dans les lieux secs. C'est dans la Tasmanie et dans la province de la Rivière des Cygnes (Aus- tralie), que M. J. Verreaux a recueilli l'exemplaire unique du Musée de Paris et celui qui appartient au Musée de Leyde. Ceux du Musée britannique ont été reçus de différents points de l'Australie. XX. — 9 bis. Varan de Could, Faranus Gouldii, Dum. Monitor Gouldii, Sclil., Abbildungen neuer Amphib., p. 78. — Hydrosaurus Gouldii, Gray, Ann. nat. hist., 1. 1, p. 394, et Grei/s trav. Justr., t. II, p. 422. — Varan de Gould., Dum., Cat. des Rcpt. du Mus. de Paris, p.. 52. Narines situées près de l'extrémité du museau, qui est effilé ; queue comprimée, surmontée d'une petite crête formée par deux rangées longitudinales d'écaillés plus grandes que les autres; granulations sus-oculaires très-fines, serrées, et par cela même bien distinctes de celles qui occupent les autres points de la région sus-céphalique; de chaque coté du cou, deux raies jaunes longitudinales. Les parties supérieures, sombres chez deux de nos individus et à peine relevées par quelques traces jaunes sur la queue et sur les membres posté- rieurs, sont, chez les deux autres sujets, d'un noir brun entremêlé d'un grand nombre de petites taches jaunes qui, sur un animal d'âge moyen, consti- tuent des bandes dorsales irrégulières, mais ces bandes sont d'une régularité parfaite autour de la queue. Les particularités ordinaires de ce système de coloration consistent dans la présence : i°d'un trait jaune sur le bord saillant de l'orbite et se prolongeant plus ou moins sur le cou ; %" d'une tache noire allongée, située derrière l'œil; 3" dune large bande jaune qui, partant du museau, passe sur le bord supérieur de l'ouverture de l'oreille, et va se per- dre sur l"s côtés du cou ; /j° enfin, d'une bande noire qui, après avoir suivi ORDRE DES SAURIENS. Y AR.Vîi 1E.NS. 499 la lèvre supérieure, se continue sur le cou parallèlement à la précédente. Les flancs sont tachetés de noir, et les parties inférieures sont d'un brun jau- nâtre uniforme. Si Ton compare ce Varan aux espèces de l'Océanie, on trouve des diffé- rences notables. Ainsi : 1° le V . ponctué a la queue cylindrique, les narines à égale distance environ de l'angle antérieur de l'œil et de l'extrémité du museau, qui est moins effilé; le système de coloration d'ailleurs n'est pas le même ; a° outre l'aspect tout particulier de sa robe semée de points jaunes, le V. chlorostigme a les orifices des narines arrondis et les plaques sus-orbi- taires de dimensions inégales; 3° le V. bigarré a, comme le précédent, les ouvertures des narines circulaires ; les écailles des régions supérieures sont très-petites, et de plus, il y a, sur le cou et sur le dos, alternance régulière de bandes transversales, les unes d'un noir profond, les autres formées par de gros points jaunes; 4° chez le V. de Bell enfin, les trous extérieurs des fosses nasales sont ronds et rapprochés de l'extrémité antérieure du museau, et le système de coloration est remarquable par l'opposition des teintes brun-jau- nâtre et noire, disposées sous forme de taches ou de bandes transversales. Ces cinq espèces ne sont pas les seules qui aient été recueillies dans l'Océa- nie ; M. Schlegel en a décrit une sixième sous le nom de Monitor inoriiatus {dbbild., p. 72 ). Elle est inconnue dans les Musées de Londres et de Paris. Elle tient de plus près aux Varans terrestres qu'aux Varans aquatiques. Enfin, je ne puis également que nommer une septième espèce océanienne, décrite par MM. S. Mûller et Schlegel dans le grand ouvrage publié par la commission scientifique de la compagnie néerlandaise des Indes Orientales ^Verhandling over de naluurlijke geschiedenis der Nederl. overzeesche bezi- tingen door de lede/i der natuurkund. Commiss. i/i Oost.-I/tdie en andere schrijvers Rept. p. (\i, pi. v). C'est le Monitor prasinus recueilli dans la Pa- pouasie ou Nouvelle-Guinée, et facile à distinguer de tous ses congénères par l'éclat de sa belle robe verte. Il a des formes délicates et sveltes, et une queue extrêmement longue. L'ouvrage hollandais que je viens de citer, contient, en outre (pi. vi), la figure d'un autre Varan accompagnée d'une description (p. 44) due aux mêmes zoologistes cpii ont fait à mon père l'honneur de nommer ce Saurien de Bornéo Monitor Dumerilii. Le corps est ramassé, mais le cou est allongé, ainsi que la queue et la teinte générale est un brun presque uniforme. 500 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. CINQUIÈME FAMILLE : IGUANIENS OU EUNOTES. Le naturaliste qui étudie les types les plus remarquables des neuf grandes familles dont Tordre des Sauriens se compose, saisit aisément les différences qui les distinguent. Ainsi, les quatre groupes que j'ai déjà passés en revue dans ce mémoire et dans le précédent offrent des caractères qu'il est inutile de rappeler ici , mais tellement tranchés que nulle confusion ne peut avoir lieu quand l'examen porte sur un Croeodilien, sur un Caméléon, sur un Geckotien ou sur un Varan. Il en est de même pour la famille des Amphis- béniens ou Glyptodermes à téguments non écailleux, mais annelés et divisés en petits compartiments quadrilatères, un peu saillants comme des tuber- cules réguliers, et pour la famille des Scincoïdiens ou Lépidosaures, à écailles semblables sur toutes les parties du tronc et analogues par leur arrangement et parleur aspect à celles des poissons. Les trois autres familles sont très- distinctes des six précédentes ; mais tandis que celles-ci offrent entre elles les dissemblances les plus frappantes, il faut pour les Lacertîens, les Chaîcidiens et les Iguaniens, recourir à l'examen de particularités de structure un peu moins notables, mais cependant très-faciles à observer. Si, en effet, la tète des Lacerlicns, comme celle des Chaîcidiens, est protégée par des écussons squameux ou plaques polygonales, et si la région ventrale, dans ces deux groupes, est revêtue de grandes écailles carrées, il faut, d'un autre coté, tenir compte de la disposition verticillée de toutes les écailles du tronc et de la queue chez les Chaîcidiens nommés aussi, par ce motif, Cyclosaures. Leur sillon latéral, qui manque dans un petit nombre d'espèces seulement, et le peu d'extensibilité de leur langue sont de bonnes marques distinctives. Chez ies Lacertiens ou Autosaures, c'est-à-dire vrais Lézards, les écailles, au con- traire, ne sont pas verlicillées; jamais on ne voit un sillon le long des flancs, et enfin la langue, quelquefois très-éebancrée, est le plus ordinairement fort extensible. — Quant aux Iguaniens, on en reconnaît le plus grand nombre à la présence d'une carène ou d'une crête dorsale plus ou moins développée, d'où le nom tfEunotes. Deux autres caractères essentiels se rencontrent tou- jours : i° la tète est revêtue d'écaillés plus ou moins semblables à celles du tronc et non pas de plaques polygones; %" la langue est épaisse, papilleuse, ORDRE DES SAURIENS. — IOUANIENS. 501 non engainée dans un fourreau, et son extrémité seule est libre de toute adhérence. Ainsi caractérisés, les Sauriens fort nombreux rapportés à celte famille constituent un groupe très-naturel , dont les affinités zoologiques ont été. assez complètement démontrées dans le t. IV de Y Erpét. génér. (p. i-5), pour qu'il soit inutile d'y revenir ici. Je m'attacherai seulement à faire voir l'heureuse application qui peut être faite à l'étude de ces Reptiles d'un mode spécial de classification signalé d'abord par Cuvier pour les Mammifères marsupiaux, et mis si habilement en œuvre par M. Tsid. Geoffroy Saint- Hilaire, pour les deux premières classes du règne animal, que le nom de ce savant professeur ne pourra plus désormais être séparé de la dénomination par laquelle on désigne cette méthode particulière. Je veux parler des clas- sifications par séries parallèles, qui ont pour but de mettre en évidence les affinités naturelles avec plus de précision qu'on ne peut le faire dans un classement en série linéaire continue. Les développements de cette propo- sition m'entraîneraient beaucoup trop loin. Je les ai d'ailleurs déjà présentés dans un travail publié en 1 854 (-#«'. de Zool., n° 9, p. 4^7 et 544> Essai d^ap- plicat. à la classe des fiepl. dune distribut, par séries parai.), où j'ai donné quelques exemples de l'emploi qui peut être fait avec avantage de cette méthode dans la classification des Reptiles. De ces différents exemples, je ne citerai que celui qui est fourni par la famille des lituaniens, et qui est très- convenable pour démontrer l'utilité de cette nouvelle manière de considérer les rapports des êtres entre eux, rapports dont l'expression la plus approchée doit êire l'objet constant des efforts du naturaliste. Les genres nombreux compris dans cette vaste famille forment <\m\\ groupes qui, dans plusieurs classifications, constituent deux familles dis- tinctes : celle des Iguamens proprement dits et celle des Agamiens. Ces groupes sont cependant unis par des liens assez étroits pour qu'il y ait lieu de les considérer comme ne représentant que deux sous-familles. On retrouve, en effet, dans chacune de ces deux divisions tous les caractères généraux propres aux Sauriens qui, ne pouvant rentrer dans aucune des huit familles autres que celle dont il s'agit, sont, par cela même, des Iguaniens. Il faut seulement noter une différence anatomique relative au mode d'im- plantation des dents, car chez les uns, elles sont reçues dans un sillon creusé ï\ la face interne de la mâchoire, qu'elles dépassent par leur extrémité supé- Archives du Muséum. T. VIII. il 502 DESCRIPTION DES REPTILES -DU MUSÉUM. rieure, et contre laquelle elles s appuient comme une palissade appliquée le long d'un mur peu élevé. Ce sont, suivant l'expression proposée par Wagler, des P.'t'iirodontes. Chez les autres (Acrodontes, Wagl.), les dents sont fixées sur le bord libre des mâchoires, dans la substance osseuse, et elles y adhèrent parla base de leurs racines. Ceux-ci, en outre, n'ont jamais de dents palatines, contrairement à ce qui se remarque dans la plupart des Pleurodontes. Enfin, ces derniers, sauf une seule exception pour le genre Braehylophe , sont tous originaires du Nouveau-Monde, et tous les Acro- dontes vivent sur l'Ancien-Continent. Or, malgré ces différences, on ne peut méconnaître les nombreuses affinités naturelles de tous ces Reptiles, quand on voit certaines formes se reproduire exactement dans chacun des deux groupes dont l'un semble, pour plusieurs des genres qu'il comprend, être en quelque sorte la répétition de l'autre groupe. De là naît la difficulté d'un classement convenable de cette famille en une série linéaire continue où rémunération des genres Pleurodontes étant présentée la première et dans l'ordre le plus naturel, celle des Acrodontes vient à la suite et dans le même ordre. D'un semblable arrangement, il résulte que les animaux dont les ana- logies sont le plus frappantes sont précisément ceux qu'on éloigne le plus les uns des autres. Si, en effet, dans deux séries a, b, c, d et a', b', c' , d' , les termes homologues sont exprimés par la même lettre, on voit qu'en les énonçant dans l'ordre unisérial, le terme d se trouve suivi du termes', qui a le moins de rapports avec lui et qui se trouve lui-même porté fort loin du terme a son correspondant. Transformez cette série unique en deux séries parallèles où vous pourrez placer sur une même ligne horizontale les termes dont il importe d'exprimer les vraies affinités, multipliez les séries si cela est nécessaire, et les difficultés dont il vient d'être question disparais- sent aussitôt, car la disposition suivante : a, a', a" b, b', h" c, c', c" d, d', d" indique, dune façon très-nette, quels sont dans ces séries, construites cha- cune, comme cela doit être, suivant un ordre sériai continu, les homologies dont il faut tenir compte dans l'expression si essentielle en zoologie des affinités naturelles des êtres entre eux. ORDRE DES SAURIENS. — IGUA.NIENS. 503 Une revue rapide des genres comparables dans l'une et dans l'autre sous- famille des Igtianiens rend facile la démonstration des avantages de ce mode de classement. Mon père et Bibron, sans y insister beaucoup, ont cependant appelé l'attention sur ce sujet, par la construction d'un tableau inséré t. IV, p. l\!\ et 45, où ces Sauriens, partagés en neuf tribus, sont rangés de façon que l'observateur saisit d'un coup d'œil les analogies des genres appartenant soit à la sous-famille des Pleurodontes, soit à celle des Acrodontes. C'est d'après l'étude attentive de ce tableau et guidé par les considérations si justes émises par M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire dans sa grande HLst. natur. géfiér. des règnes organ., t. I, p. 4 16—482, sur ce point délicat et important de zoologie, que j'ai essayé de montrer, dans le Mémoire cité plus haut, les heureux résultats qui peuvent être obtenus de cette méthode ingénieuse de classification dans l'étude des différents ordres de la classe des Reptiles. M'arrètant donc plus spécialement ici sur la famille des Iguaniens, je fais d abord observer que certains groupes peuvent ne pas avoir et en réalité n'ont pas leurs homologues. Tels sont, par exemple, parmi les Pleurodontes, les Anolis auxquels ne correspond aucun genre dans l'autre famille, car ils présentent seuls à l'antépénultième phalange de chaque doigt le singulier élargissement qui leur permet de se suspendre, même contre leur propre poids, aux corps les plus lisses et y rend leur ascension si facile. Tels sont encore, et pour ne citer que les exemples les plus saillants : i° dans le Nou- veau-Monde, les Corytophanes à tête de caméléon, prolongée en arrière par une longue apophyse osseuse, soutenant une crête cutanée plus ou moins étendue sur la nuque et sur le dos; i° dans l'Ancien-Coulnient, les Lézards volants ou Dragons, le lézard à collerette dit Chlamydosaure de King et X Arpéphore à prolongement falciforme du museau que j'ai décrit [C'a/. Rept. du Musée de Par., p. c/2, puis Rev. de Zoo/., i85r,p. ai 3). — On peut, au contraire, mettre exactement en regard dans la série des Pleurodontes cl une part, et dans celle des Acrodontes de l'autre, et en démontrant ainsi leur parallélisme, les genre BasUic et Istiure , à cause de leur haute crête dorsale et caudale; le Brac/iylophe, le seul de sa sous-famille qui vive dans l'Inde et dans les îles de l'Océanie, et les Galëotes ,• ÏUphryesse et les Luphyres. Tous ces Sauriens ont le corps comprimé et surmonté d'une crête dont le développement est variable. — Parmi ceux à tronc déprimé ou à peu près cylindrique, les Pleurodontes dits Léiosaurcs , Pructotrctes et 504 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. Tropidolèpides ont pour homologues dans l'autre sous-famille les Lèiolè- pides, les Grammatophores et les Agames. Au nouveau genre américain, caractérisé par son tympan caché et nommé Holbrookia, on peut opposer les Phrynocéphales. Aux Phrynosômes de l'Amérique du Nord et d'une structure si bizarre, répond le Moloch de l'Australie, à corps non moins déprimé et encore plus hérissé d'aiguillons. Enfin, chez les espèces à queue épineuse, la répétition des mêmes formes dans chacun des deux groupes est très-évidente et fort remarquable. Il est facile de s'en assurer en comparant le Stê/iocerque, le Strobilure et le Trachycycle de l'Amérique du Sud aux Stellions de l' Ancien-Monde , puis les Fleurodontes nommés O/dures et Doryphores aux Fouelte-rpieues de la seconde sous-famille. Après ces citations, il me semble superflu d'insister davantage sur les utiles ressources que le classement par séries parallèles fournit au zoologiste qui cherche à exprimer, d'une manière moins imparfaite que par l'ordre uni- sérial, les rapports naturels des animaux entre eux. — Je dois maintenant exposer les changements survenus dans la distribu- tion méthodique des Iguaniens depuis l'année 1^37, où parut le t. IV de YErpét. gêner., qui donne, jusqu'à cette époque, un historique complet de toutes les tentatives plus ou moins heureuses des classificateurs. Le premier ouvrage que j'aie à analyser est celui que M. Fitzinger a publié en i8/|3, sous le titre de Sjster/ut Reptilium. — Pour exposer sa clas- sification, il faut rappeler encore une fois qu'il divise les Reptiles, soit d'après ses propres vues, soit d'après celles des zoologistes qui l'ont précédé, en 5 grandes séries : 1 Amblyglossœ , Fitz.; II Le/>toglossœ, Fitz. (Wiegm.); III Testa dina tri, Oppel;lV Dipnoa, Leuckaert; V Rhizo- donta , Fitz. C'est dans la première série que les Iguaniens prennent rang. Ils sont distribués dans les deux premiers ordres de cette série : Dendrofrula , Wiegm., et Humwagœ, Id. Quant au troisième ordre (Ascalabotœ, Wiegm. [Schneid]), je m'en suis précédemment occupé. Le premier ordre (Dendroùatœ) comprend 2 sections: 1° Jcrodoiites, Wagl. , divisés en 2 tribus : Rhiptoglossic (Cluima>teonles), Wiegm., ci Pffc/ijglossic, Wagl.; 2° Pleurodontes , Wagl., offrant une semblable divi- sion en 2 tribus : Thoracopleurœ, Fitz., et Gastropleurœ, Id. — Le second ordre [Humivugœ) est partagé en 2 sections : i° Prosphyodoiiles, Wiegm.; i" Etnphyodontes , Id. ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS. S05 L'espace me manque pour présenter, ainsi que je l'ai fait en parlant des Geckotiens, la classification de M. Fitzinger sous forme de tableaux synop- tiques mettant en évidence les caractères d'après lesquels il a établi parmi les Iguan. et les Agam. i\ fam. et 61 genres subdivisés en 85 sous-g. où sont comprises aoo espèces, dont 5 fossiles marquées d'un double asté- risque **. Je me borne à donner une liste complète de toutes ces divisions en indiquant par des caractères italiques les espèces non admises dans le t. IV de VErpct. génér., ou qui étaient inconnues quand ce volume a paru. Il y en a 44- Dans ce nombre, on en trouve >4 récemment décrites, i par M. Berthold, 12 par M. Fitzinger, et elles portent cbacnne un astérisque*. Les 3o autres avaient été déjà signalées par différents zoologistes. Les motifs qui ont engagé M. Fitzinger à adopterces dernières sont les mêmes que ceux dont j'ai parlé (p. 445 et l\l\Q) à propos des Gec/cos; je ne reviendrai donc pas sur cette discussion. — Voici cette liste. CLASSIFICATION DE M. FITZINGER. — 1843. A.MBLYGLOSS.E Filz. I Ordo l>E\DI'.OB\l i; Wiegiu. I Sectio ACRODONTES Wagl. 1 Tribus RU1PT0GL0SS.£ Wiegm. Fam. unica CHAM.-ELEONTES Wiegm. Il Tribus PACHYGLOSSJE Wagl. I Fam. GONYOCEPHALl |2 gênera, 3 subgen.; 7 species) 1 . Lyriocephalis Merr. L. sentants Filz. Imargaiïlaeeus Merr.). 2. Gokvucephalus Kaup (Lophyrus Cuv. D. B. . a. Acantbotaura Gr. G. arniatus Wagl. (L. arm. D. B.). G Belln Filz. (L. Bell. D. B ). b. Gonyocephalos Kaup. G. Kuhlii Wagl. (L. tigrin.D. B. Séba). G. ligiinus Kaup ( » » » » ). G. giyanteits Fiiz ( » » • » ). c. Lophosaurus Fiiz. (Tiaris D. E. Allas et non lexle.i. G. dilopbus Fiiz. i Lophyr. dilopb. D. B. Texte). II. Fam. CALOT. E (3 gênera, 3 subgen., 9 specicsl. t. Brunchocela Kaup. n. Broiu liocela Kaup. B gutturosa Kaup ( B jubala D. B. . * B. mtermedia Berthold. b. Lopliodeira Fitz. B. crisiatella Kaup. c. Pseudora'otes Fitz. B. lympanistriga Gray. 2. Calotes Kaup. |Guv.). C. ophioniachus Merr. C. Tiedemanii Fitz. (C. versicolorD. B.). C. Rciuxii U. B. — C. myslaceus D. B. 3. Ceratopuora Gray. C. Slodartii Gray. III Fam. SE.MIOPHOItl (2 gen., 2 spec). i. Semiophorbs Wagl. (Sitana Cuv.). S. pouticerianus Wagl. (Cuv.). 2. Chi.asivdusairus Gray, Cbl. Kingii Gray. IV Fam OTOCRYPT/E 1 gen., I spec ... 1. Otocryptis Wiegm. 0. Wiegmanni Wagl. (bivillala Wiegm.). V Fam. LOPHFR.-E (2 gen., 2 subgen., i spec.j. 1. Lophdra Wagl. | Gray 1 (Istiurus Cuv.)- a. Isiiurus Cuv. L. Lesueuiii Gray. b. Lophura Fitz. ( Gray 1. L. aiubiiineusis Gray. (Srhlosser). L. puxtuli'sa Wagl II. amboiti. D. B.?i. 2. Phtsignathus Cuv. Pli. côctainchiuensis Wiegm. (lst. physign. D. B) VI Fam. IIRACONFS (2gen., i subgen., 8 spec.) i. Draco Wiegm. ( Lin.), u. Rhacodraccn Fiiz. D. titnbriaïus Kulil. I>. Draco Fiiz ( Liu ). D. vindis Daud. ( D. volans Liu., D. Daudiuii U B D. qninqncfasciatus Gray — D. Timorietisis Pérou. c. Plerosaurus Filz. D. Iiussaii.ieri D B il. Pleuropieriis Fitz. D. b.imiaiopogon Boie. 506 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. !. Draçostoîi'I* Filz. Draruunilus Wiegni.). D.lineaiusliaud.— D.personatus(spiloptcrus) Wiegm. II Seclio PLEURODONTES Wagl. I Tribus TllORXCOPLEVRM. I Fam. CORYTOI'HAN.E (1 gen., 2 subgen., 2 spec). 1. CORÏTOPHANES D. R. iBuie). a. GtomaleDpsis Wiegm. C. Hernandesii Gr. (Wiegm.) iC. cbanœleopsis D. B.). b. Gorytopbanes Baie. C. cri>tatus Baie. II Fam. HYPS1L0PHI (6 gen., 17 subgcu. 28 spec). I, B.isiuscrs Wiegm. (Laureuti). a. Basiliscus Laur. B. mitiatus Dainl. b. CwytbaoUis Baup. B. villa I us Wiegm. *• 2. Hilusmiiis Mantell (fossile). •• H. Mantelli Fiiz. 3. Hyi'SiLoi'HUs Filz. (Wagl.). a. Alnpoiioltis D. B. H. Rieordii Filz. (D. B.). b. Melopoceros Wagl. H. cornulus Filz. (Wagl). r. Hypsilophus Wagl. H. nndicollis Filz. (Cuv.).— II. rhinolophas Wiegm. H. iguana (luberculatus) Wagl. d. Amblyrbyncbus Bell. H. crislalus Filz. (Bell.). — H. ater Fitz. (Cray). e. Conoloplius Filz. H. Deniaiïii Fitz. (D. B.). f. Bracbylophus Cuv. H. fasrialus Filz. (Cuv.). 4. Cycmira Hailau. a. Cyclura Wiegm. C. cari na la Harl. [Harlani D. B.). C. pcclinala Wiegm. h. Ctenosaura Wiegra. C. denticulata Wiegm. (acanlliura D. B.). C. arficulala Wiegm. ( • » ). C. Shawii Wiegm. ( » » ). C similis WirBm. — C. Delhi Wiegm. 5. Hipsibatus Filz. ( Wagl.). a Ophryoessa Buie. ' //. lloiei Filz. — H. superciliusus Filz. (Boie). i. Dryopliilus Filz. (Euyalus Wagl. pari.). II. bilinealus Fitz. (D. B.). t. Enyalus Wagl. H. catenatus Filz. (En. rUumbiler Wagl.). H muryuiilaccus Fitz. (Spix). il. Hypsibatas Wagl. Uperaaûdon part. D. B.). Il.uinuia Wagl. (I.iu. (U. ochrocollare D.B.). (Spix). t. Uperanodon II. B. H. piriiis Wagl. Neuw.). 6. LEIOSAI m s II H. a. Prislidaclylus Fitz. L. fascialus D'Orbigny. b. Leiosaurus Fitz. L.SttliiiO II. III Faut. PTYCHOSAUR1 2 gen 3 subgea., 4 spec). 4. PtTCHOSAtlRl'S Filz. u Plycliosaurus Filz. [ Hypsibalus part. D.' B.). P. punclalusFitz. (D. B.). *. Ptychoplenra Fitz HypSibalus pari. D. B). P. plica Filz. (Lin). c. Trilropis Filz. ( Tropiilogaster D- BJ. P. Blainvillii Fitz. (D. B.). 2. MïGADAcmrjs Filz. (Callisaurus BlaiUT.). M. draconoides Filz. (Blainv.). Il Tribus GASTROPLEVRJ:. I Fam. PLEUROSAL'RI (4 gen., 4 spec). ** i. Leptosadris Fitz. (fossile). " L. neplunius Fitz. ** 2. Pleurosaurus Meyer (fossile). ** P. Coldfussii Meyer. ** 3. Reacbeosadrus Meyer ( fossile ). ** R. grarilis Meyer. ** 4. PoEciiopLEimos Eudes Deslongchamps ( fossile . ** P. Bueklandi Eudes Desl. II Fam. POI.YCHRI (2 gen., 4 subgen., 12 sper.' 1. POLYCHRCS CUV. P. marmoralus Cuv. P. virescens Neuw marmoralus D. B). P. aiiomalus Wiegm. 2. L.ïiiAM.TUs Filz. Wiegm.). a Urostrophus D. B. L. Vautieii Filz. — L. undulalus Wiegm. L. Filzingeri Wiegm. b. Ecphymatotes Filz. L. aculiroslris Wiegm. r. Lsemanctus Wiegm. L. longipes Wiegm. d. Norops Wagl. L. aiitatus Filz. (Wagl ). — * L gracilis Filz. ' /.. Wiegmanni Fitz. — * L. Endlicheri Fitz. III Fam. DACTYLO.E (5 gen., 20 subgen., 28 sper I. PsEtrDOCHAM.ELEox Filz. ( Cbamaeleolis Coclcau). P. Cocleaui Filz. ( Anolis cliamieleonides D. B.). 9. Ctenonotus Filz. | Anolis part. D. B.). a. Semiurus Fil/. C. Ricordii Filz. (An. Rie. D. R.). C. Cuvieii Filz. (Au. velifer Cuv.). b. Euriprislis Filz. C. eqneslris Filz. (Cuv.). c. Microclenus Fitz. C. Edwardsii Filz. (Merr.). d. Gtenouotos Fiu. C. biraaculalus Fitz. (An. Leacliii D. B. . 3. PlïCBOHOIOS Filz. (Anolis pari. D. BJ. n. Isliocercus Fitz. P. cristatellus F i i z . (Cuv.). b. Ptychnnotus Filz. P. fascialus Filz. (An. alligator D. B.). P. Dumerilil Filz. (An. marmoralus D. B.). c. Eunotus Filz. P. gracilis Filz. (Neuw.) (An. nasicus D. B.) * P. imsuliis Filz. d. Deiroplyx Filz. P. vcrmiculatus Fiiz. (Cocteau). e. Trachycœlia Fiiz. P. liiieaius Filz. (Daud.). /'. Ctenodeira Fitz. P. Ricbardi Fnz.il). B.;. ORDRE DES SAURIENS. — IGUAMENS. 507 i. Daetïloa Wagl. (Auolis part. D. B. . a. Tropidopilus Filz. D. lusco-aurala Fitz. (D'Orb.). b. Xiphosuras Filz. D. ibloro-i-yaiu Filz. (D. BO- t\ Xiphocerous Fitz. D. YalencienniiFilz. (D. B.). d. Eudaclylus Fitz. D. Goudolii Fitz. (D. B). r. Dactjloa Fitz. (Wagl.). D. Idcîds Fitz. (D. B.). D. WUgmami Filz. (D. Isevivenlris Wiegm). D. pnnctala Fitz. (Daud.). /'. Heterolepis Fitz. D. pulctaella Filz. (D. B ). y. Tracbypilus l'ùz. D. Sagrœi Filz. (Cocteau). Ii. Pristicercus Filz. D. biporcala Wiegm. ( An. chloro-cjanus D. B.). i. Clenocercus Fitz. D. caroliiiensis Fitz. (Cuv.). — D. Scte/ii Wiegni. ti. GastrotropisFilz. D. nebulosa Wiegm. ( An. Sagrai Cocteau). a. Heterouerma Fitz. (Acantbolis Guet.). H. loysiauum Fitz. (Coct.). IV Fam. DRACONTUR/E (Anolis D. B. pari.). (I gen., 2 subgeu., >i spec). !. Dracomira Wagl. ». Draconluia Wagl. D. miens Wagl., vel refulgens Schl. b. Draconlopsis Fitz. B. SittsehU Wiegm. — ' D. Bibronii Fitz. * D. Bertholdi Fitz. (D. i2-striala Bertb.). Il Orrto HOIIVAG E Wiegm. 1 Sectio PROSPUYODONTES Wiegm. I Fam. HETEROTROPIDES (3 gen.,7 subgen.,9 spec). 1 Steironotus Filz. a. LeioccplialusGray. Si carinalus Fitz. (Holotr. HerroinieriD.B.). b. Sleironolos Filz. St. Scbreibersii Filz. (H. microlopbusCoct.). c. Stenocercus D. B. Si. rosei-ventris D'Orb. d. Sirobilurus Wiegm. St. tonpiaius Wiegm. ■2 Heterotropis Filz. (Tracbynclus D. B.). a. Opbryocenlron Fitz. * // horr d(l Filz. b. Helerotropis Fitz. * B. eqnrslris Filz. c. Trachycyclus Dum. et Bib. Il marmoraïus Fitz. (D'Orb). :t Tropibords Neuwied (Ecpliymotes Cuv.). T. lorquatus Neuw. — T. mkroleyidotus Filz. II Fam. STE1ROLEPIDES (5 gen., 5 subgen., 34 spec). I. STEiROLEHsFitx(Microlo|ibusD.B.TrupidurusYViegm.)- S. microloptaus Filz. (Micr. Lessouii Var.A, D. B.). S heterolepis • ( » » Vas. B, o •). S. per uvitma d ( » » Var. CelD, > »). * S. carmicauda t S. semitœnhta » (Spix). * S. bufonia » 2.Ptïcboi>eir\ Fitz. [Proclotrètes plycbodèresD. B. part. . P. nigro-niaculata Fit/.. (Wiegm.). P. signitera Fitz (D. B.). P. Wicginanni F. f D.B,).— P. Fiizingerii F. (D. B). 3. LioL/E.\iiis Wiegm. (Proctolretus D. B. part.). a. Proctolretus D. li. L Natlererl Filz. — L. marmoratus Gravenborst. L. pectinatus Fitz (D. B.). //. Leiodeira Filz. (l'rocl. LciodèicsD. B. part.). L. oxijecphalus Wiegm. — L lenuis Fi:z. (D. B.). L. piclus Filz. (D. B.). — L.cjauigaslerFilz. (D. B.). L. mnltimaculatus Fitz. (D. B.). c. Lioltemus (Wiegm.). L o/itwff«sWiegm.(Pr. chilensis Var. A. Dnm. Bib). L. cbilensis W (I-ess.i (p,-. cliil. Var. B, Dum. Bib.). L. unicolor Graveuliorst. 4. Sceloporis Wiegm. (Tropidolepis Cuv.). a Sceloportis Wiegm. S. lorquatus Wiegm. — S. formosus Wiegm. S. spinosus Wiegm. — S. borridus Wiegm. S Bellii Wirgm. —S. aculeatus Wiegm. S. undulatus Wiegm. — S. gramuiicus Wiegm. S. microlepidotus Wiegm. b. Tropidolepis Cuv. S. variabilis Wiegm. — S. a;neus Wiegm. S. scalaris Wiegm. 5. Hoplurus Cuv. H. Sebae D. B. (0. torqualus Cuv.). III Fam. D0RYPHOR1 (3 gen, ispec). 1. Doryphores Fitz. (Cuv.). D. Maxiniiliani Filz. (Opl. Max. D. B.). 2. Urocentrom Kaup. (Dorypliorus Cuv.). V. Daudmi Filz. (Dorvph. azur. Cuv.). (Lin). U. azureum Kaup. ^Doryph. azur. Cuv.). (Lin.). 3. HopLocERcts Filz. * H. spinosus Fitz. IV Fam. PHRYNOSOMATA (I gen., 3 subgen., 5. spec). 1. Phrynosoma Wiegm. a. Pbiynosoma Wiegm. P. orliiculare Wiegm. — P. Douglasii Wiegm. (Bell). b. Batrachosoma Filz. P. coronatum Blainv. c. Tropidogaster Filz. P. cornuium Gr. i P. Harlanii Wiegm.).. P. bufonium Wiegm |P. Hailanii Wiegm.?). 11 Sectio EiMPHYODONTES Wiegm. I Fam. TRAPEL1 (* gen.. S subgen., 13 spec). \ PnRVNopsisFilz. (AgamaDaud. part.). a. Psaminopbîlus. Filz. P. dorsalis Fitz. (Gr.). b. Pbryno|isis Filz P. alra Fitz. (Daud.). P. Savignyi Filz. i D. B.). 2. Podorrhoa Fitz. ( Agama Daud. part ) a Podorrboa Filz. P. tuberculala Filz. (Gr.). P. coloiiormn Filz. (Daud.). o. Pseudotrapelus Filz. P. Sinaïla Filz. (Heyden). c. Planodes Filz. P. agilis Filz, (Olivier). d. Trapeloïdis Filz. P. simijahioteiilaYM IPalb? . 308 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 3. Trapflus Cuv. (Agama Daud. part.). a. Psauimo rboi F i I z . T. Blbronii Filz. (Agama aculcata Merr.). è. Trapelus Filz. T. bispidus Kaup(Agama spinosa D D.). 4. Ebevioplanis Filz. (Ag.uiia Daud. pari.). E. deserti Fitz. .Liclil.) (Agama luulabilis Merr.). E. ruclerata Filz. (Olivier) (Agama inulabilisMerr.). E. Ëgyptiaca Filz. (Geoflï.j lAgama muiabilis Merr.). II Fam. STELLIOXES (6 gen., 9 spec.). I. Homalonotcs Fiiz. (Graromatoph. D. B. part.). H. Gaimardii Filz. (D. B.). •2. Ctenophorus Fiiz. (Gramin.D. B. part.). C. Decresii Fitz. (D. B.). 5. Ajiphiboluius Wagl. (Gramni. D. B. part.). A. muricalus Wagl. 4. Gbammatophora Kaup. G. barbata Kaup. 5. AcASTHncERCts Filz. (Stellio Daud. part.). A. rvanogasier Fitz. (Kûppell). «. Stellio Daud. St. vn'garis Daud. — • St. cyprins Filz. St.cmwasius Eicbw. — St. Pallasii Wiegm. III Fam. LEIOLEI'IDES (3 geu., 7 spee.). \. Centrucf.rcis Fitz. (Uromaslix Merr. part.). C. Hardwickii Fin. (Gray). C. similis Fiiz. (Ur. griseus Cuv.). 2. UromasTIX Merr. I'. ocellaia Lient, (ornatus Riipp.). U.virid'm Wiegra. (spinipesD. B.l. U. spinipcs Merr. U. aciinlliinurus Bell. 3. Leiolepis Cuv. L. gullata Cuv. IV Fam. PHUYNOCEPHALI (3 gen.. 2 subgen., 6 spec. \. Sacoostoma Fitz. (Phryn. Kaup part.). S. aurituru Filz. (Pallas). 2. Phrvnocephauis Kaup. P. ocellatus Eicbw. — P. caudivolvulus Fiiz. P. iniersoapularis Fitz., vel nigricans Eichw. 3. Hbmoscopus Fitz. u. Heliosconus Filz. H. uralensis Fnz. (Pallas). b. Phrynosaurus Fiiz. H. Olivieri Filz. (D. B.). — M. Cray, dans son Cat.of Liz., p. 178-263, a décrit les Iguaniens pleu- rodontes et acrodontes; il les rapporte aux deux familles nommées Iguanidœ et A gamidœ , formant par leur réunion une tribu [Strobilosaura). La pre- mière famille renferme 54 genres et il y en a 34 dans la seconde. De même que pour la classification de M. Fitzinger, je me trouve dans l'impossibilité, par défaut de place, d'insérer ici des tableaux synoptiques résumant ce mode d'arrangement. Je me suis attaché, en dressant la liste suivante des 209 espèces (fgua/udu-, i3o; Agnmidœ, 79) rapportées aux 88 genres, à mettre en évidence, en les signalant par des caractères italiques, les 60 espèces qui n'étaient pas connues quand le t. TV de X Erpét. gêner, a paru, ou qui n'ont pas été admises dans cet ouvrage. Je comprends dans cette énuméra- tion les 3 genres et les 3 espèces que M. Gray a fait connaître depuis la publication de son Cat. , et qui portent ici les numéros i5 bis, i5 ter et i5 quater. D'autres espèces nouvelles, au reste, décrites plus ou moins récemment par ce même zoologiste, seront indiquées dans l'histoire des genres auxquels elles se rapportent. On voit par la liste qui suit et par celle que j'ai extraite du .Sj st. de M. Fitz. combien les richesses des collections zoologiqnes, et en particulier dans le Musée britannique, se sont accrues depuis une vingtaine d'années, mais aussi combien ces naturalistes ont multiplié les coupes génériques en don- nant souvent une trop grande importance à de simples caractères d'espèces. ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS. 509 CLASSIFICATION DE M. GRAV, 1845. Tribus IV. - STROBILOSAURA. XXIII Fam. - IGIAMD.E. (. l'OLYCHRUS CuV. P. IN. il ni. il. lit]. ClIV. 2. Sph,erops Gray ( Polycbrus part. W'iegm. D. B.). S. aiionialus Gr. (Wiegm.). 3. Urosirophus U. B. U. Vautieri D. B. ».Ecpht motes Fitz (nonCuv.). (Lœnianctus Wiegm. part. E. FnzingeriiGr. (Wiegm.). E. oblusirostris Gr. Wiegm.). E. undulatus Gr. (W.). — E. acutiroslris Filz. (W.) 5. L.ïMANCTis Wiegm. pari. L. lougipes Wiegm. 6. Iguana Laur. I. lui.enulaia Laur. - I. delicatissima Laur. I. rhinolopba Wiegm. 7. Aloponot'.s D. B. A. Ricordii D. B. 8. BltACHVLOPHrs Cuv. B. fasciatus Cuv. Metopoceros Wrag!. M. coruulus Wagl. . Trachïcephalus Gr, ( Amblyrbyncus Bell, part.). T. subciistamsGr. (Ambl. Demarlii D. B.). Oreucephalus Gr. (Ambl. Bell. part.). 0. cristalus Gr. (A. cristatus Bell et A. ater Gr.). CrCLURA Harlan. C. Mac-Leaiji Gr. — C. Collet Gr. C. nubila Gr. (C. carinaia Harlan). . Ctesosaura Gr. (Cyel. Harl. part.). Cl. acaiitbura Gr. (* L. Goodridgu Gr. quitter. Cristasaura Gr. ( . > C. mitreltu Gr. CoRVTH.Eoi.es Kaup. C viltatus Kaup. (Wiegm.). Thysanodactylus Gr. T. bUhtctitiis Cr. Corvtophanes Boie. C. crisiaia Boie. Cham/Eleopsis Wiegm. Cli. Hi-i'iiaiulesii Wiegm. Envalii's Wagl. E. rboiiibifer Wagl. — E. bilinealus D. B. Opkryobssa Boie. 0. superciliosa Boie. Ch.uh.ei.eoi.is Cocieau ( Anolis part.). Cli. Fernandina Coel. Archives du Muséum. T. VIII. ). 23. XtPHOsuRus Filz. (Anolis part.). X. velifer Gr. , Cuv.). — X. cristatellns Gr. (Cuv.\ X. Ricordii Gr. (D. B.). 24. Dactyloa Gr. (Wagl.) (Anolis pari.). U. equestris Gr. (Cuv.). — D. EJwanlsii Gr. (Merr.\ 25. Rhinosacrus Gr. (Anulis part.). U. gracilis Gr. (Neuw.). (Au. nascicus D. B.). 26. Anolius Cuv. part. (Anolis part.). 27. 28. A. Leacliii D.B A.occipiltilis Gr. A. linealus Daud. A. Cept'dii Merr. A. niarmoraïus D. B. A. porratus Gr. A. principalis Gr. (A. Carolinens. Cuv.). A. Ihtres't'ns Gr. A. Ilichardii I). B. A. G/ahami Gr. A. ptiuct. G. (non Daiul.) A. nebulosus Gr (A. Sagrai Coct.). Acanthous Coct. (Anolis part.) Ae. Luysiana Coct. Draco.vura Wagl. (Anolis part.). D. niieus Wagl. (A. refulgens Schl. D. clirysolepis Gr. (D. B.). Nurops Wagl. N. aura lus Wagl. Tropidolepis Cuv. (Sc-eloporns Wiegm.) A. lineatnpus Gr. A. maculttlitx Gr. A. pulchellus D. B. A. veriiiiculatus Coct. A. steitoilartylus Gr. A. reticitlatt.s Gr. A. fiisco-auratus D'Orli. A. teneus Gr. A. lucius D B. A. Gouilolii D. B. A puuciatns Daud. A. bullaris Lin. (A. chloro-cyanus D. B.? A. Valenciennii D. B. T. undulaïus Cuv. T. lorquatus Gr. (W.). T. forinosus D. B. (W.) T. spmosu^ Gr. (W.). T. hoiridus D. B. (W.] T. grainmicus Gr. (W.). T. microlepid D.B. (W.) T. variabilis D. B. (W.). T. aeneus D. B.tW.). T. scalarisGr. (W.). 32 Leiodera Gr. (Léioderes D. B.). Tropidurus W. part. (Proetolreius D. B. part.) L. chilcnsis Gr. (Less.). — L. gracilis Gr. (Bell.). L. Griiveiihorstii Gr. Leiol.emis Gr. ( Wiegm. L. cyanogaster Gr. (D. B.). /,. Bellii Gr. 36 Proctotretus D. B.). L. tenais Gr. (D. B.). L. signil'er Gr. (D. B ). L. maetilalus Gr. L.FitdngeniG.(D.B.), L. Dtnwiuti Gr. (Bell.). (Bell.). (D. B.j. L. Bibronii Gr. (Bell.) L. Imealus Gr. L. nigro-uiaculalus W. L inconspicuus Gr. L KittgiiG.. L. pieius Gr. D. B.). L. Wicgiuannii Gt Piygoderus Gr. (Prototretus D. B. pari.). Pt. iieciinalusGr. (D B.). Proctotretus D. B. (part.). P. inuliimai-ulalus D. B. . Leiuceph ilus Gr. (Holotropis D. B. Tropidaras Fitz. pan.). L. Heimiuierii G. (D. B.). L. Schreibersii G. (Fitz L. tnicrolèpiê Gr. L. carituttits Gr. L. Mac-LeayH Gr. Stenocercos 1t. B. S. rosei-ventris D'Orbignv (H. miorolophus Coct.). L. Grayit Bell. L. ornants Gr. es 510 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. 37. TRACHYCYCUIS D. B. T nianuoraïus D'Orbigny. 38. Taraguira Gr. (EcpbymotesCsv. non Fiiz.)- T. torquata r.r. (Neuw.). T. Darwinii Gr. — T. Smithii Gr. 39. HlCROLOPBDS l>. B. M. Pcruvianus Gr. (M. Lessonii D. B.). 40. Oplcki'S Cuv. 0. Brasiliensis Gr. (0. torqualos Cnv. 0. SebœD.B.). 41. Strobilbrus Wiegin. S. lorqualus Wiegm. 42. Urahiscobon Kaup ( pari.) ( Upcranodon D. B.). l'r. ombra Kanp. (Lin ).— L'r. piclumKaup. (Neuw.). 43. Plica Gr. (Lin.) ( Hypsibatus Wagl.). P. umbra Gr. (Lalr.). — P. punetala Gr. (D. B.). 44. Leiosai Ri'S D. B. L. Bellii D. B. - L. fascialus D'Orbigny. 43. DiplolemisBcII. D. Darwinii Bell. — D. Bil/roniiKeU. 46. Tropiblbis Neuw. (part.). OplurusD. B. (Cuv.) part. T. torquaius Neuw. 47. I'rocextron Kaup (Dorypborus Cuv.). U. azureum Kaup. (Lin.). 48. Phrtmatoros Gravenliorst (Oplurus part.). Ph. Pailuma Gravenliorst. 49. CALLlSAURfSBbiUV. C. draconoïdes Blainv. 50. Tropibogaster D. B. T. Blainvillii D. B. SI.Phrynosoma Wiegm. P. Douslasii Wiegni. (Bell.).— P. orbiculare Wiegm. P. Blainvillii Gr. (coronalum Blainv.). P. cornutum Gr. (Harlauii Wiegm.). XXIV Fam. — AGAMHLE. I. Draco Lin. (part.). D. volans Lin. (D. DaudiniiD. B.). D. Timoriensis Peron. — D. fimbriatus Knhl. ■>. Dracocella Gr. D. Dussumieri Gr. (D. B.). II. temalopogon Gr. (Boie). 3. Drau nuu •• Wiegmi D. quinquefasciatus Gr. D. lineatus Daud. D. ornaius Gr. D. mucutatusGr. D. s|iilupierus Wiegm. 4. SlTANA CllV S. Ponticeriaiia Cuv. :>. LYRfOGEPHALUS Mei'r. L. margaruaceus Merr. 6. Ceraîophora Gr. C. Sloddarlii Gr. 7. Otocryptis Wiegm. o. biviitata Wiegm. 8. Gonïocephalis Kaup (LopbyrusD. B. part.). G. cliauixleontinas Gr. (Laur). (Lac. tigrina Séba). 9. Duophtbos Gr. D. grandis Gr. 40. Tiari> D. B I.npliyrus I). B. part.). T. megapogon Gr. ( L. dilopbus D. B.). T. Bellti tir. (D. B.). — T. Sophiœ Gr. II. AcAOTBOSAi M i.r. i Lopliyrus D. B. part.). A. armalaGr. (Wagl.). 12. Bronchocela Kaup. B. irislaiella Kaup. — B. celebensis Gr. (Scbl.). B. gullurosa Scbl. ( jubaia D. B.). B. niarmor. Hombr. Jacq. — B. lympanislriga Gr. 43. Salea Gr. S. Borsfteldii Gr. 44. Calotes Cuv. C. Maria Gr. — C. nphiomacbus Merr. C. versicolor D. B. (Daud.). C. minor Gr. — C Emma Gr. - C. Rouxii D. B. C. mystaceus D. B. 45. Chelosania Gr. Ck. brunnca Gr. 46. Cu.iRASiAGr. (Agama part.). C. dorsalis Gr. 47. Gindalia Gr. G. Beimcllii Gr. 18. Lophura Gr. ( Istiurus Cuv.). L. Amboinensis Gr. (Schlosser). L. Shauiii Gr. (Lac. Inpbura Shaw.), 19. Phvsignathiis Cuv. (lsiiurus D. B. part.). P. Cocincinus Cuv. (Wiegm.). — P. Lesuenrii Gr. 20. Cblabvdosadrds Gr. C. Kingii Gr. 21. HatteriaGi'. H. punetala Gr. 22. LOPHOGNATHUS Gr. L. Gtibertii Gr. 33. Diporophora Gr. D. bUmeata Gr. 24. Grammatophora Kaup. G. crislaia Gr. G. mnricata Kaup. G. reliculala Gr. G. barbala Kaup. G. anyuli fera Gr G. ruaculaia G. (GaimardiD. B.). G. Decresii D. B. G. ornala Gr. 25. Laobakia Gr. (Agama Daud. part.). L. luberculata Gr. 26. Stellio Daud. S. cordyliiia Gr. (Laur.) (S. vulgaris Daud.). S. Caucasius Eicbwald. — S. cyanogasler Riippell. 27. Agama Daud. part. A. coloDormn Daud. A. occipitalis Gr. (A. colon. Var. Dum. Bib.). A. atra Daud. — A. agilis Olivier. — A. aculeata Merr. A. bispida Gr. (spiuosa D. B. non Gray). 28. Tr.ipell's Cuv. part. (Agama Daud. part ). T. Savignyi Gr. (D. B.). T. rudërata Gr. (Olivier) (Ag. nmlabilis Merr.). T. sanguinolentes Eicbw. (l'allas). T. SinaitusGr. (Heyden). 29. Phrynocephalus Kaup. P. Olivieri D. B —P. belioscopus Kaup. (Pallasj. P. caudivolvnlus Fitz. — P. Tickelii Gr. 30. Mecalochilus Eicbw. (Pbrynocepb. Kaup part.). M. auritus Eichw. (Pallas). 31. Cromastix Merr. U. ornaius Rûpp. — U. spinipes Merr. U. acanibinurus Bell. — V. fascialus Meuestries 32. Saara Gr. ( Cromastix part.). S. llardwickii Gr. 33. Leiolepis Cuv. L. Bcllii Gr. (gultatus Cuv.). — L. Reevesii Gr. 34. MoLOGii Gr. M. borridus Gr. 2 Eur. Afr. As. Océan. KO 0 As. mérid. Océan. 10 Amer. iO 0 Amer. 25 0 » Calid. 2 0 » 12 ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 511 En i85o, S. A. le prince Ch. Bonaparte a présenté la liste suivante des Sauriens appartenant aux deux groupes des Iguaniens et des Agamiens 'Conspectus System. Herpet. et Ampldb., Leyde, tableau in-f°) : Fossil. Eur. Spec. Stellionid/E (Strobilosaura Gr. '). Stellionina ( Agamidx part. Gr. ) . . . . Draeonina ( » » ).... Tropidurina (hjitaitidx part. Gr.). . . . Polychrina ( » » ) . . . . Basiliscina ( » » ).... Iguanina ( » » ) . . . . 139 Les différences numériques relatives aux divisions établies par les clas- sificateurs dont je viens d'analyser les travaux, et à celles cpii ont été admises par les auteurs de X Erpèt. gêner., peuvent se résumer ainsi : 1 837. Dum. Bib. Erpét. génér. 1843. Fitz. Systema 1 845. Gray Catalogue 1850. Bonap. Conspectus PREMIÈRE SOUS-FAMILLE DES IGUANIENS : LES PLEURODOMTES. Les Sauriens appartenant à cette grande division ont pour caractère com- mun le mode d'insertion de leurs dents, qui sont fixées sur le bord interne d'un sillon creusé dans les macboires. Ce sont les Iguanes proprement dits ou 'Iguanides, si Ton veut employer ce nom par opposition au mot Jga- mides, qui sert souvent à désigner les Acrodontes ou dgames. Quatre petits sous-genres, dans cette première sous-famille, précèdent le grand genre Anolis. Je n'ai aucune observation à présenter sur le 3' (Uro- strophe, Dum. et Bib.), ni sur le 4" (Norops Wagl.), qui comprennent cba- cun une seule espèce dans X Erpét. génér. Il faut ajouter cependant que 1. Ce groupe est placé entre ces deux divisions : Geceonidx et Chamxleontiâx appartenant tous trois à une même tribu : Pachyg/ossi; cette tribu est la première dans le 6e ordre (Saurii vel Lacertx) de la 3e section des Reptiles : Squamata. Le tableau de classification dont il s'agit ne con- tient aucune indication sur les genres. 2. En comprenant dans ce nombre 5 espèces de Phryuocéphales (t. IV. p. 515) non portées à la table de l Erpét. génér. Familles. Genres. Sons-genres. Espèces 2. 46. 2. 452 21. 61. 85. 200. 2. 88. 0. 209. 6. 139. 512 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. M. Pitzinger [S/st. Rept., 18/jO, p. 63) a donné les noms de trois autres espèces de Norops du Musée de Vienne : Lœtnanclus (sous-genre l\orops), gracilis, Jf'iegmanni, Endichleri, originaires du Brésil. Quant au 1" genre, cpie Cuvier a nommé Polychre, j'ai à signaler une troisième espèce, décrite en 1 845 par M. Berthold [Uberveischiedeneneue odtr seltene Reptilien ans Neu-Granada'm Abhandlungen der Kôniglichen gesellschqft der Wksenschaften zu Gôt/ir/ge/i, t. III, p. 5, pi. 1, fig. 1 ). C'est le Pulychrus gutlurosus , remarquable par le développement des écailles de la région inférieure du cou, car elles sont une fois p'us grandes que les autres. Ce Saurien ne se trouve pas au Musée de Paris qui, outre le Pol. marbré, possède maintenant des échantillons du Pol. anomal Wiegm., bien conformes à la description tracée par ce zoologiste. Le 1" genre que Wiegmann a établi sous le nom de Laimawcte est presque inconnu dans les Musées; aussi doit-on s'en tenir aux détails qu'il a pré- sentés d'après les types uniques du Musée de Berlin, et à ceux qui ont été fournis par Spix sur une espèce conservée à Munich {Polychms {Lie m.) acutirostris) et recueillie au Brésil. Nos collections possèdent cependant, depuis i8Zj5, un beau lézard, qui est pour nous le premier spécimen de ce genre. Il a éié recueilli dans le Mexicpie, près de la ville d'Oaxaca, et donné par M. Ghuisbreght. D'après la comparaison de ce Beptile avec celui qui a été représenté par Wiegmann [Herpet. mexi- cana, pi. iv) : L. longipes, il n'y a pas de doute sur 1 identité de l'espèce, mais certaines particularités sont en opposition avec quelques-uns des carac- tères attribués à ce genre. Ainsi, nous trouvons des dents palatines et une ligne saillante sur le milieu du dos, formée par la proéminence de la carène des écailles de cette région : d'où résulte l'apparence d'une crête longitudi— . nale très-basse, particulièrement évidente sur la nuque à une très-petite distance de la tète; au delà, elle est de moins en moins apparente et cesse complètement à l'origine de la queue. La diagnose inscrite par Wiegmann dans son texte (p. 16, Gen. 10 et p. 4*>) porte cependant qu'il n'y a pas de dents au palais et que la carène du dos est sans crête et sans dentelures. De plus, le spécimen dont il s'agit, comme le montrent les fig. 4, 4 a de notre pi. xxi, a, sur le bord postérieur de la tète prolongé en une sorte de casque plat et arrondi, onze à douze écailles saillantes triangulaires et pointues con- stituant une sorte de couionne. Rien de semblable ne se voit sur la pi. iv de ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 313 X Erpèl. du Mexique ; il y a néanmoins identité parfaite avec notre spécimen pour la forme de la région occipitale. Je me borne à mentionner ces faits observés sur un échantillon unique, et dont il est par conséquent impossible de déduire des conclusions applicables au genre tout entier, surtout en raison de la rareté singulière des Laimanctes dans les collections erpétolo- giques, car on manque de renseignements suffisants sur ces animaux. X. GËSRE AltOLIS, AXOLIS, DAUDIN. Cette division générique, la plus nombreuse en espèces, comprend tous les Iguaniens à doigts plus ou moins dilatés au niveau de l'antépénultième phalange. Ce caractère est d'une grande importance dans la méthode natu- relle, puisqu'il est l'indication manifeste d'une remarquable conformité dans le genre de vie. Il n'y a cependant pas une. homogénéité tellement complète entre tous ces Sauriens, que des subdivisions n'aient pu être proposées pour ce groupe. On en a vu plus haut la liste dans les classifications assez récentes de MM. Fitzinger etGray, dont j'ai simplement présenté un résumé, n'ayant point à discuter ici la convenance ou l'inopportunité du démembrement d'un genre si naturel et si distinct que l'est celui des Anolis cpii pourrait, par cela même, devenir le type d'une sous-famille parmi les Iguaniens. M. Berthold , en 1 840 ( Uber verscldedene neue oder sellerie Amphibien arien in Mém. de l'Acad. de Gôttingue, i843, p. 62, pi. 11, fîg. 7 et 8), a décrit, avec la dénomination particulière de duodecim-sti iata, une espèce nouvelle à doigts peu dilatés et cpie, parce motif, il a placée dans le genre Draconuru, Wagl. (Uracontura, Fitz.), établi pour YAnolis refulgens (vel nitens), genre non adopté par mon père et par Bibron, qui ont rap- proché de cette dernière espèce celle qu'ils ont nommée Anolis chrysolepis, en les regardant l'une et l'autre comme types d'une subdivision parmi les Anolis1. L'espèce de M. Berthold, Dracontura, \%-striata (Dracanlura Ber- ). Une bonne représentation comparative des doigts à élargissement considérable ou peu marqué se trouve dans l'Atlas de YExpéd. du comte de Castelnau, dans les parties venir, de l'Amer, du Sud. Rept., pi. m, fig. 2 a et 1 a, tels qu'on les voit dans les An. nasique et chrysolépide. Voyez, en outre, notre pi. xix, fig. 1, main de Y An. resplendissant. — Sur cette même pi. xix, fig. 2, Y An. de f'alencieiines, si remarquable par la petitesse des écailles ventrales, co qui, d'ailleurs, le distingue de tous ses congénères, est représenté vu par dessous et amplifié, pour que le caractère puisse être bien saisi par l'observateur. 514 DESCRIPTION DES REI'TILES DU MUSÉUM. tlwldr, Filz.) est inconnue au Musée de Paris. Elle se distingue facilement des deux précédentes en ce que les écailles médianes du dos, plus grandes que les autres et carénées, forment 12 séries longitudinales au lieu de 5 ou 6, comme chez P Anolis dit Dr. chrysolepis. Chez celui qui est nommé Dr. rejulgens, il n'y a que 2 rangées d'écaillés plus grandes et, en outre, elles sont lisses. Relativement au Saurien inscrit par Wiegmann (Herpet. met., p. 16), comme Dr. Nitzschii adopté par M. Fitzinger, qui en signale la présence au Musée de Vienne, l'opinion émise par les auteurs de XErpét. génér. qu'il ne devait pas différer de leur An. chrjsolcpide a été confirmée par Wiegmann lui-même, ainsi que M. Troschel nous l'apprend [Fauna von Brilisch- Guiana Reisen, Rich., Schomhurgk, note de la p. 649) *. Nous trouvons indiqué, par M. Fitzinger, un autre Anolis reçu du Brésil, voisin sans doute des précédents : Dr. Bibronii, et M. Gosse (Ann. and Mag. 0/ nal. Hist., 2e série, t. vi, p. 3/jG), signale une espèce ori- ginaire de la Jamaïque : Dr. catenata. — C'est près des Draconures que doit être placé un Saurien étiqueté par Wiegm. au Musée de Berlin, An. planiceps, à en juger par la description donnée par M. Troschel (Fauna von Britisch-Guiana Reisen, Rich. Schomhurgk, p. 649). — Avant de parler des Anolis nouveaux du Musée de Paris, je présente en note une liste , qui montre que , malgré ses richesses , il s'y rencontre cependant quelques lacunes par suite des découvertes récentes des natura- listes étrangers 2. I . J'ajouterai, à cette occasion, à propos de deux synonymies présentées par mon père et par Bibron dans rbtetoîre (tes Anolis, que M. Troschel, d'après l'examen destj pes mêmes de Wiegmann, considère, Gontrairemehl à ce qui est énoncé dans leur Erpét. yétvêr. sous forme dubitative, il est vrai, (p. 127 et 152), les Dactyloa bi-porcata elnebulosa comme distincts des An. Carolinensis et Sayrszi. .'. An. occipitalis liray (Ann. nerf, hist., t. V, p. 112); An, pareatusGr. [Id.); An. puncta- tusGr., non Datid. [Id.); An. lineatopus Gr. (1(1.); An. maculatus Gr. (Id.); An. stenodactylus Gr. {Id.}; An. reiiculatusGt. (Id.); An. aeneus Gr. [Id.]. .in.jlavescens Gr. et An. Grahami Gr. [Cat.of /./:■.. p. 202, où sont indiquées aussi les huit espèces précédentes). An. latifrons Berthold (ISeiie oder seltene Rep't. ans Neu-Granada in Mi'tn. de Gôllinyitc. 184ii-47, p. 6, pi. 1. fig. 2). An. iodurits, or purple tdiled Gosse [Ann. of ixrf. Iiist., 2r série, t. VI, p. 344); An. npa- tinus Gosse [Id.); Placopsis ocellata Gosse (AV.). — Pour la détermination spécifique si difficile des Anolis, on peut se servir avec avantage du tableau synoptique de V'Erpêt. génér., t. IV, p. 90. Il faut ensuite tenir compte de l'origine et du système de Coloration qui, au reste, ne tarde pas à être allerv par l'alcool. ORDRE DES SAURIENS. KU'ANIENS PLE VRODON TES. M 5 XXI. — i4 bis. Anolis a randes transversales, Anolis transver salis, A. Dnni. PI. xi\, fig. 3 et 3 a. Idem, Id., Cat. méth. des Kept. du Muséum, p. 57. — Id., Rèpert. Erpét. gén,, Dum. Bib., t. IX, p. 262.— Id-, Guichenot (Expéd. parties centr. de l'Amer, du Sud, par M. deCastelnau). Écailles ventrales plates, imbriquées, plus grandes que celles des flancs, qui sont aussi dila- tées que les autres; cou et dos surmontés d'un petit pli de la peau sans dentelures; point de carènes en avant du front ; de larges bandes brunes sur le tronc et sur la queue. La tète (pi. xix, fig. 3 a) est à peu près plate, ou du moins on ne voit qu'une faible dépression sub-rhomboïdale sur le front où les écailles sont un peu plus grandes que sur le museau : ces écailles ne sont pas carénées. La scutelle occipitale est grande, irrégulièrement campanuliforme ; par son bord antérieur, qui est le plus large, elle est en contact avec une petite plaque impaire et avec les demi-cercles squameux des régions sus-orbitaires, lesquels se touchent, sur le vertex, par leur convexité. Sur les côtés de l'occipitale, il y a des plaques assez grandes; les postérieures, beaucoup plus petites, sont bordées, à droite et à gauche, par des crêtes peu saillantes qui, du bord postérieur de chaque orbite, se dirigent vers l'occiput où elles se réunissent pour former un triangle ouvert en avant, et dont le sommet est l'origine du petit pli cutané de la ligne médiane du dos. Sur chaque région sus-oculaire, on voit un disque de io à 12 scutelles plates entouré par de fines granulations. — Toutes les pièces de l'écaillure sont généra- lement petites. — La queue, assez forte et un peu déprimée à sa base, est environ une fois et demie aussi longue que le tronc et la tète ; elle est très- effilée. — Le fanon est petit. La teinte générale, qui semble être un gris violacé, est un vert clair, comme le montre un dessin fait d'après le vivant, par M. le comte de Castelnau. Sur la tète, il y a de nombreuses vermiculations brunes. Les épaules sont couvertes par une grande tache de la même nuance, qui se prolonge en une pointe sur le cou et s'étend en arrière et en bas jusque sur les bras. Trois autres taches, larges de om,io au milieu, et irrégulière- ment angulaires comme la précédente, se voient sur le tronc; leurs angles postérieurs descendent obliquement d'avant en arrière, le long des flancs, et se rejoignent presque sur le ventre, dont la couleur est un peu plus claire 516 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. que celle des régions supérieures. — La mâchoire inférieure, tout à fait en avant, porte une petite tache transversale brune; une autre, plus large, occupe tout l'espace qui sépare le bord inférieur d'un orbite du bord cor- respondant de l'autre orbite; une troisième, passant sur le fanon, s'étend d'un tympan à l'autre. Au delà, en avant des épaules, une dernière tache transversale forme un collier, A la queue, il y a des anneaux bruns; les mem- bres ne sont que demi-annelés, leur face interne ne portant aucune tache. L'échantillon unique de cette espèce a été rapporté du Brésil par MM. de Castelnau et Emile Deville. Par l'ensemble de ses caractères, cet Anolis se rapproche surtout de l'espèce de l'Amer, septentr. nommée, par mon père et par Ribron , An. alligator. La différence de patrie et les détails dans lesquels je viens d'entrer suffisent pour montrer les différences caractéristiques. XXII. — 22 bis. Anolis hétéroderme. Anolis heterodennus , A. Du m. PI. xix, fig. 4, 4 a et 4 b. ldem,V\., Cat. Rept.du Mus. Paris, p. 59.— Id., Répert. Erpét.génér.. D.B., t. IX, p. 262. Régions supérieure et latérales du tronc recouvertes de squames irrégulièrement polygonales, aplaties, lisses, entremêlées d'écaillés beaucoup plus petites et connue granuleuses; plateau crânien bordé dans tout son pourtour, ainsi que le museau, de grandes écailles bombes; squa- mes ventrales lisses, non granuleuses; une petite carène dentelée sur le cou, le dos et la queue. La tète est un peu effilée (pi. xix, fig. 4 «)• La faible dépression de sa face supérieure semble être plus considérable qu'elle ne l'est réellement, à cause de la saillie prononcée des écailles qui bordent l'occiput, les régions sus- oculaires et le museau. La plaque occipitale irrégulièrement polygonale ou presque circulaire est entourée de plaques de forme et de grandeur variables. Le fanon est très-peu développé. — La queue, médiocrement longue, est assez robuste et revêtue, dans toute sa longueur, d'écaillés à carène saillante. Le caractère le plus remarquable est fourni par l'aspect singulier de l'écaillure du dos et des flancs; elle offre une assez frappante analogie avec celle de X An. caméléonide, décrit et figuré par Cocteau {Erpét. in tlist.de Cuba, par Ram. de la Sagra, p. i/|5, pi. xv), sous les noms de Chamœleolis Fernandina. Ce sont des écailles plates, entremêlées de petits grains squa- meux fvoy. notre pi. xix, fig. 4 b). Outre d'autres particularités inutiles à rappeler ici, la disposition régulière des plaques de l'abdomen éloigne coin- ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 317 plétement Y An. hêlcroderme du précédent, qui est le seul dans ce vaste genre où les écailles ventrales soient granuleuses au lieu d'être , comme d'ordinaire, des scutelles plates et imbriquées. Les parties supérieures sont vertes et les inférieures, plus claires, ont une teinte jaune verdâtre. Les grosses écailles qui bordent la tête comme une sorte de couronne sont d'un vert très-pâle, de sorte qu'elles paraissent presque blanches; il en est de même pour celles qui se voient sur les côtés de la tête et de la région cervicale, d'où elles gagnent les flancs en formant sur ces diverses régions une bande blanchâtre, qui tranche sur la teinte générale. — Long, totale, o"' 17 ; o"1 G pour la tète et le tronc ; om 1 1 pour la queue. — Nous possédons plusieurs échantillons de cette espèce reçus de la Nouvelle-Grenade. VI. GEXBE. t'OBîï'OWÏAXE. CQSiYTOPMJAXES. BOIE. A l'époque où le t. IV de Y Erpét. génér. fut publié, les Corytophanes manquaient au Musée de Paris, où l'on connaît maintenant le Cor. à crête par trois beaux exemplaires provenant de la province de Peten (Amer, cen- trale) et dus à la générosité de M. Arthur Morelet, qui a exécuté, d'après le vivant, un dessin propre à bien faire connaître le système de coloration. On acquiert ainsi la preuve que la teinte générale du tronc est un mélange de blanc pur et de brun rougeâtre moins abondant sur les flancs que sur le dos, où il forme de fines bandes transversales. Le blanc est sans mélange sur le ventre. La gorge et le capuchon sont d'un vert clair uniforme. Sur la queue et sur les membres, qui sont de la même couleur verte, il y a des anneaux d'un brun violacé. Des lignes noires, partant de l'orbite, rayonnent en avant, en bas et en arrière. 11 y a, dans les écailles du tronc, plus d'inégalité qu'il n'est dit dans les descriptions, car les flancs sont parcourus de haut en bas par des rangées verticales et irrégulières d'écaillés plus grandes que les autres et rappelant un peu les bandes bien moins nombreuses du Cor. caméféopside, chez lequel, d'ailleurs, ces écailles, beaucoup plus grandes, portent une forte saillie mé- diane (voy. Herpet. mex., p. 38 et pi. vi), tandis qu'elles sont planes ou à peine carénées dans le Cor. à crête. La tète et la partie antérieure du tronc Archives du Muséum. T. VIII. 66 518 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. de ce dernier sont représentées de profil sur notre pi. xx, fig. 1 ; région sus- céphalique, fig. i 20 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. nence de l'os temporal en forme d'aiguillon. Le fanon, contrairement à ce qui a lieu dans cette dernière espèce, est dentelé à son bord inférieur, qui se termine en arrière par un repli cutané transversal, continué sur la partie la plus inférieure de chaque flanc, jusqu'à la racine des membres abdomi- naux. Un autre pli, semblable au précédent, commence derrière l'angle delà mâchoire, décrit d'abord une légère courbe à concavité inférieure; puis au niveau des épaules, il se dirige parallèlement à la ligne médiane du dos, dont il est peu éloigné, et vient se perdre sur l'origine de la queue. La teinte générale est un brun verdâtre. La face supérieure de la tète est ornée en avant, à sa partie la plus antérieure, d'une tache noire placée entre deux lignes également noires qui, partant du milieu de la région sus-orbi- taire, vont en divergeant se porter sur le bord du museau et descendent au-devant de l'œil sur la région frênaie; deux autres lignes semblables, mais dirigées en sens absolument inverse, prennent naissance clans le même point et vont atteindre, en s' écartant, les bords du casque, les franchissent et se perdent sur la crête nuchale. De ce point central inter-orbitaire, d'autres raies noires, disposées en éventail, couvrent de dedans en dehors toute la portion un peu renflée qui correspond à l'oeil et contournent la crête surciliaire pour gagner la paupière supérieure. Une tache sombre transversale occupe l'extrémité de la crête de la nuque et s'arrête, de chaque côté, au niveau du pli cutané supérieur. D'autres maculatures noires irré- gulières sont dispersées sur différents points du tronc et de la queue. Long, totale, o'" a85 ; tête et tronc, o'" 75 ; queue, o'" 210 ; espace compris entre le bout du museau et l'extrémité supérieure du casque, o'" or\. Le Cor. très-carénc a été pris à Ascuintla, dans l'Amer, centrale, à 3o lieues de Guatemala. Le spécimen est unique. La description qui précède montre, sans qu'il soit nécessaire d'y insister, les différences tranchées qui distinguent ce Cor) tophane de ses congénères. Ainsi, pour les rappeler en peu de mots, s'il porte une crête nuchale comme le Cor. à crête, remarquable par son écaillure du dos et des flancs presque partout lisse, il a, au contraire, toutes les écailles carénées et sensiblement égales entre elles. Ce défaut d'inégalité est un caractère important quand on compare l'espèce nouvelle au Cor. caméléopside. Chez ce dernier d'ailleurs, i° la crête commence seulement au niveau des épaules; 20 les grandes écailles disposées en bandes transversales sont seules carénées, et 3° enfin , chaque ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLETJRODO.NTES. î)21 flanc ne porte que deux petits plis cutanés : l'un à la région scapulaire et l'autre à la région pelvienne. VII. CiEXRE!. BASIIiBt;. JfSASMÏÏ^MCesS. LAURENTI. Sous le nom générique proposé d'abord par Laurcnti pour le Saurien que Linné avait nommé Lacer/a basiliscus, les auteurs de XErpét. gêner, ont réuni les deux espèces alors connues, celle qui est le type du genre (Z>. mi- tratus) et celle que M. Kaup a désignée sous la dénomination de Corytheolus vittatus, dont on doit rapprocher le genre nominal OEdicoryphus {vittatus) que Wagler a introduit dans son Syst. amphib., p. i/j8. — Ce groupe, jusqu'alors très- circonscrit, a été augmenté par M. Gray d'un genre à tête ronde et simple en arrière, ou du moins à très-petite crête occipitale, mais à bord externe des doigts postérieurs garni d'une frange. Il en a décrit le type (Beecheys, voy. p. g4) sous le nom : Ophyessa bi-lineata. Un exem- plaire de cette espèce, donné par le Musée de Londres, a été considéré avec raison par mon père et parBibr., t. iv, p. i88, comme un jeune B. à bandes. Ce genre a été conservé par M. Gray dans son Cat. of Liz., p. io,3, mais sous un titre différent, car on l'y trouve ainsi désigué : Thysanodac- tylus bilineatus de l'Amer, du Sud et de l'île de Fernando-Noroba. Je dois, au reste, appeler l'attention sur cette origine, puisque le B. à bandes est mexicain ou provient de l'Amer, centrale. — Tout récemment, ainsi que je l'ai indiqué dans la liste dressée d'après le système de classification de M. Gray (p. 509), ce zoologiste a présenté une nouvelle distribution du gronpe des Basilics [Basiliscina) , motivée par l'adjonction de genres jusqu'alors inconnus (.Jn/t. of nàt. Hist., 1' série, i85a, t. x, p. /|37).Les différents Sauriens qui y sont compris manquent dans nos collections. Us sont originaires, les uns du Mexique, et les autres de l'Amérique du Sud l. 1. M. Gray forme des genres suivants une section : Basiliscina, partagée en 3 groupes: I. Occiput renflé de chaque côté avec une haute crête cutanée comprimée et partant du bord postérieur des yeux : 1 . Ptenosaura Gr. (PL Seemanni Gr). — II. Occiput renflé couvert d'écaillés convexes ; à sa région postérieure, mais à une certaine distance en arrière des yeux, il est prolongé en une haute crête cutanée comprimée ; sur le dos et sur la queue, une crête élevée supportée par des rayons osseux : 2. Basiliscus, Laur. (B. americanus, Id.); 3. Lophosaura, Gr. (L. Goodridgii, Id.); 4. Cristasaura, Gr. (C. mitrella, Id.); 5. Corytheolus, Kaup (C. vittatus, Id.). — III. Occiput aplati, avec une très- petite crête comprimée sur le milieu de son bord postérieur : 6. Tlujsanodactylus, Gr. (T. bili- neatus, Id.). 522 DESCRIPTION DES REPTILES BU MUSÉUM. Avant de présenter la description de la nouvelle espèce de notre Musée, je ferai observer que si la crête occipitale des Corytophanes diffère beau- coup de celle des Basilics, en ce qu'elle a pour base la longue apophyse osseuse qui prolonge le crâne en arrière (pi. xx, fig. 1 b), tandis que dans les autres, la crête est essentiellement formée par la peau relevée en pli mince et d'une étendue plus ou moins considérable, selon les espèces, le prolongement osseux ne manque cependant pas complètement aux Basi- lics. 11 est bien moins saillant, il est vrai (pi. xx, fig. 4), car il se présente sous la forme d'une lamelle mince horizontale , à bord supérieur tran- chant et qui reste dans le plan de la région sus-céphalique, au lieu de se relever obliquement, comme le grand casque des Corytophanes, dont la base, ainsi que je l'ai déjà rappelé plus haut, est constituée par trois racines aplaties et disposées en pyramide triangulaire terminée à son sommet par une lame mince et transparente. Cette conformation remarquable manque dans les Basilics (fig. 4), où la lamelle, mesurée à son bord inférieur, est à peine égale au tiers de la longueur du crâne prise du milieu de l'arcade maxillaire supérieure à l'articulation de l'occipital latéral avec l'os intra- articulaire. Dans le Corytophane dont la tète a été dessinée, il y a, au con- traire, égalité entre ces dimensions. — Sur cette même pi. xx, on voit que les dents, dans ces deux genres de Sauriens, sont trilobées, puisqu'elles portent une petite dentelure de chaque côté de leur base (fig. i c et 4 «)■• XXIV. — i bis. Basilic a. bohket, Basiliscus galeritus, A. Dam. Pi. x\i, 6g. 4, 4 à et 4 b. Idem, Id. Catal. Rept. Mus. Par., p. 61. — Id., Id., Répert. Erpèi. gén., D. B., t. IX, p. 264. > Tète surmontée d'un capuchon élevé, large et épais à sa base, à sommet mince, arrondi; sur le dos et sur le premier tiers de la queue, une crête dentelée peu élevée; écailles des régions supérieures du. tronc carénées, les ventrales lisses; celles des régions sus-oculaires petit' surface rugueuse; parties supérieures vertes, et les inférieures d'un jaune verdéitre; sur la gueue, des lac/tes brunes. La tète est courte et le capuchon ne ressemble pas à un bonnet phrygien, comme celui du B. à capuchon (pi. xxi, fig. 2), et il n'est pas pointu comme celui du B. a bandes (pL xxi, fig. 3). Chez le mâle, comme chez la femelle, il commence au niveau du bord postérieur de l'espace intei-orbitaire , et chez le premier, son sommet, très-régulièrement arrondi, décrit un arc de ORDRE DES SAURIENS. 1GUANIENS PLEURODONTES. 523 cercle uni à la base, antérieurement, par un bord très-court, un peu oblicpie d'avant en arrière, et postérieurement, par un bord plus long rectiligue, et dont l'obliquité est en sens inverse. Chez la femelle, le capuchon est beau- coup moins vertical; il se dirige en arrière, et son sommet représente assez exactement l'une des extrémités d'une ellipse. Dans les deux sexes, d'ailleurs, il rappelle un peu, par sa forme, le capuchon du camail ou habillement d'hiver que les ecclésiastiques portent par-dessus le rochet. Ce prolongement cutané, qui est très-mince, est couvert d'écaillés assez grandes presque planes ; mais sur la base renflée du capuchon, sur les tempes et à la région sus-céphalique, elles sont moins volumineuses et ressemblent à de petits tubercules. Par l'ensemble de ses formes, ce Basilic offre la plus grande analogie avec ses deux congénères. — Je viens d'indiquer la différence importante résultant de la conformation toute particulière du capuchon; il est donc inutile, sur- tout en mentionnant l'absence de la remarquable crête, à rayons osseux du dos et de la queue, d'insister sur les autres caractères qui l' éloignent de l'espèce la plus anciennement connue et que Daudin a, le premier, nommée B. mitratus. — Avec le B. à bandes "Wiegm., qui porte une carène sur les écailles ventrales, aucune confusion n'est possible, puisque, chez les deux autres, cette carène manque. Le système de coloration est fort simple, comme on le voit sur la fig. i, où les teintes sont plus vives cpie sur les animaux conservés dans l'alcool. — Elle représente le mâle de grandeur naturelle ; il est un peu plus petit que la femelle. — Le Muséum possède deux individus de sexe différent; ils ont été rapportés de la Nouvelle-Grenade. — Un dessin, de M. Morelet d'après l'un des exemplaires adultes du Basilic à bandes recueillis par lui dans la province de Peten (Amer, centrale), lait bien connaître le système de coloration de ces beaux Sauriens déposés par ce voyageur dans nos collections; mais ils sont malheureusement déjà un peu décolorés par l'action de la liqueur. Il en est de même pour un jeune sujet, également donné par M. Morelet. — Au moment où l'un des animaux adultes a été pris, il était d'un vert clair vermicide de noir; on voit encore les courtes bandes transversales noires caractéristiques sur la nuque et sur le dos, et en partie une raie jaune étendue de l'angle postérieur de l'œil jusqu'à la cuisse ; puis au-dessous et parallèlement, sur le cou, une autre 52-1 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. ligne semblable à la précédente. La tète et le capuchon étaient et sont encore bruns, mais on ne retrouve plus que sur le dessin cette dernière indication : lèvres et gorge d'un blanc pur. Cbez le jeune individu , il n'y a sur la tète que de faibles vestiges du capuchon qui manque dans les premiers temps de la vie, comme on en acquiert la preuve par l'examen d'un très- jeune sujet provenant du Mexique. Il en est de même pour trois jeunes B. à capuchon originaires, soit de Cuba et donnés par M. Ramon de la Sagra, soit du Mexique; l'un de ces derniers est un présent de M. Castelnau. Entre ces jeunes animaux et ceux de même âge qui appartiennent à l'espèce dite B. à bandes, il y a une très-grande analogie pour la disposition et l'aspect, non-seulement de la double bande claire latérale, mais de la petite raie jaune médiane de la région sus-céphalique. 11 est cependant très-facile de les distinguer en examinant les écailles ventrales, qui sont lisses cbez le B. à capuchon, et carénées au contraire chez le B. à bandes. — Un Bas. appar- tenant à cette dernière espèce, et tout récemment acquis par notre Musée, doit être signalé, parce qu'il présente une particularité notable qui n'avait pas encore été constatée dans cette espèce, car il a sur le dos une crête bien développée, soutenue par des rayons osseux et semblable à celle du B. à capuchon. Sur la queue, il n'y a qu'une carène dentelée. Il est plus petit qu'un autre individu de la même espèce à crête dorsale, cependant moins haute et sans rayons osseux. Le genre Amblyrhynqoe, dont je dois maintenant parler, est précédé dans la classification de YErpét. génér. du singulier genre Aloponote (8), caracté- risé par l'absence d'écaillés sur les parties supérieures du tronc, où l'on ne voit que de très-petits grains squameux serrés et fort nombreux. Je n'ai rien à ajouter à l'histoire de ce Saurien, connu au Musée de Paris par un seul individu de grande taille, envoyé de Haïti par M. Alex. Ricord, et dont aucun Musée ne paraît avoir reçu de nouveaux exemplaires. IX. GEXRE. AJIBIiYUSÏ-XiïQUE. AMBMéVttMWWXCUS. BELL. La diagnose de ce genre a été donnée dans X Erpèt. génér. d'après un spé- cimen en mauvais état de conservation de X Ambl. à crête appartenant à M. Th. Bell, et d'après un exemplaire d'une autre espèce du Musée de Coulogne-sur-Mer dédiée par mon père et par Bibron au directeur de ce Musée : Ambl. de Dcinarle. Or, l'examen de nouveaux sujets conservés ORDRE DES SAURIENS. — IGUAN1ENS PLEURODONTES. 525 dans l'alcool et recueillis aux îles Galapagos, par M. Darwin, a démontré à M. Bell que, si la description de la seconde espèce ne laisse rien à désirer, il n'en était p;>s de même pour la première ; car celle-ci offre des particula- rités remarquables qui n'avaient pu être signalées ni par M. Bell en 1825 (Zoo/. Journ., p. 204, pi. xu supplém.), ni en 1 837, par les auteurs de Y Erpét. génér. 11 faut donc modifier l'énoncé des caractères génériques pour ce qui concerne la queue et les membres, et remplacer ces deux pbrases : queue comprimée vers son extrémité et garnie de grandes écailles; doigts gros et courts, par les indications suivantes: queue ronde ou comprimée, doigts assez longs et inégaux et complètement libres, ou presque égaux et un peu palmés. Ces différences importantes sont liées à celles qui se remarquent dans le genre de vie; elles sont telles que X Ambl. de Demar/e, dont la queue est cylindrique et dont les doigts ne sont pas réunis par une membrane, est un animal essentiellement terrestre et que X Ambl. à crête, si distinct du précédent par sa queue comprimée d'un bout à l'autre et par la palmure partielle des doigts aux pattes antérieures et postérieures, est une espèce tout à fait aquatique. On doit, en outre, noter que la crête de celui-ci est très-basse au-dessus des épaules, où elle semble comme interrompue, et que chez X Ambl. de Detnarle, elle a plus d'élévation sur le cou que sur le dos, sans présenter cette sorte d'interruption que je viens de signaler l. 1. M. Ch. Darwin a donné de longs détails très-précis sur ces Reptiles, qu'il a vus en grand nombre aux îles Galapagos (Journ. and remarks, roy. qf the IJeagle, p. 46G-472, 1839, et -2e édit. 1845, p. 383-390, avec une fig. de l'./w;W. à crête). Les individus appartenant à cette dernière espèce habitent exclusivement, dit-il, les rochers du rivage qu'ils paraissent ne jamais quitter pour pénétrer dans les terres, et sur lesquels ils s'empressent de revenir, dès qu'ils ont été chercher dans la mer leur nourriture, qui ne se compose que de plantes, et particulièrement de celles dont la végé- tation a lieu au fond des eaux. Ce naturaliste s'en est assuré en ouvrant plusieurs do ces Ambl., et jamais il n'a trouvé dans leur estomac des débris de poissons ou d'autres animaux marins. Ils ont une teinte noirâtre, uniforme, et leur taille peut dépasser un mètre. Quanta l'Jntbl. de Demarle, il n'est pas répandu comme l'autre, sur toutes les îles Galapagos; il est confiné dans celles qui forment le centre de l'archipel. Quelques-uns de ces Sauriens habitent les régions hautes et humides des îles, mais ils sent beaucoup plus nombreux dans les parties basses et stériles, non loin des côtes; on les y rencontre en telle quantité, qu'à l'île St.-James, les voyageurs ne purent trouver pour dresser leur tente un emplacement non occupé par les habitations souterraines, et d'ailleurs peu profondes, de ces reptiles. Comme les Ambl. maritimes, ce sont des animaux assez laids, à physionomie stupide, en raison du peu d'ouverture de leur angle facial (d'où le nom d'Ambly- rhynque ou à museau obtus); ils sont, en dessous, d'un rouge orangé tirant sur le jaune, et en dessus, d'un brun rougeâtre. Leurs mouvements sont lents, et ils se traînent sur le sol plutôt qu'ils ne mar- Arciiives du Muséum. T. VIII. 67 520 DESCRIPTION PES REr-TILES DU MUSÉUM. — Je n'ai rien à ajouter aux détails donnés par mon père et par Bibron sur les deux genres Iguane (io) et Métopocéros (i t). Je dirai seulement qu'un 1g. tuberculeux a pu être observé vivant à la ménagerie où ses habi- tudes d'animal essentiellement frugivore ont subi une singulière modifica- tion; car on a pu le nourrir pendant trois mois avec de jeunes moineaux pris au moment de Féclosion de l'œuf, et de larves de Ténébrions qu'il mangeait avec beaucoup plus d'avidité que les fruits, dont il avait jusqu'alors fait exclusivement usage pendant une captivité d'une année entière. Quant au genre Cycltule (12), des observations intéressantes ont égale- ment pu être faites sur le régime d'un individu appartenant à l'espèce dite C. de Harlan Wiegm. (C. carinata Harl.). Malgré son genre de vie habituel, ce grand Saurien qui, à l'état de liberté, ne recherche comme aliments que des fruits ou d'autres productions végétales, mange volontiers maintenant des larves de Ténébrions, de très-jeunes souris et de petits oiseaux qui viennent de sortir de leur coquille. Le Cycl. pectine, décrit par Wiegmann d'après un spécimen unique du Musée de Berlin et inconnu à Londres, ainsi que dans les différentes collec- tions d'Allemagne, comme on le voit d'après les indications fournies en i845 par M. Fitzinger, vient d'être acquis tout récemment par le Musée de Paris. Il est parfaitement semblable à l'animal figuré dans X Erpêt. du Mexique, pi. 11, et très-distinct du Cycl. de Harlan, qui a, comme lui, la queue comprimée, i° par la continuité de la crête, qui est sans interruption au- dessus des épaules , mais en présente une à la région lombaire , et 2° par le petit nombre des pores fémoraux, dont on compte non pas vingt, mais cinq seulement à chaque cuisse. Aucune confusion d'ailleurs ne peut exister entre cette espèce rare et le Cycl. acanthure , dont la queue, plus client. lisse nourrissent de matières végétales, et dans les lieux secs où ils ne peuvent trouver d( l'eau ils recherchent avec avidité les branches de cactus ou d'autres plantes pourvues d'un sucabon- dant. Leur chair, après la cuisson, est blanche et d'une saveur agréable pour ceux, dit M. Darwin, qui, relativement au choix de leurs aliments, savent se mettre au-dessus des préjugés. Leurs œufs sont également estimes. Je n'ai pas craint de présenter les détails qui précèdent, parce qu'il est fort intéressant de bien con- naître un genro aussi nettement caractérisé, comprenant une espèce marine et une espèce terrestre, et propre à une région du monde tres-délimiîée comme l'est l'archipel des Galapagos. De plus, Y.lmbl. a crvte est extrêmement remarquable en ce qu'il est le seul Saurien connu dont la nourriture s compose de plantes qui croissent dans la mer. ORDRE DES SAURIENS. IGUANIENS PLEURODONTES. 527 effilée, est p-esque ronde, et dont la crête n'est nullement interrompue1. Le genre Brachylophe (i3) ne renferme encore que l'espèce nommée par Alex. Brongniart Iguane à bandes, et qui a servi de type à Cuvier pour cette coupe générique. Ce Saurien est le. seul, dans la sous-famille des Pleu- rodontes, qui ne vive pas en Amérique. C'est du moins ce qui semble résulter de l'examen de nos échantillons, dont les uns, cités dans X Erpét. génér., ont été recueillis à Tongatabou (Archipel des Amis ou de Tonga, Océanie), et dont les autres, reçus depuis 1887, ont été rapportés par M. Leguillou, ainsi que par M. Arnoux, de différents points de l'Océanie, et en particulier de l'île Wallis (Archipel Oua-IIourn). Au Musée de Vienne, selon les indi- cations données par M. Fitzinger, qui nomme cet Iguanien Hypsilophus fctsciatus, en adoptant le mot Brachylopkus comme simple dénomination de sous-genre {Syst., p. 55), on ne possède que des exemplaires de l' Ancien- Monde. Dans le Musée britannique., au contraire, M. Gray signale seule- ment des individus de l'Amer, du Sud. On constate dans notre Musée que les femelles, caractérisées par la pré- sence, sur la face interne de chaque cuisse, de huit ou neuf écailles sub- ovales, munies d'une petite fente près de leur bord postérieur, portent séides des bandes transversales bleues sur le dos et de gros points de la même couleur sur !e cou et les épaules. — l.es mâles, qui sont munis de véritables pores aux cuisses, ont une teinte bleuâtre obscure et uniforme, sans bandes ; les points bleus de la région cervicale sont à peine apparents. XBV. GEX1EE EXlfAïiE. JEl¥YAM,t'S. WAGLER. Une rectification doit être faite dans Y Erpét, ge'nc'r. à l'énoncé des carac- tères des Reptiles de cette division, car c'est par erreur, ainsi qu'il est facile de s'en assurer sur les individus mêmes qui ont servi aux descriptions de ce livre, que Y En. rhombijère y est indiqué comme ayant les écailles du 1. Quelques espèces nouvelles du genre Cyclure ont été décrites dans ces dernières années; leurs noms se trouvent dans les listes que j'ai données ( p. 509) d'après le Cat. de JM. Gray et p. 500 d'après le Sijst. de M. Fitzinger. Notre Musée ne les possède pas. On n'y connaît pas non plus une espèce de la Jamaïque, dite Cyclura lophoma (««;, crête, upt*, épaule) Gosse [Arm. of nat. frist., 2e série, l B49, t. IV, p. 04-68). Aire détails zoologiques, ce naturaliste a joint un extrait intéressant des obser- vations de M. R. Ilill sur les mœurs de ce Saurien, dont l'alimentation est exclusivement végétale. 528 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. ventre lisses. Les carènes de cette région sont moins prononcées que chez YEn. à deux raies; néanmoins, on voit sur chaque pièce de Fécaillure abdo- minale une ligne peu saillante, il est vrai, mais l'ensemble de ces carènes constitue des séries de stries longitudinales sur toute la face inférieure du tronc. Ce qui distingue surtout les deux espèces, c'est, chez YEn. à deux raies, i° la présence sur la ligne médiane du dos de plusieurs rangs longitu- dinaux de grandes écailles et non pas d'une seule rangée comme chez YEn. rhonib.; %° le nombre moindre et le volume plus considérable des écailles sus-orbitaires. 1/ En. à deux raies, dont on possédait un seul spécimen à l'époque où il fut décrit, est maintenant bien connu au Musée de Paris, où l'on en a reçu trois nouveaux exemplaires du Brésil et parfaitement iden- tiques au type. En outre, un jeune individu de cette espèce, assez décoloré, mais lies-reconnaissable, a été rapporté de ce pays, ainsi que plusieurs Ed. rhombif. La teinte générale de ces derniers est un brun uniforme, si ce n'est chez un seul, qui est exactement semblable par ses lâches dorsales, ovalaires ou irrégulièrement rhomboïdales , à l'animal dessiné par Spix, pi. xi et type de son Lophyrus rhomb. Ses écailles ventrales sont carénées 1. — D'autres Envales, recueillis à Fonteboa (Haut-Amazone, partie brési- lienne) par MM. de Castelnau et Era. Deville, n'appartiennent ni à l'une ni à l'autre espèce dont je viens de parler. C'est de Y En. rhomb. qu'ils se rap- prochent le plus; mais l'aspect rugueux de leur tète, puis l'élévation plus con- sidérable de la crête dorsale et sa prolongation sur la base de la queue leur donnent une certaine ressemblance avec le Lophyrus margaritaceus, Spix {Lacerlœ brasil., p. i o, pi. xu, iig. i), connu dans les Musées de Munich, de Vienne et de Berlin [Fitz., Syst., p. 58) et rapporté, mais avec doute, à YEn. rhomb. dans Y Erpêt. ge'uér. Le dessin de l'ouvrage de Spix est si insuf- fisant et la description est si peu explicite, qu'il est bien difficile, au reste, de ne pas se borner à de simples conjectures sur l'identité du Loph. marga- rit. et des Sauriens dont M. de Castelnau a fait présent. Quoi qu'il en soit, 1. D'après la rectification à faire à la diagnose donnée pour ce genre dans YErpêt. gén., il ne peut plus maintenant rester de doutes sur l'erreur qui, dans nos collections, avait fait rapporter à ['En. à deux raies tous les individus munis de ers cari nés; il faut donc nécessairement laisser de côté le* obseï A.itiuns consignées dans le Cat. du Musée de Paris à l'occasion du spécimen dont il s'agit, et que M. de Castelnau a fait parvenir de Bahia. C'est évidemment un En. rhomb., et il parait incontes- table que ce Saurien a été représenté dans le jeune âge par Spix (pi. \iu, fig 2) sous le nom de Lophy- rus albo-maxillaris. ORDRE DES SAURIENS. — 1GUANIENS PLEURODONTES. 529 M. Guichenot a décrit ces derniers comme appartenant à une espèce nouvelle (Explorât, scient. partie centr. A 'inér. du Sud, Rejit., p. îo et ai, pi. v etvi). XXV. — i bis. Ehtale tête-large, Enyalus laticeps, Guich. Dos et base de la queue surmontes d'une crête à dentelures assez élevées, et dont la hauteur va en diminuant à partir de la nuque; écailles dorsales égales entre elles, petites et un peu pointues; sus-céphaliques et sus-oculaires nombreuses, de petites dimensions et saillantes comme les précédentes, d'où il résulte que toutes les régions supérieures semblent rugueuses; squames ventrales carénées; tête courte et large. Par sa conformation générale, cet Enyale ressemble beaucoup à ses con- génères; les caractères cpii le rapprochent du Rhontb., savoir, 1° les rangées nombreuses de squames sus-oculaires; a° l'absence de plusieurs rangées de grandes écailles carénées sur le dos, et 3° le peu de saillie des carènes des squames ventrales, l'éloignent de Y En. à deux raies. Ce qui le distingue de la première de ces deux espèces, c'est l'aspect plus rugueux de toute l'écail- lure, les dimensions plus considérables des grandes écailles pointues de la ligne médiane du dos, et dont l'ensemble constitue une crête un peu épi- neuse et plus proéminente que dans le Rhombifèré, surtout à la nuque, où elle est plus haute que partout ailleurs, puis qui se continue avec l'appa- rence d'une carène saillante sur la base de la queue; c'est, en outre, la gran- deur et la forme des pièces de l'écaillure abdominale qui ne sont pas carrées, mais représentent des parallélogrammes plus longs que larges, et parcourus obliquement par une ligne saillante ou carène étendue de l'un des angles supérieurs de la squame à l'angle inférieur opposé. Il faut enfin tenir compte de la conformation de la tète, qui est un peu plus courte et plus ramassée. La teinte générale est verte; sur le tronc, on voit de fines marbrures ou petites taches brunes ou noirâtres; on les retrouve sur les membres et sur la queue où elles forment des anneaux 1. 1 . Nous pensons qu'il convient de rapprocher du spécimen qui a servi de type à M. Guichenot pour Y En ■ tète-large, deux autres individus recueillis dans la même localité ( Fonteboa Haut-Amazone, partie brésilienne) par les mêmes voyageurs, et que ce naturaliste, en raison d'une différence dans la confor- mation de la tète, a considérés comme représentant une espèce distincte qu'il a nommée En. tête- plate (loc. cit., p. 21, pi. vi). Ces deux Sauriens, dont la tête est, en effet, un peu plus allongée, mais qui, sous tous les autres rapports, ressemblent au précédent, offrent cette particularité qu'ils portent à la face interne de chaque cuisse trois pores fémoraux, et que leur gorge est noire. Le mode de préparation de ces animaux ne permet pas de constater leur sexe, mais il y a lieu de penser que ce sont des mâles, tandis que l'autre serait uno femelle. 5j0 description des reptiles du muséum. Les dimensions de deux de ces Enyales sont de om 35 et de om44; la queue mesurant, chez l'un, o"'a2, et, chez l'autre, o"'a8. — A la suite du genre Enyalc dont je viens de m'occuper, les auteurs de YErpét. gc'nér. en ont placé un autre établi par Boie d'après un Saurien originaire de l'Amérique du Sud, comme les précédents, et nommé par Linné Lacer ta superciliosa. C'est I'Ophryesse (i5), dont la dénomination spécifique rappelle la même idée que le nom de genre tiré par le savant zoologiste hollandais de la saillie des écailles surciliaires. Si je n'ai pas à m'arrèter sur ce groupe, très-distinct de ceux qui suivent et de ceux qui précèdent, il n'en est pas de même pour un Iguanien reçu du Brésil dans ces dernières années, et qui offre quelque analogie avec I'Ophryesse. Je l'ai fait connaître dans notre Catal., et je dois en donner ici la description. XV. fcSEtfISE [bis). OPHRYES§«IIîE. OPHIirOESSOinES. A. DUM. Tête petite, en forme de pyramide quadrangulaire, bordée, de chaque côté par une crête surciliaire; narines latérales; plaque occipitale petite ; des dents -pala- tines; toutes les pièces de l'écaillure carénées cl imbriquées; queue un peu comprimée à sa base, arrondie dans le reste de son étendue et très-effilée à son extrémité, surmontée dans son premier tiers seulement d'une carène dentelée, continue avec celle peu élevée qui règne sur toute la longueur du dos; peau de la gorge sans pli ni longitudinal, ni transversal. Par tout l'ensemble de sa conformation, le Reptile, type de ce nouveau genre, a de frappants rapports de ressemblance avec ÏOj?hnesse, c'est ce que j'ai voulu rappeler par la dénomination dont j'ai fait usage. Ces analo- gies sont : i°la brièveté de la tête, couverte d'écaillés assez semblables entre elles pour la forme et pour la grandeur; x" la petitesse de la plaque occipitale; 3° la situation des narines sur les côtés du museau; 4° la simili- tude de conformation des doigts, qui sont finement dentelés sur les bords, et l'égalité de leurs dimensions respectives, en ce sens que, chez l'un comme chez l'autre, le 4e est le plus long de tous et le i" le plus court; r>° enfin, la conformité de structure des dents, qui ne sont simples que sur le devant des mâchoires, toutes les autres étant trilohées à leur sommet. Il y a cependant des différences bien tranchées, qui ont motivé la distinc- tion générique. Ainsi, X Ophrjressoïde s'éloigne de VOphryesse i° par les ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 531 dimensions bien moindres de sa queue dont la forme est différente, car au lieu d'être comprimée dans toute sa longueur, elle est cylindrique, surtout au delà de sa base; puis, par le peu de hauteur de sa carène dentelée qui, d'ailleurs, ne s'étend pas au delà du premier tiers de la queue; 2° par l'absence de plis sous la gorge, soit en longueur, soit en travers; 3° enfin, par le volume proportionnellement plus considérable de toutes les écailles, et en particulier de celles de la tête. — Il n'y a qu'une seule espèce. XXVI. — 1. Ophryessoïde trois-crêtes , Ophrjoess. trï-cristalus, A. Dum, PI. XXII, fig. 1. Idem, A. Dum., Cat. Mus. de Par., p. 66. — Ici., Id. Répert. Erp. gêner., t. IX, p. 267. Tête courte, épaisse, dont la face supérieure obliquement dirigée d'arrière en avant et de haut en bas dans la plus grande partie de son étendue, est brusquement inclinée dans sa por- tion postérieure, au niveau de la saillie Jormée, de chaque côté, par la dernière écaille pro- éminente du bord sur-cil iaire, et, par suite, région occipitale plus basse et presque perpendicu- laire ; sur le dos et sur la queue, à droite et à gauche, à une petite distance de la crête médiane, une autre petite créle parallèle à celle dernière. La forme bizarre de la tête de ce Saurien lui donne une physionomie toute particulière. Le corps est un peu comprimé, et les membres sont médiocre- ment développés; toutes les carènes sont saillantes, mais surtout celles des écailles plus grandes que les autres, cpii forment les crêtes médiane et laté- rales. Parmi les écailles sus-céphaliques, dont aucune n'est dilatée en travers et qui sont toutes carénées, celles des arêtes surciliaires sont les plus sail- lantes. — Il n'y a point de pores fémoraux chez notre unique individu. Les parties supérieures sont d'un brun fauve et ornées de bandes trans- versales sur le dos et verticales sur les flancs, également brunes, mais plus foncées, finement liserées de blanc-jaunâtre. On en voit une sur la tète, entre les yeux, formant un triangle à sommet postérieur fort ouvert et à bord antérieur très-légèrement saillant à sa partie moyenne. Ces taches, bien apparentes sur la queue, y sont très-rapprochées ; elles en occupent la région supérieure et les côtés. En dessous, l'animal est d'un brun clair. — Il a été rapporté du Brésil par M. Claussen. — Sa longueur totale est de om 16 ainsi répartis : tète et tronc, omo6, queue, om 10. 532 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. XVI. GEXIÏE EÉlOSAt S3E. MtEMOSAWJËtUS. DUM., BIB. Le Musée de Paris, qui a reçu de l'Acad. de Philad. et de M. le Dr Hallowell, l'un de ses membres, des Piept. intéressants de l'Amer, sept., a obtenu par ce savant naturaliste un très -beau spécimen de l'espèce nommée Agama collaris Say. Ce Saurien non mentionné dans YErpét. génér, est devenu pour M. Tïolbrook le type du genre Crotaphjte qu'il a décrit et figuré d'après un individu vivant (N. Amer, herpet., t. II, 1842, p. 79, pi. x). Or, quand on étudie comparativement et avec soin les caractères génériques du Crota- phyte et ceux des Léiosaures, on est frappé de leur extrême analogie, car les seules différences qui méritent d'être signalées sont que ces derniers man- quent de pores fémoraux, et ont la queue médiocrement allongée, tandis qu'elle est longue cbez le Crotaphjte, dont chaque cuisse porte une rangée de pores. Si cependant on considère que le genre Lêiosaure, vraiment bien distinct de ceux qui lui ressemblent le plus, a été établi parles auteurs de YErpét. génér., d'après l'examen d'animaux de petite taille et qui ne sont peut-être pas adultes, il est permis de supposer que leur queue est propor- tionnellement moins longue qu'elle ne doit l'être aune époque plus avancée de la vie. Cette hypothèse, d'ailleurs, est justifiée, et je crois devoir insister sur ce fait, par la comparaison que j'ai pu établir entre deux jeunes Crotaph. et le sujet adulte donné par M. Hallow. ; ces individus de petite taille ont la queue courte, et offrent, par conséquent, sous ce rapport, une dissemblance très-marquée avec le spécimen de grande taille. — Quant aux pores des membres, on ne saurait attacher à leur présence ou à leur absence une im- portance très-grande, puisqu'il n'est pas possible d'affirmer qu'elle n'est pas une manifestation extérieure de. la différence de sexes. — Relativement à l'élargissement de la tète au niveau des régions temporales, et que rappelle la dénomination employée par l'habile erpétologiste de Charleston (xporaçoç, tempe), il se remarque également chez les Léiosaures. Il résulte de ces remarques et de la similitude frappante de ces animaux comparés entre eux, que les deux genres dont il s'agit semblent véritable- ment devoir n'en former qu'un seul auquel le nom de Lêiosaure appartien- drait par droit de priorité. Je n'ai pas de détails particuliers adonner sur l'espèce nommée maintenant dans nos collections Leiosaurus collaris, mais dite d'abord Agama collaris, ORDRE DES SAURIENS. IGUANIENS PLEURODONTES. 533 dont la première indication se trouve dans Say [Longs expedit. to rock. mount., t. II, p. i5i), puis dans Harlan {Med. and phys. researches, p. i/J2, pi. sans n°), et qui enfin, a été l'objet d'une excellente description de la part de M. Holbrook (loc. cit., t. II, p. 7g, pi. x). Je dois seulement signaler la pré- sence au Musée de deux jeunes sujets de la même espèce, recueillis à la Nou- velle-Orléans par M. Trécul. Ils offrent une analogie parfaite avec le spécimen adulte, et cbez l'un de ces Sauriens, on voit encore les bandes transversales noires du dos indiquées par M. Tlolbr. comme disparaissant avec l'âge. J'ai déjà parlé de la brièveté relative de leur queue, c'est une différence due à ce qu'ils n'ont pas encore atteint tout leur développement. La tête de l'un de ces Léios. à collier est représentée sur notre pi. xxn, fig. 3. Elle y est inscrite sous le nom de Léios. trapu, qui servait à désigner ces deux jeunes animaux avant que M. Hallowell nous eût envoyé le sujet dont la croissance semble achevée, et avant que l'identité de nos exemplaires de petite taille et à livrée déjeune âge avec l'espèce déjà connue eût pu être établie. Ce dessin et celui que porte la même pi. xxn, fig. 2 {Léios. de Bell), sont destinés à montrer les différences qui se remarquent : i°dans la disposition des écailles sus-céphaliques, particulièrement de celles de la région inter-orbitaire, et 2° dans la situation des narines bien plus rapprochées de l'extrémité du museau chez le Léios. à collier que chez le Léios. de Bell , originaire du Mexique, et ainsi nommé par mon père et par Bibron en l'honneur du savant naturaliste qui en a fait présent. Dans cette deuxième espèce, l'écail- lure de la face supérieure de la tête n'est pas semblable à celle du Léios. à bandes rapporté par M. le professeur D'Orbigny et représenté dans la par- tie erpétologique de son Voy. Amer, mèrid., pi. 111, fig. 2 *. 1 . D'après les observations que j'ai présentées sur l'identité des Crotaph. et des Léios. , il y a lieu d'inscrire sous ce dernier nom trois autres espèces qui ne font pas partie de nos collections, et décrites, la première, par MM. Baird et Girard : Crot. ffislizenii, provenant de New-Mexico (Siansbury's exploration of the valley oj the great sait lake, 1832. Appendix Rept., p. 340, pi. m), la deuxième, par les mêmes zoologistes : Crot. Gambelii [Proceed.Acad. Philad. Août 1832), recueillie en Cali- fornie, et la troisième, par M. Hallowell : Crot. fasciatus (Sitgreaves report of an expedit. doivn the Zuni and Colorado rivers, 1853, p. 1 15, pi. v). Cette dernière espèce, au reste, qui devient pour nous Leios. fasciatus, ou plutôt Leios. Halloivellii pour la distinguer nominativement du Leios. fasciatus. Dura. Bib., originaire de l'Amérique du Sud, diffère de ce dernier non-seulement par ses caractères spécifiques, mais par sa zone géographique, car elle a été prise sur les collines de sable de l'extrémité inférieure du Jornada del Muerto, New-Mexico. — Un quatrième Saurien des États-Unis et qui nous est également inconnu, est décrit par MM. Baird et Girard (Proceed. Acad. Philad. Archives du Muséum. T. VIII. 68 53 î DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. XVI. GENRE (bis). UII'LOlLÈTIi: MPLOIsJEIMtJS. BELL. {Zool. oj the. Voy. ofthe Bear/le, Rept. p. 19.) Corps assez déprimé, sans croie, à écailles tris-petites en dessus, presque circu- laires, lisses et convexes; polygonales, à peine imbriquées, lisses et planes en des- sous; un pli transversal et deux plis longitudinaux sous le cou,- queue ronde, sans can-ncs, de longueur médiocre ; tête courte, large et sublriangulairc, couverte d'é- caillés nombreuses, petites, arrondies, non imbriquées; oreilles à bords non épineux,- point de pores fémoraux ou pré-anaux ni dans l'un ni dans l'autre sexe; pieds courts et robustes ; pas de dents palatines. Ce genre, quoique très-voisin des Léiosaures, ainsi que le dit M. Th. Bell, en diffère cependant : i° par l'absence des dents au palais; 20 par la brièveté proportionnelle de la queue ; 3° par la disposition des plaques sous- orbitaires qui, au lieu d'être distinctes et d'égale grandeur, comme dans les Léiosaures, sont irrégulières, car on en voit trois plus grandes que les autres, réunies entre elles et n'en formant, en quelque sorte, qu'une seule. Ces différentes particularités sont suffisantes pour faire admettre la nou- velle coupe générique dont Bibron, dans un voyage à Londres, avait, ainsi que le savant zoologiste anglais, admis la nécessité. XXVII. — 1. Diplolème de Bibron, Dijjlohu/ni/s Bibronii, Bell. (/oc. cit., p. 21, pi. xi). Idem., Gr. Cat. of Liz., p. 225. — Id., Dum., Cat. Rept. du Mus. de Paris, p. 68. — Id., Id.. Répert. Erpêt. génér., Dum. Bib., t. IX, p. 267. Écailles de ta tête planes ; queue plus courte que la tête et le tronc réunis. La tête est épaisse, rude, plus longue que large, à plaque occipitale très- petite, plate et hexagonale; le museau est obtus; entre les plaques sus- Août 1852, et figuré sur l'une des planches d'un ouvrage qu'on n'a pas encore reçu en France. Ils le nomment Crotaph. dorsalis ; mais ce Reptile a été éloigné de ce genre par M. le docteur Hall.. w cil qui a fait observer (Proceed ofjcad. Pliilad. Juin 1854) qu'il diffère du Crutaphyte, llolbr., en ce qu il a le corps couvert non de granulations, mais d'écaillés quadrangulaires, et que sur la ligne médiane du dos, il a des écailles plus grandes et carénées, formant une petite crête dont aucune trace n'existe chez le Crolaphyte. Par ces différents motifs, il considère cette espèce comme type d'un genre nouveau : Dipsosaunis et elle devient D. dorsalis Ilallowell. ORDRE DES SAURIENS. — IGuANIENS PLEtIRODONTES. 535 labiales et les sous-orbitaires, il y a trois ou quatre rangs de petites écailles. Le corps est large, déprimé, sans aucune crête ou saillie médiane, à écailles très-petites. La queue, légèrement triangulaire à sa base et conique à son extrémité, porte, chez les deux sujets adultes de nos collections, on'oi3 de moins que la tète et le tronc réunis, mais chez un jeune sujet, elle est à peu près égale à la moitié de la longueur totale de l'animal. Les membres ont des dimensions médiocres; les postérieurs, placés le long des flancs, ne s'éten- dent que jusqu'à l'aisselle. La tête est d'un brun sombre, avec quelques taches plus foncées ; la teinte générale du dos est un bleu gris taché de rouille, orné de cinq bandes trans- versales, comme dentelées à leur bord postérieur et formées par la réunion de petites taches rapprochées les unes des autres. Ces bandes sont entourées de blanc jaunâtre ou de jaune clair; elles se continuent sur la queue où elles forment des demi-anneaux. — Dans le jeune âge, le système de taches qui vient d'être décrit se retrouve complètement, mais la teinte générale est un brun jaunâtre. Le Muséum doit à la générosité de M. le docteur Bell trois exemplaires de cette espèce (i adultes et un jeune), mais il ne possède pas celle que ce même zoologiste a décrite sous le nom de Dipl. de Darwin, et qui a été recueillie comme la précédente au Port-Désiré (Patagonie) par le naturaliste dont elle porte le nom. Cette dernière diffère du Dipl. de Bibron en ce qu'elle a : i° les écailles de la tète convexes; i° un seul rang de squames entre les plaques labiales et les sous-orbitaires; 3° toutes les pièces de l'écaillure un peu plus grandes, et 4" enfin, la queue plus longue que la tête et le tronc réunis. XVI. GENRE {ter). SAUKOMAEE SAUHOJtrAJLUS. A. DUM. GEN'BE NOUVEAU. Corps très-déprimé, sans crête, à flancs bordés d'un pli cutané; écailles petites, quadr angulaires, non imbriquées et disposées en rangées transversales régulières ; tête aplatie, à plaque occipitale petite,- un pli en travers sous le cou qiri, de chaque côté, en porte un autre demi-circulaire et garni d'écaillés épineuses ; pas de dents au palais ; bord antérieur de l'oreille dentelé ; des pores aux cuisses et non à la ré- gion anale; membres robustes, à doigts courts,- queue longue et forte, déprimée à sa base et arrondie dans le reste de son étendue. $1 \Ài . 536 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. L'un des caractères remarquables de ce genre se tire de l'aplatissement du tronc, d'où le nom par lequel je propose de le désigner et qui est formé des mots grecs caupo;, lézard, et oaaXo;, plat. De tous les Sauriens pleurodontes à corps déprimé, il n'y en a pas qui se rapprochent plus de celui dont je m'occupe en ce moment que les Diplolèmes, Le Sauromale cependant se distingue d'une façon notable : i° par les plis latéraux du cou et des flancs; 2° par la longueur proportionnelle plus considérable de la tête et de la queue; 3° par la présence de dentelures au bord antérieur de l'oreille, et de pores sur la face interne des cuisses. Aussi le Saurien unique dans nos col- lections, qui offre ces différences remarquables, doit-il devenir le type d'un genre nouveau ne comprenant jusqu'à présent qu'une seule espèce. XXVIII. — i. Sauromale sombre, Sauromalus ater, A. Dum. ESPÈCE NOUVELLE. PI. XXIII, fig. 3 et 3 O. Plaques sus-céphaliques non imbriquées, lisses, tontes à peu près semblables entre elles pour les dimensions ; narines circulaires , dirigées en liant et un peu en dehors; écailles sans carènes ; teinte générale d'un brun rougeâtre, relevée sur les flancs par de petites taches noires irrégu- lières, peu apparentes. Le tronc est large et déprimé; sur la ligne médiane du dos, il règne, depuis le cou, jusque sur la base de la queue, un petit enfoncement ou sillon où l'on voit s'infléchir d'avant en arrière, et s'entre-croiser un peu les rangées transversales des écailles ; ces rangées semblent ainsi composées chacune de deux portions, l'une droite et l'autre gauche légèrement déviées de leur direction par leur rencontre au niveau de ce sillon. De toutes les pièces de l'écaillure sus-céphalique, ce sont les sus-oculaires qui ont les plus petites dimensions. Immédiatement derrière les narines et en avant des régions orbitaires, il y a quelques plaques plus grandes que les autres. L'ouverture nasale un peu tubuleuse, est percée dans une seule plaque entourée de plusieurs petites squames. Le bord antérieur de l'oreille est armé de quatre écailles épineuses, dont la troisième, en comptant de haut en bas, est la plus longue. Les paupières sont granuleuses; la ligne sus- orbitaire est revêtue d'un rang d'écaillés rhomboïdales toutes semblables entre elles et planes. La ligne sous-orbitaire porte des écailles relevées en dos d'âne sur leur ligne médiane; elles sont au nombre de quatorze, et les postérieures se dirigent jusqu'au bord supérieur du tympan. ORDRE DES SAURIENS. IGUANIENS PLEURODONTES. 537 Il y a 28 à 3o plaques sus-labiales, sans vostrale médiane et impaire, plus longues que hautes; les médianes sont les plus basses. Elles sont surmontées de plusieurs rangs de petites écailles. On compte 9.7 sous- labiales, en y comprenant la mentonnière, qui a la forme d'un triangle allongé à sommet arrondi. Les écailles du cou diffèrent de celles du dos en ce qu'elles ne sont pas quadrangulaires et planes comme elles, car elles ont l'apparence de petits tubercules très-serrés et à sommet pointu. L'écaillure de la gorge se com- pose de fines granulations fort nombreuses. Les squames du ventre sont lisses, moins volumineuses que celles du dos, et forment des rangées horizontales régulières. La queue est revêtue d'écaillés disposées en verticilles. Sur sa base, jusqu'à l'extrémité du sillon médian dont j'ai déjà parlé, elles sont lisses, mais à partir de ce point, on voit sur le milieu de chacune d'elles, en dessus comme en dessous, une carène arrondie plus saillante à l'extrémité postérieure de l'écaillé qu'à l'antérieure, et plus particulièrement prononcée vers le bout de la queue. Les pièces de l'écaillure des membres l'emportent sur toutes les autres par leurs dimensions. Sur les membres antérieurs et sur les cuisses, elles sont lisses , et au contraire tuberculeuses sur la région postérieure des jambes et des pieds, ainsi que sous tous les doigts. Le pli cutané de la partie latérale du cou décrit une demi-ellipse à con- cavité antérieure; ses extrémités vont se perdre l'une au-dessus du conduit auditif, et l'autre au-dessous de la mâchoire inférieure; son pourtour, en forme de bourrelet, est revêtu d'écaillés assez volumineuses, terminées en pointe, et il est surtout saillant à sa partie moyenne. Le pli transversal du cou se prolonge en haut et en arrière, pour aller se terminer sur le dos au niveau des épaules, qui sont, en outre, entourées par deux autres plis moins prononcés. Il y a, le long de la face interne de chaque cuisse, 14 à i5 pores. Je n'ai en quelque sorte rien à ajouter aux indications relatives au sys- tème de coloration données dans la diagnose. On est frappé tout d'abord de la teinte sombre de ce reptile, et c'est ce qui m'a déterminé à le dési- gner par cette épithète (Saurom. ater). Les régions orbitaires sont moins foncées que le reste ; elles ont une nuance brun-jaunâtre ; les régions infé- rieures sont plus claires que les supérieures. Quant aux taches des flancs, elles sont petites, irrégulières et peu visibles. 538 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. La longueur totale est de pma£5 ainsi répartis : tète et tronc, o"'i3o, queue, o"' 1 35. L'espèce ne nous est connue que par un seul spécimen, dont nous igno- rons l'origine, et qui a été donné au Muséum par M. Jaurès, lieutenant à bord de la frégate la Danaïde. — Les genres Uperanodonte Dum. Bib. et Hypsibate Wagler (17 et 18), tels qu'ils sont constitués dans YEipét. génér., n'ont subi depuis i83G, aucune modification qu'il soit important de rappeler ici. Les cbangements de dénominations proposés sont indiqués plus baut clans les analyses que j'ai présentées des systèmes de classification de MM. Fitzinger et Gray. XIX, «EXKE. HOIiOTROPIDE. HOL.OTHOPIS. DUM. ET BIB. De nouvelles espèces rapportées à ce genre, qui a reçu de M. Gray le nom de Léiocéphale, ont été signalées dans ces derniers temps. Je dois faire connaître celles que notre Musée possède x. XXIX. — 2 bis. Holotropide de Grat, Ilolotropis Grajii, Dum. Leioceph. Gr., Bell, f'oy. of ' the Beagle Rept., p. 24, pi. xiv, Qg. 1 . — Idem, Gr. Cat. ofLiz.. p. 218. — Hol. de Gr., Dum., Cat. des Rept. du Mus. de Paris, p. 70. — Id., Répert. Erpét. génér., Dum. Bib., t. IX, p. 268. Écailles du ventre rhomboïdales, non carénées; écailles sus-céphaliques lisses, et l'occipitale grande ; sur les régions sus-orbitaires, de larges plaques précédées d'écaillés beaucoup plus petites et imbriquées ; au bord antérieur de l'ouverture de l'oreille, quatre dentelures. La crête dorsale, sans être précisément élevée, est cependant moins basse que celle de Y Holotr. microlophe, c'est un caractère distinctif à joindre à ceux qui sont fournis par les grandes dimensions, non-seulement de la pla- que occipitale, qui est pentagonale et un peu écbancrée à son bord posté- rieur, mais des quatre ou cinq plaques transversales des régions sus-orbi- 1 . Une modification a été apportée par M. Gray à la synonymie de Y Hol. de Lherminier que les auteurs de l'Erpét. génér. avaient considéré comme identique à son Léiocéphale caréné; mais chez ce dernier, les écailles ventrales sont lisses [Cat. of Liz., p. 217), tandis que dans l'autre espèce, elles sont carénées. Ces Sauriens sont donc différents l'un de l'autre, et doivent être distingués par les deux dénominations que je viens de rappeler. — Outre ce Léiocéphale, M. Gray en a fait connaître doux autres à écailles ventrales lisses, et qui nous sont inconnus; il les nomme £.. Mac-Leaijii et L. ornatus. — Nous possédons à la Ménagerie, depuis plus d'une année, plu- sieurs Holotr. microlophes rapportés de Cuba, et remarquables par leurs allures rapides, ainsi que par la facilité avec laquelle ils supportent leur captivité, tout en restant craintifs et farouches. ORDRE DES SAURIENS. IGUANIENS PLEURODONTES. 539 taires. Les autres écailles du dessus de la tête sont assez grandes et légère- ment bombées, mais non carénées, ce qui établit une distinction de plus et fort importante avec YHol téte-rude. Il en est de même pour les dente- lures de l'orifice tympanal. Les écailles des tempes sont faiblement carénées et non imbricpiées; celles du dos, surmontées chacune d'une forte carène, pointue à son extrémité, sont disposées en séries longitudinales nombreuses, convergentes en arrière, vers la crête dorsale, qui est formée d'écaillés plates, verticales et prolongées de la nuque à l'extrémité de la queue. Le système de coloration très-altéré sur nos individus est ainsi décrit dans les notes de M. Darwin, citées par M. Bell : Parties supérieures d'un brun clou de girofle, passant au noir brun, avec des taches noires souvent disposées en bandes transversales ou longitudinales; flancs légèrement nuancés d'une teinte orangée; quelques-unes des écailles de la crête, près de la tête, blanches; ventre presque blanc, et toute la gorge d'un noir éclatant. Longueur totale du plus grand individu : o'" a3 ainsi répartis : tète et tronc, omog, queue, o"' i/j. Les échantillons rapportés à Londres ont été pris par M. Darwin, dans les îles Galapagos. C'est sans doute aussi de cet archipel que proviennent les trois individus donnés au Muséum par M. Nibou. XXX. — i ter. Holotropide tête-rude, Holotr. trachjcephalus, A. Dum. Idem, Idem, Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 70. — Id., Ici., Réperl. Erpét. génér., Dum. Bib., t. IX, p. 268. Écailles ventrales lisses; celles de la tête petites, inégales, carénées et un peu rugueuses; celles des régions sus-orbilaires irrégulières et nombreuses; plaque occipitale petite. La crête, moins haute que celle des H. de Lherminier et H. de Graj , est cependant plus élevée que chez Y H. microlophe. Les écailles du tronc, dont les dimensions sont moindres que dans ces trois espèces, portent une carène plus petite, et elles forment des lignes moins obliques et par suite moins convergentes vers la région moyenne du dos. Les plaques de la tète sont carénées, et quoique ce caractère se retrouve chez Y H. de Lherm. et dans l'espèce nommée par M. Gray, Leioceph. ornatus (Cat. of Liz., p. 219), inconnue au Musée de Paris, celle que je décris ici s'en distingue très-faci- 540 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. lement, car Y H. de Lherni. a des écailles sus-orbitaires larges et multicaré- nées, et le L. ( H.) orné a les écailles de la nuque plus petites que celles du tronc, une crête élevée, de larges bandes noires en travers sur le dos, et une tacbe également noire au-devant de chaque épaule. — Le cou de 1 H. tête-rude est un peu plissé latéralement et en travers. — La crête dor- sale se continue, en diminuant progressivement de hauteur, sur la queue, dont les dimensions sont assez considérables, et qui est robuste et com- primée. La teinte générale est un vert olive, relevé sur les flancs par un piqueté d'un vert plus clair, par des taches brunâtres plus ou moins apparentes, puis par une raie longitudinale d'un vert tirant sur le jaune, et plus visible chez les femelles que chez les mâles, qui portent un large demi-collier noir sous le cou, et ont quelquefois le ventre de la même teinte foncée que la région gulaire. Cette espèce nous est connue par de nombreux exemplaires des deux sexes rapportés de la Nouvelle-Grenade, et en particulier de Santa-Fé de Bogota par M. J. Goudot. — Le plus grand spécimen a une longueur totale de om23 ainsi répartis : tète et tronc, omoo,, queue, o"' \[\ 1. XX. CSEXRE. PROCTOTRÈTE. PnOCTOTRET^S. DUM. Bu3. Aux espèces de cette division déjà nombreuse en 1837, ainsi qu'on le voit dans l' Erpét. génér., où mon père et Bibron en ont décrit dix, dont huit jus- qu'alors inconnues, les travaux récents des naturalistes en ont ajouté plu- sieurs, toutes originaires, comme les premières, de la côte occidentale de l'Amérique du sud. Parmi ces espèces nouvelles, il n'y en a que trois dans nos collections. Les autres n'y sont point encore parvenues . 1. Le genre Holotropide ou Léiocéphale, dont il esl ici question, fait partie dans le Syst. de M. Fitzinger, ainsi qu'on l'a vu précédemment (p. 507) de la petite famille des Hétérotropides qui, outre ce genre et celui que Cuvier a nommé Ecpliymote, lesquels n'ont pas la queue épineuse, con- tient les trois suivants, dont les écailles caudales sont plus ou moins prolongées et pointues : Sténo- cerque Dum. Bib., Trachycycle M., et Strobilure Wiegm. C'est dans cette famille que Rf. Tschudi (Faunaperuana, Rept., p. 23-29) place de nouveaux Iguaniens que nos collections ne possèdent pas. Voici commentée zoologiste les classe et les nomme : — AMBLYGLOSS.E. Ordo II Humivag.e. Fam. I Hétérotropides. — I Gen. Sleironoius Fitz. I subgen. Eulophus Tsch. 1 St. arenari us Tsch. — II Gen. Scelotrema Tsch. 1 Sc.formosum Tsch. pi. 1, fig. 1 ; 2 Se. crassi-caudatum Tsch. 2. Tels sont les Proct. de Bibron, de King, de Darwin Bell {Rept. in Zool. of the voy. of Bea- gle 1813). Une 4e espèce, Pr. grCle, décrite aussi par M. Bell avec celles que je viens de nommer, ORDRE DES SAURIENS. — 1GUANIENS PLEURODONTES. 541 XXXI. — i bis. Proctotrkte mosaïque, Proctotretus mosaïcus, Ilombron et Jacquinot. Idem, Honibr. et Jacq., Jilas Voy. au pôle S. et Océanie Comm. Dum. d'Urville, Saur., pi. ri, fig. 1 et A, a a, texte do M. Guichenot. P. interméd. au P. du Chili et au P. ventre-bleu, Atl. Voy. de la Vénus, pi. n, fig. 1 et 1 a. — P. mosaïque Guich. Rept. Hist. Chili, Cl. Gay, p. 26. — Id., Dum. Cat. Rept. Mus. Par., p. 72. —/(/., Id., Répert. Erpét. génér.,D. B. t. IX, p. 269. Cou un peu plissé sur les côtés; plaques sus-céphaliquës non imbriquées, ni carénées; une seule rangée d'écaillés entre les plaques sus-labiales et les sous-orbitaires ; bord antérieur de l'oreille légèrement dentelé; face postérieure des cuisses tout à fait granuleuse; deux raies jaunes de chaque côté du corps, séparées entre elles par un grand nombre de petites taches noires, qui manquent sur la région médiane du dos, où la teinte brune du fond forme une bande longitudinale. Des différentes plaques du museau, celles qui viennent immédiatement après la rostrale sont les plus petites ; elles en précèdent six autres, trois de chaque coté, entre lesquelles il s'en trouve une ou bien deux placées l'une au-devantde l'autre. Derrière ce groupe, on en voit d'ordinaire une médiane, qui semble réunir les régions sus-orbitaires, dont l'écaillure est formée par trois ou quatre grandes plaques plus larges que longues, et précédées de plusieurs écailles beaucoup plus petiles; de grandes plaques bordées par un cercle intérieur de petites squames, forment l'entourage de ces régions sus- orbitaires. Derrière l'occipitale, qui est petite, il y a deux grandes plaques. nous a o(é donnée par lui. Dans cet ouvrage, il a complété d'une manière fort intéressante le chapitre de VErpét. géru'r., relatif au genre dont il est question, en consacrant les pi. i à ix de l'Atlas de ce Voyage à toutes les espèces de Proctotrètes rapportées par M. Darwin au retour de l'expédition. Or, dans cette précieuse collection, M. Bell a retrouvé non-seulement les P. du Chili et à taches noires signalés d'abord par Lesson et par Wiegmann, mais encore toutes les espèces nouvelles décrites par mon père et par Bibron, à l'exception du Pr. signifère, qui a été dessiné d'après le type du Musée de Paris. Les quatre espèces dont la connaissance est due à M. Bell, sont également figurées sur ces planches. — De bonnes représentations des Proct. du Chili, ven/re-bleu, peint et svelte se voient dans l'Atlas des Rept. in Hist. du Chili de Cl. Gay, joint aux descriptions faites par M. Guichenot, et dans la Zool. du Voy. de la Vénus, Comm. Du Petit-Thouars.— Je ne dois pas omettre de citer les autres Pr. inconnus au Musée de Paris. Aux trois sous-genres Proctotretus, Leiodeira et Liolxmus établis par M. Fitz. dans le genre Liolxmus Wiegm., M. Tschudi (Fauna peruana,\>. 34) en a ajouté un 4e Sauridis (f.iol. {S.) modestus); et il a décrit un Liolxmus elegans Tsch. (p. 33). — Il y a, en outre, Pr. femoratus et Stantoni Girard, des environs de Santiago [Proceed. Acad. of Philad. Nov. 1854). — Relativement au Pr. de King, M. Bell pense que peut-être il faudrait y rapporter les individus du Pr. de Fitz. Dum. Bib. décrits comme types des Var. A et B de cette dernière espèce. Ne connaissant pas le Pr. de King, je ne puis que mentionner cette supposition du zoologiste anglais. Archives du Muséum. T. VIII. 69 542 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. On compte, à la mâchoire supérieure, 6 ou 7 plaques allongées, de chaque côté de la rostrale, dont la hauteur est aussi considérable que celle des pla- ques sus-labiales et que celle du rang unique d'écaillés qui les surmontent ; à la lèvre inférieure, il y a g ou 1 1 petites squames, en y comprenant la men- tonnière qui est grande. — Les écailles du tronc et des membres n'offrent rien de particulier à noter, si ce n'est qu'elles sont peu développées. — La queue est longue, grêle et très-effilée à sa pointe. La teinte générale, en dessus, est un brun verdàtre, qui forme une bande uniforme le long de la ligne médiane, mais sur les parties latérales du dos, le fond disparait presque complètement sous un grand nombre de petites taches noires, les unes transversales, les autres longitudinales, représentant une sorte de mosaïque, et au milieu desquelles on voit deux raies longitudinales d'un brun jaunâtre clair. Des lignes noires étroites parties du pourtour de l'orbite se dirigent, les unes en bas, et les autres en arrière. Ce Proct., qui est un des plus petits du genre, doit venir immédiatement après le Pr. dit Chili, parce qu'il a les plis du cou très-peu marqués. Son système de coloration, ainsi que les différentes particularités indiquées dans la diagnose et dans la description s'opposent à ce qu'il soit confondu avec ses congénères. Patrie : Chili. MM. Cl. Gay, Gaudichaud, Darwin , nous ont donné plu- sieurs individus. De Talcahueno, en particulier, nous en avons reçu de MM. Hombron et Jacquinot, et de Valparaiso, par M. Dubois. XXXII. — 4 bis. Proctotrète grêle, Proclolrelus gracilis , Bell. Zool. of the Foy. oft/ie Beugle, p. 4, pi. 1, fig. 2. Leiodera gracilis, Gr., Cat. of Liz-., p. 21 1. — Pr. gracilis, Dum. Cal. Rept. Mus. de Par., p. " I /<•/., Itl . , Répert. Erpét. gêner., D. B. t. IX, p. 269. Corps grêle; écailles de la tête lisses, von imbriquées; bord antérieur de l'oreille portant deux ou trois petits tubercules; cou à écailles imbriquées et à plis latéraux très-peu apparents; une seule série d'écaillés au-dessus des plaques labiales; face postérieure des cuisses entièrement granuleuse; quatre raies longitudinales jaunes sur le tronc. La tête est courte ; chacune de ses faces latérales forme à peu près un triangle équilatéral ; elle est recouverte de plaques assez grandes, rangées derrière les narines en quatre séries composées, la 1" de 2 pièces, les ac et 3e de 3 pièces, et la 4° de 2 seulement. L'occipitale est petite et entourée de plaques moins grandes encore, à l'exception de deux de ces plaques de ORDRE DES SAURIENS. IGUANIENS PLEURODONTES. 543 forme pentagonale qu'elle touche par ses bords latéro-postérieurs dispo- sés en angle. — Il n'y a qu'un seul rang de squames beaucoup plus lon- gues que hautes entre l'œil et les sus-labiales, qui sont au nombre de six et ont la même forme allongée. La rostrale est également basse. Les sous- labiales sont semblables aux précédentes; on en compte cinq de chaque côté de la mentonnière, qui a des dimensions plus considérables. — Les écailles du dos sont petites, rhomboïdales et à carène peu saillante ; celles des ais- selles et de la face postérieure des cuisses sont granuleuses. La queue a une longueur presque double de celle de la tête et du tronc réunis; les membres sont bien développés. La teinte générale des parties supérieures est un brun grisâtre; une raie jaune longitudinale s'étend, de chaque côté, depuis le bord supérieur de l'orbite jusque vers l'origine de la queue ; une autre raie semblable et paral- lèle à la précédente, part du bord inférieur de l'œil et cesse au niveau de la cuisse. Les flancs sont tachetés de noir, ainsi que la mâchoire inférieure. Le système de coloration établit une différence bien tranchée avec le Pr. svelte, car celui-ci, qui offre une assez grande ressemblance dans sa confor- mation générale avec le Pr. grêle, n'est pas rayé de jaune ; en outre, on voit sur les côtés du cou du Pr. svelte, des écailles granuleuses, tandis que dans la nouvelle espèce, elles sont imbriquées et semblables à celles du reste du corps. 11 faut noter enfin, comme bon caractère distinctif de ce Pr., que les plis du cou, bien qu'ils ne manquent pas complètement comme chez le Pr. du Chili, sont cependant beaucoup moins apparents que chez la plupart des autres espèces de ce genre. — Le spécimen unique de noire collection a été donné par M. Bell. Il provient des collections faites au Chili par M. Darwin. XXXIII. — 8 bis. Proctotrète de Magellan, Proctolrelus Magellanieus, Hombron et Jacquinot. Idem, Hombr. et Jacq. [f'oy. au pôle sud et dans l'Océanic, Rept. Saur., pi. h, fig. 2 etB, 6 6', texte de M. Guichenot, p. 6. Idem, Cat. Rept. Mus. de Par., p. 75. — Jd., liépert. Erpét. génér., D. B., t. IX, p. 269. Corps trapu; tête petite, à museau obtus; plaques sus-céphaliques non imbriquées, ni caré- nées; deux tubercules sur le bord antérieur de l'oreille; côtés du cou plissés et à écailles imbri- quées; une seule rangée d'écaillés entre le bord sous-orbitaire et les plaques labiales; face posté- rieure des cuisses entièrement granuleuse; sur les régions supérieures, cinq raies longitudinales blanches, séparées par des taches noires qui sont bordées de blanc. 544 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. Les formes sont ramassées et les membres courts. Les plaques sus-cépha- liques antérieures ne sont pas carénées, mnis elles sont bombées et un peu saillantes; leur disposition n'est pas tout à fait aussi régulière que dans l'es- pèce dont je viens de donner la description. L'occipitale est petite, moins cependant que les plaques environnantes, à l'exception des deux qui la suivent immédiatement. — Les écailles surmontant les labiales sont plus basses que celles-ci, dont on compte six de chaque côté de la rostrale qui est assez grande. Les sous-labiales, au nombre de cinq, sont plus longues que hautes , surtout les postérieures. — Les écailles ne sont pas très- grandes, et leur carène est peu saillante. — La queue, assez grêle et effilée à sa pointe, est seulement un peu plus longue que la tète et le tronc réunis. La teinte générale est un brun verdâtre relevé par les cinq raies qui par- courent dans sa longueur la région dorsale. La médiane, bifurquée sur le museau, est la plus étroite; elle disparaît sur la hase de la queue, et coupe, sur la ligne moyenne, sept taches noires irrégulièrement quadrilatères, à bord postérieur d'un blanc jaunâtre. Ces taches sont limitées en dehors par une raie claire prolongée depuis l'arcade sus-orbitaire jusque sur les parties latérales de la queue. Cette raie côtoie, du côté externe, une autre série de six taches noires pareilles à celles que je viens de décrire et qui sont en contact, sur les flancs, avec la raie la plus externe, dont la couleur est sem- blable à celle des précédentes. Cette dernière raie latérale commence der- rière l'œil et à la région gulaire par une bifurcation, qui cesse au niveau de l'épaule, puis elle s'étend jusqu'à la racine de la cuisse, et l'on voit au-des- sous d'elle une troisième série de taches noires disposées avec autant de régularité que les deux autres, d'où il résulte que le dos est traversé d'un côté à l'autre dans toute sa longueur, par sept bandes noires interrompues. Sur la queue, il y a trois raies longitudinales. Les membres sont tachetés de noir en dessus. — Toutes les régions inférieures, excepté à la queue, ont une teinte noirâtre sur laquelle se détache en clair l'extrémité libre de chaque écaille, ce qui fait paraître le dessous de l'animal comme moucheté de ver sur un fond sombre. La gorge est moins foncée, car on y voit seulement des lignes noires sinueuses et disposées en chevrons à sommet postérieur. La description qui précède suffit pour montrer les différences qui distin- guent ce Proclotrète de tous ses congénères. Le spécimen type du Musée de Paris est évidemment adulte; on ne peut donc pas supposer avec M. Gray ORDRE DES SAURIENS. IGTJA.NIENS PLEURODONTES. 545 (Catal., p. 21 5) qu'il appartient à l'espèce dite Pr. de King, dont il repré- senterait, suivant lui, le jeune âge. Cette hypothèse est hasée sur la similitude qui se remarque entre ce Pr. de Magellan et le Saurien que M. Bell a fait figurer sous le n° a de la pi. vi {Poy. du Beagle), mais avec cette note que cet individu diffère assez du Pr. de King, pour lui faire croire qu'il appartient à une espèce distincte. On ne saurait, en effet, douter que le dessin de ce Pr. n* 2 ne se rapporte à une autre espèce. Or, c'est, évidemment à celle dite Pr. de Magellan qu'il convient, car celui-ci, outre les dissemblances du sys- tème décoloration, diffère encore du Pr. de King par l'écaillure complète- ment granuleuse de la face postérieure des cuisses, caractère qui manque chez ce dernier. — Notre spécimen unique a une longueur totale de o" 12 ainsi répartis : tête et tronc, o"'o6, et queue, on,o6. Comme tous ses congénères, ce Saurien vit dans la partie méridionale de l'Amérique du sud. 11 a été rapporté des côtes du détroit de Magellan par MM. Hombron et Jacquinot. XX. CiEKRE {bis). IKtMtBittOKEA. H&f.BROOKIA. GIRARD. Stansbury's explorât, of the valley 0/ Ihe great sait lake of Uto/i, Rept., p. 341 . Cophosaunts Troschel, Arch.fiir Naturgesch., portant la date de 1 850, 1, mais publié en 4852 seulement. Tympans non visibles. Tête couverte Je petites plaques polygonales; pas de dents au palais; un pli cutané sous la gorge; des pores fémoraux, mais pas de pores anaux; écailles petites, légèrement imbriquées. Ce genre, si remarquable par l'absence de toute indication extérieure des organes de l'audition l, nous est connu par trois exemplaires reçus de l'Aca- démie de Philadelphie, par l'obligeante entremise de M. le docteur Ilallo- well. Nous avons, en outre, de jeunes individus recueillis au Mexique, et donnés par M. Tréciil. On peut, avec M, Girard, comparer jusqu'à un certain point le Saurien dont il s'agit aux Proctotrètes, à cause de son apparence générale; il présente 4. Cette particularité est rare chez les Sauriens, car elle ne se rencontre que chez les Caméléons, chez les Iguaniens appartenant aux genres Otocrypte et Phrynocéphale, chez les Dragons rayé et Spiloptére ou Dragonneaux de Wiegmann, et enfin chez les Glyptotlermes ou Jmphisbéniens et chez les Orvets, qui malgré ce caractère et malgré l'analogie remarquable de leur conformation exté rieure avec celle des serpents, sont cependant de véritables Sauriens. 5 Ï6 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. aussi quelque ressemblance avec le Tropidolepide microlèpidote; il est inu- tile, au reste, d'insister sur ces analogies, qui motivent son classement entre les deux genres que je viens de nommer, mais avec lesquels aucune confu- sion n'est possible, en raison de cette particularité tout à fait exceptionnelle que ses tympans sont cachés. On connaît maintenant quatre espèces. Il y en a trois qui ne sont pas au Musée de Paris : H. texana Baird et Gir. [Coplwsaurus texanus Troschel ) ; //. affinis B. et G. , H. propinqua I!. et G. (Procced. Acad. Philad. , août 1 85a), mais nous possédons l'espèce type. XXXIV. — i. Holbrookia tachetée, Holbr. maculata, Gir. Iilem. Gir.. Proceed. Amer, assoc. advancem. of se. iv (1850) 1851, p. 201; Stansbury's explo- rât., p. 342, pi. vi, fig. 1-3, et Nat. Mat. lied river, p. 326. Queue à peu près égale en longueur au tronc. Tète sub-circulaire, légèrement conique en avant; bord libre du pli pectoral garni de grandes écailles. Les formes sont un peu lourdes et ramassées, surtout chez les femelles ; les mâles et les jeunes sont plus élancés. Le tronc est sub-cylindrique, la queue conique et large à sa base. La tête plus large que haute, à museau tronqué, est couverte de plaques irrégulières, dont les moins petites occupent la ligne médiane entre les régions sus-orbitaires. La crête surciliaire est formée par deux ou trois rangs serrés d'écaillés peu volumineuses et allon- gées ; au bord sous-orbitaire , elles sont moins nombreuses, mais plus grandes, et la deuxième, en particulier, l'emporte sur toutes les autres par ses dimensions ; on en voit enfin de petites et un peu pointues au bord libre des paupières, qui paraissent ainsi comme dentelées. Les plaques sus-labiales, au nombre de 7 de chaque côté de la rostrale, sont allongées et offrent une disposition assez remarquable en ce qu'elles sont obliques et imbriquées ; il n'en est pas de même à la lèvre inférieure où l'on compte , en y comprenant la mentonnière, 17 plaques quadrilatères et verticales, dont les plus grandes sont les plus rapprochées de l'angle de la bouche. Les tempes sont couvertes de squames qui ne laissent apercevoir aucune trace du tympan qu'elles recouvrent, et sont semblables à celles du cou, dont les parties latérales portent chacune un pli qui, se dirigeant en bas, vient se terminer à la région sous-maxillaire ; au delà, mais à une fort petite distance, on voit le pli transversal très-prononcé du cou situé immédiatement au-devant des épaules. ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 547 Les écailles du tronc sont très-faiblement imbriquées et carénées sur le dos et lisses sur le ventre. Sur la queue, elles forment des verticilles. Les membres sont peu développés, mais surtout les antérieurs; les doigts sont allongés, complètement revêtus d'écaillés. Sur chaque cuisse, on voit quatorze pores. La couleur générale, suivant un dessin fait par M. W. H. Tappan, est, dit M. Girard, un brun olive, légèrement violacé sur les côtés de la tète. Sur l'un et l'autre flanc , il y a deux, et quelquefois trois taches foncées. Le dos est orné, de chaque côté de la ligne médiane, d'un rang de taches noires irrégulières. En dehors, il y a, chez les mâles, une autre série de taches, mais moins apparentes, et chez les femelles, conformément à la pi. vi annexée à la description de M. Girard, ce sont de simples marbrures. Sur la queue, les taches se continuent et ne tardent pas à se réunir en une série unique. Le système de coloration ne parait pas être différent dans le jeune âge de ce qu'il est à une époque plus avancée de la vie; en outre, la différence de sexe indiquée plus haut et tirée du nombre de rangées lon- gitudinales de taches, est déjà très-manifeste. D'après les indications de M. Girard, l'animal reste petit, et en effet notre sujet adulte ne mesure en tout que omoo,o ainsi répartis : tête et tronc, omo55, queue, o^'oSS. Nos échantillons proviennent, les uns du Texas, et les autres du territoire des Cherokees (Tenessee États-Unis). — Le 2 ic genre Tropidolépide Tropidolepis, Cuv. (Sceloporus Wiegm.), où ne sont comprises que des espèces de l'Amérique du nord, est un de ceux qui ont reçu le plus d'additions dans ces dernières années par suite des travaux des zoologistes des Étals-Unis sur les reptiles fort nombreux et très-inléres- sants de leur vaste territoire. Beaucoup de ces animaux manquent dans nos collections, et je dois me borner à en présenter une liste l. 1 . Ces espèces sont : Sceloporus Poinsetii (Se. torquatus, var. B. Wiegm.?) , S. Clarkii, S. Thaijerii^ S. dispar, Baird et Gir. (Proceed. Acad. Philad. Août 1852); S. gracilis, occidentalis, frontalis, B. et G. (Id. Oct. 1852); S. graciosus, B. et G. (Stansbury's explorât., p. 346, pi. v, fig. 1-3, 1852); S. marmoratus, S. delicatissirnus Hallowell (Proceed. Je. Philad. Oct. 1852, et Sitgreaves expedit., p. 109 et 110); S. consobrinusB. etG. (Nat. hist. of the Red river oj Louisiana, 1853, p. 236, pi. x, fig. 5-12); S. magister, S. bi-seriatus, Id. (Proceed. Ac. Philad. Juin 1854). — Au nombre des espèces plus anciennement décrites :S. horridus Wiegm.; 5. seneus Id., et S. grammi- cus, Gr. sont encore inconnus au Musée de Faris. S48 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. Parmi les espèces établies par Wiegmann, il s'en trouve une qui diffère notablement de ses congénères par la petitesse des écailles, et c'est ce carac- tère remarquable que le savant zoologiste de Berlin a voulu exprimer en la nommant Scelop. micralepidotus . Or, cette particularité se retrouvant chez d'autres Sauriens très-voisins de celui-ci, également originaires de l'Amérique septentrionale, et tous plus petits que les vrais Scélopores, MM. Baird et Girard ont, avec raison, considéré l'espèce dont il s'agit comme type d'un genre spécial caractérisé par le peu de grandeur des écailles du tronc, con- trastant avec les dimensions beaucoup plus considérables des écailles de la queue. Ils ont employé le mot Uta comme dénomination générique. Le Seelopore microlép. était inconnu aux auteurs de Y Erpc't. gêner, à l'époque de la publication du t. IV de cet ouvrage, mais nous l'avons reçu ultérieure- ment du Mexique par les soins de M. Ghuisbreght, et il a été possible de constater les différences assez notables qu'il présente quand on le compare aux espèces près desquelles il avait été rangé jusqu'à présent. Il devient Uta înicrulepidotaW. et G. ; on doit en rapprocher Uta Stansburiana Id. [Stansbu- ry's explorât, great. sait, lake of Utah, p. 3 . j 5 , pi. v, fig. 4, 5 et 6), et U. ornafalà.(Proceed. Acad. Philad., août i85a), espèces que nos collec- tions n'ont pas encore reçues. — Relativement aux véritables Tropidolépides du Muséum, je n'ai rien de particulier à en dire, et je me borne à rappeler que j'ai fait connaître, en i85i, les publications récentes qui les concernent {Cal. Rept. Mus. de Par., p. 76 et 77). XXï. OEXHE {bis) PIIVMATOIiÉriOES. Plfl të.tTOLE PJTS A. DUM. GENRE NOUVEAU. Tronc sans crête, couvert en dessus de fines granulations juxtaposées, entremê- lées de grandes écailles carénées; queue assez forte, et dont les écailles portent une carène; tête courte; plaque occipitale et sus-oculaires grandes; pas de dents pala- tines; un double pli sous le cou, qui est plissé latéralement; des pores fémoraux; pas de pores anaux. Le caractère le plus remarquable se tire de l'aspect de l'écaillure des régions supérieures et latérales, qui est composée de petites squames presque circulaires, un peu bombées, non imbriquées et au milieu desquelles les ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 549 écailles carénées se montrent comme de petites élévations tuberculeuses; d'où le nom dont je fais usage pour désigner ce nouveau genre, et qui est tiré de «puixa-afoç, tubercule, et de Xeiciç-i&oç, écaille. L'écaillure de l'abdomen est fort différente, car il y a imbrication des squames assez grandes et lisses, dont elle se compose. — La tète est petite et le museau court; les plaques sus-cépbaliques sont grandes. Les narines s'ouvrent en dessus. Le bord anté- rieur du trou auditif porte quelques dentelures. — Les écailles des membres sont fortement carénées. On voit sous la base de la queue , au delà du cloaque, chez le mâle, deux grandes écailles un peu concaves. Parmi tous les Iguaniens pleurodontes, les Tropidolépides sont ceux qui ont le plus de rapport avec ce nouveau genre; c'est particulièrement à l'espèce dite T. uiicwlcpidote, et devenue l'un des types du genre Uta B. et G., qu'il faut le comparer. On voit alors une grande analogie dans la plupart des caractères autres que ceux qui sont fournis par la disposition remarquable de récaillure du Phymatolépide qui, par celte particularité, s'éloigne forcé- ment des divers groupes établis dans la famille des Iguaniens pleurodontes. Une seule espèce de ce genre est conservée au Musée de Paris. XXXV. — i. Phymatolépide deux carènes, Phjrnat. bi-carinatus A. Dum. espèce nouvelle. — PI. xxiii, fig. 2, 2 a et 2 b montrant le dessus de la tète et une portion des téguments amplifiée. Sur le dos, une double carène peu élevée constituée par deux séries longitudinales de grandes écailles très-rapprochées, longeant, à droite comme à gauche, la ligne médiane du dos, et formant , de chaque côté de la colonne vertébrale , une ligne saillante qui commence au niveau des épaules , et se prolonge sur la queue; sur un fond brun verdàtre, des taches noires irrégulières, plus hautes que larges, représentant sur la nuque une portion de collier, el sur la queue, des demi-anneaux étroits et uniformément espacés. Le tronc est assez déprimé; la queue est longue et robuste; les membres sont peu développés, surtout les antérieurs; la tète est courte et le museau obtus. — En debors de chacune des séries longitudinales de grandes écailles à carène saillante indiquées dans la diagnose, on en voit d'autres, dont la configuration et la grandeur sont semblables, mais beaucoup plus espacées entre elles, et qui, dans leur ensemble, forment une série parallèle à la pré- cédente; les flancs portent, cà et là, quelques écailles également carénées et disposées sans ordre. Il y a, sous la gorge, un pavé granuliforme séparé des squames plus grandes et imbriquées de l'abdomen par les deux plis trans- Archives du Muséum. T. VIII. 70 550 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. versaux du con, qui sont parallèles entre eux, et dont le bord postérieur porte des écailles terminées en pointe, plus développées que les autres. — Lé- caillure sus-céphalique est disposée comme il suit : deux paires de petites plaques inter-nnsales suivies de six autres plaques, dont deux médianes pla- cées rime au devant de l'autre; puis, trois grandes représentant ensemble une sorte de triangle à sommet antérieur et situées entre les régions sus- orbitaires qui, outre quatre grandes plaques transversales, sont recouvertes en avant et en dehors par de petites squames. L'occipitale est grande, presque quadrilatère, bordée sur les côtés et en arrière par sept plaques en- tourées elles-mêmes par les granulations des tempes et de la nuque. — On compte, de chaque côté de la rostrale, six plaques sus-labiales séparées du cercle orbitaire par une rangée unique de petites écailles ; les sous-labiales, avec la mentonnière, sont au nombre de treize. — La queue irrégulière- ment verticillée présente, dans toute sa longueur, en dessus et en des- sous, des stries formées par les carènes des grandes écailles dont elle est revêtue. — Les cuisses sont granuleuses en arrière, comme les parties supé- rieures et latérales du tronc. En dedans, les écailles petites, à peine carénées, sont semblables à celles de la face interne des membres antérieurs; les pores fémoraux disposés en une série unique, sont au nombre de douze sur chaque membre. Les écailles de la région externe des quatre pattes, et par- ticulièrement des postérieures, sont grandes et carénées. La teinte générale est un brun verdàtre particulièrement sur la tète et sur la partie antérieure du tronc, dont la moitié postérieure, ainsi que les mem- bres et la queue, est d'un brun tirant sur le rouge. Une raie noire formant collier passe en travers sur le cou ; d'autres lignes noires le parcourent d'avant en arrière; la région dorsale et les flancs portent des taches égale- ment noires, hautes et étroites ; on en voit de semblables sur les membres et sur la queue, où elles forment des demi-anneaux. Les parties inférieures ont une teinte verdàtre légèrement pointillée de noir, et le mâle, déjà caractérisé par la présence de deux grandes écailles concaves situées sous la base de la queue, derrière le cloaque, se distingue, en outre, de la femelle, par une grande tache ventrale bleue, semblable à celle qui se remarque dans le même sexe chez plusieurs Tropidotipidcs. Nos deux individus sont à peu près de la même taille; la femelle, qui a été dessinée, a une longueur de o'" i i ainsi répartis : tète et tronc, o"'o5, ORDRE DES SAURIEZ. — IGUANIENS PLEU RODOKTES. 551 queue, orao6. Ils ont été donnés au Muséum par M. Séraphin Braconnier, qui les tenait d'un voyageur revenant du Mexique. XXII. eKSRE. BeM!iS,¥;\OS«.faË. S*fggt2rW@S®.?&A. VVIEGM. De nombreuses additions ont été faites dans ces dernières années à ce genre remarquable de l'Amérique du nord. Elles sont dues aux travaux des zoologistes des Etats-Unis, qui ont décrit plusieurs espèces nouvelles, dont Tune même est assez différente, pour qu'elle ait pu devenir le type d'un genre distinct (Anota Hallowell) 1. Outre les 3 espèces admises dans YE'rpél. gënér. : Phr. de Harlan Wiegni. {Agama cumula îlar!.), Phr. couronné Bl. et Phr. orbiculairc Wiegm., nos collections en ont reçu deux autres, le Phr. téte-plane (ji/aniceps) Hallo- well, et le Phr. de Douglas [Agama Dougl.) Bell, qui sont bien moins con- nues, et dont je dois donner la description. 4. Ce genre Anota, fondé par M. Hallowell (Sitgreaves expedit. c/own the Zuni and Colo- rado rivers, 1853, p. 127, pi. x), offre certains caractères essentiels, qui établissent des différences bien tranchées avec les vrais Phrynosomes, auxquels il ressemble beaucoup par sa conformation géné- rale et par l'armure épineuse de l'occiput. Ces caractères sont les suivants : Tympans cachés; point de piquants sur le dos, qui est lisse; point d'arête squameuse dentelée sur les flancs. Une seule espèce, Anota M'Callii Hall., a été décrite. On ne la connaît pas à Paris. — Parmi les vrais Phry- >mes, ili. nt M. Ch. Girard a donné une intéressante monographie [Siansbury's Explor. qf tke ralleij <•■! /lie great sait lake qf Uta/i, p. 354 et suiv., avec fig.), il y a deux espèces signalées pour la première fois dans ce travail, et que notre Musée ne possède pas: Phrynosoma modestum Girard, p. 3tî8, pi. vi, fig. 4-8, et Phrynos. platyrhinos, p. 3G3, pi. vu, fig. 1-5. Cette dernière se rapproche surtout du Phrynos. de Douglas par le petit développement des épines de l'occiput et. par l'uniformité des écailles de la face inférieure de la tète, mais l'examen des figures comparatives delà pi. vu représentant, dans l'une et dans l'autre espèce, le vertex, les écailles épineuses de la région occipitale, les bords de la mâchoire inférieure, le profil et la position des narines, montre, comme nous pouvons d'ailleurs nous en assurer sur nos exemplaires du Phr. de Douglas, les diffé- rences qui distinguent celui-ci du Phr. platyrhine. Quant au Phr. modeste, pour appprécier les dissemblances qui l'éloignent de'ce dernier, avec lequel il a plus d'analogie qu'il ne paraît en avoir avec tout autre, il faut comparer les fig. 4-8 de la pi. vi (Phr. modesium), aux fig. 1-5 de la pi. vu [Phr. platyrhinos). — Je dois ajouter qu'il est peut-être permis de supposer avec M. Girard que la figure donnée par II. Holbrook {N. Amer, herpet., t. II, pi. xn), ne se rapporte pas au Phr. orbi- culairc décrit dans cet ouvrage. Chez ce dernier, en effet, les épines occipitales et celles du dos sont, en réalité, moins développées qu'elles ne le sont sur le dessin dont il s'agit, et qui n'en montre d'ailleurs que six à l'occiput, tandis qu'il y en a sur tous nos exemplaires, huit, sans compter le tubercule médian. Enfin, aucune des taches du dos n'a été représentée. Il est difficile de dire à quel Plirynosome cette planche se rapporterait, mais il y a lieu rependant de supposer que c'est à une p i distincte de celles qui sont connue- ju: [u'à présent. 552 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. XXX.V1. — i bis. Phryxosome tête-planf, Phr. planiceps , TIallow. Idem, Hallow., Proceed. ofthe Acad. o/Philad. Oct. 18R2, p. 178. — Id., Id , Sitgreaves Exped. doicn the Zuniand Colorado rivers, p. 12i. Rept , pi. vu. Tête plus déprimée et plus large que celle du Plir. de Mari. ', à épine centrale de l'occiput si parie de celles qui l'a voisinent par un large intervalle; icailles ventrales lisses ou à peine carénées; queue plus longue que chez le Phr. de I/arl. et moins subitement terminée en pointe; teinte générale jaunâtre et plus claire. La tète, de volume médiocre, est déprimée, un peu large en arrière; dans sa portion frontale, elle présente, au centre, une dépression assez marquée; le museau est plus obtus que celui de son congénère, chez lequel l'espace compris entre les arcades surciliaires et le bord postérieur de la région du front est plus long et moins large qu'il ne Test dans l'espèce nouvelle. Celle-ci a une plaque occipitale plus grande et entourée d'un plus grand nombre d'écaillés à sommet pointu. L'occiput porte une couronne de neuf épines; elles sont longues, à l'exception de la médiane, qui est un tubercule peu développé. Elles sont disposées de la façon suivante : de chaque côté du tubercule médian, une épine, la plus longue de toutes, puis trois autres se touchant par leur base et moins allongées. Or, tandis que chez le Phr. de Harlan, où la disposition des dents de la couronne est presque la même, c'est la plus postérieure de ces trois épines qui l'emporte sur les deux autres par ses dimensions, c'est au contraire à l'avantage de l'épine médiane de ce petit groupe cpie cette différence se remarque chez le Phr. téte-plane. Ce der- nier a, de plus que le Phr. de //tir!., un rang d'épines pointues, distinctes des écailles sous-orbitaires ; elles sont comme la continuation du bord labial inférieur, et sont séparées des épines du bord de la région sous-maxillaire par deux rangs de petites squames. Les écailles épineuses de la mâchoire inférieure sont côtoyées en dedans, sous le menton, et de chaque côté, par un rang d'écaillés plus petites, quoique de même apparence, et dont elles sont à peine éloignées chez le Phr. de Harlan; mais dans la nouvelle espèce, I. A l'exemple de M. Hallowell, j'emploie pour celte diagnose et pour la description, une forme comparative motivée par l'extrême analogie qui se remarque sous un grand nombre de rapports entre ce Phr. et celui de Harlan, dont il diffère cependant, d'une façon très-notable, par certaines parti- cularités, comme le montrent plusieurs des caractères qui lui sont propres. — On trouve dans le tra- vail de M. Hallowell des détails fort complets et très-intéressants sur L'anatomie du Phr. de Harlan. ORDRE DES SAURIENS. — 1GUANIENS PLEURODONTES. 553 l'intervalle est plus considérable et rempli par sept ou huit rangées longitu- dinales de fines granulations. Le tronc est couvert, en dessus, d'écaillés de forme et de grandeur diverses, ainsi que de tubercules pointus et fortement carénés. La ligne ver- tébrale est occupée par trois rangs de petites écailles bordées à droite, comme à gauche, par des tubercules peu volumineux et très-serrés. Il y a, sur chaque flanc, une double frange épineuse, et la supérieure est la plus longue. Après avoir mentionné dans la diagnose les écailles ventrales comme lisses ou comme portant une carène à peine distincte, M. Hallowell se borne à la première de ces deux indications dans les détails descriptifs; aucune saillie, au reste, ne se voit dans cette région sur notre unique spécimen. Chez le Phr. de Harlan, au contraire, ces écailles sont fortement carénées. Les membres, de longueur médiocre, sont un peu grêles et couverts en dessus d'écaillés et de nombreuses épines pointues; celles-ci manquent à leurs faces interne et antérieure où Ton ne voit cpie des écailles lisses ou ca- rénées; il en est de même à la région inférieure de la queue, dont les côtés et le dessus sont armés de longues épines. Comme M. Hallowell Ta noté pour le mâle qu'il a observé, nous comptons douze pores fémoraux sur l'une des cuisses et onze sur l'autre. La couleur générale est un jaune clair ou cendré. Les bandes foncées de la région supérieure de la tête sont moins larges que celles qui se voient à la même légion chez le l'hr. de Harlan , dont les grandes taches brunes du cou sont séparées entre elles par un intervalle plus étroit qu'il ne Test dans l'espèce dont je présente ici la description ; mais pour les taches dorsales, il n'y a aucune différence; on en trouve, au contraire, dans la coloration de l'abdomen , car cette région est à peine maculée dans le Phr. télc-plane. — Sa taille est semblable à celle de son congénère. Notre échantillon obtenu de l'Académie de Philadelphie par l'obligeante entremise de M. le docteur Hallowell, a été trouvé près du Rio-Grande dans le Texas occidental où l'espèce paraît être assez abondante. 554 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. XXXVII. — 3 bis, Phrynosome de Douglas, Phryn. Douglassii,V>e\\. {Linn. soc. transact., t. XVI, p. 105, pi. x, sous le nom de Aqama Dougl.) Phr. Dougl., Wagl., Syst. Amph., p. U6. — Id., Wïegm., Ilerpet. me.*-., pars i, p. 54. — Ag. Dougl., Harlan, Med.andphys. researches, p. 151. — Plu-. Dougl., Ilolbr., N. Amer, lier pet., I. Il, p. 101, pi. xiv. — Id.,Gv. Càt.ofLiz., p. 227. — Id., Dum., Cat.Rept. Mus. Par., p. 79. — /(/., Dum., Répert. Erpét. génér., D. B., t. IX, p. 271. Écailles ventrales lisses; tête courte, triangulaire, pointue, garnie, à sa partie postérieure, de tubercules un peu saillants, mais non de véritables épines; narines ouvertes à l'extrémité antérieure de la crête surci/iairc; corps ovale et aplati, couvert en dessus d'écaillés et de tuber- cules peu élevés et peu pointus; dix-huit pores Jémor aux de chaque côté. Les plaques sus-céphaliques sont polygonales, serrées et imbriquées. Les tempes et l'occiput sont bordés de neuf petits tubercules peu saillants et dont le médian est tout à fait mousse; il résulte du peu de développement de ces écailles, que le bord postérieur de la tète n'est pas épineux comme dans la plupart des autres espèces. Le Phr. platjrhine Gir. est celui qui lui res- semble le plus sous ce rapport. On compte dix plaques labiales supérieures presque toutes égales entre elles et sept inférieures. Ces plaques sont suivies de quatre tubercules comprimés et pointus, dont le dernier est le plus grand. Le long de chaque branche sous-maxillaire, il règne une série de tubercules petits et lisses en avant, et plus saillants au-dessous de l'angle de la bouche où ils ne rejoignent pas les plaques labiales, dont ils sont séparés par 4 ou 5 ran- gées de squames granuleuses. — Les écailles des régions supérieures sont lisses, inégales entre elles et rhomboïdales, généralement petites et entremêlées de tubercules triangulaires aigus, moins élevés et moins volumineux que dans les Phryn. île Harlan, couronné et téle-vlane; ces tubercules, entourés à leur base par de petites écailles tuberculeuses, forment quatre rangées longitudi- nales irrégulières, de chaque côté de la ligne médiane, où Ton voit aussi quelques écailles proéminentes. Les flancs ne portent qu'un seul rang de petites épines. En dessous, les écailles sont lisses et polygonales. La queue fort courte, est large et déprimée à sa base, mais elle s'amincit promptement et se termine en pointe; elle ne forme que le tiers environ de la longueur totale. La teinte générale est, en dessus, un gris clair relevé par des taches foncées transversales. Sur le milieu du dos et dans toute sa longueur, il règne une ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS PLEURODONTES. 535 bande d'un blanc jaunâtre; le dessous est d'un blanc d'argent presque uniforme. Cette espèce n'était pas encore parvenue au Musée de Paris à l'époque de la publication du t. IV de l'Erpét. génc'r.; mais maintenant, nous en avons deux exemplaires rapportés de Californie par M. Douglas, et donnés par M. le docteur Th. Bell, qui a dit, d'après M. Douglas, que ce Saurien se nourrit d'insectes et de substances végétales, mais les observations de M. Nu- tall, consignées dans le texte de M. Holbrook, démontrent qu'il est exclusi- vement herbivore. — Je ne m'arrêterais pas au 23e genre Callisaure fondé par M. de Blain- ville, d'après un spécimen unique recueilli en Californie par M. Botta, s'il ne paraissait convenable, comme M. Hallowell lui-même Ta supposé, de rapporter à cette division le Saurien qu'il a décrit (P/oceed Acad. Phdad. Oct. ]85a, Caplaiii 's Sitgreaves expedit. down t/ie Zuni and Colorado rivers, i853, p. nG, pi. vi), sous les noms suivants : Homalosaurus ven- tralis. On ne trouve pas, en effet, dans la description très-soignée du zoolo- giste américain des caractères suffisants pour motiver une distinction entre ces deux espèces. — Nul détail n'est à ajouter au itf genre Tropidogastre Dum. Bib. — Dans le 25e genre, Microlophe Dum. Bib., des additions ont été faites. Aucune des espèces nouvellement décrites ne nous est connue, il suffit donc d'en présenter une simple énumération 1. — Après les genres Ecphymote Cuv. et Sténocerque D. et B. (26 et 27), les auteurs de YErpét. génér. ont placé le genre Strobilure Wiegm. (28) qu'ils ne connaissaient pas. INous en possédons maintenant trois exemplaires parfaitement semblables à l'espèce unique décrite par Wiegm. {Stroùilu- rus lorquatus). L'un de ces individus encore jeune a été récemment acquis, et les deux autres, qui sont adultes, ont été adressés de Bahia par M. le 1. Steirolepis cariniccmda, St. bufonia Filz. (Syst., p. 73). — St. xanthostigma, St. tigris, St. thoracica, St. quadrivittata T&ch. (Fauna peruana, p. 29 etsuiv.). Le genre Microlophe se trouverait ainsi renfermer neuf espèces, si, en outre, avec les deux zoologistes que je viens de citer, on considérait comme distinctes celles qui ont été nommées Tropidurus microloplius Wiegm., Lophyrus araucanus Less. et Garnot, et Stellio peruoiana Id., Id., espèces qui, suivant l'opinion émise par mon père et par Bibron, ne semblent vraiment représenter que des variétés de leur Microlophe de Lesson. Enfin, selon M. Fitz., il faudrait y joindre le Saurien mal connu dont on trouve l'indication dans l'ouvrage de Spix {Lac. bras., p. 13, pi. xvi, fig. 1) : Agama semitseniata. 556 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. comte de Castelnau. L'un de ces derniers est très-bien figuré dans la rela- tion de X Expédit. de ce voyageur dans l'Amérique du sud sous les noms de Dotyphorus spinosus Guicli. — Quant au genre Trachyctcle Dum. Bib. (29), nous ne possédons encore que le type unique ( Tr. marmoratus) dû à M. D'Orbigny, qui Fa rapporté de Bolivie. Il n'y a pas d'additions à faire au genre Oplurk Cuv. (3o). Des deux espèces qu'il comprend, celle dite O. de Maximilien est brésilienne, mais la patrie de l'autre ( O. de Sc'ba) était restée douteuse pour nous jusqu'à ces dernières aimées. Nos collections, en effet, ne possédaient qu'un seul spécimen éti- queté, il est vrai, comme provenant du Brésil, mais en l'absence de rensei- gnements positifs à cet égard, on pouvait supposer que cette origine lui avait été attribuée en raison de son analogie parfaite avec le Saurien figuré par Séba (pi. xcvn, fig. 4, t. I) et indiqué ainsi (p. 1 5a) : Lacerta brasiliensis, Qnetz Paleo, cauda annuluta et spinosa. On ne peut pas penser cependant que ce reptile vive en Amérique, car nous avons reçu un autre exemplaire de Madagascar par les soins de M. Pervillé l. xxx. s.; s:\ise (bis), ©esï'isose. VEivraunA. bell. (I'uij oft/ie Beagle, Rept , p. 2-'i). Cou et corps sans crête ; tronc déprime, large, à pli longitudinal sur les flancs; arrondie, un peu aplatie à sa base, couverte d'écaillés grandes, épineuses et verticillées ; écailles des régions supérieures très-petites, arrondies, légèrement convexes et lisses; plaque occipitale petite; pas de dents palatines. Ce genre, comme M Bell le fait remarquer avec raison, se rapproche beaucoup des Oplures et des Doryphores de Cuvier, mais surtout des pre- miers. Les grandes dimensions de la plaque occipitale, l'absence de dents palatines, et principalement la forme plus ou moins aplatie de la queue sont cependant des caractères tout à fait distinctifs du Doryphore. D'autre part les Centrures s'éloignent des Oplures, en ce qu'ils n'ont pas trace de crête sur le 1 . Cette anomalie, dans la distribution géographique des Iguaniens pleurodontes, doit être rap- I rochée de celle que j'ai signalée plus haut en parlant du Braehylophc (p. 527) comme faisant eNcep- tion par son origine australienne au milieu des autres genres de ce groupe, qui sont tous propres au Nouveau-Monde. Il faut, au reste, à ce point de vue, rapprocher du Br. a bandes et de VOplure de St'ba, le Centrure tjuatre-tac/ies également madécasse, el dont je donne ici la description. ORDRE DES SAURIENS. IGUAN1ENS PLEURODONTES. 557 cou, et que leur écaillure du tronc se compose de squames proportionnel- lement beaucoup plus petites, et différentes par leur aspect de celles de YOpl. de. Maximilien, qui sont également sans carènes. La dissemblance est encore plus frappante quand on compare les Centrures à YOpl. de Séba, dont les écailles sont carénées. XXXVIII. — i Cewtrdre flageixifhre, Centr, flagellifer, Bell. [f'oy. of the Reagle, Rept, p. 2b, pi. xiv, fig. 2.) Oplurus Bibronii, Cl. Gay, Ilist. de Chile, Rept., décrits par M. Guiclienot, p. 53, pi. nr, fig. 2. — Idem, Dum., Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 84. — Idem, Id., Répert. Erp. génér., Dum. et Bib., t. IX, p. 274 '. PI. xxit, fig. 5, représentant la tète vue en dessus. Écailles dorsales petites, lisses, convexes et granuleuses ; sur toute la tête, un pavé d'écaillés granulif ormes, presque égales entre elles et semblables à celles du tronc, do>it elles ne diffèrent que par leurs dimensions plus grandes; ce/les des tempes, surtout les postérieures, vn peu coniques et pointues; bord antérieur de l'oreille faiblement dentelé. La tète est assez régulièrement triangulaire ; la plaque occipitale est très- peu apparente; le bord antérieur de l'oreille, contrairement à ce qui a été vu par M. Bell, qui n'avait qu'un exemplaire à sa disposition, porte de pe- tites dentelures. La peau du cou forme, en dessous, deux on trois plis irré- guliers, qui remontent sur les cotés de la région cervicale, et le plus infé- rieur se continue jusqu'aux épaules. Il y a également un pli le long de chaque I. Cette espèce est signalée par M. Gray [Cat. of Liz., p. 226) comme synonyme de celle que M. Gravenhorst a nommée Phymat urus palluma {Nova acta Jcad. nat. curios., t. XVIII, 2" pars, p. 750, pi. lv, fig. 2). Le zoologiste allemand a cependant fait observer que ce genre Plujmature qu'il a établi est une subdivision du genre Urocent ron Kaup, ou Doryphore Cuv. C'est ce que démontre d'ailleurs la diagnose de ce nouveau genre, dans laquelle il faut noter l'absence des dents au palais comme dans le Doryphore. Aussi M. Fitzinger, conformément à cette indication, place t-il dans la synonymie de ce dernier [Syst., p. 77) le Phymat., et M. Tschudi, en parlant de l'espèce décrite par M. Gravenhorst, la nomme-til Urocentron palluma [Fauna peruana, p. 35). Or, j'ai indiqué plus liant, les caractères qui distinguent les Centrures, non-seulement des Opl tires, mais des Dory- phores; je ne puis donc pas, avec M. Gray, considérer comme identiques le Centr. fia gellif. et le Phymat. palluma. Le Musée de Paris, au reste, ne possède aucun Saurien qui se rapporte à la des- cription de M. Gravenhorst beaucoup plus complète que celle de Molina [Lacerta palluma, Sag- gio sulla storia nat. del Chili, 1810, p. 189) et que Daudin a reproduite t. IV, p. 46. C'est le vague de ces deux dernières descriptions, qui a motivé le silence des auteurs de VErpét. génér., relativement à cet Iguanien à queue épineuse et vcrticillée. Je dois ajouter que dans une note manuscrite, laissée par Bibron sur son exemplaire de l'ouvrage de Daudin, il a émis la supposition que ce Slellion velluma du Chili est peut-être le même animal que le Trachijcycle marbré Dum. et. Bib. Archives du Muséum. T. VIII. 7j 558 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. (lanc. — Les écailles de la gorge sont semblables à celles du dos , mais sur le ventre, elles sont plus larges et non bombées ; elles ne portent pas de carènes. Les membres sont robustes et couverts d'écaillés un peu plus grandes que celles du tronc, légèrement imbriquées, non carénées ; celles des faces ex- terne et supérieure des jambes sont coniques. — La queue, dont la longueur dépasse à peine celle du reste du corps, est un peu déprimée à sa base, et cylindrique dans le reste de son étendue; elle est entourée d'écaillés verti- cillées, toutes terminées en une pointe épineuse. La couleur générale est un brun verdâtre, presque noir sur deux indi- vidus. Aucune tache, ni aucune bande ne se remarquent, soit sur le tronc, soit sur la tète ; la gorge porte cependant quelques marbrures plus foncées. Le Muséum possède quatre individus recueillis au Chili par M. Cl. Gay. Le seul dont la queue soit entière, a une longueur totale de om23 ainsi répartis : tète et tronc, om 10, queue, om i3. XXXIX. — 2. Centrure quatre-taches, Cèntrura qiiadïi-maculhtUm. A. Dum. PI. xxii, fig. i et i a. Opiums quadri-macul. Dum. Bib. M. SS. — Idem, Cat. Rept. .Vus. de Par., \i. Si. — / /.. Répert. Erpéi. génér., Dura, et Bib., t. IX, p. 274. Écailles dorsales petites, lisses, légèrement convexes, à peine imbriquées; plaques sus-orbi- taires beaucoup moins grandes que les autres plaques sus-céphaliques ; écailles temporales « surface trés-peu saillante; sur le bord antérieur de l'oreille, cinq ou six dentelures assez- déve- loppées; deux taches rondes d'un noir profond derrière chaque épaule. La tète forme un triangle, dont le sommet est un peu tronqué, parce que le museau est large et assez obtus. Le contraste entre les petites dimensions des écailles des régions sus-orbitaires et de celles beaucoup plus dévelop- pées qui recouvrent le reste du crâne, est assez frappant. 11 en résulte, ainsi qu'on peut le voir sur les figures L\ a et S, de notre pi. xxii, une différence importante entre cette espèce et la précédente. Il faut encore noter, comme caractère distinctif, la forme particulière des plaques de la crête surciliaire, qui sont oblongues, un peu obliques de haut en bas et d'arrière en avant, et légèrement imbriquées. — La iig. 4 n'indique pas les plis, mais, outre celui de la région inférieure du cou et dont la prolongation se voit au-dessus de chaque épaule, il y en a un autre le long des flancs, et deux ou trois sur ORDRE DES SAURIENS. IGUANIENS PLEURODONTES. 5159 les cotés de la région cervicale. — Les membres sont robustes et couverts d'écaillés carénées et imbriquées, plus grandes que celles du tronc. La queue est reproduite dans la plus grande partie de son étendue, sur l'exemplaire du Muséum, mais je trouve dans la description manuscrite de Bibron, faite d'après deux exemplaires observés par lui au Musée de la Société zoologique de Londres, l'indication suivante : « Queue cylindrique, faiblement déprimée à sa base, entourée par des verlicilles de grandes écailles quadrilatérales surmontées chacune d'une forte carène, qui les coupe obliquement, de sorte que l'extrémité de cette carène terminée en pointe, aboutit non au milieu du bord postérieur de l'écaillé, mais à l'un de ses angles. » En dessus, l'animal est brun; des gouttelettes jaunâtres sont semées sur ce fond, et y forment des lignes interrompues. De chaque côté, derrière l'épaule, on voit deux grandes taches noires, arrondies, placées l'une au devant de l'autre : d'où le nom spécifique de ce Ceiilrure. Le dessus de la tète, des membres et de la queue est d'un brun olivâtre, comme les régions gulaire et sous-maxillaire, qui sont ornées de taches arrondies, jaunâtres; les parties inférieures, dans le reste de leur étendue, ont une teinte claire. Le spécimen unique de cette espèce a une longueur totale de o"' ?> i ainsi répartis : tête et tronc, o'" iq, queue, o"1 19. Il a été rapporté de Madagascar par le colonel Lyoll, et la Société zoologique de Londres en a fait présent à notre Musée. SXXI. CJEKRE. DORYPHORE. B&RYPWSOItVS. CUVIER. J'ai fait connaître plus haut (note de la page 557) les opinions de MM. Fit- zinger et Tschudi sur les espèces qu'ils pensent devoir rapporter au genre dont ii s'agit. 3e n'ai pas à revenir sur ce sujet, je dois seulement dire que nul échantillon nouveau n'ayant été reçu au Musée de Paris depuis 1 83^, à l'exception de celui qui est décrit plus loin, la même incertitude nous reste relativement à la possibilité de distinguer les deux espèces signalées par Daudin. Celle que M. Gravenborst a nommée Phymatuiiis palluma nous est inconnue. 560 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. XL. — i. Doryphork tête-jaune, Doryph. flaviceps , Giiichenot. Explorât. Amer, mêrid-, comte de Castelnau, Rept., p. 26, pi. m, fig. 2. Doryph. azuré (variété noire sans bandes transversales), Dum., Cat. Rept. Nus. de Par., p. 8b '. Plaques sus-céphaliques bombées et un 2>eu saillantes à leur centre, légèrement rugueuses; quelques plaques sus-orbitaires plus grandes que les squames environnantes ; écailles dorsales peu carénées; queue aplatie, large, terminée en pointe, a écailles également carénées, dispostes en verticilles; tête d'un brun jaunâtre clair, et le reste du corps d'une teinte sombre uniforme. Le dessus du crâne est plat, et le museau arqué et déclive en avant. Toute Técaillure sus-céphalique porte des rugosités produites par des inégalités de leur surface, qui donnent à ces squames un aspect analogue à celui des peaux de maroquin chagriné. La plaque occipitale est assez grande et polygonale. On voit à l'extrémité postérieure de la région sus-orbitaire, trois ou quatre plaques dilatées en travers, et plus grandes que celles qui les précèdent et les entourent. On compte i i plaques sus-labiales en y comprenant la rostrale, qui est plus longue que haute, et i s* sous-labiales avec une grande menton- nière. — Les écailles sur la nuque sont un peu pointues et moins grandes que sur le dos. — Celles de la gorge sont entourées par de très-petits tuber- cules, qui manquent à la région abdominale, où les écailles présentent une faible saillie médiane. L'aplatissement de la queue a probablement été augmenté par la dessic- cation ; elle est comparable par sa forme à une feuille allongée et pointue, comme celle du laurier par exemple. Ses écailles , de médiocre gran- deur, sont disposées en bandes transversales, régulières et surmontées de carènes. Les membres sont assez robustes, et sur leurs régions externe et posté- rieure, les écailles sont carénées. 1 . C'est avec doute que j'inscris ce Saurien parmi les Doryphores; car si, par le plus grand nombre de ses caractères, il doit prendre rang dans ce genre, il présente cependant quelques particularités qui semblent l'en éloigner; ainsi sa queue est plus aplatie et plus allongée, et ses écailles portent de petites carènes formant, par leur réunion, des lignes obliques dirigées d'arrière en avant et de bas en haut vers la ligne médiane du dos. Néanmoins, le mauvais état de conservation de notre unique spé- cimen, qui a été longtemps desséché avant d'être placé dans l'alcool, ne permettant pas de donner une détermination suffisamment précise, je crois convenable de le laisser auprès des Iguaniens auxquels il ressemble le plus, en attendant la possibilité d'une comparaison ultérieure avec des individus dont les téguments soient moins altérés. ORDRE DES SAURIENS. IGUANIENS PLEURODONTES. 561 La couleur générale de cet Iguanien est très-sombre et présente un con- traste frappant avec la teinte beaucoup plus claire de la tête, qui est d'un brun jaunâtre, irrégulièrement pointillé de noir. Une bande jaune et étroite traverse la nuque. — L'individu unique, type de cette espèce nouvelle, donné au Muséum par MM. de Casteluau et Deville, provient de la mission de Sarayacu (Pérou). Il est long de o'"uo ( tête et tronc, o'" 1 i , queue, omoç)). XXXI b&XKE {bis}. Jl©I»Ii©CER^SJE. IMOPLOCHBtClS. l'ITZ. Tête triangulaire, légèrement aplatie, couverte de granulations pohjgonales et à plaque occijiitale très-petite,- cou et dos sans crête,- écaillure du dos entremêlée de grandes écailles carénées et tuberculeuses; des dents au palais; queue épaisse, fort courte, non vcrlicillée, plate, et dont la région supérieure porte des écailles épineuses, qui sont tressaillantes sur les rangées médiane et latérales i. Les caractères indiqués dans cette diagnose montrent les analogies, et en même temps les différences qui se remarquent entre ce genre et les O/j/ures, les Centruves ou les Doryphores. Cbez ces derniers, en effet, la queue n'est ni aussi courte, ni aussi trapue; leur plaque occipitale est plus grande, et ils manquent de dents au palais. Dans les deux autres genres, la queue est cylindrique et non aplatie. Enfin, cbez aucun des Sauriens auxquels je com- pare T Hoplocerque, les écailles du tronc n'offrent une semblable diversité de forme et de grandeur. 1 . Le type de ce genre, reçu depuis deux ans environ au Musée de Paris, a été signalé dans la Revue de zoo t., 185S, p. "239, sous le nom de Pachycerque aiguillonné {Pachycercus aculeatus), qui lui avait été donné par MM. Alfr. Dugès et S. Braconnier. J'ai, moi-même, reproduit leur description, à la fin d'un Mémoire publié dans ce même recueil (1854, p. 544), ayant pour titre : Essai d'applicat. à la classe d soit égale- ment d'arrière en avant, mais de bas en haut : tels sont les Galcotes propre- ment dits (pi. xxiv, fig. 5). Une troisième disposition, enfin, se présente; elle est propre aux espèces réunies par M. Gray en un genre Salea, auquel il faut réunir le groupe que j'ai nommé Mécolépide (Cat. Rept. Mus. de ■'"' DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. Par., p. 87, de avjy.o;, longueur, et Iî-k, écaille), par opposition à ce qui se voit clans les deux antres sons-genres, car ici, les écailles sont dirigées, sans aucune obliquité, d'avant en arrière (pi. xxiv, fig. 1 , 1, 3 et 1 a . — Cette dernière division est la senle dont j'aie à m'occuper, le Musée de Paris n'ayant reçu aucun Galéote ou Bronchocèle cpii puisse être rap- porté à quelque espèce nouvelle *■• SOlS-GEIVaSE. MÉCOILÉPIBS':. A. DUM. 00 SAIjEA. GRAV. Ecailles du tronc formant des bandes longitudinales et parallèles entre elles et à la ligne médiane, de sorte que leur extrémité libre est tournée directement eu arrière. XLII. — 1 Miîcolépidf. tri-épinei;x, Mecolepis trispinosus , A. Duni. PI. xxiv, Cg. \.—Idem, Id., Cat. Rept. Mus. de Taris, p. 88. Depuis la nuque, jusqu'à la base de la queue, une créle formée par /rois rangs parallèles d'épines, dont le médian est beaucoup plus développé que les deux latéraux, très-basse au-des- sus des épaules, et se continuant e>i un seul rang sur le premier tiers de la queue, dont les deux autres tiers ne portent qu'une petite carène; de fines bandes noires longitudinales sur le dos et sur les flancs. I . Ces espèces, au reste, sont nombreuses. — I. Aux trois Bronchocèles décrits dans VErpét. génér., il faut ajouter : 1° celui que M. Berthold a fait connaître et figurer ( L'eber verschiedene neue oder seltene Amphibienarten in Abhandt . der Koniejl . gcsellschaft der wissensch. zû Gottinejen. I, 1 838- i t (1843), p. 5!», pi. n, fig. 6): Bronchocela intermedio; 1" une espèce signalée par M. Gray Cal. of Liz., p. 011), comme étant nommée au Musée de Leyde par M. Schlegel, Br. celcbensis. II. Dans le sous-genre Galéote, on compte maintenant douze espèces, au lieu de quatre seulement que notre Musée possède, et parmi lesquelles il s'en trouve deux, qui ont été décrites pour la première I as par mon père et par Bibron en 1 837 : Caloles Rouxli et C. mystaceus. Celles-ci ont été de la part ■ M. Blyth, l'objet de nouvelles descriptions, ainsi que les G. versicolore et ophiomaque, plus an- ciennement connus, et que trois espèces nouvelles (Notices and descript. of varions Rept. netv or Utile knoum m Journ. of the asialic soc. nf Bengal, I8o3, n° vu, p. 617), nommées par ce zoolo- giste : C. gigas, platyceps et tricarinatus. Il présente, en outre, des détails sur deux autres Galéotes : ( '. Emma et C. viridis Gray. 11 faut y joindre, d'après le Cat. du Musée britannique, C. Maria el C. minor Gr. Enfin, la douzième espèce est C- nemoricola Jerdon {Cat. of Rept. inhabit, the l'eninsula of India in Journ. of the Asialic Soc. of Bengal, 1853, n° v, p. 171). III. Aucun des trois Mécolépides décrits ici ne se rapporte aux Sauriens nommés par M. Gray: Salea Horsfleldii {Cat. of Liz., p. 212), S. Jerdoni (Armais ofhat. hist., 2e série, t. XVIII, ;;. 2i9), ni à l'espèce que M. Blyth (Curator. As. Soc.) fait connaître {loc. cit., p. 473, note) : s. gularîs. ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 565 La tète a beaucoup d'analogie avec celle des Galéotes par sa conformation générale, et par un léger renflement qui se remarque, de chaque côté, der- rière l'articulation de la mâchoire. La région sus-céphalique un peu creuse dans son milieu, particulièrement entre les saillies sus-orbitaires, est recou- verte dans toute sa portion antérieure, depuis le museau jusqu'au delà des veux, de plaques légèrement bosselées, et de dimensions médiocres. Les sus-oculaires sont moins grandes; celles de la partie postérieure delà tète sont encore plus petites, et l'on distingue à peine la plaque occipitale qui, par sa forme, diffère peu des écailles voisines, mais elle est facilement reconnaissable au caractère habituel tiré de la présence , dans son point central, d'un petit espace circulaire, où l'épiderme offre un autre aspect que partout ailleurs. — Au-dessus des plaques sus-labiales, dont on compte sept de chaque côté, séparées par une rostrale allongée, mais basse, on voit une rangée de grandes écailles; il y a 17 sous-labiales, en comprenant dans ce nombre la mentonnière. Toutes les écailles du tronc, de la queue et des membres sont grandes et carénées. De chaque côté de la nuque, on en trouve une plus saillante que les autres et située au niveau de l'origine de la crête médiane, dont les trois rangs d'écaillés épineuses sont très-rapprochés les uns des autres. La queue, comprimée à sa base et dans une grande partie de son éten- due, devient cylindrique vers la pointe ; elle est longue et très-effilée. La couleur générale est, en dessus, un brun fauve relevé par de fines rayures noires parallèles, tracées, d'avant en arrière, sur le milieu de chaque rangée longitudinale d'écaillés. Les plus longues épines de la crête dorsale sont également ornées de petites taches noires. On en voit de semblables sur la tète. Du bord inférieur de l'œil, il part une bande formée par de petites lignes de la même teinte et qui, traversant le tympan, se dirige en bas et en arrière, vers l'épaule, pour se continuer sur la face externe du membre antérieur où, par suite d'interruptions régulières, elle représente une suite de demi-anneaux. Les membres postérieurs offrent le même aspect, et la queue est annelée dans toute sa longueur, mais avec irrégularité. Les régions inférieures ont une teinte plus claire que le dos et les flancs. La longueur totale de notre unique spécimen est de o"'2o, ainsi répartis : tète et tronc, omog; queue, om2o. Il a été pris aux Indes orientales, sur les monts Nilgherry, par M. Perrotet, qui en a fait présent au Muséum. Archives du Muséum, T. VIII. 72 •f'M DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. XLIII. — Mécoi.épipe hérissé Mecolepis hirsutus, A. Dum, PL xxiv, fig. 2. Idem, Id., Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 88. Depuis la nuque, jusqu'à labasede la queue, une crête assez élevée, formée par un seul rang d'épines fortes et espacées, mais très-basse au-dessus des épaules; des bandes noires transver- sales sur le dos. La disposition de la crête formée par un seul rang d'épines est un impor- tant caractère distinctif de cette espèce, qui diffère, en outre, de la précé- dente, par la forme un peu plus effilée du museau; la tête, d'ailleurs, a, dans sa conformation générale, les plus grands rapports avec celle du M., tri- épineux, dont la plaque occipitale est beaucoup plus petite qu'elle ne l'est ici où les plaques du voisinage sont également plus grandes. Au nombre de ces dernières, et parmi les postérieures, il y en a quatre, d'apparence tuber- culeuse, situées par paire, de ebaque côté de l'origine de la crête. — Les plaques sus -oculaires, et particulièrement les plus externes, sont moins développées que celles qui recouvrent le reste du crâne ; toutes ces squames sont, comme dans l'espèce précédente, un peu rugueuses et faiblement caré- nées. On compte, à ebaque lèvre, 17 plaques poreuses, en y comprenant la rostrale et la mentonnière; elles ne diffèrent pas de celles de l'autre espèce; il en est de même pour le rang d'écaillés placées au-dessus de la lèvre supé- rieure. Toute l'écaillure du tronc, des membres et de la queue est carénée; cette dernière cependant l'est à peine à sa base ; elle est un peu comprimée dans toute son étendue, à l'exception de sa pointe où elle est cylindrique et effilée. La teinte générale est brun-fauve, comme chez, le I\I. tri-épineux , mais au lieu de raies longitudinales noires, on ne voit ici que des bandes transver- sales de la même nuance, au nombre de six ou sept, et qui représentent des demi-anneaux sur la queue et sur les pattes. Une tache temporale s'étend, de même que dans l'autre espèce, depuis l'angle postérieur de l'œil, jusque sur l'épaule. Quelques lignes noires descendent obliquement, d'avant en arrière, de la lèvre inférieure sur le cou, dont la peau ne forme qu'un i;et i t fanon très-peu développé. Les régions inférieures sont d'un brun jaunâtre clair et unicolore. OIIDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 567 Le Musée de Paris possède deux individus parfaitement semblables entre eux. donnés par la Société zoologique de Londres cpii les avait reçus du Bengale. La longueur totale du plus grand est o-aZjB ainsi répartis : tète et tronc, o'"078; queue, o 170. XLIV. — 3. Mécolépide sillonné, Mecoleprs sukotus, A. Dmn. PI. xxiv, fig. 3. Idem, Id., Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 80. Sur la nuque, depuis l'occiput jusqu'au-dessus des épaules, mie petite crête peu développer, formée par deux rangs d'épines très-rapprochées ; depuis les épaules, sur la ligne moyenne du tronc et des deux premiers tiers de la queue, un, sillon étroit, très-peu profond, résultant de ce qu'un petit intervalle sépare l'un de l'autre les deux rangs médians d'écaillés, dont les carénés sont plus saillantes que partout ailleurs, et forment ainsi une double crête peu élevée: sur le dos, des taches noires disposées en bandes transversales courtes et irrégulières. Les caractères qui viennent d'être indiqués, et surtout la disposition des écailles de la ligne dorsale, ne permettent aucune confusion avec les deux autres espèces ; celle-ci offre, en outre, cette particularité que la tête est pro- portionnellement pi;. s courte, et le museau plus mousse et plus déclive. Les écailles des flancs sont manifestement (dus grandes que celles du dos. Toutes les pièces de l'écaillure sont carénées. Les plaques de la tête offrent une grande analogie avec celle des deux Mécolépides précédemment décrits, Elles sont moins rugueuses et moins fortement carénées chez l'un de nos individus adultes que chez l'autre, où ces rugosités d'ailleurs, ne sont pas aussi prononcées que dans les deux espèces précédentes. La plaque occi- pitale, comme cliez le M. hérissé, dépasse, par ses dimensions, celle du M. tri-épineux. — La queue, comprimée à sa base, s'arrondit ensuite et se termine en une pohite effilée. La couleur générale est un brun plus foncé sur le dos cpie sur les parties latérales, dont la nuance est venlâtre, excepté dans les points où cette teinte plus sombre se prolonge sous forme de taches irrégulières plus apparentes chez l'individu adulte représenté pi. xxiv , fig. 3, que chez un autre également adulte , qui est aussi conservé dans nos collections. Comme dans les espèces précédentes, la région temporale est parcourue, d'avant en arrière, par une large raie foncée, qui se porte jusque sur Pépanle-, 368 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. et les membres, ainsi que la queue, sont irrégulièrement annelés de brun. — Les jeunes sujets sont d'une teinte plus uniforme et plus claire. Longueur totale du plus grand spécimen, o'"^6 ainsi répartis : tète et tronc, om07o; queue, o"'i9o. — Cette espèce est due à M. Perrotet; elle babite les monts Nilgherry (Indes-orientales). XXXIV. liENISE. LOPIIYKE. J.OPMIISfS DUM. (Zvol. analyt., p. 80.) XLV. — a bis. Lophyre spinipède, Loph. spinipes, A. Dum. {Cat. Bept. Mus. Par., p. 90) '. Idem, Id ., Rêpert. Erpét. gêner. Dum. Bib., t. IX, p. 276. Bords sur ciliair es, à peine anguleux, sans épine à leur extrémité postérieure; pas d'écaillés épineuses sur la nuque; une crête cervicale non prolongée sur le dos, qui, comme la première moitié de la queue, ne jiorte qu'une petite carène dentelée ; sur les membres, mais plus particu- lièrement sur les jambes, des écailles plus grandes que les autres, régulièrement disposées en rangées obliques et munies d une forte carène. Par tout l'ensemble de sa conformation, ce Loph. se rapproche beaucoup du Loph. armé, dont il se distingue facilement par la saillie moins pro- noncée de la carène des squames ventrales, par l'absence d'une écaille épi- neuse à l'extrémité postérieure de l'arcade surciliaire , et d'un faisceau d'épines de chaque coté de la nuque, où l'on ne voit qu'un petit nombre de tubercules mousses et épars, de même que sur le dos et sur les flancs. Les membres semblent être épineux, tant la carène qui surmonte les grandes I. Ce genre, que mon r ère a établi d'après l'espèce nommée par Séba Lacerta tigrina pectinata, est maintenant divisé par (ifférants zoologistes en plusieurs genres et sous-genres, mais il forme un groupe très-naturel auquel ii convient de laisser l'ancienne dénomination. Il comprend aujourd'hui neuf espèces bien distinctes. On peut les partager en deux groupes secondaires suhant la disposition >'.- ' i crête : I. Espèces à crête sur le cou seulement. 1° L. tigré Dum., 2° L. de Kulil. Boie. qui géni ;a. lement confondu avec le précédent, en est cependant distinct, comme l'a établi M Schlegel dans un intéressant Mémoire sur ces Iiept. (Arch. de la Soc. Natura artis magistra, 3e livr. 1851, p. i). Une représentation coloriée du mâle et de la femelle est jointe à ce travail, ainsi qu'une figure du L. tigré, et ces trois dessins sont faits d'après le vivant; 3° L. armé Dum. Bib. {.Ignma arma/a Gr.); 4° L. spinipède A. Dum. — II. Espèces à crête nuchale et dorsale. A, interrompue au- dessus des épaules. ;>"/.. dilophe Dum. Bib.; G° L. épineux Hombr. et Jacquinot; B,non interrom- pue; 7" L. de Bell Dum. Bib.; 8° L. de Sumatra Schl. (loc. cit.); 9° L. de Bornéo Id. (Id.); ces deux derniers sont inconnus au Musée de Paris. ORDRE DES SAURIENS. IGUANIENS ACRODONTES. 569 écailles entremêlées aux plus petites est saillante. — Quand on compare cette nouvelle espèce au Loph. tigré qui, avant l'état adulte, porte aussi sur les membres de grandes écailles carénées, on voit des différences si tran- chées dans l'aspect, chez ce dernier, de la région postérieure du crâne, par suite de la forme très-manifestement anguleuse des arcades surciliaires et de la disposition des grandes écailles de la base de la crête, que nulle confu- sion n'est possible. — Il n'y a, sous la gorge, qu'un très-petit fanon. La membrane du tympan est encore plus épaisse que chez le Loph. armé, et ne se distingue des téguments environnants que parce qu'elle ne porte point d'écaillés à son centre. La teinte générale est un brun moins foncé en dessous qu'il ne l'est en dessus. Sur la nuque et sur les épaules, la coloration est plus claire. On ne distingue que confusément, sur la ligne médiane, des taches transversales brunes très-foncées. A la base de la queue, et à la région supérieure, il y a, de chaque côté, une tache noire. La queue, dont les écailles inférieures por- tent de fortes carènes qui, par leur réunion, forment des stries longitudi- nales saillantes, est irrégulièrement annelée de brun noirâtre; des bandes semblables ornent les membres. La longueur totale du spécimen type de cette espèce est. de o'"34 ainsi répartis : tète et tronc, o"1 i i ; queue, o'"o_3. 11 a été rapporté de la Nouvelle- Hollande par M. J. Verreaux. XLVI. — 3 bis. Lopiiyriî épineux, Lophyrus spinosus, Ifombr. et Jacq. {t'oy. au pôle sud et dans l'Océanie, sur les corvettes Y Astrolabe et la Zélée, It.ept., pi. m, sans texte.) Idem. M., M., Cat. fiept. Mus. Paris, p. 91, où la description a été donnée pour la première fois. — Id., Id , Répert. Erpét gêner., Dum. Bib., t. IX, p. 276. Bronchocela marmorata Gr., Cat. o/Liz. ofthebritish Mus., p. U% Bord surciliaire curviligne, sans épine à son extrémité postérieure ; point de tubercules sur l'occiput, ni de faisceaux d'épines sur la nuque; sur le cou, une crête formée par un seul rang d'écaillés épineuses médiocrement longues, mais plus haute que sur le dos où, après une petite interruption au-dessus des épaules, celte crête se continue, en diminuant graduellement de hauteur, jusqu'à la base de la queue, dont le bord supérieur porte, dansson premier tiers, une carène dentelée. D'après la forme un peu allongée de sa tète, mais surtout d'après la dis- position de sa crête, ce Loph. se rapproche surtout de l'espèce décrite pour 570 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. la première fois par mon père et par Bibron, et qu'ils ont nommée L. dilo- ]>he, mais la confusion est impossible, car, contrairement à ce qui s'observe chez ce dernier : i° le fanon n'a pas de dentelures à son bord libre, ni de tubercules épars sur ses faces latérales; 2° l'écaillure du tronc est homogène; 3° enfin, la crête ne se prolonge pas sur la queue, dont le bord supérieur ne porte qu'une carène fortement dentelée. Cette queue est d'ailleurs fort allongée et très-effilée. — La membrane du tympan est bien visible; elle est placée à la partie antérieure d'un espace elliptique granuleux, long de om02 environ, large de o"'oi, et bordée par un double rang de grandes écailles. La teinte générale est un brun jaunâtre en dessous, rougeâtre sur le dos et sur les flancs; les parties latérales de la tête et du cou sont presque d'un rouge brique, de même que les larges anneaux qui entourent laqueue en alternant avec d'autres anneaux bruns, irréguliers comme eux. Les doigts et le bord libre du fanon sont nuancés de vert jaunâtre. L'individu unique, type de cette espèce, a été rapporté de Samboan- gan (île Mindanao, Archipel des Philippines), par MM. Hombron et Jacquinot. Sa longueur totale est de om565 ainsi répartis : tète et tronc, oni il\o, queue, om425. XXXIV. GEKâSE (bis). AKPÉPHOI5E. AKPEPM&RtJS. A. DUM. [Cat. Rept. Mus. Par., p. 92, et Revue de zool., 1851, p. -213, pi. vu '.) Museau terminé par un prolongement membraneux, comprimé, mince, plu* long que la tcle, en forme de sabre ou de faux à deux tranchants : l'un supérieur, légèrement concave, l'autre inférieur convexe; moins large à son extrémité libre, qui se relevé en pointe, qu'il ne l'est à sa base, où il est entouré par quelques grandes écailles molles; ipieuc longue cl comprimée, surmontée, dans toute son étendue, d'une crête qui est moins liante sur le dos et sur le cou,- tgmpan petit, mais apparent. De l'extrémité antérieure de la tète, il part un prolongement falciforme, qui est mince, membraneux et non recouvert d'écaillés. Sa base est entourée, 1. De oépmi), faux, cimeterre, et de çopôç, qui porte. Ce nom m'a semblé préférable à tout autre, comme exprimant le mieux possible le caractère singulier et (oui à fait exceptionnel du Reptile qu'il aerl à désigner, sa terminaison masculine le distinguant d'ailleurs, et d'une façon suffisante, du mot ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 571 comme une corolle clans son calice, par quatre écailles : la supérieure et l'in- férieure sont pliées sur elles-mêmes et la reçoivent dans l'écartement de leurs deux lames qui, s'appliquant sur les faces latérales, y rejoignent, par leurs bords, une large écaille située de chaque côté. Derrière l'écaillé supé- rieure, il y en a Irois petites également anguleuses, dont le sommet assez aigu est tourné en haut. Elles sont suivies par une grande plaque triangu- laire à sommet antérieur, et appliquée par sa base sur la ligne médiane. XLVII. — î. Abp£phore trois-bandes, Arpeph. tri-cinctus, A. Du m. Teinte générale brune; sur le dos, trois larges bandes transversales d'un jaune vif. Par suite de la dessiccation à laquelle ce Reptile avait été soumis avant d'être plongé dans l'alcool, car on le trouva piqué dans une boîte parmi des insectes, sa conformation générale a été un peu modifiée; on voit cependant qu'elle se rapproche de celle des Lophyres ou des Istiures, auprès desquels Bibron avait provisoirement placé cette espèce. — Les écailles de la tète sont toutes un peu rugueuses; il n'y a pas de carènes sur celles du dos, mais on en voit de très-manifestes sur les membres, principalement à leur face interne, sur toute la queue, dont le bord inférieur porte un double rang de petites épines, et enfin sur les régions inférieures du tronc, si ce n'est sous la gorge, qui est recouverte d'écaillés un peu tuberculeuses. Des trois bandes jaunes transversales du tronc, la première, qui occupe la région sus-scapulaire, est la plus étroite et la moins longue; les deux autres ont une largeur de o'"oi environ et descendent sur les flancs et sur le ventre où elles se terminent, sans se rejoindre par leurs extrémités. Le type unique de ce genre nouveau provient de Java. Sa longueur totale, Harpephora employé par G. Fischer de Waldheim {Index Orthopterorum Societati traditorum in Dullet. Soc. impér. natur. Moscou, 1846, t. XIX, 2e partie, p. 479), pour un genre nouveau de la fam. des I.ocustina et comprenant deux espèces. — Dans la note que j 'ai consacrée ( Revue de zool.) à la description de ce bizarre Agamicn, j'ai rappelé la plupart des exemples connus de reptiles à pro- longement membraneux des sourcils ou du museau, mais dont les plus curieux, sous ce rapport, sont les Xiphorhynques ou grands serpents d'arbre de Madagascar dits Langaha, et nommés spécifiquement l'un, ensifera, et l'autre, crista-galli {Erpét. génér., t. VIII, 2e partie, p. 802). — Il est à peine nécessaire de rappeler que ce lézard ne peut être confondu avec aucun autre, en raison de sa confor mation toute spéciale, qui motive son classement auprès des genres Cératophore et Lyriocéphale, dont la proéminence nasale offre une légère analogie avec celle de Y Arpéphore. 572 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. y compris le prolongement falciforme du museau, est de o"' 168, ainsi répar- tis : tète, om 019; son prolongement, on'oai; tronc, o'°o45; queue, o'"o83. — Je n'ai aucun détail nouveau à donner sur les genres 35 à 39, dont deux nous manquent encore (Otocrypte, Wiegni. et ( ÉiîATOPHor.E, Gr.). le troisième (Lyriocéphale) n'est, jusqu'à ce jour, représenté que par un échan- tillon unique au Musée de Paris. — Quant au Sitane, et au Ciilamydosaure, je dois rappeler les belles figures qui ont été données du premier dans le Poy. clans l Inde, de Vict. Jacquemont [Rept., pi. x, mâle et fem.), et du second dans le Voy. au paie sud et en Océa/a'e, par Hombr. et Jacquinot (fiept., pi. vi). — Pour le genre Dragox (l\o), il faut mentionner les remarques de M. Scldegel sur l'espèce dite Dragon vert, par Daudin, et qui, selon le savant erpétologiste de Leyde, comprend !\ variétés de pays bien distinctes, qu'il désigne, d'après leur origine, comme Var. de Java, de Sumatra, de, Samarang et de Timor. Cette dernière, au reste, représente une espèce par- ticulière : D. de Timor, Pérou. — Nos collections n'ont reçu aucun échan- tillon nouveau du genre Léiolépide (/jiJ, depuis l'époque où Cuvier l'a établi pour l'espèce unique dont les types furent des individus adultes et de jeune âge recueillis par Diard, en Cochinchine. XMJ. CiEXIiK. «BSAITOï.V.a'OPBBaîSÎB':. &SZAM:VHA'M,«>E*Ià02SA. KAIT. Le genre dont j'ai maintenant à parler offre cette particularité intéressante qu'il ne comprend, jusqu'à ce jour, que des Agamiens originaires de TOcéa- nie. Aux espèces plus ou moins anciennement connues, M. Gray en a joint une autre que le Muséum possède, et dont je dois présenter ici une courte description. XLVIII. — 1 bis. Grammatopiiore okné, Grammatophora ornata, Gra\. {Cat. o/Liz., p. 253). Idem, Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 99. — Id., Ici. Répert. Erpét. génér., Dum. Bib., t. IX, p. 279. Ecaillure dorsale homogène; sur la ligne médiane, après la petite crête très-peu saillante de la nuque, une rangée d'écaillés plus grandes que les autres ; de chaque côté du cou, 3 ou 4 petits groupes d'écaillés tuberculeuses; squames des régions sus-orbitnires et postérieures de la tète plus petites quêtes antérieures. Des deux espèces à ecaillure du dos non entremêlée de tubercules ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. 573 ( Gr. de Gaimard et Gr. de Decrès), c'est avec la seconde que celle-ci a le plus d'analogie par l'ensemble de sa conformation et par la disposition des écailles, qui sont petites et carénées sur le dos, mais lisses sur le ventre, ainsi que. sur les flancs où elles sont également entremêlées de fort petits tubercules. Les différences se rapportent surtout à Técaillure de la tête, qui, au lieu d'être composée de pièces toutes de diamètre à peu près semblable, est formée par des squames très-fines, très-serrées sur les régions susorbitaires et occipitale, et beaucoup plus petites que celles de la portion antérieure de la tête. Toutes ces squames portent une petite carène, et particulièrement celles du museau qui sont comme tuberculeuses. En outre, le bord anté- rieur de l'oreille est armé de deux épines saillantes; puis, le pli cutané, de chaque côté du cou, a une forme anguleuse et non semi-circulaire. La dis- position du système dentaire est la même que dans les deux autres Gram- matophores à écaillure homogène. Le spécimen unique de notre Musée n'a pas un système de coloration tout à fait semblable à celui du type décrit par M. Gray, car l'absence de l'épi- derme dans une grande partie du dos laisse du doute sur les teintes dont il pouvait être orné pendant la vie, et en particulier sur les taches jaunes dont M. Gray a tiré la désignation vulgaire de ce Saurien , auquel il a imposé, en l'appelant Gr. ornata, une dénomination destinée à rappeler son aspect élégant. Sans aucun doute cependant, l'espèce, signalée ici est iden- tique à celle que le zoologiste anglais a, le premier, fait connaître. — La teinte générale, autant qu'on peut en juger par la tête, la queue et les membres, seules régions encore couvertes d'épiderme, est un brun jaunâtre, relevé sur la tête par des lignes noires, courbes sur le museau, obliques d'avant en arrière et parallèles entre elles sur les régions sus -oculaires. Sur la ligne dorsale, on voit une série de six à sept taches noires, dont le centre com- plètement décoloré maintenant, devait laisser paraître la couleur du fond ou peut-être une nuance plus claire. Sur la face externe des membres, il y a des bandes transversales noires ; enfin, une série très-régulière de demi- anneaux également noirs, alternes, occupe la première moitié de la queue, dont l'autre portion porte des anneaux parallèles complets. Les parties infé- rieures sont d'un brun jaunâtre plus clair que les supérieures. Une grande tache noire couvre la poitrine Archives du Muséum. T. VIII. 73 574 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. Le reptile que je viens de décrire a été donné par M. le Prof. Nat. Guillot, qui l'avait reçu de l'Australie. — Sa longueur totale est de o"'2/i (tète et tronc, oo3; queue, o'"i6). XlillI. GENRE. AGAME. AGAMA. DAUDIN '. Aux dix espèces décrites par les auteurs en 1837, on peut en joindre maintenant cinq nouvelles : i° A g. nupla, Filippi, Giornale délie lnstit. Lom- bardo, Milan, 1 843, t. VI; a0 A g. ccélaliceps, Smith ('Mustr. , zool. S. Afr., pi. lxxiv), et 3° .-/g. atricollis, Id. (7(1, Appendix, p. i4); elles nous sont nconnues, mais les deux suivantes sont conservées dans nos collections. XLIX. — Agami: de Bibron, Agarna Bibronii, A. Dum. (Cat. Rept. Mus. de Paris, p. 101.) Agama Bib. MSS. Quatrième doigt des membres postérieurs presque égal en longueur au troisième, ou mèim un peu plus court ; dos à écaillure homogène ; une petite crête sur le cou seulement ; écailles du dos et des flancs cari-nées, celles des régions inférieures lisses et très-légèrement échancrées à leur bord postérieur; sur le chanfrein, une ligne longitudinale de quatre ou cinq écailles con- vexes, mais non carénées, plus grandes que toutes les autres plaques de la tête. Des différentes espèces comprises dans ce genre, c'est VAg. des colons, qui offre le plus de ressemblance avec celle-ci, par la conformation de la tète, par l'aspect général de l'écaillure et par la présence, sur la nuque, d'une petite crête. 11 faut néanmoins noter comme caractères importants et propres à VAg. de Bibron : 1° la forme arrondie, conique et non comprimée de la queue ; a0 la petite échancrure du bord postérieur des écailles gulaires ; . Je n'ai pas à rappeler ici la confusion qui a longtemps régné parmi les zoologistes relativement au sens qu'il convenait d'attacher au mot Aqarne comme dénomination générique, et relativement aux espèces qu'il devait servir à désigner. Je renvoie, pour ce sujet, aux remarques présentées par mon père il par Bibron, dans les généralités qui précèdent la description des espèces rapportées par eus à 1 i (liipél. géu., t. IV, p. '18I-4S4). Il est arrivé, au reste, pour ce nom trop vague, ce qui a eu lieu pour plusieurs autres, pour celui de Couleuvre, en particulier. Leur emploi a été restreinl peu à peu, par suite des progrès ultérieurs de la zoologie. Ainsi, parmi les Agames, par exemple, un plus grand nombre d'espèces ayant été distingué, on a nécessairement trouvé entre elles des diffé- rences assez importantes pour qu'elles passent être considérées, à bon droit, comme de véritables dis- semblances génériques. On a donc, de celle façon, sépaié les Grammatophores, les Stcliions et les Phrynocéphales; et par voie d'exclusion, toutes les espèces qui ne pouvaient rentrer dans aucun de ces genres, uni conservé le nom primitif, dont la signification zoologique s'est trouvée alors bien plus ; ORDRE DES SAURIENS. — IGUANIENS ACRODONTES. ^7j et ventrales; 3° l'aspect du chanfrein qui, au lieu d'avoir une seule grande plaque en avant, comme chez VJg, des colons, en porte, au contraire, cinq, bombées, mais non carénées, disposées en série linéaire continue depuis le bout du museau, jusqu'au commencement de l'espace inter-orbitaire , et dont la troisième est la plus grande. La plaque occipitale est médiocre et non entourée d'écaillés pointues ou tuberculeuses. — L'oreille est grande et bien découverte ; son bord anté- rieur est épineux ; le supérieur et l'inférieur portent chacun un bouquet d'épines, et un peu en arrière du bord postérieur, il y en a deux. On en voit un de chaque côté de la nuque, au-dessus de l'oreille, et puis au delà, deux paires, Tune à droite et l'autre à gauche. — La peau forme, sous le cou, deux plis transversaux, réunis sur la ligne médiane par un petit pli longitu- dinal. Au niveau de ces saillies cutanées et des enfoncements qui les sépare»! , les squames sont plus petites que partout ailleurs. Les écailles des membres sont carénées, et les sous-digitales sont munies chacune de deux carènes. Toutes les parties supérieures sont d'un brun verdâtre , avec cinq ou six bandes d'un brun foncé, transversales, anguleuses et peu distinctement marquées, surtout les antérieures. Tel est leur aspect sur notre spécimen, mais chez l'un des deux individus observés à Londres par Bibron, au Musée de la Société zoologique de Londres, les bandes ont une couleur de brique mêlée de brun. Des demi-anneaux bruns, peu réguliers, régnent sur toute la longueur delà queue, et les membres sont traversés, de distance en dis- tance, par des bandes dont la teinte est semblable. Les régions inférieures sont d'un brun jaunâtre clair, sans aucune tache. Sur l'un des échantillons de Londres, la gorge est parcourue par sept ou huit bandes longitudinales brunes. Les types de cette espèce ont été rapportés du Maroc par M. le docteur Hay; l'on peut supposer que l'exemplaire donné au Musée de Paris par la Soc. zool. de Londres, provient du même pays. Sa longueur totale est de om 11 ainsi répartis : tète et tronc, omoç); queue, om i3. 576 DESCRIPTION DES REPTILES DU MUSÉUM. L. — 5 bis. Agame sanguinolent, Agama sanguinolenla, Duni. (Cal. Rept. Mus.de Paris, p. 102.) Lacerta agama Guldenstaedt (J.-A.) Note M. SS. que Pullascile en entier. — Lac. sanguinolenta Pall. Zoogr. rossoasiat., t. III, p. 23, pi. iv, fig. 2. — Ag. aralensis Licht. JFerzeich (1er doubl. des zool. Mus. zu Berlin, p. 101, n° 29. — ,lg. oxiana, Eichwald Zool. spec. Ross., et Pul , 1829-30, t. III, p. 183. — Trapelus aralensis Eversm. Add. ad celeberr. Pall. zoogr. Ross.-asiat. 1833. — Trop, sanguin. Eichw. Fauna caspio caucas. 1811, p. 89, pi. xiv, fig. 3 et 4. — Id., Beitliold, Mor. Jf'agner Reise nach Kolchis und nach den deutsch. Colon, jenseist des Kaukasus. I830, p. 330. Quatrième doigt des membres postérieurs plus long que le troisième; queue conique: point de crête; écailles dorsales égales entre elles, et non semées d'épines ou de tubercules, toutes carénées, ainsi que celles des flancs et du ventre. Quand on compare cette espèce nouvelle dans le Musée de Paris, avec celles qu'il possédait déjà, on voit que c'est à YAg. agile d'Olivier qu'elle ressemble le plus; mais celui-ci ne porte pas, comme YAg. sanguinolent, des carènes sur les écailles des flancs et du ventre; en outre, les carènes des régions supérieures sont, chez ce dernier, bien plus prononcées et plus pointues; il résulte même de cette particularité que l'animal, surtout dans la partie antérieure du tronc, semble, en quelque sorte, hérissé. — Les pla- ques de la partie antérieure de la tète, au delà des narines et au devant des yeux, sont bombées et assez grandes; l'occipitale est fort petite et entourée d'écaillés un peu rugueuses. Le tympan est moins grand, et par suite, moins visible que chez d'autres Ag.\ son bord supérieur est épi- neux; en arrière et à une très-petite distance, on voit un bouquet d'épines. Il n'y a, sous la gorge, qu'un pli cutané; il est très-apparent, et forme une courbe fort ouverte , à convexité postérieure, et dont les extrémités se portent vers l'angle de la mâchoire, d'où part le pli qui, comme dans pres- que tontes les autres espèces, se dirige en arrière au-dessus des épaulf chez celle-ci, il est très-marqué. La queue est conique, longue et ciblée — On compte, à la mâchoire supérieure, a canines, l\ incisives et 3i molaires. Les couleurs varient suivant l'âge. L'échantillon unique de la collection est adulte : il a les parties supérieures d'un brun olivâtre, plus clair en des- sous. Sur les membres, on voit, mais peu distinctement, des bandes trans- versales foncées; celles de la queue sont plus apparentes ; elles y forment des demi-anneaux. Notre spécimen est en bon état de conservation, et comme il ORDRE DES SAURIENS. 1GUANIENS ACRODONTES. 577 ne reste plus aucune trace fie couleurs vives, on peut supposer qu'elles carac- térisent uniquement la livrée du jeune âge. Voici, d'ailleurs, comment elle est décrite par M. Eichwald, qui a fait figurer un jeune sujet : Régions supé- rieures d'un brun jaune et les inférieures jaunâtres. Sur le dos, trois séries régulières de taches : celles du milieu bleues et bordées de brun, les latérales jaunâtres et également à bords bruns; flancs noirâtres et parsemés, çà et là, de taches jaunes inégales; tète d'un brun clair uniforme; lèvres bleues; gorge violacée, ou parcourue par des lignes longitudinales violettes. Cet s/g., dit le même zoologiste, habite la côte orient, de la mer Caspienne, dans le voisinage du golfe Balkan ou dans les îles baignées par les eaux de ce golfe. On le trouve aussi près du lac Aral et du fleuve Oxus (d'où les noms d' si g. Aralensis et Oaoiana proposés par MM. Lichtenstein et Eichwald). Il vit également sur les côtes orient, et septentr. de la mer Caspienne. C'est sans doute dansces parages que notre individu, adressé de Saint-Pétersbourg par M. Ménestriés, aura été recueilli. — Sa longueur totale est de om285 (tète et tronc, o"' i 10; queue, om 175). — Le Muséum n'a pas reçu de nouveaux Phrynocéphales (44), et il reste toujours quelques doutes sur plusieurs espèces décrites par M. Eichwald, dont la Faune contient de bonnes figures et des détails intéressants relatifs aux espèces déjà connues. XLV. fiEiVRE. S'fl'EJL.I.IOiV. SWB-:M.5,S VUE EN DESSUS, 4. LE MÊME ( Var, à taches noires ) ; 4" SA TÊTE VUE EN DESSOUS; 5, GYMNODACTYLE D'ARNOUX; 5a L'UN DE SES DOIGTS, Sk PORTION DU DOS DU MÊME , 6, COLÉONYX. ÉLÉGANT ; 6a SA MAIN VUE EN DESSOUS; 6b L'UN DES DOIGTS; 6e RÉGION ANALE DU MEME. Oidi U Baïuûif.HdiUars Zith.BuyutC /rercs, Paris Mr . ive s du Muséum Tom . VIII . PL.:: m i w 10 ! ï V- ■% ;t ^' 12' 12 12' 16 13' F. Bo court del. Oudart lith. PIEDS ET DOIGTS DE ' GECK0T1ENS ( 2 et g fois la grand, nat ) 1 1" PLATYDACT. DE DUVAUCEL 2,2? S1 LAT.] ÉCONYX 4 et. i à PLAT. DES MURA! L 5 PLAT. DES SEYCHELLES 6,6? 61, M T. MABOUL^ 7 HÉM IACHETÉ 8. HÉM. 0UAL1EN. 9 HÉM ATELE. ? PTYODACT FRANGÉ 11 , 11* PHYLLODACT P0RPHY1 . . -1ÉR10DACT. TRÈS- PL "5 GYMHODACT. GENTIL. 14. GYMN [ 15. STÉNODACT. QUEUE CERCLEE. 16, 16* STÉN . TACHETÉ. . Saueùy^dUcurj. Jj'Mi Si CAME USA Archives duMuséum.Torn.VIlI. XIX w Alberti pinx* Oudart hth 1 MAIN D'ANOLIS RESPLENDISSANT VUE EN DESSOUS. 2 ANOLIS DE VALENCIENNES . 3 , 3 ANOLIS A BANDES TRANSVERSALES. 4 ANOLIS HÉTÉRODERME. 4a et 4^ TÈTE ET PORTION DES TÉGUMENTS DU MÊME. Gide. ttJJcuKÙyl.E'dtiLurs ' :'■ .'■. •■ , . '■- ■ CAM i res du Mu: 4 D , F.Bocourt et Oudart del .a ,b 1,1, 1. CORYTOPHANE A CRETE. Ie DENTS DU MEME; 2. CORYT. CAMELEOPS1DE ( d'après Gravenhorst - Chamœleopsis Hei 3 . 3a CORYT TRES CARÉNÉ , 4 , 4a TÈTE ET DENTS DU BASILIC A BANDES ( Toutes les fié de pi r . GAMI Archives du Muséum .Tom. VIII. PL. XXI. tÇî f^ Alberti pinx' ■ Oudarl 1. BASILI' l f DENTS DU MÊME ; l1 t VPUCHONfem. 3. BASILIC À BANDES ! 4 et 4* LAIMANC IPÈDE ( Toules les fid. de Sr nat i Lvtù ajiaudr:/ Ëdiêtws 1 ith fitci/iutirtra /twij CAM Archives du Muséum. Tom. VIII. PL. XXII. i i i r) H 1 1 I ■ Alberti pinx' Oudart lith. 1. OPHRYESSOIDE TROIS - CRÊTES , 2. TÊTE LU LÉIOSAURE DE BELL; 3. TÈTE EU LEIOSAURE TRAPU,, 4. CENTRURE QUATRE - TACHES ; 4a TÊTE DU MÊME. 5. TÊTE DU CENTRURE FLAGELLIFÈRE . les détails sont du double delaôr nat Gide et Jïaudry éditeurs J,Uk- 2> W guet fiùej, farts . GAM Archives du Muséum. Tom. VIII. PL. XXIII. : ' ■"■■ € * ffîï&i Mé - \ -\ tjujnm J ' '■'l^-**^. . -'■ i ■ : et AlWti.pinx* Oudart lith I .et 1 * HOLOTROPIDE TETE - RUDE , 2, 2i/2" PHYMATOLEPIDE DEUX-CARENES; 3 et3a SAUROMALE SOMBRE ('/(/c etJ?iwdry,J'dtUur$ _LlfÀ Mitant/ //