3- ru m □ D 1-^ DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDEE PAR LE D^ Jean CHARCOT CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVÉES PAR L'EXPÉDITION MEMBRES DE VÉTATMAJOR DU " POURQUOI-PAS P J.-B. CHARCOT M. BONGRAIN Hydrographie, Sismographie, Gravitation terrestre. Observations astronomiques. L. Gain Zoologie (Spongiaires, Echinoàermes, ArtbTopoàes. Oiseaux et leurs parasites) Plankton, Botanique. R.-E. GODFROY Marées, Topographie côliére, Chimie de l'air. E. GOURDON Géologie, Glaciologie. J. LlOUVILLE Médecine, Zoologie (Pinnipèdes Cétacés, Poissons. Mollusques. Cœlentérés l'crmidiens. Vers Protozoaires. Analomie comparée, Parasitologie). J. ROUCH Météorologie, Océanographie physique. Electricité atmosphérique. A, SENOUQUE ...'..... Magnétisme terrestre, Actinométrie, Photographie scientifique. H, OUVRAGE PUBLIE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE sous LA DIRECTION DE L. JOUBIN. Prof«»ur » Mukuid d Hiil«n Niunllc. r- :ypâ DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDÉE PAR LE D' Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE (BALEINOPTÈRES, ZIPHIIDÉS, DELPHINIDÉS) PAR Le D' J. LIOUVILLE Naturaliste et Médecin de l'Expédition MASSON ET C-, EDITEURS 120, Bd SAINT-GERMAIN. PARIS (VI«) 1913 Tou» droits de traduction cl de rcprcduciion rc«ervM lîade iiî Frauce LISTE DES COLLABORATEURS MM. Trouessart Mammifères. Anthony et Gain Documents emhryogéniques. * Liou VILLE Cétacés (Baleinoptèrcs, Ziphiidés, Delphinidés). Gain Oiseaux. LiouviLLE Phoques. * Roule Poissons. Sluiter Tuniciers. JouBiN Céphalopodes, Brachiopodes, Némertiens. * Lamy Gastropodes, Scaphopodes et Pélécypodes. * J. Thiele Amphineures. Vayssière Nudibranches. * Keilin Diptères. * IvANOF Collemboles . Trouessart et Berlese. Acariens. * Neumann Mallophages, Ixodides. * Bouvier Pycnogonides. Coutière Crustacés Schizopodes et Décapodes. * M"« Richardson Isopodes. MM. Calman Cumacés. * De Daday Ostracodes, Phyllopodes, Infusoires. * Chevreux Amphipodes. CÉPÈDE Copépodes. * Quidor Copépodes parasites. Calvet Bryozoaires. * Gravier Polychètes, Crustacés parasites et Ptérobranches HÉRUBEL. Géphyriens. * Germain Chétognathes. * De Beauchamp Rotifères. Railliet et Henry Helminthes parasites. * Hallez Polyclades et Triclades maricoles. * Kœhler Stellérides, Ophiures et Échinides. Vaney Holothuries. Pax Actiniaires. Billard Hydroides. ToPSENT Spongiaires. * PÉNARD Rhizopodes. Fauré-Frémiet Foraminifères. * Cardot Mousses. * M™s Lemoine Algues calcaires (Mélobêsiées). * MM. Gain Algues. Mangin Phytoplancton. Peragallo Diatomées. Hue Lichens. Metchnikoff Bactériologie. GouRDON Géographie physique, Glaciologie, Pétrographie Bongrain Hydrographie, Cartes, Chronométrie. * GoDFROY Marées. * Mûntz , Eaux météoriques, sol et atmosphère. * RoucH Alétéorologie, Électricité atmosphérique. Océano- graphie physique. Senouque Magnétisme terrestre, Actinométrie. J.-B. Charcot Journal de l'Expédition. Les travaux marqués d'une astérisque sont déjà publiés. CÉTACÉS DE L'AM AllCTIOUE (BALELNOPTÈRES, /iniIIDÉS, IH<:LP1I1.MDES) Par le D^ J. LIOUVILLE .NATIRM.ISTK ET >IKIIE<;IN IH: r EM'HilTIilV Los ilifficullt's de l'étudo que j'ai enti-eprise sont très grandes. On |i(issril!> livs peu (Ii> matrriaux sur les Cétacés des mers australes, et mémo pour les espèces des zones lemiiérées il rètrn(! la |)lus faraude eonfusioii au point de vue syslémati(iue. Les desrriplious des espèces sont tout à lait insul'lisantes, basées sur des exemplaires uni(iues ou sur des fragments de squelettes; de plus, les auteurs ont sacritié à la détestable habitude :, tantôt au sous-ordro des Mvstaoocèti:s, ou (W'l(i(:03j, dont il était le naturaliste, n'a pas laissé grand'chose à faire pour ses successeurs dans les glaces antarctiques, et je dois presque m'oxcuser de traiter le même sujet après lui. Une des raisons qui peuvent vaincre mon licsilalion à venir ajouter si peu de faits nouveaux à ce travail d'observations exactes et de haute crili(|ue zoo- logique, c'est d'y trouver l'occasion ainsi offerte de publier la vérification de ce que M. Racovitza a découvert dans des conditions (|uc la rencontre des baleiniers norvégiens a rendues pour nous bien plus faciles. Moins favorisé que nous par la fortune du voyage, il a su cependant déterminer, grouper, coordonner et décrire, parfois au prix des plus grandes diffi- cultés et toujours avec une acuité de perception qui rend son ouvrage remarquable. Je tiens à ajout(;r que je ne tniidr le (hoil de (Icccmn' mon modeste éloge à ce biologiste éprouvé que sur le fait d'avoii' pris paît moi-même à une expi'tlition aiilai'ili(|U(' eu (jualili' de niédrciu et de zoologiste, m'autorisant ainsi d'une expérience (|ui me permel de juger en connaissance de cause toutes les diliicuUés (|ua rencontrées dans l'accomplissement de sa mission le compagnon d'Adrien de Cîer- lache et qui m"a mis à même d'aj)pré(ier la valeur et l'exaclil udf de ses observations autrement qu'à travers les livi-es. Car je crois que ceux (pii ont eu, comme lui, à traverser les épreuves de l'Antarctique et à l'apporter des documents dhisloire naturfdie, parliculièreuuwil t'ii ce (jui regarde les Cétaci'>s, sont mieux placés que d'autres pour com- [jrendre à la fois tout le m(''rite, toule l'injportanceel toul l'intérêl de sou mémoire. Telle est la raison qui fera peut-être pardonner la faible conlri- bution que j'apporte aux ('ludes cétulogi(|ues commencées par le natura- liste de la '< Belgica », dont je m'honore de m'être inspiré. Me conformant à sou ('\euq)le, je me suis borne ici, connue je l'ai dil plus haut, à rendre com|)te seulement des Cétacés (|ue j'ai |)U d<'ler- miuer moi-même, seul, ou avec le concours de compagnons dont j'ai (■•l('' à même d'apprécier la qualité d'obscrvaiioii scieulirupu". Mon collègue M. Loris (ÎAIN, égaleiiieiil naturalisb- de la Mission, r\ (|ui par ses romlioiis était au premier rang de ceux-ci, m'a fourni eu outre d'excellenti's photo- VI CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. graphies qui figurent dans cet ouvrage. M. René Godfroy, Enseigne de Vaisseau de première classe, m'a communiqué à dillV-rontes reprises de sérieuses observations, prises selon la méthode qu'il avait bien voulu me demander de lui enseigner pour interpréter les apparitions des Cétacés : la note publiée plus loin sur Dalseiioptera acuto-rostiata Lacép. témoigne de sa fidélité d'observateur. Mais je dois une mention particulière à M. Albert Senouque, physicien de l'expédition et chargé des travaux photographiques, qui a pris la peine de recueillir sur mes indications, avec une inlassable patience, tous les documents cétologiques que les conditions du voyage nous ont permis de prendre, et particulièrement les belles photographies d'ossements gisant sur la grève de l'Ile du Roi-George, dans la Haie de l'Amirauté. Les positions exactes de notre navire au moment des observations que nous avons pu prendre sont dues à la bonne grâce du Lieutenant de vaisseau Maurice Rongraln, alors commandant en second le « Pourquoi Pas? '), et chef de l'état-major scientifique à partir de notre arrivée à Buenos-Aires (novembre 1909). Je dois encore mes remerciements à MM. le P'^ Trouessart, du Muséum d'Histoire naturelle, tant pour les éclaircissements trouvés dans son précieux Catalogiis mammalium que pour l'aide qu'il a bien voulu me donner en me laissant profiter de ses lumières de systématiste lors de l'identification des espèces décrites ci-après ; le P"^ Einar Lônnberg (de Stockholm) et le C Fernand Lahjlle (de Buenos-Aires), dont les sages conseils et les précieuses publications, libéralement offerts, m'ont été d'un grand secours; le peintre Anuré Silice, pour son aide éclairée dans l'arrangement matériel du volume; le D'^ J.-IL Charcot, chef de l'Expédi- tion antarctique française, qui m'a communiqué des renseignements com- plémentaires fournis par les baleiniers après le retour d<' notre Mission. Enfin je n'aurai garde d'oublier le concours précieux que j'ai eu la bonne fortune de trouver dans la collaboration d'un élève de l'Ecole des Beaux-Arts, M. Sébastien Laurent, artiste peintre et dessinateur, au talent duquel je dois l'avantage de présenter des illustrations originales, dont la valeur artistique n'échappera à aucun connaisseur. Inslilut océanographique, l'aiis. le 1^' juillet 1913. PREMIÈRE PARTIE Kl iiu'iin ne dise pas que ces expéditions commerciales peuvent être au moins utiles à la science, seules les expéililions scienli- liques peuvent rapporter des résultais délinilifs et utilisables; ce sont les seules qu'il faut encourager, car la science n'est (|ue trop encombrée déjà de racoular-s et de légendes dont elb; a peine à se débarrasser et qui nuisent plus à son essor (|ue les expéditions sérieuses ne l'aident à avancer. HvcoviTZA (Cétaccs, p. 80). 1° liSPKGliS POLAIUES \W NORD KT DU SUD. —2" ESi'I^r.KS lîK.NCONTHÉKS PAU L'EXPÉ- DITION .\nï.\iu;tiqiT': fr.^nc.msi: (i). -3° la ralkink ki; anche (/{.il^iYa .u;.sr/Li- US DisM.) Dori'-EM.E ftir.E CdNSIDÉliÉK CdMME IN ANIMAL AN rARCTIUl E ? — 4<'TAIiLEAl CENÉliAL DES APPAI'.llluNS DE CtlACÊS DEPUIS 1900 DANS LES MERS DU POLE AUSTRAL. il) Pour abréger, je n'ai pas crû dcroir faire figurer sur ces tableaux, non plus que sur la liste géné- rale des apiiariliuns de Célaeés dans l'Antarctique depuis les publications de la >' belgira », un certain ■nombre d'indications trop soufnairei. imprécises ou erronées, consigtiées sur noire livre de bord wi mois de janrier lillO (e.remplrs : (|uelques souilles de (lélacés, un lioupeaude soufdeurs, ]du- sieurs souffles de Raleines, termes impossibles à identifier). CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. i. — ORDRE DES CÉTACÉS : ESPÈCES POLAIRES DU ^'OliD ET DU SUD. FAMILLES llA>r,KES ESPÈCES POLAIRES A t.A VIE PELAGIQUE. DU NORD. DU SUD. HH / Bal.enid.e (Linné). Balxna inijxticetus L. ^Eiibalœna glacialis Bonnaterre. 1 Balœna australis Desmoulins. Neobâlœna marginata Gray. O O a < 1 BAL^ENOPTERlbiE ' (Lacopède). : 1 Balœnoptera muscidus L. B{ila'/wptera pliyanlus L. Balœnoptera borealis Lesson. Bahenoplera ros/rata Pabricius. Phijsdlus antiqiioniin Gr.\y. Megaptera lonfjimann Rudolphi. Balxnoptera miisculus L. Bahi-noplera pligsalus L. Balœnoptern borealis Lesson. Balxnaplera (iriili)-rSERVATI(».NS CKToLOClniKS NOTKKS A RORI) 1)1' « Pdlltuidl l'AS ? » AI SI IJ l)Lrj> l)K LAiniUE. -^- — Première campagne d'e'f.é. — Ulcernaye. — Srjotir à la Slation des Baleiniers. X d uj LONGITUDE ^ iï ez a LATITUDE Ui DATE. I.orAlITÉ. OUEST f " Om tlETERMlNATION. SUD. a a 0 S T I)E PARIS. *J N a Ile Wandel. 1 ISalienoptera mus- 1" janvier 1909. rulus L. Il jPort-C/iarcot, (inseï „,^ f du « Frnnçai.'i n. \ ' 0505' 13 janvier 1909. S-'^ " '«'"i"? '^«^ ^'<^*" ^^^'l 68° 05» 40' 0 coe. ) /;. miisrutas L. VUcf/a/dera longi- 14 janvier 1909. Haie Mat lia. 70» fi0°5((' 14+G+l 20 J niiinn Hli). Ji. horealis Less. j//i/jiernodon ros- \ iralinii Pontopp. An larqe de la Terre] t/t. délerniiiuilion - 1 doulousc. 23 janvier iUU'J.' Ale.candrcetde rili\ 72» (;7»3U' 1 i Adélaïde. i jDrco orca MOi.i.ek /dem . 24 janvier 1909. ^ / 70° 45' 07045' 1 \/l. iihysdlus L. Fraj,'-menlséfii|)hy- i sairesd'osdeCé- y le Jennij. ) 25 janvier 1909.) f 700-15' 07° 45' ' ) lacés rapportés j a bord. /Détei'minationdou- \ teuse. Dans le Chenal enirel 2 février 1909. l le.s Iles Weddrll et\ 07° f liorra. ] 050 15' 1 M. lonijimand \\. 20 avril 1909. 1 ,, „ , / 1> . 1 {/le l'elermann (^'oa7^'L„ „.>/ on» 9 mai 1909. 'l'Invernage). 00 3-30 05ol0':!i" •^ 2à3 Soul'lles caracléris- ' liciues d'//. ros- / tralum I'u.ntopp.I Du 14 mai au 2 août, la Banquise étant compacte ( lans e Chenal : plus de Cétacés. j 2 août 1909. \flePo'ermnnn (/'««/eL^» 33. oq- \ d /nrcriHi(/n. \ 05»10';'.4' 1 1 lialxnoplvra sjj ? ='-^'t •>"«'• ;''^/7::^;;™:.''''^''1o6°32'30' 650 10' 3 r 1 1 1 1 uiahenoptera sp ? Du 2 août au 7 nov., la Banquise redevenant compacte dans le Cher lal : mùmi 3 observation que plus haut. 7nov. 1909. He Petermann (/'asVW,;^,,.:;^,.,^, 0.5» Kl' 3 i' 7 1 d hireriKif/e). \ i.l/. longimiinii R. 1 autoMi' d'un ice- [Détroit di' IJrans/ield.j 27 nov. 1909. | Près des /foc/itvs 05° 40' (?) 04049' (?) 5 à G 2 \ berf,-. / Austin. \ 1//. rosiratum Pon- l TOPI'. Du28nov. 1909(y<'/u'!/'o«.s- d<- las/a-] 1 au Ojanv. 1910. ) lion des /laleiniers.' (..^jo 1 /le /)éreplion 1 {Shetlands Australes).) 03» > HuM'niii' mi 'M lima: /;. iniisriiliis L. \/l. iiliijsdhis 1,. /;. horealis I.kss. J.l/. lou'i' miinii \\. 'il. rosiratum PoN. Expédition Cliarcut. — Liouville. — Colacés de l'.intarcliiiui . CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 'IWBLEAi; DliS OUSEKVATIU.NS CÉTOLOGIQUES NOTEES A liOUD DU- PuURuLlUl PAS? » AU SUD nu 550 DE LATITUDE B. — JM'u.i'ièmc ((nnpofjne d'e/r. = 1 ë CÉTACÉS à 0 ■■i DATE. LOCALITÉ. 0 0 INDÉ- 0 s /■- DETEU.MINAT10N. ■< TEKMINÉS. S* < ûi a Admirai ty Baij, Ile 1 26 déc. 1909. \dii Roi-George (S/iet-j \lunds Australe.s), ves-l qqo 5-,' libute de la Baie. / noo fO' 1 b, 1.^ y 21 déc. 1909. Idem, .4?i.se Lussich\ Fjord Martel. ] [Détroit de Di'ansfield,) ol déc. 1909. } à lest de l'Ile De'-'. 62" 50' 1 ception. i B. musrulus L. H. physalus L. B. borealis Less. M. longiinana H. 62° 40' 17 0 janvier 1910. [''^'l'!'- """"''f' '^' ''^^ 04» ( Iloseason. ) 63» 30' 5 à 6 10 B. musculus L. 7 janvier 1910. ^f '/ ^V^' ] T T','^ '''^ 65» 30' •' (/ Archipel de Palmer.^ 64» 30' 12 B. })hijsalus ]j. 10 janvier 1910. \ 76» 40' 68° 28' 1 12 janvier 1910.) \ 80» 52' 70» 09' 1 \Banqidse. Mer de la) B. détermination i « Belqicd ». 1 i douteuse. \ \ B. physalus L . 13 janvier 1910. 85» 47' 69» 29' -i+1+3 3 + 4 1 D. détermina tiiui douteuse. //. rostratum Pon- TOPP. 14 janvier 1910. Idem. Environs de Vile Pierre-I". 91» 06' 68» 35' 2à3 6 à 7 . B. détermination douteuse. 0. orcu Mi'LLEu. 15janviei' 1910. Idem. Mer de Bellinys- hausen. 90° 04' 65° 08' l+(2 souffles). 2+1 1+3 à 4. B. détermination douteuse. D. Idem. l(i janvier 1910.. Idem. Mer du « Pour-\ quoi Pas )' ». 1 108» 07' 69" 15'. 7 + (quelques souffles). 12 \ \ B. musculus L. B. physalus L. 18 janvier 1910.' Idem. Mer du « Pou?'- qiioi Pas i ". 108» 07' 69° 15' 1 \ B. musculus L. 19 janvier 1910. Idem. 111° 48' 69» 43' Souffles. 20 janvier 1910. Au large. 115» 05' 68» 32' 3 21 janvier 1910. Banquise. 121» 14' 69» 53' 3 Glolnocephalus mêlas Traill. H. rostratum Pox- 22 janvier 1910. Idem. 122» 38' 68» 24' 1 TOPP. G. mêlas Tuaill. Lagenorhynrhus 28 janvier 1910. Océan Pacifique. 97° 42' 55° 54' 8 < Fitzroyi Wa- TERHOUSE. N. B. — Les latitudes etlonsHudpsdornées pour la banquise sont celles du point de midi. Les po sitions indiquées ont été fournies par l'obligeance de M. le Lieutenant de vaisseau Maurice Bongrain, commandant en s ocond du « Pourquoi l'as ?», chargé de l'Hydrographie et des Observations astronomiques de l'Expédition antarctiiiuc Irai içaise. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 5 3. — L\ liALlilNK riUNC.IlE fi.U.,B.V.l .U/S/fi (L/N Dr.sM.^ DANS 1/ AN TXRCTIQUE. — LY A-T-ON JAMAIS INDISCU r.\l!I.KMF.NT onSKU VKK ? — SKS MICliArKiNs! Le groupe des Mystacocètes, (|ui comprend les deux genres fialiena (Bahiines proprement dites ou finltHnos franchrs, sans aileron dorsal, mais pourvues de hauts fanons) et Ba/ci'no/)tPra (Uorquals ou JStilchioptères, pourvus d'un aileron dorsal, mais munis de fanons beaucoup plus petits et de nombreux plis sur la face ventrale!, nous amène tout d'abord à parler de la fameuse Ualeine franche de rhémispht're Ausiral, lidhnni aufttralis Dksmoulins, dont la présence dans les glaces de l'Anlarctique est si contestée au delà du (iO». Les voyageurs et les baleiniers désignent respectivement sous le nom /^/(y/ Subantarctique, où il n'\ aurait rien d'étonnant qu'ils eussent rencontré liahena (uixtralis sur leur route. Mais, en 1509, Dirk Giieritz aperçoit, par 61° Sud, une terre avec des montagnes élevées, couvertes déneige, et qui lui ra[i[)el[e l'aspect de la Norvège. C'est l'Archipel de Gheritz. De Baleines franches, il n'est point question. Schouten et Lemaire, en 1616, explorent le Détroit de Lemaire et don- nent au cap le plus sud des îles de la Terre de Feu le nom de Hooru, en souvenir de la ville natale de Schouten. Et, en 1621, .Iacor L'Her.mite dépasse cette latitude et atteint le 61^ Sud. Par les découvertes de son voyage, fait en 1613, BiinrwER démolit l;i vieille théorie qui alors avait cours, et selon laquelle une vaste Tvna Australh s'étendait au Sud de rAunirique (la prouve contraire fut donnée })ar la révélation de l'étendue réelle de l'Ile des États, près du Cap Ilorn). Antonio de La Roche, en 1))75, confirme la découverte de la Géorgie du Sud, et Rartiiolomew Sharp, en 1681, atteint 61° et rencontredes icebergs. Vers 1681 (l'on n'esL pas bien fixé), Edward Davis, naviguant au milieu des glaces llottantes, s'avance dans le Sud jusqu'au 62° 15'. Du xvi^ au xvn^ siècle, cjuatre voyages au delà du 60° Sud sont donc bien authentiquement accomplis. Kien de manifeste à l'égard de la IJaleine franche n'en est resté. Passons au xvui^ siècle, qui fut glorieux pour la 8 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. France et pour rAiif^leterre. dans l'histoire de l'exploration australe. En 1700, W(.oDKS Rogers atteint 61° 53' Sud. En 171(1, Le Gentil de La Bari!in.vis et, en 1719, Georges Siielvoke s'avan- cent jusqu'à 61° 30' dans la même direction. On prétend qu'en 1722 Jacob Roggewehe, qui a atteint 62° 30' Sud, eut un de ses vaisseaux, le « Thienoven », qui dépassa le 64° de 58 minutes. La Compagnie des Indes, en I73S- 1730, fit les frais de la première expé- dition antarctique. Elle envoya dans les mers du Sud Bouvet de Luzier et Hays, à bord de 1' » Aigle » et de la « Marie ». Ils découvrirent, le l^r jan- vier, les Iles Bouvet, par 54° Sud et 27° de longitude de Ténérifle, nommèrent un sommet le Cap de la Circoncision, et revinrent sans avoir pu y débarquer, mais après avoir navigué 1 500 milles au-dessous du 57° Sud. C'est un passager français, Uccluz-Guyot, qui raconte l'odyssée d'un bâtiment espagnol, le « Léon », sur lequel il s'était embarqué en 1750, et qui l'emmena tout autour de la Géorgie du Sud. Entre 1771 et 1772, le Capitaine Marion du Fresne, le Lieutenant Crozet et le Chevalier Duclesmeur découvrent l'archipel des îles Crozet. Et l'année suivante, entre 1773 et 1774, Yves-Josepii de Kerguelen- Trémarec découvrait la terre à laquelle on a donné son nom. (Vêtait un groupe d'îles où il revint, pour en prendre possession, au nom du Hoi de France. Pendant ce temps, et jusqu'en 1777, le Gouvernement britannique donna au Capitaine James Cook, avec son second Tobias Furneaux, le com- mandement d'une expédition nationale dans les mers du Sud. Celle-ci réduisit à néant la théorie de la J'frra Australis, qui conservait des par- tisans (21). Le cercle antarctique fut passé pour la première fois, et à trois reprises différentes, et Cook atteignit 71° 20' : il n'était donc plus qu'à 1130 milles anglais du pôle Sud! En janvier 1775, il redécouvrit la Géorgie du Sud et dressa la carte de sa côte septentrionale. Il découvrit l'archipel des Sandwichs Australes, où il ne put débarquer. En 1777, il redécouvrit les lies Marion et les Iles Kerguelen et établit leur position géograph i que d éfmiti ve . Les Iles Bouvet à leur tour lurent redécouvertes en 1808 par James CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. y LiNDSAY et TiiiiMAs llni'i'Kit. De uièiiR', Cil 1819, Wii.i.iAM Smitii rc'découvril la Terre de Dirk Olieritz, et donna à I aicliijx'l le ikhii île Shetlands Australes. La carte en fut dressée sur place, avec Viùdc . [loc. cii.), commandé par le Caj>ilaine John Biscoe, qui revint ayant découvert la Tei're de riialiam ella Terre Enderby. L'année suivante, ils le |ilacérent à la lêted'une nouvelle mission, mais son bâti- ment lit nauCrage. En 1838, s'étant unis à d'auti'es marchands, ils donnèrent à un autre oflicier de la Marine royale, .Ioiin Balleny, le commandement de la goélette « Eliza Scott >> e( du côlre M Sabrina », sur lequel s'embarqua son second, l'Écossais John Mac Nau. Ces deux navires quit- tèrent Londres le 16 juillet et revinrent en 1839. (2) Mac Nab (.1.), Extract from the Log of tlie Schooner « Eliza Scott », captain .lolin Balleny Yvhile S. of3!J'':J' Sud de latitude, 1830, Kept by Me. Nab, second mate (Cf. ï'/ic .lii((/rç//c .l/dnuti/, 348-359). '3) Avec les vaisseaux suivants : « N'incennes » (comm. N\ ilkes], " Peacock » i^cap. iliDsn.M, 11 Porpoise » (cap. Hingold). « Flyinglish » (cap. Pink>ev). (4) Cf. C.RAv, plus loin. CÉTACÉS DE LAM ARCTIQUE. ii (Irviciil iiiipossiljlc do so dôl'endn' d'une i^rande iiiéfianco, c'est quand on aperçoit le désacroid i|ui rri^nc ;iii siiji'ldrs d/'lcnninations de Cétacés ciitn- ces trois observateurs navij;uant cependant de conserve, (mîw (157, en IS*)2, Bli.i. 36) en 1800, désireux, pour îles raisons (pii n"i''iha|)peMl pas à la sagacité pénétrante de Hacovitz.v (377 , en nMli), d'interpnHer les termes employés par ces auteurs dans le sens de li. /ii/si/a/is, en arrivent eux-mêmes à une intcrprélalion conlradicloii'e. 'r(jiil le (li.iiiiire (pie con- sacre à la discussion de leurs ai-guments le naliiraliste de la " Helgica » est à lire comme un modèle de saine criti(pie zoologirjue (/or. ril., pp. ~'\ h 80). En voici le résumé : Le voyage de Ross se décompose en li-ois campagnes délé : La première dure du 17 décembre ISiO au '^ avril iSîl ; la seconde, du 2 décemltre 1841 au o avril 18l:J ; la troisième, du 17 décembre 1842 au 24 avril 1843. Au cours de cestroiscenl vingl-liuil jours de navigation, les lioisobser- vateurs signalent l'apparition d'à peu près 80 Cétacés, parmi les(|ucls la /} de Haleines, principalement de Tespèce noire commune [L'/ac/,- W'/iale = Balcino franche Liouville;, res- semblant beaucoup à la Raleine du (Groenland, tuais que Ton dit distincte de celle-ci {\). » Quant à Mac Coiumck. le passage de son rapport sur la (1) IVaulie paît, le lappoil île Ri>ss est lait avec les rapports des oflicleis de «iiiail, inscrits sur le livre de bord, document (pii na jamais de valeur cétologiqne, sauf exception, coiiinie il sul'lit d'en lire un pour s'en rendre compte (\'oir p. 1, note I). Exyédition Cltarcol. — Liouvu.i.e. — Cétacés de rAntarclique. ^ 12 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. mor de lloss, publié dans le tome TI de rouvi-ni^e de lluss (1), qui parle des Cétacés, se traduit par : « ... Dans lamerlibre, des Baleines soufflaient dans toutes les directions, surtout le Baleinoplère et un beau (Iranipus bigarré ou petit Cétacé... » Ceci ne me semble pas plus qu'à Uacdvitza faire allusion aux Baleines franches. Mais si, suivantia suggestion de Gray et Bull, il fallait lire B/ac/,- W/ia/rs [BaJeuto franche) partout où Buss et Mac CditMicK ont employé le mot anglais Whale, comme Craig (trad. par GiiAYj le mot allemand IW//, nos trois auteurs, sur les 104 observations respectives de leurs trois ouvrages, réduites par Bacovitza à 7S apparitions (en ne comptant que pour une les citations du même jour, et dont je porte ci-dessus le total cà 80 en chiffres ronds), auraient reconnu 63foisla Baleine frcmchel II ne leur resterait donc que 41 observations à partager entre le genre des Baleiiwptères et le groupe entier des Odontocètes \ J'ose affirmer que le résultat d'une tell(> interprétation aboutit à faire dire gratuitement à ces navigateurs une absurdité. Enfin la distinction qu'ils font eux-mêmes entre les noms vul- gaires d'espèces et le terme ordinal de Whale établit qu'ils entendent ce mot dans son véritable sens anglais, celui de Cétacé i^ï). Pour Ciîak;, il est clair qu'il emploie Wal (3) dans le même sens. Conclusion provisoire : Boss, qui est un grand navigateur, est un cété- logiste incertain ; MacCoiîmick. et lui ne sont pas toujours d'accord ; Chak; ne parle pas de Baleines franches; mais si, pendant leurs deux premières campagnes, ils n'aperçoivent point ces animaux après le 60o, il n'est pas impossible qu'ils en aient rencontré au delà de ce parallèle pendant leur troisième campagne. Examinons la valeur de cette conclusion provisoire. C'est une grande tentation, pour quiconque est nidnlu p;u' l'andiition de se faire accorder le commandement d'une mission polaire, qued'invoquei' l'intérêt économiaue, afin de justifier la confiance des Princes, des Etats ou des particuliers qui font les frais de ces voyages. (1) Uc. cit., p. 417. (2) « ... In the course of the day a groat number of wlmles where observed... They where rliiefly of large size and of Uie hunchback kind. ■> iHoss. cit. par li u.mvitz.v, Inc. cit., p. 78). (3| « ...Grosse mengen Wale von vcrschiedenen Arten » ((jun,. tiad. par Gnu, cil. par Racovitza, loc. cit., id.). CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 13 L'expédition proposi'-e p;ir les frères John ot Dwi» (Ikay, désireux de lancer une allaire d'exploitation industrielle de la Baleine dans l'hémi- sphère Sud, fut amorcée par l'interprétation tendancieuse des textes de Ross, Me. ("-(iiiMicK ctCiiiAK;, (loiil HACdYii/A faitjustice comme je vicuis de le résumer. La mort de l'un des frères mit fin à ces projets. Mais l'idée fut reprise par des armateursécossais,quimontèrentpoiii' Icui' |)ropre compte, en 1892-189,3, l'expédition des « Dundee Whalers » (1) vers la Terre de (iraham (découv(u'te en 1S;}|-1832 par .Idiin Biscok, /or. rit., au cours d'un voyage commercial). La même année ( 1892-1 89;} 1 Je « Jason .. (2), accompagné de deux autres navires, était également envoyé sur les mômes lieux, mais par une maison allemande. Et l'année suivante (1891- 1895), IkLL, l'autri! interprétateur intéressé des récits de r« Erebus » et du « Terror », partit pour explorer les pai-ages de la Terre Victoria, à bord de r« Antarctic » (3). Or, ni la « lîala^na », ni " l'Active », ni la « Diana ", ni <( la l'olar Star », ni le « Jason », ni la « Herta », ni <( le Castor », ni l'a Antarctic », ne nous rapportent une seule observation sérieuse, scientifiquement ou même iiinfiquenioit prise, mais avec des détails et une tenue générale dans le réeil, [)(»uvant entraîner la conviction qu'ils aient rencontré, fût-ce une fois, //. ansfra/is Desmoulins. Ross aurait-il donc [)v\<, des Ba/einoptà-ex pour des Baleinesl l^ï Ghav {loc. cil.], ni Bl'i.i. f/r;r. cit.), ni BiacE ,80, 81 el 229i ne veulent en convenir : \° Parce (|ue Uoss avait une grande expérience des régions [jolaires. Uc/jo/ise : ce (pii n'(>ntraîne pas comme une conséquence nécessaire la (1) r.om[)i(Mi;inf quatre navires, dont li'ois avaiciil ctiiban|uc des naluialistes iiialheiireusemenl pas encon^ spécialisés à (Uilli; éiiO(|ue en céloloiu'ic : la • lialawia » (avec l'iHrci:), ■• l'Arlive m avec Donald), la " Diana » (avec Campbei.i. ?) et la • l'olaf Star ". (2! Commandé [lar le Capitaine L\iisk>, (jui lit vims la même époijue trois e.xpéililions dan? l'Antarctide américaine : la première seul, la seconde en novembre et décembre 1893 avec (1 la Herla » (cap. Evenskm et i< le Castor •■ (cap. Pkteiisk.nV la troisième seul, en janvier et mars 1894, — sans compler d'autres missions, toujours commor'cialcs, accomplies depuis, tant ,iiitaicti(pie ( I ), ce qui provoqua rinvenliou des produits artiliciels pai' lesquels les indnsliiels euro[)éenscher/;hèrentà remplacer lesproduits de la Baleine manquant sui- le marché. Moins demandés, ces ])roduils naturels Ciirenl dès lors moins recherchés jusqu'en ISUO, et les Cétacés eureni le temps de se repro- duire ,de telle sorte qu'en ISOiBi'Li, constata la i(-app;.iili(in de //. (iii.sti(iHs\ Ceci nous montre (ju'il ne fautpas voir une preuve de; 1 absence de Bnh'incs /'//w7/i".v au-dessus de (»()odaii s l'absence de bateaux armés poui' leur chasse : il y a toujours de ces animaux au large des côtes du C.liili, et Bill en trouve autour de l'Ile Campbell; toulelbis il est hors de doute (pu- leur nombre a diminué, car il faut longlenqis pour rcqx'uplcr un ccMiIre de lialritics si intensément épuisé. Cejjendant si. coniuii' le jiense Bn.L, (1) (les r(!gioiis decliiis.se ù la Haleine tHaiont autrefois comprises entre 3:i''el iia" (Je latitude Sud, alors que dansThémisphèce Nord, où la zone de glaciation est bien plus reculée vers le Pftie, les Bas(|ucs cotnmeni:aient à chasser ce Célacé («. bisaii/ensis Aicr.) vers le 4.'i<> (golfe de Gascogne), tandis (|ne les lÀossais et les Scandinaves le iiouisuivaient, mais en mer libiv. jusque vers 70". Aujdiiidliui ([lie l'indusliie baleinière exploite les IUileinoi>ltTes autant (|ue les Haleines, grâce aux iiislruriieiits de Svend l'o\ u qui pernieltent de luer sans danger les pieniiers, toutes ces condiliiiiis ont ciiangé. i6 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. II. ausl rails Desmoulins peut s'avancerdans les glaces aussi loin (|uc les lla- leinoptèrea; comment se fait-il qu'en ayant rencontré dans les parages de l'Ile Campbell, il n'en rencontre pas dans la Mei- de Ross, toute voisine et traversée par le même méridien? En vérité, si les migrations de la Baleine franche la conduisaient dans les glaces antarctiques, il resterait bien suiïi- saniment de ces animaux dans l'hémisphère Sud [)our que leur présence ne passe pas inaperçue des voyageurs qui se sont approchés des Pôles. Racovitz.v, dont je viens de reprendre la critique très détaillée et très complète, aboutit à présenter les deux propositions suivantes, « comme ayant le plus de chances d'être les vraies » : A. La lujne de distribution méridionale des \\. AisriiALis coutcidc avec la ligne d'extension mininia des glaces (Ba/a/aise). B. Les membres de l'expédition de /' « Erebus » et da « Terror » .sy* sont trompés en affirmant avoir vu des « Hightivhales » au-dessous de cette limite (1 ). .le les adopte entièrement en faisant observer au sujet de la première que, depuis trente ans, la limite Nord des glaces antarctiques a beaucoup varié, comme l'indique l'ouvrage de L. E. 1)iniu,ai:i; (341 bis). Il nour reste à voir, pour épuiser cette question de la Baleine franche dans les glaces antarctiques, si, depuis l'expédition des « Dundee Whalers », d'autres navigateurs ont rencontn'' B. australis Desmuilins dans ces régions. L'expédition du « Challenger » (227), qui les avait pré- cédés (1874) dans les latitudes antarctiques, et dont les rares obser- vations cétologiques sont bien prises, ne signalait aucune Baleine franche au delà de 60°. Et les petites expéditions faites depuis Ross jusqu'à ce moment-là n'en signalent pas davantage: ni le C-apitaine Dougiierty, qui découvrit en 1811 l'Ile Dougiierty ; ni W. G. Smiley, qui navigua en lSi2 autour de la Terre de Palmer, dénnjntrant ainsi qu'elle ne faisait i)as partie de la Terre de Graham ; ni le Lieutenant T. E. L. Mooiu:, qui s'avança jusqu'au 67° Sud et 39° 40', pour compléter en 1843 les obser- vations magnétiques prises par Ross en ISIV.I; ni le Capitaine Tassei,, (jni fut envoyé dans ces mers australes en 1830, sur un des bâtiments de la maison Enderby; ni le Capitaine IL^aiui, ijiii a[)cr(iil les lies Macdonald et (1, 377, p. 8j. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE 17 llcjifd |irrs des Kcr^iirlpii : ni le ('.Mpilniiic Um. i.mann, <|ni l'ut li' |it'('iiiirr ('\|i|()i;il(Mir alIciiiaïKi de rAnliii'cli(lU(' cl (iiriiiH' socirh' de son |)ays a\ai! tMivoyi' naviguer dans Icsiiicis |n)!aii'es, 011 il cxploialc Détroit d*' IJi'ans- licld, découvrit W Uétioil de hisniartk et* ilétermina la posilion de plusieurs îles. De|)uis le u Challenger» jusqu'à la " Uidgica», même absence d'observations de Hahriui ai/s/ffi/is iiu delà de 00° Sud. Kn 1802-180.'), le Capitaine LiiiiNAiii) Laksia, appointa' par V Associalioii Ocpana do Hambourg, visite lesOrcades du Sud, débarque à l'Ile Sey- lUDUi' et en rapporte des fossiles. L'année suivante, il explore la côte Est de la Terre de Ciialiain, à laquelle il donne le nom de Terre du Roi-Oscar, et découvre des îles au Nord, sur l'une desquelles il débarque et observe un volcan en activité. Son compagnon, le Capitaine Evensf.n, avec le Capi- taine l'F.TKiiSEN, longent la côte Ouest de la Terre de draham, dépassent rile Adéla'i'de, les lies liiscoe, atteignent (•!!" 10' Snd, et aperroivent la Terre Alexandre sans avoir renconii'é déglaces leur taisant obstacle sur la route. Les observations cétologiqnes restent toujours muettes sur la présence des lîaleines franches au delà de 00°. Kn 189i-189o, L. Kms- TENSEN, Bri.L et C. K. BhikjiKjIucvi.nk visitent la Terre Victoria, débarquent à l'Ile Possession et au ('ap Adare, mettant ainsi le pied pour la |)remière t'ois sur la masse continentale la plus (''tendue de l'Aidarelide. Leur expé- dition, cpii fut organis(''e, comme nous l'avons vu plus haut, avec l'aide matérielle de Svenu F(ivn, par Hri.L, et conduite par lui, avait précisément [)(Uii' objet de rechercher les Haleines franches, ils en trouvèrent en abondance; autour' de l'Ile Campbell fin mai, pendant le mois de juin et le début de juillet, .iamais une seule ne fut \ne dans les glaces, sauf le 0 décembre I8ÎI'(-, mais par le charpenlier du bord ci en pleine ban- quise (85 et 86). Kien n'est moins certain (pie la compétence d'un tel observateur, puiscjne, le même jour, l'un des sous-ofliciers signale une I{alein(^ franche, et, (piand tout le monde fut sui' le pont, on s'apcM'cut (|u'il s'agissait d'un Mégaptère ! .l'incline donc fortement à penseï' (pie le Cétacé vu par le charpentier tout seul n'élail pas B. ausifra/is. I*uis vint, en 1897-1899, la belle expédition d'AuiuEN de (lEnLACiiE à boi'd de la « Belgica », (p.ii fit le lever du Ih'ti-oil dit de la Helgica entre la Terre de Palmer et la Terre de Ciialiam, biveiiia pour la première fois dansl'Antarc- i8 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. Ii(|ii(', dri'ivniit avec la banquise à l'Ouest de la Terre dedraham et ofTec- tuaiil |ilus (le vini;l (l('liar(|ii('iiieiits dans le DcHroit de la Helgica. Les consciencieuses recherches de cétoloyie »|ui furtMd rapportt'-es de cet important voyage, par le naturaliste Racuvitza, ne Uii laissent aucun doute sur Tabsence de B. ausfralis au delà de la ligne d'extension minima des glaces. Depuis, le P'CarlChln, en 1898-1899, fit unvoyaged'explorationscien- tiliquelrès célèbre à bord de la« Valdivia », qui l'amena à redécouvrir l'Ile Bouvet. Parmi les observations océanographiques de la plus haute importance qui illustrèrent cette croisière (90), l'absence totale de Cétacés (signalée à Racovitza par lettre publiée dans l'ouvrage de celui-ci, p. Klij n'est pas une des moins curieuses. L'expédition n'a pas rencon- tré davantage de Phoques sur la lisière de la Banquise et autour de l'Ile Bouvet. Et pourtant la « Valdivia » n'a pas été très au delà de 50° Sud, entre 2° et 70° Est. en longeant la Banquise. L'Expédition de Bouchgrevink (1898-1899), équipi-c par Sni Geohge Newnes, débarqua et hiverna au Cap Adare (333). Elle monta sur la grande Barrière de glace et atteignit 78° oO' Sud. 11 est très malheureux que les notes nombreuses et serrées du naturaliste Hansox (348), à bord de la « Southern Cross » , et prises après sa mort survenue dans l'Antarc- tique, par son commandant Borchgrevink, n'aient pas ét(' intégralenicni publiées par ses soins, comme le monde scientifique était en droit de s'y attendre (74). Un grand nombre de Rorquals, autour du cap Adare, sont bien signalés par le physicien Behnaccih, qui publia un ouvrage au retour, dans lequel il déclare que l'on ne rencontre pas de Baleine franche au delà du cercle polaire (327j. Le P' VON Drvgalski visita les Iles Kerguelen avec le » (iauss » en 1901- 1903, y fit un hivernage, et s'aperçut qu'il n'y a pas de terre là où on plaçait l'Ile de la Terminaison. Son ample moisson scientifique n'a rien donné comme travaux sur les Cétacés, qui ne figurent dans aucun des mémoires. Le D' Otto Nordenskjôld sur <( l'Antarctic » dépassa les Shetlands Australes, faisant route sur la Terre de Graham, hiverna sur la glace, étudia une mer inconnue entre les Iles Falkland et la Géorgie du Sud. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 19 Son n;i\iiT lut l'criisf' par les glaces dans la liaic Im-i-Ihis r| 'I'citoi'. La mission dut se rc'fugier sur les lies Seymour et Pai-elilo. Le Lieulenanl de vaisseau argenliii Iiuzah vint la secourir à bord de •■ I l'ruguay ». P^lle avait dressé la carte de la Terre Oscar 11 ei des autres terres jusqu'au OO** Sud, découvert des fossiles de la flore jurassique et tniiniic cl de riches dépôts fossilifères marins. Ses sondages profonds pr('srntaii'nl le plus haut intérêt, et ses collections biologiques étaient d'une grande valeur. Rien n'y annonçait que la Baleine franche (bipassât la limite des i^laces vers le Sud. En l!)02-l'.)Ui, h- l)r William S. lîiuci:, passant aux Orcades Australes avec la « Scolia ", découvre une terre de 100 milles entre le 70o et le 71° Sud. L'intérêt des travaux faits pendant l'hivernage à l'observatoire laissé aux Orcades a incité le Gouvernement argentin à y installer déli- uitivement un centre d'observations météorologi<|ues et astronomiques. Cette expédition, outillée mieux (pie n'importe quelle autre pour les recherches d'océanographie pure, lit des dragages pai' grand fond au large^ et sous la banquise pendant l'hivernage. Les résultais en furent extrêmement féconds. Toutes les apparitions de lialejnes i'ranches notées sur le livre de bord zoologique coïncident bien avec ce que nous venons de voir pour les autres expéditions. Ces Cétacés ne dépassent pas la zone subantarctique (335) . La Xdtidiuil (intantic Expédition fut placée par l'Angleterre 383) sous le commandement du Capitaine de fn-gate \{. Kalccin Scurr, à bord de la « Discovery », avec deux bâtiments de secoui-s, le " .Morning » et la « Terra Nova ». Ce fut une expédition modèle. Elle hiverna à llut l'oint, au Sud-Est des monts Erebus et Terror (volcans), cl traça les limites de la côte jusqu'à S^'' 17' Sud. La« Discovery » fut alors prisonnière des glaces. La mission anglaise put vérifier une grande i)arlie de la géographie phy- sique de la Terre Victoria. Elle établit l'identité des lies Halleny et llussel et fit de très intéressantes observations météorologiques et magnétiques, de précieuses collections de biologie et de géologie, surtout après la découverte de végétaux fossiles du Miocène. Elle établit <|ue la chaîne de l'ariy n'existe pas, que l'Erebus et le Teri'nr sont sur une île détachée, et ne s'arrêta qu'ji 463 milles du Pôle. Les travaux de Wh.so.n, spécialisé Expédition Charcol. — Lioiville. — Citacés ili' l'Anlaiclique. 1 20 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. dans l'étude des animaux à vertèbres, observateur el firlistc très jubdil, ne mentionnent aucune Baleine franche dans les glaces (391 j. La première Expédition antarctique du D' .l.-R. CiiMicoT cul lieu en 1903-1905. Elle hiverna parOiioSud, àrilo Wandel. EUcétablit la relation du Détroit de Bismarck avec la mer à FEst de la Terre de Grahani. Elle rapporta une carte de la côte Ouest de cette terre et quelques collections biologiques intéressantes. Les observations sur les Cétacés sont insigni- fiantes, et aucun IL austraHa ne fut rencontré par elle. En 1907-1909, Ernest ShakletOxN, officier de réserve de la .Marine britannique, venu avec le « Nimrod », qui le conduisit jusqu'au pied de la Grande Barrière dans le Détroit do Mac-Murdo, tenta un raid extraor- dinaire sur la glace avec des poneys et atteignit la latitude de 88o23 Sud, battant tous les records et s'approchant du Pôle de 1 1 1 milles. Le Pôle magnétique fut à cette occasion découvert par le D' David. Des Orques semblent avoir été les seuls Cétacés aperyus par les voyageurs (384). La seconde Expédition antarctique française s'effectua sous le comman- dement du D' J.-B. Chaucut en 1908-1910, comprenant un hivernage à l'Ile Petermann par 65° 10' entre deux campagnes d'été, où la Terre de Graham est explorée avec tous les territoires situés à l'Ouest jusqu'à rile Adélaïde, tandis qu'on levait au Sud 120 milles de terres nouvelles, que la Terre Alexandre-I^i" était atteinte, la Terre Charcot découverte et la Terre Pierre-l^"^ retrouvée. Pendant cette navigation entre le 69° et le 71° Sud, qui se prolongea jusqu'à 120» de longitude Ouest, aucune Baleine franche ne fut aperçue. Je n'en ai du reste pas vu une seule pendant tout le voyage (359). RoALD Amundsen, s'avauçaut sur la Barrière de Ross en 1910-1912 avec des attelages de chiens, atteignit enfin le Pôle Sud le 16 décembre 1911. 11 s'en retourna, ayant rempli sa mission, qui consistait en cette con- quête, pour laquelle il avait sacrifié tout encombrement de bagages scien- tifiques. Toutefois beaucoup de photographies furent prises par lui ou sous ses ordres : aucune de celles qui reproduisent des Cétacés ne montre B. australis. Presque en même temps, le capitaine de vaisseau Scott, \)\xv\\ d'Angleterre en 1910, hivernait en 191 1 au Cap Evans et atteignait aussi le Pôle Sud en décembre 1911. Personne n'aie droit d'ignorer la mort CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 2i gloriciisc ([iii lui l;i sienne cl ccllo de ses héroïques coni|);ii^nons au retour (le leur exploit. Ce qui a (Hé publié des résultats scieutiliques de cette seconde expédition britannique ne nous donne aucun nouveau rensei- gnement au sujet de la Haleine franche. L'('X[)édition allemande (le h'ii.ciiNKii, parti (Ml l'.H I sur la « Ueutschland », nous laisse dans la même ignorance. L'expédition australienne de Dulclas M.vwson, parti sur V « Aurora » enlOll, s'est, liélas! LcnniiK'e par un désastre. On pourrait être tenté de croire (si l'on s'obstinait àvouloir admettre que Ross a vu des Haleines IVaiichi's) qu'il y en a eu jadis dans l'Antarctique et qu'elles ont changé, depuis, la route de leurs migrations, ce qui revient à penser qu'apr(>s un auli'e changement on pourni les revoir aux lieux où Ross a cru les rencontr(;r. Plusieurs personnes, en effet, s'imaginent encore aujourd'hui que les Mammifères marins changent facilement la route de leui-s migrations. î)v cette migration est un instinct qui se modifie si peu que les Iles Shetlands Australes, jadis couvertes de roockeries d'Otaries à fourrure [Arctoce- plitilus (Kfslrft/is ZiMMEiîM.vNx (39) ] et les côtes de la Géorgie du Sud, sur les- quelles ils se montraient encore par milliers, furent le tombeau de celle intéressante race de Piimipèdcs., h qui il eût été facile d'aborder ailleurs. L'industrie de leui- exploitation cessa faute d'objet, apn>s les massacres de I (S()(>-| SOI (112 000 peaux récoltées par les baleiniers amé- ricains) et des années suivantes, loi'squ'on (uit tué I 200 000 animaux (I ). La déorgie du Sud n'en |)résentait plus en 1822 ; les Shetlands Australes, où 300000 individus avaient été massacrés en 1820-1821, n'en présen- taient pas davantage. Or, rinslincl de migration poussait si bien ces Mammifères vers ces rivages (|ue leui' chasse, inlerrom|)ue cinquante-deux ans ^ put être reprise en 1874, les races suivantes ayanl re|)enpl('' le rivage. On y prépare alors 1 iiiO peaux encore ; puis 000 l'année suivante ; 1 3o en 1 81)2, et ce fut tout. (Il Trouessaut (K.-L.;, MaiiimilVrcs |)iriiii|)t'des [Expcd. Antarctique Française, Paris, Masson, 190:!. 22 CÉTACÉS DE ^ANTARCTIQUE. Et le dernier fut tué, quoique un animal migrateur, sur le sol même où ses ancêtres s'étaient fait tuer en si grand nombre au début du siècle, tant était puissant l'instinct qui le poussait à ne pas émigrer hors la loute de sa race. Lônnbeui; (360) raconte que tout le tour delà Géorgie du Sud fut fait par un baleinier chilien en 1905, qui chercha en vain la trace de Arclocepha lus ans f7ydi s ZniMEmiAKti : l'espèce était définitivement extermi- née en cet endroit. Nous pourrions multiplier les exemples et, pour rester dansles mêmes régions, citer les points de migration d'où l'extermination seule a fait disparaître l'Otarie à crinière {Otatia byronia Blainv.), l'Élé- phant de mer [Macrorhimis leoninusL.). Qui donne à l'instinct migrateur ce caractère impérieux et définitif? La nourriture d'une part, et d'autre part la reproduction. Seule, une révolution géologique pourrait le modifier, soit en transformant la nature du plancton qui entretient la vie des proies dont se repaissent les Mam- mifères, soit en changeant le fond de la mer et le littoral des îles sur la route qu'ils font vers le but de leurs déplacements. Si les Pinnipèdes cherchent des côtes en pente douce et d'accès facile pour se reproduire à terre, près de l'eau où se trouve leur nourriture, les Cétacés, pour mettre bas, se rapprochent des basses baies et des anses de peu de fond. C'est là, et là seulement, qu'ils assureront la perpétuité de la race, comme ils ont pourvu à l'entretien de leur individu en ne quittant pas les parages où ils trouvent à manger. Or, de mémoire d'homme, aucune per- turbation géologique n'a transformé la figure de la Terre dans les régions que fréquentent les Cétacés antarctiques. Us ne s'écarteront donc pas de la route que leur assigne leur instinct héréditaire, et l'étude que nous avons faite des Mammifères et des Oiseaux, montre qu'il y en a autant et les mêmes dans l'Antarctide que du temps de Ross et de Mac Cdumick. Les expéditions vers le Pôle Sud, qui ont été amenées à naviguer dans tous les secteurs que forment les méridiens issus de ce point géogra- phique, nous diraient bien si nous nous étions trompés. Toutes au contraire corroborent ce qui forme le fond de nos connaissances sur la migration des animaux. A savoir pour ceux dont il est question ici : A. On ne connaît pas encore aujourd'hui de fait scientifiquement observé démontrant un changement dans la migration des Cétacés. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 23 B. (À;tle inii;ralion soircctue voloiiliers dans la lii;iie droite i par oxeiuple suivant un méridien). C. Ayant pour objet la reproduction et lu nourriture, elle réalise cette seconde condition de quatre façons : 1° En poursuivant des bancs de l'oissons qui viennent frayer près dos côtes pour les espèces ichtyophages [Dahvnoptera phjjsuhts L., II. horea- lis LicssoN, D('lphi)iUlx) ; 2° En poursuivant les essaims à' Ëuphausia et de Ptèropodefi au large et autour des icebergs, pour les espèces planctonophages [Bahenidce, Dalœnoptera nmsculus L., Megaptera IniKi'inuuKi Rro.); 3* En poursuivant les Céphalopodes entre la surface et le fond de la mer, ])our les espèces teuthophages {Phj/.sclcr inacrocephaJmV,.^ Hjjper- oodnn rostratum I'ontoi'piiian, (ilohhwephalm mêlas Tuaill) ; 4° En poursuivant tout ce qui peut être une proie convoitée par leur voracité de la part des espèces sarcophages [Orca orca Mùlleu). (>ette course à l'aliment s'effectue des Pôles vers l'Equateur en hiver et de l'Equateur vers les Pôles en été. La phijlo plancton, véritable prairie marine où viennent paître les animaux qui deviendront à leur tour la nourriture des autres, a besoin de lumière. L'obscurité de Ihiver polaire et celle qui résulte dans l'eau de la couche de glace que forme la ban- quise à sa surface chasse ce plancton végétal vers des régions plus éclairées. Tout ce qui n'est pas fixé, tout ce qui vit librement, suit cette marche vers la lumière. Et si, le monde animal, pcmdant l'hiver, diminue d'une façon très notable, aussi bien dans la mer que sur les solitudes du continent, ce n'est pas en définitive l'indifférente question de la tempé- rature qui intervient, mais un exode déterniini' pur le pholotropmnr i\\\ monde végétal. La vie se retire loin de lombre et se porte vers les régions où le soleil fournit assez de lumière pour entretenir les Diatomées., dont, indirectement ou directement, tous les habitants des Pôles sont Irilui- taires (252, 253). C'est à cela que se bornent les migrations des Cétacés, aussi bien dans les mers de l'Antarctide que dans rhémisphère Nord. Je ne puis cependant passer sous silence un passage d'une lettre du () ortolire 101 I (pie in'adi-essait le D' CiiAiiCuT, chef de l'Expi-dition 24 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. aiiLai'cliquo française. Il avait mis à la disposition des baleiniers norvé- giens les cartes de l'Antarctide américaine dressées lors de son premier voyage par M. le Lieutenant de vaisseau M.vtiia, et les relèvements pris dans les mêmes parages par M. l'Enseigne de vaisseau Bonghaix, nu cours de sa seconde expédition. Ces documents et les nombreuses obseï'- vations de Raleinoptéridés faites à bord du nu y (''t;ddir un centre d'industrie baleinière en 1904. Ces îles sont sitm-cs au o4o31' de hditude Sud et au 3oo^j' de longitude Ouest de Greenwich. Il est donc tout à fait naturel, selon nous, d'y rencontrer la Haleine franche. Sorling, taxidermiste du Musée royal de Stockholm, en u vu quelques-uiu's, (>t chargé de recueillir sur cet animal des documents d'histoire natur(dle pour son chef, il a pu, après dix mois de bon travail, rapporter au l*' Lônxberg, à la fois des pièces anatomiques précieuses, des photographies intéres- santes et des notes prises avec un soin judicieux. Celui-ci les a publiées et commentées dans son travail sur la faune de la Géoigie du Sud, dont il est longuem(>nt question dans la seconde partie de cet ouvrage. Voici ce que dit le professeur suédois au sujet de l.i migration du Cétacé qui nous occupe : « En ce qui concerne la reproduction et la migration de l;i IJaleine noire (//. australis Uesmoilins) de l'Atlantique austral, il est certes difficile d'affirmer quelque chose de certain après une année seulement d'expérience ; toutefois ([uelques aperçus peuvent èli-e donnés. La seule femelle pleine, tuée dans la Géorgie du Sud, pendant le séjour de SôiujNG, fut tirée le 12 mai (lUO!)), et son fœtus mesur;iil l"',l'.i. Il ne pouvait pas y avoir longtemps qu'un embryon de cette taille eût été conçu. D'autre part, il ne parait [);is proi);d)le (|ue les Haleines noires de l'Atlantique austral emmènent leurs petits dans les mers IVoides et orageuses de la Géorgie du Sud, alois (ju'il est avér<'' qu'en d'autres régions elles fuient au contraire ces conditions pour chercher à ce moment-là des endroits plus tenqjérés et mieux à l'abri. Aussi n'est-il pas déraisonnable de penser que la disparition des Haleines noires 26 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. des mers de la fiéorgie du Sud au milieu de l'hiver peut avoir en partie quelque rapport avec le phénomène de la reproduction » (360). Ici le P' LôNNiiEKG croit se rappeler avoir entendu dire par le l)aleinier Larsfa que, ijendant l'hiver, les Baleines noires semblaient bien, toutes, faire route dans la même direction, au Nord-Est. Et il rapproche cette observation de l'assertion avancée par W. L. Sclater dans son ouvrage sur les Mammifères de l'Afrique du Sud, à savoir que ces animaux viennent « dans Table-Bay et False-Bay en juin et juillet pour mettre bas » (280). Peut-être, avec d'aussi maigres notions, paraît-il hasardeux d'avancer une opinion sur la manière dont s'effectue actuellement la migration des Baleines franches. Mais il semble au moins possible que, lorsque ces animaux quittent les mers du Cap au printemps, ils se dirigent vers le Sud, puis, graduellement, qu'ils obliqu(^nt vers l'Ouest. Au cours de l'automne antarctique, ces Cétacés s'avancent tellement vers l'Ouest que, lorsqu'ils retournent ensuite au Cap, ils doublent la Géorgie du Sud à l'Ouest et au Nord. N'oublions pas qu'on a vu la première Baleine noire en Géorgie du Sud à la fin de février. Cette théorie s'accorde parfaitement avec la croyance répandue parmi les baleiniers qu'il doit y avoir quelque part, à une latitude plus méridionale que la Géorgie du Sud, un « banc » sur lequel les Baleines noires vont se repaître pendant l'été antarctique. Laissons au P' Lônnberg le patronage de cette hypothèse, qui couvre de l'autorité scientifique de son auteur les dires empiriques des baleiniers Scandinaves, et, à l'appui de cette théo- rie, mentionnons pour mémoire les déclarations des professionnels nor- végiens, citées par b' IF Ciiaiicot, dans b^squellos ils affirment avoir tué plusieurs Baleines franches, tant autour de Poi'l-Lockroy que dans les parages de l'Ile Petermann, où hiverna l'Expédition antarctique fran- çaise. Nous devons toutefois remarquer qu'aucune mission iicient\(iar Uacovitza au chapitre III de sou ouvrage ihic cil.., p. 100), j'ai dressé la liste des Cétacés officiellement observés à partir du même point par les expéditions anlain^tiques qui se sont succédé vers la conquête du Pôle Sud depuis le voyage de cet auteur, iuclusivcincut. Les présences de Cétacés notées par moi à bord du " Pouicpioi Pas? » ayant été consignées sur un tableau spécial en longitudes de Pai'is. cpii est la mesure adoptée par la publication di's Hf'sii/tn/s s(icnlili(iiies dp l' E.v- pklitioii frdiiaiisc, j'ai cru devoir les faire ligurer dans le tableau général qui suit, après avoir converti ces longitudes de Paris eu lon- gitudes de Creenwich, ])lus conformes à l'usage universel. Les rubi'iipies comportent : 1° La LONGITUDE. 2° La LATITUDE. J'ai suivi pour la jtosi/io/i la uiênie méthode tpie MAi:iivn7.\, inscrivant, selon les éléments ((ui m'élaienl l'ouruis, soil la position du iiaxiic à midi signalée dans les documents, soit celle qiu' jtMablissais en la calculant d'après les récits des auteurs au moyen des caries annexées à leurs mémoires. 30 La DATE. Expédition Charcot. — Lioimui.e. — CiHacés de l'Antarctique. 5 28 CÉTACÉS DE U ANT ARCTIQUE. 4° La LOCALITÉ. 5° Les oBSERVATiuNs DES AUTEUivs en langue originale, suivies de leurs noms. Lorsqu'un Cétacé n'est pas déterminé quant à son genre ou à son espèce, l'indétermination figure dans cette colonne ; les chiffres qui sont inscrits en succession séparés par le signe -|- indiquent des animaux de même espèce ; ceux qui sont séparés par la conjonction et se ra|)portent à des animaux différents dont la détermination est donnée dans la dei'uière colonne en suivant respectivement le même ordre (Voir exemples ci- dessous). 6° LaDÈXERMixATioN SCIENTIFIQUE, d'après la description fournie par les au- teurs dans le travail dont le passage est cité à la rubrique précédente, ou directement donnée par eux s'ils sont cétologistes. Exemples : DATE. LOCALITÉ. OBSERVATIONS DES AUTEI'RS. nÉTEllMINATION SriENTllMyli:. 21- [-98 Cap Reclus. 10? -h 50 et 4 (E. G. Raco- VilSQ). Hes|i. .1/. /(i>i;/i//i(iiui cl li. /nuscii/iis. Doit se lire : le 21 janvier 1898, au Cap Reclus, dans le Détroit de Gerlache, Ragovitza a vu, par la position indiquée, d'abord dix (chilfre incertain) puis cinquante (chiffre certain) Merjajttora IniK/inuina Rid., d'une part, et, d'autre part, (/*<«^/'e-5rt/«/iojo^e?^rtw«.sr«/».sL., respectivement. DATE. LIICALITÉ. OBSEllV\llii>S DES AlTEriiS. riÈlElUIIWTIO.N Sr.lEMIFlyl E. l.VI-10 Mer de Belling-shausen . 14-2 souffles et 2-|-l sp. in- déterniini'e ot 1 -1- 3 à 4 < fJourilh'i. Resp. Celarfid et llnhvno- ji/i'ri(/;i' et (Jrcii nrra. Doit se lire : le 15 janvier 1910, dans la i>anquis(' de la mer de liellings- hausen, Liouville a vu, par la position indiquée, d'aliord un puis doux souilles de Cétacés de genre indéterminé ; ensuite deux Baleinoptères, CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 29 puis ii/iseu/, dont il na |)ii (ItUcrmiin'i- l'espèce ; et enfin i«i, puis /ro/s Orques, de l'espèce Otca orc(i.'S\ni.LK\\. Les auteurs de ces observations sont MM. : Amundsen (Capitaine K.), commandant du « Fram». Brown (D^ R. N. Rudmose), botaniste de la « Scotia ». Bruce (D^ W. S.), chef de l'Expédition antarctique écossaise. Gain (L.), naturaliste de l'Expédition antarctique française. LiouviLLE(J.),naturalistederExpéditionantarcti(|uerr;un;aiseetin<''de(in du « Pour(|uoi Pas? ». MiitiiAY I.I.), naturaliste du « Xiiiirod ». PiuiE [b' .1. 11. Harvey), géoloj^ue et mc'deciii de la « Scotia ». Racovitza (E. g.), naturaliste de l'Expédition anlnrcti([ue belu,e. Shakleton (Sir E.), commandant du « Nimrod ». WiLsoN (E. A.), naturaliste et peintre de la « Discovery ». Wii.TdN (D. W.), naturaliste de la « Scotia ». Les naturalistes des autres Expéditions antarctiques n'ont pas, ou pas encore, publié les résultats cétologiques de leurs missions. 30 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. LONGITUDES OUEST UE GUEENWTCIL 1 0» ou 10" 10' 10° r.2' 11° ir H» 13' il» 24' 11" 47' 12» 36' 120 49' Ib-lO' 1 G» 34' 17" 00' 1 7" 1 0 1 70 59 18° 13' 18° lo i8°:;o' i'.;°oû' 19° 10 20»0' 20° 20' :i6" ;;:s' 53° r>s' 68» 32' 58° 26' 60° S 60° ;i8' 4° 33' 08° 41' 68° 32 1;',)° 33' 71° 22' 70» 21' 7I»32' 72" IS' 700 O-)' 7I"22 71° 17' 72" 31 69'>4Cj' Ot° 37' eO" 36' 73° 30 73° 30' 3-IV-1904 7-1 V- 1904 22-111-1904 23-111-1904 27-III-I904 28-111-1904 O-lV-1904 2'»-lll-1904 23-111-1904 21-111-1904 18-111-1904 22-11-1903 19-111-1904 3-I1I-I904 4-111-1904 17-111-1904 20-111-1904 !i-ill-1904 21-11-1903 13-11-1903 2(1-11-1903 12-111-1904 13-111-1904 Mer (il' WedJcll. Mer (lu Weddell. Mer de Merde Mer de Mer de Mer de Mer de Mer de Mer de Mer de Mer de Weddell. Weddell. Weddell. Weddell. Weddell. Weddell. Weddell. Weddell. Weddell. Weddell. Mer de Weddell. Merde Weddell. .Mer de Weddell. ÛIISEIWATIONS DES AITEURS. Mer de Weddell. Mer de Weddell. Mer de Weddell. .Mer de Weddell. Mer de Weddell. Mer de Weddell. Mer de Weddell au large de la Terre Coats). Mer de Weddell lau large de la Terre Coats 1. .Maiiy wluiles \^ere dl.s[)(>r(ing Ihemselves nearly ail day long Ininclibaeks beeiiig llie niost ronsiiicuoiis (/). W. WilUm). Urown saw a whale and llie Cup- tam lliree or four giamj)use.s {l). W. nUton). One 01' Iwo (inners sighted (0. W. Wilton). X l'ew (Inners were seen (D. W. Wtlton). One linner seen in the moinintj (D. W. W1II071). Some gran}[)uses and liiiners {D. W. Wilton). Wliales were seen (/). W. Willoii Kinners were also oliseived (/). W. Willon). .Many grampuses and linners (D. W. Wilton): Some finnois were seen {D. W. Wilton). Gianii)uses were sighled if». W. Wtlton). The Captain heard a linner Ido- wing aboul 6 P. M. [D. W. Wil- ton). Grampuses, finners... were seen [U. w. Wilton). Many... grampuses and whales were seen {D. W. Wilton). Some whales were seen in Ihe eveiiing; their blasl according lo Ihe Captain. dilfers from a linnei'S blast and resemblesthat of the notheLU bow-head wha- le. A few grampuses were sighled (l). W. Wilton). Also manv grampuses and (inners [D. W. 'Wiltonj. Numerous grampuses and a l'ew linners {U. W. Wiltonj. Grampuses and whales (1) (0. W. Wilton). or \\ haies, (inners and boKIe noses bave been observcd, the former scarce {D. W. Wilton). Seveial linneis (/). U'. Wilton).^ .\ " spout » ol' a whale was see'n [U. W. Wilton). A grampus (D. W. Wilton). M. ISruce saw several boltle noses and two grampuses (D. W. Wil- ton). DETEIOMN.VTION SCIENTIFIQUE. Ikila'iwptera? Meijdlitivu langimana. Otxa orca. Bulxnopteridse. Bakvnopteridx. Balxnoptera sp. ? lli'lpliitiid:!- et liahr- noptcridiv. Mi/slaroc:fti. lial:ri)optcrida'. Delphinithv et Balw- nopterida-. Balwnoptera. Delphinidx (Orca). Balmioptcra. Delphinidx et Balx- nopterida.'. Dclphinidw et Bahc- noplni'liv. Uijiicroodon sp. ? Ûf/- phinidiv. belpidnidx et Bat:v- nopleridx. l)elpkini'l:v et Bal:r- nopteiiiliv . Delphinidx, .Mij^tuco- ccti. Mystacoceti, Balxno- ptcruhv. Ilypcroodon roiitrattiin. Baixnoptrridx. .\iystacoceti. Delphinidx (Orca?). H. rostratuni. 0. orra. (1) .Notùs 11! jour où deuv pèchos au filet vertical avaient ramoni5 doux e-spèces do l'lérnpudc<\ toutol'dis l'uliservaleur ne remarque pas .si les Cétacés (Wkale.i) sont différents des précédents. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. LONGITUDES OUEST DE (IREENWICH (suifr). 31 22" 32 ■220 :i8' 23" UO 23» 10 23" 30' 23° 53 ■1"2S' 110° 39' Ii4° 1«' 71° 04' 71°50 73° il' ie-III-19Ui Mer (lu WiMidi 20-11-1003 Mer de Weildell. 17-11-1003 Moi- de Weddrll. 24° 00' 2't" 1j' 2:;° 00' 27° 10' 27" 37' 2HO02' 30° 41-' 31" 32 31° 50 32» 10' 32" 31 32" 35' 33» OG' 3't" 17' 35" 20' 30° lie 3(i» 40' 09° 32' 08» 43' 02° 52' 08" 0,S' 50" 33' 00° 03' 54° 43 59° 49' 08» 35 0°0o 00" 03' 2-111-1004 15-111-1004 14-111-1904 27-11-1003 1-lll-lOO't 10-11-1003 20-11-1004 Mer de \V,.ddrll. Mei'de \Ve,id(ll. Mer de Wfddidl. Merde Weddell. Merde Weddell. Merde Weddell. Mer de Weddell. 08° 22 05° 59' OS" 11 04° 29' 117° 30' iO" 44' 38° 12' 02° 49' 14-11-1903 Mer de Wedchdl. i -111-1003 Mer de Weddell. 13-11-1003 Mer de Weddell. 12-11-1003 Mer de Wedilell. 3-III-1003 Mer de Weddell. 10-11-1003 Mer de Weddell. 11-11-1903 .Mer de We.ldidi. 'j -Il 1-1003 20-11-1904 5-1 11-1003 25-11-1004 0-III-I003 !S-1 1-1003 2't-ll-l904 .Mer de Wcd,l,dl. Mer de Weddell. Merde Weddell. Merde Weddell. Mer de Weddell. Mer de Weddell. Mer de Weddell. OBSERVATIONS IlES ALTEL'BS. .Maiiy limiersand ;;i'aiii|iiises were seeii diiriiii; liie duy {It. W. Wil- ton). Fimiers (/). W. Willon). l'iniieis seeii in tlie al'lernoon {[). W. Wiltou). .M.so graiiijiuses (It. W. Willmt). Tiie Captain saw a limier (/*. VV. W iltoii). T\M> giampuscs were seeii. The C/iiitiiin lieartl a limier l)lo«iiig {D. W. Wtlluii). The Cnplnin saw a gi-ampus [U. W. Wilton). ... soine grampiises were seen diii-ini; the day (/>. W. Willoti}. Plenly of limiers al! day es|>c- fiallv in the iiiorning " 7*. W. WiifolV. ... many gramjmse.s and a Idasl ol' anôUier whale il). W. Wil- Inti /. Several linners (l). W. Willon). ('■r'anii)iises also miiui'nuis (II. W. Willon). l'wo linners «eie obsi'rved (D. W. Willon). \ large linner ohserved hv M. liiiia- h. W. Willon . Thi-ee grampuses (1) /'. W. Wil- lon). (laptain saw two bnltle nnses (/*. W. Will-ut. Twospnall wliales pn.vsihlv ahnnl 20 l'eel long «illi liead and baek greatly reseinbling Ihosi' ol a limier were observed by .W. ISnirc and the Cniilnin It. W. Willimi. ... sonie gianipuses (/». W . Wil- lon '. Sonie linners were aiso ubser\ed [D. W. Willon). A U'w f;ram])uses were seen, one af lluMii iiad ils dorsal lin broken (U. W. Willcn). Several linners were (diserved du- rini; llie day 7*. W. Willon). Coiil'iin saw a siliocd of granipu- ses (/). W. Willon . l'inners conspicuous (D. W. Wil- lon). Se\(M-al linners «ère observed during Ihe day (b. W. Willon). DETEnilITi.VTION SCIE.NTIFIQIE. Uahinoplcridx, Del- jihinidx, lial;vnoj)leni. BahvnopU'va. Driphinidés (dira?). Italiinoplera sp. ? Dclphinidw, Balxno- plfridœ. Dclphinido' (Orca?). Detphinidœ. Itahfniipleridœ. Deljiliinidx, Cclacra. Iial:rnoptcviil:v. Dclpliiiiidso (Orca ?). lialxnoplciidx. II. miisciiliis ou pltijxti- h(s. Dclphinidx. H. rosirai uni. It. artil(i-iiii.lial(i. Dilphiiiidir (llrca'.'J. Ituliviiopicrid.v. GInbioceplialiis inflas. ISahvnoplcrid:r. (>. ov:a. Ilalxnoplcrida'. lial.rnnpleridœ. I) Vu iili(i.|iic i-[-,iliiri' lui' iiiiur Ii'ur servir d'appit au bfui i\\u\r \\^nv ne les allire jins. Ce ne dcvail pas rire des Orques. 32 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. LONGITUDES OUEST DE GUEENWICH [suile) 40° yO' 41° '15' 42° o: '13° 10' 43° 40- 43° 4r)' 44° 00' 44" Oti' P — (■>o°o.r (i3°bl' 01° 28' .il°22 59° o2' 'UoOtJ' 64° 30' 00° 47' ,j:,° 20 ■ 00° j l 44° 2:j 44° 25' 44° 26 4")° l:j' 45" 5o 48° 10' 40° 30 r.l° 30' .'•,4° 19' o:i°00 env. 1 60° Ob' 60° 54' 60° 54' 60° 54' 00° 54' 64° 48' 58° 14' 60° 46' 50° 43' 59° 56' i)o»4. 52» 55 7-11-1003 16-111-1903 23-11-1904 HI-lil-1003 1-11-1903 5-11-1903 14-111-1003 4-II-1903 12-111-1903 21-111-1903 22-111-1903 23-111-1903 22-11-1904 7-1-1904 14-1-1904 15-1-1904 13-111-1903 31-1-1903 27-X1-1903 28-XI-1903 13-11-1904 29-X1-I903 11-11-19(14 27-1-1903 LOCALITE. Mer Wfddell. (IHSEIIVAIIDNS DES VL'TEURS. Mer de Weddell. Mer de Weddell. Mer de Weddell. Mer de Weddell. Mer de Weddell. Mer de Weddell. Mer de Wediilie les Iles Falkland elles (Ircades.Vuslrales. Mer de Weddell. ItEÏERMINATION SCIENTIFIUUE. A great host ot' {avcs eie also obser- ved during the day (/). W. Witlon). One linner ID. W. Wtllun). Finners were seen in great num- bers (/). \V. Willon). Finner whales and lobodons aie very conspicuous to-day [D. W. Wilton). ... a linner Avkose " blast " «as seen [D. W. Witl'on). ... finners... [D. W. ^Villun). Captain saw bottle-noses Iwire (D. W. Willoii). Sevei'ai Iinners also rerorded 1"- day {[). W. W il/on). . Iinners hâve been seen to-dav (i). W. Wilton). la the evening ■ gramjiLises and finners were also sighted i u. W. Willon). Two whales probably Iinners \\ ère seen...; for sonie lime thcy were on thesurl'ace oithe watei' and Ihen dissapeared (D. ^y. Willoii). Whales reporledblowing to west- ward ot Saddle Island (./. U. Hanry Piric). A whale seen blowing ont... jdunging like a granijius (J. H. Hiincij l^irie). Whale '! grampusi seen blowing near Point Davies {./. H. Hancy Pirie) . Grampuses... observed(f). W. Wil- ton). Finners and bottle-noses plentiful (D. W. Willon). A few grampuses were sighted [h. i\. Hudiiiose Brotvn). Uottle noses and Iinners were conspicuous during the day (/(. ]\. Iliidmose Brown). One ot' the men saw a large whale (t>. W. WUton). Many linner.s wei'e seen early Ihis morning (/(. A. Uwlmose II, uœiii. biidvixoti sawaschool nlporpoiso in Ihe evening il). W. Willun). Several porpoises (black and white seen (D. ^V. WUton). Myitaroc^i'li. Uclpliini(hc(Orca '.'J. Ikilicnoptciidx. liakviuipteia sp. '! Ualwïwplciidw. ltala'nopteridn\ /{. iiiiiac'ilus ou pli'J- sidas. PMlwitoiitin-iJx. II. riislratuiii. Iliihriinplfiiijn'. Uabriioptcridœ. Dclphiiiitbv et Baln- nopteridx. Meijaptcra long imnna. Mystacocirti. B. borealis. Cetacca. DelphinidcC {Orca?j. Balœnopteridx, II. ros- tratum. Ik'lphinidsf (Orai?). H. vostnUum, liula-no- pleridx. My:>lacocœti. lial:vniiplr)id:v. 0. iiira. II. orca. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. LONGITUDES OIEST \)E C.HEKNWICII (sulfr 33 _ =: r- ^ H . UKTEHMINATION IZ •" ^ r DATE. I.OCM-ITK. (iiisi:u\ \iiii\s iiKS AriKfus. '^- S p X SClENTingiE. :;8" 3:;- 02° 12' 2o-X1I-i;k)'.i Haie de l'Amiiaiiir'. lie ilu lîi)i-Cioni'f,'(' Slu'l laiiils Auslrules), vt-slilmlc ili' la baie. 1, g. indt^lerniini- (./. Lit,iiiillei. Cetacea. :i8<> 3:i' 02" 12' 27-\II-l':i09 r.aic (le l'Amiraulii, Ile du Rcii-Ceorf-'c ("/.), anse Lussicli, l'jiird Marli'l. 3, g. indélerniini- (./. Uouiillci. Crtncea. tlO" 30' /,2" 40' 31 -XII- 1909 .\ l'Est de nie Déi-eplidii Di'troit de llcanslieldj. 17 1'./. I.iouiille). B. muscidus, B. phi/- salus, B. boreulis, M. Inngimana. (il)" w ni" 00 Du Stalion (les Raleiniei's (lie .Moyenne niinima ; 700 ./. Liuu- li. iiiusculici, b. phy- 28-XI-1909 D(^('eplion). v'illc). sa/(ci. II. iureali», au il. lunyimana, H. 0-1-1910 rostratum. (il- 1(1' li'i" 13' 24-1-1898 Baie r.rialiiKJiil (Dt'lioit de Gerlarhe . 9 [E. a. li'icovitza . M. longimana. (11° 3:;' 01" o7' 27-1-1898 lùili-éo du IJiJli-oil (id.). 10?-!- 1 -t-2 -t- 100? et 1 ,yr. (i.liu- eovilza). Resp. M. longimana et H. lioiealis. 01" 40' 630 30' 0-1-1910 Au 11111(1 de nie Iloseason (l)étroil de lïrunslield). 3 à 6 indéterminés et 10 (./. Liau- «7/e). D. miiscidtis. (il" 41' 04» 07' 20-I-I89S Iles Two lluniiuoi ks (Dé- tniil de (lei'laclie!. 1, g. indéterminé iE. (i. Ilaco- vitza). Cetacea. 01" 44' 03° 37' 23-1-1898 Cap ÎSeyl Délcdit de (ier- lacliei. 1 (£. G. Bacovitza). n. miisculus. (il"4S' 04° 23' 28-1-1898 Cap Reclus Hd.). 3-|-30?(E. «. Ihicoritza). .M. longimana. 0104»"' 64" 23' 29-1-1 898 Cap lîerlus (id.j. 10? + 30 et 4 (E. G. liacoritza). Res|i. M. longiiminaol li. iiihsciiIks. 01" 30' i4° 00' 2I-I-IS98 Ile l.iè-e ihl.'. 1 i/','. G. KiicdvUza . li. IIIUsiiiIk^. i 01" 37' i't"30' 7-11 1898 Ile N'aiisen («/.). ■)()■> + 10 IE. G. Wicovilza). t/. lanyiniUit'i. Ci" \i' '}'i° 17' :i0-l-1898 Raie lîuls iU.}. 30? et 30? E. G. lUicoritza). Resp. .W. loiigiiiiana el /(. iiitiscnliin. o:- 12, ,i4» 17' 31 -1-1898 Raie Ruls {id.). 10 indélerniiiiés, 100? el 30? {E. G. li,iroi-ilza). Resp. .U. longimana et li. iniisciihi^. 02" 12' 04» 17' 3-11- 18118 Raie Ruls {id.. 1 (E. G. lUworilZ'i). M. tiiiKjiiiKina. (i2" 22' ;;3°2ii' 22-1-1898 Ile Low. { [E. G. ItiirO'-ilza). II. mtisiulu>. 02" 3 't' 04° 30' 3-11-1898 Ile de Caveliei' [id.]. 10? -1- 30? el 30? E. G. liato- vitza). Resp. .W. liiiKjimnn-i et li. musculus. 02" 33' 04° 38' 2-1 1- 1898 Ile de Rongé (/(/.). 1, g. indéterminé (E. G. Raco- vitza . Cel'icca. 03" 10' 04° 30' 7-1-1910 Au lui'i;e ; nciid de l'airliipel de Pahnei-. 1 [J. Liouoillrj. li. phy.'ialus. 03" 2'.r 64" 4'J' 27-XI-19U'.) Près des Roclieis ,\usliii (déiriiil de Rraiislield . :\ à 0 et 2 (J. Liiinrille . Resp. .)/. longimuiKi et //. rosiniluiii. 03" 43' 38" 43' 17-1-1898 Délroil de Cerlarlie. 1 -1- 13? {E. G. UdfOV'lza).' Liiiirni,rhijnrhus crtici- t'i'iiicra. 0'i."12' 13° 10- 20-1V-1909 Ile Peteimann. 2, g. indéterminé (./. Uoiiiiltr). O't" 12' 03» 10' 9-\' 1909 Ile Pelermaiin. •2 à 3(./. Lionrillr\ H. iii^tiiilum. 04" 12' 03° 10' 2-\ 111-19(19 Ile l'elel-liiaiili. t sp. indéteiininée + 1 '-• G'iiii . liiihrnupteiidn'. O'f" 12- 03° 10' 7-XI-1909 Ile Pelerniaiiii. 7, g. indéterminé ^./. Liuuiillr'. l'ctaccn. 0i°40' 03° 13' 2-11-1909 Dans le chenal eiili-e les lies Weddell el Rocca. 1 (J. LiuUvUli-:. Mcgnplcia hnujimana. 03" 40' 0;;'^ 40' 13-1-1909 .\u large des lies Biscoo. G, g. indéterminé {J. Liintrillc). Cftacea. O 40' 00" 30' 14-1-1909 Baie .Mallia. 14 4-0 -1- 1 et 20 [J. Liouiilh). Kesp. li. niiisciiliis, M. Uiiigiinanu, B. bu- /(•'i/i.s' et H. roslra- Inni. 08" 00' 34033' I-I-I898 I)(''lriiil du l!iM^;le. •î (£. li. Hacovitza). \l. longimana. ) (iHo 23' Ii7» 4.'i' 2i-l-l909 Ile .lenriy. 1 {J. Uuuville). B. physalus. 34 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. LONGITUDES OLÎKST DE GIIEENWIGH [suite) 08» 2"/ IlO" 40' 74» 26 76° 57 780 21 78» 32' 80° 36' 81" OS' 8I°31 82° 33' 82° 30 82° 36 82° 38 82° 40 82° SO' Il ME. 830 27' 830 27' 830 30' ■8:)0 13' 8r.o ;;7 80" 20 86» 33 860 34' 80» 34' 860 34' 860 34' 870 05 870 12' 870 28 870 38' 870 ii 070 4'i 070 30 680 28 O80 43' 69» 06' OoOil' 090 38 090 49 690 30 ogo ft4' 090 ':,:/ ogo;;,! 690 54 690 ;iO' 6'jo 50' 09° 29' 00 13' 70o 15' 690 52' 70O 23 70O 52' 70» 40' 7(10 43' 70° 42' 700 41' 70O09 70O13' 70O 16' 70O 20' 710 15' 70O 23' 23-1-1909 23-11909 10-1-1910 18-11-1898 19-11-1898 12-1-1910 27-X-1898 22-11-1898 24-11-1898 7- [X- 1898 O-lX-1898 9-1 X- 1898 8-1X-1898 ll-XI-1898 12-1X-1898 13-1-1910 27-Vni-1898 3-XI-1898 2-1-1899 28-11-1898 5-VIi-1898 4-V11I-1898 l-VlIl-1898 2-V11I-1898 3-Vni-18fl8 15-1-1899 19-1-1899 20-1-1899 23-1-1899 20-V-1898 25-1-1899 Ile Ji'iiny. IIIISKRVATIONS DES \L1EURS. Au larsje de la Alexandre et de l'Ile laide. lîanquise. Mer de la « g-ica ... lîanquise. Banquise . Ranquise. Mer de la ■ gica ... Banquise. Banquise. Mer libre. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise, lîanquise. Banquise. Banquise. Mer de la i. sica ». Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Banquise. Terre Adé Bel Bel- Fraf,Miienls épi[iliysaires laïqiorlés abord. Déleiniinaliun douteuse [J. Liouvillc). 1 et 5 {J. LiouviUe). determination scienïikiOl'e. Bel- 1. p. indéterminé [J. LiouviUe). 1, g. indéterminé (E. G. Raco- vitiu). 1, sp. indéterminée (E. G. Raco- rilzaj. 1. f;. indéterminé (J. LiouviUe'. 5 ou 6. g. indéterminé {E. G. Ra- covitza). 5 ou 6. sp. indéterminée {E. G. Ra- covilza). 1 {E. G. Racovitza). 1 et 2 [E. G. Racovitza). 3 ou 4. sp. indéterminée [E. G. Ra covitza''. 10. g. indéterminé (E. G. Raco- vitza). 1 (E. G. Racovitza). 1 (E. G. Racovitza). 4 ou 5, g. indéterminé et 3 ou 4 E. G. Racovitza). 4 -t- 1 -f 3 indéterminés et 3 -|- 4 et 1 (J. LiouviUe). 1 (E. G. Racovitza). 10? g. indéterminé {E. G. Raco- vitza)) 3 ou 4. g. indélerminé (E. G. Ra- covitza]. I (E. G. Rarorilza). 2, g. indéterminé (E. G. Raco vit za). 10? g. indéterminé (E. G. Raco- vitza). 1 (E. G. Racovitza). 1, g. indéterminé [E. G. Raco vitza). 5 ou 6. g. indéterminé et 5 ou 6 sp. indéterminée (E. G. Raco vitza). 1, g. indéterminé (E. G. Raco- vitza). 3 ou 4, sp. indéterminée (E. G. Ra- covitza). 1. sp. indéterminée lE. G. Raco- vitza). 1, g. indéterminé (E. G. Raco- vitza). 2, g. indéterminé {E. G. Raco vitza], 1 (E. G. Racovitza). Celacea Besp. lialxnopterid:v '.' et Orca'.' Cetacea. Cetacca. Balxnopterida'. Celacea. Cetacea. Batxnopteridx. B. nnisculiis. Besp. B. Ijorralis et Uypcroodon. Hyperoodon. Cetacea. B. lioreaUs. B. borealis. B. borealis. Resp. B. physalus? el H. roslniluin. B. borealis. Cetacea. Cetacea. Orca orca. Cetacca. Cetacea. B. borealis. Cetacca. Besp. Cetacca et Hy- peroodon. Cetacea. Hyperoodon. Hyperoodon. Cetacea. Cetacca. B. borealis. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 35 LONGITUDES OUEST DE GREENWICH (mite) S - i t K nÉTERMlNATIDN t « H a HATE. i.iicvi.iri:. OBSERVVrlO>S DES AUTEURS. U 14 5 '■'■ SCIENTU-IQUE. 88» 00' 70" 27' 27-1- 1899 RaiHHiiso. 3 {E. G. Rannrilzii). /{. borealis. 88» 40' G80 33' rt-i-1910 Uaiicniise : environs de l'Ile 2 à 3. sj). indélerniinéi' cl (i à 7 Besp. Balscnoptcrida- l'iLM■|•e-l'''^Me^ de la « Ucl- (J. Liuiiville). et 0. orca. 80» 10' 70" 32' 9-1V-1898 ;,'ica»). HatKiuise. 10? [E. fi. Racovitza). li. borealis. 8"Jo 1 1 ' 71" 29' 15-V-1898 RaïKiiiisL'. 1. g. indélerminé lE. (i. I\ H. borealia. 930 22' oo» 54' 28-1-1910 ( Icéan Pacifique. 8 (J. Liotivilte). Lai/enorliiinchiiti Filz- roiji . H. naisculus, li. physa- 103047' (19" 15' 1(5-1-1910 I!an(|uise (Mer du « Pour- (Quelques soufiles et 12 (J. Licu- quoi Pas? »i. villc). /«.S-. 103O 47' 09" 15' 18-1-1910 iianqiiise Mer du « Pour- (|U(ii l'as? "). 1 {J. Liinir.illc). li. nnisculm. 1090 28' 69» '.3' 19-1-1910 lianiiiiise Mer du « Pour- quoi Pas? ■ . Souilles de L'onie indélcrmiiié (./. liouvillii;. Cetacea. 11-.'" 43' CiK" 32' 20-1-1910 Au lar;:o. 3, ii. indéterminé (./. IJouville). Cetacea. IIS" 34' 09" 53' 21-1-1910 Iian(|uis('. 3 [J. Liouvillc . Globiocci)halus luehis. 12G" IK' (180 2»' 22-1-1910 Hanciuisc. i et 2 (J. I.iuuville]. Resp. H. rdiitratum el Globiocephaliis mêlas. 108" 00' 78" 30' 28-1-1902 Au Iar,m; du la f;raiidt' Bar- rière Mer de lioss). 3. indescriheci \\ liales U'i/sod). li. borealis. 177043' 78" 30' 2(1-1- mo8 Raie des Haleines ^ Barrière de Boss). Heau('t)U|) de l'.aleines (./. Mwray, in Sliakleloii. Iradnriion Ila- chelle . Cetacea. 1770 13' 780 :iO' •? Baie des Baleines Barrière (Nombreuses plioloi;iapiiies el R. musculiis, R.pliijsa- il(! lioss . liliiis rinénialoi,'raplii(]Ues pro- duits à Paris en I'.tl2et situés lus, R. borealis. Orca orca. par /.'. Amiiiiiiscii . ;ldenlllies}iar l'auteur.! E.rpédilion Churcol. — Lio^ville. — Cétacés do l'Antarctique. 36 CÉTACÉS DE UANTARCriQUE. LONGITUDES EST DE GREEAWlCll 5 w 179050' 170° 30' 1 GGo \ ;: leoo 160° loriooo' Ki'iolîS env. 164° 08' 104° 00 env. 1360 20' 070 '2 'f 770 25' 77" :).■)' 770 -10' 770 30' 770 49' 770 4fi' 770 46' LOCALITE. 7.'io 00 env. 070 30' 1-1-1902 23-1-1902 Hixi'i'nairedu i< Mniiod ■> l.i-IX-lo-lil 156° 20' 1550 15 1 540 25 154 W 102 E 1350 00' 135000 134000 13to00' env. 1340 00' env. 1340 00' env. 67" 30 640 35' 660 42' 6O0 00- 780 30' 600 00' 550 30- 550 90' 6O0 00' 5.50 30' env. 35030' env. 550 30' env. II 1903-1904 8-11-1902 Fin 1111-1908 30-1-1908 23-11-1902 17-11-1904 4-111-1904 4-II1-1904 6-III-1904 5-1II-1904 1-11-1902 15-XI-1901 14-X1-1901 19-XI-1901 31X11-1901 ^ tin mer. roule au Sud (mer de Koss). Délioil de Mac-.Murdo. Cap Royds. Détroit de Mac-Murdo. Au boid de la l)ani[uise (Dé troit de Mac .Muido). Au Sud du Mont Erebus (mei- de Ross). Détroit de Mar-.Murdo. Entre le Cap Royds et le Cap Raird (Raie de .Mac- Murdo). .\u Sud de llut-l'oint (Dé- troit de Mac-Murdo). Détroit de Mac-.Murdo. .\u Sud de l'Ile Slurge (Ar- chi|)el Ralleny). A l'Est des llesRalleny. En mer. au lar^e de la Terre Adélie. En mer. au larue de la Terre Adélie. .Mer de Ross. OBSERVATIONS DES AUTEURS. DElEit.MI.NATION SCIENTIFIQUE. -Numbers playing round the sliip (E. A. Wî/.w/i). We saw hundieds at the farthesl point of open water to the South E. A. Wihon). ... Raie! nés ... (passim) (E. Sha- kleton). Ei-om niiddle of seplember to middie of mardi we iiad schools of lliis wliale {E. A. Wilsoii'. Reported as <> bolllc-nosed wha les » by various oflicers of the relief ship " Morning » (E. A. Wilsou). 4 high iinned... undescribed ^vha les i7i. .1. Wihon . ... un S(iuale '?j en train de pour suivre un Phoque. ^Traduction Hachette de Shakleton). ... des Squales '.''!)... se dressent hors de l'eau iioui' r'egarder itraduclion liacnelte de Sliak- ïcton). A small herd of long-snouted black whales which made a great noise in blowing and splashing (E. A. Wilsun). Young ones with their motheis lE. A. Wihon). ■Manv in rolling over show ed some yellouish «hite on the under parts [E. A. Wihun). ... a gi'éat many together... -ne could count half-a-dozcn spout: al once {E. A. Wihon). Undescribed dol[ihin. Large schools i£. ^l. Wihon). l'ndescribed dolphin. Large schools (E. A. Wihon Most striking... for the great hight of ils vertical « spout while the " Discovery » was cruisinu (E. A. Wihon). Lagenorhyncfms obsrn piaving^ ''"/■ En mer. en dehors du pack.^ '"""'' "^'^ «'"P" ( Lagenorhyuclius Eilz royi. 0. orca. Cetacea. 0. orca. H. roslrntnni. B. borealia. < >. orca. 0. orca. H. rostra/iim. <). orca. U. iiiusculus et H. jjhy- salus. B. muscuhis ou /!. phy- salns. L. Eitzroyi. L. Fitzroyi. B. musciilus. En mer. en dehors du pack. ,^ 1 n 1 1 • . „ii 1 ., 1 '^ jDusky-Dolphin. v\ell knownandi unmistakable form... plaving Au large de l'Ile Macquarie. In aboul the same latitude in >vhich we had seen Lanenorhyn- vlnis obscuriis (E. A. Wihon). L lA vil .,in, ir„ 1 c 1 ;ri ' (An undescribed Dolidlin. Weagain 30-XI1-1901 'En mer, route auSud (Océan ^^„ ,^^,„^,,^.,., ^^ ■ ^.^-J,,,,. 29-X11-1901 i '^"^"'■^^"l"'^'- ) the ship ,E. A. VLn, _L L. Fitzroyi L. Fitzroyi. DEUXIEME PARTIE l.NTItf (DICTION : LES BALEINOI'TÉRES SONT LES SEULS MYSTACOCÈTES UUI PÉiNÈ- TliE.M LA ZONE ANTAlîCTlnn:. ATTlillUlTION DUN MftME NOM AUX ESPECES I)C NOlil) ET DU S( 0. — CIL\Prii;EI : LES MYSTACOCÈTES ; LE C.ENKE HM.E.Sal'TEliA ET LE S(»rS-C.ENi;E MEdAPTEIt.X ■ LES ESPi^CES /(. MlSCViVS. H. PIIYSAHS. It. ROHEALIS, îi. ACVTO-HUSTliATA, M. I.ONGIMANA. — CllAI'lTllL 11 : LES (IDONTO- r.fiïES : A. LES ZIPIIIIDÉS, LE CK^KE IIYI'EII(>OnO.\ {II. nOSTIIATUM); P.. LES UELPill- NIDÉS, LES CENRES : 1" niiCA (0. OliCAi; 2° GLOinoCEI>HAKUS {C. MELAS); 3» LAGE- NomnwcHus [l. fit/.hoyi,. - (;iL\i>rmE m : clee dicikitomioue. — c.iiaimthe iv : OSSEMENTS DES SHETLANDS AUSTRALES, NOUVELLES PREUVES DE LTDENTITÉ DES ESPÈCES DU NORD ET Dl' SU). Tout lait bien coiislalr chez Icx Cclaccs) a sa vak'iii', ne serait-ce que comme élément statistique et comme vérilication d"une disposition anatomiquc déjà ronnuo. mais qui peut avoir besoin d'être conlirmée. Y. Délace ^Histoire du Balxnoptera musculusj . INTRODUCTION LkS lÎAl.KIMil'TKHES Sd.NT LES SKLl.S M YSTACOCÈTES ull IIKI'ASSENT CEliTAlNEMENT LE 60*^ DE LATITLDE Sl'l). — r.oMPAllAISdNS ENTltE LKS ESPÈCES Dl" NoBI) ET CELLES PII Sri). — Leuks analogies. rariiii les ihuiI' espèces de xMystacocèles qui sont bien sj)écili(iueuieiil établies, à savoir : lidlnnid mi/stircius Linné. Ji. (//(icialix UoNN.vTEuriE (/i. /ji.irdi/cii.sis Auct.). Rachiaiiectcs f/tauru.i Coph. Neahalœnn mnrgiiuita Ghay. Jla/:eno/)/('r(i miisculus Linné (/i. Sililidlilii Auct.). H. phi/sdius Linné {B. mi/srii/its Auct.). /}. Ijorcdlis Lesso.v. B. dcdlo-roslrala Lacép. Megaptcrd lon;/i)iidiid RunoLPni {M. hoops Fabricibs) les lialehioptéridês sont les seuls Mystacocètes que nous ayons eu l'occasion d'obsci'ver clans TAntarclique. Ils a|)[)artcnaient à deux genres : les lUilfinoitth-es propi-ement dits et le sous-genre des Mègapières. Toutes les expéditions (|ui ont dépassé le Cercle Polaire austral et (|iii oui rendu compte des Cétacés rencontrés en voyage signalent la pré- 38 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. sonce de cotte famille au delà du parallèle susdit, ainsi qu'on peut le constater sur les Tableaux de Racovitza et du présent ou- vrage . On sait aujoui-d'hui qu'elle se distingue extérieurement de celle des Baleines par la plus petite dimension des fanons, par les sillons dont la région ventrale est striée et par la présence d'un aileron situé dans la partie postérieure du dos. Ou'il soit permis de regretter à ce sujet l'emploi d'une même désinence pour désigner tantôt cet aileron dorsal, tantôt la nageoire pectorale, confusion nuisible à la clarté des idées. Si la même appellation tttsV.v sert à désigner dans le sous-genre Megapfera, non plus l'aileron dorsal, mais la nageoire pectorale, la classification qui a pour but de simplifier les idées en y introduisant de l'ordre perd les avantages d'une bonne distinction entre le genre Bahena et le genre Balœnoptera fondée sur la présence de l'aileron dorsal. D'ailleurs, je ne range le type Mêçjaptprp dans un sous-genre des Baleinoptères que par déférence pour les auteurs et en considération d'une habitude aujourd'hui adoptée ; mais j'adhère entièrement à la proposition de Beddaud, qui s'exprime très franchement, dans son petit Book of WJiales (50)^ sur les inconvénients d'une pareille subdivision. Il y dit en substance que, s'il est justifiable de créer des noms de genres nouveaux dans un groupe très étendu et comprenant un grand nombre d'espèces, du moins dans un groupe aussi restreint-que les Rorquals, ce procédé ne s'impose pas. Quand on a pu tellement confondre les espèces entre elles, ajoute-t-il, cela paraît une plaisanterie que de se risquer à des définitions de genres. Bien plus, « now that the group haes emerged from the complexity in which the labours of Dr. Gray (1) involved it, \ve are able to see clearly how slight are the anatomical difierences which distinguish the différent forms ». Ceci dit, quelle position systématique adopter entre les divergences (1) Cette opinion sur la tendance de Gr.vy à diviser les groupes à l'infini jusqu'à en faire une poussière de genres a été reprise par le D' F. Lahille (de Buenos Aires) (Nota sobre un delfin Tursiops gephyreus Lah., in Anales del Mus. Nacion. de Buenos Aires, 1908, p. 359). " La verdades que Stotalia es un genero de Gray, es decir de un pulverizador de grupos » (la vérité est que Stotalia est un genre créé par Gray, c'est-à-dire par un émietteur de groupes). CÉTACÉS DE U ANTARCTIQUE. 39 de nomonclature présentées par les ineillours autours (pii oui (''cril sur les lialeinoptères de rAntarctiquc ol les plus récents ? Deux ouvrages dominent cette littérature spéciale. L'un, fondamental, est le livre publié par Emile G. Rac(ivitz.v en lOOiJ au retour de l'Expédition antarctique belge qu'il avait accompagnée comme naturaliste et |)(MKlant la(|U('ll(' il tit (les observations sur les mouvements des Cétacés qui n'avaient jamais été conduites avec autant de clairvoyance, qu'aucun auteur n'a surpassées et qui resteront classiques (^377). L'autre est le travail du P' EiNAH LôNNBEiiG, paru à Stockholui et Upsal en 1906, dans la Fmtiir de la Géorgie du Sud (360j, où le savant morphologiste suédois étudie la iaxio- nomie et la biologie des Vertébrés. Pour Uac(ivitz\. l'identité entre les espèc(!s ai'ctiques et antarcti(|ucs est tellement probable qu'il rapporte les secondes aux premières et leur donne les noms attribués aux animaux de l'hémisphère Nord (1). Pour Lônnberg, une plus grande prudence lui paraît s'imposer: il rapporte donc les espèces décrites par M. ÉrikSorling, taxidermiste du Muséum dllisloire Naturelle suédois, envoyé par lui aux usines baleinières de la Géorgie du Sud (entreprise du l)alleini(!r Lahsen), aux an imauxqu'avaient déterminés pour la première fois dansrhciiiis|>lière Sud les auteurs, du siècle précédent généralement Buhmeisteu et Kischek (87, 88, 88 ///.v, 433. 134). Aux yeux du P' Lô.n.nheug, les quatre espèces de Mystacocètes [en y comprenant la Baleiuf franche (//. australis)], que l'on trouve autour de la Géorgie du Sud, n'appartiendraient pas aux mêmes types que les espèces de l'hémisphère Nord, mais rcpiésenteraient en quelque sorte des formes parallèles à celles-ci. Nous pourrions dès lors exprimer ce parallélisme par le tableau suivant : (Ij " Tout CH' que j'ai observé par iiioi-iurmi'... condiiil à acct'iilci- celle manière de voir. C'esl pourquoi j'ai adopté les noms des espèces arctiques pour désigner les Raleinopléi'idés anlaic- tiques. Les éludes ultérieures montreront si cette manière de |)i'océder concorde avec la réalilé des faits» (Racovitza, loc. cit., p. 53). 40 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. Tableaii comparatif des Cétacés polaires du Nord et du Sud en adoptant la NOMENCLATURE DU P' LÔNNBERG POUR f.F. SuD ET CELLE DE F. W. TrUE POUR LE Nord. ESPECES DE i/atlantioie Nonn. ESPÈCES DE I.V MF-n ANTARCTIQUE. NOMS DDNNÊS PAR LES IIAI.EIMERS. En fr an rai S. l'.ii ançilaU. En ni/ffL conclusions suivantes : Il faut beaucoup de matériaux pour essayer de définir des variétés un peu stables. Mais, jusque-là, il convient d'insister plutôt sur la ress-einhlance des formes que sur leurs différences^ afin d'obtenir avant tout la connaissance com- plète des traits essentiels et constants chez chaque type. C'est seulement sur cette base ferme que nous pourrons caractériser bientôt les rameaux divergents qui conduiront avec le temps à d'autres formes spécifiques. Les quatre types du genre //rt/fC/io/jifera de l'Atlantique se distinguent ostéologiquement ainsi : Î48 ( — 50) B. acHto-roatratit Lag^p. .■)5 ( — 56) R. IxirroUs Lesson. 01 ( — 03) li. iihijsalus L. ( convexe : vertèbres. . ù?A\~^ B. iimsriihis 1j. .le n'hésiterai donc pas plus que lui à mettre en synonymie : . ,. , T ( J^- intcrmedia Burm. Avec B. musculus L ' ( B. miramnris Laii. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 45 Avec B. plujsalus L 11. palachonica Burm. Avec B. boreulh L B. /aticrps Ghay. / B. Davidsoni Scammon. \ B. bonaerensis Burm. Avec//, iicutu-rostrutu Lacèp \ „ ,, .. ■ r> j B. //ut /OUI Gbay. ' I \ B. Racnvitzui Lau. SiK William Tluneu, dans son idontification des matériaux de (Cétacés rapportés par le « Challenger » [Zooloçiy, I, 1880), n'hésite pas à les attri- buer à Tune des quatre espèces de Baleinoptères connues dans le Nord, bien que ces os aient été recueillis dans rhéniisphère Sud (304). Quant au sous-genre J/r'(/^7>/erfl, je développe au chapitre que je; lui consacre, ainsi que dans la description des ossements des Shetlands Aus- trales, les raisons qui me font attribuer les individus rencontrés |)ar l'Expédition française à l'espèce M. longimcma Rudolphi. (ioNCLusiuN. — liespectueux de la position prise par le V LoNMii:i!<; et des réserves faites par John Edvvahp HnAV en vue de l'avenir, — nulle- ment dédaigneux d'un exemple venu de si haut, — mais estimant toutefois que les différences signalées par les auteurs entre les espèces du Nord et celles du Sud ne sont pas assez considérables pour me con- vaincre de l(Hir distinction ; me référant, dautre part, à une identité d'as- pect qui rapproche autant les spécimens des deux pùles que les animaux d'un uiiMiie hémisphère se ressemblent entre eux; et puisque eniin, dans l'interprétation des ossements échoués, tant sur les plages de l'Ile du Uoi- George que de l'Ile Déception et reproduits plus loin, je trouve de nou- velles raisons, d'ordre ostéologique cette fois, pour identifier ces pièces à Megaptera lomjhnana Kudolphi (la .Jiihartr de nos anciens baleiniers gascons et normands), — je demande la permission d'employer un seul et même nom, choisi selon les règles de la nomenclature, pour désigner les Cétacés de l'Atlantique Nord et ceux de la Mer Antarctique, chaque fois qu'un type ne sei-i pas représentatif de la faune particulière à l'un ou à l'autre pôle. Je n'entends pas donner à cette classilication un caractère définitif, puisqu'aussi bien les vér-ités que nous fait connaître si lentement la nature nous entraînent toujours vers des interprétations provisoires. Mais, provisoirement, je crois plus simple d'appeler du même nom les 46 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. espèces polaires des deux hémisphères, en attendant que des recherches anatomiques précises aient exactement déterminé les différences qui les séparent. Si ces découvertes se réalisent, il sera toujours temps de modi- fier les catalogues au fureta mesure des besoins de la nomenclature et de rechercher, conformément aux lois de la priorité, quels auteurs ont les premiers signalé les Cétacés antarctiques et sous quels noms. Kn attendant, nous prendrons la liberté dénommer ces aninuiux comme leurs congénères des mers froides boréales (Voir, au l;il)le;ui comparatif des Cétacés polaires, la famille des fialœiiopteridse] . CHAPITRE I Les Mystacocètes : Baleinoptères et Mégai'tères. — Les espèces « BaL/Enop- tera musculus » ; « b. piiysalus » ", « b. b0real1s » ; « b. acuto-rostrata » ; « Megaptera longimana ». Touching that moiislrous bulk of Iho whale or ork we hâve recieved nothing certain. ïliey grow exceeding fat, insomuch that an incredible quantity of oil will be extracted oui of one whale. Lord Bacon's [History of Life and Dealh (1622)]. Genre BAL.ENOPTERA Lacépède. A. — Synonymie du genre. 1758. Buhena. Linné, Systema natura-, cd. X, 70. 1803. Ba/:fnopte7-a. Lacépède, Hist. iiat. des Cétacés. Paris, I; 197, PI. VIIL 1834. liorqua/iis. Knox, Nat. lib., VI ; 142, PJ. VII, et Trans. Roy. Soc. Edinb. (1837). 1846, l'Iiijsaltts. Gray (J.-E.), Zoolog-y of the voyage of II. M. S. « Erebus .. and « Terrer », etc., III, IV et V, Mainnialia (Loiidon), 1849. Plerobcilœna. Eschricht, Kongl. Danske Vidensk. SeJsk, Skrilt, i;Ji. 1866. Sibbaldius. Gray (J.E.), Catal. Brit. Mus., éd. II, 175. 1871. Cuvierius. Malm, llvaldjiir i Sveriges Museer (Kgl. Svensk. Vet. 7\kad., Bd. IX, n" 2 ; 42, 95). Noms des baleiniers : En français : Jubartvs. Ilovqiuth. En anglais : Rorquals. Finie hali's. En allemand : Finnwalcn. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 47 Sous-genro MJiGA/'/'t/iA H(in.\.vtei!I!i:. 1780. Baliuna (pars). Faiuucius, Fauna gro'nlaiidica, :50. 1780. P/ii/seter (pars). Fabuicius, loc. cit. 1789. Merj(i}iter(i. BoNNATKniiE, Céloloyie, Tabl. cncyclopcd. cl mélhod. des Trois Règnes de la Naliire, in EnL-yclopédie métiiodiinie, Paris. 1836. /iorrjufilus (pars). Guvier (Fiî.), Ioc. cil. 1837. Ilnhfiwptem (purs). Rapp, Die Celaceoii zoolog-. aiiatoin. dafgcslelll., Slullgarl u. Tiibing-en. 1847. Mefjdplerun. Gray (J.-E.), loc. cil,, l'roceed. Zool. Soc, /(V'es' rencontrés dans l'AiilaiclidcMniéricaine par l'expédi- lioii iVanraise appartiennent aux espèces suivantes : BAL.^NOPïERiaE Espèces. Genre lidlxnoptcra LACKPf;DE l li. III usai lus LiN'NÉ. ) B. pInjxdliiK Linné. B. borealis Lesson. {/i. dculo-roxtrnta Lacépède) . Sous-genre Meya^itcra Bonnateriîe. . . .'/. /onf/iiiiana Rudolphi. 15. Dimensions. — Los lialeinopth-es sont les Cétacés qui atteignent la plus i;rande taille^ dans rAntarctique comme ailleurs. Elle est comprise entre |}0 niètresmaximum pour les genres//. iihischIhsL. cl /l. /i/n/s/dasl^. et descendjusqu'aux ciiN irons de lOmMres pour le i;enre //. (icuto-rostrata Lacép. C. CoLOR.\Tii)N. — 1° Coï'jis. — Le polymoi'pliisme, si acceiilui' clu'Z Ions les genres de Cétacés, se manifeste particulièrement chez lesIJaleinoptères par les diirérences de coloration que présente leur peau. La couleur de celle-ci varie du noir intense d'un cuir unil'oi'ménient ciré au blanc ivoi- rin le plus voisin duii reflet bleu. Entre ces deux Ions extrêmes, nous trouvons les colorations indiquées sur le tableau suivant : 48 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. COLORATION DES BALEINOPTÈRES ANTARCTlnL'ES. — Tab. 1. ANALOGIE FAMILIÉnE DES COl'LEL'RS RÉPARTIES SUR LA PEAl'. ESPECES. 1 Cuir ciré noir. B. borcn/is, M. lanylinaïut. 2 Noir bleu de l'aile du Cormoran. li. boréal ix. 3 Gris-ardoise foncé. B. //lusfu/us, B.aru/u-ro)itrala,M. hni- 4 Bleu cendré du marbre lurquia. B. tjii/si-iilus, B. bureulis. M. loiuji- tntiiui. 5 Gris pâle un peu verdàtre. B. inusculus, B. pliysalus. 6 Marron pâle du mastic. IL p/iijsn/ux, M . Inngiinnna. 7 Jaune saie un peu soufré. B. p/ti/s(i/iis (rare), B. uculo-rostrala. 8 9 lu Vieil ivoire jaunâtre. 11. boréal is, M. longununa. Blanc rosé du lanl Irais. B. ùoreii/is, M. loiujiinanu (rare). Blanc ivoirin voisin d'un reflet bleu. B. borcdli'i^ M. luiKjunuiia. Ces couleurs se distribuent sur tout le corps des Baleinoptères ; a. Tantôt en zones délimitant une région (dorsale, ventrale, mandibu- laire, brachiale, axillaire, génito-anale ou caudale) ; p. Tantôt en lâches de toutes tailles, comme chez les vaches ou les chevaux pies ; Y. Tantôt en rayures qui peuvent atteindre la finesse d'un trait de crayon. Les taches et les rayures ne se rencontrent, sans exception, pas du tout sur le dos, mais un peu sur le ventre et beaucoup sur la gorge et sur les flancs. La tacheture en particulier est caractérisée sur les flancs et sur la région hyo-mandibulaire par une disposition qui représente la transition entre la zone dorsale foncée et la zone ventrale claire, au moyen d'une CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 49 moucheture claire dans la zone foncée et foncée clans la zone claire. Nous avons [louvr une disposition absolument identi(|uesur la robe de certains J'hoques anbirctiques [Hi/rh'iirfjft hiitomjx Blainvilm: et Lcptowjfhotos Weddelli Lesson). D'une manière générale, le dessus du corps est nettementplus foncé que ledessous, et, comme lesobservatimis faites en mer ne portent que sur les parties qui émergent, les descripteurs (pii n'ont pas fréquenté les centres d'industrie où l'on retourne les HaleinnpU'ref^ sui' toutes les faces, ou ceux qui n'onl pas reiii()iilr('' ces animaux échoués veiiire en l'air sni- les grèves, ne se font pas toujours une idée exacte de leurs couleurs, n'ayant aperçu que celles du dos. (les couleurs se rattach(>nt ///os-vo modo au sys- tème de répartition suivant : COLORATION DES BALEINOPTÈRES ANTARCTIQUES. — Tab. 2. liKPARTlTION DES COULEUIIS SUll LE CORPS. MONOCHROMES. l'dl.ViaiUllMKS. I Corps iiniformômenl lcinl('', sans taches. //. iniixriihis, 3f. lon- fjhninia. II III IV Corps uniformt'-ment teinté, avec taches latérales et ventrales. IL mnsniluf:, M. loii- (jhnnna. ilos foncé, ventre clair, sans taches. B.miixciilK.'i, B. )tliij- safiis. 11. /)/ll/S(//ll.\-, .)/. lllli- (ji iiHiiiii . Dos foncé, ventre clair, avec taches latérales et ventrales. M. lonqhn (1)1(1. li. Iiorcdlis, li. (tnitn /■o. est uniforme. 30 Langue. — La langue énorme, épaisse, abondainnieiil pliss(''e, oll're 50 CÊTACËS DE L'ANTARCTIQUE. une consistance molle et gélatineuse, tandis (|ue, chez les lUilcl/ics /'/r///- r//('cS', elle est élastique ei résistante (I). Elle pr(''sente après la moi't une teinte de mastic grisâtre, légèrement rosée. 4° Yeux. — (le qu'on peut apercevoir des yeux est généralement d'un beau brun très sombre avec un faible reflet bleu. D. Forme du coups. — 1° Généralités. — La forme du corps est allon- gée en fuseau peu renflé, sauf chez les Mégaptères, qui présentent jusqu'à la dorsale un aspect gibbu, rappelant plutôt la forme globuleuse des Baleines que celle plus étirée des Baleinoptères . Cette allure fusiforme est plus ou moins élancée selon les espèces. 2° Tète^ évent^coii. — La tête offre toujoursune grande bouche, sinueuse, partant del'apexde la mandibule, laquelle dépasse la pointe delamàchoire supérieure, se relève selon une courbe à sommet antérieur avant d'ai- river à la région orbitaire, au-dessous de laquelle elle s'abaisse et se recourbe en sens inverse pour aboutir à une large commissure d'où partent les deux lèvres. La lèvre supérieure, dépassée sur toute la lon- gueurpar la lèvre inférieure, s'enchâsse selon un sillon oblique dans cette dei'nière, qui la déborde en gouttière de tous les côtés. On rencontre en suivant le bord de la supérieure, obliquement découpé en dedans, le système serré des fanons. L'inférieure retient seulement la langue volu- mineuse qui repose sur le plancher de la bouche. Cette lèvre inférieure borde la région hyo-mandibulaire énorme, garnie sur sa face ventrale de sillons qui s'étendent latéralementjusqu'aux pectorales ; lesplis centraux vont jusqu'à rencontrer la fossette ombilicale où ils s'arrêtent. La bouche ainsi décrite est comprise entre trois fois et demie et quatre fois et demie,, dans la longueur totale du corps, selon les espèces. Le maximum d'ou- verture se trouve réalisé dans le sous-genre Megaptera, qui par ce carac- tère se rapproche encore des Baleines. Le sommet de la tète est occupé par la bosse de l'évent, où vient généralement mourir une sorte de carène, plus ou moins caractérisée selon les espèces, et qui part de la pointe du maxillaire supérieur. Tantôt l'espace compris entre ces deux points est lisse et semblable au pontage iniMallique d'un torpilleur (genre Bahe- (1) La langue de Bahcna austratis Desmoilivs « n'esl pas gélatineuse ni flasque comme celle des Mcyaptéres et des Rorquals, mais d'une chair jjIus ferme ayant à peu près la consistance du lard » (LôsNBERG, loc. cil., p. 49; cf. lig. 34, PI. \'I1). CTiTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 51 nopleru)^ tantôt, au contraire, il présente d(;s excroissances Ii(''iiiis|)li('- ri(|uos, comme des sortes de boutons, dont la description, le nombre et l'arrangement sont donnés aux caractérisliqucs du sous-genre Meifa- ]ttfra. Vu de lace, ras|)ect de ce maxillaire su|)érieur est celui d 1111 triangle isocèle dont l'angle le j)lus aigu est dirigé vers l'avan! et donl le côté opposé s'élargit entre les deux yeux. Le poui-tour en es! bordé par la lai-ge gouttière de la mandibule, i\n centre de laquelle la poinle des prémaxillaires })longe comme un bec i IM. I\', lig. 2). Cette disposition, qui fait la mâchoire supérieure des ISdlciniipli-rcs toute petite par rapport à leur innnense mâchoire inférieure, est construite selon le type conMiniii des Mystacocètes, lequel représente exactement l'inverse de ce (pie nous montrent les Odontocètes de grande taille, thi genre l'In/scirr. Il existe une commissure très accusée entre la lèvre supérieure en reirait sui- la lèvre inIV'rieure, commissure n'atteignant pas loin d'iiii mètre d(! large chez les Méfidptf'res et entre les bords de hupielle iiii boniine peut ais(''nient se placer [)oar couper de plus |)rès les fanons du cadavre. C.el espace présente à l'extrémitépostérieure uneencoche terminale tailb'c en biseau, comme pour laisser s'écouler par les cotés de la bouche <'t en arrière, l'eau chargée du plancton cpii est resté mainteiui dans le sas des fanons. Une telle encoche existe à la commissure des lèvres de tous les Cétacés, même Odontocètes; mais, très réduitechez ceux-ci, elle ne h'appe pas la vue connue chez les Ba/cinoptèi'es, où elle est vi'ainient caractéris- tique. De telle sorte qu'à aucun moment de leur vie ces animaux ne |)euvent hïrnier complètement la bouche. Chez les Baleinoptères, les dents font défaut : à leur- place se di've- lo()pent, sur les papilles dermi(|ues du palais, des phupu^s corm-es spé- (;iales, de longueur et de force vai'ial)les, mais ne didÏM-anl en rien dans l'Antarctique des /////wt.v (pie pr('senleut les .Mystacocètes de rii(''niis|)li(''re Nord, Ces fanons forment un réseau serr('' li.\(' au maxillaire su|)(''rieur sur deux rangées latérales qui se rejoignent en V à l'extrémité antérieure et dans lequel sont retenus les animaux du plancton l't('ropodes. Méduses, Crustacés, Poissons) entraînés par le courant de l'eau et (pii l'ormeut au- toui' des deux |h')|cs la nourriture de ces grands (Ic'tacés. Toutefois, les Mystacocètes, durant leur vie fœtale, possèdent de |)etites dentsdoid l(>s Ejpi'dilion Cliarcol. — l.iuivii.i.E. — (jiH.icés ili' rAiit,inlii|up. 8 52 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. postérieures présentent même parfois deux racines. Jamais je n'ai observé que les fanons des Baleinoptères de l'Antarctique fussent placés en dehors des mandibules comme Van Bkneden et Gervais l'ont décrit sur le B. rostrata {aculo-i^osij'a(aLiin'\i\.L¥X tué dans l'Escaut, en amont d'An- vers, et dans le /?. miisculus {plnjmlus lÀo\x\\\\{^) de Schéveningue (,63), mais au contraire toujours placés de manière que la lèvre inférieure les recouvre complètement, ou presque complètement. Leur taille m'a paru de même dans les deux sexes. Elle l'est certainement chez les Mégap- tères. Ces fanons, insérés dans d'épaisses gencives sur la mâchoire supérieui'e et rangés à plat dans sa continuité, varient de longueur entre environ 1 mètre (taille w«.r'//??rt chez B.musciihis) et 3 à 4 centimètres (tailleminima chez 31. /ongimana) . Parfois, faisant suite à la bosse de l'évent, organe extrêmement mobile dont le cône s'abaisse ou s'élève plus ou moins haut selon chaque espèce, vient une région nucale, toujours lisse au repos, mais susceptible, comme l'a très bien vu Racovitza, de se plisser en deux ou trois sillons lorsque les animaux font des mouvements qui tendent à redresser la courbure de leur dos. C'est donc là qu'il conviendrait de placer le cou, c'est-à-dire après l'ar- ticulation occipito-atloïdienne. Mais, en réalité, la ligne de la tète se conti- nue sans transition avec le reste du corps, l'animal conservant de bout eu bout l'allure fusiforme indiquée plus haut, tantôt svelte et élancée [fi. ho- realis), tantôt globuleuse [M. lougiiiiana). 3° Dos, dorsale, queue. — Cette ligne courbe à sommet supérieur, commencée à l'apex de la mâchoire, se continuera donc jusqu'à la nais- sance de la queue. Débutant par une carène jusqu'à l'évent, elle deviendra lisse à partir de la dorsale, au delà de laquelle elle reprendra la dispo- sition primitive, carénée, qui ne se perdra qu'entre les deux ailerons de la queue. La dorsale, située dans la partie postérieure du dos, est une nageoire constante chez tous les Cétacés, hormis les genres Balœna et Monodon. Dans le groupe des Mystacocètes, il sert donc à distinguer les Baleines franches des Baleinoptères. Chez ces derniers, sa forme et sa hauteur varient beaucoup, ainsi que la place qu il occupe dans la région posté- CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 53 rictiio di> ranimai. Très pelito chez /?. musaffici pt située dans le dernier (|iiiirl (lu corps, elle s'élève de plus eu plii< d se rapproclu' du milieu du corps dans l'ordre successif des espèces : B. jt/njsa/i/s, B. borealis, B. aculorostrata et M. lomjimana. La nueue est formée de deux ailerons triangulaires, accolés par un de leurs côtés, le tout situé dans un pian horizontal, direction particu- lière au groupe des Cétacés. D'un angle aigu à l'autre du large triangle isocèle ainsi formé, s'étend une distance généralement égale à uu sixième de la lougueur du Baleinuiitère. Exce|ili()uuellenient, dans le sous-genre Merjaptcra, cette mesure s'allonge jusqu'à uu tiers. La naissance de la queue s'accuse immédiatement après le repli génito-anal, sous forme d'une sorte de cône allongé qui termine le corps de l'animal pour s'effiler en une mince attache, carénée sur la face ventrale comme sur la face dorsale, selon deux génératrices symétri(|ues. Entre ces deux carèues, partent horizontalement les ailes de la queue proprement dite. Son bord postérieur, régulièrement échancré au centre, sauf chez les l'hi/sa/us, est tantôt uni, tantôt dentelé, mais toujours aplali en lame coupante. Il en est de même des bords antérieurs. Les ailes sont pour- tant charnues à leur naissance, c'est-à-dire entre les hautes carènes dorsale et ventrale de la queue et aussi dans leur portion moyenne. Si bien t|UP, de profd, la queue montre une épaisseur (|ue l'on ne soupçon- nerait })as si l'on n'examinait l'organe de face (PI. V, lig. 1 et 2). 4° FUuirs^ pectorales, veiiln\ — Les lianes sont parcourus dans leui' longueur, chez tous les Balei/utiilrrps, par un système de sillons qui com- mencent entre l'oeil et la pectorale, pass(Mit sous l'aisselle, dépassent la longueur de la nageoii-e et se continuent sous la gorge, jusque vei'S l'ombilic. Ces plis, qui tendent à s'effacer chez l'animal capturé, lorsqu'on lui a artificiellement insufflé de l'air dans l'abdomen et plus tard, lorsque les gaz de la putréfaction viscérale se sont produits, ne représentent point du tout un système destiné à assurer le glissement du corps dans l'eau, mais bien une disposition anatomique en rapport avec un phénomène digestif, (^e n'est pas non plus un caractère individuel acquis, car nous le trouvons chez tous les fœtus (IM. IV, fig. 1). Et il est raisonnable de 54 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. penser qu'il assure aux Baleinoptères la faculté de pouvoir emmagasiner de la nourriture un peu au delà delà capacité limitée par la fermetui'e des plis. Ces sillons, au nombre de 2i ou 25 en moyenne, chez les Mégapièrcs, atteignent le chiffre de 60 à 100 chez les autres Baleinoptères. Leur direc- tion est toujours parallèle et suit la ligne générale du corps dans la région où ils s'ordonnent. Mais leurlongueur est très variable, même sous la gorge, où il semble qu'ils n'aient qu'à se continuer sans interruption jusqu'à l'abdomen. Au contraire, il en naît qui meurent parfois au bout de 1 mètre, obligeant ainsi ceux entre lesquels ils cheminaient à se rapprocher l'un de l'autre. 11 en est encore cjui apparaissent comme une formation adventice entre deux gros plis : dans ce cas, il les forcent à s'écarter et continuent ensuite leur route parallèlement avec eux. Enfin d'autres se forment longtemps après ceux qui ont commencé sous la mandibule, élar- gissent l'écart de ceux-ci et se terminent au bout de quelques mètres, en un point à partir d'où ceux entre lesquels ils se sont creusés devront se rapprocher (Voir PI. IV, fig. 3). Chez les espèces à plis peu nombreux, l'espace compris entre les sillons est large, aplati, semblable à un rail ; le pli est gros, peu profond, de section presque quadrilatère; sa terminaison se fait en pointe mousse, comme l'empreinte d'un doigt traîné dans de la pâte {Mégaptères ; voir PI. XIV, fig. 2, 3, 4). Tout différents sont les sillons ombilical, mammaires, génital et anal, qui leur font suite. Ceux-ci sont courts et profondément entaillés dans la peau, avec un rebord arrondi formant comme des lèvres et souvent garnis de parasites (Voir PI. V, fig. 3, et PI. XV, fig. 2 et 4). Chez les espèces à plis nombreux, ceux-ci apparaissent comme des incisures à queues très fines, telles des entailles de couteau dans de la glaise, délimitant entre elles de faibles espaces non entamés [Baleinoptères proprement dits). Sur l'animal vu de profil, ces plissures sont en partie couvertes par la nageoire pectorale, dans la région qui s'étend entre l'œil et la projection do la dorsale, mais selon une ligne qui partirait de la commissure des lèvres. Cette nageoire, considérablement développée chez M. longinuma (|ui lui doit son nom (un tiers au moins de la longueur du corps), atteint sa taille niinima dans le genre B. borealis (un peu plus d'un douzième de CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 55 la longueur du corps). Son bord interne ou axillaire présente un léger renflement au niveau de l'articulation scapulo-humérale; son bord externe, généralement uni et doucement courbé en forme de t'aulx, est, chez les Méfjaptères, le siège d'une série de décou[)ures très accentuées et qui semblent répondre aux cartilages articulaires volumineux de ce Chcna- plfiifi'nun, atteint d'hyperplialangie. Chez tous, la pectorale, inscrite (Iniis un triangle courbe, est large à sa naissance et se termine en pointe plus ou moins relevée vers le dos. E. Mouvements. — Les divers mouvements exécutés par les Baleino- ptères ont frappé tous les cétologistes. La difficulté de se procurer ces animaux pour l'étude scientifique, ainsi que l'intérêt industriel de reconnaître les divers Cétacés à la simple vue de leurs émersions, devaient attirer l'attention des observateurs sur les éléments de diagnose fournis par les courts instants où une partie du corps devenait visible au-dessus de l'eau. Tous ces mouvements ont été décrits avec une exactitude absolue par Racovitz.v, à l'admirable ouvrage duquel on ne peut se lasser de renvoyer le lecteur, et dont il faudrait citer en entier les chapitres consacrés aux mouvements des Baleinoptères. J'en ai contrôlé la parfaite analyse et ne vois rien à y ajouter. Ces mouvements se divisent en trois groupes distincts : mouvements respiratoires, mouvements de sonde, ébats. a. Mouvements respiratoires (communs à tous les Ba/eifioptères). — On peut les décomposer de la manière suivante : 1° Émersion de l'évent, destinée à amener cet organe au-dessus de la surface de l'eau, d'abord pour expulser le gaz du poumon, ensuite jHMir aspirer de l'air frais. Le premier temps "est accompagné d'un xonfltc sonore, avec projection dans l'atmosphère de l'air contenu dans le jiou- mon, sous forme d'un panache de vapeur élevé, dont la hauteur, la forme et le son varient avec les espèces. Sa visibilité, que tant d'auteurs ont attribuée à l'hypothèse absurde de l'eau rejetée par les orifices de l'évent, est duc au même phénomène que la /«roproniGnt dit, quoique variant do vitesse dans sa progression, selon (luil chassait ou (ju'il se délassait, ne se laissait jamais dévier de sa route, laquelle semble ainsi toujours dirigée vers un but déterminé. Repos. — Nous avons, à plusieurs reprises, observé des Raleinoptères reposant en surface et parfois pendant de longues heures. L'un de nous a nièiiie pu photographier deux exemplaires (pii s'étaient ainsi arrêtés cote à côte. Cette photographie, pris(^ du sommet de l'île Petermann, ne laisse voir que bien indistinctement les dos des deux Mystacocètes. Lorsque nous avons pu disposer d'une embarcation pour nous rappro- cher de c(^s animaux, qui flottaient à près d'un mille de notre poste d'hivernage, ils avaient quitté cette attitude. Et, comme à notre arrivée nous vîmes, au lieu de deux Cétacés immobiles, les mouvements de deux Mégaptères en action, je rapprochai les deux phénomènes et les attribuai à ce sous-genre, dans la description duquel j'ai relaté plus loin ro!)servation (Voir PI. XIII, ilg. 7). Afjoiiic. — Les mouvements qui accompagnent l'agonie des Ralei- noptères (|ue nous avons vus atteints par les projectiles des baleiniers sont les suivants. Dès (]ue lanimal se sent touché, après une course en avant à toute vitesse, il plnufir profondément, à ce que nous fait voir le câble du luu^pon qui forme un angle de moins en moins aigu avec la suiface de l'eau. Le Cétacé donne alors son maximum de vitesse, c'est-à-dire d'efTort musculaire. 11 augmente d'autant, par contraction, sa consomnialion interne d'oxygène et ne peut se retenir de venir respirer en suiface (260i. Le lyt lune respiratoire caractéristique à chaque espèce n'est plus alors observé : l'absorption de l'air se fait pour ainsi dire au hasard. Il semble (|ue l'animal s'allble entre deux conjonctures également angoissantes pour sa pensée : courir les dangers de la surface on il vient d'être blessé ou s'y dérober eu se maintenant aux portes de l'asphyxie. Il se décide pourtant à venir respirer lré{|uemment et à petits coups, pour disparaître ensuite et reparaître (pu'Upies brasses plus loin. Mais bientôt cette tactique cesse d'être voloulaire. L'hémor- ragie fait son œuvre. Pour suppléer à l'oxygène que \\v lui a|qiorte plus de sang, le Balcinoptère agonisant se rapproche de plus en plus de lair Ejpcililion Charcot. — Lioi'ville. — Cétacés de rAiilarcti(iue. 9 6o CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. atmosphérique. Il est alors bien près de sa fin. Ramassant toute son énergie dans quelques contractions suprêmes, il donne de puissants coups de queue, à l'aveuglette, sans que leur impulsion imprime la moindre direction au corps. En même temps, roulant bord sur bord, il bat l'eau environnante h grands coups de nageoire pectorale. Une dernière convulsion agite sa queue, et il meurt en extension. Parfois la vie est longue à se retirer de ce grand corps dont la masse sanguine est considérable. Et, après plusieurs minutes d'immobilité, l'animal peut encore fournir quelques violentes battues. C'est pour(|uoi les baleiniers, avant de procéder à la manœuvre de l'amarrage, le percent dans la direction des vaisseaux du cœur avec de longues lances, les unes fines, les autres terminées par un large fer aplati, très coupant sur ses bords. Si ce coup de grâce est nécessaire, un frémissement passe sur tout le corps et comme un violent hoquet secoue le moribond, marquant la fin de son supplice. Mais, lorsque le trait du baleinier a atteint les poumons, le tableau de l'agonie diffère quelque peu. L'obus, en éclatant, a brisé les côtes, près de leur insertion vertébrale faisant une large trouée dans les tissus de l'animal et mettant en communication le milieu ambiant avec rinlérieur de la cage thoracique. Les puissantes contractions du diaphragme auront donc pour objet de chasser l'eau qui pénèti'c dans les poumons. Lancé par l'impulsion de la vitesse acquise, le Balei- noptère fuira alors devant lui, mais en zigzag, et plus du tout selon la route rectiligne si constante dans certaines espèces, iiussi longtemps qu'il pourra rester sous l'eau il s'y maintiendra, dans l'espoir d'échapper à son agresseur ; mais, pressé par l'asphyxie, il viendra émerger tout d'un coup, souillant dans l'air une colomie de sang qui s'échap|)e par son évent jusqu'à parfois lo mètres de haut, il projette la moitié de son corps hors de la mer et retombe, comme immobilisé parla douleur, les bras en croix, laissant voir pendant quelques instants, à la fois l'évent, la dorsale et le reste du dos. Puis il essayera de plonger encore et reviendra bien vite dans la même position, après avoir expulsé un second jet de sang, moins, haut et moins puissant que le premier. Et ainsi de suite il achèvera, de perdre par l'évent tout l<> sang qui ne CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 6i s'est pas encore écoulé par sa blessure. Il n'y a pas à craindre clans ce cas (jue riminobililé ([ui succède à ces apparitions ensanglantées soit suivie d'une contraction soudaine. La mort a pris moins de temps à envahir le Cétacé, m:iis il risque plus vite de couler bas, et l'on doit se hâter de faire le nécessaire pour ne pas perdre le corps de l'animal. Dans l'un et l'autre cas, le cadavre, privé de l'immense volume d'air que peuvent garder ses poumons pendant la vie, ne surnagera pas à la surface. C'est seulement à la faveur des gaz formés dans leurs viscères [lar la fermentation cadavérique qu'on rencontredes corps de Cétacés flot- taiiLsur l'eau. ÎMais ce phénomène ne se produit qu'après plusieurs heures de décomposition, comme c'est du reste le cas pour la plupart des Mammi- fères tués dans l'eau. On peut lire plus loin (troisième partie) les détails de cette agonie et par quel artifice pneumatique les baleiniers rendent les cadavres des plus grands Cétacés d'un remorquage facile à la surface de la mer. Érection. — Une des premières constatations qui s'ofl'rent aux regards de l'observateur en présence des cadavres de Baleinoptères, c'est la pro- jection de l'organe copulateur mâle hors du fourreau et l'élongation de cet organe. Cet étal, (jui tient à la turgescence du tissu caverneux et au redressement des courbes que décrit la verge flaccide, caractérise Vèrec- tion {{). Elle osl facilitée par la diminution du tonus des muscles qui s'in- sèrent au niveau de ces sinuosités, mais ne semble pas comporter, — loute- fois après la mort, — la rétraction du fourreau lui-même, c'est-à-dire la contraction des deux paquets musculaires qui commandent aux mouve- ments des lèvres du fourreau. La ligure 3 de la IM. Y représente une femelle du sous-genre Me(/f//)/ria accom[)agnée d'un mâle (à gauche) dont l(> pénis, largement sorti de sa gaine, jjend et Hotte dans l'eau. Une photographie de cet organe fut prise par M. Senouque de tout près : elle est reproduite à la figure 2 de la l'I. XV. A côté se trouve ffig. 4) un pénis du genre Balsenoptera, ayant (1) |)ei,\(;e (114) adople l'opinion de Heaubegabd et [îoilaut louchant la nature de l'érection chez les Cétacés. A savoir (ju'elle n'est pas accompagnée par une augmentation de volume sensible. En r-aisim de la sfrucUire et de l'épaisseur de l'enveloppe des coips caverneux, «on est en droit, disent les seconds, de penser (|uc l'alllux du sanj; dans les sinus du corps caverneux ne peut avoir d'autre résultat (|ue de rendre la veif,'e rigide, sans pouvoir augmenter son volume ». (lette opinion est considérée pur lîui'viER (75) comme très rationnelle. 62 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. également sailli hors de sa gaiiio, mais ayant subi un commencement de torsion conforme aux sinuosités que présente cet organe à l'(Hat flaccide. Si l'espoir du plaisir provoque l'érection de l'organe copulateur et que la sensation qui accompagne ce phénomène réponde à la défiuilion de Cicé- ron : Vn///iifaf/s rrr/xi onines, ''di(llaircsi.^i de nerfs centripètes. Ciùntiif.i!, eu 1837. puis EcKiiAiiDT en 1803, étudièrent la physiologie de l'érection, et François Franck ajouta à leurs découvertes sur l'action des nerfs ceutrifuges. Mais il s'agit ici d'excitations provoquées sur les nerfs honteux internes et les tilets du plexus mésentérique postérieur, organes que n'atteint pas le projectile des baleiniers. Toutefois, les nerfs naissant du plexus sacré (première, deuxième et troisième racines sari-ées) se l'ciidcut di^s côtés du sacrum vers le bas-fond de la vessie et se perdent dans le plexus hypogastrique. Au niveau de leui' sortie du sacrum vers ce plexus, ils peuvent être tou- chés par un projecticle, tiré en retard (cette région étant considérée par les baleiniers comme trop postérieure). Néanmoins, en cas d'atteinte du bout péiiphérique de ces nerfs, la turgescence du pénis est très proba- blement provoquée. Mais alor-s. seuls les wvÀXci atteints dans cette réijion devraient être en étal d'érection, et ce n'est pas le cas. l\»ur \id% centres érecteurs médullaires., découverts par Ckm.t/. en 187o, et auxquels on pense tout de suite, il convient de ne pas oublier qu'en cas de destruc- tion de la moelle lombaire par un projectile, le pénis ne devient pas turgescent. La Thèse de Poussep ^372; nous apprend bien que cet état est sous la dépendance d'autres centres, en particulier de diverses régions de l'encéphale, comme on le voit à l'augmentation de volume et CÉTACÉS DE U ANTARCTIQUE. 63 de consistiincc df l;i verge aj)rès excit.ition (■Icclriquc de certaines parties de l'écorcc cérébrale, varial)l('s d'ailleurs selon les espèces (couches optiques, tubercules quadrijumeaux, bulbe, etc.). Mais il ne peut être ici question de cette cause, car les trauinalismes provoqués par l'ai-nir des baleiniers ne s'exercent jamais sur les crânes des (^'tacés, dont la tète ne laisse émerger que la bosse de l'évent. Pratiquement, l'encéphale n'est donc jamais atteint. I.e cervelet seul pourrait, et d une i'açon tout excep- tionnelle, subir [)ai'rois certains dommages ù la suite d'un cou[) de canon, cette fois-ci pai'li trop tôt, et atteignant trop anlérieuremenl la bête. Or BusQUET fSSG) nous rappelle (jue « le cervelet, qu'on a considéré long- temps comme le centre de l'amour physique », ne joue chez les Mammifères aucun rôle appréciable dans l'érection. (le n'est donc pas cela. Restent l'action des nerfs centripHes. Nous ne pouvons raisonnablement faire inlrrvenir le l'ail bien connu que les attouchements de la verge sont sus- ceptibles de provoquer l'érection : le (^étacé ne mou Ire (pie son dos à ceux qui le poursuivent. Huant au rôle du nerf honteux iutrrue comme voie centrijièle de l'érection, Lovkn a montré (|ue l'excitation de son bout vi^w- tial ne provoque pas une augmentation d(! volume de la verge, puisque, si l'on l'ail une |)lai(' à cel organe en érection, l'excitation électrique du bout central diminue l'abondance de l'écoulement sanguin comme si elle res- serrait les vaisseaux sectionnés. D'ailleurs, les ravages d'un projectile explosif ne iiroduiseiit pas nrcessairemcnt \c% mêmes effets qu'une expé- rience de faradisation. '■2° Beaucoup plus semblable au traumatisme d'un coup de canon me paraît l'action d'un agcnl seclionnant commi' dans l'expérience de Spina. " (>lie/ un cobaye, cet auteur introduit près de la dernièir nrtiruintioit costo-ri'iirhrale, une lann; tranchante dans le canal rachidien, et il coupe la moelle. Lue minute environ après celte opération, le péi-inée se met à exécuter des mouvements saccadés et rythmiques, le pénis s'allonge et s'élargit, la nmqueuse du gland se congestionne, le gland lui-même prend la forme d'un entonnoir... Cette érection dure de dix à quinze minutes » (cité par Busquet). L'activité du centre génito-spinal lojnbaire parait bien exercer une influence inliibilrice constante venue des régions du m'-vraxe situées au-dessus de lui. L'expérience le l'ail aisément constater chez le 64 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. chien, don tik'sl plus facile de provoquer l'éreclion par le chatouilleiueiit du pénis, /of.sque ht moelle est sectionnée à l'un ion de la région dorsale et de la région lombaire, que sur l'animal intact. Mais, si nous tenons ici laraison qui fait qu'à la chasse, les Baleinoptères peuvent recevoir des blessures qui annihilent le rôle frénateur du système nerveux sur l'érection, et qu'ils ne peuvent, pour ainsi parler, plus s'empêcher d'être dans cet état, il reste encore à connaître qui a pu provo(juer cet état. Les raisons précédentes ne peuvent en effet s'appliquera tous les cas. 3° Il convient d'évoquer ici les conditions si spéciales de la respiration chez les Cétacés et en particulier les modalités de la chasse aux Baleino- ptères avec l'emploi de projectiles dont l'effet est de causer une abon- dante hémorragie. Le Baleinoptère qui a reçu un harpon explosible est aussitôt porteur d'une blessure énorme par laquelle le sang s'échappe à flots. Or, ne dou- tant pas que pour lui le danger ne vienne de la surface, il tend à se main- tenir sous l'eau le plus longtemps possible. Il perd avec son sang toute l'oxyhémoglobine nécessaire à l'hématose de ses tissus, et lorsque, affaibli par l'asphyxie prochaine, il veut revenir respirer en surface, sa masse sanguine n'est plus en quantité suffisante pour lixer l'oxygène de l'air. Il meurt donc ;7f/r fl.sy;/!y^/e, aussi bien à la siu'face de la mer que s'il était resté sous l'eau. Cette asphyxie, qui se produil dans les tissus privés de circulation, détermine un phénomène bien connu : celui des chevaux tués par section sous-bulbaire. Chez eux comme clie/ les Cétacés, la mort par inhibition des centres respiratoires entraine une abondante émission de sperme hors du méat urinaire. L'histoire des pendus est à cet égard classique ; de même, le crime par strangulation peut parfois être décelé grâce au sperme éjaculé dans les vêtements de la victime. Ainsi Colin a pu provoquer l'expulsion du liquide séminal chez des animaux dont le thorax était ouvert et dont la vie était entretenue par la respiration artificielle : l'expérimentateur n'avait qu'à arrêter le jeu du soufflet. Pour bien comprendre les raisons de la mort en érection des Balei- noptères, il suffit donc de se rappeler : 1° q^,. ^.^^^^ Cétacés meurent par asphyxie; 2° que les centres de l'éjaculation et de l'érection occupent CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 65 (les siè'ges si voisins qu'il tant toute Tadrosse déployée dans les fines expé- liiMKM's de laboratoire pour sépanM- ees deux phénomènes, physiologi- (|iiriii('iit associés à l'état normal, (pi'ainsi Véjuculation provoquée par l'asphyxie du lîaleinoptère a entraîné Yérortion, en dépit de l'action du sang asphyxiijuc sur les niiiscles rélracteurs du pénis (i). F. NounRiTriŒ. — La nourriture des Ualeinoplères de l'Antarctique se ra|iproolie seiisildcment de celle de leurs congénères des mers boréales, avec les diflerences toulel'ois qu'entraîne la composition du plancton, lequel est, comme chacun le sait, le seul aliment des Myslacocètes. Ce plancton, recueilli par M. Gain et étudié au retour par M. Cépède et divers auteurs des « Résultats scientifiques » de l'Expédition fran- çaise, doit être entendu ici dans son sens le plus large, c'est-à-dire en y comprenant les poissons de surface. Certaines espèces de Balei- noptères sont malacophages et vivent surtout de PU'ropodeH ; d'autres sont carcinophahes et consomment les Eiiphaufdu, abondantes autour des icebergs, qui forment les seuls reliefs hors de l'eau dont puissent approcher les corps volumineux des Mystacocètes (2). D'autres Baleinoptères enfin sont ichtyophages. J'indi rorilicc de la co(|uille, (1) ,((' fuis allusion ici à une expérience de Mislawsky : même après la section des nerfs érec- lours, qui sont les nerfs moleurs des muscles rélracteurs du pénis, ces dei'niers |)euvent être excités par le sans aspiiyvique. La faradisalion du piicutnnijaslriiiue, qui anète les mouvements du ereur, provoque la conlraiHion de ces muscles pai- suiti' de l'aspliyxii' momentanée i|ui se produit alors dans les tissus privés de ciiiulation, landis que. pendant une chute de la pression artérielle, la contraction des rétracteuis du pénis n'a pas lieu si le cieur continue ses battements, c'est-à-dire si le sang reste oxyiiéné. (2) Il y a toute une faune de Crustacés qui s'amassent en grand nombre le long du lilloral des îles antarctiques, car ces animaux ont tendance à se grouper autour de tout ce qui fait ligure de falaise. Mais, au voi'^inagi' des terres, les fonds soni trop bas jiour le corjis volumineux des Haleinoiilères, landi-; (|u'au pied des icebergs pélagiques ils ne l'isquenl pas le danger d'échouer. 66 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. tantôt [)ai' une Tiibicinelle du genre voisin, Tuhicinrihi l.diiiarel/ù Lkacii, à muraille très élevée, cylindrique, à base membraneuse, dont le test, jaune fauve, présente une texture osseuse ; elle est commune aux Baleines de l'Amérique du Sud. Sur les parties calcaires de ces parasites viennent en outre se fixer en commensaux d'autres Cirrhipèdes nommés par Olfers, en 1811, les Conchodenua : tel le C. vuhjalum Spengl, à pédoncule lisse, formant comme une tige sur le prolongement de laquelle le capitule est placé comme une fleur. Parmi ces bouquets de Cirrhi- pèdes, circulent des formes parasitaires non fixées, les Cyames, qui s'accrochent par les griffes de leurs pattes à certains endroits d'élection sur la peau de leur hôte : ainsi Cjjamus erraticus Rouss. de V. et Onyscus Ceti L. sur les nageoires et autour des organes reproducteurs (un crochet promené entre les lèvres du sillon génital en ramène des quantités, raclés avec des débris d'épiderme), tandis que Ci/amus ovalis Rouss. de V. se tient de préférence sur les parties en relief de la tète (apex de la mandibule, boutons du Mégaptère, etc.). Enfin de gigantesques Pénelles sont insérées par leurs cornes céphaliques qui agissent comme crampons fixateurs dans les tissus de ces grands Cétacés, à la proportion desquels ces parasites semblent s'être développés. Penella crassicornh St. et Lutk. et P. balsenopterse KuR. et Dan. sont des espèces connues ; mais nous avons eu la bonne fortune de ramener de l'Antarctique des formes nouvelles déterminées par M. Auguste QuiDOR (374) : P. antarcticn QriD., et f. C/uo'coti ()vw., assez voisines de la P. Liouvillei Qiid. que j'ai trouvée sur l'Exocet tout près de l'Equateur. Ces Pénelles de grande taille, une fois le Baleinoptère tué, flottent dans l'eau comme de longs rubans noirs, expliquant ainsi l'erreur des premiers cétologistes qui les avaient prises pour des sortes de soies épaisses, implantées sur les lèvres des Mystacocètes. Dans son travail sur P. Baleenopterœ Kor. et Dan., qui comporte une revue des Copépodes parasites de ce genre, ^ . Turner (387j nous donne la liste des Baleinoptères parasités par les Pénelles au dire des auteurs : B. musculus (d'après Koren et Danielssen). qui est B. phijsnlusL. B. roslrata (d'après Koren et Danielssen), qui est B. acu/o-ros/m/d I^acép. CÉTACÉS DE LANTARCriQUE. O7 /). niiisiuhix ou " Razorback » (d'après VV. TuriNER), (liii est /;. /i/ii/sti/its L. /i. Sihhiildii (d'uprùs Van Mkneden), (|ui est II. miisculiixL. [[). 11. /loreali.i (d'aprôs Van Beneden , (|ui est bien l'espèce de Lesson. H. AiiiE DR [iisi>i;usiii\. — I.os nalciiiDptrrcs nous ;i|)|>,irurciil dniis rii(''misph('re Sud avant iiumiic le aO°, qui est la latitude à pailir de laquelle seulement nous euvisai^cons les animaux d(''crils dans ce mémoire. Jusqu'au degr(' le plus austral de notre navigation, nous en avons rencontré. De même, ceux ([ui sont raiiprochés davantage du Pôle Sud, comme Wilson (« Discovery »), James Murray (« Nimrod »), en citent durant leurs voyages les plus extrêmes; et l'explorateur Amindskn, reçu i)ar la Société, do Géographie do Paris en séance ofïicielle, a l'ail délil(>r par projection cinématographique des films repi-ésentant un nombre considérable de Baleinoptères photographiés devant la (îrande iîanière de Ross. Pendant toute la circumnavigation de la '< Scotia », BuucE et ses compagnons n'ont cessé d'en enregistrer sur jeui' iivi'c de bord zoologique, déjà cité, hrcf, tous les états-majors scientiliipn-s des expéditions polaires ont vu des Baleinoptères dans les uiei-s Antarc- tiques, partout où il y avait de l'eau libre autour du Pôle, (le sont donc bien des Cétacés polaires au Sud comme au iNord. [.es uns semblent avoir une prédilection pour le large. D'autres fréquentent le bord de la Banquise ; il y en a même ipii. aux contins de l'hiver, s'avancent jusque dans ses canaux, dès (juela lumière y entretient encoi'<' le plancton, ou l'y i-amène. I. I.NDL'STIUE. — Ce n'est que depuis peu d'années (|Ui' les r.aleiii()|)tères deviennent l'objet de la cupidili' des marchands. Beaiironp plus nuisclés et, pour la plupart, plus grands (pie les Baleines franches, par consiMpieiit (1) Uuant à nous, nous n'avons jamais ohscrvù tlans l'Aiilairliciui' de ciiMiriiciisaux lixes sur B. musculus. Ce n'est pas le seul Mystacocète qui jouisse à notre connaissance, et jusqu'à ce jour, d'une telle immunité. Cerlainc Baleine franche, Ilahnut mysticetus. nejmrle même pas de Cirrhi- pédes. Les pèchcuis islandais du mi' sircli'. les .Scandinaves et |)lus tard les Hollandais cliercliant un passage aux Indes par l'Iisl, dislin^niaicnl déjà une italeinc du .Nord sans pliKiiies ciilcuiies, qui ne ((uiltc jamais les glaces, et une lîairine du Sud urcr îles ;)/«(/Hf,v. Par jdaques calcaires, il faut entendre ici les bouquets de Cirrhipèdes lixés sur la peau. Or la première espèce est la Baleine du C.rot'nland, /(. myslketus L., et la seconde est la Baleine des Basques, communémeni appelée •■ .Nordcaper », Euhalsena gluciulis Bonnatebhe, que les Basques chassaient dès le vi« siècle dans la .Manche \ an Beneoen et que plus tard ils allaient poursuivre jusqu'à Terre-Neuve. KuKEMiru. considère du resie ces deux espèces romine jiolaires et le>; range parmi ses W'uh der Arklis (192). Expéilitiun C/uirrvI. — Lim ville. — COlucès de rAiiluriliiiue. 10 68 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. susceptibles d'une résistance plus longue et plus dangereuse à l'attaque des hommes, ils ont vécu indifférents parmi l'hécatombe des Baleines franches à bout desquelles on venait au moyen de harpons, l'uis, celles-ci tendant à disparaître, le génie inventif de Svend Koyn, baleini(>r noi'vé- gien, s'avisa de tourner l'activité de ses compatriotes vers les Balei- noptères, auxquels on ne pouvait raisonnablement s'attaquer avec un harpon à main. Il imagina donc, en 18(17, de leur faire une véritable guerre à coups de canon. Le projectile était une sorte de grappin à branches mobiles qui s'écartaient dans la plaie du (léfacé après Uands Australes, à 7° plus au Sud et presque au méridien du Cap llorn, nous trouvâmes, en lillO, quati'e compagnies et quinze bateaux établis à l'Ile Déception. W-dpvè^ ]e Xors/,' Fiskeritide/ide, cité dans un article de Cb. IJabot (La iXatare, 1912), il y aurait aujourd'hui vingt-deux bateaux appartenant à huit compagnies différentes, occupés à chasser les Ualei- noptères depuis l'Ile Déception jusqu'à l'Ile Wiencke, dans le Détroit de der lâche. Les Baleinoptères, connue les Baleines iVanches, sont recbciH'hés [wuv \{i\XY huile ai pourleurs f(motis, quoique chez les premiers cesdeuxproduils soient d'un prix très inférieur à celui qu'ils atteignent chez les secondes. La longueur des fanons, en effet, et leur qualité, sont bien supérieures chez la Baleine. Pour la graisse, elle l'emporte encore proportionnel- lement. Mais, si la Baleine est beaucoup plus grasse que le Baleinoptère, par contre celui-ci est considérablement plus grand. Bulœnopteva mas- ctiliis L. wWr'wd 30 mètr(>s, alors que Uahriid iinstralis \)v.i\\. ne dépasse pas 15 à 20 mètres, et 10 mètres de Cétacé en plus représentent un poids de plusieurs tonnes, duquel pourront s'extraire un nombre respectable de barriques d'huile. Pour les espèces autres ^{wo les miiscidus et \cs phi/ sa /us, une telle dillérence de longueur entre elles et le gem-e Ihihenti n'intervient pas : il n'y a [)lus compensation (I), et ces espèces sont d'un ra|)|)ort nettement iiilV'ricnr à celui de; ce dernier genre. Chez elles, en effet. In ronpe des fanons ne coniplt' prati(puMnciit plus, tant ces lames son! d iiiir taille (1) Compensation très relative d'ailleui-s, puisque llahrnoptera musculus (et paifois phi/salus rouinisscnt io à 'M) baniqucs de 170 kilos d'iiuile, alors que Itahvna (uistralis n'en fouinit que 30. 70 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. iiisullisiiiiU' pdiii' les besoins de riiuliislric Toiitotois, les ;iuteurs no sont pas d'accord sur les différences qui font qu'entre les Baleinoptères la valeur marchande est loin d'être égale d'une espèce à l'autre. Lônnherg écrit (|ue Sôrling observe le fait suivant sur le chantier de Larsen (Géorgie du Sud) : pendant toute la saison (pie le taxidermiste suédois va passer chez l'industriel norvégien, les canonniers n'apportent (ju'une douzaine de n/ar W/ifi/fs à l'usine. « (Jii aurait |m en tuer beaucoup plus, dit-il, mais tant que les baleiniers à vapeur pouvaient attraper des iJalcines franches et des Mégaptères, ils ne se souciaient [tas de prendre la peine de tirer sur des /J/ur Whalfs. » Ils avaient, en effet, intérêt à tuer des Dalœnaaustralis. Mais, pour Mcfiaptcra loiufimaiiu^ j'ai vu exactement le contraire dans les centres industriels que j'ai visités. Ce sous-genre de Baleinoptères à pectorales puissantes, pourvues d'une énorme queue, dont la largeur atteint le tiers du corps, est composé de nageurs vigou- reux, concentrant, ramassant pour ainsi dire, dans la forme globuleuse de leur corps bossu, un pouvoir musculaire considérable. Les soubresauts de leur agonie ne i^essemblent à la fin d'aucune autre Mystacocète, et, quand leurs longs bras viennent battre la surface de la mer, avant de mourir, et que leur large queue vient ajoutei- son action pour soulever des cascades d'eau vers le ciel, on comprend qu'il soit besoin d'un canon avec un projectile explosif pour venir à bout d'un tel agitateur de flots. Les hardis baleiniers d'autrefois, qui ont eu le courage et l'adresse de se mesurer victorieusement contre les Mégaptères avec le harpon à main, n'oni pas dû avoir l'envie de recommencer souvent cette expérience, car il n'a pas dû leur être facile de s'approcher de leui' victime pour l'achever (1). La constatation d'un simple fait industriel que chacun pouvait constater à bord des canonnières norvégiennes rencontrées \)\\v nous vient donner une confirmation à l'appui de ce- que j'avance : la statistique des hai'pons usagés. Le harpon enfoncé dans les tissus des Cétacés est, en effet, repéré au cours du dépeçage, extrait, rapporté à la (1) Je ne parle pas de la capture îles Mégaptères au lilel, (elle que la pi'aliijuaienl les Japonais sur les espèces appelées Kiizira (223 et qui leste assez mystérieuse en déjiil des planchesd'un album dont l'Institut océanographique doit au P' Portier de bonnes projections. Nous n'avons en ell'ct jamais assisté à l'emploi de ce procédé, d'ailleurs abandonné pai' les Nippons, qui appelèrent les Norvégiens vers 1890 à leur enseigner les méthodes modernes et qui ont aujourd'hui sept comjia- gnies indigènes, dont l'une possédait vingt cuiionnières en 1000. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 71 forge, redressé si besoin est, et réparé quant à son extrémité cxplosible. Chaque harpon sert ainsi plusieurs dizain(>s de fois. Ces instruments ont un manche formé d'une tige repliée sur elle-même en deux branches parallèles, entre lesquelles court ranneau (|ui termine la ligne. D'ordi- naire, après l'usage, ces branches ne sont plus très di'oifes, et c'est cette incurvation, plus ou moins accentuée, (|ue le forgeage a pour objet de redresser. Ur les Mégaptères sont /rs seuls après l'agonie desquels il n'y a ([uelquefois plus moyeu de remettre un hai'|i(iM eu service. Leurs con- tractions musculaires sont telles que j'ai vu de ces manches de harjjons coudés à angle droit, ou même tordus sur leur axe. Extraits des corps des autres Baleinoptères, ces harpons pouvaient encore servirde quarante à cinquante fois (maximum^. Les Mégaptères sont donc très dilliciles il chasser. Ils sont, de |)lus, moins riches en huile que les autres Balei- n()|)tères. D'ailleurs, LosMiLiii; nous rap[)0rle, d'après Sorling. (jue dans la (léfirgie (lu Sud le H/ur Mhale produit de i.') à oO barriques d'huile « in spile of its size », tandis que la Mégaplère n'en fournit «pie 21) à 30 et le Finixuk, 20 à 1\\. C'est à peu près ce quej'ai constaté clans les Shetlands australes. Mais cela me paraît tout à fait concorder, au contraire, avec les tailles respectives de ces animaux! BaheDoptera mnsvjuhs et B. /)/ii/sa/iis (lors(|u"il atteint la taille tlu premiei-, ce (pii est fr('(puMit) donnent un l'cndement en huile double* en moyenne de celui île />. /mf/'d/is r{ de Mcf/njj/Pid. Toutefois .)/. /(j/ii/I/n/i/h/, piuivant parfois alteinilre dans l'Antarctique une longueur considérable, de l.'i à 18 mètres, il est possible (pi'un exemplaire soit exceptionnellement |diis productif (pi'un IJalei- noptère proprement dit, de petite taille, tel que //. //'//vy///.v. (pii ne (b'passe guère 10 mètres (rare). En attendant, les chillres olliciels sont là. et les primes fixées par les compagnies, selon la prise des baleiniers, récom- pensent évidemmeid les captures dans l'ordre où elles sont avantageuses. Voici ces chiiïres. ((ue je répète à la troisième partie ' industrielle de ce volume. Primes du maitre-canonnier et des lionnnes : Jj. niiisciiliis , ciiiHinriicr : W comoiiiiL'b ^équiiiaye : 10 couronnes). Pour • ^' P^'y"'"" • — : 'iii loiirnniies ((•([uipag'e : 7 couronnes). J B. horeiifis l ( M. hmniniinid ) — ^ -i" fouruniics (éiiiiiimg-u : •") couronnes). 72 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. Comparons maintenant les fanons : B. intisnilas eu possède de Do cen- timètres, B. jj/ii/salas de 75, B. horcalis de O'i, et M. lonxjhnana ., en moyenne, n'en offre peu de 50 centimètres. Plarons lout de suite à pai'l 'les fanons de B. horealis., qui sont les plus chers, et observons que ceux de M.longiinana sont cassants, que leur l)0ut d'implantation sur le maxil- laire inférieur est loin de présenter la base de 48 centimètres, propre à B. )iimriibis.^ et que ces lames cornées ne fournissent que la cinquième qualité du commerce, c'est-à-dii'e la dernièi'c, alors que les deuxième, troisième, quatrième sont représentées par les Baleinoptères proprement dits (la première étant réservée aux Baleines franches). Voyons main- tenant quels prix on les payait respectivement à hi tonne, au plus haul cours de Krisfiania, l'an dernier : ESPECES. yl-AIlTÉS. ITIIX \ \.\ TilNNE. l'RIX MOYEN PAR SOIS-GENRES (1). B. bnr('iiH.<. B. wi/.sni/i/.t. B. phj/sdhis. M. UitKjimuHti. Fanons Sej. Fanons noirs. Fanons blancs. Fanons Khôl. 21X11) IV. 6(J(J fr. 2(1(1 fr. Baleinoptères : lo(J() fr. Mégaplcres : 2(i(i fr. Les prix qui m'avaient été indiqués (mais dans l'Antarctique mémo en 1009-1910) étaient un peu plus élevés : B. imisculus était compté pour fournir des fanons à 900 francs la tonne, par exemple. Quant à M. longinuma., sa graisse seule était considérée sur le marché : ses fanons ne comptaient pas . Combien de fois ai-je eu l'occasion de le remarquer en observant les coupes noires caractéristiques de cette espèce, rejetées par les baleiniers, ou, mieux encore, les fanons adhérant encore au maxillaire supérieur des cadavres abandonnés. (PI. X\', lig. 3). (1) Ces chiffres, conformes à ceux du Laboratoire de prodiictiniis coloniales d'ori'/lne animale 347), sont sensiblement éloignés de ceux cités par Rahot dans l'article de la Nature de lî'12 (375). Le prix moyen des fanons de Baleinoptères y atteit'nait une somme de t 8!)3 fr. ~">, au lieu de 1 300 francs, et le prix moyen des fanons de Mégaptères, 883 fr. 75 au lieu de 200 francs sans les centimes ! Le même article, écrit, paraît-il, d'après le Norsk Fiskeritidende, dit en parlant des fanons du genre linlxna, que les derniers prix (considérés comme faibles pour un article aussi demandé) ont oscillé entie 30 300 francs et 3.") 3150 francs la tonne. Oi- l'acier, les cornes, le celluloïd et toutes les substances en général ([ue l'indusliie a inventées pour rem- placer les fanons ont fait baisser ces susdits prix, qui sont ceux d'il y a cnviion dix ans. Aujour- d'hui le prix moyen d'une tonne de fanons de Balxna australis représente la première qualité (fanons du Sud) et ne se vend pas en moyenne beaucoup plus de i 000 francs. CÉTACÉS DE L ANTARCTIQUE. 73 (Il convient d'ajouter que l'oxploitation des Baleinoptères est beaucoup plus économique et moins f^aspilleuse dans la Géorgie du Sud qu" dans les Shetlands Australes). Mais, de toutes façons, les Mégaptères sont des animaux, pour les raisons que je vicus d'exposer, d'une valeur niar- cliaude nettement inférieure anjour-d'hui à celN' des IJaleinoptères |iid|)rciiient dits. Et je ne crois pas du tout que les cjnioniiicis de Larseii auraient fait une i)omu' alVaire, si, privés de fialiviia atistnilis, ils avaient eu la sini^ulière idée de chasser ;)/. longinuma.^ de pré'l'érence au genre l}»il;riioi)l('r(i [ 1 i. Il sullil de lir'c ce (|iii précède pour s'en coiivaiucr'e. BALEXOnTEliA M CSC U LUS L. A. — SVNOMYMIE DE l'eSPÈCE 1758. Bdhfna musculus. Linni::, Ioc. cit. 1846. /'/ii/sd/ii!! (Rori/uridis) Sihhdidi. (Ikai :J.-E.), Ioc. cil. 1849. l'ierobahena ôoop.i. Esghhicht, Ioc. cil. 1857. Bahvnoptera gigtis. Eschiuciii- r. llF.ixiiAïun', Nal. Bidrag-, Groen- land. 1861. Plcrdhnhi'na gigns. Van Brneden, Mcni. .Vcad. Roy. Se. Bruxelles. 1864. l'hgmlus latirostris. Floweîi, Proceed. Zool. Soc. London. 1365. SihiKildiiis f/iitd retiras. BuiiMEiSTEn. (I) Cepenilant, je hr puis passer sous silence la curieuse alfli-ination de FiiRivriucK Deiiei.i, Bennett (cilé par Ksciiiiicin, p. iii; païue en IS'tO, dans son livre écrit à la suili; de son vo\a;;e baleinier autour du monde en 1833-1836 " Tlie llampbark. dil-il. is sel do m molestnd bi/ whalcis (ind is never Un' cliicf ubject of llieir j)wsuil : althouijh tlie oil it produces is superior to llial obluined frum tlie Itiijlil Wlitle, and but Utile inferior to sperm oil ■>. Mais n'oublions pas qu'en 1840 on ne se ris- ([uait pas encoie à s'attaquer d'une fa(;on ^'énérale aux grands lîaleiiioptères. Toutefois si, pai- xpciiii-uil, l'auteur si^nilie le sperma ceci du Cai'balot, c'est plus (|u'uiie petite dillérence de qualité qui sépare industriellonienl l'c pi'oduil de l'Iiuilc du Méiiaplèi'c ! Le speniia rfti n'est pas aiili'c chose que la crline qui se dépose à IVoid sous lornies de cristaux quand on a l'ait fondi'e par la iliiileur le lard de Cétacé. Il yen a dans tous les Mystacocètes, par conséquent les Mégaplères en produisent. Mais, dans les Oachalols, ce produit se trouve tout naturellement préparé sous l'oiine d'une masse volumineuse comprise dans la face supérieure de la léle et du bouloir tiiMKiué (le ces animaux, où elle oicupe un vaste bassin, en forme de cliai- antiiiue Iîhcvierj formé |)ar le développement latéral et postérieur des maxillaires. On n'a donc qu'à l'y luiiser. Quanta la graisse des Baleines et à celle des .Mégaplères, elles ne peuvent faire l'objet d'aucune comparaison, ni en quantité ni en qualité. D'après Scammon (276), les lîaleines fournissaient 200 barils, pour 40 fournis par les Mégaplères. .Vujourd'liui, dans l'hémisphère austral, j'ai noté respi'clivenient 30 barils, pour to à 2.'>. RI ces barils de 170 kilos se vendaient ;il6 francs pour la lialeine et 303 fi'diics pour le .Mé,'aplère. C'est qu'en elfet l'huile de Haleine contient plus de cétine que l'huile de .Mégaptèi-e. Il est par conséquent inexact que celte dernière l'emporte en (lualité, donc en valeur marchande. 74 CÉTACÉS DE U AXT A RCTIQUE. 1866. Silibahlius: fjorca/is. Ukay ^J.-E.>, lor. cit. 1866. Ba/œnnp/rra Cnro/imr. .M.\lm, loc. fit. 1866. /jif/a'nfi/i/cni inleniifilin. Blrmeister (LuxxBERr;'). 1878. lialxnoptern Sihhaldii. Sars (G.-O.), Forliandl. Vid. .Srisiv. tliiiistianin, n<>XV; 18, PI. \\\. 1881, Balœnuplera inli-rinedia. Burmeister, Atlas du la description physique de la République Argentine {2' section: Mammi- fères, I, Die Barfenwalen der argentiiiischen Kilsten, Buenos Aires). 1898. Balœnoptcra miramaris. Lahille, Notes sur l'ostéologie du Baleinoptère de Miramar (Rev. Mus., La Plata, IX). Noms des baleiniers : En français : linrrjnal {pars). En anglais : Rorqual. Fiiiiii'i' (pars). Bine Whdle. En allemand : Blauwal. En norvégien : BInahval. En eskimo : Tiumulil;. Sous 1p nom de B. Sihhaldii, les auteurs ont désigné ki grande Baleine bleue des pêcheurs, jusqu'à ce que True, en 1898, ait démontré (jn'il convenait de l'appeler B. mmculus L. Les premiers exemplaires prove- nant de l'hémisphère Sud ont été étudiés par Blumeisteu : |o En 18().'i, d'après une omoplate de 2 mètres de large et de 1 mètre de haut trouvée près de Buenos Aires ; 2° En 1860, d'après deux spécimens jeuin-s échoués dans les mèm<'s régions qu'il rapporta plus tard (88'"') à/?, iiilennedia Buiîm., nom donné par lui à cette espèce lorsqu'il eut estimé que, par les dimensions de l'emplaire qu'il avait sous les yeux, l'animal était intermédiaire entre />. Sihfjfi/dii X\:c7. iB. ntnsciihi^ L.) el B. pdtachonica Bur.m. [IL physa- liis L.). LôN.NBERG (360) fait justement observer que le nom spécifique de antarctica l'eût emporté en priorité sur intermodia, si Ciuay n'avait employé antérieurement le pn-mier pour (h-signer un Baleinoptère de la Nouvelle- Zélande, dont les fanons étaient d'un blanc jaunâtre. Pour la même raison, le l'Injsalus australis décrit par Hect(iu (170) ne doit pas être le même que le B. intennedia de Biiimeister [loc. cit.), jjuisque ses fanons sontd'un gris-ardoise pâle avec des raies verticales noires, que quelques-uns sont CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 75 |)r('S(|ue !)lancs ou d'un blanc jaunàtro et (|u'onfin les barbes (mi sont lil.iiirhos. Or fcflc coloration claire des fanons esl nn caractère que l'on ne rencontre jamais chez les Haleines bleues, dont les fanons, ainsi que leurs barbes, soni noirs [Xoir Fanons). LôNNBFJu,, en 1!)0(), fidèle au système taxionomique indiqué plus haul, attribue à cette espèce le nom de intermedin donné par Bi-hmeistek aux exemplaires provcMiant de l'hémisphère Sud; Ragovitza, en 1003, au contraire, la rattache au type désigné par les auteurs sous le nom de //. Si/)/)((/di, mais se voit à regret obligé de l'appeb'r /?. musculus L. pour se conformer aux lois de la nomenclature, connue l'avait fait KukEiNtiial en I9UU pour l'espèce du Nord (1) à la suite des minutieuses recherches deTuLE (300). Je partage celte opinion, en raison des analogies de forme, de taille, de couleur, d'aileron dorsal, de nageoires et de queue, qui me paraissent unir les animaux qnc j'ai vus aux lîaleines bleues dn Nord, Comme R.\co- viT/A (2), j'ai la conviction que le grand iJaleinoptère du Sud n'est autre (|U(' le /?. S}/)/)(i///i des auteurs, c'est-à-dire B. miisctdus L. H. Dimensions. — Il s'agit ici du plus grand Gétacé et peut-être du pins grand animal vivant à l'heure actuelle. Sa taille atteint 30 mètres. ScAMMON (162), Saiis (275), Gii.dberg (276), Soklim; (360) et moi l'avons constaté. Kacovitza (/of . c/7.)dit en avoir vu dont la taille dépassait 2o mètres ; WiLsoN (394) en signale de 2()m,30. Tiiineu (303), Collett (98), V.vn Beneden (58 et 65), sur des exemplaires du Nord, ont mesuré les mêmes dimensions à peu de chose près (2o mètres en moyenne). Ceux qu'a vus Sôrling (cité par Lônnbeug) (foc. c/^.), à l'usine du CumberlandBay, dans la Géorgie du Sud. avaient ordinairement de 70 à T'i pieds (22 mètres), les (1) « Wàhrend Jei- Hlauwal in allcn neuren Woiken deii >iàim',n llaUvnoptcra ^ihbaldi erhalteii hat, kann es durch Tiu'E'ssorgtalliglc litterarische iJnlersucliung als walirschrinlich gclten, dasz (1er l.iNNK'sche Spericsnaiiie musmhin nicht fiir den l'inwal, sondern der Blauwal anzuwenden isl, iiiul ich habe daher, TiuEs Vorsdias folgend, di'in Rlauwal den r.iNNKsclien Speciesnamon B. musculus gei;el)en » lO/f Waleder ArlUis (192)]. (2) « J'ai la conviction que notre grand Daléiioptèie du Sud est bien le Untanuptcra SibiMildi. (AucT.),que malheureusement je suis forcé d'appeler musculus L., parce qu'à la suite des études de riii'E (1898) il a été démontré que ce nom lui revient, si l'on veut se conformer aux prescrip- tions du code international de noineiiclature. Je regrette d'autant plus ce changement que cela ne peut manquer d'amener les phis regrettables confusions dans la suite » (377). Expédition Charcot. — Lioivii.le. — CC-tacés do rAntaroliquc. il 76 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. plus grands exemplaires atteignant 82 pieds (27 mètres). Kùkenth.vl {loc. fvV.) donne à l'espèce du Nord une longueur pouvant allerjusqu'à 30 mètres. Nous sommes donc bien d'accord : les espèces arctiques et antarctiques sont de même taille. C. Coloration. — 1° Corps. — En général uniforme. Deux variétés de gris-ardoise : foncé o\x pâle^ sur tout le corps, d'où l'appellation populaire de Baleine bleue (|ui provienl de l'aspect fourni par la couleur de la peau mouillée lorsque le soleil l'éclairc à la sortie de l'eau. Parfois l'animal, échoué sur le flanc, laisse voir latéralement dans larégion située au-dessous des nageoires de petites taches claires, ombrées d'une manière qui rappelle le savon de Marseille (caractère inconstant). Les deux variétés (foncée et pâle) en présentent. Sôrling, sur les flancs de l'animal, a relevé des marques que je n'ai point eu l'occasion d'observer : de petites dépressions de 20 à 25 millimètres de diamètre, creusées en grand nombre à la surface de la peau, avec de fines lignes blanches irradiant irréguliè- rement des bords de l'orifice. Ceseraitentre la nageoire pectorale et l'anus que ces dépressions étoilées de raies blanches se trouveraient en plus grand nombre. A partir de cette région, leur quantité irait en diminuant dans toutes les directions. Nous connaissons des accidents semblables, relevés sur la peau de tous les Cétacés contus, surtout des Marsouins et des Dauphins, mais on ne doit pas penser que Lônnberg citerait cette observation de Sôrling s'il la rapportait à des cicatrices. C'est pourquoi je la reproduis ici. Enfin il arrive que la variété foncée offre quelquefois une partie ven- trale gris clair. L'ombre formée par les plis s'y présente alors d'un beau bleu d'ardoise, veiné par places comme du marbre turquin. Mais, chez les individus appartenant à la variété claire, il n'est pas rare de constater que le bord externe de la nageoire pectorale est frangé d'un rebord blanc crémeux, dont la teinte se confond avec celle du ventre, laquelle se fonce un peu sous l'aisselle (caractère inconstant). fP Fanom. — Les fanons, que Beddaud dilcomposésde 370 pièces, sont uniformément noirs, garnis de barbes de la même teinte. Ils atteignent jusqu'à 05 centimètres de longueur (Beddard) et de 20 à 40 centimètres de large (Lônnberg), mesures maxima. Leur striation est faite dans le CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 77 soiisdc la largeur. Voici cominciil les décrit IviiKF.NTiiAi., [)oiir l'espèce du Nord : « ...La couleur uniformément sombre, d'un bleu noir, des fanons, ainsi que leur effilochage dans la longueur, leur grosse iibre d'un noir bleu, sont distinctifs de notre espèce... » C'est tout à fait ce que j'ai pu constater sur les B. muacuius de l'Antarctique. Lonn- liKiKi, (jui donne une bonne figure d'iiii fanon de ce Mystacocète, ajoute : « La longueur d<'s fanons (rap})ortés) de la Géorgie du Sud est approximativement la même que celle citée par True pour les fanons de la Baleine bleue du Nord. » 'i'^ Langue. — Nous avons eu l'occasion de constater, immédiatement après la mort par hémorragie de cet animal, que sa lan- gue, llottant dans l'eau par la bouche ou- verte pendant qu'on remorquait le corps, était d'une teinte uniforme gris pâle, tirant un peu sur le mastic, et qu'elle était abon- dannnent plissée (Voir la Troisième Partie de cet ouvrage). Elle est de consistance gélatineuse. D. FdiiME m: cdups. — 1° Général itrs. — Ce Baleinoptère est allongé, fusifornie, nuiis d'aspect robuste. La |)lus grande épaisseur du corps, c'est-à-dire an niveau du milieu de la peclorale apprupK'e sur les flancs, est comprise cini| fois et demie dans la longueur totale. Le corps se termine par une (pieue horizontale rigoureusement triangulaire. 2° Tét<'^ écenf, cou. — La tète se contiiuie direcleineiit avec le corps, sans cou, suivant une ligne courbe ascendante {[ui part de rextrémih" du maxillaii-e supérieur ius photographie de Lûnn- IIEHC). 78 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. l'insertion antérieure de la pectorale. Cette bosse, placée tout contre la commissure des lèvres, c'est-à-dire plus bas que la grande courbure de la bouche, est sillonnée par trois plis qui amorcent le système de plissurc que nous décrivons plus loin (ventre). C'est au-dessus de cette faible pro- tubérance que se trouve l'œil, tout petit sous la fente de ses paupières, comme perdu entre deux replis de graisse. En remontant vers le sommet de la tête, le cou semble répondre (morphologiquement, mais pas anato- miquement) à une sorte de dépression, au-devant de laquelle le cône de Févent fait saillie. Cet évent à deux conduits, dont l'ouverture irrégulière n'est jamais bien symétrique par rapport au plan de l'animal, apparaît comme le renflement d'une sorte, de carène, plus caractérisée, en général, que ne l'a vu Raco- viTZA, et qui s'étend depuis cette protubérance jusqu'à l'extrémité du maxillaire supérieur. La pointe de ce maxillaire plonge, pour ainsi dire, dans la mandibule inférieure. Les deux mâchoires ne sont séparées que par un espace de 30 centimètres environ à la commissure, où se trouve l'écart maximum, lequel ne tarde pas à se réduire de plus en plus, jusqu'à disparaître vers le tiers postérieur de la bouche, distance à partir de laquelle les lèvres sont en parfaite coaptation. La lèvre supérieure, taillée en biseau en dedans, jusqu'à la naissance des fanons, présente ainsi un bord obliquement découpé qui repose sur le bord interne de la lèvre infé- rieure, obliquement taillée en sens inverse. L'ouverture delà bouche est conforme au dessin général que présente cet orifice chez les Mystacocètes : à savoir une fente terminale à l'extrémité du museau, séparant le maxil- laire supérieur très petit du maxillaire inférieur très grand, selon une ligne d'abord droite, puis dirigée en haut, formant ensuite une grande cambrure à courbe supérieure, pour retomber ensuite et aboutir à une large commissure située très en contre-bas au-dessous, et au bord de laquelle s'ouvre la fente palpébrale, placée ainsi en arrière et plus bas que la courbure des lèvres. Le bord latéral du maxillaii-e est nettement convexe chez B. muscidus. 3° Dus, dorsale, queue. — La carène du maxillaire supérieur s'arrête à l'évent. Entre la bosse conique de cet organe et l'aileron dorsal, plus d'accident ; puis la carène réapparaît entre cet aileron et la queue. Nous CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 79 n'avons jamais vu ici les quatre ou cinq dentelures signalées par Raco- viTz.v. La dorsale, placée très en arrière de l'animal, dans h; dernier quart de son corps et sui' une ligne verticale qui inicoiilicrait l"anus, est réduite à une petite nageoire de forme triangulaire, à pointe postérieure, longue d'un septième de l'épaisseur du corps à cet endroit. Son liord antérieur redresse la courbe qui part du soinmel très convexe du dos et la relève sur une longueur équivalente à un trente-quatrième de l'c-pais- seur de l'animal. Le bord postérieur de cet aileron est peu découpé et, tout de suite après lui, la convexité du dos s'abaisse vers la queue, en suivant la carène indicjuée plus haut. La queue montre la Idiinc géiu'ialc Fig. 2. — Nageoire caudale de Balmnoptera luusciitus L. d'un triangle isocèle formé de deux triangles rectangles accolés par le plus petit côté (le l'angle droil. (Chacun de ces li'iangles représenterait une des ailes de la queue. io F/ révélation anatomique ne se produit (luau moment de la sonde. Mais que; ce soit pour venir respirer ou pour sonder, jamais la plongée qui suit l'émersion ne permetde voir la queue. Celle-ci, au moment de sortir de l'eau, se recourbe dans le plan horizontal où elle est construite et reste au-dessous du niveau de l'eau, au lieu de se projeter en l'air comme dans le genre Megaplera, que nous décrivons plus loin. Les émersions qui précèdent la sonde sont au nombre de quatre ou cinq, en général, parfois de s(^pt. Leur intervalle (>st très variable, mais d'ordinaire n'excède pas cinq minutes. Une fois la sonde clTectuée, B. mifsculus L. reste sous l'eau un tem[)S assez considérable. Racovitza l'évalue à plus d'un (|uart d'heure ; Wilson à trente, quarante secondes ; LôNNBERG, d'après Sôrling, de di\, quinze niiiiules à une demi-heure. Nous avons mesuré ces intervalles à bord du « Pouquoi Pas? » et des vapeurs baleiniers norvégiens : tous les chilfres cités se rencontrent. C'est en elfet entre une demi-heure à quarante minutes que s'écoule le temps maximum qui sépare deux sondes, pour les individus de l'Antarctique. Les émersions qui précèdent la sonde sont accompagnées d'un souille, dont la hauteur, la forme et le son sont caractéristiques de ^espèct^ Le souffle de B. tiiuscK/t/s a été fort bien étudié })ar Uacuvitza, qui la vu de près : il en évalue la hauteur à une quinzaine de mètres, ce (pie j'ai pu vérifier à la fois sur l'animal sain qui projetait dans lair un paiiaclie de vapeur blanchâtre, comme sur l'animal blessé aux poumons, qui expulsait par l'évent une colonne de sang de la même hauteur. Ce panache est très étroit à sa base et très large à son sommet, en forme de palmier. Par temps sec et froid, on le voit se détacher à l'expiralion de la bosse de l'évenlet ilolter quelque temps dans l'air avant de s'y disperser. \\'n,S(iN, 82 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. qui ne rcslimc que de quinze pieds, — ce qui me paraît tout à fait insuf- fisant, — en donne une très bonne ligure page ."i de son mémoire. Mais les dill'értMices qu'il indique dans la l'orme des ailerons dorsaux de /?. /iti/.s- cuIhs, et qu'aucun observateur, certain de l'espèce en vue, n'a signalées, ne me font pas accorder une entière confiance à son identification spéci- fique du souille. Il est extrêmement difficile de le différencier du souille de B. phjjsn/it.i, sinon en ce que chez /]. musculus la division du souille en deux portions distinctes est plus apparente. Comme le dit Von Baer (43), on ne pourrait voir ce phénomène que de face, et Racovitza ajoute que, ayant regardé beaucoup de Baleinoptères de face et de profil, il n'a jamais remarqué que le souffle lui soit apparu double. C'est pourtant ainsi. Examiné du pont d'une canonnière en suivant bien attentivement les évolutions du Cétacé, on peut guetter le moment où l'évent va opérer son émersion. Si l'on fait bien la même route que l'animal et qu'il apparaisse droit devant l'étrave, par temps calme, on aperçoit nettement deux faisceaux coniques assez divergents s'échapper de l'ouverture de l'évent. Une très bonne projection de l'instantané pris par Rallier du Baty (378) aux lies Kerguelen figure dans les collections de l'Institut océanogra- phique, qui représente la divergence des cônes gazeux. Je n'ai mal- heureusement pu me procurer le négatif pour le faire reproduire ici. Quant à ce que Thiercelin (292) dit avoir vu chez les Baleines franches, à savoir que, des deux branches du V formé par la dualité du souffle, l'une était plus allongée que l'autre, je n'ai jamais rien constaté de pareil chez /?. musculus ; mais, accidentellement et à la condition de n'en pas faire une règle, c'est la chose du monde la moins surprenante (asymétrie bien connue des Cétacés, ou simple encombrement muqueux, unilatéral, des voies aériennes). Sôrling, cité par Lônnberg, assure que le souffle des BIup Whales est moins haut que celui des Finhacks. Si, par ce terme, il entend B. physalus, la différence entre les hauteurs respectives des souffles pourrait provenir tout simplement de la diffé- rence de taille entre les animaux qu'il a examinés. Mais précisément la taille moyenne qu'il indique pour le Fiiihark (20 mètres) est inférieure à celle qu'il indique pour le Bine Whale (25 mètres). Je CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 83 ne iir('\|ili(|ac pas cnmincnt, dans cos condilions et (Hanl (Ioiiik'" l'extra- ordinaire rossomhlance qui rapprochi' h' lypc ///Kscifhtsdn typo p/ii/snhts, ce soit le plus petit de ees deux Haleinoptères (jui aurait <''li'' jxiurvu du souille l<' jdus haut, le plus éti'oil et le |dus dense. J'ai'mi les Balei- noptères rencontrés par l'Expédition française, IJ. innsfulns nous a toujours semblé avoir la plus i^rande taille et le soullh; !e plus ("levé, lîien |)lus, si /?. y;////.sr//;w atteint parfois la taille de //. iiiiiscnlns, dans la majorité des cas elle est inf(''i'ieure, tandis que le premier m- descend jamais au-dessous de 20-25 mètres. F. NoimniTURE. — La nourriture de ce Baleinojjtère consiste princi- palement en Schizopodes du i;enre Eaphnus'm dans la région visilee |)ar le « Pourquoi l'as ? », où ce petit Crustacé foi-mait le seul fond alimentaire pour Cétacés offert par le plancton de surface. (IrutnEiic rapporte que, dans l'estomac d'un IL nmsculas L. du Nord, on a trouvé jusqu'à 1200 kilos de Tlijjsanopoda ineniiis. Il est probable qu'il devait y en avoir bien davantage après le repas de Tanimal, car l'intensité digestive des Cétacés est un phénomène connu, et bon nombre de Crustacés oui dû être digérés pendant le temps qui s'est écoulé entre la mort de l'animal et le moment où l'on a mis à l'air le contenu de son estomac. G. Parasites. — Je nai jamais eu l'occasion d'observer un seul cctoparasite sur la peau de //. iinisciihis L. même aux points d'élection, c'est-à-dire autour des orifices nalurels et sui' le l)ord externe de la pectorale. Je serais assez tenté de croire que, du moins dans lAntarc- li(pie, cet animal n'est qu'exceptionnellenienl |)arasité. II. Aire de dispersion. — Rencontré' |)ar nous dans toutes les régions indi- quées sur le tableau pages 3 et 4 (Ajijuiritions de Cétacés oliscrrées à hanl (li/(( /'()U/-t{U0i Pas'/ »),c'e^l-h-(\\vr du oo^auTlolatitudeSud el enlre les(i()o et 125° Ouest Paris, mais île préférence près des terres plulôt (|ue dans la l)aiiquise, ce grand Mystacocète a été aperçu par Racovitza en quantité variable dans le Détroitdu" Heagle ■> et dans le Détroit de Gerlache. Wii.son le signale dans la Mer de Hoss, où il remarque son exti'èuK^ abondance au large des lies lialleny (mais il ajoute (pu', « si l'opinion de Sir James Hector est vraie et qu'il y ait en réalité quatre espèces de Rorquals dans l'hémisphèi-e Sud (!)... » ils ne doivent pas être faciles à reconnaître de Ejpédition Charcol. — Liouville. — Cétacés de l'Aularctuiue. 1- 84 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. loin, (^(ilo remarquo enlèverait toute valeur cétologique à ses obsoi-- vations si un schéma d'émersion très bien silhouetté n'indiquait clai- rement qu'il a vu sonder B. niusciilt/s L. Autour de la Géorgie du Sud, Sôrling a rencontré ce Cétacé. Enfin Amundsen, à la Baie des Baleines, tout contre la Grande Barrière de glace, en a cinématographié en abondance extraordinaire. C'est donc un animal polaire, à préférence marquée pour le littoral ou le bord de la banquise. I. Industiuk. — 1° C/i((sse. — La chasse de B. n/Ksc/i/u.s est une des plus longues en raison de la grande vitesse de natation de cet animal. Il arrive fréquemment que les baleiniers le manquent, et, s'ils l'atteignent dans une partie où la lésion est longue à provoquer la mort, il n'est pas rare de voir la canonnière l'emorquée par l'animal blessé pendant plus d'une journée. Pour ma part, j'ai été remorqué cinq heures et demie par B. nuisnilns, sur l('(|uel il fallut tirer un second harpon, dont l'éclatement fut niorlcl. Lorsqu'une bonne prise est ainsi réalisée du premier coup et que la blessure est grave, ce Baleinoptère donne aux pêcheurs moins de diffi- cultés par les mouvements de son agonie que les Mégaptères, car, toutes proportions gardées, il se contracte moins et saigne bien davantage (ou est plus sensible à la douleur). La vraie difFiculté de sa chasse consiste donc dans la manœuvre à observer au moment où le harpon l'atteint, en raison de sa masse, de sa taille et de sa vitesse dans leau, qui dépasse celle de tous les Mystacocètes. 2° Produits. — La valeur marchande de B. ///usea/as est la plus élevée de tous les Baleinoptères. Sôrling, cité par Lônnbekg, évalue son rende- ment en huile à 45-.")o barriques autour de la Géorgie du Sud. Aux Shetlands Australes, les baleiniers que j'ai rencontrés l'évaluaient à 1!) ou 50. Cbaque barrique était de f70 kilos, et cette huile se vendait sur le marché aux environs de liOO francs la tonne (qualités 0 et \). Les fanons de B. musc ulus alieigïiaieni alors un prix de 900 francs les! 000 kilos. D'après Gruvel, il se serait aujourd'hui abaissé à 000 francs (347j. Ces fanons sont de la qualité appelée sur le marché [(nions noirs, la plus chère après les fanons de B. borealis. Comme il faut au moins quati'e ani- CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 85 maux |)(iur ï;i\n\ une tonne de beaux fanons noirs, chaque prise, lors de notre passage, rapportait donc : En fanons 225 francs 1 n^ , , -.,,-,• _, , ., _ , total ; .).J2.) Ir. l'/t iiioi/fiiite. En liuilc 3100 — ) ■' ANNEXES. jYo/r I. — I>a figure 1 de la planclic XV représente ce qui reste après le dé[)eçage du 11 /la/;i'/io/)/rrfnni(sci(/us (ichoué sur le flanc droit dans l'eau du rivage. Saqucne, dirigée vers la droite de l'observateur, repose à terrt*. Le corps a été entiércnienf dépouillé de son lard. La couche musculaire n'est même pas entamée, sauf sur la ligne médiane du ventre, où une large plaie donne issue aux intestins qui flottent dans la mer. Un chapelet d'anses appai'lenant à l'intestin grêle s'échappe par cet orifice, et au centre de la photographie, au premier plan, apparaît une i)ortion du gros intestin, relié à la masse générale pars(tn nu''sentère. Au sonuiiel du corps échoué, c'est-à-dire le long du flanc gauche, apparaît le bord postérieur recourbé de la petite nageoire de la B/i/e Whale. Note '2 (PI. XV, fig. ij). — (ladavre fraîchement dépecé de B. miisculus (au pi'emier plan, rachis indistinct de Baleinoplèrej. Le spécimen qui est échoué avec sa ([ueue siu- la grève et la portion antérieure du corps dans l'eau nous montre successivement, en commen(;anl par ce qui est le plus près de nous : 1° La nageoire caudale tronquée de ses ailes, que l'on a sectionnées peu après leur départ de la carène médiane ; 2° La queue, qui s'étend depuis cette région juscpi'à une hernie forim-e sur le flanc droit du cadavre par la saillie des intestins hors de la plaie veiilro-latérale droite. L'anse intestinale en saillie est distendue par les gaz de la fermentation cadavérique; 3° Sur la même ligne, à la hauteur du plus grand périmètre tlioi'aciipje, se voit le bord postérieur de la nageoire pectorale, à laquelle on a laissé la peau adhérente. Partout ailleurs on l'a enlevée en même temps que le lard; \° Après rinilexioii formée par la ligne de l'épaule à la tête, appai-ail 86 CÉTACÉS DE U ANTARCTIQUE. la branche droite du maxillaire inférieur séparée du plancher de la bouch(> (jui a été sectionné pour recueillir cette portion très grasse de la gorge, comprenant la langue. On aperçoit, à la loupe, Textrême pointe du maxillaire supérieur, que la direction de la photographie dissimule derrière la masse hyoïdienne et qui est d'autant moins visible qu'on l'a dépouillée de ses fanons. Dans le fond, quatre cargos ou usines flottantes. Entre les deux plus éloignés qui se présentent par tribord, notre bâtiment, le « Pourquoi Pas? ». * BAL.ENOPTERA P/IYSALUS L. A. — Synonymie de l'espèce. 1758. Bdixna plnjsnlus. 1758. Ildlnnid hoops. 1830. lidhfnoptera musculus [pars). 1830. liiiUciKi Qu(ji/u. 1836. Rorqualus musculus. 1837. Ikilivnoptera borealis {pars). 1846. Ilahvnop/cra (inhn-rlica. 1847. Physalus antiqnorum. 1849. Plerobalivna miixcuhts. 1857. l'IvrobahviKi coinmunis. 1871. Pltijsalus iniisriilas 1875. P/u/sdfu.s dds/rd/is. 1881. BaUenoptera patachonica. Linné, loc. cit., 75. Linné, loc. cit., 70. CoMPANYO (L.), Mém. descriptif de la Bal. échouL-e près de Saint-Cyprien, etc., le 27-XI-1828, Pcr- pig-nan. Fischer. CuviER (Fr.), Hisl. des Cétacés, Paris. Rapp, loc. cit. Gray, loc. cit. Gray (J.-E.), Proceed. Zool. Soc, 90, London. ESCHRICHT, loc. cit. Van Beneden, Bidl. Acad. Roy. Bruxelles, L 18. Malm., loc. cit., iO. Hector, Notes on the N. Zeal. Whales, Tr. and Proc. N. Zcal. Inst., VII, Wellington. BURMEISTER, loc. CÎt. Noms des baleiniers : En français : Rorqual {pars). En anglais : En allemand En italien : Finner (pars). Sulfvr bottom. l{d:(irbdck (11. Finical. Fiini/lsrli . CdpiihiUti. En norvégien : Itorhvdl. 1 Ou unuore Broail-nused Wliale (d'ap. Scoresiiy' CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 87 En liulluiiiliiis : (Irwounc /inn/isr/i. Eu eskimo : h'fjior/.drii'i/i (il"u|i. Fahuicil's). On appelle ainsi le Grand Korqual du Sud, auquel les baleiniers anj^lo- aiiiriicains donnent encore dans l'AntarcUque le nom expressif de « dei- rière-souffré w en raison de la couleur du dernier (|uail iiilV'i'iciir dr son corps. (l'est le DaUenoptcra mmcahis d(>s auteurs, auquel il ne convient plus depuis 1898 (True, loc. cit.) de donner ce nom, qui n'est pas conforme aux conventions de la nomenclature. Dans riiéinisphère Sud, on la |)arfiiis appelé D. australis Desm. En 1S30, Fischer a nommé Balxna Quoyi un Baleinoptère répondant bien à/?, pinjsalm et habitant autour des lies Falkland ; et en 187ij, Sni James Mectou, sous le nom de Phi/salus nusti-alis, a désigné un Cétacé du même genre rencontré dans les eaux de la Nouvelle-Zélande. La descrip- tion d'un squelette eu 1881 par Bi'rmeister, revenant sur une description incomplète de 18('»"), inaugure le nom de /J. patac/io/iica Biwm. On lui a fait aussi porter le nom de It. sulpharvas Coi'E (1 l, en raison de la loca- lisation de couleur jaune ci-dessus mentionnée, sur laquelle nous revien- drons en lieu et place, à propos d'individus atteignant la même (aille (jue 11. ïnasculuti L., mais dont von IIaast en 1883 a reconnu l'identité du squelette avec celui de /?. pliijsalus L. Et, sauf la situation de la dorsale, la description de cet animal l'épuud bien en luul à celle de II. phijsuhis L. tlu Nord \iiuiscnlus Alct. i avec son boi'd latéral du maxillaire, non plus convexe comme dans le /inisrfi/i/s, mais (Irui/; avec ses fanons dépassant 400 en nombre et GO ci'ntimèlres en longueur de chaque côté de la mâchoire; avec ses 6^ (03) vertèbres dont la formule est C7;D 15; L l."; CAL^r) = G2. Ce Mystacocète, qui (>sl le plus anciennement connu l'ii lùirope, est très probablement celui (prÂRiSTOTE a désigné sous le nom de Mi/slirrlKs, en lui attribuant des [xuls semblables aux soies du poic (pi'il poilerait dans la bouche. Le nom dv muscKhis qu'on lui a tlonné vient de I'i.im;. (|ui (1) li. sulfurea Cupe. TIic Sulphur Ihllum W'Iuilc of Ihc l'acific, in .Ihiiihn Miinual uf VerCebratef, 88 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. apiicllc ainsi rcsprci" duve des corps échoués « particulièrement dans le midi de l'Angleterre, à peu près tous les ans, généralement après une tempête et très fréquemment au cours de l'hiver ». Dans l'hémisphère Sud. on rencontre //. phi/salus au large des côtes de Fatagonie, des Kerguelen, dans l'Océan Indien, dans l'Océan Antarctique et dans la Mer de Ross. B. Dimensions. — On a donc eu mainte occasion de la mesurer. Van Reneden et Gervais disent qu'on n'en trouve pas au-dessous de 3') ou 40 pieds ni au-dessus de 80, soit 20 à 27 mètres. Dans l'hémisphère Sud, Hector en mesure un de 70 pieds (23 mètres). Rurmeister donne à un exem- plaire de /?.yj«/«f/t (ai.virr (326i <"i ('.<'lif' en l!l()i,('t |)arll. Sorliiii^' dans la Géorgie du Sud en !!lO,"i. Les piemirrcs (ud ti'ait à un animal île taille exeeplioiuicllenieid petite (uu peu plus de I 2 uiètresl ; l(>s secondes, à un animal de taille moyenne (un peu moins de 20 mètres). Voici la comparaison (pi'elles étahlissent : MENSI'IIATIONS. Longueur totale De ri'xlrémité du rostre iï l;i doi'salo (uni.). Un centre de la caudale à la dorsale (post.). Base d(^ la dorsale Distance entre les deux points de la caudaU . Bord radial Pectorale. Boi-d cubital ' I_,arf;eur niaxinia I^ong'ueur approximative de la niamlihule. . De l'anus au Itout de la (|ueu(' f^iongucur du bord antérieur de la dorsale. , tlauleur verticale de la dorsale DE MM. ANTHONY DE ET CAI.VET M. SOIll.INC (l'.MIi). U^l"-T|. .\l,-lispèces du Nord, l'indique coiumi* gris-ardoise. (<1 Kï'iki.xtimi., cpii la déclaiM^ gris brun léger, la comjtare à uiu' teinte de s<''pia lavc-e, ce qui est d'accord avec go CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. mes observiitions dans riuMni.s|ili('rL' Sud. Nous vcri'oiis plus loin (|u'uii aut ro voyai:,cur do l'Antarctique, Moseley, naiuralisto du « Challenger », rencontre deux D. p/iijsa/its par (iOo '.iï Sud, dans de honnes conditions d'observation, et les déclare " d'un brun léger sur le dos ». fi. Ventre. — Le dessous du corps apparaît nettement très clair jiour toutes les observations, à partir des nageoires pectorales. A ce niveau, la coloration foncée du dos cesse généralement en dégradant sur les côtés jusqu'à limiter, comme l'indique Kukenthal, rien qu'une petite bande blanche très étroite, bien localisée à la partie ventrale. Entre cette ban- delette nettement délimitée, chez certains individus, et le dos, la couleur des flancs, très pâle, est d'un mastic clair dans les parties latéro-posté- rieures du corps, tandis qu'en avant du sillon génital la petite bande blanche s'épanouit en éventail embrassant tout le devant de la face infé- rieure du p^vr/A/v jusqu'aux lèvres de la mandibule (PI. !!,%. 2). Chez d'autres spécimens, cet élargissement de la bandelette ne s'observe pas, comme c'est le cas des B. Quoyi photographiés par Sôrling, dont la colo- ration foncée descend au contraire sur les lèvres de la mandibule. D'autres individus enfin (et ceux-là toujours de grande taille) présentent une sorte d'épanouissement 7M6/i?V/('?/r de la région claire. Elle se dessine peu après le repli ombilical et envahit, depuis cet endroit jusqu'à la face postérieure de la cpeue, toute la portion infra-terminale du dessous du corps. Sa couleur est d'un blanc jaunâtre soufré, extrêmement pâle, mais d'un ton jaune incontestable. C'est cette particularité qui a fait appeler la variété en question sulphur hottom par les baleiniers (sul- phitreus Cope) (PI. II, fig. 1). Non seulement cette particularité est spé- ciale aux animaux de grande taille, mais encore ceux qui on sont pourvus sont-ils généralement d'une teinte dorsale beaucoup plus claire que les autres. Pas plus que Sôrling je n'ai trouvé trace, chez les espèces aus- trales, do la moindre asymétrie de coloration, telle que Van Ueneden (sous le nom de pleuronectisme) et Kukenthal le signalent sur le côté gauche de ce Baleinoptère. y. Nageoires. — La face supérieure des nageoires est de la couleur sombre du dos, la face inférieure de la couleur claire du venli-e qui déborde sur lo bord anléi'iour en uno frange prdo. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 91 2» F(i)Kiiis. — Si certains individus nionlicnl un dos dune coloration yris paie un peu verdâtre, qu'ils ont en commun avec quelques spéci- mens de //. mascuins, du moins la couleur des fanons distingue toujours ces deux espèces. Jamais chez B. iihijsalKs les fanons ne sont d'un noir uni- forme comme chez la Haleine bleue. KùKENTiiAi, les indique pour les p/ii/salas du Nord, d'un gris bleu ou noir, |)ortant des bandes claires et pourvus de filaments jaunâtres ; les plus antérieurs jaunes ou d'un blanc grisâtre; ceux du côté gauche plus foncés. Lônnbeug donne une ex- cellente description détaillée des fanons que por- tent les animaux de l'Antarctique. Leur couleur est avant tout très variable. Tantôt ils présentent un système général de rayures de gris-ardoise, noir ou bleu, et de blanc jaunâtre. Tantôt quelques-uns des petits fanons antéricuirs sont uniformément de cette dernière couleur, soit au maxillaire gauche, soit au maxillaire droit, indiiVéremment. D'autres fois, c'est sur les petits fanons postérieurs que cette vai-iation s'observe. Le seul trait constant est la permanence de la rayure sus-indiquée sur les grands fanons '^'^;,!;,- J^^:::;J^a"S intermédiaires. Leur striation est aloi-s distribuée |'^i>otoKra,.hie de Lunn- conime suit : le IkhiI lah'ral des fanons est toujours le plus foncé, presque noir, sur une grande marge, puis viriiiienl des raies irrégulières allernativemenl claires et sombres. La couleur claire est ordinairement du gris-;irdoise pâle sur les grands fanons, du gi'is-artloise pâle et du M.inc jaunâtre sur li's fa- nons moyens et petits. Des barbes se trouvent siii' les bords lal(''rau\ des grands fanons, et là, celles qui correspondent aux rayures foncées sont presque noires ou d'un luuii sdiiilire. Puis leur couleur dégrade d'un marron clair jusqu'au blanc sale, conservantuneapparencede coi i'(>s- pondance avec l'alternance de raies sombres et claires, mais moins nette- ment délimitée, à cause de leur enchevêtrement, que sui' le plat du fanon. Expi'dilion ('liarcut. — Lioumi.i.k. — Ci'Iacùs de rAnlarclii]ur. 1-! 92 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. Les fcinons moyens ont des bandes plus claires, pouvant aller du lniin léger au mastic, même à l'extrémité d'une raie ardoise foncée. Sur le bord interne des petits fanons, il-arrive que les barbes soient parfois uniformé- ment blanchâtres, en dépit des raies ardoise qui zèbrent le corps du fanon. Ces barbes sont beaucoup plus fortes sur les grands fanons que sur les petits; et sur les grands on voit une différence d'épaisseur entre celles du bord externe et celles du bord interne, beaucoup plus fines. Lorsque llECTon nous décrit sous le nom de Physalus aicstralis unCéiacé dont les fanons sont d'un gris-ardoise pâle avec des raies verticales noires et dont quelques lames sont presque blanches ou d'un blanc jaunâtre, avec des barbelures blanches, c'est bien d'un B. physalus qu'il s'agit. « De tels fanons, dit quelque part Lônnbehg, sont caractéristiques des Rorquals du groupe auquel B. phi/sahis Linné (musculm ArcT.) et B. pata- chonica Burmeister appartiennent. » Une description de la coloration générale de cette espèce de Baleino- ptères dans l'Antarctique nous est donnée par Moseley, l'un des natura- listes du « Challenger « , qui en rencontre deux spécimens en février 1 874 par (30» 53' Sud et 80° 20' Est Greenwich. « They were light brown on the backand lighl on the belly... The reflexion of light from the bodies of the animais lighted up the water around as they swam submerged » [Station 152 du lames d'un décimètre de hauteur environ, qui vont en s'allongeant à me- sure (|u'on recule v(>rs les coins de la bouche jusqu'à atteindre 70 centi- mètres (sans compter les barbelures) à 2 mètres de cet endroit. De là, ils diminuent de taille, et leur série se termine en petites lames de .3 à 1 centimètres (Lôn.nbeuc). Si les pièces de collection atteignent souvent une plus grande taille, c'est (pi'cdles ont été nettoyées et grattées à leur base d'implantation qui les lixe dans la gencive appelée « fromage » en argot de baleiniers, sur une profondeur de lo centimètres au moins. La largeur de cette hase est d'environ 40 centimètres pour les grandes lames. Ces mesures, qui sont aussi celles de Scirling, concordent bien avec celles de 'l'ia 1: ]iour IL /i/i//sa/ifs dn Nord. 94 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. Jo n'ai jamais remarqué de poils sur les lèvres de ce Baleinoplère. ^^ Dos, dorsale, queue. — La courbe ascendante du dos s'infléchit vers le milieu du corps jusqu'à la dorsale, qui est située dans le dernier quart de celui-ci. Le tableau où j'ai fait figurer (p. 89) en regard les mesures de MM. Sôrling (Géorgie du Sud) et Anthony etCALVET (France) nous révèlent une situation plus postérieure de la dorsale chez le B. phijsalus du suban- tarctique. Si l'on consulte les tables de ïrle, une dillérence du même ordre s'y manifeste. Cet auteur nous fait aussi connaître la variation que présente le pourcentage de la distance entre l'apex du rostre et la dorsale chez les animaux des eaux européennes et ceux des eaux américaines dans l'Atlantique Nord. Avec les mesures de Sôrling, nous pouvons dire que ce pourcentage varie suivant les espèces selon la progression suivante : Espèces européennes 73,8-77,6 — nord-américaines 75,5-79,8 — australes 83,1 Le rejet de la dorsale vers la queue serait donc de 4,5 p. 100 en faveur des espèces de l'Antarctique. Faut-il attribuer à ce caractère de porter une dorsale sensiblement plus en arrière une importance justifiant la création d'une espèce, pour des animaux dont le squelette est le même ? LôNNiiEnc ne le pense pas et se borne à y trouver, en y joignant la répartition des couleurs sur le corps et certains caractères propres aux fanons, une raison de créer seulement une sous-espèce géographique. Nous venons de voir que, pour la distribution de la couleur, point n'en était besoin, puisque les B. plujsalns de l'Antarctique offrent la même colo- ration que dans l'hémisphère Nord. Ceux du Subanlarctique, vus et me- surés par Sôrling, sont évidemment noirs et blancs, ce qui diffère beau- coup de ceux que j'ai rencontrés dans les régions parcourues par le « Pourquoi Pas? ». Faudrait-il alors faire de ces derniers une autre sous- espèce encore? Quant aux fanons, ils sont bien les mêmes dans les deux hémisphères. Mais revenons à l'aileron dorsal. Il est, chez B. phi/sahis, de forme nettement triangulaire, à angle terminal aigu incliné vers l'arrière. Sa hauteur, sa forme, et cette disposition, rendent la dorsale extrêmement différente chez le niusnihis et le pin/salus, et l'on ne peut s'y tromper CÉTACÉS DE U A Xr ARCTIQUE. 95 lorsqu'on les voit ensemble (PI. I et II). Son inclinaison est ici de \',i° environ sur la ligne du corps à cet endroit. Immikliatement en arrière, le dos d'abord déprimé repart en une b'gère courix' que marque la carène médiane de la queue. De telle sorte que ce dos présente deux systèmes de courbure : la première, qui va de la bosse de l^'-veiil à la dorsale (grande courbure), la seconde qui part de l'angle de la dorsale pour finir entre les ailes de la queue (petite courbure). La carène qui suit ne se termine pas dans une encoche délimitant les deux ailes de la nageoire caudale, comme chez \v musculus. Ces deux portions sont séparées l'une de l'autre, au Fig. 5. — Na^'L'oire caudale de BiUsenoptera jilnjsalus L. contraire, par un [)elil renflement médian visible sur les faces de l'or- gane (Voy. fig. 5), que je n'ai observé chez aucun autre Cétacé, sinon V IljlltrrooiJon. 11 forme entre les ailes de la queue comme un prolonge- ment aplati de la carène intermédiaire. L'ensemble du corps, surtoulle dos, a été bien vu |)ar Moseley {lue cil.j. « La nageoire dorsale était petite, recourbée en arrière et placée loin en aiiière, près de la queue. Us [les deii.r lialeinoptères, Liouvillc) étaient probablement les Siilphur-holloins des baleiniers. Souvent ils montraient nettement leurs tètes, et il semblait y avoir une bosse sur le front [la bosse de récent, Liouville). Tout le dos fut aperçu à difl'érentes reprises, l'aile- ron apjjaraissant très lard, .lai vu aussi le museau ovale quelque peu allongé et, très clairement, les évents... » (p. 495). 4° Flancs, pectorales, ventre. — Surles flancs, nu même niveauque chez //. niusculus, s'amorce le système des sillons abdominaux qui s'étogent depuis la nageoire pectorale et l'œil jusqu'à l'ombilic, s'allougeant paral- lèleuKMit sous la gorge et le ventre selon l'ordre variable iiidi(pu'' p. ."li. 06 CÉTACÉS DE rAXTAKCTIQUE. Mriiii: en u couiptc' 10(1 sur un animal de rh('Miiis|ilirn' Nord; j'en ai ('oiii|i|('' (le 00 à 7"> n suivant les plis abdomi- naux jusqu'aux lèvres du sillon ombilical propnMnent dit(u'i elb^ s'arrête, ici se voit connue une sortiMb^ bosse à lasuitt^ de hupielle se creuse le sillon ])r(q>re tles (U'itices natui'els, également bordi' de grosses lèvres. A partir de ce reullenieuf, c'est-à-dire un peuaran/ l'aploudi de la dorsale chez les j)/it/sfi/)isdn Sud, la ligne du ventre devient caudale et répète symétrique- ment la combe dorsale comprise entre le bord postérieur- de l'aileron et raplatissement de la naginiire postérieure. C'est dans cette région que s'étiMid la zone jaunàlr(> du Sn/ji/ui/'-I/oL'o///. Counne chez IJ. iiiiisculds, une carène Nciitrah' très visible répond à la carène dorsale et. entre les deux également, parlent, tout à rextrémité du coi'ps, les ailes de la nageoire caudale. E. Mouvements. — 1" fl/'spi/'ti/itircs. — Le souftle de B. p/ii/so/its de l'Antarctique est inférieur à celui de />'. niiisitdus, à la l\)is en hauteur et en sonoiiti'. Sorling, pour la variété l)lanclie id noire, le dit pourtant plus haut et plus dense, mais plus étroit. Ce voyageur a observé que la sonde était suivie d'une disparition des dix à (juinze nuuutes, ce qui concorde CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 97 avec mes chiiïi'es, <|U('je porte en réalité au delà (^viii|:,l iriiiiutes). Je n'ai jamais vu la nageoire caudale se projeter au-dessus de la surlacede l'eau, même au cours de la sonde. Le temps de l'expiralioii diirc de trois à cini| secondes ; celui de l'inspiration est très brel', deux secondes au plus. 2*' Moiivrmi'iifs dircrs. — Les Baleinoptères de l'espèce phijsdhis, tout comme les tm/sc/di/s, nagent en gcMUM-al droit devant eux sans se dévier de leur route. Ils vont s(jnv('nl en j)aires ou par trois. Parfois on en rencontre une horde. .J'en ai vu ainsi dans U'.s nici-s de l'Antarctique^ jusqu'à sept qui naviguaient de compagnie : leur rythme respiratoire est alors bien le même malgré la diflerence des tailles, et leurs souffles appa- raissaient au-dessus de l'eau à peu près en même temps. FriMpienuiicnt je les ai rencontrées en moins grand n(iud)re, mais associées avec un /?. miisnihis. La difféj'ence de coloration paraît alors très nette : celui-ci d'un beau gris-ardoise bleuté, les autres d'un gris-marron à reflets verdàtres. Les deux ailerons ne peuvent non plus être confondus, et celui de n. phj/salus, avec son bord postérieur bien échancré, semble, encompa- raison avec le petit triangle du ■//ii/srn/u.s beaucoup plus haut qu'il n'est en réalité. Celaseul les distingue à première \nv si le temps n'est pas clair, car alors la couleur des peaux n'est i)as toujours bien nette. Jamais //. iihj/sdhis ne saute hors de l'eau. Ses mouvements rapiicllent en tout ceux du H. mitscnlns précédemment décrits et si i)i('n notés par IIagcjvitza. La vitesse de //. phijsalas dans l'eau est très grande, et, hors l'exception de la chasse, il semble qu'il la ri'-duise lorsqu'il nage de conserve avec />'. iiiHs(iihis,(\\\\ à l'état normal parait procéder, par- goût , plus lentement. S'il est seul, au contraire, il file rapidement entre deux eaux, à peu de profondeur de la surface, si liicn (pu- l'on observe sonvcnl sa dorsidi- (pii apparaît pour ([uel(|ue temps ;ivanl (pic ii"<''Micrg(' le (•(uic de l'iAcnl. Sorling rapporte qu'il est surtout actif en hiver et (pie c'est la saison où il vi(!nt nager près de la surface. A la latitude où a pénétré l'Expédition française, il faisait nuit tout r(''t(' (hiver antarctique) : il ne m'a pas été possible de faii-e, par cons«''(]uent, semblable constatation ; mais j'imagine (pi'en i''t('', au milieu des glaces qui couvrent la surface de l'eau, entre les icebeigs, leurs débris et la glace de mer qui les cimente pour former la banfpiise, il ser-ait assez diffi- 98 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. cile aux Ijaleinoptères de faire route à la surface de lOcéan. Toutefois, les trous faits à la banquise et les souffles entendus par-ci, par-là, au cours de la nuit polaire, indiqueraient bien que ces animaux cheminent sous la glace et la rompent, par endroits, pour respirer. C'est du moins ce que rapporte Racovitza de B. cf. horealis. 3° Agonie. — Les mouvements de l'agonie de B. physalas ress,emh\cnt tout à fait à ceux de B. musculus décrits ci-dessus. Peut-être sont-ils un peu moins puissants en raison de la masse plus considérable de ce second Baleinoptère. Sôrling attribue à plus de 0 nœuds à l'heure la vitesse nécessaire pour dépasser le Finhack. Atteint par le harpon des baleiniers, cet animal s'élance rapidement en ligne droite, entraîne la canonnière à la remorque pendant un temps parfois très long. Il meurt en général sans soubresauts, sans coups de queue comme le Mégaptère, mais après avoir entraîné ses agresseurs très loin. F. NoiiRRiTi'RE. — La nourriture de/?, pliysalas paraît assez variable. En Norvège et en Grande-Bretagne, il passe pour dévorer le poisson. (R. Bhown parle de huit cents individus A^Osmeras arcticus trouvés dans son estomac) . Mais il doit aussi rechercher la même nourriture que B. muxciilKs, puisqu'on les voit constamment ensemble. Or Guldberg i^loc. cit.) parle de 10 tonnes de Tln/sanopoda inermis trouvées dans l'estomac d'un de ceux-ci. Pour ce qui est de l'hémisphère Sud, j'ai toujours rencontré B. pliysalus avec B. niuscu/its et Megaptera Jonginwna., mêlés les uns aux autres, tantôt dans les baies étroites, tantôt au large. Il y avait surtout des Eapluiiixia à manger dans ces régions, et tout me porte à croire que c'était leur nourriture commune. De plus, la natation en surface relatée plus haut, avec l'aileron dorsal affleurant le niveau de la mer, est bien, pour B. phymlus, une manœuvre de pèche au plancton. G. Parasites. — Un grand nombre d'ectoparasites vivent en commen- saux sur la peau des divers types de B. phi/.sahis. Les genres Coroiuda, Tiihicinella., V.onclioderma., Penella et Cyminis s'y rencontrent dans l'An- tarctique. C'est toujours aux environs des orilices naturels, sur le pourtour des lèvres du sillon génital, sur le bord externe de la pectorale et parfois à l'apex de la mandibule, qu'ils se logent de préférence. Parfois, ils se répartissent ('gaiement surles flancs deranimal depuis les commissures de CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 99 la bouche jusqu'à l'anus. Lo dos n'en porte jamais ; la fente génito-anale, presque toujours. Sur les types blancs et noirs exainiiK-s par Sùrlini^, il n'y avait pas de parasites, sauf sur un. (pii portait des Cirrhipèdes sur l'une de ses pectorales. H. Aire de dispersion. — La même que B. musculus. Vu foute l'année par Sôrling autour de la Géorgie du Sud, il est apparu à l'Expédition fran- çaise jusqu'au large de rArchip(M d(> Palmor, danslaMerde la « Helgica » coinine dans la Mer du " Pour(pioi Pas ? », c'est-à-dire jusqu'au 70° Sud. I. Industrie. — 1° C/iassr. — La chasse de /?. ji/ii/salns comme celle de /}. musculiis n'est pas exempte de difiicult('s. Moins puissant que ce dernier, le Fuilxick n'en est pas moins un animal extrèmeuuMit vigoureux et rapide. Par la rapidité de sa natation même, il est moins aisé à ap]jrocher et, lorsqu'il fuit devant, la canonnière doit parfois marcher à toute vapeur pour le rattraper. S'il n'est pas tué sur le coup par le pro- jectile ou s'il ne doit mourir ipiau Ijout d'un certain temps, il en profite pour entraînerses chasseurs à des distances parfois considérables. Sorling, à la Géorgie du Sud, raconte avoir éti- remorqué ainsi à bord d'un de ces petits vapeurs pendant un jour et une nuit à la vitesse de 3 à 4 nœuds. La machine fit marche en arrière : l'animal continua sa route avec un i'al(Mitissement insignifiant. Le/(?/?r/^?H«/«aumatin, on décida de le gagner de vitesse pour diminuer la longueur de la ligne et tâcher de lui envoyer nu second ])rojectile. Mais, au cours de cette mano^uvri', le harpon se décrocha des chairs : c'('tait au milieu de l'après-midi, il rapporte qu'un baleinier lui ainsi entraîné trois jours et trois nuits. 2^ Produits. — Sorling a remarqué pendant l'hiver une couche de graisse exceptionnellement mince à la surface de//, phi/sa/i/s : de 0 à 8 centimètres de lard seulement. Aussi, à la Géorgie du Sud, cet animal ne fournissait-il que de 20 à 25 barils d'huile par exemplaire. Pour les Shetlands Australes, c'est à peine plus (pie la moyimne de ce que fournit le Mégaptère (15 à 25 barils). Dans cet archipel, /?. p/n/salus' à condition d'être de grande taille, ce qui est le cas du Su/phw-ho/lom, était pratiquement confondu avec /?. miiscHlus (40 à 50 barils). Si l'animal était de petite taille, il rentrait dans la même catégorie que M. lonf/i/Nfuia, Expédition Charcnt. — Liuiville. — Cétacés (le rAiilaicluiui'. 14 100 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. ce qui confirme les chiffres cités par Lônnberg. C'était du reste le second cas qui était le plus fréquent. Dans ces conditons, en évaluant à 000 francs les 1 000 kilogrammes de fanons de qualité dite blanche que produit B. physalua et en supposant cinq animaux nécessaires pour faire ce poids ; en comptant son huile à :J00 francs la tonne en moyenne (qualité 0,1 et 2), nous arrivons aux chiffres suivants pour chaque prise : En fanons 120 francs • j ^^^^j . ^ 370 f^. en mo,,enne. En huile 4 250 — ' BAIMNOPTERA BOREALIS Lesson. (W. II, fig-. 3.) A. — Synonymie de l'espèce. 1822. Baliena rostrata. Rudolphi, Einige naturhislor. Bemerk. ïi. Balœna ros- trala. Abhandl. d. Kgl. Akad. Wissensch. Berlin, 1. 1828. Balœnoptera hnrealh. Lesson, Hist. Nat. des Cétacés (suite à BulTon), Paris. 1842. norc/u'iliis borealis. de Kay, Nat. hist. nf New York, i3i. 1846. lialœmptem laticeps. Gray (J.-E.), ZooI. « Erebus » and « Terror », London. 1866. Sibbaldius laticeps. Gray (J.-E.), Catal.Brit.Mus., II, éd. 170. 1864. Bnlœnoptera Schlcyeli. FLOWEn, Notes on the Skeleton of Whales in the princip. Mus. or Iloll. and Belg. P. Z. S., London. Noms des baleiniers : En français : Rorqual {pars). En anglais : Finwhale. Herringwhale. En allemand : Seîhwal. Minckwal. En norvégien : Sijhval. Herringhval. C'est le nom d'un petit Rorqual du Nord (Cuvier) que nous avons ren- contré également dans l'Océan Antarctique, mais en moins grand nombre que B. musculus et B. phymlus. Guay l'avait appelé B. laticeps, et Flower, qui lui donnait la priorité, regrettait l'inexactitude de cette dénomination : « the head not being broader than in any other lin-whales », disait-il. Les « numerous small fm-backed and piebald whales », vus par Ross au CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. loi cours du voyage de 1' n Erobus » et de la « Terror " à la latitude de 70° 54' Sud, représentent probablement cette espèce. Lausen, [Petehsen] , par 66° 04' Sud, Kristensen par 66° H' Sud, 68° 07' Sud, 69° 48' Sud, le notent à plusieurs reprises sous le nom de MpncLelival {M'mclarlutloon anglais et Minlacal en allemand), ainsi que Bn.i,, et c'est bien le udiii qu(^ lui donnent les baleiniers Scandinaves, qui l'appellent aussi SrJ/itvd ; RACdvnzA, entre le 69° .'iO' Sud et le 70° a2' Sud, l'aperroil 13 fois [t'S ap- |i;u'i(ions d'individus, dont 10 seulement douteux). Depuis, les auteurs antarctiques n'en parlent ])lus. Sa dorsale plus élevée et plus courbe que celle des autres Baleinoptères, sa coloration tachetée sur les flancs, sa petite taille ne dépassant guère 12 mètres, son aspect effilé, son allure très particulière à la surface ainsi que son habitude de sortir la tête hors de l'eau jusqu'aux yeux, nous l'ont fait reconnaître aisément parmi les espèces du genre. /?. boreaits passait autrefois pour un animal rare. Van Henedex et (jekvais ne citent que 6 squelettes entiers dans les musées d'Europe et quelques pièces éparses dans diverses galeries d'anatomie, au moment de la publi- cation de leur ouvrage ^63). Mais, en 1882, l'établissement baleinier installé à Sorvaer, prèsd'Ham- merfest, et qui se proposait d'exploiter les brevets de Svend Foyn aux dépens de /?. nniscuhts, rencontra //. hoi'ca/is en beaucoup |)lus grand nond)re. Dès 1883, des pécheurs en avaient capturé 40 exemplaires et, enl88o,ils en prenaient 4o. Mais, l'année suivante, ils n'en prirent que 3. L'Expédition française l'a rencontré à diverses reprises, |)rincipalement autour des Shetlands Australes : rien dans son aspect extérieur, licn dans ses mœurs, rien dans les coupes de fanons qu'en relii'aiciit les baleiniers, n'autorisait à le nommer autrement que /?. baicalis Lkssox. B. Dimensions. — La longueur tot;de du plus grand exem[)laire nous a paru de 14 à H) mètres. 11 s'agissait d'un très grand mâle, au dire des baleiniers eux-mêmes, qui l'avaient tiré au large de l'Ile Low, le prenant tout d'abord pour un petite, uulsck/ks. Mais, en général, la taille de ce Cétacé nous a paru varier entre 10 et 12 mètres. Sa formule vertébrale répond à : G 7 ; D li ; I. 1 i ; Ca 20= ."j5 vertèbres. 102 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. C. GoLOKATioN. — 1° Corps. — X. Dos. — Lc dos, comme celui de Megaptera longimana, dont nous parlons plus loin, est d'un noir de cuir fraîchement ciré, très reconnaissable. Colletï dit qu'il présente un reflet bleu. KuKENTHAL dit que non ; Beduaiu) le donne pour noir grisâtre avec des petites taches blanches allongées. Racuvitza indique la même couleur sans taches, ce qui est bien conforme à nos observations. p. Ventre. — La surface ventrale est, dans toute son étendue, blanche, mais se divise en deux portions : la première, qui s'étend sous la mandi- bule dans toute l'aire de la striation des plis abdominaux, est d'une teinte rosée, semblable à celle du lard frais. C'est à l'intérieur des sillons que se concentre cet aspect coloré. La seconde portion, qui commence à l'endroit où se terminent les plis, est d'un blanc ivoirin éclatant jusque sous la queue. La zone intermédiaire représentée par les flancs occupe, entre le ventre et le dos, un vaste territoire entièrement tacheté, comme le pelage de certains chiens danois. Cette maculature est constituée, à la partie latéro-abdominale, par une sorte de continuation de la teinte du dos sous forme de taches noires d'abord assez grandes, puis de dimensions plus petites, à mesure qu'elles gagnent la ligne ventrale. Les dernières macules s'arrêtent à peu de distance d'une bande médio-abdominale qui reste blanche en général dans toute sa longueur. Cependant les taches noires envahissent tout le dessous de la gorge, occupant la région des plis, et cette bande médio-ventrale ne commence à se dessiner sous la gorge qu'àl'aplomb de l'œil. Encore convient-il de dire quesouvent, au voisinage des orifices naturels, plusieurs taches grises, allongées dans le sens antéro-postérieur, s'y font voir. Si nous .regardons maintenant le bord de la zone noire sur les flancs de l'animal, nous remarquerons que beaucoup de petites taches blanches y sont disposées depuis l'œil jusqu'aux ailes de la caudale. Une bande noire borde la lèvre du maxillaire inférieur (sauf exception) et présente dans sa longueur une série analogue de petites taches blanches rangées en fde. Parfois ces taches blanches des flancs ont tendance à confluer et forment des îlots blancs plus étendus sur fond noir. Mais alors une confluence symétrique des taches noires sur le fond blanc de la face latérale inférieure y répond. Tl arrive encore que le noir du dos s'atténue sur les flancs et dégrade CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 103 jusqu'à la couleur d'un gris d'ardoise. La combinaison devient alors noir, gris, blanc, et rappollece que l'on voit sur lapeau du sous-genre Megaptera décrit page 126. Dans la région rosée de la face abdominale antérieure, colle disposition prend, ainsi que sur les flancs jusqu'à la pectorale, un aspect bigarré d'une grande élégance. Sous le nom de pie-bald wales les baleiniers de langue anglaise n'ont i)as toujours désigné des Orques, conune l'on est porté à le croire, surtout s'ils font allusion à l'aileron élevé de B. horealis. Dune conversation avec Biuce au Congrès de Zoologie de Monaco en 101 3, j'ai acquislacertiludeque ce voyageur antarctique dési- gnait ainsi le lialeinoptère de Lesson, réservant au genre O/vy/ le nom par- tagé de Grai//j)ns, qui s'emploie aussi en langage de l)aleinier pour })arler des genres Pseudorca et Grampus proprement dil. La nageoire pectorale reproduit, selon la règle de tous les lialeinoptères (sauf //. ocuto-rostrata Lackp.), le type de coloration du corps : noire à sa face supérieure, blanche ou grise sur sa face inférieure ; elle présente un bord radial largement envahi par du blanc tacheté de noir et s'ouvre sur une aisselle généralement d'un blanc d'ivoire très pur. 2° Fanons. — Les fanons de li. horealis sont, d'une manière générale, noirs et portent des barbes claires sur les premières et les dernières lames de chaque rangée. Dans ces régions antérieure et postérieure des fanons, il existe même (|uelques lames toutes blanches. Celles ([iii les piécèdenl, quoique encore noires, ont déjà des barbes blanches. 30 Langue. — La langue est rose, abondamment striée de plissures qui forment à sa portion distale une poiiile mousse, aplatie, à bord découpé. 1). FdiiMi; DU COUPS. — 1° Généralilcs. — La forme du corps, d'une manièi'e générale, l'appellerait plutôt Ji. /j/ii/sa/as que //. iniisctilus. mais il est encore bien plus élancé. Les deux courbes pres(|ue symétritjues de la ligne dorsale et de la ligne ventrale sont à sommet beaucoup plus abaissé. IL /m realis donno l'impression d'un Cétacé très mince. Son aile- ron dorsal, incomparablement plus élevé et |)Ius volumineux que dans les espèces précédentes, achève de lui (Ioiiiht une alliii-e pariicniièi'e. Enfin le moindre volume de la poche sous-mandii)ulaii'e, si développée dans les autres espèces el (jui devient visible pendant les émersions do la tête, est ici très distincl. 104 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 2° Tête, évent, cou. — C'est au cours de ce mouvement que la tète se fait bien voir. Le rostre s'abaisse depuis la protubérance de l'évent jus- qu'à lapex de la mandibule, selon une ligne nettement inclinée de haut en bas et d'arrière en avant, que marque une carène très visible. La lèvre supérieure est placée sur les côtés d'un relief formé par les os maxillaires. Elle est largement dépassée, surtout en avant, par la man- dibule, dont l'arcade osseuse se révèle par une forte saillie. Tous ces caractères donnent l'impression d'un Cétacé maigre, ou du moins d'un animal dont l'anatoraie ne serait pas masquée par une couche de graisse qui empêche d'en saisir, au premier coup d'œil, les rapports. Ainsi, le dessus de la tète accuse nettement la courbure des prémaxillaires, qui s'arrête au pied de la bosse de l'évent. Et les orifices de cet organe se voient au fond de deux plis assez longs, entre lesquels s'en trouve presque toujours un plus petit situé au milieu, dans l'allongement de la carène céphalique, à l'endroit où celle-ci se termine. Derrière la protubérance de l'évent, placée avant l'aplomb de l'œil, se dessine une dépression, sépa- rant la tète du /mncei que nous pouvons considérer comme le cou. 3° Dos, dorsale, queue. — Le dos se continue alors en une ligne légè- rement courbe, à convexité supérieure, jusqu'à la partie basale de l'aileron dorsal. Celui-ci redresse la ligne du dos jusqu'à la hauteur de l'évent, pour se terminer en un long crochet dirigé vers l'arrière. La dorsale ainsi constituée est un peu en avant du dernier tiers du corps. Elle présente un bord postérieur, largement découpé, (jui dans les mouvements de sonde s'accentue encore par l'inllexion de la portion postérieure du corps qui la suit. C'est la dorsale la plus haute verticalement et lapins longue horizontalement du genre Balœnoptera. On ne peut la confondre avec aucune autre. Après son encoche postérieure commence la ligne dorsale de la queue, laquelle est fortement carénée et s'abaisse jusqu'au pointa partir duquel s'étendront horizontalement les deux ailes de la caudal(\ Elles n'ont rien de particulier et rentrent dans le type général du genre, avec la petite découpure médiane où vient finir la carène. 4° Flancs, pectorales, ventre. — Le péi-imètre maximum du corps passe en avant de l'articulation des nageoires, immédiatement après la dépres- sion du cou. A ce niveau les flancs, en coupe, sont plus larges que le dos» CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 105 qui formo un dùme poinlu; puis, au niveau du thorax, la coupe devient ovale, et son axe vertical l'emporte sur la lonj^ueur de l'axe horizontal, jusqu'au niveau de la dorsale : là, la présence des deux carènes dorsale et ventrale donne à la coupe le dessin d'un losange. Sur les flancs courent les lignes serrées des plissures latérales, (|ui commencent sous l'œil, entre la commissure des lèvres et l'épaule. Ces sillons se poursuivent sur toute la face ventrale du Cétacé, depuis la saillie inférieure de la mandibule jusqu'avant l'ombilic, pour les plis médians. Leur nombre oscille autour de 50. Ils sont disposés sur une aire ovale, les plus courts au voisinage de l'œil et de la pectorale, les plus longs s'étageant au-dessous par rang de taille, jusqu'à la ligne médiane du ventre. Je n'ai pas remarqué qu'ils allassent aussi loin vers l'ombilic que ceux des espèces jnusculm elphysa///s. La ])ectorale, qui limite leur aire supérieure, est relativement petite et n'atteint pas un dixième de la Fig. 7. — Nageoire pectorale île Bulxnoptera borealis Less. (d'après Van Beneden). longueur du corps. Elle est pointue et un peu recourbée vers le dos. A partir d'un point situé à l'aplomb de cette nageoire, la ligne du ventre relève sa convexité inférieure vers l'horizon et remonte insensiblement ainsi vers la queue, selon une longue courbe qu'interrompent deux saillies successives, au commencement de; la première moitié. La saillie la plus en avant répond à la petite fente ombilicale située au milieu. Celle qui y fait suite est placée presque à l'aplomb de la dorsale et répond aux orifices naturels de l'animal. Une dépression se dessine ensuite, et la carène abdominale commence peu après. Cette carène répond symétriquement à la carène dorsale, toutes deux formant comme les génératrices d'un cône très allongé et déprimé sur les côtés : c'est la région caudale. L'aileron horizontal qui la termine a été décrit plus haut. io6 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. Cette queue proprement dite est aplatie sur ses bords antérieurs et postérieur, et assez charnue dans la région intermédiaire. E. Mouvements. — i° Respiraloires. — a. Souffle. — Le souille de B. borealisesl loin d'atteindre en intensité celui des Baleinoptères pré- cédents. Après une forte saillie du cône de l'évent allongé au-dessus de l'eau, le souffle s'élève en l'air sous forme d'une mince colonnette, avec un petit nuage à l'extrémité. Lorsque son pied grêle se sépare de l'orifice de l'évent, il semble venir se fondre dans le petit nuage supérieur qui flotte un instant et se dissout aussitôt dans l'atmosphère. Je n'ai pu apprécier sa hauteur, ni par conséquent contrôler les racontars des baleiniers qui n'ont pas leur place ici. Racùvitza lui accorde 1 mètre ou 2. p. Sonde. — Après une série d'émersions, comme font les musciilm et \o% 'pJnjxnhix, on voit les horecûh sonder. Racovitza, qui a suivi leurs mou- vements dans les chenaux de la banquise, les rapporte ainsi : « Us apparaissent toujours dans un chenal et, pour exécuter leurs trois ou quatre souffles ordinaires, ils prennent le chenal en long, parcourent ainsi un espace de 300 à 500 mètres, puis ils plongent dans une direction transversale au chenal et filent sous la glace, pour réapparaître dans un chenal voisin. Lorsque les chenaux sont complètement couverts de jeune glace, ces Cétacés la brisent pour respirer. » (jn connaît les petits dômes faits dans la banquise par la pression du crâne des Phoques qui viennent en dessous soulever la glace el humer l'air : les Baleinoptères font de même et, lorsque la glace n'est plus jeune et a perdu sa plasticité, le choc de leur tète contre la banquise produit des éclats dont les débris retombent autour du trou ainsi formé. Au cours de sesémersions, B. horealis montre sa dorsale presque aussi souvent que la l)0sse de l'évent. Mais sa caudale n'apparaît pas au-dessus de l'eau, même lorsqu'il sonde. Lorsqu'il vient seulement respirer, son évent, très allongé, émerge le premier, puis le sommet du dos et la dorsale. L'instant d'après, évent, dos et dorsale, apparaissent d'un seul tenant à la surface de l'eau et disparaissent, dans les plongements inter- médiaires, pour reparaître plus loin. 2° Mouvement divers. — Ce Cétacé manifeste d'autres mouvements CÉTACf:S DE L'AXr ARCTIQUE. 107 (|iii lui sont bien [tarLiculicrs cl (|ui ne roiili'ciit [ins dans la scric des iiioiivcincnls respiratoires. Je veux parler de deux uiouvemenlsen rapport avec sa vie aliniculaire. I.e [iremier est un mouvenuMii horizontal de la t(He à la surface de l'eau, .lai pu suivre ainsi, j)arc,ilin('j)l,it, eu janvici' I '.)(>'.•. dans la Baie Matha, avec un de nu's collègues de rEx|)(''(lition française, les évolutions de deux />'. //«/vy///.v, (pii, tout en faisant uiu' route rccliligne (à 2o° environ de notre bàliuientj, fauchaient litt(''i'alrni('nt la surface de l'eau avec le bord de leui's fanons, inclinant les joues tantôt à droite, tantôt à gauche, et balayant ainsi vers le f(ui(l de leur bouche grande ouverte une [)rofondeur d'un mètre d'eau de" nier environ sni- une surface de I ;j ou 20 mètres d'étendue. C.et exercice, ar les pécheurs Scandinaves en raison de sa nourriture. Peut-être est-il susceptible de se nourrir à l'occasion de Crustacés. Nous reprendrons cette discussion au chapitre de />'. (iculn- ntsirala L.\cf,i>. Le second mouvement propre à B. horealh a été vu |)ar tous les céfo- Expiûil'ion CItarcol. — Lioivii.i.e. — CiHacés de l'.Viilan'Iiciuc. 15 io8 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. légistes qui ont observé cette espèce. C'est un mouvement d'émersion verticale de la tète, à la faveur du([ucl on aperçoit nettement les deux parties de son museau : la face supérieure pointue, carénée, et la face inférieure qui la déborde en avant, par le bourrelet de la lèvre mandi- bulaire sous laquelle on aperçoit la naissance des premiers plis. Ce second mouvement s'effectue tantôt spontanément, sans que rien l'ait précédé; tantôt, au contraire, il a lieu après le souffle, ainsi que l'a observé Racovitza. « Ensuite, dit-il, au lieu de faire un simple mouve- ment tournant, l'animal continuait le mouvement d'émersion de la région antérieure, de sorte que sa tète, jusqu'en arrière de l'œil, a|)pa- raissaithors de l'eau. » Ce second mouvement me paraît bien s'appliquer à la capture des Poissons, en particulier, sinon pourquoi les espèces carcinophages comme fi. musculus ne l'exécuteraient-elles pas? Il est vrai (|ue, dans le Nord, li. phyf^alus.! qui y est ichtyophage, ne le pratique pas. Mais ce n'est pas une raison : il est évident que les Mystacocètes n'ont pas besoin d'y recourir pour happer les Crustacés du plancton, ni les Ptéropodes (dans le genre Balxna). Dès lors, il est raisonnable de penser qu'ils ne feraient pas, sinon par jeu, l'effort de sortir toute la masse antérieure de leur grosse tête hors de l'eau, si ce n'était pas une manière plus elTicace de capturer leurs proies. Je crois donc ce mouvement conforme à une intention de pêche; et si, comme le pense Racovitza, il est sans rapport avec le phénomène de la respiration, je serais moins tenté que lui de le rapprocher des ébats que manifestent les gambades du Mégaptère, décrites plus loin, et je l'attribuerais volontiers à un acte de la vie alimentaire. 3° Agonie. — L'agonie de H. horealis passe pour avoir \in\ sans incidents particuliers. L'animal file en ligne droite cL entre deux eaux, tant qu'un peu de force lui reste, puis il vient mourir en surface, où il se retourne sur le ventre, et coule d'autant plus rapidement qu'il n'est pas gros. Il faut donc se hâter de l'amarrer à la canonnière et de l'insuffler. F. Nourriture. ■ — Nous venons de voir (jue, sous le nom de Herringhval, les Norvégiens font allusion au régime ichtyophagique CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. ipg de cet animal dans les mers du Nord. Les baleiniers d'Ecosse et d'Angleterre l'appellent aussi Herrinfi Wliale et lui reprochent de décimer la récolt(! des pêcheurs. Un fait d'ordre culinaire me laisserait assez sceptique sur la valeur de l'iiypothèse que je proposais au sujet de son adaptation au régime carcinophagique. Nous avons eu, à bord du « Pourquoi Pas? », l'occasion de goûtera la viande de divers Balei- noptères, et loin d'être comptée comme une épreuve, cette expérience reste un souvenir très délectable pour la plupart d'entre nous. Or la nécessité nous avait obligés à nous nouriir, pendant rhivernage, de Phoques et de Manchots tués sur la banquise. Le goût de cette viande d'animaux, carcinophages est inoubliable : fade et douceâtre comme celle du Phoque, forte et riche comme celle des Oiseaux, on s'y fait pourtant, mais on en garde toujours le souvenir, lequel est un regret pour la viande de boucherie et le gibier des pays non polaires. Aussi lïlmes-nous très surpris de trouver à la viande de IL hoiealis un goût nettement diirérenl de celui qu'oH'rent les animaux carcino- phages. Quand on a fait ces expériences, on ne peut s'y tromper. La chair de ce ]5aleinoptère, non imprégnée de suc de Crustacés, ne ressemblait en rien à la chair d'animaux carcinophages avec ce relent de crevettes avancées et cette fibre huileuse qu'aucune préparation n'airive jamais à masquer complètement. Elle nous rappelait plutôt, iivcc les dillérences qui sautent à l'esprit, le goût du veau de première (|ualité. l'ai' contre, des quartiers de //. riuiscalas., que nous eûmes l'im- prudence de WQ pas faire cuire le jour même, nous rappelèrent la viande de i'hocjue, en pire si c'est possible, mais iînii'ent par être absorbés sans dégoùl, sous l'espèce, 1res déformée, d'un pàlé. Voici donc une dillérence bien nette entre la viande de deux Haleinoptères de rAntarcli((ue, dont l'un se nourrit incontestablement à' Euphdmia. Je la donne pour ce qu'elle vaut. G. Parasites. — Les parasites se trouvent sur II. hurealis en très grand nombre. Des Cirrhipidèdes du genre Curoiala et Tubicmella., servant eux-mêmes de substratum à des i'onclioderma, garnissent les bords de la pectorale et tout le pourtour des organes génitaux, où ils s'incrustent en bancs épais. Certains se fixent sur le bord externe des iio CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. lèvres, tantôt à l'apox de la mandibule, tantôt au-dessous, vers la naissance des plis abdominaux. Sur les pectorales et sur les flancs, s'implantent des Copépodesvolumineux du genre Penella (374),dontj'aipu recueillir ainsi des espèces nouvelles (Voy. Parasites Aw chap. B.vlei.nu- PTÈiïEs). Dans tous les plis, de nombreux Cjjainus. II. AiiîE DE DISPERSION. — Il uc Semble pas que /?. Iiorealis soit un Mysta- cocète côtier. Nous l'avons vu au large de la Baie Matha, dans le Détroit de Bransfield et par le travers des Shetlands Australes. Uacuvizta ne l'a aperçu que dans la banquise flottante qui dérive à l'Ouest de la Terre de Graham. Les autres Minkehvlen signalés par les auteurs antarc- tiques avaient toujours été observés au large. Depuis notre retour, Amun'dsex, à bord du <( Frani », en a vu un très grand nombre dans la Baie des Baleines, tout contre la Grande Barrière de glace de Ross. Ses fdms cinématographiques, pris à cet endroit, en révélaient des quantités, nettement distinctes par leurs taches, au milieu des autres Baleinoptères à peau plus foncée. C'est donc un des Mystacocètes qui s'avancent le plus vers le l'ôle Sud. Ses mœurs d'habitant de la banquise lui per- mettent même, en cheminant au voisinage des canaux qui se forment sans cesse à sa surface, de se rapprocher plus qu'aucun autre de ce point. I. Industrie. — Industriellement, ce Cétacé n'est pas une riche proie. Même lorsqu'il atteint 16 mètres, ce qui est rare, son corps toujours maigre ne donne que de lo à 20 barils d'huile au grand maximum. Par contre, ses fanons viennent en premier lieu après ceux de Balœna ai/stra/is, soit les seconds delà série des Mystacocètes. Ils représentent la qualité appelée fanons sei et se vendent trois fois plus cher et même davantage que ceux des Baleinoptères précédents. On les paie sur le marché jusqu'à 2 000 francs la tonne. L'huile ne fournit que peu des qualités 0 et 1 ; elle donne surtout la qualité 3 et revient environ à 300 francs les 1 000 litres. Comme au moins dix animaux sont nécessaires pour produire une tonne de fanons du prix sus-indiqué, chaque prise rapporte au total environ 650 francs. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. m DAL/E.\OPrEItA ACUTO-nOSTRATA Lacei-. Je n'ai i)as rcnuirqué moi-inriric cotto cspèco au cours du voyage de l'Expédition tVanraisc. Il convicul ccpcndaiil d'en faire une brèvr men- tion en considération des raisons qui suivent : 1° Parce que IIacuvitza l'a vue dans les !:,laces anlarcliciues : En août iS'JiS par 10°:^.y Sud ol S(lo3'i' Ôuust de Grceiiwicli. En février IS'.t'.ipar 7(1" 40' Sud el 'Jioâvi' Ouest de Greenwieh. 2° Parce (pie LuiiLi-E en a étudié un fœtus de 2m, 10 trouvé mort à l'entrée du canal du port de Buenos Aires, le 20 septembre 1907. 3° Parce cpu' l'Enseigne de vaisseau René Godfiîov, mon compagnon de voyage, a observé pendant son quart, le 22 janvier 1910, un petit Cétacé dont la taille, la couleur et les mnnirs rappellent d'assez près celles du Dalœnoptera Davidsoni de ScAMMeN. L'espèce est donc certainement australe. Elle a été diversement nom- mée dans l'hémisphère Sud : B. bonaert'iisi.s, par Bur.meister 1 1); B. Ilitttoni. jjar Gn.w; B. Barovitsdi, par Laiiii.le ; et dans le Pacifique Nord : B. Duvidsoni, par Scam.mo.n", noms (|ui doiveni reiiirer dans la synonymie classique (Kiikenthai.) de //. (iintd-rdslralu Lacei'., avec : 1780. /Ifi/xnu rostrula (purs). F.\Bnicius (0.), l'^auna groenlandicu, lo. 1803-1804. /Inlaumptcrri on//o-rnslni/fi. l..\cÉP!:nE. loc. ril., I, 197, PI. VIII. 1834. Honiiuiliis iin'nor. K.nox (H.), Traiis. Roy. Soc. Edinburg-. 1842. /{nri/ii/ilus nis/rafus. Kay (de), loc cit., I, VM). 1849. l'IerobiiUvnd iniiior. Eschuicht (D. F.;. (1) U'apii'S Lu.NMŒiir., lus petits RalcinopItTcs fréqueniiiiunl observés |)ar Wii.sdn (<■ Disro- vcry ») dans la mer de Ross ainsi que partout où il y avait du <■ pack » lùciie au large, et attii- bués provisoirement par cet auteur à l'espèce Cieobalmia iiiarijiiiata Giiav, seraient très pi-olialde- menl analogues à B. honacrcnsis Bchm. 112 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. Noms des baleiniLTs : PikL'whule ou Bagichdle. „ , . ) Sharp-headed (Inner. hn anglais < , „ , rr . o„.)\ " ] Lesser RoninaJ Tukner, 189:^). \ Menliewhale (^Bull, 1SU5). 1 Zwercjwal. hn cUleinarKl ! „ , ( Voagwdl. _, , . , Minkehvul (purs.j. bn norves-ien ,, , , " ' I aagnctil. En suédois Vinhiivol. En eskimo Tikdijulik. La taille dos adultes ne paraît pas dépasser 10 mètres. L'exemplaire» de ScAM.MuN mesurait 27 pieds et était adulte, puisqu'on a extrait de son utérus un fœtus de o pieds 6 pouces (1™,72 environ . Les fanons sont blanc jaunâtre, de 270 pièces sur chaque coté du maxillaire. Le corps est gris noir sur le dos, dégradant en gris clair sur les flancs, pour arri- ver au blanc pur sous le ventre, la queue et les pectorales. Celle-ci por- terait une bande blanche caractéristique. Le nombre des plis ventraux est de sorxante-dix. Sa couche de lard ne dépasse guère 6 à 7 centimètres. L'animal est toujours rencontré seul et non en hordes. Il compte 48 pièces vertébrales, ainsi distribuées : C7; D 11: L i\l: Ca, 18= iS. (Ca 18 = Ca avec os en chevron 7 + Ca sans os en ciieviori 11.) Ce qui rentre dans la fornmle de//. acato-ri)slnita L.kcep., sauf que celui-ci compte neuf et parfois huit os en Y, mais le chiffre que je cite d'après Lahille (353) est relevé sur la queue d'un fh-tiis où il est possible que les deux derniers os, réduits à des nodules, lui aient échappé. En outre, le Baleineau examiné par cet auteur se rapprochait encore de /y. f/ci(/o-)vst)ala parle nombre de phalanges de ses doigts, le con- tour rectiligne des bords externes de ses maxillaires, la forme de ses nasaux, la position des bords antérieurs de ses os au niveau de la base du rostre, et enfin la forme de l'apophyse coronoïde relativement si élevée — toutes dispositions anatomiques parfaitement visibles sur les excellentes figures qui illustrent ce travail. ^lais/?. ^/''•/^A/-/m//Y//a présente une bande blanche sur l;i partie anté- rieure de la pectorale. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 113 Commo la coloration do co mcnibro, non vue pnr IUcuvitza, ol celle du JKiid semble pas ([uil puisse y avoir doute. La forme générale du corps, d'après Racuvitza, paraîl èlre la luénie (|ue dans /?. /;o?rrt//.y Less. Mais la couleur de la lace doi'side sei-ail noir grisâtre, de même teinte sur les lianes, ceux-ci beaucoup |)lus clairs ; la gorge et le ventre étant nettemeul blancs avec une légère nuance jau- nâtre. Les animaux vus par lui portaieiil l'ii (Uitre « une bande blanche, jaunâtre, étroite et brillante, qui bordait le poui'lour de la mandibule supérieure », mais il n'a pas remarqué la bande de la pectorale. Les mouvements de ce Cétacé offraient aussi ceci de particulier que, après l'inspiration, la tête, au lieu de plonger, se dressait hors de l'eau jusqu'en arrière de l'asil. La plongée ou la soiule s'eU'ecluait ensuite, par un mouve- ment de rotation, à la fin du([uel n'apparaissait jamais la caudale. L'observa- teur conclut par ces lignes, qui caractérisent les mœurs do l'espèce f377) : ".T'ai vu plusieurs fois ce Cétacé dressé verticalement dans l'eau..., émergé souvent jusqu'aux environs des pectorales et nageant, ainsi dressé, le long des bords de la banquise, comme si une curiosité le pous- sait à regarder ce qui se passait sur la glace, (les mouvements étaient cependant en dehors de la séi'ie des mouvements respiratoires : 114 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. c'étaient des jeux analogues aux sauts et gambades du Mégaptère. » KniSTENSEN (186) et Bi'li, (86) ont vu un Minhcltval au cours de l'expédition de V « Antarctic », le23 décembre 1894, par 00° H' Sud et 169°28' EstdeGreenwich, et en capturèrent un autre de 8 mètres de lon- gueurle 31 janvier 1895 par 68° 07' Sud et! 70° 41' EstdeGreenwich, dont l'estomac était rempli de rpd shrimps [Euphnnsia). Ni le capilaine, ni le naturaliste de cette expédition, ne parlent de labande blanche surla pecto- rale. Si l'animal n'en avait pas, on serait d'autant plus en droit de penser à /?. hiirealis Less. que parfois celui-ci surgit aussi dressé verticalement à la surface de l'eau, sous laquelle il vient d'opérer une trouée dans un banc de Poissons, comme il m'a été donné de le voir dans l'Antarctique, où les baleiniers norvégiens des Shetlands Australes l'appelaient éga- lement/l/^/i/iW/ra/, à la façon du capitaine Kristensen. Mais B. horoalh se nourritde Poissons : dans l'hémisphère Nord, celui de l'Islande, décrit par L.vcÉvÈDE, est grand consommateur de Morues, et celui qu'on trouve dans le Zuyderzée (Musée de Leyde), dans les eaux du Holstein (Musée de Rerlin), autour de la Norvège (Musée de Bergen), près des côtes d'Ecosse (Musée de Cambridge), recherche les Clupes, d'où le nom de Hoi-iiu/ W/iole que lui donnent les pêcheurs de Grande-Bretagne etde Scandinavie, lesquels ron( en grande haine pour cette raison. Tandis que, pour Bagovitza, l'animal qu'il di'crit lui paraît planctonophage. 11 n'en donne pas de raisons péremptoires. Je dois, en outre, à M. l'Enseigne de vaisseau de première classe René GoDFROY une excellente observation enregistrée pendant son quart du 22 janvier 1912, à bord de notre navire, selon laméthode qu'il avait bien voulu me demander de lui enseigner pour décrire les apparitions des Cétacés. Les notes qui suivent, prises par un temps clair, en plein été antarctique et par un observateur dont la netteté de vision est de pre- mier ordre, me paraissent tout à fait cadrer avec ce que l'on sait du Balei- noptère dédié à Davidson par Scammon, qui est, comme Van Beneden l'a démontré, analogue, sinon identique, à /?. aruto-rosfrafa Laci'îp. Note de M. Godfroy : « Le 3''2 janvier, à une heure du matin, observé un petit Cétacé d'environ 5 mètres de longueur qui bondissait entière- ment hors de Veau. Il fit ainsi quatre émersiuns [lege : bonds, Liouville) CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 115 micccssires, à f/irim/i une jiniitilc d uiti'rc(illf\ pais continua sa iiiule en ii'émergeanl plus ([ue pour souffler. « Cet aniiiuif au corps fin et allongé., a les fumes iV une loi'jnlle uulunui- lille. Aucune protubérance que nous ayons vue ne niaripu' sa tète., qui est très pointue. Le ventre et les flancs sont tout à fait blancs, et le dos est ■~~-li^'»,. Kig. 8. — C. acuto-roslrata Lacép. sautant liors de l'eau (d'après Goukroï). d'uju' couleur qrise qui se fond en feintes dégradées avec le blanc des fiancs. Un petit uiler(n> dm^sal fut visible quand V animal reprit sa route ordinaire, sans que sa fnnie put être neltenient observée. Les nageoires étant proluddenienf collées au corps p(uir sortir de l'eau ne furent pas oliservées. Il L'éniersion de l'anintal \lege : l)oii(l, Liouville) se faisait vertieale- nicnt., le corps absolument raide, jusqu'à ee ipic la (jueuc fût au /noms éi i mètre au-dessus de Feuu. Puis, ffuijours raide, il retiunbait en arnère sur le dos, restant environ une minute sous l'eau piuir reparuitre de lu niènie fucoii un peu plus loin , en uvuni de su route » (22 janvier 1910, <)So21' Sud. 122° 38' Ouest Paris, l>aii(|uis(' du large). A ces notes est joint un croiinis doni je donne le (l(''cal(|ii(' (ci-dessus lig. 8). Ce croquis, où rasjx'ct de la queue esta peine niaf(|in''. indiiine hien que ranimai a (dé vu de profil. |)(isilion s(Uis laquelle la nageoire caudale ne laisse pas voir sa forme à i|ui n'est pas un ('('tologisle de métier. Or, de |irolil. si .M. (".odlroy avait eu all'aire avec un Ilyperoodiui, il n'eût pas nulé (iiie ranimai avait les fiuiiies d une tinpille uiilotuobile (excellente comparaison de marin), et il n'eût pas fait la remarque qu'aucune protu- K.rjiérlilion Clinri'ot. — Lmrvii.i.E. — CrtacC-s de rArilaivtii|iii'. 10 ii6 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. bérance ne iniii'([uait sa tète, qui est li-rs puinlae (■iw). Kiitiii, \r jx'/if aileron dorsal, (jui /)// visible lorsque l' uni mal reprit sa route ordinaire sans que su fornu' pût être o/jservée, ne nous permet |>as tle penser un seul instant aux larges dorsales bien recourbées des Glohicéphales (Voir fii!,. 16). C'est, à n'en pas douter, d'un Mystacocète qu'il s'ap,it, comme le donne à penser la longue bouche figurée sur le dessin, et cer- tainement d'un Baleinoptère, en raison du très petit aileron, d'aliord inaperçu puis visible quand l animal reprit sa r(n(te ordinaire. Trois espèces seulement de Baleinoptères sont connues pour sortir leur tète verticalement de l'eau : les animaux du sous-genre Meqaptera (impossible à confondre avec d'autres, surtout après un an de vie antarc- tique), l'espèce horealis de Lesson et l'espèce acuto-rostrata de Lacèpède^ que Laiulle avait d'abord appelée Raeovitzai. Mais JJ. ho/'ealis, dans les conditions d'examen de M. Godfroy, n'aurait pu lui dissimuler les taches de sa peau, qui sont communes à tous les individus que j'ai vus dans l'Antarctique — surtout les taches noires dans le blanc qui apparaissent de loin comme sur les chevaux pies et ne se rencontrent pas sur les animaux dont le corpspasse du noir au blanc pur le moyen dayris. De plus, B. horealis n'apparaît pas en surface avec une tète très pointue ^ du côté de la lèvre inférieure, un gros bourrelet se dessine, et un certain flottement dans les tissus lâches de la gorge distingue cette partie molle de la partie dorsale dure et rectiligne. Ce caractère, quoique appartenant peut-être aussi à B. (uuld-roslrata, doit être moins apparent sur le Mys- tacocète à museau très allongé. Et c'est pour(|uoi je lui rapporte plus volontiers le Cétacé dessiné par M. Godfroy, quoique ni H. horeulis ni B. aeuto-rostrata n'aient encore été décrits par les auteurs connue sortant leur corps entier verticalement hors de l'eau. Ce trait de mœurs m'auto- rise pourtant encore à rapprocher l'animal en question du B. Daoidsoni de ScAMMON appartenant au Pacifique Nord (aujourd'hui identifié aussi au B. acuto-rostrata par Van Beneden) et du B. Raeocitzai (aujourd'hui identifié aussi au B. aeuto-rostrata par Laiulle j. En effet, nous avons vu plus haut que l'espèce pour laquelle Racuvitza proposait le nom provisoire de B. cf. horealis var., et nommée par Laiulle B. Raeovitzai, émergeait souvent jusqu'aux pectorales^et nageait CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 117 ainsi vorticalement coinmo ()Our regarder ce qui so passait à la surface de Vrtiu. Or, j'ai parfois vu //. Iiorralis apparaître verticalement, museau (Ml l'air, mais jamais le corps n'était rmergé juscju'aux pectorales. Ce mouvement avait tout à fait l'apparence d'une prise verticale de nourriture (comme le mouvementd'un fileta plancton tiré perpendiculairement de la mer), maisilse bornait h la découverte du museau jusqu'aux yeux, et rien do plu^'. Quant à la natation dans cette station verticale, je n'ai cru l'observer ([u'une seule fois cbez Mofjdjilcrn huiiiiiiHinti, un Mystacocète (|ui |)rojetle aussi son corps entier hors de l'eau. Jamais je ne l'ai notée chez //. Iiniodlis. Pour ces raisons, j'attribue l'observation ci-dessus mentionnée à //. (iciito-rDstrdNt Lacêpède, dont les notes de M. Godi-ikiy nous apprennent un trait de mœurs jusqu'alors inconnu. Est-ce un anima! planctonophage ou ichtyophage ? Je me sens absolument incapable de le décider d'après l'endroit où il est ap|)aru. Si, d'a|)rès R.vcuvitzv, les Cétacés qui fréquentent les chenaux de la banquise doivent être considérés comme planctonophages parce que les autres animaux iOispaii.r^ Manchots., Phoques) capturés sur la glace n'avaient dansleurestomac que des restes de Crustacés pélagiques, /?. aciito- rosira ta aurait des chances d'être ichtyophage en raison du point où l'observation a été faite, c'est-à-dire au large par 08° de latitude Sud... Mais les Miiilthralon de \\v\x et Khistiensf.x [fi. IxircaJis) ont été vus au large aussi par 60° et 08° de latitude Sud également, et ils étaient carcinophages, c'est-à-dire mangeurs de plancton ! Pourtant les pécheurs appellent le lîaleinoptère de Lesson Ilerrhu/ Wlia/c, ainsi (jue nous l'avons dit plus haut. Il faudrait alors croire que les Cétacés ichtyophages du Nord deviennent planctonophages dans le Sud ; à moins (|ue l'exemplaire capturé par iJi 1,1, et Kiustensen ne se soit précisément laissé prendre parce (|u'il n'(''tait pas nouri'i coniine l'exigeait sa nature et que cette alinn^ntalion inaccoutumée l'avait alTaihli. Je crois qu'il est extrêmement hasardeux de fonder des caractères sur la nourriture des Cétacés avant d'avoir ouvert leur tube digestif, examiné leurs excréments ou observé l'objet de leur chasse. Provisoirementje me sens plutôt porté à considérer le mouvement d'émersion verticale de /?. arato-rostrafa comme ccini de /»'. /;o/YY///.v, soit à la façond'une tactique dépêche destinée à capturer des ii8 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. Poissona par surprise. Jamais les bancs de ceux-ci, en effet, n'ont In densité des bancs cVEup/iausia que nous avons rencontrés dans le Sud, ni des bancs de Ptéropocles.^ visibles dans le Nord. Pour happer ces minuscules et innombrables organismes, il suffit aux Baleinoptères de suivre la même route en écumant la surface de l'eau avec leurs lèvres munies de fanons. Tandis que les Poissons, plus vifs, moins nombreux, exij;,ent peut-être un mode de préhension plus rapide, en tout cas moins continu. D'où le procédé de les attaquer perpendiculairement par- dessous, en visant la surface, où l'agresseur vient finir sa trouée, la tête hors de l'eau. Si, par hasard, des Crustacés se rencontrent dans l'estomac de Cétacés qui manifestent ces mœurs, c'est que l'on est bien en présence d'une exception alimentaire causée par la disette de l'aliment préféré, ou bien que les animaux considérés s'accommodent parfaitement des deux régimes, ichtypophagique ou planctonophagique. Depuis que j"ai vu un Manchot Adélic mangerun Poisson sur laglace de la baie Matha etque j'ai trouvé à diverses reprises des arêtes dans l'estomac des Phoques de Weddell, — non pas sur la banquise, mais sur le littoral de l'Ile Petermann, — les exceptions de cet ordre ne sont plus pour m'étonner. MEGAPTEBA LOAGIMANA Rudolphi. (PI. III, fig-. 1 et 2.) A. — Synonymie' DE l'espèce. Fabricius (0.), loc. cit. Pabricius, loc. cit. BONNATERRE, lOC. cit. Lesson, loc. cit. Rudolphi, Brandt und Ratzeburo, Medi- cinische Zoolog., 122, PI. XV, liy. 2. Fischer. Smith (A.). 1841-43. Dalsena aulcata antarclira. Schlegel, Beitriigc z. Characteristk d. Ce- taceen. Abhandl. nus d. Gebieten d. Zoolog. V. vergl. Anatomie. 1847. Merjnpteron /on;/imanri. Gray (J.-E.), loc. cit., 89. 1849. Kyphubahvna hoops. Eschricht, loc. cit. 1866. Poesiropin La/andii. Gray, loc. cil. 1780. Balœna boops (pars). 1780. Pliijxeter luirrops. 1789. Megaptera nodosa. 1828. Balœna aus/ralis. 1829. Balssna longiinana. 1829. M('(j(ip((ini Lnlandii. 1834. Bolœnoptera rapen.si.s CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 119 1874. iMcf/rip/rra versubilis Gope). Scammon, The Marine Ilainni. of tlie N. W. coasl of Amerira, 38, PI. VII. 1880. Megapteni boops. Sars (G.-O.), Forsatte Bidrag til Kunds- kaben oin vore Banlehvaler. Christ. Vi- densk. Forhandi, 11° Vi: S, PI. 11. 1898. {Megaptern longimanaRvnoLPuù. True, On Ihe nomenciat. of the whaleboiie whales of Ihe X'" cd. of Linn.eus's Sys- temu AaluriK. Procecd. of the U. S. Nat. Mus., vol XXI, Orîi. 1903. Mci/aptovd cl', fonr/iinriiifi. Racovitza, CiH. de la » Belg-ica •>, .Vnvers. Noms des baleiniers : En friinçuis : Jiiltur/e. En anglais : Iluiiijibark. En allemand : Buckelwal. Knurnnnl. En norvégien : hiK'ilhrnl. En eskimo : Ki'iiorhdl,-. Ce Mégaptère lut désigné par Cuviek clans ses Bpchorcliex su/- les OsKcmoift fossi/ps sous le nom de » Horqual du ('ap ». Kl cunime c'est la référence qu'indique FiscHEii Français », du « Nimrod », du » Pourquoi Pas ? '). de la « Terra Nova » et du <■ Frain ., le reliouveulsur leur route 120 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. vers le Pôle Sud ( l'o/V, pour ceux (jui tint hùssé drs; oliservations signérs, Ip TdhIPdH s derniers. En comptant ceux de droite et ceux de gauche, cela fait 10. Entre cette rangée et l'aligne- ment de la carène, 3 ou i verrues (8 en tout) se placent sans ordre de chaque côté du rostre. Ce qui donne : pour les bords latéraux 16, pour laligne médiane(carène) 8, pour b^ tour de la bosse de l'évent 4. Soit 36. Le maxillaire inférieur en comporte un nombre à peu près égal : au bord de tn lèvre inférieure, 4 de chaque côte'' ; à la ligne où naissent les plis de la gorge, a de chaipie côté ; entre ces deux rangées, groupées à l'apex 130 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. do la mandibule comme une l)arbiche, 6 ou 8 verrues se tassent, à raison de 3 ou de i sur chaque côté ; plus loin, en arrière, ces appendices s'espacent en 3 ou i petits tubercules disséminés irrégulièrement, (le qui fait : pour le l)ord de la lèvre 8 ; à la naissance des plis 10 ; au bout du maxillaire 8 ; entre les deux piles 8. Soit 34. Tous ces appendices dermiques en forme de verrues, contenant au centre un poil, ces boutons gros souvent comme la moitié d'une orange, ont valu au Mégaptère le nom populaire de A>?oAm/(Cétacé à boutons) de la part des pécheurs Scandinaves. Leur arrangement est indiqué de face à la planche IV, qui montre éga- lement bien les proportions relatives du rostre et de la mandibule, la carène céphalique, la direction des fanons et la position exacte des yeux. Entre l'arcade de la mandibule et les bords du petit triangle du maxil- laire supérieur, un espace considérable, atteignant 60 centimètres vers les commissures, forme une large gouttière fermée en avant. Racovitza a donné une description très précise de la bosse de l'évent chez le Méga- ptère antarctique, sur laquelle il n'y a pas à revenir. Comme il l'indique, un front, paraît en effet terminer en avant la tête, par une disposition qui n'est pas sans rappeler, à un moindre degré, la proéminence cépha- lique et le bec de l'IIyperoodon. Telle nous est apparue la tète de M. lon- ghnana dans l'Antarctique. Le cou serait représenté par l'encoche visible aussitôt après le relief que forme la bosse de l'évent vers l'arrière. 3° /)o.<.-, dorsale., queue. — C'est à partir de là que commence le dos de forme si particulière dans le sous-genre Megaptera. Les mots populaire de Humphack (ou Hiinchhack, bossu par derrière), ou grec de Kypho- halsena (Eschricht, 1849) rendent parfaitement compte de l'aspect que présente le Mystacocète appelé par Van Beneden la « Baleine à bosse » en 1887. A partir de la légère encoche qui marque la base du cône de l'évent en arrière, la ligne du dos débute, séparée par la dorsale en deux régions distinctes. D'abord une voûte ovalaire à sommet légèrement aplati, susceptible de se plisser dans certains mouvements de redresse- ment de l'animal, comme l'a parfaitement vu Racovitza. La ligne qu'elle forme est une courbe, dont l'encoche rétro-nasale et la dépression anté- ptérygienne de l'aileron dorsal sont deux points symétriques. Au- CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 131 dessous du dcrnior, s'allonge un large crochet cutané à pointe recourbée en arrière, c'est la dorsale. Celle-ci, peu déprimée latéralement, présente un l)ord antérieur qui s'élève d'une manière insensible en forme de carène amincie à base très large. Son bord postérieur, franchement échancré, lui donne l'aspect d'un becde Calmar; maisj'ai remarqué que cette échan- crure n'était pas aussi nette chez tous les exemplaires : beaucoup pré- sentaient un renflement basai au-dessous du crochet. Les dessins de Racovitz.v en particulier ont trait à des animaux chez lescpiels le bord postérieur de la dorsale, toutes proportions gardées, n'ofl'rait pas une encoche ix'aucoup plus marquée que sur l'aileron de Balamoptera mus- cidus. D'ailleurscet auteur distingue très exactement trois formesde dorsales, celles dont la région supérieure est découpée en croissant, avec une pointe effilée, celles dont la pointe est obtuse et enfin celles dont le bord postérieur est plus ou moins crénelé, comme après une déchirure. Il dis- tingue une région distale « séparée de la région basale par des sillons très nets », que je n'ai pas remarqués. De toute façon, le bord supé- rieur de cet aib^ron est presque horizontal, tandis que le bord postérieur, plus ou moins découpé, amorce en contre-bas la ligne de la seconde partie du dos, s'infléchissant de plus en [)lus sous l'horizon jusqu'à la queue. Cette seconde région du dos reprend à partir de la base de la dor- sale, en arrière, une carène qui descend en ligne courbe très au-dessous de la lign(^ (|ui passerait par les tubercules mandibulaires, l'œil et l'épaule de l'animal. La Ijosse de l'évent et la [(ointe de la dorsalesont au contraire à peu de chose près sur la même ligne dépassés par la convexité supé- rieure du dos. Ainsi le sous-genre Megaptera prciid-il toujours, à la sur- face de l'eau, l'aspect d'un Cétacé bossu. La coui'be abaissée^ postérieu- rement qui joint la base de l'aileron à la queue n'est pas continue. Peu après léchancrure de cette nageoire, elle forme comme une petite bosse suivie d'une légère dépression après laquelle la carèneest vigoureusement marquée sur tout le dernier tiers du corps. Cette portion postérieure du corps est en forme de cùne très com- primé latéralement selon les deux arêtes de la carène dorsale et de la carène ventrale. Elle se termine en pointe grêle sur les côtés de laquelle E.ipeili/ion Cliarcot. — Liouvili.e. — Cétacés de l'Antarctique. 18 132 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. s'étalent, dans le plan horizontal, propre aux Cétacés, les longues ailes de la caudale, séparées par une petite encoche au point où vient mourir la carène. Ces deux ailes présentent un bord antérieur, coupant et uni, à grande courbure convexe, et un bord postérieur concave, largement aplati et découpé en dentelures rondes, dont le nombre est inconstant. Fig. 10. — Nageoire caudale de Megaptera /onghnana Rud. La distance qui sépare les deux pointes extrêmes est énorme : il atteint le tiers de la longueur du Mégaptère. Vue de face, cette nageoire présente une envergure tout à fait disproportionnée avec la minceur de son attache (fig. 10). 4° Flancs, pectorales, ventre. — C'est entre la commissure des lèvres et l'articulation scapulo-humérale que les flancs de M. longimana oft'rent leur maximum de développement latéral. Au niveau de la tète, comme l'indique la figure 2 de la planche IV, le corps est donc beaucoup plus large que haut et nettement aplati en dessus. Depuis l'œil jusqu'au sillon ombilical, il reste plus large que haut, mais en gardant une forme elliptique qui tend vers le cercle en passant entre l'articulation des pec- torales et l'aileron. De l'ombilic à la caudale, il est beaucoup j)lus haut que large et affecterait une section lozangique à la naissance des ailes de cette nageoire. Un pli sinueux part de la commissure des lèvres en dessous de l'œil et change de courbure au-dessus de l'épaule. Un second pli, commencé au bord de la lèvre inférieure, suit parallèlement le premier et vient mourir avant d'atteindre l'aisselle. Les autres plis prennent naissance au- CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. i33 dessous du bord de la mandibule, se dirigeant tous parallèlement sur les flancs de l'animal. Les premiers traversent Taisselle, les autres passent plus bas sous le bras. Ils sont beaucoup moins nombreux, mais beaucoup plus gros que chez les autres Baleinoptères. J'en ai compté 24 à 26 en moyenne, ordonnés selon le type de distri- bution indiqué dans la description de ce genre (PI. IV, fig. 3). Scammon (276 1 nous fait connaître les chiffres suivants : M'JIÉIIOS. SEXE. LONGUEUR DU CORPS (a|»proximative). NOMBRE DE PUS ABDOMINAUX. 1 O 3 Mâle. Femelle. Femelle. 17 mètres. 10 — 10 — -0 ) ■ii > Moyenne: 22. 1«) Thlk déclare 14 h. ïl pour les Mégaptères d'Amérique et Suis 20 à 30 pour ceux d'Europe. Sôrling en compte 24 à Cumberland Bay sur un jeune spécimen de 8"», lo. Une photographie du mémoire de Lonnbekg représentant un Mégaptère de la Géorgie du Sud, vu par l'abdomen, semble indiquer le chiffre de 28 (?). Il en a également compté 24 sur un fœtus. La pectorale, dont la longueur est sensiblement égale à celle du tiers de l'animal (True ne donne qu'une exception inférieure dans ses tables), Fig. 11. — Nageoire pectoralo de Mei/aiitera Imif/imana Hi n. {ovig recouvre les plis des flancs lorsqu'elle est accolée aux côtés du Méga- ptère. Sa forme est la même dans l'Antarctique, exactement, que chez les animauxdu Nord..)»' la rappelle iKiunin'iiioircji la discussion desossements trouvés surles grèvesdes Shetlands Australes (Voy. plus loin). Découpée 134 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. sur ses deux bords, elle présente le long de la ligne qui répond au bord radial une série d'encoches en rapport avec les cartilages intcrpha- langiens. L'ensemble de ces découpures sur ce membre énorme, auquel elles donnent un aspect noueux, fra})pc tout de suite le regard. C'est sans doute ce caractère qui a inspiré à Boxnaïerrk le nom de Bala-na ?i(Mlosa, primitivement donné à Megaptera longimana. Mais ce second nom d'espèce rend également compte d'une particularité propre au sous-genre des Mégaptères, car on ne connaît pas d'autres Cétacés pour posséder des nageoires qui présenteraient un développement aussi considérable. Le ventre, ou plus exactement la région ventrale, dessine au-dessous des tubercules les plus inférieurs do la mandibule une ligne à grande courbe inférieure qui se poursuit jusqu'à l'ombilic. Au sommet de la courbe du dos répond symétriquement le sommet de la courbe du ventre. Puis la ligne se recourbe de bas en haut jusqu'à rencontrer les orifices naturels au-devant desquels se montre une petite bosse pré-ombilicale; après l'encoche ainsi formée, une autre bosse, génitale cette fois, est constituée par les deux gros replis de la fente mâle assez semblables à la vulve de la femelle. Puis vient l'anus au centre d'une éminence limitée latéralement par deux petits plis. Après quoi, la portion terminale du corps s'aplatit, comme nous l'avons vu plus haut, entre les deux carènes, pour devenir caudale et développer sur les côtés les deux larges ailes horizontales de la nageoire. Le ventre est parcouru, comme les flancs, par le système parallèle des sillons abdominaux, dont les plus allongés sont ceux qui partent de la dernière rangée des tubercules mandibulaires pour finir à l'ombilic. E. Mouvements. — 1° Respiratoires. — «. Suuf/lr. — Le souffle du Méga- ptère, lorsque les conditions atmosphériques permettent de le voir, ne saurait être confondu avec celui des autres Baleinoptères. Il est d'abord beaucoup moins haut, ensuite, en forme de massue. Plus que chez aucun autre Cétacé, la bosse de l'évent, chez M. longimana., s'allonge en cône pour chasser l'air des poumons et se déprime ensuite pour aspirer l'air atmosphérique jusqu'à se confondre avec le contour de la tète. L'expi- ration est toujours accompagnée d'un échappement sonore, l'aspiration, d'un sifflement de cheval qui boit. CËTACËS DE L'ANTARCTIQUE. I35 [i. Su/idr. — Le niuuveiiKMit respiratoire proprenieiil dil e^t suivi de plusieurs plonp,écs intermédiaires accompagnées d'éniersions qui précèdent une lonj^ue aspiration d'air préalal)ie à la sonde. Celle-ci se fait comme pour les autres Baleinoptères, et le phénomène nous en est rendu visible par la courbure plus grande qu'accuse la ligne du dos. Un mouvement de rotation s'effectue alors, à la iin duquel apparaît le crochet de la dorsale. 11 n'y a plus de doute : c'est la sonde. Ce qui achève de rendre l'opération certaine et qui est, parmi les Baleinoptères, un mouvement propre au sous-genre Me;/aptfia, c'est la jirojection au- dessusde l'eau, à ce moment-là, de leur nageoire caudale. Je passe rapi- dement sur ces détails, dont tous les voyageurs ont iciidu un compte plus ou moins exact, mais qui a trouvé sa description aujourd'hui classique et ses définitions précises dans l'ouvrage magistral de RACdviTz.v sur les Cétacés de la « Belgica » [loc. cit.). Je renvoie donc le lecteur aux explications nombreuses de cet important mémoire, auxquelles je n'ai absolument rien à ajouter. J'ai vu jy. longinuma, après la sonde, rester un quart d'heure à une demi- heure sous l'eau, puis revenir et faire une série de petites plongées de quelques minutes, chacune précédée d'une sonde avec apparition de la caudale. 2° Divers. — Il eji est de même pour les divers mouvements qui carac- térisent les ébats, les courses ou le repos sur l'eau des Mégaptères que RAcuvnz.v a été à même d observer et d'interpréter avec une parfaite exac- titude (PI. XIII, lig. 7). Les mouvements propres à ce sous-genn> ont donné naissance, en anglaisde baleiniers, à un certain nombre d'expressions techniques qui se retrouvent, m'a-t-on assuré, dans le langage des pécheurs scandiiuives et qu'on applique aux diverses espèces de Baleinoptères. Le Capitaine Sc.\M.\ioN ayant à définir les mouvements du Mégaptère au-dessus de l'eau ledit sujet au '< breaching » {sauter, projeté)' te corps enTair), au « bol- ting » [artinti (le s élancer atdiiiuement hors de la mer) (A au << liiming » [frappcineiit de reua avec tes nageoires). 3° Agonie. — M . longimana est un Cétacé très probablement curieux de ce qui se passe à la surface do l'eau et certainement pas farouche. 136 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. MosELEY, le 14 décembre 1875, en rencontre un par 33° 31' Sud qui suit le n Challenger )> pendant plus d'une heure, tournant autour du navire à différentes reprises et roulant sur son dos et ses flancs quand il arrivait en surface, de telle sorte que, se retournant en tous sens, l'on voyait nette- ment les bouquets de Cirrhipèdes qui garnissaient son évent, sa dorsale et ses pectorales. Sôrling observe dans les eaux de la Géorgie du Sud que les Mégaptères s'approchent de la canonnière destinée à les chasser, per- mettant ainsi aux artilleurs de choisir un but facile à leurs projec- tiles. Bien plus, lorsqu'un Cétacé atteint par le harpon est à moitié mort, ils ne le halent pas sur-le-champ et le laissent à la traîne pour attirer ses congénères, qui semblent curieux du spectacle de son agonie. Ainsi on peut en tirer jusqu'cà six dans une seule sortie (PI, XIV, fig. 3 et 4). Los mouvements de l'agonie sont très particuliers chez cet animal. Une fois le harpon croche dans ses chairs, il plonge aussi profondément que lui permet sa résistance à la pression. Puis il remonte rapidement en surface, tète première. Son rostre tout entier sort de l'eau; souvent même il émerge jusqu'aux pectorales et se livre alors à un » finning » intense qui soulève autour de lui des gerbes d'eau hautes comme des colonnes de 10 mètres. Il s'allonge aussi à la surface et, tandis que ses longs bras s'agitent, saqueue bat lamer avec un bruit intense et provoque une houle qui fait rouler la canonnière. Il semble que, par ses contrac- tions musculaires, il finisse par exercer sur ses vaisseaux comme une action vaso-constrictrice, car j'ai remarqué qu'il saignait peu. Et celn lait durer d'autant son agonie. Mais, lors(|u'il tente de fuir, il ne fde pas dinit devant, eu règle générale, comme les autres Baleinoptères. Au contraire, s'il est bien touché, il apparaît et disparait au bout de sa ligne d'uu boi'd ou de l'autre de la canonnière, (ju'il n'enlraine jamais bien loin. A cet égard ses derniers instants font perdre moins de temps aux baleiniers, et ou peut le dire d'une capture plus facile. Mais cette agonie est pleine de dangers pour les chasseurs inexpérimentés qui ne tiendraient pas compte de ses derniers coups de queue. Lorsque, après plusieurs plongées de plus en plus courtes, il revient à la surface, les bras en croix et comme immo- i)ilisé par la douleur de ses blessures, il est encore susceptible de se CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 137 livrer à quelques gambades suprêmes, loin desquelles il est prudenl de se tenir. Aussi, dès qu'ils croient pouvoir s'en approchrr, les baleiniers |;ren- nent-ils soin de le transpercer avec de longues lances maniées du liord. Les unes sont en forme de grosses aiguilles montées ; les autres portent à leur extrémité un fer large et très coupant de forme presque circulaire avec une pointe au bout. Ces armes dont on perce le moribond ont pour objet de rencontrer un des gros vaisseaux du C(Our afin de provoquer l'hémorragie finale. Si ce coup de grâce n'est pas inutile, on voit rniiimal réagir une dernière fois avant d'expirer : un frisson le secoue comme un hoquet, la mer se teinte de sang, et le Mégaptère, enfintué,seretournesur le dos, rendant par la bouche et par l'anus le contenu de son tube digestif mêlé de sang. Les mâles exhibent alors un pénis de 2°»,oO environ, long, blanc, pointu, qui retombe sur un de leurs flancs (PI. XV, fig. 2 et 4). F. NouuuiTURE. — A la faveur de ce relâchement des sphincters qui accompagne la mort, j'ai pu constater la couleur uniformément rouge- brique des excréments de M. hnuj'unana. Ces excréments ressemblaient à s'y méprendre à ceux des Manchots dont les roockeries avaient été voisines de notre poste d'hivernage et dont les estomacs ne contenaient jamais que des Crustacés. J'y vois donc une raison sérieuse de consi- dérer les Mégaptères rencontrés par nous comme carcinopluajcs. D'ailleurs leurs déplacements en compagnie de Balœnoptera muscuiiis et ])lnjs(ili(s, au cours desquels ils ne se livrent à aucune gambade, semblaient bien indiquer la recherche en commun d'une même nourri- ture, et dans les régions visitées par la « Belgica », le « Français » et le « Pourquoi Pas ? », cette nourriture ne pouvait être que VEupkausia. G. Parasites. — «... maxime laborat balanis etpediculis », dit FAïuacius dans sa Fauna fjroenlandica en parlant du Kfjjorhak. Et dans l'Antarctique également les Mégaptères étaient les plus parasités de tous les Cétacés. Les régions avoisinant l'anus et les sillons génitaux pré- sentaient une véritable incrustation de Cirrhipèdes [Ixi/anisj et four- millaient de Cyames [pediculis). Les pectorales, même sur leur bord externe, en étaient aussi abondamment garnies; quelques paquets de Coronidu diudcma incrustaient les dentelures de ces nageoires. 11 s'en 138 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. rencontrait même sur la dorsale, sur les découpures postérieures de la caudale et même sur ses bords antérieurs. Presque tous les capitules des caroncules, solidement enfoncés dans la peau qui proliférait alentour, en bourrelet, étaient garnis de Conchnndenna vuhiatwn^iài'Otïonaimtxim., qui étaient venus s'y fixer en commensaux. C'est surtout en avant de la lèvre inférieure sur la grappe de tubercules localisés à cet endroit que ces parasites formaient comme un véritable bouquet, en façon de barbiche (PI. III). Les sillons abdominaux, situés en dessous, étaient surtout le siège des Cyames : Cijainm erraticus., C. ova/is et C. lioopis. Je n'ai pas recueilli sur la peau des Mégaptères ces grandes Pénelles caractéristiques des Baleinoptères proprement dits. H. AiiîE DE DISPERSION. — Au voisluagc des terres, tout autour des Shetlands Australes, de l'Ile Petermann, dans le Détroit de Bransfield, dans le Chenal de Lemaire et dans la Baie Matha, nous avons reconnu le sous-genre Megaptera parmi les Baleinoptères qui ne s'éloignaient pas des côtes. Au large, il n'y en avait plus. Du commencement de juin au i^"" octobre, Sôrling observe qu'il ne s'en trouve plus autour de la Géorgie du Sud, et Lônnberg pense qu'ils doivent émigrer. Lors(jue les baleiniers arrivent à l'Ile Déception aux environs de Noël, il se passe parfois plusieurs jours avant qu'ils n'aperçoivent les premiers Hump- hach'ft ; puis soudain ils abondent. Durant notre séjour, on en faisait là-bas des hécatombes. Bruce en a constamment rencontré au cours de son voyage dans le secteur australien, mais toujours au voisinage des côtes. M. longhnana est une espèce qui est répandue dans toute l'Antarc- tique, mais qui semble avoir une prédilection pour les bas-fonds. WiLsoN n'en signale pas durant la navigation de la << Discovery », et Shakelton n'en fait pas mention dans son récit du voyage du « Nimrod ». I. Industrie. — 1° Chasse. — La chasse aux Mégaptères est la plus communément pratiquée par les Baleiniers de l'Antarctique, en raison de l'abondance particulière des animaux de ce sous-genre. On les gagne facilement de vitesse ; leur séjour sous l'eau se prolonge moins longtemps que celui des grands Baleinoptères ; et l'on met à profit cette sorte de curiosité dont l'instinct semble les pousser non seulement à ne pas fuir les hommes, mais peut-être à se sentir attirés par nous. Comme CÉTACÉS DE U ANTARCTIQUE. 139 je le dis plus haut, la présence d'une canonnière paraît les inviter à se moiilrcr rt, si riiii d'eux est atteint |);u- un harpon, tout se passe comme si les auti'es étaient attirés par son aj^onie. Aussi est-on parfois entouré d'un véritable troupeau de Mégaptères, parmi les((uels on est embari'assé de choisir sa proie. A bord d'une canonnière, cerné de tous côtés par les souilles de ces animaux, Sôrling dit exactement que la mer donne l'impression d'un champ parseméde buissons. Une fois la victime choisie et atteinte par le harpon elle ne tardera pas à mourir, comme il a été rapporté au partigraphe Agonie., mais elle aura donné auparavant le maxi- mum de coups d'ailerons avec ses pectorales et sa queue, et elle se sera tellement contractée pour se débarrasser du harpon (|ue celui-ci sera parfois inutilisable à l'avenir. Comment un système rigide, épais et ré- sistant comme l'est le manche d'un de ces harpons, peut-il subir une torsion sur son luo dans les tissus du Mégaptère, ou être anulr sur lui- même ? C'est une question embarrassante. Ces altérations du matériel de chasse supposent évidemment une force de contraction nmsculaire, con- sidérable, une lutte acharnée pour se débarrasser du fer meurtrier, qui témoignent d'une extraordinaire énergie. Peut-être est-ce à la faveur de cette dépense nerveuse et de ces efforts musculaires que l'agonie de ces Cétacés se prolonge moins longtemps (|ue celle des Baleinoptères pioincineiil dits. 2° Produits. — L'huile seule présente un intérêt dans les Mégaptères; (Ml [)rali(iiie, les fanons, trop petits et de (|ualité médiocre, ne comptent pas beaucoup pour l'industrie. C/esl du moins ainsi (|ue j'ai vu son exploitation se faire dans le Shetlands Australes. Mais, comme je l'ai dit page 73, je soupçonne formellement d(> gaspillage les méthodes employées par les compagnies qui travaillent sur les côtes de cet archi- pel (1). Les circonstances qui ne leur permettent pas d'établir d'usines à terre devaient évidemment les inciter à ne pas prali(juer l'économie, et leur besoin d'aller vite, au milieu d'une matière pr<'mière abondante, ne leur donnait peut-être pas l'idée de tirer de leur chasse l'entier prolit (1) Les fanons de M. lomjiinana, un roalité, forment la iiualilù connue sur le marché norvégien comme " fanons Knùl», qui représente la cinquième ou ileiiiiire des fanons de iMyslacocMes, vendue 200 francs la tonne. Expédition Charcot. — Liouvn.Li:. — Cétacés tie TAntai tliqui'. l'J 140 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. qu'elle comportait. Toutes les sociétés, d'autre part, ne négligeaient peut-être pas les fanons, mais plusieurs d'entre elles ne prenaient même pas la peine de les recueillir sur Megai)lor pour nommer certains Cétacés rencontrés par eux dans les mers du Sud et présentant la particu- larité anatomique susdite. Ross en 1847 (265), Graig (Gray) en 1892 (157), DnNALD en 189() (116) le rencontrent entre le 49° et le77oSud. L(; fait est confirmé par Racovitza, quile retrouve dans la banquise iloltante à l'ouest de la Terre de Graham, aux environs du 70° Sud et qui n'hésite pas sur le genre. Bruce, en 1902-1904, naviguant dans la mer de Weddell, entre le 58oetle72oSud, reconnaîtàplusieurs reprises des«Bottle-noses « (335i. WiLsoN, à bord de la « Discovery », en dessine même une silhouette très ressemblante en 1902 dans le détroit de Mac-Murdo, où les observateurs (1) Voir également 115(1822). 142 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. du « Morning » le signalent de nouveau on 1003 et 1004, par 77oo0'(391i. Nous-mêmes avons reçu pendant notre hivernage à l'Ile Petermann la visite de cet Odontocète facilement reconnaissable, que nous avons de nouveau rencontré pendant nos campagnes de navigation vers le Sud jusqu'au 700(359). Ce genre est donc bien un genre antarctique, contrairement à ce qu'on croyait autrefois. BYPEROODON (PI. A. — Sy 1752-53. Ba/œna l'oatrnlo (pars). 1789. DeljiJiinus Butzkopf. 1802. Delphinus edentulus. 1802. Delphinux hidens. 1803-04. Delphinus diodon. 1803. Iliipcroodon Butzkopf. 1811. Ancylodon. 1811. Uranodon. 1816. Anarnacus. 1817. Hijperoodon. 1820. Ilijpernodon borealis. 1822. Dr 1 phi nus Chonnitcianus. 1822. Di;/j)hinns //untcri. 1822. Delpitinm hyperoodon. 1825. Cctiodon Hunier i. 1828. He/erodon C/ienuii/cianum. 1828, Helerodon unarnacum. 1830. Orca. 1830. Xodus edentulus. 1837. Delphinus Dalei. 1839. Delphinus bidendatus. 1839. Hyperoodon honfloriensis. 1841. Hyperoodon rostratum. 1842, Hypodon . 1844. Chœnodelphis. 1846, Hyperoodon Hunteri. 1849, Chxnocetus rosira/ us. 1851. ISerurdius A m uxii. nos TUA ru M Pontoppidan . VI, fig-. 1 et 2.) l'NONYMIE DE l'eSPÈCE. Pontoppidan, Ioc. cit. BONNATERRE, loC. cit. ScHREBER, Saûg-ethiere, t. CCCXLVI (cité par Kïikenthal). ScHREBER, loc. cit., t. GCGXLIV. Lacépède, loc. cit. Lacêpède, loc. cit. Illiger, loc. cit. Illiger, loc. cit. Rafinesque, loc. cit. CuviER, Règne animal, 280. NiLSSON, Sli>. et Berardius Arnuxii^ nommé \)S.v\)v\vj[{S\o\ en 18.]l,qui est un Udontocète appartenant nettement aux mers australes, puisque tous les documents squelettiques qui s'y rapportent et qui ont lait l'objet des recherches de Duvernoy, de Giîay, de Fl(i\ver, de sir J. Hectou, proviennent delà Nouvelle-Zélande. Cette différence consiste dans une dissymétrie crânienne moins accusée chez fi. Arjiuxii que chez H. rostratum, dont la nmraille osseuse au-dessus des maxillaires, la disposition en cimier de la partie supra-nasale et l'unique paire de dents sont des caractères que ne présente pas le premier. Comme les animaux que nous avons rcncfjMtrés répondent au signalement de H. raxtratiuu et que VU. latifrons décrit par Fi.dWKu en ISS2(Voir plus haut) n'est autre que le même animal, mais vient d'Australie, rien ne s'oppose <à son existence dans la Mer Antarc- ti(|ue, étant donné ce que l'on sait des habitudes de ce Ziphiidé dans les glaces du Nord. Et je me sens, pour ces raisons, porté à adopter le pre- mier de ces noms, comme nom spécifique des incontestables Hypcrondons rencontrés par l'Expédition française. B. Dimensions. — K.vcovitza lui donne plus de 12 mètres et y voit une raison de le différencier peut-être de //. roslratain de l'Oci'an Arctique, comme plus grand. Cependant Hintek décrivit un crâne (aujourd'hui dis- paru) appartenant à un animal de 30 ou 40 pieds (10 à 13 mètres): 144 CÉTACÉS DÉ L'ANTARCTIQUE. Gehvais lui donne de 12 à 13 mètres, et il s'agit là d'animaux du Nord. WiLSON, par contre, dans l'Antarctique, lui donne de 7 à 10 mètres, ce qui est la taille que lui attribue KûkexNThal dans sa Faune arctique. Ceux que j'ai vus m'ont bien paru atteindre la taille des petits Mégaptères, et je leur attribue une longueur pouvant aller jusqu'à 15 mètres au maximum. La formule vertébrale d'il, tostratum s'exprime par : C 7; D'J; LS 0; Ce 20. (Ce = 10 avec os en chevron + Ce 10 sans os en chevron = 20.) C. Coloration. — Corps. — a. Do.s. — Il est admis aujourd'hui que H. roslratum présente desdiflerences décoloration suivantl'àge. D'unema- nière générale, son dos est noir chez les jeunes, marron chez les adultes, jaune pâle avec des taches blanches chez les très vieux. KuKENTHAL, qui en abeaucoup vu, indique ledos de l'adulte commed'un brun très foncé à reflets bleus et signale de petites taches blanches rondes ou ovales, principalement sur la tète, pour les Ilyperoodons de l'Arc- tique. WiLSON, avant d'atteindre l'Antarctique, en rencontre un de 0^,50, par 48° Sud, qui présentait cette » dull yellow colour that characterises the animal in oldage». Pour RAcovrrzA, la coloration de ceux qu'il a vus était brun noir très foncé, et unie, sans taches ni teintes à la face dorsale. Ceux de l'Expédition française étaient de deux sortes : ou entièrement bruns, d'un beau marron foncé de châtaignes mûres, ou avec le dos presque noir, à reflets bleus, et le ventre gris ; donc unicolores ou bicoloi-es. fi. Ventre. — Ce ventre gris est dit d'un blanc grisâtre par les auteurs, d'un gris clair brillant par Kukenthal. 11 est certain que la teinte foncée du dos dégrade sur les flancs et finit presque sur un ton blanc à la ligne médio-vcntrale chez les espèces bicolores. Chez les espèces unicolores, aucune différence de valeur ne distingue le marron de la face dorsale du marron de l'abdomen. y. Nageoires. — La pectorale est toujours de la couleur du dos, ainsi que le dessus de la caudale, chez les animaux à ventre gris. Le dessous de cette nageoire est alors de la couleur générale du ventre. Je n'ai pu faire aucune observation sur les dents ou la langue de ces Ziphiidés. Mais l'examen de leur peau autour de la bouche et sur la tête CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 145 r(''vrl(> souvent les combats livrés par les Céphaloj)0(los qui leur servent de iiDiiiiiluro. Le vieil animal pâle, aperçu en mer par Wilshn, et qui vint nager à toucher la « Discovery » pendant une demi-heure, était couvert de ces traces blanches que le descripteur compare à des hiéroglyphes, et qui sont la marque des coups de bec et des succions de ventouses par lesquels les grands Céphalopodes combattent l'étreinte de leur ennemi. I). FdKME iji- cdiîi'S. — 1° Généralités. — La forme du corps est globuleuse en avant et comme tronquée au bout de la tête ; elle se renfle ensuite en forme d'épais fuseau et, après l'aileron dorsal, s'afiîne eu pointe jusqu'à la large queue qui étend ses rames de chacjue côté dans le plan horizontal. C'est la tête qui est caractéristique. 2° 7'éte, écent, cou. — En forme de bouteille de Champagne [houchée, Liouville), dit très exactement Kûkentiial, la tète permet du premier coup de reconnaître un Hiiporoodon, au haut bombement du front. En dessous, s'avance en forme de bec un rostre puissant et bien dessiné, incliné d'arrière (m avant et de haut en bas, selon l'ouverture parallèle de la bouche. Il existe en thérapeutique des cuillères à couvercle pour faire absorber aux patients susceptibles l'huile de foie de morue. Ces cuillères ont un couvercle plat et un dos creux. Ainsi le rostre de //. rosiratum esl-il l'ait, avec son maxillaire supérieur presque aplati et son maxillaire inférieur dont les arcs tendent la poche plus ou moins floltante de la région hyo-mandibulaire. L'ensemble, vu de profil et d'assez près, rappelle une tête d'oiseau. La gorge se continue sous la mandibule en une poche épaisse à laquelle rien n(> répond symétriquement sur le maxillaire supérieur bien découpé, aplati <'t détaché de la bosse frontale. Au centre de celle-ci s'ouvre un évent à orificeunique en forme de croissant, dont les pointes sont dirigées en avant. Une légère dépression répondant au cou sépare cette tête ronde et munie d'un bec du tronc qui y fait suite. Par la direction du Ih'c. la ligne inclinée des lèvres, le dessin charnu de la gorge, et ce petit (i-il placé un peu en arrière, à la moitié supérieure de l'angle de la bouche, l(> profil n'est pas sans ressembler encore vaguement à celui d'un porc. 3" Dos, dorsale, queue. — Le dos s'élève en ligne courbe, sans carène, au delà de la légère dépression cervicale ; il se continue ainsi jusqu'au 146 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. dornier tiers du corps, où se rencontre la dorsale, large à la base et recourbée en pointe crochue vers l'arrière. La région, cpii comaience après son échancrure postérieure, devicMit caudale, suit une ligne descendante qui limite le cône aminci à la pointe duquel se placent, de chaque côté, dans le plan horizontal, les longues ailes de la queue. D'une pointe à l'autre, celle-ci mesure tout près d'un tiers du corps, comme chez les Mégaptères. Elle présente au centre de son bord postérieur aminci la même disposition que la caudale du Baleinojitern phi/salus, à savoir une saillie arrondie au lieu dune échancrure médiane. 4° Flancs, pectorales, ventre. — Le corps est plutôt globuleux au niveau des pectorales, et sa section reste presque ronde jusqu'à la dorsale, à peu de chose près. Après cette nageoire, le dernier tiers du corps est aplati latéralement jusqu'aux ailes de la caudale. Les flancs portent deux petites nageoires pectorales, très réduites en proportion du gros corps de l'ani- mal et qui ne peuvent faire équilibre par leur longueur aux puissantes impulsions de la queue, comme nous l'avons vu dans le sous-genre Megaptera. Elles mesurent environ un quinzième delà longueur du corps. Fig. 12. — Nageoire pectorale A' Hijperoodon roslratum Pontop. (d'après Gervais). Entre le dessous du bec et la pectorale, chez certaines variétés antarc- tiques, on voit de chaque côté un pli, qui paraîtbien analogue aux sillons abdominaux qui se dessinent sous la gorge des Baleinoptères. Ce pli, invisible sur les individus forcés monochromes, maissensible dans la zone pâle des animaux à ventre gris, paraît avoir environ un demi-mètre de long. E. Mouvements. — \° Respiration. — a. Souffle. — Le souille de l'Hypero- odon, quand on l'a entendu, ne peut être confondu avec aucun autre. Ce CËTACËS DE L'ANTARCTIQUE. 147 n'est |)as la vue qui le distinfj;u(' le mieux, car il est à peine visible au- dessus de l'eau : R.vcovitz.v lui attribue 00 centiuiMres de hauteur et a très bien observé qu'il formait une large buée, comme un petit nuage à la sui'- face (le la mer. (Test par l'oreille surtout qu'on arrivée distinguer sans s'y tromper le souflle strident de rel oilonlocète. Le son qu'il rend est à la fois bref en durée et cuivré comme timbre. Il ne ressemble en aucune façon au soulllet lent et niajesteux dos Mystacocètes que suivait le long sifflement de l'inspiration. Il est également d'une qualité plus ('levée et, en raison de ce mode aigu, paraît au voisinage de la banquise faire f^ plus (le lini'it que celui des Mystacocètes. 11 n'a l'ien d(> ce ton sminl qui caractérise la respiration de ceux-ci : il est éclatant, connne une fanfare. Chez H. rostratiim, les deux moments du phénomène {expira(io/i rt ins- piration) étaient pour ainsi dire confondus dans la même sonorité. ^. S.onde. — En même temps qu'on entend ce bruit, on voit ('nierger d'un seul coup la bosse du front et tout le dos, puis l'animal disparait et émerge plus loin. Après un cei-tain nombre de prises d'air ainsi faites en surface, il opère vers le fond un mouvement tournant de sonde précédé d'une inspiration cette fois plus profonde. Mais il ne m'a jamais montré sa queue au cours de cette opération. 2° Divers. — Pour la bien voir, il faut assister aux ébats de l'animal. Sous l'impulsion de cette nageoire puissante, il s'élance souvent hors de l'eau, lorsqu'il se trouve en bande et qu'il se livre aux jeux de la course. Lebruil qu'il fait alors par son souftle et sa chute dans l'eau est lout à fait caractéristique. Cette projection du corps entier, bondissant au-dessus do la mer, en suivant une direction oblique, est tout à fait semblaldc» aux mouvements du sous-genre Meyaptera. Wils( in l'a très nettement observé et dessiné en janvier 1902, au Détroit de Mac-Murdo, au milieu de six ou huit individus dont la horde parcourait la mer en jouant. Alors la large nageoire caudale apparaît nettement au-dessus delà surface de l'eau, et l'aspect rectiligne de l'animal, lorsqu'il nage, fait place à une attitude nettement cambrée. C'est qu'une fois en l'air H. rostintum tourne sur lui-même et plonge dans la mer la tête en avant. Ce mouvement n'est pas sans rappeler celui des Delphinidés qui bondissent hors de l'eau. Mais les Ilyperoodons tendent à redresser davantage l'axe de leur corps. Peut-être est-ce parce Expédition Cliarcot. — LiotviLLE. — Ciitacés de l'Antarctique. 'M » » 148 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. que, à Ici façon des Mégaptères, ils quittent la mer en faisant avec la surface un angle beaucoup inoins aigu que les Dauphins. Leur elFort lend visiblement de rentrer dans l'eau en piquant une Irle, mais c'est un mou- vement général qu'il faut entendre par ces mots : ils se reçoivent par- faitement à plat ventre lorsqu'ils ont mal calculé leur rotation, et dans ce cas ils projettent l'eau de tous côtés. Ba/œnoptfra aralo-rdsirnta au contraire, tel que l'a observé M. Godfroy, retombait après chaque bond, sur le dos (Voir p. 115). 'i^ Agonip. — (les animaux extrêmement vigoureux sont durs à tuer, disent les auteurs. Cette opération exige cependant moins d'efforts que pour les Baleinoptères. Il existe en effet depuis longtemps des canons spéciaux, utilisés par les baleiniers écossais et américains pour tuer les Hyperoodons.Le calibre de cesarmeset le projectile ne rentrenten aucune manière dans les proportions de l'armement inventé par Svend Foyn pour se rendre maître des Mystacocètes. La « Belgica » avait à son bord deux de ces petits canons àHyperoodons qu'elle n'a pas eu l'occasion d'utiliser. Nous avons fait la rencontre, à Punta-Arenas, d'un voilier nord-américain spécialement gréé en baleinier-usine pour la chasse aux Cachalots. Le commandant nous montra ses canons porte-tampons et leurs munitions, très différents du matériel de SvendFoyn. J'y reconnus celui desbaleiniers des côtes d'Ecosse qui chassent le « Bottle-nose ». Une fois harponnés, ces animaux plongenten profondeur et peuvent rester sous l'eau beaucoup plus longtemps que les Mystacocètes. Lorsqu'ils reviennent en surface, après quelques soubresauts pendant lesquels il faut se méfier des coups de leur large queue, on n'a plus qu'à les achever avec la lance, poui'vu que les obus les ai touchés dans les parties vitales. S'ils n'y sont pas atteints du premier coup, ils ont la vie très dure, et l'on ne s'en rend maître qu'après de longs efforts. S. Cli;ment [Bull, de la Soc. cV étude des Se . nat. de Nhnes , janvier 1881) rapporte que, le 26 septembre 1880, deux Hyperoodons capturés vivants dans le golfe d'Aigues-Mortes et hissés sur le quai du canal maritime, moururent après une longue agonie en poussant des mugissements. Or le larynx des Cétacés ne s'ouvre pas comme chez les Mammifères terrestres, derrière la langue, maisse prolonge au contraire jusqu'au canal des évents, CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 149 dans lequel il s'insère profondément. Comme c'est par ces orifices et non par la bouche que s'elfectuc la respiration, c'est donc à travers eux que pourrait seulement se produire un son se rappi'ochant de la voix. Or ces conduits sont obstrués par des valves et évidemment mal adaptésà l'émis- sion d'une note sonore. Tout récit de beuglement est donc une légende. Mais que, sous l'influence d'une émotion, l'acte respiratoire des Cétacés poursuivis, blessés ou en colère, affecte telle ou telle modalité (jui altère le bruit normal de ce phénomène, c'est fort possible. F. D. lit;.\.NET, dans son Whaliitfj coijarje round tlie (jlohe (66), a vu beaucoup d'Uyperoodons, parmi tant de Cétacés observés par lui. Voici ce qu'il pense de leur soi- disant cris : " J'ai fréquemment observé beaucoup d'espèces, sous 1»; cou[) de vives alarmes et de blessures, alors qu'on aurait supposé avec raison qu'ils auraient poussé des cris s'ils avaient pu le faire ; mais je n'ai jamais remarqué de sons autres que le bruit qui accompagne ordinairement leur respiration. » F. NuiiuuTLUt;. — La nourriture de //. roslialian est la même dans les deux hémisphères. La conformation de son bec, la direction de ses dents, l'ensemble de l'appareil préhensif qu'est la bouche, excluent toute hypo- thèse de mastication, naturellement, mais même d'écrasement de la proie entre la langue et le palais, conmie chez les Cétacés à fanons, ou encore de division des objets appréhendés. Ces animaux sont construits pour happer les Céphalopodes et portent d'ailleurs sur les lèvres, comme nousl'avons vu plus haut, les marques des effoi'ts faits par ces Mollusques pour se dégager. Leur estomac en contient généralement beaucoup. Pouvoir ca[)turer des Ilyperoodons et i'ecu<'illir avant (ju'ils ne soient digérés les (Céphalopodes contenus dans lestomac serait dune impor- tance capitale jjour une Expédition polaire australe, et le seul moyen pratique de se procurer les Céphalopodes antarctiques du large, jusqu'ici complètement inconnus. G. PAHAsrriis. — On a signalé sur sa peau ('onchodonna aurila et l'htli/- cyamiis Tlioinpsoni, ainsi qu'un Copépode remarquable, Penella crassi- eornis. 11. Aiiîi; iJi: bisi'LiiSKi.N. — Cet animal étant theutophage, se tient dans l'habitat des Céphalopodes, c'est-à-dire vers le large. 11 ne s'approche 150 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. que rarement des fjords et des golfes découpés sur le littoral des terres antarctiques et reste plutôt au bord de la banquise, en pleine mer. Là, on le rencontre parfois en troupe de 4 à 10 individus ; le baleinier Gray en a vu jusqu'à KJensemble ;dans l'Antarctique, Ragovitza, sur 7 appa- ritions, le voit quatre fois au nombre de 4 ; Wilson en a vu 6 ou S ensemble ; j'en ai vu moi-même une horde de 20 à la Baie Mathapar 70° de latitude Sud et 66° 50' Ouest de Paris. Puis, au mois de mai, une petite bande de trois individus est venue dans les glaces autour de notre poste d'hivernage, par 65° 32' Sud, où je les ai parfaitemententendussoufiler. Pendant cette période, M. Louis Gain m'a rapporté en avoir rencontré un dans le Chenal de Lemaire, qui toucha, avec une partie de son corps qui ne put être déterminée, l'embarcation que montait mon collègue. Puis nous retrouvâmes l'espèce dans le Détroit de Branslield et dans la Mer de la « Belgica » . C'est là que nous avons aussi rencontré le Phoque de Ross, qui est un Pinnipède également theutophage. L'aire de dispersion d'//. rost?ritu7/i se répand donc autour de la banquise côtière. Au début de l'été antarctique, quand commence la saison de chasse, c'est-à-dire vers Noël, il abonde au large des Iles de l'Archipel des Shetlands Australes. Puis ilse fait plus rare à mesure que les Mystacocètes se montrent plus nombreux. C'est tout à fait un Cétacé polaire pélagique, et l'on peut rai- sonnablement admettre qu'il s'avance vers les plus hautes latitudes sus- ceptibles d'être atteintes en mer libre dans la direction du Pôle Sud. I. l.NDusTitiE. — 1° Chasse. — La chasse aux Hyperoodons se fait, ainsi que nous l'avons vu plus haut, au moyen de canons spéciaux de petit calibre, avec lesquels l'animal, d'ailleurs, est difficile à tuer. Mais les baleiniers de l'Antarctique sont surtout soucieux de tirer les grands Mystacocètes, et c'est en vue de leur chasse qu'ils sont armés. Ils tirent donc à l'occasion et faute de mieux, sur H. rostratwii avec les mêmes projectiles, qui ont l'inconvénient d'être trop forts et d'endommager les pièces. Les dégâts causés dans les tissus par l'explosion des obus font de véritables ravages, et la qualité de l'huile s'en ressent. 4jo Produits. — L'huile de H. rostratuni, en effet, est une huile de première qualité, riche en cétine et semblable à l'huilede Baleine franche. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 151 Il y aurait donc intérêt àne pas la mélangera l'huile de Ualeinoptère et à la préparera part. Mais ilfautpour cela des usinesàterre avec des bouil- loires séparées. Seul, un des cargos des quatre compagnies que nous avons rencontrées à l'Ile Déception était muni du matériel nécessaire pour effectuer cette séparation. Mais il ne s'en servait pas alors, ayant plus de profit à exploiter les Baleinoptères que l'on trouve en quantité autour des îles et qu'on n'a pas besoin d'aller chercher loin au large, comme les llyperoodons. B. — DELPUIxMDÉS. 10 Genre OfiCA Gray. Synonymie du genre. 1776. Delphinus (pars). Muller, Zoolog-. Danic. Prodr., 8 (5U et ô~). 1787. Gramints [pars). IIunter, Philos. Transact., lAXVII, HTl et 147; PI. XVI. 1828. F'hurivnn (pars). Lesson, Ioc. cil., 1, 2()4. 1828. Mctjd/iii/onlid. Brookes (J.), Calai. Mus., 40. 1S50. Orca. Gr.w (J.-E.), Catal. Cetac. Biit. Mus., 03. Gray a distingué dans le genre O/ca près d'une dou/aine d"<'spèces. Mais, en ce i|ui concerne les différences mnnit'estées par le squelette, Flower déclare que « les caractères spécifiques différentiels, s'il y en a, n'ont jamais été clairement établis ». Si on les fait porter en effet sur les dimensions do l'aileron dorsal et sur la couleur, on ne s'arrête qu'à des caractères variables, connue nous le verrons plus loin. Le genre Orca a été l'objet de recherches iniportantes de beaucoup de cétologistes, parmi lesquels : Eschricht, 1{einh.\rdt, Lilljedorg, Cope, Sc.vm- MON, Flower, Burmeister, Gray, Fischer, Solverrii;, Gervais, I^utken, Va.\ Beneden, Gildrerg et N.\.\sen. II est composé d'animaux qui sont les plus grands, les plus féroces et, partant, les plus redoutables de tous les Dauphins. Leur tête est conique et déprimée, la nageoire dorsale est grande, large à la base, et s'élève à une grande hauteur. Les pectorales sont arrondies et larges, en forme de 152 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. battoirs. Les dents très fortes sont au nombre de dix à treize paires à chaque mâchoire. Outre les différences que présentent leurs crânes, c'est également par les caractères de leurs vertèbres moins nombreuses, moins raccourcies, à apophyse épineuse moins saillante mais plus robuste, que les Orques se distinguent des autres Dauphins, des Lagénorhynques et des Marsouins. Leur colonne vertébrale répond à la formule : C 7 (dont trois soudées ensemble) ; D 11 ; LS iO ; Ce 23 = 51. Ce = Ce avec os en chevron 12; Ca sans os en chevron il = 23. 1776. Delphinus orai. 1789. Delphinus gladiator. 1822. Delphinus granipus. 1828. Phocxna gladiator. 1828. l'hocxna grumpus. 1829. Pliocxna oî-ca. 1850. Orca gladiulor. 1862. Grumpus gladiator. 1862. Grampus orca. 1871. Orca minor. 1871. Orca Eschrichtii. ORCA ORCA MuLLER. (PI. VII, fig. 1, 2 et 3.) A. — Synonymie de l'espèce. MuLLEii, loc. cit. Bonnaterre, loc. cit., 23. Des.marest, loc. cit., 517. Lesson, loc. cit. Lesson, loc. cit. CuviER (Fr.), loc. cit., 177. Gray (J.-E.), loc. cit. Lilljeborg, loc. cit., 15 LiLLJEBORG, loc. cit., 19. Malm., loc. cit., IX, n° 2; 78-88. Malm., loc. cit., IX, n' 2; 78-88. Noms des baleiniers : En français : Orque. Éfjaulard. En anglais : Killer, Killer-whale. Grampus {pars). Porpoise (pars). En allemand : Schwertwal. En norvégien : Iloidspettede huai. Spekkhugger. Stour wagn. En eskimo : Aidluik. Presque toutes les expéditions antarctiques ont rencontré des Orques au delà du 55° Sud. Les descriptions des voyageurs qui les signalent concordent bien avec les caractères extérieurs de Oim orca Mulleu, VOrca (jlmUiUor de Bonnaterre, CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 153 (|n(> los Anglais appellent <( Killer » el parfois « Grampus » ou « Porpolse » p;ir cdurnsinn, et ([iic les Français appellent '< Épaulartl » (Rondklet). ('iKi!\ aïs r(''(lnit à la synonymie de Otro f//nff Infor les espèces suivantes : [ O. Diilunnrli L.vcÉP. (côtes d'Europe). V O. slriiiirhijiirliit Gkay (rôles d'Europe). ^ , ,. „ U). /iilirostris o\\ Di'l/i/iiiius urcfi Cvv. (//<:'< Feroë). ■' (). Sdllcr/i'lii. O. minor Reinhaudt. O. iiirriilioniilis Flower (Tasinniiie). 11 y admet un sous-genre, Orrrt Esrhrichtn Steenstulp avec ses syno- nymes : ' o. nfriraiiii Grav (Mrjon Bay). \ O. magi'lliinicd Burmeister j (du Cap de Botine-Esjié- 0. Esr/trir/ilii Steenstrvp. o. tfismanica Gray )riiiice Jusi/ii'cn Océnnle). I O. australis, que Gervais appelle O. gladiator tn/.t/r/ilis Gray. Un second genre serait formé par Orrnpncipca Grav, sous la synonymie duquid il faudrait faire rentrer : / 0. rapcnsis Gray (Côfe du Chili). 0.j)tiri/irfi GuAY. I (Iphysia pari/ica Gww (/'(ici /i(/ue Nord). { Grauijius (jhidintnr Smitm (Varifiquc Nord( 11 resterait enfin à identifier : 0. reriipinnn Gope [Pacifique Nord). 0. destructor Gope [Pérou). O. atru Gope [Pacifique). (t. anttirrtird Fischer [Iles Pou^ell cl Nouvelles-Shetlands). C'est un Cétacé cosmopolite au premier chef, comme on peut le voir à la synonymie donnée par Gervais pour l'espèce 0. (jladia/oi- et la sous- espèce 0. Esc/irirfi//)\ qui ne sont autres que 0. orca. On le trouve dans toutes les mers ouvertes d'Europe, au large des deux côtes de l'Atlantique, dans le Pacifique, l'Océan Indien, l'Océan Glacial Arctique et les mers antarctiques. D'après Guvier, ce serait en .Méditerranée VAries mari/tus des Latins. D'après Beddaiîd, ce pourrait être le « horrible sea-satyre » d'Edmund Spenser. Les anciens l'ont encore appelé Bahmarum phocannniiup tyrannus et formklahilh lialœiKirnin Itosiis. Peut-être réservaient-ils le 154 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. nom à'Oixa au Cachalot. Mais los auteurs d(^ la Renaissance, Belon (3), Rondelet (30 />/•«), ALiii!nvANDE(l),dpsifi,naient déjà notre" Épaulard » sous et- nom, et c'est le même animal que Lin.ni: appela plus tard Delphinus orra. B. Dimensions. — La taille de 0. orca peut atteindre jusqu'à 9 mètn^s dansl'iVntarctique, ce qui dépasse de 3 mètres la limite de lonj^ueur assi- gnée par KiiKENTHAL aux Orques de sa Fauna Arctica. C, Coloration. — La description classique de cet animal s'applique aux espèces rencontrées par nous. Le dos est généralement d'un noir grisâtre foncé, qui s'étend sur presque tout le corps, sauf à la partie ven- trale, où une large zone claire s'étale depuis la lèvre inférieure jus- qu'après l'anus, sous forme non pas toujours d'un fer à cheval, comme disent les auteurs, mais plutôt d'un trident. Cette portion claire, qui enve- loppe toute la mandibule et passe sous les pectorales, s'amincit ventrale- meiità partir des deux nageoires et vient se terminer en pointe, comme une fine bandelette, jusqu'à l'aplomb du bord postérieur de la dorsale ; là se termine ce que nous pouvons appeler le manche du trident et com- mence le fer. Celui-ci s'étend sur les flancs en deux longues branches latérales, dont les pointes remontent sur les côtés, et en une large bran- che médiane triangulaire mais moins prolongée en arrière que les pré- cédentes, qui occupe la région de l'ombilic, des organes génitaux et de l'anus. Les pectorales sont entièrement noires sur le dessus comme sur le dessous. Une tache claire allongée se voit sur les tempes tout de suite après les yeux. Une autre tache claire en forme de demi-lune est placée comme une selle après la dorsale. Le dessous de la caudale est aussi entièrement clair. Le dessin général est invariable, sauf la présence de la selle claire après la dorsale, qui est un caractère inconstant. Un certain polymorphisme se manifeste cependant dans la coloration : il se traduit par la couleur des taches claires, qui sont tantôt d'un blanc pur, tantôt d'un jaune d'ocre un peu sale, comme il a été représenté sur les mou- lages du Musée de Bruxelles, et l'exemplaire du British Muséum dcSoulh Kensington, établi conformément aux figures deTitiE. On voit à la planche 'VII deux ligures (1 et 2), représentant l'animal jaune et noir; la figure 3 représente l'animal blanc et noir. Il arrive que parfois les Orques ne soient pas très gras. Dans ce cas, CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. ' 155 on remarque sur leurs lianes la saillie des côtes telle qu'elle est indiquée à la figure 2. Ce caractère apparaît surtout sur les animaux de grande taille à taches jaunes, qu'on rencontre dans l'Antarctique. La varicMé — si tant est qu'il y ait variété — grosse et à taches blanches ifig. 3j, encore que vue par Racovitza en pleine hanqmae {70^ 33' Sud et 85' 57° Ouest de Greenwich) est plus fréquente dans les régions tempérées. Wii.*;o.n, qui en a rencontré parcontaincs dans la Mer de Ross et particulièrement dans le Détroit de Mac-Murdo, leur attribue une taille moyenne aux environs do 7 mètresetdonne de leur couleur une description excellente, quejetraduis: << Un gris sale surlo dessus avec une large selle ocre jaune derrière l'aile- ron dorsal ; il y avait une tache fauve plus claire derrière l'œil et, autant qu'il était possible de le distinguer, les parties ventrales étaient aussi d'un blanc jaunâtre pâle. » Il lui a été donné, le 17 février 1904, d'observer une horde de ces animaux qui suivait en mer la « Discovery » et parmi les- ([uels il y avait des formes jeunes, avec leurs mères. 11 remarqua que, chez les jeunes, la selle jaune n'est pas encore marquée, mais que sa place est déjà indiquée par une tache grisâtre plus claire sur le fond sombre du dos. La tache temporale, au contraire, était déjà formée et d'un ton jaune définitif. Chez les adultes, ou tout au moins dans les formes les plus grandes, la selle était surtout d'un jaune d'ocre avec un bord antérieur mal délimité qui se confondait en dégradant avec le noir grisâtre du dos, tandis que le bord postérieur était au contraire nettement ciicoiiseiil. 1). FdiiMEDU CORPS. — C'est celle du Marsouin en plus élancée et avec la portion caudale moins épaisse, plus affinée vers les ailes de la queue. La tète est conique et déprimée, avec une indication 1res nette de front. L'évent à une seule ouverture est placé au sommet. A l'extrémité s'ouvre une gueule garnie de fortes dents et rappelant celle du genre Phocœna. De face, elle estélargie au niveau des yeux et s'amincit presque en pointe à l'apex du museau. La ligne du dos se relève aussitôt après la discrète saillie du supra-occipital, pour former le bord antérieur de la haute nageoire dorsale, dont la pointe répond au milieu duc()ri)s de l'Orque. Le boi'd postérieur de cet aileron, dont la hauteur dépasse souvent le neuvième et la base le se])tièm(> du corps, est largement échancré sur toute sa longueur, et sa concavité amorce sur le dos la ligne à courbure contraire qui con- Expédilinn Clwrrni. — l.iiirvii.i.K, — (;('tacrs de r.\iilaroli.jiii'. 21 156 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. duit jusqu'à labase delà caudale. Celle-ci estde forme triangulaire, à bord postérieur concave, sans échancrure médiane. Les deux bords latéraux forment, depuis le départ de la queue jusqu'aux pointes, deux lignes courbes terminées par un soupçon de crochet. Les nageoires pectorales, puissantes, larges, presque quadrilatères de dessin général, ofl'rent l'as- pect de raquettes ou de battoirs. Elles répondent d'ailleurs à un squelette très particulier que le membre de Orco orca est seul à posséder (fig. 13). Fig. 13. — Nageoire pectorale d'Uvca ovca Muller (il'aprrs Gervats). La ligne ventrale commence à la poche sous-mandibulaire, peu renllée, accuse une courbe à convexité inférieure très marquée au niveau de l'estomac chez l'animal gorgé de nourriture, puis s'incurve en sens contraire et reproduit symétriquent les courbes de la ligne dorsale dans le tiers postérieur du corps. E. Mouvements. — L'allure de ce Cétacé est caractéristique. On ne pourrait, à la rigueur, le confondre qu'avec certains grands Requins, mais pendant peu d'instants. Il s'avance en règle générale avec une grande vitesse à la surface de l'eau, laissant émerger sa tête tout entière, sa haute dorsale et une partie de son dos. Puis il plonge un instant et revient en surface comme précédemment, gardant pendant un temps très long (jusqu'à une minute et plus), la position indiquée ci-dessus. Si plusieurs Orques nagent de conserve, ils s'accolent alors deux par deux, ou trois par trois, émergeant ensemble et plongeant de com- pagnie. WiLSON dit très justement à ce propos: « Ils ont beau nagera grande vitesse, leurs allures sont si uniformes d'un individu à l'autre qu'ils peuvent paraître liés ensemble, chacun en avance sur son com- CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 157 pagnon d'uno demi-Iongupur; apparaissant et disparaissant ainsi sans cosse, ils suggèrent l'idée d'unCétacé à deux dorsales, jusqu'à ce qu'enfin ils s'approchentassez pour qu'on les distingue nettement l'un de l'autre. <> Dans la traduction française du voyage de Sir Ernest Shaklkton, inti- tulée Ai( cœur de V Antarctuiue (1), nous voyons figurer à la planche 102 deux photographies d'0/r«orco nageant et plongeant au pied d'un glacier et que l'on a la surprise de voir intitulées : S^quales (sic) entrain de lAomjer. Cette erreur tout à fait (extraordinaire de la part d'un navigateur comme Shakleton qui visitait pour la seconde fois les glaces de l'Antarctique et qui avait eu l'occasion d'acquérir certaines notions élémentaires de zoologie marine au contact de ses camarades scientifiques de la « Discovery », puis du « Nimrod », cette erreur (si elle ne provient pas du traducteur) traduit l'impression première que donne la nage des Èpaulards. Elle est malheureusement reproduite dans le texte, avec une fâcheuse sérénité, car elle s'y fait explicative : arrivé dans le Détroit de Mac-Murdo, où le « Nimrod » est arrêté par un champ de glace compact qui le sépare de Hutt-Point d'une vingtaine de milles, le commandant observe des Orques qui évoluent sous ses yeux. « Tout le jour, dit la traduction, des Squales s'ébattent en grand nombre autour du navire \notez qu'iU aontpar 166° Est deGreenwich et au moins 77° Sud! (Liouville)]. De tcMiips à autre, ils se dressent hors de l'eau pour regarder si quelque Phoque ne se trouve pas à leur portée sur la banquise (?) ». Ailleurs nous lisons qu'un Phoque ayant jailli de la mer sur la banquise et s'étant mis à parcourir plus de 800 mètres à grande vitesse sur la glace, « deux minutes plus tard, nous avons l'explication de cette alerte, en voyant un Scpiale regarder de quel côté la proie qu'il convoitait a pris la fuite ». Aucune capture de Phoque par un de ces soi-disant » Squales » n'ayant pu être observée (et pour cause), le nai-rateur continue : « Cependant les habitudes de ces animaux indiquent que l'événement doitparfois se produire. On voit, (Ml effet, les Squales toujours i'(Hl('r autour de la place et passer la IHo à travers les champs disloqués pour guetter les Phoques. » Plus loin, au récit de l'hivernage, toujours dans le Détroit de Mac-Murdo, ou lit : « A la fin du mois, la baie renferme encore de l'eau libre.ru jour nous y voyons (1) llachelte, Paris, 1910. 158 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. un Squale poursuivre un Phoque. » Il est vrai que, dans la même traduc- tion du môme ouvrage, nous apprenons (p. 108) que, sur leur fourneau, les explorateurs du » Nimrod » faisaient fondre des blocs de glace « qui possédaient une température d'environ — 28° » {sic)... De quelques noms que ces animaux soient affublés, il s'agit bien ici des Cétacés du genre 0)^ca avec leur dorsale haute et effilée, presque droite sur le bord antérieur et largement échancrée en arrière. Le souffle d'Orca orca s'entend très nettement, mais se voit peu. Il a pris fin lorsque la tête émerge de leau. L'évent doit s'ouvrir très probable- ment à (leur d'eau et livrer aussitôt passage à l'air chassé par le poumon. L'inspiration n'est pas perceptible dans les conditions d'approche nor- males de l'animal. L'agonie des Orques est tumultueuse. Je n'y ai jamais assisté ailleurs qu'à bord de la « Princesse-Alice » avec S. A. S. le Prince de Monaco ; il ne m'est donc pas possible d'en placer le récit parmi l'his- toire des Cétacés antarctiques. F. Nourriture. — Quant à leur nourriture, les Orques sont des carnas- siers et certainement les plus voraces de tous les Cétacés. Gervais dit, au commencement des chapitres qu'il leur consacre, que « par leur voracité ils jouent sous ce rapport, parmi ces Mammifères, le même rôle que les Requins parmi les Plagiostomes. On en trouve dans toutes les régions maritimes, et partout ils se font redouter, dévorant les autres Cétacés, les Phoques et les animaux terrestres, voire même les hommes, lorsque ceux-ci tombent à la mer. » Rien n'est plus exact. Les cicatrices que pré- sentent les flancs et le ventre de certains Phoques dans l'Antarctique, particulièrement Zo(?*Of/on carcinophafja (Phoque crabier), quiest plus péla- gique que Leptonycliotes H^erWe/// (Phoque de Weddell), ne peuvent pas un seul instant être attribuées à des coups d'ongle échangés entre eux, — le mot seul de Leptojiyx^ pour qui a fait ses humanités, pourrait mettre en garde contre une hypothèse aussi improvisée, — c'est pure imagination, un peu hâtive. Ces cicatrices proviennent parfois des morsures à'Hydnirga leptonyx, mais la plupart du temps elles excèdent en dimensions les ravages que peut faire la mâchoire de ce redoutable Léopard de mer et doivent être attribuées à la dent des Orques. Tout Pinnipède porteur de CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 159 telles cicatrices a doue échapp.é comme par miracle à la mort. G.Paiwsitf.s. — Je ne sais rien du parasitisme d'O. o;c'« dans l'Antarctique. H. AuiE DE DISPERSION. — Pour WiLsoN, ses observations lui permettent de l'assigner entre les limites suivantes : 30° Sud et 30° Ouest Greeiiwich au Nord et 78° Sud et 170 Est Greenwich au Sud, point où il en vit des centaines ensemble, et qui répondait à la distance la plus australe atteinte par la « Uiscovery » en eau libre. Mais, comme ceux qu'il a vus répondaient bien aux descriptions des animaux trouvés par Hector en Nouvelle-Zélande et que ceux-ci sont identiques à ceux du Cap de Bonne-Espérance, des Seychelles, du Pacifique Nord, des mers d'Europe, et qu'ils ne sont autre chose que VOrca gladiator de Bonnaterre, Odontocète arctique qui doit porter le nom à'Orca orca Mule., on peut conclure que l'aire de dispersion de ce Célacé pélagique et carnassiep, n'est limitée que par la zone continentale de toutes les mers du globe. Encore la franchit-il bien souvent en poursuivant les animaux dont il fait sa proie. 20 Genre GLOBIOCEPHALUS Guay. Synonymie du genre. 1809. Delphlnus (pars). Traill, Xicholsons Journal, XXII ; 81, PI. III. 1828. (Ivampus {pars). Gray (J.-E.), Spic. Zool., 2. 1842. l'hnrivnn (pars). Coucn, Ann. Magazine of Nat. Hisl., TX, 371. 1846. Globiocephalus. tiR.\Y (J.-E.), Zoology Erel). and Tcrior, 3-2. 1864. Sphxrocephalus. Gray (J.-E.), Proceed. Zool. Soc. Lindon, 244; et Calai Brit. Mus., 324. 1866. Pltijsi'ter {pars) Hisso. Gray (J.-E.), loc. cil. 1830. Colus. Wagler, Ioc. cit., 33. 1846. (Ihthiocephala. Lesson, N. Tab. R. .\., 200. GLOB/OCEPIIALUS MELAS Tr.\ill. (PI. VI, fig-. 3.) A. — SYNONi'MIE DE l'ESPÈCE. 1809. Delphinus mêlas. Traill, loc. cit. 1812. Delphinus rjlobiceps. Cuvier, Ann. Mus. d'ilisl. Nat., XIX, li,?!. I. i6o CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 1802. Delphinus deductor. Scoresby, Account of Artic reg., 1,496; PI. XXIII, fig. 1. 1828. Grampirs fiJobicpps. Gray (J.-E.), loc. cit. 1828. P/iocœna ;/lohiceps. Lesson, Man., 416. 1829. Delpinnus intermedius. Harlan, Journ. Ac. Nat. Se. Philad., VI, 15, PI. I, fig. 3. 1842. Phocxna mêlas. Couch, Ann. magaz. of Nat. Hist., IX, 371. 1846. Glohicephalus svineval. Gray (J.-E.), loc. cit., 32. 1846. Globiocephalus affinis. Gray (J.-E.), loc. cit., 32. 1861. Globiocephalus incrussalus. Gray (J.-E.), Proceed. Zool. Soc. London, 244. 1862. Graiiipiis mêlas. Lilljeborg, loc. cit. 1864. Sphierocephnlus incrassatus. Gr.\y (J.-E.), loc. cit., Cal. Biit. Mus., 324. 1871. Globiocephalus propinquus. Malm, loc. cit., 40. 1873. Globiocephalus mêlas. Mûrie, On the organisation of the Caa'ing whale {Globiocephalus mêlas). Trans. Zool. Soc. Lon- don VIII, k' part, (anatom.). Delphinus grampus. Cat. AIus. Roy. Collège of Surgeons London, n» 1137. Noms des baleiniers : En français : Globicéphale. Chaudron. En anglais : Pilot whale. Black whale ("pars). Howling inhale. Social uihale. Doltlehead. En écossais : Can'inç/ whale. En allemand : Grindwal. En norvégien : Svinehval. On sait aujourd'hui que le Cétacé appelé .Sy/;îssinent sur l'horizon (Voir lig. ir»). Dans ce mouvement, ils ne vont jamais très Fig. 16. — Allure du Globicépliale naf^eant en surface (il'après une photof^rapliie fie la rolUclion (lu l'niM'.E DE iMoN.\r.o). vite et sont aisés à tirer. Mais leur régime theutophagique ne laisse aucun doute sur la grande vitesse de natation dont ils sont susceptibles entre deux eaux, et la forme même de Irni's nageoires pectorale et caudale l'atteste anatomiquement. .Jamais ils ne bondissent au-dessus de l'eau ni ne montrent les ailes de la caudale en sondant. Leur agonie est de courte durée. Il n'est pas trt'-s malaisé de les achever d'un ou de deux coups de lance, si les efï'orts qu'ils ont tentés en fuyant après le coup de harpon n'ont pas suifi à hâter leur fin. F. NouHRiTiHE. — Leur nourriture, comme nous l'avons dit, est uniiiuc- ment composée de Céphalopodes, pour la préhension particulière descpiels leurbouche estd'ailleurs disposée, avec vingt-deux dents de forme conique et légèrement recourbées en arrière, comme chez le Phoque de Ross, qui habite les mêmes régions et poursuit les mêmes proies. G. Pau.vsites. — Le G. nie/as, en règle générale, est peu parasité. On a pourtant trouvé sur le bord de sa pectorale un (arrhipède dont le commensalisme lui est particulier, le Xenohalanus f//of)icipi(is de Steenstuup, et sur sa peau des Amphipodes du genre Cyamus. IL AïKE DE DISPERSION. — L'aire de dispersion de cet animal, que l'on trouve dans toutes les mers du globe (échouages notés sur les côtes F.xpiditiiin ('hiircot. — Lioi'vji.i.e. — Cétacés do l'Aiitarcliiine. 22 i64 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE d'Ecosse, d'Islande, de Norvège, de Hollande, de Bretagne, de l'Amérique septentrionale, de la Caroline du Sud, des Antilles, de la Nouvelle- Zélande, du Cap, de l'Inde, de la Chine, du Japon, des Iles Ilawaï et de la Basse-Californie, au large de l'Océan Glacial, des océans Atlantique et Pacifique, de la mer Méditerranée, de l'Adriatique, des mers antarc- tiques) a été notée dans l'hémisphère austral jus([u'au OiJo par Wilkes (1845) et par nous jusqu'au 69° i)3' dans la banquise. I. Industrie. — Il n'est fait aucune industrie dans les régions antarc- tiques aux dépens de G. tiiehis. Les détails que je donne plus haut sur son agonie viennent de ce que jai observé, au cours des chasses de S.A. S. le Prince de Monaco, pratiquées à l'aide d'un petit canon à Hyperoodons, également usitépar les baleiniers écossais contre ce dernier genre de Cétacés. D'ordinaire les habitants des contrées sur les rivages desquelles passent des hordes de Globicéphales se contentent de les diriger en menant grand bruit pour les effrayer vei's une plage de bas- fonds où ils s'échouent. Les Globicéphales ont d'autant plus tendance à s'y rendre qu'ils suivront la route indi(]uée par l'un d'eux, qui semble agir comme chef de file, d'où le nom de Pilol whalp que les Pécheurs de Grande-Bretagne donnent aussi à cette espèce et dont Scoresbv a fait son Delphinus dedurtor. Le nom écossais de Vaniinj ivludr a du reste la même signification et ne représente en rien une onomatopée, comme on l'a cru à tort. L'animal, en effet, lorsqu'il est sur le point d'échouer en grandes troupes, grâce à celte manoHivre, fait entendre une sorte de bruit (1 ) au cours du massacre dont il est l'objet à coups de bâtons parles habitants. Cette chasse, qui est pratiquée en Ecosse et aux îles Féroë, fournit une huile qui se vend 56 fr. 2o la barrique. L'animal, de taille moyenne, rapporte aux environs de 84 fr. 3o. Le meilleur ouvrage à consulter sur cette question, qui n'a plus rien de mystérieux aujourd'hui, est un Esmi paru aux Fisli and F/sheries en 1883, sous le titre de Whale fishitig in thr Fa roc [shaulps [BJarkirnod^ Edinhurgh). (1) Pour les muffissements des Cétacés, voir p. 148-149. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 165 30 LAGENOIIHYNCHUS FITZHOYI Watiierhouse. (Pl.VIlIetlX.) A. — SySONVMIH HK L'KSPftCE. 1824. /)iiti/j/iin miriffèn'. Quoy et Gaymaku, Zo(ilo;j;io de V » Uraiiie ». Atlas, PI. II, 3et4, Paris, 182'i. 1826. J)'-/p/iiniis hii'illdUis. Lesson, Zoolog-ie de la « Coquille », I, l'S. Allas, PI. IX, 3, Paris, 1820. 1837. /k-/j)/iiinis rnirii/er. IVOitnKJN'Y, Zoologie du Voyage dans rAniérique méridionale, :!2. Allas, PI. XXIII, 1, i, Paris, 1837. 1839. Ldiji'niirlnjnrlnis Filcroi/i. NN'aterhouse, Zoolog-y of H. M. S. " Beagle ». Mamm., II, 2.-), PI. X, London, 1839. 1847. Ldgi'nurinjnchus rruriyer. D'Ouuiu.ny et Gervais, Voyage dans rAmérique mé- ridionale [cité par Racovitza]. 1849. /.iif/i'iKir/u/nr/nts r/aiiri/h/s. Gray, l'roceed. Zool. Soc, 2, London, 18'i9. 1883. Delpliinus Filzroiji. Floweu, On the charactcrs and divisions of llie fa- mily Delphinidœ. Proceed. Zooi. Soc, 'itlC), London, 1883. 1893. Phwœnu Filzniiji. Philippi (R.-A.), Los Delfmes de la punla austral de la America del Sud. Anal, del Mus. Nac. de Chile, 1» seooion, Zool., Valparaiso, 1893. 1901. IjKjeiiiirliijnrlnis Filsroiji. [(Waterhocsei Flow.] —Lahille, Bolet. de Agric y Ganaderia Afio I, IV, 3-6, av. lig-., Buenos-Ayres, 1001. 1907. 'Ànundesrrihed Doljilnn: Wii.son, Wluiles. Nat. hist. of tlie iXation. .Viilard. Exped., II, Zool., il, London, 191)7. 1913. Dc/ij/ii/ius rrucifjer. [Qu. et Gaym.]— LiouvilleC. R. Acad.Sc.,CLVl, '."O, Paris, 191:;. .\ la lin de lu sccundu campagne d'idé qui a Icniiiiié le voyage de Liieumnavigalion du « Pourquoi Pas? » dans les mers australes, le 28 janvier l'JJO, par55o:j4' Sud et 95° 22 Ouest de Grcenwich, c'est-à- dire au Sud-Ouest du Cap Horn, j'eus l'occasion d'observer, au lendeiiiain d'une mer assez forte (après trois jours de grosse houle avec lames de lUnièlresde haut), une horde de huit Delphinidés à l'avant du bateau. Frappé par la coloration et la disposition des taches de ces Cétacés, j'en lis aussitôt plusieurs croquis d'après nature (PI. IX, fig. ii, 0 et 7). I']n comparant mes dessins avec ceux de mes |)rédécesscurs dans les expé- ditions autour du l*ùle Sud, je remarquai une grande ressemblance entre les dift'érentes iigures ou descriptions de l)au[>hins fournies par leurs i66 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. mémoiiTs et inos propres dessins. Les uns et les autres semblaient ne présenter entre eux qu'un petit nombre de variations. Examinons si, d'aventure, nous n'aurions pas affaire à une espèce unique. En 182i, Qrdv etG.\Y\iAUD, naturalistes à bord de la frégate « l'Uranie » (1818, 1819, 1820), publient dans les Résultats de leurvoyage la descrip- tion du Dauphin crimiffre dans les termes suivants : (( Une autre fois, traversant ce vaste espace qui existe entre la Nouvelle- Hollande et le cap Horn, nous observâmes, en janvier 1820, par 49° de latitude, d'autres Dauphins ayant de chaque côté du corps, dans presque toute sa longueur, deux larges lignes blanches coupées à angle droit par une noire; ce qui, vu par le dos, formoit une croix noire sur un fond blanc. Ils n'avoient qu'une nageoire dorsale assez aiguë. Nous ne fûmes pas non plus assez heureux pour nous les procurer. » Ils y adjoignirent une planche représentant l'animal de profil et de dos (PI. VllI, fig. 1 et2). En 1826, Less(i.\, naturaliste à bord de la corvette « la Coquille », pu- bliait une description du /)^/y>/////^M Iiivittatits. (', 30 et 31 décoiiiljre de la même année et le Icrjanviei' 1002. Kn lOOi, il r(;voit cet animal le ii et 0 mars en larges hordes, nageant autour de son navire et fdaut avee lui ù une vitesse de 8 à 10 no'uds. Voici sa descri|)tion : (( Tlicy I les Dauphins) ar(> IVoni S to iOIVet long, and strikingly niai- Ucd willi white and hrown. The whole of the back, head, dorsal fin and tail \-Arirhdark /htiirn, as are also the under parts ; but there are on each sidc of the body two extensive patches of white, which are separaled l'rom (ine another jusl licluw tlio dorsal lin hy an isllimus of the brown which runs oblicpiely down andforwards, unitingthe brown of the iipper parts with the brow n of thelower parts. In other words, the animal may be described as uniformly dark brown ail over save for a broad white latéral bandbroken in the center by a bridge of brown, but running otherwise froni nose to tail and uniting above the tail. The dorsal fin, which is dark brown, is large in proportion to the seize of the animal and in most cases is falciform, often marktsdly crooked, almost to a riglli angle ( I ). » Pour la première fois, il est question ici d'un Dauphin marron et non ?ioi/\ Le D"" ^^'ILSON en fournit trois silhouettes dans les résultats de son voyage [deux profils (PI. IX, fig. 3 et 4), un dos] : le fond de la coloration de l'animal est brun foncé, aileron et nageoires compris, avec de chaque côté deux longues taches blanches de contour irrégulier, convergeant en pointe sous l'aileron dorsal, formant tout le long du corps comme une large bande blanche qui scM-ait interrompue en son milieu par une ■ mince isthme de la couleur du fond. C'est de cette dernière description que se rapprochent le plus les ani- maux que j'ai rencontrés. Toutefois, chez ceux-ci, la taille ne dépasse pas l"î,IO et h' museau, au lieu d'être allongé comme dans les Dauphins, (1) Traduction : Ils .sont d'une longueur de 8 à 10 [)ied.s et neltemenl inai(iués de blanc et de marron. Tout le dos, la tête, l'aileron dorsal el la queue sont d'un beau brun foncé ainsi que les parties veni raies; de cha(|ue oôlé du coips s'allongent deux taches blanches, séparées l'une de raiilio, juste au-dessous de l'aileron dorsal, par un isthrnt^ marron qui s'étend obli(|uemenl en bas et en avant, servant d'union entie la zone brune du dos el la zone brune du ventre. Kn d'autres termes, on peut décrire cet animal comme étant d'un marron foncé sur tout le corps, à l'exception d'une large bande latérale blanche, interrompue en son milieu par un petit pont de couleur brime, sans lequel elle régnerait du nez à la queue, sur le haut de laquelle elle lejoint la tache de l'autre côté. L'ailer'on dorsal, brun foncé, est large pour la taille de l'animal et la plupart du teru[is falcit'iirriie, souvent ciinliu d'une façon remnn|ualilc', presque à angle di'oit. 170 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. présente une extrémité tronquée à la façon des Marsouins. D'autre part, l'aileron nous a semblé moins courbe que l'un de ceux figurés par le naturaliste anglais et beaucou|> pki^ large. En troisième lieu, l'extrémité du museau des animaux vus par ri^lxpédition française était parfois blanche, avec ou non, sous le menton, une tache brune (PI. IX, fig. 5, 6 et/j. J'ai dessiné, le 28 janvier 1910, cet animal dans l'Océan Pacifique par 55" de latitude Sud et, frappé par la ressemblance de mes croquis avec les planches des ouvrages précités (à l'exception de celui de Laiulle, dont je n'ai eu communication que plusieurs mois après), j'en ai fait rol)jet d'une note (358) qui a élé communiquée en 1 91 3 à l'Académie des sciences par le Prince de Monaco, pour établir l'identité de ces espèces entre elles, selon la suggestion de Flower. Depuis, je me suis aperçu, grâce à M. Trolessart, qu'il s'agissait d'un Cétacé du genre Lagenorhyjichm et que la [)riorité de l'espèce devait revenir à L. Fitzroij Waterhouse. Enfin, la communication tardive qui m'a été faite tout récemment du travail de Gallaudo m'a permis d'en comparer les photographies avec mes notes et croquis, et aucun doute ne subsiste plus dans mon esprit entre les animaux que j'ai vus en mer et le spécimen étudié à terre par le distingué naturaliste de Buenos Aires, sous ce dernier nom. Je suis donc heureux d'avoir pu contribuer à préciser les caractères extérieurs de cet animal rare, à la description duquel ont collaboré divers naturalistes qui ont fait porter leurs investigations avec succès sur les mêmes régions que nous. En rapprochant mes observations de celles de mes prédécesseurs, je crois devoir rapporter à une seule et même espèce les difïerentes formes qui viennent d'être ci-dessus décrites. En elFet, tous ces Dauphins se ramènent à un système uniquede distri- bution des taches, à savoir : deux larges bandes sombres s'étendant sur les côtés du corps, séparées par une zone claire et réunies en un point, à l'aplomb de la dorsale, par une étroite bande de leur couleur. Vudorsale- ment, l'animal semble blanc avec une sorte de bande verticale foncée, traversée par un chevron à sommet dirigé vers la tête. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 171 QuoY et Gaymakd n'ont toutefois pas décrit les bandes longitudinales et n'ont vu que le chevron (croix). D'Oubigny, au contraire, a vu les bandes longitudinales, mais n'a pas vu les bandes transversales. Lksson a décrit le type que nous présentons avec une régularité géométriciue. (Juant à WiLsoN et à nous, nos animaux participaient du type ci-dessus énoncé, mais avec toutes leurs parties présentant des contours flexueux. La croix, ici, cesse d'être rigide. Qi;oY et Gaymahu figurent les nageoires pectorales connue blanches. Lksson les indique : « minces, blanches et bordées de noir, seulement dans leur partie antérieure ». D'Oubigny, Wils(in et nous, les comprenons dans les parties foncées du corps. En ce qui concerne la coloration, noire selon les uns, brune selon les autres, nous avons pu nous rendre conn)le, dans rAntarclique, de l'ex- trême variabilité des effets, selon l'incidence de la lumière, la coloialidii de la mer et l'état nuageux du ciel; nuiis ayanl eu la bonne Idiliinc d(^ l'aire mes observations pai' un lcni[)s parfaitement clair, à travers une mer tout à l'ail transparente et à six heures du soir en plein été austral, je })uis allirnier que la couleur de ces animaux est nettement blanche et brune. J'ajoutais dans ma note à l'Institut : « Le plus ou moins grand développement du bec est, on le sait, chez tous les Delphinidés, variable selon l'âge. Les animaux observés par Wn.suN, h museau al/ofifje\mi'i^un'ni3 niètnvs ; les nôtres, à museau tron- qué, ne dépassaient pas l°iJO. C(>tte ditférence de taille correspond à une différence d'âge. » Ceci est certainement vrai pour le genre /)('//Vn/?«.v pr()|)renient dit, mais un argument meilleur doit passer avant celui-là : l'étude d(> L. Filzroj/i faite à liuenos-Aires par A. Gallaiuxi. Dans son mémoire sur le Legénorhynque capturé à Mar-del-Plata, cet auteur en donne à la fois des mesures et des photographies. J'ai tracé, d'après le cliché reproduit page 39i des Annales du Musée dliistoire naturelle de Buenos-Aires, la silhouette des taches claires et foncées telles cpie les a photographiées Gallaudo (PI. IX, fig. 1 et 2). Et j'y retrouve encore à peu (le choses près l'animal que j'ai rencontré dans le l'acilique, au sud-ouest du Cap Horn. Expéditioîi Charcot. — Lioi'vili.e. — Cétacés de TAntarctique. 23 Fis. 17 Nageoire pectorale du genre Lcif/ehorhi/iic/ius (onrj.). 172 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. En olïet raanée dernière, le 13 novembre 1012, Angel GM.LAiino avait la surprise de rencontrer à la devanture d'un traiteur de Huenos-Aires, un Delphinidé qu'il n'hésita pas à identifier avec L. Fitzroyi. La bonne grâce du proprié- taire de ce Cétacé en- richit le « Museo Na- cional » d'un animai très peu connu, que Gallardo s'empresse de décrire dans les Annales de cet établissement (342j. Sa note, dans laquelle il rappelle incidem- ment le nom de Phocœna Fitzroi/i (247) donné en 1803 par le D"^ l'iiii.ii'i'i, l'ancien directeur du Musée de Santiago (Chili), à cause de la grande extension qu'il attribuait au genre P/tocœ?ia^ contient de nombreuses mesures et annonce un travail ostéologique à venir de la part de Lahille, qui s'est réservé l'étude du squelette. D'ores et déjà nous savons que l'exemplaire examiné présente une 32 formule de dents l'onctionnelles égale à ,^, alors que celui de Water- 28 iiousE,en 1830, présentait comme formule dentaire ^^, et celui qu'étudia 20 Laiiille en 1001, ^. Ceci le rapproche de la formule dentaire de L. ohscurus Giiay, apj)elé parfois Dushy Doljjhin par les Anglais et que Wilson, à bord de la « Discovery », signale en novembre 1001 entre 55° et 60° Sud. Il fau- drait, en ce cas, s'attendre à élargir encore la synonymie de ce petit Cétacé au delà de la limite suggérée par la communication de Feoweh citée plus haut. C'est ce qui devra ressortir de la comparaison entre le crâne dessiné par d'ÛRBiGNY et celui qui est aujourd'hui entre les mains de Laiiille, lorsque son travail paraîtra. B. Dimensions. — L. /^«7-roî/« peut atteindre de 1 mètrejusqu'à 3 mètres de longueur. Cette dernière dimension m'apparait toutefois un peu exa- CÉTACÉS DE UAXT ARCTIQUE. 173 gérée. C'est celle que lui attribue Wilson, qui a regardé l'animal jouer en bandes autour de son bateau et qui en a laissé une figure scluMuatique moins mauvaise que les auteurs antérieurs. Mais, comme l'exemplaire étudié directement par Gai.lardo était un(> femelle adulte et qu'il dit lui- même en parlant de la formule dentaire de cet animal, plus élevée que celle des exemplaires décrits antérieurement : « ... lo que podra tal vcz explicarseporsumayor edad(l)... », et t|u'il considère cet individu comme <■ masadulto, ajuzgar por sumayortamanoyel desgaslede susdicnics 2) », je crois raisonnable de n'accepter la taille donnée par le naluralistc de la « Discovery » (ju'avec réserve. Voici, d'ailleurs, les dillerentes longueurs attribuées à cet animal ou mesurées par les auteurs qui s'en sont occupés : AUTEURS. LONGUEUR TOTALE. Lesson 1 182Gi. Darwin ; 1833). Racovitza ii898i. Lahii.le 1 1899). Wn.soN il90l). Liouvir.LE (I910i. Gallardo (1912). 0™,97 i2 1/2 pieds Irançaisi. i™,r,3 l'°,50 à 2 mètres 1™,0,") 2"\r,0 à :'."", .W ,8 à 10 pieds anglais!. 1™10 1°',83 •le ne tiens pas pour très exacte la dimension donnée par Lesson, sur- tout que son dessin indique un bec bien formé, c'est-à-dire le signe dune forme adulte : il y a une trop grande différence de longueur entre ce (|u"ii croit voir et ce que mesure sur place fiALLARDd par exemple, auquel j'em- pruiilc quelques mesures, indii[U(''rs ci-après : (1) Ce qui paiirrait peiit-ctre s'expliqver par san liqc plus avancé (Trad.) (2) Plus i'Kjc, il en juyerpar sa plus ijrandc Inillc cl par l'usure de ses dents (Trad.) 174 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. MESURES. AllSllLrES. POUR CENT. Longueur totale du corps en projection 183 175 81,3 32,31 74,5 32,5 21,5 20 14 44 4,5 32 10,5 ïl,5 5 22 12,5 104,6 100 18,4 42.0 18,0 12,8 11,4 8 25,1 2,6 18,3 9,4 5,4 2,8 12,0 7,1 Du bout du museau à réchancrure de la caudale — — au boni antérieur de la dorsale Base de la dorsale Insertion postérieure de la dorsale jusqu'à Téchancrure de la caudale Bord antérieur de la dorsale Bord postérieur — Hauteur — Larg'eur d un lobe de la caudale Diamètre horizontal — fd'une pointe à Taulrei. . De l'angle des lèvres au milieu de l'œil Long'ueur du bord antérieui' de la pectorale De l'angle interne de la pectorale à la poinle Largeur maxima de la pectorale Lon^^ueiir du bec ... Lono'ueiir de la fente buccale Diamètre transver'se maximum de la commissure des lèvres Et si nous considérons maintenant le corps de profil, nous trouvons les hauteurs suivantes : .MESURES. .ABSOLUES. POUR CENT. A l'insertion antérieure de la pectorale Au pied du bord antérieur de la dorsale 24,2 30 20 l:-î.8 17,1 11,4 Au niveau de l'anus C. rt Gaym.vkd, si ce dernier n'avait pas le corps noir supérieurement, blanc intérieurement CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. I75 avec uno large bande noire sur l'abdomen. » Il ajoute plus loin que la caudale de cette espèce est hrmie. « Les pectorales sont minces, blanches, noirâtres seulement sur leur bord antérieur. » Ilaurait donc été le seul à voir un animal, à la fois noir, blanc et marron. L'exemplaire de Gallaudo nous montre, à n'en pas douter, deux systèmes de raies noires presque parallèles partant de la région dorsale foncée, en deux bandes obliques dont la plus longue traverse tout W corps en diagonale et va rejoindre la région noire infracaudale, tandis (jue la plus })etite, née de la même région dorsale foncée, la quitte peu avant la naissance du bord antérieur de la dorsale pour dessiner sur le liane une courbe qui se termine en pleine zone latérale blanche dans la région postérieure du corps. Mais, dans le golfe de San Mafias, Lahille, qui a vu de nombreux L. Fi/zroi/i, affirme que précisément ce nombre de bandes est variable avec les individus. Ce n'est donc pas là qu'il faut chercher le trait commun à la distribution des taches sur le corps de cette espèce. Ce n'est pas non plus dans la couleur elle-même des parties foncées, puisque celles-ci sont tantôt noires, tantôt marron (phénomène de polymorphisme chromique extrêmement fréquent chez les Delphi- nidés). Je crois que l'on devrait plutôt en arriver à considérer le système de coloration comme susceptible d'être ramené au type suivant que je propose : Deux larges bandes marron (ou noir) comprenant la tête, la dorsale, la caudale et les pectorales, s'allongent sur les côtés du corps, séparées par une zone claire et tendant à se réunir en un point à ra|)lomb de la dorsale par une étroite bande de leur couleur. Ces larges l^andes peuvent être elles-mêmes divisées en bandes plus minces découpées sur le fond blanc. La gorge et le ventre sont blancs ; sur la face inférieure de la caudale et sni' la fin de la portion abdominale, la couleur foncée s'étend de nouveau. \u dorsalement, l'animal semble blanc avec une sorte de croix brune (ou noire) à bras obliques, pai-fois divisés, et dirigés d'avant en arrière comme un chevron. D. Forme du corps. — C'est fout à fait celle des genres Phocœna ou Delphinust que chacun connaît. Le |ilus grand diamètre du corps passe par l'insertion antérieure de la 176 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. pectorale ; son rayon est eu moyenne de 30 p. 100 de la longueur totale du Gétacé. La circonférence qui pass(^ par la hase du bord postérieur de la dorsale présente un rayon de 26 p. 100, et celle qui est prise au niveau des fentes paipébrales, un rayon d'un peu moins de 20 p. 100 ; celle qui passe par l'anus, un rayon denviron lo \). 100. A ces diamètres, il convient d'ajouter les mesures de longueur qui figurent dans le travail de Gall.vrdo. Les mesures centésimales, si judi- cieusement annexées par cet auteur, dispensent dune description extérieure purement littéraire, qui ne ferait que les répéter avec moins de précision (Voy. p. 174). E. Mouvements. — Cet animal bondit hors de l'eau à la façon des autres Dauphins. Lesson, à bord de la « Coquille », décrit ainsi leurs ébats : « Dans les mers orageuses du Cap Horn, en allant aux Malouines, à 140 lieues de ces Iles, nous observâmes un Dauphin qui... suivit quelque temps notre navire en grande troupe, quoique la mer fût très grosse. Il s'élançait fré- quemment au-dessus des houles et semblait jouir de la résistance qu'il trouvait dans l'eau ainsi bouleversée. » Racovitza, nous l'avons vu plus haut, en compte une vingtaine dans le Détroit de Drake, « qui, avec une merveilleuse agilité, fontdes cercles autour delà BeUfica., fdantseptnœuds. Tantôt ils roulent sur eux-mêmes dans l'eau, tantôt ils sautent à plus d'un mètre de hauteur au-dessus de l'eau... ». Wilson, lorsque la« Discovery » reprend sa route vers le Nord, les retrouve au printemps (automne antarc- tique), « on march 5th. and Gth., we had large schools of this same Dol- phin round the bows of our ship, movingeasilywith us, though we were running from 8 to lOknots an hour ». Moi-même, comme je l'ai indiqué plus haut, j'ai noté son apparition au lendemain d'une mer assez forte, puisque nous venions de naviguer trois jours par grosse houle, avec des lames de 10 mètres de hauteur. Nous avions à ce moment vent arrière, et l'on avait établi la voilure pour appuyer la machine. Nous devions filer - au moins le même nombre de nœuds que la « Discovery » ; cependant la petite horde de Cétacés tournait facilement autour de notre bâtiment, bondissait hors de l'eau, nous gagnait de vitesse, se laissait dépasser et se livrait avec la même vélocité que les Dauphins de nos mers à ces évo- CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 177 lutions rapides (|ui leur pci'mcUciil. pour ainsi dire, déjouer avec les tor- pilleurs. L. Fitzrojji est donc un animal très vit', généralenienl observé quand la nier est agitée et qu'il se produit dos vagues à la surface. F. el Vf. Nouriuthii; i;t I'akasiiks. — Nous ne savons rien de sanouri'ilure ni de ses [larasites. L'animal examine'" en dernier lieu (GAi.i.Miiin, 1012) avait été ridé de ses organes iiilernes par les pêcheurs, de soile (pie seule la description exléi'ieur»' a pu lire entreprise. Coiimie il avait dû être fortement épongé et frotté pour ligurer à la montre (11111 restaurant élégant de liuenos-Aires, il ne portait pas d'ectoparasites. Sa dentition ne laisse toutefois aucun doute sur son ichlyophagie, (|ui est celle de tous les Delphinus et de tous les Phocivud. 11. AiiiE DE DismiusioN. — Les voyageurs qui ont rencontré L. Fitz-foiji le |)lus loin en latitude sud sont : LiouviLLE 550 54' D'Oebigny ■. 7û° Racovitza 58° 'i3' WiLSON 55° à (JQo deux qui l'ont trouvé le {jUis au nord sont 1)\ii\\in et Lmiii.u:, (pii l'ont tous deux rencontré dans le golfe de San Matias, par 430^0' Sud. Knlin l'exemplaire de Gali.ahdo était d'une provenance encore |)lus septen- trionale, puisqu'il avait été capturé à Mar del Plata, c'est-à-dire par 3So Sud environ. 1. Indtstiuk. — (let animal rare, et que liini des savants ne connaissent pas, est aljsolument inconnu des industriels, sinon des p(''(lieurs de la côte argentine, qui l'ont quelquefois remarqué. FIN lie réiutli' iiKiriilKildfiiqiie et xi/slémalique des Cétacés de VAntarclide. Une clef i/i(:/i 1/4, Situ('' au quart ])ostérieur du corps Situé au tiers postérieur du corps Situé aux trois cin(|uiémes de la longueur Placé au tiers postérieur du corps (front bombé avec un bec) . Maxillaires 1 ., _, l Placé à moitié à dents . . . '' Aileron dorsal. du corps (mu- seau tronqué) . ' Quadrangu- laire, épaisse. Courte . Nageoire pec- torale Falciforme mince Placé avant moitié du corps (front bombé sans bec) ' Longue. Falciforme pointue LEXl'ÉDITIO.N ANTARCTIQUE FRANÇAISE (I(t08-I0ini COLORATION. MOUVEMENTS. SOCFFLES. KSl'lCES. ^ (Jris-ardûise bleuté sui- tout le corps. 'n. Clair. ) /j. Foncé. f Fanons noirs. Sonde sans montier la nageoire caudale. Souftlc mince el haut (lô mètres 1 en forme de jial- mier (très lent). /l/if;vnopfi-?-(i mii.s- nilus L. a. Dos gris ; ventre gris paie avec bandel(;tlo abiJominale. /;. Dos gris-mastic vei'ilAtre avec bamle- lell(! abiioniinale. r. Dos gris-mastic venlàtre avec tache inlVacaudaie jaunâtre (rare*. Fanons noirs et g-Hs. Sonde sans monlrer la nageoire caudale. Souffle mince et haut (^i"2-15 mè- tres 1 lent . /}i./:rniipfi'ra phij- s II lux L. Dos noir; ventre blanc; ilanc gris (tache blanche sur la pecloralc?!. Fanons noirs, gris et blancs. Sonde sans montrer la nageoire caudale. Saute entièrement hors de l'eau. •? JJo/wiiojjWra acu- tn- vostruitt La- CÉP. Do.s noir; vcnlrc blanc avec taches V noires ; flancs noirs avec taches ' lihiiirhes; plis de la g'orge rosés. 1 Fanons noirs, gris et blancs. Sonde sans montrer la nageoire caudale. Kmer-g-e toute la tète hors de l'eau pei-])en- diculairement. Souffle mince et moyen, '2 mètres) (semi-rapidel. JJala'nijjj/i'ra bo- réal is Less. \ i II. N'oii' sur tout le corps. II. Dos noir, ventre blanc, lianes gi'is. c. Dos noir, ventre blanc avec taches noires et grises ipectoi-ale blanche = rare). Fanons noirs. Sonde en montrant la nageoire caudale. Saute entièrement hors de l'eau. Souille moyen l'iàr) mètres 1 en forme de massue lent'. Mcijiipti'iii laniji- iiuinii RiD. '/. Dos gris noir, ventre gris. //. Dos marron noir ijeunesj. ) ,. r. Dos brun de châtaigne 1 ^ ''""'■ (adultesj. i I'',f d. Dos bistre (vieuxi. ) T'-ne. Deux plis sous la gorge. Sonde sans montrer la nageoire i-audale. Saute entièrement hors de l'eau. Petit souffle à fleur d'eau (extrême- ment i'a[iide'. HijperuudDii rii.-i- trutum Pont. a. Dos noir, tac:hes ventrale, doi-sale et t('in[ioral('s blanrhcs. 0. Dos iioii-, taches ventrale, dorsale el lemiiorales ocre Jaune. r. Pas de tache dorsale. Nage longtem|)S en sur- face avec la tète, le ilosetrailemn horsile l'eau olili(|ucnient. Souffle terminé au moment où ap- paraît la tète ira[iiile?). Orra orvu Mull. ^ Dos marron foncé; ventre et flancs avec Ijiuidcs blanclies. Ne sonde pas. Saute entièrement hors de l'eau. Souffle imperi;ep- tible. I.iiili'nnrhiinrhiiit /■'i/criii/i \\"a- TKK. Xûir SUI' tout le corps. Sonde sans montrer la nageoire caudale. Kmeige fréipiemnienl la moitié de la tète et tout l'ailei-on dorsal obliiiuemenl. Souffle peu élevé en forme de chou (rapide). fi/o/jiijrcp/ia/iis iiw- las TllAILL. El peditiun Charcot. — LiorvaLE. — CiHaoOs do 1 Aiilaicti(|uo. i8o CÉTACÉS DÉ L'ANTAÉCTIQUE. CHAPITRE HT Clef dichotomique pour keconnaîtue les Cétacés antaiictiques en cours de route. (Voir tableaux p. 3 et 4.) Dans leur milieu naturel, les animaux de forte taille, tels que les Cé- tacés relevant la plupart du temps d'une observation rapide et qui ne porte que sur une faible partie de leur corps, ne doivent pas être déter- minés à l'aide d'un caractère unique. Ils pourront l'être mieux au moyen d'unvéritable système de caractères choisis suivant la façon dont ces bêtes, d'ordinaire, peuvent être observées en vie. Ces caractères devront autant que possible être les mêmes pour les Cétacés delà même région. C'est pourquoi nous avions établi à bord du « Pourquoi Pas? » le principe de Clef dichotomique reproduit dans le tableau ci-dessus. Les caractères choisis portent pt'incipalement sur la position de l'aile- ron dorsal, la figure et le développement de cette nageoire, la dimension des pectorales, leur forme visible et la coloration générale du Cétacé. Deux caractères importants, bien qu'à un rnoindre clegré, sont fournis par les mouvements en surface et par le souffle. C'est ce que résume le tableau ci-dessus (p. 178-179). CHAPITRE IV Ossements échoués sua les (;rèyès des Shetlands Australes. (PL X, XI et XII.) « Aucunes fois aussi en notre mer Méditerranée se trouvent de semblables besles fort grandes, encores auiourdui on en voit la mâchoire d'une à Mompelier, à l'entrée de la grande église de Saint-Pierre, que le vulgaire jiense estre une coste, mais c'est la mâchoire basse. Les costes sont plus courtes et moins grosses. » Cl. HoNUELET {Histoire entière des Poissons). M Ibuilt a cottage forSuzan and inyself and made a galeway in the form of a Gothic Arch by sctting up a whale jaw bones. W. Nathamel Hawhobne [Twice told Laies). Le groupe des Shetlands Australes est formé par un archipel situé CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. i8i outre le 01° et le 03° de laliludc^ Sud, dont les îles sont ali|j;nées paral- IMenient à la Terre Loii/s-/'/iili/)pp, c'est-à-dire du Nord vers je Sud et de IKsl vers l'Ouest, entre les tMoiO' et le 02o40' Ouest de Green- wich. La ranf'ée la |)lus septentrionale comprend de l'Est à l'Ouest : d'abord les deux //ev Clare/ice el É"/^/;/////// entourées des petites I/ps CornwaUis, fjui les sé[)arent au Nord, Narrow, Gifjhs, Aspland et O'Urlen (1), qui les llan(|U('iil au Sud-Ouest ; à qualrt^ dci^rés de distance, dans cette même direction, apparaît la grande lie dn Uoi-Geonje^ suivie des Iles iVeLwn, Robert, Greenwich, lesquelles précèdent l'autre grande île, Llri/igs- tone, que suivent les lieft Snoir et, enfin, Siuitk.^ la plus occidentale du groupe. Un second alignement, formé par les Iles Dridijenin/i.^ Déception et /«//iCÂWi (appelée aussi //e //O»'), s'ordonne au Sud du premier groupe. Au Sud-Est de V lie Déception, se trouvent les Rockers Iiendall\ au Sud- Est de Vile Jameson, les Rochers Justin. L'ensemble de ces îles estorienté parallèlement, avons-nous dit, à cette |trolongation de l'Antarctide américaine qui s'appell(> la Terre Louis- l'/iilip/ic, séparé d'elle par le Détroit de Dransfield. LArrhipeldePabner (qu'on devrait appelerde Dirk Glieritz) commence plus au Sud. Les terres vues par Palmeh au Sud de Vile Déception sont les Iles Intercurrence et de la Trinité, et la terre située derrière Vile de la Trinité, séparée par le Canal d'Orléans (Terre de Palnier). La dis- tinction entre V Archipel de l'aimer et des Shetla/ids du Sad (dont les Iles Smith et Janieson ne sont séparées de Vile lloseason (|ue par une distance égale à celle (jui sépare les deux premières entre elles), devrait reposer géographiquement sur deux sortes d'arguments : physiques et historiques. Nous venons de voir ce que vah'iit h's seconds. Pour les premiers, qui, dans l'espèce, se composeraient surtout de sondages séparant deux plateaux continentaux, notons que de telles opérations n'ont jamais été faites. La luiture du sol n'est pas non plus à négliger parmi les arguments physiques : malheureusement Iqs Iles Smith, (I) Ccrlains -Géographes ne considèrent pas ces sept premières îles comme faisant partie de r.Vrrliipi!! des Shetlands Australes. • i82 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. ^ Jaiiipnon [Low], Hoseason, Intercurrence et Trmitén' or\\. pas été visitées par nous. Quoi qu'il en soit, les Shetlands Australes sont, comme dit GdunudN (343, p. 52) (* le point d'atterrissage de toutes les expéditions (|ui opèrent dans le secteur antarctique américain ». Elles sont, en outre, fréquemment visitées par les baleiniers, ainsi que nous eûmes l'occasion de le constater à V He Déceptio)!, où je raconte plus loin notre séjour parmi eux (Voy. Troisième partie). La fréquence des Cétacés attirés par le plancton abondant qui borde cet archipel devait frapper l'attention des chasseurs de Phoques qui y fréquentaient et provoquer un mouvement actif de chasse à la Baleine dans ces parages. Aussi ne fûmes-nous pas surpris de découvrir sur l'une des trois grandes baies qui découpent la côte Sud de Vile du Roi- Georges un véritable ossuaire de Cétacés. S. EiGHTS (121) nous l'avait laissé prévoir. Dans son livre paru en 1852, il racontait en eiïet que, sur les plages des S/ietla/ids Australes, ou rencontrait souvent des squelettes de 50 à 00 pieds (15 et 18 mètres) in elevated situations... many feet ahove tlir kiçjh ivater Une. Selon lui, la cause en était due à la puissance des vagues produites par la chute des hautes falaises de glace dans la mer lorsque le glacier vient s'y frag- menter en icebergs. C'est à tort que Ragovitza {loc. cit., p. 50) met en doute la présence de ces ossuaires et dit, en pensant, que les ossements de Cétacés fréquents sur beaucoup de rivages fo/it défaut sur le littoral des terres antarctiques : « Cela s'explique facilement, étant donnée la glaciation intense de ces terres et l'écoulement constant des masses cristallines, même sur les petites îles. » Nos documents photographiques sont là pour prouver le contraire. Mais où le sagace naturaliste de la " Belgica » a raison, c'est quand il refuse de suivre complètement Eigiits dans son explication du phénomène. << Cette houle, dit-ilavec ironie, serait assez puissante pour lancer des Céta- cés de 1 8 mètres à de grandes hauteurs au-dessus du niveau de la mer? ! » Les faits peuvent s'expliquer autrement de deux manières : 1° EiGHTs ne dit pas ahove the sea level, ce qui voudrait en efTet dire au- dessus du niveau de la mer, main ahove the liigh water Une, ce qui signifie CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 183 au delà de la laisse de haute ïner. Sur dos plages basses, comme celles dos baios méridionales de Tlle du Roi-Georgo, dont le rivajïo descend en pontes très douces vers l'eau, la ligne do hauteur niaxinia des grandes marées est naturellomont assez éloignée do la ligne ininiiiia des basses mers [environ 100 métros, co qui répond bien à iiiainj fcol (EifiiiTs)]. Et les cadavres échoués dans ces conditions forment pour ainsi dire les cordons littoraux zoologiques do ces rivages bas, aimés des Cétacés, auxquels ce goût des petits fonds joue bien des tours funestes, comme chacun sait. Le y Joseph Schmitt, dans sa Thèse sur l'Ile d'Anticosti, à l'embouchure du Saint-Laurent, nous rapporte un fait analogue qui se produit fré- quemment sur ces plages canadiennes 1 382. Ilalaenoplera plu/salus Lin.v., 317) : << Presque chaque année on trouve échoués sur les rivages de l'île un ou doux de ces Baloinoptères dont lo cadavre servira de pâture à de nombres animaux (ours, renards, corbeaux, etc.). Ces Rorquals no sont pas toujours des animaux morts qui atterrissent. Il arrive parfois, à l'automne, que la jeune glace qui a (piilté les baies, poussée an largo à mer haute par certains vents et entraînée par les courants, revient à la côte quand souffle le vont du largo, on s'avançant do front souvent sur une grande étendue. Si une Baleine voyage alors entre le champ do glace et la côte, elle n'essaiera pas do passer sous l'obstacle flottant, pas plus qu'elle ne passe sous un canot, qu'elle contourne toujours au contraire. L'obstacle avançant de plus on plus, la Baleine se rapprochera de terre avec lui et finira par s'échouer, bien vivante, sur la plate-forme littorale. Là, après s'être débattue en poussant des gémissements terribles, en- tendus à plusieurs kilomètres, elle finii-a par mourir... ol sera rejetée par les marées sur lo rivage à lu limite dos hautes mers. » Tout en faisantles réserves dedétail (pi'il cDiiviciit sur lOui-scotophage du Canada, (jui me surprend, la non-i)longée des Baloinoptères sous les bateaux, qui semble une erreur (losMégaptères s'en font un jeu ) et les rugis- sements des Cétacés, que je dénie formellement, pnisipiils n'ont pas de cordes vocales et que leur larynx ne peut émettre {\v voix (il s'agit sim- plement d'un souîHe sonore par le nez (i), — h' rcslo do l'observation (1) Voir p. 148, 14'Jet 104. i84 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. est à retenir, ot le raisonnement général de Schmitt peut s'appliquer à ce qui se passe dans rAntarctique. 2*^ Mais les dépouilles des animaux échoués ne proviennent pas toujours, ni nécessairement, des Cétacés, mis au sec vivants. La présence des baleiniers autour de l'archipel, leur exploitation des animaux dansi l'eau (Voir Troisième partie)^ les nombreux cadavres que nous avons ren- contrés flottant près du littoral, expliquent d'une manière satisfaisante que le vent drosse leurs carcasses jusque sur les plages des îles en question. Pour expliquer la présence de ces dépouilles jusqu'à près de 100 mètres au delà de la laisse de basse mer, il suffît de se rappeler la forme de certains glaçons et les lois qui président à la solidification de la banquise. Celle-ci faite d'éléments divers : icebergs, icefloes, iceblocks, formés de glace terrestre (eau douce), que cipiente la pâte malléable de la glace de mer (eau salée), ne devient compacte que lorsque lesdits éléments, pressés par le vent les uns contre les autres, commencent à se souder. Que le vent tombe et qu'un vent de sens contraire vienne à souffler, et voilà ces éléments de nouveau séparés. Qr, certains icefloes, tout à fait plats, bien que d'une grande surface, peuvent rencontrer un cadavre flottant sous leur vent. Pris entre le bord du floe et le rivage plat, ce cadavre sera poussé sur la plage par lïmpulsipn de la glace, et viendra y échouer avec le floe qui l'y aura fait rouler. Mais, une fois en place, son poids l'y fixera, tandis que la grande table de glace fondra aux rayons du soleil. De telle sorte que l'action des agents météoriques préparera un beau squelette de Cétacé, loin du rivage et souvent au delà même de la limite des hautes marées, puisque le cadavre sera séparé de celle-ci par toute la largeur de la table de glace qui l'aura poussé sur la grève. Les restes d'un tel glaçon sont encore visibles sur la figure 4 delà planche XII, (jui montre un floe paraissant échoué loin du rivage, alors qu'en réalité ses bords, naguère en contact avec l'eau, sont simplement aujourd'hui entamés par la fusion. C'est à la Baie de rAmirauté que les observations si^ivantes furent CÉTACÉS DÉ L'ANTARCTIQUE. i85 faites sur la pla.nf. Los pièces qui en sont l'objet appartenaient à diverses espèces de grands lialeinoptères : leur poids, leurs dimensions, leur état encore graisseux, nous interdisaient malheureusement de les ramènera bord au moyen de la petite embarcation (pii nous débarqua, M. Senouque, physicien de l'Expédition, et moi, sur le rivage. Le peu de place dont on disposait à bord pour des spécimens aussi volumineux, l'obligation de traverser encore une lois ré(|uatéur et de prévoir des escales sous des climats tropicaux, ne nous auraient [)as permis de conserver dans de bonnes conditions des os encore imprégnés d'huile animale et garnis de débris organiques susceptibles de fermenter. A défaut de documents réels, nous avons du moins pris des images véritables. C'est leur interprétation qui suit. Plam;iie XL Fig. 1. — La figure 1 de la planche XI nous représente la partie basi- Cacité i/linioide . Basi-occipital . I pop/ii/ne arlicuiaire du temporal. Apop/iy.se masioide du lempurul. Squanional (Iviiipurdl). Sttpra-occipital . Trou occi/jilal. Étage postérieur. Fig. 18. — Schéma de la planclii' XI (li;,'. i). occipitale d'un crâne de Mcf/frjifna ft)/if/)/i/f//i/t lîrDdi.riii vue un peu de trois quarts. Le crâne repose sur la partie de l'occipital qui s'articule avec le frontal en avant (supra-occipital), tournant vers l'observateur i86 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. la forte saillie de ses condylos et laissant par conséquent voir le trou occipital à l'envers, l'étage postérieur étant tourné vers le sol. L'occi- pital est brisé à gauche au niveau de sa jonction pétro-squameuso avec le temporal. Mais, à droite, il s'articule avec cet os (squamosal), dont nous voyons nettement l'apophyse mastoïde en bas, et dressée vers le ciel, la grosse apophyse articulaire qui limite la surface glénoïde plane où viendra frotter le condyle du maxillaire inférieur. L'occipital nous apparaît ici par sa partie large. On sait que, chez les Mégaptères, en effet, cet os est étroit en avant et qu'en arrière il s'élargit, sa partie supérieure prenant ainsi une forme triangulaire. C'étoif tout à fait le cas de ce spécimen. Au-dessous de l'apophyse articulaire, se voit la portion tympanique du temporal, creusée en forme de gouttière osseuse répondant au conduit auditif externe. Fig. 2. — La figure 2 de la même planche représente le même crâne qu'après de longs efforts (car il nous a paru peser environ 200 kilos) nous Processus arliculaiie du temporal. Plcrtjrjdidien (trace). Palal Basi-sphéno Exoccipital occipital. Squamosal. Cavité glénoïde. Processus mastoïdien du tempo- ral. ■ense du Cond;^le Emccipital. Trou occipital. Fi.;,'. J9. — Schéma du la l'ianche XI (fig. 2). avons réussi, avec M. Senouque, à placer à peu près dans la position où Eschricht a orienté son crâne de fœtus de Kcporkak (125). C'est-à-dire qu'en le faisant avec beaucoup de peine rouler autom'de l'axe de la ligne courbe inférieure, de manière à relever le processus articulaire du tem- poral, pour abaisser les condyles occipitaux vers le sol, nous sommes arrivés à présenter à l'objectif la |)artie vomérienne de l'os occipital CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 187 (basi-occipilcil I, un petit bout du palatin, l'amorce du bord postôiicur du plérygoïdien, touto la cavité du tympan ot de la |)ortion pétreuse du temporal, peu visible dans la photofi,rapliie précédente. Ainsi apparaît le squelette de l'oreille ou du moins la région du rocher, car nous n'avons pas eu la bonne fortune de trouver les os tympanaux. On sait (|ue le rocher et le tympanal occupent sur le côté, à la base du crâne, un espace dont les bords sont formés en (led.'uis et en arrière par Toccipital, en dehors et en avant par le temporal 63 . i.a portion pétreuse du tem- poral, c'est-à-dire celle qui comprend le rocher et l'apophyse mastoïde, est ici tournée vei'S l'observateur, au pi'emier plan à droite. Le conduit auditif creuse une large gouttière limitée en haut par la lèvre supérieure (In processus masto'i'dien du temporal et au-dessous de laquelle se voit la large section du processus jugulaire de l'occipital, malheureusement séparé du corps de cet os. Or le roch<'r est articulé à la base du crâne avec le temporal et l'occipital chez tous les Mystacocètes. C'est à lui qu'est soudée la huila lympaiil (|ui nous fait défaut, mais dont nous aper- cevons nettement la loge creusée dans le temporal. L'os tympanal, en eflet, est soudé au rocher, et celui-ci est articulé à la base du crâne avec le temporal et l'occipital chez les Balcinoptères. La pholograj)hie monli-e en haut de cette logette une petite portion du bord du ptérygo'idien (|ui dépasse et forme supérieurement coninu" le bout d'une frange tournée en dehors. La cavité de la huila reproduit les contours de la caisse du tympan « ovale et régulièrement arrondie de tout côté (63) », caractère du genre Mofjaptera^ dans lequel cet os n'a pas de forme conq)rinn''e ni anguleuse, ainsi qu'on le voit sur la pièce du British Muséum (repré- sentée page! 28, ligure 20, du Catalogue de riiîAV). Cette pièce, (|n "il attribue à Mi'(i(t])h'ia Xavie-Zeland'nr Chay, a éh- l'apportée par 11. Stuait el, de l'aveu du descripteur, est « very like (liese boues in the Mcijapicra lon- (jhnanu from Greenland in Ihe Muséum collection, bul din'ei' in (lie tympanic bone beeing rather sliorter and more swollen », — ce (|ui est vraiment une bien, légère difl'érence. il ajoute que l'os tympanal est pres(|ue régulièrement oblong, et très convexe à sa partie supérieure avec un contour un tant soit peu hémisphérique el plus large en dessous. Cet os, si bien décrit, s'adapterait parfaitement au crâne (|ue nous avons E.ii>citition Cliarcol. — Liulville. — CùlucOs dr l'Aiilaictiquc. ~i> i88 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. représenté et où précisément il manque. Voilà qui nous met sur la voie de l'espèce. Enfin la distance du trou occipital à la pointe de l'apophyse articulaire du temporal était considérable, 186 centimètres (près de 2 mètres) ; et celle qui séparait le bord du ptérygoïdien de la portion du palatin visible sur la photographie élait de 15 centimètres, ce qui rentre bien dans les mesures de Megaptcra longirnana Rudolphi et achève de démonter l'identification du spécimen. Planche XII. F'kj. 4. — Un groupe rachidien de sept vertèbres lombaires recon- naissables au grand développement de leurs apophyses transverses, se présentant par la face supérieure et montrant la voûte du canal verté- bral, est représenté sur la figure, en compagnie d'une vertèbre isolée, mais détachée de la même région et qui leur l'ait suite, reposant sur le sol par sa face postérieure; à droite et à gauche de la photographie, deux autres vertèbres, tournant également leur face supérieure vers le ciel, les accompagnent : celle de droite au même plan que la quatrième vertèbre du groupe, celle de gauche beaucoup plus éloignée. Ces deux dernières vertèbres sont dorsales, comme l'indiquent leur hauteur et leur largeur, qui étaient sensiblement égales d'après mes notes prises sur place, et comme on peut le voir par le développement et la direction de l'apophyse épineuse ; la position couchée sur la face postérieure, toujours de surface sensiblement plus large que la face supérieure, pourrait aussi être invoquée. Le groupe placé au centre de la photographie est chaviré sur le côté gauche, dont les longues apophyses transverses plongent dans le sol. Il est encore cimenté par les débris des disques intervertébraux qui unis- saient les pièces du rachis, disques qui ont subi, sous l'action du soleil, une dessiccation ayant courbé le chapelet vertébral selon une convexité tournée du côté de la chaleur. Les apophyses épineuses portent sur leur bord antérieur des apophyses accessoires qui forment deux lames en cou- lisse pour recevoir l'apophyse épineuse de la vertèbre précédente. Cette disposition caractéristique des Cétacés est très manifeste sur les CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 189 deux vertèbres dorsales vues par leur |)rofil droit, en haut à gauche et en has à droite du cliché. L'ouverture du canal vertébral sur le groupe lombaire du centre présente une forme triangulaire plus haute que large, qui indique avec le déve- loppement des apophyses transverses, pour la vertèbre qui regarde le lecteur, les caractères de la neuvième lombaire (mviron. L'ensemble de la iigure représenterait donc probablement les neuvième, dixième , onzième, douzième, treizième, quatorzième et (juinzième Innihaires, plus une lombaire isolée reconnaissable à la carène de sa face inférieure (viscérale)"et deux dôrsalex isolées. Les grandes dimensions de ces ver- tèbres, leur chiffre de neuf à dix, me portentà lesattribuerau Baleinoptère pourvu du plus grand nombre de pièces rachidiennes : Dahvnnptera musculus L. [Sihhaldu kicToniM). La« Haleine bleue », en effet, possède une colonne vertébrale de 0 i vertèbres. OUe-ci compte : 7 cervicales, 10 dorsales, 15 Irmihaires et 26 caudales. Fir/. 2. — La côte située au premier plan de la photographie |)résente sa convexité cutanée tournée vers le lecteur. Son extrémité postérieure (ventrale) est placée à droite ; son extrémité antérieure (vertébrale) est placée à gauche. Celle-ci, peu contournée, est aussi large que la première. Elle se termine par un simple aplatissement et non par une fossette ova- laire en cupule, puisque chez les Mystacocètes une seule côte, la première, s'articule avec le sternum. La tête de l'extrémité vertébrale ne laisse pas voir cette sorte de coin dont la crête répond aux disques et les faces aux facettes costales des corps vertébraux chez les Mammifères dits supérieurs. Mais, juste au- dessous de la tète et t(;rminant la face postérieure de la côte dont la lèvre est tournée vers nous, a[)pai aiL l'éminence saillante de la tubérosité, avec sa partie inférieure et interne qui s'articule sur le sommet de l'apophyse transverse et sa partie supérieure et externe qui reçoit une insertion ligamenteuse. On sait que, chez les Mystacocètes, en effet, l'articulation de la côte se fait uniquement par cette tubérosité et que la tète de cet os n'aboutit pas au corps de la vertèbre. Sur le cliché, entre la tète et la tubérosité, un rayon de soleil éclaire le col, qui présente sur son bord supérieur une petite échancrure indiquant sans doute le igo CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. passage de l'artère vertébro-médullaire. Le corps de cette côte se montre à nous par son bord postérieur, dont la lèvre limite, à gauche, la gout- tière. Puis la courbure d'enroulement se produit vers la milieu du cliché, et la portion placée à notre droite présente la crête, pour ainsi dire coupante, qui sépare la face pleurale de la face intercostale. Sur la première de ces faces, une volumineuse vertèbre lombaire appuie par la face inférieure de son apophyse transverse. Quoique cette disposition, qui fixait la côte sur le sol, lui transmettant tout le poids de ladite vertèbre et de celles dont elle était solidaire par les fragments de muscles interépineux qui l'y rattachaient encore, ne nous ait pas permis de la dégager, elle nous est apparue comme présentant par sa hauteur et ses courhwesles caractères de la neuvième ou de la dixième côte de Megaptera loiujiinana Rudolphi. Sur les squelettes du Muséum de Pai-is et ceux de Bruxelles, on peut voir que la sixième est la plus longue de toute la série (il y en a quatorze). A partir de la sixième, elles vont en diminuant de longueur, mais conservent à leur extrémité ventrale, jusqu'à la neuvième, une sorte d'inflexion en arrière sur leur portion aplatie. Celle qui nous occupe, au contraire, n'offrait que la convexité au dehors et l'aplatis- sement en dedans, ainsi que la torsion que présentent l'extrémité supérieure en avant et l'extrémité inférieure en arrière, du type normal appartenant aux côtes qui limitent la seconde moitié de la cavité thoracique chez les Mégaptères. Enfin, les côtes de Balœnoptera /?iusru/us, D. borealis et B. p/n/so/us^ montées sur les squelettes de divers musées, indépendamment de certaines différences de taille selon les espèces, sont d'une forme générale beaucoup plus droite. Je conclus donc que laphotographie représente une côte de Mégaptère, très probablement de Megaptera longimana Rudolphi. Onze vertèbres lombaires (Ve, Vie, Vile, Ville, LXe, Xe, Xle, Xlle, Xllle, XlVe, XVe), appartenant, comme l'indique leur grande taille, au genre Balœnoptera, s'étendent de droite à gauche et de bas en haut du cliché, reposant sur leurs apophyses transverses gauches. Le chapelet rachidien est encore réuni par les disques intervertébraux. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 191 sauf pour la première pièce, qui est détacliée et dont l'apophyse Iransverse appuie sur une côte do Meyaptcra. Toutes les apophyses épineuses sont encore cimentées par les débris des muscles interépineux, dont les fii)res pend inférieur. Vomer. Nasaux. ■ Frontal antérieur . Inlerfrunlnl . ' Frontal antérieur. • Inicrpariélal . Apophyse malaire (quarlrato-jufjal). Inli'roccipiliil . Condi/te. Exoccipital. Fig. 20. — Reconstitution du cràno do la fif;ui'e 3 (l'I. XH). Entre la douzième et la quatorzième lombaire et derrière ces vertèbres qui la cachent, s'étend la voûte temporale, formée à la partie latérale et inférieure du crâne par les prolongements du basi-occipilal, du squamosal et du sphénoïde postérieur. En arrière du palatin (troisième plan) et à gauche sur le cliché, s'étale en cuvette le large processus orbitaire du frontal, vu par sa partie viscérale (orbitaire) et présentant un bord supérieur accidentellement entamé en triangle. C'est dans la portion temporale, qui limite cette région vers nous, que se creuse, sur le prolongement squamosal de l'os temporal, la large cavité glénoïde qui reçoit l'articulation du maxillaire inférieur. CÉTACÉS DE L' ANTARCTIQUE. 193 Nous pouvons aisément rétablir l'architecture de la région par la pensée en concevant, toutes choses restant en place : lejat/al, situé à la partie la plus latérale de la figure et venant rejoindt'c le niaxiUfiitc supérieur au niveau du tiers supérieur du palatin., c|ui s"ap|)uierait sur cet os, et, pour compléter l'ensemble, entre lui et nous, cachant le [itérij- goïdien, se dressant vers le ciel et dépassant le groupe maxillaire supérieur Imaxil/airrs, iidcniia.iillaires et coiitpr)., s'élèverait la double arcade de la niaiidihulc., dont les deux branches eussent dépassé le bortl de la photographie, sans se toucher par leur extrémité, comme c'est la règle chez les Mystacocètes. Fi(j. 4. — Au centre de la photographie se développe un long chapelet d'une trentaine de vertèbres appartenant aux régions caudale et lom- baire d'un Baleinoptère de grande taille. 11 décrit deux courbes de sens contraire avant de se perdre à l'arrière-plan du paysage. Cette portion de rachis contourne à gauche un fragmeiil de maxillaire supérieur gauche vu latéralement dans la région où se soude l'os jugal avec le maxillaire. Son articulation sur le processus zygomatique du temporal nous est cachée. Au milieu de la jonction maxillo-zygomatique, se trouve l'os lacrymal, situé entre le maxillaire supérieur en bas et le frontal en haut. Celui-ci apparaît bi'isé. Derrière l'arcade zygomaticiue, nette- ment construite sur le type des Baleinoptères (63j, se devine, dans la profondeur, l'extrémité postérieure du palatin. Pour terminer l'examen de l'angle inférieur gauche tle la photographie, notons la présence d'un maxillaire inférieur droit avec une série de trous mentonniers, mais dont l'apophyse coronoïde se perd sous les débris d'ossements. La colonne qui forme le sujet principal du cliclK' nous révèle au premier coup d'œil un squelette du genre lialienoptcra. Le développemen l des apophyses transverses sur les vertèbres situées au centre de la photo- graphie signale la région lombaire. Leur bauteurva eu diminuant vei' l'observateur et le peu de saillie des apojdiyses épineuses, entre les deu apophyses articulainîs inférieures qui s'y développent postérieuremen (voir à droite), joint à l'abaissement progressif des apophyses Iransverses d'avant en arrière (vers le lecteur), nous indique que la porlion caudale 194 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. est celle qui occupe le premier plan. Par contre, les tissus musculaire et conjonctif qui constituaient autrefois les insertions du système myo-arti- culaire spinal garnissent encore abondamnent le corps et les apophyses des vertèbres caudales. Ces paquets de débris musculo-fibreux sont encore imprégnés d'une graisse tenace. Il eût fallu beaucoup plus de temps (|ue nous n'en avions à notre disposition pour isoler la portion cer- vicale du rachis. Outre leur grand poids, ces vertèbres sont malaisées à, séparer les unes des autres. Les disques intervertébraux sont composés, comme chacun sait, découches annulaires, fibro-eartilagineuses, emboîtées les unes dans les autres et au centre desquelles pourrit, en cavité close, après lamort, le fiiicleuspiiljjosus, substance mollequi contient les débris de la chorde dorsale. Ce noyau central se transforme ainsi en une sorte de colle qui cimente les surfaces des corps vertébraux. Acette adhérence puissante vient s'ajouter l'action de la longue bande fibreuse du /iga/Jie/it reiit'hral fOWMy^i//?, que l'on retrouve toujours intact dans des régions où ont sub- sisté des restes de tissus mous, non arrachésou résorbés, comme l'on voit dans cette figure. Cette gaine fîbreusedes vertèbres est, après l'os, 1'^////- iinim iiioriens de l'organisme des Cétacés, et elle ne cède qu'à la longue action des agents météoriques. Si ses fibres sont recouvertes, fût-c(^ par des débris de ligaments réduits à des franges eifilochées, cet abri lui suifit jjour ne pas subirl'action del'extérieuretconserverainsi toute saforce. En essayant de décoller par traction les restes de ce ligament sur les rachis de mammifères marins, on n'arrache pas seulement le périoste des corps vertébraux, comme chez l'Homme, mais bien toute l'épiphyse vertébrale, dont le disque peut adhérer aux fibres conjonctives. Van Beneden dit que c'est là un caractère des Cétacés femelles qui ont mis bas... L'aventure m'est arrivée avec un grand squelette mâle à' Hijdrnnja leptn/njx Bl.vinv., tout comme avec les vertèbres de Cétacés des deux sexes. Je le signale en passant aux voyageurs désireux de rapporter des pièces anatomiques en bon état et soucieux de ne pas occuper trop de place avec leurs collections dans l'espaces toujours très restreint d'un navired'explo- ration polaire. Fig. 5. — Avant de discuter l'interprétation qu'il convient de donner aux os constituant le squelette de nageoire pectorale trouvé CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 195 par nous sui' la plage de la baie de rAniirauté el que; j'allrihue à Mefinptpyn loityunana RLUdi.i'iii, il est nécessaire de rappeler quelques notions du squelette du niendjre antérieur dans ce genre de Alystaco- cètes, particulièrement en l'onction de la forme de la nageoire, puisque nous nous plaçons surtout, dans cet ouvrage, au point de vue de l'aspect extérieur des (lélacés antarctiques (Voir prcltnala à l'article Mc,y longs des autres Mammifères sont, chez les Cétacés, dépourvus de moelle et pleins, comme des os plats. Ils sont toujours imprégnés de graisse, et, connue leur contexture est extrêmement spongieuse, il s'ensuit que, dans un pays où le vent transporte sans cesse des cendres, et c'est le cas des Shetlands Australes, cette diffusion graisseuse infiltre les mailles d'un tissu spongieux, fixe toutes les poussières de l'atmosphère et rend souvent les pièces osseuses informes. A ce caractère propre aux os eux- mêmes, s'ajoutait, pour corser la confusion, la dégénérescence lente des cartilages épiphysaires, qui se transformaient avec le temps en une sorte de colle compacte, d'odeur très tenace et qui fixait profondément à sa surface les graviers chassés par le vent. Les épiphyses de ces os échoués sont, la pluparl du temps, séparées de leurs diaphyses. Les phalanges des doigts, unies par synchondrose, sont difficiles à isoler dans ces cdu- dilions. D'autant (jue, si elles sont fort gi'andes chez les Mégaptères. elles sont séparées par de larges têtes cartilagineuses, évasées, renllées, d'un volume supérieur à celui des phalanges elles-mêmes et dont la série, en l'orme de clepsydres, donne aux doigts de ces Baleinoptères un asi)ect noueux caractéristique. Les espaces cartilagineux qui accentuent par leur ieli<"f l'hyperphalangie propre à la main des Mystacocètes, mais qui ne répond pas, comme on l'a cru à tort, à un nombre plus grand de phalanges dans le genre Mrgaplora que chez les autres Cétacés à fanons, — sans K.ipcditiun Vharcot. — Lkiuville. — Célaccs du rAiitaicliiiue. -ti 196 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. doiile à cause delà grande taille de l'organo, — ces espaces carlilaginoux déterminent sur le bord externe de leurs nageoires une série de renlle- ments qui donnent à ce membre un aspect dentelé, différent de celui que présentent tous les Cétacés. Je m'excuse, pour la clarté des idées, d'en rappeler le contour général (Voir détails sur la fig. 1 1 , /oc. cit.). La nageoire pectorale des Mégaptères est un organe [)lat.Mais il est loin de présenter cet aplatissement dès sa naissance. L'articulation scapulo humérale et la grosse tubérosité de l'huméi^us font à l'épaule une bosse que circonscrit un pli delà peau partant d'en dessous de l'œil. Cette grosse tubérosité est située du côté interne de l'humérus. KUe forme une saillie sensible sous la peau, et que j'appelle l'épaule, parce que c'est à ce niveau que s'insèrent le sous-scapulaire, le petit rond, le sus-épineux et l'omoplato-hyoïdien. Si nous examinons la disposition des os, en rn])port avec la forme extérieure de l'organe, nous trouvons l'arrangement suivant : 1° Bord interne ou cubital : Le cuhitifs, un peu moins grand et moins large que le radius (l'un et l'autre ayant une longueur double de celle de Ihumérus et présentant tous deux une courbure interne), en dépit d'une apophyse olécranienne peu développée mais nettement découpée, ne flélprrnine pas de saillie à la peau. Dr l'aisselle à l'extrémité de l'aileron, ce bord cubital interne dessinera donc une grande courbure en forme defaulx dont la continuité ne sera interrompue que versle tiers inférieur, où se voient, avant le crochet de la pointe, six à huit dentelures dont nous parlons plus bas. Par consé- quent, ni l'olécràne bien découpé, ni le petit doigt pourtant dirigé en haut et relevé à son extrémité, n'interrompent la courbe de ce bord cubital sur les deux premiers tiers de sa longueur, tandis que des dente- lures ne répondant à aucune disposition du squelette, découpent le dernier tiers. 2° Bord externe ou radial : Trois siùWies jjfi/tcijjales A, B, C se remarquent au contraire le long du bord radial ; de plus, entre B et C, entre C et la pointe de la nageoire, une série de dentelures accessoires, a, h, c, d, e, /', //, découpent ce boi-d. Voyons à quelles dispositions du squelette elles répondent. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 197 A. I.'rpiphyso infériouro de lliumér'as et rarticulalioii hunuM'o-bra- clii.ilc (l('terniinont le prciiiici' relier |H'inci|)al A. H. Le second, B, répond à la niasse des articles carpo-niélacarpions externes, c'est-à-dire du radittl iscaphoïdei avec le tlcii.iif'iitf fdriialc (trapézoïde). Va. Le troisième C, plus accenliié <|ue les deux autres, nianpie la dernière phalanfi;e de l'index, lennini' |)ar un ( ai'iila^e plus lari;<' ipie la phalani^e et tronqué au ijout. Entre A ^/ B, une grande dépression s'établit. Entre B et C, deux petites saillies accessoires correspondent : a. A l'article du premier métacarpien sur la tête de la première pha- lange de l'index ; h. A l'article de la première phalange sur la lète de la seconde ou dernière phalange du même doigt. A partir de cet endroit, c'est-à-dire e)ilre C, d I e.rlrrmilr du iin'nihrc, la nageoire vue par sa face supérieure; devient moins (■'|)aisse. TeUpie nous le |»r(''sentent le schéma eiiiprunl('' à Esciiiiinir 1 125i et le Indus dessiné |)ar Ekiu.iim i360, l'I. IX), le bord externe tend à se l'appi'ocher du bord interne. Mais la série des encoches et des reliel's a et // observés depuis le [)oignet jusqu'au bout de l'index (de B à C) continue, indiquant ici eu r, r/, e, f\ y, les disques articulaires du médius au nombre de cin(| ; le sixièuie, t<>r- minal ne s'accuse pas à la surface de Toi-gaiH'. Au delà de Pavant-der- nière |)lialaiige de ce doigt, le bord radial de la nageoire décrit une courbe vers le haut pour se ra[)prochei' de son bord cuintal, au moyen d'un véritable crochet terminal, touriu' en haut, et à la concavité duquel lait suite, sur le bord interne, une série de reullemenls semblables aux tubercules qui dentellent le daclylopodite de la pince ou clirhi des llouuirds. Ces petits mamelons, (jui ne me paiaissenl répondre à aucune disposition du squelette, occupent le dernier tiers du bord cubital de la nageoire, comme je l'ai indiqué plus haut. Cette forme et ses points de repère osseux étant bien compris, voyons maintenant quelle interprétation donner du squelette dont la photographie est reproduite figure ."i. Le membre, ainsi que le montre la photographie, é'tait profondf'uieu! igS CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. enfoncé à plat dans la grève au milieu des galets et des cendres. La sur- face articulaire de riiumérus sur l'omoplate conservait encore des fibres musculaires et tendineuses insérées tout autour de la grosse et de la petite tubérosité. J'ai indiqué plus haut les muscles de l'épaule auxquels ils auraient pu appartenir. L'humérus court et très massif était un peu étranglé en son milieu et s'élargissait vers ses deux surfaces articulaires, donll'épiphyse supérieure (scapulaire) était nettement séparée. A l'épiphyse inférieure (radiale), intimement soudée au corps de l'os, faisait suite la volumineuse synar- throse, qui représente l'articulation du bras sur l'avant-bras. Mais le bras, comme nous l'avons vu, n'ayant pas de flexion à effectuer autour de l'articulation huméro-antibrachiale, l'apophyse coronoïde du cubitus s'ar- ticule par sa portion chondrale avec le cartilage qui encroûte l'épiphyse du radius. La gaine fibreuse de celui-ci est fort distendue sur la photo- graphie, mais on voit nettement l'union de la cavité coronoïde du cul)itus avec le cartilage épiphysaire du radius, seul soudé à l'épiphyse infé- rieure de l'humérus. Le bord postérieur du cubitus présentait, de l'olé- cràne à l'articulation carpienne (je n'ai rien vu qui rappelât l'apophyse styloïde), une courbure concave, qui, jointe à l'aplatissement de cet os, lui donnait l'aspect d'une lame de serpe. La carpe se présentait ensuite sous forme d'un massif cartilagineux, profondément incrusté de cendres, laissant çà et là deviner par leur saillie queUjues-unes des grosses pastilles spongieuses que deviennent les pièces du procarpe et du mésocarpe après la mort. Les métacarpiens, au nombre de trois (sur quatre) terminaient le squelette que nous avons découvert. On sait que les Mégaptères n'ont que quatre doigts, le ])ouce ayant disparu dans ce genre. Les métacarpiens restants étaient : le premier (ou deuxième^ correspondant à l'/z^r/^r), le second (ou troisième coires- pondant au médius) et le troisième (ou quairihne, correspondant à V annulaire). Le quatrième, qui correspond au petit doigt et dont l'homologue chez les Vertébrés pentadactyles serait le rinijuième, avait disparu. Le deuxième métacarpien du Mégaptère était nettement plus long que le troisième. Le reste de la main est formé par les phalanges : 2 à l'index, 7 au CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 199 mrdins, 7 ;i l'aninilairo et 3 au jx'lil doii^t. Toutes ces phalanj^es uianf|iiai('nt. I.i's (liiiiciisioDs (les (l(''l)iMs f'xniniurs par nous ('"laiciil les suivantes: Long-iieur tolali; d' \' Ininirriis Qi^jy — — du radiiix 1 ■", 15 — — du nt lit lux i'»,0."j (',(' (|ui riMilre hieu dans la mesure moyenue des os du uicuibre supé- rieui- des Mf^fi,aptères conservés dans les galeries des musées d'Europe. Ces mesures s'appliquent bien h Mofjaptera louf/imana Rudolpih. Les os sont semblables à ceux que A^s'c/zr/rA/ représente à la planche III de son bel ouvrage (125 coinme ceux au /iuckchral/ [Ki/p/tohaLTua). Dans « rOstéographie » de \'ti/i lieiicdi-ii e\ Gervais, nous trouvons deux sque- lettes de peetorales attribui'S, l'un à Mpf/apfr/ff /o/if/imana Gray, l'autre à Mff/apfr'j'd Lahnidii Aict. ?, et b^s auteurs nous disent que le crâne de celte dernière espèce présente nne très grande ressemblance avec celle de Mprjnplrra Ixiops Alct. ?, sauf(|ue » les os naseaux sont toutefois un peu plus allongés dans le Rorqual du Cap {Megapfera Lalandii, Liouville) que dans c(>hii du Nord « i Mpfpiplfid linKjimana, ou .)/. honps, Liouville). Or tons ces squ(dettes de nageoires pectorales, ainsi ipie les os trouvés l>ar nous sur la grève de Die du Moi-rieorge, sont absolument semblabb's «Mitre eux. Les variations individuelles des très grands animaux nous frappent à la mesure de leurs proportions, et il ne faut pas |)ei'dre de la mémoir(> la d('Mdaration de .Imiin Imiwaku (inr,v 1 citée plus haut ) allirmant (|ue, loi'S(prila voulu comparer deux mêmes os de deux mêmes Cétaci's, il ne les a jamais trouv(''s pareils ' I 1. lue visite attentive aux galeries d'anatomie de toute collection riche en grands Cétacés nous convaincrait, s'il en était besoin, (piun « pulvérisateui' de groupes », comme dit le IK Lahille, pourrai! s'en donner à cnenr joie d'augmenter les listes de Cé'tacés connus, rien (pi'en classant leurs variations squeiettiques individuelles. Nous ne suivi'ons pas cette voie. Mais cherchons à présent si d'autres pièces osseuses diiïérencient les Mégaptères du Nord et d\\ Sud dans l'ouvrage de N'an Bknedf.n et Gehvais : (I) \'i)ir' II' |ini-|ir : Inli-diliirlinii, |i. U -42. 200 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. » C'est, disoni-ils, dans la région cervicale' surtout que se trouvont les (lifîeroiiccs qui séparent le Krporhah- (nom groenlantlais du genre J/cy/^/;- l)tern, Liouvillej de la Megoptcra Lalandu. L'apophyse transverse de l'atlas est moins allongée et moins élevée dans le Lnlandii que dans l'autre espèce, et l'apophyse épineuse supérieure a plus d'étendue d'avant en arrière. Le bord antérieur de l'atlas du Kcporhal,- montre, en outre, une échanrrure en avant, tandis (|ue ce bord s'élève verticalement dans le Loinndii. L'axis a une apophyse épineuse supérieure moins allongée dans celui du Nord... Le bord antérieur de cette apophyse est droit dans l'espèce du (lap et sensiblement lobé dans celui du Nord. Dans le Kepor- ka/,-, les apophyses épineuses vont en diminuant de la troisième à la cin- quième cervicale; ces apophyses s'élèvent au contraire régulièrement d(^ la cinquième et même jusqu'à la septième dans l'espèce du Cap. » Pour le reste, les auteurs avouent « qu'il y a peu de différence entre les deux Megaplera », sinon que les vertèbres lombaires sont un peu plus courtes dans l'espèce du Cap que dans celle du Groenland et que dans l'omoplate de la première l'acromion est assez saillant, tandis que dans la seconde, cet os montre une proéminence au lieu d'une saillie près de la cavité arti- culaire, proéminence qui la rapproche de la coracoïde. Mais, dans la même phrase, ils reconnaissent que cet acromion était plus saillant dans l'omo- plate du côté droit, ce qui ne les conduit pourtant pas à penser qu'on aurait substitué l'omoplate droite d'un autre animal au squelette qu'ils étudient. » Les côtes, disent-ils plus loin, sont un peu moins tordues sur elles-mêmes dans l'espèce du Cap que dans le Kepo//ia/,-. » Bref, avec une conscience, une sincérité et une exactitude, qui ne se démentent pas d'un bout à l'autre de leur admirable ouvrage. Van Iîeneden et Cekvais font œuvre d'anatomistes scrupuleux en comparant entre elles toutes les pièces ostéologiques dont ils ont entrepris de décrire la forme. Mais, si leur noble lâche était en 1880 de procéder ainsi, pour notre plus grand profit, il nous appartient aujourd'hui de tirer avantage de leur patient labeur en nous en servant pour les progrès de la science. Nous avons, entre autres, le droit d'interpréter et de comparer à notre tour. Sur combien d'exemplaires les deux éminents cétologistes ont-ils fait porter leurs recherches ? Sur deux squelettes ! Et le l*' Lônnbeug, quoique CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 201 partisan de l'unipolarifi' des Méïj;aplèr<'s polaii-es, iriiiv(ii[iH' inriiic |)as l'autorité de Van Benedex et Gervais à l'apiiui de sa croyance lorsqu'il accorde la préférence au nom de Me(jajttPra Lalundu Fisciieh pour désigner le « llumpback «antarctique, en atlcndanl (]iic des documents ostéoloj^iques justifient sa pensée. Il n'estime donc pas hi discussidii tic \'\n 1{i;m;i)i;n cl (iKitVAis suscepliblc d'aboutir ;"i la (•(jnclusidii l'ormelle (|iic .1/. Idiui'iiikiiki Rnioi.iiii et M. LdUtniVi'i t'isciiiji, soiciil kV'xw Alcgaplères (liU'érents. En eU'et, les dill'érences signalées par les tbnix auteurs [xirlcnl sur un ordre de variations anatomiques qu'il est courant de rencontrer dans la même espèce. Même entre des Bovidés de même race, de pareilles diflc- rences squelettiques frappent le regard. Ce n'est pas sur deux squelettes, mais sur une série double, venue moitié des mers australes et moitié des mers boréales, que l'on |)Ourraittrouver, s'il y en a, des variations propres à l'un ou à l'autre groupe et qui soient communes à tous les types repré- sentés dans chacun de deux. Kn cherchant bien, on établirait facilement entre deux squelettes de i>i(s scrnfa les dill'érences si légères que Van BENEDENet Gervais établissent entre leurs deux Mégaptères, mais les com- paraisons seraient plus longues à établir et frapperaient moins les yeux parce que les Pachydermes sont de plus petite taille que les immenses délacés. D'ailleurs, ariivés à la comparaison du membre antérieur, les deux ostéographes s'expiiiuciil ainsi : « Nous trouvons un(> grande ressemblance dans la composition de la nageoire pectorale, et nous pouvons nous prononcer à ccl égard avec d'autan! [)lus île ccrliliidc (|uc nous avons pu comparer deux membres dont tous les os étaient en place. » Voici (pii sera])pr()che bien davantage de ce que je crois la vérité : à savoir que l(>s ressendjlances entr(> les deux s(|uelctles ra[)portés à M. loiKi'uncuui ci M. Lalaiulii 'èowi intininieni plus lunnbreuses que leurs dill'érences et que celles-ci portent sui- des variations d'apophyses épi- neuses dans la région cervicale, de saillie de l'arromion (|ui n'(>st même pas de relief égal dans les deux omoplates d'un même exemplaire, et de torsion des côtes sur leur axe (phénomène en rap|ioil avec l'insertion des nuiscles et le développement physiologique de ceux-ci i. (^es variations me paraissent tout à fait individuelles et ne pas devoir justiliei' la création ou 202 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. le maintien do deux espèces différentes. Je rapporte donc les os rencontrés par moi dans les Shetlands Australes, et semblables à ceux figurés par EsciiRicHT etVAN Beneden, à Megaptera loïKjhnana Rudulphi. Planche XV. La figure 2 de la planche X\' représente un coin du charnier de l'Ile Déception, tel qu'on le voit disséminé le long de l'anse, figurée à la planche XIV (fig. 1), sur la plage. Ici nous nous trouvons en présence d'un maxillaire inférieur droit de 2*", 40 reposant sur son bord supérieur et occupant le milieu de la photographie. On distingue son exliémité condylienne encore enveloppée dans une gangue de muscles décomposés et qui reste articulée dans la cavité glénoïde visible du temporal qui prolonge l'angle de lapophyse inalairc du squamosal. A droite, deux côtes recourbées en sens contraire sortent des masses musculaires in- formes. A gauche, un système maxillaire supérieur (os maxillaires propres, prémaxillaires etvomer), chaviré sur le dos, recourbe vers le ciel sa pointe apicale. La maxillaire est encore garni d'une partie de ses fanons qui forment comme un balai. La cambrure du système maxillaire et la coloration noire parfaitement homogène des fanons, leur taille aussi, nous révèlent le genre Meyaptt^ra. Il s'accuse bien davantage si l'on prend la peine d'examiner les os formant les phalanges de la nageoire, dont le magma cartilagineux repose sur le maxillaire supérieur et occupe le milieu de la photographie. Les quatre doigts de la main s'y trouvent représentés. De gauche à droite, nous comptons : l'index entier (deux phalanges), dont on aperçoit le cartilage terminal caracté- ristique, plus large que haut, qui coilfe l'épiphyse de la dernière phalange ; le médius (deux phalanges), le plus allongé de tous les doigts, qui a perdu ses cinq dernières phalanges ; l'annulaire (trois phalanges), qui a perdu trois phalanges et dont la diaphyse de la troisième phalange est brisée à sa jonction épiphysaire : enfin le petit doigt (une phalange) dépourvu des trois phalanges qui le terminent. Les métacarpiens sont cachés sous le magma cartilagineux qui cimenti' toutes ces pièces. Celles-ci sont réunies les uues aux autres par synchondrose, selon la règle des Cétacés : elles ont bien chacune l'aspect caractéristi((ue de CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 203 salilioi's ou plutôt de clcpsydi'cs, comme disent les auteurs. l'Ius ioniques sur un do leurs bords que sur l'autre, leurs surfaces articulaires sont oldi(|uement disposées. Nous voici déjà armés de bonnes raisons pour identifier ces restes à ceux de M. /o/if/imana Ridoli'iii. Une dernière preuve nous confirme dans cette détermination. Au second plan, dépassant la masse cartilat-ineuse foncée de la main, apparaît une pièce osseuse, claire, trianj^ulaire, àpoinle dressée en haut, et symétri(|ue avec l'apophyse malairedu temporal gauche. Ce n'est point son Ixiiiiologue droit. C'est bel et bien la seconde vertèbre cervicale ou axis, vue par sa face latérale et dont les apophyses transverses supérieure et inIV'iieure sont tournées vers l'objectif. Et ceft(> vertèbre a tous les caractères de l'axis chez M. lomjiiiKUKi : corps très épais, apophyse épineuse supérieure allongée d'avant en arrière, à bord antérieur bombé. Or Van Rfîneden dit (63) : " (-'est dans la région cervicale que se trouvent les différences qui séparent 1(> KeporkaU [M. Jonijhnana Liouville) de la Mfdaptera Lahtiulu... L'axis a une ap()|)hyse supérieure moins allongée dans celui du Nord, c'est-à-dire moins étendue d'avant en ari'ière, de manière que l'apophyse épineuse de l'ai las est plus à découvert dans cette espèce. Le bord antérieur de cette apophyse est droit dans l'espèce du Cap et sensiblement lobé dans celui du Nord. » Or l'animal dont nous avons trouvé les ossements [)ar (iQoO' Sud avait, comme nous venons de le voir, les caractères du genre Megaptera du Nord, h'anons entièrement noirs d'environ 00 centimètres, insérés sur nii maxillaire très cambré, long de l'",!)0 ; iiiaiidilmle de 2°i,40 à (•(inrbiii'e lalc'ro-interne très marquée; |)halanges caractéristiques par la forme, le nombre et l'arraugement ; vertèbre cervicale typique. N'y a-t-il |)as là autant de raisons de se croire en présence de M. lom/imana RuDuLPin? ExpcdUwn Charcot. — I.iouvili.e. — Cétacés do l'Anlarctiiiue. ~' TROISIEME PARTIE INDUSTRIE J'ai si souvent lait fausse loule poui- avoir trop facilement accepté comme exacts les résultats donnés par les autres que j'ai résolu de publier seulement les observations que je puis attester par ma propre recherche. Dalton. Cité par Lahili.e (Thèse de Toulouse, 1890 . Fig. 21. — Cadavre de Balsenoptera p/iysalus L. gonflé et lloltant en surface (croquis original). CHAPITRE ] : LA PliATlQLE DE LA CHASSE AUX CETACÉS DANS L'ANTAltCTlDE. SON- AVENIR. — CHAPITRE II : CONSIDÉRATIONS ÉCONO-MIQUES ET HISTORIQUES APPLI- CABLES AUX POPULATIONS DES COTES DE FRANCE. CHAPITRE I L.\ PRATIQUE DE LA CHASSE AUX CéTACÉS DANS l'AxTARCTIDE, SON AVENIR. Ihe miglity whales which swim in a sea of water and liave a sea of oil swimniini: in Ihem. Rev. FuLi-ERS (Profane and hohj State). (PI. XIII, XIV et XV.) La troisième partie de cet ouvrage ne prétend pas résumer d'un point de vue économique l'état actuel de la chasse pratiquée dans l'Antarctique par CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 205 les baleiniers norvégiens pour se procurer ilc l'huile et des l'anons, mais présenter d'une manière claire et nette, aussi complète que possible, ce que nous avons vu faire par eux dans l'ArchijJel des Shetlands Australes, lorsqu'à deux reprises nous eûmes l'occasion de les rencontrer : d'abord en faisant route vers le Pôle Sud (1908-1000), ensuite on regagnant ces îles pour y prendre du charbon, notre hivernage terminé ri 009-1910). Aussi bien, serait-il sans intérêt de produire des statistiques (|ni varient d'année en année et que les rap])orls des Consuls envoient régu- lièrement à leurs ministères ; tandis (pu- de montrer ce qu'il y a de /ler- ?/^w/rv// dans l'industrie baleinière, en l'illustrant par l'exemple de ce que nous avons vécu, n'est point déplacé dans un ouvrage zoologique. C-ar le récit de la chasse aux grands Cétacés permet d'observer certains détails inhérents à la biologie si peu connue de ces animaux. Va'Ug chasse (1), telle que la pratiquent les marins norvégiens dans l'Archipel des Shetlands Australes, dillère sensiblement de celle dont Di'HAMKr. iM' MoNCK.vr, dans son ouvrage sur les pèches (16) et dont l'Abbé l{()NNATi;ui!E, le savant théatin du llouergue, dans son article de VEmy- clopédie (B) 1 ont les premiers donné en français une description complète devenue classique. Les Cétacés, approchés jadis à l'aviron dans une embarcation nommée de ce fait haleinière, et harponnés à la main, sont aujourd'hui méfiantset moins nombreux. Il s'agit donc, pour les pécheurs, de ne poiiil manquer leur prise, soit par l'erreur d'une manouivre sans succès, soit p;ii' la rareté du gibier, qui ne permet |»lus d(^ se consoler d'une ])roie p^M'due en escomptant l'espoir de la prochaine. Certains baleiniers américains et écossais emploient encore de nos jours la voile, l'aviron et un canon léger pour chasser ce gibier (2i, tandis (|ue les Scandinaves, depuis (1) Nous ]iailons à dessein tic chassr à la lialeine el non de jn'clic, lunl |iar resjieci poui- la vérilé zoologique que pour l'élymologie française, et nous nous e.xcusons, auprès de ceux qui savent la langue, d'être obligé d'écrire cette note. Toiilefois nous conlinuerons d'appeler [n'clicurs les baleiniers qui se livrent à celte chasse, puisqu'ils sont en réalité des pêcheurs de profession momentanément employés dans l'industiio baleiiiièi'c. (2) Surtout le Cachalot iPhysrlcr macrocfphdliix), dont les mâles ne dépassent pas 20 mètres et les femelles tO — ce ipii diffère sensiblement de certains lialeinoptéridés de; rAnlaiilii|U('. qui 2o6 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. l'invention du célèbre Norvégien Svend Foyn, qui dota leur marine de commerce dune artillerie perfectionnée, approchent les Cétacés à bord d'un petit vapeur en l'er, pourvu à lavent d'un canon porte-harpon, amélioré tout récemment encore. Faisons maintenant le récit de ce que nous avons pu voir à deux reprises en 19U8-1909 et 1909-1910 pendant les semaines d'été que nous avons passées parmi les chasseurs de Baleine, précisément entre la Noël et la fin de janvier, c'est-à-dire au moment le plus actif de leur industrie, quand on rencontre la plus grande abondance de Cétacés. * C'est le 22 décembre 1908 que nous arrivâmes pour la première fois en vue de l'Ile Déception, l'une des Shetlands Australes, ancien volcan dont le cratère éteint est aujourd'hui envahi par la mer et forme une baie abritée de tous les vents, dans laquelle pourraient se réfugier plusieurs escadres. Nous avions vu notre premier iceberg la veille. Lorsque nous fûmes à 5 milles environ de l'entrée de ce port naturel (que les Amé- ricains baptisèrent Yaniee Harbour au début du xi.\e siècle), un petit vapeur en fer, d'une quarantaine de mètres de long, battant pavillon chilien, pourvu sur l'avant d'un canon et, en haut de son mât, d'un tonneau, vint à notre rencontre. Il nous signala sa bienvenue et la nationalité norvégienne de son équipage et nous convoya à travers une passe formée par de noires falaises à pic, dans l'ancien cratère du volcan, devenu un havre paisible (PI. XIV, fig. Ij. Ce petit navire, le « Ravn », appartenaità la Compagnie baleinière Nor, société chiléno-norvégienne exploitant la chasse aux gros Cétacés sur les côtes de l'Amérique du Sud et dans l'Archipel des Shetlands Australes, avec des capitaux en majorité norvégiens et un personnel exclusivement de la même nationalité. 11 nous amenait dans un port naturel, où un spec- tacle inattendu nous était réservé. Au milieu d'un nuage d'oiseaux pâles qui faisaient retentir l'air de leurs cris et qui tourbillonnaient autour de grosses bouées ovoïdes, grises ou aUeigneiit 30 mètres de longueur — et rilyperoodon(/i. rustralum), dont les variétés septentrionales ne dépassent guère 10 mètres. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 207 rougos, flottant à la surface de l'eau, s'élevaient les silhouettes de liois cargo-boats. Comme fond de décor à ce spectacle : au loin, la crête découpée et couverte déneige des bords dn cralèic, (|ui iiidinaii'nl en pente douce vers le rivage le flanc Hoir de leurs parois iorniés de lave volcanique. Navires et niasses flottantes sont concentrés en un point de cette immense l'ade, dont jibisieurs bonnes descriptions ont déjà été données (1) et (pii a fait l'objet d"une eai't*' définitive dressée pai' les soinsdemon distingué camarade M. le Lieulcnaiit de vaisseau Maurice Bon- giain 332j. Approchons-nous des bouées géantes : les unes, avons-nous dit, sont grises et les autres rouges. Les grises, striées de profonds sillons parallèles, semblent des ballons de rugby dont on aurait entaillé la |)eau au canif avant de les mettre à flotter sur la mer ; les rouges, vues de plus j)rès, montrent de larges taches jaunâtres comme le gras de la viande, ('."en est bien, en ellet : nous avons sous les yeux des cadavres de Haleinoptères (wani ou après le dépècement (2). Une oileur très [larticulière, et (jui lu; peut être oubliée, flotte dans l'air. l']lle domine les mille odeurs (|iic le navii'c transporte toujours avec lui : c'est le relent caractéristique des Cétacés, nudtiplié par ce qui peut émaner de cadavres appartenant à d'aussi grandes espèces. De constructions sur le rivage, nulb' trace. Pas de slips en planches juxtaposées pour hisser les corps des Haleines avec un cabestan jusqu'à la fonderie ; pas d'usine à terre avec ses noires cheminées, pas d'ateliers, pas de halls pour les tonneaux. Rien du paysage industriel classique des autres baleiniers visités en Norvège... Où donc ces gens-là font-ils leur huile ? Tout simplement abord des grands cargos. C/esl là (jiie se liou\riil les chaudières, les bassins, les ateliers et le cliaiirM'i' di's baiTiiiues. l n cnqù- lement de fûts vides envahit (mi oAYel leur pont (IM. M\'. tig. o), doiil on n'aperçoit plus le plancher sous (jualrc 1 an-s de tonneaux «pii dépassent les bastingages. Leurs cheminées fument en permanence: c'est unfondoir (1) Kemui. (183j, GoninoN (343 , (Jaicfi (Antarclica addenda : .Intini. uf llie Fianldin liistittile, 83, l'J04). (2) Cl! (jui païail des i-iilaillcs à celui (jiii \oil poiii- la |ireiiiii'ie fois nombre maximum de captures, efferluées à la faveur de la moins pénible navifjatioii. Nous ci'oyons devoir rappeler que l'été anlart'ti(|ue correspond à noire hiver boréal et ajoutei' (|uau voisinage des pOles le phénomène des heures de jour, alternant avec les heures de nuit (qui s'eirectue en vingt-(|uatre heures sous notre latitude), met une année entière à s'accomplir. Il y a donc six mois lus exactement trois mois d'aube, trois mois de jour, tiois mois de ciépuscule et trois mois de nuit. La navigation, dans ces parages sans phares et sans balises, n'est donc possible, au milieu des icebergs et des récifs, (|ue pendant les mois de jour. 210 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. survenue à notre étrave lorsque, au cours de la campagne d'été, nous restâmes trois jours échoués sur un rocher (1). (les transports, du type des cargo-hoats orduiairos, avec leui- large espace à l'avant et à l'arrière, permettantla manœuvre des mâts de charge et des grues, présentent une longueur d'une centaine de mètres. Leur machine, d'une force de 350 chevaux, leur permet de faire 10 nœuds de vitesse moyenne au cours du long voyage qu'ils entreprennent, con- voyés par leurs petits haleiniers à vapeur ou canonnières, depuis la Norvège, où ils arment, jusque dans l'Antarctique, où ils travaillent. Cargos et canonnières, à cette vitesse, mettentune cinquantaine de jours à faire le voyage entre le port du départ et leur point d'arrivée (Ile Déception). Autant de temps est prévu pour le retour, en plus du séjour à Glascow, où se tient le marché des huiles de baleine. Cette flottille fait de l'eau et du charbon à cinq escales : ^OYWsnà [Angleterre)., Saô Vicente [Iles du Cap-Vert)., Bahia [Brésil)., Montevideo [Urugamj) et aux Iles F'alkland. L'état-major d'un des cargos comprend : le commandant, le premier et le deuxième lieutenant et les deux chefs mécaniciens. Comme passagers : le directeur de la Compagnie, logé dans le plus bel appartement du hord, celui qui possède le salon (2). L'équipage se compose des maîtres : un patron, un maître-trancheur, deux maîtres-mécaniciens, un maître- houillcur ; puis leshommes : matelots, trancheurs, bouilleurs, chaufl'eurs, cuisiniers, steward. En tout quarante à cinquante personnes. Le cargo, une fois arrivé à destination, change de nature : il perd son caractère de transport et se transforme en usine. Les grandes chaudières où la graisse de baleine recevra l'eU'et delavapeur sous pression afin d'extraire l'huile animale sont apprêtées. Un installe dans la machine des cuves pour concentrer et séparer cette huile en dilférentes qualités. (1) Cf. 339, 11. -7-78. (2) A bord du " ("lobeinadur Ijories », appartenant à la Compaynie l)aleinièiu de Maitellan, le directeur, M. Adoif Andresen, était accompagné de M™" AdoU' Andresen, la première femme, à notre connaissance, qui ait pénétré dans l'Antarctique. Son intelligente bonté contr'ibua beau- coup à faciliter notie tâche professionnelle sur le matelot blessé qu'elle offrit elle-même de laisser opérer dans son salon. Lorsijue le directeur est en même temps coimuandanl du transport, comme c'était le cas des capitaines l'aulsen et Michelsen, dont nous pailons plus loin, cet agent jouit par conséquent, d'un logement tiès vaste à bord de son navire. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 211 [)('s lonnoanx sorlont dossoutos, otTon délioceux (iiic l'on nvnil solidc- iiiciit aiii;iiT(''s siii- le |>(iiit pondant la travcpsôc. T.os l)aiTi(|ncs cncoinlji'cnl loul lo \)nn\ à l'avatd comme à l'acriric, sanl' sur la |)lai;(' dVnd>ar(|U('- ment, où l'équipe dos travailleurs devra manœuvrer la matière à Irailei'. A bord des canonnières au contraire, rien ne change. (]es petits navires, tous les deux jours, viendront se ravitailler au bord du directeur dont ils dépendent, (lonnne nous le venons plus loin, ils sont nionti's par une dizaine (rhoinines et un patron (1), qui y vivent dun bout de la canipagne à l'autre, ('/est eux (|ui louiMiironl aux usines la matière ])remière. En l'.UO, avons-nous dit, quatre conq^agnies (Tableau A) étaient présentes dans l'anse du cratère de l'Ile Déception : la C'e dks ()i:iini:n, le C^^ Non, la C^^ Baleinière de Magellan et la C*® Sydilwet. Un cinquième cargo dressait sa silhouette au milieu d(>s cadavres de Haleines : le « Telefon », échoué l'année précédente sur une roche à l'entrée de la baie de l'Amirauté [lie du Roi-Georye), avec un ravitaillemeid de charbon, et abandonné par son équipage (2). La C'e ii\i.r.iNn:iîi; de Magellan s'en est empai'é, selon toutes les règles Au di'oil mai-itime, et cela cons- titue pour son directeur une bonne |)rise, a liitj irhalf, comme il dit plai- samment. La plus ancienne de ces compagnies est la (^^^ .\(ii;végienne hes Oeunen; 1(> directeur, un jeune capitaine de trente-six ans, .M. Paulsen. commandait en même temps le transport 1' ^ Oei'n », avec sous ses ordres trois baleiniers à vapeur portant également des noms d'oiseaux : le H liauken », \v u (Irib » et le « Funding ». Cette compagnie prétend être la première qui eut l'idée de prati(]nei' le dépeçage des Baleines dans l'eau même, méthode peu économique, imposée par les circonstances, et sur la((uelle nous aurons à revenir. Le l^r décembre 1000, nous vîmes arriver le « Bombay », de la (l'e cimleno-nouvégienne Noii, commandé par le capitaine Buve i-l (|ni (1) Appelé iiiielquct'uis p;u' uxlcnsion « capitaine-canonnier ». (2) Par la suite, le « Telefon i>, provisoirement échoué sur le fond de la grande rade de l'Ile Déception, dans une anse appelée Pendulum Cove, a été renfloué par les ordr-es du direc- teur Andreson, sans que le travail de sa compa!j;nie ait eu à souffrir de ce surcroit de besogne imposé avr\ é(|uipages, et il rentrait en lyio à Punla-Arenas |)ai' ses propres moyens, sans relaid, ayant à son bnid le diiecteur et sa femme. Ceci donne une idée de l'aclivilé et de l'adresse des malins norvégiens. Expédition C/mrrol. — Liouvili.e. — Cétacés de l'Antaicliciue. -8 212 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. LISTE DES BATEAUX SE LIM{ANT A LA CILVSSE A LA BALELM DANS LES SHETLANDS AUSTHALES EN 1010 Tableau A. NOM DE I.V COMPAGME. DIRKCTEL'nS. NOMS IIES TIUNSI'IIRTS-ISINES r.llEMINEES. >OMS DES r.VNO.NMERES. c" baleimkre de Magellan. {Chilienne.) M. Andresen. « Gubehnador Bo- kies ». {Capitaine Stolhanc; u Al mirante' Valm- : III' ht ••. " Al mirante Montt » " Al mirante L'ribe ». (Pavillon chilien.") C'« DES OeRNEN. [JYorve'yienne.) M. Paulsen. I. Oern ». {Capitaine Paulson.) < Haiiken ». ' Grih ». • Fundiny ». Pavillon norvégien.) C'« SVDHAVET. {Norvégienne.) M. Michelsen. '■ Svexd Foyn ». Capitaine Michel sen.) ■ Frig ». ■ /•'/7'y ». Pavillcin norvég-ien. C"= NoR. ( Chiléno - Norré - gienne.) M. Oln " Bombay ». {Cajiilaine Ruvc.) " Ram ». (Pavill(.in l'Iiilien.) ■' Skjfild ». (Pavillon norvégien. avait à son bord le directeur M. Oere, le D' Aksel Maiv(^r, joiine nK-deciii danois, et un ingénieur norvégien, M. Môrch fl), venu pour assis- (1) Nous prenons celte occasion de remercier officiellement M. Munli, qui nous aida avec autant d'adresse que d'aimable emprcssemenl à faire la curieuse colleclion de Parasites recueillis sur la peau de Tiatxnoptera bore dis et de Megaplera lowjinana {Conchodcrma auiUum, Coronitla CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 213 . ter aux essais d'un appareil de son invention, destiné à extraire l'huile de Baleine sans lu soumettre à la vapeur et par simple compression. On avait installé ce dispositif dans la machine à côté des bouilloires classiques. Le navire emportait, en outre, un appareil construit en Allemagne pour pré- parer de l'engrais avec les restes inutilisés des Cétacés. Cette C*^ Non ap[)artenail, ainsi que la C^^ des Oeiînkn, à une même société, dont le conseil dadminislration était présidé en Norvège par M. (^hristensen. Les agents emijarqués sur les deux cargos 1' « Oern » et le « Bombay » pouvaient échanger des prises et avaient l'ordre écrit de s'entr'aider. Les trois baleiniers à vapeur appartenant au " Bombay » s'appelaient le K SUjold », le « Bavn » et le « Svip » (1). Ces deux derniers naviguaient sous pavillon chilien. l^a VA^ nALEi.MKMK iiK Magellan, appartenant à unc société chilienne, avait envoyé son directeur M. Adolf Andresen (accompagné de sa femme) à boi'd du « Gobernador Bories », commandé i)ar le capitaine Slolhane, descendant d'une noble famille de Suède. Ses canonnières portaient comme le cargo des noms connus dans l'histoire administrative et ma- ritime du Chili : (■ Almirante Valenzuela », « Almirante Uribe », « Almi- rante Montt ». Le 29 novembre 1909, nous entendîmes un coup de sirène et vîmes arriver à travers le brouillard le cargo « Svend Foyn », de la C^^ xohvé- GiENNE Sydhavet, mais qui battait pavillon chilien. Deux baleiniers à vapeur seulement le convoyaient : le « Frig » et le « Frey » aux noms mythologiques. Il était commandé par le fameux capitaine Michelsen, qui cumulait celte fonction avec celles de directeur et de canoimierdu « Frig ». (^et homme extraordinaire, marin et directeur infatigable, faisait avec ses deux baleiniers plus d'ouvrage, c'est-à-dire plus dallaires, que trois autres canonniers avec trois navires semblables. Ne l'avons-nous pas vu, un jour, ranger trionq)halement le long du bord du « Svend Foyn » jus- qu'à srpt Mégaplères, remorqués par le « Frig » en une seule sortie (2)! diadema, Ci/amus ceti, C. oialis, Pctiella anlarctiiu, V. Cliarcoti. etc.). 'lue nous avons rappoiiée à M.M. le V' l!ou\ioi-, du Miisi'Uin (iilistoiie naluielle do Paris, et Aiigus-le Quidor, docleur t'S sciences. La Mission doit à ce dcinier lun de ses plus inlriessants mOmoiies (374,. (i) Nous vîmes, le lundi 20 décembre 1909, l'habile cannnnier qui commandait ce pelil navire levenir au » Uombay » avec si.\ lialeinoplries, butin d'une seule sortie. (2) Ce sont d'inutiles liécatomhes, comme nous le-xprimons à la lin de ce chapitre. L'infortuné 214 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. La réputation de ce grand chasseur, qui passait aux yeux de ses concur- rents pour le premier baleinier de l'Antarctique, nous incita à aller lui rendre visite le 8 décembre 1909, à bord du « Svend Foyn », avec mon collaborateur M. Louis Gain. Nous trouvâmes le célèbre baleinier qui embarquait sui' le « Frig » pour aller à la chasse. Les affaires étant les affaires, nous le priâmes de ne rien changer à ses projets et de nous confier à un homme de quart pour visiter son navire. Il voulut bien désigner son second, lequel n'était qu'un vieux maître d équipage. Nous parcourûmes un bateau fort propre et en cela tout à fait différent des autres, car presque toujours le plus franc désordre et une extrême saleté régnent à bord de ces navires. Ici, rien ne traînait. Les fûts, d'ordinaire empilés de tous côtés en vrac, étaient rangés sur le pont, recouverts de planches : dans la soute avant et dans l'entrepont, les fûts pleins; h Tarrière, par bâbord et tribord, les fûts vides, dégageant l'entrée des appartements du directeur. La fonderie, ou, pour parler plus exactement, le fondoir, était constituée par cinq ou six grandes chaudières cylindriques, dont les manomètres, parfaitement astiqués, attestaient l'inspection fréquente du chef; les cuves, pleines de graisse jusqu'au bord, ne cou- laient pas. En même temps que le commandant embarquait sur son baleinier, nous remarquâmes son cuisinier (|ui le suivait, emportant dans un panier les vivres pour la sortie et une bouteille de vin de France. Un nous dit que le capitaine Michelsen, organisateur de premier ordre, mais très exigeant dans le service, était toujours accompagné de ce domestique, sorti d'une école de stewards modèle, établie à Christiania... Tout le personnel de ces différentes compagnies est recruté en Norvège pour la plus grande part, sauf de rares Suédois, Danois, Américains et les héros de lels exploits, si nous en croyons le récil fait par un de ses collègues au D' .1.-1!. CiiMir.oi qui me l'a écril en ]9id, aurait trouvé la mort dans l'e.xercice de sa brillanlf piolcssion. \oici le (lassage du la lettre rerue qui le concerne : « — le reçois une lettre d'Andresen, très intéressante. La station de Déception a été transférée à Port-F^ockroy, qui a abrité quatre navires-usines avec grand prolit — et on dira après cela que nos e.xpéditions n'ont servi à rien. Mikkelsen [sic], manager du « Svend Foyn », a été tué à bord d'un de ses baleiniers par une éruption sous-maiine par temps calme. Une énorme vague s'est élevée subitement, brisant la passerelle, blessant sérieusement le limonier et tuant le i)auvre Mikls roues dentées, (pii actionnent de petits engrenages comme sur les treuils des remorqueurs. Nous verrons tout à l'heure que c'est, en elFet, pour le même usage. Les alentours sont i)i(ii dégagés, la manœuvre exigeant du personnel une grande liberté de mou- vement sur cette partie du pont (PI. XIII, fig. .">). Derrière cett(^ installa- tion s'élève un rooFde 2", 50, dont le toit supporte en avant la passerelle (Ml bois, poste de l'homme de barre et, en arrière, la timonerie. De chaque côté, en abord, la cuisine et les poulaines, celles-ci séparées du roof par un(> étroite coursive. Ensuite la plage arrière avec, au centre, le panneau et la claire-voie de l'appartement du capitaine. De chaque bord sont his- sées, haut sur l(uu\s bossoii-s, les embarcations : à bâbord, une baleinière classique et à tribord cette IVèle barque si mobile et d'une mauduivre si aisée qu'on appelle » norvégienne ». Enfin, tout à l'arrière, au-dessus de r('t;imliot, un couronnement avec une rampe en bois |)our s'nppuyer. Si nous portons nos regards vers l'avant, nous y remarquons un étrange canon, mobile sur un pivot et placé tout à l'ait à l'endroit du bout- dehors. Susceptible aussi de s'incliner (M1 bas, entre les branches d'un étrier, sa geule peu être tournée de faron à lancer un projectile à moins d'un mètre de l'étrave, sous un angleextrêmement aigu. C'est l'instrument destiné àenvoyei- le har|>on dans le corps des Cétacés 1 IM. XIIT, fig. C» et S). — Voici comme on le charge. L'amorce étant plar(''e sur le pointeau d'nn percuteur c(jnnnan(l('' par le chien d'une petite crosse (pii pei'iiiet de mouvoir la pièce dans tous les sens, on enfonce dans l'àme du canon un sachet de |)Oudre avec sa bourre. Ceci fait, on introduit, par'-dessus, la tige d'un harpon dont le W'v dépas- sera la gueul(> du canon. Latigedece harpon est lornu'e dculeux brandies parallèles, entre les(|ue||(>s glisse un gros anneau auquel est fixée, |)ar une solide épissui-e, une ligne de iOO brasses; une trentaine de mètres (mi sont lovésenglène sur une sorte de bouclier placé dans un plan incliiK' au pied d(" la |iièce. La partie dd liai'pon (pie nous avons appelée « le fer » est composée d'unepoiiite dacier à (|uatre côtes vissée sur une chambre à poudre où l'on enferme un kilo de pulvérin, pour former cartouche 2i8 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. explosible par le frottement d'une étoupillo, lorsque le projectile rencon- trera la peau épaisse d'un Cétacé. Immédiatement au-dessous de cette cartouche, sont rabattues, connue les tiges d'un parapluie, quatre branches d'acier, d'environ 30 centimètres, articulées vers le l)out do l'ai'mc et dont lextrémité libre se termine en pointe dhameçcjn. Une fois le trou formé dans les tissus de l'animal par l'explosion de la poudre, et une fois le fer logé dans la plaie, ces branches, en souvrant, formeront un grappin de plus de 60 centimètres de diamètre, qui crochera vigou- reusement dans les chairs et ne lâchera plus sa proie (1). Quel est l'équipage et comment s'effectue la manœuvre d'une de ces petites canonnières? Le patron est le maitre-canonnier. Lorsque son bateau j)rend le large, il se place sur la passerelle à côté de l'homme de barre. Le signaleur monte à son poste de vigie, dans le nid de corbeau, seul ou avec un cam- marade pour inspecter l'horizon. Le reste de l'équipage se compose d'un ou deux matelots qui restent sur l'avant, du premier et du second méca- nicien, qui prennent à tour de rôle le commandement de la machine avec deux chauffeurs sous leurs ordres, et d'un cuisinier qui, aux heures des repas, s'installe à son petit fourneau. Le patron est assisté d'un second, qui partage avec les trois matelots, chacun à son tour de quart, la fonction de prendre la barre ou de monter dans le nid de corbeau. Celui-ci est un simple tonneau vide fixé au màt, accessible au moyende haubans et dans lequel on pénètre en l'enjambant : à l'intérieur, on s'assied sur un petit banc fixé dans les parois. Ces trois matelots, signalours, guetteurs et barreurs, sont par conséquent des timo- niers. Il y a donc dix hommes embarqués à bord. Si des souffles de Cétacés apparaissent à la surface de la mer, ils sont aussitôt signalés à l'homme de barre qui fait route dans la direction indi- (1) Pi'imitivemenl, c'élail l'écait des branches Jii gia|i[)in qui dilcrminait l'explosion. « Crâce au fer de lance, dit Barrois, l'obus entre facilement suivi du harpon. Ace moment, l'animal blessé cherche à fuir ; les branches du harpon, en se détachant, font agir un marteau qui fiappe la capsule de fulminate de mercure, et l'obus éclate; la Haleine estluée du coup. » {Journaux du 3 juillet ISSI.) Beaucoup de canonnit'res de Déception étaient munies de cet ancien engin, aujourd'hui perfeclionné, mais selon un piincijie identique. Il serait inexact de prétendre que les Cétacés sont /((A< (/it coup. Ils meurent probablement tous de leurs blessures, mais celte mort n'est qu'exceptionnellement instantanée, .le les ai vu.s achever à coups de lance et même rerevoir parfois deux décharges de canon. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 219 quée et donne à la machine l'ordre de marcher à loule vitesse. S'il est moins facile pour un voilier de suivre la route d'un /ia/.enoptî're que celle des BalehiPS proprement dites, c'est pourtant un jeu |)()ur un vapeur : les zigzags pratiqués sous l'eau par le Cétacé sont aisément corrigés par la vitesse variable du navire, et celle-ci permet de se rapprocher très rapide- ment del'animal chaque fois que la nécessité le force à venir respirer en sur- face. Les émersions successives, espacées d'un temps à peu près constant pour cha(|ue espèce, l'allure du panache de vapeur projeté par son évent, l'apparition de l'aileron dorsal si ty|»ique, ou de la queue, permettent de reconnaître à quelle espèce on a allaire. A ces signes objectifs sérieux et qui ont trouvé leur place dans la première partie de cet ouvrage, les baleiniers et lesnombreux voyageurs non cétologues, si prompts à accueillir leurs dires sans vérification, ont ajouté toutes sortes de détails fantai- sistes, sur la forme visible du souille en particulier. Nous ne les men- tionnerons pas. Les jours d'abondance et quand ou a le Lli()i\ enlrr plu- sieurs espèces, on donne la préférence àla « IJaleine bleue » {Balœnoptera iniiscidus L.). Le « Mégaptère » i Megaptera longiinana Riu.) vientle dernier par ordre de rendement en huile et en fiuujns. Les autres occupent le rang intermédiaire. Pourtant, faute de lialeinoptères, on cherche à cap- turer des Ziplindés [Hj/peroodon rosfrafx/// l'nMoi'i'in.w , (pii fournissent encore quelques barils d'une huile excellente, mais qui, étant Odanlorètes etpasMi/stacocèles, ne donnent plus de fanons. Parmi tous ccsaiiiiuaux, le Mégaptère présente l'inconvénient île moui'ir après une agonie accom- pagnée de violents sursauts. Plus vivace que les autres, ce sous-genre est d'une capture assez dangereuse, et le harpon que l'on retirera de son corps, une fois ramené à l'usine, exigera nu long travail de forge pour être redressé. Nous en avons vu dont les branches avaient été coudées à angle droit, puis tordues sur leui' axe par les suprêmes contractions de l'animal blessé à mort. « Qu'est devenu le Cétacé que vient de signaler la \igie 1 1 j ? Le navire suit maintenant la route de la bête. Il le gagne de vitesse : sa dernière (1) Nous einpriintoiis les lignes (|ui suivent aux récits de noli'o journal iIr voyage rappoilanl les sorties faites à lâchasse des Baleines, avec le capitaine Amikussen, à bord de 1' ■■ Aliniranle IJribe » et le capitaine II\n-;k\, à liord de 1' « Alinirante X'alenziiela >, de la t> imtiMiui: i>i: Magellan. li.i /)r{li/ioii Clidrii/I — l.iMiMi.i.K. — Criari's ilr l'AiiLii ilnuii,'. 29 220 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. éniersion vient de s'ellectuer à 30 mètres de notre avant! Le canonnier quitte alors la passerelle et, se portant vivement vers rétrave,il saisit d'une main la crosse de sa pièce chargée (1). C'est lui qui, dorénavant, avec l'autre main, va diriger les opérations à la muette, car le travail de la vigie est terminé. D'un geste il signale à l'homme de barre, qui ne le quitte plus des yeux, le commandement de faire ralentir ou accélérer, de mettre sa barre d'un bord ou de l'autre. Cependant il suit sous l'eau les évolutions de sa proie. Nous en sommes tout proches au moment où la bête remonte. Voici que la bosse de l'évent vient allleurer la surface; elle s'entr'ouvreen croissant comme une bouche; un jet de vapeur sous pression s'en échappe avec fracas, tandis que le nuage aussitôt évanoui laisse tomber dans l'air de fines gouttelettes de graisse au sein d'une odeur infecte (2), très exactement rapportée par Racovitza. Un sifflement semblable à celui du cheval qui boit, mais gigantesque, se fait entendre : c'est l'inspiration de l'air. Aussitôt l'évent rentre dans l'eau et apparaît la nuque foncée, luisante sous la lumière dujour... Et tout d'un coup passe lafaulxde l'aileron! « Ace moment, l'artilleurqui a suivi tous les mouvements de la bête avec son canon mobile appuie sur la détente : une forte détonation retentit. Le harpon, suivi de sa corde dont les anneaux se déroulent dans l'air, plonge au sein de l'animal, qui s'enfonce sous l'eau à toute vitesse. (( Derrière lui le câble file, file, glissant sur des poupées à frottement que l'on arrose d'eau de mer pour que le bois ne s'enflamme pas. Le patron, certain de sa prise, se retourne alors placidement et bourre sa pipe. Mais une sonnerie se fait entendre : tout le monde, le second, le cuisinier, les trois matelots, les deux mécaniciens et un chaulleur, se portent sur le pont, sauf un homme qui reste dans la machine et jjousse les feux à toute vapeur. C'est qu'en effet on va avoir besoin de tous les bi'as. Si la ligne à laquelle est attaché le harpon et qui mesure, avons-nous dit, 400 brasses — c'est-à-dire près de 730 mètres — menace de raidir brus- quement, par conséquent d'entraîner le bateau dans la course folle du puissant animal blessé qui fuit devant ses agresseurs, il faut vivement la (1) Voie Pl.XllI, lig. 8. (2) « ... et riialeine du Cétacé s'accompagne souvent d'une oileursi insupporlahle (jii'elle pro- voque un trouble du cerveau » [Ui.lo.\ (33 et 34) |. CÉTACÉ5Ç DE L'ANTARCTIQUE. 221 nouor à une ligno supplôinontairo avant que la promière soit tondue, sinon l'on risque de chavirer. On a donr recours à la réserve de fdin ronlôe dans le puits du <'ô|('' oppose à celui d'où s'est déroulé le càl)le du harpon. L'expérience a pi'ouvé (|ueles |)liis gros Cétacés et les plus vigoureux ne franchissaient pas dans leur agonie, — j'entends aune vitesse dangereuse pour les baleiniers, — une distance dépassant 1 oOO mètres (c'est-à-dire deux fois la longueur de câble prévue à chaque bordi. Au cas où, par exception, on aurait affaire à un monstre particulièrement puissant, le seul recours serait de trancher la ligne d'un cou|) de hache pour éviter les dangers d'un remorquage trop rapide ou liop lointain. » Mais nous n'avons point entendu dire à Déception que les équipages aient connu cette circonstance; en général, les blessures causées par rex])losion de l'obus dans le corps des Cétacés y déterminent des lésions terribles, permettant au fer de s'enfoncer dans les parties vitales et provo- (|unnl de si abondantes hémorragies que la mort survient par asphyxie assez rapidement. Toutefois nous avons cru remarquer que les Mégaptères, doués d'une force de contraction musculaire tout à fait exceptionnelle, semblaient saigner moins abondamment que les autres espèces, ce qui e\^)li(pierait la durée de leur agonie et la viguinir qu'ils conservent pour se débattre dans l'eau avant de se reconnaître vaincus par la mort ( 1 ). Revenons maintenant à notre animal harponné, qui vient de s'enfoncer sous la mer à toute vitesse, tandis que le câble lile, entraîné par sa fuite... « Soudain, et bien avant l'émersion prévue à l'état normal, voici le blessé qui épi'ouve le besoin de venir respirer en surface. Son évent ap[)araît, souillant dans l'air froid une haute colonne de vapeur rouge. L'animal, atteint au poumon, expulse un air chargé de sang, tandis qu'autour de lui l'eau se teinte de la pourpi-e de ses blessures. Une large tache foncée flotte à la surface de la mer, puis s'y dissout. Plus loin, elle reparaît : c'esl la |)auvre bête qui vient de nouveau respirer. Cette fois, le panache, toujours formé de vapeur rouge, est moins limil... VA ainsi de suite, l'ex- piration (lu Cétacé blessé se l;i il de plus en plus IVéqnenli'. maisde moins en moins puissante. Cependant nous nous riq)prochons. i^a ligne qui (1) ConlV'iciico l'iiilc à rinslitiit océanogra|iliiini<', 011 déccniluc i'.U2, sur les Vertébrés marins de IWnt'irctique. 222 CÉTACÉS DE V ANTARCTIQUE. maintenant offre du mou est pou à pou rentrée à bord sur le treuil tour- nant à l'envers. Nous voici tout près de notre proie. 11 faut toutefois être prudent : le monstre n'est peut-être pas tout à fait mort. Dans un sursaut d'agonie, il peut donner un coup de queue suprême qui ne serait pas sans danger pour ses bourreaux. D'ailleurs il vit encore : on vient de s'en approcher doucement et, à l'aide d'une longue et fine lance au fer acéré, un des maîtres le transperce dans la région du cœur. Et voici que la bête vomit. La mer se couvre d'une purée grisâtre, expulsée par le dernier hoquet (1). L'animal seretourne alors, le ventre en l'air, montrant les longs sillonsqui le parcourent depuis le dessous de la mandibule jusqu'aux ori- fices naturels, ipii apparaissent au fond de leurs replis entre deux lèvres frangées de parasites. Comme nous avons affaire à un mâle, un immense pénis blanc en forme de corne, saille et retombe sur le côté. Aussitôt la barque norvégienne est mise à l'eau, un ou deux hommes y sautent et passent rapidement avec une chaîne ce qu'on appelle une « clef » autour de la queue de l'animal. On raidit cette amarre sur l'avant du vapeur; il était temps : le cadavre, ayant vidé l'air qui remplissait ses poumons commençait à sombrer. Pour assurer sa flottabilité et alléger la remorque, un marin armé d'une sorte de lance d'arrosage avec sa manche, saute sur le ventre aplati et retourné. Il tient à la main un véritable tro- quarl, en relation, au moyen d'un tuyau, avec une pompe à air située dans la machine. La lance est profondément enfoncée au milieu de l'abdomen, et l'on gonfle le cadavre, dont les plis, distendus, s'effacent. Quelques minutes se passent pendant lesquelles nous considérons notre proie. Son flanc est marbré de taches comme du savon de Marseille. Il est facile alors de remarquer que le passage de la zone sombre dorsale à la zone claire abdominale n'a pas lieu sanstransition. Chez Balœnoptera boreaHs\ comme chez tous les Mègaptères quine sontpas unicolores, de petites taches, dissé- minées tout le long de la ligne de démarcation des teintes, ponctuent le (1) Cette particularité pathologique des Cétacés a été très ingénieusement mise à profit parle prince de .Monaco chez les grandes espèces (eulliopliages poui' se piociuer dos exemplaires raris- simes de Céphalopodes im|)ossibles à capturer par les engins océanographi(|aes. Cerlains spéci- mens uniques ont été ainsi apportés à la détermination du P' Louis .Ioubin : tels le Lepidothcutis Grimaldii et le Dubiothcnthh phijxcirris rendus par l'hyseter macrocephalus et conservés au Musée de Monaco (cf. 225). CÉTACÉS DE LAXTARCTIQUE. 223 noir (le lilaiic cl le hlaiic ilc iKiif. scliiii l;i (lispnsil ion (|iic les ll('Tiiidisl<'S nomment « de l'un en l'auli'e ». Dans l'eau claire de celle mer aux icdrfs v('i'(lrilr-('s, où seuls les pla- çons font avec leurs ombres des lâches Lieues, la peau des Cétacés a[j|)a- raît sous sa véritable couleur, laquelle semble d'un ton beaucouj) plus tranché qu'aux rayons confus du soleil. Une fois de plus nous constatons l'cxai titude des colorations polaires notées et renduesavec tantd'élégance par les céramistes danois. La peau des Uijperodduns^ lapins foncée do toutes, paraît d'un brun sombre; celle des M/'f/aptèrcfi noirs, d'un j:,ris fonci". On justifie les baleiniers d'appeler lidlit-noptera muficulm « Blue ^^'hal(' » : car il est, à la surface de l'eau, d'un beau bleu-ardoise ; quant à n. /i/ii/s(i/us, longtemps confondu avec lui, sa couleur vai-ie du i;ris-fcr au mastic. Tous, à parties lli/peroodons v{ les Mnjujilî'ics jiio/tdrliioines, ont l'abdomen beaucoup plus pâle qiu' le dos. Leurs nageoires présentent la même disposition avec une surface foncée et une face inférienre claire s'ouvrant sur une aisselle plus pâle encore. La queue repro- duit cette distribution des couleurs. Mais il y a aussi des Mégaptèn's hica- lores, noir et blanc ; ils sont même les plus nombreux, et ceux-là sont de véritables pies. Chose curieuse, les parasites, en si grand nombre sur les espèces blanches et noires [MeAjaptora lompiiKind cl flalœnojttera horealis), ne sciniilcnt pas se fixer volontiers sur les espèces unicolores (I). C'est par exception que nous avons vu des Coromiles autour de l'anus d'un /?. musculus. Mcf/apiera /(j/H/i/i/a/irr csl de beaucoup le plus parasité de tous CCS animaux. Le capitule calcaire des Coromdfs qui incruste sa lèvre inférieure, le bord supérieur de ses immenses nageoires, les pourtours de son anus, du sillon génital (>t dos replis mammaires, le bord postérieur do la (piouo, atteint parfois un toi dévoloppcincni que les trancheurs de lard, à bord dos cargos, sont obligés de mettre do côté ces coquilles, qui finiraient par ébrécher leurs lames. Nous en avons vu de vides, de la grosseur d'une orange, et nous en avons rapporté d'entières du calibre (1) De même nous avons eu l'orcasion. dans riiémis|)li(''re Nord, de constater, abord de la « Princesse-Alice», que lesC.lobicépliales [Globirephalusmctas Tr.), Célacés enlièromcnt noirs, ne présentaient d"cclo|)arasiles que d'une façon tout à fait inconstanle. Par contre, c'est sur eux que nous avons trouve' X'^nolinUinm (iloliicii>ili>^ (qui fui pour la prcniirri' fois cliroiiiopIioloL'raphii' vivant et en place par M. liourùe). 224 ■ CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. (lune manda fi lie, qui figurent dans les collections du Muséum et de l'Ins- tiliil océanographique. Sur ces capilulcs Mancs se (lévcloppent les longs |)ieds des llonHiodermo , lilas ou violacés coniiiie des colchiques. Et, au milieu do ces bouquets, circule et s'accroche le monde griffu des Cyames, si dilFiciles à détacher de leur hôte. « Toutcela apparaîtsur le ventreque l'on finit de gonfler ( 1 ) : il a mainte- nant pris l'aspect ovoïde d'un ballon de foot-ball. Un homme, juché sur la convexité, enfonce à coups de maillet un coin de bois dans l'orifice laissé par la lance à air. Puis il se laisse choir dans la norvégienne, ipie Ton hisse sur les bossoirs, etnous voilà repartis. Maislesdeux prolongements de la queue enchaînée à notre avant pourraient gêner notre marche. L'un, en effet, enfonce sa lame rigide dans l'eau, tandis que l'autre dresse sur le ciel sa faulx sombre et empêche de surveiller l'horizon. Aussi les marins, en quelques coups de tranchet, coupent-ils vite ces parties embarrassantes (2). Cependant l'énorme tête, soutenue par l'air qui gonile le ventre, flotte à l'arrière. La rigidité cadavérique est longue à s'établir chez les Cétacés, aussi la mandibule, que ne bloquent plus les puissants muscles masséters, n'est pointfixée, et on la voit dans l'eau, qui bouge. Le liquide, par les jeux du courant, pénètre dans labouche et emplit la grosse poche plissée qui se gonfle sous l'arc mandibulaire. Quelque chose en sort de gris, de mal défini, de sale, qui s'étend en nappe. C'est la langue ! « En voilà assez pour attirer le vol ouaté des oiseaux de mer, qui viennent sans bruit constater l'arrivée d'un nouveau butin et annoncent la côte prochaine. Déjà (|uel(|ues-uns sont venus goûter à la langue. L'un s'est perché tout en haut du ventre. D'autres volent en f(jurnoyant sur de mystérieux cercles, où se fait le calme au milieu du clapotis de l'eau et d(^s houles du sillag(\ Est-ce une graisse intestinale tombée du cadavre ? De toutes façons ils s'y attardent à plusieurs et y plongent la tète avec une apparente satisfaction. " Pendant que nous regardons les oiseaux, les mécaniciens ont vivement rechargé le canon et placé un nouveau har|>on dans sa gueule. Le maître (1) Suite (le la note citée plus haut. (2) Cf. PI. V. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 225 harponneur vient vérifier sa pièce, place sa capsule de fulminate et remonte sui' .-^a passerelle. L'Iionnne tjiii est tic quart à la vii^ie regagne le nid de corbeau. Le (iiiiuuiei- reprend la barre; cliacun reloui'ue à son posle, et IdiiI est prêt pour uiu" nouvelle capture. Si rien ne se montre à Tliori/on, le cuisinier fait le repas de l'écpiipage. On mange de la viande sab'-e ou du jambon, cuits avec des légumes desséchés. Certainsjours, le chef y ajoute des conserves norvégiennes, qui sont, aupoinl d(> vue hygiénique, des préparations bien laites, mais dont le goût surprend |>arfois les palais non Scandinaves [fislxhollov : quenelles de i)oissons, et kjiUtolIcr : boulettes de viande). Si le palroii est conteni, il l'ail donner des confitures. Du pain «-si boulangé chaiiue soir par le cuisinier de ce itelit bâtiment, comme il nous fut donné de nous en assurer. Parfois on prolile d'une baleine amarrée à bord pour détacher un morceau de tissu nmsculaire loin sous la peau ; et cette chair constitue une viande remarquable lorsque l'animal est fraichement tué. Les baleiniers l'acconnuodent à la poêle avec un peu de graisse et des oignons : à notre retour de riiivernage, nous goûtâmes avec délices à ce régal, après avoir dû absorber pendant de longs mois la viande des Manchots et surtout celle des Phoques, qui ne sauraient en aucune faron lui être comparées. " La canonnière ayant encore capturé une proie s'apprête à rentrer au port. Deux Cétacés sont enchaînés à l'avant par une clef ipii passe autour de leur cjueue. Un vol silencieux d'oiseaux pâles tourne autour de nous depuis que nous sonunes en vue des côtes. Et nous entrons en 1 ade escortés parce tourbillon ailé. Aussit(M, tons se metteni ;i crier. Noire navire fait aussi retentir sa sirène, et fou amène les cadavres à ranger le long des cargo-boals de la (Compagnie à laquelle appaitieni notre canonnièi'e. Il y a encore assez dair dans le ventre des monstres pour assurer leur lloltaison : on se bornera donc à les amai'rer aux autres. IJientùt ce vent arliliciellement introduit, et (jui s'échappe lentemeid, est remplacé par un autre gaz, produit des fermentations dont l'intérieur des intestins est le siège. Si l'on n<' prend pas soin d'exploiter lecada\re rapidement et de donner issue ;i ce ga/ par de larges entailles, on provoque ce phénomène que nous avons décrit en commençanl et qui aboutit à l'explosion de la Baleine. L'huile retirée d'un animal qui a 226 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. été i'ohjel d'une telle fermentation intestinale n'a |)as la qualité de l'huile faite avec le lard d'un animal frais, d'où une porte sôclie lors de la vente de ce produit. Nous allons assister à la fa(;on dont on le prépare. » * » * L'exploitation des Cétacés dans l'archipel des Shetlands Australes, avons-nous dit, na [)as lieu à terre, comme dans la Géorgie du Sud, mais abord des cargos transformés pendant cette partie de la campagne en fondoirs flottants, en usines. Il y a deux raisons pour expliquer cet usage. D'abord la constitution géologique du sol, formé d'éléments mobiles de nature éruptive, sur lesquels il serait aussi imprudent de bâtir que sur du sable. Chaque année, en effet, le contour du cratère change d'aspect sur son littoral. Des éboulements fréquents s'y produisent, modifiant le rivage et haussant le niveau du fond. Si l'on bâtissait sur ce terrain de cailloux volcaniques mêlés de cendres, on ne serait pas assuré, l'année d'après, de retrouver son établissement. Puis des fumerolles et des sources. d'eau chaude étendent le voile de leur buée tout autour de la plage, attestant par leur présence que l'activité du volcan n'est pas entièrement éteinte. La prudence géologique commande donc une grande iéserve(lj. La prudence économique aussi. Cet Archipel des Shetlands du Suil, avec les noms anglais : Ile du Roi-George, lie lîoberls, Ile Greenw'ich, Ile Livingstone, Ile Snow, est revendiqué [)ar le Gouverneur anglais des Iles Falkland (Malouines) comme territoire appartenant à la Couronne britannique. Il suffirait donc ([u'un des vaisseaux de la Marine royale vnit visiter cet archipel H y remarquât des établissements à terre pour que le commandant exigeât des Norvégiens le versement d'un droit perçu au nom de son souverain (2). Ces adroits commerçants ont pr(''féré exploiter leur matière première à bord des usines flottantes. I-]| voici de (|uelle façon : (1) Depuis notre voyage, des bouleversuinenls se sont |)roduits dans l'Ile même de Déception. (2) Au xviu» siècle, c'était même un droit direct de la C.ouronn'. comme nous l'apprend un des plus grands juristes anglais de cette époque : « A tenth branch of the kings ordinary revenue, said lo be grounded on the consideiation ot' his guarding and prolecting (lie seas from pirates and robbers. is the light lo roi/al lisli, which are wiiale and slurgcmi. And liiesc, when cilher throwii a-liore or cau.nht ncar tlie coast arc the j)r(ipcr(y uf tlie Iving. ■ IW. jîi.ac.kstone (4).] CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 227 Pi('iii\or Iciniis. — |,('s cadavres étant ranges le long d'un carj^o-boat, (les li'aiicliciiis, vrliis de salopettes et de hauts tabliers cirés, s'eni a|)|)i'ocli('iiL il.uis (les ('iiiliai'calioiis |)lal(>s, carrées à l'avant et à l'arrière. Munis de longs tranchoirs montés sur des manches de frêne ou des tiges de bambou, ils taillent dans la peau des Baleines, au moyen de deux incisions d'environ ^JO centimètres d'écart, de larges languettes dont ils libèrent une extrémité avec le couteau. Ce bout libre est passé dans le crochet d'une poulie, frappée sur un palan que fixe un mât de charge à bord (lu cargo. Au coup de sifflet du maître-trancbeur, le niât de charge, alors penché au-dessus du bastingage, est embarqué et remonte, en tirant sur la languette de lard, le long du vrai màt, auquel il est articulé. Les tranchi'urs (lélacbciit à coups de serpe les travées de tissus con- jonctif sous-cutané (|ni rattachent la peau et la graisse au plan musculaire. Une dissection brutale s'opère ainsi, amenant sur le pont du cargo de l(tiigii(>s baiidi's (le peau, iioii'c d'un ('(Mé, jaune de l'autre, et laissant un Irajcl rougi; à la plaie (iiTelles occupaient. D'autres trancheurs s'y prciiiiriii daiic sccdiidc manière (PI. XIV, fig. 5). Ayant incisé la pcaii sur toute la loiigiieiir du cadavre par cincf ou six lignes seulement qui se coupent à '.10", ils ci-ochent le Ici- du palan dans un des angles, inni tirei' dessus par lr mal d(^ charge, détachent comme ci-dessus de très grandes portions de peau celte fois, (pii sont embarquées d'un seul temps à bord du cargo. Mais la section (>st plus pénible, et toute cette peau devra être di'biliM' sur le [toni pour pouvoir entrer dans les chaudières. De sorte (|ue le tem|)s gagné est reperdu. Deuxihne tewjis. — N(tus n'avons, en eilet, assisté qu'au ipiart de l'opération. Voici donc la peau, soit en bandes de iiO centimètres, soit en larges pacjuets semi-enronlés, qui s'entasse sur le pont. Là une équipe de trancheurs de second ordre, armés de faulx montées droit et coupantes par le bord convexe, taillent les morceaux de façon à les réduire en petits rectangles de 10 X 20 centimètres environ. Ces petits morceaux, di'paissenr variable, son! maniés au bout de crochets et conduits dans des i-igoles de tôle aboutissant à une liarli(> iciialive, unie par la vapeur. Un honune ou deux se tiennent an l)()ut de la rigole, toujours avec des crochets, pour a-^snicr la rapidité et la régnlarili- de l'opération, l\.ijirdil/nii ChniTiil. — l.iiii vii.lk. — Celiicis ili.' rAiil;inlii|uc. oO 228 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. on poussant les f'rajj,ments de lard sous les lames coupantes de la hache rotative. S'ils sont tentés de se servir de leurs mains plutôt que du crochet, ils risquent le sort misérable du matelot qui dut être amputé par nos soins. Ici s'arrête la seconde opération. Troiaième temps. — Le lard, débité parla morsure de la hache rotative, est à présent recueilli dans des augets fixés sur une courroie sans fin à la façon des dragueuses, i\m le montent jusqu'à une plate-forme située au- dessus des chaudières. Là, les augets se vident dans la bouilloire, et la troisième opération prend fin. Quatrième temps . — Quittons le pont encombré de travailleurs, patinant de leurs lourdes bottes de bois à clous, dans le gras de baleine ijui enduit le sol, au milieu des morceaux à débiter et des paquets de fanons rangés à part ; et pénétrons dans l'intérieur du navire pour assister à la quatrième et dernière partie de l'opération. L'écœurante odeur de Cétacé frais qui flottait sur le pont fait place ici à une odeur tout à fait dilVérente, moins voisine des parfums de la mer et plus proche des relents communs aux animaux domestiques lorsqu'ils sont cuisinés. On sent que l'on est en présence d'un produit tiré d' un Mammifère, dette odeur douce et presque comestible, comme de viande chaude, et qu'exalte la chaleur du lieu, c'est celle de l'huile de Baleine. Celle-ci, tantôt extraite dans de grandes chaudières par ébuUition du lard morcelé soumis à la vapeur, tantôt obtenue par compression à sec de ce dernier (comme dans l'appareil, essayé à bord du « Bombay »), est un produit de pureté variable enqiloyé, selon sa qualité, à la fabrication des graisses industrielles, des savons communs ou de la plus Une parfu- merie. Tantôt d'un jaune ambré qui rappelle l'urine, tantôt d'une trans- parence de cristal et presque inodore, elle se distribue en deux qualités, répondant à f/^^^/j- produits commerciaux dilFérents : l'huile n» 1 cl lliuile vfi 2. C'est tout ce qu'on peut obtenir à bord des cargos, en raison du peu d'espace réservé aux bassins en abord de la salle des appareils (1). Au (1) Le dépeçage, la cuisson du laid (■( l'embariliage de l'huile représenleiit environ (|uaianfe- liuit heures de tiavail poui- uni' é(|uipe coinposéedo viiifjt à Irenle hommes. Dansles régions antarc- tiques, où le tiavail dure jour et nui!, un grand Baieinoptère est « terminé » en viiigl-()ualre heures. CET A( fis DE VA NT ARCTIQUE. 22g contraii'c, les usines inslullôfs h tciif fiibriiniciil rl/itj (|Uiililés lihuile (11' biilciiic : les ii^s 0, 1 , 2, 3 et 41 II ne r;iudr!vit pas croire qu'à celle peile seule se bornent les défauts de celle exploitation par fondoirs llottants. Son principal vice est de ii'eiii|)loyer que la surface de ranininl. Le port de Déception, en elfel , et N' voisinage de la passe du côté du large abondent en reiicon très de carcasses de lii'leiiies (l'I. XV^ tig. 1 et îi), méconnais- sables (sauf parfois les Méga|)tères à cause de leurs longs l)rasi, (|ui perdent à ,1a suil'ace de l'cvui leurs iiile>liiis. Les navigateurs doiveni même en éloigner leurs hélices. Ces reliefs tie l'industrie baleinière, dont les oiseaux de mer font leurs délices, mais règne les os des Cétacés. De même, ces muscles et ces viscères, bien qu'appartenant à des animaux, en réalité maifiroK et doni la graisse, toute su|ierlicielle, n'esl (|u'un babil et agil coiinue une foui'rure, n'eu conliennent pas moins, vu leur énorme taille, des tonneaux d'huile, à recueillir encore dans leurs tissus. iMilin, les os, et ce crâne iniiiieiise avec son cerveau, et la moelle, et l'épaisse nap|)e de la langue, et l'ample réservedes intestins, tout cela repiM'senle une vente fructueuse d'engrais (lU de noir animal |)our (pii saurait préparer ces deux marchandises. L'homme ne piolite donc (pie de 00 p. 100 sur cette aubaine olVeile par l'abondance de la vie marine : il en laisse par- consé(|uent |iei'dre près de la moitié ! Nous avons vu l'une des raisons (pii expliipient cette prodigalité : le dt'peçage dans l'eau, beaucoup |iliis long, pénible et ccmteux qu'à lei-re. La seconde provient du dilemme où la concurience commerciale a conduit les compagnies : épuiser l'objet de l'industrie bah^inière pour lutter contre les rivaux cluupie année |ilus nondu-eux, ou abandonner cette industrie. Il est impossible en eil'el, pour tjui vent se soutenir sui' le marché, de faire autrement (pie de tuer el d'(;\|)loiler If iiiti.riiuuni de V.rhict's (hi/is If iiiiiiiiiiiiiii (II' Ifiiijis. Les progrès de l'outillage baleinier se chargent d'assurer ces deux malheurs. 230 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. C'est que, le nombre dos captures pouvant être plus grand dans ces régions qu'en aucune autre actuellement exploitée, et aucune installation pratique ne pouvant être établie à terre, il importe de travailler au plus vite, avec un très petit nombre d'ouvriers, les spécimens en putré- faction, comme nous l'avons dit, donnant une huile très inférieure. Ceci revient à dire que l'abondance même du gibier est la cause du peu de rendement que l'industrie en retire ! Ce ne sont point là des principes économiques d'une grande sagesse, et, si les braves péchcui-s de la petite Norvège y trouvent un gagne-pain qui leur fait honneur au point d<' vue du courage dépensé, du moins ils risquent de ruiner de leurs propres mains l'industrie qui les aura fait vivre tant d'années, eux et leurs ancêtres. CHAPITRE II Considérations économiques et historiques applicables aux populations des CÔTES DE France. Cette considération, ainsi cjue celles qui découlent des chiffres suivants, représentant les dépenses qu'entraîne une campagne de chasse à la Baleine, ne nous conduit pas du tout à engager les pêcheurs français à reprendre dans les mers australes la tradition baleinière abandonnée depuis des siècles par les marins basques et normands et que les balei- niers écossais et américains maintiennent de moins en moins dans leurs mœurs nationales. Dans l'Antarctide, la place est prise aujourd'hui par les Norvégiens : ils sutFiront eux-mêmes à la rendre intenable dans l'avenir. En eiTet, il n'en est pas des grands Cétacés comme des poissons de nos côtes, et raccrois- sement des navires baleiniers dans les parages navigables de l'Océan Antarctique ne fera qu'intensifier l'exploitation d'une matière première dont le renouvellement exige un enfantement long et laborieux. Malgré le mystère qui entoure encore l'embi'yologie des Baleinoptères, on sait cependant que les femelles ne mettent guère plus d'un petit au monde à la fois et que leur gestation dure plus d'une année. Il n'est pas dis- CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 231 cutablo, poiii- qui connaît ces matières, (luil l'aiil l>icii des aniircs pdui' qu'un IJaleinoptrro atteigne ce qu'on [»()uriait ;i|i[)('li'i' mic taille <> indus- trielle ». Le massacre de tous les adultes indistinctement est donc idcin d'iiMprudence. iJ'aulre pari, les (Irpciisesde cette chasse sonlconsidéi'aMcs surtout pour des navigateurs, qui devraient venir de riiémisphcre boréal et de sa partie Nord. Nous allons examiner f/rosso modo à quel chiirre s'élèvent les trais généraux (riinc campagne de chasse à la bal<;ine pour une seule com- pagnie, en jetant un coup d'cril ra|)ide sur les dépenses d'un cargo et de ses trois canonnières, calculées av(>c la solde cpie les conseils d'admi- nistration paient à leur i)ersonn(d <'n appoinliMuents fixes et en com- missions. En dehors de l'achat dun cargo-boat d'occasion, qu'il faudra transfor- mer en usine flottante, ce qui représente, dès l'origine de l'entreprise, un débours considérable (dont il faut envisager l'amortissemiMit avant toutes choses), la Société dépense au moins liJOOOO couronnes (1) pour une sai- son de chasse d'une durée de huit mois. Ces frais se répartissent en : arme- ment, paye des agents, officiers et équipages, vivres et équipement pour (lualre-vingt personnes, pendant toute la durée de la cami)agne avec le voyage, aller et retour, de Norvège aux lieux de chasse. l^n dehors des frais d'armement qui incombent d'ordinaire aux navires de ce tonnage, un cargo embarque trois canons de rechange pour ses baleiniers, d'un prix de 3000 couronnes pièce; plusieurs barils de poudre et iOO brasses de filin par baleinier pour le rechange, soit 2 200 mètres de càblc de première qualité. La dépense en charbon prévue est de 4000 tonnes. De son côté chaque canonnière, sortant généralement des chantiers de Tonsberg, de Vadsô ou de Sandeijord, coûte 80000 couronnes (frais de premier établissement à amortir). 11 est pourvu d'un canon de 3000 cou- ronnes. Avec lui, il emporte une douzaine de harpons d Un prix de (1) Une courDiiiie suivant le cours de 1 fr. 33 à 1 fr. 39. 232 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 110 couronnes pièce. Chaque harpon, déformé par l'usage, est reforgé après avoir été retiré de la chair des Baleines ; il peut servir encore cinquante fois, s'il n'est pas cassé. Chaque coup de canon revient, en comptant les munitions et les frais de forgeage du projectile, à li cou- ronnes l'un. La canonnière peut tenir la mer deux jours ; après ce temps, elle doit venir se ravitailler aux dépens du cargo. La solde des équipages est la même à bord de ces deux bâtiments. En dehors de cette paye, établie sur un tarif commun, et de la prim(> par baiTi(iue d'huile de 170 kilos qui varie selon le grade, conformément au tableau qui suit : THAITI'MLNTS i:T COMMlSSlOxNS DKS ÉOUIl'ACES GRAnES. ME^SUAI.lThS. I>AIITI(,II'\T10N SIIII llC'i Al'lAlllES. Cti|:iilaine de cargo el/ Maître caniionier * ( Aiipoinlomcnts variables. Par H. iiniscu/iis CiO couronnes. /i. p/ii/sdhis ou />. Iidrciilis. W couronnes. \iil fcn cxpèccs . .'50 couronnes. Premier Lieutenant 1()() couronnes. 1^ i'ire fiar liarTi(|ue de 170 kil. Second Lieutenant S5 couronnes. 5 (ire par barrique de 170 kil. Chef Mécanicien 200 couronnes. 12 lire par bari-iipu' de 170 kil. Second Mécanicien 135 couronnes. 5 (ire par barricjue de 170 kil. Patron 00 coui'onnes. 5 (ire par barrique de 170 kil. Tranclieuis en premier . 00 couronnes. 5 (ire par barriipie de 170 kil. Trancheurs en second. . . 50 couronnes. ;> (ire par barrique de 170 kil. Maître bouilleur 85 couronnes. .5 (ire par barri(|ue de 170 kil. Bouilleurs en second . . . 50 couronnes. :> (ire par barri([ue de 170 kil. Reste de l'équipag-e. . . . 5 à 10 couronnes par bai'ri((ue de 170 kil. CÉTACËS DE L'ANTARCTIQUE. 233 réquipage crnm- canonnière tnuclip iiiic primo pro|)ortionnéo suivant les espèces c;i pi urées : 11. -«iscii.is. 11. l'iivsAi.rs lUI 11. I10I\EA1.IS. MFCM'TEnV l.(l>(;iMAN\, iiïi'EixiiihiiN- niisriiATis, icrc. M.'iîli'c l'anoiinicr .... ()0 couronnes. 'lO couronnes. .'50 couroiinus. Resti^ s et le sentinn'ut lr'('S e.xact du r(")le (pn' la t'rani-e devait tenir sur mer |iom' ne pas se laisser dominer par lAnglelerre, portait aux entreprises mai'ilinies, essaya de l'aii'e i'e\ivre ^allti(plepl•o^es^ion. Il lil armera Itunkenpu', en I 7S 5, six lia liment si nontés pai'des marins de .Nantui'ket, appelés d'AnK'-riipn' à giands trais. Le succès 238 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. couronna l'initiative royale : des familles de baleiniers américains, fixées à Dunkerque, gai:;naient largement leur vie, et les armateurs franeais commençaient aies imiter. En 1790, le lloyaume avait quarante baleiniers à la mer, et latradition était sur le point de se renouer, quand éclata la Révo- lution avec les guerres qui vinrent arrêter l'essor du commerce renaissant. Onn'entenditplus parler de chasse à laBaleine en France jusqu'àla Restau- ration, Débarrassés des concurrents par les guerres navales qui durèrent jus- qu'aux quinze premièresannées du xix^siècle, les Américains développèrent largement leur commerce maritime, leur industrie baleinière et leurs armements. Ceux-ci servirent dorénavant de types ; de même, leur voca- bulaire baleinier fut adopté presque entièrement par les autres nations. C'est l'époque de la fameuse « Pèche du Nord-Ouest », surtout productive en Cachalots, et c'est le moment où le port de Nantucket atteint l'apogée de sa gloire. Cette ville et Ncw-Bedford étaient les deux principaux centres d'armement: 70 000 pécheurs vivaient uniquement des Cétacés; les Etats- Unis en tiraient 40 tiOO 000 francs de bénéfices annuels; 3')0 millions de capitaux étaient engagés dans cesaflaires. Que faisait alors notre pays? Des belles promesses de la chasse à la Baleine restaurée par Louis XVI il ne restait plus rien qu'un souvenir. EnefTet, depuis 1790 jusqu'à la paix générale qui mit fin aux guerres de la République et de l'Empire, on peut dire que l'initiative du Roi avait été complètement oubliée des Français, occupés à se battre. Un étranger pourtant se la rappelait. C'était un ancien baleinier américain qui vint alors se fixer au Havre, comme jadis les pêcheurs de Nantucket, à Dunkerque. Il arma pour la chasse aux Cétacés et fut imité par des négociants de la ville. Les pouvoirs publics encouragèrent ce mouvement, et de fortes primes, graduées suivant l'objet de la chasse (Baleines ou Cachalots et suivant les mers où elle devait avoir lieu) furent allouées aux armateurs par le gouvernement. Chacun pensait que la nation qui avait donné au monde ses premiers b ileiniers, et dont la population maritime n'avait jamais cessé de fournir d'excellents équipages à l'Etat, allait reprendre une suorématie industrielle, pour laquelle la destinait le réveil d'une ancienne tradition. Les inscrits, ceux du Golfe de Gascogne, iils des baleiniers basques, etceux de Normandie, descendants CÊTACRS DE L'ANTARCTinUE. 239 des pêcheurs caU'chisés par les Nanfiickois du Uoi, devaient avoir f^ardé dans leurs veines le sang rdinients baleiniers IVamais vers 1860, au moment on le .\o///i IIV.sV 11 //r/////r/ rap|)orlait encore de magnifiques bénéfices aux Américains. Voici comment il apprécie notre dernière tentative nationale, en un moment où cette re|)rise ressendjie singnlièremcMit à ee (|ii'elle sérail de nos jours — avec cette différence tontelois (|udn avait aiiaiidoMiii' la chasse à la Haleine depuis moins longtemps : " Mdllicm'PKsrnifjil les /incu'ii/irs IrdiHlionx rhiicjil taiil à fait pcnlin's (je souligne à dessein, LmrvM. 1.1;) ; ri'ducation d«'s baleiniers i'rauf.ais ("lait à faire tout enlièic : il iallul demander à l'Ann-riiiue du Nord non seulement des liarponneui's, mais eiu'ore des cajjitaines de pèche, c'est-à-dire des individus connaissant les parages liwMpienli'-s par les ('.('tacf's, b^s éjuKpies où on les ti'ouve, etc. ; mais nos règlements et nos ordonnances exigeant (|ue la conduite d'un navire ne fût confiée qu'à un individu dont la ca- pacité était garantie par des examens, un capitaine /Y77/^////o;/y rry///'\ était placé à bord du navire comme cupUaini' (Je roiilc^ charge de le conduire avec sécurité, en menu; temps (pi'il .('tait le capitaine légal. •• D'où conflits, (pi'il n'est pas b(\soin (rètr(> bien |)erspicace |)()ur deviner, et dont l'effet aboutissait à des opérations ruineuses. Dès qu'on eut assez de baleini(M's français, on renonça aux armements mixtes. Les aiinaleurs avaient int(''rèt à conlier la direction de la (liasse aux bomnies (pii par leur adresse ou leure\p(''rieuce professionnelle pouvaieni metireen vab^ur les capitaux engagés; mais souvent ces exc(dlenlsbaleiniersn"ayant jamais passé le moindre examen, il fallait leur adjoindre un chef légal sous forme d'un porteur d'expéditions, d'un capilain(> reçu. Ainsi celui de (pii dé- pendait le succès (les opérations, le vrai directeur de l'eiitreprise, l'organe poni' ainsi dire du conseil (radnùnisiralion, ('-tait insci'it sur le i'('ile d'é(pii|)age à mi titre inb'rieni'. Il suflil de connaître l'esprit des gens de mer |)0ui' iiiiaginei' (pielles disputes stériles cette situation devait provoipuM'. ( ùi n'exigea (buic plus des baleiniers (pi nu examen insigni- fiant, à la poi !(■'(' de loni nialclol inJeHi^eiil avaiil (dier(di('' à se rendre 240 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. compte do co ([u'il taisait. « Cette mesure, dit Jui.vn, lut uue v('iil;il)le amélioration. » Comment expliquer alors qu'en dépit de ce progrès, mali;ré des (pia- litésde navigation, nullement inférieures à celles des Anf^laiset des Amé- ricains, et enfin malgré les avantages faits par le gouvernement aux armateurs et aux équipages, le nornhrp de nos lintinirnfs armés pour la chasse aux Cétacés nr (Ippassat jamais jO ou 50 (i) ? C/étaitle chilIVe auquel la Révolution et les guerres avaient arrêté en 1790 l'essor des bâtiments de Dunkerque armés par l'encouragement du Roi. Et pour- tant aucune cause extérieure n'entravait à présent la marche du connnerce français sur mer... La raison de cet arrêt était d'ordre tout intime et natio- nal : je ne sache pas aujourd'hui que nos mœurs maritimes, adminis- tratives ou politiques nous mettent en meilleure posture : « Le commerce français, toujours une peu timide, hésitait à se lancer dans des entreprises assez aléatoires, qui exigeaient des avances de fonds ronsidérahles (je souligne, Liorvii.LE) ; les primes seules soutenaient les armements, et même on est allé jusqu'à dire (pcils n'étaient faits sourent (jacn vue de les ohtenir (idem). La longueur des voyages, o// tes liriirfices ne conijjefisaie/)t jjas toujoars /es prirations (idem), rendait le recrutement des équipages difficiles ; on ne trouvait plus guère que l'écume des ports; aussi, quand nos bâtiments de guerre rencontraient des baleiniers, avaient- ils le plus souvent des désordres à réprimer à bord. Le but que se propo- sait le gouvernement déformer à la pêche des matelots expérimentés, (pie la Flotte aurait utilisés au besoin, était à peu près manqué. Les marins composant les équipages étaient engagés à la part, par conséquent leurs bénéiices dépendaient du plus ou moins grand succès de la pêche, et pour |)fni qu'elle ne fût pas heureuse, les désertions se multipliaient parmi les matelots mécontents de ce qu'ils appelaient leur mauvaise chance, el (|iii n'étail, le plus souvent, (luel'eiret de leui' impéritie et deleur indiscipline. » Les capitaines les remplaçaient comme ils pouvaient, et, il faut bien en convenir, ([uelque pénible que soit cet aveu, quelques-uns de ces der- (I) lit encore « ... ces chiffres ne furenl alteinis qu'à l'époque de la pèche du hiiic ilu Itn'sil, c'est-à-diie la pêche dans l'Atlantique austral, où les chargements se faisaient jpromiilemont, li^s voyages étaient courts; mais, quand il fallut aller chercher les Haleines au delà des caps, les aniirinenls diininurrenl ■> ill. .Inrw, ISS2, p. 71). CÉTACÉS DE UANTARCriQUË. 24! niers, expelleiits iii;iiiiis et lialoinicrs h;il)il(>s, il csl vi;ii, iii.iis n'ay.uil j;irn;iis pu se (l('l);irr;isser coinitlrN'iiiciil des dlhircs ilrliiaillét's (iiic les liinlclnls (le ro Iciii jis-là , les lidlciiiiris sui idiil, sr i-idijiiii'iil (tliliijrs d' (ifjicltcr (idem) CDiimir iircuvc ('viilriilc de cMiiarilf' pi'orcssioiiiiclli'. iiiaii(|iiaii'iil sdiivrnl de rautoriti' iiioralr m'ccssaii'c pour coiilriiii- uii (Miuii);!:;!' uoni- hceux, couiposr, au houL de peu de t<'ui|).s, d'idi-inciits Irrs dis|)aral('s. Ilàtoiis-uous <.\v dii'c (pi'il est injuste d'appliquer à Ions ce ju^enicut sévère : nous avons vu des Italeiniefs IVancais on la tenue et le lion ordre régnaient comme sui- un !)àlinieul de i^nerre ; eeux-ià réussissaient tou- jours. » Le commandanl .Im an se demande ensuite si certaines mesures administratives, une réi;lementation pent-ètri' poussée trop loin, n'au- raient pas eu aussi leiw pai't dans noire insuccès. Kt il conclut : « Huoi qu'il en soit, les armements français, déjii bien réduits il y a vinj;t-cin([ ans (ISliO, Liuivu.le), alors que la •< l'ècliedu Nord-Ouest » rapportailde très lieaux hénéliccs aux Américains, allèi'cnt en diminuant de plus en plus, au point ipiil y a dix ans nous n'avions à la nier (pi'un seul pécheur appar- tenant à la maison (pii aval! l'ail renaître l'industrie haleinière chez nous; nous avons revu il y a peu de temps, dans nn des hassins tlu llavi-e, désarmé, inerte, ce vaillant navire dont la (piilh-avail si loiii^temps labouré tous les océans et que nous avions i-eucoutré maintes l'ois dans le l'aci- liciue, dans toute sa gloire de baleinier heureux ; ce n'est (|U(> grâce à des traditions de famille qu'il a porli' liant sou pavillon jus(]n"à la lin de sa carrière, et ou \\v lui a pas, ipie nous sachions, doinu'' de successeurs. » Il faut avoir h> courage de le dire, de nondirenses raisons, ipii ne ti'ou- ver'aienl pas leur place à être (h'veloppées dans un travail surtout scieu- tilique, nous ont fait |iei'dre, au i)rofit d'autres nations, la pré|)ondéi'aiU'e baleinière. Celte décadence était déjà manpiée au \v' siècle ; elle devint a[)rès l'ancien régime un fait accom|)li. Acceptons-la et tâchons de devenir les premiers dans d'autres l)ran( lies de l'activité humaine, comme nous le sommes déjà dans la navigation sous-marine, l'aviation ou même le com- merc(> des vins. Mais ne refaisons pas le i-éve chinu''ri(|ne de dépass(M' les autres, spécialisés et adaptés pour la chasse à la iJaleiiu' depuis (jm- nous l'avons abandonnée eu vue de succès différenls ; nous n'arriverions même pas à les atteindre. 242 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. L'illusion à la faveur do laquelle ces chimères peuvent être caressées provient sui'tout du manque d'information. Bien n'est pourtant plus facile que de se mettre au courant des questions baleinières. Elles n'ont rien de secret, n'exigent aucune initiation préalable, et pei'sonne ne s'impose en cette matière comme une autorité dont l'expérience doive l'emporter sur le bon sens de ceux qui raisonnent à la lumière des faits. Nous être laissés distancer dans la chasse à la Baleine, vieille connue la France elle-même, n'est pas sans avoir suscite, depuis longtemps., des regrets, et partant, des travaux de recherches pour les apaiser. Le petit livre de Jouan, auquel je viens de faire de si larges emprunts, est d'une lecture aussi attrayante qu'instructive [toui- qui veut être mis au courant de ces questions (181). Il y expose l'histoire de la chasse aux Cétacés et fournit maints détails techniques, au nombre desquels l'explication des appareils de SvEND Foyn. Avant l'apparition de cet ouvrage (1882), la science française s'était déjà officiellement occupée de la matière. M. Sve.nd Foyn ayant expédié au Muséum d'Histoire naturelle, en 1880, plusieurs em- bryons et plusieurs organes de Cétacés, une Mission scientifique partit en mai 1881 pour Vadsô, à bord del'aviso le « Coligny », mis àsa disposition par le ministère de la Marine, sous la direction du P^ p,n|.||[OT_ ]\i_ j{^|j_ unis, l'un de ses compagnons, rédigea plusieurs lettres pendant la campagnes que publièrent les journaux de Paris. Le « Coligny » rentra à Cherbourg le 25 août, rapportant au Muséum deux squelettes de Balienoptera inus- culas et un de Megaptera longhnana. Le rappoi't du P' P(Hchet ne fut pas écrit pour susciter le réveil de l'industrie baleinière parmi les inscrits maritimes français. De même la lecture de l'ouvrage de Joi'.vx répond déjà par la négative à ceux qui voudraient la faire renaître aujourd'hui chez nous comme une source de prospérité et une « bonne alVaire ». J'ai cru devoir faire place, dans la bibliographie qui se trouve à la fin de ce volume, à plusieurs ouvrages étrangers sur cette question industrielle et économique, queje ne prétends en aucune façon connaître mieux qu'un autre, puisqu'elle est de notion publique aujourd'hui. Le lecteur soucieux d'être informé pourrait, s'il ne les connaît déjà, s'y reporter avec IVuil. C'est en cllct une criTiir grossière, — et t|U(' je serais heureux pour ma CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 243 part de contribuer à dissiper, — que d'envisaj^er les questions de chasse à la Baleine comme une soi-te de terrain réservé pour les explorateurs polaires. Les révéler comme une découverte commerciale, surprenclrail les négociants étrangers qui sont au courant de la question. Chacun peut y être initié, sans dépasser l'octroi, ainsi (ju"à toutes les autres affaires dont l'exploitation est loin du centre de trafic (caoutchouc, cacao, fourrures, mines, bois de luxe, etc.j, mais qui sont l'objet de rapports précis. La Norvège, aujourd'hui la première nation baleinière du monde, est très exactement le contraire d'un pays de sauvages. Nulle part les moyens de correspondance ne sont plus nombreux ni mieux outillés {jue dans ce nouveau royaume si actif, et gouverné avec une con- ception administrative des intérêts économiques si judicieuse. La chasse aux Cétacés, qui y fait vivre et prospérer tant d'hommes, u y [larticipe en aucune manière au mystère d'une industrie secrète : tout le monde en parle, les journaux en sont pleins, et nos consuls y fou! allusion dans leurs rapports. Bergen publie leAOrs/,' fis/icri/idc/i/r, journal des pêcheries de Norvège, où sont produites, avec la rigueur exigée par un public compétent, toutes statistiques annuelles et mensuelles que peutréclamer l'esprit positif de l'industriel et du commerçant. A Kristiania. le 'fif/r/is T(.'(jn ouvre constamment ses colonnes aux ciuisidéralions économicpies sur les affaires baleinières : les renseignements y allluent. du Spitzberg, du Brésil, du Congo, de TAustralie, même et surtout île l'Antarctique, qui est la région présentemiMit la plus exploitée. Pour qui ne parle j)as norvégien, des traducteurs se trouvent dans tous les consulats de la Couromie, et, avec leur sens pratique des affaires, les agents ont vite fait de vous expédier une traduction excellente où tout le nécessaire est contenu. On peut donc se rendre compte, jxtr soi-nirnir et chilfres en mains, de ce que vaut l'industrie baleinière, sans avoir recours à des racontars vagues, improvisés au hasard de la mémoire, avec des aflirma- tions incertaines et aucun des éléments nécessaires à une discussion d'affaires sérieuse et logiquement menée. Ces j)ublications doivent être consultées souvent parce que les chasses aux Cétacés sont soumises à de grandes variations dans l'abondance de la matière première ; leur- impor- tance économicpie est telle que les spéculateurs suivent avec attention les Expédition Cliurcul. — l.iui vii.i,K. — Crlai'és île l'Antaicticiuo. 32 244 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. liîiussos et les baisses du cours des corps gras, doul la llucluatiuii est souvent commandée par la prospérité ou l'insuccès des entreprises baleinières. H y a jusqu'à des établissements de crédit spécialement ouverts pour le service financier de cette industrie. Que personne ne doute de l'exactitude avec laquelle le commerce allemand, russe, anglais, autrichien, est renseigné sur tout cela. Les éléments d'appréciation sont aussi nombreux, sinon plus nombreux, que pour n'importe quelle production coloniale solidement établie, comme la culture de l'olivier en Tunisie, ou celle du riz en Indo-Chine. 11 n'y a donc, pour les commerçants ou hommes d'État français, soucieux d'être bien renseignés, (ju'à confier un questionnaire à la posleou àjeter les yeux sui- une pulili- cation technique, sans se confier aux appréciations non appuyées sur des chiffres de tel voyageur déclaré compétent pour avoir rencontré des baleiniers sur sa route, ce qui serait notn; cas par exemple. C'est une question trop connue, à la(|uelle trop de monde est intéressé, pour qu'une autorité improvisée ait le moyen de s'imposer, même en France, On est à cfjalité de compétence, dès qu'on a reçu la réponse de l'agent du gouvernement français sur les allaires de Tonsberg ou de Sandefjord. Encore une fois, il n'y a pas place pour le mystère devant la large publi- cité des faits que suit tout un peuple, et personne ne peut prétendre dominer le débat par une connaissance spéciale d'un sujet que le premier venu peut connaître par correspondance. Cependant des naturalistes avertis ettrèsau courant des allaires-, comme, par exemple, le P^^A-Ghivel, (jui est à la tête du Lahoir/foh'e de productions coloniales d^ origine animale du Muséum, sont admirablement placés jjour guider le public grâce à leur double connaissance de la zoologie et des questions économiques. Je ne saurais assez me permettre d'engager les lecteurs curieux d'in- formations à la fois scientifiques et commerciales à lire les publi- cations de cet auteur, dans lesquelles il j)roduit toujours libéralement ses sources. Dans un de ses derniers articles (347), il signale, à propos de l'exploi- tation des Cétacés, un ordre de fait analogue à celui que je décris dans le cours de ce volume (1), en le qualifiant de gaspillage. Et celte considération (1) Voir p. 73, -'H, 229. CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. 245 le conduit à signer avec lo W (Iharcot, qui a été témoin do ces laits à mes ('ùtésdniis l'Anlaretifiuc, une letti-e adi-esséeù M. le ministre d(>s Colonies poiii' ;i|)|)('l(M' l'attention des pouvoirs publics sur les ■. procédés barbares et antiscientiliques employés par certaines compagnies de pèche «^ dans leur manière d'exploiter- les IJalcinoptères. « (l'est, disent-ils. un véritable massacre... un gaspillage sans nom... un gaspillage eiïréné. » Et ils demandent à provoquer une entente internationale pom- assurer: la pro- tection eiïicace des jeunes ; la |)rotectioii d'un certain nombre d'adultes, en cn'aiil des zones réservées ; enfin, l'utilisation iiiduslrielle complète de toutes les parties des (X'tacésca|jlm'és. Mais, comme ils doutent avec raison (h- iapplicalion prochaine d'un tel règlenn'ut international, ils demandent au gouvernemcnl. en vue de protéger nos eaux de l'Ouest- Africain et de Madagascar où abondent les Oétacés, « d'imposer aux sociétés de pê(die l);ilt;iiil |)avillon étranger : 1" l'n droit fixe minimiiin di- .'» p. 100 (id nilovpm sur lous les produits préparés; 2° l'obligation de tirer parti industi'ielleincnt de la lojalilé des animaux; ?fi l'interdiction de caj)turer les jeunes; i® lacceptalion des conditions d'hygiène, de stations dans les ports, etc., qui pourraient leur être iiiqiosées; a» la possibilité d'envoyiM' à bord de l'usine et des bateaux-chasseurs, à iiKohjKc iumnont (jiir ri' soil. un commissaire du gou- vernement chargé de s'assurer si toutes les piesciiptions sont bien observées. Faute de quoi la concession d'installation dans un port ou un abri de la côte pourra être retirée d'olTice et le bateau-usine saisi pour assurer le paiement des droits ensoufTrance. » Suivent d'autres conditions à inq)oser aux étrangers pour favoriser nos compatriotes, comme de les exonérer du droit de ."i p. 100 toutou partie, s'ils battent pavillon français et |)renneiil un olliricr et trois ou quatre marins de notre pays. Du point de vue industriel et commercial français on ne peut qu'approu- ver l'esprit de ce projet. Il est égalciiicnt digne d'étrf soutenu par les autorités scientifiques. Aussi, s inspiranl de ces déclarations, lAcadémie des sciences, après avoir écouté la communication de M. Edmund Peiuueh, qui parlait au nom de la Section d anatomie et de zoologie, émit dans sa séance du 21 juillcl lOKÎ le V(cu suivant : « Kn présence de la (liiniiiulion rapide; du nond^re des grands Cétacés 246 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. et des grands Phoques, de la disparition dont les plus intéressants d'entre eux sont menacés à brève échéance, de la multiplication des Sociétés de chasse de ces animaux dans les eaux françaises (1) et du gaspillage auquel elles se livrent, l'Académie des sciences signale au Gouvernement la gravité de la situation ; elle émet le voni que le Gouvernement français prenne le plus tôt possible l'initiative de réunir à Paris une commission internationale pour l'étude des difïerents problèmes qui se posent au sujet de la chasse des grands Cétacés et des grands Phoques. » Ce vœu est adopté à l'unanimité ; il sera transmis au Gouvernement. Autant il est niais ou d'une afïectation calculée d'étendre sa pitié sur les rats ou les cancrelats d'un navire, alors que l'on se nourrit avec la conserve d'un bn'uf innocent, autant il est louable de rappeler aux esprits oublieux que la dignité de l'homme est de limiter autant que possible la tuerie à ses besoins (chasse, industrie, collections). Et nous devons signaler ici, à propos de certains animaux dont le vœu de l'Ins- titut cherche à limiter la destruction, l'appel que lançait en 1906, il va y avoir huit ans, le P*" Lônnbebg à la fin d'un des chapitres de sa Faune do la Géorgie du Sud. C'est sur ses paroles que nous terminons : « Above ail, wanton destruction should be strictly forbidden andheavily punished. For it has been witnessed how, by the crew of au Argentine vessel, merely for fun's sake Elephant-seals hâve been shot and killed only to be left to rot on the beach, or wounded taken their refuge to the sea, only to miserably die afterwards. And likewise it has been vvitnessed how a crowd of ruflians bave broken ofTthe wings of penguins and then let them loose to see how they behaved. To such barbarisms Ihere ought to be put an end, not only in the name of science but in the name af huma- nity (2). » Moralement, scientifiquement, industriellement même, on ne saurait (1) Cole occiJentale d'Afi'ique ; îles Kerj;ui;len ; Madagascar. (2) Par-dessus toutes choses on devrait strictement interdire et punir avec sévérité la des- truction accomplie pour le plaisir. Car on peut en témoigner, l'équipage d'un vaisseau argen- tin, rien que par jeu, a tiré sui' des Éléphants de mer, les tuant pour laisser leurs corps pourrir sur la plage ou. s'ils étaient blessés, pour qu'ils aillent chercher un refuge dans l'eau et y mourir misérableiiienl. De même il se trouve des témoins pouvant attester qu'une bande de scélérats a cassé les ailerons à des Manchots et les a abandonnés ensuite afm de voir comment ils se comporteraient. Pour mettre un terme à ces actes barbares, ce n'est pas seulement le nom de la science qu'il faut invoquer, mais celui de l'humanité. CI!:TACÊS de L'ANTARCTIQUE. 247 donc trop attirer rattention du public sur les torts do ceux qui font incon- sidérément des hécatomI)osdc Cétacés et répandent autour d'eux l'inutile destruction, « Chorrible destruction, comme ditrélo(|uent P' de Stockholm (360, p. 7), dont !<■ Fantôme rampe toujours sur les pas de rexploratour ». Conclusion l'our nous résumer, la chasse aux gros (délacés est une industrie coûteuse, exigeant des frais de premier établissement et de mise en marche très élevés, d'un rapport destiné cà décroître avec l'apauvrissemen t de la matière première, laquelle n'est pas inépuisable, mais exige au contraire un temps très long pour être régénérée. Le moyen par lequel on a ciu parer à cet inconvénient en progressant du côté delà rapidité d'exploitation n'est qu'un moyen de fortune. Cet expédient n"a fait qu'intensifier une exploitation, rendue déjà trop acharnée par le fait de la concurrence. On a voulu momentanémentéviter les reproches qu'adressent les participants aux bilans sans bénéfices ; mais 011 la lait en épuisant la matière première qui finira par disparaître. Il se produira bientôt pour les Cétacés ce qui s'est produiten plein xix® siècle pour le Phoque à fourrure [Ortariajuhaia)^ disparu de l'Antarctide américaine ; ce (pii s'est produit au commencement du xx^ siècle pour l'Aigrette [Ardea alha) en Indo- Chine ; ce qui était en train de se produire pour l'I^léphant et la Girafe depuis Stanley jusqu'à nos jours dans l'Afriqutî Orientale anglaise, si les gouverneurs n'avaient pas pris à temps de sages mesures limitatives, que les administrateurs des autres États devront à leur tour imiter. Nous ne pensons pas nous avancer trop en disant qu'on ne s'improvise pas baleinier du jour au lendemain, surtout lorsque l'hérédité, — du moins une hérédité assez rapprochée pour avoir laissé des traditions suivies, — n'intervient pas dans cette disposition, 'l'oul nous porte à croire (pie b' pêcheur français n'est pas incapable d'acquérir cettt.* expérience. Mais, pendant le temps nécessaire à cette acquisition, les frais d'amortissement du matériel (pi'il aura fallu souscrire (frais beaucoup plus élevés que dans n'importe quelle industrie maritime), ainsi que la rémunération du capital réuni pour les couvrit', ne cessent d'imposer leurs charges, tandis (pu- la 248 CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE. matière s'appauvrit de jour en jour. Et nous ne parlerons qu'en passant des grèves, toujours fatales au développement d'une industrie qui débute, risques parliculièrement à redouter dans un pays comme le nôtre où la mentalité ouvrière est beaucoup plus politique que professionnelle. Les Cétacés polaires, ou bien disparaîtront sous les coups de l'homme, ou bien, instruits des dangers qu'il leur fait courir, ce qui serait un fait exceptionnel dans l'histoire de leurs migrations, ils se réfugieront en des lieux inaccessibles aux navires de commerce (1). il sera bien temps alors de liquider les sociétés qui auront dépensé sans rémunération l'apport de leur capital, après avoir fait miroiter aux yeux des pauvres employés une source tout imaginaire de prospérité ! (1) Il nous a été donné de constater, au cours de la conférence faite par .M. Roald Aniundsen au grand amphithéâtre de la Sorbonne lors(|u"ii y fût reçu en 1912 par la Société de ('iéo|j;raphie, que ce célèbre explorateur avait pu faire cinématographiei- un délité extraordinairement nom- breux de grands lialeinoptères, dans une anse de la Grande Barrière de Ross appelée Baie des Baleines. Jamais nous n'avons lencontré, aux cours de nos voyages, ni vu signaler dans un ouvrage sérieux une telle quantité de Cétacés : un banc de Poissons seul pourrait en donnei- l'idée. Mais qui aurait la folio d'aller monter une fabrique d'huile à la Haie des Baleines? INDEX lîIIUJOGRAPHlQUÉ DES UUVRAGES A CONSULTER, FiLiUHANT ABRÉCiÉS DANS LA SYNONYMIE DES CÉTACÉS DE L'ANTAlACTlgME OU CITÉS DANS LE COURS DE LOUVRAUE Les majuscules en caraclères (/ras, placées entre crochets après la cote des ouvrages suivants, rangés par ordre alphaljétitjue en trois siècles, indiquent l'ordre général d'études auquel l'ouvrage cité se rattache. Ces lettres signifieiû : A, — Anaiomie, Physiologie, Classification. B. — Paléonlologie. C. — Dislribalion géographique, Industrie, Voyages. D, — Parasitologie. XVIIP SIECLE ET ANTERIEURS AU XVIIU SIECLE 1. 1638. — Aldrovandi (Ul.). De Piscibus Libri V et de Cetis liber unus [Bononiœ, 1614) [A, CJ. 2. 1789. — Baussard. Mémoire sur doux Cétacés échoués vers Honfleur [Observations sur la Physique, sur l'Histoire naturelle et sur les Arls, XXXI V, 201, 1789) [A]. 3. 1553. — Belon (P.). Pétri Bellonii de Aquatilibus, Libri duo {av. fig., Paris, 1553) [A, Cj. 4. 1754. — Blackstone (W.). Analysis of the Laws of Engiand {Oxford, 1754) [C]. 5. 1792. BONNATERRE (J.-P.). Tableau encyclopédique des trois règnes de la nalure {Paris, 1788- 17y2j [A]. G. 1751. — Brosses (Ch. de). llisloiie des Navigations aux Terres Australes (2 vol. in-l", Paris, 1751) [C]. - Id. (2e édit., II, Durand, Paris, 1756) [C]. - Id. (3" édit.) [C]. • Id. (trad. allemande par ADELViiY)[C]. Chemnitz. Von der Baticna rostrata oder deni Schnabclfischc {Bcschûfl. d. Berlincr. Geseltsch. nalurjorsch., Frcund., IV, 183, Berlin, 177y) A . - CooK (Capitaine J.). A voyage towards tiie South Pôle and round the World, perfurmed in llis Majcsty's Ships the « Resolution » and « Adventure » in the 7. 1756 8. 1761 y. 1767 10. 1779 11. 1777 250 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. years 1772-1775, in which is included Gaptain Furneaux narrative of his proceedings in the « Adventure » during the Séparation of the Ships (l'e édil., 3 vol., av. planches, D. While, London, Mil) [C]. 12. 1778. — CooK (Capitaine J.). (2e édil. ,2 vol. in-io, D. While, London, 1778) [C.]. 13. 1778. — Id. Deuxième voyage du Capitaine James Cook en 1772-1774 [Trad. franc, de Suard, Paris, 1778) [C]. 14. 1779. — Id. A voyage towards the South Pôle and round the World performed in H. M. S. Besolulion and Advenhire in the years 1772, 1773, 1774 and 1775 (3^ édit., I el II, Slraham and Cadell, London, 1779) [C]. 15. 1785. — Id. Troisième voyage du Capitaine James Coolt en 1776-1779 {Trad. franc, de Demeunier, Paris, 17S5) [C]. 16. 1782. — Duhamel du IMonceau. 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LISTE DES ILLUSTRATIONS FIGURES DANS LE TEXTE Pagt'S Fig'. 1. — Fanon de linlivnojitcrn miisru/us L. (if'nprA'i law plwtogrnpliic de Lônnberr/), 77 Fig-. 2. — Nageoire; caudale de liahvniiiitera musculus L. {Liouriile). 70 Fig. 3. — Nageoire pcclovale.ilG Ha/a'iwp/era mu.iculus L. (rf'a/»v'x l'an Beneden). 80 Fig. 4. — Fanon de lialanioptera physnlus L. (tf après une p/iologi'aphie de Lonnberg) 01 Fig. 5. — Nageoire caudale de Halwiiuptcid physahis L. [Liuucilte 0.") Fig. 6. — Nageoire peclorai\ede lialœnopleruphi/xa/iisL. (d'après Van Beneden). Od Fig. 7. — Nageoii-e pectorale de BdliEnoptcra horealis Less. {d'après Van Beneden) • 105 Fig. 8. — Balmnoptera aruto-roatrata Lacép. sautant hors de l'eau [croquis de (lodfroy) 11.") Fig. 0. — Fanon de Megapteru longinidiui iltindr.i'in [d'après une photogra- ph ic de Lonnberg) 128 Fig. 10. — Nageoire caudale de .IA'.7«/*/e/Y?/o/;(//w(^//)a Yivnoi.pm [Uonville) 132 Fig. 11. — Nageoire pectorale dr Megaplera lungiiinuKi Ridolpiii \ Liouci/le).. . . 13.S Fig. 12. — Nageoire pectorale iV/Ig/ieroodon ros/rii/uin Po.ntoi'p [d'api-ès Ger- vais) 1 'i(i Fig. iS. — Nageoire pectorale d'Orca orca Muller [d'après Gervais) l.")0 Fig. 14. — Empreintes des Céphalopodes sur GlnbUtrephiihis mêlas Tu.mll [Liou- rille) 101 l'"'ig. 1."). — Nageoire pectorale de Globioceplialus iite/as Tuaill [d'après Flower).. 102 Fig. 10. — Allure de (llobicéphale nageant en surface [d'après une jiliotographie de la Collection de S. A . S. le l'rinre de Monaco) 103 Fig. 17. ^ Nageoire pectorale du genre Ijigi'nurlignclius [Liouriile) 172 Fig. 18. — Scliénia du cr.'uu; de Mi'gnplcru ligurt' plaïu'he XI, i)r(^niier aspect (Liou cille. 1 185 Fig. 1'.). — Sc'lii''ina du crànr ije Mega/i/err/ iï'^uir planclii' XI, dcu.xièinc as])ecl (Liouriile) 180 Fig. 20. — Reconstitution du crâne de Megaptera figuré planche XII (fig. 3) [Liouville) 102 Fig. 21. — Cadavre de Bakenoptera p/igsalus J.,. gonflé et' llottant en surface, frontis- pice [croquis de coguge, Liouriile) 20i PL.\.NCHES HORS TEXTE Planche I. — Fig. 1 et 2 : Balxnoplera musculus L. [Sébastien Laurent). Planche II. — Fig. 1 et 2 : Balœnoplera /iln/siili/s L. — Fig. 3 : Jialwnopleru boreulis Less. [Sébastien Laurent). 274 LISTE DES ILLUSTRATIONS. Planche III. — Fig. 1 et 2 : Merjaptei'a longimnna Rudolphi ( Sébastien Laïa^ent). Planche IV. — Fig. 1 et 2 : Megaplera longimana Rudolphi. — Fig-. 3 : Dalxnoplvra !.. [Sébastien Laurent). Planche V. — Fig. 1 : Nageoire caudale de Mvijaptera longiinana Rudolphi face ven- trale. — Fig. 2 : Nageoire caudale de Balxnoptera musculus L. face dorsale. — Fig. 3 : Megapleru longininna o* et 9 remorqués avec la queue coupée {Sébastien Laurent). Planche VI. — Fig. 1 et 2 : Hijperoodon rostratum Pontopp. — Fig. 3 : Globiocephulus mêlas Traill [Sébastien Laurent). Planche VII. — Fig. 1, 2 et 3 : Orca urca Muller [Sébastien Laurent). Planche VIII. — Fig. 1 et 2 : Dauphin crucigère Quoy et Gaymard. — Fig. 3 : Delphi- nus bivittatus Less. — Fig. 'i et .5 : Delpinnus eruciger Quoy et Gaymard d'Orbigny [{Vaprès les auteurs). Planche IX. — Fig. 1 et 2 : Lagenorhynchus /^<7ir?'oyî Waterhouse [d'après Gallardo). — Fig. 3 et 4 : an unnamed Dolphin [d'après Wilson). — Fig. 5, 6 et 7 : Del- pinnus eruciger vel L. Fitzroyi [Liouvillé). Planche X. — Fig. 1 : Ile Smith. — Fig. 2 : Ile Livingstone. — Fig. 3 : Ile du Roi- George. — • Fig'. 4 : Baie de l'Amirauté. — Fig. o : Entrée de l'Ile Déception [clichés Senour/ue). Planche XI. — Fig. 1 et 2 : Crâne de Megaptera longimana [clichés Senouc/ue). Planche XII. — Fig. 1, 2,3, 4, 5 : Débris de squelette à la Baie de IWmirauté {clichés Senouque). Planche XIII. — Fig. 1 : Mégaptère en surface. — Fig. 2 : La vigie dans le nid de cor- beau. — Fig. 3 : Baleinoptères soufflant. — Fig. 4 : Le « Skjôld ». — Fig. 5 : L'auteur et un canonnier avant la chasse. — Fig. 6 : Le canon lance-harpons. — Fig. 7 : Deux Mégaptères immobiles. — Fig. 8 : L'artilleur à sa pièce [clichés Senouque). Planche XIV. — Fig. 1 : L'anse des Baleiniers à l'Ile Déception. — Fig. 2 : Cadavres à l'arrière du « Svend Foyn ». — Fig. 3 et 4 : Canonnière ramenant si.x Mégaptères. — Fig. 5 : Le dépeçage [clichés Louis Gain). Planche XV. — Fig. 1 : Dépouille de Balsenoptera musculus. — Fig. 2 : Pénis de Megaptera longimana. — Fig. 3 : Débris de squelette de Mégaptère. — Fig. 4 : Pénis de Baleinoptère. — Fig. 5 : Dépouille de Bahenoptera musculus {clichés Senouque et Louis Gain). ERRATUM Page 74, ligne 27 : Lire 89 au lieu de 88 bis. TABLE Di:S MATIÈRES Pages. Préface i PREMIÈRE PARTIE EspfccES POLAIRES nu Nord et du Sud 2 Tableau A des observations ciHolog-iques notées à bord 3 Tableau B (I(vs observations cétologiniies notées à boni \ La Baleine franche dans l'Antarctique. — L'y a-t-on jamais indiscutablement observée ? — Ses mig rations 5 Liste des Cét.acés ofOciellemenl observés au delà du 50° Sud [tnv les diverses expéditions antarctiques defiuis i'.lOO jusqu'à ce jour, en y comprenant les obser- vations delà" Belgica » 27 DEUXIÈiME PARTIE Introduction. — Les Baleinoptères sont les seuls Mystacocètes ijui dopassent cer- tainement le (Kio de latitude Sud. — Comparaisons entre les espèces du Nord et celles du Sud. — Leurs analogies 37 Chapitre I. — Les Mystacocètes : Baleinoptères et Még-aptères iO Balœnoptera muscuhis L 73 Bahenoptern /i/ii/.snlus L 80 Jirilivnnplera borealis Less 100 Jinixnoptern ticulo-rostrata Lacép 111 Megaplera longimana Rud 118 Chapitre II. — Les Ondontocètes 140 A. Zipbiidés 140 Ifijperoodon rouirai um Pontopp 142 B. Delpliinidés 151 Orca orca MOll 152 Globiocep/uilus iiic/as Tn 150 Lagenorhijnchus Filzroyi Water. 105 Chapitre III. — Clef dichotomi(|iie pour reconnaître les Cétacés antarctiques en cours de route 180 Chapitre IV. — Ossements échoués sur les grèves des Shetlands Australes 180 Expédition Cliarcot — Lioi:vii.i.e. — CiitAcés de l'Antarctique. 36 276 TABLE DES MATIÈRES. Pages. TROISIÈME PARTIE Chapitre I. — La pratique de la chasse aux Cétacés dans l'Antarctide. Son avenir. 204 Liste des bateaux se livrant à la chasse à la Baleine dans les Shetlands Australes en 1910 212 Chapitre II. — Considérations économiques et historiques applicables aux popu- lations des côtes de France 230 Conclusion 247 Index bibliographique. — XVIII^ siècle et antérieurement 240 — — XIXe siècle 2.51 — — XXe siècle 208 Table des illustrations 27.3 CORBEIL. — IMIMUMEBIE CRÉTÉ. •s :^rr eo // !lS < = ce -^ tu ^ t- = Û. = o ^ z ■-- « gs (9 M w a o < o Œ S uj •= 4> W (« ci c o s 'S s Q •nii')i"n)«oii •i'iiii>nfiri<^ 'tlBU'Ioh '^•>»i'^ >lfinimobdB ^aéinl) .1 .^n .iH*iJoaua AviAMiOMOJ AaaTTAoaM Deuxième Expédition Charcot {J. Liouuille. Cétacés). PI. V .'1 \ 1 Lioiiville dir. Fis. 1 Fia. 2 Laureni del. l'ii. cluiié L. Gain. Genre BAL>CNOPTERA (Linné) et sous-genre MEGAPTERA (Bonnalerre). Fig. 1 : Nageoire caudale de M. Longimana Rudolphi (face ventrale) - Fig. 2 : Idem de B. musculus L. (face dorsale). Fig. 3: M. Longimana Rudolphi cf (voy. PI. XV, lîg. 2) et O (avec ailerons de la caudale coupés). Masson & Cie, Editears Photolrpie Befthtud. Parif. u e S "c û 5 7. o a» c es T9 •S <» co j3 O H o » o iz; H O 0 es . O I a, II ■«-J •u m S -o § ^ fi « = ■^ c ^ =5 g '^ 2 O «i M n s- 0 . <: 2^ o u. z, 1 l fH . t » — - M » Ô !*. O z o 13 H O s > < -< a 6 '-2 ^ 5. te C3 3 ^•5 ^-•c a 5- X w S "=5 o 7; e i^ — „_> H U ^^ ^ - ^ "5 O* ^c hu: fa ^ Deuxième Expédition C.iiarcot (J. Lioiwille. Cétacés.) PI. X FiK. 1 Fig. 2 Fis. 3 Fia. 1 II; (Clichés ScDouque) ARCHIPEL DES SHETLANDS AUSTRALES Fig. 1 : Ile Smith. - Fig. 2 : Ile Livingstoiie. - Fig. 3 ; Ile du Roi Georges. - Fig. 4 : Baie de l'Amirauté (Ile du Roi Georges). - Fig. 5 : Entrée de l'Ile Déception. Masson & Cie, Editeurs Pliolotypic B«rthau(l, Paris Deuxième Expédition Charcot (J. Lioiwille. Cétacés). PI. XI Fie. 1 LiouviUe d: Senouque ad. oat. phot, Fig. 2 Megaptera longimana RUDOLPHI. Fig. 1 el 2 : Crâne de Mégaptère sur la grève de l'Ile du Roi Georges (^Shetlands Australes.) Masson & Cie, Editeurs. PtioUtypic Berthtud - Ptrit Deuxième Expédition Charcot i^J. Liouoille. Cétacés). PI. XII Fig. 1 Fig. 2 11 Fig. 3 Fig. 4 Liouville, dir. Fig. 5 Seconque ad. nat. phot. Genre BAL/ENOPTERA et sous-genre MEGAPTERA. Débris de squelettes à la Baie de l'Amirauté, lie du Hoi Georges {Shetlands Australes). Masson de Cie, Ediienrs Photoirpi* Barlliftud Parii. Deuxième Expédition Charcot (J. Liouville. Cétacés.) PI. XIII Fig. 3 Fia. 2 Fig. 4 Fig. 6 Fig. :> Fig. 7 Fig. 8 CHASSE AUX BALEINOPTÈRES DANS L'ANTARCTIQUE Fig. 1 : Megaptère en surface. - Fig. 2 : la vigie dans le Nid-de-corbcau. - Fig. 3 : Baleinoptères soufflant. Fig. 4 : une canonnière à vapeur : le « Skj'àld » (C'e Nor). - Fig. 5 ; avant la chasse (l'auteur et un canon- nier). - Fig. 6 : canon lance-harpon à l'avant (clichés Senouque). - Fig. 7 : deux Megaptèrcs immobiles en surface (cliché L. Gain). - Fig. 8 : le patron canonnier à sa pièce (cliché Senouque). Massofi &. Cie, Éditeurs Pbototyiiie Bertbsud, Pirii Deuxième Expédition Ciiarcol (./. Liouoille Cétacés). PI. XIV Fi.U. 1 Fia. 2 Fis. 3 l-"i«. 4 Kic(. 5 (Clichés L. Gain) INDUSTRIE BALEINIÈRE DANS LES SHETLANDS AUSTRALES Fig. 1 : l'Anse des Baleiniers à l'Ile Déception, Cf. PI. XV, li". 5. - Fig. 2 : les cadavres amarrés à l'arrière du cargo- usine « Suend Poijii » (C'" Shydavet). - Fig. 3 et 4 : la canonnière « Svip » ramenant six Megaptères au long du cargo-usine « Bombay » (C"'- Nor). - Fig. 5 : le dépeçage ù bord du cargo-usine « Oern » (O" des Oernen). Masson et Cie. Editeurs Phoiotypl. Btnh.uil, P«n» Deuxième Expédition Charcot (J. Liouuillc. Cétacés). PI. XV Fis. 1 Fis. 2 Fig. 3 Fig. 4 Fig. 5 LES DÉCHETS DE L'INDUSTRIE BALEINIÈRE A L'ILE DÉCEPTION Fig. 1 : dépouille de lialsenoplera miiscuUis. - Fig. 2 : pénis de Megaptera longimana avec gaine parasitée par Coroniila et Conchoderma (voy. PI. V, lig. 3). - Fig. 3 : débris de squelette de Megaptère (clichés Seiiouque). - Fig. 4 : pénis de Balcinoptère avec gaine parasitée par des coronules. - Fig. 5 : dépouille de Balœnoplera muscuhis (clichés L. Gain), c-r. PI. XIV, fig. I. Masson &. Cie, Editeurs. Pfaolototypi* fiertbaiiil, Pans OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBUQUE Sous LA Direction de L. JOUBIN PROFESSEUR AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDÉE PAR LE D-^ Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES CÉTACÉS DE L'ANTARCTIQUE PAR Le D' j. LIOUVILLE Naturaliste et Médecin de l'Elxpédition. MASSON ET C*. ÉDITEURS 120. Bd SAINT. GERMAIN. PARIS (VI') 1913 y -Wc^le*^ PRIX DE BA5C 1926 .. . --i"""3'A.-.r-,fc.i='-w^-.,îi3>r- Commission CHARGÉE par l'Académie des Sciences d'élaborer le programme scientifique de: l'Expédition MM. les Membres de l'Institut : i GlARD. j GUYOU. BoUQt'ET DE LA GrYE l^ORNDT. Bouvier. Gaudry. Lacrolx. DE LaPPAMHT. Mangin. Mascapt. Mùntz. Ed. Perrier. Roux. Commission nommée par le Ministère de l'Instruction Publique pour examiner les résultats scientifiques de l'Expédition MM.Ed. Perrier Membre de rinstitut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Président. Vice-.\miral Fournier, Membre du Bureau des Longitudes, Vice-Président. Angot '. Directeur du Bureau central météorologique. Bayet Correspondant de l'Institut, Directeur de l'Enseignement supérieur. BiGouRDAN Membre de l'Institut, Astronome à l'Observatoire de Paris. Colonel Bourgeois Directeur du Service géographique de l'Armée. Bouvier Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Gravier Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Commandant Guyou.. Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitudes. Ranusse Directeur du. Service hydrographique au Ministère de la Marine. JovBiN Professeur au Muséum d'Histoire naturelle et à l'Institut Océanographique. Lacboix Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. LiLrEMAND Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitudes, Inspecteur général des mines. LippMANN . Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. MtiNTZ Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut agronomique. PjkBOt Membre de la Commission des Voyages et Missions scientifiques et littéraires. RoLx Membre de l'Institut, Directeur de l'Institut Pasteur. VÉtAiN Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE Fasciciiie? publiés CARTES Onze caries en couleurs di-essées par M. Boncrain et R.-E. Gowuov, pliées et réunies. .... . . .:.".,. 34 /r. RHIZOPODES D'EAU DOUCE, par E. PiiN\iiD. - / fasc. de 16 pages 2 //•. ÉCHINODËRMES . Astéries, Ophiures et Écbiaides, par R. Koerlek. / fasc. 'le 'JIO pogei {ï 6 planches doubles) 3A fr. VERS Polyclades et Triclades maricoles, par P. IIallez ; Ptéro- branches, par C;:. GnAviER; Chétognathes, par L. Gebmain; Rotifères, par P. de Beauchamp. / fasc. de il6 pages {O planches) 15 fr. Anaélides PoJychètes, par Gn. Gravier. I fasc. (le 165 pages {12^ planches) 24 />. CRUSTACÉS Crustacés isopodes, par H. RicHARnsoN ^JJruBtacés parasites, par Ch. G«.vvier; Amphipodes, par cd. CiiEvnnux ; Mallo- phaga et ixodiàœ, par L.-G. Neumann ; Collemboles, par IvANOF. — / fuse, lie 30 i pages 16 /'/•. PVCNOOONIDES . . Par E.-L. lioLMicn ; Ostracodes marins, par E. Daday de Dées ; Pbyllopodes anostracés, par E. Maday dé Dées ; Infusoires nouveaux, par E. Daday ne Dées ; Copépodes parasites, par A. OrinoR ; Diptères, par Keiun. / fasc . (le 'J.f y /''(rycs- gei, el R. De.spax. / fasc de 32 pages (4 planches en noir et en couleurs), S fr. CÉTACÉS Baleinoptéres,Zipbiidés,ÛéJphiaidés,p3Lr le D' J.Liolville. / fasc'.xlei76 pages [lôplanches en noir el eh couleurs). 30 /'/•. BOTANIQUE Flore algologique antarctique et subantarctiqne, par L. Gain. — / fasc. de 2 f 8 pages {8 planches) 24 //•• Révision des Mélobésiées antai^itiques, par M°»« Paul Lemoine. — / fûsc. (le 7 'J page.-! _{? planches) 7 //•. Mousses, par J. Cardot. — / fasc. de .3.2 pages (.'> p!.\ 6 fr. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, par J. Rouen. / f^asc: de. 260 pages { l 'J planches' 34 />. ÉTUDE SUR LES MARÉES, par R.-E. Godfrot. / fasc. de 74 pages {Il planches) 16 fr. OBSERVATIONS D'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE, pa: J. R.jucm / f't^r. de 40 pages {7 planches) 9 fr. OCÉANOGRAPHIE PHYSIQUE, par J. Rol< ii. / faifc. de 46 pages [Q planches) 8 />•. EAUX MÉTÉORIQUES, SOL ET ATMOSPHÈRE, par^A. Mi-r.- H V \ mm / f(i.