DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-19 10) COMMANDEE PAR LE D^ Jean CHARCOT CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVÉES PAR L'EXPÉDITION MEMBRES DE LÉT AT MAJOR DU " POURQUOI-PAS.' J.-B. CHARCOT M. BONGRAIN Hydrographie, SIsmographie, Gravitation terrestre, Observations astronomiques. L. Gain . . Zoologie (Spongiaires, Echinodermes. Arthropotla. Oiseaux et leurs parasites) Plankton, Botanique. R.-E. GODFROY Marées, Topographie côliere, Chimie de l'air. E. GOURDON . Géologie, Glaciologie. J. LiOUVILLE Médecine, Zoologie (Pinnipèdes Cétacés. Poissons, Mollusques. Cœlentérés Vermidiens, Vers et Protozoaires. Anatontie comparée. Parasitologie). J. ROUCH Météorologie, Océanographie physique. Electricité atmosphérique, A. SENOUQUE Magnétisme terrestre, Actinométrie, Photographie scientifique. OUVRAGE PUBLIE SOUS LES AUSPICES DU MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SOUS LA DIRECTION DE L. JOUBIN, Professeur au Muséum dHistoire Naturelle. / (Le^ DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDEE PAR LE D' Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES HOLOTH U RI ES PAR CLEMENT VANEY Professeur adjoint à l'Université de Lyon. MASSON ET C", EDITEURS 120, Bd SAINT-GERMAIN, PARIS (VI») 1914 Tous droits de traduclion et de reprcductïon réservés Made in Frar.ce LISTE DES COLLABORATEURS MM. Trouessart Mammifères. Anthony et Gain Documents embryogéniques. * Liou VILLE Cétacés (Baleinoptères, Ziphiidés, Delphinidcs). Gain Oiseaux. LiouviLLE Phoques. * Roule Poissons. * Sluiter Tuniciers. JouBiN Céphalopodes, Brachiopodes, N émertiens. * Lamy Gastropodes, Scaphopodes el Pélécypodes. * J. Thiele Amphineures. Vayssière Nudibranches. * Keilin Diptères. * Ivanof Collemboles . * Trouessart Acariens. * Neumann Mallophages, Ixodides. * Bouvier Pycnogonides. CouTiÈRE Crustacés Schizopodes et Décapodes. * M'ie Richardson Isopodes. MM. Calman Cumacés. * De Daday Ostracodes, Phyllopodes. Infiisoires. * Chevreux Amphipodes. CÉPÈDE Copépodes. * QuiDOR Copépodes parasites. Cal VET Bryozoaires. * Gravier Polychètes, Crustacés parasites et Ptérobranches. Hérubel Géphyriens. * Germain Chétognathes. * De Beauchamp Rotijères. Railliet et Henry Helminthes parasites. * Hallez Polyclades et Triclades tnaricoles. * Kœhler . Stellérides, Ophiures et Échinides, * Vaney Holothuries. Pax Aciiniaires. Billard Hydroîdes. Topsent Spongiaires. * Pénard Rhizopodes. * Fauré-Frémiet Foraminifères. * Cardot Mousses. * M^e Lemoine Algues calcaires (Mélobésiées). * MM. Gain Algues. Mangin Phytoplancton. Peragallo Diatomées. Hue Lichens. Metchnikoff Bactériologie. Gourdon Géographie physique. Glaciologie, Pétrographie. Bongrain Hydrographie, Caries, Chronomélrie. * Godfroy Marées. * Mùntz Eaux météoriques, sol et atmosphère. * Rouen Météorologie, Électricité atmosphérique , Océano- graphie physique. Senouque Magnétisme terrestre, Actinométrie. J.-B. Chakcot Journal de l'Expédition. Les travaux marqués d'un astérisque sont déjà publics. HOLOTHURIES Par CLÉMENT VANEY PROFESSEUR \n.l(llM \ L'UMVEnSITÉ DE LYON La collection d'Holothuries rap|)ortée des régions antarctiques ()ar le '< Pourquoi Pas? » ne renferme qu'une dizaine d'espèces, mais ses divers échantillons, très bien préparés, m'ont fourni de précieuses données sur la faune littorale antarctique et sur la biologie de certaines espèces." Je remercie vivement M. .Touhin, professeur au Muséum, d'avoir bien voulu me confier la détermination de cette intéressante collection, ce qui m'a permis de compléter mes précédentes études sur les Holothuries antarctiques. .l'avais eu de grandes dilTicullés jjour déterminer les Holothuries du " iM-ancnis », par suite de la disparition d'une grande partie des corpus- cules calcaires sous l'action dissolvante de certains liquides conservateurs plusou moins acides ;pourcette raison, (pielques-unes de mes descriptions d'espèces nouvelles étaient restées incomplètes. L'élude de la collection rapportée par la " Scotia » m'avait fourni l'occasion de compléterquelqiies- unes de mes précédentes diagnoscs. La parfaite préi)aration des exem- plaires du « Pour(|uoi Pas ? » vient de me permettre de reviser ma description du /VA/.s diarcoti, dont l'unique exemidairetype rapporté par le ction du « Pourquoi Pas? », comme celle du " Français », ne renferme (pie des Synallactidéset des Cucumariidés essentiellement litto- rales, .l'ai eu la bonne Inrlune d'observer, parmi les Holothuries de la « Scotia ", un certain nombre de formes antarctiques de très grande pro- fondeur, de telle sorte que l'étude de ces trois collections m'a permis d'avoir un aperçuassezcomplet sur la faune des Holothuries antarctiques. Expédition Charcot. — Vanev. — IImNjIIiui ics. 1 ^•3915 2 HOLOTHURIES. Parmi les Synallactidés du (( Pourquoi Pas ? », je signale une nouvelle forme, le Sijnallactes (^]) Gourdoni, que je rattache avec doute an\ Sy/ial- lactes, et la première espèce de Bathypiotes antarctique, le B. Bo?igraini, dont la sole ventrale est limitée par une bordure marginale bien nette. J'ai retrouvé de nombreux exemplaires de mes Cucumaria antarctica et C grandis^ espèces qui avaient déjà été rapportées par le « F'rançais » et la '< Scolia » ; mais les échantillons recueillis par le <( Pourquoi Pas? » présentent de grandes variations de taille. Les petits exemplaires ont leurs téguments très chargés en corpuscules calcaires, tandis que lesgrands indi- vidus n'ont que peu de sclérites, d'ailleurs très disséminés. Ludwig (1808j avait déjà observé des faits semblables cbez une autre espèce antarctique, la Cucumaria lœvignta, et les mêmes particularités se retrouvent chez une espèce franchement arctique, \a Cucumaria f'rondom (Gunner). Je décris trois nouvelles espèces de Cucumaria : C. Godfroi/i, C. Liou- villei et C. Joubini. La C. Godfrnyi a de grandes affinités avec mes C. antarcticaci C. grandis, mais elle s'en distingue par ses corpuscules calcaires. La C. Liouvillei est une espèce très polymorphe, qui présente de grandes variations dans la coloration, dans le nombre et la répartition des pédi- celles, dans le nombre et la structure des tentacules, ainsi que dans les vésicules de Poli et les canaux madréporiques. Cependant, malgré ce polymorphisme, elle possède des corpuscules calcaires tout à fait caractéristiques et assez constants comme forme. Quant à la C Joubini, c'est une espèce incubatrice dont certains exemplaires présentent une faible ébauche de sole ventrale reconnais- sable seulement par des différences de taille des pédicelles du trivium. Elle se rapprocherait parce caractère des Psolinés. De plus, elle possède cinq poches incubatrices s'ouvrant chacune séparément à l'extérieur par une ouverture située 'dans la région antérieure d'un intorradius. Dans ces poches se trouvent des œufs sensiblement au même stade de dévelop- pement. Le (< Pour(|uoi Pas? » a aussi rapporté un nouveau Psolidium, le Ps. Gai/ii, dont les nombreux pédicelles rt'partis sur la face dorsale sont HOLOTHURIES. 3 presque inicroscopiques. Cotte espèce a une sole ventrale délimitée par un rei)ord niari^iiial iiieu niaïupié. La collcclidu renleruH' de nombreux échantillons de deux espèces de Psolm. L'un, le Psolus C/iarca/i, a été rapporté, pour la première fois, |)ar le « Français ». Quant à l'autre, il se rapporte à une nouvelle espèce, le Pso/us Kœ/i/eri, dont certains exemplaires présentent un unique appendice situé tout à fait à la partie antérieure de chaque radius dorsal ; la non-constance de ce caractère indique qu'il est en voie de régression et que cette espèce est une forme de transition entre les Pso/idium et les véritables Psolust. Comme autre particularité, le Psolus Kn'/ilert présente cinq poches incubatrices peu profondes, placées à la base de la couronne tentaculaire et dans les interradius. (]ette deuxième expédition antarctique française a donc rapporté deux nouvelles espèces incubatrices (Cucii maria Jouhini ei Psohis Kœhleri). La première expédition en avait aussi fait connaître deux, la C. lateraUs et le Psolus gvuniilosas. Ue telle sorte que nos expéditions antarctiques ont permis de signaler quatre nouvelles espèces incubatrices de Cucuma- riidés ayant chacune un mode spécial d'incubation, dont le plus curieux est celui présenté j)ar le Pso/us i/ra/udosus, où les œufs sont enchâssés dans des sortes de cupules verruqueuses de la sole ventrale. La collection d'Holothuries du » Pourquoi Pas? " renferme les espèces suivantes : SVNALLACTIDKS. Sijnalhides '?i (îourdoni iiov. sp. | lidt/ii/ji/otes Bomjniini nov. sji. Cacuiiuiria (tiita rctica Vaney. — fjKiiKlis Vaney. — Gndfrniji nov. s[). — IJoiirilIci nov. sp. CucuM.^uiinÈs. Cuiiimiiriii Joiiliiiii niiv. sp. l'so/ii/in/ii liiiini nov. sp. l'snhix Chavrriti N'anoy. — /\(r/i/i_'ri nov. sp. -Nous diviserons notre étude eu deux parties. Nous consacrerons la pre- mière partie à la description des différentes espèces de la collection du « Pourquoi Pas? », et nous la leronssuivred'une deuxième partie, où nous développerons les considérations générales sur les Holothuries desrégions antarctiques et subantarctiques. PREMIERK PARTIE DESCRIPTION DES ESPÈCES ASPIDUCHIROTES Synallactidès. Synallactes (?) Gourdoni nov. sp. (PI. II, lig. 1-:;, 5 et O.j N" 105. — Dragage VII. — 1(1 janvier 1009. La(. S., 08° 34'; long. W., 72O05'. Près de la Terre Alexandre. Profondeur : 2o0 mètres. Roche. — 1 échantillon abîmé par le chalut. Cet échantillon est en majeure partie pelé.et éviscéré ; je ne puis donc en donner qu'une description incomplète. Le corps, plus ou moins cylindrique, a 70 millimètres de longueur et 20 millimètres fie diamètre. La coloration sur le vivant était violacée; mais l'échantillon conservé à l'alcool n'est plus que blanc rosé, et celte teinte n'est d'ailleurs bien visible que sur la face dorsale. La bouche et l'anus sont terminaux. La bouche est entourée par un cercle de dix- huit (?) tentacules jaune orangé à court pédoncule et à disque tei^minal plus ou moins lobé. Ce cercle tentaculaire est contourné, au moins dans la région antérieure, par une collerette formée d'une série de pa- pilles. Le radius médian ventral renferme une trentaine de pédicelles disposés sur fleux rangées plus ou moins alternantes. Les radius latéro-ventraux paraissent avoir aussi chacun une trentaine de pédicelles jaunâtres. Entre ces divers radius se trouvent disséminés quelques pédicelles. On n'observe aucune trace de bordure latérale. La face dorsab; est en mauvais état. Ouelques pédicelles s'observent encore dans les régions antérieure et postérieure; mais il n'est pas possible d'en indiquer la répartition exacte. Les téguments sont épais et renferment des corpuscules cruciformes dont les branches ont leurs extrémités étalées et perforées (PI. II, iig. .'ij. Parfois ces bras sont ramifiés (PI. II, fig. 1). La partie centrale de HOLOTHURIES 5 ces corpuscules est formée par des tourrllcs à (juatre |)iliers surmontés d'un domc recouvert d'une série de |ii(|u,iMls PI. II. lii;. Cl. Les pédicelles venlranx l'eid'erMieiil nne (ihKiue lei'ininale el de ndui- breux corpuscules cruciformes à hi-as |ihis ou moins y,réles. Dans les papilles de la collerette, on trouve, à coté des corpuscules tui'riformes, des bâtonnets arqués à extrémités i)ifnr((ué<>s e[ dont la surface est parfois léf^èrement épineuse ( IM. 11, lij^. 2 et 3;. Les muscles longitudinaux des radius sont bien développés. Les seuls organes internes conservés sont des faisceaux de tubes génitaux blan- châtres et ramifiés. Rapports ET DiFFÉiiE.NCES. — l'ar suite du mauvais état de conservation de cet échantillon, ce n'est qu'avec doute que nous le rattachons au genre Sijnallactes. Cependant il ne possède pas de bordure latérale, et ses pédi- celles sont localisés en grande partie sur les radius; de plus, ses cor- puscules calcaires rappellent beaucoup ceux du SijNallartes Mosdeiji (Théel), quoique chez notre espèce le sommet des tourcdlessoit hérissé de nombreux piquants et que les bâtonnets soient bifurques. D'ailleurs, le nombre de tentacules et la répari itioii des pédicelles sur le trivium ne sont pas les mêmes dans ces deux espèces. Cette nouvelle espèce diflere nettement des autres ^'////^///r/c/p.f des régions aniarctiques et subantarctiques. Klle se sépare du Si//ifi///irtrs Carlltaçid Vaney et du Si//ial/actes finherfsnni \'aney par la forme des coi'puscules calcaires et par le nombr(; de tentacules : le S. Caiilunici n'a (pie dix ten- tacules et le ^. Robertsoni en a seize, il en est de même poin' le Si/iuil- lactes Clial/p)ujeri (Théel), qui a dix-neuf tentacules et dont les corpuscules calcaires cruciformes ont une colonne centrale termin(''e par un petit nombre de dents. Je dédie cette espèce à M. (loui-don, membre de la .Mission antarcli(|ue française. Bàthyplotes Bongraini nov. sji. (PI. I, tig-. 4; l'I. Il, lig. i. lig. 7-9, li-. 11 L-1 1:^.! No 208. — Drag-age IX. —21 janvier 100!). Lai. S., O80OO'; long.W., 70" 20'. \\i sud de l'île Jenny. Profondeur: 250 nirti-cs. Sable vert et roche. — 1 rilnuililiiui. Cet exemplaire est ovalaire et a[)lati dorso-ventralement. Sa longueur 6 HOLOTHURIES. n'est plus que de 180 inillimètros, alors que sur le vivant elle atteignait 240 millimètres. Sa plus grande largeur, située vers le milieu du corps, est de iO millimètres. Après son séjour dans l'alcool, l'échanlillon est blanc grisâtre pointillé de noir, mais sa coloration sur le vivant était rouge-lie de vin. La face ventrale de cet individu présente une sole qui s'étend sur toute la longueur du corps et qui est délimitée, de chaque côté, par un bour- relet saillant sur lequel sont répartis des pédicelles bien nets, disposés suivant trois ou quatre rangées plus ou moins alternantes (PI. I, fig. 4). Dans la région postérieure du radius impair, on distingue deux rangées de pédicelles, plus ou moins alternantes, qui se prolongent en avant et qui sont accompagnées sur toute la longueur du radius par des pédicelles interradiaux, surtout nombreux dans la région antérieure de la sole. Ces pédicelles ne sont souvent visibles qu'à la loupe, et ils sont de bien plus petite taille que ceux situés surles bourrelets. Des ponctuations noirâtres, disséminées sur toute la surface de la sole, rendent parfois difficile la recherche des appendices. Chaque bourrelet offre sur son bord marginal une rangée d'une vingtaine de papilles bien séparées, s'étendant sur toute la longueur du corps et se poursuivant, en avant, au-dessus du cercle des tentacules, par une sorte de collerette constituée par une vingtaine d'appen- dices isolés. La bouche est ventrale et presque terminale. KUe est entourée par un cercle de dix-neuf (?) tentacules peltés et à pédoncule court. Le dia- mètre du cercle tentaculaire atteint 18 millimètres. L'anus subterminal est plutôt dorsal. Le dos est convexe. Une douzaine d'appendices sont échelonnés le long de chaque radius dorsal ; ils sont disposés suivant une double rangée plus ou moins alternante. La plupart de ces appendices sont constitués par un tubercule de base ayant 10 millimètres de diamètre, surmonté d'une courte papille cylindrique de 3 millimètres de long; quelquefois on ne distingue plus que la papille. La paroi du corps est mince. Elle renferme des corpuscules calcaires turriformes à base tétraradiée (PI. II, fig. 4). Les extréniités distales des rayons de la base des corpuscules sont élar- HOLOTHURIES. 7 j;ics et jjréseiilcnl de noinbi'ouses perforations; elles pouvciil jjarfois se souder les unes aux autres. Au centre de chaque base s'élève une lourdli' constituéf par quatre ooui'ts piliers se réunissant à leur sommet par des. travées transversales (PI. IK lit;. S et 9). Les pédicelles ventraux reiirernient des tourelles assez semblables à celles de la paroi du rov\)S ainsi que des bâtonnets à extrémités bifur- quées et présentant quelques lins pi(piants (PI. Il, fig. 7, fig. 1 1 et 12). Au point de vue de l'organisation interne, nous observons cinq larges bandes musculaires longitudinales, dont la largeur atteint 10 millimètres. La vésicule de Poli est unique et mesure 3o millimètres de longueur. Les organes arborescents s'insèrent sur l'intestin à une assez grande distance de l'anus ; ils s'étendent sur toute la longueur du corps, et ils présentent des caicums latéraux courts et arborescents. Le tube digestif est grêle et a une double courbure en S. Les organes génitaux sont constitués par deux courts faisceaux de tubes blanc jaunâtre. Rapports et diffkrences. — Cette espèce nouvelle de Synallaclinés doit rentrer dans le genre /iat/ii/p/olos, car elle a une sole ventrale bien limitée par une rangée de papilles; ses radius latéro-ventraux ont des pédicelles disposés en plusieurs rangées, et sur ses radius dorsaux sont réparties des papilles. Les corpuscules calcaires contenus dans les téguments sont des tourelles à quatre piliers supportés par une base cruciforme. Mais ici le radius impair a de petits pédicelles disséminés sur une grande partie de sa longueur, quoiqu'ils ne soient bien sériés que dans la région posté- rieure. Ce fait se retrouve d'ailleurs chez d'autres Bathij plates. C'est ainsi que le II. phle(jJ7iatiru>< Sluiter, ra[)porté des Indes néerlandaises par le « Siboga »,ades pédicelles sur le tiers postérieur du radius impair. Le B. >i(ifa/is [Sars] des côtes de Norvège peutavoir des appendices sur ce ra- dius, et le //. falla.r Ostergren, de Bergen, présente un radius impair avec des pédicelles plus petits que ceux des radius latéraux, mais beaucou]) plus nombreux, environ six dans la largeur. Le B . profundns Kœhler et Vaney de l'océan Indien a deux ou trois paires de pédicelles sur le quartantérieur du radius impair et quelqucs-unsde ces appendices dans la région postérieure de ce radius. Tous ces faits montrent que le radius impair des Bathyplotoa n'est pas toujours nu. l^n certain nombre d'espèces, rangées soit parmi 8 HOLOTHURIES les fUithyploles, soit parmi les Si//ia//ark's, peuvent servir do termes de transition entre ces deux genres. C'est ainsi que le » Challenger » a re- cueilli sur les côtes de Patagonie une espèce que ïhéel a décrite sous le nom de Stichopus Moseleyi, mais que Ostergren et Ludwig rattachent au genre Balhuplotes. R. Perrier (1910) la considère avec raison comme une Si/naUactes par suite de son absence de sole. Notre nouvelle espèce, rap- portée par le o Pourquoi Pas? », montre que le genre Bathyplotes a un représentant dans les régions antarctiques. Je dédie cette espèce à M. Bongrain, membre de la deuxième expé- dition antarctique française. DEiNDROCIlIROTES CuCUMARIIDliS. Cucumaria antarctica Vancy. 1907. C. Vaney. Hololluiries. Expédition antarctique française, p. T.. 19U8. C. Vaney. Les Holothuries de VExpédilion antarctirjue nationale c'cossaise, l>. 427. No 71. — Dragage V. — 29 décembre i908. Clienal Peltier, entre l'îlot Gœtschy et Tile Doiimcr. Profondeur : 92 mètres. Vase grise et gravier. — 4 échantillons. N° 78. — Dragage V. — 1 érhantillon. No iiî). — Dragage VI. — l."j janvier 1900. Entrée de la baie Marguerite, entre l'ile Jenny et la Terre .\délaïde. Lat. S., 07» 45'; long. W., 70° 4:/ 42". Profondeur : 2.')4 mètres. Hoche, gravier. — 7 échantillons. No 107. — Dragage VII. —16 janvier 1909. Lat. S., 08° 3 i'; long. W., 72" 05'. Près de la Terre Alexandre. Profondeur : 250 mètres. Roche. — 1 échantillon. N" 108. — Dragage VII. — 1 échantillon. No 170. — Dragage VII. — 5 échantillons. No .308. — Dragage X. — 22 janvier 1909. Lat. vS., 08" 35' ; long. W.,72o 40'. Près delà Terre Ale.xandre. Profondeur; 297 mètres. Roche, vase bleue. — 1 échantillon. N'o .47,s. — 10 octobre 1900. Holothurie fi.xée sur une Algue récoltée par 0 mètres de fond à Port-r4irconcision, île Petermann. — 1 échantillon en mauvais état. NO 00.-,. — Dragage XIV b. — 18 novembre 1909. Le long de la côte nord-est de l'ile Petermann, dans le chenal de Lemaire. — 2 échantillons. NO 032. — DragageXV. — 20 novembre ItlOJ. Lat. S., 04" 49' 55" ; long. 'S\^,05<'49' IS", devant Port-Lockroy, chenal de Rooscn. Profondeur : 70 mètres. — 3 échan- tillons, dont 2 en mauvais état. Les divers exemplaires que nous rattachons à cette espèce sont souvent de tailles bien différentes. Les uns, dont la longueur est comprise entre iO et 00 millimètres, prés(Mit(!nt tous les caractères des échantillons ré- HOLOTHURIES. g coltés par le « Franrais » et la « Scotia » ; maisd'autres plus petits, n'ayant que 20 à 150 milliniètros de longueui" et ;> à 10 millimètres de diamètre, ont lin tout autre aspect extérieur. La coloration de ces petits individus est })art'ois entièrement blanche, cependant, chez beaucoup de petits exem- plaires, seuls les tentacules et les pédicelles sont blanchfitres. C'est sur- tout la texture des téguments qui présente les plus grandes variations. Les exemplaires de grande taille ont des téguments ayant l'apparence du cuir et qui renferment (pielques corpuscules calcaires souvent très dilliciles à déceler à cause de leur grande dissémination. Les |)elits individus pos- sèdent, aucoiitrairc», des téguments assez rigides, rugueux, riches en scié- rites tout à fait semblables à ceux que l'on observe chez les échantillons de grande taille. Entre ces deux séries de formes, nous observons quelques types intermédiaires. Decette comparaisonil semble résulter que lesjeunes individus de la V . aniarcUca auraient des téguments très riches en corpus- cules calcaires, tandis que les individus âgés ne renfermeraient (|u'un très petit nombre de scléritcs. (^omme nous le verrons plus loin, des faits sem- blables s'observent chez une autre Ciicumaria antarctique, la C. grandis. D'après les notes prises sur le vivant, la plupart des échantillons avaient des téguments violet foncé ou brun violacé, généralement plus foncés vers les tentacules ; ceux-ci étaient blancs ou jaunâtres. Cette espèce semble présenter une grande variation dans sa coloration. C'est ainsi que, du même dragage Vil, on a recueilli : 1° un exemplaire à tentacules jaunâtres et à téguments légèrement bruns, plus foncés vers la couronne tentaculaire ; 2° des exemplaires à tcnticules panacln-s de bl,uic cl tXv violet et (buil les téguments étaient blanchâtres, mais légèrement bruns v(M's la rrgi(jn Icn- taculaire; et enhn \\° n\\ individu à tentacules panachés ^e blanc et de violet et à téguments blanchâtres. D'autres dragages ont fourni des exemplaires entièrement blanchâtres. Cucumaria grandis Vaiiey. (Pi. 11, lis-. 10.) 11)07. C. Vuiiey. Hololhurics. Expédition (intariii(jiic françiii.ii', ji. l'J. l'JOS. C. Vuney. Lc^^UiAnihuriesdeVExpédilion anhirctir/ue natiojiale écossaise. ]>.VJH. N'o OU. — Dragage V. — 29 décembre 1908. Chenal Peltier, on(re l'îlot Gœischy et file Dounier. Profondeur : 92 métros. ^ ExpédilioH Charcot. — Va.neï. — Holotliuries. file Dounier. Profondeur : 92 métros. Vase grise et gi'avier. — 1 éciiantillMU. 10 HOLOTHURIES. No 7:1. — Dragage V. — 1 L'chiinlilloii. N» 77. — Dragag-e V. — 2 échantillons. No 171. _ Dragage VII. —10 janvier 19(39. Lai. S.,08o31'; long. W., 7 i" 05' Près de la Teri'e Ale.xaiulre. Prolonrleur : 250 mètres. Roclie. — 2 échantillons. N° 507. — 10 novemhre 1909. — Holothnrie trouvée à marée basse dans un lest d'Oursin sur une plag'e de l'ile Petermann. J'avais établi cette espèce sur un uni(iue exemplaire rapporté par le « Français » ; j'avais pu en compléter la diagnose à l'aide des échantillons recueillis par la « .Scotia ». Tous les individus que j'avais examinés jus- qu'à présent étaient de très grande taille. Dans la collection du « Pour- quoi Pas? » je trouve un exemplaire de grandes dimensions ; il a 240 mil- limètres de longueur et est absolument semblable aux échantillons que j'avais déjà décrits, sauf cependant au point de vue de la coloration. Sa couleur était primitivement brun violet, et, après l'action des liquides conservateurs, elle est devenue grisâtre. A côté de cet exemplaire de grande taille se trouvent sept petits échantillons, dont la longueur varie de 11) à 60 millimètres et dont le diamètre oscille entre 5 et 20 millimètres et qui présentent tous les caractères de l'espèce. La plupart des petits exemplaires ont le corps blanchâtre avec l'extré- mité antérieure brunâtre ; leurs tentacules sont aussi blanchâtres. Mais, d'après les notes de coloration prises sur le vivant, ils étaient soit blancs, soit d'un jaune très pâle, quelquefois rosés et même parfois d'un rose carminé. Leurs téguments sont rugueux et assez rigides; ils renferment de nombreux corpuscules calcaires en spatule, ayant en général un manche simple. Dans les exemplaires de plus grande taille, les téguments sont mous, peu épais et contiennent parfois des corpuscules dont le manche et souvent aussi la plaque spatulaire sont subdivisés en deux ou plu- sieurs parties (PI. II, fig. lO). La comparaison de tous ces exemplaires nous montre que les individus jeunes renferment dans leurs téguments de nombreux corpuscules calcaires qui leur donnent de la rugosité, tandis que les exemplaires de très grande taille n'ont que quelques spatules calcaires assez disséminées au sein des téguments relativement mous. Il semble qu'au cours du développement de cette espèce il y ait eu arrêt dans la formation des sclérites et peut-être même une disparition de quelques corpuscules déjà formés. Nou§ avons observé des faits ideu- HOLOTHURIES. lî tiques chez une autre espèce anturcti(jue, la VunutKirUi antarcticaY-AXxay . Ces deux fiirtomiria antarctiques présentent souvent une régénération partielle de leurs tentacules. C'est ainsi (pie, dans la collection du « Pour- tpioi Pas? » , un des individus du (\ fjt'ft?i(/is a cinq de ses tentacules réduits à létal de moignons, tandis (ju'un autre individu de la même espèce et de même provenance n'a que huit tentacules, dont quelques-uns sont en voie de régénération. J'avais déjà observé de semblables faits sur des exem- plaires rapportés pai' le « Français » et par la « Scotia ». Cucumaria Godfroyi nov. sp. PI. IV, li^-. 1 ù 5. N'o KVJ. — Dragago VII. — K; janvier l'JU'J. Lai. S., (i8":J4'; long. W., T-loQ:,' environ. Près de la Terre Alexandre. Profondeur: 2,50 mètres. Roche. — 5 échantillons. Ces exemplaires, tous blanchâtres, sont de petite taille. Leur longueur atteint une vingtaine de millimètres, et leur diamètre n'est que de i à o millimètres. Les pédicellessoiil localisés sur les radius, où ils se répartissent suivant deux rangées. Les radius du trivium en l'enferment un plus grand nombre que les radius du bivium. Les tentacules, au noinlMc de dix, sont lous semblables. Leur arbores- cence est très découpée. Dans un exemplaire, nous ne trouvons que hni! tentacules, parmi lesquels deux sont réduits à l'état de moignons. Les téguments sontminces et très rugueux. Ils renfermentde nombreux corpuscules en forme de spatule dont la poignée a l'aspect d'une tourelle : elle est large et est constituée i)ar deux ou trois prolongements plus ou moins épineux et réunis entre eux par des lames perforées et denticulées (PI. IV, lig. 1 et 2). La portion élargie de la spatule est parfois très étalée; elle a de notnlu'cuses ouvertures, mais n'offre pas de tubercules ni de denticulations. Les pédicelles rentcnnenl d<'S corpuscules calcaires bien particulici-s (l'I. IV, lig. 3 à .") I. Ce sont des bâtonnets apliitis cl ar(|ués dont les extré- mités et la partie moyenne s'éhirgissent en iinr pl;n|iie pcrlnri'c h coiitoiii's (lécoupi's et ('piiiciix ; la rt'gion moycnni' est dr'jcti'c du côté de I yxe, de telle soilc (pic (oui le corpuscule a raspcci d'iiii ridiilmi. L'anneau calcaire est formé [lar une aggliitiiiatiini de juii liciilcs c.il- 12 HOLOTHURIES. caires non soudées en pièces dures et compactes. Les muscles rétracteurs s'insèrent vers le milieu du corps. Le canal niadréporique unique est cir- convoliitionné et se dirige en avant; il porte une plaque niadréporique très visible. La vésicule de Poli est filiforme. Le tube digestif présente un estomac masticateur. Les organes génitaux sont formés par deux houppes de tubes simples, de couleur jaunâtre et placés dans la région moyenne du corps. Rapports et différences. — La Cucumaria Godfroyi est très voisine de notre C anUuct\ca\ mais nous avons cru nécessaire de l'en séparer à cause de ses corpuscules calcaires bien différents : ceux des téguments présentant une sorte de tourelle déjetée sur le côté et ceux des pédicelles rappelant plus ou moins ceux de la C. crocea. Ses sclérites à allure spatu- liforme rappellent ceux de notre C. grandis-^ mais ici le manche de la spa- tule n'est pas simple et est toujours constitué parla réunion de deux ou trois tiges parallèles. Ces différentes espèces antarctiques ont de grandes affinités avec la C. Sleineni de Ludwig; mais elles ne possèdent pas de dents anales comme cette dernière. Elles se séparent de la C. georgiana Lampert parce que leurs dix tentacules sont tous semblables entre eux, alors que l'espèce de Lampert a deux tentacules ventraux plus petits que les autres. Je dédie cette espèce à M. Godfroy, membre de la deuxième expédi- tion antarctique française. Cucumaria Liouvillei nov. sp. (PI. III, fig-. 1 à 3.) NO 72. — Drag-ag-e V. — 29 décembre 1903. Chenal Pellier, entre l'ilôt Gœischy et l'île Doumer. Profondeur : U8 mètres. Vase grise, gravier. — 1 échantillon. No 75. — Dragage V. — 1 échantillon. No 119. — Dragage VI. — 1.") janvier 1909. Lat. S., G7o45' ; long-. W., 7(to k:V 42". Entrée de la baie Marg-nerite entre l'île Jenny et la Terre Adélaïde. Profondeur : 254 mètres. Roche, gravier. — 3 échantillons. No 171. - Dragage VII. — 10 janvier 1909. Lat. S., 08o34'-, long. W^., 72o05' environ. Près de la Terre Alexandre. Piofondeur: 250 mètres. Roche. — 3 échantillons. NO 207. — Dragage IX. — 21 janvier 1909. Lat. S., 68o(i(i'; long. W., 70o20'. Au sud de l'ile .lenny. Profondeur : 250 mètres. Sable vert et roche. — i échantillon. N'o -ny). — Dragage IX. — 2 échantillons. No :îI)7. — Dragage X. - 22 janvier l'.K)',». Lai . S., 0,so35'; long. W., 72oiO'. Près de la Terre Alexandre-I'"'. Pruinndcur : 2'.t7 iiièhes. llochc, vase bleue. — 2 échan- tillons. HOLOTHURIES. 13 Cette nouvcllo espèce parait pi'ésentcr d'assez grandes variations. Les exemplaires ont des dimensions très variables. Les plus grands atteignent 00 millimètres de longueurct 20miHimètre dediamètre, alors que d'autres, beaucoup plus petits, n'ont que liJ millimètres de longueur et 7 milli- mètres de diamètre. Le plus grand nombre ont de 30 à 4o millimètres de longueur et de 10 à lo millimètres de diamètre. Leur coloration présente aussi de notables variations. IJ'après les notes prises sur le vivant, le tégument de ces différents échantillons est jaune orangé, blanc rosé, rose ou blanc; il est souvent transparent; les tentacules sont parfois rose orangé. Après conservation dans l'alcool, la plupart des exemplaires sont devenus blanchâtres. La face ventrale de l'individu n° 72 est brunâtre et renferme do nombreux pédicelles répartis suivant chaque radius du trivium : le radius médio-ventral a quatre rangées de pédicelles très serrées, tandis que les radius latéro-ventraux n'en ont que trois. Laface dorsale de cet exemplaire est blanche sur les côtés et brune dans sa région médiane ; la plupart des pédicelles du bivium sont répartis sur cha(|ue radius suivant deux rangées i)lus ou moins alternantes, maison en trouve qiiel(jues-uns disséminés dans les espaces interradiaux. (Miez d'autres exemplaires, il n'existe que deux rangées alternantes de pédicelles sur chaque radius, mais ces appendices sont beaucoup plus denses sur le trivium que sur le bivium. La plupart des échantillons ont dix tentacules semblables, souvent de coloration jaunâtre. Chez certains individus bien étalés, les tentacules sont très arborescents; mais, chez d'autres, les arborescences sont peu développées et simulent plutôt des aspérités. Un des échantillons du no 270 a des tentacules réduits à des moignons, et deux autres individus ne présentent que neuf tentacules, dont l'un beaucoup plus grand paraît provenir de la fusion de deux tentacules primitifs. Les téguments sont minces et parfois translucides; Le caractère le plus précis de cette espèce si polymorphe nous est fourni par les corpuscules calcaires de la paroi du corps qui paraissent |)lus nombreux chez les petits exemplaires (jue chez les grands, (^es corpuscules calcaires sont des plaques treillissées plus ou moins circulaires et en forme de coupes très surbaissées; leur diamètre est assez variable ; elles ont souventune dizaine 14 HOLOTHURIES. d'ouvertures à pourtour denté (PI. III, fi,q. I et 3). Cette denticulation si caractéristique s'observe quelquefois sur la périphérie de la plaque. Dans les pédicellcson retrouve queiques-uni^s de ces plaques dont les per- forations sont à pourtour denticulé (PI. III, fig. 2); vers l'exlrémité de ces appendices, les corpuscules calcaires ont parfois un contour moins pro- fondément découpé. L'anneau calcaire n'est [)as constitué par des plaques durées et résis- tantes, mais il estréduitàunamasdc granulations blanchâtres. Les muscles rétracteurs viennent s'insérer vers la moitié de la longueur du corps. Sui- vant les échantillons, on observe d'une à quatre vésicules de Poli fusiformes dont la longueur varie de 17 à 20 millimètres. Il existe soit un seul canal madréporique, soit un groupe de (pudre à cinq de ces canaux de 3 millimètres de longueur. Les organes génitaux sont constitués par deux houppes de tubes simples jaunâtres. Les organes arborescents sont bien découpés et à parois transparentes. Rapports et difféhences. — Cette espèce est très polymorphe; cependant elle se caractérise bien nettement par ses cori)uscules calcaires en forme de plaques calcaires perforées dont chaque trou est limité par un pourtour denticub'. (s, dont les deux ventraux sont de plus petite taille que les autres. Ouel(|ues tentacules sont parfois rédiiilsà l'état de moignons; d'autres iirésentent des taches pigmentaires. La région posté- rieiii'c du corps est ari'onche, et l'anus est bordé par cincj [)etites papilles. Les pc'cHcelles soid en petit nombre et disposés seulement sur les l'adius. Ils sont plus nomjjreux sur les radius ventraux (|ue sur les radius dorsaux. Les rangées de pédicelles s'arrêtent à quelque dislance de la bouche et de l'anus (IM. 1, lig. I et ){). Chez certains exemplaires, les pédicelles placés au voisinage de la région buccale sont plus petits que ceux de la région moyenne du corps, et cette difl'érenciation est surtout bien visible sur le trivium. Les pédicelles de chaque radius du bivium sont au nombre d'une douzaine ; ils sont très distants les uns des autres et sont disposés suivant une ilouble rangée, mais quelquefois ils s'échelon- nent en une seule série. Chez certains individus, les grands appendices du Iriviuni paraissent délimiter une ébauche de sole ventrale; ils sont disposés sur cha<|ue radius suivant une double rangée. Ceux des radius latéro-ventraux, au nombre d'uni; vingtaine, tendent à se disposer, chez certains échantillons, en une simple rangée assez dense, à côté desquels surgissent, de distance en distance, quelques ambulacres de la deuxième rangée. Les pédicelles du radius médian sont aussi au nombre d'une vingtaine ; dans la plupart des exemplaires, ils sont disposés en une double rangée alternante ; mais, chez certains individus, ils ne forment plus qu'une simple rangée dans la région postérieure du corps, et, chez d'autres, ils constituent des groupements séparés les uns des autres par un intervalle assez grand. Les téguments renferment quelques pla(|ues calcaires perforées, parfois " très disséminées (PI. III, lig. 0, 7 et I I). Certaines de ces plaques ont seulement quatre grandes ouvertures. Au centre du corpuscule apparaît quelquefois un mamelon assez volumineux, et l'on trouve parfois sur les travées des mamelons de i)lus petite taille. Quelques plaques tégumen- laires sont de grande taille et sont percées de nombreuses perforations entre lesquelles sont répartis un grand nombre de mamelons (lig. 0). Vers les pédicelles, les corpuscules s'allongent suivant un axe; ils ont i6 HOLOTHURIES. d'assez nombreuses perforations, mais seulement quelques mamelons (IM. III, fig. i et 10). Les tentacules contiennent des bâtonnets aplatis et quelquefois arqués et qui présentent une ou deux séries de perforations et quelques fines granulations saillantes à leur surface (PI. III, fig. 5, 8 et 9). L'anneau calcaire (PI. I, fig. 10) est formé par dix. pièces calcaires dont les parties interradiales sont en forme de chevrons, tandis que les radiales sont massives. Le canal madréporique est unique et se termine par une plaque madréporique dirigée en avant. Il n'existe qu'une seule vésicule de Poli de 10 millimètres de longueur. Les organes génitaux sont constitués par deux faisceaux comprenant chacun une dizaine de tubes moniliformes de 20 millimètres de longueur et à renflements rou- geàtres. Lîne papille génitale fait saillie vers le cercle des tentacules. Certains des exemplaires (PI. I, fig. 1) présentent immédiatement en arrière de la région tentaculaire des boursouflures provenant de l'agglo- mération d'œufs de coloration rougeàtre dans des poches incubatrices. Celles-ci, au nombre de cinq, ont chacune une ouverture antérieure placée dans un inlerradius, à quelques millimètres de la base des tentacules. Les pédicelles situés sur la paroi de ces poches sont beaucoup plus réduits que les autres. Les œufs sont en voie de développement et sont tous au même stade. Rapports et différences. — La Cucwnaria Jouhini ressemble beaucoup à ]a. C. f/eorgianahawperl et surtout à la forme que Lampert avait d'abord décrite sous le nom de ('. pif/iornion et dont les pédicelles étaient loca- lisés en double rangée sur les radius. En efl'el, les plaques de la paroi du corps ont à peu près la même forme; l'anneau calcaire est semblable et, parmi les dix tentacules, les deux ventraux sont plus petits. Malgré ces caractères communs, il nous paraît nécessaire de la séparer de cette espèce pour les raisons suivantes : 1° Les corpuscules calcaires des tentacules sont des plaques allongées bien dillerentes des sclérites signalés par Lampert et Ludwig chezC.geor- giana ; 2° Les pédicelles dans chaque radius sont ici moins nombreux que chez la (' . gf'orgiana, et leur disposition sur le triviumest bien particulière HOLOTHURIES. 17 avec cette ébauche de sole ventrale que Ion rencontre chez certains exemplaires; \\° L'existence de cinq poches incubatrices intorradiales paraît aussi tout à fait spéciale à la C. Joabini. dépendant ce dernier caractère, qui semble si important au premier abord, ne doit pas être considéré comme j)répondérant tant que l'on ne connaîtra pas toute la biologie de \diC.geor- (jiana. II faut tenir compte que nos connaissances sur une espèce sont souvent fragmentaires et ne sont complétées que progressivement. C'est ce que nous montre bien les observations faites récemment sur la^'. crocea (Lesson). Cette ancienne espèce a été décrite à maintes reprises. Au cours (lu voyage du << Challenger », Wyville Thomson avait observé que les jeunes de C. crowrtélaient portés sur le bivium des parents, dont les deux radius dorsaux avaient été modifiés et avaient un aspect vcrruqueux. Ces faits furent confirmés par Théel, par Ludwig et par moi-même. Mais ce n'était là qu'une observation incomplète, et les exemplaires rapportés par la « Discovery » ont permis à Mac Bride et Simpson (1908) de signaler chez cette espèce la présence de deux poches incubatrice ventrales. Notre nouvelle forme incubatrice s'éloigne de la C . crocea non seule- ment par le nombre différent des poches incubatrices, mais encore par la forme des corpuscules calcaires et par la présence de deux tentacules ven- traux plus petits que les auti-es. Elle se sépare aussi de la C. lateralis Vaney, qui, au jjoint de vue des corpuscules calcaires, se rapproche de la C . georgiana^ mais qui possède deux poches incubatrices v(Mitrales et dont la disposition des j)édicelles est bien différente de ce que nous avons signalé chez la C. Jouhini. Par suite d'un début d'ébauche de sole ventrale, notre ('ucuniaria doit être considérée comme un terme de transition entre les Cucumaria et les Psolidiuin. Je dédie cette espèce à M. le Di"Joubin, professeur au Muséum, qui m'a si aimablement fourni l'occasion d'étudier les collections du » Français » et du « Pourquoi Pas ? ». Erp:dilion Cliarcot. — Vaney. — Ilololliurios. i8 HOLOTHURIES. Psolidium Gaini nov. sp. (PI. I, lig-. 7 à 9 ; PI. IV, fig-. 6 il 14.) No 035. — Drag-;ig-e XV. —20 novembre 1009. Lat. S., 040 49'.":.'; long-. W., 05° 49' 18'. Devant Port-Lockroy, chenal de Roosen. Profonileur : 70 mètres. Vase et cailloux. — 2 échantillons. En examinant simplement à l'ccil nu ces deux exemplaires, on serait tenté de les classer parmi les Psolus dont la sole ventrale est limitée par un rebord marginal; mais l'examen microscopique d'une portion de la paroi dorso-latérale du corps nous révèle sur toute cette région la pré- sence d'un grand nombr(^ de petits pédicelles présentant chacun une plaque terminale (l'I. IV, fig. 10). De telle sorte que ces deux échantillons doivent être rattachés au genre Psolidium. Ils constituent les types d'une espèce nouvelle, que nous désignons sous le nom de Psolidium Gaini, la dédiant à M. Louis Gain, qui a si bien préparé la collection des Échino- dermes au cours de l'expédition du « Pourquoi Pas? ». Les deux exemplaires avaient sur le vivant les téguments et les tenta- cules dun rose légèrement orangé, mais, après conservation, ils sont devenusblanchâtres. Ilssont de taille assez différente. Le grand individu a 40 millimètres de longueur, 7 millimètres de largeur et 10 millimètres de hauteur; le petit échantillon n'a que 30 millimètres de longueur et 6 millimètres de largeur et de hauteur. Tous deux présentent une sole ventrale à paroi mince bien délimitée par un petit rebord marginal plus ou moins infléchi du côté interne (PI. I, fig. 8). Cette sole est ovalaire; son grand axe a 32 millimètres chez le grand exemplaire et 20 millimètres chez le petit échantillon, et les petits axes correspondants ont 7 milli- mètres et 4 millimètres. La face dorsale du corps est bombée (PI. T, fig. 9) ; elle se surélève légè- rement en avant, où elle se prolonge par un siphon buccal cylindrique plus ou moins redressé; tandis qu'en arrière cette région dorsale se termine en un court siphon anal de forme conique. Les deux siphons sont recou- verts de petits piquants, mais il n'existe aucune plaque différenciée autour des ouvertures buccale et anale. La bouche est entourée par une couronne de dix tentacules dont les deux ventraux sont plus petits que les autres HOLOTHURIES. 19 Le n'itoi'd iiinéclii de !a sole ne permet pas (riiKli(|uei' avec précision la disposition despédicelles le lonc,- des radins ventro-latéraux. Snr presque tonte la longueur de ces radius, l(>s j)i'dicelles paraissent disposés suivant quatre rangiM's. mais en cei-tains points on ne trouve que deux rangées. Le radius imulian ventral présente seulement deux groupes de pédicelles à SCS exlréiiiités ; le groupement antr-rieiii- est toujours le plus important. ('('Ini-ci roinpreiul une douzaine de piulicclles disposés en un triangle de ,") à (3 millimètres de hauteur et dont la base, constituée par quatre appen- dices, est appli(piée contre le rebord marginal. Quelques plis longiludi- nauxdelaparoi de la sole suivant le radius impair rendent difficile Ti^xamen de cette région, mais il semljle qu'il n'y ait pas de pf'dicelles intermé- diaii-es répartis entre les di'ux groupes terminaux. A la base du siphon buccal, chacun des deux radius du bivium présente un pédicelle bien net. Toute la surface dorsale est grenue et, examinée au microscope, présente un grand nombre de petits pédicelles. Les téguments de la région convexe du corps sont rigides et assez épais. Ils renferment deux sortes de corpuscules : 1° des plaques allon- gées (PI. IV, lig. 7), pourvues de nombreuses perforations plus ou moins alignées dans le sens du grand axe de la plaque ; 2° des petits corpuscules Ireillissésen forme de corbeille dontl'anse est latérale fPl. TV, fig. 8). Ces derniers sclérites sont superficiels. Les pédicelles dorsaux possèdent dans leurs parois latérales des plaques perforées (PI. IV, fig. 14) et sont munis chacun d'une plaque terminale (fig. iO). Les téguments de lasole contiennent des plaques à contours irréguliers et à plusieurs perforations situées chacune sur une j)artie saillante (PI. IV, fig. (), 0 et 13). Les pédicelles de cette sole ont des plaques plus ou moins allongées et à perforations disposées en une ou deux rangées- sensiblement alternantes. L'anneau calcaire (PI. I, fig. Ij est conqiosé de dix pièces pres- que semblables en forme do chevron, nuinie chacune d'une pointe antérieure. Les muscles rétracteurs ont une longueur de 7 milli- mètres. La vésicule de Poli est unique et a de o à 0 millimètres de longueur. Le canal madréporique est coiiii et se termine par une plaque peu visible. 20 HOLOTHURIES. Les organes génitaux sont formés par deux houppes de filaments blanc jaunâtre dont les antérieurs sont très grands. Rapports et différences, — Le Psolidium Gaini s'éloigne des Psolidiimi convei^gens (Ilérouard) et Pu. [Cuciimaria) Coatsi Vaney dos régions an- tarctiques par la présence d'une sole bien délimitée par un rebord margi- nal, ce qui le rapproche des véritables Psoltts, tandis que les deux autres espèces signalées sont plutôt voisines des Cucumaria. Ce nouveau Psolidium se rapproche du Ps. dorsipes Ludwig, qui pos- sède aussi une sole avec un rebord marginal et dont les pédicelles dorsaux sont irrégulièrement répartis. Mais l'espèce de Ludwig a la face dorsale du corps couverte d'écaillés nombreuses, visible à l'œil nu et imbriquées les unes sur les autres ; sa sole ventrale a trois séries complètes de pédi- celles marquant les trois radius ventraux, et sur le radius impair sont dis- posés deux rangsde pédicelles très complets et assez serrés les uns contre les autres. D'ailleurs, dans ces deux espèces, les corpuscules calcaires ne sont pas semblables : c'est ainsi que la paroi de la sole ventrale du Ps. dorsipes renferme trois sortes de sclérites, tandis que chez le Ps. Gaini nous n'en avons observé qu'une sorte. Psolus Charcoti Vaney. (PI. V, fig-. 11 à 10.) 1907. — C. Vaney. Ilololhuries. Expéililinn antarrtlfjue française, p. 21. No 7(3. — Dragage V. — 29 décembre 1908. Chenal PelUer, entre Tilol Gœtschy et l'île Doiimer. Profondeur : 92 mètres. Vase g-rise et gravier. — 5 échantillons. N° 79. — Dragage V. — G échantillons. No G33. — Dragage XV. — 20 novembre 1909. Lat. S., 04o49'55'; long. W., 05o49'18'. Chenal de Roosen, devant Porl-Lockroy. Profondeur : 70 mètres. Vase et cailloux. — Nombreux exemplaires. J'ai hésité, pendant un certain temps, à rapprocher ces divers exem- plaires du type spécifique rapporté par le « Français » de la baie de Biscoë par 1 10 mètres de profondeur et que je n'avais pu étudier qu'impar- faitement par suite de son état de contraction et de l'attaque des liquides conservateurs. Comme l'exemplaire de la baie de IJiscoë, tous les échantillons du «Pourquoi Pas?» ont uncorpsplus oumoins cylindrique. D'après les notes HOLOTHURIES 21 prises sur le vivant, leurs téguments étaient brunâtres ou d'un rose sale pouvant quelquefois aller jusqu'au brun, tandis que les tentacules étaient rose très pâle ou rose orangé. Après conservation dans l'alcool, ils ont une coloration blanc grisâtre, et leur couronne tentaculaire est entièrement blanche. Leurs téguments sont minces, plus ou moins plissés et souvent d'apparence quadrillée. Tous ces échantillons sont de bien plus grande taille que notre ly|)e spécifique : certains ont 75 millimètres de longueur et 25 à 30 millimètres de diamètre, alors que la majorité a en moyenne de 45 à 00 millimètres de longueur et de 20 à 25 millimètres de diamètre ; deux individus seulement n'ont que 20-22 millimètres de longueur et 10 millimètres de diamètre. Chez cette espèce, la sole ventrale ne se caractérise que par son apla- tissement et par une surface généralement beaucoup plus lisse que celle des autresrégions du corps. Pourtant, chez quelques exemplaires, il semble exister un très faible bourrelet latéral placé sur les côtés de la sole. Si cette formation n'est pas le résultat de l'état de contraction du corps sous l'influence des liquides conservateurs, elle représenterait lébauche d'une bordure marginale. La sole n'occupe pas toute la surface ventrale du corps : elle ne s'étend souvent que sur les deux tiers de la longueur de l'animal et même parfois que sur la moitié de cette longueur. Les pédicelles sont exclusivement localisés sur les aires radiales de la sole ; leur nombre ainsi que leur répar- tition présentent de très grandes variations. Les radius latéraux du trivium ont de sept à vingt-cinq pédicelles dis- posés sur une rangée unique. H y a souvent une dissymétrie très marquée entre les doux radius latéraux d'un môme individu, car l'un peut renfermer quelques pédicelles de plus que l'autre; c'est ainsi que, sur un échantillon de 75 millimètres de longueur, j'ai compté neuf pédicelles à droite et treize à gauche. Mais les plus grandes variations sont présentées par le radius médian ventral. J'ai compté sur ce radius de quatre à dix-neuf pédicelles disposés sur deux rangées, quelquefois alternantes. Ces appendices sont localisés surtout aux extrémités antérieure et postérieure du radius impair, alors que, dans la région moyenne de celui-ci, ils peuvent être ou absents, ou en petit nombre et alors très disséminés. En comparant entre 22 HOLOTHURIES. eux les divors individus, on remarque, en général, que les plus grands exemplaires possèdent le plus grand nombre de pédicelles sur le radius médian ventral. Ainsi un petit exemplaire de 22 millimètres de longueur, ayant une sole de 1 2 millimètres de longueur pourvue de sept ou huit pédi- celles dans chaque radius latéral du trivium, ne présente que quatre pédi- celles sur son radius impair, répartis par paire à chacune des extrémités; tandis que dos échantillons de Oo à 70 millimètres de longueur avaient de dix-sept à dix-neuf pédicelles répartis sur tout le radius impair. 11 semble qu'il y ait augmentation du nombre des pédicelles dans le cours du déve- loppement de celte espèce; mais cette augmentation ne se fait pas d'une façon régulière, car des individus de même longueur peuvent parfois présenter de très grandes variations au point de vue du nombre de ces appendices. Quelques-uns de ces Psolus sont étalés et présentent uni; couronne tentaculaire formée de dix tentacules arborescents, dont les deux ventraux sont do plus petite taille que les autres. Si nous comparons ces divers exemplaires recueillis par le « Pourquoi Pas? » avec l'unique échantillon de noive Psolus Charcoti provenant de la première expédition antarctique française, nous trouvons un certain nombre de différences qui expliquent notre première hésitation pour les rattacher tous à la même espèce. En effet, nous devons tout d'abord signaler que le type spécifique ne présente qu'une seule rangée de pédi- celles s'étendant sur toute la longueur du radius médian ventral, mais cette différence est de peu d'importance, car nous avons vu une très grande variabilité dans le nombre et la distribution de ces appendices. Mais la différence la plus marquée est celle tirée des corpuscules calcaires. Dans le type spécifique, nous n'avons jamais trouvé qu'une seule couche de sclérites ; t^mdis que dans les téguments de tous les exemplaires rapportés par le « Pourquoi Pas? » nousobservons deux couches de corpuscules : un(; sui)orficielle formée de sortes de coupes treillissées (PI. V, fig. 13 à 17) et une profonde constituée par de nombreuses plaques réticulées, dont l'aspect varie suivant que l'on examine la paroi de la sole ou les parois latéro-dorsales du corps. Certaines de ces plaques sont formées par plu- sieurs étages de travées constituant des réseaux superposés comme nous l'avions déjà décj'it précédemment, mais ici les plaques atteignent souvent HOLOTHURIES. 23 des dimensions beaucoup plus grandes que celles du type. Dars les pédi- celles de l'unicpie exemplaire du " l-'rançais », nous n'avons jamais pu déceler aucun corpuscule calcaire, alors que dans les appendices do tous les individus du « Pour([uoi Pas? » nous observons des coupes treillissées et quelques plaques calcaires allongées pourvues de nondjreuses perfo- rations (PI. V, fig. 12 a, h, c, d, e). Toutes ces dilTérences au jjoint de vue des corpuscules calcaires tiennent probablement à ce fait que l'exemplaire du « Français » a été soumis à l'action d'une formaldébyde acide qui a dissous les scléi'ilcs les plus superficiels. De telle sorte que nous devons considérer la présence des coupes treillissées superficielles comme cons- tante dans cette espèce. Ce caractère rapprocherait beaucoup notre Pso/us Cliarcoti à\\ Psiiln-i Mu/rai/iThvtA. Cette dernière espèce a été établie sur un unique exemplaire recueilli par le « Challenger » par 37° 1 7' de latitude Sud et 53° o2' de longitude Ouest, à nue [)rofondeur de GOO brasses; elle possède iiwr sole qui semble bien délimitée par une bordure marginale saillante ; sa région dorst.li; est fortement verru(|ueuse, et chaque verrue paraît être formée par un l'éseau de même structure que celui (|ui com- pose les écailles elles-mêmes; en outre, la disposition des pédicelles n'est pas la môme que dans notre espèce. Tout cet ensemble de caractères séparent bien le /*s. Murraf/i de notre Ps. Charcoti. Au point de vue de l'organisation interne, nous observons que l'anneau calcaire du Ps. C/iat'coli o.sl constitué par dix pièces fortement soudées les unes aux autres (PI. V, fig. Il); chacune de ces pièces, radiales ou inlerradiales, est pourvue d'un prolongement antérieur en forme de pointe. Il existe une seule vésicule de Poli, allongée, mesurant 10 millimètres de longueur; elle est située un peu à gauche du plan médian. Le canal madréporique se termine par une grosse plaque ovoïde. Les téguments sont blanchâtres à l'intérieur; les bandes musculaires longitudinales sont minces et blanchâtres. Il y a deux touffes de tubes génitaux simples et blanchâtres. Les organes arborescents ont une paroi très mince et trans- parente. Sur de nombreux exemplaires nous trouvons des animaux fixés. 24 HOLOTHURIES. Psolus Kœhleri nov. sp. (PI. I, fig-. 2, 5 et fi; V\. V, fig. 1 à 10.) IS'o 74. _ Drng-agc V. — 29 décembre 1908. Chenal Peltier, entre l'ilot Gœtschy et nie Doumer. Profondeur : 98 métros. Vase grise, gravier. — Nombreux échantillons. NO 029. — Drag-age XV. —20 novembre 1900. Lat. S., Cio-iO'Sj'; long. W.,0ôoi'J'18'. Devant Porl-Lockroy. Chenal de Roosen. Profondeur : 70 mètres. Vase et cailloux. — Nombreux échantillons. N» 630. — Dragage XV. — 4 échantillons. Ce nouveau Psolus rappelle beaucoup extérieurement notre Ps. granu- losus, mais il est de bien plus grande taille. Certains exemplaires ont 6o millimètres de longueur, et les plus petits individus ont encore 32 à 38 millimètres de longueur. Le corps de ce Pso/ws- présente une région dorsale fortement bombée et une face ventrale aplatie occupée en majeure partie par une sole que limite une bordure assez saillante (PI. I, fig. 2, 5 et 6). D'après la note de couleur prise sur l'animal vivant, la sole est blanche, alors que tout le reste du corps est d'un beau rouge ; les tentacules sont rosés ou d'un rose violacé très pâle. Après le séjour dans l'alcool, ces colorations si vives ont disparu, et tous les échantillons sont devenus uniformément blan- châtres. La sole ventrale a des parois minces; sa forme est ovalaire ou rectangulaire ; sa longueur n'est que les deux tiers de la longueur totale du corps, tandis que sa largeur est sensiblement la même que celle du corps. Cette largeur, d'ailleurs, varie suivant l'état de contraction de l'animal : chez certains exemplaires, ayant tous sensiblement o5 milli- mètres de longueur, nous la voyons varier de lo à 25 millimètres. La hauteur du corps est comprise entre 10 à 22 millimètres; elle subit de grandes variations, et le plus souvent elle va en diminuant d'avant en arrière. Sur la face dorsale du corps, on trouve, en avant, le siphon buccal et, en arrière, le siphon anal qui font tous deux plus ou moins saillie. Le siphon buccal est presque toujours cylindrique, et son diamètre est com- pris entre 12 à 20 millimètres; sa direction est assez variable, de telle sorte que la couronne tentaculaire est dirigée soit en avant, soit vers le haut. Le siphon anal apparaît sous la forme d'un mamelon tronconique de 7 millimètres de diamètre et de 3 à 5 millimètres de hauteur. HOLOTHURIES. 25 En dehors (le la sole ventrale, toiil le reste du corps est limité par des téguments assez rigides et d'aspect réticulé. Aucune grande plaque dille- renciée ne borde les ouvertures buccale et anale Les tentacules sont au iioiid»re de dix; les deux ventraux sont de plus petite taille cpic les autres. Ouelques petites ponctuations noirâtres appa- raissent sur les digitations des tentacules. Un certain nombre d'exem- plaires présentent sur le i)Ourlour de lacouronne lentaculaire cinq dépres- sions iii(('rr;idiales, v<''rilal)les poches incubatrices largement ouvertes vers l'extérieur et dans rint(''rieur desquelles on trouve de petits Psolus (PI. I, lig. (il. On observe |)arfois deux pédicelles de petite taille dis- posés vers la ri'gion antérieure des radius dorsaux et entre les poches incubatrices ( l'I. I, lig. ."i). Ce sont les seuls pédicelles du biviuni. Sur un exemplaire, jai observé deux pédicelles |)lacés sur la portion du radius médian comprise entre la couronne lentaculaire et le bord antérieur de la sole; mais, chez la plupart des échantillons, les pédicelles sont exclusivement localisés sur la sole. Chez certains individus, la bordure de la sole ventrale présente, siu' sou bord libre, une série d'ambniacres sou(l<'"s latéralement les uns aux autres eu un repli mai'giual continu, dont la structure est surtout bien nette chez les exemplaires bien étalés 1*1. I, lig. 1). Sur un individu de grande taille, la bordure marginale de la sole paraît ainsi constituée par jdus de quatre-vingts appendices. Kn dedans de cette bordure et sur la sole uiènie sont disposés une trentaine de pédicelles n-partis en deux rangées altern;intes, dont l'une paraît presque toujours |irépon(l('rante. Suivant le radius médian ventral, la disposition des p('dicelles est li'ès variable. Cependant, chez tous les exemplaires, l(>s pédicelles existent tout le loug du radius; mais, aux extrémités, ils sont plus nombreux et plus rapprochés les uns des autres, sui'toutvers l'extrémité antérieure, tandis (pi'ils sont très disséminés dans toute la région moyenn<' (l'I. I. lig. 2). C'est ainsi que, chez un grand e\ein|)biire recueilli lors i\\\ Di'agago V^, le radius impair nous piésente, en avant, huit pédicelles disposés sur deux rangéeset, tontàfaiten arrière, un massif de troispédicelies appartenant à deux i-angées; ces deux uiassifs ambulacraires terminaux sont relii's 1 un à l'autre par liiiil pédicelles disséminés sur toute la région moyenne Ejcpêdilion ('harcut. — V.\nkv. — IloUilliui-ios. 4 26' HOLOTHURIES. et placés les uns derrière les autres en une seule file. Chez un autre indi- vidu de plus petite taille, le radius médian ventral possède vingt à vingt- cinq pédicelles disposés en deux rangées alternantes ; ces appendices sont très espacés et peu distincts dans la région moyenne du radius, mais ils sont concentrés aux extrémités : en avant, on en trouve dix disposés sur deux rangées, tandis qu'en arrière il n'existe que quatre à cinq pédicelles. Les parois dorsales et dorso-latérales du corps renferment des plaques ovalaires à nombreuses perforations et présentant un double et même parfois un triple réseau de travées superposées. Sur ces plaques sont disposées des coupes à paroi réticulée et dont l'ouverture est bordée par des denticulations bien marquées (PI. V, fig. 2). La paroi mince de la sole renferme de grandes pla((ues calcaires (PI. V, fig. 1 ), à contours irréguliers et à largos ouvertures, et des coupes plus surbaissées que celles qui existent dans les autres régions du corps (PI. V, lîg. 3 et 5). Dans les pédicelles de la sole, on trouve des sortes de corpuscules calcairesen forme de coupes, ainsi que des plaques allongées à nombreuses perforations (PI. V, fig. 4, 8 et 9j. L'anneau calcaire (PI. V, fig. 10) est constitué par dix pièces en che- vron, munie chacune d'une pointe antérieure, qui est beaucoup plus massive dans les parties radiales que dans les interradiales. Il existe une vésicule de Poli de 7 millimètres de longueur. Les organes génitaux sont formés par deux houppes de tubes qui s'étendent très en arrière dans le corps et qui se réunissent en avant en un tube génital dont le diamètre est parfois assez grand. Rapports et différences. — En se basant sur la présence de quelques pédicelles dans la région du bivium et sur la forme des corpuscules cal- caires, on pourrait ranger cette nouvelle espèce dans le genre Pso/idium tel (jue le définit 15. Perrier. Mais nous avons pensé qu'elle devait être plutôt rattachée au genre Pso/us^ parce que l'appendice unique de chaque radius dorsal n'existe pas chez tous les exemplaires et paraît fournir un caractère fugace sur le point de disparaître. Cette nouvelle espèce montre liirii i|iiç les genres Pso/tts et /'so/lt/iu/// sont très voisins, et elle constitue une forme de transition entre ces deux genres. HOLOTHURIES. 27 Le mode d'incubalion du l'solus KwIiIpiî est bien particulier et est tout à fait dinV'i'cnl de celui (juc nous avons sif;nalé riiez le Psahis (iramilosiis Vaney. Ku eiret, dans celte dernière espèce, les (eufs sont enchâssés dans des vcrrucosilés de la sole ventrale, tandis ([ue chez ce nouveau Psolus les œufs sont déposés dans des poches interradiales situées à la base de la couronne tentaculaire. D'ailleurs le l'sohis (/iv/ik/osi/s se distingue du f'so/i/s Kii'hh'ii par d'autres caractères. La taille du Ps. grann/osiis est toujours plus petite que celle du /*.v. Kd'hleri. (Ihez le Ps. f/rana/o.sas épanoui, le siphon buccal est nettement terminal, et le si[)hon anal est toujours peu saillant, tandis que, chez notre nouvelle espèce, le siphon buccal est plutôt obli(|ue et dirigé vers le haut, et le siphon anal a la forme tronconique. La forme de la sole et la structure de la bordure marginale qui la limite sont bien différentes dans ces deux espèces. De plus, chez le Ps. fjraïudosus^ le radius impair ne présente des pédicelles qu'à ses extrémités antérieure et postérieure, toute sa portion moyenne restant nue, alors que, chez le ps. kd'hleri, les pédicelles sont toujours disséminés tout le long du radius inqjair, quoi([u'ils soient plus condensés aux extrémités. Ces deux espèces sont donc liien distinctes, mais leurs corpuscules calcaires présentent entre eux une si grande analogie que nous devons admettre (|u'elles sont très voisines, seulcnuMil l'une est franchement un Psolus, landis (|ue l'autre a des caractères do Psolidinm. Je suis heureux de dédier cette espèce à mon maître et ami 'S\. \\. Kœhler, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Lyon, dont les tra- vaux sur les Echiiioderuies sont universellement connus et appi'é- ciés. Liste des espèces recueillies aix hifférentes statihns. Dragag-e V. — 29 décembi-e 1<.)I)H. Chenul Peltier, cnlro l'ilot Grrlsrhy el l'ilc Doiiinci'. Profondeur : î)2 mùlres. V;iso grise et gravier. Tempéialure de l'eau au l'oiici: — U°,l. Cucinniiria aninrctica. (lurumufia f/randis. Cucumaria Lioucillei. Cl un m a vin .In 11 h in i. I'.si)/(is ('hiiriiili. Pso/iis h'd'/i/cri. Dragag-e VI. — 15 janvier l'.Nid. Lui. S., (17° i:)'; long-. \\'., 7()o i.")'.'i2". Eiilive île lu 28 HOLOTHURIES. baie Marguerite, entre Tlle Jenny et l'ile Adéiaùle. Profondeur : 254 mètres. Roctie et gravier. Température rie l'eau au fond : — lo,i8. Cucumaria anlarctiça, I Cucumaria Liouvillei. Dragage VII. — 16 janvier l'Jolt. Lat. S., GS034' ; long. W., 72°0.5'. Près de la Terre Alexandre-ler. Profondeur : 250 mètres. Roche. Température de l'eau au fond : — 10,6. Cucumaria Godfroyi. Cucumaria Liouvillei. Syna/lacles {?) Gaurdoni. Cucumaria anlarctiça. Cucumaria grandis. Dragage IX. — 21 janvier lOOU. Lat. S., OSodO' 5"; long. W., 70002'. Au sud de l'île Jenny. Profondeur : 250 mètres. Sable vert et roebo. Température de l'eau au fond : — 00,5. Balhyjilotes Bongraini. \ Cucumaria Liouvillei. Dragage X. — 22 janvier 1900. Lat. S., 08o 35' ; long. W., 72° 40'. Près de la Terre Alexandre-ler. Profondeur : 207 mètres. Roche et vase bleue. Température de l'eau au fond : — 0o,0. Cucumaria anlarctiça. \ Cucumaria Liouvillei. Dragage XIV b. — 18 novembre 1009. Le long de la côte Nord-Est de l'île Petermann, dans le chenal de Lemaire. Cucumaria anlarctiça. Dragage XV. — 20 novembre 1900. Lat. S., 04° 49' 35' ; long. W.,G5o 40' 18'. Chenal de Roosen, devant Port-Lockroy. Profondeur : 70 mètres. Vase et cailloux. Cucumaria anlarctiça. Cucumaria Joubini. Psolidium Gaini. Psolus Charcoti. Psolus Kwhieri. Ile Petermann ; Lat. S., 05ol0'34'; long. W,, 00o32'30'. Sur la plage : Cucumaria grandis. DEIXIÈME PAIITIE CONSIDÉIUTIONS (IKXÉRALES SUR LES HOLOTHURIES ANTARCTIOUES ET SURANTARCTIOUES Dans son beau niénioir-e sur les lloloUuuies do Magellan, paru en 1S9S, Lutlwig a fait une revision d'ensemble des Holothuries antarctiques, et il les a ensuite comparées aux formes arctiques, (le savant comprenait, sous le nom de région antarctique, toute la calotte polaire australe limitée par le M)° latitude Sud. Or cette calotte australe se subdivise elle-même en une région antarctique et une région subantarctique. Ludwig n'avait probablement pas tenu compte de cette subdivision, parce qu'à cette époque la faune antarctique était peu connue. Depuis 18!)S, les explorations antarctiques se sont mulLi[)liées et nous ont rapporté de si nombreuses Holothuries des régions polaires australes qu'il me ])araît utile de synthétiser maintenant l'ensemble de nos connais- sances sur les espèces antarctiques et subantarctiques. Mais avant il est nécessaire de bien définir ce que nous entendons par région antarctique cl par l'égion subantarctique. Felseneer (1003) limite la région antarctique à l'Antarctide, c'est-à-dire aucontinent, à contours plus ou moins hypothétiques, établi au pôle austral. Cette régi(in comprend non seulement les terres australes situées à l'intérieur du cercle polaire avec leurs différentes parties saillantes, mais encore les îles avoisinantes, qui n'en sont séparées que par de faibles profondeurs. C'est à cette définition que s'estrallié Mortensen dans l'étude des Échinides du « Gauss » . Dans son important mémoire sur les Échinodermes (Astéries, Ophiures, Echinides) de la deuxième expédition antarctique française, Kœhler (IIM 2) trouve, avec juste raison, que celte conception offre l'incon- vénient de s'appliquer trop exclusivement à la faune littorale. 11 est néces- saire de la modifier pour la rendre plus générale et pour [)ormettre de l'appliquer à l'ensemble do la faune littorale et de la faune abyssale. Kœhler a discuté assez longuement les données permettant de fixer les 30 HOLOTHURIES. limites do la région antarcti(|U(' |>oui' la faune marine. 1! montre que la ligne d'extension maximum de la banquise ainsi que celle des minima absolus de — 1°, 1 1 ('-.(l]0° F.) pour l'eau superficielle de la mer et l'iso- therme de QoC. pour l'air constituent trois courbes qui ont sensiblement la même configuration. Finalement Kœhler admet comme limite septen- trionale de la région antarctique la ligne d'extension maximum de la banquise. Nous nous rallions complètement à cette manière de voir, qui présente l'avantage de s'appliquer à la fois aux Holothuries littorales et aux Holothuries abyssales. Nous diviserons cetle région antarctique en quatre quadrants, qui sont : à l'Ouest, de 0° à 90° de longitude, le quadrant américain ou de Weddell et, de 90° à 180° de longitude, le quadrant pacifique ou de Ross ; à l'Est, de 0° à 90° de longitude, le quadrant africain ou d'Enderby et, de 90° à 180°, le quadrant australien ou de Victoria. Les Holothuries antarctiques que nous connaissons sont surtout celles qui proviennent des collections du " Challenger » , de la <( Southern-Cross » , de la (I Belgica », du « Français », de la « Scotia », de la '< Discovery » et du c Pourquoi Pas?, ». Nos données sur les quadrants australien et paci- fi([ue sont peu importantes, car la <( Southern-Cross » et la « Discovery » n'ont recueilli qu'un très petit nombre d'exemplaires déterminables. La plus grande partie de nos connaissances se rapportent au quadrant améri- cain; elles sont le résultat des explorations antarctiques belge, écossaise et françaises. Nos renseignements sur les Holothuries antarctiques sont plus restreints que ceux que nous possédons sur d'autres Échinodermes, sur les Échinides, par exemple ; cela est dû à ce que les Holothuries rap- portées par le << Gauss » n'ont pas encore été publiées. Mais, quoique frag- mentaires, nosconnaissancessur les Holothuriesantarctiques sont intéres- santes, parce (|u'elles se rapportent non seulement à des formes littorales, mais encore à quelques espèôes abyssales. Ce sont les dragages du ont eu lieu à des profondeurs variant de 2;)IH à 4740 mètres en diflerentes stations situées dans le quadrant de Weddell. HOLOTHURIES, 3T Si l'extonsion maximum do la haïujuise lournit uik' liuiilc naturelle bien précise pour séparer la région anlarcti(|ue de la réj^ion suhaii- tarctique, il est plus dillicilo d'indiquer la limite septentrionale de cette dernière région. En ell'et, elle est peu nette, et on observe souvent des échanges d'espèces entre la l'aune subantarctique et celle des régions avoisinantes de plus faible latitude, (^eci rend la délimitation quelque peu arbitraire, dette limiteestparfoissimplementfixée au i)0° Sud. Pelseneer se sert pour la délimiter de la ligne des minima de + 4°, 41 C. pour la sur- face de la mer qui a sensiblement la même allure que l'isotherme de — io,4i C. pour l'air en juillet, mois le plus froid de Thémisphèi-e austral. Kœliler considère avec juste raison que cette limite septentrionale de la région subantarctique sera toujours arbitraireetdevraêtre assez élastique. Nous admettrons complètement sa manière de voir, basée en grande partie sur des caractères faunistiques. La région subantarctique, d'après Ko^hler, se trouverait jalonnée au nord par l'île de CJiiloë, située vers le 43°S. sur lacôte occidentale de l'Amé- ri(|ue du Sud, alors que, sur la côte orientale, elle ne dépasserait pas le cap IJlanco, situé vers le i8° Sud. Klle comprendrait non seulement la pointe sud de l'Amérique, le détroit de Magellan et la Terre de Feu, mais encore les îles avoisinantes : Falkland et Géorgie du Sud. L'île Falkland possède un grand nombre d'espèces communes avec l'Amérique du Sud ; la Géorgie du Sud présente déjà une faune spéciale. La région suban- larclique comprendra : dans le quadrant africain, les îles Kerguelen, lleard ou Mac Donald, Crozet, Marion et Prince-Edouard, qui sont sous une latitude comprise entre le 4.3° et le 46° latitude Sud; dans le (|uadrant australien, cette région renferme les îles Macquarie et Auckland. Quoique la Nouv(dle-Zélande présente u\\ jx'tit nombre d'espèces communes avec la région subantarctique, nous l'en séparerons pour l'étudier à part, car sa faune a des caractères bien spéciaux. Engénéral, nousn'aurons aucune difficulté pour séparer lafaune abyssale de la faune littorale, par suite des très grandes diflerences qui existent entre les profondeurs où l'on a recueilli les Holothuries abyssales et les limites inférieures de la zone littorale, que nous envisageons être au voisi- nage de 400 mètres de profondeur. (x>pendant un |)elit nombre d'espèces 32 HOLOTHURIES. se rencontrent à des profondeurs assez variables, et la Cucumaria crocea (Losson), qui est généralement littorale, a été recueillie par la « Scotia », non seulement à une profondeur de 1 brasses, mais encore à 2 103 brasses. Dans ces considérations générales, nous étudierons séparément les Holothuries abyssales et les Holothuries littorales. Dans chacune de ces faunes, nous classerons les formes, suivant les régions où elles se loca- lisent, en espèces antarctiques et espèces subantarctiques. Cela nous permettra de signaler les Holothuries particulières à chacune de ces régions et celles qui leur sont communes ou qui ont une aire de répar- tition plus étendue. Les caractères généraux de ces faunes pourront aussi nons fournir quelques renseignements sur l'origine et sur les particu- larités des Holothuries antarctiques. HOLOTHURIES ABYSSALES 1» Région antarctique. — Les Holothuries abyssales des régions antarc- tiques que nous connaissons actuellement ont été recueillies par le « Challenger » en 1874 et par la « Scotia » en 1902-1904. La « Scotia» en a rapporté onze espèces à la suite de dragages eflVîctués à des profondeurs de I 410 à 2620 brasses dans une région comprise entre 660 40' et 71° 23' de latitude Sud et loo 19' et 41» 20' de longitude Ouest, c'est-à-dire appar- tenant au quadrant de Weddell ou américain. Le « Challenger » a recueilli huit espèces d'Holothuries abyssales en deux stations nettement antarc- tiques appartenant au quadrant africain ou d'Enderby, ou au voisinage de celui-ci dans le quadrant australien ou de Victoria. De ces deux stations, l'une est située à 60° :i2' latitude Sud et 80° 20' longitude Est, l'autre à 62° 26' latitude Sud et 9'io 44' longitude Est; les dragages ont été eiFec- tués à une profondeur de 1 260 brasses pour la première station et de 1 97.') brasses pour la seconde. Voici la liste d'ensemble, classée par familles, de ces Holothuries abyssales franchement antarctiques : SvNALLAcrriDÉS. /'sfiiii/oslir/iopiis vit/osiis Tli(''cl. I SiiiKilhnics ftohcrlsoiii ^'clnoy. — — variùté riolaccus Tlu'-el. i HOLOTHURIES. 33 Ei.PiinKs. Elpidia hurrta Thécl. — Willcmoi'si Théel. Scotoplanes globosa Tliéel vue. Murruiji Vaney. Sro/oplfinos insif/iii.t Théel. (?) Kolf/a nanfi Tliéel. l'eningone Mnssmani Vaney. — l'irci Vaney. — Wi/loni ^'aney. Psvr;HROPOTini':s. Benl/iodij/cs rer/n Vaney. siirdida Théel. — spumu Vaney. Eiiphronhlcs Sro/i;i' Vaney. Psi/r/iropotes livurei Vaney. latianidn Vaney. — Itin}es ghbosa, Psijc/iropotes laticaiida. BenthfxJjites sor- didd et Cmuinmia ahy.'^sorum. Nous allons les examiner chacune avec quelques détails. Le Pseudostic/iopiis vi/losi(. austral. Km <'ll"('l, le " Challenger- en a rccufilli de nomlurux exemplaires, les uns dans la région subantarctique par il!}» .')."»' Sud et 108° 35' Est à 1 950 brasses de profondeur, les autres dans le nord de lUcéan Facilicine par 33031' Sud et 71° 43' Ouest à 2160 brasses de profondeui-. La « Scotia » a retrouvé cclt*' espèce par 3!lo 48' Sud et 20 33' Est à une pro- fondeur de 2645 brasses; mais plusieurs des exemplaires n'avaient cpie six paires de pédicelles. La Sco/oplfi/irs f//o/)nsa >i'('U'nd donc dans riiémisphère austral au sud de l'Océan Pacitiipie et de l'Océan Atlantique dans les i-égions subantarc- tiques et antarctiques. Les formes antarcticpies et atlanti(pies paraissent ètic des variétés de l'espèce type, car elles pi-c'-seuteul une réduction dans le nondire des paires de pédicelles. Si on déduit les espèces abyssalescosmopolites, il reste un ensemble de 36 HOLOTHURIES. quinze t'S|j6o('s localisées dans des conlréos soit de l'hémisphère auslral, soit de rAntarctique. Des recherches ultérieures pourront seules per- mettre de vérilier si les espèces considérées actuellement comme exclu- sivement antarctiques n'offrent pas d'affinités avec certaines espèces de plus faible latitude australe. 2P Hkcion sriiANT.uiCTiQUE. — Les Holothuries abyssales de la région sub- antarctique nous sont surtout connues par les dragages effectués par le <( Challenger » en 1873 et 1874, dont les principaux ont eu lieu à des pro- fondeurs de 1 800 et 1 950 brasses et par 50^01' Sud et 123° 04' Est, et par 53oo5'Sudet 108o35'Est, ou vers File Crozet par 550 brasses de profon- deur. La Bentltodijtes Broami avait été rapportée par la « Scotia » d'une profondeur de 1 742 brasses par 48^06' Sud et IQoOo' Ouest. Voici la liste des Holothuries subantarctiques abyssales classées par familles : PseudoHtichopus villosus Théel. Sijnalldctcs Cha/lcuffcri (Théel). Peniayone ChallfiKjcri Théel. — Iiorrifer Théel. — luircsi Théel. Scofojilfincs globosd Théel. Oneirujj/uinta mulabilis Théel Benllioilijlen sanijuinnlcnta vui'. innrgi- nald Théel. Beiilhuilytes surdida Théel. — Browni Vaney. l'si/r/irojiotes lonijicandd Théel. Synallagtidés. Mesdthurid Tlioinsoni (Théel). Elpudés. Scotop/anes robusta Théel. Elpidia ambigu a Théel. — pdfjtdrca Théel. Deimatiués. I Lœtmogonc Wijrille-Tlwmsuni Théel. PSYCHROPOTIDÉS. Psycin-opoles longicaudu var. itions- trosd Théel. Psytiivopotes lungicdudd var. fusco-puv- purea Théel . CUCUMARIIDÉS. Cucinnarid (ibysaitrain Théel. Comme nous l'avons vu précédemment, cinq de ces espèces ou de leurs variétés se retrouvent dans la région antarctique ; ce sont : Pseudusiic/topu.s villosus Tliéel. J'sychropules louyicauda Théel var. an- Scotop/unes y/obosa Théel var. Murrayi tnrclica Vaney. Vaney. Cucumaria abyssorum Théel. Benl/iodyles sur(t(((d Théel, HOLOTHURIES. 37 Elles peuvent même s'étendre dans raiitic sens et atteindre des régions de |)lns faible latitude. Les deux Deimatidf's : Ln'hiiniiiini' \\'i//'i//r-7'/i(i///so/ii '\'\\ri'\ cl (Inrirn- lilunitd ini(t(ihilis'\'\\vv\, de iii("'ine (|iic le llfiilliodijics sdiiiinninlriild TlK'el, (iiil une aire de i'(''|)artition em|)icéan Pacifique par 23° i2'Sudel7So I S' Oiiestà une profondeur de 1 M'.'} brasses. 11 en a été aussi recueilli un exenqdaire dans la réi^ion subanlar(ti(|ue par 'iO°Or Sud et 123° Oi' Est. Il est très probable que les individus provenant i\o i()0 16' Sud et i8° 27' Est par une profondeur de 1 OOU brasses ne sont ([ue des variétés de cette espèce. Quant à l'exemplaire incomplet récollé dans Ibémisphère boréal par 3;)° H 'Nord et 139° 28' Est à une profon- deui' de 3io brasses, Théel dit lui-même qu'il doit sans doute appartenir à une espèce distincte. VOneiropfia/ifa )nafal)i/isThée\ présente encore une plus grande exten- sion. Le " Challenger >> en a rapporté des exemplaires de six stations situées entre 22° 21' Sud et 53° 00' Sud dans les océans Pacifujuc, Indien et Atlan- tique, et de deux autres stations du nord du Pacifique situées à 3')° il' Nord et3o°23' Nord. L' « Albatross » a rapporté cette espèce de localités plus équaloriales du Pacifique, et le <> Talisman » l'a retrouvée dans l'Atlan- tique du 12° au 46° de latitude Nord. Cette espèce oiïre d'ailleurs de très grandes variations. Le Benthodijtes sanguinolenla Tlié(d n'a été trouvé juscprà |ti(''sent que dans le domaine indo-pacilique. Le ■< Challenger » l'a recnrilji sons des latitudes de 31° 7' Sud et i^o 07' Sud par des prol'ondcnrs Av I ;;(KI .'t 2 22o brasses. L' « Albatross » en a rapporté vingt-cinq exeni|)laires de diverses stations comprises entre l'équateuret le 11° 16' de latitude N(n(i à des profondeurs variant de 1067 à I 879 brasses. L" .. Investigator •. a retrouvé cette espèce dans l'Océan Indien par 1 1° 16' 30" et l'i" 2' de latitude Nord et à des profondeuis de 669 et 7i() brasses. La variété margiintld, que Théel avait hésité à créer parce ([ue ses dillérences avec le type sont très faibles, est localisée plus au sud cl pr-ovicnl ^\r deux stations, l'une située dans l'Océan Indien pai' 12° 12' Sud, l'antre par uO° r Sud et à des profondeurs de I 800 et 2 600 brasses. 38 HOLOTHURIES. Si nous déduisons , de notre liste toutes les espèces dont les limites d'extension dépassent la région subantarctiquo, nous voyons que le nombre des espèces appartenant exclusivement k cette région se trouve réduit à neuf; celles-ci paraissent assez localisées, mais elles n'appartiennent à aucun genre spécial à la faune antarctique. Elles semblent avoir de grandes afluiités avec des espèces situées dans des régions de plus faible latitude. On constate de semblables localisai ions dans la faune abyssale d'autres régions. M. Kœhler et moi, nous en avions signalé une semblable dans la portion équaloriale de l'Océan indien, lorsque nous avions étudié les Holothuries de mer profonde de 1' « Investigator ». Dans ce même Océan, entre le 40° et le 'iO» de latitude Sud, le « Challenger » a ramené toute une faune assez dillerente de celle de la région subantarctique, renfermant même d'autres genres, et dont la composition est la suivante : PsYClIrtOPOTIDÉS. Psi/c/iroj)o/i's Loveni Théel. Elphdks. Eipidia f/larialis (?) Théel. ScotoiJlanes mollis Théel. Penia;/one atrox Théel. — ri/rea Théel. Peniatfone a f fini s TIk'i'I. Scotoanassa diapliana Théel. Ar/i/i/onice lactea Théel. Knypniasles eximia Théel. Ouoique certaines espèces de celte dernière faune aient des alTinités avec celles des régions plus australes, d'autres se rapprochent de formes plus équatoriales. Les deux genres Achhjonko et Enijpniastefi, que l'on ne trouve pas dans les régions antarctique et subantarctique, ont des représentants dans l'hémisphère boréal. Kn ellet, une deuxième espèce d'Ac/i/i/o>îice, VA. parodoxn, a été trouvée dans le Pacilique par 31)° 41' Nord, à une profondeur de 2300 brasses, et, en 1910, Kadileret Vaney ont signalé une autre E/ii/p/iiastes, E. dfcipic/ts, dans l'Océan Indien, par 11° 20' 30" Nord et à une profondeur de 378 brasses. Nous devons faire une remarque spéciale sur VE/pidiaglacialis, dont le '< Challenger » avait recueilli un exemplaire dans l'Océan Indien par 42° 42' Sud et à une profondeur de 2 600 brasses. Cette espèce habite surtout l'Océan Arctique et la partie septentrionale de l'Océan Atlantique, où elle n'appartient pas e.\clusjvenicnt à la faune abyssale, puisqu'on la trouve HOLOTHURIES. 39 par-fois à de faihlcsijrorondoui's. Celle espèce ayant iiiir airi' de rt'pai'lilinii assez restreinte dans l'hénnsphère boréal, il est un peu surfiicnant de la retrouver dans la partie aidarclicjue de l'Océan Indien. Tliéel indique liien que la forme méridionale du » (Ihallenger » diffère sur divers points dcî rcspècc type septentrionale, (|U()i(|ue ces dillerences soient de failde importance. Il serait intéressant de l'étudier à nouveau. Ludwig' a fait justement remarquer (pie les deux espèces abyssales [KoUja nana oiElpidiofilarinlis) , qui , d'après les données de Tliéel , devra ient appartenir à lafoisaux réfi,ions antarctique et arctique, ont une répartition antarctique des plus douteuse. Par suite, au point de vue de la faune abyssale, il ne paraît exister aucune espèce bipolaire. Il n'y aurait pas non plus de f^enre spécial aux régions antarctiques. Quelques espèces antarctiques et subantarctiques ont une aire de répar- tition ])lus ou moins restreinte ; elles montrent parfois une localisation bien marquée, qui ne pourra être ailirmée que lorsque de nouvelles explo- rations auront été faites. HOL( ITHURIKS LITTORALKS 1° Rk(;ion ANTAncTiQiK. — Les Ilolotburies littorales antarctiques nous sont surtout connues d'après l'élude des collections rapportées par la « Southern (Iross », la « Uelgica », le " Français », la « Scotia », la « Dis- covery » et le « Pourquoi Pas? », ainsi que par l'exploration des Orcades du Sud. La " Southern Cross » et la « Discovery », (|ui ont surtout pénétré dans le quadrant australien ou de Victoria, n'ont rapporté (piuu petit nond)i'e dilololhuries imparfaitement connues. Dans la collection delà « Southern Cross », Ijell 'l!>13i signale : ('Kciinuiria r/'or7'^/(Losson), provenant del'ile Franklin, une Thyonr et une HohitliinUi. Celte dernière aurait éti' intéres- sante à décrire comj)lètement, car on ne connaît pas d'autre représentant de ce genre dans les régions antarctiques. Comme Holothuries de la « Discovery », Bell (1908) indique : une Synallactidé : la Mesotlnnia Mfifjr/- tani Ludwig; — quatre Cucumariidés : Citridiiaria rrocea (Lessoni, ('wk- maria lœvigata Verrill, un nouveau I'sei(floj)so/as, /'.v. Ferrari, et un petit 40 HOLOTHURIES. exoinplairo non dcterminable d'une Tlujone ; — une Synaptidé appar- tenant au genre CInridota et se rattachant à la C//. Pisanii on à une forme voisine. Le Pseudopsolas Ferrari représente une deuxième espèce de ce genre établi par Ludwig en prenant comme type le Ps. macquariensis (Dendy) de l'île Macquarie. Le genre Pseilasi|)odes à 100 mètres de profondeur par 69° oii' latitude Sud et 82° 30' longitude Ouest. Dans cette faune littorale, il y a prépondérance très marquée desCucu- mariidés, tandis que les llolothuriidés ont une importance presque nulle dans le quadi-ant australien et n'ont pas été trouvées dans le quadrant américain. Les Molpadiidés et les Synaptidés paraissent aussi avoir un développement très restreint. Parmi les Cucumariidés, nous observons 20 Cucumariinés, se décom- posant en 18 (hicuiiKiria et 2 Tliijojie^ et 8 Psolinés, conq)i'enant I f'.scu- (lojjsuhis, i Pmlidiuiii et W Pso/ifs (' I ). 11 se peut que des études ultérieures, basiM's sur l'examen d'un faraud nombre d'exemplaires, vieiment montrer que certaines de ces espèces présentent un [)olyinoi'phisme comparable à celui déjà observé chez quehpies formes subantarctiques. Malgré cette éventualité, le nombre des (lucumariidés franchement antarctiques restera toujours très important. Parmi les Caca/tiarifi, trois espèces ont nue (1) Pciil-ètre iloviail-on y ajotilt'i- les quelques formes, probalilernenl nouvelles, sij;iialées dans dlITéreates cijleclions. mais (ioul le mauvais étal de coiiseivatioii n'avail jius |i('imis d en faire une diagnose spécifique précise. /■S.'/JcUilioii C/iarcot. — Vanev. — Holothuries. " 42 HOLOTHURIES. ébauche de sole ventrale caracUn-isée par des dilTérenciations des pédi- celles du trivium ; ce sont. : (\ Jouhi/ii, ('. compicua et C. pso/idi/bnnis. (> caractère les rapproche des vraies PsoHnés, et le Psolidium Coatsi paraît être un type intermédiaire entre les Cucumariinés et les Pso- linés. Cucianaria crocea présente aussi une diiïérenciation bien nette entre le bivium et le trivium. De telle sorte que toutes ces Cucumaria, s'ajoutant aux Psolinés décrites, montrent qu'une douzaine des Cucuma- riidés antarctiques actuellement connues ont le trivium plus on moins nettement difTérencié en une sole de reptation. De j)lus, nousobservons que sept de ces Cucumariidés sontincubatrices. Ce sont IcsCucamaria Ixcif/ala, C. latcm/is, C. Joubini et C. crocea, et les Psulus antarcticus, P.s. f/ranidosusel P.s. Kw/ilcri. Les modes d'incubation de ces différentes espèces sont des plus variés : les Pso/us antnrcticus et Ps. granulosus incubent leurs jeunes sous leur sole ventrale, tandis que les autres espèces ont des poches incubatrices. A ces Cucumariidés incubatrices s'ajoute le Tseniogyrm contorta^, espèce de Synapte dont les œufs se développent à l'intérieur du conduit génital, transformé en utérus. Or la formation d'une sole ventrale et l'incubation des œufs sont consi- dérées chez les Holothuries comme des acquisitions secondaires. La faune littorale antarctique est donc composée en majeure partie de formes spécialisées. En effet, elle renferme des Cucumariidés riches en Psolinés et en espèces incubatrices; elle possède des Synallactidés et des Elpiidés, c'est-<à-dire des Aspidochirotes adaptés secondairement à la vie abyssale, et elle est presque complètement dépourvue d'IIolothuriidés. La présence de Molpadiidés et de Synaptidés ne fait qu'accentuer cette spécia- lisation de la faune. Toutes ces données prouventbien que l'ensemble des Holothuries litto- rales antarctiques ne présente pas les caractères d'une faune primitive, car il renferme trop de formes bien spécialisées. La spécialisation de certaines espèces, comme les Psolinés par exemple, paraît être le résultat d'une adaptation relativement récente. La répartition des différentes Holothuries composant la faune antarc- tique littorale indique des localisations bien marquées et une grande HOLOTHURIES. 43 richesse en espèces. C'est ainsi que, danslesOrcadesdu Sud, on a recueilli un grand nombre de Cucuniariidi's. Mais nos documents sur les Holo- thuries sont encore trop insuiïisanls pour permcllm ItHahlissenient de provinces /oologiques à espèces particulières. Cette faune littorale antarctique a des relations avec celle de régions ilc plus faible hititude. .Nous y trouvons les six espèces suivantes, qui sont communes à la région antarcti(|ue et à la n'-gion subantarctique : l'xolit^ i/n/arr/iriis. Mvsiilh iiria MageUan i Ciicui/ifiri'i crocea. — hi-vigald. .MoljKidiii [Troc/iostoma) (inlnrclira. Tandoiji/rus conlortus. auxquelles iU'aut peut-être ajouter le Cliiiidota /'/sa/tii. Les (Ufcio/iaria crocea et C. l;rci(jatcf«aété aussi recueillie dans le quadrant américain, aussi bien dans sa portion antarctique que subantarctique; la ^'. deciyata existe dans la région subantarctique de ce même quadrant. %° Rkgkin suBANTAitcTiQLE. — Daiis Icurs importants mémoires sur les Holothuries antarcticpies, Ludwig (189S) et Hémy Perrier (lUOji on( lail surtout une étude analytique des formes littorales, dont i|uelques-unes sont bien nettement antarctiques, mais dont la plupart sont plutôt subantarctiques. Ludwig a dressé |)onr chaque famille la liste des espèces antarctiques, et il a discuté assez longuenieiil l'aire de répartition de chacune de ces formes. (Cependant nous n'admettrons pas intégralement ces listes pour j)lusieurs raisons. D'abord pai'ce (pie ce savant limite celle région au 10° de latitude Sud et par suile y englobe la Nouvelle-Zélande; or cette contrée jjossèdc des espèces bien particulières, (pii n'ont ipie de faibles i-elations avec les formes subantarctiques. Ensuite nous tien- drons compte des justes rectifications synonymi(pies établies par Lyiii.ui Clark (1907) dans sa revision si complète des llolotburies apodes, lùiliii il est nécessaire de compli'tei' ces listes par l'addition de nouvelles espèces décrites depuis ré|)0que d'apparition du nienioire de Ijnhvig. Après ces diverses modilications, la liste des llololiiiiries littoi'ales subanlarcti(pn's actnellemeni connues est la suivante : 44 HOLOTHURIES. Stichopus fuscus Ladwig. Pseudostichopus mollis Théel. Syjiallactes Moseleyi (^Théel). HOLOTHURIIDÉS. I Stichopus patagonicus R. Perrier. Synallactidés. Mesotliuria Magellani Ludwig. CUCUMARIIDÉS. Cucumaria armata Vaney. — brecidenlis (Hutton). — — var. carnleyensis Dendy. — cliiloensis Ludwig-. — crocea (Lesson). — ci-dceoïrla Vaney. — georgiana Lampert. — Isevigata Verrill. — leonina Semper. — parva Ludwig-. — Slciiieni Ludwig-. — squamata Ludwig-. Cucumaria tuhuliferu R. Perrier. Thyonc Lec/ileri Lampert. — muricata Studer. — spectubilis Ludwig. Pseudopsolux mactjuuricnsis (Dendy). Psolidium convergens (Hérouard). — dorsipes Ludwig-. Tlieelia disci/'orinis (Théel). — inceiHa (Théel). — porifera (Studer). Psolus anttircticus (Philippi). — ephipjtifer Wyville-Thomson. — segrcgatus Vaney. MOLPADIIDÉS. Molpudin{Ankyrodermo) musculus Risso. — {Trocliosloma)untarctica (Théel). Caudina chilensis J. Mûller. Caudina pigmcntosa R. Perrier. — planapertura Lyman Clark. Synaptidés. Tœniogyrus [Chiridota) contortus (Lud- wig). Chiridota Marenselleri R. Perrier. — Pisanii Luilwig-. Cliii'idota Benhami Dendy. Trochodota purpinca Lesson. Anapta fallax Lampert. La faune subantarctique littorale diffère de la faune antarctique sur plu- sieurs points. Elle ne renferme plus d'Elpiidés littorales; elle contient quelques Synallactidés, mais dont le nombre d'espèces est plus faible que dans la faune littorale antarctique ; une de ces formes se rapporte au ^onre Pseudostichopus, qui existe aussi dans la région antarctique, mais seule- ment dans la faune abyssale. Les llolothuriidés sont représentées par deux Stichopus. Le nombre des genres et des espèces de Molpadiidés et de Synaptidés est plus grand que dans l'Antarctique ; dans ces familles, à côté des genres déjà signalés dans la région polaire ausirale, de nouveaux genres font leur a|)parition, ainsi les genres : Caudina, Trochodota et . A7iaj)la. HOLOTHURIES. 45 Malgré cos quelques différences, l.i plus grande partie de l;i l'aune littorale suhantarctique, tout eonuiie nous l'avons conslalf'- jioiir' lAn- tarctide, est eoniposée de Cucuniai-iidés. (les Cucuinniiidcs coniprennent 24 espèces se répartissant de la faron suivante : 12 espèces de Cuciimarid. :> — — Thi/one. 1 — — Pscudojjsolim. a, espèces de Psolidiiun. '•^ — — Tlicelid. 3 — — Psolus. Sur ces 24 espèces, U appartiennent aux Psolinés, c'est-à-dii'»' à des (lucumariidés ayant nettement une sole ventrale. (Icltf piopurlion est sensiblement la même que celle que nous avons signalée dans la région antarctique, surtout en tenant compte des ('Kniiiidiia à ébauche de sole ventrale. Pourtant, dans la région anlardiqne, le nombre des véri- tables Psolus est plus grand, puisqu'on en compte "i espèces. Les Holothuries littorales subantarctiques renferment les cincj espèces incubatrices suivantes : Cuctanaria crocea, (.. lœcifjota., (' . jtarca. Psoluft eijhijipif'rr et Tœnioçjynts conlortiis. Deux de celles-ci ne se retrouvent pas comme les autres dans la région antarctique, ce sont : ('iicuiikii'ki pori'd, qui possède des poches incubatrices, etPs. e/j/ilpj)if'rr, (jui poite sa ponte sur le dos entre des plaques modifiées du test. La présence d'Holothuries incul)atrices et de nombreuses espèces de (^ucumariidés à sole ventrale bien différenciée caractérise nettement les faunes littorales antarctique et subantarcti(|ue. Examinons maintenant la répartition de (juelques-unes des espèces subantarctiques. Nous avons déjà signah' (1 esitèces (jui sont comnuines à la région antarctique et à la région subantarcti(|ue. La Molpadia muaciilus est une forme presque cosmopolite que l'on rencontre dans l'Atlantique, la Méditerranée, le Pacifiijue et l'Océan Indien, et qui n'est absente que dans l'Océan Arctique et dans le nord du Pacifique. La Moljtadia anlarclica se trouve non seulement dans l'Antarctique, mais encore sur les côtes méridionales du (Jiili,etellea été signalée jusque dans le golfe du Mexique. Le TœniofjyrKs co//fo/ius, déjà observé dans l'Antarctique, se retrouve 46 HOLOTHURIES. dans la région qui si-lend de l'ile Kerguelen au détroit de Magellan, à travers les portions australes do l'Océan Indien et de l'Atlantique. La Cucumaria leon'ma a aussi une aire de répartition très étendue qui comprend les côtes du Pérou et du (lliili, contourne ensuite l'extrémité australe de l'Amérique, atteint au sud les iles Kalkland, puis remonte au Nord en suivant la côte orientale de l'Amérique du Sud jusqu'au 32° de latitude Sud. (^ette espèce se retrouve aux îles Auckland, situées dans le quadrant australien. Une autre Cucumaria, la C. breoidenfis, appartient aussi au sud de l'Amérique et au quadrant australien ; dans ce dernier on la trouve aux îles Auckland et en Nouvelle-Zélande. La Chiridota Pisan/i oAVAnapla f'u/laj- onl une aire de répartition plus restreinte ; elles se trouvent sur les côtes orientales et occidentales de la pointe australe de l'Amérique du Sud et près des îles avoisinantes. En dehors des différentes espèces qui sont ou cosmopolites, ou se répar- tissent dans des régions plus ou moins étendues de l'hémisphère austral, pouvons-nous grouper les autres Holothuries littorales suhantarctiques suivant des provinces bien définies? Ludwig avait distribué les Gucumariidés antarctiques dans quatre pro- vinces qu'il désignait sous les noms de province magellane, |)rovince sud- géorgienne, province kerguéléenne et province néo-zélandaise. Nous avons déjà fait remarquer que la Nouvelle-Zélande est en dehors des limites que nous avons assignées aux régions subantarctiques et possède une faune d'Holothuries bien spéciale, dont deux espèces seulement appartiennent à la faune subantarctique. Il nous j)araît logique de ne pas parler ici de province néo-zélandaise pour la faune subantarctique, puisque nous ne comprenons pas la Nouvelle-Zélande dans cette région. Cependant, dans le quadrant australien, les îles Auckland et Mac(iuarie ont une situation plus australe que la Nouvelle-Zélande et appartiennent bien aux régions subantarctiques. Leur faune, comme nous le verrons, est spéciale et se rattache, d'une part, à la faune antarctique et, d'autre part, à celle de la Nouvelle-Zélande. Quant à la province géorgiemie, elle a de trop grandes allinilés avec la province magellane poui- que nous l'en séparions. De telle «orte que nous répartirons les Holothuries littorales subantarctiques seulement dans deux I HOLOTHURIES. 47 f^'randcs provinces : la province niagcllane et la proviiico kcriiuéléenne. Dans la province magellane se trouvent concentrées la niajorilt- des espèces subantarctiques actuellement connues. Nous y trDuvons : IIOLOI'IIL'RIIDKS. 1 Slicliopiis /iiitin/oittcits. SYNALLACTinKS. Mfsii//iiiri(i Mdijflhtii i . s tir ho pus /'usais. l'seudoslic/iopiis mollis Si/nallactes Mosoleiji. Cucumaria arinata. — rliiloensis. — crorea. — croci'dida. — i/eorgiana. — leonina. — IxvigiiKi. — jxirra. — Steinoii. Caudina ckilensis. (Uiudinn pigmentosa. (.'/i iridota l'isan ii. — Marencelleri. Tixniogyrus coiitortus. CuCUMAnilDÉS. Cucii 111(1 rin Inhiilifera. Tliijonc Leclileri. — spcrtiiùilis. l'solidiiiiii dursipc)^. — roni'i-rgrns. TIt cel ia d isc iforni is . l'siilits (inifirr/icus. — scfjregalas. MOLPADIIUÉS. Cintdiiia pfaiiti/irrliii'd. SVNAPTIDÉS. Tror/iodii/d juirpuren. Antipta l'dlld.r. Nous observons, dans cette province, des localisations, car certaines espèces ne se trouvent que sur la côte orientale, tandis que d'autres n'ont été recueillies que sur la côte occidentale de l'Amérique du Sud. La faune des îles Falkland est presque semblable à celle de l'extrémité sud de l'Amérique, car on y trouve : Cucumaria aruiala. — /couina. — Ixvigata. — parva. l'sulidium dorsipes. l'so/idium convprgens. J'solus au tard iras . Tœnioggrus roiitortns. Tror/iodola purpurea. Anapta fallu. r. Sur le banc de Burdwood, situé à ?>4°2o'Sud, la « Scolia » a recueilli : Curumnrin hvrigala. [ Cucumaria croceoïda. La ('ncwnarki yeorgiayia est spéciale à la Géorgie du Sud, qui possède 48 HOLOTHURIES. encore : (Uiciiintuia S(f^i//r/ii, (\ herH/dla, Tlujdne iiiaiicata et Tienioyi/iKs contortus. La province kergueléenne, située dans le quadrant africain, comprend les îles Kcrguelen, Marion, Crozet, Priiice-]*]douard; elle est beaucoup moins riche en Holothuries que la province mageilane, car elle ne renferme que : Cucu maria heviyala. — par va. — squamata. Ttnjone muricata. T/ieelia inrer/a. — pori/'era. l'solu.^ cp/i Ipp ifcr. Tienioyi/rus contortus. parmi lesquelles quatre sont incubatrices. Danslarégionsubantarctique du quadrant australien, nous connaissons actuellement: le r.seudopmhts macquariensis .^\ocd\\?>é ào-w^V i\e Macquarie ; les (hiciimaria hrei'identis \av. rorn/e/jentis Dendy; Cucumaria Ifoniiia, et la ilnndota Benhami. Ces trois dernières espèces ont été recueillies aux îles Auckland. L'examen de ces différentes répartitions nous amène aux remarques suivantes : La Cucumaria leonina et la T. hrevidenth se trouvent à la fois dans le quadrant américain et dans le quadrant australien. Les CurAimarialœvifjataei C.parra, ainsi que le Tœ^iiogyrus contortus., appartiennent aux quadrants américain et africain. La faune de Kerguelen se rattache à la faune australienne par Theelia port fer a. L'île Macquarie et la Terre de Victoria possèdent chacune une espèce particulière de /V<;r/o/>.soA^v, genre qui paraît localisé dans les portions antarctiques et subantarctiques du quadrant australien. Les îles Auckland ont une faune qui se rattache à celle de la Nouvelle- Zélande par deux espèces : la Cucumaria brevideiitis et la Chiridota Ben- hami. A la suite des travaux d'Hulton,de Dendy (1909), de RémyPerrierf 1905) elde Dendy etllindle (1907), nousconnaissonsmaintenantlesHolothuries de la Nouvelle-Zélande. Dendy et Hindle ont même fait la critique des docu- ments antérieurs et ont établi avec raison certaines synonymies. HOLOTHURIES. 4g La faune néo-zélandaise est bien spéciale et se sépare nettement de celle des régions subantarcliques; c'est ce dont on se rendra bien compte par l'examen de la liste suivante des espèces d'Holothuries de cette |)ro- vince : HOLOTHURUDÉS Holothnriii ffif/iri/is Sempcr. j Stir/iopi/s siinii/aiis Dcndy et Hirulle. Stkliojnis mollis Ilutton. CuCUMARIIDKS. ('.iirumnrin rilha Ilultnn. — brrri(/rjt/is Hiilloii. — Ifulluni Dendy. — ocno'idi's Dendv. I'/ii//lojihorii.'< (learmnliia Di'ndy et Hiiullc. loiii/idi'iilis Ilutton. l'.feuf/orucumis hiroluiiiii/i/tis Dendy et Hin.iie. Synaptidks. Rhrthiliiinolgua 'JS'nvx-Zealand'nt- Dendy et Hindle. C/iirii/ola limlunni Dendv. Cliiriilotd (tuiirrliiicnsis (ParUcr- . — (jeminifera Dently et Himlle. — giuns Dendy et Hindle. MOLPADIIDKS. Caudina coriacea Hutton. Si, avec Deniiy, on range le genre Hliahdoniohjus parmi les (Miiriilotim-s, la Nouvelle-Zélande présenterait cinq espèces de cette sous-t'amille. La (UtcK/tiaria hrerideutis, qui est synonyme de C. calcarea, est un intermé- diaire entre le genre Cacitinaria et le genre Cofoc/iirm, qui appartient aux régions plus tropicales. A part quelques espèces communes avec les régions subantarctiques ou avec des contrées df> plus faible latitude, la plupart de ces formes ne setrouvent([u"en Nouvelle-Zélande et caractérisent bien une province spé- ciah' dont Ludwig avait déjà signalé les princijtales particularités. En résumé, leslloiothuries des régions antarctiques et subantarcliques paraissent constituer une faune déjà assez fortement spécialisée, snrloiil si Ton examine les formes littorales riches en Psolinés et en espèces incu- batrices. Elles ne montrent nullement cpje les formes antarctiques soient des reliquats de faune primitive; il semi)li> plus probable quelles sont d'introduction relativement récente et (|u elles se sont établies, au moins Ex/iédilion C/tarcol. — Vanev. — licilotliuiies. ' 50 HOLOTHURIES. pour les Holothuries, après la dillerenciationdecertaines familles et sous- famillos, comme celles des Synallaclid(''s et des Psolinés. Uansun précédent mémoire (1907), nous avions démontré que la forme antarctique rapportée par Rémy Perrier au Psolus squamatm et qui lui avait permis de considérer cette espèce comme bipolaire, était en réalité bien distincte de la forme boréale et devait constituer une nouvelle espèce, le Psoltis segregatus. L'examen des collections rapportées par les nouvelles expéditions antarctiques est venu corroborer notre opinion, car elles n'ont fourni aucun exemple d'Holothurie bipolaire. L'étude des Holothuries, qui avait paru tout d'abord venir confirmer la théorie delabipolarité, ne fournit, en vérité, aucun argument en faveur de cette hypothèse. Lyon, k' 1" novembre l'JlS. INDEX BIlUJOr.lîAIMIIOlE II! I'.tl12. lÎKl.i, (J.). — Erhiaorli'i-ma in H'-pnrt on f/ir rnllPcdiinx iif .X/i/iirn/ /fis/on/... . l\oE((LE(i R.. ) et V.\.NEY (G.I. — Holothuries recueillies par 1" Invcstij^alor •> dans Tocéan Indien : I. Les Holothuries de mer profonde, Calcutta. ISSCi. Lamcert (K.). — Die Mololhurien von Sild-Oeorsien nai'h dcr .Xuslioule der deulschen Polarslatiou in ISS^; und 1883, HanilMu-y. 1880. Lampert (K.j. — Die wahrend der E.xpedition S. M. S. « Gazelle » 1872-187'i von P' D' Th. Studer gesammellon Holnllnuien Zool. Jarbilcli. Abtli. f. Si/sirm, Bd. XV, 1880, p. 8i)r,i. 1808. Lrnwd: II.'. — Iliiiolliuricn //iiin/ii/r//i'r Afiiga//uii'nsisr/ii- S/nnini'/rri^i', llaiii- hourg). 10.18. Mac Hiude (E.!. et Simpsdx .I.-C.'i. — Echirioderma. — II. Echinodcrnia larva-. National (tnlarrllr ExpedUion. .\iitur(il Hislurij, vol. IV, Zoolo^y, |i. ."). 10(i:!. Pei.seneeu (P.i. — Mollusiiucs (.\nifiliineuies, Gastropodes et Lamellihranches). E.\[)édilion anlarctii|ue belge. Ih-siiliats dit voijar/e de S. Y. « Belf/ira ». lOiij. l'EdiUEii fRÉMY . — Holothuries antanliiiues du Muséum rl'llistniie nalurelic de Paris Anna/cs Sctencs nnlurelles. Zoologie (0), I. 1 1. 1870. Studer (Th.). — Die Fauua von Kerguclenland (Arr/iir /'..Xii/iin/esr/i., 'i.') .lahrg., p. Ktii. 1882-8(5. TmcEL (II.j.1. — Rc|Mn'l mu llio lln|,,lln(ii(iidca. Part. I. 1(1 : /ii'/ior/ on Ihc sricn/i/if [{rsiills of llie roi/iige of II. M. S. '< l'Juilleni/ev », Zoology, vol. I\', Pari. .\II1, Lonilres, 1882. Part. II, I([ : Report on the si:ienti/ic /tesu/ts of t/te roijage of II. .M. S. <• Chullcnger », Zoology, vol. XIV, Part. XXXIX, Londres, 1880. lOliCi. Va.\ey(G. 1. — Dcu.x nouvelles Hololhuries du ge(u-e Thyone provcnanl des Orcades du Sud [liiill. Mus. d'Iiist. nal., Paris, lOOCi, p. 'lOOi. l'.(07. Vaney (G. . — lldliilliuries (£^.r/;»'V//7/^0. Fig. '2. — — — coi-puscule des pédicclles. (ir. 2T)t). Fig. 3. — — — corpuscule de la paroi du corps. Gr. : 2."')0. Fig. 'i. — CMcw//ir//'/'7 .A////v/«/ nov. sp. ; corpuscule dtUa base des pédicclles. Gr. : 'i(M). Fig. ."). — — — cor|)Useule des tentacules. Gr. : '2T)i). Fig-. 0 et 7. — — — corpusculesdelaparoidu corps. Or. ::?."X)etiC»<). 54 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 8ot0. — C(/'"(/wia/'/r/,/o(/6//i/nov. sp. corpuscules des tentacules. Gr. : 250. Fig. 10. — — — corpusculede labasedespérlicelles.Gr. : 'iOlt. Fig-. 11. — — — corpuscule de la paroi du corps. Gi-. : 'iixi. PLANCHE IV Fig. 1 et 2. — Ciicumfirio Goilfroiji nov. sp. ; corpuscules de la paroi du corps. Gr. : 250. Fig. :'., 'i et 5. — — — nov. sp. ; corpuscules des pédicelles. Gr. : 250. Fig. (■). — P.'iolidium Gaiiii nov. sp. ; corpusiaile de la paroi de la sole. Gr. : 250. Fig. 7. — — — phKiue de la paroi du corps : Gr. : 100. Fig. 8. — — — corpuscule superliciel en l'orme de corbeille. Gr. : 250. Fig. 0. — — — corpuscule de la paroi de la sole. Gr. : 2.50. Fig. 10. — — — Iliaque terminaledespédicellesdorsaux.Gr. : iOO. Fig. 11 et 12. — — — corpuscules des pédicelles latéro-venlraux do la sole. Gr. : 400. Fig. 13. — — ■ — corpuscule de la paroi de la sole. Gr. : 2.50. Fig. l'i. — — — corpuscule des pédicelles dorsaux. Gr. : 250. PLANCHE V Fig. 1. — Psoliis Kœfilcri nov. sp. ; plaque calcaire de la sole. Gr. : 'lOO. Fig. 2. — — — corpuscule en coupe vu de côté. Gr. : 'iOO. Fig. 3. — — — corpuscule en coupe de la sole. Gr. : 400. Fig-. 4. — — — corpuscule des pédicelles latéraux de la sole. Gr. : 400. Fig-. .r,. — — — corpuscule en coupe de la sole. Gr. : 400. Fig. 0 et 7. — — — coupes superficielles des parois latérales du corps. Gr. : 400. Fi"'. 8 et 9. — — — corpuscules des pédicelles latéraux de la sole. Gr. : 400. Fig. 10. — — — anneau calcaire. Gr. : 5 environ. Fig. 11. — l>s()luit Cliarcoti Vaney; anneau calcaire. Gr. : 5 environ. Fig. 12, tf , b, c, il, p. — — corpuscules des pédicelles. Gr. : 400. Fi"-. 13,14, 15, lOet 17. — — corpuscules des parois latéro-dorsales du corps. Gr. : 400. conn EiL. IMIJRIMERIE CRKTK. Deuxième Expédition Charcot ( CVanev) pi.r. m j^ 41^ % V \. 1 C.Vaney. del. Imp L.LafontAine Pans Reigmer .lith. Holothuries Masson&C', éditeurs. I i Donxi.'-mo 1-xpé.lilioH r.hiHCot [C. Vane;i). n. 11. c. \ a 111' y i!fl. HOLOTHURIES. MassoEi el C". liilileui-s. Dinixit'iiie Kxiu'diliou C.liarcot [C. Vaneij^. C. Vaiieij de/. HOLOTHURIES. Masson el C". cililcurs. I Dciixirmc l'^\[)é(lilioii C.liarcol IC. Vaneii W C. VuiU'ii ,li't 13 HOLOTHURIES. Masâoti et C*, éditeurs. l)cii\ii'ino lixpiMliliuii ("liarcot [C. Vaneu). ri. V C. Vnney ilel. HOLOTHURIES. Jlas-uii tl C", cililturs OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE Sous LA Direction de L. JOUBIN PROFESSEUR AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATUREU E DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDÉE PAR LE D^ Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES HOLOTHURI ES PAR CLEMENT VANEY Professeur adjoint 'k l'Univenité de Lyon. MASSON ET 0% ÉDITEURS 120, Bd SAINT-GERMAIN. PARIS (VI«) 1914 lANVlttt \^^» SANS MAJORATION ■•_o \ '.^^.4. Commission chargée par l'Académie des Sciences d'élaborer le programme scientifique de l'Expédition ^^p' MM. les Membres de l'Institut : Bouquet de la Grye. GlARD. DE Lapparent. MiiNTZ. BORNÏT. GUYOU. Mangin. Ed. Perrier Bouvier. Lacroix. Mascart. Roux. Gaudry. Commission nommée par le Ministère de l'Instruction Publique pour examiner les résultats scientifiques de l'Expédition MM. Ed. Perrier Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Président. Vice-Amiral Fournier, Membre du Bureau des Longitudes, Vice-Président. Angot Directeur du Bureau central météorologique. Bayet Correspondant de l'Institut, Directeur de l'Enseignement supérieur. BiGOURDAN Membre de l'Institut, Astronome à l'Observatoire de Paris. Colonel Bourgeois. . . , Directeur du Service géographique de l'Armée. Bouvier Membre de l'Institut, Professeur aii Muséum d'Histoire naturelle. Gravier Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Commandant Guyou.. Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitudes. Hanusse Directeur du Service hydrographique au Ministère de la Marine., JouBiN Professeur au Muséum d'Histoire naturelle et à l'Institut Océanographique. Lacroix Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Lallemand Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitudes, Inspecteur général des mines. LipPMANN Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. MûNTz Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut agronomique. Rabot Membre de la Commission des Voyages et Missions scientifiques et littéraires. Roux Membre de l'Institut, Directeur de l'Institut Pasteur. Vélain Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. Fascicules publiés CARTES Onze caries ca couleurs (Jro:;-l^^Hi%Hlllliâ /'k, siT^w ô'^Ç'h,. !\ »?■■ ». 4: «'-vv'^' 5 \z. A .'x\l 1f%:m v^^^. (A, V^ À