DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908- 1910) COMMANDEE PAR LE D^ Jean CHARCOT Itinéraire du "POURQUOI-PAS" ( 1908-1910) Carte delà Cote Ouest DE L' ANTARCTIDE SUD-AlVlÉRlCAINE erfeGs par Hacovilza, (''Indiées par Ileydrich l'.KM) . Exi'ÉuninN .\Li.i;\i\M)i:, l!)Ol-l!)(j;]. — Expédition du « (lauss », dirigée par Drygalski; Mélobésiées récoltées par Gundersen, ('-tudiées par Koslie (1908) et conservées au Musée de Dahlein, près Berlin. Deuxième expédition suédoise, IîI01-I1»0:L — Expédition de 1" » Antarclic » sous la direction de Nordenskjold ; Mélobésiées recueillies par Skotlsberg, étudiées par Foslie 1 1005 et l!)07j ; éclianlillons conservés au Musée de Slockbolm. li.ipet/iliuii Cliiircol. — Lemhine. — .Mrlobt'siées. 1 4:5999 2 MLLOBESIEES. Expédition écossaise, 1902-1903. — Expfklition de la « Scotia », dirigée par Bruce ; Mélobésiéos récoltées par Rrown, étudiées par Foslio (190a) et par Holmes (1905). Expédition ANGLAISE, 1901-1904. — Expédition delà » Discovery », dirigée par Scott; Mélobésiéos déterminées par Foslie (i90."i et 1907) et conservées au British Muséum. Première Expédition ihançaise, 1903-1905. — Expédition du " Français », sous la direction du D' Cliarcot; Mélobésiées recueillies par Turciuet, étudiées par Foslie m Hariol (1906), conservées au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. De plus, j'ai jugé intéressantde rechercher quelles analogies ou dissem- blances se remarquaient entre les espèces du pôle Antarctique et du pôle Arctique. J'ai été ainsi conduite à la comparaison de nombreux échantillons. Pour mener à bien ce travail, je ne pouvais me contenter des descrip- tions détaillées publiées jusqu'alors ; en efTet, ces dernières se basent le plus souvent sur l'aspect extérieur; cet aspect, comme je crois l'avoir démontré (Lemoine, 1911), est très variable et rarement caractéristique. Seule la connaissance de la structure anatomique permet d'arriver à une détermination précise. J'ai donc dû me reporter aux échantillons-types, et j'ai étudié à cet effet les échantillons renfermés dans les Collections du Muséum d'Hisloire Naturelle de Paris (Herbier de Cryptogamie du Muséum et Herbier Bornet-Thuret). Ces importantes collections se trouvent au laboratoire de cryptogamie, où ce travail a été fait. L'accès de ces collections m'est d'ailleurs rendu facile par l'excellent accueil que M. le Professeur Mangin, membre de l'Institut, a toujours bien voulu me réserver. Je tiens à lui exprimer ici, ainsi qu'à M. Hariot, assistant, mes plus vifs remerciements. J'ai dû également faire appel aux divers musées étrangers et à l'obli- geance de leurs conservateurs. MM. Rendie et Gepp du British Muséum, M. Engler du Musée de Dahlem, M. Skottsbergd'Upsala, M. le Directeur des Jardins botaniques de Kew et M. Cotton, M. Holmes, ont bien voulu m'envoyer des échantillons-types; l'extrême amabilité avec laquelle ils MÉLOBËSIÉES. 3 ont répondu à mes domandes m'a beaucoup touchée, et je leur cm suis très reconnaissante. Répartition géographique des Mélobésiées des régions antarctiques. Dans le cas |)arliculier, on ne saurait donner à la région anlarclitjue la limite quo lui assignent les géographes, c'est-à-dire la limiter au cercle polaire (lu 67°. En effet, au delà du 07° vers le [)ole, on ne connaît encore qu'une seule espèce, le Lithothamniwn coulmanicum. Je com- prends, sous le terme de régions antarctiques, les régions comprises en deçà de la limite des glaces llottantes, limite qui, ainsi (ju'on le sait, ne correspond pas à un cercle de latitude ; on ne sera donc pas étonné de voir mentionner au cours de ce travail lîle Kerguelen (49°), aussi bien que les îles Falkland (52°), les Orcades (62°), etc. Dans son mémoire sur l'ensemble des Algues antarctiques, M. L. Gain a d'ailleurs adopté la même limite. Ceci posé, j'ai, pour laclarté de l'exposition, subdivisé la région antarc- tique en trois régions correspondant aux. trois pointes continentales qui s'avancent vers elle. Ces trois grandes provinces sont : 1° La hégion sud-atlantique ou sud-américaine. — Terre de Feu, détroit de Magellan, lie des États, îles Falkland, Géorgie du Sud, Orcades du Sud (les îles Shetland feraient partie de cette même région, mais je n'aurai pas l'occasion d'en parler, car aucune Mélobésiée n'en a été rapportée jusqu'ici). Terre Louis-Philippe, Terre de Graham ; 2° La itEGioN SUD-AUSTRALIENNE. — Ile Aucklaud, Terre Sud-^'ictoria i^ile C-oulman) ; 3° La regkin sud-indienne. — Ile Kerguelen. Voici la liste des espèces connuesjusqu'ici dans chacune de ces régions. I. — Région sud-atlantique. Lilhotliniiimiuii (iittnni'icaiii i llmiK. elll \hv. ) Heyd. — - Détroit de iMagel- l;ui. Terre de Feu, cap Ilorn, îles Falkland. Géorgie, Orcades. Celte espèce vit aussi dans les régions sud-australienne et sud-indienne. LitlKithamnimn fuegianum Fosl. — Détroit de Magellan (île Désolation), lies Falkland. 4 MÉLOBÉSIÉES. IJlhotliaiiniiinii (irfiniilif'cftini F(isl. — lie des Élats. L'ilJiolhaiiin'iHm lielerucUidum Imisl. — Sud de la Patagonie, détroit de .Magellan, ile des États. LitliotiHiiiin'nnii Miirllrri (Lemih.m.) R(is.\n. — Terre de Keu. dette espèce se trouve aussi, en dehors des régions antarctiques, dans le Sud de Madagascar, en Australie, en Tasmanic, et en Nouvelle-Zélande. Lilhntluunniiiiii Sc/u///f:ii (Haii.) IIevd. (== L. iiiagellaniraia Fosl., L.cremdalniit l'dsi.., L.srutelloidp'^ IIevd.). — Sud delà Patagonie, détroit de Magellan, Terre de Feu, cap Ilorn, ile des États, îles Falkland, Géorgie, Orcades. LitliothaiiiniHiii rariabi/e Fosl. — Iles Falkland. Lif/iojj/ii///tn/i falklandiciim Fusi,. — Iles Falkland. LilliopJijlHumrugostdii (Fosl.) Lkm. — Sud de la Patagonie, Terre de Feu, détroit de Magellan (île Désolation), île des États. Litlioplnjlhim [DermatoUlkon) conspectian F(isl. — Terre de l'eu. Litliopltj/lhon [Antarrticophyllum ) œquahile Fosl. — Géorgie, Orcades, îles Shetland, Terre Louis-Philippe, Terre de Graham(île Booth-Wandel). Lilhophyllum [AiitaiTticopht/Uidii) suhantarcticmn Fosl. — Sud de la Patagonie, île des États, Orcades. Pseudolithophyllinn disroideum'\Yn<>L.) Lem. {=^ L. f ueg ia/ium Heyu.). — Patagonie, Terre de Feu, île des Étals, îles Falkland. II. — Rêgkin sud-aisthalienne. Lithotlianinium antarrticuniiWnnK. etIlAi{v.)llEVD. — Ile Auckland. Cette espèce existe aussi dans les régions sud-atlantique et sud-indienne, et en dehors des régions antarctiques, en Tasnianie. Lithothaiiinium aurldaiidicuiii I'usl. — Ile Auckland. LithotIia)iniii(ni rntiliium'niiiii Vo^\.. — Ile Coulman. L'ithotlimiinhiiii Patcita (IIook. et IIarv.) Fosl. — lie Auckland. En dehors des régions antarctiques, celte espèce vit au cap de Ronne- Es|)érance, en Australie et en Nouvelle-Zélande. MÉLOBÉSIËES. 5 III. — Ki-GioN sn)-iM)ii:NM:. Litholhaniniinii aiilaniiiiim [Xhiov.. cl IIahv.) IIkyd. — Ile K('i'ii,uol jeune. Les bispores décrites par M. Foslie mesuraient 'JO à (12 y. de lon- gueur et 20 [j. de largeur. Il l'aiii conclure de ce (pii pn''C('de (pn-, ainsi que dans d autres espèces, le A. iininulifciiini peut former, suivant certaines circonstances, soit des bispores, soit des tétraspores. V.Q?, conceptacles à rjislDcdriics o\\[ une fornu' h(''misph('ri(pn' el son! plus volumineux que les conceptacles à sporanges. (".n\n'\UAlSe\ AVEC LES ESPÈCES VOISINES. — A. IJ rdlllllifci'lllll el A. Sr/i/i/ifzii 8 MËLOBËSIËES. ont (les analogies lorsqu'ils sont rencontrés à l'état jeuno ; mais leur structure les éloigne Fun de l'autre (Voir p. '2.1). D'autre part, L. f/ia- iixlifrfinii est une espèce voisine de A. funihidimn du Sud de l'Australie. Peut-être uièuie l'audra-t-il réunir ces deux, espèces (Ij, car, d'après les descriptions, tous leurs caractères sont semblables, sauf cependant la dimension des sporanges (80 à 100 \i. de longueur et 30 à ."iO [7. de largeur chez L. ftiiiiigatuiii ; 00 à 70 7. de longueur et \M\ >j. de largeur chez L. granxliferam). D'autre part, L. la ('l'oùlc est remarquablement constante ; elle est le plus souvent voisine de 1 millimètre. J'ai pu examiner des échantillons- types du A. kergueleniun de l'île Kerguelen rappoiiés par l'expédilion delà « \"énus », grâce à l'amabilité ilu directeur des Jardins botaniques de Kew et de M. (lotton, assistant. Sthucture ANATOMinn:. — Le caractère le plus saillant dune coupe de L. kerquelenum est le grand développement de riiy[)otballe (//, tig. Ij, plus épais que dans toutes les autres espèces antarc- ticjues ; son épaisseur est souvent de 130 à 200 [i. et |)eut atteindre 250 a d'é- j)aisseur. Les cellules de riiypothalle sont rectan- gulaires ; elles ont 1 i) à 23 a de longueur et !) [/. de largeur; leurs dimen- sions moyennes sont IS à 19 y. X 9 y.. A bnir base, les (Iles liypotlialliennes se l'ccotiibent quebpielois ci rornieni le (b'but tl'un nouveau périthalle. Vers sa pai'tie supérieure, l'Iiypollialle se continue par le périthalle nor- mal. i\v i)êrilhallo { !>, lig. I ), est formé de liles verticales de cellules rec- tangulaires de S à. 17 y. (le longueur, \o plus souventdelOà 12 a X 1 à H y.. L'épaisseur du périthalle varie enire 200 et 700 a. Les cellules de l'hypothalle et du périthalle se colorent très fortement par les réactifs ; lorsqu'elles sont traitées par un colorant de la cellulose, Expédition Charcot. — LF.MiUNE. — Mélobésiées. ÇXOCD<=3^^ Vv^. I. • — railii'S iW riiyiinlh.illr /( ri (lu pihilliallc /;, iTuno couiM.' vcrlicale ili: la crciûlo di' /.. la'rt/uelciiuin. 10 MÊLOBÉSIÉES. les cellules d'une même file paraissent très nettement séparées les unes des autres par des lignes non colorées qui correspondent à la couche de composés pectiques, très développée chez cette espèce. Cette espèce très caractéristique ne peut être confondue avec aucune autre espèce. Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges sont disposés en rangées concentriques; ils sont convexes et mesurent oOO à 600 (^. ; le toit est traversé par de nombreux canaux; les sporanges sont encore in- connus chez cette espèce. Certains conceptacles, de forme plus haute, percés d'un pore unique au sommet, sont les conceptacles à cjjstocarpes. En coupe,, les conceptacles à sporanges apparaissent comme des cavités de forme ovale, tandis que les conceptacles àcystocarpesont une forme plutôt triangulaire. Habitat et répartition géographique. — L. kcfgueletmm a été plusieurs fois trouvé à l'île Kerguelen, en particulier à S^vains Bay, en compagnie du L. neglectuin, à une profondeur de 4 à 0 mètres (Foslie, 1908); il n'a pas encore été trouvé ailleurs jusqu'à présent. Lithothamnium Lenormandi (Areschoug) Foslie. _ 1851. Melobesia Lenormandi Areschoug, J. Ag. sp. Alg-., II, p. 514. 1888. Lithothamnium pnhjinorplium auct. ; Askenasy, « Gazelle » Exped., p. 54. 1908. Lithoth. anmdatum Foslie, Die Lilh. d. Deutsch. Sudp. Exped., p. 206, (îg-. 1. J'ai trouvé, parmi les espèces recueillies par la Mission Charcot, des croûtes de faible épaisseur que j'avais rapprochées tout d'abord du Litho- thamnhim anmdatum Foslie, de l'île Kerguelen. Mais, en essayant ensuite de faire une comparaison des Algues arctiques et antarctiques, je me suis . aperçue que la description du L. annulalnm de M. Foslie, ainsi que celle que j'avais rédigée sur les échantillons de l'Expédition Charcot, cor- respondaient rigoureusement avec celle (\vi Lithotltaniniuin Lenormandi; je ne vois, par conséquent, aucune raison de conserver 'le nom de L. annulatuni^ et je signale donc, pour la |»reniirre fois, la présence du Z. Z,ewo/7««;*6?/ dans l'Antarctide proprement dite. Cette espèce paraît extrêmement répandue dans les régions européennes, mais elle n'a pas été signalée encore en Afri(|ue. Par contre, elle a déjà été signalée en Cali- MÉLOBÉSIÉES. ii lornio et en Australif |);ir .M. Foslio cl à la Terre do Keu |)ai- .M. Hariot. C'est certainement une espèce ubiquisle. Dans l'Antarctide, elle n"a pas été trouvée dans la zone littorale, où on la trouve au contraire coniniuné- nienl dans nos régions; mais elle a été draguée aune grande profondeur, environ oO mètres. J'ai déjà dit que tous les caractères concordaient avec ceux dn />. LciKniiKiiidi. ainsi (lu'oii |M>iii'i'a s'en rendre compte en comparant les descriptions. (Icpciidaiil M. Foslie avait signali' la prf'sence de cinquante canaux dans Ir toit du coiiceplacle de L. aiimilahtm de Kerguelen ; j'ai au contraire noté vingt-deux à vingt-huit canaux dans les échantillons antarctiques; c'est également le même nombre qui existe dans le L. Lnior- iiiinidi de l'Atlantique. La seule différence serait celle des sporanges : les sporanges du L. Lotuiiiniuidl tuesurent 60 à 80 s échantillons antarctiques. Le caractère le plus saillant du L. anni/htlmii, la présence d'un rebord ou d'un anneau restant en saillie lorsque le toit du conceptacle s'affaisse, existe aussi dans le L. Lenonnandi, ainsi que dans phisieurs autres espèces. Comme ce caractère est particulièrement net pour les spécimens antarctiques, on peut en faire une variété (var. a/mulata Fos\.). Parmi les espèces polaires on ne peut comparer le L. Lenormandi (pian L. chenal de Lemaire. Cette espèce vivait sur des piei-res schis- teuses à une idwifondcur de iJO à SO mètres (stations 033, 634) ; elle a été récoltée les 17 et 18 novembre l'.IOU. Dans l'Antarctide, cette espèce a déjà été signalée à la Terre de Feu fILiriol, 1SS8); je n'ai pu malheu- reusement comparer les échantillons de la .Mission Charcot avec ces Fig. 2. — Partio d'une eoupc verliralo d'une eroùlc i\c Lilliolliamniui/i Lenormandt, montrant l'hypothalle li, et le début du périthalle, p. (liclianlillon de l'I'^xpédilion Charcot, iie Petennann, station 633.) mElobésiées. 13 derniers tjui ont été sacrifiés, poui- la recherche des Diatomées, peu de temps après avoir été étudiés. Lithothamnium coulmanicum l'osl. 1905. Lithoth. coulmanicum Foslie, Botan. SamI., p. i. 11)07. — — FosLiK. National aiitarclic Exped., avec fig. Cette espèce, extrêmement intéressante, puisque c'est la seule qu'on ait (IfMouvorte jusqu'ici dans la région de la Terre Sml-Vicloria, forme un revêtement continu sur les cailloux ; l'épaisseur de la croûte est extrême- ment faible, oO à 120 [I. dans réehantillon que j'ai eu entre les mains, 300 [A dans ceux (jiie M. Foslie a étudiés. L'Algue est tout à fait adhé- rente an substratum, et il est très difficile d'en détacher des fragments pour létude. Les croûtes jeunes ont une forme irrégulière ; plus tard, elles entourent presque complètement le substratum ; on observe queUiuefois à leur surface des zones concentriques peu distinctes. La surface généralement très unie devient légèrement rugueuse et un peu irrégulière dans les spécimens âgés. STRUCTunK ANATuMiQLK. — L' luj ijdlliallc cst formé de tiles très serrées, dont les cellules sont étroites et assez longues ; elles mesurent 22 à iO >j. de longueur, en général 22 à 30 ;/ de long et 4 à 5 [j. de large. Je crois (]uil faut rectifier les dimensions que M. Foslie avait indiquées pour l'hypolhalle (12 à 18 y.) et (jui sont beaucoup trop faibles. Le iicritltallr, peu épais dans les échantillons très minces (pic j"ai étudiés, est formé de cellules de 8 à 12;^. de longueur et ti à 8 7. de largeur. Organes hki-ikuucteurs. — Les concpptacloK à fijKJvanf/es. convexes, peu proéminents, mesurent 300 à 100 y.; leur toit est traversé par 30 à iO canaux. Les rnnre placier n cijstorarjics. de forme légèrement conique, mesurent 300 à iOO y. comme les précédents. Les spores (bispores) mesurent MO ;i 1 20 y x U) h iiO y (Foslie). Cii\ii'Ai;\i-ii\s iT iiiFi-i:iiKNCEs. — La crofile stérile ressemblerait à celle du Lillioph. sithiinliirrtiraiii . On voit par li' lableaii |). [!l à \\\\ (|ue les deux espèces sont très éloignées l'une île I autre. 14 MÉLOBËSIÉES. Habitat. — L. conlmanicKm a été rapporté de l'île Coulman, près la Terre Sud-Victoria, par l'expédition anglaise « The Discovery ».Elley vivait à une profondeur de 33 mètres. J'ai étudié cette espèce sur un des échantillons types conservés au British Muséum. Lithothamnium neglectum Foslie. 1900. Lithoih. Miii'lleri (Len.) Rosanofî, f. neglecta Foslie, Cale. alg. Fuegia, p. 69, note. 1900. Lithoth. Muvlleri, f. neglecta (Len.) Ros. ; Foslie, New or crit. cale, alg., p. 17. 1908. L'uhoth. negicctutn (Len.) Ros.; Foslie, Die Lilh. Deutsch. Sudp. Exp., p. 207, flg-. 3, PI. XX, fig. 4 h 7: L. neglectum est une jolie espèce formée de sortes de feuilles de 1 cen- timètre de diamètre, qui croissent les unes au-dessus des autres ; elles sont disposées de façon variahle, soit lâchement, soit au contraire en écailles serrées; enfin les feuilles sont quelquefois en grande partie adhérentes et n'ayant presque de libre que leur bord, recourbé vers le substratum; la surface est parcourue par des lignes concentriques. La var. frag'ilh est plus petite, formée de feuilles plus fragiles, dont l'épaisseur n'est que de 150 à 170;x. Au contraire, dans les formes plus robustes, l'épaisseur est de 250 à 280 [j.. Structure ANATOMiQUE. — L'épaisseur de la croûte est d'environ loO à 280 y-, après décalcification, dans les échantillons que j'ai eus entre les mains. V liy pothalle constitue presque seul l'épaisseur de la croûte ; suivant les échantillons considérés, son épaisseur varie entre 100 et 180 y-: elle est donc relativement assez grande. L'hypothalle est formé de files de cellules d'aspect rigide, très serrées; les cellules sont rectangulaires, très étroites par rapport à leur longueur; elles mesurent 22 à 32 \j. de longueur et, très souvent, 28 à 32 ;'., et 5 à 6 [j. de largeur. M. Foslie a observé chez certains échantillons une plus grande longueur (jusqu'à 64 a) pour ces cellules; c'est sans doute exceptionnel. he périthaUe est très peu développé; il ne correspond, en somme, qu'à la partie où les files hypothalliennes se relèvent; les cellules sont sem- blables à celles de l'hypothalle, mais leur longueur ne dépasse pas 22 [j.. Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges sont extrême- ment nombreux, de sorte que leurs toits se déforment et deviennent angu- MÉLOBÉSIÉES. 15 loiix ; leur diamètre varie entre iOO et ()00 y.. Lorsque le conoeptacle est vide et que le toit a été dissous, la cavité se remplit par une i'ormatiou nouvelle de tissu. Le toif du cnnceptacle est |)ercé de cinquanle canaux environ. Les trlrdsfKiri's iiii'surciil 1 iO à ISO y. de longueur et iO à 00 y. de largeur. Les concf'ijUule.'i à cijslorarpes ont une lurme presque cuui(|ae. Les descriptions des organes rej)roducteurs sont résumées ici d'après Foglie. Co.\ip.\H.visox AVEC LES ESPÈCES VOISINES. — L. ne(jlefU(m ressemble sur- tout au L. lickenoides, en particulier à la variété depressa Foslie. Il s'en dislingue par ses conceptacles de plus petit diamètre ; il en est d'ailleurs très éloigné par la structure, puisque le L. lichenoides a la structure des Litltoplii/lhan typiques. L'aspect du L. noglectum rappelle aussi celui de plusieurs autres espèces : L. hrniiirh'ndin. L. Mticllcri. Comme on le voit dans le tableau (p. iO . il se distingue de L. Lrrunrlcmini par l'absence presque complète de p('rithalle cl (h^ A. Mui'Ucri par le cai'actère des files cellulaii'es du péri- llialle. Enliii il y aurail une certaine ressemblance avec A. siinuncdilanlain el A. clidUtiiiciisc, de l'ile C.Iialhaiii, espèces que je n'ai pas pu étudier jusipiici. llAurrAT ET uÉPAurnidN (iKdGiiApiuuiE. — A. ;??(//^«'7////Mi'est encore connu (|ue de l'île Kerguelen, mais il y a été trouvé en plusieurs points : Swains IJay (Eaton); Royal Suud (lunderseni; baie de l'Observaloire ^WerthV J'ai ('tudif' celte espèce sur un éciiautilloii du Musée de Dalileu), l'écolté par Wertli, et sur un érliantillon du British iMuseum rapporté |)ar Eaton de l'expédition de la « Vénus » et décrit par Dickie sous le nom de L. lichenoides. Lithothamnium antarcticum 'Hook. et Harv.) Heyd. 1845. Mflobesid vcrrucdUi var. anlarclicu IIooKEii, Crypl. l3ol., p. 17(). 1847-lSiO. Melohesia antarclicu Uook. et llarv. ; Haiivev, Nereis Aui^ti'alis, \). 111. 1895. Lithophijlliim antarcticum Ilook. et Ilarv. ; [Iahiot, Nouv. contrib. alg:. reg-, niag-.. p. 90. iUUU. Llt/tol/iainnion lichenoides Ï.Utntarctica Ilook. et Ilarv.; Foslie, Cale. alg-. Fue- gia. p. 70. i6 MÉLOBËSIÉES. 1901. Litlioth. {intnrcliritm Hook. el llarv. ; Hevdhich, Lith. Mus. Paris, p. 544. 1905. — lichenoides L! antarc/ica Hook. et Harv. ; De Tûni, Sylloge alg., IV, p. 1752. 1907. IJl/iot/i. aniorctiriim Hook. et Harv.; Foslie, Ant. and subant. Corail., p. 3. L'espèce L. antarcticum a été i-oconnue par la plupart des auteurs qui ont jusqu'à présent étudié les Algues antarctiques. Elle a même été rap- portée assez fréquemment ; on peut en elFet la récolter facilement, car elle vit fixée sur d'autres Algues. Certains auteursont remarqué l'analogie qui e.N.iste dans l'aspect entre les deux espèces L. antarcticum et Litlujplijillaiit lichenoides et les ont réunies. L. lichenoides est une espèce atlantique et méditerranéenne qui vit sur les côtes de Grande-Bretagne et de France et dans l'hémisphère Sud, au cap de Bonne-Espérance (Bai^ton). Après une étude approfondie des deux espèces, je crois qu'on doit leur conserver à chacune leur individua- lité : le L. lichriioidcs doit rester dans le genre Lithophiilhinnx cause de sa structure, tandis que le L. antarcticum est un vrai Lithothamnium. Structuhe AN.vTOMinuE. — La croûte, extrêmement mince, a une épaisseur d'environ 70 ;. (lig. 3) ; elle est uniquement constituée par Vhijpothalle. Cet hypothallc montre cinq à six files cellulaires dont les cellules mesurent 15 à 18 u. ; leur longueur ne dépasse pas 20 [j.. A la partie supérieure, les files de l'hypothalh» se relèvent ; là les cellules mesurent 10 à 13 [j. de lon- gueur et 7 à 8 ;y. de largeur. La struc- ture est, on le voit, extrêmement sim})le. Org.vnes uEi'iuiuucTEURS. — l^cs orgaucs reproducteurs sont, chez cette espèce, voisins de ceux du L. lichenoides etduZ. Patena. Les concep- tacles à sj)oranges mesurent 500 à 700 a. CoMi'.utAisoN AVEC LES ESPÈCES VOISINES. — Lcs dillerenccs Ics plus intéres- santes à signaler sont celles qui permettent de distinguer L. lichenoides et L. antarcticum. Dans le L. //V7 du troisième groupe (section V). — L. Miiellcri est en quelque sorte le type d'un certain nombre de Lithothamnium antarctiques dont le caractère commun est de posséder un périthalle formé de rangées de cellules (fig. 6). Au con- traire, toutes les autres espèces de Lithothamnium, montrent des files cellulaires distinctes dont les cellules ne sont pas disposées en rangées, ainsi qu'on peut le remarquer sur la figure 1 . Ce caractère du périthalle ne paraît exister que dans certaines Algues antarctiques et m'a paru motiver la formation d'une nouvelle section. Dans les Algues de cette section, l'hypothalle normalement développé ne présente aucun caractère spécial. /^. Muelleri est ainsi le type d'une section dans laquelle il faut ranger : L. Muelleri; L. Sclimitzii ; L. fuegianum. Ces trois espèces ont de grandes affinités; l'épaisseur de la croûte ne dépasse pas 400 y. ; la croûte est surtout constituée par l'hypothalle ; le périthalle est peu développé, surtout dans les régions du thalle où so forment les conceptacles ; il n'est souvent constitué que par trois à quatre rangées de cellules. Leurs caractères distinctifs sont indiqués page 50; on peut encore en 24 MÊLOBÊSIÊES. citer quelques-uns : Thypothalle est plus développé chez L. Muelleri que dans les deux autres espèces; les cellules de l'hypothalle et du périthallo de L. fiiegianum sont plus courtes que celles des espèces L. MuellciK L. Schmitzii. L. Schmifzii offre un caractère particulier : l'hypothalle forme sur les bords du thalle des rangées concentriques. Enfin l'épaisseur du tissu ne paraît pas dépasser 200 i^. chez L. fuegia- ?n(?n, tandis qu'elle atteint 300 à 360 i>. chez L. Schmitzii. D'autre part les conceptacles atteignent \ 000 u. de diamètre (400 à 1 000 ^.) chez L. fuegianum, tandis qu'ils ne dépassent pas 500 jx chez L. Schmitzii et 300 [a chez Z. Muelleri. Enfin, au point de vue de leur aspect extérieur, L. Muelleri forme généralement des croûtes entourant d'autres Algues et formant quelque- fois de véritables manchons. L. fuegianum est également épiphyte et se rencontre sur des Algues. L. Schmitzii ne paraît vivre que sur les rochers, où il forme des croûtes très fragiles, pourvues de lobes secon- daires en écusson. Lithothamnium Muelleri (Lenorm.) Rosan. 1866. Lithoth. Muelleri Lenormand in Herb.; Rosanolî, p. 101, PL VI, flg-. 8 à 11. 1895. — — Len. ; Hariot, Nouv. contr. alg. rég. mag., p. 99. 1897. Lit/iot/i. ? Muelleri Len.; Heydrigh, Melob., p. 413. 1901. Lithoth. Muelleri Len.; Heydrigh, Lith. Mus. Paris, p. 544. 1902. Lithoph. pseudolichenoides Heydrigh, Nouv. Melob. Mus. Paris, p. 475. 1905. Lithoth. Muelleri, L. pseudolichenoides, de Toni, Sylloge alg., IV, p. 1750, 1790. Aspect extérieur. — L. Muelleri forme souvent un manchon autour des tiges d'autres Algues; c'est ce qui a d'ailleurs favorisé sa récolte dans les régions antarctiques. La surface n'est pas lisse ; elle est généraleinonl irrégulière par suite delà présence de mamelons et de petites crêtes. La croûte n'est fixée que dans sa partie centrale, et les bords sont libres. Elle a été trouvée soit sur les stipes de grandes Algues, soit sur les frondes de Floridées. Structure an.\tomique. — L'hypothalle, bien développé, atteint environ 100 17. d'épaisseur; il est formé de files cellulaires très serrées les unes contre les autres; les cellules sont rectangulaires, de 20 à 30 p. de lon- gueur et 6 à 8 p. de largeur. MËLOBÉSIÊES. 25 Le pénthalle, peu développé, est formé de deux à trois rangées de cellules mesurant 10 à 11 u. X 8 y.. Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges mesurent 300 ]>. de diamètre environ. Je les ai observés sur un échantillon de l'Herbier Thuret-Bornet; leur toit est percé de nombreux pores. Les spores n'ont pas été observées depuis Rosanoff. Les conceptacles à cystocarpes mesurent 270 à 300 [a de diamètre et sont percés d'un grand orifice de 30 à 40 |y. ; les carpospores mesurent 75 [a de diamètre. Habitat et répartition géographique. — J'ai réuni (1911, p. 85, note) les deux espèces L. Muellevi et L. pseiidolichetioides, qui ne m'ont pas paru pouvoir être distinguées. La répartition du L. Muelleri est la suivante : Australie du Sud (Rosanoff et Herbier Thuret-Bornet) ; Tasmanie (Herbier Thuret-Bornet) ; Nouvelle-Zélande (Herbier du Muséum de Paris) ; Extrême-Sud de Madagascar : Fort-Dauphin [L. pseudolichenoides Heyd.). Dans les régions antarctiques, il n'est encore connu qu'à la Terre de Feu : île Picton (Ilariot). C'est donc une espèce connue surtout en dehors des régions antarctiques, mais qui devait cependant figurer ici. Ses relations avec les autres espèces antarctiques du même groupe ont été résumées précédemment (p. 23). Lithothamnivun Schmitzii (Har.) Heyd. i895. LithoplujUum Sc/tmitsii Hauiot, Nouv. contr. alg. Magell., p. 98. 1890. Lithothamnion magellanicum Foslie, New or crit. Lith., p. 8, fig. S. 1900. Lithoth. scutelloides Heydrich, Exp. ant. Belge, p. 563. 1900. — magellanicum Fosr.iE, Cale. alg. Fuegia, p. 71. 1901. — Schmitsii Har.; Heydiuch, Die Lilh. Mus. Paris, p. 541. 1901. — magellanicum F'oslie, Die Heyd. Melob. Arb., p. 28. 1905. — — f. crenulala; Foslie, Botan. Saml., p. 3. 1905. — — — Fosl. ; Holmes, Some south Orkney alg., p. 197. 1907. Lilholh. crenulatum Foslie, Alg. not., IV, p. 5. 1907. — Schmitzii Har. ; Foslie, Alg. not., IV, p. 8. 1907. — magellanicum Foslie, Ant. and subant. Corail., p. 4, PI. I, fig. 1 à 3. Bibliographie du L. Schmitzii. — Le L. Schmitzii a été nommé et décrit par M. Hariot, grâce aux échantillons rapportés de la Terre de Feu et du détroit de Magellan par Michaelsen en 1893 (Hariot, 1895). Cette même espèce a reçu, la môme année, de M. Foslie (1896, p. 8, fig. 8) le nom de L. magellanicum, nom donné aux Expèdilion Charcot. — Lemoine. — Mélobësiées. 4 26 MÉLOBÉSIÉES. échantillons communiqués par M. Hanot à M. Foslie. M. Poslie a ensuite (1901, p. 28) émis l'hypothèse que, parmi les échantillons du L. Schmitzii — magellanicum, on pourrait en réalité reconnaître deux espèces de Lithothamnium : le L. Sc/imitcii Har. str. sensu et le L. magellanicum Fosl. Je crois cependant que les deux descriptions correspondent bien à la même espèce, et je ne vois pas sur quels caractères nettement établis on pourrait baser cette distinction. Je conserve donc le nom de L. Schmitsii; celui de L. magellanicutn tombe en synonymie. Je fais également rentrer dans la même espèce le L. sculelloides Heydrich, ainsi que l'a proposé M. Foslie; et le L. crenulatum décrit d'abord par MM. Foslie et Holmes comme une forme du L. magellanicum (1905) puis considéré par M. Foslie comme une espèce distincte. Enfin c'est encore le L. Schmilzii qui a été signalé par M. Hariot (1888) sans nom d'espèce, et par le même auteur sous le nom de L. hapalidioides (1888 et 1895). Aspect extérieur. — Je décrirai tout d'abord cette espèce d'après les échantillons rapportés par la Mission Charcot; l'un d'eux est figuré PI. I, fig. 3. L. Schmitz-ii forme, sur les rochers, des croûtes de couleur rose franc, d'environ 300 à 360 y- d'épaisseur, unies ou légèrement mamelonnées; la surface peut même être surmontée de sortes de cônes lorsque l'Algue recouvre des inégalités du substratum, mais son épaisseur reste toujours très faible. La croûte est à peine fixée au substratum; il suffit souvent de la toucher très légèrement pour qu'elle se détache; d'ailleurs, dans sa partie périphérique, elle est tout à fait décollée du substratum. La croûte principale peut donner naissance à de petits lobes secon- daires en forme d'écussons, visibles sur la figure (Pi. I, fig. 3). Le nom de L. sculelloides a été donné par M. Heydrich à un échantillon dans lequel les lobes secondaires étaient très nombreux et développés les uns au-dessus des autres. Lorsque la croûte de L. Schmitzii s'est développée sur une coquille ou un caillou de petite dimension, il n'y a pas formation de lobes secon- daires, et la croûte est plus adhérente. La première description donnée par M. Hariot de cette espèce s'appliquaità de petites croûtes sur coquilles. On pourrait considérer comme types de l'espèce les échantillons cor- respondant à cette première description de L. Schmitzii, et désigner, au contraire, sous le nom de var. sculelloides Heyd., les croûtes presque déta- chées du substratum et donnant naissance à de petites croûtes secondaires en forme d'écussons. Les échantillons de la Mission Charcot (de la Terre MËLOBÉSIÉES. 27 de Feu) correspondraient uniquement à la var. sciiteUoides . M. Ileydrich aurait observé des échantillons (de l'île des États) encore plus caractéris- tiques de cette variété que ceux de la Terre de Feu décrits ici. Structuue anatomique. — J'ai étudié un échantillon de cette espèce, récolté à la Terre de Feu par M. Hariot, et plusieurs échantillons de la Terre de Feu (île Désolation) de l'Expédition Charcot que je rapporte à cette espèce. Lorsqu'on étudie une croûte dans sa partie centrale, elle montre un hypothalle et un périthalle. L'%/^o/Afl//e est formé de cellules de 22 i^de longueur et de 7 à 8 [j. de largeur. Le périthalle est formé de cellules disposées en rangées, de même que dans les autres espèces du même groupe, Z. Miielleri,L.fuegianum.Lovsqw la croûte est fructifiée, il n'y a pour ainsi dire pas de périthalle ; l'hypo- thalle, h (fig. o), occupe la plus grande partie de l'épaisseur de la croûte. Fig. 5. — Schéma de la structure d une croûte de /.. Schmitzii, dans la région centrale pourvue de con ceptacles, c; la croûte est presque unu]uonient constituée par l'iiypothalle, h. Eneffet, au-dessus de l'hypothalle, on observe une écorce puis une rangée de conceptacles c, surmontés par l'écorcc la plus récente ; la formation du périthalle est évidemment troublée parla présence des conceptacles. Dans la partie périphérique d'une croûte, où elle n'est pas fixée au substratum, la croûte est plus mince que dans la partie centrale ; elle est en- core presque uniquement constituée par l'hypothalle. Cet hypothalle n'a pas les iiirines caractères que dans la partie adhérente de la croûte : il a tendance à former des rangées concentriques, ainsi que c'est souvent le cas pour les parties non adhérentes des croûtes de Fif 6. _ Porithalle de LithoUiamnium Sclimitsii. 28 MÊLOBÉSIÉES. Lithothamnium. Le périthalle forme quelques rangées de cellules ; ces cellules mesurent 15 à 20 p. x 5 (^. (fîg. 6). En résumé, la croûte de L. Schmitzil est constituée principalement par riiypothalle dont l'épaisseur varie entre 130 et 210 [y. ; le périthalle est formé par une à trois rangées de cellules; son épaisseur ne dépasse pas 150 p. ; l'hypothalle est formé de files horizontales dans la partie centrale, adhérente, de la croûte ; il a tendance, au contraire, à constituer des rangées concentriques vers la périphérie. Organes reproducteurs. — Les échantillons rapportés par l'expédition du « Pourquoi Pas? » sont couverts de conceptacles ; on trouve les deux sortes de conceptacles sur des individus différents. Les conceptacles à s'poranges ont 350 à 400 \i. de diamètre ; M. Foslie a observé dans cette espèce des conceptacles de 300 à 500 p. de diamètre ; le toit est plat, légèrement déprimé, traversé par 25 à 35 canaux, à ce qu'il m'a semblé. Les tétrasporanges ont été'observés par M. Foslie ; leurs dimensions sont 120 à 130 p. de longueur et 40 à 60 p de largeur. Les conceptacles à cystocarpes ont une forme caractéristique, avec un pore très large au sommet (fig. 5) ; ils mesurent 250 à 400 p de diamètre. Comparaison avec les espèces voisines. — Comme l'a fait remarquer M. Heydrich, cette espèce est très voisine du L. Muelleri ; mais cette der- nière espèce ne forme jamais de lobes secondaires et affecte le plus sou- vent l'aspect d'un manchon entourant les tiges (Voir p. 24). J'ai considéré comme une variété du L. Schmitzii le L. crenulatum Fosl. , qui ne me paraît pas suffisamment caractérisé comme espèce d'après les descriptions qui en ont été données ; mais je n'en ai pas vu d'échan- tillons. Habitat et répartition géographique. — L. Schmitzii a été récolté dans le sud de la Patagonie, le détroit de Magellan ; la Terre de Feu : baie Orange, Beagle Channel (Ushuia), etc.; le cap Horn; l'île des États [L. scutelloides Heyd.). La localité nouvelle de l'île Désolation est intéressante, car le L. Schmitzii n'était pas encore connu dans la partie ouest de la région de la Terre de Feu. Il y a été trouvé à 2 mètres de profondeur dans la baie Tuesday (stations 656-657). L. Schmitzii est une des espèces lesplus répan- MÉLOBÉSIÉES. 29 dues dans la région de la Terre de Feu. En dehors de cette région, il a été signalé aux îles Falkland (Berkeley Sound), à la Géorgie et aux Orcades (Scotia Bay). Aux Orcades et en Géorgie, la var. crenulata Fosl. [L. crcnulatum) serait seule connue jusqu'à présent. Elle y vivrait à un(^ profondeur de 17 à 35 mètres. /.. Sc/imifzii a été récolté à l'état fructifié pendant les mois de jan- vier, mars et juillet, d'après les recherches de M. Foslie ; les échantillons de l'Expédition Charcot, récoltés le 3 février 1909, étaient fructifies, mais je n'ai pas observé de sporanges dans les conceplacles. Lithothamnium fuegianum Foslie (1). 19U0. Lithothamnion kerguelenum (Dickie) Fosl., f. fuegiana Fosl., Foslie, Gale, alg., Fuegia, p. 69. 1905. Lithothamnion kerguelenum (Dickie) Fosl., f. fuegiana Fosl.; Foslie, Bolan. Saml., p. 3. 1906. IJthoth. fuegianum Foslie. Alg. not., II, p. 9. 1907. — — — Ant. and subant. Corail., p. 5, PI. I, fig. 4 à 6. Aspect EXTÉRiEuu. — L. fuegianum forme de petites croûtes roses de forme irrégulière, fixées seulement en quelques points de leur surface inférieure à des tiges d'Algues. On observe souvent des lignes concen- triques vers les bords du thalle. En coupe, malgré leur surface irrégulière, ces croûtes ont une épaisseur très constante, 200 y. le plus souvent, quel- quefois 175 u. en certains points. Jusqu'à présent, cette espèce n'a jamais été rencontrée sur des pierres. Sur les échantillons fructifies, on remarque la présence de très grands conceptacles peu proéminents. Strl'ctuue an.vtomique. — Vhypotkalle est l)ien développé; il est formé de huit à neuf files cellulaires; les cellules sont courtes; leur longueur varie entre 13 et 22 f^-; elle est de 20 à 22 \j. pour les cellules des files les plus inférieures ; la largeur est de 4 à 6 1-»-. Le périthalle est formé de cellules disposées dans leur ensemble en rangées superposées ; elles sont rectangulaires, à angles arrondis ; elles mesurent 6 à 10 y. x 3 à 4 u.. Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges mesurent 400 à (1) M. Heydrich a donné le nom de fuegianum en 1901 à une autre espèce, le L. dibcoidcum Foslie (1900; ; le nom donné par M. Foslie a la priorité et doit être conservé pour cette espèce-ci. 30 MÉLOBÉSIÉES. 700 [y. de diamètre ; leur toit est convexe, puis ensuite aplati, traversé par 120 canaux ; les tétrasporanges mesurent 130 à 200 ^l de longueur et 40 à 80 y. de largeur. Les conceptacles à cystocarpes, coniques, mesurent SOO à 1000(x de diamètre. Les conceptacles à anthéridies, de forme également presque conique, mesurent 200 à 300 a. Répartition géographique. — Cette espèce a été trouvée aux îles Falkland (Berkeley Sound) et à la Terre de Feu (île Désolation). J'ai étudié cette espèce sur des échantillons du Muséum de Paris provenant delà Terre de Feu et sur un échantillon recueilli par M. Skottsberg aux îles Falkland ; ces deux échantillons avaient été déterminés par le créateur de l'espèce. Je ne veux pas passer sous silence quelques autres espèces de Litho- thamnium dont je n'ai pas pu me procurer d'échantillons et dont, par suite, je ne pourrai pas tenir compte dans les tableaux de détermination des espèces. Ces espèces rentrent très probablement dans le premier groupe et dans les sections I et IL Lithothamnium variabile Foslie. — Cette espèce, décrite par Foslie {Alg.9iot.U, p. 10, [9m;Ant.andsi(bant.ComlL, p. ù,F\.l,rig.7h9,i907), forme des croûtes plus épaisses que la plupart des espèces que nous avons vuesjusqu'ici; elle se présente sous l'aspect de croûtes dont l'épais- seur atteint 1 millimètre; l'aspect est irrégulier par suite de la présence d'excroissances, et les croûtes peuvent s'ajouter les unes aux autres, for- mant des expansions irrégulières. Les conceptacles, peu proéminents, sont répartis en petits groupes; leur diamètre est de 400 h GOO ['■; le toit est traversé par 90 canaux. En coupe, on constate la présence d'un hypothalle très développé et d'un périthalle. L. variabile est une espèce caractéristique des îles Falkland, où elle est déjà connue en plusieurs localités. Lithothamnium obtectulum Foslie. — Cette espèce, décrite tout d'abord comme une forme du L. kerguelenum (Foslie, Some new or crit. Lith., p. 10, 1899) puis comme une espèce distincte {Die Lith. Deutsch. Sadp. Exp., p. 210, PI. XX, fig. 1 à 3, 1908) n'est encore connue qu'à nie MÉLOBÉSIÉES. 31 Kerguelen. Elle vit fixée aux coquilles et aux pierres et forme des croûtes irrégulières pourvues d'excroissances; comme dans l'espèce précédente, les croûtes se superposent les unes aux autres. Les conceplacles à sporanges sont nombreux dans la partie centrale de la croûte; leur diamètre est do 300 à 400,".; le toit du conceptacle est traversé par cinquante à quatre-vingts canaux. Les conceptacles vides forment autant de cavités polygonales dont Tensemble dessine un réseau comme on l'observe dans le Llthoith. suhantarcticum. Les conceplacles à sporanges sont coniques. En coupe verticale, les deux tissus hypo- thalle et périthalle existent. Lithothamn'nim aucklamUcum Foslie avait d'abord été décrit comme une forme du L. fumigatimi {F osUe, Botan. Saml. , 1905, p. 2), puis ensuite comme une espèce distincte (Foslie, A/g. not. IV, 1907, p. 18). Il semble^ d'après les descriptions, qu'on doive en effet séparer les deux espèces. Il se distingue du L. fumigntum par ses cellules hypothalliennes atteignant 36 u. et ses conceptacles à sporanges atteignant à peine 400 y- de diamètre (250 à 360 u.). Dans la croûte, les deux tissus hypothalle et périthalle existent. Cette espèce n'a pas été signalée ailleurs qu a l'ile Auckland. Lithothamnium Patem{}iook. et llarv.) Fosl. (Voirp. 17). Cette espèce n'appartient pour ainsi dire pas à la région antarctique. C'est une espèce du sud de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et du cap de Bonne- Espérance, dont lalimite d'extension vers le sud paraît être l'île Auckland. C'est pourquoi je n'insiste pas davantage sur cette espèce, qui est à peine une espèce subantarctique. Genre LITHOPHYLLUM. Il a été décrit sept espèces de Lithophyllum antarctiques ; mais il faut mettre à part deux espèces, L. discoideumeiL. consociatum, qui n'ont rien de commun avec les Lithophyllum et que j'ai distinguées sous le nom de Pseudolithophyllum . Les autres espèces restent dans le genre Lithophyllum, en faisant tou- tefois cette restriction qu'une seule espèce montre l'hypothalle caractéris- tique des Lithophyllum. C'est pourquoij'ai dû créer le sous-genre Antarc- 32 MÊLOBÉSIÊES. ticophyllum pour deux espèces dont l'hypothalle est formé de files cellu- laires horizontales, comme chez les Lïthothamnium^ Archseolithotham- nium^ etc. En résumé, les espèces de Litliophyllum se répartissent dans les sec- lions et sous-genres suivants, tels qu'ils ont été définis (Lenioine, 191 1) : 1° La section 1, qui groupe les Lif/iophylhrm l-^p'iqnes dont l'hypothalle est formé de rangées concentriques, est représentée par une espèce, L. imgosum ; 2° Une autre espèce, caractérisée par l'absence complète de l'hypothalle, L. falklandicum fait partie de la section IV ; 3° Le sous-genre Dermatolithon, dont je n'avais pas eu l'occasion de m'occuper en 1911, est représenté par le L. conspectum. Dans ce sous- genre l'hypothalle, réduit, est constitué par une seule rangée de cellules obliques; 4° Enfin le nouveau sous-genre Antarcticophijllum, dont l'hypothalle est formé de files horizontales superposées, renferme deux espèces, L. œquahile etZ. subantarcticiim. Cette dernière espèce forme un type de transition v«rs le nouveau genre PseudolitltopJiyllum. On voitainsi queles sections I, II, III, crééespourdes espèces tempérées et tropicales, à structure normale, ne sont représentées dans l'Antarctique que par uneseule espèce, Z.ri<^05Mm. Et encore faut- il l'aire cette restriction que cette espèce doit plutôt être considérée comme type de transition entre les genres Lithothanmium et Lithophyllum, car, par ses organes reproducteurs, elle appartiendrait au genre Lithothanmium. C'est un nouvel exemple à ajouter à celui du L. lichenoides, que j'ai déjà signalé en 1911. Il faut en conclure que le genre Lithophyllum est représenté, dans l'Antarctique^ par des espèces aberrantes oxx point de vue de la structure. Section I. Lithophyllum rugosum (Foslie) Lemoine. 1900. Lilfiothamnion rugosum Foslie ; Foslie, Cale. alg. Fuegia, p. 66. 1901. — — — NewMelob., p.4, f. g-enu/na F. ; nonf. t'aZjdaF. (= Litli. validum Foslie), non f. crassiuscula F. (= Litli. paciflcum F. f. crassiuscula F.). MÊLOBÉSIÊES. 33 1901. Lithoth. rugosum Fosl.; Poslie, Die Heyd. Melob. Arb., p. 21. 1907. — — FosLiE, Antarct. and subant. Corail., p. 8, PI. I, lig-. 12 à 15. 1907. — — FosLiE, Alg. nol. III, p. lU. Aspect extérieur. — L. rugosum forme sur les cailloux des croûtes atteignant 1™™,5 d'épaisseur ;"les croûtes sont pourvues de petites excrois- sances en forme d'épines ou de courtes branches ; ces branches sont simples, quelquefois ramifiées, plus ou moins serrées. Structure anatomique. — Vhypothalle [h, fig. 7 et 8) occupe une épais- seur de 100 \j. dans une section verticale de la croûte de L. rugosum ; ses cellules sont disposées en rangées concentriques et mesurent 10 à 15;^. de longueur (surtout 12 à 14 j^.) et 5 «. de largeur. Il est surmonté par \e périthalle (p, fig. 7 et 8), formé de files distinctes de petites cellules ovoïdes, de 8 à 9 y- de longueur et 5 |x de largeur. Fig. 7. — Coupe verticale d'une croûte de Lilhophyllum Fig. 8. — Détail de la figure 7 montrant l'hypo- rugosum.— A, hypothalle ; p, périthalle. (Échantillon thalle. /(, et le périthalle, p. de la Terre de Feu, Hariot, 1883.) L'étude de la structure m'a conduite à placer cette espèce dans le genre Lit/tophy/lum, tandis que jusqu'alors, à cause des caractères des organes reproducteurs, elle avait été placée dans le genre Lithothamnium. C'est en somme, comme je l'ai dit plus haut (p. 32), une espèce de transition. Organes reproducteurs. — Les conceptades à tétrasporanges sont géné- ralement peu proéminents et de forme peu définie ; ils sont surtout groupés au sommet des branches. Leur diamètre est 350 à 400 \j. ; leur toit est percé de trente à quarante pores; vers la maturité des spores, le conceptacle est souvent déprimé. Les sporanges sont encore inconnus. Ils avaient seulement été observés dans la f. crassiuscula, séparée ensuite de l'.'pédition Chai'cot. — Lemoine. — Mélobésiées. «^ 34 MËLOBÉSIËES. cette espèce. Les conceptacles à crjstocarpes sont très élevés. Après l'ex- pulsion dos sporanges, les cavités des conceptacles sont remplies par des liles cellulaires nouvelles. Comparaison avec les autres espèces. — L. rugosuin ressemble au Litho- thamnium coUkulosum, espèce arctique, mais la structure éloigne, à mon avis, les deux espèces. L. rugosiun rappellerait aussi, par son aspect, L. mamillare de Californie. Je rapporte provisoirement au L. rugosmn une espèce du détroit de Magellan, de Punta Arenas, le L. exasperatitm Foslie [Alg. not. III, 1907, p. 9). D'après la description de l'espèce, et de l'avis même de l'auteur, c'est une espèce très voisine de L. rugosum. En l'absence d'échantillons, je me borne à signaler cette espèce et à admettre provisoirement son identité avec L. rugosum. Habitat et répartition géographique (1). — L. rugosum est connu sui- les côtes de Patagonie et de la Terre de Feu, à la Terre Désolation (Puerto Angosta) ; dans le Détroit de Magellan : Smyth Channel ; à l'île de l'Observatoire, près de l'île des États. L'échantillon étudié a été récolté par M. Hariot à la Terre de Feu en 1883 et a été déterminé par M. Foslie. Section IV. Lithophyllum falklandicum Foslie. 1905. Lithopli. Marlothii Heyd., f. falklandica Foslie; Foslie, Botan. Saml., p. 3. 1906. — falklandicum Foslie, Alg-. not. II, p. 24. 1907. _ _ _ Ant. and subant. Corail., p. 14, PI. II, fig. 10 à 13. Aspect extérieur. — L. falklandicum forme une croûte très mince recouvrant des coquilles ; l'épaisseur de cette croûte est d'environ 120 [7, ; elle donne naissance à de nombreuses petites nodosités simples ou rami- fiées formant quelquefois de petites branches ou des épines. La couleur est violacée. Structure anatomique. — L. falklandicum est caractérisé par la ré- duction de son hypothalle, caractère que j'ai déjà eu l'occasion de signaler (1) L. rugosum a été signalé à diverses reprises en Californie : San Diego, San Pedro, Washing- ton ; ces échantillons appartenaient aux formes valida et crassiuscuta rattachées ensuite à d'autres espèces (Voir plus haut). Fig. 9. — a, coupe d'une crowlc do Lilhophyllum falklandicum consti- lui'C uniquement par le périthallc, /)p; l'iiypotliallu /t ne lornie ([ue la rangée basilaire : h, c, tissu des brandies formées de rangées ; les cloisons sont queliiuelois très épaisses, ainsi qu'il est ligure en c. (lichantillon des iles Falkland, récolté par M. Skotlsberg.) MÊLOBÉSIÉES. 35 pour plusieurs espèces tropicales. Cet hypothallc (//, fij;. 9) forme une rangée de cellules plus larges que hautes, qui se touchent de manière à former une assise basilaire dont la hauteur n'est que de 0 y.. La croûte, très mince, comme je l'ai dit plus haut, est composée de seize cellules superposées en files verticales qui constituent \c pèrithalle {pp, a, fig. 9). Le périthalle est ainsi formé de fdes dont les cellules, de forint^ carrée, mesurent li à 7 a de hauteur et 7 à 9 y. de largeur. Les files cellulaires sont ser- rées les unes contre les autres, et le tissu a un aspect com- pact. La croûte jeune n'est constituée que par ce seul tissu. Au contraire, au niveau d'une nodosité, le tissu a pris un caractère différent [b, fig. 9) ; les cellules se sont disposées en rangées, séparées par des cloisons con- tinues, extrêmement épaisses, ayant jusqu'à 7 y. en certains points, et se colorant très vivement par les réactifs. Ces cellules ont 7 à I3y.de hau- teur et 6 à 7 y. de largeur. Ce tissu des branches, différant du tissu primaire de la croûte, est le pàrit/udle secondaire, /«. En résumé, le L. falklandicum développe successivement deux tissus, le périthalle primaire, pp, qui compose à lui seul la croûte unie, et lo périthalle secondaire, ps, qui apparaît pour constituer les petites excroissances du thalle. J'ai déjà insisté sur l'intérêt de cette disposition à propos de /y. pallescem [Lernoxne, i9H,p. irî7). Organes reproducteurs. — Les conceptacles à sporanges, de forme convexe ou presque conique, ont un diamètre de 120 à 200 y.. Lorsqu'ils ont terminé leur évolution, il reste à la surface du thalle de petits trous à la place qu'ils occupaient. CoMPAH.viso.N AVEC LES .\UTREs ESPÈCES. — La structure si intéressante du 36 MÊLOBÉSIÉES. L. fallilandicum, avec ses deux tissus apparaissant successivement, rappelle celle que j'ai déjà décrite chez Lithoph. Kaiserii et Lithoph. pal- lescens. L. falklancUcmn se place au voisinage de ces deux espèces, avec lesquels il a un autre caractère commun, la réduction de l'hypolhalle. L. f'alklandicum est très voisin du L. Marlothii du sud de l'Afrique, dont il se distingue, à l'aspect, par des excroissances plus fines ; à cause de leur relation, M. Foslie avait d'abord réuni les deux espèces. Le tissu est analogue, mais je n'ai pas observé l'hypothalle de L. Marlo- thii, et je ne puis pas préciser davantage leurs relations. Habitat et répartition géographique. — L. falklandicum est une espèce abondante aux îles Falkland : Berkeley Sound, Stanley Harbour, Port- Louis, Seal Gove. L'Algue étudiée, reçue de M. Skottsberg, en provient. Elle y vit jusqu'à une profondeur de 7 mètres. ^ Sous-g-enre DERMATOLITHON. Lithophyllum (Dermatolithon) conspectmn Foslie. 1907. Lithoph. {Dermatolithon) conspectum Foslie, Alg. not. IV, p. 29. 1909. Dermatolithon conspectum Foslie, Alg-. not. VI, p. 58. Cette espèce forme une croûte assez mince, adhérente, et à surface unie, qui se distingue assez difficilement des autres espèces antarctiques par l'aspect. La structure, très caractéristique, a conduit M. Foslie à la placer parmi les Dermatolithon, c'est-à-dire dans un groupe d'espèces dans lesquelles l'hypothalle, réduit, est représenté par une seule rangée de cellules obliques, par rapport aux files verticales du périthalle. L'épaisseur des croûtes de L. conspectum est environ 400 à 600 ]j.. Structure anatomique. — On distingue en section verticale (fig. 10), à la base une rangée de cellules obliques, rectangulaires, représentant l'hypothalle et mesurant environ 20 à 35 p. de longueur (la longueur atteindrait 05 |j. d'après M. Foslie) et 8 à \^]j. de largeur. Au-dessus est le />er//A«//, composé de cellules rectangulaires rela- tivement grandes par rapport à celles des autres espèces antarctiques ; elles mesurent 15 p. de longueur et 9 p. de largeur à la partie inférieure et 6 à 10 p. X 7 |A à la partie supérieure du périthalle ; leur longueur maxima est 20 p.. MÊLOBÉSIÉES. 37 Les cellules sont généralement au même niveau dans toutes les files cellulaires, surtout vers la partie supérieure du tissu : les cloisons se colorent fortement par les réactifs. On distingue très nettement deux pores dans chaque cellule. Dans son ensemble, le tissu du L. coiispeclum est constitué par des files toujours distinctes de grandes cellules rectangulaires. Dans certaines coupes, au-dessus des concep- tacles, on observe une rangée de grandes cellules obliques, analogues à celles de l'hypothalle ; il y aurait réapparition, à un moment donné, d'un deuxième hypothalle, surmonté d'un nouveau péri- thalle, ainsi que le fait a été signalé pour de nom- breuses espèces. Organes reproducteurs. — Les conceptacles me- surent 120 à 250 (A de diamètre d'après M. Foslie. Des conceptacles vides, observés en coupe, au milieu du périthalle, mesuraient 215 a de largeur et 100 ;/ de hauteur. Habitat et répartition géographique. — L. compectum n'est connu, jusqu'à présent, que de la Terre de Feu (baie Orange). L'échantillon étudié a été récolté par M. Hariot et déterminé par M. Foslio ; il fait partie des collections du Muséum. Fig. 10. — Coupe verti- cale d'une coupe de L. conspeclum. — h. hypo- tlialli' ; p, périthalle. (Échantillon de la Terre de Feu. Hariot, 1883.) Lithophyllum (Dermatolithon) sp. 11 faut très probablement ajouter à la flore antarctique une espèce de Dermatolithon de l'Herbior du Muséum de Paris récoltée par M. Hariot à la Terre de Feu et qui parait nouvelle. Comme il n'existe de cette espèce qu'une très petite croûte non fructifiée, je préfère ne pas dénommer cette espèce. Elle vit fixée sur le Callophi/llis variegata. En coupe, son tissu est composé d'un hypothalle et de trois à (|uatre rangées de cellules formant le périthalle ; enfin à la partie supérieure est une écorce. L'hypothalle est formé d'une rangée de cellules obliques de 13 à lo ja 3S MÉLOBÉSIÉES. de longueur ; les cellules périthalliennes ont 7 à9 ^a de longueur, la der- nière étant, soit plus petite (5 \j.), soit plus grande (10 jx) que les autres. Enfin les cellules corticales n'ont que 3 à ij ;j. de hauteur. L'ensemble du thalle a 40 h. 55 [j. de hauteur. Il faut remarquer la très faible hauteur de Thypothalle par rapporta celle des autres espèces du sous-genre Dermatqlithon et aussi la petite taille des cellules. Ces caractères anatomiques empêchent de rapporter cette espèce au L. (D.) pustulatum, espèce ubiquiste dont il existe d'ailleurs une forme arctique, f. Laminariœ. Sous-g-enre ANTARCTICOPHYLLUM nov. s. g. Ainsi qu'il a déjà été dit, j'ai groupé sous le nom d'An(arc/ico/j/)i////fm n. s. g. deux espèces antarctiques dont les caractères de Vhypothalle diffèrent totalement de ceux de tous les Lif/wp/ii/lhim que j'ai examinés jusqu'ici. L'hypothalle, formé de files cellulaires superposées, est ana- logue à celui des Lit/wt/iamniion, des Archœolithothamnium^ des Poro- /itho?i; il ne correspond pas à la description que j'ai donnée de celui des LithophyUum typiques. Le périthalle, au contraire, rappelle celui des LithophjjUum de la section IV ; il est formé de cellules disposées à sa base en files distinctes (périthalle primaire) et à sa partie supérieure en rangées superposées, séparées par des cloisons épaisses et fortement colorées par les réactifs. Ce sous-genre renferme les deux espèces L. fiubantarcticuw et L. œquabile, toutes deux caractéristiques des régions antarctiques sud- américaines, où elles paraissent très abondantes. Caractères de différenciation des deux espèces de « LitlioplnjUmn " du sous-genre « Antarcticophyllutn ». — Les deux espèces L. [A.) œqaahilc et L. {A.) suhantarcticum sont voisines par leur structure; les échan- tillons typiques se distinguent facilement, à l'aspect, mais quelquefois il y a une certaine ressemblance entre certains échantillons des deux espèces. Je vais donc résumer rapidement les caractères qui permettent de les distinguer. MÉLOBÉSIÉES. 39 LithopInjUum œquabile forme généralomonl une croûte plus épaisse que celle (lu L. subantavcticum, et surtout assez caractéristique en ce qu'elle est régulièrement circulaire et plus épaisse en son centre, tandis qu'elle diminue d'épaisseur^ vers les bords de la croûte. Au contraire L. suban- tarcticum a une épaisseur moindre et très uniforme. Fertile, L. a'fjuahilc l'orme une croûte piquetée de petits trous dans sa partie centrale. Sur une croût(! de L. sabantarcticum^ les conceptacles très nombreux et très serrés forment plutôt de petites cavités alvéolaires ; la surface de la croûte est ainsi alvéolée ou réticulée. Ces différences peuvent être observées PI. II (fig. 2) et PI. I (fig. 2), où il a été figuré des échantillons typiques de ces espèces. En coupe, les conceptacles ont à peu près la même forme et la même dimension ; ils sont un peu plus grands chez le L. subantarcticum ; enfin, après l'expulsion des spores, les conceptacles seraient remplis par de nouvelles formations de cellules chez le L. subantmxticum seulement. Les deux espèces se distinguent aussi par leur structure. Dans L. sequabile, le périthalle est presque uniquement constitué par des rangées de cellules séparées les unes des autres par d'épaisses cloisons transver- sales ; à la base, et seulement sur une petite épaisseur, on constate que les cellules ne sont pas disposées en rangées, et que les files sont distinctes (fig. 11). Au contraire L. subantarcticum montre, dans la plus grande partie du périthalle, des files cellulaires lâches, et c'est seulement vers la partie tout à fait supérieure que se trouve réalisée la disposition en rangées (fig. 12). Lithophyllum aequabile Foslie. 1905. Lithoph. discoideum f. lequahili/t Foslie, Botan. SamI., p. 3. 11)05. — — — Foslie ; Holmes, Some South Orkney alg-., p. lOG. l'.JOfi. l.itlwph. œrjunbilf Foslie, Alg-. not. II, p. 22, f. icandelica Foslie. inOC). — — f. icandelica Foslie in Haiuo'i', Expéd. ant. franc., p. 9. l'.iOT. — — Foslie, Ant. and subant. Corail., p. 12, PI. Il, fig. G à 9. LithopInjHmn œquabile paraît être l'espèce la plus fréquente des terres antarctiques de la région sud-atlantique. Elle couvre la plupart des cailloux rapportés par l'Expédition Charcot et avait d'ailleurs déjà été signalée par la première Expédition Charcot. Elle joue, dans ces régioDs 40 MÉLOBÉSIÉES. lointaines, le même rôle que notre espèce française L. incrustans, qui recouvre tous les rochers immergés, et qui lui ressemble d'ailleurs d'une façon frappante ; je me hâte d'ajouter que l'analogie ne se poursuit pas quant à la structure anatomique. Aspect extérieur. — L. xquabile forme sur les rochers des croûtes planes, de forme orbiculaire, d'une épaisseur variable, mais toujours plus minces vers les bords. Cette espèce débute par des croûtes déchiquetées ; plus tard, le contour devient entier et la forme générale circulaire. Une croûte bien développée et d'aspect typique est représentée PI. II, fig. 2. La surface est piquetée de petits trous qui sont les conceptacles ; ils sont visibles PI. II, fig. 2 et PI. I, fig. 2. Ils occupent surtout la partie centrale des croûtes. Lorsque plusieurs croûtes de L. sequahile sont développées sur le même substratum, elles arrivent à se rencontrer et forment des rebords ou des excroissances en hauteur à la limite des thalles; c'est cet aspect que M. Foslie a désigné sous le nom de var. wandelica. Parmi les échan- tillons rapportés par le « Pourquoi Pas? », l'un d'eux, le n^ 593, peut être rapporté à la var, wandelica ; les autres croûtes sont planes et dépour- vues d'excroissances. La couleur est rose violacé intense à l'état frais ; plus tard, elle devient jaunâtre ou rose pâle. Structure anatomique. — A. œquabile est, parmi les Algues calcaires des terres antarctiques proprement dites, l'espèce formant les croûtes les plus épaisses. En coupe verticale, on constate que le tissu est composé par l'hypo- thalle et le périthalle. Ainsi qu'il a été dit page 38, L. xiiuahile ne montre pas un hypothalle semblable à celui des autres Lithopltijlhau ; c'est pour cette raison qu'il a été rangé ici dans un sous-genre nouveau, Anfarclico- phyllum. Cet hypothalle (A, fig. 11) est en général peu développé ; il est formé de files cellulaires dont les cellules étroites et longues mesurent 20 à 32 (X de longueur, surtout 22 à 30 |x. he périthalle, très épais^ peut atteindre 700 [x d'épaisseur; il est com- posé de rangées horizontales de cellules (jos, fig. 11); ces rangées sont séparées par des cloisons transversales, fortement colorées par les MÊLOBÉSIÊES. 41 réactifs; les cellules se colorent également bien et montrent des pores très visibles. La dimension des cellules varie entre 10 et 18 (i pour la longueur ; elle est généralement de 12 à 16 f^.; la largeur est de 6 a. Ce tissu peut acquérir un grand développement sans subir aucune variation, ni être inter- rompu par un autre tissu. Tout à t'ait à sa base, près de l'hypothalle, ce périthalle a un caractère dilFérent ; il est formé de files cellulaires distinctes, dont les cellules mesurent 8 à 10 u. X 7 à 8 p.. Mais ce tissu pri- maire, qu'on peut désigner sous le nom de périthalle primaire [pp, fig. 11), n'occupe pas plus de 70 i>- en hauteur et passe en somme très rapidement au péri- thalle secondaire, ps. Organes reproducteurs. — Les conceptacles apparaissent, lorsqu'ils sont mûrs, comme de petits trous à la surface du thalle; à cet état les spo- ranges ont déjà été expulsés et le toit a déjà disparu. Dans une coupe du tissu, ils forment des cavités ovales de 200 à 260 {a. A l'état jeune ils apparaissent comme de petits points plus clairs, mais le toit n'est pas déprimé; il est percé d'un pore. Je n'ai observé aucune spore, bien que les échantillons de la Mission Charcot aient été récoltés à différents mois de l'année : octobre, novembre, décembre, février. Ressemblances. — L. aequabile ressemble surtout à Ps. discoideum, mais cette dernière espèce est une espèce subantarctique et ne dépasse pas le sud de la Terre de Feu, tandis que la localité la plus septentrionale où l'on ait signalé L. sequabile est la Géorgie du Sud. J'ai montré page 31 les différences anatomiques qui séparent les deux espèces et permettent de les placer dans deux genres différents. Expédition Charcot, — Lehoine. — Mélobésiées. i> Fig. H. — Coupe verticale d'une croûte de Lilhophyl- lum {Antarct.) squabile montrant l'hypothalle A, le périlhallo primaire formé de files distinctes pp, et le périthalle secondaire ps, qui constitue la plus grande partie de la croûte. {Échantillon de l'Eipédition Charcot, station oïd.) 42 MÉLOBÉSIÊES. D'autre pari Ps. consociatnm et L. falklandicum montrent, à l'état jeune, une certaine ressemblance avec L. œquabile. On verra par l'étude de ces deux espèces (p. 48 et p. 34) qu'elles se distinguent toutes deux du L. œquabile "^Kv leur hypothalle réduit à une seule rangée de cellules. Enfin L. œquabile et L. subantarcticiim montrent quelquefois une cer- taine ressemblance; leurs différences ont été résumées page 38. Habitat. — L. œquabile est une espèce commune de la région antarc- tique sud-américaine. L'Expédition Charcot l'a recueillie dans la Terre de Graham, à l'île Petermann le 7, 30, 31 octobre et le l^r novembre 1009 (St. nos 581 , 388, 590, 592, 593, 595, 596, 597* 598, 599, 607, 608) ; dans l'archipel Palmer, à Port-Lockroy, île Wiencke, le 28 décembre 1908 (St. nos 110, 111,554). La première Expédition l'avait déjà découverte dans la Terre de Graham, à l'île Booth-Wandel. Ce n'est donc pas une espèce nouvelle pour la région; mais M. Gain, naturaliste de l'Expédition, a fait des remarques très intéressantes sur son mode de vie. L. œquabile vit à peu près à la limite des marées ou un peu au-dessous. Il est extrêmement abondant dans toute la région de la Terre de Graham explorée par le « Pourquoi Pas? » et, en certains points, comme par exemple à l'île Wiencke, il forme une ceinture continue sur tous les rochers un peu au- dessous de la limite de la basse mer; il couvre de plus tous les galets et les cailloux des plages, surtout lorsque ces cailloux sont dans des endroits abrités. Par son abondance et son aspect, L. œquabile rappelle beaucoup L. incrustans des côtes atlantiques de France. Comme lui, on le trouve soit sur les rochers, soit dans de petites mares découvrant à marée basse ; mais, à cause des glaces, il vit seulement sur des cailloux situés en arrière des rochers exposés, ou à l'abri sous le surplomb des rochers; il est en somme toujours abrité des glaces. Il n'a pas été récolté par dragage. Au contraire, aux îles Orcades, il a été récolté à 1 8 mètres de profondeur (Holmes). Répartition GÉOGRAPHIQUE. — L. œquabile a été signalé dans les régions suivantes : Géorgie ; Orcades (Scotia Bay) ; îles Shetland : Snow Island (Skottsberg, nommé L. discoideum) ; Terre Louis-Philippe : cap MÉLOBÉSIÉESi 43 Roquemaurel (Skottsbcrg, 1906); Terre de Graham : île Petermann, île Boolh-Wantlel; archipel Palmer : île Wiencke. Lithophyllum (Antarcticophyllum) subantarcticum Foslie. 1006. Liilioplujlluni decipiens Fosl., f. snbantarctica •.l] Foslie, Alg. not. II, p. 18. 1007. Lilhoph. decipiens Foslie, f. subantnrrtica Foslie, Ant. and subanl. Corail., p. 10, PI. I, fig. 11; PI. II, fig-. 1, 2. 1007. Litliopit. subanlarcticum Foslie, Alg. not. III, p. 23. 1900. — — Foslie, Alg. not. VI, p. 12. Le Lithoj)lijjlhim subantarcticum (1) a été trouvé en abondance dans la Terre de Graliam [)ar l'Expédition Charcot. Sa présence, dans cette région, est d'autant plus intéressante que M. Foslie avait cru pouvoir conclure, de l'examen d'éclianlillons des Orcades, que cette localité devait cons- tituer la limite d'extension du L. subantarcticum vers le Sud. Cette espèce avait d'ailleurs déjà été récoltée pai' la première expédition Charcot; mais, mélangée au/-, œquahile, auquel elle ressemble beaucoup (Voir p. 38), elle avait passé inaperçue. Aspect extérieur. — L. subantarcticum (PI. II, fig. I et 2) forme des croûtes d'une épaisseur uniforme, toujours moins épaisses que celles du L. œquabile^ et de couleur plus rose. Chez cette espèce il n'y a jamais de crêtes aussi élevées que chez le Z,. œquahilc. On distingue seulement des rebords marquant la limite de différents thalles (PI. Il, fig. 2). La surface de la croûte est couverte de conceptacles qui forment comme autant d'alvéoles ; à la loupe, l'aspect, très curieux, rappelle grossièrement celui d'un gâteau de miel. Cette disposition est très nette I PI. 11, lig. 1) où l'Algue a été grossie. Les cavités des conceptacles, vues de la surface, mesurent 300 à 350 jy. de diamètre; ces dimensions ont été prises sur des conceptacles mûrs conte- nant des sporanges. Lestétraspores observées mesuraient 00 y- de longueur et 43 i>. de largeur. Structure .^natomique. — L'Iujpothalle est un peu plus développé que (I) L. suh intarcUcum avait d'abord iHé considéré comme une forme du L. decipiens de Cali- fornie. Je ne connais pas le L. decipiens. L'échantillon de l'Herbier 'l'hurel-Bornet qui porte ce nom doit, d'après une des dernières publications de M. Foslie, être rangé parmi le L. Samoense. Quant au L. pinguicnse Heyd. admis, à un moment donné, par .M. Foslie, comme synonyme du L. decipiens, il est très différent du L. suba}ita7Cticum par sa structure. 44 MÊLOBÉSIÉES. D^^^B' celui du L. xquabile; son épaisseur est d'environ 20 à 40 p.; les cellules sont courtes et assez variables de longueur; elles mesurent 1 1 à 22 [.., sur- tout 13 à 20 [X de longueur (A, fig. 12). Le périthal/e est formé de deux parties : à la base, il est formé de files lâches, distinctes, dont les cellules, rectangulaires ovoïdes, sont situées à des hauteurs différentes dans les dif- férentes files de cellules {pp, fig. 12) ; les cellules mesurent 12 à 13 p. de longueur et 6 [j. de largeur et communiquent entre elles par de nombreux canaux. Vers la partie supérieure, les cel- lules deviennent plus carrées : leurs dimensions sont 6 à 8 (/. x 4 à ; i y.. Les files cellulaires sont plus ser- rées qu'à la partie inférieure, et les Fig. 12. — Coupe de la croûte de L. subantarcti- Ci/m montrant l'hypothalle, /i. le périthallepri- cellules Se disposeut CU rangées maire, pp, qui constitue la plus grande partie de l'épaisseur de la croûte, et le périthalle superposéCS. Ce SCCOUd tisSU OSl Ic secondaire, ps. ' ' périthalle seco7idaire {ps, fig. 12). Suivant l'épaisseur de la croûte, elle est constituée par les deux tissus ou par le périthalle primaire seulement. Habitat et répautition géographique. — L. suhantarcticuni est connu dans le Sud-Est de la Patagonie (rivière Rio-Grande), à l'île des États, aux Orcades. Il n'a cependant pas encore été signalé à la Terre de Feu. Dans la Terre de Graham, où il a été découvert par l'Expédition Charcot, il vivait en compagnie duZ. œquabile, dans les mêmes localités et sur les mêmes pierres. Il a été trouvé à l'île Petermann (stations 581, 588, 589, 590, 591 , 592, 593, 595, 597, 598, 599, 600), à marée basse, sur les cailloux et les rochers, dans de petites mares, le 7, 30, 31 octobre et le 1er novembre 1909. Il vit aussi à l'île Booth-Wandel, où l'avait recueilli la première Expédition Charcot (Voir p. 43). MÉLOBËSIÉES. 45 M4 PSEUDOLITHOPHYLLUM nov. g. J'ai été amenée à réunir dans un même jjroupe plusieurs Lithophyllitm dont la structure se difl'érencie très nettement de celle des autres espèces. Ce sont des espèces dont le tissu est formé de files cellulaires distinctes sur toute leur hauteur; elles ne peuvent pas être rangées parmi les Litho- phyllum, chez lesquels les cellules forment toujours, au moins à un moment donné, des rangées transversales séparées par des cloisons continues, fortement colorées par les réactifs. Chez les Pseudolithoplujllwn, le tissu est formé de fines liles cellulaires, formées de cellules rectangulaires réunies par de nombreux canaux qui permettent la communication des files cellulaires entre elles. Il faut relever aussi un caractère commun à ces espèces : la réduction de l'hypo- thalle, constitué par une seule rangée de cellules. Au point de vue des organes repro- ducteurs, il ne semble pas exister de pj diflérence importante à signaler avec ceux des Lithopkyllum. Les concep- tades sont de petite taille, 300 j/. au maximum; ils apparaissent à l'état de petits points, d'abord légèrement convexes, et forment ensuite de petites cavités dans la croûte, lorsque le toit a disparu ; en coupe, ils forment des cavités de forme ovale, dans le tissu de l'Algue. Ces Pseudolithoplajllum dérivent de certains LitJwphylluin aberrants auxquels on peut les rattacher. Le Psrudolithophylhim consociatmn ressemble beaucoup au Lithophyl- Iwn falklamUcum (Voir p. -li), et ces deux espèces montrent toutes deux la réduction de l'hypolhalle. Le Ps. discoideuin rappelle les deux espèces d'Antarctico/j/iyUu/n, L. [Ant.) œquahile et L. [Ant.) suhantarcticum (Voir p. 39 et 43). L'étude de la structure montre une relation très nette entre P. discoideum et L. [Ant.) subantarcticum\ il suffirait, pour passer de l'une à l'autre, de 13 et 14. — Files cellulaires du P. dis- coideum (A, fig. 13) et du P. consociatum (B, lig. 14). 46 MÉLOBËSIÉES. m supposer que l'apparition du périthalle secondaire, qui n'a lieu qu'assez tard dans le développement de L. (Ant.) suhcmtm^cticiim, est retardé indé- finiment dans le P. cUscoideum. Aux deux espèces antarctiques de Pseudolithophjjllum, L. consocialum et L. discoideam, il faut ajouter le L. Marçjantœ, espèce californienne (Voir p. 48), dont le tissu a les plus grandes analogies avec celui de L. discoideum. J'avais déjà montré (Lemoine, 1911, p. 173) que cette espèce Z. Margaritœ Har., possédait une structure aberrante par rapport à celle des autres Lithophyllum. Le genre Pseudnlithophjjllum renferme donc jusqu'à présent d (a. Périthalle formé de files verticales distinctes. L. riigosum. h. Hypothallc formé de /lies horiconl'iles (Antarcticophyllum). Hypothalle peu développé. Périthalle primaire peu dévelo[)pc ; cellules au même niveau de 8 à 10 (jl X 7 à 8 ja. Périthalle secondaire formant des ran- gées ; cellules de 12 à IGu. x G ja. L. {A.) sequabile. Hypothalle développé. Périthalle primaire formé de files lâches ; cellules non au même niveau; cellules de 12 à 13 [a x G |a. Périthalle secondaire très peu développé formé de cellules de 0 à 8 [a x 4 à 5 [a, en rangées. L. {A.) subantarcticum. 2. Hypotlialle réduit, formé d'une seule rangée de cellules. i. Hypothalle formé d'une rangée de petites cellules (Section IV). Périthalle primaire formant la croûte, formé de files distinctes; cellules carrées de 5 à 7 [A X 7 à OiA. Périthalle secondaire formant les branches, formées de rangées superposées, cellules de8àl3[AX Gà7iA; cloisons très épaisses. L. falklandicum. 2. Hypothalle formé d'une rangée de hautes cellules obliques (Dermatolithon). Cellules de l'hypothalle de 20 à 65 [a de longueur. Périthalle formé de cellules rectangulaires de 10 à 15 ja x 7 à 9 |a. L. (D.) conspectum. Genre Pseudolithophyllum. Hypothalle nul, réduit à une seule rangée de cellules. Tissu formé de files toujours distinctes. Périthalle formé de files grêles rigides ; périthalle primaire : cellules ? à 0 ia x 'i à 5 [A à cloisons peu visibles. Périthalle secondaire : cellules à cloisons nettes, à peu près au même niveau. l's. consociatum. Périthalle de la croûte et des branches formé de cellules rectangulaires de 13 à 15 (A x 5 à 6 [A. Cellules non au même niveau, réunies par de nombreu.\ canaux . CONSIDERATIONS GENERALES RÉSULTATS DE LA MISSION CHARCOT La Mission Gharcot, grâce à M. L. Gain, naturaliste de l'expédition, a rapporté un grand nombre d'échantillons de la région antarctique sud-américaine, en particulier de la Terre de Graham et de l'archipel Palmer. L'étude de ces échantillons apporte une contribution intéressante à la connaissance de la flore de cette région. Jusqu'à présent, une seule espèce avait été signalée dans le continent de Graham, le Litlwphyllam œquabile , qui y avait d'ailleurs été récolté par la première expédition Gharcot en 1 905 . Actuellement cinq espèces de Mélobésiées peuvent être signalées : Lithophyllum {Antarcticophyllum) sequabile. — — subantarcticum, Lithothamnium Lenormandi. — granuliferum. — Mangini nov. sp. De plus le Lithothamnium Schmitzii a été récolté à la Terre de Feu. A l'île Petermann (Terre de Graham), on trouve quatre de ces espèces abondamment représentées, ce sont : Lithophyllum sequabile^ L. subantarc- ticum, Lithothamnium granuliferum, L. Mangini ; on les trouve à marée basse sur tous les galets et sur tous les rochers, vivant toutes ensemble sur les mêmes supports. Au cap Tuxen, voisin de l'île Petermann, il n'a été récolté que le L. Mangini. Dans la même région, à l'île Rooth-Wandol, la première Expédition Gharcot avait déjà récolté L. œquabile, L. suban- tarcticum et L. Ma?ighii, mais la première seule de ces espèces avait été signalée ; enfin, par dragage dans le chenal de Lemaire, le long de l'île Petermann, on a ramené de grandes profondeurs : 50 à 80 mètres, une espèce Lithothamnium Lenormandi, qui n'a pas été trouvée à marée basse dans la même région. Un peu plus au nord, à l'île Wiencke, à Port-Lockroy (archipel Palmer), M. Gain n'a récolté que L. œquabile. MÊLOBÊSIÊES. 53 Aucune Mélobésiée n'a été trouvée dans des régions plus voisines du Pôle. Parmi ces espèces, L. œquabile était déjà connu de ces régions. L. suban- tarcticum avait été signalé en différents points de la région sud-allantique, mais on pensait qu'il ne vivait pas au sud des Orcades. L. granitlifrrum n'était connu que de l'ile des États, par conséquent de la région subantarctique. Enfin Z. Lenoi^mandi, qui paraît être une espèce ubiquiste, n'avait encore été signalé dans les régions antarctiques qu'à l'île Kerguelen (sous le nom de L. annululum) et à la Terre de Feu. Enfin L. Mangini est une espèce antarctique qui parait surtout caractéristique de la partie sud-américaine de l'Antarctide, mais qui vit aussi à la Terre de Feu. Conditions de vie des Mélobésiées dans la région explorée par le « Pourquoi Pas ! » et dans les régions antarctiques pro- prement dites. — Les Mélobésiées recueillies par M. L. Gain, lors de l'Expédition Charcot, proviennent de nombreuses récoltes faites à marée basse ou en draguant (stations 633, 634), près de l'île Petennann. Grâce aux indications relevées au moment des récoltes, nous savons à présent dans quelles conditions vivent ces Algues dans les régions antarctiques. Profondeur. — Il faut remarquer qu'elles vivent tout à fait dans les mêmes conditions que sur nos côtes ; elles vivent toujours immergées, el on les récolte par conséquent soit à marée basse, soit dans des creux qui conservent l'eau, soit sur les rochers situés un peu au-dessous de la limite de la basse mer; on peut enfin ramener par la drague celles qui vivent à une certaine profondeur. Ces Algues sont souvent si abondantes un peu au-dessous de la limite de la basse mer qu'elles forment une ceinture continue sur les rochers ; elles recouvrent tous les galets, et on rencontre habituellement plusieurs espèces sur les mêmes cailloux. Mais, au lieu de vivre indifféremment sur toute l'étendue de la surface rocheuse des côtes, on les trouve seulement à la partie inférieure des rochers, abritées dans des anfractuosités ou derrière de gros rochers, de façon à se soustraire à l'action des glaces- SuBSTRATUM. — Ou remarquera que toutes les espèces récoltées par le « Pourquoi Pas ? » sont fixées sur des rochers. Ce fait est général dans l'en- 54 MÉLOBÉSIÉES. semble des régions antarctiques, où la plupart des espèces vivent sur des rochers ou des cailloux. Il n'existe que trois espèces épiphytes : Litho- thamniumantarcticum, L. Muellen,L. fuegianum ; deux d'entre elles sont des espèces subantarctiques : seul, L. antarcticum a été signalé aux Orcades, dans les régions antarctiques proprement dites ; mais il est sur- tout représenté dans les régions subantarctiques (île Auckland, Terre de Feu, îles Falkland, etc.). Au contraire, dans les autres régions du globe, existent de nombreux thalles épiphytes de Mélobésiées appartenant aux genres Mclobesia, Epili- thon et au sous-genre de Lithophylhan, DermatoVithon. J'ai signalé la pré- sence d'une espèce de Dermatolitlion, mais elle est saxicole; il en existe une seule, non décrite, épiphyte de la Terre de Feu (Voir p. 37). Les genres Melohcsia et Epilithon n'ont pas de représentants dans les régions antarctiques. Je suppose que l'absence presque totale des Mélobésiées épiphytes dans les régions antarctiques proprement dites est due au caractère mêmn de l'ensemble de la flore algologique de ces régions. Les Algues non cal- caires doivent se développer et terminer le cycle de leur évolution en l'espace de quelques mois. 11 faudrait que l'Algue calcaire se développât dans un temps très court, car la spore de Mélobésiéedoit trouver tout d'abord un support, une Algue déjà développée, pour s'y fixer et se déve- lopper à son tour. On peut en conclure que le développement des Mélobésiées n'a pas suivi la même accélération que celui des autres Algues de ces climats antarctiques et est resté trop lent pour pouvoir s'elTectuer sur un substra- tum éphémère. Le même fait se présentera pour les régions arctiques dont il sera question plus loin. Un caractère des Mélobésiées des régions antarctiques proprement dites est leur très grande adhérence au substratum. Dans d'autres régions du globe, on trouve un certain nombre d'espèces formées de sortes de feuilles à peine fixées au substratum. Dans les régions subantarctiques même, on trouve plusieurs espèces à peine adhérentes au substratum, en particulier L. Schmitzii, L. neglecturn^ etc. Au contraire, les espèces récoltées par le « Pourquoi Pas? » sont fixées MElOBÉSIÉES. 55 d'une façon extrêmement complète au substratum, et il est impossible de les détacher. Il en est de même pour la seule espèce connue de la Terre Sud-Victoria, L. coulmanicum. Aspect. — Les Mélobésiées ne sont représentées, dans la région qui nous occupe, que par des eftpèces crustacées ; les nombreux dragages faits à bord du « Pourquoi Pas? » n'ont ramené aucune espèce formée de branches. Si on envisage l'ensemble des Mélobésiées antarctiques, la proportion des espèces crustacées est considérable : il n'existe qu'une seule espèce ramifiée, L. heterocladum, tandis qu'on connaît 21 espèces crustacées. Dans d'autres régions, les nomjjres des espèces en croûte et des espèces en branches seront sensiblement égaux, ou tout au moins assez voisins. Enfin les espèces antarctiques forment en général des croûtes très minces, et on a vu, d'après la description des espèces, que l'épaisseur est très fréquemment de 100 à 300 fx ; quelques espèces sont plus déve- loppées, mais elles n'atteignent jamais l'épaisseur de celles de nos côtes. Il est probable que, si le caractère cruslacé domine, la cause en est à l'action rabotante des glaces qui empêche peut-être le développement des rameaux. On peut aussi penser que l'intensité de la vie est beaucoup moindre que dans les autres régions. L'action des glaces laisse d'ailleurs des stries très nettes sur les Algues calcaires, qu'on peut observer sur plusieurs échantillons. HÉPAUTITION GÉOGRAPHKJUE DES MÉLOBÉSIÉES ANTARCTIQUES J'ai distingué (Voir p. 3) trois grandes régions dans les régions antarc- tiques : la région sud-atlantique, la région sud-indienne, la région sud- australienne. Grâce aux données nouvelles recueillies par la Mission Charcot, il faut modifier le nombre d'espèces de Mélobésiées connues dans la région sud- atlantique. Il existe 22 espèces antarctiques de Mélobésiées ; parmi ces 22 espèces, 1d vivent dans la région sud-atlantique, 4 dans la région sud-australienne et 6 dans la région sud-indienne. 56 MÉLOBÉSIÉES. Une seule espèce paraît exister à la fois dans les trois régions, c'est le Lithothamnium antarctkwn^ qui, en dehors de la limite des régions antarc- tiques, ne vit qu'en Tasmanie. Certaines espèces sont caractéristiques de chacune de ces trois ré^-ions- c'est ainsi que 13 espèces sont localisées dans la région sud-atlantique, 2 dans la région sud-australienne, 4 dans la région sud-indienne (Ker- guelen). Enfin certaines espèces existent dans l'une des régions antarctiques, mais elles se rencontrent aussi dans des localités situées en dehors de la limite des régions antarctiques: c'est ainsi que le Lithothamnium Muelleri est connu dans la région sud-atlantique et de plus en Australie, en Nou- velle-Zélande et dans le sud de Madagascar, Le Lithothamnium Patena a une répartition géographique analogue : il est connu à l'île Auckland, et de plus en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Cap, mais il ne paraît pas vivre dans la région sud-atlantique. Enfin on trouve dans les régions antarctiques une espèce ubiquiste, lar- gement répandue dans le reste du globe, le Lithothamnium Lenormandi. Dans l'Antarctide il vit dans les régions sud-atlantique (Terre de Graham) et sud-indienne. En résumé il n'existe que quelques espèces qui ne sont pas exclusive- ment localisées dans les régions antarctiques ; étant donné le nombre res- treint d'espèces du groupe des Mélobésiées, ces espèces en représentent à peu près le quart. 1» Comparaison des Mélobésiées des différentes régions de la région sud-atlantique. — La région antarctique la mieux connue, en ce qui concerne les Mélobésiées, est la région sud-atlantique. Les contrées qui ont fourni le plus grand nombre d'espèces sont : d'une part, la Terre de Feu et le détroit de Magellan ; d'autre part, les îles Falkland et les Orcades. On connaît 12 espèces de Mélobésiées dans la région de la Terre de Feu, 6 espèces aux îles Falkland, 4 espèces aux Orcades, 5 à la Terre Louis-Philippe. Sur ce nombre, 4 espèces sont communes à la Terre de Feu (en y com- prenant le cap Horn et l'île des États) et aux Falkland ; 3 espèces sont communes à la Terre de Feu et à chacune des régions Géorgie et Orcades. MÉLOBÉSIÉES. 57 2° Relations de la Terre de Graham et des régions voisines. — On remarque que, sur cinq espèces connues sur la côte ouest du continent de Graham, quatre espèces sont communes à la région de la Terre de Feu; mais l'analogie est loin d'être complète, car cinq espèces de la Terre de Feu ne paraissent pas dépasser le cap Horn vers le pôle. D'autre part, deux espèces sont communes à la Terre de Graham et aux Orcades. Il est curieux de constater qu'il n'y a aucune analogie entre la Terre de Graham et les îles Falkland: ces deux régions n'ont aucune espèce commune. On ne peut établir aucune comparaison avec les îles Shetland, où on n'a jusqu'à présent récolté qu'une seule Mélobésiée ; dans les baies où l'Expédition Charcot a débarqué, les roches étaient des tufsvolcaniques trop friables pour permettre la fixation des Algues calcaires. En résumé, on constate que la Terre de Graham montrerait plutôt plus d'analogie avec la région de la Terre de Feu qu'avec les îles Orcades, les îles les plus voisines où l'on ait récolté des Mélobésiées. La flore est beau- coup plus pauvre que celle de la Terre de Feu ; mais l'abondance des indi- vidus supplée à la pauvreté de la flore. On y constate l'abondance du Lithothanmium iVangini, qui, quoique vivant sans doute aussi à la Terre de Feu, n'y avait pas encore été signalé avant cette étude et qui doit y être rare. CARACTÈRES ANATOMIQUES DES MÉLORÉSIÉES AiNTARCTIQUES Les Mélobésiées sont représentées par les genres Lithothanmium, Lithophijllum, Pseudolithophy llum nov. g. Les genres de Mélobésiées Archeeolithothamniam, Porolithon, Mastophora sont des genres de régions chaudes ou tropicales ; enfin les genres Epiitthon et Melohesia, abondants dans les régions tempérées et chaudes, et le genre Tenarea n'existent pas dans les régions polaires. Aucun travail n'a été fait sur l'ensemble des Mélobésiées antarctiques, et on n'a jamais cherché à comparer la flore antarctique avec celle des autres régions. Cette comparaison ne peut d'ailleurs être faite que par ition Charcot. — Leuoine. — Mélobésiées. 8 58 MÉLOBÉSIÊES. l'étude de la structure anatomique de ces Algues, qui m'a permis de faire la série de remarques que je vais exposer. LiTHOTHAMNiu.M. — Le genre Lithotkmnnium, répandu sur tout le globe, mais particulièrement dans les régions tempérées et froides, est repré- senté dans les régions antarctiques par lo espèces. On peut y distinguer deux séries : Un certain nombre d'espèces montrent des caractères que j'ai déjà fait connaître pour les espèces des autres régions du globe ; elles ne montrent donc aucun caractère spécial à la région antarctique. Ce sont les espèces des sections H, III et IV. Au contraire, quelques espèces se distinguent par un caracLèro de leur tissu périlhallien, caractère qui me paraît, quant à présent, n'exister que chez des espèces antarctiques. Ces espèces [L. Muelleri, L. Sckmitzli, L. fuegianum) forment une section distincte (Section V). LiTHopHYLLUM. — Les remarques les plus intéressantes concernent le genre Lithophyllum. Le genre Lithopltyllum, qui renferme des espèces qui sont pour la plupart des espèces des régions chaudes et tempérées, n'est représenté que par 5 espèces, et encore ces espèces sont-elles plutôt des espèces aberrantes. Jusqu'à présent, on avait signalé la présence de Lithophyllum dans l'Antarctique sans faire aucune restriction à cet égard. Or l'étude de la structure montre que, dans l'Antarctique, sur 5 espèces, il n'existe qu'un seul Lithophyllum typique. |o J'ai considéré comme typique une structure où l'hypothalle et le périthalle sont normalement développés, et où l'hypothalle est constitué par des rangées cellulaires concentriques figurant comme une série d'éventails emboîtés ; c'est la structure des sections I et II du genre Lithophyllum. Ces deux sections ne sont représentées dans les régions antarctiques que par une seule espèce, Lithophyllum rugosum de la Terre de Feu, espèce subantarctique. 2° Le tissu hypothallien existe cependant dans deux espèces antarc- tiques; mais, chez ces espèces, il est formé de files cellulaires super- posées, comme chez les Lithothamnium et les ArchxoUthothamnium ; comme le tissu périthallien présente de grandes analogies avec le tissu de certains Lithophyllum, les espèces en question doivent être laissées dans MÉLOBÉSIÉES. 59 le genre Lithophyllam ; mais il finit néanmoins les distinguer en les plaçant dans un sous-gonro de Lithophi/llum, que j'ai désigné (p. 38) sous le nom de Antarcticopfnjllwn n. s. g. ; les espèces L . suhantarcticum et L. œquabile en font seules partie. On remarque que, chez le L. snbntitarcticum, les cellules de l'hypothalle ont quelquefois tendance à constituer des rangées concentriques. Cette espèce formerait donc, à cet égard, un point de tran- sition avec les Lithophyllum typiques. 3° On avait déjà reconnu l'existence d'un sous-genre de Lithophyllum. caractérisé par une grande régression de riiypothalle, qui n'est constitué que par une rangée de hautes cellules obliques ; c'est le sous-genre Dermatolithon. Il est représenté par une espèce, D. conspectum. 4° Enfin une autre espèce reste dans le genre Lithophijllum tel qu'il a «té défini précédemment: c'est le L. fal/i/andician, qui appartient à la section IV, caractérisée par la réduction complète de l'hypothalle. PsEUDOLiTiioPHYLLUM. — Il faut placer tout à fait à pari, parmi les espèces antarctiques, Lithophyllum consociatum et Lithophyllum discoideum, chez lesquels l'hypothalle atteint le même degré de régression que dans l'espèce L. falklandicam. Mais le reste du tissu est formé de files lâches, distinctes ; on n'observe jamais la présence de rangées cellulaires super- posées, caractéristiques de Lithophyllum. C'est pourquoi j'ai été amenée à créer pour ces espèces un nom de. genre nouveau. Ce genre ne sera pas uni((uemcnt antarctique. J'y fais rentrer une espèce californienne, L. Moiyaritx^ qui montre absolument le même tissu, bien que l'aspect de son thalle, formé de branches d'aspect élégant, ne rappelle en rien celui des deux espèces cruslacées antarctiques. Le genre Pseudolithophyllum se rattache aux Lithophyllum par ses organes reproducteurs. On peut aussi, par la structure, le rapprocher du L. [A.) subantarcticimi, qui, pendant longtemps, montre les files dis- tinctes de Pseudolithophyllum. 6o MÉLOBÉSIÉES. COMPARAISON DES MÉLOBÉSIÉES ARCTIQUES ET ANTARCTIQUES Grâce aux recherches de ces dernières années, on sait à présent que les Mélobésiées sont très abondantes dans les régions froides et qu'elles vivent vers les pôles aussi loin qu'ont été les explorations scientifiques. La question de l'analogie ou de la différence des espèces végétales des deux pôles ayant souvent été abordée, j'en dirai quelques mots en ce qui concerne les Mélobésiées. J'ai déjà dit que la flore des Algues calcaires antarctiques se composait de 22 espèces: 15 espèces de Lithothanmium (1), 5 espèces de Lilhophijl- lum (dont 1 espèce de Dermatolithon et 2 espèces de Antarcticophyllwn) et 2 espèces de Pseudolithophyllum. J'ai essayé de faire le même tableau pour la flore arctique : je com- prends dans les régions arctiques le Groenland, le Spilzberg, la Nouvelle- Zemble, la mer Blanche et la Norvège jusque vers la latitude de Tromso. Si on suivait les indications des cartes, on devrait faire rentrer dans ces régions arctiques la Norvège tout entière. Mais il m'a semblé que, à partir de Tromso, apparaissent des espèces qui vivent dans des régions plus tempérées ; il faut d'ailleurs se rappeler l'existence d'une branche du Gulf Stream, qui rend les côtes de la Norvège si différentes de celles du Groenland, à la même latitude. On trouve, pour les régions arctiques ainsi définies, 18 espèces : 16 espèces de Lithothamnium et 2 espèces de Lithophyllum (appar- tenant au sous-genre Dermatolithon). C'est-à-dire que le nombre total des espèces arctiques et antarctiques est assez voisin et que la proportion des espèces de chaque genre est très comparable. Il ne paraît pas exister d'espèces polaires communes aux deux pôles. Les analogies qu'on a signalées d'après l'aspect extérieur n'ont aucun intérêt, car je n'ai jamais observé qu'elles correspondent à des analogies réelles dans la structure. La seule parenté qu'il y ait lieu de signaler à | mon avis entre les espèces arctiques et antarctiques est celle du Lithotham- (1) Dans ce nombre est compris le L. Patena, qui est à peine une espèce antarctique et que je n'avais pas fait rentrer dans les espèces antarctiques dans une note précédente (1912 a). MÉLOBÉSIÉES. 6i nit(7}i rompactiim et du Lithothamnium Mànf/ini^ ces deux espèces se distinguent de toutes les autres espèces polaires par l'absence ou plutôt la réduction de l'hypothalle et se rapprochent ainsi l'une de l'autre. Mais, en étudiant avec soin ces deux espèces, nous avons, M. Hosenvingc et moi, conclu à leur individualité. Il i'allait simplement signaler cette parenté ; peut-être ces deux espèces se sont-elles individualisées grâce aux condi- tions dévie difl'érentes et descendent-elles d'une espèce polaire commune. S'il n'existe pas d'espèce polaire commune aux deux pôles, il existe du moins une espèce ubiquiste, LithothamnkmiLenormandi^ dont la présence dans l'Antarctique n'avait pas été mise en évidence parce qu'elle y avait été désignée sous un nom nouveau [L. anmdatum) (1). D'ailleurs, les conditions dévie des deux régions polaires doivent être assez différentes ; l'aspect même des Mélobésiées est tout à fait différent. Dans les régions antarctiques, les Algues calcaires ne frappent pas l'obser- vateur par leur abondance ; au contraire, on a souvent parlé des bancs de Mélobésiées des côtes du Spitzberg et du Groenland. Les espèces de ces régions arctiques forment, pour la plupart, des croûtes épaisses, fixées, surmontées de branches, ou des thalles ramifiés, libres sur le fond de la mer, formés de branches divergentes. Aucontraire, lesAlgues antarctiques forment, comme je l'ai déjà dit plus haut, des croûtes de quelques millimètres ou de quelques centaines de [/. d'épaisseur seulement. II y a donc là une différence d'aspect tout à fait remarquable dans les espèces de Mélobésiées des deux régions, différence qui méritait d'être signalée. Un caractère commun aux deux régions est la rareté des espèces épiphytes. J'ai fait déjà remarquer (p. ;> ) qu'il en existait seulement trois dans les régions antarctiques, et encore deux sont-elles uniquement des espèces subantarctiques. On connaît deux espèces épiphytes dans les régions arctiques, toutes deux sur les stipes de Laminaires, espèces qui vivent longtemps [Litkoph. {Dei'in.) pustidatiiin f. Laminarix et Lithoph. [Derm.) Cî'ouani]. Ce fait confirme donc l'opinion émise plus tôt (1) Il existe au Muséum d'Histoire naturelle de Paris un é(-hantillon de laTei-re de Feu inlilulé L. rjlaciale; la détermination est exacte à mon avis ; la présence dune espèce arctique comme L. fjlaciale à la Terre de Feu serait fort intéressante. Mais l'espèce n'a jamais été récoltée à nouveau, bien que la Terre de Feu soit à présent bien ex|>loréc; sans doute ne faut-il pas atta- cher trop d'importance à ce fait isolé et supposer avec M. Foslie (1902) qu'il y a eu erreur d'étiquette. 62 MÉLOBÉSIÉES. sur l'impossibilité qu'ont les Mélobésiées des régions polaires de se fixer sur des Algues non vivaces, comme dans les autres régions du globe. Relation entre la formation des bispores et l'influence des climats polaires. — J'ai déjà signalé ailleurs (19H, p. 52 à 54) l'im- portance donnée à tort, à mon avis, à la présence de bispores dans les espèces des régions polaires. 11 existe en effet quelques espèces polaires ne formant que des bis- pores; mais on avait certainement tiré trop tôt des conclusions de faits peu nombreux. Dans les régions antarctiques en particulier, Lithotham- nium coulmanicum est seul à montrer exclusivement des bispores ; en effet j'ai signalé (p. 7) la présence de tétraspores dans une autre espèce L. granulifenim, dans laquelle on. n'avait encore observé que des bis- pores. Dans les régions arctiques, d'autre part, il existerait seulement quatre espèces formant exclusivement des bispores. En somme, on constate que la présence exclusive de bispores n'est réalisée que dans quelques espèces seulement. Toutefois il existe, dans les espèces polaires arctiques, une tendance très réelle à la formation de bispores : elle se traduit par la formation simultanée de tétraspores et de bispores. J'ai signalé le fait pour une seule espèce antarctique ; ce phénomène est plus fréquent dans les régions arctiques, où il existe dans huit espèces (1) sur dix-huit. Deux espèces en particulier, L. compactum etZ. lœve^ forment seulement des bispores dans les régions les plus septentrionales de leur aire d'extension ; elles forment à la fois des bispores et des tétraspores dans les régions situées à la limite vers le sud de cette aire. 11 faut retenir de ce qui précède une tendance à la formation de bispores, soit seules, soit mélangées aux tétraspores, dans les régions arctiques. Mais rien ne nous autorise à généraliser cette observation aux régions froides en général, caries régions antarctiquesn'offrentrien de semblable. La cause de la formation des bispores reste encore à élucider. (1) La liste des espèces à bispores, comme d'ailleurs la liste des espèces arctiques, est difficile à dresser. 11 aurait fallu, pour quelques espèces douteuses, faire une revision complète, pour s'assurer ou non de leur individualité. J'ai déjà été amenée à réunir plusieurs espèces arctiques sous le même nom, mais je n'ai pu encore faire cette étude pour toutes les espèces arctiques. BIBLIOGRAPHIE 1888. AsKENASY. — « Gazelle » Expédition. IV, Botanique, Algues. Berlin, 1888. 1876. DiCKiE. — Notes on Alg'ae found at Keryuelen Land 'Journ. of Linnean Society. XV, n" 84, p. 198-201, ISTG). 1877. DicKiE. — Supplemental notes on Algae coUected by the « Challenger» Expédition froni various localilies {Journ. of Linnean Society, XV, 1877). 1893. FosLiE. — New or critical Lilhothamnia {Det. Kyl. norske vid. selsk. Skrifter. 1895, n" 2, Trondbjem, paru en 1896). 1897. FosLiE. — On some Lilhothamnia [Det. Kgl. norske vid. selsk. Skrifter, Trondh- jem, 1897, n" 1). 1899. FosLiE. —Some new or critical Lithutliamnia, 1898, tfi Q, Trondhjem, paru en 1899. 1900a. FosLiE. — New or critical calcareous Algae, 1899, n° 5, Trondhjem, paru en 190i). 1900 6. FosLiE. —Calcareous Algœ from Fuegia [Wissenschaft. 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Lemoine (M™« Paul). — Algues calcaires (Mélobésiées) recueillies par l'Expédi- tion Charcot, 1908-1910 {C. R. de l'Acad. des sciences, CLIV, p. 1432, 28 mai 1912). 1866. RoSANOFF. — Recherches anatomiques sur les Mélobésiées {Mém. de la Soc. imp. des sciences natur. et tnathém. de Cherbourg, [2], II, XII, 112 p., 7 pi., IBCiO). 1906. Skottsberg. — Observations on the végétation of the antarctic Sea (AjW/man« Botaniska studier, Upsala, 1906, p. 243-264, PI. VII-IX, 1 carte). 1905, De Toni. — Sylloge Algarum, IV, Padova, 1905. LISTE DES FI&URES Pig- 1- — Hypothalle et périthalle d'une croûte de Lithothaninium kerguelenum, p. 9. Fiff- 2. — Coupe verticale d'une croûte de Lithothaninium Lenormandi, p. 12. Pig-. 3. — Coupe iïla périphérie d'une croûte de Lithothamnium antarctimm, \\. 10. Fig-. 4. — Coupe verticale d'une croûte de Lithothamnium Mangini, p. 19. Pig-. 5. — Schéma de la structure d'une croûte de Lithothamnium Schmitsii fructifiée, p. 27. Fig. 6. — Périthalle de Lithothamnium Schmitsii, p. 27. Fig. 7 et 8. — Structure d'une croûte de Lithophgllum rugosum, p. 33. Fig. 9. — Tissu de la croûte et des branches de Lithophgllum falklandicum, p. 35. Fig. 10. — Coupe verticale d'une croûte de Lithophyllutn conspectum, p. 37. Fig. 11. — Coupe verticale d'une croûte de Lithophgllum (Ant.) 3equabile,i>. 41. Fig. 12. — Coupe verticale d'une croûte de Lithophgllum (Ant.) subantarcticum, p. 44. Fig. 13 et 14. — Tissu des branches de Pseudolithophgllum discoideum et Pseud. consociatum, p. 45. Expédition Charcot. — Lemoi.ne. — Mélobiisiées, LISTE DES ESPECES CITÉES œquabile Fosl., 4, 19, 21, 32, 38, 39, 43, 44, 45, 4(3, 47, 51, 52, 53, 50. annulatum Fosl., 10, 11, 53, 61. antarcticum Hook. et IIarv., 3, 4, 5, G, 15, 50, 54, 50. (lucklandicum Fosl., 4, 8, 31. australe Fosl., 22. calcnreiim Pall., 21, 22. capense Hohen., 17. capitulatum Heyd., 40, 47. chatamenseFosL.. 15. circtimscriptum Stromf., 20. colliculosum Fosl., 34. compactum Kjellm., 18, 20, 21, 01, 02. consocidtiim Fosl., 5, 31, 42, 45, 40, 48, 51, 50. conxpectiim Fosl., 4, 32, 36, 51, 50. coulma?iicumFosL., 3, 4, 13,50, 55, 02. crassiuscula Fosl., 32, 33, 34. crenulalum Fosl., 4, 25, 20, 28, 29. Croît uni Fosl., 01. decipiens Fosl., 43. disccndeum Fosl., 4, 19, 21, 20, 31, 30, 41, 42, 4.5, 46, 51, 59. exasperatutn Fosl., 34. expansum Ph., 47. l'alldandicitm Fosl., 4, 32, 34, 42, 'i5, 51, 50. l'alsellum Fosl., 40. fœciindiiin Ivj., 11. fuegianum Fosl., 3, 23, 2i, 27, 29, Kl, .50, 5 'i, 58. l'ueijianiun IIevu., 4. 20, iO. futnigalum Fosl., 8, 31. glaciale Kjellm., 01. granuliferum Fosl., 4, 6, 11, 10, 40, 52, .5.3, 02. hapalidioides Crouan, 20. hetcrodadum Fosl., 4, 21, 50, 55. hicrusfans Phil., 40, 42, 47. Kniscrii Fosl., 30. I.erguelenum Dickie, 5, 8, 15, 29, 30, lœve Stromf., 62. Luininariœ. Chouan, 38, 01. Lenormandi Aresch., 5, 7, 10, .50, 53, 56, 01. hr/ienoides Piiil., 15, 16, 17, 18, 32 magellanicum Fosl., 4, 25, 20. mamillare Harv., 3i. Mangini Lem. et Rose.nv., 0, 18, .50, 53, .57, 01. Margaritae. Har., 46, 48, .59. Marlothii Fosl., 34, .30. Muelleri (Len.) Rosan., 4, l'i, 15, 23, 24, 27, 28, 50, 54, 56, 58. negh'ctutn Fosl., 5,0, 10, 14, 18, .50, ohtectiiluni Fosl., 5, 8, 30, 49. pacificum Fosl., 32. pallescetts Fosl., 35, 30, 49. /'«/en«HooK.etHARv.,4, 10, 17,31,-50. pinguiensc Heyd., 43. jinlgmorp/iuin AVCr.. 10, 12. pseud(dic/ieuoides Heyd., 2i, 25. jmlchrum Fosl., 22. jiuxtiilatum Lmx., 38, (U. rugosum Fosl., 4, 8, 32, 51, 58. Sumoensc Fosl., 43. Schmitsii Har., 4, 7, 17, 23, 2i, 25, .52, .54, 58. scute/loides Heyd., 4, 25, 20, 27, 'JS. squarrulosum Fosl., 21. subantarcticum Fosl., 4, G, 1:>, 31, .38, 39, 42, 43, 45, 40, 51, .52, .53, synanablaslum Fosl., 15. validum Fosl., 32, 34. variabilc Fosl., 4, 30. verrucaCa Lmx., 15. wandelica Fosl., 30, 40. 50. i; 0(1. -.0, 50. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHK I. FiR'. 1. — Croûtes jeunes de Litliotliainniiiin l.eiKiniutiidi (\o\v \^. IOl On remarque que la partie droile de la figure montre des croûtes très jeunes dont le contour est très visible, tandis que vers la gauche on ne distingue déjà plus les limites des thalles pri- mitifs. — Expédition Charcot, Terre de Graham, côte nord-est de l'ile Pelermann, chenal de Lemaire : draguées à 50 mètres de iirofondeur 'station ('>.\'X\. Fig. "J. — Croûtes de LithoplujUiim {Ântairlirophij//uui) xquahile (Voir p. :i'Jj portant des fructifications. — Expédiliim Cliandt. anhiprl Palmcr, Port-Lockroy (sta- tion 111). Fig. 3. — Croûtes de Lilhiilluinin'nnn Srlnnii-zii (Voir \\. 'i'i]. — Expédition Charcot. Terre de Feu, Terre Désolation (station (mO). PLANCHE II. Fig. 1. — Thalle de Litholhamnhim (jranuliferum (Voir |i. l'i) ayant poussé, sur des croûtes de Lithophi/Uum subantarcticum. Le thalle de L. f/raiitt/iferum, couvert de mamelons, est entouré d'un trait noir. Les thalles de Z,. s«<6«7!^rt/'r//ci^//i sont parsemés de petites cavités qui correspondent aux fi'uctillcations. iGross. 2 fois.) — Expédiliim Charcot, Terre de Graham : ile Petermann station 595). Fig. 2. — Croûte de Lithophyllum xquabilc ayant poussé sur des croûtes de lAUioph. su/jaiUnrcticum (Voir p. 'lo). Les deux espèces montrent des fructifications. On distin- gue encore les limites des dill'érents thalles de L. siiùantarclicitin. — Expédition Charcot : île Petermann (station 5!>5). Fig-. 3. — Nombreuses croûtes de Lilhothamniiim Mant/ini (Voir p. IS^; on voit, en cer- tains points, la forme circulaire [irimitive du L. Mungini; en d'autres points, les croûtes se sont unies et simulent déjà une croûte unique continue. — Expédition Charcot, Terre de Graham, ile Petermann (station 582). Deuxième Expédition Charcot. (Mme P. Lemoine). PI. I Mélobésiées. Masson & de. Éditeurs Pholotvi.ie Brrlliaiid, Parii Deuxième Expédition Gharcot. (Mme P. Lemoine). PI. II r*?-' fciJ":>*i5? !:■■<:' - >.^- ■ ^-v*^'' ^«L2^.*X iT^^i-. ,^ÊilÀ- -•^t>«e^^afcr AJ^ ^:i^à «"•"•"••'■Çv^-?--..-; Mélobésiées. }ilasson & Cie, Éditeurs Phototfpfe B«rthaad, Ptrii OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBUQUE Sous LA Direction PE L. JOUBIN PROFESSEUR AD MCSÉUH D'HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) X COMMANDEE PAR LE D^ Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES MELOBESIEES RÉVISION DES MÉLOBÉSIÉES ANTARCTIQUES Par M"^ Paul LEMOINE MASSON ET C'% EDITEURS 120. Bd SAINT-GERMAIN. PARIS (VI') 1913 K 8AN3 MAJORATION ,; X . Commission chargée par l'Académie des Sciences d'élaborer le programme scientifique de l'Expédition m f MM. les Membres de l'Institut : Bouquet de la Gbye. GlARD. DE Lapparent. MÛNTÏ. BOBITET. GUYOU. Mangin. Ed. Perrier Bouvier. Lacroix. Mascart. Roux. Gaudry. Commission ,nommée par le Ministère de l'Instruction Publique pour examiner les résultats scientifiques de l'Expédition MM. Ed. Perrier Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Président. Vice-Amiral Fournier, Membre du Bureau des Longitudes, Vice-Président. Ahgot Directeur du Bureau central météorologique. Bayet Correspondant de l'Institut, Directeur de l'Enseignement supérieur. BiGOURDAN Membre de l'Institut, Astronome à l'Qbservatoire de Paris. Colonel Bourgeois. . . . Directeur du Service géographique de l'Armée. Bouvier Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Gravier Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Commandant GuYOu.. Membre de l'Institut, Membre du Bureau dés Longitudes. HanuSse Directeur du Service hydrographique au Ministère de la Marine. JouBiN Professeur au Muséum d'Histoire naturelle et à l'Institut Océanographique. Lacroix Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. LALtEMAND Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitiides, Inspecteur général des mines. LippMANN ..Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. / ^ MûNTz Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut agronomique. Rabot Membre de la Commission des Voyages et Missions scientifiques et littéraires. Roux Membre de l'Institut, Directeur de l'Institut Pasteur. VÉLAiN Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) Fascicules publiés en 19 îî OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, par J. Rouch. / fascicule de 2^0 pagea {i 6 planches) 34 /'r. VERS Annélides Polycbètes, par Ch. Gravier. i fascicute de 165 pages {12 planches) 24 /r. MOLLUSQUES Gastropodes prosobr anches, Scapbopode et Pélécypodes, par Ed. Lajiy. Ampbineures, par Jou. Thiele. / fascicule de 84 pages ( / planche) 4 />■. Fascicules publiés en 1912 ÉCHINODERMES. . Astéries, Ophiures et Échihides, par R. Koeuler. / fascicule de .270 pages [16 planches doubles) . 3A fr. BOTANIQUE Flore aJgologique antarctique et subantarctique, par L. Gain. / fascicule . Fascicules publiés en 1913 CRUSTACÉS Crustacés isopodes, par H. Richardson ; Crustacés parasites, par Gh. Gravier ; Ampbipodes, par Ed. Chevreux ; Mallo- phaga et ixodidœ, par L.-G. Neumann ; CoUemboIes, fir IVANOF. / fascicule de 204 pages 16 />. RHIZOPODES D'EAU DOUCE, par E. Pénard . / fascicule de 16 pages 2 fr. MÉLOBÉSIÉES Révision des Mélobésîées antarctiques, par .M""» Paul Lemoine. / fascicule de ? 2 pages {2 planchés) 7 fr. POISSONS far L. Roule, avec la collaboration de MM. Angel et R. Despax. / fascicule de 32 pages (4 planches en noir ef en couleurs) '. '. 8 /r. CouBKii.. Imprimerie Outré.