= : MT jiji rs —= TEE | | "3 | CHR cat st os ei TE RM Leds CE 2e ne | ” £ 2 . Bu . 4 r + Fée AR, TE ge? DENCRIPTION PHYSIQUE RÉPUBLIQUE ARGENTINE II PREMIERE PARTIE hi, 1 Û « hin We: A Re 2 "Ra - Det 1e : P ” N Ri - - = nr” | £ ä A ” \ 1 Lee. + I; di à # UE mn 2 . a LA * re À ’ nf LE En r [LA LE - a ‘ { En + a En Ye. 2 » x + x" a (4 el Te MAIS LOUE L Bi ; 4 F 6.1 ee u À a 4 Le f My Wen, " v j | , RE x 6 FT “ 5 na mous, Rd . , Ar r : 4 : s 1] : : 4 ti . LA * € r (% + : pr r 4 7 # : Br VI “ à. #4 | + u * LU , mA i . \ ” 4 fé “ % Pr — ” - an — 3 ? v1 a At AR ve L » 7: » a > £e ne , L 4 # y L à 5 = : v 5 : \ : * E r j: n pe ‘À .: en BA Li Pr , a, a SL DESCRIPTION PHYSIQUE DE LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE D'APRÈS DES OBSERVATIONS PERSONNELLES ET ÉTRANGÈRES PAR LE D' H. BURMEISTER Directeur du Museo Püblico de Buénos-Ayres Membre correspondant des Académies des sciences de Berlin, St-Pétersbourg, Turin, Washington et de l'Université de Santiago du Chili, ete., etc., etc, TRADUITE DE L’ALLEMAND AVEC LE CONCOURS DE E DAIREAUX Avocat, Membre de plusieurs Sociétés littéraires TOME TROISIÈME ANIMAUX VERTEBRES PREMIÈRE PARTIE Mammifères vivants et éteints Avec Atlas BUÉNOS-AYRES IMPRIMERIE DE PAUL-ÉMILE CONI, RUE ALSINA, 60 PARIS HALLE F, SAVY ED. ANTON EN COMMISSION 1879 Tous droits réservés HA MOIS ME Ua ser ; à NEA Le | , : ROLE F8 21 BT * Net Aer dr ts | ä ad, ©, 2. | Rarnau ace aa ” FR sd | 3 Zn ER ER AE se u 12 n FEU 14 ou Pt ; ; ’ 5 f | [7 r x - 2 1 FH | ? ! IE : à / er A1! 1e EN Bau 145% 21 LL RT RER NER . ft À Me ’ ? Bi be x “PL A es Î f a) +| 4 b % $ % «+ mit, , a A 2 A ' u A » la de PRÉFACE Le troisième volume de ma Description physique de la République Argentine contient Fhistoire des Mammifères vivants et de ceux disparus qui se trouvent dans ce pays. Ce sujet a été traité dans mes ouvrages antérieurs, d'une ma- nière à peu près complète ; mais il était nécessaire de présenter ici l’ensemble de mes travaux, pour que rien ne manquât à l'ouvrage de la faune argentine. Ainsi, j'ai déjà énuméré la plupart des espèces vivantes, dans le tome IT de ma Reise durch die La Plata-Staaten, (Halle, 1861, in-8°) et décrit dans ma Systemat. Uebersicht der Thiere Brasiliens, etc. (Berlin, 1854, in-8°), car beaucoup de ces espèces sont com- munes aux deux pays. J’ai également cité et décrit presque tous les animaux disparus aujourd’hui dans mes Anales del Museo Publico de Buenos Aires, tomes Let II (1864-74, in-4°). Ce dernier ouvrage contient une étude plus détaillée de chaque espèce, ce qui m’a permis de me borner dans le volume actuel à en donner un aperçu général. Un Atlas, destiné à reproduire les organes les plus carac- téristiques des espèces, doit accompagner ce volume, mais il ne paraîtra que plus tard, car j’ai dû faire exécuter en Europe les planches que j'ai dessinées moi-même; ce travail de- mande beaucoup de temps et je ne puis en donner la publi- cation que peu à peu, par livraison. Chacune d’elle formera une sorte de monographie d’un groupe et contiendra surtout VI PRÉFACE l’osteologie des espèces, au moyen des crânes ou d’autres parties du squelette, qui jusqu’à présent ont été incomplète- ment connus. La première livraison comprend les Baléno— ptères de notre côte atlantique et servira ainsi de supplément à l’Ostéographie des Cétacés par Van BENEDEN et GERVAIS. © Je regrette que l’étendue considérable de cet ouvrage et le défaut d'assistance d’artistes habiles à Buénos-Ayres m’empöchent de publier pour le moment autre chose que le texte ; l’Atlas paraîtra aussi promptement que possible. Buénos-Ayres, le 18 décembre 1879. H. BURMEISTER. DESCRIPTION PHYSIQUE DE LA RÉPUBLIQUE ARGENTINE LIVRE CINQUIÈME Faune argentine | APERGU GENERAL Les êtres organisés du règne animal, qui habitent le terri- toire de la République Argentine, ne constituent pas une faune spéciale exclusive à notre sol; la plupart des espèces se trouvent aussi dans les régions voisines, en dehors de Ma frontière argentine, et un très-petit nombre seulement est originaire des fameuses pampas ; un grand nombre d’espèces argentines se trouvent répandues dans le Brésil à l’est ou dans la Bolivie et le Chili à l’ouest; quelques-unes sont en- core signalées même dans les îles des Antilles et dans l’Amé- rique du Nord. De l’autre côté, la faune argentine n’est pas la même sur toute l'étendue de la République ; les espèces de l’est, qui s'étendent jusqu’au Brésil, manquent générale- ment à l’ouest, et vice versa; également les espèces du nord se rapprochent de celles de la Bolivie, et se rencontrent REP. ARG. — T. NI. 1 2 | FAUNE ARGENTINE souvent aussi à l’ouest de notre territoire. La faune présente des différences plus marquées entre les espèces de l’est et de l’ouest de la République Argentine, qu’à celles observées entre les espèces de cette République et celles des pays voisins. Alors la faune du pays n’a pas un caractère unique sur tout le territoire de la République; elle est, au contraire, divisée en plusieurs groupes distincts. Aussi on ne peut dire qu’il existe un centre particulier de la faune argentine, quoique quelques espèces soient en réalité exclusivement originaires de notre sol. La vizcacha (Lagostomus), par exemple, ne se trouve pas en dehors de la pampa ; elle est le véritable type particulier au pays, de même que le lièvre patagonien (Doli- chotis) ; mais les espèces de chats et de chiens, les rongeurs et les ruminants qui existent sur notre sol, ne diffèrent pas de celles des pays voisins ; à peine trouve-t-on quelque type de mammifères qui n'existe pas dans le Brésil méridional, dans la Bolivie, le Chili ou même dans le Haut-Pérou. Pour préciser ces données un peu vagues, je vais examiner plus en détail les produits de chacune des zones de la Repu- blique, en les comparant avec ceux des régions voisines en dehors de notre frontière. Commençons par la zone nord limitrophe de la Bolivie: Cette région, remarquable par la stérilité des déserts d’Ata- cama et de la Puna, depuis le temps des Espagnols, est con— nue sous le nom du Despoblado,et s'étend jusqu'aux pro- vinces voisines argentines. Nous ne connaissons dans ce territoire aucune espèce de mammifères ou d'oiseaux particulière à notre République. La vigogne s’y rencontre sur les hauts plateaux des Cordil- lères ; la chinchilla dans les déserts de la Puna, ainsi qu’une espèce particuhère de chat décrite par M. Mouına sous le nom de Colocolo. Ce chat fait la chasse aux chinchillas et à la viz- cacha des montagnes (Lagidium), et dans le Chih cette même espèce de Felis se trouve aussi à des hauteurs considérables GENERALITES 3 au-dessus du niveau de la mer. Ce sont des espèces verita- blement montagnardes, qui ne descendent jamais dans la plaine. Une espèce de cerf (Cervus antisanus s. chilensis), le célèbre guamul, que Morına avait décrit sous le nom de Equus bisuleus, animal rapide et peu connu pendant long- temps, se tient aussi dans les mêmes altitudes, en compagnie du condor, l'oiseau de proie le plus grand. Il est important de noter que toutes ces espèces sont répandues seulement dans la chaîne des Cordillères, depuis l’Equateur jusqu’au détroit de Magellan, et préfèrent le niveau élevé nécessaire à leur existence. | Ces quatre espèces spéciales aux montagnes se trouvent dans le terrain nord-ouest de notre République; aucune d'elles ne se trouve à l’est; les mammifères et les oiseaux plus petits que le condor, ainsi que la plupart des insectes particuliers à ces régions, ne se trouvent pas non plus en de- hors de la région nord-ouest. On rencontre encore le condor dans la sierra de Cordova et le méridien de cette montagne indique à peu près la limite orientale des espèces appartenant à la faune du nord-ouest et des Cordillères. On peut dire que le système des montagnes de l’Aconquija, avec ses prolongations de hauteur au sud, dans les provinces de Catamarca, de Cordova et de San Luis, que j'ai décrites tome I, page 234 et suiv., marque les veri- tables confins de la faune de la région orientale et occidentale “de la République Argentine; très-peu des espèces vivant dans un côté se trouvent aussi dans l’autre; le sol même prend un caractère différent, car dans l’ouest de ces monta- gnes dominent les pampas stériles, et l’est est rempli de champs fertiles couverts de pâturages. Il n’y a dans ces ré- gions ni forêts épaisses ni arbres pourvus d’un riche feuillage, ‚des épines fortes et de menues branches innombrables prennent leur place. Dans la partie orientale, les föröts aug- mentent d’autant plus que le terrain se dirige vers l’est, et les arbres y sont couverts d’un feuillage frais et plus vigou- 4 FAUNE ARGENTINE reux. Aussi les singulières Cactées sont rares dans la moitié de l’est de cette région en comparaison de celle de l’ouest, où elles se présentent à chaque pas, dans les plaines stériles, éta- lant au regard une quantité et une variété considérables ; aucun palmier n’est originaire du terrain occidental ; l’es- pèce la plus à l’ouest se trouve sur la chaîne occidentale du système des montagnes de Cordova et va en augmentant toujours et présentant des espèces différentes et des formes plus riches et plus variées à mesure que l’on se dirige davan- tage vers l’est. Au sud, les régions orientale et occidentale présentent la même difference, mais non dans toute la République, car le caractère de la moitié orientale change au commencement de la Patagonie, à peu près à la hauteur de Bahia Blanca. Ainsi les forêts ne dépassent pas l'embouchure du Rio de la Plata; toute la province de Buénos-Ayres, au-dessous de ce grand estuaire, est sans arbres indigènes, sauf dans quelques en- droits à l'embouchure des petits ruisseaux qui se jettent dans la grande rivière; de véritables forêts existent seulement sur les îles à l'embouchure du Rio Paranä et ne dépassent pas, dans la région à l’ouest, l'embouchure du Rio Carcarañal.Il n°y a plus aucun palmier dans les forêts du côté de cette rivière, tandis qu’au côté est, et dans le bassin du Rio Uruguay, on les retrouve décorant agréablement les bosquets et encadrant les rivages de ce fleuve pittoresque. De là jusqu’au sud, le terrain conserve le même caractère de stérilité à l’est qu'à l’ouest ; les forêts sont inconnues dans la Patagonie centrale et orientale; les penchants seuls des Cordillères et les ter- rains voisins de la plaine sont couverts d’arbres et de grandes forêts; car ici beaucoup de ruisseaux descendent des sommets de la montagne couverts de neige perpétuelle, don- nant naissance à une végétation supérieure à celle de Pautre. côté, où trois ou quatre grands fleuves, formés par ces ruis- seaux, ont creusé leur lit sans recevoir d’affluents pendant tout leur parcours dans la plaine patagonienne. Dans toute RESSEMBLANCE DU COTÉ OUEST A LA PATAGONIE 5 cette région, d’une superficie de plusieurs mille de milles carrés, l’organisation est identique à celle de la partie occi- dentale avoisinant les Cordillères ; les mêmes grands ani- maux, le puma (Felis concolor) et le guanaco se trouvent dans ce long territoire. compris depuis la province de Cata- marea jusqu’au détroit de Magellan, et quant au nord, ces animaux ne se rencontrent que sur les penchants des Cor- dillères, au sud, on les trouve jusque sur les côtes de l’Océan ern J'ai déjà fait remarquer au lle: dans la note 25 du livre quatrième (tome II, page 149), l’analogie de la faune des Cordillères avec celle de la plaine patagonienne, et je saisis cette occasion pour reproduire ici quelques passages d’un petit essai entomologique, publié par moi dans la Gazette d’Entomologie de Stettin(année 1875, page 469), où je m'étais exprimé sur cette analogie comme il suit. Ce sont principa- lement quelques espèces des Coléoptères Mélanosomes qui prouvent évidemment cette analogie. Cette famille, qui choisit de préférence les régions stériles de la surface de la terre, trouve à satisfaire ses instincts dans les parties occidentales du pays et se trouve répandue en sociétés nombreuses dans tout le district des Cordillères et de la pampa occidentale, depuis la Bolivie jusqu’au détroit de Magellan. Une seule espèce, la Zophosis nodosa, de GErmar, actuellement Nyctelia nodosa, se trouve à l’est du méridien de Cordova, dans la province de Buénos-Ayres et même dans la République orien- tale de l’'Uruguay ; mais elle manque dans l’Entre-Rios et dans la province de Tucuman au nord, où je n’ai trouvé aucune espèce du genre Nyetelia. Mais dans celle de Catamarca, j'ai recueilli la Pélobalia decorata (Nyctelia Ericus.), qui est bien connue en Bolivie, où cette famille est représentée par des espèces différentes des nôtres, comme le genre Gyriosomus et ses analogues. D'ici elle passe au sud par le Chili et les val- lées des Cordillères à Mendoza, où on en a trouvé plusieurs espèces, ainsi que dans la Patagonie, sur les bords de l’Océan 6 FAUNE ARGENTINE DU SUD Atlantique, comme elle avait déjà été décrite par Darwin, en 1835, pendant son voyage (Voyez la trad. allem. t. I, p. 93). La Nyetelia plicatipennis (latissima, BLcex.) et l’Epipedonota ebenina sont très-communs dans les deux pays, et il est très- curieux qu’on les trouve à Mendoza, seulement sur la mon- tagne voisine, quand elles viennent à l'embouchure du Rio Negro, dans la plaine environnant le village du Carmen, qui s’etend jusqu’au détroit de Magellan. Ce phénomène n’est pas isolé et borné aux insectes seuls ; il se rencontre aussi chez les oiseaux. La martineta (Eudromia elegans), le gallito (Rhi- nocrypta lanceolata), Voiseau du roi (Anabates qutturalis), les représentants les plus remarquables de l’ornis de Men- doza, où je les ai chassés, se trouvent aussi dans la même région du Rio Negro, ainsi que j’ai chassé moi-même à Men- doza, le lièvre patagonien (Dolichotis), ce type si singulier de notre faune. J’ai observé, au sujet de ce dernier animal (Proc. Zool. Soc. 1875, 634 et 1876, 461), qu'il se trouve aussi dans la pampa de la province de Santiago del Estero, à l’est des chaînes de montagnes placées au centre, que j'ai décrites dans le tome I, pages 226 et 235, sous les noms de Sierra del Alto et Sierra del Campo, comme formant la branche orien- tale du système des montagnes de Cordova. Ces deux Sierras servent, au nord, de limite entre la faune orientale et la faune occidentale de notre République; mais il existe entre elles une large interruption de continuité, occupée par la grande saline centrale (voyez la carte géognostique au tome II), et le terrain du milieu de la plaine centrale y atteint la dépression la plus grande. La présence du lièvre patagonien dans cette région de la partie orientale de la Sierra del Alto, jusqu’aux environs de la ville de Santiago del Estero, prouve que cet animal a passé peu à peu de la faune occidentale à la faune orientale, allant chercher, dans le côté est du grand désert central de la saline, un sol plus habitable que dans la stérile pampa occidentale, dont il est originaire. DESCENDANTE DE LA CORDILLÈRE 7 Il est digne de remarque que la continuité de la faune aus- trale et occidentale, que nous avons reconnue, s’explique bien par l’identité géognostique du sol argentin dans la même di- rection. Tout le plateau de la Patagonie est d’une formation tertiaire supérieure, à laquelle »’OrBienx a donné un nom d'après cette partie de la République Argentine (voyez t. II, p- 219), et cette même formation se présente sous la figure de grands conglomérats, à la base orientale des Cordillères (l.l. 242), sans remonter très-haut dans les ravins et les gorges voisines, quand tout le terrain central et oriental de la pampa est formé par la grande couche quaternaire, connue sous le nom de diluvienne. Il suit, de cette observation, que les con- treforts dela base des Cordillères sont contemporains de la plaine patagonienne et plus anciens que la plaine de la pampa, et par conséquent ces endroits furent habitables en raison de leur élévation au dehors de la surface de là mer, qui les couvrait auparavant. Si à cette époque des êtres orga- nisésont déjà peuplé les Cordillères avant le dépôt de la for- mation tertiaire supérieure, ces êtres pouvaient prendre pos- session facilement du sol nouveau ; la faune des Cordillères descendait dans la plaine jusqu’à la Patagonie actuelle, car cette plaine existait déjà quand la pampa, plus au nord, était “encore submergée, à cause de son niveau beaucoup plus bas. Il est même probable que les premiers êtres organisés de la Patagonie descendaient du grand plateau bolivien et de sa continuation, qui forme aujourd’hui le désert d’Atacama : car ‚ce plateau existe encore dans la partie boréale argentine de ‘la Cordillère; plus au sud, elle se change en chaînes étroites r et ne présente plus un terrain assez étendu pour l’existence d'êtres organisés. Ainsi les êtres animés se sont propagés, peu à peu, du nord au sud, gagnant à la fin les contreforts patagoniens, à mesure qu'ils sortaient l’un après l’autre de la ‚mer, formant une terre basse s'étendant au, bord de l’ancien Océan Atlantique. Aucun de ces êtres ne pouvait descendre jusqu'aux régions orientales actuelles de notre République, 8 DIFFÉRENCE DE LA FAUNE ARGENTINE car ces régions ne sont que la continuation des hauteurs plus anciennes des montagnes brésiliennes, qui forment aujour- d’hui la Sierra do mar, et sont peuplées de la pen manière par les descendants des êtres originaux propres à cette côte de l’Amérique méridionale, qui fut séparée de la partie occi- dentale par la grande vallée, alors pleine d’eau, que parcou- rent actuellement le Rio de la Plata et le Rio d’Amazones avec leurs nombreux bras tributaires. Il est facile, de cette différence fondamentale de la faune orientale et occidentale de notre République, de déduire la différence encore existante entre les produits des deux moities du pays. Les terrains du sol onduleux formant actuellement les provinces d’Entre-Rios, de Corrientes et des Missions, que j'ai compris sous le nom de la Mésopotamie argentine (ts I, p. 317), sont plus anciens que la plaine de la pampa, au cöte ouest du rio Paranä ; ils formaient, dans un temps très-éloi- gné de notre époque géologique, une sorte de péninsule de la grande île orientale de l’ancienne Amérique méridionale, re- présentée par les montagnes brésiliennes, de même que le plateau de la Bolivie avec les appendices des Cordillères for- maient une autre île occidentale entre laquelle les montagnes du système central argentin (t. I, p. 234) se dressaient du sein de la mer, comme des bancs de pierre séparant les deux îles. L'organisation de la péninsule qui, dans l’époque ac- tuelle, appartient à notre République, est descendue du centre de l’île d’est et présente, par conséquent, un caractère particulier, tout à fait différent de celui de l’autre île occi- dentale. C’est le caractère brésilien. La Mésopotamie argentine est peuplée par les êtres originaires du Brésil, comme le ter- rain argentin occidental et la Patagonie par les êtres origi- naires de la Bolivie; beaucoup des espèces de mammifères, oiseaux et insectes de notre sol sont les mêmes que ceux du Brésil et du Paraguay, qui présentent surtout un caractère complètement identique avec celui du Brésil méridional. On peut dire que ces espèces communes étaient les plus anciennes DES DEUX COTÉS D’EST ET D’OUEST 9 et les plus capables de conserver leurs caractères particuliers, et par cette qualité elles se sont répandues peu à peu, sans changer de nature, sur les autres régions plus éloignées du centre. Plus tard, d’autres espèces d’une nature moins per- sistante suivaient la marche des antérieures et perdaient leurs caractères particuliers, d’autant plus qu’elles descen- daient plus loin dans les régions plus distantes du centre, forcées par l’influence de la population antérieure plus vigou- reuse, de se chercher une nouvelle patrie, au dehors des terrains déjà occupés. Ainsi se sont formées de nouvelles espèces plus ou moins différentes, qui peuvent se considérer aussi comme de simples variétés, à mesure qu’on les regarde plus près ou plus loin du lieu de leur origine, des espèces pri- mitives. Un auteur actuel les classe en espèces différentes, un-autre en variétés d’une espèce principale; une telle dis- tinetion dépend d’appréciations personnelles, et même la dis- tinction spécifique a été niée en général par quelques auteurs modernes. - Peu à peu, la mer située entre les îles primitives se changea en sol habitable, les espèces originaires de chacune se rappro- chèrent l’une de l’autre, et du mélange des deux groupes d’es- pèces se forma une population intermédiaire, tenant cette dou- ble origine. Il semble prouvé par l’inclinaison du sol argen- tin, de l’ouest à l’est, que la partie occidentale se forma avant la partie orientale et que l'intervalle entre les Cordillères et les montagnes centrales, était déjà devenu une région habitable, quand le. m&me phénomène ne s'était pas encore produit pour la région située entre ces mêmes montagnes et l’île orientale. Ainsi trouve-t-on des espèces occidentales sur ces montagnes et dans les environs de Cordova, quand elles manquent à l’est de la pampa et dans les provinces de la Mésopotamie argentine. Ici, dans cette plaine, les émigrants de chaque côté se rencontraient enfin et se trouvaient dans la mutuelle obli- gation de prendre un domicile fixe, puisqu'ils trouvaient déjà occupé le terrain au dehors de leur frontière. Rarement 10 ORIGINE DE LA FAUNE MIXTE l’une ou l’autre des espèces, plus forte que sa voisine, péné- trait plus en avant et faisait disparaître les différences exis- tant entre les deux faunes. Il ressort avec évidence des considérations précédentes que le caractère de l’organisme de notre République doit être un mélange de deux différents centres d’organisation, et qu'il existe seulement quelques produits isolés particuliers sur ce terrain, la plupart des êtres étant identiques avec ceux des territoires voisins, ou n’en différant que par des modifications légères. Il est naturel que cette loi se présente plus claire- ment chez les animaux plus fixes au sol, comme les mammi- fères, que chez des animaux très-mobiles comme les oiseaux, qui ont la faculté de se transporter facilement d’un côté à l’autre; nous trouvons donc entre les mammifères les types particuliers du pays, tels que le Lagostomus et le Dolichotis. Le premier est le représentant le plus singulier de la region de notre sol correspondant aux pampas fertiles, le second celui des pampas stériles, et les deux n’existent nulle part en dehors de la République Argentine. Je ne puis nommer, parmi les oiseaux, aucune autre espèce argentine plus ca- ractéristique que la martineta (Eudromia) et le gallito (Rhi- nocrypta), qui, comme les deux mammifères cités, se trou- vent seulement sur le terrain bas de la pampa, mais plus au sud, assez loin de la latitude de l'embouchure du Rio de la Plata, où ils sont connus depuis l’Atlantique jusqu'aux pieds des Cordillères. J C’est ici le moment de discuter la question de l’origine ou de la première apparition sur le sol des êtres organisés; question tout à fait à l’ordre du jour et qui, sous le nom de la descendance originaire, occupe l’attention, non-seulement des naturalistes, mais encore de presque tout le monde. Pour dire franchement mon opinion, je confesse que nous ne savons rien positivement quant à l’origine. primitive des animaux et des plantes ; tout ce qu’on a dit sur ce sujet est hypothétique et ne s’appuie pas sur des observations exactes. HYPOTHÈSE DE LA DESCENDANCE ORIGINAIRE 11 Une théorie, celle de la génération originaire, existe depuis l'antiquité, acceptant comme fondement la possibilité de la naissance des animaux inférieurs de substance organique, produite par la libre action de la matière elle-même. Cette théorie n’est pas prouvée par l’expérience, et quoique de nos jours elle aitété l’objet des recherches les plus scrupuleuses, . elle n’a été ni prouvée ni réfutée avec toute la clarté scienti- fique nécessaire. Des savants aussi illustres que PASTEUR, à Paris, et Basrıan, à Londres, sont en opposition, s'appuyant chacun sur des travaux exécutés avec le plus grand soin. Telle est la position actuelle de cette question fondamentale de l’origine primitive des animaux. Cependant, la génération originaire est un résultat de- mandé par la science exacte, elle est en relation intime avec toutes les autres conditions de l’univers, et les naturalistes qui ne peuvent pas accepter que la matière soit sortie du néant, sont obligés d’admettre l’éternité de la matière et baser leurs théories scientifiques sur des transformations de la ma- tière. La science moderne est obligée d’admettre la généra- tion originaire comme hypothèse inévitable; elle reconnaît ce fait prouvé par l’observation des restes des êtres organisés dans les couches sédimentaires de notre globe, que les ani- maux et les plantes primitifs ont été d’un degré inférieur aux types actuels, et que ceux-ci se sont dévoloppés peu à peu par des changements successifs, en raison des époques géologiques pendant lesquelles ils se trouvaient sur le globe, jusqu’à ce qu’enfin la présence de l’homme, des mammi- fères et des plantes les plus parfaites vint achever ce travail par le dernier et le plus sublime produit de notre planète. L'idée est naturelle et facile à comprendre, quelques-uns des plus anciens philosophes de l'école ionienne l’avaient adoptée ; elle s’accorde en effet avec la théorie généralement admise de la formation de notre planète et celle du système du monde, soutenue par les savants les plus éminents, quoique l’observation n’ait pas, jusqu’ä présent, fourni toutes 12 GÉNÉRATION ORIGINAIRE les preuves nécessaires de cette théorie. Aussi, adoptant cette base, je suis pleinement convaincu qne les êtres des forma- tions antérieures de notre globe sont les prototypes des êtres actuels, et à ce sujet, je me déclare partisan de cette hypo- thèse, dernièrement développée en détail par Darwin et ses successeurs, comme une loi naturelle. Je dois cependant confesser franchement que les expériences faites par lui et ses adeptes ne me donnent pas la preuve de la possibilité d’un changement d’un type fondamental, à la suite d’influences externes différentes. Tout ce que ces savants ont dit sur la formation primitive des êtres et sur le changement des types fixes, différant par leur origine, sont des phrases sans argu- ment positif et qui ne présentent pas de preuves pouvant ser- vir à établir un système général. Ces idées sont les produits de leur propre fantaisie, fondées sur des pensées imaginaires plus ou moins possibles, mais d’aucune manière on ne peut y trouver une loi sûre donnant la vraie explication de la construction organique primitive. Pour moi, je ne puis accep- ter le prétendu changement d’un type fondamental inférieur en un autre tout différent supérieur, que comme une hypo- thèse en contradiction avec l’expérience ; je crois, plu- tôt, que les différents types sont originaux et contempo- rains, et que seulement le développement de chaque type a eu lieu pendant les époques successives. Un insecte, par _ exemple, ne peut jamais se transformer en un animal verté- bré, parce que les types fondamentaux des deux sont directe- ment opposés, l’un à l’inverse de l’autre, et si l’on dit que les Ichthyosaures sont les descendants des Sélachiens, on ne peut appuyer cette idée toute imaginaire par aucune obser- vation exacte. Ces comparaisons d’êtres hétérogènes se font facilement lorsque les auteurs ne prêtent attention qu’aux généralités; mais l’étude détaillée des différences met à néant une analogie qui est basée seulement sur une ressemblance générale. Un examen plus rigoureux des différences m’a toujours donné cette conviction qu’elles sont primitives, et si DIFFICULTÉS DE L’HYPOTHESE DE LA DESCENDANCE 13 on peut admettre la théorie d'un seul point de départ pour le développement des organismes, comme celui de la gas- trula, il faut accepter aussi la descendance contemporaine des types primitifs différents, comme ceux des animaux ré- guliers, articulés et vertébrés, car je ne puis pas admettre la possibilité du changement de l’un à l'autre. Cette trans- formation d'un type fixe déjà constitué en autre type, par la seule influence des causes externes me semble, d'après mes propres études, une impossibilité que je n’admets pas (*), et, par cette raison, je crois préférable de ne pas donner ce changement prétendu comme une loi d'évolution prouvée par la science. Il ne reste donc autre chose qu'un dogme aussi peu prouvé que tous les autres articles de foi, et par conséquent en dehors d'une discussion scientifique. Nous savons depuis longtemps, par l'étude des animaux domestiques et des plantes cultivées, que ces êtres sont va- riables sous différentes conditions de climat et de nourriture, Jusqu'à tel ou tel point; l'un un peu plus, l’autre un peu moins ; mais nous savons aussi, par les observations de trente siècles et plus, que jamais une espèce fixe ne s’est changée en une autre différente, ou pour parler de l'homme, le noir en blanc; et, par conséquent, je me vois forcé de ne pas admettre comme vrai le changement des espèces d’un type à l'autre, et de considérer comme question à résoudre toutes les théories sur la possibilité de l’origine des carac- tères spéciliques différents. Comme vrais naturalistes, nous devons observer les êtres dans tous les détails de leur consti- tution et de leur manière de vivre, mais abstenons-nous de présenter des fantaisies au lieu d'observations, prenant pour “ s D 1”) I est bien connu qu’un type fixe peut être modifié par quelques phases d’évo- lution, comme nous le voyons chez les Echinides, les Insectes et les Batrachiens, mais dans ces cas, le type fondamental reste le même sans se changer en un autre, Les chenilles des papillons ne sont pas des vers, comme les tétards des grenouilles ne sont pas des poissons ; ils ressemblent seulement au type des classes voisines, sans perdre les caractères fondamentaux des Insectes et des Amphibies. 14 SINGULARITÉ DE LA FAUNE AMÉRICAINE base une hypothèse, de construire tout un système pompeu- sement scientifique. La discussion sur ce theme rne semble sans résultat, hypothèse qui est en opposition jusqu'à présent avec tous les faits bien prouvés de la science pure. Si nous étudions, par exemple, l’origine des êtres améri- cains, nous ne pouvons pas prouver, comme le croient plu- sieurs savants, qu'ils sont venus tous de l’Ancien-Monde, parce que le plus grand nombre des espèces américaines est différent, non-seulement d’une manière relative, mais présente encore, pour la plupart, un type positivement nouveau. A l'époque tertiaire, nous en trouvons la preuve chez les Mam- mifères, pour nous borner à cette classe; aucune espèce de cette époque n'est identique à celles de l'Europe et de lAn- cien-Monde, la plupart ont des différences génériques oumême sont des types de différentes familles. Je renvoie le lecteur, par exemple, au groupe des chevaux et des pachydermes; nous ne connaissons pas, dans l’Ancien-Monde, de genres pareils à l’Anchippus et à l'Hippidium; seulement les genres Anchi- therium et Hipparium ont existé simultanément dans les deux hémisphères. Les remarquables genres de Brontotherium et Dinoceras sont inconnus dans l’Ancien-Monde. Le Mastodon et l'Éléphas sont communs aux deux hémisphères, quoique de différentes espèces et de différentes époques. Pour ceux-ci, les représentants américains sont venus plus tard que les es- pèces de l’Ancien-Monde, diluviens chez nous, tertiaires dans l’autre côté, au moins pour le Mastodon. Il en est de même dans les deux parties principales de l’Amérique; les chevaux de la moitié méridionale, appartenant au genre Hippidium, sont diluviens, comme les Mastodon; l'époque tertiaire a produit le genre particulier Nesodon et un genre voisin du Brontothe- rium, mais différent de celui de l'Amérique du Nord (*). Les genres quaternaires Toæodon et Maerauchenia, particuliers à (*) M. FRANÇ, MORENO a découvert dernièrement cet animal, pendant son voyage en Patagonie, daus les dépôts tertiaires du pays. ÉGALITÉ DU NORD ET DU SUD 15 notre faune, manquent dans l’Amérique du Nord et ne sont pas connus dans l’hémisphère oriental. Aussi les célèbres américains des types genres Megatherium, Mylodon, Glyptodon et Panochthus sont exclusivement connus dans notre hémis- phère occidental, sans avoir des types correspondants dans une autre partie du monde. L'observation que plusieurs de ces genres sont identi- ques dans l’Amérique du Nord et du Sud ne laisse pas en douter que la faune américaine est un type uniforme et parti- eulier, répandu déjà, depuis des époques antérieures, sur tout le continent et partout où il était habitable. Nous voyons, par l’organisation actuelle, que cette même loi peut être mo- difiée un pew dans notre époque, car nous trouvons quelques espèces identiques par tout le continent, à côté d’autres dif- ferentes et particulières à des régions circonscrites et limitées. Il existe même, dans l’Amérique du Nord, des types qui sont communs aux deux hémisphères, et probablement ont été introduits pendant l’époque quaternaire de l’ancien conti- nent; par a deux espèces de beufs: Bos mosehatus et Bos Bison, qui se trouvent en Europe comme dans l’Amé- rique du Nord, où le premier s’est conservé jusqu’à nos jours, tandis qu’il est éteint dans l’ancien continent. Plusieurs des mammifères actuels du Sud manquent à l’Amérique du Nord ; les paresseux, les armadillos et les four- milliers ne dépassent pas la moitié australe du continent et les régions tropicales au nord. Cependant tous les genres ex- clusivement boréals, comme les marmottes (Arctomys) et les sousliks (Spermophilus), sont «communs aux deux hémis- phères, mêmeen plus grand nombre en Amérique que dans l’Ancien-Monde, et sans doute sortis peu à peu d’un seul centre d'organisation. - Telles sont les indications qui me semblent suffisantes pour donner une idée du commencement des êtres organisés et de leur état actuel en Amérique, au’ point de vue le plus gene- ral ;yœ@onsidérons maintenant leurs groupes subordonnés pour 16 CLASSIFICATION DES ANIMAUX les connaître spécialement, et commençons leur étude par la distribution des animaux en groupes, laissant au dehors la description anatomique et physiologique de chacun, déjà traitée dans d’autres travaux et étrangère au but d’un simple fauniste. II CLASSIFICATION DES ANIMAUX On nomme zoologie la science qui a pour objet l’étude des animaux, la connaissance de leur figure extérieure, la clas- sification de leurs groupes, d’après des différences visibles et d’après la similitude de leur-conformation ; on appelle cet arrangement le système du règne animal. Le but de la zoologie est l’étude de la figure des animaux, et la connaissance de leurs types différents; il faut alors prendre pour base de leur classification les différences fonda- mentales des figures en général, et les diviser ainsi en premiers groupes principaux. Ces figures fondamentales sont de trois catégories, que nous appelons : irréguliers, réguliers et sy- métriques. Une figure irrégulière ne peut pas être divisée en deux par- ties égales ; elle est indivisible en moitiés correspondantes. La figure régulière se laisse diviser en deux parties égales ou moitiés dans plusieurs directions limitées ou illimitées, si c’est une sphère. | Ja On dit qu’une figure est symétrique lorsqu’elle peut être divisée en deux moitiés égales dans une seule direction fixe, à l’exclusion de toutes les autres. Les animaux de cette dernière figure sont les plus parfaits, comme les vertébrés, les articulés, les mollusques. Les ani- maux réguliers sont les Echinodermes et les Polypes; les ani- maux irréguliers constituent les groupes les plus inférieurs TYPES FONDAMENTAUX 17 des Mesozoa .et Protozoa (*), ainsi que les Infusoires, les Rizopodes, les Moneres, etc., jusqu’aux Eponges, qui repré- sentent déjà une transition apparente de figure entre le règne animal et le règne végétal (**). Les animaux irréguliers ne peuvent pas montrer un type général uniforme, car le caractère essentiel de leur figure est la diversité sans règle définie. L’individu ne con- serve même pas dans tous les moments la même figure; il est variable par la contraction de la matière, qui consti- tue sa figure et démontre, par sa contractilité, sa vraie nature animale. Les tissures des plantes sont flexibles, mais non contractiles par elles-mêmes; la contractilité volontaire de la matière organisée est un caractère exclusif du règne animal et se présente à un très-haut degré, même dans les animaux les plus inférieurs, auxquels manquent généralement des substances dures et rigides, sauf des poils ou des épines qui . couvrent leur corps et prennent part à la variabilité de la fi- gure générale, par la contractilité des membranes où ils sont implantés. La contraction volontaire du tissu est une action d’äme et prouve l’existence des facultés anologiques chez les animaux. Les animaux réguliers n’ont jamais une figure purement sphérique, quoique beaucoup se rapprochent de cette forme; ils ont l’apparence d’un cône, calice, étoile, disque, cloche, champignon, ou d’objets semblables. Leur position naturelle est la perpendiculaire. On trouve toujours au centre du corps un seul organe particulier, qui ne se ré— pète pas ailleurs; les autres organes entourent l’organe cen- tral en nombre fixe et se répètent sous la même figure dans (*) Consultez, sur les caractères et les divisions de ces animaux inférieurs, les re- cherches sur les Dieyemides, par E. VAN BENEDEN. Bruxelles, 1876. in-8o. _ (**) Les trois divisions fondamentales du règne animal furent déjà reconnues par Ducr. DE BLAINVILLE, qui nomme les animaux irréguliers Hetérozoaires, les réguliers Actinozoaires et les symétriques Artiozoaires. Dans mon Histoire de la Création, édit. franç., page 382 et suiv., et dans mes Zoonomische Briefe, Leipzig. 1856, in-8°, j'ai expliqué, plus en détail, ces vues fondamentales de la classification. REP. ARGa — T, II, 2 18 ANIMAUX SYMÉTRIQUES la partie périphérique du corps, par multiples de 3, 4, 5 ou 6; le corps est divisible en moitiés égales par les mêmes multiples. L’organe central est généralement l’estomac ou la cavité interne qui le remplace ; son ouverture est la bouche, tantôt dirigée en haut (Polypes), tantôt en bas (Echino- dermes). Dans ce cas, les animaux réguliers sont mobiles, dans l’autre cas ils sont généralement fixés au fond de la mer, Ôù ils vivent. Les mobiles ont souvent une seconde ouverture de l’organe central, opposée à la bouche, qui est l'anus. | 2 | Les animaux symétriques sont presque toujours plus longs que'larges; l’axe de leur corps imite plus ou moins la figure cylindrique; leur position naturelle est la position horizontale, une extrémité de l’axe est en avant l’autre en arrière. Dans cette position du corps, la surface dorsale se présente dirigée en haut, la surface ventrale dirigée en bas; elle diffère de l’autre, est tantôt aplatie et tantôt carénée, pour permettre à l’animal de s’enfoncer dans le sol mou du fond. Les deux côtés latéraux sont toujours égaux, mais de carac- tères strictement opposés. Sur la partie finale antérieure du corps se pose la bouche, ouverture du canal alimentaire, ac- compagnée des organes sensitifs; sur la postérieure, l’anus souvent accompagné des orifices génitaux, qui sont placés d’autant. plus en avant, que l’animal apypartient à un degré plus inférieur de l’évolution. Enfin, on trouve généralement des organes spéciaux pour le mouvement, qui se distribuent sur les deux côtés du tronc, formant les membres externes, presque toujours en nombre de paire. Aussi tous les organes internes, qui ne font pas partie du canal ou organe central alimentaire, se distribuent aux deux côtés du corps, et sui- vent la même règle de duplicité ou de la distribution en paires. Ce type, qui comprend le plus grand nombre des animaux, subit des subdivisions ultérieures, d’après la loi de la com- position de l’axe du corps de plusieurs parties fondamentales égales, ou de l’unité fondamentale d’une simple base. Ceux- DIFFÉRENCES DES ANIMAUX SYMÉTRIQUES 19 ei sont d’un type entier, sans répétitions des parties cons- tituantes dans l’axe; les autres des compositions d’une unité de figure fondamentale, qui forment l’axe même. Les animaux symétriques dont le corps est une unité for- melle, sans répétition des parties constituantes, sont les Mollusques. Leur corps est une bourse ou une sorte de sac, enveloppé par un manteau libre, mais attaché intime- ment à la bourse, qui contient les organes internes néces- saires aux fonctions vitales, sauf ceux du mouverhent qui se produit, soit par la surface ventrale du tronc ou par la ré- pulsion de l’eau reçue dans la cavité du manteau et émise avec force par sa contraction. La plupart de ces animaux vivent dans l’eau, principalement dans la mer, et tous sont amis de l'humidité, qu'ils recherchent toujours. Ils se ren- ferment très-souvent dans une coquille double ou simple, qu'ils portent sur le dos, et dans laquelle ils se retirent quand ils sont molestés par des attaques extérieures. Les animaux symétriques dont l’axe du corps est composé d'une multitude de parties égales, formant la charpente de la figure générale, présentent une double configuration fonda- . mentale, si cette charpente est externe ou interne. Les uns, nommés Animaux articulés, sont composés extérieurement d’un nombre considérable de segments cou- verts généralement d’une peau dure, cornée ou même cal- caire, qui remplace la charpente de la figure. Ces segments sont tantôt semblables, tantôt de figures différentes et for- mant par leur union l’ensemble de la figure du corps. Il se divise en deux variétés. Lorsque tous les segments sont sem- blables, le type se nomme homonome. Ce sont les Vers du système des animaux. Quelques-uns d’entre eux sont sans membres externes, et sans appendices ou organes propres ; d’autres avec des membres pairs sur tous ou sur quelques- uns des segments. Quand les segments sont dissemblables, ils portent aussi des organes externes dissemblables. Ce type, nommé le hétéronome, constitue l’évolution plus complète 20 | SYNOPSIS DE L’ARRANGEMENT des animaux articulés et est représenté par les Crustacés, les Arachnides et les Insectes. Les autres sont les Animaux vertébrés, dont la char- pente osseuse articulée est séparée de la peau externe et ré- trécie dans l'intérieur de l’axe et des membres: cette char- pente se nomme le squelette. Il se divise en trois parties principales : la tête en avant avec la bouche et les organes sensitifs ; le tronc avec une grande cavité contenant les or- ganes de l'alimentation et de la génération; et les membres externes, dont le nombre est presque toujours de quatre, jamais plus, quelquefois deux, rarement absents. Ces mem- bres font le mouvement du corps, de même que chez les ani- maux articulés. Les Poissons, les Reptiles, les Oiseauxet les Mammifères sont les quatre classes de ce dernier type du règne animal. De cette manière nous recevrons le système suivant : I. ANIMAUX SYMETRIQUES A. VERTÉBRÉS (Osteozon), Ces animaux sont pourvus d’un squelette interne, plus ou moins osseux; la plupart ont quatre membres externes. Tous sont de sang rouge. 4. Leur corps possède une chaleur particulière. 1. Classe. Mammifères (Mammalia). Ils sont vivipares, le nouveau-né se nourrit du lait des mamelles. La peau est généralement couverte de poils ou nue, rarement de plaques ou d’écailles cornées. E 2. Classe. Oiseaux (Aves). Ils sont ovipares. Leur corps est couvert de plumes; leurs membres sont inégaux, les ante- rieurs généralement changés en ailes. %. Leur corps n’a pas de chaleur particulière ; la peau est généralement couverte d’écailles. 3. Classe. Reptiles (Reptilia ou Amphibia). Ils respirent au moyen de poumoäs; lorsqu'ils sont pourvus de membres, " SYSTÉMATIQUE DES ANIMAUX 21 ce sont alors de véritables pieds. Quelques-uns vivent dans l’eau et subissent une métamorphose pendant la jeunesse, respirant par des branchies. Le corps de ceux-ci est nu, des autres couvert d’écailles. 4. Classe. Poissons (Pisces). Ils respirent par des bran- chies ; leurs membres sont des ailerons, de double catégorie, impairs sur la ligne médiane du corps et pairs sur les côtés ; ceux-ci manquent quelquefois. Tous vivent dans l’eau, et la plupart sont couverts d'écailles osseuses. : B. ARTICULÉS (Arthrozon). Ces animaux ont le corps composé d’un nombre plus ou moins considérable de segments, égaux entre eux ou inégaux, cou- verts chez la plupart d'une peau dure cornée ou calcaire, qui représente le squelette. 4. Les organes de la respiration sont internes et reçoivent directement l'air (*). 5. Classe. Insectes (Inseeta). Le corps est composé de seg- ments hétéronomes, ne dépassant pas le nombre de treize ; la tête est toujours séparée du thorax ; ils ont six pattes atta- chées au thorax, et généralement quatre ou deux ailes. 6. Classe. Arachnoides (Araclhnoidea), Ils ont huit pattes ou davantage. Les organes de la respiration sont internes. a. Myriapodes (Myriapoda), Les segments du corps sont homonomes et nombreux; la tête est séparée du thorax, tous les segments sont pourvus de pattes égales. b. Arachnides (Arachhmidae). Les segments du corps sont hétéronomes et en nombre fixe, quelquefois ils sont réunis dans une seule pièce, plus ou moins ovalaire; la tête n’est jamais séparée du thorax; ils ont toujours huit pattes fixées seulement au thorax. 2. Les organes de la respiration sont externes (des bran- chies), ou manquent, (*) L'union des trois classes, des Insectes, des Arachnoïdes et des Crustacés, dans un supérieur, nommé Arthropodes (Arthropoda), dérivé de la présence des membres articulés, n’est pas naturel, ces organes n'étant pas articulés chez quelques Crustacés. 22 ANIMAUX REGULIERS 9. Classe. Crustacés (Crustaeea). Les segments du corps sont hétéronomes et de nombre fixe, maïs varié. La tête est tantôt séparée du thorax, tantôt unie à celui-ci. Les pattessont heteronomes; les unes servent à prendre ou à marcher; les autres à nager, quelquefois ces dernières sont seules. 8. Classe. Vers (Vermes). Les segments du corps sont homo- nomes et nombreux, quelquefois sans être distinctement sé- parés ; les organes du mouvement sont variables, ce sont des ventouses ou des tubercules sétifères ; très-souvent ils man- quent entièrement. ©. Mozzusques (Mollusea). Ces animaux n’ont pas de charpente articulée, soit interne ou soit externe ; leur corps se compose d’une forme unie, revêtu d’un tissu mou, plus ou moins hétérogène de différentes cou- ches et de différentes substances élémentaires. La plupart sont couverts d’une coquille bivalve ou simple et enroulée en spirale, formée par le manteau qui couvre leur corps. Ils forment la 9. Classe du règne animal. II. ANIMAUX REGULIERS A. Ils ont un canal alimentaire, séparé de la cavité inté- rieure du corps et généralement terminé par une ouverture anale. Je À 40. Classe. Bryozoaires (Bryozon s. Polyzoa). Ces ani- maux sont petits; leur corps a la figure plus ou moins d’une poche couverte d’une couche externe dure, cornée ou calcaire, d’où sort la partie antérieure du corps, de figure cylindrique, portant une couronne de tentacules, simples et ciliés sur les contours de la bouche. Ces animaux vivent généralement dans la mer, ils se reproduisent par gemmification et forment des sociétés ramifiées, tantôt perpendiculaires, tantôt horizon- tales, couvrant dans ce cas, comme une écorce, les différents objets sur lesquels ils sont fixés. Ils forment une sorte de transition entre les mollusques et les polypes. 41. Classe. Echinodermes (Eehinoderma),. Ces animaux sont de grandeur moyenne, par leur figure imitant la forme LEUR DIVISION EN GROUPES 23 de cylindres, de calices, de cônes, d’etoiles, de pommes, ete.; leur corps est formé par un périsome plus ou moins charnu, souvent renfermant des éléments calcaires qui constituent * une charpente dure articulée. Ils vivent dans la mer, les uns attachés au fond, tournant la bouche en haut; les autres rampant à l’aide d'organes particuliers, distribués régulière- ment sur la surface du corps (ambulacra) et tournant la bouche en bas. =. Ils sont dépourvus. d'un canal alimentaire, séparé de la cavité centrale du corps ; celle-ci est ouverte ‚par une bouche, et remplace l'intestin. La plupart croissent à la manière des plantes, formant de grandes ramifications, et pour cela on les désigne sous le nom de Zoophytes (Zoophyta ou Coelen- terata). 12. Classe. Polypes (Polypina). Ces animaux sont formés d'une substance claire transparente (sarcode), qui laisse dis- tinguer les différentes couches des tissus, imitant générale- ment la figure d’un calice, fixé par sa base plus ou moins élargie, au fond de la mer ou sur les objets de substances dures voisines. Quelques-uns sont mobiles, plusieurs nagent, en tournant la bouche en bas, par la contraction rhythmique du corps, ou par des séries de petites lamelles vibrantes ; la plupart forment un dépôt calcaire qui se ramifie et ressemble à des plantes. 13. Classe. Eponges (Spongiae). Ces animaux particuliers sont formés pendant la jeunesse par l’union de différentes couches de cellules, qui constituent une petite bourse ci- liée pourvue d'une bouche (gastrula), dont la substance ex- terne se change peu à peu dans un tissu général, la sarcode porifère, perforée par de fins canaux ouverts sur la surface du corps. Dans ce tissu, qui devient bientôt fixe, se forment des atomes durs cornés, calcaires ou silicieux, qui peu à peu s’augmentent dans la sarcode et s'unissent à un grand tronc ramifié ou sphérique, parcouru par de nombreux canaux d'une surface vibrante. La plupart de ces animaux amphiboliques sont des produits de la mer, où ils existent et vivent attachés au fond, à des substances dures et immo- biles, se rapprochant par leur figure générale irrégulière à la section sui- vante. 24 ANIMAUX IRREGULIERS Il. ANIMAUX IRREGULIERS Ces animaux sont d’une taille petite ; la substance qui les forme n’est pas divisée en différents tissus organiques, mais d’une matière homogène, nommée aussi sarcode, souvent cou- verts de cils vibrants sur la surface. Leur figure externe est va- riable, quelquefois définie par des téguments durs, calcaires ou silicieux, qui prennent une forme fixe, quoique changeant par l'accroissement successif. Ils vivent tous dans l’eau et un grand nombre dans la mer, se reproduisant par des germes, sans fonction sexuelle et sans produire d'œufs. Nous réunissons ces animaux dans une seule classe, la dernière du règne animal (*). 14. Classe. Protozoaires (Protozoa), Cette classe se divise en quatre ordres : 4. Ordre. Infusoires (Emfusoria). Des animaux microsco- piques, pourvus de peau et de cils vibrants sur la surface du corps; quelques-uns réunis en société par ramification ou dichotomie. Leur sarcode contient une vacuole pul- sante etun ou deux noyaux (nucleus), et quoique sans intes- tins ils ont une bouche pour prendre la nourriture immé- diatement dans leur sarcode demi-fluide, Ils vivent prin- cipalement dans l’eau douce, plusieurs aussi dans la mer. 2. Ordre. Rhizopodes (Rhizopoda), Les Protozoa d’une sarcode demi-fluide sans peau externe, possédant la faculté de s'étendre, par des prolongations externes souvent filifor- mes, qui se soudent entre elles en différentes directions. Le corps central n’a pas une bouche, mais un noyau et aussi quelquefois une vacuole pulsante. La plupart des es- pèces font un dépôt calcaire ou silicieux dans leur tissu et changent leur forme par accroissement succesif des répé- titions de la figure primitive. Ils vivent principalement dans la mer. (*) Plusieurs zoologistes modernes séparent ces êtres du règne animal, constituant de ceux-ci et quelques groupes semblables du règne végétal un règne intermédiaire entre les animaux et les plantes qu’ils nomment le règne des Protistes. Voyez E. HAECKEL, das Protistenreich. Leipzig, 1878. in-8°. = CONSIDERATIONS GÉNÉRALES 25 Cet ordre nombreux se divise en plusieurs groupes subalternes et subor- donnés, comme les Lobosa, Thalamophora, Polythalamia et Radiolaria. 8. Ordre. Flagelliföres (Flagellata). Ces êtres microsco- piques sont formés d'un tissu transparent, lecorps est pourvu d'un appendice vibrant de figure filiforme, comme la longe d'un fouet, qui produit son mouvement rapide. Ils ont une bouche et un noyau, d’où sort la propagation par différentes méthodes. Quelques-uns sont aussi ciliés. Ils vivent dans l’eau douce et dans la mer. Un des animaux luisants, très-répandu, la Noctiluca, appartient à cet ordre. &. Ordre. Monères (Monera). Des êtres complètement amorphes, sans peau, sans cils et sans autres appendices fixes, formés d’un morceau de substance homogène de figure variable, sans noyau et sans vacuoles, se multipliant par division ou par germination. Le groupe contient des êtres douteux, se composant de types encore très-peu connus sur leurs véritables qualités animales. Nous ajouterons à ces données quelques considérations sur la relation des groupes systématiques supérieurs entre eux. En étudiant les animaux réguliers, et en les comparant _awec les animaux symétriques, nous trouvons dans les deux types, la base d’une semblable marche d'évolution d’un état inférieur au supérieur, dont le premier pas sort de la pre- sence ou de l’absence d’une charpente dure de la figure ac- ceptée. Cette charpente marque toujours le degré le plus haut d'évolution et son absence le degré inférieur. Ainsi les Polypes nus, quoique formant souvent un dépôt inarticulé calcaire sous leur corps, qui donne une figure fixe à l'espèce qui l’a construit, sont inférieurs aux Echinodermes, parce que ceux- ci s'appuient sur une charpente articulée, composée d’une quantité d'éléments régulièrement formés de calcaire, qui par leur composition produisent le corps de l'animal. On peut dire avec raison, que les Polypes représentent entre les ani- maux réguliers l’idée des Mollusques, comme les Echino- 26 RELATION DES GROUPES dermes l’idée des Articulés; la figure du corps des premiers est une unité non divisée, celle du corps des secondes, une composition de plusieurs parties semblables d’après uneloi fixe, de même que le corps des animaux Articulés ou Vertébrés. Ces deux types ont pour base la'm&me loi de la composition des unités formelles, mais l'application de la loi est diffé- rente. Chez les Articulés, la charpente formelle est externe; chez les Vertébrés, elle est interne. Les deux groupes com- mencent, comme toutes les classes des animaux, par des re- présentants aquatiles, et la plupart des animaux inférieurs ne quittent pas cet élément, la mère commune de la vie or- ganique. Quelques Mollusques, comme les Gastropodes ter- restres, sont les premiers animaux sortis de l’eau, vivant sur la terre et respirant l'air, quoique obligés à vivre à ’humi- dité, comme dans leur véritable élément, se perdant bientôt dans l’air complètement sec. Mais les animaux articulés, comme les vertébrés, sont des êtres qui supportent toutes les différentes manières de vivre, tantôt dans l’eau, tantôt sur la terre, et enfin même dans l’air, et présentent par cela des types subordonnés à leur configuration fondamentale. Dans chacun des deux types fondamentaux se forment quatre dif- férentes classes, dont trois sont propres à vivre, l’une dans l'eau, l’autre dans l'air, la troisième sur la terre, et enfin la quatrième simultanément dans l’eau et sur la terre. Nous trouvons souvent de tels types intermédiaires dans la série d'évolution des êtres organisés ; on les nomme avec raison groupes de transition, parce que le type fixe se modifie un peu pour s'appliquer à ces manières différentes de vivre. Ce sont, parmi les Vertébrés, les Amphibies et les Reptiles; parmi les Articulés, les Crustacés, des animaux aussi amphi- bies que les grenouilles et les rainettes, et également variables dans leur forme externe, comme les couleuvres, les lézards et les tortues. Alors les classes des Articulés et des Vertébrés sont rangées en correspondance comme il suit : RAPPORT ENTRE EUX 27 La classe aquatile est représentée chez les Articulés par les Vers, et chez les Vertébrés par les Poissons. La classe de transition est formée par les Crustacés chez les Articulés, et par les Amphibies avec les Reptiles chez les Vertébrés. La classe qui vit dans l'air est représentée chez les Arti- culés par les Insectes, chez les Vertébrés par les Oiseaux. La classe terrestre comprend les Mammifères des Verté- brés et les Arachnoïdes des Articulés. Nous voyons de cette manière que chez les Vertébrés, la classe de la vie terrestre est la plus parfaite, et chez les Arti- culés celle de la vie aérienne ou des Insectes, et nous deman- dons une explication de cette renversion de la plus haute élé- vation du type en général. Je crois que la réponse de la demande n’est pas difficile, quand nous considérons que les Articulés sont les représen- tants du mouvement parmi les animaux, et les Vertébrés les représentants du sentiment en général. Par cette raison les Insectes, les animaux aériens, sont les plus développés parmi les Articulés, et les Mammifères, le type terrestre des Verté- brés, constituent l'expression la plus parfaite de ce type, parce que la plus haute évolution des organes sensitifs n’est possible ni dans l’eau, ni dans Pair, mais seulement à la surface du sol terrestre où l’animal est en contact avec tous les éléments (*). (‘) Je renvoie le lecteur à l'exposé plus complet dans mes: Zoonomische Briefe, tome II, pages 13 et 184 suiv. PREMIÈRE CLASSE DES ANIMAUX MAMMIF E RES (Mammiiera) Comme cet ouvrage n’est pas un cours complet de zoologie, mais seulement une description des animaux de la République Argentine, il me paraît inutile de donner un exposé détaillé de l’organisation générale des grands groupes d'animaux, puisqu'ils ont été déjà assez expliqués dans le système précédent du règne animal. Je crois que pour bien décrire la faune d’un pays, il faut donner la description des espèces et définir exactement les groupes supérieurs afin de présenter chaque espèce dans sa position naturelle, Je commencerai donc mon travail par un synopsis systématique des ordres et des tribus de chaque classe, pour servir d'introduction à leur étude, l'exposé anté- rieur ayant suffisamment donné les caractères des diverses classes et groupes supérieurs. La plupart des zoologistes modernes divisent, avec Cuvrer, les Mammifères en trois ordres et douze tribus, tirés les pre- miers de la différence principale des organes du mouvement, et les secondes de la configuration des dents et de leurs modifica- tions. Ce système se présente alors comme suit : I. Orpre. UNGUICULAT A. Les doigts des membres sont armés d’ongles plats ou ai- gus, couvrant seulement la surface supérieure ou la pointe terminale de la dernière phalange. A. Les mamelles lactifères se trouvent à la hauteur de la poitrine, entre les membres antérieurs. Les nouveau-nés sont parfaits et ressemblent entièrement à leurs parents. Ils ont les trois sortes de dents : incisives, canines et molaires. #. Les membres antérieurs se terminent en mains, les posté- rieurs en pieds. SYSTÈME DES MAMMIFÈRES 29 Première tribu. Bimana. æ. Les quatre membres, ou du moins les postérieurs, se ter- minent en mains. Deuxième tribu. Quadrumana. 8. Les membres sont unis entre eux par un grand repli de peau imitant ainsi la figure des ailes. Troisième tribu, Chiroptera. B. Les mamelles lactifères sont répandues par toute la surface ventrale et se trouvent principalement en arrière des membres antérieurs et sur le ventre même. 4. Les trois categories des dents sont toutes présentes ; les nouveau-nés sont parfaits et ressemblent à leurs parents. Quatrième tribu, Ferae. 2. Les dents sont variables ; tantôt les trois catégories sont complètes, tantôt les canines manquent. Les petits naissent imparfaits.et sont portés dans une poche placée autour des mamelles de la mère. Cinquième tribu. Marsupialia. 3. Les canines manquent toujours. Les petits naissent géné- ralement demi-complets, sans être renfermés dans une poche, comme les précédents. Sixième tribu. Glires s. Rodentia. 4, Les incisives et les canines manquent; quelquefois ils sont sans dents. Les petits naissent dans différents états de per- rection et ne sont pas non plus renfermés dans une poche de la mère. Septième tribu. Edentata. II. Orpre. UNGULATA, La dernière phalange de chaque doigt est enfermée dans un 30 SYSTÈME DES MAMMIFÈRES ongle conique ou circulaire, à la manière d’un soulier plus ou moins complet. 4. Ils ont seulement deux doigts parfaits sur chaque mem- bre, avec l'indication de deux autres imparfaits, en arrière des parfaits; ils ruminent leur nourriture. Huitième tribu. Ruminantia s. Bisulea. 2. Le nombre des doigts varie de un à cinq; ils ne rumi- nent pas la nourriture. a. Ils ont des sabots bien distincts, au nombre de 1 4 5, sur lesquels ils s'appuient pour marcher, la pie du pied manquant ou étant petite. Neuvième tribu. Pachyderma. ' b. Ils ont de quatre à cinq sabots petits et la plante du pied est assez large; ils ont toujours cinq doigts parfaits. Le nez est allongé en une trompe. Dixième tribu. Proboseiden. III. Orpre. PINNATA. Les membres sont transformés en ailerons par des tissus solides réunissant les doigts entre eux, à la figure des rames. 4. Les quatre membres sont présents en ailerons, sur les- quels les doigts sont indiqués par de petits ongles. Onzième tribu. Pinmipedia. æ. Les membres antérieurs seuls sont présents, en ailerons sans ongles; les postérieurs manquent, remplacés par une queue forte: terminée en ailerons. Douzième tribu. Bipinnata. 30, a. PREMIER ORDRE ONGUICULES. UnNeurcuULATA Les Mammifères du premier ordre se distinguent de ceux de l’ordre suivant par la conformation des organes du mouvement et principalemeht par le nombre, la forme et l'usage des doigts, dont ils ont généralement quatre ou cinq. La forme de la der- nière phalange et de l’ongle, est la plus remarquable. Cette phalange est en général assez petite et terminée de deux ma- nières: elle est tantôt aiguë et alors plus ou moins comprimée et recourbée ; tantôt aplatie et en ce cas légèrement dilatée à l’ex- trémité en forme d'arc ; aussi la base articulaire est souvent accompagnée d’une gaîne distante de l’axe central. Cette gaîne est d'autant plus développée que l’ongle corné du même doigt est plus grand; les deux sont en relation réciproque, car la base de l’ongle s'appuie sur cette gaîne et entre les deux est déposée la matière organique qui forme et renouvelle l’ongle. Celui-ci a la forme particulière de la phalange, tantôt plate, tantôt recourbée ; dans le premier cas, il est déprimé, légère- ment convexe au milieu, comme celui de l’homme ; il est alors seulement posé sur la surface supérieure de la phalange, dont l'inférieure est garnie de la petite plante calleuse, qui accom- pagne toujours l’ongle à la pointe du doigt. Lorsque l’ongle est recourbé, il est pointu, plus ou moins comprimé des deux côtés et sa pointe est dirigée en bas; il entoure la pointe de la pha- lange comme un étui et sa base repose sur la gaîne basilaire de la phalange. Cette dernière forme des ongles est la plus géné- rale et se rencontre chez les Carnassiers, les Rongeurs et les Edentés, chez lesquels elle atteint la dimension la plus grande, et quelquefois, par exemple chez les Gravigrades, l'extension en est vraiment extraordinaire. Une plante calleuse accompagne toujours ces ongles, en dessous de la base de chacun d'eux, et . cette plante est généralement d'autant plus grande que l’ongle est plus petit. Une autre plante majeure se trouve dans les 30, b. PREMIER ORDRE. ONGUICULES deux cas, en dessous du carpe ou du tarse, et forme la base commune des petites plantes onguéales des doigts. Cette confor- mation du pied fait que les doigts seuls touchent le sol pendant la marche, dans toute leur extension, chez les Digitigrades, ou uuisavec la portion basilaire du pe et du tarse chez les Plantigrades. Cette particularité des doigts des Marnnifises onguiculés les distingue bien des autres Mammifdres ‚qui ont des sabots aux doigts, touchant seulement le sol pendant la marche; car leurs doigts ne leur servent pas uniquement à la marche, mais aussi à saisir, à grimper, à creuser, à nager et à toutes les autres fonctions spéciales. Les membres antérieurs des Onguiculés sont, par suite, plus développés que ceux des Ongulés et pré- sentent des caractères qui manquent chez ces derniers. Le pied anterieur est plus mobile, il se ploie plus facilement de tous côtés ; il a même quelquefois une plus grande extension que le postérieur, chez les Chauve-Souris, par exemple, et chez quel- ques autres Mammifères semblables. Lorsque cette flexibilité est assez grande, les membres antérieurs sont toujours rattachés au tronc par des clavicules ; ces os n'existent jamais chez les Ongulés et manquent également chez les Onguiculés dont les membres antérieurs n’ont d'autre usage prononcé que la marche. On voit souvent aussi chez les Onguiculés une per- foration particulière de l’épitrochlée de l’humerus, pour le pas- sage du nerf médian et de l’artère du cubitus, qui n'existe ja- mais chez les Ongulés (*). Enfin, le pied, dans quelques groupes, constitue une main, dont le caractère existe dans ce que le pouce ou l’orteil est opposable aux autres doigts, or- ganisation qui ne se trouve jamais chez les Ongulés. Tous ces caractères des membres prouvent que les Ongui- culés occupent un degré supérieur dans l’évolution des Mammi- fères et qu'on peut les considérer avec raison comme les représentants les plus parfaits de leur type. + (*) Voyez sur cette conformation de l’humérus l’essai de HEUSINGER, dans MECKEL’S Archiv, ete., IV, 544 (1818), et de v. BAER, ibid. V, 319 (1819). PREMIÈRE TRIBU L'HOMME. BIMANA Sous le nom de Homo sapiens Linxé, le premier, avait in- troduit l'homme dans le système des animaux; plus tard BLu- MENBACH le distinguait par sa stature et sa marche perpen- dieulaire (*) des autres genres du groupe des Primates, contenant d'après Linné à côté de l’homme, les singes et les chauves-souris, et correspondant de cette manière au groupe I,A de notre système des mammifères. BLumenBacu, le célèbre fondateur de l'anthropologie physique, fut aussi le premier qui sépara l’homme des animaux les plus voisins et le rangea dans un groupe particulier, sous le nom que nous adoptons, et en fit la première tribu du système des mammifères. Ce même auteur distribuait le genre humain en cinq races qui sont: La caucasique, habitant l'Europe, une partie principale de l’Asie et quelques parties de l'Afrique boréale. La mongolique, habitant l’Asie centrale, orientale et boréale. L'américaine, répandue par toute l'Amérique. La malaisienne, habitant les îles sud -est de l'Asie et de . l'Océanie. La noire, indigène de l'Afrique centrale et australe, de la Nouvelle-Hollande et de quelques îles voisines. La race américaine, qui nous occupe au point de vue de l’exa- men des autochthones de notre terrain, est caractérisée par la couleur rouge-brune plus ou moins foncée de sa peau ; par des cheveux longs noirs, lisses et pendants; par sa tête plus ou moins sphérique avec les pommettes assez proéminentes et par sa stature en general assez haute, avec des membres grêles. _ Je dois avouer au moment de décrire les tribus de cette race qui existent encore dans notre pays, que mes études ne sont (*) J'ai montré dans un essai sur le pied de l’homme, que cet organe est le plus particulier de son corps, comme il indique déjà la marche perpendiculaire, et qu’il peut être bien regardé comme caractère diagnostique du genre humain au point de vue zoologique. Voyez mes Geologische Bilder, Leipzig, 1855, in-8°, I. tome p. 65. 32 GENRE HUMAIN pas assez détaillées, pour donner une description complète de toutes. Je n’ai pas eu souvent l’occasion de voir des individus des peuplades sauvages, encore existant sur notre territoire et la grande mobilité des tribus, jointe aux grandes distances qui les séparent, les unes des autres, rend très-difficile de connaître bien leurs caractères généraux et les variétés de chaque tribu. Je recommande au lecteur, qui voudrait s'occuper plus en dé- tail de l'étude des Indiens de notre sol, de recourir aux ouvra- ges d’Azarı et de RENGGER, et de les comparer avec les descrip- tions de quelques auteurs {modernes nommés dans la note ', à la fin de cette esquisse générale. L'ouvrage plus particulière- ment eite du lieutenant Musrers, donne un aperçu caractéris- tique et intéressant de la vie des fils sauvages de la pampa, parmi lesquels cet auteur a passé quelques mois, pendant lesquels il a adopté complètement leur manière de vivre, On lit avec plaisir ce livre parfaitement écrit, et il est étonnant qu'un homme habitué à tout le comfort de la vie anglaise ait pu se soumettre si entièrement à tous les usages de la vie des Indiens. | La taille générale de la plupart des indiens de notre terri: toire n'est pas très-haute ni très-musculeuse, sauf dans la tribu la plus méridionale des Patagoniens, qui se nomment les Tehuelches. Cette nation habite, au sud du Rio Negro, la côte orientale de la Patagonie jusqu’au détroit de Magellan et ré- putée depuis longtemps comme une race de géants, est en réa- lité d'une taille plus élevée que tous les autres indiens du pays, mais leur stature a été considérablement -exagérée par les au- teurs les plus anciens. Nous pouvons dire que la taille infé- rieure de ces indiens est de 5 pieds 6-10 pouces; beaucoup ont 6 pieds de haut, et on rencontre encore des hommes d’une hau- teur plus considérable, puisqu'il y a des Tehuelches qui ont jusqu'à 6 pieds 10 pouces (*). Les nations plus au Nord, ne sont pas si hautes et dépassent rarement 5 pieds 3-4 pouces. RexGGer dit que la hauteur moyenne des hommes de la nation la plus élevée du Paraguay, les Ubayas, ne dépasse pas 5 pieds 6 pouces, et que les Guaranis, qui forment la nation la plus ré- pandue du pays, n’atteignent pas 5 pieds de haut. Ils w'ont en général que 4 pieds 9-10 pouces. Les femmes des nations in- (*) Lieutenant MusTers donne dans son voyage une table comparative des mesures relevées par différents voyageurs entre laquelle un seul individu, mesuré par M. Cun- NINGHAM, était de la hauteur citée, STATURE DU CORPS DES INDIENS 33 diennes-sont toujours plus petites que les hommes, la diffé- _renceordinaire.est de 4-6 pouces, avec la hauteur de hommes. n’atteinten général qu'à une hauteur correspondant à lle du sourcil de l’homme. La plupart des indiens om les bras assez musculeux, les jambes le sont toujours moins * ; les _ mains et les pieds des femmes sont souvent petits, -la paume de la main est généralement large en comparaison des doigts qui ris. Chez les grands Patagoniens les mains et les pieds, dans ‚les. deux sexes, sont assez grands, parce que le travail perpétuel augmente les dimensions. Le nom moderne ‚de ‚cette nation vient de la grandeur du pied; patagon a, en espagnol, la signification de grand pied. Chez les untioria où „les femmes ne sont pas aussi astreintes à des travaux pénibles, “la main et le pied conservent davantage leur petitesse natu- ur Œuitls = Les femmes sont ionisnre plus grêles de stature que les hommes, la région du bassin est cependant relativement plus ee hun sexe. Les extrémités inférieures sont ‘au genou, et grêles du genou jusqu’au pied. Cette n -particulière est générale au type indien et donne à la femme nue un aspect lourd et désagréable, qui s’augmente hrs quand la femme a eu des enfants, Tout le tour ‚et les cuisses prennent alors une extension considé- | et les fesses sourtout s’agrandissent d’une manière éton- Frarserarcmees ainsi la structure remarquable des Hottentotes, sirenommées par la grandeur excessive des mêmes parties du ‚eorps. On. trouve chez beaucoup d'individus civilisés cette augmentation des mêmes régions qui, indiquée bien par les vê- tements, donne au corps une tournure très-surprenante à voir. .Aprèsla stature, la couleur est le caractère le plus essentiel de la race américaine, quoique aussi très-variable. Les nations les plus complètement coloriées sont brunes, tantôt d'un brun- ‚a . „zouge, commelecuivre frais, tantötd’un brun-noirätre, commele cuivre ancien exposé longtemps à l'influence de l’air ; mais il y a aussi. des types de couleur très-claire, d’un jaune légèrement 'e, se rapprochant de la unanime des nations de l’Eu- rope méridionale. Les nations qui se couvrent le corps avec ‚des vêtements solides, comme les Patagoniens, qui se servent de ‚la peau du guanaco pour leur usage, ont le corps plus clair ‚que le visage, les mains et les pieds qui restent exposés à l'air ; les autres, qui habitent plus au nord et sont légèrement vêtues Li ARG. = T, ı1 34 COULEUR DE LA PEAU ou même nues, ont une couleur plus homogène. Les familles de ces races, qui ont vécu depuis quelques générations dans l’état de civilisation, ont la couleur plus claire et se rappro- chant quelquefois du blanc de l’européen, mais il leur manque toujours la nuance rouge de notre incarnat, et leur teinte tire toujours sur le jaune. C’est pour cela que, dans la langue vul- gaire du peuple, on appelle ces individus civilisés des (jaunes» ; les joues même ne sont jamais rouges, mais à peine un peu rougies. C’est un caractère général du visage de l'Américain autochtone de ne jamais rougir par l’effet de la chaleur ni de la joie ; des affects forts sont inconnus à cette race; même la colère la plus violente, la crainte ne peuvent pas altérer beaucoup la teinte uniforme de leur visage; ils rougissent et pâlissent très- peu dans, de semblables situations. Les nouveau-nés ressem- blent à la mère, leur teinte est seulement plus claire; peuà peu, ils deviennent promptement plus foncés et arrivent à être aussi colorés que leurs parents, car la plupart sont de suite exposés à l'influence de l'air. J'ai pu observer que le jeune enfant reste presque pendant un an plus clair que sa mère, et dès que le petit a commencé à marcher, il prend la teinte qu'il conservera toute sa vie. Chez les femmes, l’auréole autour du bout de la mamelle est d’une couleur très-foncée, très-large ; le bout lui-même est petit et très-peu développé. Il augmente pen- dant tout le temps que la femme allaite, mais il diminue denou- veau quand la femme n’allaite plus. Comme dans la race noire, la face interne de la main et du pied est plus claire que la face externe; cette différence de couleur se remarque aussi chez les personnes civilisées. Cette même face est aussi un peu plus co- lorée en rouge que l’autre. Un caractère remarquable de la race-américaïine bat la vigueur du système pileux de la tête, comparé à sa débilité sur tout le reste du corps. Les poils de la tête sont longs, très-forts, droits et retombants; ils ressemblent un peu, par leur couleur noire très-foncée et leur diamètre considérable, aux crins des che- vaux. Toutes les nations les portent longs, mais soutenus chez la plupart par une ceinture placée autour de la tête, posée sur le front et se terminant à l’occiput en dessous du sommet: On met cette ceinture aux nouveau-nés pour leur tenir la töte dans une position fixe et on leur attache le corps avec d’autres cein- tures, sur un morceau de bois ou sur une petite table, pour faci- liter à la mère le transport de son enfant. Comme la tête reste . ” CARACTÈRES DU SYSTÈME PILEUX 35 attachée sur cette planche presque tout le temps de la première enfance, le crâne contracte, par suite de la forte pression de la ceinture, une difformité qui persiste d'autant plus pendant toute la vie de l'individu, que cette pression a été plus intense. Cette opération entraîne la déformation du crâne, qui dans beau- nations est considérée comme un ornement national, et n'est pratiquée par la mère qu'avec beaucoup de difficulté. Tous les Indiens que j'ai vus ont les cheveux du sinciput descendant beaucoup sur le front, ce qui rend cette partie du visage plus courte que chez les européens. Cette disposition s’augmente beaucoup sur les côtés du front, où les cheveux s’u- nissent généralement aux sourcils par poils fins, de plus en plus courts. Par suite de cette extension des cheveux latéraux, l'angle frontal, qui est regardé chez nous comme un ornement_ du visage, surtout quand il est bien net et bien dessiné, manque complètement chez les Indiens ; leurs cheveux descendent tou- jours jusqu'aux tempes et couvrent aussi les côtés du front, au-dessus de l’äre temporal de l'os frontal du crâne. Cette par- ticularité de la chevelure indienne se conserve d’une manière très-tenace chez les enfants métis, et ne se perd pas même à la troisième ou quatrième génération ;* on reconnaît à première . vue un Zambon, même s’il est presque blanc, à cette prolon- gation de la chevelure du front sur l’arc des sourcils, des deux côtés de la face. Au moment de sa naissance, l'enfant présente cette particularité aussi marquée que sa mère, et souvent le nouveau-né à déjà, sur cette partie du front, des poils plus longs que ceux du sommet. Il est très-remarquable que chez l’indien, le reste du corps ait un système pileux moins développé que chez l’européen ; même les poils des aisselles et du bas-ventre sont plus courts et moins forts que dans notre race. Chez l’homme la barbe manque presque partout, du moins sur les joues, les côtés du menton ont seulement quelques poils fort rares. Maïs ce man- que général de la barbe n’est pas tout à fait naturel, les jeunes iens du sexe masculin ont la coutume d’arracher les pre- miers poils de la barbe lorsqu'elle commence à pousser, et con- tinuent cette opération jusqu'à ce qu'ils aient fait disparaître tous les poils. On trouve dans les antiquités indiennes des pe- tites pincettes de cuivre consacrées à cet usage *. Cependant il faut reconnaître que cette coutume a pris son origine de la rareté de la barbe, propre à la race indienne, et n'aurait pas 36 CARACTÈRES DU VISAGE existé si la barbe de cette race eût été vigoureuse et fournie comme chez les européens. Les poils des sourcils et. des cils sont un peu plus forts que ceux de la barbe, mais aussi moins forts et moins longs que ceux de la race européenne du Sud, comme les Espagnols. RexGGer présente la même observation sur la nation guaranienne, et les indiens que j'ai examinésmoi- même, n'avaient jamais ces organes vigoureux. Il est très-re- marquable que les gauchos, descendants des anciens soldats espagnols et des femmes indiennes, ont les sourcils, les eils et la barbe‘assez forts, qu'ils ont conservé la même force du sd tème pileux que I’ Espagnol, leur père primitif. Les lignes du visage des Indiens sont en général dons et prononcées, comme le fait remarquer avec raison RENG&er; le front est bas, les yeux sont assez étroits et un peu relevés. du côté externe; l'iris est d’un brun-noirätre et le globe de l'œil renfoncé dans son orbite ; les joues sont fortes et les pommettes très- “prononcées ; le nez est tantôt assez grand, souvent pointu et plus ou moins courbé; chez quelques nations il. est plus petit et les narines plus larges : la bouche est grande, prolongée des deux côtés, mais les lbvrés sont étroites sans rebords pro- noncés; le menton est large en haut et plus retreei vers le bas ; le pli latéral de la bouche est très-prononcé et allonge vers le bas. Je n’ai pas trouvé chez les indiens les yeux releves si obliquement de la race mongolique, quoique l'apparence en- tière de la tête avec sa forme arrondie et les joues très-déve- loppées, donne aux indiens quelque ressemblance avec les races mongoliques. Les femmes ont les traits moins grossiers, et quelques-unes sont assez jolies, quoique les lignes générales du visage soient les mêmes que chez les hommes. Le nez qui est moins prononcé et le menton qui est plus étroit, et la bouche qui n’a pas ce pli latéral. Mais leur beauté passe vite &cause des travaux pénibles qu'elles sont obligées d'exécuter. Le sein est assez petit et se dirige un peu vers les côtés; le boutest petit et l’aureole fort large, comme je l’ai déjà dit. Cette parti- cularité est plus accentuée chez la femme, après lamaissance du premier enfant et souvent dans des proportions très-fortes ; j'ai déjà mentionné le développe excessif la. région du bassin et des cuisses en haut. Les races indiennes du Nord sont en général plus jolies-que celles du Midi, elles ont une taille un peu plus petite et leur naturel est plus doux; principalement la tête est aussi plus CARACTÈRES DES CRANES 37 petite, ainsi que les mains et les pieds, mais ils ont le m&me développement-et la même disposition de chevelure. La plupart ont la coutume de se déformer par quelques ornements particu- liers, comme la perforation de la lèvre inférieure ou du bout desroreilles;welles y introduisent un morceau de bois ou une d’une-certaine couleur. Elles se couvrent peu, et portent généralement des tissus faits par leurs femmes, qui déjà, avant la conquête des Espagnols, étaient habiles à les fa- briquer. Les nations du Sud ont l’autre coutume de se peindre les portions du corps laissées à découvert, avec une terre rouge, et de se couvrir de peaux de guanaco, avec le poil tourné en dedans. Ces mêmes peaux leur servent à recouvrir les espèces . de cabanes (toldos) que les femmes doivent construire, car les hommes ne s'occupent que de la chasse et de la guerre. L'a- griculture est très-rare chez les indiens du pays, la vie nomade dela plupart des tribus leur en rend la pratique impossible ; ils ont cependant & présent du bétail et des chevaux et sont souvent accompagnés par des chiens. - Les etudes faites jusqu'à ce jour sur les caractères des crânes des différentes tribus de la race américaine, qui habitent les territoires de notre République, sont insuffisantes jusqu'à. ce jour pour me permettre de donner un résultat exact’ et con- sciencieux. M. Vırcnow a, le premier, publié quelques obser- vations qui font soupçonner que les variétés du type sont très- considérables, et qu'il présente des caractères appartenant tantöt au type dolichocéphale et tantôt au brachycéphale *. L'auteur, s'appuyant sur les mesures de six crânes, dont deux appartiennent aux Téhuelches et deux aux nations occidenta- les de la pampa voisine des Araucanos, prétend démontrer que le type des premiers est suffisamment allongé pour qu'on les nomme subdolichocéphale, et que celui des seconds est positi- vement brachycéphale. Mes propres études des crânes des m£- mes localités me font supposer que cette différence n’est pas du tout générale, car je trouve que le diamètre longitudinal entre la base du front et l’occiput est, chez les Téhuelches, presque le même quechez quelques individus des nations occidentales de la pampa, comme aussi le diamètre transversal, entre les points les plus proéminents des os paridtaux. Il me semble, par mes propres mesures, que la difference est purement relative, et n'est d'aucune manière assez forte pour que l’on puisse dire que l’un.des cränes est dolichocéphale et l’autre brachycéphale. 38 DIFFÉRENCE DE L'ORIGINE DES NATIONS INDIENNES Cependant il faut bien distinguer entre les crânes des femmes et des hommes, qui sont assez différents de relation et de gran- deur. De deux crânes téhuelches complets et de figure régu- lière que je possède, celui de l’homme est presque de la même hauteur que celui de la femme, puisque le premier a 0,153 et le second 0,152. Le diamètre longitudinal est aussi presque le même et mesure 0,176, mais le. transversal diffère sensiblement. Il est de 0,138 chez l'homme et 0,132 chez la femme. Les me- sures du visage présentent des différences bien plus marquées, car cette partie du crâne reste partout, chez la femme, moins grande que celle de l’homme. La distance des orbites est 0,104 chez l’homme et de 0,096 chez la femme; celle des zygomati- ques est de 0,133 chez l’homme, et dé 0,123 chez la femme; celle du front est de 0,094 chez l’homme et de 0 ‚086° Chez ia femme. J'ai donné, dans la note 4, quelques autres mesures et j'y adjoins aussi celle du crâne d'un indien puelche. Cette peu- plade vit actuellement dans l’intérieur de la Patagonie, au sud des Ranqueles, qui sont les descendants des anciens Aucas. Ceux-ci semblent appartenir à la tribu chilienne des Araucanos, 1 les Puelches sont très-probablement les descendants des Quérandi lis qui habitaient, au temps de la conquête, les environs de Buénos-Ayres. Ce crâne est plus aplati à la partie posté- rieure que celui des Téhuelches, et ressemble bien au type bra- chycéphale; mais d’après les mesures prises (Note 4, NoW) nous trouvons que les dimensions sont presque identiques à celles du crâne normal téhuelche, et diffèrent assez des deux eränes mésurés par Vırcnow (Nos VI et VII). En général, je partage l'opinion de cet auteur, que les na- tions indiennes de l'Est, comme celles qui existent encore dans le Brésil et qui existaient auparavant dans nos provinces de l'Est, jusqu'à l'embouchure du Rio de la Plata, appartiennent à une autre famille originaire; car nous les trouvons en effet répandues, d'après la même loi donnée auparavant, sur toute l'étendue des organismes du pays. Les nations qui habitent la Patagonie me semblent descendre d’un autre type origi- naire, et leurs différences locales provenir de leur manière de vivre et de l’antagonisme qui existe entre elles. Probablement les Téhuelches, moins guerriers que les Araucanos, sont des descendants des nations orientales, originaires du Brésil, obli- ges jadis de céder la place aux redoutables Querandis et ARMES ET INSTRUMENTS DES INDIENS ABORIGÈNES 39 dewse retirer plus vers le Sud. Les Quérandis, descendant de la: Cordillère dans la plaine patagonienne, se répandirent enfin jusqu'à l'embouchure du Rio de la Plata. Les Indiens, vivant plus au nord de cette embouchure, appartenaient à la grande famille guaranienne qui était célèbre au temps de la conquête, par leur naturel plus doux et bien différent des Querandis; ils connaissaient l'agriculture, quand ceux-ci ne cultivaient rien sur les bords du Rio de la Plata, vivant seu- lement de la chasse et de la pêche. - Ilest à propos de donner ici quelques détails sur les armes et les instruments en usage chez les Indiens, au temps de la conquête par les Espagnols. Nous savons, par la relation très- exacte de Uzzriem Scaminr (voyez tome I, page 122), auteur allemand, que les auteurs espagnols et modernes indigènes ont appelé SchmiveL par erreur, que la nation des Quérandis (Cé- randis) habitaient sur les bords du Rio de la Plata, à l'endroit même de la première fondation espagnole, là où plus tard s’é- _ leva Buénos-Ayres. Ils étaient armés d’ares, de flèches, de lances et de frondes, que les Espagnols ont appelées bolas, à cause des boules de pierre attachées à des lanières faites en . peau d'animaux sauvages, dont la chair servait de no! rritnre à ces Indiens. Les flèches et les lances étaient garnies de po de pierre bien travaillée, qui se retrouvent encore au; ourd’hui em grande quantité, non seulement dans la province de Buénos- Ayres, mais aussi dans celles d’Entre-Rios, de Santa Fe, de San Luis, de San Juan, de Mendoza, et même dans la Patagonie jusqu’au Rio Negro, où les anciens cimetières des temps avant la conquête sont riches en pierres'‘travaillées. Ces pierres sont des silex, calcédoïines, jaspes et pierre, de la corne, toutes apportées par les grands fleuves quisdescendent de la Cordil- lère; la plaine de la pampa ne renferme aucune pierre, et ce n’est qu'auprès des montagnes qu’existent les dépôts silicieux, propres à fournir des armes. On trouve aussi chez eux de grands mortiers pour broyer les aliments, faits en pierres gra- nitiques ou anciennes métamorphiques ; mais on ne doit pas croire que ces nations ont cultivé des végétaux pour servir à leur nourriture. ScaminrT dit positivement qu'on ne trouvait d’autres aliments dans leurs cabanes que des poissons écrasés (Fischmehl), de l'huile de ces mêmes animaux (Fischschmalz) et de la viande de cerf (Cervus campestris) qu'ils chassaient avec leurs frondes, comme font actuellement les Patagoniens pour 40 ALIMENTS ET POTERIES chasser les guanacos et les autruches. Tous ces objets étaient assez abondants dans les endroits où campaient les Indiens (paraderos), et auprès desquels se trouvent encore les cimetières qui contiennent les corps des premiers habitants du pays: Ils mangeaient aussi les racines d’une plante sauvage de la famille des Malvacées (Sphaeralcea spec.) que les Indiens allaientcher- cher dans les vastes plaines qui leur servaient de demeure. Il est très-probable que les mortiers leur servaient à broyer ces racines ainsi que la viande dure des poissons; séchée à air, que les Espagnols nommaient farine, à cause de son aspect ; mais il ne faut pas croire pour cela que les Indiens Quérandis ont cultivé des plantes céréales, comme l'ont cru quelques au- teursindigènes argentins. C’est une véritable erreur, quiprouve qu'ils n’ont pas bien compris la relation d’un auteur aussi sin- cère que Scaumr. Il raconte aussi que les Espagnols ont trouvé le premier usage des végétaux, beaucoup plus au Nord, chez les habitants des bords du Rio Paraguay, et que la mationedes Carios (Guaranis) entre ce fleuve et le Rio Paran& supérieur, fut la seule de toutes celles que visitèrent alors les Espagnols, . qui se livrät à la culture des plantes et à l'élevage d'animaux domestiques, dont les noms, cités par lui, sontencore employés aujourd'hui par ces indigènes. basant à Les Guaranis savaient aussi fabriquer des poteries et l’on en trouve beaucoup de débris dans les terrains des ‘environs de Buénos-Ayres et plus avant dans l'intérieur. Leurs vases sont de forme et de grandeur variées et leur servaient à cuire, con- server et manger leurs aliments. Les grandes urnes, qui 'se trouvent dans les îles de l'embouchure du Rio Parand et‘ plus au Nord, dans tout l’intérieur de la République, avaient une autre destination, elles servaient à contenir les morts eb etaient enterrées. Cette coutume prouve une sorte de civilisation assez avancée et semble être originaire des Guaranis et des différen- tes tribus voisines du Nord, car les corps des Quérandis sont enterrés nus, dans la position repliée- d’une personne assise, comme on le trouve dans les momies péruviennes, couverts d’une peau d’animal qui recouvrait bien le corps. Les ustensi- les des morts étaient aussi enterrés avec le cadavre et les eime- tieres sont les principaux endroits où l’on puisse lesretrouver:au- jourd’hui. Notre collection archéologique est riche des restes de différentes nations, qui ont vécu auparavant sur le territoire dela République *. Malheureusement le fanatisme religieux des LT LES OS FOSSILES DE L'HOMME 41 conquérant a détruit un grand nombre de ces reliques d’une ancienne civilisation, et même aujourd'hui il n’existe pas un erand intérêt pour la conservation des antiquités indigènes, chez la population ordinaire de la campagne, qui préfère en général détruire les antiquités, qu'elle considère comme inu- tiles et d'un aspect désagréable. Il faut dire enfin quelques mots des débris fossiles hu- mains, dont parlent quelques auteurs modernes, à tort à mon avis. J'ai déjà émis l'opinion dans le tome II, page 216, que les os humains trouvés çà-et-là mélangés à des ossements fossiles, sont d’une antiquité douteuse, et que je ne vois aucun argument probant, pour les admettre comme contemporains de ces ossements fossiles. Les ossements fossiles décrits par Gervais (Journ. de Zoologie, II, 232), ont été trouvés dans un dépôt de gravier sur les bords du Rio Carcarañal, au nord de Rosaire, dans un endroit où l’on avait fait des ex- cavations pour la construction d’un pont pour le chemin de fer central. J'ai reçu de la même localité, par la complaisance de lingénieur chargé de la construction de ce pont, une col- lection très-nombreuse d’ossements trouvés dans le même sravier, sans aucun débris humain. On y trouve en grande quantité des os de cerfs, tous d’un aspect très-frais et bien conservés; et comme ces animaux appartiennent au niveau supérieur de la formation diluvienne, comme j'ai dit, tome II, à la même page, je ne peux pas donner aux os humains trou- vés dans la même couche un âge plus reculé. Il est vrai, qu'on trouve aussi des os d'espèces plus anciennes, mais ils sont rares en comparaison des débris nombreux des espèces plus modernes, et leur origine est problématique. J’ai reçu, des fouilles pratiquées dans la même couche, un morceau d’un crâne de Typotherium, d'un individu os. -jeune, et comme cette espèce est évidemment du dépôt diluvien et assez rare dans ce gravier, je suis disposé à croire qu'il a été transporté d'une couche plus ancienne par l'eau courante qui a déposé toute la couche de gravier. La même remarque peut s’appli- - quer au sujet des os de l’Ursus bonaërensis, que M. Sequix, ce- lui qui a fait l’heureuse découverte des os humains, a trouvés mélangés ensemble ; mais comme on a trouvé très-peu de dé- bris d'os d’Ursus, je préfère croire qu'ils ne sont pas dans leur position primitive, mais qu'ils ont été détachés d'une autre couche plus ancienne. Les os des animaux qui habitaient le 44 NOTES M. François MORENO, j'ai vu une petite pince très-bien faite, figurant une autruche, qu’il a trouvée lui-même dans un tombeau des Calchaquis, dans la province de Catamarca. D’après RENGGER, les Guaranis se servent d’une coquille bivalve, probablement du genre Unio, pour arracher les poils de la barbe. 4 (37) Un examen pratiqué par le célèbre anthropologiste, cité dans le texte, sur quelques crânes envoyés par moi à Berlin et donnés à la Société anthropologique par M. Fr. Moreno, a prouvé que les Tehuelches de la côte orientale de la Patagonie sont assez dolichocéphales, et que les Arau- canos de l’autre côté, au pied des Cordillères, sont brachycéphales. Voyez sa relation dans les Compt. rend. à la Soc. anthrop. /Sitzungsberichte) du 14 mars 1874 (page 26), et plus tard dans son résumé sur les peuples américains, présenté à la Société en présence de l'Empereur. du Brésil (Sitzungsber. etc., du 14 avril 1877, pages 7 et 9). J'ai donné moi-même dans les este redtité du Congrès anthropologique, à Bruxelles, 1876, in-8°, page 316), ainsi que M. F. Moreno, dans la Revue anthropologique de P. Broca, quelques mesures de crânes d’anciens Indiens, trouvés dans des tombeaux près du El Carmen, sur le Rio Negro, en Patagonie. Mais comme le tableau que j'ai publié a été reproduit avec beaucoup d'erreurs typographiques, je le donne ici de nouveau avec les rectifications néces- Saires. I a | IX | IV Mom Hauteur du crâne avec les coridyles, rl. Lay 0,152] 0,153| 0,150! 0,152) 0,152] 0,142] 0,133 Diamètre transversal.....|0,146|0,138| 0,142] 0,132| 0,141/0,145| 0,141 Diamètre longitudinal....|0,178[0,176| 0,164|.0,176| 0,173| 0,175] 0,156 Diamètre transversal entre | les arcs zygomatiques.. | 0,148]! 0,133! 0,132! 0,123! 0,140 0,122] 0,119 Diamètre transversal du front. TR ot 0,103] 0,094) 0,096! 0,085! 0,100| 0,0941 0,092] Longueur du palais avec les dents incisives..... 0,058 0,058! 0,055| 0,055! 0,058!0,048| » Largeur du même avec) : | les dernières molaires.|0,066| 0,062! 0,062! 0,060! 0,066! 0,040! » : Distance externe des orbi- ’ ee 16 0,108! 0,104] 0,103] 0,096! 0,108] 0,105| 0,093 Distance avec les condyles | dela mâchoire inférieure! 0,137| 0,118! 0,128| 0,112)0,120| » » Longueur de la même mä- | ini de... 0,101! 0,095| 0,085] 0,090! 0,096! » ER Hauteur de l’apophyse perpendiculaire ....... 0,077! 0,06110,056|0,05910,060! » » Hauteur du menton...... 0,032] 0,036] 0.035] 0,030[0,035| . » » NOTES 45 Le eräne de la colonne lest celui d'un Téhuelche actuel normal ; les trois colonnes II, IIF et IV viennent des tombeaux anciens du Carmen du Rio Negro ; le IL est normal, le III déformé, et le IV est celui d’une femme ; le V est de la pampa occidentale, le VI etle VII ont la même origine et ont été mesurés par Vırcnow. La hauteur est prise des condyles occipitaux jusqu'au sommet, le diamètre transversal entre les exerois- sances pariétales et le diamètre longitudinal de la glabelle jusqu'au centre proéminent de l’occipital. Les autres mesures sont assez bien indiquées par elles-mêmes. Les crânes présentent un caractère remarquable par l’exten- ir ses muscles temporaux, remontant au-dessus du tuber pa- rietale, jusqu'au sommet du crâne, où leur distance est seulement de 12-13 centime s, et leur extension en arriere est si considérable qu'ils cou- sent quel juefois la suture lambdoïde qui les touche généralement. 5 (40) Depuis les dernières années, l'étude des antiquités des nations aborigönes du pays a été l’objet des recherches de quelques jeunes savants, comme MM. François Moreno, Ramon Lisra et STANISLAUS ZEBALLOS, qui ontécrit différents essais sur ce thème. Le premier, M. Moreno, a publié e relation sur les différentes armes et ustensiles des Indiens, dans le Boletin de la Acad. Nac. d. cien. exact. de Cordova, tome I, page 130 suiv. J ai publié aussi plusieurs courtes notices, sur le même sujet. dans le compte rendu du Congrès internac. de anthrop. et archéol. à Bruxelles, page 342. (IL faut rectifier dans ce travail, à la page 245, la phrase sur les aliments végétaux, qui a été, mal interprétée, et lire: « comme le dit positivement Urrıch ScamipT, dans son ouvrage, des na- « tions de notre région, et que c’est seulement dans le Paraguay méridio- « nal qu'il a trouvé des Indiens se nourrissant de substances végétales. » J'ai envoyé plusieurs autres notices à la Société anthrop. etc, de Berlin. Voyez les compte-rendus /Sitzungsberichte) du 15 juin 1872, du 15 no- vembre 1873,,du 14 mars 1874, page 26, du 20 octobre 1877, page 5; n° 5. M. Pnıtıppr fils a donné, sur la manière de travailler la poterie, quelques renseignements concernant des Indiens du Chili, qui me semblent pouvoir bien N appliquer à l’industrie des nations argentines. Voyez les Sitzungsber. déjà cités, du 10 mai 1873, page 16, n° 18. SECONDE TRIBU 4 SINGES. QUADRUMANA La République Argentine ne possède pas de singes sur son territoire central et austral, et même dans les districts les plus au nord, ils sont très-rares et sont plutôt, je pense, échappés des régions voisines de la Bolivie et du Brésil qu’originaires de ces districts. Nous connaissons seulement trois espèces de sin- ges qui, exceptionnellement, ont été rencontrés sur le terrain argentin du Grand Chaco et des Missions de la province de Corrientes. On n’a pas trouvé non plus d’os de singes à l’état fossile. Il semble que la constitution du pays, pendant l’époque quaternaire, ait été déjà .presque la même qu ‘aujourd’hui, et que la pampa moyenne et celle du Sud aïent été déjà aussi dé- pourvues de forêts qu’elles le sont à présent. Peut-être trou- vera-t-on un jour des os de singes dans les dépôts quaternaires du nord de notre pays; mais, de toute manière, ils seront *ares, car le riche dépôt de Tarié, voisin de notre territoire, n'en à jamais donné. Les trois espèces, qui se trouvent dans quelques endroits du sol argentin, sont bien connus par les travaux d'Azara et de ReNGGER; ils vivent assez communément dans le Paraguay, et semblent passer de ce pays au nôtre. Je les décrirai l’une après l’autre, sans étudier les généralités des singes américains, qui sont assez bien connus et que j'ai analysés dans mes travaux élémentaires systématiques de la zoologie. A. Myeetes Caraya El Caraya. AzaARA, Apunt. para la hist. nat. d. 1. Quadrupedos del Paraguay. Madrid, 1802, in-8°, tome II, page 169, n° 61. J. Rexccer, Naturg.d. Süugeth. v. Paraguay. Basez. 1830, in-8°, page 13. A. WAGNER - SCHREBER, Süugethiere. Suppl. V. p. 68, n°3. RercHeNBACH, Affen., ete., page 67, fig. 163, 168. MYCETES CARAYA 47 — Mycetes barbatus, Spix. — niger, Pr. Wire». Le genre Myceles, établi par Icrreer, se distingue des autres singes américains par. sa stature plus robuste, et principale- ment par le fort développement de la mâchoire inférieure qui sert à protéger l'appareil particulier de l'os hyoides, ayant la forme d’une bourse osseuse faisant saillie et produisant, avec les poches membraneuses du larynx, le hurlement puissant de ce genre (*). Il a Ips quatre dents incisives et les canines assez fortes, coniques, et six molaires de chaque côté des deux mâ- choires, dont les trois premières sont plus petites et les trois autres plus grandes. Les bras et les jambes sont assez courts ; les pouces des membres supérieurs bien développés, mais peu opposés aux autres doigts; les ongles assez longs, convexes, faiblement courbés et aigus ; la queue forte, prenante, et pour- vue d’une callosité allongée, sans poils, à la surface inférieure, un peu avant la pointe. Les poils du corps sont longs, et ceux du menton, allongés en forme de barbe, couvrent le gosier au- dessus de l'organe du hurlement, avangant plus ou moins nu au L'espèce du genre qui se trouve dans le nord du Grand Chaco et dans quelques parties de la province de Corrientes, et principalement dans le Paraguay, a été décrite en premier lieu par Azara, et depuis sa définition æ& été acceptée par la plupart des zoologistes, qui lui ont conservé le nom donné par cet au- teur. Elle est répandue aussi dans l’intérieur voisin du Brésil, jusqu’à Bolivie; et se distingue des autres espèces du même genre par une couleur différente chez les deux sexes; celle du mâle est noire et celle de la femelle jaune-grisätre. _ Le mâle est un animal assez vigoureux, de 3 1/2 pieds de long (1,09 m.), du nez jusqu’à l'extrémité de la queue. L’in- dividu de notre collection a 12 centimètres de longueur de tête, 42 centimètres de tronc et 55 centimètres de queue ; sa hauteur dans la position horizontale, posé sur ses quatre pattes, est de 38 centimètres. Sa tête est très-grande, par suite du dévelop- » (") Cet appareil, sur lequel nous ne nous étendrons plus ici, a été très-bien décrit par CuviER (Leçons d’anat. comp., tome IV, pl. 1, page 467); MEcKEL (Vergl. Anat. IV, page 725), et plus en détail par BRANDT (Observat. anatom. de instrum. vocis, Mammalium. Borolini, 1826, in-4°, page 14 et suiv.). > pement de la mâchoire inférieure, et à proportion plus. grande que celle d'aucun autre singe américain. La femelle est plus mince que le mâle, sa tête est plus petite; les dimensions du corps sont de 2 1/2 à 3 pouces (6,5-7,5.c.) plus courtes, et les membres aussi un peu plus faibles. RA “La couleur dominante de la fourrure du mâle adulte est noire, les poils sont assez luisants, doux et agréables au tou- cher. Le contour des yeux et le nez sont nus;.les joues com- mencent à se garnir-de poils courts et rares, qui couvrent aussi les lèvres et le menton, entremêlés sur les lèvres de grands poils forts, droits, très-denses et ayant l'apparence d’une petite moustache. Des poils longs identiques sont placés au-dessus des yeux, sur les sourcils et au milieu des joués. La peau dé. garnie du visage est noirätre; des poils épais couvrent le front, les joues postérieures, le contour des oreilles et le menton; ceux du front sont dirigés en haut et forment avec ceux du sommet de la tête, dirigés en avant, une sorte de crête transversale sut la hauteur du sinciput; tous les autres sont dirigés-en bas; au milieu du menton descend, en avant du cou, une longue pointe de barbe qui recouvre la gorge nue et avançant. Le reste du corps est couvert des mêmes poils longs et épais, sauf la gorge, la poitrine supérieure, la surface intérieure de l’aisselle, le bas- ventre jusqu'au contour de l'anus, l’intérieur des.maïns-et. des pieds et la pointe inférieure de la queue, un tiers de sa longueur. Les oreilles sont aussi dégarnies sur le côté intérieur, mais cou- vertes de poils sur la bordure postérieure. Sur le dos et sur les membres les poils sont très-épais, assez rares sur le ventre et laissant voir la peau au travers. Le tronc tout entier et le bas du corps ont les poils dirigés en arrière ; les membres. les ont dirigés en bas, sauf sur le côté interne. de l’avant-bras, où ils sont aussi dirigés en arrière. [ls ont une longueur de 2 pouces environ et deviennent peu à peu plus courts sur la queue et les membres, où ils n’atteignent plus sur les doigts qu'une lon- gueur d’un demi-pouce. a Les observations faites sur les poils du mâle sont les mêmes pour la femelle, sauf la couleur qui est jaune-grisätre, et la taille qui est un peu plus courte. Le jaune du dos est très-mêlé de brun, ainsi que la partie supérieure de la queue; sur les côtés du visage et dans la barbe, il prend une teinte plus foncée tirant sur le fauve; sur les membres la couleur devient plus . claire. Les petits des deux sexes onttla couleur jaune de. la fe- MYCETES CARAYÄ 49 au tirant un peu sur le brun, à la partie dwidos ; la peau du et des mains, noirâtre chez’ le pere et la EN est de uleur de chair. A la fin de la première année, les poils des tits mâles commencent à changer ; ils prennent une teinte brunâtre qui se change, à la fin de la seconde année, en brun- rougeâtre,et plus tard en noirätre, sauf au ventre où la couleur claire tirant au jaune se conserve un peu plus longtemps. A cinq ans, tout le corps du mâle est noir, et chez quelques indi- vidus d'un âge très-avancé, on trouve quelques poils blan- châtres mêlés aux noirs, surtout sur le dos des mains. La peau reste toujours d'une couleur brun-rougeätre de chair. L’iris de l'œil est jaune-brun, le nez un peu avancé, les narines allon- gées ovalaires, dirigées obliquement de haut en bas, et dis- . tantes de 2-3 millimètres chez la femelle et un peu plus chez le Le Carayä vit seulement dans les forêts et préfère les arbres des plus élevés, sur lesquels il dort pendant la nuit. On dirait qu'il ne marche jamais sur la terre; même il recherche, pour boire, à se percher sur les branches des arbres qui retombent ‚dans l’eau des ruisseaux ou des fleuves voisins. Il se nourrit plutôt des boutons et des jeunes pousses des feuilles que des fruits eux-mêmes, et ne s’aventure jamais dans les champs „ensemences ou Fa les jardins des colons, car il est très-craintif et se laisse difficilement voir dans la retraite qu'il a choisie, quoique son hurlement dénonce facilement sa présence. Il se tait quand il entend quelque bruit ou s'aperçoit de la venue ‘un homme. Il vit de préférence dans la société de ses congé: nères, et presque jamais on ne le rencontre seul. Ils se tiennent généralement deux ou trois couples réunis avec leurs petits, un vieux mâle dirige la troupe ; souvent le nombre des femelles dépasse celui des mâles. Les femelles portent leur petit sus- pendu à leur cou ou sur le dos, si elles prennent la fuite; les petits ne quittent leur mère qu'au bout de cinq à six semaines, Lorsqu'ils reposent, ils se soutiennent par l'extrémité de la queue, enroulée autour d’une branche d'arbre sur laquelle re- pose le corps appuyé en long sur le ventre ou en travers, la tête penchée en avant; les quatre membres retombent sur le côté de la branche. Ils s’amusent souvent à hurler de leur voix forte ; ; c’est pour cela qu’on les entend de tres-loin; ils se tai- sent pendant la nuit. „La femelle ne porte qu'un seul petit, qui voit ordinairement REP. ARG.:— T, II. 4 50 SINGES le j jour au mois de juin ou de juillet; elle en prend beaucoup de soin et ne s'en sépare j jamais volontairement avant que le j Jeune ne la quitte de lui-même. Les petits qu'on attrape ne suppor- tent pas longtemps la captivité ; ils meurent presque ‘toujours un mois ou deux après; les vieux ne se domestiquent presque jamais, et il est rare de pouvoir habituer un singe de cette es- pèce à la privation de la liberté. Ils ont pour ennemis naturels différentes espèces de chats qui les chassent pendant la nuit sur les arbres où ils se réfugient. Le squelette d'un mâle d’un âge très-avancé, que j'ai à ma disposition et qui a été envoyé du Grand Chaco, a l’ensemble de ses proportions plus fort que celui d’un Cebus, mais il pré- sente la même configuration générale. Mon sujet d'étude me- sure 3 pieds 8 pouces de longueur ; le crâne, posé perpendicu- lairement sur la table, a 12 centimètres de hauteur, et la même mesure des incisives jusqu'aux condyles capitaux. Les 7 vertèbres du cou ont ensemble 6 centimètres, les quatorze thorax 16 centimètres, les six lombaires 12 ééntihbteés: les cinq sacrales 6 centimètres, et les vingt-sept de la queue 60 centi- mètres ; de ces dernières, celles du milieu sont les plus longues de 3 centimbtres* ; les premières et les dernièrés sont plus courtes. L’humerus du bras a 16 centimètres de long, les deux os de l'avant-bras avec l’ol&eranon 17 centimètres, et la main, de l'extrémité du doigt le plus long, a 13 centimètres. La longueur du bassin, depuis la crête ilienne jusqu'à la tu- bérosité ischiatique, est aussi de 13 centimètres ; celle du fémur est de 16,2 centimètres, celle de la jambe de 14, ,8 CenUmerses, et celle du pied de 14 centimètres, Des quatorze paires de côtes, sept s’attachent au sternon et sept autres sont unies entre elles par un cartilage à la dernière des antérieures. Le sternon se compose de cinq vertèbres, dont la première est la plus courte et la plus large; elle s ‘élargit de chaque côté en apophyse transversale de 1 centimètre de lon- gueur, dont la partie inférieure se relève en crète aiguë. Ces cinq vertèbres mesurent ensemble 5,5 centimètres. Je décrirai les particularités du crâne dans l’atlas où je donnerai le dessin des cränes des deux sexes, comparés à ceux du crâne du My- celes fuscus Georr. (M. ursinus Pr. Wien) Cette espèce est la plus voisine de celle que nous étudions ; on la trouve dans le Brésil, au nord des régions habitées par le Mycetes Carayd ; je possède MYCETES FUSCUS ET SENICULUS 51 aussi une collection intéresante de eränes des deux sexes de ce genre, recueillie dans la colonie allemande de San Leopoldo. OBSERVATION Je donnerai ici une courte description des deux espèces les plus voisines de celle-qui fait l’objet de cette étude, pour bien faire ressortir leurs points de contact et leurs différences réciproques. 1. Myeetes fuseus, GEOFF. Ann. du Mus. d’hist. nat. t. XIX, p. 108. — WAGNER SCHREBER, Suppl. I, 180 et V. 67. — Burn. syst. Ubers. 1. AR; = panprrmer, Affen. etc. 65. fig, 159, 162, 169. ar. rufa ur ursinus, Pr. Wien. Beitr., etc. II. 48.1. — REICHENBACH, lot, 66. fig. 160, 161. M. auratus, Gray. Ann. et Mag. nat. hist. I Ser. t. 16, p. 220. "Cette espèce est de la même grandeur que la précédente, d’une couleur brune pour les deux sexes, mais rougeätre et quelquefois tout à fait rouge- brune” chez le mâle, plus obscure et presque noirätre chez la femelle. Les deu sexes ont le bout des poils du tronc remarquablement plus clair, taniö jaune d’or, tantôt jaune obscur. Les cheveux sont assez courts, très- épais, flexibles, et ne présentent pas de direction opposée du front et du sommet ; ils forment une espèce de calotte homogène, avec une légère raie centrale longitudinale, séparant les cheveux qui se dirigent peu à peu vers les côtés de la tête, L'animal se trouve dans les provinces brésiliennes de la côte de l'Océan Atlantique, dans les terrains montagneux, depuis la rive orientale Sainte- Catherine Jar Rio San Francisco. 4 2. Myeetes latéalus, GEorr. L.l. p. 107. — Simia seniculus, — M. ursinus, GEOFF. |. 1.108. — Kunı, Beitr., etc, I. 29. — RS Ubers. 1.24 2. — REICHENBACH, Affen., etc. 63, fig. 156, 1 15. Var. pallidior : ’ M. gern, GEOFF. — M. stramineus, Spix. | Cette espèce diffère surtout des autres par sa forme un peu plus ramas- sée; la couleur des deux sexes est d’un vrai rouge-brun et devient jaune doré sur le dos, parce que la moitié des poils, jusqu'à la pointe, est de cette dernière couleur. Les cheveux de la tête sont, comme chez le M. Ca- rayä, dirigés en sens contraire, ceux du front en arrière et ceux du sommet en avant, formant sur le sinciput une crête transversale produite par des poilé-plus longs et assez relevés les uns contre les autres. Nous avons reçu cette espèce de Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie ; elle est répandue dans 52 SINGES, GENRE CEBUS l'intérieur de l'Amérique méridionale, appartenant au bassin du Rio Ama- zone et de ses affluents, comme dans les |Guyanes et le bassin de l’Or6- noque, 2. Cehus Azarae RexGcer, Naturg. d. Süäugeth., ete. I. 26. El Cay, Moins Apunt., etc. II. 182, n° 62. Cebus libidinosus, Spıx. Sim. Vesp. Bras., ete., 5, n° 2, tb. IL. — WAGNER, SCHREB. Suppl. V. 83, 1. — Reronnxnacn, Affen., etc. 34, fig. 96-98, 100, 102. Cebus nigrovillatus, Rarpoeun, WAGNER, Abh. d. Kön. Bair. Acad., ete., phys. math. Gl. V.S. 430, 2. — SCHREB, Suppl. v, 86. 6. Cebus elegans, Is, Georr. St.-Hıraıke, Catal. d, coll, du Mus., etc. page 41. . Cebus versicolor, Pucuerax, Rev. zoolog., ete., 1845, p. 335, et Arch. du Mus. V. 551. — ScHREB. Suppl. Y. 95. 8. AzaARA, le premier, a décrit cette espèce à laquelle il a donné le nom de Cay ; elle était inconnue de tous les auteurs modernes, jusqu'à Reneeer. Dans la monographie que j'ai donnée du genre Cebus (Abh. d. naturf. Gesellsch. z. Halle, tome 2, pages 81 suiv.), je ne pouvais donner de détails sur cette espèce, n'ayant pas sous les yeux d’individu à examiner. Rencecer est le seul naturaliste qui ait pu l’étudier à son lieu d’origine et la com- parer avec les autres espèces déjà décrites, surtout avec le Cebus libidinosus de Spıx (1.1. Munich. 1816, fol.). Il la croyait différente et lui donnait le nom de Cebus Azarae, quoique les- pèce de Spıx soit évidemment la même, et bien que le nom de cet auteur soit antérieur à celui de RexGGER, je crois préférable de conserver sa dénomination, pour indiquer ainsi l'honneur de la découverte au naturaliste espagnol qui, le premier, a décrit l’espèce ; du reste, le nom de Srıx n’est pas d'aucune manière significatif, car ce singe est moins libidineux que beau- coup d’autres, comme le dit positivement Ren&ser. Depuis Spıx et RENGGER, plusieurs auteurs, cités en tête de l’article, ont décrit l'espèce de nouveau; ils considèrent comme spécifiques les différences d'âge et de Bar sans avoir jamais bien connu le vrai type d’ Pare longtemps assez rare dans les collections européennes. Une serie nombreuse {d'individus de cette espèce, CEBUS AZARAE 53 d'âges et de sexes différents, que possède notre collection, me permet de compléter d'une manière exacte l'étude de ce singe dont j'avais présenté la synonymie déjà dans la liste des mam- mifères, publiée dans les Anales del Müseo Püblico, tome Ip. 447, n° 9, en 1868, à Buénos-Ayres. Le genre Cebus établi par ErxLegen, pour tous les singes américains ayant six molaires de chaque côté de la mâchoire, a été restreint par GEOFFROY, à ceux seulement dont la queue longue est aussi prenante mais dépourvue de callosité, dégarnie de poils à la surface inférieure avant l'extrémité; le larynx est petit et n'est pas organisé pour produire le hurlement ; la mä- choire inférieure est basse, comme chez les singes en général, chez lesquels manquent la grandeur excessive du larynx. Des espèces nombreuses sont répandues dans l'Amérique méridio- nale, de l’isthme de Panama jusqu'au 30° degré de latitude sud; l'espèce que nous étudions est le représentant le plus méridio- nal du genre. Le Cay est un peu pius petit que le Carayä et d’une stature plus frêle ; sa longueur est de trois pieds (90 cm.), et est ainsi répartie; la tête ronde a 3 pouces (7,8 em.), le tronc 14 pouces (35 em.) et la queue 19 pouces (49 cm.), la hauteur de l’animal posé horizontalement est de 13 pouces en avant et de 15 en arrière. Le visage est nu comme celui du Carayä, de couleur de chair un peu brunätre, mais le front au-dessus des sourcils, les joues et le menton sont couverts de poils courts et fins qui deviennent peu à peu plus longs. Sur le corps, ils ont jusqu’à deux pouces de long, sur les membres ils sont plus courts et sur les doigts enfin, ils n’ont à peine qu'un demi-pouce de long. Les narines sont plus distantes que chez le Carayä et plus rondes; les yeux un peu plus petits, l'iris rouge-brun ou jaune-brun; les sourcils sont pourvus de poils très-longs et noirs, comme aussi la partie des joues au-dessous des yeux pendant la jeunesse. La couleur dominante du corps est un brun-clair, jaunâtre, qui, dans la jeunesse, n’est pas si pur ni si bien prononcé que dans l’âge plus avancé, où il prend sur la queue et sur les membres postérieurs une teinte plus foncée brune presque noirätre. Les enr io du visage sont entourées de poils toujours plus sque ceux du corps, d’un j jaune presque blanchätre, et cette Par À teinte se présente aussi aux-oreilles et sur le haut du bras, principalement au côté interne; au sommet de la tête se 54 | SINGES forme une calotte noire triangulaire, qui s'étend par son angle aigu jusqu'au front, et a une large bordure postérieure à la nuque ; les joues près des oreilles sont un peu plus brunes. La même teinte brun-foncé se montre sur le dessus de l’avant- bras et sur les mains, quoique les doigts aient une couleur plus claire, par suite d'un grand nombre de poils jaunes, mêlés aux bruns. La même teinte très-obscure couvre aussi la queue, depuis la moitié jusqu’à la pointe, qui devient enfin presque noire. | Ces différences de couleurs sont moins prononcées pendant la jeunesse, sans jamais cependant cesser d’être reconnais- sables, et s’accentuent avec les ans de telle manière que les différentes nuances se présentent très-nettement et donnent au Cay un pelage plus distinct et plus élégant que celui qu'il a dans sa jeunesse. Le mâle et la femelle ont le même pelage, mais ii les exemplaires très-vieux, les poils du sommet de la tête-devien- nent plus longs, plus Suites: et forment sur chaque côté du crâne une crête longitudinale assez forte de poils redressés en l’air, qui bordent exactement les contours de la calotte noire, du front jusqu’à l’oceiput. Cette marque distinctive de la vieil- lesse est plus prononcée chez le mâle que chez la femelle. Les diverses dénominations de : Cebus nigrovittatus, de NATTERER ; de C. elegans, de Grorrroy, et de C. versicolor, de PucHERAN, viennent de cette particularité. Le squelette d'un jeune individu, qui se trouve au Musée publie, démontre déjà bien le caractère élégant qui signale cette espèce, surtout par le tronc qui est relativement plus long et moins large que celui du Carayä. La longueur totalesdu squelette est de 25 pouces (64 cm.); c’est la preuve quil n’a acquis que les deux tiers de sa grandeur naturelle, et par con- séquent tous les os sont encore en état de croissance, mais leur relation réciproque ne doit pas beaucoup changer, Le eräne a déjà 3 pouces (7,5 em.) de long, et cela prouve par-cette gran- deur, qu’il s'accroît à proportion plus vite que le reste du corps ; car le crâne d'un individu très-vieux n'a que 3,8 pouces (9,3 cm.) de long. Le type en question n’a pas encore changé ses dents ; il a quatre molaires, dont trois sont encore caduques. Il menait à changer ses incisives supérieures moyennes, ainsi que la quatrième molaire; ces dents sont en effet les pre- mières qui se présentent dans la dentition de l'adulte. La diffé: CEBUS AZARAE A rence de grandeur n'existe presque: uniquement que pour le visage ; la cavité cérébrale est à peu près égale à celle de l’in- dividu vieux. Le tronc, y compris le cou et le bassin, a 22 cen- timètres de long, et la queue 35 centimètres. J’ai compté 13 paires de côtes, dont 9 s’attachent directement au sternon. Celui-ci est composé de six vertèbres ; la première est la plus grande, non-seulement en largeur, mais aussi en longueur, quoique ne présentant pas les deux grandes apophyses transver- sales qui sont propres au Carayä. Le nombre des vertèbres lom- baires est de six (*), et leur grandeur totale de 7 centimètres ; l'os sacral se compose de deux vertèbres seulement et a 3 centi- mètres de longueur. La queue contient 25 vertèbres, dont les quatre premières sont très-courtes et ressemblent aux vertèbres sacrales; depuis la cinquième, elles deviennent plus longues jus- qu'à la douzième, qui est une des plus longues, ainsi que les neuvième, dixième et onzième; elles diminuent ensuite de lon- gueur jusqu'à la dernière, qui n’a plus qu’un millimètre de diamètre ; l'avant-dernière a 3 millimètres et l’antepenultieme 5 millimètres. La différence de la longueur des membres antérieurs et pos- térieurs est plus grande que chez le Carayä; le bras avec la main ont 8 pouces de long, et la jambe avec le pied 12 pouces. La elavicule a1 pouce et 3 lignes de long ; l'os du haut du bras (humerus) a 3 pouces de long ; les deux de l’avant-bras 3 1/2 et la main 2 1/2. Dans l'extrémité postérieure, le bassin a une longueur de 2 pouces et demi ; l’os de la cuisse mesure 4 pouces, les deux de la jambe 3 pouces 10 lignes, et le pied depuis le troisième fist le plus long, a Les : mêmes 3 pouces 10 lignes (10 em.) La main a la même configuration que celle de Mycetes ; le pouce n’est pas en vraie opposition avec les quatre doigts ; le singe prend les objets avec la main entière, des cinq doigts à la fois, placés dans la même direction. Au pied, l’orteil est bien opposé aux quatre doigts et constitue une main plus complète, car toujours l’animal saisit les objets entre l’orteil et les quatre doigts. ‘ (*) Dans ma monographie du genre Cebus, j'ai montré que les espèces se classent pm nombre des vertèbres lombaires, en deux sections; l’une comprend celles qui ont cinq lombaires, l’autre celles de six. L'espèce traitée ici avec ses six vertèbres ombaires, rentre alors dans le groupe des espèces grèles, comme le Cebus capucinus. 56 SINGES Comme nous possédons dans notre collection une série com- plète de crânes des deux sexes, je puis donner ici quelques in- dications sur les changements anportes par l’äge et sur les dif- ferences spécifiques, comparées avec celles du Cebus apella ou fatuellus et Cebus monachus, les deux espèces qui se rencontrent dans les parages les plus voisins. Le crâne a’ une forme ova- laire plus courte que celle des deux espèces ci-dessus nommées, ressemblant à celle du Cebus capucinus ; il est moins dolichocé- phale, et sa cavité cérébrale est plus large relativement et moins longue que celle des deux autres fespeces. Le front est assez fortement bombé et ne présente aucun vestige de l'exca- vation située entre les arcs des sourcils sur la glavelle, et si ca- ractérisée chez le Cebus fatuellus; même chez le mâle très-vieux, ces arcs ne se relèvent pas au-dessus du plan frontal, ils for- ment avec lui une faible convexité, bordée de chaque côté par les arcs bien prononcés des muscles temporaux. Je trouve cette convexité également prononcée dans les crânes des diffé- rents âges, et un peu plus forte chez les vieux. En raison de cette convexité du front, les arcs des sourcils ne sont pas aussi prononcés que chez le Cebus fatuellus, et quoiqu’ils soient plus larges chez les vieux mâles, ils ne sont jamais si développés que dans l'espèce précitée. Il est remarquable que l’are tem- poral soit très-prononcé; je trouve dans le crâne du mâle vieux, comme dans celui de la femelle, ces arcs réunis au sommet du front, formant, chez le mâle, une crête sagit- tale bien prononcée et, chez la femelle, une plaine sagittale étroite de deux millimètres en avant et 1 centimètre en arrière, allant de l'extrémité de l’os frontal en s’élargissant jusqu’à l’oeeiput et la suture lambdoïdée à 2 centimètres, quand chez le mâle vieux la crête sagittale s'étend jusqu’au même point. Il ressort déjà de cette observation que le visage devient plus grand et principalement plus large avec l’âge de l’animal. Cet accroissement est bien marqué par la distänce des orbites et des arcs zygomatiques. Dans le crâne d’un jeune individu encore pourvu de ses dents de lait, la première distance est de 4 centimètres et la seconde de 5,5; dans le crâne d’un sujet de l'âge le plus avancé, je trouve la premidre de 5,6 et la seconde de 7,7 centimètres. Le contour de chaque orbite varie également de forme : il est perpendiculairement elliptique pendant la jeu- nesse et un peu transversalement elliptique dans l’âge avancé. La même différence se produit dans la largeur de la mâchoire CEBUS AZARAE 57 supérieure, qui est de 2,5 centimètres dans la jeunesse et de 3,5 centimètres dans la vieillesse, par suite principalement de l'augmentation des canines qui deviennent plus grandes et plus fortes. Lorsque j'ai parlé du système dentaire, j'ai déjà dit que l'animal jeune a seulement trois molaires de lait. Leur mode de remplacement commence avec la quatrième molaire, qui sort en arrière de la troisième et fait partie des dents persis- tantes, étant la première des adultes. Immédiatement après cette première molaire nouvelle, se changent les deux incisives moyennes des deux mâchoires, et quand elles sont sorties ap- paraît la cinquième molaire ; plus tard viennent les incisives externes et les trois molaires antérieures, peu à peu et l’une après l'autre; enfin la sixième molaire et les canines en der- mir hen. Colles-6i sont d'une grandeur respectable, hautes de 1 centimètre, et encore plus fortes chez le mâle, quoique les canines de lait n’aient que 4 millimètres. L'augmentation des autres dents est moindre ; les quatre molaires supérieures anté- rieures sont également larges, mais les trois premières sont plus courtes que la yhatibnie et pourvues seulement de deux racines, dont l’externe est un peu plus forte que l’interne. La quatrième et là cinquième molaire ont trois racines chacune, deux externes et un interne; la sixième molaire est beaucoup plus petite que les autres et pourvue de deux racines inégales. Dans la mâchoire inférieure, les six molaires réunies sont plus longues que dans la supérieure : la première est la plus grande, différant des autres en ce qu elle est plus haute et fort aiguë en avant; elle a une seule racine forte, les deux suivantes en ont deux faiblement séparées ; les autres trois molaires vont en diminuant de grandeur, leur deux racines sont bien séparées mais inégales, l’antérieure est la plus forte. Les canines coni- ques sont pourvues de deux forts sillons sur le côté interne, et de deux coins aigus, l’un en avant, l’autre en arrière ; les mo- laires portent des tubercules aigus ainsi disposés : les trois an- térieures en ont deux forts et opposés, les deux suivantes quatre plus petits ; la sixième petite molaire, en haut, a deux tubereules, dont l’interne est plus grand que Pexterne: en bas elle porte aussi quatre tubercules mais moins séparés et plus petits, principalement les postérieurs. Je ferai remarquer, pour mieux fixer les différences du crâne lans les deux sexes, que les dents des deux sexes sont presque grandeur égale, même les canines, mais que les dimensions 58 . SINGES de la face ont une différence assez notable ; la distance des or- bites est de 5,6 centimètres chez le mâle et de 4,9 centimètres chez la femelle : celle des arcs zygomatiques de 7,5 centimètres chez le mâle et de 6,7 chez la femelle. Le Cay est, comme tous les singes, un habitant exclusif des forêts et passe sa vie principalement sur la cime des arbres, sautant avec dextérité de l’une à l’autre, à la recherche de sa nourriture, qui se compose de boutons, de. feuilles tendres et de fruits, ainsi que d'insectes, d'œufs d'oiseaux et même de jeunes oiseaux s’il peut les rencontrer dans le nid. Sa manière de vivre et ses allures sont plus vives que celles du, Carayä, mais sa voix est beaucoup plus douce, généralement il ne fait entendre qu'un faible gémissement ou un sifflement aigu; la crainte et la douleur lui font pousser un cri fort et pénétrant. Il vit en petites sociétés de 5 à 12 individus, dont toujours, plus de la moitié, composent les femelles. RENGGER soupçonne pour cela qu'il est polygame. Un vieux mâle est le chef de. la fa- mille et les autres lui montrent une sorte de subordination: Les mâles, très-vieux, se séparent quelquefois des autres et vivent solitaires. La femelle n’a qu'un seul petit qu’elle porte dans ses bras, et plus tard sur le dos; elle lui montre toujours une grande löndredse, RENGGER à observé que les dents de lait du petit commencent à se présenter huit semaines après la nais- sance, que les deux incisives du milieu de chaque mâchoire sont les premières; plus tard viennent les externes, ensuite les canines et peu à peu les trois molaires. Cette dentition est com- plète à la fin du septième mois ; les deux premières molaires ont deux tubercules et la troisième quatre. Le changement des dents s'opère au dix-huitième jusqu'au vingtième mois, sui- vant le mode déjà décrit plus haut; les nouvelles incisives moyennes se présentant en même temps que la quatrième mo- laire de chaque côté, dans chaque mâchoire, et les autres dents peu à peu, jusqu'à ce que la denture soit complétée par l’appa- rition des grandes canines, qui ne viennent pas avant Tâge: de trois ans. Comme je n'ai jamais vu l'animal à l’état libre, je ne puis m’etendre davantage sur ses mœurs, et renvoie le lecteur à la description détaillée et complète que Beysser a donnée de ce singe, dans son livre que j’ai cité. L’ espece n'est pas rare dans le Paraguay, d'où on l'a souvent - rapportée à Buénos-Ayres ; elle se trouve.aussi dans le nord du NYCTIPITHECUS FELINUS 59 Grand Chaco et plus au nord dans le Brésil intérieur, dans la province de Matto Grosso et dans la Bolivie basse, d'où nous avonsreçu nos types des environs de Santa Cruz de la Sierra. Les provinces orientales du Brésil, à l’est du Rio Paranä et plus au nord, ne renferment pas cette espèce, elle manque aussi dans les regions du fleuve des Amazones, où résident d’autres espèces du même genre. Le Cay est le représentant le plus austral du genre Gebus, comme je l'ai déjà dit au commence- ment de cette description. Er 22.3 u I . as | ‘T4 | à | et ; _ 8. Nyetipithecus felinus ai ar ; © Sprx, Sim. et Vesp. Bras. 24. tb. 18. El Miriquina, Azara, Apunt. ete. II, 195. 63. — Gray, Ann. et Mag. nat. hist. I. Ser. tom. X. 256. — Is. Georrroy. Archiv. d. Mus. IV. 19.— A. Wacner, Wie. Arch. etc. ©1843. IL 31. — Abh. d. K. Bair. Akad. phys. Cl. V. 448. 00 — ScHrEB. Suppl. V. 106.1.— RercnexBacn, Affen. ete. 17. wer. - | Nyetipithecus trivirgatus Rexccer, Säug. Parag. 58. … Nocthora trivirgata Fr. Cuvier, Hist. nat. d. Mammif. tom. III. fol. _ Le genre très-curieux des singes de nuit a été découvert à la même époque, vers la fin du siècle passé, par Azarı au Paraguay, et par Huwsozpr au Rio Cassiquaire, dans le Vé- nézuela: Nous en connaissons aujourd’hui quatre espèces, toutes très-semblables, qui vivent dans l’intérieur de l’Amé- rique méridionale ; une se trouve aussi dans le nord du Grand Chaco, et les régions voisines de la Bolivie et du Para- guay. Notre collection a reçu cette espèce, que Srix à recon- nue le premier, de Santa Cruz de la Sierra, où elle vit dans les grandes forêts vierges voisines du Rio Guapay, et plus au sud du Rio Pilcomayo. C’est par hasard que ce singe touche notre territoire. | - Il ala taille d'un petit chat, mais sa tête est relativement plus petite; la longueur du corps y compris la queue est de 303 pouces; le corps seul avec la tête mesure 14 et la queue ‘tombante et non prenante 16. La tête sphérique a 24 pouces de diamètre de l'avant à la partie postérieure et la hauteur de 60 SINGES l’animal posé horizontalement est de 8-10 pouces, d'avant en pi Le milieu du visage, le nez et le tour des yeux sont ; tout le reste du corps est couvert de poils épais, moux et assez longs, qui deviennent très-courts, sur les mains et les pieds. L’œil est assez grand et ressemble à-celui d'un chat par la couleur de l'iris, sauf que la pupille est ronde. Les narines sont petites et dirigées plutôt en bas qu’en avant; les levres et le menton portent de longs poils noirs, et qui apparaissent aussi au dessus des yeux à l'angle interne. Les oreilles sont _ plus petites que chez les autres singes et presque entièrement cachées dans les poils. La couleur dominante des poils est un gris mêlé de noir et blanc, chaque poil, ayant plus d’un pouce de long, a une partie blanchâtre à la naissance et noire sur le reste jusqu'à la pointe qui a un anneau blanc pur, bien distinct, avant la dernière extrémité, la couleur se change en jaune- grisätre, sur les membres; au commencement de la queue, elle devient rouge-brun, ensuite plutôt brun-noirâtre et enfin com- plètement noire. La gorge, la poitrine et le ventre sont jaunes; le bas-ventre au contour de l’anus est rouge-brun, ainsi que la surface intérieure des cuisses et des jambes. Les mains sont petites et n'ont que 2 pouces de longueur, les doigt grêles, le pouce non opposable, la callosité de la pointe des doigts est dure, les ongles courts, étroits et arrondis au bout. Les pieds sont également très-étroits et ont 4 pouces de long avec Vorteil petit et très-peu opposé aux autres doigts. Un dessin particulier caractérise le visage de l'espèce, qui a sur chaque œil une grande tache triangulaire blanche, s'étendant jusqu'au sommet de la face, et séparée l’une de l’autre par une tache noire plus grande ; les bords externes des taches blanches sont né 26: 6% d’une strie noirâtre, qui se prolonge en diminuant jusqu'aux joues. Le crâne de ce singe ressemble par la forme ovalaire ehe de sa cavité cérébrale, à celui du genre suivant l’Hapale, mais il se distingue facilement par la grandeur démesurée des or- bites et leurs rebords extrêmement aigus. Lorsque la largeur du crâne, entre les os temporaux, est de 3,5 centimètres, celle des orbites réunis par le nez est de 4,5 et la longueur totale du crâne est de 6,5. Les dents se rapprochent aussi par la grandeur excessive des incisives moyennes supérieures plutôt du type de l’Hapale, que de celui du Gebus et marquent ainsi une ressemblance avec le type des Lemurs. Les canines HAPALE PENICILLATA 61 sont assez fortes et aiguës; les molaires, au nombre de six de chaque côté des mâchoires, ont la même proportion entre elles, que dans le genre Cebus, sauf que les antérieures sont relati- vement plus étroites et plus petites. Le Miriquina, tel est le nom donné à cet animal, par les ha- bitants du Paraguay et les Indiens sauvages du Grand Chaco, vit sur les arbres des forêts vierges et dort presque toute la journée, ne cherchant sa nourriture que pendant la nuit. Ses mouvements ne sont pas si vifs que ceux des autres singes et iln'échappe pas si facilement au chasseur. Il mange de préfé- rence des insectes phytophages, ainsi que des fruits, des œufs d'oiseaux, et les petits oiseaux eux-mêmes, qu'il peut attraper la nuit, endormis sur les branches. Son naturel est doux et léthargique ; il est facile de l'élever en captivité, mais il ne montre jamais de goût pour la société et continue sans in- terruption une vie flegmatique, assis dans un recoin obscur, les yeux presque fermés, les pieds rentrés, le corps courbé et eachant son visage entre ses bras croisés; il se tient ainsi, pendant toute la journée et ne se meut que pendant la nuit pour prendre sa nourriture. Alors il chasse, avec dextérité, les insectes nocturnes, comme les Klakerlacs (Blattae), dilate énor- mement la pupille de ses yeux jaune-clairs, qui occupe presque tout l'iris. | … AnNoramON. — Dans l’ostéographie de BLaINviLe se trouve (Primates, genre Cebus, pl. III) le dessin d’un squelette d’une espèce semblable, qui offre nue grande ressemblance avec celui du genre précédent, mais tous les os sont encore plus minces. Le nombre des vertèbres dorsales et des Côtes est de treize, dont huit s’attachent au sternon : les vertèbres lom- baires sont au nombre de huit, deux de plus que dans le genre Cebus; les sacrales à trois ; la queue en a vingt, ayant entre elles le même rapport que dans l’autre genre. AA 2 er 4. Hapale penicillata unge - El Titi, Azara.’Apunt. ete., II. 200, 64. | on, Jacchus penicillatus, Georrroy, Ann. de Mus. etc., t. XIX, 2 - page 119. — Desmar. Mammal, 92. …._… Hupale penicillata, Kuuz Beitr, page 47. — Pr. Wie» Beitr, IL. 147, 3. — Srix Sim. et Vesp. Bras. page 34 tb. 16. = Wan: Soures. Suppl I, 242. 2 & V. 124, 2. — 62 SINGES Burn. syst. Übers. I. 32,1. — Reise, II. 391,4. — REICHEN- BACH, Affen, etc. A fig. 11. — 13. var. à visage blanc. Jacchus leucocephalus, GEOFFR. 1. 1. 119. Hapale leucocephala, Kuaz., Pr. Wien, REICHENBACH, ete. Le genre Hapale, créé par Izziéer en 1811, et un peu plus tard, par GEOFFRoY, sous le nom de Jacchus, se distingue de tous les autres singes américains, par le nombre de eing mo- laires de chaque côté des deux mächoires et par leurs ongles plus longs, très-comprimés et aigus, sauf celui aux orteils. Des espèces nombreuses sont répandues dans toute l'Amérique méridionale et l’une d'elles se retrouve aussi sur la frontière nord de notre République. Il se rencontre rarement au Para- guay et ne dépasse pas au sud le tropique austral. A Buénos- Ayres, on en voit souvent des individus apportés de l'intérieur, où l’espèce n'est pas rare, et est répandue dans le Brésil, jusque dans les provinces de Matto Grosso et de Minas Geraös, où j'ai eu l’occasion de voir l'animal à l’état libre, dans les bosquets de bois de la campagne, entre Santa Lucia et Lagoa Santa: L'animal a la taille d’un rat assez fort, sa longueur totale est de 21-22 pouces ; le corps avec la tête a de 9 à 94 pouces et la queue mince et retombante a de 12 à 12 5 pouces; sa hauteur au milieu, dans la position horizontale, est de 4à 5 pouces. La tête est un peu plus allongée que large, maïs elle prend une forme sphérique, par deux grandes touffes de poils longs et noirs, qui couvrent les joues et les côtés du front en avant et au-dessus des oreilles. Les poils du corps sont très- fins et d'une apparence soyeuse; ils couvrent aussi le visage, mais sont très-rares sur le bas-ventre et la surface interne des cuisses. La couleur dominante est un gris-noirâtre qui change sur la tête et devient noir un peu brunâtre. Sur le sommet de la tête, les poils ont une pointe blanchâtre; sur la gorge et la poitrine ils deviennent plus bruns, sur le dos et les membres, ils sont purement gris-noirâtres, avec des bandes transverses plus foncées, presque noires, alternant avec d'autres plus claires. Cette coloration est due -à de larges anneaux blan- châtres, que porte chaqué poil au milieu de sa moitie externe qui est noirâtre. La queue a des bandes alternant plus claires et plus obscures, assez tranchées, et prend par cette coloration une apparence annelée. Ces anneaux sont plus larges au milieu HAPALE PINICILLATA 63 de la queue qu’à la base et à la pointe; l'extrémité est blan- châtre. Ce qu'ils ont de remarquable, c'est une tache d’un blanc très-net, placée au milieu du front, entre et au-dessus des yeux. Cette tache s'étend quelquefois sur tout le front, les joues et même sur le nez et la bouche jusqu’au menton, et constitue une variété appelée H. leucocephala et regardée par GOrrROY comme une espèce différente. Nous en avons un tel dans notre collection, qui ne laisse aucun doute, qu'il est de la même espèce que les autres. Les mains et les pieds sont d’un noir-brunätre, le bout des doigts blanchätres. Ce petit singe ne vit pas en société, il se trouve toujours seul ou par paires, dans les forêts où il cherche sa nourriture, qui se compose de fruits farineux, quoiqu'il prenne aussi les in- sectes avec une grande avidité; il mange seulement les phy- ıges et ne touche pas aux insectes carnivores et copro- phages. Il préfère à tous les autres les grands longicornes et les sauterelles. Cet animal s’accoutume facilement à la cap- tivité et s'attache à l’homme qui le soigne; il y en a dans beau- coup de maisons à Buénos-Ayres, où les dames les recherchent, Son territoire d'origine s'étend plus aw nord-est qu'au nord- ouest; on le trouve surtout dans les provinces brésiliennes de cette region. Le système dentaire ressemble à celui du genre Niyckipikiiecis, par la grandeur des ineisives moyennes, princi- palement des supérieures; quoiqu’elles soient relativement plus . Le nombre de cinq molaires est caractéristique, ainsi > la grandeur relative, car la première est plus grande et figure plus conique que chez les autres singes améri- cains. La deuxième et la troisième sont plus larges, mais aussi ‚plus courtes et pourvues de deux tubercules, la quatrième et la cinquième sont plus élargies en dehors et contiennent deux tubercules dans cette partie plus large, une troisième se trouve à la partie interne plus étroite. La cinquième est plus petite que la quatrième. Les dents de lait molaires sont au nombre ‚de trois comme chez le Cebus et la quatrième molaire de la den- ture persistante est la première qui apparaît après celles-ci. Le squelette. de l’Hapale Rosalia, que nous avons au Musée, donne les quantités suivantes de vertèbres et de côtes: sept | s du cou, comme toujours; douze du thorax, avec le même nombre de paires de côtes, dont sept s 'attachent direc- tement au sternon ; sept lombaires: trois sacrales et vingt-neuf de la queue; de celles-ci, les plus grandes se trouvent de la 64 CHIROPTÈRES septième à la dixième, elles vont ensuite en diminuant à partir de la douzième, et la vingt-neuvième n’est pas plus grande qu'un grain de sable de grandeur médiocre. Comme le sque- lette de l'Hapale OEdipus dans l’Ostéographie de BLAINvILLE (Primates, genre Cebus, pl. IV) donne le même nombre de verte- bres dorsales, de paires de côtes et les mêmes lombaires, il est à présumer que ces nombres doivent être les mêmes dans toutes ‘les espèces. La queue de l’OEdipus se compose de trente-quatre vertèbres, ayant entre elles la même relation que les vingt-neuf de l'espèce H. Rosalia, que nous venons d'étudier. TROISIÈME TRIBU va C: HIROPTERES, CHIROPTERA Les mammiferes de ce groupe sont bien reconnaissables par la membrane qui réunit leurs membres antérieurs et posté- rieurs, et qui forme une sorte d’aile, principalement quand les doigts des membres antérieurs sont assez allongés, comme chez les vraies chauve-souris, pour leur permettre de voler. Il n’en existe pas de nombreuses espèces dans notre République. Quoiqu’ils volent chaque soir, dans l'été, jusque dans les rues de la capitale, je n’ai pu trouver qu’une seule espèce, le Dysopes Naso, dans notre ville, et quelques autres à Parand, Palermo, Tucu- man et Mendoza; la plupart des espèces sont très-peu répan- dues et n "existent que dans les provinces du Nord, où le nombre des espèces de chauves-souris est un peu plus grand, quoiqu'il ne dépasse pas une douzaine On sait bien que ces petits ani- maux se cachent pendant la journée dans les endroits obscurs, comme les tours des églises, sous les toîts des maisons, dans le creux des vieux arbres, ce qui en rend la chasse très- -ardue, 13 faut donc une bonne fortune pour les attraper et, malgré le soin du collectionneur, il est assez difficile d’en connaître exactement „les espèces dans un pays aussi grand que la République Ar- gentine. Pendant l'hiver, depuis mai jusqu'à oetobre, elles tombent en lethargie et dorment dans leurs retraites, suspen- dues, sans prendre de nourriture. Cette léthargie dure de trois CHÉIROPTÈRES 65 à cinq mois dans notre République, suivant que l'hiver est plus ou moins rigoureux. A Tucuman, j'ai vu les premières chauves- souris au commencement de septembre; à Buénos-Ayres jamais avant octobre. J'ai déjà présenté quelques observations à ce su- jet, tome LL page 7. Je n'ai reconnu dans leur organisation aucun fait particulier à notre faune. Le corps assez petit, est couvert de poils fins plus ou moins noirätres, très-touffus, sauf sur la membrane des ailes, les oreilles, le nez, les pattes et quelques appendices membraneux qui existent chez plusieurs au-dessus du nez et du menton, ces parties restent nues et sont couvertes d’une peau fine et sensible. Les oreilles sont grandes et quel- quefois d'une taille surprenante, qui atteint presque la moitié du tronc; elles ont toujours un opercule ou oreillette allongée, avant l’orifice auditif, proportionné à la dimension de la conque et qui se nomme (ragus. L’ceil est petit, de couleur noire; le nez est large, avec des orifices assez distants ; la lèvre supé- rieure pourvue. de fortes soies, le menton est large et arrondi. Le caractère le plus saillant consiste dans les ailes allongées triangulaires, soutenues principalement par les os des membres antérieurs, dont le haut du bras (humerus) est assez court, l’a- vant-bras (radius et cubitus) est beaucoup plus long et presque réduit à un seul os, car le cubilus est toujours tres-rudimen- taire. Le nombre de doigts est de cinq, dont le premier, le pouce, bi-articulé et court, est muni d’un ongle et dépasse la mem- brane de l’aile; les quatre suivants sont fort allongés et servent à étendre la moitié terminale de l’aile triangulaire. Dans ces Quatre doigts, l'index est généralement formé d’un seul os, les trois suivants, de deux à trois successivement plus petits et ter- minés, au lieu de l’ongle, par un cartilage pointu aciculaire. La membrane placée sur ces doigts passe par la cuisse, qui est courte, à la jambe un peu plus longue des membres postérieurs; elle laisse libre au dehors les cinq doigts du pied, et se continue du talon, muni d’un semblable éperon cartilagineux, jusqu’à la queue, qui est généralement assez longue et soutient la mem- brane anale rhomboide. Dans quelques cas, assez rares, cette membrane manque ainsi que la queue; dans d’autres cas, la pointe de la queue est très-longue et dépasse plus ou moins la membrane anale, Les cinq doigts des pieds postérieurs sont courts et se terminent par des ongles forts, courbés et sem- blables à celui du pouce des pieds antérieurs. La membrane des ailes est très-fine, un peu transparente, nue sur presque toute REP. ARG, — T, III, 5 66 CHEIROPTERES la surface et finement plissée, ce qui augmente beaucoup son élasticité et la facilité à voler. Généralement, les chauves-souris ont une denture assez forte, quoique les dents soient petites en proportion de la taille des tubereules de chacune. Le nombre des incisives est variable et souvent diffère dans les deux mächoires; leur forme den- telée les fait paraître plus petites. Les canines sont relati- vement grandes, faiblement recourbées et très-coniques; le nombre des molaires varie de trois à six et est souvent plus considérable dans la mâchoire inférieure que dans la supé- rieure. Elles ressemblent à celles des animaux carnassiers, par leur forme et par la présence de tubercules hauts, coniques, fort aigus et coupants ; les antérieures ou fausses molaires ont un ou deux tubercules, les vraies postérieures sont plus larges et ont trois ou quatre tubercules avec un nombre égal de ra- eines. Cette forte denture est le signe d’une alimentation animale, composée généralement d'insectes, mais il y en a aussi un nombre considérable qui sucent le sang des mammifères et des oiseaux domestiques pendant la nuit, durant leur sommeil, choisissant les parties les plus accessibles du corps. Ces espèces suceuses sont toutes américaines, mais la plupart vivent dans les régions tropicales; on ne les rencontre dans notre Répu- blique que vers la frontière du Nord. On connaît à présent un grand nombre älemubea de chauves- souris, répandues sur toute la surface du globe, sauf dans les régions les plus boréales. Dans l’Asie, il y a des espèces frugi- vores d’une taille assez grande, connues sous le nom de vam- pires (Pteropus); les espèces américaines sont insectivores ou suceuses, et plusieurs de eelles-ei mangent aussi des duits su- crés, comme les bananes, les goyaves, les pommes de quelques Myrtacées. Je n'ai trouvé moi-même dans le territoire de la République Argentine, que quatre espèces de chauves-souris, dont une seule est répandue partout; mais Azara et RENGGER ont trouvé, dans le Paraguay, plusieurs autres espèces, dont je donne ici les caractères spécifiques, parce qu'il est très-probable qu’elles doivent exister aussi dans les provinces du nord de notre Répu- blique, vu la facilité qu'ont les chauves-souris à s'éloigner de leur lieu d’origine. On n’a pas trouvé de types fossiles jusqu'à présent dans notre territoire, ce qui semble indiquer que les PHYLLOSTOMIDES 67 chauves-souris étaient aussi rares à l’époque quaternaire et tertiaire, que de nos jours dans les régions les plus australes du continent Américain. OBSERYATION. — La plupart des espèces décrites par Azarı et RENGGER sont très-difficiles à reconnaître, parce que ces auteurs n’ont pas connu assez bien les vrais caractères spécifiques. Je donne alors ces espèces comme douteuses, sans répondre, dans tous les cas, de l’exactitude de mon interprétation. - A. Le nez est armé d’un appendice allongé lancéolé ou ova- laire. 1. Phyllostomidae À ce groupe appartiennent les chauves-souris suceuses, qui sont particulières à l'Amérique et principalement répandues dans la zone tropicale du continent austral (*). On le partage en trois genres, nommés Phyllostoma, Glossophaga et Desmodus, dont Rexccer a découvert des représentants dans le Paraguay, ce qui m'engage à les traiter ici comme vivant sur notre terri- toire. 1. Genre. Phyllostoma GEorrr. Ces chauves-souris ont généralement une taille assez forte; les oreilles sont un peu courtes et sinueuses sur le bord ex- erne; les ailes larges, médiocrement longues et le dessus du z pourvu d’un appendice plus ou moins pointu ; la langue est courte et arrondie et les dents fortes. Leur principal ca- ractère extérieur consiste dans la forme du nez et les appen- dices qui le décorent. Ceux-ci sont de deux sortes, l’un est bilobé et placé au-dessous des orifices, l’autre simple est placé en dessus, comme une continuation supérieure de la cloi- son des ouvertures. Ce dernier appendice est toujours plus ou moins ovalaire, pointu en haut, avec une légère crête médiane longitudinale, et deux petites excavations à la base ; il se soude par un pedoncule assez gros à la surface du nez. L'autre se forme (*) La manière dont ces animaux font la blessure, d’où ils sucent le sang, n’est pas bien connue positivement; j'ai donné les expériences que j'ai faites au Brésil, dans mon livre: System. Ubers. etc. I. page 40, qui concordent avec celles anté- rieurement observées par RENGGER ( Séugeth. v. Paraguay, page 68), 68 CHEIROPTERES des bordures membraneuses semi-circulaires, des orifices de chaque côté externe du nez; ces bordures sont accompagnées en arrière par deux cals d’egale forme, souvent tuberculeux, qui laissent entre eux et la bordure libre des orifices un profond sillon. La lèvre supérieure et le menton sont tantôt lisses, tantôt couverts de petits mamelons, mais on y peut toujours re: connaître nettement une place triangulaire avançant en avant et occupant le milieu du menton. La surface interne des deux lèvres est recouverte de petites verrues coniques. La langue est courte, épaisse, arrondie et couverte de papilles aiguës au milieu et arrondies sur les bords. La denture est forte et composée de quatre incisives, deux canines et de cinq molaires en haut (*) et du même nombre ou de six en bas. Les quatre incisives de la mâchoire supérieure sont assez larges, et les deux du milieu plus grandes que les latérales: leur couronne est tantôt simple, tantôt bilobee ou fortement creusée. Les inférieures sont plus petites et d'égale grandeur. Les canines sont très-fortes et coniques, élargies à la base de chaque côté et les supérieures plus grandes que les inférieures. Les deux molaires antérieures sont simplement coniques, mais assez grandes, et celles d’en bas surtout ressem- blent aux canines, à cause du petit talon postérieur qu'elles ont. Les trois suivantes ont la couronne carrée, avec Quatre petits tubercules moins forts, et diminuent graduellement de grandeur. La dernière molaire supérieure est toujours de moitié plus courte que la précédente, et souvent réduite à la dimension d’un quart de l’autre. Celle de la mâchoire infé- rieure est moins petite, quoique les trois tuberculeuses aillent aussi en décroissant sensiblement. Lorsqu'il existe six molaires dans cette mâchoire, c'est qu'il y a une troisième fausse an- térieure. Les ailes sont assez larges, mais pas très-longues, parce que l'avant-bras est peu allongé. Le pouce est court, principale- ment son articulation à la base, et soutenu par la membrane de l'aile. Le doigt qui suitle pouce est aussi court et plus court que le premier os du doigt suivant. Il a exceptionnellement quatre articulations, dont la premiere, plus grande, correspond au métacarpe de la main humaine, les trois autres aux phalan- (*) Le nombre de quatre molaires en haut, ne se rencontre que chez les animaux qui ont perdu une dent. PHYLLOSTOMIDES 69 ges; les deux derniers doigts ont trois articulations, un méta- carpe très-long, et deux phalanges. Il faut noter que les quatre métacarpes des doigts 2 à 5 sont successivement plus longs, ce qui fait que celui du cinquième doigt est le plus long, tandis que les phalanges des doïgts diminuent dans le sens inverse et sont en relation de décroissance avec la longueur du doigt entier. En arrière, la membrane de l’aile se termine à la jambe, un peu en avant du talon; la partie près de l’anus entre les cuisses et jambes manque quelquefois complètement ainsi que la queue. Cet organe est toujours court, et souvent plus court que la membrane anale, qui se trouve aussi lorsque la queue existe; mais il peut arriver que celle-ci manque ainsi que toute la membrane anale. Les espèces du genre sont nombreuses, et la plupart sont indigènes de l'Amérique méridionale. Elles vivent presque toutes hors de notre République ; quelques-unes se rencontrent dans les provinces du nord; une d'elles vient jusqu'à Buénos-Ayres. C’est la seule que j’ai pu examiner moi- même; Azara et RexGGer ont décrit les autres espèces. - A. Espèces ayant la queue distincte et la membrane anale parfaite. a. La queue est de la longueur de cette membrane anale ou interfémorale. Phyllosioma s. str. Les deux espèces de ce groupe Ph. macrophyllum et Ph. longi- folium, n’existent'ni dans le Paraguay, ni dans notre territoire, (voyez WAGNER ScHREB. Suppl: tome V, page 622, 1 et 2.) _ b. La queue est plus courte que la membrane interfe- morale. Des espèces de ce groupe manquent dans notre République ; celles qui sont connues se trouvent plus au nord, près de l’Equateur, et sont décrites dans le même tome de WaGxeR, Suppl. à ScHREBER, pages 623-628. B. Espèces sans queue. a. La membrane anale assez large est présente et a le bord postérieur faiblement courbé en avant, soutenu des deux côtés par un cartilage subuliforme, ayant la forme 70 CHÉIROPTÈRES d'un éperon attaché au talon des pieds. Vampyrus GEOFFR. Mudataus Lracu. Gray (*). Azarı et RENGGER ont décrit une espèce de ce groupe trouvé au Paraguay. 1. Phyllostoma supereiliatum Pr. Wir. a: ‚ Beitr. z. Naturg. Bras. II. 200. 5. — Renccer. Süugelh:. Prag. 74. — WAGNER, ScHREBER Suppl. I. 407. 12 et V. 626. 12. — Burm. System. Ubers, etc. I. 44. 4. | El oscuro listado, Azara, Apunt. IL. 291. n° 71. Cette espèce est assez grande ; le corps y compris la tête a 34-32 pouces de long; les ailes étendues mesurent 1 pied 4; la taille est assez robuste; le pelage fin et doux, d’un gris cendré obscur, tirant un peu sur le brun-rougeätre, prin- cipalement vers le dos. Sur chaque côté de la tête se trouve une ligne blanche bien distincte, commençant au nez, passant sur les yeux et se terminant aux oreilles. L’appendice du nez est assez large et pointu, il a 5 lignes de long, avec une crête longi- tudinale assez épaisse, s'étendant peu à peu sur les deux bords minces. Les deux lèvres couvertes de petites verrues, celles au milieu du menton sont plus grandes. Les oreilles assez grandes sont nues, avec quelques poils sur le bord antérieur dans la conque ; le bord postérieur est distinctement concave avant la pointe, la surface est rugueuse au même endroit; l’opereule (tragus) est blanchâtre et a un coin au côté de 16, pointe. La membrane des ailes a une couleur plus foncée noire-brunätre, est nue, mais couverte de poils sur le côté du trone entre les membres, principalement sur la surface inférieure, où les poils s'étendent jusqu’à la partie antérieure en dehors de l’avant- bras. La membrane anale a À à 5 de pouce de large, est soutenue de chaque côté par un court éperon cartilagineux et a le bord arqué en avant. La pointe des ailes est souvent blanchâtre ou blanche, ainsi que le tragus. La denture est forte, prin- cipalement là seconde fausse molaire, (*) Les ouvrages des auteurs cités, qui ont décrit les différents types secon- daires des Phyllostomes sont: GEOFFROY S. HILAIRE, Ann. du Mus. d’hist. nat., tome XV. — LEacu, Trans. Linn. Society of ses tome XII. — GRAY, Loudon Magos. of Zoolog. and Botany, tome I, PHYLLOSTOMA LINEATUM » 71 L'espèce est assez commune et se trouve répandue dans le Brésil, depuis Novo Friburgo jusqu'au Paraguay et le nord du Grand Chaco, où plusieurs voyageurs m'ont assuré l'avoir trouvée. b. La membrane anale est profondément échancrée au milieu, beaucoup plus courte ici que sur les deux côtés, où elle est attachée aux membres postérieurs. Stenoderma, Georrr. — Arlibeus Leaon. Gray. u 2. Phyllostomn lineatuan (EOFFROY. Annal. du Mus. d’hist. nat. XV, 180.— Desu. Mammal 120. — Rensser Säugelh. v. Paraguay 75. — WAGNER, SCHREB. Suppl. I. 408.13 et V. 633.25. — Burm. Syst. Übers. I, 48.8. El pardo listado, Azara, Apunt. etc. II. 292, n° 2. Cette espèce est un peu plus petite que la précédente; le corps a 2;-3 pouces de long, les ailes étendues ont 12 à 13 pouces. La couleur générale est un gris-brunâtre plus clair en dessous avec deux lignes blanches sur la tête, qui commencent l’une le long de la bouche et court jusqu’au bas des oreilles ; l'autre un peu plus large va du nez au-dessus des yeux à la base antérieure des oreilles; une troisième ligne blanche commence à la nuque de l'occiput, passe sur le cou et suit le long du milieu du dos jusqu’à l'extrémité du bassin. Les par- ties nues du corps sont noirätres; l’appendice du nez est lan- céolé, a 4 lignes 5 de haut et plisse à la surface antérieure; les oreilles ont le bord externe concave et 7 à 73 lignes de longueur, l’opercule interne a 23 lignes, avec des coins obtus à la base. Le nombre des molaires est de cinq à chaque côté des mandi- bules, comme le dit RENGGER ; AzarA croit en avoir trouvé six en haut et sept en bas, sans doute par une erreur. L'espèce n’est pas rare au Paraguay et se trouve aussi dans l'intérieur du Brésil, dans les provinces de Matto Grosso et de Goyaz, ce qui me fait croire qu’elle existe au nord du Grand Chaco. e. Il n’y a aucune trace de la membrane interfémorale ni sur Le corps, ni sur les cuisses et les jambes postérieures. Sturnira et Nyctiplanus GRAY. 72 . CHÉIROPTÈRES 3. Phyllostoma Lilium (GEOFFROY. Ann, du Mus. d'histoire nat. XV, 181. — Desmar. Mam- mal. 121. — Rensser Süugelh. v. Parag.78.—W AGNER- SCHREB. Suppl. I. 411. 16 et V. 631.22. — Burm. Syst. Übers. etc. I. 49.9. El pardo roxizo, Azara, Apunt. II. 299 n° 74. Phyll. spiculatus, Liscarensr. Doubl. de zool. Mus. 3. Plyll. excisum, Wacxer. Wızam. Archiv. TL. 358.5. — Ders. Abh. der Kön. Bair. Acad. phys. Cl. V.176.8.—Burw. syst. Übers. etc. I. 49.10. Phyll. fumarium et Phyll. albescens WAGNER, mêmes lieux, et ScHRER. Suppl. V. 636. Nyctiplanus rotundatus Gray, Ann. Mag. nat. hist. sec. ser. III. 36. Sturnira spectrum Gray, Voyage of H. M. S. Sulphur. Mam- mal. 22. pl. 6. fig. 1. Phyll. chrysocomus WAGNER, ScHREB. Suppl. V. 634.35. Phyll. erythromus et Phyll. oporaphilum Tscuupı, Fauna peruana I. 64. tab. 1 et 2. Stenoderma chilensis Gay, Fn. chil. I. 30 pl. I. fig. 1. C’est l'espèce la plus commune; elle est répandue dans toute l'Amérique méridionale. Je l’ai examinée, en 1851, à Novo- Friburgo, et en 1876 à Buénos-Ayres, où plusieurs ont été prises à Belgrano par M. Max. Corvazax, et données par lui au Musée public: C’est un animal très-joli, en tant que chauve-souris ; il a les poils soyeux et très-fins ; les ailes demi-transparentes ; le corps a 2? à 24 pouces de fong: les ailes ouvertes 11-113 pouces. La couleur dominante est un gris plus ou moins clair, tirant au brun sur le dos; les jeunes ont une couleur générale gris- cendré obscur, les vieilles ont la robe de couleur assez va- riable, tantôt d’une teinte de fumée obscure, tantôt beaucoup plus claire, d’un jaune-blanchâtre en dessous et d’un rouge- brun en dessus, passant par toutes les nuances entre ces deux teintes. Quelquefois elles ont une tache brun-rouge ou jau- nâtre, couleur canelle, de chaque côté du cou, entre l’oreille et l'épaule, qui manque complètement à d'autres ; d’autres fois la femelle a une tache brune autour de la tétine, qui n'existe ja- > r PHYLLOSTOMA LILIUM 73 mais chez le mâle. Ces différences de couleur ont amené Gray, Tscnupr et WAGNER à diviser cette même espèce en un grand nombre d'espèces. Les parties nues sont noirätres de couleur de fumée, et la membrane des ailes est couverte, en dessous, des . deux côtés de l’avant-bras, de poils gris très-fins. La membrane interfémorale manque complètement, à sa place les cuisses et les jambes ont les poils plus longs, disposés comme une frange, sur le côté interne. L’appendice du nez est assez large et ova- laire, presque circulaire par le bas, avec une pointe allongée supérieure et une petite saillie de chaque côté de la base. Le bord élevé des narines est légèrement échancré et est suivi par un repli fort élevé et couvert de trois tubercules. La conque de l'oreille a 5 lignes de long et est assez pointue; le rebord est sinueux d’une manière distincte et le petit {ragus acuminé a des petites granulations sur ce même rebord. Le squelette, composé d'os très-fins, a 25 vertèbres dans la colonne vertébrale, ainsi divisée : 7 pour le cou, 12 pour le dos, 5 lombaires et une seule pour le coccyx, très-allongée et pointue en arrière. Le sternon est fort développé; la première portion a la forme d’une croix, là où se rattachent la première côte et les elavicules, il s'étend vers le bas en formant une crête forte mais courte; la seconde partie est inarticulée et est aussi pour- vue d'une crête en dessous, elle a le triple de longueur de la première; elle porte six paires de côtes et se termine par un cartilage arrondi xiphoïde. Le nombre des côtes est de douze paires, dont les sept premières s’attachent au sternon, les deux suivantes à la septième et les trois dernières sont libres. La elavicule est un os fin, mais dur, de plus d’un demi-pouce de long et un peu recourbé. L’ omoplate a la grandeur et la forme d'un noyau de prune; il tient à la clavicule par un acromion haut, mais mince. Le bassin est petit, de faible structure et ouvert en avant; les parties pubienne et ischiatique sont bien développées, l’iliaque est petite. L’humerus a sept lignes de long ; l’avant-bras 18 lignes ; le troisième doigt, le plus long, a 33 pouces, sur lesquels le métacarpe prend 12 pouce, la pre- mière phalange 8 lignes, la seconde 10 et la troisième 7; le car- tilage aciculaire qui suit a 3 lignes de longueur, Les membres postérieurs sont très-courts et se composent d’un fémur de 5 pouces et d’un tibia de 6 pouces de longueur, le pied a 6 pouces de long et les cinq doigts sont de longueur presque égale, l’in- terne et l’externe sont un petit peu plus courts que les trois "14 CHEIROPTERES autres, ces derniers sont complètement égaux. L'éperon du ta- lon manque. Le crâne a une forme allongée ovalaire, sans aucun caractère particulier prononcé ; la cavité encéphalique est assez grande et fort bombée, avec une crête sagittale très-faible. Le nez est court et l’orifice nasal assez grand. L’arc zygomatique est extrêmement fin et la bulle tympanique petite. Les deux mächoires sont assez fortes et leurs os sont les plus durs du crâne. Des quatre incisives supérieures celles du milieu sont les plus hautes et ont une couronne allongée ovale; les quatre infé- rieures sont plus petites et d’egale grandeur. Les grandes ca- nines supérieures ont un angle proéminent placé à la base en avant et une petite crête en arrière; les inférieures sont plus petites, moins larges et pourvues d’un petit talon aigu à la base en arrière. Des cinq molaires placées de chaque côté de chaque mâchoire, les deux premières du haut sont des fausses molaires plus élevées que les trois tuberculeuses suivantes, et de forme triangulaire, sur le côté externe, avec un très- faible talon en ar- rière de la base, et un autre plus fort à la partie interne; les trois tuberculeuses sont de grandeur sensiblement décroissante. Dans la mâchoire inférieure la hauteur des couronnes diminue peu à peu, d'avant en arrière; les deux fausses molaires, ont des tu- bercules aigus, plus faibles sont ceux des trois tuberculeuses. La première fausse molaire est assez longue, du double de la longueur de la seconde; des trois suivantes vraies molaires l’antérieure est la plus grande, la seconde 5 et la dernières d'elle. La OBSERYATION.— La grande étendue habitée par cette espèce donne l’ex- plication des nombreuses variétés qu’elle présente, et du grand nombre d'espèces que divers auteurs ont cru devoir reconnaître chez cet animal qui appartiennent tous à la même. Ainsi Tscuupı l’a présentée comme for- mant deux espèces, dans sa Faune péruvienne ; Gray en fait trois espèces dans ses différents ouvrages, et A. WAGNER, le critique le plus sévère des travaux mastozoologiques de son temps, l’a décrite quatre fois sous des noms différents, dans les Actes de l’Acad. Roy. Bavière, Classe physig, tome V. 176-78, et Scares. Suppl. V. 634 et suiv. 2. Genre. Glossophaga, GEOFFROY. Ce genre comprend des chauves-souris plus petites et plus gröles, avec la tête plus allongée, également pourvue d'un appendice sur le nez, mais plus étroit, allongé et lancéolé; elles forment un genre particulier, différant principalement GENRE GLOSSOPHAGA 75 des autres par la langue longue et étroite, qu’elles ont la fa- culté de sortir beaucoup de la bouche, Le nez est pointu; les narines n'ont pas le bord des côtés externes élargi, et le dos du nez seulement une petite excrois- sance lancéolée, en avant sur la pointe. La lèvre supérieure n’a . pas de verrues, mais de longues soies distantes l’une de l’autre; linferieure est profondément fendue jusqu’au menton, et la saillie formée est accompagnée de verrues de chaque côté. La langue est très-étroite, allongée en forme de ruban; l’animal peut la sortir jusqu'à la longueur d’un pouce; sur le bout se trouvent des verrues plus ou moins fortes, quelquefois assez dures, pointues, recourbées en forme de erochets, et une saillie longitudinale plus ou moins profonde. Sous la langue, il y a une lamelle transversale assez longue, frangée et fendue au milieu de la portion libre antérieure. Les oreilles sont petites et ont la conque sinueuse sur le bord externe; l’opercule est tantöt court, large et arrondi, tantöt allonge et lanc&ole. Les ailes sont moins larges que celles des Phyllostomes, mais elles . ont la même forme, c’est-à-dire un troisième doigt, un méta- carpe et trois phalanges : les deux doigts suivants ont deux phalanges, et le second doigt un. métacarpe seulement. La queue manque ou est rudimentaire, quoique la membrane inter- fémorale soit toujours présente, mais quelquefois assez courte et profondément échancrée. La denture est semblable à celle des Phyllostomes, mais plus fine. Les quatre incisives sont très-étroites et se perdent géné- ralement en grandissant; d'abord les inférieures, qui sont les plus petites, et plus tard les supérieures un peu plus fortes. Les canines sont hautes, coniques ét également très-fines. Le nombre des molaires est de six de chaque côté de chaque mä- choire; les trois premières sont de fausses molaires, ayant cha- cune un grand tubercule triangulaire et deux très-petits sur les côtés; les trois tuberculeuses sont pourvues de quatre tuber- cules plus bas, dont deux seulement sont reconnaissables à la dernière dent. RenGcer a décrit une espèce de ce genre, dont il a trouvé une seule fois, dans le creux d’un arbre, six exemplaires, au nord du Paraguay, près de la frontière du Brésil. Dans sa description très-détaillée, il donne beaucoup d'importance à la grande lon- gueur de leurs poils presque laineux, et pour cette raison ila donné à cette espèce le nom de villosa, Cependant elle est: 76 CHEIROPTERES Glossophaga ecaudata GEOFFROY. Ann. d. Mus. d’hist. nat. IV, 418, 'pl. 18. B.— Desmar. Mammal. 133.—Pr. Wie». Beitr. etc. IT, 212, et Abbild. 2. Naturg. Bras. — WAGNER, ScHREB. Suppl. I. 889.3 et et v. 620.7. — Burm. Syst. Ubers. I. 54. Glossophaga villosa, REnesErR, Säug. Parag. page 80. L'espèce est remarquable par la membrane interfémorale très-courte, et par le manque complet de la queue, formant la dite membrané seulement une bordure au côté interne des jambes et des cuisses, trois lignes larges, soutenue au talon par un court éperon de 25 lignes de longueur. La denture se compose, dans chaque mâchoire, de quatre incisives, d'une petite canine et de six molaires en haut et en bas, de chaque côté, dont trois sont de fausses molaires dans la mâchoire supérieure, et une seule dans l’inferieure; celle-ci est sui- vie de deux vraies molaires, petites, avec trois tubercules, et de trois plus grandes avec cinq. La langue est cylindrique, sans épines fortes, mais un peu rude à la pointe; elle peut sortir de la bouche jusqu’à une longueur de dix lignes. La couleur est un gris noirätre, un peu plus clair en dessous; les parties nues sont d’un noir pur. _ La longueur du corps est de 23 pouces, la tête a1 pouce de long, les ailes étendues ont environ 133 pouces de large. Ces caractères coïncident assez avec ceux de dan. oi mée au-dessus de la description, et semblent prouver que c'est la même avec celle de RENGGER, contre l'opinion acceptée par WAGNER, ScHREB. Suppl. I. 389 et V. 620. 8, qui croit celle-ci comme différente (*). 3. Genre Desmodus, Pr. WıED Edostoma, n'OrBieny, Stenoderma, GRAY. C’est un genre particulier qui ressemble, par sa taille, aux Phyllostomes, mais s’en distingue facilement par le manque de l’excroissance forte élevée sur le nez, et par la longueur plus considérable du pouce. (*) D’après les recherches de M. le professeur PETERS (Monatsb. d. Kön. Pr. Acad. d. Wissensch. 1868, page 368), qui s’occupait depuis longtemps de l’étude spéciale des chauves-souris, l’espèce est identique à celle décrite par GEOFFROY. GENRE DESMODUS 77 Le nez est pourvu d'une bordure élargie, libre sur les con- tours des narines, et qui s’unit en avant avec la lèvre supé- rieure ; au-dessus, là où lés Phyllostomes ont leur appendice, ce genre a une courte crête transversale bilobée, de la forme d'un V, avec une saillie médiane descendant entre les narines. En arrière des deux lobes de cette crête se trouve un repli transversal, dépassant le dos du nez, et plus élevé à cette place que sur chaque côté, où il est uni par des commissures avec les deux lobes de la crête terminale. Ainsi se forment trois pe- tites fossettes entre ce repli et la crête, aux contours des narines. Sur ce repli et sur la lèvre même sont placées quelques lon- gues soies rigides; mais les verrues qui décorent généralement les deux lèvres des Phyllostomes le long de la bordure, man- quent ici, sauf à la portion la plus antérieure, où elles existent disposées en ligne droite descendante sur la supérieure et ayant la forme d'un V, à l’inférieure. On voit aussi au-des- sous du menton, vers le milieu de la gorge, une verrue plus grande. La langue est courte, épaisse'et couverte de papilles, comme chez les Phyllostomes. La denture présente un caractère singulier, par la grandeur remarquable des deux incisives supérieures, qui ont la forme d'un seul crochet aigu avec une seule bordure coupante posté- rieure. La mâchoire inférieure a quatre petites incisives, fendues à la couronne en deux lobes, dont l’externe est le plus petit. Les jeunes ont, avant le changement de dents, six petites inci- _sives au-dessus, qui se perdent quand les deux plus grandes les remplacent. Les canines ressemblent aux incisives persistantes, mais elles sont plus petites et plus minces (*). Les molaires se réduisent aux deux fausses, très-petites, placées dans la ma- choire supérieure ; la première est plus aiguë et simple, la se- conde est un peu crénelée; la mâchoire inférieure a trois fausses molaires successivement plus petites. Les tuberculeuses manquent complètement. Les oreilles sont plus courtes, mais un peu plus larges que celles des Phyllostomes et descendent plus bas sur les joues, arrivant presque jusqu'à l'angle de la bouche, Leur angle su- périeur est bien indiqué, le bord externe en dessous de l'angle () Dans l'Ostéographie de BLAINVILLE, pl. VII, des Chéiroptères, il y a un bon dessin du crâne de cet animal, vu de côté. 18 CHEIROPTERES est concave, le bord antérieur est élargi. L’opereule est assez long, aigu et pourvu d’une dent en dehors. Les ailes sont remarquables par là longueur du pouce libre et sa forme allongée, avec trois cals au côté interne. La membrane volatile est courte en avant, entre l’haut-bras et l’avant-bras, et se termine loin avant le carpe; l’autre partie entre l'index et le doigt du milieu est extrêmement étroite. Le troisième doigt a quatre articulations, un métacarpe très-long, et trois phalanges, dont la première est la plus courte. Les deux autres doigts sont triarticulés. La queue manque, mais la membrane interfé- morale est présente, quoique très-courte, et descendant peu sur la jambe. Au lieu de l’eperon du talon se trouve un cal court conique. L'espèce est unique; les individus sont dans les pays qui en sont infestés, les plus acharnés à sucer le sang des animaux et des voyageurs pendant la nuit. Leur nombre est considérable. Je les ai étudiées à Lagoa Santa, dans la province Minas Geräes, où je les ai trouvées suspendues par centaines dans une petite cave, toute obscure, et j'en ai attrappé beaucoup avec rs, à l’ aide de la lumière artificielle. Desmodus mordax AZARAE (*) El mordedor, Azara, Apunt. etc. IT, 293, n° 13. “ "Phyllost. rotundatum GEOFFR. Ann! d. Mus. d’hist. nat. XV. 181. Var: a. d’unrouge brun sur le dessus et d’un jaune-grisätre en dessous. Desmodus rufus, Pr. Wıen., Beitr. z. Nat. Bras. II. 233. — WAGNER, SCHREB. Suppl. I, 379 et V. 614. Desmodus murinus WAGNER, ibid. I. 377.1. Edestoma cinerea, D’ Ornıanr. Voy. Am. mérid. Mammif. 11. pl. 8. | Var: Bb. d’un brun obscur en dessus et d’un gris plus ou moins clair en dessous. Desmodus D’Orbigni, Wargru. Zool. of the Beagle II. (*) Pour éviter l'application d’un nom spécifique en contradiction avec les cou- leurs différentes de cette espèce, j'ai préféré adopter le nom plus nets: donné nd AZARA, traduit en latin. DESMODUS MORDAX 79 _ Mammif. 1 pl. 1.—Wasser 1.1. I. 380, et V. 614.—Gay Fn. chil. tom. I. page 33. Desm. fuscus Lux, Burm. syst. Übers. 1.57.1. Ces animaux ont une taille assez grande, le corps a 24 pouces de long, l’avant-bras 2 pouces 2 lignes, les ailes étendues 14 pouces. Le poil est fin, chaque poil est de deux nuances, plus pâle dans le bas et plus foncé à la pointe. Sur le dos il est tantôt d'un rouge-brun canelle, tantôt d’un brun plus obscur, couleur de la fumée; sur le ventre il est tantôt jaune-clair, tirant sur le grisätre, tantôt d’un gris-clair, plus ou moins blanchâtre argenté; la dernière pointe de chaque poil est tou- jours blanche, mais cette portion est très-courte sur les poils du dos et plus longue sur ceux du ventre. Le fond des poils est plus ou moins jaune-clair, tirant sur le gris-elair. Tous les organes dénués de poils sont d’un gris foncé transparent, prin- cipalement sur les membres qui ont complètement la couleur de chair. La membrane des ailes et les oreilles sont assez foncées couleur de fumée. L'espèce se trouve dans toute la zone tropicale de l’Amé- rique, et même dans les parties voisines de la zone tempé- rée ; elle est conue depuis le Mexique jusqu’au Paraguay, où Azarı le premier l’a trouvée. Les auteurs s'accordent à dire que l'animal vit dans les forêts, en dessous de l'écorce des vieux arbres, qu'ils quittent le soir pour aller sucer le sang des animaux endormis, même des coqs et des poulets qu'ils mordent sur les parties nues de la tête. Azara même fut mordu plusieurs fois, pendant son sommeil, par cet animal audacieux, _ sur les doigts de ses pieds. Surpris, cet animal cherche à s’é- chapper en courant assez vite, pour se cacher entre le plus épais du bois, où il est assez difficile de l’attrapper. Il cherche à se défendre s’il est pris, en mordant avec ses dents incisives et ses canines qui sont très-fortes Je l’ai capturé moi-même au Brésil, mais sans avoir souffert de ses morsures. OBsERVATION.— RENGGER a décrit sous le nom de Phyllostoma infundi- buliforme (Säugeth. v. Parag. page 77) une espèce qu’il compare à l’espèce précédente d’Azara, la donnant pour différente, Il est vrai, sa description ne coincide pas dans tous les rapports avec celle d'Azara, et principale- ment l’öpine de sept lignes longues dans le bord de la membrane interfé- morale ne se trouve pas chez le Desmodus mordax; mais regardant l’öga- lité de la manière ‘de vivre et l’imposibilité de trouver une autre espèce 80 CHÉIROPTÈRES comme plus semblable à sa description, m'engage de soupçonner que les deux sont identiques et la description de RENGGER inexacte. B. Le nez n'est pas orné d’un appendice élevé. Gymnorrhina a. La queue courte ne se prolonge pas jusqu’à la fin de la membrane interfémorale. 2. Brachyura 4. Genre. Noetilio GEOFFROY. C’est aussi un genre très-particulier de chauve-souris amé- ricaine, également répandu dans toute la zone tropicale, et ne comprenant qu'une seule espèce très-variable de couleurs. La tête est forte, mieux séparée du tronc que celle de la plupart des chauves-souris et couverte de poils très-courts, qui laissent bien distinguer le cou. Le nez est un peu avancé, avec de grandes narines aux rebords calleux, séparées jusqu’au haut par une saillie et réunies à la lèvre supérieure profondé- ment fendue par la continuation de cette saillie; les deux lobes sont séparés entre eux par un mammelon conique de dimen- sion moyenne, sortant de la base du nez. La lèvre supérieure élargie de chaque côté, lisse et pourvue de fortes soies rigides; l'inférieure a des papilles sur le bord interne et des sillons obliques dans les coins. L’anglede sa bouche est saillant et se continue en haut de la lèvre supérieure. Le menton et la gorge ont des raies transversales. Les oreilles sont très-pointues, assez hautes, le rebord antérieur est élargi et se prolonge vers le bas, formant un lobe charnu; l’opercule est petit, aigu et crénelé sur le bord. | La denture se compose de quatre incisives en haut et deux en bas ; les premières sont aiguës inégales, celles du milieu beau- coup plus grandes ; les inférieures ont le bord bien crénelé ; en avançant en âge les incisives externes supérieures plus petites se perdent souvent. Les canines sont hautes et aiguës, mais ne sont pas élargies à la base. Le nombre des molaires est de quatre en haut et de cinq en bas; la première du haut et les deux premières du bas sont de fausses molaires. La première de GENRE NOCTILIO 81 celles-ci est extrêmement petite et placée sur le côté interne de la canine. Des trois molaires tuberculeuses les deux premières sont assez grandes, et ont chacune cinq tubercules, la dernière plus petite a trois tubereules ; celles de la mâchoire inférieure sont un peu moins allongées que celles de la supérieure. En arrière de l’angle de la bouche se trouve, au côté interne de la joue, une petite poche bien prononcée. La langue est cou- verte de papilles aiguës et dures, dont les plus grandes forment un ovale en arrière du bord antérieur ; les papilles des côtés sont plus rondes, plus petites et de plus en plus longues en arrière. Au dessous de la langue se trouve une petite langue accessoire. Le tronc est robuste et couvert de poils très-courts, assez fins, qui donnent au .genre une apparence différente de toutes les autres chauves-souris. Le mâle a une verge très-grande, dont le gland est perforé de telle manière, qu'il forme un petit oper- eule à orifice. A la base de la verge se trouvent deux petites poches glanduleuses avec un bord membraneux, crénelé sur le côté externe. La vulve de la femelle est fermée par de hautes lèvres, dont l'angle supérieur forme dans sa prolongation un coin, renfermant le clitoris. Les ailes sont longues, mais pas très-larges. Le pouce est très-court et enveloppé à sa base par la membrane de l’aile. L'index est de la longueur du métacarpe du doigt du milieu; celui-ci & plus du double de la longueur du précédent et se compose d’un métacarpe et deux phalanges, dont la seconde est extrêmement longue ; les deux autres doigts plus courts ont la même structure. De cétte manière, l’aile fermée forme une seule articulation des doigts entre la première et seconde pha- lange ; l'articulation entre le métacarpe et la première phalange est immobile, Les pattes sont longues, mais leurs doigts sont très-courts et munis chacun d’un grand ongle; la membrane de l’aile ter- mine au milieu de la jambe. La queue tourte enveloppe une membrane interfémorale beaucoup plus large; sa pointe s'élève sur la surface supérieure au milieu de la membrane, En un long éperon placé au talon soutient sur les côtés. La seule espèce connue varie autant de couleurs que le Desmodus mordax, et par cette raison on l’a séparée en une ‘erRoees: dont je prends toutes pour des variétés. REP. ARG, — T. MI, 6 82 CHÉIROPTÈRES Noetillo leporimus GMELIN Lıiwn& Syst. nat. ed. XIII. I. page 32. — Cuv. règne animal I, 166.—Scures. Süugeth. I. 162. tb. 60— Burn. System. Ubers. I. 60. 1. Var: a. Entièrement rouge-brun, plus clair en dessous. Noct. unicolor Desm. Mammal. 118. — Pr. Wien. Beitr. ete. II. 223. 2.— Le même Abbild. etc. fig. 14.— WAGNER, ScHREB, Suppl. I. 450. 1. V. 681. 1. Noct. rufus, Srix Vesp. Bras. 57. tb. 36. fig. 1. 5. Noct. rufipes, D’Orsıcny, Voy. Am. mérid. Zool. I. 12, pl. 9. Noct. ruber, RexGcer, Süugelh. v. Parag. 95. Var: Bb. Brun-grisätre plus foncé sur le dessus, avec une ligne blanche le long du dos; d’un jaune-rougeätre en dessous. | | Noct. dorsatus, Pr. Wien, 1.1. 218. 1. — Abbild. etc. fig. 13. — Rengser, Süug. v. Parag. 98. | Noct. mastivus Gray, Gosse Annal of nat. hist. XX. 424. Noct. affinis D'Orgrexy, 1.l. 12. pl. 10. — Tscuupı, Fau- na peruana I. 77. El roxizo, Azara, Apunt. II. 301. Ne 75. Var: e. D’une couleur canelle sur le dessus, avec une ligne dorsale blanche; au-dessous jaunätre presque blanc. : Noct. albiventer, Spıx. Vesp. Bras. 58. pl. 35. fig. 2. 3. — WAGNER, ScHREB. Suppl. I. 452 et V. 683. | Les poils courts et déprimés de cette chauve-souris la dis- tinguent de toutes les autres ; ils rendent le cou plus visible et la tête plus distante du corps, caractère particulier à ce groupe. La couleur dominante est canelle rouge-brun, plus foncée sur le dos, plus claire et presque jaunâtre en dessous. Dans la jeunesse la couleur rouge est moins prononcée ; elle est plutôt d’un gris-cendré, tirant plus ou-moins sur le brun vers le-dos ; le ventre est presque blanchâtre. Le dos est divisé par une ligne blanche plus ou moins claire, Plus tard, les nuances du corps deviennent rougeätres, celle du dos ferrugineuse, celle du ventre fauve-clair, toujours plus foncée chez le mâle que chez la femelle ; celles-ci conservent une couleur plus gris-bru- -nâtre, et rarement elles prennent la nuance ferrugineuse; le dos est toujours plus foncé que le ventre. Les parties nues du corps L NOCTILIO LEPORINUS 83 sont brunes noirätres, plus foncées aussi sur la surface externe ; les membres ont une teinte de chair tirant sur le gris. Le côté interne des oreilles est plus clair, sauf l’opercule qui reste noir et se distingue par quatre petites dents sur le côté externe et une sur l’interne. La lèvre supérieure est brunätre, le menton, la gorge et la région des organes génitaux conservent la cou- leur de chair. Les dimensions du corps varient un peu; généralement le corps a de 3 à 34 pouces de long ; les jeunes ont 25 à 2 5 pouces. Les ailes ouvertes des grands individus ont une largeur de 20 pouces, et de 12 pouces chez les petits. La queue a 9 à 12 lignes de long; la membrane anale 2 à 235 pouces, au milieu; elle est soutenue de chaque côté par un ehren, 1 1% pouces de lon- gueur. L'espèce est répandue dans toute la zone tropicale de l'Amérique méridionale. Azara ET RExGGER l'ont trouvée dans le Paraguay, oüelle viten société de 20 à 100 individus dans le voisinage des fleuves et des lagunes; ils se cachent dans le creux des troncs des vieux arbres. Ils viennent’ aussi dans les maisons des colons, qui sont bâties dans le même voisinage. L'espèce n'est pas rare. Je l’ai reçue du nord du Grand Chaco, de la province de Salta et des Missions de Corrientes. -OBSERVATION. — 1. Le grand nombre des différents noms spécifiques qu'on a donné à cette espèce, prouve sa variabilité, comme celle de la précédenté. Les individus plus petits, des couleurs moins foncées tirant sur le cendré sont les jeunes ; les adultes sont plus grands, ils ont les couleurs vives, ferrugineuse chez les mâles, brunâtre chez les femelles. 2. „BLAINVILLE a donné le dessin du squelette dans son Ostéographie, Chéiroptères pl. 4, 8, 9 et pl. 12. La colonne vertébrale est composée de 26 vertèbres, dont 12 sont dorsales et 7 lombaires; celles du coscyx sont soudées et forment une longue crête sacrale; le Las s’unit avec la fin de cette crête par les tubérosités ischiatiques : il est aussi fermé en avant. La queue contient 8 vertèbres fines, allongées, sauf la dernière qui est très-courte. Le crâne (pl. 8) est remarquable par sa haute cavité encé- phalique et la partie faciale très-courte. b. La queue longue dépasse la bordure de la membrane interfémorale avec une portion libre, 84 CHÉIROPTÈRES | 3. Gymnura 5. Genre. Dysopes, ILLIGER. Molossus, Nyctinomus et Dinops GEOFFROY. Ce genre est bien distinct et facile à reconnaître par la queue libre à son extrémité, dépassant la membrane anale. La tête est assez grande, principalement large, et le visage a un aspect morne; le nez dépasse en avant la bouche et a les narines dirigées plus en dehors qu’en avant, elles ont souvent le bord supérieur crénelé. La lèvre supérieure est large avec les bords minces, pendant sur les côtés et souvent repliée obliquement; elle n’a pas de papilles, mais des soies courtes et fortes, quelquefois disposées en crochets, à la place des moustaches, et une frange ciliée sur le bord. Les yeux sont petits et posés très en arrière, un peu avant des oreilles. Celles-ci sont élargies en avant, arrondies au bout, très-souvent unies sur le front par un repli de la peau, quelquefois plissées et étendues en bas. Elles font sur le bord interne un petit lobe séparé et relevé, qui recouvre l’opercule court, peu développé. La denture est forte et aiguë; les incisives sont au nombre de deux en haut et de quatre en bas; on dit que quelques espèces en ont quatre en haut et six en bas, pendant la jeunesse; j'ai constaté moi-même ce nombre en bas, chez un individu de l'espèce la plus commune de Buénos-Ayres. Les deux supé- rieures sont coniques, tantôt rapprochées, tantôt séparées entre elles par une grande verrue de la gencive ; les inférieures sont crénelées, et vont en diminuant sensiblement du milieu sur les côtés, les externes simples, très-petites, manquant souvent. Les quatre canines sont assez fortes et coniques, avec un petit tubercule accessoire à la base ; les supérieures l’ont dirigé vers l’intérieur de la bouche et les inférieures en avant. Le nombre des molaires est de cinq pour chaque côté de chaque mâchoire ; : dans la supérieure, la première est une fausse molaire très- petite, la seconde une très-grande; dans l’inférieure se trouvent deux fausses molaires égales, un peu plus grandes que la petite supérieure, les trois autres du haut et du bas sont assez fortes avec des tubercules aigus; ceux de la dernière en haut sont plus petits que ceux des autres. Chez quelques espèces la première fausse molaire de la mâchoire supérieure manque complètement. GENRE DYSOPES 85 Les ailes sont longues mais étroites ; le pouce est court et couvert d'une peau grosse et rugueuse ; un fort talon se trouve en bas du pouce. L'index n’a qu'un métacarpe de la même lon- gueur que celui du troisième doigt, auquel il est intimement uni par un pli de la peau de l'aile, très-étroite à cet endroit. Les doigts du troisième au cinquième ont deux phalanges, terminées par un petit cartilage subuliforme. Les pattes sont très-courtes et fortes, les doigts qui portent sur le dessus de longues soies recourbées, ont sur le côté ex- terne des poils forts et épais, formant une espèce de frange se mêlant aux crochets des soies supérieures. Le talon est armé d’un fort éperon cartilagineux. La partie libre de la queue est toujours couverte d'une peau crosse, plissée transversalement, et formant quelquefois un repli latéral saillant: Les espèces sont répandues dans la zone tropicale des deux hémisphères; j'en ai rencontré une seule dans notre Républi- ‘ que, qui y est très-commune ; AzarA et RExGGER ont trouvé quatre autres espèces dans le Paraguay. Je n'ai pu les étudier. OBSERVATION. — J’ai accepté le nom générique de ILLIGER parce que les auteurs sont en divergence au sujet de l'application des noms de Molossus et Nyctinomus, proposés par GEOFFROY, ainsi que relativement à la division des sous-genres fondés sous ces noms. Comme il n’y a qu'une seule espèce à décrire dans notre territoire, je ne veux pas entrer ici dans cette discussion, et je remets ces recherches au monographe spécial de la famille entière. Cependant M. Arten, dans sa Monographie des chauves-souris de l'Amérique du Nord (publiée à Washington en 1864 par la Smiths. Inst.) a séparé notre genre en deux, qu’il distingue par les caractères suivants et que je prends pour des sous-genres. Molossus. Les incisives supérieures sont en contact; le nombre des molaires supérieures est de quatre, la dernière assez petite ; l’opercule des oreilles est rudimentaire, les lèvres sont grosses et lisses. Nyctinomus. Les incisives supérieures sont séparées; le nombre des molaires supérieures est de cinq, la dernière assez grande; l’opercule des oreilles assez large, obtus ; les lèvres sont pendantes et plissées. Si l'on adopte ces caractères, l'espèce de notre pays est un vrai Nyctinomus. 86 CHÉIROPTÈRES Dysopes Naso. WAGNER. j Nyctinomus brasiliensis, Georrroy. Annales des science, nat. Tome I. page 342. pl. 22. Nyctinomus nasutus, AuLen Mon. of the bats N. A. ‚20507. Dysopes nasulus, Temm, Monogr. d. Mamm. I. 234. Molossus nasutus Gay, Fn. chil. I, 35. Dysopes Naso WAGNER, ScHREB. Suppl. I. 475 et V. 707. 13. — Burn. Syst. Ubers. I. 74. 7. — Reise d. d.. La Plata. St. II. 392. 6. | 7 Molossus rugosus D'OrBiexx, Voy. Am. mérid. Mammif. 13. pl. 10. Rhinopoma carolinensis Guxpzacu. Archiv. f. Naturg. 1840 I. 358. Molossus cynocephalus, Cooper, Ann. Lyc. N. York. 1837. 65 pl. 3. fig. 1. — Wacxer, Scares. Suppl. V. 714. | Variété. Dysopes mullispinosus, Burm. Reise, ete. II. 391. — Dysopes aurispinosus, PEALE, U. St. expl. exped. NIIL. 21 pl. b..fie,. 1. L'animal ala couleur générale brun-noirâtre tirant plus ou moins sur le gris; les oreilles et les ailes sont noires, le ventre un peu plus clair quele dos. La lèvre supérieure a cinq plis en avant, portant chacun une série d’épines, et quelques stries enfoncées en arrière. Les côtés du nez ont de fortes épines. Si la denture est complète l'animal a deux incisives en hautetsix en bas, mais généralement les externes très-petites manquent et il ne reste que quatre en bas dans la mâchoire. Les oreilles sont grandes, unies à la base sur le front et de forme presque circulaire; elles ont jusqu’à 1,5 cm. de diamètre; le bord interne est élargi et garni de 6-9 petites verrues, dont les internes plus grandes portent une petite soie; le milieu de la conque a sept forts plis transversaux, et le bord externe est faiblement si- nueux ; l’opercule est petit, mais bien visible, assez large et tronqué obliquement. Les yeux sont petits, tirés sur les côtés jusqu'à la base des oreilles, et entourés par la base anguleuse saillante de l’hélice. Le nez est très-large, avec un bord élevé, crénelé en dessus, et divisé par un pli longitudinal peu marqué. Le menton a une verrue, couverte de long poils. La denture est celle du sous-genre Nyclinomus, comme elle est décrite dans la DYSOPES BRASILIENSIS 87 définition du genre; les incisives supérieures sont séparées par un vide; des cinq molaires les deux antérieures sont fausses, les trois autres tuberculeuses. Les ailes sont assez étroites et nues, mais la base, au côté du corps, est couverte de poils en dessus comme en dessous, se terminant brusquement; les plis obliques au-dessous de l’avant-bras sont nus. Tous les poils sont doux et assez courts. La région des parties génitales et de l’anus, ainsi que le bord de la membrane interfémorale et celui des doigts externes et internes, sont couverts de longues soies blanchâtres; la queue“est plissée à la partie postérieure et élargie un peu par un repli longitudinal externe peu prononcé ; la membrane anale est soutenue par un éperon de 8” longueur. La longueur totale depuis le nez jusqu’à la pointe de la queue est de 34 pouces. La tête et le tronc ont 2" 2”, la queue 1” 4”; la Citer des ailes étendues et de 12 pouces. Le haut-bras N 1 pouce; l’avant-bras 1’8”; le doigt du milieu 3”, son méta- carpe 1" 7", la première phalange 7”, la seconde 6”, le cartilage terminal 3”. La partie libre de la queue 8”. L'espèce est répandue dans presque toute l'Amérique méridio- nale; nous connaissons son existence dans le Chili, la Bolivie et le Brésil ; elle se trouve communément à Buénos-Ayres, où elle vit sous les toits des maisons. Je l’ai trouvée également à Tucuman et à Mendoza; elle vit aussi dans la Patagonie, d’où notre Musée l’a reçue. Azara et RENGGER ne mentionnent pas cette espèce comme habitant le Paraguay, quoique M. A. Sarnr- Hıraıe l’ait rapportée des Missions dans la province de Cor- rientes et du Curitybä. Je n’ai pas fait l’autopsie des quatre espèces appartenant au Paraguay que décrivent Azarı et RexGGer, c'est pour cela que je donne seulement sur elles de courtes indications. Les auteurs ne donnent pas de détails sur la denture de chacune d'elles. Rexccær laisse soupçonner que le nombre et la forme des dents concordent avec la description générale qu'il donne du genre. A. Deux ont la lèvre supérieure plissée et sont probablement du sous-genre Nyclinomus. 1. Le Dysopes laticaudatus, Rexccrr page 87, est iden- tique à l'espèce du même nom de Grorrroy. Annal. d. Mus. VI.156.— Wasser, Sourep. Suppl, I. 478 et V. 707. 88 CHÉIROPTÈRES 14, et déerit par Azara, Apunt. IL. 305. N° 79, sous le nom : El Obscuro. Il a une taille assez grande; tout le corps y compris la queue mesure de 4 à 5 pouces de longueur; la queue seule a de 14 à 15 pouces, la longueur des ailes "étendues est de 1à1; pieds. Il présente un caractère remarquable, consistant dan un pli latéral assez large placé sur chaque côté de la portion libre de la queue. La couleur générale est un brun-noirâtre plus clair et un peu grisätre en dessous. Les oreilles ne sont pas grandes, et n’ont pas de repli au milieu de la conque. 2. Dysopes cœeus, RexGGer page 88.—El Obscuro menor Azara, 1. L. 306. N° 80. — WAGNER, SCHREB. Suppl. I. 479 et Y. 706, comme variété du Dysopes auritus, ibid. 10. — Burn. Syst. Übers. I. 69.2. L'espèce est un peu plus petite que la précédente ; sa lon- gueur totale est de 4 pouces, dont la queue prend 13’, la largeur des ailes étendues est de 1 pied; les oreilles ont 10 lignes de haut. Elle est remarquable par ses oreilles grandes et profon- dément sillonnées au milieu de la conque, ainsi que par la queue ronde, sans repli latéral. La couleur du corps est d’un brun-roussâtre sur le dessus, un peu plus clair en dessous. B. Les deux autres espèces ont la lèvre supérieure lisse et appartiennent au sous-genre Molossus. 3. Dysopes crassicaudatus, Molossus cr. GEOFFROY, 1.1. 156. — WAGNER, ScHREB. Suppl. I. 479 et V. 714.— RexGGer, page 89. - | El pardo acanelado, AzArA, Apunt. II. 307 m 81. Sa longueur totale est de 33 pouces, la queue a 1”, les ailes étendues 10” 4”. La couleur erh brune-roussätre en dessus et rouge-brun en dessous ; les oreilles sont plus petites que celles de l’espece précédente, le rebord externe est faiblement creusé. La queue a la moitié libre, au dehors de la membrane anale, pourvue de chaque côté d’un repli latéral très-peu prononcé. 4. Dysopes castaneus, Molossus cast. GEOFFROY, 1. 1. 157. — REnGeER, page 90. El castaño Azara, Apunt. II. 302. n° 76. PROMOPS BONAERENSIS 89 Sa longueur totale est de 45 pouces, la queue a 15”; les ailes étendues 14 pouces. La couleur est châtain brun-rougeätre sur le dessus et grise en dessous; les parties nues sont brun-noirä- tre. Les oreilles séparées en bas, laissant libre le milieu du front; elles n’ont pas de rainure sur le bord externe ; la queue a un tiers en dehors de la membrane interf&morale. Les deux incisives supérieures sont assez grandes et ressemblent aux canines ; les quatre inférieures très-petites se perdent avec l’âge. . _ J'ajoute ici la description d'une espèce de chauve-souris de notre République, appartenant au genre Dysopes, comme il est accepté ici, et qui forme, avec quelques autres espèces, un sous-genre particulier, décrite par M. W. Prrers dans le Monats- bericht d. Kön. Pr. Akademie d. Wissensch. zu Berlin, 1874, page 232, avec planche sous le nom de: Promops bonaërensis. Cet animal a la forme générale de Dysopes Naso et la denture est aussi semblable à celle de cette espèce, mais les deux inci- sives supérieures se touchent au milieu, comme chez les Mo- lossus. Le nombre des molaires supérieures et celui des infé- rieures est de cinq, quoique la première fausse molaire supérieure soit d'une petitesse telle que sa présence peut facilement être négligée par l'observateur. Les oreilles sont aussi larges que hautes, placées à 5 mm. de distance du nez et unies sur le front par un fort repli échancré au milieu; la conque est pourvue de 748 plis transversaux et le bord interne peu élargi, sans Epines; l’opercule est petit et coupé obliquement à la pointe. Les narines assez grandes sont distantes, le bord supérieur du nez est échancré mais pas cré- nelé. La lèvre supérieure est pendante, avec quelques légers plis obliques, moins forts que ceux du Dysopes Naso. Les poils du ‘corps sont assez courts, plus courts sur le dos que sur le ventre ; les parties voisines des ailes sont aussi couvertes de poils jusqu'à une ligne allant du genou au milieu du haut du bras. Les lignes obliques, au-dessous de l’avant-bras sont couverts de poils, courts sur la surface inférieure de l’aile et plus longs sur la su- périeure, s'étendant jusqu'au milieu du métacarpe du cinquième doigt. La membrane de l'aile descend au talon; un peu plus de la moitié de la queue est enveloppée par la membrane interfé- 90 CHÉIROPTÈRES morale, qui est soutenue par un éperon long et touchant presque la queue. Les doigts des pattes sont couverts de longues soïes. La couleur des poils du dos est ferrugineuse, un peu blan- châtre à la base; ceux du ventre sont plus pâles et un peu blanchâtres à la pointe. Le crâne est égal à celui du Promops nasulus (Dyritité nasutus SPIX, WAGNER, SCHREB. Suppl. V. 711. 24.) sauf la portion du nez qui est lécèrement allongée; les incisives supérieures sont un peu séparées des canines; la seconde fausse molaire supé- rieure est un peu élargie en bas de la couronne, qui est faible- ment courbée et conique. La longueur totale du corps est de 4° (10 cm.), la queue a 1” 4” (3,0 cm.) la portion libre 8” (1,7 em.); les ailes étendues ont 12 pouces (31 cm.) L'auteur a examiné un seul exemplaire, qui lui a été commu- niqué par le marquis JAcq. Donrra et appartenant au Musée civil de Gênes, comme venant de Buénos-Ayres. L'espèce ne m'est pas connue etje n’en ai pas fait l’autopsie ; je doute de son exis- tence dans notre capitale, et je pense qu’un voyageur de l’inté- rieur l’a chassée, sans indiquer exactement sa provenance. e. La queue assez longue est complètement renfermée dans la membrane interfémorale; la pointe forme un angle aigu saillant. 4. Vespertilionina … Plusieurs espèces de ce dernier groupe des chauves-souris se trouvent dans la République Argentine, mais toutes sont assez rares et visibles seulement de temps en temps; elles appar- tiennent aux quatre genres suivants. | 1. Nycticejus. Sous ce nom on a réuni les espèces qui ont en développement complet deux incisives supérieures et six infé- rieures. Le nombre des molaires varie entre ? eti. 2. Vespertilio. Ce genre comprend les espèce avec quatre incisives supérieures, six inférieures et six molaires de chaque côté des deux mâchoires. 3. Vesperugo. Ce genre a un nombre égal d’ineisives, mais söule- ment cinq molaires de chaque côté des mâchoires. 4. Vesgerus. Il a aussi le même nombre d’incisives, maïs un nombre inégal de molaires, un de plus en bas qu'en haut. Les oreilles des espèces de ces quatre genres sont de grandeur variable, tantôt plus hautes que la tête, ayant même jusqu'au GENRE NYCTICEJUS 91 double ou triple de longueur, tantôt petits et plus courtes que la longueur de la tête. 6. Genre Nyeticejus RAFFINESQUE Journal de physique, tome 88, page 417. Je donne ici la description du genre, d'après l'espèce des environs de Buénos-Ayres. Elle a la stature ordinaire des chauves-souris ; la tête est assez petite, un peu déprimée; les oreilles également petites, largement arrondies et séparées sur . le front ; le nez court, peu avancé, sans décorations particulières; les narines largement séparées ; la lèvre supérieure et le menton sans verrues ou plis, la première a de longues soies comme moustaches. La denture n’est pas très-forte; pendant la jeu- nesse elle se compose de quatre petites incisives en haut, dont les plus petites internes se perdent avec l’âge (*), laissanttoujours un large espace libre entre elles, car l'os intermaxilaire est très- réduit de chaque côté et uni intimement au maxillaire ; cette construction empêche la séparation osseuse dela cavité nasale de celle de la bouche, comme dans le groupe des Vespertilionines engénéral. Les six incisives inférieures sont sensiblement plus petites du milieu sur les côtés, leur bord supérieur est faible- ment erénelé. Les canines sont assez hautes, mais fines, faible- ment courbées et sans tubercule accessoire à la base. Il y a dans chaque mâchoire en haut, tantôt cinq, tantôt seulement quatre molaires. Dans ce cas il manque la première fausse mo: laires supérieure, qui est toujours extrêmement petite et cachée en arrière de la canine, retirée sous la gencive, d’où elle sort à peine (**). La seconde fausse molaire supérieure, comme les deux inférieures sont assez hautes et coniques; les inférieures sont plus étroites que la supérieure et la première inférieure un peu plus petite que la seconde. Il y a trois vraies molaires dans cha- que mâchoire, chacune assez forte, mais allant en diminuant; les deux antérieures en haut ont trois tubercules coniques et celles () Cette observation est faite dans les jeunes de l'espèce de Buénos-Ayres, dont nous avons plusieurs exemplaires dans notre collection, avec quatre incisives. ("JN est presque impossible de voir cette petite fausse molaire dansla bouche, avant d’avoir disséqué le palais. Aussi ai-je compté seulement quatre molaires en haut dans l'espèce de Buénos-Ayres (Reise, II. 365, 9.) qui en a cinq en réalité, comme le prouvent les cränes bien nettoyés. 92 CHÉIROPTÈRES en bas cinq, la dernière en haut en a deux. La cavité encépha- lique estovalaire, sans crête et sans épines orbitales. Les ailes sont assez étroites, le pouce est soutenu en bas par la membrane alaire ; le second doigt a une phalange ; les trois suivants deux et un éperon cartilagineux à l'extrémité. Les pattes sont courtes; le fémur est presque si long que le tibia, les doigts assez forts. La queue assez longüe a la membrane interfémorale soutenue de chaque côté par un éperon cartilagi- neux plus court que la moitié du bord libre de la membrane. Les espèces du genre sont répandues dans toute la région chaude de la surface du globe; elles forment suivant la diffe- rence de la membrane interfémorale, deux sous-genres, dont l’un a cette membrane nue en dessus et l’autre velue. A. Sous-genre Nyeticejus. La membrane interfémorale est également nue sur les deux surfaces. 1. Nyeticejus ruber. Vespertilio ruber Georrroy, Ann. d. Mus. tome 8 page 204. — Desmar. Mammal. 143. — D'Orsiexy, Voyage Am. mérid. IV. 2 14 pl. 11. fig. 5. Vespertilio cinnamomeus Temw. Mon. Mam. II. 255.— WAGNER SCHREB. Suppl. V. 755. 83. El acanelado, AzarA, Apunt. IE. 308. n° 82. De grandeur moyenne, le corps a un peu plus de 3 pouces, dont la queue prend 13 pouces; les ailes étendues ont 10 pouces. La couleur générale est un beau rouge-brun canelle, le ventre est un peu plus clair; les poils sont foncés à la base ; les oreilles, les ailes et les pieds sont brun-noirâtre et la membrane est un peu transparente; l’interfémorale assez grande subcarrée, em- brasse presque entièrement la queue; elle est soutenue par des éperons assez forts, mais qui ne dépassent cependant pas la moitié du bord libre entre chaque patte et la queue. Les oreilles nues sont petites, elles ont à peine 5 lignes de haut et recourbées en forme de cornet avec un opercule (ou oreillon) de médiocre grandeur, en lame de couteau, faiblement recourbé en avant. La denture se compose de deux incisives en haut et de cinq molaires de chaque côté des deux mächoires; en bas il y a SOUS-GENRE ATALAPHA Br seulement quatre incisives, mais un très-petit espace entre l'externe et la canine laisse supposer que la troisième de chaque côté a été perdue. La première molaire est très-petite. L'espèce, dont je n’ai pas pratiqué l’autopsie, a été trouvée par Azara dans le Paraguay, et par D’Orzıeny à Corrientes. OBSERVATIONS .— 1. M. WAGNER a changé à tort le nom spécifique donné par GEorrroy, D’ORBIGNY et GERVAIS, parce qu'il croyait l'espèce décrite en premier lieu par Azara, identique au Noctilio ruber de RENGGER, er- reur qui a été commise aussi par cet auteur {Säug. Parag. page 95). Azara a décrit cette dernière espèce sous le nom de roxizo (II. pag. 301 n° 75) et. l’autre, dont nous avons parlé ici, comme El acanelado (II. 307. n° 81,) nom accepté par TEMMINCK. 2. Comme les auteurs disent précisement que notre espèce a deux in- cisives en haut et cinq molaires de chaque côté des mächoires, je me suis vu obligé de la faire rentrer dans le genre Nycticejus. B. Sous-genre Atalapha RAFFINESQUE. La membrane interfémorale, les cuisses et les jambes sont couvertes de poils épais sur la surface supérieure, mais ont l’inférieure dépouillée de poils. Ce genre a été établi par l’auteur cité dans ses Précis des caractères sémiologiques (Palermo, 1814, in 8°) et depuis son nom à été changé en celui de Lasiurus par J . E. Gray (Mamma- lia British Museum, ete. 1843. 32). L'aspect général propre à ces espèces a amené plusieurs auteurs, à en faire des monographies: Roserr Tomes, monography of the genus Lasiurus, dans les Proceed. zoolog. Soc. of London, 1857, pages 34 suiv., et Wırn. Peters, dans le Monatsbericht d. Kön. Preuss. Akademie d. Wissensch. zu Berlin, année 1870 (*). in “ 2. Atalapha bonatremais. Vespertilio bonariensis, Lessox, Ferrussac, bullet. d. se. natur, tome8, page 95 et Voyag. d. I. Coquille ete. Zoolog. 137. pl. 2. fig. 1 (1826). Nycticejus bonariensis Temum. Monogr. d. Mammal. II. 159.— _ Wacxer, Soures. Suppl. I. 545, note 6 et V. 771. 14.— Buru. Reise d. d. La Plata St. IL. 395. 9. (*) Malheureusement je n’ai pas pu consuller cette seconde monographie, l'ouvrage cité manquant dans notre Bibliothèque. 94 CHÉIROPTÈRES Nycticejus varius Poxrrie, Reise, ete., I. 451.—Frorızp’s No- tizen etc., tome 27, page 217 (1829). — WAGNER ScHREB. - Suppl. I. 547et V. 772. — Gay, Fauna chil. I. 37.4. C'est une des plus grandes chauves-souris de notre Républi- que et sans doute la plus jolie. Son corps, depuis le nez jusqu'à l'extrémité de la queue, a 4 pouces de long, sur lesquels la queue prend un peu plus de 14 pouce; les ailes étendues ont une lar- geur de 14 pouces. La tête est ronde, le museau large et court, les oreilles ovales ont 7 lignes (1,5 em ).de haut et sont pourvues d’un opercule allongé étroit, faiblement recourbé en avant et de la moitié de la hauteur générale de la conque ; en bas l'oreille forme un lobule, qui ressort en avant dans la direction de l’angle de la bouche. La surface externe, le bord antérieur et l’opereule sont couverts de poils jaunes disséminés, la bordure et la conque interne sont nues. Les poils du corps sont très-soyeux, assez longs et de couleur un peu variable, plus foncés chez les jeunes et la femelle, et clairs chez les vieux mâles. Dans cet âge, la cou- leur dominante du dos est un beau rouge-brun canelle ; chaque poil est noirâtre à la base, jaune au milieu et ferrugineux avant la pointe, celle-ci est blanche. Au côté et sur la membrane inter- fémorale, où les poils sont plus courts, la couleur canelle prédo- mine, parce qu'il manque le jaune du milieu et le noirätre de la base; en avant au contraire la teinte rouge-brun canelle diminue et le jaune domine, formant une ceinture claire autour du cou, comme un collier, qui se change sur les épaules en tache très- blanche plus large. Le milieu de la poitrine reste encore rouge- brun, mais d’une nuance plus faible que celle du dos; depuis le bras jusqu'au ventre la couleur jaune est pure sur toute la lon- gueur du poil ; ces poils jaunes s'étendent sur la membrane claire des ailes aux côtés du tronc et du bras, jusqu'à la base des doigts et descendent au côté interne du cinquième doigt, presque jus- qu'au milieu de son extension; mais la moitié inférieure du haut- bras et l’avant-bras sont sans poils. Toute l’autre surface des ailes est nue, ainsi que la surface inférieure de la membrane in- terfémorale, sauf à à la base, dans les environs de la fin du corps. La partie supérieure des ailes est sans poils, sauf sur la region du haut-bras, qui est velu ; il y a aussi trois petites taches blanches formées de poils courts plus rigides, l’une assez grande sur l'articulation du coude, la seconde à la base du métacarpe du cinquième ou quatrième doigt, et la troisième à la base du pouce. ATALAPHA VILLOSISSIMA 95 Les cuisses et les jambes sont velues en dessus, comme la membrane interfémorale, mais les poils de celle-ci n’en at- teignent pas le bord qu’ils laissent découvert. Un des principaux caractères de ce genre consiste aussi dans la couleur des ailes, qui sont d'un jaune un peu couleur de chair sur le côté du bras, et à la’ base des doigts, mais noires au bord externe entre les doigts j jusqu'aux pieds. J'ai pris, en 1858, à Paranä, une femelle avec deux jeunes de demi- -grandeur de la mère; une autre femelle, également avec deux petits, se trouve conservée dans notre Musée. Je crois que cette chauve-souris donne toujours deux petits par portée. Chez la femelle vivante j'ai trouvé deux tétines de chaque côté _de la poitrine, elles avaient encore du lait. Gay donne le même nombre de petits (l. 1.) pour l'espèce du Chili, qu'il a décrite et je puis confirmer son observation, que les petits, même déjà assez grands, sont toujours enveloppés dans l’aile de la mère, lorsqu'ils sont à l'état du repos. Cette espèce ne visite pas les villes et les constructions, elle vit dans les bois, où je l'ai trouvée la tête en bas, suspendue par les pieds, aux branches des arbres à Palermo, près de Buénos-Ayres. Elle se trouve aussi en Patagonie, d’où nous l'avons reçue du Carmen du Rio Negro, et au Chili, où elle n’est pas rare dans les provinces centrales, près de Santiago. 3, Atalaplhn villosiesima. - Vespertilio villosissimus GEoOFFRoY, Ann. d. Mus. d’hist. nat. tome 8, page 204. — RexGGer, Süug. Parag. 83. — WAGNER SCHREB. Suppl. I. 536 et V. 761, 105. El pardo blanquizo, Azara, Apunt. IL. 303. n° 77. Azırı et Rexccgr, décrivent (l. 1.) une chauve-souris du . Paraguay, dont la membrane interfémorale est couverte de poils épais, moins longs que ceux du corps; ceux-ci ont une longueur et scyeux qui distinguent cette espèce de toutes les autres. Comme Rexcazr dit positivement que le nombre des incisives supérieures est de deux, il me semble naturel de faire rentrer cette espèce dans le sous-genre actuel et d'en donner ici une description, en combinant les descriptions des deux auteurs, vu que je n’ai pas fait l’autopsie de cette espèce. 96 CHEIROPTERES La longueur du corps est de 44 pouces; la tête et le corps ont 25 pouces, la queue 15 pouces; la longueur des ailes est de 10-11 pouces. La couleur des poils de tout le corps est gris de souris, les parties nues sont brun-noirâtre. Le nez assez avancé est mobile comme celui d’un cochon. Les oreilles ont presque 10 lignes de haut et 5 de large; l’ouverture est dirigée oblique- ment en avant et en dehors, la pointe est arrondie, avec une faible échancrure sur le bord extérieur; l’opercule lancéolé a la moitié de la longueur de la conque. Les poils très-longs cachent le cou; ils sont plus courts sur la tête et deviennent peu à peu plus longs en arrière, sauf ceux de la membrane interfé- - morale, qui sont plus courts et en laissent à découvert le rebord extérieur. La membrane alaire s’étend jusqu’au talon ; l'inter- - fémorale se termine un peu avant le talon et est soutenue à cette place, par un éperon long; elle enveloppe la queue toute entière. L'espèce est commune au Paraguay, elle vit dans les tours des églises et les trous des maisons abandonnées, en sociétés nombreuses de plusieurs milliers réunies. OBSERVATION. Plusieurs espèces semblables sont décrites, qui me laissent soupçonner que celle traitée ici est identique à l’une ou à l’autre. Ainsi Pazisot-BEAUVAIS a fait connaître un Vespertilio cinereus de l'Amérique du Nord, {ALLEN, Mon. etc. page 21), qui peut être notre espèce, et M. PETERS une autre de l’île Ste-Catherine sous le nom de Atalapha egregia, dans sa monographie citée plus haut. La première espèce a; molaires, et la se- conde $; mais comme ni Azarani RENGGER parlent du nombre des mo- laires, on ne peut pas faire aucune conjecture plus sûre sur la concordance avec une des deux espèces. 7. Genre Vespertilio Lixxé. Ce genre ne se distingue pas extérieurement du précédent, quelques détails du dhuélelté et principalement la denture pré- sentent seuls des différences caractéristiques. Le crâne, par exemple, est plus plat en avant et la partie oc- cipitale plus bombée est pourvue d’une crête un peu plus forte; la portion nasale est plus longue et un peu concave au milieu. L'os intermaxillaire est ouvert, comme chez le Nycticejus, mais chacune des deux portions latérales est réunie aux maxillaires, et porte deux incisives de longueur presque égale; dans la mä- choire inférieure se trouvent six petites incisives simples, sans LS —— Li y È 2 GENRE VESPERTILIO 97 crénelures. Les canines ne sont pas très-hautes et le nombre des s est de six de chaque côté des deux mâchoires, sur les- quelles les deux premières sont de fausses molaires petites, simples et un peu inégales, la troisième aussi simplement ‘conique, est plus grande que les précédentes et les trois autres très-grandes sont pourvues de trois inherenles en haut et de cinq en bas. Les oreilles sont séparées sur le front et de grandeur variable, mais au moins aussi longues que la tête et souvent davantage; elles descendent au-dessous de l'angle de la bouche; leur oper- cule est aigu, un peu recourbé en dehors, et a la ottié de la hauteur de la conque; celle-ci est ovale, plus ou moins aiguë en haut, ayant la forme d’une amande renversée. Les ailes sont comparativement à celles du Nycticejus plus larges, mais moins allongées ; leur composition est la même, mais le cin- quième doigt est beaucoup plus long et même le plus long de br La queue est longue presque de la longueur du corps et la membrane interfémorale est grande et très-pointue en arrière ; un éperon assez long la soutient sur les côtés. Les espèces sont répandues sur toute la surface du globe, mais elles préfèrent les régions modérées, où elles sont presque les uniques représentants de la tribu. J'ai fait l’autopsie d’une seule espèce. n: Vespertilio Esidori GERVAIS N D'Onnrexy, Voy. Am. mérid. Mammif. page 16. — Bvrm. Reise d. d. La Plata St. Il. 394. 8. — Wacxer, SCHREB. Suppl. V. 752. 5. Cette espèce a la taille assez petite; la longueur du corps avec la tête est de 12 pouces, la queue a 14 pouces, les ailes étendues mesurent 9 pouces, l'avant bras 14 pouces. La denture se compose de quatre incisives en haut et de six en bas; les supérieures sont séparées en deux groupes latéraux et l'interne est plus grand que l’externe; chacune est distinete- ment crénelée et est presque bifide. Les canines coniques ont un etit talon accessoire en avant et en arrière, et les supérieures nt un peu distantes des incisives. Des six moläires de chaque ‚des mächoires, les deux premières sont très-petites et la seconde encore plus que la première, la troisième est aussi REP. ARG,— T. III. 7 98 'CHEIROPTERES une fausse molaire conique, mais beaucoup plus grande; les trois suivantes sont assez grandes et munies de tubercules assez forts, coniques. Sur le eôté intérieur des deux petites fausses molaires antérieures se trouve une verrue de la gencive. Les oreilles ont la forme d’une petite cuillère et l’opercule en est assez aigu ; les narines sont peu saillantes. La couleur générale des poils est brun-rougeätre sur le dos, et moins claire brun de fumée sur le ventre. La face, les côtés du cou et les épaules passent un peu au rougeâtre clair, presque couleur de canelle. Les oreilles, les ailes et la membrane interfémorale noirätres, le dessous des cuisses est un peu plus clair, presque nuance de chair. La queue de l’animal vivant est recourbée en arcs vers le ventre et ne peut pas s'étendre droite. La membrane des ailes est toute nue. J'ai pris à Mendoza deux femelles de cette espèce, volant dans ma chambre à la lumière; D’Orbigny l’a trouvée à Cor rientes. 8. Genre Vesperugo Bıasıus et KAIsERL. Wien. Arch. d. Naturg. 1839 et 1840. Les espèces de ce genre ont la forme générale de oies du pré- cédent; elles s’en distinguent par la denture, qui n’a pas plus que cinq molaires de chaque côté des malen es, dont la première est une fausse molaire simplement conique et les: quatre autres des molaires avec trois forts tubercules pour les supérieures et cinq pour les inférieures. Le crâne, en raïson de cette diminution du nombre des molaires, est plus court en avant, le visage moins grêle et très-peu creusé : la cavité encé- phalique plane et la er&te oceipitale plus Kante: Les oreilles sont en général assez petites, l'opercule ou l’oreillon est court mais assez large, arrondi oumême élargi à son extrémité. Les ailes sont relativement plus longues et plus étroites que celles du genre précédent, mais de la même construction ; la queue, assez longue, est souvent plus longue que le tronc. | Ces chauves-souris sont répandues sur toute la surface du globe, principalement dans l'hémisphère boréal, où elles se trou- vent aussi communément que les vrais Vespertilio, dônt elles se distinguent par un vol plus rapide et plus irrégulier; elles GENRE VESPERUGO 99 préfèrent les terrains boisés et montagneux, aux endroits cul- tivés des villes et des villages. On n’en a reconnu jusqu'à présent qu'une seule espèce dans notre territoire. à Vesperugo nigrieans Vespertilio nigricans, Pr. Wien, Beitr. z. Naturg. Bras. II. 266.2. — Rexccer Süug. Parag. 84. — WAGNER, SCHREB. Suppl, I. 533. 77 et V. 755. 84. — Teun. Mon. Mamm. II. 242. — Burn. System. Ubers. etc. I. 78. 2. El pardo obscuro, Azarı Apunt. II. 309. n° 83. C'est une espèce assez petite; sa longueur totale est de 23 pouces, sur lesquels le corps, y compris la tête, mesure 14 et la queue 1 pouce ; les ailes étendues ont de 8à 9 pouces. Les ‚de tout le corps sont assez courts, les plus longs sont sur le visage, sauf sur le nez, qui est nu, ainsi que les oreilles, les queue et les paties. La lèvre supérieure a une épaisse bordure de poils. La couleur est cendrée foncée presque noi- râtre, et devient noire sur les parties nues; la pointe des poils est un peu plus claire, ce qui donne un reflet gris à la surface supérieure. Les oreilles sont.assez grandes en comparaison de la petitesse du corps, leur pointe est un peu rétrécie, arrondie et dirigde en dehors; l’oreillon est petit et pointu ; l'oreille a presque un demi- pouce de hauteur totale. La membrane des ailes et l'interfémorale n’ont pas de poils, celle-ci est en dessous d’une couleur un peu plus claire, enveloppant aussi le pied j jus- qu'aux doigts; j'ai compté dans la queue 8 vertèbres. L'éperon du talon a 7à 8 lignes de long et ne dépasse pas le milieu du bord libre de la membrane interfémorale ; les doigts des pattes sont petits, ainsi que le pouce des ailes. J'ai examiné avec soin la denture et j'ai trouvé quatre inci- sives en haut et six en bas, les supérieures sont de grandeur égale et bien séparées au milieu ; les canines ne sont pas très- grandes ; le nombre des molaires est de cinq de chaque côté des deux mächoires. La première petite fausse molaire supérieure est rapprochée de la canine, mais séparée des vraies molaires, . par un petit espace ouvert, dans lequel .se loge une verrue in- terne dela lèvre supérieure. Cet espace est suivi par une seconde fausse molaire, dent simplement conique avec un faible talon 100 | CHÉIROPTÈRES postérieur, mieux visible dans la mâchoire inférieure. Les deux molaires postérieures, qui suivent, sont de grandeur égale, la dernière est plus petite. L'espèce est répandue dans le Paraguay et l'intérieur du Brésil; elle se trouve encore dans les Missions jusqu'au Nord d'Entre-Rios et le Grand Chaco, mais on ne la rencontre pas plus au Sud. 9. Genre Vesperus Bıasıus et Kaiser. Wiecm. Arch. d. Naturg. 1839 et 1840. Ce genre présente tous les caractères extérieurs du Vespertilio et du précédent, il ne se distingue de ce dernier que par la dimi- nution du nombre des molaires en haut qui est de quatre; il lui manque la petite fausse molaire antérieure, à côté de la canine supérieure. Les espèces se rapprochent davantage, par la forme des oreilles, du genre -Vespertilio que de celui du Vesperugo, car la conque est généralement plus grande, plus pointue en haut et l’oreillon est étroit, allongé, lancéolé, et a la pointe faiblement recourbée en dehors. Le crâne ressemble à celui du Vesperugo par le visage court, faiblement concave et par la haute crête occipitale. Les dents sont assez fortes, les incisives supérieures moyennes séparées par un espace assez grand, les externes très-petites et rapprochées des canines ; celles-ci sont pourvues d'un très-petit talon à la base, en arrière, plus grand dans les inférieures ; les six incisives inférieures sont fortement créne- . lées et vont en diminuant de grandeur. Il ya quatre molaires en haut, cinq en bas; une seule fausse molaire assez grande en haut, et deux inégales en bas ; l’antérieure est plus petite; les vraies molaires sont assez fortes, mais dans la mâchoire supé- rieure, la dernière est beaucoup plus petite que dans les deux autres. \ Les espèces sont répandues sur toute la surface du globe. Nous possédons trois espèces dans notre territoire, remarquables, comme plusieurs de l'Amérique méridionale, par la grandeur excessive des oreilles. M. Gervais a basé sur l’une d'elles un genre particulier : l’Histiolus. À i OBSERVATION.— M. W. Peters, de Berlin, a examiné dernièrement ce pré. tendu genre et prouvé qu'il ne se distingue en rien du genre Vesperus de GENRE VESPERUS 101 Brasıus et KaisErLiNG. Voyez Monatsbericht d. Kön. Preuss. Akadem. etc, 1875, page 785, suiv. 1. Vesperus velatus. Plecotus velatus, Isın. Georrroy ST. Hizarre, Ann. d. science. nat. tome 3. page 446. et Guérin, Magas. d. Zool. 1832. = pl.2. — Wasser, Scures. Suppl. V. 717, tb. 51, fig. 8. Vespertilio velatus, Teww. Mon. Mamm. II. 240. pl. 59. fig. 3. — Perers 1. 1. 787.1; planche, fig. 1. | » Elorejon, Azara, Apunt. etc. IT. 304. n° 78. Cette espèce a les oreilles relativement plus longues que les autres; lerebord intérieur, séparé de la conque centrale est formé par une saillie longitudinale bien prononcée; à la base se trouve un large lobe convexe, allant en diminuant vers la pointe de Banane ; cette partie est unie avec le front par un repli de , qui se perd vers le milieu du front, où les deux replis nent faiblement. L’oreillon est élargi N la base en arrière et recourbé à la pointe. Les ailes sont pointues, les métacarpes longs, les deux phalanges du troisième au cinquième doigt sont assez recourbées, les éperons cartilagineux des quatrième et cinquième doigts sont rudimentaires. La queue est très. longue et à presque la longueur du trone, la pointe dépasse de trois lignes la membrane inferfémorale. La couleur des poils du dos est brun-roussâtre, tirant un peu sur le rougeâtre. Le ventre estgris très-clair, tous les poils ayant la pointe largement presque blanche. Les oreilles, le nez, les ailes, les pattes et la queue, ainsi que la membrane interfémorale sont noïrâtres ; les braset le bord'interne des oreilles sont couleur de chair ; la lèvre supérieure a quelques soies blanchâtres. La longueur générale de la pointe des oreilles jusqu'à l'extrémité de la queue est de 37 à 4 pouces ; les oreilles ont 10 lignes, le tronc 1{ pouces, la queue 1; pouces; la longueur des ailes étendues est de 11 pouces. Azara, le premier, a découvert et assez bien décrit cette espèce que M. Bere à rapportée de la Bande Orientale de l'Uruguay ; elleest répandue plus au Nord, dans le Brésil méridional, et plus _aw Sud, dans la Patagonie supérieure. C’est du Rio Chubut, dans cette dernière région, qu’elle nous a été rapportée par M. Hexry Durxrorp, jeune naturaliste anglais, qui malheureu- sens 102 | CHÉIROPTÈRES ment est mort de la fièvre typhoïde à Oran, pendant un voyage scientifique. 2. Vesperus montanus . Vespertilio montanus, Parvirpr et LAnpBeck, Arch. f. Natur- gesch. 1861. I. 289. — Prrens 1. L. 709. 3. Plecotus velatus, Burm. Reise d. d. La Plata Staat. tome Il. page 393, 7. Vesperus Segethii, Peters, 1. 1. 1864, page 333. fig. 3. Cet animal a la même taille que ceux de l’espèce précédente, il est même un peu plus gi an Sa longueur totale est. de 4% pouces; le tronc avec la tête a 2 2a pancess la queue 2 pouces, la longueur des ailes étendues est de 1 113 pouces. La couleur du dos est brune tirant au rougeätre, la région des oreilles est un peu plus claire et blanchätre, le ventre est gris-brun, la pointe des poils est blanchätre; toutes les parties nues sont brunds foncées, le bras est de couleur chair. Les oreilles sont d’un tiers. plus longues que la tête, et oni un pouce environ de haut, à peine réunies sur le front par un faible repli de la peau, interrompu au milieu. Leur forme est ovals allongée, le bord interieur en avant de la saillie longitudinale est peu élargi par le bas: l’oreil- lon a la moitié de la dimension de le conque, il est lanegole: et très-peu recourb& en arrière; la conque a 5 ou * replis peu pro- noncés au centre. Les ailes. ont la même forme que celles de l'autre espèce, ainsi que la queue ati est relativement un peu plus longue, A la pointe libre est plus courte, elle a2 lignes. En 1887 : i reçu un individu mê'e de cette espèce à Mendoza et je l'avais Sue pour le Plecotus velatus des auteurs cités plus haut. [ais en l’examinant sérieusement, M. Parens a prouvé que mon animal appartient à l'espèce décrite plus tard, par Paizıppr, du Chili, comme il me l'a communiqué par lettre. Dion Lire même savant a prouvé aussi dans son essai cité plus haut que le Vesveriilio velatus de Tscauni, décrit dans sa Fauna Peruana, nest pas identique à l'espèce du même nom de Isın. GEOFF. SAINT-HILAIRE, mais plutôt un vrai Vesperugo, parce que Tscaup1 donne à son espèce cinq molaires de chaque côié des deux mächoires. Le Vespertilio velatus de Gar et D’Orsıenz, de Chili et Bolivie, appartient à une espèce différente, du genre Vesperus, décrite le premier par Pôppie sous le nom de Nycticejus macrotus. Voyez PETERS l.1. page 788. 3. nef er f. QUATRIÈME TRIBU. ANIMAUX RAPACES. FERAEF. Ils ont les dents de trois catégories, plus ou moins aiguës, in- cisives, canines et molaires, pourvues de tubercules hauts et co- niques; celui des canines forme un seul cône courbé plus élevé que les autres : ces tubercules constituent le caractère principal du groupe. Lea mémbrés sont libres.et ne sont pas unis par une | volaire; les pieds ont de quatre à cinq doigts, ‘ter- minés en angles aigus, plus ou moins comprimés. Ils sont car- nivores et recherchent surtout les animaux vivants. “Des trois groupes subordonnés qui composent cette grande tribu, deux seulement se rencontrent dans l'Amérique du Sud; lı sol que celui des Insectivores, petits rapaces à müéeau et à incisives en nombre variäble, qui chassent les vers Ms comme les chauves-souris. Les deux autres groupes | 2 ent les animaux plus grands, principalement ceux à sang chaud, d, ils ont toujours six incisives à chaque mâchoire. Le g des Carnassiers (Carnivorae) a les molaires rarnies de tubercules fort aigus, les antérieures sont plus étroites et séparées des postérieures à couronne plus large, par une dent particulière à couronne triangulaire, dont les tuber- cules externes sont trös-hauts et coupant, mais l’interne ou le dernier est très-bas et obtus. . L'autre groupe nommé Omnivores (Omnivorae) ne pré- sente pas cette grande différence des dents molaires, il n’a pas la dent à couronne triangulaire avec le tubereule bas interne ou postérieur, bien distinct des autres par sa forme. 1 I. Carnassiers. Carnivorae " Les dents des mammifères dè ce groupe sont les plus élevées . parmi les rapaces ; leur caractère essentiel réside principalement dans la configuration variée des molaires. Les incisives de chaque mâchoire sont assez petites en pro- 104 CARNASSIERS portion des autres dents, mais les grandes canines coniques ont une hauteur excessive et sont légèrement courbées en arrière; les supérieures sont encore plus grandes que les inférieures, qui dépassent les autres en avant, lorsque les deux mâchoires se referment. Le nombre des molaires varie de deux à sept, mais leur forme diffère d’après leur place; les antérieures sont plus petites et plus étroites que les postérieures, qui sont plus larges et plus grosses. Les petites molaires antérieures ont une seule série de tubercules inégaux, généralement au nombre de trois ou quatre, celui du milieu est plus élevé que les autres. On appelle ces premières, les fausses molaires. Elles sont suivies dans la mâchoire supérieure par une dent très-grande avec couronne triangulaire, élargie sur le côté interne et formé ici de deux tubercules opposés, l’autre partie forme une simple série de tubercules. Cette dent, caractéristique au groupe des carnassiers, porte pour cela le nom de dent carnassière; elle est plus grande et plus forte, suivant la férocité de l’ani- mal, Dans la mâchoire inférieure une dent existe correspon- dante, très-grande également, pourvue de tubercules "com- primés et coupants, mais n'ayant pas le tubercule bas interne de la seconde série, soit qu’il manque complètement, ou soit qu'il est posé à la fin de la couronne et non à la face interne. Cette dent carnassière est suivie d’une, deux ou trois molaires tuberculeuses, faciles à reconnaître par leur couronne basse à tubercules moins coniques et disposés en double série. Les tubercules de la série interne sont un peu plus petits, ce qui rend toute la dent légèrement plus étroite sur ce côté que sur le côté externe. r Les différences de forme et de nombre que présententles trois catégories de dents molaires, constituent les divisions des groupes subordonnés, dont nous distinguons, dans notre Répu- blique, les trois suivants, également représentés dans l'époque quaternaire ou diluvienne, quoique souvent par des espèces différentes. 4. Les chats (Felinae), ont trois ou quatre molaires en haut et deux ou trois en bas. Leurs ongles sont rétractiles et le nombre des doigts est de cifq aux membres antérieurs et quatre aux postérieurs; ils ont une marche digitigrade. æ. Les chiens (Caninae) ont six molaires à la mâchoire supé- rieure et sept à l’inferieure, la même marche digitigrade et le x FAMILLE FELINAE 105 même nombre de doigts, mais leurs ongles sont fixés et non rétractiles. 3. Les putois (Mustelinae) ont généralement quatre molaires en haut et cinq en bas; einq doigts parfaits à chaque mem- bre, avec des ongles non rétractiles; la marche est moins digi- _ tigrade, quelquefois plantigrade. PREMIÈRE FAMILLE FELINAE - In Les carnassiers les plus féroce et quelques-uns des plus grands appartiennent à ce groupe, bien connu par la tête ronde plus ou moins sphérique, le museau court, les yeux grands avec une pupille perpendiculaire, les oreilles courtes, peu triangu- laires, assez arrondies ; le corps allongé, les membres forts, pas trös-hauts et la queue longue, généralement un peu recourbée à Pextrémité. Leur robe est de couleur claire, souvent jaune, tachetée ou striée de noir ; les poils sont fins, pas très-longs et serrés contre le corps. _ | Ces animaux se trouvent sous toutes les zones jusqu'aux froides, mais ils résident principalement dans les climats chauds et temperes. Ils ont, parmi les carnassiers, le nombre le plus petit de dents, mais elles sont les plus fortes ; les incisives sont assez grosses; les canines très-hautes, tantôt fort coniques, tan- tôt fortement comprimées; leurs fausses molaires, au nombre d’une ou, deux petites ; les carnassières fort élevées et une seule molaire tuberculeuse, dans la mâchoire supérieure, sans oppo- sition à l'inférieure, et la carnassière inférieure sans le talon accessoire. La denture de lait des jeunes est la même, sauf une fausse molaire de moins dans chaque mâchoire, (*) Nous avons actuellement dans notre Faune six espèces de vrais chats (Felis) et deux félines, un peu aberrantes, de l’époque quaternaire, dont l’une est l'animal le plus fort des carnassiers d'Amérique, d'après la configuration du squelette, parfaitement conservé dans le Musée public de Buénos-Ayres. (*) Les dents de la plupart des mammifères sont bien décrites et figurées dans l'Odontographie de Owen, où le lecteur trouvera des communications ultériéures. 106 À CARNASSIERS Nous commencons avec l'étude de cet animal formidable, et présenterons d’abord la description tHpaillée des. autres espèces argentines vivantes. 1. Genre Machaerodus Kavr. Ossem. fossil. I. (1833) Voyez l'Atlas, II. Mammifères, pl. IX et X. Ce genre se distingue très-bien de celui des vrais chats (Félis) par la grandeur des canines supérieures, ayant la forme courbée d’un petit sabre court, fortement comprimées de deux côtés, avec.les bords aigus diepont dentelés comme une scie; les canineswinferieures sont beaucoup plus courtes et dune forme conique, avec deux arêtes opposées, bien dentelées de petits tubercules. Les incisives sont également coniques et den- telées d’arêtes opposées; quand les fortes molaires sont réduites à trois dans la mâchoire supérieure et souvent à deux dans l’in- férieure, la première fausse molaire des vrais chats manquant. La configuration du squelette est en outre plus robuste. que celle des chats d’égale grandeur et le crâne un peu plus allongé, moins sphérique que celui du genre Felis, Les espèces de ce genre sont toutes fossiles; la Het de celles de l'ARN dE appartiennent à l’öpodde tertiaire ; celle de notre Faune est quaternaire. Elle était répandue dans le Brésil, où l'a découverte M. le Dr Lun», et jusque dans le terrain aux environs de Buénos-Ayres, où M. le D' Murs a trouvé, près de Lujan, le squelette presque co de notre Musée. L'espèce se nomme: [Mechzerodus neogaeus Lund Picrer, Traité de Paléont. I. 281, — Burm. Ann. d. Mus Pübl. d. B -Air. I. 128, — Jp. Abh. d. naturf. Gesellsch. z. Halle. tome X, av. pl. Hyaena neogaea, Lunp, l’Institut. 1839. tom VII. 125. — Ann. d. scienc. nat. II. ser. XI. 224 et XIH. 312. — Mém. &. l’Acad. Roy. danoise. VIII, 94 et 134. Smilodon populator, Luno. ibid. IX. 121. tb. 37 et 47— GIEBEL Fawna_d. Worw. I. 41. hote » GENRE MACHAERODUS 107 - Muñifelis bonaörensis, MuXız, Gazeta Mercantil d. B.-Air. n°6603 (9 Oct. 1845). Felis Smilodon, Buaxvizze, Ostéog. descript. genre Felis „pl. XX.— Smilodon Blainvillii, DesmaresrT, dans Cuexu Eneyel. d’hist. nat. tom, III. Mammifères. Le squelette de notre Musée a une longueur de 6 pieds (1,83 m.) sans la queue, qui manque, et une hauteur de 3 pieds 2 pouces (0,965 m.) au milieu du dos. Ilse compose du même - nombre d'os que celui des chats, c’est-à-dire le crâne, les sept vertèbres du cou, quatorze du dos (*), six lombaires et deux du sacrum ou coccygiens; la première vertèbre de la queue en- core existante est soudée à la seconde du coccyx. Les os des membres sont les mêmes que ceux des chats, sans aucune diffe- rence dans le nombre. e La base du crâne a exactement 13 pouces de long, depuis les ineisives jusqu'à la in des condyles oceipitaux et 16 pouces de Ing de la crête sagittale; sa hauteur la plus grande est de p Anni et demi, et la largeur entre les arcades zygomatiques est de 9? pouces. Pour faciliter la comparaison, je donne ici di ie en centimètres, des trois espèces les plus grandes ee Félis, en regard de celles du crâne de Machaerodus; les m res des deux premières espèces sont prises des fautes de POstéographie de Buxmmvirıe, les deux autres des cränes de notre ae À CU NE HAE Tri FELIS | FELIS | FELIS | MACH. # LEO |TIGRIS |ONcA(")| NEOG. Longueur 0... 0,32 | 0,30 | 0,27 | 0.33 Hauteur du sommet..........,....... 0,11 | 0,10 | 0,10 | 0,13 | Largeur entre les 68 zygomatiques...... 0,24 10,25 | 0,21 | 0,93 Se 2 A 0,15 | 0,16 | 0,13 | 0,16 Longueur de la mâchoire inférieure... 0,93 | 0.22 | 0,20 | 0,22 Hauteur de lPapoph. coronoïde......... 0,11 | 0,10 | O.11 | 0,09 Hauteur, de l'occiput..............,... 0,07 | 0.07 | 0.07 | 0,09 Distance des canines superieures....... 0,09 | 0,09] 0,09 | 0,11 LA () Souvent.on ne compte dans le squelette des chats que treize vertèbres dorsales depuis le nombre des côtes, mais alors le nombre des lombaires est de sept, (**) I faut noter que ce crâne est d’un mâle le plus grand et que généralement les _ crânes des onces sont plus petits. 108 CARNASSIERS Ces mesures prouvent que la configuration du crâne de : Machaerodus se rapproche plus de celle du tigre que de celle du lion, mais comme son crâne est évidemment plus long que cha- cun des deux autres, quoique un peu moins large, ilse rap- proche par sa largeur aussi moindre de celui du lion et non exactement de celui du tigre. Une notable différence se pré: . sente dans la hauteur du crâne qui dépasse beaucoup celle des trois grandes espèces de Félis ; cette hauteur donne au crâne du Machaerodus une certaine analogie avec celui de la hyène, qui possède une crête sagittale et occipitale plus haute que le lion et le tigre. On peut dire avec raison que la largeur moindre des arcs zygomatiques du Machaerodus établit. aussi cette analogie entre ces deux genres hétérogènes, analogie es FPRD avait déjà constatée. Les qualités les plus particulières du crâne de Mask sont en relation avec cette double différence d'être plus long et moins large que celui d’un-grand chat. La grande largeur de la portion antérieure du crâne, contenant le nez et la cavité de la bouche, provient de la plus grande évolution des canines supé- rieures et constitue sans doute une autre particularité aussi remarquable que la hauteur du front et du sommet. On peut dire que la grandeur de la cavité du-nez, produite par la largeur de cette partie du crâne, a influé aussi sur la hauteur du front et que.la forme allongée ovale des orbites et des cavités oculifères étroites est aussi le résultat de cette même modification de la portion antérieure du crâne. Il est bien connu que le lion a le globe de l’ceil relativement plus petit que le tigre et les autres chats, et on peut soupconner avec raison, par la forme de l’or- bite, que le Machaerodus l'avait aussi relativement assez petit. Tl est remarquable que chez le lion, qui a l'orbite moins grand 14 le tigre, le canal infra-orbital ost plus grand que chez celui- ;ilen est de même chez le Machaerodus, dont le canal infra- orbital est encore plus grand que chez le los et aune ouverture allongée ovalaire de 3 cm. de diamètre. La grande extension de ce canal prouve que les nerfs passant par ce conduit ont été très-forts *et comme leur grosseur est en relation avec l’exten- sion et l'épaisseur de la lèvre supérieure, il est juste de croire que cet organe du Machaerodus a été d’une grandeur énorme et servait évidemment à recouvrir la base des grandes canines supérieures, qui sortaient, avec leur couronne; librement au dehors de la lèvre, descendant de la bouche. Les os du nezpré- GENRE MACHAERODUS 109 sentent une configuration particulière dans leur union avec les os frontaux. Chez tous les chats, ces os sont plus pointus en ar- riere et l'os frontal descend avec une prolongation fine sur les côtés des os du nez; entre ceux-ci et la partie voisine de la mâchoire supérieure. Ces prolongations de l’os frontal sont plus étendues et plus grêles chez le lion que chez le tigre et l’once, et la partie voisine de la mâchoire supérieure est prolongée en arrière chez le lion aussi bien que les os du nez, elle est plus courte chez tous les autres chats. Le Machaerodus se rapproche du lion par la prolongation de la mâchoire supérieure en ar- rière égale à la longueur des os du nez, mais il diffère de celui- ci et de tous les autres chats, par la forme non pointue des êmes os, presque aussi large à l'extrémité qu'au commence- ment (pl. IX fig. 2). C’est un caractère tout-à-fait singulier et qui ne se rencontre ni chez les hyènes, ni chez les chiens. Le crâne du Machaerodus présente d’autres caractères parti- culiers. Ainsi l'excavation remarquable du front en avant est terminée en arrière, par une sorte de crête transversale obtuse ; l'élévation plus marquée de la bordure interne des orbites n a pas, comme chez le chat, le petit coin tuberculaire 'au-dessus de l'ouverture du conduit lacrymal : le coin obtus peu élevé du bord supérieur de l’arcade zygomatique est très-distant du coin orbital postérieur de l’os frontal, et la convexité de ce coin est plus pr ée au-dessus du plan frontal ; l’évolution énorme de la région mastoide de l’oceiput, descendant en avant au-des- sous de l'ouverture du conduit auditif, forme une masse qui se compose surtout d’une crête de l’os temporal, de trois pouces de long, se rapprochant presque de la région articulaire de l'os zygomatique ; enfin l’os oceipital étroit et élevé est dirigé en arrière plus obliquement que chez les chats et dépasse dans cette direction le trou occipital placé plus loin, quoique la partie basi- laire de l'os occipital ne soit pas courte, mais également pro- longée en arrière et laisse sortir plus au dehors les condyles sur le côté du trou occipital. La forme de la caisse tympanique allongée triangulaire, fort élargie en avantet moins convexe que chez les chats (pk IX, fig. 3) est en relation de cette prolonga- tion en arrière. » Ba mâchoire inférieure est moins forte que celle du lion et du tigre, et diffère de celle des deux espèces de chats par quelques caractères particuliers. Ainsi à l'extrémité antérieure, sur le côté de la stature du menton, la face externe se relève en crête 7 La) 110 CARNASSIERS assez forte descendant obliquement et dépassant la bordureinfe- rieure du menton par un grand coin aigu, ayant la forme d'une dent (pl. IX, fig. 1). Cette crête est un peu dirigée en dehors et guide en quelque sorte le mouvement de la grande dent canine supérieure; elle l'empêche de tourner vers le menton, en donnant à la pointe de cette dent une direction un pewinclindesen dehors. On a ainsi la preuve que la plus grande partie de la couronne de cette dent était visible en dehors de la bouche et placée dans une interception de la lèvre inférieure, correspondant à cette crête du menton, qui n’était recouverte que par la gencive;*quoi- que cette lèvre fût assez forte, comme le prouve la grandeur de l'ouverture du conduit alvöolaire, en arrière de la crête que nous avons décrite. 2 Une autre différence notable réside à la partie postérieure de la mâchoire, dans l’apophyse coronoïde. Cette partie est nota- blement plus faible et plus petite que la correspondante du lion, du tigre et même de l’once; l’apophyse est plus basse et plus étroite que celle des diverses espèces de chats. La distance même des deux branches de la mâchoire en arrière est une plus petite, car je trouve les coins externes des condyles distants de 18 cm. dans le crâne de l’once et seulement de 16 cm, chez le Machaerodus. Cette diminution de l’ouverture de la mâchoire en arrière est en harmonie avec celle des arcades zygoma- tiques, qui portent à leur base l'articulation allongée tranver- sale pour la mâchoire inférieure (pl. IX, fig. 3). Les dents du genre sont déjà caractérisées en général par leur grande similitude avec celles des chats; ellesn’en diffèrent que par quelques-unes, les autres correspondent au type du genre Félis, Nous en donnons ici la description comparée. Les incisives, au nombre de six dans chaque mâchoire (pl. IX, fig. 4), sont remarquables par leur grandeur relative plus approximative entre elles, que celles des grands chats. Chez ceux ci, les quatre du ie sont presque de grandeur égale et les dei externes sont excessivement plus grandes, mais chez le Machaerodus, l'augmentation de la grandeur est progres- sive, les deux du milieu sont très-petites, les suivantes un peu plus grandes et les externes augmentées dans la même pro- portion, sont plus grandes que toutes. Chacune de ces dents a une couronne plus distinctement conique que chez les chats et n’a pas, comme chez ces animaux, la division distincte en deux tubercules, un l’antérieur plus élevé et le postérieur GENRE MACHAERODUS ‘ | ım plus bas, La couronne de Machaerodus est simplement conique, mais pourvue à chaque côté d’une crête latérale, moins forte eb. plus longue sur le côté externe de la couronne, plus courte, plus basilaire et plus grosse sur l’interne. Nos figures 5 et 6 de la planche IX rendent bien appréciable cette configuration. La fig. 5 a représente la seconde incisive supérieure gauche en arrière, la fig. 5b le côté externe; dans la fig. 5a la crête plus longue est sur la gauche (côté externe) et l'autre plus courte et plus tuberculiforme à la base à droite (côté interne). La Fi eprésente l'incisive gauche du milieu, vue en arrière b, et:du côté externe en a. Les racines très- grandes, eh eomprimees et presque lamelliformes sont aussi in- diquées dans ces quatre figures; elles sont caractéristiques du genre et fort remar quables, Les incisives inférieures sont un peu plus petites que les su- périeures, mais ont la même forme générale et la même relation entreelles. Je donne, pour mieux préciser cette conformation, ne de la couronne de chaque dent en millimètres : net 4 Millimètres ni | L'indiive moyenne de la mâchoire inférieure... 8 … L'iseconde de la même mâchoire................ 10 … Da moyenne de la mâchoire supérieure. .... ne |: La seconde de la même mâchoire...........:... 20 L'externe de la mâchoire inférieure. ............ 21 n Le externe de la mâchoire supérieure............ 25 4. { et +43 La grosseur de la couronne est en relation correspondante de plus en plus forte avec lahauteur æ chaque incisive, comme le prouve la fig. 4 Les canines offrent le caractère le plus nette du genre par leur forme particulière et la grande différence des deux mächoires. Celles de la supérieure (pl: IX, fig. 8) sont d’une grandeur extraordinaire ; elles ont avec la racine 11% pouces (27 em.) de développement total dans leur courbe et 10 pouces (24 cm.) en ligne droite, Cette énorme extension est ainsi divi- see; la couronne a cinq pouces, la’ racine 5 pouces également et. le reste 15 pouces appartient à la portion couverte par la gencive eb ek la configuration particulière est bien distincte des deux autres portions, La dent entie® a.une courbure regu- liere, un peu moins prononcée que celles des autres espèces ‚du genre; quoique son extension générale soit plus grande. Elle a 112 CARNASSIERS les deux extrémités se terminant en pointe, plus fort'accuminée à la fin de la couronne ; celle de la racine est arrondie avecune légère dépression au bas: la dent est fort aplatie dans toute sa longueur, ce qui lui donne une coupe transversale elliptique. La compression de la couronne est un peu plus forte que cellede la racine; ses deux coins sont aigus, finement dentelés dans toute la longueur et forment une véritable crête d'émail, en. _forme de En L'émail a quelques légères rides longitudinales sur toute la couronne; en bas il se termine par une ligne fort on- duleuse comme un $, marquant la limite de la geneive, pen- dant la vie de l'animal. Au-dessous de cette ligne, il y aune’ courte portion lisse, sans émail, qui était couverte par la gen- cive; ensuite commence la racine finement striée et terminée par une ligne transversale presque droite, conservant longtemps une largeur égale et devenant à la fin rapidement plusmince, pour se terminer dans l'extrémité de la dent, qui est arron- die et peu creusée. La racine n’a pas les coins aigus, comme la couronne, dont j'ai donné la coupe transversale au milieu de son extension (fig. 9) ; elle est arrondie en deux bordures prin- cipales, l’antérieure et la postérieure, et moins, fortement comprimée que la couronne. Ces détails expliqueront suffisam- ment la fig. 8, qui représente la canine supérieure de grandeur naturelle. | La canine de la mâchoire inférieure a une configuration tout à fait différente, tellement que M. Kaup, qui a créé ce genre, avait établi d’après cette canine inférieure un genre particulier qu'il nommait Agnotherium. Elle est, en proportion de la grandeur de la supérieure, d’une petitesse étonnante et beaucoup plus petite que la canine correspondante des grands chats; elle est un peu plus grande seulement que l’ineisive supérieure externe et presque de la même forme, comme la donne la fig. 7 de la pl. IX. Cette figure représente la canine inférieure de grandeur naturelle ; le déni montre la dent gauche entière, vue du côté externe, et b la couronne du côté interne. Elle est conique d’une hauteur de 26 mm. La base a 18 mm. de largeur ; elle est fai- blement courbée, comme les incisives, plus convexe en dehors, son bord Soslörienr est garni d’une crête longitudinale, fine- ment dentelee; la crête cr&nelde, part d’un tubereule basilaire placé sur le côté interıf6 et.va en diminuant jusqu'à l'extrémité (fig. 7 b.). La racine est forte, de 23 pouces de longueur, un peu renflée au milieu et devenant peu à peu plus étroite versla pointe GENRE MACHAERODUS 113 arrondie qui est faiblement creusée. Il est important de noter que les espèces des grands chats ont aussi sur leurs grandes canines coniques, deux crêtes aiguës, mais simples, sans dentelures ; ces crêtes sont faiblement recourbées, et leur position est presque la même que celle des crêtes dentelées du genre Machaerodus. Ainsi les canines supérieures ont une crête antérieure et une autre postérieure: la première avec une inclinaison remar- quable à sa surface intérieure; les canines inférieures ont une crête très-distincte, sur le côté interne de la couronne, et une autre sur le bord postérieur. . Comme nous venons de le reconnaître, la configuration des ca- sms particulières du Machaerodus se rapproche bien par quelques caractères spéciaux de celle du type des chats. Cependant les dents molaires sont presque identiques, et ne diffèrent dans aucun de leurs caractères, de celles propres à la famille des Felinae. Les figures 10-12 les donnent de grandeur naturelle; on voit qu’elles ne sont pas plus grandes que celles du lion et du tigre, quoique leur couronne soit un peu plus haute. La éaclioite su- périeure en a trois (fig. 10), l’inferieure n’en a que deux (fig. 11). Il manque la première fausse molaire plus petite des vrais chats, au moins dans l'individu de l’espèce que nous possédons,s, mais ce manque n'est pas général, car la figure de BLAINVILLE prouve que la dent peut se conserver (*). Si l’on compare ces dents avec les mömes du lion et du tigre, on ne trouve d’autre différence de formé que dans la hauteur des tubereules qui est plus élevée chez le Machaerodus, comme il est facile de le recon- naître dans la fig. 12; les tubereules sont plus aigus, leurs bor- dures libres plus coupantes et la séparation entre eux plus marquée, caractères qui sont en harmonie avec ceux des canines et prouvent la férocité plus grande de cet animal. La fausse molaire supérieure (a) possède trois tubercules, la carnas- _sière (b) quatre et la petite tuberculeuse (10, c) une faible crête transversale onduleuse. Dans la mâchoire inférieure, la grande fausse molaire (fig. 12 c) est un peu plus longue que la carnas- _Sière et pourvue de quatre tubercules; la dérhsuière (d) a ‚deux forts tubereules coupants, plus inégaux de longueur que ceux des vrais chats et usés à la crête supérieure. -(*) Dans quelques autres espèces de Machaerodus, par exemple le M. Megan- f ‚la première fausse molaire existe aussi dans la mâchoire inférieure, comme l'in uen figure de l'Ostéogr. de BLAINVILLE, pl. XVII, du genre Félis et du crâne de Machaerodus, pl. XX. REP. ARG, — T, II. 8 114 CARNASSIERS J'ai donné assez en détail la description des autres os du squelette, dans mes communications citées plus haut; il est inutile de les répéter ici. Ilest sufiisant de faire remarquer que chacun de ces os est semblable aux correspondants du sque- lette d'un grand chat, de même que les dents, sauf que leur structure est plus forte et plus grosse. Les deux premières ver- tèbres principalement, l’atlas et l’axis, sont plus grands et leurs apophyses plus longues et plus fortes que celles dulion ; toutes les autres vertèbres, et surtout les côtes, dépassent: en force celles de la même espèce ; elles ont presque le double de gros- seur de celles du lion. Le sternon également est plus fort que celui du même animal. Les sept vertèbres du cou mesurent ensemble 16 pouces, les quatorze du dos 25, les six dns 14 et les deux coccygiennes 4. X Les os des membres prouvent d’une ee encore las évidente, la supériorité de force de notre Machaerodus. L’omo- plate a 38 cm. de long et12 cm. de large au milieu ; sa forme est un peu plus ovale que celle du lion, et la fossa infraspinata, plus large que la supraspinata, à cause de la grande courbure du bord postérieur, complètement en opposition avec. celle des grands chats. actuels, qui ont la bordure posterieure de ” l’omoplate droite et la plaine sous la crête. médiane longitudi- nale moins large que celle en dessus. L’humérus a aussi 38 cm. de long, et le cubitus de l’avant-bras 36 cm. Le bassin a une extension de 37 cm. de la crête de l’ilion, jusqu'au tubercule d’ischion, et une largeur de 23 cm. en avant, entre les crêtes nommées, mais 21 cm. en arrière entre les tubercules d’ischion. Le fémur a 41 em. de long, le tibia 28 em., et le pied en avant 24 cm., celui d’arriere 32 cm. Ceux-ci surprennent par la gran- deur des phalanges onguliferes érigées et par leur gaîne de ca- puchon, énormément développée, qui renferme l’axe rer laire mince de l’ongle incliné en arrière. Pour connaître l'épaisseur des os, il suffit din dran enve du squelette pl. X, reproduit d’une photographie et donnant exactement la forme de chaque os. En comparant cette figure avec celle que BLAINvize à faite du. lion ou de l’once, om voit aussitôt la grande supériorité de force du Machaedorus, prouvé par la plus grande épaisseur de tous ses os. Je développerai plus en detail ce sujet dans le texte de l’atlas, où j’etudierai les os du Felis spelaca, le plus grand chat diluvien. de l’Europe, bien connu par les recherches de Gozpruss et de SCHMERLING. | Je ai GENRE MACHAERODUS 115 Les os du Machaedorus ne sont pas rares dans notre dépôt di- luvien-ou quaternaire, où il se trouvent dans le même niveau avecceux de Megatherium et des Glyptodon ; cet animal est con- temporain de ces grands colosses et appartient à la même époque. Comme ces animaux ont véeu ensemble, la dimension des canines supérieures du Machaerodus m’a fait soupçonner qu'il attaquait ces autres animaux, et que ses grandes canines ont été destinées, soit à perforer la peau épaisse du Glyptodon ou du Mylodon (*), soit à transporter leur corps pesant, dans sa retraite cachée. Ilme semble aussi que l'épaisseur considérable des os des membres du Machaerodus, en proportion de leur longueur à peine plus grande que ceux des grands chats vivants, explique-la probabilité de ces luttes, surtout si l’on compare ces 08 avec ceux correspondants du Felis spelaea, qui sont plus , Mais moins épais, ou tout au plus de la même épaisseur. Cet animal était plus grand que le Machaerodus, mais pas plus fort, si toutefois la structure des os des membres prouve la force de l'animal € ine: caractère se retrouve dans les propositions a deux pärties principales de chaque membre entre elles. Chez les ‚chats, ces deux portions sont d’égale longueur, mais chez le Machaerodus, la supérieure est plus longue que l’inferieure, comme le prouvent les mesures données plus haut. La portion inférieure, plus courte que la supérieure, augmente la force de l'animal, pour retenir et porter; mais la prolongation de la inférieure plus allongée que la supérieure, indique une agilité et une célérité plus grandes. Le Machaerodus était moins agile que le tigre actuel, mais plus puissant pour abattre et retenir sa proie et pour transporter même des objets très-pesants. Cette faculté est aussi prouvée par la troisième portion de cha- que membre, le pied seul; aucun chat n’a les pieds si grands que le Machaerodus- et même les os connus des pieds du Felis spe- laea sont quoique plus longs, pas plus gros que ceux correspon- dants de notre genre. Prineipalement les os des ongles du Machae- rodus surpassent tous les correspondants des grands chats vi- 'vants et ressemblent presque entièrement à ceux du Felis spelaea, quand les phalanges et les os du métacarpe et métatarse de e) J'ai découvert au lieu de la peau d’un Mylodon des petits ossements de grandeur d'une demi-noisette; de semblables observations ont été faites par le D' Lunp, chez un Platyonyæ. Voyez MüLLer’s, Archiv, 1865, page 334, et 1868, page 789. 116 CARNASSIERS cette espèce soient considérablement plus longs. Aussi lagran- deur raisonnable du talon du pied postérieur du Machaerodus, parle-t-elle éloquent, comme la grandeur des ongles de l’ante- rieur, en faveur de la puissance de l'animal, pour retenir et sup- porter un objet pesant, tandis que la longueur plus grande de tout le membre postérieur et la proportion moindre des ongles de l’antérieur du Felis spelaea, indique une plus grande agilité chez cet autre animal. Il semble d’après ces comparaisons que le Machaerodus a tenu en une très-grande analogie avec l’once, car cette espèce possède, parmi chez les grands chats actuels, les membres relativement plus courts et les plus forts. OBSERVATION. — Dans notre Musée public se conserve un humérus d’un animal malade, du genre Machaerodus qui, quoique très-déformé, ‚me semble mériter une description détaillée. C’est un os du côté droit, ayant une grande exostose sur toute la portion médiane; il n’y a d’inetact‘ que les deux parties terminales, ainsi que les condyles des articulations et leurs circonférences. En CORRE en outre cet os avec les os sains du squelette entier existant au Musée, j'ai constaté que l’os malade a la même grandeur aux deux extrémités et qu’il est même un peu plus fort, mais que la longueur totale est plus courte que celle de l’os intact. Cette diminution qui dépasse deux pouces, ainsi que le peu de courbure de cet os, me donne la preuve que l’os a été fracturé un peu au-dessous du milieu et guéri dans une po- sition un peu fausse, comme on peut en juger par la détérioration des bords de la fracture ; et vu le défaut d'usage du membre pendant le temps de la guérison, il s’est formé peu à peu une masse d’os nouveaux au-dessus. de la surface primitive des bords de la fracture. Maintenant l'os a au côté interne postérieur, un plan presque droit, correspondant assez bien à l'ancienne surface naturelle, mais déformée par quelques excavations et excroissances, qui prouvent la conformation artificielle de cette surface, après la fracture moins parfaite peut-être, de ce côté. L'autre côté antérieur ou externe est déformé par une excroissance osseuse de 6 pouces de long et 3 pouces de large, placée à la même hauteur au-dessus du niveau primitif de l’humérus, qui a eu dans cette même place 2 pouces d'épaisseur naturelle. C’est l'endroit le plus faible de tout l’os et celui-ci pouvait, par conséquent, être cassé là, avec plus de facilité que dans tout autre endroit, de son extension. Toute la surface extérieure de l’exostose est garnie par un grand nombre d’aspérités longitudinales, en forme de rides et de sillons, qui donnent à cette surface l'apparence d’une crête presque élégante ; ; les deux côtés sont lisses et n’ont que quelques sillons formés par les vaisseaux sanguins, qui sillonnent les surfaces par des anastomoses bien visibles. . Pour donner mon opinion sur la formation de cette excroissance mala- dive, je crois pouvoir avancer que pendant un combat singulier de deux de ces grands animaux, l’un d’eux a saisi le haut du bras de l’autre et a cassé GENRE FELIS 117 los, en lui donnant, au milieu de l’humérus, une dislocation de sa position naturelle. Pour consolider de nouveau cet os, la partie cassée a 6t6 ab- sorbée aux coins, et il s’est formé à sa place une grande portion d’os nou- x qui, peu à peu, par le mouvement de la patte malade pendant la de l'animal, a pris une forme irrégulière et sa grandeur actuelle, est en vérité ‘étonnante. Tout prouve d’un côté la force formidable du ichaerodus et. de l’autre côté la grande énergie vitale de cet animal. Mers mé His ei = Atem: 1 # | AN À cf pret - 2. Genre Kelis Linn. PAPA TS | x nn + Syslema Naturae, I. 60. (1766) " ef: ap différences génériques entre les vrais chats et le Machae- rodus sont expliquées d'une manière assez étendue dans le texte précédent, il est inutile d'en donner par ici une nouvelle description. La tête est plus sphérique; les ineisives sont moins aiguës et pourvues d'un fort tubercule postérieur à la couronne ; lesgrandes canines allongées, coniques, faiblement courbées, avec deux crêtes longitudinales aiguës ‘et une ou deux lignes finement enfoncées entre les crêtes, sur le côté externe, qui sont situées près de la pointe de la dent; ce sont les caractdres-es- sentiels du genre. Les molaires sont au nombre de quatre en haut et de trois en bas, toutes de la forme des analogues du Ma- chaedorus. La première fausse molaire en haut, de forme circu- laire, est-très-petite, et par suite de cette petitesse, elle se perd souvent dans l’âge avancé de l’animal; maißla première en bas est plus grande et a trois tubercules. La seconde des deux _ mächoires ressemble à celle-ci, sauf que sa grandeur est plus forte. La carnassière de la mandibule supérieure a quatre tuber- cules, dont le plus petit, beaucoup plus bas que les autres, est posé sur le côté interne de la couronne, entre les deux premiers tubercules de la série externe. La carnassière inférieure est pourvue de deux tubercules fort aigus et coupants; un troi- sième est indiqué en arrière, très-bas et très-petit, formant à peine un fubercule séparé. A celui-ci, correspond la petite mo- laire tuberculeuse au fond de la mâchoire supérieure. Le troi- sième petit tubereule de la carnassière inférieure n'existe pas à la même dent du Machaerodus et, même chez la plupart des vrais chats, il est complètement rudimentaire. . Les autres caractères des chats sont bien connus ; leurs ongles forts, pointus, bien courbés et rétractiles, constituent le prinei- 118 CARNASSIERS pal. Ilsont la pupille des yeux claire, POP et u. poils de la lèvre supérieure longs et forts. Les espèces argentines vivent principalement dans les forêts et les bouquets de bois ; aussi dans la pampa ouverte, sur des lieux garnis de jones élevés ou d’autres plantes capables de les protéger par leur hauteur. La plupart évitent le voisinage des parties colonisées ; les environs des établissements isolés sont seuls exposés à leurs attaques, dirigées pour se procurer des petits des animaux domestiques. L’homme n’attaquent que très-rarement et quand ils le trouvent isolé dans le voisinage de leurs territoires de chasse. Ils vivent presque toujours sé- parés, et se réunissent seulement en paires à l’époque de leur accouplement, à la fin de l'hiver (août). Le mâle quitte géné- ralement bientôt la femelle, lorsqu'il a satisfait ses désirs” La femelle produit vers le commencement de l'été, fin de décembre, de deux à quatre jeunes, qu’elle surveille avec beaucoup d'at- tention ; elle leur apprend à chasser, dorsqu’ils ont cinq à six semaines. Les chats mangent de préférence les animäux à sang chaud, mais quelques-uns aiment beaucoup aussi les poissons, qu'ils chassent en les attendant au bord de l’eau, où ils les attrapent par un coup vif de la patte antérieure. Aucun chat ne mange la viande pourrie des animaux morts depuis pe jours. ms Son Les sept espèces qui se rencontrent dans notre pays, a. aussi répandues dans l'Amérique méridionale ; aucune n'est propre à la République Atgentine. | A. Espèces tricolores, jaunes ou grises, Laahetéen de noir, à ventre blanc. | 1. Felis Onea, Linx. Systema Naturae, ed. XII, tom. I. page 61, n° 4. — Cuvixn, Règn. anim. I. 161.— Pr. Wien, Beitr, 2, Nalurg. Bras. — RexGGer, Süugeth. v. Parag. 156. — WAGNER, ScHREB. Suppl. II. 474. 4. — Burn. Syst. Ubers. d. Th. Bras. I. 84. Yaguarelé, AzarA, Apunt. etc. quadr. Parag. I. 91. ve — MARKGRAF, hist. nat. Bras. pag. 235. C'est le plus grand chat du pays et de l'Amérique en Besen Les créoles Argentins l’appellent toujours Tigre; il est connu chez les nations guaranies sous le nom de Yaguareie, accepté GENRE FELIS 119 par Markérar et AzarA; les créoles portugais du Brésil le nomment pts et cette dénomination a été consacrée par la science. L'animal in peu ghis shit que le Léopard ou la Panthère (Felis pardus) de l’Ancien-Monde, auquel il ressemble par sa couleur et les dessins ; les grands individus mâles se rap- prochent par la taille du Tigre du Bengale et sont aussi féroces que celui-ci. Les dimensions dw”plus grand exemplaire de notre Musée sont, du museau jusqu’au commencement de la queue, de 4 pieds 10 pouces ; la queue a 2 pieds, la tête seule 1 pied ; lahauteur du milieu du tronc 2 pieds 8 pouces, mais quelques-uns ont presque 3 pieds de haut. La couleur domi- nante sur toute la surface, sauf la gorge et le ventre, qui sont blanes, est d'un beau jaune orange clair, avec quelques nuances plus ou moins | foncéesieur le dos et-les côtés. Sur ce fonds se présentent des taches rondes ou ovalaires noires, ayant la dimension variant entrewelle d'une noisette, jusqu'à celle d’une noix, et formant sur la tête et les jambes des dessins partieu- liers assez symétriques, les plus grandes sur les joues et le milieu des membres, et devenant plus petitesen haut eten bas. Sur le milieu du dos, ces taches s’arrangent à plusieurs séries irrégulières, mais-sur les côtés du tronc et la partie supérieure des membres, les taches rondes se distribuent en cercles, souvent un peu ovalaires, de 2 à 3 pouces de diamètre, conte- nant presque tous une tache centrale et 6 à 8 taches inégales dans la périphérie. Souvent le fonds de ces cercles est un peu plus foncé. Sur la queue, ces taches forment des anneaux irréèuliers, et vers l'extrémité, elles se changent en anneaux complets, non tachetés ; de même sur les membres, qui à la partie inférieure sont également annelés de demi-cereles noirs. En général, il y a sur le milieu du dos deux séries de taches simples: La lèvre supérieure est blanche, avec une grande tache noire à l'angle des deux lèvres; les oreilles sont blanches à l’intérieure, jaunes aux bords Es avee une tache noire marquée d’un point blanc central à la surface externe. Les yeux jaunes-brun-elair ont la pupille presque circulaire. Toute la gorge, le ventre et la surface interne des pattes sont blancs, avec quelques faibles taches noirätres au commencement de la partie blanche, où elle touche au fonds jaune. La femelle est un peu plus petite que le mâle, d'après la dif- férence des cränes de notre Musée : le crâne d'un mâle très- à - 120 CARNASSIERS grand a une longueur de 14 pouces sur la crête sagittale, jus- qu'au museau, et celui de la femelle à peine a 12 pouces: ..... Les jeunes sont d’abord d’une couleur claire gris-jaunätre et quelques-uns sont presque blancs, avec des taches.brun-noi- râtre, plus irrégulières, moins fournies, et généralement nesont pas disposées en cercles; elles n’ont presque jamais la tache centrale. Leurs poils sont plus longs et relativement ont le double de longueur de ceu# des individus adultes. Avec l'âge, ils deviennent plus foncés ; la couleur du fond n'est pas encore jaune, mais d’un brun-gris rougeâtre, qui devient peu à peu plus clair et se rapproche peu à peu du jaune des vieux. … … Le Jaguar se trouve principalement dans les provinces.orien- tales de notre République, où il préfère le voisinage des gran- des rivières et des terrains humides couverts de forêts; il manque dans toute la Patagonie, depuis le Rio Colorado,.et dans les Cordillères, où le Couguar (Felis concolor) prend sa place. Il est assez commun sur les îles, à l'embouchure du Rio Parané et sur les terrains voisins d’Entre-Rios et de Corrientes, d'où l’on apporte à Buénos-Ayres le plus grand nombre de peaux pour les vendre. Il n’est pas rare aussi dans le Grand Chaco et et dans les forêts des provinces de Santiago del Estero, de Tu- cuman et de Catamarca; il est assez commun dans le Para- guay. Dans ces diverses régions, ainsi que dans les provinces voisines du Brésil, l’Once atteint sa grandeur la plus considé- rable, qui ne le cède pas beaucoup à celle du Tigre de Bengale; plus au Nord, il devient notablement plus petit, les mâles res- semblent alors aux femelles du district austral, comme gran- deur. Il fait sa proie habituelle des diverses espèces ce cerfs qui vivent dans ces régions, ainsi que du cochon d’eau (Hydro- choerus Capybara) qui se trouve communément sur les bords de toutes les grandes rivières de l'Amérique méridionale. Il devore aussi les animaux domestiques, comme vaches et che- vaux, quandil peut les atteindre, etil est même dangereux pour l’homme. Il chasse par plaisir ou par nécessité les poissons, etil passe à la nage les rivières d’un côté à l’autre. J’ai vumoi- même une Once nageant dans le Rio Paranä; on voit même sur cette rivière des Onces entrainées sur les îles flottantes, pendant les grandes crues et j'ai été témoin de la capture au Rosaire, de plusieurs de ces animaux, qu'avait facilitée l'é- chouement d’iles flottantes, sur la côte près de la ville. L'Once ne se trouve pas au Chili, mais il existe depuis le Pérou orien- GENRE FELIS | 121 tal jusqu’aux bords du golfe des Antilles, dans le Mexique et même dans les provinces australes de l'Amérique du Nord. Azara et Renscer sont les auteurs qui ont le mieux décrit ce qui concerne cet animal, | OBSERVATION. — — L’Once n’a pas été reconnue par BurFon et DAUBENTON, comme formant une espèce particulière ; ces deux auteurs la confondaient avec la Panthère, quoique Linné l’eut bien séparée de celle-ci, accep- | l'espèce d’après la description de MarkGrar. C’est principalement AZARA, qui a prouvé le premier évidemment la distinction spécifique de l'Once, & laquelle il avait conservé le nom guarani de Yaguareté, nom que les auteurs plus modernes ont changé en Jaguar. 19. La grande variété des taches noires et de la couleur du fonds a fait croire au public, qu’il y avait diverses espèce d’Onces, mais l'examen scru puleux de RENGGER prouve assez clairement que ces variétés sont seule- ment individuelles. On trouve des individus totalement gris-blanchâtre et d’autres presque complètement noirs, avec le fonds d’un brun-noirätre, et in, dé noires indiquées dans ce fonds, assez bien reconnaissables. herive:: iz, 2. Felis mitis Fr. Cuvier’ “av, Syst. Ubers. I. 86. 2. © Fais pardalis, Pr. Wien, Beitr. ete.»LI. 361. 3. — RENGGER, © Süugeth. Parag. 191. | Mbaracayä guaz ou en tech AGARA , Apunt. (I) ee RES | Felis Maracayl, WAGNER, Schreg. Suppl. II. 492. Jaguar, Burrox, hist. nat. Mamm. Supp. tom. III. pl. 18. u Pol mitis et Felis brasiliensis, Fr. Cuvier et GEoFFRoY, Mammif. fol. tom. I. 18, et III. 58. 5 chat sauvage, qu'Azara le premier a décrit sous le nom de Chibi-guazü et que Renccer a pris x tort pour le Felis pardalis de Lıns# (Syst. Nat. I. 62. 5.), se trouve aussi dans la province de Corrientes, depuis le territoire des anciennes Mis- sions des Jésuites, jusqu'à la frontière d’Entre Rios, d'où nous nous le sommes procuré pour notré collection, C’est une espèce un peu plus grande que le chat domestique et d’une conforma- tion plus robuste, la queue est relativement plus courte. Celui _Quenous avons, mesure 28 pouces, depuis le museau jusqu'au commencement de la queue; celle-ci seule a 14 pouces et la hauteur moyenne du dos 16 pouces, Rexccer donne des me- 122 CARNASSIERS sures plus petites et reproche à Azara de les avoir données trop grandes ; mais les miennes sont aussi plus grandes que celles de Rexccer et je les ai prises fidèlement sur notre animal. Elles ne sont pas toutefois aussi grandes que celles données par Azara. La couleur du fonds est d’un jaune assez clair pas se, se changeant en blanc aux sourcils, aux lèvres, à la gorge, sur la poitrine, le ventre et la face interne des membres. Toutes surface externe est tachetée de noir, d’une manière fixe et très- élégante, mais variant de disposition suivant les diverses por- tions du corps. Sur le sommet de la tête, on voit deux lignes noires parallèles, commençant au-dessus des yeux et se termi- nant entre les oreilles. L’intervalle est couvert de quelques petites taches posées en cercle. Les oreilles sont toutes noires sur le côté externe, avec une grande tache blanche. Deux autres stries noires courent sur les joues, la supérieure commente à l'angle externe de l'œil, l’inférieure au milieu de la lèvre supé- rieure ; entres ces deux stries, il y a quelques petits points noirs en avant. La nuque est décorée de quatre stries noires parallèles, et sur le cou il-y a deux forts ares, le supérieur au-dessous de la gorge, l’inferieur avant le commencement du thorax. Sur le dos les stries de la nuque se continuent en lignes longitudinales de taches ovalaires noires plus grandes, qui courent jusqu’à la queue. Celle-ei est annelée de noir, mais au commencement les anneaux sont incomplets et ouverts par le bas ; peu à peu ils deviennent plus larges et plus complets. Notre exemplaire a une douzaine d’anneaux, dont les sept ou huit derniers sont complètement fermés. Sur les côtés du-tronc les taches noires deviennentsuccessivement plus grandes de haut en bas; il se forme dans le milieu de chacune, à mesure qu’elles s'étendent, un centre jaune-brun, qui change la plupart des taches en cercles, ayant d’un à un et demi pouce de diamètre; ces taches forment généralement cinq séries sur chaque côté. Celles de la série moyenne sont les plus grandes et l'un ou l’autre de ces cercles se rejoint avec son voisin. Enfin, sur le côté du ventre, ces cercles disparaissent et de petites taches simples prennent leur place. Sur les membres les taches se changent en stries transversales plus fines et plus irrégulières sur la portion supérieure du membre, plus larges et régulières à la partie moyenne ; les taches deviennent très-faibles et très- petites sur la partie inférieure du vrai pied, où elles manquent GENRE FELIS | 123 enfin complètement. Les yeux sont d’un bleu-gris clair dans la jeunesse, la pupille est ovale presque ronde. La surface interne des oreilles est blanche et les grandes moustaches de la lèvre supérieure blanches et noires, unicolores chez quelques-uns. Au-dessus des yeux il y a une paire de longues soies noires et une autre de plus petites au milieu des joues. La poitrine blanche est annelée de petites taches noires disposées en arcs transversaux, ainsi que la surface interne des membres. Les jeunes sont couverts de poils plus longs et plus doux, d'une couleur jaune-grisätre, avec des taches noires irrégulières peu prononcées. C’est dans cette âge que l'animal correspond ‘au Chati de Fr. Cuvier. Plus tard, à 18 mois, la couleur devient jaune-foncée et le dessin des taches plus distinct ; à cette âge il ressemble au Jaguar de Burrox. On trouve aussi plusieurs variétés de couleur allant du jaune au gris; une de ces variétés à pelage gris a été nommée Chat du Brésil, par Fr. Cuvrer; quelquefois mais, rarement et par exception, on trouve ces ani- maux avec une robe d'un gris presque homogène. "Le Mbaracayd-guazü, comme quelques peuples autochtones appellent cet animal, ou Chibi-guazü, nom donné par les autres (c'est-à-dire grand chat), vit toujours en société d’un mâle et d'une femelle, et se trouve principalement dans les grandes forêts, ou dans les bois près des rivières et ruisseaux, jamais dans les plaines ouvertes. Son naturel est assez doux, et il ne devient nuisible à l’homme que lorsqu'il lui prend quelquefois, un poulet où un canard dans les colonies, qui ont leurs habi- tations placées trop près du bois. Sa nourriture principale con- siste en oiseaux ou en petits des mammifères d'une taille moyenne, comme singes, ägutis et même des petites espèces de eerf. Il préfère les Gallinacées des sous-familles des Pénélo- pides et Crypturides, qu’il chasse avec beaucoup de sagacité et d’astuce pendant la nuit dans leurs retraites; c'est à ce mo- ment seulement que le Mbaracayd se met en chasse. OBSERVATION. — Le Felis pardalis de LiNNé, classé d’après la description de Hennanvez, pl. 512, est l'Océtat de Burron (Suppl. t. III, pl. 17). Il diffère par la continuité des taches latérales du trone, qui forment de vraies bandes obliques. Le chat à collier de Fr. Cuvier (Felis armillata), me semble une variété de cette espèce, voisine du Maracayä. On le trouve dans la moitiè nord de l'Amérique méridionale, 124 CARNASSIERS 8. Felis Geoffroyi, D'ORBIGNY. + sur) Gærvais, Bullet. de 1. Soc. philom. de Paris. 1844. 40. — Guérin, Magas. de Zool. 1844. Mammif. pl. 58 — D'Orgicny, Voyage Am. mérid. tom. IV, pt. 2, page 21, Mammif. pl. 13, fig. 1 et pl. 14. — Wacxer, Wien. Arch. f. Naturg. 1845. II. 25.— Burm. Reise d. d. La Plata re SLI, 395 et 277. IL. 397 Felis pardinoides, Gray. Proc. zool. Soc. 1872. 205, et perds lina Warwickii, Gray. ibid. 1867. 264 (avec fig. du PE Mbaracayd, AzaRa, Apunt., etc. L. 147, n° 14, “ae | Cette espèce de chat sauvage a été aussi décrite. en premier lieu par Azara, sous le même nom de Mbacarayd, qui signifie « chat » en guarani, sans avoir été reconnue par les auteurs modernes, quoique l'espèce soit répandue dans toute la Répu- blique Argentine et est loin d’être rare. Je l'ai vue à Parané et à Tucuman ; D'Orgreny l'a rencontrée au Rio Negro de Pata- gonie et Ennsoi® à Mendoza; elle se trouve aussi dans la pro- vince de Buénos-Ayres, où toit: habitant de la campagne la connaît sous le nom de Gato montese. C'est D'OrBIGNy qui en à porté les premiers échantillons en Europe; ils ont servi à Gervais pour classer l'espèce scientifiquement. Azara Va. dé- crite d’après une femelle qu’il avait reçue de la frontière brési- lienne, sous le 32° degré, opposée d’Entre-Rios ; mais comme elle ne se trouve pas dans le Paraguay, RENGGER n’a pu la con- naître. Cette espèce ressemble complètement, par sa taille et sa stature, au chat domestique; mais elle est en général plus grande, quoique considérablement plus petite que la précé- dente. L’individu mâle, le plus grand de notre Musée, a 38 pouces (96,5 cm.) de long, le tronc en a 18 et la queue 45, la tête et le cou 5; les mesures régulières de la femelle que donne Azara sont : longueur totale 35 pouces, tronc 15, queue 13; la hauteur est de 14-16 pouces, d’après l'extension proportionnelle des membres plus ou moins forte. La couleur du fond est d'un. gris tirant sur le jaunâtre, assez foncé sur le dos et plus elair vers le ventre, qui est blanchätre comme les sourcils jusqu à la base du nez, les lèvres, la gorge, la poitrine et la face interne des membres. Sur toute la surface externe se trouvent de pe- tites taches rondes noires, plus grandes sur le dos et allant en ic: GENRE FELIS 195 diminuant sur les côtés, où elles sont disposées en lignes obli- “ques dirigées en arrière. Deux lignes parallèles noires occupent « le sommet, commençant au-dessus des yeux et se terminant à la nuque ; elles sont interrompues au milieu et accompagnées de points plus petits, placés entre elles. Deux autres lignes noires sont visibles sur le côté: l’une en arrière de l'œil, diri- gée obliquement sur les joues; l’autre plus bas, sortant d'une grande tache noire triangulaire de chaque côté du nez, se rejoi- gnantimmédiatement à un are noir placé transversalement sur le cou et suivie par deux ou trois autres arcs maculaires placés entre la gorge et la poitrine. Les membres ont des taches assez grandes en lignes transversales, et la queue a de 12 à 16 an- neaux fins et noirs, dont les premiers se composent de taches rondes et les autres sont entiers, mais plus minces en dessous. Les yeux sont brun-elair-jaunätres, la lèvre supérieure est garnie de grandes moustaches blanches, et un petit groupe de soies noires se trouve au-dessus de chaque œil. Les oreilles sont elaires-jaunätres dans l’intérieur et noires à la surface externe, avec une grande tache blanche au miliou. On sait qu'il existe aussi des individus entièrement noirâtres, dont je n’ai'yu qu'une peau mutilée, apportée dernièrement du Grand Chaco. Azara a décrit cette variété ser sous le nom de Negro (1. 1. page 154). ‘Le chat vit principalement dans les bois de la campagne; il n’habite ni la plaine, ni les grandes forêts ; aussi les habitants lui donnent le nom de Gato montese che} des bois). Il chasse les oiseaux et les petits mammiferes, comme les Preas (Cavia Azarae),qui vivent dans les mêmes endroits. Il ne s'attaque aux volailles domestiques que dans quelques localités isolées, loin des grands établissements de la campagne. OBSERYATION.-— Dans le Chili, il existe un chat sauvage très-voisin du précédent, qui me semble être une variation, car je ne lui trouve d’autre différence que la taille un peu plus petite. Ce chat.a été décrit succine- tement par MorLına, dans son Saggia sulla hist. nat, del Chili (prem. édit. p.295, sec. édit. p. 244; trad. esp, I. p. 332) sous le nom de Felis Guina. Il a été étudié de nouveau par Pogrric, en 1832 (dans FrorıEp’s Notizen, ete. tom. XXV, page 7. Bullet. d’hist. nat. de Férussac, XIX. 99) qui l’a pris avec raison pour le Mbacarayä d’Azara (I. 1.), que l’auteur croyait ‚erronöment identique au Felis tigrina de Linné (le Margays de Burron), Le Felis tigrina est une espèce plus petite, avec des taches allongées laté6- rales bicolores, identiques à celles du Felis pardalis et qui vit dans le 196 CARNASSIERS . Nord de l'Amérique méridionale, depuis l'embouchure du Rio San Fran- cisco du Brésil jusqu'au golfe des Antilles. Le Guina, que Gay n'avait pas reconnu personnellement et qu’il croyait bien identique au Felis Geoffroyi, a 6t6 dernièrement étudié et même dessiné par R. A. Pizippi (Wie. Arch. d. Naturg. 1870. tom. I, p. 42, et 1873, p. 8, pl. I et II), et ce dessin, quoique pris d’après un individu jeune, ressemble, par tous ses caractères essentiels, à celui de D’Orsıcny, du Felis Geoffroyi, dans le Magasin de Guérin (1. 1.). La description de l’auteur ne contient rien de contraire à mon opinion, si on considère que le crane dessiné est d’un individu telle- ment jeune qu'il ne peut donner aucun caractère spécifique particulier. Comparant les deux dessins de ce crâne avec les crânes que notre Musée a du Felis Geoffroyi, je ne trouve rien qui puisse justifier une différence spécifique. La taille plus forte de notre espèce, que Paizipr1 prend pour un caractère distinctif important, comme il le dit page 11, ne prouve rien à elle seule, car la grandeur de tous les chats est variable, et ses propres mesures montrent que l'individu mesuré était trop jeune pour donner une idée exacte de la grandeur normale. Je suis donc convaincu que le Felis Guiña est identique au Felis Geoffroyi ; on peut le considérer comme une variété méridionale, un peu plus petite, de notre espèce qui atteint, dans la région plus au nord, une stature plus grande. | Sur la longueur totale de celui mesuré par PrıLıppi, qui lui a trouvé 26 + pouces (67 cm.), la queue prend 8 pouces (20,5 cm.); il avait donc presque exactement trois quarts de la grandeur de celui mesuré par D’OR- BIGNY et GERVAIS, car ces auteurs donnent à la tête avec le corps 55 em,, et à la queue 32 cm., ou 87 cm. en tout. Ceux que j'ai mesurés sont encore plus grands ; la tête avec le corps mesure 60 cm., et la queue 35 cm. Il est bien connu que les chats plus jeunes ont la queue relativement plus courte que les vieux et, par relation, explique bien la forme courte de celui de Prııppı, augmentée encore par le préparateur, car le dessin de Puicrppr n'est pas exact dans la portion postérieure du corps ; la queue est placée trop en bas et non à sa vraie place. Le Mbacarayd d’Azara et le Guiña de MoLına appartiennent donc à la même espèce de chats, et cette espèce est répandue, comme les deux suivantes, des deux côtés des Cor- dillères, dans toute la République Argentine, jusqu’au Rio Negro, et même dans les Cordillères du Chili du Sud, où elle n’est pas rare, car Puarcippr dit qu’une fois on en a tué plus de vingt; un même jour, dans la boucherie de la ville de Valdivia. 4. Felis Colocolo, Mozixz. Saggio sulla hist. mat. del Chili, ete. prem. édit, page 296; sec. éd. page 245, trad. esp. I. 332. Gay, Fauna chil. I, page 71, n° 5. are 4 GENRE FELIS 127 … Prier dans Wirecm. Arch. f. Naturg. année 1870, tome I. page A, pl. I. fig. 7. et année 1873. tome I. page 13 tabl. II. fig. 1 et 2. Felis Jacobita, Cornauıa dans Memorie della Soc. Ital. di scienze natur., vol. I. (1865). Le chat que Morına a décrit le premier sous le nom de Colocolo est une des espèces les plus rares et des moins connus du genre, à cause de son mode d'existence, dans les régions les plus cachées des Cordillères de la Bolivie et du Chili. J'ai vu un échantillon de la province de Salta, où elle vit sur le plateau stérile du Despoblado, avec la Chinchilla, qu'elle chasse de préférence. L'espèce est un peu plus grande que le chat domestique, mais elle ena toute la stature; sa couleur est plus claire, d’un gris . de plomb presque blanchätre sur la surface externe du corps et des membres, et d’un blanc net sur les joues, les lèvres, la gorge la poitrine, le ventre et la face interne des membres. Sur toute la surface externe, on voit quelques taches allongées brunätres, bordées de jaune, qui forment sur le front jusqu'au sommet deux lignes parallèles commençant au-dessus des yeux; deux autres taches se trouvent de chaque côté sur les joues. Le dos et les côtés du corps sont marqués de stries brunâtres, irrégulières assez larges, tirant un peu sur le jaune aux bords et arrangées en bandes transversales interrompues ; la même dis- position se trouve sur la gorge, le cou et la surface externe des membres; sur ces dernières parties, la couleur des taches est plus foncée, vraiment noire, bordée de jaune. La queue a des bandes noires formant ceintures complètes et bordées de jaune en arrière; leur nombre est de 7 à 9, les dernières plus étroites et la pointe de la queue blanche. L’individu que j'ai examiné, correspond au Felis Jacobita, dont la description a été prise par CorNaLiA ; il a 2 pieds de long, pour la tête et le corps, et 15 pieds pour la queue ; sa hauteur moyenne, est de 14 pouces. « OBSERVATION.— Dans l’histoire naturelle des Mammifères de Fr. Cuvter et GEOFFROY, se trouve une figure du Colocolo (tom. III. fasc. 49) qui corres- pond à celle que H. Smirn a donnée dans l'édition anglaise du règne animal de Cuvier, par GRIFFITH, répétée par W. JARDINE, natur. library, Felinae, page 234 pl. 26. Ce dessin pris d’après un animal chassé sur un arbre, dans l’intérieur de la Guyane anglaise, ressemble assez à notre espèce, par 128 CARNASSIERS la taille et la couleur du corps, qui est marqué de stries obliques longitu- dinales noirâtres, bordées de jaune ; mais les pattes n’ont pas de taches, elles ont une couleur plomb uniforme et la queue présente 14 anneaux étroits noirs, avec un large point de la même couleur. Si le dessin de cet animal est exact, on ne peut pas le classer avec notre Colocolo, qui vit seulement dans les hautes Cordillères de la Bolivie et du Chili, sur les ter- rains stériles et sans arbres. L’individu décrit par PrıLıppı a été pris vi- vant dans la Cordillère de Santiago, près de l’estance de La Rehesa, dans un lieu nommé Infernillo. J'ai vu moi-même à Buénos-Ayres, dans les mains de M. le professeur MantEeGazza, l'exemplaire que CoRNALIA à fait dessiner; il avait été chassé sur les montagnes au-dessus de Potosi et Hamacuaca en Bolivie. ä 5. Felis Pajero, AZARAE. Apunt. para la hist. nat. d. I. Quadrup. del Paraguay, tome I _ page 160. n° 8. Felis Pajeros, Desmar. Mammal. page 231. — WATERH. Zoolog. of the Beagle. I. page 18. pl. 9. — Gervais dans Guérin, Mag. d. Zool. ann. 1844. Mammif. pl. 59. et Zool. d. 1. Bonite I. 34. pl. 7. fig. 1 et 2. — WAasnER, ScHREB. Suppl. II. 545. 43. — Gay, Fn. chil. page I. 69. pl. 4 — Guruiss. Un. St. astr. expéd. II. 164.— Buru. Reise d. d. La Plata Staat. II. 398. — PaıLıppr, Wırem. Archiv. d. Naturg. 1873. 13. pl. IL. C'est encore une espèce de chat sauvage, découverte par AzARA, qui l’a décrite le premier. Elle ressemble beaucoup par la couleur au chat sauvage de l’Europe, mais sa stature est un peu moins forte, tout en ayant le même naturel sauvage. Elle diffère des espèces précédentes par la longueur des poils su- périeurs de la fourrure, qui ressemble à de la laine, mais le des- sin donné dans le Voyage du Beagle, a exagéré cette particula- rité et le représente avec des poils plus longs et plus touffus qu'ils ne sont en réalité. La couleur générale est d’un gris Cen- dré, comme celle du chat sauvage européen, tirant un peu au jaune. La tête a les sourcils et les lèvres blanchâtres; la poi- trine, le ventre et la surface interne des membres en haut, sont plus claires et jaunâtres ; il y a une tache noire triangulaire à chaque côté du nez, à l’angle interne de l’œil. Les moustaches sont blanches avec la racine noire. Le corps a quelques taches allongées plus obscures de brun-grisätre, courant ‘un peu obli- Re L1 GENRE FELIS 199 quement en arrière de chaque côté du corps; le fond de la fourrure est jaune-gris et les longs poils sont annelés de noir et de jaune. La queue devient d'un noirätre, un peu plus foncé vers l'extrémité, où elle présente des anneaux plus faiblement indiqués. Les membres ont sur la partie supérieure plusieurs bandes transversales fort noires sur les antérieures et brunes sur les. postérieures; la Partie inférieure des vrais pieds est d'ungris-noirâtre égal et la plante du pied est d’un noir presque pur. Les yeux sont jaunes; les oreilles Jaunätres en dedans et | au- -dehors, avec une bordure noire bien distincte. : "Lécorps de l'individu de notre Musée a 2 pieds (61 em.) de long, depuis le museau, sans la queue qui a 10 pouces (24,4 em.): la hauteur moyenne du dos est de 113 pouces (30 em.). Azara * donne presque les mêmes mesures (344 pouces de longueur to- tale avec la queue de 112 pouces). Ce chat est bien connu sous le nom de Patio; dans touté la province d de Buénos-Ayres, comme un animal sauvage et sangui- naire, qui vit dans la campagne au milieu des pajonales (herbe dure haute et formant des touffes séparées) des lieux,un peu humides, et d’où on a tiré son nom. Il mange des petits mammifères, comme les préas, les rats et les oiseaux, princi- " palement les perdrix, ainsi que les poulets et les nnrdadémess rn “és il peut les attraper. Plus au Nord, cette espèce ıt rar e, quoiqu'elle existe encore dans la province d’Entre- Rios, d’o provient l'individu de notre Musée. Elle est répandue detente la Pampä de la Patagonie supérieure et,se trouve aussi au Chili, où elle n’est pas rare. OBSERVATION.— M. Paimepr a donné, dans son essai cité plus haut. une description comparative des eränes des trois dernières “espèces de chats dé- erits ici. Comme le crâne du Guiña, que j 'accepte comme le Felis Geoffroyi. css trop jeune, pour donner une idée exacte de sa configuration, j'ajoute- ici, que le crâne vieux de cette espèce ressemble plus à celui du Pajero à ‘à celui du Colocolo, par son museau court et large et par la courbure | F sd forte au dehors de l’arcade zygomatique, quoiqu'il aitles os du nez larges ‚et entrant davantage dans le front, semblables à ceux du eräne du Colocolo. Le crâne de Felis Geoffroyi diffère notablement des deux autres, par la construction plus forte de la caisse encéphalique, en arrière de l'orbite. ‚Dans l'animal vieux les erötes frontales s'unissent sur cette constrietion et forment une ( erdte sagittale assez haute sur toute cette caisse, et rejoignent la ‚cröte ‚occipitale, qu il a encore plus haute que celle du Pajero. Le REP. ARG, —®T, I, 9 330 CARNASSIERS Colocolo a cette crête à l'état à peine rudimentaire. Le crâne plus grand que nous avons de Felis Geoffroyi donne les mesures suivantes: … Longueur WORTEN . 4% pouces, 11,5 coétitubères. Distance des arcades zygomatiques... 3% » : - SRI Hauieur-du-front.. aus Keen. 2.1» 4,6. Pr Hauteur du sommet............... 18,00 46 à 2 À Les dents présentent cette différence remarquable dans le crâne le plus jeune de notre Musée, que la première fausse molaire inférieure a un tu- bercule en avant et deux en arrière, tant comme celle du crâne jeune de Guiña, et que l'animal jusque dans un âge avancé, conserve la première petite fausse molaire supérieure, tandis que cette dent disparaît prompte- ment dans les autres espèces. Ces caractères fournissent un argument de plus en faveur de l'identité de Guiña et du Felis Geoffroyi. B. Chats unicolores, les poils externes sont légèrement an- nelés de deux couleurs. 6. Felis concolor LiNNé. set spec. nov. 1777. page 552. pl. 2.— Linx#-Guer, Syst. Nat. I. 79. 9. — Cuvier, Regn. anim. I. 163. — Pr. Wien. Beitr. etc. II. 358.— Fr. Cuvier, et GEor- ” FROY, hist. nat. d. Mammif. fol. I. Liv. 6. III. livr. 58. — RexGcer, Süugeth. Parag. 181. — WAGNER, SCHREB. Suppl. II. 467. — Buru. Syst. Ubers. 1.88. — Reise d. d. La Plata St. I. 294. II. 71, 93 et 397. Felis discolor Scaree. Nat. d. Süug. tb. 104. db. — Gut. Syst. Nat. I. 79. 12. Felis Puma Scnaw, gen. Zool. I. 2. 358 pl. 89. Cuguazuarana, MARKGRAF, hist. nat. Bras. 235. Guazüard, Azarı, Apunt. etc, I. 120 n° XII. _ Le Couguar, comme Burrox a nommé cette espèce par abbré- viation du nom Cuguarzuarana de MARKGRAF, est bien connu dans toute la République Argentine, sous le nom de lion ou de Puma, nom donné à cet animal dans l'ancien Pérou. C’est le” plus grand chat de l'Amérique après le Jaguar; il se trouve depuis le détroit de Magellan jusqu'au Canada, choisissant de préférence dans cette vaste étendue, les plaines arides avec des bouquets de bois, plutôt que les forêts épaisses et humides, où vit son congénère. On le trouve dans notre République, dans GENRE FELIS 131 les provinces occidentales, et principalement dans la haute plaine de toute la Patagonie du côté ouest, Cet animal a une stature beaucoup plus grêle, sans être plus petite, que celle du Jaguar; la tête seule est d’une petitesse remarquable en comparaison du corps. Le grand individu mâle de notre Musée a 5 pieds 8 pouces de long, sur lesquels la tête a 10 pouces et la queue 2 pieds ; sa hauteur est de 2 pieds à 2 pieds 2 pouces. La femelle a le corps un peu plus petit, la tête surtout, qui ne dépasse pas 8 pouces de longueur. La cou- leur générale est un jaune tirant plus ou moins sur le brun- clair ou grisätre, avec une tache ronde blanche au-dessus des yeux; il a les lèvres et la gorge blanches et toute la surface inférieure du corps est plus claire jaune-blanchâtre ; les poils les plus grands externes sont assez courts, très-épais et de trois couleurs, jaunes à la base, presque blancs avant la fin et noirs à la pointe même. Vers le ventre les poils deviennent plus longs et principalement à l’intérieur des cuisses. La lèvre supé- rieure a de grandes moustaches blanches, et l’on voit au-dessus des yeux quelques longues soies noires. La couleur du dos est plus foncée et brunätre, elle devient plus claire les cô- tés du corps; la pointe de la queue et la face extérieure des oreilles prennent une couleur brun pur; les yeux sont gris- jaunes et la pupille est ronde. … Les jeunes ont, au moment de naître, une couleur jaune- blanchätre plus claire, avec quelques petites taches rondes brunes sur le dos, et quelques bandes un peu plus foncées sur les cuisses, mais ces dessins se perdent peu à peu avec l’âge avancé, et bientôt ils sont d’un jaune-grisâtre uniforme. Le Couguar n’est pas si féroce que le Jaguar; il chasse les pe- tits mammifères, comme les moutons et s'attaque aussi aux veaux et aux poulains très-jeunes,mais jamais aux vaches ni aux chevaux. On citequelques cas où il a/attaqué un homme endormi, mais qu'il l'aie jamais tué. Il évite l'homme, principalement sil est à cheval, et se retire toujours de son passage. On le prend au lazo, ou avec les bolas, fronde bien connue des indiens et des gauchos; on le tue souvent en le traînant derrière un cheval au galop jusqu’à ce qu'il meure. Sa peau est estimée comme celle du Jaguär, pour tapis et couvertures. Dans les provinces occidentales de la République, le Couguar est assez commun et son crâne décore souvent les poteaux des corrals, ou places pour garder les animaux domestiques pendant la nuit; 132 CARNASSIERS dans les provinces orientales buissonneuses, comme Entre- Rios, Corrientes et Tucuman, il est rare ou manque Egg ment; | On trouve linie des individus de cette BR» d'un brun presque noir, quoique les différences de couleur entre jaune-brun et jaune-gris ne soient pas rares. Je sais qu'on à observé des individus presque blancs et d'autres ic re; à mais je dois déclarer que je n’en ai jamais vu. | Le squelette du Couguar a tous les os plus mintes et pie grêles que ceux du Jaguar (*) ; le crâne très-petit est fort con- vexe; il a 7-8 pouces de long et la crête sagittale est peu ou point 4 ré 4: Felis 1ongifrons Burn. Anales del Museo Publ. de B. A. I. 138. Un crâne à demi-complet, auquel manquait la portion posté- rieure de la caisse encéphalique, ainsi que les condyles occipi- taux et la mâchoire inférieure, a été découvert par M. Maxuez Ecufa, dans le dépôt quaternaire de la’ville de San Nicolas, à une profondeur de dix pieds, au-dessous de la place. Ce eräne a la forme générale et la grandeur de celui d’un grand Couguar; il est un peu plus grand que le plus grand crâne de cette es- pèce qui me soit passé par les mains. La forme de son eräne rappelle tout-à-fait celle du Gépard (Felis jubata, BLarnviws, Ostéographie, genre Felis, pl. 9); il a, comme lui, le museau allongé, le front large, la caisse encéphalique developpee en avant et les crêtes frontales déprimées, elles se continuenbrsé- parées jusqu'au sommet. Le museau a 9 em. de long, depuis les dents ineisives jusqu’au trou infra-orbital et la même largeur à la hauteur de ces mêmes trous. L'ouverture du nez a bem. de large et un peu plus longue dans la direction oblique de la bordure antérieure de la mâchoire supérieure, jusqu’auı bord des os du nez. Ces os, de figure triangulaire, ont 6;5em. de long et leur suture moyenne retombe en avant comme celle * du Couguar ; ils ont sur les trois quarts de leur longueur une petite séparation entre eux, très-remarquable, à partir de la- (*) Dans l’Ostéographie de BLAINVILLE, on trouve un bon dessin du squelette du Jaguar, genre Felis, pl. 2, et des eränes, pl. 6 et 8, des deux espèces. GENRE FELIS 133 quelle commence l élévation plus grande de la partie postérieure du nez, qui se termine par une surface plate. Dans la plupart des grands chats actuels, la suture reste enfoncée entre les os nasaux, jusqu'à l'extrémité de ces os et pénètre même un peu entre les os frontaux, comme chez le Tigre, mais dans notre es- pèce, comme dans le pre du Couguar, l’enfoneure se termine avant leur extrémité, un peu eWarriöre du milieu de la surface nasale. Pour faciliter l'intelligence de cette configuration, je ferai remarquer que la petite cavité, où se termine l’enfoncure - nasale, est située sur le front chez l'Once et le Tigre, entre les orbites supérieurs ; chez le Couguar et notre espèce fossile, elle se trouve entre les trous infraorbitaux, au milieu du nez. Les trous infraorbitaux du Felis longifrons sont distants de 10 cm., et l'Once les a distants de 7,5 cm. ; mais la distance de la base des dents canines n’est pas plus que de 6,5 cm. chez le Felis longifrons, et de 7,5 chez l'Once, Il résulte de ces mesures, que le museau du Felis longifrons est plus étroit en avant que celui des chats actuels, et cette difference provient de la gran- deur des canines, moindre chez la premiere espöce ar chez la seconde. A partir de cette a qui se termine dans la petite ca- | st frontale, le front du Felis longifrons commence à s’elever-et prendalorsune forme convexe, plus développée que chez le Cou- guar, le Tigre et l’Once; il devient peu à peu plus large, jusqu'à - P’epine orbitaire postérieure, où il atteint sa plus grande largeur. Cette largeur est de 9 à 10cm. chez les grands chats, et demême-dans notre espèce. La crête frontale commence à cette épine orbitaire, atteint le sommet en se recourbant en deux branches qui se rencontrent généralement avant l'extrémité de Vos frontal, et forme alors une seule crête qui se continue en arrière comme crête sagittale. Le Felis longifrons présente une différence remarquable dans cette configuration; les crêtes frontales restent séparées, dans toute l'extension des’os frontaux, et ne se recourbent-en arc à l’intérieur, comme dans les autres grands chats, mais à l’extérieur, laissent intacte toute la sur- face centrale du front jusqu'au milieu du sommet, où se tou- chent les deux crêtes frontales sinueuses en forme d’un $, et forment une courte crête sagittale peu marquée. Pour mieux faire ressortir tous ces caractères particuliers de notre espèce, j'ai donné le dessin du crâne, vu par le dessus, à la pl. X de l'Atlas. 134 CARNASSIERS Immédiatement après les épines orbitaires, le crâne des grands chats présente une contraction remarquable de la caisse encéphalique, qui s'étend en arrière et imite la forme spheroi- dale de la poire. Chez les grands chats actuels, il existe une différence assez forte de largeur entre la partie antérieure et la partie postérieure du crâne; la relation des deux diamètres est de 3 à 5. Dans notre espèce, cette différence est beaucoup moindre, elle n’est que de 8 à 9, et aucune espèce actuelle n'a une relation semblable, sauf le Guépard, qui se rapproche de notre si sous ce point de vue, comme je l’ai déjà dit zer haut. Malheureusement je ne > rien dire de la dimension de l’arcade zygomatique et de l’extension ou configuration de la partie oceipitale du crâne, parce que ces deux régions manquent complètement. Cependant, les dents assez petites, en comparai- son de la grandeur du crâne, prouvent que l’arcade zygomatique ne présentait pas une aussi forte courbure ni une distance aussi grande que les grands chats actuels; l'os’ oceipital n'avait pas non plus la forte crête des mêmes espèces. Notre Felis longi- frons a été, en proportion de ses dimensions générales, un ani- mal inférieur, comme force, au Tigre et à l'Once; il devait se rapprocher davantage du Coiguar actuel. Le systeme dentaire est complètement conservé et dire clairement une idée de la férocité moins grande de l'animal. Les six dents incisives ont ensemble 3,5 cm. de largeur, et la paire externe est beaucoup plus grande.que les autres ; celles de notre grand crâne de l’Once ont 4 em. de largeur, et: celles du Couguar 3 cm. La dent canine a 4,5 cm. de-hauteur et à peine 2 em. de lar- geur à la base ; la dent correspondamte d’un grand eräne d’Once a 6 cm. de hadteür et 2,5 de largeur à la base. | La première fausse molaire manque ; la seconde a 2,3 cm. de long ; la carnassière 3 cm. — Dans la denture du grand crâne de l’Once, la première fausse molaire a 5 cm. de longueur, la seconde 2 cm., et la carnassière 3,2. La molaire tuberculeuse a 1 em. de large chez l’Once ; elle manque dans le crâne fossile. La distance des canines est de 4,5; célle de l’Once de 5 em. La distance des carnassières est de 10 em. chez les deux espè- ces, et la longueur totale des dents est aussi presque la même. Il y a une différence remarquable dans la distance de la bor- GENRE FELIS 135 dure antérieure de la canine à la base du trou infraorbital ; elle est de9 em. chez le Felis longifrons, et de 6 seulement dans le grand eräne de l’Once. Cette différence prouve évidemment la longueur plus grande du museau de l'espèce fossile. La mâchoire inférieure n’est pas connue jusqu'à present; nous avons quelques autres parties d'un squelette, par exemple une portion de l'extrémité inférieure de l’humérus, qui res- semble complètement à celle d'un grand chat. Comme ce mor- ceau estplus petit et deconfiguration plus fine, je ne peux pas le donner comme appartenant à un Machaerodus, mais je crois qu'il appartient à un Felis longifrons. Jene trouye pas dans cet os d’autres caractères particuliers, sauf une élévation plus forte de la crête, au-dessus du condyle externe, et une plus forte excavation vis à vis de la même crête. | Toutes les- observations essentielles indiquées dans cette espèce fossile, prouvent une grande ressemblance entre elle et le Couguar actuel ; aussi je la regarde comme le représentant diluvien de celui-ci et je pense que sa robe a été également d'une couleur uniforme, comme celle du Couguar. 8. Felis Yaguarundi, AZARAE | AzARA, Apunt. ete. I. 156 n° 16. Avec figure, dans la trad. franc. Atlas pl. 10 _ RExGGER, Süugeth. Parag. pag. 203. — Desmar. Mammal. 230 — Teum. Mon. Mamm. I. 139. — Pr. Wien. Beitr, ete .II. 379. — Wartern. Zool, of. the Beagle, II. 16 pl. 8. _— WAGNER, SCHREB. rat II. 512. 41. — Buru. Syst. Übers. ete. I. 90. 6. C’est une espèce II. DIR taille élégante, qui reproduit en . miniature complètement celle du Cougüar, et s’en rapproche par la même robe de couleur homogène. … La töte est petite, beaucoup pins que celle du chat domes- tique, tout en ayant le corps d’égale grandeur, de forme sveltes un peu aminei des deux eötes; les pattes et la queue sont minces. Les oreilles ne sont pas très-hautes, mais larges et plus arrondies en haut-que celles du chat domestique. Les yeux sont bruns et la pupille ronde. La couleur varie un peu, elle est tantôt d’un noir assez foncé, tirant au gris sur les côtés et le ventre, tantôt d'un gris-brunâtre, plus clair en dessous. Ces 136 CARNASSIERS différences proviennent de celle de couleur de chaque poil, qui est brun-grisâtre vers la racine et d'un brun-noirâtre plus foncé au milieu, suivi de trois anneaux blancs-jaunâtres; la pointe est largement d’un noir franc. Suivant la longueur plus ou moins grange des anneaux blancs et de la pointe noire, la couleur générale est tantôt plus claire, tantôt plus obscure et presque noire. | 2.7) Les deux individus de notre collection, que nous avons reçus du nord de la province de Santa-Fé, au sud du Grand Chaco; sont brun-grisätres, parce que les anneaux blanchâtres domi- nent. Azara et RENGGER ont décrit les individus du Paraguay comme noirs sur le dos et plus ou moins grisätres sur les eötes. Le dessin du premier et celui fait par Warernouse sont d'un . noir presque pur; aucun auteur ne parle d'individus aussi clairs que les nôtres. Il semble que la couleur «noire domine chez les individus des régions plus au Nord, et la eouleur elaire brunâtre chez ceux du Sud; car cet animal est répandu dans l'Amérique méridionale depuis la Guyane jusqu'à la frontière australe du Grand Chaco; c'est de là que nous. l'avons reçus Cette espèce vit dans les bois et dans les forêts, où elle chasse les oiseaux, surtout ceux qui restent presque toujours poses sur le sol, et les petits mammifères. Dans les territoires colonisés, elle est dangereuse pour les basses-cours, où elle pénètre,.avec beaucoup d’audace, le matin et surtout la nuit. Son caractère est féroce et n'est pas suceptible de domestication, comme l'ont prouvé les expériences de Rexacer. Au Paraguay on la trouve assez souvent par paires dans les haies boisées des villages; dans les autres parties de l'Amérique, il paraît qu’elle est plus rare, D. . 6 | Nos individus présentent 168 res suivantes : Longueur totale, depuis le nez jusqu'à l'extrémité de la queue, 3 pieds 5 pouces (1,05 mètr.), la tête etde cou 8 pouces (13 cm.), le tronc 1 pied 8 pouces (51 cm.), la queue 14 pouces (33 em.). Azara et Rexccer donnent des mesures plus petites, ce qui prouve que la grandeur est aussi variable que la couleur. OBSERVATION. AZARA et RENGGER décrivent une autre petite espèce de chat unicolore jaune-rougeätre, qu'ils ont trouvé au Paraguay, sous le nom d’Eyra, qui se trouve peut-être aussi dans le nord du Grand Chaco : mais je n’en ai jamais vu un individu sur notre territoire. Voir au sujet de cette espèce, le Felis Eÿra des auteurs, mon Systemat. Ubers. d. Thiere Brasil. I. pag. 90. 5. ” FE A PS dt rat ae UD" Zu dl tn RE SECONDE FAMILLE r vue fé: 5 | | MR en: CANINAE. ERST A Li di « dète re 7 Le groupe des chiens se trouve répandu sur tout le globe de la möme maniere que celui des chats et possède par cette raison, non seulement une variété considérable d'espèces, mais encore une plus grande variété de caractères. Le naturel des chiens n’a pas la grande stabilité de celui des chats, aussi les qualités particulières des espèces sont elles moins fon et plus disposdes& varier. On voit déjà par les innombrables espèces de ee combien la nature des chiens est apte à . Les chiens domestiques proviennent, il est vrai, de espèces originaires différentes, mais ces races ont entéestbeaucoup par l'influence de la domesticité. (*) lomestiqué à un type beaucoup plus fixe et ne présente | :s difförenees peu importantes de grandeur, de couleur (**) et de longueur des poils, mais les variations des chiens sont infinies. Cette propension des chiens, à subir des variétés, rend aussi difficile de bien fixer les différentes espèces de chiens sauvages ; leur stature et leurs couleurs sont presque partout lesmêmes, et pour cela il n’est pas possible de concilier les ons des naturalistes sur la valeur des différences. Ainsi mt donne-t-il pour une variété ce qu'un autre prend baren une espèce, et vice-vers "lad sauvages sont plus timides que les chats sauvages? ils évitent davantage l’homme parce que leur naturel est moins robuste et moins féroce; et comme ils ont surtout la qualité d'être prudents, aussi sont-ils toujours sur leur garde et prompts à se retirer dans leurs re- En Cette raison fait que même les habitants d'un pays ne À y Voye sur la descendance des races domestiques des chiens, l'essai de 3. H. , die, Stammväter der Hunde-Rassen. Wien 1817.8. ut); Lo différences de couleur chez les chats domestiqués, comme chez tous les domestiques, sont fondées sur la séparation des couleurs mixtes de l'espèce re r différentes parties du corps de l'animal domestiqué. Toutes les espèces du elis ont les trois pouces, et ils forment une sorte de cri- nière, qui à fait donner à cette espèce son nom scientifique. Les. poils de la queue sont un peu plus courts et ne dépassent pas à pouces, de même que ceux du côté du tronc. Leur cou- “ie dominante est un beau rouge-brun assez clair, qui devient plus obseur vers le milieu du dos et blanchâtre sur le ventre. Le museau est d'un brun pur et la lèvre inférieure est noire jusqu’à la gorge; celle-ci elle même forme une longue tache blanche. Sur la nuque se trouve une tache triangulaire noi- rätre, qui s'étend finement le long du dos et sur les côtés du cou J'ai regu de Lagoa Santa, au Brésil, un échantillon de Lespèce, dont j'ai donné le dessin dans mes Erläuterungen zur Fauna Brasiliens ; il avait aussi une tache allongée noire sur la partie inférieure du‘cou et sur la poitrine, qui se séparait brus- . uement.de la gorge blanche. Chez les individus argentins du Musée de Buénos-Ayres, tout le cou et la poitrine sont d'un jaune-rougeätre, uniforme comme le ventre. La couleur des Lee peu à peu noirâtre vers le bas et les pieds sont fait noirs. Les oreilles sont jaunâtres à l’intérieur et rougeâtre à l'extérieur ; la queue est vers son extrémité Er blanchätre très-clair et.assez foncé sur le dos. Le plus grand individu du Musée a 4 pieds 10 pouces de 1 et 2 pieds 6 pouces de hauteur; la tête a 10 pouces, la queue 18 avec les longs poils et 14 dans son axe central. L’Aguard-guazü est un animal timide, qui n’attaque jamais l'homme ni les grands animaux domestiques. Il se nourrit sur- tout de petits mammifères sauvages, quelquefois peut-être il s'empare d’un agneau, mais Rensser dit qu'il ne peut di- gérer la viande crue et qu'il. la vomit,-si on lui en donne lors- qu'il est en captivité. On le chasse pour la valeur de sa peau, qui sert comme tapis et surtout pour mettre sur le matelas du lit. Le crâne ressemble aussi à celui du loup européen, mais la denture est un peu plus faible. J'ai déjà donné la forme et la description du crâne d’un jeune, dans mes Erläuterungen ete., pl. XXVE, comparé à celui du Ganis lupus. Celui d’un individu très-vieux, que j'ai actuellement à ma disposition, mesure Ypouces de long à la base, des dents incisives jusqu'aux condy- . les oceipitaux, et 6 pouces de large entre les arcades zygoma- tiques. il a une crête sagittale élevée d'un pouce et demi en arrière, qui donne au crâne un aspect sauvage, ainsi que le front 142 CARNASSIERS très-large de 3 pouces et fort bombé, qui a un quart de dimension en plus que celui du jeune. La denture n’est pas aussi faible, au contraire, les dimensions des dents sont plus grandes que celle du loup d’ Europe, d'après la comparaison que j'ai dem dans mes Erläuterungen ete., page 30. Renseer dit dans sa description qu'il n’admet pas oliène: vation de Nozena, communiquée par AzarA, dans l'existence de six dents dans la mâchoire inférieure, mais cette observation est parfaitement exacte. L’individu, que j'ai sous les yeux,a ce même nombre de dents; il lui manque la première petite fausse molaire. Le crâne du jeune, que j'ai dessiné, avait cette ent, mais elle se perd généralementavec l’âge avancé. J'ai dit, dans le tome II, page 217, que l’animal a existé aussià l’époque diluvienne, me fondant sur ce que notre Musée possède un crâne trouvé par des personnes compétentes etbien informées, dansles | environs de la ville de Lujan. Ce crâne est dans un état parfait | de conservation et a une apparence plus récente, que Les os fos- siles en general ; la terre qui adhère à ce oräne ne fait pas partie de la couche diluvienne, c’est un sable fin et par consé- quent je ne puis croire qu’il appartienne à l’époque quater- naire. Il me semble avoir trouvé dans cette couche d’an- ciennes alluvions, appartenant à l’époque actuelle, à d'un temps préhistorique assez éloigné. | OBSERVATION. — Il y a une autre espèce de loup dans notre faune, x vi- vant dans les îles de Falkland ou Malouines, espèce que je regarde seule- ment en passant, parce que ces iles n ARRATHEROEUS plus au domaine de notre République, c’est le Canis BREI PERNANT nat. hist. of Quadr. I. 257. 165.— Saw, gen. zool. I. pl. 2. page 331. — Desmar. Mammal. 199. — WAGNER, ScHREB. Suppl. II. 402. 14. — Wareru. Zool. of the Beagle. IT. 7. 1. pl. 4. L'an est un peu plus grand que le renard d'Europe, principalement plus gros, plus haut et de stature d’un chien de taille régulière ; il a la queue courte du loup, couverte de poils plus courts que ceux des renards, ne surpassant pas le talon. La tête ressemble à celle du loup, le museau est assez court, les oreilles pas très-grandes, la pupille ronde. Le pelage a une couleur brune-jaunâtre, plus foncée le long du dos, tirant à la sur- face inférieure, tout en teint général blanc-jaunätre; les poils à la base - étant gris-bruns päles et à la fin jaunes, surpassés par d’autres plus longs avec un anneau blanc, avant la pointe noire. La face interne des oreilles, "GENRE CANIS 143 les bords de la lèvre et la pointe de la queue sont d’un blanc pur; celle ci accompagnée d’un large anneau noir avant elle. | La longueur totale surpasse à peine 3 pieds, la t&te et le tronc.en ont un peu moins de 2 de long, la queue un peu plus del; la hauteur des oreilles est de 2! pouces. | Ce-grand. chien vit seulement sur lesdites îles; il a un naturel très-doux, | s’approchant sans crainte à l’homme, et en conséquence de son tempé- ‚il a été presque détruit dans sa patrie. Je n’ai vu aucun exem- Ye - ale 9%, Canis canerivorus DESMAREST Mammalogie page 199. — Wagner, Scures. Suppl. etc. m 403. 15. — Buru. Ærlüut. etc. page 36. pl. XXVII. = (crâne). — Wızeu. Archiv. 1876. page 120. Chien de Bois, Burron, ‚hist. nat. Suppl. VII. 146. pl. 38. _ Viverra cancrivora, Act. d. 1. Soc. d’hist. nat. de Paris I. page 149. à. ns toutes les espèces du genre, de stature mineure, celle-ei se rapproche le plus au type d’un loup et principalement du loup de l'Amérique méridionale, quoiqu’elle soit plus petite de Ja moitié et d’une couleur moins vive, jaune- grisätre pendant la jeunesse, devenant fauve dans l'âge avancé, entremêlée de noir sur Le dos et la queue. La tête est assez petite*et les membres sont relativement moins hauts et moins forts que ceux du loup. Les poils sont moins longs, dela longueur de ceux du renard, et plus courts que ceux du Canis magellanicus. La couleur dominante est un fauve- -gri- sätre, plus vif sur les joues, les côtés du cou, les pieds et la face inférieure de la queue. La face jusqu'au sommet est gris- blanchätre, le nez brunätre, les lèvres brun-noirätres, sauf la pointe qui est jaunâtre. Tous les poils longs externes ont des points noirs, qui sont d'autant plus grands sur la nuque, le dos et la surface supérieure de la queue, que ces parties sont plus öbscures; la ligne médiane est complètement noire et forme sur la queue une large tache à la base et à la pointe. La partie an érieure du dessus des pieds est très-mêlée de blane, la pos- jeure est noire; les jambes postérieures ont.une tache trans- versale noirâtre. Los oreilles sont jaunes en dedans et d’un rougeassez brun en dehors; l'iris est brun-clair et les mous- taches de la lèvre supérieure sont longues et noires. 144 CARNASSIERS Nous avons dans notre Musée deux individus de l'espèce, le plus grand a 3 pieds de long, la tête 7 pouces, le cou 4, le tronc 18 et l’axe de la queue 9. Les oreilles ont 2 pouces et quart de hauteur en dehors, la hauteur moyenne du ve est de 14 à 15 pouces. | J'ai examiné un individu mâle très-vieux, à Parané, où on venait de le tuer, je l’ai décrit dans mon Reise, ete. t. IL, p.. sous le nom de Canis entrerianus. Sa couleur est d’un fauve plus vif mêlé de noir sur le dos, avec la même tache noire sur la queue et à sa pointe. En ie comparant aux deux autres échan- | "10 que nous avons actuellement dans le Musée public, je me s convaincu que c'était un mâle très- "vieux du chien des Dos, de Burron. Le cräne est remarquable par le museau court et étroits. par le front fort bombé, avec des coins orbitaires fort descen- dants; par lal très- faible constrietion de la caisse encéphalique | en arrière du front; par la crête sagittale petite et l’arcade zygo- matique peu recourbé en dehors. La denture se distingue par la petitesse de la dent carnassiere (1,2 cm.), beaucoup plus courte en haut que les deux tuberculeuses (1,8 em.), mais de longueur presque. égale (1,5 à 1,4 cm.) en bas; les canines sont très- courtes et très-minces; les incisives externes; en Lam ca petites. L'espèce vit dans les bouquets de bois et dans les forêts; elle est répandue dans les provinces d'Entre-Rios, de Corrientes et de Tucuman, le Grand Chaco et l'intérieur du Brésil jusque dans la Gianni: d'où Burrox l’a reçue. Nos deux échamtil- lons sont l’un du Rio Guaiquirarö, au sud de Corrientes, l'autre du Grand Chaco. J’en ai recu un troisième de Paranä, en fé- vrier 1859. x +. 2 = ® OBSERVATION.— Dans mes Erläuterungen x. Fn. Brasil., j'avais compris ce dans celle du Canis brasiliensis de Lunn (C. melampus WAGNER), qui. ress > beaucoup au chien des bois de Burron. mais l’examen des trois individus actuels, que j'ai reçus plus tard, m'a prouvé que le deux types sont d'espèces différentes, quoique assez rapprochées. Les Canis brasiliensis a une queue plus longue, une stature plus forte et une couleur moins fauve, à peu près un jaune-gris, noirâtre au dos, avec les pattes noires et plus hautes. La configuration du eräne est presque identique, sauf les coins orbitaires, qui sont un peu plus aigus que dans notre espèce. Voyez mes dessins, dans les Enter ges ete., pl. XXVIL, fig 3 et l'animal pl. XXII. =. + GENRE CANIS | 145 B. Espèces à front très-bombé et à queue assez longue (*). “ + u x I a : - 8, Canis avus Burn. An. d. Mus. Pübl. d. P.-A. I. 142. 2. Nous avons dans le Musée public un crâne presque parfait, d'un chien quaternaire, auquels manquent seulement les arcades zygomatiques et la mâchoire inférieure. Ce crâne ressemble beaucoup à celui du Canis magellanicus, sauf qu'il est un peu plus grand et la denture est aussi un peu plus forte. Sa longueur totale, depuis les dents incisives jusqu'aux condyles occipitaux, est de 7 pouces (18 cm.) et celle du crâne de la même espèce actuelle est de 6,5 pouces, mesurée sur un jeune crâne, dont j'ai donné le dessin dans mes Erläuterungen, ete., pl. XX VI, fig. 3, d'après un exemplaire de la collection de Halle. La comparaison du crâne quaternaire avec celui de l'espèce actuelle ne présente pas d'autre différence que l’évolution un peu plus marquée de toutes les crêtes et des coins, principale- ment celle des. .épines orbitaires qui sont bien conservées. Tout p le front est longitudinalement concave, depuis le nez jusqu'à la crête sagittale basse en avant, mais plus haute (1 cm.) en arrière. Les parties du front, aurdössus des orbites, sont très-convexes et ressemblent beaucoup aux mêmes de l’ espèce précédente. Le museau est assez gros et les trous infraorbitaires sont distants de 4 em. Les six dents incisives sont cassées, ainsi que les canines, mais on remarque les alveoles; les deux incisives externes sont assez fortes en comparaison des quatre du milieu très-petites. Les six molaires sont grandes, mais sans particu- larités ; leur longueur commune est de 6,5 cm., dont 3 em. ap- partiennent aux trois fausses molaires et 3,0 dm. aux autres. La carnassière est très-forte, elle a2 em. de long ; la première des deux tuberculeuses 1,2 cm. et la seconde 5 mm. de lon- gueur; la première elle a 1,8 cm. de largeur et l’autre 1 cm. Cette espèce présente, ainsi que le Canis magellanicus, un carac- tère particulier consistant dans la forme allongée peu convexe de la caisse tympanique, assez bien conservée dans notre crâne, qpique ouverte au milieu. () Les espèces à longue queue, avec la pupille ovalaire, connue sous le nom géné- ral de renards, ont sur la base de la queue un appareil glanduleux nommé par les chasseurs « fiole», souvent dislinet du pelage par une tache de couleur particulière. REP. ARG, — T. Il, R 10 146 CARNASSIERS L'examen de ces diverses particularités me fait supposer, que l'espèce n'était que très-peu différente et en était le représen- tant un peu plus robuste à l’époque quaternaire. 4. Canis magellanieus GRAY Proceed. zool. Soc. 1836 page 88.— Mag. of nat. hist. new. ser. I. 578 (1837.) — Zool. of the Beagle, II. page 10 pl. 5. — WAßGNER, ScHre». Suppl. II. 431. 25. — Gar. Fn. chil. Zool. I. 59. 3. — Grzuiss Un. st. nav. astr. Exped. IL, 164. — Burx. Erläut. z. Fn. Bras. 51. 7.— Reise d. d.La Plata St. IL. 405. 16. Culpeu (Canis culpaeus) MoLına Sagg. sulla. hist. nat. d. Chili, page 294. — Trad. alem. page 259. — Trad. esp. I. 330. Cette espèce de chien, décrite en premier lieu par MoLınA sous le nom de Culpéu, est de la taille d’un grand chien de ber- ger, avec la queue assez longue, quoique moins longue que celle d’un vrai renard. L'animal qui a été fidèlement représenté dans le Voyage du Beagle, est d’une couleur jaune-rouge ou fauve; il a le visage rouge-brun, le dos a un aspect noirätre par » la longue pointe noire des grands poils externes. La pointe du nez, sur le côté de la partie nue, est blanchâtre; les environs des yeux et les joues sont jaune clair, le menton noirâtre, les moustaches de la lèvre supérieure de la même couleur, ainsi que les soies fortes, au-dessus des yeux et au milieu des joues. Sur la nuque est indiquée une bande transversale plus obseure et sur la queue la couleur noirätre obscure devient prépondé- rante, interrompue par des anneaux plus clairs, mais laissant noire toute la pointe. Les cuisses ont une nuance plus rouge, qui devient peu à peu plus prononcée sur la jambe, principale- ment à la hauteur du genou. La plante des pieds est brune, leur dos jaune-rouge. La gorge et la poitrine supérieure ont une couleur jaune-claire-blanchâtre, le ventre et la face interne des membres sont plus jaunes et la région anale est complètement rougeûtre, Les poils de tout le corps sont aussi longs que ceux de l’Aguara-guazü, etceux de la queue surtout sont d’une lon- gueur excessive, ce qui fait paraître la queue plus longue qu'elle n'est en réalité. Voici les mesures de l'individu que j'ai exa- . mind moi-même : longueur totale 4 pieds 2 pouces (1,27 m.), la GENRE CANIS 147 tête seule 8 pouces (20,5 cm.), le tronc 23 pouces (58 cm.), la queue 19 pouces (48,5 em.) avec les poils et l'axe seul 15 pouces (38 em.), la hauteur moyenne 16 pouces (40 cm.). L'espèce vit dans toute la région des Cordillères, depuis la province de Catamarca jusqu'au détroit de Magellan, mais ne quitte pas beaucoup les vallées élevées et ne s'en écarte pas beaucoup pour aller dans la plaine, principalement dans le sud de la Patagonie, où le Culpéu est bien connu. Son naturel n’est pas sauvage ni timide et se laisse approcher par l’homme à très- peu dedistance. Il se nourrit de petits mammifères, comme les lievres, et des oiseaux comme les perdrix, canards et oies; il chasse, avec beaucoup d’astuce, les poulets domestiques, dans les territoires où la colonisation se rapproche de ses retraites. Il est assez rares au Nord dans les provinces argentines, depuis Mendoza, mais assez commune au sud de la Patagonie, d'où nous l’avons reçu. _ ©. Espèces à front plane, avec les coins orbitaires aigus, prolongés horizontalement en épine (*), et à queue allongée. 5. Canis Azarae, Pr. Wien. Beitr. z. Naturg. Bras, IX. 338. 2.— Abbild. z. Naturg. Bras. pl. 23. — Wareru. Zool. of the Beagle, Mammal. IT. 14. _ pl.7. — Rexccer, Süugeth. Parag. 143. — WAGNER, Scores. Suppl. II, 434, 27. Aguard-chay, Azarı, Apunt., etc. I. 271, n° 29. Canis melanostomus, WAGNER, WieGm. Arch. 1843. I. 358, et 1846. II. 137 (pelage d’ete). Le renard originel de la pampa orientale a été décrit par Azarı le premier, sous le nom guarani de Aguard-chay, qui signifie : «chien petit». L’animal a la taille et la force du re- nard européen, mais la robe assez différente, quoique elle varie un peu comme chez celui-ci, suivant les saisons d'hiver et d'été. En été, les poils sont un peu plus courts, aussi l’animal paraît-il plus grêle. Ba couleur est dans cette saison d’un fauve « (*) Cette prolongation du coin orbitaire en épine se forme peu’ à peu avec l'âge; aussi la légère excavation du coin, plus ou moins prononcée, s’augmente avec l’âge par l'élévation du bord externe de ce coin. Elle devient encore plus forte dans le crâne des vrais renards. 148 CARNASSIERS gris, mêlé de blanc et de noir, suivant la prédominance d’une des deux couleurs des poils longs externes, blanchätres au milieu et noirs à la pointe. La partie noire est bien marquée le long du milieu du dos et sur la queue, où elle forme une large tache près de la base et une autre à la pointe; sur les côtés du corps, les parties blanchâtres des poils sont plus éten- dues et la pointe noire est tres-courte; enfin le ventre et la poitrine sont d’un jaune-blanchâtre uniforme. Le visage est plus rouge-brun mêlé de blanc, et cette dernière couleur prévaut à la lèvre supérieure, la pointe de l’inferieure, la gorge et la face inférieure du cou jusqu’à la poitrine. L’angle de la bouche, les longues moustaches et le menton sont noirs; les oreilles presque blanches sur le côté interne et rouges- brunes sur la partie externe. Les pattes sont jaunes-elaires au côté interne et fauves-brunâtres extérieurement ; les jambes postérieures sont marquées d’une tache brune- rougedtre plus foncde au milieu, et la plante des pieds est brune. La partie du nez dénuée de poils et les onglés sont noirs; l'iris est jaune-brun et la pupille perpendiculaire ovalaire péndänt la journée, maïs toute ronde pendant la nuit. Le poil d'hiver est beaucoup plus long et sa couleur grise plus foncée ; le milieu du dos devient presque noir et les côtés sont gris. Le visage, fauve-gris en été, est en hiver ‘brun-gri- sätre, et le menton principalement est tout noir. Les membres, même dans cette saison, sont d'un jaune-fauve qui est plus foncé sur le côté externe; la tache brune des jambes posté- rieures est tres-obscure et souvent toute noire. La couleur grise-brune des membres antérieurs descend plus en bas sur la face antérieure de la jambe et se termine à la région du carpe. La queue est gris-cendré et les deux taches noires sont quel- quefois moins prononcées, au moins la terminale. : Les jeunes ont, au moment de la naissance, une couleur brune presque homogène, un peu plus grisâtre au-dessous. On trouve quelquefois des individus de cette espèce tout à fait blancs ; nous en avons eu un dans le Musée, mais mal pré- paré, arrivé longtemps avant ma direction, et qui s'est ‘peu à peu mangé complètement par les mites, Les mesures sont les suivantes: longueur totale 3 pieds 6 pouces; la tête seule 7 pouces, le tronc 15-16 pouces, l'axe de la queue 11 pouces, avec les poils 13 pouces ; hauteur moyenne du corps 14 pouces, des oreilles 2 pouces. GENRE CANIS 149 J'ai dessiné le crâne dans mes Erläuterungen, ete. pl. XX VIII et XXIX, fig. 4, d'après un mâle assez jeune, qui ne donne pas une idée complète de sa configuration, car avec l’âge les coins orbitaires postérieurs deviennent plus forts et se terminent par uneépine bien distincte, horizontale. La surface du front est plane dans cet âge, non bombée, a 15 pouce de large entre les pointes des épines; aussi l’arcade zygomatique devient- elle plus recour- bée en dehors, ayant une ouverture allant jusqu’à 31 pouces; la longueur totale du crâne est alors d’un peu plus de 6 pouces ; dans mon dessin, elle n’est que de 5 ? pouces; il faut se souve- nir qu'il provient d'un individu plus Fahne, Les dents sont un peu plus fortes que celles du Canis cancri- vorus, prineipalement les canines, qui sont plus hautes d’un tiers; les carnassières sont pourvues de tubercules très-aigus et très-coupants, principalement celle de la mâchoire infé- rieure. Dansla mâchoire supérieure, la carnassière a 1,3 cm. de longueur, et les deux tubereuleuses ensemble 1,8 em.; . dans l’in- férieure, cette dent a 1,5 cm., et celles-ci ensemble 1 ‚cm. Le crâne du Canis magellanicus se distingue du.cränedeinotre espèce par une grandeur générale supérieure et par les caisses tym- paniques plus allongées et moins convexes, quand chez le C,. Azarae ces caisses sont relativement plus larges et un peu plus convexes, et du crâne du Canis cancrivorus par ces mêmes caisses plus allongées et moins convexes. Cette dernière espèce possède des ER d'une forme plus sphérique et fort convexe, presque meh se nourrit principalement de préas (nein Azarae) et de perdrix (Nothura maculosa), qui vivent avec lui, sur les mêmes terrains ouverts ou peu couverts de buissons de la pampa orientale de la République. Il chasse pendant la nuit et ilest fort commun dans la province de Buénos-Ayres, où il pour- suit les viscachas et s'empare de leurs retraites souterraines, ereusdes souvent tout près des maisons ou cabanes des habita- tions isolées de la campagne, d'où il sort pour voler les pi- seons, les poulets et les canards domestiques. On le nomme généralement Zorro, & c'est le nom sous lequel tout le monde le connaît. Il est aussi prudent et hardi que le renard d'Europe; il attend le sommeil des travailleurs dans les champs, pour ravir ce qu'il peut manger. Azara dit qu'il prend jusqu'aux courroies des harnais, comme le chacal d'Asie. Il aime beau- coup la canne à sucre et dévaste les champs dans les provinces 150 CARNASSIERS où elle est cultivée; il aime aussi les bons fruits mûrs des melons. La femelle a de trois à cinq petits et les accompagne avec vigilance pendant la jeunesse. OBSERYATION. — RENGGER a donné dans son ouvrage une description très-étendue des mœurs de cet animal; le lecteur y trouvera des détails fort intéressants. Azara avait cru l’espèce identique au renard del’ Amérique. du Nord /Canis cinereo-argenteus), comme il l’avait vue au Musée de Paris, et cette erreur avait fait dire à Cuvırr (Règne animal, I. 153) que l’espece du Nord vit dans les « deux Amériques ». 6. Canis gracilis, Burn. Reise d. d. La Plata Staat. ete., I. 406.18. — Wrecw. A 1876. I. S. 116. Canis Azarae ? Puınıppı, Wiecm. Arch. 1869. I. S. 49, Chilla des Chiliens. Le renard de cette espèce ressemble beaucoup à la précé- dente, mais il est plus petit, plus élégant de forme et se rap- proche plutôt de l’espèce du sud de la Patagonie, que nous décrirons ensuite, L'espèce actuelle vit dans les provinces de Mendoza, San Juan et San Luis, et dans la latitude correspon- dante à ces provinces dans le Chili, où elle est bien connue sous le nom de Chilla. Le Argentins la nomment également Zorro. La couleur dominante du corps est un gris tirant un peu sur le jaune cendré, mêlé de jaune dans le fond de la robe, et avec de longs poils plus ou moins noirs à la pointe, ayant avant cette partie un anneau blanc plus ou moins large. Sur le dos, cet anneau est court et devient plus large sur les côtés; cette diffé- rence fait que le dos est plus noirätre que les côtés gris-clairs. La queue a une tache noire près de la base et une autre à la pointe; celle-ci est quelquefois brune. Le nez, le front, le haut et la partie externe des oreilles sont brun-rougeätre; des poils à la pointe blanche font sur les yeux une tache blanchâtre: La lèvre, le menton, la gorge, l’avant du côu, la poitrine, le ven- tre et la face interne des membres sont blancs, avec une faible bande jaune-grise entre le cou et la poitrine; la face externe des pattes est fauve, ainsi qu’une tache en arrière des oreilles; la plante des pieds est plus foncée; les jambes postérieures ont une tache brune-foncée, presque noire en arrière, qui s'étend GENRE CANIS 151 sur le côté externe, en diminuant peu à peu plus de couleur; le menton, jusqu'à l'angle de la bouche, est noir, ainsi que les moustaches, les soies des joues et du dessus des yeux. La face interne des oreilles est blanche, l'iris jaune-brun, le nez nu est noir. * Le crâne, dont Prisrper a donné un dessin, 1.1. pl. III, fig. 1, ” ressemble à celui du Canis Azarae, et plus encore à celui du Canis griseus, mais il est plus petit, il a à peine 5 pouces de long ; le museau surtout est plus fin ou plus étroit. Le front est plat et les coins orbitaires assez aigus, mais sans épine prolon- gée, faiblement concaves au-dessus, comme ceux du Canis Aza- rae vieux. La surface du nez est sillonnée le long de la suture, comme chez les autres espèces voisines, et le commencement de la caisse encéphalique en arrière des coins orbitaires est un peu plus large que la même partie du Canis Azarae; toute la caisse est un peu plus sphérique, moins ovalaire que celle de l'autre espèce. La denture est plus fine et principalement la dent carnassière un peu plus courte. Les fausses molaires sont également plus petites et les tubercules de la couronne plus faibles et moins hauts. L’individu que j'ai examiné avait une longueur totale de 3 pieds 3 pouces, dont la tête occupait 55 pouces, le tronc 14 pouces, la queue avec les poils 15 pouces, l’axe seul 12 pou- ces; la hauteur moyenne était de 11 pouces. Cette espèce rem- place le Canis Azarae dans la pampa occidentale et lui ressem- ble entièrement par la manière de vivre. | 7. Canis griseus Gray. Proceed. zool. Soc. 1837, page 88. 12. pl. 6.— Ann. et Magaz. of nat. hist. 1837. I. 578. — Burm. Erläuter. z. Fn. Brus. page 48. pl. XXV. à C’est un renard extrêmement élégant et sans doute la plus jolie espèce du groupe, se distinguant des autres par le pelage assez long, fort épais; plus doux, d'apparence presque soyeuse et de couleur plus harmonique, avec une teinte générale tirant plus sur le roux quechez les autres espèces. La couleur dominante est un beau gris-clair, avec un reflet faiblement rougeätre, qui sur le dos devient un peu plus obs- cur, à nuance noirätre; toute la surface inférieure est blanche, 152 CARNASSIERS sauf une bande transversale double gris sur lé milieu du cou, et une autre jaunâtre sur la queue. Le nez est d’un roux brun, la région entre les yeux est grise et le sommet de la tête rede- vient plus rougeätre; les poils sur cette dernière partie ont des anneaux blancs, bien visibles. Les lèvres sont blanches, la sup6- rieure a des longues moustaches noires, l’inférieure cuil noirâtre au milieu; les soies sur lesjoues et au-déièus des yeux sont noires, les joues mêmes près des yeux sont presque blanches. La face interne des oreilles est blanche-jaunâtre, l’externe rouge-brun, avec une tache fauve à la base en arrière. Le pelage de la nuque et du tronc, se distingue par la longueur des poils inférieurs, qui sont fins et lanugineux, et par la finesse des poils externes minces, qui sont seulement un peu plus longs. Les premiers sont fauves et ceux-ci ont une pointe noire, renfermant un large anneau blanc. Cette finesse des poils externes donne à la robe une teinture plus claire-fauve, comme la couleur des poils infé- rieurs. La queue est de la couleur du dos, avec une teinte plus jaune en dessous; elle a une tache noire avant le milieu et une autre large à la pointe, des anneaux obscurs sont indiqués légè- rement entre les deux. Le caractère le plus particulier existe dans la couleur des pattes, qui est d’un rouge-brun-clair presque uniforme sur toute la surface, un peu plus vif sur le côté: ex: terne des antérieures et sur la plante des postérieures. Cette couleur est bien séparée de la couleur grise de la partie supé- rieure des membres, par une tache plus foncée brune-grisätre au coude des antérieures et au-dessous du genou des posté- rieures; cette tache prendune couleur presque noire sur le bord externe, en arrière, et s'étend en avant sur le côté interne, La longueur totale est de 3 pieds, la tête a 53 pouces, le tronc 14 pouces, la queue avec les poils 12 pouces ; la hauteur au milieu du dos est de 12 pouces, celle de l'oreille 2 pouces 3 lignes. ù br Le cräne se distingue par le museau plus fin et relativement plus long, assez fortement rétréci au milieu, où se terminent : les fausses molaires. Le front est plane, les eoing orbitaires ai- gus, quoique sans épine longue et un peu plus excavés sur le dessus. L’arcade zygomätique est plus courte que celle du Ganis Azarae, et la circonférence des orbites presque circulaire, moins ovalaire que dans les autres espèces. Les dents sont très-fines et la denture entière plus courte; elle a 8 cm. chez le Canis Azarae, et 6,8 cm. chez le Canis griseus. La carnassiere supé- GENRE CANIS 153 e a 9 mm. de long et les deux tuberculeuses ensemble 1 cm; ans la mâchoire inférieure, la carnassière a 13 mm. et el es8mm. . L'espèce a été découverte par le Capit. J. F. Kinc, sur les côtes du détroit de Magellan, au Port-Famine. L' “RR décrit ici a été envoyé à la collection de l’Université de Halle, de Punta-Arenas, par l'intermédiaire de M. le Directeur Krauss, Car er + Stuttgart. pe | Onenrartos —L'espèce se rapproche son du Canis fulvicaudus du Brésil intérieur, décrit et dessiné dans mes Erläuterungen, 40. Er XXIV. ; 4 DT 8 Canis eh Lux» Bi isn Brasil, Dyreverden : IL. Afh. page 92. pl. 18. fie, 9 er BLaïNvizze, Ostéograph. genre Canis pl. XIII. pe — Bonn, Anal. d. Mus. publ. d. Buenos Aires. 1.141. Nous avons dans le Musée de Buénos-Ayres les dents carnas- es d’un renard fossile, trouvées par M. le Dr. Muñiz, dans ain quaternaire de irons Lujan, qui issermblänt ıpletement à celles du Canis Azarae, sauf qu’elles sont un eu plus be et un peu plus fortes, principélement au talon inte de aperiguren. Je ne leur tbe aucune différence avec les dents des caves du Brésil, décrites par le Dr. Lux», et je crois les nôtres identiques, appartenant à la même espèce. D’Orsıonv a découvert aussi un morceau de mâchoire infé- Bra d’un renard fossile, qu'il décrit sous le nom de Canis tus, dans son voyage Mon or toi". part. 4. page 141. fig. Bb" Ce morceau a été dessiné par BLaïNvizze, dans ee descriptive, deux fois; l’une dans Subour pl. XII, sous le faux nom de Procyon cancrivorus juv., et l’autre genre Canis pl. XIII. comme Canis Azarae. " Onsenvarion. — 1. Je suis arrivé par une étude longue et des recherches appuyées de comparaisons fréquentes à avoir la preuve que la relation, des dents carnassiöres avec les molaires tuberculeuses est d’une grande impor- tance pour la distinction exacte des espèces du genre Canis, Pour mieux la faire wessortir je donne ici une table systématique de la relation de ces dents, chez les huit espèces auparavant décrites. 4 154 CARNASSIERS LONGUEUR A RE Rs j MILLIMÈTRES PAPE PR Re En S5 92 Carnassière sup6rieure...... 95 | 12 | 18 | 17 113 | 11 | MY Les deux tuberculeuses su- | DENODFOR nes so mis dune 23 | 19 | 20 | 18 | 15 | 14 | 14 > Carnassière inférieure. ..... 29 | 14 » | 17 | 14 | BI BIER Les deux tuberculeuses infé- PIOUPOS. Sachs caca 12 | 13 » | 12 | 11 | 10 | 18 » La différence de ces mesures avec celles que j'ai données au- paravant dans ma Reise d. d. La Plata St. IX. 407, provient de la différence des crânes, aujourd’hui mesurés, d’äges et de sexes différents; nous trouvons la différence la plus grande, sous ce rapport, dans les mesures de dents du Canis jubatus, prises auparavant sur un individu jeune, probablement femelle, et celles observées sur cette table, sur un grand mâle vieux, ce qui prouve que la dent carnassière du mâle est beaucoup plus grande que celle de la femelle et les molaires tubercu- leuses, vice versa, plus petites que celles de l’autre sexe. Un fait presque identique se présente chez le Canis Azarae, car les mesures antérieures ont été prises sur un mâle grand, quoique jeune, et les actuelles sur une femelle vieille. Toutes les dents du mâle sont de 2 à 3 mm. plus grandes que les correspondantes de la femelle. Les mesures que j'ai données dans ma Reise, ete., pour le Canis entrerianus, appartiennent à deux,especes diffé- rentes ; celles du mâle au Canis cancrivorus, celles de la femelle au Canis Azarae ; elles prouvent de même que les dents du mâle des deux espèces sont plus grandes que celles de la femelle# Il existe toujours quelques faibles différences individuelles, comme me semble l'indiquer la comparaison des mesures actuelles des dents des femelles avec celles antérieurement données dans ma Reise. | | 2. Le chien domestique a été connu dans l’Amerique méri- dionale, avant la conquête par les Espagnols; on sait que les habitants du Pérou avaient des chiens de maison d'une race petite et sans poils, et moi-même j'ai vu dans une exposition des antiquités péruviennes, faite à Buénos-Ayres par un collec- tionneur, deux*momies bien préparées de chiens qui servaient H FAMILLE MUSTELINAE 155 d'idoles. D'après les recherches modernes sur l'origine des chiens domestiques de l'Europe, il n'existe aucun doute qu’ils viennent de quelques espèces sauvages domptées, de la caté- gorie des Loups et des Chacals à front bombé, quoique d’une espèce différente du loup européen, de celui particulier à l'Inde. Les renards, plus attachés à la liberté, n’acceptent pas la do- mestication; les petites races domestiquées descendent du Chacal, et comme il existe dans l'Amérique méridionale plu- sieurs espèces voisines des Chacals de l’Ancien-Monde, on doit croire que de l’une d'elles provient le chien d’ Amérique domes- dans: - TROISIÈME FAMILLE h Des Martres et Putois. MUSTELINAE Les membres de cette famille sont des animaux générale- ment plus petits que les chiens, d'une stature grêle et basse, le tronc allongé, les membres plus courts, avec cinq doigts à chaque patte; la tête déprimée, le museau court et large, les oreilles petites et arrondies; le pelage fin sans être court, de couleur brune et d’une richesse remarquable. Leur caractère zoologique le plus prononcé consiste dans la présence d'une seule molaire tubereuleuse à chaque mâchoire et généralement de quatre molaires en haut et de cinq en bas (4); les ineisives sont au nombre.de six ; les canines ont la forme conique peu recourbée, presque idees à celles des chiens. - Cette famille a de nombreuses espèces, mais elle est répandue principalement dans les zönes tempérées et froides de l’hemis- phöre boréal; notre faune ne possède qu'une ou deux espèces des trois sous-familles composant cette famille, les martres, Les blaireaux et les loutres. Les martres (Martinae) ont la fausse molaire supérieure très- petite, courte, transversale, avec quatre molaires en haut et um en bas. - Les blaireaux (Melinae) ont cette même dent très-grande, de forme carrde, avec le même nombre de molaires que les précé- dentes. Les loutres (Lutrinae) ont quatre molaires dans chaque mä- choire, avec la même grande tuberculeuse dañs la supérieure. 156 CARNASSIERS cts dr 1. Martinae. Er Ce sont les animaux-types de la famille; ils se font en outre remarquables par une forme plus grêle et plus élégante, et représentent dans notre faune deux genres avec trois espèces. dt si 214 2047) 1. Genre Galictis, Ber. | ea 5 Zoological Journal, IT. 551 (1826). Dès animaux de la forme d’une a 2 assez grosse, ayant le poil plus court, principalement sur la queue. La tête est assez grosse, le museau large et court, les oreilles petites et arron- dies. La denture a le nombre normal de dents, quatre molaires en haut et cinq en bas. Les incisives n’ont aucun caractère par- ticulier ; elles sont assez grandes dans l’une des espèces, mais petites dans l’autre ; les canines sont médiocrement hautes et très-larges en bas ; ob quatre molaires de la mâchoire supé- rieure sont assez fortes, avec des couronnes trös-aiguös; les deux fausses molaires sont très-inégales, la première est plus petite que l’autre ; la carnassière est forte, et le talon interne large, occupant la moitié de la dent entière;.la tuberculense cour te, mais large, avec deux tubercules assez aigus; bien ’sepa- rés; cette dent se perd quelquefois. Des cinq molaires de la mâ- choire inférieure, la première fausse, toujours très-petite, peut manquer ;.les deùx suivantes sont font inévales, la seconde n’a pas de tubercule accessoire, la troisième en possède un anté- rieur bien séparé, mais petit; la carnassière a deux hauts tu- bercules aigus et un troisième bas et court ; enfin la tubereu- leuse inférieure est petite, circulaire, et un peu plus grande que les tubercules bas de la carnassière ; elle peut manquer aussi. La denture de lait se compose de. dents plus fines, plus pe- files et seulement de trois molaires dans chaque mâchoire, Dans la mâchoire supérieure, il manque la seconde-faussemo- laire; et dans l’inférieure, cette même dent ainsi que la dernière ou le tuberculeuse. les membres sont courts et ont les pieds assez ee Co avec cinq doigts réunis à la base par une courte membrane, portant des ongles forts, bien recourbés, aigus: ceux des doigts anté- rieurs un peu plus longs que les postérieurs; et des talons forts et nus au-dessous de chaque doigt, avec un du milieu de la GENRE GALICTIS 157 plante. La queue est de forme conique, parce que les poils deviennent plus courts vers la pointe. A la base de la queue se trouve, de chaque côté, une surface nue, glanduleuse, un peu concave, qui exhale une odeur forte mossernhlant au musc. + Ces espèces comprennent des animaux assez féroces en pro- portion de leur grandeur ; ils chassent les petits mammifères comme-les préas et les grands rats, mais principalement les volailles, qu'ils prennent avec adresse, même sur les arbres, et ravagent souvent les poulaillers et les pigeonniers des colonies. "AN es wre Fi | A. 1. Galietis barbara. EN Nat. | ö Mustela barbara, Lısy. Syst. Nat. I. 67. 4. — Pr. Wien. un % «Beilr. etc. II. 310. 1. Gulo barbarus, Cuvrer, Règn. anim. I. 141. — Desuar. Mamm.177.= Rexccer, Süugeth. Parag. 119. = @ulo canescens Licarexsr. Doubl.d. zool. Mus.4. =» Galictis barbara, Wigem. Arch. ete. 1838. I. 273. — WAGNER, 1 ScHreB, Suppl. II. 214. 1.— Buru. Syst. Ubers, etc. 1.108. + Viverra goliocephala, Traizz, Mém. of the Werner. Soc. III. 440. pl. 23. ‚ Taira, Burrox, Hist. nat. Suppl. VII. 250. pl. LX. Laira, Fr, Quvier et Gzorrroy, Hist. nat. d Mammif. ALL livr. 56 | Aaron Mayor, ra Quadr. I. 172. 19. — Voyage de 5 ud HR mérid. I. 197» At1. pl. XII. animal. est d’une stature plus grêle, plus grande et plus ande el autre; larcouleur générale du poil plus court est brun-noirätre, tournant au grisätre, par les pointes jaunes des poils externes, dans les régions de la tête, du cou et du ‘commencement du tronc. Une large tache blanche se trouve at? milieu du cou, sous la gorge, qui rarement s'étend par des arcs jusqu'à la nuque ; la queue est d’un nôir franc vers le bout; la bordure des oreilles jusqu'à leur base est plus claire que les autres parties de la tête; le ventre, assez rentré, est noiräbre, tr ussi les membres. Les ongles sont d’une couleur gris- d rv À . Notre échantillon mesure 3 pieds 2 pouces de long la tête 158 CARNASSIERS seule a 5 pouces, la queue 1 pied; la hauteur moyenne du dos courbé 10 pouces, celle des épaules et du bassin 8 à 84 pouces. Le crâne est plus robuste, la denture est moins aiguö que celle de l'espèce suivante ; sa longueur est de 44 pouces: Les incisives sont assez grandes, principalement leg externes et les canines moins aiguës. Aussi les molaires ont-elles des tu- bercules moins élevés et le tubercule interne des carnassières supérieures est plus petit, le moyen des inférieures est pourvu d’un petit tubercule accessoire, sur le côté interne, La tubereu- leuse supérieure est plus large sur le côté interne que sur l’ex- terne, mais cette partie est plus plane. Quelquefois il rc la première fausse molaire, surtout en haut. On trouve aussi quelquefois des yariétés entièrement gris- jaunâtre ; les poils externes sont forts avec ‘des pointes blanches et un anneau brun au milieu sur les parties TR obscures du corps. L'espèce est peu connue dans la République Argentine, car elle vit seulement dans les districts les plus au nord du Grand Chaco; elle est même rare au Paraguay. Le territoire où on la trouve généralement comprend tout le Brésil jusqu’à la Guyane. 2. Galietis vittata Viverra viltata ScHREBER, Süugeth. III. an. pl. 124. GuELIN, Linn. Syst. Nat. I. 1. 88. 16. Galictis villata, Beuv 1. I. et Transact. zool. Soc. II. 203. . pl. 35. — Warern. Zool. of the Beagle. II. Mamm. 21. — WAGNER, ScHrREB. Suppl. II. 215. — Gay. Fn. chil. I. 51, — Burm. Syst. Ubers. etc. 109.2. — Grzuiss Un. St. astr. nav. exped. IT. 165. AN Gulo vittatus Cuvier, Règn. anim. I. 141. — Desmar. Mam- mal. 175. AR een, Säugeth. Parag. 126. Ursus brasiliensis Tuung. Act. Petrop. IV. 401. pl. 13. Le Grison, ALuemano, dans Burrox, Hist. nat. Suppl. VIII. pl. XXIII et XXIW. Huron menor, AzarA, Quadr. I. 182. 20. Quiqui, Mouixa, Compend, ete., trad. esp. I. 329, < L'espèce plus petite du genre est bien connue dans toute la République Argentine sous le nom de huron et se trouve assez communément dans la province de Buénos-Ayres; je l’ai reçue GENRE GALICTIS 159 _ aussi de Mendoza, de Parané et de Tucuman. On la trouve au Chili et toute la Patagonie supérieure. La couleur dominante est un cendré obscur se changeant en noir à la face, au cou antérieur, sur la poitrine, le ventre et les pattes. Au milieu du front, entre les yeux, la bordure du pelage cendré est presque blanche et cette couleur s'étend autour des yeux et des oreilles, jusque sur les côtés du cou, en formant une bande longitudinale bien distincte. Les poils du dos, de la surface externe du corps et des parties supérieures des membres sont noires, avec la pointe blanc-jaunätre ; c’est ce mélange de couleur qui donne la nuance cendrée. Les longs poils du dessus de la queue ont toute la moitié externe blan- châtre et ce qui fait paraître la queue plus claire que le tronc; mais la longueur de la partie claire de chaque poil est plus ou moins grande, chez les différents individus, ce qui fait que ces animaux n'ont pas la couleur générale entièrement semblable; tantöt elle est assez claire, tantôt plus obscure et mömenoirätre, sauf la bande plus claire du front et du cou, qui existe toujours chez tous, plus ou moins distincte. Les longues moustaches de la lèvre supérieure sont noires et les ongles des doigts blan- châtres. Le crâne de cette espèce est plus fin de structure, les dents _ principalement ont les tubercules plus aigus ; les ineisives sont très-petites et l’inferieure du milieu de chaque côté, est un peu rétrécie; les canines grêles sont creusées brsiiodinsiement par deux faibles sillons en avant et ont une petite crête en ar- . riere, Les molaires ont les tubercules extrêmement aigus, et une crête coupante sur chacun d'eux ; le talon interne de la carnassière supérieure est relativement plus grand que celui de l’autre espèce, et l’inferieure n’a pas le petit tubercule acces- soire sur le côté interne du tubercule moyen. La tuberculeuse supérieure a aussi deux tubercules bien aigus, dont l’externe a le sommet légèrement convave, mais l’interne est moins large que dans l'autre espèce. Le 2 des vertèbres dorsales et des eötes est variable, car j'en ai trouvé une fois 16 (11 vraies, 5 fausses) et chez la plupart seulement 15 (10 vraies, 5 Be Les vertèbres lombaires sont toujours au nombre de cinq (5) et les sacrées de deux (2). La queue se compose de 20 ou 21 vértè- bres, quoiqu’elle soit un peu plus courte que la moitié de l'autre portion du corps. Les os de la jambe restent complètement sé- parés, comme ceux des chats. 160 CARNASSIERS L'animal a 2 pieds 2-4 pouces de long, sur lesquels la tête oc- cupe 4-41 pouces, le cou 3-31 pouces, le tronc 1 pied et la/queue 7-8 pouces; sa hauteur du milieu du tronc est de 7 pouces, les parties antérieures eb postérieures du corps n’ont de 6 pouces environ de A AS as var HEne 40 Welsh OBSERVATIONS. — de D’ Anpisuz a dessiné dans son Yoy. de l’Amér. IV, 2. Mammif. page 20 pl. 13 fig. 3, le crâne de cet animal sous le nom de Mustela (Putorius) brasiliensis ; mais comme je l'ai déjà fait Share. dans les Actes de la Soc. d’hist. nat. de Halle, tome II, page 74 des cor rend. qu’une vraie Mustela n'existe ni dans le Brésil, ni dans notre to. blique, car le petit animal, dont j'ai parlé dans ma Reise etc. tome IT, page 408, comme 6tant probablement la Mustela Quiqui, de Mouxa, n’est pas en vérité celle-ei, c’est plutôt le genre particulier suivant, déjà reconnu par D’OrBıenY, au moins par le crâne. Morıma a décrit une jeune Galictis vittata comme Quiqui, lui donnant une longueur de 13 pouces, du nez jusqu’au commencement de la queue, et trois molaires de chaque côté de chaque mâchoire (28 dents en tout), lesquelles mesures et nomhre de dents correspondent au jeune âge et à la denture de lait de notre huron, Galictis vitlatæ. = | | | 2. Jusqu'à présent, des espèces fossiles, du genre Galictis, n'ont pas été trouvées dans le terrain quaternaire de la République Argentine. à 2. Genre Lyneodon, Gervais “ Kiss Diet. univ. d’hist, nat. de Ch. D’Orzıenv, tome av, page 685, article: Dents. Le petit animal, qui constitue ce genre particulier, à toute la figure externe d’un hermelin, sauf que le corps estun peu plus grand, ayant la queue beaucoup plus courte et une den- ture plus simple. Sa longueur générale est de 15 pouces, dont la tête en prend 2, le cou 1%, le tronc 8 et la queue 35. Alors le corps est plus grêlé et beaucoup plus petit que celui dela Galic- lis villata, mais la queue et le corps ont la même relation. Le pelage define une autre difference remarquable, par les longs poils du dos, des cuisses et de la queue, qui rendent son appa- rence générale tres-velue. Enfin un troisième caractère externe se présente dans les ongles très longs, sensiblement courbés des doigts antérieurs, et très-petits des postérieurs. A ces particula- rités s’unit une denture toute singulière, de trois molaires seu- lement de chaque côté, dans les deux mächoires; les ineisives GENRE LYNCODON 161 et les canines étant semblables à celles. du genre Galiclis, ‘quoique plus petites.et relativement plus hautes, indiquant par ce, une nature assez sanguinaire de l'animal. Les Dallas sont en haut: une fausse, la carnassière et une tu- bereuleuse courte, eten bas : deux fausses et la carnassière, sans | aucune tubereuleuse. Cette denture correspond à celle de lait du genre précédent, car les jeunes Galictis ont aussi trois molaires, mais elle est persistante dans notre genre, sans aucune indios- tion, que les dents manquantes viendront plus tard chez les in- dividus plus vieux, comme le prouvent les deux exemplaires examinés par moi-même, dans un état complètement adulte. 072 5 Hs vi. , ar À ans _ Eyneodon patagonieus, Gervais. it D 4 _ D'Onreny, Voyage de l'Amér. mérid. IV. 2. Mammif. page 20. pl. 13. fig. 4 (crâne *). BLAINVILLE, Ostéographie, genre , Mustela, texte, page 42. fig. pl. 13 (M. de Paraguay et M. de Chili). CE Béniérie, Reise d. d. La Plata St. II. 408. (Mustela Quiqui). La couleur générale du corps et de la queue est en dessus un . brun rougeätre, entremêlé avec beaucoup d’anneaux larges, blanc sur les poils les plus longs externes: un anneau de cha- - que poil avant la pointe ou à la pointe même; ces anneaux blancs très-courts sur les poils inférieurs du ventre. Gorge, cou, pattes antérieures et les postérieures un peu au-dessus du talon, plus foncés, bruns presque noirätres. Visage et bouche jusqu'aux yeux gris-bruns; front et sommet de la tête blancs, suivant par les régions des oreilles aux eôtés du cou, où cette couleur se continue comme ligne latérale de longs poils blancs, ‘jusqu'à la fin du cou. Une tache grande, d’un brun foncé nei zütre, occupe la nuque avant le commencement du cou, où la couleur plus claire brune prend son origine, avec les anneaux blanes des poils. - L'animal estrépandu dans l'intérieur de la Patagonie, depuis Mendoza jusqu'au Rio Negro et la frontière de la province de Buénos-Ayres ; des deux exemplaires que j'ai examinés, l’un : €) La figuré du crâne, donnée sur la planche citée, est un peu trop large, notre crâne étant considérablement plus étroit. REP. ARG, — T. 111. 11 162 ner host avait été chassé dans les environs de la petite ville Azul, près de la Patagonie; l’autre pendant la dernière expédition du Général Roca, le long du Rio Negro. A Mendoza, plusieurs chasseurs m ont parlé de cet animal, voisin à l’hermelin, mais jamais on ne m’a porté un exemplaire. Tout le mondeme disait que son naturel est féroce, qu'on le tient dans les maisons dela campagne pour chasser des rats, et qu’il: ande avec. venaaiie pour se defendre quand il est pris. 7 rs here si x 2. Melinae La sous-famille du blaireau se Üislingue de celle M anse par la grandeur excessive de la molaire tuberculeuse de la mä- choire supérieure, et de celle de la loutre, qui possède la même grande molaire tuberculeuse, par l'absence de la mem- brane natatoire placée chez la loutre, entre les doigts des pieds. Ce sont des animaux d’une stature moins grèle que celle des martres, et d’une marche distincte plus plantigrade. L’ Amérique méridionale possède un seul genre du groupe, qui est aussi représenté dans notre République. Genre Mephitis Cuvier. Règne animal, I. 146. Ces animaux sont de grandeur moyenne,un peu inférieure à celle du chat domestique, parce que les membres sont plus courts et leur marche est demi-plantigrade ; la tête est assez petite, le tronc relativement plus lourd, à cause des longs.poils, et la queue, qui est assez longue, aussi couverte de poils encore plus longs que ceux du tronc. La couleur dominante est un brun foncé, souvent presque noirâtre; le dos est marqué de bandes longitudinales. blanches, qui donnent aux espèces-une apparence singulière. Les ongles des doigts antérieurs sont très- longs, ceux des postérieurs sont plus courts. En outre! legenre est remarquable par la mauvaise odeur excessive, provenant d’une sécrétion produite par deux poches Sinndulsshen, situdes sur le côté de l’anus, et que l’animal projette avec force sur ceux qui l’attaquent,. La denture se compose de six incisives et deux canines aiguës dans chaque mâchoire et seulement.de trois. molaires € en haut GENRE MEPHITIS 163 gene bas de chaque côté de la mâchoire ; la première usse molaire de la supérieure se perd régulièrement. Les tubereules des molaires sont hauts, fort aigus et coupants ; la carnassière de la mâchoire supérieure est courte et pas si longue que. la grande tubereuleuse; la carnassière inférieure a trois tubereules antérieurs et un talon tres-grand tubereuleux postérieur fort Aöteleppe, du nn de la pe de im vraie tuberculeuse lan ar wer Verh. a.) Kön. Akad. d. Wissensch. z. Berlin, 1811. 109. A. — 0 00 Lacurensr. ibid. phys. CI. 1836. 276. 7 — Darst. neuer " Süugeth. pl: 48. fig. 1. — WAGNER, ScHRER.. Suppl. I. méhié: 198. 5. — Burn. Syst. Ubers. I. 111. 1. ae Mephitis patagonica, Lacatensr. 1. 1. 275. 6. — WAsNER, 7 ScHreB. Suppl. II. 194. 6. — Gay Fn. chil. I. 50. 2. — 7 Borar. Reise, ete., II. 409. Mephitis castanea, Gui ire D'OrBrexy, Voy. de!’ Am. mérid. sort IV. 2. Mammif. 19. pl. 12. ” Conepatus Humboldti, Gray, dans Lourox, [Magaz. of nat. - hist. 1. 581. : Faguärs, AZARA, Mit, 1. 137. n° 21. . Zorrino ou Chinga des habitants. je: Mephitis suffoeans IrLiger. en og animal est bien connu dans la province de EN sous le nom de Zorrino ; à Mendoza, où je l’ai trouvé plusieurs fois. ‚il porte le nom de Chinga. [l'a la taille un peu plus petite que celle. de la martre et la même couleur du fonds, mais le corps est.un peu ı plus court et relativement plus gros. Le museau est assez aigu ; les oreilles sont très-courtes, le pelage a jusqu’à 3 pouces de long et est très-lustré ; l'iris est brun, Les ongles sont blancs; les antérieurs ont 10 lignes de long, les postérieurs lignes. La nuance du dos est variable, tantôt d'un brun Plus foncé, tantôt d’un rouge-brun, tirant quelquefois un peu sur le jaune ; les côtés du corps sont de couleur plus foncée et les pattes presque noires. Sur le sommet commence de chaque côté une raie purement blanche, qui se continue par la nuque sur le dos, jusqu'à la queue, s’elargissant d’un pouce sur le milieu de son parcours; les deux lignés sont écartées ici de3à3; pouces. Les jeunes ont ces raies plus longues et se continuant même à la queue; les vieux les perdent en arrière, avant la 164 CARNASSIERS queue, quoique celle-ci conserve souvent une couleur générale plus claire blanchâtre dans le fonds des longs poils. Souvent les raies sont interrompues sur la nuque, et quelquefois même à l'extrémité et forment des taches allongées. D’autres fois les longs poils des côtés du corps, au-dessous des raies, ont un petit anneau blane avant la pointe. La couleur et les li sont assez variables, et on ne peut les prendre comme eee | sûr, pour distinguer des espèces différentes. Les mesures du corps sont les suivantes : longueur Gier 26 pouces, tête 3 pouces, cou 3 pouces, tronc 10 get queue 9 pouces, hauteur moyenne 6 pouces. Le Zorrino est répandu dans toute la République, moins commun dans le Nord; on le trouve dans le Grand Chaco et dans l’intérieur du Brésil, jusqu'au 18-19° L. S.; il est assez commun dans la Patagonie supérieure. Il se cache pendant la journée dans des cavernes souterraines ou dans des retraites analogues, et chasse pendant la nuit les petits mammifères et les oiseaux terrestres; à la tombée de la nuit il sort, et je l’ai souvent vu dans la campagne, où il se tient tranquille, regarde l'homme et retourne toujours la partie postérieure contre lui ; quand celui-ci se rapproche, il lève alors la queue tout prêt à lui envoyer sa sécrétion puante, s’il se rapproche davantage. OBSERVATION. — Dans la description de la Mephitis chilensis des auteurs (Gay, Fn. chilienne, I. 49. 1.— Viverra Chinga, MoLına, Comp.; ete., trad. esp. I. 325), il ya de si légères différences entre notre espèce et l'animal du Chili, que je suis presque disposé à croire les deux espèces identiques, ainsi que beaucoup d’autres animaux qui vivent des deux côtés des Cor- dillères, comme les Chingas. Gay dit que les deux raies blanches sont réu- nies sur l’occiput par un arc bien clair et sont interrompues sur les côtés avant la queue, qui est blanche dans presque toute son étendue. WAGNER (Scures. Suppl, U. 191. Mephitis furcata), affirme ces caractères, qui me semblent les seules différences importantes; car dans les individus argen- lins, les deux raies sont toujours séparées sur le front et rarement incom- plètes sur les deux côtés du corps. La configuration du crâne, que je ne puis pas comparer avec celle de notre espèce, donnera peut-être des caractères distinctifs plus importants. | 2. Mephitis primaeva, Burn. Anal. d. Mus. Pübl. d. Buenos Aires. I. 144, Nous avons, dans notre Musée public, un crâne fossile assez bien conservé et complet, pour permettre d'étudier sa configu- GENRE LUTRA 165 ation ; il a été trouvé dans un village voisin de Buénos-Ayres, racas, à une profondeur de 20 à 25 pieds, en creusant un puis. Ce crâne appartient par tous ses caractères à l’époque ou diluvienne ; il est tellement semblable au crâne e l'espèce du Mephitis éotuël. que sauf sa dimension un tiers lu: forte, je ne trouve entre les deux aucune difference remar- 9 le. La partie la mieux conservée est la mâchoire infé-. re qui, dans le crâne fossile, a une longueur de 5,5 em., depuis | les dents ineisives jusqu'au condyle articulaire, et dans le crâne actuel de 4,2 cm. Dans la première, la carnassière etla tubereuleuse supérieure ont ensemble une longueur de 1,6 cm., et celles de l'espèce vivante mesurent 1,1 cm. La denture'en- tiere de la mâchoire supérieure a 3,5 em. de longueur dans le crâne fossile et 2,5 dans le crâne actuel. Les six incisives su- érieures ont 1,5 em. de largeur dans l'espèce disparue et 1 cm. l'espèce vivante. . Toutes ces mesures me semblent indiquer une espèce qui différait d'un tiers en plus de l'espèce actuelle et vivait à e diluvienne, à laquelle j’ai donné, comme je l'ai dit ps La en nom de Mephitis primaeva. et n° 8 Lutrinae. Les loutres ont la configuration generale de la martre; elles vivent dans l’eau et ont par conséquent un poil plus court et plus épais, le corps un peu plus déprimé et les doigts réunis par une membrane natatoire bien distincte. Leur denture res- le beaucoup à celle du genre Mephitis par la grandeur re- able de la dernière molaire supérieure, dite tubercu- Pr et elle diffère de celle des martres et des blaireaux par la quantité égale de cinq dents molaires dans chaque mâchoire de chaque côté ; la première de ces molaires en haut est extrê- mement petite ou manque complètement. Nous comptons dans notre faune un seul genre et espèce : ste „! tas «4 # ‚Genre Lutra, STORR. A Ho est ale ER et beaucoup plus déprimé que celui des martres, principalement à la caisse encéphalique. Les dents. incisives et canines sont de la même configuration géné- rale, mais les molaires sont relativement plus fortes, leurs 166 CARNASSIERS tubercules plus hauts et plus aigus. Il a cinq molaires en haut comme en bas; mais en haut, la première fausse est extré- mement petite, ou même manque, comme chez les Méphites. Les deux autres fausses molaires sont assez fortes, plus fortes que celles des martres, et la carnassière supérieure est remarquable par un talon interne large, semi-cireulaire, occupant tout le côté interne; la tubercüleuse est également d'une grandeur raisonnable, quoiqu'un peu plus large que longue. Dans la mâchoire inférieure, la carnassière est très-longue, sa partie antérieure est munie de-trois tubercules aigus, et dans la pos- térieure elle est plus basse et presque plane. La tuberculeuse est petite, même plus petite que la ea basse de la u sière. Les loutres (äutrias des Espagnols) vivent dans L'an | des lagunes et des rivières et se nourrissent de poisson. Pour le manger, elles cherchent les bords de terre ferme, où elles se cachent dans des trous naturels. Elles ont les yeux petits et les oreilles très-courtes et arrondies ; de longues soies à la lèvre supérieure et au-dessus des yeux; des pattes élargies par la membrane natatoire placée entre les doigts, nue par dessous et munies d'ongles courts, généralement fort aigus, dépassant la pointe de chaque doigt. La queue est assez longue, sensible- ment déprimée, et se terminant peu à peu en pointe. 1. Lutra paranensis, RExGGER. Süugeth. v. Paraguay, page 128.— WAGNER, Sonnsn. Suppl. II. 251. 5. — Burn. Reise d. d. La Plata. St. II. 410. 5. 22. Zutra plalensis, Waterx. Voy. of the Beagle. II. Mammif. page 21, pl. XXX V, fig. 4 (crâne). — — WAGNER, Be Suppl. IL. 262. 6. Cette espèce a la forme générale de la loutre dE ide et presque la même couleur, mais elle est un peu plus petite et la couleur tire un peu plus sur le gris, principalement en dessous de la tête, du cou et du ventre. J’aiexamnié, le 6 avril 1859, une femelle qui me fut portée avec ses trois petits, à Paranà ; elle avait trois pieds de long, dont 93 pouces pour la têteavec le cou, 14 pouces pour le tronc et 12% pouces pour la queue. Le crâne avait seul 4 pouces de long. La couleur dominante était un brun franc, tirant un peu sur le gris.en dessous, d’un gris plus un 4 GENRE LUTRA 167 clair en avant et presque blanchätre sur le menton et les joues. Les quatre pattes étaient noires et nues en dessous, les pattes de derrière avaient la moitié postérieure avant le talon cou- verte de po Les poils assez flexibles et les externes ayant pres > un pouce de long. La queue commençait assez large, rnie EN chaque côté d’une frange de poils plus longs, qui lui donn ai | une forme aplatie. A côté de l'anus, j'ai trouvé les x petites ouvertures de deux glandes, Gynlairés, cachées sous la peau à la base de la queue. Cette femelle avait quatre , deux sur les côtés du ventre, les deux autres dans les hypocondres, les quatre appartenant à de grandes glandes lactifères, s'étendant de la poitrine jusqu'aux hypocondres. Le tronc de la queue était garni de chaque côté par un ruban tendineux, supportant les poils plus longs et donnant ainsi à la queue son aspect aplati. La cime du nez était couverte de poils courts, mais les bordures des narines et le pe entre elles restaient nues. - J'ai sous les yeux un crâne qui a cinq molaires d’un côté en haut et quatre de l'autre ; il lui manque la première très. pe- tite, qui est posée dans l’autre côté, tout-à-fait sur le côté in- terne de la canine. La denture du mäle est remarquablement plus forte que celle de la femelle, prineipalement pour les mo- laires. La denture de lait, au contraire, est très-faible ; les tubereules des dents sont plus minces et principalement le talon interne de la carnassière supérieure, ainsi que le posté- rieur de l’inferieure est abortif et à peine indiqué. Le nombre des molaires est de trois de chaque côté des deux mächoires; il manque en bas la molaire tuberculeuse. La mâchoire supé- rieure porte une seule fausse molaire très-petite, l’inferieure une égale et une seconde plus grande. RexGGer dit que la ca- vité interne de la-couronne des dents de la loutre est beaucoup prise chez les autres carnassiers. Cette espèce est commune dans toute la partie orientale de la République, sur les bords des rivières Paranä, Rio Dulce et Rio Salado, comme aussi dans les grandes lagünes qui avoi- sinent les cours d'eau. Elle se trouve aussi au sud de Buénos- Ayres, sur les rivières de la province, et dans la Bande Orien- tale, où on la trouve quelquefois jusqu'à l'embouchure des | fl s, près de la mer. Ainsi Darwin l'a reçue à quelques en- _de la ville de Maldonado, près de l'estuaire du Rio de la Plata. Les Argentins nomment cet animal : lobo acudtico. 168 CARNASSIERS OBSERYATION. — La Lutra brasiliensis des auteurs (WAGNER, SCHREB. Suppl. IL. 263. 7.) RENGGER ne l’a jamais vue dans le Paraguay, quoique Azara croit l’y avoir découverte; elle existe en vérité dans ce pays, mais seulement dans la région orientale de la rivière Paranä et de ses affluents. Nous en avons un grand exemplaire qui a presque 4 pieds de longueur, sur lesquels la queue prend 18 pouces, le tronc 16 et la tête avec lé cou 12; ila 616 pris dans la province d’Entre-Rios, par hasard, sur le du Rio Uruguay. Cette espèce est bien différente de l’autre par le poil plus court, le nez complètement couvert de poils sur toute la surface entre les narines, des soies très-fortes sur la lèvre supérieure, sur les joues et au- dessus des yeux une queue plus distinctement aplatie, sur les bords externes jusqu’au bout, et une denture notablement plus per ne de composition identique. 1 II. Omnivores, Omnivorne #4) Ces animaux sont semblables aux carnivores, par le nombre des incisives et de la forme des canines, mais ils s’en distinguent par la configuration des molaires, qui sont plus massives etont les tubercules moins coniques, et surtout par l’absence ie vraie dent carnassière dans les deux mâchoires. Ils forment une seule famille, celle des ours, dont sd faune actuelle ne possède qu'un représentant du type inférieur. des Subursus ; à l’époque diluvienne quaternaire, un véritable ours vivait sur le territoire de la République Argentine. =. ut FAST QUATRIÈME FAMILLE URSINAE Les individus de cette famille ont six dents incisives ($), une forte canine de chaque côté (44) et six molaires en dessus ol en dessous (*), les trois Be sont de fausses-molaires et les trois postérieures de vraies tubereuleuses (33-33), tantôt leur couronne est plus ou moins carrée, autrefois oblongue; la pre- miere et la derniere de ces trois vraies molaires un peu moins fortes, se rapprochant à la circonférence triangulaire. (*) Je suis de l’opinon de CUVIER au sujet de la description des dents (Rögn. anim. 1. page 135, note 1), et je crois inutile de répéter chaque fois, qu’elles sont toujours | étendues de deux côtés de chaque mâchoire. | m GENRE URSUS 169 NN" 7 1. Genre Ursus LiNNé | Syst. Nat. I. 69. 16. _ Ces animaux rapaces sont d’une taille grande, leur corps est trapu etplus grand que celui du lion et du tigre; leur tête est grosse et le museau plus ou moins allongé, comme celui des chiens; les membres sont épais, pourvus de cinq doigts ; la marche est plantigrade ; la queue très-courte, peu apparente extérieurement. Leur denture se distingue par la grosseur des dents et par cette particularité, que sur les trois fausses mo- laires une ou deux des antérieures se perdent généralement avec l'âge, et que les trois molaires tuberculeuses ont une grandeur excéssive, en comparaison des fausses ; elles sont pourvues d'une couronne presque plane, dont les tubercules sont bas et ronds, s’eloignant du type carnivore, pour se rap- her du type des dents des frugivores. Cependant les tuber- : ‚externes des molaires tuberculeuses supérieures et les atei Les des inférieures, sont plus élevés et-un peu plus aigus que les autres, et conservent le type des carnivores. La pre- mière des trois. vraies molaires imite la carnassière par sa forme triangulaire, elle possède en avant un seul tubercule plus élevé, et en arrière de celui-ci un plane un peu tuberculeux, qui est plus long dans l'in férieure que dans la supérieure. Les espèces vivantes sont répandues dans l'hémisphère boréal jusqu' au tropique, mais les plus grands et les plus forts au nord de la zone tempérée et même très-près de la zone arctique, où se trouve la plus grande espèce actuelle. Un ours fossile a existé dans l'intérieur du Brésil et un autre dans notre République à l’époque quaternaire. Le premier a été découvert par le Dr. Lux» et le second par le Dr. Mukiz à Bu s-Ayres, qui par l'ordre du dictateur Rosas, en avait donné quelques pièces à l'amiral Duporer; celui-ci les a dépo- sées dans le Musée du Jardin des Plantes. L'espèce de Lux», De” par lui Ursus brasiliensis, (Ann. d. se. nat. 2. série, tom . page 224) est plus petit (*) et cet auteur la compare à l ours ds Andes (Ursus ornatus, Fr. Cuvier); celle de notre Répu- blique, décrite par GuRvaıs, dans son ouvrage sur l’expedition de M. Fr. or CASTäLyät (Mammif. foss. d. l’'Amér, mer. Paris ehr) Pr Ÿ (*) Buamvıze, us l'Ostéographie, genre Ursus, pl. A4. a donné le dessin des canines, qui prouvent un animal gracile et béaucoup inférieur au U. bonaërensis. 170 . CARNASSIERS 1855. in-4°), dépasse la taille d’un grand ours d'Europe et porte le nom de: ur Ursus bonaörensis (GERVAIS Zool. et Paléontol. française Tom. I. page 189. — Ann. d. science. natur. 4. série. Zoologie, tome 3, page 337. pl.5 fig. 1. — Rech. sur Mammif. foss. d. l’Amer. mérid. page 7. — Mem. d. 1. Sociét. géolog. d. France, 2 serie, tom. 9. mem. 5. pl. 24. — Burm. Anal. d. Mus. be de Buenos Aires, tome I page. 144. Arctotherium latidens et angustidens BRAVARD, Cat. d. fass. a. l’Amer. mérid. Paranä 1860. 8. | Gervais a décrit cet animal d’après la denture incomplète de la mâchoire supérieure, l’inferieure complète, quelques parties du crâne, l’atlas, l’humerus, le cubitus, le tibia et quelques 08 du pied. Notre Musée possède sus hui un cräne ‚presque complet, un bassin, un fémur et la phalange externe du pied gauche postérieur ; ces pieces sont dessinées dans notre Atlas, II. Mammif. pl. XI; elles me permettent de completer la des- cription que j'ai donnés auparavant et que j'avais basée ae une seule pièce de la mâchoire inférieure droite. | Le crâne est d'une dimension moindre (*) que celle de LUrsus spelaeus d'Europe, mais eette difference provient surtoub du racoursissement remarquable du museau, qui est loin d’avoir la moitié de la longueur du crâne tout entier. En comparant le crâne, que possède notre Musée, avec celui de la pl. IX de l'ouvrage de SCHMERLING, OU avec le eräne encore plus complet de la pl. II, dessiné dans la monographie des Mammifères fossiles de la Lombardie, de CorNazra, on trouve la différence suivante dans les mesures en pouces anglais: x | U. bonaërensis. U. spelacus. Longueur totalôs.. oa ne a MAS CRRS le I Longueur du museau jusqu ‘à l'ouverture | lècrymalo 17 20% NATH PRET 6 8 — 8; Longueur de la même ouverture le long| | | Er de la crête occipitale... 4... 105 11 — 11} (*) Comme GERVAIS dit que les pièces du squelette, qu’il a vus, dépassent celles de l'Ursus spelaeus, la grandeur des individus: de notre pr semble être variable comme celle du grand ours fossile d'Europe. LP GENRE URSUS 171 . Je ne puis comparer le crâne de l’Ursus bonaërensis parmi les espèces vivantes, . qu'avec le crâne de l’Ursus ferox de l’Amé- rique du Nord et celui de !’Ursus maritimus, d'après une petite nelle: Ces eränes diffèrent beaucoup de celui de I’ espèce fos- sile, par le front moins bombé et diminuant insensiblement du sommet jusqu'au museau, tandis que chez l'Ursus bonaërensis le front ‚est bien bombé, comme chez l’Ursus spelaeus . Il er ‚est de même pour l’arcade zygomatique,qui dans le crâne foss:ic forme une courbure plus forte que dans le crâne des espèces vivantes. La distance totale de la surface externe des deux arcades est de 124 pouces, dans notre crâne ; et dans le crâne le plus grand de SCHMERLING, pl. X, elle est seulement de 12 pouces, quoique elle soit en réalité un peu plus grande, si l’on tient compte de la di- minution provenant de la perspective du dessin. Les crêtes fron- tales se terminant en avant de la fosse temporale, sont identi- ques dans les deux eränes, ainsi que la crête sagittale, qui est un peu plus courte et à seulement 6 pouces, ainsi que l’oceipi- tale de notre eräne est remarquablement plus basse (*) et moins ressortant en arrière, comme celle du crâne dessiné par SCHMERLING, Pl. IX. - En examinant l’arcade zygomatique lui-même, on voit que l’epine orbitaire est plus haute et plus aiguë dans le crâne de l’Ursus bonaörensis, que dans celui de l’Ursus spelaeus, et ainsi que l’épine orbitaire de l’os frontal; les deux sont plus hautes que dans le crâne de l'espèce européenne, et néanmoins leurs pointes ne sont pas plus rapprochées, parce que l'os zygoma- tique de l’Ursus bonaërensis est plus bas et plus mince que celui de l’Ursus spelueus. J'ai relevé la distance des deux coins, qui a 1? pouces dans l’un comme dans l'autre, mais la largeur de l'ar- cade zygomatique, en arrière de Pépiné orbitaire, ne dépasse pas 1 pouce chez l’Ursus bonaërensis. … Une différence remarquable entre les ie esfinen fossiles consiste dansda surface inférieure de l'orbite, avant l'ouverture du conduit lacrymal. Cette ouverture se trouve sur le côté in- térieur de la circonférence de l'orbite, un peu au-dessus de la ARS 4 FF 44 | (6) M. GERVAIS croit avoir trouvé quelque ressemblance entre le crâne de ’Ursus bonaörensis et celui de la Hyène ; il est vrai que le racourcissement remar- quable-du museau chez les deux explique cette manière de voir, mais la crête sagit- tale et occipitale beaucoup plus basses de l'ours sont en opposition avec cette simi- litude supposée. 172 CARNASSIERS partie la plus basse du bord inférieur, et forme en cet endroit une coupure bien prononcée, dans la courbure des deux eränes des espèces vivantes à ma disposition, comme sussi une cou- pure encore plus forte dans le crâne de l’Ursus spelaeus. Le crâne de l’Ursus bonaërensis, que nous possédons complet, m'a rien de pareil à cette dépression; le bord de: l'orbite forme une courbure régulière sans interruption, quoique la partie immédiatement avant l’orifice lacrymal soit un peu plus aiguë que celle plus en bas, qui est arrondie et indique une sorte ‘de: continuation du conduit lacrymal, descendant obliquement en dehors, quand la coupure du bord dans le crâne des autres espèces soit dirigée plus directement en avant et non vers le côté extérieur (*). ag La comparaison de la base du cräne, que nous possedons;; fait ressortir une difference encore plus remarquable avec celui de l’Ursus spelaeus, par le racourcissement du palais et la largeur considerable de eette möme partie. Le cräne formeune ligne droite, du bord des alvéoles des incisives jusqu’au bord inférieur du grand trou occipital, et a seulement 145 pouces de long, dont le palais prend 8 pouces jusqu’au. bord de l’orifice des arrière-narines, ayant une largeur de 3 pouces entre les avant-dernières bränder molaires, et 31 pouces entre lescanines. Dans 1’Ursus spelaeus le palais a une Inägmenz ds 11 à 12 pouces, et sa largeur entre les grandes molaires n’est pas plus grande que celle de l’Ursus bonaörensis; elle varie entre 3-3 pouces. La partie postérieure est aussi un peu plus courte, et 7 orifice des arriere-narines plus large que celui de l’Ursus spelaeus, ainsi que la cavité nasale, qui compense,-par sa largeur supérieure, la longueur plus grande de celle de l’Ursus spelaeus. Gervais, dans ces différents travaux, a déjà donné une des- cription assez complete de la dusiase de cet animal. Notre crâne a perdu les incisives et les fausses molaires, mais comme les alvéoles de ces mêmes dents sont bien conservées, elles donnent une idée assez claire de leur mola tion avec les autres dents conservées. m 4% rag L'incisive externe supérieure est d'une grand énorme et correspond exactement, par l'extension de l’avéole, à celle (*) Si les figures de l’Ostöographie de BLAINVILLE, genre Ursus, pl. V et pl. VII sont exactes, quelques espèces vivantes semblent se. ER du type de notre ours fossile. GENRE URSUS 173 dessinée par Schwerte, pl. VIII, fig.11; l'ouverture de l’alve- ole a un diamètre de ? pouces (presque 2 em.). Sa couronne est purement conique. Les deux autres sont beaucoup plus petites, leurs racines sont comprimées, mais leur longueur estpresque la _ même, d'après l'extension de l’alvéole, moins différente que dans les espèces vivantes à ma disposition. Les canines ont une dimension très-grande et supérieure à celleswde l’Ursus spelaeus; j'en ai cinq, deux d’en haut et trois d'enbas. Leurs couronnes dépassent considérablement en gros- seur celles des dessins de Sonwerune, pl. VIIL fig. 1 et2, sans être plus hautes, et les racines fortes sont un peu plus courtes, mais dela même grosseur. Les couronnes des supérieures sont plus grosses que celles des inférieures, mais leurs racines plus aiguës à la pointe interne. Dans les inférieures cette pointe manque, la racine a son extrémité obtuse et arrondie, un peu moins grosse qu'au milieu. La couronne des supérieures a une faible carène longitudinale en arrière, un peu plus dirigée au côté externe; les inférieures ont des carènes obtuses, bien séparées de la surface générale de la couronne par une face creusée de chaque côté, descendant de la pointe libre supé- rieure vers la base jusqu’au milieu de la couronne. Les cinq canines que j'ai dans le Musée ont perdu la pointe de la cou- ronne par l'usure, comme celles des dessins de GERvVAIS. Les molaires ont une configuration plus particulière et justi- fient, jusqu'à un certain degré, la classification du sous-genre Arctöthertum. otherium. On peut dire que chacune des six molaires est su- périeure en grosseur à celle correspondante de l’Ursus spelaeus, sauf la dernière inférieure qui est plus petite, presque de la moi- tie, que celle de l'ours des cavernes. | | _ Les fausses molaires supérieures manquent dans le crâne de notre Musée, mais les alvéoles sont bien conservées et indiquent leur grandeur et leur position, Elles ont été assez petites et à racine simple, Gervais dit done avec raison que ces dents sont permanentes dans notre espèce, comme chez l’Ursus ornatus et V’Ursus malayanus. L'espace qu’elles occupent entre la canine et la premiere tuberculeuse est très-petit et dépasse à peine un pouce de long ; ces dents ne pouvaient pas se mettre en ligne droite, car la seconde est implantée un peu en dehors des deux autres et la troisième est beaucoup plus en dedans; dans notre crâne leuralvéolese trouve justement au côté interne de la moitié antérieure de la quatrième molaire, qui remplace la carnassière. 174 CARNASSIERS Celle-ci est beaucoup plus forte que celle de l’ours des «ca- vernes; sa Couronne a3 cm. de long et 2,2 cm. de large en ar- rière ; elle a deux racines dont la postérieure a le double:de grosseur de l’anterieure. La surface servant à broyer les ali- ments est usée complètement. D'après Gervais la dent a deux tubercules, comme les Ursus en général, le troisième tubercule interne postérieur des vraies dents carnassières manque: La cinquième molaire supérieure a une grandeur «énorme, .presque le double de grosseur de celle de l’Ursus spelaeus; la couronne à 3 em. de diamètre en long et 3,5 cm. en travers, les tubercules usés ont été assez gros et l’interne aété très-bas ; des trois racines, l’interne est d’une grosseur vraiment éton- nante ; les deux bords de la dent en avant et arrière sont droits et la circonférence est moins ovalaire que celle de l’Ursus spe- laeus, elle est presque quadrangulaire, avec une dépression sensible sur le côtéintérieur. : a << il Enfin, la dernière molaire supérieure est re longue, mais moins large en arrière ; son diamètre a 5 cm. en longueur et en travers 3,5 en avant et Men patate: Elle a quatre racines, trois plus minces en avant et une très-forte en arrière ; la sur- face exposée à la mastication est usée; d’après Gnsirarsséllei été moins tuberculeuse, moins guillochée et plus simple que chez les autres ours, ce qui prouverait que |’ pr u de notre pays a été très- -frugivore. Je ne connais de la mâchoire inférieure que ” portion posté rieure avec les trois rei mais GERVAIS a dessiné Dee droit entier. Les incisives sont plus petites que les supérieures, mais s diffé rentes également de grandeur et devenant plus fortes à mesure qu'elles ‘sléleiuio hd du milieu vers les côtés, quoique la diffé- rence soit moindre que celle des supérieures. Chacune de ces dents a une couronne presque fendue par un tubercule acces- soire placé sur le côté externe. J'ai déjà parlé auparavant des canines, d'après les trois exemplaires séparés de notre collec- tion. (:rRvAIS a compté chez eet animal quatre fausses molaires com: chez l’Ursus ornatus et le labiatus, tandis que l’Ursus spe- laeus et les espèces vivantes, voisines de l’Ursus arctos,emont trois, dont l’une (celle du milieu) ou deux (les antérieures) manquent généralement. Le premier cas se remarque chez l’Ursus arctos et l'Ursus maritimus ; le second chez l’ Ursus spelaeus. Les fausses molaires antérieutes sont toujours très-petites, et ont une cou- GENRE URSUS 175 une eireulaire, elles sont pourvues d’une seule racine faible ; Ja dernière est plus forte et a deux racines, sa couronne a un -contour presque triangulaire, allant en s’elargissant en arrière. Cette dent est suivie des trois grandes molaires tuberculeuses,. ‚Celles-ei ont la couronne d’un contour allongé, ovale, et vonten diminuant: de. longueur, chez l’Ursus spelaeus et les espèces vi- vantes, mais une forme tout-à-fait différente, chez notre Ursus bonaërensis.. Elles sont beaucoup plus grosses, de contour plus court et plus large; allant en diminuant, comme longeur et hauteur, dans la proportion des nombres 4, 3, 2. La première ‚a4 em. de long, la seconde 3 et la dernière à peine 2 cm. La «seconde dépasse en grosseur les deux autres, son diamètre transversal en avant à 2,8 cm. ; la précédente plus grêle n’a que 2,5 em.et la postérieure presque circulaire a2 cm. de dia- mètre. Chacune de ces dents a deux racines fortes, mais dans la dernière, ces racines sont soudées par le milieu. Le couronne de ‚la première est assez haute en avant et pourvue d’un fort tuber- eule, qui est accompagnée d'un petit accessoire antérieur ; la ‚surface qui sert à broyer est guillochée, et la portion postérieure ‚est separde par une excavation, placée un peu après le milieu : ‘de la superficie. La. seconde tuberculeuse reproduit la même configuration quoique moins forte, elle a la portion antérieure très-légèrement plus élevée. La couronne de la troisième tuber- culeuse à une hauteur égale, sa surface centrale est très-faible- ment guillochée et d'un type complètement semblable à celle d'un a al frugivore. ‘Cette conformation particulière des tuberculeuses des deux mächoires, et principalement la brusque diminution des posté- dans la mâchoire inférieure, justifient bien la création du sous-genre Arctotherium, par Bakvinb; ; sous-genre dont Gervais à fait davantage ressortir l'importance, en constatant Jui les caractères d’un animal plus frugivore. Les autres parties du squelette qui sont connues, sont les os cipaux des membres et l’atlas. Celui-ci est mentionné par Gervais comme très-semblable, dans son ensemble, au même os des ours. Je ne le connais pas. L’humérus et le cubitus, décrits par le même auteur, me sont également inconnus; l'humérus ‚entier a 0,49 m. de lang et sa poulie articulaire a 0,10 ; il pré- ‚sente-au-dessus du condyle interne la perforation qui se trouve abssions humérus de l’Ursus ornatus, Un autre humérus cassé a. appartenu à un individu plus fort, car la poulie articulaire. E 7 CARNASSIERS inférieure a 0,12 m. de largeur et la distance entre la saillie de l'épicondyle et celle de l’épitrochlée est de 0,18. Le eubitus reproduit entièrement aussi la forme de celui des ours; ila 0,35 m. de long. Ces dimensions sont remarquables, si on les compare à celles des mêmes os de l’Ursus spelaeus, dont l'hu- mérus ne dépasse pas 0,45 m. de longueur, quand le eubitus atteint 0,40; il semble que l’Ursus bonaërensis avait le haut-bras plus long et v avant-bras plus court que l'espèce FREE des ca- vernes d’Europe. DE 40 Les os des membres posterieurs, que possöde notre Musee, sont le bassin, un fémur entier et le métatarse du eingeibnse doigt externe; Gervais décrit un tibia. Nous connaissons ainsi assez bien presque tout le membre. En comparant le bas- sin avec le beau dessin du même os de l’Ursus spelaeus, donné par CorxALrA, dans l'ouvrage de Stopranı sur la Paléontologie lombarde, Mammifères pl. I, je le trouve d’une grandeur plus considérable et d’une structure plus forte, quoique l’ensemble générale soit le même. Mais comme M. Cornazra dit qu'il a pris comme type le plus petit exemplaire de la collection de Milan, parce que c'était le plus complet, la différence véritable sera moindre. Je ne donne ici, que les mesures principales en mètres et je renvoie le lecteur, pour l’étude de la forme parti- culière des os, à mon dessin pl. XI de l'Atlas des Mammifères. Distance entre les points les plus éloignés des ilions 0,35 Distance entre les bords supérieurs deg cavités notfrigides. ns ne none due ie TES PR UE: Distance entre les tubérosités ischiatiques.......... 0,30 Longueur de la symphise pubienne................ 0,18 . Longueur du trou obturatoire....,.,...... Bee . 0,10 Longueur du sacrum....... ERA ETES À 2 ae 0,20 Distance des apophyses obliques. premières anté- | rieures di BAGTUM - » sine ars hane 24 ante . 0,105 Largeur du sacrum entre les os des ilions........ PR N Diamètre longitudinal de la cavité interne....... +. (ia Diamètre transversal de la même.................. 0,11 Diamètre de la cavité cotyloïde................... 0,08 Le sacrum se compose de cinq vertèbres srodeéitément pts petites, intimement soudées et séparées seulement par les quatre trous intervertébraux en dessus comme en dessous. La cinquième vertèbre, la plus petite, a environ 2,5 em. de’ lon- GENRE URSUS 177 gueur et 7 cm. de largeur en avant; elle a une courte et grosse apophyse épineuse, ainsi que l'avant-dernière, mais sur celle-ci l’apophyse est beaucoup plus forte et plus grosse ; les trois autres vertèbres n'ont pas cette apophyse, mais seulement une crête très-mince à sa place, celle de la seconde est un peu plus haute que celle des deux autres. Le fémur est un os extrêmement fort, et plus grand que celui dessiné par Scumeruine pl. 24 d'un éinqnième en grandeur et en grosseur. Il a 0,62 m. de long, le diamètre de la partie du trochantère a 0,11, la tête articulaire 0,08, le milieu 0,068, la naissance des tubérosités des condyles 0,148, les condyles mêmes 0,12, la surface articulaire de la rotule 0, 07. Le tibia rappelle également, comme le dit Genvaıs, celui des ours par ses caractères principaux; il a une longueur de 0,36 m. Le tibia de l’Ursus spelaeus a une longueur variant entre 0,28 et 0,32, toujours plus petite par conséquent que celui de l’Ursus honaörensis. Il semble que la patte était plus grande que celle de l’Ours des cavernes. Je ne connais des os du pied, qu'un os du métatarse du plus petit doigt, le cinquième; les métatarses dessinés auparavant par Gervais, comme appartenant à notre ours, appartiennent au Machaerodus, comme je l'ai déjà dit: Anal. d. Mus. Publ. d. Buenos Aires, tome I, page 145. Ce métatarse a 12,5 cm. de long, dépassant aussi le correspondant de lUrsus spelaeus, d'un cinquième, car la mesure du même os de l’ours des cavernes, d’après le dessin de Schmeruise, pl. 32, fig. 18, n’est que de 10 em. En comparant l'os de notre Musée avec le dessin que je viens de citer, je ne trouve pas d'autre différence que dans la grandeur et dans l'évolution un peu plus faible de la tubérosité basilaire sur le côté externe de la face articulaire. Cette tubé- rosité est moins anguleuse, plus arrondie et un peu plus bombée en avant, dans notre espèce, que dans le dessin cité. Mais cette différence peut être simplement individuelle, car les excroissances de ces os sont sujettes à de grandes variations. Le dessin que je donne de l'os métatarse externe, pl. XI de l’Atlas, montre clairement, ce que Gervais semble mettre en doute (ouvrage cité des Mém. d. 1. Soc. géol. page 17, note 2), que les os dessinés par cet auteur représentent les métatarses du Machaerodus, dessinés par moi, pl. X de mon Atlas des Mammifères. Pour résumer nos recherches sur l'ours fossile de la Ré:- RÉP. ARG, — T, NI. 12 178 CARNASSIERS publique Argentine, nié dire que és" espèce’ dif- fere de toutes les autres par la grosseur plus considérable des dents et principalement par la conformation des molaires, qui prouvent que c'était un animal Moins carnivore et plus frugivore que les espèces vivantes. Sa stature dépasse celle du plus grand ours connu, l'ours des cavernes d'Europe, quoi jue sa't&te soit un peu plus courte, à cause du museau moins pro- longé, mais plus épais que celui de cette espèce. Ses membres etäient plus forts que ceux de l'ours fossile, principalement comme grosseur, et semblent avoir eu des relations différentes, car là portion supérieure est plus allongée que I’ inférieure dans les pattes anterieures, et ces deux portions des postérieures sont de relation egale avec celles de $ Ursus spelaeus. 2. Genre Nasua, Srorr. dé ? Ce genre particulier des Ursines est exclusivement américain; il se trouve répandu dans toute la zone tropicale et subtropi- cale du Nouveau-Monde. Ce sont des mammifères de taille moyenne; ils ont le corps grêle, le museau allongé avec le bord du nez relevé à la manière des cochons, une très-longue queue, mais des pattes courtes dont les pieds assez larges sont pourvus d'ongles aigus, saillants et un peu recourbés: La tête, allongée comme tout le corps, est surtout remarquable par le museau large, fort flexible, ayant la forme de celui d'un cochon. Les yeux sont bien ouverts: mais pas très-orands; les oreilles assez basses et arrondies; le cou bien marqué; le tronc allongé, sans être faible; la queue longue, toujours un peu recourbée vers la pointe et dessinée par des anneaux de couleur claire et foncée, alternant: régulièrement; les pattes courtes se terminent par des pieds forts, plantigrades, à plante nue, et les cinq doigts courts sont ER d’ongles un peu recourbés et aigus. Les poils du corps sont Ds assez longs, sauf sur le visage et les pieds. iR 9 La denture, pas tres- PE maiel est en rapport avec la con- formation cénéralt de l'animal : les six ineisives sont de gran- deur différente, les quatre du milieu plus petites et de forme assez égale, les supérieures un peu plus grandes, trilobées par le bout, les inférieures bilobéés ; les externes de Big sd côté GENRE NASUA 179 soht plus grandes, les supérieures comprimées, avec une carène bien prononcée en avant et en arrière ; les inférieures avec un bord ôbliquement tronqué et #lobé. Lestaïtines sont assez hautes, faiblement recourbées, avec une carène en avant et en arrièhé. Les trois premières des six molaires sont des fausses molaires, simplement coniques, mais successivement un peu plus grandes en arrière et bien élargies à la base du cône ; les'trois tubereuleuses plus grandes sont presque carrées, mais celles de la mâchoire inférieure sont un peu plus allongess; ld premiere a cinq tubercules inégaux, trois externes assez hauts, coniques, et deux internes plus bas; la seconde a cinq tüetewles presque égaux, le cinquième placé en arrière, et la troisième tubörenleuse est pourvue de trois forts tübercules et d'un quatrième accessoire plus petit placé en avant de l’in- terne. La premiere des vraies molaires de la mâchoire infé- rieure est pourvue de trois tubercules, les deux autres en ont eing, dont l'impair est dirigé en ar de la deuxième et en arrière de la troisième. ‘La denture de lait commence par les quatre incisives moyennes, très-petites, suivies par les deux externes plus grandes qui apparaissent quand les quatre du milieu sont déjà sorties. Après les incisives externes sort la pointe des canines, et un peu plus tard commencent à paraître quatre féolairés, dont les deux du milieu sont les premières ; ces quatre molaires correspondent aux deux fausses et à deux tuberculeuses. La première tuberculeuse est pourvue de trois tubercules, dont l'un interne est plus grand que chacun des deux externes, ce qui donne-à cette dent une forme semblable à celle d’une car- nassiere. La quatrième molaire vient la dernière, ét un peu avant elle sort la première fausse molaire. Lorsque ces quatre molaires sont bien développées, une cinquième molaire sort en arrière de la quatrième, et quand elle à fini de croître sort la sixième et dernière. En même temps les ineisives se changent en autres nouvelles permanentes, et après que ce changement est accompli, la quatrième molaire de lait se perd et est rem- placée par une nouvelle permanente. Un peu plus tard appa- raît la deuxième fausse molaire permanente, et quand celle-ci est. sor tie, la troisième, entre celle-ci et la première tubercu- leuse, vient à son tour. La dernière molaire à faire son appari- tion est la première fausse, et les dernières dents de toutes sont es Rus; | ur qui n'arrivent que peu à peu à leur gran- . . 180 CARNASSIERS deur complète quand toutes les autres dents permanentes Pont | déjà atteinte. Les Cuatis, comme se nomment ces animaux dans leur pa- trie, vivent en petits groupes dans les forêts, où ils cherchent pendant la journée leur nourriture, qui est tantôt animale, tantôt végétale. Ils chassent les oiseaux et les petits mammi- fères et mangent aussi les fruits doux ou farineux qu'ils trou- vent sur leur parcours ; d’autres fois ils recherchent les insectes, principalement les larves grosses dans des arbres pourris et dans la terre, qu'ils creusent avec leur nez comme les cochons: Pendant la nuit ils se cachent dans le creux des arbres ou dans les abris qu’ils peuvent rencontrer. C’est là que la femelle fait ses petits, dont le nombre ne dépasse pas 4 ou 5. Ils montent aussi sur les arbres et cherchent à se sauver d’un danger en grimpant s’y cacher, mais pas très-haut ; un coup de fusil les fait tomber aussitôt, même si l'animal n’est pas touché. En avançant en âge, les vieux mâles se séparent souvent du groupe des autres et vivent solitaires. Ce sont toujours des in- dividus très-grands, avec les poils d’une couleur plus foncée, une face grisâtre et un caractère triste, que longtemps on a re- gardés comme faisant partie d’une espèce différente à laquelle on avait donné le nom de Nasua solitaria (*). Nous les regar- dons comme de la même espèce que les autres et conservons à cette espèce l’ancien nom donné par Linxé. Nasua Narica Viverra Nasua et Narica, Syst. Nat., édit. XII, tom. I, p. 64, n°2 et 3.— Edit. XII, cura EnzLix, 1.1, p. n° 2 et3, et 87, n° 11 (V. Quasje). Nasua socialis et soliütaria, Pr. Wien. Beitr. z. Matt Bras. IL, 283. 1. et 292. 2. — RenGcer, Säugelh. Parag., 98 et 109. — Wacxer, Scares. Suppl. Il, 165. 1.— Burm. Syst. Ubers, etc., I. 120 et 121. Nasua rufa et N. fusca, Desmar. Mammal. 170. El Cuati, Azara, Apunt., etc., I. 293, n° 31. (*) Cette question, longtemps douteuse, a été traitée dernièrement avec beaucoup de sagacité par M. A. HENSEL, dans un essai publié par l’Acad. d. scienc. Berlin. C1. phys. math. de l’année 1872, page 63 et suiv.; et ira rss si nat. Fr. 2. Berlin, 1866, page 22. GENRE NASUA 181 "La couleur de la robe varie entre le rouge et le brun-grisâtre (Nasua, Livxé), et le brun pur foncé (Narica, LiNxÉ) ; elle est rarement jaune-grisätre plus clair ou chatain (N. Quasje, Linné); les poils inférieurs plus doux sont d’un gris-brun assez clair, les plus longs rigides externes plus foncés à la moitié externe, mais pourvus d’un anneau jaunätre-clair dans cette partie et pres- que noire avant la pointe. Le dos est plus foncé et devient peu à peu un peu plus clair sur les côtés, jusqu'au ventre qui est jaune-grisätre. La face est assez foncée, mais le dessus des yeux et les joues sont d’un jaune plus clair ; le nez, les lèvres et la gorge paraissent blanchâtres, en raison des poils blancs nombreux entremêlés. La quete a toujours deux couleurs, le fond est jaune-brun-clair, mais interrompu par 8-10 anneaux bruns plus foncés, dont le dernier occupe la pointe; ces an- neaux, tantôt très-faiblement indiqués et à peine plus foncés que le fond, tantôt tres-obscurs et presque noirätres. Les pattes toujours plus foncées sont tantôt brunes, tantôt noires. La lon- gueur totale dé l'animal avec la queue est de 3 pieds, dont la tête occupe 5 à 6 pouces, le cou $ pouces, le tronc 1 pied et la m 13 - 13 pied. Le Cuati se trouve dans notre République, mais seulement dans les provinces du Nord et de l'Est, où il cherche les en- droits boisés et les grandes forêts. Je l'ai entendu appeler du nom de Sancho-Mono; il est assez commun au nord du Grand Chaco, très-commun däns le Paraguay et les Missions de la province de Corrientes ; il se trouve encore dans la même pro- vince, jusqu'au nord d’Entre-Rios et dans le sud du Grand Chaco, sur la frontiere de la province de Santa-Fe. Il est craintif à l'état sauvage, mais s’accoutume bientôt à l’homme, et devient peu à peu un sheet très-doux et très-familier. Le squelette de l'animal a une conformation très-élégante ; la colonne vertébrale se compose de 7 vertèbres pour le cou, 14 pour le dos, 6 lombaires, 3 sacrées et 20 à 22 pour la queue. Les 14 vertèbres du dos portent le même nombre de paires de côtes, dont 10 sont attachées au sternon et 4 libres. “Le sternon est formé de 10 vertèbres, qui se soudent entiè- rement avec l’âge, et dont la première est élargie et la dernière très-allongée. L’humerus a le même conduit au-dessus du con- dyle interne, qui se trouve aussi dans celui des chats et rare- ment dans celui de quelques ours, mais toujours chez les autres genres des Subursus, comme Procyon, Arctitis, Cercoleptes, Ailurus. 182 MARSUPIAUX On n’a pas encore trouvé des os fossiles de notre espèce dans le territoire argentin, quoique Lux en ait trouvé d'une très-semblable dans les cavernes du Brésil, CINQUIÈME TRIBU MARSUPIAUX. MARSUPIALIA Ces mammifères ont,une organisation très-différente qui les distingue de toutes les autres tribus; leurs petits naissent dans un état de développement à peine comparable à celui d’un fétus, quelques semaines après la conception. Cependant ils naissent parfaitement formés, comme un fétus ordinaire; ils ont, comme celui-ci, toutes les ouvertures du corps fermées, sauf la bouche qui forme une assez grande ouverture pour laisser entrer la tétine de la mère. Celle-ci les prend pour les mettre chacun contre une tétine, où le petit reste immobile, suçant le lait jusqu'au moment que son organisme se soit amélioré et ait atteint le degré de formation ordinaire des mammifères, au moment de leur naissance. Ils sont alors couverts de poils et pourvus des autres orifices naturels du corps; ils quittent de temps en temps la tétine de la mère, pour la suivre en mar- chant, mais à chaque alerte ils vont se fourrer dans la grande bourse de peau qui entoure la région des mammelles, placées sur le ventre de la. mère. La présence de cette bourse est le seul caractère général extérieur du groupe et a été l’origine du nom de la tribu. Les autres caractères généraux sont anatomiques, et. ne servent pas beaucoup pour reconnaître extérieurement les supiaux; nous nous bornerons à mentionner deux os fr en forme d’épines, attachés au bord antérieur libre du pubis et renfermés entre les muscles du ventre; ils paraissent destinés à donner plus de force aux muscles pour mieux soutenir les petits dans la poche de la mère. Cependant, ces 08 se trouvent aussi chez les. mAjes, A n'ont De le soin du dévalpppeené damen Ernst à vr sa za a TS GENRE DIDELPHYS 183 ent remarquable que, malgré cette singularité constante de ace prématurée et de la conformation des petits, ainsi que des organes sexuels externes et internes, destinés à la re- production, l'organisation des espèces de ce groupe est assez variable et différente. Cette différence est en outre très-visible dans la conformation de la denture, qui offre tantôt les carac- töres des dents des frugivores ou des herbivores, tantôt des iers ou des insectivores et quelquefois. même une simili- tu le ellement complete avec le type des autres tribus, comme | exempl celui des rongeurs, que c’est seulement l’organisa- in e et la naissance prématurée des petits qui nous fait nir cet animal au groupe des Marsupiaux. es mammifères ne se trouvent actuellement que dans deux par du globe, qui sont l’Australie, avec quelques îles voi- es et l'Amérique ; ils ont existé, comme les. premiers repré- ntants des mammifères, à 1’ époque secondaire jurassique de rmation de notre globe, et paraissent être les derniers "est et dans certains endroits seulement, grâce: à cer- ine ons favorables à leur conservation. L'Amérique ède un seul genre, celui que nous étudions immédiate- à la : suite, et qui renferme les diverses espèces représen- é s dans Aire faune. | ern + NL af" _ Genre Didetphys LINNÉ. u re "Syst. Nat. 1. 71. 17. set - Kae ee hr Les espèces dos ce genre ressemblent, par leur forme géné- rale, à un grand'rat, ou pour mieux dire à une grande musa- raigne, car le prolongement de leur :museau.est plus grand que celui des rats ordinaires! Les oreilles sont assez grandes, toutes nues ou faiblement velues et à peu près de forme circulaire ; les lèvres supérieures sont pourvues de longues soies tr mant les moustaches; le corps est couvert d'un poil épais, mou, quelquefois surmonté de longues:soies plus rigides. Les pates sont assez courtes, les pieds petits avec eing doigts, pour- vus. d'ongles.aigus, sauf l’interne des postérieurs, qui forme un grand pouce ‚oppose aux autres et sans ongle, à la manière d'unevéritable main. Enfin la queue est longue, grêle; nue-et ne écailles, comme celle d’un rat. . sk en détail de ces animaux fait ana quel- ques particularités plus distinctives.- Ainsi le nez, nuet lisse, 184 MARSUPIAUX est divisé par un pli perpendiculaire bien imprimé et a les na- rines dirigées en avant; de longues soies se trouvent au-dessus des yeux, au milieu des joues et sous le menton. Les oreilles sont rarement toutes nues, mais généralement couvertes de poils fins et courts; la conque se termine en bas par un lobe libre, et porte sur le côté interne, au-dessus et un peu en ar- riere de l’orifice auditif, un petit clapet bien différent de l’o- reillette, qui est placée de l’autre côté, en avant de l’orifice auditif. Un autre détail caractéristique consiste aux pieds et à la queue de ces animaux; les pieds antérieurs sont petits et pourvus de cinq doigts, dont chacun est armé d'un ongle sail- lant, aigu. Leur surface inférieure est nue et la supérieure assez peu couverte de poils courts et déprimés ; le doigt moyen est un peu plus long que les quatre autres, qui des deux côtés sont pareils, les deux en dehorset sur le côté interne sont les plus courts. Chaque doigt se termine par une élévation eharnue ronde, qui porte un petit ongle beaucoup plus étroit, et læ plante est garnie de trois autres élévations également char- nues, dont la plus grande, celle du milieu, correspond aux'trois doigts moyens et les deux autres à l’externe et à l’interne. En outre, il y a une quatrième élévation semblable en arrière de l’externe, de forme allongée, qui occupe tout le côté externe du pied. Les pieds des pattes postérieures sont beaucoup plus grands que les antérieurs et remarquables surtout par l’oppo- sition du pouce, aux autres doigts. Ce pouce est assez fort et se termine par une grande élévation ronde charnue, maïs sans ongle. Les quatre autres doigts ressemblent à ceux des membres antérieurs, sauf qu'ils sont un peu plus grands et qu'ils ont les ongles surtout plus grands; ceux des deux doigts internes sont encore plus grands que ceux des externes. La plante est nue et s'étend jusqu'au talon. Elle porte quatre élé- vations charnues en avant, pour les cinq doigts, celle du pouce est la plus grande; une cinquième plus large élévation arrondie en arrière est placée sous le talon. La queue est longue de la lon- gueur du tronc, ou encore plus allongée et est, en général, un peu enroulée vers le bout. Elle est ronde, grêle et presque nue, mais la peau en est ridée par des plis transversaux, for- mant des ceintures divisées chacune par d’autres plis en di- rection longitudinale, formant ainsi de petites verrues rhom- boïdes. Chaque verrue est couverte d’une petite plaque de corne qui dépasse un peu la verrue en wre sous le bord GENRE DIDELPHYS 185 libre de cette plaque sont implantés des poils courts assez ri- gides, au nombre de deux à cinq pour chaque verrue, d'après la grandeur. Ces caractères de la queue sont moins apparents chez les petites espèces, mais bien distincts chez les grandes. Un caractère anatomique remarquable réside dans les or- ganes génitaux des mâles dont le scrotum est grand et posé en avant de l’orifice de la verge, et dont la verge elle-même a le gland bifurqué en deux lobes très-allongés ; chez la femelle, les orifices de la matrice sont séparés en deux dans le canal dé la vulve, un de chaque côté du fond du vagin, où entrent les deux tubes en forme d’anse. Le second caractère, celui des gé- nitaux féminins, est du reste commun à tous les Marsupiaux La denture de.ce genre se compose à l'état parfait dans l’âge avancé, de dix incisives en haut et de huit en bas, de grandes canines assez recourbées et de sept molaires, dont les trois premières sontde fausses molaires avec un seul tubereule élevé, et les quatre autres sont des tuberculeuses avec cinq tuber- eules chacune. Des dix incisives supérieures, les deux du mi- lieu sont les plus fortes et de forme conique plus élevée, les autres huit sont petites et basses avec un bord assez large, fai- blement sillonné; les huit inferieures ont la même forme, mais leur bord libreest simple. Les canines croisseut très-doucement et atteignent enfin le double de hauteur qu’elles avaient pendant la jeunesse, Des trois fausses molaires, la première est petite, très-avancée et séparée de la seconde par un intervalle ouvert, la seconde est assez grande et la troisième encore plus; cette dernière se distingue des deux autres par une couronne plus conique, un peu plus renflée. Les quatre tuberculeuses supé- rieures ont une couronne triangulaire eb portent sur le côté externe deux petits tubercules, deux autres plus rapprochés sur le milieu et un cinquième plus large et plus bas à l’angle interne; les’inferieures sont oblongues, avec un petit tubercule en avant et deux à deux plus grands en arrière de lui. La denture de lait présente quelques particularités remar- quables. Le jeune encore dans la bourse de sa mère, quoique déjà parfait et tout à fait ressemblant à sa mère, n'a en haut que huit incisives, très-courtes canines et trois molaires, dont deux sont de fausses molaires et la troisième une tuberen- leuse (*). D'après cette peines se PERS, en arrière de la en ai 122" tina hip étendue de la transformation de la denture jeune en 186 MARSUPIAUX troisième molaire, une-quatrième et un peu plus tard unercin: quième, qui sortent lorsque les incisives supérieures moyennes plus hautes commencent à apparaître. A ce moment-d’6volu- tion, les jeunes quittent en général la bourse de la mèretetwi- vent en dehors, quoique restant encore auprès d'elle: Bientôt après sort la sixième molaire en arrière des autres, quand la troisième, la dernière de la denture de lait, commence à tomber. Cette molaire est toujours un peu plus petite que les autres, sa couronne est moins triangulaire et plus ovale; à sa place parait la troisième fausse molaire, qui a une couronne plus épaisse de figure d'une coupole, et quand elle a presque terminé sa crois- sance, apparaît enfin la dernière septième molaire tuberculeuse, qui se distingue des autres par sa grandeur un peu moindre, du moins dans la mâchoire supérieure. + AE as Il est à remarquer que toutes les dents avant la tuberenleuse de lait ne changent pas, elle seule est caduque et est ensuite remplacée par la troisième fausse molaire, tandis que les inci- sives, les canines et les deux fausses molaires antérieures sont permaneñtes et ne changent jamais (*). te AM is: Il faut encore remarquer que les trois fausses molaires. ont chacune deux racines et les quatre tubereuleuses trois ; toutes les autres dents en ont une seule simple; comme € c'estla POS pour les incisives et les canines. 27 By 9 Le squelette des Didelphys est bien connu, au moins celui des grandes espèces, par la description de Tarn (Mon. d. Mamm. I. pl. Vet VI.) illustrée de figures.‘ Le crâne se dis- tingue par une caisse encéphalique très-petite, pourvue d’une haute crête sagittale, d’une areade zygomatique forte, compri- mée et large, des épines orbitales postérieures très-saillantes, un palais énormément allongé en arrière, et une mâchoire ins férieure remarquable par l’inversion du coin postérieur à l'in- térieur, fort caractéristique pour notre groupe, avec son bord inférieur courbé en arc presque régulier. Les vertèbres cervi- cales donnént un caractère fort singulier par leurs hautes et larges apophyses épineuses, unies en crête complète. Les autres 08 du squelette sont fins, le nombre des veriebres dorsales est denture adulte dans mes Erläuter. zur Fauna Brasil., page 59, illustrés par des figures, pl. IX, fig. 4. ° (*) Voyez sur cette particularité commune à re les Marsupiaux, le mémoire de W, FLOWER, dans les Philosoph. Transact., tome 157, page 68 et suiv., + 1 GENRE DIDELPHYS 187 de treize, avec le même.nombre des paires de côtes dont sept sonbwraies et six fausses, restant les quatre dernières libres, Je compte six vertèbres lombaires, deux sacrées et 25-31 ver- tèbres dans la queue, à mesure que sa longueur est plus ou moins forte. Les clavicules sont présentes et au bassin les os marsupiaux, qui se forment du tendon ossifié du muscle oblique interne. Le tibia et le péroné sont séparés dans toute leur lon- ques etdes os des pieds complets en nombre régulier. Les Didelphys, que les habitants du pays nomment Comadrejas, sont des animaux nocturnes qui se cachent pendant la journée dans leurs retraites et se nourrissent surtout de petits animaux vivants et. de grands insectes, qu'ils chassent pendant la nuit ; ils recherchent avec empressement les œufs des oiseaux, sans dedaigner les lézards, les grenouilles, les écrevisses, quand ils peuvent les-prendre.. Ils mangent aussi des fruits farineux, mais jamais seuls et toujours mêlés avec des substances ani- males. Quand ils le peuvent, ils attrapent des animaux vivants un peu plus grands pendant leur sommeil, ils savent les atta- quer avec sagacité et ils les tuent à l’aide de leurs fortes ca- nines ; ils sucent d’abord le sang avec avidité, et c’est l'aliment qu'ils préfèrent à tous les autres. Les grandes espèces pénè- trent dans les- poulaillers, où ils tuent souvent en une seule nuit une douzaine de poulets ou même de canards dont ils ne font que sucer le sang. Les colons les craignent beaucoup et les tuent partout où ils peuvent les prendre. La manière la plus générale de les prendre consiste à disposer une trappe, avec un demi-tonneau.dans lequel l'animal s’enferme vivant, Leur naturel est paresseux et en relation avec leur cerveau qui est extrêmement petit et indique un degré inférieur des actions vitales; ils marchent assez lentement et grimpent sur les arbres avec assez. de peine, sans s’aider beaucoup de la queue entortillée à la pointe, quoiqu'ils restent quelquefois sus- pendus à une branche d'arbre par la queue pendant une heure, > Le phénomène leplus remarquable et le plus curieux de leur existence.se produit à l’époque de leur nâissance et pendant le premier âge, lorsqu'ils sont encore dans un.état de produetion véritablement prématuré, Les recherches de Rex@cer et Hrn- seu (*).nous ont bien révélé aujourd’hui les progrès de leur (J Les observations de RENGGER sont consiguées dans son hist. nat. des Mammif. d. Paraguay, page 219 et suiv., et celles d'HENSEL dans les Sitz. Ber. d. os" naturf. Freunde de Berlin; année 1867, page 5. 188 MARSUPIAUX évolution. Ils naissent tellement imparfaits qu'ils ne peuvent pas se mouvoir d'eux-mêmes; la mère les prend, soît avec la bouche, soit à l’aide de l’une de ses mains postérieures, pour les approcher de ses mamelles lorsque le jeune sort de la vulve, assez distante de l'ouverture de la bourse qui recouvre si mamelles. Les grandes espèces ont dix tétines PRE Fe en tésis groupes, trois en avant, cinq au milieu et deux en arrières Au commencement la bourse est petite, réduite à deux plis de la peau du ventre, un de chaque côté des tétines; mais lorsque les petits augmentent de croissance, la bourse devient plus’grande et enfin assez étendue pour contenir 6 ou 8 jeunes, ce qui est le nombre ordinaire d’une portée. Il est à croire que les petits ne naissent pas tous à la fois, mais l’un après l’autre pendant la période de plusieurs jours. Il est remarquable que les pattes antérieures des jeunes, à cette époque, sont un peu plus déve- loppées que les postérieures, qui sont tout à fait rudimentaires et que l'animal peut les mouvoir un peu sans le concours des autres parties du corps; car Hexsez dit avoir observé qu'ils s’accrochent avec ces pattes aux poils de la mère, entre les tétines, auxquels ils restent suspendus. Dans cette situation, ils sont presque immobiles pendant quatre semaines ; alors commencent à paraître les poils de leur corps, et deux semaines plus tard ils ouvrent les yeux. À présent se forme aussi labouche qui n'était jusqu'à ce moment qu'une ouverture ronde, immo- bile, bien attachée au contours de la tétine; le petit laisse la tétine à laquelle il est attaché, lorsqu'il veut changer avec une autre, parce qu'on trouve toujours toutes les tétines usées dans la bourse, quoique leur nombre soit plus grand que celui des petits. Hexsez croit que la bouche du petit nouveau- né est plus grande au moment de la naissance, et qu’elle n’est pas une ouverture ronde, maïs une fente transversale, et il pense que cette fente se ferme des deux côtés des angles de la bouche, par une membrane fine qu'il a trouvée de chaque côté de l'ouverture ronde du jeune, pendant à la tétine, aprèsque le petit l’a sucée pour la première fois. Il dit aussi que la tétine se prolonge beaucoup dans la bouche du petit lorsqu'il la suce, et qu’elle descend peu à peu jusqu’à l'ouverture de l’®sophage. Les espèces du genre, jusqu’à présent connues, sont assez nombreuses et toutes répandues dans les parties chaudes de l'Amérique. J'ai fait déjà, dans mes Erläuterungen» z.. Fauna GENRE DIDELPHYS 189 Brasiliens (Berlin, 1856 fol.) une révision de celles qui ont été décrites et j'ai relevé parmi elles vingt- quatre espèces que j'ai examinées moi-même. Je les ai divisées en six sous-genres dis- tinets. Notre faune est riche de cinq espèces, qui se distri- buent dans les quatre sous-genres suivants : 1. Sous-genre Didelphys Ces espèces sont de grande taille et ont deux classes de poils, bien différentes, l’une composée de poils fins plus courts et épais, presque laineux et l’autre de longues soies rigides plan- tées parmi les premiers et les dépassant de beaucoup. Le nez nu est garni de trois plis, un au milieu et deux latéraux, remon- tant du bord de la bouche jusqu'aux narines. Les oreilles sont très grandes, complètement nues et pendantes ; les pieds et la queue sont presque nus, la poche de la femelle très-grande et occupant toute la surface du ventre ; la base de la queue forte est encore couverte de longs poils. La denture est solide aïnsi ue tout le squelette et principalement le crâne qui est pourvu d'une forte crête sagittale, arquée au milieu ; ce dernier carac- tere manque chez tous les autres sous-genres. On trouve une des plus grandes espèces du sous-genre dans la moitié orientale de la 2 ha a elle se nomme: a: Didelphys Azarae, Teun. … Monogr. des Mammal. I. 30. — Rexeszr. Säug. Parag. 223. .— Warern. Mammal. I. 470, pl. 18. fig. 2.— Burn. Syst. Ubers. ete. I. 131. note. — Burm. Erläuter. ete. 61. 2; pli El Micuré, Azara, Apunt. I. 209. no 22. C’est un animal d’une constitution robuste; il a les poils longs et noirs, que dépassent de longues soies, blanches pour la plupart. Le face et la partie antérieure du cou jusqu'au milieu de la poitrine sont blanches ; le nez, les oreilles, les doigts et la moitié terminale de la queue sont de couleur chair, sauf une grande tache noire placée au fond de la conque des oreilles. Des soies longues et très-fortes sont placées au-dessus des yeux, sur les joues et la lèvre Pe les plus longues de ces soies sont blanches. 190 -MARSUPIAUX : Les petits, lorsqu'ils ont la moitié de là grandeur totale, ressemblent à la mère, par la couleur et le dessin, sauf que les longues soies pro AS encore, ét ne pipe à NE tard. L’animal est assez répandu dans tonte la province de Buenos: Ayres et se trouve aussi dans celles de Santa-Fé, Entre-Rios, Corrientes, Tucuman, le Grand Chaco et dans le Paraguay et la Bande Orientale, où il est bien connu des colons, comme l'ennemi des. olailies, domestiques. Tout ce»que nous avons dit de la manière de vivre de ces animaux, dans la description générale, s'applique principalement à cette espèce. Une odeur fétide très-désagréable indique sa présence d'assez loin. OBSERVATION. — AZARA cite deux cas de treize petits, mis bas par. une seule mère; la moitié de ces peuits s’attachait au corps de la mère, surson dos, ses pieds, sa queue, ete., et celle-ei marchait en toute sûreté pour son fardeau. Je n’ai jamais vu une portée si considérable et crois pouvoir assurer que d'ordinaire elle ne dépasse pas 6-8 peuts.. > ix fe CAT RE ui. 2. Sous-genre a à» + 4 a: Ce sous-genre comprend des espèces d'une taille pe: gi de la grandeur et de l'aspect ordinaire du furet, (Mustela furo); ER sa couleur est aussi presque semblable, les poils également 4 longs, sans les grandes soies rigides dépassant la robe laineuse, La töte et les oreilles sont plus petites, le crâne a une crête sagittale basse d’egale hauteur; la queue assez forte au com- mencement est couverte dé poils épais à sa base et quelquefois jusqu'au milieu ; la poche qui entoure les tétines est parfaite. a ve , 1 2. ue ta ds FEIERTEN Desmar. Nouv. diet. d’hist. nat. tome IX, page 18 — Id. Mamm. 527. 393. — ReNGGer. Süugeth. "Parag. 226; — “Warers. Zoolog. of the Beagle, Mamm, 94. pl. 30, et nat. hist. Mammal. 1. 497. | Didelphys mustelina, GEOFFRoY, mst. Mus. Par. El Coligrueso, RARE Apunt. à 22. n° LE de "Cette espèce est assez commiune aux environs de Bu6nos- Ayres et répandue dans les provinces orientales de la Répu- : GENRE DIDELPHYS 191 Paraguay et la Bande Orientale de l’Uruguay, d'où Darwin l'a rapportée; nous devons à AzarA sa a . verte et la première description qui en ait été donnée. Elle a été peu rs s.auteurs modernes jusqu'à WATERHOUSE, N dessinde, IRRE d’une manière ‘% ! a ee grêle, Fra forme élégnte ; son corps est — assez court mais épais, d'une couleur j jolie, rouge d’aurore un peu ron sur le dos, mais %“ Alsssiiiernen des membres. he tes es nez, une tache placée-en avant des yeux et les bordures des oreilles:sont brunä- tres, ainsi que le dessus des doigts et la moitié postérieure de la queue qui est presque noire et se termine avec une pointe tout à fait blanche. Cette belle couleur se _perd après la mort de ne ce de la lumière, et dos tout le corps devient d’un > ve fuiblement grisâtre, presque de la couleur du furet. n eprésentée WATERHOUSE, avec une tête trop courte, elle doit être du double de longueur d’après les lessin. Il faut citer un caractère remarquable LC on-seulement par sa grosseur assez considé- ment, mais aussi pour les poils épais qui la le milieu, où la couleur rouge-grise se char ‚re Eapres cette seconde couleur, les poils sont moins épais, on noue bien les écailles nié tre Ltor- jusqu’au b 1b. La partie trös-couverte de poils a 5 pouces 6 noire également 5 pouces et la blanche du pouces. N ot éidividu; de taille régulière, nous a fourni mesures sui es en pouces anglais : tête 33, cou 23, tronc qu ihrguötie 10, queue seule 12, hauteur du dos 6. a même quelques individus un peu plus srands, mais en eral ils ne dépassent pas lés mesures données. Celles don- nées par RENGGER sont toutes inférieures aux nôtres ; elles ont été prises sur des individus assez petits ; Pindividu décrit + vs RHOUSE était egaleinent petit. u a $ na tops SnyarIon. - — L'espèce remplace le Didelphys Opossum, commune dans pays de Surinam de l'Amérique méridionale; elle ne se trouve pas dans 4 Didelphys myosura la rémplee! Pendant la rédaction de hogra ie antérieure, je ne la connaissais pas, et l'espèce manque 192 MARSUPIAUX dans mon énumération, parce qu'elle était à ce temps très-rare doi les collections européennes. 3. Sous-genre Grymaeomys. Ce sont de petites espèces qui ont le museau fin très-allongé, les yeux et les oreilles assez grands, le poil fin, court, doux et quelquefois surmonté par des soies plus longues, également fines et peu prononcées ; la queue est très-allongée et presque complètement nue. Le crâne est fin, sans crête sagittale et lisse sur le dessus du sommet; les arcs temporaux sont très-distants. La bourse autour des tétines est imparfaite et formée de deux plis latéraux, se développant peu à peu, d’arrière en avant. 3. Didelphys dorsigera, Linxé. Syst. Nat., etc. XII, tome I. 72. 5. — Ed. XIII, cüra. Gueux, I. 107. 5. — M&rıan, Métam. Ins. Surin. pl. 66. — ScHREB. Süugelh. III. 6, pl. 150. — Wagner, SCHREB. Suppl. III. 48. 13. et V. 239, 18. — Teum. Mon. Mamm. I. 48. — Warerx. nal. hist. Mamm. 1. 507. — Burn. Erläut., etc. 80. 8. Didelphys noctivaga, Tscaupr. Fn. per. 148. 6. pl. 8. Cette espèce est très-répandue dans l’Amérique méridionale, dans le bassin du fleuve des Amazones, dans le Pérou, la Bo- livie et les régions voisines du Brésil. L'échantillon que nous avons dans notre Musée vient de la province de Jujuy, près de la frontière nord de la République. Il a la grandeur d’un rat de moyenne taille, mais d’une apparence plus élégante. La couleur est gris- bran-rougeñire sur le dos, avec le fond de chaque poil gris de plomb et jaune tirant sur le fauve en dessous, principalement sur les côtés du tronc, la poitrine et la gorge. Les yeux sont entourés d’une tache noirâtre, se prolongeant plus en avant vers le museau. Dans la pölure, le poil du dos est entremêlé, çà et là, de quel- ques soies fines plus longues. Les oreilles, les doigts et la queue sont presques nus; celle-ci est couverte de poils bruns-foncés comme ceux du dos, d’une partie très-courte de ? pouce, avec une pointe courte blanche et les poils si petits qu'ils ne sont | GERRE DIDELPHYS 193 visibles qu'à l'aide de vers grossissants. Les mesures sont les suivantes : La tête a 14 pouce, le cou 1 pouce, le tronc 4 pouces, la queue 7 à 73 pouces ; la hauteur du dos 2 à 25 pouces. Je ne puis dire rien de particulier sur la manière de vivre de cette espèce; sawpetitesse semble indiquer qu'elle se nourrit principalement de vers, d'insectes et d'œufs de petit oiseaux. Elle est assez commune dans toutes les régions où on la trouve et fréquente souvent les habitations des colonnes, même de peu d'importance. | 4, Didelphys elegans, WATERH. - Zoolog. of the Beagle. II. Mammif 95. pl. 31.— Nat. libr. XI. "106. — Nat. hist. Mamm. I. 515. pl. 16, fig. 1. — Gary, En. chil. I. 84.— Guinuiss, Un.St. nav. astr. Exped. 11. 116.— Buru. Erläuter., ete. 83. pl. 15, fig. 2.— Reise d. d. La Plata, St. II. 412. 25. elphys hortensis, Rzın, Proc. Zool. Soc. 1837, January 4. | Thylangs M Gray, Cat. brit. Mus. Mamm. 101. C'est une belle espèce, fine de tournure et remarquable par la eur démesurée de la queue à sa base. Elle a la taille et la forme d’une souris assez grande ; toute la partie supérieure est d'un gris tirant sur le rouge-brun-clair ; le contour des yeux est plus foncé et noirâtre. Le museau et toute la surface infé- rieure ainsi que les pattes sont blancs; les oreilles sont de cou- leur de chair, avec une bordure extérieure plus foncée, bru- ; la queue est gris-brun, couverte de poils très- courts et FM sans poils longs à la base, pareils à ceux placés au-dessus du tronc, elle est grosse comme un crayon ordinaire au commencement, mais très-fine à la pointe; toute sa surface inférieure est blanche. . L'espèce se rencontre au Chili et dans notre République, sous la même latitude à Mendoza, ainsi queje l’avais déjà soupçonné, dans mon voyage, d'après une description qui m'avait été faite par les habitants du pays; dernièrement notre Musée a reçu de cette localité un bel exemplaire qui a été envoyé par . BRACHMANX. REP. ARG. — T. 111. 13 194 MARSUPIAUX 4. Sous-genre, Mierodelphys Ce groupe &st bien remarquable par son ensemble qui diffère assez des autres espèces. Le museau est mince et a une pointe aiguë, quoique pas très-allongé; les yeux et les oreilles sontplus petits et celles-ci sont très-couvertes de poils fins, qui laissent. peu distinguer la peau en dessous. Tout le corps a le poil court, déprimé et très-mou ; les doigts sont plus recouverts de poils que chez les autres groupes. Enfin la queue est toujours plus courte que le corps et ne dépasse qu’un peu la moitié de celui-ci; elle a une petite place velue à la base et est ensuite couverte de « poils courts assez rigides, quoique laissant encore apparaître la peau grillagée en dessous. Le pouce des pattes postérieures est également plus petit qu'il ne l’est en général chez les vrais Didelphys. Il se trouve une espèce dans notre faune, la saivanlfi 5. Didelphys brachyurn SCHREB. | Scures. Süugeth. III. 518. tb. 151. — WAGNER, SCHREB, Suppl. III. 51. 17. et V. 251. 30.— Temm. Mon. Mamm. 1. 53. — Warerg. nat. hist. Mamm. I. 522. — Ej. Zoolog. of the Beagle IL. 97. pl. 32. — Burm. Syst. Ubers. I. 141 | 13. — Erläuter. z. Fn. Bras. 86. 1. Didelphys glirina NATTERER, WAGNER, SCHREB. PR Y. 253. 31. — Wien. Arch. etc. 1842. tom. I. 359. (mâle). El Colicorto, Azara Apunt. I. 258 n° 26. Cette espèce est un peu plus robuste que la plupart des autres, principalement pour la tête. Le poil est gris cendré sur le dos, où les poils ont un anneau blanc, avant la pointe qui est noirâtre et jaune-rougeätre sur les côtés, avec une teinte jaune, assez pure, un peu rougeätre sur les joues, la gorge, la poi- trine, le ventre et les côtés internes des membres, où la couleur est plus claire. Les oreilles et la queue sont grises, plus fon- cées ; celle-ci a le dessous de couleur de chair blanchätre et à peine couverte de poils. Le dessus du nez et les sourcils tirent sur le gris plus clair; il y a à côté du nez une petite tache blanche. La longueur totale est de 74 à 84 pouces, la tête avec le tronc a 55 à 6 pouces, la queue 24 à 2: pouces. TRIBU RONGEURS 195 L'espèce est indigène dans le Paraguay et le territoire brési- lien de la même latitude ; elle se trouve aussi dans la Bande Orientale de l’Uruguay, c'est de ce dernier endroit que notre Musée a reçu un exemplaire. Jusqu'à présent aucune espèce fossile du genre Didelphys n’a été trouvée dans le terrain de la République Argentine, quoique Lux» cite jusqu'à sept espèces fossiles différentes, retirées des cavernes brésiliennes. ® SIXIEME TRIBU RONGEURS. RONDENTIA ou GLIRES C'est le groupe le plus nombreux en espèces parmi les Mam- miferes; la plupart sont d’une taille assez petite, ne dépassant pas celle des rats et du lièvre, sauf quelques rares exceptions, _ comme le carpincho, qui est le plus grand rongeur connu et propre à notre faune, Les caractères principaux qui font reconnaître ces animaux résident dans les dents. Chaque mâchoire possède deux grandes incisives, accompagnées seulement chez le lièvre et ses congé- nères de deux autres plus petites en arrière des grandes anté- rieures. La lèvre supérieure est grosse, généralement fendue en avant des incisives. Au lieu des canines, qui manquent tou- jours, existe un long intervalle vide, séparant les canines des s. Celles-ci varient de deux à six de chaque côté dans aque mächoire, sont petites, plus ou moins prismatiques, ont la couronne carrée ou oblongue et des racines de deux catégories en rapport avec leur structure anatomique. Les unes sont pour- vues de racines fermées, bien séparées de la couronne couverte d'émail, comme les dents des animaux frugivores et carnas- siers; les autres, de forme prismatique, sont sans racines fer- mées, ont la base ouverte à la fin, de la même forme de la cou- ronne, et continuent à croître durant toute la vie de l'animal. Les dents ont de l’émail seulement sur les contours latéraux, la surface qui sert à broyer est usée et l’est toujours davantage avec l’âge. Ce caractère se rencontre aussi dans les incisives, 196 : RONGEURS qui ont la forme d’un arc demi-sphérique ou plus court, couvert d’émail seulement à sa face antérieure ou externe ets "usant plus en arrière, la couronne imitant la forme d’un ciseau. Ces ani- maux mangent des aliments en les limant, les coupant sans interruption avec les incisives en morceaux très-petits, qu'ils. triturent entre les molaires par un mouvement perpétuel de la mâchoire inférieure d’avant en arrière. Ce mouvement est facilité par un condyle longitudinal s’articulant au crâne dans la mâchoire inférieure, non pas transversal comme chez l’homme et les autres mammifères. Les éminences de la cou- ronne des molaires sont dans le même but, toujours transver- sales, pour mieux broyer finement les substances alimentaires. Sans entrer ici davantage dans une description detaillee des généralités de cette tribu, nous examinerons seulement les groupes subordonnés, propres à notre faune, et leurs cor avec ceux de |’ Amérique méridionale entière. Dans cette recherche, nous trouvons d’abord, comme pre- mière particularité de cette partie du continent occidental, la rareté des écureuils dans le côté oriental; une seule espèce de cette grande famille, si nombreuse dans l’Ancien-Monde, se trouve au Brésil; la République Argentine n'en à aucune; l'espèce brésilienne manque au Paraguay, où ni AZARA, ni Rexecer ne l’ont rencontrée. Une singularité de non moindre importance consiste dans le manque de vrais rats et souris ; les espèces analogues trouvées dans notre faune appartiennent à un genre différent particulier, que WATERHOUSE à nommé Hesperomys. Enfin, tous les autres rongeurs sud-américains sont exclusivement propres à cette moitié du continent et ne dépas- sent pas au Nord les îles Antilles, où l’on trouve les derni représentants. Beaucoup de ces animaux particuliers res: blent extérieurement aux grands rats, aux compagnols, rats- taupes de l’Ancien-Continent et même au castor et au porc- épic; mais un examen attentif prouve leur différence non-seule- ment de genre, mais aussi de famille, et nous force à créer pour la plupart des rongeurs sud-américains des groupes particu- liers qui ne sortent pas du territoire de l'Amérique méridio- nale. Le lièvre seul a été trouvé parmi ces rongeurs sud-amé- ricains particuliers, mais de même que l'écureuil représenté par une seule espèce au Brésil, il n'existe pas non plus dans la République Argentine. De cette manière, nous avons à distinguer seulement trois | FAMILLE MURINI 197 familles différentes de la tribu dans notre faune, ce sont les suivantes : : 1. Müurini. Cette famille a trois dents molaires de chaque côté des mâchoires ; l’antérieure est la plus grande et les sui- _ _vantes vont en diminuant successivement; chacune a les ra- eines séparées et fermées. L’apophyse zygomatique de la mä- choire supérieure a une fissure ouverte perpendiculaire. Les oreilles, les pattes et la queue sont nues ou très-peu couvertes de poils. - 2. Muriformes. Tls ont la forme des rats, mais sont souvent lus grands, ayant quatre molaires d’ éralé grandeur et d’egale conformation, généralement sans racines isolées et fermées. L’apophyse zygomatique de la mâchoire supérieure a un grand trou rond. Les oreilles et la longue queue sont tantôt nues, bungulati. Ils présentent les caractères généraux des prés: mais n’ont pas de queue; ils ont aussi les molaires au nombre de quatre, quelquefois de grandeur différente. + | OnsERvATION.— Je n'ai pas compris dans cette classification le groupe des écureuils, dans notre faune, parce que je ne connais pas un seul fait t leur existence. Cependant il se trouve dans le territoire nord- _ ouest, voisin de la frontière argentine, une espèce venant de la Bolivie et du Brésil, qui peut-être pénètre aussi dans le nord du Grand Chaco. C’est le : Sciurus tricolor, Pöppıe, TscauDı, Fn. peruana, pl. 11, identique, comme jeerois, au Sc. Langsdorffii, Branpr, Mém. d. l’Acad. Imp. d. St.-Petersb. 1835. 425. pl. XI; — au Sc. variabilis, GEOFFR. Gufr. Magaz. 1832. — et au Sc. dimidiatus, WATERHOUSE, Ann. nat. hist. VI. 304. Cette espèce est assez variable de couleurs, et par conséquent elle a reçu ifférents noms. Elle ressemble au Sc. aestuans, mais elle est d’un quart grande, avec le dos d’un gris-cendré, souvent couleur de rouille ; toute 2 surface inférieure et les pattes sont jäaune-brun-rougeätre vif et quel- quefois blanche au milieu de la poitrine et du ventre; la queue couleur de rouille, tantôt la moitié basilaire noirâtre, tantôt entièrement blanche, ‚comme le prouve un échantillon de notre Musée, que j'ai reçu avec plu- sieurs autres à queue couleur de rouille, de Santa Cruz de la Sierra. PREMIÈRE FAMILLE MN MURINX | - Er ' - La famille des rats et souris présente un caractère ostéolo- gique très-remarquable dans la forme du trou suborbital perfo- 198 RONGEURS rantl’apophyse zygomatique de la mâchoire supérieure. Cetrou, qui se trouve chez la plupart des rongeurs, sauf les écureuils, les lievres et quelques autres, est généralement une large ouverture, circulaire ou ovalaire; mais dans la famille des rats on le trouve à l’état de fissure étroite, perpendiculaire, qui s’élargit en hauten forme de trou rond, beaucoup plus petit que chez les autres grou- pes, avec la même perforation. Aucun autre rongeur n’a une con- formation semblable du conduit suborbitaire, qui laisse passer dans ces rongeurs non-seulement le nerf sous-orbitaire, mais aussi une portion du muscle masseter, toujours extrêmement fort chez ces animaux. L’arcade zygomatique qui sort du bord externe de cette ouverture, est très-mince, et l’os zygomatique qui forme la portion moyenne de l’arcade est extrêmement petit; la portion majeure de l’arcade se trouve à l’apophyse zygo- matique de la mâchoire supérieure. Les bords des oxbites sont profondément recourbés à l'intérieur, laissant le front très-étroit, de la même largeur que celle du nez. Enfin, entre les os pariétaux et l’oceipital se trouve un os. intercalé, nommé interpariétal, qui manque aux rongeurs Muriformes, qui n’appartient pas à la famille des vrais rats (*). La den- ture est assez fine, mais dure. Les incisives sont très-étroites et souvent ont une couleur fauve à la surface externe, faiblement convexe. Les molaires, généralement au nombre de trois et très- rarement de deux (Hydromys) ou de quatre (Sminthus), au moins dans la mâchoire supérieure, ont des racines bien séparées et fermées, comme celles des écureuils, mais d’une grandeur iné- gale ; la première a trois lobes, la seconde deux et la troisieme un et demi. Ces lobes forment des tubercules transversaux, recouverts d'abord d’&mail, et le perdant peu à peu, par la tri- turation, et dans la suite l'émail ne reste plus qu’au contour des dénité. Alors on voit que les lobes sont tantôt des véritables lamelles séparées par des plis strictement opposés, tantôt des plis alternant entre eux et dirigés de la surface externe vers le (*) Ce petit os a été l’objet des recherches de différents savants, entre lesquels GOETEHE fut un des premiers. Il se trouve dans beaucoup des mammifères, principa- lement chez les rongeurs et ruminants (voy. CUVIER, Leçons d’anat. comp. sec. édit. Il. 702). Un os semblable a été observé aussi dans le crâne de l’homme, mais excep- tionnellement et assez souvent dans celui des anciens Pérouans, où on l’a nommé Os Incae. Il se réunit dans le crâne des animaux aux os pariétaux, mais dans le crâne de l’homme à l'os oceipital; différence importante qui rend douteuse l'analogie des deux os de l’homme et des animaux. GENRE MUS 199 milieu, où ils passent l’un à côté de l’autre en formant un angle aigu. Ces plis des deux types deviennent toujours avec läge plus courts et disparaissent enfin, et il ne reste plus que de l'émail sur le bord externe de chaque dent. Le squelette du tronc et des membres présente quelques autres caractères distinctifs propres à cette famille; ainsi, la plupart des rats ont la queue très-allongée et une apophyse épineuse, très-élevée à la seconde vertèbre du dos, qui porte souvent un appendice séparé mobile, dirigé en avant (* ). Les elavieules des membres antérieurs sont toujours présentes et les postérieures ont le tibia et le peronné réunis en un seul os à la moitié inférieure. Les pieds d'avant ont seulement quatre doigts parfaits avec le rudiment d’un pouce, les postérieures ont les cinq bien développés. tà ce qui est de la forme extérieure, les espèces de cette famille ont généralement une lèvre supérieure bien fendue, des yeux grands et des oreilles longues et arrondies; seulement celles qui vivent sous terre sont pourvues d'oreilles et d’yeux plus petits. La peau est garnie de poils de deux qualités, les ex- ternes sont plus longs et plus rigides et se changent quelquefois en épines fines. Les pieds sont presque nus et la queue à peine couverte de poils rigides, qui laissent voir entre eux la peau nue annelde,. et à laquelle les écailles donnent une apparence treillagée. Les Dean: de- a famille sont répandus sur bite la surface du globe et vivent dans les conditions les plus diffé- rentes. Leur nourriture consiste de préférence en fruits secs et en racines farineuses, mais ils mangent aussi presque toutes les choses comestibles. Plusieurs se fixent dans les domiciles l'homme, où ils se cachent pendant la journée et ne sortent pendant la nuit pour chercher leur nourriture, | vd se .… 1. Genre Muse. Link Syst. Nat. I. 79. 24. Le caractère principal du genre consiste dans les dents mo- laires, dont la construction est assez solide et la longueur rela- (*) J'ai'examiné la valeur systématique de cette apophyse élevée, la Allg, Litt, Zeit. A843. page 524 et F. W. TuEILE sa conformation anatomique dans J. MULLER. Arch. f. Anat. ete, 1839. page 137. | 200 RONGEURS tivement plus grande en comparaison de la largeur, ainsi que par la direction des plis latéraux de l’émail tous opposés, divi- sant chaque molaire en lames parallèles transversales! Lorsque ces dents sont peu usées, ces plis sont en contact complet entre eux, mais peu à peu ils se transforment en taches d’&mail qui se rencontrent isolées au milieu de la substance centrale de la dent, à laquelle on a donné le nom de dentine ou ivoire. Neuves, ces molaires ont des tubercules séparés et couverts d’émail; on en compte trois sur la première molaire, sur la seconde deux et demi et sur la troisième le même nombre, maïs chacun plus petit. Les molaires supérieures se distinguent des infé- rieures par la position d’un petit tubereule antérieur de la seconde et de la troisième molaire, qui se trouve sur le côté interne des supérieures et presque au milieu du diamètre transversal des inférieures. Celles-ci sont un peu plus étroites que les supérieures. Les autres caractères des vrais rats sont les yeux et les oreilles grandes, le nez assez avancé, les lèvres pourvues de longues moustaches, la queue de la longueur du corps, ou encore plus longue, et les pieds presque nus avec des doigts courts et fins, armés d'ongles aigus; la plante des pieds est calleuse et divisée en plusieurs élévations charnues, dont quatre se trouvent sous les doigts et une cinquième sous le talon; celle-ci est plus grande et allongée sous les pieds pos- térieurs. Les poils externes des grandes espèces sont assez rigides et dépassent alors beaucoup les poils mous internes, principalement sur la partie postérieure du dos. Ceux-ci se changent quelquefois en épines un peu aplaties à la base, pour- vues d’un sillon longitudinal enfoncé, bien perceptible à la loupe. | La femelle porte, au-dessous du tronc, dix tétines, dont six en arrière sur le ventre et quatre en avant sur la poitrine. Les espèces du genre ne sont pas originaires de l'Amérique méridionale, mais ont été introduites par suite du commerce avec l'Europe. Nous en avons trois espèces à Buénos-Ayres, dont deux sont répandues dans toute la République et assez communes presque dans chaque région. 1. Mus deceumanus, PALLAS. Spec. Glir. 91.— Scrres. Säugeth. IV. 646. tb. 178.— Linné, Guer, S. Nat. édit. XIII. I. 1. 137..6.—Wacxer ScHREB- GENRE MUS 201 Suppl. III.» 404.1. — Desmar. Mamm. 299. — Braxrs Muizen. 111. — Suurs, Mamm. cap. 35. — WATERHOUSE, Zool. of the Beagle, IL. 1. — Brasius, Süugelh. 313. 1. Le Surmulot de Burrox. Hist. nat. VIII. 266, pl. 27. — Fr. Cuvıer, Mammif. II. - = War.: Le dos brun-foncé-noirâtre et le ventre gris. Mus maurus, Warerx. 1. l. 33. 2. C'est un des plus grands rats connus et presque de la gran- deur du cochon d'Inde (Cavia Aperea, le Préa des Argentins); sa forme est plus allongée que celle du cochon d’Inde, sa four- rure jaune-brun-grisätre plus foncée le long du dos, depuis le nez jusqu'à la queue ; les côtés sont plus jaunes, et surtout les joues, les épaules, les côtés du ventre et les cuisses, où cette couleur tourne souvent un peu au rougeätre ; le ventre est gri- sätre, tirant sur le jaune, et quelquefois blanchâtre; le menton, la gorge et le bord de la lèvre supérieure sont blancs. Les lon- gues soies des moustaches sont noires, les pieds gris-clairs- blanchâtres, les oreilles et la queue un peu plus foncées, celle-ci est blanchâtre en dessous. La base de tous les poils est grise, les pointes sont jaunes, rougeätres, brunes et même noires; cette dernière couleur se rencontre à la partie externe des pins _ longs, qui sönt élargis et sillonnés à la base. Dans les endroits où la couleur est homogène, les poils n’ont pas les pointes noires et sont alors de deux couleurs seulement, gris à la base et jaunâtres à la pointe. Les poils tricolores du dos sont très- rigides et les plus forts forment de véritables épines fines. Les plus longues des soies noires des moustaches ont presque trois À mue. Mais elles sont entremêlées avec d’autres plus courtes ; plus claires de couleur blanchätre. Les oreilles, remarquables r leur petitesse, en comparaison de celles des espèces sui- vantes, ne dépassent pas beaucoup la hauteur du crâne et sont couvertes de poils courts et fins, sauf quelques-uns plus longs vers le centre, à l’intérieur. La queue a des anneaux forts, di- visés en espèces de grillages, imitant la disposition d’écailles. Ils sont garnis dans les intervalles de’ poils rigides, qui de- viennent plus longs sur l’extrémité de la queue un peu plus foncées; un court espace à la base est couvert de poils pareils à ceux du tronc. Les pieds sont garnis de poils très-courts et paraissent à moitié nus. Les mesures sont les suivantes: lon- gueur totale 16 pouces, tête et tronc 9 pouces, queue 7 pouces, 202 RONGEURS tête seule 2 pouces, tronc 7 pouces, pied postérieur 14-14 pouces, hauteur du dos 5 pouces. L'espèce se trouve dans quelques endroits à Buénos-Ayres, mais elle est ici beaucoup plus rare que le Mus teclorum; je n’en ai pas vu d'exemplaires authentiques. Elle a été introduite de l'Europe moyenne, où cette espèce est actuellement la plus. commune. 2. Mus rattus, LINNÉ. Linné, Syst. Nat. éd. XII. I. 83. 12. — Ed. XIII, cura Guez. I, 1. 127. 12.— Burron, hist. nat. d. Mammif. VII. 278 suiv.— Desmar. Mamm. 300. — Branrs, Muizen, 114. — WAGNER ScHREB. Suppl. III. 407. 4. Br. Kern de 317. 3. Cette espèce se distingue bien de toutes les autres par la couleur entièrement noirâtre et par la longueur excessive de la queue. Sa fourrure présente beaucoup de poils plus ou moins épineux, par suite de leur élargissement à la base, et les longues moustaches dépassent la tête et même les oreilles. Celles-ci sont très-grandes, largement arrondies, dépassant un peu la hauteur de la tête; elles sont toutes nues au milieu et légèrement couvertes de poils fins sur le bord et le côté _ externe. La queue est plus longue que le tronc et la tête réunis ; elle est fortement annelée, couverte dans les inter- Valles des annéaux de poils courts épineuk, de la longueur de ces anneaux. La couleur de la tête et du dos est presque entiè- rement noire, parce que les longs poils externes, qui sont les plus nombreux à cet-endroit, ont cette couléur à la partie libre ; la base des mêmes poils et les poils courts internes sont, d'un gris-bleuätre, tirant çà et là sur le blanc; cette couleur gris-bleuâtre prédomine sur les côtés du tronc, sur toute la surface inférieure et l’intérieur des pattes. La stature du corps est plus gracieuse que celle des autres espèces de même gran- deur, surtout par la forme de la queue. Les mesures des individus indigènes de Buénos-Ayres sont les suivantes : Longueur totale du nez à l'extrémité de la queue, 15 pouces. Tête et tronc ensemble 7 pouces, queue 8 pouces. Tête seule 13 pouce, tronc seul 53 pouces. Longueur des moustaches les plus longues 24 pouces. GENRE MUS 203 “Hauteur du dos priseau milieu en position courbée 3 pouces. L'espèce se trouve depuis quelques années dans les dépôts de la douane de Buénos-Ayres, où elle a été rappor tée par les bâtiments de commerce, sans que l'on connaisse bien positive- ment son origine; je ne l'ai jamais vue ni entendu parler d’elle . dans l'intérieur de la province et de la République. Dans l’an- ” tiquité lerat était inconnu; aucun auteur grec ou romain n'en a parlé; il n'apparaît en Europe qu'au moyen-äge, et après la découverte de l'Amérique. 3. Mus teetorum, Sıvı. Nuov. giorn. d. leiter. 1825. — Boxar. Fn. ital. fasc. 3 et 16. — WAGNER ScHreEB. Suppl. III. 405. 2. — Burm. Syst. - Übers. ete. I. 154. 3. k Ré alexandrinus, Gzorr. descript. de l'Egypte, hist. nat. pl. 5. £. 1.— Desmar. Mamm. 300. — D. Serys Lonccr. - Mierom. 54.— Ruprez. Mus. Senkenb. III. 106. — Buasıus Süugeth. 316.2. _ Mus setosus Lux Blik. p. Bras. Dyrev. III. 277. — Wacxer, 1. 1. III. 446. d. _ War: ventre blanc, le dos plus fauve. Mus leucogaster, Pıorer, Mém. d. la Soc. d’hist. nat. de Ge- _nève, 1841. 153. WE" Scureg. Suppl. III. 408. 5. — Bons. ‚Syst. Übers. I. 154. 2. Ilest un peu plus robuste que les autres espèces, quoique généralement non plus grand ; la couleur générale est un brun-jaunätre tirant sur le gris et mêlée de poils longs externes _ noirs; toute la surface inférieure est gris-elair tirant sur le jaune. Les poils du dos au bas sont gris-bleuâtres, comme chez la plupart des espèces, les externes plus longs sont jaunes au milieu tirant plus ou moins sur le fauve, avec la pointe largement noire et la base élargie et sillonnée, imitant la forme d’épines. Les individus plus jeunes sont plutôt gris et le ventre est plus clair; les vieux sont plus jaune-gris, ils ont le ventre tout-A-fait jaune, quelquefois blanc, quand le dos est fauve ou même rougeâtre. Cette variété assez rare a été nom- mée M. leucogaster par Pıorer. Le museau est moins aigu, les oreilles sont plus courtes, les moustaches grises assez longues, la queue plus courte que le corps, les anneaux de la peau sont 204 RONGEURS très-diminués, les poils entre les anneaux ont plus du double de la longueur des anneaux. Les pieds sont blancs. Les mesures d'un grand exemplaire sont les suivantes: longueur totale 15 pouces, tête et tronc 8 pouces, queue 7 pouces, tête seule 13 pouces, tronc 6% pouces, hauteur ROSE dos 4 pouces. + L'espèce a été découverte par l'expédition française en Egypte et s’est depuis répandue dans l'Europe méridionale, où elle est actuellement très-commune dans toute l’Italie et dans l'Espagne. De là, elle a été exportée dans l'Amérique mé- ridionale, où elle existe partout dans les habitations. Je l’ai trouvée à Mendoza, à Tucuman, à Paranä et à Buénos-Ayres. 4. Mus museulus, LINNÉ. Syst. Nat. éd. XII. I. 83. 13. — Ed. XIII. cura Gueux I. 1. 128. 13.— ScHREBER, Süugelh. IV. 654, tb. 181.— WAGNER ScHREB. Suppl. III. 409. 6.— Brants, Muizen. 116. — WATERH. Zool. of the Beagle. II. 38. — Bunm. Syst. Übers. I. 155. 4.— Buasıvs, Säugeth. 320. 4. La Souris, Burron, hist, nat. VII. 309. pl. 39. Cet animal est bien connu de tout le monde et repandu dans toute l’Europe, qui est son pays d’origine, d’où il s’est propage sur la surface entière du globe habité. Je l'ai trouvé non-seu- lement au Brésil, dans chaque habitation, mais aussi-dans la République Argentine, dans les villes comme dans les maisons isolées de la campagne. Il estle représentant le plus commun de la seconde section du genre Mus, qui contient des espèces plus petites, à denture plus fine, d’un pelage plus doux sans poils, durs, et ayant la queue moins longue, plus mince et assez velue, Notre espèce se distingue des autres par ses “oreilles! assez grandes et sa couleur uniforme d’un gris faiblement jaunâtre, tirant un peu sur le brun, plus foncé sur le dos et assez clair sous le ventre. Les poils sont plus courts que dans les individus d'Europe et ont la base d’un gris-bleuâtre, ils de- viennent ensuite bruns-grisâtres, à partir de la moitié de leur longueur; cette partie est pourvue d’un anneau jaune et se ter- mine par une pointe presque noire. Au milieu du dos, cette pointe noire est plus longue; sur les côtés elle est plus courte et manque complètement en dessous du ventre. Les oreilles sont GENRE HESPEROMYS 205 largement arrondies, couvertes et à peine garnies de poils fins et bruns ; elles sont nues au milieu du côté intérieur. Les soies des moustaches sont assez longues. et s'étendent jusqu’à l’o- reille. Les pieds sont petits, peu garnis de poils et ont une cou- leur gris-blanchätre ; la queue a presque la longueur du corps, ‚elle est couverte de poils foncés-noirâtres qui deviennent plus . longs vers l'extrémité. “La longueur totale est de 7 pouces, la tête et le tronc ont 33 pouces, la queue 35 pouces, la tête seule jusqu'à l'oreille a 11 lignes, les pieds postérieurs 8 lignes. … La’denture de la souris diffère de celle du rat par quelques changements de relation entre les molaires, parmi lesquels la petitesse extrême de la dernière est le plus important. Dans la première molaire, le petit tubercule antérieur accessoire est plus retiré et posé sur le côté du second principal; le second interne est de la même grandeur et également plus retiré jusqu’au e principal. Ceux-ci sont moins larges et plus étroits à ion que les grands tubercules correspondants des rats. “ OBSERVATION. — Tout le monde sait que dans celte espèce se trouvent souvent des individus entièrement blancs, comme dans les trois autres es- pèces précédentes; ce sont les albinos, avec des yeux rougeätres, qui sont de- venus ainsi sous l'influence du manque prolongé de lumière dans les trous où vivent ces animaux, lorsque le voisinage de l'homme, leur ennemi, les oblige ä se retirer dans les lieux les plus cachés et les plus obscurs. Nous possédons divers types blancs de la souris et du Mus tectorum, dans notre arg du Musée public. | he Genre hie. WATERHOUSE. a The Zool. of the Beagle, tome II, page "75. “ "La ééafsémetion des dents distingue seule ce genre du pré- cédent, car l'aspect en est complètement le même. Les inci- sives sont un peu plus larges et moins convexes que celles des _ espèces d’une taille égale du genre précédent, mais leur sur- _ face externe est également jaune- rougeätre. La difference prin- cipale consiste dans les molaires (*), qui ont la même relation (*) La différence typique des molaires, etre les rats du Nouveau-Monde et ceux de J'Ancien, a été reconnue et constatée en premier lieu par le prince MAxIM. DE WIED, dans son Beitr. z. Naturg. Bras. tome Il, page 420; dans la note sous cette page, il dit qu'il sera facile de diviser en plusieurs genres, le genre Mus, d’après la dif- férence des molaires. 206 RONGEURS de grandeur entre elles que le genre Mus, mais dont la struc- ture est particulière, car les plis de l'émail, rentrant des deux côtés du contour de la couronne dans la substance centrale, ne sont pas opposés, mais ils alternent, le coin de chaque pli pas: sant en avant ou en arrière de celui de l’autre côté. On"oit cette disposition bien clairement lorsque les molaires sont'à demi-usées et la couronne primitive déjà diminuée ; les mo- laires non usées ont des petits tubercules couverts d'émail, disposés en double série, l’une externe et l’autre interne; ces tubercules correspondent aux plis de l’émail et sont également disposés alternativement, les externes correspondant auxin- _ tervalles des internes, et vice-versa; enfin les molaires très- usées perdent aussi les plis de l'émail et chaque molaire con- serve seulement un contour d’émail, un peu tortueux de chaque côté des plis antérieurs. ii Comme le genre Mus, le genre Hesperomys a également les plis de l'émail et les tubercules de la couronne pas usés des molaires supérieures, en opposition avec ceux des molaires inférieures ; les plis qui sont extérieurs en haut sont internes en bas, et vice-versa. | Etudions à présent les molaires des deux mâchoires hi particularites de leur conformation. k La première molaire de la mâchoire supérieure se compose, dans le premier âge, au moment d’une couronne parfaite, de trois petits tubercules de chaque côté, dont les deux antérieurs sont plus rapprochés et forment presque un seul tubereule avec deux petits mamelons au sommet; les quatre autres tuber- cules sont bien séparés et l’externe est toujours un peu plus rétréei en arrière que l’interne. Dans la mâchoire inférieure, la première molaire a la même construction, sauf que les deux tubercules antérieurs sont mieux séparés et l’interne plus en avant de l’externe, ce qui donne à la molaire entière une forme un peu plus allongée et plus étroite. Plus tard, quand les tu- bercules de la couronne sont usés, on voit dans la première molaire supérieure de chaque côté, deux plis d’émail bien mar- qués avec la pointe un peu recourbée en arrière, le coin de. l’interne passant avant celui de l’externe ; tandis que la même molaire de la mâchoire inférieure a les plis légèrement re- courbés en avant, trois sur le côté interne et deux sur l’ex- terne; le coin des deux premiers internes passe également avant celui des externes, et le troisième interne reste en ar-, * GENRE HESPEROMYS a rière du second externe, sans qu'il y ait un pli correspondant suree côté. “La seconde molaire de la mâchoire supérieure a un péri- mètre presque carré et est d'un tiers plus courte que la pre- mière. Sa couronne non usée est formée de quatre tubercules, deux de chaque côté, l’interne avançant un peu sur l'externe, divisés comme toujours par des sillons profonds. Ces sillons indiquent les plis de l’émail de la couronne usée, et dans cet état il n'y en a qu’un seul sur le côté interne et deux sur l’ex- terne; l'interne droit est plus profond que chacun des deux externes recourbés. La même molaire de la mâchoire inférieure est un peu plus petite que la supérieure, mais a le même aspect général, sauf cette différence remarquable que lorsqu'elle est usée, le côté interne a un seul sillon droit plus profond et l'externe deux recourbés plus courts, qui dépassent un peu en avant et en arrière le coin del’ externe: La troisieme molaire de chaque mâchoire n’est pas tout à fait d’egale conformation dans les différentes espèces du genre . Dans les grandes espèces qui correspondent par leur stature au rat du genre Mus, la troisième molaire des deux mächoires est un peu plus étroite que la seconde, mais pas plus courte et, au contraire, d'une égale longueur et de forme allongée-ovale, arrondie en arrière et tronquée en avant. Sa cet usée se compose de cinq petits tubercules, deux de chaque côté et un cinquième en arrière. Lorsque de cou- ronne est usée, on voit trois plis dans la molaire de la mä- choire supérieure, dont deux sont externes, et deux seulement dans l'inférieure, un de chaque côté de la couronne. Les espèces petites, correspondant à la souris du genre Mus, ont comme les souris la troisième molaire beaucoup plus petite, à peine de la moitié de la seconde. La couronne a, à l'état parfait, deux tubereules sur le côté extérieur, séparés par un profond sillon et garnis d’un petit accessoire antérieur, qui est placé à l’in- terieur dans la mâchoire inférieure, et à l'extérieur dans la _ supérieure; la même molaire usée a deux plis d'émail, un de chaque côté. Il est possible de déterminer l’âge de l'individu par la hau- teur des tubercules de la couronne et son degré d'usure. Les individus tout jeunes ont tous les tubercules intacts, mais il estrare de les trouver ainsi; généralement le sommet des tubereules est déjà usé et bientôt les tubercules sont unis, for- 208 RONGEURS mantun plan inégal étroit, etcourant en zigzag sur la couronné. Lorsque l'animal n’est pas encore adulte, les sillons entre les tubercules sont largement ouverts, principalement sur les deux côtés des molaires. Quand les sillons disparaissent et qu'on trouve à leur place des plis étroits de l'émail dans l’intérieur de la dent, on peut supposer que l'individu est parvenu à la moitié de son existence, et enfin lorsqu’aucun pli d’&mail n’est visible dans la dent au centre de la couronne, c’est la preuve que l'individu est fort avancé en âge et proche de sa fin. Toutes les molaires ont des racines fermées, bien séparées, et généralement chacune correspond aux différents tubercules de la couronne; mais souvent à deux tubercules correspond une racine forte, principalement pour ceux du côté interne des molaires. Ainsi la première molaire supérieure à quatre ra- cines, une en avant, deux sur le côté extérieur et une plus grande à l’intérieur. La seconde supérieure a trois racines, deux externes, une seule interne; et la troisième a le même nombre de racines, mais plus petites. Dans la mâchoire infé- rieure, la première molaire est pourvue de quatre racines en positions différentes, une seule en avant et une en arrière et deux opposées placées au milieu; les deux autres molaires n’ont que deux racines, dont la postérieure est un peu plus granite que l’anterieure. Tels sont les caractères principaux du genre; il y en a quelques autres que je vais décrire, qui sont extérieurs. Le nez et la lèvre supérieure sont, le premier plus large et la seconde plus charnue que les mêmes organes du genre Mus; la largeur plus grande des dents incisives du genre Hesperomys, avec toute la région du museau du crâne, constitue un de ces caractères. La lèvre supérieure n’a pas la fente longitudinale aussi profonde que celle du genre Mus, les deux lobes sont réunis en bas par un repli de la peau jusqu’au bord de la bouche. Ce pli est bien distinct dans les grandes espèces, et a servi de base pour former un genre à part, appelé Holochilus par BRANDT; mais comme cette même conformation existe aussi dans les petites espèces, je crois préférable de me pas admettre cette classification. La différence des dents et de la lèvre supérieure nous obligera de reconnaître plusieurs genres, comme l’a déjà fait WATERHoUSE, quoiqu'il y ait la même dif- ficulté d'établir une séparation fixe de ces genres, car les dents ne sont différentes que par transition et présentent une série GENRE HESPEROMYS 209 presque sans interruption de la plus grande à la plus petite; ettous les organes du corps chez les différentes espèces donnent à peu près d'égales variations. Ainsi la robe se compose, dans les grandes espèces, de deux catégories de poils distincts, des fins et courts, laineux à la partie inférieure, et des longs plus rides actes; mais dans les petites espèces, la différence ourie es Bi est beaucoup moins grande et quel- ji s ag La ARS de la queue ri Site être en pro- ion avec la nature des poils externes, elle est plus conside- ils hear quoiqu il y ait des exceptions à cette règle, comme Br mar chez le Hesperomys Fe qui n’a ractere accessoire du genre réside dans les pieds qui ent une différence remarquable de la grandeur, les L u “sont ‚tres-petits et les postérieurs très-longs. Je fi lement ceux-ci plus longs que dans le genre De ns les antérieurs, qui n’ont que quatre doigts et aux- Befemennpene pouce, le doigt externe est le plus court, l’in- terne bar us long que celui-ci, mais plus court que celui placé avant l’externe, et le second des quatre est le plus long. ne est pourvue de cinq callosités, dont trois corres- ondent : ux doigts et deux au carpe ; la bee externe est la ‚grande. La plante des pieds postérieurs est nue jusqu’au alone pourvue des mêmes callosités et en plus une sixième placée au bord interne avant celle de Vorteil. Ce doigt, le plus grand des pieds chez l'homme, est généralement le plus petit dans les pieds postérieurs des animaux, sauf chez quelques groupes qui ont l’orteil opposable comme les singes et les Didelphys. Chez les rats, il est aussi le plus petit, et si retiré que ‚son ongle arrive seulement au bord de la plante du pied; des autres quatre doigts restants, il y en a trois très-longs et pres- que d'égale longueur ; le cinquième placé l’externe est beau- lus court, il a la moitié de la longueur des précédents. La région du ialonest moins largement nue que dans le genre Mus, le talon étant plus allongé par suite de la forme détérale plus longue du pied postérieur dans le genre Hesperomys. Les-espèces exclusivement sud-américaines sont nombreuses ; REP, ARG — T. Ill 14 LA 210 | RONGEURS / on les trouve de préférence dans les régions plus australes du continent, où elles vivent dans des trous sous les pierres et dans les bouquets de bois à ras du sol, les hautes graminées et les jones, dans les parties marécajeuses de la plaine; elles semblent être rares dans les forêts. h Notre faune possede un nombre considérable d'espèces indi- gènes, dont je n'ai pu pratiquer l’autopsie de toutes. J’ accepte les genres fondés, par.divers auteurs, mais principalement j ceux de Wirsondben (Proceed. zool. Soc. 1837,"page 20 suiv.), les regardant comme sous-genres, et comprenant toutes les es- pèces réunies sous le nom général d’Hesperomys. 1. Sous-genre Holochilus BRANDT Mém. de l’Acad. Imp. d. St. Pétersb. VI série. tom. III, pl. 2. Ce sont de grandes espèces de la stature des rats, qui ont les incisives fort élargies et la lèvre supérieure très- -charnue, avec ‚la fente longitudinale moyenne fermée au fond par un pli mem- braneux jusqu’au bord de la bouche. Les molaires sont érès- fortes, la dernière est de la même longueur que la seconde, mais un peu plus étroite. Des plis d’&mail existent dans cette mo- laire de la mâchoire supérieure, un seul sur le côté interne et trois sur le côté externe; le dernier de ceux-ci entre plus pro- fondément dans la dentine et se ramifie même à la base, le pli du milieu est au contraire très-court. Dans la mâchoire infé- rieure cette même molaire a un pli de chaque côté avec un pli accessoire très-petit, placé en avant sur le côté, externe. La queue et les pieds postérieurs sont fort allongés. La couleur dominante de la robe est jaune-roussâtre ou fauve, mélangée de brun sur le dos et de blanc sous le ventre; les poils rigides externes sont très-développés. 1. Hesperomys vulpinus LIcHTEnst. Mus vulpinus, BRANTS, Muizen, 137. 51. — - LICHTENSTEIN Darst. neuer Süugeth. pl. 33. fig. 2. Holochilus vulpinus, WAGNER, Seurer. Suppl. III. 554. 5. Hesperomys vulpinus, Burn. Syst. Übers. I. 163.1. Mus brasiliensis, Georrroy, WATERH, Zool of the Beagle, Il. GENRE HESPEROMYS 211 EE" ot. pl. 19, — Desmar. nouv. Diet. etc. tom. 19 page 62. = Holochilus brasiliensis, Wasser 1, 1. 551. 1 Ce grand rat à un poil doux, de couleur fauve-brunâtre au mi- . lieu du dos, depuis le nez jusqu'au commencement de la queue, surmonté de longs poils rigides noirs; la couleur devient plus claire sur les côtés, où elle est fauve pur, sans mélange de brun ou de noir, e comme sur la lèvre supérieure, les joues, les épaules, les flancs et les cuisses. Toute la surface inférieure, depuis le menton jusqu'à la queue et le côté interne des membres, est blanc pur; les pieds sont jaunes-gris sur le dessus et les doigts blancs. La queue est noirätre et au-dessous tourne au blan- châtre. . Le front et le sommet de la tête entre les oreilles sont rés- )n presque noirs. Les oreilles sont assez grandes ar- ondies et couvertes de poils fauves très-fournis, l'ouverture entralé est presque cachée par de longs poils placés en haut he: joues. La lèvre supérieure est garnie de longues soies, la plu- blanches et des autres noires ; le dessus des yeux et les côtés du nez portent des soies noires. La queue est écailleuse et garnie e poils rigides placés entre les écailles, elle a une courte partie velue à la base. Le pouce des pieds antérieurs a un ongle obtus distinct ; tous les autres doigts ont des ongles aigus assez longs. ‚es dimensions d’un grand individu que nous possédons sont: longueur totale 16 pouces, tête et tronc 9 pouces, queue 7 pouces, hauteur moyenne du dos 4 pouces, longueur du pied posté- rieur 2 pouces. | Ce joli rat est id dans le Brésil méridional jusqu'à Bu 108- Ayres et plus au sud dans la Patagonie; Darwin l’a rap- porté de Bahia Blanca. Il vit dans les terrains marécageux, où il se cache entre les joncs, qui atteignent dans ces parages une hauteur de 3 mètres, et fait en septembre un grand nid qu'il attache aux tiges fortes de ces mêmes plantes. Ce nid est ovale, d’un diamètre atteignant j jusque 40 em. et placé perpendiculai- rement entre les j jones, à 30 ou 40 cm. au-dessus de l’eau, et il le construit avec ces mêmes jones coupés en morceaux entre-eroi- ses entre eux. La moitié inférieure du nid est plus compacte par laquantité de jonc tassés dans le fond ; la partie supérieure est plus légèrement construite et pourvue d' une ouverture laté- rale, un peu au-dessous de la moitié du périmètre; l’intérieur 212 RONGEURS du fond est garni de joncs secs rongés, formant un moëlleux lit de repos. Lorsqu'il est troublé par un bruit quelconque, le rat sort du nid, se jette à l’eau et nageant à travers les herbes épaisses, va se cacher loin de la portée du chasseur. Il faut at- tendre longtemps, jusqu’à ce que l’animal revienne à son nid; mon aide a attendu plus de deux heures à la même place sans le voir revenir. Pendant lej jour le rat semble se cacher immo- bile dans son domicile, mais il sort pendant la nuit pour manger les plantes aux environs de la lagune, et l’on voit sou- vent les traces de ses pieds dans le sol humide et boueux. Leur nourriture se compose d'herbes vertes et des coquilles, dont on trouve les débris dans l'estomac de l'animal. OBSERVATIONS. — 1. Plusieurs personnes m’avaient parlé pendant mon voyage de 1857 à Rosario, d’un grand rat jaune, vivant dans les endroits nıaröcageux des rives du Rio Paranä, mais je n’en ai jamais reçu aucun exemplaire. J'ai émis, dans ma Reise tome II. page 414. 27, l'opinion que cet animal pouvait être le Mus squamipes BranTs (Muizen 138. 52. — Mus robustus Burm. Syst. Übers. I. 164. 2.) sur lequel M. PETERS, d’après une espèce voisine de Guayaquil, a fondé un génre particulier, le Nectomys (Abh. d. Kön. Pr. Acad. d. Wissensch. 1860, p. 148). Aujourd’hui, je sais que le rat dont on m'avait parlé au Rosario et à Paranä, est le Hesperomys vul- pinus, comme il est décrit dans cet ouvrage. Le genre Nectomys a une mem- brane natatoire entre les doigts des pieds, occupant la moitié de la lon- gueur des doigts, et qui manque à l'A. vulpinus, lequel en raison de cette différence, ne peut rentrer dans le genre Nectomys. Mus aquaticus Lunn est un vrai Nectomys* et identique au N. squamipes Licar. (A. robustus Burn). 2. Quelques auteurs, comme GEOFFROY et DESMAREST, ont conforidu dans l'espèce H. vulpinus, le Mus Anguya, d'Azara et de RENGGER. Cette espèce a une taille plus petite (11 pouces; tête et tronc 5%, queue 5%), mais elle est semblable de couleur ; elle vit entre les débris de pierres des montagnes, dans des galeries souterraines, et ne peut pas être rangée avec notre > aquatique. 3. D'autres espèces semblables, appartenant au Brésil, ont été décrites ; je nomme ici les suivantes, dont plusieurs sont peut-être identiques. H. sciureus WAGNER, SCHREB. Suppl. I. 553, 4 (H. squamipes, BuRM. Syst.Ubers, I. 165. 3.) 2. H. canellinus, WAGNER, ibid. 552. 3.(H. Anguya, BranDT, Mém. de l’Acad. St.-Pétersb. 1. 1. pl. 13.) 3. H. physodes LicaTensTEIN, BRAnTs, Muizen 139. 53. Burm. 1. 1. 167. 5. 2. I. leucogaster BRANDT, Mém. de l'Acad. St.-Pétersb. 1.1. pl. 12. GENRE HESPEROMYS 213 4. Sous le nom de Mus timidus M. WATERMOUSE a décrit un rat assez grand (Zoo: of the Beagle, II, 57. pl. 18 et pl. 34. fig. 11. dents), qui par la grandeur de la dernière molaire, égale en longueur à la précédente, me semble appartenir à ce sous-genre, quoique l’anteur ait fondé sur cette même espèce un sous-genre particulier, sous le nom de Scapteromys (Proceed. Zoo. Sos. 1837 page 15.) à cause de la présence d’un ongle aigu, mr au pouce des pieds antérieurs, qui indique ainsi que la gran- :onsic érable des autres ongles, une vie souterraine dans des galeries, | même manière que l'espèce suivante Hesperomys nasutus. Comme ce midus a été découvert par Darwin à Maldonado, à l'embouchure de tuaire du Rio de la Plata, je donne ici la traduction de la description de WATERHOUSE, car je n’ai jamais vu moi-même l’animal en question. Le corps est robuste, la queue presque aussi longue que la tête et le tronc réunis ; le pouce des antérieures a un ongle aigu bien visible; les autres ongles sont assez longs, ceux des pieds antérieurs sont faiblement recour- bes. Le poil est allongé et passablement doux; la couleur de la partie eure du corps est brune, les côtés et les joues grises tirant un peu bé jaune; la partie inférieure et les côtés inférieurs sont blancs, ainsi | le museau ; les pattes sont gris-blanchâtre ; les oreilles sont couvertes ils | courts et épais, ceux de la surface interne sont gris-cendré-bru- , ceux de l'externe sont foncés. Les poils du dos sont gris de plomb dans le fond, avec un anneau jaune avant la pointe noire; les plus longs rig es sont tous noirs; sous le ventre les poils sont gris à la base et nes à la pointe. La TN supérieure du museau est noirätre, les nds bis des moustaches sont noires, les dents incisives sont jaunes ; la queue a sur le dessus la couleur du dos, en dessous elle est gris-blan- La longueur totale est de 125 pouces, la tête et le tronc ont 63 pouces, la queue 5+ pouces, le pied postérieur 13 pouces, l'oreille 7 lignes. L'espèce a la forme d’un rat commun, mais de proportions un peu plus fortes ; elle fut chassée auprès d’une lagune, dans un terrain marécageux, et paraît avoir aussi des habitudes aquatiques. db br ab 519. Soterbenre Oxymyeterus WATERH. DE DE LE Ce sous-genre est remarquable par la forme allongée de la tête et son museau aigu, qui imite peu celle d’un rat, mais est plus pareil à celle de la Musaraigne. Les caractères exté- rieurs sont sufisamment indiqués par cette comparaison, la sta- ture est supérieure à celle de la Musaraigne, et se rapproche de la grandeur d’un petit rat. Le poil est assez long et les externes plus rigides dépassent assez les autres. La lèvre supérieure est fendue au bord de la bouche, les soies des moustaches sont 214 RONGEURS assez courtes. Les oreilles courtes sont couvertes de poils épais à la circonférence et les yeux petits en comparaison de ceux des vrais rats. Les ongles des pieds sont plus particuliers par leur longueur, leur forme presque droite et leur pointe aiguë ; chaque ongle des pieds antérieurs dépasse la longueur du doigt et ceux des pieds postérieurs sont un peu plus courts et ont, en dessous, la longueur des doigts. Le pouce rudimentaire des pieds antérieurs lui même a un ongle aigu, bien dévelop dans les postérieurs, la base correspondant au métatarse est courte et le talon également, plus que chez les vrais rats. Le crâne est allongé et le museau surtout formé par l'os du nez, avec la portion correspondante de l'os de l’incisive, est très grêle et très-saillante; il dépasse de beaucoup la région des dents incisives, celles-ci sont étroites et jaunes. Les molaires pré- sentent le type des souris par la petitesse de la dernière, qui n’atteint pas la moitié de la seconde. Dans la mâchoire supé- rieure principalement cette dent est très-petite. Les plis d’e- mail sont largement ouverts sur les côtés de la couronne et courts; la première molaire supérieure a deux plis de chaque côté, l'inférieure trois internes ; la seconde a un seul pli de chaque côté dans les deux mihehoireb et la troisième de la mâ- choire supérieure est, sur le côté interne, seulement pourvue d'un pli court, tandis que celle de la mächaire inferieure, qui est un peu plus grande, a un pli de chaque côté de la couronne. Le crâne ressemble aussi par l'absence des bords orbitaux aigus à celui des souris, ces bords sont arrondis et sans coin prononcé; le front est un peu plus large et la région antérieure plus élargie à cause de la petitesse du trou au-dessus du conduit infraorbi- taire, qui est réduit à une très-courte fissure. Enfin l’arcade zygomatique est extrêmement fine et plus courte que dans cette ‘famille en général. Tous ces caractères constituent un animal particulier, qui vit à la manière des taupes, dans des galeries souterraines et que l’on trouve rarement au dehors pendant la journée. | 2. Hesperomys nasutus, WATERHOUSE Proceed. Zool. Soc. V.16.— Zool. of the Beagle, II. 56. pl. 17 fig. 2. (*) et pl. 33. fig. 7. — WAGNER, SCHREB. Cape 111,:534..1, (*) Le dessin donné par WATERHOUSE, dans le voyage du Beagle, est de couleur un GENRE HESPEROMYS 215 El hozicudo, Azara, Apunt. II. 80, n° 44. Mus rufus, DEswAR. Mamm. 487. Id. Nouv. Dict. d’hist. nat. Rats, n° 23. — Renc@er, Süugelh. Parag. 230. — Braxrs, Muizen, 142. Hesperomys rufus, WAGNER, Schrep. Suppl. III. 540. 32.— Burn. Syst. Ubers. I. 183. | Var.: de stature moyenne. Hypudaeus dasytrichos, Pr. Wien. Beitr. z. Fn. Bras. II, 425. 0 — Wacxer, SCHREB. 1. 1. 595. c. L'espèce est assez variable de grandeur, mais elle présente la même forme, la même couleur ; elle ressemble à Hypudaeus am- phibius d'Europe, mais en est bien distincte par la tête allongée et son museau saillant. Le poil a une couleur brun-obscur, mê- lée de jaune-rougeätre, principalement sur les côtés et en des- ‚du corps, où cette dernière couleur devient plus pâle ; les oils externes rigides sont noirs, les autres plus courts jaune- fauve, à leur moitié supérieure et gris à l'inférieure. Les pieds sont bruns, les ongles blancs ; la queue est brun-noirätre sur toute sa surface. Les individus de taille moyenne ont 9 pouces de long, les petits 7 pouces, les grands 11 pouces ; le corps occupe les trois- es, là queue deux de la longueur totale ou un peu plus. J'ai relevé, sur cinq exemplaires, les mesures suivantes en pouces anglais : "Le plus petit, tête 14, trone 34, queue 3, total 8 Le moyen, » 13, » à » 84, » 9 Leplusgrand, » 1, » 55,» 4, s TELE L'animal est répandu dans l'Amérique Méridionale, depuis la province de Rio-de-Janeiro jusqu'à celle de Buénos-Ayres, où il vit dans les terrains d’un sol pas très-dur ; il s’y creuse des galeries souterraines, ainsi que sous les objets déposés, comme les troncs d'arbres, et il est fréquent de le rencontrer dans le voisinages des colonisations ; je l’ai reçu à Novo Friburgo et auprès de Buénos-Ayres, du village de Barracas. peu trop vive et trop élégante de forme, comme aussi la plupart des autres dessins de souris de cet ouvrage. 216 RONGEURS 3. Dous-genre, Habrothrix. Les espèces de ce sous-genre ont les mêmes dents que le précédent, mais leur crâne est beaucoup plus court, sans le prolongement extrême du museau et sans l'élargissement con- sidérable du front en avant des orbites. Ceux-ci ne sont pas arrondis, mais n’ont pas le coin aigu relevé, plutôt légèrement anguleux. Les dents incisives sont fines ; les molaires très-iné- gales de grandeur, la première aussi longue que les deux suivantes ensembles; la première a en haut deux plis de chaque côté et en bas deux à l'extérieur et trois à l’intérieur; la seconde molaire est pourvue de deux plis sur le côté ex- terne et un sur l’interne en haut, et vice-versa en bas; la troisième supérieure est sans pli sur le côté interne, mais en a un fort sur le côté externe, l’inférieure a un pli de chaque côté et est un peu plus grande que la supérieure. La forme géné- rale des espèces est remarquable par la tête courte et grosse, les oreilles petites, le poil doux et sans les rigides externes, la queue assez courte et n’atteignant pas la longueur du corps y compris la tête. 3. Hesperomys arenicola, WATERHOUSE Zool. of the Beagle, II. 48. pl. 13 et pl. 34. fig. 7. (dents). Proceed. Zool. Soc. 1837. 18. — WAGNER, ScnreB. Suppl. III. 521. 10. — Burm. Reise d. d. La Plata St. II, 415. 29. El Agreste, AzarA, Apunt. II. 94. n° 50. Son poil est gris-foncé, mêlé de jaune sur les côtés du tronc et tirant sur le gris-blanchâtre à la partie inférieure; les doigts sont presque blancs, la queue gris-foncé'au-dessus, et gris-blanchâtre en dessous. Les oreilles sont courtes et cou- vertes de poils épais; les yeux sont assez petits, le museau un peu plus jaunâtre, la gorge, l’avant du cou, la poitrine et le ventre sont gris-clair, jaunâtre ou blanchâtre ; le dessus des pieds est gris-clair, les doigts blancs. Tous les poils rigides sont noirs et dépassent peu les autres; ceux-ci sont gris-obscur dans le fond, et jaune à la partie supérieure ; cette couleur est plus pâle en dessous. x GENRE HESPEROMYS 217 La longueur totale est de 6 à 7 pouces, la tête et le tronc ont 35 à 4 pouces, la queue 24 à 3 pouces. C'est l'espèce de souris la plus commune dans la campagne de la province de Buénos-Ayres, elle se trouve dans tous les jardins des faubourgs ; je l’ai reçue aussi à Rosario et à Paranä. Azara l'a décrite parmi celles du Paraguay. Les exemplaires de Darwin, décrits par Warernouse, ont été pris à Maldonado, à l'embouchure déestuaire:duRiode la Plata. APE + à ; = we sd? 4 Hesperomys micropus, WATERH. sa of the Beagle, II. 61. pl. 20 et pl. 34. fig. 9 (dents). Proc. Zool. Soc. V.17. — Wacxer, Soures. Suppl. II. 520.9. Cette espèce ala même stature que l'espèce précédente, mais elle est un peu plus grande; les oreilles sont assez petites, ne sant pas le sommet de la tête. Le poil assez long et doux est brun, tirant un peu plus au gris-jaunâtre sur les côtés ; la partie inferieure du corps est d'un gris-jaunätre plus clair ; chaque poil est gris-foncé à la base, brun-jaunâtre au mi- lieu et brun plus foncé à la pointe: les plus longs et plus rigides externes, sont tout noirs. La couleur des oreilles tire sur le jaune, les soies des moustaches sont noires avec la pointe grise, les incisives sont jaunes; les pieds sont gris-blan- châtre tirant un peu sur le jaune; la queue est brun-noirätre sur le dessus et gris-blanchâtre en dessous. La longueur totale est de 95 pouces; la tête et le tronc ont 6 pouces, la queue 35 pouces, le pied postérieur 1% pouces, l'oreille 4 pouce. L'espèce se trouve dans les régions australes de la Pata- goes au Rio Santa Cruz, où elle fut découverte par Darwin. 5. Hesperomys obseurus, WATERHOUSE Zool. of the Beagle, IX. 52. pl. 15 et pl. 34. fig. 9. (les dents). Proceed. Zool. Soc. V. 17. — WAGNER, Scnres. Suppl a ED. à. El Colibreve, Azara, Apunt. II. 36. n° 46. La stature est assez robuste, la tête large, les oreilles 218 RONGEURS moyennes, la queue plus courte que le trone, le poil assez long, luisant sur le dos, et brun-noirätre sur les côtés ; la partie in- férieure est jaunâtre-foncée tirant sur le blanc. Les poils du dos sont de couleur gris de plomb à la base, noire au bout, avec un court anneau jaunätre avant la pointe noire; ceux de la/gorge et du ventre sont jaunes seulement à la fin; le menton est blanc, le contour des yeux et les joues ont une teinte jaune. Les oreilles sont courtes, de poils épais sur les deux surfaces, la plupart d'une couleur brune-foncée, ainsi que ceux des pieds: La queue est bien fournie, les poils de la partie supérieure sont noirs et ceux du dessous blancs, un peu mélangés de noir. La longueur totale est de 65 à 7? pouces, la tête et le tronc ont 45 à 5; pouces, la queue 25 à 23 pouces, le tarse 11 lignes. _ L'espèce a été prise par Darwın dans les jardins N en- virons de Maldonado, où elle était tres-commune; elle est remarquable par la queue relativement plus courte, comme le dit bien AzarA, qui a trouvé la même espèce aux environs de Montevideo. A Buénos-Ayres je ne l’ai jamais trouvee. . 4. Sous-genre Calomys, WATERH. Ces souris ont une taille élégante, la plupart sont de cou- leur gris-elair plus ou moins jaunätre; les oreilles et les yeux sont grands, les soies des moustaches sont longues, les pieds petits, le pouce des antérieurs sans ongle aigu, la plante nue des postérieurs est très-étroite et couverte sur les côtés de longs poils; la queue est longue de la longueur du coTRe, ou même plus longue. La denture est fine, la dernière molaire beaucoup plus petite que la précédente. A. Espèces du centre de la République. 6. Hesperomys Anguya, AzARA Apunt. p. 1. hist. nat. d. I. Quadrup. d. Parag. II. 89. n° 68. — Desmar. Mamm. 486. — Renccer, Süugeth. Parag. 29. — Brants, Muizen, 141. 53. — Wacxer, SCHREB. Suppl. III. 534. 25. — Burm. Syst. Ubers. I. 168. 5. GENRE HESPEROMYS | 219 Hesperomys leucodactylus,, Wacxer, Abh. d. Kön. Acad. z. München, Cl. phys. V. 312. 4. AZARA, qui a décrit le'premier cette espèce, dit qu’elle a la taille et la robe d'un rat. La tête est assez grande, le corps yuste, les membres grêles. Les soies des moustaches sont ournies, le supérieures sont noires et les inférieures blanches; ru Ben ER s longues dépassent le bord des oreilles. Celles-ci sont ondies € ont9 lignes de haut et 5 lignes de large, elles sont es de poils fins, principalement sur le bord postérieur; | af fe de poils plus longs, placée en avant de l'ouverture, cl * on Ar auditif. Les incisives sont jaunes. La couleur ru dos, Bepnis le nez jusqu'à la base de la queue et des côtés, est d'un brun-grisätre tirant sur le jaune-brun-canelle; chaque rt cette couleur à la pointe et d’un gris- obscur à la e. Des poils plus longs rigides, tout noirs, sont entremêlés le dos. Toute la surface inférieure est blanche, principale- ent le menton et la gorge. La poitrine est un peu plus foncée tre les pieds. La queue est brune, très-pointue vers la fin, et la plante des pieds dépourvue de poils a une teinte vert- ‚grisätre. La ongueur totale est de 11 à 115 pouces, la tête et Le corps 54 pouces, la queue 5-6 pouces. L’ espèce a été retrouvée dans le Paraguay par RENGGER, entre les rochers d’une petite montagne où elle vivait dans des souterraines entre les pierres’; elle parait habiter aussi Edo. du Brésil. Je ne l’ai point rencontrée sur le territoire de eur ae VATIONS. — 1. L'espèce décrite sous le même nom par BRANDT Een Imp. de St.-Pötersb. VI, ser. t. III, pl. 2, pl. 13), diffère par le corps plus grand (75 pouces), et la queue plus courte (5 pouces). Wanen la nomme Holochilus canellinus, Scures. Suppl. III. 552. 3. 2: ‘Une autre espèce, de stature et de couleur très-semblable, a 616 dé- crite par WATERHOUSE, que Darwin avait trouvée à Coquimbo, dans le Chili, sous le nom de Mus Darwinü, Zool. of the Beagle. II. 65. pl. 23, et pl. 34. fig. 17. les dents. Elle est remarquäble par la grandeur plus consi- dérable des oreilles et se rapproche, par ce caractère, de l'espèce suivante. 7. Hesperomys griseo-flavus, WATERH. Zool. of the Beagle, II. 62. pl. 21, pl. 34, fig. 15. dents. — | Proceed. Zool. Soc. V. 28. — Wäcner Scures. Suppl. II. 220 RONGEURS C’est une jolie espèce assez grande, remarquable par de tres-grandes oreilles, comme l'espèce H. Darwin citée ci- dessus. La couleur générale du dos est un gris-elair, tirant un peu sur noirätre, les côtés de la tête et du tronc sont d’un jaune- blanchätre plus clair ; la gorge et toute la surface inférieure ainsi que la queue sont blanches; les poils du dos sontà la base gris de plomb, au milieu jaunes- -clairs jusqu’à la pointe ; les plus longs externes sont tout noirs, très-fins, comme tout le pelage qui est long et doux. Les soies des moustaches sont tres-longues, les supérieures noires, les inférieures blanches. Les oreilles sont tres-grandes et couvertes de poils fins et courts, blancs sur la surface interne, jaunes-rougeätres à l’ex- térieur ; la bordure antérieure a la base garnie de longs poils noirs formant une touffe. Les pattes sont grises à l'extérieur, blanches à l’intérieur; les doigts et le dos du tarse sont blancs et couverts de longs poils; les ongles sont blancs et cachés sous de longs poils. La queue est couverte de poils très-fournis qui deviennent plus longs vers la fin; elle est grise-noirâtre en dessus. La longueur totale est de 11 pouces ; la tête et le trone ont 6 pouces, la queue 5 pouces, la hauteur de l'oreille est de 10 lignes, la longueur du pied postérieur est de 14 pouce. Cette espèce se trouve au nord de la Patagonie, du Rio Chubut, jusqu’ au port Désiré, et a été chassée par M. Hexry DURNFORD, qui en a cédé au Musée public deux exemplaires. Les MO lRIreS du jeune sont égales au dessin de WATERHOUSE ; celles de l’autre complètement vieux ne laissent voir aucun vestige des plis d’&mail. Les premières se distinguent aïsé- ment des molaires des autres espèces connues du genre, par les coins aigus dés plis d’émail, qui ressemblent un peu à ceux du genre Arvicola ou Hypudaeus. 8. Hesperomys elegans, WATERHOUSE. . Zool. of the Beagle, II. page 4, pl. 12 et pl. 34, fig. 2. — Proceed. Zool. Soc. V.19. — Wiener Sonnen. Suppl. III. 525. 14. Cette espèce est presque une répétition en miniature de l’anterieure, elle a la même couleur générale, les mêmes grandes oreilles et la même queue presque aussi longue que le GENRE HESPEROMYS 221 corps. La stature est élégante et remarquable par la grandeur des oreilles et la longueur des pattes postérieures. La couleur dominante du dos et des côtés est un gris-clair. jaunâtre, chaque poil étant gris-plomb à la base et jaune- clair à la moitié supérieure, entremêlés avec quelques autres plus longs et très-fins tout noirs, sur la partie postérieure du dos. Le museau, les joues et une strie allant du dessus de l'œil jusqu'à l oreille sont gris-blanchâtre très-clair. La surface infé- rieure, jusqu'à la queue, est blanche et séparée de la teinte grise des côtés par une ligne jaune, bien prononcée, qui des- se sur le haut- bras et les cuisses. Le museau et les lèvres sont d’un jaune pur, les moustaches ont de longues soies, dont quelques-unes supérieures sont noires jusqu’au mi- lieu et blanches à la pointe, comme les inférieures le sont tota- lement: Les pieds sont blancs; le dessus du carpe et du tarse est jaune ; les ongles blancs, peu ressortant des longs poils des doigts. La queue est gris-foncé sur le dessus et blanche en dessous; elle devient noire à la pointe. Les oreilles sont remar- quables par leur forme plus allongée, ressemblant à celle d'une cuillère, et couvertes en dedans de poils fins jaunes et en dehors noirâtres, quelques-uns très-longs à la base du bord antérieur. La longueur totale mesure 73 pouces; la tête et le tronc 33 pouces, la queue 3? pouces, la hauteur des oreilles est de 8 lignes, le pied postérieur a1 pouce de long. | Nous devons deux exemplaires de cette jolie espèce au zèle du même collectionneur, qui les a chassées au Rio Chubut, au sud du Rio Negro; les exemplaires de Darwin sont de Bahia Blanca. | OBSERVATION. — L'espèce de Buénos-Ayres, décrite par Fr. CuvIER sous le nom de Eligmodontia typus, est différente de cette espèce et appartient à la suivante eı non à celle-ci, dans laquelle WATERHOUSE l’avait comprise. Le coloris du dessin donné par cet auteur est trop clair et trop fauve. 9, Hesperomys longicaudatus. ' Benser, Proceed. Zool. Soc. IT (1832), page 2.— Water». Zool. of the Beagle, IL. 39. 6, pl. 11 et pl. 34, fig. 1 (crâne). WAGNER, ScHreEB. Suppl. III. 529. 18. — Gay, Fn. Chil. L 440 Grosse: Un. St. nav. astr. exped. IT, 170. —Buru Reise d, d. La Plata. St, II. 414. 28. 222 RONGEURS Hesperomys eliurus, NATTERER, WAGNER, Abh. d. Kön. Acad. 2. München, phys. Cl. V. 307. 2. — Buru. Syst. Übers, etc. 1:1798:0: Eligmodontia ‘typus, Fr. Cuvier, Ann. d. science, nat. va. 169, pl. 5 (1837). Mus longicaudatus, Lux», Blick p. Bras. Dyrev. III. till. 279. Mus longitarsus, RENGGER, Süugeth. Paraguay, page kg vidu jeune). 2 Cette espèce a les dimensions gracieuses de l'Hesp. ‚olegans (n° 8), mais ses oreilles sont un peu plus petites et la queue est un peu plus longue; la couleur dominante est brun-clair, un peu jaune plus pâle sur toute la surface inférieure, sans être blanche et tirant sur le jaune-grisâtre. Chaque poil a la base d'un gris de plomb, et est ensuite, dans presque toute sa lon- gueur, jaune-brun jusqu’à la pointe qui est noire; des poils plus longs, un peu rigides, mais très-fins et noirs, sont mélangés dans la fourrure. Le museau est un peu plus gris, la bordure de la lèvre est blanche, les très-longues soies des moustaches sont noires à la base et blanches à l’autre moitié jusqu’à la pointe. Sur les joues, les épaules et les côtés du tronc, la couleur plus vive passe un peu au fauve; les côtés extérieurs des pattes sont gris, l’intérieur est blanchätre; les doïgts et les ongles sont blancs, ceux-ci sont couverts par de longs poils; le tarse est très-long et nu en dessous. La queue est extrêmement longue, finement annelée, et couverte de poils courts rigides, peu fournis. Les oreilles assez grandes sont couvertes de poils bruns fins, plus clairs sur le côté interne; les incisives BAR jaunes. La longueur totale est de 8 à 9 pouces, la tête et le trone ênt 31 à 3? pouces, la queue 4-54 pouces, le tarse et les AGE 1 pouce; l'oreille est de 7 lignes de haut. L'espèce est répandue dans la région orientale de la Répu- blique et dans le Brésil du même côté; je l'ai trouvée à Novo- Friburgo, Lagoa-Santa, Tucuman et à Buenos-Ayres; WATER- HOUSE l’a décrite au Chili (*). Rengeer cite un exemplaire jeune encore, très-petit (24 pouces pour le tronc et 35 pouces pour la queue) qu'il a trouvé au Paraguay. (*) La couleur du dessin dans l’ouvrage cité de cet auteur est d’un fauve trop clair sur le dos et blanche au ventre; mes exemplaires sont beaucoup plus foncés. GENRE HESPEROMYS 223 ° 10. BB... LANE auritus, Dasıan. L | 1% à os rie , page 306.—Licnrexsr., Darst. neuer Ce get ey sa. , 2. — Brants, Muizen, page 145. — C ee CHREB. Suppl. III. 532. 22, — Bopa. me L te. 1 AR 44... , Apunt. ete. II. 83. n° 45. se Säugeth, Parag. 231. di me. | ensi ions sont un peu supérieures à celles du Mus mus- eue est relativement plus courte, la ‘couleur tirant le . Runmskongehkte. Le poil est doux et assez > obscure à la base et jaune tirant sur le ne re; le bout de la pointe est un peu La mie est entremélée d’autres poils fplus longs, juoique très-fins et tout noirs. La teinte, la plus rouge-brun 1, se trouve sur le museau, les joues, les côtés et di lon rps ; la dernière partie du milien du dos tire Me pur; le ventre est jaunâtre pâle, comme la ne et la région anale de chaque côté de la | A très-mince, finement annelée et couverte de is sur le dessus et jaunâtres en dessous. Les à, les doigts plus clairs et les ongles blancs. e2 z grandes, moins larges que hautes, mais \E _ grandes que celles de l’Hesper. elegans se ressortent mieux du milieu de la robe, qui ête ; leurs deux faces sont couvertes de poils Ss er de quelques autres plus grands à la base soies des moustaches sont longues mais jeures noires ont la pointe blanche, les infé- es:blanchätres; celles de la plante tranchent u foncée, brun-noirätre. | ı totale est de 7 à 8 pouces, la tête et le tronc s, la queue 3 à 3 pouces, le tarse 1 pouce, 4 à guss de haut. ae depuis Bahia jusqu’à BushoblAyrei, ‚dan sla rase campagne. La couleur:du mâle est un plus foncée que celle de la femelle et celle-ci est quelque- lun jauı à presque pur sur le dos et blanche sous le à Mr 224 RONGEURS A 11. Hesperomys flavescens, WATERHOUSE, Cet animal est également un peu plus vigoureux que la souris domestique; # tête surtout est un peu plus grosse ; le poil est très-doux, assez long, d’une couleur grise-jaunâtre sur toute la surface duperieure et complètement blanche en dessous; les deux couleurs sont brusquement tranchées sur les côtés du tronc par une bande jaune-claire, tirant sur le fauve, qui des- cend sur les membres jusqu’au carpe des antérieurs et jusqu'au talon des postérieurs. Tous les poils, y compris les blancs; sont de couleur grise de plomb à la base, ceux du dos sont jaunes à la moitié supérieure et ont la pointe presque blanche ; quelques poils rigides plus longs et noirs sont entremêlés dans la robe, principalement à à la région en arrière du dos. La queue est d'un jaune-gris, avec une ligne longitudinale dorsale plus foncée sur le dessus et presque blanche en dessous, et très- “garnie de poils qui deviennent plus longs vers la fin. Les oreilles sont de grandeur moyenne, également très-fournies de poils qui ont une couleur jaune; les soies des moustaches sont assez longues, la plupart blanches, les supérieures ont la base noire; la pointe du museau et les lèvres sont blanches. La longueur totale est de 6 à 7 pouces ; la tête et le tronc ont de 34 à 34 pouces, la queue a 3 à 3? pouces, le tarse 10 lignes, l'oreille 5 ligne de haut. On trouve cette espèce depuis l'embouchure de l'estuaire du Rio de la Plata jusque dans la Patagonie supérieure. L'échan- tillon que nous possédons a été rapporté du Carmen du Rio Negro par À M. Bere. Darwix l’a chassée à Maldonado. Elle a été aussi prise dans les environs de Buénos-Ayres. Onservarion. — Le dessin de cette espèce, donné dans l’ouvrage déjà cité, est aussi d’une couleur fauve trop vive; nos exemplaires ont une nuance grise-jaunätre, et fauve-claire seulement sur les côtés du corps, comme dans ce dessin. Les jeunes, qui ont la moitié de la grandeurde la mère, sont tout à fait gris sur le dos et pas aussi blancs en dessous. La queue se termine par un bouquet de poils assez longs, qui la fait paraître plus longue que le corps, quoique sa longueur véritable soit la même. 12. Hesperomys bimaeulatus, WATERHOUSE. Zool. of the Beagle, II. 43, pl. 25 et pl. 34, fig. 3 (dents). — GENRE HESPEROMYS 225 mn Proceed. Zool. Sac. V, page 18.— WAGNER, SCHREB. Suppl. TI. 526. 15. — Burm. Reise d. d. La Plata. St. II. 415. 30. : sa Laucha, Azara. Apunt, etc. II. 96. n° 51. — Wacxer, po en 31. À ae 2 los, + peu plus Be le 2: du es plus ne Sul les lèvres, les joues et les côtés du tronc ; toute la ce infé eure, depuis le menton jusqu'à le queue, est reille a une tache blanche Ven distincte en N qui s'étend = même; celles-ci sont de grandeur moyenne et cou- ee noirätres en avant, jaunes à l’intérieur et bruns du bord. La queue est grise sur le dessus, avec une strie plus noirätre au milieu, en dessous elle est blanche comme re répandue dans la moitié denjals de la Répu- ique. % Tai chassee à Paranä et à Tucuman, et Darwin à donado; elle m'a été rapportée aussi de l’intérieur de la province de Buénos-Ayres et de la Patagonie supérieure OBservamoN.— Le Mus gracilipes, décrit par WATERHOUSE, Zool. of the Beagle. IL. 45, pl. 11, — Proc. Zool. Soc. V, page 19, me paraît appartenir à lime ‚epngoe, mais. d’un äge un peu plus jeune. = Espèces de la Patagonie australe, qui me sont inconnues pour la proper. 4 ets es Mesperomys Festnonyaen, WATERHOUSE. | Zoo!. of the Beagle, IL: 63. pl. 22 et pl. 34, fig 16 (dents). pr , it WAGNER, Scures. Suppl. III. 538, 29. - La Pet générale est assez élégante, les oreilles assez srandes; la queue a la longueur du tronc, les tarses sont gr@les. Le poil est long et très-doux ; la couleur dominante est un brun-jaunâtre pâle, plus foncé en arrière du dos, mais la partie au-dessus de la queue est d’un jaune bien distinct; des poils plus longs rigides et noirs se mêlent sur le dos au reste de la robe: Le museau, le menton, la gorge et toute la surface REP. ARG, — T. 111. 15 226 | RONGEURS inférieure du corps sont blancs; la poitrine et le ventre tirent un peu sur le jaune. Les oreilles sont assez grandes et cou- vertes de poils assez longs, jaunes-pâles à l’intérieur, et à l’extérieur bruns en haut et jaunes-blanchâtres en bas; les soies des moustaches sont très-longues et fournies, les su- périeures sont brunes-noirâtres à la base et blanches à la pointe. Les poils du dos sont gris à la base, bruns à la pointe et jaune-päle avant celle-ci; ceux du ventre sont aussi gris à la base, mais blancs à la partie supérieure. La queue est très- couverte de poils rigides assez longs, ceux du bout sont encore plüs longs, ceux de la surface supérieure sont bruns, ceux ge r införienre sont blancs. La longueur totale est de 9 pouces; la tête et le tronc ont 54 pouces, la queue 3? pouces, le tarse 1 pouce, l’oreille 7 lignes de haut. L'espèce est très-analogue à l'Hesperomys griseo-flavus (ne 7), mais en diffère bien par les oreilles plus petites, très-garnies de poils ; la queue est plus courte, plus fournie ; la forme des molaires diffère un peu, elles n’ont pas les plis d’émail aussi anguleux et les coins des angles sont légèrement arrondis. Elle se trouve en grande abondance dans les plaines internes au bord du Rio Santa Cruz, dans la Patagonie australe. 14. Hesperomys magellanieus, BENNETT. Zool. of the Beagle, II. 47, pl. 14 et pl. 34, fig. 6 (dents). ai Proc. Zool. Soc. III. page 191.— WAGNER, SCHREB. Suppl. III. 531. 20. L'animal est un peu plus grand que le Mus musculus, il a le poil plus long, les oreilles plus petites et très-velues; les tarses et la queue plus longs. La couleur dominante de la robe est un brun-foncé presque homogène sur toute la surface de l'animal et tirant un peu plus sur le gris en dessous ; chaque poil a la base d’un gris-cendré, la moitié supérieure est d’un brun un peu jaunâtre sur le dos ; il y a des poils rigides plus longs et noirs mêlés aux autres, Tous les poils sont assez longs, plus longs que ceux de la souris domestique et donnent à l'animal un aspect un peu laineux, Les oreilles sont assez petites et couvertes de poils touffus, de la même couleur que ceux du tronc ; elles ont presque la moitié cachée sous les poils très- GENRE HESPEROMYS 227 longs du front. Les soies des moustaches sont très longues et . fournies, de la couleur des autres poils, avec la base noire. Toute la surface inférieure est d'un gris pâle, un peu blan- châtre, ainsi que le dessous de la queue, qui est brun-noirâtre sur le dessus, couverte de poils abondants sur toute sa lon- gueur, Les pattes ont la même couleur que le ventre et la poitrine. La longueur totale est de 8 pouces ; la tête et le trone ont 44 pouces, la queue 33 pouces, le tarse 1 pouce, l'oreille 4 lignes. L'espèce vit au sud de la Patagonie et a été découverte au Port-Famine, dans le détroit de Magellan, par BENNETT. 15. Hesperomys canescens, WATERHOUSE. Zool. of ihe Beagle, II. 54, pl. 33, fig. 5 (dents). — WAëwer, - ScHREB. Suppl. II. 522. 12. - Var.: Plus distinetement coloriée. | Hesperomys æanthorrhinus, WATERHOUSE, 1.1. 53. 16, pl. 17, . fig. 1.— Wasser, l. {. n° 11. Elle est un peu plus petite que la précédente, mais elle a comme elle le poil long et doux, donnant à l’animal un aspect laineux. La couleur dominante est un gris-jaunätre, presque homogène sur le dos, et tirant sur le blanchätre ou le blanc pur chez les individus d’äge plus avancé, sur toute la surface infé- rieure, depuis les levres jusqu à la queue. Les poils sont gris de plomb à la base, jaunes à la moitié supérieure, et mêlés à des poils plus rigides sur tout le dos, principalement en arrière. Le museau et un anneau bien prononcé au contour des yeux, sont d'un jaune pur, tirant sur le fauve, ainsi que les côtés du tronc qui sont jaunes plus clairs. Le menton, la gorge et toute la surface inférieure sont blancs ; ces poils ont la base d’un gris de plomb. Les pieds sont jaunes et les doigts blancs. Les oreilles sont assez courtes, couvertes de poils très-fournis, et cachées en avant sous les longs poils du front. Les soies des mousta- ches sont grises, la pointe est blanche ; la queue est très-touffue et couverte de poils gris, divisés par une ligne étroite brun- noirätre le long du dos; la surface inférieure est plus claire. La longueur totale est de 5 à 6 pouces; la tête et le tronc ont de 3 à 34 pouces, la queue 2 à 23 pouces, le tarse 10 lignes, les oreilles 4 lignes d'élévation. 228 RONGEURS L'espèce se trouve au sud de la Patagonie et dans la partie en face de la Terre-de-Feu, où Darwix l’a chassée, Nous avons dans notre collection deux exemplaires, l’un avec une couleur assez pâle, à peu près uniforme sur le dos et sous le ventre, l’autre de couleur égale à la figure de la Zoologie du Beagle, que M. Bere a attrapé près du Rio Santa Cruz. J'ai examiné aussi le squelette d’un exemplaire, rapporté dans de l’esprit- de-vin. Le crâne est très-mince, le museau assez pointu, les orbites obtus, l’arcade :Yecmalidel extrêmement fine, les in- cisives jaunes, les trois molaires très-inégales et la dernière en haut extrêmement petite et simple, plus grande est celle en bas, et bien séparée en deux tubercules. Je compte quatorze paires de côtes dont sept s’attachent directement au sternon. Le nombre des vertèbres lombaires est de six, celles des sacrées cinq sou- dées, et celles de la queue fingt-quatié, dont les six bie huit du milieu sont les plus longues. OBSERVATION. —- WATERHOUSE a été trop subite lorsqu'il a hésité à séparer cette espèce en deux, comme il finit par le proposer. Je pense en effet qu'il est toujours bien difficile de distinguer sûrement des catégories d'espèces, d’après deux exemplaires mal préparés, comme étaient = Lans d’après son propre aveu. ©. Espèce fossile. Nous avons dans notre Musée public la moitié d’une Anges inférieure gauche, fossile, d'une espèce de ce genre, que Bra- VARD à désignée dans son catalogue des espèces fossiles de notre pays (Registro estadistico, etc., ‚ tome I. 8. 1857), sous le nom de Mus fossilis. Cette mâchoire prouve, par les deux molaires seul conser- vées, la première et la seconde, que cette espèce appartient au genre Hesperomys ; on devrait done lui donner le nom de Hespe- romys fossilis, mais comme ce nom serait peut-être insuffisant pour le distinguer des autres espèces qui ont été découvertes depuis, je propose de la nommer Hesperomys Bravardi, en sou- venir du savant qui l'a découverte. Les deux molaires ainsi que la mâchoire ten com- plètement par leur forme et leur dimension à celles de l'Hespe- romys griseo-flavus, dessinées par Warerxouse, Zool. of the. Beagle, II, pl. 34, fig. 15. Il est donc hors de doute que l’espece fossile a été sinon dehtique du moins très- semblable à l'es- pèce vivante. GENRE REITHRODON | 229 L'échantillon que nous possédons est conservé dans le mor- ceau de terre où il à été trouvé et qui prouve évidemment son état fossile. Il est probable, vu la quantité peu considérable d'argile mélangée aux grains de sable, qu'il vient d'une époque plus jeune que la formation quaternaire. res DE : re Bus, Genre Reithrodon WATERHOUSE. PNR 4e a The Zool. of the Voy. of the Beagle, II, 68. "TT ‚vr » Ce genre, qui a la forme du rat, est remarquable par les inci- sives supérieures, qui sont li rement plus larges que celles dugenre Hesperomys, et pourvues d’un petit sillon longitudinal à la surface antérieure, un peu plus rapproché du bord ex- terne. Ce sillon rend le bord inférieur coupant distinctement sinueux, presque bilobé, et le lobe externe plus étroit que l'interne. Les incisives inférieures n’ont pas de sillon, elles sont plus étroites que les supérieures et ont la surface anté- rieure assez convexe. Les molaires présentent le même type que celles du genre Hesperomys, chacune est pourvue de plis d’&mail disposés alternativement ; la première molaire de la mâchoire supérieure a deux plis de chaque côté, la seconde un seul pli sur le côté interne et deux sur l’externe, la troisième, qui est un peu plus petite, présente la même disposition que la seconde: Dans la mâchoire inférieure, la première molaire a trois plis sur le côté interne et deux sur l’externe, la seconde est conforme à celle du même rang de la mâchoire supérieure, mais les plis sont en sens “opposé, il y en a deux internes et un externe; la troisième, un peu plus petite, a un seul pli de côté. | “Pour tout le reste, ce genre est conformé comme le genre Hes- :romys, quoique la tête soit un peu plus grosse et les oreilles un peu plus grandes. Le tronc est de dimensions régulières, mais les membres sont plus grêles et la queue, un peu plus courte que le tronc, est plus couverte de poils. Le tarse paraît également velu dans sa totalité, car de longs poils partant des deux côtés se recourbent vers le bas et couvrent la partie au milieu des deux côtés, qui est dénuée de poils. Les trois espèces connues jusqu'à présent font partie de notre faune. 230 _: RONGEURS 1. Beithrodon typicus WATERHOUSE. Proceed. zool. soc. V. 30. — Zool. of the Beagle. II. 71.2. — WAGNER, ScHREB. Suppl. III. 547. 2. — Burw. Reise d. d. La Plata. St. IL. 413. 26. Il est un peu plus petit que le rat domestique, sa tête est plus grosse et sa queue plus courte. Il a le poil jaune-fauve, un peu plus clair sur les côtés, et entremêlé de poils noirs, plus longs et plus rigides sur le dos; quelquefois le dos seule- ment est gris-noirâtre comme celui du Mus tectorum. La sur- face inférieure est jaune plus pâle; les pieds sont blanes, la queue brune sur le dessus et blanchâtre en dessous. Tous les poils ont la base gris de plomb, ainsi que ceux du ventre, plus en haut ils sont jaunes, ensuite fauves et la pointe est noi- rätre. Les oreilles sont tres-grandes et couvertes de poils fins jaunes, les soies des moustaches sont fournies, ne dépassent pas l’oreille, elles sont noires à la base et blanchâtres à la moitié supérieure; les pattes antérieures sont toutes blanches. La longueur totale est de 114 pouces, la tête et le tronc ont 74 pouces, la queue 4 pouces, le tarse 14 pouce. L’espèce vit sur des collines, au bord des rivières Paranä et Rio de la Plata, dans des galeries souterraines, qu'elle ne quitte pas pendant la journée, car elle cherche sa nourriture pendant la nuit. Je l’ai observée à Paranä et Darwin l’a décou- verte à Maldonado. Un exemplaire pris au Baradero, au nord- ouest de Buénos-Ayres, à été offert à notre Musée par M. Férrx Lynox. 2. Reithrodon eumiculoides, WATERHOUSE. Proceed. 1. 1. page 30. — Zool. etc. 69. 1. pl. 26 et pl. 33, fig. 2 et pl. 34, fig. 21 (les dents). — WAGNER, SCHREB. Suppl. III. 547. A, Cette espèce ressemble complètement à la précédente par d taille et la grandeur, mais la couleur du poil est un peu plus foncée sur le dos, d’un brun-grisätre et tirant sur le jaune. C’est en raison de cette grande ressemblance que je suis disposé à réunir cette espèce à l’autre, comme une variété de couleur. Elle se trouve dans la Patagonie, et Darwin l'a chassée dans le port Saint Julien et au Rio; Santa Cruz. FAMILLE MURIFORMES 231 3. Reithrodon chinehilloïdes, WATERHOUSE. Zool., ete., page 72, pl. 27 et pl. 34, fig. 20 (dents). — WAGNER, SCHREB. Suppl. III. 548. 3. La taille de cette espece est plus petite, principalement les oreilles. Le poil est très-doux et long, d'une couleur brun- cendré, tirant un peu plus sur le jaune sur les joues et les côtés du tronc. La face inférieure est blanche avec un faible reflet de jaune ; tous les poils sont gris de plomb à la base, ceux du dos sont bruns à la moitié supérieure, avec un anneau un peu jaunâtre avant la pointe; quelques poils noirs plus longs et plus rigides sont entremêlés aux autres sur le dos. Les oreilles sont brun-foncé, peu velues ; les soies des moustaches sont assez longues, la plupart noires à la base et blanches à la moitié supérieure, quelques-unes plus courtes sont toutes blanches. Les pieds sont blancs ; la queue est couverte de poils assez longs, placés entre les écailles, faiblement visibles ; les poils du dessus de la queue sont bruns, ceux du dessous sont . La longueur totale est de 73 pouces ; la tête et le tronc ont 5 pouces, la queue 2% pouces, le tarse 1 pouce, l'oreille 5 À lignes. -Cette espèce a été découverte par Darwın, sur la côte aus- trale du détroit de Magellan, c’est-à-dire à la Terre de Feu, près de l'entrée orientale. sw SECONDE FAMILLE 4 | MURIFORMES . Les membres de cette famille sont les vrais représentants des rongeurs sud-américains, parce qu'ils se trouvent presque exclusivement dans cette partie du monde et sont une preuve évidente de la particularité primitive de sa constitution orga- sique. _Ces rongeurs ressemblent aux rats, comme forme générale ; ils ont la tête analogue, les oreilles rondes assez petites, la queue généralement longue, nue ou légèrement velue; les pieds de devant pourvus de quatre doigts et ceux de derrière de cinq, se trouvent chez eux comme chez les rats. Mais l’un ou l’autre genre offre des différences de ces mêmes caractères ; 232 RONGEURS ainsi tantôt les oreilles sont un peu plus grandes, tantôt les poils rigides se changent en épines plates, tantôt les pieds pos- térieurs n'ont plus que quatre ou même trois doigts. La di- mension générale du corps est supérieure à celle des rats, et aucune espèce n’est aussi petite que la souris; la plupart dé- passent un peu la taille d’un rat commun. 5 a Malgré cette ressemblance externe, l’organisation interne ca- ractéristique des rats manque à ces rongeurs. Ainsi ils ont tou- jours quatre molaires d'égale grandeur et des incisives un peu plus larges, moins convexes ; les molaires sont sans racines isolées fermées, de forme prismatique ou cylindrique, un peu recourbées sur le côté interne et pourvues dans l’intérieurde plis d’&Email assez différents dans les différents genres: On ren- contre quelquefois une légère différence de grandeur dans les molaires, soit dans la première, soit dans la dernière qui vient toujours plus tard que les autres, lorsque l’animal a atteint un âge avancé. Quelquefois les trois antérieures sont différentes de grandeur et de forme, mais ces différences sont peu mar- quées, rares, et constituent plutôt des singularites. En outre de cette différence remarquable de la Beh y en a d’autres dans la conformation du crâne. L’arcade zygoma- tique est forte, souvent très-élargie, et l’apophyse zygomatique de la mâchoire supérieure renferme un grand trou largement ouvert pour le passage d’une portion du muscle masseter; le nerf infraorbital passe en dessous de cette portion du musele et n'a pas généralement de conduit osseux particulier. Ba gran- deur du trou est souvent énorme dans cette famille, et dans aucune autre on ne trouve une semblable extension, sauf chez les Hystricides (*) qui ont aussi leurs quatre molaires d’egale grandeur, mais pourvues de racines isolées et fermées. Le front est toujours large, avec le rebord orbital saillant, plus ou moins avancé, et une épine orbitale postérieure au-dessus de la cavité oculaire. Le palais, à la région entre les molaires, est très-concave et plus étroit, principalement en avant, parce que les molaires ne sont pas parallèles mais très-convergentes. Il en est de même des molaires inférieures, qui se rapprochent beaucoup en avant et divergent fortement en arrière; chez les F nr ri (*) Une description comparative de l'appareil infraorbitaire, dans les divers groupes des Rongeurs, a été donnée par GIEBEL, dans sa Zeifschr. f. d. ges. NOR 1865, tome 25, page 427, sei à FAMILLE MURIFORMES 233 vrais rats, elles divergent un peu en avant, où elles sont sépa- rées par une plus grande distance qu’en arrière. Une autre rence remarquable consiste dans les bulles auditives, beau- plu Sera que ( celles des vrais ras ; elles sont dirigées eur manque complètement l'os stétheriétAt, au a nde extension chéz les vrais rats. ues autres caractères du squelette sont tantôt analogues, érents, comparés au squelette des vrais rats. Ainsi la e ver bre dorsale porte, chez toutes les espèces à longue ae, la me ne haute apophyse épineuse qui distingue le sque- . Le nombre des vertèbres dorsales et des paires de | que le même ; ils varient entre 13 et 14, comme at comm des Rongeurs en général. Il en est de mênie des vertèbres lombaires, qui varient entre 6 et 7. Le nombre des vertèbres-sacrées est, plus variable, il varie entre 2 et 4 ; les vertèbres de la queue sont d'autant plus nombreuses que "M queue est plus longue. Il y en à jusqu'à 43 chez le Loncheres _ cristatüs, et il n’y ena pas 20 chez le Cienomys. Les extrémités ont un caractère ostéologique correspondant par la présence des elavieules dans les antérieures, et un distinct de celui des rats dans les postérieures, consistant dans la séparation complète du tibia et du péroné jusqu'à l'extrémité à côté de l'articulation avecwlentalon ; quelquefois les deux os sont plus rapprochés, mais il n rc TR entre eux une prete union, comme algiigsimdestemiile ie dans notre faune par po es- uni des membres les plus remarquables, se divise en quatre pe De sous-familles, qui sont les suivantes : 172 Les poils rigides ne se changeant pas en lles assez grandes, queue longue, écailleuse et à mien, Les poils er non &pineux; oreilles plus petites ; queue courte, couverte de poils. 4x Eriomyidae. Les poils rigides très-doux, peu différents des autres; oreilles grandes, quelquefois allongées; queue assez longue, couverte de poils très-longs vers l'extrémité. 231 RONGEURS 1. Sous-famille Capromyidae. Cette sous-famille a l'aspect externe complètement semblable à celui des grands rats. Elle comprend les genres suivants : Myopotamus, Capromys, Habrocoma, Dactylomys et Gercomys. Le premier est répandu dans toute la République Argentine, le second ne vit que dans les Antilles, le troisième au Chili, les deux autres ne se trouvent qu’au Brésil. À consulter pour les genres Capromys et Habrocoma l'ouvrage : Nat. hist. of Mammalia de Warernouse, tome II, page 286 et suiv., et pour les deux genres brésiliens, ma Syst. Ubers. d. Thiere Bras., ete., tome I, page 189 et suiv. Notre Atlas contiendra les dessins des crânes de ces quatre genres. 1. Genre Myopotamus, CoMMERSON. C'est un des plus grands représentants de la famille et un des plus connus. Il a la forme d'un tres-grand rat, la tête grosse, les yeux et les oreilles petites; la lèvre supérieure est peu fendue, les soies des moustaches sont très-longues-et fortes; le corps est ramassé, couvert de longs poils assez doux, de deux catégories très-distinctes : les plus courts sont laineux et les longs un peu rigides ; ceux-ci sont bicolorés, ayant un an- neau plus clair avant la pointe. Les pieds antérieurs sont cou- verts de poils courts et assez petits, ils ont les cinq doigts bien séparés et munis de longs ongles, peu recourbes et aigus; le pouce est très-court et ne touche pas le sol. Les pieds pos- térieurs sont très-longs, ils ont la plante nue et les quatre doigts réunis entre eux par une membrane natatoire, jus- qu'aux ongles très-longs ; le cinquième doigt externe est libre. _ La queue est longue, forte, ronde, très-garnie de poils courts, assez rigides. La femelle est remarquable par la position haute de ses tétines, sur les côtés de la poitrine, en arrière des pattes de devant, à la même hauteur que l'articulation de l'épaule. Les autres caractères sont : Crâne très-fort, plan sur le dessus, coin postorbital obtus, arcade zygomatique très-large, l’oceipital peu élargi et relevé en crête transversale. Incisives fortes, de la couleur de chä- taigne sur le devant. Les quatre molaires un peu inégales ; la première plus petite, les suivantes successivement un peu plus GENRE MYOPOTAMUS 235 grandes; les supérieures ont un pli d'émail sur le côté interne et trois sur le côté externe, le troisième pli de la dernière molaire est complètement isolé, comme une lame. Les molaires inférieures ont la même forme mais disposées en sens inverse ; elles ont un seul pli sur le côté externe et trois à l’interne. La mâchoire inférieure est remarquable par l'absence de l’apo- physe coronoïde à peine indiquée par une crête, placée vis-à- vis de la dernière molaire. Les autres os du squelette sont aussi assez forts, principale- ment ceux des membres postérieurs. J’ai compté treize paires de côtes, attachées au même nombre de vertèbres dorsales, dont sept paires sont unies directement au sternon. Le nombre des vertèbres lombaires est de six et celui des sacrées est de quatre, dont deux sont réunies à l'os iliaque et deux autres à l’isehion; j'ai compté dans notre squelette 20 vertèbres cau- dales, mais il en manquait probablement encore 8 à 10, en regard-& la grandeur de la dernière présente. Les deux os de la jambe sont complètement séparés, mais très-rapprochés l'un de l'autre dans le tiers inférieur de leur longueur. Voyez l'Ostéographie de BLAINVILLE, tome IV. Rongeurs, planche durnähze Myopotamus Coypus _ Mus Coypus, Mouıya, Comp. d. hist. nat. d. Chili, page 255, _ éd. esp. I, page 324. - Myopotamus Coypus, Grorrr. Ann. d. Mus. VI. 81.—Cuvien, Règne anim. I. 214.— Desmar., Mamm. 296. Wie NER, Soures. Suppl. IV. 12. 1. — Warerx. Zool. of the Beagle, IX. 78. — Nat. hist. Mamm. XI. 297. pl. 15. fig. 1.— Gay, Fn. chil. I. 122. — Gunuiss, Un. St. nav. astr. exped. II. 169.— Burn. Reise d.d. La Plata. St. TI. 416, 31. Myopotamus bonaërensis, RENGGER, Sdug. Parag. 237. Mastonotus Popelairi, Wesmarı, Bull. d. l’Acad. Roy. de Bruxelles, année 1841. 2. 61. El Quija, AzarA, Apunt, etc, II. 1. n° 33. Get animal à la robe d'un brun assez clair, tirant sur le jau- nâtre ; les pieds sont un peu plus foncés; les poils laineux in- férieurs sont gris-bruns, les plus longs externes bruns, avec un anneau jaune avant la pointe. Les jeunes de demi-grandeur sont plus bruns, ils ont les poils rigides extrêmement longs, 236 RONGEURS avec un anneau jaune plus large; la pointe du museau et les soies antérieures de la lèvre sont blanches. | Longueur totale 3 pieds, la tête seule jusqu'aux reihe a À pouces, le cou 3 pouces, le tronc 14 pouces, la ren 14 pouces, hauteur moyenne 8 pouces. Depuis le temps de la conquête, l'animal est appelé parles habitants du pays, loutre (Rutria). Les soldats espagnols trou- vèrent des peaux de cet animal dans les cabanes des indiens et les prirent pour des peaux de loutre (voyez tome I, page 22). Il vit dans toutes les lagunes, rivières et ruisseaux ‘de la Ré- publique, où il est très-commun ; on le chasse beaucoup à cause de sa fourrure soyeuse, connue dans le commerce sous le nom de peau de loutre. La femelle fait ses petits de4& 6 par portée, dans un creux souterrain auprès du bord de l’eau les petits suivent bientôt la mère et nagent à ses côtés comme elle. Le mâle ne diffère pas de la femelle, sauf qu’il est un peu plus fort. Les jeunes quand ils ont 15 pied de long, ont les incisives plus fines et deux molaires de la grandeur de celles de la mère; la troisième molaire sort bientôt, quand l'animal atteint 2 pieds de long, mais la quatrième ne vient que beaucoup plus tard, un peu avant qu'il n'ait sa grandeur presque RE zeit qui est de 2 pieds 6 à 8 pouces. OBSERVATION. — La position extraordinaire des tétines de la femelle de cet animal a donné lieu à beaucoup de recherches et de controverses entre les zoologistes ; enfin M. Fanraus a prouvé qu'il est cet animal ordinaire qui a trompé, par sa singularité, plusieurs observateurs d’une imagination un peu fantaisiste (V. Kongl. Vetensk. Acad. Handl. 1841, page 222, et le journal allemand Isis, 1842, page 357). Cette position des tétines s’ex- plique naturellement, quand on sait que les'jeunes accompagnent la mère dans l’eau, nageant à ses côtés et ne laissant pas de prendre le lait de la mère pendant cet exercice. Espèce fossile M. le docteur Luxp a découvert dans les cavernes du Brésil renfermant des fossiles, une espèce antédiluvienne du genre, qu'il nomme Myopotamus antiquus (Blik. paa. Bras. Dyrev. IT. page 249, pl. 21, fig. 1-5). Elle se distingue par une taille un peu supérieure à celle de l'espèce actuelle. Jusqu'à présent, cette espèce n’a jamais été trouvée dans la formation diluvienne de notre territoire; du moins je n'ai pas vu de débris sembla- SOUS FAMILLES LONCHERIDES ET PSAMMORYCTIDES 937 bles. Mais on peut supposer avec raison que la même espèce se trouvera un jour dans notre dépôt quaternaire. ne à Sous-famille Loncheridae. us s de cette sous-famille ont aussi l’aspect general ts et ne se distinguent des précédents que par le change- à ils rigides du corps en épines plates allongées, lan- céolé Bi pourruss d’un sillon fin longitudinal. Ce changement pe? he tantöt pour tous les poils Hoides, tantôt seulement pour I? s pl s di ces épines sont mêlées aux autres poils du r Kern TE Echinomys, Nelomys et Mesomys sont tous brés lie 4 Hs ne se trouvent pas dans notre faune. Azara et RENGGER en ont déerit une espèce, le Mesomys spinosus du Para- zuay, Na vit aussi probablement dans le nord du Grand Chaco; is comme ce territoire, d'après la décision récente du Prési- tine e À e, je pense que je n'ai pas à la comprendre dans notre AE d a plus que je lai examinée très en détail antérieure. t dans mon ouvrage : Syst. Ubers, d. Thiere Brasil., tome I, as 5 "Br Sous-famille nr cr ae À Fri ne cette ke Baniäie ont aussi la forme du rat, mais la modification du type des rats arvicoles, qui vivent dans les caves et les galeries souterraines et sont remarquables par la petitesse des yeux, qui peuvent même manquer; les oreilles et la. queue sont courtes et les ongles très-grands, au moins ceux des pieds antérieurs. Les Psammoryctides ont la même manière de vivre des taupes; beaucoup ne quittent pas leurs retraites souterraines pendant la journée et cherchent leur a Er MM pendant la nuit. Comme caractères plus spéciaux, ils ont de grandes incisives, mais d'assez petites molaires, celles-ci ne sont pas toujours de grandeur et de forme égales; les postérieures vont un peu en diminuant et ont une conformation plus simple, soit avec des plis d'émail courts ou même manquants et représentés seulement par de faibles omin: lions d’email au contour de la couronne, 238 . RONGEURS Genre Ctenomys, BLAINVILLE. Ce genre est remarquable par son aspect très-ressemblant à celui du Bathyergus maritimus du cap de Bonne-Espérance, mais il est moins lourd et a des yeux, quoique petits, et une queue plus longue, ronde et couverte de poils courts. La tête est grosse avec le museau court, qui laisse largement sortir de la bouche deux fortes incisives, rouges-brunes, en dehors de la lèvre su- périeure, qui n’est pas fendue; le nez noir est couvert de petits poils de la même couleur ; la lèvre supérieure a de fortes soies en forme de moustaches, et des soies semblables aussi sur les joues et au-dessus des yeux. Les oreilles sont très-courtes, peu séparées de la peau; leur contour est accompagné en avant de fortes soies courtes, couvrant l’orifice auditif, et a le bord pos- . térieur garni d’une frange de poils fins. Les dents ineisives sont très-fortes et plates en avant; les molaires petites sans plis d'émail à l’intérieur de la couronne; les trois antérieures sont arrondies et successivement un peu plus petites; la quatrième est simplement cylindrique et a le tiers de la grandeur des autres. Le crâne est très-large, principalement la mâchoire in- férieure, brusquement élargie en arrière, avec une apophyse coronoïde haute et aiguë. L’arcade zygomatique présente un lobe dressé en arrière de l'orbite, opposé à l'épine postorbi- taire supérieure. Les poils du corps sont assez longs, droits et entremêlés à quelques-uns plus longs, assez fins, placés sur le dos. Les membres sont courts et pas très-forts; les quatre pieds ont cinq doigts, chacun pourvu d’un ongle étroit, peu recourbé et aigu; ceux des doigts antérieurs ont le double de longueur des doigts; ceux-ci sont unis intimement par la peau et cou- verts de poils assez longs et rigides, au moins sur le bord ex- terne. Les doigts des pieds postérieurs sont séparés, mais cou- verts aussi de poils rigides; ceux du bord externe forment une frange élargie en forme de peigne fin. La plante des pieds est nue; celle des postérieurs jusqu’au talon est aussi accompagnée d'uné frange de poils rigides. La queue est ronde, très-cou- verte de poils et se termine par un faisceau de poils plus longs. ‚Les espèces de ce genre sont des animaux strictement souter- rains, qui vivent dans la rase campagne appelée ici er ou sur les Eu stériles des montagnes. GENRE CTENOMYS 239 1. Ctenomys brasiliensis, BLAINVILLE. Bulletin de la Soc. philom. Avril 1826, page 62. — Ann. d. Sc. nat., vol. 10, page 97.— WA6NER, ScHREB. Suppl. III. 376.1. — Warer., Zool. of the Beagle. II. 79. — Nat. hist. Mamm. II. 273, pl. 8, fig. 6. — D’Orsıeny, Moy. Amer. mérid. IV.2, page 25, pl. 17. — Burn. Syst. Übers. d. Thier. Bras. I. 212. 34. El Tueutuco, AzarA, Apunt. etc. II. 69, n° 42. Cet animal est de la grandeur d’un cochon d’Inde, il ya aussi des individus plus grands. Sa stature est assez basse, les pattes sont assez courtes, le tronc de 3 pouces de hauteur, la têteun peu plus large que celle du cochon d'Inde. La cou- leur générale est un beau marron-clair, assez foncé le long du milieu du dos, de la tête jusqu’à la queue, et tirant un peu sur le jaune aux côtés; chaque poil est gris-brun-noirâtre à la base, jaune-brun à la pointe; la surface inférieure du corps est plus claire, quelquefois tout à fait blanche aux deux côtés de la poi- trine et du ventre; la gorge et les côtés du cou sont jaunes plus clairs et offrent quelquefois le dessin d’un collier jusqu’à la nuque ; celle-ei est parfois si claire qu’elle paraît blanche. Longueur totale 11-13 pouces ; tête 24-23 pouces, tronc 6-8 pouces, queue 3-34 pouces. Cette espèce est répandue par le centre et l’est de la Répu- blique Argentine ; elle vit dans les grandes plaines et s’y cache dans des cavités souterraines. Je l’ai observée dans les provinces de Santiago del Estero et de Tucuman. On la trouve aussi dans le Grand Chaco etplus au Nord, dans la basse Bolivie. Nous en avons reçu de ce dernier pays, de Santa Cruz de la Sierra, et dans les provinces méridionales et orientales du Brésil, d’où LicHTENSTEIN à examiné et décrit une petite variété sous le nom de Cienomys torquatus (Darst. neuer Süugeth, ete., pl. 31, . 1). Voyez sur cette variété, Warernouse, Nat. hist. Mamm. I, 274, et ma Syst. Ubers., etc. I. page 215. Note. 2. Ctenomys magellanieus, BENNETT. Proceed. Zool. Soc. Déc. 1836, page 190, et Trans. Zool. Soc. Vol. II, pl. 84 et pl. 17. — Warernouse, Nat. hist. Mamm. II. 283, pl. 9, fig. 2. 210 °° : RONGEURS Cienomys mendocina, Puiziprr, Wiecm, Arch.,, etc, 1869. I. page 38. ee Cette espèce est de la moitié plus petite et d’une couleur moins pure, tirant plus ou moins au gris-jaunâtre; le dos est brun assez foncé, tirant au grisätre; le ventre jaune-pâle ainsi que les pieds; la queue est noirâtre sur le dessus et jaune- claire en dessous. Chaque poil est d'un gris de plonb à la base, jaune-brun à l’autre partie et a quelquefois la pointe noire, ce qui donne à la robe un aspect un peu miroitant avec des reflets plus clairs et plus obscurs ; les poils jaunes de la surface infé- rieure ont la même base grise de plomb. Les pieds sont assez petits et ont des ongles relativement plus courts. | La longueur totale est de 8 à 9 pouces ; la tête a 1 N pouces, le tronc 4-5 pouces, la queue 23 pouces. L'espèce est répandue par la plaine patagonienne, depuis Mendoza jusqu'au détroit de Magellan, où elle vit de la même manière que la précédente dans des retraites souterraines. Elle s’en distingue par la tête plus petite et principalement par le crâne grêle, relativement beaucoup moins élargi à la mâchoire inférieure. Les dents incisives sont moins longues, les molaires moins anguleuses et la quatrième est d’une petitesse exineme, Voyez WATERHouSE, |. I. pl. 8, fig. 5 et 6. Les deux espèces du genre Ctenomys sont bien connues aux fils du pays dans les territoires où elles vivent, sous le nom vulgaire que Azara a accepté. Ce nom est donné à cause d'un bruit frappant dans leurs galeries souterraines, bien percep- tible sur la surface de la terre. Je l’ai entendu même. au côté du chemin, près de Santiago del.Estero, Aussi Tulduco et Oculio sont des noms vulgaires pour le même animal, dont la manière de vivre est bien traitée par Azara (1.1. 70). Il évite sCrupu- leusement un sol trop dur et marécageux pour faire ses gale- ries dans un sol sablonneux, à 1-15 Died. de profondeur, et il accumule là-dedans des substances FLLTA ES pour les manger pendant la journée, sortant seulement pendant la nuit. Dans le voisinage des colonisations, il fait beaucoup de dommages aux jardins, cherchant pendant la nuit les verdures et principale- ment les oignons. On le prend avec beaucoup de difficultés par des trappes posées avant les ouvertures des galeries, gui s'é- tendent de tous les côtés à à des distances considérables. ‘ OBSERVATION.— M. le professeur R. A. Pricipri, directeur du pose de SOUS-FAMILLE ERIOMYIDAE 241 Santiago du Chili, a fondé sur quelque légère différence une nouvelle es- pècersous le nom cité plus haut. Il demande, dans son essai (L.L.}, pourquoi j'ai prétendu que le Tucutuco de Mendoza était le Cienomys brasiliensis de BuaNVILLE, sans que j'aie vu un seul individu de l’espèce appartenant à cette localité. M. PrıLıppr peut trouver la réponse à rette question dans l'ouvrage de WaTERHOUSE (1.1.), où il verra que cet auteur réunit des indi- idus de Bolivie, du Brésil, da Paraguay et de la Röpublique Argentine, u ‘ e 10m, comme appartenant à une espèce identique. A présent, que vu des individus d de la province de Mendoza, je ne doute pas qu'ils tiennent’ à l'autre espèce, le Céenomys magellanicus, et je ne trouve ; dans la description de l’auteur du Ctenomys mendocina, aucune diffé- rence assez importante pour justifier sa séparation. 0 7 Espèce fossile ; Darwin et D'Orsrexy ont découvert des restes fossiles A une espèce de ce genre, dans les dépôts diluviens ou quater- sn Les débris trouvés par le premier, à Bahia Blanca, ont été décrits dans la Zoologie du Voyage du Beagle, tome II, 109, pl. 32, fig. 6, et sont deux morceaux des öchaieen, Fun de le la supérieure et l’autre de l’inferieure avec l’ineisive et la première molaire. D’Orzıeny a décrit un morceau de la mä- choire inférieure, dans son Voyage d'Amérique méridionale, tome 3, pt. 4, page 142, pl. 9, fig. 7-8, contenant la portion antérieure des deux branches, avec las incisives et les deux | olaires, qu'il a trouvé près de Saint-Nicolas, sur le Rio Paranä. Je n'ai pu découvrir aucun reste fossile ıys, et réserve par conséquent mon jugement sur son identité ou sa difference avec l'espèce vivante. rd. du Er AL Sous- famille Eriomyidae. À Chinéhiine Besser, Proceed. Zool. Soc. 1833, page 57. ‘Les us du groupe sont assez grandes, de l'aspect du lapin, mais avec des oreilles plus courtes et la queue plus longue, très- fort velue, au moins à la fin; leur fourrure est extrêmement douce et fine, en complète opposition avec les épines de la seconde sous-famille. La tête est grosse, le museau large et velu, la lèvre supérieure peu fendue sur le bord et pourvue de longues et fortes moustaches; les yeux sont assez grands. Les pieds antérieurs petits ont de quatre à cinq doigts, souvent le pouce manque ; les pieds postérieurs sont très-longs, avec la REP. ARG, — T. III. 16 LK 242 | RONGEURS plante grosse, allongée et nue, et de trois à quatre doigts, l’orteil manquant toujours. Les représentants de cette sous-famille vivent, comme ceux de la précédente, dans des retraites natu- relles ou dans des trous qu'ils creusent eux-mêmes sous terre, d’où ils sortent le soir pour chercher leur nourriture dans les environs. Les trois genres qui constituent cette sous-famille appartiennent tous à notre faune. L’Eriomys vit dans le nord- ouest de la République, sur le plateau stérile du Despoblado; le Lagidium dans les Cordilleres du Sud, et le Lagostomus dans les plaines ouvertes de la pampa argentine. Les trois ont des mo- laires lamelleuses, avec des plis d'émail allant d’un côté de la couronne à l’autre; ils se distinguent ainsi entre eux par le nombre des doigts : | L’Eriomys a cinq doigts en avant et quatre en arrière. Le Lagostomus quatre en avant et trois en arrière. Le Lagidium quatre en avant et quatre en arrière. 1. Genre Eriomys, LICHPENSTEIN. Chinchilla, BENNETT, WATERHOUSE. | L’animal est d’une taille moyenne, un peu plus petit qu'un lapin; ilales oreilles très-grandes et entièrement rondes; le poil assez large est extrêmement doux et fin; la queue d’une longtetr qui ne dépasse pas la moitié du corps, se termine en faisceaux de longs poils ; les pieds de devant ont cinq doigts, dont le pouce est très-petit, mais pourvu d’ongle; les ps Et ont quatre doigts avec des ongles de grandeur moyenne, l’externe est le plus court. Les molaires sont composées chacune de trois la- melles, sauf la première de la mâchoire inférieure, qui se compose de deux bien séparées et est pourvue d’un appen- dice antérieur, correspondant à une troisième lamelle incom- plète. Le crâne a la forme ordinaire des autres genres de la famille, mais il est plus élargi à la portion occipitale, à cause de l’énorme extention des bülles auditives et de la partie supé- rieure de l’os temporal. Cette Exiension ES à la gran- deur des oreilles. Le squelette a une chat ee très-fine, le cou est REN, la poitrine composée de treize vertèbres, avec le même nombre de paires de côtes, dont sept s’attachent directement au sternon. Celui-ci est assez long et composé de huit vertèbres; la pre- GENRE ERIOMYS 243 mière élargie, soudée avec la seconde, forme un manubrium fort élargi en avant, qui supporte les clavicules assez longues, mais fines. Il y a sept vertèbres lombaires avec des apophyses épi- neuses dirigées en avant, successivement de plus en plus hautes et fortes ; l’antielinie de ces apophyses commence à la dernière vertèbre dorsale ; deux vertèbres sacrées et vingt-trois pour la queue. Le bassin est allongé, les os iliaques sont très-étroits; l'ischion est presque aussi long que l’ilion, extrêmement faible et forme avec le pubis un très-grand trou obturateur d’un ovale | . Les os des membres sont également grêles, principale- ment tibia et plus encore le péroné, quoiqu’ils soient séparés l'un de l'autre dans toute leur longueur, comme aussi le ra- dius et le eubitus, qui sont très- rapprochés sans être soudés. Les quatre doigts postérieurs correspondent aux doigts 2 à 5; il manque le premier qui est l’orteil. Les Chinchillas se trouvent sur les hauts plateaux stériles des Cordilleres du Pérou, de la Bolivie, du Chili et de la Répu- blique Argentine; celui-ci est connu sous le nom de Despoblado Où Puna (Voy. t. I, p.231). L’animal vit dans des retraites sou- terraines, comme la Vizcacha dans les plaines de la pampa ar- gentine. Elle varie un peu de grandeur, et c'est pour cela que quelques auteurs ont distingué deux espèces; mais comme tous les individus ont identiquement le même poil fin gris de plomb elair, connu depuis longtemps comme une fourrure fort estimée des dames européennes, je mets en doute la valeur de, cette dis- tinctionspécifique. La variété un peu plus petite a les oreilles et la queue relativement plus grandes (tête et tronc 92-101 pouces, queue 5-6 pouces), et l’autre plus grande a ces pris organes plus courts (tête et tronc 14 - 15 pouces, queue 4 -5 pouces). On dit que la variété petite vit au Sud, sur notre territoire et sur celui hili; l’autre plus grande, au nord de la Bolivie et du Pérou. Je remets à plus tard l'examen de cette question, parce qu'ilme manque les matériaux suffisants pour me faire un ju- gement définitif; je donne seulement la liste des auteurs qui traitent de cet animal bien estimé pour sa fourrure. "+, ” — Eriomys Chinchilla LICHTENSTEIN. in; - 1 4 | - Darstell. neuer. Säugeth. pl. 28. — Wimamaxx, Arch. I. pt. 2, page 208. — Wacxer, Sourep., Suppl. III. 302. 1. (la . variation grande). 244 RONGEURS Chinchilla, Acosta, Hist, nat. d. l. Ind. Oceid., page 19. Mus laniger, Mortik; Saggio sulla stor. nat. d. EHER, rs uchh :— Trad. espagn. I. 341. Cricetus laniger, Desmar., Mamm. 313. Chinchilla lanigera, Br the gard. and a A the zool. soc. delin. Vol. I, page 1; — Trans. Zool. Soc. I. 59. ' — GRAY, Spic. 200l. II, page 11.— Rousseau. Ann. d. se, nat. toine 26, page 319, pl. 13. — Warernouse, Nat, hist. Mamm. II. 236, pl. 10. — Fr. Cuvrer et GrorrRd st. nat. d. Mknntie : livr. 64. — Gay, Fn. chil. I. 90.4" Callomys laniger, Is: Grorrroy et D’ORBIENY, SRE se. nat. tom. 21, page 291. A | Lagostomus laniger, WAsGLER, Isis, 1831, page 614. Lagostomus Chinchilla, Meyex, nova acta phys. med. soc. Caes. Carol. Leop. nat. curios. tome XVI, pt. 2, page 586. Eriomys laniger, Licur., WAGNER, SonREB. Suppl. II. ‚Son. 2 (la variation petite). Chinchilla brevicaudala, WATERHOUSE, nat. hist. Mamm. Il. 241 (la variation grande). | Je 2. Genre Lagostomus, Brookes. öl Trans. Linnean Society, tome 16, pt. 1, page ı Ce genre est une répétition plus massive du précédent, avec la même conformation générale et les mêmes caractères, sauf quelques-uns légèrement modifiés et une altération positive dans le nombre des doigts, qui est d’un en moins à chaque pied, comparé avec l’autre genre. Pour les antérieurs, c’est le pouce qui manque ; pour les postérieurs, c’est le petit doigt ex- terne; ce qui fait qu'en avant il n’y a que quatre doigts et en arrière trois. | La tête est grosse et la lèvre supérieure pourvue d'édorines soies comme moustaches qui s'étendent jusqu'aux épaules ; le mâle a aussi une forte barbe composée de poils rigides sur les joues, et qui manque à la femelle, Le large nez est très-couvert de poils épais, fins et courts. Les oreilles sont assez hautes mais non circulaires, elles sont relativement moins larges que celles du Chinchilla etimitent la forme d’une cuillère. Le corps est robuste, la queue à la moitié de la lon- gueur du tronc, est très-velue et couverte de poils plüs longs, GENRE LAGOSTOMUS 245 érigés en crête sur les deux surfaces. Les pieds d'avant sont petits, avec des ongles courts, faiblement recourbés ; ceux d’ar- rière sont très-grands, les doigts se terminent en onëles forts, droits, accompagnés de longs poils en forme de faisceaux qu couvrent la base de chaque ongle. La plante est large, comple- tement nue, gt pouryue d’une forte callosité allongée jusqu’au talon. Le squelette a tout-à-fait la même onformatio n.que celui de la chinchilla, mais tous les os sont plus forts et principale- ment ceu: “du crâne. Il ressemble tellement à celui du genre Myopo , qu'il ne s'en distingue que par des différences rela- * tives. Tu le front de la Vizcacha est relativement plus large et l’Epine postorbitaire plus forte; mais, en opposition, l’ar- cade zygomatique est beaucoup plus étroite que celle du Coy- pus, et pas élargi en arrière comme chez cet animal. Une autre différence importante réside dans l’os lacrymal qui est plus grand dans le crâne de la Vizcacha et pénètre largement dans l'orbite, entre l'os frontal et l'arcade zygomatique. La direction du conduit du nerf infraorbitaire est aussi particulier, car il fait un canal complètement séparé par une crête de l'os de la mâchoire supérieure du grand trou infraorbital, tout en bas de celui-ci. Le crâne du Coypus n’a rien de ce conduit particu- lier, si élevé dans le crâne de la Vizcacha. Une autre diffé- rence remarquable se trouve dans la mâchoire inférieure, dont l'apophyse coronoïde est bien séparée et fort aiguë, accompa- gnée d’une excavation profonde dans la branche condyloïde, qui manque chez le Coypus. Celui-ci-a le bord inférieur et postérieur de la même mâchoire inférieure élargi en dehors, chez la Vizcacha ce même bord est arrondi et un peu recourbé sur le côté interne. Pr Les dents de la Vizcacha présentent des caractères très-re- marquables ; les incisivés sont moins larges que celles du Coypus et complètement blanches, comme les pareilles de la Chinchilla. Les molaires, au contraire,[sont plus larges, quoique ; plus longues, et chacune est composée de deux lamelles, sauf la dernière de la mâchoire supérieure, qui en à trois. Cette conformation distingue bien ce genre de celui de la Chin- chilla, qui possède trois lamelles par molaire. La forme géné- rale de la portion occipitale des deux genres est encore plus ‘quable; dans la Vizeacha cette partie est beaucoup plus a bulle auditive plus petite, faiblement convexe en étroite, | 246 RONGEURS bas, et la portion de l’os temporal, qui la couvre en dessus, est dépriméé, ‚plane, ou même un peu concave, et non Pas convexe comme dans le crâne de la Chinchilla. Les jeunes ont leurs molaires plus de bonne heure que ceux du Coypus; les crânes des jeunes Vizcachas qui ont atteint la moitié de la grandeur de la mère, ont les quatre molaires com- plètes, bien usées et tout-à-fait semblables à celles de la mère et du père, sauf qu’elles sont un peu plus petites. Je ne parle pas davantage du squelette, car il. ressemble beaucoup à celui de la Chinchilla, sauf que les os sont plus forts. Le thorax se compose seulement de douze vertèbres, mais de treize paires de côtes (*); de ces treize paires, sept s’attachent immédiatement au sternon, qui est composé de sept vertèbres; le manubrium, très-élargi en avant, est soudé avec la vertebre suivante; quatre vertèbres séparées et successivement plus courtes, mais un peu plus élargies, suivent alors, et une apo- physe xiphoïde du double de longueur de la dernière vertèbre. J'ai compté sept vertèbres lombaires dans notre squelette; trois sacrées soudées, dont seulement la première est attachée à l’ilion et vingt-et-une vertèbres pour la queue ; la dernière est un petit nœud de la grandeur de la tête d’une épingle: Le ra- dius et le cubitus des membres antérieurs sont véritablement soudés, quoique bien distincts par leur forme différente; mais le tibia et le péroné restent séparés et assez distants l'un de l’autre, sauf à leur extrémité inférieure, où ils se touchent inti- mement et se soudent enfin en un seul os. Les visceres ont été décrits par R. Owen (Proceed. Zool. Soc. 1839, page 175) et quelques années auparavant ceux de la Chin- chilla par YarrezL (ibid. 1830, pag. 31). Owen dit que la con- formation des organes sexuels féminins se rapproche beaucoup de celle des Marsupiaux, principalement par la séparation du vagin en deux canaux, au moyen d’un pli dirigé en bas des deux orifices, séparant les deux cornes de la matrice. J’&tudierai plus en détail l'anatomie de la Vizcacha, dans l'Atlas qui doit pes NE a ES ce volume, qui sera publié peu à peu par livrai- sons. | Il existe une seule espèce de ce genre. (*) BROOKES a compté douze paires de côtes, parce que la treizième et dernière est une côte trés-petite et fine, attachée seulement à la fin de la douzième vertèbre dorsale, sans toucher la première lombaire. La doaieme vertèbre porte deux paires de côtes. : GENRE LAGOSTOMUS . 247 RS Lagostomus trichodaetylus ions 1. 1. page 95, pl. 9.— Isis, v. Oxex, 1830, page 905. u 9.—Lessos, Tllustr. d. Zool., pl.8.— — Bihniare, Trans. | Er 6. I. page 60. — DARWIN, Zool. of the. Beagle, II, 3. Wacxer, Soures. Suppl. III. 310. 1.— Warerx. F it. hist. Mamm. II. 212. — Burm., Reise d. d. La Plata. St. I. 417. 33. lomys Vizcacha, Is. Georrroy et D'Orgrexy, Ann. d. sc- n . tome 21, page 291. — Isis, v. Oxex, 1833, page 808. Lagostomus Vizcacha, Mayen, Nov. act. phys. med. soc. C. L. C. da. carios. tome XVI, pt. 2, page 584. + Du maximus, Blarkrirıe dans Deswar. Mamm. II. 315.— Fa. Cuve, Diet. d. se. nat. tom. 18. page 471. | ne Grirritu, Cuvier, anim. Kingd. III, page 170, av. fi | véndin Azara, Apunt., ete. II. 45, n° 39. al est bien connu dans toute la République Argen- tine. I fut longtemps inconnu aux savants s’oceupant de zoo- logie, quoiqu'il soit cité d’abord par DoBRITZHOFER, dans son Histoire des Abipones (Orig. all. t. II, 1783). Azarı l’a décrit le premier assez complètement (1. 1. 1802), sans qu'il ait été bien connu des auteurs spécialistes, jusque vers la fin de l’année 1814. A cette époque, une paire de ces animaux vivants arriva à Londres, et fut exposée dans la ménagerie d’Exeter-Change, où elle fut examinée par Braınvirıe et Fr. Cuvier, sans qu’ils aient reconnu dans ces animaux la Vizcacha décrite par AzaARA. Brookes même, qui a décrit un de ces deux animaux après sa mort et a donné le dessin du squelette, ne savait pas qu ilavait examiné l'animal décrit par AzarA, et Fr. Cuvier n’a com- pris l'identité des deux animaux que d’après la description de Brooxes. Cette monographie fut peu connue en 1828, au temps de sa publication, et en 1830 RexGGEr proposait de donner au genre de la Vizcacha le nouveau nom générique Viscacia, pour bien déterminer le genre tout particulier de l’animal (Voy. Süu- geth. Parag. page 372). Aujourd’hui, tout le monde le connaît par les descriptions ultérieures de DARWIN, Lesson, Meyex, la mienne, et enfin par celle de Hupson (Proceed. Zool. Soc. 1872, page 822), qui se distingue par la description complète des mœurs et des habitudes de l'animal! 248 RONGEURS Comme les sexes présentent assez de différences ‚je les signa- lerai tout d’abord. Le mâle est d’un quart plus grand que la femelle, sa taille est plus robuste et sa queue relativement un peu plus courte. La couleur et le dessin sont les mêmes, sauf pour la tête qui porte une forte bande noire de chaque côté, commencant sur la lèvre supérieure et se terminant à la fin de la mâchoire infé- rieure. Sur cette bande noire sont posées Les longues fortes soies des moustaches et les autres plus courtes des joues ; - toutes ces soies ont une möme couleur d’un noir pur, sauf quel- ques soies plus petites, placées sur le bord inférieur de la lèvre, qui sont blanches. La femelle est plus gracile, sa queue est plus longue et la tête plus petite, tout en n'ayant pas complètement la bande noire du mâle ; elle l’a plus faible et à peine indiquée par quel- ques poils plus longs, un peu plus rigides, principalement au commencement sur la lèvre supérieure, où les longues soies des moustaches sont aussi plus courtes. Les plus longues. me- surent chez le mâle 7 pouces, et chez la femelle à peine 5. Lorsque les jeunes ont atteint la moitié de leur grandeur, ils ressemblent à la mère; la bande noire est faiblement indiquée par un gris-obscur, et toute la couleur du dos est plus claire, tirant au gris de plomb et ressemblant à celle dela Chinchilla, tandis que les vieux ont le dos d’un gris cendré-obseur, presque noirâtre. Il faut remarquer que ces jeunes, de demi-grandeur et même plus petits, ont déjà toutes les quatre molaires par- faites, ressemblant à celles de la mère, sauf qu’elles sont un peu plus petites, de même que les incisives qui sont notable- ment plus étroites. Le retard dans l’apparition des molaires postérieures, que nous avons signalé chez Le Coypus, n’est pas un caractère commun à tous les Muriformes, du moins les Viz- cachas ne le présentent pas. La fourrure, chez les deux sexes, est composée de poils assez longs, très- doux, droits et de couleur blanche à la base, tirant faiblement sur le gris. Sur la tête, le dos, les côtés et la surface externe des membres, chaque poil a une couleur grise plus foncée et se termine par un anneau blanc-jaunâtre suivi d'une. pointe noire. Cette pointe est plus longue sur le dos et se perd peu à peu sur les côtés, ce mélange produit une couleur géné- rale gris-jaunâtre, melde de noir. Il y a aussi des poils plus longs et un peu plus rigides sur le dos et les côtés, qui sont GENRE LAGOSTOMUS 219 noirs sur toute la moitié externe, Le menton, la gorge, la poi- trine, le ventre et la surface interne des membres sont tout à fait blanes. La tête a la même couleur que le dos, mais plus foncée au milieu du front jusqu’à la base du nez; ce qui produit une tache triangulaire noirâtre, séparée de la pointe du nez . grise-noirätre par une bande transversale blanche, qui court au-dessous des yeux jusqu'aux oreilles. Cette bande blanche est séparée du bord blane de la lèvre par la bande noire chez le mâle, et grise-foncée chez la femelle, comme nous l’avons dé: » plus haut. La queue est couverte de longs poils, qui for- it une crête longitudinale peu à peu plus élevée jusqu’à l'extrémité, autant en dessus qu’au-dessous; ces poils ont une eouleur noirätre en dessus et grise-brunâtre en dessous. Les pieds sont plus elairs sur le dessus, blancs au bord, surtout les postérieurs, dont les ongles sont couverts par des poils longs de . la möme couleur. La plante à des callosités nues sous les doigts, avant les ongles, et une commune centrale sous les os du métacarpe ou du métatarse, accompagnée d’une autre très- longue, sous le talon des pieds postérieurs. Les oreilles ne sont pas si grandes, ni de forme circulaire, comme celles du Chinchilla ; elles sont plus hautes que larges, assez pointues à l'extrémité et élargies à la base du bord pos- térieur, où ce bord forme une lamelle particulière séparée par l'antitragus aigu. Cette lamelle est couverte de longs poils nt le bord, et d’autres poils aussi longs forment une frange sur le bord antérieur; l’autre surface de l'oreille est couverte de poils très courts et fins, et assez elair-semes. Les organes génitaux sont cachés dans la peau du ventre; les testi- cules forment un renflement ovale entre les cuisses, au-dessous de l'anus. La femelle porte sur les côtés de la poitrine; à deux pouces en arrière des aisselles, une tétine qui a presque la même . position que celle du Coypus. Elle donne naissance à un seul petit, qui se trouve toujours à côté de la mèreijusqu'à ce qu'il _ &itatteint presque la même grandeur. Pendant l’accouplement, les deux sexes restent longtemps en contact, comme les chiens. Les régions inguinales sont nues chez les deux sexes, jusque sur le côté interne des cuisses, mais le milieu du ventre est couvert de poils jusqu'à l’anus. L'ouverture du prépuce se trouve dans cette partie velue du ventre, à quatre pouces de distance de l'anus; la vulve plus en arrière, un peu en avant de l'anus. 250 RONGEURS Les mesures du corps sont les suivantes: longueur totale du nez jusqu’à la fin de la queue, 28 à 30 pouces chez le mâle, 2#à 26 pouces chez la femelle; la tête du mâle jusqu’à la nuque a 6 pouces, celle de la femelle 5 pouces; la queue des deux sexes 63-7 pouces; le tarse du mâle avec l’ongle du plus grand doigt a 54 pouces, celui de la femelle 45 pouces; la ae des oreilles est de 2 pouces. ”) L'animal vit dans les campagnes ouvertes appelées bahn, dans toute la République Argentine, sauf dans la Patagonie australe ; il se trouve aussi dans l’Entre-Rios, mais ne dépasse pas le Rio Uruguay à l'Est, le Rio Negro au Sud, etle 25° de latitude au Nord. Je l’ai trouvé dans l’Entre-Rios, à Parans, au Rosario, au Rio Cuarto, à San Luis, à Tucuman, mais pas auprès de Mendoza, où le sol est couvert de cailloux et-de boïs. Il se construit des souterrains, où il vit en société de plusieurs familles, dans l'argile assez dur de la formation quaternaire. Ces caves ont une seule grande chambre centrale peu profonde, accessible par plusieurs entrées ouvertes, en nombre au moins de trois et souvent de quatre ou de cinq. De cette chambre centrale partent des galeries quelquefois assez longues, allant en descendant ; chacune est le domicile d’une seule paire, qui se cache dans cette retraite isolée pendant la journée. Au coucher du soleil, les Vizcachas sortent et se montrent au bord des ou- vertures, où elles se retirent aussitôt quand un ennemi s’ap- proche. Elles cherchent pendant la nuit leur nourriture et s’éloignent alors d'une assez grande distance de leurs terriers, où elles rapportent leur proie à l'entrée de la cave centrale, Elles mangent toutes sortes de graminées, mais de préférence les grains de maïs; c'est pour cela que l’on conserve toujours le maïs dans des dépôts élevés, à une hauteur de trois à quatre pieds au-dessus du sol et construits sur pilotis, lorsque dans le voisinage il y a des terriers, nommés en espagnol: vizcacheras. Péndnht ses excursions nocturnes, l’animal prend tous les objets remarquables qu'il trouve dans la campagne, pour les déposer devant les ouvertures de ses retraites souterraines, où on les trouve toujours en quantité. | | GENRE LAGIDIUM 251 E spece fossile 2. Lagostomus angustidens. An.d. Mus. Pübl. d. Buenos-Aires. I. 147. Nous avons dans notre Musée public les restes de deux Viz- cachas fossiles quaternaires, dont l’une a été trouvée dans la province de Buénos-Ayres, l’autre dans celle de Tucuman. Ces restes sont les dents des deux mâchoires complètes, avec l'os de la mâchoire inférieure du côté gauche et quelques débris des os des membres. Les dents, les seules parties qui permet- tent une comparaison exacte, prouvent que l'animal fossile avait la même grandeur que l'animal actuel et que l’ensemble de sa conformation était identique, sauf une petite difference dans la relation de la largeur et de la longueur des dents. Ainsi, j ai trouvé les incisives fossiles un peu moins larges, mais au contraire les molaires le sont davantage; la première molaire de la mâchoire inférieure est plus étroite en avant et d'une forme plus allongée, se rapprochant ainsi de la dernière de la mâchoire supérieure qui se compose, comme nous savons, de trois lamelles ; mais quoique chaque molaire de l’espèce fos- sile soit un peu plus large que la correspondante de l'espèce actuelle, la dernière supérieure est évidemment plus courte. . Ces différences dans la denture me semblent indiquer une différence spécifique. entre les deux espèces, et la grandeur des molaires fait supposer que l'espèce fossile était un peu plus massive que l'espèce actuelle. 3. Genre Lagidium, M£yex. Nova acta phys. med. Soc. Caes L. C. nat. cur. tome XVI, … pt. 2. page 576. … Lagotis, Bexxerr, Proc. Zool. Soc. 1833. 58. Ce genre est un peu différent des précédents par la longueur plus grande des oreilles et par la queue plus longue, égale en dimension à la longueur du corps. Il s’en sépare aussi par le nombre des doigts, qui est de quatre pour chaque pied, et sur- tout pour la conformation différente du crâne, dont la forme se rapproche assez du type du crâne des Caviens du genre Dolichotis. | 252 RONGEURS Le crâne est plus allongé et plus mince, le museau plus long et plus étroit, le front relativement plus large, et la portion ocei- pitale également plus élargie que les mêmes organes de la Viz- cacha; quoique le crâne de ce genre n’ait pas la largeur du crâne du Chinchilla, il lui manque aussi la forme renflée de la portion de l'os temporal au-dessus de la bulle auditive. Cependant cette bulle est plus grande, relativement, que la même du genre gostomus, et plus petite que la bulle du genre Eriomys. L’os zygomatique est remarquable par un coin assez haut, placé en arrière, immédiatement avant l'union avec l’apophyse zygo- matique de l’os temporal. Ce coin, faiblement indique dans le crâne de la Vizcacha, manque dans celui du Chinchilla; il s’unit avec un ‘cartilage fibreux, qui s'étend entre le coin ét l’'épine postorbitale et ferme l'orbite de ce côté. Le crâne du genre Lagidium tient le milieu entre les crânes des genres Lagos- tomus et Eriomys ; il se rapproche plus de celui-ci par sa moitié antérieure et de celui du Lagostomus par sa moitié postérieure. Cette similitude se rencontre aussi dans le grand trou infraor- bitaire, auquel manque le conduit séparé pour le nerf infraorbi- taire, qui distingue le crâne de la Vizcacha des eränes des deux autres genres. La mâchoire inférieure a une apophyse coro- noïde, élevée et aiguë, dépassant encore celle du Lagostomus. Cette apophyse manque presque chez le genre Eriomys, mais les molaires sont complètement pareilles à celles de ce même genre ; chacune est composée de trois lamelles, et la-séparation de la première lamelle, dans la première molaire dela peer re eh inférieure, est également complète. Le squelette a été déjà dessiné par Bennett (Trans. Zool.”Soc. tome I, pl. 6). Je mentionnerai seulement qu'il ressemble par le nombre des os à celui des autres genres de la sous-famille. J'ai compté treize vertèbres dorsales et paires de côtes (*). sept vertèbres lombaires, trois sacrées et trente vertèbres pour la queue. Les clavicules sont parfaites, maïs plus minces que celles de la Vizcacha; le radius et le cubitus sont unis par ankylose, dans leur moitié inférieure ; le tibia et le péronéssont tellement rapprochés l’un de l’autre que la distance entre les deux os a disparu, quoiqu’ils ne soient pas réellement soudés. A (*) BENNETT a compté seulement douze paires de côtes et vingt-sept de la queue; mais il suppose déjà que la dernière côte manquait. Le squelette étudié par‘ moi en possédait treize. J'ai trouvé trois vertèbres sacrées et trente pour la queue. r GENRE LAGIDIUM 253 Le perond est très-mince,, et au milieu il n’est pas plus gros qu'une épingle ordinaire. Les os du pied postérieur sont plus courts ensemble-que ceux de la jambe, tandis que dans les membres postérieurs de la Vizcacha, les we portions sont d’egale we ne is +109 agit perunnum, MEYEN. # and io, * tone XV], pt. 2, page 578, pl. 41. — Wrecmax, Arch. 0 f.Naturg. I. 2, page 212. — T SoHUb Fn. peruana, p. 164. MT apotis Cüvieri, Bexxérr, 1.1. et Trans. Zool. Soc. 1. 46, pl. 4. © Lagidium Cuvieri, WAGNER, SCHREB. Suppl. III. 306. 1. — 7 Wärern. Nat. hist. Mamm. IT. 222, pl. 7, fig. 1.— Gruuıss. Un. St: nav. ast. Exped. II. 167. 1. — Burn. Reise d. I. Plata. St. II. 419. 34. Le Tagotis criniger Gay, Fn. chil. I. 42, SL: 5 et 6. Callomys aureus, Is. GEOFFRoY et D’Örzteny, Ann. d. se. nat. tome 21, page 291. Tepus Vizcacha, Mouixa, Comp. d. 1. hist. nat. d. Chili. 348. mr kn espagn. tome I, page 348. hr L'animal a la grandeur, la forme et la couleur d’un lapin, sauf que les oreilles sont un peu plus courtes et la queue beau- plus longue. La tête est moins large que celle de la Viz- plus semblable à la tête du lapin. Les exemplaires que eng étaient d'un gris-cendré, sans les stries noirätres transversales indiquées dans le ee de Bexxerr (l.1.); les bords des lövres, la gorge et la poitrine tirent un peu sur le jaunätre; le long du milieu du dos est marqué par une bande plus fonede, noirätre ; la queue a des poils très-longs sur le dessus, qui forment une crête assez haute vers la pointe, d’une couleur mélangée de jaunâtre-clair et gris-brun ; la surface in- férieure est noire avec une erête de poils plus courts. Les soies de la lèvre supérieure forment des. moustaches extrêmement longues ;-elles ont jusqu'à six à sept pouces, dont la plupart sont noires et quelques-unes des inférieures blanches. J'ai mesuré sept de ces animaux. La moyenne de ces me- sures est la suivante : longueur totale 28 à 30 pouces; tête jusqu'à la nuque 4-45 pouces, tronc 12-14 pouces, queue 10 pouces dans l'axe, 12. pouces jusqu'à la fin des dérniers poils; oreille 24 de haut, pieds postérieurs 8 1-34 de long. 254 RONGEURS L'espèce n’est pas rare dans les Cordillères du Pérou, jus- qu’au Chili, à une hauteur de 6 à 10,000 pieds au-dessus’ du niveau de la mer; je l’ai trouvée dans la Sierra de Uspallata, à l’ouest de Mendoza, à une hauteur de 6,000 pieds; les habitants de ces régions la connaissent bien sous le nom de Vizcacha de la sierra. Elle vit ici sur les pentes en gradins des rochers, où elle cherche des trous ou des creux naturels pour se dérober à ses ennemis. Elle n’est pas timide et laisse approcher tranquille- ment le chasseur pendant la journée, en plein soleil, du moins dans les localités où elle n’est que rarement troublée. A la nuit elle cherche sa nourriture dans les vallées, souvent assez loin de sa retraite. On ne la trouve pas partout dans la mon- tagne, mais seulement dans certains endroits, où les pentes des roches lui offrent la demeure qui lui est convenable. La fourrure présente des différences remarquables, suivant la saison. Durant l'hiver, les poils sont plus longs, d’une couleur moins claire et tirant un peu sur le brun. Les exemplaires que je possède ont été tués pendant le mois de janvier, c’est-à-dire en plein été, quand le changement du poil n’est pas tout-à-fait fini; aussi chaque individu avait de grandes portions du corps encore couvertes de l’ancien poil d'hiver, plus brunätre, et les parties nouvelles du pelage avaient une couleur fraîche grisâtre-cendré. Ce changement se termine à la fin de l'été, c'est-à-dire à la fin du mois de février; l’animal porte son poil d'hiver pendant les mois de juin jusqu’à novembre; à cette époque, le pelage d'été commence à se former. Les animaux d’une fourrure homogène sont rares, parce que les voyageurs ne visitent pas les montagnes pendant l'hiver. J'ai examiné aussi les intestins, dont j'ai déjà donné une courte description dans ma Reise d. d. La Plata. Staaten, tome IL, page 421, que je ne répète pas ici. Il suffit d’ajouter qu'ils res- semblent beaucoup à ceux de la Vizcacha de la campagne. La femelle de notre Vizcacha de la montagne a aussi deux tétines tout près de l’aisselle, une de chaque côté, et ne porte qu'un : seul petit chaque fois, ou très-rarement deux. Les excréments des deux animaux sont tout-à-fait semblables à ceux du lapin; on les trouve toujours en avant des entrées des trous ou des cachettes où ils vivent. : OBSERVATION. — Celui qui comparerait les trois dessins de l’animal, pu- bliés dans les ouvrages de MEYEN, de BENNETT et de Gay (l.l.), ne pourrait LL FAMILLE CAVIENS 255 supposer ‚que ces auteurs ont dessiné Ja même espèce, d’après les diffé- rences de ces trois dessins. Mais comme j'ai la conviction qu'il n’existe qu’une seule espèce de ce genre, ainsi que des deux autres de la sous- famille, il faut croire que les différences des figures proviennent des dessi- nateurs. Dans le dessin de Gay, les oreilles sont assez petites ; dans celui de BENNENT, elles sont un peu trop grandes, et dans celui de MEYEN trop aiguës, car la bordure supérieure de la conque est faiblement arrondie et non anguleuse comme il l’a reproduite. Gay lui fait le museau trop aigu, le poil trop laineux, la queue beaucoup trop élargie par les poils et ressem- blant à celle d'un écureuil, avec laquelle elle n’a pas aucune analogie. BENNETT dessine l'animal trop grêle, principalement pour la tête, et il in- dique les poils de la queue plus longs qu'ils ne sont à la naissance sur le * dessus de cet organe. Enfin le dessin de MEYEn est trop lourd en ar- rière et présente la queue tortillée d'une manière qui n’est pas naturelle. J'ai vu plusieurs exemplaires vivants, mais jamais je ne les ai vus porter la queue ainsi relevée et courbée, comme elle est représentée dans les trois dessins que je cite. Les dessins du crâne, dans l'ouvrage de Gay, sont bien faits, d'une ma- nière assez naturelle et élégante, mais le dessin des molaires, tracé à côté, west pas exact, au moins pour celle de la mâchoire supérieure (6, a), car il manque la troisième lamelle à la deuxième molaire. Les dessins de BEN- NETT sont trop petits pour donner une idée exacte du crâne, et les mo- laires dessinées séparément sont peu naturelles quoique, le nombre des lamelles de chacune soit juste. Enfin le dessin de MEYEN n'est pas assez net pour faire connaître toutes les particularités de la conformation, et la séparation des quatre molaires entre elles est confuse ; on peut seulement, par le dessin isolé de la figure 11, 1-4, comprendre que chaque molaire se ose de trois lamelles. Un quatrième dessin du crâne vu en dessous, se trouve dans WATERHOUSE, Nat. hist. Mamm. IL. pl. 10, fig. 2, donnant les molaires assez exactes. - rn US FAMILLE = a Subungulati, ILLIGER DT BE 2.2047 "Gavin ou ker des auteurs. Le Are ee “À C'est encore un groupe Pers à fait américain, qui se borne plus exclusivement à reg: méridionale que la -famille précédente. Ces-animaux sont d’une taille assez variée, tantôt de la gran- deurdu lapin et du lièvre, tantôt plus petits, de la grandeur du cochon d’Inde, d’autres fais aussi grands qu'un mouton. Leur tête est assez allongée, le museau passablement long, étroit en 256 RONGEURS avant; les oreilles généralement petites, principalement courtes et largement arrondies. Le caractère principal consiste dans le manque complet de queue velue ; à sa place on trouve quelquefois une verrue nue conique, pönf allongee. Les pattes sont tantöt assez hautes, tantöt courtes, toujours assez grêles, et les pieds petits, remarquables par une grande variété dans le nombre de doigts, qui n’est fixe que chez les genres. Gér lement il manque le pouce, souvent aussi l’orteil, mais quel- quefois encore le petit doigt externe; le nombre de doigts est alors réduit à trois. Les doigts des pieds antérieurs portent des ongles petits, peu recourbés, assez aigus et grêles ; les ongles des pieds postérieurs sont toujours plus grands, tantôt très- allongés, comme ceux de la Vizcacha, tantôt élargis et RES la forme d'un sabot. Dans le squelette, le crâne est at par sa forme allongée et le museau étroit, avec un front large; la bordure orbitaire est aiguë, plus ou moins avancée et pourvue d’un coin saillant en arrière, correspondant à l’epine postorbitaire des autres rongeurs. L’arcade zygomatique renfermeun grand trou à côté de la mâchoire supérieure, formé comme dans le crâne des Muriformes, par l’épine orbitaire antérieure de l'os frontal, et l’apophyse zygomatique de la mâchoire supérieure; entre lesquelles s’intercale plus ou moins l'os laerymal. L’os zygo- matique même est court, généralement étroit, quelquefois assez large. La portion oceipitale du crâne est toujours peu élevée ou élargie, elle décline en arrière, pourvue d’une faible crête trans- versale qui sépare une face supérieure, renfermant le petit os interpariétal toujours présent et réuni aux os pariétaux, de la face perpendiculaire inférieure, descendant au trou occipital. La denture n’est pas identique chez les genres de la famille, quoiqu'il y ait quelques caractères . généraux. Les incisives sont plus étroites que les mêmes dents de la famille précé- dente et ressemblent aussi, par la convexité de la surface an- térieure, davantage au type des vrais rats. Les quatre molaires de chaque cÔté des deux mächoires sont d’egale grandeur, sauf une seule exception; le genre Hydrochoerus ala derniere molaire de la mâchoire supérieure beaucoup plus grande que les autres. D'après leur conformation, les genres de la famille se divisent en deux types : l’un pourvu de plis onduleux alternant des deux côtés de la couronne ; l’autre présente des lamelles pris- matiques triangulaires séparées, de nombre différent, suivant SOUS-FAMILLE COELOGENYIDAE 257 Le ailles, et nous appellerons celle du Coelogenyidae et l'autre Caviadae. AN à sa fette n'ont pas une grande importance mille. La seconde vertèbre dorsale n’est. es autres et la clavicule est assez faible ; ire de l'humérus, si forte dans la famille 1 am CA er ea peine indiquée et ne forme qu’une je lactubérosité de l'épaule ; le radius est bien sé- bitus. Le tibia et le péroné sont séparés dans toute ir et ne se touchent intimement qu’à l'extrémité es Dre lombaires sont assez fortes, ainsi que pi ineuses qui sont inclinées en avant, comme ; les apophyses transversales, au moins os, ont à A a assez fortes. s genres. Nous diviserons, d’après cette différence, la ille cinq a | qui se répar- us-familles déjä nommées, dont une r BR la RE Argentine no im = es; d'une form +. à SRE avec. os ‘44 ler. ont der eux files presque parallèles, ressemblant à la ure du genre Cercolabes, auquel on a réuni à tort les Coe- 18 à même famille. Généralement chaque mo- se qui se trouve dans les supérieures e, dans les inférieures. sur l’externe, et de js plis moins profonds, qui seront. séparés bien- triturati n de la couche externe d’&mail et res- alors à des îles isolées dans la substance centrale. | 2 de ces quatre molaires ne vient dans les deux m es que aucun plus tard, après les trois précédentes ; encore renfermée dans son alvéole quand les autres REP, ARG, — T. Il 17 vit \ ® ae : 258 | __ RONGEURS sont déjà très-usées. Ces trois molaires antérieures remplacent les deux de lait des petits. Les incisives ont une couleur jaune à la surface antérieure et les inférieures surtout sont fort con- vexes. Les deux genres de ce groupe sont le Coelogenys et le \Dasy- procta, dont aucun ne se trouve dans le territoire central et aus- tral de la République; on ne les rencontre que sur la frontière Nord, dans les Missions de la province de Corrientes. Leur vraie patrie est le Paraguay, la région voisine du Brésil et la basse Bolivie, ainsi que le nord du Grand Chaco, qui appar- tient à présent au Paraguay. C’est pour cette raison que nous ne nous étendons pas davantage ici sur ces genres. Le genre Coelogenys, n’est représenté que par une seule es- pèce, le C. Paca, animal de stature assez robuste, avee des pattes courtes, pourvues de cinq doigts en avant et em ar- rière, le doigt interne (le pouce en avant, l’orteil en arriere) est très- -petit, mais pourvu d’un ongle. Voyez sur le Paca : El Pai de Azara, Apunt. etc. II, page 14, n° 35. — Rexccer, Säüu- geth. Parag., page 251. — Bons. System: Ubers. d. Th. RR: I, 228. — Warerx. Nat. hist. Mamm. II. 364. | Le genre Dasyprocta comprend plusieurs espèces, ti Lu petites que le Paca, de la grandeur d’un lapin, mais di aspect, plus grêle, avec des pattes plus hautes, -très-élégas qui ont quatre doigts en avant et trois en arrière. L’ espèce qui se trouve sur notre frontière à été nommée, d'après Azara, par LicarexsTein, Verz. d. Doubl. etc. page 3. Das. Azarae, parce que cet auteur l’a décrite le premier sous le nom de El Acuti, Apunt. etc. II. page 21, n° 36. — Chloromys Acuti, RENGGER, Säugeth. Parag. page 259. — WAGNER, SCHREB. Suppl. IV, 39,1. — Burn. Syst. Ubers. ete. II, 232, 1.— Warern. Nat, hist. Mamm. II. 387. — Cette espèce se distingue des autres par sa couleur jaune-brunâtre-claire, chaque poil est de trois couleurs: gris à la base, alternativement répétées plusieurs fois jaune et noi- râtre au milieu, et à la pointe brun; après le dos la partie poste- rieure devient plus foncée, car la région au-dessus de l’anus et les cuisses sont d’un jaune-rougeätre, peu à peu moins clairement jaune sur le ventre, la poitrine et la gorge jusqu'au menton. - Les deux animaux vivent dans des forêts et ne se ren- contrent pas dans des plaines ouvertes. OBSERVATION. — Il y a sur le côté interne du grand trou infraorbitaire, GENRE DOLICHOTIS 259 une excavation allongée, sur laquelle WATERHOUSE a, le premier, dirigé l'attention (Nat. hist. Mammal. II. 375, note). Cette excavation est une ouverte du conduit lacrymal, qui se trouve aussi dans le crâne de ’Hydrochoerus, mais beaucoup plus en haut, au coin supérieur du grand trou infraorbitaire. Elle manque chez le Dolichotis, mais existe dans le crâne du Cavia, encore plus ouverte à la même place, où elle est située dans le crâne du Hydrochoerus. On voit toujours chez ces genres, soit au- dessous (Cavia), soit en avant (Hydrochoerus et Dolichotis/ et en arrière (Dasyprocta), un autre conduit plus fin, qui entre aussi dans la cavité du nez et reçoit une petite branche du nerf infraorbitaire. Quand ce grand trou nanque, comme. chez les écureuils, existe encore un conduit propre du placé plus en bas et traversant la forte apophyse zygomatique de la âchc re supérieure. 2. Sous-famille Caviadae Les quatre molaires forment des files très-conniventes en avant et se composent de quelques lamelles triangulaires pris- matiques, chacune avec un côté plus étroit, dirigé en haut vers le dehors et à l’intérieur en bas, qui soivent renferment un petit pli secondaire d’émail. Ces molaires se présentent toutes ensemble en même temps, dans les mâchoires des jeunes, et deviennent peu à peu plus grandes, parce que le changement de la seule molaire caduque a déjà lieu avant la naissance du jeune, lorsqu’ il est encore un fœtus, comme l’a prouvé M. Rous- SEAU, dans son ouvrage : Anatomie comparée de la dentition des animaux (Paris, 1827 in-8). Le museau du crâne est plus étroit que dans les Coelogenyides, le front moins bombé et l’épine postorbitaire moins forte. Les pattes ont, chez tous les genres, quatre doigts en avant et trois en arrière. ren ontrons les trois genres connus dans notre faune. - 1. Genre Dolichotis, te PIE | 3 AR Histoire nat. des Mammiferes, page 359, la note. Cet animal a la Knie generale pareille & celle de l’Aguti, D et 4 dans la région inguinaire ; elle pond Des: ‘organes sexuels des deux sexes sont remarqua- réunion de leur ouverture et de celle de l'anus dans vis, ce qui fait que wi mâle paraît avoir une 162 vs ns d'un grand imdi sit mâle sont les suivantes : pieds, dont la tête occupe 11 pouces, le cou 10 24 are la queue très-courte, nue et cou- ne u cornée, est cachée sous les poils Voisins, à ıteur moyenne du dos est de 1 pied 8 pouces, 5 24 pouces. Les individus de taille moyenne te petits; leur longueur générale ne dépasse 5, dont la tête occupe 9 pouces. 0 Ferré dans l’Osteographie de BLAINVILLE, 5, Be 1, a une grande force, en comparaison de celu suti et du Dolichotis. Le cräne se distingue par 8% confor ration. | ve et ses os très-solides. Sa surface supérieure forme un plan presque horizontal, très-peu recourbé ère 's le bas; les os du nez sont larges, les bords ex- res M etiitss et rectangulaires, les bords antérieurs s nt ort peu; la portion de l'os incisif ou intermaxilaire, agnant l'os du nez, est remarquable par sa forme re » sans élargissement en arrière vers l'os du front, où | Kuion.s'dlargit généralement chezles rongeurs. L'os de e supérieure est notable par la grandeur de l’apo- se ‘enr D Soi 266 RONGEURS physe zygomatique, qui renferme complètement le grand trou infraorbitaire, sans être interrompu par l'os lacrymal. Celui-ci se distingue par une forte tubérosité dans l'angle antérieur de l'orbite, correspondant au coin postorbitaire obtus de l'os du. front. Le conduit lacrymal prend une direction particulière, perforant l'os lacrymal très-près du côté interne, dans la cavité oculaire, et se continuant en dehors de l’os lacrymal, dans lecon- duit demi-ouvert de la mâchoire supérieure, dont nous avons parlé auparavant dans l'observation, à la fin du genre Dasy- procta, où il entre, en perforant cette mâchoire, à la cavité du nez. Plus en bas, il se trouve un autre petit trou qui conduit dans la même cavité et correspond avec l’autre conduit que nous avons décrit dans la même observation (page 259), par lequel passe la petite branche du nerf infraorbitaire. L’arcade zygomatique est très-forte et renferme au milieu un petit os zygomatique très-court, qui se prolonge en arrière de l’apophyse zygomatique de l'os tempor al, jusqu’à l'articulation de la mâchoire inférieure, et forme la crête du bord externe de la cavité glénoïde, comme c'est de règle chez les rongeurs. Enfin la portion occipitale du crâne est d’une petitesse éton- nante et surtout très-peu élargie au dehors, quoique assez haute, et cette hauteur s’augmente par la longueur de l’apo- physe styloide, qui dépasse 2 3 pouces et est recourbee forte- ment en avant, où elle forme une pointe aiguë. Les vessies audi- tives sont aussi d’une grande petitesse, La mâchoire inférieure se distingue par une pointe courte, contenant les dents incisives, et par la longueur remarquable de la portion moyenne, conte- nant les molaires. Dans cette prolongation, l'Hydrochoerus dé- passe les autres rongeurs. La portion articulaire est très- courte et l’apophyse coronoide peu développée, tandis que la prolongation postérieure, en bas des deux apophyses, est d’une hauteur et d’un élargissement singuliers chez les rongeurs. J'ai déjà parlé des dents, en étudiant les caractères du genre; leur forme particulière et les relations des quatre dents de chaque mâchoire sont également singulières, comme presque toutes les qualités distinctives de cet animal remarquable. Je ne ferai pour l’autre squelette que présenter quelques ren- seignements généraux, afin d'indiquer les particularités prinei- pales. Ainsi la seconde vertèbre du cou se distingue par une crête très-haute recourbée hémisphériquement en arrière et dépas- sant la vertèbre suivante. Il y a treize vertèbres dorsales avec le GENRE HYDROCHOERUS 267 même nombre de paires de côtes, dont sept s’attachent direc- tement au sternon et dont la dérnière, très-petite, a une forme récourbée singulière. Le sternon se compose de six vertèbres, dont les deux premières sont soudées; la première avance très- en avant formant une crête aiguë. Le nombre des vertèbres lom- baires est de sept ; elles sont peu fortes en comparaison des autres os. Les apophyses épineuses des vertèbres sont assez différentes ; la premiere est un peu plus courte que la seconde, Ci, ainsi que les trois suivantes, sont les plus hautes et écessivement s'inclinent davantage en arrière ; à partir de la n e vertebre, les apophyses épineuses diminuent de hau- ais augmentent un peu de largeur jusqu’à la douzième, que dt la plus courte et tout-à-fait perpendiculaire. Les apo- physes épineuses qui suivent s’inclinent en avant, chacune de- venant plus haute et plus large que l'antérieure, mais elles sont relativement plus courtes que celles de l'Aguti et du Do- lichotis. L’os sacrum se compose de deux vertèbres soudées, dont les hautes apophyses épineuses sont également soudées à leurs bords terminaux; les neuf vertèbres suivantes, qui compo- sent la queue, sont successivement plus courtes et les pre- mières sont aussi soudées avec la dernière sacrée, Les trois terminales sont très-petites et de la grosseur d’un pois. Les deux os de l’avant-bras sont séparés par un intervalle libre, l'intervalle des os de la jambe est plus grand; le péroné est étonemment mince, le tibia assez fort, principalement en haut. Les os du pouce manquent complètement, avec ceux d’or- teil’ et du petit doigt aux pieds de derrière. J'ai observé l'espèce au Rosario et à Parané et l'ai souvent sous les yeux dans le jardin de Palermo, près de Buénos- Ayres, qui renferme un individu vivant. RENGGER a donné une description très-étendue de sa manière de vivre, et Darwin a ajouté quelques autres de ses habitudes intéressantes (Naturw. Reise. trad. "allem. I. 58). OBSERVATIONS. 1 Une qualité remarquable et étonnante consiste * dans la petitesse de l’ouverture de l’œsophage, qui laisse à peine passer une plume de corbeau et qui a été relevée par plusieurs auteurs anglais: SRE MARTIN, gener. introd. of the nat. hist. of Man and Monkeys. Lon- n. 1841, in-8°. = ‘Une autre observation : intéresante a 616 faite Hensez (Sitzungsb. d. ‚Gesellsch. naturf. Fr. x. Berlin, année 1866, page 98), c’est que le fœtus | change la seule dent de Jait caduque au milieu de la gestation, lorsqu'il at- 268 RONGEURS | teint à peine la moitié de la grandeur qu'il aura à sa naissance; cette. est exirömement petite, grosse comme un grain de sable et peu visi ) Chez le Dolichotis j'ai examiné la denture-d’un fœtus complet, i tement avant la naissance et j'ai trouvé les incisives déjà sorties en dehors de la geneive, arrondies au bout et d’une longueur de = millimètres, mais les molaires étaient encore couvertes de la gencive. En ouvrant la J superficielle, j’ai trouvé trois molaires, chacune bien formée des deux la= melles, arrondies au bout: celle au milieu des trois était la plus avancée comme formation que les deux autres. J’ai conclu de cette observation, que la seconde molaire est celle qui sort la première, suivie bin deux voisines ; la quatrième vient après, quoique aussi très-tôt, pendant la première jeunesse de l'animal; car le crâne des individus de demi- -grandeu des parents a déjà toutes les quatre molaires également form es et usé à la surface par les aliments. pe ae 53 di : | PET Frei | SN, RE 3. Genre Cavia,: KLEIN. NC, #3 4 Ve ar Les espèces de ce genre ont la taille plus Mir que en tr A autres et se distinguent par leur aspect assez bas,produit par les pattes courtes, bien connu par le cochon d'Inde domestique. Leur pelage est mou, assez long, épais et presque soyeux; chaque poil a deux coulenrs, grise de plomb en bas et une plus foncée en haut, quiest la Drinoipale; et dans laquelle se voit un anneau jaune- clair avant la pointe. Le nez est velu-jusqu aux narines, la lèvre supérieure est assez profondément fendue; les yeux sont de grandeur moyenne; les oreilles courtes, largement arrondies, sont presque cachées sous les poils voisins assez longs; les soies des moustaches sont fines et pas, très- -longues; tout le corps est couvert de poils épais, sauf la region de l’anus et à la plante des pieds,’celles des pieds postérieurs s'étend j jus- qu'au talon. Les doigts courts et fins sont généralement pour- vus d'ongles pointus, peu recourbés, quelquefois courts et-ob- tus; en avant il ya quatre doigts et trois emarriere.ı « Le squelette est délié, sans autres qualités particulières. Le crâne est un peu convexe à la surface supérieure, le museau assez aigu; les orbites forts, généralement avec une bordure un peu relevée. L’arcade zygomatique mince est plus argie | en avant, où elle renferme un grand trou infraorbitaire ovale. L'os zyeöniäligke est assez allongé en avant; le conduit laery- mal passe par une grande ouverture ovale, placée. dans la partie d'en haut de la mâchoire supérieure, qui continue le grand trou infraorbitaire. Les vessies auditives sont assez renflées et GENRE CAVIA 269 onvexes au-dessous de l'ouverture auditive, Il y s dorsales âvec le même nombre de paires de n einen: six ou sept vertèbres | s soudées, avec une crête com- lement huit vertèbres pour la visible au-dehors, en arrière vsont intimement rapprochés. éparés. Celui-ci est mince mais PME] se compose d’ineisives minces, plus ou moins co- AT -dehors, ra rement elles sont toutes blanches. olaires sont d’égale grandeur, chacune composée s triangulaires, dont le côté le plus petit de la ure est souvent pourvu d’un fort pli d'émail. sd es molaires on divise les espèces exclusi- ar ei & ve sections ou SOUS- genres. 2 RTE genre Gavin (en propre sen) dés molaires sont inégales, l'antéricure é est simple des couches d'émail parallèles, la ire avec un fort pli d’&mail sur le côté de ) BO surface est dirigée au dehors ires suJ éri eures et à l'intérieur de la bouche dans férieures. Les ongles des Sin “D assez avan- ke y Fr ha 1 Car Be u 28 fü ‘ é » LL : copygs, | gens Imp. d. & Pétersb. se. nat. III. 2. ds ; 183: 23 Es. Mamm. exölic. . page 100.— Wa- Suppl IV. 63. 6. — Warenm. Nat. hist. II. 19 — Bonn. ‚Syst, Übers, er IT. “a: 3. - — .d. La Plata , St. IT. 424.36. erea, R ExGER, ER a QU. . NPA L han Dent Vers. 1885, ZAR à, Ajunt. ete. I. 87m sie taille et les proportions du cochon d'Inde do. . Sa couleur d’un brun-foncé- noirâtre pendant l'hiver septembre) se change en brun un peu plus rougeätre, ié (de octobre à avril). Chaque poil est gris-cendré à x: “oh 270 RONGEURS la base et noir à la pointe, et a dans cette partie un anneau jaune ou fauve, qui devient plus large pour les poils des côtés du tronc. Le nez, la gorge, la poitrine, le ventre et le eôté in- terne des pattes sont d’un gris-clair-blanchätre, qui devient presque blanc autour de l'anus. Tout le dos est entremêlé de poils plus longs, d’une seule couleur uniforme noire. Les oreilles ont quelques petits poils jaunes sur les bords, entre- mêlés d’autres plus longs noirs; les grandes soies du visage sont également noires. Les doigts sont clairs, les ongles bruns, ainsi que l'iris des yeux. L'espèce connue par les gens du pays sous le nom de Conejo, vit dans la moitié orientale de la République, depuis le Grand- Chaco jusqu'à Buénos-Ayres, dans la campagne couverte de bouquets de bois, aux environs des villages et des jardins’des colons ; il se M souvent dans les haies des chemins. La femelle a deux tétines placées au bas-ventre, et donne nais- sance a deux petits vers le commencement de l été. J'ai chassé cette espèce à Parané, au Rosario et à Buénos-Ayres, où elle est fort commune. Ä Les dimensions d’un individu de taille ordinaire sont les suivantes: longueur totale le long du dos 10 pouces, tête seule 23 pouces ; hauteur moyenne du dos dans la position assise, qui est sa posture habituelle, 5 pouces ; tarse, à peine 2 pouces de long ; oreille 3 pouce. Le crâne eo à à celui du cochon d'Inde, il est. seule- ment un peu plus convexe, le museau est un peu plus &troit et la portion occipitale un peu plus large, avec le grand trou occi- pital plus circulaire. Les os du nez sont courts, pointus en avant et un peu plus allongés en arrière; l'os lacrymal est plus petit et triangulaire, il ne perce pas l’apophyse zygomatique supérieure de l'os de la mâchoire supérieure. Les dents inci- sives sont blanches en avant et les molaires un peu plus larges. Dans les supérieures, le pli d’émail de la lamelle triangulaire postérieure de chaque dent est assez court, mais dans les infé- rieures il est excessivement long et touche la couche externe d’&mail de la lamelle correspondante. Le squelette a six vertè- bres réunies du sacrum et les de la queue sont de dix, comme celui du cochon d'Inde. SOUS-GENRE ANOEMA 271 | et em … D 4 LU N à Sous-genre Anoema., “Les molaires se composent de deux lamelles triangulaires presque de grandeur et de forme égales, les deux sans pli d’é- mail sur le côté le plus étroit. es espè ces, qui ont les molaires ainsi Re présentent que ques autres différences à La AR ® a 1e sg elle vit dans les montagnes dé Brésil. Les autres espèce à ongles aigus ont la dernière molaire supérieure plus Ilongée en arrière, avec un appendice de la seconde la- le. hp Pas est faiblement se ns tantôt complètement _ 2. Cavia leucoblephara, Burn. = > Reise d. d. La Plata. Staat, tome II, page 425, n° 37. Kamen se rapproche beaucoup de la Cavia Spixii, de WAGLER (Isis, 1831, page 512.— Wareraouse, Nat. hist. Mamm. II. 173, pl. 6, fig. 11. Crâne), mais elle est plus petite. Sa fourrure est relativement courte, très-molle et luisante ; les poils sont gris de plomb à la base, plus haut jaunâtres, et la pointe est brun- noirätre avec la dernière petite pointe blanchätre. Les pau- pieres sont blanches, et cette couleur s'étend autour de l'œil et forme une tache blanche, surtout à la partie supérieure ; le milieu du menton, la gorge et les surfaces en arrière des oreilles sont à peine garnis de poilset presque nus. La poitrine, le ventre et la partie intérieure des pattes sont blanchätres chez les wieux et jaunätres chez les jeunes. Les oreilles assez grandes sont un peu sinueuses au bord postérieur et couvertes de poils jaunes ; les doigts tirent sur ar gris-brun, les ongles SOL 2: uns ainsi que l'iris. eSdimensions sont les suivantes : Yes totale 9 pouces ; “ellapsuoes, tarse 14 pouce ; hauteur moyenne du dos dans la position assise 4 pouces. Le crâne est plus petit et d’une conformation plus fine que _celui de l'autre espèce ; le front moins élargi, les orbites plus 272 RONGEURS : ” minces, le museau plus pointu, la portion occipitale relative- ment plus grande et les vessies auditives plus renflées. L’os la- crymal perce complètement l’apophyse zygomatique de la mä- choire supérieure et prend une extension remarquable. es molaires deviennent un peu plus larges en arrière ; la de rnière supérieure laisse voir assez bien un appendice terminal faible- ment séparé de la seconde lamelle, et la première. BB: ein- férieure un court prolongement en avants à, 400 00 BL u à ‘à L'espèce est répandue de Mendoza au Nord, dans les pro- vinces occidentales jusqu'à Tucuman, où elle eat. assez >om- mune. On m'a porté, une fois, une femelle 5 Le ung petits nouveau- -n6s. | 3. Cavia N Isıp. Gnosenor | GuÉéRIN, Magas. de Zool. 3. ann. ce I. A 12 ( à D'ORBIGNT, Voy. Am. mérid. IV. 2. 26. pl. 18, = WE Nat. hist. Mamm. IL. 180. wa So. Suppl. IV. 60. 3. — Born. Reise d. d. la Plata. St. IL. 126. Cerodon Kingüi, Bexxerr, Proc. Zool. Soc. 1835. 90.—W TERH Zool. of the Beugle, TI. 88. à "Cette espèce est d'un tiers plus petite que Ip se nière que le cochon d'Inde, mais de la même disposition générale La couleur dominante est un gris-clair-brunâtre, chaquewpoi est gris-pâle à la base, plus brun au-dehors et est coupé 1 anneau jaune; le. dos est plus foncé, avec quelques poils plus longs fins et noirâtres ; les côtés sont d'un gris plus clair. La surface inférieure et intérieure des pattes est jaune-päle-blan- chätre; les longues soies des moustaches sont noires. Les oreilles sont courtes et couvertes de poils jaunes, € de quelques poils bruns; les pieds et les doigts sont: gris, ceux- ci ont de longs poils à Léna extrémités, qui couvrent Jose assez avancés, fort aigus et comprimés. CT Lu osati mie n5 tds dot les suivantes : longueur totahs 3 pouces, ‘tête 13 pouces, tarse 1 £ pouces, hauteur e corps assis 35 pouces, oreilles 4 lignes. Du Ts = L'animal est répandu dans toute er ee depuis le Rio Negro jusqu’au détroit de Magellan ; il vit, comme les’a espèces, cachés sous des plantes et buissons de la ann. où l'on trouve assez commun dans tout le territoire. VER BR AR GENRE CAVIA 273 - Le squelette que j'ai examiné est remarquable par sa con- struction fine. Le crûne-est court, mais assez large, tous les os sont très-minces, l'orbite et l’oceiput n’ont pas de crête remar- quable, le museau est extrêmement petit, les cavités des yeux très-grandes. L’arcade zygomatique est fine, surtout aux apo- physes de la mâchoire supérieure, dont l’orbitaire n'est pas percé par l'os lacrymal, Celui-ci est élargi en arrière et forme uncoin saillant avant l'orbite. Les vessies auditives sont tres- grandes. Les ineisives sont fines et blanches, les molaires assez fortes, la dernière des supérieures est distinctement composée de trois lamelles; la première des inférieures, très-petite, a deux lamelles. Il y a 13 vertèbres dorsales, avec le même no de paires de côtes; 7 vertèbres lombaires bien dis- et 8-9 vertèbres réunies pour le sacrum et la queue, Le mêle est remarquable par les deux testicules trös-grands, d’un ss et recouverts d’une peau nue placée au-dessous ara Espèces fossiles des Subongules Presque tous les genres de la famille précédente sont aussi connus à l’état fossile; plusieurs, comme il semble, sont pareils aux espèces actuelles, mais leurs os ont été trouvés au-dehors de la frontière de notre pays, je n’ai pas à les étudier ici ; elles viennent principalement du Brésil, où le docteur Lun. les a découvertes. Cet auteur a nommé les especes,qu’il a rencon- trées, dans la liste des fossiles brésiliens, publiée dans les An. d. Sc. nat. 2° série, tome XI, 228 et tome XIII, 313. Il distingue dans le genre Coelogenys, deux espèces, les deux différentes se l'actuelle; il appelle l’une C. laticeps, l'autre €. sa Dans le genre. ind le möme auteur signale aussi deux espèces : la D. capreolus, et une autre voisine ou identique à l'espèce vivante qu'il nomme D. caudata (Kongl. Dansk. Vetensk. id. Forh. ete., ph. el. tome VIII, page 297. — Warern. Nat. ist. Mamm. II. 389). Ilm’a été trouvé jusqu'à présent aucun fossile du genre Do- lichotis. Luxp a découvert également deux espèces du genre Hydro- choerus ; l'une identique à l'actuelle, l'autre nommée H. sulci- dens, qui est différente, P. Gervais confirme la découverte de REP» ARG, — T, II. 18 274 RONGEURS FOSSILES Luxn en ce qui regarde la première, trouvée aussi par DE CASTELNEAU, dans les dépôts fossilifères de Tarija (Recherch. s. 1. Mamm. foss. d. ’Am. mérid. page 12). Je n'ai pas jusqu'à présent rencontré aucun os ou dent de cet animal dans les dé- pôts quaternaires de la République Argentine. | Concernant le genre Cavia, nous avons dans le Musée public de Buénos-Ayres un débris de la mâchoire inférieure d’une espèce assez différente de la Cavia Azarae, actuellement vivante dans notre province, mais assez voisine de la Cavia leucoblephara de Mendoza. Je l’ai nommée Cavia breviplicata (Anal.d. Mus. Publ. d. B. A. tom. I, page 148), parce que je ne puis pas affirmer qu'elle soit la même, quoique les deux molaires antérieures de cette mâchoire ne diffèrent pas dans les deux espèces. D’Or- BIGNY a décrit aussi une espèce qu'il nomme Cerodon antiquum (Voyag. Am. mérid. III, pt. 4. Paléont. page 124. pl. IX, fig. 9-10), et qui probablement est la même que la nôtre, car les caractères du sous-genre Cerodon ne sont pas assez recon- naissables par les dents molaires seules, pour faire rentrer l'es- pèce fossile dans ce sous- genre. Enfin nous mentionnons ici une espèce fossile, le Megamys patagoniensis de LAurILLARD (D’OrBıcny. Voy. Arher. mérid. etc. III. pt. 4. Paléont., page 110, pl. VIII. fig. 4-8), que l’auteur a cru classer parmi les Rongeurs. Elle est fondée surun tibia pres- que complet et une rotule qui, par leur grandeur excessive, surpassent du double les os de la plus grande espèce actuelle de cette tribu de Hydrochoerus Capybara (page 264) et font soup- conner par cela, qu’ils n’appartiennent pas au groupe des Ron- geurs. Ils ont été trouvés dans la Patagonie, au sud du Rio Negro, de l’Ensenada de Ros, et sont de la formation tertiaire patagonienne. Je ne peux pas partager l’opinion qu’ils viennent d’un animal de la famille du rat, et je crois avoir plus raison de les attribuer au genre Nesodon de Owex, au regard duquel je les traiterai plus en détail. SEPTIEME TRIBU EDENTES. EDENTATA - Le caractère essentiel que Cuvier a donné à ce groupe qu'il a créé, consiste dans l'absence des dents incisives des deux mä- choires ; l'auteur concède que c’est seulement un caractère né- gatif, mais il affirme que quelques autres rapports positifs rap- D. plus ou moins les animaux réunis sous le nom d’Edentes. Il cite en premier lieu les grands ongles des doigts, dont la plupart des espèces sont pourvues, et le manque d’agilité chez toutes, bien reconnaissable par la disposition de leurs membres. | On peut ajouter à cette définition la conformation assez faible de la substance des dents, leur texture molle, sans couche dure d’&mail et la grande variabilité dans le nombre ou la forme des dents, qui va jusqu’à un manque complet chez quel- ques genres, ou jusqu'à une conformation uniforme des dents qui n’offrent aucune différence entre les molaires et les canines, lors même que les dents sont présentes dans les deux mä- choires. Tous ces caractères prouvent que la conformation des dents de ces animaux est d'importance secondaire et justifie bien le nom choisi par Cuvier. Les dents des Edentés montrent dans leur trieb interne quelques particularités remarquables. En premier lieu, le manque d’email dur à la surface de la dent est un caractère commun qui entraîne une dureté moindre pour les dents. Néan- moins les dents se composent de trois couches différentes, dont la plus mince externe, remplaçant l’émail, est d’une texture . hômogène quasi- „vitreuse, qui ne se conserve pas longtemps à la surface servant à la trituration, et se perd par la détérioration des ‚tubereules terminaux des jeunes dents, après que l’animal s'en est un peu servi ; plus tard on ne trouve plus cette couche, connue sous le nom de cément, que seulement aux contours laté- raux externes et internes des dents. En dessous de cette couche se trouve la couche mince de la dentine, composée d'une accumulation des cellules calcifères plus ou moins épaisse, qui 276 ÉDENTÉS enveloppe la troisième substance centrale, là vasidentine, for- mée d’un grand nombre de tuyaux fins calcifères, contenant dans leur canal central des ramifications de la pulpe vaseu- leuse centrale, dont la masse de la dent est formée et qui porte pour cela le nom de matrice (matrix). Dans cette substance se perdent peu à peu les rameaux de la matrice centrale dans les tuyaux, à mesure que ceux-ci sont prolongés davantage et plus consolidés dans leur portion externe; la dent devient de cette manière plus dure, car ladite substance forme la base princi- pale des dents. Fr, En plus de cette conformation intime des dents des Edentés, il faut remarquer, de leur forme externe, que ces dents n'ont pas de racines fermées et isolées; toute la dent de haut en bas a la même forme plus ou moins cylindrique ou prismatique, fermée seulement en haut en masse solide, et ouverte en bas par une grande ouverture qui oecupe toute la base de la dent et remonte dans l’intérieur, formant un cône vide jusqu'à la moitie de la hauteur de la dent. Dans cette cavité interne se trouve la matrice, qui continue à secréter toujours, à la surface libre, une nouvelle couche de substance, à mesure que la surface tri- toire externe est usée par le frottement des aliments et des dents entre elles-mêmes. Ainsi les dents des Edentés se renou- vellent perpétuellement pendant toute la vie de l'animal et repoussant par formation nouvelle par le bas, à mesure qu'elles diminuent en haut, par suite de l’usure en raison de leur nee “ tance molle peu durable, Les animaux appartenant à cette tribu sont les véritables représentants caractéristiques dans la faune américaine; il y a dans ce continent, non-seulement des espèces exclusives, mais aussi des familles particulières qui ne se trouvent dans aucune autre partie du monde, comme il y a aussi dans l’autre hémisphère des genres particuliers qui manquent à l’Amé- rique. Tous ces groupes sont de nos jours propres à la moitié australe des deux hémisphères et ne dépassent pas la zone tro- picale au Nord. Ils ont déjà existé avant l’époque actuelle, et les animaux les plus curieux de l’époque quaternaire sont mem- bres de la tribu des Edentés. Une semblable singularité se trouve chez quelques représentants de cette tribu dans l’époque actuelle. Nous divisons cette tribu en quatre familles, en donnañt à la première une extension égale ? à celle de Owex) Cette premiere | PHYLLOPHAGES 277 rement SNA TE Je trois autres sont omnivores ou 1. Ph Ph hy ag. Ils ont un museau large et tronqué; généra- le nen ; cinq cit he en haut, quatre en bas; des doigts en nombre variabl tous hi lenken RuurvaR de grands ongles falci- ER a N. ent museau sk plus ou moins allongé, tantôt dt élargi; ; le nombre des dents est variable. Les it fouiller la terre et sont pourvus de trois à cinq antéiou avec des ongles allongés, servant à fouil- ırs avec des larges, semblables aux sabots. uia. Leur museau est pointu; la bouche petite ; iquent, et la langue ronde et grêle est fortement r prendre la nourriture. Les pieds antérieurs ; falciformes, recourbés vers la plante; les posté- ja courts et gröles. aa. Les" ouvertures de l'intestin et des génitaux pet bay poche, nommée cloaque, ayant une seule ne; le museau est élargi ou allongé en forme lé; x es quatre pieds ont cinq doigts chacun. ner rs b- Ber 2 dans toute l'Amérique chaude, depuis la u Rio.de la Plata, mais le dépôt le plus riche s pampas de notre République et principale- s de la province de Buénos-Ayres. On y trouve ;, souvent dans un état parfait de conser- € sans qu'il manque un seul os. Nous en ublie les squelettes de trois genres, mais ii du genre Megalonyx, dont nous n'avons ‘, qui prouve sa différence spécifique avec ne L ie Karl AT istinguent comme suit : j'émpa etse terminent à la surface qui ortes crètes transversales; quatre doigts en namiere. 1. Megatherium. gröles plus ou moins cylindriques ont la surface de tritu- # nn Perl. 2° vip dr oeil et PR Seelldotherium. É gts en : Vault. ère m ue inférieure RR quatre RR en ar- Mir Pak, « . 3. Mylodon.. nc e inférieure simple, égale. aux autres; cinq doigts 4. Megalonyx. | En” | Br. » Et MIRE . Genre Méyntheriun, y Fit à oi heran, s TE je 34 Juan Baurısta Bey: | Descripcion del esque- ıpedo muy corpulento y raro, que se conserva el. nele de Historia Natural de Madrid, con 5 là- se # del, 1796. en fol. _ x. Cuvızr, dans les Annales du Mus, d hist, nat. tome V, wa | 2, hes sur les ossements Base, cie, tome V, age 174. Paris 183.4... VRR 286 | ÉDENTÉS GRAVIGRADES Ca. H. Paper et E. D'Arrox. Das Reisen-Faulthier, abgeb. "und beschrieben. Bonn. 1821. fol. J. Levy, a Memoir on the extinct Sloth-tribe of North America. Smithsonian contribution tho knowledge, tome VII, 1855, 4°, R. Owen, Memoir on the Megatherium, or Giant ground-sloth of America. London, 1860, 4°. H. BURMEISTER, Anales del Müseo Püblico de Buenos Aires, tome I, page 150. Buénos-Ayres 1865, 4°. — Verhandl d. k. k. zool. bot. Gesellsch. z. Wien. année 1870, page 3831. — Archiv f. Anat. u. Physiolog. etc. année 1873, page 626. Leipzig, 8, Les caracteres zoologiques du genre le plus gigantesque des Gravigrades sont donnés dans la table précédente ; nous ne les répéterons pas ici et commencerons notre description générale par celle des dents, qui constituent en premier lieu la particu- larité générique. Leur forme prismatique quadrangulaire est un peu variable, la plupart sont oblongues, quelques-unes carrées, l'une ou l’autre trapézoïde, et toutes arrondies aux coins per- pendiculaires. Leur direction n’est pas tout-à-fait droite, maïs un peu courbée, convexe au côté antérieur, concave au postérieur, et de leurs quatre surfaces les deux larges sont planes, les deux autres faiblement creusées. Sur la surface de trituration il se forme, par le frottement entre elles, deux crêtes transversales triangulaires fort aiguës qui se conservent toute la vie, à cause de la rénovation perpétuelle de la dent de bas en haut, et par leur position alternante dans les deux mächoires, de cette ma- nière que chaque dent de l’une se touche avec deux de l’autre. Cette position est reconnue nécessaire par le nombre inégal des dents en haut et en bas, cinq dans la mâchoire supérieure et quatre dans l’inférieure. Les crêtes de la surface de tritura- tion sont formées au sommet par une lamelle fine de la dentine, qui est la couche la plus dure de la dent. Cette lamelle fine a la forme de la dent entière, mais elle est un peu plus petite de circonférence et renferme au côté interne une grande masse centrale de vasidentine, tandis que sur le côté externe, elle est couverte d’une couche de cénient, dont les quatre parois sont d'épaisseur très-différente; les deux, l’externe et l’interne, sont tres-minces, les deux autres assez épaisses. Le prisme ainsi constitué de la dent est solide seulement dans son tiers supé- 2 GENRE MEGATHERIUM 287 rieur, les deux tiers inférieurs renferment un large vide pyra- midal, qui sert à recevoir la matrice qui produit les matières dures de la dent, une couche après l’autre, La première des trois couches composant la dent, qui se forme, est la den- tine; elle se présente, tout en bas de la moitié inférieure de la dent, comme une paroi fine et mince, de la grosseur d’un carton fin, à laquelle s'attache successivement plus de subs- tance. Cette augmentation se forme par la vasidentine qui estproduite par la portion supérieure de la matrice, et à me- sure que cette portion pyramidale devient plus aiguë, la couche formée de la vasidentine devient plus grosse et se ter- mine à la pointe de la matrice pyramidale par une masse so- lide. En même temps que se forme cette vasidentine, sur le côté interne de la dent, la couche de cément se forme au côté externe. Elle n'est pas un produit de la matrice, mais de la paroi vitale du petit sac dentifère, qui a renfermé toute la dent avant de sortir ‘en dehors des gencives, et reste toujours au- dessus de la moitié inférieure de la dent, contenue dans l’al- véole dentifère. Ces opérations continuent durant toute la vie de l'animal, et de cette manière, chaque dent conserve sa forme fixe, car pendant qu'elle est usée par le haut elle est reconstruite en bas sans interruption. Les dents du haut et du bas ont une forme un peu différente; les supérieures se rapprochent plus de la circonférence carrée, les inférieures de l’oblongue. En haut, la première dent est ar- rondie en avant et la dernière en arrière, celle-ci est assez plus petite que l'autre. En bas, la première et la dernière sont de forme trapézoïde, plus étroite en avant, et la dernière dent est un peu plus petite que la première. Une dent parfaite des plus grandes du milieu de la mâchoire inférieure de notre Mu- séemprésente les dimensions suivantes : longueur totale 9; pouces, largeur des parois larges 2; pouces, des étroites 1} pouces, vide interne pyramidal 6 pouces de long. La plus pe- tite dent est la dernière supérieure, elle à 6 pouces de long et sa circonférence carrée est de 1 pouce de diamètre longitudinal et de 14 pouces transversal. | La forme générale du crâne est très-allongée dans le sens de longueur et très-étroite en travers. Un crâne de dimension régulière a 25 pieds de longueur et 14 pouces seulement de largeur entre les arcades zygomatiques; la largeur de la région encéphalique est de 7 pouces, celle de la cavité du nez de 5} à 288 EDENTES GRAVIGRADES 5; pouces. Cette partie est fort saillante par suite de l’exten- sion considérable de l’os intermaxillaire, qui a 7 pouces de long et seulement 25 pouces de large au milieu ; les bords latéraux de l'ouverture nasale sont très-ouverts en dehors et donnent au nez cette largeur de presque 6 pouces. Le front a 85 à 9: pouces de large au milieu ; il devient plus étroit en arrière des orbites, qui n’ont pas la bordure supérieure saillante, mais l’épinepos- térieure assez prononcée. L’arcade zygomatique, qui termine l'orbite en bas, est très-forte et pourvue de deux apophyses perpendiculaires, dont la plus grande descend immédiatement du bord postérieur de l’orbite, et l’autre supérieure, plus petite, monte obliquement en arrière, un peu en avant du milieu de l’arcade zygomatique. Celui-ci se réunit intimement avec l’a- pophyse de l'os temporal sans laisser de vides entre eux. Cette apophyse a une grandeur considérable et, par suite, la fosse temporale a une extension tres-grande ; elle monte jusquà la crête occipitale au sommet du crâne, où elle se termine par l’ar- cade temporale, laissant au milieu du sommet du crâne, entre les deux arcades, une surface sagittale assez étroite, percée par un trou rond considérable, s’élargissant à partir de la en avant, en raison de la distance triangulaire des arcades temporales, pour s'unir ensuite sur le front à l’épine postorbitale: Toute la fosse temporale était occupée par le muscle masseter, dont. la dimension surprenante était en rapport avec la mâchoire infé- rieure très-grande, tres-grosse et extrêmement pesante. La partie inférieure du crâne se compose en avant de l’os in- termaxillaire étroit, eten arrière de cet os de la surface unie du palais des mâchoires supérieures. Le palais est complètement horizontal et a presque un pied de long, jusqu'aux arriere-na- _ rines; il a une texture spongieuse, avec beaucoup d'ouvertures vasculaires, et porte de chaque côté les cinq molaires supé- rieures, rangées en deux lignes droites presque parallèles avec une distance entre chacune de 14 à 2 pouces. Les arrière-na- rines forment une grande ouverture elliptique perpendiculaire, terminée en bas par les os du palais avec les gros os ptéry- goïdes, qui sont attachés en haut à la base du crâne, formée par l'os sphénoïde. Cette partie du crâne se distingue par sa hauteur perpendiculaire entre le palais et l’os sphenoide, égale à la moitié de la hauteur du crâne entier, sans la mâchoire infé- rieure. Sur les côtés de l’union des os ptérygoïdes avec la base du cräne, on voit les grandes facettes articulaires triangulaires GENRE MEGATHERIUM 289 oireinférieure, appartenant aux os temporaux, et en le s les petites caves tympaniques, dépassées par les is. et. les mastoides. Au côté interne du mastoïde existe Ja -facette articulaire de la grande apophyse styloïde, qui forme un os entièrement séparé des autres os du crâne, et qui. s'attache à cette facette par union flexible. Cet os ressemble Bahr Van. son manche est presque de 4 pouces de long. ün,arriere des deux mastoïdes le crâne se termine par les deux srands condyles Deripikanz hémisphériques, entre lesquels se grand trou occipital, à unedistance d'environ 23 pouces es deux coins du crâne, et avec une extension transversale à mie distance. Une surface occipitale hémis- e et courte, de 4 pouces de hant et de 8 pouces de large, ale et perpendiculaire, remonte au-dessus de ce trou formant la paroi postérieure du crâne. ‚lb mehaire inférieure est de tous les os du crâne le plus sa grandeur et sa forme. Elle a une longueur de 26 pouces er wi la branche horizontale, et la hauteur de la | ıdieulaire est de 20 pouces, depuis l’apophyse coronoïde jusqu'à la bordure inférieure de la branche horizon- hauteur considérable est produite par les alvéoles s molaires, qui forment à la surface inférieure de la branche 10! > une protubérance semi-circulaire égale à la longueur molaires et haute de 10 pouces au milieu. Dans la direction lngitudinale de la mâchoire, cette protubérance, contenant les s, occupe presque un tiers de l'extension, lais- sant en avant un autre tiers libre, et en arrière le troisième HArGAOCRRÉ par l'apophyse coronoïde, le condyle et la prolon- re moins forte que l’anterieure. Cette portion antérieure. correspond à l'os intermaxillaire et a presque la même forme prolongée horizontale, concave en haut et con- ps se continuant jusqu’au milieu de la protubérance aire, et terminant à la seconde molaire, formant ainsi une longue et forte symphyse mentale. Le tiers postérieur de la mâchoire inférieure est formé par une paroi perpendiculaire osseuse, mince en bas et terminée en cet endroit par une cour- bure xégulière, mais divisée en haut en trois pointes de difle- rentes forme et hauteur: L’anterieure des trois, qui commence | ‚avec la quatrième molaire, est la plus haute et forme se coronoide de 10 pouces de hauteur, avec une bor- dure antérieure courbée et inelinée à sa fin; celle du milieu est REP, ARG, — T, Il 19 290 ÉDENTÉS GRAVIGRADES un peu plus courte, mais c'est la plus grosse et porte le condyle ovale et transversal, de 3 pouces de diamètre en long et'de 1 pouce en large‘; la troisième est placée beaucoup ‘plus bas et se termine, après une longueur de 4 pouces en direction hori- zontäle, en arrière par une pointe courte mais aiguë, peu re- courbée en haut, et réunie à base de l’apophyse eoronoide et celle du condyle. On voit, sur le côté intérieur, la grande ou- verture du canal dentaire, qui passe par la branche horizontale en avant, s'ouvrant avec plusieurs trous mentaux (2 à 8) sur le côté extérieur: dans le tiers antérieur air de la mâ- choire. | dE Le cou du Megatherium se compose de sept vertèbres cervi- cales, comme celui de la plupart des mammifères ; ces sept vértèbres réunies ont une longueur de 1! pied. La première, l'Atlas, a 11 pouces de large et à peu près 4 pouces de long au milieu des deux arcades qui forment le canal vertébral, mais chacune des deux arcades n’a que 24 pouces d'extension; la supe- rieure avance plus en avant et l’inférieure plus en arrière, ce qui produit une extension totale de 4 pouces. L’areade supérieure est plus épaisse et se relève au milieu par une crête obtuse trans- versale de 2 pouces de hauteur; l’arcade inférieure est beaucoup plus mince, plus étroite, et présente sur le côté intérieur une face articulée circulaire, accompagnée de deux autres perpen- diculaires, une de chaque côté, servant à la réunion avec Papo- physe odontoide et le corps dé la seconde vertèbre. Les deux dilatations latérales de l’Atlas forment des ailes arrondies, assez minces vers le milieu, avec une bordure extérieure un peu relevée et traversée à la base par le conduit vasculaire de l’artère occipitale. A la surface supérieure, l'ouverture du con- duit forme un grand trou ovale transversalement ouvert, juste en arrière du bord antérieur, au-dessus de la grande facette ar- ticulaire concave qui sert à recevoir le condyle occipital. De la base de ce trou sortent deux conduits : l'un, petit interne passe par l’intérieur de l’aile et entre dans le grand canal vertébral, il donne le passage au premier nerf cervical; l’autre un peu plus grand se dirige au commencement en dehort il passe par le côté inférieur de l’aile et continue en se tobouttatté de nou- veau par la base de l'aile, et s'ouvre au-dessus des facettes la- térales articulaires pour la seconde vertèbre. C’est par cettepar- tie du conduit que passe l’artère intervertébrale. Généralement cette ouverture postérieure du conduit est double et séparée en f GENRE MEGATHERIUM 291 deux par un pont osseux, qui dépasse l'ouverture commune et dont un trou sedirige en avant et l’autre en arrière. “La seconde vertèbre cervicale, connue sous le nom d’Axis ow.d’Epistropheus, est la plus-grande et la plus forte de toutes ; elle a 7 pouces de long et 8 pouces de haut ; la base nommée le corps a presque 2 pouces de grosseur; Je canal vertébral en dessus. du corps a la même hauteur, et l’épine supérieure très- forte ale double de hauteur, c'est-à-dire 4 pouces. La partie du corps est saillante et forme la grosse apophyse | 1, ellese termine en bas par une facette articulaire cir- er côté de celle-ci, les deux arcades supportent deux autres grandes facettes articulaires circulaires, servant à l’unir avec les facettes correspondantes de l'Atlas, Une apophyse trans- versale descend obliquement des côtés externes du corps; elle ‚a0 base percée d'un trou et est divisée à la fin en trois tuber- eules, un supérieur et deux inférieurs opposés, dirigés l’un en avantetlautre en arrière (*). L'arcade s'étend en arrière de chacun des côtés supérieurs, jusqu’à une autre facette articu- laireovale, oblique; qui tire de cette position son nom d’apophyse oblique, et s'articule avec la correspondante de la vertèbre sui- -wante. Enfin, au-dessus des deux articulations obliques, l’apo- “4 pi remonte, en formant une grosse crête inclinée en arriere, qui dépasse en avant l’arcade vertébrale par un fort coin basilaire, et en arrière la même arcade par une grosse protubérance légèrement bilobée au sommet, se dressant sur toutes les autres apophyses épineuses des vertèbres suivantes mean; gnsqwän sine, qui a une hauteur encore plus con- sidérable, Les vertèbres cervicales émis nés N pied de long et vont en diminuant d'épaisseur du corps jusqu'à la cin- , qui est la plus petite; leur diamètre s’augmente d'ici rement ensuite comme celui de toutes les vertèbres dor- urnes “M troisième, quatrième et cinquième sont semblables de forme ; leur corps est composé d'une planche transversale ovale, 44 à 14 pouces de grosseur, qui supporte en dessus l’ar- cade vertébrale et de chaque côté l’apophiyse transversale, bien n ‚ost bien connu que le caractère général de la perforation de l’apophyse nr des vertèbres du cou des Mammifères, est produite par sa conformation pièces osseuses, primitivement séparées, dont l’inférieure en dessous du trou, correspond à la côte des vertèbres dorsales. Celle-ci se termine par deux tuber- eules, l'autre supérieure n’en a qu’un seul. 292 ÉDENTÉS GRAVIGRADES perforée à la base et se terminant par deux tubercules inégaux, dont l’inférieur est le plus grand à la troisième vertèbre et le plus petit à la cinquième, L’arcade se dilate de chaque eôté en avant, tout près de la base, en apophyse oblique avec sa face articulaire concave sur le côté interne, et en arrière au-dessus du canal vertébral en autre apophyse oblique, posée un peu plus haut, qui porte la facette articulaire convexe em ‘bas: Entre ces quatre apophyses obliques sort, du sommet de l'ar- cade, l’apophyse épineuse courte et faible; celle de la qua- trième vertèbre est la plus basse et celle de la cinquième la plus forte. La sixième vertèbre cervicale se distingue des-trois antérieures par une apophyse épineuse plus forte, qui a pres- que le double de hauteur de la quatrième, et par une apophyse transversale également plus forte, dont le tubercule terminal inférieur est surtout remarquable par sa dimension beaucoup plus grande que celle des autres vertèbres. Enfin, la septième vertèbre cervicale dépasse la sixième par la hauteur et la gros- seur de son apophyse épineuse, qui se termine par une massue forte, de 9 pouces de hauteur, et par son apophyse transver- sale, qui n’est pas perforée à la base et se trouve situéeplus en haut, presque au milieu de l’arcade vertébrale, où elle s’unit avec l’apophyse oblique antérieure qui se relève en forme de crête perpendiculaire avancée, en avant de l’apophyse trans- versale. Le corps de la vertèbre présente aussi un caractère particulier par la présence d’une petite facette articulaire de chaque côté, qui sert à recevoir la tête des premières côtes (*). La diminution des vertèbres du cou, depuis la seconde jus- qu'à la cinquième, existe aussi dans l'extension du canal ver- tébral, qui va en s’amincissant un peu dans la même-direetion et présente sa plus petite section à la cinquième vertèbre. Il s'élargit ensuite en avant et en arrière, mais très-peu-à peu dans cette dernière direction, où il suit la grandeur successivement plus forte des vertèbres, quoique en moindre degré, car l’aug- mentation des vertèbres et principalement celle de leur eorps est (‘) Dans l'ouvrage de R. Owen sur le Megatherlum, cité plus haut, se trouve le dessin de la septième vertèbre cervicale, pl. IV, fig. 6 et 7, où manque cette face ar-. ticulaire ; l’apophyse épineuse est aussi beaucoup plus élevée que cellé de l’&chan- tillon de notre Musée public. Ce dessin ne représente pas exactement l’état normal de la septième vertèbre du cou, mais une anomalie ‘exceptionnelle, dont j'ai donné l'explication détaillée dans le Journal d’Anat. et Physiol., page 629. cité également plus haut. mit eg: © dr GENRE MEGATHERIUM | 293 beaucoxp plus considérable. J'ai donné une description. dé- neue dans le Journal allemand d’Anat. et de Physiol., année 1873, page 638, avee les mesures de chaque vertèbre. Il résulte de ces mesures que le corps de la première vertèbre e a un tiers à peine de celui de la dernière, et te différence s’augmente encore plus jusqu’à la fin dela colonne dorsale, où le corps de la première dorsale n’a seule- ment'que le-quart de la dernière lombaire. - Pour ce qui concerne la forme particulière des vertèbres En ‚sales.et celles du cou, il faut noter aussi quelques différences relatives. Comme chaque vertèbre dorsale a les mêmes apo- physes que celles du cou, il suffit de remarquer que Yapo- physe transversale ne sort pas du corps de la vertèbre, mais plus haut du sommet de l’arcade; elle est pourvue d’une grande facette artieulaire concave, dilatée à la fin, pour la réception d'unesfacette correspondante convexe de la tubérance de la côte: Une seconde grande facette articulaire ovale se trouve sur Varcade même, en dessous de l’apophyse transversale, et une troisième plus petite sur le corps de la vertèbre, au coin supé- . Ces deux reçoivent la tête de la côte, mais de manière que la grande facette articulaire de l'arcade reçoit la même côteque la facette articulaire de l’apophyse transversale, etlapetite facette du corps de la vertèbre la tête de la côte-sui- vante. La première et la seconde vertèbre dorsale ont quatre es, articulaires, une sur chaque coin du corps, deux en avant et.deux autres en arrière. Ces facettes ‚sont emcontactavec la-tête de la première, de la seconde et de la troisième côte ; la tête de la première côte avec la dernière ver- tebre cervicale et avec la première dorsale; la tête de la seconde côte avec la postérieure de celle-ci et l’antérieure de la seconde vertèbre ; la tête de la troisième côte seulement avec la posté- rieure de la seconde vertèbre dorsale, car la troisième vertèbre dorsale n’a pas plus cette facette articulaire au coin antérieur _ deson corps, seulement la postérieure. Les apophyses obliques n'existent pas dans les elek dorsales comme apophyses saillantes, quoiquelles aient de grandes facettes articulaires obliques. Ces facettes se trouvent surl’arcade vertébrale, les antérieures en dessous de l’arcade, en avant de l'apophyse-épineuse, les postérieures en arrière, où cetterapophyse se réunit à l’arcade, en bas de l’apophyse épi- neuse même, [l y à encore une troisième facette articulaire mé- 294 ÉDENTÉS GRAVIGRADES diane entre les deux autres obliques, en avant comme emar- rière, qui correspond par sa position aux coins antérieur et pos- térieur de l’apophyse épineuse. Cette troisième facette manque aux quatre ou cinq premières vertèbres dorsales, elle com- mence à la sixième et devient peu à peu un peu plus grande, jusqu'à la quatorzième vertèbre dorsale, où chacune des deux facettes articulaires obliques externes se sépare en deux. Alors l’arcade de chaque vertèbre présente en avant quatre facettes ar- ticulaires et quatre autres en arrière, dont les plus externes sont posées aux coins postérieurs des apophyses transversales et les deux autres moyennes à la base de l’apophyse épineuse. Cette séparation commence déjà, dans notre squelette, & la vertèbre treizième, mais seulement au côté postérieur; l'anté- rieur à encore trois facettes articulaires, comme les autres ver- tèbres précédentes. Les vertèbres en arrière de la treizième ont quatre facettes articulaires aux deux côtés et cette conformation continue aussi dans les vertèbres lombaires, qui sont égale- ment pourvues de quatre facettes articulaires obliques en avant et en arriere. = Cette remarquable difference dans l'articalbtiéis des aan antérieures et postérieures de la colonne vertébrale produit aussi une différence dans le mouvement ; l'augmentation des facettes articulaires empêche complètement le déplacement des vertèbres, l’une contre l’autre, et donne à la partie postérieure de la colonne vertébrale une rigidité très-différente de la flexi- bilité plus grande de la partie antérieure, où les membres an- térieurs, qui y sont aitachés, demandent aussi une plus grande _ flexibilité de la colonne vertébrale, pour permettre les divers mouvements du corps entier et de ses deux portions ap pales. m Les trois vertèbres lombaires se distinguent des denis dorsales non-seulement par leur grandeur, mais aussi par deux autres caractères accentués; elles n’ont pas de facettes artieu- lairesaux corps, aux arcades etaux apophyses transversales pour les côtes, et la forme spéciale de ces apophyses est toute diffé- rente. Au lieu d'un prolongement horizontal gros et épais à la fin très-élargie, chaque apophyse transversale des vertèbres lombaires forme une crête presque perpendiculaire, un peu inclinée en dehors, perforée presque au milieu par un grand trou ovale, qui devient un peu plus grand à chaque vertèbre suivante, par suite de la hauteur de la crête. Cette crête GENRE MEGATHERIUM 295 s'étend en avant, comme en arrière, en coins aigus saillants; le coin antérieur plus petit se dirige un peu vers le côté interne, et le postérieur plus grand vers l’externe. De même que les corps, les apophyses épineuses de ces trois vertèbres lombaires sont plus fortes et plus inclinées en arrière, sauf la dernière, dont» la moitié supérieure se recourbe un peu en avant. Toutes lesapophyses épineuses des vertèbres dorsales ont la même inclinaison en arrière, mais s'augmentent avec la position des vertèbres en arrière ; les deux premières sont tout-à-fait per- pendiculaires, l’inclinaison commence très-faiblement avec l’a- pophyse épineuse de la troisième vertèbre dorsale. Les deux premières vertèbres de cette catégorie présentent quelques ités remarquables qui nous obligent à plus de details. Elles ont les corps les plus petits, mais l’apophyse épineuse la plus haute. Celle de la première vertèbre, est pour- _ antérieure assez haute et aiguë avant la fin, correspondante: à la partie supérieure de l’apophyse, au- dessus _ de l’apophyse épineuse de la dernière vertèbre cervicale. Cette erête prouve évidemment que la vertèbre cervicale a eu une apophyse épineuse plus basse que la première vertèbre dorsale etrque cette relation des deux vertèbres entre elles est nor- male, comme le prouvent les trois échantillons de la première dorsale de notre Musée, qui ont toutes la même conformation. Le cas décrit par Owen, à la page 19 de son ouvrage cité plus haut, que la dernière vertèbre du cou a eu l’apophyse épineuse la plus haute et dépassant en élévation celle de la première vertèbre dorsale, constitue donc une excep tion anormale, comme jel'ai dit auparavant (*). L’apophyse épineuse des trois ver- tèbres en question, la dernière du cou et les deux premières du dos, se termine en haut par un agrandissement en forme de massue, dont la face supérieure est allongée et triangulaire, avec des coins arrondis sur la dernière vertèbre du cou et presque circulaires dans les deux vertèbres du dos. La face de la première est un peu plus grande que celle de la se- conde. L'apophyse épineuse de celle-ci a la même hauteur que le de la première, mais l’apophyse même est un peu plus L Jai traité plus en détail cette question dans mes études sur le Megatherlum num, publiées daus l’Archlv. f. Anat. u. Physiol. ann. 1813, page 630. Dans le sqhelette du Mylodon et du Scelidotherium de notre collection, l'épine de la der- niere vertöbre du cou est également plus courte que celle de la première du dos. - 296 ÉDENTÉS GRAVIGRADES mince et moins large que l’autre de la premiere. vertebre;les deux sont posées perpendiculairement et la seconde. même-est un peu inclinée en avant en haut. Avec la troisième. vertöbre dorsale commence l’inclinaison légèrement marquée.en arrière de l’apophyse épineuse, elle va en augmentant davantage peu à peu en suivant toute la colonne vertébrale jusqu'à la queue. Les apophyses épineuses des vertèbres de celles-ci sont perpen- dieulaires, comme celles des vertèbres du cou. : =. Il y a encore à relever un caractère remarquable. desxcorps des vertèbres qui a une grande importance pour la direction de toute la colonne dorsale, c’est la diminution du diamètre longi- tudinal en bas, relativement au.diamètre.du haut. Cette dimi- nution, dont j'ai parlé amplement dans mon essai antérieur du Journal d’Anat. et Physiol. (année 1873, page 635), apour xé- sultat que la forme générale de la colonne vertébrale du dos n’est pas une ligne droite, mais une arcade de hauteur considé- rable qui oblige le corps de l'animal à se tenir toujours dans une position inclinée, principalement si l'on remarque que les membres postérieurs ne peuvent pas s’etendre en ligne droite et donnent, par conséquent, à la partie postérieure du corps une position plus basse qu’à l’anterieure, où les membres anté- rieurs plus flexibles permettent une élévation du corps assez considérable. On voit par la table des mesures données au pas- sage cité plus haut, que chaque vertèbre a un corps de 4 jusqu’à $ pouce plus court en bas qu’en haut, et que l’arcade.de toutes les vertèbres réunies, se relève au sommet de 18 à 44 pouces au-dessus de sa corde droite de 53 pieds de longueur. Cette courbure donne la forme juste et normale du corps du Megatherium. La position horizontale, qui à été dessinée par tous les auteurs antérieurs, n’est pas naturelle et n'estpas possible, en regard à la conformation des corps des vertèbres, qui consti- tuent a colonne dorsale de l’animal. We TeT Nous traiterons ici, immédiatement à la suite, les vertèbres de la queue, pour finir notre description de la colonne verte- brale, et laisserons pour le moment les vertèbres sacrées qui suivent aux lombaires, pour les décrire en même temps que le bassin. La queue se compose de dix-huit vertèbres, dont les le antérieures ont encore un canal vertébral, les quatre dernières seulement sont pleines. Quoique composée du même nombre de vertèbres, la longueur de la queue est très-variable ; nous avons GENRE MEGATHERIUM 297 s le Musée, dont l’un a 5 3 pieds autre dpi, cher lesquels la grandeur des la même et ne diffère que , jusébe Dans l’une, elles ont 20 pouces, dans mble. Dans ce cas, les dernières vertèbres sont tuss formeplane, qui prouve évidemment » appui ; dans l’autre, la longueur du corps dé- r, même dans la dernière vertèbre, et la queue ne D tm: cé qui soneernR; la forme des; ai séparées, sa un corps plus large que long, jus- Minimes du corps seront égales. ertébral offre la même diminution que le s, ain: apophyses externes, qui existent comme an: ern it Les transversales n’ont pas de fa- mr r Ss ar et sont dirigées plus en arrière, avec la vée faiblement en haut; les obliques ont e les vertèbres dorsales antérieures, sans ailes comme celles-ci. Ces facettes se perdent à à dosième arcade vertébrale et deux vertèbres Ben \ ıl vertebral ; mais lesapophyses transversales continu nt us à ‚la fin, en diminuant peu à peu, et forment ne crête late pate dernières vertèbres. r des vertèbres coccygiennes consiste Mipniotitee facettes articulaires sur le bord orps, autant en avant qu’en arrière, supportées e tubereule du bord. Ces facettes se trouvent sur bre 5, sauf aux quatre dernières. A ces facettes s 08 particuliers ayant la forme d’une fourchette, aux irons. ‘épineuses et nommées, pour ance, apophyses épineuses inférieures ou hindms; À opté qu’elles renferment les troncs des vases san- à queue. Chaque apophyse s'attache à deux ver- st suspendue en dessous de l'union des corps raux, par la substance intervertébrale cartilagineuse- ; Ren rapport avec la grandeur des vertèbres ntes et diminuent peu à peu, comme les vertèbres nes, sauf à la première vertèbre, où existe seulement nes complètement séparées, eorrespondant aux de fourchette des autres apophyses, sans former Velo eo ds première vertèbre avec la seconde. Ensuite, les Q _ ALLER 2 MR ms es ie. Me Dec res pi pré à NÉ 298 ÉDENTÉS GRAVIGRADES épines inférieures deviennent parfaites, diminuant en hauteur vers la fin de la queue, où la dernière apophyse est attachée à la treizième et quatorzième vertèbre. Celle-ci n’a pas une tige, mais seulement à sa place une courte crête, quoique RON soient aussi larges que celles des autres. | RER Deux petits os particuliers se trouvent encore pot. pre- mière vertèbre de la queue et la dernière sacrée, au même endroit où les apophyses épineuses inférieures des vertèbres de la queue sont attachées. Ce sont des os triangulaires ayant la forme d’un court prisme de 3 à 35 pouces, intercalés entre les bords des surfaces opposées des corps vertébraux, afin d’emp£- cher le rapprochement intime des deux vertèbres. Ces deux petits os ne sont pas universels; nous avons un autre.exem- plaire de la queue, dont la première vertèbre n’a pas.de vestige au bord inférieur du corps de la présence antérieure d’un os. Aussi la forme de l’apophyse transversale de la première ver- tèbre coccygienne est variable, elle est tantôt cylindrique au commencement, comme les autres suivantes, tantôt fortement élargie à sa base, et forme un prolongement assez m du Corps et non pas une simple apophyse externe. TEURER Les cötes et le sternon, qui constituent la Bis: du thorax, sont les os que nous étudierons en suivant, à cause de leur union avec la partie antérieure de la colonne vertébrale I ya seize paires de côtes, dont les sept antérieures s’attachent au sternon par égales paires de côtes sternales ou os sternocostaux assez forts ; le sternon est aussi composé de sept pièces ou ver- tèbres sternales: NE gar Les cötes ne sont pas excessivement Par leur grosseur est de 1 à 24 pouces, dans les deux directions principales, etleur forme est d’un arc plus ou moins courbé. Au commencement, en haut, il y a une tête conique pourvue d’une petite facette arti- enlaira terminale, et une autre facette & la surface interne de la tête, tournée vers les vertèbres dans la position naturelle; il y en a une troisième, avant les deux autres, sur l'agrandissement de chaque côte, que l’on nomme la tubérosité. Entre cette tu- bérosité et la tête, chaque côté est un peu plus étroit et comme serré; on nomme cet étranglement le cou de la côte. La tubéro- site s'unit par la facette articulaire avec l’apophyse transver- sale de la vertèbre correspondante; la facette latérale de la tête avec l’arcade de la même vertèbre, et la facette terminale de la tête avec la vertèbre précédente seule, ou avee elle et la.cor- GENRE MEGATHERIUM 299 respondante. par les moitiés de la facette terminale, Cependant cette double union se trouve seulement sur les têtes des trois premières paires de côtes. Ce caractère important fait distin- guer facilement les trois premières eôtes; la première a environ nde 11 pied et’ la troisième 2 pieds, me- soxcbitighelialéonarr ec leur eouxbure; les trois sont grosses de 14 2714 pouces. Elles se distinguent aussi par la courte distance de la tête de la tubérosité et par la direction presque anguleuse 0 l’autre portion de la côte, en dessous de la tu- ins les côtes suivantes, cette distance s’augmente peu à pen, le cou devient toujours plus long, et cette différence, a longueur de la côte, donne l'indication exacte de leur position. J'ai trouvé que la distance entre la facette ter- minale-et celle de la tubérosité, c’est-à-dire la longueur du cou, est de 4 pouces pour la première côte et de 8 pouces pour la quatorzième; les deux suivantes sont un peu plus courtes, en général de la longueur du cou, qui est aussi moins étroit, la tête moins grosse, et présente cette différence, qu’elle n’a pas la facette terminalé articulaire qui touche le corps de la vertèbre précédente dans les autres côtes. La dernière côte, la seizième, n’a pas non plus la facette articulaire de la tubérosité, et s’unit seulement par une seule facette assez grande avec l’arcade de la seizième vertebre. La longueur des côtes va en augmentant _ successivement de 2 à 4 pouces; la quatrième a %, la cin- quième 30, la sixième 34, la septième 37, la huitième 39, la neuvième 41 et les quatre suivantes chacune 40, enfin la quin- zieme 88 et la dernière, la seizième, 35. La neuvième est done N dit que la facette articulaire de la tubérosité manque aux côtes depuis la treizième, ce qui est en contradiction avec de notre collection, qui a cette facette, non-seule- ment à la treizième côte, mais aussi à la quatorzième, quoique sur chacune un peu plus petite qu’à la précédente. Il semble es sont individuelles et variables, comme la “hauteur descagephyses épineuses de la dernière ses: du eou et des premières du dos. ‘Les os qui joignent les côtes au sternon sont connus sous le nom de sternocostaux; ils sont assez forts, ainsi que les sept vertèbres du sternon, dont lé véritable-nombre a été in- connu à Owen, qui a dessiné le sixième pour la huitième sur la pleXI de son ouvrage. Nous avons cinq exemplaires du mm ÉDENTÉS GRAVIGRADES sternon dans le Musée publie de Buénos-Ayres, et entre eux trois complets, quin’ont pas plus de sept vertèbres en tout. J'ai donné dans les Annales du Musée, tome I, page 153, pl. V, fig. 1, une description détaillée de deux sternons complets, qui prouve que la première vertèbre, nommée manubrium, est une large piece ovale avee une prolongation terminale posterieure qui la réunit à la seconde vertèbre sternale. Sur la partie ’ante- rieure large existent deux petites facettes articulaires, une’ sur chaque bord externe, servant d'union avec la première côté, et avant ces facettes, la surface supérieure de la lame est forte- ment concave de chaque côté et sert à recevoir la clawi- cule. La prolongation terminale de la lame est aussi pourvue d'une facette ovale articulaire pour l’union avec la seconde pièce du sternon. Celle-ci est la plus petite de toutes, et pour- vue de deux grandes facettes articulaires : une en avant, l’autre en arrière, et deux autres à chaque côté pour l'union avec les os sternocostaux de la seconde paire de côtes. Cette même conformation générale existe pour les quatre pièces suivantes du sternon, dont la prémière est la plus grande et principalement la plus forte; les suivantes deviennent succes- sivement un peu plus petites et se terminent par une septième pièce plus longue et plus étroite, de forme conique, qui repré- sente l’apophyse xiphoïde du sternon, pourvue de chaque eöte de la base d’une grande facette articulaire, pour recevoir les _ deux derniers os sternocostaux de la septième paire de côtes. Les sept os réunis, formant le sternon, ont une longueur de22 à 24 pouces, en proportion de ia grandeur individuelle du sque- lette entier, sur lesquels le manubrium oceupe 7 à 8 pouces, l’apophyse: xiphoïde de 4 à 5 pouces et chacune des cinq pièces intermédiaires 2-24 pouces. Elles sont réunies par substance molle cartilagineuse, fibreuse, et forment ainsi une . ‘assez forte, peu flexible, presque solide. Der 77 Les os sternocostaux sont remarquablement différents de grandeur et de forme. Le premier de la première côte est le plus court, mais aussi le plus épais. C’est une pièce presque cubique, soudée à la côte sans flexibilité, mais attachée au sternon par une seule facette articulaire, se touchant avec x facette laterale du manubrium. | Le second os sternocostal a le double de Wen du pie mier. (4 à 44 pouces) mais il est beaucoup plus mince et.de forme triangulaire, avec une forte tête à son extrémité interne, GENRE MEGATHERIUM 301 eux facettes articulaires, l’une en dessus de l’autre, pour son-union àvec-les correspondantes de la seconde ver- tèbre. du sternon; l'autre extrémité externe s’unit avee la côte,-soit par une-soudure complète, soit par un cartilage in- termédiaire. Dans ce cas, la facette terminale des deux os est inégale-et. présente quelques rugosités ou petits tubercules. … Les os sternocostaux suivants sont de plus en plus longs, le troisième ade6& 64 pouces, le quatrième a de 735 à 8 pouces, 1e. de 9 à 94 pouces, le sixième de 11 à 12 pouces, le »15 à 17 pouces. Chacun est renflé à ses deux extré« ni ane externe est pourvue de fortes rugosités, “ou interne a trois à quatre facettes articulaires, servant à son union avec les facettes articulaires des vertèbres correspondantes du sternon. Quelquefois le sixième et le sep- tièmesontunisau milieu par une facette articulaire sur les bords correspondants; le-septième est toujours le plus fort et pourvu d'unesseulergrande facette articulaire à son extrémité inférieure renflée en forte crête hémisphérique. A ce dernier os sternocos- tal, qui est toujours un peu courbé, tandis que les autres sont plus droits, s’unissent successivement les autres os des côtes suivantes. J'ai examiné ces os jusqu'à la onzième paire de côtes, etÿai vw que chacun a une forme allongée conique, sensible- ment plus large au côté externe et faiblement courbée; il s’at- tacheparunepointe au précédent, et par l’autre large et ru- gueuse la côte. De l'extrémité inférieure des côtes on peut déduire que ces os se trouvaient jusqu'à la Rene paire et manquent seulement à la dernière seizième. Pour connaître les os des membres du Megatherium, Al suffit d’énumérer chacune de ces rer, sans les deerire plus end ir ‘Le’ premier caractère remarquable est la pre difésoses des membres antérieurs et des postérieurs, en rapport avec la solidité de ces osyles os antérieurs sont grêles et fins en com- avec les os forts et excessivement massifs des posté- Tier serépète ainsi dans les membres, ce que nous avons déjà vérifié pour le tronc, que la moitié antérieure est plus fai- blement construite quesia postérieure qui est excessivement solide;difference qui prouve que les deux membres sont aussi d’un usage entièrement différent ; les antérieurs correspondant à des mouvements Dee les postérieurs à des mouvement pesants. "4 1.200 re 302 ÉDENTÉS GRAVIGRADES Dans les membres antérieurs l’omoplate a une forme allon- gée triangulaire avec la pointe un peu arrondie en arrière, ila 27 à 28 pouces de long dans cette direction, et.en avant sur la facette articulaire humérale 17-18 pouces de haut. La surface externe porte une forte épine, qui court obliquement sur cette surface, parallèlement au bord postérieur et va s’unir en avant par une arcade très-forte avec l’apophyse coracoïde non moins forte ; union caractéristique chez tous les Gravigrades, comme aussi la perforation du plan de l’omoplate, avant l’apophyse coracoide, par un grand trou servant au passage des merfs et des vaisseaux sanguifères. Par la direction obliquede l'épine, des deux divisions de la surface externe de l’omoplate, l'anté- rieure, nommée fosse sur-épineuse, devient plus grande quesla postérieure, connue sous le nom de sous-épineuse, et cette diffé- rence remarquable distingue bien l’omoplate du Megatherium de celle du Mylodon et du Scelidotherium, où les deux faces ou fosses sont moins différentes de grandeur. En outre, l’arcade réunissant l’apophyse coracoïde avec l’acromion porte une fa- cette articulaire pour son union avec la clavicule. | Cet os est extrêmement fort, mais sans autre caractère par- ticulier. Il a une forme cylindrique, un peu courbee.en $, ter- minée à ses deux extrémités par un renflement remarquable. Sa longueur est de 14 à 15 pouces, sa grosseur de 2 pouces au milieu et 4 pouces à la fin. Les deux bouts sont différents; l’externe s’attachant à l’arcade entre l’acromion et l’apophyse coracoïde, est moins élargi mais recourbé en angle obtus eontre la direction générale de l'os, et se termine par une facettear- ticulaire, qui s’unit avec la correspondante de l’arcade, L’autre extrémité interne, qui s'attache au manubrium du sternon, est aplatie obliquement, et sa surface plus large se pose contre la même surface de la clavicule opposée et touche la surface in- terne du manubrium du sternon, au moyen d'une protuberance inférieure, rentrant dans l’excavation de chaque côté de cette surface du manubrium, que nous avons décrite auparavant. Les deux surfaces terminales internes des clavicules sont très-iné- sales, perfordes de trous vasculaires et ont dû être couvertes de cartilages, pour leur union entre elles et avec le manubrium. L'union de la clavicule avec la première côte, que Cuvrer avait supposée, n'existe pas, comme l’a dit Owex avec raison ; les deux os sont séparés par une distance vide assez large. La grandeur excessive de la clavicule prouve, ques les GENRE MEGATHERIUM 303 membres antérieurs du Megatherium lui servaient, non-seule- ment pour marcher, mais aussi pour d'autres occupations de grande importance pour l'animal, qui exigeaient de la force, car les mammifères, dont les membres sont uniquement destinés à mareher, comme les chevaux, les ruminants et les autres on- guiculés, n’ont pas la clavicule, et cet os est d'autant plus grand que l'usage des membres antérieurs ash plus varié et demande plus-de vigueur. | + L’humerus n'est pas un os très-fort, si on ie compare avec le fémur. Généralement les deux os des deux membres sont en relation réciproque ; lorsque l'un est très-fort, l’autre l’est éga- lement ; mais chez le Megatherium, l'humérus est beaucoup plus faible que le fémur, et surtout à la partie supérieure qui s’at- tache à l'omoplate. Les cinq exemplaires de cet os, que nous avons dans: notre Musée, trois du côté gauche, deux ducôté droit, ont une longueur de 28 à 29 pouces et une grosseur de 44 pouces en haut, au-dessus de la tête, avec la facette articu- laire hémisphérique accompagnée de deux tubérosités, qui sont assez faibles, quoique l'externe soit un peu plus grande. Depuis, il devient peu à peu plus gros et forme à la surface antérieure une crête intermusculaire allongée, triangulaire, assez faible en comparaison de celle des genres Mylodon et Scelidotherium. A la hauteur de l'extrémité de cette crête, l'humérus de- vient bientôt plus large, s'étendant peu à peu des deux côtés opposés en deux forts tubercules latéraux qui forment, l'in- terne l'épitrochlée et l'externe l’épicondyle; l’externe est le plus grand, soit plus haut, soit plus large. Au commencement du tubereule épicondyle externe, on voit une sinuosité pro- fonde. sur le bord, pour le passage des nerfs et des vaisseaux sanguifères, qui se continue en saillie oblique à travers le côté postérieur de l'humérus. Tout en bas se forment les deux con- dyles pour l’union avec les os de l’avant-bras, les deux hémis- phériques unis en un seul en forme de, et dont la moitié externe est un peu plus grande que interne. Cette partie ter- minale élargie del’humerus a une largeur de 133 à 14 pouces, et les deux condyles ensemble de 8 pouces. L’externe est plus fort dans la direction antero-posterieure, linterne dans la direction opposée bilaterale. La perforation au-dessus des con- dyles, pour la réception de l’olécrâne, n'existe jamais, Les.os de l’avant-bras sont encore plus grêles que l'humérus, sauf leur portion articulaire qui est très-forte en haut, dans le 304 ÉDENTÉS GRAVIGRADES cubitus, et assez forte en bas dans le radius. Le premiera 26 pouces de long et le second 25 ; l'épaisseur moyenne est de 3 à 34 pouces. La partie supérieure du eubitus a 10 à 44 pouces de large et forme une crête transversale épaisse, arrondie en bout, plus large sur le côté interne que sur l'externe. La cavite sygmoide en avant et en dessus de l’olécrâne a de 64 à 7 pouces de large et est divisée par une élévation transserdkle} en deux parties indgales; l’interne plus grande est circulaires et a 4 pouces deu diamètre, elle est concave comme une hémisphère; l’externe, transversalement elliptique, a seulement 23 poucesde diamètre dans son petit axe et 4 dans son grand. A partir delà, le cubitus devient sensiblement plus faible et se termine enfin par une tête articulaire un peu plus forte, de 35 à 4 pouces de diamètre, qui porte deux facettes indgales : l'interne pour l'union avec le radius, la terminale pour l'union avec le carpe: Le radius commence assez grêle avec une facette articulaire circulaire, de 3 à 3% pouces de diamètre, quis’unitavec la moitié externe de la facette articulaire du eubitus, pour recevoir avec elle le condyle externe de l’humérus. Après, l'os est très-mince : et forme bientôt une petite tubérosité en arrière; qui s'attache au cubitus; se relève ensuite au milieu en crête, en avant, pour devenir peu à peu plus gros, et se termine par une massue de 6 pouces de diamètre, accompagnée sur le côté externe-destroïs tubérosités bien distinctes, séparées par des excavations semi- cylindriques. A son extrémité, cette massue porteunercavité articulaire cordiforme, de 6 pouces de longet de 4 pouces de large, pour la réception des deux os scaphoïde et semi-lunaire du carpe. La pointe interne descendante deladite cavité dé- passe un peu en avant le premier des deux os du carpe, que nous venons de nommer, quand la facette articulaire terminale du cubitus n’entre pas en contact immédiat avec le troisième os du carpe, le cundiforme ; ce qui’ donne aux mouvements des pieds antérieurs, correspondant à la main de l’homme, beau- coup de liberté par suite de la grande flexibilité de Punch arti- culaire avec le carpe. L'union légère du radius et du eubitus facilite aussi ce mouvement et laisse à l’avant-bras une faeulte de la pronation et de supination pique CHERS Wr la main de l’homme. N La patte anterieure est grande et presque aussi un gweriih. l’avant-bras. De nos deux exemplaires, l’un mesure en ligne droite 22 pouces, l’autre 23; elle est composée de quatre doigts, GENRE MEGATHERIUM 305 l'intevne ou pouce manque (Voyez la figure de l'Atlas, pl. XIX, fig. 1). La partie du carpe est extrêmement courte, en compa- raison des longs doigts, dont le troisième, correspondant au quatrième de l'homme, est le plus long. Le carpe est composé de sept os et n'a pas un trapèze sé- paré ayant le métacarpe du pouce, quoique un os allongé soit présent, qui se touche avec le trapézoïde et le scaphoïde de la première rangée. Cet os correspond au trapèze et le métacarpe du pouce réunis. Dans la première rangée, les quatre os sont complets et assez grands, principalement le scaphoïde (a), qui dépasse tous les autres en grandeur. Il forme avec le semi-lunaire (b), l'articulation de l’avant-bras et s'attache au radius ; le cu- bitus ne s'articule avec aucun os du carpe, il reste distant du cunéiforme (c), qui a une forme presque cuboïde et plus petite que la semi-lunaire. A son côté postérieur s'attache le grand pisiforme (d) qui a la forme d’une forte crête osseuse, dirigée en arrière, et est posée très en-dehors de la surface des autres os du carpe. Dans la seconde rangée des os du carpe se trouve, sur le côté interne, l'os déjà nommé au lieu du trapèze et un très- petit trapézoïde (e), contenu dans une excavation de scaphoïde; vient ensuite le grand os (capitatum f), pas très-grand, qui se trouve retiré dans une excavation du métacarpe du doigt du milieu, et touche de l’autre côté, avec le scaphoide et le semi- lunaire, mais pas avec le métacarpe du doigt annulaire. En- suite vient l’unciforme (kamatum g), le plus grand os de la se- conde rangée ; il touche le semi-lunaire et le cunéiforme, et contient, à l'autre côté, les trois métacarpes des deux doigts externes et une portion de celui du doigt du milieu. Les cinq os du metacarpe sont presents, mais celui du pouce est uni au trapèze, comme j'ai dit auparavant. C’est un petit os ayant une base étroite, en forme de coin, qui s’intercale entre le’scaphoide et l'os du métacarpe de!’ index; il touche le sca- phoïde par son bord le plus étroit et fait Dässer en dehors un mamelon court, mais assez gros, à côté du métacarpe du second doigt, qui représente le métacarpe du pouce. Les autres os du metacarpe sont assez grands, mais différents; on peut les diviser en deux catégories : ceux de l'index et du doigt du milieu sont plus courts et plus gros, les deux des doigts externes sont plus longs et plus étroits. Le premier, dont la base touche le trapé- zoide, a 5 pouces de long et est très-comprimé sur ses deux côtés internes et externes; il porte, aux deux côtés, des facettes articu- REP. ARG, — T. I]. 20 306 EDENTES GRAVIG RADES laires sinueuses qui reçoivent les métacarpes voisins, Le méta- carpe du doigt du milieu a 7 pouces de long, il est très- Gros et fortement élargi à sa base, où il embrasse le grand os du carpe tout entier et touche aussi le trapézoïde par son côté interne, et le cunéiforme par l’externe. Ses deux côtés sont occupés dans leur entier par les métacarpes voisins. Des deux métacarpes externes plus grêles, celui du doigt annulaire a 10 à 11 pouces, et celui du petit doigt 9 à 10 pouces de long, en proportion de la grandeur générale du corps d'animal, plus petite ou plus srande. Les deux s’attachent à l'os cunéiforme du carpe, que le dernier métacarpe touche seulement par une facette étroite ; l’autre portion de la base reste libre en dehors ; mais ils sont intimement unis entre eux et au métacarpe du doigt u mi- lieu par une large facette latérale articulaire. Ces quatre srands os du métacarpe ont une forte tubérosité à la fin de la surface supérieure, avant la facette articulaire, près des phalanges, et cette tubérosité se continue dans l'articulation terminale des os, comme la demi-poulie moyenne forte de la facette articnlaire même. Les phalanges des: doigts sont très-courtes, sauf la seconde de l'index et la terminale on- gulifère des trois doigts 2 à A. Au second doigt, la seconde phalange a le double de longueur de la première, et les deux s’artieulent librement entre elles. Les deux phalanges très-courtes du doigt du milieu sont soudées à un seul os, presque euboide, qui est excavé aux deux facettes articulaires opposées. Les deux phalanges également courtes du doigt an- nulaire restent isolées, mais unies par articulation capsulaire ; enfin, au petit doigt externe les deux phalanges sont très- courtes et la seconde est rudimentaire ; la première est encore pourvue de deux petites facettes articulaires, la seconde d’une seule et se termine en forme de mamelon arrondi, sans, aber lange ongulifère, qui manque complètement. Les trois autres doigts (2 à 4) ont de grandes phalanges on- suliferes, composées d’une gaîne externe et d’un cône com- primé central, qui sert à la réception de la matrice onguli- forme entre la gaîne et le cône. Au second doigt la gaîne est cylindrique, un peu courbée en dehors, et toute la phalange a 9 pouces de long, la gaîne seule a 5 pouces. La même phalange du doigt du milien est extrêmement grande, fort comprimée, plus haute et d’une extension énorme. La longueur générale est de 11 pouces et celle de la gaîne de 8 pouces. La phalange GENRE MEGATHERIUM 307 re du doigt annulaire est de forme semblable mais moins + plus allongée ; sa longueur totale est de 9 pouces et en de 7 pouces. Par cette prolongation des deux A > et de la phalange ongulifère, le doigt annu- ae long, il y a une extension totale de 21 à que le doigt du milieu a seulement 15 à 16 6à 17 et le petit doigt externe 10 à 11 pouces (*). mbres postérieurs sont remarquables entre tous e tte du Megatherium par leurs proportions consi- passent les dimensions des os correspondants de terrestres; le bassin a surtout une extension lin d'un tiers celui de l'éléphant, et quoi- U Dre ce dernier soit plus long que celui du Megane: r est moitié moindre. bass A Né Dé exemplaire a un diamètre transversal de entre repos les plus externes desilions, mais il y à mplaires où ce diamètre est de 54 pieds et la hauteur gé- la sabre du pubis jusqu’au bord supérieur de la . sacrum, est de 32 pieds et s'étend même jusqu'à 4 s exemplaires les plus grands. La conformation le du bassin est néanmoins la même que celle des pares- vai ad ‚et ne présente avec eux, d'autre différence que la eur exces Br Le seul caractère positif différent consiste des vertèbres unies du sacrum; les paresseux 4 même sept et le Megatherium en à seule- te similitude générale se prononce au premier en opposée des ilions, qui forment ensemble rt ne pre unie, un peu concave à chaque côté et di- Fr t 4 eo Li , um Cu am dit dar s ses Ossem. foss. tome V, pt.1, page 127, que la patte antérieure er 2 bugs enr pen la pe re: r an ” Are donne seule explicatior anomalies a même p u Megatherium, Cette compa- ai 0 nn ‘8 semble | bien fondée, si on regarde que les dues semblables sont en 2 n oppo D le prouve ma description donnée dans Arch. f. Anat. et Phys. 6 ie 18 11, page 105, pl. 148. fig. 4). Le grand tatou a cinq doigts parfaits et les fort porn ongles sont les trois externes ; les deux internes sont grèles. L'a- e la pere importance, qui me semble exister, consiste dans l'union \ eux D halanges des doigts 3 à 5, en une seule chez le Dasypus, mais cette union uve ch her Re ern au doigt du milieu senlement, non aux autres. Dans les. aresseux vivants, la même union des phalanges est la règle. Je don- ription plus détaillée des os des doigts et principalement des phalanges, tex 6 ancompagnant les planches de l'Atlas (pl. XIX), parce que l'assistance gares est nécessaire pour l'explication de ces 08 zellen“, 208 / ÉDENTÉS GRAVIGRADES rigée transversalement contre l’axe du tronc de la colonne vertébrale, Chaque ilion est une forme à peu près triangulaire et mesure 20 pouces de haut et 25 pouces de long; les trois côtés sont un peu courbés, principalement le supérieur, qui est le plus long et le plus convexe, l’inferieur est concave et le troi- sième ou interne est le plus court mais le plus gros, il a la moitié supérieure unie au sacrum et l’autre moitié inférieure libre, en dessous du sacrum, où elle forme une partie du bord de l'entrée du bassin. Cette partie est arrondie au coin et se termine à la cavité cotyloïde; des deux autres bords libres, l'inférieur sortant en dehors de la même cavité jusqu’à l’Epine iliaque, est assez aigu, et le supérieur, formant la crête iliaque, tres-gros, obliquement aplati et d’une largeur de 3 à 4 pouces, a cette partie aplatie, ce qui donne à l'ilion une apparence à ritablement colossale. La cavité cotyloïde, qui occupe l'angle inférieur interne de l'ilion, a une courbure complètement demi-sphérique à sa sur- face concave, mais elle paraît elliptique, car les courbures antérieure et postérieure de la circonférence sont sinueuses; le diamètre transversal a 75 à 8 pouces, et l'opposé d'avant en ar- rière seulement 63 à 7 pouces. Cette différence se produit prin- cipalement par 16 host plus grande du bord postérieur. L’impression pour le ligament rond (ligamentum teres) n'existe pas dans la cavité cotyloïde du Megatherium, car ce ligament manque, comme chez plusieurs autres Mammifères. Une petite trace sur le bord de la facette articulaire de la tête du fémur, qui se trouve au côté interne, ne me semble pas prouver son existence, car l'impression correspondante manque dans la ca- vité cotyloïde. Au-dessous de cette cavité et de sa bordure interne se pré- sentent immédiatement le pubis en avant et l’ischion en arrière. Le premier est un os cylindrique de 10 pouces de long, un peu élargi aux deux extrémités, de 2 pouces de grosseur au milieu; il forme le bord antérieur du grand trou obturateur. Ce trou a une forme allongée ovale de 94 - 10 pouces de long et 5 de large. L'ischion forme une grande et osseuse de 11 à 113 pouces de large au commencement, qui descend en direction oblique vers l'intérieur et constitue de. cette manière le bord postérieur du trou obturateur. C’est la portion la plus remarquable du bassin par sa seconde union en haut avec la fin du sacrum, fermant de cette manière l’échancrure ischiatique qui, chez le plus GENRE MEGATHERIUM 309 grand nombre des Mammifères, reste ouverte en arrière, mais forme chez le Megatherium un trou rond entre l’ilion, le sacrum etl’ischion. Ce trou est assez petit dans notre bassin, ilad pouces de diamètre perpendiculaire et 5 pouces horizontal et donne passage aux branches du grand nerf ischiatique qui descend du côté postérieur du pubis, dans une excavation particulière de l'os et passe par le trou obturateur au côté interne du fémur, d'où il va, par la cuisse et la jambe, jusqu'aux doigts du pied, Le pont osseux, qui termine ce trou en arrière, correspond à l’é- pine ischiatique des autres bassins et a, chez le Megatherium, . une longueur de 9 à 95 pouces; ils’unit aux deux dernières ver- tèbres du sacrum, qui FE Les en haut le pont par deux fortes tubérosités dirigées un peu plus en arrière, et indiquent bien les apophyses transversales des deux dernières vertèbres sou- dées à l'épine ischiatique, qui se transformait en large pont osseux comme l’echancrure en trou. L'ischion descend en bas du trou comme une lame osseuse, peu à peu plus étroite, et forme, au milieu du bord postérieur assez gros, vis-à-vis du trou obturateur, un coin obtus : la tubé- rosité ischiatique, et se dirige de là avec son bord peu à peu plus en avant, pour former son union avec la portion correspon- dante du pubis, qui se tourne également un peu plus en ar- rière. A leur union au-dessous du trou obturateur, les deux os ont ensemble 12 3123 pouces de large et leur extension perpen- diculaire, en bas de d union, à presque la même mesure. Enfin ils se touchent pour former la symphyse du pubis, qui est une crête grosse et obtuse, faiblement courbée au bord, de 84 à 9 pouces de longueur; sa pointe arrondie antérieure avance ml sur le bord du pubis. | Le sacrum, qui ferme le bassin en haut, se compose de cinq vertèbres soudées, comme le prouvent les quatre trous inter- vertébraux de chaque côté en haut et en bas des branches laté- rales. L’os entier, ainsi composé, a 19 à 20 pouces de long et sa largeur entre les crêtes latérales de la surface supérieure est de 10 pouces en avant et 16 en arrière. Tout l'os est perforé longi- tudinalement par le conduit vertébral, qui a une extension de 3 pouces de diamètre transversal en avant et de 4 én arrière; sa hauteur est de 2 à 25 pouces. En dessous du conduit sont les gros corps des vertèbres, au-dessus les arcades soudées. L’ar- cade vertébrale unie est assez mince et perforée à chaque côté par quatre trous, d’où sortent les conduits intervertébraux, dont 310 EDENTES GRAVIGRADES chacun se divise en deux branches, l’une en haut, l’autre en bas, pour le passage des nerfs qui ont la même direction. Entre les ouvertures des branches supérieures on voit, au milieu de l'arcade vertébrale, la grande et haute apophyse épineuse et de chaque côté de celle- -ci, entre les ouvertures latérales, trois pe- tites protuberances bicarénées: qui signalent les apophyses obliques soudées des cinq vertèbres, car en avant et en arrière de l’arcade, la première et la dernière de ces apophyses sont bien visibles et séparées de l'arcade, comme les mêmes apo- physes des vertebres lombaires. L’ anterieure, qui se touche avec la postérieure de la dernière vertèbre lombaire, porte en- core, comme cette vertèbre, une épine très-relevée horirontale- ment en arriere de la facette articulaire, qui se dresse, tantöt librement avant la crête de l’ilion, comme une épine isolée, tantôt s’unit avec cette crête par une prolongation osseuse, d'où de chaque côté de la crête iliaque se forme un trou entre l'é- pine et la crête, comme ceux des apophyses correspondantes des vertèbres lombaires. Ces différences sont purement indivi- duelles. Il en est de même de l’apophyse épineusé qui est, en général, une crête simple de 11 pouces de hauteur et de 13 pouces de longueur, se terminant au bord supérieur par une extension latérale de chaque côte de 14 à 2 pouces de largeur; la crête inclinée un peu en arrière dans toute son extension. Mais il y a aussi des exemplaires où la crête est perforée en haut, en dessous de l'élargissement terminal, par 3 à 4 trous, indiquant la séparation de la crête en apophyses isolees, et cette separation peut se continuer de haut en bas, divisant en vérité la crête entière en apophyses toutes ou à demi-sé- parées. J'ai vu‘ un exemplaire du bassin où la dernière apo- physe épineuse était seule séparée des autres, et un autre où les trois dernières apophyses se trouvaient en demi-séparation de la portion supérieure. Nous avons dans notre Musée trois crêtes épineuses du bassin, toutes entières, et je crois que c'est la forme régulière ; mais le dessin du Megatherium de Madrid indique les cinq apophyses épineuses du bassin séparées et il est possible que cet exemplaire les ait eues ainsi, mais c'est un fait tout exceptionnel. La cavité au-dessous du corps du sacrum, entre les deux moi- tiés du bassin, formées par l'union des trois os soudés en un seul, connue sous le nom de l’os innominé, porte le nom de pétit bassin, en opposition avec le grand bassin formé entre les GENRE MEGATHERIUM 311 deux os iliaques. Il reste à déterminer la forme et la grandeur de cette cavité du petit bassin. L'entrée est très-allongée et de forme ovale, elle a 2 pieds 1 à 2 pouces de haut et 1 pied de large au milieu. En arrière l'extension devient un peu diffé- rente, le diamètre perpendiculaire est de 21 à 22 pouces et le transversal de 17 à 18 pouces. Le fémur est l'os le plus colossal du squelette let lé plus gros des os de tous les animaux terrestres. Il a une longueur un u variable, de 27 à 30 pouces, et une largeur différente au mi- fn, en rapport de sa longueur de 105 à 115 pouces ; l'épaisseur renne est de 3% à 3; pouces. Sa forme générale n'est pas cylindrique , Comme chez la plupart des animaux terrestres, allongée oblongue, les deux côtés plus courts sont occupés en haut par la tête articulaire et le grand trochanter, eten bas par les ı sux condyles de l'articulation du genou. La tête est un hémisphère complet de 7! pouces de diamètre, avec un bord bien aigu, indiquant Marin du ligament cépeulaire! Ce bord auné le Ainuositö sur le côté interne, ce qui semble indi- quer l'existence d'un ligament à ce côté, qui peut-être rem- t le ligament rond. Le col du fémur, au-dessous de la tête, est court et a presque la même grosseur que celle-ci. Sur le côté externe de la tête se présente le grand trochanter, qui forme une ‘espèce de grosse tubérosité de circonférence trian- gulaire, large et arrondie en dehors et perforée à la base, tout près du eol, par une forte excavation ronde ou elliptique (la fosse trochantine) pour la réception des nerfs et des vaisseaux sanguiferes dans l'intérieur de l’os. Plus en bas la surface de l’os estlisse; des deux bords opposés, l’externe à un fort sinus en dessous du grand trochanter et le bord. interne a, vis-à-vis du sinus, une autre tubérosité allongée plus faible, le petit tro- chanter. Au-dessous de celui-ci, l'os a sa grosseur minimum ; il commence à s'élargir de nouveau en bas et devient plus gros à lendroïé où il forme les deux condyles terminaux, Ils ont la forme d'une demi-poulie de 6 pouces de diamètre ; chacun, a 4% 44 pouces de large, l'externe est assez convexe, l’autre très- peu; l’externe est plus relevé en avant, l’interne plus en ar- rière et chacun a son bord libre accompagné d’une tubérosité presque pyramidale; celle du condyle externe est plus forte que l'autre, Entre ces deux tubérosités, le fémur a sa largeur la plus grande de 15% à 16 pouces. Une excavation assez profonde qui se continue en arrière, formant une fosse poplitée, sépare 312 ÉDENTÉS GRAVIGRADES les deux condyles d’une distance de 25 à 3 pouces. Le bord an- térieur du condyle externe s’unit en haut à la facette articu- laire de la rotule d’un plan articulaire, un peu plus que semi- orbiculaire de 35 à 3% pouces de diamètre. La rotule for un petit os presque hémisphérique de 3 pouces de diamètre transversal et de 4 pouces longitudinal, qui se pro- longe un peu plus en bas par une protubérance conique, tandis que la portion supérieure est plus fort relevée, en avant, en tu- bérosité. La surface articulaire a une circonférence parfaite de 3 pouces de diamètre, elle est faiblement concave et n’est pas divisée en deux moitiés par une élévation médiane ; du moins les trois exemplaires du Musée public n'ont pas cette éléva- tion, comme le dessin donné dans l'ouvrage de Owen (pl..28, fig. 9), presente. Nos exemplaires ont une conformation toute différente : le dessin cité correspond bien aux huit rotules du Seklidotherium de notre Musée. Je crois qu'il ya eu une erreur de designation (*). Les deux os parallèles de la jambe, le péroné en dehors et le tibia au côté interne, sont unis intimement à leurs deux extré- mités et laissent entre eux un vide allongé ovale de 8 à 10 pouces de longueur et 25 à 25 de largeur; la longueur générale des os unis est de 20 à 23 pouces. Le tibia est plus fort que le péroné et en général du double de grosseur de l’autre ; celui-là a une grosseur de 43 à 5 pouces au milieu, et celui- -ci de2 pouces. La forme particulière de chacun est Ye celle d’un pi- lon, élargi aux deux extrémités en forme de massue; en haut, les deux os sont à peu près égaux, en bas le tibia est beaucoup plus fort et laisse quelquefois le péroné libre au-dehors, sans être soudé avec lui et formant un appendice latéral. L’extré- mité supérieure est pourvue de deux facettes articulaires, en- tièrement séparées, correspondant aux deux facettes terminales du fémur et de même forme. L’interne du tibia est située plus haut, elle a une circonférence elliptique transversale, fort con- cave; l’externe du péroné ne se relève pas autant en haut, elle est plus étroite, toute plane et moins circonserite. Elle a un appendice semi-circulaire en arrière, dirigé obliquement en bas (*) Une semblable erreur a été faite par BLAINVILLE, qui fait figurer dans son Os- téographie, genre Megatherium, pl. IV, fig. 3, la rotule du Mylodon giganteus comme étant celle du Megatherium. Celle-ci, fig. 14, est donnée comme appartenant au genre Mylodon. Voyez Anal. d. Mus. Pübl. d. B. A., tome I. 163. GENRE MEGATHERIUM 313 pour la réception d’un petit os trilatéral, qui s’intercale ici dans l'articulation et laisse passer sur sa face convexe libre posté- rieure, le tendon du muscle gastro-cnémien externe. Owex a nommé ce petit os la: fabella. Par suite de la position plus basse de la facette articulaire du péroné, la jambe entière ne se pose pas en direction perpendiculaire contre le fémur, mais est obliquement dirigée en dehors à son extrémité inférieure, ce qui donne à la jambe une force plus grande pour soutenir le corps suspendu d'une manière sûre et lui donner un point d’ap- pui des deux côtés externes. L'extrémité inférieure est occupée par une seule grande facette articulaire concave, ayant la . forme d'une demi-poulie et de circonférence presque circulaire; elle est divisée par une crête obtuse en deux portions : interne plus petite est circulaire et plus concave; l’externe, semi-lu- naire, est plus grande et moins concave. Cette facette s’arti- cule avec la correspondante de forme opposée de l’astragale. Sur le côté externe est posée, à cette facette articulaire, la plus petite massue inférieure du péroné, qui forme un mamelon tri- latéral, touchant par sa surface interne, et pourvue d’une petite facette articulaire, la surface externe de l’astragale et formant de ce côté la grande facette articulaire principale du piedsur ce même os. Les deux autres surfaces externes de la massue du péroné forment une protubérance assez forte, connue sous le om de malléole externe ; la malléole opposée interne du bord du tibia est plus faible, située plus en haut et très-peu séparée de l’autre surface de l'os, formant une tubérosité allongée ovale, Les os du pied ante, comme ceux de la main, un des caractères les plus caractéristiques du genre; c’est la dimension beaucoup plus grande de la moitié postérieure du pied, énor- mément développée par rapport à la moitié antérieure, qui est en partie rudimentaire ou réduit à un petit volume. Le pied entier mesure, de la pointe ressortant du talon jusqu'à la pointe du doigt le plus long, qui correspond au troisième chez lhomme, 23 à 30 pouces, et sur cette grande extension l'os du talon, le calcanéum, occupe plus de la moitié, c’est-à-dire 144 à 154 pouces. Il a une forme complètement singulière et représente une masse solide, plane en dessous, convexe en dessus, se terminant en pointe allongée-conique en arrière, avec des bords presque parallèles en avant, où il se termine par trois facettes articulaires. Cette partie antérieure a 6 pouces 314 ÉDENTÉS GRAVIGRADES de large et est pourvue, sur le côté externe, d’une protuberanes perpendiculairement comprimée, assez forte pour retenir les tendons puissants des muscles fléchisseurs des doigts. Une autre protubérance plus grosse se trouvé au coin interne, avec une facette articulaire plane, elliptique, pour l'union avee l’as- tragale. Cette union se produit principalement par une seconde facette articulaire, plus grande et convexe, située au-dessus du coin antérieur supérieur, Une troisième facette articulaire pe- tite et perpendiculaire existe à l'extrémité antérieure en bas ei donne l’union à l'os cuboïde. L'astragale est un os également très-fort et du doublé de srandeur de celui de l’Eléphant, quoiqu'il soit assez variable de grandeur. Des quatre exemplaires de notre Musée publié, le plus grand a un diamètre longitudinal de 10% pouces et le plus petit de 83 pouces. Ila la forme bien connue d’une demi-poulie, avec une granite facette articulaire supérieure bi-sinueuse, pour l'union avec le tibia, et trois autres plus petites, dont deux elliptiques se trouvent à la surface inférieure pour l'union avec le calcanéum, et une excavée en avant pour la réception de la facette semblable de l’os scaphoïde. Cette facette assez grande se compose de deux moities différentes: l’interne con- vexe, l’externe concave de forme conique. * | Le scaphoïde est un os allongé elliptique de 75 pouces de long et de 4 pouces de large, avec les deux surfaces prineipales très-inégales ; il a le bord externe libre arrondi, de 1 à 15 pouce de grosseur. La surface postérieure, qui s’unit à l’astragale par ladite grande facette articulaire, est convexe en cône sur sa moitié externe circulairé, et concave dans sa moitié interne transversale elliptique. L'autre surface opposée externe a deux facettes articulaires : l’une triangulaire-perpendiculaire pour ‘l'union avec le troisième cunéiforme, un petit os trian- gulaire de 4 pouces long et faiblement concave, avec deux grandes facettes articulaires, et l’autre allongee- elliptique- transversale, pour l'union avec les deux autres os cunéi- formes, qui sont unis à un seul os assez grand, avec trois fa- cettes articulaires pour l'union au scaphoïde en arrière, à l’autre cunéiforme au côté externe et au métatarse du doigt interne en avant; l'os se termine au côté interne et en bas en ma- melon fort. Enfin, il y a encore une facette articulaire étroite allongée sur le bord externe du scaphoide ; elle est tournée un peu en bas pour l'union avec lé euboide. GENRE MEGATHERIUM 319 Los euboide a une forme cuboïde très-irrégulière; seule, la face externe, visible entre le calcanéum, l’astragale et les ‚deux métatarses externes, se rapproche assez de la forme qua- drangulaire. Il est plus haut que large, son diamètre perpendi- eulaire est de 5 pouces et l’horizontal de 3 à 34 pouces. Presque toute la circonférence est occupée par des facettes articulaires, sauf une petite portion de la surface externe, entre le calcanéum et le métatarse du dernier doigt externe. Sur l’autre circonfé- rence se trouvent six à sept facettes articulaires; l’une, la postérieure, est assez petite et s’unit avec la troisième facette trio en avant du calcanéum ; sur son côté interne est Située la facette articulaire la plus grande, qui s’unit à l’astra- vale. Une troisième beaucoup plus petite se touche, en avant de la $econde, avec le coin postérieur du scaphoïde. Entre cette facette et la suivante, la quatrième entièrement dirigée en avant, il reste un espace libre qui s’agrandit à mesure que l'os eunéiforme interne se retire plus ou moins du cuboïde ; il peut même être sans contact avec lui, mais généralement il se trouve une très-petite facette articulaire pour l’union avec le coïn le plus externe du cunéiforme. Ensuite vient une autre facette très-étroite, sur le coin le plus avancé du cuboïde, qui se touche avec le métatarse du plus grand doigt. Lorsque cette facette est bien développée, ainsi que la plus petite qui touche avec le cunéiforme, le nombre des facettes s’augmente de sept, mais généralement il manque l’une ou l'autre, tantôt celle pour le cunéiforme, tantôt l'autre du troisième métatarse. Les deux facettes articulaires du cuboïde qui restent encore, s'unissent avec les métatarses des deux doigts externes ; elles sont assez srandes. L'une se trouve au coin antérieur du euboide et l’autre à la moitié antérieure de la surface externe ; l’une pour le pé- nultième doigt, l’autre pour le dernier. - De cette manière le tarse du Megatherium se compose de six os, il lui manque le premier cunéiforme séparé avec l’orteil et le second doigt du pied de l’homme, car les trois doigts pré- sents du Megatherium correspondent au troisième, quatrième et cinquième de notre pied. Aucun de ces trois doigts n’est parfait ; le troisième n’a pas la phalange du milieu, les deux autres n’ont pas les phalanges onguliferes. ' Le premier des doigts restants du Megatherium est la partie la plus singulière du pied et sa construction est véritablement surprenante, Il se compose de trois os, le métatarse et deux > 316 ÉDENTÉS GRAVIGRADES phalanges ; la seconde phalange est une ongulifère de grandeur triple des deux autres os précédents. Le métatarse est, par sa conformation, l'os le plus remarquable du pied du Megatherium et d’une forme toute particulière. Nr Ce métatarse du doigt interne, correspondant au troi- sième de l’homme, est un os très-singulier et à peine com- parable à un métatarse d'aucun autre animal. Vu d’en haut, sa surface supérieure est presque triangulaire; la pointe la plus étendue se dirige en arrière pour toucher la même pointe avancée du cuboïde. Deux grandes facettes articulaires 0C- cupent les deux côtés de cette pointe avancée; sur l’interne se trouve la facette triangulaire concave qui s’unit avec le . troisième cunéiforme; sur le côté externe, celle du métacarpe suivant du quatrième doigt. L'autre portion plus large du troisième métatarse est dirigée en avant et porte deux autres facettes articulaires, l’une plus grande en avant, ayant la forme d'une demi-poulie, s’unit avec la phalange du doigt, l’autre très-petite, interne, s’unit avec l’autre eunéiforme, le second ou moyen. En bas de ces deux facettes, le métatarse descend encore beaucoup et forme un fort mamelon libre dans la plante du pied; il a dans cette direction une hauteur de 63 à 7 pouces. La surface supérieure est de 4 pouces de large et de 45 à 5 pouces de long, entre la pointe postérieure et.la pointe anté- rieure les plus avancées. Les deux autres métatarses du quatrième et cinquième doigt sont de forme régulière cylindrique de 94 pouces de long, élargis aux deux extrémités, en forme de massue, et pourvus en cet endroit de facettes articulaires. En avant, chaque métatarse a une très-petite facette presque circulaire, pour l’union avec la première phalange; en arrière, leur conformation est un peu dif- férente. Le métatarse du quatrième doigt est largement étendu en haut et en bas en lame perpendiculaire, et à trois facettes, dont la plus grande internes’attache au métatarse du troisième doigt et au troisième cunéiforme; la plus étroite basilaire s’ar- ticule au cuboïde, et l’externe moins large que l’interne au méta- tarse suivant. Celui-ci a une forme un peu prismatique triangu- laire, moins élargie aux extrémités et arrondie à la postérieure ; il a sur le côté interne, avant la base, deux facettes articulaires rapprochées, se touchant: l’une, l’antérieure, avec le métatarse précédent, et l’autre, la postérieure, avec le cuboïde. Un ma- melon de l’os court et arrondi dépasse cette facette en arrière. GENRE MEGATHERIUM 317 Les phalanges sont des os assez petits, sauf l’ongulifere du troisième doigt. Ces trois doigts n'ont pas plus de deux pha- langes chacun, mais elles ne sont pas pareilles. La première phalange du troisième doigt est une lame assez mince, à peine de 1 pouce de grosseur, d’une circonférence à peu près circu- laire, avec deux grandes facettes articulaires : la postérieure concave, l’anterieure convexe, et un sillon assez remarquable sur le bord inférieur. Elle porte la grande phalange ongulifère faleiforme, de forme semblable à celle du même doigt anté- rieur, mais un peu plus petite. Celle du pied postérieur est de 7 à8 pouces de long, de 3 à 4 pouces de grosseur au milieu de la gaine basilaire, et de 4 à 5 pouces de haut au même endroit. La conformation particulière est la même de celle de la pha- lange correspondante antérieure, mais sa position est différente; elle n'est pas dirigée en avant, mais plutôt inclinée vers le côté interne et plus ou moins tournée contre la plante du pied. D’a- près la position de la facette articulaire de la phalange, il me semble impossible de lui assigner une direction toute droite en avant. Les deux phalanges des deux autres doigts sont de petits os irréguliers sphériques, ressemblant chacun” à: ture pomme de terre de 1 à 3 pouces de diamètre; la première a le double de grandeur de la suivante. Elles sont unies entre elles et avec le métatarse par une petite facette articulaire circu- laire. Les deux phalanges du quatrième doigt ont le double de grandeur de celles du cinquième doigt et sont toujours sépa- rées en deux; celles du cinquième doigt se trouvent plus sou- vent réunies bats un seul os, et se soudent par les facettes arti- _ culaires. J'ai terminé ma longue description du satetétié du Megathe- rium et je crois avoir présenté d’une manière complète tous les caractères remarquables de cet animal. Il me reste encore à dire quelques mots sur la forme extérieure et les différences spécifiques ı des échantillons trouvés dans les différentes parties de l'Amérique. Il n’est pas douteux qu’un animal, d’une conformation de squelette si colossale, n'ait pas eu aussi une puissante muscu: lature et, par conséquent, une apparence extérieure lourde et massive. Mais je doute que la musculature ait été en propor- tion aussi colossale que les os du squelette. Mes raisons pour cette hypothèse reposent sur’ la conformation des os eux- mêmes, qui en general sont peu durs, fort spongieux et moins u, “ 318 EDENTES GRAVIGRADES pesants que leurs dimensions énormes pourraient le faire supposer ; ils cassent facilement à l’état humide, quand on les trouve dans la terre, et c’est pour cela qu’on peut très-rarement les tirer, en dehors des couches où ils sont déposés, sans les dé- truire plus ou moins. Mais il y a éncore une autre raison, fon- dee sur la forme des os, qui n’ont pas de fortes crêtes aux coins externes, du moins en rapport avec une forte musculature ; les os du Megatherium sont assez lisses et leurs surfaces ont plutôt des impressions de vaisseaux sanguifères, que la trace des coins de l’attache de muscles et de tendons puissants. Toutes lesim-- pressions de cette dernière catégorie sont assez faibles et d'a cune manière en relation avec la grandeur excessive des os entiers. Et ce qui vient donner plus de poids à ces raisonne-* ments, c'est l’analogie des Paresseux actuels, qui ont une mus- culature également faible, quoique leur force, pour se tenir au-dessus des arbres, soit assez grande. Nous savons qu'une conformation particulière des vaisseaux sanguifères facilite l’activité musculaire des Paresseux (*), et nous pouvons sup- poser avec raison qu’une semblable conformation existait chez les Gravigrades, quand nous voyons sur leurs os les fortes im- pressions des vaisseaux sanguifères. Je crois donc que la forme extérieure du Megatherium n’a pas été aussi lourde que le sque- lette, que la marche de cet animal a été lente, comme celle des Paresseux actuels, et que tous ses mouvements denotaient un animal apathique, paresseux et indifférent. Une preuve importante de l’apathie générale, non- -seulement des Paresseux, mais de tous les Edentés, consiste dans leur en- veloppe extérieure qui est toujours très-forte, soit formée de poils longs et denses, souvent un peu aplatis, soit par des eui- rasses composées de plaques, ou d’écailles cornées, ou même d'une carapace osseuse. Ces enveloppes solides sont en relation avec l’apathie des animaux qui en sont revêtus ; il est facile d'en déduire peu de sensibilité de la surface extérieure d’un animal ainsi protégé par une substance dense et dure, qui ne laisse pas de passage aux sensations ordinaires extérieures. La similitude générale du Megatherium avec ces animaux, e et la conformation massive du squelette, ont donné occasion de sup- poser aussi que ce genre avait une carapace osseuse, et des (") Voyez, sur cette configuration des artères des Paresseux, l'ouvrage de W. Rapp. Anat. Unters. d. Edentaten. Tubingen, 1852, page 90 et suiv. GENRE MEGATHERIUM 319 savants (très- compétents comme Cuvier, Weiss, BuckLann, et principalement BLAINVILLE, ont proclamé cette opinion done leurs travaux. Owen s'oppose, dans son Mémoire sur le Mega- therium, page 8, à cette hypothèse, à laquelle ma propre décou- verte des plaques osseuses du genre Mylodon, de forme sem- blable. à celles du Scelidotherium, trouvées par Luxn KL avait ma nayie semble donner à cette hypothèse, je crois que st une erreur; car jamais on n’a trouvé d’os de la peau sem- lables à ceux des genres Mylodon et Scelidotherium, parmi les os des squelettes de Megatherium ; on a trouvé plusieurs fois des exemplaires complets, magnifiquement conservés, de Megathe- run, mais toujours sans vestiges de tels os dans les environs du corps, qui était sans doute entier à l'époque de sa mort et de son ensevelissement. Il faut croire, vu la différence remarquable de grandeur et de stature entre le Megatherium d'un côté et les genres Mylodon et Scelidotherium de l’autre, que l'animal le plus grand avait un tégument plus léger et moins pesant, et les animaux de taille inférieure en avaient une plus dure et plus forte. La grande masse du premier lui permettait de se défendre par lui-même; les animaux moins grands avaient besoin d'une. cuirasse pour se défendre, et leurs dimensions leur pe mettajent de la porter avec agilité. Je crois donc que le herium n’a pas eu une forte carapace, mais était probable- ment garanti légèrement, à la manière des Paresseux actuels. . Nous avons à étudier enfin ce qu'a mangé cet animal colos- sal, et pourquoi il est supposable que sa nourriture était phyl- lophage. Nous nous appuyons pour cela sur la forme générale du corps et sur la structure des dents. Celle-ci est tout à fait semblable à, celle des dents des Paresseux et prouve que le Megatherium se nourrissait aussi de feuilles, et non-seulement de celles. des plantes basses et à ras de terre, comme celles des pâturages, mais. des feuilles d'arbres assez élevés. En effet, la stature de l'animal ne lui.permettait pas de prendre sa nourri- ture au niveau du sol, et le manque d'incisives l’empêchait de couper les plantes qui s’y trouvent. Cette supposition de son alimentation avec des feuilles d'arbres concorde bien avec la con- formation du corps de l'animal. La force beaucoup plus consi- (‘) Voyez sur celte question, mon exposé dans l’Arch. f. Anat. et Phys., année 1868, page 759% 2 320 ÉDENTÉS GRAVIGRADES dérable de la moitié postérieure du corps, et la solidité de la queue, lui facilitaient de s'asseoir en dessous d’un arbre; la longueur et la disposition plus grêle des membres antérieurs lui permettaient de lever faiblement en haut ces mêmes mem- bres pour atteindre, avec les ongles forts et falciformes, les branches inférieures des arbres et les soutenir à portée de la bouche ; sa tête, longue et facile à relever, se trouvait done à la hauteur commode pour manger ces feuillages avec tranquil- lité. L'extension énorme du ventre, prouvée par la grande dis- tance des côtes postérieures et des ailes iliaques du bassin, indique aussi que le Megatherium était obligé de manger beau- coup pour remplir ses grands intestins soutenus dans cebte ca- vité immense. On retrouve cette analogie chez les Paresseux actuels, qui sont pourvus d'un estomac composé de différentes sections, à la manière des ruminants, et dont la première sur- prend par sa grandeur excessive. J'ai examiné moi-même les intestins d’un Paresseux du Brésil et j’ai vu, avec surprise, le premier estomac très-développé, rempli de feuilles finement mâchées, le ventre d’une grandeur énorme en proportion avec l'animal si petit et de conformation aussi grêle. Sans doute le Megatherium a eu un estomac proportionnellement aussi grand, et en l’estimant d’après la grandeur du ventre, où est sa place naturelle, on peut dire que son premier estomac a eu à peu près la capacité d’une barrique ordinaire de vin. Le Megatherium continuait son repas en dessous de l'arbre qu'il avait attaqué, jusqu’à la dernière feuille accessible, se relevait pour marcher doucement en tenant le dos courbé, comme les Paresseux ac- tuels, jusqu'à un arbre voisin, où il recommençait de nouveau la même opération. Pour moi, il n'existe aucun doute que tous les mouvements du Megatherium ont été aussi lents que ceux des Paresseux actuels. M Les différentes espèces du genre ne sont pas encore ieh dé- terminées et ne sont pas assez connues pour avoir de valeur scientifique. La seule bien connue est celle de notre territoire, c'est celle dont j'ai décrit le squelette; toutes les autres sont douteuses. Cette espèce principale se nomme : Megatherium americanum, BLUMENBACH. Handb. d. Naturg. page 73.— Cuvrer, Ossem. foss. tom. V. part.1. page 174, pl. 16.—Brosy, Lethaea geogn. II. 1247. = GENRE MEGATHERIUM 321 00 — (rt, not. on the Megath. Lond. 1835. — BLAINVILLE, Ann. d. se. nat. II ser. tome XI. page 114. …… Megatherium Cuvieri, Desmar. Mammal. 365. — BucxLann, __ Bridgew. Treat. Geol. 121. — Prcrer, Traité de Palsont. 265. pl. VIL. fig. 1-4. — GıeBer. Fna der Vorw. I. 111. _ Megatherium australe, Oxex ; Horı, Petref. 27. 465. _ Bradypus giganteus, PANDER et D'AzTon, d. Reisenfaulth. etc. Bonn. 1821. Aa 1788, an de la découverte de cet animal gigantesque, on trouvé assez souvent des squelettes entiers dans les dé- BE marneux de la formation quaternaire de la province de ‚Bu6nos-Ayres; la grandeur colossale de l'espèce la distingue bien des autres, incomplètement connues jusqu'à ce jour, par des os séparés. La longueur de l’exemplaire que nous avons dans le Musée public est de 16 pieds, et la hauteur de la région du bassin, dans sa position naturelle, est de 6 pieds. Le crâne seula3 pieds de long, le cou 13 pied. Le tronc, dans sa courbure naturelle de la colonne vertébrale, a 7 pieds, la queue 5 pieds. L'animal pouvait relever la portion antérieure du corps jusqu’à iriger la tête en avant et ployer, avec ses pattes an- térieures, les- branches d'arbres d’une hauteur de 18 à 20 pieds, suivant que le bassin, avec la portion postérieure du corps, se soute plus ou moins au-dessus du sol. Les grands ongles fal- des pattes antérieures facilitaient beaucoup cette opé- raide faire descendre les branches, ainsi que la queue forte et le talon énorme des pattes postérieures, qui permettaient à l'animal de se soutenir quelque temps le tronc fort élevé. Il semble quele grand ongle faleiforme du troisième doigt interne des pattes devait servir à s’enfoncer, avec la pointe courbée, soit dans la terre ou soit en arrière du tronc d'un buisson voi- sin, afin de donner plus de sécurité au corps suspendu; la di- rection de cet ongle vers le côté interne me semble indiquer qu le ai était plus apte à prendre et retenir qu’à marcher. ut. — Parmi les autres espèces du genre, je citerai iei le Mega- therium mirabile de Lex, espèce assez bien fondée à cause de sa ma- choire inférieure, dessinée dans l’ouvrage de cet auteur, page 49, pl. XV. Il semble avoir ey une grandeur d’un quart plus petite que celle de l’es- pèce principale. Il y a une autre espèce également petite, que M. Lunp a fondée sous le nom de Megatherium Laurillurdi (Mém. d. V'Acad, Roy. Danoise de Copen- REP. AR—T. IL | 21 Bun 322 ÉDENTÉS GRAVIGRADES hague. tom. IX, page 143, pl. 35, fig. 9). TI me semble que le calcanéum dessiné et décrit par P. Gervais, comme venu de Tarija (Rech. s. Mamm. foss. d’Amér. mérid. page 53, pl. XII, fig. 6), est de la même espèce que celle de Lunn. Le dessin de BLcainvize (Ostéogr. IV, genre Megatherium, pl. 4, fig. 21), qu'il attribue par erreur au genre Mylodon, s'applique à cette espèce. On connaît donc à présent trois espèces du genre Megatherium. 1. La plus grande, décrite dans cet ouvrage, répandue dans la Repu- blique Argentine etle Paraguay, et est propre aux terrains voisins des ri- vières appartenant au bassin du Rio de La Plata. 2. La moyenne est répandue dans l'Amérique du Nord orientale (Géor- gie). 3. La plus petite, originaire du Brésil, est peut-être. indigène œ la grande vallée des affluents du Rio Amazones. Cr | 2. Genre Seelidotherium, Owen. Voyage of the Beagle, ete. Zool. I. 73, pl. 20-28. Glossotherium, Owen. 1. 1. 57, pl. 16. Ce genre occupe, par la conformation de son squelette, le milieu entre le Megatherium et le Mylodon; il se rapproche du premier par le crâne et les pattes postérieures, et du second par la denture et les pattes antérieures. Sa grandeur est infé- rieure à celles des deux genres, mais il ressemble plus de la : lourde apparence du Megatherium que de celle plus élégante du Mylodon. Enfin les dents sont de forme différente de celle des deux genres, quoique leurs relations soient plus semblables aux dents du Mylodon qu’à celles du Megatherium. Les caractères diagnostiques sont comme il suit : Le crâne allongé avec le museau fort aigu et très- -proéminent, l’arcade zygomatique ouverte en arrière, les dents inégales ; sur les cinq molaires supérieures, les trois antérieures son allongées, elliptiques et un peu courbées, les deux postérieures successivement plus petites, subtriangulaires ; sur les quatre inférieures, les trois antérieures sont plus ou moins triangu- laires, la dernière tres-grande est de forme bi-anguleuse, imi- tant un S. Les pattes antérieures ont quatre doigts; de ceux-ci les deux internes portent de grands ongles presque droits ; les postérieures ont trois doigts, l’interne se termine par un ongle tres-grand et droit. La queue très-longue et assez mince. OBSERYATION. Presque tous les savanıs qui ont étudié le genre Scelido- therium, l'ont considéré identique au genre Platyonyx de Lunp, et j'avais GENRE SCELIDOTHERIUM 323 moismême accepté cette opinion, dans les Anales d. Mus. Pübl. de Buenos Aires, tome I, page 177, avant d’avoir connu, par autopsie, le squelette presque parfait du premier genre. A présent que je l’ai reconstruit dans le Musée publie de Buénos-Ayres, je trouve des différences remarquables entre le Scelidotherium et les dessins, donnés par Lunp, de différentes parlies du squelette du Platyonyx. Ainsi Lun donne à son genre cinq doigts en avant (Act. de ’Acad. Roy. de Copenhague. Cl. phys. tom. IX, pl. 39), et sur le pied postérieur, les trois doigts se terminent par des ongles aigus, tandis que notre Scelidotherium n'a que quatre doigts en avant et un seul ongle aigu-en arrière, Le crâne dessiné par Lun, comme appartenant au Platyonyx Brogniarti (1.1. pl. 28), est tellement différent du cı ongé du Scelidotherium, que la difference générique des deux animaux me paraît tres-vraisemblable. Mais les espèces de Platyonyx ne sont pas connues dans notre territoire, je ne puis pas entrer dans la com- paraison détaillée des deux genres, assez voisins l’un de l’autre. Scelidotherium leptocephalum, Owen. > ze Voyage of the Beagle, etc. 1.1. — Ann. and Magaz. nat. history, *1857. II. page 249. — Phil. Transact. of the year 1857, page 101, pl. 8 et 9. — Picrer, Traité de Paléontologie, N, 21.—P. Gervais, Recherches sur les Mammif. foss, CE || l'Amér. mérid, page 48, pl. XI, fig. 1, etc. — Oki, Fna der Vorw. ® 120. — Burx. An. d. Mus. Pübl. d. Buenos Aires. I. 17. | Jeunes individus : Glossotherium, Owen, 1.1. 1. 57, pl 16. L’animal que représente cette espèce a eu la grandeur ordi- naire d’une vache, sauf que le corps était plus robuste et le trone moins relevé au-dessus du sol. Le squelette presque par- fait, que possède le Musée de Buénos-Ayres, mesure depuis la pointe antérieure du museau jusqu'au commencement de la queue 6% pieds de long, sur lesquels le crâne occupe 1? pied, le cou 3 pieds, et le reste appartient au tronc, sans y com- prendre.la queue qui a 25 pieds. La hauteur moyenne du dos est de 2? à 8 pieds, suivant que les pattes sont plus ou moins droites ou courbées. Le crâne, dont Owen a donné (Phil. Trans. 1.1.) un dessin de grandeur naturelle vu d'en dessous, ressemble beaucoup par sa forme à celle du Megatherium, sauf qu'il est plus petit de moitié et beaucoup moins massif, Le museau avec la portion 324 ÉDENTÉS GRAVIGRADES antérieure de la face, en avant de l’arcade zygomatique, a 10 pouces de long, et !’ autre portion suivante jusqu'aux condyles occipitaux a 13 pouces. Ces mesures sont puisées sur lé crâne que nous possédons au Musée et qui est un peu plus grand que celui dessiné par Owen, dont la portion antérieure a 9 pouces et la postérieure 11 pouces. La hauteur du crâne entre le palais et le sommet est de 5 pouces. La longueur de la mâchoire infé- rieure est de 17 pouces; la distance des deux branches de la mâchoire, en arrière, a 5 pouces; la portion libre en avant des dents est 64 pouces de long, la hauteur de l’apophyse coronoïde de 7 pouces, et la hauteur du crâne fermé, y compris la mä- choire inférieure, est de 9 pouces. La face occipitalé a 4 pouces de haut avec les condyles oceipitaux, et presque 6 pouces de large, sur lesquels les condyles occupent 4 pouces, je, Je n’entre pas dans une description plus détaillée du crâne, et renvoie le lecteur aux dessins des crûnes des Gravigrades, publiés dans l’Atlas, pl. XIV, et à la description contenue dans le texte de la planche. Je préfère étudier, ici seulement, un peu plus en détail les qualités distinctives des crânes des autres genres. Ainsi, la comparaison du crâne de l'animal, que nous étudions, avec celui du Megatherium, le plus voisin comme structure générale, nous montre que la partie libre du mu- seau, en avant des dents, est plus longue que la série des cinq dents supérieures, mais plus courte chez le Megatherium. Chez celui-ci, l’arcade zygomatique correspond à la deuxième dent et chez le Scelidotherium à la troisième. La série des dents en arrière dépasse les arrière-narines chez le Megathe- rium, et n’atteint pas cette ouverture postérieure de la cavité du nez chez le Scelidotherium; cependant elle se trouve chez les deux genres, en arrière du nike de la longueur générale du crâne. Enfin, les dents sont moins distantes que leur propre largeur, chez le Megatherium, et davantage chez le Scelidothe- rium; l’espace moyen libre du palais est relativement plus grand chez ce dernier genre et plus étroit chez l’autre. J'ai déjà indiqué le caractère principal de l’arcade zygoma- tique; cette arcade est fermée et forme un arc non interrompu chez le Megatherium, ouvert ou interrompu chez le Scelidothe- rium, comme chez les autres genres bien connus des Gravi- grades. Notre genre possède l'os zygomatique relativement le plus élargi et se divisant en arrière en quatre petits lobes pres- que égaux; le Mylodon n’en a que trois plus grands, mais iné- GENRE SCELIDOTHERIUM 325 . gaux, linferieur plus large et les deux autres plus étroits ; celui du milieu correspond Al’arcade fermée du Megatherium et se touche. avec l’apophyse zygomatique de l’os temporal, ce qui n'arrive pouraucun lobe chez le Scelidotherium (*). Enfin, l’os ique est assez étroit, de contour cylindrique et forme une sorte de pédicule qui s attache par suture oblique ascen- dante au bord antérieur de l'orbite ; il touche l’os lacrymal sur le côté interne de l'orbite et la courte mais grosse apophyse natique de l'os maxillaire supérieur qui renferme le con- it ir bital. Cette conformation est en harmonie avec celle du Megatherium et du. Mylodon. - | La grandeur et la position de l'ouverture externe du conduit laerymal sont très-remarquables et tout à fait particulières ; trouve un peu en dehors du bord de l'orbite et forme un d trou de 6 à 7 lignes de diamètre, occupant le milieu de l'os EE est assez grand et élevé en mamelon qui s’é- tend-en haut jusqu'au coin extérieur de l'os du nez, avec lequel ilsetouche entre le frontal et le maxillaire supérieur (**). Cette position” particulière n'existe ni chez le Megatherium ni chez le Mylodon, chez lesquels l'ouverture lacrymale est relative- ment plus petite et moins dirigée en dehors de 1 orbite; chez le Megatherium elle est beaucoup plus en bas. Les autres caractères du crâne ont moins d’ importance et ne présentent que des. différences relatives avec le crâne du Mega- Iheriumset du Mylodon. Nous nous bornerons & dire quelques mots sur l'extension des os qui composent la caisse du crâne, dont les sutures sont bien visibles dans notre exemplaire, Au premier coup d'œil, la petitesse de l'os intermaxillaire attire l'attention ; il ne dépasse pas beaucoup la pointe du museau allongéides deux mâchoires, quoiqu'il soit prolongé sur les côtés jusqu'à l'ouverture du nez, formant une pointe aiguë de 4 pouces de long. Les côtés de Vorifieeidu nez sont occupés par les vrais os maxillaires supérieurs qui forment chacun un bord aigu, presque perpendiculaire, que dépassent en haut les longs os du nez, prolongés en avant dans une direction obtuse, et se L nu /5 (f) Le genre dont l’arcade zygomatique est la plus semblable, est le Coelodon de ont M. REINHARDT a donné dernièrement une description détaillée, dans les 3 ine Roy. Danoise, V. série, Classe physique, tome XII, page 257 et suiv. () Le dessin publié par Gervais (/.1.) indique bien cette position extraordinaire de l'os ENS 326 ÉDENTÉS GRAVIGRADES touchant au coin externe avec les os lacrymaux, au milieu avec les os du front. Ceux-ci commençent par un coin avancé, entre les os mentionnés, touchent aussi le coin opposé de l'os de la mâchoire sépérieure et se prolongent beaucoup en arrière, dé- passant la moitié de la caisse encéphalique ; ils se rejoignent en cet endroit avec les os pariétaux plus courts, qui s'étendent jusqu'à la crête occipitale, réunis par la suture lamboïde à l’os occipital déprimé à la face ‘postérieure du crâne. Tous les côtés du crâne en dessous des pariétaux sont occupés par les grands os temporaux, avec leur forte apophyse zygomatique, portant la facette glénoïde à sa base et l'os styloide très-long en arrière au-dessous du rocher. En avant de ces os, dans le fond des or- bites, se trouve une petite surface formée par les ailes sphé- noides, qui laisse au milieu de la base du crâne un large espace aux corps des deux os sphénoïdes, avec lesquels se touchent de chaque côté les deux grands os ptérygoïdes, et plus en avant que ceux-ci, les os du palais qui forment la bordure libre de l'ouverture postérieure de la cavité du nez. Ainsi les os maxillaires constituent la formation entière du palais, avec les deux séries alvéolaires sur les bords externes. La grandeur moindre des dents, comparée à celle du Mega- therium, a pour résultat une évolution plus faible de la partie des mâchoires qui les contient dans leurs alvéoles, et par con- sequent une hauteur moindte de la région alvéolaire des deux mâchoires. Dans la supérieure, cette différence se prononce bien dans l’abaissement moindre du palais, et dans l’inférieure par la portion du milieu de chaque branche, très-peu recourbée, et dans les apophyses coronoïde et condylienne qui sont beau- coup plus courtes. Toutes ces différences expliqueront plus clairement les dessins de l’Atlas, pl. XIV, qu'une description ultérieure. Le crâne du Scelidotherium se rapproche davantage par les caractères indiqués, de celui du Mylodon, mais la forme générale est aussi bien différente en raison du raccourcisse- ment du museau propre au Mylodon, et plus marquée encore chez le Megalonyx. Une certaine analogie de la forme générale me semble exister entre notre genre et le Coelodon, si on le compare avec les dessins publiés dernièrement par Rernaaror (l.I. note antérieure), mais comme il manque le museau de ce crâne, la comparaison reste vague et incertaine. Cependant le crâne du Coelodon est relativement plus haut; la ligne sagit- tale, presque droite chez le Scelidotherium, est assez fortement GENRE SCELIDOTHERIUM 327 chez le Coelodon et descend à la surface occipitale, tandis qu'elle est brusquement tronquée chez le Scelidotherium. Il existe done des différences particulières bien prononcées entre le genre actuel et les autres genres voisins des Gravi- _Ces différences se présentent aussi dans la denture. Le Scelidotherium a, comme le Megatherium, le Mylodon et le Me- galonyx, cinq molaires en haut et quatre en bas, tandis que le m'en a que quatre en haut et trois en bas, qui se trouvent déjà complètes dès la première jeunesse, comme le les deux eränes des jeunes Scelidotherium que pos» sède notre Musée public. Leurs dimensions indiquent qu’ils ont à peine dépassé la première année. On y voit aussi la preuve que chaque molaire a eu, au moment de la perforation de la gencive, la forme d’un cône aigu, comme M. le docteur Luxp les a dessinées, etil avait fondé sur ces dents du premier âge le genre Sphenodon; mais il y a revoqué plus tard lui-même après avoir reconnu le caractère de ces dents du premier âge. Nos exemplaires ont les dents longues de 25 pouces dans la mâchoire supérieure et de 21 dans l'inférieure, quand dans le crâne de l’a- nimal arrivé à son développement parfait, les dents ont 44 pouces de longueur en haut et 4 pouces en bas; elles sont pour- vues d’une petite surface, pour broyer les aliments, de 4-6 lignes de diamètre, et les deux bords du cylindre vont en divergeant vers la base de chaque dent, d'une manière d'autant plus pro- nonede que l'âge de l'animal est encore retardé. Leur forme générale est néanmoins identique à celles des dents de l’exem- plaire vigne; et la seule différence visible est celle ss la gran- deur. Loire répérieure de l'individu âgé, les trois dents antérieures “sont plus grandes que les deux postérieures, mais presque égales entre elles; la première est un peu plus grosse au milieu et a une circonférence allongée triangulaire avec les coins fortement arrondis; la face externe est un peu concave, elle a exactement 1 pouce de long et $ pouce de large au milieu; les deux suivantes ont la même longueur, mais sont moins grosses au milieu ; leur circonférence est légèrement recourbée sur la face concave au côté externe. La quatrième molaire su- périeure a À pouce de long et la circonférence presque triangu- laire avec les coins arsondis, sa moitié postérieure est un peu plus large, La cinquième a la même forme, mais la moitié plus 328 EDENTES GRAVIGRADES large est en avant et la longueur totale moindre, elle n'a que 3 de pouce. Chaque dent est formée par un cylindre de dentine plus dure et de couleur claire, ayant à peine 1 ligne d'épaisseur et renfermant la vasidentine; qui est faiblement concave à la surface de trituration et a une couleur plus obs- cure, plus ou moins noirätre. Une couche très-fine de cément forme. la surface externe du cylindre de la dent; elle manque lorsque la surface de trituration est déjà usée. | x Les dents de la mâchoire inférieure ont la même composi- tion, mais leur forme est un peu différente. Les trois ante- xieures sont de grandeur et de forme presque égales; chacunea 1 pouce de large et un contour elliptique allongé, faiblement courbé; la surface interne est concave et l’externe convexe: La juatrième dent est plus grande et est composée de deux dents à peu près comme les antérieures, chacune d'elles est seulement un peu plus petite. Ces deux dents sont soudées de telle manière que l’antérieure a son coin postérieur en arrière du coin antérieur de la suivante et la dépassant du côté interne. Le tout forme une dent anguleuse de 1% pouce de longueur, avec un fort sillon de chaque côté; le sillon du côté externe est plus avancé en avant du milieu de la dent, et celui du côté interne plus retiré en arrière du milieu de la dent; à Sg Dans les deux mächoires les dents sont posées un peu obliques; le diamètre le plus long de la couronne se trouve dans la direc- tion longitudinale de la mâchoire, avec le coin antérieur de chaque dent plus avancé en dehors, le postérieur plus à l'inté- rieur de la bouche, laissant entre chaque. dent voisine un petit espace vide de 3 à 4 lignes de distance. La colonne vertébrale ou épine dorsale se compose de 7 vertèbres pour le cou, de 16 pour-le dos, de3 lombaires, de _ 6 sacrées et de 20 à 22 pour la queue. Toutes ces vertèbres sont une répétition en miniature des vertèbres du Megatherium, et ressemblent aussi beaucoup à celles du Mylodon ; celles du dos sont un peu plus petites et leur apophyse épineuse est surtout relativement plus courte. L'Atlas est pareil à celui des deux genres sus-nommés; l’axis ressemble davantage à celui du genre Mylodon par son apophyse épineuse plus grêle et plus reclinée. Les trois vertèbres suivantes du cou sont semblables entre elles, la cinquième a encore une apophyse épineuse fine et aiguë comme celle des deux antérieures, mais la branche inférieure de l’apophyse transversale a la crête inférieure beau- GENRE SCELIDOTHERIUM - 329 coupplus développée aux deux coins ; la crête inférieure de la sixième vertèbre est très-courte et les coins avancés manquent, mais l’apophyse épineuse est plus haute; à la septième ver- tèbre, cette apophyse est encore plus haute et plus forte, et atteint les trois quarts de la hauteur de celle de la première vertèbre dorsale, mais la crête inférieure de l’apophyse trans- versale manque complètement; cette partie de l’apophyse est rudimentaire, sans renfermer de trou entre ces deux ae Mi >. ertèbres du dos sont reconnaissables par les fa- iculaires posées sur le corps et sur les apophyses transversales pour l'attachement des côtes; par d’autres fa- cettes articulaires sur les arcades, à la base de l’apophyse épi- neuse, que nous avons déjà décrites chez le Megatherium ; et par la grandeur des apophyses épineuses, toutes inclinées en arrière, dont la hauteur peu à peu décroissante est de 5 pouces pour la première et de 3 pour la dernière. Les neuf ver- tèbres antérieures ont trois facettes articulaires de chaque côté, deux sur le corps et la troisième sur l’apophyse transversale. Les deux du corps se trouvent seulement sur la première et la seconde vertèbre, au coin antérieur du corps lui-même; à la troi- sième vertebre,cette facette articulaire antérieure rente à l’ar- cade vertébrale, tout près du corps, et continue sur les suivantes en se relevantjusqu'à la fin de l’arcade en haut. La dixième ver- tèbre dorsale perd aussi la facette articulaire du coin postérieur du corps et les vertèbres, à partir de celle-ci, n'ont plus que deux facettes articulaires, l’une sur l’arcade et l’autre sur l’apo- physe transversale. Ces dernières facettes articulaires sont assez grandes et de forme concave dans les six vertèbres anté- rieures ; dans celles qui suivent, elles deviennent plus petites et dénpsnnfasé de concave devient convexe, jusqu’à la dernière des vertèbres dorsales qui ne présente plus qu'un faible ves- tige de cette surface, composé d’un petit mamelon avancé de l’apophyse. Les facettes du corps, de l’are et de l’apophyse transversale sont placées sur chaque vertèbre, à une distance fixe, qui augmente d'avant en arrière, en relation de la position ro Ce. caractère a une importance systématique et prouve que le Scelidotherlum se e plus du Megatherium, qui a la même conformation à la septième vertèbre du cou, tandis que celle du Mylodon est égale à la précédente et son apophyse est distinctement perforée. 330 ÉDENTÉS GRAVIGRADES occupée par la vertèbre et permet de reconnaître la place de chaque vertèbre dans la colonne vertébrale. Ainsi, dans notre squelette, cette distance est, dans la première vertèbre du dos, de ? pouces, dans la huitième de 24 pouces et dans la dérnière de 3 pouces. Ces indications suffisent pour calculer facilement la distance de toutes les autres ; l'augmentation de cette distance esten proportion de celle de la grandeur du corps des vertèbres, dont la première a le corps égal à celui des vertèbres du cou, et la dernière à celui des vertèbres lombaires. L'augmentation est beaucoup moindre chez le Scelidotherium que chez le Mega- therium, comme le prouvent les mesures suivantes du corps de la première et de la dernière vertèbre du dos. Je trouve pour le corps de celle-là 13 pouce de large en avant, 14 pouce de haut, 13 pouce de long, sn pour le corps de la Bi 2? pouces de ne en arrière, 2 pouces de haut et 2 pouces de Weis C'est la même grandeur que celle du corps des vertèbres lombaires. La surface antérieure du corps de chaque vertèbre est toujours un peu plus petite que la postérieure, et cette différence de gran- deur est bien visible, lorsque l’on compare les deux surfaces de la même vertèbre. Les trois vertèbres lombaires sont aussi parfaitement. ag rées, comme celles du Megatherium et ressemblent aux der- nières dorsales par leur grandeur, sauf qu’elles n’ont pas de facettes articulaires pour l'attachement des côtes. Leurs apo- physes épineuses sont un peu plus larges et se terminent avec une protubérance fort dilatée de chaque côté. Les apophyses transversales n’ont pas la protubérance externe avec la facette articulaire pour l’attache du tubercule de la eöte; elles sont planes, plus larges et les trois successivement plus longues jusqu’au bassin, Chacune a une crête transversale de la sur- face supérieure à la base, déjà indiquée à la dernière dorsale, et les mêmes facettes articulaires de l’arcade, au-dessus du canal vertébral, qui se trouvent également aux vertèbres dor- sales, sauf à la dernière, où manque la facette médiane posté- rieure, Chaque apophyse transversale ascend un peu oblique- ment en dehors, terminant avec deux angles assez aigus, dont l’antérieur est un peu plus dirigé en bas, le postérieur plus en haut. Les six vertèbres sacrées, je les traiterai en même temps que le bassin. Les vertebres a la queue, suivantes aux sacrées, ne se distinguent des mêmes du genre Mylodon que par leurs GENRE SCELIDOTHERIUM 331 dimensions un peu plus petites. Nous en avons douze d’une queue incomplète, dont les trois les plus grandes sont celles du commencement. La première à un corps égal à la facette terminale du sacrum, de 3 pouces de largeur, 2 pouces de hauteur et 13 pouce d'épaisseur. Chacune des suivantes est un peu plus petite et à surtout les apophyses transversales moins ehe: la seconde a 23 pouces de longueur et la troisième 25 pouces. Les apophyses épineuses sont très-basses et res- semblent à un mamelon allongé; elles ne sont pas plus hautes que les apophyses obliques et beaucoup plus petites que les corréspondantes du genre Mylodon ; les vertèbres des deux genres voisins se distinguent facilement par cette différence des apophyses épineuses. Les vertèbres en arrière de la troi- sième manquent, mais nous avons une série de neuf vertèbres du milieu que, d'après leur grandeur, je calcule être la sep- tième jusqu à la seizième. La première de celles-ci a un corps de 13 pouces de long, de 2 pouces de large en avant et de 1! pouce de haut, la dernière a? pouce de long, 1 pouce de large en avant et presque la même hauteur. Après cette vertèbre, il doit en manquer encore 5 à 6, car le nombre total est très- probablement de 20 à 22 vertèbres dans toute la queue. La ver- tèbre que je suppose être la septième n’a pas d’apophyse épi- neuse, mais seulement à sa place une faible crête longitudinale sur l’arcade vertébrale, L’apophyse transversale est bien deve- loppée, très-courbée en arrière, un peu renflée vers la fin et aplatie à la surface externe; dans la queue du Mylodon, la ver- tèbre correspondante a une apophyse transversale plus large, plus unie, et allant plus directement en dehors. Dans la cin- quième vertèbre, après celle que je viens de décrire, et que je crois être la dixième, l’arcade vertébrale disparaît; à sa place se trouvent deux crêtes longitudinales, parallèles, renfermant une saillie semi- cylindrique ; les vertèbres suivantes ont la même conformation, En même temps, l’apophyse transversale des vertèbres se change aussi en crête latérale horizontale, un peu plus élargie en arrière, et cette crête devient plus faible dans chaque vertèbre suivante, jusqu’à la fin, où elle manque complètement. Toutes les vertèbres portent en bas des apo- physes épineuses inférieures, ayant la forme bien connue d’une fourchette osseuse, attachée aux deux vertèbres voisines. Cette réunion se fait dans chaque vertèbre, par deux petites facettes articulaires ayant la forme de tubercules, au bord antérieur 332 ÉDENTÉS GRAVIGRADES et postérieur, réunies aux facettes opposées des vertèbres woï- sines, pour supporter ces apophyses inférieures. La première vertèbre n’a pas ces tubercules articulaires sur le bord anté- rieur, ce qui prouve que cette apophyse n’existe pas entre la dernière vertèbre du sacrum et la première de la queue. Toutes les vertèbres suivantes ont ces quatre tubercules articulaires, car je les retrouve encore à la plus petite vertèbre, que je crois être la vingtième; il manque peut-être aux vertebres ter- minales, trop petites pour avoir ces apophyses. ar As Dans l’exemplaire du Musée, il reste douze. côtes du côté droit et cinq de gauche (*), mais aucune n’est: pas parfaite; il leur manque toujours l'extrémité inférieure, quoique lassupé- rieure avec la tête et les facettes articulaires soient bien con- servées. D’après la distance entre les facettes de la tête et la tubérosité de la côte, on peut aisément calculer la position de chaque côte ; j'ai pu constater ainsi, que j'ai sous les yeux les côtes 2, 3, 4, 5, 6, 7,8, 9, 10, 12, 14 et 15 du côté droit et 2, 11, 12, 14 et 15 du côté gauche. Chacune ressemble complètement, comme forme, à la côte correspondante des genres Mylodon et Megatherium,; comme dimension, chacune est plus petite et plus grêle. La tête est formée d’un gonflement conique tronqué au bout, avec les deux facettes articulaires servant à son at- tache fau corps et à l’arcade de chaque vertèbre correspon- dante; le cou, qui vient ensuite, est plus étroit, fort courb& et se termine à la tubérosité par une autre facette articulaire. Dans cet endroit, chaque côte a sa plus grande épaisseur, elle se courbe ensuite vers le bas, devient progressivement plus mince et forme deux coins opposés, dont l’intérieur est un peu dirigé en bas et le postérieur un peu plus en haut; celui- ci est un peu plus aigu. Comme aucune côte n’est parfaite, leur longueur reste douteuse; la plus longue, que je erois da dou- zième, à 19 pouces en ligne droite et 22 en courbure ; vu l’ana- logie reconnue du squelette de cet animal avec celui du Me- gatherium, chez lequel les côtes 9 et 12 sont les plus longues: elle soi avoir le même caractère et n’a probablement perdu qu'un $ pouce de la pointe. Très-probablement le genre Sceli- dotherium a eu une conformation analogue. x (*) Presque toujours le côté droit du squelette entier est mieux conservé que le gauche ; je crois que l'animal, en raison du poids plus fort de ce côté, soit tombé en mourant sur ce côté, et que le côté gauche, un en ia est ainsi resté plus ee vs à la destruction. | GENRE SCELIDOTHERIUM 333 "Jai ma disposition trois pièces osseuses du milieu du ster- non et quelques os sternocostaux. Tous ces os ressemblent complètement aux correspondants du genre Mylodon, sauf qu'ils sont un peu plus petits, comme doit être aussi du tho- rax de cet animal. J'ai montré dansles Anal. del Mus. Pübl. de B.A., tome I, page 168, pl. V, fig. 3, que le sternon du My- lodon est composé, comme celui de Megatherium. (1.1. fig. 1), de sept vertèbres, et que sept paires de côtes seulement, et non neuf, y ‚sont attachées directement. Je ne doute pas que | | a eula même conformation du thorax, car nous-avons vu, dans les trois animaux, un nombre des paires dercôtes égal, c'est-à-dire seize paires. L'examen et l'étude exacte de ces squelettes prouvent que le tronc des grands Gra- vigrades a été construit complètement, sur un même type, avec un nombre des os égal. Les os du membre antérieur ressemblent tellement à ceux du genre Mylodon, qu'il suffit pour les décrire, de les com- en notant les quelques différences rerñärqusbles ; ils sont, comme veeux du Mylodon, plus courts et relativement plus épais que les correspondants du genre Megatherium, ce ner re application différente de ceux de celui-ci. Je crois que le caractère général des os du membre antérieur des deux genres, Mylodon et Scelidotherium, constate que ce ER destiné plus spécialement 818 niärche’et non à des objets placés un peu haut, comme il est évident chérvtée genres Megatherium et Megalonyx, par la longueur des os des membres antérieurs; ce qui indique aussi comme conséquence qu'ils Pétinentäient avec le feuillage d'arbres élevés. La iongueur moindre des mêmes os des deux autres genres, prouve que ces animaux mangeaient les feuilles d’ar- | Dusgesspius Bes, et même de plantes molles d'une hauteur moyenne. 0 San years: bien Ahasirke; sauf le coin postérieur qui manque, dans l'Ostéographie de BLaiNvizze, IV, genre Mega- therium, pl. III, fig. 27, ressemble plus à celle du Mylodon robustus qu'à celle du Mylodon gracilis, par sa forme assez courte et haute, sans la prolongation marquée de l'angle supé- rieur en arrière, qui existe dans l'autre espèce et dans l’omo- plate du Megatherium. Cependant elle se distingue des deux espèces sus-nommées par l’arcade plus convexe, nédnlésaué l'a - cromion à l’apophyse coracoide, ce qui indique une muscula- 334 EDENTÉS GRAVIGRADES ture plus. forte dans la fosse sous-épineuse, et par conséquent une force de mouvement plus grande du membre entier. En proportion de la convexité de cette arcade, toute la fosse sous- épineuse est aussi plus grande que celle du Mylodon robustus, si on la compare avec la fosse sous-épineuse de cette espèce, quoique pas si forte que chez le Megatherium et le Mylodon gracilis, chez lesquels la fosse sous-épineuse a la circonférence plus grande. Les clavicules que nous possédons sont en parfait état de conservation; ce sont des os cylindriques un peu sinueux, de 7 pouces de long et de Ÿ pouce d'épaisseur au milieu, terminés à chaque bout par une tête articulaire, dont l’extrémité interne aplatie et élargie s'articule avec le bord du manubrium du sternon, et l’externe plus petite, ovale, séparée de la partie voisine de l’os par un étranglement, forme un court cou, s’arti- cule avec l’arcade de l’omoplate, entre l’acromion et l’apo- physe coracoïde. Cette arcade a sur le bord libre antérieur, le plus avancé en avant, une facette articulaire concave, corres- pondant par sa forme et sa grandeur à celle de la clavieule (*). Il n'existe pas d’autre articulation de la clavicule avec la pre- mière côte, ni chez le Scelidotherium, ni chez le rie ni dans d’autres genres des Gravigrades. L’humerus se distingue de celui du genre Mylodon par la présence du pont au côté interne de la surface infé- rieure, allant du centre de l’os à l’épitrochlée. Ce pont existe chez beaucoup de Mammifères; nous le trouvons chez les chats, les martres, quelques ours, les coatis, les marmottes, plusieurs autres rongeurs, le Cholæpus et les Dasypus. En outre, toutes les crêtes et les tubérosités de l’humérus sont un peu plus fortes chez le Scelidotherium que chez le Mylodon, ce qui dénote une musculature plus développée et une force plus grande dans le genre que nous étudions. Ce développement se prononce aussi dans les mesures de la longueur et de la largeur en bas. Je trouve pour l'humérus de notre sque- lette de Scelidotherium 13 pouces de long, 7 de large en bas, entre l’épitrochlée et l’épicondyle, tandie que l’humérus du Mylodon gracilis de notre Musée a 14 pouces de long et aussi 7 de large en bas, entre les deux tubérosités. La tubérosité (*) Cette facette articulaire de ’arcade de l’omoplale est bien visible dans lOstéo- graphie, etc. 1.1. fig. 27, à la partie inférieure. GENRE SCELIDOTHERIUM 339 deltoïdienne de la surface antérieure est surtout plus forte que la correspondante du genre Mylodon, quoique ayant com- plètement la même forme et les mêmes crêtes accessoires superficielles. Les deux os de l’avant-bras euren aussi complè- tement par leur forme à ceux du genre Mylodon, mais ils ont une dimension plus grande et quelques différences de rapport. Chez le Mylodon, les os de l’avant-bras sont toujours plus courts que l'humérus d'un quart et même d’un tiers de la lon- totale. Dans notre squelette du Mylodon gracilis, l'hu- mérus a 15 pouces de long, le eubitus 13 et le radius 10. Les mêmes os du Scelidotherium leptocephalum ont les mesures suivantes : humérus 13 pouces, cubitus 14 et radius 11. Cette différence de longueur se retrouve chez le Megatherium ; elle se prononce dans les os de l’avant-bras, principalement dans la partie grêle de chacun, où la région articulaire est presque aussi forte chez le Scélidotherium et chez le Mylodon. Si l’on la bordure antérieure de la cavité sygmoïde du cubitus comme point de départ de la mesure, la partie antérieure a 8 pouces et la postérieure 6 pouces chez le Scelidotherium, et chez le Mylodon l’anterieure a 7 pouces et la postérieure éga- lement 6 pouces. Pour le radius, la relation est la möme; la partie grêle supérieure, chez le Scelidotherium, 6 pouces de long et la partie grosse inférieure 5 pouces ; les deux sont net- tement séparées par une diminution brusque de l’inferieure, tandis que dans le même os du Mylodon, les deux parties sont d’egale extension et la transition de l’une à l’autre insensible. Tous les autres caractères sont pareils et on ne peut distinguer les os de l’avant-bras des deux genres que par les rapports dif- ferents de longueur, tels que nous les avons expliqués (*). _ La conformation du pied antérieur du Scelidotherium n'est pas connue jusqu'à présent; j'ai donné un dessin du pied dans l’Atlas (Mammifères, pl. XIX, fig. 2), d'après les deux exem- plaires complets qui se trouvent dans notre Musée public. Je -(t) Dans l’Ostéographie de BLAINVILLE se trouve (1.1. pl, HI, fig. 32 et 32’) le dessin d’un eubitus, que l'inscription de la planche attribue à tort au genre Scelidotherium, car il ne ressemble pas aux exemplaires qui sont à ma disposition ; la partie supé- rieure au-dessus de la cavité sygmoïde est beaucoup moins grande que la moitié de la longueur de l’inférieure au-dessous de cette cavité, L’os appartient plutôt au genre Megalonyæ qu'au Scelidotherlum, 336 ÉDENTÉS GRAVIGRADES ” renvoie à la description détaillée des os, contenue dans le texte de l'Atlas, et donne ici seulement la comparaison du pied de cet animal avec ceux des autres Gravigrades, principalement avec le pied du Mylodon, auquel le pied de notre genre se rap- proche surtout. Les différences d'importance > sont les suivantes : Le pied du Scelidotherium n'a que quatre doigts pastis l’interne, le pouce, est rudimentaire et réduit à un os du méta- carpe soudé, comme dans le pied du Megatherium, au trapèze, formant avec lui un seul os triangulaire (e), dont l'angle libre très-avançant correspond au métacarpe du pouce et por quel- quefois une très-petite phalange (*). Le trapézoïde, qui touche, dans le pied du Mylodon, I méta- carpe du troisième doigt, celui du milieu, ne touche pay cet 08 chez le Scelidotherium. Le gros métacarpe du second doigt s'articule avec le pe es os (f) du pied et s’intercale entre le trapézoïde et l'os métacarpe du doigt du milieu. Le métacarpe du même doigt est également tres-gros et touche plus largement l'os unciforme (9); il occupe la moitié de son bord antérieur, tandis que l’autre moitié porte les deux métacarpes plus grêles du quatrième et du cinquième doigt. Les deux doigts n’ont pas de phalanges onguliferes. Les deux autres doigts ont de grandes phalanges ongulifères qui sont de double de longueur des deux phalanges des doigts précédents. La forme des phalanges ongulifères est plus large que haute; elles sont presque droites; l'axe osseux de l’ongle est un peu aplati, non falciforme, et la gaîne de la base moins ouverte, presque cylindrique, ou même un peu plus étroite en avant. Les os des membres postérieurs sont beaucoup plus sem- blables à ceux du genre Megatherium qu'aux correspondants du genre Mylodon ; leur comparaison avec ceux du membre anté- rieur prouve très-clairement la double relation du genre Scelido- therium avec les deux autres, comme type intermédiaire. (*) Un petit os, correspondant à la phalange du pouce, n’est pas conservé dans aucun des trois os du métacarpe du pouce qui existent dans le Musée. Mais comme l’un des trois a une petite facette articulaire de la forme que dans les autres mé- tacarpes, il faut supposer qu'une phalange a été également présente sur ce méta- carpe. La présence de cette petite facette n’est pas suffisante, vu sa petitesse, Pre prouver l'existence d’un doigt complet. GENRE SCELIDOTHERIUM 337 br e bassin : a la forme de celui du Megatherium, sauf qu il est plus petit et relativement encore plus large, mais moins aut. Son diamètre transversal, entre les coins externes des st ‚de 30 pouces; l'entrée de la cavité du petit bassin, a première vertèbre sacrée et la symphyse des pubis, a t; l'ouverture postérieure a 10 pouces de large re les tubéro tés des ilions, tandis que la largeur de l’ou- erture Am n'a que 8 pouces, à la hauteur des cavités cotyloïdes. Celles-ci avec leurs bords externes sont distantes de ouces, et chacune a 4 pouces de diamètre. Le grand trou teur a 4 pouces de long et 2 pouces de large. La crête euse du sacrum est inclinée et a 3 pouces de haut en avant, devient peu à peu un peu plus basse en arrière; sa lon- est dei pouces. Les ilions ont 8 pouces de large au et: Beer de long du coin externe jusqu’au trou rond e l'échancrure ischiatique ; ce trou a une forme un | de sa a 4 pouces de large en arrière de ce trou po + de long dans la courbure jusqu’à la symphyse des ang Jongueur de 2 pouces. Le pubis a 1 pouce de ilieu, en avant du trou obturateur, et 9 pouces | de ia cavité cotyloïde jusqu'à la symphyse. Le sacrum n posé de six vertèbres, mais la première est séparée de jue côté des autres par un grand trou ovale qui perfore les latéra à s réunissant | le sacrum avec lesilions ; on la regarde r cela avec raison peut-être, comme la dernière vertèbre pmbaire, car son corps est aussi séparé des autres par une facette L FUUBE quoique les aDophy es. soient intime- 2 pouces de long, ce. à qui donne pour chaque ver- 2 pc me s de longueur et trois pouces de largeur dans la fi- ellipt qué de la facette vertébrale antérieure et postérieure. autes crêtes latérales courbées unissent les apophyses versales des vertèbres aux ilions et ischions; leur distance ‘en avant de 12 pouces, au milieu de 7 pouces et en arrière de 9 pouces. Ces crêtes se relient en avant sans interruption aux grosses crêtes iliaques qui rendent le bovd supérieur des deux ilions très-recourbé. Le fémur ‘du Scelidotherium ressemble tout-à-fait à celui du , Sauf que sa grandeur est moindre. Les cinq échan- tillons fe Témurs, que nous avons dans le Musée, ont de 154 à REP» ARG, = T. IT. 22 338 ÉDENTÉS GRAVIGRADES 16 pouces de long au côté interne, entre les condyles du haut et ceux du bas, et 63 pouces de large au milieu. Là tête est formée d'une hémisphère complète de 4 pouces de diamètre, avec une forte échancrure sur le côté interne, servant à recevoir un court ligament rond. Le grand trochanter est très-fort, mais pas relevé en haut de la tête ; il a 34 pouces de grosseur. Une grande excavation se trouve à 1a sas inférieure, au- dessus de laquelle les tendons des muscles de la fesse (m. glutei ou fessiers) s’attachent au fémur, et par laquelle les nerfs et les vaisseaux sanguifères entrent dans l'intérieur de l'os. Le petit trochanter forme une faible protubérance au-dessous de la tête, séparée par une courbure assez remarquable du bord de l'extrémité i in- férieure, servant à son union avec la jambe. Le condyle interne du tibia est beaucoup plus fort que l’interne du péroné ; les deux convexités elliptiques transversales sont unies en avant par la facette articulaire concave de la rotule, qui occupe exacte- ment le milieu de la surface. Cette facette a 2! pouces de large et 14 pouce de haut au milieu ; elle est un peu échancrée. Au- dessus des condyles, l'os présente de fortes tubérosités; celle de l’intérieur est plus courte et plus aiguë en dehors; l’externe arrondie et plus prolongée en haut, et forme avec le grand tro- chanter un bord élevé faiblement concave. Enfin, il y a entre les deux condyles une forte excavation assez profonde, qui correspond à la fosse poplitée de l’homme. Les deux condyles réunis ont une largeur de 5? pouces en ligne droite, dont. l'in- terne occupe 25 pouces, la fie poplitée 14 pouce et le condyle externe 2 pouces. La rotule, dont nous avons huit complètes dans le Musée, est grande en proportion de la taille de l’animal, et ressemble plus à celle du genre Mylodon qu'à celle du genre Megatherium ; elle est ovale allongée, mesure 4 pouces de longueur et grosse en haut, tandis que celle du Megatherium est presque hémisphé- rique (#) : celle du Scelidotherium se termine en bas par une forté prolongation, et a sur le côté interne une facette articulaire, convexe au milieu et sinueuse en haut et en bas, de 3 pouces de largeur. d (*) J'ai déjà dit, page 312, que la rotule dessinée dans l'ouvrage de OWEN, comme appartenant au Megatherium, appartient au Scelidotherium, et que BLAINVILLE, dans l'Ostéographie, tome IV, genre Megatherium, pl. IV, fig 14, a donné le dessin de la vraie rotule du Megatherium, qu'il a prise pour celle du Mylodon ; celle-ci est des- sinée même planche, fig. 7, de M. giganteus (Lestodon armatus, GERVAIS), GENRE SCELIDOTHERIUM 339 Les deux os de la jambe sont courts en comparaison du fémur, et ce caractère rapproche le genre Scelidotherium davan- tage de celui du Mylodon que du Megatherium ; la séparation du tibia et du péroné existe comme dans le Mylodon, tandis que les mêmes os du Megatherium ont leurs extrémités soudées en haut et en bas. Ces deux os ne sont pas aussi courts, en comparaison | ‚que dans le genre Mylodon, et quoique le corps du jee er soit plus petit que celui d’un Mylodon, le tibia du m er presque aussi long que celui du second. La relation rl à ur est chez le Mylodon des deux-cinquièmes, et chez Scelidotherium de moitié. Les os des deux genres sont sem- »ables, avec seulement quelques faibles differences. Le Scelido- Iherium. a les deux os de la jambe plus minces au milieu, e les deux extrémités soient relativement plus larges, mais la formé et les facettes d'union sont complètement les mêmes. Le tibia a 8 à 9 pouces de long, sa tête supérieure a 6 pouces d large, le milieu a 2 pouces et l'extrémité inférieure : 4 à 5 ponces. En dessus, le tibia a deux facettes articulaires . inegales, dont l’externe, plus petite et plus plane, est pourvue d'un grossissement très-fort de ce côté avec une troisième fa- cette articulaire en dessous pour le péroné. L'extrémité infé- rieure a deux facettes articulaires, l’une très- -crande, divisée en .- par une élévation transversale pour l’astragale, et l’autre us pet ie plane-triangulaire pour l’union avec le péroné. La le p gation en bas de l'élévation transversale de la PE RER l'ästragale est un des caractères particuliers de nôtre genre; elle manque dans le tibia du genre Mylodon, chez lequel cette élévation est tronquée en arrière, mais non prolon- gée. Le péroné est plus grêle au milieu que celui du Mylodon, mais très-renflé à ses deux extrémités, principalement à l'infé- rieure. La supérieure a deux facettes articulaires, une sur le côté interne qui s’unit à la correspondante du tibia, et l'autre sur le côté postérieur qui reste libre. Celle-ci se continue aussi un peu sur le bord libre postérieur de I’ élargissement latéral de la tête du tibia, et forme avec celui-ci une grande facette trans- versale à laquelle s’attachait sans doute un os correspondant à la fabella du Megatherium, suspendu dans le tendon du muscle gastroendmien externe. Malheureusement cet os manque dans notre isée, mais la grandeur de la facette articulaire com- posée ( deux parties séparées, celle plus grande du péroné et l'autre plus petite du tibia, prouve que l’os a été présent et 340 ÉDENTÉS GRAVIGRADES était relativement plus grand que le correspondant du Megathe- rium (*). L’extremite inférieure du péroné est très-développée, de forme triangulaire, descendant fortement en arrière, comme celle du tibia, et pourvue de trois facettes articulaires, dont l’une triangulaire, dirigée en haut, se réunit avec la facette externe du tibia ; les deux autres sont allongées, se touchent à leurs coins externes et s’articulent avec les facettes corres- pondantes du côté externede l’ astragale. Le péroné du Mylodon, à la place de ces trois facettes, n’en a que deux ovalaires dont la supérieure correspond à la triangulaire supérieure du Sceli- dotherium, et l’autre plus petite inférieure aux deux allongées de notre genre, ets’articule avec l’astragale. On voit par cette différence, que le pied du Mylodon s’articulait à la jambe d’une manière moins sûre, plus relächee, et que par conséquent la force portative du pied était moins grande. Le Megatherium a, comme le Mylodon, une seule facette articulaire pour l'union du péroné à l’astragale, mais elle est plus grande, en raison de la tubérosité fort développée formée par l'extrémité du perone. Le pied du Scelidotherium est identique à celui du Mega- therium, comme nombre des os et des doigts, mais sa confor- mation est plus fine et s'approche un peu de celle du genre Mylodon, sauf le talon, qui a la forme particulière et la gran- deur moindre de celui du genre Megalonyx. Notre dessin de la planche XIX de l'Atlas, la représente au tiers de la grandeur naturelle. Les trois doigts présents correspondent au troisième, quatrième et cinquième du pied de l’homme, et il y a seulement six os au lieu des sept du tarse de l’homme, comme dans le pied du Megatherium ; les trois os cunéiformes sont réduits à deux, dont l’interne est encore pourvu, chez le Scelidothe- rium, d'un os du métatarse du second doigt, souvent soudé au cuneiforma, comme on le TRRPORIER, toujours chez le .. therium. Le calcanéum (a) est un os assez fort et velatirdmanhr grand que celui du genre Mylodon; il a 74 pouces de long et 4 pouces de large en’ avant, dans sa plus grande grosseur; il se distingue de l'os correspondant du Megatherium et du Mylodon par l’étranglement très-prononcé du milieu, qui n’a plus que (*) Le Mylodon a aussi une facette semblable pour un os sesamoide du tendon du gastrocnémien externe, mais elle est plus petite et bornée au tibia, elle manque au péroné. Voyez l'ouvrage de OwEn, pl. XX, fig. 2. D. GENRE SCELIDOTHERIUM 341 ces de grosseur. Ce caractère du calcanéum du Scelido- h le rapproche de celui du Megalonyx et du Coelodon, qui ont la même forme générale, mais la structure plus fine. propre aux pieds de ces deux genres. La portion antérieure du calcanéum forme un. grossissement triangulaire prononcé, ar- rondi aux trois coins et pourvu, à chacun, d’une protuberance assez forte, terminée par trois AS Lréeuttie) de forme et de grandeur différente. La plus avancée est la plus petite, elle sulaire et mesure à peine un pouce de diamètre; elle se ala correspondante de l’astragale. La seconde, la plus , dirigée en haut est allongée elliptique transversale et € une facette convexe, qui se combine avec la facette re concave de l'astragale. La troisième, placée sur le terne du pied, est également un peu allongée, presque rt à l'union du calcanéum avec le cuboide. Le cal- Mer" Mylodon n'a que deux facettes articulaires, au lieu des trois dü Scelidotherium. Il n'a pas la première facette anférieure servant à l’union avec l’astragale. Le Megatherium, le Megalonyx et le Coelodon ont les trois corres- tes aux mêmes de notre genre. La portion postérieure du calcanéum est développée en forme d’une massue, tronquée obliquement sur le côté interne et donne le gros talon du pied: ILest pourvu d'un gros bord élargi, dirigé en haut, et d’une protubérance ovale, aplatie, dirigée en bas, mais un peu ‚en avant et qui forme le vrai coin portant du talon. Sur bord supérieur s’attachait le grand tendon d'Achille des muscles gastroenémiens. L'astragale (b) est petit, en comparaison du grand calca- néum, et notablement plus petit que celui du genre Mylodon. Il a la forme ordinaire à cet os généralement connue et ne se istingue de celui des autres genres que par des différences re- PE La principale consiste dans la forme des facettes arti- culaîres, l’unissant au scaphoide et au cuboïde; ces facettes sont plus étroites et plus allongées que celles de l'astragale du vum et du Mylodon. Une seconde différence existe dans la grande étendue de la facette articulaire du péroné, divisée en deux branches séparées en forme de triangle, dont j'ai déjà parlé "précédemment. J'ai décrit deux autres facettes articu- laires de l’astragale lorsque j'ai étudié le calcanéum, avec le- quel elles servent d'union, comme chez le Megatherium. Enfin, la plus grande facette ar tiohldire supérieure servant à l'union 342 dE, ÉDENTÉS GRAVIGRADES avec le tibia, a la forme bien connue de deux portions inégales, imitant une demi- -poulie, sans caractères particuliers. Ainsi |’ tragale est pourvu de six facettes articulaires, une ri pour le tibia, deux inférieures pour,les deux (nackt du calca- néum, deux ankeriönres pour le scaphoïde et le euboide, et une externe composée de deux sections pour le. p&rond.. aa Le scaphoide (c, os naviculare), qui est placé immédiate- ment en avant de l’astragale, est un petit os assez mince de 3 pouces de longueur, et de 15 à 2 pouces de largeur, avec. une grande facette articulaire sinueuse du côté de l’astragale, deux facettes à l’autre côté opposé et une quatrième au côté externe, qui touche le cuboïde; les deux de la surface antérieure touchent les deux os cunéiformes. L’os scaphoïde du Scelido- therium est un peu plus grand que celui du Mylodon, et diffère surtout de celui-ci par la grandeur de la portion supérieure moins convexe du côté de l’astragale que chez le Mylodon. Le cuboïde (d) est un os presque pyramidal, ayant la pointe tronquée et occupée par une facette articulaire convexe trans- versale qui touche l’astragale, et une autre plus grande plane, opposée et divisée en deux portions par une faible crête trans- versale, servant à l’attache des deux os du métatarse des deux doigts externes. Une troisième facette ovale se trouve sur le côté postérieur et touche au calcanéum ; deux, petites facettes placées en avant touchent le scaphoïde et l'os cunéiforme ex- terne. Le cuboïde du Mylodon est plus gros, moins haut, et se rapproche plus de la vraie forme cuboide, tout en s’en distin- guant par la présence d’une facette articulaire de plus, servant à la jonction avec le métatarse du troisième doigt; cette fa- cette n'existe pas dans le cuboïde du Scelidotherium, chez lequel le troisième métatarse est complètement séparé du cuboïde. Les deux os cunéiformes (feet 9) sont des os minces trian- gulaires, inégales, avec deux grandes facettes articulaires sur les surfaces opposées larges ; la DHEA touchant le scaphoïde et l’anterieure les métatarses. Celle du premier cunéiforme interne touche le métatarse du doigt rudimentaire; celle du second touche celui du troisième doigt. Les os cunéiformes du Mylodon sont plus petits et au nombre de trois, mais l’ex- terne troisième seul est parfait ; les deux autres, ‘du côté in- terne du pied, sont unis aux métatarses des doigts Nb: dants, dont l’interne est rudimentaire. Chez le Scelidotherium, le premier doigt interne du pied GENRE SCELIDOTHERIUM 343 manque complètement et le second est rudimentaire; il est re- té par un métatarse triangulaire, dont un angle libre est dirigé en avant et se termine en mamelon arrondi ; les deux autres, dirigés en arrière, forment les coins supérieur et infé- rieur d'une facette articulaire allongée concave, qui s’unit avec la correspondante du premier os cunéiforme. Nous avons ce métatarse rudimentaire de chacun des deux pieds postérieurs ; seulément, au pied du côté gauche, il est séparé du cunéiforme par une articulation, et du côté droit les deux os sont soudés en un seul de grandeur égale aux deux os de l’autre côté (*). - Les trois doigts suivants, correspondants au troisième, qua- trième et cinquième de l’homme, sont parfaits, mais d’une con- formation inégale. Le troisième se compose d'un metatarse très-court, mais énormément gros, dont la facette articulaire de la base touche seule le second cunéiforme, et qui porte à son extrémité opposée une autre grande facette ‘articulaire ayant la forme d’une partie de la surface d'une poulie. Une grosse protubérance quadrangulaire de l’os supporte les deux facettes d'en bas ét forme la pièce principale du milieu de la plante du pied. Deux facettes articulaires latérales, une de chaque côté, réunissent ce métatarse avec les métatarses voi- sins du second doigt et du quatrième. La facette interne, ser- vant pour le second métatarse rudimentaire, est plus Petite que l'autre externe servant pour le métatarse du quatrième doigt. La phalange qui suit le métatarse du troisième doigt est très-courte mais très-grosse, et de la forme ordinaire; elle a deux grandes facettes articulaires, celle de la base est concave, et celle de l’extr&mite convexe ; elles forment deux demi- -pou- lies, séparées par une forte saillie moyenne. Cette phalange représente, comme chez le Megatherium, les deux unies, sans indiquer la séparation antérieure en deux pièces. La phalange terminale ongulifère est très-grande et de la même forme presque droite dés correspondantes du pied antérieur. Cette phalange n’est conservée dans aucun des deux pieds à l'état complet, mais ce qui en reste prouve, qu'elle a eu environ 5 pouces de long, et la gaine séparée renfermant l'axe de (*) Cette même, conformation se. retrouve aussi dans les deux pieds du squelette du gravilis, conservé dans notre Musée public. Le premier doigt rudimentaire Er est formé par un seul os et celui du côté droit par les deux os, ayant en la grandeur de l'os unique de l'autre côté, 344 ÉDENTÉS GRAVIGRADES l’ongle a 2? à 25 pouces de large et3 à 35 pouces de long. Une grande facette es bi-concave occupe la surface à la base de la phalange, et il existe une plaque plane ovale de 3 pouces de long et de 2 pouces de large, perforée au commencement de deux grands trous, conduisant à l'intérieur de l’os en avant des deux facettes concaves, tant comme dans la même phalange du Megatherium dessinée pl. XIX, fig. 10 del’Atlas. Les quatrième et cinquième doigts sont formés comme ceux du Mylodon et du Megatherium, d'un os métatarse assez. fort et deux petites phalanges de la forme l’une d’une noix, et l’autre d'une noisette, avec des facettes articulaires à une extrémité ou aux deux, sans autres caractères particuliers que quelques- uns relatifs à la forme. Ainsi les métatarses de ces deux doigts sont, chez le Scelidotherium, relativement plus grands que chez le Mylodon, et celui du cinquième doigt est remarquable à la base et à la pointe par la séparation des deux grosses. extrémi- tés de la portion moyenne plus grêle et distinetement resser- ree. La première phalange du quatrième doigt se distingue par sa grandeur et sa forme plus rapprochée du type des phalanges; elle a2 pouces de long, tandis que la seconde phalange du même doigt a la forme d’une noix un peu conique; les deux phalanges du dernier doigt sont courtes et complètement rudi- mentaires. On trouve en grand nombre les ossements de cet animal dans toute la province de Buenos- Ayres, et ce sont les plus nom- breux parmi ceux des espèces de la famille des Gravigrades ; mais jusqu’à présent, on n’a pas trouvé de squelettes complets, Celui de notre Musée a été reconstruit avec les os de plusieurs individus, et néanmoins il n’est pas parfait. D'après la confor- mation des membres, et principalement des antérieurs, je suis porté à croire que le Scelidotherium n'avait pas la même manière de vivre que le Megatherium ; car le raccourcisssement des pattes antérieures, leur conformation tout-à-fait différente des os plus gros, la forme presque droite des ongles, au lieu d'être falciformes, rendent peu probable l'opinion qu’ils auraient été destinés à saisir, en haut des arbres, des branches pour les in- cliner vers la terre ; la queue mine et faible s'oppose aussi à l'opinion que l'animal en ait fait usage, en guise de support, quand il relevait en haut la partie antérieure du corps; enfin la forme particulière de l’humerus du Scelidotherium et du Mylo- don, tout-à-fait semblable à celui du Dasypus giganteus, animal GENRE MYLODON 315 seur, mais non grimpant.. En les comparant, il paraît pro able que le Scelidotherium a pris sa nourriture à terre, arrachant ib-ötre, avec ses pattes antérieures, les plantes du fond pour les manger, sans être assis, et s’aidant dans cette opération de 8. fort allongé, qui contrebalançait le cou court de l’a- i permettait de saisir à la surface de la terre les ments nécessaires avec les lèvres, qui recouvraient les os museau, et ont dû être fort charnues. Ar ER u D. Er 9. & enre ME lodon Owen. nn CRT 4 ? À aa iption ah te skeleton of an extinct gigantic sloth, etc. Ds © qu mr _ Ce genre se rapproche, par la Fa générale du crâne, de renre-existant Bradypus, et peut être regardé comme le proto: ype gigantesque des Paresseux actuels, dont il diffère surtout par ses membres plus courts et plus massifs, qui reproduisent nière un peu modifiée les. caractères des membres re Scelidotherium.. Ayant déjà noté dans la description antérieure de ce genre am les analogies de la conformation du-squelette et les diffe- rences génériques de chaque os, il me semble inutile de donner ici une description détaillée du genre actuel, qui a été aussi décrit pa Owen si parfaitement que possible, dans l'ouvrage ité plus haut, et traité déjà par moi dans les Anales del Mus. 2 bi d. B. An tome I, page 160 et suiv. Je me bornerai donc à reproduire ici seulement les caractères principaux génériques _ fixes et les différences du genre. Les caractères génériques sont les suivants: , _ Stature du corps assez grande, mais le crâne court, le museau tronqué; os intermaxillaires ne dépassant pas beaucoup le bord des os du nez ; arcade zygomatique divisée en trois branches, dont la médiane se rapproche de l’apophyse zygomatique de l'os temporal, sans être soudée avec elle. Dents inégales, les antérieures cylindriques, les postérieures prismatiques ; cha- _ cune plus large que longue, sauf la dernière de la mâchoire in- férieure, qui est bi-anguleuse, et a le double de longueur des autres, Membres assez courts et forts, l'humérus sans pont au- dessus de l’Epitrochlee, le fémur ‘avec le ligament rond; les 346 ÉDENTÉS GRAVIGRADES pieds antérieurs pourvus de einq doigts, les pieds postérieurs de quatre, dont les deux ou trois internes ont de longs ongles faleiformes. Queue longue et grêle. Surface du corps couverte de petites plaques osseuses implantées dans la peau ; chaque plaque a la surface externe presque plane, couverte de petites fossettes, et lisse à la convexe interne. Toutes les PONS sons cavités pour les racines des poils. En comparant le eräne du Mylodon avec sad du Sortidothe- rium, on peut voir que celui-ci est tronqué en avant, presque. au bord de l’orifice du nez, et a eu en même temps le museau rétréci. Il suit de cette altération de la forme générale que les orbites sont posés beaucoup plus en avant chez le Mylo- don que chez le Scelidotherium, et que la caisse .encéphalique paraît plus grande en comparaison avec la portion du crâne correspondante au visage. Malgré cette différence du type commun, la conformation particulière du crâne est la même dans les deux genres, et chaque os est seulement un peu mo- difié, sauf l’os intermaxillaire et la portion de la mâchoire infé- rieure qui y correspond. L’os intermaxillaire n'a pas été connu d’Owen, car il était perdu dans le crâne reproduit dans son ouvrage, pl. IV ; j'ai eu le bonheur de le trouver, et je l’ai décrit dans les Annales déjà citées, I. 170. Le dessin se trouve pl. V, fig. 5 des mêmes Annales. Il a complètement la forme du même os du Choleopus didactylus, et en raison de cette ana- logie, je donne à présent les dessins de la tête de cet animal et des espèces du genre Bradypus, à ma disposition, à la pl. XII de l'Atlas, et je renvoie le lecteur au texte de cette planche pour étudier les différences génériques et spécifiques indiquées dans mes dessins. Chaque os intermaxillaire du Mylodon a presque la forme d’un angle droit, composé de deux branches osseuses, dont l'une plus large et plus courte, un peu recourbée en dehors avec son bord libre antérieur, forme le bord antérieur du palais, et l'autre presque droite, plus étroite, terminée en pointe, s inter- cale avec la branche correspondante de l'os de l’autre côté, dans la fente triangulaire du commencement du palais osseux, bien représentée dans l'ouvrage de Owex, pl. IV, et laissant seulement visible, dans cette incision, la moitié de la base de la branche de l'os intermexillaire ; l'autre moitié est placée au-dessus du palais, dans l'intérieur de la cavité du nez. A l'endroit où les deux branches se réunissent, il reste libre un GENRE MYLODON 347 petit espace, rond, formant avec le palais osseux contigu un trou, correspondant au conduit ineisif de l’homme et des animaux, et servant, de communication constante entre la cavité du nez et celle de la bouche pour le passage des nerfs et des vaisseaux sanguifères. Dans le palais de l’Unau (Choleopus didactylus), pl. XII, fig. 5, on voit les mêmes deux ouvertures, kr ou vé qui sont relativement plus grandes, comme € lupart des Mammifères, mais généralement ells ont un tre plus considérable. . ns. le cas chez Mylodon Drake espèce remarquable par la grandeur des os intermaxillaires très larges, qui laissent deux sillons en avant du palais au lieu des trous incisifs et s'unissent en haut par une arcade osseuse aux os du nez, éga- lementtrès-avancés avec leur bord antérieur. L'autre os du Mylodon, un peu différent de l'os ro a premier gi est l'os zygomatique. Cet os se partage aussi I nches, convergeant en arrière, mais leur distribution est rente, car le Mylodon n’a que trois branches au lieu des pen nv du Scelidotherium. De ces trois, la supérieure est très: longue et sa pointe recourbée dépasse beaucoup l’apophyse zygomatique de l'os temporal; la seconde est de longueur moyenne, quoique plus longue que la correspondante du Scelido- therium, et elle touche l'apophyse par une suture sans se réunir avec elle. Enfin la troisième branche est plus courte que les deux autres; elle est dirigée en bas, élargie dans cette direc- tion et pourvue de deux coins plus saillants qui correspondent aux deux branches courtes inférieures de l'os zygomatique du Scelidalherium. De cette manière, l'os du Mylodon ne présente qu'une légère modification du même os du Scelidotherium. En ce qui concerne les autres différences du crâne, il suffit de dire que le museau court du Mylodon va en s’elargissant un peu en avant, tandis que celui du Scelidotherium est plus pointu à cet endroit. Il résulte de cette différence que le Mylo- don à une mâchoire inférieure plus élargie en avant, et avait sans doute des lèvres charnues, très-larges et très-grosses. tan- dis que celles du Scelidotherium ont dü être plus étroites et plus minces. Une seule espèce de Mylodon, le M. Darwinii, se rap- proche un peu plus de cette forme par la portion intérieure plus longue, moins élargie, des deux mâchoires. Il en est de même du ner, large chez le Mylodon, étroit chez le Scelidothe- rium. Je. ne trouve pas d'autres différences remarquables à dé- 348 ÉDENTÉS GRAVIGRADES crire, et pour achever la comparaison des deux crânes, je n'ai plus à ajouter que la base de la caisse encéphalique, ainsi que le trou oceipital et les condyles, sont les mêmes dans les deux genres, avec cette seule différence que cette partie du crâne du Mylodon est plus retirée en arrière, et par conséquent la surface oceipitalen’est pas posée perpendiculairement,mais'assez inchnée. Les trous à la base du contour des rochers sont aussi les mêmes, ainsi que l'impression sur cet os, pour la réception de l'os styloïde, qui a, chez le Mylodon, comme chez le Scelidothé= rium et le Megatherium, la forme d’un T, mais est moins Tahe dans la portion correspondante au tronc de cette lettre. Tout ce que nous avons remarqué pour les Pe | crâne du Mylodon, comparé aux autrés de sa famille, peut aussi s'appliquer à la mâchoire inférieure, elle est analogue dans les deux genres, sauf qu’elle est plus courte en avant et très-élar- gie dans la portion du menton, comme je l’ai dit auparavant. En outre, l’apophyse coronoïde et le condyle sont un peu plus forts chez le Mylodon, la première surtout est plus large, mais pas plus haute; la portion postérieure du rameau horizontal est moins haute, quoiqu’elle soit signée avec les BER 3 à 4 faibles crêtes obliques sur le côté externe. * . es Il reste à parler des dents qui sont moins sermbläbleg‘ dans les deux genres, quoique le nombre et la relation des dents entre elles soient les mêmes. On peut dire avec raison que la différence principale des dents réside dans leurs dimensions; nous avons trouvé les dents prismatiques du Scelidotherium plus longues quelarges d'avant en arrière; celles du Mylodon sont plus larges que longues, et par conséquent chacune est relativément plus courte, mais aussi plus grosse que la correspondante du Scelidotherium. L'espèce la plus grande du genre fait exception à cette dimension des dents, elle les a de forme allongée ellip- tique et toutes les dents égales ; les autres espèces les ont iné- gales. Concernant le nombre des dents, il est remarquable qu'il se trouve quelques variations du nombre normal de eing en haut et de quatre en bas. Nous connaissons deux cas denombre égal dans les deux mâchoires, soit de quatre ou soit de cinq, manquant dans la supérieure l’une de cinq, la première (M. Dar- winiü), ou une cinquième adjointe en bas en arrière des quatre (M. giganteus). Les vrais Mylodon typiques ont la première et la seconde dent de la mâchoire cylindriques, les trois autres triangulaires, GENRE MYLODON 349 avec les coins fort arrondis. La première dent est un peu plus petite: que la seconde et sa circonférence est faiblement angu- laire ; la seconde a une forme elliptique et les deux ont leur diamètre le plus long dans le sens d'avant en arrière. Les deux antérieutes des:trois : suivantes sont un peu plus grandes que la dernière et ont le côté le plus étroit de leur circonférence trian- gulaire tourné vers l’intérieur de la cavité de la bouche, ce côté est légèrement sillonné perpendiculairement et ses trois i arrondis, l’externe est le plus gros. Les quatre dents de la mächoire inferieure sont plus inégales, et chacune a une forme particulière. La première est cylindrique de forme elliptique et la plus petite des quatre. La seconde est prisma- tique triangulaire, avec des coins arrondis, et la facette interne dobomenteilonmée" comme celles des dents du haut. La troi- € :onference un peu quadrangulaire, mais comme les asian anddis 66-esdetit:facettés plus larges sillon- nées, latdént présente la forme d'un 8. Elle est posée oblique- ment contre l'axe longitudinal de la mâchoire, les deux fa- cettes les plus étroites dirigées en dehors et vers le côté interne. Enfin, la quatrième dent a le double de longueur des autres et son contour est bi-anguleux ; le diamètre le plus long est di- rigé d'avant en arrière. Les deux coins des angles saillants sontrtournés vers l'intérieur, la face externe "est presque droite. L'angle antérieur est allongé en avant et un peu plus le postérieur non’ allongé, mais tronqué en arrière. Chez le Mylodon giganteus (Lestodon) et le M. Darvinii, les deux tellement arrondis, qu'ils se changent en deux lobes ehiptiques, dont l’antérieur est plus grand que le postérieur. _ Lépine "dorsale du Mylodon a tous les caractères de celle “et le même nombre de vertèbres; celles-ci sont toutes un’ peu plus grandes. J’ai relevé quelques légères différences dans la description de l’autre genre. Le Mylodon a les apophyses transversales des vertèbres cervicales un peu plus fortes et de forme égale ; celle de la septième vertèbre est aussi perforée par un grand trou et la branche inférieure est égale- _ ment développée que dans les deux autres. Les apophÿses" épi- neuses sont un peu plus hautes et ‘plus lirges, surtout celles de laseptieme vertèbre cervicale. TI en est de même pour les vertèbres-dorsales, chez lesquelles je ne remarque rien de par- tieulier, sauf une diménsion un peu supérieure. D'après le sque- Jette presque parfait du Mylodon graeilis, que’ j'ai à ma disposi- 350 EDENTES GRAVIGRADES tion, l’apophyse épineuse de la première vertèbre dorsale n'est pas la plus haute, c'est celle de la seconde; la premiere est ar- rondie au bout en avant et se termine en arrière par un coin . aigu, faiblement remontant, ce qui la fait se räpprocher davan- tage de l’apophyse la plus haute de la seconde vertèbre. Les suivantes deviennent peu à peu un peu plus basses, mais aussi plus larges jusqu'aux vertèbres lombaires. Celles-ci, au nombre de trois, sont soudées aux vertèbres sacrées du bassin et forment avec lui une pièce très-solide non interrompue; les apophyses transversales et épineuses sont aussi soudées, ainsi que le corps des vertèbres, ce qui forme avec le sacrum et le bassin une grande masse d'os. Le nombre des vertèbres soudées dans ces deux por- tions de l’épine dorsale est variable dans les différentes espèces, du moins dans les squelettes parfaits que j'ai pu.examiner. Le Mylodon giganteus a, comme les autres espèces, trois vertèbres lombaires, mais deux seulement sont soudées entre elles et avec les sacrées, dont le nombre est de six. Le Mylodon-gracilis a le même nombre de vertèbres, mais les trois lombaires sont toutes soudées entre elles et avec les sacrées. Enfin, le Mylodon robustus a trois lombaires et rep sacrées, soudées toutes ae en une piece solide. Les vertèbres de la queue sont très-probablement au sh de 23 à 24, mais je n’ai jamais vu une seule queue parfaite; il manque ton; ours les dernières. La queue de l’&chantillon du Mylodon robustus, décrit par Owen, avait conservé 20 vertèbres, mais l’auteur dit que les dernières manquaïent, et il calcule les absentes à 2. Dans notre échantillon du Mylodon gracilis, la partie restante de la queue se compose de quatorze vertèbres, dont la dernière correspond à la douzième du dessin de Owen; ce qui me fait supposer qu'il manquait 9-10 vertèbres de la fin. Je connais seulement quelques vertèbres coccygiennes séparées du Mylodon giganteus ; elles ne donnent aucune indication pro: bable sur le nombreïtotal et appartiennent à celles du commen- cement. ch. 4 57 2 Les facettes artienlaireg de FF a les yertèbell sont les mêmes que dans le Scelidotherium, avec la même position aux vertèbres et la même relation entre elles. Il reste à faire obser- ver que l’arcade vertébrale est encore visible, dans la queue du Mylodon gracilis, à la quatorzième vertèbre, où elle forme un fin conduit d'une ligne à peine de diamètre, et que les facettes arti- culaires en dessous des corps des vertèbres, pour l'attachement GENRE MYLODON 351 des & physes épineuses inférieures, existent encore complètes h 1 quatorzieme vertebre, ce qui fait supposer qu'elles ntinuent j jusqu'à la seizième ou dix-huitième. s avons les côtes et des pièces du sternon, des Ne ae nommées, mais complètes seulement celles du Mylodon gracif, demi-complötes celles du M. robustus, et quelques mor- 1 du M. pop. Je décrirai spécialement celles de la pre- a Monte des seize paires de côtes est la plus courte; elle a une | ngueur de 8 pouces en ligne droite, et la portion en haut, qui s'attache à la première vertèbre domsale. touchant ussi le corps de la dernière cervicale, est de ? pouces ; la dis- ce entre les deux facettes articulaires de la tête et la troi- ème de on tubérosité, ces facettes y compris, est un peu mdr ‘e Les côtes suivantes sont Ones un peu plus longues aussi, con mine dans le Seehdotherium, la FERN: des facettes aires, mais très-peu. Ainsi la quatrième côte a 12 pouces nes. la cinquième 15, la sixième 18, la septième 21, et les Ps nces des facettes articulaires, c’est-a- dire la longueur de la > termi le de la tête, jusqu'à la fin de la tubérosité, 3 à uces.. La septième paire de côtes est la dernière qui s’at- > rectem ent au sternon par les os sternocostaux; des paires ae tes s’attachent chacune à l'os sternocostal de la précé- You parlerons ‚plus tard de ces os et finissons aupara- | Baer iption des côtes. Jusqu'à la neuvième et la dixième, ngueu augmente, ainsi que la largeur de l’arcade de la côle au milieu ; ; les côtes, depuis la huitième jusqu'à la on- e, ‚sont les plus longues et les plus larges; depuis la on- eet la douziöme, la forme de chaque côte devient diffe- e, elle est moins comprimée, plus cylindrique, et la lon- gueur se diminue de nouveau. Il y a au Musée deux côtes très- grêles, que je crois être les dernières; elles ont 16 pouces de long en ligne droite, 1 pouce de large au milieu, sont très- pointues à la fin, et la base a 3 pouces de long entre les deux facettes articulaires de la tête et de la tubérosité. Toutes les antérieures ont presque la même distance entre ces facettes, mais elles sont plus longues ; la plus longue a 23 pouces, les autr s 22; leur largeur varie entre 2 et 24 pouces vers l'extré- mi inférieure faiblement plus étroite, mA est tronquée par une surface rugueuse. 352 EDENTÉS GRAVIGRADES J'ai donné une description détaillée, avec des dessins, du sternon et des os sternocostaux, dans les Anales del Mus. Pübl. de Buenos Aires, tome I, page 165 et suiv.; je ne la reprendrai pas ici , il suffit de ire que chaque sternon se compose ( de sept. plaques osseuses, presque carréés, pourvues à la surface infé- rieure d’une élévation qui poite huit facettes articulaires pour les os stérnocostaux. Chacun de ces 08 occupe quatre facettes, deux d’une plaque et deux de la suivante ou de la pre- cédente. Les os sternocostaux sont intercalés chacun entre deux plaques, correspondant à leur union et alternant avec les plaques mêmes; ils sont de différentes formes et leur longueur va en sugrientänt depuis le premier jusqu'au septième, qui est le plus long. Chacun a une tête articulaire qui s’unit aux facettes des deux élévations de deux plaques sternales, et une tubérosité un peu plus en dehors, qui s'articule avec les facettes des pla- ques sternales elles-mêmes. Plus en dehors de cette portion articulaire, chaque os devient plan, un peu plus large et gros à la surface inférieure, pour devenir un peu plus fort jusqu'à la fin, où il se termine par une facette rugueuse, qui s "unit par une substance cartilagineuse fibreuse à la côte correspondante. Le premier des sept os du sternon, le manubrium, est le plus grand, et le dernier est le plus long; ils ont ensemble une Ic gueur de 173 &18 pouces. Le premier des sept os sternocostaux du 1 lodon gracilis, a 4 pouces de long, le septième 13; leur augmen tion successive varie entre 15 et même 2 poilces pour chacun. Après le septième, ils deviennent plus courts et plus petits, à mesure qu'ils sont plus éloignés du septième. Celui de la dixième côte, le dernier que je connaisse, a 4 pouces de long et est assez mince. Dans le sternon du Mylodon robustus, le premier était pion avec sa côte, comme dans le genre Megatherium; chez le Myl gracilis il est libre. | Les os des membres antérieurs ressemblent tout -à- fait à ceux du genre Scelidotherium, comme je l'ai déjà dit dans la descrip- tion de ce genre ; les différences se bornent à une relation difte- rente dans les dimensions. L’humerus du Mylodon est relati- vement plus‘court, et l’avant-bras encore davantage. Chez le Scelidotherium les deux portions du membre sont presque de lon- sueur égale; chez le Mylodon \’ humérus est d'un tiers plus long que le cubitus. Il lui manque aussi le pont de I’ épitrochlée ; de là sort la différence caractéristique de l'humérus du Scelido- therium, Le pied même du Mylodon est relativement plus petit, GENRE MYLODON 393 mais la différence principale réside dans le nombre de doigts, car le. Mylodon a cinq doigts parfaits. Plusieurs petites différences se présentent dans les os du carpe et des métacarpes. Ainsi, le euneiforme du Mylodon touche, en dehors de l'unciforme, le +74 tacarpe du cinquième doigt, et chez le Scelidotherium il en reste très-distant. Le trapézoïde touche le métacarpe du troisième doigt, qu'il n’atteint pas chez le Scelidotherium. Le: trapèze assez grand est soudé avec le métacarpe du pouce, et ses deux phalanges ont une évolution parfaite, quoique plus petite que les mêmes os des deux doigts suivants, Les trois phalanges ongulifères ont une forme bien distincte, plus falciforme, plus. comprimée, plus recourbée et plus aiguë à la pointe ; elles soût surmontées à la base d’une gaine plus grande et plus distante de l'axe osseux de l’ongle. Cette phalange ongulifère existe à chacun des trois doigts internes, elle manque aux deux externes qui se distinguent des autres par des métacarpes plus longs et plus grêles, mais aussi par leurs deux phalanges restantes beaucoup plus petites. Ces deux doigts externes du Mylodon et du Scelidotherium sont en complète harmonie, quoique la forme particulière de chaque os soit assez ROM dans les deux genres. Les os des membres postérieurs sont plus différents dans les deux genres que ceux des antérieurs. La différence principale . consiste en ce que tous les os de ce membre, chez le Mylodon, sont moins forts et un peu plus grêles en proportion que ceux du Scelidotherium. _ Le bassin est moins large entre les coins externes des ilions, mais plus long dans la direction de haut en bas et d’avant ière. Les ilions du Mylodon sont moins triangulaires, ils se épprochent de la forme d’un orbite, et les ischions avec les os du pubis sont plus allongés et relativement plus grêles. Ainsi, le petit bassin a une circonférence allongée-ovale chez le Mylodon, tandis que celle du Scelidotherium est elliptique- courte, et l'ouverture postérieure est à peu près circulaire. . Une très- grande différence existe dans la longueur du fémur comparé avec les os courts du tibia et du péroné. Cette pro- portion est pour les deux portions du membre postérieur, comme 18 est à 8, chez le Mylodon gracilis, et 19 à 9 chez le My- lodon robustus, et 26 à. 12 chez le Mylodon giganteus. Il suit de ces mesures, que les os de la jambe sont plus courts que la moitié du fémur chez Mylodon, et assez plus long que cette moitié chez REP. ARG, — T. ll 23 354 ÉDENTÉS GRAVIGRADES Scelidotherium. Quant à ce qui est de la forme particulière, le fémur du Mylodon est plus. grêle, surtout dans sa moitié infé- rieure, où ses deux bords forment une sinuosité très-forte à Pin- térieur. La poulie de la tête a une impression pour le ligament rond sur le côté interne, et un très-gros trochanter sur l’externe. La partie du fémur entre les deux trochanters est un peu plus large que l’inferieure entre les deux tubérosités en dessous des condyles, mais sénsiblement plus large que l'endroit le plus étroit du milieu. Chez le Megatherium et le Scelidotherium, les trois dimensions transversales du fémur sont relativement beau- coup plus semblables entre elles, l’inferieure est toujours un peu plus grande que la superieure entre les trochanters, et celle du milieu un peu plus eourte. Ces relations me semblent prou- ver un degré de force d’action moindre dans les membres pos- terieurs du Mylodon, que des deux autres genres. Les trois fa- cettes articulaires de l’extremite inférieure sont en con faut, comme chez le Scelidotherium. Larotule ressemble à celle du genre précédent, sauf qu'elle est relativement un peu plus large dans la moitié supérieure ; elle dépasse la grandeur de la rotule du Megatherium, dont elle se distingue par la prolongation inférieure, a u 33% à Fr pres chez eelle-ci. Ent où Les deux os du tibia et du péroné ressemblent aussi beau- coup à ceux du Scelidotherium ; ils sont séparés et unis seule- ment par substance conjunetive. Comparés aux os correspon- dants du Scelidotherium, ils sont moins forts aux extrémités ar- ticulaires, mais un peu plus gros au milieu. L’artieulation infé- rieure des deux os du Mylodon est surtout moins forte et le malléole externe ane plus petit que le ie 2 du Scelidotherium. Les pieds postérieurs des deux genres présentent dé! plus grandes différences, quoique lı forme générale soit la même, seul que le nombre de doigts est de quatre chez le #ylodon, avec l'indication du cinquième, l’interne ou l'orteil, qui manque complètement chez le Scelidotherium, quand le second est assez rudimentaire et les trois autres seulenient sont com- plets. | Les os séparés offrent les différences suivantes : le calca- néum a une forme tout-à-fait différente de celui du Scélido- therium, par suite de la grosseur très-développée du milieu chez le Mylodon. Cet os est à peine un peu étranglé au milieu par GENRE MYLODON 399 une sinuositd courte et faible qui peut même être RE par un pont osseux, comme elle se trouve chez le M. giganteus, indis que les autres espèces l’ont ouverte. Le dit étranglement on caleanéum en deux portions, l'antérieure articulaire a du talon. Celle-ci forme une grosse tubérosité ir gli un peu plus haute que large, ayant un bord arrondi xterne, servant à l’attache du tendon d’Achille. utre portion, ahtérieure, s'étend plus en haut et en bas, Mr gras n haut une sorte de crête, en bas une autre grosse te Mie términe en’ avant par deux facettes articu- don 1 plus grande, la supérieure, est fort sinueuse et astragale ; l'autre, plus petite, inférieure, est trian- 6 s'unit au euboide. La supérieure peut se diviset, par vruption profonde transversale presque au HE, Se postérieure plus grande, de l’antérieure petite. ch M se trouve dans le calcanéum du ‘jiganteus et constitue un second earactère particulier ion de cette espèce des autres, comme l’a déjà san sous le nom de Lestodon (voyez page 347). Les es espèces de M. robustus et de M. gracilis n'ont pas Ben; ‘leur facette articulaire servant à l'union | sale est simple et présente ainsi un caractère très- > le Mylodon et le Scelidotherium d'un côté, et le sans: seulement chez le M. giganteus la fäßette culaire Do est séparée en deux. a Mobure est variable dans le genre Mylodon, ainsi que leandum,, car il peut avoir tantôt six facettes articulaires, me dtui du Seelidötherium et du Megatherium (voyez pages 38) tantôt seulement cinq. Le premier cas existe chez ‚leus, le second dans les deux autres espèces M. ro- . gracilis. La forme générale de l’astragale rappelle lètement dans le premier cas celle de l’astragale du Mega- vum, sauf qu'il est moitié plus petit (*); dans le second cas, ndune forme plus particulière, il reste plus petit, plus bas, vient plus allongé ; sa facette articulaire supérieure pour Dia, „au lieu d’avoir Ja forme d’une demi-poulie, est un peu 1°4 18% ) Dans l'ouvrage de Owen, sur le genre Mylodon, l'astragale de celte catégorie, yartenant au M. giganteus, est dessiné pl. 23, fig. 3 el 4, et a été pris hypothéti- quement comme celui du Megalonyx. Aussi dans le voyage du Beugle, tome 1. sé 98, fig. 5 et 6, ce même os est représenté comme celui d’un Mylodon ? 356 | EDENTES GRAVIGRADES plus plane, car elle est moins séparée en deux portions: l’ex- terne la plus large et basse et l’interne la plus étroite fort con- vexe. Les trois autres facettes articulaires de l’astragale sont les mêmes avec celles des autres genres ; une petite latérale externe sert pour le péroné, une concave antérieure pour le M Sand et une convexe en dessous de la concave pour le euboide, » Les autres os du cou du pied sont moins différents des cor- respondants du pied de Scelidotherium et ne demandent pas une description détaillée, puisque j'en ai déjà parlé dans le genre précédent. Aussi les os des métatarses sont semblables, ceux du moins des deux doigts externes, qui s’attachent au cuboide. Les deux autres du deuxième doigt et du troisième méritent une étude un peu plus spéciale, à cause de leur union avec les os cunéiformes et leur forme particulière. Le Mylodon a, comme le Scelidotherium, au moins deux os cunéiformes, et peut-être trois, comme chez l’homme. Je trouve dans les deux pieds parfaits du M. gracilis, une différence notable en ce qui concerne ces 08; d'un côté l’os cunéiforme interne est soudé au métatarse du se- cond doigt, de l’autre, ces os sont séparés, et il reste en dehors de la facette articulaire, pour le second cunéiforme, une fa- cette articulaire très- petite au scaphoïde, à laquelle un troisième cunéiforme plus interne y a été sans doute réuni. Ce petit os s'est perdu dans les deux pieds, comme il manque aussi dans les autres pieds postérieurs du Mylodon, jusqu'à présent connus; mais on voit toujours une partie libre du scaphoïde en dehors du second cunéiforme, aussi au pied du M. gracilis que nous possédons, avant le métatarse du second doigt. Il-semble que dans l'échantillon du M. robustus, décrit et dessiné par Owen, Se. petit os était conservé, car on voit dans les dessins, pl. 21 et 2 de l'ouvrage de Owex, un petit os (f) intercalé entre le HAS du second doigt et le scaphoide. Ce métatarse dessiné ressemble tellement à celui des deux pieds du M. gracilis de notre collection, dans lequel le cunéiforme est soudé avec le métatarse, et non à l’autre, où ces deux sont séparés, que je suis très porté à croire, que la même union intime existait aussi dans l'individu dessiné par Owen, et que le petit os (f) dessiné avant le second cunéiforme est en réalité le premier et qu'il s'articulait au scaphoide par le coin interne qui paraît libre dans le dessin. Je crois alors que le Mylodon a eu le doigt interne (orteil) du pied postérieur rudimentaire, comme le Scelidothe- rium aeu le second doigt rudimentaire, et que, dans ces deux GENRE MYLODON 397 senres, la déformation des pieds est toujours plus grande pour les pieds postérieurs En ce qui concerne les doigts parfaits internes du pied du Mylodon, nous trouvons que le second doigt présente la même inclinaison de l’union de l’os cunéiforme avec le meta- tarse que chez le Scelidotherium, ce qui prouve une progression de la diminution de ce doigt chez les trois genres: Megatherium, Scelidotherium et Mylodon. Le Megatherium a seulement l'os cu- néiforme, comme seule pièce qui reste du second doigt; le Sceli- dotherium a cet os soudé au métatarse sans phalange, et le My- lodon à aussi cet os soudé au métatarse du même doigt, avec une seule phalange parfaite avant l’ongulifere, tandis que le doigt suivant des pieds du Mylodon, tout comme le troisième des autres deux genres, a toujours deux phalanges. |: La forme des phalanges ongulifères du pied postérieur du Mylodon est encore à noter. Elles sont beaucoup plus petites que celles des pieds antérieurs, moins falciformes et ont à peine la moitié de la dimension des correspondants des autres pieds, tan- dis que les deux doigts externes postérieurs sans ongles falei- formes dépassent au contraire un peu les cor eh ante- rieurs en grandeur et en force. Les quatre espèces de ce genre, dont on trouve les ossements dans les dépôts quaternaires de notre République, sont des ani- mx «moins massifs , que le Megatherium et le Scelidotherium, quoi- qu élles soient plus ‘grandes que celui-ci. Leurs membres plus courts et la constretion plus faible, des postérieurs principale- ment, ne laissent pas douter que eur manière de vivre a été aussi différente. En examinant la forme grêle, quoique recour- bee des phalanges ongulifères,.je suis disposé à croire que les pieds antérieurs de l'animal ont été destinés plutôt à gratter qu’à faire descendre des branches d’arbres. En proportion de l'élévation de leurs corps dans la position perpendiculaire, les membres postérieurs et la queue me semblent trop faibles, les antérieurs trop courts et les ongles de ceux-ci trop petits pour arracher des branches d'arbres; je crois plutôt que l’attitude normale de ce genre a été la marche simple portant le corps en position horizontale, et que son alimentation a été plus spécia- lement composée de graminées que chez les autres genres. Chez l’une des quatre espèces, j'ai trouvé des petits os ayant la forme d’une demi-noisette, qui étaient implantés dans la peau de l'animal vivant et qui couvraient probablement toute la sur. 358 ÉDENTÉS. GRAVIGRADES face externe. Lorsque, prochainement, je parlerai de cette es- pèce, je décrirai ces os plus en détail. En étudiant les quatre espèces au point de vue. NÉ leurs différences, on trouve chez chacune quelques modifications ca- ractéristiques du type général, qui peuvent amener l’observa- teur à des divisions ultérieures génériques, basées sur ces dif- férences. M. Gervais a ainsi créé le genre Lestodon, et M. Reın- HARDT le genre Grypotherium. Mais en examinant les deux es- pèces réunies dans le genre Lestodon, on trouve bientôt une si grande différence dans la conformation des dents et du squelette. entier, qu'il devient nécessaire de séparer ces deux espèces en genres différents, car l’une, le Lestodon myloides, se xapproche, dans ses autres parties. beaucoup plus du Mylodon robuslus que | de son congénère, le Lestodon armalus, comme M. Gervais même a compris plus tard. Il en est de même du M. Darwinü (le Gry- potherium) si on le compare avec le M, robustus. Ces deux espèces sont séparées par des caractères aussi positifs que les deux.es- pèces du genre Lestodon. Je crois donc préférable de laisser les quatre espèces dans le même genre et de les présenter comme des modifications spéciales du même type BORRORR Elles se distinguent alors facilement comme il suit : | À 4. Portion antérieure des deux mâchoires très-allongée, plus longue que la série des dents, la supérieure unie aux os du nez par une arcade osseuse. ME. Darwinii. EI. Cette même portion de la mâchoire sı apérieure est plus courte ‚que la série des dents, et complètement séparée du nez, A. Dernière dent de la mâchoire inférieure bi- -anguleuse, les trois antérieurés de forme inégale prismatique. a. Premiere dent des deux mâchoires tronquée oritonsin it comme les autres. ME. robustus. Bb. Première dent des deux mâchoires tronquée obliquement, les autres horizontalement. NE. gracilis. . EB. Dernière dent de la mâchoire inférieure composée de deux lobes elliptiques; toutes les autres dents de forme elliptique égale, mais . la premiere des deux mâchoires tronquée obliquement.. ME. giganteus. GENRE MYLODON 399 A. L'os intermaxillaire allongé, uni par une arcade osseuse aux 05 du nez; la partie correspondante de la mâchoire infé- rieure également prolongée, aussi longue que la série des dents. Grypotherium, REINHARDT. 1. Mylodon Darwinii, Owen. | chilien of the voyage of the Sa tome I, pages 68 et 73 ph XVH-XIX. ' Brave, Ostéographie, tome IV. Genre Megatherium, oo pl.T, fig. 15. u | Grypothierium Darwinii, REINHARDT, Mém. de l’Acad. re - de Copenh. V. ser. el phys. tome XII, n° 4. | Seolidothorium ankilosopum BRAvVARD. Catal. des foss, ete. —- 4? en. Zool. et Paléont. génér. I. 132. à PE ot fi | > à été découverte par le célèbre savant dont elle per Jason, à Punta Alta, dans la baie de Bahia Blanca, en ; où il avait trouvé une mâchoire inférieure presque lète, la seule pièce depuis longtemps connue, jusqu’à ce que Rænarpr, de Copenhague, vient dans ce moment de décrire un crâne parfait, reçu de Buénos- -Ayres, etenvoyé par le Lausex. Cette découverte a prouvé ce qui m'était déjà connu par les morceaux d'un crâne conservé au Musée, que l'espèce diffère des autres du genre, sous le rapport de l'harmonie générale, par la longueur de la partie antérieure du crâne, appartenant aux os intermaxillaires; ceux-ci étant unis par une prolongation forte, recourbée en (une: d'ube. ar- cade osseuse, aux 08 du nez, qui a dù être sans doute, pendant es très-grand et charnu, soutenu par des cartilages attachés al l’arcade osseuse et renfermant des nasaux largement ouverts. L' animal a tenu à peu près la grandeur du Mylodon giganteus, car la longueur générale du crâne est de 2 pieds et celle de la mâchoire inférieure de 14 pied, encore un peu plus longue que la même de l’autre espèce. La figure, générale du crâne diffère par sa conformation très-grêle, ressemblant à celle du Scelido- therium, avec lequel Bravarn voulait unir l'espèce, à lui bien connue, et par la hauteur convexe de la cavité du nez, encore un peu plus forte que la convexité de celle du M. giganteus. aigue le crâne soit presque 6 pouces plus long que celui du M. robustus, ses diamètres transversaux sont tous plus courts et la surface du sommet aussi étroite que celle du Scelidotherium 260 ÉDENTÉS GRAVIGRADES leptocephalum. Je trouve que le nez au milieu a 5 pouces de large, le front entre les courtes épines postorbitaires à peine 6 pouces, la facette sagittale entre les bords des arcades tem-- ea 4 pouces, et la surface oceipitale un peu plus de 6 pouces. Les apophyses zygomatiques des os temporaux sont fortes et distantes presque de 10 pouces, et l’arcade zygomatique a au milieu une distance à peine supérieure. La cavité du nez est de 6 pouces de haut et sa longueur avant l’apophyse zygomatique de la mâchoire supérieure a 8 pouces, jusqu’à l’arcade qui ter- mine cette cavité en avant. La partie du crâne du bord anté- rieur des orbites jusqu'aux condyles oceipitaux est de 16 pouces, et la hauteur de la caisse encéphalique a 5 pouces. L’os zygo- matique est de 7 pouces de long et divisé, comme chez les autres espèces, en trois branches en arrière, dont la supérieure est la plus longue et l’inferieure la plus large, terminant avec deux angles inégaux, le supérieur aigu, l’inferieur arrondi. L'ouverture lacrymale se trouve, comme chez les autres My- lodon, au coin supérieur de l’orbite, au-dessus d’un sillon des- cendant le long du bord jusqu’à l'os zygomatique, tout c comme chez M. robustus. La mâchoire inférieure a 18 pouces de longueur, y curé le bord antérieur un peu cassé, sur lesquels la portion én avant des molaires occupe 63 pouces. Les quatre molaires ensemble ont presque 5 pouces de long et la portion en arrière des mo- laires en a 7. Ces relations des portions sont assez différentes de celles de la mâchoire inférieure du M. robustus de notre col- lection. Je trouve pour la longueur totale 16 pouces, pour la portion avant les molaires 35 pouces, pour la série des molaires 5 pouces et pour la portion en arrière de celle-ci 73 pouces: La mâchoire de M. gracilis a presque les mêmes proportions rela- tives (3,5, 7 — 15), et celle de M. giganteus, également toute complète comme les deux autres, est; identique comme précise (33, 7, 75 — 18), mais elle diffère surtout par un grand inter- valle, entre la première dent et les trois autres, qui constitue le caractère essentiel de cette espèce. Néanmoins la forme gé- nérale de la mâchoire inférieure du M. Darwinii ne diffère pas des autres et prouve visiblement son caractère congénère, sauf que le bourrelet double du côté externe de la face du menton est un peu plus fort que chez les autres espèces. Cette diffé- rence provient naturellement de la conformation plus forte de GENRE MYLODON 361 la partie antérieure correspondante de la mâchoire supérieure, et principalement de la force supérieure que cette mâchoire a tenu, à cause del’arcade osseuse entre le nez et l'intermaxillaire. Les molaires des deux mâchoires montrent quelques parti- cularités, quoique elles aient ie type fondamental tout sem- blable. Concernant les supérieures, je ne donne pas beaucoup de valeur au nombre de quatre que M. ReınHarpr signale, car son propre dessin indique bien par les cicatrices dans les os, avant la première dent persistante, qu'une vraie première a existé antérieurement. Cette première dent se trouve toujours, chez le Mylodon, dans la partie du bord alvéolaire de la mä- choire supérieure correspondant à la branche postérieure ou interne de l'os intermaxillaire, presque vis-à-vis du trou incisif (voyez ma figure pl. V, fig. 5 du tome I des Anales du Mus. Publ. de B. A.), et exactement à la même place est bien marquée, dans la figure du Mémoire de Reıyaarpr (pl. II, fig. 2), la cica- trice dont j'ai fait mention. Je ne doute pas que cette cicatrice indique une ancienne alvéole, et que la première molaire y contenue a été probablement aussi petite que la première infé- rieure, et qu à cause de cette petitesse elle soit perdue (*). Peut-être la petitesse de la première dent est en relation avec la grandeur relative plus forte de la seconde, que la même fi- gure de Rernxarpr indique. Cette dent est d'une circonférence allongée-ovalaire, un peu élargie au-dehors dans le milieu; les autres trois ressemblent au type générique du Mylodon, sauf qu'elles sont moins larges en diamètre transversal et par consé- quent un peu plus petites. Les quatre dents de la mâchoire inférieure répètent de semblables différences spécifiques. La première est plus petite que chez les autres espèces et sa forme moins ovalaire. La seconde se rapproche bien à la forme pris- matique, chez les M. robustus et M. gracilis; la troisième est un peu plus étroite dans la moitié postérieure, et la quatrième est composée, comme chez le M. giganteus, de deux lobes ellip- tiques, sans les coins forts qui existent chez les M. robustus et M. gracilis. Malgré ces petites différences, les dents de M. Dar- winii ne s'éloignent pas assez du type générique des autres | (*) La denture du Mylodon me semble plus inclinée qne celle des autres genres à variations, car on trouve même cinq dents dans la mâchoire inférieure, comte GERVAIS et BLAINVILLE ont noté et figuré chez le M. giganteus (Voyez cette es- pèce). 362 EDENTES GRAVIGRADES espèces, pour être séparées de celles-ci, et en raison de cela, ‚je préfère laisser les quatre espèces du genre Mylodon unies, con- vaincu que c’est un th@me plus digne du zoologiste de montrer les relations intimes des espèces entre elles, que de les age: sans nécessité urgente en différents genres. J’ai déjà dit que la grandeur considérable de la tête, ‚Ada sant celle de M. robustus et de M. gracilis, semble indiquer une espèce aussi colossale que le M. giganteus, mais qui a eu peut: être les os du tronc et des membres moins massifs que ces mêmes espèces, en conséquence de son crâne plus grêle et de ses dents plus petites. Malheureusement rien est connu de la conformation des autres os du squelette. B. L'os intermaxillaire court, le bord antérieur libre, courbé en arc peu convexe au dehors; la partie correspondante de la mâchoire inférieure faiblement élargie, beaucoup FR voue que la série des dents. pipi Owen. | 2. Mylodon FREIEN OWAN LI APE NN Description complète du squelette dans l'ouvrage cité plus haut, London 1842, in 4°. Sans entrer dans la description détaillée du squelette, je me borne à répéter iei les caractères distinctifs spécifiques, déjà donnés dans les Anales d. Mus. Publ. de B. A. tome I, pag. 4 suivantes. Le crâne est un peu plus gros que celui du M. gracilis a un peu plus grand ; l’arcade zygomatique est un peu plus forte et la branche supérieure des trois formant cette arcade en arrière est surtout plus longue, elle dépasse assez celle du milieu, comme longueur. Le caractère distinctif principal consiste, dans la première dent des deux mâchoires, qui est horizontale- ment tronquée au bout, et pas différente de forme, quoique quelquefois un peu plus élevée que les autres. Les dents sui- vantes sont tout-à-fait semblables dans les deux espèces, mais celles du M. gracilis sont un peu plus petites, principalement la dernière de la mâchoire inférieure, qui est un peu plus longue chez le M. robustus, car la distance des deux lobes AREMIANE est un peu plus grande dans cette espèce. GENRE MYLODON 363 A ces différences remarquables des dents se joignent des dif- férences bien reconnaissables dans les membres. Ainsi, l’omo- plate des deux espèces se distingue par une forme plus courte et plus haute chez le M. robustus, qui a le coin postérieur moins avancé, plus obtus et le bord FR AUE plus droit et moins sinueux, La longueur des trois phalanges ongulifères des pieds antérieurs augmente régulièrement dans la proportion des suivants: 1, 1 4 et 2. Cette relation ne se trouve pas chez le M. gracilis, qui a la seconde phalange ongulifere pres- que aussi grande que la troisième. Le bassin du M. robustus est plus fort que celui du M. gracilis, et le sacrum contient une vertèbre de plus, c'est-à-dire sept ; celui du M. gracilis n’en a que six. ui eipknon des deux espèces est composé de sept pièces, por- tant de ue côté sept os sternocostaux, dont la première, M. robustus est unie à deux os, et la dernière à un seul, que chez le M. gracilis, la première pièce, le manubrium, porte ı seul os sternocostal, qui touche aussi la seconde pièce sternon, et la septième pièce porte deux os sterno- Le fémur du M. robustus est un peu plus fort que celui ju M. gracilis, la bordure externe entre le trochanter majéur et la tubérosité externe plus droite est surtout plus développée; elle a une faible sinuosité au-dessus de cette tubérosité. ren et l’astragale sont conformes dans les deux ; par l'union des Pe facettes articulaires d’union en une rande triangulaire sinueuse, mais ils different par la: srandeur r générale, qui est plus considérable, dans le M. ro- bustus et par la présence, chez celui-ci, d'une tubérosité assez forte au coin externe antérieur, près de la facette articulaire pour le euboide, qui est le double de la correspondante du M. gra- cilis. Les facettes articulaires, en forme de demi-poulie, servant à l'union avec le tibia, sont aussi différentes ; celles du M. ro- bustus sont moins fortement sinueuses au milieu et la portion pe petite est relativement beaucoup plus grande dans te espèce que chez le M. gracilis. . + ces différences prouvent que le type général du ul était plus massif et justifient le nom de M. gracilis ai donné à l’autre espèce, un peu moins lourde. “Le os du M. robustus se trouvent en assez grand nombre es dépôts quaternaires de la province de Buénos-Ayres, 364 ÉDENTÉS GRAVIGRADES mais ils sont moins fréquents que ceux du M. gracilis. La plu- part des os dessinés dans l’Ostéographie de Bramsvisıe et présentés comme appartenant au genre Mylodon, appartiennent enréalité au M. gracilis. Les dessins de l'ouvrage de Owes, représentant le M. robustus, peuvent seuls correspondre à eette espèce. L'animal vivant a eu la taille d’un grand bœuf, ou même un peu supérieure ; les mesures des parties principales du squelette, d'après les échantillons de notre Musée, sont a suivantes : | Longueur du corps entier, y compris le crâne et la queue, à peu près........:...........0: «+ 11 pieds. Longueur du crâne seul......:......:..7..4 «14, » Longueur du cou..... .....= 00000000 0 20 Re Sa" Longueurda fronc.-.-.:.:..-.:.01 an a 6 Longueur de la queue...................... Br Hauteur moyenne du dos...................... Ne à Largeur du bassin entre les coins des ilions..... 3-34 » Hauteur de l’entrée du petit bassin............. 21 pouces. Largeur de la même en avant....:....... 14 » Largeur de la même en arrière................. 15 » Longueur de l’humérus............ Jet SP 15 >» Longueur du cubitus ................... NA He an Longueur du pied antérieur................:.. 44 ». Longueurfdu fömur...;..... ur. 0a ar 0a Lonpueur du tibia... ES I as Longueur du pied postérieur.................. 20 » 3. Mylodon gracilis. Anales d. Mus. Pübl.de B. A., I, 166, 3. Lestodon myloides, GERVAIS, ech s. 1. Mammif. foss, de l'Amér merid., pag. 47. (*) Cette espèce se rapproche par la conformation de tous Les os du squelette de l'espèce précédente; seulement les proportions en sont plus fines et les dimensions un peu moindres. Ce qui permet de distinguer les os de l'une et de l’autre. Le seul caractère distinctif consiste dans la forme de la première dent (*) Derniörement; M. GERVAIS a déclaré (Journ. d. Zool., tome VI, pagé 206) qu’il fait rentrer cette espèce dans le genre Mylodon. | GENRE MYLODON 365 des deux mächoires, qui est obliquement tronquée, comme chez PUnau actuel des Bradypides ; la facette supérieure de la partie tronquée est dirigée en arrière et celle de la dent infé- rieure en avant. Les autres dents des deux mâchoires ont la même forme, sauf qu'elles sont un peu moins grosses et la der- nière bianguleuse de la mâchoire inférieure est un peu plus courte; la distance des deux angles saillants du côté interne est surtout moins grande. IL est inutile de décrire plus en détail le squelette, dont nous . avons trois exemplaires dans la collection de Buénos-Ayres, ainsi que beaucoup d'os séparés. De ces trois squelettes, l’un est complet; c'est celui d'une femelle, il a été trouvé avec celui de son petit, qui avait la moitié de la grandeur de la mère ; maisiles os du jeune, parfaits au moment de la découverte, ont été cassés presque tous ; il ne reste plus que quelques parties du bassin, du membre postérieur et de la queue. Le troisième squelette est celui d'un jeune mâle, dont le sexe est facile à re- connaître par la forme particulière de la symphyse des pubis; c'est moi-même qui l’ai découvert à l’état incomplet. Il n'y avait de conservé que le bassin, la colonne vertébrale en partie, le membre antérieur gauche et la plupart des côtes de ce côté, Les os de ce mâle ne sont pas plus grands que ceux de la femelle, mais comme l'individu était assez jeune, il me semble probable que plus tard ils seraient devenus un peu plus grands et peu inférieurs à ceux du M. robustus. Le crâne bien dessiné dans l'Ostéographie de BLAINVILLE (Megatherium, pl. I, fig. 8,8, 9 et 18) est un peu plus court que celui du M. robustus et son contour supérieur un peu plus con- vexe. Notre exemplaire a 18 pouces de longueur, depuis le bord antérieur de l'os intermaxillaire jusqu'aux condyles occi- pitaux inclusivement ; le dessin de l’Ostéographie présente la même longueur, ainsi que celle du M. robustus dans l'ouvrage de Owen ; mais comme l'os intermaxillaire manque au crâne en question, il faut croire qu'il était un ‘peu plus long, de 19 à 194 pouces. La différence principale de la conformation des os du crâne consiste dans le zygomatique, dont la branche supé- rieure est très-raccourcie et qui n’est pas plus longue que la moyenne, et dans la forme plus étroite presque pointue de la branche inférieure. Ces caractères sont bien indiqués dans le dessin 8’ de l'Ostéographie. Toutes les autres différences sont relatives, par exemple celles de la mâchoire inférieure, dont la 366 EDENTES GRAVIGRADES portion antérieure en avant de la première dent, est un peu plus courte, et dont le coin postérieur en dessous du er est moins saillants RT Les sept vertèbres du cou ont ensemble une Lotigttéubidtin pied, comme celles du M. robustus, et les seize du dos ont trois pieds ; chacune est un peu plus mince que la correspondante de l'autre espèce, mais sans autre caractère distinctif: Les trois vertèbres lombaires sont soudées aux six sacrées et ont, réunies à celles-ci, une longueur de 18 pouces, dont les trois lombaires occupent 8 et les sacrées 10 pouces. La dernière de celles-ci est un peu mieux séparée des deux autres et imite la forme de la première vertèbre de la queue, sauf qu'elle est beaucoup plus grosse. Les apophyses obliqués articulaires sont elles- mêmes bien indiquées au-dessus de l’arcade vertebrale de cette dernière vertèbre. Les quatorze vertèbres conservées de la queue ont une longueur de 25 pouces. Le corps de la première a 2 pouces d’ snäisesur et le corps de la quatorzième 1% pouces ; la grosseur de la dernière est remarquable, en comparaison’ de la vertèbre correspondante de la queue du Scelidotherium, chez lequel le corps de cette même quinzième vertèbre n’atteint à peine que 1 pouce de grosseur et est moins haut que large, e’est- à-dire un peu déprimé, tandis que le corps de la quatorzième vertèbre de la queue du Mylodon est aussi ie Fine sé es n’est nullement déprimé. ; Les côtes et le sternon ont les mêmes Feiationi que les vertèbres en comparaison des mêmes os du M. robustus. La première côte a en ligne droite 7 pouces de long, la seconde 9, la quatrième 13 et la sixième 18; les plus longues côtes sont celles depuis la neuvième jusqu’ à la douzième ; la onzième complète a 23 pouces de long ; à partir de là, ‚lie deviennent plus courtes ; la quatorzième a 20 pouces, et la derniere15. Les quatre dernières sont plus grêles que les autres au milieu et leur diamètre est elliptique court; depuis la septième jus- qu’à la douzième, les côtes se disléngtient par une largeur de 2 pouces au milieu avec une eirconference très-comprimée, allon- see elliptique ; les antérieures sont moins larges, maïs un peu plus engrossies, au côté concave interne, et légèrement ereu- sées à la surface inférieure avant le contour convexe postérieur ou externe. J'ai donné une description détaillée du side illustrée d'un dessin dans les Anal. d. Mus. Publ. I, page 168 suiv., pl. V, GENRE MYLODON 367 fig.3; jene la reproduirai pas ici ; il suffit de dire que les os qui le forment sont les mêmes dans les deux espèces de Mylodon, ainsi que les os sternocostaux, mais leur union pré- . sente quelques différences ; car, chez le M. robustus, le premier os du sternon est en inte avec deux os RER x et le dernier, le septième, avec un seul, tandis que chez le M. gra- enr el porte un seul os sternocostal de chaque côté et . er deux. Ce dernier os du sternon, formant l’apophyse test allongé et fort aplati à son extrémité, chez le ; mais plus court, peu élargi en arrière et busdue- Ir ee le M. gracilis. Dans les deux espèces, les sept premières paires de côtes s’attachent directement au sternon et forment les vraies côtes ; ès, les fausses côtes, sont attachées chacune à la Frankie ‚par des os intercostaux peu à peu plus courts, et probablement une ou deux des dernières côtes étaient Mrs à ‚comme chez les paresseux actuels et beaucoup d'autres Mammifères. + Parmi les os des membres, l'omoplate et le bassin présentent | désidifférences spécifiques, ainsi que la dimension, de la pha- lange ongulifèré du second doigt antérieur; les autres sont seulement un peu pre grêles dans notre espèce, que ceux du ie Amen es L'omoplate est de tous les os du squelette Le plus remar- pret au point de vue de la différence spécifique, car il imite la forme de celui du Megatherium, et est comme lui très-al- longéren arriere. Je trouve que sa hauteur, le long de la crête externe, est égale dans les deux espèces de Mylodon, et mesure unpied environ : mais la longueur d'avant en arrière, qui, chez le M.robustus, à 15 pouces, est de 17 pouces chez le M. gracilis, quoique la hauteur soit la même. Cette différence vient: 1° de ce que la sinuosité du bord antérieur est plus forte, et 2° que l'angle postérieur est plus saillant et fort aigu en arrière. La crête. externe, appelée l'épine, court parallèlement au bord postérieur dans les deux omoplates, et cette analogie fait que la portion en avant de la crête est plus large chez le M. gracilis que chez le M. robustus ; la grande courbure du bord antérieur extérieur est la cause de cette différence re- marquable. Je ne parle pas de l'humérus et des deux os de l’avant-bras, parce que leur forme est identique, seulement le eubitus est 368 EDENTES GRAVIGRADES évidemment plus fort chez le M. robustus, surtout dans sa moitié supérieure, auprès de la cavité articulaire avec Fhu- mérus. Cette différence fait le cubitus du M. gracilis un peu plus grêle que celui de M. robustus. Zu: ‘ Le pied diffère davantage par la relation du dcusititél doigt avec les autres ; ce doigt est presque aussi fort que le troisième et la phalange oéulitère est à peu près de la même grandeur pour les deux. Cette augmentation de la grandeur se présente déjà dans le métacarpe du second doigt et est de plus en plus forte pour chacun des os qui le suit, tandis que chez le M. ro- bustus, les mêmes os restent successivement plus petits et plus faibles, et la phalange ongulifère du second doigt est d’un tiers plus petite que celle du troisième. Chez le M. robustus, les trois phalanges ongulifères correspondent, en suivant une augmen- tation progressive, aux nombres 3, 4, 6, et dans le pied. du M. gracilis, la progression est égale aux nombres 26, 5,6... Dans les membres postérieurs la différence spécifique-est moins visible; le bassin seulement en présente une bien nette dans le nombre des vertèbres sacrées, qui est de six. Les trois lombaires soudées sont un peu moins fortes que celles du M. robustus, et leurs apophyses transversales sont mieux séparées par deux grands trous intervertébraux, placés. de chaque côté. Les corps de ces vertèbres se distinguent de ceux des vertèbres dorsales par deux ouvertures des con- duits des vaisseaux sanguifères au milieu de la surface in- férieure, très- -rapprochees l'une de l’autre; leurs apophyses épineuses sont unies à la crête sacrée dans une seule lame per- pendiculaire un peu élargie au bord libre supérieur. Les me: sures des distances des os du bassin sont presque les Be que celles du M. robustus. J’ai relevé les suivantes : Largeur entre les coins externes/des ilions....: 8 pieds. Longueur des vertèbres lombaires et sacrées ré- | unies es 2 HT REED LT NES «are Hape Hauteur de l’entree dans le petit bassin. ....... 20 pouces Largeur de la même entre les cavités cotyloïdes 11° » Distance des coins postérieurs du sacrum...... Ha» Diamètre perpendiculaire de l'ouverture posté- Meme: 206, PR A NE EU Pa fe Ce IT an Diamètre transverse de la même.......,..... 15 Longueur du trou obturateur ........... OPA MEL) 2.94% GENRE MYLODON 369 Nous avons deux bassins complets: l’un, celui d’une femelle, qui a été trouvé avec celui de son petit, et l’autre appartenant à un mâle bien reconnaissable par la présence d’une forte tubé- rosité sur la symphyse des os pubis, servant d'attache pour les corps caverneux de la verge du mâle. Ce bassin a appartenu à un jeune individu, quoique presque de la même grandeur que celui de la femelle, la dimension de la largeur totale entre les ilions est de 35 pieds; l'entrée du petit bassin a 16 pouces de haut et 14 pouces de large. Cette remarquable différence cor- respond au sexe masculin et prouve que l'entrée du petit bassin du mâle est plus courte et plus large que celle de la femelle; sa forme est ovale, tandis que celle de la femelle est purement elliptique. Il possède encore les sutures entre les épiphyses ex- ternes de tous les os du bassin bien visibles. Entre les vertèbres lombaires soudées il n'existe qu’une seule épiphyse et non deux, comme entre les vertèbres dorsales; tous les bords ex- Bart ehe ins ù ischions sont formés par des épiphyses c'est-à-dire le bord arqué supérieur des premières et la tubérosité postérieure des secondes; la Symphyse des os pubis est formée non de deux épiphyses, mais d’une seule située au milieu de la symphyse. Cette épiphyse est un os carré, qui a trois pouces de long et quatre pouces de large sur la surface externe, pourvue d'une tubérosité qui sert à l’attache du pe- nis, L’os s'étend au bord inférieure de chaque eôté, formant une prolongation pointue de 3 pouces de longueur, qui suit le long de l'os ischion sur la même étendue, comme épiphyse, mais correspond à l'os médiane comme sa branche inférieure. La pré- sence de cet os intercalé dans le pubis, comme épiphyse de la symphyse, n’est pas fréquente. Gervais l’a dessiné dans la Macrauchenia et je le retrouve dans les squelettes du Dasypus et du Praopus de notre Musée. Une forte tubérosité aussiexiste dans le bassin du tapir mâle, mais sans la présence d’un os intercalé. On sait bien que le mâle de cet animal se distingue par des organes génitaux énormes et cette particularité me semble aussi indiquée par la présence de la forte tubérosité de la sym- physe des pubis, du genre Mylodon, qui constitue peut-être un caractère sexuel propre à toute la famille des Gravigrades. J'ai parlé du fémur de cet animal occasionellement en étu- | diant celui du M. robustus; il est un peu plus grêle en avant des | condyles inférieurs et a le bord externe plus recourbé, garni d'une tubérosité plus forte au milieu, entre le grand trochanter REP» ARG. — T. HI. 24 370 ÉDENTÉS GRAVIGRADES et le condyle externe. Sa longueur est de 18 pouces et sa lar- geur, en haut, entre les deux trochanters, ainsi qu’en bas entre les deux tubérosités, est de 8 pouces; la partie la plus étroite du milieu a 55 pouces de large. Le fémur du jeune animal trouvé avec sa mère a 15 pouces de long et présente, bien sé- parées du tronc, non seulement les deux épiphyses articulaires terminales, mais aussi une grande épiphyse isolée du trochanter majeur. Celui-ci a un épaisseur de 4 pouces chez l'animal le plus âgé et de 3 pouces chez le jeune. L’epiphyse inférieure comprend aussi, au côté externe, la tubérosité de ce côté, mais laisse au dehors, appartenant au tronc d’os, la tubérosité moins haute, mais plus étendue dans la cireonférence de sa base du côté interne. Les autres os du membre posterieur ne prétiteit aucun ca- ractère particulier, sauf qu’ils sont un peu plus petits et grêles. Le tibia a 9 pouces de long, et sa base, y compris les deux fa- cettes articulaires, a6 pouces de large; le péroné a la même longueur. Le pied, dans son extension complète, a 15 pouces de long; il est semblable à celui de l’autre espèce, sauf les petites différences du calcanéum et de l’astragale que nous avons déjà mentionnées dans la description de ces mêmes os du M. ro- bustus (*). 56 Il me reste à parler des petits os de la peau, que j'ai décou- verts chez cette espèce. Je les ai décrits en detail dans les Anal. d. M. Pübl. de B. A., tome 1, page 173, pl. V. fig. 8, et plus en abrégé dans l’Archiv f. Anat. u. Phys., année 1865, page 334, avec les additions critiques de l’année 1868, page 759. Ces petits os ont la grandeur et presque la forme d’une demi-noisette, plus légèrement convexe d'un côté, presque plane de l’autre. La plupart ont une forme elliptique, d’autres sont rhomboïdes ou trapézoïdes; leur diamètre le plus grand est de 1 à 4,5 cm., et le plus court de 0,5 à 1,0 cm. La surface plane est couverte de petites fossettes de 2-3 mm. de diamètre, toutes de forme elliptique et distribuées régulièrement sur la surface, avec des distances égales entre elles. Je suppose que cette surface était extérieure, car ces os avaient cette surface en dehors de l'os ilion gauche du bassin de l'individu mâle, lorsque je l’ai décou- (*) L’astragale du M. gracilis est dessiné dans le Mémoire de M. REINHARDT, sur le Lestodon armatus, pl. IH, fig. 4. (Mém. de l’Acad, Roy. de Copenhague. QI. d. sc. nat. V. série, tomé XI, 1875.) GENRE MYLODON 371 vert. L'autre surface, qui devait être l’interne, est plus ou moins convexe; la partie moyenne la plus épaisse a de 0,5 à 0,6 em. d'épaisseur, et à partir de là, les bords vont peu à peu en s'amincissant et se terminent par un coin fin et aigu. En examinant soigneusement ces coins, on voit que l’un appartient au côté supérieur de la surface de la plaque osseuse et l’autre au Côté inférieur, servant à réunir les plaques entre elles; le coin supérieur se pose au-dessus de l’inférieur de l’autre plaque voisine et forme ainsi une couverture écailleuse, unie par les bords fins superposés des différentes plaques, qui couvre tout le corps. Je les ai trouvées ainsi réunies et soutenues par un fin argile mêlé de sable, au milieu de la surface externe de l’ilion sur le bassin, et parfaitement conservées dans la place qu’elles occupaient pendant la vie de l'animal. Il ne me reste aucun doute que ces plaques étaient renfer- mées dans la peau de l'animal, et recouvertes par un épiderme plus ou moins écailleux ou corné à la surface externe. Ces plaques étaient colloquées dans ‘a couche inférieure, plus épaisse de la peau, comme chez des animaux voisins, les Dasy- | pides, qui ont aussi la peau pourvue de petites plaques osseuses sur plusieurs parties du corps, en dehors de la cuirasse. OBSERYATION. — Je connais comme os de cette espèce, l’os hyoïde et un cartilage ossifié du larynx, que j'ai décrits dans les Anales del Mus. Publ. ta A tome I, page 171, pl. V, fig. 9-1]; le lecteur y trouvera les détails conformation, que je ne répéterai pas ici. L’os hyoïde est attaché à 5 DR apophyse styloide, qui se trouve aussi chez le Mylodon, comme chez le M Megatherium. et le Scelidotherium; elle ressemble davantage à celui du premier genre qu'à celui du second. Elle a la forme d'un marteau, la tige a 3 pouces de LÉ et la base transversale a 1} pouce de large {Voyez LE Sg: 1. ” ©. Portion antérieure des deux mâchoires fort élargie, beau- coup plus large que la portion alvéolaire, avec les deux séries des dents; celles-ci toutes également elliptiques, les premières tronquées obliquement au bout. Lestodon, Gervais. 4. Mylodon giganteus. Anales d. Mus. Publ. de B. A. I. 162. Lestodon armatus, Gervais. Recherches sur les Mammif. foss. de l’ Amer. mérid. page 47.— Mém. de la Soc. géol. 372 ÉDENTÉS GRAVIGRADES de France, 2° série, tome IX, mem. V, page 21. 1873. J. Reixaarpr, Bidrag till Kundskab om Lestodon armatus. Mem. de l’Acad. Roy. d. Copenhague. V. série, classe des sciences naturelles, tome XI, n° 1. 1875. | Platygnathus platensis, Krover, naturh. Tidsk. tome III. page 589-595 (1841). | Cette grande espèce se rapproche du Megatherium par ses dimensions considérables, auquel il n’est inférieur que d'un quart; il s’en distingue, ainsi que les deux autres espèces pré- cédentes du genre, par une conformation plus grêle des os du squelette. Cette différence de la stature, surtout des os séparés plus variés, a engagé M. Gervais à fonder sur l’espèce son genre particulier de Lestodon ; mais après avoir comparé les os de cet animal avec ceux des squelettes entiers des trois espèces à ma disposition, je n’ai trouvé qu'une différence de relation, en plus de la différence réelle des deux os du talon: le calcanéum et l’astragale, qui se distinguent positivement des mêmes des deux autres espèces ; le calcanéum a une forme plus allongée en arrière, le talon est moins élevé, moins élargi sur les côtés, et la portion antérieure pourvue de deux facettes pour l'union avec l’astragale, et celui-ci a les mêmes deux facettes sépa- rées l’une de l’autre pour l’union avec le calcanéum. Il m'est pas possible d'accepter ces différences comme des motifs suffi- sants pour fonder un genre à part, et je conserve, en consé- quence, l'espèce dans le genre Mylodon, établissant une distinc- tion pour sa stature plus considérable, et je lui ai donné un nom spécifique plus caractéristique que celui donné par Gervais, qui nomme cet animal Lestodon armatus, quoiqu'il ne soit nulle- ment plus armé, soit pour attaquer, soit pour se EDER que les deux autres espèces bien connues. J'ai examiné deux squelettes presque entiers, dont l’un est la propriété de M. José Pacueco, l’autre moins complet, qui est conservé dans le Musée de Buénos-Ayres, ainsi que plusieurs os isolés provenant d’autres individus, parmi lesquels se trou- vent deux astragales complets. Je les ai comparés avec les mêmes os des autres espèces et je donne ici les dimensions principales du corps de cet animal, pour qu'il soit possible au lecteur de se former une idée générale de son apparence et de sa grandeur étonnante. GENRE MYLODON 373 Bongueur du corps entier, y compris le cräne I 12 pieds. —- CR PE nee ee. ZEN — I ln ee one es 1% — de l’épine vertébrale du trone...... a à _ des trois vertebres lombaires ...... | RES — des six vertèbres sacrées.......... 12 3 _ des vertèbres de la queue.......... 33 » .— BEIRUMEFUS. over eee N, 21 pouces. On eee sone rnuenre. LM NU NN PR PE ENT EEE 27 » — du tibia..... a ee PR Er 2, 1 Au pied posterieur............... 2" pp moyénne du d0s................ ... 5 pieds. du bassin, depuis la crête sacrée à la symphyse des os pubis............ 33 Distance des coins externes des ilions......... 55 3 Ces éstirions prouvent que la conformation générale est relativement moins longue et moins grosse, mais plus haute que celle des deux autres espèces, et que vu cette différence, l'ensemble de l’animal était moins massif que celui du Mega- therium. En ce qui concerne les particularités spécifiques, je me bor- neraï à la comparaison des os principaux, sans entrer dans une description détaillée de tout le squelette et de chaque os séparé. Le ‘crâne se distingue par une forme un peu plus élevée en arrière et beaucoup plus large en avant; la bouche principale- ment à eu une largeur énorme, en raison de la grande exten- sion latérale du bord stiterieur des deux mächoires. Cette extension latérale de la région du menton est le caractère le plus particulier de la tête de l'animal ; tous les autres carac- tères présentent moins de différences et sont presque identiques, sauf la surface supérieure qui est un peu plus recourbée et n’a pas la grande surface plane des os pariétaux entre les arcades temporales, qui donne au crâne du M. robustus et à celui du M. gracilis, maïs à un degré moindre, une forme aplatie en ar- rière. Au lieu de cette plaine sagittale, le crâne du M. giganteus a une faible crête sagittale, creusée le long du sommet et com- posée de deux arêtes parallèles, qui se séparent ensuite vers la crête occipitale, laissant un espace triangulaire entre leurs 374 EDENTÉS GRAVIGRADES courbures, qui remplace un peu la plaine du sommet des deux autres espèces. Cette différence, la plus remarquable de la con- formation du crâne de cet animal, est la conséquence de la plus grande extension des fosses temporales qui servent à la récep- tion des muscles de la mâchoire inférieure, et leur grandeur dépend de la largeur et de la grosseur de l’avant de cette mä- choire, qui est plus pesante que chez les autres espèces et demande des muscles plus forts pour lui communiquer un mou- vement sûr et rapide. À partir des fosses temporales, en avant, la forme des cränes des trois espèces est complètement la même; l'arcade zygomatique ne présente pas de différence remar- quable: l'os zygomatique est divisé en arrière en trois branches, dont la supérieure est la plus longue, comme chez le M. robustus, la médiane aussi est assez allongée et la troisième inférieure beaucoup plus large, mais nous ne l’avons pas dans un état de conservation suffisant pour connaître exactement sa forme; seu- lement, comme l’arcade zygomatique tout entière est plus longue que celle du #. robustus, nous avons la preuve que la fosse temporale a été aussi plus allongée en avant et plus _ grande que celle des deux autres espèces. La base du crâne, | entre le grand trou occipital et l'ouverture des arrière-narines, est tout-à-fait semblable à celle du M. robustus et à peine un peu plus grande. Cette ressemblance prouve que la différence de forme du crâne tout entier est causée principalement par celle de la moitié antérieure, contenant les cavités ou nez et de la bouche. tps La cavité du nez estun peu plus longue et un A plus con- vexe en haut, son contour est moins triangulaire, la base est plus large et les côtés plus convexes, comme ceux du nez du M. ro- bustus. La largeur de la base est produite par les os maxillaires, beaucoup plus élargis, en raison de la forte courbe du bord la- téral extérieur en avant.:Cette courbe, produite par la distance des premières dents, constitue le caractère principal spécifique de notre espèce, déjà bien connue par les dessins de Gervais (1-1. pl. XII, fig. 1) et de Bramvırıe (Ostéographie. IV. Mega- therium, pl. I, fig. 11). J'ai pris les mesures de cette région des mächoires de notre crâne, et j'ai trouvé que la supérieure a 7 pouces et l’inferieure 8. Chaque mâchoire forme une excrois- sance remarquable, d’où sort la première dent cylindrique di- rigée obliquement en dehors et termine tronquée obliquement, avec une face elliptique-allongée, dirigée en arrière pour les GENRE MYLODON 375 dents supérieures. et en avant pour les dents inférieures. Cette dent est suivie dans chaque mächoire par un intervalle vide dents, de 4 pouces de long dans la supérieure et de 3 pouces dans l’inferieure ; ensuite viennent les autres quatre dents de la supérieure et les trois de l’inferieure, toutes de circonférence elliptique semblable ; chacune a1 pouce de long, sauf la der- nière de la mâchoire inférieure qui se compose de deux lobes elliptiques inégaux; le lobe postérieur est plus petit que l’anté- rien: K?), Ces dents occupent ensemble un espace de 6 pouces Ja mâchoire supérieure et de 43 pouces dans l’inferieure, ce qui donne pour la série complète des dents de la mâchoire supérieure 10 pouces, et de l’inférieure 9 pouces. Cette grande distance, entre la première dent de chaque mâchoire et les suivantes, est une particularité de notre espèce, et on peut la considérer comme un caractère spécifique plus marqué dans notre espèce, ‚car elle constitue seulement une difference rela- tive avec les autres espèces, puisque l'intervalle entre la pre- | er et la seconde dent est toujours un peu plus grand que lui des autres dents. _ Je bord antérieur des deux mâchoires présente l'aspect d'un are peu recourbé en dehors et assez aigu, formé dans la mä- choire supérieure par l’os intermaxillaire. Cet os est présent, mais soudé de telle sorte au maxillaire, qu’iln’est pas facile de £ listinguer. Cependant une serie de petits trous indique sienne suture entre les deux os et laisse voir ses bords à ceux des autres espèces, Dans l'espèce actuelle, l'os ıtermaxillaire a eu une largeur antérieure plus grande, car s ailes latérales s'étendent jusqu'à l’excroissance de la pre- € ent et forme un are séparé des deux excroissances, par irgeur de 4 pouces. Dans la mâchoire inférieure, un arc semblable termine la mâchoire en avant, et son extrémité se nit à chaque côté par un angle aigu; il y a une largeur de 8 po ces entre ces deux coins ; la distance des excroissances » denti res de cette mâchoire est ‘de 10 pouces et la longueur de la branche entière horizontale de la mâchoire est de 18 pou- ces ; sa hauteur de l’apophyse coronoide est de 10 pouces et la Bu: up Last x () ‘On trouve exceptionnellement dans la même mâchoire, en arrière de cette dent bilobée de la mâchoire inférieure, une cinquième dent petite, simple, comme le prouve le dessin 10 1.l. de l’Ost&ographie de BLAINVILLE, Notre Musée ne possède pas un semblable échantillon. 378 EDENTES GRAVIGRADES distance des coins externes des deux condyles de 13 pouces; chaque condyle a environ trois pouces de large. Ces dimen- sions peuvent donner une idée de la grandeur énorme de la cavité de la bouche de notre espèce. En outre, la conformation de la mâchoire inférieure est égale à celle des trois autres espèces décrites, avec quelques modifications, conséquences de la différence spécifique générale, mais nullement assez impor- tantes pour justifier une séparation en genre séparé. La colonne vertébrale ne présente rien de remarquable à noter ; elle est exactement comme dans les autres espèces, sauf que chaque vertèbre est un peu plus grande. Il faut seu- lement remarquer que sur les seize vertèbres dorsales, les quatorze antérieures ont les trois facettes articulaires pour les côtes, l’une sur le coin postérieur du corps, l’autre à l’are et la troisième à l'extrémité de l’apophyse transversale ; la quinzième et la seizième vertèbre n’ont pas la facette du corps : il y a à sa place une petite prolongation en forme d’oreillette, s’articulant avec l’arc de la vertèbre suivante à sa base. Toutes les vertèbres dorsales ont aussi les deux facettes à la _ base de l’apophyse épineuse, l’antérieure au-dessus de l’arcade * vertébrale, la postérieure en dessous ; j’en ai parlé en étudiant le Scelidotherium et les deux autres espèces de Mylodon (*); ces mêmes facettes manquent aux vertèbres lombaires. Les apo- physes épineuses des vertèbres du dos sont inclinées en arrière, sauf la dernière, dont la large pointe arrondie est tournée en avant, ainsi que celle dela nreinläke vertebre lombaire libre ; les mêmes apophyses des deux autres vertèbres lombaires sont soudées à l’os sacré du bassin et forment avec celui-ci une seule crête épineuse sans interruption. Les côtes, les os sternocostaux et les sternaux ne sont pas complets dans notre Musée, mais nous en avons plusieurs de chaque catégorie, qui prouvent que leur conformation à été complètement identique à celle des autres espèces, avec les modifications nécessaires d’une grandeur au moins d'un quart plus fort. . {*) M.REINHARDT a donné le dessin d’une vertèbre dorsale mutilée où les différentes facettes articulaires sont bien indiquées; a est la facette du corps servant à l’attache de la facette terminale de la tête de la côte ; b est la facette de la face interne de la tête, et non du cou, comme le prétend Yale: c est la facette servant à la tubéro- sité de la côte, et +- la postérieure de l'arcade vertébrale au-dessous de l'apophyse épineuse. Voyez le Mémoire cité plus haut, pl. II, fig. 1. GENRE MYLODON 377 Les deux membres sont complètement conservés dans le squelette appartenant à M. Pacueco, nous en avons plusieurs os isolés et un bassin complet, qui manque dans ce squelette. J'ai déjà décrit ce bassin dans les Anales d. Mus. Pübl..tome I, je 162, et plus tard, Gervais a donné les dessins de quelques parties d'un bassin cassé, qui appartenait à un individu mâle, tandis que le bassin complet que nous possédons est celui d'une femelle, car les dessins de Gervais (l.l., pl. XV. (v.) fig. 3) prouvent que la différence sexuelle de la symphyse des os pubis existe dans cette espèce, comme chez le M. gracilis, chez lequel je l'ai notée auparavant. L'omoplate ressemble davantage à celui du M. gracilis qu'à celui du M. robusius; il a 16 pouces de hauteur le long du bord postérieur, et 19 de large d'avant en arrière. La distance de arcade réunissant l’acromion à l’apophyse coracoïde, du coin postérieur de la cavité glénoïde, est de 10 pouces, et la cavité gl elle-même a 5 pouces de longueur; la hauteur de l'épine est de 4 pouces au commencement en bas, et la moitié _ de la surface externe en avant de l'épine est plus large que # l'autre en arrière de celle-ci. L'humérus ne se distingue du même os des deux autres es- ‘Que par sa grandeur supérieure et une conformation re- lativement plus grêle. La forte crête intermusculaire del- toïde servant à l’attache des grands muscles de l'épaule est surtout moins développée et par cette diminution donne à l'humérus quelque ressemblance avec celui du Meÿatherium, quoique la tubérosité externe sur le côté de la facette articu- laire de la tête, soit encore beaucoup plus forte que celle du Megatherium et conserve par sa grandeur à l'humérus la res- semblance générique avec celui des deux autres espèces. La portion terminale, ainsi que les condyles et les deux excrois- sances de l’ épitrochlée et de l’épicondyle, est dessinée dans le Mémoire déjà cité de Rernmarpr et se rapproche assez bien du dessin contenu dans l'ouvrage de Owe, pl. XI, de l’humérus du M. robustus. Notre ébhantillon mesure dans cette partie 9 pou- ces de large et les deux condyles 5 pouces; chez le M. gracilis, je trouve pour la mesure de cette même partie 8 pouces de large et pour les deux condyles 43 pouces, quoique la longueur de ’humerus soit de 15 pouces et celle du M. giganteus 21 pouces. Le cubitus et le radius sont également peu différents des os correspondants des autres espèces, ils sont relativement 318 ÉDENTÉS GRAVIGRADES plus grêles à la moitié supérieure et la portion articulaire du cubitus surtout est moins haute. Cette diminution de la por- tion de la base est aussi notable dans le radius, qui commence en bas de la facette articulaire par un trait cylindrique et de- vient à partir du milieu de son extension brusquement plus large avec un bord sinueux, qui forme une crête assez haute vers la fin (*), tandis que ce même bord du radius des autres espèces forme une ligne droite et tout le radius est de plus en plus large, sans inégalités dans son augmentation. | Je n’ai pas tous les os du pied complets, mais ils sont assez nombreux pour que je puisse affirmer qu'ils ont la même con- formation que ceux des autres espèces, dont ils ne diffèrent que par la grandeur plus considérable. Sans donner plus d’ex- plication pour les autres légères différences, je me borne à présenter les mesures des trois phalanges onguifères, qui ont presque la même augmentation successive que celle du M. ro- bustus, elles sont seulement un peu plus épaisses et moins pointues. La plus petite du premier doigt a 3 pouces de long, celle du second doigt a 6 pouces et celle du troisièmes pouces; la grosseur de la gaîne, à sa base, est de 3 pouces et la facette à la base de la surface inférieure a 4 pouces de long. | J’ai déjà donné une description détaillée du boden complet, existant dans notre Musée, dans les Anales del Museo Püblit fr Buenos Aires, tome I, page 162; je ne la reproduirai pas ici. forme générale rappelle celle du bassin des autres espèce mais elle est caractérisée par la grande prolongation en pics la section, composée par les os pubis et les ischions, ce. qui rend l'entrée du petit bassin elliptique très- -allongée. "Le dia- mètre perpendiculaire de cette entrée est de 32 pouces et le plus grand transversal est de 15 pouces. La même ouver- ture du bassin du M. gracilis a 22 pouces de haut et 11 pouces de large; quoique la distance la plus grande des coins externes des ilions ait moins de difference, elle a 36 pouces chez le M. gracilis et 44 pouces chez le M. giganteus. Les deux bassins ont aussi le même nombre de six vertèbres sacrées soudées. Une différence remarquable consiste dans le grand trou obtura- D (*) Il semble que le dessin 23 de la pl. II, du Megatherium, dans l’Ost&ographie de BLAINVILLE, représente un radius mutilé de cette espèce. Le dessin d’un échan- tillon complet, un peu plus grand que le nôtre, se trouve dans le Mémoire déjà cité de REINHARDT, pl. 1, N°s 3, 4 et 5. GENRE MYLODON 379 teur, qui est divisé, chez le M. giganteus, par un pont osseux placé au milieu et formant deux trous séparés de forme ellip- tique ; le sppérieus, a 4 pouces de long, l’inférieur 3 pouces, le pont entre eux a 5 de pouce de large. Dans le dessin d’une partie du bassin, donné dans le Ménioire de Gervais (pl. XXV, n° 8), le pont est imparfait et indiqué seulement par deux coins opposés. Le bassin que nous avons l’a parfait aux deux côtés. Il y a une autre différence dans le dessin, que j'ai déjà men- tionnée auparavant, c'est une forte. tubérosité sur la surface externe de la symphyse des os pubis, qui manque dans notre bassin et indique le sexe masculin, comme nous le prouve la même différence des deux bassins de M. gracilis que possède notre Musée public. JR Apr | “un fémur se trouve dans l'Ostéographie de therium, pl. IV. fig. 12; cet os est beaucoup plus grand que celui du M. robustus. Nous en avons deux, l’un qui a 28 pouces de long et 12 pouces de large en haut > en bas, entre les tubérosités au-dessus des condyles ; He a des diménsions un peu inférieures, il a 27 pouces de 2 kan pouces de large; le dessin de l'Ostéographié repré- à RD émur encore plus grand, puisque la mesure indiquée 30 pouces. Sa forme est identique à celle du M. robustus, af qu’ Wil est relativement moins large, car le fémur de cette ea une longueur de 20 pouces, avec une largeur de 9 1ces en haut et de 8 pouces en bas. Ces dernières propor- ions sont presque les mêmes en longueur et en largeur que celles du fémur du M. giganteus, mais la largeur supérieure dépasse Se du fémur de la même espèce chez le M. robustus ; le fémur u M. gracilis est également large en haut et en bas. À ne a par sa grandeur remarquable ; elle a que ) grandeur de celle du Megatherium. Notre lus g1 jranc Shllon a5 pouces de large et 8 pouces de long; lle est ones aussi dans l’Ostéographie de BLAINVILLE, Megatherium, pl. IV, fig. 3. Il n’y a rien à noter dans les deux os de la jambe, que leur grandeur ; des trois tibia s que nous avons, le plus petit a 12 pouces de long et le plus grand 14 pouces ; sa largeur en haut est de 84 à 95 pouces, et en bas de 65 à 75 pouces. Le péroné a la même longüeur que le tibia. La forme générale du pied correspond complètement à celle du pied des deux autres espèces, comme le prouvent les des- 380 ÉDENTÉS GRAVIGRADES sins que Gervais a donnés du pied de notre espèce, pl. VII, dans son Mémoire cité plus haut. Il n’est donc pas nécessaire de nous étendre davantage sur sa conformation ; il suffira de noter que le pied tout entier a une longueur de 30 pouces en- viron, sur lesquels les trois plus grands os du tarse, le calca- néum, l’astragale et le cuboïde, occupent presque la moitié. Les deux premiers de ces os sont les seuls très-différents des correspondants dans les autres espèces et qui présentent quel- ques caractères distinctifs, qui permettent de classer cette espèce dans un groupe particulier ou sous-genre. J'ai déjà relevé ces différences au commencement de la description spé- cifique, et je ne ferai que les répéter ici, sans entrer dans le détail complet des os. Le calcanéum a environ 12 pouces de long et est par ‘con- séquent à peine inférieur à celui du Megatherium. Il s’en dis- tingue facilement par son extrémité postérieure arrondie et forme moins grosse du milieu du talon, mais il se rapproche du calcanéum du même genre par la présence de deux facettes articulaires en avant, au lieu d’une seule, comme dans les deux autres espèces. Ces facettes servant à l’union avec l’astragale, la plus petite est plane, transversale et située plus bas au côté interne; l’autre, plus grande, convexe et sinueuse, est dirigée en haut et placée près du commencement de la surface supérieure de l’os. Une troisième facette triangulaire assez grande existe en dessous de cette seconde, à la surface antérieure de 148 et sert à son union avec le cuboïde. ane L’astragale ressemble presque internen à celui du Mega- therium, sauf qu'il est d’un quart plus petit et se distingue par cette ressemblance. Il a été déjà dessiné dans deux ouvrages de Owen, Zool. d. 1. Voyage du Beagle I, pl. XX VIIT, fig. 3-6, et le Mémoire sur le Mylodon robustus, pl. XXIII, fig. 3, où l’au- teur le présente comme l’astragale du Megalonyx : plus” tard, Gervais et ReinxarpT l'ont dessiné de nouveau dans leurs Mémoires sur le Lestodon, sans le reconnaître ni lun ni l'autre (*). Owen dit dans sa description de l’astragale (1.1. (*) Le dessin du Mémoire de REINHARDT, pl. III, fig. 3 et 4, est très-élégant au point de vue artistique, mais il n’est pas très-bon au point de vue scientifique, à cause des fortes dégradations de l’os, scrupuleusement imitées par le dessinateur. Le dessin antérieur de la Zool d. 1. Voy. du Beagle est beaucoup mieux et peut servir de modèle, pour la manière de dessiner ces sujets. GENRE MYLODON 381 page 132) qu'il ressemble à celui du Megatherium par la profonde sinuosité de la facette articulaire supérieure en forme de demi- poulie, qui le réunit au tibia, mais en réalité cette sinuosité est encore plus forte que celle du genre indiqué et pas du tout en proportion avec celle des deux autres espèces de Mylodon, où elle est trös-faible, Il signale aussi la présence des deux facettes ar- tieulaires pour le calcanéum , au lieu de l'unique plus grande des autres deux espèces de Mylodon, mais il trouve 1’ astragale semblable à celui des Mylodons, par la facette articulaire l’unis- sant au scaphoide, qui est plane et non concave, a la forme d’un entonnoir, comme chez le Megatherium. Il faut ajouter à cette comparaison, que la même facette n'est pas plane chez le M. gracilis, mais assez concave, quoique moins grande que celle du Megatherium, et que dans cette même facette du M. robustus, il ya une faible excavation; celle seule du M. giganteus est com- pletement plane. Cette différence dans les trois espèces du même: ganre me semble prouver, que la conformation particu- n seul os n’a pas une grande importance, au point de | vue de la diversité générique, car des genres vraiment séparés, hen Megatherium, le Scelidotherium, le Mylodon et le Mega- présentent toujours une différence complète dans le type ne ‚os BP nn et pas seulement dans l’un ou l’autre pr | Sr u à ceux des deux autres espèces de .. om, pri rcipalement par la grandeur de la facette articulaire poux le péroné, placé sur le côté extérieur de l'os, et par le res parfait de la facette articulaire servant à le joindre »ubo de, et de la petite facette articulant au caleandum. Yette portion de l'os porte aussi la facette du scaphoide. La cette pour le cuboide reste bien séparée dans l’astragale herium de la petite facette pour le calcanéum, par la sence d'une fossette allongée, posée entre les deux facettes sole du calcanéum et du cuboïde. Iln’ya aucun caractère distinctif à relever dans les autres os du pied, comme Gervais les a décrits (l. 1. page 33 suiv.) lorsqu'il a expliqué les dessins qu'il donne du pied. Les os que possède nôtre Musée correspondent bien aux dessins de cet auteur, sauf les deux phalanges onguifères, qu'il représente assez fortement courbées, tandis que celles que nous avons sont toutes droites, un peu plus fortes, et la gaîne de l’ongle plus grosse à la base. 382 EDENTES GRAVIGRADES L’axe de l’ongle est distinctement aplati à la pointe, tandis'que son autre partie est convexe en dessus. La phalange du second doigt entière mesure 43 pouces de long et celle du troisième doigt 55; les deux petites phalanges du cinquième doigt externe sont aussi soudées en un seul os, dans notre échantillon comme dans les dessins du Mémoire de Gervais. En examinant attenti- vement ces dessins et en les comparant avec les pieds complets du M. gracilis que nous avons dans notre Musée, on voit que l'os naviculaire ou scaphoide dépasse assez librement à l'intérieur l'os métatarse du second doigt, dont la longueur remarquable et la forme prouvent qu’il est composé de deux petits os; l'os de la base correspondant au second cunéiforme et celui de l’ex- trémité au métatarse du second doigt. M. Gervais a fort bien saisi cette réunion (page 33). Ce passage libre du seaphoide, en dehors du second cunéiforme du côté interne, me fait supposer qu'un petit os, le premier cunéiforme véritable, a été attaché sur cette partie libre du scaphoïde et que peut-être aussi un reste d’un métatarse du premier doigt à été uni à ce premier cunéiforme, comme le métatarse entier du second Li 4 zu au second cunéiforme. | * | De D 4, Genre Megalonyx JEFFERS. Americ. philot. Society, March. 10. 1797. PR ee Ce genre, répandu surtout dans l Amérique du Nord, où ila été découvert par l’ex-president JErFERSoN, se rapproche: du précédent par la forme de son crâne court et tronqué en avant, ainsi que la large séparation de la première paire des dents, en avant des autres, analogie qui le fait comparer surtout de la der- nière espèce de Mylodon, quoique ses dents ne soient pas oblique- ment tronquées, comme chez le M. giganieus, mais horizontale- ment, comme chez le M. robustus. La large distance de ces dents entre elles, presque double de celle qui sépare les quatre der- nières assez rapprochées, établit une concordance typique entre le genre Megalonyx et Mylodon giganteus, quoique la plus grande distance des dents antérieures de cette espèce se trouve égale- ment chez les autres, mais à un degré moindre. "La conformation particulière des dents rapproche aussi les deux genres, car les dents du Megalonyx sont de forme diffe- rente entre elles, la première paire est plus grande et son con- tour est elliptique ; les quatre postérieures sont prismatiques GENRE MEGALONYX 383 plus triangulaires, quoique leurs coins soient fortement arron- dis. Ces quatre dents sont posées transversalement comme " chez le Mylodon, le plus grand diamètre s'étend des deux côtés externe et interne; les dents antérieures séparées des autres ontune direction plus en rapport avec le diamètre longitudinal de la mâchoire et ont le coin postérieur un peu plus tourné en dehors. Enoutre, la forme du crâne que nous connaissons, ainsi que les autres os du squelette, par le remarquable Mé- moire de M. J. Læipy, dans le Smiths. Contrib. to Knowl. tome VII (1855), se rapproche beaucoup à celle du Mylodon, sauf qu'il est encore plus développé en avant et principale- ment au menton de la mâchoire inférieure, qui a une hauteur remarquable par suite des premières dents, plus grandes, con- tenues à cette partie dans les deux mächoires. L'arcade ZYGO- matique n'est pas connue, elle manquait dans les crânes qui ont été découverts jusqu’à présent. … Des os du trone, nous connaissons seulement quelques ver- tèbres, qui ressemblent aux correspondantes du Mylodon, avec quelques différences subordonnées, confirmant la particularité du genre. Cette particularité est évidente encore dans les os des membres, au moins dans ceux qui sont bien conservés et = connus. L’humerus est celui qui ressemble le plus dans son ensemble à celui du Megatherium, mais il s’en distingue par le pont placé au-dessus de l’épitrochlée, sur le côté intérieur, que nous connaissons déjà comme existant dans l’humérus du À “quoique cet humérus soit plus court et d’une forme tou je différente. Celui du Megalonyx a 20 pouces de long et il rt délérge, au dessus des deux condyles Inf son diamètre mesure 3 pouces au milieu; l’humerus du Scelido- ben su plus court d’un tiers et moins large en bas ; celui al en est la reproduction plus grande. Les deux os de Pavant-bras ressemblent par leur forme mince aux mêmes os du Megatherium, sauf à la portion articulaire de l’olécranon du eubitus, qui est beaucoup moins. forte et n’a pas la grande élévation postérieure, formant une crête transver- sale. Le cubitus a 20 pouces de long, le radius 17? pouces (*). Tout ce que nous connaissons du pied antérieur fait RSR, és Dans l’Ostéographie de BLAINVILLE. Megatherium pl. IH, la fig. 9 représente l'omoplate; les fig. 10 et 11, l'humérus; les fig. 14 et 15, le radius ; la fig. 16, le cubitus, et la fig, 17, quelques os des mains du Megalonyw. 384 EDENTES GRAVIGRADES supposer que le Megalonyx a eu cinq doigts parfaits, mais comme on n’a trouvé jusqu'à ce jour aucun pied complet, on ne peut appuyer cette hypothèse sur aucune preuve. Pour cette même raison, Leıpy n'a pas osé donner un dessin du pied reconstruit dans ses travaux, quoiqu'il ait rendu vraisemblable, à la suite de ses recherches, que les trois doigts intérieurs étaient armés de phalanges onguiferes falciformes successi- vement plus grandes et les deux extérieurs de deux petites phalanges rudimentaires, comme chez le Megaiherium et les autres genres du groupe. Nous connaissons seulement quelques os des shit posté- - rieurs, le fémur, les deux os de la jambe et quelques os du pied, y compris le calcanéum et l’astragale. Le fémur ressemble com- plètement, d'après le dessin Lxıpy (pl. XI de son Mémoire), à celui du Scelidotherium, sauf qu'il est plus allongé, car il a 213 pouces de long, seulement 7 pouces de large au milieu et 10 pouces aux deux extrémités. Mais la conformation presque parallèlogrammatique de la forme générale de ce fémur le rap- proche davantage de celui du Scelidotherium et du Megatherium que de celui du Mylodon, quoiqu'il ait la longueur de ce dernier et qu'il soit d’un tiers plus court que le fémur Megatherium et d'un tiers plus long que celui du Scelidotherium. Il à tout les caractères généraux du fémur massif des Gravigrades, mais il s’en distingue par la présence d’une crête intermusculaire, assez forte au milieu du bord extérieur, correspondant au troisième trochanter, et par la séparation des trois facettes ter- minales qui l’unissent à la rotule, au tibia et au péroné, ce qui constitue le caractère particulier du fémur de notre genre. . La rotule ressemble à celle du Mylodon, sauf qu'elle est un peu plus petite ; elle a 5 pouces de hauteur et 4 pouces de largeur à la base. a En Le tibia ressemble comme aspect general & celui des genres Scelidotherium et Mylodon, mais il est relativement plus long; il mesure 12 pouces, c'est-à-dire les trois-cinquièmes du fémur, tandis que dans les deux genres sus-nommés il à seulement un demi, ou même moins de la longueur totale du fémur. En outre, leur forme est la même, sauf quelques petites modifications;et la séparation des deux os du tibia et du péroné est également com- plète, comme chez ces deux genres; nous ne connaissons pes le péroné jusqu’à présent. J'ai parlé occasionnellement du calcinéum pr cet animal, GENRE MEGALONYX 385 en étudiant celui du genre Scelidotherium, auquel il ressemble ; mais il est encore plus étranglé vers le milieu, plus comprimé des côtés et plus étendu sur “le bord libre postérieur du talon ; celui-ei forme une grande courbe, semi-circulaire, garnie d’une protubérance assez peu marquée, arrondie au bas du coin infé- rieur. Il s'articule avec l’astragale au moyen de deux facettes séparées, comme celui du Scelidotherium, et avec le euboide par une troisième facette, placée au côté del’ inférieure. L 'astragale est un os extrêmement bas et mince, en com- paraison de celui du Scelidotherium et du Mylodon, qui est très- fort; sa longueur la plus grande en. travers est de 5 4 pouces, son diamètre opposé longitudinal mesure 3 ; pouces et sa gros- _seur est de 2 ! pouces. Il a en haut une ui facette articu- laireen forme de demi-poulie, servant à son union avec le tibia, eten bas deux autres, très-inégales, qui l’unissent au Kein. néum ; la plus petite de ces deux dernières touche d'une ma- e intime, à son côté extérieur, une troisième facette destinée _ eubo ide, et à son côté intérieur une quatrième très-concave en scaphoide (*). Lesautres os du Seien. décrits par Lerpy, sont le sca- ai phoïde, le cuboïde et quelques cunéiformes, avec des metatarses et des phalanges, qui montrent tous très-évidemment des for- mes particulières, et font supposer que le pied : était composé de cinq doigts égaux aux antérieurs, les trois internes ayant des ongles faleiformes et les deux externes des phalanges rudimen- taires. Comme aucun de ces os n’est conservé dans notre Musée, je préfère renvoyer le lecteur au Mémoire original de cet auteur, me bornant ici à donner quelques détails sur des os trouvés dans notre pays et reconnus comme appartenant probablement au genre Megalonyx. Dans le Voyage du Beagle, tome I, pl. XXIX, il y a le des- sin DR inférieure que Owan a regardée comme ()M. Lerny Ko reconnu que l’astragale, dont j'ai parlé page 380, et qui est dessinée par OwEN comme appartenant probablement au genre Megalonyæ, ne Bo pas à ce genre, mais à un genre à part, qu’il propose, page 14 de son oire, d nommer Gnathopsis Owent, en se basant sur les motifs contenus dans publication antérieure, dans les Proc. Acad. Nat, Sel. Philad. VI, 117, que je ne connais pas. J'ai prouvé plus haut que cet astragale appartient au Mylodon giganteus. Auparhvant OWEN suppcsait que l’astragale, en question, soit celui d’un Mylodon (Voyage du Beagle, tome I, pl. XXVIlI). Leipy croyait que la mâchoire in- férieure dessinée : Voyage du Beagle, pl, XXIX, est du même genre Gnathopsis. ° REP. ARG, — T. 111. 25 386 ÉDENTÉS GRAVIGRADES _ celle d'un Megalonyx, mais cette figure n’a aucune ressemblance avec la mâchoire du vrai Megalonyx, comme elle est dessinée dans le Mémoire de Lripy. On ne connaît pas sa provenance exacte, car Owen dit seulement, page 99, qu'elle a été rap- portée par Darwix de son voyage. N’en ayant aucune sem- blable dans notre Musée, je préfère me contenter avec cette courte notice, signaler le fait et faire connaître par la note anté- rieure que Leipy a fondé sur ce dessin un genre à part, qu’il appelle le Gnathopsis Oweni. Il me semble possible que ce soit la mâchoire très-mutilée et déformée d'un Ces individu appartenant au genre Scelidotherium. \ Un autre hc également assez mutilé se trouve dans. ‘notre Musée; j'en ai parlé dans les Anales d. Mus. Pübl. de B. A. tome I, page 180, sous le nom de Megalonyx meridionalis, qui lui a été donné par Bravarp, dans sa liste des animaux fossiles du pays (Registro estadistico, tome I, page 9, 1857). Cet échan- tillon est la moitié d’un fémur, qui présente les caractères du fémur du Megalonyx, surtout par la séparation des deux facettes articulaires des condyles de la troisième de la rotule: Les tubé- rosités au-dessus des condyles sont aussi tout- à-fait semblables à celles des Gravigrades et ne laissent aucun doute que ce fé- mur soit celui d’un animal de cette famille. La portion termi- nale bien conservée a 10 pouces de large entre les deux tubéro- sites, au-dessus des condyles; l’externe est beaucoup plus grande que l’interne. Les deux facettes articulaires des con- dyles ont chacune 23 pouces de large, mais leur distance au milieu est à peine de 1 pouce. La facette articulaire pour la rotule se rapproche beaucoup plus du condyle externe, sans le toucher toutefois ; elle a 2 pouces de large et1 5 pouce de haut; elle est très- condAre au milieu. La portion du töhrer Susdessus des deux tuberosites devient bientöt plus étroite ; les deux bords, l’externe ainsi que l'interne, forment une ligne forte- ment courbée vers l’axe central de l'os et arrivent à laisser au milieu seulement une largeur de 4 pouces de diamètre trans- versal. Ce décroissement remarquable est en opposition avec les fémurs jusqu'à présent connus du genre Megalonyx et prouve une espèce particulière, sinon un genre différent, dont nous n'avons malheureusement aucun autre 08 qui nous per- mette de le connaître un peu mieux. La longueut totale de ce reste de fémur est de 12 pouces et constitue probablement un peu de la moitié de la longueur complete de l'os. FAMILLE FOUISSEURS 387 OBSERVATIONS. — 1. J'ai déjà parlé auparavant (page 325) du genre Coe- lodon, fondé par le Dr. LuND sur une espèce fossile du Brésil et décrit dernièrement plus en détail par M. Reınnarpr (Mémoire d. l’Acad. Roy. de Copenhague, V sér. clas. phys. tome XII, n° 2, 1878). Ce genre se dis= tingue des quatre précédents par le nombre des molaires, qui est de quatre en haut et de trois en bas; mais il se rapproche davantage au genre Me- galonyx par la presence de eing doigts à chaque pied. Jusqu’a présent, aucun os de ce genre n’a été, que je sache, trouvé dans notre terriloire, et je ne m’oceuperai pas de son. een puisqu 'il n'appartient pas à notre faune. 2. 1! me semble aussi que le nei Valgipes de Gervais (Journ. de Zool.’tome III, 161, pl. V, et tome VI, 204. pl. IV) est assez voisin du genre Coelodon par la’eonformation des pieds antérieurs et du calcanéum des postérieurs; les seules parties du squelette jusqu’à présent bien con- nu Lesquatre. mélacarpes se rapprochent plus au type de ceux du Sce- lidot ‚ quoique l’union des deux premières phalanges des doigts in- Ru dan s un seul ( os constitue un caractère très-singulier et opposé au e du genre susnommé. 4: Pour compléter ı mes communications sur les Gravigrades. javise au ie ur, que M. P. GERVAIS a fait dessiner des moules des cerveaux des . genres Megatherium. Scelidotherium et Mylodon, qui ont une grande res- semblance aux cerveaux plus petits des Tardigrades actuels, dessinés sur la même planche. On les trouve avec la description dans les : Nouv. Ar- chives du Muséum, tome Xe Bee 2 ET: > + a #:: Es SECONDE FAMILLE er MER DAT Ronisseurs. Effodientia. "T6 “ 4 #8 hr bu Ce sont. des Rdentés à museau fort, Hantöt sros, tantôt pointu, avec des dents toutes d’egale conformation, dont le nombre: n'est pas inférieur à huit dans chaque müchoire de chaque côté, et atteint quelquefois 22 ou même 24. Leur nourri- +. ‘ * Pi ture est à nt animale ; ils mangent surtout des in- sectes et des : v.. 308 aussi de la viande pourrie et presque tous les s aliments des animaux omnivores. Il ont les de aps . d'ongles forts pour creuser la terre, lupart des petites grpeces vivent dans des caves souter- 28 ét ce Les piéds sy 2 2 ont presque ioblour S cinq. doigts. avec des ongles courts, souvent assez larges et d'une forme imitant plus ou moins ceux de petits sabots. La famille se divise naturellement en deux sous- -familles, 388 ÉDENTÉS FOUISSEURS suivant la présence ou l'absence de cuirasse. Les espèces cui- rassées forment la première sous-famille des Loricata, elles sont toutes américaines; un seul genre africain sans cuirasse forme la seconde sous- Héinille des Orycteropidae. | Sous-Famille. Cuirassés. Boricata. La cuirasse qui couvre la tête, le tronc et la queue de ces animaux est composée d’une grande quantité de plaques os- seuses, souvent hexagonales, implantées dans la peau et cou- vertes à la surface externe d’autres plaques de corne, qui ont tantôt la même forme des plaques osseuses, tantôt sont diffé- rentes et généralement plus petites que les plaques osseuses en dessous. De semblables plaques se trouvent aussi sur les joues, les jambes et les doigts; elles sont accompagnées de fortes soies qui sont placées avant ou même.dans les plaques osseuses, mais forment très-rarement une fourrière épaisse, car les. plaques cornées sont généralement libres entre les soies rigides, qui sont implantées entre elles. Plusieurs parties de la gorge, de la poitrine, du ventre et de la surface interne des membres res- tent plus ou moins nues. | Ces animaux ont très-généralement les oreilles en forme de grandes conques, les yeux assez petits, la bouche pas très- créole le tronc hémisphérique ou ovalaire, les membres courts et la queue assez longue, quelquefois même de la longueur du corps ; ils vivent exclusivement dans les régions tropicales et subtropicales de l'Amérique, et sont surtout rép ce es l'Amérique méridionale. On a établi deux subdivisions d'après les müdifentitt du type organique; ceux dont la race est éteinte: les Glyto- dontes, et ceux dont la race existe: les Dasypides. Les premiers ont toujours huit dents, chacune composée de trois prismes rhomboïdes ; les seconds ont les dents plus petites et simplement cylindriques en différent nombre. Je donne aux uns le nom de Biloricata, à cause d’une seconde cuirasse qu'ils ont sous le ventre, et aux autres celui de Zoricata cingulata, en raison de la seule cuirasse qu'ils ont sur le dos, composée au milieu de bandes movibles ou ceintures. | | | GROUPE DES BICUIRASSES 389 I. Biloricata. Glyptodontidae Owen. — Hoplophoridae Huxrey. Comme j'ai étudié ce groupe très en détail dans le tome II des Anales del Mus. Pübl. de Buenos Aires (*), je ne donne ici qu'un extrait de mon travail antérieur et renvoie à cet ouvrage le lecteur désireux de faire une étude spéciale. Les Glyptodontes, comme nous appelons les membres de la sous-famille en général, sont des animaux gigantesques, dont la conformation extérieure rappelle celle des Tatous ou Arma- dillos actuels, sauf que la plupart ont une forme plus sphérique et moins allongée que leurs congénères modernes. La différence extérieure la plus remarquable, en plus de la grandeur et de la forme plus ronde des Glyptodontes, consiste dans l'absence des ceintures mobiles au milieu de la cuirasse, que possèdent les Armadillos; la cuirasse des Glyptodontes est entière, sans flexi- bilité de la partie centrale plus grande; elle est seulement un peu flexible aux bords externes de la moitié antérieure, où les trois ou quatre dernières plaques qui composent la cuirasse ont le bord postérieur dépassant un peu l’anterieur de la rangée suivante des plaques, ce qui produit de cette manière des fentes entre les rangées des plaques et donne un peu de flexibilité au bord lui-même. Mais cette conformation n’est pas générale, ainsi le genre Hoplophorus n'a aucune flexibilité au bord externe, La cuirasse se compose de petites plaques osseuses de 1 à 24 2 pouces de diamètre, de forme hexagonale; celle du centre de la cuirasse sont régulièrement hexagonales, celles des parties périsphériques sont plus ou moins allongées. Les plaques sont unies par des sutures, et allant vers le centre de la cuirasse, les plaques vont peu à peu se soudant intimement; les plaques du bord ont leurs sutures plus ou moins ouvertes. Chaque plaque a (*) J'ai passé en revue, d’une manière assez complète, les nombreux ouvrages pu- bliés sur cette sous-famille, je me bornerai done ici à nommer les principaux auteurs qui ont écrit sur les Glytodontes : Cuvier, WEISS, D’ALTON, OWEN, J. MULLER, LUND, Nonor, MARCEL DE SERRES, HuXLEY, POUCHET, GERVAIS, H. v. MEYER, et tout der- nièrement J. REINHARDT. Le mémoire de cet auteur dans les Videnskab. Meddelelser, année 1875, page 165, suiv., fait connaître une nouvelle espèce du Brésil, sous le nom significatif de Glyptodon dubius, que je n’ai pas, à l'étudier, puisqu'elle est en dehors de notre faune. Ceux qui ont lu ce mémoire comprendront pourquoi je préfère passer sous silence son contenu. 390 ÉDENTÉS FOUISSEURS un dessin régulier externe qui varie un peu suivant la différence des genres et la position de la plaque dans la cuirasse. Généra- lement, il y a une petite facette centrale hexagonale ou octogone un peu plus convexe, séparée de l’autre surface par des sillons fins peu profonds. Des coins de cette facette centrale sortent d'autres sillons radiaires qui séparent la partie périsphérique de la plaque en facettes plus petites, et celles-ci réunissent avec les mêmes facettes des plaques voisines, pour former des facettes composées semblables à la centrale, en dessus des sutures entre les plaques osseuses. Le genre Panochihus n'a pas cette dispo- sition, toute sa surface est des plaques osseuses, couverte de petites verrues égales, sauf quelques plaques périsphériques, qui ont une facette centrale, plus grande et plus convexe. La surface des facettes n’est pas lisse, mais rude, granulée, onduleuse ou fortement ponctuée, avec de petits trous servant de conduits dans l’intérieur de la substance spongieuse de chaque plaque, pour la mettre en communication, par les vaisséaux sanguifères et les nerfs, avec le tissu organique de la peau en dessus des plaques. Souvent on trouve dans les coins des fa- cettes, à l'endroit où sortent les sillons radiaires, de petites fos- settes de 1 à 2 mm. de diamètre, qui me semblent être destinées à contenir les racines des soies ou poils durs qui sortent entre les plaques corndes du dessus. Le bord libre externe de la eui- rasse est garni de tubercules coniques ou arrondis, qui sont Or- dinairement plus grands que les plaques unies de ja‘ cuirässe, et leur position correspond aux intervalles entre les rangées des plaques centrales. Ils ont la même surface granuleuse ou rude, mais sans sillons ni facettes superficielles, car pendant la vie de l'animal chaque tubercule fut couvert d'une seule gaîne cornée, qui a tenu le même aspect que les tubercules. Leur formes dif- fère en raison de la position sur le bord externe de la cuirasse, qui se sépare en quatre parties distinctes: l’anterieure, d’où sort la tête, la postérieure d’où sort la queue et les deux bords latéraux d’où sortent les pattes. Les tubercules du bord ante- rieur sont courts, très-ovales ou sphériques ; ceux du bord posté- rieur très- grands et arrondis; ceux des deux bords latéraux plus ou moins coniques, très-petits d'abord et devenant de plus en plus grands à chaque file suivante des plaques de la cuirasse. Ils finissent par former des cônes marqués aux coins posté- rieurs, entre les bords latéraux et le bord postérieur, qui porte les plus grands tubercules. R | GROUPE. DES BICUIRASSES 391 Le nombre des rangées centrales des plaques de la cuirasse est le même pour chaque espèce. J'ai compté de 35 à 42 rangées transversales dans les différentes espèces, et je ne crois pas qu'il y en ait plus de 45 dans aucune espèce. Chaque rangée a un nombre fixe de plaques, qui s'augmente de l'avant jusqu’au milieu de la cuirasse et décroît de nouveau en arrière, Comme les latérales antérieures deviennent plus petites vers le bas, leur nombre : n’est pas constant, mais dans l’autre partie de la cuirasse, le nombre des ae. dans chaque rangée est de 40 à 66, et les files transversales les plus nombreuses de plaques sont les 25 à 30. Je n'ai compté au plus que 58 plaques dans chacune de ces files, chez le Panochthus tuberculatus, et 66 chez L'Hoplophorus euphractus (*). _ La cuirasse principale couvre tout le corps, depuis le dos jusqu'à la moitié de la jambe, et laisse une ouverture antérieure se rculaire plus petite et une autre plus grande posterieure; les deux sont unies en bas par un large espace ouvert, où se trouvent la poitrine, le ventre et les membres. En examinant l’analogie de ces animaux avec les Tatous vivants, il est très- probable que les joues, les pattes et les doigts ont été également cuirassés.par des petites plaques osseuses, mais nous ne con- naissons pas bien leur conformation. Nous savons seulement que le sommet de la tête a été couvert de plaques identiques, et Eu queue renfermée dans des anneaux et des tubes osseux, com. osés chacun de plaques séparées pendant la jeunesse, sauf la DEE, la queue, entourée d’une partie nue, qui permettait le libre mouvement de cet organe. Ces cuirasses se trouvent aussi us Dasypides actuels. Mais les vrais Glyptodontes ont eu sur la poitrine et le ventre un grand bouclier osseux , qui 1e chez les Dasypides, et c’est pour cela que je les ai ap- s Biloricata. Ce second bouclier. était composé de plaques mé Ni hexagonales semblables à celles de la cuirasse du dos, mais sans sculptures extérieures et renfermées toutes dans la peau, san plaques cornées par dessus, et perforées au milieu par 2à4g nids trous servant au passage des vaisseaux'sangui- fères et Fi nerfs. Nous avons un grand nombre de ces plaques dans notre Musée public, mais nous ne possédons aucun bou- clier complet; il semble qu'il s'étendait depuis la poitrine jus- (*) D'après mes calculs, le total de toutes les plaques d'une cuirasse complète varie de 2,500 à 2,800, \ 399 ÉDENTÉS FOUISSEURS qu’au bas-ventre et se terminait par un bord ovale plus mince, légèrement arrondi, sans toucher la cuirasse dorsale qui dépas- sait les bords du ventre et les pattes, et pendait librement avant les pattes et au-dessous de la circonférence du corps. Ce bou- clier du ventre n’est pas commun à tous les genres de Glypto- dontes ; ainsi le Hoplophorus, qui se distingue des autres genres par une cuirasse dorsale plus ovale, moins grosse et dépourvue de fentes latérales à sa partie antérieure, iln 'y avait pas très- probablement de bouclier sur le ventre. Le squelette, dont nous avons plusieurs exemplaires bien con- servés, ressemble, par l’ensemble de sa conformation, à celui des Tatous, mais il s’en éloigne par certains caractères distinc- tifs remarquables, qui se rencontrent dans presque tous les os. Le crâne n’a rien de la forme allongée du crâne des Tatous, il est au contraire tronqué en-ayant et sa forme générale est plutôt carrée et presque cubique. Le sommet est plan chez la plupart des Glyptodontes, le genre Panochthus a le front et les os pariétaux convexes. Les os de cette même portion du crâne sont très-caverneux et ont de grands sinus frontaux, qui s’é- tendent jusqu’à la crête occipitale et descendent en bas jusqu'aux pommettes. L'ouverture du nez est grande et son contour est triangulaire, large en haut et plus étroit en bas, avec des bords latéraux eonnivents, formés dans la moitié inférieure, par une branche étroite, remontant de l’os maxillaire, et au-dessus par les larges os du nez qui avancent un peu en forme d'arcade en angle. L’os maxillaire supérieur a une extension énorme, prin- cipalement dans la section formant le palais et contenant les alvéoles de huit dents molaires; il se prolonge en dessous de l'orbite et forme une grande apophyse perpendiculaire qui lui donne ainsi quelque ressemblance avec l’arcade zyg omatique des Gravigrades, quoique chez ceux-ci l’apophyse en dessous de l'orbite appartienne à l’os zygomatique même et non à l'os maxillaire supérieur, comme chez les Glyptodontes. L’arcade zygomatique est forte, tantôt ronde et assez étroite (Glyptodon), tantôt élargie en crête et pourvue d’un coin postorbitaire, comme chez le Hoplophorus, ou d’un pont complet formant lor- bite réuni avec l'os frontal, comme chez le Doedicurus et le Pa- nochthus. L’os frontal est grand, plus grand que le parietal, qui s'étend en arrière jusqu'à la crête occipitale, peu élevée et basse comme toute la surface perpendiculaire de l’oceiput. L’os temporal a une très-grande extension, il occupe toute la paroi GROUPE. DES BICUIRASSÉS Ä 393 interne de la fosse temporale et forme une forte apophyse en avant, servant à l'union avec l’os zygomatique. A la base infé- rieure de cette apophyse se trouve la facette articulaire pour l'union avec la mâchoire inférieure, dont la face est tournée non vers le bas, mais en arrière. Le rocher est petit et retiré dans l'intérieur du crâne, il laisse la cavité tympanique ouverte par le bas; on ne rencontre pas la vésicule auditive osseuse, qui manque dans tous les crânes observés jusqu’à présent. La mâchoire inférieure est aussi forte que la supérieure et 1lement grande ; elle avance un peu en dehors de l’os inter- maxillaire de la supérieure avec le bord étroit un peu épais arrondi, ressemblant à une cuillère. La branche alvéolaire est très-haute et son bord inférieur est très-arrondi ; elle est sé- parée en arrière de la branche ascendante portant le condyle M: l'a ophyse coronoïde. Cette branche est énormément haute, se de la grande élévation de la portion alvéolaire de la ne supérieure et elle est inclinée en avant de manière à former avec la branche horizontale un angle aigu variant entre 65° et 70°. L’apophyse coronoïde est petite, peu élevée et ar- rondie à son coin supérieur; le condyle est aussi très-court et pas très-gros ; sa facette articulaire n'est pas dirigée en haut, mais en avant, et légèrement concave, ce qui init permet une union complète avec! la Dante convexe de l’arcade zygoma- tique. Les huit molaires des Glyptodontes sont remarquablement égales ; c'est le caractère le plus saillant de cette famille. Ces dents forment une série de 64 à 7 pouces de longueur ; chacune est séparée de ses voisines par un petit intervalle de 1 à 2 li- gnes ; les dents elles-mêmes ont 3 à 1 pouce de longueur et sont composées de trois prismes Hidinboides, dont le premier et le dernier de chaque dent est aplati ou arrondi du coin libre. Les trois prismes unis forment un prisme commun allongé, marqué de deux forts sillons anguleux de chaque côté; le prisme a de 3 à 5 pouces de hauteur, il est un peu courbé, il n'y a pas de différence entre la couronne et la racine de la dent, mais il est ouvert à la base pour laisser pénétrer dans l’inte- rieur la matière qui forme la substance dure de la dent. Cette substance se compose, comme celle des autres dents des Édentés, de trois couches différentes, bien distinctes, à la sur- face plane du dessus de la dent. On voit, au centre de chaque dent, une couche mince légèrement ponctaée de vasidentine, qui 394. EDENTÉS FOUISSEURS dépasse un peu le haut de la substance voisine, l’ivoire ou la den- tine; et autour de la dent ily a une autre couche très-fine plus dure, qui forme l'écorce extérieure de l'enveloppe générale de la dent. Cette couche correspond au cément de la dent des autres Edentés. La vasidentine constitue la couche centrale; c’est une paroi mince longitudinale avec trois branches opposées laté- rales de chaque côté, composées de fins tuyaux calcaires qui vont en direction radiaire, du centre au contour de la couche; la dentine d'ivoire forme la masse principale moyenne entre ja vasidentine et le cément, elle est composée de tubes très-fins horizontaux parallèles; enfin la troisième couche externe, le cément, est homogène, claire, à demi-transparente et d’une formation difficile à distinguer. Généralement, les dents antérieures de la série sont un peu plus petites et leurs trois prismes rhomboïdes moins bien sé- parés; à la seconde dent cette séparation devient plus complète, et augmente un peu avec chacune des dents suivantes, mais. diminue un peu de nouveau, entre les deux dernières dents, qui ont le troisième prisme plus petit et les coins externes moins avancés que le premier de la même dent. La forme par- ticulière de chaque dent change donc un peu, en raison de sa position dans la rangée, et nous voyons que cette différence peut donner une certaine indication de sa position. te Les dents de la mâchoire supérieure ont le côté extérieur un peu recourbé en dehors; celles de la mâchoire inférieure égale- ment, mais en dedans,.et leur prisme est un peu plus court que celui des supérieures, mais la forme spéciale de chaque dent correspondante est la même. | J'ai découvert l'appareil hyoide de plusieurs espèces de Glyptodontes, et l’ai décrit dans l’Archiv. f. Anat. und Phys. de J. MuLLer, année 1871, page 418 et suiv. pl. XI. Il se compose d'un os impair de grandeur moyenne, qui imite la forme d’un ae et dont les deux branches constituent les deux grandes cornes postérieures qui s’unissent au larynx; la pointe dirigée en avant forme l’os hyoïde lui-même. Cet os est muni de deux petites facettes convexes servant à l'union articulaire avec deux os longs un peu recourbés et styliformes. Ces os corres- pondent aux petites cornes antérieures de l'appareil de l’homme, qui s'unissent avec les rochers des os temporaux, en s’ap- puyant sur l'os styloide. La portion la plus remarquable du squelette est l’épine du GROUPE DES BICUIRASSÉS 395 dos, vü les vertèbres sont unies sans mouvement entre elles et forment une masse fixe, Il n’y a que la première des vertèbres, l'Atlas, la sixième cervicale et les 6-7 vertèbres de la base de la queue qui restent isolées; les autres se transforment en tuyaux solides et n’ont pas le gros corps des vertèbres de la plupart des Mammifères; souvent même les apophyses épineuses et trans- versales leur manquent. Généralement l'épine dorsale forme eing morceaux différents, dans lesquels les vertèbres sont sou- dées, comme ilest expliqué en suivant. La première vertèbre, l'Atlas, est toujours séparée des autres et mobile par elle-même. Elle a la forme ordinaire de l'Atlas des Mammifères et sa grandeur n’est pas très-considé- - rable; au contraire, on peut dire qu’elle est petite, en propor- tion du eräne qui est gros et massif. Ses ailes latérales sont courtes et remontent obliquement en arrière, leur bord exté- rieur est légèrement dentelé et le bord antérieur est largement . La seconde vertèbre, ou l’axis, est toujours réunie aux trois suivantes et forme une pièce commune, appelée 08 mediocervical, qui au milieu a la forme d’un toit percé d’un large tuyau central, avec une forte crête en haut, et s’elargis- sant de chaque côté, où il forme une grosse Spophäs horizon- tale, se terminant par un bord élargi, recourbé vers le bas. Cette grosse apophyse est formée par les apophyses transver- sales des quatre vertèbres soudées, comme le prouvent les trous intervertébraux de chaque côté, Dbrcés à à la base de l’apophyse commune, et les sutures de la surface inférieure encore recon- naissables sous la forme de lignes transversales finement tra- cées. IL y a toujours trois trous intervertébraux à la surface supérieure et trois autres à l'inférieure, qui traversent l'os jusqu'au grand canal vertébral, représenté par le tuyau central de l'os médiocervical. Sur le bord antérieur de ce canal se trouvent trois facettes articulaires convexes à la surface infé- rieure de l'os, qui constituent l'articulation avec l'Atlas; la fa- cette du milieu est plus avancéé et correspond à l’apophyse odontoide de l’axis. … Ily a quelques différences dans la conformation de cet os chez les différents. genres; nous les examinerons plus tard en étudiant chaque genre en particulier. La sixième vertèbre cervicale est presque toujours libre; le Glyptodon clavipes et ses congénères font seuls une exception chez 396 EDENTES FOUISSEURS les animaux de ce genre; car la vertèbre s’unit aussi avec l’os mediocervieal. Dans les autres genres, cette vertèbre est un os faible et mince, de forme triangulaire au milieu, perforé à cet endroit par le grand canal vertébral, qui a la même forme et est prolongé de chaque côté par une apophyse transversale assez grosse, Cette apophyse est perforée à sa base par un petit trou pour le passage de l'artère vertébrale, et porte sur chaque sur- face des facettes articulaires servant à l’union avec les vertèbres voisines. Il y a quatre facettes de chaque côté de la vertèbre, en avant comme en arrière, c'est-à-dire seize en tout. La plus grande est située à la base de l’arcade, au-dessus du canal ver- tébral; elle correspond à l’apophyse oblique des autres vertè- bres. Une seconde facette assez grande existe aussi en dessous du même canal; la troisième et la quatrième sont plus au dehors sur l’apophyse transversale elle-même, La septième vertèbre cervicale reste séparée du cou ets’unit avec les deux premières vertèbres du dos, formant une autre pièce séparée que j'ai appelée os post-cervical. Cet os a une forme presque carrée plane, il est perforé dans le milieu par la continuation du canal vertébral des vertèbres précé- dentes, et surmonté au-dessus par une grosse protubérance plus ou moins conique, qui représente les apophyses épineuses des trois vertèbres soudées. Les apophyses transversales sont également intimement soudées et forment une surface unie latérale, perforée par des trous intervertébraux qui indiquent leur séparation antérieure ; de chaque côté il y a trois fentes triangulaires profondes qui servent à recevoir les trois pre- mières paires de côtes. Le bord antérieur de l’os est un peu plus large que le postérieur, et forme la plus large étendue trans- versale de l’épine dorsale; il porte sur les coins externes quel- ques petites facettes articulaires convexes pour l’union avec la sixième vertèbre cervicale et en arrière à la base de la grande apophyse épineuse conique, deux grandes facettes articulaires concaves presque circulaires, pour l'union avec l’arcade verte: brale de la portion suivante de l’epine dorsale. A côté de l'ouverture postérieure du grand canal vertébral se trouvent deux autres facettes articulsités allongées pour l'union avee la troisième paire de côtes; chacune est accompagnée, en arrière, d’une autre plus petite ronde, ayant la même destination. La première sert à l'articulation avec la tête de la côte, la seconde à l'articulation avec la tubérosité de la côte. | . GROUPE DES BICUIRASSÉS 397 En arrière de l'os post-cervical se trouve un tuyau osseux, légèrement recourbé, composé des autres vertèbres du dos, qui sont généralement au nombre de 10 ou 11. J'ai appelé cette pièce le tuyau dorsal (fubus dorsalis) ; sa surface supérieure est garnie de trois crêtes, dont celle du milieu est un peu plus haute et les deux latérales sont dirigées obliquement en dehors. Ces erêtes sont d'abord aussi hautes et aussi larges que les correspondantes de l'os post-cervical, mais elles se rapprochent peu à peu davantage en arrière et deviennent plus basses. La médiane correspond à l'’apophyse épineuse des vertèbres et les latérales aux apophyses transversales. La surface inférieure est lisse, très-mince et forme un véritable tuyau, où on ne voit aucune indication des anciens corps des vertèbres soudées. De chaque eôté de ce tuyau, on remarque une double série de trous, l’une à la surface supérieure, près du bord intérieur des crêtes latérales, et l'autre à la surface extérieure du tuyau, en dessous de la même erête. Ce sont les trous intervertébraux qui indiquent l’ancienne séparation des vertèbres soudées. Un léger sillon, qui sort de chaque trou et se continue sur la sur- face du tuyau, marque davantage l’ancienne séparation en ver- tèbres isolées. Entre ces trous du côté externe, un peu en dessus de la série formée par les trous, on voit des facettes articulaires pour l’attachement des côtes, placées dans une faible excavation de la paroi de la crête; elles reçoivent la grosse tête de chaque côte. Leur nombre correspond à à la quan- tité de vertèbres soudées, quelquefois il y en a une de moins ; chaque excavation. reçoit une côte qui s'articule avec a facettes diffrentes, comme les côtes de l’os post-cervical. Les vertebres qui suivent les dorsales sont unies à un autre tuyau solide jusqu'au commencement de la queue, D'après la position en avant du bassin et entre les os innominés, on peut distinguer les deux portions de ce tuyau, dont ions se compose des.vertèbres lombaires et la postérieure des vertè- bres sacrées. D’après cette distinction, on peut done diviser le tuyau en deux portions, dont l'antérieure prend le nom de tuyau lombaire, et la. postérieure de tuyau sacré. Le tuyau lombaire (fubus lumbalis) forme un cylindre assez fort qui, au commencement, a un bord un peu élargi sur- toutà la surface supérieure, où ilest pourvu de deux petites crêtes, une de chaque côté ; ce sont les continuations des crêtes latérales du tuyau dorsal. A la base de ces crêtes se trouve une | 398 ÉDENTÉS FOUISSEURS facette articulaire concave, qui s’unit avec une correspondante convexe, placée à l'extrémité des crêtes du même tuyau dorsal. Le bord inférieur du tuyau lombaire n’a pas de facettes articu- laires et sa conformation prouve qu'il a été uni avec le bord opposé du tuyau dorsal par un cartillage intérmédiaire. Les deux petites crêtes plus basses au commencement du tuyau lombaire suivent la ligne moyenne du tuyau et en cet endroit s’attachent à une troisième crête moyenne du tuyau lombaire, qui sort entre les deux crêtes latérales du bord antérieur et se relève ensuite beaucoup plus, formant ainsi une paroi osseuse, assez forte, au milieu du dos dudit tuyau. Cette paroi repré- sente les apophyses épineuses des vertèbres lombaires. Le nombre des vertèbres unies dans ce tuyau se reconnaît bien par la série de trous ovales assez grands, qui perforent le tuyau de chaque côté tout près du bord inférieur. Il y a géné- ralement sept trous de chaque côté, représentant le même nombre de vertèbres lombaires unies. Le dernier trou est situé entre la dernière vertèbre lombaire et la première sacrée ; il indique bien la frontière des deux portions principales du tuyau entier uni avec le bassin. Généralement, au-dessus de chaque trou, on voit une petite crête horizontale, qui dépasse un peu le bord antérieur du trou et semble indiquer l bis dar op transversale rudimentaire. J'étudierai plus tard le tuyau sacré et en même temps que le bassin, et j’ajouterai ici quelques mots à propos des vertèbres de la queue. Celles-ci sont bien séparées l’une de l’autre et leur structure est assez forte. Chacune a un corps massif, une arcade au-dessus du corps et d’assez grandes apophyses épi- neuses, obliques et transversales, dont chacune devient plus basse et plus courte à mesure qu’elle s'éloigne de la base de la queue. Les premières apophyses transversales sont surtout très-fortes et très-longues; elles sont aussi longues que celles des dernières vertèbres sacrées. Ces vertèbres de la queue ont en dessous de fortes apophyses épineuses inférieures (hæma- pophyses) dont les antérieures ont généralement le double de longueur des supérieures, tandis que la dernière est un petit os, de la forme d’un V, à peine élevé au-dessous du niveau du bord de la vertèbre. On trouve 7 à 10 vertèbres isolées dans la queue des différentes espèces des Glyptodontes, et à la fin de la queue, tantôt une seule vertèbre comique, tantôt une série de vertèbres soudées, de plus en plus petites, qui vont quel- GROUPE DES BICUIRASSES 399 quefois jusqu'à quatorze dans le tuyau de la carapace, chez le Panochthus luberculatus, et ne dépasse pas onze dans le même tuyau du Glyptodon claviges. On voit donc que le nombre entier des vertèbres de la queue varie de 11 jusqu'à 21. Les côtés qui sont attachées aux deux pièces de l’épine, à Vos post-cervical et au tuyau dorsal, sont au nombre de 12 à 13 paires ; elles ont la forme d’un arc, qui commencerait au ren- flement de la tête, avec laquelle les côtes entreraient dans les fentes et les en datibns latérales des deux pièces susnommées de l'épine dorsale. La moitié supérieure de chaque côte, y com- pris la tête, est très-mince et presque plane; l'inférieure devient peu à peu plus forte et ronde et se termine par une autre facette elliptique servant à l'union avec les os sternocostaux. Ceux-ci sont assez forts et réunis entre eux par des facettes elliptiques allongées, placées sur les bords opposés. La première paire des côtes n’a pas d'os sternocostal; elle s'attache directement au _stérnon ét, quoiqu’elle soit la plus courte, elle est la plus forte: elle s'étend vers le bas par un plan assez large, réunit au bord externe de la première pièce très-grande du sternon. Cette “pièce, connue sous le nom de manubrium, est une planche os- seuse, quadrangulaire, de 6 à 7 pouces de lar geur et de 5 à 6de long, an peu plus étroite en avant et profondément: creusée à cette partie, où elle termine par deux angles saillants arrondis, qui s'unissent probablement avec les clavicules des membres antérieurs. Le bord opposé postérieur du manubrium est le plus large ; ; il forme un arc recourbé en arrière, un peu plus gros au milieu, avec trois facettes elliptiques allôngées, servant à l'union avec les pièces osseuses suivantes. Au deux facettes latérales s’attachent les os sternocostaux de la seconde paire de côtes, et à la troisième du milieu la seconde pièce du sternon. Cette pièce est composée d’un os très-petit, comme les sui- vants, qui a environ un pouce de large et moins d’un pouce de long; de chaque côté il y a un creux dans l'union avec la pièce voisine, qui sert à recevoir la tête articulaire d’une paire des os sternocostaux. Nous ne connaissons pas exactement le nombres de ces petites pièces du sternon, mais d'après les os sternocostaux, complètement conservés du Glyptodon asper dans nôtre Musée, on peut supposer que tout le sternon a été formé de 6 ou 7 pièces isolées, y- compris le manubrium et l’apophyse terminale appelée xiphoïde, Le nombre des os ster- nocostaux réunis au sternon est de six et celui des os libres 400 ÉDENTÉS FOUISSEURS postérieurs réunis chacun au précédent est de quatre. Les deux dernières paires de côtes terminent libres et ne s'unissent pas aux précédentes. J'ai compté dans cette espèce du genre treize fentes et creux, pour la réception des têtes des côtes, sur les deux pièces de l’épine dorsale, l’os post-cervical et le tuyau dorsal, ce qui prouve qu'il y aurait un nombre égal de paires de côtes. qui se Piemsiegen! d’ apits leurs extrémités, comme il suit : | | La première s 'attache directement au mb uNTRE La seconde et les suivantes jusqu'à la septième au sternon par les os sternocostaux; - , | Sn El La huitième jusqu'à la onzième chacune à celle qui la pré- cède ; Les douzième et treizième sont libres à leur extrémité. La présence dans l’épine dorsale d'une pièce mobile de l'os post-cervical et la grandeur de la première pièce du sternon, ainsi que la conformation solide de la première paire des côtes, indiquent une fonction particulière de cette portion du thorax, fonction qui s'explique bien par le mouvement de la tête de l’a- nimal. Cette tête, grosse et carrée, est couverte au sommet par une forte cuirasse, servant à fermer l'ouverture antérieure de la cuirasse du corps. L'animal la retirait entre les bords avan- cés de cette ouverture, présentait le dessus cuirassé en avant, et fermait ainsi, comme avec une. sorte d’opercule, l'entrée anté- rieure ; nous rencontrons cette même habitude chez les Tatous actuels. Pour opérer ce mouvement de la tête, il était néces- saire que l’animal eût une plus grande mobilité dans la portion antérieure de l’épine dorsale; les vertèbres courtes du cou seules n’etaient pas suffisantes pour produire ce mouvement ; les pre- mières vertèbres du dos devaient aider dans cette évolution. et l’os post-cervical dirige le mouvement. Sa position perpen- diculaire, suspendu au commencement du tuyau dorsal presque horizontal, lui permet de diriger son bord antérieur plus en avant et de se retirer plus en arrière, suivant la volonté de l'animal. Le cou, formé de trois pièces mobiles entre elles, peut supporter ce mouvement; l'animal les étend tantôt en ligne droite pour diriger la tête plus en dehors, tantôt leur donne une courbe pour la retirer en arrière. Le sternon doit aussi participer à ce mouvement, par la mobilité du manubrium contre les autres pièces sußranten, eb c’est pour faciliter ce mouvement que la première paire des côtes est très-forte. GROUPE DES BICUIRASSÉS 401 Aussi quand l’os post-cervical s’inelinait en arrière, pour rece- voir la tête dans l'ouverture antérieure de la cuirasse, le ster- non se recourbait à l'intérieur, entre le manubrium et la por- tion suivante, et‘ce mouvement était obligé, vu son union avec les deux premières côtes, car de cette manière se formait, en avant de la poitrine de l'animal, en dessous du cou, une cavité dans l'entrée de la cuirasse, pour y recevoir la plus grande portion inférieure non cuirassée de la tête grosse. La tête se posait en avant de la poitrine, inclinée avec le museau en bas et-un peu en arrière, présentant en avant le sommet cui- rassé, et fermait de cette manière, comme c est déjà dit, l’ou- verture de la cuirasse du tronc. Les os des membres antérieurs ne sont pas si forts que ceux des postérieurs et ne présentent pas des caractères très-parti- culiers. L’omoplate est plutôt circulaire qu’allonge et cor- respond à celui des Tatous par la forte évolution de l’acromion et par la prolongation de l'angle postérieur, qui forme un lobe triangulaire. Le bord supérieur est un arc convexe régulier ; l'antérieur est un peu sinueux et le postérieur forme un arc très-concave. La cavité glénoïde n’est pas grande et l’apo- physe coracoïde placée en avant de celle-ci forme une crête petite. Lépine externe est d'abord très-basse en dessous du bord supérieur et court; elle se relève peu à peu davantage, presque du milieu de la surface externe et se rapproche un peu plus du bord antérieur. Elle n’est pas très-élevée et a son bord libre un peu incliné en arrière. A l'extrémité inférieure, la crête de l’Epine se dilate et forme d’un lobe large et uni, qui dé- passe librement l'épaule, mais sans toucher l’humérus, comme chez les Tatous; sa pointe avance un peu en crochet et est inclinée. _ Je ne suis pas sûr que les Glyptodontes aient eu de clavi- ‘ét: car jusqu'à présent cet os n’est pas connu dans aucune espèce. L'analogie de ces animaux avec les Tatous fait sup- poser qu'ils en avaient une, et les deux coins avancants du manubrium du sternon paraissent avoir servi à l’attache des elavieules. La forme de l’acromion, son bord antérieur un peu plus fort que le postérieur et pourvu d’une facette légèrement eirconscrite sur la surface extérieure, me paraissent indiquer que la elavicule a été attachée en cet endroit, mais je n'ai pas un 05 que je puisse donner avec certitude, comme en faisant partie, à l'exception de quelques débris d'un os fin cylindrique, REP, ARG, — T. Ill 26 402 ÉDENTÉS FOUISSEURS qui m'ont paru faire partie d’une clavicule rares Anales. d. Mus. Publ. de B. À, tome II, page ‘73.). J'ai à ma disposition et j'ai pu étudier avec soin L’ Di. de sept espèces différentes. C’est un os de 1 à 1 4 pied de long, très-uros en haut, avec une forte tête, portant la Tacette artieu: laire circulaire, Stonnaenée de Fe tubérosités, bien sépa- rées par le sillon de la gouttière perpendiculaire, qui recoit le tendon du muscle biceps. L'externe est beaucoup plus forte et dépassée par le crochet del’acromion, qui descend en-bas, en for- mant une crête triangulaire, et présente quelquefois une forte protubérance sur le côté externe de l'humérus, avant le milieu de sa longueur. Cette protubérance deltoïde est assez mince en bas, mais elle s'étend de nouveau à l'extrémité inférieure des deux côtés, et forme en cet endroit l’épicondyle et l’épitrochlée qui sont assez fortes. Entre ces deux crêtes sont situés les condyles qui s’articulent avec l’avant-bras. IL y.a, au-dessus des condyles, une forte cavité qui est toujours présente sur les deux côtes, en avant comme en arrière, pour la réception des bords élevés de la facette articulaire du cubitus. On trouve souvent aussi la perforation de l'épitrochlée pour le passage du nerf médian. Cette perforation existe dans, les genres Panochthus, Doedicurus, et Hanephor, mais mangue chez le Glyptodon. À Les deux os de l’avant-bras sont bon jggng: plus. he à que l'humérus et leur longueur n'atteint pas un pied; générale- ment ils ont de 9 à 11 pouces. Le cubitus de l'Hoplophorus est plus court; ce genre est remarquable.par la proportion plus petite de toutes ses dimensions ; son humérus est à 10 pouces. Le cubitus et le radius ont été intimement unis par une substance cartilagineuse intermédiaire sans avoir été véritable- ment soudés, mais ils n’avaient pas la faculté de se mouvoir d’une manière indépendante l’un de l’autre. Le eubitus est remarquable par son olécranon extrêmement gros et long ; le radius commence avec la facette articulaire transversale ellip- tique et le eubitus a une très-forte crête sur le bord postérieur de sa facette articulaire, les deux forment l’articulation du coude. Les facettes articulaires terminales sont très grandes et ren- ferment les os de la première rangée du carpe de telle sorte, que la flexibilité du pied ne pouvait pas être très-grande. Le radius est toujours d’un tiers plus court que le cubitus ; da re- lation des deux os est généralement 5 à 8. GROUPE DES BICUIRASSÉS 403 De pied antérieur est court et le doigt le plus long a presque la longueur du radius (Hoplophorus); tantôt un peu plus court (Glyptodon), tantôt un peu plus long (Panochthus). Les huit os du carpe sont parfaits, quoique les deux premiers de ‚la seconde rangée, le trapèze et le trapézoïde, soient souvent soudés en un seul os. Le pisiforme se distingue par sa gran- deur remarquable et par sa forme allongée et pointue, imitant la conque de l'oreille allongée des animaux ruminants. Le pied antérieur n'a jamais plus de quatre doigts, mais il lui manque tantôt le pouce (Panochthus, Hoplophorus), tantôt le plus petit doigt externe (Glyplodon) ; rarement les deux ensemble manquent (Doedicurus), Les métacarpes sont toujours assez forts, mais les phalanges des doigts sont assez courtes et fai- bles, sauf les onguifères, qui se distinguent par une grandeur remarquable: Elles ont une forme conique, plus ou moins courbée, dilatée à la base par une bordure élevée qui s'étend principalement sur le côté inférieur de la phalange et forme en eet endroit un plan elliptique, perforé par deux grands trous pour les nerfs et les vaisseaux sanguifères, qui entrent dans Pintérieur de l’os. Ces plans ont supporté les plantules molles de l'animal pendant son existence. De grands os sésa. moides, placés en dessous des phalanges, avant les onguifères, supportent le plan sur lequel s'attache la plantule molle. Enfin, il existe un grand os central au-dessous des carpes et des métacarpes, pour l’attache des EEE du muscle flechisseur porn oran ÿ Les membres stésibttée sont Ets par leur con- Asien massive, le-bassin surtout, dont la grandeur est excessive. Quoiqu'il soit composé des mêmes os que celui des autres Mammifères, il a une forme tout-à-fait singulière et se distingue aussi par l'union fixe des vertèbres sacrées avec les vertèbres lombaires, en un tuyau solide, comme je l'ai déjà indiqué auparavant. Les caractères principaux propres au bassin des Glyptodontes sont les suivants: Les ilions sont en position presque parfaitement perpendicu- laire et directement opposés l’un à l’autre, en ligne transver- sale; ils sont soudés au milieu par la hänte’eräte des vertèbres sacrées à uneforte croix, dont les branches latérales, formées par les ilions, sont un peu courbdes en avant et \erdreinent concaves sur toute leur surface antérieure. Leur bord supé- rieur, qui UrIRé une courbe régulière, est dilaté en avant et 404 ÉDENTÉS FOUISSEURS a surtout les coins externes très-élargis ; il est pourvu en dessus d’une quantité de grosses verrues, séparées par d'assez grands intervalles, qui rejoignent les verrues correspondantes de la surface interne de la cuirasse, au moyen d’une substance cartilagineuse élastique qui soutient cette cuirasse. La haute crête des vertèbres lombaires et sacrées complète cet ensemble et forme la branche longitudinale de la croix ; elle est pourvue à son bord libre d’un gonflement pareil et des mêmes verrues cartilaciferes, qui soutiennent la cuirasse dans une direction longitudinale opposée. Une troisième partie de l'appareil qui supporte la cuirasse est formée par les ischions, qui se relèvent davantageen arrière et ont une large aile triangulaire ascendante, pourvue sur le bord libre supérieur d’une dilatation semblable qui est occupée par les mêmes verrues eartilagifères, afin de soutenir la cui- rasse des deux côtés, au-dessus du commencement de la queue. Je donne au support central, formé par les vertèbres lom- baires et sacrées réunies aux ilions, le nom de croix sacrée, et aux deux supports latéraux postérieurs celui d’ailes is- chiatiques. Toute la cuirasse est suspendue sur ces trois supports, et elle n’a aucune autre union directe avec les 08 s du pquélette. L’ilion devient plus étroit par le bas, en dessous EBEN union avec les vertèbres sacrées, et présente à son extrémité la grande cavité cotyloide, qui a la forme du rein, et dont le dia- mètre le plus long est dirigé d’avant en arrière ; on y voit une impression peu marquée d’un ligament rond sur le côté interne. Au-dessus de cette cavité, on regard à chaque coin de l’ilion une grosse protuberance dont l’extérieure est droite et dirigée en dehors, l’intérieure est courbée et a la pointe dirigée en avant, Du bas de cette même cavité sort, dirigé vers l’intérieur, l’os pubis, qui forme une sorte de prolongation cylindrique, quelquefois très-étroit, et en arrière- du pubis sort le tronc de l'ischion qui, gros d’abord, se développe en- suite en un plan osseux perpendiculaire, dont la partie supé- rieure est dirigée obliquement en dehors et supporte en cet endroit l’aile ischiatique, que nous avons décrite auparavant. Ce plan se prolonge en bas, en devenant peu à peu plus étroit, et forme avec le pubis, en s’unissant au dessous du trou obturateur, une lame dirigée obliquement, vers l’intérieur du bassin; il se termine généralement par un bord ou un coin GROUPE DES BICUIRASSÉS 405 libre, un peu plus gros. Ces bords correspondent à la sym- physe des os pubis, qui n'est pas fermée, et laisse au milieu un vide qui a peut-être été fermé par un ligament, pendant la vie de l'animal. Le bassin du Glyptodon n’est j jamais fermé par une substance osseuse (*). -En haut, vers le côté dorsal, le bassin est toujours très-fort et bien fermé par les vertèbres sacrées, qui sont intimement soudées entre elles et forment un tuyau solide, non inter- rompu, depuis l'articulation indiquée plus haut, entre le tuyau dorsal et le tuyau lombaire. La portion de ce tuyau qui appar- tient au bassin commence entre les ilions par deux fortes ver- tèbres, séparées seulement des deux côtés par trois trous inter- vertebraux, dont le premier marque la limite entre le tuyau lombaire et le tuyau sacré. Ces deux vertèbres sont réunies avec les ilions sans séparation visible et ferment complètement le bassin: En dessous de ces vertèbres et entre les deux ilions se trouve un espace ouvert, qui descend jusqu'aux cavités co- tyloïdes, et forme la portion supérieure plus petite de l’entrée du bassin. Cette entrée à son diamètre le plus petit entre les deux cavités cotyleides; celui-ci ne mesure pas généralement plus de 6 pouces, tandis que la portion inférieure plus grande de l'entrée du bassin à une largeur transversale de 12 à 16 pouces, et le diamètre longitudinal de l'entrée est de 20 à 26 ‚Les vertèbres qui suivent ces deux premières sacrées consti- tuent un tuyau osseux libre et recourbé, qui forme une espèce d'arcade suspendue au-dessus de la cavité interne du bassin. Cette arcade a une haute crête supérieure, qui est comme la continuation de la crête sacrée, formée par les apophyses épi- neuses soudées des vertèbres, mais sans vestige des apophyses transversales, car les vertèbres soudées se distinguent seule- ment par les six trous ovales intervertébraux de chaque côté du tuyau, sauf les deux dernières vertèbres, qui ont seules de semblables apophyses ; celle de la dernière est complète, un os fort qui sort horizontalement du tuyau fort engrossie en corps vertébral, souvent plus séparé de l’autre portion du tuyau, et s'unit avec l’ischion opposé, au point où l'aile ischiatique sort ag pue La vertèbre pétales a une apophyse trans- e) Les Dasypides actuels ont un os séparé et intercalé entre les bords de la symphyse ; j'en ai déjà parlé plus haut, page 369. 406 ÉDENTÉS FOUISSEURS versale beaucoup plus faible et plus courte, car elle n’atteint pas l’ischion, mais qui s’unit au bord antérieur de l’apophyse transversale de la vertèbre suivante, au milieu de son exten- sion. Le fémur est un os très-fort et reconnaissable par lens. ca- ractères : la grande évolution du trochanter supérieur.externe, qui se relève quelquefois beaucoup au-dessus du, condyle, et la dilatation également grande de la face externe inférieure, qui forme une grosse protubérance allongée, pourvue d’un angle aigu supérieur, qui correspond au troisième trochanter du fémur des Dasypides actuels. La facette articulaire hémi- sphérique de la tête porte l'impression du ligament rond sur le côté interne et les trois facettes articulaires inférieures sont séparées entre elles, quoique très-voisines, par une. prolon- sation de chacun des deux condyles, qui se rapprochés. coup des coins inférieurs de la rotule. La rotule. est pourvue d'un bord intérieur très-élevé; c'est un. os assez fort, quadran- gulaire, avec le bord supérieur très-gros et une facette artieu- laire postérieure convexe le long du milieu. Les deux os de la jambe sont toujours soudés et forment un os fort, oblong, per- foré au milieu par une ouverture elliptique-allongée et garni à ses deux extrémités de grandes facettes articulaires eoncaves. La moitié interne de l’os commun, correspondant au tibia, est plus grosse que l’externe correspondant au péroné; chacune est comprimée au milieu et assez mince, mais élevée dans la direction d'avant en arrière. L'os entier a la moitié de la lon- gueur du fémur ouà peine un peu plus. Les facettes. articu- laires pour les condyles inférieurs du fémur sont bien séparées par une face intermédiaire, dont les bords internes sont fort relevés, surtout celui de la facette du péroné ; la facette artieu- laire inférieure pour l’astragale est transversalement oblongue, avec les coins antérieurs Étaod e et deux fortes faces concayes longitudinales, dont l’externe est plus grande que. linterne; laquelle est formée par la grosse hé de israel du péroné. Le pied postérieur est court mais Du au moins à. sa se, tion antérieure. Il se compose de sept os pour le tarse et a quatre ou einq doigts. Parmi les os du tarse, le. calcanéum se distingue par une grande prolongation en arrière qui indique une grande évolution du talon. Il y a en avant, sur sa portion la plus grosse, trois facettes articulaires, deux supérieures pour GROUPE DES BICUIRASSES 407 l'union avec l’astragale, et un pe: plus bas une troisième pour l'union avec le euboide. L'astragale est large, mais pas très- haut; il porte sur le dessus une grande facette articulaire en forme de demi-poulie, qui s’artieule avec la correspondante de la jambe et en bas une assez grande facette ovale, convexe, servant à l'union avec le scaphoide et se prolongeant en avant par-une petite protubérance en forme de mamelon. Les autres os duvtarse sont très-courts et ressemblent plus à des plaques osseuses qu'à un os massif. Le euboide a trois facettes arti- eulaires assez grandes pour l’union avec le calcanéum, l’astra- gale et le scaphoide, et une quatrième très-petite qui Punitau troisième cunéiforme. Le scaphoïde est un grand os plan, pourvu d’une prolongation postérieure singulière, en forme de lobe-allongé et comprimé, qui est placée sur le côté interne du pied en dessous du calcanéum ; il à quatre facettes’ articulaires, u ve en dessus pour l'union avec l’astragale, et trois planes plus petites en dessous, pour l'union avec les trois cunéiformes. Ceux-ci sont des os petits, à surface unie de forme allongée ou triangulaire, qui deviennent successivement plus grands du côté intérieur à l'extérieur, dans la proportion suivante : Le premier, le plus interne, à moitié de la grandeur du second intermédiaire et celui-ci est"moitie aussi grand que l'externe, distinetement triangulaire; les deux autres sont sc Chacun a deux facettes articulaires opposées. La sert pour l'union avec le scaphoïde, l’inferieure pour Vattache des métatarses des doigts. Les os des ve posté- rieurs-sont courts, comme ceux des antérieurs, à l'excep- tion des phalanges anguiferes, qui se distingüent des anté- rieures par leur forme large transversale et ressemblant assez aux sabots; celles des doigts interne et externe ont une forme triangulaire et sont plus petites. Les métatarses sont des os assez forts et gros, les trois internes s’artieulent aux trois os cunéiformes et les deux externes au cuboide et à un petit bord dw troisième. cunéiforme. Les deux premières phalanges sont raccourcies d’une manière extraordinaire ; ces os ont deux surfaces planes en forme de disque et sont un peu plus minces au bordinférieur qu'au supérieur, En avant des grandes pha- langes onguifères, de forme des sabots, se trouvent, en dessous de la seconde phalange, de forts os sésamoïdes transversaux, et au-dessous des métatarses il y a deux autres os élevés sy- métriques, avec un large sillon entre leurs bords divergeants 408 EDENTES FOUISSEURS inférieurs, servant au passage des tendons du long muscle fle- chisseur des doigts. Lorsqu'il manque un des cinq doigts dans les pieds postérieurs, c’est toujours l’orteil; quelquefois le petit doigt, l’externe, est très-raccourci, du moins dans ses ae langes, mais il ne manque jamais complètement: Quoique nous ne connaissions de ces animaux Bere que le squelette et les dents, on peut deduire de leur ressem- blance générale avec les Dasypides actuels que leur manière de vivrea été jusqu'à un certain point semblable. Les Dasy- pides, par exemple, creusent des trous souterrains pour se ca- cher. Je ne crois pas que les colossaux Glyptodontes aient eu la möme coutume, car il me semble impossible que des ani- maux d’une longueur de cinq mètres et même davantage et de presque deux mètres de hauteur, dimensions que les plus gran- des espèces ont encore dépassées, aient pu creuser sous terre, avec leurs faibles ongles antérieurs, des trous proportionnés à leur taille. La conformation assez faible des os des membres antérieurs, en comparaison avec ceux des Dasypides, ne per- met pas d'admettre cette supposition. Les Glyptodontes n’ont pas été de véritables fouisseurs, mais pouvant seulement grat- ter la terre pour chercher leur nourriture, s’aidant de leur gros nez, à la manière des cochons, pour relever la terre et y chercher des vers et d’autres aliments. La conformation des dents me semble indiquer que leur principale nourriture se compose de vers et de substances molles animales; ils man- geaient aussi les sauterelles, si on admet qu’elles ont été aussi nombreuses à la même époque qu'elles sont aujourd” hui dans les mêmes régions. Les Dasypides actuels ne dedaignent pas les substances organiques déjà en état de décomposition, et il n’y a aucun doute que les Glyptodontes ont fait de même. De toute manière, leur nourriture a été mixte, mais de préférence animale, comme celle des Dasypides, et peut-être moins ex- clusivement composée d'insectes, parce que leur grande masse ne me paraît pas avoir pu se contenter avec une ch aussi peu satisfaisante. - su Nous connaissons actuellement dans notre pays une don zaine et demie d'espèces assez différentes pour les distinguer en genres bien caractérisés. Je les ai toutes classées dans la table suivante : | GROUPE DES BICUIRASSES 409 I. Quatre doigts seulemment aux pieds postérieurs. A. Quatre doigts aux pieds antérieurs, le pouce manque. a. La cuirasse mince n'a pas de fentes mobiles au bord externe antérieur. l. Hoplophorus. b. La cuirasse plus forte a des fentes mobiles au bord externe _ antérieur. . 2. Panochthus. _B. Pas plus de trois doigts parfaits aux pieds antérieurs, le pouce et le doigt externe manquent. 3. Doedicurus. x. Cinq doigts parfaits aux pieds postérieurs et quatre aux antérieurs, le petit doigt externe manque. A. Queue allongée, avec les anneaux de la base d’une surface plane et la pointe cuirassée en forme de tube long. or Re 4. Glyptodon. BB. Queue courte, les anneaux tuberculés, la pointe arrondie et courte. j à. Schistopleurum. | OBSERVATION. — M. P. Gervais a donné dans le Mémoire cité plus haut, page 387, n° 3, aussi quelques figures des moules du cerveau des Glypto- dontes (pl. 3), avec une addition dans son ouvrage : Zool. et Paléont, gé- nér. tome I. pl. 37. fig. 3, qui distinguent bien le cerveau de ces sféaux de celui des Dasypides, figurés, pl. 2 du Mémoire, par l’évolution immense du cervelet en comparaison avec la petitesse du cerveau. Les Dasypides ac- tuels n’ont pas la même relation des deux portions principales de la masse cérébrale; leur cervelet est assez petit et le cerveau prend la supériorité dans la masse de l’organe encéphalique. Le même cas se trouve dejä dans le genre fossile. d’Eutatus, il conserve bien le type des Dasypides et prouve de cette manière, l'originalité des deux groupes des Édentés fouisseurs cuirassés, comme deux types d’une différence primitive entre les Glypto- dontes et les Dasypides. k À - ER LL Genre Hoplophorus Lux». Ps à . Mém. d. I. Acad. Roy. d. Copenhague. Cl. phys. tome VIII. page 70. © 'est le genre de Glyptodontes le shit voisin du type des Dasypides actuels, pour la grandeur moindre du corps, la forme allongée en ovale de la euinaisse; la texture mince des plaques, leur surface externe plus lisse que celle des autres genres. Il se distingue aussi par la forme du capuchon du bord supérieur de de l'entrée antérieure de la cuirasse, par le manque des fentes ouvertes un peu mobiles du bord antérieur latéral de la eui- rasse et par l'absence du bouclier pectoral, au moins on n'a pas trouvé jusqu’à présent de vestiges de sa présence. Les plaques 410 EDENTES FOUISSEURS | de la cuirasse sont pourvues de facettes hexagonales , dont une plus grande occupe le centre de chaque plaque, environnée de 6 à 12 plus petites, placées sur les sutures entre les plaques osseuses principales. La queue est longue, terminée en tube conique allongé, et couverte à sa base de six à sept amneaux successivement plus petits, chacun d’eux composé de jeux | rangées de plaques osseuses planes. Les os du squelette sont beaucoup moins gros que € ceux des autres genres et leur conformation est plus grêle. Le crâne a le front assez convexe et une arcade zygomatique fort dévelop- pée, avec un coin, correspondant au coin postorbitaire du front. L'union de la première paire de côtes avec le sternon est flexible. L’humérus est pourvu d'une forte crête deltaïde-et du pont au-dessus de l'épitrochlée. Les quatre pieds ont quatre doigts, celui qui manque est l’interne (le pouce ou Vorteil), les autres doigts sont assez longs, et ont surtout la phalange ongui- fere très-allongée. Ce caractère et celui de l'humérus indiquené un plus grand degré de force pour creuser la terre. Nous connaissons quatre espèces indigènes de ce genre. CE Shui n dtlatolie 1. Hoplophorus euphractus Lun. . en | Mém. de l’Acad. Danoise, cité auparavant. Bra Ani. ie: 4 Mus. Publ. d. B. A. II. 219. Glyptodon gracilis Novor, Descrip. d. nouv. genre d'ÉdenS fossile, page 97. pl. 11, fig. 3. Nous avons de cette espèce quelques plaques de la cuirasse, qui se distinguent de celle des autres espèces par une faible convexité des facettes superficielles et par les petits trous dont elle est parsemée, qui y forment des espèces de pores, dans la surface même. Luwp (pl. LI. des Mem., tome VIII) a dessiné son crâne, on n’y voit pas indiqué l'angle inférieur de l’arcade zygomatique, correspondant au supérieur plus fort, opposé au coin postérieur orbitaire, et l’apophyse zygomatique descen- dant de la mâchoire supérieure est moins forte au commence- ment que celle du crâne de l'espèce suivante. Le. pied posté- rieur est aussi dessiné pl. LIT du Mémoire de Luxp ‚il présente quelques différences, que j'ai étudiées fans mon essai: Anales, etc., page 217, note. À GENRE HOPLOPHORUS 411 2 Hoplophorus ornatus. | Glyptodon ernatus Owes,d:ser. catal. of the coll. of coll. surg.ete.1. n°554. — The Zoolog. of the u tome I. pl. 32. fig. 4, — © Nopor, 14 90. 3. pl. 11. fig. 6 © Hoplorhorus ornatus Burwr. Anal. 4. Mus. Pübl. ete. II. 219, ph XVI qu ' en R euphractus G. Povcurr, Journ. d. l’Anat. et EZ e Cu Ronis, juillet PR, MES An + La cuirasse parfaite du Musée public: de Dunes -Ayres a près de4 pieds de long en ligne droite et 44 pieds en suivant la ligne courbe du dos; le diamètre ec du milieu est de 23 pieds, celui de l'ouverture antérieure est de 1 pied et celui plus large de l'ouverture postérieure 15 pied; la hauteur moyenne du dos s élève à 15 pied. La queue a une longueur de 24 pieds, dont le tube formant l'extrémité occupe 134 pouces ; chacun des anneaux de la base a2 pouces de large. La circon- férence des anneaux est elliptique ; l’axe le plus grand du pre- mier anneau mesure 1 pied et le plus court 64 pouces. On compte 42 rangées transversales de plaques le long du dos de la euirasse, celles du milieu (n°s 20 à 25) ont chacune 66 plaques; ce nombre va en diminuant en avant jusqu’à 60 et en arrière jusqu'à 48 plaques par rangée. La cuirasse toutè entière con- tient donc 2,824 plaques, _ : Alexiste plusieurs caractères EURE des plaques de la 1" cuirasse, Le. principal consiste dans la facette centrale de _ chaque plaque, qui n'est pas convexe, mais au contraire un peu _ concaye el la surface complètement lisse, sans rugosités nipores. _ Sur Le milieu du dos de la cuirasse, cette facette est très-peu plus grande que celles de la périphérie; elle devient plus grande sur les côtés latéraux, où elle dépasse beaucoup les périsphé- riques. Les facettes de la bordure des plaques sont en nombre variable, mais cette quantité dépasse toujours six, elle est tantôt de huit sur les plaques dorsales et même de dix à douze sur les plaques latérales. Enfin les sillons qui séparent les fa- cettes-sont bien marqués, assez profonds, et chacun visiblement circonserit par un double bord formant des lignes parallèles. La cuirasse se prolonge en avant des deux côtés de l’ouver- ture, antérieure et forme un lobe. arrondi, qui contient des plaques successivement plus petites jusqu'au bord libre. Cha- 412 ÉDENTÉS FOUISSEURS cune de ces plaques a une facette centrale très-grande, qui oc- cupe sur les dernières plaques du bord du lobe presque toute la surface de la plaque et laisse seulement apparaître une très- mince bordure autour. J'ai compté presque douze rangées de plaques dans chacun de ces deux lobes latéraux. Les plaques au-dessus de l'ouverture, formant le capuchon, ne présentent pas cette diminution; elles sont, il est vrai, un peu plus petites que les centrales du dos, mais la différence n’est pas grande. Ces plaques, et principalement les voisines des angles arrondis, où le capuchon s’ineline vers le bas pour s’unir avec les lobes latéraux, ont, au contour des facettes centrales, de petits trous qui ont dû contenir, pendant la vie de l’animal, de fortes soies : avec leurs racines, sortant au dehors entre les sutures des plaques cornées qui couvraient les facettes centrales et celles du bord des plaques osseuses. On trouve ces petits trous en grand nombre dans les deux coins supérieurs de l’ouverture anté- rieure, ainsi que dans d’ autres een par ae les anneaux de la queue. _ Tout le bord latéral de la cuirasse est pourvu à son extré: mité d’une série de plaques particulières triangulaires, un peu arrondies et un peu plus grosses au bord libre; elles sont mar- quées d’une grande facette semi-circulaire sur le bord et m'ont pas de vestige de fentes mobiles entre ces plaques et les voi- sines de la cuirasse. La cuirasse du sommet de la tête a été composée de pan) semblables à celles des lobes latéraux de l'ouverture antérieure; chacune de ces plaques a une facette centrale très-grande et une bordure très-étroite, avec des petits trous dans les angles des sillons séparant la bordure en facettes externes qui ont dû aussi contenir des soies pendant la vie de l'animal. Les plaques du centre de la cuirasse du sommet sont assez grandes, presque aussi grandes que les antérieures du dos, mais vers la circonférence du sommet elles deviennent peu à peu plus pe- tites et les externes ne sont pas plus grandes qu’un pois. J'ai déjà indiqué quelques caractères ostéologiques de cette espèce, dans la description détaillée de l'espèce précédente. Cet animal n’a pas été rare à son époque sur notre territoire, car on trouve assez souvent de grands morceaux de la cuirasse, même tout près de Buénos-Ayres, lorsque le lit du fleuve est découvert par la marée basse; plusieurs fois même on a trouvé ici des cuirasses presque complètes, mais généralement sans les GENRE HOPLOPHORUS 413 os du squelette. Il est assez rare de trouver ces os en état de bonne conservation, à cause de leur conformation grêle et de leur grande fragilité, provenant de leur ES peu spon- some et presque vitreuse. sd | 3. or gerne elegans. er a Ms: Pübl. de Buenos Aires. IL. 219. can dans le Musée public quelques plaques apparte- nant au centre du dos de la cuirasse, avec plusieurs de la série longitudinale moyenne, dans laquelle les plaques diffèrent un peu par leur forme particulière plus élargie en arrière (Voyez l.1.pl. XX, fig. 7). Ces plaques sont plus minces que les cor- respondantes de l'espèce précédente et pourvues de facettes planes, finement rugueuses à la surface, légèrement séparées par des sillons très-fins, peu imprimés et quelquefois à peine visibles. Les autres plaques de même conformation, celles de l'angle de l'ouverture antérieure (l.]. fig. 6), et celles d'en anneau de la queue (fig. 8), ont les mêmes caracières que celles des correspondantes de l'espèce précédente, mais en diffèrent assez pour que je n’aie aucun doute qu’elles représentent une autre espèce remarquable, en outre par les grands trous pour les ra- eines des poils, qui se voient surtout dans les plaques de la rangée à la base des anneaux de la queue. ' Onsenvarion. — Les plaques dessinées dans le Voyage du Beagle, Zool., tome I, pl. XXXII, fig. 5, me semblent appartenir à la même espèce; nous en avons de toutes pareilles dans notre Musée, qui étaient placées dans la euirasse, sur le lobe latéral antérieur, à côté de l'ouverture. Elle ne peuvent Ren venir de la même espèce que la plaque dorsale, dessinée I. L. fig. 4. s Hoplophorus pumilfe. _ Anales del dis Publ. FA Buenos Aires, tome II, page 222. 93. tome I, page 77. 4, et page 204. 7. La moitie gauche d'une mâchoire inférieure très-petite, con- tenant les alvéoles des six molaires postérieures, conservée dans notre Musée public, m'a servi de base pour type d'une espèce particulière, en raison de la petitesse et de la conforma- tion des dents. Comparant ce morceau avec la mâchoire com- 414 = ÉDENTÉS FOUISSEURS plète de..l’Hoplophorus ornalus, je trouve la branche horizontale de l'H. pumilio plus basse et néanmoins plus grosse que celle de l’autre espèce. La hauteur de celle-ci avec les dents est de 3 pouces, et la hauteur de l’H. pumilio est à peine de 24 pouces. La longueur des six molaires restantes est de 44 pouces chez l'H. pumilio, et de 5? chez l’H. ornatus. Enfin, les lobes de chaque molaire sont un peu plus gros chez l'H. pumilio que chez l’H, ornatus; la troisième molaire surtout est plus grosse chez l'H. pumilio que celle de U’H. ornatus. Enfin la symphyse du menton est beaucoup plus courte chez l'A. pumilio, car elle ne dépasse pas en arrière la seconde molaire, et chez 1’H. ornatus, elle dépasse même la troisième. Il me semblé, en raison de ces differences, que l'A. pumilio était un stiimal plus petit, mais d'une conformation plus robuste que l’autre espèce à laquelle je l'ai comparé. ll est possible que la mâchoire en question appartienne à une des deux autres espèces, mais comme elle a été trouvée séparée, sans les plaques de la cuirasse, il faut l’accepter provisoirement comme une re différente. | OBservarons, — L. M. Ramon Lisra a porté de son voyage dans la Pata- gonie australe un humérus presque parfait, très-petit, de 7 pouces. Jon- gueur, qui me semble appartenir à cette espèce, à Cause de sa forme gra cile, quoique tout semblable à celui des autres espèces. 2. M. P. Gervais a nommé une espèce qu'il croit nouvelle : H. discifer, la distinguant des autres par la facette polygone du disque des plaques et le nombre considérable des facettes de la périphérie. Compt. rend. ete., tome 86, page 1362 (1878). C’est trop peu pour distinguer bien une espèce, à cause de la variabilité des plaques dans les différentes régions de là cuirasse, 2. Genre Panochthus. Anales del Mus. Pübl. de Buenos Aires, tome II, page 2. Ce genre est un des plus remarquable du groupe, il se dis- tingue par une taille gigantesque et par sa cuirasse également couverte de petites verrues rugueuses, en quantité de 80 à 50 sur chaque plaque, de la grandeur d’un petit pois, sauf celles pla- cées sur le bord latéral qui ont une verrue centrale plus grande, de la grandeur d’une noisette ou même d'une noix.Ces bordures sont séparées, sur la moitié antérieure de la cuirasse, par des fentes entre les rangées transversales des plaques, qui permet- tent aux trois ou quatre dernières plaques de chaque rangée un GENRE PANOCHTHUS 415 ‚löger mouvement d'avant en arrière; ces plaques ont le bord ‘en avant obliquement élargi et passant en dessous du bord plus gros des plaques de la rangée précédente. L'animal a un grand. bouclier sur la poitrine et sur le ventre, composé de plaques lisses, perforées au milieu de plusieurs trous pour le passage des vaisseaux. La queue est allongée et atteint presque la longueur du tronc; sa cuirasse est composée de sept anneaux à la base et d'an long tube un peu plus gros en commençant, ayant chacun de grandes ‚verrues circulaires ou elliptiques, garnies d'espèces. de rayons en forme de rosettes. Les plaques -terminales.de chaque anneau en ont une seule chacune et le tube est muni sur les côtés. d’une série de ces verrues successi- vement plus grandes; les das dernières ee la pointe ont 8 pouces de diamètre. Le squelette de ce genre ; se nase desau Fev par plusieurs caractères importants que je me bornerai à indiquer ici, sans entrer dans une description plus détaillée, l'ayant déjà donnée dans les Annales du Musée publie de Buénos-Ayres, où sont sinds tous les os remarquables. 5 n ‚general, la conformation de ce ‚squelette se rapproche wvantage de celle du genre Hoplophorus; on y retrouve la même structure plus grêle des os; ceux des membres antérieurs ‚ont surtout la même forme allongée, bien prononcée dans les doigts, dont les métacarpes et les phalanges sont beaucoup plus longues que dans les pieds antérieurs des vrais Glyptodons. Le crâne est plus grand que celui des autres genres, le front et le sommet sont fort bombés, toute la surface supérieure est convexe, avec de grandes sinuosites dans la diploé des os, depuis la cavité du nez et jusqu'à la crête oceipitale. L’ arcade zygomatique est très-élevée et unie au coin postorbitaire du front par un pont osseux étroit qui ferme le bord orbitaire et forme un ovale non interrompu. Les os du nez font en avan- cant, en dessus de l’ouverture nasale, un angle aigu dirigé, non en avant, mais obliquement vers le bas. La première paire des côtes est unie à la première section large du sternon par une substance molle, et a été flexible par la vie de l'animal. . + L'humérus a l’épitrochlée. perforé pas un doudait oblique, au-dessus du eondyle, dépassé par un fort pont osseux. . Les pieds antérieurs n’ont que quatre doigts, il leur manque le pouce; on ne voit aucune trace des os de son métacarpe et x 416 ÉDENTÉS GRAVIGRADES de ses phalanges. Les doigts restants sont de longueur très- inégales, l’interne est assez allongé et les autres successive- ment plus courts; l’externe ou le petit doigt a une petitesse surprenante, il n’a tout entier que la longueur de la phalange onguifere de l’interne. x Les pieds postérieurs n'ont aussi que andes Fra sans vestiges d’orteil, quoique l’os cunéiforme interne soit encore present. Des quatre doigts restants, le deuxième, le troisième et le quatrième sont de grandeur normale et ont des phalanges onguifères transversales elliptiques, mais le cinquième ou ex- terne est aussi d'une petitesse étonnante; sa phalange termi- nale a la forme et la grandeur d'une noisette. Je ne crois pas qu’elle ait été armée d'un ongle, car elle n’a rien de la “nine particulière des autres phalanges onguifères. Nous avons dans le Musée public déux espèces de ce genre remarquable. | Hart 1. Panochthus tuberculatus. Glyptodon tuberculatus, Owen, Trans. geolog. Soc. 2° série, tome IT, page 82. — Descript. catal, of the coll. of thé Roy. coll. of surgeons, tome I, nos 558-59. — Buruxisrer, Andles del Mus. Pübl. de Buenos Aires, tome I, page 77 et 192. Schistopleurum tuberculatum Novor. 1.1. page 81. PE 8. fig. 3 (plaques d’un anneau de la queue), et pl. 9 . fig. 1-9 (plaques de la cuirasse ). Panochthus tuberculatus, Burn. 1. 1. tome II, page 147, — J. A. Ryper dans: The popul. scienc. monthly Journ. Vol. XIII. n° 10. page 142. L'espèce est reconnaissable par la rrésence de verrues ellip- tiques plus grandes et un peu plus convexes seulement dans la dernière rangée des plaques du bord de la cuirasse et les deux à trois rangées antérieures des côtés latéraux ; on ne voit pas ces verrues centrales sur tout le reste de la surface, pas plus que de grandes rosettes sur le dos du tube de la queue. Ses di- mensions générales sont plus robustes que celles de l'espèce suivante et aussi un peu plus grandes au moins dans les deux exemplaires : l’un complet, l’autre presque complet, que j'ai examinés. J’ai relevé les mesures suivantes pour cette espèce: Longueur générale du nez jusqu'à l'extrémité .de la queue, 11 pieds, sur lesquels la queue seule occupe 45 pieds et le tube GENRE PANOCHTHUS 417 24; hauteur du dos, 44 pieds; circonférence du milieu de la cui- rasse, 93 pieds. La cuirasse a 35 rangées transversales de plaques; l'arc moyen supérieur de l'ouverture antérieure se compose de 16 plaques, les bords latéraux sont incomplets; le bord entier de l'ouverture postérieure complet est composé de 50 plaques, dont celles du milieu sont plus grandes que les latérales. On trouve fort souvent, dans la province de Buénos- Ayres, les ossements de cette espèce, surtout des morceaux de Dhs du dos. | 2, Panochthus bullifer. * An. d. Mus. Pübl. d. B. A. tome II, page 5, 103 et 149. Les os de cette seconde espèce sont un peu plus grêles et l’a- nimal tout entier est plus petit, mais d’une forme generale com- pletement identique ; il se distingue principalement par la pré- sence de grandes verrues elliptiques, fort convexes, sur toute la circonférence de la cuirasse, au moins sur huit rangées des plaques avant le bord postérieur, et peut-être encore sur plu- sieurs autres des parties latérales. Le tube de la queue a aussi des rosettes elliptiques sur toute la surface dorsale, distribuées régulièrement en rangées transversales entre les petites verrues. Ces rosettes sont inégales dans les rangées alternantes; les plus grandes ont 143 11 pouce de long, les plus petites trois- quarts pouce; il y en a jusqu’à 12 par rangée, Vers la pointe les rosettes du centre des rangées sont peu distinctes et sur les deux côtés les mêmes rosettes ont de 3 à 5 pouces de diamètre et vont en augmentant successivement jusqu'à l'extrémité du tube, J'ai pu examiner deux cuirasses incomplètes, trouvées dans l'intérieur de la République, au pied des montagnes, dans la couche d'argile quaternaire qui la couvre jusqu'au Sommet * l’une a été trouvée dans la province de Catamarca par M. Som- ' CKENDANTZ, près de l’estance Granadillos, à 5,000 pieds d’eleva- tion au- dessus du niveau de la mer; l’autre par M. RamaLLo, à Mina Clavero, sur le côté occidental de la sierra Alta d’Achala, à 2,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. REP, ARG, — T, 111 27 418 ÉDENTÉS FOUISSEURS 3. Genre Doedieurus. An. d. Mus. Pübl. de B. A. tome IT, page 393. Ce genre est le plus remarquable de tous et le plus eslobsal il a les os les plus massifs; ses caractères Fapaitiques sont les suivants : Le crâne est uni en dors la surface du nez, du front et du sommet sont au même niveau. Il ne présente pas de grandes sinuosités dans la diploé des os et par conséquent il est un peu plus petit que celui du Panochthus. L’arcade zygomatique est moins haute que celle du genre précédent, elle est unie avec le coin postorbitaire du front par un fort pont osseux. Le bord antérieur des os du nez avance en angle aigu, comme ceux du Panochthus, mais leur direction est horizontale. Tous les os du squelette sont très-massifs, quoique non plus grands que ceux du genre précédent, sauf le bassin, dont. l'élargissement énorme de la portion postérieure diffère de celui du bassin de tous les autres Glyptodontes. L'humérus a le pont au-dessus de l'épitrochlée, sur le conduit du nerf médian. Les pieds d'avant ont trois doigts, il leur manque le pouce et le petit externe, sauf un os métacarpe rudimentaire de chacun, qui manquait aussi avec le pouce dans les deux genres précédents. Les pieds d’arriere ont quatre doigts, comme ceux du Panochthus et de l’Hoplophorus, l’orteil manque. Les os des doigts des quatre pieds sont plus courts, principalement les phalanges qui res- semblent davantage, par leur faible grosseur et leur forme en lamelles, à celle des genres Glyplodon et Schistopleurum, étant la diminution de longueur progressive du second à l’externe, quoique moins prononcée que dans les deux genres ea 0 À Panochthus et Hoplophorus. Nous ne connaissons pas jusqu’à présent la cuirasse ; jamais on n’a trouvé, avec les os du squelette, d'autres plaques que les plaques lisses du bouclier pectoral et le tube de la queue, Les plaques de la cuirasse dorsale du tronc et des anneaux de la queue n'ont pas été découvertes. Les plaques lisses du bouclier pectoral ressemblent aux cor- respondantes du genre Panochthus ; elles sont également grosses et un peu plus grandes, mais le tube de la queue, la seule partie bien connue de la cuirasse, est tout-à-fait différente des tubes des autres genres. GENRE DOEDICURUS 419 … Ilrest d'abord beaucoup plus grand, car l'échantillon complet de notre collection mesure 3 pieds 2 pouces de longueur et 1 pied de largeur à la portion terminale élargie, tandis que la base ouverte du tube a seulement 8 pouces de large. La por- tion élargie terminale est dejà bien connue depuis longtemps par les dessins de Bzarnvizze (Ostéogr. tome IV. Glyptodon, pl. I. fig. 4 et 5) et de Novor (1. 1. Atlas 8. fig. 6-9); elle est pourvue de rosettes, dont quatre très-grandes occupent la sur- face inférieure de la pointe, et quatre un peu plus petites la supérieure ; il y en a dans cet endroit quelques autres beaucoup plus petites, distribuées symétriquement par paires sur la sur- face en avant de la pointe; une grande rosette elliptique de 8 pouces de longueur occupe le bord latéral terminal en avant des rosettes de la pointe. Cette partie de la substance osseuse du tube aune épaisseur remarquable et un diamètre de 3 pouces et plus, mais en avant, l'épaisseur de l'os diminue peu à peu, jusqu'au bord antérieur, où la même substance osseuse n’a plus que deux à trois lignes d'épaisseur. Le tuyau interne du tube s'élargit en cet endroit, à la manière de l'embouchure d’une trompette, et se termine par un bord libre et mince sans cassure. I est très-probable que plusieurs anneaux osseux successive- ment plus larges ont couvert la base;de la queue, comme dans les autres espèces, mais nous ne connaissons positivement rien de cette portion de la queue. . La surface du tube, entre les rosettes que nous venons d’in- dideer; n'a pas ses rosettes et ses verrues, disposées dans un ordre symétrique, comme le tube des autres genres; la surface est irrégulièrement ondulée et rugueuse, perforée çà-et-là de trous de différentes grandeurs pour le passage des vaisseaux ; quelques-uns percent la paroi du tube jusqu’à la cavité interne. Cette conformation de la surface du tube me semble indiquer que le dos n’a pas été couvert de plaques cornées, mais probablement d'une grosse couche de peau calleuse, contenant de petites granu- lations calcaires, comme on voit dans les parties nues, non cui- rassées, du corps des Dasypides. Cette opinion me paraît devoir s'appuyer aussi sur l'absence de plaques d’une cuirasse externe. Un individu presque complet, découvert par M. José Pacueco, dont j'ai parlé dans ma description antérieure (1. 1. page 39), n'avait aucun vestige d'une cuirasse dorsale, quoique l’on ait trouvé la cuirasse du ventre au-dessous du squelette et dans un bon état de conservation. Tout l'animal était probablement 420 ÉDENTÉS FOUISSEURS couvert d'une cuirasse plus faible; contenue dans une grosse peau, sous de petites plaques irrégulières cornées, comme les osselets que j'ai découverts au-dessus de plusieurs os du sque- lette du Mylodon gracilis, et dont j'ai parlé auparavant, page 370. La seule espèce jusqu’à présent connue du genre est le: Doedieurus giganteus Glyptodon giganteus, Serres, Compt. rend. hebititel ds séanc., etc. du 23 oct. 1865. — G. Poucxer, dans le Journ. del’Anatomie de Cm. Rogin, mars 1866. Glyptodon clavicaudatus, Burm.; l. I. tome I, page 191. Panochthus giganteus Burm., 1. l.,tome II, pages 91 et 140. Doedicurus giganteus Buru., 1. L, tome IL, page 394. — Ab- handl. d. Kön. Acad. d. Wissensch, 2. Berlin. phys. Cl. de l’année 1878, page 1 et suiv. Cette espèce semble avoir été la plus grande des Glypto- dontes; d'après les os connus d'un squelette presque complet, la longueur totale était de 12 pieds, sur lesquels la queue oc- cupe 5 pieds, le tronc 5 pieds et la tête avec le cou 2 pieds; l'élévation moyenne est à peu près de 4 pieds et la circon- férence du corps à la hauteur du bassin est de 6 pieds. OBSERYATION.— M. P. Gervais donne notice d’une espèce nouvelle, qu’il nomme Glyptodon rudis (Compt. rend. hebdom. des séanc. du 3 juin 1868, tome 86, page 136), lui attribuant des plaques osseuses quadrangulaires de la cuirasse, rudes à leurs faces externes, mais sans facettes en forme de rosaces et sans rayons. Les anneaux de son étui caudal sont formés de pièces séparées les unes des autres et dont les guillochures rappellent la disposition propre aux pièces dorsales. Ces caractères sont en bon rapport avec les parties connues de l’armure du Doedicurus giganteus, et me font croire que les plaques décrites sont propres à l'espèce que nous avons traitée sous ce nom. 4, Genre Giyptodon Owen. Trans. geologic. Society, tome VI, page 81. Ce genre forme avec le suivant une section particulière du groupe, qui se distingue par plusieurs caractères du squelette des deux premiers genres; le troisième tient le milieu entre ces deux sections, que l'on peut désigner sous le nom de Hoplopho- GENRE GLYPTODON 421 ridae et la seconde Glyptodontidae. Ces différences, pour le genre Glyptodon, sont les suivantes : + La surface du crâne forme un plan horizontal, où les os du nez, du front et du sommet occupent le même niveau; le bord antérieur libre des os du nez forme une arcade courte, sans angle saillant au milieu ; l’arcade zygomatique est moins élevée en avant, sans coin aigu, et n'est pas unie par un pont avec l’épine postorbitaire du front. La sixième vertèbre cervicale s’unit avec l'os médio-cervical, avec lequel elle forme une seule pièce ; et la seconde vertèbre cervicale, la première de cette pièce, n’est pas séparée en deux portions par une suture trans- versale, mais elle est soudée. Un fait très-remarquable, c’est que la première vertèbre de la queueest soudée et fixée à la dernière sacrée. La première paire des côtes est aussi soudée au large manubrium du sternon, sans qu il y ait aucun mou- vement entre les deux os. L'humérus n’a pas le pont sur la perforation de l'épitrochlée, mais une crête deltoide plus forte au milieu du côtéexterne. Les pieds antérieurs ont quatre doigts, l'externe manque complètement, sans vestige de méta- carpe, mais le pouce est présent ; les doigts sont très-courts et ont presque la même longueur que les phalanges onguifères, plus grosses et moins aiguës. Les pieds de derrière ont cinq doigts parfaits, également courts et pourvus de grandes phalanges onguifères très-larges. Tous les os du squelette sont un peu plus forts que ceux du genre suivant, principalement le bassin, dont l'os pubis est assez gros, et le fémur, qui a un trochanter très-fort dirigé en haut, élevé au-dessus du condyle de la tête. La euirasse du dos est accompagnée d’une cuirasse sépa- rée ventrale, et ses bords antérieurs ont des fentes un peu mo- biles, entre les trois à quatre dernières plaques de chaque rangée. Toutes les plaques ont une facette centrale plus grande et six à huit facettes de la périphérie, dont la plupart forment les facettes communes sur les sutures, entre les pla- ques. Le bord extérieur est revêtu de grandes verrues ovales ou coniques. Le genre actuel se distingue du suivant par la queue longue, terminée par un tube cuirassé, qui a la moitié de la lon- gueur totale de la queue ; l’autre moitié, celle de la base, est pourvue de sept anneaux, composés de plaques planes et qui contiennent chacune une grande facette ovale terminale et plusieurs petites au-dessus. 422 ÉDENTÉS FOUISSEURS On distingue deux espèces dans ce genre: la première seule est bien connue. | 1. Glyptodon elavipes Owen. Proceed. geol. Soc. March 1839, page 238. — Trans. geol. Soc., VI, 81. — The Zool. of the Beagle, tome I, page 106. — W. Parish, Buenos Ayres from the conquest, 2° édit., pages 217, 220 et 433. Owen, descr. Cat. ofthe coll. ofthe college of Surgeons, tome I, n° 555. E. D’Aırow, Abh.-d. Kön. Acad. 2. Dern, Cl. phys. de l'année 1835. J. Murter, Abh. d. Kön. Acad, 3. Berlin, CI. ‚Phys. de l’an- née 1846. Nopor, 1. !.,85, Atl. pl. I, fig. 1. PıcTET, Taité de Paléont. I, 1, Atl. pl. VIII, fig. 8-11. GIEBEL, Fauna der Vorwelt, 1. 110. Hvxrey, Philos. Trans., etc. tite 155, de l’année 1865. Burw., ‘Anal. d. Mus. Pübl. de BA, I, Io, TE use, pl. XXX VI. (®) L'animal a eu une longueur totale de 9 ? pieds et une eircon- férence moyenne de 5 diode la ofen: de la queue est de 34 pieds et celle de la cuirasse de 5 pieds. Celle-ci est com- posée de 42 rangées transversales, dont les plus longues con- tiennent 52 à 62 plaques. Le bord extérieur, et surtout celui de l'ouverture postérieure, étaient garnis avec des tubercules tres-grands, plus grands que ceux du genre suivant ; chacun d'eux armé d’un mamelon aigu, central ou terminal, assez élevé. Les plaques de la cuirasse sont aussi un peu plus gran- des que celles du genre suivant, et leurs facettes sont planes, peu rugueuses. 2. Glyptodon retieulatus Owen. Descript. Catal., ete., I, ns 556, 557.— Nopor, |. !., pag. 91, pl. 10, fig. 1, pl. 11, fig. 0. — Buru. Anales d. Mus. Pübl. de B. A., I, 205, et II, 385. (*) Les dessins de cette espèce, si souvent reproduits dans presque tous les ou- vrages paléontologiques, ont été copiés sur un échantillon incomplet, ve wert miens seuls donnent la véritable conformation de l’animal. GENRE SCHISTOPLEURUM 423 „Jen’ai pu.étudier cette espèce d'après l’original, mais je l’accepte, en raison de la description et des dessins publiés par les deux auteurs cités en tête de cet article. Nous n’avons au- eun ‘fragment parmi les objets conservés dans notre Musée publie, qui s'y rapporte avec certitude. Les plaques auxquelles les auteurs ont donné.le nom qui désigne cette espèce, se distinguent des plaques des autres cuirasses par la forme irrégulière des facettes superficielles, parleur grandeur supérieure et leur surface distinctement con- cave, au lieu de former une élévation plus ou moins convexe, comme les autres ; elles sont pourvues d’une quantité de pe- tites impressions ou arcs courts, qui leur donnent un caractère particulier, bien reconnaissable. J'ai trouvé aussi quelques différences subordonnées entre les divers tubes de l'extrémité de la queue, conservés dans notre Musée, et je suis disposé à croire que l’un d’eux, d’une sur- face plus plane, de eirconference elliptique, de facettes latérales plus petites, a dû appartenir à l’espèce désignée, comme le Glyptodon reticulatus, mais je ne puis appuyer mon opinion sur aucune preuve. Je laisse donc en doute l'existence de cette espèce, en attendant de nouvelles découvertes, qui permet- tront de constater si elle constitue ou non une nenilabin espèce différente du genre Glyptodon. ‚5. Genre Sehistopleuruma Nopor. 2 | Descript. d'un nouv. genre d’Edente foss., ete. Dijon. Ce genre est si voisin du précédent que je l’ai regardé aupa- ravant comme un simple sous-genre ou section d'espèces peu différentes entre elles. Je ne trouve pas d'autre différence que la conformation un peu plus grêle du squelette, l’arcade zy- gomatique surtout est plus mince, l'os pubis très-fin et pas plus gros qu'un crayon ordinaire et le fémur moins fort avec l'élévation moindre du grand trochanter extérieur, qui sort presque horizontalement du caput femoris et ne dépasse pas le condyle hémisphérique. L’os medio-cervical présente un caractère plus particulier, il reste toujours séparé de la sixième vértèbre! cervicale, et est, composé seulement des quatre ver- tèbres 2 à 5, mais néamoins il a cinq pièces séparées au com- mencement l'une est la moitié antérieure de la seconde ver- LA 424 EDENTES FOUISSEURS tebre ou axis, avec l’apophyse odontoide. Cette pièce indique sa séparation antérieure de la postérieure de la même seconde vertèbre par une suture transversale soudée, mais toujours vi- sible en arrière de cette apophyse odontoïde ; de cette manière l’os médio-cervical a quatre sutures transversales à sa surface inférieure, comme l'os médio-cervical du genre Glyptodon, quoi- qu'il soit composé seulement de quatre vertèbres et non ws cinq, comme celui de l’autre genre précédent. Le En général, les espèces de ce genre sont un peu plus petites, leur cuirasse est plus convexe, presque sphérique et leur queue très-courte, sans prolongation terminale, couverte d'une cuirasse épaisse coniqué, composée de neuf anneaux et d'une piece ovale terminale ; chaque anneau est formé de plaques très-inégales, celles de la dernière rangée forment de hauts tubercules conigwes sur toute la surface dorsale de l'anneau. Je connais trois espèces de ce genre dans notre territoire, tres-voisines entre elles par la figure des plaques, mais assez différentes par les dimensions de la cuirasse. 1. Schistopleurum elongatum. Anal. d. Mus. Pübl. ete., tome I, page 202 et tome II, p.389, pl. XXX VIII. C'est l'espèce la plus grande; elle se distingue des autres par sa forme elliptique-allongée. Les plaques de la cuirasse sont un peu plus grandes que celles des autres deux espèces, et les facettes de chaque plaque assez ondulées, sans rugosités, ni crêtes, ni épines très-fortes et sans cavités entre elles. L'échantillon de notre Musée a 2,15 m. de long en suivant la courbe du dos, et 1,80 mm. dans son axe longitudinal ; le dia- mètre transversal est 1,16 mm., celui de l'ouverture anté- rieure 0,30 m. et de la postérieure 0,60. La cuirasse de la queue a 0,90 m. de longueur. 2. Schistopleurum asperum. Anal. d. Mus. Pübl. ete., tome I, D. 208, et tome II, p. 387 pl. XXXVII. Schistopleurum typus Nopor, 2. L., page 21, pl. 1-3. GENRE SCHISTOPLEURUM 425 L'espèce a une. forme plus courte, moins ovale, avec la sur- face de la cuirasse très-rude et garnie de fortes épines courtes, ou de petites crêtes, séparées par des concavités réticulaires pour chaque facette des plaques. Les dimensions de la cuirasse et de la queue sont les sui- vantes : | Longueur de la courbe du dos..... Be 2. 2,04 — 2,05 m. Axe longitudinal droit.................. 1,65 — 1,98 » Diamètre transversal du milieu ......... 1,18 — 1,21 » iamètre transversal de l'ouverture pos- | | térieure 2... 0,66 m. ape 7 aa nenn. 0,80 » Nous avons un exemplaire presque complet de la cuirasse, il ne lui manque que la partie antérieure du côté de l’ouver- ture. Le squelette, trouvé avec la cuirasse, est entier, sauf D mul des côtes. 3. Schistopleurum laeve, Anal. d. Mus. Pübl. ete., tome I, page 204, tome IL, p. 391, pl. XXXIX. Cette espèce est la plus noérié et la-plus grosse, car la cui- _ rasse forme une sphère presque régulière, pourvue d’une sur- face plus lisse, moins rude que celle des deux autres espèces ; les facettes des plaques sont sans épines, ponctuées seulement de petites concavités, qui ressemblent à des pores et sont en- tourées d'un bord bas, ne formant pas une crête, - Les dimensions de la courbe du dos sont les suivantes : Longueur de la courbe du dos.................. 2,00 m. LBS A RE LOS LE 1,59 » Diamètre transversal du milieu................. 1,28 » Longueur de la queue...................... .... 0,60 » L' espèce a la cuirasse la pink elegante et la conformation la plus légère du squelette ; nous possédons deux bassins presque complets, remarquables par la présence de sept vertèbres sou- dées dans l’arcade du sacrum, en arrière de la réunion avec les ilions, tandis que dans les deux autres espèces cette arcade ne se compose que de six vertèbres. 426 ÉDENTÉS FOUISSEURS Il. Lorienta cingulata Dasypidae La sous-famille actuelle est une répétition en miniature de la précédente, avec quelques modifications, soit de la cuirasse, soit du squelette. Aucune espèce n’atteint la grandeur du Car- pincho, qui estle plus grand Rongeur, et la prupert sont de la taille du lapin ou au-dessous. La cuirasse des animaux de cette famille, bien connus sous le nom populaire des Tatous ou d’Armadillos, se distingue de celle du groupe précédent par deux caractères principaux. En premier lieu, leur cuirasse ne forme pas une couverture en- tière, mais est composée de trois portions séparées : l’une sur les épaules, la seconde sur le milieu du tronc et la troisième sur la croupe. La première et la troisième portion sont des boucliers entiers, mais celle du milieu est composée de plu- sieurs bandes parallèles, unies entre, elles et avec les portions voisines par des replis de peau, ce qui donne une grande flexi- bilité au tronc des deux côtés et permet à ces animaux de ployer le dos à volonté. Le second caractère consiste dans le manque du bouclier de la poitrine et du ventre, qui existait chez les Glyptodontes de la sous-famille précédente. Tous les autres caractères de l’organisation des deux grou- pes, concernant la conformation de la cuirasse, sont plus ou moins semblables. Les Tatous ont aussi un petit bouclier sur le front et sur le sommet de la tête et une gaîne euirassde sur la queue, dont la portion basilaire est composée d’anneaux mo- biles, quand la queue a la longueur du corps, ou d’une cui- rasse entière conique, quand la queue est plus courte; les joues et mêmes les pattes, jusqu'aux doigts, sont couvertes de compartiments composés de plaques osseuses implantées dans la peau et couvertes à l'extérieur de petits écussons cornés. La cuirasse dorsale est formée de la même manière que celles des Glyptodontes, par des plaques osseuses géné- ralement hexagonales, couvertes de petits écussons cornés, qui ont tantôt la forme et la grandeur des plaques osseu- ses, tantôt forment un écusson ovalaire sur le. disque de chaque plaque osseuse et d’autres très-petits sur les sutures entre les. plaques, recouvrant comme chez les Glyptodontes, les facettes communes des plaques voisines. Les bandes du GROUPE DES CUIRASSÉS À BANDES 427 milieu de la cuirasse sont toujours formées de plaques osseuses oblongues, ainsi que les bords voisins des deux boucliers de l'épaule et de la croupe, mais les écussons cornés externes placés au-dessus des plaques appartiennent à l’une ou à l’au- tre des deux categories que je viens d'indiquer ; tantôt ils ont la forme des plaques plus grandes, tantôt ils sont plus petites et posés seulement sur le milieu des plaques osseuses, d’autres re- couvrant les sutures entre les plaques. Cette différence de la conformation de la cuirasse distingue les deux types subor- donnés de la sous-famille des Tatous. Plusieurs espèces ont non-seulement une cuirasse, mais en- core un pelage plus ou moins épais. On le trouve plus souvent sur la surface ventrale du corps, et alors quelquefois il est tout- à-fait fourni en cet endroit, comme chez le Chlamydophorus par exemple; d’autres espèees ont des poils plus gros, ressemblant à des soies, moins nombreux et plantés tantôt sur le ventre seule- ment, tantôt sur tout le corps Ces poils sortent tantôt des su- tures, entre les plaques osseuses, au bord des plaques (Dasypus), tantôt des plaques elles-mêmes percées de petits trous sur les contours des facettes superficielles, couvertes d’écussons cor- nés séparés (Praopus). La conformation générale du squelette est moins forte que celle des Glyptodontes, quoique cependant assez forte en com- paraison de la grandeur du corps des Tatous. Les caractères .principaux visibles dans le crâne consistent dans sa forme allongée en avant avec le museau plus ou moins aigu, ce qui lui donne une apparence conique au lieu de la forme carrée de celui des Glptodontes. L’arcade zygomatique n’a pas l’apo- physe qui descend de l'os maxillaire supérieur, et l'orbite est toujours largement ouvert en arrière, comme chez les vrais Glyptodontes. Les dents des deux mâchoires sont petites, cylindriques et de chaque côté au moins de huit, mais le nombre le plus grand est de vingt-quatre. La colonne ver- tébrale du dos est flexible et ses vertèbres ne sont jamais sou- dées en pièces solides ; seulement la seconde vertèbre cervicale est souvent soudée avec les deux ou trois suivantes en une seule pièce. Plus généralement les vertèbres sacrées sont sou- dées et forment une arcade solide, semblable à celle des Glyp- todontes, quoique la portion terminale, unie aux ischions, soit toujours composée de plusieurs vertèbres en nombre de quatre à six. Les autres vertèbres libres du sacrum, en avant de 428 ÉDENTÉS FOUISSEURS celles-ci, conservent aussi leurs apophyses transversales en forme de petites lames latérales. La symphyse des os pubis est fermée par un os particulier intercalé (*). L’omoplate se distingue par un acromion très-grand, recourbé en dessus de l'é- . paule et qui quelquefois articule avec l’'humérus. Celui-ci même a une forte crête deltoïde et ressemble beaucoup à celui des Glyptodontes ; le pont au-dessus de l’épitrochlée est toujours présent. Le nombre des doigts antérieurs est variable entre quatre et cinq, leur forme est tantôt égale, tantôt très-inégale, et dans ce dernier cas, les doigts externes sont pourvus de grands ongles falciformes ; les pieds postérieurs ont toujours cinq doigts. Le fémur est pourvu d’un grand trochanter énorme, relativement plus haut que celui du fémur des Glyp- todontes et d’un troisième au milieu du côté externe, égale- ment très-fort. Le tibia et le péroné sont unis en haut et en bas en un seul os commun et ressemblent assez ainsi aux mêmes os des Glyptodontes, sauf qu'ils sont plus allongés et plus grêles en proportion. Le pied a le talon fort allongé en arrière et les deux doigts extrêmes, l’interne et l’externe, sont très-petits. Les Tatous vivent seuls dans des trous qu'ils se ereusent sous terre, et qu’ils changent de temps en temps pour s'en creu- ser un autre; ils s’y cachent pendant la journée et sortent au coucher du soleil pour chercher leur nourriture, qui se compose de vers et d'insectes. Il ne dedaignent pas la viande pourrie et même les excréments, pour y chercher des vermisseaux. Lors- qu'ils sont captifs, ils mangent tous'les restes de la nourriture de l’homme, soit animale, soit végétale ; mais ils évitent toujours la société de l'homme. Leur chair rôtie est considérée dans le pays comme un aliment très-délicat. La femelle a de 1-2 petits, sauf celle du Praopus hybridus, qui fait de 9 à 11 petits (**), dont généralement la moitié meurt (*) Le professeur GIEBEL, dans son essai (Zeitschr. f. d. gesammt. Naturw., XVI, page 105, 1861) sur les Dasypodes que j'ai recueillis moi-même, et qui sont déposés dans le Musée Public de Halle, dit qu’il n’a pas trouvé l'os qui ferme la symphyse des pubis, chez aucun Mammifères, à l'exception du D. villosus, et que la sym- physe du D. conurus est largement ouverte. Dans les squelettes conservés dans notre collection, l'os intercalé dans la symphyse bien fermée du D. gigas, du D. vil- losus, du D. conurus et du Praopus hybridus est bien visible. (*) AzARA mentionne deux cas où, à sa connaissance, cette espèce a produit ce nombre de petits. Nous conservons dans le Musée public neuf fétus trouvés dans une femelle, et même douze sont contenus d’une seule portée. GROUPE DES CUIRASSÉS A BANDES 429 bientôt; elle est munie de deux ou de quatre tétines, dont une paire, dans le second cas, est située sur le bas ventre. Il y en a toujours une paire sur la poitrine, tout près de l’aisselle. Les petits naissent en octobre. OBSERYATION. — Une question importante a été soulevée dernièrement à propos du changement des dents de lait, qui sont remplacées par des dents permanentes trös-difförentes. M. Gervais a, le premier, observé (Hist. nat. des Mammifères, tome II, page 252) que les dents de lait du Praopus 9-cinctus (Dasypus -Peba, Desmar. Cachicame de Burrox) sont pourvus de deux racines. séparées, tandis que les dents adultes sont uniformément cylindriques avec une ouverture à la base, remontant en forme de cône à l'intérieur. M. FLowER, qui a examiné les dents du même animal à ses âges différents, croit (Proc. Zool. Soc. 1868, page 378) que la division des dents de lait, en deux racines, est produite par le germe des dents de remplace- ment, qui se forme en dessous des dents de lait, dans une cavité sur le côté interne des racines de ces dents ; ce germe entre peu à peu dans la racine des dents de lait et la divise en deux branches opposées. Je puis assurer que cette explication de la formation de la racine divisée n’est pas juste, que chaque dent de lait du Praopus 9-cinctus a deux racines primitives parfaites, et que ces racines sont bien fermées dans toute leur longueur, sauf à la pointe extrême, où chaque racine a une petite ouverture. Elles sont aussi implantées dans des alvéoles bien séparées et assez distantes ; le germe des dents de remplacement se forme dans une petite cavité située en dessous de l'intervalle osseux qui s'étend entre les alvéoles des deux ra- cines de chaque dent, et le germe ne sort pas de sa cavité avant que la dent de lait ne soit bien parfaite, avec ses deux racines bien séparées, placées dans leurs alvéoles ; de plus, le germe ne touche jamais ces racines. Les observations de FLowEr sont bien exactes, mais il a observé des individus trop jeunes pour bien connaître les racines des dents de lait, car ces racines se forment peu à peu et ne sont complètes que lorsque l’animal a atteint presque la grandeur de la mère, comme le prouve l’exemplaire que j'ai exa- miné moi-même et qui m'a été envoyé de Rio-de-Janeiro, dans de l’esprit- de-vin. Il est exact, comme le dit Gervais, que le nombre des dents de lait soit de sept dans les deux mâchoires et que la huitième dent, la dernière, ne sorte que plus tard, et ne sont pas remplacées par une suivante ;.cette dent n’a pas deux racines séparées, mais une seule cylindrique. ouverte, comme les dents de remplacement. Les dents des Tatous, lorsqu'elles sont neuves, sont pourvues de deux mamelons très-rapprochés, opposés et placés au sommet de la surface de trituration ; les dents de lait ont aussi la même forme. Celles des deux mächoires sont en position alternative, parce que la mâchoire inférieure a généralement une paire de dents de plus que la supérieure. Les surfaces de trituration prennent en conséquence la forme d’un toit et présentent deux D : ÉDENTÉS FOUISSEURS surfaces inclinées, dont une facette est dirigée en avant et l’autre en arrière, ces deux facettes sont divisées par une crête transversale. J'ai examiné aussi l'espèce de Praopus, qui remplace, dans notre ter- ritoire, le Praopus 9-cinctus du Brésil, c’est-à-dire le Praopus hybridus. Cette espèce a dans l’âge adulte sept molaires en haut et en bas de chaque côté des mâchoires et se distingue principalement par les écussons cornés convexes de la carapace dorsale. Les jeunes, dont je possède plusieurs fétus au moment de naître, n’ont que trois molaires, dont les germes sont déjà présents chez le fétus. Dans cet état, le germe primitif de la dent est une petite follieule pleine d’un liquide, avec un faible dépôt calcaire en dessus de la surface interne. Après la naissance, les trois molaires sortent de la gencive et ont la forme sans racines isolées, comme FLower les a décri- tes, mais avec un double mamelon à la couronne. Peu à peu les autres se présentent et alors les antérieurs, qui ont servi davantage, commencent à avoir la couronne usée et la racine bilobée. Ce dernier caractère vient assez tard et seulement lorsque l’animal a déjà presque la grandeur de la mère. Ces dents à couronne courte et à deux racines séparées font place à des dents beaucoup plus longues, cylindriques et à simple racine ouverte à la base. Les six espèces de la sous-famille, qui se trouvent dans notre territoire, se divisent d’après leur organisation différente en trois genres bien distincts, et chacun d’eux se compose encore de sections formées de plusieurs espèces assez voisines, con- nues dans différentes régions de l'Amérique méridionale. Les différences de la cuirasse constituent les trois genres suivants : A. Les écussons cornés de la surface de la cuirasse ne sont pas symé- triques avec les plaques osseuses; chaque plaque a un écusson central et plusieurs petits au contour sur les sutures entre les plaques. l. Praopus. B. Les écussons cornés de la surface de la cuirasse sont symétriques avec les plaques osseuses. a. Les ceintures du milieu de la cuirasse sont bien distinctes des deux boucliers des épaules et de la croupe. 2. Dasypus. Bb. Toute la cuirasse est formée de ceintures égales, sauf le bouclier de la croupe, qui est bien séparé et dirigé en arrière. 3. Chlamydophorus. GROUPE DES CUIRASSÉS A BANDES 431 er bi vis: > 1. Genre Praopus Burn. Syst, Ubers d. Thiere Bras., I, 295. Dasypus, Waster. Tatusia, Fr. Cuvier. Ce genre a toute son organisation tellement différente de celle des autres membres du groupe, qu’il n’y a de semblable que sa forme générale, quoique sa stature soit plus grêle, le museau plus pointu, les oreilles d'un ovale plus allongé, la queue et les pattes plus longues etles doigts plus minces, sans différence remarquable entre ceux de chaque pied. Les petits écussons de la carapace du sommet dela tête, ainsi que ceux de la poitrine, du ventre et des membres, sont égaux aux plaques osseuses qu'ils couvrent; toutes les plaques os- seuses de la carapace portent au-dessus, non pas un ‘seul écus- son corne, mais plusieurs, dont un plus grand occupe le centre de chaque plaque et les autres le contour auprès des sutures. Sur les plaques des boucliers des épaules et de la croupe il y a un écusson central et généralement six autour; dans les bandes du milieu de la cuirasse, chaque plaque a au centre un écusson triangulaire allongé et un autre plus étroit sur les sutures entre les plaques. Les anneaux de la queue ont seulement des écussons symétriques aux plaques, un sur chaque plaque. Les ongles des doigts sont tous semblables, étroits et al- longés, les antérieurs plus longs que les postérieurs: il y a quatre doigts en avant.et cinq en arrière: Le squelette se distingue par sa configuration, plus forte ; les apophyses des vertèbres principalement et surtout les transversales des vertèbres lombaires ont une élévation énorme; les côtes surpassent aussi de beaucoup par leur largeur celles de l’autre genre et ont sur le côté extérieur un sillon lon- gitudinal remarquable. Les six vertèbres cervicales en arrière de l’Atlas sont soudées. L’humérus a la perforation surmontée d’un pont de l'épitrochlée et une très-forte crête deltoïde. Les quatre doigts du pied antérieur suivent la règle générale par leur conformation ; le premier, qui correspond au pouce de l’homme, est beaucoup plus court que le suivant et celui-ci un peu plus court que le troisième ; le doigt qui manque est le 432 EDENTES FOUISSEURS cinquième, correspondant au plus petit de l’homme ; il n’est indiqué que par un petit os rudimentaire du métacarpe (*)., Le bassin est remarquable par les élévations prononcées des crêtes des ilions en avant et en arrière ; les vertèbres sa- crées conservent leurs apophyses épineuses séparées. La di- mension du troisième trochanter du fémur dépasse celle des autres espèces, ainsi que le péroné, dont une crête basilaire externe est terminée par une épine saillante. Les pieds posté- rieurs sont remarquables par la petitesse des deux doigts, l’in- terne et l’externe, comme aussi par la longueur du calcanéum et par la diminution des premières phalanges, qui sont plus courtes que les secondes ; les onguifères sont très-grêles, fort pointues et en harmonie avec leur grandeur. Ces animaux sont plus digitigrades que plantigrades. Le crâne se distingue par l’arcade zygomatique très- haute en avant, et par les os pariétaux très-courts, en comparaison des os frontaux, qui sont très-longs. La seule espèce de notre territoire est répandue dans la pro- vince de Buénos-Ayres, où elle n’est pas rare; Azara, le premier, l’a décrite et a donné des détails sur ses mœurs. Praopus hybridus Burn. Reise d. d. La Plata SI. IL, 4238-42. Dasypus hybridus, Desmar. Mammal. 368. — Darwin, Zool. of the Beagle, IL, 92. — WAGNER, ScHREB. Suppl. IV, 491, 9. — Rapp. Edent. 9. Dasypus 7-cinctus, Scareg. Süugeth. 220, Ib. 72 u. 76. Tatusia hybrida, Lwssox. — Marrix, Proc. Zool, Soc. 1837, page 13. — Turner, ibid., 1851, page213.— Gray, ibid., 1865, page 373. Muletia septemcincla, Gray, Proc. Zool. Soc. 1874, page 244, pl. 41. La Mulita, Azara, Apunt. ete., II, 156, n° 58. L'espèce a la forme du Tatou commun, nommé par Burron le Cachicame, et se distingue principalement par les écussons très-convexes de la cuirasse du dos et par le tronc relative- (*) Voyez ma description des pieds des Tatous, dans l’Arch. f. Anat.u. Phys. de l’année 1871, page 701. GENRE PRAOPUS 433 ment un peu plus large. Le nombre des bandes du milieu de _ la cuirasse varie entre six et huit, mais la plupart des indivi dus en ont sept, même les plus petits et les fétüs, dont j'ai neuf à ma disposition, tous de la même portée. Les verrues cornées de la surface inférieure du corps sont pourvues de quelques soies fortes (2 4) qui sont implantées dans le bord, soit anté- rieur, soit postérieur, mais jamais dans les deux bords de la même verrue. | | Les individus de Beh moyenne ont les mesures sui- vantes: tête, 3 pouces ; oreilles, 5 pouce; cuirasse du tronc, 9 pouces en‘ suivant la ‘courbe; queue, 6 pouces ; hauteur moyenne, 44 pouces. è La queue a six ou Sept anneaux à la base et se termine en cône, pointu, .très-mince au bout; cette partie occüpe un peu plus de la moitié de la longueur. Il y a sept dents dans la mä- . choire s érieure et huit dans l’inferieure ; chacune est cylin- lrique Haid blement unie en forme de toit & la surface qui broye les al ments ; la première et la dernière sont un peu plus pe- que les autres. Le squelette a neuf vertèbres du dos avec le même nombre de paires de côtes, dont cinq s’attachent di- rectement au sternon par de forts os sternocostaux; le der- nier est le plus fort et soudé encore avec le sixième et le sep- tième. La première paire. de côtes est très- -élargie en bas. Le bre d s vertèbres lombaires est de six et celui des sacrées dor deux. sont unies aux ilions et quatre avec les ns. La queue contient 22 vertöbres, dont la premiere F uni encore souvent avec la dernière sacrée ; les cing pre- mières on de larges. apophyses transversales ; à partir de la sixième, 1 eur longueur diminue et à la treizième ces apophyses as. changent en fables crêtes latérales. wg s AAN — 1 in dit de-cette espèce que jobs les jeunes de la 1nême-portée sont tous d'un seul sexe, soit mâle ou femelle, comme le lui ont dit des habitants de la campagne. Je peux confirmer ce rapport par communication de personnes qui ont fait dans la campagne de notre province la même observation, jusqu’à douze petits à la fois. ‚Les vrais Dasypus, comme le Peludo (D. villosus), ont seulement deux jeunes. amais plus, dont "un est male et l’autre femelle, d'après le même observate ir. La première fois, la femelle en porte généralement un seul. 2, An mênis. genre appartiennent encore trois autres espèces bien distinctés : RÉP, ARG, — T, 1. 28 434 ÉDENTÉS FOUISSEURS 1. Pr. 9-cinctus, Linné. Syst. Nat. I, 54. 6.— Das. longicaudus Pr. Wien. — Das. Peba, DESMaR. 2. Pr. Peba, Burn. Zeit. f. Zool. u. Zoot., I, 199. — Das. ES Krauss, Arch. f. Naturg., 1862, I, 24. 3. Pr. hirustus, Burm. Abh. d. naturf. Gesellsch. z. Halle, 1862, 147. Comparez sur ces espèces ma : Syst. Ubers. d. Thier. Bras. I, 300, note; Reise d. d, La Plata St. II, 347, et Gray, Proc. Zool. Soc. 1865. 372. — La Muletia semptemeincta de Gray 1. I. est un Pr. hybridus avec la que mutilée, dont les dernières 10 vertèbres manquent. 2. Genre Dasypus, LinNé. Syst. Natur. I, 53 (1766). Je prends ce genre comme l'a établi son fondateur, e’est-A- dire comprenant sans les deux dernières espèces des six, réu- nies sous le nom qu'il a choisi ; car les quatre restants ont une organisation fondamentale toute semblable et se distinguent seulement par de légères variations du type général, sans pré- senter de différences génériques de valeur, comme celles qui distinguent les genres. Praopus et Dasypus, que j'ai classifiés. Le corps est dans toutes ses parties un peu plus massif : le museau moins allongé, la tête plus large, le tronc plus gros, es pattes et la queue plus courtes; les doigts plus ou moins in- égaux, et leur nombre est cénéatém ent de cinq à chaque pied, La cuirasse se distingue bien par la ressemblance complète de la forme des écussons cornés avec les plaques osseuses du dessous, chaque écusson recouvrant une seule plaque osseuse, sans dépasser les sutures entre les plaques voisines. Ces pla- ques sont tantôt lisses et alors les écussons cornés le sont aussi, tantôt les plaques sont plus où moins rugueuses et gra- nuleuses, les écussons sont alors analogues. Les soies qui se trouvent souvent avec les plaques sont toujours implantées dans les sutures entre les plaques, jamais dans les plaques mêmes, et la surface des bandes se forme d’une seule rangée d’ Écassons rectangulaires semblables, et non de deux eg Sa d'écussons tr iangulaires de différentes grandeurs. Le squelette, quoique assez fort, n’est pas aussi solide que celui de l’autre genre. Dans la configuration du crâne, la grandeur presque semblabie des os du front et des pariétaux, si on ne regarde pas la pointe antérieure prolongée au nez, pré- sente un caractère remarquable. Aussi l’arcade zygomatique GENRE DASYPUS 435 est-ellé moins haute en avant et T’apophyse zygomatique de la mâchoire supérieure est-elle surtout beaucoup plus petite. Les vertèbres cervicales restent plus séparées, les dorsales et les lombaires ont'des apophyses moins hautes ; cette différence se DRE Le d'une manière bien évidente dans les apophyses ues, qui ont seulement la moitié de la hauteur de celles du Praopus. Les côtes sont très-différentes par leur largeur Sans sillon longitudinal et sans la crête forte du Jans le bassin, les apophyses épineuses des vertèbres sont réunies dans une crête assez basse en avant et ETS de séparation libre. Enfin, la queue est générale- ment plus “courte et le nombre des vertèbres varie entre 14 (D. mar) et 24 (D. gigas) ; la conformation des pieds est très- 1 a espèce (D. conurus);a quatre doigts en avant, les autres en ont cinq, et le même nombre se trouve dans les pieds ‚de "toutes .les espèces. En avant, les doigts sont Loujoux | plus ou moins inégaux ; les internes sont plus minces et leurs os plus grêles ‚que les externes ; le second doigt est KR le plus long et pas le troisième, comme il est de règle les Mammifères. Les doigts n°53, 4, 5 sont plus courts et _décroît très-sensiblement ; il manque le petit de and lé nombre de doigts est de quatre. Les deux ou ‘externes se composent toujours de phalanges plus s que les deux internes, sauf l’onguifère, qui, au con- ker So grande que pour les internes. Dans quelques pr » première phalange des doigts externes manque (D. gi- D. conurus), ou si elle est présente (D. villosus, D. minulus) Ms DRE beaucoup au-dessous de la seconde. Les q doigts des pieds postérieurs sont de grandeur ordinaire et "une manière régulière, et tout le pied n’a pas d'autres articularités temarquables que la ressemblance des phalanges onguif res } avec des sabots, par suite de leur forme élargie, he en (D. gigas, D. conurus). La premiere pha- lange des doigts n’est pas courte, comme dans le genre précé- die mais die: a la même grandeur que la seconde ou même te grande. Nous avons quatre espèces de ce genre dans notre territoire, Gut WE Mattiguent d'une manière si frappante que les auteurs lés ont classées dans quatre genres différents. J'accepte ces genres comme sections subordonnées d’un seul genre. 436 ÉDENTÉS FOUISSEURS #. Le nombre des dents dépasse dix de chaque côté des mächoires. 1. Prionodontes, Fr. Cuvier. Cheloniscus, WAGLER. Le nombre des dents est de 16 à 24, de chaque côté des deux mächoires, et leur forme très-singulière; chacune se compose d'une lame étroite, fort comprimée et courte. La cuirasse est formée à la surface par des écussons lisses, presque carrés, bordés de petites verrues allongées; ceux des bandes sont peu différentes des écussons des deux boucliers. Sur les cinq doigts des pieds antérieurs, les trois externes ont de grands” ongles faleiformes. | | 1. Dasypus gigas. El Maximo, Azarı, Apunt., ete., II. 110. n° 53. — Ouvrer, Rech. sur Ossem. foss. tome V, pt. 1, page 120, pl. XI, fig. 1-3 et 10. — Pr. Wrep., keitr. z. Naturg. Bras. IX. 516. 1. — WAGNER, ScHREB. Suppl. IV. 169. 1. — Burn. Syst. Ubers, etc. I. 277. 1. | NE Dasypus giganteus, GEOFFR., DEesmar., Mammal. 368. — Grirrira, Anim. Kingd., II. 290, avec fig. — Lesson, Mamm. 309. Priodontes gigas, Owen, EROREN „el. 85, fig. 1.— Castuss, Voyage de F. pe CASTELNAU, Mammif}, » XVIII. — Rapp. Edentaten, tb. 4. Prionodus gigas, Gray, Proc. Zool. Soc. 1865. 374, Second Cabassou de Burrox. Quadr. X, pl: 4. Cette espèce est la plus grande de l’époque actuelle, mais elle a à peine un tiers de la grandeur de la plus petite des Glyp- todontes disparus; notre exemplaire indigène, trouvé tout près de la Villa-Nueva, sur le chemin de fer de Rosario à Cordova, pendant la construction, a en ligne droite 4 pieds 6 pouces de long, sur lesquels la tête occupe 8 pouces, la cuirasse du tronc 2 pieds 4 pouces et la queue 18 pouces. Sa forme est ramassée, le museau allongé, mais pas tres-aigu; le tronc plus large que haut et la queue conique-allongée. Les oreilles sont courtes et ovales, assez larges, de 1% pouce de hauteur; l’ongle le plus grand des pieds antérieurs a 6 pouces de long en ligne droite, GENRE DASYPUS 437 sa forme est pointue et sa largeur est de 1 pouce à la base et n'a plus à la pointe que 2 lignes. La cuirasse se compose de plaques osseuses oblongues, qua- drangulaires; chacune porte un écusson corné un peu plus petit, laissant sur le contour un bord calleux, plissé en verrues allongées qui portent aux sommets de petits écussons cornés semblables. Très-souvent les plaques osseuses ont sur le bord postérieur de petits trous d’où sortent des soies fortes, mais la plupart des soies se perdent avec l'âge. Les trois portions de la dorsale sont composées de la même manière, sans dif- férence notable entre elles, et par conséquent, les bandes du milieu, dont le nombre est variable, ne sont pas très-séparées. Il y en a généralement douze; les deux suivantes du bou- clier de la croupe sont encore bien séparées, à leurs deux côtés, lus # ‚moins mobiles. Le sommet de la töte porte un écus- mn posé de plaques irrégulières ; aussi les pattes queue A ême sont cuirassées; la forme de leurs plaques rn régulière, mais pas très-exactement anguleuse. Le useau, la gorge et toute la surface inférieure jusqu'à l'anus ET sont pas nus, mais couverts de petits écussons granulés dis- les uns des autres. La femelle a deux tétines, une de chaque côté, au milieu du ventre, de 1 pouce de long éhacuñe. L' espèce est répandue dans toute l'Amérique méridionale tropicale, mais assez rare dans cette vaste étendue. Notre Mb ena recu trois exemplaires, un de la Bolivie, des envi- rons de Santa Cruz de la Sierra, un autre du Pardglay et un troisième de notre République, qui a été trouvé dans la province de Cordova, , comme je l’ai dit auparavant. _ OBSERVATION.— Je ne parle pas du squelette de cet animal, parce qu’il a été plusieurs fois décrit par différents auteurs. Je cite la description de Cuvıer, Rech. sur Ossem. foss., tome V, pl. I, de Rap, illustré par un dessin, dans son ouvrage sur les Edentés, page 318, note; la mienne dans ma Syst. Übers d. Thiere Brasil. I, page 279, et dernierement celle de Krauss, dans Wiegmann’s Archiv. d. Naturg, année 1866, tome I. p. 271. J'ai comparé cette dernière description avec le squelette de l’exemplaire du Berk et j'ai donné les résultats de mon étude dans les Actas de la Soc. leont.. I, page 32, à la fin du premier tome, Anal. d. Mus. Pübl. de B. A. Enfin, je remarque encore que la dernière vertèbre ‘cervicale n'est pas soudée avec la première dorsale, comme le soutient GERVAIS dans son essai sur !’Eutatus Seguinii, page 37. 438 ÉDENTÉS FOUISSEURS HE. Les dents sont au nombre de dix, ou moins.de dix, dans chaque côté des mâchoires; l'inférieure a souvent une dent de plus que la supérieure. A. La première des neuf dents de la mâchoire supérieure se trouve dans l'os intermaxillaire ; Vies dents a. Vas. 2. Euphractus, Waczer. Encubert, Fr. Cove. 2. Dasypus villosus, à 2} Dicker tt nié. 370.— GRIFFITH, Anim Kingd. III. 292, — Wie Scures. Suppl. IV 175. 4. = Burw:, Reise d. d. La Plata. St. II. 427. 10. — Gay. Proc. Zodl. Sor. 1865. 376 (*). El Peludo, AzARA, Apunt., ‘etc. TT 140, n° 56: x C'est l'espèce la plus commune dans la province de Bus Ayres; elle est aussi répandue à l'Ouest, jusqu'à Mendoza et au Sud, jusqu'à la Patagonie supérieure. Les adultes ont 19 pouces de long, ainsi répartis : la tête 34, la cuirasse du trone 10 et la queue 6 pouces. La forme est semblable à celle de l'espèce pré- cédente, c’est-à-dire longue et basse sur les. pieds ; mais la longueur moindre de la queue, les ongles des doigts antérieurs moins inegaux et la queue cuirassée dv: anneaux Le distinguent bien et facilement. DET Les plaques de la cuirasse ne sont pas lisses, . mais couvertes de petites facettes élevées, dont une, un peu plus grande, oc- cupe le milieu en avant, du bord postérieur et les autres la cir- conférence sur les deux côtés et le bord antérieur; les plaques des bandes ont la facette du milieu très- allongée et triangu- laire, la pointe dirigée en avant. Cette même disposition se retrouve aussi dans les écussons cornés, en: dessus des: pla- ques. Le nombre des bandes du milieu de. ‚la cuirasse varie de six à sept; quelquefois la première: bande des plaques-du bouclier de la croupe est plus séparée des aütres, on dirait alors qu'il y a huit bandes flexibles. Le‘bord externe posté: rieur de ce bouclier est garni de plaques triangulaires pointues en forme de dents. Les plaques et les écussons du centre de (*) Par erreur, GRAY dit que les dessins du crâne de cette espèce, donnés par GIEBEL. tb. 3, 4, 5, fig. 1, appartiennent au D. 6-cinetus; le crâne de‘ cette espèce est plus étroit et ces dessins représentent bien le crâne du D. villosus, que. j'ai rap- porté moi-même à Halle. GENRE DASYPUS 439 la euirasse sont pourvus de longues soies rigides, implantées dans le bord postérieur des-plaques ; le nombre des soies varie de.deux à douze ; généralement, les plaques des deux boucliers n'en, ont que deux, mais celles des bandes en ont 8, 10 et même 12. Ces mêmes soies fortes couvrent aussi toute la surface in- férieure, où elles sortent aussi des verrues osseuses, implan- tées dans la ‚peau ; la queue et les pattes sont aussi er de ces soies, c’est là où se trouvent les plus longues ; celles de yoitrine sont les plus fortes. Les pattes antérieures ont cinq doigts, dont le troisième porte l’ongle. le plus long, mais pas beaucoup plus fort. Le quatrieme ongle a presque la même grandeur, le second est un tiers plus € court, l’externe et l’interne à peine la moitié du troi- Rice Les | cinq ongles des doigts postérieurs sont plus courts, sez pı poin: # et ne diffèrent pas beaucoup de grandeur. “Le sql n'est pas aussi massif que celui de la première ee Le erâne ressemble tellement par sa forme et par tous caractères spéciaux au crâne du Dasypus 6-cinctus (D. setosus Pr. Wien) qu’il est facile de prendre l’un pour l’autre. Cepen- dant le crâne du D. 6-cinctus est relativement un peu moins large et l’arcade zygomatique est plus étroite ; notre espèce a cette arcade beaucoup plus élargie en arrière et plus recourbée a ors. Le nombre de dents est le même, neuf dans la mä- e supérieure et dix dans l’inferieure; les trois premières be. successivement plus petites en Kvalıt toutes les dents, sauf la première « du haut, située dans l'os nbimsEfaire, et les deux premières du bas qui lui correspondent, ont la surface de trituration en forme de toit, avec une crête transversale au milieu. Les vertèbres cervicales restent séparées ; les dorsales sont au nombre de onze, les lombaires de trois, les sacrées de huit et celles de la queue de dix-huit ; les deux dernières sont extrêmement petites. De onze paires de côtes, six s’attachent directement au sternon et la première est très- “élargie. Les en avant sont très-remarquables par le raccourcissement de la première phalange des trois externes et par la grande dif- férence de longueur entre le. métacarpe des trois internes et celui de l’externe (*). Dans le pied postérieur, seulement le métatarse du cinquième doigt externe s'arrête brusquement, _ (Voyez la description et le dessin que j'ai dennés dans l’Archiv, f. Anat. u. Phys. A8T1, page 700, pl. XVII, fig. 3. 440 ÉDENTÉS FOUISSEURS. OBsEnvATION. — Nous possédons dans le Musée cette même éspèce! fos- sile, de la formation quaternaire, représentée par deux exemplaires ; W consiste en une euirasse presque complète avec le crâne, un demi-humörus et un fémur, et l’autre en un crâne assez bien conservé. Les deuxéchan- tillons ne different pas des individus actuels ; ils sont de la même gran- deur et tous les détails de leur conformation sont semblables. | f Es + =. Toutes les dents de la mâchoire supérieure sont ont nues dans l'os maxillaire lui-même ; l'intermaxillaire est sans dents. 3, Tatueia Lesson. Encubert Gray. Le corps est ovale, aplati et n’a pas la propriété de se ide sur lui-même en forme de boule ; les plaques et les écussons de la cuirasse sont couverts de petites facettes convexes, chaque plaque est pourvue de longues soies rigides plantées sur le bord posterieur. Les oreilles sont assez petites, le museau fort pointu ; ily a huit dents en haut et neufen bas. 3. Dasypus minutus. % ES AE Deswar. Mammal, 371. — Darwin, Zool. of the Beagle, Il, 93.— WAGNER, ScHReB. Suppl. IV. 177. — Gay, Fn. Chil. I, 131. — Burn. Reise d. d, La Plata St., IT, 428. — Gnar, Proc. Zool. Soc. 1865, 376. ; Dasypus patagonicus Das. ‚ Nouv. Diet, d’hist. nal, tome XXX, page 491. NME + Tatusia minuta, Lessox Mon. etc. 847. El Pichiy, Azara, Apunt. etc., II, 158, n° 59. Quirquincho des Argentins. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, mais elle est plus petite d’un tiers. Elle a lé museau plus pointu, et les oreilles assez courtes, de 6 lignes de hauteur. La conformation de la cuirasse est plus élégante et les soies moins nombreuses, quoique plus longues que celles de l’autre espèce ; chaque pla- que de la cuirasse dorsale porte une seule soie forte au milieu du bord postérieur, de 1 5 pouce de longueur ; la poitrine et le ventre sont presque nus, mais les pieds sont couverts du côté externe des soies plus courtes: sortant du bord des écussons cornés en nombre plus considérable en haut du pied. La queue GENRE DASYPUS 44l na de soies que quelques-unes sur les plaques de la base. Les ongles des pieds antérieurs sont plus longs et un peu plus eom- primés ; ceux des postérieurs plus courts et plus unis. Le bouclier des épaules est composé de 9 à 10 rangées de plaques et d'éeussons, ayant les mêmes granulations que ceux de l’autre espèce et le même nombre de rangées. Les bandes mobiles sont au nombre de sept à huit, et le bouclier de l’ar- rière-train est aussi composé, dans les deux espèces, de neuf rangées, dont les dernières plaques du bord sont triangulaires et très-aiguës. La queue est un peu plus longue, plus pointue, mais également couverte de plaques et d’&cussons allongés. . La longueur totale est de 45 5 pouces, ainsi répartis: tête, 3 pouces ; cuirasse du dos, 8 Pauces; queue, 4 5 pouces. L'espèce est répandue dans le sud de la République Argen- tine, de Mendoza jusqu’à Bahia Blanca et la Patagonie supé- rieure ; elle vit comme les autres dans des trous sous terre. | OBSERVATION. _ kiss avons dans le Musée un monstre très- -remarquable de cette ‘espèce par la singularité de sa conformation; c’est un individu com- plet et bien formé, de grandeur naturelle et d'un âge assez avancé ‚qui est atta- ché A une moitié de corps, composée d’un bouclier plus petit que celui de la partie postérieure, avec les pattes postérieures et le bassin. Ce demi-corps est réuni au premier complet, à l'endroit de la queue et de l'anus; ces deux organes sont communs à l’un et à l’autre ; il se servait des pattes du demi- corps, opposées aux pattes postérieures du corps parfait. Ce demi-animal était. aussi parfaitement construit dans sa moitié de son corps que l’autre : sa grandeur | était seulement moitié moindre. Les soies du bouclier et des pattes sont aussi nombreuses dans les deux parties de ce monstre. 4, Tolypeutes ILLIGER. | Le corps est fort convexe, capable de s’enrouler en boule et de cacher sa tête et ses membres dans l’intérieur de la cuirasse, fermée par le bouclier de la tête et de la queue. Le troisième ongle des pattes antérieures est énormément grand, l'a > ren N Dasypus conurus Is. GEOFFROY. Revue zoolog. Année 1847, 135. — Wacxer ScHREBR. … Suppl. V, 178, 5. — Burm. Reise d..d. La Plata St. II, "426, 39. — Guerer, Zeitschr, f. d. gesamt. Naturw. 1861, tome XVII, pl. 3-5, fig. 3 (crâne). — Gray, Proc. Zool. 442 EDENTES FOUISSEURS Soc. 1865, page 380. — Murıe, Trans. Linn. Soc. tome XXX, page 71, pl. 20-26 (anatomie). — Gray, Proc, Zool. Soc. 1874, page 244. | | gr Cette espèce, par sa forme convexe, complètement ovale, est celle qui ressemble le plus aux Glyptodontes disparus et est leur reproduction en miniature. Cependant la tête est beau- coup plus allongée, le museau très- “pointu et le sommet du crâne couvert d'un fort bouclier, Composé de grandes plaques de différentes formes, distribués symétriquement autour de quatre plaques plus grandes, placées au centre de la longueur: Toutes ces plaques, comme celles des cuirasses dorsale et cau- dale, sont distinctement tuberculeuses ; ces tubereules sont un peu plus grands sur le bord et plus petits au centre des plaques. Une soie courte se trouve aussi au milieu du bord postérieur des plaques chez les individus frais, jeunes et intacts. Les grandes plaques des trois bandes du rte de la cuirasse pré- sentent distinctement ces deux catégories de tubercules et ces soies. Le bouclier des épaules contient huit rangées de pla- ques au milieu et dix sur le bord latéral. Chaque bande est composée de 23 à 25 plaques, Le bouclier de ‘la croupe est formé de 16 à 17 files de plaques le long du milieu et de 45 sur le bord extérieur, jusqu'à l’echanerure pour la queue, qui est bordée de 13 à 14 plaques. La queue a des plaques et des écus- sons plus convexes, non disposées en ceintures, mais alternant régulièrement. Les joues, la gorge, toute la surface inférieure et les pattes sont couvertes de longues soies brunes, plantées au bord des petites plaques garnies aussi sur les pieds d'écus- sons cornés. Les membres antérieurs ont quatre doigts (*) dont le troisième porte un ongle extrêmement grand, fort re- courbé ; le doigt manquant est l’externe ou le petit doigt. Les membres postérieurs ont cinq doigts, dont les trois plus grand, ceux du milieu, ont des ongles plus élargis. L’animal que j'ai observé vivant plusieurs fois, marche seulement sur les ongles des pieds et ne touche le sol avec la plante nue que lorsqu'il est assis. En avant, les ongles des deux doigts n® 2 et 3, et en arrière des trois n® 2, 3 et 4 sont ceux qui touchent le sol, quand l’animal marche. (*) L'exe mplaire décrit par MURIE (l. 1.) n’avait que trois doigts. Il lui manquait l’interne (le pouce) qui est très-petit. Cette absence d’un doigt est une rare exception. Voyez ma description, Archiv f. Anat. u. Phys. 1871. page 705, pl. XVIII, fig. 2. GENRE EUTATUS 443 “h'espèce est répandue dans le sud de la République, de Bahia Blanca jusqu'à Mendoza, et se trouve principalement dans la Patagonie supérieure, au sud de San Luis. La femelle qu'un seul petit; deux fois j'ai constaté le fait d'une fe- pleine d'un fétus parfait. La même espèce a été trouvée à l'état fossile; nous possédons dans le Musée une carapace En ui qui ne se fañagne en rien de l'espèce ac- près — Comme la pt de Murız donne une description anatomique parfaite de l'animal, je me borne à donner ici quelques détails sur le nombre des os. La mâchoire supérieure a neuf dents et l’inférieure le möme'nombre; l’arcade zygomatique est très-mince, plus mince que dans aucune autre espèce du groupe. Les cinq vertèbres cervicales du mi- lieu du cou sont soudées etles deux dernières ouvertes en dessus, sans arcade fermée; il y a onze vertèbres dorsales et paires de côtes, dont six hent directement au sternon; le nombre des vertèbres lombaires est ıatre, ‚celui des vertèbres sacrées de douze, et celui des vertèbres de la quatorze. Le crâne se distingue, par sa forme conique allongée et son eau. t s-pointu, de celui des autres espèces et se rapproche beaucoup crâne du Praopus hybridus. Les pieds de devant ressemblent à ceux du D. gigas, et ont aussi les deux phalanges des doigts 3 et 4 réunies en une seule, avant la phalange onguifère. Le cinquième doigt antérieur n’existe pas dans notre espèce: il n'y en a aueun vestige, quoique dans l'espèce très-semblable de la ‘Guyane, le D. tricinctus, ce doigt soit présent et PRE, ve » FREE du D. gigas. NES À RR u Kopdods fossiles. J'ai déjà nome deux cn identiques aux actuelles, ce sont: Io ten 1, Dasypus Bee page 138. 2%: _Dasypus conurus, page 441. On a trouvé deux autres espèces différentes des actuelles dans notre territoire ; l’une a été décrite par Gervais, et porte Je nom de: aa Eutatus Seguinii Mem. de la Soc. géol. de France, II série, tome IX, n° 5, u.“ 28 et 29. | ‚Cette espèce a tous les ana pad étécleiques des vrais Dasypus, quoique la forme générale du crâne se rapproche plus 444 ___ EDENTÉS FOUISSEURS de celle‘ du crâne du Praopus 9-cinctus. Le nombre de dents est de neuf en haut et de dix en bas; dans les deux mâchoires, il y a un espace assez long à la pointe, sans dents. Quant à la-descrip- tion et les dessins des autres os du squelette, je ne trouve pas de différences remarquables ; le manque d’une articulation entre l’acromion et l’humerus existe aussi chez quelques es- pèces vivantes, par exemple le D. villosus, et la relation des doigts du pied antérieur correspond aussi au type de cette même espèce. L'absence de la première phalange, que l'auteur a cru devoir constater, n'est pas prouvée; il est très-probable que le petit os de cette phalange a été perdu, lorsqu'on. a déterré l’animal. L'espèce dépassait beaucoup en grandeur le D, gigas, car son crâne mesure 0,26 m. de long et 0,11 m. de large (presque 11 pouces de long et 4% de large); mais il se rapproche plus, comme stature, des espèces du sous-genre Eu- phractus que de celles Prionodontes, et il forme un sous-genre particulier entre ces deux, se rapprochant aussi un peu du genre Praopus. L'espèce fat découverte, dans la République Argentine, par le collectionneur, dont M. Gervais cha le nom pour la designer. L'autre espèce fossile, encore inédite, a été trouvée 2 la : province de Buénos-Ayres, par M. Fr. Morexo, qui la con- serve dans son Musée archéologique. J'ai vu.et examiné super- ficiellement les échantillons, il y a quelques années, mais pas assez pour pouvoir les décrire scientifiquement, et je ne sais pas où sont déposés actuellement les restes en question, pour répéter mon premier examen. 3. Genre Chlamydophorus HARLAN. Ann. of the Lyc. of the Nat. Hist. of New-York, I, pl. 4. 1825. Ce genre est remarquable par sa petite stature, So ; a celle de la taupe, et même partageant ses habitudes souterrai- nes. Les caractères diagnostiques sont les suivants : La carapace dorsale est une cuirasse commune allongée ; elle n’est pas divisée en différents boucliers : du front, des épaules et de la croupe, mais composée dé bandes transversales de plaques carrées, jusqu’à la fin du tronc, ou un bouclier per- pendiculaire, :semi-orbiculaire, bien séparé du reste de la eui- rasse, termine le corps. La surface inférieure est couverte de GENRE CHLAMYDOPHORUS 445 longs poils. touffus, soyeux ou lanugineux. La conque des oreilles est presque nulle ; les yeux sont très-petits. Les pattes ont cinq doigts, en avant comme en arrière; les antérieures ont des ongles falciformes, dont les trois externes sont très- grands ; les postérieurs ont. des ongles petits et pointus. La queue courte est cuirassée & BR à la fin en forme de spatule. - | Le crâne est large en arrière, assez court, et le museau fine- ment pointu. Dans la mâchoire supérieure il y a huit dents, dans l'inférieure neuf de chaque côté. Le reste du squelette. bien connu par les recherches de Yarrez et de HyrTz, corres- pond par tous ses caractères principaux à celui des Dasypus ty- piques. La seule différence remarquable consiste en ce que la symphyse des pubis reste largement ouverte et que les pla- ques osseuses du bouclier terminal sont soudées et forment un deusson hémisphérique, uni aux os innominés du bassin par les fortes apophyses osseuses. On trouve trois apophyses fortes à chaque côté et une au milieu, en dessus de la queue. Les deux supérieures sortent du sacrum, les médianes et les inférieures de l’ischion. Deux autres hautes apophyses supérieures sont * attachées au milieu de la crête sacrée et forment deux prolon- gations perpendiculaires des. ischions qui constituent une sin- warn Peipkanpable. Pr Chlamydophorus truncatus Harzax., |. |, | og journ. II, 154 ‚pl. 6. — Isis, v. Oxen, 1830, 424, tb. 4. — YARREL, Zoo. journ. III, SA, pl. 16. — Isis, l. . 926, tb. 8. — WA den, Senat., Suppl. IV, 187. rn Abh. der Kais. Acad. d. Wisserisch. 2. Wien, phys. Cl. __ tome IX, 1855. — Giuuss, Un. St. nav. astr. Exped. IL, 158, pl. 11. — Burur., Reise d. d. La Plata St. 1, 297, et II, 429. — Gray, Proc. Zoo. Soc. 1865, 381. Ch petit dnipitt a une longueur totale de 6 pouces, dont la tête occupe 1 { pouce, le tronc 3 pouces, et la queue 1 { pouce. Le bouclier dorsal est libre sur le côté du tronc et attaché seu- lement le long du dos: il commence sur le front, en avant des yeux, et se compose de 28 rangées transversales de plaques carrées, dont les 10 premières successivement plus larges ap- partiennent à la tête ; les autres, presque également larges, au tronc. Les deux premières rangées ont 4 plaques chacune, la 446 _ ÉDENTÉS FOUISSEURS troisième 7 à 8, la dixième 16 plaques et les suivantes quel- ques plaques de plus jusqu’au milieu du dos, où les plus lon- gues sont composées de 24 plaques ; la dernière rangée du dos contient 18 plaques. Du bord de cette rangée plus courte soft une frange épaisse de longs poils assez rigides. Le bouclier terminal un peu convexe a une circonférence presque demi- circulaire, un peu anguleuse vers le bas, à l'endroit où la queue sort d’une échancrure moyenne ; il est composé de eing rangées de plaques et d’&cussons ovales peu marqués. concen- triques, sur le bord supérieur, dont les deux plus voisins du même bord sont séparés par des séries de poils semblables à ceux de la frange. La queue est couverte de légers écussons pareils à ceux du bouclier. Tout le corps en dessous de la cuirasse est couvert de longs poils blancs, soyeux, sauf les pieds qui ont des écussons semblables à ceux du bouclier, ter- minés par des poils plus forts en avant des ongles et des bords externes. L'animal vit dans des trous d’un terrain sablonneux et n’en sort que très-rarement, pendant la nuit; il se trouve dans l’ouest de la République, de Mendoza ? à San Luis, et principalement dans les régions du bord du Rio Tunuyan. Gétiéralement, onin- dique le Chili comme son pays d’origine; c’est une erreur, on l’a reçu souvent du Chili, en raison du commerce plus actif de Mendoza et San Luis avec cette République qu 'avec Buénos- Ayres. Aucune espèce de Dasypus n’est originaire du Chili, celles qui se trouvent actuellement au Chili gut été introduites de Mendoza. useRyagron. — Une seconde espöce.du genre, qui se distinéhe par une taille un peu plus grande et par l'attachement fixe des côtés de la cuirasse au corps de l’animal, existe dans la Bolivie; je l’ai décrite sous le nom de Ch. retusus (Abh. d. naturf. Gesellsch. z. Halle, tome VII, page 167, tb. 1). M. Gray l’a séparée, comme genré particulier, sous le nom de Burmei- steria relusa. Proc. Zool. Soc. 1865. 381. Nous l’avons reçue de Santa Cruz de la Sierra; peut-être vit-elle aussi dans le nord du Grand Chaco. FAMILLE DES FOURMILLIERS _ TROISIÈME FAMILLE RR Vermilinguin, IrLiger. _Lipodonta, Nırzsch. mn à ker; Betchatilieen Ce sont les vrais Edentés typiques, sans trace de dents dans les deux mächoires, avec une tête allongée, un museau long pointu, une bouche assez petite et une langue fine cylindrique, capable d'être tirée par l'animal très-en dehors de la bouche, pour prendre les insectes, fourmis et termites, qui consti- tuent la nourriture presque exclusive de ces animaux. Leur corps est aussi allongé, couvert tantôt d'un poil épais et long, tantôt de grandes écailles cornées; la queue est longue, les et les _ doigts courts, terminés en avant par de grands ongles faleiformes et pourvus en arrière d'ongles courts, droits et pointus, Leur crâne est remarquable par le manque de l’ar- cade zygomatique, la petitesse de l’os intermaxillaire et par la mâchoire inférieure très-faible et mince. _ Ces animaux sont exclusivement tropicaux et vivent sur les deux hémisphères. Ceux qui appartiennent à l'Orient (Afrique et Asie) sont couverts d’écailles et forment le genre Manis; ceux de l'Occident (Amérique méridionale) sont couverts de poils et forment le genre suivant: | Fe” - Genre Myrmecophaga, LiNxé. SIREN TE SE Syst, Notir! T: 51. … Les espèces de ce genre sont depuis longtemps bien connues comme les animaux presque les plus particuliers à l'Amérique méridionale; ils ne se trouvent pas dans le centre de la Répu- blique Argentine, mais seulement à l’extröme frontière nord du Grand Chaco et des anciennes Missions des Jésuites, dans la province de Corrientes. Aussi, comme ils ont été assez bien étudiés par plusieurs auteurs, entre lesquels je cite comme les plus sérieux Azarı et RENGGER, et comme je les ai décrits moi-même dans ma Syst. Ubers. d. Thiere Bras., tome I, p. 302 et suiv., je ne donnerai pas ici d’autres détails, n'ayant rien à ajouter de nouveau à mes communications antérieures; je me borne done à citer les auteurs les plus importants qui ont parlé des deux espèces connues dans ces régions. Cette partie du Grand Chaco n'appartient du reste plus à notre territoire. 448 ÉDENTÉS FOUISSEURS 1. Myrmecophaga jubata, LIiNNÉ. Syst. Nat. I. 52. 3. — Cuvier, Règne animal, I. 231 — © Pr. Max v. Wiıen., Beitr. z Naturg. Bras. II. 537.1. — RENGGER, Süug. Parag. 300. — WAGNER, SCHREB. ee. IV. 204. 1. El Nurumi 6 Yoqui, Azara, Apunt., ete. I. 66, ER Oso hormiguero grande, des Argentins, Cet animal vient assez souvent des Missions à Ba A où j'en ai vu plusieurs fois des individus vivants, mais ils ne vivent pas longtemps en captivité. La grandeur considérable, qui peut atteindre jusqu’à 8 pieds de longueur, sur lesquels la tête occupe 1 pied, le tronc 4 pieds et la queue 3 pieds avec les longs poils en forme de Mai le fait facilement reconnaître. 2. RUE u Mod ue Linse. Syst. Nat. I. 52. 4.— Pr. Win. 1.1.599.2.— RENGGER, Il. 307. — WAGNER, ScHREB. Suppl. IV. 206. 2. M. Tamandua, Cuvier, Règne animal. I. WI ei, pus. 9. tb. 2. El Caguaré, Azara, 1.1. 74, n° 9. rage. A Oso hormiguero chico des Argentins. Cette espèce est beaucoup plus petite que l'autre et n’a à peine qu’un quart de sa grandeur; le poil est plus court, plus rigide, et l'extrémité à partir de la moitié de la queue est peu velue; il y a de petites écailles entre les poils. La couleur gé- nérale est fauve-grisätre, avec une raie longitudinale noire de chaque côté, qui commence étroite aux épaules et se termine à la base de la queue, s’elargissant beaucoup sur les côtés du tronc jusqu’au dos et au ventre. Les quatre ongles des pieds antérieurs sont assez inégaux, celui du pouce est extrêmement petit, le troisième est le plus grand, le quatrième a la moitié du second plus petit. Il est commun dans le Paraguay et au nord du Grand Chaco. ERTL Les individus du Paraguay que j'ai vus étaient un peu plus petits que ceux du Brésil que j'ai-observés auparavant; ils étaient toujours marqués de la raie noire latérale, très- bien suivie, tandis que ceux du Brésil ont souvent cette raie de couleur brune ou même la robe GENRE MYRMECOPHAGA | 449 d’une couleur homogène grise-jaunätre, avec une faible indieation plus foncée de la raie en avant sur les épaules. Il y a aussi des variétés toutes noires, comme l’exemplaire dessiné par Azara dans son voyage, l'Atlas, pl. 7. Jusqu'à présent, aucune espèce du Myrmecophaga n'a été rencontrée à l'état fossile dans l'Amérique, quoique un grand animal fossile, trouvé dans l'Ancien Monde et nommé Macro- therium par LARTET, semble appartenir à la famille des Four- milliers. Les espèces fossiles de Myrmecophaga, que M. Luxo avait cru avoir trouvées, dont l’une, le M. gigantea, lui sem- blait de grandeur gigantesque, (Ann. d. Sc. nat. 2, ser. t. XI, page 221), sont reconnues plus tard par lui comme erronées, et ladite grande, comme appartenant au genre des Gravigrades Mylodon (Ann. ete., tome XIII. page 316). Une autre communication d’un Orycieropus, animal africain dont j'ai donné notice page 388, que D’OrBiexy fait suivant Owen, dans son Voyage, etc., partie paléontologique (tome III, pl. 4, page 146), est aussi fondée sur une erreur, car l'animal que Owen compare à l’Orycteropus, fut nommé par cet auteur Glossotherium, et plus tard reconnue qu'il était fondé sur un grand morceau d’un crâne d’un jeune Scelidotherium, comme je l'ai déjà noté plus haut, page 323. — Voyez : Zool. du Voyage du Beagle, tome I. page 57 suiv. REP ARG, — T. III 29 DEUXIÈME ORDRE ONGULÉS. Unes 408 Les caractères diagnostiques de la deuzième section générale des Mammifères résultent, ainsi que pour les deux autres, de la conformation terminale des doigts, occupés par un ongle. plus ou moins semblable au sabot des chevaux, quoique très- souvent plus petit. La phalange ongulée est assez haute et porte un sabot corné, tantôt circulaire, tantôt de forme ovale, _ qui entoure la phalange, comme un soulier pour le pied de l'homme. Le sabot est formé à la surface externe d’une forte couche de corne, et à l’inférieure d’une couche plus faible, au milieu de laquelle est indiquée une partie plus élevée qui cor- respond à la plante calleuse qui se trouve chez les Mammifères onguiculés, que nous avons traités antérieurement, mieux formée en. dessous de l’ongle au bout du doigt onguifère. Le sabot le plus parfait est celui du cheval; chez les autres il est plus petit, et enfin chez les chamealız et les éléphants il oc- cupe seulement la pointe terminale des phalanges ongulées, soutenu et accompagné d’une large plante calleuse de plus grande étendue que les sabots mêmes. On peut dire avec raison que la présence d’un sabot est seu- lement le caractère diagnostique externe du groupe des On- gulés, et que toute la conformation du corps, et principalement du squelette, prouve d’une. manière très-évidente la particu- larité du groupe, comparé avec les autres. Mais de toutes les parties du corps, ce sont les membres qui montrent de la ma- nière la plus claire cette particularité; nous donnerons donc les détails plus complets de ces seuls organes des Ongulés. Le caractère essentiel de leur conformation consiste dans la hauteur des membres, comparée à la grandeur du tronc; aucun autre Mammifere n’a les membres aussi hauts et aussi grêles que les Ongulés les plus typiques. L'occupation unique des membres à la marche est en rapport avec cette hauteur; aussi un Mammifère à sabots ne peut pas fouiller la terre ou grimper ONGULÉS 451 sur les arbres; le seul mouvement possible est la marche plus ou moins rapide sur la surface de la terre, ou la nage dans l'eau, qui n’estautre chose qu’une marche artificielle dans cet élément. Par cette raison, les Ongulés touchent le sol seule- ment avec la pointe de la troisième phalange, qui porte le sabot, et très-rarement avec la phalange entière, ou aussi avec la seconde, comme les chameaux. On les nomme par cette po- sition perpendiculaire des phalanges, les Onguligrades, en opposition avec les Onguigulés, qui sont Plantigrades ou Digitigrades, à mesure qu'ils touchent le sol avec tout le pied ou seulement avec les trois phalanges des doigts. En raison de ce mouvement circonserit, les membres anté- rieurs des Ongulés n’ont pas de clavicules, et l’épine de l’omo- plate se termine en pointe courte, sans se prolonger en acro- mion bien séparé; l’épine même est en général faible et plus forte dans sa moitié supérieure que dans l’inferieure. Un autre caractère prononcé des membres antérieurs consiste dans le peu de longueur de l'humérus ; cet os n’a pas le pont au-des- sus de l’Epitrochlee, il est d’autant plus court que le caractère d'Ongulé est plus évident. Nous trouvons le même raccourcis- sement dans le fémur des membres postérieurs ; il est plus court que le tibia chez les Ongulés typiques, qui sont les che- vaux et les ruminants, et plus long seulement chez l’éléphant, les cochons, les hippopotames et les rhinocéros, qui ont en- core le eubitus un peu plus long que l’humérus, tandis que chez l'éléphant les deux os sont à peu près d’égale longueur. La valeur de cette relation entre le haut du bras et l’avant- bras, comme entre la cuisse et la jambe, est augmentée par la forme et la grandeur du pied. Celui-ci est d'autant plus long et le nombre de doigts est d'autant plus réduit que l’humérus et le fémur sont plus courts en proportion des deux os de la seconde partie des membres, et que le cubitus en avant et le péroné en arrière sont plus rudimentaires. Les chevaux et les ruminants sont les meilleurs exemples de cette règle ; les élé- phants, avec cinq doigts parfaits et les autres types cités aupa- ravant, qui ont quatre ou trois doigts, ont Je pied seul beau- coup plus court que les espèces qui. ont un ou deux doigts. Ceux-ei sont les vrais Ongulés typiques, les autres sont des types d'exception, ayant une és Lang ou moins forte à se rapprocher des autres Mammifères. . Pour séparer ces deux groupes d'une rmtsilière plus certaine, 452 | ONGULES on peut étudier la conformation de l’astragale : dans les pieds postérieurs; il fournit un caractère de grande valeur, Cet os, si facile à reconnaître par sa grande facette articulaire.en forme de demi-poulie, a sur la surface dirigée vers le bas, dans la position naturelle, tantôt une seule facette articulaire assez grande, tantôt deux plus ou moins inégales de grandeur, sépa- rées par une crête: transversale assez bien prononcée... Dans le premier cas, la facette articulaire simple touche seulement l'os scaphoïde, situé en avant et au-dessous de l’astragale; dans le second cas, l’astragale touche le même os par sa facette articulaire interne et touche aussi le cuboïde par sa facette externe. Cette différence remarquable a été déjà relevée par Cuvier (Rech. s. Ossein. foss., tome III, page 72), mais sans que l’auteur lui ait donné une valeur systématique ; plus tard, Owen l’a reconnue (Contrib. to the hist. of Brit. foss. Mamm. page 57, London 1818) et a montré que les Ongulés qui ont les doigts par paires (2 ou 4) ont deux facettes articulaires, et les Ongulés à doigts sans paires (1, 3 ou 5) ont une seule facette. Il nomme les premiers Paridigitata (Artiodactyla ou :Isodactyla), les seconds, Imparidigitata (Perissodactyla ou Anisodactyla) (*). Au premier groupe appartiennent les Ruminants, les Cochons et l'Hippopotame; au second, les Chevaux, les Tapirs, les Rhinocéros et les Elephants, parmi les Ongulés actuels, Ce- pendant la différence très-grande et complète de l’organisation de l’Elephant a engäge Owen à séparer celui-ci des autres Imparidigites et en à fait un troisième groupe principal sous le nom de Proboscidiens (Proboscidea), comprenant non-seulement les Eléphants actuels, mais aussi le Mastodon et le Dinotherium, disparus et appartenant à la faune antérieure, Cette séparation des Ongulés en trois tribus a été acceptée presque généralement dans l’état actuel de la science, comme base de leur séparation systématique ; elle est en vérité utile, au point de vue ostéologique ; mais comme purement zoologi- que, il me semble que c’est une union trop forcée d'unir les Cochons, les Hippopotames, les Bœufs et les Cerfs dans le même groupe ; je préfère accepter la classification de Rumi- nants, qui forment un groupe séparé assez bien fondé sur une organisation particulière et laisser tous les autres Ongulés, (*) Je préfère accepter les noms dérivés de la langue latine pour leur composition plus facile à prononcer, plus agréable et plus significative. ONGULES 453 sauf l'Eléphant, dans le second groupe des Pachydermes, rangeant l’Elephant dans un troisième, celui des Probosci- diens. Les plus grandes similitudes et différences de l’orga- nisation me semblent ainsi mieux indiquées que dans la réu- nion des Ruminants avec les Cochons dans une même tribu sous le nom de Paridigités. Ce nom avec. son caractère nous reste pour classer les Pachydermes en sous-tribus, et comme il est bien évident qu'il y a des Pachydermes à cinq doigts, qui ne sont pas des Proboseidiens, on peut admettre aussi des genres à deux doigts, par exemple l’Anoplotherium avec les Cochons, comme de vrais Pachydermes typiques; tandis qu'on trouve dans la conformation particulière une ressemblance plus forte et plus intime du squelette de ceux-ci avec les Imparidi- gités qu'avec les Ruminants, organisés sur un type du sque- lette tout-à-fait original et particulier. J'accepte done la division des Ongulés en trois tribus, comme elle est établie page 36, dans la table synoptique du système des Mammifères et comme je l'avais déjà dit aupara- vant, 1e mes: Anal, d. are Pübl. d. B. A., tome I, page 233 Suiv. 3 | | Ces bros tribus sont: ” Les Ruminants, avec dawn not et doigts oo Fes ' généralement sans incisives dans la mâchoire supérieure. 2. Les Pachyderm es, de un à cinq sabots et doigts “ parfaits, la plupart avec quatre ou six incisives dans la mâchoire supérieure. ‘3. Les Proboseidiens, avec eing ou ER an pour- TT que vue pre un calleuse et le nez press en Bee | HUITIÈME TRIBU RUMINANTS. RUMINATIA Pecora ou Bisulea. Cette tribu forme un des groupes les plus naturels et les mieux connus des Mammifères, car elle comprend la plupart de nos animaux domestiques, qui ont été un des plus grands moyens de la civilisation. Ils sont bien connus de tout le monde et ne méritent pas une longue description. Nous nous bornerons à indiquer leurs caractères diagnostiques. Un des caractères les plus péremptoires consiste dans le manque des dents incisives dans la mâchoire supérieure, tandis que l’inférieure en a six ou huit. Les molaires sont au nombre de six, séparées des incisives par un grand espace vide, où . sont placées quelquefois, principalement chez les mâles, de courtes canines coniques. Les molaires sont composées de deux lobes, chacune avec un côté uni et un convexe, en opposition dans les deux mâchoires, comme celles des Rongeurs. Chaque lobe renferme un vide semi-circulaire entouré d’email, ainsi qu'aussi la surface externe. Le cou de la plupart est très-long, quoique Ron aussi de sept vertèbres cervicales seulement; le tronc. a une forme assez comprimée des deux côtés; la queue est courte ou de longueur moyenne, les membres sont très-hauts, suivant le vrai type des Ongulés, et terminés par deux doigts égaux, chacun pourvu de deux sabots de forme opposée, par une face aplatie, ce qui à fait donner à ces animaux le nom de Bifur- qués. Le squelette se distingue par plusieurs caractères, dont quelques-uns leur sont communs avec beaucoup d’autres ani- maux ongulés, pourvus de sabots. Ainsi, les orbites sont fer- mes en arrière par un pont osseux, formé par deux apophyses, l’une de l’os frontal, l’autre de l’os zygomatique, réunies par une suture au milieu. Dans les quatre membres, l’os supé- rieur, humérus et fémur, est plus court que les deux os du mi- RUMINANTS 455 lieu, et les os de la troisième portion du pied sont encore plus lo 6 ceux des deux autres. Les deux os de l’avant-bras sont intimement unis; le fémur n’a pas le troisième trochanter externe, et des deux dé de la jambe, le péroné est rudimentaire ; l’astragale s'articule avec le scaphoïde et le cuboïde, qui sont unis dans un seul os, sauf chez les Tylopodes. Le métacarpe et le métatarse de chaque pied sont longs et soudés dans un os simple, connu sous le nom de l’os de canon, qui est pourvu à l'extrémité inférieure «de: deux: condyles séparés. Il y a aussi quelquefois des vestiges des deux autres métacarpes et méta- tarses latéraux, et il peut même exister un doigt complet plus tit. Les phalanges des deux doigts principaux sont très-iné- Ele et la troisième est de forme triangulaire pointue, position des intestins est très-particulière par la pré- sence alte divisions de l'estomac. Les ruminants, qui sont des herbivores exclusifs, rompent les feuilles des Hoinke par le möuvement de la tête, les serrent entre les incisives inférieures et le bord calleux de la mâchoire supérieure, et les introdui- sent sans les mächer beaucoup dans le premier estomac le plus grand, la panse; elles passent quand il est plein dans le second très-petit, le bonnet, celui-ci en forme chaque fois une petite boule pour la faire revenir dans la bouche, où l’ani- sal 16 temiche à loisir. Quand cette opération est LR les substances alimentaires descendent directement dans le troisième estomac, le feuillet, ainsi nommé par suite des lâmes parallèles qui tapissent I’ intérieur: elles y restent quel- que témps avant de descendre dans le quatrième estomac, le plus grand après le premier et nommé caillette; c'est 18 ou commence la digestion analogue à la fonction de l'estomac simple des autres animaux. “Tes Ruminants n’ont qu'un seul petit, qui peut marcher aus- sitôt après sa naissance et accompägner sa mère; il se nourrit de son lait, qu'il tête aux pis situés sur le bas-ventre, entre les cuisses des pieds postérieurs. Pendant la jeunesse, le caillette . est le plus développé des quatre estomacs, peu à peu la panse s'étend davantage à mesure que le petit commence à se nourrir d'aliments végétaux. La robe sé compose d’une seule catégorie de poils, tantôt longs et onduleux, tantôt courts et droits. Les Ruminants vivent sous toutes les zônes et sont répan- dus sur toute la surface du globe. L'Amérique méridionale est une des parties du monde qui en possèdé le plus petit nombre 456 RUMINANTS TYLOPODES d'espèces ; nous n'avons sur notre territoire ni antilopes, ni bœufs, ni moutons, comme produits primitifs, mais {seulement deux genres: des lamas et des cerfs, qui représentent deux familles différentes. PREMIÈRE FAMILLE TYLOPODES. TYLOPODA, ILLIGER. La mâchoire supérieure des animaux de cette famille porte dans l'os intermaxillaire, lorsque la denture est parfaite, une petite dent conique qui peut être regardée comme une incisive, l'inférieure n'a que six incisives. Les canines sont présentes au moins chez les mâles. Les molaires sont réduites au nombre de vingt, c'est-à-dire cinq dans chaque mâchoire de chaque côté, ou même dix-huit; dans ce cas, c'est la petite première du bas qui manque. | Les sabots restent petits et occupent seulement la pointe du doigt; ils ont en arrière de chacun une plante calleuse qui touche le sol pendant la marche. Les deux genres: le Camelus avec les doigts unis par une grande plante commune, et l’Auchenia avec la plante séparée en deux, une pour chaque doigt, sont répandus dans les deux hémisphères; le premier dans I’ hémisphère oriental, le second dans l’occidental. Nous l'avons aussi sur notre territoire. Genre Auchenia, ILLIGER. Ce genre se distingue du vrai chameau par sa stature plus petite et le manque de bosses adipeuses au milieu du dos. Ces animaux ont la stature grêle, le cou très-long, les oreilles aiguës et hautes, la lèvre supérieure bien fendue, le dos courbé en arc, la queue courte et les membres hauts; les deux doigts terminés en sabots très-petits, chacun accompagné d’une plante calleuse en arrière, Les durillons sur articulations des pattes, qui existent chez le Chameau, manquent au Lama et à la Vigogne. Les dents canines existent, mais elles sont très- -petites, prin- cipalement les supérieures, plus petites que les incisives, et GENRE AUCHENIA 457 manquent chez les femelles. La première des’cinq molaires est d'une petitesse extraordinaire et manque quelquefois complè- tement dans la mâchoire inférieure, la seconde est aussi très- courte; les trois suivantes sont beaucoup plus grandes, elles se composent de deux petits lobes égaux avec une cavité centrale semi-lunaire; la dernière de la mâchoire inférieure a trois lobes et trois cavités. Les molaires de lait sont au nombre de trois, et se distinguent de celles qui les remplacent par leur grandeur plus petite, plus grêle et par des coins externes perpendiculaires plus aiguës et plus saillantes. La première est petite, les autres ont deux lobes et la troisième inférieure trois. Après ces trois molaires de lait, sortent la quatrième permanente, et un peu plus t: tard la cinquième, ensuite se changent les trois antérieures en rem laçantes. a ine est remarquable par ses orbites fort saillants et par le museau très- étroit. Le nombre des vertèbres du dos est de douze avec le même nombre de paires de côtes, dont sept s’at- tachent directement au sternon. Les vertkibtan lombaires sont au nombre de sept, les sacrées de quatre et celles de la queue de vingt, dont les douze dernières sont très-fines et courtes. Le péroné est réduit à un petit os basilaire et les deux dernières phalanges des doigts se posent parallèlement sur le sol. Les deux espèces sont originaires du côté ouest de l’Amé- rique méridionale et se trouvent aussi dans les provinces cor respondantes de notre République, l’une au Nord, l’autre au Sud, jusqu'en Patagonie et dans le détroit de Magellan. 1. Auehenia Lame. Camelus Glama, Lıys£, Syst. Nat. I. 91. 3. Auchenia Lama, fiLiger. Prod. s. Mamm., ete. — WAGNER, SCHREB. Suppl. IV. 523, et V. 479. — Cuvrer, Règne animal, I. 258. ae pré, merkw. Saügeth., ete. T. tb. 1 et 3.— Lo, Fn. per. Hénin: ., pages 19 et 221, — Gar, Fu. chil. I. 152. — Buru. Reise d. d. La Plata. St. II. 129, 44. Var. fera. Auchenia Guanaco s. Huanaco, AUTORUM.— MkEven, _ mov. act. phys. med. Soc. Caes. Car. nat. cur. tome 16, pt. 2, page 552, tb. 40.— Gizuiss, Un. St. nav. astr, exped. TI. 170. L'espèce la plus grande a la grandeur d'un cerf commun 458 RUMINANTS d'Europe; les poils longs, lanugineux, ont une couleurtrouge- brun-clair, la tête et les membres sont couverts de ‘poils courts déprimés, d’un gris-clair, la poitrine et le ventre sont blancs. Elle vit en troupe de cinq à dix dans les Cordillères, depuis le Haut-Pérou jusqu'à Valdivia et dans les plaines de la Pata- gonie, où les Indiens les chassent avec leurs bolas, se servent de leur peau pour faire leurs tentes et leurs vêtements, et de leur viande pour leur nourriture principale. Je l'ai rencontrée plusieurs fois dans ces contrées pendant mes voyages. NS ma Reise, etc., tome I, pages 248, 251. + OBSERVATION. — Il ne me reste aucun doute, que le Lama domestiqué soit le descendant du Guanaco sauvage. L'opinion opposée de Tschupı, produite avec un si grande emphase contre MEYEN, n’a pas de valeur; car les différences des crânes et des couleurs ne sont pas plus grandes que celles des nombreuses variétés de nos bétails. Les Lamas domestiqués ont la taille un peu plus forte, ils sont généralement de couleur blanche tache- tée de noir, ou tout-à-fait noire avec des poils plus courts et déprimés. L'espèce se trouve aussi à l’état fossile dans la formation quaternaire; nous en avons dans le Musée public plusieurs os, par exemple des ver- tebres du cou, des mâchoires inférieures, et j'ai vu aussi un crâne, pro- priété de M. Moreno. On trouve sur les espèces fossiles quelques.in- dications dans les Anales del. Mus. Pübl. d. B. A., tome I, page 233, où j'ai relaté tout ce qui m’est connu sur les ossements fossiles de ce genre trouvés dans notre territoire. 2. Auchenia Vieunna. Cuvier, l.l.— WAGNER, ScHREB., Suppl. IV. 523. 4. — Tscaupı, l. I. page 223. tb. 17. Camelus Paca, Linse, Syst. Nat. I. 91. 4. Var. domestica. Auchenia Paca, AUTORUM. Cette espèce est un peu plus petite et d’un port plus übt: elle rappelle le Daim d’Europe; la couleur de l’animal sau- vage est jaune-clair, homogène, tirant un peu sur le grisätre sur la tête et les membres; les poils sont moins longs, plus doux et plus onduleux. Cet animal vit plus exclusivement sur les hautes Cordilleres et ne descend pas dans les plaines; je l'ai vu plusieurs fois dans mon voyage entre Copacavana et Copiap6, sur les hauts plateaux, entre les deux chaînes de cette or ii ER mon- tagne. Voyez: Reise, ete., IL, 270. i GENRE CERVUS 459 _ L'espèce se trouve depuis longtemps domestiquée dans le Perou et la Bolivie, où elle est bien connue sous le nom d’Al- paca: la plupart des individus sont d’une couleur brune obs- cure ou noire ; ses poils sont plus courts et plus semblables à la laine et fort estimés pour des tissures. SECONDE FAMILLE à CERFS. CERVINA Genre Cervus, Livré. Syst. Natur. I, 92, 29. Les Cerfs sont les plus élégants des Ruminants et les plus röpandus sur le globe ; une espèce, le Renne, vit dans les ré- gions les plus boréales des deux hémisphères. Ils sont recon- naissables par leur taille grêle et surtout par leurs pattes minces, et par les proéminences osseuses ou bois, couverts pen- dant quelque temps d’une peau velue, comme le reste du corps, qui sort des os frontaux de la tête et commencent, après une courte tige toujours couverte de peau, par un anneau de tuber- cules et de grains, connu par les chasseurs sous le nom de la ‚rose. En dessus de cet anneau, le bois se divise en plusieurs branches fourchues, dont le nombre est variable et s’augmente avec l’âge et cette grande protubérance est remplacée annuelle- ment par une nouvelle plus grande. Elle se sépare de la tête en dessous de la rose par l'absorption d’un anneau des vais- seaux sanguifères, et l’animal reste quelque temps sans bois, jusqu'à ce que les nouveaux se soient reformés par une crois- sance molle de la tige couverte de peau ; elle atteint peu à peu sa grandeur naturelle sous cette peau. Alors, l'enveloppe tombe et les bois restent nus, couverts d’une surface brune luisante comme d’un vernis naturel. Les mâles seuls portent ce bois ; le Renne fait une exception a cette règle. Les Cerfs ont, comme les autres Ruminants, sauf les Tylo- podes, huit incisives en bas et aucune en haut ; très-souvent ils ont de petites canines, au moins chez les mâlés et six mo- laires, dont les trois postérieures ont presque le double de 460 RUMINANTS. grandeur des antérieures, peu à peu plus petites-en avant; . chacune à un creux central semi-lunaire, qui commence. en double, un pour chaque lobe ; la dernière molaire. inférieure, composée de trois lobes, a trois creux. Les inférieures sont plus étroites et oblongues, les supérieures plus larges et nes que carrées. Un des caractères remarquables des Cerfs consiste dans de fossettes lacrymales, qui forment un sillo” sans poils en avant de l'angle antérieur de chaque œil, et descendent obliquement vers le nez. Le crâne a une profonde impression de l’os lacry- mal, à l'endroit de la fossette, au-dessus des sillons souvent une interruption entre les os du nez, les lacrymaux et les mâ- choires supérieures, qui communique avec les sinus frontaux sans entrer en contact ave cette fossette. Les autres parties remarquables du corps sont les grandes oreilles, la lèvre supérieure non fendue, le nez nu, les poils courts, droits, fins et épais, la queue très-courte, et.la présence de deux petits sabots en arrière des grands, avec des petits doigts accessoires plus ou moins parfaits. | Nous avons quatre pa differentes de cette famille sur notre territoire. | ; A. Espèces grandes, avec des bois assez forts, qui forment. de trois A six branches, en commençant dans la jeunesse par une seule dague, comme le cerf d'Europe. Les mâles ont des canines, mais elles viennent assez tard et. beau- coup plus. tard que les bois. La queue est assez longue et les pattes postérieures ont une petite brosse en dessus du talon, sur le côté interne. Blastocerus, Gray. 1. Cervus paludossus Deswir. Mammal. 443. — Cuvier, Règn. anim. I, 264.—Pr. Wie», Beitr. ete., II, 580, 1. — Rexccer, Süugeth. Parag. 344. — Lacarexsr. Darst. neuer Süug. tb. 17. — Wasner, Scure». Suppl. IV, 367, 16, et V, 367, 18. — Poucueron, Mon. d. cerfs, Archiv. d. Mus. ete., VI, 452, 1. — Gray, ‚Knowley Menag., page 68. — Ann. N. H., II série, t. IX, page 427. — Burn. Syst. Übers. 1. 313. 1. — Reise .d.d. La Plata, St. II. 430. 46. à: GENRE CERVUS 461 Cervus dichotomus, Izciéer, Abh. d. Kön. Acad. z. Berlin, . phys. CI. 1811, page 108 et 117. s sk: Guazü-puch, Azara, Apunt. I. 33, n° 4. Cierdo ven Argentins. «Ce grand eerf nt un peu À pile petit que le cerf commun d'Durope, mais du même aspect, sauf le bois, qui est toujours plus court etrarement pourvu de plus de quatre branches. A là seconde année il commence par une seule dague, à la troi- sième année le bois a deux branches presque égales et à la quatrième trois, ou même quatre, à mesure que les deux bran- ches se divisent en fourchette, ou seulement une, l’anterieure. Plus tard, les deux branches principales reçoivent une troi- sieme sous-branche en bas, ce qui fait que le bois a cinq ou six branches à cette époque, mais sur un côté seulement, l’autre en à cinq ou quatre; je n'ai pas vu un nombre de branches plus grand et même ce nombre des cinq ou six est rare. Nous avons un bois, dontun côté a six branches et l’autre quatre ; je n’a- jamais vu eing ou six branches sur les deux bois, mais Rexei GER dit qu'il em a vu des exemples ; très-rarement, les bran- ches supérieures forment une petite pelle, par suite de l'union des deux sous-branches supérieures à leur base. La couleur de la robe est un beau rouge-brun-canelle, avec la gorge, la poi- trine et le ventre blanc. Le nez nu est noir, avec une bordure brune en dessus et une tache blanche en avant de la lèvre su- périeure; le museau et la fossette lacrymale et Les sourcils sont gris ; le dos du nez est plus ou moins noirätre ; les pattes et la queue sont brunes. Quelques longs poils noirs se trouvent en avant.de l’angle antérieur des yeux. Les jeunes nouveau-nés n’ont pas de taches blanches. | L'espèce vit dans les forêts au bord des grandes rivières et se trouve dans toute la République, au côté oriental, jusqu'aux îles du Rio Parana; elle manque dans la partie.occidentale du pays. La meilleure description qui en ait été donnée est de RexGGER. "OnsERvATION, — Nous avons un trone du squelette de cette espèce, dont la portion du dos se compose de .13 vertèbres, de 7 lombaires et de 4 sacrées. 462 RUMINANTS 2. ‚Corvun ehilensis (Gay. Gay et Gervais Ann. d. sc. nat. III serie, tome IV, fé- vrier 1846, page 91. — Gay Fn. chil. I, 159, 2. Atl. pl. 10 et 11. -— Pucueran Arch. d. Mus. .l. 1. VI, 484. — Wa. GNER, SCHREB. Suppl. V. 382. — Buru, Nature, tome IX, page 82.— Wırsn. Arch. f. Naturg. 1875, tome I, p. 19. Capreolus leucotis, Gray, Ann. of. N. H. II serie, tome VI, page 224. — Proc. Zool. Soc. 1849, page 64, pl. 12. - Furcifer Huamel Gray Ann. 1. 1: tome IX, page 427. Cervequus audicus, :Lesson, Nouv. tabl. d. Regn. anim. Mammal. 173. | Equus bisulcus;MouixA, Sugg. ete., 2 édit. page 262,— Trad, espag. I, 364. Variété de la Bolivie et du Pérou. Cervus antisiensis D'OrBiexy, Nouv. Ann. du Mus. III, 94. — Voyage de l’Amer. mérid. tome IV, Mammif. page 26, pl. 20. — Pucnerax, Archiv. d. Mus. VI, 467, 490. — WAGNER, ScHReB. Suppl. IV, 384 et V, 880, 27, — Tscaupı, Fn. peruana, I, 241, tb. 18. Fureifer antisiensis, GRAY, PER 1.1. IX. 27. — Me 2001 Soc. 1869, 496. Hamela leucotis: Ann. Mag: N. H. v série, tome x. 145 et XI, 214. — Pérérert Wrnoie: Arch. f. Naturg. 1870, 1, 46 et Revista cientif. y liter, Déc. 1873, n° 14, page 380. Cette espèce, que Mozixa a décrite le premier comme un âne à deux sabots (Equus bisulcus), a la grandeur et la taille du Renne, sauf les bois, qui sont beaucoup plus petits, et comme chez les autres espèces de cerfs, ne se trouvent seulement que chez le mâle. Le corps est assez ramassé, il à presque la grandeur de l’espèce précédente, maïs les bois sont plus petits et pourvus seulement de deux branches, une plus courte en avant et l’autre plus longue en haut; celle-ci est quelquefois assez longue, d’un pied et demi de hauteur. Le poil est très-épais et plus dans l'hiver, il ressemble à celui du renne. La couleur est pendant l'été d'un brun obscur mêlé de jaune, chaque poil a un long anneau jaune au milieu. Le bord du nez nu est noir et cette couleur s'étend le long du dos du nez jusqu'au front. Les GENRE. CERVUS 463 poils longs internes des oreilles sont blancs et le bord de la conque est couvert. de, poils «courts et noirs. Le contour de l'anus et le dessous de la queue sont blancs, comme dans l’es- pèce précédente, mais le ventre et la poitrine sont bruns-obseur ou noirätres. En dessous du talon se trouve une courte brosse de poils plus longs brun-foncé. ‚Pendant l'hiver, la couleur brune se a, en gris cendré assez clair et D'OrBieny a dessiné l'espèce à ce moment. Le grand exemplaire de notre collection a 5 4 pieds de lon. gueur du nez jusqu'à l'extrémité de la queue ; la tête seule a 11 pouces, les bois ont 13 pied de haut, les oreilles 7 4 pouces, la hauteur du dos au milieu est de23 à 28 pieds et un queue 6 à 7 pouces de longueur. Il y & a des exemplaires plus petits de 3.4 à 3 } pieds de longueur, lorsqu'ils sont plus jeunes. Ce cerfest répandu dans toute la Cordillère, depuis l’Equa- teur jusqu au détroit de Magellan ; il vit seulement dans les vallées élevées, où d’épaisses forêts lui permettent de vivre, et.descend. pendant l’hiver.un peu dans la plaine, mais ne s'é- loigne, jamais beaucoup du pied de la montagne, Il n’est pas . rare dans la Patagonie occidentale, où le chassent les Indiens qui le connaissent bien sous le nom.de Guamul, Guemul et Hua- mul, ainsi que le prononcent les Araucanes, et trafiquent de sa peau jusqu'à el Carmen et Bahia Blanca, sur. les bords de l’ Alankinns. Onsunvanıon. - — Da mon essai déja cité. “publié dans les WIEGMANN'S, Archiv., j'ai passé en revue.tout ce qui a été publié et dit sur cette espèce qu'on avait à tort divisée en deux. | 3. Cervus eampestris, Fr. Covier. IM, La ‚ Diet..d. sc. nat. IL, 484. — Desmar. Mamm. 444, — Pr. Wien. Beitr. etc. IL. 583.2.— Rexccer, Süug, Parag. 350, Licazexsr, Darst. ete. tb. 19. — WAGNER, Scurep. Suppl. IV. 369.et V. 368. 19. —.Buru.: Syst. Ubers, I. 314. 2. — Reise, ete, II. 430. 47. …Cervus.leucogaster, GoLpruss, Sonres., Süug. V. 1127. „ Blastocerus campestris, Gray, Ann. Mag. N.H. IT. ser. IX, 428. … ElGuazü-ti, Azara, Arunt. etc. I. 41,n° 5, Venado (mâle) et gama (femelle) des Argentins 464 RUMINANTS Il a la moitié de la taille du cerf commun et est encore plus petit que le Daim; sa taille est très-élégante, fort grêle et d'une couleur rouge-jaunätre, assez claire pendant l'été, mais d'un gris plus obscur et jaunâtre pendant l'hiver; les longs poils de l’intérieur des oreilles, la lèvre inférieure, la gorge, le tour des yeux et toute la surface inférieure et intérieure des pattes sont blancs, ainsi que les longs poils inférieurs de la queue. Le dos du nez est un peu plus foncé et brunâtre, ainsi que la portion inférieure des membres. Les bois sont courts, ils ont rarement gi d'un died ou 14 pouces de long; à l'état complet, ils portent trois branches d'é- gale distance et presque d’égale longueur; mais on trouve aussi des bois avec quatre et cinq branches, quoique, dans ce cas, les deux côtés du bois soient très-souvent inégaux, quatre d'un côté et cinq de l’autre ; il est même rare de trouver deux bois égaux avec quatre branches. La branche inférieure ou la supé- rieure se divise alors en fourchette pour former plus de trois branches, et même les deux peuvent être fourchues de l’un ou de l’autre côté. Un seul exemplaire de notre collection possède deux bois égaux avec cinq branches, la branche supérieure est largement fourchue et celle du milieu pourvue d’un petit ra- meau accessoire à la base, beaucoup plus court que la branche même. Toutes ces différences se trouvent sans ordre fixe, ce sont des variétés individuelles, mais non les conséquences d'une évolution fixe et successive. Le changement annuel des bois n'est pas aussi fixe, mais généralement les vieux bois tom- bent pendant l'hiver, cessant à la fin d'août. Les jeunes nouveau-nés ont des petites taches blanches en série régulière, le long de chaque côté du sommet du dos, et quelques autres plus grandes, irrégulières des deux côtés du tronc en dessous de la série dorsale.s | L'espèce se trouve en grandes troupes dans toutes les plaines ouvertes de la République, mais elles se retirent promptement des endroits peuplés par l’homme. Aujourd'hui les régions les plus australes de la province de Buénos-Ayres et le nord de la Patagonie en contiennent encore de grandes quantités. OBSERYATIONS. — 1. Le mâle vieux a autour de l’anus, sous la queue, le bas-ventre et les côtés intérieurs des cuisses, des poils très-longs, pen- dants au-dessous du corps comme une forte eriniere. Un de ces animaux a été dessiné dans l'édition anglaise: de Cuvrer, Règne animal, tome iV- GENRE CERVUS 465 page 135, par Hawisron-Swira ; ce dessin, et la description qui l’accom- pagne, ont fourni à M. A. Wacner l’occasion d’en faire une espèce diffé- rente sous le nom de Cervus comosus, SCHREB. Suppl. tome IV, 368, tb. 241. fig. 13. J'ai vu plusieurs exemplaires de ces vieux mâles dans un troupeau nombreux de la Bande Orientale. Voyez ma Reise etc., tome I. page 59 et tome II, page 431. 2. Le squelette Hermine, a le même nombre de vertèbres du tronc que le Cervus paludosus, il n’y a que six lombaires; la queue contient 11 ver- tèbres.Les métacarpes des ongles accessoires ARUeRE mais les dernières phalanges sont présentes. B. Espèces petites avec un bois simple, formé d'une seule dague pendant toute la vie; la fossette lacrymale est courte et la brosse de longs poils en dessous du talon est _ tres-petite; la queue est très-petite, et plus courte que dans la section antérieure. Les canines manquent généralement. Subulo, Ham. Sur. Coassus GrarY. . 4. Cervus rufus, ILLIGER. Abhandı. d. kön. Acad. z. Berlin, phys. cl. 1811. 108. — Desmar., Mamm. 445. — ER, ScHREB. Suppl. IV, 388 et Y. 384. — Rexccer, Süug. Parag. 356. — Pr. Wien, Beitr. ete. II. 317. RE Darst. ete. tb. 25. — Tscuunı, Fn. Peruana I. 239. — PucueraAn, Mon. des Cerfs, 1. 1. 471 et 490. — Buru. Syst. Übers. I. 316. 3. — Reise, ete. II. 431. 48. Coassus rufus, Gray, Knowl. Menag. 69. pl. 47, — Ann. Mag. N. H. I ser. tome IX. page 432. Guazü-pitä, AzarA, Apunt. I. 51, n° 6. Ce petit cerf, qui n'atteint pas la taille d'une chèvre femelle de moyenne taille, est d'une couleur homogène rouge-brun, un peu plus foncée le long du dos et plus pâle à la surface infé- rieure. Les lèvres et la gorge sont blanchâtres ; le dos du nez tire sur le gris ; les longs poils de l’intérieur des oreilles sont blancs-jaunätres et la même couleur se retrouve en dessous de la queue, autour de l'anus, et de la surface intérieure des cuisses. Les. jeunes nouveau-nés ont des petites taches blanches presque également distribuées, comme chez les jeunes du Cervus campestris. REP. ARG, — T, 11. 30 466 RUMINANTS J'ai trouvé l'espèce dans les forêts près de Paranä et de Tu- cuman, où elle n’est pas rare. 5. Cervus simplicormis. ILLIGER. Abhandl. d. Kön. Acad. z. Berlin, phys. Cl. 1811, page 107. — Pr. Wien. Beitr., etc. II. 596. Rune Saugeth. Parag. 359. — Mid ScHRER., Suppl. IV. 390. 27 et V. 386. 30. Cervus nemorivagus, FR. Cuvier, Dict. d. sc. nat. VII. 483. — Desmar., Mamm. 446. — Lichtenstein, Darst., ete. tb. 21.— Tdkonr. Fn. Peruana, I. 240.— PucHErAN, Mon. des Cerfs, 1. 1. 478. 2. Coassus nemorivagus, Gray, Ann. Mag. N. H. II. ser. tome IX, page 431. 2 Guazü-bird, Azara, Apunt. I. 57. n° 7. Cette espèce est encore un peu plus petite que la précé- dente; sa couleur est un peu plus claire et tire sur le jaune; elle est plus grisätre pendant l'hiver; le front est presque gris, les longs poils de l’intérieur des oreilles sont blancs, un peu jaunätres, ainsi que les lèvres, la gorge, le devant du cou, la poitrine et le ventre jusqu'à la surface infériéure de la queue et l’intérieur des membres. Les nouveau-nés ont une couleur plus grise, tirant sur le brun le long du milieu du dos, et sur le blanc sous le ventre; les côtés du tronc sont décorés de trois séries de taches blanches, depuis les épaules jusqu'à la fin des cuisses. Je n'ai par rencontré cette espèce, dans mes voyages dans l'intérieur de la République, mais elle existe dans le nord du Grand Chaco, dans les terrains voisins du Brésil et appartenant à present au Paraguay; il est probable qu’elle se trouve aussi plus au Sud, dans le nord de notre territoire, aux environs du Rio Vermejo; ainsi je la cite comme Argentine. | Espèces fossiles Des os et des bois fossiles de Cerfs ne sont pas rares dans le terrain quaternaire supérieur; nous avons une quantité consi- dérable de mächoires inférieures dans notre Musée publie: Ces inâchoites et les débris des bois ressemblent de an manière TRIBU DES PACHYDERMES 467 aux deux espèces vivantes, le Cervus paludosus et le Cervus cam- pestris, que je suis porté à croire que ces deux espèces existaient déja pendant l'époque quaternaire du pays. Bravarn à dis- tingué trois espèces fossiles de Cerfs: il nomme la plus grande C. magnus et la plus petite C. pampeanus (voyez tome II, p. 218 de cet ouvrage). La troisième, qu'il a nommée C. entrerianus, ne m'est pas connue (Gervais, Zool. et Paléontologie gén. I. 133). NEUVIÈME TRIBU PACHYDERMES. PACHYDERMA Nous réunirons sous ce nom tous les Mammifères ongulés qui ne sont ni des Ruminants, ni des Proboscidiens, et auxquels on ne peut reconnaître un caractère fixe diagnostique, appli- cable à tous, en raison de la grande variété de la taille géné- rale, de la conformation des dents et des pieds, dont le nombre des doigts varie entre un et cinq, quoique le nombre le plus general soit de trois ou quatre. Il est vrai, la peau de la plu part est grosse et forte et souvent sans poils, ou seulement cou- verte de poils rares et durs comme des soies; mais il y a aussi des types couverts de poils épais et courts, assez fins et dépri- més, comme le Tapir et les Chevaux. La même variété se ren- contre dans les dents. La plupart des Pachydermes ont six incisives dans chaque mâchoire, des canines et six ou même sept molaires de chaque côté des deux mächoires, mais tous ces nombres ne sont pas fixes; les incisives et les canines man- quent chez quelques Rhinoceros, et les canines seules manquent au Hyrax dans l’âge avancé. La position et la forme des dents est aussi variable; tantôt elles forment une série sans interrup- tion, comme chez plusieurs genres disparus (Anoplotherium, Macrauchenia), tantôt elles sont séparées par de larges vides en groupes distincts, comme chez la plupart des genres, En ce qui concerne leur conformation particulière, on trouve dans les molaires deux variétés principales de la couronne et des racines, qui se rapprochent, par leur type fondamental, des | 468 PACHYDERMES mêmes des deux groupes des dents molaires des Rongeurs, à couronne grosse avec des racines séparées ou prismatique sans racines isolées, sans que les incisives et les canines aïent une différence semblable. Les incisives ont la forme générale d’un ci- seau, avec une couronne coupante droite ou un peu en pointe; les canines sont coniques ou prismatiques etplus ou moins re- courbées en arcade; les deux, comme toujours, ont la racine sim- ple. Dans les molaires, dont les antérieures sont plus petites, celles-ci remplacent les dents de lait qui tombent, et portent, par cette rénovation, le nom de prémolaires. On distingue deux types principeux sous les noms dernièrement appliqués des Sélénodontes et des Bunodontes. Les molaires de la première catégorie sont composées, comme les molaires des Ruminants, de deux lobes semi-lunaires, plus ou moins séparés, plus reconnaissables dans les molaires inférieures, qui sont étroites-oblongues, que dans les supérieures plus larges et car- rées. Celles-ci ont sur le côté externe deux tubercules aigus triangulaires, plus hauts que la moitié interne de la couronne, et sur ce côté interne, plus bas, deux lobes arrondis, séparés par un fort pli d’&mail transversal, plus ou moins onduleux. Quelquefois un vide central existe dans chaque lobe des mo- laires supérieures, comme dans celles des Ruminants. En cet en- droit, le côté interne des molaires inférieures est ouvert, ce qui donne a chaque lobe la forme de la nouvelle lune à sa première phase. Les molaires des Bunodontes ont toujours la couronne d’egale hauteur et sont pourvues, sur la surface de trituration, d’une multitude de petits tubercules ou collines, arrangés en lignes longitudinales, dont au moins deux lignes parallèles de tubercules un peu plus grands se distinguent, comme corres- pondant aux deux moitiés inégales de la couronne des Séléno- dontes. Ces molaires ont toujours des racines isolées aussi en deux rangées parallèles; les molaires des Sélénodontes sont souvent prismatiques, sans racines isolées, ou n’ont ces racines que très-tard, lorsqu'elles sont tout-à- fait usées et que la cou- ronne à déjà presque disparu. Le second caractère principal de la tribu consiste dans les membres, quoiqu’ils présentent les mêmes deux variétés d’as- pect que les dents molaires. Quand ils sont grêles et hauts, comme ceux des Ruminants, l'humérus et le fémur sont courts et des deux os de l’avant-bras et dela jambe l’un est rudimen- taire; aussi le pied est toujours plus long que chacun de ces os, PARIDIGITÉS 469 Ainsisont constitués les membres du cheval. Mais d'autre part,il y aaussi des Pachydermes dont les membres sont courts, et chez lesquels les trois sections principales de chaque membre sont à peu près d’egale longueur, comme chez le Cochon, l'Hippopo- tame et le Rhinocéros. Dans ce cas, les deux os de l’avant-bras et. de la jambe sont parfaits et le pied plus raccourci, du moins toujours l’antérieur. Un autre caractère encore plus important consiste dans lenombre des doigts, tantôt distribués par paires, deux ou quatre, tantôt en nombre impair de un, trois ou cinq. Nous trouvons alors l’astragale, avec deux facettes articulaires terminales chez les premiers, ou avec une seule dans le second cas, Cette différence fondamentale sert de base pour établir les deux groupes des Paridigités et des Imparidigités, commenous l'avons déjà dit plus haut. La valeur systématique de cette division augmente, quand nous voyons queles premières se rapprochent plus des Ruminants, et quelques-uns des seconds avec cinq doigts tout-à-fait des Proboscidiens. Nous suivrons ces différences naturelles pour reconnaître les caractères des groupes et nous divisons les Pachydermes en trois sous-tribus, qui sont les : Paridigités avec 2-4 FT et ongles ; Imparidigités avec 1-3 ongles; Multidigités avec 5 doigts et ongles. La faune actuelle sud-américaine est pauvre en Pachyder- mes; nous n'avons dans notre territoire que deux genres, un paridigité, le Cochon, nommé Dicotyles, et un autre imparidigité, le Tapirus ; mais quelques autres genres disparus augmentent le nombre des types indigènes, ce sont les genres Equus, Hippi- dium, Macrauchenia, Toxodon, Nesodon et Typotherium, de notre faune quaternaire, qui composent quelques-uns des genres les plus remarquables des Mammifères. Nous connaissons aussi de l'époque plus ancienne tertiaire quelques types, dont nous par- lerons plus tard à la fin de notre étude de chacune des trois sous-tribus mentionnées. "I" PARIDIGITÉS, PARIDIGITATA. Chez ces animaux l’astragale a deux facettes articulaires ter- minales séparées par une faible crête ou sillon transversal dont l’externe s'articule avec l’os cuboide et l'interne avec l'os sca- 470 PACHYDERMES phoïde. Le fémur n'a pas le troisième trochanter externe et le nombre des doigts est de quatre chez les genres actuels. Maïs il y à aussi des genres à deux doigts, semblables au type des Ru- minants; même s’il y a quatre doigts, les deux du milieu sont plus forts et les vrais supports du corps. Les deux os de l’avant- bras et de la jambe, sont complets et restent toujours séparés, ‘ ainsi que les métacarpes et les métatarses. Ces derniers caractères de la présence de deux doigts seule- ment, avec des métacarpes et des métatarses séparés, et des os de l’avant-bras et de la jambe séparés également, constituent la famille des Anoplotheridae, qui est pourvue d’une série de dents non interrompues, de six incisives, des canines et sept molaires de chaque côté. BrAvarp signale, dans son Catalogue, des espèces de cette famille, indigènes tertiaires ; il a donné à une d'elles le nom de: a Anoplotherium americanmum Monogr. d. 1. terren: terc. ete. , page 15. — Gervais, Zool. et Paléontol. génér. tome I, page 132. | J'ai déjà dit dans le tome II, page 243 de cet ouvrage, tout ce que je devais dire au sujet de ce prétendu Anoplotherium. Je ne puis me prononcer avec conviction, car je n’ai vu aucun os assez reconnaissable pour l’attribuer à ce genre, et je crois, avec Gervais (1. 1.), que l’existence du vrai Anoplotherium dans notre territoire tertiaire n’est pas admissible. Moi-même ai parlé dans les Ann. and Magaz. N. Hist. IV, ser., tome 7, page 52. 1871, d'un os de crâne conservé dans notre Musée public et trouvé dans une couche sablonneuse de la formation tertiaire, à Paranä, qui présente quelque ressem- blance, à la portion occipitale, de l’Anoplotherium grande, de BLAINvVILLE (Ostéogr. tome IV, genre Anoplotherium, pl. 8); mais cette ressemblance externe se suffit pas pour l’attribuer au même genre. Cet os peut appartenir avec le même droit à un genre inconnu, et ne donne aucune certitude de l'existence du genre Anoplotherium dans notre faune tertiaire. “ GENRE DICOTYLES 471 SEULE FAMILLE rn ' LES DORTERT ION. SUHNA, Ce sont des Pachydermes paridigités à dati doigts, dont les deux du milieu sont plus grands et pourvus de forts sabots Qui touchent le sol pendant la marche; les deux autres plus petits, un de chaque côté, sont placés en arrière des grands et ne touchent le sol qu'avec la pointe et même pas du tout. Leur tête est allongée, et le museau fort se termine par un boutoir tronqué propre à fouiller la terre; les oreilles sont grandes, le corps: couvert de soies fournies, grosses et rigides; les dents sont en nombre variable, mais généralement il y a six inci- sives étroites, de fortes canines recourbées l’une et l’autre vers le haut, et six fortes molaires pourvues de plusieurs petits tubercules égaux et inégaux du type des Bunodontes, Les Cochons sont des animaux omnivores, et quoique leur nourriture consiste principalement en fruits farineux et en ra- cines farineuses, ils mangent aussi des vers, des coquilles, des grands insectes et même des petits vertébrés, comme les lé- zards et les couleuvres. Il n'existe dans l'Amérique méridionale qu’un seul genre re- présenté par deux espèces, répandues presque dans toute la zone chaude et tempérée. | * Onsenvariox. — La description détaillée, donnée de ce genre et ses es- pèces par RENGGER, AZARA, LE Prince DE Wiepp et moi-même, dans les Dre déjà cités, me permet d’être très-court dans mon exposé actuel. Genre Dicotyles, Cuvier. Le Règne ARTS tome I, page 245, Ces Cochons ont une petite taille, avec une fourrure épaisse pas très-rigide, sous laquelle se cache, au milieu de la croupe, une grande glande avec l'ouverture en haut, d'où sort une liqueur fétide. Les métacarpes et les métatarses des deux srands doigts sont soudés à la base et le doigt petit extérieur des pieds postérieurs manque. Ils ont quatre ineisives en haut et six en bas; de courtes canines assez grosses et six molaires e 472 PACHYDERMES successivement plus grandes, chacune composée de deux lobes principaux avec quatre tubercules accompagnés de petites gra- nulations, et un cinquième tubercule à la dernière molaire qui est beaucoup plus grande. Leur estomac est composé de plu- sieurs poches bien séparées. Les deux espèces vivent dans les forêts et ne se trouvent pas dans les endroits où cette condition manque. Azara, le premier, les a distingués, et Cuvıer leur a donné les noms scien- tifiques : 1. Dicotyles labiatus, CuviEr. Règne anim. I. 245. — Dict. d. sc. nat. IX, 519. — Desm. Mamm. 394, 620. — Pr. Wien. Beitr. etc. II. 564. 2. — RengGeEr, Süugelh. 322. — Tscaupr, Fn. Per. 217. 2. — Burn. Syst. Ubers, etc. I. 325.1. Sus albirostris, ILLieer, Abh. d. Kön. Acad. z. Berlin, phys. CI. 1811. 108. Dicotyles albirostris, WAGNER, SCHREB., Suppl. IV. 306. 2. -- Tajacu, Fr. Our. et Georrr. Hist. nat. d. Mammif. II, pl. 89. Tanicati, Azara, Apunt. etc. I, 19, n° 2. La couleur des animaux de cette espèce est brune-noirätre, chaque poil a un anneau clair, jaune-blanchätre, avant la pointe; la bordure du nez, de la lèvre supérieure et toute la lèvre inférieure sont blanches. Leur taille est un peu plus grande que l'espèce suivante, un peu plus petite qu’un mouton; | ils ont généralement 31 à 31 pieds de long; la tête seule a presque 1 pied, la hauteur du dos est de 15 à 1? pieds; l'oreille a 3 pouces de haut, elle est arrondie au coin supérieur; la queue n’est pas visible. Le squelette possède treize vertèbres dorsales et six lombaires ; le nombre des sacrées et des coccy- giennes est aussi de six, quoique la queue ne soit pas en de- hors du corps. Ils se rencontrent dans les forêts du Nord et de l'Est, mais principalement dans le Paraguay et la partie voisine du Bré- sil; je ne suis pas sûr que cette espèce existe sur notre terri- toire, GENRE DICOTYLES 473 2. Dicotyles torquatus, CuvIER. . Règne anim. I. 245. — Desmar. |. 1. 393. 619. —Pr. Wiepp, Beitr. etc. II. 557. 1. — Renecer, l. !. 328. — Tscaupir, 1. 1. 216. 1. — Wacxer, Sonres. Suppl. IV. 306. 1. — Bury. Syst. Ubers. I. 327. 2. — Reise, II. 432. 49. _ Sus Tajacu, Lx, Syst. Nat. I. 103. 3. — Irc, |. I. 108. Pecari, Burrox, Hist. nat. Mamm, tome X, pl. 3. Tayletü, Azara, Apunt. ete. I. 23, n° 3. Chancho del monte ou Javali des Agean ins, Cette espèce est un peu plus petite que l’autre, le tronc est relativement un peu plus court ; la couleur est un noir presque pur, sauf un anneau jaune- -blanchâtre sur chacun des poils vers le milieu ; les lèvres ont la couleur du tronc, mais il y a sur les côtés, en avant, une raie oblique blanchätre, commen- gant aux épaules et remontant sur le milieu du dos. Les poils de cette raie ont les anneaux blanchâtres plus larges, sans être tout-à-fait blancs. Le crâne est un peu plus petit et diffère par la forme légè- rement concave du front, un peu bombé sur le sommet et se relevant plus en arrière par la crête occipitale prononcée; une différence principale consiste dans le trou infraorbital beau- coup plus grand. Les jeunes nouveau-nés ont une couleur brune tirant sur le rouge vers le dos et sur le jaune sous le ventre, avec de courts anneaux jaunätres, très-peu marqués à chaque poil; la raie oblique de l'épaule n’est pas indiquée. La longueur totale n'arrive pas à 3 pieds; la tête a 9 à 10 pouces, le tronc 2 pieds, les oreilles 23 pouces; la hauteur moyenne du dos est de 14 pied. Cette espèce se trouve sur notre territoire, dans les provinces de Corrientes, Entre-Rios, Tucuman et Cordova, où j'ai vu une peau mutilée à San Antonio de la Punilla, et une à Tu- cuman. ' Espèce fossile _ Nous avons dans le Musée public, deux crânes fossiles muti- les, dont la denture seulement est bien conservée; l’un a été trouvé à Buénos-Ayres même, en creusant les caves d’une »“ 474 PACHYDERMES IMPARIDIGITES grande brasserie; l’autre dans la campagne de notre province. Les dents ne se distinguent pas de celle de l’espèce vivante et me font croire que les deux espèces sont identiques. BLAINVILLE a dessiné la moitié d'une mâchoire inférieure (Ostéogr. III, genre Sus. pl. IX), qui peut s'adapter avec mes échantillons de la mâchoire supérieure. “ II. IMPARIDIGITÉS. EMPAREDIGETATA. L’astragale a une seule facette articulaire terminale, qui unit avec le scaphoide; le cuboïde s'articule non avec l’as- tragale mais seulement avec le calcanéum et le scaphoïde. Le fémur possède un troisième trochanter externe fort; le nombre des doigts est de un ou trois, exceptionnellement de quatre sur les In amabres anterieurs chez le Tapir; mais tou- jours l'un des doigts, celui qui correspond au troisième de l'homme, est plus “fort et un peu plus grand que les autres. Quand il existe un seul doigt c’est celui-là qui subsiste. | Les molaires suivent le type des Sélénodontes, mais pré- sentent des différences suivant les groupes ou genres. Les Imparidigités sont plus nombreux que les Paridigités, non-seulement dans notre époque, mais aussi dans les époques antérieures, et comprennent quelques-uns des types les plus anciens des Mammifères disparus. | Nous les divisons en quatre familles : Solipèdes, un seul doigt bien développé, accompagné de deux autres plus ou moins réduits ou rudimentaires, + Palaeothériades, le cou fort allongé et trois doigts presque d’égale grandeur aux deux membres. Tapiroides, avec le cou court et quatre doigts parfaits, en avant, mais seulement trois en arrière. Rhinocéroïdes, avec le cou très-court et trois doigts pres- que égaux aux deux membres, quelquefois accompagnés du reste d'un quatrième rudimentaire en avant. Nous avons des représentants des trois premières familles dans notre territoire, dont quelques-unes ont aujourd’hui dis- paru, mais ont existé pendant les époques quaternaire ou tertiaire. ; GENRE EQUUS 475 PREMIÈRE FAMILLE SOLIPÉDES. SOLIDUNGULA Les animaux de cette famille rappellent, par leur aspect ex- térieur et la hauteur des membres, la forme générale des grands Ruminants élancés. Leur tête est fort allongée, en avant; ils ont les trois catégories de dents, chacune bien sépa- rée de l'autre par un espace degarni. Les molaires supérieures ont une couronne carrée, les infé- rieures une oblongue et les deux sont composées de deux lobes plus ou moins compliqués et onduleux. Le nombre normal est de sept en hautet de six en bas; le nombre des incisives est de six dans chaque mâchoire. Le cou est modérément allongé, le tronc assez fort et les membres ont une hauteur cönsideräble: l’humerus et le fémur sont courts, le eubitus en avant et le péroné en arrière, sont réduits ou rudimentaires, et le pied est “plus long que les deux autres parties principales; il y a trois doigts, dont celui du milieu est plus grand que les deux autres, plus courts, souvent rudimentaires et alors sans sabots. "Les chevaux qui sont les seuls représentants actuels de cette famille, ont vécu dans l'Amérique méridionale pendant les épo- ques tertiaire et quaternaire; ils ont disparu dans toute l’Ame: rique avant le commencement de l'époque actuelle, mais de- puis ils ont été introduits de nouveau, par les conquérants euro- péens. Nous connaissons, dans notre territoire, quatre espèces éteintes, que j'ai traitées en détail dans une monographie spé- ciale : Los Caballos fösiles de la Pampa Argentina, Buénos-Ayres, 1875, fol. (publié en deux langues, espagnol et allemand). J’en donne ici un court extrait et renvoie le lecteur à mon livre pour de plus amples détails. + OBSERVATION.— Une synopsis des changements que la famille des Soli- pèdes a subis. dans l'Amérique du Nord, pendant les formations tertiaire el quaternaire, a 616 donnée par M. Marsn, dans l’Americ. Journ. of Sc. and Arts, jany 1879, et cet essai a 6té traduit dans le Kosmos allemand, tome VII, page 432, 416 PACHYDERMES 1. Genre Equus, LINNÉ. Se Mt Naturae. I. 100. 33. Les Root molaires sont des prismes quadrangulaires un peu courbés, sans racines séparées, jusqu'à l’âge très-avancé; c'est alors seulement que se forment de courtes racines coniques. Les incisives et les molaires ont au milieu de la couronne. des fossettes : les incisives une seule, les molaires deux, entourées par une lame d’émail, onduleuse dans. les molaires, dans la- quelle le cément s’accumule avec les ans et arrive à les fermer peu à peu. Alors chaque molaire se compose de deux lobes entourés d’&mail; chaque lobe est composé de deux croissants et les supérieurs ont un petit disque accessoire interne qui donne aux molaires de la mâchoire supérieure, l'apparence d'être composées de trois tubercules transversaux dans chaque lobe et de deux dans l’inferieure, La première des sept supé- rieures est très-petite et se perd généralement, la première qui reste est plus longue que les autres et de contour triangulaire dans la mâchoire supérieure; mais dans l’inférieure, la première et la dernière molaire ont la même forme triangulaire. Les canines manquent généralement chez les femelles, dans les deux mâchoires ou au moins dans l’inferieure; quelquefois aussi chez les mâles, dans la même mâchoire inférieure. Les pieds ont un seul doigt parfait, avec un grand sabot circulaire; les deux doigts accessoires postérieurs sont réduits à des mé- tacarpes et métatarses très-faibles, et n'ont pas de phalanges (*). Nous connaissons, dans notre formation quaternaire, deux espèces fossiles de ce genre. | 1. Equus eurvidens, Owen. Zool. of the Voy. of the Beagle, tome I, page 108, pl. 32, fig. 13 et 14.— Lripy, exst. Mamm. of Dacota and Nebrasca, p. 260. — Buru. Los Cab. fös., ete., pages 51, 54 et 67.— pl. III, fig. 3, a.etb. (*) Quelquefois l’un où l’autre, principalement l’interne antérieur, et très-rarement les deux de ces doigts accessoires, ont des petites phalanges avec un sabot parfait. Voyez Anales del Mus. Pübl. de Buenos Aires, tome I, page 238, note **, et MARSH, dans Améric. Journ. of Se. and Arts, juny 1879, 1. 1. GENRE EQUUS 477 Equus caballo affinis, Lux, Mém. de l’Acad. Roy. de Co- penhague. Cl, phys. tome XII, page 90, pl. 49, fig. 2 et 4. Equus americanus, Gervais. Gay, Fn. chil., tome I. p. 146. Atlas Mammif., pl. 8, fig: % Equus macrognathus, Gervais. Recherches sur les Mammif. foss. de l'Amér. merid., pl. 7, fig. 2 et 3. ions: Éianons de cette espèce que les dents, qui sont en tout conformes à celles de l'espèce actuelle d’ Europe, sauf que le prisme est un peu plus recourbé sur le côté interne de la mâchoire. Ces dents se distinguent de celles de l’espece sui- vante par deux caractères bien visibles. 1. Le disque interne du lobe inférieur des molaires est beau- ) plus large et distinctement anguleux à ses deux coins, l'antérieur et le postérieur. 2. Le pliprineipal du milieu entre les deux lobes desmolaires inférieures, sortant du côté externe de la dent, est pourvu d’un petit pli sensdsine assez fort & la pointe interne. BIER AL A N LE RE En *£ 2. Wefisiak Argentinus Burx., Los Caballos fösil. , ete., page 56 et 68. 2, pl. IV, fig. 1 et 2. Une seule molaire supérieure et une demi-mächoire inférieure m'ont engagé à fonder cette espèce nouvelle, en raison des deux caractères suivants, différents des autres espèces. 4. Le disque interne du lobe antérieur de la molaire supé- rieure est plus petit, son contour est elliptique, sans indication des deux coins opposés aigus. 2. Le pli principal du côté externe dés miolaires inférieures, entre les deux lobes de chaque molaire, est plus étroit et fine- ment recourbé au coin interne, sans le petit pli secondaire qui se trouve dans l’autre espèce. | Du reste, le prisme éntier de la molaire supérieure est aussi recourbé que celui de l’autre espèce, mais beaucoup moins que dans les espèces du genre suivant. J'ai reçu la molaire de la province de San Luis, ainsi qu'un fragment du tibia, plus petit que le tibia du cheval domestique, et la mâchoire inférieure a été trouvée dans l'intérieur de la province de Buénos-Ayres. 478 PACHYDERMES ri Genre Hippidium, Owen. Philos. Trans., tome 159, pt. 2, page 560. Dr Ce genre se distingue de tous les autres connus de la famille par les os du nez, remarquablement courts et réduits à la por- tion postérieure, située entre les os frontaux et les os lacrymaux, mais pourvus d'une prolongation antérieure librement sus- pendue au-dessus de l'ouverture du nez, et formant une longue apophyse étroite et aiguë, en forme de dague, qui s’etend jus- qu'au bord des os intermaxillaires. Les dents molaires sont très- grosses, plus courbées, pourvues de courtes racines, avec une forte couche de cément et des plis d’&mail moins onduleux ; le disque interne du lobe antérieur des supérieures estrelati- vement très-petit et son contour est elliptique, sans angles aigus opposés. Les pieds ont deux doigts accessoires rudimen- taires, sans phalanges et sans sabots, et les afterieurs un petit os accessoire sur le côté externe, attaché à l’unciforme et au métacarpe du quatrième doigt, qui représente le métacarpe du cinquième. Ces animaux ont eu plutôt l'aspect de l'âne que du cheval; la tête très-grande, le cou plus court, le tronc un peu plus petit et des membres plus bas, avec des sabots plus petits et très- probablement aussi de longues oreilles et la robe rayée de l’äne ou des zèbras, qui vivent actuellement dans l'Afrique mé- ridionale. Nous en connaissons deux espèces : a 1. Hippidium primeipale, Burm. Los Cab. fös., ete., page 66, pl. HI, fig. 1 et 3, Equus principalis, Luxnp, Mém. de l’Acad. Danoise ete., tome XII, pl. 49, fig. 1. Equus macrognathus, WenpeLı, Voyage du sud de la Bo- livie, page 204. Equus neogaeus, Gervais, |. 1. pl. 7, fig. 1, 4. 5, 9 et 10. Variete: Hippidium arcidens, Divin: Phil. Trans. t. 159, pt. 2, p. 565. La taille est supérieure à celle de l'espèce suivante ; le crâne plus large, les dents plus grandes, mais les membres sont plus _ grêles et un peu plus longs. GENRE HIPPIDIUM 479 Cette espèce est connue par la denture complète, dessinée dans mon livre |. 1., et par un os de l’avant-bras, du membre antérieur gauche. 2. Hippidium br nr LU LA w| 1 Burw. Los Cab. fös. ete., page 65, pl. 1, u, VII et VIII. Equus neogaeus Lunn. 1. L fig. 3et5. Ris Devillei Gervais 1. 1. pl. VII, fig. 7, 8, 11,12 et 13. L'espèce. a la taille un peu plus petite, principalement la tête ; les dents sont d’un quart moins grandes, leurs lames d'émail plus onduleuses, mais les membres sont plus courts et plus ramasses. wr" Nous avons dans le Musée public un squelette presque en- tier, avec le même nombre de vertèbres que le cheval domes- tique, mais à peu près de la grandeur de celles de l’äne ; sauf le crâne, qui a 2 pouces de plus long que le crâne d’un cheval ordinaire (23 pouces à 24). Tous les os ont la forme de ceux du squelette du cheval actuel, avec quelques légères modifications dans leur grandeur relative, consistant principalement dans la colonne vertébrale et les côtes plus grêles, mais les os des membres sont presque aussi forts. OBSERVATION. — - Dernièrement, M. Ramon Lista a rapporté de son voyage dans la Patagonie australe, des régions supérieures du Rio Chico, afflnen nord du Rio Santa Cruz, un morceau de crâne contenant la portion médiane du palais, avec les deux rangées de molaires et les faces externes de la mâchoire supérieure, en dessous de l'orbite d’un côté. Les molaires, dont six sont présentes au côté gauche et les trois antérieures du droit, ressem- blent par leur forme tellement aux dents de l’Anchitherium aurelianense (Peer hippoides BLAINVILLE, Ostéogr. IV, Palaeotherium, pl. VII), sauf qu’elles sont moitié plus petites, que je ne peux douter de leur carac- tère congénère avec l’espèce à laquelle a appartenu l'échantillon que je pos- sède ici. Ces dents ressemblent complètement par leur grandeur aux dents -de l’Anchitherium Bairdii Leivy (The ancient. Fauna of Nebrasca, page 67, pl. X, fig. 21 et pl. XI, fig. 3). Je serais disposé de réunir les deux espèces, si je ne supposais pas que le reste de la conformation présentera des diffé- rences plus remarquables que les molaires seules. Ainsi je propose d’ac- cepter l’éspèce patagonienne comme différente et de la nommer : TT Anchitherium australe Je donnerai plus tard un dessin de l'échantillon en question 480 PACHYDERMES dans l'Atlas, où je le décrirai alors plus en détail. Le terrain du dépôt dans l'Amérique du Nord, passe pour Pliocene ; l’âge des couches patagoniennes est généralement considéré comme contemporain. DEUXIÈME FAMILLE: PALAEOTHERIADAE Un cou très-allongé, avec les sept vertèbres très-fortes, et trois doigts plus ou moins égaux à chaque membre, garnis de sabots assez petits, tels sont les caractères diagnostiques de cette famille. Le nombre des dents est le même que celui des Solipèdes: six incisives, de petites canines, sept molaires en haut et six en bas; mais la conformation des molaires est plus simple. Celles de la mâchoire supérieure ont trois coins perpendiculaires sur le côté externe et deux lobes dirigés obliquement en arrière, sur le côté interne, séparés par de grands vides ouverts entou- rés par une lame d'émail, Les molaires inférieures sont com- posées de deux croissants, ayant la face concave tournée vers le côté interne. i Dans les membres antérieurs, l'os de la portion supérieure est moins court, ou même plus long, dans les postérieurs, que _ ceux de la seconde portion, qui dépassent un peu en longueur la troisième portion. Il résulte de la conformation des os du nez et du crâne que ces animaux ont été pourvus d’une trompe charnue comme le Tapir. Nous avons dans notre faune un seul genre trös-partieulier de cette famille éteinte. Genre Maerauchenia Owen. Zool. etc., of the Beagle, tome I, page 35. Opisthorhinus, BRAVARD, Msc. (*). L'animal a la grandeur d'un fort cheval, et principalement son crâne a la même forme générale, sauf que la région du nez, (*) II faut noter qu“ ma description artérieure se fondait sur les planches dessi- nées par BRAVARD, sans connaître alors les SEO mêmes que j’ai à présent dans les mains. GENRE .MACRAUCHENIA 481 remarquablement rétrécie vers le front, où elle forme entre les orbites une ouverture allongée-ovale, accompagnée d’impres- sions musculaires, en arrière, qui prouvent l'existence ante- rieure d’une trompe assez allongée et flexible. Les six incisi- ves ressemblent à celles du cheval, sauf qu'elles sont plus inégales, les centrales plus petites et leur couronne est moins épaisse, sans fossette centrale. Les canines sont très- -compri- mées et plus semblables aux incisives externes qu’aux cônes de celles du cheval. Des sept molaires supérieures (*) les qua- tre prémolaires ressemblent aux canines, quoiqu'elles soient successivement plus grandes, par la face externe comprimée deleur couronne, en arrière de laquelle, $ur le côté interne, on voit deux grands creux, entourés de lobes minces, dont le postérieur. est à. demi-ouvert en arrière. Les trois vraies mo- laires beaucoup plus grosses ont trois forts coins perpendicu- laires externes, entre lesquels se trouvent, sur le bord externe de la couronne, deux hauts tubercules trianeulaires aigus et sur le côté interne de ceux-ci, dans Ja portion plus basse de la sur- face de trituration, deux “lobes larges séparés par un fort pli ouvert, terminé à la fin interne par un troisième lobe médian; chacun des trois lobes renfermant un creux, sauf l’antérieur un peu plus grand qui peut en renfermer ous. Par suite de cette conformation particulière, la molaire très-usée renferme quatre ou cinq creux ronds, posés en deux rangées, opposés deux à deux, et le cinquième au milieu des autres ; celui-ci, comme le reste du pli du milieu entre les deux Line principaux, qui correspond au coin médian du côté externe. Les molaires inférieures sont plus simples, chacune est com- posée de. deux croissants qui forment au milieu un lobe fort et renferment deux creux, dans leurs deux courbures concaves. Toutes ces dents sont beaucoup plus grandes que les corres- pondantes du cheval, et en raison de cette grandeur forment une série sans interruption, depuis les incisives jusqu’à la der- nière molaire. Celle-ci a un contour triangulaire pointu en arrière ; les autres deux vraies molaires sont quadrangulaires et chaque suivante est un peu plus grande jusqu’à la dernière, Au premier moment de sortir de la gencive, les sommets (*) Auparavant j'avais compté huit molaires supérieures, induit par les figures de BRAYARD, ‚et ne soupçonnant que les canines peuvent avoir deux racines séparées, comme elle les ait en vérité dans les figures publiées plus tard par GERVAIS, REP. ARG, — T. 111. 31 482 PACHYDERMES aigus des lobes des dents sont formés d'une crête d’&mail, finement festonnée en dessus, mais bientôt ces crêtes s’usent par la trituration et se changent en surfaces unies d'ivoire poli avec une lame externe d’&mail ; ces surfaces deviennent peu à peu toujours plus grandes par l'usure (*). Il est bon de noter que les trois molaires de lait présentent une différence remarquable par l'absence du coin médian ex- terne perpendiculaire et par la présence d’une ceinture élevée à la base de la couronne sur le côté externe, nommée cingulum, dans le langage scientifique, qui manque dans les molaires de remplacement et donne à ces molaires de lait une ressem- blance remarquable avec les dents du genre Palaeotherium (**). Je ne donne pas ici plus de détails sur la conformation du squelette, que j'ai décrit dans les Anal. d. Mus. Pübl. de B. A., tome I, page 32 suiv. ; j'ajoute seulement quelques mesures et notes additionnelles. Les vertèbres de l'épine dorsäle sont très-fortes, beaucoup plus fortes que celles du cheval. Les sept vertèbres du cou réunies ont une longueur de 34 pieds, chacune des deux plus longues, qui sont la troisième et quatrième, mesure 8 pouces. Elles ressemblent aux vertèbres cervicales des Ruminants par le cours du conduit de l'artère vertébrale sur le côté interne de larcade. Le nombre des vertèbres dorsales n’est pas bien connu, mais on peut supposer qu'il était de 16 à 17; celui des vertèbres lombaires est très-probablement de 7, nous en avons 6 dans le Musée ; la dernière est remarquable par les facettes articulaires qui l’unissent à la précédente et à la première sa- crée, comme dans le cheval. Nous ne connaissons pas bien les vertèbres du sacrum et de la queue ; une seule coceygienne est conservée dans notre Musée, ainsi que deux côtes, semblables à celles du cheval, mais plus longues et beaucoup plus fortes. Gervais a dessiné sept vertèbres coccygiennes dans son second Mémoire sur cet animal. Les os des deux membres presque complets existent dans le Musée, au moins d’un côté du eorps. L’omoplate est trop cassée pour bien la décrire. L'humérus (") Les molaires toutes nouvelles après le changement des caduques sont dessinées par GERVAIS dans les Mém. de la Soc. géolog. de France, II série, tome IX, pl. 21. (**) II me semble possible que BRAVARD ait pris ces molaires de lait du Macrau- chenia pour des molaires du Palaeotherium, ce qui lui fait établir l'espèce qu'il a nommée P. paranense. Voyez tome II, page 243. GENRE MACRAUCHENIA 483 _ ressemble complètement à celui du Rhinocéros ; il est aussi fort et a la facette articulaire de l'épaule simplement hémis- phérique, sans la forme de demi-poulie, comme celle du che- val. Sa longueur est de 15 pouces. Les deux os de l’avant-bras sont intimement soudés, quoique chacun soit très-fort et leur séparation primitive encore bien reconnaissable. Le radius forme une forte crête en avant et dépasse en largeur le cu- bitus, mais celui-ci est plus épais. La longueur des deux os réunis est de 235 pieds et le radius seul a exactement? pieds. Le pied antérieur complet nous manque, mais Owen et Gervais en ont donné de bons dessins, celui-ci le plus complet pl.8 des Rech. s. 1. Mammif. foss. de l'Amér. merid. , Qui prouve une longueur totale de 1 4 pied. Les relations des trois portions prineipales des membres antérieurs sont donc comme 15, 30, 18, tandis que chez le cheval elles sont dans la relation de 12, 13, 18, c'est-à-dire que le cheval, a un pied relativement plus long, mais le haut-bras et l’avant- bras beaucoup plus courts. Nous avons le membre postérieur du côté gauche parfait, sauf le calcanéum, qui a été dessiné par Gervais 1. 1. Le fémur et le tibia sont déjà bien connus par la description de Owen; le premier a 20 pouces de long, il est assez grêle et est pourvu d’une faible crête, au lieu du troisième trochanter externe, et de fortes articulations terminales. Le tibia uni intimement avec le péroné très-faible, a 16 pouces longueur et le pied en- tier est presque aussi long. On voit par ces mesures-que le pied postérieur est zelstivement moins long que l’antérieur. Le calcanéum, comme il est dessiné pl. XVIIL, fig. 7 du se- cond Mémoire de Gervais, a une longueur de presque 6 pouces et se distingue de celui du cheval, qui lui ressemble beaucoup, par le fort élargissement externe garni d’une facette articulaire allongée sur le côté de la facette articulaire anguleuse, servant à l'union avec l'astragale. Cette facette s'articule à l’ex- trémité forte et grosse du péroné; elle se trouve chez quel- ques Paridigités, mais manque chez les Imparidigités. Alors l’anomalie de la conformation du calcanéum est fort remar- quable dans un animal qui appartient aux Imparidigités par tous ses autres caractères, et prouve que lès caractères fixes de notre classification systématique sont imaginaires et que la nature spéciale des animaux est constituée souvent malgré eux. Cette articulation accessoire du calcanéum avec le péroné donne plus de force au pied dans sa position naturelle, et faci- 484 PACHYDERMES IMPARIDIGITÉS lite le mouvement propre à cet animal lourd, dont le sque- lette a une conformation pesante. Nous avons dans notre faune la seule espèce bien connue de ce genre remarquable, découvert par Darwın, sous la forme d’un squelette imparfait, et que nous ont depuis mieux fait con- naître les découvertes de BRAVARD. Macrauchenia patachoniea Owex, |. I., page 32, pl. VI-XV. — Gervais, Mem. s. 1. Mammif. foss, ete., page 36, pl. VIII. — Burm., Anal. d, Mus. Pübl.d.B. A. ‚tome I, page 32, pl. I-IV, et page 252, pl. XII. — Abh. a. naturf. Gesellsch. z. Halle, tome IX, page 252, pl. VII-X.— Gervais, Mém. de la Soc. géol. de France, II série, tome IX, n° 5, pt. 5, pl. XXI-XXII Opisthorhinus Falconeri, Bravarp, Catal. d. esp. foss. ete.— Gervais, Zool. et Paléont. génér. etc., tome I, page 130. L'espèce n'a pas été très-répandue, car les ossements sont assez rares; nous en avons les parties principales d'un sque- lette y Sompris le crâne. Son dépôt se trouve dans les couches inférieures quaternaires ou post-pliocènes et non des tertiaires pliocènes, comme quelques auteurs le soutiennent. L'animal a été contemporain des Gravigrades et des chevaux du genre Hippidium. OBSERVATION. — Une seconde espèce mentionnée par BRAvARD dans son Catalogue des animaux fossiles argentins, sous le nom de Opisthorhinus minor, a été fondée d'après les vertèbres cervicales du Guanaco fossile, dont les échantillons sont conservés dans sa collection. Une autre espèce, également plus petite, a été décrite par Huxrey. sous le nom de Macrau- chenia boliviensis dans le Report on the Geology of South-America y D. Forges, Proc. geol. Soc., 21 nov. 1860. TROISIÈME FAMILLE TAPIROIDES. TAPIRIDAE Cette famille est très-voisine de la précédente par la denture et la forme du crâne ; elle s’en distingue par le cou court; même plus court que le crâne, et par les membres plus bas, GENRE TAPIRUS 485 les antérieurs sont relativement plus courts que les postérieurs et quelquefois pourvus de quatre doigts. C’est le cas dans le seul genre vivant. Genre Tapirus BRIssox. Ces animaux ont la taille d'un grand cochon, ou même la dé- passent; le nez est plus allongé et forme une petite trompe charnue, sans avoir le bord aigu relevé du boutoir, qui dis- tingue celui du cochon. La peau est couverte de poils courts déprimés ; les oreilles sont assez hautes et arrondies; les membres antérieurs sont pourvus de quatre doigts à ongles assez grands, sauf l’externe, qui est plus petit et plus élevé, et touche à peine le sol; les postérieurs ont trois doigts et des ongles égaux aux grands des antérieurs; la queue est très- courte. Le crâne est remarquable par la forme des os du nez courts, élargis à la base, fortement pointu en avant,et par la forte impres- sion musculaire sur le côté des os du nez, dans les os frontaux et la mâchoire supérieure, pour les muscles de la trompe. Il y a six incisives en haut, dont l’externe est plus grande que les petites canines; les canines du bas sont très-larges. Les sept mo- laires supérieures non usées ont trois tubercules externes, dont l’anterieur est plus petit, et deux lobes transversaux plus bas sur l’autre surface; elles deviennent successivement plus grandes d'avant en arrière. Les molaires inférieures plus étroites ont seulement les deux lobes transversaux, et l'antérieure, qui est un peu plus longue, a un troisième demi-lobe en avant. L'épine dorsale a dix-neuf vertèbres dorsales avec le même nombre de paires de côtes, dont neuf s’attachent directement au sternon; quatre vertèbres lombaires, dont les deux dernières sont réunies entre elles et au bassin par les apophyses trans- versales ; le sacrum se compose de six vertèbres soudées dont les dernières ressemblent complètement aux premières ver- tèbres coccygiennes qui sont au nombre de treize, les trois der- nières extrêmement petites. Les deux os de l’avant-bras réunis sont un peu plus longs que l’humérus, mais les deux de la jambe sont un peu plus courts que le fémur; le pied antérieur est plus court que le cubitus, le postérieur plus long que le ' tibia. Nous en avons une seule espèce dans notre territoire; elle est 486 PACHYDERMES IMPARIDIGITES répandue dans les forêts de toute l'Amérique méridionale orien- tale, mais ne dépasse pas beaucoup le tropique du Sud. Tapirus Suillus, BLUMENBACH. Handb. d. Naturg. éd. IV. (1791), page 120.— WAGNER, ScHrEB. Süug. VI. 377. tb. 319.— Ej. Suppl. IV. 294. 1. — Burm. Syst. Ubers. I. 331.1.— Reise, etc. II. 432, Tapirus americanus, Briss. Règne animal, 119. 1.— Cuvrer, Règne animal, I. 250.— Pr. Wien. Keitr., ete. II. 549.1. — RexcGer, Süugeth. Parag. 312. — Tsonupı, Fn. per. 1. 213. 1. Hippopotamus terrestris, Lixné. Syst. Nat. éd. X, tome I. 74. 2, Tapir ou Anta, Burron, Hist. nat. Mammif. XI. 444. pl. 43. et Suppl. VI. 1, pl. 1. vs # El Mborebi, Azara, Apunt. I. page 1, n° 1. Anta ou Gran Bestia des Argentins. : La fourrure courte et déprimée se prolonge sur la nuque et l’oceiput, formant une crinière assez longue; cette fourrure a une couleur homogène brun-foncé, sauf le bord supérieur des oreilles qui est plus ou moins blanc. Les jeunes nouveau-nés ont des petites taches blanches sur la tête et les côtés du tronc, en quatre rangées longitudinales. Le mâle est remarquable par un scrotum énorme et une verge forte, dirigée en arrière, avec une glande bilobée revêtue de petits tubercules externes, bien décrits par Azara. La femelle porte deux tétines au bas-ventre, et se distingue par sa stature générale plus petite. L'espèce se trouve dans les grandes forêts de la province de Tucuman, dans le nord du Grand Chaco et dans les forêts des Missions de la Province de Corrientes; sa grandeur ordinaire est celle d'un grand cochon; la tête avec la trompe mesure 13 pied, le tronc 3? à 4 pieds, la queue 3 pouces, et la hauteur moyenne 3 à 34 pieds. L'animal a un naturel doux et s'accou- tume bientôt à l'homme; il mange toutes les substances végé- tales et recherche les endroits où le sol est salé, afin dessatisfaire son goût très-vif pour le sel. | GENRE TOXODON 487 III. MULTIDIGITES. MULTIDIGITATA SEULE FAMILLE TOXODONTES. TOXODONTIA Ce groupe, que j'ai fondé en 1866, dans le tome I, page 254 des Anales del Museo Püblico de Buenos Aires, se distingue des Imparidigites par l'absence du troisième trochanter, au milieu du côté externe du fémur, et des Paridigités par l’astragale pourvu d'une seule grande facette articulaire terminale, pour l'union avec le scaphoide, sans avoir la séparation en deux qui permet de toucher en même temps le cuboïde. Toute la confor- mation du calcanéum et de l’astragale ressemble plus au type des Proboscidiens qu'au type des Imparidigités et des Paridigi- tés, et il est très-vraisemblable que le nombre des doigts a été le même, c'est-à-dire cinq à chaque pied, comme l'existence en est prouvée dans les pieds antérieurs du genre Typotherium. Le calcanéum du Toxodon s'articule avec le péroné par une forte facette du côté externe, touchant celle de l’astragale, dont elle est séparée seulement par un coin aigu; cette facette est plus grande encore que la correspondante de la Macrauchenia. Nous en avons, dans notre faune, trois genres disparus au- jourd’hui: le Typotherium, le Toxodon et le Nesodon ; les deux premiers sont de l’époque quaternaire et le troisième de la ter tiaire. Ces trois genres sont assez conformes par la denture et me semblent appartenir à la même famille, 1. Genre Toxodom, Owen. The Zoo. of the Voyage of the Beagle, tome I, page 16. La stature générale des deux espèces bien connues de ce genre est celle du Rhinocéros, et même la conformation parti- culiere de plusieurs os du squelette est tr&s-semblable; il me semble aussi admissible que les Toxodons ont eu une éléva- tion ou crête sur le nez, comparable à la corne du Rhinocéros, à cause du fort tubercule qui se trouve sur la symphyse des deux osintermaxillaires, opposé au coin gros et saillant des os du nez, qui en sont fort rapprochés. 488 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS Le crâne assez abîmé, découvert par Darwix et décrit par Owen (l. 1.),a2% pieds de long, depuis les incisives moyennes jusqu’à la fin des condyles occipitaux, et se relève, des rochers à côté des condyles occipitaux jusqu’au sommet, de 1 pied; il a une courte crête sagittale immédiatement avant la crête arquée occipitale et devient alors uni en avant, formant une surface frontale rhomboïde, descendant en arcs des deux côtés vers les orbites et prolongé en avant, par une légère pente, jusque sur le dos semi-cylindrique du nez. Cette face supérieure du crâne a 215 pouces de long et la partie en avant des os du nez, formée par les os intermaxillaires, a 8 pouces. Tous les os du crâne sont forts et gros; chaque condyle occipital a un diamètre transversal de 4 pouces et une hauteur de 3 pouces, tandis que la distance des deux est de 14 pouce seulement ; le grand trou oceipital presque circulaire a un diamètre de 2 pouces, mais les deux gros condyles rétrécissent beaucoup le conduit du ca- nal vertébral en avant, pour le passage de la medula oblongata, en dehors du cräne. | Les caractères spéciaux du crâne sont nombreux; un des plus remarquables est l'étrécissement de larégion de l'ouverture du nez, quoique les incisives tres-grandes demandent une lar- geur double pour les os intermaxillaires. En avant des orbites, le crâne devient plus large et on distingue une très-forte apo- physe zygomatique, perforée par un grand trou infraorbitaire. L’arcade zygomatique, sortant de cette apophyse, à 1 pied de long et 5 pouces de large en avant; elle à en cet endroit une échancrure semi-cireulaire de 1; pouce de diamètre, qui participe aux orbites. Ceux-ci sont terminés en arrière par une forte épine, placée au-dessus, et ils ont une circonférence ovale de 4 pouces de hauteur et de 3 pouces de largeur, sans être complè- tement fermés en arrière; ils se confondent avec la grande fosse temporale, qui a 11 pouces de long et 7 pouces de large en arrière. Là où elle se termine en haut, on voit, dans une petite protubérance de l’os temporal, l'ouverture du conduit auditif, et en dessous le rocher qui est fort, avec une grosse masse osseuse, descendante, correspondant à la portion mastoïde. En avant de cette masse, et séparée d’elle par un grand intervalle, l’apophyse zygomatique de l’os temporal porte la grande fa- cette articulaire transversale pour la mâchoire inférieure. La surface inférieure du crâne, bien dessinée dans le Mémoire de Owen, pl. 1, se compose en avant du palais de 18 pouces de GENRE TOXODON 489 longueur, mais seulement de 2 pouces de largeur en avant et de 5 en arrière, entre les dernières molaires. ci se termine le palais avec deux gros coins osseux, largement distants, entre lesquels sont les arrière-narines. Ensuite, vient la base du crâne, formée par l'os sphénoïde au milieu et les rochers des deux côtés. Cette surface du crâne est mieux dessinée dans mes Anales, etc., tome 1, pl. IX, fig. 2, où je donne aussi, page 261 suiv. ‘une description détaillée des trous et des tubé- rosités Visibles ici. Le même dessin montre que les os inter- maxilläires s'étendent jusqu'à la région la plus étroite de la partie antérieure du crâne, et que la portion postérieure du pa- Re est formée par les os du même nom, bien séparés de la ASE de la mâchoire supérieure, correspond ante au palais, avec on alvéolaire. La même pl. IX donne aussi fig. 3, la vue exac de la surface occipitale presque circulaire, remarquable par une convexité centrale, pour l'attachement du grand liga- ment de la nuque et deux Stands trous, perforant l’os jusqu’à la cavité encéphalique (*). La denture du Toxodon se compose de quatre fortes incisives en haut et de six moins fortes en bas ; de petites canines qui doivent tomber bientôt, et de sept Kilkires en haut, mais de six seulement en bas. Les incisives et les molaires ont ce ca- ractère particulier que la couche externe d’&mail n’est pas fer- mée et laisse voir à quelques endroits l’ivoire à la surface ex- terne. Dans les incisives, toute la surface postérieure ‘est sans émail et dans les molaires ce sont les coins antérieur et pos- térieur Qui n’en ont pas. Pour le reste, toutes les dents sont sans racines séparées et forment des prismes homogènes, depuis la couronne jusqu'à la base, imitant ainsi la conformation des dents semblables des Rongeurs. Les incisives ressemblent à un ciseau et ont la forme d’une lame simple; les molaires ont des plis d’&mail, dirigés obliquement d'avant en arrière, sur le côté in- terne, du moins les postérieures plus grandes nomniéés vraies molaires, tandis que les premières prémolaires restent simples, sans plis. Les molaires supérieures ont le contour triangu- laire d’un prisme et sont fort recourbées en arc concave; sur le côté interne, elles ont un pli profond à ce côté, avec un pli 0 Les condyles sont trop distants dans ce dessin et cette erreur vient de ce qu'ils étaient demi-casses ; ;. plus tard, j’ai reçu un autre crâne parfait, d'où sont prises mes mesurés anlérièures. 490 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS accessoire plus faible à la cinquième et à la sixième dent. Les mo- laires inférieures plus étroites et oblongues n’ont pas de courbe ; les trois postérieures sont pourvues de deux forts plis sur le côté interne, et d’un seul pli plus faible sur l’externe, avant le mi- lieu. Cette portion de la dent est un peu plus grosse que l’autre en arrière du pli externe. Les petites canines sont ovales cy- lindriques, sans couche d’émail ; elles se perdent bientôt dans la mâchoire supérieure, mais se conservent plus longtemps dans l’inferieure. Tout ce que nous connaissons des os du squelette prouve que l’animal a eu une structure très-massive, supérieure à celle du Rhinoceros. Nous avons dans le Musée: l'Atlas, l’Axis, deux vertèbres du cou, quelques-unes du dos et quatre lombaires d'un jeune individu, ainsi qu'une côte et les os des membres. Ceux que nous possédons parfaits ressemblent beaucoup aux correspondants du Rhinocéros. Gervais a dessiné quelques- uns de ces os, dans son Mém. prem. sur les Anim. foss. de l’ Amer. Mérid., pl. IX ; j'y ai joint le dessin d'un demi-bassin, dans mes Anales, etc., tome I, pl. X. Je ne veux pas répéter ici la description antérieure que j'ai donnée, dans ces Anales, n'ayant aucun nouveau renseignement à ajouter. Il me semble suffisant de donner ici quelques mesures des os principaux, qui . font ressortir clairement le caractère massif du corps des espè- ces du genre. | L'Atlas, conforme à la fig. 1 de Gervais, |. L., a 14 pouces de large entre les ailes latérales et 4 pouces de long entre les deux facettes articulaires sur le côté du canal vertébral; la facette antérieure sert à recevoir un condyle occipital, la postérieure à l’union avec l’Axis. La longueur de celle-ci est de 8 pouces entre les bords ex- ternes des deux facettes articulaires pour l’union avec l'Atlas ; son corps a 5! pouces de long, y compris l’apophyse odon- toïde, qui a 1 5 pouce. Le corps de chacune des deux vertèbres cervicales a 1 4pouce d'épaisseur et la surface vertébrale, servant à la jonction, a 3 pouces de large. Les vertèbres du dos, dont nous possédons trois cassées, sans apophyses, sont un peu plus grandes, et les deux surfaces articulaires du corps sont inégales, comme dans les vertèbres du cou ; l’anterieure est légèrement convexe, la postérieure tout-à- fait plane, chacune a 35 pouces de large. La côte a la forme élargie des côtes rh Rhinocéros ; celle GENRE TOXODON 491 que nous avons n'est pas parfaite, le morceau a un pied de long, 3 pouces de large et ; pouce d'épaisseur au milieu. ‘Nous avons les portions supérieure et médiane complètes des os du membre antérieur du côté droit, ainsi que l’omoplate qui est mieux conservée que celle représentée par GERvAIS, LA, fig. 2. Notre échantillon a 23 pouces de long. et 10 pouces de large au milieu de la plus grande longueur ; le coin basilaire ante- rieur est moins arrondi que celui du dessin cité plus haut et l’epine externe, qu'il représente cassée, a le bord supérieur tres-penche, avec l'indication d'un coin saillant au milieu, comme sur l’Epine de l’omoplate du Rhinocéros, quoique moins prononcée. Nous avons quatre humérus, mais un seulement parfait ; ils sont de deux catégories, comme je l'ai déjà dit dans les Anales, page 278, et appartiennent à deux espèces différen-. tes. Le plus grand a 18 pouces de long, 8% pouces de large en haut et 8 pouces en bas ; le plus petit, correspondant au dessin fig. 3 de Gervais, à out 16 pouces de long, 8% pouces de large en bas et 8 pouces en haut. Le grand est perforé en dessus des condyles inférieurs, le plus petit, non. L’humerus du Rhinocéros a une crête deltvide plus avancee en coin aigu, non arrondi comme celui du Toxodon. Le eubitus parfait de notre collection a 18 pouces de long, comme l’humerus, et la portion correspondante au radius manquant, qui fut bien séparé, a 12 pouces. Les deux os du _ Rhinocéros sont moins inégaux de longueur; le cubitus ainsi que l'humérus ont 20 pouces, le radius a à peu près 14 pouces. Ces mesures prouvent que les Toxodons ont eu des membres antérieurs plus courts, mais assez plus forts. Nous n'avons rien du pied antérieur dans notre collection. Le bassin est connu incomplètement ; les os innominés du côté droit, qui ont été dessinés dans mes Anales, ressemblent beaucoup à ceux du Rhinocéros, et j'ai donné leurs mesures page 280, qui prouvent une grandeur générale presque égale. Le fémur est très-différent. C’est un os plus grêle, sans indi- cation du troisième trochanter externe, tout-à-fait semblable à celuidel'Eléphant et du Mastodon, mais beaucoup plus court. J'enai à présent deux exemplaires sous les yeux, ils présentent, comme les humérus, des différences spécifiques ; l’un, le plus grand, a 24 pouces de long, l’autre, le plus petit, a seulement 22 pouces; Gervais, dans la fig. 6, a dessiné le plus petit. En le 492 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS comparant avec celui du Mastodon, le seul genre des Probosei- diens à ma disposition pour l’examiner, je ne trouve d’autre différence que celle de la grandeur, qui est moitié moindre, et la distance du grand trochanter de la tête articulaire. sphérique relativement un peu plus forte. Les deux os de la-jambe sont plus difiétontes nous avons trois tibias, et Gervais et BLaIN VILLE l’ont icone Cet os est court en comparaison du fémur et ne dépasse pas 144 pouces, mais la portion supérieure avec les deux facettes articulaires concaves pour les condyles du fémur, dont l’interne est un peu plus grande que l’externe, est très- forte’: elle a 73 pouces de large d'avant en arrière et 6 pouces des deux côtés, Cette grande dimension antéro-postérieure est produite par une forte crête, arrondie au bout, qui descend de la tubérosité antérieure, dirigée vers le côté externe, et qui ne diminue que plus en bas. Sa forme générale ressemble aussi à celle du tibia du Rhino- céros. Le péroné nous manque, mais on voit bien ses deux attachements au tibia, dont le supérieur a été fixe et l’inferieur formé par un tissu mou, comme le prouve la large face triangu- laire du tibia sur le côté externe de la facette terminale pour l’astragale. La grandeur:de cette facette d’attachement prouve aussi que le péroné a été très-fort en bas, beaucoup plus fort que celui du Rhinocéros, et pourvu d'une facette articulaire terminale, comme le péroné du Macrauchenia, pour l’union avec le calcanéum. Ainsi, la facette terminale pour l’union avec le pied se compose de trois portions ; la centrale du tibia en forme de demi-poulie; une petite interne, moins forte malleolaire au coin du tibia, qui touchait le côté interne de l’astragale et une troisième assez grande malléolaire du péroné qui touchait une large facette articulaire du calcanéum, au côté externe de la facette servant à son union avec l’astragale. - Parmi les os du pied postérieur, je connais le calcanéum en trois exemplaires, l’astragale, trois métatarses et une pha- ‚lange. Le calcanéum est un os relativement petit et dé- primé, il à 5 5 pouces de long et 45 pouces de large dans sa portion sterne: La portion du talon est courte et assez épaisse, sans étranglement remarquable, avec quelques protu- bérances terminales pour l’attachement du tendon d'Achille (Voyez mes dessins Anales ete., tome I, pl. XI, fig. 6 et 7). La portion antérieure est très-élargie par une tubérosité placée sur le côté interne, qui porte la petite facette ovalaire des deux pour GENRE TOXODON 493 l'union avec l’astragale. La séparation plus complète de cette tubérosité du reste de la masse du calcanéum, constitue un caractère particulier du genre Toxodon et ne se trouve pas à un degré égal chez aucun autre Ongulé ; le calcanéum le plus comparable me semble être celui de l’Elephant, d’après les dessins de Bzamvizze, Ostéogr. III, genre Eléphas, pl. VI et VII, avec lequel je l'avais déjà comparé dans ma description antérieure. Le calcanéum a un caractère encore plus voisin de celui de l'Eléphant et principalement du Dinotherium, dessiné dans l'Ostéogr. III, pl. II du genre, par la présence d’une grande facette articulaire sur le côté externe de celle pour l’as- tragale, qui rappelle la même facette du genre Macrauchenia (*) ‚et s'articule avec la facette terminale du péroné, également très-grosse et plus grosse que chez les autres Ongniée: Cette facette ne se trouve chez aucun Imparidigité, mais seulement chez les Probiseidiens, quelques Ruminants (les Camélides) et chez les Paridigités (les Cochons) ; elle détermine la classifi- cation systématique du Toxodon, extrêmement difficile .& pré- ciser. C’est pour cela que je l’ai séparé de tous les autres groupes des Ongulés, et en ai formé un groupe particulier. Le calcanéum a encore quatre autres facettes articulaires, dont deux à la surface antérieure correspondent à l’astragale, les deux autres postérieures ou inférieures au cuboïde et au scaphoïde. Les deux facettes opposées à l’astragale sont déjà mentionnées, l’une plus grande convexe et en forme de crois- sant se trouve immédiatement à côté de la facette particulière pour le péroné ; l’autre, plus petite, plane, elliptique, a la tu- bérosité séparée de la surface interne antérieure. Les deux autres de la surface postérieure ou inférieure du calcanéum sont très-inégales. L'une, tres-grande, occupe cette surface en arrière des deux grandes antérieures pour le péroné et l’astra- gale, dépassant un peu en bas le bord de ces facettes ; elle est ovale, transversalement tronquée à son côté interne et s’unit avec le cuboïde. L'autre très-petite, en forme de demi-crois- sant et plane, occupe le bord interne tronqué de cette même facette, mais se pose dans une direction opposée, formant avec (*) M. Gervaıs, parlant de cette facette de la Macrauchenia, comme d’une singu- larité très-notable du genre (Mém. de la Soc. géol. de France, II série, tome IX, n° V,page 12) ne mentivnne pas l'existence de la même facette chez le Toxodon. Je l'ai déjà décrite et dessinée dans les Anal. d. Mus. Pübl. de B. A., tome I, page 282, pl. 1, fig. 6. 494 PACHYDERMES MULTIDIGITES elle un angle presque droit, et doit être destinée à l’union avec le bord externe du scaphoïde. L’astragale, déjà connu de Gervais et de Bramviree (Voyez mes Anales, etc., tome I, page 283), est un os petit en comparaison de l'astragale plus grand des Proboscidiens ; il est surtout très-mince, cependant sa forme se rapproche beaucoup de celui des Proboscidiens et non de l’astragale plus élevé du Rhinocéros. Il est beaucoup plus épais sur le côté interne, ‚obliquement prolongé, et porte en cet endroit une facette artieu- laire ovale concave bien séparée, servant à l’union avec l’apo- physe malléolaire du tibia. Le côté mince externe de Pastra- gale est intimement attaché à la large facette articulaire du calcanéum et forme l'union avec la portion malleolaire du. péroné, si développé chez cet animal. Le bord de l’astragale du même côté s’unit intimement avec la grande facette maïlléolaire du calcanéum, participant à l'articulation avec le péroné, de la même manière que chez les Proboscidiens. La surface infé- rieure de l’astragale est occupée par trois autres facettes, dont deux s’articulent avec le calcanéum et une avec le scaphoide. Les deux premières correspondent aux facettes du calcaneum, déjà mentionnées, l’une plus grande est sur le côté interne, l’autre plus petite, plane-elliptique est au milieu; la troisième .la plus grande, légèrement convexe, se trouve en avant de cette seconde petite et sert au senphöide, Malheureusement, nous n'avons aucun autre vestige des cinq autres os du tarse du Toxodon, maïs la grande analogie des deux os décrits avec ceux du type des Proboscidiens me laisse supposer qu'ils ont eu une ressemblance égale. De toute manière, la grande extension des deux os conservés, réunis en position naturelle, prouve que le pied du Toxodon a été très- large, et pour cela il faut admettre comme certain le nombre considérable de cinq doigts, comme chez les Proboscidiens. Le calcanéum du Mastodon, séparé de l’astragale, que nousavons dans le Musée public, a une dimension longitudinale de 8 pouces et la même transversale en avant, tandis que la dimension longitu- dinale et transversale des mêmes deux os unis du Toxodon est de 6 pouces. Cette relation des deux dimensions prouve la confor- mité du type des deux genres : aucun autre Ongulé n’a ces dimen- sions égales et toujours la dimension longitudinale est plus grande que la transversale, parce que le nombre des doigts est inférieur à cinq, il est de trois ou quatre. En vertu de ce principe, GENRE TOXODON 495 le Toxoden doit avoir eu cinq doigts, comme les Proboscidiens. Nous connaissons seulement quelques os des doigts et une phalange; ils sont conservés dans notre Musée public. Sur les trois métacarpes ou métatarses, que nous avons dans le Musée, deux sont semblables, mais le troisième est assez différent. Les deux semblables, dont l’un est dessiné dans nos Anales, etc., ont 6 pouces de long sur le côté interne et 24 à 234 pouces de large à ses extrémités. La base est pourvue d’une facette articulaire occupant toute la surface terminale, divisée en deux par une faible crête transversale, dont l’ex- terne est beaucoup plus grande que linterne. La Lime arron- die du bord de ce côté de l'os prouve qu'il n’était pas suivi d'un autre os semblable de ce côté. L'autre côté opposé interne a une facette articulaire sur le bord supérieur allongé trans- versal, qui prouve qu'un autre os semblable était uni de ce côté. Cette facette est jointe par le haut, sans aucun coin, avec la supérieure interne, mais elle est très-séparée par un sillon profond de la surface de l'os en bas ; il y a une protubérance bien prononcée, qui se dresse de la surface de l’os en bas du sillon. Cette protubérance me semble indiquer que l'os voisin a été assez distant et a formé avec lui un angle ouvert, comme on le voit dans les métatarses de l'Eléphant. L'extrémité infé- rieure est pourvue d’une grande facette articulaire en forme de demi-poulie, avec une légère crête transversale médiane obtuse, sur le côté postérieur, mais simplement convexe sur le côté antérieur, et accompagnée de chaque côté d’une protu- bérance semblable, un peu plus petite que la surface interne en haut. Le troisième os du pied que nous avons est plus court, mais plus large. Sa longueur est de 4% pouces et la lar- geur est également de 2% pouces en er et de 2 en haut. Il présente à la surface terminale une grande facette articulaire transversale un peu convexe, et de chaque côté de celle-ci une facette allongée, bien séparée, sur le commencement de la sur- face laterale: une de ces deux facettes, l’externe, est plus petite et triangulaire, l’autre interne est en forme de croissant avec des coins arrondis. Celle-ci est séparée, comme dans l’autre os, par un profond sillon du reste de la surface de ce côté; il y a aussi une petite protubérance en avant. On voit, par cet arrangement des facettes articulaires, qu'à chaque côté de l'os il y en avait un autre, et, par la forme de l’os même, il est évi- 496 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS dent qu'il n’était pas placé au milieu de deux os, mais qu'il était en société de quatre ou cinq, parce qu'un côté (l’externe) avec son bord arrondi est beaucoup plus mince que l’autre (l'in- terne), dont le bord est tronqué. L’extremite inférieure est complètement pareille à celle de l’autre os; elle est pourvue d’une grande facette articulaire en forme de demi-poulie, avec une crête transversale plus forte sur le côté postérieur, où pa- raissent être fixés les deux os sésamoïdes des métacarpes ou métatarses. Je suis porté à croire que les deux os antérieurs sont des métacarpes en raison de leur forme plus grêle et plus longue, et que le troisième de la seconde catégorie est un métatarse, parce qu'il est relativement plus court et plus gros. { La seule phalange, que nous avons, est un os presque cu- boïde, un peu plus large que gros, de 15 » pouce de haut et 2 pouces de large, avec une facette articles supérieure légère ment concave et une autre inférieure presque pline, qui se dresse sur le bord antérieur du coin, avec une prolongation angulaire à la surface antérieure de l'os, dont le bord posté- rieur est distinctement sinueux. Ce côté de l'os est plus mince que l’antérieur et sa hauteur ne dépasse pas 15 pouce, comme c’est la règle pour les phalanges des Ongulés en général. La forme courte et massive de l'os me fait supposer que c'est plutôt une phalange première d'un doigt externe du pied pos- térieur et non d'un antérieur. Nous connaissons trois espèces différentes appartenant à l’époque quaternaire, existant dans les couches du sol de notre République. Il me paraît douteux qu'il y en ait dans les ter- rains plus anciens de l’époque tertiaire. OBSERVATION. —- M. GERvAIs a donné le dessin d’un moule de la cavité cérébrale du Toxodon, qui prouve que le cerveau de cet animal a été trös- petit, en comparaison de la grandeur du crâne. Toute la région du front et ’ du sommet du crâne est occupée par de grandes sinuosités, 8 ’élendant jus- qu’à l’occiput, en continuation de la grande cavité du nez qui occupe les trois quarts de la longueur du crâne, jusqu'en arrière des orbites et des épines orbitaires postérieures du front. Cette observation, qui se trouve bien confirmée par deux crânes parfaits que nous possédons, est d'accord avec l'opinion de Cuvier, que les Mammifères terrestres, les plus anciens du globe, ont été des animaux inférieurs en énergie vitale et très-dépourvus d'intelligence (Ossem. foss., tome III, page 44). La même opinion a depuis été acceptée généralement et prouvée de nos jours par R. Owen (Ann. and Magaz. nat. hist., V série, tome II, page 220). GENRE TOXODON 497 M:6GE mans a publié aussi, d’après les collections d’ossements fossiles us de Büénos-Ayres à l'Exposition internationale de Paris, en 1878 (Compt. rend. ete., juin 1878, page 1359, suiv.), quelques opinions nouvelles sur la position systématique du genre Toxodon, tendant à prou- ver que cet animal a une grande ressemblance avec PEppppoRne et la famille des Cochons. Il suffit de dire que la forme de l’astragale s'oppose entièrement à cette hypothèse et que tous les autres caractères d’analogie des membres, que cet auteur a fait valoir, sont inférieurs à ceux qui rat- tachent le Toxodon aux Proboseidiens. . Les genres curieux plus anciens de l'Amérique du Nord, le Brontothe- rium et le Dinoceras, n’ofirent pas non plus de relatiom systématique avec le Toxodon, quoique le nombre des doigts de Dinoceras soit de cinq; parce que leur astragale touche, suivant le type des Paridigités, en même temps le euboide et seaphoide, comme il est facile de le voir dans les beaux dessins publiés par M. Marsa, dans l’Amer. Journ. of sc. a. Arts, vol. 7 (1874) et vol. 11 (1876). Sans entrer davantage dans d’autres details deseriptifs, on peut deja établir la distinction des trois espèces connues, d’a- près la forme des dents incisives. 1. Toxoden Burmeisteri, GIEBEL. Zeitschr. f. d. ges. Naturw., tome XX VIII, page 134 (1866). — Anal.d. Mus. Pübl. de B. A., tome I, page 256, pl. IX, X et XI, fig. 1 et 4. _ Toxodon Owenü, Buru. Boletin de la Soc. Paléont., page 13 (866). Les deux incisives médianes supérieures sont un peu plus grandes que les deux externes, dont il y en a une de chaque côté ; dans la mâchoire inférieure, ces mêmes dents externes des six ont la même grandeur que les quatre médianes et sont arrondies en forme d’arc au bout. L’ espèce toute entière a été un peu plus grande que la sui- vante, mais les os des membres sont en même temps un peu plus grêles. 2. Toxodon Owenii, Burm. "Anal: d. Mus. Pübl. de B. A., tome I, page 272, pl. XI, fig. 2, 3 et 5. Toxodon platensis, Owen, Zool. of the Beagle, tome I, p. 16, REP, ARG, — T. Il 32 498 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS pl. I-IV. — D'Orriexy, Voyag. d. l’Amer. mérid., tome III, pt. 4, page 143, pl. IX. fig. 1-4. Toxodon angustidens, Owex, Report on the sixth meet. Brit. - Ass. f. science etc., en 1846, page 65. . Les deux incisives externes des quatre supérieures sont un peu plus grandes que les moyennes, et des six inférieures, les externes dépassent les autres en largeur ; elles sont oblique- ment tronquées et se terminent par un coin aigu externe. Le crâne est un peu plus fort, principalement la région en avant de l’arcade zygomatique, mais elle n’est pas plus grande: Tous les os du squelette sont un peu plus petits que les correspondants . de l’autre espèce, mais relativement un peu plus forts. Nous possédons un crâne parfait de chaque espèce dans le Musée public. 3. Toxodon Darwinii. OWENX. Zool. of the Voy. of the Beagle, ete., I, page 29, pl. V. — Burm., Boletin de la Soc. Paleont. „I ‚page 16.— Anales, ete., tome I, page 274. On ne connaît de cette espèce qu’un grand morceau de la mâchoire assez abime, qui diffère du correspondant des deux autres espèces par les six incisives, dont le contour assez gros est presque triangulaire, et qui sont prismatiques non dé- primées et planes comme celles des autres espèces; les mo- laires antérieures sont aussi plus grosses. 2. Genre Nesodon, Owen. Report of Brit. Assoc. of the adv. of science, en 1846, vol. XVI, page 66. — Philos. Trans. of the year 1853, page 291 suiv. Les ossements connus de ce genre ressemblent tellement aux os correspondants du Toxodon que l’on ne peut douter de l'union des deux genres dans une même famille. Owen, le fondateur des deux genres, l’a bien reconnu et l'a appelé Toxo- dontia. | Nous connaissons seulement la plus grande portion d’un crâne, avec toutes les dents en place et des dents de plusieurs GENRE NESDNON 499 espèces. Le crâne ressemble extérieurement au crâne du Toxodon, sauf qu'il est beaucoup plus petit, car le morceau con- serve a seulement 6 $ pouces de long, depuis les ineisives jus- qu'à la cavité glénoïde de l’apophyse zygomatique de l'os temporal, et la largeur entre les arcades zygomatiques a un peu plus de 3 pouces.‘ Mais ce n'est pas la grandeur extrême des esp£ces, car d’après les dents isolées bien conservées que nous possédons, on peut admettre que l'espèce la plus grande depassait la taille d’un grand Rhinocéros et que d’autres ont eu les proportions du Zèbre et du Lama. La portion la mieux connue est l’antérieure du crâne, avec la mâchoire supérieure et le nez qui sont fort semblables aux mêmes parties du crâne du Toxodon. L’osintermaxillaire est très-élargi en avant, pour ee les sixineisives, dont les deux plus grandes du milieu sont séparées par un intervalle ; dans la mâchoire inférieure, qui a Ç incisives, leur distance et leur grandeur sont égales. Des petites canines comprimées, avec des bords aigus, se trou- vent-en haut comme en bas. Le nombre des molaires est de sept dans chaque côté de chaque mâchoire, les quatre anté- rieures sont des prémolaires successivement plus petites en avant, Les molaires supérieures sont fortement recourbées sur le côté interne et pourvues de racines bien isolées, très-dif- férentes de la couronne. Celle-ci a une couche extérieure d’&mail, qui fait un coin perpendiculaire plus ou moins fort sur le eöt& externe avant le milieu de la couronne, et un pli on- duleux profond, opposé à ce coin, sur le côté interne, accom- pagné-de quelques plis secondaires qui sont bientôt séparés de la couche. principale d’&mail et forment des grains isolés au _ milieu de livoire, quand la surface supérieure est usée. Les sept molaires inférieures sont plus étroites, allongées et oblon- RAGE avec un pli aigu d’&mail court sur le côté externe, avant lieu et sur le côté interne deux plus profonds, plus ouverts et plus onduleux, accompagnés de plis secondaires, dont la sé- paration est bien visible lorsque la dent est usée. Les vraies molaires supérieures ont quatre racines divergentes ; les pré- molaires et les inférieures deux distantes l’une de l'autre. Nous avons dans notre Musée public quelques vraies molaires très-usées, prouvant que dans un âge très-avancé tous les plis secondaires et les grains d’émail isolés de la couronne se per- dent, à la suite de l'usure par la trituration; il ne reste de vi- 500 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS sible que le pli principal. La couche externe d’émail n’est pas fermée jusqu’à la base de la couronne, elle est interrompue par un intervalle ouvert sur le côté antérieur et en arrière, de là même manière que la couche des molaires du Toxodon, qui est toujours interrompue depuis le commencement. La région du crâne, à l’ouverture du nez, est très-étroite, comme chez le Toxodon, et les os du nez avancent en pointe, comme ceux du même animal. Le palais a la forme de celui du Toxodon, avec les mêmes deux grands conduits des vaisseaux placés au milieu ; la portion postérieure avec les coïns sail- lants des os du palais à côté des arrière-narines, fut cassée ainsi qu'une partie des os du palais. L’arcade zygomatique est aussi forte que celle du Toxodon et a presque la même forme. La mâchoire inférieure est remarquable par une bran- che ascendante très-élevée, pourvue d’un fort condyle trans- versal, qui s’unit avec la cavité glénoïde également transver- sale et convexe de l’apophyse zygomatique de l’os temporal. La position du rocher est en arrière de cette cavité; ila les côtés externes avancant, comme chez le Toxodon et présente une exca- . vation bien marquée, semblable à celle du même genre: Les autres os du squelette ne sont pas connus jusqu'à pré- sent. J'ai vu une vertèbre dorsale rapportée de la Patagonie (*), avec un morceau de la mâchoire inférieure, contenant la canine et les trois prémolaires suivantes, conformes au dessin 14 (pl. XVII) du Mém. de Owen. Cette vertèbre porte les trois facettes articulaires pour les côtes: deux aux coins du corps et la troisième à l’apophyse transversale, et présente de chaque côté une perforation remarquable de l’arcade vertébrale, con- sistant en un grand trou en arrière de l’apophyse transversale. Ce trou a dû servir sans doute de conduit aux grands nerfs, sortant de la moëlle épinière, car les deux facettes articulaires des coins du corps de la vertèbre ne laissent aucune ouverture entre elles et entre les arcades vertébrales voisines, pour le passage d’un nerf en dehors du conduit vertébral. Je crois que cette vertèbre appartient à un Nesodon, car sa grandeur corres- pond bien à un morceau de la mâchoire inférieure, qui a été trouvé avec elle dans la même localité. (*) La vertèbre m’a été montrée par M. Ramon LisTA, qui Pa apportée de son voyage en Patagonie, du Rio Chico supérieur, avec le morceau de la mâchoire infé- rieure. | N GENRE NESODON 501 Je crois aussi que l'os de la jambe décrit par LaurIıLLARD dans le Voy. de D'OrBieny, sous le nom de Megamys patago- niensis (voyez page 274) appartient au même genre Nesodon, dont les ossements ne sont pas rares dans la Patagonie, princi- palement dans les terrains au sud du Rio Negro, et parce que la grandeur du tibia est bien en harmonie avec les dimensions des os connus de quelques Nesodons. Owen a défini, d'après les différences de la grandeur et con- formation des molaires, quatre espèces du genre, que je ne ferai que nommer ici, sans donner d’autres détails, que le lec- teur trouvera dans le Mémoire de l’auteur : une définition courte et exacte des quatre espèces n'étant pas possible. 1. Nesodon magnus, Owen, L. 1., 308. Il a eu la taille du Rhinoceros, mais on ne connaît de lui qu'une seule molaire assez cassée. 2. Be Sulivani, Owen, |. L., 304, Cette iso a eu la taille du Zèbre ; on connaît d’elle plu- sieurs molaires inférieures, très- exactement décrites par l’au- teur, et une supérieure conservée dans notre Musée public, 3. Nesodon imbrieatus, Owen, 1. l., 300. _ Cette espèce a eu la taille du Lama et paraît avoir été la plus répandue, car toutes les dents que j'ai pu voir et qui ont été rapportées de la Patagonie appartiennent à cette espèce, sauf celle citée auparavant ; la vertèbre décrite précédemment appartient aussi à cette espèce. Fair. 4. Nesodon ovinus, Owen, |. L., 291. Elle a eu la taille d’un mouton. Je suis porté A croire que le tibia attribué au Megamys patagoniensis appartient à cette espèce. 502 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS 3. Genre Typotherium, BRAVARD. Gervans, Zool. et Paléont. génér., tome I, page 134. h Mesotherium, Serres, Compt. rend., tome 44, page 961. Ce genre a été découvert par Bravarp. Des exemplaires peu à peu trouvés, un a été porté par SEGuix à Paris, dans un état presque parfait de conservation du squelette, qui cons- titue ün des plus remarquables animaux. Il mérite le nom d'un animal typique, que Bravarp lui avait donné, carilreunit plusieurs caractères fort distincts des Mammifères à sabots, ou Ongulés avec ceux des Onguiculés ou Mammifères à ongles simples, quoique la conformation de son crâne et de ses dents soit tellement semblable au type du Toxodon et du Nesodon, que son classement avec ceux-ci dans une même famille. n'est . pas douteux. : n D’apres les quatre crânes de ce genre que j’ai dans Ye mains, dont trois sont cassés et un presque aussi complet que le déssin de la pl. XXIII de l'ouvrage de Gervais, cet animal à eu la taille d’un bélier assez grand et presque la même stature. Le crâne a 9 pouces de long, depuis les dents incisives jusqu'aux condyles occipitaux et 7 pouces de large entre les arcades zygomati- ques ; la portion antérieure du nez est étroite et a à peine 2 pouces de large ; elle est encore plus étroite en arrière, à l’en- droit où les os intermaxillaires s'attachent au palais. La ré- gion des orbites s’elargit brusquement jusqu’à une largeur de 7 pouces, qui reste la même jusqu’à la cavité glénoïde servant à l’attache de la mâchoire inférieure. La caisse encéphalique de- vient ensuite plus étroite, mais s’elargit bientôt de nouveau entre les régions de l'ouverture auditive, jusqu'à la surface oceci- pitale, fort inclinée, qui a 5 pouces de large et 4 pouces de haut y compris les forts condyles occipitaux. L'extension trans- versale en cet endroit est de 22 pouces, dont 1 pouce appartient à chaque condyle et le reste au grand trou occipital. La surface occipitale inclinée obliquement en haut descend, à partir de ce trou, en arrière, et termine par une crête occipitale pas très-haute et aiguë, faiblement recourbee. Vu en dessus, le nez est long, chaque os du nez ayant une longueur de 5 pou- ces et une largeur de 1 pouce et s'étend jusqu'au bord anté- ieur des orbites. Le front court a 2 3 pouces de large et se ter- GENRE TYPOTHERIUM 503 mine enarrière en une très-forte épine postorbitaire d’un pouce de long, dirigée obliquement en dehors et en arrière avec une faible courbe en bas, au coin. Immédiatement entre ces deux épines commence la crête sagittale, formant une espèce de coin longitudinal pas très-élevé le long du milieu du sommet, et ter- mineen arrière par la surface courte mais large du sominet. en avant de la crête occipitale, qui dépasse le bord postérieur dela grande fosse Rmgerele. Cette fosse, bordée en avant par l’épine postorbitaire, a 3% pouces de long et 17 pouces de large au milieu, elle se nine à Po oone par 5 forte arcade zygo- matique, qui forme en dessous des orbites une forte masse sous- orbitaire, et en bas par un arc régulier assez aigu qui s'arrête en avantet en haut à l'os lacrymal, celui-ci occupant le coin su- périeur et antérieur de chaque orbite entre les os frontaux, les mâchoires supérieures et les os zygomatiques; car l’apophyse zygomatique de la mâchoire supérieure est très-courte et dé- passe à peine, en dehors, la suture externe de l’os lacrymal. L'apophyse zygomatique de l’os temporal est au contraire très-grande, elle est dirigée très en avant, jusqu'au bord infe- rieur de l'orbite, tandis que, en bas de l'arcade zygomatique, l’os du même nom occupe tout le bord de l’arcade, jusqu'à la cavité glénoïde, servant à l’union avec la mâchoire inférieure. La portion antérieure du crâne est occupée par les grands os intermaxillaires, qui s'étendent jusqu’à la région la plus étroite du nez et ressemblent complètement par leur largeur plus grande en avant, aux mêmes os du Nesodon et du Toxodon; quoi- quele nombre des incisives soit moindre. Il n'y en a que deux. La région opposée à l'extrémité postérieure du crâne se com- pose d'un os occipital assez petit, formé, dans le crâne d'un indi- vidu jeune que nous possédons, de quatre morceaux ou. centres de la formation: le central basilaire du corps, en avant du grand trou occipital, entre celui-ci et le corps de l'os sphé- noide; les deux condyles qui entourent le trou occipital et pré- sentent à leur côté externe une forte apophyse mastoïde pour l’union avec les os temporaux; et enfin un plan supérieur mé- diane qui forme un petit coin supérieur du grand trou occipital, et s'étend en haut et en dehors en une surface rhomboïde per- pendiculaire, qui forme la portion centrale de la surface occi- pitale. Il reste lle chaque côté un espace également grand pour les os temporaux, qui forment les bords externes de la surface occipitale ét s'unissent en bas aux rochers et aux portions mas- 504 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS toïdes de l'os occipital. Où les deux portions occipitales des os temporaux se touchent avec l'os occipital et forment chacun un angle fort saillant au milieu de la face occipitale, il reste, dans les deux coins de ces angles, un trou perforant ladite face, de même que chez le genre Toxodon. Sur la base inférieure du crâne on voit, en avant du corps de los occipital, le corps semblable de l'os Sphere et de cha- que côté, entre les deux, le rocher déjà mentionné, remarqua- ble par une forte protubérance aiguë en bas, presque au milieu de sa surface. Du corps de l'os sphénoïdal sortent en bas les ailes ptérygoïdes, qui entourent les arrière-narines et forment de chaque côté deux grandes apophyses distantes, termi- nant le palais en arrière. Cette conformation est complètement identique à celle du Toxodon, sauf la seule différence que, chez le Typotherium, chaque apophyse se divise en deux, dont l’externe plus grande est réunie aux ailes ptérygoïdes et l’in- terne plus courte est arrondie en forme dé noyau et reste libre. Le palais est remarquable par une forte convexité en haus, ce qui indique l'existence d’une très-forte et grosse langue, et par la direction des séries de dents, dont chacune est légère- ment recourbée et qui sont fort conniventes en avant; car la distance des dents antérieures est de 1 ? pouce, et celle des der- nières de 3 pouces. Les deux grands conduits pour les vaïs- seaux, qui sont présents dans le palais du Toxodon et du Neso- don, manquent chez le Typotherium ; le palais de ce genre est sans ouvertures, mais pourvu en-arrière d'une crête basse, au milieu de son ihre et au lieu des trous des incisives, il y a un large vide entre les os intermaxillaires, qui conduit à la cavité du nez. La denture de ce genre est remarquable par la différence du nombre de ses dents avec celui des deux autres genres, quoique la conformation des molaires soit la même. Le Typotherium à deux incisives en haut et quatre en bäs; les canines lui man- quent et le nombre des molaires est de cinq en haut et de quatre en bas de chaque côté des deux mâchoires (*). Les incisives supérieures sont très-grandes, et leur forme (*) La différence du nombre des dents ne peut pas constituer un obstacle au rapprochement des deux genres Toxodon et Typotherium, dont la forme est sem- blable. Le genre Typotherium n’a pas les deux prémolaires antérieures se petites du genre Toxodon: GENRE TYPOTHERIUM 505 _ très-comprimée imite celles des Rongeurs; mais elles sont pourvues d’une couche d’émail en arrière et en avant, et sont creusées par une fosse transversale à la surface coupante, sans présenter le bord simple en forme de ciseau, comme les incisives des Rongeurs. Leur surface antérieure est légèrement striée par des rides sur le côté externe, un peu convexe. Chaque incisive a 1 pouce de large et forme une courbure pres- que demi-eireulaire dans l’os intermaxillaire. Des quatre inci- sives inférieures, les deux du milieu sont grandes, quoiqu’un peu plus étroites que les supérieures et moins courbées ; les deux externes sont très-petites et presque droites. Les cinq molaires de chaque côté de la mâchoire supérieure ontla conformation et la grandeur relative des cinq postérieures du Toxodon ; elles en reproduisent exactement le type. Leurs prismes sont fortement courbés et posés en direction oblique; chaque molaire a le côté externe de sa moitié antérieure dé- passant la molaire suivante. La première molaire a $ pouce de long, fa dernière a 1 pouce. Toutes ont un contour triangulaire allongé, avec un fort coin aigu placé en avant. La surface ex- terne est presque plane et sans pli d'émail, mais seulement un - peu onduleuse en avant; l’interne a deux forts plis d’&mail, qui divisent ce côté en trois lobes presque égaux, dirigés obli- quement en arrière. Les quatre molaires inférieures sont plus étroites que les supérieures et un peu plus courtes ; la série supérieure mesure 3 ? pouces et l’inferieure 3 pouces. Leur courbe est plus faible et leur conformation interne différente, car chaque dent a un seul pli sur les deux surfaces, l’interne et l’externe, avant le centre, et il paraît ainsi être bilobé. Le pli du côté externe est très-profond, l’interne très-court et les deux ont leurs coins opposés se touchant, sans qu'ils soient réunis. - La mâchoire inférieure ressemble, comme aspect général, beaucoup à celle du Daman (Hyrax capensis), avec cette seule différence que la branche perpendiculaire est un peu plus haute et l’apophyse coronoïde moins forte. Notre exemplaire mesure 10 pouces de long, sur lesquels la portion antérieure, en avant des molaires, oceupe 2? pouces, la série des molaires 31 pouces, et la portion en arrière 4% pouces ; la branche a 7 pouces d'élévati on à la région des condyles. Les ineisives occupent ensemble 2 ; pouces de longueur ; les séries des molaires ont une distance de 1 À pouce en avant et de 2 { pouces en arrière ; la distance des deux condyles est de 6% pouces, chaque con- / 506 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS dyle a 1 pouce de large. Un coin assez fort du bord inférieur, opposé à l’apophyse coronoïde, indique l'extension en avant du muscle masséter. L’epine dorsale que nous avons n'est pas pastis il lui manque quelques vertèbres de chaque catégorie, ce qui m’em- pêche de connaître leur nombre total exact. J'ai à ma dispo- sition sept cervicales, dix dorsales, deux lombaires, deux sacrées, mais aucune de la queue. La paemièpe cervicale, l'Atlas, dessinée, par Gaara (l. 1, pl. 24 fig. 1) ressemble beaucoupià à celle du Toxodon par ses ailes latérales larges et arrondies et se distingue nettement de celle du Daman, qui a les mêmes ailes beaucoup plus courtes. L’Axis est aussi semblable à la même vertèbre du Toxodon, quoi- que beaucoup plus petite. La seule différence remarquable que je trouve consiste dans les facettes articulaires antérieures, sur le côté de l’apophyse odontoïde, qui sont recourbées en haut en forme de demi-lune, sans être directement dirigées en dehors, comme celles de l’Axis du Toxodon. L'Atlas a 34 pouces de large, l’Axis 2 pouces en avant entre ces facettes articulaires et 2 pouces de long, y compris l’apophyse odontoïde. Les cinq vertèbres cervicales suivantes ont un corps court, qui a 1 pouce de long à peine ; elles sont de forme transversale ellip- tique et ont d'assez fortes apophyses, dont les obliques se dis- tinguent surtout par leur grandeur. Elles forment, unies avec les deux premières, un arc courbé en haut et non une ligne droite, ce qui indique que l'animal a porté la tête relevée, comme les chèvres, quoique son cou soit beaucoup plus court et ne dépasse pas 8 pouces de longueur. L’apophyse transver- sale est perforée à sa base par le conduit de l'artère vertébrale jusqu'à la sixième, cette perforation manque à la septième. La sixième vertèbre a cette apophyse élargie en forme de crête forte et descendante; les vertèbres 4 à 6 ont l’apophyse trans- versale un peu élargie à la fin, les vertèbres 2 et 3 l’ont poin- tue. Les apophyses épineuses sont fines, de 1 pouce de hau- teur, sauf celle de l’Axis, qui a la forme ordinaire d’une crête fort élargie en avant. La septième vertèbre cervicale a de chaque côté du corps, sur le coin postérieur, une petite facette. articulaire pour la première côte. : Les dix vertèbres dorsales que nous avons sai les dix pre- mières se suivant; elles sont complètes et ont la plupart les apophyses transversales conservées, mais les épineuses man- GENRE TYPOTHFRIUM 507 quent partout; aussi ne peut-on. connaître leur hauteur. Les deux dessins de Gervais (l. L., 6 et 8) semblent indiquer que les antérieures ont été assez hautes et les postérieures, ainsi que les apophyses épineuses des vertèbres lombaires, plus basses. La première vertèbre dorsale se distingue de toutes les au- tres par les fortes apophyses transversales distantes de 3 * pou- ces entre les eoins externes; les apophyses obliques anté- rieures sont encore relevées en haut, comme celles des vertèbres cervicales, mais les postérieures sont plus courtes, plus planes et garnies de petits tubercules au. bord de l’arcade vertébrale, comme dans toutes les vertèbres suivantes. La surface anté- rieure du corps est légèrement convexe, la postérieure un peu concave. Six facettes-articulaires existent sur chaque vertèbre dorsale, quatre aux coins du corps et deux à la fin des apo- physes transversales. Celles-ci deviennent de plus en plus petites avec la vertèbre suivante. Les apophyses transversales, à partir de celles de la première vertèbre dorsale, deviennent de plus en plus courtes jusqu’à la cinquième; la distance des coins externes de la seconde vertèbre a 3 pouces, celle de la troisième 2% pouces, celle de la quatrième 2% pouces et celles de la cin- quième 24 pouces. Cette dernière Mines se conserve pour toutes les suivantes jusqu'aux lombaires. En même temps, chaque apophyse transversale suivante se relève dav antage, en dessus de l’anterieure, jusqu’à la septième ; à partir de celle-ci, elles descendent de, nouveau vers la fin de la serie, qui doit être probablement de 13 ou 14 vertèbres. Les apophyses épineuses, dont je ne connais que la base, me semblent être toutes inclindes en arrière quaun 'aux lombaires, qui auront été perpendiculaires. Je connais seulement deux corps des vertèbres lombaires, chacun a un peu plus d’un pouce de long ; le dessin 8 de RVAIS"([.1.).en représente une parfaite, vue d'avant et prouve que les apophyses transversales sont assez longues et légère- ment descendantes en direction latérale ; l’apophyse épineuse est plus courte que la transversale. Je ne connais des vertèbres sacrées que les deux antérieures qui portent les ilions; Gervais a donné le dessin du bassin (l. l.,9) presqué complet. Ce bassin présente une conformation très-particulière ; il est fort allongé en arrière, avec une seconde jonction des os ischions avec le sacrum'au moyen des tubérosités ischiatiques, que nous avons 908 PACHYDERMES MULTIDIGITES déjà démontrée dans les bassins des Gravigrades et des Fouis- seurs entre les Edentés. Cetteseconde jonction est sans exemple chez les Ongulés et mérite une grande attention. Une cer- taine analogie de la conformation du bassin avec celui des Tatous ne peut être méconnue. Le nombre des vertèbres sa- crées est de sept; les deux premières sont unies aux ilions et les deux dernières aux ischions. La symphyse des os pubis renferme un vide au milieu dans le sens de la longueur, accom- pagné en bas d'une protubérance, probablement pour l’attache des corps caverneux. Les crêtes antérieures des ilions se distin- guent par leur forte courbe en dehors. Toute la longueur du bassin a environ 11 pouces et le diamètre transversal entre les coins externes des ilions est de 9 pouces, tandis que celui des protubérances ischiatiques est de 4 pouces à peu près. Les deux vertèbres de la queue, dont Gervais a publié les dessins (l. !., 10 et 11) prouvent que la queue a été courte et faible, comme celle des Cerfs et des Antilopes. J'ai une douzaine de côtes de cet animal, mais toutes en de- bris, aucune n’est parfaite. GERVvAIS donne le dessin de la première, dont j'ai aussi un exemplaire ; elle est assez forte en bas et pourvue en haut d’une grande protubérance, en rapport avec la grande facette articulaire de Kappe iransversäle de la première vertèbre dorsale. Nous avons les os du membre antérieur complets ; je sont déjà dessinés dans l'ouvrage de Gervais, cité plus haut, ce qui me permet de les étudier rapidement. | L’omoplate a 7 pouces de long, du coin supérieur posté- rieur jusqu'à la fin de l’apophyse courte coracoïde, un peu courbée en bas, en avant de la cavité glenoide; celle-ci a une longueur de 2 pouces et le bord supérieur de l’omoplate a 4 pouces de large en ligne droite. Tout le contour forme un triangle allongé, tronqué en haut par la cavité glénoïde. La crête se dirige en diagonale longitudinale, parallèlement au bord antérieur dans toute sa surface externe; elle se rapproche davantage en bas du coin postérieur de la cavité glénoïde, en allant en augmentant, et se termine par une forte prolongation aiguë en forme d’épine, qui a deux pouces de longueur en des- sus de la cavité glénoïde et en est distante de 2 pouces. En avant de cette épine terminale, le bord supérieur de la crête se dilate et forme une autre épine courte triangulaire, dirigée horizontalement en arrière, plus semblable à celle de l’omo- GENRE TYPOTHERIUM 509 plate de l'Eléphant qu'à celle du Rhinocéros, qui a cette épine plus en haut, au milieu de la crêteentière. Je ne trouve aucun Ongulé avec une omoplate complètement semblable; tous ces animaux ont la crête externe plus rapprochée du bord antérieur que du postérieur, tandis que chez le Typotherium cette crête, généralement nommée épine, est plus voisine du bord postérieur de l’omoplate, comme chez les Rongeurs subongulés, par exem- plele Hydrochoerus et le Dolichotis; le second surtout a une omo- plate fort semblable, quoique pas exactement de la même forme. _ Jene connais pas la clavicule, que Gervais a dessinée (1. 1., pl. 25, fig. 2). Suivant ce dessin, c’est un os droit, assez fort, de 4 pouces de longueur et de 5 pouce de grosseur, à son extrémité externe. Il s'articule à la forte apophyse terminale de Pépine de l’omoplate. La présence de cet os chez le Typothe- rium, comme Ongulé, est une exception remarquable de la construction générale de cet ordre des Mammifères. . L'humérus, dont j'ai à ma disposition quatre échantillons parfaits, ressemble beaucoup à celui du Rhinocéros, avec la différence d'une plus forte évolution de l’épitrochlée, perforée en dessus, par le conduit pour le nerf médian et l'artère du cubitus. La présence de ce conduit chez cet animal, quoiqu'il soit assez petit, constitue une autre exception à la règle géné- rale que les animaux ongulés n’ont jamais ce conduit ; il ne se trouve seulement que chez les Onguiculés, pourvus de clavi- cules et capables d'appliquer leurs: membres antérieurs à des usages spéciaux et pas uniquement à la marche. Comme le Typotherium possède aussi une clavicule et comme-la même règle doit s'appliquer à cet animal, la présence de ce conduit prouve, qu'aucune loi de Vorpänisafion n'est sans exception, lorsque des conditions urgentes l’exigent. Je suis de l'opinion de Serres, rapportée par Gervais, que le Zypotherium a été un animal demi-aquatique, à la manière du Carpincho actuel de la famille des Rongeurs, et que sa ressemblance avec le type de cette tribu des Onguiculés n’est qu'une analogie extérieure, présentée par un Ongulé en raison de sa manière de vivre, sans qu'on puisse en déduire une véritable affinité du Typothe- rium avec les Rongeurs, comme Gervais le prétend, à mon avis, sans raison (*). Nos quatre humérus ont de 8 à 9 pouces (*) Dans ses Zoologie et Paléont. frang., tome I, page 369, il a placé le Typothe- rium positivement parmi les Rongeurs. 510 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS de long; la protubérance basilaire externe est un peu plus haute que la tête articulaire; la crête deltoïde est fort dirigée en dehors et forme un gros bord arqué. La tige en dessous de la crête a 1 pouce d'épaisseur et la portion articulaire inférieure a 8 pouces de large, sur lesquels les deux condyles occupent 2 pouces. Les deux os de l’avant-bras, dont j’ai examiné trois paires, sont complètement séparés et leur conformation se rapproche plus du type des Onguiculés que de celui des Ongulés, car on reconnaît bien qüe leur mouvement réciproque a été libre: Je leur trouve une assez grande ressemblance avec les mêmes os du Carpincho (Hydrochoerus), sauf que ceux du Typotherium sont un peu plus grands et relativement plus forts. : Le cubitus parfait a 114 pouces de long, sur losquéleiéts tion en avant de Lattre tion du coude, qui correspond au radius, occupe 75 pouces. Le grand olécrane est très-large, ses deux coins sont recourbés à l’intérieur et se terminent en crêtes opposées. Il y à entre elles une forte cavité intérieure. La facette articulaire sigmoïde est très-grande et la portion inférieure interne est surtout très-étendue. Elle a, à l'exté- rieur, la facette articulaire semi-circulaire pour la tete du radius. Dans cet endroit, l'os est fort comprimé, en dessous de la cavité sigmoïde, il a 14 > pouce de haut et est concave de chaque côté; plus en bas, il devient plus grêle, presque qua- drangulaire, aplati en avant et arrondi en arrière et se termine à la fin par un renflement bien prononcé, concave en avant, avec deux facettes articulaires inégales sur le bord libre, dont l'une petite et ronde se touche avec la correspondante du ra- dius et l’autre allongée plus longue avec l’os pyramidal (trique- trum) du carpe. Le radius est beaucoup plus grêle et plus court, il a 7 4 pou: ces de longueur; il commence par une tête, formant à peine une massue concave au bout, pour s’articuler avec la portion extérieure hémisphérique du condyle de l'humérus. En dessus de la tête, il ya une petite protubérance opposée au cubitus et surmontée par la facette articulaire en demi-lune, sérvant à l'union avec le même os ; à partir de là, le radius devient ey- lindrique et légèrement recourbé, avec une crête obtuse longi- tudinale en arrière, terminée en bas par une forte dilatation transversale, pourvue à l'extérieur de quatre crêtés obtuses et à l'intérieur d’une forte facette articulaire postérieure concave, pour l’union aux deux os scaphoïde et semi lunaire du carpe. GENRE TYPOTHERIUM 511 Le bord en dessus de cette facette a la petite facette articulaire ronde, pour l’union avec le eubitus. Le pied complet du côté droit, que j'ai sous les yeux, a 7 pouces de long et sa forme générale ressemble beaucoup au dessin d’un pied, publié par Core, sous le nom de Synoplotherium Lanius (*), sauf que les os métacarpes de notre pied sont un peu plus courts et relativement un peu moins grêles. GERVAIS à donné aussi des dessins des différents os, qui composent le pied (l. 1., pl. 25, fig. 6-19). Je trouve dans ces dessins une ressem- blance generale avec le pied du Daman (Hyrax), quoique les os internes du carpe soient relativement plus grands et les ex- ternes plus petits. On peut le comparer aussi avec le pied du Carpincho, qui ressemble également à celui du Daman, comme l'a prouvé déjà Bzarnwvizze par la comparaison qu'il a présentée dans l'Ostéographie de Hyrax, pl. III. Les os scaphoïde et semi- lunaire sont séparés comme ceux de .l’Hyrax, et ne sont pas soudés en un seul comme chez l’Hydrochoerus; le scaphoïde touche au grand os de la seconde rangee et le semi-lunaire & l'unciforme. Celui-ci s’élargit beaucoup en dehors et est dé- passé dans toute sa longueur par le pyramidal, qui se distingue par une forte prolongation en dehors, s’articulant avec le pisi- forme au moyen de deux facettes articulaires. Ce dernier os ‘est très-long et dirigé tout en arrière ; il est beaucoup plus long que celui du Cabyai ou Carpincho. Le trapèze est aussi beaucoup plus grand que le même os de ces deux animaux (**). Le trapézoïde est aussi très-grand, plus-grand que le grand os qui est en réalité très-petit, mais l’unciforme est très-grand et allongé en dehors, quoique pas tres-gros à ce côté. Les cinq métacarpes sont des os assez forts, sauf celui du pouce ou premier doigt, qui est beaucoup plus grêle que les autres et n'a que deux pouces de long. Celui du second doist. est le plus long, il a 33% pouces et est aussi le plus fort: il s’ar- ticule avec le trapèze, le trapézoïde et le grand os du carpe et avec la base du troisième métacarpe, qui dépasse les deux cötes du grand os. Sa longueur est de 34 pouces. Le meta- i (*) Sixth ann. report of the Un. Stat. geolog, Survey, ete., page 558, pl. 6 (1873). Le crâne de l'animal, dessiné pl. 5, ressemble très-peu à celui du 7ypo- therium, mais il s’en rapproche par la forme du pied antérieur, tout-à-fait sembla- ble et la présence des phalanges ongulées fendues. (**) Dans l’Atlas je donnerai les dessins du squelette du Typotherium et ceux des os des deux pieds. 512 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS carpe du quatrième doigt a 3 pouces de long et est un peu plus fort que celui du troisième doigt; il s'articule avec le large unciforme, dont la base est très- ee, et aux deux métacarpés voisins, par les bords de la base dilatée en dehors. Enfin, le cinquième métacarpe a seulement 2 ; pouces de long, mais est assez gros ; il s'articule ab ARE NE avec le quatrième mé- tacarpe et un peu par son bord externe avec l’unciforme. Les cinq premières phalanges ont chacune 1 pouce de long ; celle du pouce est très-grêle, les quatre autres ont la même grosseur que les métacarpes, mais la cinquième est un peu plus grêle que les trois précédentes. La seconde phalange du pouce man- que, celle des quatre doigts suivants ne dépasse pas 5 pouce de longueur, mais ont presque la même grosseur au milieu que les premières. Les quatre phalanges ongulées correspondent en grosseur aux phalanges précédentes et dépassent les secondes comme longueur. Elles ressemblent à la base à ces mêmes phalanges et s’élargissent à l’autre extrémité en un petit sabot étroit, fendu en long au milieu par une fissure allongée trian- gulaire, assez ouverte au bout et plus ouverte sur le côté en haut qu’en bas. Cette même forme du sabot se retrouve aussi dans le doigt interne postérieur du Daman, comme il est des- sinée dans "l'Ostéographie de RLAINVIELE, pl. III, du genre Hyraz. Les membres postérieurs ressemblent aux antérieurs par la grandeur des os et ont la même relation entre eux, que ceux du Carpincho ; ils sont moins longs relativement que ceux du Daman. Le bassin, dont un bon dessin se trouve dans le Mém. de Gervais (pl. 24, fig. 9), a 1 pied de long, depuis la crête iliaque jusqu'à la tubérosité izchiatique, et la distance des coins ex- _ternes des ilions est de 8 pouces. Les ilions sont assez larges et fort recourbés en dehors; les ischions, très-allongés en arriere, et les pubis assez minces, laissent au milieu delasym- physe un vide ouvert allongé, fermé } à la fin et prolongéen tu- bercule. La cavité cotyloïde ét à 6 pouces de distance de la crête iliaque et à 44 pouces de la tubérosité ischiatique; son diamètre est de 14 pouce, et sa eirconference est interrompue au bord inférieur par un large sinus pour le ligament rond. Le trou obturateur est ovale, il a presque 3 pouces de long et 2 pouces de large: il est bordé par des branches osseuses assez mincesset étroites. Les ilions sont en contact avec les deux GENRE TYPOTHERIUM ” 4 premières vertèbres sacrées, et les tubérosités ischiatiques avec les deux derniöres-des sept vertèbres sacrées, par un fort pont osseux, correspondant & l’apophyse en cet endroit chez le Toxodon et la plupart des Pachydermes. Tous ces caracteres particuliers du. bassin, que nous avons ps notés auparavant, page 508, en le comparant avec celui des Edentés, dont la même conformation est la règle, nous surprennent chez un Ongulé et prouvent que notre animal est un type exceptionnel, ne pouvant être bien considéré au point de vue de l'organisa- tion des animaux actuels. x, | Le fémur est un os assez fort, mais peu long ; il dépasse à peine l’humerus d'un pouce de longueur. L’échantillon que _ j'ai dans les mains a 9 4 pouces de long, 24 pouces de large en haut et 2$pouces en bas. La tête avec l'hémisphère d’articula- tion est assez distante du corps et le grand trochanter a une hauteur modérée. En dessous de la base, il y a de chaque côté une faible crête sur le bord de la tige; la crête externe est un peu plus longue. Elles correspondent exactement aux mêmes crêtes du fémur du Daman, comme on le voit dans les dessins de l'Ostéographie de Bzarnvizs, pl. III, du genre Hyrax, mais le fémur du Typotherium est plus ‘grérid et relativement un peu plus fort. Le milieu de la tige cylindrique a 14 pouce d’épais- seur et la région des condyles inférieurs est "trös-forte, Les deux condyles sont un peu inégaux, l’interne est le plus large ; la facette articulaire de la rotule est Brand, elle a 1 ; pouce de long et 14 pouce de large. La ro A que j'ai pu étudier a 1 ? pouce de long ; sa forme est triangulaire avéc un angle LES Far plus aigu et distant de la surface postérieure, qui porte la facette articulaire convexe le long du milieu, comme celle du fémur est concave dans la même direction. Les deux os de la jambe sont plus courts que le fémur, le tibia a 8 pouces de long, le péroné 7 pouces ; le premier est fort, principalement à ses deux extrémités, et un peu recourbé à l'intérieur. Le péroné, très-grêle, a aussi ses deux extré- mités assez-dilatées, celle du haut avance en avant et celle du bas vers le côté externe. Les extrémités des deux os portent des facettes articulaires ; la facette supérieure du tibia touche exclusivement aux condyles du fémur et celle du péroné au côté externe du tibia; la facette articulaire inférieure pour le cou du pied est formée par les deux os, dont le péroné forme la RÉP, ARG,— T, III. 33 514 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS forte articulation malléolaire, qui touche la surface latérale externe de l’astragale, et le tibia porte la facette réception- naire de la demi-poulie de l’astragale, | Le calcanéum n’a rien de particulier; il y a 3 pouces de long et 1 % pouces de large entre les deux facettes articulaires pour l’astragale. Le talon en arrière de ces facettes a 1 { pouce de long et l’autre portion avec les facettes articulaires a la même longueur. Le talon se termine par un renflement, avan- çant surtout du côté intérieur. Les deux facettes pour l'union avec l’astragale sont assez inégales, l’externe plus grande est transversalement ovale, l’interne plus étroite est allongée reniforme,; les deux sont séparées par un vide étroit de 2mm, La portion du calcanéum avant ces deux facettes est étroite, mais assez haute ; elle porte à la fin la facette articulaire con- cave reniforme pour le cuboïde et sur le côté externe un petit tubercule fort élevé, sans facette articulaire. La grande facette pour l’astragale est pourvue d'un bord incliné en arrière et vers le côté externe, qui touchait la tubérosité malléolaire du péroné. L'’astragale est un os petit, surtout remarquable par la portion étroite terminée en petite facette hémisphérique pour le scaphoïde. La grande facette en forme de demi-poulie oceupe toute la surface supérieure et s’etend sur le côté externe en facette articulaire, descendant obliquement en dehors, pour l’union avec la portion malléolaire du péroné, qui porte une facette articulaire correspondante au côté interne. Les deux facettes articulaires de la surface inférieure correspondent, comme forme et grandeur, à celles du calcanéum qui les tou- chent ; l’interne occupe la surface inférieure de la prolongation, qui se termine par la facette articulaire hémisphérique pour le scaphoïde; l’externe plus grande est immédiatement en dessous de la grande facette en forme de demi-poulie pour le tibia, | Les autres os du tarse me manquent, mais Gervaıs les a dessinés (1. L., pl. 25, fig. 26,29). On reconnaît que le scaphoïde et le cuboïde sont assez petits, et des trois cunéiformes deux seulement-sont parfaits. Le scaphoïde s'articule exclusivement avec l’astragale par une facette fort cöncave et porte en avant les deux cunéiformes, dont l'intérieur est tr&s-petit. Le nombre des doigts postérieurs est de quatre; il manque l'or- teil. Les métatarses sont un peu plus courtset plus gros que les GENRE TYPOTHERIUM 915 métacarpes correspondants et les deux premières phalanges sont un peu plus longues que les antérieures; les phalanges ongulées sont plus grandes, plus dilatées et n ‘ont pas la fissure médiane des antérieures. De tous les os du pied, je ne connais de vue que deux meta- tarses, mais ils sont dessinés complets dans le Mémoire de Génvars, pl. 25, fig. 30-34. La conformation du squelette prouve que c'était un Sale tout-à-fait particulier, qui réunissait dans son organisation des caractères fort opposés et qui jusqu’à présent n'ont été rassem- blés chez aucun autre Mammifère. Ainsi il est tres-diffi- cile de fixer d’une manière positive sa place dans la classifica- tion. Pour moi, le Typotherium est un Ongulé, anormal sous quel- ques points de vue, mais lié intimement au Toxodon par la conformation du crâne et de la concordance typique des dents ; il n'existe pas un autre Mammifere plus voisin de lui. Ce rap- prochement est confirmé par les pieds, qui ont aussi une ressem- blance générale et se terminent par des phalanges élargies on- gulées, très-semblables à celles de l’Hyrax et de quelques Ungulés disparus. Le fémur, les os de la jambe et du tarse sont aussi très-semblables aux mêmes de ce petit Ongulé moderne, et justifient la comparaison des deux genres, qui sont tout-à- fait conformes par le nombre et la grandeur relative des incisives et même des molaires, si l'on considère que les antérieures, les plus petites du Typotherium, ont été disparues. Il existe entre le Typotherium et le Toxodon les mêmes analogies qu'entre l’Hyrax et le Rhinocéros. Une conformation identique de la mâchoire inférieure et quelques caractères analogiques du crâne chez l’Ayrax et le Typotherium, établissent entre ces deux animaux un degré de rapprochement. La différence de la conformation des os des membres antérieurs, la présence de la clavicule, la perforation de l’humérus d’un pont en dessus de l’épitrochlée, : enfin le mouvement libre du radius et du cubitus entre eux, permettant la pronation et la supination, sont des caractères exceptionnels chez un Ongulé, produits par l'application des membres antérieurs à des usages qui sans doute ont été leur fonction particulière chez le Typotherium. L'animal n'était pas exclusivement aquatique, mais il a été comme l’Hydrochaerus, à moitié amphibie et aussi bon nageur que celui-ci. Sa nourri- ture à dû probablement consister en grosses racines farineuses 516 PACHYDERMES MULTIDIGITÉS de Scitaminées, des Iridées et d’Aroidees, qui se trouvent généralement dans les endroits humides. Tout ce qu'on a dit sur son affinité avec les Rosgbllts: et principalement avec les Lièvres, repose sur la confusion des notions de l’analogie et de l’affinité véritable ; quelques os du Typotherium sont semblables à ceux du Lièvre, quel- ques autres sont semblables à ceux du Castor ou du Car- pincho, mais de cette ressemblance on ne peut déduire une véritable affinité avec ces animaux, car la denture et le reste de la construction du squelette du Typotherium s'y opposent. C’est un Ongulé, un peu anormal, mais ce n’est pas un Ongui- culé, parce que dans ce cas son organisation serait encore plus anormale que dans l’autre. J'accepte, avec MARCEL DE SERRES et GERVAIS, estélence d’une seule espèce qui réunit les trois de BRAVARD, nommée. Typotherium erisiatum Gervais, Zool. et Paléont. génér., tome I, page 154, pl. 22-25. | Mesotherium cristatum, Serres, Compt. rend. ete., tome 44, page 961 (1857). LÀ Typotherium protum, medium et minulum, BRAVARD, Catal. d. Mamm. foss. etc. — Gervais, |. |. ‚132. Comme nous ne connaissons rien de la forme extérieure de cet animal, je ne peux donner d’autre description que la précé- dente du squelette. Cet animal a eu la grandeur d'un fort mouton ou d'un cochon de stature moyenne. Il vivait sur les bords des grandes rivières, au milieu des forêts et senourissait de plantes demi-aquatiques. La conformation des membres an- térieurs plus forts que les postérieurs prouve qu'il a été bon nageur. Sa denture le rapproche beaucoup du Toxodon et du Nesodon, avec lesquels il forme un groupe de Pachydermes exclusivement propre à l'Amérique. OBSERVATION. — La distinction en trois espèces établie par BRAYARD se base, à mesure des os conservés dans sa collection, que j'ai examirés, sur quelques légères différences dans leur grandeur, principalement pour les hu- mérus et les cubitus. Pour moi je pense que l’humérus un peu plus grand, qui a 9 + pouces de longueur, a appartenu à un mâle, et l’autre plus court, de 8 + pouces, à une femelle. Il en est de même pour les deux GENRE ASTRAPOTHERIUM | 517 cubitus, l'un qui a 11 $ pouces de long, est d’un mâle, l’autre qui a 10 + pouces d'une femelle. Un troisième cubitus de 7 pouces de longueur appartient à un individu très-jeune ; ses épiphyses sont encore séparées et BRAvARD l’a pris pour celui d’une troisième espèce qu'il nomme T. mi- nutum. | APPENDICE aux PACHYDERMES Astrapotherium patagonicum Dans l'introduction du tome (page 14, note), jai avisé le lecteur que M. Fr. Moreno a rapporté de son voyage dans la Patagonie australe, des affluents supérieurs du Rio Santa Cruz, les restes d’un animal semblable au Brontotherium, dernière- ment reconnu et décrit par M. Marsa, Amer. Journ. of scienc. and arts, vol. V, page 486, Juny 1873 et vol. VII, Jan. 1874. L’echantillon que M. Morexo a découvert consiste dans la moitié postérieure d’un crâne, depuis la face occipitale jusqu’au milieu du front avec les arrière-narines assez bien conservées et une seule dent molaire, la dernière du côté gauche à sa place; il a rapporté de plus une grande dent canine séparée, qui probablement appartenait au même individu. Cette grande dent canine ressemble beaucoup à celle du genre Dinoceras établi par le même auteur (!. !., vol. XI, févr. 1876) ; elle a 40 cm. de longueur totale; sa couronne en dehors de l’alvéole est bien conservée, sauf la pointe terminal et mesure 25 cm. de long et 7,05 em. de large à la base, avec un contour triangulaire allongé; la racine encore renfermée dans l'os alvéolaire a 15 cm. de longueur et 9 cm. de largeur. Il me semble très-probable que cette canine appartenait au même animal que le crâne cassé. Ce’ crâne ressemble en général un peu à celui du Bron- totherium, comme il est dessiné dans le Memoire de Marsx, . mais moins à celui du Dinoceras du même auteur ; il lui man- que les grandes élévations en forme de tubercules ou de cônes, qui distinguent l’oceiput et le front de ces genres ; la portion occipitale du crâne est assez conforme à celle du Rhinocéros, avec cette différence que la crête occipitale transversale est plus rétrécie en arrière et dépasse beaucoup les condyles occi- pitaux. Elle remonte sur la face de l’occiput à partir du grand trou oceipital, s’inclinant obliquement en arrière et en haut etse termine, en cet endroit, par une crête beaucoup plus étroite de 4 pouces de largeur seulement. La base du crâne bien 518 PACHYDERMES APPENDICE conservée ressemble à celle du Toxodon, par ses arrière-narines étroites, très-rétrécies et accompagnées de hautes Crötes laté- rales. L’arcade zygomatique a la forte protubérance transver- sale, en arrière de la facette articulaire servant à la mâchoire inférieure; une seconde forte protubérance conique plus aiguë existe entre la première et le rocher, correspondant à l'’apophyse styloide;enfinles condyles sont très-crands, ils ont 8 em. de long et5 em. d'épaisseur, ils sont très-rapprochés et laissent entre eux une petite distance de 1,3 cm. et leurs coins externes s'étendent à 14 cm. de distance. Les tubercules des rochers sont distants de 16 cm., ceux en arrière des facettes articulaires pour la mâchoire inférieure sont plus forts et distants de 20 cm. et les bords externes des mêmes facettes sont distants de 32 em. C’est aussi la distance la plus grande entre les arcades zygoma- tiques en arrière, qui se rejoignent plus en avant, comme celles du Rhinocéros. La face supérieure du crâne se termine en arrière à la crête transversale occipitale; celle-ci est très-mince, à peine a-t-elle 3 cm. de large, entre les deux grosses fosses temporales, mais elle devient peu à peu plus large, s'étend en forme triangulaire jusqu à atteindre 28 cm. de largeur à l’ex- trémité antérieure cassée. Cette région est celle du front en arrière des orbites. Toute la surface triangulaire est l&gerement convexe, avec une légère élévation longitudinale médiane calleuse et de très-forts coins latéraux formant le bord interne de la fosse temporale. Cette fosse a été en contact sans inter- ruption avec la cavité des yeux, mais à l’endroit où cette cavité commence, le crâne est cassé et on ne voit rien ni des orbites, ni du museau, ainsi que des os du nez et de la fin antérieure de l’arcade zygomatique. Il ne reste de conservé de la région du palais que le bord postérieur et la dernière molaire du côté gauche. Nous voyons par ce débris que les arrière-narines sont tout-à fait en dehors du palais et celui-ci n'est pas interrompu par l'ouverture entre les dernières molaires, comme chez le Rhinocéros, mais il est fermé et forme un plan osseux triangu- laire, bordé par les deux rangées de molaires divergentes en arrière, comme chez le Toxodon. La molaire conservée a une forme presque carrée, quoiqu'un peu plus étroite sur le côté interne. La couronne est presque entièrement usée par la trituration. Il ne reste de la couche externe d’émail sur le côté extérieur qu’une base courte de 1 cm. de hauteur en avant et moins haute en arrière, la sur- GENRE ASTRAPOTHERIUM 519 face est concave au milieu et a eu autrefois le côté externe plus élevé. L’&mail est formé d’une couche forte sur le côté externe et sans plis, moins forte à l'intérieur et assez faible aux deux extrémités de la couronne, en avant et en arrière. Elle a 7 em. de long et 6 em. de large, à la portion la plus large du côté in- térieur, avec-un appendice plus étroit à l'extrémité postérieure, ‚qui donne à ce côté une apparence triangulaire, comme on le voit généralement dans la dernière molaire. Deux grandes racines sont bien visibles sur le côté extérieur ; l’anterieure est plus grêle et a 10 cm. de long, la postérieure est plus grosse et me- sure 8 em. d'épaisseur; le côté intérieur semble avoir une seule grosse racine, mais on ne la distingue pas bien, parce que toute cette partie est renfermée dans une pierre formée d'un sable gris, très-mêlé d'argile dure et d’un grain assez fin, complètement homogène. Le reste de la couronne est sans plis, mais est garni extérieu- rement d'une très-forte couche d'émail, pareille à celle de la dent du Masiodon, ce qui me parait indiquer que pendant la vie de l’animal, la surface de la couronne a eu deux collines allongées transversales coniques, en forme de toit, comme celles du Dinoceras et du Brontotherium- | * Quoique le crâne soit dans sa portion postérieure assez dif- férent de celui du Brontotherium, sa forme générale est sem- blable et l’affinité des deux genres est également prouvée par la grandeur de la dernière molaire. Probablement cet animal a dû avoir sur le nez, plus en avant, des tubercules que possède le Brontotherium, car il y a sur un des côtés antérieurs du crâne, un peu mieux conservé, l'indication d’un tubercule ; le bord que je crois être le commencement de l'orbite se relève ét forme un bourrelet assez gros, de plus en plus élevé en avant, qui Porn se prolonger en cône vrai en avant de l’or bite. Le dépôt danslequel le crâne a été trouvé est de la formation tertiaire supérieure de la Patagonie, correspondante à la Miocène des géologistes. L'animal bien que connu jusqu'à présent imparfaitement, a eu vraisemblablement la grandeur et la forme générale du Brontotherium et dépassait même les dimensions d’un grand Rhinocéros, car ce qui reste du crâne a 48 cm. de long, depais la eröte occipitale jusqu'au milieu du front, ce qui laisse supposer que le crâne tout entier a eu une longueur de 70 à 520 PROBOSCIDIENS 75 cm. (25 à 25 pieds). La largeur entre les arcades zygoma- tiques est de 45 cm. (14 pied) et la largeur du front, entre les orbites, de 30 em. (1 pied). Je propose, vu l’analogie de cet animal avec le Brontotherium, de lui donner le nom de Astrapotherium patagonicum. Le frag- ment que je viens de décrire fait partie du Musée archéolo- gique et ethnographique sous la direction de M. François. Morexo. DIXIÈME TRIBU PROBOSCIDIENS. PROBOSCIDEA. Ce groupe, le plus particulier des Ongulés, se reconnaît faci- lement par la forme du nez prolongé en trompe et par sa sta- ture entièrement différente des autres; la tête est grosse, les oreilles grandes, le tronc tres-gros, porté par des membres forts, plus élevés que ceux des Pachydermes, chacun des pieds a cinq doigts très-courts, pourvus de sabots relativement petits, renfermés dans une tissure calleuse, avec une grande plante circulaire ; tels sont ses principaux caractères diagnos- tiques externes. Ce groupe est actuellement représenté par le seul genre des Eléphants avec deux espèces ; il constitue en même temps une famille particulière de Mammifères, qui a été plus nombreuse, dans les époques avant la nôtre, des genres dont un seul, le Mastodon, a été représenté dans notre faune quaternaire (*). Ses principaux caractères ostéologiques sont les suivants: Les dents canines manquent et les deux ineisives supérieures (chez l’Elephas et le Mastodon) et les inférieures (chez le Dinothe- (*) Pour ne pas allonger cette description par l’&ude spéciale, surpassant les. pèce pour le traitement des trois derniers groupes de Mammifères, je ne donnerai ici que la liste des espèces connues, et renvoie le lecteur aux travaux cités sur chacune de ces espèces et aux observations antérieures contenues dans mes Anal. d. Mus. Publ. de B. A., tome I, pages 286 et 301, suiv. GENRE MASTODON 521 rium) se changent en fortes défenses (*). Il y a cinq ou même six molaires de chaque côté des deux mâchoires ; elles sortent successivement une après l’autre, quand les antérieures tom- bent et sont pourvues de tubercules forts placés en travers, divisés chacun en deux mamelons principaux. Les vertèbres cervicales sont courtes et celles du dos pas très-longues ; elles sont pourvues d'apophyses épineuses très-fortes et hautes qui sont toutes inclinées en arrière, comme celles des lombaires et des sacrées. L’omoplate est grande, triangulaire, et presque aussi grande que l'ilion. L’humerus et le fémur sont plus longs que les deux os de l’avant-bras et de la jambe; la crête deltoide de l’humérus n’est pas très-grosse et le fémur n’a pas de troisième trochanter externe. Le radius et le cubitus sont séparés, ainsi que le tibia et le péroné. L’astragale ne touche que le scaphoïde, et le péroné touche le calcanéum par une facette articulaire. Genre Mastodon, Cuvier. Le Règne animal, tome I, page 240. Ce genreprésente lastature et la grandeur de l'Eléphant, mais le corps est relativement un peu plus allongé et les membres sont moins hauts. La mâchoire supérieure porte deux grandes défenses recourbées qui manquent à l’inferieure dans l’âge plus avancé; les molaires sont garnies d’une couronne hérissée avec de gros mamelons coniques en double serie, réunis par des ma- melons plus petits, qui forment des tubercules transversalement allongés et qui perdent leurs sommets par l'usage jusqu'à deve- nir unis, renfermés dans une grosse couche d’&mail. A chaque mamelon principal correspond une racine conique. Les molai- res succèdent l’une à l’autre, de plus en plus grosses d’avant en arrière, au nombre de cinq; les tubercules augmentent aussi de deux jusqu’à cinq. Les premières molaires de lait, les plus petites, ont 2 ou 3 et sont présentes au nombre de deux ou trois à la fois dans chaque côté de chaque mâchoire ; les plus grandes, qui les remplacent, ont 4-5 tubercules et existent par deux, ou même il n’y en a qu'une. Celles de la mâchoire (*) Consultez, sur les caractères ostéologiques du crâne des Proboscidiens, 2 fi BRANDT, dans les Mém, de l’Acad. Pe de St-Pötersb., VII sörie, tome 14, 1 (1869). 522 PROBOSCIDIENS supérieure sont toujours plus a que les inférieures, qui Bar plus allongées. ‘ Le crâne du Mastodon est plus bas que celui de l'Eléphant, le front et le sommet moins relevés, la surface occipitale est moins haute, le front plus convexe que l’occiput et la fosse temporale entièrement circonscrite par une crête demi-cirea- laire mieux prononcée, mais moins profonde que celle de l'Elé- phant. Le trou infraorbitaire est dirigé plus en dehors ét le bord alvéolaire de la mâchoire supérieure est moins haut. La mâchoire inférieure est un peu plus longue et la branche ascen- dante moins haute; l’apophyse coronoide est un peu pus grande et la dhbhyéo du menton plus longue. Les espèces de l’Ancien-Monde appartiennent à l’époque ter- tiaire ; celles de l'Amérique à la quaternaire. Nous en avons deux dans notre faune des animaux disparus. 1. Mastodon Humbholdtii, Cuvrer. Rech. s. L. ossem, foss., tome I, page 268, pl. II, fig. 5. — Annal. d. Mus., tome VIII, 412. — Pieter, Traité de Paléont., I, 288. — Cirser, Fna. d.. Worw, I, 207. — BLAINV., Ostéogr tome II, genre Éléphas, ss 12, — Buru., Anal. d. Mus. Pübl. de B. A., tome I, „page 288, pl. XIV. Ce Mastodon est plus grand que a suivante et de la même grandeur que le grand Mastodon giganteus de l'Amérique du Nord. Il diffère surtout de l'espèce suivante plus petite par les mamelons des deux séries des tubercules de chaque molaire qui sont également pourvues de plis secondaires latéraux d’&mail, dans les deux séries interne et externe. Les collec- tions de Buénos-Ayres possèdent beaucoup d’ossements, mais jusqu’à présent on n’a jamais trouvé un squelette parfait de ce genre, avec tous les os en place, quoique les os séparés et les dents molaires ne soient pas rares; je trouve les dimensions suivantes dans les os principaux à ma disposition : | Pieds Pouces Longueur du crâne, depuis le bord des alvéoles des défenses jusqu'à la crête oceipitale....... 33 D ., Longueur des défenses ...............,,...... Sat » GENRE MASTODON 523 , . Pieds Pouces Largeur du front, entre les,orbites............. 1. 14 Distance du bord alvéolaire des défenses du trou _ este cos Liu À Distance des arrière- -narines des condyles occi- as ne amine sais o o eèrée 0e L.:18% . Longueur de l’arcade zygomatique............. m Hauteur generale de la premiere vertebre dor- eee ds nes en rt a Longueur en ligne droite de la crête iliaque ..... 3.» a RU 0. ee coe o ee 3.8 N nn. ......... so. 2,30 Longueur du Calcanéum................,.,... „9 Largeur de la facette articulaire de l’astragale... » 53 Longueur du pied antérieur ................... 1 4 Longueur du troisième métacarpe.............. » 53 - Longueur des trois phalanges du même doigt.... » 4 Les défenses de cette espèce sont plus grosses, mais pas plus longues, quoique plus fortement courbées que celles de l’es- pèce suivante. 2. Mastodon Antium, Üvvier. Recherc. s. 1. ossem. foss., I, 266, pl. II, fig. 1-2.— Annal. d. Mus. ete., VIII, 411, pl. 67, fig. 1-12. — Picrer, I. 1. — Gisser, 1. L., 206. — D’Orsıenv, Voy. d. l’Amer. mérid., Paléont., pl. X et XI. — Gervais, Rech. s. 1. Mammif. foss. d. l’Amer. mérid., page 14, pl. V et VI. — Gar. Fn. chil., I, page 137, pl. VI, fig. 1-1 Bunms, I. L., 288. L’espece a été plus petite que la précédente, sa stature plus élé- sante. Les molaires se distinguent non-seulement par la forme plus étroite de celles de l’autre espèce, mais principalement par les mamelons plüs petits de la série interne’; ceux de la série externe seuls ont des plis d’dmail secondaires dans cha- que côté, ce qui donne au mamelon usé par la trituration la forme du trèfle des cartes à jouer ; tandis que les mamelons de la série interne des tubercules sont simplement coniques, sans plis secondaires latéraux, Je puis confirmer cette observation, déjà relevée par Gervais, par plusieurs dents de notre Musée, 524 MAMMIFÈRES à NAGEOIRES entre lesquelles figure une mâchoire inférieure, presque com- plète, sensiblement plus petite que celles du Mastodon Hum- boldtii, que nous possédons aussi et dont le dessin se trouve dans mes Anales, ete., pl. XIV, fig. 1et 2. Les défenses sont plus grêles, très-peu recourbées et aussi longues que celles de l’autre espèce. Cette espèce se trouve plus raretient que l’autre dans nos dépôts quaternaires. TROISIÈME ORDRE LA MAMMIFERES à a PINNATA Les doigts de ces Mammifères sont réunis par une tissure grosse et les pieds se changent souvent par une couche forte de tissu en de grandes nageoires-ou ailerons qui leur servent à nager ; car la plupart des espèces de ce groupe sont des ani- maux marins, dont quelques-uns seulement visitent les embou- chures des grandes rivières ou les côtes des continents et des îles isolées, pour se reposer sur le rivage de la mer. ; Les uns ont quatre membres changés en nageoires; celles des membres postérieurs sont dirigées en arrière et vont se réunir à la queue, qui est courte et aiguë. On les nomme Pinni- pedia. | Les autres ont seulement les membres antérieurs à nageoi- res, les postérieurs manquent et sont remplacés par une longue et forte queue, qui se termine par une large nageoire horizon- tale, généralement fendue en deux lobes opposés. Ce sont les Bipinnata. ONZIEME TRIBU PINNIPEDES . PINNIPEDIA Les animaux de ce groupe sont de taille moyenne, moins grande; leur tête est bien séparée par le cou du trone qui est allongé et couvert de poils, comme le reste du corps; les quatre nageoires sont pourvues de petits ongles sur les doigts et la bouche est armée de fortes dents, dont la forme et la position imitent celles des incisives, des canines et er molaires des autres Mammifères. On distingue deux familles dans ce groupe: 1. Les Phoques ont la denture des carnassiers typiques, sauf les differences des trois categories des molaires en fausses mo- laires, carnassieres et tuberculeuses, la conformation étant en tout semblable (*). 2. Les Morses (Trichechus) ont une denture differente, com- posée, dans l’âge adulte, de deux grandes défenses dans la mâchoire supérieure, et dans les deux mâchoires de quelques molaires cylindriques. Le Morse, ou vache marine, se trouve exclusivement dans les régions boréales de la mer glaciale, tandis que les Phoques sont répandus dans les mers du Nord et du Sud, où ils vivent dans le voisinage de la terre ferme et des îles. Les Phoques du Sud se distinguent de ceux du Nord par plusieurs caractères, entre autres par la présence de petites conques aux oreilles et par la forme des molaires à couronne et à racines simplement coniques, avec un ou deux petits tuber- cules à la base. Nous en avons deux espèces sur nos côtes de l'Atlantique (**). (*) Plusieurs auteurs regardent, ainsi que CUVIER, ces animaux comme apparte- nant à la tribu des Carnassiers, quoique ladite similitude de toutes les dents molaires entre elles soit en opposition de cette manière de voir. Le voisinage systématique du Morse, faisant une transition aux Sirénoïdes d'un côté, et l'organisation des Zeuglodontes d’un autre côté, toute intermédiaire entre les Phoques et les Dauphins, prouvent pour moi assez clairement leur affinité et l'union avec les Mammifères à nageoires. (**) Voyez mes notices sur ces espèces, dans le Zeitschr, f. d. ges. Naturw., tome XXXI, page 294 (1868). 526 | PINNIPEDES 1. Genre Otaria, Prron. Perox et Lesurur, Voy. aux terres austr., etc. Le pelage est court, déprimé etsimple, formé de poils rigides, sans poils laineux par-dessous ; la conque des oreilles esttrès- courte; les nageoires antérieures allongées étroites, sans lobes au bord et sans ongles ; les postérieures sont plus larges et terminées au bord par des lobes séparés ; elles ont de longs et forts ongles sur les trois doigts du milieu et très-petits sur le premier et le cinquième doigt. Ce genre possède six incisives en haut, dont l’externe de chaque côté est beaucoup plus forte et quatre en bas; des très-fortes canines et six molaires grosses, coniques en haut; en bas il y a seulement cinq molaires, chacune des deux mâchoires garnie d'un petit tubercule acces- soire en avant et en arrière du cône principal. La grande espèce du genre, connue sous le nom vulgaire de Lobo marino dans notre pays, est répandue sur toute la côte de l'Amérique méridionale, depuis l'embouchure du Rio de la Plata jusqu'au Pérou, où elle vit principalement dans le voisi- nage des îles, en avant de la côte; elle se nomme : Otaria jubata, FoRSTER. Descr. anim. ete., page 66. — Scures., Süugeth., page 300, tb. 83. — Desmar., Mammal., 248, 380. — BLAINVILLe, Ostéogr. II, genre Phoca, pl. V et VI. — Bvrm., Anal. d. Mus. Pübl., ete., I, 303. — Murre, Proc. Zool. Soc., 1869, page 101, pl. VII, et Trans. Zool. Soc., tome VIII, page 501. | | Otaria leonina, Gray, Catal. of Seuls, 59, 1. — Mouina, Comp., ete., I, 317, 10. — Pérers, Monatsb. d. Kön. Acad. z. Berlin, 1866, 263, n® 1 et 2. — Burm., ibid. 1868, page 180. 0. Bryonia, BuamsviLte, |. |. 0. Godefroyi, Pérers, |. |. O. chilensis, MuıL. Wırem., Arch. 1841, I, 334. O. Pernelti, HAMILTON, Nat. Libr. Ph XIX Femelle. GENRE OTARIA 527 Otaria Ulloae, Tscuupı, Fauna peruana, page 136, pl. VI. — Pérers, |. 1., 270, 6 et App. 667, av. pl. Jeunes mäles et femelles : OBSERVATION.— J'ai prouvé dans une communication des Ann. and Mag. N. H.,.VI série, tome IX, page 89, que l'Arctocephalus Hookeri de Gray, (Woy. Erebus and Terror, pl. XIV et XV), n’est pas identique aux jeunes de l'Otaria jubata, comme plusieurs auteurs l'ont cru : et dans le Boletin d. Mus. Pübl. de B. A., tome II, page 11. Le mâle est un animal très-grand, de 6 à 7 pieds de long, d'une couleur homogène plus claire, d’un gris-jaunâtre, tirant plus tard sur le fauve ; le cou, et principalement-:la nuque, jusqu'aux épaules, est couvert d’une crinière plus ou moins allongée. Les jeunes mâles de demi-crandeur (2 à 3 pieds longs) sont plus clairs, d'un gris un peu jaunâtre, avec une tache brune autour des yeux, se prolongeant jusqu'au nez ; les nageoires sont aussi noirätres; ils deviennent peu à peu bus fauves, et ce n'est que plus tard qu'ils ont les longs poils de la nuque. _ Les jeunes nouveau-nés des deux sexes sont d’un brun foncé- srisätre et deviennent peu à peu d’un gris-jaunätre plus clair ; ils ont des vestiges de poils laineux en dessous des poils plus rigides. La femelle est de moitié plus petite que le mâle dite: lors- qu'il a sa criniere; elle est un peu plus foncée que l’autre sexe, mais elle passe par les mêmes variations de couleur. . Dans l’âge adulte elle est d’un brun-jaunâtre-clair. Le crâne du mâle a plus du double de grandeur que celui de la femelle et est surtout plus large ; j'ai mesuré les cränes des . mäles de notre Müsée et j'ai trouvé 12 à 14 pouces de long et 8 5 à Apouces de large, et pour ceux des femelles 10 à 104 pou- ces de long et 5 5 à 5 4 pouces de large. Lorsque ces animaux n’ont pas encore atteint la moitié de leur grandeur naturelle, les erânes des deux sexes sont fort semblables; mais plus tard, le crâne du mâle change beaucoup par le développement des lobes postorbitaires de l’arcade zygomatique et principale- ment d’une énorme crête occipitale, qui se continue comme crête sagittale en avant. Les crânes des mâles très-vieux pré- sentent beaucoup de différences individuelles ; il y a même des crânes où les deux côtés sont très-différents, comme le prouvent les exemplaires de notre collection. En comparant les beaux 528 PINNIPÈDES dessins des ouvrages de D’Arton, BLaıwviLLe, P£TERS et de Muni (I, 1.). on peut se faire une idée des différentes propor- tions que présentent les crânes de cette espèce. Les femelles surtout, dont la conformation du crâne est moins variable, ont été regardées longtemps comme appartenant à des espèces di. verses. L’Otaria Ulloae est le vrai type féminin de l'espèce eta été bien décrite par PETERS. * Le Lion marin, comme on nomme généralement cette es- pèce, se trouve dans deux endroits bien connus de nos côtes sur l'Atlantique: dans les îles, avant l'embouchure du Rio de la Plata, qui ont reçu le nom de Islas de los Lobos, et plus au sud, dans la partie la plus saillante de la côte, qui porte le.:nom de la Loberia grande et chica, en raison de la quantité de ces ani- maux qui visitent ces parages. OBSERVATION. — Notre Musée conserve plusieurs squelettes et plusieurs peaux complètes d’animaux de tous les âges, même le crâne de fétus avec jes dents de lait, qui sont fort remarquables. Dans l'Atlas des Mammiferes, je donneraiplus tard les dessins des cränes des différents âge s des deux : sexes, pour bien faire connaître les modifications successives de ces ani- maux. 2. Genre Aretocephalus, Fr. Cuv. "Diet. d. sc. natur., tome IL. page 463. Ce genre se distingue peu du précédent, sauf par la présence de pois laineux en dessous des rigides, par les conques des oreilles plus longues et par les molaires poürvues de tubercules accessoires plus forts. Le nombre des molaires est le même, de six en haut et de cinq en bas. La stature générale du corps est un peu plus grêle et la tête moins forte. Il y a une espèce de ce genre répandue dans l'Océan Antarc- tique, baignant les côtes de la Patagonie et des Iles Ma- louines. Aretocephalus Falklandieus, FORSTER. Phoca falklandica, Voyage de Cook, I, 174, IT, 528. Otaria falklandicg, Desmar., Mamm., 252. — Gray, Catal, of Seals, page 55. — Burm., Anal. ete. I, 304, et Ann. Mag. nat. hist., 1866. page 99. — PÉTERS, Monatsb. syvete., 278, 9. | GENRE ARCTOCEPHALUS 529 Phoca porcina, Mona, Comp. etc., I, 314. (?) Arctocephalus nigrescens, Gray, L. L., 52, 4.— Murre, Proceed. Zool. Soc., 1869, page 106. ©. Forsteri, Lessow, Diet. class. d’hist. nat., XIII. 421. Le pelage de cette espèce est gris-noirätre foncé, tacheté de blanc et tirant sur le gris; chacun des poils rigides externes a trois couleurs: brun-rougeâtre à la base, noir au milieu et gris-blane au bout avant la pointe; les poils laineux du des- sous sont d'un brun-rougeätre, plus ou moins foncé; les lèvres sont grises et garnies de fortes soies noires. Les conques des oreilles ont 3,5 cm. de long. La surface inférieure du corps est un peu plus claire que la supérieure ; les nageoires sont presque noires, ainsi que la gorge et les côtés des joues ; le dessous des joues est d’une couleur très-foncée brun-noirâtre. L'espèce se distingue facilement des autres par le nez fort avancé en forme de museau de cochon, sauf le bord relevé de ce dernier. Ce ca- ractère ne se conserve pas bien dans les peaux préparées pour les collections. . L'espèce se trouve sur nos côtes de l'Atlantique, depuis la Loberia grande, au Sud, où on ne rencontre exclusivement que des mâles, jamais une fönefk, et elle n’est pas rare aux îles Falk- land, et, plus à l’Ouest, près desîles de la côte du Chili, où elle a été autrefois très-commune; mais comme on a beaucoup chassé cette espèce pour la valeur de sa peau, elle est devenue assez rare dans toutes les localités. Nous en avons un crâne dans le Musée, qui ressemble bien aux dessins du crâne de l’Otaria Philippi, publiés par Pérers, I. L., sauf que chez celui-ci, la sixième molaire supérieure manqué et les tubercules accessoires des molaires sont plus forts dans notre échantillon, ce crâne appartenant à un animal d'un âge plus avancé et ayant des crêtes plus élevées. J'ai décrit dans les Ann. and Magaz. nat. hist., L. L., le crâne d’un jeune individu de demi-grandeur, de 2 Er A de long, montrant que la sixième, molaire supérieure vient plus tard que les autres, et peut même manquer, comme c'est le cas dans le eräne de l’Olaria Philippii. Les exemplaires adultes ont géné- ralement 4 à 43 pieds de long. Ökkukrätion. — Cette espèce a 6t6 souvent méconnue par les auteurs qui lui ont donné une douzaine de noms différents, La plus voisine est l'Otaria Philippü de Pérens, /Monatsber. d. Kön. Akad, de Wissensch. REP, ARG, — T, III 34 530 CETACES z. Berlin, de 1866, page 276, 14. avec figure du crâne, pl. II) de l’île San Juan Fernandez, qui se distingue par une stature plus grêle, et prineipale- ment par les molaires, au nombre de cinq en haut et autant en bas, de fi- gure plus conique et sans les ‘orts tubercules latéraux de notre espèce. Quant à la forme du nez il manque l'indication, s’il a été très-allongé ou non. Il me semble que cette espèce est la même que l’Olaria ursina de Gay, Fn. chil. I. 78. 4. DOUZIÈME TRIBU CÉTACÉS. BIPINNATA. “ Ces sont des Mammifères à nageoires, sans membres posté- rieurs ; leur corps se continue en une queue épaisse et fort allongée qui occupe presque la moitié de la longueur totale, en arrière de la tête, et se termine par une grande nageoire hori- zontale, qui remplace les membres manquants. Ils ont la plu- part une grande tête réunie au tronc sans cou visible et des membres antérieurs assez courts, chez lesquels l’humérus est raccourci et caché dans la partie voisine charnue du corps. Les deux os de l’avant-bras sont assez longs, les os du carpe sont réduits à des osselets rudimentaires et les métacarpes sem- blables aux phalanges, qui sont successivement plus COUT IR et leur nombre dépasse souvent trois. Ces animaux vivent de préférence dans la pleine mer; ils nagent d’une manière onduleuse en tenant relevé en dehors de l’eau le nez, qui est placé chez eux .sur le sommet de la tête; lorsqu'ils ont pris ainsi leur provision d’air, ils plongent de nouveau et répètent sans cesse ce mouvement à de courts in- tervalles. La nourriture du plus grand nombre des espèces est animale; quelques-uns, qui vivent aussi dans les grandes rivières, sont phytophages et constituent le groupe des Getaces herbivores, dont aucun représentant n'existe dans notre faune. Les autres se distribuent d'après la forme, la présence ou le manque des dents, en: 1. Zeuglodontidue, les dents sont de formes différentes dans FAMILLE ZEUGLODONTIDAE 531 les deux mâchoires ; les plus grandes sont pourvues d'une couronne tuberculeuse et de deux racines. 2. Odontocelae, les dents généralement petites et homo- gènes sont simplement coniques dans les deux mä- choires. 3. Catodontidae, les dents sont plus grosses, dans une mâ- choire seulement, qui est l’inférieure. 4. Mystacocetae, la bouche n’est pas garnie de dents persis- tantes, mais des lames cornées parallèles avec des franges, connues sous le nom de fanons. Ceux- -ci mangent les petits animaux marins mous, comme les mollusques sans écailles et les crustacés mous; les autrès se nourrissent principalement de poissons. Un nombre considé- rable d'espèces parcourent les mers de nos côtes, et des espèces très-grandes pénètrent même souvent dans l'embouchure du Rio de la Plata. PREMIÈRE FAMILLE ZEUGLODONTIDAE Ce sont des animaux semblables aux Dauphins par la sta- ture générale, mais encore plus grêles, avec un museau fort al- longé, composé, comme celui des Dauphins, d'os intermaxillaires et maxillaires, mais différents de celui-ci par l'ouverture du nez, plus Tongue, avançant jusqu'à la base du museau et dé- passée par deux os nasaux très-longs, renfermés entre les os intermaxillaites, au-dessus de la moitié postérieure de cette ouverture. Tout le reste de la conformation du crâne a une cer- . taine analogie avec celle des Phoques, même la denture, qui se compose de dents assez grandes, souvent de deux catégories, les antérieures simplement coniques avec une seule racine et les postérieures tuberculées avec deux racines distantes. Ces tubereules sont placés sur une seule rangée et forment une couronne triangulaire, le plus grand tubercule au sommet et plusieurs (2-5) disposés en escalier de chaque côté, en avant et en arrière. Ces espèces ont toutes disparu et se trouvent dans les cou- ches tertiaires des deux hémisphères. Il y en a un genre parti- culier dans notre terrain miocène. 532 -CÉTACÉES DELPHINIDES + Genre Saurocetes, Burn. Ann. and Mag. Nat. Hist.IV ser. tome VII, page 51 (1871). La seule espèce connue de ce genre est fondée sur un morceau d'une mâchoire inférieure, avec huit dents en place, arrangées en série simple dans chaque moitié de la mâchoire, les deux unies intimement par une suture médiane. Toutes les dents, les antérieures ainsi que les postérieures, ont une couronne simplement conique, sans tubercules accessoires, mais leurs fortes racines se divisent à la base en deux coins distants, ac- compagnés d’un troisième intermédiaire. Cet arrangement prouve l’affinité de ces dents avec celles à deux racines dis- tantes. LS 4 J'ai donné à cette espèce, qui a eu, je crois, la grandeur et la forme du Crocodilus gangeticus (Gavial) de taille normale, le nom de Saurocetes argentinus, |. |. DEUXIEME FAMILLE ODONTOCETAE La bouche de ces Cétacés est garnie de dents simplement coniques, contenues dans des alvéoles et ayant une simple ra- cine ouverte à son extrémité. Le nombre, la grandeur, et même la position des dents, sont très-variables; car ily a des genres où une mâchoire seulement, la supérieure (Monodon), est pourvue de dents. L Ces différences servent de base pour diviser les nombreuses espèces en sous-familles, dont une seule est représentée dans notre faune, Sr Sous-famille Delphinidae. Cette sous-famille comprend les genres qui ont un grand nombre de dents coniques dans les deux mâchoires. La plupart ont une stature assez grêle, de grandeur moyenne, avec une nageoire triangulaire plus ou moins relevée sur le milieu du dos. Leur museau est plus ou moins allongé, quelquefois fort pointu, généralement aplati et triangulaire ; leurs narines sont * GENRE PONTOPORIA 533 fermées par une valve qui forme une ouverture transversale demi-cireulaire sur le sommet de la tête. Ils ne peuvent pas rejeter l’eau en dehors (*). 1. Genre Pontoporia, Gray. Zool. of the Voy. of Erebus and Terror. Ce genre est remarquable par le museau étroit, rond, plus haut que large et fort allongé en forme de bec, avec la sym- physe du menton plus longue que la portion séparée de la mä- choire en arrière; chaque côté des mâchoires est garni de 52 à 59 dents, petites, coniques et renflées à la base de la couronne lorsque l’animal est plus avancé en âge. La seule espèce connue est : Pontoporia Blainvillii Gray, l.l. page 46, pl. 29.— Catal. of Seals. 231.— FLower, Trans. Zool, Soc. tome VI, page 113.— Burn. An. del Mus. Pübl. de Buenos Aires, tome I, page 303 et 389 et suiv., pl. 23, 25, 28. | Elle vit sur nos côtes, au sud de l’embouchure du Rio de la Plata. Je l’ai décrite complètement dans les Annales citées plus haut. OBsERVATION. — M. A. W. Marma décrit un individu jeune, qui pos- söde, comme tous les Dauphins et Cétacés, un museau relativement plus court, plus mince, et avec des dents plus rapprochées, sans le renflement à la base de la couronne, sous le nom de Pontoporia tenuirostris. (Kongl. Svenska Vetensk. Akadem. Handlinger, tome IX, page 46. 12, pl. II, fig. 10 1870). Ce dessin correspond exactement à celui que j'ai donné, pl. 26. d’un jeune du même âge. A. W. Frower a dessiné (l. 2.) le crâne d’un in- dividu de ce genre, d'âge fort avancé, que j'ai communiqué au British Museum. 2. Genre Delphinus, LINNÉ Syst. Natur. I. 108. 40. - Nous réunissons dans ce genre les espèces à museau allongé, plus long que la cavité encéphalique, déprimé et séparé du (*) Voyez mes remarques sur l'appareil souflleur des Cétacés, dans la Zeitschr. f. d, gesammte Naturw, tome 29, page 402 et suiv. 534 CETACEES DELPHINIDES front par un gros pli extérieur, et dont la symphyse du menton est plus courte que les longues branches en arriere de la mä- choire Les dents sont petites et nombreuses de 35& 55 dans chaque côté des mächoires. La nageoire dorsale est placée au milieu du dos, assez haute et aiguë. | 1. Delphinus mierops (ray. Zool. Ereb. and Terror, 42, pl. 25. — Catal. of Seals, etc., 240, 1. Delphinus Walkeri Gray, Catal. of Seals, etc., page 398, fig. 100. — Mazw. 1. 1. 59. 20. Ce dauphin a la stature grêle de l’espèce européenne, de 4 à 6 pieds de long; la couleur du dos est un noir foncé, le ventre presque blanc, les côtés sont gris-clair. Cette couleur est la transaction progressive entre le noir du dos et le blanc du ventre. Le museau a de 11 à 12 pouces de long, chaque côté des mâchoires a de 48 à 52 dents aïguës, un peu recourbees; la série des dents supérieures est un peu plus longue en arrière, la mâchoire inférieure dépassant la supé- rieure en avant. La caisse encéphalique est petite, la région du nez assez large, tournée un peu vers le côté gauche; le front est séparé du sommet par une forte crête transversale assez cour- bee en arrière. La symphyse du menton a 2 pouces de long. On trouve cette espèce dans l'Océan Atlantique, principa- lement au sud de l’Equateur, par troupes de 20 à 30 individus, Ils suivent quelquefois la marche du navire et passent en bon- dissant à son avant. Je les ai aperçus et étudiés plusieurs fois pendant les quatre voyages que j'ai faits dans cette partie de l'Océan. (Voyez mon voyage du Brésil, page 37, Berlin, 1853.) 2. Delphinus coeruleo-albus Mrykn. Nova acta phys. med. Soc. Caes. Leop. Carol. N. C. tome XVI, pt. 1. page 609. tb. VII. fig. 2. — Beitr. z. Zool. page 121. IV. tb. VII. fig. 2. Lagenorhynchus cæruleo-albus, GRAY, Catal. of Seals, page 262, 2. — Cassin. Un. St. expl. exped. 31. pl. 6. fig. 2. Delphinus albi-rostris Peas, 200l. expl. exped. Mammal. 38. GENRE TURSIO 535 Cette espèce a de 5 à 7 pieds de longueur, sur lesquels la tête occupe la onzième partie ; le museau est fort aplati, la mâ- choire inférieure un peu plus longue que la supérieure, elle a 40 à 48 dents de chaque côté dans chaque mâchoire. La couleur generale est un noir bleuâtre sur le dos, les côtés et le ventre sont blancs; la nageoire pectorale blanche est unie par une ligne noirâtre avec la région de l'œil et une autre ligne de la même couleur, partant de 'la même région, court obliquement le long des côtés du corps, jusqu’à la région auale en dessous de la queue. Cette seconde raie, très-étroite, manque quelque- fois. Une autre longue raie noirâtre part du dos, en dessous de la nageoire, et se dirige en avant, vers la région de l'œil, mais sans l’atteindre. M. Meyex, mon ami, aujourd'hui défunt, a découvert cette. jolie espèce dans l'Océan Atlantique, à la hauteur du Rio de la Plata, et Praz, qui l’a décrite aussi, l’a prise dans l'Océan Pa- cifique, sous le 2° 47’ latitude sud et le 174° 13’ longitude ouest de Greenwich. 3. Genre Tursio (Gray. Zool. Ereb. and Terror, 37. — Clymenia Gray. Ce genre se distingue peu du précédent ; il a un museau plus court, son front n'est pas séparé par un pli imprimé; le nombre des dents est moindre, il ne dépasse pas 30. La forme du corps est un peu plus ramassée et la tête plus grosse. 1. Tursio Cymodoce (Gray. L.1. 33. pl. 19. — Cat. of Seals, 257. 4. — Burn. An. d, Mus. Pübl. I. 306. 4. Le crâne, qui est la seule partie bien connue du corps, a presque 2 pieds de long; le museau, en avant des coins des orbites, seul a 14 pouces; la largeur entre les orbites est de 10 pouces et la plus grande entre les épines postorbitaires est de 13 pouces. L'ouverture du nez est dirigée un peu plus vers le côté gauche et surmontée d’un gros tubercule des os du nez, réunis aux os frontaux, d'où sort de chaque côté une crête sé- parant le front du sommet et s'inclinant directement à l’oc- ciput. Le nombre des dents est de 22 de chaque côté des deux 536 CÉTACÉS DELPHINIDES mâchoires, mais on voit encore un petit alvéole antérieur vide en haut et 2-3 postérieurs à demi-fermés en bas. La mâchoire inférieure dépasse un peu la supérieure. L’os intermaxillaire est à peine un peu plus large que l’os maxillaire supérieur. L'animal peut avoir un longueur totale de 10 pieds, car le crâne occupe généralement la cinquième partie de la longueur du corps. Sa couleur est toute noire. On trouve assez souvent les cränes sur la côte de l’Atlan- tique, et quelquefois l'espèce pénètre dans l'embouchure du Rio de la Plata. A ma connaissance, on l’a trouvée deux fois dans nos rivières : une fois, en 1862, dans le Rio Uruguay, tout près de Paysandü; l’autre, en 1865, en dessus de Buénos-Ayres, dans le Rio de la Plata, près de Los Olivos. OBSERVATION. — Autrefois j'avais pris à tort un crâne vieux de cette espèce, conservé dans notre Musée, pour celui du Delphinus Euphrosyne Gray, Cat. of Seals, 251. 15. Par suite de cette erreur on voit figurer mon nom en-dessous de cette espèce, chez Gray. M. Marm l’a décrite de nou- veau, |. 1.63. 23. pl. VI. fig. 54, comme Clymenia BURMEISTERI. L'espèce se trouve sur la côte du Brésil, mais non dans celle au sud du Rio de la Plata. 2. Tursio obscurus (RAY. Spicil zoo. IT. pl. 2. fig. 2-3.— Zool. Ereb. and Terror 37. pl. 16. — Cat, of Seals 264. 12. Delphinus cruciger Quoy et GAımarn. Voy. de l' Uranie. pl. 12. fig. 2. D. bivittatus, D'OrBiexy, Voy. Am. mérid. Mamm, pl. 21, : D. superciliosus, ScHLEGEL, Abh. etc. 22. tb. 2. fig. 3. tb. 4. fig. 4. D. Fitzroyii, WATERHOUSE, Zool of the Beagle II. pl. 10. Phocaena australis, PEALe, Zool. expl. exped. Mamm. 33. Sa stature est un peu plus grêle, il a de 12 à 15 pieds de long, sa couleur est bleuâtre sur le dos et blanche sous le ventre, avec trois larges raies obliques de couleur alternativement .bleuätre et blanche sur les deux côtés du corps; l’antérieure blanche commence au museau et va par l'œil à la région anale, suivie en arrière de deux autres blanches plus courtes et pa- rallèles. Le crâne est moins large et le museau un peu plus court que la caisse encéphalique, y compris le front; la mâchoire infé- GENRE ORCA 937 rieure dépasse la supérieure. L’exemplaire dans mes mains a un pied de long et 53 pouces de large entre les apophyses zygo- matiques des os temporaux ; les ouvertures du nez sont comme toujours un peu plus dirigées à gauche et les tubercules en arrière du nez sont forts et élevés. Je compte 30 dents en haut et en bas de chaque côté, toutes assez fines, un peu recourbées en dedans. Le dos porte une très-forte nageoire faiblement fal- ciforme en arrière du milieu ; les nageoires de la poitrine, étant assez longues, également en forme de faulx et noires; elles sont réunies par une raie bleuâtre à la lèvre inférieure de même couleur. | L'espèce n'est pas rare sur les côtes de la Patagonie et y a été trouvée par presque tous les voyageurs. Notre Musée a reçu un crâne qui a été rapporté par M. Ramos Lisra, de son voyage en Patagonie. 4. Genre Orea RoONDELET. De piscibus, page 483 (1554). Ce genre comprend de grandes espèces avec le museau rela- tivement assez court et large; la bouche pourvue de dents fortes et aiguës, coniques, au nombre de 11 ou 12 de chaque côté de chaque mâchoire ; la surface du front est assez plane, le dos pourvu au milieu d'une nageoire très-haute, souvent presque droite et fort aiguë ; la pectorale assez large et ovale. Orca magellaniea, Burn. Ann. and Mag, N. H. III série, tome XVIII, page 101. — Anal. d. Mus. Pübl., ete., tome I, page 373, pl. XXL. — Gervais, Osteogr. des Cétecés, page 540. C'est un des plus grands dauphins; il vit dans l'Océan Atlantique, à la hauteur de la Patagonie ; on en trouve souvent les crânes sur ses côtes, où la mer les dépose. Le crâne que nous avons à 3 + pieds de long et 1 pied 8 pouces de large, entre les orbites ; ce qui représente un animal de 20 pieds de lon- gueur, Le crâne, la partie du corps bien connue, se distingue de celui des autres espèces du genre par le museau rela- tivement plus long et moins large ; la caisse encéphalique est 538 CÉTACÉS DELPHINIDES un peu plus large que longue et son diamètre longitudinal un peu plus long que celui du museau; elle est moins large que celle des espèces voisines, entre les orbites, mais plus longue dans la région occipitale. Les os intermaxillaires sont moins larges que les maxillaires sur les côtés et leur diamètre le plus petit en travers se trouve immédiatement à la base du museau et non au milieu comme dans les autres espèces. Cette parti- cularité fait que la portion des os intermaxillaires, qui entoure les orifices du nez, paraît bien séparée de l’autre os et relati- vement plus large, quoique dans notre espèce l'os gauche soit aussi un peu plus étroit que le droit. D'autres différences, moins importantes, se trouvent dans presque tous les os du crâne, comme je l’ai indiqué dans ma description détaillée, citée plus haut. 5. Genre Pseudorea, REINHARDT. Overs. Kongl. Danske Vidense. Selsk. Acad. 1862. Ce genre ressemble au précédent par la grandeur et la sta- ture générale du corps, mais il s’en distingue par la tête plus petite, le front fort bombé, la bouche plus recourbée, avec des dents grosses moins aiguës, quelquefois très-usées, au nombre de 8à9, et dans sa conformation ostéologique, par la largeur des os intermaxillaires, qui ont plus que le double des maxil- laires et sont garnis d’une aspérité bien marquée, ovale, en avant, tout près de la pointe antérieure. Ces os ne sont pas rétré- cis brusquement, en avant de la portion postérieure, autour des narines. L’os intermaxillaire gauche est également un peu moins large que le droit. Le dos du corps est pourvu d’une nageoire moins haute et plus falciforme vers le milieu ; la na- geoire pectorale est assez petite et ovale. : Pseudorea Grayi Globicephalus Grayi, Burm., Ann. and Magaz. N. H., IV serie, tome I, page 52, pl. II. — An. d. Mus. Pübl. ete., tome I, page 308, 8 et page 367, pl. XXI. Pseudorca meridionalis, REınHAarort, Vidensk. Meddelels. 22 Fév. 1871 et 29 Nov. 1872. — Gervais, Ostéogr. des Céta- cés, page 540. — Journ. de Zoolog., I, 68. GENRE PSEUDORCA 539 Pseudorca Grayi, Burm., Ann. and Magaz. N. H., VI série, tome X, page 51. Cet animal est presque de la même grandeur que l’espèce précédente ; son crâne a 2 pieds de long et 14 * pouces de large entre les épines postorbitaires. Le museau a exactement 1 pied de long et ressemble, comme tout le crâne, davantage à celui du Pseudorca meridionalis qu'à celui du Pseudorca crassidens, sui- vant les dessins de ces deux cränes, dans l’Ostéographie des Cétacés, pl. L. Cependant le crâne que nous avons se distingue par quelques particularités et principalement par une relation différente des deux portions principales du museau et de la caisse encéphalique, qui est moins développée en arrière, la tu- bérance en arrière des narines est plus courte et la portion des intermaxillaires, qui entoure les narines, est plus large et garnie d'un bord extérieur fort élevé. L'ouverture des narines est à égale distance du milieu du nez. Ce bord élevé est plus fort sur le côté gauche, mais tout l'os intermaxillaire gauche est un peu plus étroit que le droit et plus court en arrière ; il ne dépasse pas le bord du vomer, tandis que le droit se pro- longe jusqu'au sommet du crâne. Les os du nez sont aussi très-différents de ceux des autres espèces par l'absence de la forte protubérance du centre et parce qu'ils ont une impression oblique, qui descend vers les bords extérieurs des narines. La prolongation antérieure des os pariétaux entre les os du front est plus courte, ainsi que toute la région du sommet entre la crête oceipitale et les bords postérieurs des os maxillaires su- périeurs. Enfin, le nombre des dents est de neuf dans les deux mächoires, leur couronne n'est pas conique, mais obliquement tronquée au bout ; la surface de trituration est légèrement con- vexe, sans pointe externe. Toutes ces différences me semblent indiquer une espèce séparée des deux précédemment étudiées. On peut estimer la grandeur générale de l’animal entre 14et15 pieds ; la tête est grosse et arrondie en avant, comme je l'ai dessinée d’après cinq individus, que j'ai pu examiner nageant à côté du navire, pendant mon premier voyage sur l'Océan Atlantique (Voir la planche déjà citée des Anales du Musée de Buénos-Ayres). OBSERVATION, — La question élevée par M. REınHARDT, si les différences indiquées sont purement individuelles ou spécifiques, ne peut être résolue définitivement d’après l'inspection d’un seul crâne; il faut attendre la 540 CÉTACÉS DELPHINIDES découverte de plusieurs autres, pour savoir si les différences sont persis- tantes chez tous les individus. De toute manière, ces différences existent et m’obligent de conserver mes opinions antérieures à ce sujet. 6. Genre Phocaena, RONDELET. De piscibus, page 473 (1554). Les espèces de ce genre sont petites, elles ont généralement de 4 à 5 pieds de long et ne dépassent pas 7 pieds; leur tête est très-petite, le museau très-court, sans être séparé par un pli du front, celui-ei est assez bombé ; une nageoire trian- gulaire pas très-haute existe sur le dos et deux pectorales allongées ovales, assez petites, en arrière de la tête. Leur corps est assez épais vers le milieu et la queue n'est pas très-longue. Les mâchoires ont des petites dents, généralement tronquées au bout, dont le nombre varie entre 16 et 26 dans chaque côté des mâchoires. Le squelette est remarquable par le grand nombre de vertèbres courtes, ressemblant à celles des Dauphins, qui en ont au moins 76 et dont la moitié appartient à la queue. La cou- leur générale est d’un gris-noirätre homogène. Elles se trouvent dans les mers de température modérée. Phozaena spinipimnis, Buru, Proceed. Zool, Soc., 1865, page 228, av. fig. — Ann. and Mag, N. H., III serie, tome 16, page 132. — Gray, Catal. of Seals, page 304. — Burum., An. d. Mus. Pübl. etc., tome I, pages 308 et 380, pl XXIII, fig. 2 etpl. XXIV. — Gervais, Ostéogr. des Cétacés, page 571. Un des animaux de cette espèce, pris à l'embouchure du Rio de la Plata, mesurait 5 pieds 3 pouces de long, et portait sa nageoire dorsale un peu en arrière du milieu, de forme triangu- laire allongée, la pointe inclinée en avant et armée sur le bord antérieur de plusieurs séries des petites épines os- seuses (*). La peau du corps est finement plissée, comme la surface interne de la main de l’homme, et la queue a un pli (*) La présence de ces petites épines sur la nageoire, semble être un caractère général du genre. Voyez GRAY, dans les Ann. and Magaz. N. H., WW sér., tome 16, 138, et tome 18, 495, GENRE ZIPHIUS 541 élevé, longitudinal, en dessus et en dessvus. Les nageoires peetorales ont 10 2 pouces de long et les deux de la queue 134 pouces ; la dorsale a 5 pouces de haut. Le crâne ressemble beaucoup à celui de l’esp&ce européenne (Ph. communis), mais il s’en distingue facilement par le nombre de dents de chaque côté des deux mâchoires, qui ne dépasse pas 17, et n’est que de 16 très-souvent, par le manque d’une dent quelconque. La mâchoire inférieure avance un peu sur la supérieure. Le crâne entier a9pouces de long, un peu moins de la cinquième partie de la longueur totale du corps. TROISIÈME FAMILLE CATODONTIDAE Ce sont des Cétacés armés de dents seulement dans la mà- choire inférieure, variant de nombre et de grandeur. Quelques senres ont tantôt une seule dent, tantôt deux, de chaque côté de la mâchoire inférieure (Ziphiadue). Les autres ont plusieurs fortes dents coniques de chaque côté de la même mâchoire (Phy- seteridae). | 1. Sous-famille Ziphiadae. Ces Cétacés ont la stature et la grandeur intermédiaire entre celle du Dauphin et du Cachalot, qui comme eux n'ont pas de dents dans la mâchoire supérieure ; ils se distinguent par le nombre réduit de deux ou quatre dents dans l’inferieure. Ils ont l'ouverture respiratoire fermée par une valve en demi-lune, comme les Dauphins, et une nageoire falciforme en arrière du milieu du dos, ainsi que des petites nageoires à l'extrémité de la queue, en forme de demi-lune (*). Genre Ziphius, Cuvier. Ossem. foss. V. 350. Ce genre se distingue par la forme saillante des gros os du nez, réunis dans une forte protubérance horizontale, élevée en (*) Consultez le mémoire de M, H. W. FLOWER, dans les Zransact, Zool. Soc., tome VIII, pages 203 et suiv. 542 CETACES ZIPHIADES avant du sommet du crâne, comme un véritable capuchon en dessus de la région des narines, principalement formée dans cet endroit par les larges os intermaxillaires supérieurs concaves ; les os maxillaires sont réunis par leurs bords également élevés avec la base des os du nez. La portion antérieure du museau est basse et se prolonge en pointe aiguë. La mâchoire infé- rieure à la pointe légèrement courbée en haut et porte de chaque côté, dans un alvéole terminal ou latéral, une seule dent assez grosse. Les os du front ne se prolongent pas en épines orbitaires antérieures, sur le côté des mächoires supé- rieures. Les vertèbres sont relativement plus grandes que celles des Dauphins et en quantité plus petite. Notre espèce indigène en a 49; une autre espèce, le Berardius Arnouxi, en a 48. Ziphius australis, Burm. Ziphiorrhynchus cryptodon, Burm., Ann. and Magaz. N. H., III serie, vol. XVII, pages 94 et 303. Delphinorhynchus australis, Zeitschr. f. d. gesamt, Naturw., tome XXVI, page 262. Epiodon australis, An. d. Mus. Pübl. de B. A., tome I, p. 312, pl. XV -XX. L'espèce a été classée d'après un jeune mâle, qui n'avait pas encore atteint la moitié de la grandeur naturelle ; dernière- ment on a trouvé, sur la côte de la Patagonie, le crâne d’un individu vieux de plus d’un mètre de long (la mâchoire infé- rieure seule a 1,10 m. de long ; celle du jeune a 0,59 m.), ce qui donne à l’animal adulte une grandeur double de 7-8 m., soit 24 à 28 pieds en longueur. Ce crâne de l'animal vieux correspond complètement, par tous ses caractères, à celui du jeune décrit auparavant et s’en distingue seulement par la caisse encépha- lique relativement plus large et les bords libres externes de tous les os plus gros et plus saillants. Je me vois donc obligé de conserver notre espèce comme distincte de l'espèce boréale des mers européennes, dont elle diffère par les caractères diag- nostiques, expliqués dans mes Mémoires déjà cités. Il faut encore noter que la fosse temporale du crâne adulte est relati- vement encore plus petite que celle du jeune et que sa petitesse est tout-à-fait en opposition avec les dessins des crânes donnés par Gervais, pl. XVI, dans l’Osteogr. des Cétacés. GENRE PHYSETER 543 2. Sous-famille Physeteridae On trouve souvent de grandes dents coniques, d’une circon- férence allongée elliptigne à la base de la couronne, mais de grandeur et de grosseur différentes, variant entre 4 et 6 pouces de hauteur, y compris la racine ouverte. et ayant de 2 à 2 { pou- ces de largeur à la base inférieure. Ces dents ressemblent aux dents bien connues des Cachalots, et appartiennent sans doute à une espèce du genre Physeter, qui a des dents pareilles dans la mâchoire inférieure. Leur nombre est considérable, ils en ont de 24 à 28 de chaque côté et celles du milieu de la série sont un peu plus grandes que les antérieures des “espèces bien con- nues. Jusqu'à présent on ne connaît pas avec certitude les diffe- rences diagnostiques des espèces de Cachalots de toutes les mers. Il est généralement admis que celle des mers australes forme une espèce particulière sous le nom de: _Physeter (ou Catodon) australis et comme nos côtes appartiennent à l'hémisphère austral, on peut croire que c’est la même espèce qui visite l’autre partie de l'Océan austral. Le crâne de cette espèce est dessiné avec quelques autres os dans l'Ostéographie des Cétacés, pl. XIX, fig. 5-11. Voyez aussi Gray, Catal. of Seals, page 206 suiv., où sont réunies les notices sur les Cachalots des mers australes. QUATRIÈME FAMILLE MWSTACOCETAE Balnenoïdes des auteurs. Ce sont des Cétacés très-grands avec une tête énorme, qui ne se distingue du tronc que par la position des nageoires pec- torales, indiquant le commencement du thorax. Leur grande tête à une bouche également grande, dont la mâchoire infé- rieure dépasse la supérieure dans.toute sa circonférence. La cavité de la bouche est pourvue, de chaque côté, d’une série de lames triangulaires allongées, attachées au côté interne des mäü- 544 CÉTACÉS BALAENOIDES choires supérieures, se rapprochant avec leur pointe et appelées fanons. Ces fanons sont formés d’une substance de corne fibreuse et effilés à leur bor 1 libre interne, le plus long; mais sans franges et plus minces à l'»xterne. Le nombre de ces lames va jusqu'à cent et elles sont arrangées en plusieurs séries paral- lèles, les plus grandes externes et les plus petites internes, et soutenues par une substance blanche, correspondant aux gen- cives,de laquelle sort chaque lame, fendue à la base et ouverte de même que les dents sans racines fermées. La mâchoire infé- rieure plus forte et plus longue que la supérieure, enveloppe toute la partie antérieure du crâne avec les fanons et les cache quand la bouche se ferme. Ces organes sont destinés à séparer de l’eau, comme un ‘crible, les animaux mous, les crabes, les mollusques sans coquilles et les vers, même les poissons qui composent la nourriture de ces animaux. Leurs narines, placées au sommet de la tête, sont ouvertes et forment deux courtes fissures longitudinales très-rappro- chées ; elles n’ont pas la valve des Dauphins et c’est pour cela qu: les Balénoïdes jetteit l’eau en haut par ses narines, lors qu’ils surgissent à la s 1rface de la mer, pour respirer. L'eau qu ils rejettent ne passe pas de la bouche par le nez; cette eau, prise dans la bouche avec la nourriture, aber: par les fen tes latérales entre les deux mächoires. | On distingue deux genres dans cette famille et nous en avons des espèces dans nos mers. 1. Genre Balaenoptern, LACÉPÉDE. Hist. nat. des Cétacés. r Ce sont des baleines d’une stature un peu plus grêle, ayant la forme générale des Dauphins, avec une nageoire sur le dos et des sillons bien marqués le long du ventre, commençant au bord de la mâchoire inférieure et se prolongeant sur toute la surface de la poitrine et du ventre jusqu’au nombril. Nous avons trois espèces de ce genre dans nos mers, très- semblables aux espèces correspondantes des mers boréales, dont j'ai donné une courte deseription dans le Boletin del Mus. Pübl. de B. A., tome IL, pages 7 et 11 suiv.,et dont je don- nerai une explication plus détaillée dans la première livraison de l'Atlas des Mammifères, qui doit accompagner ce volume, . GENRE BALAENOPTERA 545 sans m'étendre ici sur les caractères diagnostiques qui les distinguent. 1. Balaenoptera bonaërensis ” Boletin, I. 1., page 14, n° 3. — Proceed. Zool. Soc. de 1867, page 707. — Ostéogr. des Cétacés, 229. C'est la plus petite espèce ; elle a de 30 à 32 pieds de long, sur lesquels la tête occupe 7 pieds. Sa colonne vertébrale se compose de 49 vertèbres, dont 7 cervicales, 11 dorsales, 12 lom- baires et 19 appartenant à la queue. Les fanons sont de cou- leur blanche. OBSERYATION. — Cette petite espèce correspond à la Balaenoptera ro- strata de O. Faprıcıus et des auteurs modernes, comme elle est classée dans l'Ostéogr. des Cétacés, page 146, par VAN BENEDEN. : 9 uk | $ » Hi CPOM | 2. Balaenoptera patachonica … Proceed. Zool. Soc. de 1865, page 191. — Catal. of Seals, 374. — Ostéogr. des Cétacés, 225. — Boletin ete., 1. L., page 7. — Ann. and Magaz. N. H., III série, tome XVI, page 59. Physalus australis, Gray, Catal. of Seals, 101. Cette espèce est reconnaissable par la stature très-grêle du corps, qui, à l’âge adulte, dépasse 60 pieds de long, sur lesquels la tête oecupe. 16 pieds ; elle n’a que 12 pieds chez les jeunes, quand le corps a 45-48 pieds ; la nageoire du dos est triangu- laire allongée. Sa colonne vertébrale se compose de 6£ à 62 vertèbres, dont 7 cervicales, généralement 16 du dos qui sont pourvues de paires de côtes, 15 lombaires et 24 appar- tenant à la queue. Leur couleur est un gris-noirâtre homogène «sur le dos, avec le ventre beaucoup plus clair et tirant sur le Méohatre Les apophyses obliques des vertèbres de cette espèce sont tres-grandes et les épineuses fortement élargies à leur bord supérieur. OBSERVATION. — Cette espèce correspond à la Balaenoptera physalus (Balaena physalus, Linn.) ou Physalus antiquorum de Gray, Catal, of Seals, page 144, et à la Balaenoptera musculus de l'Ostéogr. des Cétacés, page 167. REP. ARG. = T, Ill, 85° 546 . CÉTACÉS BALAENOIDES 3. Balaenoptera intermedia Bolet., l. I., page XIV, 1. — Atlas, pl. I, fig. 1. Individu âgé, très-grand. Sibbaldius antarcticus, Proc. Zool. Soc. de 1865. — Catal, +1 Seals, page 381. Cette Baleine a une stature plus forte, le tronc est distincte- ment plus gros, la tête relativement plus petite; la nageoire du dos ‚tres-basse, formant une carène peu saillante, posée sur un coussin adipeux. La longueur générale des individus adultes dépasse 80 pieds. Les deux individus jeunes, que j'ai examinés, avaient 58 pieds de long, la tête occupant 14 pieds; leur couleur géné- rale est gris-noirâtre, marbré sur le dos et homogène sous le ventre. La colonne vertébrale se compose de 64 vertèbres, dont 7 sont cervicales, 15 du dos, avec le même nombre de paire de côtes, 16 lombaires et 26 de la queue; les apophyses obliques des vertèbres étaient relativement plus petites et les épineuses moins hautes et moins larges à la fin que celles de l'espèce précédente. OBSERVATION, — Cette espèce, l’un des plus grands animaux du monde, à l’âge adulte, correspond à la Ptérobalaena boops de Escricar, Sibbaldius borealis Gray, Catal. of Seals 175, et le Sibbaldius laticeps du même au- teur. La Balaenoptere échouée à Ostende en 1827 et décrite par Du Bar, que Van BENEDEN a unie à tort avec l’espèce précédente, était un individu d'âge adulte de celte espèce et ne peut pas être confondue avec. Pautre. J'ai examiné moi-même le squelette d’Ostende, exposé à Leipzig, et j'ai étudié journellement celui de la Balaenoptera physalus à Greifswald, pen- dant mes études dans cette Université, pour reconnaîtré facilement la confusion des deux espèces, répétée encore dernièrement par M. MUNTER dans son essai sur la Balaenoptera Sibbaldii (Greifsw. 1877, in 8), comme je le prouverai davantage dans le texte de l'Atlas. ces LL 2- Genre Balaena, Linse. Syst. Nat., I, 105, 38. La stature du corps est plus massive, le tête énormément grosse, le tronc très-renflé, sans nageoire sur. le dos, la queue courte et conique avec deux grands ailerons à l'extrémité ; les x GENRE BALAENA 547 nageoires de la poitrine, largement ovales, se terminent en pointe courte. La bouche a la forme d’un arc fort courbé en haut, la mâchoire inférieure est beaucoup plus haute que la supé- rieure ; les fanons sont très-longs et ont plus du double ou du triple de ceux des Balénoptères. On sait qu'une espèce de ce genre visite nos côtes pendant les mois de Novembre jusqu'en Avril et vit dans l'Océan Atlan- tique austral, entre l'Afrique et l'Amérique méridionale, changeant son séjour entre les deux parties du Monde. Nous avons quelques os d’un squelette de cette Baleine, qui ont été trouvés enfouis dans une des îles de l'embouchure du Rio Paranä. Ces os prouvent que ces îles sont d’une formation assez moderne et que dans les siècles antérieurs de grandes Baleines ont pénétré dans l'estuaire du Rio de la Plata jusqu’à l'embouchure du Rio Paranä, qui était alors très-ouverte. Parmi ces os se trouvent les corps des trois premières vertè- bres cervicales et l'os tympanal avec le rocher, dont la confor- mation prouve que l'animal enterré était une véritable Ba- leine, et probablement l'espèce que les auteurs ont nommée: Balaena australis, VAN BENEDEN Ostéogr. des Cétacés, page35, pl. I et II. — Distr. geogr. des Baleines, 16. Eubalaena australis, Gray, Catal. of Seals, 91. Cette espèce a la stature un peu plus grêle que la grande B. Mysticetus du Nord, mais elle n’est pas plus petite, elle a 65 pieds de longueur et la hauteur moyenne du dos est de 14 pieds. Les corps de mes trois vertèbres cervicales ont 10 pou- ces de large et6 pouces de haut ; l’os tympanal, ayant 54 pouces de long, est passablement conforme à la fig. 13, pl. I et Ilde l'Ostéographie des Cétacés. © OnsEnvartow. — J'ai donné quelques détails sur les os déterrés de cette In espèce dans le Boletin d. Mus. Pübl. de B. A., tome I, page IX (Julio 11 de 1866); je l'avais prise auparavant pour une Megaptera. M. Gray, à qui j'avais communiqué mon opinion, lui avait donné le nom de M. Bur- meisteri, Catal. of Seals, page 129. C’est en réalité une Baleine. ADDITIONS ET CORRECTIONS Pace 78, ligne 20, A la fin de la description du genre Desmodus : OBSERYATION. — Ce genre est remarquable par son estomac, . pourvu d'un long sac vermiforme, ayant trois fois la longueur du corps. Ce sac étroit sort immédiatement du bord gauche, en dessous du cardia ; il devient peu à peu un peu plus large, et se termine arrondi comme le cœcum. Huxzey a donné un dessin de cet estomac particulier (Proc. Zool. Soc., 1865, page 388); Cuvier le connaissait (Leçons d’anat. comp., tome IV, pt. 2, page 33), et PÉTERS l’a considéré comme caractère systématique dans son Handbuch d. Zoologie, tome I, page 73. PAGE 105. Felinae L’humérus des chats présente un caractère général ostéologique remar- quable par la perforation en dessus de l’épitrochlée pour le passage du nerf médian et de l'artère du cubitus ; on la retrouve aussi dans ’humerus du Machaerodus. Quelques ours ont aussi cette même perforation ct ls pages 175 et 181). | Pace 106. A la fin de la description du genre Machaerodus: OBSERVATION, —- M. P. Gervais croit que les individus du genre de Buénos-Ayres se distinguent spécifiquement de «ceux du Brésil par I sence de la première petite molaire de la mâchoire. inférieure et par ti ques légères différences dans la caisse encéphalique du crâne ; il propose. de donner à cetle prétendue espèce argentine le nom de ME. meeator (Compt. rend. hebd. d. séanc., tome 86, page 1361). L'auteur n’a pas vu que la mâchoire inférieure de l’individu du Brésil, que Lunp a dessinée dans les M&m. de l’Acad. Roy. Danoise de Copenhague (Cl. phys., tome XII, pl. 48) est dépourvue de cette mème petite dent, comme les ADDITIONS ET CORRECTIONS 549 individus du type argentin ; l’autre individu seul, rapporté par M. CLAUSSEx du Brésil à fParis, la possède. La présence ou l'absence de cette dent n’est pour moi qu'une différence individuelle, ainsi que les différences assez légères de la forme du crâne dans sa caisse encéphalique; j'ai examiné trois échantillons et j'ai trouvé dans chacun quelques particularités subor- données, qui prouvent une assez grande variabilité individuelle ou sexuelle. Je recommande au lecteur de consulter les communications de M. HEnsEL sur cette variabilité. Elles prouvent que les particularités individuelles et sexuelles sont très-nombreuses chez le Felis concolor, Voyez Sitzungsber. d. Gesellsch. naturf, Freunde x. Berlin, de 1871, page 30. PAGE 137. Caninne En dessous du nom de la famille on à omis de mettre celui du genre ; il faut donc ajouter en cet endroit : Ze... Genre Canis, Lınn£. Syst. Nat., I, 56, 15. PAGE 240, Ctenomys magellanien J'ai oublié de relever dans la description que j'ai donnée de cet animal que dans ma Reise d. d. La Plata Staat., tome I, page 296, j'avais désigné cette espèce comme indigène de la province de Mendoza, et que plus tard seulement, adoptant l'opinion contraire de WATERHOUSE, j'ai dû recon- naître que l'espèce argentine était la même que la Ct. brasiliensis, Reise, IT, 416, 32. PAGE 278. Tardigrades Quoique les Tardigrades ne rentrent pas dans notre Faune argen- tine, il me semble convenable de noter que M. N. Joy est arrivé, par ses études du placenta du Bradypus tridactylus, à la conclusion que « l’Ai est ar Lémurien et non un Edenté ». (Comp. rend, hebd, etc., tome 87, page 287, du 12 août 1878.) On voit par l'exposé de ce savant que la matrice de l’Ai a une grande ressemblance avee celle de la femme et que le placenta de l’Ai se rapproche, par sa conformation, de celui des Lému- riens, et surtout de celui du Propithecus madagascariensis ; il représente une sorte de coussin vasculaire, formé par la réunion d'une multitude de cotylédons irréguliers. Je ne vois dans cette similitude qu'une analogie extérieure de forme, 590 ADDITIONS ET CORRECTIONS qui ne peut diminuer la valeur des caractères zoologiques contradictoires des deux groupes assez distants des Singes et des Edentés. Nous savons, par l’&tude du placenta des divers groupes de Mammifères, que cet organe prend des formes assez différentes dans le même groupe zoologique et, par conséquent, ne peut constituer un caractère systéma- tique de premier ordre. M. Jory donne même la preuve de cette loi, en rappelant la diversité du placenta des Ruminants (page 284), qui générale- ment est polycotylédon et chez d’autres est diffus, et la variabilité de cet organe chez les différents groupes de Pachydermes. PAGE 306. Ongulifère J'ai appliqué à tort ce mot aux grandes phalanges des Gravigrades qui portent les ongles falciformes ; il faut dire onguéal ou onguifere; le mot ongulé s'applique seulement aux sabots des Mammifères du deuxième ordre. Je n’ai pu faire cette correction avant l'impression du texte, déjà très-avancée. PAGE 388. Addition à la fin de la page. OBSERVATION. — Les deux groupes de la sous-famille ont entre eux le même rapport qui existe entre les Gravigrades et les Tardigrades; l’un, le groupe des Glyptodontes, est la représentation colossale du même type, dont l’autre, le groupe des Dasypides, reproduit l'exécution en miniature, Il est fort remarquable que, dans les deux cas, les espèces gigantesques antérieures ont disparu avant la fin de l’époque quaternaire, tandis que les autres plus petites postérieures commencent à apparaître vers la fin de cette même époque et ne prennent leur plus grand dévelop- pement que dans l’époque moderne des alluvions, d’où elles se sont con- servées jusqu’à nos jours. PAGE 520. Addition à !’Astrapotherium. OBSERVATION. — Il me semble probable que la grande dent, décrite par Owen comme étant celle du Nesodon magnus (voyez page 501), ar à notre Astrapotherium. PAGE 543. ER Physeteridae ä Addition à la fin du premier alinéa. Les narines de ces animaux sont ouvertes et séparées, comme celles des Balénoïdes, sans la valve des Ziphiades et des Dauphins, et pour cela ils jettent l’eau comme une fontaine, en expirant avec force l'air des poumons, avant d’inspirer de nouveau. TABLE DES MATIÈRES LIVRE CINQUIÈME FAUNE ARGENTINE I. Aperçu général ...... à ss IL. Classification des animaus....- PREMIÈRE CLASSE MAMWIEFERA PREMIER ORDRE UNGUICULATA PREMIERE TRIBU BIMANA 2 Se SECONDE TRIBU QUADRUMANA asie a LE VE Notare wien 3. Nyctipithecus felinus 4. Hapale penicillata..... hir LS 1 a ER .& “wo TROISIEME TRIBU CHIROPTERA PREMIERE FAMILLE PHILLOSTOMIDAE £, pe Phyllostoma..... Ts + Ph. superriliatum .......... à — lineatum ,,...4 ....., £ 3. ze; Lilium . sors Pages 1 16 28 2. Genre Glossophaga........ Gl. ecaudata 3. Genre Desmodus........... D'OR R sn V à nur DEUXIÈME FAMILLE BRACHYURA 4. Genre Noctilio......... hs N. leporinus........... date TROISIÈME FAMILLE GYMNURA 5. Genre Dysopes......,..... . Dh ann hide 2 — laticaudatus ............... — coecus . “Tran A _ crassicaudatus . FETTE ER REN — CASLANEUS ...., os ti Te Genre Promops. Pr. bonaërensis... sue eve QUATRIÈME FAMILLE VERPERTILIONINA "N. rüber‘ NEE PR . Sous-genre Atalapha ....... 1. À. bonaërensis ........ es 2. A. villosissima.......... 7. Genre Vespertilio...... . l'O!!!" : ANRYPRENE uns 8. Genre Vesperugo.......... Vmaricans. sc css Pen 9. Genre Vesperus..... RARE CAL ei PRET 2..— montanus ss svssse 552 QUATRIEME TRIBU FERAE Il. Carnivorae PREMIERE FAMILLE FELINAE 1. Genre Machaerodus M. neogaeus.sossosorenn0.» 2, Genre Fellner 1. F. Ye Geo ne. A ss ES NES eoffroyi....... ose ee Coloeolo.. ae — Pajero.. SA — Concolor... secs. . — longifrons........... . — Yagquarundi...... CO 1 Où O7 be C0 RO DEUXIÈME FAMILLE CANINAE Seul genre Canissss....ss..se 0: JUDOTUE. sn che C. entarcticus. ........2.. a — CANCrIVOTUS zererersenn.e ae — QUUS one BR RPE TS ro — gracilis.conesssnonnnsssene — griseus — protalopeæ . ses 00 = 87 gn &= 60 19 TROISIÈME FAMILLE MUSTELINAE 4. Martinae . Genre Galictis........... SEL 4. G. barbara 2. — vittata sossc css eet oo 2. Genre Lyncodon......., s Ve L. patagonicus bite .....„..„_.„„....:.:. 2. Melinae Genre Mephitis 1. M. suffocans 2. — primaeva....... tes 3. Lutrinae Genre Lutra. 4. L. Paranensis....... pr. en 2. — Brasiliensis....:..,. sas QUATRIÈME FAMILLE URSINAE A Genre, Ursusssnnains U, bonaërensis......,..... PARA Pages 408 103 TABLE DES MATIÈRES 4. Genre Nasuas., ses. N. Narica...... Mise ed PET > CINQUIÈME TRIBU MARSUPIALIA Genre Didelphys.......,... Sons-genre "Didekiigss 1..D.. Ancrae: sise 2. Sous- [genre Metachirus 2, D. crassicaudata.............. 3. Sous-genre Grymaeomys 3. D. dorsigera .......... 0. 4. — elegans ......osseue us: 4. Sous-genre Microdelphis 5. D. brachyura :........, sosie SIXIÈME TRIBU GLIRES 5. RODENTIA PREMIÈRE FAMILLE MURINI 4. Genre Mus PR 4. M. decumanus «+2 u... 2. ET rattus.. este 3. — teclorum....s.. RC 4. — musculus. 200.340 2. Genre Hesperomys...... 1. Sous-genre Holochilus 1. H. vulpinuss.ss.....10. 2. Sous-genre Oxymyterus %. H. nasutus 3. Sous-genreHabrothria m -—.. ..........s 3. H. arenicola‘ .: 274008 4. — micropus ..... soso série D. — ObSCUTUS...sessensssse 4. Sous-genre Calomys …… « 6. H. Anguya ......ssosrso. 7. — QTISCO-JAUUS. een eus x 8. — elegans .........usus. . 9. — longicaudatus ......,... ‘ 10. — auritus......sss.s..0 11. — flavescens .....,:....... 12. — bimaculatus..... Be 13. — xanthopygos. ss... 44. — magellanicus ....... ou 19. — canescens........ Pose. Espèce fossile. 16. H. Me > ran 1. Genre Reithrodon.. 1. R. type...» ur aaane nee A 9. — cuniculoides......... DORE 3. — chinchilloides.......... + SECONDE FAMILLE MURIFORMES 1. Sous-famille Gapromyidae TABLE DES MATIÈRES Genre ne o „m... .........„...... 2 a | ns. 2. Sous-famille Loncheridae . 3. Sous-famille Psammoryc- RR) N) ME Genre Ctenomys»... ® ct. brasiliensis.. se. 0... 2. — magellanicus........... Espèce fossile 4. Sous-famille Eriomyidae. 1. Genre 2. Genre Lagostomus....... 4. L. trichodactylus. ......... s %.— ustidens, ...... Met PET 3. Genre agidiuMssenuererre L.'peruäanum..:…........... f TROISIEME FAMILLE SUBUNGULATI 1. Sous-famille Coelogenyn- 2. Cous-famiile Caviadae . 1. Genre Dolichotis........ h D. patagonica 2. Genre Hy rer H. Capybara..... 3. Genre Cavia 1. Sous-genre Cavia propria. C. leucopyga 2. Sous-genre Anoema. C. leucoblephara ..…. RE eme do one 220: UERBDDUGG ......... ... 9. ..... 3. Espèces fossiles SEPTIÈME TRIBU EDENTATA PREMIERE FAMILLE PHYLLOPHAGA Sous-famille Gravigrada.. . 4. Genre Megatherium M: americanum........... - 2. Genre Scelidotherium .. Se. leptocephulum ...,........ 3. Genre Mylodon 1. Sous-genre Grypoth e- . Sous-genre Mylodon. robuslus ..,.,,... ER . gracilis . Sous-genre Lestodon.. » giganteus.. ss... ins e 275 + 4. Genre Megalonyæ ........ Genre 'Coelodon........ Valgipes.s.%.. SECONDE FAMILLE EFFODIENTIA Sous-famille Loricata, ... I. Bilorieata.......... R 1. Genre Hoplophorus .....…. 1. H. euphractus 2. — ornatus ....***: 3. — elegans CUS ot ORAN RER 2. Genre Panochthus 1. P. tuberculatus............ .. 5: — Bllifer so datagaute 3. Genre Doedicuıu's D. giganteus ........... San» se 4. Genre Glyptodon 1. Gl. be YA PTE OEE 2. — reticulatus........... 5. Genre Schistopleurum.. 1.:Sch. elongatum 2. — Bee: Di MERE... 000 ago à au „m. .....». ll. Lorieata cingulata 1: Genre Praopus...... | RE 2. Genre Dasypus. 1. Prionodontes ...... 2. Euphractus............ RAD. villosus.....vû Sci «a D''POÉUSÉ. han La 3. D. minutus ....... RSR EEE 4 Tolypeutes DU Or En Espèces fossiles. Eutatus Seguinü. ....... 3. Genre Ghlamydophorus. Ch., Fruncalus …,, 2410. vu Burmeisteria retusa.....…. TROISIÈME FAMILLE VERMILINGUIA Genre Myrmecophag a 1. M. jubata..... Sete cc 2. — tetradactyla..…..,,,,,..…. 551 SECOND ORDRE UNGULATA HUITIEME TRIBU RUMINANTAA PREMIÈRE FAMILLE Tylopoda Genre Auchenta........... a 1. A. Lama WEITEREN 2. — Vieunna „esse sone. © SECONDE FAMILLE CERVINA Genre Cervus... ct. Mes 1. C. paludosus .. ss... D. a ANTTERERE ue ip scores 75 3. — Campesiris ...,.......... . 4. — rufus............ ARE D. — simplicicornis ..... ALES NEUVIÈME TRIBU PACHYDERMA I, Paridigitata Anoplotherium americanum. FAMILLE SUINA Genre Dicotyles.....…. BEN 1: BD: labtalus ET 2. — borqualus. ...... ss. .. Il. Imparidigitata PREMIERE FAMILLE SOLIDUNGULA 4. Genre Equus.....…......... se 3. Errcurvidens Di 2. — Argentinus ........sus . 2, Genre Hippidium......... . 1. 4. principale... 08e 2. — neogaeum .......,...... Anchitherium australe..... . DEUXIEME FAMILLE PALAEOTHERIADAE Genre Macrauchentia....... M. patachonica..... Pages 450 TABLE DES MATIÈRES TROISIÈME FAMILLE TAPIRIDAE Genre Tapirus Be L.. SUILUS 200 5 2 RE II. Muitidigitata. SEULE FAMILLE TOXODONTIA 1. Genre Toxodon ......… A > 1. T. Burmeisteri.... 2. en Ouwenii se. ses... ..... 2. Genre Nesodon.......…. PR 1. N. magnus ..... RAR 2. — Sulivant. ur 3, Genre Typotherium Er A T. eristatum..... PRIT TT APPENDICE Astrapotherium pata- gonicum ......, s amant à À DIXIÈME TRIBU PROBOSCIDAE Genre Mastodon..... M, nee re 4. M. Humboldtü.-.......... et 2; mn ai Antium . m... ...... ...». TROISIEME ORDRE PINNATA ONZIEME TRIBU PIRNIPEDEA : P Genre OCETIR ES reste O. jubatas. 7.8 TT 2. Genre Arctocephalus.... A. Falklandicus......s..... DOUZIEME TRIBU - BIPINNATA PREMIERE FAMILLE ZEUGLODONTIDAE Genre Saurocetes........ ss. S. argentinus ....» von Pages _484 485 486 517 524 526 525 526 597 528 032 532 TABLE DES MATIÈRES DEUXIÈME FAMILLE ODONTOCETAE Sous-famille Delphinidae.... 1. Genre Pontoporia .....,.. P. Blainvillii .......... 2. Genre Delphinus.......... 1. D. micro We A 2. — coerule eosalbus.. Re 8. ru re oo vo Er NT 77 VER 3 — obseurus ..... es... . 4. sc ncoiue ee . Magellani:a. Foi rsicé, 5. Genre Pseudorca..... dore ana a5 6. Genre Phocaena re PAAR A Ph. spinipinnis.. “esrsterene TROISIÈME FAMILLE CATODONTIDAE 1. Sous-famille Ziphiadae... Pages 532 Genre Ziphius ....... “nern a TER 2. Sous-famille Physeteridae. Genre Physeter. 1 A A RE QUATRIEME FAMILLE MYSTACOCETAE 1. Genre Balaenoptera..... Fr £. banure re ns. 2. — patachonica. ............ 3. — intermedia....... ss... %-Genre Balaena.::... 8. 0 Houstralts |... 4x... Additions et corrections... Table des matières, .,..,.,. #4 ah ERRATA Page 15, ligne 3, américaines des types, lisez types américains des « — 107, — 12, coccyx, — sacrum. — 123, — 5 de bas, Océtat, — Océlot. — 150, — 21, Le, — Les. — 366, — 10 de bas, ongulifere, — onguifère. Cette faute se répète pages 307, 317, 336, 343, 357, 363 et 368; il faut lire tou- jours onguifères. Page 416, ligne d'inscription, Gravigrades, lisez Fouisseurs. — 43%, — 5, hirustus, — hirsutus. — 448, — d'inscription, Fouisseurs, — Fourmilliers. — 451, — 9, Onguigulés, — Onguiculés, — 499, L’inscription NESDNON. — NESODON. £ e é . . » > © = “ 4 2 .. ur 1 > . ” 7" 2 * Burmeister, Hermann Description physique de la République Argentine PLEASE DO NOT REMOVE CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY > fi PS ee me ur + n- = a As eme prépa À 24 Du PER Fa Ne Sa